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dimanche, 25 mars 2007

Das Spätwerk Heideggers

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http://www.koenigshausen-neumann.de/index.htm

Damir Barbaric (Hrsg.)
Das Spätwerk Heideggers
Ereignis – Sage – Geviert

Das Buch bringt die Ergebnisse einer internationalen Tagung, die unter demselben Titel in Zagreb am 2. und 3. Juni 2006 von der Abteilung für Philosophie der kroatischen nationalen Kulturanstalt „Matica hrvatska“ veranstaltet wurde. Da in der gegenwärtigen Heidegger-Forschung die eingehende Beschäftigung mit den Themen seiner Philosophie nach der sogen. Kehre, wie auch seines ganz späten Denkens, immer noch als ein Desiderat anzusehen ist, haben sich ausgewiesene Heidegger-Forscher aus Kroatien, Deutschland, Österreich, Italien, Slowenien und Ungarn hier zur Aufgabe gestellt, die Leitmotive und die entscheidenden Themen seines späten Denkwegs genauer zu erörtern und sie vor dem Hintergrund seiner gesamten Philosophie einer kritischen Diskussion unterzuziehen.Vorwort des Herausgebers – Damir Barbaric: „Das Bleiben als Kommen“. Heidegger in Zwiesprache mit Hölderlin – Branka Bruji: Das Ethos des anderen Anfangs – Adriano Fabris: Heideggers Gespräch als Sage des Ereignisses – István M. Fehér: Der göttliche Gott. Hermeneutik, Theologie und Philosophie im Denken Heideggers – Günter Figal: Heidegger und die Phänomenologie – Dietmar Koch: „Das erbringende Eignen“. Zu Heideggers Konzeption des Eigenwesens im „Ereignis-Denken“ – Dean Komel: Vom hermeneutischen Bezug – Ivan Kordi: Die Kehre, die keine war? Das Denken Martin Heideggers – ein dauerhaftes Unterwegs – Igor Mikecin: Sprache und Laut. Zur Wesensbestimmung der Sprache im Spätwerk Heideggers – Cathrin Nielsen: „Der Schmerz. Zu Heideggers Trakl-Deutung” – Günther Pöltner: Zeit-Gabe. Zum Ereignisdenken des späten Heidegger – Rainer Thurnher: Der Blick zurück auf Sein und Zeit in den Beiträgen und in Besinnung – Helmuth Vetter: Über das Eigentümliche des Raumes bei Heidegger mit besonderer Berücksichtigung der Beiträge zur Philosophie – Autoren

Der Herausgeber
Damir Barbaric (1952) lehrt Philosophie an der Universität Zagreb. Lehrtätigkeit auch am „Interuniversity Centre of postgraduate Studies“, Dubrovnik. Gastprofessor an der Universitäten Wien und Freiburg, Gastforscher an der Universität Tübingen. Herausgeber und Mitherausgeber mehrerer philosophischen Periodica in Kroatien und im Ausland. Zahlreiche Veröffentlichungen in verschiedenen Sprachen. Auf Deutsch u.a.: Ambivalenz des fin de siècle Wien-Zagreb (Mitherausg.), Wien/Köln/Weimar 1998; Anblick Augenblick Blitz, Tübingen 1999, Denkwege (Mitherausg.), Tübingen 2001.

224 Seiten, Broschur mit Fadenheftung
Format 15,5 x 23,5 cm
Erscheinungstermin: 1. Quartal
€ 34,80 / SFr 60,90
ISBN 3-8260-3522-4
ISBN 978-3-8260-3522-7

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samedi, 24 mars 2007

Alfred Schuler et le Cercle de S. George

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Le visionnaire Alfred Schuler (1865-1923), inspirateur du Cercle de Stefan George

par Robert STEUCKERS

Intervention lors de la quatrième université d'été de la FACE et de «Synergies Européennes», Lombardie, juillet 1996

Sources:

- Michael PAUEN, «Alfred Schuler: Heidentum und Heilsgeschichte», in Castrum Peregrini, n°209-210, Amsterdam, 1993.

- Wolfgang FROMMEL, «Alfred Schuler. Spuren heidnischer Gnosis», in W. FROMMEL, M. KEILSON-LAURITZ & K.-H. SCHULER, Alfred Schuler. Drei Annäherungen, Castrum Peregrini, Amsterdam, 1985.

- Roderich HUCH, Alfred Schuler. Ludwig Klages. Stefan George. Erinnerungen an Kreise und Krisen der Jahrhundertwende in München-Schwabing, Castrum Peregrini, Amsterdam, 1973.

Alfred Schuler, né à Mayence en 1865, fut l'inspirateur du Cercle des Cosmiques de Munich-Schwabing autour des person­nalités de Stefan George, Karl Wolfskehl, Ludwig Klages, etc. Il n'a pas laissé une œuvre propre, car il négligeait l'écriture; après sa mort, survenue en 1923 à la suite d'une opération chirurgicale, Klages collationnera des textes épars, des fragments de lettres et des témoignages sur ses conférences pour reconstituer, en 1940 seulement, un volume de “Fragments et Conférences” (Fragmente und Vorträge).  Plusieurs érudits, héritiers du Cercle de George se méfient de ce volume, arguant qu'il donne trop l'interprétation personnelle de Klages, qui a toujours minimisé voire diabolisé l'apport de Wolfskehl, qui était d'origine juive.

La pensée de Schuler s'est pourtant bel et bien capillarisée au travers d'innombrables cénacles, cercles littéraires et philoso­phiques, etc. A l'unanimité, en dépit des bagarres qui ont secoué les différentes factions du Cercle des Cosmiques, tous sont d'accord pour dire que son influence a été prépondérante. Wolfskehl a toujours avoué sa fascination pour le thème du Blutleuchte (du “luminaire de sang”); Stefan George rend un hommage crypté à Schuler dans son poème sur la Porta Nigra, la Porte Noire de la ville romaine de Trêves. Rilke a un jour écrit que ses Sonnets à Orphée n'auraient pas été possibles sans l'influence de Schuler. Incontestablement, sur le plan de la philosophie, le disciple le plus prolifique de Schuler a été Klages, dont la thématique centrale, celle de l'“esprit comme ennemi de la vie” (Der Geist als Widersacher des Lebens), dérive en droite ligne des innombrables conversations qu'il avait eues avec Schuler. Walter Benjamin, lui, qui considérait Schuler comme une “figure extrêmement curieuse”, retiendra, des échos qu'il avait entendus à Munich au temps de ses études, une autre de ses idées-clefs: le déclin de l'aura.

L'idée de “déclin de l'aura”, phénomène d'affadissement et d'assombrissement de l'individu ou d'une culture au cours du pro­cessus historique, doit être replacée dans une vision dualiste/manichéienne de l'histoire du monde, d'origine persane, où les Ténèbres et la Lumière se livrent une lutte éternelle. Pour Schuler, Néron a été le dernier grand homme de l'antiquité à incar­ner le “paganisme de lumière”. Le désignant sous l'appelation flatteuse d'«Ultimus Paganorum», Schuler considère Néron comme le point culminant de l'histoire romaine. Toute la gnose païenne de Schuler est par ailleurs à l'enseigne exclusive de Rome. Le monde hellénique demeurera étranger à Schuler, alors que Stefan George y voyait l'image d'une humanité nouvelle. Schuler voyait la quintessence de la Vie dans les corps entremêlés, décontractés, ivres, des Saturnales, tandis que George rêvaient de corps “libres et nus”, droits dans la lumière, pareils à des dieux.

Le cycle de Néron

Les conférences munichoises de Schuler portaient sur l'“essence de la Ville Eternelle”, sur “les présupposés biologiques de l'Imperium Romanum”. Ces conférences se déroulaient en six ou sept séances. Parmi elles: “le cycle de Néron”. Schuler y expliquait que Néron n'était pas le dictateur brutal décrit par l'historiographie chrétienne. Néron, prétendait Schuler, voulait réintroduire la liberté dans le monde romain et écarter les étroites conventions sociales, qui s'étaient incrustées dans la vie quotidienne de l'Empire au faîte de sa gloire. Schuler se pose sans doute là à l'origine d'une obsession présente chez Max Weber (quand la rationalité “occidentale” prend tout-à-fait le pas sur le charisme “fondamentalement vital” et devient ainsi une “cage de fer” qui emprisonne les hommes), chez Carl Schmitt (qui parie sur la légitimité charismatique contre la légalité ra­tionnelle) ou chez Heidegger (qui estime que les institutions étouffent le bon fonctionnement de l'université allemande et qui espère que le nouveau charisme national-socialiste balaiera ces boulets, effets d'un processus abstrait de pensée et non d'un vécu charnel et concret).

Néron est donc le porteur de lumière face à une aristocratie et une administration romaines décadentes, non pas parce qu'elles sombrent dans l'orgie permanente, mais parce qu'elles perdent toute aura, cessent d'incarner un charsime légué par les ancêtres conquérents et lumineux. L'aristocratie romaine, aux yeux de Schuler, est corrompue parce qu'elle manipule des règles pour s'enrichir, pille les provinces par le biais d'un impôt irraisonné et devient ainsi le fossoyeur de l'édifice impérial qui la fait vivre. Schuler, avec le langage forcément crypté d'une conférence sur l'antiquité, aborde ainsi un thème social: une élite qui a perdu son charisme, qui ne s'impose plus que par des règles mécaniques, n'est plus moralement légitime et sape les structures du politique.

Dans ses conférences du “cycle néronien”, Schuler est en faveur de l'alliance des césars et du peuple, car, dit-il, il y a plus de substance demeurée intacte au sein du peuple que dans les élites corrompues et “obscurcies”. La seule gloire de l'Un (de l'Empereur charismatique) permet l'égalité de tous, parce que de l'aura impériale-césarienne émane un flux d'aura qui se ré­pend dans le peuple, comme une pluie de pétales de rose lors d'un banquet raffiné. Pour Schuler, l'égalité n'est pensable que par le déploiement complet des potentialités dionysiaques que recèle chacun des citoyens. Le socialisme qui vaincra, ajoute-t-il, sera celui qui propagera une égalité basée sur la substance (biologique) réelle du peuple, sur la force électrique qui réside dans la personne, sur la doctrine d'un “homme rendu à soi”.

Au temps de Schuler et aujourd'hui, dionysisme et socialisme sont conçus comme les termes d'une opposition irréconciliable. L'historien américain Steven Aschheim a montré que la nietzchéanisation/vitalisation/dionysiacisation graduelle du socialisme à l'ère wilhelminienne en Allemagne a été bloquée brutalement par une contre-offensive “rationaliste” et étroitement moraliste (jusqu'à la caricature). Schuler représente dans ce contexte une sorte de revendication socialiste-dionysiaque dans l'orbite de la poésie et de la création artistique, au-delà de tout engagement politique précis et concret. A ses yeux sans doute, le cercle poétique munichois doit devancer, par sa force visionnaire irrépressible, la fusion dionysisme/socialisme, base du futur nouvel ordre social.

Enfin, chose curieuse pour un homme qui se déclare pleinement païen comme Schuler et hisse Néron au sommet de son “panthéon”, il proclame que la figure du Christ est complémentaire de celle de cette Empereur “libertaire” du Ier siècle; l'Empereur romain et le Sauveur des chrétiens sont certes des personnalités totalement opposées sur le plan des principes d'action ou des attitudes face à la vie, mais elles sont toutes deux “cosmiques-dionysiaques”, l'une par la plénitude de la fête et de la jouissance, l'autre par le sacrifice de son sang.

Le cycle sur Rome

Le cycle de conférences sur Rome s'est déroulé en six séances, trois dans l'obscurité et trois dans une lumière croissante en intensité. D'emblée, Schuler a annoncé sa méthode: elle n'est nullement scientifique car toute science, prétendait-il, était “exotérique” et ne s'attachait qu'à l'extérieur des choses. Schuler, en évoquant la luxuriance de la Rome antique, voulait pro­voquer chez ses auditeurs une “introspection de l'âme”, les forcer à partir en quête de la “lumière intérieure”. Les textes com­plets de ces conférences sont évidemment perdus. Le contenu a été plus ou moins reconstitués sur base de témoignages.

Premier thème: celui de l'Empereur Auguste. Schuler admire Auguste pour avoir restaurer le culte des dieux lares, qui im­plique tout naturellement le culte des ancêtres, abolissant du même coup la barrière séparant les vivants des morts. Cette “communication” entre vivants et morts, cette présence permanente des ancêtres dans la vie quotidienne, est la marque de ce que Schuler appelle la “vie ouverte” par opposition à la “vie fermée”. Auguste adoucit également le machisme foncier du pa­triarcat romain (1), ce qui ce traduit immédiatement par un indice visible: les empereurs se rasent la barbe. La présence dans la vie des morts est le fondement même de la piété antique pour Schuler: c'est le rapport fécond avec le règne des morts qui donne aux jeunes garçons et filles leur aura, leur luminosité dans la vie. Le culte des ancêtres et des morts est ce qui maintient intacte, dans toute sa vigueur, la vie présente. Si la porte qui mène au règne des morts se ferme, l'homme abandonne sa pie­tas,  se perd dans une voie sans issue, s'épuise dans un activisme dépourvu de sens, se raidit dans un virilisme infécond qui le conduit à agresser les sources de toute vie.

Deuxième thème: l'oppositon (manichéienne) entre la “vie ouverte” et la “vie fermée”. La “vie ouverte”, dans sa plénitude, a été celle de l'Age d'Or, soit de l'âge le plus “lumineux”, ou celle du Paradis dans la tradition juive. Depuis cet “Age d'Or”, mar­qué par le temps cyclique, le monde est entré dans un processus de “dé-lumination” (d'assombrissement), d'Ent-lichtung. L'aura des cultures se perd et se disperse, tandis que l'histoire n'est plus qu'un long processus de verrouillage et d'enfermement de la vie.

L'influence de la notion gnostique de “plérome” chez Schuler est manifeste. Chez les gnostiques des premiers siècles de notre ère, toutes variantes confondues, le plérome est l'état de plénitude du divin, dont l'homme a été chassé, notamment par un faux dieu démiurgique qui a fabriqué un monde imparfait où les âmes nobles sont retenues prisonnières. Pour Schuler, la “vie ou­verte” est justement la vie où tous partagent équitablement la même lumière, et où il n'y a pas de frontière nette entre vivants et morts (d'où Auguste a fait œuvre utile, a réintroduit de la lumière dans le processus d'assombrissement en restaurant le culte des dieux lares). L'Age d'Or pour Schuler est égalitaire et “socialiste”: les hommes y vivent un sentiment de liberté, d'être à l'unisson avec le cosmos illimité.

L'Ent-lichtung  (dé-lumination) est le résultat du travail de sape des forces de l'Obscurité qui prennent lentement le contrôle de tout et confisquent la lumière, éteignent l'aura de toutes choses. Le réel se transforme alors en prison. Les signes de cette Ent-lichtung  sont l'âpreté au gain qui se généralise, le goût du lucre, l'exploitation des uns par les autres, l'hyper-activisme, le vo­lontarisme fébrile. La vie est alors tiraillée entre une multitude de pôles. Et Schuler ajoute, prémonitoire pour nos actuels éco­logistes: l'aboutissement de ce processus sera la destruction de toutes les espèces animales ou végétales et la Terre se transformera en un paysage lunaire. Le parallèle entre la vision de Schuler et celle des gnostiques de l'antiquité est évidente: le faux dieu démiurgique fabrique un monde sombre qui croît au détriment de la lumière; seules quelques individualités excep­tionnelles portent encore en elles une parcelle de la lumière du plérome. Les forces de l'Obscurité tentent de les éliminer, de les tuer; tel fut pour les gnostiques le sort du Christ: Jésus est un homme; il porte en lui une parcelle de cette pleine et belle lumière directement issue du plérome dont les humains ont été chassés; les porteurs d'obscurité tuent l'homme Jésus. De son corps, la lumière christique s'échappe pour retourner au plérome. Ce parallèle permet d'expliquer pourquoi le païen Schuler, héritier attentif des gnostiques, conserve une certaine piété à l'égard du Christ.

Néron est donc pour Schuler un des sommets du principe de lumière. Son adversaire est Sénèque, organisateur d'un complot contre l'Empereur. L'assassinat d'Agripinne, fomenté par ce Sénèque, scelle la fin des dernières traces de matriarcat original. L'avènement du stoïcisme est l'avènement d'une idéologie du monde des ténèbres et marque la fin du paganisme authentique, insouciant, vitaliste et pathétique sans esprit.

Néron et le Christ sont donc les deux visages d'un même homme cosmique, combattu par les forces de l'obscurité. Les ri­tuels de lumière, propres de la “vie ouverte”, sont, d'une part, l'usage constant et quotidien des thermes dans l'oecumène ro­main, et, d'autre part, dans le christianisme, le baptême. Enfin, autre “doublon” mis en exergue par Schuler, Néron est l'Empereur qui porte au maximum de son intensité le rite romain de la Cène, de la Caena Solemnis. L'écho chrétien de cette Caena romano-païenne est la Dernière Cène, répétée dans le Sacrement de l'Eucharistie lors de chaque messe. Dans le principe de la Cène romaine païenne, les invités et convives participent par le truchement des aliments à la quintessence de la vie. Schuler se borne tout simplement à tracer un parallèle avec la doctrine chrétienne de la transsubstantiation. De même, si l'on parlait dans l'Empire romain d'une “Cène permanente”, dans le sens où pour que l'ordre du monde demeure, il fallait qu'à tout moment du jour, dans l'Empire, des convives soient réunis pour participer à une cène, on parlera plus tard, dans l'œcumène catholique d'une “messe permanente”, en espérant que chaque seconde du jour s'écoule pendant qu'ait lieu une messe.

D'autres objets symboliques communs, issus de la Cène romaine et païenne, sont les lampes à huile, symboles de la lumière éternelle (cosmique chez les Romains, plus tard christique chez les chrétiens), et l'usage de l'encens. L'objet central de la Caena Solemnis  est la mola salsa, le tonnelet de sel, toujours fait d'argent et en forme de coupe. Ce tonnelet de sel, mêlé de grains de fruits, était, dans la Cène romaine et d'après Schuler, le symbole de la quintessence de la Vie. C'est autour de ce tonnelet que se déroule tout le rituel de la Cène, qui commence toujours par une prière aux dieux lares et aux ancêtres, une prière qui demande que leur semence se mêle à l'intériorité la plus intime des participants. Mais cette prière est précédée d'un silence que déjà Bachofen, avant Schuler, interprétait comme suit: «Le bruissement de la Vie a cessé, tout est revenu au calme de la nature première». Et les convives qui possèdent cette “seconde ouïe”, entendront justement der­rière ce silence, le bruissement du Tout vibrant de la Vie, du Tout où les lumières de la Vie vibrent au tréfond du réel. Dans le silence, dit Schuler, surgit l'au-delà, surgit le principe métaphysique et, par le silence, par le mutisme qui précède et suit immédiatement la prière aux Lares, l'homme romain plonge et replonge dans la lumi­nosité spirituelle de ceux qui ont été, dans “ce monde des ancêtres qui rayonne télésmatiquement”.

Dans le rituel quotidien des thermes, l'eau chaude est, toujours d'après Schuler, le symbole des sperma majorum, des se­mences des ancêtres, de l'essence originelle de la romanité, dans laquelle de­vaient chaque jour plonger et replonger les vrais Romains pour se revigorer et raminer le continuum vital en eux. Les thermes sont aussi le centre de la vie sociale romaine: autour des bains propre­ment dit, on trouvait des magasins, des bibliothèques, des fleu­ristes, des études de notaire permettant de modifier les testaments.

La sotériologie de Schuler

Revenons à la sotériologie de Schuler. Elle rejette explicitement les éléments juifs de la gnose et ne retient que les dimensions cy­cliques des cosmologies antiques. On ne peut nier qu'un affect anti­juif traverse la gnose de Schuler dans son ensemble, pour se répercuter ensuite dans l'œuvre de Klages. Pour Wolfgang Frommel, elle constitue un rejet sans ambigüité de la re­vendication d'exclusivité monothéiste et yahvique manifestée dans tout l'Ancien Testament; Schuler croyait percevoir dans ce monothéisme biblique l'origine de la rationalité et du mora­lisme qui allaient “éteindre” la luminosité de la “vie ouverte” dans la civilisation occidentale moderne. On peut dire que les visions et les propos de Schuler signalent une volonté de restaurer une plénitude gnostique et cosmique. Aucune vision linéaire/téléologique de l'histoire, aucune tension vers un but terminal unique ne trouve grâce aux yeux de Schuler. L'histoire n'a de valeur et d'intérêt, pour lui, que s'il y a retour cyclique (même momen­tané) du temps primordial. Si ces retours brusques, souvent inattendus, — comme par exemple lors du règne germano-by­zantin de l'Empereur Otto III, ou aux XVième et XVIIIième siècles, dans les visions wagnériennes de Louis II de Bavière—  ne sont plus possibles, l'histoire ne sera pas un pro­grès, mais un long processus de déclin, une chute, une disparition graduelle, inéluctable et terrible de l'essence (lumineuse) de toute chose. Schuler espère  —et œuvre dans cette optique—  le retour ré­current de phases de Lumière, comme celles  prêtées au plérome gnostique. La Lumière ne peut revenir que dans la fête et dans une extrême sensualité naturelle.

Au graphiste Kurt Paesler-Luschkowo, Schuler avait un jour dévoilé son credo: “Suis l'appel d'Eros et consume-toi dans une ivresse torrentielle d'amour: tu détruiras le Tu que tu aimes... Si tu te dérobes à l'appel d'Eros, tu sombreras dans l'impasse de la solitude et ton âme s'assèchera...”. Kurt Paesler-Luschkowo a compris grâce à Schuler que seul l'homme qui parviendra à maintenir en équilibre les pôles masculin et féminin en soi sera capable de recevoir la lumière du cosmos par introspection.

Le retour de ces phases lumineuses est à rapprocher du mythe de l'enfant-soleil, absolu reflet de la quintessence de la tradi­tion. Ce mythe se repère dès le culte égyptien d'Isis et de l'enfant-Horus. Pour Schuler, l'enfant-soleil est surtout l'homme jeune et vigoureux qui devient César. Le Sauveur, chez Schuler, à la différence du christianisme, n'est pas unique mais récur­rent. Face à cette figure césarienne de l'enfant-soleil, se profile une figure négative, por­teuse de l'Obscurité: la figure du “mage noir”. L'enfant-soleil est la quintessence de la “vie ouverte”, le “mage noir” est le tyran de la “vie fermée”, qui procéde par vio­lence, par exclusion, s'immisce indûment dans le donné vital et travaille à sa destruction ou à son refoulement.

La “vie fermée” est la vie qui advient après l'extinction de l'aura, c'est-à-dire de la “lumière intérieure” qui s'éteint progressi­vement. En même temps, le cosmos lui-même semble entrer en déclin. La ratio provoque chez les hommes le déclin de l'aura, dit Schuler. Walter Benjamin estime, avons-nous déjà dit, que cette vision schulerienne d'une extinction graduelle de la lumière intérieure est la thématique la plus intéressante de son œuvre, et, ajoute Benjamin, se repère dans le quotidien mo­derne, notamment, par cette vo­lonté omniprésente de “distance”, de prise de distance par rapport au donné naturel brut, par rapport à l'âpreté des instincts; cette manie de la “distance” est devenue la passion de la modernité au début du 20ième siècle. Pour Benjamin, vouloir prendre distance et ériger cette distance en style de vie est une conséquence et une marque de la dis­parition de l'aura.

Dans les conversations que Klages à eues avec Roderich Huch, le neveu de l'écrivain et essayiste allemande Ricarda Huch, le légataire de Schuler explique que le “feu vital” (Lebensglut)  des peuples païens de l'antiquité a été le plus vif mais que le christianisme puis surtout la réforme l'ont éteint. Lebensglut et Blutleuchte (“luminaire de sang”) sont synonymes: cette ardeur vitale, seule quelques rares personnalités ont pu la conserver à l'ère moderne; Klages les appelle les “énormes” (die Enormen), qualificatif équivalant dans son esprit au superlatif des superlatifs. Parmi elles, il y a surtout des femmes, affirmait Klages, dont la plus étonnante, la plus “énorme”, était sans conteste Franziska von Reventlow, incarnation d'une “véritable Madonne païenne”, qui fut son amie (2). Pour Klages, et sans nul doute pour Schuler, il fallait raviver les “luminaires de sang” chez un maximum d'individualités de caractère. Les femmes avaient un rôle important à jouer dans cette réactivation des feux vitaux, car elles pouvaient plus aisément, prétendait Klages, se hisser au-dessus des conventions petites-bourgeoises, enne­mies de la plénitude vitale, émanation de cette rationalité étriquée qui domine le monde depuis la prise du pouvoir culturel par les stoïques, les chrétiens et surtout les réformés.

Cette substance de “feu vital”, corollaire d'une organisation sociale matriarcale, était le propre des Germains de l'antiquité, prétendait Klages en dépit des interprétations “patriarcales” classiques de l'antiquité germanique, ensuite ce fut le propre des Grecs et des Romains, qui l'ont surtout hérité des peuples qui les avaient précédés en Hellade (Pélasges) ou en Italie (Etrusques). Les Juifs, eux, en étaient dépourvu, poursuivait Klages, suivant en cela sa logique antisémite, parce leur jého­visme était fondamentalement patriarcal. Seules quelques personnalités juives exceptionnelles, parmi lesquelles il comptait Karl Wolfskehl avant leur rupture fracassante de janvier 1904, ont pu se détacher de cette divinité rigide et se consumer avec une belle ardeur dans une “ivresse de feu” et une matriarcalité gaïenne/tellurique. Seuls les peuples et les hommes capables de “sortir d'eux-mêmes”, dans une sorte d'extase dionysiaque, de quitter la prison de leur conscience, sont dignes d'intérêt.

Chez Nietzsche, seul le dionysisme est digne d'intérêt; sa vision d'une “volonté de puissance” n'est qu'une retombée vulgaire dans le sillage des “puissances de l'obscurité”. Kant appartient au type des “intellectuels purs”, incapables de générer des va­leurs. Mais c'est Luther qui excite le plus la verve de Klages: le père de la Réforme est du “côté des ennemis de la Vie” car il a expurgé l'Eglise de tous les restes de paganisme qu'elle conservait encore dans ses rites, comme le culte de la “Mère-Marie”, dont l'origine est païenne-gaïenne.

Gnostiques et ophites

Finalement, l'œuvre de Schuler fait le lien entre la Kulturphilosophie  du 19ième et du 20ième siècles, d'une part, et les cou­rants gnostiques-apocryphes, oubliés et refoulés par l'Eglise officielle, notamment la gnose des “exégèses protestataires”, surtout celle des Ophites. Ceux-ci font du Dieu de l'Ancien Testament un “Prince des Ténèbres”. Le Serpent du Paradis (et par ailleurs Cain ou les Sodomites), sont, eux, dans l'optique ophite, les représentants de la Lumière. Schuler revalorise surtout la figure de Néron mais, dans ses notes consignées dans “le Cahier Vert”, il explique que le “Bon Dieu” (opposé au Prince des Ténèbres) s'est transformé en ser­pent pour sauver le premier couple humain et leur apporter la véri­table connaissance qui les conduirait à respecter les sources de la Vie. Comme les Ophites, il conviendrait dès lors d'honorer le “Bon Dieu” sous la forme ophidienne qu'il a prise pour transmettre à Adam et Eve le “savoir harmonieux”. Les Ophites étaient également appelés les “adorateurs du Serpent”. On retrouve trace de ce culte du Serpent dans certains rituels maçonniques et rosicruciens, que Schuler a sans doute étudiés à fond.

De sources éparses, de témoignages divers, on peut déduire une critique radicale de la modernité et du progressisme. Certains do­cuments disparus  —notamment le courrier entre Schuler et le Dr. Zaiss (qui a tenté isolément de poursuivre sa quête), que le fonda­teur de la maison d'édition amstellodamoise Castrum Peregrini, Wolfgang Frommel, a pu très superficiel­lement compulser—  auraient pu éclaircir considérablement les démarches mystiques de Schuler. Malheureusement, à la mort de ce Dr. Zaiss, son beau-fils a détruit les malles de documents de “son fou de beau-père”, qui contenaient également des lettres de Zaiss à Hitler, tentant d'attirer l'attention du Führer sur le cosmisme schulerien! La perte défini­tive des docu­ments de Zaiss est, semble-t-il, une catastrophe car cela nous empêchera à tout jamais de jauger de l'ampleur et de l'impact réel de son œuvre. Pourtant, en dépit de sa critique fonda­mentale du progressisme, Schuler n'a jamais formulé de pro­gramme politique. Il pensait qu'il fallait redonner aux hommes une harmo­nie intérieure comparable au bonheur de l'Age d'Or ou du Paradis, mais sans élaborer un système pour le faire revenir de force à cette félicité primordiale, car une telle démarche aurait abouti à un acti­visme calamiteux. Le retour à cette quintessence de la Vie et la restauration de l'aura ne pouvaient être possibles que par le travail long et patient de petites élites visionnaires, capables de se remé­morer les symboles authentiques de cette antiquité prisonnière, au 20ième siècle, d'un immense fatras institutionnel et intellectuel dé­rivé de la ratio.

Robert STEUCKERS.

Notes:

(1) Sur ce machisme romain, cf. Pascal QUIGNARD, Le sexe et l'effroi (Gallimard, Folio n°2839). Quignard met bien en exergue ce “machisme” romain, distinguant non pas homosexualité et hétérosexualité, mais activité et passivité, où toute forme de passivité pour le citoyen (notamment la fellation et la passivité anale) est considérée comme infâmante et impudique. Cet interdiction de la passivité concernait à Rome tous les hommes libres quel que fût leur âge. En Grèce cet interdit frappait les hommes libres dès l'instant où la barbe leur était poussée. Un homme est dit “pudique” à Rome, explique Quignard, tant qu'il n'a pas été sodomisé (tant qu'il est actif). La pudicitia est donc une vertu d'homme libre. Les Romains s'opposèrent à l'initiation paid-erastikè des paides (des jeunes gens) par les érastes (les adultes) que la polis grecque avait instituée. Ovide transgresse le machisme romain en spéculant sur le désir que pourrait ressentir la matrone: pour un Romain le sentiment est une impudeur et la volonté de se mettre à la place d'un autre status, une folie. Auguste, en lisant l'ars amatoria d'Ovide ordonne de relègeuer le poète aux “termes du monde”, à Tomes, sur les rives du Danube. Tibère confirma cette relégation. Contrairement aux affirmations de Schuler et de Klages, Auguste ne semble nullement avoir adouci le machisme romain. Le sentiment amoureux dans le mariage était assimilé par cet Empereur à de la débauche. Dans cette optique, Virgile soutient Auguste, Ovide le combat. Citoyens et matrones ne peuvent suc­comber à l'obsequium, à se mettre servilement au service affectif et sexuel de leur conjoint ou de leur amant(e), car dès ce mo­ment, ils perdent leur statut pour se mettre au rang de l'esclave. La cité romaine est pietas masculine, castitas des matrones, ob­sequium des esclaves. Tibère, malgré beaucoup d'hésitations et d'atermoiements, casse cette loi sexuelle de la cité: il fait accep­ter le cunnilingus (des hommes et des matrones) et cherche à obliger une matrone (Mallonia) à sortir de son statut: celle-ci se sui­cide plutôt que de céder, après avoir apostrophé l'Empereur de “vieux bouc puant”. Cette trangression généralisée des règles usuelles de la vieille Rome introduit dans l'Empire un langage policé en politique, en lieu et place de l'ancien langage vert et cru; simultanément les citoyens perdent toute prépondérance dans le jeu politique, les assemblées se transforment en farce où au­cune décision réelle n'est plus prise. Effroi statutaire en matières sexuelles, langage âpre et violent dans les discours politiques: telles sont les recettes de l'honneur vieux-romain, au-delà de tout moralisme.

(2) Franziska zu Reventlow (1871-1918), issue d'une famille aristocratique d'Allemagne du Nord, quitte son milieu familial très sé­vère et austère pour se fondre dans la bohème littéraire munichoise. Elle œuvrera en marge du “Cercle des Cosmiques”, thémati­sant une notion de liberté vitale, un vitalisme de l'auto-réalisation de soi, un érotisme serein et libérateur, une vision de la “maternité libre”, une critique des conventions sociales étouffantes. Dans Herrn Dames Aufzeichnungen,  elle traite avec humour et un certain sarcasme du petit monde des Cosmiques et surtout des querelles qui les divisaient; Schuler y apparaît sous les traits d'un personnage, “Delius”; Klages sous ceux d'un autre, “Hallwig”. Souveraine et ironique, Franziska von Reventlow s'amuse de ses querelles qu'elle juge typiquement masculines. Elle ne prend parti ni pour le clan Schuler/Klages ni pour le clan George/Wolfskehl, tentant de conserver l'amitié des uns et des autres. Une exploration de son œuvre reste à faire dans l'espace linguistique francophone, d'autant plus que Franziska von Reventlow fut une des principales traductrices d'Anatole France et de Guy de Maupassant, ainsi que d'un texte d'Abel Hermant (Les confidences d'une aïeule) et d'un autre d'Emile Zola (L'inondation).

Bibliographie complémentaire:

- Karlhans KLUNCKER, Das Geheime Deutschland. Über Stefan George und seinen Kreis, Bouvier, Bonn, 1985.

- Franz SCHONAUER, Stefan George, Rowohlt, Reinbeck b. Hamburg, 1960-74 (4°éd.).

- Hans Eggert SCHRÖDER, Ludwig Klages. Die Geschichte seines Lebens. Die Jugend (= Bd. I), Bouvier, Bonn, 1966.

- Johannes SZÉKELY, Franziska Gräfin zu Reventlow. Leben und Werk, Bouvier, Bonn, 1979.

- G. R. URBAN, Kinesis and Stasis. A Study in the Attitude of Stefan George and his Circle to the Musical Art, Mouton & Co., 's Gravenhage, 1962.

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La mort chez Mishima

 

 

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ASSOCIATION DES ETUDIANTS EN PHILOSOPHIE DE RENNES

La mort chez Mishima

http://aephr.free.fr/IMG/doc/7_mort_Mishima_p10-15.doc

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La source pérenne

La Source pérenne

Au Salon du Livre de Paris, dont l’invité est l’Inde, les éditions L’Age d’Homme organisent une séance de signature du dernier livre de Christopher Gérard, La Source pérenne. Elle se tiendra le samedi 24 mars à partir de 17 heures au stand suisse (C148/149). L’auteur se réjouit de rencontrer ses lecteurs à cette occasion.

Vient de paraître aux éditions L’Age d’Homme

La Source pérenne retrace une quête singulière, celle d’un « païen » d’aujourd’hui. La pensée des Antésocratiques Héraclite et Empédocle, le souvenir de fouilles archéologiques durant l’adolescence, les expériences et les réflexions tirées de voyages aux Indes ou dans l’Irlande ancestrale, la proximité des dieux et des hommes, tous ces éléments d’une cohérence souterraine constituent le paysage spirituel de l’auteur. Par un appel à la plus ancienne mémoire de l’Europe, Christopher Gérard fait sienne cette phrase de Martin Heidegger : « il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu’une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve ». Parti à la recherche des divinités enfuies, l’auteur nous convie à une conversion du regard, à la redécouverte d’une source trop longtemps murée, mais jamais tarie. La postérité littéraire de l’empereur Julien, d’Anatole France à Régis Debray, est étudiée dans un chapitre, ainsi que l’importance d’Alain Daniélou dans le parcours païen de l’auteur. Intelligence et sensibilité se conjuguent dans ce livre d’une grande originalité, qui est aussi celui d’un franc-tireur.

"Quiconque s'interroge sur l'identité spirituelle de l'Europe ne saurait ignorer cette composante et négliger le livre si pétulant de Christopher Gérard".

Bruno de Cessole, Valeurs actuelles.

Blog de Cgristopher Gérard: http://archaion.hautetfort.com/

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G. Locchi: Nietzsche et ses "récupérateurs"

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Giorgio LOCCHI :

Nietzsche et ses "récupérateurs"

http://www.uomo-libero.com/index.php?url=%2Ftesti.php&hash=

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vendredi, 23 mars 2007

L'affiche du jour (23/03/2007)

L'affiche du jour:

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Trouvé sur : http://it.novopress.info/

 

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Der Unstaat der "natural born killers"

Heinz Müller:

Der Unstaat der »natural born killers«

Amerikanische Blicke auf Deutschland während des Zweiten Weltkriegs

Quelle : http://www.deutsche-stimme.de/

»Psychologische Kriegsführung ist nicht Propaganda, sie ist Politik.« Mit diesem Satz hat Franz Neumann – ein in die USA emigrierter Politikwissenschaftler – 1941 das Selbstverständnis seiner Arbeit auf den Punkt gebracht. Neumanns Sicht markiert zugleich den wichtigsten Unterschied zu anderen amerikanischen Autoren, die in den 1940er Jahren über Deutschland und den Nationalsozialismus geschrieben haben. Viele dieser Schriften sind in Inhalt, Stil und Niveau tatsächlich nicht mehr als Propaganda.
Wie Neumann, der uns noch beschäftigen wird, wollten auch diese Autoren das Deutschlandbild der Amerikaner nicht dem Zufall überlassen. Und ihre Vorschläge für die Behandlung Deutschlands nach dem Krieg lieferten sie meist gleich mit. Ein Beispiel hierfür ist »What to do with Germany?« von Louis Nizer aus dem Jahr 1944. In diesem Buch, das bei der Besetzung Deutschlands jeder amerikanische Offizier im Marschgepäck hatte, wird behauptet, die Deutschen hätten die kriegerische Aggressivität quasi »im Blut«. Um dies zu »belegen«, stellt der Autor die Deutschen samt ihrer germanischen Vorfahren von Arminius über die Preußenkönige bis hin zu Hitler als eine einzige Horde von kriegslüsternen, blutrünstigen Barbaren dar. Sozusagen ein ganzes Volk von »natural born killers«. Der Nationalsozialismus sei lediglich die logische und zeitgemäße Ausprägung des verbrecherischen Volkscharakters der Deutschen. Entsprechend »moderat« fielen dann auch die Vorschläge aus, wie mit diesem Hort des Bösen nach seiner militärischen Niederlage zu verfahren sei: Beseitigung der staatlichen Souveränität und Vernichtung sämtlicher Institutionen des nationalsozialistischen Systems, Durchführung von »Kriegsverbrecherprozessen«, totale Entmachtung der »Junkerklasse«, Abbau der Schwerindustrie, Vernichtung des »preußischen Kriegskults«, alliierte Kontrolle des Schulsystems usw. usf.
Nicht weniger radikal in seinen Vorschlägen für den Umgang mit Deutschland war der »Morgenthauplan« vom September 1944. Sein Namenspatron Henry Morgenthau jr., Finanzminister der Roosevelt-Regierung, schlug vor, weite Teile des Reichsgebiets an seine europäischen Nachbarn anzugliedern, den Rest Deutschlands in einen Nord- und einen Südstaat aufzuteilen, das Ruhrgebiet und die Nordseeküste zu »internationalisieren«, die Bergwerke zu zerstören, die komplette Industrie zu demontieren und somit aus Deutschland einen Agrarstaat zu machen. Mit diesen Maßnahmen – verbunden mit einer umfassenden Entmilitarisierung, »Entnazifizierung« und Kontrolle der Wirtschaft – sollte sichergestellt werden, daß Deutschland nie mehr kriegsfähig werden kann. Morgenthaus Denkschrift geriet durch eine Indiskretion an die Öffentlichkeit und stieß in der Regierung und bei der Bevölkerung auf so heftige Ablehnung, daß sie »offiziell« nicht weiterverfolgt wurde. Die Realität der Besatzungspolitik zeigt aber, daß der Morgenthauplan in vielen Details Pate stand.

Germany must perish

Mit solchem Kleinkram gab sich Theodore N. Kaufman in seiner Schrift »Germany must perish« (Deutschland muß zugrundegehen) gar nicht erst ab. Weshalb sich mit Landabtretungen und Industrie-Demontage befassen, wenn man die Deutschen gleich ganz ausrotten kann? Kaufman propagierte, die Deutschen mittels Massensterilisation binnen zwei Generationen vom Erdboden verschwinden zu lassen. Ein Auszug: »Angenommen, daß etwa 20.000 Ärzte eingesetzt werden und jeder von ihnen pro Tag mindestens 25 Operationen vornimmt, dauert es höchstens einen Monat, bis die Sterilisierung in den Heeresgruppen durchgeführt ist […] Die Bilanz der männlichen Zivilbevölkerung kann innerhalb von drei Monaten abgeschlossen sein. Da die Sterilisierung der Frauen und Kinder etwas mehr Zeit in Anspruch nimmt, kann man für die Sterilisierung der ganzen weiblichen Bevölkerung Deutschlands, einschließlich der Kinder, eine höchstens dreijährige Frist annehmen.«
Kaufmans Pamphlet erschien Anfang 1941, also lange bevor sich Deutschland und die USA im Krieg befanden (deutsche Kriegserklärung am 11.12.1941). Für die deutsche Propaganda war die Schrift ein gefundenes Fressen, sie wurde als »jüdischer Vernichtungsplan« intensiv ausgeschlachtet, um den Volkszorn gegen die USA und die Juden zu mobilisieren. Allerdings hält ein Großteil der propagandistischen Kunstgriffe, die Kaufmans Bedeutung und Einfluß damals grotesk übertrieben, der historischen Überprüfung nicht stand. So war der Verfasser der widerwärtigen Schrift lediglich ein einfacher Besitzer einer New Yorker Theaterkarten-Agentur, nicht aber ein Berater Präsident Roosevelts, noch überhaupt mit irgendwelchen Kontakten zu amerikanischen Regierungsstellen ausgestattet. Die »American Federation of Peace«, als deren Vorsitzender er sich ausgab, hatte er offensichtlich selbst erfunden. Jedenfalls wollte er sich mit dem bedeutungsvoll klingenden Titel bereits 1939 bei einer Eingabe an den amerikanischen Kongreß als »Mister Wichtig« präsentieren. In dieser Eingabe forderte er, daß sich die USA entweder aus dem Krieg in Europa heraushalten sollten oder alle Amerikaner sollten sterilisiert werden, damit keine mordlustigen Ungeheuer nachwachsen. Wie das Nachrichtenmagazin Time am 24. März 1941 schrieb, hat »Sterilisierer Kaufman« im Lauf der Zeit einfach seine Grundidee auf den Feind übertragen. Aus der eindeutig ablehnenden Rezension der Zeitschrift geht außerdem hervor, daß das N. in seinem Namen für »Newman« steht, nicht für »Nathan«, wie heute noch hier und da zu lesen ist. Über den Artikel in Time hinaus wurde Kaufman, der offensichtlich ein exzentrischer, von einer fixen Idee besessener Einzelgänger war, kaum Aufmerksamkeit zuteil. Zumindest nicht in seiner Heimat.

Behemoth

Mehr Interesse erregte damals ein Werk, das allerdings heutzutage kaum noch jemand kennt: »Behemoth« von Franz Leopold Neumann, in erster Auflage 1942 erschienen. Sein Verfasser gehörte zur deutschen Emigrantenszene, er stand in Deutschland dem linken Flügel der SPD nahe, wurde 1933 verhaftet und floh kurz darauf nach London. Dort absolvierte der gelernte Jurist ein Zweitstudium der Politischen Wissenschaften. Nur drei Jahre später zog Neumann nach New York, um in Max Horkheimers Institut für Sozialforschung zu arbeiten, das von Frankfurt am Main dorthin umgesiedelt war.
»Behemoth« ist vom Inhalt, methodischen Ansatz und Anspruch her nicht annähernd mit den dubiosen Propaganda-Traktaten eines Nizer oder Kaufman zu vergleichen. Es analysiert die »Struktur und Praxis« des Nationalsozialismus, ausgehend von seinen Entstehungsbedingungen in der Weimarer Republik. Neumann kommt zu dem Ergebnis, daß im Dritten Reich vier Machtblöcke – NSDAP, Wehrmacht, Verwaltung und Wirtschaft – um die Vorherrschaft kämpften und die praktische Politik permanent untereinander neu aushandeln mußten. Seiner ideologischen Herkunft treu, stellt der Verfasser die Wirtschaft ins Zentrum seiner Betrachtungen. Aus der nach seiner Auffassung fehlenden einheitlichen Staatsgewalt folgert Neumann, daß das NS-System ein »Unstaat« sei, eine »Herrschaft der Gesetzlosigkeit und Anarchie«. So erklärt sich auch der Titel des Buches: »Behemoth« ist in der jüdischen Eschatologie [Lehre vom Endschicksal der Welt und der Menschen, die Red.] ein apokalyptisches Ungeheuer, das kurz vor dem Ende der Welt eine Schreckensherrschaft errichtet. Bereits Thomas Hobbes hatte mit dem Begriff eine Schrift betitelt, in der er das Chaos während des englischen Bürgerkriegs im 17. Jahrhundert schildert. Neumanns Buch wurde schon vor dem offiziellen Kriegsbeginn zwischen Deutschland und den USA fertiggestellt. Im Vorwort heißt es hierzu: »Da der Autor nie an die Möglichkeit einer russisch-deutschen Kollaboration glaubte, und da der Krieg mit den Vereinigten Staaten – erklärt oder nicht erklärt – seit 1939 ein Faktum war, hatten beide Ereignisse keinen Einfluß auf das Buch.«
Einfluß auf den Inhalt hatten dagegen seine Freunde (insbesondere die Kollegen am Institut für Sozialforschung), denen er namentlich dankt: Max Horkheimer, Frederick Pollock, Herbert Marcuse, Otto Kirchheimer, A.R.L. Gurland, D.V. Glass, Ossip K. Flechtheim, E.J. Gumbel, M.I. Finkelstein, Norbert Guterman, Felix Weil. Und nicht zu vergessen Professor Alfred E. Cohn vom Rockefeller Institute for Medical Research, der Geld für die Druckkosten beisteuerte. Die Arbeit dieser illustren Emigranten-Denkfabrik, aber auch Neumanns ausdrücklicher Hinweis auf die Wichtigkeit der »psychologischen Kriegsführung«, haben offenbar die Aufmerksamkeit der Geheimdienste geweckt. Schon 1943 findet man Neumann als Mitarbeiter des Office of Strategic Services (OSS) wieder, einer Art Koordinierungsstelle für verschiedene Geheimdienste der USA. Dort erstellte er Expertisen, die den amerikanischen Planungen für Deutschland als Grundlage dienen sollten. Und es auch taten, zum Beispiel »wirkte er an der Konzeptualisierung der Nürnberger Prozesse mit. Daß das Rückwirkungsverbot bei der Bestrafung von NS-Verbrechen aufgehoben werden müsse, hat der Autor von ,Behemoth‘ schlüssig hergeleitet.« (Berliner Zeitung vom 5. Dezember 2000, S. 14) Dieses interessante Detail kam bei einer Tagung über Neumann in der Freien Universität Berlin zur Sprache.
Neumanns Einfluß auf die amerikanische Besatzungspolitik scheint also nicht unbedeutend gewesen zu sein. Sollte die amerikanische Politik aufgrund seiner Deutungen zur Überzeugung gelangt sein, daß der NS-Staat kein Staat war und das NS-Recht kein Recht, würde dies erklären, wie unbeschwert sich die Besatzer generell im Umgang mit Deutschland über das Völkerrecht hinweggesetzt haben. Die Wirkungsgeschichte Neumanns etwas genauer unter die Lupe zu nehmen, könnte daher ein durchaus interessantes Forschungsprojekt sein...

Heinz Müller

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Démocratie totalitaire

Matthieu Baumier

La démocratie totalitaire

Trouvé sur :

http://ungraindesable.hautetfort.com/

medium_Baumier.gifMatthieu Baumier auteur de L'Anti-Traité d'athéologie : le système Onfray mis à nu vient d’écrire un nouveau livre sur la post-démocratie, ce monde dans lequel nous vivons qui se confond de plus en plus avec une démocratie virtuelle aidée par une propagande politique et médiatique toute puissante . Ce sont souvent des thèmes que j’ai abordés dans ce blog. ; je ne peux qu’être d’accord avec Mathieu Baumier même si j’aurais aimé un approfondissement de ces sujets. Toutefois il met bien en évidence la primauté du bien particulier,une des principales caractéristiques de la post-démocratie alors que l‘idée républicaine implique que le bien commun prime sur le bien individuel. Je crois aussi que cela ne peut que s’aggraver. Chaque communauté demande de plus en plus de droits.

Cet auteur constate que deux écrivains français ont chacun perçu cette post-démocratie : Houellebecq et son acceptation de ce monde terriblement nihiliste et Maurice G. Dantec qui lui combat le nihilisme sous ses différents aspects. Mathieu Baumier nous met en garde contre la montée totalitaire de l’islamisme radical. On a peur de désigner ce mouvement par les mots fascisme vert pourtant l’auteur nous précise que ce terme fasciste est utilisé par le monde arabe qui sont eux confrontés à ce problème mais nous ne voulons pas le voir comme au temps de la dictature communiste en URSS où ces régimes totalitaires étaient soutenus par les intellectuels français. Dans ce livre un chapitre est consacré à François Bayrou qui dit tout « haut ce que chacun sait tout bas : la post-démocratie est un haut lieu des collusions d’intérêts entre politiques, industriels et journalistes »

Il se forme ainsi une fracture entre ce que les médias disent et ce que les gens vivent. « En post-démocratie, la seule information est celle de la propagande. Il n’est plus d’information, il n’est que des propagandes (…) L’ère de l’émotion a remplacé celle de l’analyse des faits ».

Par contre sa critique de Nietzsche ne me parait pas opportune. Même si ce philosophe était profondément anti-chrétien il avait apporté beaucoup de réflexions intéressantes pour nous aider à combattre les dérives de l‘humanisme issu, il est vrai du christianisme: égalitarisme, compassion, moralisme… D’ailleurs Maurice G. Dantec lui aussi utilise beaucoup de ces concepts pour combattre le nihilisme. La pensée de Nietzsche est l’une des plus vivifiantes de ces derniers siècles. Matthieu Baumier préfère appeler à la rescousse des auteurs tels que Bernanos et Zinoviev avec de nombreuses citations à l’appui. Il aborde aussi le thème de la Personne humaine à travers le personnalisme, concept développé par Emmanuel Mounier.

Cet ouvrage en dénonçant cette démocratie formelle et ce nihilisme qui s’installe sous nos yeux apporte quelques réponses pour défendre une démocratie qui passe selon lui par une redécouverte du christianisme, certes mais je pense qu’une redécouverte de la pensée de Nietzsche est aussi nécessaire pour dépasser le nihilisme vers lequel nous nous acheminons.

Détails sur le produit

  • Broché: 286 pages
  • Editeur : Presses de la Renaissance (1 février 2007)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2750901030
  • ISBN-13: 978-2750901035

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Raices de las relaciones entre Rusia y Espana

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Pavel TULAEV :

Universidad Estatal Lingüistica de Moscu

Las raices de las relaciones entre Rusia y Espana

http://www.red-vertice.com/disidencias/textosdisi36.html...

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J. P. Gourevitch: Migrations en Europe

A lire :
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Année : 2007
Editeur : Acropole Belfond
ISBN : 2735702677
Les migrations en Europe : Les réalités du présent, les défis du futur

de Jean-Paul GOUREVITCH

A l'ère de la mondialisation, les flux migratoires s'amplifient et se diversifient. Migrations de main-d'oeuvre, de compétences, étudiantes, industrielles, familiales, sociales, fiscales, médicales... Entre pays d'origine, pays de transit et pays d'accueil, la mobilité est aujourd'hui une réalité qui interpelle une Europe dont le périmètre se modifie et qui peine à définir une politique commune. Chaque pays reste attaché à des spécificités qui relèvent de son histoire et de ses liens avec les pays d'origine de l'immigration. Les opinions publiques nationales réagissent de façon contradictoire à la disparition des moteurs traditionnels de l'intégration - l'école, le travail, la religion, la famille, la cité - aux comportements de jeunes issus de l'immigration, à la montée de l'économie informelle et à l'émergence de la diversité culturelle. L'exploitation médiatique et politique de ce thème sensible ne facilite pas la compréhension des mutations actuelles : chiffres imprécis, camouflés ou truqués, absence d'analyse des coûts, success stories devenues des sagas symboliques, dramatisations, amalgames et schématisations. Jean-Paul Gourévitch nous livre un état des lieux de la réalité actuelle.

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jeudi, 22 mars 2007

Über Leopold Ziegler

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Wolfdietrich von Kloeden

Leopold ZIEGLER (1881-1958)

http://www.bautz.de/bbkl/z/ziegler_l.shtml

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Télécratie contre démocratie

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A lire:
"Télécratie contre démocratie"
de Bernard STIEGLER
Présentation de l'éditeur
La télécratie qui règne désormais en France comme dans la plupart des pays industriels ruine la démocratie : elle remplace l'opinion publique par les audiences, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. La télévision et l'appareillage technologique qui la prolonge à travers les réseaux numériques de télécommunication sont en cela devenus le premier enjeu politique. De ces effets ruineux de la télécratie, qui transforment la vie quotidienne dans ses aspects les plus intimes, les candidats au scrutin présidentiel de 2001 ne disent pas un mot: ils ont été produits par ce système. Car à travers ce que l'on appelle les industries de programmes, c'est la relation politique elle-même qui est devenue un nouveau marché, et ce marketing confine aujourd'hui à la misère politique : au cours de la dernière décennie, l'appareil électrique a développé un populisme industriel qui engendre à droite comme à gauche une politique pulsionnelle, et qui semble conduire inéluctablement au pire. Ce devenir infernal n'est pourtant pas une fatalité. La philosophie se constitua à son origine même contre la sophistique : celle-ci, par une appropriation abusive de l'écriture, développait une gangrène qui menaçait de guerre civile la cité athénienne. De cette lutte contre les tendances démagogiques de la démocratie grecque résultèrent les formes dé savoirs qui caractérisent l'Occident. Prônant un nouveau modèle de civilisation industrielle, cet ouvrage affirme qu'un sursaut démocratique contre les abus de la télécratie est possible, et appelle l'opinion publique française et européenne à se mobiliser contre la dictature des audiences.

Biographie de l'auteur
Bernard Stiegler, philosophe, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont avec l'association Ars Industrialis, Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel.

  • Broché: 268 pages
  • Editeur : Flammarion (4 octobre 2006)
  • Collection : L'Atelier des idées
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2082105695

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H. Eichberg sobre la revolucion conservadora

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Henning EICHBERG :

El sinsentido de la revolucion conservadora - Historia de la idea, nacionalismo y "habitus"

http://www.red-vertice.com/disidencias/textosdisi01.html...

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L. Ziegler : Gesammelte Aufsätze (1901-1916)

Ziegler Leopold
Gesammelte Aufsätze I ( 1 9 0 1 - 1 9 1 6 ). Herausgegeben von Renate Vonessen. ca. € 28,00
ISBN: 978-3-8260-3562-3
256 Seiten


Inhalt – Goethe und der Typus des germanischen Genius – Rezension von Arthur Drews, Eduard v. Hartmanns philosophisches System im Grundriß – Eduard von Hartmann – Die Judenfrage und das religiöse Bewußtsein der Germanen – Leo Tolstoi und die Religion der Wiedergeburt – Schellings Münchener Vorlesungen – Die Weltanschauung Richard Wagners und ihr Verhältnis zu Schopenhauers Metaphysik – Fichte und seine Reden an die deutsche Nation – Zwei Kulturgedanken. Deutscher Klassizismus und indischer Brahmanismus – Der Mystiker – Die philosophische und religiöse Bedeutung des Meisters Eckhart – Der deutsche Idealismus und die Hegelsche Philosophie – Über das Verhältnis der bildenden Künste zur Natur – Wagner. Die Tyrannis des Gesamtkunstwerks – Über einige Begriffe der „Philosophie der reinen Erfahrung“ – Die Bewegung in der Plastik – Friedrich Ostendorf zum Gedächtnis – Zarathustra-Glossen – Etliche Leitsätze über nichtmalerische Plastik Leopold Ziegler (1881-1958) war einer der wegweisenden Denker seiner Zeit. Seine Werke gehörten zu den meistgelesenen Büchern der Zeit. Renate Vonessen, Dr. phil., als freie Schriftstel-lerin 1970 bis 1973 Redaktionstätigkeit in der Zeitschrift „Scheidewege“; später Mitarbeiterin an der Ausgabe der Gesammelten Werke Reinhold Schneiders im Insel Verlag. Zahlreiche Essays und Aufsätze.

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mercredi, 21 mars 2007

Safavid Iran

Library of Middle East History v. 5

Safavid Iran
- Rebirth of a Persian Empire


AUTHOR: Andrew J. Newman


The Safavid dynasty, which reigned from the late fifteenth to the eighteenth century, links medieval with modern Iran. The Safavids witnessed wide-ranging developments in politics, warfare, science, philosophy, religion, art and architecture. But how did this dynasty manage to produce the longest lasting and most glorious of Iran's Islamic-period eras? Andrew Newman offers a complete re-evaluation of the Safavid place in history as they presided over these extraordinary developments and the wondrous flowering of Iranian culture. In the process he dissects the Safavid story, from before the 1501 capture of Tabriz by Shah Ismail (1488-1524), the point at which Shi`ism became the realm's established faith; on to the sixteenth and early seventeenth century dominated by Shah Abbas (1587-1629), whose patronage of art and architecture from his capital of Isfahan embodied the Safavid spirit; and culminating with the reign of Sultan Husayn (reg. 1694-1722). Based on meticulous scholarship, Newman offers a valuable new interpretation of the rise of the Safavids and their eventual demise in the eighteenth century. "Safavid Iran", with its fresh insights and new research, is the definitive single volume work on the subject.



PUBLISHER : I. B. Tauris, London
PRICE: £35.00
COVER: Hardback
PAGES: 296
ISBN:9781860646676
PUBLICATION DATE: 31 Mar 2006

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Rome, le Prince et la Cité

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A lire :

Stéphane BENOIST : Rome, le prince et la Cité

Sur ce livre : http://www.clionautes.org/spip.php?article733 (recension de Stéphane Haffemayer).

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Faye/de Benoist Debate on Multiculturalism

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The Faye/Benoist Debate on Multiculturalism

By Michael O'MEARA

http://foster.20megsfree.com/468.htm

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Schmitt y su oposicion al sincretismo mundialista

Schmitt y su oposición al sincretismo mundialista

Alberto Buela [1]

http://es.geocities.com/sucellus23/1078.htm

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mardi, 20 mars 2007

Steuckers: introduzione al pensiero di G. Faye

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Robert STEUCKERS:

Introduzione al pensiero di Guillaume Faye

http://www.uomo-libero.com/index.php?url=%2Ftesti.php&hash=

(photo : de gauche à droite, Guillaume Faye, Kris Roman/animateur et président de l'association Eurorus, et Yann-Ber Tillenon/Ker Vreizh Europa/Bretagne, à Termonde/Flandre, à la suite du congrès d'Eurorus, 3 décembre 2006)

06:35 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Russisch-Grieks-Bulgaars akkoord over oliepijpleiding

Russisch-Grieks-Bulgaars akkoord over oliepijpleiding

De Russische president Vladimir Poetin heeft in Athene een overeenkomst ondertekend om Russische olie naar de EU te verschepen. Na onderhandelingen die dertien jaar lang aansleepten, bereikten de Russische, Bulgaarse en Griekse ministers van Energie een akkoord over de bouw van een nieuwe oliepijpleiding tussen de Zwarte Zee en de Egeïsche Zee.

De nieuwe oliepijpleiding van 285 kilometer verbindt de Bulgaarse haven van Bourgas met die in het Noord-Griekse Alexandroupolis. De pijpleiding maakt het mogelijk om petroleum vanuit de Kaspische regio te transporteren naar West-Europa zonder daarbij langs de drukke Bosporus en de Dardanellen te moeten passeren.

Nu moeten Russische tanks vaak tien dagen wachten vooraleer ze door de nauwe Turkse zeestraat Bosporus kunnen. Nu deze vertraging zal wegvallen, kunnen de oliekosten waarschijnlijk dalen.

De kosten voor het project worden geschat op 900 miljoen dollar. De pijplijn zou binnen de drie jaar tijd af moeten zijn.

Poetin noemde de overeenkomst een goede zaak voor de wereldeconomie. “De stap die we vandaag zetten, wordt niet enkel ingegeven door onze nationale belangen. Het is een belangrijke bijdrage voor de wereldwijde energieontwikkeling.”

Het plan ging in 1993 al van start, maar werd voornamelijk door Moskou op de lange baan geschoven. In 2005 en 2006 kwam er schot in de zaak door de forse prijsstijging van petroleum. De Bulgaars-Griekse pijpleiding geeft Rusland de kans om de controle te behouden over een deel van de ruwe petroleum van de Kaspische regio.

Het Russische consortium verenigt de Russische staatsoliemaatschappij Rosneft, monopoliehouder op aardoliepijpleidingen Transneft en een dochtermaatschappij van aardgasgigant Gazprom. Dat consortium zal 51 procent van de aandelen in handen hebben. Bulgarije en Griekenland zullen elk 24,5 procent van de aandelen beheren.

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Russia clinches Balkan oil deal

Russia clinches Balkan oil deal

Russian President Vladimir Putin has signed a deal in Athens to ship Russian oil to the EU via a pipeline bypassing the busy Bosphorus.

The 285km (178-mile) pipeline will go overland from Bulgaria’s Black Sea port of Burgas to the northern Greek town of Alexandroupolis on the Aegean Sea.

The deal caps negotiations that have lasted 13 years.

A Russian consortium will hold a 51% stake in the pipeline. It is expected to be ready in three years’ time.

The consortium brings together state oil firm Rosneft, pipeline monopoly Transneft and a subsidiary of gas giant Gazprom. Bulgaria and Greece will each have 24.5% stakes.

Prime Ministers Costas Karamanlis of Greece and Sergei Stanishev of Bulgaria joined Mr Putin at the signing ceremony in the Greek capital.

The pipeline project’s estimated cost is 900m euros (&pouns;616m; $1.2bn).

Russian tankers are frequently held up for 10 days at a time as they wait to navigate Turkey’s narrow, congested Bosphorus and Dardenelles Straits.

The removal of these delays should help to bring oil costs down, the BBC’s Malcolm Brabant reports from Athens.

Pipeline diplomacy is helping to reassert Russian influence in the region, he says.

Earlier this month a senior US State Department official, Matthew Bryza, was in Athens and congratulated the three signatories to the pipeline accord.
He said the more oil that reached global markets the better. But Mr Bryza added that the United States was concerned that Europe could become too reliant on the Russian energy giant Gazprom as a source of natural gas.

At least one third of Russian oil exports currently leave by tanker via the Black Sea and Bosphorus Strait.

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Hongarije liever in zee met Moskou

Hongarije liever in zee met Moskou

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Op een gezamenlijk Europees energiebeleid wil Hongarije niet langer wachten. De jonge EU-lidstaat gaat alvast in zee met de Russische gasgigant Gazprom, buiten de EU om.
Door onze correspondent Tijn Sadée

Boedapest, 14 maart. Hongarije is in een vergevorderd stadium van onderhandelingen met de Russen over de uitbreiding van gaspijpleiding Blue Stream naar Hongarije. Blue Stream, een door de Russische gasgigant Gazprom gedomineerd project, is een directe concurrent van het Europese project Nabucco waaraan de Hongaren ook deelnemen.

„Het zou onverstandig zijn om ons te binden aan slechts één aanbieder,” zegt de Hongaarse premier Ferenc Gyurcsány. Zijn regering heeft weinig vertrouwen in Nabucco, dat kampt met vertraging.

Hongarije moet een belangrijk bruggenhoofd worden in de gastoevoer naar Europa, vindt Gyurcsány. Normaal gesproken zou hij binnen de Europese Unie alle steun gekregen hebben bij het waarmaken van die ambitie. Europa, naarstig op zoek naar een gezamenlijk energiebeleid om de afhankelijkheid van Russisch gas te beperken, kan de bijdrage van jonge lidstaten van de Unie in Midden-Europa maar al te goed gebruiken. Hongarije leent zich bij uitstek als transitland, omdat het is gelegen halverwege het geplande traject van de Nabucco-gaspijplijn vanuit de Kaspische Zee-regio naar Europa. ‘Nabucco’ vervoert in eerste instantie gas uit Azerbajdzjan naar Europa.

Maar Nabucco bestaat alleen nog maar op papier. En de Europese loyaliteit van de Hongaren is minder groot dan gehoopt: terwijl over Nabucco in Europa nog druk wordt onderhandeld kiest de socialistische regering-Gyurcsány nu uitdrukkelijk voor samenwerking met Gazprom.

Gyurcsány, in een vraaggesprek met de International Herald Tribune: „Welke van die twee pijplijnen liggen er? De Blue Stream ligt al op de bodem van de Zwarte Zee en komt uit in Turkije. Nabucco is nog slechts een droom.”

De bedoeling is dat de Blue Stream-gaspijpleiding na uitbreiding vanuit Turkije – via Bulgarije en Roemenië óf Servië – in Hongarije uitkomt. Op de tekentafel volgt Nabucco de route van Azerbajdzjan via Turkije, Bulgarije, Roemenië en Hongarije naar Oostenrijk. De routes zijn dus bijna identiek. De kosten van beide projecten zijn ook dezelfde, naar schatting 6 miljard euro. En als streefdatum voor oplevering wordt in beide gevallen 2011 genoemd.

De keuze van de Hongaarse regering wekt verontwaardiging en kritiek, zeker in eigen land. Hongarije is al voor tachtig procent van zijn gastbehoefte afhankelijk van Rusland. „Die afhankelijkheid wordt alleen maar groter,” zegt een woordvoerder van de conservatieve oppositiepartij Fidesz.

In de zomer van 2006 ondertekenden de Hongaren in Wenen nog een intentieverklaring om met Turkije, Bulgarije, Roemenië en Oostenrijk om samen te werken aan de bouw van Nabucco. Maar de Hongaarse regering wil niet langer wachten op voortgang in dat proces. Gyurscány tegen de Herald Tribune: „Met dromen kun je de kachel niet stoken.”

Volgens de Hongaarse minister van Economische Zaken János Kóka is er geen sprake van dat Hongarije een dubbele agenda voert. „Het is een strijd op leven en dood,” zei Kóka onlangs tegen het Hongaarse economische weekblad HVG. Kóka streeft ernaar de gastoevoer te diversifiëren. „Iedereen met een goed plan beschouwen we als een serieuze gesprekspartner. Maar in de strijd om gas is de concurrentie keihard. Hongarije wil een strategisch sterke positie innemen in de gastoevoer naar Europa.”

Sinds het uitbreken van het gasconflict tussen Rusland en Oekraïne, op nieuwjaarsdag 2006 – het eerste van een reeks soortgelijke conflicten tussen Rusland en zijn buurlanden – zoekt Hongarije naar een actievere rol in de energiemarkt. Het zoekt ook weer gas in eigen bodem. Bij nieuwe gasboringen in Zuid-Hongarije is een gasveld ontdekt met een capaciteit van ruim 600 miljard kubieke meter.

Een hoofdrol in de zoektocht naar nieuwe allianties speelt het Hongaarse olie- en gasbedrijf MOL, in het socialistische verleden een staatsbedrijf, nu volledig geprivatiseerd. Maar de Hongaarse staat heeft nog altijd een exclusief vetorecht in MOL. Dagelijks overleggen de top van MOL en minister Koká over de te volgen strategie.

In een joint venture met Gazprom heeft MOL oude, uitgeputte gasvelden in Hongarije in hergebruik genomen voor de opslag van Russisch gas. In totaal bedraagt de opslagfaciliteit al drie miljard kubieke meter. De gastoevoer, sterk seizoensafhankelijk, is zo voor de Hongaarse markt deels gewaarborgd.

De Hongaarse regering buigt zich nu over het verlenen van een extra vergunning aan Gazprom-MOL om de faciliteiten voor de opslag van gasvoorraden uit te breiden met tien miljard kubieke meter.

„Die nieuwe voorraden zijn bedoeld om gas te kunnen leveren aan landen in Europa”, zegt Tamás Pletser, olie- en gasexpert bij Erste Bank in Boedapest. Volgens Pletser betekent de Hongaarse samenwerking met de Russen niet dat Hongarije zich volledig terugtrekt uit Nabucco. „Er wordt gekaart op meerdere tafels tegelijk. Zolang het EU-energiebeleid vaag blijft, neemt Hongarije liever het initiatief.”

De goede relatie tussen Hongarije en Rusland heeft volgens Pletser een historische verklaring. „Van de postcommunistische landen heeft Hongarije tijdens het communisme het minst geleden onder het bewind in Moskou. En daarnaast speelt mee dat de huidige socialistische regering het bijzonder goed kan vinden met de Russen.”

Premier Gyurcsány’s socialistische partij, de MSzP, komt voort uit de Hongaarse communistische partij.

Sinds zijn aantreden in augustus 2004 streeft Gyurcsány naar een nauwere samenwerking met Rusland. Tijdens zijn bezoek aan Rusland op 18 september vorig jaar sprak hij met de Russische president Vladimir Poetin over het gezamenlijke energieproject. Gyurcsány haalde toen fel uit naar de volgens hem „paranoïde” houding van de Europese Unie versus de groeiende invloed van Rusland in de energiemarkt. „Europa heeft belang bij een goede en open verstandhouding met Rusland,” zei Gyurcsány. „Wij Hongaren willen de Russen wél begrijpen.”

Zulke opmerkingen zijn koren op de molen van de Hongaarse oppositie. Op de avond van diezelfde 18 september bestormden in Boedapest demonstranten het televisiegebouw, naar aanleiding van het uitlekken van een achter gesloten deuren afgestoken speech van Gyurcsány waarin hij toegaf al jaren te hebben gelogen over de economische situatie in zijn land. Het bleek de opmaat naar de politieke onrust in Hongarije die al maanden voortduurt, en waarbij tijdens demonstraties Gyurcsány voor ‘vuile communist’ wordt uitgemaakt en zijn ‘Russische vrijages’ worden gehekeld.

Volgens Pletser worden die sentimenten oneigenlijk gebruikt. „Gyurcsány is om puur economische redenen in gesprek met de Russen. Blue Stream is minder riskant, daarin heeft hij gelijk.” Maar Pletser vindt ook dat Gyurcsány „zijn ogen open moet blijven houden.” „Er is meer dan alleen Russisch gas. Door de Europese Nabucco-pijpleiding komt in de toekomst gas uit Azerbajdzjan en Kazachstan en mogelijk ook uit Iran dat, afhankelijk van alle geopolitieke ontwikkelingen, na Rusland de nummer twee op de wereldwijde gasmarkt kan worden. Het ontwikkelen van Nabucco vergroot de concurrentie in de markt en dat betekent lagere gasprijzen voor de Europeaan. Op de lange termijn is een Hongaarse bijdrage aan Nabucco dus van minstens zo groot belang.”

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Homer Lea and the Decline of the West

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Homer Lea and the Decline of the West

Thomas Fleming

http://www.americanheritage.com/articles/magazine/ah/1988/4/1988_4_98.shtml

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Géoconstructivisme US en Afrique subsaharienne

Rodolphe LUSSAC:

Le géoconstructivisme américain au Moyen-Orient et en Afrique Noire

Réflexions critiques sur les notions de “Grand Moyen Orient”,

 

de “Pan-Sahel” et d’ “OTAN-Sud”

 

 

Après le règne de la traditionnelle géographie politique, de la géopolitique , de la géostratégie appliquée et militaro-praxéologique, la géopolitique-discours et la géopolitique-image, voilà que les Etats-Unis, grands alchimistes du One World global, nous concoctent le géoconstructivisme et s'efforcent de vendre leur dernière trouvaille "intégrationniste" : leur initiative du “Grand Moyen Orient”. Ce projet provient tout droit des laboratoires néo-conservateurs de l'administration Bush, portés par une foi messianique, digne des premiers presbytériens du Mayflower, chantres du Grand Israël;  ces laboratoires tentent d'appliquer à cette région si complexe du monde,  le nouveau concept idéologico-utopiste de la “nation building”, à savoir la transposition paradigmatique (si besoin s’en faut, par la force) dans cette partie du monde des principes de démocratie et du libéralisme libre échangiste.

 

 

Force est de constater la filiation évidente entre le nouvel interventionnisme wilsonien botté (en rupture avec la conception isolationniste de la "homeland security"), tinté de jeffersonnisme à la sauce protestanto-capitaliste et télé-évangéliste, et l'idéologie progressiste et illuministe des lumières de la Révolution française.

 

 

Ce nouveau géoconstructivsime qui imprègne l'idée tant soit peu saugrenue et tragi-comique d 'un hypothétique grand "Moyen- Orient" se fonde sur un diagnostic décrété dans le rapport "Tendances globales 2015", une étude prospective du conseil national américain du renseignement qui dresse un sombre tableau de la situation politico-économique dans la région: explosion démographique et "poussées de jeunesse" (“Youth bulge”), disproportion de réserves énergétiques, effet néfaste de la mondialisation, radicalisation des mouvements islamistes, fracture ethnique et culturelle. Seule la probabilité d'une confrontation israélo-syrienne avec le recours aux armes nucléaires et de destruction massive a retenu l'attention des medias internationaux. Selon les mêmes protagonistes du dit rapport, seule une gouvernance nationale et internationale  en tant que "pilote-conductrice" sous la botte américaine est à même de corriger les symptômes "pathogènes", socio-politiques  et économiques, des pays de la région, par l'instauration d'une vaste zone de contrôle et de stabilité qui s'étendrait du Maroc au Pakistan. Même si le terme "Grand Moyen Orient" peut, à certains égards, paraître séduisant pour certaines chancelleries dociles du monde occidental, et peut rappeler le "Great Game" du XIXe siècle, le projet participe d'une vision idéelle et constructiviste du futur des pays arabes et musulmans, et paraît être le début de la fin de l'histoire, si chère à Fukuyama. La phraséologie employée n'est pas sans rappeler un remake du discours de La Baule, tenu par François Mitterrand en 1990, quand le défunt président français proposait au précarré africain de la France, l'octroi d'une aide substantielle aux efforts de démocratisation des pays africains . Le vernis sémantique de ce géoconstructivisme est classique et bien connu des détracteurs des thèses conflictuelles sur les civilisations, énoncées depuis une bonne décennies par Samuel Huntington, car on se met hypocritement à propager le rêve fallacieux de la fin imminente des tyrannies (que les USA ont grassement soutenu pendant des décennies), l'avènement quasi spontané et organique de la démocratie, des droits de l'homme et de la paix sociale. Même si les Américains comptent beaucoup sur cette région comme base d'essai et d'expérimentation de leurs visions (comme c'est le cas, du reste, au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et en Macédoine), ce grand rêve constructiviste n'est en fait que la traduction de leurs bas intérêts géostratégiques dans la région et dans toute l'Afrique magrébine, occidentale et orientale.

 

 

Un vaste projet géopolitique pour le Sahel

 

 

L'opération consiste à vendre un vaste projet géopolitique, afin d'instaurer un vaste marché libre échangiste et intégré dans la région, dont les grandes compagnies multinationales américaines seraient les principales bénéficiaires, en évinçant au passage les alliés traditionnels européens du monde arabe. En fait, soucieux de contenir les poussées terroristes en Afrique, soit dans les pays du Maghreb, au Mali, au Niger, au Tchad, en Erythrée, en Ethiopie, etc., qui sont autant de bases arrières logistiques pour les réseaux terroristes transnationaux, Washington déploie des contingents militaires dans tous ces pays et dans l'immédiat entend étendre la sous-traitance de la sécurité à tous les pays alliés. Ce concept est déjà mis en pratique dans l'initiative “Pan Sahel” dont l'objet est de fournir entraînement et équipement à quatre pays (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger). Ce nouveau dispositif qui s'étend à l'Algérie permettra de sécuriser les routes pétrolières qui vont de la Méditerranée orientale, de la Mer Rouge au Golfe de Guinée (région stratégique pour les USA, compte tenu des importantes ressources pétrolières),  donc à la façade ouest de l'Afrique, dont le pétrole devrait couvrir dans les dix prochaines années de 15% a 25% de la consommation américaine et remplacer en partie les approvisionnements du Golfe Persique (avec, pour pôle dans la région, l'Angola et le Nigeria, alors qu'une base américaine devrait s'implanter prochainement à Sao Tomé et Principe, nouvel eldorado pétrolier).

 

 

Sur un plan militaire, les Américains envisagent ainsi de faire participer des forces armées issues du Grand Moyen Orient à des missions de l'Otan, de leur fournir assistance et formation et de les associer à des opérations de maintien de la paix. Ce projet d'un "Otan-sud" a pour but d'aller au-delà de l'opération "Active Endeavor", de surveillance aérienne et maritime initiée après les attentats du 11 septembre, et appliquée à l'est de la Méditerranée et autour de Gibraltar ("Strog" et "TFE"), et tente d'établir une coopération militaire et politique plus étroite avec l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, Israël, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Le continent africain deviendrait, en application d'une nouvelle doctrine Monroe renouvelée, une chasse gardée et un réservoir énergétique servant les intérêts américains dans la région. En même temps, et c’est là un danger mortel pour l’Europe, les Etats-Unis, par pays arabes et musulmans interposés, parachèverait l’encerclement de l’Europe et de la Russie, les condamnant toutes deux à l’asphyxie et à l’implosion dans les décennies sinon le siècle à venir.

 

 

« Ordre géopolitique » et « géopolitique-discours »

 

 

 

Dans leur projet géoconstructiviste, les Etats-Unis se heureteront irrémédiablement à l'opposition entre théorie et pratique, entre la distinction faite par Agnew et Corbridge de l'"ordre géopolitique" et de la "géopolitique-discours". La géopolitique-discours des Américains, qui combine des éléments de géopolitique civilisationnelle et de développement (mission civilisatrice et propagation des valeurs de la démocratie et des non-valeurs du néolibéralisme), laquelle constitue leur  interprétation utopique de l'organisation hiérarchique de l'espace de la dite région, s'opposera dans la pratique à l'instauration viable et juste d'un ordre géopolitique dans cette même région. Ce géoconstructivisme américain fait dangereusement abstraction, du reste comme tous les constructivismes idéologiques, des pesanteurs de la géographie, de l'enracinement des histoires comme continuités, concrétudes et dynamiques dialectales inhérentes à tous les peuples, du pluralisme culturel et ethno-religieux, puissants vecteurs irrationnels de la conflictualité, ainsi que des différents axes géopolitiques en présence :  Israël/Turquie , Syrie/Irak/Iran, qui  constitueront autant d'obstacles à l'édification d'un moloch "unificateur" pseudo-géopolitique, aux allures “pharaonesques”, qui, à la lumière des réactions négatives et l'hostilité virulente du monde arabe, semble succomber à la prédestination d'un projet mort né. En effet, si l'on s'amusait à transposer le programme du groupe constructiviste élaboré par le chef de file de l'école d'art russe constructiviste Aleksandr Rodchenko, qui prônait la thèse que l'art “doit doit être soumis à des fins utilitaires au nom de l'objectivisme”, on tirerait aisément la leçon que le géoconstructivisme américain, s'il sert plus d'une fois les fins utilitaires géostratégiques des USA, pêche par excès de pragmatisme et d'abstraction, et comme d'habitude,  manque sérieusement d'objectivisme.  

 

Rodolphe LUSSAC.

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lundi, 19 mars 2007

Sur "Un mâle" de C. Lemonnier

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Robert STEUCKERS :

Sur "Un mâle" de Camille Lemonnier

Le 1 octobre 1881, Camille Lemonnier publie chez l’éditeur Kistemaeckers son fameux roman « Un mâle », où la thématique centrale est la vigueur sexuelle du héros, braconnier et homme des bois, amant d’une jeune fille rangée, promise à un beau mariage et un bel avenir. Camille Lemonnier, dans un style naturaliste proche de Zola, annonce une veine littéraire vitaliste, qui culminera chez l’écrivain anglais David Herbert Lawrence (« L’amant de Lady Chatterley », personnage féminin qu’incarnera la sulfureuse actrice néerlandaise Sylvia Christel sur les écrans dans les années 80).

Dans « Un mâle », Lemonnier introduit également le thème, cher à Ernst Jünger, du « recours aux forêts ». On avait oublié, avant le grand retour de la littérature belge dans notre enseignement, notamment grâce aux efforts du Prof. Paul Aron de l’ULB, que Camille Lemonnier voulait, avant Céline, une littérature de l’instinct, « germanique » parce que vitaliste comme le voulait le jargon de l’époque qui posait l’équation entre vitalité et germanisme, et volontairement éloignée des canons parisiens, jugés étriqués et dévitalisés.

Paradoxe : Bruxelles, à qui il voulait donner une littérature moderne, sans œillères, puisant dans la glèbe locale, boudera son succès, tandis que Paris, visé par son vitalisme et sa « flamandophilie », l’applaudira ! Par ailleurs, la critique allemande, à son tour, chantera bien vite ses louanges. Son vitalisme a été délaissé après 1918, parce que jugé « allemand », puis abandonné définitivement après 1945, à cause de quelques connotations « antisémites ». Paul Aron a eu le courage de vaincre ces obstacles pesamment installés par le « politiquement correct » depuis de longues décennies de débâcles et de déliquescence.

Il faut relire Camille Lemonnier aujourd’hui, dans une perspective identitaire, dans un esprit de lutte contre le style « rond-de-cuir », avec une volonté de faire triompher l’instinct et la vie contre les pesanteurs administratives de notre civilisation dévoyée et contre le néo-bigotisme laïcard et islamo-fondamentaliste. Il faut le relire aussi pour que soit enseignée notre littérature et non pas les poncifs parisiens véhiculés par la littérature française actuelle, qui ne compte malheureusement pas que des Céline, des Vincenot ou des Ragon. Lemonnier était rabelaisien. Il faut le redevenir, avec toute la truculence voulue, avec une verve iconoclaste à la Muray, contre l’idéologie parisienne des Bernard Henry Lévy, des Guy Haarscher et de la clique malsaine du « Soir ».

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