samedi, 07 décembre 2024
Instagram censure à droite
Instagram censure à droite
An Jacobs
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°194, novembre 2024
Le problème de la censure, c'est qu'elle n'est pas aussi aveugle qu'elle est censée l'être. Comme nous l'avons vu, Meta a l'habitude de censurer des publications qui ne sont pas du tout violentes ou criminelles. Meta s'en prend souvent aux publications qui ne sont pas conformes à l'idéologie dominante. Par exemple, l'entreprise a mené une opération de censure en France vers la fin de l'été 2024 qui a touché plusieurs sites influents de droite.
Une offensive de censure d'autant plus étonnante qu'elle s'est déroulée fin août, alors que les influenceurs et autres victimes étaient en vacances et ne postaient pas ou peu. C'est comme si ces comptes étaient ciblés depuis un certain temps, mais qu'ils n'avaient pas encore trouvé d'occasion légitime de les bannir. Une bonne occasion, par exemple, lorsque peu de personnes sont derrière leur écran. Heureusement, malgré le timing, l'affaire a fait suffisamment de bruit et certains sites web ont été rapidement rétablis. D'autres, en revanche, sont toujours suspendus, ce qui a un impact non seulement sur leur visibilité et leur impact, mais aussi sur les informations disponibles pour leurs abonnés.
Une censure aléatoire
Au lieu de se concentrer sur les comptes dont les publications sont supposées haineuses ou criminelles, Meta s'attaque ostensiblement aux comptes qui respectent ses conditions d'utilisation, et même certains de ces comptes se bornent à respecter le bon sens. Alice Cordier, présidente du Collectif Némésis, qui dénonce les auteurs de violences sexuelles lorsqu'ils sont issus de l'immigration, a ainsi perdu son compte principal, suivi par 50.000 personnes.
A première vue, on pourrait dire que ce compte véhicule des idées racistes, alors qu'en l'occurrence il ne fait que montrer une situation qui, pour être mal aimée par la gauche, n'en est pas moins réelle pour autant. Cependant, Alice Cordier a également perdu son compte secondaire, sur lequel elle ne postait que des messages de soutien aux femmes ukrainiennes. Il est difficile de dire en quoi ce type de publication viole les termes et conditions de Meta, qui permet pourtant à ses utilisateurs d'être violents à l'égard de la Russie en tant qu'ennemie de l'Ukraine.
Le site de l'association Cocarde Etudiante a également été touché, et pas seulement le site de son antenne lyonnaise, mais aussi celui de son antenne à la Sorbonne. Préventif, sans doute, car ce dernier site ne contenait aucune publication et venait tout juste d'être créé. L'ASLA, l'association de soutien aux lanceurs d'alerte, a également été suspendue, puis - sans explication - rétablie... Ont également été touchés Une Bonne Droite, un site parodique, Frontières, anciennement Livre Noir, une chaîne de médias d'investigation qui compte 100.000 followers et qui a été rétablie peu après, et l'Institut de Formation Politique (IFP), qui vise à former de jeunes personnalités politiques de droite avec des cours théoriques et pratiques, y compris sur la prise de parole en public.
Occidentis, des informations indésirables sur Instagram
Le cas d'Occidentis est révélateur. Ce média, fondé en 2019 par David Alaime, était suivi par 160.000 personnes sur Instagram. Il a obtenu « l'agrément » de la presse et a été reconnu par le ministère de la Culture. Il ne s'agit donc pas d'un obscur site, recueillant des faits divers sordides et publié par des skinheads obsédés. Ce compte a été suspendu sans raison valable ni préavis, et son fondateur ne peut ni communiquer avec Meta ni lancer un appel, malgré des tentatives répétées depuis plusieurs semaines.
Occidentis avait déjà été confronté à la censure d'Instagram. Plusieurs publications avaient déjà été supprimées. Des suppressions arbitraires, puisque tous les appels lancés par le fondateur pour récupérer ces publications ont abouti. Cette affaire montre clairement que Meta ne se soucie pas de ce que l'on dit, mais de qui le dit. Sur Meta, la liberté d'expression est réservée aux gauchistes, ou tout au plus aux personnes apolitiques.
Meta, une censure un peu hâtive ?
Lorsque les utilisateurs sont confrontés à la suppression de leur compte, ils font appel et surtout vérifient les conditions d'utilisation. Or, il s'avère que plusieurs sites n'étaient pas du tout en infraction et ne méritaient donc pas de suspension. Dans ces cas, Meta est parfois contraint de faire marche arrière et de fournir une explication. Le plus souvent, c'est l'erreur humaine qui est invoquée: « oups », un clic un peu trop rapide.
C'est l'excuse communiquée dans le cas de Frontières, avant sa réintégration. Une explication qui ne satisfait personne, car il semble impossible qu'une procédure de censure aussi grave puisse être déclenchée accidentellement. L'ASLA et l'IFP ont également récupéré leurs sites web après des recours. Qui peut dire si les sites ayant moins d'abonnés, qui n'auraient pas pu porter l'affaire dans la sphère médiatique, auraient eu gain de cause ?
Une longue histoire de censure
En août 2021, lors de la campagne présidentielle de 2022, Éric Zemmour subit la même « mésaventure » avec son compte Instagram, réparée après une campagne médiatique. Là encore, les équipes de Méta avaient commis une erreur. Plus récemment, ce sont les écrits de Dora Moutot et Marguerite Stern qui ont été supprimés. Ces auteures de Transmania avaient dénoncé les abus du lobby trans dans leur livre. Cette fois, Meta avait soulevé des allégations de transphobie.
Ces précédents montrent que depuis plusieurs années, l'entreprise s'efforce de museler immédiatement toute personne classée à droite qui aurait tendance à se développer un peu plus que souhaité. Meta censure les sites web les uns après les autres. Parfois, elle va un peu trop loin, s'en prend à la mauvaise personne et doit faire marche arrière. En réalité, aucun des sites n'est plus un lieu sûr pour la liberté d'expression.
Outre la suppression de sites web, l'invisibilité des publications est également un problème
En clair, nous appelons cela le shadow-banning. Le shadow-banning, c'est une procédure qui permet à certaines publications de ne pas avoir la visibilité à laquelle elles ont droit. La visibilité d'une publication est déterminée par les mots utilisés, plus ou moins présents dans les recherches des utilisateurs, la présence d'images, les réactions à la publication - une publication qui est largement aimée, partagée, commentée, obtient une meilleure avance à travers la pléthore de sites - et, bien sûr, le nombre d'abonnés au site web.
Sur Meta, cependant, les règles changent: depuis le 9 février, les « contenus politiques » ne sont plus promus sur Instagram et Threads. Officiellement, les utilisateurs de ces deux plateformes ont demandé à ce qu'on leur en présente moins. C'est possible, tout comme il est possible que Meta veuille jeter un voile sur une réalité de plus en plus incompatible avec les idéologies dominantes. Car il n'existe pas de définition unique de ce fameux « contenu politique ». Un témoignage relatif à une agression peut-il être qualifié de politique? Cela dépend apparemment de qui est l'agresseur....
Cessera-t-on un jour de censurer la droite ?
En bref, Meta se comporte exactement comme beaucoup d'autres entreprises médiatiques influentes en ce qui concerne la "droite". Qu'il s'agisse de Wikipédia, qui présente souvent les informations et les personnes sous un angle faussement neutre et en réalité de gauche, des banques, qui ferment parfois les comptes des associations, comme ce fut le cas pour le Collectif Némesis, ou des organes de presse qui rejettent les chaînes qui ne leur « correspondent » pas, comme l'a fait ARCOM en supprimant C8 de la TNT, une chose est sûre: être de droite, c'est mauvais pour les affaires.
Aujourd'hui, peu de grandes entreprises offrent aux influenceurs de droite un havre de paix et leur permettent de s'exprimer. De plus, ils sont perçus de manière très négative. Il suffit de voir les sanctions de la Commission européenne contre X d'Elon Musk et l'arrestation de Pavel Durov, responsable de Telegram en France, pour avoir refusé de censurer certains contenus.
Bien sûr, à en croire les propriétaires de Meta, ces décisions ne sont jamais de nature politique, qu'on se le dise, mais sont toujours motivées par la volonté de faire taire les discours de haine ou les contenus criminels. Cependant, les erreurs reconnues de Meta montrent qu'il n'y a qu'un pas entre une décision raisonnable et une décision arbitraire. Et ce pas a été franchi à plusieurs reprises.
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vendredi, 06 décembre 2024
Le premier ministre polonais pro-UE Donald Tusk interdit les médias d'opposition
Le premier ministre polonais pro-UE Donald Tusk interdit les médias d'opposition
An Jacobs
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°194, Novembre 2024
Depuis des mois, la deuxième chaîne d'information polonaise est totalement interdite d'accès aux conférences de presse et aux briefings de crise du premier ministre libéral pro-UE, Donald Tusk. Cette situation est d'autant plus curieuse qu'elle est le fait d'un de ces eurocrates qui, pendant les huit années de gouvernements conservateurs en Pologne, ont cloué au pilori les menaces pesant sur la démocratie, l'État de droit et le pluralisme des médias.
Mais il faut l'admettre: Tusk avait déjà un certain passif en matière d'attaques contre le pluralisme des médias lorsqu'il était premier ministre de son pays de 2007 à 2014, avant de devenir président du Conseil européen de 2014 à 2019, puis président du Parti populaire européen (PPE) de 2019 à 2022.
Contrôle des médias publics par la force
De retour au pouvoir depuis le 13 décembre 2023, Donald Tusk a commencé à prendre le contrôle des médias publics par la force. Cependant, son approche brutale a eu une conséquence sans doute inattendue: le départ massif des téléspectateurs de TVP Info, la chaîne d'information du radiodiffuseur public, vers le petit radiodiffuseur privé TV Republika, qui a une ligne éditoriale conservatrice et sympathise avec les conservateurs du parti Droit et Justice (PiS).
TV Republika, le vent en poupe
Aujourd'hui, TV Republika peut presque rivaliser avec la chaîne d'information TVN24, qui était jusqu'à présent le leader incontesté dans ce segment de l'information. TV Republika dépasse de plus en plus TVN24 aux heures de pointe. Bon à savoir : TVN24 fait partie du groupe TVN, propriété de la société américaine Warner Bros Discovery. Elle offre à ses téléspectateurs un contenu éditorial très engagé dans le camp de la gauche et très hostile à l'opposition conservatrice.
Mais alors que la chaîne d'information publique TVP Info s'est effondrée, passant d'une moyenne de 5,33% en septembre 2023 à seulement 2,08% en septembre 2024 - un mois où les résultats des chaînes d'information en continu ont été dopés par les inondations catastrophiques dans le sud-ouest du pays - TV Republika est passée d'une moyenne de 0,11% à 4,66%. Le numéro un, TVN24, a enregistré une audience de 6,56% en septembre, contre 5,52% il y a un an (source: Wirtualne Media).
Tusk ne veut rien voir, rien entendre
Mais même pendant les inondations qui ont ravagé le sud-ouest de la Pologne, faisant de nombreux morts, le Premier ministre Donald Tusk a ordonné à ses services de refuser aux journalistes et aux caméras de TV Republika l'accès à ses briefings de crise, y compris sur le terrain lorsqu'il s'est rendu dans les zones touchées par cette catastrophe naturelle. C'est sans précédent dans un pays européen supposé être "démocratique". Mais il faut dire que Donald Tusk refuse depuis des mois à TV Republika l'accès à ses conférences de presse, manifestement parce qu'il veut éviter les questions embarrassantes des médias d'opposition.
La situation perdure malgré une première décision de justice en juillet qui condamnait le ministre de la Culture Bartłomiej Sienkiewicz pour la même pratique à l'égard de TV Republika. M. Sienkiewicz est un lieutenant-colonel à la retraite, ayant jadis oeuvré au service du contre-espionnage. C'est lui qui, en tant que ministre de la culture et du patrimoine national dans le troisième cabinet de Donald Tusk, a mené le putsch contre les médias publics juste avant Noël. Le 13 mai 2024, il a renoncé à ce poste pour devenir député de la Plateforme civique de Tusk (Platforma Obywatelska) au Parlement européen, où il siège donc au sein du PPE.
Que ce soit dans le cas de l'ancien ministre de la Culture Sienkiewicz (photo) ou dans celui du Premier ministre Donald Tusk, le Médiateur a protesté à plusieurs reprises contre ces pratiques, qui sont à la fois antidémocratiques et illégales et totalement contraires au droit à l'information des citoyens tel qu'il est inscrit dans la constitution polonaise. Plus récemment, le 18 septembre 2024, le médiateur a envoyé une lettre au voïvode (gouverneur provincial) de Basse-Silésie, la région touchée par les inondations, demandant une explication sur l'attitude des organisateurs du point de presse. Ceux-ci avaient brutalement plaqué au sol une équipe de journalistes de TV Republika pour l'empêcher d'assister au point presse.
Condamnation par les instances constitutionnelles en vain
Cette attitude des autorités polonaises a également été condamnée à plusieurs reprises par l'Observatoire de la liberté de la presse de l'Association des journalistes polonais (SDP). En vain. Lorsqu'un journaliste a demandé à Donald Tusk, dans la salle du Parlement, pourquoi il se livrait à ces pratiques illégales, le Premier ministre, entouré de ses gardes du corps, a répondu de manière moqueuse: "Pourquoi ne vous adressez-vous pas à la Cour constitutionnelle?".
L'attitude de Donald Tusk a de nouveau été condamnée par le président du Conseil national de la radio et de la télévision (KRRiT), l'organe constitutionnel indépendant chargé de superviser les médias. Il est vrai que la majorité de gauche n'était pas encore satisfaite de sa prise de contrôle brutale des médias publics, au mépris de la loi et en discriminant scandaleusement la deuxième chaîne d'information du pays. En outre, les partisans de M. Tusk veulent traduire le président de l'autorité des médias devant le tribunal d'État. Il s'agit de l'instance chargée de juger les ministres et certains hauts fonctionnaires en cas d'infractions particulièrement graves dans l'exercice de leurs fonctions.
Reporters sans frontières complice, comme souvent
Le 26 septembre 2024, l'interdiction par TV Republika des conférences de presse et des briefings de crise du Premier ministre Donald Tusk a de nouveau fait l'objet d'une note de la Plateforme pour la sécurité des journalistes du Conseil de l'Europe, qui attend une réponse du gouvernement polonais pour le 26 décembre 2024. Les activistes de Reporters sans frontières, en revanche, gardent un silence radio total. RSF ne semble pas se soucier de la liberté des médias en Pologne depuis le changement de gouvernement, et a même fait passer le pays de la 57ème place en 2023 à la 47ème dans son classement mondial de la liberté de la presse 2024. Il suffit d'oser.
Et pourtant: lors d'une conférence au Sénat polonais le 10 septembre 2024, Donald Tusk lui-même a admis qu'il ne respectait pas l'État de droit, insistant sur le fait que cela était nécessaire «pour sauver la démocratie en Pologne». Une démocratie qui, selon lui, est désormais une «démocratie militante». S'agit-il de la nouvelle réponse de la gauche et des libéraux à la montée du «populisme» de droite en Europe ? On peut le craindre, étant donné le soutien évident de « Bruxelles » aux actions du gouvernement Tusk. Et si c'est le cas, il y a vraiment de quoi s'inquiéter... en Pologne et ailleurs.
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vendredi, 13 septembre 2024
La gauche mondialiste et intolérante se prépare à la "soumission"
La gauche mondialiste et intolérante se prépare à la "soumission"
par Domenico Bonvegna
Source: https://www.destra.it/home/occidente-malato-la-sinistra-globalista-e-intollerante-prepara-la-sottomissione/
Les protagonistes de cette tendance criminelle sont non seulement les politiciens, mais aussi les intellectuels et le monde des médias, tous potentiellement accumulés sous l'étiquette « progressiste », « gauchiste », qui se disent « démocratiques », mais qui recèlent peu de démocratie. Plusieurs exemples peuvent être cités, le professeur Eugenio Capozzi en énumère les plus évidents (dans: "Une dérive globale. La gauche est désormais synonyme de répression de la dissidence", 22.8.24, lanuovabussola.it).
Cela commence par le virage répressif de plus en plus marqué, lancé par le gouvernement travailliste britannique de Keir Starmer. Une véritable persécution policière et judiciaire de ceux qui ont des opinions divergentes sur la question de l'immigration. Y compris la grotesque lettre de menace envoyée par le commissaire européen Thierry Breton à Elon Musk, le menaçant de représailles pour l'espace médiatique qu'il a accordé à Donald Trump, jusqu'aux menaces explicites de l'eurodéputé macronien Sandro Gozi de supprimer tout court le média social X, propriété de Musk lui-même, sur le territoire de l'UE.
Mais on pourrait continuer selon le professeur Capozzi. Il ne s'agit certainement pas d'une tendance née ces dernières années, l'« album de famille » historique des idéologies et des partis de gauche dans ce sens est très visible, du jacobinisme aux dictatures communistes du 20ème siècle ». Nous sommes passés du soixante-huitardisme, « qui voulait interdire d'interdire », au penchant répressif des mêmes contre ceux qui n'acceptent pas ou simplement critiquent les soi-disant « droits civils », qui remplacent désormais le paradigme de la lutte des classes. Les droits civils, « entendus comme une “compensation” accordée aux groupes minoritaires pour les discriminations les plus diverses, selon la voie préconisée par la politique identitaire. Sur ces questions, l'argument du libéral occidental, explicite ou implicite, est devenu plus ou moins le suivant : quiconque critique sur le fond toute mesure invoquée au nom de la non-discrimination commet un acte de violence à l'égard des groupes minoritaires déjà discriminés.
À ce stade, le pluralisme, selon la politique du politiquement correct, devient automatiquement un « discours de haine » et doit donc être empêché, en qualifiant de « raciste », « suprémaciste » ou « phobique » tout opposant à la dérive « droitière » promue au nom du nouveau mythe « tribal » du progrès. Ainsi, selon le professeur, « quiconque s'oppose à l'immigration indiscriminée, à l'avortement absolutisé en tant que “droit fondamental”, à la location de l'utérus, à la “transition de genre” illimitée sur les mineurs et à l'endoctrinement du genre dans les établissements d'enseignement est étiqueté par les “progressistes” contemporains comme un haineux, un raciste, un homophobe/transphobe violent et dangereux, forcément “d'extrême-droite”.
Non seulement cela, mais il devient également dangereux s'il remet en cause le millénarisme climatique qui « est automatiquement considéré comme coupable de l'extinction de l'humanité, de l'effondrement de l'écosystème, des sept plaies d'Égypte, et doit être systématiquement réduit au silence pour le salut de tous ». Le combat des écologistes est une question de vie ou de mort, une urgence pour sauver la planète, alimentée par des prêches martelés, confiés, sans aucune possibilité de discussion, à des sortes de « comités de santé publique » organisés dans une logique technocratique et/ou justifiés au nom de la « science ».
Pour Capozzi, ceux qui critiquent comme irrationnels, inutiles et illégitimes « les confinements, les couvre-feux, les chantages et les obligations vaccinales » sont fustigés comme des fauteurs de troubles, moralement responsables de toute contagion, souffrance ou mort des « fragiles », relève de la même logique. Cette façon de penser le progressisme de gauche, pour Capozzi, est une version actualisée de ce qu'était la propagande à sens unique des régimes dans les dictatures du 20ème siècle où il y avait une direction commune, de l'information à la culture en passant par le divertissement. Et si, par hasard, « un média, un centre d'élaboration scientifique et culturelle, un intellectuel indépendant, un artiste “sort du rang” et s'oppose au chœur, on exige immédiatement, avec indignation et colère, de le censurer, de le faire taire, de le supprimer ».
Cette tendance à la répression et à la haine de la part de la « gauche », non seulement en Europe, mais aussi et surtout aux États-Unis, a été relevée par Daniele Biello dans le journal en ligne Atlantico (« Le paradoxe de la tolérance et le risque de dérive autoritaire », 19.8.24, atlanticoquotidiano.it). L'article fait référence à l'épisode grave du massacre d'enfants du 29 juillet 2024 à Southport, Merseyside (26 kilomètres au nord de Liverpool), où trois enfants ont été poignardés à mort et 10 autres personnes - dont huit enfants - ont été blessées, certaines grièvement. Après l'arrestation sur les lieux du crime d'Axel Rudakubana, un citoyen britannique de 17 ans né à Cardiff, fils d'immigrés rwandais, la Grande-Bretagne a été frappée par des émeutes à la matrice clairement anti-immigration et anti-islamique.
Les manifestations, particulièrement exacerbées dans la manière - certainement pas pacifique - et dans le ton, affichaient des slogans tels que « enough is enough », « save our children ». Le nouveau gouvernement Starmer réagit avec colère et effroi et garantit la plus grande fermeté dans la répression des flambées de violence. Des paroles aux actes : en quelques jours, plus de 400 personnes (dont 50 mineurs) ont été inculpées pour ces émeutes, tandis que les tribunaux d'Angleterre et du Pays de Galles continuent de travailler à plein régime. Outre les participants aux émeutes, des personnes accusées de délits d'opinion pour avoir publié des messages sur les médias sociaux sont arrêtées et jugées ». Biello, à travers deux fictions, l'une au Royaume-Uni et l'autre en France, dessine un scénario futur de ces pays européens où une faible soumission à la charia islamique devrait être introduite. Par exemple, dans le roman de 2015 de l'écrivain français Michel Houllebecq, intitulé « Soumission », c'est exactement ce que l'on entrevoit.
L'intrigue : « en 2022, un nouveau parti islamique (les Frères musulmans) gagne les élections présidentielles et parvient à battre le Front national, grâce à l'alliance républicaine signée avec le Parti socialiste français, les gaullistes (toujours UMP), les libéraux de l'Union des démocrates et indépendants et d'autres mouvements mineurs. Le gouvernement de ce nouveau président fantôme « impose peu à peu, mais avec une constance absolue, une sorte de charia atténuée, à laquelle les élites françaises s'adaptent presque volontiers, en collaborant avec le nouveau régime ». Entre-temps, des noyaux de résistance armée se forment dans l'immense province française, composés d'anciens des corps spéciaux et de la Légion, qui déstabilisent le territoire ».
À ce stade, l'intervention de Biello rappelle la situation en Belgique et en Suède. En Belgique, « le quartier bruxellois de Molenbeek est depuis des années un sanctuaire du terrorisme européen. Il est habité par une population majoritairement d'origine immigrée, plutôt marocaine ou turque. Le taux de chômage avoisine les 30 %. Les caractéristiques ethniques du quartier sautent aux yeux par rapport aux autres quartiers de la capitale : femmes voilées et hommes portant des keffiehs sont la règle. Là plus qu'ailleurs, l'intégration a échoué ». De même, dans la Suède civilisée, les villes de Göteborg et de Malmö sont depuis des années le théâtre de graves violences provoquées par des bandes criminelles islamistes. Une situation ingouvernable, résultat de décennies de politiques immigrationnistes et multiculturelles.
Pour le journaliste, c'est une réinterprétation de l'histoire et du droit qui progresse dans notre Occident. Aux Etats-Unis, la réinterprétation forcée de l'histoire a conduit à une réduction des gardiens des droits, désormais fermement entre les mains des « minorités », au point de plonger le pays au bord d'une nouvelle guerre civile ». En Italie, encore loin de ces urgences, on assiste à une réinterprétation du droit au détriment des faits, mais en faveur de l'intégrationnisme. « En 2017, après un cas de viol à Rimini d'une vacancière, l'identification ultérieure de la « meute » composée d'étrangers africains, l'avocate Carmen di Genio, membre du Comité pour l'égalité des chances de la Cour d'appel de Salerne, s'exprimant lors d'une conférence sur la sécurité et la légalité a déclaré : « On ne peut pas attendre d'un Africain qu'il sache qu'en Italie, sur une plage, il ne peut pas violer une personne » ; comme s'il existait, dans le monde, une loi positive qui légalise le viol. Nous en sommes arrivés au paradoxe de la tolérance.
En 1968, le député conservateur Enoch Powell a prononcé un discours extrêmement dur sur l'immigration de masse, qui est entré dans l'histoire sous le nom de « Rivers of Blood » (rivières de sang), et dont un sondage a montré qu'il était soutenu par 80% des citoyens britanniques. « La profondeur - et l'actualité - de Powell, écrit Biello, réside dans le fait que ces populations arrivent dans le pays d'accueil en tant que dépositaires de droits, plutôt qu'en tant que détenteurs de devoirs.
C'est l'histoire de l'immigration récente en Occident. Les nouveaux « citoyens » se sentent étrangers au contrat social primordial et entendent préserver l'habillage mental de leur pays d'origine, tout en ponctionnant l'État-providence des pays d'accueil. Le point commun à toutes les démocraties occidentales est que la « liberté » se transforme en « légalité ».
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dimanche, 08 septembre 2024
Contrôler le flux d'informations - Télégramme et X sous la loupe
Contrôler le flux d'informations
Télégramme et X sous la loupe
Sjors Remmerswaal
Source: https://remmerswaal.substack.com/p/beheersen-van-de-infor...
Il y a un peu plus d'une semaine, le patron de Telegram, Pavel Durov, a été arrêté en France. Il y aurait eu des problèmes litigieux sur sa plateforme, notamment du blanchiment d'argent, du trafic de drogue et des crimes pédophiles, et l'entreprise ne coopère pas suffisamment avec les pays pour que l'affaire soit étouffée dans l'œuf. Au Brésil, il y a quelques jours, après une longue bataille devant les tribunaux, la haute cour a décidé d'interdire X (1); le chef de la plateforme, Elon Musk, ne souhaitant pas agir contre les comptes qui diffuseraient des fake news, de la "haine" et qui attaqueraient l'"État de droit".
La législation étant entre les mains des pays et de leurs gouvernements, les entreprises de médias sociaux qui n'acceptent pas la censure du gouvernement sur le terrain sont ciblées. Lors de la crise coronaviresque, notamment, ces entreprises ont été soumises à une forte pression, dans le but d'appliquer la censure et de réprimer les comptes qui diffusaient des faits et des opinions autres que ceux véhiculés par les narratifs officiels. Beaucoup ont suivi le mouvement, mais aujourd'hui, X et Telegram sont des exceptions qui ne cèdent pas à la pression des gouvernements qui veulent tout aligner sur les narratifs officiels, c'est-à-dire sur la réalité prescrite.
Au sein de l'Union européenne, des politiques ont déjà été mises en place pour lutter contre la désinformation, la loi sur les services numériques, qui prévoit des amendes pour les entreprises qui enfreignent les règles. Thierry Breton, l'un des commissaires de l'UE, a déjà pris de l'avance sur les troupes en accusant le mois dernier le susmentionné Musk de ne pas avoir agi contre le contenu préjudiciable des comptes sur sa plateforme. Il semble l'avoir fait de son propre chef et a été repoussé par les autres commissaires politiques de l'UE, mais la menace à l'égard de Musk a déjà été enregistrée publiquement.
Des réactions intéressantes ont eu lieu aux Pays-Bas, où le rôle des entreprises de médias sociaux telles que X et Telegram, qui refusent de censurer leurs utilisateurs, a été discuté. Le quotidien De Volkskrant (dont le propriétaire est belge et proche de la bureaucratie d'État), par exemple, a publié plusieurs articles positifs sur l'arrestation du directeur de Telegram et plusieurs appels à éviter la plateforme X (2). Au cours des années précédentes, le journaliste Julian Assange, traqué par les services de renseignement américains, n'a pas pu compter sur le soutien des principaux médias de notre pays.
Les journalistes néerlandais appartiennent presque tous à la bulle sociale des nantis, sont situés politiquement à gauche (3), comme le reste de leur classe bavarde, qu'ils défendent ensuite en toute occasion. Ainsi, ils parviennent régulièrement à trouver des arguments, voire des justifications pour les agissements du monde politique. Par exemple, le dossier Telegram est traité en avançant l'opinion que c'est l'État de droit qui se défend contre les milliardaires de la tech. La plateforme X serait dès lors un danger pour la démocratie.
En 2019, le cabinet Rutte-3 a pris la décision de séparer les médias approuvés des médias désapprouvés (4). Le gouvernement a informé qu'il existe une liste de médias qui se livrent à la diffusion de « désinformations, ou à l'introduction délibérée de fausses informations dans le but de causer des dommages...». La nature exacte de la désinformation dont ces médias sont coupables, ou l'explication des raisons pour lesquelles les citoyens ne peuvent pas s'en rendre compte par eux-mêmes, n'ont pas été explicitées, ni même partiellement expliquées.
L'objectif est clairement d'orienter tout le monde vers les sources d'information dites "fiables", la liste des noms et des adresses que nous pouvons demander au gouvernement, afin de garantir que ces sources d'information sont réellement fiables et qu'elles apportent la réalité prescrite. De cette manière, nous recevrons tous les bonnes informations sur des sujets tels que le climat, l'Ukraine, l'immigration et les pandémies. Après tout, grâce à un flux d'informations contrôlé, nous savons tous où aller.
Sources :
1) Le Brésil s'apprête à bloquer l'accès à la X de Musk dans le cadre d'une affaire de désinformation
https://www.aljazeera.com/news/2024/8/31/brazil-moves-to-...
2) X est devenu un danger pour la démocratie sous Musk. Éloignez-vous de X !
3) Étudiants en journalisme aux Pays-Bas : profil, motivations et perception des rôles
https://repub.eur.nl/pub/120915/RePub-120915-OA.pdf
4) ReactNews fait partie des « Dutch Junk News » selon le ministère néerlandais de l'Intérieur
Bulletin d'information de soutien de Sjors Remmerswaal: https://remmerswaal.substack.com/
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mercredi, 04 septembre 2024
La censure dans les régimes libéraux n'écoute rien...
La censure dans les régimes libéraux n'écoute rien...
par Antonio Terrenzio
Source : Antonio Terrenzio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-censura-dei-regimi-liberali-non-fa-ascolto
Zuckerberg admet candidement qu'il a subi des pressions de la part de l'administration Biden pour censurer les informations gênantes pendant la pandémie. Défendre Durov, c'était bien quand c'était le "dictateur Poutine" qui le poursuivait. Aujourd'hui, tout le monde appelle à le mettre au pilori parce que la France de Macron l'a arrêté pour une gestion trop laxiste du contenu de sa chaîne Telegram. Cette France, d'ailleurs, où la démocratie est suspendue depuis deux mois et où le protégé de Rothschild fait tout pour ne pas confier au Front populaire le soin de former un gouvernement.
Au Brésil multicolore et prolétarien, un juge, qui n'a été élu par personne, décide de fermer X, la chaîne d'Elon Musk, sous prétexte d'un vice de forme juridique. En Italie, nous sommes vaccinés contre ce type d'opération menée par des juges pour cibler des personnalités politiques indésirables. Mais il est clair que dans ce contexte, la situation prend les caractéristiques d'une escalade visant à réprimer la dissidence et les voix non alignées sur le verbiage libéral-progressiste.
« La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et un pseudo-juge non élu au Brésil est en train de la détruire à des fins politiques », a déclaré Musk dans un message. « Le régime oppressif brésilien craint tellement que les gens connaissent la vérité qu'il ruinera tous ceux qui tentent de le faire. Les attaques contre la liberté d'expression cette année sont sans précédent au 21ème siècle. Cela se produira également en Amérique si Kamala et Walz arrivent au pouvoir ». Rappelons que le 17 août, la plateforme avait choisi de fermer ses bureaux après que le même juge ait ordonné l'arrestation du représentant de X dans le pays, coupable de ne pas avoir respecté les ordres de fermeture d'une série de profils suite à une enquête sur de présumées fake news et messages de haine diffusés par des personnalités liées à l'ancien président Jair Bolsonaro lors de l'assaut du parlement en janvier 2023. M. Moraes avait ouvert une enquête contre M. Musk pour obstruction à la justice et fixé une amende de 18.000 euros par jour pour chaque profil laissé ouvert. D'où la décision de X de fermer le bureau brésilien.
Tout ceci intervient, nous l'avons dit, à un moment très particulier pour les réseaux sociaux, avec le « Digital Service Act », émis par la Commission européenne et entré en vigueur le 25 août, qui impose aux plateformes sociales de retirer les contenus incitant aux émeutes et aux manifestations. Un changement donc qui confère à l'autoritarisme la force de la loi, comme si la portée de ces mesures n'était pas déjà suffisamment vague et floue. D'où l'alerte donnée par le magnat néo-zélandais, qui a pris les devants en dénonçant les risques de plus en plus réels qui pèsent sur sa liberté et évidemment sur la nôtre. Le pouvoir libéral accélère sa poussée répressive et, à l'instar du Premier ministre britannique Starmer lors des émeutes contre l'abattage islamique, menace de « venir chercher » ceux qui fomentent les « émeutes et protestations » sanctionnées par le régime eurocratique.
Le message sous-jacent, mais en même temps manifeste, est que s'ils peuvent frapper l'homme le plus riche du monde en fermant sa plateforme, s'ils peuvent arrêter le chef de Telegram et s'ils peuvent attenter à la vie du principal candidat à la présidence de la première superpuissance de la planète, la répression qu'ils peuvent impliquer sera énorme et, surtout, ils auront de leur côté le pouvoir de la légalité dans la « lutte contre la haine ». Si nous pensons qu'il s'agit d'un écran de fumée, rappelons-nous ce que nous avons vécu pendant la période du Covid : des mensonges véhiculés par les médias et les journaux du régime à la manière dont ont été traités ceux qui se sont battus contre les versions officielles. Pour finalement subir la moquerie de voir un Zuckerberg admettre qu'il a subi des pressions pour censurer les voix critiques à l'égard du régime.
Comme l'a compris Elon Musk, qui sait pertinemment qu'il est le prochain, les élections de novembre prochain seront un moment capital pour décider du sort de la liberté dans le monde occidental. Ils ont déjà « vacciné » mentalement des centaines de millions de personnes avec l'escroquerie que fut la pandémie, et vous pouvez être sûr que cette multitude, aux cerveaux obscurcis par des croyances libérales, prêtera main forte au pouvoir répressif des règlements de l'UE et aux folies idéologiques de Kamala et Walz, en traquant tous les trumpistes ou muskistes de la planète. Ils ont déjà commencé.
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samedi, 31 août 2024
L'Europe, prison des peuples
L'Europe, prison des peuples
Costantino Ceoldo
La détention de Pavel Durov en France devrait ouvrir les yeux de ceux qui croient encore au conte de fées d'une Europe aimante, d'une famille de peuples marchant ensemble sur le chemin de la paix et de la prospérité.
Cela devrait, mais ce ne sera pas le cas, car l'enlèvement politique de Durov n'est que le dernier d'une série d'actes criminels que le « jardin du monde » (sic) de l'Europe a perpétrés contre ses propres peuples et contre les peuples d'autres malheureuses nations.
Pensez en effet à la participation continue de l'Europe aux guerres coloniales menées par l'axe Israël-États-Unis pour redessiner le Moyen-Orient et le monde arabe dans le but de transformer des structures étatiques ordonnées en un amalgame chaotique en proie au sectarisme et aux guerres intestines. Pensons aussi à la destruction systématique de la Yougoslavie de Tito, une mini Europe fédérale et une horreur dans la grande Europe des banques ; à l'ère des guerres balkaniques qui a suivi et à l'intervention armée contre la Serbie de Milosevic qui s'est terminée par la mort du dirigeant serbe lui-même, en prison à La Haye.
Pensons aussi aux très longues années de torture économique que la Grèce a endurées, avec la complicité des caciques locaux, dans une vaine tentative de rembourser une dette extérieure dues à des usuriers dans le seul but de sauver ce nœud coulant autour du cou des peuples, noeud appelé « euro » : la Grèce existe encore sur le papier, fait parfois entendre sa voix mais sans que personne n'y prête vraiment attention, et c'est ainsi que la patrie de Périclès et de Socrate, le berceau de la philosophie qui a tant donné à l'humanité dans le passé, semble aujourd'hui appartenir davantage à un peuple oublié sous narcose qu'à un consortium de cités vivantes. Enfin, n'oublions pas la gestion de Co vid que l'Union européenne a imposée à ses peuples en augmentant les victimes de l'épidémie au lieu de les diminuer et en dilapidant un capital séculaire de civilisation juridique, l'insistance sur la stupidité du changement climatique et l'excès de la population mondiale, thèmes si chers aux darwinistes malthusiens de la Fabian Society qui, surprise, a pour symbole un loup déguisé en agneau.
La légende veut que Pavel Durov ait quitté la Russie pour ne pas se soumettre aux mêmes exigences que celles qui lui ont été faites plus tard par la Commission européenne, à laquelle il s'est montré plus conciliant en bloquant par exemple la diffusion de certains médias russes au début de l'intervention militaire dans le Donbass. Manifestement, il ne suffit pas d'être serviable, mais il faut vraiment ramper. Ironiquement, ce n'est pas l'actuel occupant du Kremlin qui a comploté l'arrestation de Durov, mais le pouvoir judiciaire d'une nation autrefois illustre qui a vu, il y a trop longtemps, un immense Émile Zola proclamer son éternel réquisitoire contre l'injustice subie par l'innocent Dreyfus.
Mikhaïl Oulianov, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des organisations internationales à Vienne, a été lapidaire dans un de ses posts sur X :
« Certaines personnes naïves ne comprennent toujours pas que si elles jouent un rôle plus ou moins visible dans l'espace international de l'information, elles ne sont pas en sécurité lorsqu'elles se rendent dans des pays qui évoluent vers des sociétés beaucoup plus totalitaires. »
L'ambassadeur Ulyanov est très sévère dans son évaluation, mais on ne peut pas dire qu'il ait tort.
Cependant, il n'y a pas que Telegram. L'UE a également un compte à régler avec Elon Musk, qu'elle a accusé à plusieurs reprises de ne pas se plier suffisamment aux exigences que les élites européennes (sic) lui imposent. Voici la prochaine étape, comme l'a prophétisé le blogueur ZeroEdge sur X :
"L'arrestation de Durov est un ballon d'essai pour savoir comment l'Europe va s'en prendre à Musk".
Elon Musk lui-même ne se fait guère d'illusions sur son avenir.
Robert Kennedy Jr, neveu du président assassiné à Dallas et troisième fils de son frère, également assassiné à Los Angeles, et qui a très récemment déclaré son soutien à la réélection de Trump, déclare:
"La France vient d'arrêter Pavel Durov, fondateur et PDG de la plateforme cryptée et non censurée Telegram. La nécessité de protéger la liberté d'expression n'a jamais été aussi urgente".
Peu avant l'arrestation de Pavel Durov, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret par lequel la Russie fournira une assistance à tous ceux qui ne peuvent plus accepter dans leur pays les attitudes néolibérales qui contredisent les valeurs traditionnelles. La cérémonie d'ouverture des derniers Jeux olympiques a peut-être cristallisé cette idée, mais il est clair que la situation va s'aggraver jusqu'à atteindre son point critique.
Je me demande alors quand l'UE imposera à ses citoyens une interdiction d'expatriation à la manière de l'Union soviétique, manifestement pour leur propre sécurité. Quand fermera-t-elle les frontières de ses différents États, n'autorisant que des mouvements limités et sélectionnés à des groupes tout aussi limités et sélectionnés de citoyens fiables.
Quand aurons-nous notre saison de dissidents, de prisonniers et de persécutés politiques dans une Europe qui est finalement devenue le goulag technocratique immonde qu'elle veut tant être ?
18:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : censure, répression, europe, affaires européennes, actualité, pavel durov, telegram | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 11 août 2024
Le ministère de la vérité devient réalité. En Angleterre, mais ce n'est qu'un début
Le ministère de la vérité devient réalité. En Angleterre, mais ce n'est qu'un début
Augusto Grandi
Source : https://electomagazine.it/il-ministero-della-verita-diventa-realta-in-inghilterra-ma-e-solo-un-inizio/
Le ministère de la Vérité est enfin devenu une réalité et a commencé à condamner des personnes qui ont osé diffuser sur les médias sociaux des informations qui ne sont pas conformes à celles du gouvernement. Pour l'instant, cela se passe en Grande-Bretagne. Après tout, Orwell, qui a anticipé ces conneries dans son livre 1984, était sujet britannique. Tous les critiques qui se sont fait des illusions en pensant qu'il s'agissait de références à l'Union soviétique stalinienne seront désormais déçus.
En revanche, les critiques actuels sont enthousiastes.
Car le temps est venu d'empêcher la publication sur les médias sociaux de nouvelles non approuvées par le ministère de la Vérité. Et peu importe que les nouvelles reflètent la réalité. Si la réalité n'est pas conforme aux orientations du pouvoir, c'est la réalité qui est fausse et qui doit donc être modifiée, au moins dans la narration, dans la diffusion des nouvelles.
D'autre part, même en Italie, la crédibilité des journaux de service est nulle. Les ventes de journaux s'effondrent sans discontinuer. La somme de la presse écrite et de la presse en ligne est embarrassante et montre clairement le niveau de confiance des lecteurs. Il faut donc éviter que les médias sociaux ne deviennent des lieux de diffusion de vérités non officielles et non manipulées.
Si les institutions affirment qu'à la cantine olympique on mange très bien et de manière politiquement correcte, personne n'a à publier qu'on y a trouvé des vers. Si les juges décident qu'un athlète doit être puni, personne n'a besoin de souligner qu'il n'a aucun lien avec le fait contesté. Les institutions ont raison quoi qu'il arrive, elles ont raison même lorsqu'elles ont tort. Il ne faut donc pas écrire qu'elles ont tort.
Si, en Grande-Bretagne, trois fillettes blanches sont assassinées par un adolescent noir, il est interdit d'écrire à ce sujet. Il faut simplement écrire que trois petites filles sont mortes. En revanche, si des garçons blancs attaquent un centre où se rassemblent des migrants africains, il faut absolument indiquer la couleur de peau des attaquants et des attaqués.
Si, à Gaza, les bons Israéliens bombardent une nouvelle école, provoquant un nouveau massacre d'enfants, les ministres italiens complices du massacre évitent soigneusement de s'indigner d'un acte de terrorisme d'État. Tout au plus plaident-ils auprès de leurs amis de Tel-Aviv pour qu'ils soient plus prudents lors des prochains massacres. Il ne faut donc pas écrire ce qui s'est réellement passé. Il faut changer la réalité pour ne pas être censuré par le ministère de la Vérité et le monde branché niché dans les salles de rédaction et les centres de censure au sein des plateformes sociales.
19:22 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : répression, censure, médias, angleterre, actualité, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 17 juillet 2024
Totalitarisme enragé
Totalitarisme enragé
par Klaus Kunze
Source: http://klauskunze.com/blog/2024/07/17/der-rabiate-totalitarismus/
Il y a quelques jours à peine, le 14 juillet, nous nous étions penchés ici sur la parution d'un nouveau livre sous le titre « Le totalitarisme doux a triomphé » (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/07/14/le-totalitarisme-doux-a-gagne.html ). Trois jours plus tard, la réalité a dépassé tous les discours lénifiants, le nouveau totalitarisme, en effet, n'est plus doux. Près de Berlin, des hommes lourdement armés ont traîné sur le trottoir les meubles d'une maison d'édition. Pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre, une maison d'édition et de presse a été complètement interdite "par ordre du Mufti".
Cela soulève des questions juridiques, bien sûr, mais qui vont bien au-delà du droit.
Questions juridiques
Plusieurs commentateurs considèrent qu'il est illégal, ne serait-ce que par principe, d'appliquer la loi sur les associations et leur interdiction à une SARL. La loi sur les associations nous apprend cependant dans
- 17 VereinsG
Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent aux sociétés anonymes, aux sociétés en commandite par actions, aux sociétés à responsabilité limitée, aux associations économiques concessionnaires conformément à l'article 22 du Code civil, aux sociétés européennes, aux coopératives, aux coopératives européennes et aux mutuelles d'assurance que 1.
si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples
à première vue, qu'elle s'applique également aux SARL « si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ».
La loi sur les associations s'applique indépendamment de la forme juridique d'une association,
- 2 alinéa 1 VereinsG.
Au sens de cette loi, on entend par association, indépendamment de sa forme juridique, toute association dans laquelle une majorité de personnes physiques ou morales se sont volontairement regroupées pour une longue période dans un but commun et se sont soumises à une formation de volonté organisée.
Curieusement, en raison de cette assimilation, même une GmbH unipersonnelle est considérée comme une association.
- 3 VereinsG
Une association ne peut être traitée comme interdite (article 9 alinéa 2 de la Loi fondamentale) que si une décision de l'autorité d'interdiction constate que ses objectifs ou ses activités sont contraires aux lois pénales ou qu'elle s'oppose à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ; la décision doit ordonner la dissolution de l'association (interdiction).
permet une interdiction si l'association est « contraire à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ». Dans le cas d'une association ou d'une SARL opérant dans plusieurs Länder, c'est le ministère fédéral de l'Intérieur qui est compétent (article 3, paragraphe 2, deuxième phrase, VereinsG).
Le 26 janvier 2022, la Cour administrative fédérale avait également déclaré légale l'interdiction de plusieurs GmbH, car leur « association mère », le PKK kurde, avait été interdite bien avant. Celles-ci avaient également distribué des magazines ainsi que des supports sonores.
Les dispositions de la loi sur les associations s'appliquent aux requérantes, constituent la base juridique du contenu réglementaire de la décision d'interdiction et permettent d'inclure ultérieurement des organisations partielles dans l'interdiction de l'association dans son ensemble.
(BVerwG, arrêt du 26 janvier 2022 - 6 A 7/19 -, point 26).
Voilà pour les questions de forme juridique.
Massivement inconstitutionnel
Sur le fond, l'interdiction du Compact est cependant massivement anticonstitutionnelle. Alors que l'interdiction d'une association n'affecte que les droits de ses membres au libre développement de leur personnalité (art. 2 de la Loi fondamentale) et à la liberté d'association (art. 9 de la Loi fondamentale), l'interdiction de la SARL éditrice d'un journal constitue une atteinte à la liberté de la presse :
Art.5 al.1 GG
Toute personne a le droit d'exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, l'écrit et l'image et de s'informer sans entrave à partir de sources généralement accessibles. La liberté de la presse et la liberté d'information par la radio et le cinéma sont garanties. Il n'y a pas de censure.
Sous Nancy Faeser, la censure a bel et bien lieu. La Loi fondamentale a placé la barre très haut en ce qui concerne l'ingérence de l'Etat dans la liberté de la presse :
Art.5 al.2 GG
Ces droits trouvent leurs limites dans les dispositions des lois générales, dans les dispositions légales pour la protection de la jeunesse et dans le droit à l'honneur personnel.
Les lois générales sont des lois qui, par leur contenu, ne traitent pas des questions de presse. Ainsi, personne ne peut invoquer la liberté de la presse s'il l'utilise pour appeler au meurtre. C'est punissable, presse ou pas presse. La loi sur les associations ne fait pas partie des lois que la Cour constitutionnelle fédérale a déjà qualifiées de « loi générale » au sens de l'article 5 de la Loi fondamentale (voir Roman Herzog, in : Maunz-Dürig-Herzog, Kommentar zum Grundgesetz, Lfg.20, Art.5 I, II GG Rd.276).
Les dispositions de la loi sur les associations, selon lesquelles une société à responsabilité limitée peut être interdite si elle « s'oppose à l'ordre constitutionnel », ne sont cependant pas une « loi générale ». Elles ne le sont pas si, comme le fait Nancy Faeser, on les interprète de manière à interdire un organe de presse avec cette clause générale extensible. La liberté de la presse serait une farce si elle pouvait être officiellement suspendue à tout moment dès que le gouvernement confond et assimile sa politique gouvernementale à l'ordre constitutionnel.
Interprétation conforme à la Constitution de la loi sur les associations
En cas de doute, toutes les dispositions de la loi simple doivent être interprétées conformément aux droits fondamentaux. Le cœur de la liberté de la presse serait violé si un gouvernement pouvait interdire un journal en affirmant qu'il est prétendument contraire à l'ordre constitutionnel. La Cour constitutionnelle fédérale a clairement établi ce que chacun peut faire en raison de sa liberté d'expression, et la presse encore plus :
La confrontation possible avec des opinions inquiétantes, même si elles sont dangereuses dans leurs conséquences intellectuelles et même si elles visent à un bouleversement de principe de l'ordre en vigueur, fait partie de l'État libéral. La protection contre un « empoisonnement du climat intellectuel » n'est pas plus un motif d'intervention que la protection de la population contre une atteinte à sa conscience juridique par des idéologies totalitaires ou une interprétation manifestement erronée de l'histoire (BVerfGE 124, 300 <334>).
(BVerfG, décision du 22 juin 2018 - 1 BvR 2083/15 -, point 26).
Il est permis à la presse de gauche de rêver à la révolution mondiale ou à Compact de « délégitimer » le gouvernement rouge-vert. Tant que l'on ne commet pas d'infraction, on peut même haïr ou aimer qui l'on veut. Nous n'avons pas connaissance d'une quelconque sanction de Jürgen Elsässer ou de ses auteurs pour un délit de presse.
Le caractère politiquement explosif
L'action de Faeser est donc bien plus passionnante sur le plan politique que sur le plan juridique. Elle a manifestement le pouvoir d'interdire un journal. Nous verrons si la jurisprudence, en tant que pouvoir indépendant, la remettra à sa place.
Les anciennes règles du jeu ne s'appliquent plus : auparavant, les ministres devaient démissionner en cas de faute grave. Mais Faeser est jusqu'à présent soutenue fermement par la SPD et les Verts. Le jeu tourne exclusivement autour de la simple conservation du pouvoir, quoi qu'il arrive. L'État de droit, la décence et le style ne comptent plus pour rien. Nous voyons dans cette coalition gouvernementale une volonté de conserver le pouvoir à tout prix.
C'est devenu une caractéristique internationale de l'extrême gauche. Elle est mue par la haine et la volonté de détruire tout ce qui est de droite, ce qui va jusqu'à tirer sur Donald Trump. Oublions tout ce que nous avons appris de l'attachement de nos gouvernements à la loi et à l'État de droit. Un plaisantin, celui qui parlait encore d'une société au discours soigné. La guerre civile intellectuelle a éclaté. Les couteaux sont sortis. Les premiers coups de feu ont été tirés.
Dans les milieux de la radiodiffusion publique, on se réjouit déjà « quand les fascistes meurent ».
Messages de Sebastian Hotz, collaborateur de la RBB
La gauche est remplie de fantasmes d'extermination. Elle ne joue plus selon les règles classiques de l'Etat de droit. Elle n'en use et n'en abuse que lorsqu'il s'agit d'imposer la prétention totalitaire de la gauche. Elle constitue toujours une minorité, comme le montrent les résultats des élections. Mais elle impose sa volonté et les règles du jeu à la majorité qui est attachée à l'État de droit. Cette majorité ne s'affirmera pas si elle ne comprend pas qu'on ne peut pas gagner selon les règles du football raffiné si l'adversaire joue au rugby en toute impunité.
La majorité des Allemands n'a ni la volonté ni la motivation de se battre pour notre liberté et notre État de droit. Comme d'habitude, en cas de bouleversement, le citoyen reste derrière le rideau et attend de voir quel drapeau doit être salué prochainement. Il agit selon le principe de Saint-Florian : « Saint Florian, épargne ma maison, mets le feu à celle des autres »!
La ligne de démarcation se situe ici entre la droite bourgeoise, qui a toujours été proche d'une vision du monde combative, et les partisans bourgeois de l'Union, qui semblent jusqu'à présent fermer les yeux jusqu'au moment où leur heure aura également sonné. Le prétendu fascisme commence finalement, comme on le dit depuis quelques années à l'extrême gauche, « au centre de la société ».
14:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, actualité, allemagne, europe, affaires européennes, magazine compact, liberté d'expression | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!
Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!
Wolfgang Hübner
Pas de jérémiades, de désespoir ou de différenciation après la provocation du bloc de gauche au pouvoir avec l'interdiction de « Compact » : cette attaque contre la liberté de la presse et la liberté d'expression, contre la "droite" qui se renforce en Allemagne, contre toutes les formes d'opposition à la pseudo-pensée d'État et au système des lacunes, des haines et des mensonges véhiculé par les médias ne peut être contrée que par la solidarité et la résistance publiques. Maintenant, pas de discours bureaucratique impuissant sur la ministre Mme Faeser "qui aurait outrepassé ses compétences" et sur le « coup porté à la liberté de la presse », mais une mobilisation protestataire, y compris dans les rues.
Il va de soi que l'interdiction arbitraire doit être combattue par tous les moyens légaux disponibles. Mais personne ne doit croire ou espérer que cela suffira. Si la répression de l'État, pris en otage par la ministre antifa Faeser et par Haldenwang s'exerce ouvertement, seule l'offensive des démocrates peut y remédier. L'interdiction de « Compact » s'inscrit dans la lignée de la mise en scène fallacieuse de l'affaire dite « Wannsee » et de l'hystérie collective du début de cette année, des campagnes de soupçons et de perquisitions contre les politiciens de l'AfD que sont Maximilian Krah et Peter Bystron, ainsi que des procès et des condamnations absurdes prononcées contre Björn Höcke.
Pour les initiateurs de toutes ces mesures, il s'agit d'intimider au maximum non seulement l'opposition active au système, mais aussi le peuple tout entier. Personne ne doit s'étonner que les forces politiques de la SPD, parti historique en plein déclin, et des Verts, qui perdent leur prééminence idéologique, en soient les moteurs. Comme je l'ai écrit hier, ils utilisent leur pouvoir tant qu'ils peuvent encore en abuser. Ils ne sont arrêtés ni par la fausse opposition des CDU/CSU, ni par les libéraux de Lindner, ni par les médias déjà alignés.
Lorsque Faeser prétend que sa mesure est un coup dur contre l'extrémisme de droite, elle dit une contre-vérité : c'est un coup dur contre les droits civils les plus importants de nos concitoyens, contre les plus indispensables dans toute démocratie. Le style et le contenu de « Compact » ne peuvent et ne doivent donc pas avoir d'importance à ce niveau-ci de notre raisonnement. On pourra en débattre lorsque le magazine reparaîtra. Il s'agit maintenant de quelque chose de plus important, à savoir la défense des droits fondamentaux contre l'arbitraire et l'arrogance de l'État. S'y opposer n'est pas seulement un droit civique, mais un devoir civique.
Dans cette situation, tout ce qui divise les forces du camp conservateur, libéral de droite et de droite doit être mis de côté au profit du triomphe dans la défense des droits les plus élémentaires des citoyens. Si ce n'est pas le cas, ou si c'est insuffisant, Faeser et consorts considéreront cela comme une faiblesse et ne manqueront pas de porter le coup suivant. L'unité d'action nécessaire de cette résistance parlementaire et surtout extraparlementaire peut être formulée de manière concise et précise en termes de contenu : "Levée immédiate de toutes les mesures contre Compact - Pas de restriction arbitraire de la liberté de la presse et de la liberté d'expression !".
Ceux qui ne participent pas à cette action soutiennent les abus de pouvoir de Faeser, qui sont sans précédent dans l'histoire de la République fédérale depuis 1949. Même pendant l'affaire du « Spiegel » en 1962, le magazine concerné a pu continuer à paraître. L'attaque contre « Compact » vise à la destruction éditoriale, personnelle, financière et technique d'une voix politique qui ne doit pas se taire si l'Allemagne veut rester un Etat de droit (bien que celui-ci soit déjà très endommagé). Ce qu'il faut faire devrait être clair. Mais il faut maintenant l'organiser et le faire !
Wolfgang Hübner
14:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, liberté d'expression, revue compact, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 14 juillet 2024
Elon Musk dénonce les mauvaises pratiques de censure de la Commission européenne
Elon Musk dénonce les mauvaises pratiques de censure de la Commission européenne
Source: https://unzensuriert.at/273947-elon-musk-prangert-miese-zensur-praktiken-der-eu-kommission-an/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Les méthodes présumées de la Commission européenne pour faire plier les médias sociaux et étouffer la liberté d'expression en ligne semblent de nature criminelle. Elon Musk,propriétaire de X, a rendu cette pratique publique sur sa plateforme.
Censure secrète ou amende
Ce ne sont que trois lignes que Musk a écrites sur X hier, vendredi. Mais elles illustrent les méthodes sournoises que l'élite au pouvoir semble utiliser pour museler silencieusement les utilisateurs afin d'empêcher tout discours qui ne correspond pas à la narration préétablie. Il écrit :
La Commission européenne a proposé à X un accord illégal et secret: si nous censurions silencieusement le discours sans le dire à personne, ils ne nous infligeraient pas d'amende. Les autres plates-formes ont accepté l'accord, mais pas X.
Si cela s'avérait vrai, il s'agirait d'un acte scandaleux qui devrait avoir des conséquences au sein de la Commission.
La Commission prend des mesures contre X
Une information qui révèle le contexte d'une procédure de l'UE contre le service de messages courts. Le prétexte est le crochet bleu désormais payant pour la vérification des comptes utilisateurs. Ainsi, le commissaire européen français, Thierry Breton, affirme que le crochet bleu était auparavant un symbole d'informations fiables, ce qui ne serait plus le cas avec le nouveau système d'abonnement. Cela tromperait les utilisateurs et serait contraire au Digital Services Act. X a maintenant le droit de se défendre, mais si l'opinion de la Commission est confirmée, elle imposera des amendes et exigera des changements importants. Sa collègue de la Commission, Margrethe Vestager, a fait de même.
La liberté d'expression n'est pas souhaitée dans l'UE
Avec le Digital Services Act, la Commission européenne s'est dotée d'un instrument de pouvoir pour faire plier les plateformes sociales sous la menace de lourdes amendes. En réintroduisant la liberté d'expression sur X (anciennement Twitter), Musk s'est fait la cible de l'autorité de censure autocratique de l'UE, qui le menace en permanence de poursuites depuis son rachat. En conséquence, le milliardaire envisage sereinement une action en justice. Il a écrit brièvement :
Nous attendons avec impatience une bataille publique devant les tribunaux pour que les Européens puissent connaître la vérité.
* * *
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11:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, commission européenne, elon musk, x, twitter, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 07 mai 2024
La fonction d'information est devenue la censure
La fonction d'information est devenue la censure
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-funzione-dell-informazione-e-divenuta-la-censura
Le 3 mai, c'était la « Journée internationale de la liberté de la presse ». Cet anniversaire, comme d'autres, a été promu par l'Assemblée générale des Nations unies en 1993, au plus fort du triomphe néolibéral, à une époque où l'on pensait qu'il n'y avait plus qu'une seule forme de civilisation sur le point de se répandre dans le monde, celle représentée par les États-Unis. Le fait que les États-Unis aient toujours eu une relation assez controversée avec la « liberté de la presse » et le sens à donner à l'information publique (voir Fifth Estate ou Le cinquième pouvoir de Sydney Lumet) ne semblait plus être un problème.
La liberté de la presse fait également partie des droits de l'homme inscrits dans la charte de 1948 (art. 19) et qui n'ont commencé à prendre de l'importance qu'au lendemain de l'effondrement de l'URSS, lorsqu'on a cru que ces droits pouvaient être gérés sans trop de problèmes par la seule superpuissance hégémonique restante. C'est lors de cette phase que les droits de l'homme ont été utilisés pour lancer des campagnes militaires ou de discrédit, toujours strictement destinées aux ennemis des États-Unis (l'ère des « guerres humanitaires »: Irak, Afghanistan, Serbie, etc.)
Mais de manière inattendue, plus ou moins depuis les lendemains de la crise des subprimes, donc depuis les années 2010, certains contre-pouvoirs ont commencé à émerger dans le monde dirigé par les États-Unis, menaçant le monopole de la vérité et de l'information internationale. C'est le début d'une nouvelle phase, où l'Occident, c'est-à-dire les succursales extérieures de l'Empire américain, a commencé à réagir de manière de plus en plus hystérique face aux revendications de la liberté d'information.
C'est en 2010 que la persécution d'Assange a commencé (en novembre 2010 on formule l'accusation, aujourd'hui certifiée comme fausse, de viol en Suède).
Avec le cocovivid, un nouveau durcissement s'est opéré, qui se poursuit encore aujourd'hui: la fermeture systématique de sites, de pages web, la suppression de vidéos, la fermeture de plateformes web, l'utilisation systématique d'algorithmes de blackout pour les mots-clés, etc. ont commencé.
L'utilisation de fabrications médiatiques à visée militante devient désormais constante. On sait aujourd'hui que certains événements décisifs (massacres, bombardements à l'arme chimique) pour les interventions en Serbie ou en Syrie étaient déjà des fabrications médiatiques. Mais pour en venir aux événements en cours, on apprend ce matin que le narratif des fameux « 40 enfants décapités » par le Hamas au début du conflit étaient également un mensonge fabriqué de toutes pièces et propagé avec art pour justifier ce qui a suivi. Avec le temps, quand un tel narratif n'est plus nécessaire, certains démentis parviennent encore à émerger au grand jour. En ce qui concerne l'affaire de la pandémie, ce n'est qu'au prix d'efforts considérables qu'un début de vérité commence à émerger, ici et là, et même là seulement pour les plus vigilants, parce que l'appareil dominant continue obstinément à garder le silence et à dissimuler les faits. Il est douteux qu'à ce rythme, le grand public parvienne un jour à comprendre l'ampleur de la manipulation qui a eu lieu (ne voulant pas tomber dans la banalité, j'hésite à rappeler ici le lot de mensonges qui ont passé pour des vérités scientifiques).
Dans ce cadre, il est difficile de donner un sens autre que sarcastique à la « Journée mondiale de la liberté de la presse ». Dans le nouveau contexte de tension internationale, contexte d'une nouvelle « guerre froide », l'espoir qu'une quelconque apparition tangible d'information non manipulée soit produite est très faible.
En revanche, je suis certain qu'aujourd'hui les « grands noms » de la presse italienne s'échangeront de grandes médailles du mérite pour leur combat exemplaire contre les « fake news », c'est-à-dire dans la lutte contre toute nouvelle qui perturbe pro tempore la manœuvre de l'agent manœuvrier / pourvoyeur de salaire. Et c'est bien la seule fonction qui leur reste. Le manque de crédibilité de l'information officielle est aujourd'hui largement perçu, ce qui se traduit concrètement par la chute des ventes et de l'audimat. Les seuls à y croire aveuglément sont les minorités de ZTL qui ont un intérêt substantiel à continuer à y croire (rien ne donne plus de force de persuasion à une prétendue vérité que le fait qu'elle soit commode).
La fonction laissée à l'information officielle n'est donc plus de produire des convictions fortes dans le grand public. Cela peut arriver sur des sujets inédits, comme lors de la pandémie, mais ce type d'emprise est de plus en plus faible. Non, le rôle laissé à la « grande information publique » (en cela similaire au rôle des « grands partis ») est surtout de créer un bouchon qui empêche l'éclosion de nouveauté. Ils ne sont plus capables de convaincre, encore moins d'éduquer, mais ils parviennent à occuper presque tous les espaces mentaux avec le bruit stérile de leurs propres récits commodes. Et en ce qui concerne les quelques espaces qu'ils n'occupent pas, ils se produisent constamment dans une activité de discrédit et de délégitimation des voix indépendantes, traitées comme des conspirations, comme des « canulars » à soumettre à leur propre vérification des faits, qui, elle, est posée comme irréprochable.
L'information d'aujourd'hui n'est plus vraiment capable de produire une vérité publique convaincante, mais on lui a laissé la tâche d'empêcher toute autre vérité de passer, et elle s'acquitte encore admirablement de cette tâche.
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samedi, 09 mars 2024
Comment la censure totale est-elle imposée à l'humanité ?
Comment la censure totale est-elle imposée à l'humanité ?
Valery Ilyin
Source: https://geoestrategia.es/noticia/42443/politica/como-se-impone-la-censura-total-a-la-humanidad.html
Au début de cette année, les auteurs du Davos Global Risks Report 2024 ont identifié "la désinformation et le manque d'informations correctes" comme les risques mondiaux les plus importants et les plus graves dans un avenir proche. Pour la première fois, les experts de Davos ont placé la désinformation en tête de liste des risques mondiaux. C'est ce qu'indique le rapport sur les risques mondiaux publié le 10 janvier par le Forum économique mondial (WEF).
Dans le même temps, Ursula von der Leyen et V. Zhurova, vice-présidente de la Commission européenne, ont annoncé la création d'une nouvelle "loi numérique" qui réglementerait tous les réseaux, plateformes et services de l'UE et garantirait un contrôle complet et une restriction de l'accès des citoyens à toute information incorrecte et non loyale à l'égard des alliés mondiaux. L'idée d'assimiler tous les complotistes - "les partisans des théories du complot qui sèment des pensées désagréables sur l'Union européenne, ses intentions et ses alliés" - à des terroristes a également été exprimée. Cette loi, qui impose de fait aux Européens une censure totale de tous les médias, entrera en vigueur pour l'UE le 17 février 2024.
Dans le même temps, il est apparu qu'ils se préparaient à introduire une censure contre les médias étrangers en Israël. Le Times of Israel a rapporté que la Knesset avait adopté en première lecture un projet de loi autorisant le gouvernement à restreindre le travail des médias étrangers. Si le ministre de la défense estime que le travail d'un média étranger constitue une menace pour la sécurité d'Israël, il sera mis fin à son travail dans le pays, ses bureaux seront fermés et son matériel sera confisqué.
Le Forum économique mondial a annoncé à la fin de l'automne qu'il unirait ses forces à celles de l'ONU pour surveiller et restreindre la liberté d'expression sur l'internet. Dès cette époque, les membres non élus de ces deux organisations mondialistes se sont ouvertement positionnés en tant que censeurs mondiaux des régulateurs de la liberté d'expression. À cette époque, les défenseurs du Forum économique mondial et de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ont déclaré avoir mis au point une "boîte à outils de la sécurité numérique" qu'ils voulaient imposer aux gouvernements souverains.
Dans le même temps, l'UE a souligné que cette boîte à outils avait été développée pour lutter contre les "discours de haine" et la "cyberintimidation". En Israël, une peine de prison a été introduite pour la lecture de contenus interdits, la Knesset ayant alors adopté un projet de loi prévoyant une peine d'emprisonnement d'un an.
Les cyber-cerbères Schwab & Co. de l'ONU, de l'UNESCO et du WEF insistent sur le fait que les "règles" qu'ils préconisent garantiront que leur version de l'internet est le seul moyen "fiable" d'informer et de protéger contre la désinformation. Le chef de l'OMS, le terroriste patenté de Washington, T. Ghebreyesus, appelle également à un renforcement mondial de la censure sous le prétexte d'une nouvelle "catastrophe pandémique".
À cette fin, il rappelle régulièrement que l'OMS est intéressée par l'entrée en vigueur rapide du soi-disant traité mondial sur les pandémies et souhaite que les États membres de l'ONU accélèrent le processus, car cela donnera non seulement à l'OMS de nouvelles compétences en matière de politique de santé, mais permettra également de lutter contre la soi-disant "désinformation" au moyen d'une surveillance stricte.
Dans le même temps, M. Ghebreyesus appelle les pays à se dépêcher d'achever le travail sur le document, car "une autre pandémie ou une urgence sanitaire mondiale pourrait surgir à tout moment, comme ce fut le cas en 2019". Le directeur général de l'OMS se plaint que la "propagation de la désinformation" érode "la foi en nos institutions". C'est une vieille rengaine que les groupes mondialistes qui se cachent derrière le premier terroriste médical de la planète tentent sans cesse d'imposer au monde. Leur message est le suivant : ce ne sont pas leurs "institutions" et leurs plans qui ont échoué en premier lieu, mais la "désinformation" qui les a fait échouer. Et maintenant, il s'agit de convaincre les gens que tout est en ordre, ainsi que de la nécessité de combattre la "désinformation" à l'aide d'une censure encore plus grande et plus totale.
C'est précisément la position de Ghebreyesus, comme il l'a déclaré, entre autres, lors d'une allocution vidéo spéciale adressée aux participants du sommet de l'OMS en Allemagne. Des déclarations concordantes sont également faites par certains de ses complices qui dirigent les systèmes de santé nationaux. Par exemple, le ministre allemand de la santé, M. Lauterbach, est très inquiet du fait que les architectes de la "nouvelle normalité" sont maintenant confrontés à une "pandémie de l'information" où tout est remis en question, ce qui rend très difficile pour eux d'imposer leur agenda à l'humanité.
Pour soutenir leurs complices de l'OMS et du WEF, au début de l'été dernier, des personnes aux vues similaires à l'ONU ont déclaré dangereuses toutes les questions qui ne leur plaisaient pas, les qualifiant de "théories du complot". Depuis lors, tout citoyen respectable, du point de vue de Schwab, Gates et autres lobbyistes de la "nouvelle normalité", doit partir du fait qu'il n'y a pas d'élite mondiale, pas de globalistes manipulant secrètement les événements qui se déroulent dans le monde, que les pouvoirs en place sont exclusivement des personnes honnêtes, bienveillantes et ouvertes, et que Soros, Gates, les Rothschild, l'État d'Israël, etc. ne peuvent en aucun cas être liés à une quelconque "prétendue conspiration".
Si vous rencontrez une personne qui prétend une chose pareille, vous devriez "agir" immédiatement et signaler "le cas échéant" - aux structures locales de la "police de la pensée" ou au nouveau système de vérification des faits iVerify de l'ONU. Cet outil automatisé de "vérification des faits" a été développé en collaboration avec l'ONU et Facebook, avec la participation financière d'entités Soros. Le système est conçu pour "lutter contre la désinformation dans le monde" et est activement soutenu par Google qui, à partir de la seconde moitié de 2023, introduira la censure selon les directives de l'OMS, du FEM et de l'ONU dans des domaines tels que : les pandémies et le covid-19, les grandes entreprises pharmaceutiques, les mondialistes et le gouvernement unique, la Banque mondiale, les migrations de masse, etc. Tout cela sera désormais soumis à une censure encore plus puissante. Ce que les gens ont vécu auparavant (blocage, suppression de compte, shadow banning) n'était qu'une répétition ou, si vous voulez, un test du système, car si les conspirations n'existent pas, alors pourquoi les "combattre" avec autant de zèle, pourquoi avoir peur ?
La nouvelle politique de censure mondiale de Google, "Fact Check Tools", visant à éliminer toute dissidence sur tout sujet choisi par l'entreprise, a été dévoilée le 7 août 2023. Dans le même temps, Google a annoncé son intention d'exclure complètement tous les médias indépendants des résultats de recherche. Selon LaToya Drake, directrice du Google News Lab, Google collabore au développement d'un nouvel outil de censure avec l'ONU, l'OMS et d'autres organisations. Presque immédiatement après, le 15 août, YouTube a mis à jour ses politiques d'information sur la santé et a décidé de supprimer tout contenu contraire aux recommandations des autorités sanitaires pour la prévention et la transmission de certaines maladies, y compris les vaccins.
Des figures du régime de Kiev ont immédiatement voulu profiter de la censure totale et de la désinformation imposées à l'humanité dans le cyberespace. À cette fin, l'épouse du président ukrainien, Elena Zelenskaya, a même tenu à l'automne dernier une réunion spéciale avec des représentants de Google, à qui elle a fait part des souhaits et désirs suivants des autorités ukrainiennes actuelles : dé-russifier les résultats de recherche sur Google. et les recommandations sur YouTube ; changer la livraison automatique des contenus recommandés et populaires pour les Ukrainiens du russe à l'ukrainien et à l'européen ; déconnecter l'Ukraine de son appartenance géographique à la CEI : montrer la Crimée à tous les utilisateurs de Google Maps comme étant le territoire de l'Ukraine.
Ce qui résulte de la volonté de censure totale dans les pays du "milliard d'or" est démontré non seulement par Google et les sociétés pharmaceutiques, qui poussent agressivement à tout "vacciner", mais aussi par les banques australiennes (qui servent en quelque sorte de terrain d'essai et de développement d'outils pour les architectes de la "nouvelle normalité" en raison, entre autres, de leur spécificité géographique), qui peuvent désormais fermer un compte si un client "fait des commentaires offensants ou discriminatoires sur les réseaux sociaux".
Exemple : la National Australia Bank (NAB) a établi de nouveaux critères d'exclusion des clients et, à partir du 1er novembre 2023, pourra interdire à ses clients d'utiliser ses services "s'ils affectent négativement le bien-être émotionnel d'une autre personne". Cela inclut les clients qui font des "messages ou commentaires offensants ou discriminatoires" en ligne ou qui causent des "dommages psychologiques" sur les médias sociaux !
En Allemagne, les dissidents et ceux qui posent des questions gênantes avec la franchise allemande sont déjà classés comme "théoriciens du complot" et encouragés à les confier à une "police de la pensée" spécialement créée sous la forme d'un "service de conseil destiné aux personnes de l'agglomération berlinoise qui perçoivent des déclarations de complot idéologique chez leurs parents, amis ou connaissances et qui veulent ou doivent trouver un moyen d'y faire face".
Les partisans locaux du Big Brother d'Orwell et de Schwab ont jusqu'à présent encadré et présenté leurs activités comme suit : "Nous vous aidons à communiquer avec les membres de votre famille qui ne parlent que de "théories" grossières et de mythes de conspiration, qui sont déjà attachés à des histoires de conspiration et qui peuvent être actifs dans des campagnes idéologiques. Cercles conspirationnistes : que ce soit par voie numérique, dans des groupes Telegram ou lors de manifestations du mouvement dit de la "pensée latérale".
En Autriche, les fonctions de la "police de la pensée" ont été reprises par l'Office national de renseignement et de protection (DSN). Ses experts en criminalistique numérique, qui suivent "la propagation des mythes conspirationnistes dans tout le pays", s'inquiètent de la professionnalisation des diffuseurs de ces informations : "Selon le DSN, l'éternel favori des mythes conspirationnistes est le soi-disant "grand redémarrage". Il s'agit, entre autres, d'affirmations selon lesquelles les élites cherchent à créer un gouvernement mondial et veulent procéder à un remplacement de population. Les faux messages sur les dangers de la vaccination sont également encore très répandus".
En Grande-Bretagne, l'alma mater d'Orwell a mis en place sa propre "police de la pensée" pendant la soi-disant pandémie - sous la forme d'une "unité anti-désinformation" secrète du gouvernement - pour traquer les détracteurs de la quarantaine et remettre en question le bien-fondé de la vaccination de masse des enfants. Le Telegraph qualifie cette unité, mise en place par des ministres britanniques, de "force secrète glaciale destinée à endiguer les dissidents du blocus".
Le développement des technologies concernées se poursuit depuis plusieurs années sur le territoire de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, deux nations du Commonwealth britannique. Le premier ministre de cette dernière, D. Ardern, a conclu l'année dernière un accord de partenariat avec B. Gates pour la mise en œuvre secrète à l'échelle nationale de ce que l'on appelle les "cartes d'identité numériques". cartes d'identité numériques. Le programme gouvernemental de gestion de l'isolement et de la quarantaine (MIQ), qui était géré manuellement pendant la pandémie, a ainsi été remplacé par des outils logiciels mis au point par le JNCTN pour vérifier les cartes d'identité numériques du personnel du MIQ.
Dans le même temps, le Premier ministre néo-zélandais a proposé à la tribune de l'ONU d'interdire la diffusion d'informations non approuvées par les autorités, déclarant que "la liberté d'expression est l'arme de l'ennemi et que c'est le pluralisme des opinions qui engendre les guerres, le réchauffement climatique et le racisme", et que les représentants du gouvernement sont la seule source de vérité et qu'il est donc nécessaire d'instaurer une censure sur l'internet.
À l'époque de ces annonces, les agences de renseignement locales de Nouvelle-Zélande elles-mêmes diffusaient activement des tracts indiquant au public que toute personne soupçonnant ses amis ou sa famille de s'exprimer contre la censure et les politiques anti-Covid devait les dénoncer de toute urgence, car c'était le signe que vos amis et votre famille étaient des terroristes.....
20:16 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : actualité, censure, censure globale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 28 février 2024
Mary Poppins est jugée "discriminatoire" : la dictature du politiquement correct frappe à nouveau
Mary Poppins est jugée "discriminatoire" : la dictature du politiquement correct frappe à nouveau
Andrea Grieco
Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cronaca/mary-poppins-e-discriminatorio-la-dittatura-politicamente-corretta-colpisce-ancora-275719/
Rome, 28 février - Après cinquante ans dans les salles de cinéma et dans les foyers de générations entières, même Mary Poppins, le classique de Disney de 1964 réalisé par Robert Stevenson et interprété par la célèbre Julie Andrews, est en train de subir la hache du politiquement correct. Le British Board of Film Classification (BBFC) a décidé d'interdire le film aux enfants de moins de 12 ans au motif qu'il véhiculerait un "langage discriminatoire", le faisant passer du label vert "U" (c'est-à-dire pour tous) à la catégorie orange "PG" (supervision parentale). Encore un cas de stigmatisation et de censure par les hautes hiérarchies de la pensée unique.
Le "langage discriminatoire" de Mary Poppins
Le langage fantôme qui, selon le BBFC, représenterait un cas de forte discrimination se réfère au terme "Hottentots". Cette épithète a été historiquement utilisée par les colons hollandais qui, au XVIIe siècle, se sont installés autour du Cap de Bonne Espérance, la pointe la plus méridionale de l'actuelle Afrique du Sud, pour désigner les tribus locales. Ces populations, qui s'appelaient elles-mêmes Khoi-khoin, ont ensuite été appelées ainsi par les Britanniques qui ont pris le contrôle de ces colonies. Dans le film Mary Poppins, le personnage de l'amiral Boom utilise le terme à deux reprises pour évoquer, par analogie, les ramoneurs au visage plein de suie et pour parler de son prochain voyage en mer pour "vaincre les Hottentots".
L'offensive de la grande annulation
Il semble vraiment difficile, voire impossible, d'expliquer l'absurdité d'une telle mesure à ceux qui, obnubilés par le fanatisme idéologique, ne veulent rien entendre. La censure de films sur la base de discriminations absurdes et de stéréotypes offensants n'est qu'une petite partie de l'offensive beaucoup plus large provoquée par la rhétorique du grand effacement qui attaque depuis quelque temps les fondements de notre culture. Un refus de l'historicité, typique d'une approche puritaine anglo-saxonne, qui accepte la déformation du langage et l'oubli au nom d'abstractions vides de sens. Cette légitimation de l'acharnement censurant sur des représentations "non acceptables par le public moderne" façonne la société en effaçant toute une idée de la civilisation.
Andrea Grieco
20:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mary poppins, censure, politiquement correct, wokisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 23 janvier 2024
Le visage ouvertement totalitaire de la démocratie libérale
Le visage ouvertement totalitaire de la démocratie libérale
par Paolo Borgognone
Source : Paolo Borgognone & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-volto-totalitario-conclamato-della-democrazia-liberale
Puisque le parti AfD (Alternative für Deutschland) a grimpé dans les sondages nationaux à 24%, qu'il participe au soulèvement populaire des agriculteurs et qu'il est susceptible de gagner la sympathie de nombreux manifestants (augmentant ainsi encore ses électeurs potentiels), et qu'il s'agit d'un parti considéré comme "eurosceptique" et de surcroît "pro-russe", qu'est-ce qu'une partie du gouvernement allemand a proposé de faire pour s'opposer à ce qu'elle considère comme une menace politique pour son existence ? Être plus crédible avec ses partis lors des élections et battre l'AfD en termes de votes ? Modifier ses politiques pour répondre aux demandes des agriculteurs ? Non. Rien de tout cela.
Certains ministres allemands ont proposé d'utiliser la méthode Zelensky avec l'AfD, c'est-à-dire la méthode utilisée par le gouvernement ukrainien pour traiter l'opposition: dissoudre les partis d'opposition. Dans le cas allemand, il s'agirait de dissoudre l'AfD par la force, mettant ainsi hors la loi les opinions et la liberté politique de 24% des électeurs allemands. La dissolution de l'AfD entraînerait en effet, si elle était mise en œuvre, la disqualification immédiate de tous ses membres élus, la fermeture de ses bureaux et l'interdiction de reconstituer le parti dissous sous une autre forme. La CDU, le parti allemand qui bénéficierait le plus d'une éventuelle dissolution de l'AfD parce que cette dernière représente aujourd'hui son adversaire le plus dangereux et parce que les deux (CDU et AfD) puisent plus ou moins dans le même bassin électoral, jubile déjà.
Plus sceptiques, les sociaux-démocrates et les libéraux misent, eux, sur le "diviser pour régner" pour affaiblir leur front opposé. Mais au-delà de ces petits jeux politiques entre les différents acteurs de la scène allemande, la réflexion que nous devons, je crois, nous poser est la suivante : la démocratie libérale a révélé son vrai visage, qui est en fait un visage totalitaire. Ce qui ne correspond pas à l'idéologie dominante, c'est-à-dire à l'idéologie des classes dirigeantes, peut être interdit par décret. Mais, je m'interroge : n'est-ce pas nous qui avons exporté la démocratie à l'étranger ? Nous l'avons tellement exportée qu'il n'y en a plus ici. Dans ce cas, cependant, les autorités allemandes, même si elles le voulaient, ne pourront pas dissoudre l'AfD aussi facilement. Un parti qui recueille 24% des voix ne peut être traité comme un problème d'ordre public. Il s'agit d'une réalité sociale de masse, qu'on le veuille ou non...
La dissolution de l'AfD entraînerait une radicalisation ingérable, pour les autorités allemandes elles-mêmes, du conflit social en cours dans le pays. Il n'en reste pas moins qu'à présent, à force d'ouvrir grand les fenêtres d'Overton les unes après les autres, nous avons atteint le point où interdire et poursuivre ce que les gouvernants n'aiment pas, simplement parce que cela ne leur plaît pas, n'est plus considéré comme un fait anormal et antidémocratique impensable il y a quelques années, mais comme faisant partie de ce qu'on appelle la nouvelle normalité. Cela ne me surprend pas. C'est l'un des produits de la société du caprice. Si je n'aime pas quelque chose et que j'ai l'argent pour me l'offrir, je me plains jusqu'à ce qu'un courtisan, pour me faire plaisir, me l'enlève. Nous sommes maintenant dominés par une bande de flocons de neige riches et capricieux....
17:34 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, europe, affaires européennes, afd, politique, censure | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 29 décembre 2023
Université de Cambridge: en route vers une liste de "livres problématiques"
Université de Cambridge: en route vers une liste de "livres problématiques"
Peter Logghe
Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 185, décembre 2023
Dans le dernier numéro de la revue allemande Cato, " Magazin für neue Sachlichkeit ", le philosophe et chroniqueur Michaël Andrick (né en 1980) écrit ce qui suit: "Le retrait de livres des bibliothèques et l'exclusion de personnes hors de la société suit toujours le même principe: la haine des dissidents, des comportements et des idées dissidents. Si ce mouvement d'annulation en Occident suit son cours sans être perturbé, il aboutira à l'idiotie et à l'aveuglement politico-moral".
Il est particulièrement inquiétant de constater que cette folie pseudo-religieuse semble se répandre surtout dans ce qui était autrefois les temples européens de la pensée libre: nos universités. C'est surtout dans les pays anglo-saxons que ce mouvement aux traits soft et totalitaires semble bien s'implanter.
Nous aimerions vous narrer l'histoire suivante. En octobre 2023, la bibliothèque de l'université de Cambridge a demandé à ses bibliothécaires de dresser une liste de "livres problématiques" afin de pouvoir décider de leur sort. C'est ce que rapporte le journal anglais The Sunday Telegraph.
La note de la bibliothèque universitaire disait : "Nous aimerions que tous nos collègues de Cambridge nous fassent part des livres que vous considérez comme problématiques (pour quelque raison que ce soit, et donc pas seulement en rapport avec les thèmes de la décolonisation), afin que nous puissions publier une liste d'exemples sur l'intranet des bibliothécaires de Cambridge et décider de ce qu'il convient de faire avec chacun d'entre eux". Le journal britannique rapporte que le Pembroke College a informé son personnel et lui a demandé de coopérer à la création de la liste de livres "noirs". Ultérieurement, le Pembroke College donnera des conseils à ses bibliothécaires et à ses lecteurs sur la manière de traiter ces livres.
Et, oh non, il ne s'agit pas de censure blanche (excusez le mauvais jeu de mots), déclare la bibliothèque de l'université de Cambridge (fondée en 1209!): "Les bibliothèques de l'université de Cambridge ne censurent pas, ne dressent pas de liste noire et ne retirent pas de livres, à moins qu'ils ne soient pénalement interdits par les lois britanniques. Nous nous engageons à dialoguer avec nos collègues afin de pouvoir continuer à l'avenir à mener des discussions ouvertes et honnêtes avec les lecteurs sur la manière dont nous collectons les livres et sur les raisons de cette collecte".
Le chaud et le froid en même temps. Pas de censure mais des "listes de livres problématiques" et, ultérieurement, des "lignes directrices sur la manière de les traiter en tant que lecteurs ou bibliothécaires": en quoi est-ce différent de la censure? James Orr, maître de conférences à l'université de Cambridge, a immédiatement répondu: "La création d'un index des livres qui posent problème à un camp sur un sujet particulier - un sujet sur lequel les universitaires et le public sont particulièrement divisés - serait une évolution sombre et désagréable. Elle porterait gravement atteinte à la réputation légitime de la bibliothèque universitaire, qui est l'une des meilleures institutions de ce pays".
La bibliothèque universitaire de Cambridge a annoncé qu'elle poursuivrait ses "efforts".
"Partout où l'on brûle des livres, on finit par brûler des gens".
Heinrich Heine (1797-1856)
Peter Logghe
19:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, université de cambridge, cambridge, grande-bretagne, royaume-uni, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 25 décembre 2023
L’intelligence dans le viseur
L’intelligence dans le viseur
par Georges FELTIN-TRACOL
Le dimanche 10 décembre 2023, le ministère de l’Intérieur annonçait son intention de dissoudre dans les semaines à venir Academia Christiana et, dans la foulée, La Citadelle située à Lille. Depuis l’élection de Macron en 2017, on s’approchera de la quarantième interdiction gouvernementale d’honorables associations françaises. Un bien triste record !
Quelques mois après la dissolution du mouvement politique catholique Civitas et au lendemain de la dissolution de la Division Martel, le gouvernement s’attaque maintenant à un institut de formation intégrale qui instruit le corps, l’esprit et l’âme, ce qui change fortement des programmes scolaires officiels qui ne font qu’enseigner l’ignorance, la laideur et la grossièreté aux enfants.
Cette décision prochaine indigne déjà le sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, qui a participé à une université d’été récente d’Academia Christiana. Éric Zemmour, Jean Messiha, les députés RN Grégoire de Fournas et Debout la France Nicolas Dupont-Aignan et le député européen Gilbert Collard ont eux aussi dénoncé cette iniquité.
S’appuyant sur l’article L 212 – 1 du Code de la sécurité intérieure (car il en existe un, d’une efficacité redoutable d’Arras à la station de métro parisienne Bir-Hakeim…), les motifs invoqués en faveur de la dissolution sont fallacieux. Invité le 11 décembre à la fois sur CNews et Europe 1, Gérald Darmanin a déclaré qu’Academia Christiana « n’est pas une association qui correspond, me semble-t-il, aux valeurs de la République ». L’affirmation laisse pantois. Entend-il vouloir interdire les formations royalistes et bonapartistes ? Les princes Bourbons et Bonaparte devraient-ils bientôt prêter allégeance à la Gueuse vérolée ? Et que ce sont donc ces valeurs de la République ? Le droit de se droguer avec l’ouverture des « salles de shoot » dans tout le pays ? L’IVG et le mariage pour « tous.te.s » ? L’euthanasie et le suicide assisté ? L’accueil incessant d’étrangers déséquilibrés ? L’atlantisme fétide et l’euro-mondialisme putride ? Le covidisme obligatoire ? L’égalitarisme dément ?
Les prétextes insisteraient sur des cas d’apologie de l’État français et des appels à la haine, à la violence et à la discrimination d’autant que l’association rêve de lever une « armée de bâtisseurs ». Les accusateurs susceptibles semblent ne pas connaître la métaphore... Ils reprochent aussi à Academia Christiana de compter parmi ses membres ou d’accueillir pendant ses universités d’été des personnalités fichées S. Ainsi être fiché S reviendrait-il de nos jours à être automatiquement écarté de toute vie sociale et militante ? Le plus cocasse est que, le plus souvent, la personne fichée S ne sait pas qu’elle l’est ! Le fichage se déroule dans la plus stricte confidentialité. Comment les responsables d’Academia Christiana pourraient-ils le savoir à moins qu’ils présentent des dons certains de télépathie ou que le régime macronien oblige tous les fichés S dits d’« ultra-droite » à porter au revers de leur veste un S majuscule multicolore ? La justification est grotesque d’autant qu’être fiché S n’est en rien une condamnation pénale. Ce n’est qu’un acte de police politique. Le Régime se plaît à désigner de cette manière ses opposants les plus déterminés.
La déclaration nauséabonde de Darmanin lui a valu un dépôt de plainte en diffamation de la part d’Academia Christiana auprès de la Cour de Justice de la République. Quelques heures plus tôt, le déplorable ministre recevait au Palais-Bourbon une claque mémorable et un camouflet historique avec l’adoption de la motion de rejet préalable de sa loi nullissime sur l’immigration. Cette formidable gifle parlementaire ne l’empêche pas de rester place Beauvau.
Par les dissolutions à la chaîne de Génération Identitaire, de l’Alvarium, de Civitas, etc., Darmanin cherche à faire oublier, d’une part, la publication dans sa jeunesse d’articles dans la presse néo-maurassienne et, d’autre part, qu’il fut naguère proche de Christian Vanneste, député néo-gaulliste conservateur du Nord de 1993 à 1997 et de 2002 à 2012. Dans la perspective de la présidentielle de 2037, Darmanin s’est rapproché d’Édouard Philippe pour celle de 2027 et donne toujours plus de gages au Système. Où s’arrêtera son obsession dissolvante ? Il faut craindre qu’après Academia Christiana, soient dans le collimateur de l’ultra-centre au pouvoir l’Institut Iliade et Polémia. Ensuite pourront être frappés les périodiques imprimés, les maisons d’édition et les librairies non-conformistes physiques (Librairie Vincent, Librairie Duquesne, Librairie Nationale, La Nouvelle Librairie à Paris, Les Deux Cités à Nancy et Arts Enracinés au Puy-en-Velay) et en ligne (Europa Diffusion) avant d’atteindre finalement le RN, Reconquête ! et Les Patriotes de Florian Philippot.
Pendant que d’honnêtes Français, sérieux et travailleurs, rencontrent une répression inouïe et implacable, les groupuscules antifas et pro-migrants ne cessent de proliférer. Pas de dissolution pour SOS Méditerranée ! Ni pour les Femen ! Jamais Act Up - Paris n’a été inquiétée pour ses actions violentes. Dans les années 1990 – 2000, des activistes excellaient au nom de la lutte contre le sida dans les coups d’éclat médiatiques (capote géante sur l’obélisque de la Concorde, s'allonger par terre comme des cadavres, jets de faux sang sur les façades de bâtiments abritant des ennemis politiques). Ils instauraient un climat de terreur dyssexuelle. Black Blocs et la Jeune Garde antifa bénéficient d’une incroyable impunité. L’hebdomadaire libéral Le Point n°2679 du 7 décembre 2023 enquête sur les ravages du trafic de drogue à Lyon. Les journalistes s’intéressent à la place Mazagran dans le VIIe arrondissement de la Capitale des Gaules, non loin du quartier cosmopolite de la Guillotière. Sur cette place nouvelle se côtoient des clandestins, des SDF et des dealers. La promiscuité engendre des violences quotidiennes et lasse les riverains. La mairie Verte de Lyon minimise les incivilités. En face de la place se tient un bar antifa qui apprend aux trafiquants de drogue et aux clandestins à répondre aux descentes policières. Cet établissement n’est pourtant pas fermé et aucun notable ne réclame sa fermeture, au contraire des locaux identitaires, La Traboule et l’Agogé, dans le Vieux Lyon.
N’ayant jamais organisé de manifestations publiques dans les rues, Academia Christiana ne peut pas être accusée du moindre trouble public. Ses animateurs saisiront le Conseil d’État qui s’est montré plus qu’indulgent envers les éco-terroristes des Soulèvements de la Terre dont les manifestations ont souvent dégénéré en affrontements avec les forces de l’« ordre ». Il existe cependant un précédent quelque peu optimiste.
Dans le sillage de l’affaire Méric, le gouvernement de « Flamby » Hollande avait prononcé le 12 juillet 2013 la dissolution des trois formations de Serge Ayoub : les Jeunesses nationalistes-révolutionnaires (JNR), Troisième Voie solidariste et Envie de rêver. Cette dernière gérait Le Local dans le XVe arrondissement de Paris. Les dissolutions furent contestées devant la plus haute juridiction administrative de l’Hexagone. Par une décision du 30 juillet 2014, le Conseil d’État entérinait la dissolution des JNR et de Troisième Voie. En revanche, il annulait celle d’Envie de rêver. Il estimait que cette association « n’avait pas pour seule activité de permettre les activités illicites des deux groupements de fait, contrairement à ce qu’affirmait le décret pour justifier sa dissolution ». Le Local organisait en effet chaque semaine environ une conférence. Votre serviteur y intervint une fois. Ces conférences contrariaient certainement les autorités du déclin, mais aucune ne fit l’objet de poursuites judiciaires.
Il y a par conséquent une légère incertitude sur l’effectivité du prochain décret de dissolution, surtout si Darmanin confond Academia Christiana et Civitas. Cela ne doit pas empêcher de riposter immédiatement à cette infamie. Appelons donc les éditeurs non-conformistes à se concerter afin de sortir ensemble au plus vite un recueil de nombreuses signatures qui, par-delà les bisbilles habituelles, hurleraient haut et fort : « On ne se laissera pas dissoudre ! ».
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 97, mise en ligne le 19 novembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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vendredi, 15 septembre 2023
Laurens Buijs, le lanceur d'alerte à l'Université d'Amsterdam
Laurens Buijs, le lanceur d'alerte à l'Université d'Amsterdam
Jan Sergooris
Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°182, septembre 2023.
Une interview de Sarah Bracke, professeur de sociologie du genre et de la sexualité à l'Université d'Amsterdam (UVA), a été publiée dans De Standaard des 5 et 6 août 2023. Dans l'introduction à l'interview, Bracke est présentée comme la victime d'une campagne de diffamation en ligne de plusieurs mois menée par un collègue de l'UVA au génie maléfique, Laurens Buijs.
Le 25 avril 2023, Buijs a été suspendu par l'administration de l'UVA. La raison officielle était qu'il avait traité certains collègues d'extrémistes, de monstres et de corrompus. Ce ne sont pas des déclarations très agréables pour un universitaire, mais nous ne découvrons pas la préhistoire ni la suite de l'histoire dans De Standaard.
Qui est Laurens Buijs ? Il s'agit d'un chercheur en sciences sociales interdisciplinaires, d'un publiciste et d'un entrepreneur dans le domaine de la diversité et de l'inclusion (D&I) qui se définit idéologiquement comme un militant de gauche, homosexuel et LGTBQ.
La controverse a été déclenchée par un article d'opinion de M. Buijs. En effet, il avait écrit un article intitulé "La culture woke menace la liberté académique dans les sciences sociales" dans Folia, le magazine attitré de l'université d'Amsterdam, le 18/1/2023. Il y dénonçait le politiquement correct et le dogmatisme gauchiste dans les sciences sociales.
Mais c'est surtout sa déclaration critique sur le non-binaire qui a fait parler d'elle. Le fait qu'il n'y ait pas de base scientifique pour cela et que cela ne serve en rien à l'émancipation des genres a suffi pour qu'il soit accusé de transphobie. Cette affirmation a incité un groupe d'étudiants, en concertation avec certains professeurs - Sarah Bracke semble être l'une des instigatrices - à déposer une plainte pour discrimination contre leur professeur. Une pétition a été lancée et les étudiants ont demandé la suspension du professeur (*).
Les étudiants qui déposent une plainte contre Laurens Buijs demandent un environnement d'apprentissage où l'identité de chacun est garantie et où l'inclusion est primordiale.
Laurens Buijs admet dans une interview accordée à Nieuwe Wereld qu'il est également influencé dans sa réflexion par l'idéologie "woke", mais il commence à réaliser que ce mouvement ne cesse de s'intensifier et de se radicaliser pour devenir un extrémisme de gauche dans lequel la science doit être subordonnée à l'idéologie.....
Où les militants "woke" se trompent-ils maintenant ? C'est à ce moment-là que les militants commencent à faire le lien entre les idées de Buijs et ce que l'on vit et ce que l'on nomme sa propre identité. Ce que Buijs présente dans son article comme les résultats de ses recherches se heurte désormais aux perceptions identitaires de ces étudiants. Buijs doit donc ajuster ses recherches. Lorsque la science et l'idéologie s'affrontent, la science doit laisser le champ libre. C'est l'exigence de l'inclusivité.
Paul Cliteur, philosophe du droit néerlandais, a longuement discuté de l'événement dans un article paru dans Doorbraak (29/4/2023). Il accuse l'UVA de s'être laissée complètement prendre par le fanatisme irrationnel des extrémistes woke. Les autorités universitaires auraient dû convoquer les rédacteurs de la déclaration et leur expliquer la nature d'une institution universitaire. Elles auraient dû préciser qu'il n'est pas possible de déshonorer publiquement des professeurs si l'on s'attend à ce que leurs cours ne soient pas conformes à leurs propres opinions politiques et idéologiques. Ils auraient dû expliquer qu'il est impossible qu'un article publié par un universitaire dans une revue puisse être rétracté parce qu'il n'est pas conforme à certains préjugés idéologiques. Une université ne devrait jamais permettre que ce soient les étudiants non informés qui viennent déterminer le contenu du programme de premier cycle.
Paul Cliteur discerne à plusieurs reprises des schémas fixes dans l'extrémisme "woke" et les développe. Une attaque "woke" est une action concertée ou non par un ou plusieurs activistes "woke" visant à disqualifier, à annuler, à déclarer la cible de leurs actions comme un paria. L'activiste woke appelle ensuite à une action contre la victime ciblée pour avoir prétendument commis des actes de racisme, de sexisme, d'antisémitisme, d'islamophobie, de nazisme, de fascisme, d'homophobie, de transphobie ou, en tout état de cause, un "comportement transgressif". L'objectif d'une telle attaque est de porter atteinte à la (réputation) de la victime et, de préférence, de l'écarter de l'organisation. Le but ultime est de créer une organisation dans laquelle ne travaillent que des personnes partageant les mêmes idées. Des personnes ayant les mêmes croyances idéologiques. L'université devrait se transformer en un grand espace sécurisé : un "espace hermétique".
(*) Une personne non binaire ne veut être ni homme ni femme et s'attend à ce que son environnement veuille qu'on s'adresse à elle de cette manière (ce qui fait d'elle un être à part entière). L'émancipation des LGBTQ+ commence à partir de la distinction homme-femme.
Jan Sergooris
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dimanche, 03 septembre 2023
De Thierry Breton à Napoléon III : Victor Hugo et l’interdiction de penser et d’imprimer
De Thierry Breton à Napoléon III: Victor Hugo et l’interdiction de penser et d’imprimer
Nicolas Bonnal
Les interdits cybernétiques de Thierry Breton évoquent Orwell pour le Daily Mail. Mais nous avons de nombreux précédents en France concernant l’interdiction de tout par la bureaucratie ; et je prévoyais dans mon livre sur l’exception française (Les Belles Lettres, 1997) que la technocratie française socialiste et gaulliste annexerait l’Europe (démographiquement et intellectuellement) et qu’elle finirait par tout interdire.
On fait avec les moyens du bord : en 1851 c’est l’imprimerie, avec Breton c’est internet (d’ailleurs je m’en fous : l’humanité a ce qu’elle mérite). Victor Hugo :
« À l’heure qu’il est, personne ne sait au juste ce que c’est que le 2 décembre, ce qu’il a fait, ce qu’il a osé, qui il a tué, qui il a enseveli, qui il a enterré. Dès le matin du crime, les imprimeries ont été mises sous le scellé, la parole a été supprimée par Louis Bonaparte, homme de silence et de nuit. Le 2, le 3, le 4, le 5 et depuis, la vérité a été prise à la gorge et étranglée au moment où elle allait parler. Elle n’a pu même jeter un cri. Il a épaissi l’obscurité sur son guet-apens, et il a en partie réussi. Quels que soient les efforts de l’histoire, le 2 décembre plongera peut-être longtemps encore dans une sorte d’affreux crépuscule. Ce crime est composé d’audace et d’ombre ; d’un côté il s’étale cyniquement au grand jour, de l’autre il se dérobe et s’en va dans la brume. Effronterie oblique et hideuse qui cache on ne sait quelles monstruosités sous son manteau. »
Rappelons que peu à peu l’empire devint libéral et… populaire, le plébiscite de 1870, quelques mois avant la « correction » (Marx) face à la Prusse – correction méritée pour un empire qui avait croisé le fer avec la moitié de la terre, Chine, Mexique, Italie (1867 et 70), Autriche ou bien sûr… Russie – confirmant Napoléon dans sa pérennité dynastique.
Aucune illusion à se faire sur le suffrage universel : sous Napoléon III ce fut comme sous Hitler. Hugo rajoute :
« Et c’est là le scrutin, et répétons-le, insistons-y, ne nous lassons pas ; je crie cent fois les mêmes choses, dit Isaïe, pour qu’on les entende une fois ; et c’est là le scrutin, c’est là le plébiscite, c’est là le vote, c’est là le décret souverain du « suffrage universel », à l’ombre duquel s’abritent, dont se font un titre d’autorité et un diplôme de gouvernement ces hommes qui tiennent la France aujourd’hui, qui commandent, qui dominent, qui administrent, qui jugent, qui règnent, les mains dans l’or jusqu’aux coudes, les pieds dans le sang jusqu’aux genoux ! »
Comme sous Macron et sous Breton on a des élections et des médias euphorisants :
« Maintenant, et pour en finir, faisons une concession à M. Bonaparte. Plus de chicanes. Son scrutin du 20 décembre a été libre, il a été éclairé ; tous les journaux ont imprimé ce qui leur a plu ; qui a dit le contraire ? des calomniateurs… »
Après Hugo (il sera pacifiste sous Napoléon, belliciste sous Gambetta, donc méfiance) part sur les grands mots :
« Ils résolurent d’en finir une fois pour toutes avec l’esprit d’affranchissement et d’émancipation, et de refouler et de comprimer à jamais la force ascensionnelle de l’humanité. L’entreprise était rude. Ce que c’était que cette entreprise, nous l’avons indiqué déjà, plus d’une fois, dans ce livre et ailleurs. »
Mais quand on voit la liquidation de la « culture masculine blanche » (désolés, c’est la culture, même s’il n’y en a plus, lisez Barzun) par Fink (qui commande tout) et consorts (Ursula Bourla etc.) on peut méditer les belles paroles qui suivent (sublime envolée avec accumulation d’infinitifs) :
« Défaire le travail de vingt générations ; tuer dans le dix-neuvième siècle, en le saisissant à la gorge, trois siècles, le seizième, le dix-septième et le dix-huitième, c’est-à-dire Luther, Descartes et Voltaire, l’examen religieux, l’examen philosophique, l’examen universel ; écraser dans toute l’Europe cette immense végétation de la libre pensée, grand chêne ici, brin d’herbe là ; marier le knout et l’aspersoir ; mettre plus d’Espagne dans le midi et plus de Russie dans le nord ; ressusciter tout ce qu’on pourrait de l’inquisition et étouffer tout ce qu’on pourrait de l’intelligence ; abêtir la jeunesse, en d’autres termes, abrutir l’avenir ; faire assister le monde à l’auto-da-fé des idées ; renverser les tribunes, supprimer le journal, l’affiche, le livre, la parole, le cri, le murmure, le souffle ; faire le silence ; poursuivre la pensée dans la casse d’imprimerie, dans le composteur, dans la lettre de plomb, dans le cliché, dans la lithographie, dans l’image, sur le théâtre, sur le tréteau, dans la bouche du comédien, dans le cahier du maître d’école, dans la balle du colporteur ; donner à chacun pour foi, pour loi, pour but et pour dieu, l’intérêt matériel ; dire au peuple : mangez et ne pensez plus ; ôter l’homme du cerveau et le mettre dans le ventre ; éteindre l’initiative individuelle, la vie locale, l’élan national, tous les instincts profonds qui poussent l’homme vers le droit ; anéantir ce moi des nations qu’on nomme Patrie ; détruire la nationalité chez les peuples partagés et démembrés, les constitutions dans les États constitutionnels, la République en France, la liberté partout ; mettre partout le pied sur l’effort humain. »
C’est ce qu’ils refont aujourd’hui nos clercs et bureaucrates associés au capital des fonds de pension américains. Hugo écrit au passage (il irait en taule aujourd’hui donc je le cite goulument) sur ce gouvernement (déjà) des aristos (ils sont toujours là) et des millionnaires – et des obsédés sexuels (cf. la Fête impériale) :
« Allons, nous allons exposer ce triomphe de l’ordre ; nous allons peindre ce gouvernement vigoureux, assis, carré, fort ; ayant pour lui une foule de petits jeunes gens qui ont plus d’ambition que de bottes, beaux fils et vilains gueux ; soutenu à la Bourse par Fould le juif, et à l’église par Montalembert le catholique ; estimé des femmes qui veulent être filles et des hommes qui veulent être préfets ; appuyé sur la coalition des prostitutions ; donnant des fêtes ; faisant des cardinaux ; portant cravate blanche et claque sous le bras, ganté beurre frais comme Morny, verni à neuf comme Maupas, frais brossé comme Persigny, riche, élégant, propre, doré, brossé, joyeux, né dans une mare de sang. »
Puis il remarque (comme le fera Albert Speer dans ses mémoires sur le troisième Reich, autre association de bureaucrates socialistes et de milliardaires russophobes) le lien entre dictature et progrès technique (voyez aussi mon Internet nouvelle voie initiatique, quatrième partie) :
« Parce que vous avez vu réussir un coup de main prétorien, vous vous déclarez bas-empire ! C’est vite dit, et lâchement pensé. Mais réfléchissez donc, si vous pouvez. Est-ce que le bas-empire avait la boussole, la pile, l’imprimerie, le journal, la locomotive, le télégraphe électrique ? Autant d’ailes qui emportent l’homme, et que le bas-empire n’avait pas ! Où le bas-empire rampait, le dix-neuvième siècle plane. Y songez-vous ? Quoi ! nous reverrions l’impératrice Zoé, Romain Argyre, Nicéphore Logothète, Michel Calafate ! Allons donc ! Est-ce que vous vous imaginez que la Providence se répète platement ? Est-ce que vous croyez que Dieu rabâche ? »
Comme je l’ai dit le pouvoir devenu libéral sera conforté par le dernier plébiscite. Et comme le dit Flaubert (alors ami de Hugo, avec il correspond et dont il récupère le courrier) dans son Journal, quelque part en 1853 :
« Mais une vérité me semble être sortie de tout cela ; c'est qu'on n'a nul besoin du vulgaire, de l'élément nombreux des majorités, de l'approbation, de la consécration. 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n'y a plus rien, qu'une tourbe canaille et imbécile. Nous sommes tous enfoncés au même niveau dans une médiocrité commune. »
Breton comme Biden ou Macron l’ont parfaitement compris. Il n’y a aucune résistance, qu’une poignée de râleurs qui cliquent en attendant d’être affamés et privés de tout comme les autres, alors pourquoi se priver, merde ? Censure aussi Victor Hugo, Thierry. Et notre cher passé…
Flaubert encore : « L'humanité a la rage de l'abaissement moral, et je lui en veux de ce que je fais partie d'elle. »
Sources principales :
http://www.bouquineux.com/?telecharger=304&Flaubert-C...
https://www.dailymail.co.uk/news/article-12469157/EU-accu...
http://www.centremultimedia.be/IMG/pdf/hugo_napoleon_le_p...
https://www.amazon.fr/Autopsie-lexception-fran%C3%A7aise-...
https://www.amazon.fr/INTERNET-SECRETS-MONDIALISATION-Nic...
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vendredi, 28 juillet 2023
La censure des médias sociaux: entre l'hypocrisie progressiste et la servilité aux gouvernements
La censure des médias sociaux: entre l'hypocrisie progressiste et la servilité aux gouvernements
Par Giovanni (Blocco studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/07/06/bs-censura-social-tra-ipocrisia-e-servilismo/
Depuis leur création, les réseaux sociaux ont souvent été considérés comme un espace numérique libre dans lequel les utilisateurs pouvaient exprimer leurs opinions sans trop se soucier de la censure de tiers. Certaines positions politiquement incorrectes, par exemple, ne trouveront jamais de place en prime time sur la Rai, mais sur facebook ou instagram, ceux qui embrassent une vision différente de celle du statu quo peuvent, ou plutôt pourraient, l'exprimer plus ou moins librement.
Il convient de parler au passé, car ces dernières années, ces mêmes plateformes qui permettaient une certaine liberté d'expression censurent aujourd'hui lourdement certains utilisateurs qui ne sont pas alignés sur la pensée unique. Cette censure peut prendre différentes formes, allant du bannissement du profil pendant un certain nombre de jours à la suppression de certains contenus, voire à la suppression totale du compte sans possibilité d'appel.
Beaucoup se souviendront de l'interdiction qui a frappé les mouvements italiens CasaPound et Forza Nuova en septembre 2019. Les profils Facebook et Instagram officiels de ces mouvements ainsi que ceux des associations qui leur étaient liées ont été supprimés d'un coup, de même que les comptes de centaines d'utilisateurs considérés comme proches de ce qu'on appelle "l'extrême droite". Cette censure est toujours active aujourd'hui: publier un post contenant les symboles des mouvements susmentionnés ou simplement les mentionner entraîne le risque de perdre le compte ou au moins de voir le contenu "incriminé" supprimé.
Même YouTube n'est pas étranger à ce type d'interdiction : le cas de la chaîne de contre-information "Byoblu", dont près d'un demi-million d'abonnés ont été supprimés de la plateforme en 2021, est célèbre.
Certains affirment que cette censure est légitime puisque les réseaux sociaux sont des plateformes privées et que leurs propriétaires ont donc tout à fait le droit de restreindre l'accès de certains utilisateurs. Il est curieux de constater que les partisans de cette thèse absurde sont souvent les mêmes libéraux-progressistes qui s'autoproclament champions des droits civiques. En revanche, ces bien-pensants alignés sur la pensée des classes dirigeantes n'ont jamais rien à voir avec les interdictions et les restrictions sur les réseaux sociaux. La hache de la censure démocratique frappe les utilisateurs les plus politiquement incorrects, ceux qui, par exemple, pendant la pandémie, ont remis en question la légitimité des restrictions, ou ceux qui expriment encore des opinions contraires à l'immigration de masse qui touche notre pays et l'Europe en général.
Compte tenu de l'énorme utilisation des médias sociaux aujourd'hui, en être exclu, c'est à toutes fins utiles être réduit au silence devant un très large public. La liberté d'expression ne peut être considérée comme valable si certains décident d'en haut qui peut parler et qui ne le peut pas, au mépris de toutes les constitutions occidentales qui reconnaissent la liberté d'expression comme un droit universel. La constitution italienne en est un exemple (article 11 : "Toute personne a droit à la liberté d'expression [...] sans ingérence des autorités publiques et sans limites frontalières").
Plus inquiétante encore que la censure en ligne est la servilité des gouvernements à l'égard des multinationales, dont Meta, le géant américain des réseaux sociaux. Si aujourd'hui les géants de la communication de masse éliminent les utilisateurs gênants, demain une multinationale high-tech, pour se remplir les poches, pourrait ordonner l'installation d'une puce sous-cutanée chez tout le monde, en faisant passer cela, ça va sans dire, pour un progrès (nous parlons en termes dystopiques, bien sûr, et volontairement exagérés, mais qui sait dans l'avenir !) Et nos gouvernements ? Au lieu de protéger la sacro-sainte liberté de choix, ils imposeraient des interdictions ad hoc pour pousser les gens à installer la puce, à l'instar de ce qui s'est passé avec la vaccination cov id19. Il suffit de dire qu'en Suède, pays très avancé, paradis sur terre pour les libéraux-progressistes, il est déjà possible de faire installer ces dispositifs qui permettent, entre autres, de payer en approchant simplement la main de l'appareil.
Depuis des décennies, la volonté des États-nations occidentaux passe après les diktats de la finance internationale. Le droit à la parole n'est qu'un des nombreux droits bafoués par les multinationales avec l'approbation des gouvernements réduits au rang de serviteurs du capital international.
Mais, comme on l'a déjà demandé, que deviendront la liberté et la volonté des peuples européens si nos gouvernements obéissent docilement à la volonté du capitalisme mondial ? L'avertissement est de rester sur ses gardes pour que les intérêts de quelques milliardaires de la haute finance ne l'emportent jamais sur la liberté des peuples souverains.
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dimanche, 14 mai 2023
Maladie en phase terminale
Maladie en phase terminale
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-malattia-terminale
L'exclusion du physicien Carlo Rovelli de la cérémonie d'ouverture de la Foire du livre de Francfort, à laquelle il avait été invité, fait des vagues. La faute de Rovelli est d'avoir contesté, de manière certes argumentée, les choix du gouvernement concernant le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Figurant jusqu'à hier parmi les "accrédités" du système médiatique, Rovelli a même fait sourciller la bourgeoisie semi-cultivée, les lecteurs des journaux Corriere et Repubblica et la faune apparentée. Malheureusement, ce segment influent de la population ignore complètement la gravité de ce qui se produit depuis un certain temps, comme une tendance souterraine, continue et capillaire.
Il y a une ligne rouge continue qui s'effiloche dans la gestion de l'opinion publique occidentale depuis des années et qui s'est accélérée depuis 2020. C'est une ligne qui n'est parfois visible qu'en surface, comme dans la persécution d'Assange (ou de Manning, ou de Snowden, etc.) jusqu'à des censures mineures, comme celle qui fait aujourd'hui la une de l'actualité. La signification profonde de ce mouvement souterrain est très claire: la recherche de la vérité et la gestion du discours public en Occident sont désormais des options incompatibles.
Rovelli est accusé d'une chose impardonnable, à savoir d'avoir trahi son appartenance au cercle de ceux qui sont honorés par les élites du pouvoir, en les mettant dans l'embarras. Cela ne peut et ne doit pas se produire. Aujourd'hui, le discours public oscille entre deux pôles, d'un côté la polémique inoffensive et auto-extinguible sur l'ours ou le ragondin du jour, de l'autre la fourniture de munitions à la ligne dictée par le patron, c'est-à-dire par la chaîne de commandement dirigée par les Américains, derrière le char - de moins en moins triomphant - auquel nous sommes attachés.
Pour les vérités dévoilées, celles qui sont les plus lourdes et les plus dangereuses, l'ordre de détruire est en vigueur, comme le montre le cas d'Assange dont la vie a été annihilée pour servir d'exemple et d'avertissement à tout autre sujet éventuellement enclin à la paranoïa. Pour les insubordinations mineures (Rovelli, Orsini, etc.), il suffit de tomber en disgrâce auprès des courtisans, ce qui se répercute en censure, en chantage silencieux et mesquin, puis en discrédit, en blocage de carrière, etc.
Tout cela est condensé en une leçon fondamentale, une leçon implicite que tout notre système de formatage des esprits, journaux, télévision, écoles, universités, etc. met en œuvre consciemment ou inconsciemment: "Tout ce qui est discours public est essentiellement faux."
C'est la leçon que les jeunes reçoivent très tôt et dont ils tirent toutes les conséquences en termes de désengagement et d'aboulie. Cette leçon n'échappe que partiellement à une partie de la population moins jeune, chez qui l'illusion des aspirations passées ("participation", "démocratie", etc.) est encore vivace.
La "réalité" dans laquelle nous baignons fonctionne cependant selon le syllogisme infaillible suivant :
1) Tout ce que nous avons en commun en tant que citoyens, en tant que demos, c'est le discours public alimenté par les médias ;
2) Mais ce discours public est désormais purement et simplement faux (ou carrément faux, ou composé de fragments de vérité bien choisis, fonctionnels pour créer un effet émotionnel désiré);
3) Par conséquent, il n'y a plus de démos possible, plus de discours public possible, et donc plus de levier pour une action collective visant à changer quoi que ce soit. Mettez vos cœurs en veilleuse, sauvez ce que vous pouvez.
Dans ce cadre, d'ailleurs, se détache avec intérêt l'attitude des super-diffuseurs de mensonges certifiés, des pontes-gourous de l'information et du pouvoir, très actifs dans la dénonciation de toute hétérodoxie malvenue, posée comme "fake news". Nous sommes donc confrontés à un spectacle à la fois comique et répugnant où les commandants des cuirassés de l'information appellent au naufrage péremptoire des canots sociaux qui ne bénissent pas assez l'altruisme de Big Pharma, qui ne sont pas tendres avec Poutine, qui ne respectent pas le dernier catéchisme politiquement correct, et ainsi de suite.
Nous vivons dans un monde où le mensonge instrumental est désormais la forme dominante du reportage d'intérêt public.
Il y a ceux qui y réagissent par un simple désengagement résigné, ceux qui s'enferment anxieusement dans leur chambre comme des hikikomori, ceux qui cherchent des paradis artificiels dans les pilules, ceux qui acceptent le jeu en essayant de l'utiliser pour un gain à court terme (parce qu'il n'y a pas d'autre horizon disponible); il y a ceux qui tombent dans la dépression ; il y a ceux qui deviennent fous; il y a ceux qui, de temps en temps, cassent tout pour revenir se cogner la tête contre le mur de leur cellule; et il y a ceux qui développent cette forme particulière de folie qui consiste à se battre sans armes contre des géants en espérant qu'ils se révèlent être des moulins à vent.
Au fond coule le courant de l'histoire où notre navire occidental a pris une position inclinée et, avec une inertie irréversible, accélère vers la chute d'eau. Une fois que la parole publique a perdu sa capacité à transmettre la vérité, il est impossible de lui rendre son poids. Chaque parole supplémentaire dépensée pour corriger les faussetés du passé, si elle atteint la sphère publique, est elle-même perçue comme faible, usée, impuissante.
La société que nous avons mise en place est une société sans vérité, et retirer la vérité du monde social, c'est le condamner à une maladie mortelle.
Combien de temps dureront les grincements, combien de temps faudra-t-il encore pour que tombent les plâtres, combien de temps faudra-t-il encore pour que s'infiltrent les eaux, combien de temps dureront les espaces de vie de plus en plus réduits, cela n'est pas facile à prévoir, mais un monde sans vérité est un monde sans logos, et il ne peut aboutir qu'à cette dimension où les mots sont superflus parce que la violence et la mort ont pris leur place.
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mercredi, 10 mai 2023
La fatwa contre Fusaro
La fatwa contre Fusaro
Par Carlos X. Blanco
Source: https://ntvespana.com/06/05/2023/la-fatwa-contra-fusaro-por-carlos-x-blanco/
A Barcelone, plusieurs muftis ou oulémas de la gauche "radicale" ont pris leur décision. Fusaro doit être "canceld", éliminé de l'horizon ("fatwa"). Et avec cette élimination, par voie de conséquence, tous ceux qui éditent, traduisent, commentent, étudient, diffusent et disent "bonjour" au penseur italien.
La gauche espagnole a réussi, après la mort de Franco, à associer deux concepts dans l'esprit des masses, comme s'ils étaient nécessairement soudés: "censure" et "franquisme". Il est évident pour tout lecteur versé dans les sciences politiques que la censure est inextricablement liée au pouvoir, même au pouvoir démo-libéral. Penser l'Etat et le réalisme politique sans une théorie et une pratique de la censure, c'est vivre dans un monde irréel, dans une utopie infantile. Il y a toujours censure s'il y a pouvoir, s'il y a État, quel que soit son signe. Ce qui est décisif, c'est qui l'exerce, sur quels sujets, de quelle manière et par quels moyens, dans quelle mesure et sur quelles questions. Récemment, le philosophe russe Alexandre Douguine a publié une réflexion intéressante sur la censure et sa portée ontologique.
La portée ontologique de la censure n'est pas un sujet qui plaît aux libéraux, qu'ils soient de gauche ou de droite, mais le traditionaliste russe touche les plaies, et sait très bien où ses plaies s'ouvrent et où les contradictions s'enveniment : chaque jour, le libéralisme global et omniprésent nous les montre.
Le fait est évident. Il n'y a pas que Franco, il n'y a pas que le "fascisme" : la deuxième République espagnole a aussi été un censeur. Tout régime, qu'il s'agisse d'un régime démolisseur ou d'un régime autoproclamé "socialiste", "communiste", "démocratique-populaire", était un régime de censure. La censure fait partie des pouvoirs que se réserve un Etat, et le "droit à une information libre et véridique" doit toujours côtoyer les pouvoirs - légaux et autres - que se réserve un pouvoir pour se perpétuer et se défendre ou défendre des valeurs suprêmes. Certains de ces pouvoirs peuvent être parfaitement constitutionnels (ordre public, prévention de la trahison, unité nationale, protection des secrets d'État). Être censeur dans l'intérêt politique suprême et avoir besoin d'une "censure juste" est un prius, une donnée essentielle du réalisme politique. Peu importe que l'on soit de gauche ou de droite. Les choses doivent toujours être vues "en lutte" et sans utopie.
Les partis, les journaux, les entités - publiques ou privées - qui "gèrent une coterie", c'est-à-dire un groupe de personnes dans lequel - tel est l'homme - il n'y a pas et il ne peut pas y avoir d'uniformité, censurent également. Il y a aussi l'autocensure, et d'autres pratiques qui se glissent entre la circonspection, la conspiration du silence, le "ninguneo", etc. En parlant de cette autre censure, une censure non étatique, je dois parler de la récente "affaire Fusaro".
Elle s'est produite cette semaine. Une maison d'édition de gauche "de toujours", El Viejo Topo, marxiste à part entière, a été interdite (ou censurée) lors d'une foire du livre à Barcelone. Il semble que cette foire s'appelle "Literal" et qu'elle soit fréquentée par au moins une centaine d'éditeurs "spécialisés dans la pensée radicale". Elle prétend être une foire non seulement de livres, mais aussi d'"idées". El Viejo Topo, selon son directeur Miguel Riera dans un communiqué de presse, s'est vu opposer un veto soudain par un appel téléphonique. La raison ? L'éditeur a publié des livres du philosophe italien Diego Fusaro.
Je me sens obligé d'écrire ces lignes. J'ai une opinion sur le veto de la "Fira Literal", non pas parce que je sais quelque chose à leur sujet, mais à cause des victimes de la censure ou du veto, dont je me sens très proche. J'ai collaboré avec Fusaro à de nombreuses reprises. La dernière fois, j'ai édité et préfacé le livre de ses éditeurs SND "Karl Marx et l'esclavage".
J'ai également collaboré avec El Viejo Topo, dans la revue duquel certains de mes articles ont été publiés. Je dois surtout exprimer ma solidarité avec cette maison d'édition, que j'apprécie, ainsi qu'avec Diego Fusaro, avec qui je suis uni par l'affection et l'admiration.
Il ne s'agit pas d'une censure de l'Etat, dans l'intérêt de la survie du Pouvoir, de l'Ordre Public, de l'intégrité nationale, etc. C'est la censure de quelques misérables tâcherons, incapables de reconnaître où se trouve le vrai radicalisme.
Le vrai radicalisme ne réside pas en quelques farceurs qui organisent une foire du livre, mais dans un philosophe à l'œuvre très vaste (malgré son jeune âge) qui connaît Marx comme très peu de gens dans le monde le connaissent aujourd'hui. C'est pourquoi j'ai travaillé à l'édition de son dernier livre, en collaboration avec SND, une maison d'édition qui sait reconnaître la "racine" (et le radical vient de la racine) des maux du monde moderne, et qui a un grand flair pour repérer un grand penseur et publier l'une de ses œuvres. Fusaro est un grand penseur, et sa très large projection rappelle à tous ces faux "radicaux" ce qu'ils sont vraiment. Une gauche au service du Grand Capital, au service du Nouvel Ordre Mondial. Les gardiens du système, voilà ce qu'ils sont. Un système néolibéral qui repose sur deux piliers, les néolibéraux de l'argent et de la droite, et les gauchistes néolibéraux de l'"empowerment", du séparatisme et de la culture de l'annulation.
Ils essaient d'annuler Fusaro et ce qu'ils obtiennent, à proprement parler, c'est l'auto-annulation. Ils s'enferment dans la négation de leurs propres discours, qui promettaient d'être si émancipateurs: étant si antifascistes, ils distillent eux-mêmes, chaque jour davantage, un totalitarisme nu et honteux. Ils sont les censeurs à la solde du Système, ses garçons de course. Ils font un sale boulot pour pas cher: laver la face d'une pseudo-démocratie et d'une ploutocratie. Bientôt, une forte pluie balaiera cette poussière de nullités. Dans les poubelles de l'histoire, la poussière que sont ces "radicaux" se déposera à jamais. Mais Fusaro, et les courageux éditeurs qui diffusent ses livres, brilleront toujours au milieu de cette poussière d'insignifiance et de cette crasse pseudo-idéologique.
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mardi, 04 avril 2023
Roald Dahl: une nouvelle victime du politiquement correct
Roald Dahl: une nouvelle victime du politiquement correct
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/03/10/bs-roald-dahl-ennesima-vittima-del-politicamente-corretto/
Par Chiara
Même les œuvres de Roald Dahl, le célèbre écrivain britannique, n'échappent pas à la révision langagière dictée par le politiquement correct.
Après 007 et Blanche-Neige, c'est au tour de "La chocolaterie" d'être frappée par le couperet de la pensée unique, dans le but d'éliminer tous les termes et expressions considérés comme "non inclusifs".
C'est le cas de mots comme "gros", "laid" et "nain" : les "Oompa Loompas", célèbres pour leur stature, auparavant définis comme de "petits hommes", sont devenus de "petites personnes", au nom de l'égalité des sexes et du body-positive.
Dans d'autres livres, comme le roman "Les sorcières", des phrases entières ont été modifiées parce qu'elles étaient jugées sexistes.
Même la vie de l'auteur lui-même n'a pas été sauvée du révisionnisme et du jugement stérile d'un comité dirigé par une "fille" qui se décrivait comme anarchique, non binaire, asexuelle et polyamoureuse, en raison de ses opinions politiques considérées comme antisémites et anti-israéliennes.
Il s'agit d'une tendance qui découle d'une idée fausse selon laquelle il est possible et admissible d'évaluer les œuvres de Dante Alighieri et de Shakespeare avec les yeux d'aujourd'hui. C'est l'expression ultime d'une très faible conscience culturelle et d'une ignorance croissante qui, à ce rythme, peut difficilement être éradiquée ou du moins diminuée.
Il s'agit d'un phénomène de plus en plus dangereux, qui vise à imposer des normes délétères et à mettre de plus en plus en danger la liberté d'expression : une autre forme de révision déguisée en protection des catégories "sensibles".
Ainsi, pour éviter les critiques stériles et la censure, les auteurs, réalisateurs et autres membres de l'industrie du divertissement se sentent obligés d'inclure les Noirs et les homosexuels dans chacun de leurs films ou de leurs livres, au point de les retrouver dans des œuvres où ils n'étaient pas envisagés à l'origine.
Au Royaume-Uni, une commission nationale pour la prévention de l'extrémisme a rendu publique une liste dans laquelle elle cite la lecture de certains classiques de la littérature anglaise (par exemple Shakespeare, Tolkien et Orwell) comme de possibles "signaux d'alarme" indiquant des positions liées à l'extrémisme de droite.
Ils n'ont probablement pas réalisé qu'un tel travail n'est rien d'autre que la réalisation de ce que George Orwell lui-même avait prédit dans "1984".
Plusieurs intellectuels de premier plan, tels que Salman Rushdie et Francis Fukuyama, se sont prononcés publiquement contre la "cancel culture", la qualifiant d'ensemble rigide "de normes morales et d'alignements politiques qui tendent à saper le débat ouvert au profit d'une conformité idéologique".
D'autres intellectuels, en revanche, relégués dans une certaine idéologie, soutiennent cette tendance délétère et ont une forte emprise sur le public, comme dans le cas de phénomènes tels que les communautés Black Lives Matter et LGBT, sans l'approbation desquelles il semble qu'il soit devenu impossible de s'exprimer.
En conclusion, on constate que le révisionnisme culturel n'est rien d'autre qu'une énième tentative de modifier le passé en fonction des tendances et des modes du présent, sans tenir compte des différences culturelles et sociales entre les différentes périodes historiques ; les vraies victimes sont les esprits mitraillés par des informations de plus en plus marquées par l'uniformisation de la pensée.
La cancel culture n'est rien d'autre que l'enfant du conformisme qui caractérise la société d'aujourd'hui.
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dimanche, 02 avril 2023
Censure: la métaphysique de la culture souveraine
Censure: la métaphysique de la culture souveraine
Alexandre Douguine
Source: https://katehon.com/ru/article/cenzura-metafizika-suverennoy-kultury
La censure libérale dans l'Occident moderne
Le thème de la censure n'est pas seulement d'une grande actualité pour notre société (surtout dans le contexte de l'Opération militaire spéciale en Ukraine), il est aussi philosophiquement fondamental. La culture occidentale contemporaine recourt de plus en plus fréquemment à la censure, bien qu'elle tente de présenter le libéralisme comme abolissant tout critère de censure. En réalité, qu'est-ce que la censure [1] si ce n'est la forme la plus radicale de censurer toute idée, image, doctrine, œuvre ou pensée qui ne rentre pas dans le dogme étroit et de plus en plus exclusiviste de la "société ouverte"? Aujourd'hui encore, au Festival de Cannes et dans d'autres lieux prestigieux contrôlés par l'Occident, il est impossible de passer sans une panoplie idéologico-délirante minimale nécessaire - soit des formes non traditionnelles d'identité sexuelle, de diversité raciale, de discours anticolonial (et en fait néocolonial libéral), et ainsi de suite. Qu'est d'autre qu'une censure totalitaire et pandémique, que le wokisme (2), c'est-à-dire un appel à tous les citoyens à être "éveillés" et à signaler immédiatement aux autorités compétentes tout soupçon de déviation par rapport aux anti-valeurs libérales - le racisme (la russophobie étant une exception, ici, car la Russie n'est pas politiquement correcte), le "sexisme", le "patriotisme" (là encore, le nazisme ukrainien est une exception; il est le bienvenu car il s'agit d'une lutte contre les "Russes"), l'inégalité entre les sexes (par exemple, la protection de la famille traditionnelle normale)? Et le fameux "politiquement correct" [3], qui nous oblige, avec insistance et sous la menace d'un ostracisme total, à éviter certains termes, expressions, citations, formulations susceptibles d'affecter les sensibilités de la société libérale, n'est-ce pas une censure? Dans l'Occident d'aujourd'hui, nous avons affaire à une véritable floraison de la censure. C'est un fait indéniable, quels que soient les synonymes que l'on puisse inventer pour désigner cette censure.
La Russie est condamnée à la censure aussi bien si elle suit l'Occident que si, au contraire, elle remet en cause, voire rejette directement ses normes et ses règles. Nous sommes déjà entrés dans l'ère de la censure et il nous reste à comprendre véritablement ce qu'elle est.
Le sens de la métaphore
Commençons notre examen de ce sujet important par une métaphore élémentaire (4); soulignons que, même dans les sciences naturelles, telles que la physique, la chimie, la biologie, etc., la construction d'une théorie scientifique commence par une métaphore sensuelle, parfois purement poétique. Sans métaphore, il n'y aurait pas eu l'idée des atomes, des états de la matière, du plasma, des fluides, de la matière elle-même. Il est donc légitime de se poser la question de l'image du censeur et de la censure en tant que telle.
Généralement, nous avons l'image d'un fonctionnaire limité et méchant, totalement dépourvu de talent et de créativité, qui déteste délibérément l'élément même du talent, la recherche vivante, envie les créateurs et les génies et tente de soumettre tout le monde à la même règle; cette image apparaît immédiatement à l'esprit. Une telle image suscite le rejet et toute discussion ultérieure sur le thème de la nécessité ou non de la censure dans la société car elle est construite autour de cette horrible caricature - un personnage inférieur, bas et vulgaire. Voulons-nous une telle censure et une telle censure? Toute personne sensée répondrait "non", "en aucun cas". La suite de la discussion est claire dès le départ. Certains s'en indigneront sincèrement, d'autres défendront désespérément l'image et son utilité pratique au motif que, sans elle, les choses seraient encore pires. Mais si nous sommes d'accord avec une telle métaphore de départ, nous avons sciemment perdu. Nous ne pourrons pas défendre la censure, ce qui signifie que les libéraux les plus doués pour la polémique et la rhétorique imposeront simplement leur censure à la société - plus élégamment encadrée et couplée à d'autres images clés - les femmes souffrant de l'arbitraire du patriarcat, les minorités ethniques et sexuelles opprimées, les migrants illégaux sans papiers parleront pour ceux qui imposeront d'autres règles de censure. Les victimes - ou plutôt les images artificielles des victimes, les hologrammes soigneusement fabriqués - parleront désormais au nom des juges et même des bourreaux. Et le public ne s'apercevra pas qu'en luttant contre la censure, il s'est retrouvé sous la coupe de censeurs totalitaires, cruels et inébranlables. Ceux-ci ont simplement changé d'image et ne s'appellent plus ainsi. Mais cela ne change pas l'essence de ce qu'ils font et de ce qu'ils imposent à la société.
Si nous poursuivons la logique de Gaston Bachelard, nous devrions changer l'image du censeur et nous obtiendrons une image tout à fait différente. Imaginons que le censeur soit Michelangelo Buanarotti, sculptant son chef-d'œuvre immortel, la Pietà, dans le marbre. Ce chef-d'œuvre absolu, dans tous les sens du terme, se trouve dans la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Une autre métaphore similaire - peut-être à plus grande échelle, mais moins raffinée et expressive pour l'esprit chrétien - est le Sphinx égyptien, sculpté au milieu du troisième millénaire avant J.-C. à Gizeh, à côté du complexe pyramidal [5].
Si le censeur incarne l'image de Michel-Ange ou celle du Sphinx égyptien, sa fonction est de sculpter dans le potentiel créatif de la société, comme dans un rocher, une image sacrée raffinée et sophistiquée qui corresponde le mieux possible à l'identité collective historique. En d'autres termes, le censeur est une sorte de macro-démiurge dont le matériau (le marbre ou le granit) est la totalité des capacités créatives et des quêtes créatives du peuple. De la roche, le censeur coupe ce qui est superflu et laisse ce qui est nécessaire. Car une grande statue élégante, pleine d'esprit, de sens et d'une énorme vie intérieure créative, émerge ainsi: en coupant le superflu. Cette élimination, même si elle est douloureuse pour le marbre lui-même, pour la chair du rocher, est un acte de création supérieure. Enlever le superflu signifie laisser le superflu, et le superflu signifie le fondamental, l'essentiel, ce qui était secrètement caché dans le granit, ce qui a été deviné et reconnu en lui, et à partir de là, éventuellement, a été déduit. Le censeur, comme Michel-Ange, est celui qui, dans le bloc de marbre informe, voit la Pietà, c'est-à-dire le Christ et la Mère de Dieu tenant son saint corps dans ses bras. Et en la voyant, il coupe souverainement et librement le superflu qui empêche l'image de pénétrer dans l'élément obscur du minéral. De même, les anciens Égyptiens de l'époque du pharaon Chephren, en regardant la roche calcaire solide, reconnaissent la figure majestueuse et mystérieuse du Sphinx, celui de leur panthéon, prototype des chérubins célestes, qui combine les caractéristiques animales et humaines dans une synthèse transcendantale inégalable.
Le censeur crée la culture, et pour cela il doit posséder le plus haut degré de souveraineté. Il sait à la fois ce qu'il doit éliminer et ce qu'il doit laisser derrière lui. En fait, le censeur est un créateur, un artiste, mais il n'agit qu'au niveau de toute la société, de tout le peuple. Sa qualité est donc plus importante que celle d'un créateur ordinaire. Un créateur a le droit à l'erreur, à l'expérimentation, à l'échec, à l'insuccès. Le censeur n'a pas ce droit. Il est chargé par la société de ciseler une image que la société, les gens portent dans leur cœur, dans leur âme. Cette image, dont le peuple est porteur, est lourde de dangers. Il n'a pas le droit à l'erreur.
Le censeur n'est pas un artiste
Il existe une autre différence entre le censeur et l'artiste. Le censeur supprime ce qui n'est pas nécessaire. Il ne remplace pas l'artiste, il n'est pas porteur d'énergie créatrice. Si le censeur était un créateur, il identifierait simplement son travail à celui de la société. Mais c'est un chemin vicieux. Il ferme les directions qui peuvent aller vers l'image recherchée par d'autres voies. Le censeur se distingue de Michel-Ange en ce qu'il ne laisse pas sa signature sous l'œuvre - ainsi que Michel-Ange lui-même sous la Pietà. Il n'est pas un artiste parmi les artistes. C'est un ascète, qui abandonne volontairement son propre potentiel créatif, sa propre volonté, au profit d'une œuvre collective, toute publique, universelle. Il ne crée pas tant qu'il ne laisse les autres créer, mais seulement ceux qu'il identifie lui-même comme les créateurs de la Pietà, et non comme de simples morceaux de matière noire souhaitant être reconnus comme une œuvre d'art. Il élimine les bavures et affine les formes délicates, mais il ne les crée pas lui-même. C'est le travail d'un sculpteur, pas celui d'un peintre ou d'un poète.
Le censeur doit donc être le gardien de l'art et non son créateur spontané. En ce sens, une série de définitions et de formulations de Martin Heidegger dans son ouvrage fondamental De l'origine de l'œuvre d'art est plus que jamais d'actualité.
Il est révélateur que nous ne connaissions pas le nom des auteurs de l'ancien sphinx égyptien, qui ont reconnu ses traits dans la roche. Ils restent aussi mystérieux que le sphinx lui-même. D'une certaine manière, le censeur-gardien devrait leur ressembler - son anonymat fait partie de son pouvoir souverain.
Le censeur définit les limites, les frontières de ce qui est de l'art et de ce qui n'est que du marbre. Pour ce faire, il doit être lui-même profondément lié à sa culture, comprendre sa logique, son vecteur historiosophique, ses orientations, sa structure. Et pour cela, il doit être complètement et totalement souverain.
Le censeur comme souverain
Il est important de le dire tout de suite : le censeur n'est pas une fonction de l'État. Il ne peut pas être un simple fonctionnaire qui exécute les ordres de quelqu'un. Dans ce cas, nous n'avons pas affaire au censeur, mais à un représentant du censeur, son héraut, son messager, son annonciateur, et la figure du véritable censeur nous est tout simplement cachée dans l'ombre. Le censeur est porteur d'une souveraineté absolue. Il n'est pas engagé par le pouvoir et ne le sert pas, il est une partie de ce pouvoir, son aspect organique orienté vers le domaine de la culture. Les autres aspects du pouvoir souverain s'adressent à d'autres domaines - l'économie, la politique étrangère, la défense, la sphère sociale. Le censeur porte le fardeau de la souveraineté culturelle. Et dans ce domaine, il n'a pas d'autorité supérieure. Qui peut dicter à Michel-Ange ce que doit être la Pietà ou aux Egyptiens anonymes ce à quoi doit ressembler le Sphinx ? Michel-Ange l'a conçue, il l'a créée à partir d'un rocher de marbre. Les Égyptiens ont sculpté le Sphinx dans du calcaire.
Mais bien sûr, Michel-Ange lui-même et les architectes égyptiens ne vivaient pas en vase clos. Michel-Ange faisait partie de la civilisation catholique, véritable fils de la Florence de la Renaissance, porteur d'un esprit historique et géographique très particulier, d'une identité particulière. Quoi qu'il ait créé, il l'a créé au sein du christianisme. Et son œuvre est jugée de cette manière et dans cette optique. La Pietà est plus haute que Michel-Ange, mais dans la conceptualisation et la présentation de la Pietà, il est plus haut que tous les autres. Il est souverain dans un contexte spirituel particulier. Ici, il est complètement libre. Mais il n'est pas libre du contexte lui-même.
Cela apparaît encore plus clairement chez les créateurs du Sphinx. Ils sont la chair et le sang de la tradition sacerdotale égyptienne, ils sont les porteurs d'une sacralité très particulière. Si leur regard reconnaît dans un bloc de pierre informe la figure d'un être du monde spirituel, c'est que le regard lui-même est fondamentalement structuré, éduqué et saturé par les images qu'il capte de l'environnement extérieur. Les Égyptiens portent le Sphinx dans leur âme, au plus profond d'eux-mêmes. Ce Sphinx entretient une relation privilégiée avec leur identité.
De même, le censeur reflète le destin de son peuple, de sa société, précisément au tournant de l'histoire où il se trouve. L'ayant compris et reconnu, il est par ailleurs libre. Mais il n'en est pas libre. Non seulement le censeur n'est pas libre du pays, de son histoire, de l'identité et du destin du peuple, mais il en est plus dépendant que n'importe quel créateur. Les créateurs peuvent essayer de créer n'importe quoi. Ils ne sont certainement pas exempts de contenu historique et social, mais ils se comportent comme s'ils étaient totalement libres. Leur liberté est limitée par un censeur qui est beaucoup plus responsable de l'histoire qu'eux. Mais lui aussi est limité, mais d'une manière différente. Non pas par le pouvoir, mais par l'être, en le comprenant, en découvrant sa structure, son destin.
La censure comme institution de justice
Abordons maintenant, avec un peu de retard, l'étymologie et la genèse de la notion de censure, de censeur. Le mot vient du latin censeo - "définir", "évaluer", "donner un sens", ainsi que "penser", "supposer". La racine indo-européenne *kens- "déclarer" en est à l'origine.
Historiquement, l'institut des censeurs est apparu dans la Rome antique et était indépendant des autres branches du gouvernement, qui étaient appelées à donner une évaluation objective de l'état matériel, de l'état des travaux publics et du fonctionnement des institutions publiques, ainsi qu'à contrôler le respect de la moralité. Par essence, le censeur est celui qui est responsable de la justice, de la correspondance entre les normes déclarées de la société et l'état réel des choses. Il s'agit d'un contrôle spirituel du comportement des différentes autorités et instances, fondé sur le fait que les règles et les normes de principe doivent être respectées par tous, qu'ils soient supérieurs ou inférieurs.
En d'autres termes, la censure est un appareil qui garantit la justice. Si une société s'engage à respecter certains idéaux, elle doit les suivre. Et il y a des censeurs pour le faire.
La censure n'est donc pas un instrument de pouvoir dirigé contre les masses, mais une instance transcendante chargée de surveiller la justice à tous les niveaux, au sommet comme à la base, et habilitée à demander des comptes aux uns et aux autres.
Le terme censeo ne signifie donc pas simplement "évaluation", mais précisément une évaluation juste basée sur ce qu'il est, et non sur ce à quoi il ressemble. Il s'agit d'une vérification de l'état réel des choses, indépendamment de la manière dont chacun - jusqu'aux cercles les plus élevés - voudrait le présenter. Si l'on cherche des analogies modernes, la censure au sens romain correspond à la notion moderne d'"audit", c'est-à-dire de vérification objective et impartiale de l'état réel des choses - dans une entreprise, une société, une organisation à quelque échelle que ce soit.
Mais pour garantir l'équité, pour déclarer la valeur réelle, il faut savoir ce qui est juste. Cela suppose que le censeur appartienne à une instance très élevée, qui peut se permettre d'être indépendante du sénat et des magistrats (si l'on prend Rome et son système), c'est-à-dire de toutes les branches et de tous les niveaux du pouvoir. Cette souveraineté ne peut être détenue que par les philosophes qui sont, selon Platon, les gardiens, les "gardiens de l'être", ajoute Heidegger. La censure est donc avant tout l'affaire de la philosophie souveraine.
La censure transcendantale de Lucian Blaga
La référence de la censure à la philosophie nous oblige à examiner de plus près le contenu métaphysique du concept. Pour ce faire, nous pouvons nous tourner vers le philosophe roumain Lucian Blaga, qui a introduit le concept de "censure transcendantale".
Pour comprendre ce que Lucian Blaga entend par "censure transcendantale", nous devons dire quelques mots sur sa théorie philosophique en général. Blaga commence par dire que l'Être suprême - l'Absolu et le créateur du monde - est le "Grand Anonyme" [7]. Diverses épithètes élogieuses peuvent raisonnablement être appliquées au Grand Anonyme - "Grand", "Puissant", "Un", "Le plus sage", "Éternel", etc., mais une seule est d'une incommensurable pertinence: "Celui qui proclame la Vérité", "le Vrai". Pour Descartes, il est évident que Dieu ne peut pas mentir. Lucian Blaga a tendance à dire le contraire: si le Grand Anonyme révélait la vérité, sa puissance créatrice créerait immédiatement son doublet absolu, ce qui court-circuiterait son plérôme. Il est donc contraint de dire, sinon un mensonge pur et simple, du moins pas toute la vérité, et plus précisément encore, il introduit une censure transcendantale - mais encore une fois non pas dans l'énoncé, mais dans la possibilité fondamentale de son interprétation adéquate. Il peut révéler toute la sagesse, mais il prive d'abord celui à qui il la révèle de la capacité de la comprendre. C'est le sens de la "censure transcendantale". Si Dieu (le Grand Anonyme) créait une création vraiment parfaite et vraie, il se répéterait tout simplement. Mais c'est impossible, car il ne peut y avoir deux "dieux" totalement identiques. Ainsi, selon Lucian Blaga, pour que la création émerge, Dieu doit s'autocensurer. Cette censure consiste à dissimuler certains aspects - supérieurs - de la structure de la réalité.
Blaga introduit les concepts de "conscience paradisiaque" et de "conscience luciférienne" [8]. La première considère Dieu et la réalité dans son ensemble comme un triangle continu. Elle ne saisit pas la présence d'une censure transcendantale et pense l'existence comme si elle n'existait pas. Le second, au contraire, reconnaît la prise, mais se rebelle contre la "censure transcendantale" et cherche à la fissurer (à "devenir Dieu").
Cette ligne de réalité qui sépare la partie positivement accessible de l'être de la partie soumise à la censure transcendantale est ce que Blaga appelle l'"horizon mystérieux". La conscience paradisiaque pense que l'ascension de l'échelle des marches de l'être est ininterrompue, et elle ne remarque pas l'horizon mystérieux, c'est-à-dire le point où la continuité s'interrompt.
La conscience luciférienne est consciente de l'horizon mystérieux et tente avec insistance de décrire cette partie de l'être qui est cachée derrière le voile censuré, en utilisant les mêmes termes et approches que la réalité située sous l'horizon mystérieux. Il en résulte une collision dont nous pouvons clairement voir les échos dans l'état de la civilisation occidentale moderne, qui est devenue sans équivoque luciférienne et cherche à percer les voiles naturels du mystère - déchiffrage du génome, création de l'IA, etc. Le schéma de Lucian Blaga peut être reflété dans la figure suivante.
Blaga lui-même appelle à une troisième voie: ne pas tomber dans la naïveté d'une conscience paradisiaque qui ignore la fissure fondamentale dans la structure de la réalité, mais ne pas non plus se laisser capturer par la rébellion luciférienne. Il faut se concentrer sur l'horizon du mystère, en acceptant le mystère, le sacrement comme quelque chose d'autosuffisant. Oui, Dieu n'est pas connaissable, et la vérité qu'il nous donne ne peut jamais être complète. Il y aura toujours quelque chose qui nous sera caché par un voile impénétrable. Quelque chose sera toujours censuré et nous ne le saurons jamais.
Mais c'est la liberté de créer. Nous sommes libres d'imaginer ce qui se trouve au-delà de l'horizon du mystère, comme bon nous semble. Non pas la science (luciférisme), mais la culture [9], c'est ce que Dieu veut que nous fassions, ce qu'Il nous permet de faire, ce qu'Il nous encourage à faire.
Dans une telle situation, le censeur prend une signification particulière. Il veille sur l'horizon du mystère pour le préserver de l'orgueil satanique, pour en maintenir l'imprenabilité. La création est libre tant qu'elle respecte le censeur transcendantal. Et le censeur se trouve dans la position de quelqu'un qui est investi d'une mission supérieure: maintenir les proportions de l'être telles qu'elles devraient être pour que le monde existe - exactement dans cet état intermédiaire qui n'est possible que lorsque la vérité est dialectiquement imbriquée dans la non-vérité et jusqu'à la fin, où l'une finit et où l'autre commence, personne ne le saura jamais. Jusqu'à la fin du monde.
La censure en Russie et la Russie
Au-delà de la figure caricaturale du censeur et compte tenu de la charge métaphysique de la "censure transcendantale" dans la philosophie de Lucian Blaga, nous pouvons porter un regard différent sur les faits bien connus qui décrivent l'état de la censure dans l'histoire de la Russie ancienne et plus tard de la Russie impériale. Ainsi, les listes de livres abjurés dans les "Izbornik de 1073" ne sont pas seulement une liste d'hérésies et d'interdictions, mais contiennent également des documents détaillés et bien plus détaillés provenant du saint héritage patristique, qui devraient être pris comme norme et standard. Ici, la description des hérésies sert à former une image plus contrastée de ce qui est convenable et correct. "L'Izbornik sculpte une Pietà ou un Sphinx - décrivant clairement l'image elle-même et contrastant avec les fragments de roche marbrière ou les voies déviantes indues à couper. La négation est inextricablement liée à l'affirmation et, en général, il s'agit de révéler l'image - la vision chrétienne orthodoxe complète de la vérité, de la beauté et de la bonté. En même temps, les profondeurs de la contemplation spirituelle monastique restent cachées. Elles ont leur place dans le domaine de l'horizon des mystères, que l'orthodoxie observe sans tenter de l'envahir ou de la critiquer directement.
Les réformes séculières sous Pierre et ses successeurs ont séparé la censure spirituelle de la censure séculière. Jusqu'au milieu du 18ème siècle, la source de la censure séculière était le tsar lui-même [10] (rappelons ici ce que nous avons dit sur la souveraineté suprême du censeur). Plus tard, les tsars russes ont délégué ce droit à diverses instances - le Sénat, l'Académie des sciences, le ministère de l'éducation publique, le ministère de l'intérieur [11], etc. Mais il s'agit toujours d'une délégation purement "comminatoire" de certains pouvoirs purement souverains du tsar. Il s'agit d'une extension du pouvoir souverain, et non de quelque chose d'indépendant et de particulier.
Une figure marquante de la censure au 19ème siècle a été le comte Serguei Semionovitch Uvarov, qui a adapté le principe slavophile "Orthodoxie, Autocratie, Nationalité" à l'ensemble du système épistémologique de l'Empire - à la culture, à l'éducation, à la politique, etc. Le monarque a soutenu cette reconnaissance de la justesse slavophile, mais il n'a pas tant formulé le contenu du code de censure suprême qu'il n'a confirmé de son autorité suprême la version proposée. C'est Uvarov lui-même qui joue le rôle de censeur, de gardien de l'horizon mystérieux de la culture russe du 19ème siècle.
Les démocrates révolutionnaires et les bolcheviks, qui se moquaient autant qu'ils le pouvaient de la censure tsariste, ont pris le pouvoir en 1917 et ont suivi exactement la même voie, en introduisant un code de censure strict, mais uniquement sur la base de leur propre idéologie. Au lieu d'une absence de censure (ce qui est tout à fait impossible), les bolcheviks ont introduit leurs paramètres et les ont appliqués de manière beaucoup plus agressive, intolérante et radicale que les censeurs de l'époque tsariste.
Les libéraux contemporains, qu'ils soient russes ou occidentaux, font preuve d'une attitude similaire. Critiquant et ridiculisant sans pitié la censure dans les sociétés et les régimes qu'ils n'aiment pas, ils imposent, dès qu'ils accèdent au pouvoir, leurs propres règles de censure, encore plus dures et intolérantes, répressives et restrictives. Le piratage luciférien de l'horizon des mystères ne conduit pas à la libération de la censure, mais à une véritable dictature, bien que la rébellion elle-même commence par une demande de liberté sans restriction.
Conclusion
La censure existe bel et bien dans la Russie contemporaine. Il n'y a pas de société qui n'en ait pas. Cependant, elle est toujours appliquée par les libéraux en raison de l'inertie des années 90. Ce sont eux qui, ayant usurpé ce droit et n'ayant aucune intention de l'abandonner même dans les nouvelles conditions, continuent à détenir le monopole de la censure dans la Fédération de Russie. Les conditions nouvelles, découlant de l'Opération militaire spéciale, exigent de nouvelles actions, lignes directrices et méthodes de la part des autorités, mais jusqu'à présent, les libéraux y ont fait face par des moyens purement techniques. Le libéralisme, bien qu'associé à la notion de souveraineté, reste le code de la censure. En général, l'élite - y compris, surtout, l'élite épistémologique - est solidaire du code culturel occidental et bloque obstinément le code patriotique - slavophile, orthodoxe. D'où les contradictions avec la logique de censure: tout ce qui correspond avant tout à l'attitude libérale est accepté et soutenu dans la culture, mais associé à la loyauté envers le régime et - même si ce n'est pas le cas - à la reconnaissance de la souveraineté de la Russie. Tout le reste est rejeté. Le censeur souverain du pouvoir ne sculpte toujours pas une image orthodoxe de la société russe, mais un hybride postmoderne de "capitalisme souverain".
Il est évident que nous avons besoin d'un autre censeur et d'une autre censure.
Notes:
[1] Norris P. Cancel Culture : Myth or Reality // Political Studies. 71. 11 août 2021. P.145-174.
[2] McCutcheon Ch. Speaking Politics word of the week : woke"// The Christian Science Monitor. 25 juillet 2016.
[3] Bernstein D. Vous ne pouvez pas dire ça ! The Growing Threat to Civil Liberties from Antidiscrimination Laws (La menace croissante des lois antidiscriminatoires pour les libertés civiles). Washington : Cato Institute, 2003.
[4] Bachelard G. Le nouveau rationalisme. Moscou : Progress, 1987.
[5] Drioton É. Le Sphinx et les Pyramides de Gizeh. Le Caire : Institut Français d'Archéolgie Orientale, 1939 ; Hawass Z. The Secrets of the Sphinx : Restoration Past and Present. Le Caire : American University in Cairo Press, 1998.
[6] Heidegger M. Der Ursprung des Kunstwerkes/ Heidegger M. Holzwege. Francfort-sur-le-Main : Vittorio Klostermann, 2003.
[7] Blaga L. Les differreentielles divines. P. : Librairie du savoir, 1990.
[8] Blaga L. Trilogie de la connaissance. P. : Librairie du savoir, 1992.
[9] Blaga L. Trilogie de la culture. P. : Librairie du savoir, 1995.
[10] Tex Ch. M. L'Empire au-delà de la barrière. Histoire de la censure dans la Russie tsariste. Moscou : Rudomino, 2002.
[11] Zhirkov G. V. Histoire de la censure en Russie XIXe-XXe siècles. Aspect-Press, 2001.
Liste de références :
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Sprenger J., Institoris G. Le marteau des sorcières. Moscou : Interbook, 1990.
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samedi, 08 octobre 2022
Graves menaces sur la liberté d’information
Graves menaces sur la liberté d’information
par Georges FELTIN-TRACOL
Les prochaines années sont lourdes d’inquiétudes et de dangers pour la vraie presse d’opinion et la liberté des expressions les plus saines. On n’évoque donc pas ici des titres faussement rebelles comme Le Canard Enchaîné ou Charlie Hebdo. En quelques mois, plusieurs périodiques de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne se retrouvent en difficulté.
L’hebdomadaire Rivarol qui paraît depuis 1951, soit le doyen de la presse anti-conformiste et dissidente, subit les attaques du Régime. Il a perdu sa commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Son obtention, qu’il ne faut pas confondre avec d’éventuelles subventions ou aides versées par le ministère de la Culture, permet de bénéficier d’une TVA à 2,10 % et des tarifs postaux privilégiés pour son acheminement auprès du public. Depuis le 20 août, le groupe de grande distribution Carrefour ne le distribue plus dans ses magasins. N’allons plus faire nos courses dans cette enseigne.
Ce retrait ordonné par une instance présidée par un hiérarque du Conseil d’État, bien connu pour sa jurisprudence souvent liberticide (pensons à l’interdiction des spectacles de Dieudonné en 2015 ou, plus récemment, au covidisme ambiant), handicape le journal dont les coûts vont augmenter fortement. Ce retrait scandaleux découle d’une tribune libre de délation parue dans Le Monde du 7 mars 2022. À ce rythme de suspicion généralisée, s’abonner, acheter ou même lire Rivarol constituera une complicité morale d’apologie de crime contre l’humanité et d’incitation à la « hainnnnne »…
Cette mesure folle constitue déjà un grave précédent. La prochaine cible se présente déjà. Il ne s’agit pas de Présent qui a cessé sa parution quotidienne début juillet. Un tribunal a prononcé pendant la période estivale la liquidation judiciaire de sa société éditrice. Une version hebdomadaire dirigée par l’Ami Xavier Eman devrait sortir dans les semaines à venir. Il ne s’agit pas non plus de l’excellent Réfléchir & Agir. Dans le numéro de cet été, le 74e, la rédaction annonçait que son 75e numéro qui vient d’ailleurs de paraître, ne sera plus disponible en magasin. La hausse des coûts de papier, des frais postaux, de l’impression, mais aussi la ponction sur le prix de chaque exemplaire par les messageries de la presse en perdition expliquent ce départ après plus de dix-sept ans en kiosque. Il faudra impérativement s’abonner, car on ne trouvera plus R&A dans les librairies amies.
Non, le prochain magazine qui risque de voir supprimer sa CPPAP est l’hebdomadaire libéral-conservateur Valeurs actuelles. Ses différentes condamnations – pour des sujets plus que véniels – prédisposent à cette éventuelle sanction. Si cette hypothèse se réalise, aucune publication qui sort quelque peu du ronron médiatique officiel ne sera à l’abri, y compris des revues par abonnement telles que Synthèse nationale ou Terre & Peuple Magazine.
Faits & Documents annonce dans son n°507 du 1er au 15 juillet 2022 que son directeur de publication et unique rédacteur de la feuille confidentielle, Xavier Poussard, subit la vindicte de l’Élysée qui n’a pas apprécié son enquête impeccable sur Brigitte Macron. Outre une plainte au pénal pour une hypothèse immobilière vieille de cinq ans, on apprend que la Poste a bloqué l’envoi des numéros 505 et 506 et que les comptes bancaires professionnels et personnels de Xavier Poussard ont été fermés d’autorité. On attend toujours que Christophe Deloire et Reporters sans frontières dénoncent ces manœuvres. Dans l’Hexagone de Macron, il semble ainsi plus facile d’enquêter sur la fortune de Vladimir Poutine et des oligarques russes que sur les incohérences élyséenne. C’est plus rentable et moins fatigant de disserter sur l’état de santé supposé du président russe plutôt que de celui de Joe Biden ! La journaloperie franchit un cap.
Ces agressions contre une authentique presse indépendante font suite à d’autres entreprises hostiles à notre liberté de pensée. Maints comptes sur Facebook, Twitter et Youtube sont supprimés pour des motifs fallacieux. La « Vigie d’un monde en ébullition », n°22 du 1er mars 2022 abordait longuement ces sympathiques librairies à Nancy, à Paris et au Puy-en-Velay régulièrement prises à partie par la racaille antifa. Mais se préparent d’autres rétorsions plus vicieuses encore.
Franc Tireur est un hebdomadaire récent ouvertement macronien. Y sévissent ces Himalaya de la réflexion que sont Caroline Fourest et Christophe Barbier. Pour deux euros, cette feuille de chou donne à ses quelques lecteurs des textes d’une niaiserie incommensurable. Dans sa livraison du 3 août 2022, le n°38 comportait l’article d’un certain Thierry Maricourt à l’intitulé proche de la psychiatrie : « L’angoisse de la page brune ». En maquisard du lendemain matin, l’auteur dénonce « de multiples maisons de petite taille, dont le nom souvent n’indique pas leur orientation politique, [qui] relaient une pensée d’extrême droite décomplexée ». Il pointe pêle-mêle KontreKulture, Dualpha, L’Æncre, Déterna, les Éditions de la Nouvelle Librairie, Godefroy de Bouillon, Pardès, les Éditions de Chiré, Sorlot, les Nouvelles Éditions latines, Via Romana, Dominique Martin Morin, etc. Le piètre Roulletabille réalise finalement une enquête médiocre et bâclée puisqu’il ne mentionne pas Auda Isarn, les Éditions du Lore ou Les Bouquins de Synthèse nationale !
L’auteur de cet article lamentable souhaite-t-il que les libraires ne s’adressent plus à ces éditeurs et que les diffuseurs ne les distribuent plus ? Veut-il l’établissement d’une censure préalable pour certaines maisons d’édition et pour des auteurs particuliers ? La culture de la tomate édité par les Éditions brunes et sombres serait-il d’office un livre suspect ? Les mêmes qui soutiennent Salman Rushdie, qui prônent la « libération de la parole » et proposent de lutter « contre tous les tabous » s’élèvent contre de modestes maisons d’édition qui ont fait le choix de déplaire aux prescripteurs d’opinions fallacieuses.
Ces prises de position contre les publications, les éditeurs et les librairies de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne témoignent de leur immense inquiétude face au renversement en cours de ce monde dément. Ils enragent des avancées réelles contre l’indifférenciation programmée du Vivant. Poursuivons donc le combat en achetant, en lisant, en écoutant et en regardant d’autres canaux de ré-information et d’opinion !
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 45, mise en ligne le 4 octobre 2022 sur Radio Méridien Zéro.
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mercredi, 21 septembre 2022
L'intelligence artificielle: la reine de la censure mondiale?
L'intelligence artificielle: la reine de la censure mondiale?
Vladimir Prokhvatilov
Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/seguridad/38691-2022-09-01-10-04-17
Le 10 août, le site web du Forum économique mondial (WEF) a publié l'article La solution aux abus en ligne ? L'IA plus l'intelligence humaine.
L'auteur de l'article, Inbal Goldberger, vice-présidente de la société israélienne Active Fence, "experte en intelligence", propose de combiner un réseau d'intelligence artificielle avec l'intelligence humaine pour combattre le "monde obscur des abus en ligne" de "l'extrémisme, de la désinformation et des discours de haine".
Selon Mme Goldberger, les logiciels d'intelligence artificielle (IA) ne peuvent souvent pas comprendre les "formulations verbales des groupes haineux", n'ont pas atteint "la maîtrise des langages terroristes et une compréhension subtile des campagnes de désinformation".
"Par exemple, il existe des modèles d'IA robustes pour détecter la nudité, mais seuls quelques-uns peuvent distinguer si cette nudité fait partie d'un tableau de la Renaissance ou d'une image pornographique. De même, la plupart des modèles ne peuvent pas dire si le couteau montré dans la vidéo est utilisé pour faire la publicité d'un outillage de boucherie ou d'une agression violente. Les attaquants peuvent exploiter ce trou béant".
Les modérateurs qui suppriment le contenu "indésirable" n'ont pas la force et les connaissances nécessaires pour dresser une liste noire de tous les sites de désinformation. "Contrairement à l'IA, les modérateurs humains et les experts en la matière peuvent détecter les nuances de l'abus en ligne..... Toutefois, cette précision est limitée au domaine d'expertise particulier de l'analyste : un modérateur humain expert de la suprématie blanche en Europe n'est pas forcément capable de reconnaître un contenu malveillant en Inde ou des récits de désinformation au Kenya."
Goldberger entonne un plaidoyer pour une censure mondiale : les modérateurs seraient au mieux de leur forme en Europe, mais n'ont pas encore atteint l'Inde et le Kenya. Il est entendu que l'on ne peut faire confiance aux Indiens, aux Africains, aux Arabes, ainsi qu'aux Chinois et aux Russes eux-mêmes pour le contrôle des informations sur Internet.
Pour que la lutte contre les "contenus offensifs" soit véritablement mondiale, Mme Goldberger propose de combiner les efforts de l'IA (échelle des menaces) avec l'esprit des experts des pays.
Les réseaux mondiaux sont devenus fous: "Le Forum économique mondial de Klaus Schwab propose d'automatiser la censure des "discours de haine" et de la "désinformation" à l'aide d'une IA alimentée par des "experts du domaine"". Une telle symbiose entre l'homme et la machine est appelée intelligence hybride, mais Goldberger évite ce terme, car le domaine de l'intelligence hybride est l'un des principaux domaines de recherche et de développement des agences de renseignement américaines par le biais de l'Advanced Research Agency ( IARPA ) dans le domaine de l'intelligence dite anticipative (Anticipatory intelligence).
En 2017, l'IARPA a lancé le développement d'"un système de prévision hybride homme-machine pour des problèmes tels que les épidémies, les fluctuations boursières, les élections, les conflits interétatiques". En particulier, le projet Synergistic Anticipation of Geopolitical Events ( SAGE ) était dirigé par le chef du groupe de recherche sur l'intelligence artificielle et les bases de données de l'Université de Californie du Sud, Aram Galstyan. Il a travaillé sur la "rétroaction entre l'intelligence humaine et l'intelligence informatique". En établissant un tel retour d'information, Inbal Goldberger entrevoit les perspectives d'une censure mondiale.
Le projet SAGE fait partie du programme plus vaste Hybrid Forecasting Competition (HFC), supervisé par l'Office of the Director of National Intelligence (ODNI) des États-Unis, qui vise à comparer les performances de "divers hybrides homme-machine dans la prévision d'événements de la vie réelle en fusionnant le jugement humain avec des informations provenant de sources telles que les bulletins d'information traditionnels, les réseaux sociaux et les chiffres financiers", a déclaré l'ODNI.
La possibilité d'utiliser le renseignement hybride à des fins de renseignement aux États-Unis a été abordée parce que de précédents projets de ce type avaient échoué. Le projet FutureMap a échoué. Le projet de prédiction de l'intelligence collaborative a échoué ; sa précision s'est avérée inférieure à 48 %, c'est-à-dire pire qu'un tirage à pile ou face.
Le projet d'intelligence proactive avec l'aide de l'intelligence hybride a également échoué. Elon Musk a maintenant évolué dans cette direction. Il a rapidement abandonné ses promesses d'envoyer des gens sur Mars et a commencé à soutenir l'idée que les gens devraient être fusionnés avec l'intelligence artificielle dans un avenir proche.
Selon le directeur de la technologie numérique de la CIA, Andrew Hellman, les services de renseignement proactifs américains ont appris à prévoir avec précision les foyers d'instabilité, les conflits et les attaques terroristes 3 à 5 jours avant qu'ils ne se produisent. Cependant, "les capacités prédictives avec un horizon d'événement de 3 à 5 jours ne peuvent être adaptées qu'aux personnes ordinaires qui vont faire un pique-nique le week-end prochain et qui s'intéressent à la météo. Pour une intelligence proactive de l'instabilité sociale et des conflits, un horizon de prévision d'au moins quelques semaines est désespérément nécessaire, mais dans le meilleur cas, de 3 à 5 semaines", déclare Sergey Karelov, un analyste informatique russe de premier plan.
Dans ce contexte des échecs de l'utilisation de l'intelligence hybride, il semble qu'ils aient décidé de ne pas essayer de prédire l'avenir, mais de le concevoir, comme l'a enseigné le lauréat du prix Nobel Dennis Gabor. C'est de l'ingénierie sociale.
L'article d'Inbal Goldberger sur le site du WEF a fait beaucoup de bruit. "Le WEF prévoit d'utiliser la technologie de l'intelligence artificielle pour combattre 'les discours de haine et la désinformation' et désormais, tout ce qui va à l'encontre de son programme sera considéré comme de la désinformation... Appelons cela une dictature mondiale en devenir", écrit la journaliste britannique Sophie Corcoran.
"Inbal Goldberger promeut l'IA comme la reine de la censure.... Elle semble avoir complètement fusionné avec l'équipe de Biden", disent-ils sur les médias sociaux.
"Le groupe à l'origine du Grand Redémarrage promeut la censure mondiale dans le cadre du schéma 'IA plus intelligence humaine'. "Le Forum économique mondial (WEF) a proposé une nouvelle façon de censurer les contenus en ligne qui exige qu'un petit groupe d'experts entraîne l'intelligence artificielle à détecter la 'désinformation' et le contenu offensant", peut-on lire dans le titre.
D'une manière ou d'une autre, les tentatives d'introduire une censure mondiale à l'aide de l'intelligence artificielle n'ont pas été marquées par un succès pratique. Jusqu'à présent, beaucoup de bruit pour rien.
elespiadigital.com
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