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mardi, 19 novembre 2019

Les États-Unis préparent une autre Révolution de Couleur en Géorgie pour l’année prochaine

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Les États-Unis préparent une autre Révolution de Couleur en Géorgie pour l’année prochaine

Ex: https://www.mondialisation.ca
 

L’ex-République Soviétique de Géorgie risque d’être victime d’une autre Révolution de Couleur soutenue par les États-Unis si le nouveau parti politique du banquier Mamuka Khazaradze parvient, d’ici les élections législatives de l’année prochaine, à obtenir un soutien suffisant pour renverser le parti au pouvoir, le Rêve Géorgien, devenu selon Washington beaucoup trop pragmatique envers Moscou. Un évènement qui pourrait avoir des implications énormes non seulement pour la Russie, mais également pour ses partenaires chinois et turcs.

Le port de la discorde

Le banquier géorgien Mamuka Khazaradze, co-fondateur de la plus grande banque universelle du pays et à l’origine du projet du port d’Anaklia, s’est récemment disputé avec le gouvernement après avoir été accusé de blanchiment d’argent et a donc décidé de former son propre parti politique appelé « Lelo » dans le but de renverser ses opposants lors des prochaines élections parlementaires. Ce ne serait pas en soi un événement digne d’une attention internationale s’il n’y avait le fait que l’ambassade des États-Unis en Géorgie lui a manifesté son soutien après que les accusations aient été portées et a réitéré qu’elle continuerait également de soutenir son projet du port d’Anaklia. À propos de cet investissement, il est prévu comme le plus important de l’histoire du pays et prévoit la création d’un port en eau profonde pour faciliter le commerce sino-européen. C’est une idée intéressante en principe qui était auparavant appuyée par le gouvernement, mais les autorités ont rechigné à répondre aux demandes de créanciers internationaux potentiels qui leur demandaient de garantir les centaines de millions de dollars de prêts qui seraient nécessaires à sa réalisation.

L’argument contre Anaklia

C’est une position suffisamment raisonnable pour que l’État l’adopte, compte tenu des risques que comporte le projet du port d’Anaklia. D’un côté, on peut faire valoir qu’il y a certainement une demande de transport maritime à travers la Mer Noire le long des nombreuses Nouvelles Routes de la Soie de la Chine, mais de l’autre, on peut aussi avancer que les coûts dépassent de loin les recettes prévues si l’on considère que la République Populaire prévoit également d’utiliser la route maritime de la Route de la Soie Arctique, le pont terrestre eurasien, le Corridor Central et les routes maritimes traditionnelles des Océans Pacifique-Afro-Asiatique (« Indien ») et de la Mer Méditerranée, car il est peu probable qu’elle en vienne à dépendre suffisamment d’Anaklia pour justifier ce projet massif. Il est vrai que sa Banque Asiatique d’Investissement dans l’Infrastructure (AIIB) est l’un des bailleurs de fonds, mais c’est plus par intérêt financier que pour des raisons trop stratégiques. Le modus operandi de la Chine est de toujours avoir accès à autant de corridors commerciaux que possible afin d’éviter de dépendre d’un corridor donné, il n’est donc pas surprenant qu’elle ait le capital disponible pour financer un autre corridor.

Le problème, cependant, est que les États-Unis s’intéressent également au port d’Anaklia et ont l’intention d’en faire une alternative potentielle au pont terrestre eurasien et au Corridor Central, le premier passant par le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie, le deuxième par l’Asie Centrale et le Caucase, par la Mer Caspienne puis la Turquie pour rejoindre l’UE. Du point de vue logistique, il s’agit déjà d’un noeud d’étranglement possible pour le chargement et le déchargement des marchandises dans les ports de la Mer Caspienne, il n’est donc pas très efficace de répéter ce processus à Anaklia lorsque les marchandises transitant par l’Azerbaïdjan peuvent simplement continuer sur la nouvelle ligne ferroviaire Bakou-Tbilissi-Kars sur la route de l’UE. Il en va de même pour ce qu’il s’agit du pont terrestre eurasien unimodal relativement plus économique en termes de coûts et de temps que la Russie facilite grâce à ses travaux en cours sur la Meridian Highway qui réduira le temps de déplacement dans le pays. En tant que tel, il est tout à fait compréhensible que l’État ne veuille pas soutenir ce projet risqué, même si c’est ce désaccord entre le parti au pouvoir et Khazaradze que les États-Unis exploitent.

Les récits US d’Infowar

L’insinuation d’influence US dont nous parlons réside ici : le fondateur du parti au pouvoir, le Rêve Géorgien, et l’actuel leader de facto du pays, Bidzina Ivanishvili, est beaucoup trop pragmatique envers Moscou. Le refus du gouvernement de souscrire aux prêts internationaux du projet du port d’Anaklia est considéré comme une prétendue « preuve » qu’il « fait le jeu de la Russie » en « sabotant » un projet qui pourrait concurrencer son port voisin de Novorossiysk et la couper de la connexion transcontinentale de la Route de la Soie en Chine. Ces récits de guerre de l’information naissants sont tout à fait trompeurs car ils détournent l’attention du fait que le port d’Anaklia est au mieux d’une viabilité économique douteuse et n’est probablement qu’un moyen « patriotique » pour Khazaradze de s’enrichir encore plus en un clin d’œil et un signe de tête de ses partenaires US au détriment du reste de la population. Si le gouvernement lui donnait ce qu’il voulait, les contribuables auraient probablement à payer pour le projet s’il ne se déroulait pas comme prévu.

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Du port « stratégique » au piège à dettes de la Révolution de Couleur

Ce scénario nécessiterait en fin de compte une réduction des dépenses sociales pour compenser ses engagements financiers internationaux et peut-être même demander des prêts à la Banque Mondiale et à d’autres institutions soutenues par les États-Unis si elle n’en avait pas les moyens, aggravant encore la crise économique imminente que les États-Unis pourraient plus tard exploiter avec facilité par une révolution de couleur pour changer de régime. Il n’y a pas de scénario réaliste selon lequel le port d’Anaklia remplacerait le pont terrestre eurasiatique russe ou le Corridor Central, et encore moins un scénario dans lequel ce projet serait suffisamment rentable pour que le peuple géorgien justifie que son gouvernement garantisse les prêts que Khazardze recherche, mais Washington veut que Tbilissi s’y engage à cause de son optique prétendument anti-russe et turque, ainsi que de l’intention des États-Unis de voir la Géorgie piégée dans la dette et faciliter le prochain scénario de changement de régime par des moyens « électoraux » ou par une révolution de couleur en plan de secours. Pour en revenir au présent, on peut donc conclure que le projet du port d’Anaklia est un différend économique interne qui a depuis été exploité à l’étranger par les États-Unis à des fins politiques et stratégiques.

Le nouveau parti politique de Khazardze entre en jeu parce qu’il pourrait fonctionner à la fois comme la faction la plus radicale de l’opposition hyper-nationaliste (qui pourrait mener des émeutes anti-russes à l’avenir comme celles qui ont éclaté cet été) et comme le coin qui divise les deux principales forces politiques du pays et crée ainsi une opportunité pour devenir le faiseur de roi post-électoral dont le parti dirigeant pourrait être forcé de dépendre et faire ainsi des concessions si les élections parlementaires de l’année prochaine ne remportent pas une majorité convaincante. Les États-Unis sont fermement contre Ivanishvili parce qu’ils le considèrent comme « trop amical » avec la Russie, ce qui incite les néoconservateurs de « l’État Profond » US qui ont une haine pathologique découlant de leur rivalité de l’Ancienne Guerre froide et sont convaincus de la théorie du complot russe selon laquelle le Président Poutine contrôle Trump à ce jour. Il est intéressant de noter que les élections législatives doivent avoir lieu d’ici octobre 2020, mais quelle que soit le moment où elles aient lieu, elles se tiendront quand même au cours d’une année électorale décisive pour les États-Unis et pourraient ainsi créer une crise internationale fabriquée par un « État Profond » pour pousser Trump à adopter une ligne plus dure envers la Russie.

Réflexions finales

La Géorgie est un pays peu réfléchi qui a une importance stratégique démesurée pour la Russie, la Chine, la Turquie et les États-Unis. La Russie a intérêt de maintenir des relations pragmatiques avec l’État contre lequel il a mené une guerre défensive en 2008, après que ses dirigeants de l’époque aient tué des soldats de la paix et des civils russes dans une attaque nocturne non provoquée contre ses deux régions autonomes à l’époque, tandis que la Chine et la Turquie considèrent le Caucase comme une région de transit crucial pour faciliter leur commerce sur la Route de la Soie. Les États-Unis, cependant, se rendent compte qu’ils pourraient jeter la Géorgie dans le chaos relativement facilement afin de nuire aux intérêts de ses trois rivaux susmentionnés en compromettant la sécurité physique de la Russie par une crise à sa frontière sud et l’émergence possible d’un gouvernement hyper-nationaliste, sur le modèle de l’Ukraine post-Maidan, tout en jetant un obstacle au beau milieu du Corridor Central de la Chine en interrompant potentiellement le commerce dans le Caucase. Dans l’ensemble, cela signifie que le résultat de la crise politique latente en Géorgie provoquée par les États-Unis pourrait avoir un impact disproportionné sur la stabilité eurasienne, et c’est pourquoi les observateurs devraient continuer de suivre de près l’évolution de la situation dans ce pays au cours de l’année à venir en vue des prochaines élections.

Andrew Korybko

Article original en anglais :

Georgia: Is the US Preparing Another Color Revolution?

Traduit par Réseau International

mardi, 15 octobre 2019

Potential military action against Iran and the Nagorno-Karabakh conflict

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Potential military action against Iran and the Nagorno-Karabakh conflict

 
Dr. David Shahnazaryan
 

The purpose of this article is not to analyze the situation around Iran and all the possible scenarios.We just would like to present some considerations in view of the dangerous developments around the Islamic Republic, as Washington and Tehran remain locked in the ongoing standoff with no end in sight.

Despite some recent positive trends and moves,which have reduced the risk of a possible military action against Iran, the situation around the Islamic Republic remains quite explosive. U.S. attempts to put together a new coalition of nations to counter what it sees as a renewed maritime threat from Iran, the deployment of warships in the Persian Gulf, the seizure of oil tankers and destruction of military drones have created a situation, when hostilities are more likely to betriggered by the so-called ‘war by accident’, rather than by a political decision of one of the major involved partis.

Given the large number of key players and stakeholders in this process, involving both public and non-public actors, it is not ruled out that one of the players may attempt to provoke a hostility that could be portrayedas ‘war by accident’.

In case of the worst possible scenario –if hostilities and war breakout – it is obvious that ground operation against Iran is practically impossible, first of all, because of geography–we mean mountain ranges along some of its border, deserts in the east,swamps in the south  and Turkey in the east that would not let US troops use its land to invade Iran.

But it is also evident that the geography of the military operation theater would expand significantly across the region. Military operations may embracecountries that would be involved in war inadvertently. As a result, the number of nations involved in hostilities would increase dramatically and the hostilities would extend throughout the Middle East- from Syria to the UAE, from Iran to Saudi Arabia, and so on.

In the event of hostilities against  Iran, it is more than likely that it would take Tehran from four to six months to developa nuclear weapon.Some experts are tendingto consider the situation around the Islamic Republic to be much more complicated than the Caribbean Crisis, saying the latter involved two partiesonly  and it was  much easier for them to seek a way out, while in the case of Iran, as already mentioned, the evident and non-evident key actors are many.

It is more than obvious that in the event of hostilities or war, it would be impossible to calculate all the scenarios, but one thing is clear: massive airstrikes against Iran would triggera large influx of refugees from that country. Most likely, Turkey would close its borders, and those flows would head north to the borders with Armenia and Azerbaijan.

This would pose a serious threat not only to Armenia and Azerbaijan but also to Russia. Some Russian military experts have already argued that Russia would have to increase and consolidate the number of its frontier troops on the Armenia-Iran border, take also control of Azerbaijan-Iran border, as well as the actual border between Nagorno-Karabakh and Iran.

In the event of such developments, it may be difficult for Azerbaijan to sit on different geopolitical chairs at the same time and official Baku would be more likely to allow  Russia to take control of its  border with Iran (including its exclave Nakhichevan) as the large flow of refugeeswould become a source of serious domestic political instability.

The hostilities against Iranwould produce no winners, neither military nor political. All would lose. But there is no doubt that Russia would get the biggest political dividends, and maybe China as well. Possible hostilities against Iran would greatly enhance Russia’s role and none other than Moscow could assume the part of a mediator. China might also show assistance to Moscow.

The Russia-Iran relations are already acquiring strategic allied qualities. As evidence,we can point out the recently signed agreement on expanded military cooperation between Iran and Russia. Iran is pursuing closer ties with the Russia-led Eurasian Economic Union (EEU). The sides are completing a set of procedures necessary for the entry into force of aninterim agreement establishing a free trade zone between Iran and the EEU, which is to begin operatingstaring October 27, 2019.

Given Turkey’s growing multilateral cooperation with Russia, it is safe to say that the Moscow-Ankara-Tehran triangle will become decisive, with Russia gaining significant influence in it. Thistrilateral cooperation may have a different meaning and impact, also in a variety of processes in a much larger region.

 Potential military action against Iran and the Nagorno-Karabakh conflict

Opportunities and potential scenarios ofhow interests and influences may change in the Middle East are a subject of constant discussions  in the context of Iran-related  developments, while the South Caucasus, where there are big conflict-generating  potential and  serious factors threatening  stability and security, and first of all, the Nagorno-Karabakh (NK)conflict, as a rule, is being ignored. The negotiation process under the auspices of the OSCE Minsk Group co-chairing countries – Russia, the United States and France –is now in a stalemate.

Given the bellicose, belligerent rhetoric, resumed after a pause by Azerbaijani president and some other top officials, as well as Armenian prime minister’s contradicting speeches along with his defense minister’s statements containing  aggressive elements, it is not ruled out that in the event of a possible large military action against  Iran,Azerbaijan may try to resort to hostilities in Nagorno-Karabakh presenting it as a justified response to contradicting and incomprehensive statements, even to the OSCE Minks Group co-chairs, coming from the current Armenian authorities, and their short-sighted policy.

 

It should be noted that significant changes have taken place in the NKconflict negotiation process under the auspices of the OSCE Minsk Group co-chairing countries. After the so-called ‘four-day war’ in 2016 April, thefocus in the discussions was placed exclusively on the ways to ease tensions and on the OSCE Minsk Group co-chairs proposals to maintain the ceasefire agreement, signed back on May 12, 1994.

They include the deployment of a larger OSCE monitoring group on the contact line, the installation of special electronic equipment to record ceasefire violations along the line of contact, and the creation of mechanisms for an international investigation of ceasefire breaches by the sides of the NKconflict. Azerbaijan has so far refused to accept these proposals of the OSCE Minsk Group co-chairing countries, ignoring the mediators’ calls.

After the change of power in Armenia in April-May 2018,these issues were pushed out from the negotiation agenda, and are no longer mentioned in the OSCE Minsk Group co-chairs’ official statements. By the way, starting in 2013 and until 2016, these proposals werepresented to the conflicting parties as a demand.

Instead, the focus in the discussions in the negotiation process shifted to the conflict settlement issues, which obviouslyis not promising, and that is why, as mentioned above, the negotiations have appeared in an uncertain, almost deadlocked situation.

Such a change in the agenda seems to satisfy Azerbaijan, and the current deadlock does not, to put it mildly, contribute to the maintenance of the ceasefire by the parties to the NKconflict, which, by the way, is their international obligation.

t should be noted that while earlier the mediators considered the conflict management, ceasefire and security maintenance to be their task, now after the famous ‘elevator’ verbal agreement reached between Pashinyan and Aliyev on September 28, 2018, in Dushanbe, to open a direct Armenian-Azerbaijani communication line,the ceasefire maintenance has shifted to the Pashinyan-Aliyev format.This change has been already stated in the OSCE Minsk Group co-chairs’ statements. These realities have significantly diminished the role of mediators in maintaining the ceasefire and restraining the rise of tensions.

Now it will be quite difficult, almost impossible in this situation to persuade Azerbaijan, or force it to return to the previous agenda, as the Azerbaijani authorities have got an opportunity to ignore the agenda that was not benefiting them.In case of an outbreak of hostilities in NK conflict, the active involvement of new political players, in the first place of Russiaand also the US, Turkey and Iran, would becomeinevitable.

Can OSCE Minsk Group co-chairing countries establish stability on the line of contact in the Nagorno-Karabakh conflict zone without the consent of parties of the conflict?

Azerbaijan has consistently opposed proposals to reduce the tension on the line of contact. The implementation of these measures can only be achieved with the consent of theparties of NKconflict. However, the OSCE Minsk Group co-chairing states have the opportunity to make the situation in the NKconflict zonemanageable and stable without the consentof the conflicting parties.

Given the fact that the OSCE Minsk Group co-chairing states – Russia, the United States and France – are permanent members of the UN Security Council, and are the most important geopolitical centers, all three technically are capable of establishing satellite control over the contact line, and as amatter of fact,they use this opportunity regularly to follow all the movements and changes on the line of contact in the NKconflict zone.

Consequently, these three mediating states can exercise political will and, without the consent of the parties to the conflict, come out with a joint official statementto say that they will exchange information regularly from satellite monitoring and will periodically discussand  analyze all the changes in the military situation in the conflict zone and possible undesirable developments.

The exchange of satellite monitoring information, discussions and analyses among the OSCE Minsk Group co-chairing states could serve as a serious deterrent to offensive plans of the sides to the conflict. Such a form of cooperation will substantially reduce the risk of resumption of large-scale hostilities and will become a strong positive impetus for furthering the NKpeace process.

At present, there are threats to global security in the region, and potential hostilities against Iran may spur a new war in Nagorno-Karabakh, and on the contrary, the outbreak of hostilities in NKconflict zone may trigger an escalation of the tension around Iran.In this context, the task of de-escalating and reducing the risk of new large-scale hostilities in the NKconflict zone is becoming more relevant for the wide regionMiddle East-South Caucasus.

Dr. David Shahnazaryan,

Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary, Ambassador of the President of Armenia on Special Missions and Special Representative of the President of Armenia 1992-1995, the Head of the National Security 1994-1995, former two-term deputy in the Armenian parliament from 1991-1995 and 1995-1999.

lundi, 01 avril 2019

La Géorgie deviendra-t-elle une base militaire américaine permanente?

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La Géorgie deviendra-t-elle une base militaire américaine permanente? 

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Chaque semaine ou presque, les Etats-Unis, qui dominent l'Otan depuis sa création, montrent qu'ils persistent à faire de cette organisation un outil destiné à porter la guerre sur le territoire russe. Certains membres de l'Otan voudraient calmer le jeu, mais d'autres, tels que la Pologne, soutiennent en permanence les visées du Pentagone à cet égard.

C'est totalement irresponsable de leur part car en cas de guerre, fut-elle seulement conventionnelle, avec la Russie, ils seraient détruits les premiers. Les Américains, à l'abri de l'autre côté de l'Atlantique, ne risquent évidemment rien.

L'attention se porte aujourd'hui sur la Géorgie ancienne république socialiste soviétique et devenue un adversaire résolu de Moscou, bien que celui-ci ait depuis longtemps renoncé à y exercer une influence autre que marginale, linguistique et culturelle. C'est ainsi que le 25 mars 2019, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, norvégien tout dévoué aux américains qui l'ont fait nommer à ce poste, a réaffirmé la volonté de l'Otan de donner satisfaction aux demandes de la Géorgie visant à devenir un membre permanent de l'Organisation.

Il se trouvait dans la capitale géorgienne Tbilisi, en compagnie du premier ministre Mamuka Bakhtadze. pour assister à des manœuvre militaires conjointes de 12 jours Otan-Géorgie. Inutile de dire que celles-ci représentent déjà une provocation pour la Russie. Il y a déclaré que l'Otan n'accepte pas que la Russie, ou tout autre Etat extérieur, puisse décider qui doit être ou non membre. Les manouvres se tenaient à la base militaire conjointe Otan-Géorgie de Krtsanisi. Elles impliquaient un contingent de 350 hommes fournis par les membres de l'Otan, avec une participation de l'Azerbaidjan, de la Finlande et de la Suède.

Il faut rappeler que les tensions entre la Russie et une Géorgie décidée à rejoindre le bloc occidental avait abouti à une guerre courte mais sanglante entre les deux pays. Moscou avait appuyé la volonté séparatiste des deux provinces de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhasie. En 15 jours les militaires russes avait mis en déroute l'armée de la Géorgie, puis reconnu l'indépendance de ces deux provinces.

En 2018, le premier ministre russe Dmitri Medvedev avait prévenu que l'entrée éventuelle de la Géorgie dans l'Otan « pourrait provoquer un terrible conflit ». Est-ce que cherche Washington aujourd'hui ?

jeudi, 08 novembre 2018

Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

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Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

lundi, 08 octobre 2018

Une guerre des tubes

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Une guerre des tubes

par Bastien VALORGUES

Si on écarte la voie maritime avec les pétroliers et les bateaux gaziers, les hydrocarbures se transportent principalement au moyen de tubes parfois enfouis sous terre : les oléoducs pour le pétrole et les gazoducs. Les construire implique à la fois un coût financier élevé, la mobilisation de techniques sophistiquées ainsi que des implications géopolitiques souvent considérables.

Dans les années 1980, l’hebdomadaire Minute, fer de lance de l’opposition nationale à François Mitterrand, s’indignait de l’avancée des travaux de l’oléoduc Droujba (« Amitié »). Décidé en 1963 par l’Union Soviétique afin de vendre son pétrole aux États d’Europe occidentale, ce tube, le plus long du monde (plus de 4 000 km), était vu par les anti-communistes comme le Cheval de Troie du soviétisme triomphant. Ce ne fut pas le cas. En revanche, son tracé, du Sud-Est de la Russie à l’Allemagne en passant par l’Ukraine, la Biélorussie, la Hongrie et la Pologne, permet à Moscou d’exercer des pressions politiques telles les « guerres du gaz » russo-ukrainiennes de la première décennie du XXIe siècle.

Des questions géopolitiques importantes

Le tracé de ces « tubes », qu’ils soient oléoducs ou gazoducs, suscite toujours de vifs débats politiques, des pressions diplomatiques variées, de choix économiques contradictoires, voire des conflits plus ou moins larvés, entre les États mis en concurrence pour une éventuelle participation au réseau en construction. Ces « hôtes » espèrent bénéficier de la rente de passage lucrative alors que les États importateurs veillent d’abord à choisir un chemin sûr et le moins coûteux possible. Ce constat provoque régulièrement des tensions entre les compagnies et les États d’une part, entre les États d’autre part.

Les 20 300 km de gazoducs et les 40 000 km d’oléoducs qui parcourent l’espace méditerranéen sont bien souvent à l’origine des rivalités frontalières. Sur sa façade orientale est prévu un gazoduc Iran – Irak – Syrie dont la réalisation renforcerait l’emprise de Téhéran, via le fameux « Croissant chiite », au Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite fait tout pour contrecarrer cette perspective bien déplaisante. Elle bénéficia un temps de l’appui d’Ankara. En décembre 2014, la méga-compagnie russe Gazprom abandonnait le projet South Stream, concurrente du projet turco-occidental Nabucco. Le South Stream partait de Russie, traversait la mer Noire et alimentait la Bulgarie, la Serbie, l’Autriche et l’Italie. Financièrement soutenu par Bruxelles et Washington, le gazoduc Nabucco passerait, lui, par l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la République tchèque et l’Autriche.

Cependant, depuis l’échec du coup d’État du 15 juillet 2016, Ankara s’est rapproché vers Moscou et frappe les Kurdes de Syrie, principaux alliés gauchistes de la Coalition atlantiste occidentale. L’hostilité croissante d’Erdogan envers les Occidentaux rend aléatoire la concrétisation du gazoduc Trans-Adriatique soutenu par la Commission de Bruxelles. Partant de l’Azerbaïdjan et contournant l’Arménie, poste avancé du monde euro-chrétien, le tube traverserait la Géorgie, la Turquie, la Grèce, l’Albanie, la Macédoine, l’Adriatique et l’Italie. Or si les relations entre Athènes et Skopje se réchauffent quelque peu, les frictions sont fréquentes entre les Grecs et les Turcs…

Des questions géopolitiques majeures

Ce projet compléterait le gazoduc Blue Stream reliant à travers la mer Noire la Russie et la Turquie. Ce gazoduc serait dès l’année prochaine complété par un autre tube gazier, le Turkish Stream. La Turquie suit ici ses intérêts énergétiques afin de satisfaire une population nombreuse et de maintenir un dynamisme économique frappé par la chute de la livre turque par rapport au dollar.

En matière d’oléoduc, la Turquie dispose de sa bonne situation de carrefour euro-asiatique avec, par exemple, le Bakou – Tbilissi – Ceyhan (BTC). Ouvert en 2005, cet oléoduc de 1 780 km transporte du pétrole brut extrait de la Caspienne jusqu’au port de Ceyhan en Turquie. Il traverse l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie et appartient à un consortium international de firmes turques, américaines, azéries, italiennes, françaises, japonaises et norvégiennes. Moscou n’a jamais apprécié le BTC et quand la Géorgie a cherché en août 2008 à écraser les séparatismes abkhaze et ossète du Sud, la Russie en a profité pour s’en approcher le plus près possible si bien que la sécurité du BTC n’est plus assurée… Cependant, le récent accord entre les puissances riveraines de la Caspienne qui exclut la présence de toute flotte étrangère apaise un peu les tensions sous-jacentes.

La Russie ne se focalise pas que sur le Caucase quand bien même elle soutient l’Arménie qui, victime d’un blocus complet imposé par Bakou et les Turcs, ne doit sa survie qu’aux aides russe et iranienne. La nomination de l’opposant Nikol Pachinian au poste de Premier ministre par une majorité parlementaire qui lui est habituellement hostile n’est pour l’instant qu’une péripétie intérieure. Soucieuse de ne plus être pénalisée par l’action contraire des pays sur lesquels passent les tubes, la Russie parie sur North Stream. Lancé en 1997, ce projet a été inauguré en 2011 par Vladimir Poutine en personne. Il contourne la Biélorussie, l’Ukraine, les États baltes et la Pologne en passant par la mer Baltique afin de fournir en combustible la riche et dynamique Allemagne. Ce n’est pas un hasard si l’ancien chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder siège dans les instances dirigeantes de North Stream.

La menace américaine

La Russie a maintenant l’intention de lancer un North Stream 2. Or le Sénat des États-Unis renâcle, suite aux injonctions de l’État profond américain. Les pétroliers américains ont en outre un besoin vital d’exporter vers l’Europe leur gaz de schiste et leur pétrole bitumineux et de s’enrichir aux dépens des États européens rackettés, soumis et hébétés.

Voir les hydrocarbures russes alimenter toute l’Europe à un prix compétitif leur est proprement insupportable. Ils font donc pression sur le Congrès et la Maison Blanche. Les États-Unis menacent dorénavant de représailles financières et judiciaires toute entreprise européenne qui se risquerait à commercer avec l’Iran, voire avec la Russie. En matière énergétique comme dans d’autres domaines, Washington garde son comportement prédateur insupportable. Or, grande dilapidatrice d’énergies, la société américaine sait que c’est son point faible principal. Les Européens, les Russes, les Turcs et les Iraniens, les Chinois en arrière-plan, peuvent ensemble rejeter ces menaces en organisant leur indépendance énergétique à l’échelle eurasiatique. Il faut tout faire pour favoriser la « Grande Panne » des énergies et des ressources au-delà de l’Atlantique Nord.

Bastien Valorgues

jeudi, 24 mai 2018

La révolution de couleur n'est plus ce qu'elle était

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La révolution de couleur n'est plus ce qu'elle était

par Dimitri Orlov

Ex: http://www.dedefensa.org

Le monde d'Orlov

Notre concept de réussite change avec l’âge. Quand nous sommes jeunes mais pas tout à fait mûrs, nous sommes capables de nous engager dans toutes sortes d’exploits ridicules. Plus tard, quand nous ne sommes plus jeunes du tout, un passage réussi aux toilettes se révèle une cause de célébration. La même chose vaut pour les empires vieillissants. Quand ils sont jeunes, ils détruisent les grands pays importants, mais aident ensuite à les reconstruire. Plus tard, ils se bornent à les détruire. Plus tard encore, ils tentent de détruire des petits pays faibles mais échouent même à faire cela. Finalement, de tels échecs deviennent trop petits pour être même remarqués. Avez-vous remarqué ce qui vient de se passer en Arménie ? Vraiment ?

Au cas où vous ne le sauriez pas, les Arméniens sont l’une des nations les plus anciennes de la Terre. Le pays d’Arménie a commencé comme le royaume d’Urartu autour de 9000 AVANT JÉSUS-CHRIST, et persiste à ce jour, bien que la plupart des Arméniens forment maintenant une nation diasporique, comme les juifs. Jusqu’aux années 1990, l’Arménie faisait partie de l’URSS et a grandement bénéficié de cette inclusion, mais après la dissolution de l’URSS, elle est entrée dans un état de langueur. La quasi-totalité de l’industrie que les Soviétiques avaient construite en Arménie a cessé ses activités et les spécialistes qui y travaillaient se sont dirigés vers des cieux plus cléments et plus pollués. L’Arménie s’est désindustrialisée et elle est devenue en grande partie agraire, avec une économie axée sur des produits tels que les abricots, le vin et l’eau-de-vie, ainsi qu’un peu de tourisme.

Les difficultés de l’Arménie sont liées à certains problèmes causés par son emplacement. L’Arménie est enfermée, sans accès aux routes commerciales principales. Elle est bordée de pays qui sont pour elle inutile ou hostile : la Géorgie est plus ou moins hostile et aussi économiquement inutile ; la Turquie est utile mais hostile ; l’Azerbaïdjan aussi (habité par des Turcs azéris) ; l’Iran est inutile (et le nord est également habité par des Turcs azéris). Ajoutez à cette composition de base quelques ingrédients épicés telle que cette région disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan (Le Haut-Karabagh), qui est habitée par des Arméniens mais revendiquée par l’Azerbaïdjan, et qui nécessite la présence de Casques bleus russes pour le maintien du statu quo, et vous avez une recette pour des limbes économiques et politiques.

Les choses semblaient un peu tristes en Arménie, mais ensuite elle a rejoint l’Union économique eurasienne, qui est une zone de libre-échange qui comprend la Russie et d’autres anciennes républiques soviétiques. Elle offre une très large zone de libre circulation des capitaux, des biens et de la main-d’œuvre et prévoit des garanties de sécurité. Grâce en grande partie à son adhésion à l’UEE, l’économie arménienne a connu une croissance fulgurante de 7,5% l’année dernière et les gens de Washington DC et de Langley (siège de la CIA) se sont assis et en ont pris note. L’establishment américain considère ces réussites centrées sur la Russie comme des plus troublantes. Il était temps de prendre l’Arménie au lasso.

Le fait qu’Erevan, la capitale de l’Arménie, abrite la deuxième plus grande ambassade des États-Unis au monde a été très utile à cet égard. Ajoutez à cela la présence d’ONG occidentales, richement financées par George Soros et d’autres, pour aider à élaborer un projet constructif. Tous, pour le dire sans ambages, ont poussé en direction du démantèlement de l’Arménie et de sa transformation en un autre territoire dénaturé géré à la perfection par des bureaucrates et des banquiers internationaux. En particulier, ils ont poussé une réforme constitutionnelle qui aurait fait passer le pays d’une république présidentielle à une république parlementaire (un pas vers le gouffre pour un pays qui est dans un état permanent de quasi guerre à cause de voisins hostiles et de territoires contestés).

Ajoutez à cela le fait que l’Arménie est dirigée par des tendres. C’est le fléau des nations diasporiques dont le pays d’origine finit à peu près entièrement rempli d’imbéciles. Prenez une population de rats. (Attention, je ne compare pas les Arméniens aux rats, je compare l’Arménie à une expérience de laboratoire.) Laissez s’échapper tous les rats assez intelligents pour traverser un labyrinthe ou, dans le cas de l’Arménie, apprendre une langue étrangère, obtenir un passeport et un visa, et trouver un emploi dans un pays étranger. Quelques générations plus tard, la plupart des rats qui ne se sont pas échappés sont cons comme la lune.

Aussi le Syndicat de la révolution de couleurs s’est mis au travail. Après quelques jours de manifestations dans la rue qui ont paralysé la capitale, le Parlement a été suffisamment intimidé pour élire un Premier ministre, Nikol Pashinyan, un politicien dont la fraction parlementaire pèse moins de 10%. L’effort a été soutenu par le fait que l’ancien Premier ministre était plutôt fou et ne semblait pas aimer son travail, de toute façon. Le Premier ministre nouvellement élu serait un réformateur pro-occidental.

Je pensais que le Syndicat de la révolution de couleurs était à peu près mort. En effet, toutes les grandes nations ont développé une immunité contre lui. Sa dernière victime a été l’Ukraine, qui traverse encore les différentes étapes de son effondrement. La Russie est maintenant clairement immunisée. Le champion des Occidentaux, Alexeï Navalny, qui avait été endoctriné par la technologie politique de la Révolution de couleurs à Yale et qui devait un jour renverser Poutine avec l’aide d’une foule d’adeptes idiots, est maintenant un joueur de pipeau utilisé par le Kremlin pour débarrasser les villes de ces idiots adolescents. La Hongrie vient d’interdire Soros avec tous ceux qui fricotent trop près de ses “ONG”. Mais les révolutionnaires colorés refusent de mourir. Après tout, ils ont encore de l’argent à dépenser pour déstabiliser des régimes qui deviennent trop confortables avec Moscou ou refusent de jouer au ballon avec Washington. Et ainsi, ils ont décidé de choisir une petite cible bien molle : l’Arménie.

Mais même en Arménie, les choses n’ont pas vraiment fonctionné comme prévu. Les planificateurs de la Révolution colorée ont négligé de prendre en compte certains paramètres de l’équation politique arménienne. Premièrement, l’Arménie tire une grande partie de ses revenus des Arméniens qui vivent et travaillent en Russie. Deuxièmement, environ la moitié de la population arménienne, pour le dire d’une manière politiquement incorrecte mais précise, est russe : elle parle russe, elle est adaptée culturellement à la Russie, et c’est encore une autre nation qui fait partie de la grande famille de plus de 100 nations distinctes qui se disent russes. Troisièmement, Nikol Pashinyan est un homme inconstant. Il a commencé en tant que nationaliste, puis est devenu pro-occidental, et demain il deviendra ce qu’il faut en fonction de la direction du vent. Il a du charisme, mais il est globalement un poids léger : un étudiant inconstant sans expérience de gouvernement ou dans les affaires, mais qui a un opportunisme certain.

La nature malléable de Pashinyan est devenue évidente car il a bien vendu sa candidature devant le Parlement arménien. Au début, il n’avait pas du tout de plate-forme. Il a juste fait de vagues bruits pro-occidentaux. Réalisant que cela ne marcherait pas, il a changé de vitesse et il est devenu résolument pro-russe. Assurément, après avoir pris ses fonctions de Premier ministre, sa première rencontre en tant que chef d’État fut avec Vladimir Poutine, et les déclarations publiques ont porté sur les liens qui unissaient les grande et moins grande nations que sont la Russie et l’Arménie. Il a ensuite assisté au sommet de l’UEEA à Sotchi, semblant un peu tendre à côté de tous les hommes d’État chevronnés rassemblés là-bas. Mais il a obtenu des claques rassurantes sur les épaules de la part des divers dignitaires eurasiens. Le message de base semblait être « ne merdez pas, et vous obtiendrez une croissance annuelle du PIB de 7,5% et vous aurez l’air d’un héros ».

Alors, qu’est-ce que Washington, Langley, Soros et le reste du syndicat des Révolution de couleurs ont obtenu après tous ces efforts et les dizaines, peut-être centaines de millions de dollars qu’ils ont dépensés pour transformer l’Arménie en une nation vassale occidentale ou, à défaut, en un État failli à moyen terme ? Je suis proche d’être persuadé qu’eux-mêmes ne connaissent pas la réponse à cette question. Les brillants géopoliticiens occidentaux ont regardé une carte et, voyant un petit pays vulnérable et faible positionné stratégiquement entre la Russie et l’Iran, ils ont pensé: « Nous devrions y aller et mettre le bordel. » Ils l’ont fait. En observant les résultats, on se dit qu’ils auraient tout aussi bien pu rester à la maison, faire un bon passage aux toilettes et célébrer leur victoire.

Dimitri Orlov

(Le 15 mai 2018, Club Orlov– Traduction Le Sakerfrancophone.)

samedi, 12 mai 2018

L'Arménie, avec Nikol Pashinyan, va-t-elle devenir une « colonie » américaine ?

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L'Arménie, avec Nikol Pashinyan, va-t-elle devenir une « colonie » américaine ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Bien que chacun connaisse directement ou indirectement en France un ou plusieurs citoyens se disant Arméniens, l'Arménie y est pratiquement inconnue.

Il s'agit d'une république du sud-Caucase théoriquement alliée avec la Russie. Elle est venue à l'actualité il y a quelques jours à propos d'une prise de pouvoir par le leader de l'opposition Nikol Pashinyan. Celui-ci, qui vient de devenir Premier ministre avait forcé à la démission le précédent Premier ministre, Serzh Sargsyan, à la suite d'une série de grèves générales et manifestations de rues très vraisemblablement organisée par Nikol Pashinyan. La jeunesse du pays avait massivement participé à ces mouvements.

Lorsque de tels mouvements se produisent, il convient de se demander s'ils ne sont pas organisés ou financés par les deux grandes puissances voulant conserver leur influence dans la région, les Etats-Unis ou la Russie. A priori, l'Arménie qui vient de se libérer de la domination de l'URSS, continue à se méfier d'éventuels rapprochements avec la Russie actuelle. D'éventuelles interventions russes discrètes n'avaient pas réussi à inverser la tendance. Au contraire le pays est de plus en plus influencé par les intérêts arméniens dits néo-libéraux dont le modèle est Wall Street et Washington. Pour ceux-ci l'Ambassade américaine, une des plus importantes du monde, abondamment pourvue en dollars, notamment par la CIA, sert d'interlocuteur privilégié.

Rappelons que l'Arménie avait pris son indépendance à l'égard de l'Union soviétique en 1991. Le premier président élu a été le néo-libéral Levon Ter-Petrosyan. Immédiatement après, le territoire de Nagorno-Karabakh, faisant partie de l' Azerbaïdjan (capitale Bakou), sous influence russe, et principalement peuplé d'Arméniens, avait décidé de faire sécession pour rejoindre l'Arménie, sous la forme d'une république indépendante associée. Il en était résulté une guerre qui avait fait environ 6.000 morts Arméniens et 30.000 Azeris.

Dans la suite, Petrosyan, confronté à une stagnation économique de l'Arménie, avait décidé de restituer le Nagorno-Karabakh à Bakou, en échange de relations de libre-échange et d'intégration économique avec l' Azerbaïdjan et la Turquie. Cependant ces deux pays étaient des ennemis traditionnels de l'Arménie. L'Azerbaïdjan restait à tort ou à raison considérée comme restée sous influence russe, la Turquie était non sans raison détestée, ayant été responsable du « génocide arménien » de 1915, responsable de 1.200.000 victimes. Notons qu'Ankara refuse toujours de parler de génocide. Le rapprochement de l'Arménie avec la Turquie désiré par Petrosyan n'avait donc pu se faire que sous la pression de l'Otan, du département d'Etat américain et de l'Union européenne.

Ceci avait été ressenti comme une trahison par le peuple arménien, provoquant la démission de Petrosyan. Après 10 ans de silence relatif, celui-ci s'était à nouveau présenté aux élections présidentielles de 2008. Il les avait perdu au profit de son ancien ministre de la Défense devenu Premier ministre, Serzh Sargsyan. Sargsyan a été réélu Premier ministre en avril 2018. Mais Petrosyan avait à nouveau contesté cette élection. Il avait organisé à cette fin de premières manifestations de masse. Celles-ci furent réprimées par le gouvernement, provoquant la mort d'une dizaine d'Arméniens.

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Nikol Pashinyan, qui vient de devenir Premier ministre, avait joué un rôle majeur dans l'organisation de ces manifestations. Il avait donc été accusé de meurtre par la police et condamné à 7 ans de prison. Il bénéficia d'une amnistie en 2011. Petrosyan avait décidé de renforcer son pouvoir en créant à partir de mouvements qui lui étaient favorables un parti dit Congrès National Arménien, principal parti d'opposition, dans lequel Nikol Pashinyan a tout de suite pris un rôle directeur.

Nous passons sur le détail des événements ayant suivi une sorte de printemps arabe destiné à organiser un « regime change » où les ONG, au nombre de plusieurs centaines, financées par l'Ambassade américaine en Arménie ont joué un rôle déterminant. Disons seulement que l'Ambassadeur américain était intervenu directement pour provoquer la vente aux Américains de l'entreprise arménienne dite Armenian Hydro, précédemment nommée Armenia Sapa.

Il en était résulté une hausse sensible des prix de l'électricité et plus généralement du coût de la vie. Les ONG et Pashinyan, certainement financés par George Soros and Co, en ont imputé la responsabilité à la Russie ainsi qu'à l'administration de Sargsyan restée en place. D'où les manifestations dans les rues d'Erevan et finalement l'accès au pouvoir de Pashinyan, dans des conditions n'ayant rien de démocratique, comme on le devine.

L'Arménie colonie américaine

L'Arménie dans ces conditions deviendra-t- elle une « colonie » américaine ? Le risque est grand.

Il faut savoir qu'il y aurait plusieurs centaines d'ONG (organisation non gouvernementale) pour une population d'environ 3 millions de personnes. Il est difficile d'y échapper. Or ces ONG travaillent pratiquement toutes pour permettre la mise en place de « valeurs américaines » et d'un gouvernement « pupett » tout dévoué à Washington. Cela s'explique car vu la proximité géographique de l'Arménie avec la Russie, elle est considérée comme une plate-forme utile pour diffuser en Russie même les mots d'ordre de la propagande américaine. Inutile de dire que, comme précédemment indiqué, ces ONG ne trouvent leurs ressources qu'à partir des dollars américains qui leur sont généreusement alloués.

Elles financent une grande partie du secteur éducatif primaire et secondaire, ainsi que les programmes de la télévision et de la radio. Ainsi dès l'enfance les Arméniens sont appelés à considérer la Russie comme un ogre avec lequel éviter tout contact.

Ceci n'a pas été sans conséquences politiques majeures. En effet les différents mouvements et manifestations anti-gouvernementales ayant provoqué la chute du précédent gouvernement ont été animées par des jeunes sans perspectives d'emploi et rêvant aux valeurs occidentales, présentées comme capables de résoudre toutes les difficultés de l'Arménie.

La « révolution de velours » ayant finalement conduit Nikol Pashinyan au pouvoir a été menée essentiellement par ces jeunes et les ONG qui les mobilisaient. Faut-il en conclure que l'Arménie deviendra un satellite de Washington comme le sont certaines républiques d'Amérique centrale ou l'actuelle Ukraine ?

La montée d'un nationalisme arménien qui sera certainement encouragé par le futur gouvernement peut dans l'immédiat faire craindre qu'il ranime le conflit avec l'Azerbaïdjan dans les territoires du Nagorno-Karabakh. De nouveau le nettoyage ethnique dirigée contre les populations Azeris pourrait reprendre. Ceci pourrait donner matière à de réelles interventions militaires occidentales par exemple dans le cadre de l'Otan. On ne voit pas dans ces conditions comment la Russie pourrait rester seulement spectatrice.

 

lundi, 07 mai 2018

Un « Maidan » à Erivan?

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Un « Maidan » à Erivan?

Par Bernard Tomaschitz

On veut pousser à un changer de régime en Arménie et détacher le pays de tous ses liens avec la Russie

L’Arménie vient de subir des journées politiquement très turbulentes. Au bout de deux semaines d’agitation, avec des manifestations assez violentes, le premier ministre Serge Sarguissian a démissionné. La population appauvrie reproche amèrement à l’ancien président de la république de n’avoir pas tenu sa promesse de quitter les plus hautes fonctions de l’Etat après deux mandats. Serge Sarguissian « a surestimé ses capacités à demeurer au sommet du pouvoir » estime le politologue Nikolaï Zilayev, actif au sein d’un centre d’études sur les problèmes du Caucase.

Les affaires du chef du gouvernement sont désormais gérées par le représentant du premier ministre Karen Karapetyan, tandis que le chef de l’opposition Nikol Pachinyan, un journaliste qui critique les œuvres du gouvernement, exige de nouvelles élections. Il avait été condamné, il y a quelques années, à un an de prison pour avoir incité les foules à l’émeute. Pachinyan (photo) espère sans aucun doute améliorer les scores de son alliance électorale libérale, le « Yelk », qui n’avait glané que 7% des voix lors des législatives de 2017.

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La politologue Zilayev pense que ceux qui ont organisé les dernières manifestations en Arménie sont « pour une bonne part des personnes ayant reçu un appui financier de l’Occident ». De fait, à l’appui de l’hypothèse de Zilayev, on constate que, depuis des années, des fondations semi-étatiques américaines, dont l’objectif est soi-disant de promouvoir la « démocratie », comme le « National Endowment for Democracy » (NED) et la fondation « Open Society » (OSF) du spéculateur George Soros, sont actives dans la petite république caucasienne qui compte trois millions et demi d’habitants. Les observateurs ont notamment constaté que le NED et l’OSF ont soutenu très souvent des projets médiatiques pour favoriser l’éclosion d’opinions pro-occidentales. Ainsi, le NED a soutenu au printemps dernier un programme de télévision soi-disant « indépendant » à hauteur de 42.000 dollars américains, programme qui devait montrer aux Arméniens combien la république voisine de Géorgie profitait avantageusement de son rapprochement avec l’Union Européenne, alors que l’Arménie, inféodée à l’Union économique eurasienne, ne récoltait pas autant d’avantages. L’Arménie est membre tout à la fois de l’Union économique eurasienne, pilotée par la Russie, que de l’OTSC (« Organisation du Traité de la Sécurité Collective »), où Moscou donne également le ton.

Les derniers événements d’Arménie pourraient donc bien être les signes avant-coureurs d’un changement de cap politique, comme ce fut le cas avec les incidents de Maidan en Ukraine, qui ont déclenché la révolte soutenue par l’Occident en 2014. Sarguissian et Karapetyan entendent rester fidèles à Moscou, tandis que Pachinyan est clairement hostile aux Russes. Le Washington Post écrit à ce propos, que si Pachinyan obtient les succès qu’il escompte, « l’Arménie se joindra à un petit groupe de républiques ex-soviétiques, comme, principalement, l’Ukraine et la Géorgie, qui ont pu imposer à leurs dirigeants une révolution pro-démocratique, un quart de siècle après l’effondrement de l’Union Soviétique ».  Le journal américain limite toutefois son euphorie, en admettant que la révolte arménienne de ces dernières semaines « n’est pas portée par le désir de s’affranchir de l’influence russe ». Cela explique aussi pourquoi le Kremlin a réagi de manière sereine et se borne à garder un « œil vigilant » sur la situation de son petit voisin du sud. Le porte-paroles du Kremlin, Dimitri Peskov a déclaré : « Nous constatons que les événements qui secouent l’Arménie ne conduisent pas à une déstabilisation. Ce qui se passe en Arménie concerne exclusivement nos amis arméniens ».

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Cependant, les rapports amicaux entre Moscou et Erivan sont quelque peu troublés à cause du conflit du Nagorno-Karabakh, où l’armée arménienne a conquis et tenu quelques régions appartenant de jure à l’Azerbaïdjan mais peuplées majoritairement d’Arméniens. A la grande déception d’Erivan, les Russes veulent conserver de bons rapports aussi bien avec les Azéris qu’avec les Arméniens. Cette attitude conciliante de Moscou a forcément déplu aux Arméniens. Le géopolitologue russe Andrew Korybko explique la situation : l’Arménie « en dépit de ses obligations institutionnelles envers la Russie dans le cadre de l’Union économique eurasienne et de l’OTSC, s’est rapprochée de plus en plus de l’UE (et, lato sensu, de l’OTAN et des Etats-Unis), parce que l’attitude conciliatrice et équilibrante de la Russie dans le conflit arméno-azéri a généré de la méfiance dans le pays, traditionnellement allié à Moscou.

Si l’on suit le raisonnement de Korybko, des « éléments hypernationalistes » ont profité de plusieurs facteurs pour appeler la population à manifester violemment, dont, surtout, ceux qui ont suscité la colère populaire contre les dirigeants, posés désormais comme corrompus et contre les erreurs qu’ils auraient commises. Cette colère sert de prétexte à certains pour se hisser au pouvoir, à d’autres pour transformer l’Etat arménien en un pays antirusse, à l’exemple de l’Ukraine.

La conséquence de tout cela, c’est que l’Arménie risque dorénavant de basculer dans le « camp unipolariste », c’est-à-dire dans le camp américain. Korybko est convaincu que les Américains profiteront pleinement de l’occasion : « L’Arménie se rapproche à grands pas de l’UE et de l’OTAN et Washington ne va pas perdre du temps à engager là-bas des moyens militaires pour soutenir un nouveau régime contre l’ennemi azéri, posé comme pro-russe ». En fin de compte, l’Arménie, pays dont les contours ressemblent à une faucille, sera comme un poignard à proximité des régions qui sont au cœur de la nouvelle alliance russo-irano-turque. Les événements récents en Arménie ont donc une signification importante sur l’échiquier géopolitique international.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°18/2018, http://www.zurzeit.at .

mardi, 11 octobre 2016

Elections géorgiennes 2016: le pari perdu de Sakashvili

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Elections géorgiennes 2016: le pari perdu de Sakashvili

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les élections parlementaires de Géorgie du 8 octobre 2016 opposaient principalement le mouvement de centre-gauche « Rêve géorgien » mené par Garibashvili au centre-droit du « Mouvement national uni » fondé par la figure désormais honni de Sakashvili, devenu entre temps ministre au sein du gouvernement ukrainien de Porochenko.

Si les deux formations sont globalement favorables à l’adhésion européenne et aux principes de la « démocratie libérale » telle que définie par les canons occidentaux, le Rêve Géorgien étant associé au PSE et le MNU au PPE, le Rêve Géorgien est moins russophobe, moins déterminé aussi à reconquérir l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, car Sakashvili avait précipité son pays dans une guerre contre la Russie à leur propos.

Avec 49,26% des voix, le Rêve Géorgien remporte largement l’élection législative alors qu’il était sortant. Le MNU en revanche, avec 26,46% des voix, reste certes le premier parti d’opposition mais à vingt points derrière. L’Alliance des Patriotes de Géorgie, pro-russe, eurosceptique et populiste, avec 5% des voix et 6 députés, rentre au parlement.

Ce ne sera a priori pas le cas des « Libéraux Démocrates » qui n’ont obtenu que 4,58% des voix, ni de la formation conservatrice « Un Etat pour un peuple » avec 3,48% des voix ou encore de la formation conservatrice pro-russe « Géorgie Unie » avec 3,53% des voix.

Les sociaux-démocrates classiques du « Parti Géorgien du Travail » devront se contenter de 3,12% des voix, de même que le Parti Républicain (libéral, pro-européen) avec 1,55% des voix. Les formations de droite comme « Idée géorgienne » et « Troupe géorgienne », défendant toutes un programme nationaliste anti-russe, se contenteront de 0,17 et 0,16% des voix.

Le parti de Sakashvili n’a pas réussi à remonter la pente, le souvenir des erreurs de l’ancien dirigeant et des accusations de corruption à son encontre étant toujours vivace. Un éventuel succès de sa formation aurait également pu irriter le voisin russe. La ligne de Rêve Géorgien cherche à placer le pays dans un équilibre entre l’Union Européenne et la Russie, en évitant une alliance totale avec la Russie comme l’a fait son voisin arménien, afin de bénéficier de la protection russe contre les actions azéries. En outre, la droite géorgienne est, sauf exception, alignée sur l’OTAN et les USA.

A cette élection, les Géorgiens, comme tous les autres Européens, ont eu le choix entre la peste et le choléra, entre deux atlantismes mais dont celui de droite était plus affirmé. Là encore, comme ailleurs sur le continent, une troisième voie s’impose.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

vendredi, 24 juin 2016

Le mystère des apostats adjares

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Bob Woodward

Ex: http://www.decryptnewsonline.com

En 1991, 75 % des Adjares, en Géorgie, étaient musulmans. Aujourd’hui, ils sont devenus à 75 % orthodoxes. Comment expliquer ces conversions, apparemment uniques au monde ?


À quelle heure débute l’office à l’église Saint-Nicolas de Batoumi le dimanche matin ? La question embarrasse l’employée de l’hôtel President Plaza, l’un des plus grands établissements de la ville, à un coup d’accélérateur du siège de la République autonome d’Adjarie et du consulat d’Iran. Il est vrai que dans cette province de Géorgie, baignée par la mer Noire, la population ne maîtrise guère l’anglais. Tous les documents, comme les plaques dans les rues, sont en géorgien ou en russe. L’employée finit par suggérer de rejoindre l’Eglise Saint-Nicolas vers 9 heures. En fait, l’office fonctionne étrangement comme un self-service. Les fidèles, hommes, femmes (la tête systématiquement couverte) et enfants entrent et sortent à leur guise, après avoir longuement embrassés les icônes et s’être signés à de multiples reprises.


Ce curieux va et vient dure presque toute la matinée. Le prêtre ne pourra guère nous renseigner, il ne parle que russe et géorgien. Une étudiante, tout sourire, diplômée dans la langue de Shakespeare, arrive à notre secours. Nous lui posons la question : « Comment se fait-il que la majorité des habitants de la République autonome d’Adjarie, au sein de la Géorgie, aient, en deux décennie, abandonné l’islam pour l’orthodoxie ? ». La jeune fille s’excuse, elle n’est pas au courant, et préfère s’esquiver rapidement…

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Pourtant les faits sont là, l’Adjarie, conquise par les Ottomans au XVIIe siècle, devient très majoritairement musulmane. En 1878, cette province de 3 000 km2 tombe dans le giron de l’Empire russe. En 1991, après la chute du communisme et l’indépendance de la Géorgie, l’Adjarie fait sécession. Jusqu’en 2004, cette République “indépendante“ est gouvernée par un dictateur de confession musulmane, Aslan Abachidzé, aujourd’hui en fuite. Depuis, l’Adjarie (400 000 habitants) est revenue dans le giron de la Géorgie. Selon les documents officiels, en 1991, 75 % des Adjariens étaient musulmans. Ils sont aujourd’hui à 75 % orthodoxes. Comment expliquer ces conversions massives ? Dans une longue interview parue en décembre 2012, Dimitri, le métropolite de Batoumi (la capitale de l’Adjarie), par ailleurs neveu d’Elie II, le patriarche de Géorgie, raconte qu’il a été nommé prêtre de la paroisse de Saint-Nicolas de Batoumi en 1986. À cette époque, il n’y avait qu’une seule église orthodoxe à Batoumi.


Dimitri assure que « cette métamorphose de toute une région, cette conversion de l’islam à l’orthodoxie, ou plutôt ce retour aux sources, à la foi des ancêtres », s’est déroulé sous ses yeux. Ainsi, le 13 mai 1991, « 5 000 musulmans et athées devinrent orthodoxes. La même année fut ouverte l’école ecclésiastique à Khulo et le lycée ecclésiastique Saint-André, la première école secondaire religieuse en URSS ». Le métropolite de Batoumi affirme que les Adjariens, convertis de force à l’islam par les Ottomans, étaient, en fait, restés chrétiens de coeur. Selon ses déclarations, ils continuaient à porter secrètement une croix, ils peignaient des œufs de Pâques, ils conservaient des icônes dans leurs habitations. Dimitri ajoute que beaucoup de prêtres viennent de familles musulmanes. Le recteur du séminaire serait le petit-fils d’un mollah, formé à Istanbul. Comment expliquer des conversions interroge le site Provoslavie i mir (L’orthodoxie et le monde) : « C’est la volonté divine. C’est un miracle de Dieu, inexplicable du seul fait de la prédiction », répond Dimitri.


La grande mosquée de Batoumi est à quelques rues de l’Eglise Saint-Nicolas, à proximité du port. Première constatation : elle est effectivement beaucoup moins fréquentée que le lieu de culte orthodoxe. Malgré tout, certaines publications locales dénoncent un « retour à l’islam soutenu par la Turquie ». Mais durant notre séjour en Adjarie, nous n’avons pas constaté cette « présence islamique turque assez conséquente », due à « l’arrivée massive de missionnaires », notamment des prédicateurs disciples du Turc Süleyman Hilmi Tunahan. Le poste frontière de Sarpi, avec la Turquie, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de Batoumi. Si la capitale de l’Adjarie est devenue très majoritairement chrétienne, en revanche, les petits villages dans les montagnes adjares n’ont pas encore renié le Prophète. La bourgade de Khulo, à plus de deux heures de route de la mer Noire, compte une mosquée et une madrasa. Certaines personnes âgées continueraient de parler turc nous a-t-on dit, sans que nous puissions le vérifier. Pour le visiteur venu de l’extérieur, les deux religions paraissent cohabiter sans heurts. Les Adjares vous indiquent sans réticence les chemins de l’église ou de la mosquée la plus proche. Personne n’évoque d’éventuelles persécutions vis-à-vis des religions minoritaires. Toutefois, ces conversions massives restent un sujet tabou. D’autant que les autres musulmans de Géorgie (autour de 10 % de la population) ne paraissent pas adopter aussi rapidement l’orthodoxie. Notamment les Kistines, une ethnie tchétchène, près de la frontière avec la Tchétchénie et le Daghestan, et les chiites de Géorgie orientale, voisine de l’Azerbaïdjan.


adj.jpg« Il faut comprendre que l’Eglise orthodoxe est un pilier fondamental de notre identité nationale. Dans le passé, nous avons été envahis par tous nos grands voisins, les Perses, les Ottomans, les Russes. S’il n’y avait pas eu le ciment de la religion, il n’y aurait même plus de peuple géorgien », souligne Alina Okkropiridze, ancienne journaliste et traductrice. Après soixante-dix ans d’athéisme d’Etat, au temps de l’URSS, Zviad Gamsakhourdia, le premier président géorgien, a voulu créer un Etat « national et orthodoxe ». Son successeur, Edouard Chevarnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l’URSS, a eu soin « d’annoncer sa conversion à l’orthodoxie, de se faire baptiser et de choisir pour directeur de conscience le patriarche Elie II, à la tête de l’Eglise géorgienne depuis 1977 », rappelle le site suisse Religioscope.


En clair, depuis deux décennies, le pouvoir, les médias, les partis nationalistes ne cessent de répéter qu’un vrai Géorgien doit être avant tout orthodoxe. Cela suffit-il pour expliquer, comme l’affirme le métropolite Dimitri, « le retour à la foi des ancêtres » des Adjares ? Fin août, dans le district d’Adiguéni, au sud-ouest de la Géorgie, les autorités ont démonté un minaret sous prétexte que les droits de douane n’avaient pas été acquittés pour les matériaux de construction. Des musulmans qui s’opposaient à la destruction de l’édifice ont été arrêtés. « Une façon peu “orthodoxe“ d’agir qui n’a pour finalité que l’exil du peuple musulman », dénonce un site local dans un article intitulé « Géorgie : le minaret de la discorde ».


Vingt années, c’est le temps qu’il a fallu à la République autonome d’Adjarie pour passer de l’Islam au christianisme. Un Islam implanté depuis trois siècles! A la fin des années 1980, la population était très majoritairement musulmane. Dans tout le pays, il n’y avait qu’une seule église en activité dans sa capitale de Batoumi. Aujourd’hui, 75% des Adjars sont chrétiens. Il s’agit en fait d’un retour aux sources vers la foi ancestrale. La République d’Adjarie est rattachée à la Géorgie, malgré ses velléités d’indépendance à la chute de l’URSS.

Dans toutes les compétitions sportives, actuellement, les Géorgiens se font remarquer par leurs marques de dévotions chrétiennes, et pourtant…


En 301 après Jésus-Christ, la Géorgie, évangélisée par Saint-André, a fait du christianisme sa religion officielle, juste après sa voisine l’Arménie. Dés 484, l’Église apostolique géorgienne est autocéphale et le restera. Mais l’Empire ottoman finit par conquérir l’Adjarie à la fin du xvie siècle. Sous sa domination musclée les Adjars sont devenus des Géorgiens musulmans. Après la guerre entre la Russie et la Turquie (1877-1878) l’Adjarie, rattachée d’abord à l’Empire russe jusqu’à la première guerre mondiale, est de nouveau réclamée et envahie par la Turquie. Elle finit pourtant en 1921, par être rattachée à l’URSS, réintégrant la Géorgie, mais dans un statut d’autonomie religieuse, selon la condition expresse imposée par la Turquie à l’URSS. C’est ainsi que l’Adjarie devient la seule république Soviétique fondée sur l’appartenance religieuse, sous le nom de République socialiste soviétique autonome d’Adjarie, rattachée à la République socialiste soviétique de Géorgie.


Mais profitant de ce statut particulier, à partir de 1982, des milliers de musulmans adjars se font baptiser. A Pâques, des centaines de baptêmes étaient célébrées. Le 13 mai 1991, 5000 musulmans et athées se convertissent d’un bloc à la religion orthodoxe! 1991 c’est aussi la chute de l’Empire soviétique et l’indépendance de la Géorgie. Or l’Adjarie aspire à l’indépendance vis-à-vis de la Géorgie en s’appuyant sur la Russie qui a, d’ailleurs, une base militaire russe sur son sol. Mais à cette époque la Russie tournée vers l’Occident est faible et finira par délaisser la région secouée par une révolution de couleur à la Soros. C’est dans ce contexte qu’aujourd’hui l’Adjarie est très majoritairement retournée au baptême de ses ancêtres d’avant le XVIè siècle et sa conquête musulmane féroce; 75% de sa population est à présent chrétienne orthodoxe.


En 1982, fut ouvert le monastère de Skhalt’a et des milliers d’habitants de la région qui étaient jusque là musulmans, ont été baptisés. La même année l’école ecclésiastique de Khulo et le lycée ecclésiastique Saint-André ouvrent, c’est la première école secondaire religieuse d’une Union soviétique au bord de la décomposition. En 1989 a été ouverte à Batoumi la cathédrale de la Nativité de la Mère de Dieu.
Il semble, selon l’archevêque Dimitri, principal acteur de ces baptêmes de masse, que les conversions forcées à l’islam chez les Adjars très attachés à leurs traditions religieuses, n’aient pas réussi à éradiquer totalement leur foi chrétienne, ce qui expliquerait probablement les conversions de masse.


Selon lui « de forts courants patriotiques traversèrent toute la Géorgie. Les Adjars ont compris qu’on les avait obligés à se convertir à l’islam par la force. Notre objectif principal était de convertir l’intelligentsia. (…) Lorsque nous l’avons convertie, elle nous a aidés dans la prédication. » « Les Adjars ont compris qu’ils étaient géorgiens, c’est-à-dire chrétiens, et se sont convertis. Ils ont toujours gardé les traditions. Lorsqu’ils faisaient cuire le mchadi (le pain traditionnel géorgien), ils traçaient dessus une croix. De même, lorsqu’ils préparaient leur beurre. Au XIXème siècle certains portaient une croix secrètement, peignaient des œufs à Pâques. On conservait encore des icônes dans les maisons. Alors que je voyageais en Haute Adjarie, je me rappelle avoir rencontré une famille qui me montra une croix cachée. Toujours est-il que la population locale avait une attitude prévenante envers le christianisme. »

mardi, 26 avril 2016

Géopolitique de l’Arménie

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Géopolitique de l’Arménie

Ex: https://globalediplomatie.com

Pour comprendre la situation géopolitique de l’Arménie, il faut d’abord comprendre ses frontières, et donc son Histoire. En effet, la République d’Arménie tire ses forces et ses faiblesses diplomatiques de sa géographie et de son histoire.

 D’une superficie d’environ 29 000 km2, soit un peu plus petit que la Belgique, l’Arménie est enclavée au cœur du Caucase, au croisement des mondes perses, russes et turcs. Cette situation « inconfortable » est d’abord le fruit des relations houleuses entre ces grandes puissances dans l’Histoire. En effet à la fin du XVIIIème siècle, les arméniens vivent principalement dans l’Empire Ottoman et dans l’Empire Perse. Mais la progression de l’Empire Russe dans la région, notamment à partir d’Alexandre, va conduire à un premier bouleversement démographique, politique et géographique : près de 100 000 arméniens quittent les territoires musulmans, ottomans ou perses, pour se mettre sous la protection de la Russie, désormais présente dans le Caucase. D’une certaine manière, deux « Arménies » existent alors : l’une russe, l’autre ottomane.

Le sentiment national arménien émerge à partir de la fin du XIXème siècle et il rencontre de plein fouet le nationalisme turc, le « pan-turquisme », qu’on pourrait comparer au « pan-germanisme ». Quand ce dernier visait à rassembler les peuples germanophones d’Europe, le nationalisme turc vise à remplacer l’Empire Ottoman multi-ethnique et multi-confessionnel, par une nation turque qui engloberait les peuples turcophones d’Asie centrale. Or, l’Arménie et les arméniens étaient précisément une entrave au projet des « jeunes turcs », ce qui explique les premiers massacres à partir de 1895.

Géographiquement, les arméniens empêchaient la création d’une grande nation turque. Le génocide de 1915 s’inscrit dans ce contexte tendu, exacerbé par la première guerre mondiale où la Russie et la Turquie s’affrontent dans la région. En effet, bon nombre d’autorités turques craignent une alliance implicite entre les populations arméniennes présentes dans l’Empire Ottoman et l’ennemi russe.

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Indépendante en 1918 à la chute de l’Empire Ottoman, l’Arménie ne le restera pas longtemps : dès 1920, par un accord entre Atatürk et Staline, elle bascule dans le giron soviétique, comme son nouveau voisin et rival l’Azerbaïdjan. Or, Moscou va appliquer dans le Caucase la même politique territoriale qu’en Asie centrale : « diviser pour mieux régner », c’est à dire dessiner des frontières complexes et alambiquées, qui compliqueraient tout projet d’indépendance. C’est ainsi que les frontières arméniennes coupent en deux l’Azerbaïdjan, ou que la province historiquement arménienne du Haut-Karabakh est rattaché à Bakou. L’Arménie resta tout au long de la guerre froide une sorte d’Etat-tampon entre les deux blocs, entre l’URSS et la Turquie de l’OTAN.

La première faiblesse de l’Arménie, c’est sa démographie : alors que plus de 600 000 arméniens ont quittés le pays à la fin de l’ère soviétique, il ne reste qu’un peu moins de trois millions d’habitants dans le pays. Difficile de peser sur la scène internationale, l’Arménie est « prise en sandwich » entre 6 millions d’azéris, et 75 millions de turcs. Entourée d’États hostiles, l’Arménie n’a pas, comme Israël exemple, un accès à la mer pour se décloisonner.

Drapeau de la République du Haut-Karabagh
Drapeau de la République du Haut-KarabaghA la chute de l’Empire Soviétique en 1991, après une guerre gagnée (mais toujours officiellement en cours) pour la récupération du Haut-Karabakh, l’Arménie se retrouve sous la pression des trois blocs : Russie, Turquie, Iran. Ses frontières, contestées, et sa situation, en plein milieu du monde turc, rendent la situation diplomatique et géopolitique de l’Arménie difficile. Mais comme au judo, l’Arménie sait retourner la puissance de ses adversaires à son avantage. Erevan sait utiliser habilement les rivalités entre les grandes puissances qui l’entourent, pour tirer son épingle du jeu.La première faiblesse de l’Arménie, c’est sa démographie : alors que plus de 600 000 arméniens ont quittés le pays à la fin de l’ère soviétique, il ne reste qu’un peu moins de trois millions d’habitants dans le pays. Difficile de peser sur la scène internationale, l’Arménie est « prise en sandwich » entre 6 millions d’azéris, et 75 millions de turcs. Entourée d’États hostiles, l’Arménie n’a pas, comme Israël exemple, un accès à la mer pour se décloisonner.

arhASSOC arménie.jpgSeconde faiblesse de l’Arménie : la faiblesse de ses ressources naturelles, surtout comparées à son rival azerbaidjanais, riche en pétrole et en gaz, puisé notamment dans la mer Caspienne. L’Arménie est d’autant plus défavorisée que l’Azerbaïdjan achemine son gaz vers son principal client, son « grand frère » turc, en contournant soigneusement les frontières arméniennes, en passant par la Géorgie. C’est ainsi le cas avec l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Cyhan), actif depuis 2005, et le gazoduc SCP (South Caucasian Pipeline) bâti en 2007. L’Arménie assiste ainsi impuissante au renforcement des liens entre Ankara et Bakou, et à leur enrichissement mutuel. En effet, grâce à ces gazoducs et oléoducs qui contournent l’Arménie, l’Azerbaïdjan a multiplié par 4 sa capacité transport d’hydrocarbure. Le pays s’est donc considérablement enrichi, et cette nouvelle manne financière lui a permis d’accroître ses moyens militaires, au point que désormais, le budget militaire azéri est comparable… au budget global de l’État arménien.

Prise en étau entre une Turquie menaçante et un Azerbaïdjan qui monte en puissance, la petite république d’Arménie paraît condamnée à subir l’influence de ses dangereux voisins. Et pourtant, elle va habilement faire de sa faiblesse une force.

Une fois encore, il est utile de faire appel à l’Histoire, l’Histoire du temps long : l’Arménie est située  dans une zone stratégique, au croisement de l’Asie et l’Europe. Depuis la route de la Soie, le sud du Caucase est une zone incontournable de rencontre, d’échanges et de rapports de force. Après la chute de l’URSS, dans laquelle l’Arménie avait un rôle secondaire, le pays est redevenu mécaniquement une clef de voûte des réseaux économiques et politiques des grandes puissances. L’Histoire et la Géographie offrent des déterminismes qui transcendent les siècles.

Habilement, l’Arménie utilise cette situation géographique, fait « monter les enchères », et sait se faire courtiser. C’est ainsi que le pays est l’un des rares au monde à bénéficier simultanément de bonnes relations avec la Russie, les États-Unis et l’Iran. Chacune de ces puissances a en effet une bonne raison de se rapprocher d’Erevan.

Les États-Unis – qui ont d’ailleurs installé en Arménie l’une de leur plus imposantes ambassade – voient en effet dans l’Arménie un intermédiaire pour amorcer une détente des relations avec l’Iran, et cherchent à tout prix à limiter l’influence russe dans le Caucase.

 L’Iran de son côté a historiquement de liens étroits avec l’Arménie et les arméniens (importante diaspora arménienne dans le nord du pays). La courte frontière entre les deux pays suffit à développer des relations particulièrement étroites. Téhéran, longtemps isolé sur la scène internationale, a en effet compté sur l’Arménie pour défendre sa cause. Enfin et surtout, l’Iran redoute la montée en puissance de l’axe « turc » Ankara-Bakou. L’Arménie, située pile entre les deux pays, coupant l’Azerbaïdjan en deux, est un véritable caillou dans la chaussure pour ce rapprochement. Mécaniquement, l’Iran est très proche de l’Arménie diplomatiquement, et entretiennent des liens économiques étroits.

La Russie est quant à elle un allié solide de l’Arménie, en dépit de la chute de l’URSS. Les relations russo-arméniennes représentent l’archétype de la diplomatie d’Erevan. En effet, la Russie a de multiples raisons de s’implanter dans la région, et comme au temps de l’URSS, Moscou cherche à limiter l’influence à la fois turque et américaine. Simultanément, l’importante diaspora arménienne en Russie (1,1 millions d’arméniens, soit 0,78% du pays), et les années passées dans le giron soviétique on crée des liens culturels très forts. Ce rapprochement se traduit concrètement par des accords à la fois militaires et économiques. Au niveau militaire, la Russie dispose de trois bases en Arménie, qui représentent en tout près de 5 000 hommes. Les deux pays font partie depuis 1992 de l’OTC (Organisation du Traité de sécurité Collective), et en 2011, ils ont signés un accord de défense mutuelle. Parallèlement, la Russie est très présente dans l’économie arménienne, notamment dans l’agriculture, l’aluminium, l’uranium, ou le secteur bancaire. Dans le secteur de l’énergie, les entreprises russes sont propriétaires des 5 barrages hydrauliques du pays, ainsi que des deux centrales nucléaires. Ainsi, 80% du parc énergétique en Arménie appartiens à investisseurs russes.

Pendant que la Russie investit en Arménie, celle-ci profite du soutien diplomatique et militaire de Moscou. C’est grâce à cette « protection » russe que l’Arménie peut s’offrir le luxe de tenir tête à l’Azerbaïdjan et la Turquie (notamment sur le dossier du Haut-Karabakh), qui sont pourtant bien plus riches et plus peuplés que la petite république caucasienne.

Simultanément, « l’eldorado énergétique » azerbaidjanais s’est révélé ses dernières années décevant, la croissance engendrée par les ressources en hydrocarbures n’étant pas à la hauteur des prévisions. Condamné à revoir ses ambitions à la baisse, le grand rival de l’Arménie ne deviendra pas comme il l’espérait une sorte « d’Arabie Saoudite du Caucase ». C’est une mauvaise nouvelle pour l’Azerbaïdjan, pour la Turquie, mais aussi la Géorgie qui est le pays de transit de ces flux gaziers et pétroliers. Ce dernier pays s’est avéré d’autant plus fragile et vulnérable lors de la « guerre des 5 jours » contre la Russie, en Août 2005.

Pour l’Arménie, la situation est donc moins désespérée qu’il n’y paraît. Entourée d’États hostiles, elle a su en retour habilement s’attirer les faveurs d’autres puissances régionales (Iran, Russie) ou Internationale (USA). Comme dans les arts martiaux, elle a utilisé la puissance de ses adversaires à son propre bénéfice.

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dimanche, 24 avril 2016

Russie, Iran et Azerbaïdjan d’accord sur un corridor de transport qui bouleverse le Grand Jeu

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Russie, Iran et Azerbaïdjan d’accord sur un corridor de transport qui bouleverse le Grand Jeu

Ex: http://zejournal.mobi

Tout à fait négligé par les médias PC[1] occidentaux, davantage focalisés sur le récent regain de tensions militaires entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, au gré du conflit lancinant se déroulant dans l’enclave montagneuse du Nagorno-Karabakh [Sud de l’Azerbaïdjan], c’est l’annonce faite par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des suites de pourparlers avec son homologue iranien, que le travail va à présent pouvoir commencer sur le Corridor de Transport Nord-Sud en discussion depuis longtemps, le long de la Mer Caspienne. Significatif est le fait que l’Azerbaïdjan a aussitôt accepté de participer à ce projet. Si c’est bien le cas, ceci suggère que la diplomatie ainsi que le développement des infrastructures économiques russes, ont une fois de plus trompé la course à la guerre de Washington qui se déploie partout, afin de s’agripper le plus possible à son hégémonie globale superpuissante qui s’érode.

Le 7 avril, lors d’une réunion tenue dans la capitale azérie de Bakou, quelques heures à peine après que l’Azerbaïdjan eut renoncé à un assaut militaire à grande échelle contre l’enclave du Nagorno-Karabakh (une attaque urgemment pressée par le Président turc Erdogan de plus en plus désespéré), le Ministre des Affaires étrangères russe a déclaré aux médias que la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan étaient tombés d’accord afin de débuter des pourparlers concernant la mise en œuvre du Corridor de Transport Nord-Sud [North-South Transportation Corridor]. Aux côtés de Lavrov lors de cette annonce, se trouvaient le Ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, et le Ministre azéri des Affaires étrangères Elmar mamamdyarov

Lavrov a déclaré : « nous avons discuté d’enjeux relevant de la sphère matérielle de coopération. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que nos agences institutionnelles concernées vont à présent devoir commencer à détailler les aspects pratiques de la mise en œuvre de ce projet de Corridor de Transport « Nord-Sud », le long de la côte Ouest de la mer Caspienne. Ceci implique également d’envisager une coopération entre les services consulaires et coutumiers, et nous nous sommes mis d’accord sur ce point aujourd’hui[2]».

En complétant le triangle d’or …

Avec cet accord entre la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan, un grand pas a été fait afin de sécuriser le plus grand espace économique du monde: le « Coeur de Pays » [HearthLand] Eurasien. Il s’agit de cet espace au sujet duquel le Parrain britannique de la géopolitique, Sir Halford Mackinder, n’avait cessé d’avertir sa vie durant, comme constituant la seule menace majeure contre l’hégémonie de l’Empire britannique, et plus tard de son héritier américain, le Siècle Américain.

Ce corridor de transport moderne et direct, connu depuis le lancement de ses pourparlers initiaux en 2002 en tant que « Corridor de Transport Nord-Sud » [North-South Transportation Corridor], reliera au final l’Inde, l’Iran et l’Azerbaïdjan jusqu’aux pays et aux marchés de l’Union Economique Eurasiatique qui inclut non seulement l’Arménie, mais également la Russie, Kazakhstan, Kirghizistan et la Biélorussie.

Le Corridor de Transport Nord-Sud, depuis l’Inde à travers l’Iran et l’Azerbaïdjan le long de la mer Caspienne jusqu’à Moscou et au-delà, va transformer l’espace économique de l’Eurasie.

Le corridor de transport va transformer les économies de l’Eurasie tout entière, de la Russie à l’Inde en parallèle au développement de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Les membre de cette OCS à l’importance stratégique croissante sont la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, et l’Ouzbékistan. En outre, cette année l’Inde et le Pakistan ont accédé formellement à un plein statut de membre de l’OCS, et il est attendu que l’Iran, qui a pour l’instant un statut d’Observateur officiel, se verra offrir une pleine capacité de membre plus tard cette année, à présent que les sanctions qui la frappaient ont été levées. Le Président chinois Xi Jinping a du reste annoncé son soutien à une pleine qualité de membre pour l’Iran, à l’occasion des importants pourparlers de janvier 2016 s’étant tenus à Téhéran: à cette occasion, les deux pays se sont mis d’accord sur une participation iranienne formelle au projet chinois de Nouvelle Route de la Soie Economique « une Ceinture, Une Route« [3], lancé sur l’Eurasie par la Chine de Xi. À présent, ce corridor sera en effet une route moderne par bateau, par rail et par route destinée à acheminer du fret entre l’inde, l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Russie, l’Asie centrale, et potentiellement (si les pays de l’Union Européenne redevenaient enfin sensés en cessant leur soutien au gouvernement belliqueux d’Ukraine, ainsi que leurs sanctions contre la Russie) vers les économies battant de l’aile de l’Union Européenne. Le nouveau corridor va connecter certaines des plus grandes villes du monde incluant Mumbaï, Moscou, Téhéran, depuis le port iranien de Bandar Anzali sur la Caspienne jusqu’au port russe d’Astrakhan, à l’embouchure du grand fleuve qu’est la Volga[4].

En 2014 des tests furent réalisés sur deux routes sèches. Le premier de Mumbaï à Bakou via un port iranien donnant sur le détroit stratégique d’Ormuz, goulot d’étranglement majeur pour les flux de pétrole et gaz liquéfié du golfe Persique. Le second test fut réalisé de Mumbaï jusqu’au port russe d’Astrakhan via Bandar Abbas, Téhéran puis le port iranien de la Caspienne de Bandar Anzali. Le but de cette étude était d’identifier et d’aborder correctement les principaux obstacles à attendre. Significativement, l’étude comparative démontre que les coûts de transport de l’Inde à la Russie seraient réduits de quelques « 2500$ par 15 t de fret »[5].

Une étude conduite par la Fédération des associations indiennes des transporteurs de fret conclue que la route serait « 30 % moins chers et 40 % plus courte que les routes traditionnelles habituelles ». La route actuelle part de Mumbaï vers la mer Rouge puis le canal de Suez vers la Méditerranée jusqu’à Gibraltar, ensuite vers la Manche jusqu’à Saint-Pétersbourg, puis Moscou[6]. Un simple coup d’œil sur la carte révèle à quel point cette route existante est stratégiquement vulnérable face à une possible interdiction de l’OTAN ou des États-Unis.

Le coup d’État* américain de février 2014 en Ukraine, ayant installé toute une brochette d’oligarques « pro-Washington » corrompus et de néonazis à la solde du Département d’État américain, afin de brouiller les relations entre la Russie et l’Union Européenne, força temporairement ce projet de Corridor de Transport Nord-Sud à mettre les bouchées doubles. À présent, tandis que la réalité du Grand Projet eurasien « Une Ceinture, Une Route » de la Chine prend une forme concrète, cette addition d’un axe constitué par ce nouveau Corridor de Transport Nord-Sud Iran–Azerbaïdjan–Russie, achève de créer un espace cohérent économique, politique et militaire, qui pourrait bientôt augurer ce que les historiens futurs appelleront le Siècle Eurasiatique, tandis que le Siècle Américain né de son hégémonie mondiale post-1944, tomberait en ruine de la même manière que l’Empire romain au cinquième siècle de notre ère. Une nouvelle fois, l’Est créé tandis que les seuls succès que l’Ouest semble capable de remporter le sont en matière de destruction…

Traduit par Jean-Maxime Corneille

[1]NDT : Médias PC = Principaux Courants (Mainstream) / Politiquement Corrects.

[2] TASS, Russia Iran and Azerbaijan start working on North South transport corridor Lavrov,

April 07, 2016,  http://tass.ru/en/economy/867976

[3] La Ceinture Economique de la Route de la Soie d’une part [Silk Road Economic Belt], et la Route de la Soie Maritime du XXIe siècle [21st-century Maritime Silk Road], dyptique abrégé en tant que « La Ceinture et la Route » (« C & R » [« The Belt and Road », B&R]) ou bien encore « Une Ceinture, Une Route » (UCUR, [One Belt, One Road, OBOR]): nom donné à l’Initiative chinoise pour une Route et une Ceinture  [Belt and Road Initiative], c’est à dire une stratégie et un cadre de développement, proposés par le dirigeant chinois Xi Jinping, mettant l’accent sur la connectivité et la coopération entre la République Populaire de Chine et les différents pays d’Eurasie. Cette stratégie illustre la manœuvre de la Chine vers un plus grand rôle dans les affaires mondiales, ainsi que les besoins d’exporter la capacité de production de la Chine dans certains domaines en surproduction.

Elle consiste en deux composants principaux :

– sur terre la « Ceinture Economique de la Route de la Soie » (CERS)

– sur les océans la « Route de la Soie Maritime » (RSM).

Voir pour plus de détails :

– « Construire ensemble la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle–Perspectives et actions » (Commission nationale du Développement et de la Réforme, Ministère des Affaires étrangères et Ministère du Commerce chinois, Mars 2015),  

– « L’initiative “Une ceinture, une route” dope le commerce bilatéral » (CCTV, 11 mai 2015).

– « L’initiative « La Ceinture et La Route » promeut le développement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe » (Xinhua en français, 19 janvier 2016).

– « “Une Ceinture, une Voie“ :la nouvelle Route de la Soie chinoise »  (Revue Défense Nationale, Tribune n°694, 2 octobre 2015).

– « Une ceinture, une route, par Qiao Liang Général Major de l’Armée Populaire de Chine » (LesCrises, 4 octobre 2015).

[4] Russia & India Report, Transport Corridor offers many opportunities for Indo-Russian trade,  Russia& India Report, 29 November 2012, http://in.rbth.com/articles/2012/11/29/north-south_transport_corridor_offers_many_opportunities_for_indo-ru_19421.

[5] Business Standard, Dry Run Study of INSTC Trade Route,

March 20, 2015, http://www.business-standard.com/article/government-press-release/dry-run-study-of-instc-trade-route-115032000589_1.html

[6] Bipul Chatterjee and Surendar Singh, An Opportunity for India in Central Asia, May 4, 2015,   http://thediplomat.com/2015/05/an-opportunity-for-india-in-central-asia/.

*En français dans le texte.

dimanche, 17 avril 2016

La Russia e le relazioni con le repubbliche del Caucaso meridionale

di Emanuele Cassano * 

Ex: http://www.notiziegeopolitiche.net

Se attualmente il Caucaso viene considerato l’estrema propaggine sud-orientale dell’Europa, questo si deve principalmente al fatto che negli ultimi due secoli di storia la regione ha vissuto quasi ininterrottamente sotto il dominio russo. Fu proprio l’Impero zarista ad avviare a partire dalla metà del XIX secolo il processo di occidentalizzazione di una regione che fino a quel momento veniva comunemente considerata storicamente e culturalmente parte del Medio Oriente, essendo rientrata per secoli nelle sfere d’influenza di imperi come quello ottomano e quello persiano, che hanno fatto del Caucaso una terra di conquista.


Verso l’inizio del XIX secolo, consolidate le recenti acquisizioni territoriali (territori di Rostov, Astrakhan e Krasnodar), e approfittando della contemporanea crisi che stava colpendo le due principali potenze regionali, ovvero i già citati imperi ottomano e persiano, l’Impero russo decise di provare a espandere ulteriormente i propri confini verso sud, nella regione del Caucaso, dove già aveva creato qualche avamposto militare. Il primo paese ad essere annesso all’Impero fu la Georgia, che già dal 1783 era diventata un protettorato russo. Invocato dal sovrano locale, nel 1801 lo zar Alessandro I entrò a Tbilisi con l’esercito, ponendo fine a una violenta guerra civile e incorporando il Regno di Kartli-Kakheti (Georgia centro-orientale) all’Impero russo. Nel 1810 i russi annetterono anche il Regno di Imereti (Georgia centro-occidentale), completando la conquista del paese. Nel frattempo l’Impero russo aveva intrapreso l’ennesima guerra contro i persiani (1804) per alcune dispute territoriali riguardanti proprio l’annessione della Georgia, uscendone qualche anno dopo vincitore. A porre fine al conflitto fu il Trattato di Gulistan, stipulato nel 1813, che obbligò l’Impero persiano a riconoscere il dominio russo sulla Georgia e a cedere allo zar il Dagestan, buona parte dell’Azerbaigian e parte dell’Armenia settentrionale.

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Nel 1817 le truppe zariste guidate da Aleksey Yermolov diedero il via alla conquista del Caucaso settentrionale, abitato principalmente da popoli montanari che però riuscirono a opporre una tenace resistenza all’invasione russa. Nel 1826 scoppiò l’ultima delle guerre russo-persiane, che terminò due anni dopo con il Trattato di Turkmenchay, in seguito al quale l’Impero russo acquisì i khanati di Erivan, Nakhcivan e Talysh, oltre alla provincia di Iğdır; mentre un anno dopo i russi ebbero la meglio anche sugli ottomani, che dovettero cedere i porti di Anapa e Poti e parte della Georgia meridionale. Dopo quasi mezzo secolo di dure battaglie, i russi riuscirono infine a piegare anche la tenace resistenza dei montanari del Caucaso settentrionale, sconfiggendo prima gli uomini dell’Imam Shamil nel 1859 e poi spezzando definitivamente nel 1864 la resistenza dei circassi, arrivando a conquistare l’intera regione. Le ultime acquisizioni territoriali nel Caucaso avvennero in seguito alla Guerra russo-turca del 1877-78, quando gli ottomani dovettero cedere allo zar l’Agiara e la provincia di Kars.


In seguito alla Rivoluzione russa del 1917, che segnò la fine dell’Impero zarista, i popoli del Caucaso vissero un breve quanto effimero periodo di indipendenza, segnato da numerose guerre interetniche. Tra il 1919 e il 1921 l’Armata Rossa riuscì a riconquistare la regione, che entrò in seguito a far parte dell’Unione Sovietica. Il Caucaso settentrionale venne inglobato all’interno della RSS Russa, mentre in quello meridionale, dopo la breve esperienza della RSFS Transcaucasica, vennero create le RSS di Georgia, Armenia e Azerbaigian. Il dominio russo nel Caucaso meridionale durò per altri settant’anni, fino a quando nel 1991, in seguito al collasso dell’Unione Sovietica, le tre repubbliche non proclamarono la propria indipendenza.


Nonostante siano passati ormai 25 anni dalla dissoluzione dell’URSS, per una serie di fattori storici, politici e culturali Mosca continua a esercitare tutt’ora una forte influenza nel Caucaso meridionale, che rappresenta una regione chiave sotto molti punti di vista, verso la quale la Russia nutre ancora grandi interessi economici e geostrategici. Per queste ragioni anche dopo l’esperienza sovietica Mosca ha sempre cercato di mantenere i paesi del Caucaso all’interno della propria sfera d’influenza, usando la diplomazia,cercando di stringere negli anni accordi mirati a rafforzare la cooperazione reciproca, ed esercitando quando necessario il proprio potere coercitivo, garantitole dal ruolo di principale potenza regionale.

Il difficile rapporto con la Georgia.


In seguito alla decisione del governo di Tbilisi di rompere ogni relazione in seguito alla Seconda Guerra in Ossezia del Sud del 2008, Mosca continua a non avere alcun rapporto diplomatico ufficiale con la Georgia. Nonostante l’assenza di relazioni ufficiali, parte delle forti tensioni accumulatesi in seguito alla guerra sono state comunque stemperate negli ultimi anni, soprattutto in seguito alla salita al potere del partito del Sogno Georgiano dopo le elezioni parlamentari del 2012. L’ascesa del Sogno Georgiano, guidato dal miliardario Bidzina Ivanishvili, l’uomo più ricco del paese, ha di fatto posto fine agli anni di governo di Saakashvili, da sempre ostile nei confronti del Cremlino, e del suo Movimento Nazionale Unito, che l’anno successivo ha poi perso anche le elezioni presidenziali. La débâcle degli uomini di Saakashvili ha fatto credere a molti analisti politici in un possibile cambio di rotta di Tbilisi in politica estera e ad un conseguente riavvicinamento alla Russia; tale riavvicinamento non si è però mai concretizzato, a causa delle inconciliabili posizioni che hanno impedito finora lo sviluppo di un dialogo costruttivo tra Mosca e Tbilisi.

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Il principale motivo di scontro tra i due paesi è la questione delle repubbliche separatiste di Abkhazia e Ossezia del Sud, il cui status è tuttora disputato. Tbilisi considera le due regioni parte integrante del proprio territorio, continuando a denunciare l’occupazione da parte delle milizie locali e dell’esercito russo; il Cremlino invece, in seguito al confitto del 2008 ne ha riconosciuto l’indipendenza, stringendo nel tempo rapporti sempre più stretti con i due governi locali. Come affermato recentemente dai vertici del governo georgiano, Tbilisi non ha intenzione di ripristinare i rapporti con Mosca né ora né in un prossimo futuro, almeno finché la situazione non cambierà. Il governo georgiano si aspetta infatti che la Russia faccia un passo indietro, ritrattando il riconoscimento delle due repubbliche o perlomeno ritirando le proprie truppe dalle regioni occupate; dal canto suo Mosca, principale alleato di Sukhumi e Tskhinvali, non sembra essere disposta a prendere in considerazione le richieste di Tbilisi.


La rottura dei rapporti diplomatici con Mosca ha finito per influire fortemente anche sull’economia georgiana, considerando che fino al 2006 la Russia è stata uno dei più importanti partner commerciali di Tbilisi. Il primo segno di rottura è avvenuto proprio in quell’anno, con l’embargo economico imposto da Mosca nei confronti dei vini georgiani per presunte violazioni delle norme sanitarie. La situazione è poi nettamente peggiorata in seguito al conflitto russo-georgiano, quando Mosca ha deciso di aumentare sensibilmente il prezzo del gas destinato alla Georgia, paese che non dispone di materie prime, la quale per pronta risposta ha iniziato a importare in misura sempre maggiore dall’Azerbaigian (attualmente Tbilisi importa il 90% del gas naturale da Baku, mentre solo il restante 10% proviene dalla Russia, diretto in Armenia). Recentemente, dopo che la domanda di gas nel paese è aumentata, il governo di Tbilisi ha provato a intavolare una trattativa con Gazprom per aumentare la quantità di gas russo commercializzabile nel mercato georgiano, per fare concorrenza all’Azerbaigian e ottenere prezzi più competitivi; la decisione di trattare con la compagnia russa è stata però fortemente contestata dall’opposizione, che è scesa in piazza per protestare contro la trattativa, costringendo il governo a prendere accordi per un aumento di fornitura con la compagnia azera SOCAR.


A fine anno in Georgia si terranno le elezioni parlamentari, con il Sogno Georgiano arrivato al termine del proprio mandato con Giorgi Kvirikashvili come primo ministro, dopo la parentesi di Garibashvili, che proverà a riconfermarsi alla guida del paese nonostante il crescente calo di consensi, difendendosi ancora una volta dall’assalto del Movimento Nazionale Unito dell’ex presidente Saakashvili, ora guidato dal suo delfino Davit Bakradze. L’esito di queste elezioni potrebbe avere un importante impatto nel bene o nel male sulle future relazioni tra Mosca e Tbilisi.

La cooperazione con Abkhazia e Ossezia del Sud.


Un discorso a parte meritano Abkhazia e Ossezia del Sud, territori che la Russia riconosce ufficialmente come repubbliche indipendenti. In seguito al riconoscimento Mosca ha intensificato i rapporti diplomatici e commerciali con Sukhumi e Tskhinvali, assumendosi inoltre l’incarico di difenderei loro confini, nonché ponendosi come principale garante del loro status quo. Negli anni immediatamente successivi al conflitto con la Georgia, per cercare di far ripartire il settore economico dei due paesi Mosca ha provveduto a elargire una serie di importanti finanziamenti ai due governi, mentre per cercare di aggirare il loro isolamento politico (oltre alla Russia l’Abkhazia e l’Ossezia del Sud sono riconosciute solo da Nicaragua, Venezuela e Nauru) ha provveduto a distribuire passaporti russi ai cittadini abkhazi e sud-osseti, permettendogli di spostarsi agevolmente all’interno della Federazione Russa e di viaggiare all’estero.


Nel 2014 la Russia ha stretto con l’Abkhazia un importante accordo di cooperazione che ha ulteriormente rafforzato i legami economici tra i due paesi, all’interno del quale è stato definito un prestito di circa 5 miliardi di rubli (più o meno 65 milioni di euro); parte dello stesso accordo è stata anche la creazione di uno spazio comune di difesa e sicurezza, con la decisione di Mosca di aumentare la militarizzazione del confine abkhazo-georgiano. L’anno successivo la Russia ha firmato un secondo accordo “sull’alleanza e l’integrazione” con l’Ossezia del Sud, attraverso il quale Mosca ha deciso di attuare un’unione doganale tra i due paesi per venire incontro alla precaria economia osseta, togliendo inoltre i controlli alla frontiera per rendere più agevole il transito delle persone. L’accordo ha riguardato anche la sicurezza, con la decisione di accorpare le milizie sud-ossete alle forze armate russe e agli altri corpi di sicurezza che presidiano la regione, andando a formare un vero e proprio esercito unico.

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Questi ultimi accordi hanno portato le due repubbliche caucasiche a raggiungere un elevato grado d’integrazione con Mosca, spingendo diversi analisti politici a ipotizzare soprattutto nel caso dell’Ossezia del Sud una possibile futura annessione alla Russia; ipotesi rafforzata dalle parole del presidente sud-osseto Leonid Tibilov, che lo scorso ottobre ha fatto capire che il suo paese sarebbe pronto a votare l’unione alla Russia, definita come “il sogno di tante generazioni di osseti”. Finora questa ipotesi è stata però sempre smentita da Mosca, la quale è conscia del problematico impatto che una mossa di questo tipo avrebbe sulla comunità internazionale e sui rapporti con la Georgia.

L’alleanza con l’Armenia in chiave euroasiatica e la questione del Nagorno-Karabakh.


Intrappolata in una morsa formata da due paesi ostili come la Turchia a ovest e l’Azerbaigian a est, fin dal momento della sua indipendenza l’Armenia ha sempre cercato di intrattenere buoni rapporti con la Russia, unico alleato affidabile nella regione in grado di proteggere Yerevan dai bellicosi vicini ed evitarle l’isolamento politico. Nonostante questo, l’Armenia ha mantenuto per anni una posizione piuttosto ambigua in politica estera, legandosi in modo sempre più stretto a Mosca ma cercando di seguire contemporaneamente la strada dell’integrazione europea.


Dopo diverse indecisioni, nel 2013 il governo di Yerevan ha finalmente scelto il percorso da intraprendere, annunciando di volere aderire all’Unione Doganale Euroasiatica, interrompendo così il processo di integrazione europea a soli due mesi dal vertice del Partenariato Orientale tenutosi quell’anno a Vilnius, in cui l’Armenia avrebbe dovuto firmare l’Accordo di associazione con l’Unione Europea. L’anno successivo il paese è entrato ufficialmente all’interno della neonata Unione Economica Euroasiatica, aggiungendosi a Russia, Bielorussia e Kazakistan.

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Il recente ingresso dell’Armenia nell’Unione Euroasiatica ha contribuito a rafforzare ulteriormente i già solidi rapporti con Mosca, che rappresenta attualmente il primo partner commerciale di Yerevan sia per quanto riguarda le importazioni che le esportazioni. Negli ultimi anni la Russia ha inoltre concesso una serie di sostanziosi finanziamenti mirati a rilanciare l’economia dell’Armenia, che in cambio ha garantito a Mosca l’esclusiva in diversi settori economici tra cui alcuni di fondamentale importanza come quello dell’approvvigionamento energetico. La maggior parte del gas e del petrolio consumato nel paese caucasico viene infatti importata da Mosca, che al momento vanta il diritto esclusivo a utilizzare tutte le infrastrutture energetiche presenti nel paese, compreso il gasdotto che collega Yerevan a Teheran, rilevato lo scorso anno da Gazprom attraverso la filiale armena Armrosgazprom. In mano a una compagnia russa è anche il settore dell’energia elettrica, che viene gestito dalla Inter RAO.


Tra la Russia e l’Armenia si registra una grande cooperazione anche nel settore della sicurezza. Considerato il progressivo riarmo azero, nonché l’aumento dell’instabilità nella regione del Nagorno-Karabakh, recentemente teatro di violenti scontri, nell’ultimo periodo Mosca ha concesso a Yerevan una serie di prestiti mirati a finanziare l’acquisto di armamenti di produzione russa, intensificando inoltre le esercitazioni congiunte con l’esercito armeno. In cambio del supporto militare l’Armenia ha concesso alla Russia di mantenere attiva la 102ª Base Militare di Gyumri, nel nord-ovest del paese, così come la 3624ª Base Aerea di Erebuni, situata alle porte di Yerevan. Recentemente l’Armenia ha inoltre firmato con Mosca un accordo che prevede la creazione di un sistema regionale comune di difesa aerea, che assicurerà lo scambio di informazioni tra i due paesi su tutto lo spazio aereo del Caucaso, e aiuterà lo sviluppo dei sistemi missilistici di difesa aerea e dei sistemi radar armeni.


La Russia gioca inoltre un ruolo di primo piano nel processo di pacificazione del Nagorno-Karabakh, territorio conteso tra Armenia e Azerbaigian che fu teatro nella prima metà degli anni Novanta di un sanguinoso conflitto armato, terminato nel 1994 in seguito a un cessate il fuoco negoziato proprio dal Cremlino. Il fatto che in oltre vent’anni i governi di Armenia e Azerbaigian non siano mai riusciti ad avviare un dialogo costruttivo, aspettando che qualche organizzazione o paese terzo risolvesse la questione per conto loro, ha così finito per conferire gradualmente alla Russia un ruolo di fondamentale importanza nel processo di risoluzione del conflitto.


Attualmente Mosca insieme a Francia e Stati Uniti siede alla presidenza del Gruppo di Minsk, struttura creata nel 1992 dall’OSCE (all’epoca CSCE) per cercare di risolvere la questione del Nagorno-Karabakh attraverso vie diplomatiche, la quale finora non è però riuscita a conseguire risultati importanti. Ma il ruolo di primo piano di Mosca va oltre i negoziati portati avanti dal Gruppo di Minsk; in seguito alle reciproche provocazioni e ai conseguenti incidenti che si sono verificati negli ultimi anni lungo la linea di confine armeno-azera, il Cremlino, quale principale potenza regionale,è sempre stato pronto a prendere in mano la situazione, finendo quindi per essere legittimato dalle due parti nel ruolo di principale mediatore del conflitto.

Mosca e l’Azerbaigian, amici in conflitto d’interessi.


Il rapporto che l’Azerbaigian ha intrattenuto con la partire dalla fine dell’epoca sovietica si può definire ambivalente: da un lato Baku ha sempre cercato di mantenere rapporti amichevoli con Mosca, a cui è in parte ancora legata dal recente passato e poiché consapevole dell’importante peso del Cremlino in chiave regionale; dall’altro il paese caucasico ha sviluppato negli anni una politica di progressivo allontanamento dalla Russia, per avvicinarsi invece alla Turchia e ai paesi occidentali, specialmente europei, con i quali intrattiene importanti rapporti economici. Considerati quindi i legami che uniscono Baku a Mosca e i rapporti commerciali che allo stesso tempo la avvicinano all’Europa, i vertici del paese caucasico negli ultimi anni hanno preferito promuovere una linea neutrale in politica estera, decidendo di non schierarsi apertamente né con l’una né con l’altra parte. La posizione di neutralità assunta dall’Azerbaigian è stata confermata dalla decisione di aderire nel 2011 al Movimento dei paesi non allineati, unico caso tra le repubbliche del Caucaso.

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In ambito economico i rapporti tra Russia e Azerbaigian sono segnati dal conflitto d’interessi nel settore energetico causato dal tentativo dei paesi dell’Unione Europea di diversificare il proprio approvvigionamento cercando fornitori alternativi a Mosca, e dal fatto che Bruxelles abbia individuato proprio in Baku il partner ideale per la realizzazione di questo progetto. Nel 2006, con la realizzazione dell’oleodotto Baku-Tbilisi-Ceyhan, l’Azerbaigian è riuscito a fare arrivare il proprio petrolio fino al bacino del Mediterraneo e quindi ai mercati europei, aggirando per la prima volta la Russia. Inoltre, a partire dal 2007, in seguito all’inizio dello sfruttamento del grande giacimento off-shore di Shah Deniz, il più grande giacimento di gas naturale del paese, l’Azerbaigian ha deciso di interrompere le forniture di gas russo, rivelatesi ormai non più necessarie, diventando a sua volta uno dei più importanti produttori regionali. Con la definitiva rinuncia da parte della Russia al progetto South Stream, che avrebbe dovuto trasportare il gas russo in Europa attraverso il Mar Nero e i Balcani, l’Azerbaigian ha colto l’opportunità di prendere parte alla creazione un proprio Corridoio Meridionale del Gas, progetto reso possibile dall’inizio dei lavori di realizzazione dei gasdotti TANAP e TAP, che trasporteranno il gas azero fino in Italia. Nonostante il conflitto d’interessi nel settore energetico, negli ultimi anni Mosca e Baku hanno comunque firmato diversi accordi commerciali che hanno portato a un continuo aumento degli scambi economici tra i due paesi.


Tra i settori chiave in cui i due paesi collaborano maggiormente vi è sicuramente quello della sicurezza. Baku negli ultimi anni ha incrementato esponenzialmente le proprie spese militari, stringendo importanti accordi con Mosca ma anche con Israele per l’acquisto di nuovi armamenti mirati ad ammodernare il proprio esercito e per l’organizzazione di esercitazioni militari congiunte. Nel 2012 la Russia è stata comunque costretta a rinunciare alla propria presenza militare nel paese caucasico, con la chiusura della stazione radio di Qabala in seguito al mancato accordo per il rinnovo del contratto d’affitto dell’impianto. Nonostante i due paesi abbiano sempre collaborato nel settore della sicurezza, vi sono anche punti su cui essi si trovano in disaccordo. Su tutti vi è la questione del Nagorno-Karabakh, del cui processo di pacificazione la Russia svolge un ruolo chiave. Secondo il governo dell’Azerbaigian infatti, il Gruppo di Minsk, co-presieduto da Mosca, sarebbe troppo sbilanciato su posizioni filo-armene; inoltre a Baku non viene visto di buon occhio il consistente supporto militare che la Russia fornisce all’Armenia, con l’obiettivo di far fronte proprio al riarmo azero, così come continua a creare tensioni il progressivo avvicinamento di Yerevan a Mosca, culminato con l’ingresso dell’Armenia all’interno dell’Unione Economica Euroasiatica.

* Emanuele Cassano. Studente di Scienze Internazionali con specializzazione in Studi Europei presso l’Università degli Studi di Torino, si occupa dell’area del Caucaso, sia dal punto di vista politico che da quello storico e culturale. Dal 2012 è redattore di East Journal, mentre dal 2014 è coordinatore di redazione della rivista Most, quadrimestrale di politica internazionale.

lundi, 11 avril 2016

Der Konflikt in Berg-​Karabach

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Der Konflikt in Berg-​Karabach

von Robin Classen

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Lernajin Gharabagh, zu deutsch „gebirgiger schwarzer Garten“, heißt die Region Berg-​Karabach auf armenisch. Sie war schon immer recht inhomogen und jetzt kracht es dort erneut.

Die etwa 11.500 Quadratkilometer große Gebirgsregion wird heute von rund 147.000 christlichen Armeniern bewohnt, die die Region für einen unabhängigen Staat halten und auch als solchen führen.

Ebenso wie alle anderen Staaten der Weltgemeinschaft, die Vereinten Nationen und der Europarat hat auch Armenien die Region allerdings noch nicht als Staat anerkannt. Völkerrechtlich wird sie als stabilisiertes De-​facto-​Regime angesehen. 1991 stimmten bei einem Referendum jedenfalls gerade einmal 24 von 108.000 Wählern gegen die Unabhängigkeit. Um für seine Rechte einzutreten, hat sich die „Republik Bergkarabach“ mit den russisch gesteuerten Separatistenstaaten Abchasien, Südossetien und Transnistrien zur „Gemeinschaft der nicht-​anerkannten Staaten“ zusammengetan.

Der Berg-​Karabach-​Konflikt entlud sich bereits 1992 in einem Krieg

Und in der Tat kann die Region sich darauf berufen, schon zu Zeiten der Sowjetunion den Status eines autonomen Gebietes innegehabt zu haben. Nachdem der Sowjetbolschewismus 1990 zusammenbrach, entflammte ein Streit zwischen den frisch gebackenen Staaten Armenien und Aserbaidschan um die Zugehörigkeit der Region. Die Folge ab 1992: Zwei Jahre lang gab es Krieg. Bis zu 50.000 Menschen starben, 1,1 Millionen vornehmlich muslimische Aserbaidschaner wurden aus der Region vertrieben, in der heute wohlgemerkt nur noch 147.000 Menschen leben.

Morde an Zivilisten durch beide Seiten und grausames Vorgehen von Milizen säte Hass, der heute noch in den Köpfen festsitzt. Armenische Truppen eroberten zudem auch weitere Provinzen, weswegen die heutige Republik Bergkarabach mit 11.500 Quadratkilometern wesentlich größer als die autonome Sowjetprovinz ist, die nur 4.400 Quadratkilometer verwaltete. Bei den zusätzlich annektierten Provinzen handelt es sich um strategisch wichtige Grenzregionen zum Iran, aber vor allem zum Protektor und großen Bruder Armenien, der heute noch mit 20.000 Soldaten die Waffenstillstandslinien wehrhaft hält. Dies ist angesichts immer wieder auftretender Grenzscharmützel mit Toten auf beiden Seiten und immer wiederkehrenden Kriegsdrohungen auch bitter nötig.

Russland verhält sich vorbildlich

Aserbaidschan hat mehrfach betont, den Status Quo nicht zu akzeptieren und notfalls militärisch eine Wiedereingliederung in das eigene Staatsgebiet anzustreben. Dass es dazu noch nicht gekommen ist, liegt vornehmlich an der in diesem Konflikt wirklich als vorbildlich zu bezeichnenden Rolle Russlands, welches tendenziell eher auf armenischer Seite steht, aber bereits seit 25 Jahren regelmäßig als unparteiischer Vermittler mit beiden Seiten Abkommen und Lösungsmöglichkeiten ausgearbeitet hat. Die Türkei, bei den Armeniern vor allem durch den Völkermord am armenischen Volk in Verruf, stand seit jeher wenig verwunderlicher Weise auf Seiten des Bruder-​Turkvolks der Aserbaidschaner.

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Historisch gesehen verfügt die Region über eine ähnlich wechselhafte Zugehörigkeit wie die Krim oder Israel, welche bekanntlich ebenfalls regelmäßig für Schlagzeilen sorgen. Ethnokulturell homogen war Berg-​Karabach wohl noch nie. Wie ein roter Faden zieht sich allerdings eine mal mehr, mal minder starke Präsenz christlich-​armenischer Kultur und Menschen durch seine Geschichte. Ab dem 8. Jahrhundert war die Region allerdings von wechselnden islamischen Völkern besetzt, was sich auch in der Ansiedlung einer entsprechenden Bevölkerung niederschlug.

Nach dem Russisch-​Persischen-​Krieg gelangte die Region 1805 jedoch unter russische Herrschaft, was zur Wiederansiedlung zehntausender Armenien führte. Ähnliches geschah nach dem Völkermord in und der Vertreibung der Armenier aus der Türkei. Immer wieder waren die Siedlungsbewegungen beider Seiten mit gewaltsamen Spannungen verbunden, sodass die viel kritisierte Aussage des ehemaligen armenischen Präsidenten Robert Kotscharjan, Armenier und Aserbaidschaner seien „ethnisch inkompatibel“, gewissermaßen durchaus der Wahrheit entspricht.

Die schlimmsten Auseinandersetzungen seit dem Waffenstillstand von 1994

Das letzte Aufflammen des Konflikts liegt nicht weit zurück: Im Sommer 2014 starben einige Soldaten auf beiden Seiten wegen Scharmützeln an der Grenze. Doch was nun am 2. April in der Region geschah, könnte mehr als nur ein Strohfeuer sein. Wie aus dem Nichts griff Aserbaidschan mit Panzern, Hubschraubern und Artillerie an und tötete 18 armenische Soldaten und ein armenisches Kind. Armenien will daraufhin fünf aserbaidschanische Panzer zerstört haben. Es war die schwerste bewaffnete Auseinandersetzung seit dem Waffenstillstand von 1994.

Für einen länger andauernden militärischen Konflikt spricht diesmal auch die weltpolitische Gesamtlage. Insbesondere das nördlich gelegene Russland und die westlich an Armenien grenzende Türkei könnten diesmal versucht sein, einen Stellvertreterkrieg zu führen. Seit dem Abschuss eines russischen Kampfjets durch die Türken sind die Beziehungen zwischen Russen und Türken angespannt wie seit langen Zeiten nicht mehr. Russland hat Tausende Soldaten in Armenien stationiert, aber seit jeher auch einen guten Draht zu Aserbaidschan gehalten, was die zentrale Rolle als unparteiischer Verhandlungsführer erst ermöglichte.

Doch der Preis war hoch: Zwischen 2010 und 2015 sind laut WELT die aserbaidschanischen Rüstungsimporte um mehr als 200 Prozent gestiegen – und die stammen hauptsächlich aus Russland. Wozu diese Waffen dienen sollten, hätte dem Kreml klar sein müssen. Ein 200 Millionen Dollar Kredit zum Kauf von russischen Waffen an den in der Eurasischen Union organisierten Verbündeten Armenien sollte wohl das Gleichgewicht wahren, doch wer Waffen kauft, wird diese irgendwann auch einmal einsetzen wollen.

Der NATO-​Russland-​Konflikt könnte eskalieren

Aserbaidschan würde dabei wohl Erdogans Rückendeckung genießen: Man werde das Land „bis zum bitteren Ende“ unterstützen, tönte der Irre von Ankara. „Wenn die armenischen Provokationen andauern, starten wir eine umfassende Operation auf der ganzen Länge der Front und setzen alle unsere Waffen ein“, verlautbarte derweil Aserbaidschan. Da die „armenischen Provokationen“ ohnehin nur in der Propaganda Aserbaidschans existieren, ist ein solcher offener Krieg nicht völlig ausgeschlossen. Deutschland sollte sich derzeit an den regional erfahrenen Verhandlungspartner Russland halten, dessen Außenminister binnen weniger Stunden Aserbaidschan immerhin zu einer Feuerpause bewegen konnte.

Sollte es zum offenen Konflikt kommen, so wäre wohl wegen der NATO-​Geiselhaft eher mit einer einseitigen Positionierung pro Aserbaidschan zu rechnen. Dies würde den Kalten Krieg mit Russland auf eine neue Stufe heben, denn Armenien ist nicht nur in dessen Eurasischer Union organisiert, sondern auch in der russisch dominierten „Organisation des Vertrags über kollektive Sicherheit“. Außerdem unterhält Russland in Armenien eine Militärbasis mit etwa 5.000 Soldaten.

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lundi, 29 juin 2015

L’Etat islamique prend pied en Russie

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L’Etat islamique prend pied en Russie, nouvel épisode d’une marche vers la guerre USA contre Russie.

« Nous annonçons notre allégeance et notre obéissance au calife Ibrahim ben Awwad Ibn Ibrahim al-Qoureishi al-Husseini », connu sous le nom d’Abou Bakr al-Baghdadi, annonce cette vidéo mise en ligne dimanche par le principal groupe de rebelles islamistes en Russie, « l’Émirat du Caucase ». 

« Nous témoignons de ce que tous les combattants du Caucase, de la wilaya (division administrative) de Tchétchénie, de Daguestan, d’Ingouchie et de Kabardino-Balkarie sont unis dans cette décision et que nous n’avons pas de désaccords », continue-t-il en russe, avec des sous-titres en arabe. (Source)

Voilà de quoi inquiéter au-delà de la Russie, la Chine qui est, elle aussi, agitée par ses musulmans Ouïgours. Cet acte de soumission des musulmans du Caucase, au Califat formé sous l’égide américaine, est éminemment politique et stratégique. C’est un nouvel acte de la guerre froide qui ne cesse de se réchauffer. Dans le rapport de forces qui s’instaure, les USA ne peuvent que se réjouir de l’avancée de l’Etat islamique, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’un de leurs faux nez qui leur permettra éventuellement d’avancer masqué sur le territoire russe.

Même si dans les faits immédiats, faire allégeance à l’Etat islamique, pour ces islamistes du Caucase, ne change rien du tout à la situation interne de la Russie.

On notera que comme au Moyen-Orient l’EI, « l’Emirat du Caucase » est trans-frontalier.

Hier  Souhayr Belhassen, journaliste et présidente tunisienne des Droits de l’Homme, déclarait à propos de l’attentat de Sousse en Tunisie, sur ITélé, que les autorités françaises devraient balayer devant leur porte. En effet, a-t-elle dit, il faudrait cesser de fermer les yeux sur les pays qui soutiennent l’Etat Islamique.  Audrey Pulvar lui a alors demandé à quels pays elle pensait. Souhayr Belhassen lui a répondu qu’elle pensait à l’Arabie saoudite et au Qatar, comme une évidence, sans évoquer toutefois la Turquie, on ne sait pourquoi. Elle a rappelé que certains pays entretenaient des relations privilégiées avec ces pays qui alimentent le terrorisme, et demandé que la France en particulier, veuille bien balayer devant sa porte.

daech-au-caucase-2015-06-26-FR-2.jpgCette déclaration confirme ce que tout observateur attentif sait, mais son intérêt réside dans le fait qu’elle vient d’une figure du mondialisme.

Voilà pourquoi on ne peut que voir l’Empire derrière cette nouvelle tentative de déstabilisation du Caucase russe. La precédente tentative était la guerre de Tchétchénie à laquelle Vladimir Poutine avait mis fin, au cours de laquelle l’Occident s’était solidarisée avec les terroristes.

A l’agitation des états européens encore trop indépendants…

Cette tentative de déstabilisation de la Russie se fait également à travers deux nouveaux foyers de révolutions, (en plus de l’Ukraine), selon le schéma américain bien rôdé des révolutions de couleurs.

L’un des foyers se trouve en Mécédoine, nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer à plusieurs reprises. L’Empire reproche au gouvernement de laisser passer sur son territoire le gazoduc russe. (Voir ici)

Le second foyer est nouveau et se trouve en Arménie, alliée de la Russie.  L’Arménie est l’une des rares anciennes républiques soviétiques à avoir choisi  d’ intégrer la zone de libre-échange qui rassemble la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, laquelle est devenue le 1er janvier l’ Union économique eurasiatique à laquelle participe également le Kirghizstan. En optant pour une union avec la Russie, l’Arménie avait rejeté l’appel des sirènes occidentales. Un affront qui ne pouvait pas être toléré bien longtemps:

Après une semaine de manifestations contre l’augmentation des tarifs de l’électricité de 16% à la date du 1er août, ponctuée par des affrontements violents avec les forces de l’ordre et plus de 237 interpellations, les protestataires appellent au calme. Des milliers d’Arméniens déterminés continuent de camper devant le palais présidentiel d’Erevan dans la nuit du jeudi au vendredi 26 juin. (Source)

On se rappelle que le jour de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens par les Turcs avait été boudé par les USA et nombre de leurs vassaux. Les Turcs avaient choisi de célébrer le même jour la bataille des Dardanelles, pour mieux afficher leur mépris des chrétiens d’Orient actuellement encore persécutés par les mêmes ou leurs sous-fifres.

L’Arménie, ancienne république soviétique, est un petit pays du Caucase du Nord, qui ne compte moins de 4 millions d’habitants, ce qui le rend très vulnérable, comme la Macédoine. 

Selon le procédé coutumier à ce genre de révolution, environ 4.000 personnes s’étaient réunies devant le palais présidentiel, dans la capitale Erevan, pour protester contre l’augmentation du prix de l’électricité. Parmi elles quelques centaines avaient dressé leur campement pour la nuit, mais 237 d’entre elles ont été interpellées par la police anti-émeutes qui a retrouvé sur elles des couteaux, des massues, des casse-têtes et des barres de métal.  

Ce procédé rappelle celui du Maïdan: des mécontents appuyés par des agitateurs étrangers exacerbent les mécontentements populaires jusqu’à faire craquer le pouvoir légitime. D’ailleurs la presse ukrainienne ne s’y est pas trompée qui retient difficilement sa joie de détecter un nouveau Maïdan.

De l’agitation des islamistes du Caucase russe, à l’agitation des états européens encore trop indépendants, la même signature, celle de l’Empire guerrier qui ne vit qu’en semant le chaos.

vendredi, 13 mars 2015

L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine

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L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine

Auteur : Justin Raimondo
Traduction Claude Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

Kiev et les djihadistes: une sombre alliance

Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention: le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, «une force de combat des islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens».

Les clés des organisations clandestines islamistes en Ukraine ont été remises à Mamon par un contact à Istanbul,Khalid, qui commande la branche ISIS locale. «Nos frères sont là», a-t-il dit à Mamon, et le journaliste s’est rendu en Ukraine où il a été mis en rapport avec un contact nommé Ruslan, qui l’a conduit au camp clandestin de Munayev.

Portant le nom du premier président de la Tchétchénie séparatiste, Djokhar Doudaïev, le bataillon Doudaïev était commandé par Isa Munayev, récemment tué dans l’est de l’Ukraine. Imprégnés d’une haine fanatique des Russes, qui soutiennent les rebelles de l’Est, les hommes de Munayev estiment également qu’ils paient une dette, puisque les bataillons du Secteur Droit ultra-nationaliste qui aujourd’hui luttent pour Kiev ont apparemment aidé les Tchétchènes dans le passé. Le Secteur Droit est un groupe paramilitaire ouvertement néo-fasciste qui a fourni une grande partie des forces qui ont rendu possible le coup d’État contre Viktor Ianoukovitch, l’ancien président ukrainien. Organisés en différents bataillons, dont la célèbre Brigade Azov, ils idolâtrent les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale, qui ont combattu les troupes soviétiques: les ultra-nationalistes ont été accusés d’avoir commis desatrocités dans le Donbass, ainsi que de terroriser leurs adversaires politiques sur le front intérieur. D’après Mamon, ils ont également été impliqués dans la lutte contre les Russes dans la lointaine Tchétchénie, où l’ancien gros bonnet du Secteur Droit Oleksandr Muzychko a combattu aux côtés de Munayev et des frères contre les Russes.

Comme Ruslan l’a dit à Mamon:

« Je suis ici aujourd’hui parce que mon frère, Isa, nous a appelés et a dit: ‹Il est temps de rembourser votre dette. Il fut un temps où les frères de l’Ukraine sont venus [en Tchétchénie] et se sont battus contre l’ennemi commun, l’agresseur, l’occupant.›. »

A côté de cette solennelle éthique du guerrier, une autre raison probable du soutien de l’EI à Kiev est l’accès à des cibles occidentales, données ainsi aux terroristes. Comme Mamon l’indique:

«L’Ukraine est en train de devenir une étape importante pour les frères comme Ruslan. En Ukraine, vous pouvez acheter un passeport et une nouvelle identité. Pour 15 000 dollars, un combattant reçoit un nouveau nom et un document juridique attestant de sa citoyenneté ukrainienne. L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne, mais c’est une voie facile pour l’immigration vers l’Ouest. Les Ukrainiens ont peu de difficultés à obtenir des visas pour la Pologne voisine, où ils peuvent travailler sur les chantiers et dans les restaurants, comblant le vide laissé par les millions de Polonais qui sont partis à la recherche de travail au Royaume-Uni et en Allemagne. »

On nous dit que l’EI prévoit des attaques terroristes en Europe, et que les forces de sécurité sont occupées à recenser tous les suspects du continent; pourtant voici ce trou béant dans les défenses de l’Ouest, par où les frères s’infiltrent tranquillement, sans que les médias occidentaux en rendent compte. En coopération avec des groupes ultra-nationalistes comme le Secteur Droit, qui ont également créé leurs bataillons semi-autonomes, les islamistes d’Ukraine, brandissant des passeports ukrainiens, ont ouvert une passerelle vers l’Ouest.

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Les demandes faites à Washington de commencer à fournir des armes létales au régime ukrainien font maintenant partie du débat de politique étrangère à Washington, avec les habituels suspects exhortant l’administration à ouvrir le robinet d’armement. Pourtant, les Ukrainiens disent qu’ils obtiennent déjà une aide létale de pays qu’ils refusent d’identifier, selon le membre officiel du Conseil de sécurité nationale ukrainienne Oleg Gladovsky:

«[L’aide provient] d’endroits où nous n’avons aucune influence et où il n’y a pas de tollé public à ce sujet (que nous avons nous-mêmes contribué à créer dans certains endroits, malheureusement). C’est de ces pays que nous sommes en train de recevoir de l’aide létale.»

Alors d’où vient cette aide?

«Dans l’est de l’Ukraine, écrit Mamon, le drapeau vert du djihad flotte sur certaines bases des bataillons privés.» Mais comment ces groupes de combat sont-ils privés?

L’armée ukrainienne en loques, composée de conscrits peu motivés et mal armés, ne fait pas le poids contre les séparatistes, qui se battent sur leur propre territoire contre un envahisseur. Le régime de Kiev dépend de ces arméesprivées pour fournir une colonne vertébrale à sa force de combat, et il semble y avoir une relation symbiotique difficile entre l’armée ukrainienne régulière et ces volontaires, avec une approche non interventionniste adoptée par Kiev pour ces derniers . Si le régime ukrainien reconnait ouvertement aujourd’hui obtenir de l’aide de pays non nommés, il est normal de se poser la question: le Bataillon Doudaïev obtient-il une aide directe à partir des mêmes sources que celles qui équipent en armes les rebelles islamistes radicaux de Syrie – le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis et les Saoudiens?

Comme les rebelles modérés syriens financés et soutenus par les Etats-Unis rejoignent l’EI en masse, le réseau djihadiste international étend ses tentacules en Ukraine pour reprendre le combat au nom de leurs frères.

L’un des principaux liens entre les factions ultra-nationalistes ukrainiennes et les islamistes était Oleksandr Muzychko, qui a combattu aux côtés du chef terroriste tchétchène Chamil Bassaïev – le cerveau derrière le massacre de l’école de Beslan – dans les guerres de Tchétchénie. L’année dernière, Muzychko a été tué dans une fusillade avec les policiers ukrainiens. Mais avant de disparaître, il était le visage public très évident du mouvement ultra-nationaliste d’Ukraine.

Dans une vidéo devenue virale, Muzychko et un groupe de ses compagnons du commando Secteur Droit sont entrés dans le bureau du procureur de la ville de Rivne, dans le nord-ouest de l’Ukraine, et ont giflé le procureur coupable de ne pas faire son travail à la satisfaction de Muzychko. Il a également fait irruption dans une réunion du conseil de la ville de Rivne, brandissant un fusil, et déclarant que le Secteur Droit ne désarmerait jamais. Alors que les autorités ont sans aucun doute trouvé les singeries de Muzychko ennuyeuses, ce genre de chose est normal dans la nouvelle Ukraine. Et il est probable que c’est son implication clandestine avec l’EI, bien plus que ses pitreries publiques, qui a provoqué la colère des autorités: elles lui ont tendu une embuscade et l’ont abattu le 24 mars de l’année dernière. Son implication avec la cellule EI en Ukraine est-elle devenue de plus en plus évidente, même pour ceux en Occident qui s’étaient contentés de regarder de l’autre côté?

Que les autorités de Kiev travaillent avec un avant-poste de l’EI est implicite dans toute l’article de Mamon: quand ce dernier s’est rendu au campement de Munayev en compagnie de Ruslan, ils n’ont eu aucune difficulté aux points de contrôle de l’armée ukrainienne, où la possibilité de percevoir des pots de vin ne faisait aucun doute, et ils sont passés à travers. Tout au long de l’article de Mamon nous entendons Munayev se plaindre de la pauvreté: le Bataillon Doudaïev, nous dit-on, doit dépendre d’activités criminelles pour financer le djihad. Pourtant, un oligarque mineur, nommé Dima leur remet 20 000 dollars, et il est question de vendre au marché noir de l’ambre à des «acheteurs du golfe Persique, y compris de riches cheikhs» – peut-être les mêmes riches donateurs qui ont si généreusement financé l’EI.

Les liens entre le régime de Kiev et l’enclave de l’EI en Ukraine sont nombreux, et seulement à demi cachés. Lorsque Mamon est arrivé au camp de Munayev, il a été accueilli par une voiture blindée qui, nous dit-on, a été donnée par Ihor Kolomoisky, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, récemment nommé gouverneur de Dniepropetrovsk. Kolomoisky, malgré son héritage juif, n’a aucun scrupule à s’allier à des groupes ouvertement antisémites comme le Secteur Droit, dont il a financé les bataillons: comme les djihadistes affiliés à l’EI, auxquels il a offert une voiture blindée, il ne pense qu’à la lutte contre Vladimir Poutine, qu’il méprise.

Une autre indication de l’alliance EI-Kiev est l’évasion d’Adam Osmaev, commandant-adjoint du Bataillon Doudaïev, d’une prison ukrainienne où il purgeait une peine pour avoir fomenté l’assassinat de Poutine. Après le coup d’état à Kiev, Munayev et ses compagnons ont fait sortir Osmaev de prison: quand ils ont été confrontés à la police ukrainienne à un barrage, ils ont été mystérieusement autorisés à passer. Comme le rapporte Mamon:

«Après une impasse dramatique, les Ukrainiens ont permis aux Tchétchènes de filer. (Il n’y a pas moyen de confirmer le récit de Ruslan, mais à l’automne 2014, le tribunal d’Odessa a soudainement déclaré qu’Osmaev avait suffisamment purgé sa peine et il a été libéré.) Osmaev et Munayev sont revenus à Kiev, et le bataillon Doudaïev a été créé.»

«De temps en temps, écrit Mamon, Munayev rencontre des représentants du Service de sécurité ukrainien, connu sous le nom de SBU.»

Le Bataillon Doudaïev compte environ 500 combattants, mais il y a aussi d’autres brigades djihadistes en Ukraine, organisées dans le Bataillon Sheikh Mansour, qui s’est détaché du Bataillon Doudaïev et «est basé à proximité de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine», ainsi que deux autres groupes composés des Tatars de Crimée, comptant chacun environ 500 djihadistes.

Comme l’aide des États-Unis coule à flot en Ukraine, dans quelle mesure va-t-elle retomber sur ces alliés de l’EI – et quelle sera son utilisation future? Si John McCain et Lindsey Graham arrivent à leurs fins, les armes américaines vont bientôt se trouver dans les mains de ces terroristes, dont il est sûr que le djihad contre les Russes se tournera vers l’Ouest et frappera les capitales de l’Europe.

C’est un retour de flamme avec une vengeance: nous créons nos propres ennemis, et leur donnons les armes pour nous faire du mal, alors même que nous affirmons notre besoin d’une surveillance universelle pour les combattre. Les savants fous formulant la politique étrangère américaine sont en train de créer une armée de monstres de Frankenstein – qui ne manqueront pas d’attaquer leurs créateurs bercés d’illusions.


- Source : Justin Raimondo-Traduction Claude Saker Francophone

dimanche, 08 mars 2015

“Djihadisation” de la crise ukrainienne

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“Djihadisation” de la crise ukrainienne
Ex: http://www.dedefensa.org

Il y a un pattern de la folie des psychologies occidentaliste-américaniste opérationnalisée par la médiocrité des esprits en une politique d’une bêtise proche de la perfection par son mécanisme répétitif et convulsif. Dans la crise ukrainienne, nous sommes au terme de ce pattern avec l’intrusion assez significative pour être appréciée comme structurelle des djihadistes islamistes, évidemment du côté de Kiev qui siphonne tous les déchets et ordures du désordre de la déstructuration-dissolution du bloc BAO.

• Commençons par le côté le plus léger de la bêtise arrogante et sûre d’elle des médias télévisés d’information US, – référence en la matière, – et CNN pour le cas, – référence des références, ajoutant la maladresse technique à l’inculture et à l’ignorance. L’incident indique symboliquement et selon une fatalité de l’inversion cette intrusion de l’islamisme dans la crise ukrainienne, au travers du penchant à la caricature extrême et fascinée pour le président Poutine. Cette historiette, rapporté par Sputnik.News le 27 février 2015 aurait pu figurer dans le bestiaire de la “haine-fascination” du bloc BAO pour Poutine, la maladresse de CNN largement inspirée par l’inculture pouvant être alors considérée comme un de ces “actes manqués” qu’affectionne la psychanalyse, transposé dans le domaine de la technique d’intendance de communication... Il s’agit de la substitution de l’illustration d’une nouvelle sur Jihadi Jonh (l’exécuteur de l’État islamique du journaliste James Foley, identifié comme Mohamed Emwazi, ayant vécu au Royaume-Uni et largement poussé vers l’extrémisme par le harassement sécuritaire des services idoines britanniques)...

«La CNN a affiché une image de Vladimir Poutine lors d'une information consacrée à l'identification du membre de l'EI ayant décapité le journaliste US James Foley. La chaîne de TV américaine CNN s'est excusée après avoir accompagné d'une image de Vladimir Poutine une information consacrée à l'identification du bourreau de l'Etat islamique. “En raison d'une défaillance du serveur vidéo, une photo de Vladimir Poutine préparée pour une autre info est apparue lors d'un bulletin d'informations. Nous présentons nos excuses pour cette erreur”, a indiqué la chaîne dans un communiqué. [...] En novembre 2014, la chaîne a[vait] “confondu” Barack Obama et Oussama ben Laden dans un sous-titre qui accompagnait une information sur les attaques ayant visé le soldat Robert O'Neill après qu'il eut affirmé avoir abattu le chef d'Al-Qaïda.»

• Tout cela pour nous conduire à la situation en Ukraine où il apparaît désormais assuré que les djihadistes islamistes, plus ou moins et plutôt beaucoup plus que moins connectés à l’État Islamiste (IE, ou ISIS/Daesh), se trouvent à l’œuvre en nombre respectable, parmi les diverses unités constituées mais absolument autonomes qui se battent du côté de Kiev contre les séparatistes de novorussia. On trouve donc un front néonazi-islamiste particulièrement significatif de l’esprit du temps, côté civilisation. C’est The Intercept, le site de Glenn Greenwald, qui donne une série de deux textes, extrêmement documentés, produits d’un reportage de Marcin Mamon sur place, en Ukraine (tous deux le 26 février 2015, sur le phénomène en général, et le 26 février 2015 sur l’aspect particulier de la mort du chef tchétchène Isa Munayev).

Il s’agit essentiellement de groupes de terroristes islamistes tchétchènes qui sont déjà sur place depuis un certain temps, venus sous l’impulsion du chef terroriste tchétchène Isa Munayev, abattu dans les combats ukrainiens Le 1er février. (1) Ces combattants sont directement liés à l’EI/ISIS/Daesh, témoignant de l’extension du nouveau phénomène terroriste né de la politique de déstructuration organisée selon une ligne aboutissant au nihilisme du désordre, principalement de la part des USA avec leurs alliés divers et exotiques (Israël, Qatar, Arabie), pour accoucher de ce que les dirigeants-Système désignent aujourd’hui comme la première menace contre la stabilité du bloc BAO selon un processus d’inversion complète désormais bien rôdé dans son automatisme échappant à tout contrôle organisé. Les lignes d’introduction du premier texte de Mamon ne laissent aucun doute sur cette parenté qui fait comprendre que l’Ukraine est effectivement entrée dans la zone d’action intensive du terrorisme islamiste, – bien entendu, du côté de Kiev.

«“Our brothers are there,” Khalid said when he heard I was going to Ukraine. “Buy a local SIM card when you get there, send me the number and then wait for someone to call you.” Khalid, who uses a pseudonym, leads the Islamic State’s underground branch in Istanbul. He came from Syria to help control the flood of volunteers arriving in Turkey from all over the world, wanting to join the global jihad. Now, he wanted to put me in touch with Rizvan, a “brother” fighting with Muslims in Ukraine.

»The “brothers” are members of ISIS and other underground Islamic organizations, men who have abandoned their own countries and cities. Often using pseudonyms and fake identities, they are working and fighting in the Middle East, Africa and the Caucasus, slipping across borders without visas. Some are fighting to create a new Caliphate — heaven on earth. Others — like Chechens, Kurds and Dagestanis — say they are fighting for freedom, independence and self-determination. They are on every continent, and in almost every country, and now they are in Ukraine, too.»

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• Le 27 février 2015, toujours sur The Intercept, Glenn Greenwald donne la mesure de l’importance que le groupe de journalistes du site accorde à ce témoignage sur le déploiement des terroristes de l’IE en Ukraine. Greenwald commence par rendre compte du témoignage au Congrès d’un de ses vieux “ennemis intimes”, le directeur du renseignement national James Clapper affirmant la nécessité de l’envoi d’armes aux forces de Kiev ; cela, en posant la question désormais sempiternelle, notamment à la lumière de l’expérience syrienne et catastrophique : “Qui, exactement, allons-nous armer ?” Greenwald rappelle effectivement l’expérience syrienne, avec les flots d’armes destinées aux rebelles syriens anti-Assad, dits-modérés et convenables, et terminant dans les mains des extrémistes et des forces de l’EI. Il développe ensuite la description de la profusion de combattants néonazis et d’extrême-droite en Ukraine, à qui nombre de ces armes parviendront, et étend évidemment cette logique à la composante structurelle fondamentale nouvelle des terroristes islamistes, largement documentée par les textes de Mamon.

«A similar dynamic [as the one in Syria] is at play in Russia and Ukraine. Yesterday, Obama’s top national security official, Director of National Intelligence James Clapper, told a Senate Committee “that he supports arming Ukrainian forces against Russian-backed separatists,” as the Washington Post put it. The U.S. has already provided “non-lethal” aid to Ukrainian forces, and Obama has said he is now considering arming them. Who, exactly, would that empower?

«Russian President Vladimir Putin has long said that the Ukrainian coup of last year, and the subsequent regime in Kiev, is driven by ultra-nationalists, fascists, and even neo-Nazi factions. The Russian TV outlet RT also frequently refers to “the active role far-right groups have played on the pro-government side in Ukraine since the violent coup of the last year.” For that reason, anyone pointing out that arming the regime in Kiev would strengthen fascists and neo-Nazis is instantly accused of being a Putin propagandist: exactly like those arguing that the best anti-Assad fighters were al-Qaeda-affiliated were accused of being Assad propagandists (until that became the official position of the US Government). U.S. media accounts invariably depict the conflict in Ukraine as a noble struggle waged by the freedom-loving, pro-west democrats in Kiev against the oppressive, aggressive “Russian-backed” separatists in the east. But just as was true in Syria: while some involved in the Ukrainian coup were ordinary Ukrainians fighting against a corrupt and oppressive regime, these claims about the fascist thugs leading the fight for the Kiev government are actually true...»

Suit un long exposé rassemblant nombre de témoignages, de preuves évidentes, d’évidences aveuglantes, etc., sur l’importance et le rôle majeur que jouent ces forces néonazies quasiment incontrôlées, sinon par des oligarques eux-mêmes incontrôlés et dont l’autorité sur ces groupes ressemble d’ailleurs, plutôt, à une complicité où le financier (l’oligarque) n’a de poids que dans la mesure où il reste le financier, et se révèle finalement, dans le rapport de forces, aussi bien prisonnier de ces groupes que pseudo-inspirateur. Ayant terminé cet exposé largement documenté, Greenwald introduit le constat sur la présence des djihadistes, renvoyant aux articles de Mamon («The Intercept yesterday published reporting from Marcin Mamon on the role jihadists are playing in the conflict on behalf of the government»), pour finalement poser la question mille fois recommencée désormais dans toutes les aventures pathologiques du bloc BAO/des USA : «Now that Obama’s leading national security official is expressly calling for the arming of those forces, it is vital that the true nature of America’s allies in this conflict be understood.»

Il y a deux facteurs à considérer dans ces diverses interventions. D’abord, l’irruption de The Intercept, avec la caution appuyée de Glenn Greenwald et de son immense notoriété, dans la crise ukrainienne. Après un effacement de quelques mois, nous saluions le 16 janvier 2015 le “retour” de Greenwald dans un sujet de grande audience, – la crise-“Charlie” en France. A côté de cela, Greenwald/The Intercept s’étaient montrés assez modestes par rapport à la crise ukrainienne. Cela tenait notamment, à notre sens, à une position générale qui affecte plus ou moins les antiSystème de gauche sensibles à l’humanitarisme et aux “valeurs” qui vont avec, donc malgré tout sensible aux argumentaires du Système qui relève de l’affectivisme (ex-“affectivité”), redoutablement efficace. Cela tient à cette simple équivalence : s’engager comme il est naturel pour un antiSystème contre le cirque de Kiev, c’est objectivement se placer du côté de Poutine, et beaucoup dans la gauche antiSystème sont sensibles à l’image de diabolisation qui a été construite autour du président russe.

On a avait déjà ressenti cela, d’une façon évidemment beaucoup plus atténuée, lors de l’affaire Snowden où le groupe Greenwald avait joué un rôle majeur. Snowden ayant obtenu le droit d’asile en Russie, son soutien intensif impliquait là aussi qu’on se rangeât peu ou prou du côté de Poutine. De ce point de vue il y eut donc une certaine gêne, celle qu’on a décrite, mais qui n’interféra guère pour ce cas à cause du soutien massif apporté à Snowden qui primait sur tout le reste. Dans la crise ukrainienne, l’implication (du groupe Greenwald) était moins évidente et il y eut jusqu’à l’évolution actuelle une retenue beaucoup plus marquée que dans le cas précédent. Mais avec la documentation de l’intrusion du facteur islamiste/EI où le groupe Greenwald joue un rôle important, cette retenue s’atténue et il y a de fortes chances qu’elle continuera à s’atténuer considérablement, à la mesure de l’importance de l’engagement des islamistes qui ira en grandissant.

C’est un point important dans la mesure où le groupe Greenwald dispose toujours d’un très grand crédit et d’une influence à mesure, notamment dans l’intelligentsia occidentale. On avait déjà proposé cette interprétation lors du “retour” du groupe après les avatars de son incorporation dans le système FirstLook.org de Pierre Omidyar. C’était également pour la crise-“Charlie”, le 16 janvier 2015, et nous proposions ceci pour ce qui concerne la probable influence de cette évolution : «Plus encore, l’intervention de Greenwald donne également une caution internationale au constat encore plus important que la crise-Charlie déchire directement une classe occupant une place fondamentale dans la bataille, – la classe réunissant le monde intellectuel, le complexe médiatique avec presse-Système et réseaux antiSystème, le showbiz et ses diverses ramifications.» Cette fois, l’intervention dans la crise ukrainienne du groupe Greenwald interfère directement dans les positions de la classe intellectuelle américaniste-occidentaliste, dans ces positions qui sont absolument exacerbées jusqu’au paroxysme à cause du déterminisme narrativiste. C’est nécessairement, par le jeu des engagements et des oppositions, la dénonciation absolument hystérique à la position russe qui est indirectement attaquée, et Greenwald lui-même se trouvant dans ce cas nettement plus impliqué que dans les circonstances précédentes qui ont été rappelées du côté de Poutine.

Il faut dire que l’enjeu est de taille, – et c’est évidemment en venir au second point de ce commentaire. Certes, ce n’est pas la première fois qu’on signale, d’une façon plus ou moins documentée un certain engagement islamiste (tchétchène), ou des rumeurs d’engagement islamiste du côté de Kiev, dans la crise ukrainienne. Mais cette fois, l’engagement est minutieusement documenté ; il est clairement et directement connecté à l’État Islamiste/ISIS/Daesh et il est largement et minutieusement placé dans la logique opérationnelle de la catastrophe syrienne où l’action initiale a accouché du monstre EI que toutes les directions politiques du bloc BAO désignent et dénoncent désormais comme la principale menace.

Si cette nouvelle situation se confirme et si l’intrusion islamique est de plus en plus documentée comme c’est probable maintenant qu’elle est débusquée et mise en évidence du côté de la communication, c’est un facteur nouveau de très grande importance dans la problématique de la crise ukrainienne qui implique une quasi-intégration en devenir avec la crise du Moyen-Orient, renforçant encore l’aspect du cœur brûlant de la Grande Crise qu’est l’Ukraine. L’on comprend que ce facteur nouveau va contribuer à brouiller les cartes, à entraver d’une façon peut-être décisive l’effort constant du Système pour continuer à définir cette crise en termes manichéens (noir-blanc, méchants-gentils, etc.). Pour les pays européens, déjà confrontés dans un état d’esprit d’hyper-réaction sécuritaire et d’extrême activisme de communication à ce qui est perçu comme la conséquence (terrorisme) du développement de l’EI au Moyen-Orient, l’intrusion de ce facteur dans la crise ukrainienne représente un nouveau motif d’alarme d’une puissance considérable. Bien entendu, cette situation porte une contradiction encore plus insupportable que celle qui est apparue en Syrie, – à cause de la proximité géographique et des conditions déjà suspectes de nombre d’éléments du régime de Kiev : le soutien apporté à l’UE à un régime qui emploie des forces qui menacent directement, dans l’esprit des dirigeants européens, la sécurité et l’équilibre des pays dont ils ont la charge. La même contradiction, avec en plus l’aspect de la grogne transatlantique actuelle, marque la possible initiative de livraison d’armes US à l’Ukraine, dont une certaine partie parviendrait aux djihadistes d’Ukraine.

Note

(1) Mise à jour le 3 mars 2015. Dans le texte original, nous avions erronément mentionné la mort au combat de Munayev à “l'automne dernier”. En fait, l'affaire est beaucoup plus récente et participe directement de cette question de la présence djiadiste dans les combats en Ukraine : Munayev a été tué le 1er février, lors de la bataille de Debaltsevo.

lundi, 23 février 2015

Kein US Regime Change in Aserbaidschan

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Kein US Regime Change in Aserbaidschan

von Gerd Meyer Schultze
Ex: http://www.compact-online.de
Obamas Einkreisungspolitik gegen Russland hat einen schweren Dämpfer erhalten. Noch im alten Jahr hatten die Behörden in Aserbaidschan den US Propagandasender Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) geschlossen und dessen weitere Tätigkeit untersagt. Polizei und Staatsanwaltschaft durchsuchten die Räumlichkeiten und beschlagnahmten Unterlagen und Computer zur Beweissicherung. Der Direktor des Propagandasenders beklagte zudem, dass Telefon und Internet Verbindungen gekappt worden seien.
 
Bislang galt der islamisch geprägte Kaukasus Staat als alternativer Energielieferant für den Westen. 2012 bejubelte die EU – Kulturschickeria die Ausrichtung des Eurovision Song Contest 2012 in Baku. Das Land sollte als Stoßkeil im Wirtschaftskrieg gegen Rußland dienen. Noch im November 2014 war EU – Energiekommissar Maroš Šefčovič in Baku gewesen und hatte sich Hoffnungen auf „Vertiefungen der Wirtschaftsbeziehungen“ gemacht. Offenbar reichte der US – Administration die prowestlichen Bekundungen des Präsidenten Ilham Aliyev nicht aus. Es wurde mutmaßlich ein „Regime Change“ nach Art des „demokratischen Wanderzirkus“ (Peter Scholl Latour) vorbereitet. Um einem weiteren Maidan Platz Putsch zuvor zu kommen, zog Aliyev die Notbremse. Seither ist das Tischtuch zerschnitten.
 
Die auch für Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) tätige Journalistin Ismailowa apellierte offen an die „internationale Gemeinschaft“, Forderungen gegen ihr Heimatland zu stellen. Das kann durchaus zur Aufforderung einer militärischen Intervention verstanden werden. Nun sitzt sie in Haft. Das US-Außenministerium sei “sehr beunruhigt…Die Gründe für die Verhöre und die Durchsuchung sind unklar.” Gegen die Regierung in Baku wurde die Forderung erhoben, „ihren Verpflichtungen“ zum Schutz der Pressefreiheit einzuhalten. Ex-US-Botschafter Kauzlarich forderte sogar schon gegen Aserbaidschan Sanktionen zu verhängen.
 
Bundeskanzlerin Angela Merkel scheint von dieser neuen Front der westlichen Führungsmacht nicht viel zu halten. Bei Besuch von Präsident Ilham Aliyev dieser Tage in Berlin sei das Thema Menschenrechte „angesprochen“ worden. Vornehmlich ging es bei den Gesprächen aber um die Wirtschaftsbeziehungen. Die Kanzlerin erklärte, dass Aserbaidschan für Deutschland ein Partner „von wachsender Bedeutung“ sei, und nannte die Gas- und Erdölvorkommen und das Projekt des südlichen Gaskorridors, der vom Südkaukasus über die Türkei bis nach Europa gehen soll. Die Vorwürfe der Kanzlerin in Sachen Menschenrechte wies Präsident Aliyev klar zurück. Angesichts der Einschränkung des Demonstrationsrechtes in Deutschland in Sachen PEGIDA hätte die Kanzlerin sich ggfs. von Aliyev peinliche Rückfragen anhören müssen. So blieb es bei diplomatischen Pflichtübungen der Rhetorik. Ob Uncle Sam diese Haltung Angela Merkels auf Dauer dulden, wird bleibt abzuwarten.

vendredi, 20 février 2015

L’Azerbaïdjan ferme un émetteur propagandiste financé par les Américains

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L’Azerbaïdjan ferme un émetteur propagandiste financé par les Américains

Par Anton Schmitt

A la fin de l’année dernière, les autorités azéries avaient ordonné la fermeture de l’émetteur propagandiste américain « Radio Free Europe/Radio Liberty » et interdit toutes activités ultérieures. La police et le procureur de la république avaient fait perquisitionner les locaux de l’émetteur et confisquer documents et ordinateurs afin de récolter des preuves. Le directeur de cette chaîne propagandiste s’est plaint que les liaisons téléphoniques et l’accès à internet avaient été coupés. Cela signifie que l’Azerbaïdjan s’est rendu compte que cette station de radio participait à une opération de « regime change » et de « nation building » (selon la terminologie utilisée par le langage subversif pro-américain), télécommandée par des ONG étrangères. Le Président Ilham Aliyev a décidé d’y mettre un holà.

Jusqu’ici l’Azerbaïdjan avait joué un rôle important dans la guerre économique que mènent les Etats-Unis et l’Union Européenne contre la Russie. En novembre 2014, le commissaire européen à l’énergie, Sefcovic, s’était rendu à Bakou et avait émis l’espoir de voir les « relations économiques s’approfondir ». Concrètement, l’ancienne république soviétique devait remplacer la Russie comme fournisseur de pétrole et de gaz. L’espoir de réaliser ce projet s’est évanoui. Le ministère américain des affaires étrangères se dit « très préoccupé » car « les raisons qui ont motivé les auditions et les perquisitions ne sont pas claires ». Les Etats-Unis rappellent au gouvernement en place à Bakou de respecter « ses obligations quant à la protection de la liberté de la presse ».

L’ancien ambassadeur américain Kauzlarich envisage déjà d’infliger des sanctions à l’Azerbaïdjan. La radio propagandiste « Radio Free Europe/Radio Liberty » avait transposé son siège à Prague après la guerre froide et continuait à recevoir des subsides du Congrès américain. Cette station radiophonique donnait des nouvelles de 21 pays d’Europe orientale, d’Asie centrale et du Proche Orient. Aujourd’hui, c’est sûr, le Président Obama doit renoncer, jusqu’à une date ultérieure, à utiliser l’Azerbaïdjan dans son dispositif d’encerclement de la Russie.

Anton Schmitt.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°6-7/2015 ; http://www.zurzeit.at ).

mardi, 23 décembre 2014

Gladio B and the Battle for Eurasia

 

Gladio B and the Battle for Eurasia

TRANSCRIPT AND SOURCES: http://www.corbettreport.com/?p=12947

‘Operation Gladio B’--the continuation of the old NATO Gladio program--covers a tangled web of covert operatives, billionaire Imams, drug running, prison breaks and terror strikes. Its goal: the destabilization of Central Asia and the Caucasus. In this presentation to Studium Generale in Groningen on November 19, 2014, James Corbett lifts the lid on this operation, its covert operatives, and the secret battle for the Eurasian heartland.

mercredi, 23 juillet 2014

Geostrategic Battles for control of the Heartland

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Chechnya and the wars in the nineties: Geostrategic Battles for control of the Heartland

Chechen separatism and Chechen wars (1994-1996 and 1999-2000) are part of the process of anti-Eurasian  dissolution developed by Atlanticist strategists in the post- Soviet period. The Russian Federation is historically since Tsarist times a large-continental, integrating and tellurocratic state, an imperial power ... and a multi-ethnic state. In addition to the Slavic Russians, there are many other peoples living in the Russian Federation, and each enjoys a considerable degree of autonomy in their respective republic or oblast (region), with the absolute freedom to practice their religion or to use their language at an institutional level. 
 
Turkic people like the Tatars or Bashkirs, Mongol peoples like the Tuvans or Yakut, Caucasian like Chechen or Ingush... Christians, Muslims , Buddhists or adherents of ancient shamanism. There is even a Jewish Oblast near the Chinese border, whose capital is Birobidzhan .
 
Shortly after the final collapse of the USSR in 1991, not still satisfied with having achieved the breakup of the Soviet republics, the international Atlanticist thalassocracratic conspirators also attempted to dismember the Russian Federation, starting with the destabilization of the Caucasus. While in the Balkans they were destroying Yugoslavia, and while Russia was being sacked by massive capital evasions to the "west" and was being vampirically weakened by cosmopolitan oligarchs that privatized large national industries and by the implementation of ultra-liberal reforms to establish parasitism, a separatist subversion began in Chechnya, which later should (according to the  thalassocratic - globalist plans) then also extend to other republics, especially those with a Muslim majority, by the infiltration of Saudi Wahhabism. The goal was not only to dismantle the USSR, but also the Russian Federation.
 
The Chechen people
 
The Chechens are an ancient people located in the North Caucasus since at least 5000 years. The Caucasus has always been a region of great geostrategic importance because historically in this region three rivalizing Empires had their borders: Russia, Ottoman Turkey and Persia.
 
Being a mountain people (like the Basques in Spain, the Albanians in the Balkans or the Kurds in the Middle East) Chechens as well as other peoples of the North Caucasus (mainly Ingush and Dagestani) remained isolated for centuries and developed without foreign interference their particular idiosyncrasy, which includes a language of unknown origin without any apparent relationship with other languages spoken outside that area. They had contact with neighboring peoples such as the Alans (Ossetians), Georgians and with Byzantine culture and with the Terek Cossacks. 
They were lately Islamized and kept syncretistically in Islam particularities of their ancestral religion. Therefore, the traditional Caucasian Islam, although formally adhering to the Sunni  Hanafi school, incorporates ethnic elements that differentiate it from the mainstream Arab Sunnism.
 
Sufism is also extremely popular in the Caucasus. The two main tariqas (brotherhoods) are present: Naqshbandiyya is mostly in eastern Chechnya and Daghestan, while Qadiriyya has more adherents in western Chechnya and Ingushetia. One of the ritualistic differences between the two streams is the way to do the zikr; "Memory (of  the name of Allah)" a mystical practice of pronouncing the shahada - "la illah has illa'Allah " - , ritually , in a rhythmic and repetitive way until reaching a state of trance; this practice is analogous to the recitation of mantras of Hinduism and Buddhism; or to the Hesychasm in Orthodox Christianity.
 
While the Naqshbandi Sufis practice the zikr sitting in a state of stillness, the qadiris move rhythmically and sometimes run in a circle around an imaginary axis. (The Black Stone of the Kaaba?). In Chechnya there are 5% of Christians, most of them of Cossack origin.
 
The Chechens call themselves "Vainakh " or "nokhchiy" , which means "our people". Their language belongs together with the Ingush and Dagestani , to the nakh (Ibero-Caucasian) languages. Throughout history they have used Georgian, Arabic, Latin and Cyrillic alphabets. Ethnically they are of Caucasoid type, and they have societal similarities to the Avars and Alans.
 
The Alans, ancestors of today's Ossetians, are an ethnic group of Iranian origin that partially moved westwards after the invasions of the Huns,  reaching the Iberian Peninsula, after joining on the way Germanic tribes such as the Vandals and the Swabians. According to the Encyclop?dia Iranica, Alans contributed along with the Goths to name Catalonia (Got- Alania).
 
The Chechens have the haplogroup J2, mainly associated with the Mediterranean and the Fertile Crescent. They are genetically closer to the Basques or Britons than to the Slavs. In fact, they are by blood as close to the Basques as to the Ingush. Apparently, they are also associated with the mythical Cimmerians (equestrian nomads of the Caucasus and the Caspian Sea region, in which the writer Robert E. Howard found inspiration to create his character Conan the Barbarian), with the Sarmatians and the Assyrian-Hittite Kingdom of Urartu (cradle of the Armenian people).
 
After World War II, they were deported en masse to Kazakhstan and Kyrgyzstan on Beria's orders; on accusations of having collaborated with the Axis.
 
The Chechens are historically a martial society organized in teips (clans), with a significant agrarian culture and attachment to the land.
 
The social structure is made based on nekye (families) integrated into gar (branches), which form the teip (clans), organized  in tukhum (web or union of clans).
 
They have a social code of honor: the nokhchallah (whose core values are morals, ethics, generosity, hospitality and protect women).
 
They all mythically descended from the same man, the Turpalo - Nokhchuo. The wolf is the national animal.
 
Religion
 
Religion is very much influenced by the Caucasian ethnic idiosyncrasies, so the traditional Chechen Islam syncretistically integrates elements of their ancestral spirituality.
 
Many Chechens and Ingush refer to God as Dela (instead of Allah), which is the supreme god of the Pantheon in the pre-Islamic period, comparable to the Greek Zeus or Wotan for the Germans.
 
There is a popular saying: "The Prophet Mohammad may have been an Arab, but God is a Chechen for sure".
 
The Wahhabism which was infiltrated during the '90s sought to "de- chechenize" Islam in Chechnya, imposing their demented satanic/globalist ideology of a Saudi-kind "universal caliphate". In addition, the emergence of Wahhabi separatism caused that secular nationalist idea was abandoned for the pan-Islamism (from "Republic of Ichkeria" to "Caucasus Emirate"). This caused many former secessionist militants (including Ahmad Kadyrov himself, father of Ramzan) to switch to the side of the Russian Federation after realizing what "independence" actually meant.
 
Post-Soviet separatism in the North Caucasus region
 
The idea of Chechen separatism (using subversive Islamic extremism and foreign mercenaries) was resurrected in the early '90s in the process of Soviet disintegration. The international plutocracy with the geopolitical goal of dominating the Eurasian Heartland, wanted to promote not only the dissolution of the tellurocratic, bi-continental and imperial power of the USSR, but also the dismemberment of the Russian Federation. Chechnya thus became the scene of a global battle between the two opposing geopolitical conceptions; corrosive globalism against the multipolarity of the large blocks; imperialism ("divide and conquer") against the Empire (federal autarky and integration).
 
In October 1991; Soviet ex - general and president of the Chechen Republic Dzhokhar Dudayev made a unilateral declaration of "independence", proclaiming the "Republic of Ichkeria ". His intention was to turn Chechnya into his personal feud, and to do so he was helped with covert CIA support.
 
For centuries, Chechens traditionally always devoted to the profession of soldier. The demobilization of the Red Army in the post- Soviet years led many to unemployment.
 
With Dudayev, who as a Soviet military man had never resided in the land of his ancestors, Chechnya became a haven for organized crime as it would later became Kosovo. The oligarchs were very involved in the illegal business with Chechnya, especially Boris Berezovsky. Dudayev came to threaten Russia with a terrorist campaign against its nuclear plants. Grozny's airport became a transit point for world heroin trade. 
 
In the previous decade, Dudayev had participated in the war in Afghanistan against the Mujahideen, but paradoxically he and his successors would later use them in Chechnya. He was not an Islamist as Basayev and Umarov, but he lacked scruples and in order to realize his aspirations of "independence", he allied with Saudi Arabia (soon establishing in Chechnya a network of mercenaries through Prince Bandar) and Turkey (member country of NATO). He is the Izetbegovic or Thaci of the Caucasus. 
 
He was an ally of the anti-Soviet Estonian nationalists (while his successor Aslan Maskhadov repressed them). In summer 1992, Dudayev made trips to Saudi Arabia and the UAE for support. Also to Turkey and Bosnia.
 
Berezovsky was an associate of Chechen gangsters. In 1993 he flew to Tel Aviv, and acquired Israeli citizenship without having to give up the Russian one.
 
General Alexander Lebed (who died in a mysterious "plane crash") stated that Berezovsky was responsible for the "peace negotiations" in Chechnya doing everything possible to make them fail.
 
Lebed : "After the signing of the peace accords of Khassaviurt [ ... ] Berezovsky came to see me and tried to intimidate me. When he realized that it was not possible to scare me, he simply said, "you have spoiled an amazing business. Everything was going so well. Were they killing each other? So what? They always have and will continue to do so anyway."
 
Salman Raduyev was a friend of Berezovsky. Ramzan Kadyrov declared years later that Berezovsky financed terrorists back in 1996 and 1997: "He could not afford to just give them the money, so (Berezovsky) invented the following mechanism: He asked (Raduyev and Basayev ) to kidnap people and he would pay the ransom: "I will receive good publicity and you will have the money". (Source: http://rt.com/politics/berezovsky-financed-terrorists-by-paying-ransoms-chechen-prez/)
 
Looter oligarchs like Berezovsky or Gusinsky, in those turbulent years, contributed to emphasize the precariousness of the Russian people and to spread misery; these plutocrats also collaborated with international high finance that sought to dissolve not only the USSR but also the Russian Federation.
 
Geoenergetic Question: There are not the natural resources of Chechnya which matters most to the Russians, but the network of oil pipelines in the Caspian sea. USrael steals oil from Russia through Georgia and Azerbaijan. Baku- Novorossiysk.
 
In 1993 Dudayev announced that Chechen language would stop using the Cyrillic alphabet and would begin to use the Latin one; also they stopped teaching Russian in schools.
 
Meanwhile, Chechen political groups from within the republic opposed his regime and decided to ally with Russia.
 
The first war to regain Chechnya took place between 1994 and 1996, ending with a ceasefire. Dudayev died in 1996 after being hit by a missile during the war.
 
Aslan Maskhadov came to power in 1997, he wanted to maintain the "sovereignty" and continue pressuring Moscow (which had enough economic problems on their own because of the parasitical oligarchs) to rebuild the country. Russia continued to send money for the rehabilitation of the republic, to build schools and hospitals, but most of the money was taken by the separatist authorities and the warlords who keep the money for themselves.
 
Formally, "Ichkeria" was still part of Russia, and enjoyed government subsidies and participation in the Russian financial system (their "independence " was UNILATERAL), but it did not contribute at all to the Federation. It was beyond the control of the customs bodies and of the Russian security forces. In a concession to the Islamists, Maskhadov decreed the imposition of Sharia in 1999. Chechnya began increasingly to become a Caucasian version of Taliban Afghanistan.
 
The second war began in July 1999 with the invasion launched by Basayev and Arab mercenary Khattab against Dagestan from Chechnya; with the complicity of Maskhadov, with the scope of also separating Dagestan from Russia and integrate it into the "Republic of Ichkeria" as a potential " Islamic emirate". In September, terrorist acts in Moscow apartment caused over 300 deaths.
 
Proponents of the conspiranoic theory that the bombs in the apartment were a "false flag" of the FSB, have connections with Berezovsky (Litvinenko, Kasparov, etc). The most rabid Zionist neocon hawks in Washington are also adherents of this real "conspiracy theory". A major case of PROJECTION (attributing to the crimes they themselves commit or the own ways of doing things to the adversary) is seen here: The same ones who affirm that after the bombings in Moscow apartments were Russian secret services to have an excuse to intervene in Chechnya, are the ones defending tooth and nail the "official version" of 9/11.
 
The Russian intervention in Chechnya in 1999 drew criticism (and even economic sanctions) from Washington, accusing Moscow of "violating human rights", urging the Russian government to "engage in dialogue" with the "moderate" Maskhadov. The State Department of the U.S. received in January 2000 none other than Ilyas Akhmadov, cabinet member of the separatist regime of "Ichkeria". Meanwhile, oligarch Vladimir Gusinsky (like Berezovsky also an Israeli citizen), owner of Media -Most and NTV channel, performed in Russia itself a media campaign in line with the Atlanticist view, attacking the "barbarism" of the Russian Army and the "war crimes" (obviously only the ones of the pro - Federation forces, systematically ignoring the atrocities perpetrated by the Chechen "rebels" - In Chechnya, as today in Syria, there were also two types of "combatants" : the "extremists" of  "Al Qaeda" (of which nobody was still speaking in the West, because this was before 9/11) and the "moderate" Maskhadov (analogous to current members of the "FSA"). 
 
Instead, the pro-Federation Chechens (which were increasing in numbers) were systematically ignored by the media (both Western and "Russian" - ie oligarchic - media, as the aforementioned Media-Most of Gusinsky). It was thus intended to give the public the wrong perception that it was a conflict of "Russians against Chechens" (of "evil imperialist Russians against poor Chechens who just wanted freedom"); when in fact it was a geopolitical conflict between supporters of the Federation and sympathizers of secessionism (among them less and less civilians and increasingly more militant Wahhabis - many of them foreigners - as well as organized crime figures and, of course, those who always benefit from the "divide and conquer".
 
Political analyst F. William Engdahl said that if Russia had not intervened in Chechnya between 1999 and 2000; the US would have had the excuse after the attacks of 9/11 and the invasion of Afghanistan, to directly interfere in the North Caucasus (ie in the Russian Federation) alleging that the region could serve as a refuge to Bin Laden and Taliban leaders, after "not having found" them in Afghanistan.
 
Raduyev mantained that Dudayev (officially dead since 1996) was still alive, and gave orders for the "liberation of the Caucasus" from a secret NATO base in Turkey ( ! ). In 1999 Raduyev , whom the effects of an explosion had deformed the face, went to get plastic surgery to Germany (!) He got titanium implants, so they nicknamed him "Titanic" and "Michael Jackson". In 2000 he tried to assassinate Georgian President Eduard Shevardnadze, who a few years later was to be overthrowed by one of those colored revolutions of the post -Soviet space, and replaced with the more “cooperative” puppet Saakashvili.
 
In retaliation for the terrorist bombing of the Moscow apartments in September 1999, air strikes were carried out by Russia against the regime of "Ichkeria", and ground attacks in October. The Russian reaction, coordinated by Putin, was much better planned and executed than in the first war in 1994.
 
Since 2000, the separatists had access to sophisticated radars and anti-aircraft batteries (made in USA) . Georgia 's border with Chechnya was used to smuggle weapons and mercenaries for the CIA (perhaps the attempt to assassinate Shevardnadze in 2000 had something to do with his refusal or resistance to it?). In Taliban Afghanistan (with which "Ichkeria" had optimal contacts) there were trained terrorists for the " jihad" in Chechnya , with the help of the Pakistani ISI. Among them was Basayev, possible CIA agent.
 
Individuals like Zbigniew Brzezinski and Richard Pipes cynically criticed the "invasion" and "genocidal atrocities" supposedly committed by Russia in Chechnya (while, at the same time, the U.S. was planning and executing a TRUE invasion, that of Iraq) , and demanded  through the "American Comitee for Peace in Chechnya " (ACPC ) and other globalist organizations such as the "National Endowment for Democracy" (NED ) that Moscow should "negotiate" with the "moderate" Maskhadov government, even to the point of proposing to Chechnya "formal independence" under international supervision ( ! ) - see for example the article "Give Chechens a land of Their Own" (The New York Times, 9.9.2004 ) or "The Great Chessboard" (p. 88-89) of Z. Brzezinski.
 
In 2005, the U.S. television network ABC aired an interview with the head of the Chechen terrorists Shamil Basayev, one of the main responsibles for the slaughter of children in school in Beslan (North Ossetia) in September 2004. When the Russian Ministry of Foreign Affairs expressed outrage about it, the US State Department said that the TV channel is backed by the "freedom of expression".
 
On March 7, 2006 a group of prominent characters of high finance and Western politics published an open letter in the media where they continued the anti-Russian hysteria, comparing the take of Grozny with Hitler's attack against Warsaw in 1944, condemning the "neo -colonial" behavior of Russia and urging to take "drastic measures" against the Russian government. The letter was entitled "End the Silence over Chechnya" and was signed, among others, by none other than the founder of the Open Society Institute George Soros, the French Zionist Andre Glucksmann or Saudi Prince Hassan Bin Talal .
 
At events like the G-8 conference in St. Petersburg in June 2006 or during the parliamentary elections of 2007, the Atlanticist lobby continued hostile anti-Russian statements and media campaigns through individuals like John McCain, Tom Lantos (one of the largest media agitators for the first invasion of Iraq in 1991, propagandist of the incubators-myth) or Ileana Rose-Lethinen, who accused Putin of "authoritarianism" , "corruption", "mysterious explosions in Moscow apartments " and "invasion of Chechnya".
 
Afghan Taliban recognized Ichkeria in 2000; also "Ukrainian nationalists" and Poland. Because of the Ukrainian conflict, it is now common knowledge that criminals of "Pravy Sektor" ( UNA / UNSO ) had ( and have) excellent connections with Wahhabi terrorists in the Caucasus; and that there even were Ukrainian fighters on the side of Dudayev?s separatists, such as Alexander Muzichko a.k.a. Sashko Biliy, while Pravy Sektor?s chief Dimitri Yarosh called for help from Doku Umarov. Ukrainian chauvinists are also fiercely anti -Serb ; recently it came to light that Croatian war criminals "coincidentally" acquitted at The Hague like Ante Gotovina have traveled to western Ukraine to train and advise the anti - Russian militias. (See: http://theremustbejustice.wordpress.com/2014/03/06/the-bloody-croatian-generals-acquitted-by-the-hague-tribunal-took-over-the-ukrainian-land-forces/ )
 
In June 2000, Putin appointed former chief mufti Ahmad Kadyrov head of the Chechen government, and the reconstruction of the Republic from the ashes began. Kadyrov had initially supported the secessionists in the early '90s, but stopped after discovering how talassocracy was instrumentalizing Chechen nationalism, and especially seeing the rise of insane Saudi Wahhabi ideology and the havoc it caused in the Caucasus - also after realizing that protecting ethnic idiosyncrasy and self-determination of the Chechen people were not at all incompatible with integration into the Russian Federation, a great continental power composed of diverse peoples and that had nothing to do with the oppression of the Soviet past. What was bad in the USSR has been reincarnated in (or transferred to) the "EU" and not to the New Russia - that's what many "nationalist" (especially Ukrainians, but also Baltic and Western) do not understand.
 
Following the takeover of Kadyrov and the beginning of the rebuilding of the country, about 7,000 former separatist passed to the federal side.
 
In 2003 it was approved a new Chechen constitution after a referendum; which gave the Republic a significant degree of autonomy.
 
In March 2004 Ahmad Kadyrov was murdered; the "moderate" Maskhadov said "he got what he deserved". Alu Alkhanov succeeded him as the head of the Chechen government, and the following year, in December 2005, he was replaced by Kadyrov 's son Ramzan, who continues to lead the Republic until today.
 
Beslan massacre
 
September 2004: Beslan, North Ossetia , 1100 hostages,  331 killed (186 of them children). The terrorists were drug-addicts used by Basayev. ( Basayev fought on the side of the Azeris against Armenians during the Nagorno-Karabakh conflict in 92 , where he met Khattab. From that time - which coincides with the visit of Dudayev to Saudi Arabia - Wahhabism began to infiltrate in Chechnya . According to LITVINENKO and Berezovsky ( big " credibility ..."!) Basayev was conspiring with Putin against "moderate" Maskhadov - again we see the PROJECTION scheme, as what happened in reality was Bin Laden working with USA secret services.
 
By the way, Basayev 's brother, Shirvani, lives in Erdogan's Turkey.
 
Another Arab mercenary like Khattab is Muhannad, trained in the U.S., brought Wahhabism to the Kists of Pankisi (Chechens in Georgia) .
 
Spokesman of the separatist Ichkeria government  Ahmed Zakayev, exiled in London (!), said that Basayev "does not represent the Chechen cause" and that he is "an agent of Moscow trying to discredit it". But at the same time, despite the attack in Beslan, Zakayev named Basayev "Deputy Minister"  in 2005.
 
The "moderates " (Maskhadov) and the "extremists" (Basayev), as in Syria the "moderate FSA" and "extremist Al Qaeda / ISIS" etc. - the same false dichotomy as "Democrats vs. Republicans " in the USA .
 
In 2007; Anzor Astemirov (who studied Islamic theology in Saudi Arabia) officially requested U.S. help against "Russian aggression". Thereafter, "rebel" websites took out the phrase that read that Western countries were enemies of the "Caucasus Emirate".
 
Maskhadov
 
On March 8, 2005 Maskhadov was liquidated in a Russian special operation (an Ex-Soviet military commander like Dudayev, Maskhadov had paradoxically suppressed the Baltic independentists by orders of Gorbachev in 1991) Ramzan Kadyrov said in the Komsomolskaya Pravda that the death of Maskhadov on March the 8 was a sign of destiny in honor of all the women who were opressed in the obscurantist Maskhadov republic. Meanwhile, for the French Zionist Glucksmann, Maskhadov is a "hero of freedom".
 
In 2006 also Maskhadov 's successor Abdul Khalim Sadulayev was liquidated and shortly after also Shamil Basayev, mastermind of the Beslan massacre. In 2009 the Russian army withdrew from the Chechen Republic that had been  pacified and reconstructed and where the pro - Federation Chechens headed by Ramzan Kadyrov had managed to consolidate stability.
Interestingly, the same year of 2009 (when terrorists Maskhadov and Basayev had been eliminated and peace had returned to the region), the "Freedom House" placed Chechnya on its list of "most repressive societies in the world" along with North Korea or Burma (Coming from the Freedom House, that was actually a compliment) - It didn?t suit to  Atlanticism that the destabilizing poison had been crushed.
 
Meanwhile, Doku Umarov (successor of Basayev) abolished the "Republic of Ichkeria" and proclaimed the "Caucasus Emirate" calling himself  "emir".
 
Nationalism and Geopolitics
 
For a deeper understanding of the Caucasian conflicts (or the Balkanic one, or the current Ukrainian crisis), it is necessary to emphasize once again that there are only TWO geopolitical models, and in the continental tellurocratic dimension of Russia (or rather the Russias -in plural- analogously to the Spains of Carlist traditionalists) as integrative power of Eurasia and champion of multipolarity. The Russias are comprised of many peoples, that are integrated (not fused !) in the Federation. There is an absolute difference between this idea of federated, integrative union (the idea of Eurasia, whose core is Russia, Haushofer?s Kontinentalblock) and the "EU" a prison of nations that does not integrate but only merges chaotically, and that is not self-sufficient but dependent of the parasitic global finance, and which is not sovereign but an USrael colony.
 
Chechnya and other Caucasian peoples are factually much freer and have more autonomy (culturally and economically) if they are integrated in the Federation under the protective umbrella of Russia/ the Russias in the Eurasian Kontinentalblock, than with a fake "independence" that can not be such, because it would fall under the absolute control of the Rothschilds, Soros, etc. . That's what the "nationalist " and "independentists" do not understand; neither in Russia nor in Spain .
 
Chechnya has more political freedom and more autonomy from Moscow than any country in the "EU" from Brussels. (And who says Brussels, says Washington).
 
 
Meanwhile, the Russian "white supremacist" (racial chauvinists), the " neo-Nazi" and "skinheads" in Moscow and other cities that harass or discriminate against people from the Caucasus and other areas of the post -Soviet space (Kazakhs, Uzbeks, Kyrgyz , etc. ) are the other side of the coin of ethno-social "divide and conquer". They are manipulated and used by those who seek the destruction of Russia (as the Russias / Eurasia). The strategic alliance between the "Ukrainian nationalists" and separatist Chechen Wahhabis is a clear example of this.
 
"Independence" ( ie its constitution as a truly sovereign state) of such small countries and regions (Chechnya has a total population of one million two hundred thousand) is not possible; nor it is desirable such a fallacious "independence", even if these peoples do have indeed a completely different and unique ethnic, cultural and linguistic idiosyncrasy; because then they would inevitably be devoured by the globalism of the "international community". 
 
Thus, "nationalists" feelings (ironically encouraged by those internationalists seeking to establish the dystopian entelechy of the NWO) are transformed in a weapon that turns against the nations themselves. In the case of the Caucasus, the best that can happen to this countries is to be under the protection of the Russian state, integrated in it in a Federation, enjoying full rights of autonomy, with the ability to enjoy their historical and ancestral tribal organization clans (the teips), and with their own regional laws (similar to the "fueros" in the case of Spain) . If not, the alternative to the "independence" of Russia, is the dependence of the "West" ; ie of USrael (which financed Wahhabis there, as it does in Syria), and a greater dependence on IMF, World Bank , and maybe even NATO (see Georgia) and EU ... See also what happened with the Baltic countries, which have gone from the bad (USSR) to the worst (EU).
 
In the case of Spain, Basque separatism is a creation of British imperialism (which was very admired by Sabino Arana - the "Basque Stepan Bandera" so to say), and both the Basque and Catalan separatism is functional to international imperialism, as it always the case with  chauvinist nationalism, seeking to separate from an historical entity (Spain / the Spains) to get into an artificial one ( "EU") , believing themselves to be "independent".
 
Ahmad Kadyrov and son Ramzan
 
Ahmad Kadyrov was born in Karaganda (Kazakhstan) in 1951, within a Chechen family who had been deported following WWII. He studied in Tashkent, Uzbekistan. He was a Sufi Cleric of the Qadiriyya tariqa and a Chechen politician, first a secessionist and finally pro-federation and president of the Chechen Republic from 2003 until his assassination a year later.
 
After the breakup of the USSR he initially joined the breakaway faction and was appointed mufti by Dudayev. But at the beginning of the second Chechen war in 1999, he switched to the pro-Russian side when he realized the geopolitical implications of the conflict and the increasing arrival of militant Wahhabis and Arab mercenaries of the Saudi orbit to extend terror and perpetuate conflict.
 
Kadyrov followed the teachings of the Chechen Sufi master Kunta-hajji Kishiev (1830-1867). His followers (which adhere to the Qadiriyya tariqa) believe that Kunta - hajji is one of the 360 saints who will return to Earth at the End of Time (which has some similarities with the eschatological prophecies of esoteric Shiism, the Hidden Imam, etc. ). 
 
The grave of Heda, the mother of Kunta - haji , is considered sacred by his followers, and became a source of conflict between Wahhabis and Sufis during the separatist government of Aslan Maskhadov. The Wahhabi "Puritans" wanted to destroy the tomb because they believe the veneration of saints to be "paganism". This was one of the turning points that led Ahmad Kadyrov , then grand mufti of Chechnya, to make the decision to break with the regime of Maskhadov and side with the Russian Federation.
 
With him began (from 2003 onwards) the period of peace and stability that lasts until today, under his son Ramzan. Ahmad Kadyrov made many ex-rebels pass to the pro-Russian side. (The Kadyrovtsy, pro-Chechen Federation troops are mostly ex-rebels. They are estimated to be around 5000).
 
There were a dozen assassination attempts against him, before the final one, on March 9, 2004. In the attack against him 30 other people were killed as well. Basayev was the organizer.
 
Ramzan (1976 in Tsenteroi), a boxer, a practicing Sufi, father of 5 daughters and 3 sons.
As Gaddafi in Libya, he banned alcohol and gambling. He replaced Alkhanov as head of the Republic after turning 30, minimum age for the post.
 
In 2006 the industry grew by 11.9 % , in 2007 26.4%
 
Logically , the "informative" media continued (and continues today) its smear campaign against Kadyrov and the pro-Federation Chechens, calling them " warlords" (which curiously had achieved peace, by the way) of "repressing  opposition" and of "crimes against human rights" , etc, etc. Apparently, they are worried about the stability that prevails today in Chechnya and by the fact that the potential of terrorist subversion has been smashed and virtually eradicated (both the "moderate" ones, openly friends with the "West" like the faction of Maskhadov, as well as the "extremists" ones of Umarov).
 
There were numerous assassination attempts against Ramzan, one of the most spectacular in October 2009.
 
In December 2009, the Chechen president said that the remaining terrorists are funded by the West.
 
In December 10, 2013 the opposition leader of Ingushetia, the separatist Magomed Khazbiev, attended the "Euromaidan" in Ukraine and participated in the anti-Russian campaign there. On February 2, 2014 FSB officially confirmed that in the mid December 2013 four  nor- Caucasian instructors were operating in Ukraine, and preparing the maidanite "rebels" for street fighting (Just like the Israelis military who were also there for the same... – See http://www.globalresearch.ca/ukraine-israeli-special-forces-unit-under-neo-nazi-command-involved-in-maidan-riots/5371725)

mercredi, 07 mai 2014

City of London’s Imperialist Designs on Russia

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City of London’s Imperialist Designs on Russia

Yesterday the EU and US imposed additional sanctions on Russia, while 150 US troops landed in neighboring Estonia for military exercises.  Two months after Ukraine’s democratically-elected President Viktor Yanukovych fled the country amidst the MI6/CIA/Mossad-orchestrated putsch in Kiev(http://deanhenderson.wordpress.com/2014/03/04/ukraine-falls-under-fascist-bankster-thumb/), the West continues to ramp up its aggression against Russia, despite repeated attempts at diplomacy by Russian President Vladimir Putin.

So what else is new?

The Rothschild-led City of London bankers have held grand imperialist designs on Russia’s rich natural resources for two centuries, always to be stymied by the odd nationalist czar or Stalinist.  Putin thwarted their latest attempts when he jailed Israeli dual citizen Mikail Khodorkovsky and re-nationalized much of Russia’s energy sector.  It is no coincidence that one Russian official sanctioned yesterday was Igor Sechin – president of Russian oil giant Rosneft, of which BP still owns a 20 % share.

(Excerpted from Chapter 17: Caspian Sea Oil Grab: Big Oil & Their Bankers…)

Unholy Alliance

While the international banking syndicates had always dealt with the Soviet Union, access to its vast oil resources remained limited until Ronald Reagan entered the White House in 1980, determined to splinter the Soviet Union into little pieces and open the country’s oilfields to the Four Horsemen.  His point man in doing so was CIA Director Bill Casey, whose Roman Catholic Knights of Malta connections were thoroughly exploited.

The Vatican’s secretive Opus Dei “saintly Mafia” was behind the ascent of Polish Cardinal Karol Wojtyla to the Papacy.  Wojtyla became Pope John Paul II and launched an Opus Dei/Vatican offensive to roll back Latin American liberation theology movements and East European communism.  Fascism came naturally to Karol Wojtyla.  During the 1940’s he was a chemical salesman for Nazi combine I. G. Farben.  Wojtyla sold the Nazis the cyanide they used at their Auschwitz death camps.  One of his best friends was Dr. Wolf Szmuness, mastermind of the 1978 Center for Disease Control Hepatitis B study in the US, through which the AIDS virus was introduced into the gay population. [722]

In 1982 Reagan met with Pope John Paul II.  Prior to the meeting Reagan signed NSD-32, authorizing a wide range of economic, diplomatic and covert activities to “neutralize the USSR’s hold on Eastern Europe”.  At the meeting the two agreed to launch a clandestine program to tear Eastern Europe away from the Soviets.  Poland, the Pope’s country of origin, would be the key.  Catholic priests, the AFL-CIO, the National Endowment for Democracy, the Vatican Bank and CIA would all be deployed.

The Vatican is the world’s largest owner of equities, using Swiss affiliate Banco di Roma per la Svizzera to conduct its more discretionary business.  Italian fascist Benito Mussolini gave the Vatican generous tax exemptions which it still enjoys.  Banco Ambrosiano’s P-2 leader Robert Calvi’s Grand Oriente Freemason’s supported reconciliation with the Vatican.  Relations between the Vatican and the Freemasons were strained in the 11th century when the Greek Orthodox split from the Roman Catholics. Knights Templar and the Knights Hospitaler of St. John factions emerged.  The latter was the Catholic faction. They changed their name to the Knights of Malta, after the island where they found refuge after their Crusades defeat, with help from the Vatican.  Malta is a nexus of CIA/MI6/Mossad intrigues.

In the 13th century Pope Clement V, backed by France’s King Philip, charged the Protestant Knights Templars with heresy, citing their penchant for drug running, arms peddling, gambling and prostitution rings.  These activities are what made the Templars “filthy rich”.  Pope Clement made an example of Templar leader Jaques de Molay, whom he burned at the stake on Friday the 13th. [723]  The Templars took their loot and fled to Scotland to found Scottish Rite Freemasonry.  They bankrolled the House of Windsor, which controls Britain and presides at the apex of Freemasonry around the world.  Masonic Lodge members enroll their children in the de Molay Society, which is named in honor of the toasted Templar pirate.

Triumvirate_xlarge.pngCalvi’s attempt to reconcile protestant and Catholic secret societies was a success. He became paymaster to the Polish Solidarity movement, while Nixon Treasury Secretary David Kennedy’s dirty Continental Illinois Bank served as conduit for CIA funds sent by Bank of Cicero asset Bishop Paul Marcinkus to fund Solidarity. [724]  The Vatican teamed up with Europe’s Black Nobility, the Bilderbergers and CIA to launch the top-secret JASON Society and armed South American dictators to quash liberation theology.  In 1978 when Pope John Paul II took power, the Vatican issued a commemorative stamp featuring an Egyptian pyramid and the Roshaniya all-seeing eye. [725]  The Vatican and the Illuminati Brotherhood were reunited.

Reagan’s meetings with Pope John Paul II were an affirmation of this powerful new alliance, which would now focus on bringing the Soviet Union to its knees.  Even before Reagan met with the Pope the CIA had groomed an informant at the Polish Ministry of Defense- Colonel Ryszard Kuklinski.  Kuklinski reported to the Vatican and helped organize the Polish Solidarity Movement, led by the wealthy Radziwill family who had funded JFK assassins via Permindex.  Most Solidarity leaders were old-money aristocrats.

The precursor to Solidarity was the National Alliance of Solidarists, a Russian/Eastern European fascist hit squad funded by RD/Shell’s Sir Henry Deterding and German Vickers Arms Corporation President Sir Basil Zacharoff.  Sir Auckland Geddes of Rio Tinto Zinc, which bankrolled Francisco Franco’s fascist coup in Spain, also contributed to the Solidarists.  Geddes’ nephew- Ford Irvine Geddes- was chairman of the Inchcape’s Peninsular & Orient Navigation Company from 1971-1972. [726]

The Solidarist’s US headquarters was the Tolstoy Foundation, which is housed in the same building as Julius Klein Associates, which ran guns to the murderous Haganah and Stern Gang Zionist death squads who stole Palestinian lands to found Israel. Klein was an M16 Permindex insider who helped plan the JFK hit.

The Solidarists stepchild, the Solidarity Movement, was touted in the Western media as a great Polish liberating force.  With boatloads of CIA help, Solidarity toppled the Communist government in Warsaw. Their straw man Lech Walesa became President of Poland.  In 1995 Walesa was defeated by former Communist leader Aleksander Kwasniewski.  Walesa was rewarded for his boot licking with a job at Pepsico.

CIA Director Casey demanded a constant focus on Eastern Europe at CIA.  Casey met often with Philadelphia Roman Catholic Cardinal John Krol to discuss the Solidarity Movement.  He utilized his Knights of Malta connections, leaning heavily on Brother Vernon Walters, whose spook resume read like a James Bond novel.  Walter’s latest incarnation was Reagan Ambassador at Large to Vatican Secretary of State Agostino Cardinal Casaroli. [727]  By 1991 Walters was US Ambassador to the UN, where he successfully beat the drums of war against Iraq.  He was in Fiji that same year, just prior to the overthrow of that left-leaning government.

Other Knights of Malta members involved in the Eastern European destabilization effort were Reagan NSA and Robert Vesco lieutenant Richard Allen, Reagan NSA Judge William Clark, Reagan Ambassador to the Vatican William Wilson and Zbigniew Brzezinski.  Other prominent Knights of Malta members include Prescott Bush, Nixon Treasury Secretary William Simon, Nixon coup-plotter Alexander Haig, contra supporter J. Peter Grace and Venezuelan Rockefeller lieutenant Gustavo Cisneros.

The Reagan team had a five-part strategy in its efforts to destroy the Soviet Union.  First, it would pursue the JASON Society’s Star Wars concept in an attempt to engage the Soviets in a space-based arms race which they knew Moscow could not afford.  Second, the CIA would launch covert operations in Poland, Czechoslovakia and Hungary in attempts to overthrow those Soviet-allied governments.  While Walesa emerged in Poland, poet Vaclev Havel became CIA white knight in Czechoslovakia.  Like Walesa, Havel became unpopular and was soon tossed out of his puppet presidency.

926_001.jpgA component of the CIA destabilization program was to buy weapons from these East European nations to arm CIA-sponsored rebels in Nicaragua, Afghanistan, Angola and Mozambique, using BCCI and later BNL as conduits.  The US also wanted to get their hands on the high-tech Soviet arsenal.  Poland secretly sold the US an array of advanced Soviet weaponry worth $200 million.  Romania did the same. Both countries saw their foreign debts reduced significantly. [728]

The third component of the Reagan strategy was to make financial aid to the Warsaw Pact contingent on economic privatization.  Fourth, the US would blanket East European and Soviet airwaves with pro-Western propaganda, using fronts like Radio Liberty, Radio Free Europe and the Voice of America.  The CIA financed local newspapers and magazines.

The Company got help inside the Soviet Union from its Mossad buddies in an effort spearheaded by media mogul and Mossad paymaster Robert Maxwell.  When Maxwell threatened to reveal a meeting between KGB head Vladimir Kryuchkov and Mossad brass aboard his private yacht at which a coup against Mikhail Gorbachev was discussed, Mossad ordered a hit on Maxwell.  On November 4, 1991 as he sailed around the Canary Islands Maxwell was assassinated by Israeli commandos.  The mass exodus of Russian Jews to Israeli-occupied settlements in Palestine was part of the secret deal between Mossad and Kryuchkov, who is still serving time in a Moscow prison for his treasonous role in the Gorbachev coup. [729]

But it was the fifth and final component of Reagan’s strategy that had the Four Horsemen salivating.  Reagan’s spooks initiated an economic warfare campaign against the Soviet Union, which included a freeze on technology transfers, counterfeiting of the Russian ruble and the sponsoring of separatist Islamist groups in the Soviet Central Asian Caucasus. The jihadis who were instructed to target a key transcontinental natural gas pipeline which the Soviets were building.  The Soviets had more natural gas than any country on earth and saw the completion of this pipeline as their cash cow for the 21st century. [730]  Big Oil wanted to milk that cow.

It’s the Oil, Stupid

When the Soviet Union’s last President Mikhail Gorbachev announced his perestroika and glasnost campaigns to privatize his country’s economy, he was aiding the Illuminati in destroying his country.  Was Gorbachev duped, an unwitting accomplice, a CIA deep-cover agent or a mind-controlled Operation Presidio Temple of Set victim?  Whatever the case, he played a key role in dismantling the Soviet Union.

The Soviets controlled not only the vast resources of their own nation, but Third World resources in Soviet-allied Comecon nations.  Part of perestroika was to cease Soviet aid to these developing nations to ease the growing Soviet debt burden which, like the US debt, accrued largely from decades of Cold War military spending.  The two superpowers’ debt was held by the same international banks, which now used this debt lever to pick a winner and to open Russian and Third World resource pools to their corporate tentacles. [731]

When the Berlin Wall fell and Gorbachev was overthrown in favor of IMF crony Boris Yeltsin, the Four Horsemen rushed to Moscow to begin making oil deals.  Oil and natural gas had always been the Soviet’s main export and it remained so for the new Russia.  In 1991, the country earned $13 billion in hard currency from oil exports.  In 1992 Yeltsin announced that Russia’s world leading 9.2 billion barrel/day oil sector would be privatized.

Sixty percent of Russia’s Siberian reserves had never been tapped. [732]  In 1993 the World Bank announced a $610 billion loan to modernize Russia’s oil industry- by far the largest loan in the bank’s history.  World Bank subsidiary International Finance Corporation bought stock in several Russian oil companies and made an additional loan to the Bronfman’s Conoco for its purchase of Siberian Polar Lights Company. [733]

The main vehicle for international banker control over Russian oil was Lukoil, initially 20%-owned by BP Amoco and Credit Suisse First Boston, where Clinton Yugoslav envoy and Dayton Peace Accords architect Richard Holbrooke worked.  Bush Sr. Attorney General Dick Thornburgh, who orchestrated the BNL cover-up, was now CS First Boston’s Chief Financial Officer.  A handful of Zionist Russian oligarchs, collectively known as the Russian Mafia, owned the rest of Lukoil, which served as the Saudi ARAMCO of Russia for the Four Horsemen, a partner to Big Oil in projects throughout the country which involved truly staggering amounts of capital.

These included Sakhalin Islands projects known as Sakhalin I, a $15 billion Exxon Mobil venture; and Sakhalin II, a $10 billion deal led by Royal Dutch/Shell which included Mitsubishi, Mitsui and Marathon Oil as partners.  Siberian developments were even larger.  RD/Shell is a 24.5% partner in Uganskneftegasin, which controls a huge Siberian natural gas field.  At Priobskoye, BP Amoco operates a $53 billion project. At Timan Pechora on the Arctic Ocean a consortium made up of Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco and Norsk Hydo runs a $48 billion venture.

map_rc44_pipe2.jpgIn November 2001 Exxon Mobil announced plans to invest another $12 billion in an oil and gas project in the Russian Far East.  RD/Shell announced a $8.5 billion investment in its Sakhalin Islands concessions.  BP Amoco made similar proclamations. [734]  In 1994 Lukoil pumped 416 million barrels of oil, making it fourth largest producer in the world after RD/Shell, Exxon Mobil and part-owner BP Amoco.  Its fifteen billion barrels in crude reserves rank second in the world to Royal Dutch/ Shell. [735]

The Soviet Caucasus, with encouragement from Langley, soon split from Russia.  The map of Central Asia was re-written as Kazakhstan, Uzbekistan, Tajikistan, Turkmenistan, Kyrgyzstan, Armenia, Azerbaijan, Ukraine and Georgia all declared their independence.  The pipeline Reagan ordered targeted carried Soviet natural gas east to the North Pacific port of Vladivostok and west to the Black Sea port of Novorrossiysk from the world’s richest known natural gas fields lying beneath and abutting the shoreline of the Caspian Sea, which lies in the heart of Caucasus.

The Four Horsemen coveted this resource more than any in the world.  They wanted to build their own private pipelines once they got their hands on the Caspian Sea natural gas fields, which also contain an estimated 200 billion barrels of crude oil.  Oil industry privatizations were quickly announced in the new Central Asian Republics which had, by virtue of their independence, taken control of the vast Caspian Sea oil and gas reserves.  By 1991 Chevron was holding talks with Kazakhstan. [736]

The Central Asian Republics became the largest recipients of USAID aid, as well as ExIm Bank, OPIC and CCC loans.  Azerbaijan, Turkmenistan and Kazakhstan were especially favored. These countries control the shoreline of the Caspian Sea, along with Russia and Iran.  In 1994 Kazakhstan received $311 million in US aid and another $85 million to help dismantle Soviet-era nuclear weapons.  President Clinton met with Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev. They signed an array of agreements ranging from disarmament deals to space research cooperation.  Kazakhstan, with an estimated 17.6 billion barrels of oil reserves, had been a strategic part of the Soviet nuclear weapons grid and was home to the Soviet space program.

The two leaders also signed an agreement providing investment protection for US multinationals.  The Free Trade Institute and US Chamber of Commerce sent officials to train Kazakhs in the finer arts of global capitalism.  The Four Horsemen moved in swiftly. Chevron Texaco laid claim to the biggest prize- the $20 billion Tenghiz oilfield- then grabbed another gusher at Korolev.  Exxon Mobil signed a deal to develop an offshore concession in the Caspian. [737]  Tengizchevroil is 45%-owned by Chevron Texaco and 25%-owned by Exxon Mobil. [738]  President George W. Bush’s NSA and later Secretary of State Condaleeza Rice, an expert on Central Asia, sat on the board at Chevron alongside George Schultz from 1989-1992. She even had an oil tanker named after her.

Across the Caspian Sea, Azerbaijan was receiving hundreds of millions of dollars in US aid.  BP Amoco led a consortium of seven oil giants who spent an initial $8 billion to develop three concessions off the coast of the capital Baku- historic base camp of Big Oil in the region. [739]  BP Amoco and Pennzoil- recently acquired by Royal Dutch/Shell- took control of the Azerbaijan Oil Company, whose board of directors included former Bush Sr. Secretary of State James Baker.

In 1991 Air America super spook Richard Secord showed up in Baku under the cover of MEGA Oil. [740]  Secord & Company did military training, sold Israeli arms, passed “brown bags filled with cash” and shipped in over 2,000 Islamist fighters from Afghanistan with help from Gulbuddin Hekmatyar.  Afghan heroin began flooding into Baku.  Russian economist Alexandre Datskevitch said of 184 heroin labs that police discovered in Moscow in 1991, “Every one of them was run by Azeris, who use the proceeds to buy arms for Azerbaijan’s war against Armenia in Nagorno-Karabakh”. [741]

A Turkish intelligence source claims that Exxon and Mobil were behind the 1993 coup against elected Armenian President Abulfaz Elchibey.  Secord’s Islamists helped. Osama bin Laden set up an NGO in Baku as a base for attacking the Russians in Chechnya and Dagestan.  A more pliant President Heidar Aliyev was installed. In 1996, at the behest of Amoco’s president, he was invited to the White House to meet President Clinton- whose NSA Sandy Berger held $90,000 worth of Amoco stock. [742]

Armenian separatists backed by the CIA took over the strategic Armenian regions of Nagorno-Karabakh and Nakhnichevan which border Turkey and Iran.  When Turkish President Turgut Ozal mentioned intervention in Nakhnichevan to back the Azerbaijani seizure, Turkish Premier Suleyman Demirel quickly played down the statement from the key US ally.  These two regions are critical to Big Oil plans to build a pipeline from the Caspian Sea across Turkey to the Russian Black Sea port of Novorrossiysk.  The same route is utilized by Turkey’s Gray Wolves mafia in their Central Asia to Europe heroin endeavors.  When Gray Wolf Mehmet Ali Agca tried to assassinate Pope John Paul II in 1981, the CIA used its Gladio strategy, trying to pin it on Bulgaria’s Communist Lukashenko government.

Lukoil owns 26% of the Russian Black Sea port at Novorrossiysk.  Its president Vayit Alekperov wanted to build the Caspian pipeline through Grozny in Chechnya, while the Four Horsemen preferred the route through Turkey.  CIA support for Armenian separatists and Chechen Islamist rebels ensured chaos in Grozny. Alekperov finally agreed to the Turkish route.

In 2003 the Defense Department proposed a $3.8 million military training grant for Azerbaijan.  Later they admitted it was to protect US access to oil.  As author Michael Klare put it, “Slowly but surely, the US military is being converted into a global oil-protection service”. [743]

Turkmenistan, which borders the Caspian Sea on the southeast, is a virtual gas republic, containing massive deposits of natural gas.  It also has vast reserves of oil, copper, coal, tungsten, zinc, uranium and gold.  The biggest gas field is at Dauletabad in the southeast of the country, near the Afghan border.  The Unocal-led Centgas set about building a pipeline which would connect the oil fields around Chardzhan to the Siberian oilfields further north.  More crucial to Centgas was a gas pipeline from Dauletabad across Afghanistan and Pakistan to the Indian Ocean. [744] Advisers to the project included Henry Kissinger. Unocal is now part of Chevron.

With the Four Horsemen firmly in charge of Caspian Sea reserves, the Caspian Pipeline Consortium was born.  Chevron Texaco took a 15% stake with the other three Horsemen and Lukoil splitting the rest.  Pipeline security was provided by the Israeli firm Magal Security Systems, which is connected to Mossad.  Azerbaijan and Turkmenistan have especially cozy relations with Israel via Special Ambassador Yusef Maiman, who is president of the Israeli Mehrav Group.  Mehrav is involved in a project in Turkey to divert water from the upper Tigres and Euphrates Rivers to the southeast part of Turkey and away from Iraq. [745]  The Caspian pipeline was built by Bechtel in partnership with GE and Wilbros Group.  The pipeline quietly began moving oil and gas in November 2001, just two months after 911.

Bechtel also built the oilfield infrastructure at Tengiz for Chevron Texaco.  In 1995 Bechtel led a USAID-funded consortium to restructure the energy sectors of eleven Central and Eastern European nations in line with IMF mandates.  Bechtel received a massive contract to upgrade Russia’s many ailing aluminum smelters in tandem with Pechiney.  Lukoil contracted with New Jersey-based ABB Lummus Crest (formed when engineering giants Asea Braun Boveri and Lummis Crest merged) to build a $1.3 billion refinery at the Novorrossysk port and to do a $700 million upgrade on its refinery at Perm.

The Bush Jr. Administration now planned a series of additional Caspian Sea pipelines to compliment the Tenghiz-Black Sea route.  A Baku-Tblisi-Ceyhan pipeline was built by a Four Horsemen consortium led by BP Amoco.  The law firm representing the BP-led consortium is James Baker’s family law firm- Baker Botts.  The BP Amoco pipeline runs the length of the country of Georgia through its capital Tblisi.

In February 2002 the US announced plans to send 200 military advisers and attack helicopters to Georgia to “root our terrorism”. [746]  The deployment was a smokescreen for pipeline protection.  In September 2002 Russian Foreign Minister Igor Ivaniov accused Georgia of harboring Chechen rebels.  In October 2003 Georgian President Eduard Schevardnadze was forced to step down in a bloodless revolution.  According to a December 11, 2003 article on the World Socialist Party website, CIA sponsored the coup.

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In September 2004 hundreds of Russian school children were killed when Chechen separatists seized their school building.  Russian President Vladimir Putin said of the incident, “Certain political circles in the West want to weaken Russia, just like the Romans wanted to weaken Carthage.”  He accused “foreign intelligence services” of complicity in the attacks.  His adviser Aslanbek Aslakhanov went further, stating on Russian Channel 2 News, “The men had their conversations not within Russia, but with other countries.  They were led on a leash.  Our self-styled friends have been working for several decades to dismember Russia… (they are the) puppeteers and are financing terror.”  Russia’s KM News ran the headline, “School Seizure was Planned in Washington and London”. [747]

Lukoil epitomizes the corruption so rampant in Russia since the Soviet collapse.  Bribery is the norm. Lukoil has given luxury jets to the mayor of Moscow, the head of Gazprom (the state-owned natural gas monopoly) and Kazakhstan President Nazarbayev.  In the mid-1990’s Lukoil announced that it would sell another 15 % stake to foreign stockholders through its largest owner and financial adviser CS First Boston and the Bank of New York. [748]  In 2002 they announced plans to sell off another big stake.

According to Kurt Wulff of the oil investment firm McDep Associates, the Four Horsemen, romping in their new Far East pastures, saw asset increases from 1988-1994 as follows: Exxon Mobil- 54%, Chevron Texaco- 74%, Royal Dutch/Shell- 52% and BP Amoco- 54%.  The Horsemen had more than doubled their collective assets in six short years.  This quantum leap in Anglo-American global power had everything to do with the takeover of the old Soviet oil patch and the subsequent impoverishment of its birthright owners.

[722] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Publishing. Sedona, AZ. 1991.

[723] The Robot’s Rebellion: The Story of the Spiritual Renaissance. David Icke. Gateway Books. Bath, UK. 1994. p.94

[724] Hot Money and the Politics of Debt. R.T. Naylor. The Linden Press/Simon & Schuster. New York. 1987. p.78

[725] Ibid. p.165

[726] Dope Inc.: The Book that Drove Kissinger Crazy. The Editors of Executive Intelligence Review. Washington, DC. 1992

[727] “The Unholy Alliance”. Carl Bernstein. Time. 2-24-92. p.28

[728] “US Obtained Soviet Arsenal from Poland”. Eugene Register-Guard. 2-13-94

[729] The Other Side Of Deception. Victor Ostravsky. HarperCollins Publishers. New York. 1994.

[730] Bernstein. p.28

[731] “The Dismantling of the Soviet Union”. Peter Symon. Philippine Currents. November/December 1991.

[732] “Drilling for a Miracle”. Fred Coleman. US News & World Report. 12-7-92. p.54

[733] Evening Edition. National Public Radio. 6-18-93

[734] “Exxon’s Russian Oil Deal Makes Other Firms Feel Lucky”. Wall Street Journal. 12-13-01

[735] “The Seven Sisters Have a Baby Brother”. Paul Klebnikov. Forbes. 1-22-96. p.70

[736] Taliban: Militant Islam, Oil and Fundamentalism in Central Asia. Ahmed Rashid. Yale University Publishing. New Haven, CT. 2001. p.145

[737] “Christopher Promises Aid to Oil-Rich Kazakhstan”. AP. Northwest Arkansas Morning News. 10-24-93

[738] 10K Filings to SEC. Exxon Mobil and Chevron Corporations. 3-28-01

[739] “The Quietly Determined American”. Paul Klebnikov. Forbes. 10-24-94. p.48

[740] Azerbaijan Diary: A Rogue Reporter’s Adventures in a Oil-Rich, War-Torn, Post- Soviet Republic. Thomas Goltz. M.E. Sharpe. Armonk, NY. 1999. p.272

[741] “al-Qaeda, US Oil Companies and Central Asia”. Peter Dale Scott. Nexus. May-June, 2006. p.11-15

[742] See No Evil: The True Story of a Ground Soldier in the CIA’s War on Terrorism. Robert Baer. Crown. New York. 2002. p.243-244

[743] Blood and Oil: The Dangers and Consequences of America’s Growing Dependency on Imported Petroleum. Michael T. Klare. Metropolitan/Henry Holt. 2004. p.6-7

[744] Escobar. Part I

[745] “The Roving Eye: Pipelineistan, Part II: The Games Nations Play”. Pepe Escobar. Asia Times Online. 1-26-02

[746] “Wolf Blitzer Reports”. CNN. 2-27-02

[747] “Paranotes: Russian School Seige Conspiracy”. Al Hidell. Paranoia. Issue 37. Winter 2005.

[748] Klebnikov. 1-22-96. p.72

Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel.  You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com

jeudi, 01 mai 2014

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Auteur : Egalité & Réconciliation 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le président de l’Arménie, Serge Sarkissian, espère pouvoir inscrire son pays dans une position médiane entre la Russie et l’Union européenne.

arton24983-dd44f.jpgAfin de punir l’Arménie de sa future adhésion à l’Union douanière (regroupant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan) et de ne pas souscrire à la position atlantiste dans l’affaire ukrainienne, l’Union européenne a décidé de ne pas signer d’accord majeur avec Erevan.

Mécontent, le chef de l’État arménien a interpellé les autorités de Bruxelles, lors d’un rassemblement du programme de partenariat oriental de l’UE qui s’est tenu à Prague :

« Nous nous engageons à prendre de nouvelles mesures avec nos partenaires de l’UE, afin de créer une fondation juridique régissant nos relations, qui d’une part reflètera le contenu de précédentes discussions entre l’Arménie et l’UE, et qui d’autre part sera compatible avec d’autres formats de coopération. Notre conviction : aucun des pays partenaires ne devrait être forcé de payer un prix parce qu’il décide de participer à tel ou tel autre processus d’intégration. Nous ne voulons pas faire un choix entre nos différents alliés : nous voulons avoir autant d’amis que possible. »

L’Arménie a sollicité plusieurs fois en 2013 l’Union européenne afin de parvenir à un accord d’association. Bruxelles a systématiquement rejeté ces demandes, y compris la plus récente : une version identique à celle que l’Ukraine a signé avec l’Union européenne après le changement de pouvoir à Kiev.

mercredi, 30 avril 2014

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

 

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Ex: http://www.elespiadigital.com

El embajador británico solicitó a Armenia que "devuelva" a Azerbaiyán los territorios circundantes a Nagorno-Karabaj "tomados" durante la guerra.

El Reino Unido apoya firmemente los principios del arreglo pacífico del conflicto de Nagorno-Karabaj a través de la mediación del Grupo de Minsk de la OSCE . Así lo manifestó el embajador británico en Azerbaiyán Irfan Siddig en una entrevista con 1news.az.

"Los territorio de Azerbaiyán de Nagorno-Karabaj y la tierra circundante son reconocidos internacionalmente. Pero está claro que la situación de Nagorno-Karabaj la disputan Armenia y la población armenia de Nagorno-Karabaj. Así, en la práctica, esto significa que un acuerdo sobre el futuro estatus de Nagorno-Karabaj debe lograrse sobre la base de los principios de Helsinki -no uso de la fuerza, el respeto a la integridad territorial y la igualdad de los pueblos y su derecho a la libre determinación. Este es el elemento más difícil del conflicto, que debe ser acordado entre todas las partes", dijo el Embajador.

"Sin embargo, el estatuto de los territorios que rodean Nagorno-Karabaj, que las fuerzas armenias continúan manteniendo bajo ocupación como consecuencia del conflicto militar, no puede ser negado. Es Territorio de Azerbaiyán, y en cualquier solución pacífica las fuerzas armenias deben retirarse de estas tierras, ya que la continua ocupación de estos territorios es uno de los obstáculos para la paz, y el Reino Unido apoyó la pronta devolución de esas tierras a Azerbaiyán en el marco de un acuerdo de paz global", concluyó Siddig.

mardi, 22 avril 2014

A skull that rewrites the history of man

A skull that rewrites the history of man

 
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One of the skulls discovered in Georgia, which are believed to date back 1.8 million years
 
 
 
 
 
 

 

It has long been agreed that Africa was the sole cradle of human evolution. Then these bones were found in Georgia...

The conventional view of human evolution and how early man colonised the world has been thrown into doubt by a series of stunning palaeontological discoveries suggesting that Africa was not the sole cradle of humankind. Scientists have found a handful of ancient human skulls at an archaeological site two hours from the Georgian capital, Tbilisi, that suggest a Eurasian chapter in the long evolutionary story of man.

The skulls, jawbones and fragments of limb bones suggest that our ancient human ancestors migrated out of Africa far earlier than previously thought and spent a long evolutionary interlude in Eurasia – before moving back into Africa to complete the story of man.

Experts believe fossilised bones unearthed at the medieval village of Dmanisi in the foothills of the Caucuses, and dated to about 1.8 million years ago, are the oldest indisputable remains of humans discovered outside of Africa.

But what has really excited the researchers is the discovery that these early humans (or "hominins") are far more primitive-looking than the Homo erectus humans that were, until now, believed to be the first people to migrate out of Africa about 1 million years ago.

The Dmanisi people had brains that were about 40 per cent smaller than those of Homo erectus and they were much shorter in stature than classical H. erectus skeletons, according to Professor David Lordkipanidze, general director of the Georgia National Museum. "Before our findings, the prevailing view was that humans came out of Africa almost 1 million years ago, that they already had sophisticated stone tools, and that their body anatomy was quite advanced in terms of brain capacity and limb proportions. But what we are finding is quite different," Professor Lordkipanidze said.

"The Dmanisi hominins are the earliest representatives of our own genus – Homo – outside Africa, and they represent the most primitive population of the species Homo erectus to date. They might be ancestral to all later Homo erectus populations, which would suggest a Eurasian origin of Homo erectus."

Speaking at the British Science Festival in Guildford, where he gave the British Council lecture, Professor Lordkipanidze raised the prospect that Homo erectus may have evolved in Eurasia from the more primitive-looking Dmanisi population and then migrated back to Africa to eventually give rise to our own species, Homo sapiens – modern man.

"The question is whether Homo erectus originated in Africa or Eurasia, and if in Eurasia, did we have vice-versa migration? This idea looked very stupid a few years ago, but today it seems not so stupid," he told the festival.

The scientists have discovered a total of five skulls and a solitary jawbone. It is clear that they had relatively small brains, almost a third of the size of modern humans. "They are quite small. Their lower limbs are very human and their upper limbs are still quite archaic and they had very primitive stone tools," Professor Lordkipanidze said. "Their brain capacity is about 600 cubic centimetres. The prevailing view before this discovery was that the humans who first left Africa had a brain size of about 1,000 cubic centimetres."

The only human fossil to predate the Dmanisi specimens are of an archaic species Homo habilis, or "handy man", found only in Africa, which used simple stone tools and lived between about 2.5 million and 1.6 million years ago.

"I'd have to say, if we'd found the Dmanisi fossils 40 years ago, they would have been classified as Homo habilis because of the small brain size. Their brow ridges are not as thick as classical Homo erectus, but their teeth are more H. erectus like," Professor Lordkipanidze said. "All these finds show that the ancestors of these people were much more primitive than we thought. I don't think that we were so lucky as to have found the first travellers out of Africa. Georgia is the cradle of the first Europeans, I would say," he told the meeting.

"What we learnt from the Dmanisi fossils is that they are quite small – between 1.44 metres to 1.5 metres tall. What is interesting is that their lower limbs, their tibia bones, are very human-like so it seems they were very good runners," he said.

He added: "In regards to the question of which came first, enlarged brain size or bipedalism, maybe indirectly this information calls us to think that body anatomy was more important than brain size. While the Dmanisi people were almost modern in their body proportions, and were highly efficient walkers and runners, their arms moved in a different way, and their brains were tiny compared to ours.

"Nevertheless, they were sophisticated tool makers with high social and cognitive skills," he told the science festival, which is run by the British Science Association.

One of the five skulls is of a person who lost all his or her teeth during their lifetime but had still survived for many years despite being completely toothless. This suggests some kind of social organisation based on mutual care, Professor Lordkipanidze said.