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samedi, 23 septembre 2023

La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

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La dédollarisation des céréales : le commerce intra-BRICS+ en monnaies nationales

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/desdolarizacion-de-los-...

Il y a presque 11 ans, j'ai mis en garde contre "l'avènement de l'agridollar (dollar soutenu par l'agriculture et l'alimentation)" qui mettrait la Chine dans une situation géopolitique désavantageuse en raison de ses importations vu la difficulté pour nourrir la plus grande population de la planète et de la disparition du pétrodollar (https://bit.ly/4808i2a ) et (https://bit.ly/44GORIE )".

Deux conséquences notables de la guerre en Ukraine et de sa multidimensionnalité sont la double crise énergétique et alimentaire. Onze ans après l'avertissement sinistre de Zero Hedge, un "effet alimentaire BRICS" s'est produit lorsque "le Brésil a supplanté les États-Unis en tant que roi des exportations de maïs", selon le portail mondialiste Bloomberg (https://bloom.bg/3R3pTQK ). Zero Hedge lui-même admet, 11 ans plus tard, qu'"un nouvel ordre multipolaire est en train d'émerger avec les BRICS et le Groupe de Shanghai (SCO)" qui "offrent de larges alternatives à l'Occident hégémonique collectif (https://bit.ly/3Rak3gC )".

C'est l'hypothèse de votre serviteur depuis 13 ans notamment dans son livre El hibrido mundo multipolar - Un enfoque multidimensional (= The Hybrid Multipolar World : A Multidimensional Approach) (https://bit.ly/3LdnmQi ).

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Le ministère américain de l'agriculture (USDA) montre que le règne incontesté de Washington sur le maïs, qui a duré cinq décennies, a pris fin avec la récolte de 2023, lorsque ses exportations mondiales ont atteint 23 %, bien en deçà des 32 % du Brésil. Au cours de la dernière décennie, le Brésil et d'autres membres des BRICS+ avaient déjà supplanté les États-Unis, qui avaient perdu leur suprématie en matière de production et d'exportation de blé et de soja.

Les statistiques varient en ce qui concerne les exportations et la production. Dans le classement des cinq premiers producteurs (sic) de blé, trois appartiennent au CIR, soit, dans l'ordre : Chine (1), Inde (2) et Russie (3), avant les États-Unis (4). Dans la production mondiale de soja, dans le classement des cinq premiers, quatre appartiennent aux BRICS+ : le Brésil (1), l'Argentine (3), la Chine (4) et l'Inde (5), avant les États-Unis (2).

La perte de la première place pour les exportations de maïs n'est pas anodine, alors que sa valeur aux Etats-Unis était de 91,73 milliards de dollars, celle du soja de 61,15 milliards et celle du blé de 14,6 milliards en 2022.

Selon Stephen Nicholson, stratège mondial des céréales à la banque agricole Rabobank, chaque année "le Brésil est susceptible de prendre une plus grande part du marché mondial" et l'une des principales raisons est le "réalignement du commerce agricole de la Chine avec le Brésil et loin des États-Unis" lorsque les décideurs politiques à Washington "ont frénétiquement militarisé le dollar et le commerce contre Pékin (https://reut.rs/485kqia )". Il applique ici la métaphore de la "lente ébullition de la grenouille" lorsque les États-Unis ont perdu la suprématie qu'ils exerçaient sur le maïs depuis 40 ans.

Michael Hirtzer et Dominic Carey de Bloomberg citent "un certain nombre de facteurs expliquant la fin du règne des États-Unis": "les coûts élevés et la rareté des terres agricoles ouvertes, les effets continus de la guerre commerciale avec la Chine et un dollar fort". Ils ajoutent que "le déclin continu et la perte de la concurrence américaine sont un coup dur pour un pays qui a toujours utilisé l'alimentation comme une force géopolitique". Ils omettent de mentionner que le Brésil a la chance climatique d'avoir une double récolte annuelle.

Plus important encore, la faiblesse du real (la monnaie brésilienne) par rapport au dollar est exploitée par la Chine (https://bloom.bg/3Lc7Jsf ). Karl Plume de Reuters affirme que "le Brésil est en train de gagner le jeu des exportations de maïs".

La complémentarité entre la Chine et le Brésil devient plus substantielle lorsque Brasilia interagit de manière intensive avec les investissements en infrastructure et en technologie de Pékin. Ainsi, les exportateurs chinois utilisent des swaps (https://bit.ly/44A7oq8 ), par le biais de leurs monnaies nationales respectives, en contournant le dollar dans leur commerce bilatéral annuel de 150 milliards de dollars (https://bit.ly/486l9Qv ). Le commerce intra-BRICS+ devient "circulaire", car ils achètent et vendent avec leurs monnaies nationales respectives en contournant l'hégémonie du dollar.

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mercredi, 20 juillet 2022

Poutine convient avec l'Iran d'intensifier l'utilisation de monnaies nationales autres que le dollar et de renforcer la coopération internationale en matière de sécurité

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Poutine convient avec l'Iran d'intensifier l'utilisation de monnaies nationales autres que le dollar et de renforcer la coopération internationale en matière de sécurité

par KontraInfo

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/putin-acordo-con-iran-intensificar-el-uso-de-monedas-nacionales-por-fuera-del-dolar-y-reforzar-la-cooperacion-en-materia-de-seguridad-internacional/

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une rencontre avec le président iranien Ebrahim Raisi, qu'ils ont "renforcé la coopération internationale en matière de sécurité" et qu'ils "peuvent se targuer de chiffres commerciaux records", en réponse aux sanctions américaines imposées aux deux nations. Le président iranien, pour sa part, a exprimé à M. Poutine son espoir que "votre visite officielle en Iran sera un tournant dans le renforcement des relations entre les deux pays, tant sur l'agenda régional qu'international". Les deux nations s'acheminent vers un traité de coopération stratégique global et ont convenu d'intensifier les paiements en monnaies nationales, hors de l'hégémonie du dollar.

"Une attention particulière a été accordée au renforcement de la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'industrie et des transports. Nous avons convenu de la réalisation d'importants projets communs et de l'intensification de l'utilisation des monnaies nationales dans les paiements directs entre les deux pays", a déclaré M. Poutine.

S'exprimant lors d'une réunion tripartite des dirigeants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie à Téhéran, le dirigeant russe a également souligné que "la présence de l'État islamique et d'autres groupes extrémistes en Syrie doit prendre fin pour toujours". "Je tiens à souligner que la situation dans les territoires non contrôlés par les autorités syriennes est particulièrement inquiétante. C'est de là que viennent les véritables menaces de la criminalité, de l'extrémisme et du séparatisme. Cette situation est en grande partie due à la ligne destructrice des pays occidentaux, menés par les États-Unis, qui cherchent à démembrer à terme l'État syrien. Par conséquent, il est souhaitable que des mesures supplémentaires soient prises dans notre format pour stabiliser ces zones et les rendre au contrôle du gouvernement syrien légitime", a déclaré M. Poutine.

Le président iranien Ebrahim Raisi a déclaré au début des discussions que la présence illégale des troupes américaines en Syrie est un facteur de déstabilisation pour la région. "Il est nécessaire que les forces américaines quittent la région, y compris la Syrie, le plus rapidement possible", a déclaré M. Raisi. Le dirigeant perse a accusé Washington de piller les ressources syriennes, notamment le pétrole, et a condamné les frappes aériennes d'Israël sur le territoire syrien.

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Le président russe est arrivé mardi à Téhéran, où il a tenu plusieurs séries d'entretiens bilatéraux avec les dirigeants de la Turquie et de l'Iran. Il a également pris part à une réunion trilatérale des chefs des Etats garants du processus d'Astana sur la résolution de la situation en Syrie : le président iranien Ebrahim Raisi et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, rapporte TASS. Il a également rencontré le chef suprême de la nation perse, l'Ayatollah Ali Khamenei.

L'une des questions les plus pressantes est le développement des relations entre la Russie et l'Iran sur le plan économique, compte tenu des sanctions anti-russes imposées par l'Occident et de la signature éventuelle d'un accord permanent entre l'Iran et l'Union économique eurasienne pour la création d'une zone de libre-échange. Au cours des quatre premiers mois de 2022, les échanges commerciaux entre la Russie et l'Iran ont augmenté de 31 %, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

La veille de la visite, le Kremlin a déclaré que la Russie avait déjà remis au gouvernement iranien un projet de traité sur la coopération stratégique globale, qui pourrait être signé "assez rapidement" après la présentation et l'adoption de quelques amendements supplémentaires.

Les négociations sur l'accord nucléaire iranien - le plan d'action global conjoint (JCPOA) signé en 2015 et suspendu après que l'ancien président américain Donald Trump a annoncé en 2018 le retrait unilatéral des États-Unis - constituent une autre question clé, les deux nations préconisant de restaurer le document dans son format original.

L'agenda de Poutine à Téhéran prévoit également une réunion bilatérale avec son homologue turc. Entre autres sujets, Poutine et Erdogan discuteront des paiements en monnaies nationales autres que le dollar et de l'éventuelle visite du président turc à Moscou.

Les parties devraient également discuter de la situation autour de l'Ukraine et de l'exportation sûre des céréales ukrainiennes, ce qui prévoit la création d'un centre de coordination à Istanbul.

Selon de nombreux experts, la rencontre de Poutine avec le président iranien Ebrahim Raisi pourrait être considérée comme une réponse à la récente visite du président américain Joe Biden en Israël et en Arabie saoudite, qui a été marquée par une opposition à l'Iran dans la région. Les discussions russo-iraniennes seront donc suivies de près à Riyad et leur résultat sera certainement pris en compte à la lumière de la prochaine réunion de l'OPEP+ début août. La Russie, pour sa part, est intéressée par l'utilisation de la voie de transport du pétrole iranien pour contourner les sanctions logistiques occidentales : par la mer Caspienne, vers les ports iraniens du golfe Persique, puis vers l'Inde.

jeudi, 10 juin 2021

Le Forum de St Pétersbourg. Une cartographie du siècle eurasiatique

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Le Forum de St Pétersbourg. Une cartographie du siècle eurasiatique

Par Pepe Escobar

Source The Saker’s Blog

Il est impossible de comprendre les détails de ce qui se passe sur le terrain en Russie et dans toute l’Eurasie, sur le plan commercial, sans suivre le Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).

Allons donc droit au but et proposons quelques exemples choisis de ce qui a été discuté lors des principales sessions.

L’Extrême-Orient russe. Voici une discussion sur les stratégies, largement couronnées de succès, visant à stimuler les investissements productifs dans l’industrie et les infrastructures dans l’Extrême-Orient russe. L’industrie manufacturière en Russie a connu une croissance de 12,2 % entre 2015 et 2020 ; en Extrême-Orient, elle était du double, à 23,1 %. Et de 2018 à 2020, l’investissement en capital fixe par habitant y était de 40 % plus élevé que la moyenne nationale. Les prochaines étapes sont centrées sur l’amélioration des infrastructures, l’ouverture des marchés mondiaux aux entreprises russes et, surtout, la recherche des fonds nécessaires (Chine ? Corée du Sud ?) pour les technologies de pointe.

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Comme j’ai pu le constater moi-même lors des précédentes éditions du forum, il n’existe rien de comparable en Occident pour ce qui est de discuter sérieusement d’une organisation telle que l’OCS, qui a progressivement évolué de son objectif initial de sécurité vers un rôle politico-économique de grande envergure.

La Russie a présidé l’OCS en 2019-2020, lorsque la politique étrangère a pris un nouvel élan et que les conséquences socio-économiques du Covid-19 ont été sérieusement abordées. Désormais, l’accent devrait être mis sur la manière de rendre ces nations membres, en particulier les « stans » d’Asie centrale, plus attrayantes pour les investisseurs mondiaux. Parmi les intervenants figuraient l’ancien secrétaire général de l’OCS, Rashid Alimov, et l’actuel secrétaire général, Vladimir Norov.

Le Partenariat eurasiatique. Cette discussion portait sur ce qui devrait être l’un des nœuds essentiels du siècle eurasiatique : le corridor international de transport nord-sud (INSTC). Un précédent historique important s’applique : la route commerciale de la Volga des 8e et 9e siècles qui reliait l’Europe occidentale à la Perse – et qui pourrait maintenant être prolongée, dans une variante de la Route de la soie maritime, jusqu’aux ports de l’Inde. Cela soulève un certain nombre de questions, allant du développement du commerce et de la technologie à la mise en œuvre harmonieuse de plateformes numériques. Les intervenants sont originaires de Russie, d’Inde, d’Iran, du Kazakhstan et d’Azerbaïdjan.

Le partenariat de la Grande Eurasie. La Grande Eurasie est le concept russe global appliqué à la consolidation du siècle eurasien. Cette discussion est largement axée sur la Big Tech, notamment la numérisation complète, les systèmes de gestion automatisés et la croissance verte. La question est de savoir comment une transition technologique radicale pourrait servir les intérêts de la Grande Eurasie.

Et c’est là que l’Union économique eurasienne (UEEA) dirigée par la Russie entre en jeu : comment la volonté de l’UEEA de créer un grand partenariat eurasien devrait-elle fonctionner dans la pratique ? Parmi les intervenants figurent le président du conseil d’administration de la Commission économique eurasienne, Mikhail Myasnikovich, et une relique du passé d’Eltsine : Anatoliy Chubais, qui est désormais le représentant spécial de Poutine pour les « relations avec les organisations internationales en vue de réaliser les objectifs de développement durable ».

Il faut se débarrasser de tous ces billets verts

La table ronde la plus intéressante de la SPIEF était consacrée à la « nouvelle normalité » (ou anormalité) post-Covid-19 et à la manière dont l’économie sera remodelée. Une sous-section importante portait sur la manière dont la Russie peut éventuellement en tirer parti, en termes de croissance productive. Ce fut une occasion unique de voir la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, le gouverneur de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, et le ministre russe des finances, Anton Siluanov, débattre autour de la même table.

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En fait, c’est Siluanov (photo) qui a fait tous les gros titres concernant le SPIEF lorsqu’il a annoncé que la Russie allait abandonner totalement le dollar américain dans la structure de son fonds national souverain et réduire la part de la livre sterling. Ce fonds aura plus d’euros et de yuans, plus d’or, et la part du yen restera stable.

Ce processus de dédollarisation en cours était plus que prévisible. En mai, pour la première fois, moins de 50 % des exportations russes étaient libellées en dollars américains.

Siluanov a expliqué que les ventes d’environ 119 milliards de dollars d’actifs liquides passeront par la Banque centrale russe, et non par les marchés financiers. En pratique, il s’agira d’un simple transfert technique d’euros vers le fonds souverain. Après tout, cela fait déjà des années que la Banque centrale se débarrasse régulièrement de ses dollars américains.

Tôt ou tard, la Chine suivra. En parallèle, certaines nations d’Eurasie, de manière extrêmement discrète, se débarrassent également de ce qui est de facto la monnaie d’une économie basée sur la dette, à hauteur de dizaines de trillions de dollars, comme l’a expliqué en détail Michael Hudson. Sans compter que les transactions en dollars américains exposent des nations entières à l’extorsion d’une machine judiciaire extra-territoriale.

Sur le très important front sino-russe, qui a été abordé lors de toutes les discussions du SPIEF, le fait est que l’association du savoir-faire technique chinois et de l’énergie russe est plus que capable de consolider un marché pan-eurasien massif et capable d’éclipser l’Occident. L’histoire nous apprend qu’en 1400, l’Inde et la Chine étaient responsables de la moitié du PIB mondial.

Alors que l’Occident se vautre dans un effondrement auto-induit, la caravane eurasienne semble inarrêtable. Mais il y a toujours ces satanées sanctions américaines.

La session du club de discussion du Valdai a approfondi l’hystérie : les sanctions servant un agenda politique menacent de vastes pans de l’infrastructure économique et financière mondiale. Nous en revenons donc une fois de plus au syndrome inéluctable du dollar américain servant d’arme, déployé contre l’Inde qui achète du pétrole iranien et du matériel militaire russe, ou contre les entreprises technologiques chinoises.

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Des intervenants, dont le vice-ministre russe des finances, Vladimir Kolychev, et le rapporteur spécial des Nations unies sur les « effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme », Alena Douhan, ont débattu de l’inévitable nouvelle escalade des sanctions anti-russes.

Un autre thème récurrent dans les débats du SPIEF est que, quoi qu’il arrive sur le front des sanctions, la Russie dispose déjà d’une alternative à SWIFT, tout comme la Chine. Les deux systèmes sont compatibles avec SWIFT au niveau logiciel, de sorte que d’autres nations pourraient également l’utiliser.

Pas moins de 30 % du trafic de SWIFT concerne la Russie. Si cette « option » nucléaire venait à se concrétiser, les nations commerçant avec la Russie abandonneraient presque certainement SWIFT. En outre, la Russie, la Chine et l’Iran – le trio « menaçant » l’hégémon – ont conclu des accords d’échange de devises, bilatéralement et avec d’autres nations.

Cette année, le SPIEF a eu lieu quelques jours seulement avant les sommets du G7, de l’OTAN et de l’UE, qui mettront en évidence l’insignifiance géopolitique de l’Europe, réduite au statut de plateforme de projection de la puissance américaine.

Et moins de deux semaines avant le sommet Poutine-Biden à Genève, le SPIEF a surtout rendu un service à ceux qui y prêtent attention, en traçant certains des contours pratiques les plus importants du siècle eurasien.

Pepe Escobar

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

mercredi, 24 octobre 2018

La dédollarisation, enjeu de sécurité économique pour la Russie

La dédollarisation serait un gage de la sécurité économique de la Russie… et c’est bien cette idée qui sous-tend la stratégie russe.

Il ne faut pas croire que le dollar soit en train de perdre sa valeur, ou encore son statut de monnaie de référence internationale.

En raison de la politique extraterritoriale que mènent les États-Unis en pénalisant toutes les entreprises qui utilisent le dollar à leur bon vouloir, il ne faut pas s’étonner que les pays souhaitant avoir leur propre politique se passent du billet vert.

Pour rendre crédible le rouble russe, et qu’il soit accepté en termes de monnaie d’échange sérieuse, Poutine augmente considérablement ses réserves de métal jaune.

En dédollarisant l’économie, on se rend compte que ce n’est pas le dollar qui s’effondre ou chute, c’est l’or qui se remonétise et reprend une place importante pour garantir la valeur des monnaies.

Son rôle historique depuis 6 000 ans en somme !

Charles SANNAT

Dans le contexte des sanctions, l’économie russe a besoin d’une dédollarisation pour garantir sa sécurité, estiment des experts interrogés par Sputnik.

Tout comme Vladimir Poutine, qui a déclaré que la dédollarisation de l’économie russe ne poursuivait pas l’objectif de torpiller la monnaie américaine, mais de garantir sa sécurité, les experts interrogés par Sputnik à ce sujet évoquent eux aussi de la sécurité économique.

L’objectif de la dédollarisation est, en effet, la sécurité, estime Anna Kokoreva, de la société Alpari.

« L’économie russe est très dépendante du taux de change et la haute volatilité du taux de change du dollar rend nos revenus instables. En outre, l’évolution du taux de change produit un impact direct sur les indicateurs macroéconomiques », a-t-elle ajouté.

« Étant donné que le pays émetteur de dollars introduit régulièrement des sanctions contre la Russie et menace d’imposer des restrictions aux obligations d’État, il convient de minimiser les risques et de réduire les paiements en dollars », conclut Mme Kokoreva.

Selon Valeri Bezouglov, de la société d’investissement Freedom Finance, on entend par dédollarisation le fait d’utiliser en partie des monnaies nationales dans le cadre des échanges extérieurs, sous-entendant aussi que les exportateurs qui concluent des contrats en roubles se voient concéder des avantages.

Évoquant la protection contre les sanctions, il signale que la dédollarisation vise en tout premier lieu à protéger les paiements intérieurs en prévision des restrictions qui pourraient éventuellement concerner les transactions en dollars des banques d’État russes.

De nouvelles sanctions américaines contre la Russie étaient entrées en vigueur le 27 août. Un nouveau train de sanctions encore plus dures pourrait être introduit en novembre prochain pour frapper l’octroi de crédits aux personnes morales russes et les opérations d’import-export. Toujours en août, un projet de loi avait été soumis à l’examen du Congrès américain contenant un large éventail de mesures antirusses, y compris des sanctions contre la nouvelle dette publique et les banques d’État russes, parmi lesquelles Vneshekonombank, Sberbank, VTB, Gazprombank, Rosselkhozbank et Promsviazbank.
Les experts ont signalé à Sputnik que les formulations de ce document concernant les banques sont très vagues et que selon toute évidence, elles pourraient également être frappées d’interdiction de paiements en dollars.

Source Sputnik.com ici

mercredi, 19 septembre 2018

Offensives contre le dollar au Proche-Orient et Moyen-Orient

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Offensives contre le dollar au Proche-Orient et Moyen-Orient

par Gilles Munier

Ex: http://france-irak-actualite.com

L’Irak et l’Iran renoncent au dollar

dans leurs échanges bilatéraux

Revue de presse : Sputnik (2/9/188)*

L’Iran et l’Irak ont convenu d’éliminer le dollar américain de leurs transactions commerciales bilatérales, selon l’agence iranienne Mehr News.

Bagdad et Téhéran sont tombés d'accord pour renoncer au dollar dans les opérations commerciales entre les deux pays, a annoncé l'agence Mehr News en se référant au président de la Chambre de commerce irano-irakienne Yahya Ale-Eshagh.

«Le dollar américain a été retiré de la liste des monnaies utilisées par l'Iran et l'Irak dans leurs transactions commerciales. Le rial iranien, l'euro et le dinar irakien seront désormais utilisés dans les transactions financières», a déclaré samedi dernier Yahya Ale-Eshagh, cité par Mehr News.

 «La résolution du problème du système bancaire doit être une priorité pour l'Iran et l'Irak, les deux pays opérant pour au moins 8 milliards de dollars de transactions», a-t-il souligné.

Il a ajouté qu'un système d'échanges de marchandises contre des produits de base serait prévu dans certains cas.

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan avait précédemment déclaré qu'il était nécessaire de mettre un terme à l'emprise du dollar sur le commerce international.

*Source : Sputnik

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Erdogan veut mettre fin

à l'hégémonie du dollar dans le monde

Revue de presse : Sputnik (2/9/18)**

Le Président turc a accusé les États-Unis de se comporter comme un «loup sauvage» et appelé à mettre fin à l'hégémonie du dollar dans le commerce international.

Recep Tayyip Erdogan a appelé à mettre un terme à la domination du dollar dans les échanges commerciaux, rapporte l'agence turque Anadolu.

«Il est nécessaire de mettre fin à l'hégémonie du dollar dans le commerce international et de passer aux monnaies nationales», a déclaré le Président turc intervenant devant les participants au forum des affaires Turquie-Kirghizstan organisé dans la capitale kirghize, Bichkek.

Il a également accusé les États-Unis de se comporter comme un «loup sauvage» et a invité les hommes d'affaires à «ne pas les croire», selon l'AFP.

M.Erdogan a en outre fait savoir qu'Ankara était en négociations avec Moscou pour s'affranchir du dollar dans leurs échanges commerciaux bilatéraux en réaction aux sanctions économiques américaines, indique l'agence.

Alors que les relations entre Ankara et Washington se dégradent, la livre turque a perdu 40% de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année. En août, le dirigeant turc a constaté une «guerre économique» menée contre son pays tout en promettant que la Turquie ne la perdrait pas.

**Source : Sputnik

mardi, 31 octobre 2017

Bientôt le pétro-yuan-rouble

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Bientôt le pétro-yuan-rouble

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il est certain désormais que le petro-dollar se trouvera bientôt concurrencé sur le marché des changes par une nouvelle monnaie internationale, associant le yuan chinois et le rouble russe elle-même adossée aux cours du pétrole et de l'or. Nous l'avons nommé ici le pétro-yuan-rouble, pour plus de compréhension, mais elle disposera certainement bientôt d'un nom plus commode à utiliser.

 On s'étonnera de voir prendre le prix du pétrole, très volatile ces dernières années, en référence à une monnaie internationale visant à constituer une réserve pour les investisseurs et les épargnants. Mais la Russie, gros exportatrice de pétrole, et la Chine, grosse consommatrice, peuvent raisonnablement faire espérer qu'elles s'entendront pour stabiliser dans des limites du raisonnable le cours du pétrole. Ajoutons que le pétrole n'est pas seul en cause, mais aussi le gaz. D'importants gazoducs permettront ainsi d'alimenter la Chine en gaz russe.

Le pétro-yuan était jusqu'ici un projet soutenu principalement par la Chine, souhaitant échapper à sa dépendance au Roi-Dollar. L'on pouvait se demander si les intérêts économiques russes, pétroliers et autres, accepteraient de remplacer cette dépendance par une dépendance à l'égard du yuan, c'est-à-dire de la Chine. Ceci désormais parait chose faite.

Selon un article de Bryan MacDonald, journaliste irlandais basé en Russie et très bien informé 1), Vladimir Poutine se serait enfin décidé à cette conversion. Il le ferait d'abord pour échapper aux « sanctions » imposées par Washington aux pays commerçant en dollars avec la Russie. Il le ferait aussi, après de nombreuses hésitations, pour affaiblir l'économie de ses « partenaires » américains.

Mais pour que la mesure soit efficace, il faudrait que d'autres pays producteurs se rallient à la nouvelle monnaie. C'est déjà le cas concernant le Vénézuela dont le président Maduro avait annoncé il y a quelques semaines qu'il vendrait son pétrole en pétro-yuan. Ce pourrait bientôt être le cas de l'Iran, grosse productrice, et le l'Indonésie. D'autres petit pays pourraient faire de même. Mais le plan prendrait toute sa portée si l'Arabie saoudite acceptait, au moins pour ses ventes en Chine et dans les pays du Brics, la nouvelle unité de compte. La récente visite du roi Salman à Moscou peut faire penser que ceci pourrait se produire.

Tous ceux qui veulent de par le monde lutter contre le réchauffement climatique pourront s'inquiéter. La rentabilité des investissements en énergie verte, déjà difficile à assurer, ne sera-t-elle pas reportée de quelques dizaines d'années. N'en sera-t-il pas de même de l'énergie nucléaire. On leur répondra qu'ils ne devraient avoir aucune inquiétude. Le besoin en énergie non fossile est si grand que la demande ne diminuera pas. La Chine, en particulier, victime d'une pollution croissante venant de l'utilisation du pétrole, réservera ce dernier à des industries situées loin des villes et des campagnes.

1)  Référence

Voir RT :  Putin's revenge may see petro-yuan replace petrodollar

https://www.rt.com/op-edge/408006-china-oil-petro-yuan-ru...

Note au 29/19

Il n'est pas impossible que la Chine et la Russie mettent en place une petro-virtual currency en bitcoins destinée à combattre également le pétro-dollar. 

Je trouve cependant que l'auteur ne précise pas assez comment un petrobitcoins pourrait fonctionner par accord entr la Chine et la Russie, ni comment il sera possible d'éviter les fraudes qui se produiront nécessairement sur ce sujet sensible.

Voir https://oilprice.com/Energy/Energy-General/The-Petrodollars-Biggest-Challengers.html

samedi, 05 mars 2016

La Chine en action: vers la chute du dollar

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La Chine en action: vers la chute du dollar

Auran Derien, enseignant

Ex: http://metamag.fr

Pour un monde dé-dollarisé

Depuis le début de 2016, la Banque Centrale de Chine a mis en fonctionnement un système interbancaire de ventes et d’achats d’or. Deux institutions, filiales de la Banque Centrale, se partagent les responsabilités.

Le marché interne de l’or est sous la responsabilité de la Shanghai Gold Exchange (SGE) ; le marché interbancaire est administré par le China Foreign Exchange Trading System (CFETS). Si on sait que la Chine est le principal pays détenteur d’or dans le monde, la quantité exacte n’en est pas connue, de sorte que les nouvelles institutions vont améliorer la liquidité interbancaire de l’or tout en favorisant la création de nouveaux marchés pour le métal.

Jusqu’alors, les banques chinoises ne pouvaient négocier de l’or entre elles. Chacune avait seulement la possibilité d’acheter du métal au Shanghai Gold Exchange, institution monopolistique par laquelle passaient toutes les demandes. Désormais, dix banques vont intervenir sur deux niveaux. Quatre banques, associées au groupe Australia and New Zealand Banking group (ANZ) feront fonctionner le marché primaire. Six autres banques participeront à un marché secondaire. Il est toujours interdit d’exporter de l’or mais en même temps la Banque Centrale en achète en moyenne 20 tonnes chaque mois depuis 2015.

Fin de la confiance dans le dollar

De telles manœuvres renforcent l’analyse selon laquelle les gens civilisés de par le monde se lassent des transactions liées au dollar. Depuis 2014, les contrats entre la Chine et la Russie ont éliminé l’usage du dollar. Les Chinois ont réduit leurs énormes réserves de cette monnaie en achetant, à travers le monde, des actifs de toutes sortes. Ils se paient l’Europe, notamment les entreprises utilisant une technologie qui les intéresse, tant en France qu’en Allemagne.

De plus, en France ils cherchent à installer une tête de pont à partir de laquelle déverser leurs produits sur toute l’Europe, bénéficiant d’une part des mêmes avantages que les multinationales (pas d’impôts, etc.), d’autre part en utilisant le label “made in France” sur l’essentiel de leur production importée qu’ils revendraient dans le monde comme si elle était locale. La City de Londres, depuis octobre 2014, coopère avec la Chine pour émettre des obligations libellées en Renminbi, et de nouvelles institutions bancaires, telles la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB) vont permettre à divers pays de s’éloigner peu à peu des voyous de la Banque Mondiale.

On peut donc déduire que les Chinois veulent garder une porte de sortie au cas très probable où les bulles gigantesques construites par la finance globalitaire se dégonfleraient plus ou moins rapidement. L’or serait une base de négociation monétaire face à l’incertitude qui suivrait la chute du dollar ou de l’Euro. Les titres publics américains sont déjà considérés comme sans valeur car Janet Yellen, qui parle au nom de la Réserve Fédérale américaine prétend que les taux d’intérêt seront maintenus ou augmentés alors que chacun constate le délabrement de l’économie américaine et de l’occident en général. Tout y est faux, mensonger ; ce spectacle incarne parfaitement la révélation monothéiste : le réel n’existe pas, seule la parole  doit s’imposer ici, les indices officiels trafiqués.

Dans une situation de déliquescence de l’économie occidentale et de perte de prestige des financiers transcendentaux, l’or retrouvera la fonction qu’il eut depuis l’origine du monde : être une référence, un soutien, une forme de richesse. La Chine, achetant de l’or, se sépare de dollars pourris tout en laissant se dévaluer sa monnaie car toutes les monnaies se dévaluent au temps de la création monétaire débridée imposée par la finance mondialiste. Mais le mécanisme est innovateur. Le prix de l’or est déterminé en yuans, il existe un commerce interbancaire pour le métal, de sorte que le yuan dispose d’une cotation “absolue” en or, indépendante de celle en dollar. Les changes flexibles demeurent puisqu’il n’est pas possible aujoud’hui de fixer des règles équitables pour le système monétaire international. Reste que le prix du yuan en or est un meilleur indice de la valeur du yuan que le cours du yuan en dollar.

Stimuler les exportations en changeant les flux

Cette nouvelle chinoiserie entre aussi en concurrence avec une institution dépendant des démons financiers de Londres. Le pouvoir financier a toujours voulu le monopole de l’émission de monnaie. La Chine offre une alternative : le prix de l’or en renmibi plutôt que celui fixé à Londres en dollars. Selon la logique de l’arbitrage, il pourrait en résulter assez rapidement un transfert des transactions vers la Chine qui, offrant un meilleur taux, inciterait la plupart des agents à vendre leur or contre yuans. L’expansion du yuan permettrait d’acheter plus de biens et services et donc, peu à peu, stimulerait le commerce extérieur chinois.

Le « goldman sachs » a testé sa capacité de nuisance le 16 février de cette année en attaquant le prix de l’or et en reprenant son discours éculé sur le manque d’avenir d’un métal que par ailleurs ils achètent systématiquement. Le système bancaire des « criminels en col blanc » promeut une escroquerie permanente, les certificats d’or (un bout de papier) aussi bons que l’or physique. Cette petite crapulerie touchera à sa fin si le système chinois fonctionne bien, permettant l’achat / vente d’or physique plutôt que les confettis papier de goldman sachs et cie.

La guerre monétaire fondée sur la création ex nihilo va-t-elle finalement favoriser la Chine dont la monnaie est désormais liée au cours de l’or que les démons de Londres ne seront plus les seuls à déterminer selon leurs intérêts ?

Chacun espère que la voie vers la dé-dollarisation du monde soit sans retour et que ceux qui ont créé cette arme de destruction massive cesseront peu à peu de nuire.

 

dimanche, 14 février 2016

Teheran will keine Dollars mehr

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Teheran will keine Dollars mehr

von Robin Classen
Ex: http://www.blauenarzisse.de

In Deutschland war es nur wenig mehr als eine Randnotiz, in den USA ist es gerade eines der Wahlkampfthemen: Die Abschaffung der Iran-​Sanktionen.

Der Konflikt mit Weltkriegspotential um die iranischen Versuche, Atomkraft zu nutzen, besteht schon seit 2002, als bekannt wurde, dass das Land einige geheime Atomanlagen unterhielt. Ab 2005 begann der Konflikt dann zu eskalieren, als mit Mahmud Ahmadinedschad ein Islamist zum Präsident des Irans gewählt wurde. Er ersetzte den gemäßigten iranischen Unterhändler Hassan Rohani durch Ali Laridschani, der seinen kompromisslosen Standpunkt teilte.

Ahmadinedschads Rückzug ermöglichte eine friedliche Lösung

Von 2006 an wurden durch UN-​Resolutionen und Maßnahmen der USA sowie der EU Embargos und Sanktionen zunächst für militärische und später auch für zivile Güter verhängt, die die wirtschaftliche Entwicklung des Landes seitdem massiv negativ beeinflusst haben. Die Aufhebung der Sanktionen war daher für das Land von unvorstellbarer wirtschaftlicher Bedeutung und eröffnet ein enormes Wachstumspotential in den nächsten Jahren.

Als 2012 Ahmadinedschad seinen Rückzug aus der Politik mit dem Ende seiner Amtszeit im August 2013 bekannt gab, entspannte sich die Lage erstmals und es konnte immerhin ein Übergangsabkommen abgeschlossen werden, was den IAEA-​Kontrolleuren Zugang ermöglichte, den Iran zu einer Verlangsamung der Anreicherung verpflichtete und allgemein den Konflikt entschärfte, der insbesondere zwischen 2008 und 2011 beinahe zu einem militärischen geworden wäre. Seit dem 14. Juni 2013 ist nun der ehemals von Ahmadinedschad geschasste Unterhändler Hassan Rohani Präsident des Landes und betreibt eine Politik der Entspannung, was sich schon bald sehr positiv auf die Verhandlungslage auswirken sollte.

Durchbruch im April 2015

Anfang April des letzten Jahres gelang nun ein weiterer Durchbruch: Der Iran sicherte in Lausanne zu, sein Atomprogramm für zehn Jahre unter Aufsicht zu stellen, die Zentrifugen auf ein Drittel zu reduzieren, Uran nicht über 3,67 Prozent anzureichern und den Uranbestand von 10 Tonnen auf nur noch 300 Kilogramm zu verringern. Die „Breakout-​Time“ für die Herstellung von genügend spaltbarem Material zum Bau einer Atombombe soll von nur noch drei Monaten auf immerhin ein Jahr erhöht werden. Des Weiteren wurde die Umgestaltung von zwei besonders problematischen iranischen Atomanlagen vereinbart. Am 16. Januar 2016 wurden auf Grund der bis dahin gegebenen Vertragstreue des Irans die Sanktionen schließlich aufgehoben.

Für Israel war das Abkommen ein Schlag ins Gesicht und ein Beleg für den immer weiter sinkenden Einfluss des Judenstaates, der nun nicht einmal mehr den traditionellen Partner USA von diesem Abkommen abhalten konnte. Die Mainstream-​Republikaner aus dem Partei-​Establishment in den Vereinigten Staaten waren ähnlich unzufrieden mit Obamas Kompromissvorschlag. Hauptkritikpunkt war der Umstand, dass das illegale Programm des Irans nun letztlich doch legitimiert worden sei und das Land, selbst wenn es sich an das Abkommen halten sollte, immer noch in nur einem Jahr zur Atombombe kommen könnte.

In Wahrheit war der Abschluss des Abkommens, an dem auch Deutschland einen enormen Anteil hatte, wohl alternativlos in diesem festgefahrenen und brandgefährlichen Konflikt. Sollte die Einhaltung der Vereinbarungen nun auch entsprechend sichergestellt und kontrolliert werden, könnte das Abkommen als einer der wenigen Erfolge Obamas in die Geschichte eingehen. Wäre 2008 hingegen McCain Präsident geworden, hätte es wohl stattdessen einen militärischen Konflikt von unabschätzbarem Ausmaß gegeben.

Rohani greift nun den Dollar an

Auch für die deutsche Wirtschaft hat sich die Aufhebung der Sanktionen als absolut positiv herausgestellt. Noch im Januar reiste Sigmar Gabriel nach Teheran und auch Rohani reiste durch Europa, um die sich bereits abzeichnenden Kooperationen mit der Automobilindustrie, der Pharmaindustrie, der Kommunikationsbranche und natürlich dem Energiesektor zu besprechen. Allein Siemens hofft auf den Auftrag, eine rund 1000 Kilometer lange Hochgeschwindigkeitstrasse bauen und 500 Züge liefern zu dürfen.

Doch ist Rohani womöglich nur geschickter als Ahmadinedschad? Vielleicht hat er den Atomstreit, der das Land seit mehr als zehn Jahren lähmt, als Sackgasse begriffen und will nun den Iran über die wirtschaftliche Schiene zur Großmacht und zum Einflussfaktor weit über die Region hinaus machen. Dafür sprechen sein rigoroses Vorgehen gegen Blogger und Internetaktivisten und der massive Anstieg der Todesstrafen nach seinem Wahlsieg. Nach dem Knüpfen wirtschaftlicher Beziehungen folgte nun schließlich der nächste Paukenschlag: Ölgeschäfte wird der Iran künftig in Euro abwickeln – und nicht mehr mit der bisherigen De-​Facto-​Weltwährung US-​Dollar. Auch China bezahlt bereits russisches Öl in seiner Landeswährung Yuan.

Wird der Euro doch noch gerettet?

Eventuell ist also in den nächsten Jahren damit zu rechnen, dass Russland, China und der Iran ihre Zusammenarbeit weiter vertiefen und der US-​Dollar international an Bedeutung verliert. Dies wäre wohl auch der einzige Weg für die autoritäreren Schwellenländer die USA zu schlagen: Was militärisch kaum möglich ist, kann über eine Entwertung des Dollars recht leicht erreicht werden. Einziger Wehrmutstropfen: Auch die Chinesen haben gigantische Dollar-​Reserven, die in diesem Fall entwertet würden. Deshalb will das Großreich künftig stärker diversifizieren: Gerade der Euro soll im Blick sein. Retten also am Ende geostrategische Überlegungen östlicher Großmächte die angeschlagene Gemeinschaftswährung? Der jüngste Schritt des Irans dürfte jedoch nicht nur eine Schwächung der USA, sondern auch eine engere Bindung Europas an sich zum Ziel gehabt haben, um künftige Sanktionen unwahrscheinlicher zu machen.

jeudi, 05 février 2015

The Global De-dollarization and the US Policies

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Vladimir Odintsov:

The Global De-dollarization and the US Policies

Ex: http://journal-neo.org

In its quest for world domination, which the White House has been pursuing for more than a century, it relied on two primary tools: the US dollar and military might. In order to prevent Washington from establishing complete global hegemony, certain countries have recently been revising their positions towards these two elements by developing alternative military alliances and by breaking with their dependence on the US dollar.

Until the mid-twentieth century, the gold standard was the dominant monetary system, based on a fixed quantity of gold reserves stocked in national banks, which limited lending. At that time, the United States managed to become the owner of 70% of world’s gold reserves (excluding the USSR), therefore it pushed its weakened competitor, the UK, aside resulting to the creation of the Bretton Woods financial system in 1944. That’s how the US dollar became the predominant currency for international payments.

But a quarter century later this system had proven ineffective due to its inability to contain the economic growth of Germany and Japan, along with the reluctance of the US to adjust its economic policies to maintain the dollar-gold balance. At that time, the dollar experienced a dramatic decline but it was saved by the support of rich oil exporters, especially once Saudi Arabia began to exchange its black gold for US weapons and support in talks with Richard Nixon. As a result, President Richard Nixon in 1971 unilaterally ordered the cancellation of the direct convertibility of the United States dollar to gold, and instead he established the Jamaican currency system in which oil has become the foundation of the US dollar system. Therefore, it’s no coincidence that from that moment on the control over oil trade has become the number one priority of Washington’s foreign policy. In the aftermath of the so-called Nixon Shock the number of US military engagements in the Middle East and other oil producing regions saw a sharp increase. Once this system was supported by OPEC members, the global demand for US petrodollars hit an all time high. Petrodollars became the basis for America domination over the global financial system which resulted in countries being forced to buy dollars in order to get oil on the international market.

Analysts believe that the share of the United States in today’s world gross domestic product shouldn’t exceed 22%. However, 80% of international payments are made with US dollars. As a result, the value of the US dollar is exceedingly high in comparison with other currencies, that’s why consumers in the United States receive imported goods at extremely low prices. It provides the United States with significant financial profit, while high demand for dollars in the world allows the US government to refinance its debt at very low interest rates.

Under these circumstances, those heding against the dollar are considered a direct threat to US economic hegemony and the high living standards of its citizens, and therefore political and business circles in Washington attempt by all means to resist this process.This resistance manifested itself in the overthrow and the brutal murder of Libyan leader Muammar Gaddafi, who decided to switch to Euros for oil payments, before introducing a gold dinar to replace the European currency.

However, in recent years, despite Washington’s desire to use whatever means to sustain its position within the international arena, US policies are increasingly faced with opposition. As a result, a growing number of countries are trying to move from the US dollar along with its dependence on the United States, by pursuing a policy of de-dollarization. Three states that are particularly active in this domain are China, Russia and Iran. These countries are trying to achieve de-dollarization at a record pace, along with some European banks and energy companies that are operating within their borders.

The Russian government held a meeting on de-dollarization in spring of 2014, where the Ministry of Finance announced the plan to increase the share of ruble-denominated contracts and the consequent abandonment of dollar exchange. Last May at the Shanghai summit, the Russian delegation manged to sign the so-called “deal of the century” which implies that over the next 30 years China will buy $ 400 billion worth of Russia’s natural gas, while paying in rubles and yuans. In addition, in August 2014 a subsidiary company of Gazprom announced its readiness to accept payment for 80,000 tons of oil from Arctic deposits in rubles that were to be shipped to Europe, while the payment for the supply of oil through the “Eastern Siberia – Pacific Ocean” pipeline can be transferred in yuans. Last August while visiting the Crimea, Russia’s President Vladimir Putin announced that “the petrodollar system should become history” while “Russia is discussing the use of national currencies in mutual settlements with a number of countries.” These steps recently taken by Russia are the real reasons behind the West’s sanction policy.

In recent months, China has also become an active member of this “anti-dollar” campaign, since it has signed agreements with Canada and Qatar on national currencies exchange, which resulted in Canada becoming the first offshore hub for the yuan in North America. This fact alone can potentially double or even triple the volume of trade between the two countries since the volume of the swap agreement signed between China and Canada is estimated to be a total of 200 billion yuans.

China’s agreement with Qatar on direct currency swaps between the two countries are the equivalent of $ 5.7 billion and has cast a heavy blow to the petrodollar becoming the basis for the usage of the yuan in Middle East markets. It is no secret that the oil-producing countries of the Middle Eastern region have little trust in the US dollar due to the export of inflation, so one should expect other OPEC countries to sign agreements with China.

As for the Southeast Asia region, the establishment of a clearing center in Kuala Lumpur, which will promote greater use of the yuan locally, has become yet another major step that was made by China in the region. This event occurred in less than a month after the leading financial center of Asia – Singapore – became a center of the yuan exchange in Southeast Asia after establishing direct dialogue regarding the Singapore dollar and the yuan.

The Islamic Republic of Iran has recently announced its reluctance to use US dollars in its foreign trade. Additionally, the President of Kazakhstan Nursultan Nazarbayev has recently tasked the National Bank with the de-dollarization of the national economy.

All across the world, the calls for the creation of a new international monetary system are getting louder with each passing day. In this context it should be noted that the UK government plans to release debts denominated in yuans while the European Central Bank is discussing the possibility of including the yuan in its official reserves.

Those trends are to be seen everywhere, but in the midst of anti-Russian propaganda, Western newsmakers prefer to keep quiet about these facts, in particular, when inflation is skyrocketing in the United States. In recent months, the proportion of US Treasury bonds in the Russian foreign exchange reserves has been shrinking rapidly, being sold at a record pace, while this same tactic has been used by a number of different states.

To make matters worse for the US, many countries seek to export their gold reserves from the United States, which are deposited in vaults at the Federal Reserve Bank. After a scandal of 2013, when the US Federal Reserve refused to return German gold reserves to its respective owner, the Netherlands have joined the list of countries that are trying to retrieve their gold from the US. Should it be successful the list of countries seeking the return of gold reserves will double which may result in a major crisis for Washington.

The above stated facts indicate that the world does not want to rely on US dollars anymore. In these circumstances, Washington relies on the policy of deepening regional destabilization, which, according to the White House strategy, must lead to a considerable weakening of any potential US rivals. But there’s little to no hope for the United States to survive its own wave of chaos it has unleashed across the world.

Vladimir Odintsov, political commentator, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/02/02/rus-dedollarizatsiya-i-ssha/

jeudi, 09 octobre 2014

La dédollarisation. L'euro va-t-il entrer dans le jeu?

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La dédollarisation. L'euro va-t-il entrer dans le jeu?

par Jean-Paul Baquiast
 
Nous avons plusieurs fois souligné que les projets de dédollarisation envisagés au sein des pays du Brics ne prendrait tout leur sens que si les pays de l'eurogroupe, c'est-à-dire les pays utilisateurs de l'euro, s'y joignaient. Ainsi pourrait s'édifier la première phase d'un euroBrics dont la constitution, au sens strict, changerait la face du monde. La domination du dollar, sous-tendant celle des Etats-Unis, pourrait commencer à perdre de son influence.


Or selon un article de Blomberg, groupe financier américain spécialisé dans les services aux professionnels des marchés financiers et dans l'information économique et financière, l'euro devrait rejoindre prochainement le groupe des monnaies directement échangeables en yuan ( monnaie chinoise) à Shanghai, après les dollars américain, australien et new-zélandais, la livre et le yen. Le yuan est la 7e monnaie en importance utilisée pour les échanges financiers internationaux. L'arrivée de l'euro marquera un grand pas dans l'internationalisation du yuan, en diminuant sensiblement les coûts de transaction. L'euro et le yuan devraient en bénéficier conjointement, ainsi que leurs échanges avec le reste du monde.

En quoi, dira-t-on, s'agira-t-il, d'un nouveau pas dans la dédollarisation? Simplement parce que les opérateurs ayant recours à l'euro-yuan dans leurs échanges, par exemple pour les ventes d'Airbus en Chine, n'utiliseront plus le dollar. Echapperaient-ils ainsi aux fluctuations de cette monnaie, découlant en partie des stratégies politiques ou économiques de Washington? Certes, dans la mesure où le yuan a une parité quasi-fixe avec le dollar, on ne voit pas en quoi le fait de libeller les transactions commerciales en yuan changera quoi que ce soit sur l' exposition des opérateurs aux fluctuations du dollar. Mais l'effet médiatique consistant à remplacer le dollar par le yuan ou l'euro sera considérable. Quoiqu'il en soit, nous n'avons pas ce jour à notre niveau confirmation par une autorité européenne de l'exactitude des propos de Blomberg. Il serait douteux cependant qu'il s'agisse d'un simple bruit destiné à provoquer des mouvements spéculatifs sur les cours. Affaire à suivre donc.

Selon Blomberg, les relations commerciales entre la Chine et les pays européens ont cru de 12% l'année dernière, jusqu'à atteindre $404 milliards pour les 8 premiers mois de 2014, chiffre à comparer aux $354 millions pour les échanges américano-européens dans la même période. Les sociétés françaises et allemandes tiennent la tête des opérateurs utilisant le yuan.

Les accords euro-yuan ne marqueront pas une dédollarisation complète des échanges entre l'Europe, la Chine et plus largement l'Asie, mais il s'agira d'un début prometteur. On comprend dans cette perspective pourquoi les Etats-Unis font de telles pressions sur l'Europe pour lui faire accepter un Traité de libre-échange transatlantique. Dans le cadre de ce traité, les entreprises européennes pourraient s'engager – librement, of course – à n'utiliser que le dollar, comme le fit à ses dépends la BNP.

* Voir Blomberg news, daté du 29 septembre Yuan to Start Direct Trading With Euro as China Pushes Usage
http://www.bloomberg.com/news/2014-09-29/yuan-euro-direct-trading-begins-tomorrow-as-china-promotes-usage.html

* Voir aussi une confirmation par l'agence russe RIA. Elle y voit un renforcement du poids de la Chine en Europe.
http://fr.ria.ru/discussion/20141002/202592940.html

 

dimanche, 21 septembre 2014

La stratégie de guerre de Moscou

La stratégie de guerre de Moscou

Sans morts mais fatale aux Etats-Unis

Valentin Mândrăşescu
Ex: http://metamag.fr

poutine_-_russia_-_dollar_-_russie.jpgL’aide de Poutine propose une alliance anti-dollar pour forcer les États-Unis à mettre fin à la guerre civile. Sergueï Glazyev, le conseiller économique de Vladimir Poutine, a publié un article décrivant un plan pour « saper la puissance économique des Etats-Unis » afin de forcer Washington à arrêter la guerre civile en Ukraine. Glazyev croit que la seule façon d’obliger les Etats-Unis à renoncer à ses plans pour le démarrage d’une nouvelle guerre froide est de planter le système du dollar.

Dans son article, publié par Argumenty Nedeli, le conseiller économique de Poutine et le cerveau derrière l’Union économique eurasienne, soutient que Washington tente de provoquer une intervention militaire russe en Ukraine, en utilisant la junte de Kiev comme appât. Si ce plan aboutit, cela donnera à Washington un certain nombre d’avantages importants. Tout d’abord, il permettra aux États-Unis d’introduire de nouvelles sanctions contre la Russie, radiant ainsi le portefeuille de Moscou de bons du Trésor américain. Plus important encore, une nouvelle vague de sanctions va créer une situation dans laquelle les entreprises russes ne seront pas en mesure de rembourser leurs dettes aux banques européennes.

Selon Glazyev, la soi-disant « troisième phase » de sanctions contre la Russie aura un coût énorme pour l’Union européenne. Le total des pertes estimées seront supérieures à 1 trillion d’euros. Ces pertes nuiront gravement à l’économie européenne, faisant des Etats-Unis le seul « refuge sûr » dans le monde. Des sanctions sévères contre la Russie déplaceront également Gazprom du marché européen de l’énergie, laissant la porte grande ouverte pour le GNL beaucoup plus cher des États-Unis.

La cooptation des pays européens dans une nouvelle course aux armements et dans des opérations militaires contre la Russie va augmenter l’influence politique américaine en Europe et aideront les États-Unis à forcer l’Union européenne à accepter la version américaine du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), un accord commercial qui, en réalité, transformera l’UE en une grande colonie économique des États-Unis. Glazyev estime que l’initiation d’une nouvelle guerre en Europe ne sera bénéfique qu’à l’Amérique et ne créera que des problèmes pour l’Union européenne. Washington a utilisé à plusieurs reprises des guerres mondiales et régionales au profit de l’économie américaine et maintenant la Maison Blanche est en train d’essayer d’utiliser la guerre civile en Ukraine comme un prétexte pour répéter le vieux truc.

L’ensemble des contre-mesures de Glazyev vise spécifiquement le cœur de la force de la machine de guerre des États-Unis, c’est à dire la machine à imprimer les billets de la Fed. Le conseiller de Poutine propose la création d’une « large alliance anti-dollar » des pays qui veulent et peuvent supprimer le dollar de leur commerce international. Les membres de l’alliance devraient également s’abstenir de garder des réserves en devises dans des instruments libellés en dollars. Glazyev préconise de traiter les positions dans des instruments libellés en dollars comme des avoirs peu fiables et estime que les régulateurs devraient exiger de pleines garanties collatérales sur ces avoirs. Une coalition anti-dollar serait la première étape pour la création d’une coalition anti-guerre qui peut aider à arrêter les agressions des États-Unis.

Sans surprise, Sergei Glazyev estime que le rôle principal dans la création d’une telle coalition politique doit être joué par la communauté d’affaires européenne parce que les tentatives de l’Amérique pour allumer une guerre en Europe et une guerre froide contre la Russie menacent les intérêts des grandes entreprises européennes. A en juger par les récents efforts pour mettre fin aux sanctions contre la Russie, formulées par les chefs d’entreprise allemands , français, italiens et autrichiens,, le conseiller de Poutine a vu juste dans son évaluation. Un peu surprenant pour Washington, la guerre pour l’Ukraine pourrait bientôt devenir la guerre pour l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis et une guerre contre le dollar.

mardi, 16 septembre 2014

The 'De-Dollarization' Chart That China And Russia Are Banking On

End Of Empire - The 'De-Dollarization' Chart That China And Russia Are Banking On


As Deutsche Bank's Jim Reid explains,

In 1950 China’s share of the world’s population was 29%, its share of world economic output (on a PPP basis) was about 5% (Figure 98). By contrast the US was almost the reverse, with 8% of the world’s population the US commanded 28% of its economic output.

By 2008, China’s huge, centuries-long economic underperformance was well down the path of being overcome (Figure 97).

Based on current trends China’s economy will overtake America’s in purchasing power terms within the next few years. The US is now no longer the world’s sole economic superpower and indeed its share of world output (on a PPP basis) has slipped below the 20% level which we have seen was a useful sign historically of a single dominant economic superpower. In economic terms we already live in a bipolar world. Between them the US and China today control over a third of world output (on a PPP basis).

However as we have already highlighted, the relative size of a nation’s economy is not the only determinant of superpower status. There is a “geopolitical” multiplier that must be accounted for which can allow nations to outperform or underperform their economic power on the global geopolitical stage. We have discussed already how first the unwillingness of the US to engage with the rest of the world before WWII meant that on the world stage the US was not a superpower inspite of its huge economic advantage, and second how the ability and willingness of the USSR to sacrifice other goals in an effort to secure its superpower status allowed it to compete with the US for geopolitical power despite its much smaller economy. Looking at the world today it could be argued that the US continues to enjoy an outsized influence compared to the relative size of its economy, whilst geopolitically China underperforms its economy. To use the term we have developed through this piece, the US has a geopolitical multiplier greater then 1, whilst China’s is less than 1. Why?

On the US side, almost a century of economic dominance and half a century of superpower status has left its impression on the world. Power leaves a legacy. First the USA’s “soft power” remains largely unrivalled - US culture is ubiquitous (think McDonald’s, Hollywood and Ivy League universities), the biggest US businesses are global giants and America’s list of allies is unparalleled. Second the US President continues to carry the title of “leader of the free world” and America has remained committed to defending this world. Although more recently questions have begun to be asked (more later), the US has remained the only nation willing to lead intervention in an effort to support this “free world” order and its levels of military spending continues to dwarf that of the rest of the world. US military spending accounts for over 35% of the world total and her Allies make up another 25%.

In terms of Chinese geopolitical underperformance there are a number of plausible reasons why China continues to underperform its economy on the global stage. First and foremost is its list of priorities. China remains committed to domestic growth above all other concerns as, despite its recent progress, millions of China’s citizens continue to live in poverty. Thus so far it has been unwilling to sacrifice economic growth on the altar of global power. This is probably best reflected in the relative size of its military budget which in dollar terms is less than a third the size of Americas. Second China has not got the same level of soft power that the US wields. Chinese-style communism has not had the seductive draw that Soviet communism had and to date the rise of China has generally scared its neighbors rather then made allies of them. These factors probably help explain why in a geopolitical sense the US has by and large appeared to remain the world’s sole superpower and so, using the model of superpower dominance we have discussed, helps explain why global geopolitical tensions had remained relatively low, at least before the global financial crisis.

However there is a case to be made that this situation has changed in the past five or so years. Not only has China’s economy continued to grow far faster than America’s, perhaps more importantly it can be argued that the USA’s geopolitical multiplier has begun to fall, reducing the dominance of the US on the world stage and moving the world towards the type of balanced division of geopolitical power it has not seen since the end of the Cold War. If this is the case then it could be that the world is in the midst of a structural, not temporary, increase in geopolitical tensions.

Why do we suggest that the USA’s geopolitical multiplier, its ability to turn relative economic strength into geopolitical power, might be falling? Whilst there are many reasons why this might be the case, three stand out. First, since the GFC the US (and the West in general) has lost confidence. The apparent failure of laissez faire economics that the GFC represented combined with the USA’s weak economic recovery has left America less sure then it has been in at least a generation of its free market, democratic national model. As this uncertainty has grown, so America’s willingness to argue that the rest of the world should follow America’s model has waned. Second the Afghanistan and in particular the Iraq War have left the US far less willing to intervene across the world. One of the major lessons that the US seems to have taken away from the Iraq war is that it cannot solve all of the world’s problems and in fact will often make them worse. Third, the rise of intractable partisan politics in the US has left the American people with ever less faith in their government.

The net result of these changes in sentiment of the US people and its government has been the diminishment of its global geopolitical dominance. The events of the past 5+ years have underlined this. Looking at the four major geopolitical issues of this period we raised earlier – the outcome of the Arab Spring (most notably in Syria), the rise of the Islamic State, Russia’s actions in Ukraine and China’s regional maritime muscle flexing – the US has to a large extent been shown to be ineffective. President Obama walked away from his “red line” over the Syrian government’s use of chemical weapons. The US has ruled out significant intervention in Northern Iraq against the Islamic State.

America has been unable to restrain Pro-Russian action in Ukraine and took a long time (and the impetus of a tragic civilian airplane disaster) to persuade her allies to bring in what would generally be considered a “first response” to such a situation - economic sanctions. And so far the US has had no strategic response to China’s actions in the East and South China seas. Importantly these policy choices don’t necessarily just reflect the choice of the current Administration but rather they reflect the mood of the US people. In Pew’s 2013 poll on America’s Place in the World, a majority (52%) agreed that “the US should mind its own business internationally and let other countries get along the best they can on their own”. This percentage compares to a read of 20% in 1964, 41% in 1995 and 30% in 2002.

The geopolitical consequences of the diminishment of US global dominance

Each of these events has shown America’s unwillingness to take strong foreign policy action and certainly underlined its unwillingness to use force. America’s allies and enemies have looked on and taken note. America’s geopolitical multiplier has declined even as its relative economic strength has waned and the US has slipped backwards towards the rest of the pack of major world powers in terms of relative geopolitical power.

Throughout this piece we have looked to see what we can learn from history in trying to understand changes in the level of structural geopolitical tension in the world. We have in general argued that the broad sweep of world history suggests that the major driver of significant structural change in global levels of geopolitical tension has been the relative rise and fall of the world’s leading power. We have also suggested a number of important caveats to this view – chiefly that a dominant superpower only provides for structurally lower geopolitical tensions when it is itself internally stable. We have also sought to distinguish between a nation being an “economic” superpower (which we can broadly measure directly) and being a genuine “geopolitical” superpower (which we can’t). On this subject we have hypothesised that the level of a nations geopolitical power can roughly be estimated multiplying its relative economic power by a “geopolitical multiplier” which reflects that nations ability to amass and project force, its willingness to intervene in the affairs of the world and the extent of its “soft power”.

Given this analysis it strikes us that today we are in the midst of an extremely rare historical event – the relative decline of a world superpower. US global geopolitical dominance is on the wane – driven on the one hand by the historic rise of China from its disproportionate lows and on the other to a host of internal US issues, from a crisis of American confidence in the core of the US economic model to general war weariness. This is not to say that America’s position in the global system is on the brink of collapse. Far from it. The US will remain the greater of just two great powers for the foreseeable future as its “geopolitical multiplier”, boosted by its deeply embedded soft power and continuing commitment to the “free world” order, allows it to outperform its relative economic power. As America’s current Defence Secretary, Chuck Hagel, said earlier this year, “We (the USA) do not engage in the world because we are a great nation. Rather, we are a great nation because we engage in the world.” Nevertheless the US is losing its place as the sole dominant geopolitical superpower and history suggests that during such shifts geopolitical tensions structurally increase. If this analysis is correct then the rise in the past five years, and most notably in the past year, of global geopolitical tensions may well prove not temporary but structural to the current world system and the world may continue to experience more frequent, longer lasting and more far reaching geopolitical stresses than it has in at least two decades. If this is indeed the case then markets might have to price in a higher degree of geopolitical risk in the years ahead.

mardi, 20 mai 2014

La “dé-dollarisation”: Moscou means business

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La “dé-dollarisation”: Moscou means business

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous suivons avec attention ZeroHedge.com, un site sérieux et très attentif à cette sorte de problèmes, dans son suivi minutieux de l’évolution russe dans le développement d’une politique qu’on peut commencer à qualifier du label un peu lourd mais significatif de “dé-dollarisation”. Il s’agit certes de la politique visant à abandonner le dollar comme monnaie d’échange, au profit de monnaies nationales ou d’autres moyens divers ; il s’agit d’une des diverses “options nucléaires” à la disposition de Moscou dans la crise ukrainienne. (“Option nucléaire”, c’est-à-dire la désignation de choix politiques fondamentaux pour riposter au bloc BAO/USA dans divers domaines stratégiques, avec des effets, des “retombées” considérables susceptibles de secouer très fortement le Système lui-même jusqu’à des possibilités d’effondrement. Par exemple, une action russe de restriction des livraisons d’énergie au bloc BAO/UE constitue également une “option nucléaire”, du domaine commercial et énergétique. Bien entendu, l’“option nucléaire” de la dé-dollarisation affecte le domaine financier et commercial mondial, et le domaine général de l’hégémonie US par divers capacités et moyens techniques.)

Nous avons déjà rendu compte de ces perspectives d’attaque contre la suprématie du dollar, respectivement le 22 mars 2014 et le 3 avril 2014. Déjà l’intérêt de suivre ZeroHedge.com apparaissait dans sa capacité à observer et commenter le cheminement russe, alors que la plupart des commentateurs financiers du bloc BAO, dans leur écrasante majorité anglo-saxons, dédaignent en général ces sources russes, s’en remettant à leur propre expertise impérative, par attitude habituelle de mépris et d’arrogance. Effectivement, le mépris arrogant sous-jacent et même affleurant la surface pour la Russie, qui constitue le principal problème psychologique et de communication pesant sur la crise actuelle avec la Russie comme sur le comportement du bloc BAO vis-à-vis de la Russie depuis vingt ans pour la séquence actuelle, et depuis des décennies et plus en général, relève absolument de ce que nous avons désigné comme le suprématisme anglo-saxon, sorte la plus perverse du racisme, rejoignant le comportement du nazisme lors de son existence et de son activité. (Pour une appréciation fondamentale de ce suprématisme anglo-saxon, de son “opérationnalisation” à partir de 1945 pour établir l’empire d’une conception du monde correspondant, non seulement à l’hybris anglo-saxon mais surtout à la dynamique déstructuration-dissolution-entropisation [voir le 7 novembre 2013] du Système, voir le 15 octobre 2013 et les références à Arnold Toynbee.)

... Tout cela, pour en venir au texte de ZeroHedge.com (Tyler Durden) du 13 mai 2014, qui s’appuie sur ces diverses sources russes évoquées pour observer, en ouverture de son texte que, lorsqu’ils parlent de se passer du dollar, la Russie, selon l’expression favorite des hommes politiques US qui ne peuvent cacher l’origine de leurs conceptions, la Russie means business (approximativement : “la Russie est sérieuse”) : «That Russia has been pushing for trade arrangements that minimize the participation (and influence) of the US dollar ever since the onset of the Ukraine crisis (and before) is no secret... [ ...] But until now much of this was in the realm of hearsay and general wishful thinking. [...] However, as much as it may trouble the statists to read, Russia is actively pushing on with plans to put the US dollar in the rearview mirror and replace it with a dollar-free system. Or, as it is called in Russia, a “de-dollarized” world.» (Le souligné gras des citations est du texte original.)

Divers événements et déclarations sont citées, venues de The Voice of Russia, d’une interview du vice-ministre des finances Alexei Moiseev sur Rossia 24, etc. Il y est question d’une réunion du 24 avril pour définir les modalités de la dé-dollarisation avec divers dirigeants économiques et financiers. Durden remarque avec justesse l’importance des procédures développées par le gouvernement russe, et notamment l’apparition d’un instrument décisionnel qui le surprend, tant il le croyait réservé au président des États-Unis  : «Further, if you thought that only Obama can reign supreme by executive order alone, you were wrong – the Russians can do it just as effectively. Enter the “currency switch executive order": It is interesting that in his interview, Moiseev mentioned a legal mechanism that can be described as “currency switch executive order”, telling that the government has the legal power to force Russian companies to trade a percentage of certain goods in rubles

Bien évidemment, Durden termine ce long texte par l’évocation précise des premières mesures fondamentales de cette entreprise de dé-dollarisation de la part de la Russie qu’il semble juger, qu’il juge irréversible. Il s’agit essentiellement de la rencontre Poutine-Xi à Pékin, lors de la visite du président russe en Chine les 20-21 mai. Pas de surprise, lorsque Durden ajoute l’Iran, et même l’Inde, comme les autres premiers grands pays concernés par la campagne russe contre le dollar, sinon simplement le sentiment que ces événements annoncés prennent dans le contexte évoqué une dimension soudainement impressionnante... (Dans ce cas, on notera en passant combien serait renforcée l’option de la coopération avec la Russie de l’Iran, telle qu’évoquée ce même 14 mai 2014.)

«Of course, the success of Moscow's campaign to switch its trading to rubles or other regional currencies will depend on the willingness of its trading partners to get rid of the dollar. Sources cited by Politonline.ru mentioned two countries who would be willing to support Russia: Iran and China. Given that Vladimir Putin will visit Beijing on May 20, it can be speculated that the gas and oil contracts that are going to be signed between Russia and China will be denominated in rubles and yuan, not dollars. In other words, in one week's time look for not only the announcement of the Russia-China “holy grail” gas agreement [...] but its financial terms, which now appears virtually certain will be settled exclusively in RUB and CNY. Not USD.

»And as we have explained repeatedly in the past, the further the west antagonizes Russia, and the more economic sanctions it lobs at it, the more Russia will be forced away from a USD-denominated trading system and into one which faces China and India. Which is why next week's announcement, as groundbreaking as it most certainly will be, is just the beginning.»

Ce rapport de ZeroHedge.com est moins important par les nouvelles qu’il apporte, qui sont en fait une recollection d’interventions publiques et de décisions qui n’ont rien de secret ni d’inattendu, – mais tout de même, pour en rester au côté événementiel pur, qui se situent à une semaine de cette rencontre qui prend une importance capitale, qui est celle des deux présidents, Poutine et Xi. L’importance primordiale que nous lui accordons, effectivement, se situe à un autre niveau, au niveau le plus haut de cette “crise haute sublime” et peut-être de cette “crise haute ultime” (voir le 24 mars 2014). Il s’agit de la confirmation du caractère formidable de cette crise ukrainienne où l’on voit, à côté des événements d’Ukraine qui poursuivent irrésistiblement leur rythme de dissolution de l’entité-fantoche ficelée par le bloc BAO comme absurde et grotesque prétention de la légitimité d’un État ; à côté de la tension de type “néo-Guerre froide” qui se met en place dans sa composante technique au travers de diverses mesures prises d’un côté comme de l’autre et qui ressuscitent les postures de la Guerre froide mais dans un rapport bien différent, sinon inversé, des légitimités affirmées ; à côté des tensions sous-jacentes ou déjà exprimées qu’on relève entre les divers composants du bloc BAO ; à côté de la mobilisation patriotique (bien plus que “nationaliste”) à tendance antimoderne et se référant à la Tradition qu’on constate en Russie, autour de la direction politique... A côté de tout cela se poursuit cette marche qui paraît bien irrésistible vers ce phénomène de dé-dollarisation qui conduit nécessairement à la mise en question d'une structure hégémonique mondiale.

Y a-t-il une démonstration plus convaincante de la multiplicité extrême de cette crise ukrainienne, de la façon dont elle suscite et annexe tous les problèmes fondamentaux, non seulement de l’antagonisme bloc BAO-Russie, mais bien au-delà, tous les problèmes fondamentaux du Système lui-même ? ... Ainsi, dans de tels moments où l’on peut dresser un constat de situation sans qu’un événement exceptionnel force à se concentrer sur un seul aspect de la crise, apparaît l’universalité de cette crise, ce qui fait penser que “la crise ukrainienne, c’est bien plus que la crise ukrainienne” (voir le 7 mai 2014), que c’est la crise d’effondrement du Système elle-même. Nous ne cessons de répéter ce qui nous paraît être un constat simplement parce qu’il ne nous paraît pas qu’il y ait quoi que ce soit qui soit plus important, et que, par conséquent, on ne cessera pas de l’observer, de l’évaluer, de le mesurer, ce constat, tant qu’il continuera à s’imposer à nous. Jusqu’ici et depuis la fin février, rien, absolument rien n’est venu contrecarrer sérieusement l’idée que la crise ukrainienne est en train de se transmuter en crise d’effondrement du Système, mieux encore, qu’elle est purement et simplement cette crise. La quête de la dé-dollarisation, qui n’a pas l’air d’inquiéter outre-mesure le bloc BAO qui a bien assez à faire à préparer le 70ème anniversaire du D-Day où il importera de montrer à monsieur Poutine qu’il ne fait pas partie de la bande, cette quête ne démentira pas notre impression générale. On s'en serait douté.

mardi, 24 avril 2012

Le règne du dollar en tant que monnaie internationale touche à sa fin

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Pourquoi le règne du dollar en tant que monnaie internationale touche à sa fin

Ex: http://www.latribune.fr/

 

latribune.fr (The Economic Collapse)

Le blog "The Economic Collapse" a recensé les dix principales raisons qui laissent présager la fin prochaine du dollar en tant que monnaie internationale de premier plan.

Depuis la fin de la Seconde Guerrre mondiale et les accords de Bretton Woods, les Etats-Unis ont bénéficié du rôle de réserve internationale du dollar sur le plan politique mais aussi et bien sûr économique. Cependant, le règne du dollar sur l'économie mondiale touchera bientôt à sa fin. C'est en tout cas l'avis du site "The Economic Collapse" qui évoque dans un article les dix principaux signaux annonciateurs d'un nouveau système, dans lequel le billet vert perdrait son statut. Les médias grand public américains sont, au passage, critiqués pour éluder complètement les accords bilatéraux entre des pays qui abandonnent le dollar pour leurs échanges.


1. La Chine et le Japon se passent du dollar pour leur commerce bilatéral

Il y a quelques mois, la deuxième économie du monde (la Chine) et la troisième (le Japon) ont conclu un accord qui va promouvoir l'utilisation des monnaies nationales (yuan et yen ndlr) dans le commerce bilatéral entre les deux pays.

2. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) envisagent d'utiliser leurs propres monnaies pour leurs échanges bilatéraux

3. L'accord monétaire entre la Russie et la Chine

4. L'utilisation croissante de la monnaie chinoise en Afrique
En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique àchercher et promouvoir l'utilisation du yuan par ce continent.

5. Vers la fin des pétrodollars ?
La Chine et les Emirats arabes unis ont convenu d'abandonner le dollar pour leurs transactions pétrolières. Bien que les montants sont pour le moment limités, si d'autres pays du Moyen-Orient venaient à prendre pareille initiative, cela marquerait le début de la fin pour les pétrodollars.

6. L'Iran
Compte tenu des tensions avec les Etats-Unis, la monnaie de l'Oncle Sam n'est pas la bienvenue en Iran. En exigeant de certains pays qu'ils règlent leurs achats de pétrole en or plutôt qu'en dollar, Téhéran contribue à l'affaiblissement du billet vert sur la scène internationale.

7. Les relations entre la Chine et l'Arabie Saoudite
Qui est aujourd'hui le plus gros importateur de pétrole saoudien ? La Chine bien sûr... Les deux pays se sont d'ailleurs regroupés pour financer la construction d'une raffinerie géante dans le port de Yanbu sur les côtes de la mer rouge. Combien de temps le dollar sera-t-il conservé comme monnaie d'échange avec Riyad alors que l'ex-empire du Milieu est devenu son principal client ?

8. Les Nations Unies poussent à l'adoption d'une nouvelle monnaie de réserve
Des rapports des Nations Unies appellent ouvertement à mettre fin à la domination du dollar en tant que monnaie de réserve internationale.

9. Le FMI redonne un coup de jeune au « Bancor »
Le Fonds monétaire internationale (FMI) a également abordé dans certains rapports la nécessité de réformer le système monétaire international. Est évoqué en particulier la mise en place d'une monnaie supranationale, le « Bancor », à laquelle les autres monnaies seraient rattachées. Ce système a été proposé par John Maynard Keynes lors du sommet de Bretton Woods en 1944 mais fut finalement abandonné au profit du dollar.

10. La plupart des autres pays que ceux précédemment évoqués... détestent les Etats-Unis
En quelques décennies, la cote de popularité des Etats-Unis a connu une chute vertigineuse. Même en Europe, les touristes américains sont contraints à se faire passer pour des Canadiens pour ne pas subir les critiques incessantes des populations locales. Ce ressentiment à l'encontre des Etats-Unis incite les pays à réfléchir à l'abandon du dollar en tant que monnaie internationale.