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lundi, 25 décembre 2023

L'idiotie woke contre Noël et la culture européenne

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L'idiotie woke contre Noël et la culture européenne

Gennaro Malgieri

Source: https://electomagazine.it/lidiozia-woke-contro-il-natale-e-la-cultura-europea/

En octobre dernier, le président de l'Institut universitaire européen de Fiesole (Florence), Renaud Dehousse, s'est fendu d'une sorte de proclamation délirante, en hommage à l'écrasante culture de l'annulation (cancel culture), dans laquelle il demandait (on ne sait pas à qui ou à quelle institution) d'abolir le mot "Noël" pour ne pas offenser ceux qui ne sont pas chrétiens et en parfaite cohérence avec le principe de l'inclusion culturelle de toutes les croyances et religions. En bref, en hommage à l'affirmation de "l'égalité ethnique", qui est une véritable moquerie puisque le monde est fait de différences et non d'homologations forcées, nous, Italiens et, je suppose, tous les Européens et Occidentaux, aurions dû, selon ce fonctionnaire à l'imagination délirante, annuler ce qui nous définit religieusement et identitairement, c'est-à-dire Noël, précisément.

La logique de cette proposition bizarre aurait été de respecter les obligations du "Plan pour l'égalité ethnique et raciale de l'EUI", c'est-à-dire le projet "ingénieux" de démolir les coutumes et les traditions propres à la civilisation religieuse chrétienne qui caractérise notre façon d'être et de penser depuis deux mille ans, afin de plaire à ceux qui, venant de mondes lointains, se sont installés dans nos pays occidentaux. L'objectif, partagé par de nombreux représentants de l'establishment culturel et politique, mais combattu par les "simples" non idéologisés, serait donc de superposer à la référence chrétienne une "fête de l'hiver" ou de "fin d'année" non identifiée. Une kermesse laïque, en somme, joyeuse, légère, multiethnique et multiculturelle.

Outre qu'elle est ignoblement blasphématoire et offensante pour des millions de personnes, cette proposition s'inspire d'un gnosticisme qui renvoie au relativisme culturel, selon lequel chacun a le droit d'appartenir à une communauté indistincte dépourvue de différences et à un "sentiment" qui fonde la vie des peuples façonnés selon le primat d'une religiosité qui n'est pas seulement la foi, mais aussi la culture civile.

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Bien sûr, nous penserions la même chose si quelqu'un s'avisait de fermer les mosquées, d'abolir les fêtes musulmanes, de déclarer illégaux l'islamisme, le bouddhisme, l'animisme, etc. Les peuples se sont constitués selon des lignes de pensée et des faits historiques qui ne sont pas éphémères. Notre Europe a pris un visage chrétien lorsque, à Noël 800, Charlemagne s'est fait couronner empereur des Romains par le pape Léon III dans la Ville éternelle, qui allait devenir la capitale de la chrétienté et du catholicisme. Et Noël, origine et synthèse d'une religion, devrait-il être aboli? Il est curieux que cette proposition obscène ait été faite par le président d'une organisation dont le siège se trouve dans un lieu lié au catholicisme, la Badia Fiesolana, où se trouvait l'oratoire dédié aux saints Pierre et Romulus (patrons de Fiesole).

Cette proposition malheureuse s'inscrit dans la logique du "politiquement correct" dont l'objectif est l'assimilation de toutes les cultures et dans la ligne de pensée qui vise à effacer les symboles du christianisme des lieux publics, à commencer par les écoles.

Rappelons que selon la laïcité débridée, les crucifix devraient être retirés des écoles, tandis que la prière du matin qui résonnait autrefois dans les salles de classe n'existe plus.

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L'objectif serait le respect des autres croyances, selon les tenants du relativisme culturel. Mais il n'en est rien. La vraie raison est le naufrage des principes fondateurs de notre civilisation, au nom d'un vague respect pour ceux qui ne pensent pas comme nous et qui ne posent même pas le problème de la coexistence entre des peuples fondés sur des identités différentes. La déchristianisation de l'Occident passe par une laïcité extrémiste qui fait que les Occidentaux eux-mêmes, avec leur cancel culture et leur culture Woke, méprisent fondamentalement tout ce qui est traditionnellement établi.

On ne touche pas à Noël. On ne touche pas non plus aux signes d'une civilisation, la nôtre, qui, bien qu'en crise, est et reste le cœur d'une humanité qui cherche dans la coexistence entre les peuples le chemin de la paix. Cela peut paraître utopique en temps de guerre, mais il n'y a pas d'autre moyen de sauver les peuples et les nations.

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vendredi, 24 décembre 2021

Pour la défense de Noël

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Pour la défense de Noël

par Enric Ravello-Barber

Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/12/en-defensa-de-la-navidad.html#.YcWqF1njKUk

Le 30 novembre, la Commission européenne a retiré le "dossier inclusif" demandant de ne pas utiliser le terme "Noël". Les protestations et l'indignation générale ont empêché la réalisation du projet et l'UE l'a retiré. Le dossier avait été proposé par la commissaire à l'égalité, la socialiste maltaise Hellena Dalli, pour qui les vœux de Noël "excluent les citoyens européens d'autres origines". Cependant, trois jours après avoir présenté le projet anti-Noël, Dalli a officiellement félicité la Hanukkah juive. Cette fois, l'indignation populaire a empêché le projet de loi de passer, mais l'attaque contre les traditions européennes n'a plus besoin d'être déguisée.

Depuis des milliers d'années, les derniers jours de décembre sont vécus de manière particulière dans toutes les cultures européennes. Aujourd'hui encore, au milieu d'une époque post-moderne où tout est dissous et oublié, ces célébrations sont toujours présentes.

Nous ne nous étendrons pas sur la manière personnelle dont chacun interprète et ressent sa signification.  Pour la plupart des Européens, elle symbolise la naissance du Christ, mais nul ne peut ignorer que le mythe vécu de nos jours remonte à l'aube de notre civilisation commune.

Ce n'est pas le sujet de cet article de débattre sur le fait que l'Église a mis longtemps à reconnaître la date du 25 décembre comme étant celle de la naissance du Christ, et que cette date était précisément celle du jour du "Sol invictus" à Rome, ou celle de la naissance de Mithra, qui naît dans une grotte, entre une mule et un bœuf. Son culte, le mithraïsme, était une religion d'origine aryenne-persane répandue dans l'Empire romain. Parmi les iconographies de Noël d'origine biblique, nous trouvons également les Mages d'Orient. L'Orient est l'ancienne Perse et le terme "mages" est dérivé du persan "ma-gu-u-sha", qui désigne les prêtres de la religion aryenne-persane zoroastrienne. Les Rois mages, qui en Espagne sont ceux qui apportent des cadeaux aux enfants dans la nuit du 5 au 6 janvier, sont ceux qui en apportent aussi au Christ nouveau-né : Melchior lui donne de l'or "comme un roi", Gaspar de l'encens "comme un dieu" et Balthazar de la myrrhe "comme un homme qui va mourir". Les trois rois symbolisent également les trois âges de l'homme. Il faut attendre le XVe siècle pour voir une représentation dans laquelle Balthasar apparaît comme un roi noir ; l'Église a justifié ce changement en prétendant qu'il symbolisait les races des trois continents connues jusqu'alors, mais la référence alchimique : Melchior-blanc ; Gaspar-rouge ; Balthasar-noir est facile à voir. Les Mages sont représentés pour la première fois dans la célèbre mosaïque de Saint Apollinaire le Nouveau à Ravenne, datée du 6e siècle, où ils sont représentés comme des Perses.

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Dans la plupart des pays européens, le personnage qui apporte des cadeaux aux enfants est historiquement associé à saint Nicolas, mais le parallélisme iconographique avec Odin, un dieu barbu coiffé d'un grand chapeau qui traverse le ciel sur Sleipnir, son cheval à huit pattes, la nuit du 21 décembre, renvoie à un symbolisme et à des divinités plus anciens, à des cultes ancestraux.

L'élément iconographique qui fait le plus référence à Noël est sans aucun doute l'arbre, qui, dans les cultures indo-européennes, est le symbole de l'union de la Terre et du Ciel. "Le sapin de Noël est issu des anciennes traditions occidentales : il est une survivance populaire de l'arbre sacré Yggradsil des pays nordiques, il est l'Axe de la Vie Universelle, tout comme la colonne vertébrale est l'Axe biophysique de l'Homme", déclare Marc de Smedt dans le numéro de décembre 1974 de la revue "Le Nouvel Observateur". Ce sont précisément des immigrants allemands et des soldats de Hesse, recrutés par George V pendant la guerre d'indépendance, qui ont apporté le sapin de Noël aux États-Unis. Dans les pays méditerranéens, on utilise également le pin et l'olivier, qui ont la même signification.

Ce qui est célébré ces jours-ci est précisément la "Naissance de la lumière" ; c'est aussi la signification chrétienne. Le Soleil renaît du point le plus bas de l'elliptique le jour du solstice d'hiver, lorsqu'il semble "s'arrêter", afin d'entamer - à partir de cette date - le chemin ascendant qui culminera au solstice d'été. Ainsi, ces jours-ci, il nous est rappelé que la Lumière, même dans la plus grande obscurité - la nuit du solstice - émerge toujours victorieuse. Selon l'hindouisme - autre religion aux racines indo-européennes - cette lumière est victorieuse, et c'est ainsi que commence le deva-yana ou "cycle des dieux" par opposition au pitri-yana ou "cycle de l'homme". Dans l'iconographie chrétienne, cette lumière victorieuse est représentée par l'enfant Jésus.

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Aujourd'hui, ce Noël, la fête ancestrale des peuples européens, a trois grands ennemis, qui sont - par essence - les grands destructeurs des identités.

 - Consumérisme : cycliquement, le retour du soleil et de la lumière a été lié à la fonction productive -et donc à la consommation-, ainsi qu'aux "cadeaux" -aujourd'hui des cadeaux purement commerciaux-. C'est d'ailleurs la signification des boules accrochées aux arbres de Noël, qui sont généralement rouges car, mythiquement, elles sont aussi les pommes de l'arbre des Hespérides. Mais le consumérisme est l'erreur qui consiste à prendre une partie pour le tout, et à réduire le sens profond de ces festivités à cette seule fonction (la fonction productive-consumériste), en oubliant voire en niant la fonction spirituelle, et en faisant de Noël une caricature de lui-même.

- Islamisme : les attaques passées d'ISIS à Noël, et les mesures de sécurité prises chaque année en Europe contre d'éventuelles attaques musulmanes, ne sont pas seulement liées au fait que ces jours-ci il y a plus de rassemblements de personnes dans les rues, mais sont motivées par la haine intrinsèque et permanente de l'islamisme wahhabite envers toute forme de tradition européenne.

 - Le pseudo-progressisme stupide : son but est toujours d'attaquer tout ce qui rappelle l'ordre, la beauté dans l'harmonie, de le vulgariser et de le détruire. Les exemples se multiplient, des bêtises de la maire de Barcelone, Ada Colau, à la "cabalgata de reinas magas" de Valence, en passant par l'image ordinaire, pitoyable et lâchement irrespectueuse de la Vierge Marie LGTB (un transsexuel barbu) conçue par Riccardo Simonetti, ambassadeur spécial auprès de l'UE pour les droits LGTB, ou la dégoûtante "crèche érotique" d'une pâtisserie de Séville. Des attaques permanentes de mauvais goût contre toute forme religieuse et symbolique propre aux Européens.

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Les célébrations de Noël sont communes à la civilisation européenne, mais elles sont aussi spécifiques à chacune des cultures qui la composent.  C'est pourquoi il serait judicieux de les célébrer de la manière la plus locale et identitaire possible.

Personnellement, j'ai l'habitude de relire, pendant les fêtes de fin d'année, le merveilleux livre de Charles Dickens, Un conte de Noël, où l'auteur anglais capture par l'esprit tout ce que j'ai voulu transmettre dans cet article.

Joyeux Noël. 

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jeudi, 17 décembre 2020

Noël, fête immémoriale en Europe

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Noël, fête immémoriale en Europe

Par Robert Steuckers

Article rédigé pour la revue Cultura Identità (Naples)

La sédentarisation des tribus en Europe, et ailleurs dans le monde indo-européen, implique l’émergence définitive de l’agriculture et donc l’obligation pratique de tenir compte des saisons et d’observer le rythme de l’astre solaire. Les hommes vivront dans notre continent septentrional au rythme d’une liturgie. La liturgie est de fait le fondement le plus solide de la religion : nul autre livre ne l’explique mieux que celui de David Herbert Lawrence, intitulé Apocalypse. L’année est de fait un cycle où l’on trouve un point le plus bas (et le plus froid) et un point le plus haut (le plus chaud). Ce sont les solstices : l’un, estival, annonce pourtant le déclin du soleil ; l’autre, hivernal, annonce son retour, le triomphe de la vie sur la mort de la nature, qui avait commencé avec les premiers frimas de l’automne. Le solstice d’été est une fête triste pour nos ancêtres, qui s’affairaient à rentrer les récoltes, à faire des conserves pour la saison froide. Le solstice d’hiver, en revanche, est une fête joyeuse, où l’on consomme dans la joie, où l’on offre des mets et des cadeaux, où l’on promet, à ses proches, gentillesse et affabilité.

567488175f41676bbdc9762d9f0f229a.jpgLes festivités solsticiales de l’hiver ont été célébrées depuis des temps immémoriaux : ce furent les premiers rites romains des Saturnales, qui finirent par avoir mauvaise réputation mais qui, au départ, avaient le sens de la mesure et de la tenue. Dans le Nord de l’Europe, on célèbre notamment Iduna, déesse de la jeunesse et de la fertilité, des fruits et des pommiers, qui pourra à nouveau s’épanouir grâce au retour du Soleil. Parallèlement à ces cultes d’Europe du Nord et du Sud, la période de l’Empire romain a également connu l’existence d’une fête solsticiale mithraïque, apportée sous nos latitudes par les cavaliers sarmates engagés dans les légions romaines.

Le christianisme primitif, issu de traditions sémitiques où de tels cultes avaient disparu, entendait mettre un terme aux Saturnales et, plus tard, aux rites liés au retour certain de la fertilité en Europe du Nord. La Bible ne parle jamais de « solstice », terme signifiant étymologiquement l’ « arrêt du soleil », sauf dans Josué, 10, v. 12 à 14. Yahvé arrête la course du soleil pour que les Hébreux puissent massacrer leurs ennemis les Amorites. La règle générale est donc une hostilité rabique à l’encontre des traditions païennes européennes, à l’instar de ce que manifestent aujourd’hui les témoins de Jéhovah ou les salafistes radicaux, qui aiment à perturber les festivités de Noël dans nos villes, en adoptant un comportement agressif, contraire à la mansuétude que nos traditions veulent que nous manifestons. 

L’impossibilité d’éradiquer les festivités solsticiales ou leurs rituels transposés dans la pratique des masses christianisées contraint les premiers théologiens chrétiens à la souplesse, surtout parce que le culte de Mithra, véhiculé par les légions de Rome, risquait bel et bien de les supplanter. C’est la raison pour laquelle les conciles finissent par fixer la date de la naissance du Christ au 25 décembre, date de la principale fête mithraïque. La même tolérance vaut alors pour tous les symboles utilisés par la coutume, telles les garnitures faites de feuilles de houx, de branches de sapin, etc. autant d’éléments végétaux vus comme impérissables et, par conséquent, liés à la pérennité de la vie.

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Les princes et les rois, eux aussi, n’ont jamais renoncé aux rites traditionnels immémoriaux des peuples européens, même quand ils utilisaient la puissance de l’Eglise pour consolider leur pouvoir. Le jour de Noël, ils offrent des banquets ; dansent, distribuent des aliments aux miséreux et choisissent le 25 décembre pour se faire couronner et commencer leur règne, en le plaquant sur le début d’un nouveau cycle solaire. Ainsi, Charlemagne se fait couronner Empereur le jour de Noël de l’an 800. Ces banquets, jeux, danses et saynètes seront vus d’un mauvais œil par les théologiens sourcilleux mais rien n’y fera : ils seront maintenus. Quand les saynètes étaient dans le collimateur des théologiens les plus fanatiques, elles ont été remplacées par des mises en scènes figées, faites de figurines sommaires qui donneront à terme les santons de nos crèches.

Noël est donc une christianisation des Saturnales, des rites agraires de toute l’Europe et du culte de Mithra. L’Eglise, ne pouvant éradiquer ces cultes, va plaquer sur les journées qui suivent les solstices deux fêtes de sa propre liturgie : celle de Saint Jean Baptiste (le 24 juin) et celle de Saint Jean l’Evangéliste (le 27 décembre). Le 24 juin donnait lieu, dans les campagnes, à des brèves festivités solaires, consistant souvent à lancer du haut de monticules des roues enflammées, lesquelles amorçaient donc un mouvement descendant comme le soleil qui commençait à perdre de sa vigueur. Le 27 décembre, la fête de Saint Jean d’hiver annonce la Bonne Nouvelle, comme le sont les Evangiles, dont celui du disciple préféré du Christ. L’annonce de la Bonne Nouvelle par le plus jeune des disciples du Christ est assimilée au retour victorieux du Soleil, astre invaincu, comme disaient les Romains.

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En France, récemment, le philosophe en vogue Michel Onfray, qui se pose comme non chrétien et anticlérical, a produit une excellente vidéo montrant que la religiosité populaire a toujours fait l’équation entre le Christ (plus pantocrator que souffrant) et les cultes solaires immémoriaux : les chœurs des églises reçoivent les rayons du soleil sur le maître autel le jour du solstice d’été, les coqs de métal surmontent les clochers parce que le coq est l’animal qui annonce chaque matin le lever du soleil.

Dans les pays catholiques, cette fusion des cultes agraires et christiques n’a que rarement fait problème mais, avec l’avènement de filons fanatiques lors de la Réforme, surtout dans les territoires soumis au calvinisme et aux presbytériens, les fêtes de Noël sont interdites ; ce fut le cas en Ecosse en 1583 et en Angleterre en 1642, quand les puritains de Cromwell tinrent provisoirement le haut du pavé. Sous Cromwell, les Anglais avaient l’obligation de travailler le 25 décembre. Les sectes protestantes, qui animent encore et toujours le deep state des Etats anglo-saxons, ont tout de même vaincu d’une certaine manière car les festivités de Noël se sont, depuis lors, repliées sur la sphère privée et familiale, n’ont plus eu vraiment droit de cité sur les places publiques. L’offensive généralisée des milieux protestants et salafistes, sionistes chrétiens et sectaires, contre la fête de Noël prend aujourd’hui une tournure inattendue : l’expression de leur radicalisme iconoclaste est désormais la pratique économique du néolibéralisme, qui tente de garder ouverts les supermarchés jusqu’à la dernière minute avant la veillée de Noël, tente de supprimer les fêtes du calendrier liturgique (immémorial ou chrétien). Un bel exemple de ces efforts pour détruire définitivement nos traditions les plus belles et les plus innocentes est bien, de nos jours, la France de Macron, créature des Young Leaders néolibéraux qui prennent leurs modèles et leurs ordres dans les officines du deep state aux Etats-Unis. Ce néolibéralisme macronien est couplé au voltairianisme persifleur du filon laïque et révolutionnaire à la française, qui est un avatar particulièrement pervers des volontés éradicatrices toujours à leur œuvre de destruction dans l’histoire : Notre-Dame a brûlé, pas une semaine ne se passe sans qu’une église ou une statue mariale ne soit détruite par le feu ou à coups de maillet, les crèches sont interdites par une flicaille particulièrement brutale : le travail des théologiens du Bas-Empire, des presbytériens, des puritains de Cromwell, des sans-culottes fanatiques et des djihadistes salafistes (alliés objectif du pouvoir en place) est bel et bien parachevé dans les anciennes provinces gauloises de l’Imperium Romanum.

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mercredi, 16 décembre 2020

Rome : Temples et cultes du Soleil

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TEMPLUM SOLIS INDIGETIS (9 décembre)

Rome : Temples et cultes du Soleil

Le Temple du Soleil a été inauguré à Rome par l'empereur Aurélien (214 - 275) et consacré au Sol Invictus en 275, suite à un vœu prononcé lors de sa conquête de Palmyre en 272. Pour ce culte a été créé un collège de pontifices (Dei) Solis et aussi des Ludi ou jeux annuels avec des courses au cirque, en plus des jeux quadriennaux (Agon Solis) qui se tiennent à la fin des Saturnales, des fêtes autour du temple de Saturne et évoquant le mythique âge d'or. À l'époque impériale, elles se déroulaient du 17 au 23 décembre, comme l'avait fixé Domitien (51 - 96).

D'après les sources, nous savons que le temple était situé dans la regio VII "Via Lata", dans le Campus Agrippae, et qu'il était décoré avec le butin de guerre pris à Palmyre. Le bâtiment était entouré de portiques, où se trouvait le magasin de vina fiscalia, le vin vendu à prix réduit à la plèbe de Rome au temps d'Aurélien. L'emplacement coïncide avec l'actuelle Piazza di San Silvestro, près de l'église de San Silvestro in Capite.

DESCRIPTION

On ne connaît pas exactement l'orientation du Temple par rapport à la Via Lata, aujourd'hui Via del Corso. Nous savons cependant qu'elle avait deux entrées, dont l'une était l'Arche du Portugal, démolie en 1662. Elle avait deux cours, la première de 55 m x 75 m avec deux hémicycles sur les petits côtés, dont les murs étaient décorés de deux colonnades qui encadraient des niches ; tandis que les entrées voûtées étaient encadrées par des colonnes géantes sur toute la hauteur.

Une petite pièce carrée de 15 m x 15 m donnait accès à une deuxième cour, plus grande dont les dimensions étaient de 130 m x 90 m, placée sur le même axe, avec trois niches rectangulaires sur les longs côtés. Parmi celles-ci, les deux latérales, plus larges, avaient deux colonnes et une petite abside, tandis qu'il y avait trois autres niches sur le petit côté à l'arrière, celle centrale semi-circulaire et les latérales également rectangulaires, toutes avec une entrée à deux colonnes.

Au centre du deuxième portique, Palladio a conçu un temple circulaire, mais sans mesures contrairement aux autres structures et probablement inventé par l'architecte sur le modèle du temple d'Hercule à Tivoli.

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SANCTUAIRE DE TORVAIANICA

"Le jour dit du Soleil, tous les habitants des villes ou des campagnes se réunissent en un seul lieu, disent les mémoires des apôtres ou les écritures des prophètes, dans la mesure où le temps le permet ; puis, lorsque le lecteur a terminé, le président instruit en paroles et exhorte à l'imitation de ces bons exemples. Ensuite, nous nous levons tous pour prier et, comme nous l'avons dit juste avant, lorsque les prières sont terminées, on apporte du pain, du vin et de l'eau, et le président offre des prières et des remerciements, selon ses capacités, et le peuple donne son consentement, en disant Amen ».

Viennent ensuite la distribution et la participation à ce qui a été donné par des actions de grâce, et à ceux qui sont absents une portion est apportée par les diacres. Ceux qui peuvent, et veulent, donnent autant qu'ils pensent le pouvoir : l’ensemble des dons est déposé auprès du président, qui l'utilise pour les orphelins et les veuves et pour ceux qui, malades ou empêchés, sont dans le besoin, pour ceux qui sont enchaînés et pour les étrangers qui vivent avec nous, bref pour tous ceux qui en ont besoin".

(Justin, 2e siècle après J.-C.)

TEMPLUM SOLIS INDIGETIS

C'est une fête qui a eu lieu le 9 décembre, la deuxième fête de l'année en l'honneur du Sol Indiges, le soleil originel de toutes choses.

Le temple de Torvaianica

À Torvaianica, près de Rome, on a découvert les restes du sanctuaire de Sol Indiges et ceux de deux autels où Énée a fait le premier sacrifice pour remercier les dieux du débarquement sur une terre riche en eau et en nourriture. La zone située entre l'aéroport militaire de Pratica di Mare et la côte de Torvaianica était autrefois occupée par une grande lagune qui n'a été asséchée qu'au XVIe siècle.

Ici, les recherches archéologiques de l'Université de Rome "La Sapienza", ont mis au jour les restes d'un sanctuaire qui se trouvait près du port d'escale de la ville et où les auteurs antiques ont fixé le légendaire débarquement d'Enée. Les fondations en blocs de tuf appartenant à un temple rectangulaire sur un podium bas sont visibles.

La cellule était adossée au fond et il est possible de reconstruire la façade du temple, qui était entourée de colonnes de tous les côtés sauf celui du bas. Le bâtiment était délimité par une grande enceinte quadrangulaire composée de blocs de tuf de différentes variétés et complétée par une porte d'accès et deux tours défensives (ce qui n'est pas trop étrange étant donné l'existence du port et de la piraterie).

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RECONSTRUCTION DU TEMPLE DE SOL INDIGES SUR LE QUIRINAL

Le temple du Quirinal

Ce jour-là tombait l'anniversaire de la dédicace du temple du Sol Indiges, où en réalité on célébrait le Sol Invictus, Hélios, El-Gabal et Mithra, qui ont fini par être assimilés à l'époque de la dynastie Sévère.

Contrairement au précédent culte rural du Sol Indiges ("Soleil indigène" ou "Soleil invoqué" ou "Soleil progéniteur" ; l'étymologie et la signification du terme indiges sont incertaines), le titre Deus Sol Invictus a été formé par analogie avec le titre impérial Pius, Felix, Invictus (Pie, Fortuné, Invaincu).

En fait, le Sol Indiges était l'équivalent du Sol Pater, une sorte de monothéisme qui admettait beaucoup d'autres Dieux mais de rang inférieur, un peu comme la Fortuna Primigenia ou plus généralement la Grande Mère Méditerranéenne.

Ici, en bas, l'empereur Marc-Aurèle Probo (vers 280), avec la couronne rayonnante due à Sol et, à l'arrière, le Sol Invictus conduisant un quadrige.

C'est l'empereur Héliogabale qui a introduit le culte à Rome en érigeant un temple dédié à la nouvelle divinité sur la colline du Palatin. Avec la mort violente de l'empereur en 222 après J.-C., le culte a cessé à Rome, bien que de nombreux empereurs aient continué à être représentés sur des pièces de monnaie avec l'iconographie de la couronne de soleil rayonnant pendant près d'un siècle ; mais il n'a pas cessé en province ou même dans les régions italiennes, la seule différence c’est que le culte de public est devenu privé.

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CULTE PAGANO-CHRÉTIEN

Ce culte a ses origines en Orient. Par exemple, les célébrations du rite de la naissance du Soleil en Syrie et en Égypte étaient d'une grande solennité et prévoyaient que les célébrants qui se retiraient dans des sanctuaires spéciaux partaient à minuit, annonçant que la Vierge avait donné naissance au Soleil, représenté comme un nourrisson.

Selon toute probabilité, la date a été fixée (en 440 après J.-C.) au 25 décembre pour remplacer la fête de Natalis Solis Invicti par la célébration de la naissance du Christ, indiquée dans le livre de Malachie comme le nouveau "soleil de la justice" (cf. Malachie III, 20). Ainsi, Noël constituerait la christianisation d'une fête païenne préexistante.

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LES RESTES DES COLONNES DU TEMPLE DANS LA COUR DE L’ÉGLISE DE ST. SYLVESTRE

En fait, la date coïncide avec les anciennes célébrations du solstice d'hiver et les festivités des saturnales romaines (du 17 au 23 décembre). Sans noter que le terme Natalis était déjà utilisé pour le Natalis Romae (21 avril), qui commémorait la naissance de la ville et le Dies Natalis Solis Invicti, la fête dédiée à la naissance du Soleil (Mithra), introduite à Rome par Héliogabale (empereur de 218 à 222) et officialisée pour la première fois par Aurélien en 274 après J.-C. avec la date du 25 décembre.

Le dieu grec Dionysos était considéré comme l'enfant divin né miraculeusement d'une vierge céleste. Dionysos avait été latinisé sous le nom de Mithra, dont la fête était célébrée en Orient le soir du 24 décembre. Il était le Dieu iranien des mystères, de l'amitié et de l'ordre cosmique, né de la pierre et porteur de la nouvelle lumière "Genitor luminis".

L'empereur Constantin (280-337) a ainsi unifié le culte du soleil, dont il était un grand adepte, avec le culte du dieu Mithra et avec le christianisme, et c'est précisément sous son règne qu'apparaît la fête de Noël. De Rome, Noël s'est répandu en Afrique, en Espagne et en Italie du Nord, mais ce n'est que sous l'empereur Justinien (527-565 après J.-C.) que Noël a été reconnu comme un jour férié légal en Occident.

Le Sol Invictus est né dans une grotte comme l'enfant Jésus, mais Mithra aussi est né dans une grotte mais d'une pierre très semblable à l'omphalos, c'est-à-dire une pierre conique et convexe traversée par des lignes transversales pour imiter la peau du serpent, en référence à la Terre Mère, au python qui lui est sacré et aux divinatres Pitié ou Pizie sur les trépieds sacrés.

En fait, nous sommes devant une fête très ancienne, où le 25 décembre a été célébré la renaissance du Père Solaire, le Grand Dieu qui après le solstice (Sol stat) en hiver vainc les ténèbres, parce que le soleil se lève plus haut à l'horizon et les jours redeviennent plus longs, et la lumière gagne sur les ténèbres. Selon les informations fournies par Marcus Terentius Varron et ensuite soutenues par Dionysos d'Halicarnasse, le culte de Sol Indiges a été introduit à Rome déjà par le roi Titus Tatius, donc un culte qui est aussi sabin.

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LA FÊTE

"...beaucoup croient que le Dieu chrétien est le Soleil car il est bien connu que nous prions le Soleil source et que le jour du Soleil nous nous donnons à la joie".

(Tertullien, Ad nationes, apologeticum, de testimonio animae)

Lors des Saturnales qui se déroulaient du 17 au 21 décembre et lors de la fête du Sol Invictus le 25, mais aussi pour la fête du Templum Sol Indigetis, les mêmes symboles de la jeunesse éternelle de Dionysos ont été utilisés : myrte, laurier, lierre. C'est pourquoi les temples et les processions abondaient de branches de myrte, de couronnes de laurier et de lierre.

Selon certains, la fête de Sol Indiges a eu lieu le 11 décembre avec le début de l'agonalia, qui a en fait commencé le 10 décembre. A Sol Indiges, qui avait un sanctuaire sur le Quirinal, des sacrifices ont été offerts à l'occasion du 9 août, il semble qu'une chèvre lui ait été sacrifiée qui faisait référence aux sacrifices de Dionysos-Bacchus et de la Terre Mère.

La procession partait du Quirinal où se trouvait le temple et traversait le forum en suivant la Via Sacra jusqu'au Capitole, retraçant la Via dei Trionfi suivie par les généraux romains victorieux, car le Soleil était à son tour Invictus, victorieux des ténèbres.

Pendant la fête, les prêtres offraient au peuple les "Vini fiscalia", c'est-à-dire des coupes de vin pour libérer les Dieux. Il semble qu'au début, le vin était offert à bas prix, mais comme les gens étaient réticents à dépenser, même des sommes modestes, les libations n'avaient pas lieu et les dieux pouvaient être offensés. C'est pourquoi, afin de remonter le moral, l'Invincibilité du Soleil offrait le vin gratuitement et le peuple romain se libérait ainsi généreusement, peut-être même trop.

Pour l'occasion, les gens festoyaient dans les maisons ou à travers les nombreux étals proposant des pizzas aux olives et au fromage, des lupins, de la viande séchée et du poisson salé, le tout accompagné de "Vini fiscalia" offerts par l'État. Les musiciens et les danses ne manquaient pas, mais surtout les courses de chevaux au Circus maximus.

BIBLIOGRAPHIE:

- Jacqueline Calzini Gysens & Filippo Coarelli  - "Sol, templum" - in Eva Margareta Steinby (a cura di) - Lexicon Topographicum Urbis Romae - IV - Roma - 1999 -

- George Dumezil - La religione romana arcaica (La religion romaine archaïque, avec un'appendice sur la religion des Étrusques - Parigi - Payot - 1964) - Milano - Rizzoli - 1977

- George Dumezil - Mithra -Varuna, essai sur deux représentations indo-européennes de la Souveraineté - Paris - Presses Universitaires de France - 1940 -

- Nino Burrascano - I misteri di Mithra - Genova - Il Basilisco - 1979

-- George Dumezil - Mithra-Varuna, essai sur deux représentations indo-européennes de la Souveraineté - Paris - Presses Universitaires de France - 1940 -

 

 

jeudi, 25 juin 2020

Les deux solstices et les deux Jean

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Les deux solstices et les deux Jean
Ex: https://www.facebook.com/notes/jean-louis-ragot/
 
L’année constitue un cycle. Ce cycle comprend un point le plus bas (et le plus froid), la nuit la plus longue ; et un point le plus haut (et le plus chaud), le jour le plus long. Ces deux points sont diamétralement opposés et constituent les deux solstices, les deux grands tournants de la course annuelle du soleil. A ces deux solstices correspondent les deux saint Jean du calendrier chrétien : saint Jean Évangéliste, qui est fêté le 27 décembre, et saint Jean Baptiste dont on célèbre la nativité le 24 juin.
 
Le solstice d’été est l’apogée de la course du soleil, c’est le sommet de la saison chaude. Jour le plus long de l’année, il est le point culminant de la course du soleil. Après être monté de plus en plus haut chaque jour, il entame sa course déclinante. Ainsi, alors qu’il est une victoire de la lumière sur l’obscurité, le solstice d’été est aussi le commencement de la descente vers cette même obscurité. Les Nordiques consacraient ce jour au dieu Balder, dieu solaire et printanier. Pour célébrer la victoire du soleil sur les ténèbres, on allumait des feux au sommet des collines ce qui symbolisait l’arrivée de l’astre solaire au sommet de sa course. Ces feux ont survécu à la christianisation, et se perpétuent de nos jours le 23 juin sous le nom de feux de la Saint Jean. Au cours de cette fête, qui est communautaire, à la différence de Noël qui est centrée sur le foyer, le feu est allumé à l’extérieur. Il a une finalité essentiellement purificatrice : Dans nos campagnes, on faisait passer le bétail dans la fumée pour le protéger des maladies, on sautait au dessus du feu pour se purifier, on gardait les tisons jusqu’à Noël, date à laquelle ils servaient à allumer la bûche. La fonction purificatrice et fécondante du feu solsticial était marquée par le fait de lancer des roues enflammées qui dévalaient les pentes des collines pour parcourir les champs. Ces roues de feu devaient purifier les champs, mais symbolisaient aussi le cours du soleil fécondant les sillons porteurs des moissons qu’il ferait mûrir. Cette pratique a existé depuis le monde romain, où elle est déjà attestée, jusqu’au folklore européen. La fête du solstice d’été, au centre de la saison joyeuse est, à l’inverse de Noël, une fête triste : le soleil ayant atteint le point culminant, va commencer son déclin. De plus, la période des récoltes qui commence ne permet pas de festoyer pendant douze jours comme à Noël. Les réjouissances estivales auront lieu plus tard, à l’Assomption, grande fête mariale. En Suède, les feux du solstice d’été sont appelés les feux funéraires de Balder.
 

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Le solstice d’été est donc une fête triste qui se déroule pendant la saison joyeuse, le solstice d’hiver est, à l’inverse, une fête joyeuse située au centre de la saison sombre. Les feux de la saint Jean ont lieu en la fête de la nativité de saint Jean Baptiste. Précédant de six mois celle du Christ, elle place le saint sans un rôle d’un précurseur qui doit s’effacer une fois sa tache accomplie ce qu’il fait en disant : Il faut qu’Il croisse et que je diminue (Jean III, 30).
 
Le solstice d’hiver est la nuit la plus longue de l’année : deux tiers de nuit pour un tiers de jour. Mais le jour va commencer à croître et cet état de choses est marqué dans la fête de Noël. L’hiver est une période de chaos, si la nature est endormie sous le givre, les forces obscures, rodent de par le monde depuis Samain (la Toussaint). Noël, dont le nom vient de l’allemand Neue Helle, “nouvelle lumière”, est c’est l’espérance en des jours meilleurs qui va transcender la détresse hivernale par le biais de rites solsticiaux qui ont laissé des traces dans notre façon de célébrer Noël. Le fait religieux de Noël trouve donc sa source dans une phénoménologie saisonnière et donc cyclique. L’homme, observant la nature, ne cherche pas à expliquer celle-ci par la religion. La religion n’apparaît, au contraire, qu’au moment où l’homme s’est approprié un certain nombre de connaissances relatives à son environnement naturel et aux phénomènes cycliques. C’est ainsi que le calendrier, qui est religieux, se modèle sur les cycles de la nature, à tel point que parler d’“année liturgique”peut paraître un pléonasme.
 
La Révélation vient ensuite. L’avatar ne se manifeste que lorsque les hommes sont préparés à sa venue, d’où l’importance d’un précurseur. Dans le christianisme, c’est Jean Baptiste. A l’inverse, la religion, ce lien entre les hommes et Dieu, disparaît lorsqu’elle a perdu tout son sens, lorsqu’elle ne remplit plus sa mission libératrice qui consiste à conduire les hommes au delà du cercle de leur vie matérielle. Ainsi, on n’a pu faire admettre aux ouvriers que la religion est l’opium du peuple que parce que l’âme celui-ci avait commencé préalablement à se vider de sa spiritualité, alors que coupé de ses racines paysannes et spolié de ses moyens de production (qui ont été souvent le support de sa vie spirituelle1), l’injustice de la loi d’airain l’avait confiné aux inquiétudes de la survie quotidienne.

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Noël peut venir du latin natalis, “jour de naissance” ou “anniversaire”. L'Église catholique a fixé la naissance du Christ le 25 décembre, dans le but de faire face à la concurrence des anciens cultes, tout en intégrant les pratiques populaires de l’ancienne religion. C’est ainsi qu’on relève toute l’année, et plus particulièrement au solstice d’hiver, des faits socio–religieux qui intègrent dans la fête chrétienne des éléments plus anciens qui, malgré la disparition de ses élites religieuses (druides, godis, pontifes...), n’a jamais été complètement abandonnée par les peuples européens depuis l’avènement du christianisme. Ces faits socio–religieux reposent toujours sur un calendrier basé sur la course annuelle du soleil dont le dies natalis était fêté au solstice d’hiver. Ainsi, le Christ ne pouvait naître qu’au cœur de l’hiver, au moment où les hommes sont le plus en détresse : au solstice d’hiver. Il en découle que la crèche où naît l’enfant divin (qui n’est pas forcément Jésus, car Mithra naît aussi dans une grotte au solstice d’hiver), tout en étant la représentation d’un fait unique : la Nativité, est en même temps un symbole s’ajoute à celui des flammes des bougies, des torches et des foyers traditionnels que nous allumons toujours pour illuminer la nuit la plus longue de l’année.
 
Noël est une fête familiale, intime. Les ancêtres sont évoqués mais on célèbre surtout les enfants, car ils représentent l’avenir, l’espérance, le printemps ; comme le soleil, ils vont croître, jusqu’à l’apothéose de leur jeunesse, après laquelle ils fonderont une nouvelle famille, transmettront l’héritage ancestral à leurs petits enfants, avant de devenir eux-mêmes des ancêtres. Cet héritage n’est pas que matériel. A coté de la famille (autrefois élargie au clan) on trouve d’autres unités qui sont la commune, ensemble de familles vivant dans un même lieu et qui se réunissent pour des célébrations collectives, comme les feux de la saint Jean ; et le métier qui se trouvait autrefois sous le patronage d’un saint dont la solennité donnait lieu à un culte religieux et à des réjouissances. Ce ciment communautaire, qui était la base horizontale de la spiritualité populaire, s’est fondu dans la masse de la cité moderne où l’homme, par le fait même d’être coupé de ses racines, a oublié sa religion.

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Le solstice d’hiver marque le début de la phase ascendante du cycle annuel. Au milieu de la nuit hivernale, il est la porte qui mène à la lumière, la porte des dieux. Le 27 décembre est fêté saint Jean Évangéliste. La saint Jean d’hiver, juste au moment où le soleil vient de commencer sa course ascendante, constitue donc la répercussion religieuse d’un phénomène naturel. De plus, le fait qu’au solstice d’hiver soit célébré ce qui ne meurt jamais, associé à l’image de Jean ne peut que faire penser à un étonnant verset de la fin de son Évangile : Le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? (Jean XXI, 23). Demeurer jusqu’au retour du Christ, tel est le rôle de Jean Évangéliste dans le mystère chrétien, et nous verrons que les Anciens tenaient déjà pour sacré ce qui, dans la nature, demeurait pendant la saison où le soleil, au plus bas de sa course, allait commencer à remonter. C’est le cas des arbres et arbustes à feuilles persistantes, qui représentaient ce qui ne meurt pas l’hiver. C’est cette végétation qui est encore utilisée dans la décoration des maisons, car la fête de Noël est la continuation, sous un nom chrétien, de cette ancienne fête du soleil renaissant.
 
L’un ayant rempli son rôle et l’autre demeurant dans l’attente du retour du Christ, les deux Jean correspondent à la symbolique du dieu Janus à deux visages, celui d’un homme âgé tourné vers le passé, et celui d’un homme jeune tourné vers l’avenir : « dans le christianisme, les fêtes solsticiales de Janus sont devenues celles des deux saint Jean, et celles-ci sont toujours célébrées aux mêmes époques, c’est à dire aux environs immédiats des deux solstices d’hiver et d’été(2). » Ces deux tournants de l’année sont considérés comme des portes, or « Janus,[...], est proprement le janitor qui ouvre et ferme les portes (januae) du cycle annuel, avec les clefs qui sont un de ses principaux attributs(3). » Ces portes sont les portes solsticiales. Le 21 juin s’ouvre la porte des hommes, et la porte des dieux s’ouvre le 21 décembre. La fête de Janus était célébrée aux deux solstices.
 

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Les fêtes solsticiales sont donc la transposition de l’observation de la course du soleil autour des deux solstices qui sont les pivots d’une division du cycle annuel en deux moitiés, l’une “ascendante”, l’autre “descendante”. L’hiéroglyphe du Cancer suggère cette inversion de la marche du soleil aux deux tournants de l’année que sont les deux solstices. Au milieu de ces deux parcours ascendant et descendant, se trouvent les équinoxes pendant lesquelles la durée du jour est égale à celle de la nuit (voir le signe de la Balance). L’année est donc divisée en quatre phases, les saisons, que notre calendrier fait commencer au moment des solstices et des équinoxes. Ces quatre phases ont leurs correspondances avec celles du mois lunaire : la nouvelle lune et le solstice d’hiver, le croissant et l’équinoxe de printemps, la pleine lune et le solstice d’été, et le décroissant, à l’entrée dans la phase la plus sombre, l’équinoxe d’automne. Dans la mythologie nordique, Odin, le dieu borgne, très présent pendant cette période, est amoureux d’un personnage féminin qui représente cette dernière phase de la lune. Il poursuit son reflet sur les lacs avant qu’elle ne disparaisse. C’est à partir du début de l’automne, lorsque les arbres perdent leurs feuilles et que les oies sauvages s’envolent vers le sud, qu’Odin mène la “chevauchée sauvage” des guerriers morts au combat, et c’est en novembre que se situe, depuis toujours, la fête des Morts.
 
 
Bibliographie :
C. Gaignebet, Le Carnaval, op. cit., pp. 65-86.
R. Guénon, Symboles fondamentaux de la science sacrée

mardi, 24 décembre 2019

Yule & 2020

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Gelukkig Kerstfeest & Nieuwjaar 2020
Joyeux Noël & Bonne année 2020
Fröhliche Weihnachten & Glückliches Neujahr 2020
Merry Christmas & Happy New Year 2020
Feliz Navidad & Feliz Ano Nuevo 2020
Buon Natale & Felice Anno Nuovo 2020

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samedi, 19 décembre 2015

Les origines de Noël

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Les origines de Noël

Ex: http://www.france-pittoresque.com

Dès que l’homme commença à cultiver la terre, il suivit attentivement la trajectoire du soleil tout au long de l’année, car c’était de lui que dépendait la nourriture, la chaleur et le bien-être. Le cours des saisons déterminait aussi le moment des fêtes. Depuis la nuit des temps, les rites de remerciements et de sacrifices étaient célébrés dès que le soleil atteignait les points significatifs de son orbite, c’est à dire aux solstices d’été et d’hiver.

Le solstice d’hiver
Ce fut au solstice d’hiver, la période de l’année où les journées commencent enfin à être plus longues, que l’on concéda le plus d’importance. Les historiens s’accordent à reconnaître que, bien avant l’époque romaine, on fêtait en Europe la renaissance tant attendue de la nature et l’espérance de vie nouvelle. Mais en revanche on ne sait rien de précis sur les cérémonies qui se déroulaient à cette époque. Il est probable que le feu et la lumière, en tant que symboles, jouaient un rôle important.

Les saturnales
Les romains invoquaient Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, dont le nom vient du verbe latin Severe (semer). Sa fête, les saturnales, donnait lieu à des réjouissances du 17 au 24 décembre.

saturnales.gifOn disait qu’elles s’étendaient jusqu’aux calendes de janvier, le jour de l’An romain. Les calendes désignaient, chez les Romains, le premier de chaque mois. Les peuples nordiques célébraient Njord, dieu de la fécondité et Idun, gardienne "des pommes de providence", nourriture des dieux. Les orientaux rendaient un culte à Mithra, divinité de la lumière.

Toutes ces religions antérieures au Christianisme donnaient l’occasion de fêter le solstice d’hiver avec pour but de redonner courage et espoir au peuple effrayé par les sols gelés, l’absence de vie et l’obscurité.

A l’origine, les Saturnales avaient lieu à l’occasion des semailles, mais cette tradition se perdit avec le temps. Cette célébration servit peu à peu à justifier toutes sortes de réjouissances effrénées, de fêtes et d’orgies. Le poète gréco-romain Lucien, qui vécut au IIe siècle ap. J.C., décrivit les Saturnales comme une occasion pour boire plus que d’ordinaire, faire du vacarme, jouer et danser, pour nommer des rois et donner des repas aux esclaves. Il régnait une gentillesse à l’égard de tous. Comme pendant nos fêtes de Noël actuelles, on offrait des cadeaux : des porte-bonheur, du miel, des gâteaux, de l’or étaient des cadeaux courants. On décoraient les maisons avec du lierre, des branches de houx et de gui et tout travail, à part celui de la cuisinière et du banquier, était interdit.

Rome confrontée au culte de Mithra
Malgré l’influence croissante de l’église et de ses disciples, les rites liturgiques chrétiens ne parvenaient pas à s’imposer face aux festivités païennes des Saturnales. Cette fête pleine d’entrain entrava longtemps la propagation du christianisme. Mais la chrétienté fut également menacée par un autre culte fortement implanté dans l’Empire romain : le culte de Mithra.

Dans l’ancienne religion iranienne, Mithra était le dieu de la lumière, le symbole de la chasteté et de la pureté et il combattait les forces maléfiques. Au IIe et IIIe siècles av. J. C., son culte fut répandu dans tout l’Empire romain et l’empereur Aurélien en fit même la religion d’Etat. Les soldats romains, dont bon nombre vénéraient Mithra, furent les ambassadeurs de cette religion qu’ils répandirent jusque dans les provinces les plus éloignées de l’Empire.

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Au IVe siècle, pour enrayer ce culte païen, l’Eglise chrétienne prit une mesure très astucieuse. La fête de la naissance du Christ fut avancée du 6 janvier au 25 décembre. En effet le solstice d’hiver du 25 décembre était la fête la plus importante de l’an mithraïen : on fêtait la renaissance du "sol invinctus" (dieu invaincu). L’Eglise n’hésita pas à déclarer le Christ "sol invinctus".

Les chrétiens procédèrent de la même manière au cours de l’évangélisation d’autres peuples : la fête de Noël fut transférée aux jours de fêtes païens importants, tels que la fête de Jul chez les germains. L’objectif restait le même : faciliter le passage de la coutume païenne à la foi chrétienne. Un élément facilita cette démarche : il s’avérait impossible de fixer une date précise pour la naissance du Christ, car à l’époque il n’existait pas de calendrier universellement valable. La plupart des chrétiens furent vite persuadés que la date de la naissance du Christ était le 25 décembre.

On s’interrogea sur la manière dont on allait célébrer l’événement. Les autorités ecclésiastiques s’accommodèrent globalement de l’esprit des saturnales. Même si ces fêtes exubérantes choquaient un peu les moeurs chrétiennes, il ne fut pourtant pas impossible de concilier les deux rites. En effet beaucoup d’éléments de la fête païenne s’adaptaient aisément au nouveau cadre chrétien. Il ne fut pas difficile, par exemple, de créer un lien entre le houx aux feuilles piquantes et la couronne d’épines du Christ.

Les traditions Païennes
Au VIe siècle ap. J. C., le pape Grégoire tempêtait contre les fêtes exubérantes, les danses et le couronnement des portes et se prononçait en faveur d’une fête sublime et non laïque. La coutume qui choquât le plus était celle des hommes déguisés en femme ou en animal ou même nus, qui improvisaient des saynètes. L’Eglise tenta d’interdire toute représentation de pièces de théâtre pendant les fêtes de Noël afin de contrer ce type de rite.

En Europe du nord et en Europe de l’ouest, l’Eglise se montrât longtemps très réticente à intégrer les traditions du Solstice d’hiver dans la fête de Noël et c’est ainsi que les coutumes de Noël devinrent de plus en plus variées.

Noël au Moyen Age
Au VIe siècle, le pape Grégoire envoya Augustin sur les îles britanniques pour évangéliser la population anglo-saxonne. Il donna l’ordre aux moines d’intégrer les cérémonies chrétiennes dans la tradition des païens afin que les mutations ne les effraient pas trop.

Avec la propagation du christianisme, la fête de Noël commença aussi à jouer un role de plus en plus important dans la vie politique des peuples européens. Suite à l’écroulement de l’administration romaine et du système de transport, la communication entre les souverains se fit de plus en plus rare. Ainsi, Noël, devint l’une des rares occasions pour les princes de se rencontrer. Dans l’Europe entière, les rois chrétiens se faisaient couronner ce jour là, tel Charlemagne, Roi des Francs, qui fut nommé Empereur du Saint Empire romain, par le pape, le jour de Noël de l’an 800.

On se réunissait pour d’immenses festivités, qui étaient caractérisées par un gaspillage inouï. On se retrouvait autour d’immenses tablées, autour desquelles on mangeait et on buvait souvent en excès, on dansait et on jouait. Les jeux de cartes étaient particulièrement à la mode. En Angleterre cette pratique n’était autorisée que durant la période de Noël.

Les pièces de théâtres et les représentations scéniques étaient très appréciées en Europe. Elles étaient en général assez crues, animées et équivoques. Leur contenu, symbolique, puisait souvent dans les traditions et les rites païens. Au lieu d’interdire formellement ces pratiques, l’Eglise tenta de leur opposer des pièces et tableaux vivants qui avaient pour thème principal la naissance du Sauveur selon les données des Evangiles de Matthieu et de Luc. Les crèches vivantes que nous connaissons aujourd’hui en sont vraisemblablement issues.

Elles étaient surtout répandues, à l’époque, dans les régions alpines. Les santons de Provence sont directement issus de cette tradition et apparurent au XVIIIe siècle, favorisant, en France tout d’abord, la diffusion des crèches domestiques. Les personnages étaient alors façonnés avec de la mie de pain séchée, puis peints à l’huile et au vernis.

Une fête en famille
Peu à peu les fêtes devinrent symbole de prodigalité ce qui déplaisait aux puritains. En Ecosse les presbytériens interdirent dès 1583 les fêtes de Noël. Les puritains anglais finirent par faire triompher leurs conceptions lors de la guerre civile de 1642. On était obligé de travailler le jour de Noël comme un jour ordinaire. Mais certains continuèrent à fêter Noël en famille. Le roi finit alors par lever cette interdiction.

Déjà, on avait pris l’habitude à cette époque de fêter Noël beaucoup plus discrètement et les coutumes devinrent semblables à celles que nous connaissons aujourd’hui.

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Même dans les pays catholiques comme l’Italie et la France, où les puritains n’avaient pas beaucoup d’influence, Noël était devenu une fête de recueillement en famille. Au XVIIIe et XIXe siècle, la tradition qui consiste à échanger des cadeaux à Noël ou des étrennes au jour de l’An commença à se répandre. Les cadeaux de Noël sont sans doute une représentation symbolique des présents que les Roi Mages apportèrent à Jésus. Déjà au temps du règne de César, les fonctionnaires se faisaient offrir des cadeaux par les populations au début de chaque année et même les esclaves recevaient des cadeaux de leurs maîtres. Avant Jésus Christ, chaque foyer offrait des sacrifices aux dieux pour la fête du solstice d’hiver, afin que ceux-ci protègent la maison des mauvais esprits et qu’ils veillent sur la fertilité des champs.

 

mardi, 30 décembre 2014

Éloge du consumérisme de Noël

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Éloge du consumérisme de Noël: contre Natacha Polony

Les agapes de Noël  sont régulièrement  l’occasion de condamnations aussi vertueuses qu’hypocrites sur la débauche de consommation. Elles sont le prétexte à des considérations superficielles contre la ”société de consommation”, le ”libéralisme”, l’ ”argent”, le” capitalisme”, etc. Et cela, souvent au nom d’une vision aussi ignorante du fonctionnement de l’économie que de la ferveur religieuse.

À titre d’exemple, je cite ici deux textes, l’un de l’excellente Natacha Polony, (« Grande braderie de Noël » ), qui, une fois n’est pas coutume, n’est vraiment pas inspirée ; et l’autre, de la romancière Solange Bied-Charreton, ( « A-t-on perdu l’esprit de Noël ? » ) (1) qui s’indigne de la sécularisation de Noël par le consumérisme. Deux analyses aussi emblématiques l’une que l’autre d’un état d’esprit habile à manier les clichés les plus lourdement idéologiques et les plus déconnectés de la réalité. 

Critique des idées fausses 

Natacha Polony s’est fait un nom dans la défense, souvent talentueuse, des traditions, des enracinements, dans la dénonciation de l’effondrement de l’Éducation nationale ; mais aussi dans la défense de l’agriculture traditionnelle et familiale contre l’agriculture et l’élevage industriels (elle a raison) mais son romantisme terrien a quelque chose de fabriqué, de faux, d’urbain. Tout comme sa critique puritaine des festivités de Noël.

  « Ces fêtes de Noël qui sont devenues la mise en scène gargantuesque du règne de la consommation sur nos existences », écrit-elle. L’excès même de la formule l’affaiblit. Nous serions «gavés de biens ». Trop riches en somme, ramollis comme les Romains de la décadence ? Elle fustige avec hypocrisie un « libéralisme » qui serait pire que le communisme (alors que les libéraux n’ont pas voix au chapitre dans ce pays) et aussi « les ardeurs de l’enrichissement personnel », comme s’il s’agissait d’un péché. Alors que la France crève d’assistanat, de fuite des cerveaux et des entrepreneurs, de fiscalisme confiscatoire, de sous-travail, ces intellectuels inconscients se dressent contre le goût de l’enrichissement privé qui est le  moteur de la prospérité, de la créativité et du dynamisme d’une nation, comme l’a démontré Schumpeter. 

Elle estime, dans une formule pompeuse que « ce qui constitue le phénomène majeur de ce début du XXIe siècle est l’extension du marché à l’ensemble des domaines de l’expérience humaine ». Ah bon ? Dans une société française collectiviste et corporatiste où 57% du PIB échappe au marché pour se reporter sur les redistributions, l’assistanat, les aides et les dépenses publiques ? Où l’emploi marchand ne cesse de reculer au profit de l’emploi fonctionnarisé ou aidé qui frôle les 6 millions d’agents ? Natacha Polony, comme tous les intellectuels parisiens, formule de grands principes globalement fondés sur l’ignorance et l’idéologie. Dans un pays où le collectivisme, le réglementarisme et l’étatisation (même de la Santé) ne cessent de progresser, ce genre de formule laisse pantois.  C’est au contraire le rétrécissement du marché qui est la règle dans la société française. Et nos idéologues nous disent, désignant un chat : « observez ce chien ».

Fustigeant le « Divin Marché », elle vilipende la timide Loi Macron comme le symbole d’un libéralisme débridé, alors que c’est un pet de nonne : « le libéralisme de la loi Macron qui porte atteinte à l’indépendance de la France au nom d’une petite logique comptable qui va à l’encontre de l’idée même de République ». Elle fait allusion à la vente aux Chinois d’une partie du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, sans comprendre une seconde que la cause de cette vente n’est pas le libéralisme mais… le socialisme fiscal : pour survivre, cette entreprise avait besoin d’apport en capital. Or, les investisseurs français, assommés de taxes et d’impôts, ne peuvent pas suivre. C’est le collectivisme socialiste qui pousse à brader le patrimoine national, pas le libéralisme qui, au contraire, permet la prospérité et les marges nettes des investisseurs nationaux ! Brader le patrimoine national, les ”bijoux de famille” au nom des besoins de financement et d’endettement ? C’est la conséquence perverse du socialisme. C’est lui qui aboutit à la cession patrimoniale par l’État et, paradoxalement, pas le capitalisme libéral !   

Natacha Polony, reprenant une sociologie de bazar soixante-huitarde déplore en ces termes fantasmés la ”marchandisation” de nos existences : « tout dans les actions des individus relève de la recherche  de rentabilité et de performance ». Hélas, c’est l’inverse ! « La vie individuelle, se lamente-t-elle, se gère comme un budget ». On est sidéré par la déconnection de tels clichés. Nous vivons, au contraire, en France, dans une société où l’idéal de performance, de responsabilité économique individuelle, d’entrepreneuriat, de récompense du mérite est abrogé au profit de l’assistanat et du corporatisme – notamment syndical. Comment Natacha Polony, qui est tout de même très intelligente, peut-elle se méprendre à ce point ? La réponse est claire : l’intellectualisme aveugle et abêtit parce qu’il remplace le bon sens et l’observation par l’idéologie paresseuse. D’origine marxiste, même à droite.

Mais revenons à nos moutons avec cette autre charge contre le consumérisme de Noël, issue de la romancière Solange Bied-Charreton (1) (« A-t-on perdu l’esprit de Noël ? »). Elle aussi se lance dans des considérations de sociologie de comptoir : « Noël est devenu cette grande fête de la matière, de la richesse et de la dépense » Comme si cela empêchait la spiritualité… Donc, vive la pauvreté, le dénuement, le dépouillement, comme idéaux sociaux ? Elle fustige, dans un anti-matérialisme convenu « l’envoûtement affiché pour le luxe, pour les plaisirs du ventre, cette compulsion consommatoire » ; en même temps, elle se moque, dégoûtée, de la débauche « de chocolats industriels, de mauvais champagne, de sapins abattus à la chaine (2), de fourrures synthétiques, de jouets et de bonbons ».  Elle, a sans doute les moyens de s’offrir du bon champagne et du chocolat de pâtissier… Bref, le petit peuple serait malvenu de faire des réveillons chaleureux et de s’offrir des cadeaux de Noël ; il ferait mieux de se recueillir et de se coucher tôt.

La romancière poursuit en se scandalisant de cette « profusion délétère », de la « féérie fétichiste de la marchandise », multipliant les formules de la langue de bois gauchisante : « l’histoire de l’Occident des deux derniers siècles est celle de l’avènement du capitalisme comme « fait social total » (Marcel Mauss). L’esprit du Noël capitaliste infuse l’idée selon laquelle le bonheur réside dans la consommation. Rite religieux d’une économie qui ne sait plus quoi faire de sa surproduction ». Âneries économiques ; nullités sociologiques hors-observations ; clichés snobs , généralisations, formules toutes faites, rhétorique qui remplace la réflexion. Relier cela au combat contre les crèches des laïcards (islamophiles par ailleurs) est stupide ; elle confond deux problèmes distincts. On croirait entendre un pasteur calviniste ou un curé janséniste du XVIIe siècle : « l’immortalité est un moindre mal, Dieu existe et châtie. Mais c’est un monde sans Dieu qui désormais entend diffuser cet ”esprit de Noël” ». Degré zéro de l’analyse. Dans un autre article  (« Un chant de Noël pour les vaches, pour la terre et pour les hommes ») (3) Natacha Polony réitère son aversion pour « la débauche d’achats et de l’orgie de nourriture ». Elle passera donc le réveillon de Noël à manger quelques dattes et des fèves arrosées d’eau minérale.

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Le puritanisme hypocrite

 Les clichés contre le marché, le consumérisme, l’argent, qui fédèrent toute la classe intellectuelle française de droite comme de gauche,  relèvent d’une puissante hypocrisie. Ils témoignent aussi d’une ignorance profonde du fonctionnement de notre société comme de l’histoire. Le spiritualisme et la ferveur religieuse populaire n’ont jamais été synonymes – sauf chez des minorités monacales ascétiques ou des sectes – d’austérité et de dépouillement, mais, bien au contraire, de profusion festive et conviviale. Prenons le christianisme : si le Christ a chassé les ”marchands du Temple”, c’est parce qu’ils commerçaient dans un lieu inapproprié, mais il n’a jamais condamné les débordantes Noces de Cana. Et que pensent nos nouveaux Cathares de la ville de Lourdes, dont toute la prospérité, commerçante, hôtelière, touristique, dépend du culte marial ? Est-ce une profanation ? Les sommes colossales dépensées par l’Église dans la Chapelle Sixtine ou les cathédrales sont-elles condamnables ?

La vision myope selon laquelle notre société est beaucoup plus mercantile et obsédée par l’argent que les sociétés traditionnelles est totalement fausse. Une preuve éclatante en est fournie par le fait incontournable que, de la plus haute Antiquité jusqu’à la Révolution, la noblesse ne se définissait pas seulement par les qualités militaires mais surtout par la richesse, condition de son acquisition. À Rome, les noblesses équestre et sénatoriale étaient strictement fondées sur la fortune financière et foncière, selon un barème précis. Et de l’Athènes de Périclès jusqu’à la France de Louis Philippe, le vote était censitaire, c’est-à-dire fondé sur la capacité fiscale. 

Dans les délires anti-consuméristes de Natacha Polony, on retrouve cette idée de frustrés que Noël n’est pas une fête, que tout ce qui est ”matériel” est mal. Comme si le recueillement était antinomique de la fête ; comme si la spiritualité était antinomique du principe de plaisir. Les marchés de Noël seraient ”impurs”, parce qu’ils inciteraient à la consommation et parce qu’ils seraient des ”marchés” ? On n’est pas très éloigné d’une dérive mentale puritaine partagée par les Talibans et autres djihadistes…   Beaucoup plus intelligente, et proche du réel, est la réflexion de l’écrivain Denis Tillinac (Noël envers et contre tout, in Valeurs Actuelles, 18/12/2014) qui associe étroitement la magie religieuse (culturelle et cultuelle à la fois) de la Nativité à la convivialité des agapes des cadeaux et du banquet familial du réveillon. 

On ressent un malaise devant ces plaintes sur la ”surconsommation” de Noël. Comment peut-on s’indigner que les commerces fassent du chiffre d’affaire à Noël alors que cela crée des emplois et fournit du travail ? Un éleveur de volailles du Gers ou un ostréiculteur charentais n’apprécieraient certainement pas des propos incitant à ne pas trop ”consommer” pour cette période de fin d’année. Un grand nombre de PME et de TPE – qui portent à bout de bras une économie plombée par le parasitisme fiscal de l’État Providence, font une partie indispensable de leur chiffre d’affaires à Noël – et au premier de l’An. C’est mal ?

Dans toutes ces critiques du matérialisme marchand, on repère évidemment une gigantesque hypocrisie puisqu’elles proviennent d’urbains nantis. Il faut avoir l’esprit hémiplégique, pour penser que le plaisir de consommer, de faire la fête, d’échanger des cadeaux au moment de Noël est contraire à la spiritualité et à la tradition de la Nativité. Fêter Noël sans agapes, c’est absurde. Ces lamentations sur la ”profanation” de Noël par la fête relève d’une incapacité à penser ensemble le sacré et le profane, à envisager une célébration familiale et cultuelle avec ces composants naturels que sont l’abondance et la dépense. Faut-il rejeter aussi les repas de noces ? Et la tradition des cadeaux baptismaux en or et en argent ? Le dépouillement et l’ascèse (dans plusieurs religions) relèvent d’un idéal monacal, d’une exception.

Le marché conçu comme péché

 Le grand paradoxe des sociétés marchandes et libérales, non étatistes, non collectivistes, c’est qu’elles sont moins individualistes, moins égoïstes et plus solidaires, plus organiques que les régimes de l’État Providence, « puissance tutélaire » selon Tocqueville, qui substitue aux solidarités familiales et autres l’assistanat public. Voilà une idée à creuser. La mentalité marxiste, qui imprègne sourdement nos élites, est d’ailleurs fondée sur un type d’économie anti-marchande qui reprend subrepticement l’idée du Capital de Marx : en revenir à une société de troc programmé, archaïque et pré-monétaire, mais aussi surplombée par un Big Brother redistributeur et égalisateur. C’est cette utopie qui a fourvoyé et foudroyé l’URSS et le monde communiste. Et dont la tentation est toujours vivante, infectieuse, dans l’État français. 

 Sociologiquement, – et économiquement – l’idée de dictature du marché et de la consommation ne correspond pas à ce qu’on observe dans la société française. Certes, oui, sur le plan quantitatif, on consomme plus qu’en 1900. Partout dans le monde. Mais – et c’est ce qui importe – la part de la consommation marchande et des revenus marchands dans la société française ne cesse, tendanciellement, de décliner, depuis 40 ans, au profit d’une part de la redistribution et d’autre part du salariat fonctionnarisé. En termes techniques, on assiste donc à une socialisation de la demande par assistanat et à une étatisation de l’offre. Avec, en corrélation, une augmentation du chômage et une stagnation à la baisse du niveau de vie.  Ce sont les faits, indépendants des discours idéologiques.

Bien sûr, comme me l’écrit l’économiste Marc Rousset, il ne s’agit pas de défendre ici « l’idolâtrie de l’hédonisme consumériste déraciné de provenance américaine », formule qui demanderait d’ailleurs une analyse critique, dans la mesure où le déracinement ethnique et l’hédonisme semblent plus présents sociologiquement en Europe de l’Ouest qu’aux USA… Le consumérisme matérialiste est partout présent, comme le goût des richesses, dans toutes les sociétés et civilisations depuis l’Antiquité. Il ne signifie absolument pas l’abolition des autres valeurs. Natacha Polony (avec tant d’autres intellectuels de la bourgeoisie urbaine) succombe à la vieille idéologie hypocrite du XVIIIe siècle du ”Bon sauvage”, reprise par les hippies californiens, les écolos anti-croissance, qui s’inspire d’ailleurs de très vieux idéaux religieux ascétiques (mal compris au demeurant), selon laquelle la consommation, la richesse, le marché, l’argent, la dépense, l’échange, la production matérielle, le commerce  sont méprisables, impurs pour tout dire.

 L’idée selon laquelle le bonheur n’est pas matériel, n’est pas lié à la richesse et à l’argent (même la santé dépend de l’argent) est biaisée et découle d’une réflexion de nantis. Cela relève du ”je hais les riches et la finance” de l’apparatchik privilégié qui occupe l’Élysée et qui touchera une retraite d’élu cumulard en or massif, et dont le patrimoine personnel est bien bétonné. L’idéal de la ”pauvreté salvatrice” est bien plus dévastatrice que celui de l’enrichissement  forcené.

 Ce qui est scandaleux, ce n’est pas que Noël et le Nouvel An donnent lieu à un pic de consommation, c’est que les bobos parisiens intellectuels – qui y participent largement – crachent dans la soupe. On ne peut pas à la fois réclamer l’augmentation du pouvoir d’achat, déplorer le chômage et la pauvreté et  s’indigner du consumérisme qui, qu’on le veuille ou non, fait tourner l’économie. De plus, déplorer que la jeunesse soit polluée par l’addiction aux smartphones est une position intéressante, mais il semble beaucoup plus grave et significatif qu’elle soit décérébrée et déracinée par une Éducation nationale qui n’apprend plus les fondamentaux (lire, écrire, compter) ni l’Histoire et l’identité nationales. Le mal ne vient donc pas du ”consumérisme”, du ”capitalisme”, du ”libéralisme”, mais d’une idéologie d’État – d’essence socialo-communiste– qui  déconstruit les consciences et corrompt les comportements.

De plus, il est complètement idiot de dire qu’une économie prospère de marché et de consumérisme est une idolâtrie du ”divin marché” et détruirait les autres valeurs.  Avec une sorte d’ascétisme chrétien fabriqué, Natacha Polony et tant d’autres, défendent donc des valeurs de pauvreté, d’indigence, de mépris du luxe ? Cette posture d’intellectuels anti consuméristes qui vont, comme tout le monde, faire leurs courses dans les supermarchés, prennent les lignes aériennes en classe affaire et les TGV en première classe, sont accrocs aux réseaux sociaux et aux achats en ligne, a quelque chose d’insincère, d’insupportable, d’insignifiant.

Opérons maintenant un retournement des préjugés. Une société fondée sur le gain, l’enrichissement, la consommation, la sphère privée du marché, la production concurrentielle développe des valeurs telles que : l’effort individuel, le travail, la créativité, l’épargne, la compétition, la responsabilité, la créativité. Une société fondée sur le collectivisme, le fiscalisme, la redistribution, l’assistanat (fausse solidarité), le fonctionnariat pléthorique, bref une société socialiste comme la nôtre, produit des contre-valeurs telles que : irresponsabilité, égoïsme, corporatisme, déracinement.

Nous ne vivons pas du tout dans une ”société marchande” mais dans une société objectivement collectiviste. Une société où l’honnête citoyen qui veut monter une entreprise individuelle est harcelé par des fonctionnaires qui travaillent quatre fois moins que lui et qui lui prélèvent 70% de ce qu’il gagne. Une société où des petits retraités du secteur privé relégués dans les zones périphériques sont abandonnés, au profit des privilégies du système ou des immigrés illégaux.

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Conclusion.

Plutôt que de protester contre le consumérisme de Noël, mieux vaudrait s’intéresser à l’islamisation galopante, aux offensives – tout à fait nouvelles– contre les crèches de Noël dans les Mairies, orchestrées par les réseaux de gauche. Au delà des crèches et du catholicisme est visée l’identité ancestrale du peuple français. 

Il y a quelque chose de malsain dans cette formule méprisante de Natacha Polony que je répète : « ces fêtes de Noël qui sont devenues la mise en scène gargantuesque du règne de la consommation sur nos existences ». Eh bien, oui. Noël, comme son prolongement du premier de l’An, qui sont en réalité la reprise syncrétique des anciennes fêtes païennes du solstice d’hiver, sont le règne gargantuesque de la fête, de la consommation, du plaisir, de la bonne chère, des cadeaux, du partage, de l’ivresse et des rires. Y voir le Mal relève d’un dérangement mental, d’une frustration, d’une conception inquiétante de la vie en société. Passeport pour le malheur.

D’ailleurs, le symbole de la crèche où l’enfant Jésus naît dans une pauvre étable, mis dans une mangeoire, dans le dénuement, associe l’arrivée des Rois mages porteurs de richesses et de luxe. Afin de sortir, précisément la Sainte Famille de son dénuement. Suivons Aristote, adepte du mésotès (ou ”juste milieu”) : de même que le courage est la juste voie entre la lâcheté et la témérité, de même, l’abondance est la juste voie entre la débauche et la pauvreté.   

Notes:

(1) In Le Figaro,  respectivement 13 et 16/12/2014.

(2) Erreur et ignorance : les sapins commerciaux de Noël ne proviennent nullement de l’abattage de zones forestières vierges mais d’élevages de pépiniéristes qui contribuent, au contraire, à la santé de la filière bois… et des forêts.

(3) Le Figaro, 20/12/2014.

mercredi, 24 décembre 2014

From Pagan Spirituality to Christian Consumerism

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Winter Solstice

From Pagan Spirituality to Christian Consumerism

by RUEL F. PEPA
Ex: http://www.counterpunch.org

Solstice: the sun stands still. In temperate countries of the northern and southern hemispheres, every year there are two: summer and winter. The northern hemisphere’s summer solstice, which occurs on a day in the middle of the year (June 20 to 22, depending on the year), is the southern hemisphere’s winter solstice. Conversely, the southern hemisphere’s summer solstice, which occurs on a day in the third week of December (December 20 to 23, depending on the year), just prior to the New Year, is the northern hemisphere’s winter solstice. In the tropics, these astronomical events are not physically felt, except for the holiday celebration called Christmas that is associated with the northern’s hemisphere winter solstice and was brought by European Christian religions to countries like the Philippines, where I was born.

Dies natalis Solis invicti: Birthday of the unconquered Sun

Though we are more familiar now with the so-called Christmas season, connected with the winter solstice, there has always been something religious or spiritual about this time of year that antedates the Christian era. The traditions of caroling and midnight service, and common symbols in the celebration of Christmas, like mistletoes, decorated trees, candles and lights, wreaths and hollies, among others, were present in European paganism long before the advent of Christianity. Christmas is therefore the “Christianization” of the winter solstice celebration, whose institutionalization over time has led to the theft of most, if not all, of the major highlights from the pagan world.

yulee096f.jpgIn the Hebrew scriptures of the Jewish religion, known as the Old Testament in the Christian Bible, there occurs a single instance of the word “solstice” that is not in any way associated with the annual summer and winter astronomical events. In the book of Joshua, chapter 10 and verses 12 to 14, it is reported that the tribal deity of ancient Israel, called YHWH, caused the sun to stand still in Gibeon to give the Israelites, known to be the people of the said tribal deity, the best opportunity to slaughter and annihilate, in broad daylight, an enemy tribe called the Amorites.

“Then Joshua spoke to the Lord in the day when the Lord delivered up the Amorites before the sons of Israel, and he said in the sight of Israel, ‘O sun, stand still at Gibeon, And O moon in the valley of Aijalon.’ So the sun stood still, and the moon stopped, Until the nation avenged themselves of their enemies. Is it not written in the book of Jashar? And the sun stopped in the middle of the sky and did not hasten to go down for about a whole day. There was no day like that before it or after it, when the Lord listened to the voice of a man; for the Lord fought for Israel.…”

This Lord, the sadistic tribal deity of ancient Israel, is a far cry from the god of love whose son, Jesus, is mythically believed by Christians to have been born sometime during the winter solstice and in whose honor Christians celebrate Christmas. By contrast to the murderous solstice of the Jewish story, the pagan winter solstice has always symbolized renewed hope, faith in the restorative cosmic forces and most of all, a love of life.

“In the depths of winter I finally learned there was in me an invincible summer.” – Albert Camus

The pagan winter solstice is an exaltation of the human spirit’s rebirth and revitalization, from “the dark nights of the soul” (“la noche oscura del alma”, with apologies to St. John of the Cross) into the energizing warmth of a radiant morning. It is the grandeur of this splendid background that the Christian religion stole for its prevailing celebration called Christmas, to the point of claiming: “It is not the birth of the Sun but rather that of the Son.”

Christianity, whose key figure, Jesus Christ, is a paragon of humility, should be humble enough not to monopolize the significance of the annual December 25 celebration. Deities from other religions whose births, in different periods, have been celebrated on the same date include: Attis and Dionysus, both of Greece; Mithra of Persia; Salivahana of Bermuda; Odin of Scandinavia; Crite of Chaldez; Thammuz of Syria; Addad of Assyria, and Beddru of Japan.

The winter solstice has influenced the lives of many generations of humanity, through the passing of different civilizations. Therefore the universalizing slogan “Jesus is the reason for the season,” is inaccurate. A more logically acceptable statement for Christians is: “Jesus is our reason for the season.” An all-encompassing claim that articulates ownership of the winter solstice celebration, by claiming that Jesus Christ is the season’s only source of meaning, is a blatant audacity of narrow-minded fundamentalist and evangelical Christians. Christians should be more sensitive not to monopolize the winter solstice celebration and should acknowledge the fact that most—if not all—material symbolisms in Christmas originate from the pagan realm. The legacy of the ancient pagans is still carried on by modern pagans who continue to use the ancient material symbolisms inherited from their precursors with comparable spiritual intensity and pomp.

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It is tragic that the originally spiritual celebration of the pagan winter solstice has been ruined by the materialism of modern nominal Christianity. The modern winter solstice celebration has become commercialized and has lost, not only the graciousness originally associated with ancient pagan spirituality, but also the magnanimity of Christian virtues exemplified by the teachings of Jesus Christ.

“The black moment is the moment when the real message of transformation is going to come. At the darkest moment comes the light.” – Joseph Campbell

Even Christianity has been made seasonal by Christmas, which has become the only time of the year when nominal Christians affirm their shallow Christianity through their superficial adoration of their so-called Lord. I think that Christians, to be true to their commitment, should draw their inspiration and get moved to action not only during the Christmas season but also on a daily basis by the words of wisdom and example of Jesus. A truer spirit of Christianity might well reside in the pagan spirituality that has animated the ancient winter solstice celebration with its promise of renewed hope, faith in the restorative cosmic forces and love of life.

Merry Yuletide Season to All!

RUEL F. PEPA writes for News Junkie Post.

jeudi, 18 décembre 2014

La crèche et les petits dieux du peuple

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La crèche et les petits dieux du peuple

par Claude BOURRINET

Jean-Paul Brighelli, récemment (1), rappelait que l’institution des crèches, n’avait que peu de liens historiques et religieux avec le christianisme authentique. Le terme « institution » est employé ici pour évoquer le mortier des siècles, la lente et merveilleuse fabrication d’une coutume populaire, qui se sert des pierres laissées par les traditions ancestrales, de cette mémoire longue qui plonge parfois dans les temps proto-historiques, pour ériger des « monuments » (du latin monumentum, dérivé du verbe moneo « se remémorer »). Les crèches appartiennent à cet « art » de tous, œuvre artisanale dont on ne connaît pas l’auteur, car elle jaillit du génie communautaire, comme les contes, les légendes, les chansons de village et des danses dit « folkloriques », dont les volutes manifestent quelques chose des mythes éternels.

 

Les crèches, dont la création est redevable de récits bibliques apocryphes, signifient, d’une façon bon enfant, la revanche du paganisme sur une religion allogène, judaïque, violemment hostile aux « idoles ». Le christianisme primitif a eu du mal à se défaire de ces a priori anthropologiques, au point que sa réappropriation de l’art « païen » n’est devenue évidente que dans le temps même de sa résistible victoire sur les antiques croyances. L’art dit « chrétien », qui doit beaucoup à l’art impérial du IIIe siècle (2), s’est affirmé quand la nouvelle religion du Christ a senti qu’il n’existait plus guère de danger provenant de l’ancienne religion, c’est-à-dire après le putsch de Constantin, dit « le Grand », au début du IVe siècle.

 

Ce que l’on examine, de l’« art chrétien » du Moyen Âge, appartient à ce genre d’équivoques qui ne cessent d’agiter les spécialistes, l’équivalent des interrogations qui se posent lorsqu’on se demande s’il peut exister une philosophie chrétienne. De la même façon, on peut appréhender la foi galiléenne comme une acculturation du judaïsme, qui s’est fondu dans la Weltanschauung, la vision du monde hellénistique, avec, cependant, un noyaux monothéiste et iconoclaste persistant, qui se réactive par intermittence. D’autres apories peuvent aussi naître d’une analyse poussée des légendes issues de la « Matière de Bretagne ».

 

La République – du moins celle qui s’est illustrée en France – a eu pour ambition de restituer l’État romain, sa vertu, son sens de l’État, bref, la res publica. Or cette « chose publique » peut se confondre aisément avec la laïcité telle qu’elle s’est traduite lors des lois de séparation de l’Église et l’État, en 1905. C’est évidemment, si l’on cherche des sources référentielles à cette brisure entre le sceptre et le goupillon, une illusion de trouver des justifications dans l’Histoire, car jamais, dans les temps anciens, même à l’époque de la querelle entre l’Empire romain-germanique et la papauté, on a conçu une société qui ne fût pas façonnée de ces deux pans indissociables que sont le temporel et le spirituel, ce qu’exprime très bien le terme de « religion », qui induit un rapport de dépendance entre le haut et le bas, entre le terrestre et le supra-humain. Même saint Augustin, dans La Cité de Dieu, ne sépare pas, de facto, la cité des hommes de la cité de Dieu, qui sont inextricablement mêlées, dans la vie civique, et dans les cœurs. Le point nodal, où s’incarne cette rencontre entre les deux ordres, est, bien sûr, la morale, ou, plus précisément, la charité.

 

La décision de l’État de couper les deux réalités de l’être humain, entre, d’un côté, la chose publique, et, de l’autre, la chose privée, ne visait pas, au début du XXe siècle, à empêcher la seconde de s’exprimer librement. La République a, au demeurant, eu besoin de l’appui de l’Église durant la Guerre de 14-18, comme, plus tard, le bolchevique Staline a eu recours à l’Orthodoxie durant la Grande Guerre patriotique qu’a menée l’empire soviétique contre l’empire nazi. Les hommes n’aiment pas mourir pour des idées, il leur faut la chair et le sang de leur mémoire pour se sacrifier.

 

L’agressivité dont font preuve, actuellement, les tenant d’une laïcité « pure » délivrée de tout signe religieux, lorsqu’ils revendiquent une sorte d’épuration civique, de nettoyage des rues, des édifices officiels, des corps et des écrans virtuels, et, bientôt, pourquoi pas, comme dans les meilleurs récits contre-utopiques, rectifiant passé et futur, ne manque pas d’être assez singulière, si l’on s’en tient à la longue chaîne des siècles.

 

Il est certain que la volonté, récurrente, existe de niveler le catholicisme au rang de sensibilité religieuse comme une autre, niant de cette façon son rôle constituant de notre civilisation européenne et française. Penser, pour autant, que cette acrimonie éradicatrice relève d’un complot visant à substituer l’islam au christianisme pèche par excès. En effet, les « princes qui nous gouvernent », comme disait feu Michel Debré, n’usent des musulmans qu’en ce que ceux-ci servent d’instruments de démolition. Le multiculturalisme n’est pas, dans notre espace historique, l’expression d’une civilisation, mais une arme contre la civilisation. La présence de religions allogènes, dans la Rome antique, n’a été tolérée, voire encadrée, comme le judaïsme, qu’en tant qu’elles de constituaient pas un péril pour la sauvegarde  de l’« empire ». La notion de « tolérance », au sens que lui ont donné les Lumière, est, en ce qui concerne cette époque, tout à fait anachronique. Le passage du paganisme au christianisme n’a pas été un changement radical dans l’octroi plus ou moins grand de la « liberté d’opinion, ou d’expression » qui, là aussi, rapporté à l’ère contemporaine, risque de se révéler tout autant anachronique que la notion de tolérance. Car non seulement les débats philosophiques ne concernaient qu’une élite très réduite, mais on sait combien cyniques, stoïciens, épicuriens, ont pu être l’objet de désagréments de la part du pouvoir, et, surtout, quel a été la lente dérive structurelle, qui a formaté l’appréhension de l’univers, et, de syncrétismes en confusions, d’hénothéisme fondé sur un usage métaphorique des divinités, en synthèse entre aristotélisme, stoïcisme et platonisme, jusqu’au triomphe, dans les cercles cultivés de l’aristocratie, du néo-platonisme, et a préparé l’avènement de la théologie chrétienne et sa propension à caréner une orthodoxie pérenne (3).

 

Aussi bien serait-on avisé de ne pas interpréter l’évolution de ce que d’aucuns nomment « le système » comme un mode opératoire unique, reposant sur une vision stratégique homogène, d’où seraient tirées les ficelles qui manipulent des marionnettes. Non qu’il n’existe pas des officines plus ou moins occultes, mais les visées semblent parfois contradictoires. Comment concilier, en effet, la volonté de balayer tout signe ostentatoire de la religiosité – dont le fameux voile intégral – , et de promouvoir, dans le même temps, l’islam, en finançant, par exemple, des mosquées ? S’appuyer sur des populations étrangères, par leurs cultes, leur religion, leurs symboles civilisationnels, voire leurs mœurs, pour diminuer l’importance de la mémoire de l’Europe, et, parallèlement, se hérisser frénétiquement dès qu’apparaît toute allusion à la religion, voilà ce qu’on appelle un paradoxe. En vérité, le tableau est pour le moins complexe.

 

D’autant plus que le monde musulman s’inscrit dans le monde « traditionnel », conservateur (au sens propre : « qui conserve »). Toutefois, le processus libéral mondial le fait passer progressivement et sûrement, comme toute chose, dans une logique postmoderne; il se métamorphose, de réalité archaïque (de « archê », fondements originels) fortement ancrée, en expression d’une « opinion » comme une autre. Le vocable « religion » recouvre, sinon des acceptions différentes, du moins des degrés de pertes du sens inégaux. Car il s’en faut de beaucoup que toutes les sacralités se vaillent, tant synchroniquement que synchroniquement. Le christianisme de l’homme contemporain, si l’on prend la peine de sonder les cœurs et les intelligences, est sans commune mesure avec celui des temps anciens, et il est fort probable que le premier partagerait malaisément le sort du deuxième, qu’il appréhenderait à l’horreur pour les contraintes religieuses qu’éprouve tout hédoniste contemporain. De même, qu’y a-t-il de semblable entre la conception du sacré d’un paysan du Bengale, par exemple, et celle d’un évangéliste américain ?

 

La question essentielle est, non de ravaler toute sacralité à une dénominateur commun, par exemple la foi (aussi peu discernable que l’amour), ou bien, plus identifiable, les rites ou les bâtiments confessionnels, mais de savoir quel type de religiosité sied parfaitement au « système » libéral. Or, la logique de la « main invisible », du marché, est de déminer, de dédramatiser, de folkloriser, de dysneylandiser les patrimoines, les traditions, les appartenances, les identités. On se satisferait d’une multitude de communautés, à condition qu’elles se parent des attributs d’une mode, certes, un peu spéciale (comme les « identités sexuelles »), mais compatibles avec cet arc-en-ciel qu’on arbore comme le drapeau de la diversité. Autrement dit, pour la gloire et l’intérêt du doux commerce, il est nécessaire que se multiplient les appartenances, si possible interchangeables, mais sans les inconvénients ataviques de ces engagements, l’exclusivité, l’intolérance, la guerre, les bûchers, ou bien la permanence, la discipline, la règle, la rigueur de la doctrine.

 

La seule entité viable (si l’on ose dire) de l’ère postmoderne est une bulle vide, flexible, polycompatible, éthérée, irresponsable, vaguant à tous vents, surtout aux caprices du marché. La religion est un marché comme un autre. La gravité de la tradition authentique, comme celle de l’ensemble des sociétés qui ont disparu, diluées par les flux corrosifs de l’argent, cette pesanteur solennelle, digne, noble, que les Romains considéraient comme la marque de l’honnête homme, n’a pas sa place dans un monde liquéfié, qui n’est, aux dires de la « Dame de Fer », pas une société (4). Ne resterait in fine qu’un être évaporé, déraciné de la terre, sans laquelle aucune civilisation ne peut vivre d’une vraie vie, ne peut devenir la demeure du monde.

 

Faut-il parler, alors, de religion, de projet religieux conquérant, dominateur, tel que le serait l’islam, comme nous l’assurent les Identitaires ? Il semblerait plutôt que l’on assistât à l’un des derniers assauts contre l’esprit religieux. Les musulmans devraient porter attention aux effets dévastateurs de la modernité : on ne peut être véritablement adepte d’une tradition spirituelle, et drogué aux poisons de la société de consommation, de la sous-civilisation matérialiste, américanisée, bafouant toutes les valeurs qui ont été vénérées pendant des millénaires.

 

À cette aune, la censure des crèches apparaît comme l’aboutissement d’un processus de désenchantement commencé avec les religions judaïsantes. La société marchande est la fin et le triomphe d’un monothéisme délivré de ses oripeaux païens. L’Empire romano-chrétien a tenté, par la violence ou la propagande, l’intimidation ou la persuasion, d’extirper des cœurs, des consciences, et des paysages, les reliquats d’une religion haïe, que l’on dénonçait comme le suppôt du diable, comme le témoignage de la déchéance humaine (5). Le christianisme fut une religion nouvelle, une révolution. Son projet de nouvel homme se voulait radical. La nouvelle foi plongeait jusqu’au fond des êtres, et les sommait d’adhérer, d’aimer, de se sacrifier pour elle, ce que les traditions sacrales ancestrales n’exigeaient pas. Il fallait arracher les racines du mal, jusqu’au tréfonds de la terre humaine. La traque des derniers païens, la destruction ou la récupération des vestiges anciens, des chênes sacrés, des sources, des temples, des hauts lieux, furent, au Moyen Âge, un combat incessant. Et vain, comme l’on sait, puisque des legs païens restèrent vivaces, comme Noël, et, justement, nos fameuses crèches, avec leurs animaux sentant l’humus.

 

Pour la première fois, le libéralisme est en voie de réaliser ce qui avait été entrepris il y a deux mille ans : soustraire à la joie humaine la chair et la saveur des petits dieux populaires, ceux qui accompagnaient, jadis, les tribulations des humbles. Et l’on retrouve, dans cette volonté dévastatrice, cette rage rabbinique, ecclésiastique, qui s’en prenait autrefois aux héritages païens, même si cette haine est maintenant dirigée par des laïcistes, contre le christianisme même, comme chose du passé.

 

Claude Bourrinet

 

Notes

 

1 : Jean-Paul Brighelli, « Ce que cache l’interdiction des crèches de Noël », dans Le Point, le 10 décembre 2014.

 

2 : Bernard Andrae, L’art de l’ancienne Rome, Paris, Éditions Mazenod, 1988.

 

3 : Polymnia Athanassiadi, La lutte pour l’orthodoxie dans le platonisme tardif, Paris, Les Belles Lettres, 2006.

 

4 : Margaret Thatcher, « There is no such thing as society : there are individual men and women, and there are families », 1987.

 

5 : Ramsay MacMullen, Christianisme et paganisme du IVe au VIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1998.

 


 

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samedi, 30 novembre 2013

Europe : Le procès pour racisme de Saint Nicolas ou les dérives de la dictature de la pensée

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Europe : Le procès pour racisme de Saint Nicolas ou les dérives de la dictature de la pensée

Ex: http://zejournal.mobi

Après l'interdiction du sapin de Noël et du livre Tintin au Congo, après le changement des noms de fêtes jugées trop chrétiennes et les attaques contre les lieux saints par les Pussy Riot, FEMEN et autres, voilà la nouvelle cible : les fêtes traditionnelles. A l'ONU, le procès de Saint Nicolas préfigure le retour de la chasse aux sorcières blanches. Histoire d'un ethnocide annoncé.

Saint Nicolas est-il raciste ?

Ce thème ô combien surréaliste vient de faire l'objet d'une enquête d'une commission du Haut Commissariat de l'ONU visant à déterminer si la présence du personnage dénommé le Père Fouettard (Zwarte Piet en néerlandais), qui accompagne Saint Nicolas et joue le rôle du méchant censé faire peur aux enfants qui n'ont pas été sages, est justifiée. Ce Zwarte Piet ne serait que le reflet du racisme prétendument ambiant dans les pays d'Europe de l'Ouest.

Sans vous faire l'historique du personnage au visage noir et à l'apparence étrange, nous n'avons jamais vu un père fouettard avec un os dans le nez ou une casserole pour faire cuire les enfants comme dans les histoires de cannibales racontée aux temps des colonies. Père Fouettard ; c'est un ramoneur, un personnage précolonial, qui n'a rien avoir avec un quelconque racisme anti-noir ni de près ni de loin. On le retrouve d'ailleurs dans d'autres pays sous différentes formes et couleurs mais pour le cas d'espèce, le Zwarte Piet étant le surnom des ramoneurs hollandais.

L'ONU enquête

Mais la Commission du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, qui avait envoyé un questionnaire aux Pays-Bas en début d’année, ne l'entend pas comme ça.

« Selon les informations que nous avons reçues, l’image du Pierre Noir perpétue une vision stéréotypée du peuple africain et des personnes d’origine africaine qui apparaissent comme des citoyens de seconde zone », questionne un courrier rédigé par quatre enquêteurs demandant aux autorités néerlandaises de clarifier la question.

Ces derniers n’ont pas voulu préjuger de ce problème, mais ont demandé de « bien vouloir indiquer dans quelle mesure votre gouvernement a impliqué la société néerlandaise, y compris les Africains (…), dans les discussions sur le choix de Santa Claus et de Zwarte Piet comme symbole culturel dans ce pays. »

Le problème est sensible, et les esprits s’échauffent à propos de ce personnage, dont les (rares) détracteurs disent qu’il est une réminiscence de l’esclavage dans les colonies hollandaises.

Mais bien avant la conclusion, la présidente de cette commission, la Jamaïcaine Verene Shepherd, devait se rendre aux Pays-Bas ce mois-ci pour observer par elle-même la tradition. Mais elle a déjà alimenté le débat en assurant à la télévision néerlandaise: « En tant que noire de peau, je pense que si je vivais aux Pays-Bas, j'aurais des objections (...). Le groupe de travail ne comprend pas pourquoi les gens aux Pays-Bas ne peuvent pas voir qu'il s'agit d'un retour à l'esclavage et qu'au XXIe siècle, cette pratique devrait cesser », a-t-elle ajouté.

D'une part, cette affirmation de Mme Shepherd est d'un point de vue juridique et éthique absolument inconcevable puisqu'elle est juge et partie, ou du moins prononce déjà la sentence avant d'avoir terminé son « enquête », mais en plus, cela discrédite l'ONU qui se fait décidemment l'agent subventionné des défenseurs du grand remplacement de population et dorénavant de culture.

Du sapin de la discorde au pendentif discriminant

Avant les Pays Bas, il y avait eu ce sapin de Noël jugé par les responsables de la Ville de Bruxelles comme trop symbolique de la majorité « catholique ». A la place d'un sapin, les belges ont eu droit à une sculpture cubiste (ndlr: cette année 2013, l'abominable bourgmestre Thielemans a dû faire marche arrière, vu la pétition de l'an passé: le sapin des Fagnes est revenu et les ouvriers sont en train de remettre la crèche; mais le marché de Noël s'appelle toujours "Plaisirs d'Hiver"; en core un effort...). L'univers magique des enfants en aura pris un coup. Pas de sapin mais un ensemble d'échafaudages déshumanisé. Un peu comme leur avenir... diront certains.

A Nancy, cette année, l’élue Areski Sadi propose l’abandon du marché de Noël :

«Ce marché n’est plus que sujet de moqueries et de tensions ». Des tensions ethniques dues à un marché de noël... on croit rêver !

A Bruxelles, c'est le Centre d'Action Laïque, véritable institution qui « plaide depuis longtemps pour une réforme globale du calendrier, des jours fériés et sa déchristianisation puisqu'on peut considérer que c'est discriminant à l'égard d'autres religions ». Le lobby laïc trouvant déjà pesantes les pratiques chrétiennes (en perte totale de vitesse en Europe occidentale), promeut une « déchristianisation », y compris dans des noms de fêtes.

La discrimination serait partout et nos inquisiteurs la traquent, y compris dans la France profonde. Ainsi, la petite ville de Broue a dû faire scier une croix sur le cimetière de la commune à la demande d’une conseillère qui avait affirmé que « le cimetière étant un bâtiment public, il ne devrait pas y avoir de signes religieux ». C’est « au nom de la tolérance» que le maire dit avoir accéder à cette demande. Pour votre information, la croix sur le portail mesurait quinze centimètres...

Plus au Nord, c'est une présentatrice vedette du journal de la chaîne publique norvégienne NRK, Mme Sællmann, qui vient de se voir interdire par la direction de cette télévision de porter à l’antenne une petite croix sur une chaîne suite aux nombreuses plaintes de musulmans jugeant le pendentif « discriminant ».

La chasse aux sorcières est ouverte

Il s'agit clairement et une nouvelle fois de procès en sorcellerie modernes. Créer une mésentente communautaire sur des sujets apparemment secondaires mais qui mis les uns après les autres commencent très sérieusement à alimenter un ras le bol de la part de citoyens. Après le remplacement du sapin de noël de Bruxelles, les révélations du hallal dans la région parisienne, le changements des noms des fêtes religieuses, les scandales dus à des gestes imbéciles ou enfantins concernant Mme Taubira, les grognements de singes dans les stades… l'ONU et les maîtres à penser condamnent toute une population jugée génétiquement raciste, islamophobe et homophobe. Le coup du Saint Nicolas qui a entraîné 21 procès aux Pays-Bas visant l'interdiction de son défilé marque un summum dans le grotesque de ces prétendus antiracistes.

Stigmatisation et culpabilisation semblent avoir remplacé intégration et assimilation. A défaut d'avoir une réussite dans le culte multi culturaliste, certaines élites ont joué à la surenchère dans l'autre sens. La culture, la nation, la religion : c'est l'apanage de la génération « vieux cons », selon un titre du Huffington post s'étant offusqué des propos d'Alain Delon sur le mariage gay contre nature, d'après l'acteur. Le Huffposttoujours très avant-gardiste dans l'art de la déculturation.

Pour cette année, Saint Nicolas accompagné de son Père Fouettard ont finalement pu entrer dans les rues pour la joie des tout-petits mais protégés tout de même par la police puisqu’une manifestation anti-Saint Nicolas y a encore fait des vagues. Cette fois silencieuses, puisque les manifestants ont eu l'excellente idée de se mettre sur la bouche de la bande isolante ou du papier collant en guise de protestation. Au moins, nous avons échappé pour cette fois à une attaque de harpies aux seins nus hurlant devant les enfants ou pourquoi pas un tir d'un furieux gauchiste parisien.

L'assassinat du Père Noël

Le réflexe de toute cette frange de l'élite intellectuelle alliée aux prétendues victimes d'un racisme ancestral va en tout les cas s'attaquer à chaque domaine de notre quotidien pour en débarrasser les symboles de la culture chrétienne qui existait avant leur arrivée et leur naissance.

Si nous ne sommes pas arrivés encore à l'explosion des temples de Tombouctou, des églises coptes par des Egyptiens enragés ni à la décapitation des bouddhas de Bamiyan par des talibans rétrogrades, à l'allure et par les sujets qu'elle touche, la déculturation programmée pourra en quelques décennies (voire moins) éliminer tous les attributs d'une culture et d'une civilisation dont les seuls défauts auront d'avoir été trop niais et de ne pas faire d'enfants en grand nombre.

Trop cérébral, l'Européen de l'Ouest s'est laissé aller à rêver à un monde idéal multiculturel où chacun cohabiterait en harmonie avec son voisin ou le nouveau venu. La réalité le gifle tous les jours afin qu'il se réveille de sa torpeur, mais rien n'y fait. Somnolent, inconscient et obsolescent, l'Européen se borne encore à croire au miracle. Si au pays de l'espoir, il n'y a jamais d'hiver, cette année, le Père Noël risque pour la première fois de prendre sa retraite quand d'autres penseront à l'exil vers des lieux où la neige resterait, malgré les procès, blanche et surtout immaculée.

mardi, 04 janvier 2011

The Red Cross bans Christmas

by STEVE DOUGHTY, Daily Mail

ChristmasRollCallMED.jpgChristmas has been banned by the Red Cross from its 430 fund-raising shops.

Staff have been ordered to take down decorations and to remove any other
signs of the Christian festival because they could offend Moslems.

The charity's politically-correct move triggered an avalanche of criticism
and mockery last night - from Christians and Moslems.

Christine Banks, a volunteer at a Red Cross shop in New Romney, Kent, said:
'We put up a nativity scene in the window and were told to take it out. It
seems we can't have anything that means Christmas. We're allowed to have
some tinsel but that's it.

'When we send cards they have to say season's greetings or best wishes. They
must not be linked directly to Christmas.

'When we asked we were told it is because we must not upset Moslems.'

Mrs Banks added: ' We have been instructed that we can't say anything about
Christmas and we certainly can't have a Christmas tree.

' I think the policy is offensive to Moslems as well as to us. No reasonable
person can object to Christians celebrating Christmas. But we are not
supposed to show any sign of Christianity at all.'

Labour peer Lord Ahmed, one of the country's most prominent Moslem
politicians, said: 'It is stupid to think Moslems would be offended.

'The Moslem community has been talking to Christians for the past 1,400
years. The teachings from Islam are that you should respect other faiths.'

He added: 'In my business all my staff celebrate Christmas and I celebrate
with them. It is absolutely not the case that Christmas could damage the Red
Cross reputation for neutrality - I think their people have gone a little
bit over the top.'

The furore is a fresh blow to the image of what was once one of Britain's
most respected charities.

The British Red Cross lost friends this year over its support for the French
illegal immigrant camp at Sangatte and its insistence on concentrating large
efforts on helping asylum seekers.

Yesterday officials at the charity's London HQ confirmed that Christmas is
barred from the 430 shops which contributed more than £20million to its
income last year.

'The Red Cross is a neutral organisation and we don't want to be aligned
with any political party or particular philosophy,' a spokesman said.

'We don't want to be seen as a Christian or Islamic or Jewish organisation
because that might compromise our ability to work in conflict situations
around the world.'

He added: 'In shops people can put up decorations like tinsel or snow which
are seasonal. But the guidance is that things representative of Christmas
cannot be shown.'

Volunteers, however, said they believed the Christmas ban was a product of
political correctness of the kind that led Birmingham's leaders to order
their city to celebrate 'Winterval'.

Rod Thomas, a Plymouth vicar and spokesman for the Reform evangelical
grouping in the Church of England, said: 'People who hold seriously to their
faith are respected by people of other faiths. They should start calling
themselves the Red Splodge. All their efforts will only succeed in
alienating most people.'

Major Charles Heyman, editor of Jane's World Armies, said: 'There is really
nothing to hurt the Red Cross in Christmas, is there? Would the Red Crescent
stop its staff observing Ramadan?

'In practice, the role of the Red Cross is to run prisoner- of-war
programmes and relief efforts for civilians. Those activities require the
agreement of both sides in a conflict in the first place. Celebrating
Christmas in a shop in England could hardly upset that.'

Major Heyman added: 'Moslems are just as sensible about these things as
Christians. The Red Cross is just engaging in a bit of political
correctness.'

British Red Cross leaders have, however, not extended the ban to their own
profitable products. Items currently on sale include Christmas cards
featuring angels and wise men and Advent calendars with nativity scenes.

The spokesman said: 'The Red Cross is trying to be inclusive and we
recognise there are lots of people who want to buy Christmas cards which
they know will benefit us.'

The charity's umbrella body, the Swiss-based International Red Cross, has
also had politically-correct doubts about its famous symbol. But efforts to
find an alternative were abandoned in the face of protest and ridicule five
years ago.

00:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, croix rouge, noël, fête de noël | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 20 décembre 2008

Noël, fête religieuse et familiale, non orgie consumériste

Noël, fête religieuse et familiale, pas orgie consumériste…

La période de Noël est un moment idéal pour tester la solidité de ses convictions et la cohérence de ses engagements politiques, notamment sur les questions de l’écologie et de l’anti-consumérisme.

« Dis moi ce que tu reçois et fais comme cadeaux, je te dirais quel type du militant tu es ! » pourrait être la devise planant au dessus des têtes de tous ceux qui prétendent avoir une conscience politique et sociale.
En effet, à l’heure où l’armada publicitaire est en ordre de marche pour tirer le maximum de bénéfices de la course aux jouets et aux gadgets qu’est devenu le mois de décembre dans les sociétés occidentales, l’attitude du militant identitaire doit être clairement et concrètement en rupture avec cette névrose matérialiste totalement vide de sens.

Loin des brillantes conférences et des articles enflammés, voici venu les jours qui offrent à chacun, à sa place et à sa mesure, l’occasion de mettre en application les principes de mesure, de frugalité, de souci environnemental et de simplicité volontaire.
Il ne s’agit nullement bien sûr de prôner un froid ascétisme mais d’en appeler au bon sens, au raisonnable et à l’éthique.
Dans notre approche des « cadeaux » (qui, rappelons-le, ne sont pas le « but » ni le « cœur » des fêtes de Noël mais simplement un agrément secondaire à celles-ci), un souci constant de cohérence et de morale doit nous accompagner et nous conduire fort loin des gadgets aux composants électroniques ultra polluants, des inutilités clinquantes et dispendieuses, des marques vestimentaires esclavagistes, des pseudo « nouveautés » imposées par le matraquage médiatique… Offrons au contraire du beau, de l’artisanal, de l’utile, du porteur de sens, du sain et de l’éthique. Nous poserons ainsi les actes, modestes mais impérieux, de notre cohérence qui est la première marche de la crédibilité.

Rappelons également que Noël est aussi le temps de la charité et de l’offrande et que très nombreux, des sans abris de SDF aux enfants serbes du Kosovo en passant par l’habitant du feu rouge qui tend la main le long des voitures indifférentes, sont ceux qui en ont besoin.

Identité, Solidarité, Action. Dans les petits gestes, comme dans les grands…

P.Chatov pour Novopress France

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