Novopress, 13/12/2008 : "Dans le colloque - dans l’ensemble très politiquement correct - “Le “sacre” du gène : pourquoi continue-t-on à surestimer la génétique ?”, organisé par la Mission Agrobiosciences et l’Institut d’Etudes Politique de Toulouse le 23 octobre dernier, un passage échappe au ronron idéologique habituel.
Il s’agit d’une très brève intervention de Mme Anne Cambon-Thomsen, directrice de recherche CNRS, animatrice de la plateforme Génétique & Société à la Génopole Toulouse Midi-Pyrénées, intitulée “L’autocensure des chercheurs”. Elle y affirme en particulier : “Il y a effectivement un certain nombre de bases biologiques, de traits génétiques, dont l’expression de certains influence des comportements. Mais dire cela est tellement dangereux sur le plan de l’utilisation politique, sociale ou économique qui pourrait en être faite que nous n’osons même pas le dire. Nous nous limitons même pour aller plus loin dans les connaissances biologiques. C’est grave.”
Dans l’Union Soviétique de Staline et de Lyssenko, là aussi la science était asservie à ce que le politique veut imposer comme “bon”, et pas dangereux pour son système.
En France (voir entre autres Novopress 12 décembre 2008), même la citation de travaux scientifiques étrangers dont les résultats sont non-conformes aux dogmes imposés est actuellement censurée."
jeudi, 12 février 2009
Encore un mauvais coup contre la liberté de recherche et la liberté d'expression
Encore un mauvais coup contre la liberté de recherche et la liberté d'expression
Trouvé sur: http://www.polemia.com/
Aymeric Chauprade, chargé du cours de géopolitique au Collège interarmées de défense (CID, l'ancienne Ecole de guerre) a été brutalement congédié ce matin par le ministre de la Défense Hervé Morin, à la suite d'un article paru dans « Le Point ». Hervé Morin lui reproche d'être l'auteur d'un « texte au travers duquel passent des relents inacceptables » consacré aux attentats du 11 septembre, présentés comme le fruit d'un complot israélo-américain. Aymeric Chauprade vient de publier une « Chronique du choc des civilisations » aux éditions Chronique-Dargau, dont « Le Point » cite quelques expressions choc :
« L'attaque des tours jumelles du World Trade Center de New York et du
Pentagone par des terroristes préparés par al-Qaïda ? »
« Le nouveau dogme du terrorisme mondial »,
« Une « version officielle ».
Au World Trade Center, « l'incendie n'a pas été si violent que le prétend la commission d'enquête ».
« L'onde de choc n'a pas pu provoquer l'effondrement. (...) Seule une démolition contrôlée par des explosifs permet d'obtenir un effondrement aussi rapide et parfait. »
Rien que du politiquement incorrect !
Quelques heures après la parution de cet article, le professeur est débarqué par le ministre de la Défense qui l'explique :
« J'ai découvert un texte au travers duquel passent des relents inacceptables. Sur onze pages, on nous parle d'un complot israélo-américain imaginaire visant à la conquête du monde. Quand j'ai appris cela mardi soir, j'ai donné pour consigne au général Desportes, le directeur du Collège interarmées de défense [le supérieur de M. Chauprade], de ne pas conserver ce monsieur Chauprade dans son corps enseignant. Il n'a absolument rien à faire à l'École militaire ».
Interrogé par Libération/Secret défense, Aymeric Chauprade, 40 ans, se déclare « stupéfait »:
« On me coupe la tête. Je n'ai eu aucun contact avec le cabinet du ministre, qui n'a pas cherché à m'entendre avant de prendre cette décision à la suite de la parution d'un seul article ». « Très fâché », Chauprade entend se défendre.
Sur le fond de ce qui lui est reproché, il s’explique à son tour :
« Je présente la thèse [du complot américano-israélien], certes de manière avantageuse, mais sans la faire mienne. Je souhaitais mettre en opposition deux façons de voir le monde, sachant que la moitié de l'humanité pense que les attentats du 11 septembre sont le fruit d'un tel complot » et non l'oeuvre des islamistes d'Al Qaïda. »
Dès ce jeudi après-midi, des élèves du CID s'élevaient contre ce qui s'apparente, à leurs yeux, à une « chasse aux sorcières » au nom de « la pensée unique ».
Aymeric Chauprade, qui enseignait cette semaine aux officiers de l'armée marocaine, à Kenitra, sera reçu demain matin par le directeur du CID, le général Vincent Desportes. Il lui a été demandé de cesser immédiatement ces activités et n'assurera donc pas le séminaire « Energie et développement durable » qu'il devait animer ce vendredi. Aymeric Chauprade enseigne au CID depuis 1999 et dirige le cours de géopolitique depuis 2002. (…). [Il est] officier de réserve de la marine. Outre son séminaire, son cours porte sur les méthodes d'analyse géopolitique, destiné à des officiers d'environ 35 ans. Ses activités au CID représente environ un tiers de ses activités et donc de ses revenus. Il est par ailleurs éditeur et auteur de plusieurs ouvrages, dont une « Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire » aux éditions Ellipses.
« Il n'a jamais fait de prosélytisme dans ces cours, n'a jamais exprimé sa vision du monde, mais en faisant état de ses fonctions au CID dans ces livres, il engage l'institution militaire avec des thèses qui ne sont pas les nôtres » assure le général Vincent Desportes, qui commande le CID.
Le général Desportes, qui est l'une des têtes pensantes des armées et l'auteur de nombreux livres, s'affirme « intellectuellement en opposition avec les thèses défendues par Chauprade, qui sont assez peu recevables ».
Dans ces livres et ses articles, Chauprade défend une théorie du choc des civilisations, au travers notamment d'une opposition entre l'Europe (incluant la Russie) et l'Islam.
Et « Le Point » de présenter Aymeric Chauprade dans l’introduction de l’article :
« Aymeric Chauprade est un géopoliticien qui ne cache pas ses convictions. Directeur de campagne de Philippe de Villiers aux européennes de 2004, en charge de la Revue française de géopolitique, il est très réservé sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.(…). Il s'est montré critique sur le récent « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale », ce qui ne manque pas de courage pour un enseignant censé se trouver en phase avec la politique de défense nationale »..
Sources :
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense
et
http://lesalonbeige.blogs.com/
5/02/09
Correspondance Polémia
05/02/09
« Chronique du choc des civilisations »
http://www.amazon.fr/s/ref=nb_ss_w?__mk_fr_FR=%C5M%C5Z%D5%D1&url=search-alias%3Daps&fieldkeywords=Chronique+du+choc+des+civilisations&x=14&y=19
« Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire »
http://www.amazon.fr/Géopolitique-Constantes-changements-dans-lhistoire/dp/2729811222/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1233938778&sr=8-2
Correspondance Polémia
00:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : censure, dicature, terreur, géopolitique, france, choc des civilisations, 11 septembre 2001 | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 10 février 2009
Déclaration d'Aymeric Chauprade
Aymeric Chauprade : ”Le petit clan qui, au coeur de la Défense, défend des intérêts étrangers, essentiellement américains, va devoir s’inquiéter”
Source : SECRET DEFENSE
Aymeric Chauprade, expert en géopolitique et enseignant au CID, qui a été congédié jeudi par le ministre de la Défense après la parution d’un texte contestant ce qu’il appelle “la version officielle” des attentats du 11 septembre, va attaquer en justice le ministre de la Défense, Hervé Morin. Son avocat devrait préciser cette semaine la nature de la plainte. “Une riposte juridique est engagée”, dit-il. Ce samedi, Chauprade assure n’avoir toujours eu aucun contact avec le cabinet du ministre, afin de pouvoir s’expliquer.
“J’ai désormais les mains libres pour m’exprimer. Le petit clan qui, au coeur de la Défense, défend des intérêts étrangers, essentiellement américains, va devoir s’inquiéter”, menace-t-il.
Aymeric Chauprade, 40 ans, a été reçu vendredi matin par le général Vincent Desportes, commandant du Collège interarmées de Défense. Au cours d’un entretien “très courtois” d’un quart d’heure, le général lui a signifié la fin immédiate de sa collaboration. Chauprade a demandé à ce que son renvoi lui soit notifié par écrit. Les autres interventions de Chauprade dans des organismes de la Défense, comme l’IHEDN, l’Emsom (troupes de marine) et le Cesa (armée de l’air), devraient également être annulées. Il devait par exemple embarquer le 20 février sur le navire-école Jeanne d’Arc pour une série d’interventions auprès des élèves-officiers de la Marine, entre Djakarta et la Réunion. La Marine l’a averti d’un “changement de programme brutal”.
Interrogé par Secret Défense sur le fond de l’affaire, c’est-à-dire les attentats du 11 septembre, Aymeric Chauprade maintient ses affirmations qui rejoignent celles des complotistes, visant à dédouaner l’islamisme radical pour en attribuer la responsabilité aux Américains ou aux Israéliens : “On a le droit de ne pas savoir (qui est à l’origine des attentats). Je ne suis pas convaincu par le version officielle. J’ai en effet présenté de manière crédible les thèses alternatives. Mais je donne la version officielle - que tout le monde d’ailleurs connait - dans une chronologie. J’ai des doutes importants, mais cela ne veut pas dire que je crois que les responsables sont des éléments des services américains ou israéliens. Je ne tire pas de conclusions, je m’interroge”.
Commentaire du Pacha : Complot et brutalité.
La thèse présentée par Aymeric Chauprade dans son livre “Chronique du choc des civilisations” alimente tous les fantasmes complotistes. Elle n’est, à mes yeux, absolument pas recevable et j’ai eu l’occasion de le lui exprimer. Les opinions politiques (proches de la droite dure) d’Aymeric Chauprade, qui n’a jamais mis son drapeau dans sa poche (dans ses livres, ses articles ou ses conférences), n’étaient pas secrètes. Il intervient depuis dix ans dans différentes institutions de la Défense, dont le Collège interarmées de Défense.
La méthode dont use le ministre de la Défense pour se séparer de lui est toutefois d’une grande brutalité, qui risque d’être très mal perçue chez de très nombreux officiers qui ont suivi ses cours. Des témoignages me remontent déjà. C’est exactement le contraire de l’effet recherché…
A LIRE :
Chronique du choc des civilisations
Aymeric Chauprade
Editions Chronique, collection Théma
239 pages, janvier 2009
08:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : défense, militaria, géopolitique, relations internationales, politique internationale, censure, dictature | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 16 décembre 2008
Sciences: autocensure des chercheurs
Science sous influence : l’autocensure des chercheurs !
00:15 Publié dans Sciences | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, biologie, recherche, actualité, political correctness, totalitarisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 19 novembre 2008
Les nouvelles censures
« Les Nouvelles Censures/ Dans les coulisses de la manipulation de l'information
Par Paul Moreira
Ex: http://www.polemia.com
Tout commençait bien.
Tout d’abord, le titre, accrocheur comme une Une de « Marianne ». Et plus encore le sous-titre : « Dans les coulisses de la manipulation de l’information », qui présageait une enquête opportune, une quête obscure, difficile, voire dangereuse. Sur un sujet aussi épineux, cela sentait la prise de conscience salutaire, voire la rébellion ! Et puis même Vladimir de Gmeline dans « Valeurs actuelles » s’était fendu d’un papier élogieux – au point de sentir la commande à 100 mètres. Premier indice.
L’auteur, ensuite, pouvait présenter les garanties nécessaires au traitement du sujet. Son éditeur en fait un « journaliste d’investigation dans la presse écrite, à la radio et à la télévision ». Notamment pour Canal+, comme responsable de l’émission – dite de référence – « 90 minutes ». Deuxième indice.
Nonobstant les appréhensions initiales, la quatrième de couverture, enfin, suscite l’appétence. Il s’agit bien de prendre en compte les dernières techniques de manipulation, les nouvelles manières de formater les pensées. Beaucoup plus efficaces que la bonne vieille censure. Mieux adaptées, surtout, au vacarme médiatique actuel, « devenu le meilleur allié des nouveaux censeurs ». Notre ego s’en trouvait même flatté : « Les techniques de manipulation de l’information quotidiennement employées sous vos yeux sont multiples et extraordinairement intelligentes ». Les déjouer, ce n’est plus de l’intelligence : c’est du talent pur et simple ! Et puis on allait voyager : de l’Irak au Nicaragua en passant par la France, le Timor-Oriental et Abidjan, de Bush à Sarkozy, de l’obésité au sida et enfin de l’insupportable pression au travail à la terreur islamiste, que de contrées et de sujets inédits !
Il ne restait plus qu’à ouvrir les pages…
Tintin au pays de l’infoguerre
Hormis quelques morceaux de bravoure, dans le prologue et le premier chapitre qui mettent (un peu) en perspective le sujet (1), et un chapitrage qui prolonge le titre alléchant (2), on lit en fait un véritable roman, servi par le style propre au genre et un propos superficiel, aussi vain que vaniteux. Et surtout un scénario immuable, applicable de façon universelle et immanente, au manichéisme échevelé : aux quatre coins de la planète (sic), les patrons sont des salauds d’exploiteurs, les pauvres sont tous dignes, les travailleurs exploités, les administrations US complotent contre les libertés tandis que les militants des droits-de-l’homme et autres syndicalistes exotiques sont à la fois des saints et des héros.
Des exemples ? Les sandinistes sont présentés comme de joyeux socio-démocrates et le gouvernement Allende était tout simplement de gauche, pour ne pas dire humaniste, quand l’apartheid était un régime franchement « néo-nazi » et les différentes administrations US – encore elles – sont et seront toujours liberticides, terroristes, voire fascistes. Et ne parlons pas de la France, viscéralement engoncée dans ses « mensonges d’Etat »… Une succession de clichés que l’on pouvait croire, naïvement, éculés.
Hétérotélie de l’antiaméricanisme primaire
Moreira prétend pourfendre le nouvel impérialisme états-unien. Soit. Ce n’est pas très courageux aujourd’hui mais potentiellement fécond pour l’avenir. Le problème est qu’il n’a sans doute pas lu la Constitution des Etats-Unis mais en est passablement imprégné – sans doute pour avoir passé sa jeunesse dans les cinémas de quartier où étaient projetés en boucle les westerns de l’âge d’or d’Hollywood. Pour lui, l’individu, ou même l’attroupement d’individus, détient par essence la vérité et la justice, quand les systèmes, les organisations et les ordres sont, non seulement dépassés, mais dangereux car ontologiquement mauvais. Il est vrai qu’en faisant de Bernstein et Woodward (3) ses figures tutélaires, on ne pouvait s’attendre à une vision renouvelée du « journalisme d’investigation ». Surtout 25 ans après les faits. Et tant de réels scandales depuis. Quel (vrai) sujet gâché !
Bref, pour les plus courageux ou les plus oisifs, il sera donné l’occasion de lire, avec « Les Nouvelles Censures », un mélange pour tout dire nauséeux de dénonciation hystérique, d’empathie démagogique et d’indignation à la fois puérile et stérile. Avec un ton et des arguments puisés dans le Triangle des Bermudes que l’on pourrait situer entre Les Envahisseurs, X-Files et Erin Brockovich (4). Ou, dans un registre plus franco-français, entre José Bové, Besancenot et Le Pen. Avec ce goût manifeste du complot, de la mauvaise foi et de l’approximation géopolitique ou tout simplement historique, il nous est ainsi donné l’occasion de lire le premier roman authentiquement gaucho-lepéniste. Ou plus exactement : lepéno-gauchiste.
Ce n’est pas un cadeau.
Pourvu que personne ne songe à vous l’offrir pour Noël…
G.D.
© Polémia
05/12/07
Paul Moreira, « Les Nouvelles Censures : Dans les coulisses de la manipulation de l'information », Robert Laffont 2007, 285 p., 19 euros.
(1) Pour une appréhension plus robuste d’un tel sujet, à savoir le recyclage des techniques de vente et, pour tout dire, de manipulation dans le champ de la démocratie d’opinion, on pourra se référer à des textes plus utiles, récemment (ré)édités aux éditions La Découverte. Notamment « Storytelling/ La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », de Christian Salmon et « Propaganda/ Comment manipuler l’opinion en démocratie », d’Edward Bernays, le praticien génial de ces techniques inspirées du marketing et auquel se réfèrent encore tous les consultants du moment (intelligemment préfacé par Normand Baillargeon).
(2) Par exemple : « L’Industrie du consentement » ou « Obésité : l’épidémie cathodique », et surtout les sous-chapitres, secs comme des coups de trique : « Punir », « Décrédibiliser », « Intimider », « Supprimer la source » ou, au contraire, moelleux comme des annuaires du téléphone : « Laisser faire le vacarme », « Séduire », « Acheter », « Contrôler la version officielle »…
(3) Pour mémoire, Carl Bernstein et Bob Woodward sont les deux journalistes du « Washington Post » qui ont révélé le Watergate. La belle affaire…
(4) « Erin Brockovich, seule contre tous », film de Steven Soderbergh sorti en France en avril 2000, mettait en scène Julia Roberts, mère célibataire un peu vulgaire mais héraut au grand cœur des premières Class Action (actions collectives en justice). Un summum facile à décrypter – pour le coup.
Polemia
00:05 Publié dans Manipulations médiatiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, totalitarisme, liberté d'expression, liberté, information, médias | | del.icio.us | | Digg | Facebook