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dimanche, 24 juillet 2016

DA QIN (Les Romains en Chine)

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DA QIN (Les Romains en Chine)

Ex: http://lectraymond.forumactif.com/
 
C’aurait pu être une nouvelle aventure d’Alix : parcourir la Route de la Soie à la recherche de son papa Astorix – treize siècles plus tard, à la recherche du sien, Marco Polo balisa la route, mâchant le travail du scénariste le plus scrupuleux -  et je crois d’ailleurs savoir qu’on l’avait déjà proposée au comité Martin. Mais bon, on a déjà vu notre blond héros nonchalamment rechercher sa petite sœur (C’ÉTAIT A KHORSABAD) ou dramatiquement échouer avec sa maman (LE SORTILEGE DE KHORSABAD), comme lui disparues dans le désastre de Carrhae. Ca commençait à bien faire… Mais moi, ça m’aurait bien plu un remake de L’EMPEREUR DE CHINE, par voie terrestre plutôt que maritime cette fois…

En tout cas, les relations sino-romaines ont actuellement le vent en poupe et, après le malais LE CHOC DES EMPIRES sorti en DVD voici quelques années, puis le sino-américain DRAGON BLADE (avec Jackie Chan) qui vient de sortir il y a un mois, on reparle de Carrhae tant dans le 7e que le 9e Art (au fait, c’est quoi le 8e ?).

Je voudrais dire quelques mots de la nouvelle BD de chez Soleil, DA QIN. Comme j’ai la flemme de mettre en ligne des images, je vous invite amici à cliquez ici :
http://www.soleilprod.com/serie/da-qin-01-l-age-de-fer.html
http://www.bedetheque.com/BD-Da-Qin-Tome-1-L-age-de-fer-2...
http://www.sceneario.com/bande-dessinee/da-qin/l-age-de-f...


Da Qin/1. L'âge de fer
Scénario : Richard, Olivier / Dessin : WeiLin, Yang / Couleurs : Lofé, Greg / Storyboard : Ullcer
Dépot légal : 02/2016 (parution le 10/02/2016)
Editeur : Soleil Productions / Collection : Quadrants Boussole / 48 pl.
ISBN : 978-2-302-04636-8
(suite annoncée : « Le voyage vers l’Est »)

53 av. n.E., la bataille de Carrhes s'achève par la défaite romaine et la mort du proconsul Crassus. Numa, commandant la cavalerie auxiliaire, est avec quelques autres fait prisonnier par les Parthes et déporté vers l'Est, très loin de Rome. Le Galate Brennus est en colère contre l’officier romain, mais celui-ci regagne son estime en combattant et tuant un tigre féroce ! Ils finissent par retrouver la liberté et rencontrent les Han, de redoutables combattants ! Ils font alliance pour s’en sortir… Numa n'aura de cesse de s'échapper : pour fuir ses geôliers et recouvrer la liberté ; mais aussi informer César des incroyables opportunités d'enrichissement dans le fabuleux pays des Sères. Les dieux se montreront-ils bienveillants ?

La confrontation de deux représentants d’illustres cultures antiques : Numa, un soldat romain et un prince chinois, Xiaolong. Un voyage aux confins du monde, à mi-chemin entre la BD historique et le peplum musclé.

C’est assez bien fait, quoique certains détails m’étonnent. A la bataille de Carrhae, on oublie le personnage de Publius Crassus, qui est remplacé par le héros, Numa, comme commandant de la cavalerie auxiliaire. Il est vrai que dans l’histoire, Publius était tué et décapité à l’issue de sa charge malheureuse, ce qui aurait été fâcheux pour le héros de cette histoire qui n’aurait pu continuer l’album. Nécessité scénaristique donc. Je m’étonne cependant de voir un Galate, Brennus, co-commander une troupe censée venir… de Gaule.
Poncif du barbare, la hache n’était pas une arme celtique ; du reste les costumes romains de l’album ne sont pas tardo-républicains, mais du haut-empire. Sans oublier le harnais de phalères du proconsul Crassus, qui ravale celui-ci au rang de simple centurion ! Pour les costumes parthes et chinois, je suis sans avis (quoiqu’il me semble que les guerriers chinois de la BD n’aient qu’un très lointain rapport avec ceux en terre cuite trouvés dans la tombe de l’empereur Qin [retrouvée près de Xi’an en 1974], et dont Jacques Martin s‘était abondamment servi dans L’EMPEREUR DE CHINE). Je note néanmoins des cataphractaires parthes assez convaincants, et les casques parthes faits de quatre triangles rivetés (Spangenhelm), typiquement orientaux.

L’histoire démarre deux ans après Carrhae, en 51 donc. Les auteurs ne retracent pas la longue marche vers l’Est de leurs personnages; une petite carte eut été pédagogique. Mais ils se rattrapent par quelques notes et définitions bienvenues en fin de volume. On est également dans le flou quant au nombre de légionnaires captifs, auxquels du reste se joindront quelques Grecs de Bactriane qui traînaient par là [alliés des Parthes et des Han contre les Xiongnu, c’est bien trouvé].

A la fin Numa et Brennus (et leurs camarades) acceptent de suivre Xiaolong dans son expédition vers le mystérieux pays de Fusang et ses pyramides de jade, le pays de l’élixir d’immortalité : la pointe extrême orientale de la Sibérie ? le Japon ? l’Amérique ? L’avenir nous le dira (si toutefois les ventes satisfont l’éditeur, spécialiste des séries avortées).

Perso, pour des raisons de chronologie… et le jade je parierais pour l’Amérique des Mayas.

Il faut bien passer le temps car normalement ce ne serait qu’en 37 que les Romains (?) devenus mercenaires des Xiongnu, après la défaite de ceux-ci, auraient incorporé la Chine des Han occidentaux et pris leurs quartiers dans le couloir du Hexi à Zhelazhai (Yongchan) sur la Grande Muraille de Chine.
Soit pour le scénariste Olivier Richard encore quatorze années à meubler.
On fait confiance à son imagination fertile ? Je me tâte…  

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samedi, 23 juillet 2016

Les confréries initiatiques et culturelles : Les varous

Les confréries initiatiques et culturelles: Les varous

varou273_3211.jpgLes Francs, les Saxons et les Scandinaves sont venus s'installer sur nos cotes et dans l'intérieur de nos terres, on pense généralement qu'ils oublièrent très rapidement leurs anciennes traditions. Il s'agit là de conceptions simplistes ; les Traditions ne sont pas une mode que l'on change au gré du temps et des vents. Nos Traditions sont éternelles ; elles sont au plus profond de nous même. Nos Ancêtres les ont exprimées suivant leurs instincts et leurs aspirations profondes. Elles nous conviennent parce que liées à notre tempérament. Si elles sont momentanément étouffées, elles sont latentes en nous et ressurgiront car notre Etre est éternel et ne peut être modifié dans son essence profonde. Le Peuple les a maintenues avec obstination alors que leur sens était oublié, mais leur maintien était un besoin impératif ; quelquefois elles se manifestent inconsciemment. Nos Traditions sont nos façons de concevoir le monde et de vivre en harmonie avec lui.

Ainsi, les Vikings ne purent être aussi facilement « assimilés » qu'on le dit - l'assimilation totale est impossible car il y a toujours des caractères irréductibles incompressibles, ce qu'on appelle le « tempérament normand ».

Arrivés dans une population en fait peu différente, puisque sur le vieux fond originel étaient venus se greffer les Celtes, puis les Saxons et les Francs, de même origine et Civilisation que les Scandinaves, nos Vikings défendirent leurs traditions. Rioulf se souleva avec les Normands de l'Ouest contre la dynastie ducale et fut défait avec ses troupes au Pré-de-la-Bataille en 935 après avoir fait le siège de Rouen, un siècle plus tard Guillaume écrasait les Cotentinais et Bayeusins révoltés. Ils transmirent bien autre chose à leurs descendants qu'un « tempérament » et une pigmentation à dominante « claire ».

Ils marquèrent de leur empreinte les noms de champs, le vocabulaire agricole et maritime et, surtout, ils transmirent à leurs descendants une partie de leur mythologie et de leurs croyances religieuses. Pour qui sait chercher on peut trouver dans nos traditions normandes des traces de l'ancienne religion nordique ; à notre connaissance cette question n'a encore jamais été étudiée d'une manière sérieuse et approfondie. Jusqu'à présent quelques rares publications ont examinées les faits folkloriques en tâchant de leur donner un certain nombre d'explications. Nous procéderons d'une manière plus logique - en étudiant l'origine de nos Traditions, puis en examinant leurs survivances.

Parmi les traditions normandes, en feuilletant les recueils de contes et légendes, nous découvrons des histoires de Varous. Ce nom d'origine germanique désigne un « homme-loup » et correspond exactement au danois moderne varulv, werwolf en allemand, (wair/wer : homme, wolf/ulf/ulv : loup). Il s'agit donc là d'une tradition Scandinave qui a traversé les siècles.

Les antiques confréries...

GERMANIA-FRONTCOVERweb.jpgDans la Germanie (C XLIV), l'historien latin Tacite nous donne la plus ancienne mention d'une confrérie guerrière, celle des Harii (dont le nom signifie probablement les « guerriers ») : « Quant aux Haries, leur âme farouche enchérit encore sur leur sauvage nature en empruntant les secours de l'art et du moment: boucliers noirs, corps peints ; pour combattre, ils choisissent des nuits noires ; l'horreur seule et l'ombre qui accompagnent cette année de lémures suffisent à porter l'épouvante, aucun ennemi ne soutenant cette vue étonnante et comme infernale, car en toute bataille les premiers vaincus sont les yeux ».

Dans un autre passage, Tacite présente des traditions analogues adoptées par tout un peuple, celui des Haltes (les ancêtres des hessois actuels) - « dès qu'ils sont parvenus à l'âge d'homme, ils laissent pousser cheveux et barbe et c'est seulement après avoir tué un ennemi qu'ils déposent un aspect pris par vœu et consacré à la vertu. Sur leurs sanglants trophées ils se découvrent le front, alors ils croient avoir enfin payé le prix de leur naissance, être dignes de leur patrie et de leurs parents ; les lâches et les poltrons restent dans leur salelé. Les plus braves portent en outre un anneau de fer, ce qui est ignominieux chez cette nation, en guise de chaîne, jusqu'à ce qu'ils se rachètent par la mort d'un ennemi (C. XXXI)».

L'archéologie nous apporte aussi sa contribution, sur des plaques de bronze du 7e siècle de notre ère provenant de l'île d'Oland (Suède), nous voyons quelques scènes qui doivent se rattacher à des danses rituelles. Sur ces quatre plaques nous apercevons :

- un personnage tenant en laisse un animal ou un monstre,

- un guerrier entre deux ours ;

- deux guerriers porteurs d'une lance et coiffés d'un casque à cimier en forme de sanglier.

- un personnage, porteur de deux lances et coiffé d'un curieux casque, qui exécute une sorte de danse, à côté de lui, un guerrier est revêtu d'une peau de loup - il s'agit probablement d'une danse rituelle.

On pense que le casque, dont proviennent ces plaques, devait appartenir à un membre d'une confrérie cultuelle. Sur le casque de Sutton-Hoo (Cf. Heimdal N° 7, p. 8) nous trouvons des guerriers, analogues à celui de la quatrième plaque, qui exécutent une danse.

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Plus tard, à l'époque des Vikings, nous apprenons que les Chefs Scandinaves aiment s'entourer d'une garde formée de guerriers d'élite, les Bersekir. Comme leur nom l'indique, ces guerriers sont vêtus d'une peau d'ours. Ils sont insensibles aux armes et au feu, dans le combat ils sont pris de « fureur » et ne craignent aucun danger ; ils en ressortent complètement épuisés. A la même époque nous trouvons un autre type de guerriers qui eux s'identifient à des loups. Les Ulfhedhnar. Tacite notait déjà que les princes s'entouraient de suites de jeunes guerriers et les Sagas nous racontent les aventures des Vikings de Jomsburg qui formaient une sorte de confrérie.

La mythologie nous apprend que les guerriers morts étaient dédiés à Odin. Les Valkyries venaient les chercher sur le champ de bataille pour les emmener au Valhal. Pour se préparer au Ragnarök, le « crépuscule des dieux », ils passaient la journée à se battre, le soir les morts ressuscitaient. Ces Einherjar formaient l'armée d'Odin, l'armée des morts

La philologie nous apportera un dernier élément ; le terme hansa n'a pas à l'origine un sens commercial, il signifie «suite, cohorte, troupe». Sur une pierre runique de Bjälbo nous trouvons le terme kiltar, une guilde de Frisons, mais dans les anciens glossaires du vieil-haut-allemand, gelt est synonyme de bluostar (« sacrifice »). Ainsi, à l'origine, les hanses et guildes sont des confréries cultuelles qui exécutent des sacrifices rituels.

... au rituel initiatique

Les travaux des spécialistes de la religion nordique, ceux du grand savant néerlandais Jan de Vries, ont permis de mettre en évidence l'importance des confréries cultuelles chez les anciens peuples du Nord.

A première vue on serait tenté de les répartir en deux catégories - les confréries guerrières et les confréries cultuelles En fait, cela serait peu fondé car à cette époque tout homme libre est un guerrier, d'autre part le sacré est présent dans toute action guerrière. Avant la bataille, pour dédier les ennemis à Odin, on envoie une lance (son attribut) au dessus d'eux. La coutume des Haries a plus un sens religieux que celui d'une ruse de guerre ; ils s'identifient magiquement à l'armée des esprits, la « Chasse sauvage ».

Quels sont les rites de ces confréries ? Nous avons peu de documents sur cette question : il s'agit de rites occultes (donc secrets), christianisés ou poursuivis quand ils ne pouvaient être assimilés, bien des éléments ont disparu. Toutefois. Jan de Vries (Altg. Rel., T. 1, pp 454 et 499) a pu établir qu'il existait une coutume initiatique. L'admission dans une confrérie est considérée comme l'entrée dans la communauté des esprits des Ancêtres. « Le postulant est coupé du monde auquel il appartenait et pour pénétrer dans le monde des ancêtres il connaît la mort symbolique puis la renaissance qui est liée à l'attribution d'un nouveau nom. Les mystères de la Tribu lui sont alors dévoilés ; on lui montre les objets sacrés, on lui apprend les rites et on l'informe de l'Histoire mythique de la Nation, des dieux et de la création du monde, des règles de morale et des tabous. Enfin des rites particuliers doivent le réintroduire dans le monde profane » (op. cit. p. 499). Ainsi, nous remarquons le rôle prééminent donné au culte des Ancêtres au sein de ces confréries, la communauté des morts et des vivants forme un tout (Cf. notre article sur le clan dans le N° 7 de Heimdal), cette communauté a sa source dans un mythe originel.

Des défilés rituels...

bersd52d4dee3d12c2aa44b.jpgQuant aux manifestations de ces rituels, les membres des confréries défilent recouverts de peaux de bêtes - peaux de loup (animal d'Odin), d'ours, de cerf... - ou même de feuillage. Ils s'identifient à l'armée des morts mais aussi à des animaux ou à des éléments naturels car le culte des morts est lié au culte de la nature et de la fécondité - il s'agit de penser à la mort et à la renaissance de la nature qui trouve son parallèle dans la mort des Ancêtres et leur réincarnation dans un de leurs descendants.

S'identifiant aux morts et aux animaux dont ils portent la dépouille, ils parcourent le pays en exécutant des danses rituelles au caractère magique et sont transportés par une « fureur sacrée ». Dans la Saga d'Egill on parle de Kveldulfr (« loup du soir ») qui, d'après Gamillscheg, serait à l'origine de l'expression française « courir le guilledou »

... au Carnaval

Ces processions avaient lieu pendant les douze jours de chaos qui se situent entre le Jul (Noël) et la nouvelle année, le Carnaval avec ses corporations, ses personnages étranges, son « déchaînement » en est une manifestation maintenue à travers les siècles mais vidée d'une partie de son sens. En Norvège, pendant la période du Jul, des groupes, grimés en animaux, traversent les villages. Le carnaval vit encore dans une bonne partie de l'Europe du Nord - défilé du Jol, défilé de Perchta, Fastnacht...

 

Mais on trouve d'autres survivances. La Hanse, les guildes et corporations médiévales sont les héritières des confréries de l'ancien Nord. Jusqu'à une époque récente, les corporations d'étudiants, avec leur « bizutage », leurs « beuveries rituelles » et leurs défilés colorés n'étaient pas sans rappeler cette tradition. On pense même que les danses rituelles christianisées seraient à l'origine des mystères médiévaux.

En Normandie, les varous

Mais ces croyances ont bien souvent été rejetées et qualifiées de « démoniaques » après l'implantation du christianisme.

Tel est le cas des Varous, tradition bien attestée en Normandie. Le Varou « Tous les soirs, au coucher du soleil il revêt une peau de loup, de chèvre ou de mouton. Cette peau s'appelle une hure. Le diable, auquel ce malheureux est échu en partage, le traite fort durement ; les coups de bâton trottent, les croquignoles et les nasardes ne sont point épargnées ; les gourmades et les horions pleuvent à foison : le pauvre patient souffre cruellement. C'est ce qui arrive surtout, si à l'heure que Satan lui a fixée, le possédé ne se trouve pas exactement au rendez-vous qui est ordinairement le pied d'un if; le malin va et pour le bon exemple, au centre de chaque carrefour, et devant toutes les croix du voisinage ». (Du Bois, Recherches.-, sur la Normandie, p 299).

Dans les anciennes lois normandes (Leges régis Henrici primi), pour le châtiment de certains crimes, il est dit que le coupable soit traité comme loup) («Wargus habeatur »).

Jusqu'au 18e siècle, des prêtres, se faisant l'auxiliaire de la justice, tenaient des monitoires, cérémonies au cours desquelles ils adjuraient les témoins de certains crimes de se faire connaître ; ceux qui n'obéissaient pas « aux injonctions d'un monitoire étaient excommuniés, changés en loup et forcés de courir la nuit dans les campagnes pendant un certain nombre d'années» (J. Lecceur, Esquisses du Bocage Normand, II, p. 403). Ils devenaient varous.

Le thème du Varou a donné naissance à de nombreuses histoires et légendes, entre autres celle du Varou de Gréville recueilli par J. Fleury et celle de la jeune fille Varou de Clécy présentée par Jules Lecoeur (Ces deux textes sont rassemblés dans l'ouvrage de Marthe Moricet).

wj9cdb2d9343a80d88099acd7b1.jpgMais ce qui nous semble encore plus intéressant c'est l'étude des « périodes d'activité » des Varous. Ils courent la nuit comme les Harii ou la « Chasse Sauvage » et particulièrement autour de la période de Noël, pendant l'Avent du côté de Pont-Audemer, de Noël à la Chandeleur dans la Manche. Il est un dicton du Bessin qui dit : « A la Chandeleur, toutes bêtes sont en horreur ». M. Moricet s'en étonne, en fait cela correspond à la période de chaos des douze nuits pendant laquelle Odin faisait chevaucher l'armée des morts. Tout est clair.

Nous pouvons aussi supposer qu'une partie de ces traditions n'a pas été rejetée dans la « démonologie ». Les Confréries de Charitons, typiquement normandes, sont apparues dès l'époque ducale alors que les traditions nordiques étaient encore relativement vivaces, ce sont des confréries à caractère religieux et qui sont chargés du « culte des morts », donc sur le plan chrétien l'exact correspondant des confréries initiatiques cultuelles originelles. On peut même envisager une étape intermédiaire, il y a à Jumièges une antique confrérie qui élit son Grand Maître lors du feu de la Saint-Jean, le Confrérie du Loup Vert, nous en reparlerons... Dans notre prochain numéro, pour la période du Jul, nous étudierons le mythe normand de la Mesnie Hellequin, nous suivrons Odin et sa chasse sauvage.

Georges BERNAGE.

BIBLIOGRAPHIE :

Louis de BEACKER, de la Religion du Nord de la France avant le christianisme, p. 189 à 193 (le Weerwolven flamand).

Amélie BOSQUET, La Normandie Romantique et Merveilleuse -

rééd. Le Portulan, Brionne, 1971. p. 223 à 243.

Marthe MORICET, Récits et Contes des Veillées Normandes, Caen, 1963. p. 65 à 75.

Jan de VRIES, Altgermanische Religionsgeschichte, p. 488 à 505. Roy CHRISTIAN,   Old   English   Customs,   1972.   p.   21   à   26.

Source : HEIMDAL (Normandie-Europe du nord) N° 13 – Automne 1974

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vendredi, 22 juillet 2016

Où va l’histoire (de l’homme)? La réponse de Rémi Brague

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Où va l’histoire (de l’homme)?

La réponse de Rémi Brague

par Pierre Le Vigan,

auteur , essayiste

Ex: http://metamag.fr

Pierre Le Vigan, est architecte, urbaniste, diplômé en psychopathologie et en histoire ; il est l’auteur de plusieurs livres et a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont le Liber amicorum Alain de Benoist (2003 et 2014). Il a notamment publié «L’Effacement du politique / La philosophie politique et la genèse de l’impuissance de l’Europe».

bragueliv424a0de4ff102ff249de94.jpgIl n’y a qu’une chose qui ne soit pas très pertinente dans le livre d’entretien du professeur Rémi Brague avec Giulio Brotti, c’est le titre. Il ne s’agit pas de savoir « où va l’histoire ». Car l’histoire n’est pas un véhicule, c’est le réseau même des routes possibles. C’est la carte. Il s’agit de savoir, non où va l’histoire, mais où va l’homme.

Il s’agit de savoir où nous allons, juchés sur le véhicule que nous avons-nous même construit, et sur lequel nous avons décidé de nous arrimer, et qui est la modernité. Une modernité « tardive », comme disait Friedrich Schiller, mais qui tarde en tout cas à se terminer. Elle se retourne sur elle-même pour mieux reprendre de l’élan, et ne cesse de détruire ses propres fondements : la croyance en l’homme, au progrès, en l’universalisme. La modernité, tardive ou hyper, est une machine en apparence folle. Mais est-elle si folle ? Elle a sa logique. Elle est en fait autophage.

Dans les lignes qui suivent, nous serons moins dans la digestion, c’est-à- dire la paraphrase, que dans l’inclusion, c’est à dire le commentaire, que Rémi Brague qualifie comme « le modèle européen de l’appropriation culturelle ».

L’entretien avec Rémi Brague porte sur l’esprit de notre temps. Il déroule la question : pouvons-nous continuer l’homme si nous ne croyons plus en l’homme ? En d’autres termes, si nous ne savons plus quelle est la place que nous avons à tenir sur terre, si nous ne croyons plus à notre part de responsabilité, si notre présence au monde ne relève plus que du ludique, à quoi bon poursuivre l’homme ? On objectera que, justement, les hommes sont de plus en plus nombreux. Mais l’humanité est par là même de plus en plus fragile, et de plus en plus menacée de perdre son humanité.

Il y a de plus en plus d’hommes ? Mais ne seront-ils pas de moins en moins humains ? On peut appeler cela « oubli de l’être ». Il ne s’agit pas d’un énième « c’était mieux avant » ou de quelque chose comme « l’oubli de son parapluie », comme dit plaisamment R. Brague. Il s’agit de l’oubli de ce que l’être peut manifester. De ce qu’il peut dévoiler. D’abord lui-même. La question est : qu’est-ce que nous avons oublié ? Et nous pouvons déjà avancer quelques éléments de réponse. Que l’historicité de l’homme n’est pas seulement le « tout passe ». Qu’il y a des permanences, celles que les religions et les philosophies explorent, chacune à leur façon.

Pour comprendre la place de l’homme dans le monde, il faut tenter de comprendre le sens de l’histoire humaine. « Le sens de l’histoire » est le titre d’un livre de Nicolas Berdiaev. Cela ne veut pas dire que l’histoire n’a qu’une direction mais cela signifie qu’elle n’est pas absurde, insensée. Il nous arrive ce qui nous ressemble. Comprendre le sens de l’histoire nécessite de comprendre l’histoire de la pensée. Rémi Brague souligne que nous avons longtemps sous-estimé intellectuellement le Moyen Age. Nous sommes passés des Antiques aux Renaissants, directement. Or, comprendre la pensée nécessite de comprendre le moment central du Moyen Age. Au moins dix siècles. Car, comme le remarquait Etienne Gilson, la Renaissance est toute entière dans la continuité du Moyen Age. C’est « le Moyen Age sans Dieu », disait encore Gilson. Ce qui, à la manière de Hegel, doit, du reste, être compris non comme un manque mais comme l’intégration d’une négativité.

brague070408771.jpgJustement, sans Dieu, comment fonder la morale ? « Que dois-je faire ? » s’interroge Rémi Brague à la suite de Kant. L’idée du « bien faisable », idée d’Aristote, suffit pour cela. Mais comment hisser les hommes au niveau nécessaire pour que l’humanité ait un sens ? En d’autres termes, la morale n’est pas qu’une question de pratique. Il est besoin de ce que Kant appelait une raison pure pratique. Sa forme moderne pourrait sans doute être définie comme une esthétique de la morale, telle qu’on la trouva chez Nietzsche, ou encore, très récemment, avec Dominique Venner.

Pour cela, c’est l’idée platonicienne du Bien (difficile ici d’éviter la majuscule) qui est nécessaire. Cette idée du Bien rejoint celle du Vrai, du Beau et celle de l’Un : c’est la convertibilité des transcendances, expliquée par Philippe Le Chancelier et d’autres théologiens du Moyen Age. C’est leur équivalence, qui n’est pas leur identité mais est leur correspondance (l’analogie avec les correspondances de métro serait ici à la fois triviale et parfaitement adaptée). Le Bien, le Beau, le Vrai sont différentes formes d’une même hypostase, telle est l’idée néo-platonicienne que l’on trouve chez Flavius Saloustios, un des « intellectuels d’État » de Julien l’Apostat, le rénovateur du paganisme. N’ayant précisément pas eu lieu durablement, la restauration du paganisme laisse dissociés le beau, le vrai, le bien (ou encore le bon). D’où un malaise dans l’homme.

On rencontre parfois l’idée que la genèse de la modernité vient, avec Copernic, de la fin de la position centrale de l’homme. Ce n’est pourtant pas la même chose que la fin du géocentrisme et la fin de l’anthropocentrisme. Mais Brague soutient qu’il n’y a pas eu de fin de l’anthropocentrisme car il n’y avait pas d’anthropocentrisme. L’homme antique ne se voyait pas dans une position centrale, mais au sein d’un système du vivant. Voilà la thèse de Brague.

Est-ce si sûr ? « Mais que l’homme soit un animal politique à un plus haut degré qu’une abeille quelconque ou tout autre animal vivant à l’état grégaire, cela est évident. La nature en effet, selon nous, ne fait rien en vain, et l’homme de tous les animaux possède la parole. Or tandis que la voix sert à indiquer la joie et la peine, et appartient pour ce motif aux autres animaux également (car leur nature va jusqu’à éprouver les sensations de plaisir et de douleur, et à se les signifier les uns aux autres), le discours sert à exprimer l’utile et le nuisible et, par suite aussi le juste et l’injuste. Car c’est le caractère propre de l’homme par rapport aux autres animaux, d’être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, et des autres notions morales, et c’est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité » (Politiques I, 2).

A partir d’Aristote, n’y a-t- il pas anthropocentrisme même si l’homme n’est pas en surplomb, même s’il ne lui est pas demandé d’agir « comme maître et possesseur de la nature », comme régisseur du vivant, mais bien plutôt de le ménager, d’en prendre soin ? (le christianisme de François d’Assise ne sera d’ailleurs pas loin de cette vision). L’anthropocentrisme n’est pas la dévoration du monde par l’homme, tant que la modernité ne se déchaîne pas. Tant qu’elle reste « modérément moderne ».

Le contraire de l’anthropocentrisme, c’est l’homme dans le flux du vivant. Nous sommes d’ailleurs revenus à cela avec Michel Foucault et la fin de la sacralisation de l’homme et de sa centralité. Le paradoxe est que nous sommes dans une société du contrat au moment où notre sociologie et le structuralisme tardif nous expliquent que le sujet n’en est pas vraiment un et que, somme toute, l’homme n’existe pas mais est « agi » par des forces et structures qui le dépassent. Dès lors, nous quittons la modernité classique pour autre chose. Ce que met à mal la culture post-moderne (ne faudrait-il pas plutôt parler d’idéologie, terme nullement dépréciateur dureste ?) c’est, nous dit Rémi Brague, trois choses : l’historicité, la subjectivité de l’homme, la vérité.

braguegrec081217867.jpgNous avons aboli le monde vrai et la distinction entre vrai et faux, nous avons aboli le sujet et nous avons aboli le propre de l’homme qui est d’être un être historique. En d’autres termes, « l’homme est mort » – et pas seulement « Dieu est mort » (ce que Nietzsche constatait avec déploration, craignant que nous ne soyons pas à la hauteur du défi)). Dieu est mort et l’homme est mort. Et l’un est peut-être la conséquence de l’autre, suggèreRémi Brague. La sociobiologie a pris la place de l’histoire, la sociologie a pris la place du sujet (« les sciences humaines naturalisent l’histoire » explique Brague), la sophistique postmoderne a pris la place de la vérité, ou tout du moins de sa recherche. Les Anciens (on est Anciens jusqu’à la Révolution française, hantée elle-même par l’Antiquité) voulaient améliorer l’homme. Nous voulons maintenant le changer. Nous oscillons entre le rêve transhumaniste, qui n’est autre qu’un posthumanisme, et une postmodernité liquide qui relève d’un pur vitalisme dont l’une des formes fut, disons-le sans tomber dans le point Godwin ou reductio ad hitlerum, le national-socialisme. ( comme le montre très bien la confrontation des textes de Werner Best, doctrinaire nazi du droit, et de Carl Schmitt, in Carl Schmitt, Guerre discriminatoire et logique des grands espaces, éditions Krisis, 2011, préface de Danilo Zolo, notes et commentaires de Günter Maschke, traduction de François Poncet. On y voit que Best critique Schmitt au nom d’un vitalisme que Schmitt refuse d’adopter. Dont acte. Face à ce double risque de liquéfaction ou de fuite en avant transhumaniste, Rémi Brague rappelle le besoin de fondements qui nomme métaphysiques mais qui ne viennent pas forcément « après » la physique, dans la mesure où ils donnent sens àl’horizon même du monde physique. Rémi Brague appelle cela des « ancres dans le ciel » (titre d’un de ses précédents ouvrages).

L’image est belle. Elle contient par la même une vérité. Elle va au-delà de la révélation chrétienne, qui peut sans doute en être une des formes. Mais certainement pas la seule. Heidegger parlait de « marcher à l’étoile ». Une autre façon d’avoir une ancre dans le ciel.

Rémi Brague, Où va l’histoire ? Entretiens avec Giulio Brotti, éditions Salvator, 184 pages, 20 €

Source

 

In Search of Fascism

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In Search of Fascism

Review:

Fascism: The Career of a Concept, Paul E. Gottfried, Northern Illinois University Press, 256 pages

Ex: http://www.theamericanconservative.com

The term “fascism” is employed with such regular enthusiasm by everyone from political activists to celebrities and academics that our pundits could be forgiven for assuming that fascists lurk behind every corner and at every level of government. MSNBC host Keith Olbermann accused the Bush administration of fascism. Thomas Sowell has called President Obama a fascist. A quick online search yields accusations that Donald Trump and Hillary Clinton are fascists. The term “Islamofascism” circulates widely, and groups as dissimilar as campus Social Justice Warriors and the leaders of the National Rifle Association have been dubbed fascist.

It’s clear why fanatics or dogmatists would label their opponents with the f-word: rhetorical play scores political points. But is there ever any truth behind the label?

Paul Gottfried enters the semantic fray with a clarifying and elucidating new book, Fascism: The Career of a Concept. His study is not based on new archival finds. It’s not narrative history. It’s instead a comparative study of different treatments of fascism in which Gottfried discloses his preferred methodologies and favorite historians. Despite the prevalence of allegations of fascism, Gottfried submits that the only indisputable example of fascism in practice is Mussolini’s interwar Italy.

“This study will examine the semantic twists and turns undergone by the word fascism since the 1930s,” Gottfried explains. “Like other terms that have changed their meaning, such as conservatism and liberalism,” he continues, “fascism has been applied so arbitrarily that it may be difficult to deduce what it means without knowing the mindset of the speaker.”

The term fascism, as it has gained currency in our radio-television lexicon, lacks a clear referent. Its use reveals more about the speaker than about the signified phenomenon: the context in which the term is used can determine the speaker’s place on the left-right spectrum. “Fascism” has become a pejorative and disparaging marker for views a speaker dislikes; it’s a name that relegates the named to pariah status, provoking censorship and shaping basic notions about political figures and policies. “Fascism now stands,” Gottfried says, “for a host of iniquities that progressives, multiculturalists, and libertarians all oppose, even if they offer no single, coherent account of what they’re condemning.”

Gottfried is frustrated by the vagaries and false analogies resulting from the use of “fascism” as rhetorical weaponry. He criticizes “intellectuals and publicists” who are nominally antifascist yet “feel no obligation to provide a historically and conceptually delimited definition of their object of hate.”

Tracing the evolution of the meanings and representations of this political ideology in the works of numerous researchers, Gottfried’s study can seem, at times, like an amalgam of book reviews or bibliographical essays—or like several synopses strung together with his own comparative evaluations. Academics more than casual readers will appreciate these efforts to summarize the field, although anyone wishing to acquire a surface-level knowledge of this deep subject will come away edified.

foro.jpgSo what exactly is fascism? This question, Gottfried insists, “has sometimes divided scholars and has been asked repeatedly ever since Mussolini’s followers marched on Rome in October 1922.” Gottfried presents several adjectives, mostly gleaned from the work of others, to describe fascism: reactionary, counterrevolutionary, collectivist, authoritarian, corporatist, nationalist, modernizing, and protectionist. These words combine to form a unified sense of what fascism is, although we may never settle on a fixed definition because fascism has been linked to movements with various distinct characteristics. For instance, some fascists were Christian (e.g., the Austrian clerics or the Spanish Falange) and some were anti-Christian (e.g., the Nazis). There may be some truth to the “current equation of fascism with what is reactionary, atavistic, and ethnically exclusive,” Gottfried acknowledges, but that is only part of the story.

“The initial momentum for locating fascism on the counterrevolutionary Right,” writes Gottfried, “came from Marxists, who focused on the struggle between fascists and the revolutionary Left and the willingness of owners of forces of production to side with the fascists when faced by revolutionary threats.”

Fascism is not necessarily a creature of the counterrevolutionary right, however. Gottfried maps an alternative tradition that describes fascism as a leftist collectivist ideology. Fascism promoted welfare policies and thrived on revolutionary fervor. In the United States in the 1920s and ’30s, the progressives more than self-identified members of the right celebrated and admired European fascism. FDR praised and imitated Mussolini. Such details seem to substantiate the claim that fascism was intrinsically leftist, at least in the eyes of U.S. citizens who were contemporaries of interwar fascism. But, Gottfried notes, “Fascism drew its strength from the attempt to oppose the Left while taking over some of its defining characteristics.”

Gottfried’s book may not be intended as an antidote for the less rigorous and nakedly polemical Liberal Fascism. Unlike the author of that work, Jonah Goldberg, who seemed genuinely surprised by his discovery of what was in fact a well-documented connection between fascism and the left, Gottfried is characteristically measured and careful as he compares research rather than selectively and pugnaciously repurposing it. Gottfried is taken seriously by those who reject his own paleoconservatism—including those on the left who find his views unpalatable or downright offensive—because he doesn’t smear opponents or resort to knee-jerk, grandiose claims to shock or surprise.

Gottfried concludes that fascism is right-wing after all, not left-wing, even if its concrete manifestations have been more militant than traditional conservatism. Like traditional conservatives, fascists did not believe that government programs could alter human nature, and they saw little value in the human-rights mantras extolling the individual’s capacity for self-government.

Today the managerial state carries out leftist projects on behalf of equality and diversity, but that was not true for interwar European governments. Fascism was a product of the 20th century in which conservative adoration for aristocratic hierarchy seemed anachronistic and pragmatically useless as a political stratagem. Without an established aristocracy in their way, fascists constructed an artificial hierarchy to control the populace: a mythical and symbolic hierarchy attracted to the aesthetics of high modernism. The interwar fascists colored brute force with nationalist iconography and aestheticized violence as a cathartic and regenerative force against decadence.

Probably all treatments of “fascism” as a cohesive, homogeneous philosophy held together by likeminded adherents are wrong, incomplete, careless, or dishonest. Gottfried believes that the term “fascism” has undergone unwarranted manipulation since the German historian Ernst Nolte conflated fascism and Nazism in a manner that enabled less astute critics on “the multicultural Left” to justify “their attack on their opponents as Nazis and not simply generic fascists.”

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The failure or refusal to distinguish between totalizing, exterminatory Nazism and other, less extreme forms of fascism may signal the intentional propagation of a political agenda. Gottfried cautions against such politicization of history. “History,” he warns, “is of immediate practical interest to political partisans, and this affinity has allowed a contentious activity to be sometimes grossly abused.”

The popular embrace of incorrect or highly contested notions of fascism has generated media sensationalism about an ever-imminent fascist threat that must be eradicated. The media trope of looming fascism has provoked demands for the kinds of censorship and authoritarianism that, ironically, characterize the very fascism that supposedly needs to be eliminated. Gottfried’s study is too particular, nuanced, and multifaceted to be reduced to simple correctives for these mass-media trends. It is, however, a model for the type of work that can earn the right a hearing from more attentive audiences. Critiques of fascism from the right must follow Gottfried’s lead, not Goldberg’s, to attain credibility.

Allen Mendenhall is an assistant attorney general for the state of Alabama and an adjunct professor at Faulkner University and Huntingdon College. Views expressed in this review are his own and do not reflect those of his employer.

jeudi, 21 juillet 2016

La haine du moderne pour le secret

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La haine du moderne pour le secret

Le problème d’une société qui prône la transparence n’est pas seulement qu’elle bannit toute vie privée, mais qu’elle encourage le bourgeois à dévoiler impudiquement sa transparente existence intérieure.

[Cet article est paru initialement dans le troisième numéro de la revue Limite]

Nous savons, depuis la publication de La France contre les robots en 1947, que la civilisation moderne est une « conspiration contre toute espèce de vie intérieure ». Mais ce que Georges Bernanos n’a pas eu le temps d’observer, c’est l’inversion, le retournement – qu’il n’aurait pas hésité à qualifier de satanique – de la vie intérieure en exhibition. Car il y a une haine du moderne pour le secret. À raison : l’immatériel est son contraire et le spirituel son ennemi héréditaire. Comment dès lors avoir prise sur ce qui, par définition, lui échappe ? La réponse est toute trouvée : externaliser, si l’on peut dire, la vie intérieure, la retourner comme un gant pour la rendre perméable aux injonctions de la société technicienne.

Aujourd’hui, la vie intérieure, pour assurer son salut, ne doit plus seulement faire face à la forme primitive de la civilisation des machines – c’est-à-dire sa négation même – mais à sa forme raffinée. L’ultime ruse du monde moderne consiste à singer le sentiment, à faire croire qu’il existe toujours là où il a disparu depuis bien longtemps. Faux émois sur les réseaux sociaux, mises en scène compassionnelles dans les médias, disparition progressive du surmoi chez les individus… Le nouvel impératif est le suivant : « Exprimez vos sentiments ! » Les exprimer à défaut de les éprouver bien entendu. La vie intérieure n’est plus valorisée que sous une forme paradoxale. Alors que la beauté du sentiment résidait précisément dans le secret – soustrait au regard d’autrui, il renvoyait à la vie de l’âme et au mystère de l’esprit – il est désormais livré en pâture. La tromperie moderne consiste à faire croire que le sentiment a plus de valeur parce qu’il est livré. Pire, le seul sentiment valable – réel – serait le sentiment partagé.

Or, éprouver un sentiment n’implique pas qu’il faille l’exprimer et exprimer un sentiment n’implique pas qu’on l’éprouve. Les Anciens avaient bien compris que l’être véritable était voilé. Leur ontologie fonctionnait sur le mode du dévoilement. Par conséquent, le voilé était condition de possibilité du dévoilé, l’inconnu était condition de possibilité du connu. Appliquons ce schéma à la vie intérieure et faisons l’apologie du secret ! Pas de sentiment véritable qui ne soit au préalable caché, pas de sentiment véritable s’il est d’abord exprimé. Les pleureuses qui sévissent sur les réseaux sociaux s’apitoient sur la toile avant de se demander si cela vaut la peine de verser de vraies larmes. Les indignés sur commande le sont-ils toujours quand les caméras de télévision disparaissent ? Le subterfuge des machines fonctionne à la perfection : les robots sont devenus le réceptacle de nos sentiments qu’ils vident de leur teneur en même temps qu’ils les laissent se déverser.

La noblesse de la dissimulation

Cela ne veut pas dire que l’expression des sentiments conduise nécessairement à l’inauthenticité. Il est, par exemple, possible d’exprimer un sentiment malgré soi. En effet, le corps peut trahir la vie intérieure quand la joie ou la tristesse produisent des larmes. Cette faille n’est pas en soi un danger, elle ne fait que rappeler l’union intime de l’âme et du corps. Autre cas : lorsque la personne en question fait le choix de se confier. La confidence implique une extension du secret et non sa négation. Dans la confidence, je livre mon secret en tant que tel dans le cadre d’une relation de confiance. Dès lors, j’entends bien que mon secret en reste un. À l’inverse, le sentiment qui s’exhibe sur la place publique est suspect. Plus précisément, c’est sa sincérité qui devient, à juste titre, suspecte. Qu’est-ce qu’un sentiment qui se montre à la vue de tous ? Un sentiment qui est confié sans confident ? La vie intérieure, malgré les exceptions évoquées ci-dessus, implique qu’elle ne soit accessible qu’à celui qui l’éprouve.

LBportrait1.gifFace à la hideur morale de l’exhibition, il est urgent de revaloriser la noblesse de la dissimulation. La souffrance intérieure est la plus belle car elle implique un courage. Il y a une lâcheté dans l’exhibition, une volonté de se délester d’un poids. Mais surtout un mensonge : volonté de montrer qu’on éprouve des sentiments alors qu’ils sont marqués du sceau de l’inauthenticité. Ne pas confondre la faiblesse de celui qui flanche et la laideur de celui qui se répand. La civilisation des machines encourage la transparence et en fait une vertu morale, elle confond à dessein le sentiment et le sentimentalisme – une manière détournée de poursuivre son sinistre objectif. Car, dans la société technicienne, ce qui est exhibé est aussitôt détruit.

Un autre écrivain, Léon Bloy, critiquait le stéréotype bourgeois de l’honnêteté. Qu’est-ce qu’un honnête homme ? Un hypocrite qui prétend n’avoir rien à cacher. Or nous avons tenté de montrer que le secret était la condition de possibilité de la vie intérieure, car les vivants ont tous quelque chose à cacher. En cela, le bourgeois est déjà mort au-dedans. Et la mort de la vie intérieure équivaut à la mort physique, la surpasse même. Voici venu le temps des zombies, des robots, dirait Bernanos.

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“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

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“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

Giovanni Caprara 

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’apparizione di nuovi attori transnazionali con capacità offensive rilevanti ha costretto i decisori delle nazioni tecnologicamente avanzate a rivedere le metodologie per garantire la sicurezza ed ha cambiato lo scenario del classico teatro di battaglia. I concetti di vittoria sufficiente, guerra asimmetrica, guerra non lineare e guerra cibernetica, possono essere tutti riassunti nella filosofia “vincere in un mondo complesso”. La sfida è come impiegare le forze e le capacità militari in ambienti complessi contro avversari con accresciute tecnologie ed armamenti. Fondamentale sarà il contributo dell’esercito nelle operazioni integrate a livello globale a rendere possibile la vittoria in un mondo complesso.

Questo concetto risponde alle funzionalità fondamentali per le forze congiunte tra le varie specializzazioni e per proiettare il potere attraverso la terra ai domini aereo, marittimo, spaziale e del cyberspazio. La dinamica del conflitto in un mondo complesso è diversa da quella classica: la sua finalità è garantire il raggiungimento degli obiettivi politici e strategici per mezzo del congiungimento tra l’esercito ed i concetti funzionali dettati dalle necessità, come implementare l’integrazione delle forze militari con una vasta gamma di partner nazionali e internazionali. Principalmente si dovranno prevenire i conflitti, plasmare efficaci ambienti di sicurezza, e vincere le guerre con le Forze Armate che operano come una unica entità con gli alleati. Una strategia che vuole favorire una base intellettuale ed un quadro per l’apprendimento di quanto è cambiato nello scenario globale e per l’applicazione dello sviluppo della forza.

Questo approccio metodologico per garantire la sicurezza in una ambiente ad alta conflittualità, è proprio di una Nazione tecnologicamente avanzata e decisa ad una proiezione di forza. La visione dei futuri conflitti armati deve considerare sia la continuità nella natura stessa della guerra quanto nel cambiamento dello scenario. Le guerre del futuro, comprese quelle contro formazioni paramilitari insurrezionali, dovranno essere risolte a terra. Da qui il concetto che riconosce alle forze dell’esercito la componente di essenzialità per il raggiungimento di risultati politici sostenibili, stabilizzando l’area con missioni di prevenzione ed umanitarie. Condizioni indispensabili per pacificare il teatro bellico. Le operazioni congiunte fra diverse specialità ed in concerto con gli alleati, saranno fondamentali per far fronte a tale complessità, ed il contributo dell’esercito sarà nel fornire molteplici opzioni per i decisori.

Vincere in un mondo complesso vuol dire operare sulle questioni strategiche, tattiche, operative e logistiche nello spazio-tempo: ossia quale sarà il livello di scontro, lo spazio bellico, la prontezza, i rifornimenti e quale sarà l’avversario. Negli scenari contemporanei, la guerra al terrorismo è la prima causa di conflitto e le formazioni eversive per loro natura sono asimmetriche. Quest’ultima si palesa quando i contendenti ricorrono a risorse dissimili, ad esempio, i militari, perciò una formazione legale, che si contrappongono a gruppi criminali. Pertanto le strategie e le tattiche dovranno plasmarsi su tale teatro. Lo spazio bellico è mutato con l’avvento dei nuovi attori e le implementazioni dei sistemi d’arma, ed include luoghi mai prima coinvolti, come il cyberspazio. Solamente nello spazio bellico non può verificarsi asimmetria, in quanto vi sarà sempre l’uniformità dei luoghi fra i belligeranti, ossia dove il primo attacca l’altro deve difendere. Infatti, la dimensione temporale non può esprimere asimmetria: sin quando un attore è in fase offensiva, l’altro dovrà continuare a difendersi, se non contrattaccare, pertanto vincere in un mondo complesso vuol dire avere la peculiarità dell’adattamento.


L’attore che desidera raggiungere un obiettivo, deve elaborare una strategia e dotarsi di strumenti per poterla sostenere discendendo dai termini di armi e di evoluzione dei concetti di spazio e tempo. I mezzi necessari a perseguire il proprio target possono essere identificati in una miscellanea di potenza ed informazione. L’attore deve possedere energia che consenta lo spostamento e/o la modificazione dei sistemi d’arma, ed una efficiente struttura di comando e controllo per muovere i propri mezzi e scambiare i flussi di energia. Più semplicemente, nel corso dell’attività bellica, dovrà essere in grado di rinnovare le strategie e le armi. L’asimmetria fra i contendenti è nella difformità di possesso di energia ed informazione. Uno stato ha capacità esponenziali di mobilitare energia ed informazione in comparazione a quella di una organizzazione non statuale, ma quest’ultima può adottare tattiche che le consentano di sopperire alla propria debolezza per generare danni più grandi rispetto alle risorse reperite.

Il principio della vittoria in un mondo complesso è dunque il ritorno al potere delle forze terrestri, un capitale umano che fa la differenza quando è necessario stabilizzare e pacificare un territorio, ma anche per operare in ambienti ad alta conflittualità, e per tale motivo è stato varato il progetto “Soldato Futuro”. Nel quadro degli sviluppi in ambito NATO, è infatti da tempo attivo il programma “Soldato Futuro”, la cui finalità è conferire ad ogni singolo militare una assoluta interoperabilità, sia in ambito interforze che nelle missioni multinazionali. Il progetto prevede equipaggiamenti fra loro integrati che si basano sulla sinergia fra il soldato e la sua dotazione, in modo da renderlo abile ed in linea ai nuovi scenari internazionali. Ogni singolo militare è integrato nel sistema automatizzato di Comando e Controllo ed è inserito nel processo di digitalizzazione degli attuali e futuri contesti operativi. Il progetto entra nel concetto di guerra networkcentrica, ossia la trasposizione del teatro bellico in un contesto informatico con particolare attenzione alle comunicazioni, pertanto un sistema in grado di ricevere e trasmettere informazioni tali da agevolare una corretta percezione del campo di battaglia e dello sviluppo, in tempo reale, dei combattimenti.

La finalità del Network Enabled Capability, Nec, è quella di collegare ad un’unica rete elementi tra loro diversi per ottenerne l’integrazione e la necessaria interazione. Una significativa implementazione del concetto geostrategico per la ridefinizione delle forze terrestri nell’ambito delle operazioni congiunte in conflitti non nucleari e di peacekeeping. Il soldato futuro nel principio della vittoria in un mondo complesso, ha l’obiettivo di incrementare le capacità letali e di sopravvivenza della fanteria, ed è inserito di fatto nella Forza Nec. Una mossa strategica per ricollocare le forze terrestri delle Nazioni alleate in spazi condivisi contro avversari comuni per implementare i rispettivi punti di forza e sopperire alle vulnerabilità. Una tattica che consente di dividere le forze speciali netcentriche in piccole squadre abilitate ad operare in profondità. Il concetto di vittoria in un mondo complesso introduce un principio di simultaneità, ossia la capacità delle forze dell’esercito di estendere la propria influenza oltre il campo di battaglia fisico verso fattori quali la percezione del pubblico, la sovversione politica e la criminalità, sia in patria che all’estero. Per ottenere la vittoria in un mondo complesso, non si può prescindere dalla “visione di futuro conflitto armato”: quest’ultimo sarà influenzato principalmente dai cambiamenti nel panorama geopolitico principiato dalla competizione per l’acquisizione del potere e lo sfruttamento delle risorse naturali. In questa visione futura l’obiettivo strategico dell’esercito, sarà quello di applicare tattiche che dovranno rendere l’ avversario incapace di rispondere in modo efficace. Per quanto riguarda il controllo e la stabilizzazione, la necessità sarà quella di sedare la resistenza e far rispettare l’occupazione militare in quelle zone dove operano le organizzazioni terroristiche transnazionali, naturalmente rispettando i diritti umani del popolo liberato dall’oppressione dittatoriale o sovversiva.

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mercredi, 20 juillet 2016

Los ases bajo la manga de las guerrillas

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Los ases bajo la manga de las guerrillas

Si queremos situar un punto inicial para el combate de guerrilla, podemos fácilmente situarlo desde el primer conflicto entre tribus prehistóricas. Desde hace miles de años, el hombre ha ido evolucionando la manera de combatir, los diferentes caminos de hacer la guerra. El conflicto, el combate que se producía entre estas tribus primitivas también podrían ser un ejemplo de guerra de guerrillas: no contaban con una estructura militar jerarquizada, no hacían uso de un uniforme oficial, y tampoco concurría un combate en un campo de batalla con dos frentes claramente diferenciados. Trataban de emboscar, saquear y arrasar aldeas enemigas en el menor tiempo posible. Al contrario que la guerra de guerrilla, la guerra convencional es un concepto mucho más moderno. Teóricamente, no se puede configurar un ejército convencional hasta que no se haya creado un estado, pues el mantenimiento de sus tropas depende de una comandancia militar estructurada, un programa logístico, burocracia… Con la creación de los primeros imperios nacerían los primeros ejércitos profesionales, que encontraban resistencia armada dispersa en forma de rebeldes y guerreros nómadas. Guerrillas.

La metodología, las tácticas de ejércitos irregulares quizás no hayan cambiado tanto con el paso del tiempo. Pero sí han ido adaptándose gracias a nuevas tecnologías, que han proporcionado nuevos medios para realizar ataques más precisos y letales, mayor información para preparar emboscadas y hacerse con el control del armamento enemigo. Grupos insurgentes con mayor capacidad para cortar líneas de suministro, conocer mejor los puntos débiles y atacar donde más duele. Se ha definido como una forma de hacer la guerra “irregular”, “No convencional”, pero no por ello menos efectivo.

La importancia de la opinión pública. El apoyo de la población

Por parecida que sea la estructura y la manera de ejecutar sus acciones, las guerrillas se han visto influenciadas a lo largo del tiempo por factores como la política a través de la insurgencia, aprovechar el conocimiento del terreno o la opinión pública manifiesta, junto con el producto mediático que los medios informativos lanzan a los consumidores. Este último factor no pasaría de largo a uno de los mayores estrategas en cuanto a guerra de guerrillas se refiere, Mao Tse Tung, en su escrito “Sobre la guerra prolongada”, en el que hace constar la importancia para los soldados de mezclarse con la gente del lugar, aprender de sus costumbres, conocer su día a día. Mientras que la población se asemejaría al mar, al agua, el ejército conformaría los peces que viven en ella. Cuanto mayor y más estrecha sea su relación, mayor aceptación tendría un ejército insurgente, simpatizando con la causa. Una visión un tanto alejada a la relación que podría tener Atila y los hunos con las aldeas y pueblos conquistados. En los tiempos modernos, la relación con la población puede brindar una ventaja fundamental como la que tuvo la Resistencia francesa ante la invasión nazi: proporcionando suministros, inteligencia sobre el enemigo, ocultando miembros en zonas urbanas ocupadas, asistiendo a la defensa de ciertos distritos, etc.

El desarrollo de nuevas formas de comunicación supuso un componente ideal para influir en la opinión pública. Insurgentes y grupos revolucionarios han dependido en gran parte de ésta para continuar con sus luchas particulares, las cuales sin el apoyo de la población no tendría ningún sentido estricto. No cuentan con la misma capacidad armamentística ni efectiva para hacer frente a un ejército convencional, al contrario que Mao Tse Tung contra el Kuomintang. A finales del siglo XIX y principios del XX, grupos anarquistas se labraron la reputación de grupo revolucionario antisistema al atacar figuras políticas y miembros de familia real, como los intentos de atentar contra la vida de Alfonso XII en España, o el asesinato del primer ministro español José Canalejas a manos de Manuel Pardiñas. Se acuñó el término “Propaganda por el hecho”, transmitiendo el mensaje a través de acciones, no palabras. Osama bin Laden llegaría a afirmar en una carta a Mullah Omar, líder talibán, que “más de la mitad de las batallas se están librando en el campo de los medios de comunicación. La guerra con estos representa el 90% de la preparación para la batalla”.

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A muchos le llegará la imagen del Che Guevara si mencionamos la palabra “revolución”. Nadie puede negar el carisma y la popularidad que tuvo el Comandante Guevara entre la población cubana, y la que póstumamente obtendría su causa allende fronteras. Lejos de la icónica imagen que representa, los hechos plasman la victoria sobre la dictadura impuesta por el general Batista tras el golpe de estado del 10 de marzo de 1952, previo a las elecciones en Cuba. La situación en su capital, La Habana, reflejaba un panorama de corrupción, violación de derechos humanos y un trato de favor a empresarios y mafiosos que viajaban desde Estados Unidos para instalarse en casinos y hoteles. El que fuera asesor del Presidente Kennedy, Arthur M. Schlesinger Jr., describiría La Habana como “una encantadora ciudad convertida en un burdel y un casino para hombres de negocios norteamericanos”. Batista se erigiría como un hombre más cercano a los intereses de EEUU que a los de su propio pueblo. Explotando comercialmente a Cuba con un gobierno represivo y corrupto, comenzó a germinar la semilla de la resistencia y de la revolución. En este sentido, Batista perdería claramente la guerra en el campo mediático, algo que cobró una importancia notable a la hora de ser derrocado finalmente en 1959.

El Viet-Cong y el factor cancha. El as bajo la manga norvietnamita

Una de las características más típicas de las guerrillas es su familiaridad con del terreno. Ya sea zona rural, urbana, en medio de la jungla o entre montañas, la guerrilla destaca por conocer hasta el mínimo rincón de la zona donde se encuentran. Esto proporciona una ventaja vital a la hora de equilibrar la balanza a tu favor. Si no, que se lo pregunten a Estados Unidos y los problemas para localizar a grupos talibanes entre las montañas de Afganistán. O la derrota sufrida entre junglas de bambú a manos del ejército norvietnamita y el Frente de Liberación Nacional, más conocido como el Viet Cong.

Esta última puso sobre la mesa la efectividad de las tácticas de guerrilla frente a un ejército todopoderoso como el estadounidense. Un enfrentamiento en plena guerra fría tras la expulsión de los franceses en 1954, buscando la unificación que trataría de desbaratar las fuerzas de Vietnam del Sur y Estados Unidos. Liderados por Ho Chi Minh, los efectivos militares de Vietnam del Norte ocupaban la primera línea de batalla, mientras que el Viet Cong hostigaba con ataques relámpago en la jungla, trampas hechas de estacas de bambú, pinchos y emboscadas aprovechando puntos clave del terreno. Si bien es cierto que tanto la Unión Soviética y China proporcionaron armamento y suministros al ejército norvietnamita, Vietnam del Sur contaba con el apoyo americano: mayor número de efectivos: infantería, artillería, y una superioridad aérea que permitía realizar bombardeos estratégicos. Ante la amenaza que presentó el Viet Cong, se introdujo la estrategia militar de “buscar y destruir” (Seek and Destroy), en la que pelotones de infantería se infiltraban en territorio hostil para localizar al enemigo, destruirlo y retirarse inmediatamente con apoyo aéreo, lo cual no resultó finalmente eficaz.

Enfatizando la importancia de conocer el terreno, una de las claves de la estrategia del Viet Cong residía en el uso de túneles. Bien escondidos y perfectamente camuflados, resultaban perfectos para ataques relámpago y emboscadas, donde varios soldados podían atacar repentinamente y desaparecer sin dejar rastro. En el distrito de Cu Chi, al noroeste de Saigón, se extiende un extenso sistema de túneles interconectados entre sí, rutas subterráneas que servían para dar cobijo a las tropas, transporte de suministros, como zonas de entrenamiento y bases operativas… Una cobertura perfecta contra los ataques aéreos norteamericanos.

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El entramado subterráneo del Vietcong fue una gran ventaja a la hora de combatir a las tropas norteamericanas

A todo ello le sumamos el ingenio y la capacidad inventiva del Viet Cong a la hora de crear trampas. El terreno de combate estaba formado por densas junglas, humedales, zonas empantanadas donde la visibilidad era muy reducida. Un escenario perfecto para colocar trampas con estacas de bambú impregnadas de heces, minas enterradas en el suelo imposibles de localizar, incluso lianas que al ser apartadas del camino activaban granadas de mano que caían cerca del pelotón enemigo.

Estos dispositivos, aparte de causar un gran número de bajas (un 11% del total de bajas de EEUU) y heridos (alrededor de un 17%), suponen un golpe para la moral del enemigo. El estrés producido por un este campo de batalla era algo para lo que los americanos nunca estuvieron preparados. Las imágenes que llegaban del desarrollo de la contienda no eran alentadoras, provocando entre la sociedad estadounidense un profundo rechazo a la guerra y al alistamiento militar. El desenlace lo definiría perfectamente Henry Kissinger, por aquel entonces miembro Consejero de Seguridad Nacional para el gobierno de Nixon: “Nosotros buscamos su debilitamiento físico; nuestros oponentes, el agotamiento psicológico. En el camino, olvidamos una de las máximas de la guerra de guerrillas: ellos vencen si no pierden. En cambio, un ejército convencional pierde si no gana”.

La pesadilla de Napoleón: la guerrilla española

En el plano político, la oposición de la sociedad civil, de la población que sufría una invasión por parte de un ejército foráneo se traducía en una resistencia frente a la nueva autoridad. Llevada a cabo por grupos insurgentes, la resistencia armada tuvo uno de sus mayores exponentes en la Guerra de la Independencia española frente a la Francia Napoleónica. Sería la primera vez que se concentrara un grupo de guerrilleros numeroso y disperso en un campo de batalla amplio. La ocupación de las tropas napoleónicas se originó gracias al Tratado de Fontainebleau, por el cual se permitía el paso por España para invadir Portugal. Una ocasión ideal para ocupar la península sin recibir resistencia. Tras las abdicaciones de Bayona, Napoleón aprovechó la renuncia al trono de Carlos IV y su hijo Fernando VII, y decidió mandar al exilio a la familia real. Figuras políticas, burócratas y aristócratas españoles juraron fidelidad a José I, el hermano de Napoleón. Este gesto se vería como una traición en sí, tachando de colaboracionistas a todo aquel que deseara apoyar la ocupación francesa por afinidad política, ideológica o interés personal. El levantamiento del 2 de mayo en Madrid, y las represalias tomadas por el Mariscal Murat encenderían la mecha final para el llamamiento a todos los españoles a empuñar las armas en contra del invasor. Hay que recordar que el ejército español inicialmente no apoyó el levantamiento.

Las principales zonas de actuación de la guerrilla española, claves en la derrota de Napoleón.
Las principales zonas de actuación de la guerrilla española, claves en la derrota de Napoleón.

Las guerrillas comenzaron a surgir en todas las regiones españolas. Se derrocaron autoridades impuestas por franceses, y se formaron las llamadas juntas. Reclutando ciudadanos de a pie, tomaron mosquetes y cañones de armerías locales que utilizaron en campamentos militares para aprender a disparar. Aprendieron que al ejército francés no se le podía vencer en pleno campo de batalla, así que llevaron el combate a la lucha callejera. Golpear y huir, atacar en pequeños grupos de paisanos a las patrullas francesas, causando inseguridad y desconfianza. Bandidos asaltaban caminos y rutas por las que pasaban convoyes de suministros. Al ser la península un territorio donde la población se encuentra tan dispersa, los franceses no podían seguir el rastro de estos guerrilleros. Se formaron partidas, pequeños grupos formados por amigos y vecinos, los cuales repartían el botín requisado entre ellos. Poco a poco, haciéndose con el control de aduanas francesas y puestos avanzados, se pudo pagar un salario regular a los combatientes. Esto, junto con el apoyo que el ejército británico brindaba a tropas y guerrilleros españoles, comenzó a decantar la guerra a favor de España, causando un gran desgaste con el paso del tiempo a las tropas francesas.

El primer ministro británico, William Pitt, hizo referencia al sentido del honor de la gente de España, su sobriedad y sobre todo, odio a los franceses. Napoleón descartó claramente a este grupo de guerrilleros, tildados como simples rateros y bandidos sin mayor fin que el pillaje y la villanía. Como él mismo reconocería más tarde preso en la isla de Santa Elena, “esa desgraciada guerra me destruyó”.

Curiosamente, la guerra de guerrillas ha sido la forma predominante de combatir del ser humano. Con el paso del tiempo, las guerras convencionales son las que en su mayor parte escriben la historia, pero la fuerza dominante hoy en día son ataques puntuales por fuerzas militares que no representan a un país concreto. Una disciplina que tiene sus raíces bien enterradas en la sociedad, con unas convicciones individuales que varían de una lucha a otra, pero cuyo entendimiento resulta relevante para comprender por qué están combatiendo. En la Guerra de la Independencia española, el sentimiento de odio hacia los franceses bastó para que más de 25.000 españoles repartidos en toda la península plantaran cara al ejército de Napoleón. Qué problemas sufre la sociedad, la injusticia y el maltrato que sufrieron los cubanos durante la dictadura de Batista, que poco más actuó como un camarero al servicio de mafiosos y empresarios, provocó una revolución que definiría la política tanto interior como exterior de Cuba hasta el día de hoy.

Muy recomendables son “La ciudad perdida” y “Platoon”. Por una parte, la situación vivida en La Habana en el momento de transición de la dictadura de Batista al gobierno de Fidel, las reivindicaciones del grupo revolucionario y los negocios que ejecutaban empresarios norteamericanos en la zona. En Platoon, a pesar de ser rodadas en las junglas filipinas, ofrece una visión completa e impactante sobre el cansancio físico y mental que supuso combatir en aquella guerra.

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Hommage à Roger Nimier

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Hommage à Roger Nimier

par Luc-Olivier d’Algange

Ex: http://mauditseptembre62.hautetfort.com

Roger Nimier fut sans doute le dernier des écrivains, et des honnêtes gens, à être d'une civilisation sans être encore le parfait paria de la société; mais devinant cette fin, qui n'est pas une finalité mais une terminaison.

Après les futilités, les pomposités, les crises anaphylactiques collectives, les idéologies, viendraient les temps de la disparition pure et simple, et en même temps, des individus et des personnes. L'aisance, la désinvolture de Roger Nimier furent la marque d'un désabusement qui n'ôtait rien encore à l'enchantement des apparences. Celles-ci scintillent un peu partout dans ses livres, en sentiments exigeants, en admirations, en aperçus distants, en curiosités inattendues.

Ses livres, certes, nous désabusent, ou nous déniaisent, comme de jolies personnes, du Progrès, des grandes abstractions, des généralités épaisses, mais ce n'est point par une sorte de vocation éducative mais pour mieux attirer notre attention sur les détails exquis de la vie qui persiste, ingénue, en dépit de nos incuries. Roger Nimier en trouvera la trace aussi bien chez Madame de Récamier que chez Malraux. Le spectre de ses affections est large. Il peut, et avec de profondes raisons, trouver son bien, son beau et son vrai, aussi bien chez Paul Morand que chez Bernanos. Léautaud ne lui interdit pas d'aimer Péguy. C'est assez dire que l'esprit de système est sans prise sur lui, et que son âme est vaste.

On pourrait en hasarder une explication psychologique, ou morale. De cette œuvre brève, au galop, le ressentiment qui tant gouverne les intellectuels modernes est étrangement absent. Nimier n'a pas le temps de s'attarder dans les relents. Il va à sa guise, voici la sagesse qu'il nous laisse.  Ses quelques mots pointus, que l'on répète à l'envie, et que ses fastidieux épigones s'efforcent de reproduire, sont d'un piquant plus affectueux que détestateur. Pour être méchant, il faut être bien assis quelque part, avec sa garde rapprochée. Or le goût de Roger Nimier est à la promenade, à l'incertitude, à l'attention. Fût-ce par les méthodes de l'ironie, il ne donne pas la leçon, mais invite à parcourir, à se souvenir, à songer, - exercices dont on oublie souvent qu'ils exigent une intelligence toujours en éveil. Son goût n'est pas une sévérité vétilleuse dissimulée sous des opinions moralisatrices, mais une liberté exercée, une souveraineté naturelle. Il ne tient pas davantage à penser comme les autres qu'il ne veut que les autres pensent comme lui, puisque, romancier, il sait déjà que les autres sont déjà un peu en lui et lui dans les autres. Les monologues intérieurs larbaudiens du Hussard bleu en témoignent. Nimier se défie des représentations et de l'extériorité. Sa distance est une forme d'intimité, au rebours des familiarités oppressantes.

rm3479608754.jpgL'amour exige de ces distances, qui ne sont pas seulement de la pudeur ou de la politesse mais correspondent à une vérité plus profonde et plus simple: il faut aux sentiments de l'espace et du temps. Peut-être écrivons nous, tous, tant bien que mal, car nous trouvons que ce monde profané manque d'espace et de temps, et qu'il faut trouver quelque ruse de Sioux pour en rejoindre, ici et là, les ressources profondes: le récit nous autorise de ses amitiés.  Nul mieux que Roger Nimier ne sut que l'amitié est un art, et qu'il faut du vocabulaire pour donner aux qualités des êtres une juste et magnanime préférence sur leurs défauts. Ceux que nous admirons deviendront admirables et la vie ressemblera, aux romans que nous écrivons, et nos gestes, aux pensées dites « en avant ». Le généreux ne jalouse pas.

Il n'est rien de plus triste, de plus ennuyeux, de plus mesquin que le « monde culturel », avec sa moraline, son art moderne, ses sciences humaines et ses spectacles. Si Nimier nous parle de Madame Récamier, au moment où l'on disputait de Mao ou de Freud, n'est-ce pas pour nous indiquer qu'il est possible de prendre la tangente et d'éviter de s'embourber dans ces littératures de compensation au pouvoir absent, fantasmagories de puissance, où des clercs étriqués jouent à dominer les peuples et les consciences ? Le sérieux est la pire façon d'être superficiel; la meilleure étant d'être profond, à fleur de peau, - « peau d'âme ». Parmi toutes les mauvaises raisons que l'on nous invente de supporter le commerce des fâcheux, il n'en est pas une qui tienne devant l'évidence tragique du temps détruit. La tristesse est un péché.

Les épigones de Nimier garderont donc le désabusement et s'efforceront de faire figure, pâle et spectrale figure, dans une société qui n'existe plus que pour faire disparaître la civilisation. La civilisation, elle, est une eau fraîche merveilleuse tout au fond d'un puits; ou comme des souvenirs de dieux dans des cités ruinées. L'allure dégagée de Roger Nimier est plus qu'une « esthétique », une question de vie ou de mort: vite ne pas se laisser reprendre par les faux-semblants, garder aux oreilles le bruit de l'air, être la flèche du mot juste, qui vole longtemps, sinon toujours, avant son but.

Les ruines, par bonheur, n'empêchent pas les herbes folles. Ce sont elles qui nous protègent. Dans son portrait de Paul Morand qui vaut bien un traité « existentialiste » comme il s'en écrivait à son époque (la nôtre s'étant rendue incapable même de ces efforts édifiants), Roger Nimier, après avoir écarté la mythologie malveillante de Paul Morand « en arriviste », souligne: « Paul Morand aura été mieux que cela: protégé. Et conduit tout droit vers les grands titres de la vie, Surintendant des bords de mer, Confident des jeunes femmes de ce monde, Porteur d'espadrilles, Compagnons des vraies libérations que sont Marcel Proust et Ch. Lafite. »

Etre protégé, chacun le voudrait, mais encore faut-il bien choisir ses Protecteurs. Autrefois, les tribus chamaniques se plaçaient sous la protection des faunes et des flores resplendissantes et énigmatiques. Elles avaient le bonheur insigne d'être protégées par l'esprit des Ours, des Lions, des Loups ou des Oiseaux. Pures merveilles mais devant lesquelles ne cèdent pas les protections des Saints ou des Héros. Nos temps moins spacieux nous interdisent à prétendre si haut. Humblement nous devons nous tourner vers nos semblables, ou vers la nature, ce qui n'est point si mal lorsque notre guide, Roger Nimier, nous rapproche soudain de Maurice Scève dont les poèmes sont les blasons de la langue française: « Où prendre Scève, en quel ciel il se loge ? Le Microcosme le place en compagnie de Théétète, démontant les ressorts de l'univers, faisant visiter les merveilles de la nature (...). Les Blasons le montrent couché sur le corps féminin, dont il recueille la larme, le soupir et l'haleine. La Saulsaye nous entraîne au creux de la création dans ces paradis secrets qui sont tombés, comme miettes, du Jardin royal dont Adam fut chassé. »

Hussard, certes, si l'on veut, - mais pour quelles défenses, quelles attaques ? La littérature « engagée » de son temps, à laquelle Nimier résista, nous pouvons la comprendre, à présent, pour ce qu'elle est: un désengagement de l'essentiel pour le subalterne, un triste "politique d'abord" (de Maurras à Sartre) qui abandonne ce qui jadis nous engageait (et de façon engageante) aux vertus mystérieuses et généreuses qui sont d'abord celles des poètes, encore nombreux du temps de Maurice Scève: « Ils étaient pourtant innombrables, l'amitié unissait leurs cœurs, ils inspiraient les fêtes et décrivaient les guerres, ils faisaient régner la bonté sur la terre. » De même que les Bardes et les Brahmanes étaient, en des temps moins chafouins, tenus pour supérieurs, en leur puissance protectrice, aux législateurs et aux marchands, tenons à leur exemple, et avec Roger Nimier, Scève au plus haut, parmi les siens.

Roger Nimier n'étant pas « sérieux », la mémoire profonde lui revient, et il peut être d'une tradition sans avoir à le clamer, ou en faire la réclame, et il peut y recevoir, comme des amis perdus de vue mais nullement oubliés, ces auteurs lointains que l'éloignement irise d'une brume légère et dont la présence se trouve être moins despotique, contemporains diffus dont les amabilités intellectuelles nous environnent.

Qu'en est-il de ce qui s'enfuit et de ce qui demeure ? Chaque page de Roger Nimier semble en « répons » à cette question qui, on peut le craindre, ne sera jamais bien posée par l'âge mûr, par la moyenne, - dans laquelle les hommes entrent de plus en plus vite et sortent de plus en plus tard, - mais par la juvénilité platonicienne qui emprunta pendant quelques années la forme du jeune homme éternel que fut et demeure Roger Nimier, aimé des dieux, animé de cette jeunesse « sans enfance antérieure et sans vieillesse possible » qu'évoquait André Fraigneau à propos de l'Empereur Julien.

Qu'en est-il de l'humanité lorsque ces fous qui ont tout perdu sauf la raison régentent le monde ? Qu'en est-il des civilités exquises, et dont le ressouvenir lorsqu’elles ont disparu est exquis, précisément comme une douleur ? Qu'en est-il des hommes et des femmes, parqués en des camps rivaux, sans pardon ? Sous quelle protection inventerons-nous le « nouveau corps amoureux » dont parlait Rimbaud ? Nimier écrit vite, pose toutes les questions en même temps, coupe court aux démonstrations, car il sait que tout se tient. Nous perdons ou nous gagnons tout. Nous jouons notre peau et notre âme en même temps. Ce que les Grecs nommaient l'humanitas, et dont Roger Nimier se souvient en parlant de l'élève d'Aristote ou de Plutarque, est, par nature, une chose tant livrée à l'incertitude qu'elle peut tout aussi bien disparaître: « Et si l'on en finissait avec l'humanité ? Et si les os détruits, l'âme envolée, il ne restait que des mots ? Nous aurions le joli recueil de Chamfort, élégante nécropole où des amours de porphyre s'attristent de cette universelle négligence: la mort ».

Par les mots, vestiges ultimes ou premières promesses, Roger Nimier est requis tout aussi bien par les descriptifs que par les voyants, même si  « les descriptifs se recrutent généralement chez les aveugles ». Les descriptifs laisseront des nécropoles, les voyants inventeront, comme l'écrivait Rimbaud « dans une âme et un corps ». Cocteau lui apparaît comme un intercesseur entre les talents du descriptif et des dons du voyant, dont il salue le génie: «Il ne fait aucun usage inconsidéré du cœur et pourtant ses vers ont un caractère assez particulier: ils semblent s'adresser à des humains. Ils ne font pas appel à des passions épaisses, qui s'essoufflent vite, mais aux patientes raisons subtiles. Le battement du sang, et c'est déjà la mort, une guerre, et c'est la terre qui mange ses habitants ».Loin de nous seriner avec le style, qui, s'il ne va pas de soi, n'est plus qu'un morose « travail du texte », Roger Nimier va vers l'expérience, ou, mieux encore, vers l'intime, le secret des êtres et des choses: « Jean Cocteau est entré dans un jardin. Il y a trouvé des symboles. Il les a apprivoisé. »

nimier-09bf61.pngLoin du cynisme vulgaire, du ricanement, du nihilisme orné de certains de ses épigones qui donnent en exemple leur vide, qui ne sera jamais celui des montagnes de Wu Wei, Roger Nimier se soucie de la vérité et du cœur, et de ne pas passer à côté de ce qui importe. Quel alexipharmaque à notre temps puritain, machine à détruire les nuances et qui ne connaît que des passions courtes ! Nimier ne passe pas à côté de Joseph Joubert et sait reconnaître en Stephen Hecquet l'humanité essentielle (« quel maître et quel esclave luttant pour la même cause: échapper au néant et courir vers le soleil ») d'un homme qui a « Caton pour Maître et Pétrone pour ami. » Sa nostalgie n'est pas amère; elle se laisse réciter, lorsqu'il parle de Versailles, en vers de La Fontaine: « Jasmin dont un air doux s'exhale/ Fleurs que les vents n'ont su ternir/ Aminte en blancheur vous égale/ Et vous m'en faites souvenir ».

On oublie parfois que Roger Nimier est sensible à la sagesse que la vie et les œuvres dispensent « comme un peu d'eau pris à la source ». La quête d'une sagesse discrète, immanente à celui qui la dit, sera son génie tutélaire, son daemon, gardien des subtiles raisons par l'intercession de Scève: « En attendant qu'à dormir me convie/ Le son de l'eau murmurant comme pluie ».

Luc-Olivier d'Algange

Extrait d’un article paru dans l’ouvrage collectif, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l’esprit Hussard, sous la direction de Philippe Barthelet et Pierre-Guillaume de Roux, éditions Pierre-Guillaume de Roux 2012.

mardi, 19 juillet 2016

La Science-Fiction comme littérature gramscienne

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La Science-Fiction comme littérature gramscienne

La Science-Fiction est probablement le seul genre littéraire en perpétuelle évolution. Évolution non seulement dans la multiplication de ses sous-genres, mais aussi des sous-genres eux-mêmes. De plus, ces évolutions découlent elles-mêmes de celles de notre monde et de sa complexification. Qu’il s’agisse des réseaux, de la mondialisation, ou encore des enjeux climatiques, la Science-Fiction est la seule littérature à explorer toutes ces problématiques de manière lucide, là où le reste de la littérature n’offre plus que du divertissement – bien que la Science-Fiction elle-même subit à son tour les assauts inhibitoires de la culture de masse. Asimov affirmait avec justesse qu’ « on peut définir la Science-Fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l’être humain aux progrès de la science et de la technologie ». Et pour cause, comme le précisait Valerio Evangelisti dans le Monde Diplomatique, « en jouant avec les systèmes-mondes, en manipulant les hypothèses, la science-fiction constitue un de ces laboratoires où se lisent l’intime composition chimique du monde actuel… et les forces qui le feront entrer en explosion ».

« La mondialisation de l’économie, le rôle hégémonique de l’informatique, le pouvoir d’une économie dématérialisée, les nouvelles formes d’autoritarisme liées au contrôle de la communication, tous ces thèmes paraissent laisser indifférents les écrivains de la « grande littérature », du moins en Europe », ajoutait Evangelisti, toujours dans son article « La Science-Fiction en prise avec le monde réel ». De fait, la Science-Fiction est le seul genre littéraire à s’intéresser véritablement aux enjeux et problématiques liées au Progrès, mais surtout la seule à permettre une véritable critique sur des sujets aussi variés que complexes, justement grâce à l’extrapolation que son cadre maximaliste offre à l’auteur et au lecteur. À contrario, le nouveau roman façon Musso  ou Levi ne s’intéresse qu’à la promotion d’un mode de vie foncièrement bourgeois, soit matérialiste, hédoniste et totalement déconnecté, non seulement des véritables problèmes, mais surtout des personnes auxquelles il s’adresse. En faisant la part belle à des protagonistes n’ayant d’autres soucis que ceux de leur garde-robe ou de leurs relations amoureuses fadasses, le nouveau roman cherche justement à instiller l’envie chez son lecteur, lui faire croire qu’atteindre ce modèle culturel doit être son objectif de vie, en sus de lui apporter réconfort et consolation grâce à un happy end systématique. Or, la Science-Fiction n’est pas une littérature de réconfort ; c’est une littérature du réel. Quel intérêt aurait eu 1984 s’il disposait d’une fin heureuse ? Quel succès aurait eu Le Meilleur des Mondes s’il ouvrait la voie au triomphe de protagonistes, en lieu et place de leur résignation ? Cependant, la dystopie n’est pas seule à faire prendre conscience aux lecteurs la réalité du Pouvoir ou de la machine capitaliste ; le cyberpunk, et même le space opera, lui ouvrent autant de grilles de lectures qu’il pourrait y avoir de romans.

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C’est justement cette élasticité et l’esprit critique inhérent à la Science-Fiction qui nous poussent à nous interroger sur sa nature gramscienne. La théorie de l’hégémonie culturelle développée par Gramsci s’épanche longuement sur le rôle organique que doivent remplir les intellectuels, mais aussi les littérateurs. En posant les problématiques propres aux fonctions nationales de la littérature, Gramsci fut l’un des premiers à proposer une sociologie de la littérature. Le « bloc historique » qu’il évoque pour renverser l’ordre établi est composé de ces mêmes intellectuels et littérateurs, car ils ont un rôle de cheville médiatrice entre les classes, à l’instar de Pasolini. La Science-Fiction remplit elle aussi cette fonction. Elle est une littérature nationale populaire en France et dans les pays anglophones, et joue toujours un rôle critique vis-à-vis du « système », du capitalisme, de la société de consommation, ou des soi-disant progrès de l’occidentalisme. À ce titre, l’on ne peut que remarquer la justesse de Gramsci qui refuse de séparer la littérature de l’ensemble des productions symboliques d’une société, et des fonctions qu’elles remplissent, là où Marx n’y voyait qu’un bien marchand comme un autre. Or, comme susmentionné, la Science-Fiction est le seul genre à s’occuper de la prise de conscience de ses lecteurs de la réalité de notre monde, là où les autres genres se concentrent sur leur fonction de divertissement et de propagande hédoniste, conformément aux exigences d’une culture de masse s’appuyant sur des logiques capitalistiques, où « dominent les histoires intimistes, qui auraient pu se passer il y a cinquante ans – ou qui pourraient se produire dans cinquante ans… Amours, passions et trahisons perpétuent leur consommation sous une lumière tamisée, dans un monde aux couleurs pâles et aux fragrances de poussière et de talc », pour citer une nouvelle fois Evangelisti. Ce dernier prouve le réalisme du genre lorsqu’il se demande « quel autre genre littéraire a-t-il jamais consacré un roman aux mécanismes des crises économiques ? », question à laquelle seules des œuvres de Science-Fiction nous viennent à l’esprit.

« Avec la métaphore, la science-fiction a su percevoir, mieux que toute autre forme de narration, les tendances évolutives (ou régressives) du capitalisme contemporain. Cela lui a souvent permis de dépasser les limites habituelles de la littérature et de se répandre dans les mœurs, les comportements, les façons de parler ordinaires, dans la vie quotidienne, en un mot. »

-Valerio Evangelisti-

Or, la puissance de la Science-Fiction, contrairement au nouveau roman ou à la bit-lit, est qu’elle s’adresse à tous. Bien sûr, elle n’est pas exempte d’auteurs qui versent dans la masturbation intellectuelle et pour lesquels il faudrait être soi-même expert en physique quantique pour y comprendre quelque chose, mais globalement le genre n’est pas aussi élitiste que les maisons d’édition et les lecteurs de mauvais romans tentent de le faire croire. Il n’y a pas besoin d’avoir un bagage scientifique pour comprendre Neuromancien, ni d’un diplôme en sciences politiques pour cerner la satire des 500 Millions de la Bégum. Au contraire même, ces ouvrages sont les exemples par excellence de l’universalité des problématiques qu’aborde la Science-Fiction, et de son accessibilité au plus grand nombre. En cela, les écrivains de ce genre littéraire jouent totalement leur rôle d’intellectuels organiques, souvent méprisés d’ailleurs par une auto-proclamée « véritablement vraie » littérature qui caracole dans des concours littéraires pompeux qui tiennent plus de la bulle sous-culturelle que du phénomène qu’on chercherait à nous faire croire. Ils constituent une caste déracinée qui ne représente plus qu’elle-même. Les écrivains de Science-Fiction ne figurent ni au Goncourt, ni dans aucune Académie que ce soit ; et c’est justement parce qu’ils font de la littérature populaire qu’ils sont considérés avec dédain. Ernst Jünger commettait d’ailleurs cet impair en refusant de reconnaître son Héliopolis comme une œuvre de Science-Fiction. L’on oublie trop souvent que nos plus grands auteurs se vantaient de faire de la littérature populaire, précisément pour s’opposer à une forme de bien-pensance culturelle et bourgeoise. Contrairement à leurs détracteurs, les auteurs de Science-Fiction représentent toujours l’autoconscience culturelle, parce qu’ils apportent une critique de la classe dominante là où les élites intellectuelles en Europe ne s’intéressent plus qu’à leur propre renommée, quitte à passer quelques compromis avec ce qu’ils sont censés combattre.

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Anglo-American Diversity

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Anglo-American Diversity

It is often said that Diversity is Our Greatest Strength™. It is also often said that White people have no culture. So it follows—by the logic of the left—that White people are not diverse, since diversity is largely used as a synonym for multiculturalism. We know of course that when people speak of diversity, however, it just means less White people. While it is debatable for the critical thinker to what degree diversity is useful and what kinds of diversity are in fact beneficial, there is no doubt on the alt-right that ethnic or racial pluralism is a source of tension and conflict in society and undermines cohesion and trust. We also reject the idea that the English-speaking European people of North America have no culture as rank bigotry. I cannot think of a single way one could reasonably define culture while excluding two hundred million people and the majority population of one of the world’s largest and most influential countries. To do so requires a radical re-interpretation of culture that is likely riddled with contradictions.

Even during the height of European imperialism—when it was broadly acknowledged that some societies were inferior to others—there was substantial interest in how otherized and primitive societies functioned and studies were undertaken to learn how they worked and how their people lived. In other words, some of the most prejudiced people to have ever lived could acknowledge that the people they deemed inferior had culture and found it valuable to study. It is really only our contemporary leftists aping as aristocrats who deem everything outside their ideological borders as nihil.

But to be frank, they are just stupid. Very stupid. I could form an argument about how there are (((cultural marxist))) influences at work here going back to the 1930s aimed at making us hate our folk and traditions, and New Left influences going back to the 1960s glorifying the struggle and identity of people of color against Whites, but that is old hat and too sophisticated a response to one of the most banal and canned responses that liberals have about White identity in the United States. It is sufficient to say that anyone who espouses the notion is probably more of an idiot than evil.

Furthering the idiocy hypothesis is the rampant historical illiteracy in this country among all races and the way in which our past is taught to us. In primary education, we learn a liberal, civic nationalist, and teleological interpretation of US history that goes something like this:

  • People fleeing religious persecution and looking for economic opportunity came to the New World.
  • The British were mean to them and they declared independence.
  • Also black slavery. Those racist colonists wanted freedom for themselves but not anyone else.
  • Not everyone could vote, because racism and sexism.
  • After the Civil War, when people who wanted slaves fought people who wanted trve freedom, the slaves were finally free, but not really because of racism and segregation.
  • Blacks get the right to vote but aren’t allowed to because racism.
  • Immigrants came to America and were treated badly, but they became Americans in the end so it was bad that they were treated badly since that was bad.
  • People from Asia were banned from immigrating to the United States at some point a while ago. That was racist. It took a long time for the ban to be lifted.
  • Women finally get the right to vote in the early 20th century.
  • America fought for freedom in the two World Wars but denied it to African Americans at home because of racism.
  • After the Civil Rights Movement and the election of our first black president, we have made so much progress from our dark and racist past! Such freedom very equality.

Civic nationalism and the march of progress are not ethno-national narratives. In terms of identity, very little attention is given to the base population of the United States, British people, and thereafter the broader White category, which assimilated subsequent European immigrant populations. These only matter episodically according to the civic nationalist, who doesn’t care about them being replaced, only that they became American (which of course has no definition beyond a set of shared values and no ethnic component). And to the leftist, White people are a collective of homogeneous scum who oppress people of color and deserve what’s coming. Race does matter, just not ours.

Even if you buy that White people are bad and diversity is good, there is still a powerful ignorance being espoused. Though the founding stock of this country was overwhelmingly British, within that context there was substantial cultural as well as ethnic heterogeneity that continues to have an impact on American culture and society. Ironically, we wuz diverse. And in a lot of ways, we frankly still are. This is something given very little attention in the Pilgrims–>taxation without representation–>American Revolution against tyranny–>African slavery—>Civil Rights movement narrative, but it is critically important to the history of the United States and Anglo-American culture. What are we meant to learn from history if not our origins? If the only answer to the question, “Who are you?” is “I am an American,” you are either ill-informed or were born before 1960.

The best book I have ever read on the subject of European diversity in the foundations of the United States is Albion’s Seed: Four British Folkways in America, which was written by American historian David Hackett Fischer in 1989. Briefly, I wish to provide a survey of the four classifications given in Albion’s Seed, to highlight the intra-racial diversity within the White population that created the United States, something which should theoretically not exist if White people are not diverse. It should be noted that like all classifications of human populations, these are more general than specific:

Puritans

Major areas of settlement: New England
Origins: southeast England (especially East Anglia)
Migration period: 1629–1640
General values: order, theocracy, legalism
Brief description: The Puritans came to build their own little Zion and build it they did. For over a century, this radical Protestant sect demographically dominated New England and built and controlled its institutions. Due to immigration, their region would ultimately become Catholic majority, but retained many features of the old stock. They believed in a concept of ordered liberty and broadcasting their values to the world (signaling), and their successors would carry that tradition on through movements like abolitionism, feminism and the “civil rights” movement. The parts of this country settled by Puritans or later settled by their descendants would form the core of Republican support in the latter 19th century and switch to Democrats in the 20th, largely remaining so to this day.

Cavaliers

Major areas of settlement: Chesapeake Bay / Tidewater, and expanding into the coastal South
Origins: south and west England
Migration period: 1642–1675
General values: hierarchy, honor
Brief description: To Virginia went many second sons of the nobility and their indentured servants (and later, African slaves), where a free man could hope to own vastly larger estates than he would in England and rule over a larger household. Aristocratic conceptions of social organization and liberty went with them; they were royalists during the English Civil War, and many were sympathetic to the Crown during the War of Independence. On the other hand, the region produced many of the nation’s Founding Fathers, who saw their liberty, i.e. property, as threatened by British taxes.

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Quakers

Major areas of settlement: Delaware Valley and Pennsylvania, later into parts of the Midwest
Origins: northern England / Midlands, Germany, distant Scandinavian roots
Migration period: 1675–1715
General values: equality, tolerance
Brief description: The “Friends” migrated to the Delaware Valley with the intention of building a society that would tolerate all Christian sects, especially their own. The Quakers became a minority in Pennsylvania, Delaware and West Jersey fairly quickly owing to the odd combination of their openness to outsiders and strict religion. Many of their values survived and were adopted by the heterogeneous European population that came to inhabit their settlements and later expanded into the Midwest.

Borderers

Major areas of settlement: the former “backcountry,” Appalachia, the Southern highlands; later parts of Texas, the Southwest and California
Origins: generally “Northern Britain,” i.e. the English border counties, the Scottish Lowlands, and Ulster
Migration period: 1717–1775
General values: autonomy, honor, xenophobia
Brief description: Often self-identifying as “Scotch-Irish” in the United States to differentiate themselves from later waves of Irish Catholics, this mongrel tribe of Anglo-Americans was “diverse” from the outset. Upon landing in the Carolinas and mid-Atlantic colonies, they made their way west where they could live as far from central authority as possible and regulate their own affairs. Their homeland—along the fringes of England, Ireland and Scotland—had known a millennium of violence and they lived as a martial people who would not only become a buffer against the Indians of our continent, but ultimately subdue them. From the late 1600s until 1815, the Borderers experienced a war each generation. And they have since supported every war the United States has fought in, though not necessarily supporting starting the wars. Jim Webb, a former Democratic senator from Virginia who ran for that party’s nomination in 2016 before becoming swiftly disillusioned with where it had gone in the current, has written an excellent book on them called Born Fighting: How the Scots-Irish Shaped America.

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Now, one could argue that the origins of these peoples and the regional cultures of the United States don’t matter, since they all became “Americans” or “White people.” But that’s kind of like saying the ethnic and cultural groups of China don’t matter since they are all “Chinese” or “Asian people.” Imagine if this logic were applied to the hundred ethnic groups of Tanzania? Leftists would never say this about any group other than Anglo-Americans.

But of course, the origins of these people do matter; the origins of all people matter. At a population-wide level, they inform the general attitudes and behaviors of their members, socially, politically, culturally, aesthetically, economically, judicially, etc. They set standards that newcomers either acclimate to or clash with. To ignore origins and kinship, and reduce people to pure materialism or geographic determinism—or any other euphorically progressive canard that insists on the tabula rasa—is to signal status and profess ignorance. You are just so enlightened and brave for denying the existence of tribal in-groups (for White people). Ironically, deracinated White leftists are their own distinct ethno-cultural group, just not a very fit one in the Darwinian sense. In other words, White Mormons will survive the racial collapse of the United States while SWPLs will be hit hardest.

Anglo-Americans (in both the British sense and the Anglophone European sense) were heterogeneous in their origins, and retain substantial diversity today, especially with regard to culture, politics, and the like. If diversity is a strength, we certainly have it, and our regional and subcultural stereotypes confirm it. From SWPLS to WASPs, from rednecks to hipsters, from the Irish-Italian-German-Polish mishmash of lower and middle-class White city dwellers to the huwhyter-than-thou suburbs, from the Yankee to the Southron, we already have diversity, and lo and behold, it is a source of social and political conflict. Does anyone sincerely believe that on top of that intra-racial diversity that somehow increasing multi-racial diversity is going to build a better society?

The debate over diversity in America and White identity underscores the need for us to take our own side. No one else is going to stick up for us; not constitutional conservatives and certainly not non-whites. Anglo-Americans must stand up and assert collective racial interests like every other group does. Survival in a multi-ethnic and multiracial polity demands that we do this, not out of any desire to preserve the American empire but to ensure we have a future on this continent. When those hostile to us say stand and deliver, we must say no, regardless of our regional affiliations or differing European ancestries.

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, états-unis, population des états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 18 juillet 2016

Jean-Louis Harouel - Les droits de l'homme contre le peuple

Jean-Louis Harouel

Les droits de l'homme contre le peuple

Conférence de Jean-Louis Harouel au Cercle Aristote le 20 juin 2016 : "Les droits de l'homme contre le peuple"

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Islam: The Magian Revolution

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Islam: The Magian Revolution

Western academics and media-types write a lot of drivel about Islam. Part of the problem is there is a dearth of good information, and a bounty of superficial, politically self-serving garbage. But the real problem is misplaced emphasis. Western experts and commenters are used to thinking of history in simplistic terms--as the story of human progress. This model might be a good fit for Euro-American history, it is at least workable. But the progressive model falls apart when applied to the history of Islam. Islam’s heights seem to correspond to the West’s depths, and vice-versa. The “Progress” model causes Westerners to ask the wrong questions about Islamic history. “What went wrong?” “Why has the Middle East been so beset by violence?” “When will Islam adopt modern political and ethical principles?”

This misguided criticism has two faces--liberal and reactionary. Both sides share a simplistic view of history--that millennia-long, worldwide advance of the human spirit. But each side approaches its subject with different motives. Liberals, who dominate public discourse on the subject (surprise), assume the intrinsic goodness of all people. “Islam is peace” (eye roll). They feel good when they can cite examples of seemingly precocious modernism, such as early Muslim rulers’ tolerance (in the strictest sense) for religious minorities. It makes them feel good to contrast these anecdotes with the supposedly unrelenting fanaticism of Euro-Americans throughout the Middle Ages and the Early Modern period, the 19th and 20th centuries, up to and including last week. This rosy, Islamophilic picture is not really about Islam. It is just another stick with which to beat guilt into the Euro-American historical conscience.

The liberal position, while dominant, does not go unchallenged. On the other side are the reactionaries. They are “reactionaries” because they have no real position on Islam, they only know that the liberals are wrong, and reflexively counterattack. Theirs is a form of hypercriticism, given to denying long-established facts and trends of Islamic history with little or no justification other than to refute the Islamophiles. Given the current situation in the West, their excesses are understandable. But the reactionaries’ zeal leads them to stake out indefensible positions. Many of them are have ulterior motives--some are pro-Jewish fanatics or apologists for imperialism, others are democratic ideologues. But they share a defect. They lack a healthy, Faustian drive to pursue universal Truth--whether we like its conclusions or not.

Both approaches fail for two reasons. First, neither affords its subject the proper attitude of “sympathetic criticism.” The student must devote himself to understanding a culture on its own terms--learning its languages, reading its history and literature--all the while imagining things from its perspective. Once he has done this, he can render judgment on its ethics, its cultural attainments, and its overall importance to history. This was the approach of the great orientalists of the late 19th and early 20th century. They devoted tremendous intellectual effort to comprehending Islamic civilization, yet they were unafraid to pass judgment on its shortcomings. The liberals have no aptitude for criticism, the reactionaries have none for sympathy.

Second, the liberals and reactionaries neglect the questions of philosophical history. It is from this oversight that they fall into their assumption of perpetual historical progress. But there is a better way. One hundred years ago, Oswald Spengler reframed the discussion of history by tearing down an idea of progress (at least as it is commonly understood). His “Copernican revolution” in historical thought worked wonders for the study of Classical civilization and Europe, but it would prove even more effective for understanding the meaning of Middle Eastern history. Spengler shifted the emphasis away from time and toward Cultures. Following Spengler, we can understand how meaningless most of the questions posed by conventional commenters are, and begin to see Islam for what it really is.

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The Magian Reformation

Spengler rejected the conventional historical focus on religions and polities. He saw these as merely superficial expressions of something deeper--the Culture. Cultures, in Spengler’s scheme, are a complex of peoples who share a world-outlook. This outlook--the spirit of a Culture--drives it to produce or adapt a religion. “Religion” is the outward expression of the world-outlook and includes such things as prayer rituals, religious architecture, calligraphy, and sculpture. For example, while Euro-Americans and Korean evangelicals may both be “Christians,” they do not belong to the same Culture, because their world-outlooks differ so drastically, despite their notionally common religion. A present-day American protestant has more in common, spiritually, with a 9th-century Norse pagan than with a modern-day Korean convert, despite professing the same doctrines. Cultures are the basic unit by which to analyze history.

Islam is part of the “Magian” Culture. In his Decline of the West, Spengler defines the Magian Culture as comprising the Muslim Arabs, but also many pre-Islamic Middle Eastern groups such as the Babylonian Jews, the Zoroastrians, the Coptic and Syriac Christians, as well as syncretic/heretical groups like the Manichaeans. It arose around the time of Christ and lasted until the 12th century when the anti-rationalist thinker Al-Ghazali dealt the deathblow to Magian philosophical speculation. All of subsequent Magian history was, in Spengler’s view, “civilization”--grandiose, bombastic, imperial, but sterile. No new philosophical or religious ideas could arise from the Magian world outlook. The culture had run its course.

So the birth of Islam does not represent the foundation of a new religion. It was, rather, a revolution in Magian religious thought. As such, it is analogous to the Reformation in Western history. Like Luther, Muhammad preached a puritanical systematization of earlier currents in the spiritual thought of his Culture. Muhammad and Luther were both anti-clerical, iconoclastic reformers who exhorted their adherents to build a more personal relationship with God. They both made the scripture accessible to the masses--Luther by translating the Bible into the vernacular, Muhammad by “receiving revelations” in easily memorized rhymed prose. After their deaths, their Cultures were unified the culture by marginalizing the earlier creeds and, at the same time, quickly spawning an array of heresies. The puritanical movements unleashed a storm, driving the post-reformation Europeans and post-Islam Magians to conquer half the world in a fanatical outburst of religious fervor--compare that to the religious and colonial wars of Europe in the 16th and 17th centuries.

Both movements, to a large degree, cleansed their cultures of foreign influence. Hellenistic influence on the Middle East, while not wiped out, was severely reduced in the first centuries of Islam. The Greek language, long the lingua franca of the Eastern Mediterranean, died out in Egypt and Syria, and later in Anatolia. To use Spengler’s term, Islam ended the Hellenistic pseudomorphosis (false-development) of early Magian Culture, allowing it to come into its own. Likewise after Luther, Northern Europe was free to work out its own cultural development. Free of Rome, the North underwent its own Renaissance. Florence and Rome were replaced by Nuremberg, Rotterdam, and Weimar. The Italian composers of the baroque were, by degrees, superseded by the likes of Bach and Handel. Thus Muhammad is not an Islamic Jesus, but a Luther. His movement, Islam, is a puritanical systematization of earlier currents in the Magian spirit.

Islam needs a Reformation

All this flies in the face of the conventional wisdom. Lacking any deeper insight into the place of Islam in history, the Mass-Media has been promoting a meme, “Islam needs a Reformation” eg: (WSJ and HuffPo). It makes sense superficially. Based on the conventional historical assumptions, one would compare Muhammad to Jesus as founders of world-religions. It follows then that Islam, having gotten a late start, is due for a reformation. After all, it’s been 14 centuries since Muhammad fled to Medina, and about the same duration separates Jesus from Martin Luther. The pre-Reformation Church superficially resembles current-day Islam.

But with a deeper understanding of history, comparing Jesus to Muhammad is preposterous. In contrasting the current state of the West and the Middle East, it would be ridiculous to set the two up as analogs. Jesus no longer matters to Faustian man. When the decadent West looks for myths and heroes, it looks for world-denying saints of Tolerance and Progress. New heroes must spring up or be manufactured--MLK and Gandhi, Anne Frank and Mother Theresa. Jesus would seem to fit the mold, but he is too bound-up in the popular imagination with the distant past. And in the popular imagination, History is Progress, therefore the farther back you go, the more evil everything is. But the West has absolutely no need for heroic men-of-the-world like Luther, so his place in our history is undervalued.

hitti8_BO1,204,203,200_.jpgBut the reborn Islamic fury, much pondered in the West, is not the necessary outcome of Islam’s doctrines. That the Middle East is still populated by “Muslims” is of less consequence than its stage of historical development. Islam is in winter. For centuries following the Crusades the Arabs and Persians were inactive. Islam’s last great conquests were not carried out by these “core-Magians,” but by the Berbers, Turks, and Mughals. And these imperial peoples could only prolong the agony of Magian decline. After c. 1500, the Magians had no meaningful history. They have endured wars and changes of dynasty, but no revolutions of thought or spirit. Classic histories of Middle East recognized this historical void--in over 750 pages of The History of the Arabs, the Lebanese Christian scholar Philip Hitti devoted less than 100 to anything after the 13th century.

What’s to be done

The liberal and reactionary views of Islam are shallow and polemic. They are worthless as history. Neither framework allows us to understand the relationship between Magian culture and ours because the Magians are actually ahead of us. Their decline did not begin in the 19th century, but in the 11th. Their reformation did not happen in the 16th century, but in the 7th.

Where are we now? Today’s situation resembles the era of the Crusades, with the roles reversed. Like Islam of the 1100s, the West has passed its peak. Our spirit is dying, our philosophy and art have ossified. We find ourselves beset by external enemies, barely able to summon the strength for our own preservation. Like Europe of the 1100s, the Middle East is the matrix of peoples--young, vigorous and aggressive.

What can we look forward to? If the West follows the same trajectory as Islam did after 1100, we are doomed. While Islam expelled the Crusaders and launched counteroffensives on its Eastern and Western frontiers, it only did so because it received infusions of fresh blood semi-civilized converts. These barbarian peoples adopted the outward forms of Magian Culture--Islam--but were unable to revive its spiritual vigor.

So contrary to the common view, the West does not face an ancient religious enemy. Islam died centuries ago--any invocation of its doctrines is now entirely superficial. The Arabs have for centuries wallowed in spiritual decrepitude. The “refugees” are not driven on by religious fervor, but simple greed, lust, and envy. They are not so much religious fanatics as they are zombies. Soulless and decrepit, they swarm to history’s last civilization. Do we still have the spirit to do what needs to be done?


Holland, Tom. In the Shadow of the Sword: The Birth of Islam and the Rise of the Global Arab Empire. New York: Doubleday, 2012.

Spengler, Oswald, and Charles Francis Atkinson. The Decline of the West: Perspectives of World-history. Vol. 2. New York: Alfred A. Knopf, 1957.