mardi, 18 mars 2014
21 mars 2014: Grande Soirée de "Livr'Arbitres"
08:05 Publié dans Evénement, Littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris, événement, france, livr'arbitres, littérature, lettres | |
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France : le scénario yougoslave?

France : le scénario yougoslave?
par Joris KarlL’Histoire, si elle ne se répète jamais exactement, nous enseigne les processus qui conduisent à l’éclatement des nations.
Parce qu’en certains points les ressemblances sont frappantes avec la France, le cas de la Yougoslavie est fascinant. Nous reproduisons les mêmes erreurs, l’État central cède aux mêmes forces centrifuges (revendications religieuses, linguistiques, scolaires)… Sans parler que, pour les municipales à venir, commencent à fleurir des listes ouvertement communautaires…
Mais sans qu’on y prenne garde, l’érosion est causée par de minuscules détails, gouttes insignifiantes qui, à force de s’accumuler, se transformeront en pluie torrentielle.
L’an passé, la victoire de Naöelle, candidate d’origine maghrébine, dans l’émission « Top Chef » sur M6, fut à mon avis révélatrice : dans les minutes qui ont suivi son triomphe, les réseaux sociaux ont explosé de haine envers la gagnante. Résumons : la jeune femme, dont le comportement fut certes peu recommandable (caractère exécrable, pleurnicheries régulières), se trouva soudain assaillie par des milliers de posts et de tweets assassins. À vue de clavier, c’était près de 90 % des internautes (sites de la presse nationale ou page Facebook de M6) qui la vouaient aux gémonies !
Peu ou pas de paroles xénophobes, du moins en surface. Mais on sentait quand même le net rejet communautaire ! Un peu comme lorsque votre coiffeur ou votre boucher parlent nonchalamment de « ces gens-là » qui posent toujours problème… Le plus significatif était le fait que, parmi les rares soutiens de Naöelle, on trouvait essentiellement des internautes dont le nom était à consonance musulmane…
Nous pouvons observer dans cet exemple — apparemment anodin — le symptôme d’un mal profond. L’impression déjà vue dans d’autres domaines d’une « scission » dans la communauté dite nationale. En Yougoslavie, cela a commencé par des engueulades dans les bals, des petits différends entre clubs de supporters de foot. Qui se transformèrent en violentes bastons les soirs de match, qui finirent en bain de sang et en explosion du pays.
La présence de véritables « enclaves » de populations étrangères (Sevran, Montreuil, Roubaix, Marseille, etc.) rend la situation, à terme, ingérable. Nous n’avions pas de « républiques autonomes » sur le modèle titiste, nous les avons importées ! Pour le moment, chaque camp s’affronte, virtuellement, sur des sujets périphériques. Sur le terrain, on vit autant que possible des existences séparées : Français d’origine européenne et arabo-africaine se mélangent extrêmement peu, fréquentent des écoles différentes, n’écoutent pas les mêmes musiques, ne s’habillent pas de la même façon ! Le vote lui-même est devenu ethnique. Sur Facebook, des sites appellent à la haine contre les beurettes qui fréquentent les blacks. Repli général. Les Chinois de Belleville manifestent contre la violence dont ils sont victimes… Peu à peu, des micro-nations émergent dans cette République de moins en moins réelle. Un jour, la fiction ne prendra plus.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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Mutations et transformations dans l’armée américaine
Bernhard TOMASCHITZ:
Mutations et transformations dans l’armée américaine
D’importantes transformations s’annoncent au sein de l’armée américaine. C’est le “New York Times” qui nous en informe, en faisant référence à des officiels du Pentagone, dont le journal ne révèle évidemment pas les noms. D’après ces informations le ministre de la défense Chuck Hagel est en train de planifier une réduction importante du personnel de l’US Army. Les effectifs seraient ainsi réduits à 490.000 militaires, au lieu du maximum de 570.000 hommes que l’armée avait comptés immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001. En 2011, la moyenne avait été de 560.000. Pour l’avenir, Hagel souhaiterait encore une réduction, pour tomber à 450.000 ou 440.000 soldats: ces chiffres seraient les plus bas depuis 1940. Le ministère de la défense viserait essentiellement, par son plan d’épargne, les forces aériennes. Le budget général des forces armées américaines est de 600 milliards de dollars. Dans ce cadre, la mise en oeuvre d’une flotte d’avions de combat A-10 serait définitivement arrêtée.
Mais malgré cette réduction très importante du personnel militaire, les forces armées américaines resteraient parfaitement opérationnelles. Cependant, en cas de maintien de longue durée sur de multiples terrains d’opération, comme l’Afghanistan ou l’Irak, l’armée buterait rapidement sur des limites. “Il faut toujours être bien équipé mais cela n’a aucun sens de conserver d’importantes forces au sol si l’on ne mène pas une guerre sur le terrain”, écrit le “New York Times”, en citant un représentant du Pentagone. Il n’y aura cependant aucune modification dans la flotte des porte-avions (onze bâtiments), qui sera toujours prête à assumer des missions à l’étranger.
Le projet de Hagel reflète la ré-orientation de la politique de défense américaine après les guerres d’Afghanistan et d’Irak qui n’ont pas été de francs succès. C’est la raison pour laquelle, écrit le “New York Times”, il faut dorénavant “amorcer une nouvelle voie américaine”, qui pariera de plus en plus sur les forces spéciales et sur la guerre électronique. Barack Obama, a parié déjà depuis longtemps, depuis son accession à la présidence, sur l’utilisation de drones, surtout en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen. Cette évolution spécifique dans l’art de la guerre se poursuivra dans les années à venir. De même, on assistera, de plus en plus souvent, à des opérations subversives menées par les forces spéciales de l’US Army dans des pays comme la Syrie ou l’Iran.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°9/2014, http://www.zurzeit.at ).
00:05 Publié dans Actualité, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, défense, us army, états-unis, militaria | |
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La politica è ammalata di utopia
La politica è ammalata di utopia
Verrebbe voglia di rifugiarsi nell'utopia ora che la realtà fa acqua da tutte le parti e ci pare sempre più marcia, priva di sbocchi e dignità. Verrebbe voglia di dar ragione alla Biennale della Democrazia - che si svolgerà questa settimana a Torino fino a domenica (l'ultima mattina vi parteciperò anch'io) - dedicata al tema Utopico. Possibile? Ma poi a pensarci bene, sorge il dubbio inverso: e se invece fossimo malati di utopia e pervasi d'irrealtà, se il deficit principale del nostro tempo fosse proprio la perdita della realtà? Nella crisi economica e sociale, politica e ambientale, nella vita privata dominata dall'hi-tech e dal web, viviamo la scomparsa della realtà e l'avvento di una dimensione virtuale, irreale, artificiale. Si arriva alla stessa conclusione partendo da punti diversi: l'osservazione della vita corrente, il collasso dei sistemi e la riflessione sul pensiero.
Alle origini della crisi economica c'è il divario tra la finanzia speculativa con i suoi derivati tossici e l'economia reale, legata al lavoro e ai beni tangibili; alle origini delle crisi sociale c'è il primato degli assetti contabili sulla vita reale dei popoli; alle origini della crisi politica c'è l'incapacità di comprendere le reali condizioni di vita della gente; l'amor patrio passa dalla concretezza della terra e del popolo all'astrazione della norma (patriottismo costituzionale). L'unione europea collassa perché non è fondata sulla realtà dei popoli europei ma su parametri normativi. I rapporti personali si spengono perdendo la loro fisica prossimità; la rapidità dei consumi divora la concretezza delle cose, sostituendo il desiderio alla realtà. Il feticismo hi-tech crea un diaframma con la realtà, i codici soppiantano la vita, la società liquida e fugace cancella la solida persistenza del reale; l'incuria del reale si fa degrado dell'ambiente. Affidiamo alla tecnica e ai suoi mezzi (anche farmaceutici) la soluzione dei problemi reali: la malattia, la vecchiaia, il sesso, la morte. La fiction non affianca la realtà ma affranca dalla realtà. Non visitiamo mondi paralleli ma abitiamo con un nickname in un Mega-Mondo irreale. Abbiamo abdicato alla realtà vivendo in mondi virtuali o immaginari, da solipsisti o autistici. A supporto della svolta c'è l'irrealismo filosofico, l'abolizione del reale, le interpretazioni soggettive al posto della realtà. La natura è ripudiata come feticcio inerte, arcaico, vincolante.
La nostra vita è mediata e artificiosa, si atrofizza il senso della realtà, sempre più incapaci d'intendere misura e confini. Sbarrano il passo due mercenari che non rispondono più al loro padrone: la finanza e la tecnica costruiscono mondi virtuali e ci separano dalla realtà. Non si tratta di cacciarli dalla nostra vita ma ricacciarli nel loro ruolo, detronizzarli dalla loro signoria e restituirli alla loro condizione servile di utili strumenti. Cosa manca a un ragazzo che vive incollato al suo computer, i-pad o smart-phone, che naviga sul web, costruisce amicizie su facebook, usa un avatar o che magari si sballa con fumi, alcol e qualche pasticca? Cosa manca a una ragazza che si veste, si atteggia e parla come le sue dive preferite e i suoi modelli televisivi? Cosa manca a un anziano, un'anziana che si atteggia a giovane, si fa il lifting e usa pasticche per vivere ancora esperienze giovanili? Cosa manca a un tecnico che ritiene prioritario l'esercizio finanziario piuttosto che le condizioni di vita della gente? Cosa manca a un politico che per salvare se stesso o il suo partito sacrifica l'interesse generale, senza curarsi di quel che hanno bisogno i suoi concittadini? Cosa manca a un banchiere che si agita in borsa e segue i riti magici, religiosi e satanici della liturgia monetaria e degli indici azionari? Cosa manca a un egoista che usa il mondo come una discarica a cielo aperto e i rapporti con gli altri, con la città, con la terra, come strumenti per soddisfare le proprie esigenze? Cosa manca viceversa a un altruista che pensa di correggere il mondo fino ad abolire la storia e l'esperienza, per fabbricare il suo mondo migliore, per immaginare una nuova umanità? Cosa manca a chi non assegna alcun senso all'ordine naturale e ai legami naturali, a chi reputa la famiglia un'unione come le altre, di cui è insignificante, se non d'intralcio alla vita, la nascita di figli? E cosa manca all'Unione europea sorta come un'unione puramente normativa, fondata su parametri, statuti uniformi e monete uniche, tecnocrazie e finanza? Cosa manca al legame sociale e nazionale se il fondamento dell'unione tra concittadini è collocato nella Norma Costituzionale, ossia nelle regole sancite da una Legge Suprema, elevato a patriottismo della Costituzione?
Non so quante altre cose manchino a ciascuno di loro, ciascuna ha una sua storia irriducibile alle altre, ma una mancanza li accomuna sicuramente: non hanno il senso della realtà. Ovvero non si confrontano col mondo, con la vita, non hanno il senso della misura, non fanno tesoro dell'esperienza delle cose realmente accadute, non si affacciano direttamente sul mondo, non riconoscono la loro origine, la paternità e la maternità da cui provengono, e dunque la discendenza e la figliolanza, non si fondano sulle connessioni con la realtà, cioè la storia, la vita, la biografia. Vivono tra continue mediazioni, sostituiscono la realtà con l'immaginazione, con la proiezione dei loro desideri, usano la mente non per conoscere la realtà e magari penetrarne i segreti, ma per sfuggirla, aggirarla, abbatterla perfino. Compensano il senso comune della realtà e dei suoi limiti con farmaci, apparati normativi, regole e parametri. Vivono nella dimensione dell'utopia, a volte utopia privata e singola, a volte utopia di coppia e di setta, a volte utopia pubblica, sociale e politica. Quel che manca è il senso della realtà. Magari anche le epoche precedenti in altre forme hanno vissuto anch'esse la perdita della realtà o del suo senso, e quel che agli occhi odierni appare maggiore vicinanza alla realtà, alla vita e alle sue sorgenti elementari e dirette, era solo una condizione più rozza, più povera, più primitiva. Ma la percezione di fondo è che ora abitiamo sempre più nella bolla dell'utopia.
Certo, un ideale regolativo ci vuole per plasmare la realtà e per nobilitarla e forse quello è il seme dell'utopia o del dover essere che ci vuole per ingravidare la realtà. Ma oggi l'atto più rivoluzionario che si possa compiere è liberarsi dell'utopia in cui siamo risucchiati e ripartire dalla realtà, i suoi limiti e la sua poesia. Riscoprire la realtà e non perdersi nell'immaginazione.
00:04 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, théorie politique, scicens politiques, politologie, utopie, pathologies politiques | |
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L’Union Européenne et l’Ukraine : une diplomatie à la BHL!
Frédéric Dalmas Ex: http://www.voxnr.com |
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Samedi 1er Mars 2014 : la Chambre haute du parlement russe, le Conseil de la Fédération, à la demande du Président Vladimir Poutine, vote à une très large majorité la décision de recourir aux "forces armées de la Fédération de Russie sur le territoire de l'Ukraine jusqu'à la normalisation de la situation sociopolitique dans ce pays".
Face à cette situation, que font les occidentaux ? Plutôt que de se mettre autour d’une table avec la Russie, ils la menacent de sanctions ! Nous allons suspendre le G8 de Sotchi ! Nous allons limiter les importations de gaz russe ! Nous allons bloquer les avoirs des oligarques ! Le 11 mars sur France Inter, Laurent Fabius déclarait que « les Russes n’ont pas encore répondu à notre proposition de désescalade ». Mais quelle proposition ? Les décisions prises par les occidentaux, en mettant la pression sur la Russie, ne sont pas des propositions de désescalade, plutôt que d’apaiser les tensions, elles contribuent à les favoriser !
Et maintenant, dans la perspective du référendum de dimanche sur le rattachement de la Crimée à la Russie, tous crient que ce référendum est illégal ! Que la Russie ne peut pas bafouer la « légalité internationale » en menaçant l’intégrité du territoire ukrainien ! Oui, tout cela est vrai, mais à quoi ces cris d’orfraie vont-ils servir ? En quoi cela va-t-il changer quelque chose à la situation ? Que peuvent les Nations Unies, quand la Russie fait partie du Conseil de Sécurité ?
Non, tout cela est totalement inefficace et nous mène droit à la guerre ! La méthode la plus efficace serait la négociation gagnant-gagnant : dans le business comme en diplomatie, l’objectif de cette méthode est que toutes les parties aient l’impression d’avoir gagné quelque chose. Pour cela, il convient d’étudier à tête reposée les intérêts de chacun, et les « lignes rouges » à ne pas franchir. Or, cela n’a pas été fait dans la crise ukrainienne. Pour revenir à des bases de négociation saines, il faudrait accorder deux choses à la Russie : le retour en arrière du Parlement ukrainien de transition sur sa décision de supprimer l’enseignement obligatoire du russe, et un moratoire sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Voici les deux « lignes rouges » pour la Russie.
Il y a 3 éléments essentiels constitutifs d’une nation : des frontières communes bien sûr, mais aussi une culture commune, et une langue commune (ou plusieurs langues reconnues à égalité sur l’ensemble du territoire). Les occidentaux accusent les Russes de vouloir remettre en cause les frontières de la nation ukrainienne, mais le Parlement ukrainien de transition, lui, s’en est pris à la langue ! En remettant en cause l’enseignement obligatoire du russe, il a remis en cause la langue russe elle-même comme langue officielle, à parité avec l’ukrainien. Inacceptable pour les ukrainiens russophones qui se sentent ainsi exclus de la nation ukrainienne, et donc pour la Russie qui est naturellement solidaire de cette population qui partage avec elle une langue, une histoire et donc une culture commune. Imaginons qu’un jour les Flamands se révoltent et prennent le pouvoir au Parlement belge. Que dirait la France si le Parlement belge remettait en cause l’enseignement obligatoire du français pour les Wallons ?
La perspective de voir renaître les velléités d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est également inacceptable pour la Russie, qui se retrouverait ainsi complètement entourée par une coalition militaire largement au service des intérêts US, jusqu’au cœur-même de sa sphère d’influence naturelle. A mon sens, l’occupation de la Crimée par l’armée russe est une réaction de la Russie pour signifier tout simplement qu’elle ne se laissera pas faire. Comment en effet envisager que la Crimée, où la Russie possède une base navale d’intérêt stratégique crucial, se retrouve un jour dans l’OTAN !
Certes, Vladimir Poutine est un président autoritaire, qui utilise des méthodes dignes du KGB (à ce propos, voir le livre d’Alexandre Litvinenko, Le Temps des Assassins (2), mais il faut tenir compte des réalités géostratégiques. Et plutôt que de se positionner par rapport à la réalité, les occidentaux campent sur des positions de morale ! Des positions binaires, manichéennes, réductrices, alors que la réalité est plus complexe… Soulignons au passage que parmi les « défenseurs de la Russie », certains tiennent également des positions binaires : la crise ukrainienne, si on les écoute, serait une lutte entre les « gentils » Russes et les « méchants Ukrainiens fascistes », ce qui est tout aussi ridicule ! Bien sûr, il y a avait des fascistes dans le mouvement de révolte, mais les fascistes étaient une minorité, une minorité bien visible certes, mais une minorité quand même. Le mouvement de la place Maïdan était hétéroclite, comme le soulignait la rédaction du Monde diplomatique dans l’émission Là-bas si j’y suis du 6 Mars 2014 (3). Il n’y a pas eu de Coup d’État en Ukraine, juste une révolution comme toutes les autres, qui ne peut pas aboutir du jour au lendemain au régime idéal.
Mais revenons à des considérations diplomatiques. Dans la situation actuelle, nous voyons les États-Unis « négocier » avec la Russie, alors que les 2 parties ont des intérêts totalement contradictoires : les États-Unis veulent étendre leur sphère d’influence à l’Ukraine par l’intermédiaire de l’OTAN et la Russie ne le veut pas. On ne doit pas s’étonner, dans ces conditions, que ces « négociations » s’apparentent à un dialogue de sourds. L’Allemagne ou la France auraient pu se positionner comme arbitre, pour favoriser la recherche d’un compromis acceptable, mais non, comme pendant la Guerre froide, l’UE se soumet à la diplomatie US, alors que s’il y a une guerre en Ukraine, c’est l’UE qui sera en première ligne et subira les dégâts. Les États-Unis, géographiquement isolés, ne craignent rien. Rappelons que pendant la Guerre froide, l’OTAN était un système permettant aux États-Unis de créer un tampon avec l’URSS : en installant des missiles en Europe, les États-Unis avaient l’assurance qu’en cas de déflagration nucléaire, ce sont leurs alliés européens qui prendraient en premier ! Aujourd’hui, on dirait que rien n’a changé !
Et après le « référendum » de dimanche en Crimée, c’est la guerre qui se profile ! Si la Crimée se détache de l’Ukraine, qui empêchera les autres russophones ukrainiens de demander la même chose ? Le rattachement de la Crimée à la Russie, ou la reconnaissance de son indépendance, risque d’avoir les mêmes effets qu’en ex-Yougoslavie, où la reconnaissance de l’indépendance de la Croatie par l’Allemagne en 1992 a déclenché la guerre. Alors que la crise ukrainienne aurait pu être l’occasion de rapprocher diplomatiquement l’UE et la Russie, toute cette histoire vire au gâchis ! Pour moi, la meilleure option pour l’Ukraine serait d’en faire une confédération à la suisse, un état tampon neutre, comme un pont entre l’UE et la Russie. Car c’est la neutralité de la Suisse qui a garanti sa stabilité pendant les deux guerres mondiales. Si la Suisse n’avait pas été neutre, imaginez ce que cela aurait donné entre les parties francophone, germanophone et italophone !
Si la guerre éclate la semaine prochaine, nous constaterons une fois de plus qu’on ne fait pas de diplomatie avec de la morale, mais avec des principes. Le premier d’entre eux étant le principe de réalité !
notes |
1 Et oui, je veux bien sûr parler de Bernard-Henry Lévy, le grand « philosophe » germanopratin qui a courageusement lutté les armes à la main contre l’infâme Kadhafi en Lybie, et le cruel Milosevic en Yougoslavie.
2 Alexandre Litvinenko. Le Temps des Assassins, Éditions Calmann-Lévy.
3 http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-03-06-La-bas
00:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, politique internationale, crimée, ukraine, russie | |
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