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lundi, 03 novembre 2014

L'ISIS : de la déesse maçonne au Nouvel Ordre Mondial

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L'ISIS : de la déesse maçonne au Nouvel Ordre Mondial

Auteur : Laurent Glauzy
Ex: http://zejournal.mobi

L’Isis (Islamic State of Iraq and Syria) est utilisée pour justifier la guerre au Moyen-Orient et provoquer un sentiment de panique dans le monde entier. Il ne s’agit pas d’une théorie de la conspiration, mais du plus ancien procédé mis en pratique par l’élite occulte, traçant ainsi les contours de la géopolitique grâce à une classe politique tout aussi corrompue que serve. Pour ce faire, l’Isis a été instaurée par les forces qui la combattent.

Quand, pour des raisons économiques, politiques, hégémoniques, une guerre est nécessaire, la classe politique doit passer par l’approbation du public, généralement opposé à un conflit armé. Il faut donc contourner la volonté du peuple en façonnant un ennemi si terrifiant que les populations imploreront leurs dirigeants et leurs gouvernements pour déclarer la guerre.

C’est la raison d’exister de l’État islamique en Irak et en Syrie, comme des vidéos de décapitations « bien produites » et promues dans le monde entier par toute la presse. Les différentes sources d’information rapportent alors des titres alarmistes sur l’Isis, dans le but d’émouvoir l’opinion publique et de favoriser l’invasion des pays du Moyen-Orient. La barbarie de l’Isis constitue un prétexte idéal à l’intervention d’une coalition internationale. Ce groupe produit une menace nationale essentielle pour tailler dans les droits et pour augmenter la surveillance des citoyens des démocraties occidentales. En bref, l’Isis est un autre exemple de la tactique séculaire utilisée pour créer un ennemi terrible et imaginaire dans le but d’effrayer les masses: un des fondements de la stratégie préconisée pour assurer l’assujettissement des masses, exposé dans le Rapport de la Montagne de fer. Dans Le grand échiquier (1997), Zbigniew Brzezinski constate : « Pendant que l’Amérique devient une société toujours plus multiculturelle, il pourrait être plus difficile de construire un consensus sur les questions de politiques extérieures, excepté dans des circonstances d’une menace extérieure directe. » Un groupe terroriste est ainsi susceptible de fédérer les opinions d’une nation composée d’une mosaïque de minorités.

Cependant, la désinformation connaît ses limites. Une dizaine d’années après l’invasion de l’Irak (qui est encore aujourd’hui une zone de chaos), l’opinion publique n’ignore plus que cette guerre a été fondée sur le mensonge des « armes de destruction massive » abondamment annoncées par le président américain George W. Bush et le secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld.

Sur ces mêmes principes mensongers, les États-Unis et leurs alliés (ensemble avec le Conseil des relations extérieures et d’autres groupes d’opinion internationaux élitaires) ont pour objectif de faire éclater une guerre au Moyen-Orient, où la Syrie campera le rôle de la nation à abattre. Pour mener à bien ce projet de guerre, un évènement unique et médiatique a complètement retourné les opinions : une courte vidéo montre un djihadiste masqué décapitant le journaliste américain James Foley, le 19 août 2014.

Les réactions furent immédiates. Tournées en haute définition, avec une parfaite illumination cinématographique, les vidéos des décapitations doivent générer une sensation viscérale d’horreur et de terreur. La victime est vêtue d’un habit orange, qui rappelle les tenues vestimentaires des détenus de Guantanamo Bay. Le terroriste agite en l’air un couteau. Ainsi manipulée, l’opinion publique ne peut qu’admettre le déclenchement de la guerre. La diffusion de ces images suscita une hystérie anti-islamiste dans le monde entier, sentiment qui fut constamment exploité par l’élite mondiale.

Comme ce fut planifié plusieurs mois auparavant, la guerre est déclarée à l’Isis. Dans un entretien avec USA Today, intitulé Panetta : 30-years war and a leadership test for Obama, l’ex-directeur de la CIA, Leon Panetta, déclara que les Américains devraient se préparer à une guerre de trente ans qui s’étendra à la Syrie. Il est frappant de constater qu’en quelques mois, un groupe terroriste émergeant du néant, a engendré le chaos dans les régions que les États-Unis et leurs alliés cherchaient à attaquer depuis des années. De plus, il est à souligner que le nom d’« Isis », est symbolique. Pourquoi un groupe « Islamique » adopte le nom d’une déesse égyptienne chère aux « frères » maçons, ayant la réputation de faire couler le sens des peuples en fomentant des guerres mondiales et en instituant des coups d’État sanglants ? Cette réalité est, entre autres, affirmée par le célèbre historien juif François Fejtö dans Requiem pour un empire défunt et par l’ancien maçon d’origine juive Aron Monus. Isis est une des entités préférées de l’élite occulte.

Continuité de l’histoire

Le financement de ce groupe islamiste par la CIA, n’est pas invraisemblable. En réalité, des cas différents et évidents appartenant à l’histoire récente montrent que les États-Unis ont déjà ouvertement soutenu des groupes islamistes extrémistes.

L’exemple le plus flagrant et bien documenté est la création des Moudjahidine, un groupe qui a été créé par la CIA pour attirer l’URSS dans un « piège afghan ». Le terme « Moudjahidine » décrit des « musulmans qui luttent sur le sentier d’Allah » dérivant du mot « jihad ». Le « grand ennemi » d’aujourd’hui était l’ami du passé. L’architecte de cette politique fut Zbigniew Brzezinski, un des hommes d’État les plus influents de l’histoire des États-Unis. De JFK à Obama, ce conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis Jimmy Carter, de 1977 à 1981, a été une importante figure qui a façonné la politique des États-Unis dans le monde entier. Il a créé aussi la Commission trilatérale [supra-maçonnique] avec David Rockefeller. En 1998, lors d’un entretien accordé au Nouvel Observateur, Brzezinski expliqua comment les Moudjahidine ont été utilisés en Afghanistan :

Question : L’ancien directeur de la CIA, Robert Gates, a déclaré dans ses mémoires [From the Shadows], que les services secrets américains ont commencé à aider les Moudjahidine Afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité. Vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire ? Vous confirmez ?

Brezinski : Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux Moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime pro-soviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques.

Peu d’années après, ces « combattants pour la liberté » se sont transformés en terroristes taliban, parmi lesquels Oussama ben-Laden, ancien agent de la CIA, est devenu l’ennemi public n°1. Ils ont été instrumentalisés pour justifier la guerre en Afghanistan. Les Moudjahidine ont été créés pour promouvoir les intérêts américains. Pour soi-disant s’opposer à la Russie, Washington a aussi soutenu les Frères Musulmans en Égypte dont les représentants étaient francs-maçons (Dr John Coleman, ancien agent du MI-6), Sarekat Islam en Indonésie, il Jamaat-e-Islami au Pakistan et le régime islamique en Arabie saoudite. La logique de la bannière étoilée est résumée en ces termes par Henry Kissinger : « L’Amérique n’a aucun ami ou ennemi permanent, seulement des intérêts. »

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La Rolex du Djihadiste

L’Isis est la nouvelle Al-Qaïda, complètement adaptée aux temps modernes. Apparue, sortie de rien en quelques mois, l’Isis bénéficie d’un grand nombre de ressources, d’armes, d’équipements multimédia high-tech et de spécialistes en propagande. D’où proviennent les capitaux et son savoir-faire ? L’histoire du représentant de l’Isis, Abu Bakr al-Baghdadi, est extrêmement trouble. D’après certains rapports, al-Baghdadi a été arrêté et incarcéré par les Américains de 2005 à 2010 à Camp Busca, en Irak. Actif dans le mouvement djihadiste, il assuma le contrôle de la branche irakienne d’al-Qaïda, après la mort de deux de ses supérieurs.

Peu après sa libération, al-Baghdadi gravit rapidement les échelons d’Al-Qaïda. Il accumula une fortune, avant d’être expulsé par la nébuleuse islamiste, et de conduire aujourd’hui l’Isis. A-t-il été soutenu par des forces externes ? Pendant sa première apparition publique comme responsable de l’Isis, al-Baghdadi a ordonné aux Musulmans de lui obéir. Il porte une montre particulièrement onéreuse, probablement une Rolex, de plusieurs milliers de dollars. Un choix de mode étrange pour un représentant qui a juré de combattre la « décadence occidentale ».

Concernant les très théâtrales vidéos de décapitation, elles présentent des détails faisant penser à un vulgaire montage. En premier lieu, pourquoi les victimes (juste avant leur décapitation) sont-elles aussi calmes ? Il serait bien plus logique de voir une victime en état de panique. Pourquoi le sang ne jaillit-il pas quand le couteau tanche la gorge de la victime ? Et, enfin pourquoi la bouche du tortionnaire est-elle masquée ? S’agirait-il de masquer un accent anglais ? Ce ne sont que quelques contradictions se multipliant avec la liste des victimes.

Prétexte d’un pouvoir dictatorial en Occident

Le matériel de propagande utilisé par l’Isis est moderne et supérieur à l’équipement de l’habituelle « propagande islamique » qui se trouve en circulation au Moyen-Orient. Naomi Wolf, l’auteur et ex-conseiller de Bill Clinton a attiré une avalanche de critiques quand elle a exprimé son scepticisme concernant l’Isis, et appelant à la rigueur journalistique. Naomi Wolf a de bonnes raisons pour parler de l’Isis. Dans The End of America (La fin de l’Amérique) (2007), elle a défini dix étapes nécessaires à un groupe fasciste (ou gouvernement) pour détruire le caractère démocratique d’un État. L’Isis permet cette transition politique des nations dit « démocratiques » vers des régimes totalitaires :

- Créer un ennemi interne et externe terrifiant

- Créer des prisons secrètes dans lesquelles est pratiquée la torture.

- Développer une caste délinquante ou une force paramilitaire qui ne correspond pas aux citoyens.

- Imposer un système de surveillance interne.

- Molester des groupes de citoyens.

- Opérer des détentions arbitraires.

- Avoir comme objectif des individus clés.

- Contrôler la presse.

- Traiter tous les dissidents politiques comme des traitres.

- Suspendre l’état de droit.

Alors que dans le monde occidental, le public s’affaire à étiqueter quiconque doute d’un récit officiel en le présentant comme une « théorie du complot », le public des pays du Moyen-Orient est plus sceptique sur l’Isis et le soi-disant Jihad. Par exemple, au Liban et en Égypte, l’idée que l’Isis soit une création des États-Unis et de la Cia était déjà soutenue par de hauts fonctionnaires : les actions et le Modus operandi de l’Isis sont suspects. En fait, le groupe semble surtout être fait sur mesure pour aider les États-Unis à atteindre et à justifier ses objectifs militaires au Moyen-Orient.

Dégoûtés par les vidéos de décapitations, la majeure partie des occidentaux sont à présent favorables à l’anéantissement de l’Isis. Naturellement, ils ne se rendent pas compte que cette même ferveur les portera à devenir victimes de leur gouvernement et de mesures liberticides. Car, l’Isis a constitué des menaces, poussant les gouvernements à agir. Le cas échéant, « agir » signifie réduire la liberté de parole en augmentant la surveillance.

Le Canada a déjà utilisé le « danger » de l’Isis pour espionner des citoyens et travailler sur la rédaction de nouvelles lois permettant une surveillance accrue de la population. Michel Coulombe, directeur depuis octobre 2013 du Service Canadien du Renseignement de Sécurité(CSIS), a ainsi affirmé qu’il n’y avait pas de signes d’une attaque terroriste contre le pays, mais que les autorités surveillent quatre-vingt suspects terroristes canadiens qui ont tourné des vidéos violentes dans le monde entier. Il explique que les quatre-vingt suspects n’ont pas pu être inculpés en raison de la difficulté en cours de recueillir des preuves. Et, le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney a exposé de manière évasive qu’il compte introduire très rapidement de nouveaux textes législatifs pour soutenir les forces de l’ordre en vue de dépister les terroristes.

Dans l’article Extremists to have Facebook and Twitter vetted by anti-terror police (La police anti-terroriste va examiner les messages Facebook et Twitter des extrémistes), The Telegraph observe qu’au Royaume-Uni, les conservateurs ont présenté l’Extremist Disruption Orders, une liste de règles sans précédent qui auront de graves implications contre la liberté d’expression. « Les messages des extrémistes sur Facebook et Twitter devront être approuvés de manière préventive par la police sur la base de règles radicales prévues par les conservateurs. Il pourra leur être interdit de parler publiquement à l’occasion d’évènements publics représentant une menace pour le fonctionnement de la démocratie. Theresa May, ministre de l’Intérieur, prévoit des textes permettant aux juges d’interdire des manifestations et l’association de personnes spécifiques »

Conclusion

L’Isis a toutes les caractéristiques d’un groupe djihadiste monté et subventionné par la CIA, à seule fin de faciliter la guerre à l’extérieur et la répression à l’intérieur.

Si nous regardons l’histoire sur le principe du divide et impera au Moyen-Orient, des détails suspects concernant l’Isis et les répercussions de son existence dans le monde occidental, il apparait que ce groupe est la continuité de plusieurs modèles.

Il serait donc judicieux de se demander : Qui tire avantage de la présence de l’Isis et de la terreur qu’elle génère ? Que gagnerait l’Isis en tournant des vidéos barbares qui provoqueraient les armées les plus puissantes du monde ? Quels sont les bénéfices d’une classe politique occidentale préparant la soviétisation des peuples ? À l’insu de ses populations, l’Europe et l’occident se préparent à entrer dans le Nouvel Ordre Mondial, appellation de la future dictature que les élites Illuminati, sous l’œil d’Isis, préparent pour réduire le monde en un immense Archipel du goulag. Tel sera le monde sans frontière de cet ordre supra-maçonnique. L’Isis est le dieu du très satanique Nouvel Ordre Mondial.

- Source : Laurent Glauzy

dimanche, 02 novembre 2014

Les Etats-Unis ont créé ce Daesh

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«Les Etats-Unis ont créé ce Daesh, s’ils voulaient le détruire, il suffirait d’un mot»

Entretien avec Pierre Merjaneh, député d'Alep

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Excellente interview réalisée par Reinformation.tv qui éclaire un peu plus sur la situation syrienne et le rôle déterminant des USA, d’Israël et des monarchies du Golfe dans ce conflit qui tourne au génocide.

Pierre Merjaneh est chrétien et député de la ville d’Alep, dans le nord de la Syrie, depuis 2012.
Ancien joueur de basket et conseiller municipal, il bénéficie d’une excellente réputation à Alep comme partout en Syrie, et chose plus rare, chez les partisans de Bachar el Assad comme dans l’opposition…
De passage par la France, il répond aux questions de Réinformation.tv au sujet de la guerre qui ravage son pays depuis presque quatre ans.

Quelle place a eu la majorité des Syriens dans cette guerre ?

Au début, beaucoup de Syriens étaient avec ceux qui réclamaient des réformes, beaucoup ont même manifesté mais petit à petit, ils ont compris que ce n’étaient pas les réformes qui étaient prioritaires dans le combat, mais bien la destruction de l’Etat syrien et de l’armée syrienne. Ceux qui ont compris que ces manifestations allaient finalement conduire au chaos se sont retirés de ce combat qu’ils pensaient juste.
D’ailleurs, lors des dernières élections présidentielles, les Syriens ont été très nombreux à venir voter, mais tous ne sont pas venus voter pour la personne de Bachar el Assad mais pour dire : « l’Etat syrien existe, laissez-nous discuter nous-même notre avenir ».

Y avait-il à Alep des manifestations comme ailleurs en Syrie dès le début ?

Non pas tellement, il y avait quelques vagues manifestations ici où là de temps en temps. Mais la ville d’Alep est plus ou moins encerclée par des zones d’habitats illégaux dans lesquelles se sont déroulées les premières manifestations.
Il semblait alors que quelque chose se passait là-bas, il y a eu des trahisons à plusieurs niveaux de sorte qu’ils ont pu faire entrer des armes et lorsque les « rebelles » ont voulu attaquer la ville d’Alep c’était donc plus facile…
La première manifestation a été provoquée dans le quartier An-Ansari avec un but bien précis… Il y avait des snipers « rebelles » sur les toits de la place par laquelle la manifestation devait passer.
Et lorsque la police est arrivée, sans aucune autre arme que les matraques habituellement prises lors de manifestations, les manifestants se sont soudainement dispersés. Dix-sept policiers ont alors été tués par les hommes postés sur les toits.
Je peux l’assurer, je me suis immédiatement rendu sur les lieux.
Et c’est exactement l’inverse qui a été raconté par Al Jazeera, Al Arabiya et France 24…

Vous dites que les manifestations « ont été créées », pouvez-vous nous préciser, selon vous, le rôle des Etats-Unis ?

C’est exactement la même chose que ce qu’il s’est passé en Tunisie, en Lybie, en Egypte et même au Soudan, en Irak, au Yemen… Dans toute la région.
L’économie joue toujours un rôle essentiel dans de tels conflits et les Etats-Unis s’intéressent au pétrole et au gaz de la région.
Les Etats-Unis sont les plus à mêmes de savoir les quantités et les capacités pétrolières et gazières de la Syrie…
Ils cherchent donc à placer un gouvernement qui travaille à 100 % pour les Etats-Unis.
Sinon, il lui suffirait de dire un seul mot à la Turquie pour que cette dernière ferme les frontières et cesse d’envoyer armes et djihadistes et ce serait fait.

Et Israël ?

Israël entretient désormais des relations amicales avec Al Nosra ! Ses frontières sont désormais ouvertes pour leurs combattants. Israël les protègent, les soignent et le Premier Ministre va même leur rendre visite à l’hôpital…
Al Nosra qui a été se mettre dans la zone du Golan dans laquelle ni l’armée syrienne ni l’armée israélienne ne peuvent pénétrer…
Que voulez-vous que je dise de plus ? La destruction de l’armée syrienne réjouit Israël qui est d’ailleurs le grand profiteur de tout ce qui se passe dans la région et de l’effondrement des Etats…

Quel est donc le but de l’Etat Islamique ? Et celui de la coalition partie le combattre ?

Le but de l’EI est de créer un Califat dans la région et même au delà, jusqu’en Espagne d’ailleurs…
Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du Qatar, de l’Arabie Saoudite, des pays du Golfe présents dans cette coalition, ont créé ce Daesh…
S’ils voulaient le détruire, il leur suffirait d’un mot pour fermer le robinet financier, les arrivées d’armes et de djihadistes… Il leur suffirait d’exiger la fermeture des frontières et de donner un an à l’armée syrienne.

jeudi, 30 octobre 2014

Beslan and Chechen Terrorism: Caucasus Jihadists still killing in Syria and Gulf Petrodollars

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Beslan and Chechen Terrorism: Caucasus Jihadists still killing in Syria and Gulf Petrodollars

Ramzan Khalidov and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times / http://moderntokyotimes.com

On the morning of September 1, 2004, all seemed normal in Beslan in North Ossetia. This part of the Russian Federation was basically a backwater when it came to international news. However, sadly this would soon change because of the actions of Islamist terrorists that mainly emanated from Chechnya and Ingushetia. Therefore, for three days at the beginning of September in 2004 the name Beslan became internationally famous for all the wrong reasons. Indeed, by the end of the crisis Beslan would remain etched in the memory because of the barbarity of Caucasus Islamic jihadists that deemed children to be mere fodder.

Of course, children in all conflicts become victims because the very nature of war is based on death and brutality. Yet, Beslan is unique based on the utter savagery of the terrorists because in their world taking children hostages was deemed normal based on their twisted logic. This reality meant that children and adults had to endure psychological torture, the brutal behavior of Islamic jihadists and the fear of being killed at any moment. Indeed, one can only imagine the utter desperation felt by children and adults alike – and family members and friends watching events from the outside while their loved ones faced such brutality.

The late B. Raman (Additional Secretary (retd), Cabinet Secretariat, Govt. of India, New Delhi) stated in 2010 in relation to Chechen terrorism that: “Western skepticism about the Russian evidence regarding the links of the Chechen terrorists with Al Qaeda has been coming in the way of strong action against the Chechen terrorists operating from Pakistani sanctuaries with Saudi money. This skepticism can be compared to the US skepticism over Indian evidence regarding the international dimensions of the Lashkar-e-Toiba (LET) and its links with Al Qaeda. Only after the LET killed six US nationals in Mumbai during its sea-borne terrorist strikes in the last week of November, 2008, did the Americans start admitting that the LET had become as dangerous as Al Qaeda. The Chechen terrorists have till now not targeted US nationals and interests. Hence, the US skepticism continues. This is a shortsighted approach and will weaken the war against global jihadi terrorism. The LET did not target Americans till November, 2008. That did not make it any the less dangerous as a terrorist organization. The Chechen terrorists are as ruthless and dangerous as the LET or any other associate of Al Qaeda. The world has to be concerned over their activities before it becomes too late.” 

International Caucasus terrorists are still seeking fresh massacres in the Russian Federation and internationally these jihadists are involved in utter barbarity. This notably applies to Syria because many massacres have taken place by jihadists from the Caucasus region. Therefore, while the barbarity of Beslan isn’t being replicated based on the loss of life of so many children in one single event; the virus of Caucasus jihadists is still beheading in Syria and playing a role in Iraq. At the same time, Caucasus jihadists are still threatening the stability of parts of the Southern Russian Federation and the Caucasus region.

It is wrong to state only “terrorism” about Beslan because Caucasus jihadists don’t deem Chechnya or Ingushetia (and other parts of the Caucasus) in a multiple context. After all, they view the region to be a future Islamist state based on Sharia Islamic law and whereby Christians will be dhimmis at best. Of course, at worse Christians will face the real threat of ISIS mindsets that seek to cleanse all other faith groups. Indeed, Chechens and Caucasus jihadists are butchering minorities in Syria and are involved in sectarian and Takfiri intrigues in Iraq. Therefore, the Beslan massacre based on taking children hostages and then offering them to be slaughtered in such numbers was a brutal Islamist jihadist reality. This brutal Caucasus Islamist jihadist movement continues to behead in modern day Syria alongside other international jihadists.

Vojin Joksimovich, the author of The Revenge of the Prophet, states: “In order for the Western world to counter, and conceivably eradicate, the onslaught of Islamic terrorism, the root causes must be addressed.” 

Vojin Joksimovich continues: “this has not been the case” because “The most pressing underlying root cause is the Saudi Wahhabi-led petrodollar hegemony over the Islamic world” and this cancer is still spreading death and peddling massive indoctrination.

The same author continues about Gulf petrodollars by stating: “The Wahhabis, or Wahhabists, make use of these windfall profits primarily for proselytism purposes.  However, a modest percentage goes to the terrorist arm of the Wahhabi movement, i.e. Al Qaeda and other similar terrorist organizations in the Islamic world.  It is imperative to starve these terrorist organizations of financial resources and recruits.”

In another article by Modern Tokyo Times it was stated: Islamic jihadists from all over the world are flocking to Syria and clearly NATO Turkey is “pimping itself out” in order to enable Islamist to enter the north of this country. At the same time, Gulf petrodollars are helping to arm international jihadists against secular Syria alongside spreading Islamist indoctrination by manipulating charities, refugee camps and by spreading media propaganda throughout the Middle East. The Chechen and Caucasus Islamist angle is also increasing and given the notoriety of Chechen fighters then clearly the allies of America are enabling this to happen – this applies to Turkey and Georgia.”

Returning back to Beslan then clearly this barbaric terrorist event will never be forgotten. However, sadly the same barbarity within the mindset of Islamic jihadists in the Caucasus region is now being exported to Syria and much further afield. Indeed, the murky role of Georgia and NATO Turkey in the ratlines of international jihadists emanating from the Caucasus region also needs to be investigated alongside the intrigues of powerful Gulf and NATO powers that utilize all that is evil in this world.

mtt

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lundi, 27 octobre 2014

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

Ex: http://fortune.fdesouche.com

L'organisation djihadiste prospère via des réseaux d’économie informelle pour subvenir aux besoins quotidiens de son “califat” autoproclamé en juillet.

 

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C’est le groupe terroriste le plus riche de l’histoire. À la tête d’une fortune colossale évaluée à plusieurs centaines de millions de dollars, l’organisation État islamique (EI) a tout loisir de poursuivre son avancée en Syrie et en Irak, et [de] payer les quelque 30.000 djihadistes qui l’ont rejointe.

D’où tire-t-elle ce pactole ? Les regards se tournent en premier lieu vers le Golfe, où de riches donateurs ont profité de la guerre en Syrie pour financer les groupes rebelles les plus extrémistes, avec la bénédiction de leur pouvoir pressé de voir Bachar el-Assad tomber.

Or, ces dons ne représenteraient en réalité qu’une infime partie des revenus de l’État islamique. “L’EI ne reçoit qu’une proportion marginale de donations extérieures qui ne correspondent plus qu’à 2 % de leurs revenus générés annuellement“, affirme Jean-Charles Brisard, consultant international spécialiste du terrorisme, qui vient de rendre un rapport sur les sources de financement de l’EI. “Cette organisation est aujourd’hui autosuffisante.


Or noir

En s’emparant, entre 2013 et 2014, de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak, l’EI a fait main basse sur une dizaine de champs pétrolifères qu’il a immédiatement exploités. D’après le cabinet américain IHS, sa production lui rapporterait deux millions de dollars par jour, soit 800 millions de dollars par an.

Les djihadistes ont poussé les fonctionnaires de chaque champ à poursuivre leur travail sur le site en continuant à les payer“, explique Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes au cabinet NGC Consulting.

Et il ne faut pas oublier que l’EI est formé d’anciens cadres de Saddam Hussein, et qu’il a été rejoint par des diplômés en provenance du Golfe.

Conscients que le pétrole brut, qui est plus facilement traçable, ne leur apporte aucun revenu, les djihadistes sont allés jusqu’à construire de petites raffineries artisanales afin de produire leur propre carburant. Qui sont les acheteurs ? “Une grande partie est consommée pour leurs propres besoins, décuplés en tant de guerre, et le reste est vendu“, indique Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques.

L’EI ne disposant pas de réseaux propres, il est allé chercher ceux qui existaient déjà dans la région sous l’embargo irakien et iranien. Il s’agit d’intérêts économiques et de groupes criminels s’achetant des complicités et profitant de la porosité de la région pour réaliser leur business.

“Pétrole contre nourriture”

À la baguette, des négociants moyen-orientaux peu scrupuleux qui se sont notamment enrichis dans le cadre du programme “pétrole contre nourriture” sous Saddam Hussein, et qui profitent de la percée de l’EI pour réactiver leurs réseaux.

Surtout que, plus le commerce est risqué – et c’est le cas avec l’EI -, plus la décote est forte“, souligne Francis Perrin. Et avec un baril vendu de 25 à 30 dollars – une misère comparé aux 85 dollars du cours normal -, le pétrole “État islamique” est très prisé.

Il transite ainsi via le Kurdistan irakien, la Turquie ou la Jordanie.

En Syrie, d’où ils tirent la majorité de leur or noir, les djihadistes s’appuient sur les tribus locales qui géraient déjà les champs pétroliers sous Bachar el-Assad. “Celles-ci activent donc les mêmes réseaux commerciaux, mais à des prix inférieurs“, affirme Jean-Charles Brisard.

Pour contrer ce commerce lucratif , l’aviation américaine vise depuis fin septembre les raffineries de l’État islamique en Syrie. Une initiative indispensable pour tarir le financement de l’organisation, mais qui ne suffira en aucun cas à la mettre à terre. Car, bien au-delà du pétrole, l’”État islamique” se comporte en véritable multinationale.

Myriade d’impôts

Extraction de gaz naturel ou de phosphate, production de blé, d’orge ou de ciment, les djihadistes ont repris le parc industriel du vaste territoire – plus grand que le Royaume-Uni – dont ils disposent. “En Syrie, ils produisent assez de pain pour nourrir chaque jour un million de personnes“, souligne Romain Caillet. “De fait, même si l’EI n’est pas reconnu comme un État, il en a les capacités, et demeure aujourd’hui plus organisé que certains pays africains.” Une analyse que tempère Jean-Charles Brisard pour qui ces ventes de produits à prix coûtant visent avant tout à “s’attacher la sympathie des populations locales“.

En échange, les “habitants de l’État islamique” sont tenus de s’acquitter d’une myriade d’impôts – la “jebaya” (la collecte en vigueur sous les anciens califats, NDLR) -, répondant chacun à un impératif islamique.

Impôts sur le revenu directement ponctionné sur le salaire, prélèvements lors des retraits d’argent, droit de protection des minorités, taxe pour le transit des véhicules de marchandise, dîme sur le gaz, l’électricité, les transactions des commerçants, tout est bon pour financer le nouvel État autoproclamé.

Le tout contrôlé par un vrai ministère des finances disposant dans chaque région de comités et publiant ses résultats, graphiques à l’appui. Soit une somme totale de 360 millions de dollars par an, ce qui représente, selon Jean-Charles Brisard, environ 12 % des revenus annuels de l’EI. Même si ces impôts, prélevés sous la contrainte, demeurent inférieurs à ceux en vigueur sous les États syrien et irakien.

Casse-tête pour l’Occident

Un véritable casse-tête pour l’Occident, peu armé pour sanctionner cette économie informelle qui contourne le système financier international.

D’autant qu’à cette manne financière s’ajoutent les recettes des rançons d’otages, des vols (comme les 425 millions de dollars dérobés dans la banque centrale de Mossoul en juin), du racket et des extorsions de fonds.

Un pactole qui permet à l’EI d’assumer pour l’heure toutes ses dépenses (ses meilleures armes ayant été puisées dans l’arsenal américain de l’armée irakienne déliquescente), mais qui risque bientôt de ne pas suffire pour gérer les besoins (électricité, salaires des fonctionnaires) de son “État“, surtout si celui-ci est amené à s’étendre.

L’EI a beau se comporter comme un État, il ne dispose certainement pas des ressources suffisantes pour faire fonctionner durablement tous les services publics de ses régions“, pointe Jean-Charles Brisard. Car, après avoir proclamé son “califat” en juillet, l’organisation État islamique doit maintenant s’atteler à une tout autre mission : gérer le quotidien de ses 8 millions d’habitants.

Le Point

jeudi, 23 octobre 2014

L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

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LA FORET PLUTÔT QUE LE DÉSERT
 
L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr

Ernest Renan, opposait le désert à la forêt, l’envie d’absolu résultant des cultures monothéistes à la nature plus ouverte des cultures polythéistes. Or, ce sont deux religions éprises d’absolu qui s’affrontent cet automne 2014 en Orient, où les droits de l’homme défendus par l’Occident prétendent s’opposer à un intégrisme prôné par l’Etat islamique [EI]. Oui, deux religions, car la curieuse alliance construite par les Etats-Unis [USA] avec certains Etats arabes n’est que de circonstance. Si les USA ont des intérêts dans une région où ils ont introduit un certain désordre depuis la Seconde guerre mondiale, l’Europe en a peut-être moins. Les USA n’ont guère de population musulmane, n’appartiennent pas au même hémisphère que l’Europe (Western Hemisphere est le terme désignant le continent américain), et ils se tournent vers le Pacifique. L’impact de leur action en Orient se fera d’abord sentir en Europe, raison pour laquelle l’Union européenne [UE], ainsi que son Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, devraient avoir une attitude autre qu’un simple suivisme basé sur l’émotion et la vassalité.


Guerre préventive ou intervention  punitive ?

La guerre menée par les USA (Operation Inherent Resolve) a été déclenchée pour deux raisons : préserver une unité irakienne en état de réanimation avancée (objectif politique) et protéger des minorités menacées par le nouvel EI (Responsability to Protect ou R2P). Quelques décapitations ont émotionnellement renforcé la caution morale d’une intervention dirigée contre des ennemis qualifiés de Barbares. Notons au passage la différence de perception existant aux USA, si on compare l’exécution de citoyens américains, mais appartenant à un pays devenu l’ennemi de l’EI après les premiers bombardements en Irak, aux centaines de victimes civiles, provoquées par Israël lors de la destruction d’objectifs dans la bande de Gaza. Utiliser la modernité de l’arme aérienne, sans risque pour l’attaquant, contre un ennemi qui en est dépourvu, renforce l’archaïsme de ce dernier, ne lui laissant que l’arme du terrorisme basée sur le sacrifice, aspect particulièrement étudié dans un ouvrage récent à lire absolument.


Le premier motif, défendre l’unité de l’Etat irakien est du ressort des USA, qui portent la responsabilité exclusive de son organisation actuelle et du désordre qui y règne. Même si l’Etat islamique ne peut prendre Bagdad, croire en la survie de l’Etat irakien dans sa forme actuelle est faire preuve de beaucoup d’optimisme. En 2003, certains Etats de l’Union européenne n’étaient guère favorables à l’intervention américaine ; aujourd’hui, des unités militaires missionnés par des pays de l’UE sont associées aux combats. Le second motif, défendre les membres persécutés des religions minoritaires est sans doute un devoir, mais sa nature est mal définie : intervient-on au profit de civils menacés, ou de pratiquants d’une religion chère à l’Europe ? Dans le second cas, l’image même du Croisé occidental légitime la guerre menée par l’EI, et encourage le recrutement de combattants fondamentalistes. Si l’UE a désigné l’EI comme un ennemi, elle peut en retour être légitimement perçue comme tel par les Musulmans, dont beaucoup appuient la création d’un Etat islamique sur le fond, même si la majorité n’en partage pas certains excès quant à la forme.

L’Europe réclame aujourd’hui l’universalité des droits de l’homme, tels qu’ils ont été définis par elle-même, et veut les diffuser si nécessaire par la force, exactement comme elle a autrefois diffusé le christianisme. Mais au final, quel est le droit, quelle est la légitimité dont dispose l’Europe pour définir ce qui est bien, ou ce qui est mal ? La réponse à cette question détermine la nature de la guerre menée, par la force contre le droit, ou par le droit contre le mal, alternative très éloignée des conceptions de Clausewitz ou de Bismarck ; pas de Realpolitik ici…


Un double-jeu de la plupart des acteurs régionaux

La Turquie (77 millions d’habitants) préférerait restaurer un califat à Istanbul plutôt qu’à Mossoul. Son président Erdoğan est doté du même profil, et de la même compétence, que le président russe Poutine, cimentant son peuple autour d’une vision politico-religieuse. Non seulement Ankara est en conflit avec son importante minorité kurde, mais toutes les confessions ne sont pas officiellement reconnues en Turquie, particulièrement celle pratiquée par les Alevis. En clair, la Turquie préfèrerait à sa frontière Sud un Etat islamiste mais sunnite, et en aucun cas un régime affilié au chiisme comme l’est celui des Alaouites de Syrie, ou pire, un Etat kurde contrôlé par le Parti syrien de l’union démocratique [PYD]. Au total, la Turquie se satisfait de voir le PYD décimé par l’EI, et n’interviendra en Syrie que pour créer une zone servant de base à des opposants combattant le régime alaouite. Jeu de dupes vraiment, car l’Occident qui semblait hésiter après avoir dénoncé la répression féroce d’Assad, devra peut-être céder aux pressions des ennemis du régime, s’il veut maintenir son alliance contre l’EI.


Les Etats sunnites du Golfe persique (30 millions d’habitants dans la seule Arabie saoudite) veulent assurer leur sécurité intérieure, contre les Frères musulmans qui n’y sont guère aimés, et extérieure, contre l’Iran chiite, honni tout comme le Hezbollah ; ils financent avec l’argent du pétrole les mouvements islamistes. Certes, depuis que l’EI revendique une expansion territoriale sur la péninsule arabique, leurs gouvernants hésitent, car il existe une différence entre wahhabisme et salafisme. Pour simplifier le premier autorise plusieurs Etats conformes à la charia, comme la royauté saoudienne, alors que le second ne se reconnait que dans un califat, donc un seul Etat islamique. Vouloir former dans ces pays intégristes des forces militaires de l’armée syrienne libre [ASL] conformes aux canons de l’Europe est un non-sens.

L’Iran (77 millions d’habitants) se veut une puissance régionale dotée d’alliés dans le Croissant fertile (Hezbollah au Liban, Alaouites en Syrie, Chiites en Irak). Le maintien de cet arc chiite est pour l’Iran l’enjeu majeur des combats en Irak, en Syrie et au Liban, c’est là que se décidera l’affrontement avec les Etats sunnites. Une sécurité garantie par l’arme nucléaire lui est refusée; or, dans la décennie 1980, l’Iran a résisté seul contre l’Irak appuyé par l’Occident et les autres pays sunnites. L’emploi de missiles balistiques contre les villes iraniennes, et l’utilisation d’armes chimiques sur le terrain ont alors marqué l’actuel Guide suprême Khamenei.

Israël (8 millions d’habitants) ne souhaite que des acteurs faibles autour de lui, voire une certaine anarchie, à défaut d’Etats l’ayant reconnu par traité, à l’exemple de l’Egypte (1979) et de la Jordanie (1994). Ses inquiétudes face à l’Irak, autrefois comparé à la Prusse du Moyen-Orient, ont disparu. La situation en Syrie est davantage incertaine, car le régime affaibli d’Assad est sans doute préférable à un Etat islamiste unifié. Tel-Aviv veut rester la seule puissance régionale disposant du feu nucléaire, afin que le pouvoir égalisateur de l’atome compense son différentiel territorial et démographique. On peut comprendre les Israéliens, si on se souvient que l’implantation franque en Terre sainte a duré moins de deux siècles (1099-1291), alors qu’Israël n’a guère plus de soixante années d’âge. Au final, Israël fait réaliser le travail par son allié américain, et sourit sous cape en voyant l’UE qui finance d’un côté la reconstruction de Gaza, tout en jetant quelques bombes en Irak…


Reconsidérer les intérêts vitaux de l’Union européenne


Est-il vraiment de l’intérêt de l’UE de combattre l’EI, malgré le battage fait autour d’une menace qualifiée de djihadiste au sein de ses populations allogènes ? L’Union européenne ne se veut pas d’ennemis ; certes, mais cela ne suffit pas à n’avoir que des amis.


Aujourd’hui les citoyens européens, s’ils ne sont menacés ni par Israël, ni par le peuple palestinien, subissent cependant les conséquences de leur mésentente. L’Iran et la Syrie ont pu froisser la France voici quelques années, mais l’UE n’a que peu à craindre d’eux. Par contre, deux Etats ont une position plus ambigüe. Le premier est la Turquie, seul état proclamé islamiste de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN]. Cet Etat ne pourra à la fois rester dans l’OTAN (qui est en lutte contre le terrorisme islamique), avoir une attitude pour le moins mitigée envers Israël (soutenu par la seule puissance militaire réelle de l’OTAN), et préférer l’EI aux Kurdes ou au régime alaouite syrien. Le second est la Russie, le plus grand pays du monde (mais peuplé de seulement 146 millions d’habitants), qui devrait être le complément naturel de l’Union européenne (premier PIB mondial avec un demi-milliard de citoyens) face à des menaces qui leur sont communes. Malheureusement, ne comprenant pas plus l’UE que l’UE ne la comprend, la Russie est perçue comme une menace - malgré le différentiel de puissance cité ci-dessus - sa récente attitude en Ukraine offrant une nouvelle légitimité à l’OTAN. Enfin, les Etats sunnites du Golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar ne sont pas des alliés, et encore moins des amis. Ils exportent leur doctrine religieuse fondamentaliste et achètent des acquis européens. Cet équivalent de soft power est une réelle menace pour les intérêts de l’UE, où une importante communauté musulmane souffre parfois d’une triple incertitude économique, sociale et religieuse. Quel Etat musulman doté d’une minorité chrétienne tolèrerait que l’UE exerce une action idéologique au sein de celle-ci ? A l’inverse, l’UE n’a rien osé entreprendre à l’encontre de ces régimes qui ne partagent pas ses valeurs, particulièrement envers les femmes ;comment défendre leur émancipation tout en autorisant une forme de religion qui les brime ? L’UE est assez optimiste pour accepter ce soft power tout en criant au loup devant la présence de djihadistes dans ses banlieues. Pour paraphraser Lénine, l’argent du pétrole est la corde avec laquelle les Européens se pendent.

Gouverner, c’est prévoir toujours, et parfois seulement faire pleuvoir des bombes. A l’extérieur, l’Union européenne doit considérer l’Orient comme une poudrière à éviter. Il faut cesser de participer à des guerres idéologiques opposant laïcité généreuse et islamisme étroit, pour revenir, quitte à renverser quelques alliances, à la politique consistant à soutenir des Etats ou des acteurs compatibles avec les intérêts européens.L’Europe peut laisser l’Etat islamique s’installer là où il le pourra, mais doit soutenir diplomatiquement tous les éléments chiites ou apparentés du Croissant fertile, sans oublier le fait que les langues kurdes et iraniennes appartiennent à la famille indo-européenne. Le chiisme, par sa nature même et par l’existence d’un clergé hiérarchisé, offre des possibilités d’évolution théologique, et donc un espace de négociation politique. A l’inverse, la rigidité des Etats prônant le wahhabisme ou le salafisme, ainsi que la mise à l’écart des femmes,font qu’aucune puissance moderne ne sera capable de s’y développer ; quand l’Irak était fort, c’était sous un régime plutôt laïc. Par contre, pour sécuriser son espace intérieur, l’UE doit fidéliser ses populations allogènes en supprimant tout communautarisme incompatible avec ses valeurs, mais en échange d’une intégration sociale offrant dignité et fierté.
Pour conclure, le discours évoquant une protection de l’Europe grâce à une guerre en Orient est au mieux un non-sens, au pire un mensonge. Il suffit de regarder le bilan de plus de dix ans de guerre contre le terrorisme islamiste sous commandement américain.

Que l’UE laisse régner la guerre en Orient, un magnifique abcès de fixation pour quelques décennies où disparaîtront les apprentis terroristes. Et si Etat islamique il doit y avoir, il deviendra comme tous les Etats : soit un interlocuteur du concert des nations (on en a connu des pires), soit un ennemi vulnérable car alors identifié par un territoire. Certes, la région est riche en pétrole, mais puisque l’Europe l’achète à des monarchies arabes qui ne partagent pas ses valeurs, elle devrait pouvoir le faire avec tout Etat désireux de le vendre, fusse-t-il islamique.

L’UE doit abandonner aux seuls USA la gestion de la crise qu’ils ont créée en Orient depuis plus d’un demi-siècle, en se rappelant d’abord qu’ils n’ont guère soutenu le Royaume-Uni et la France lors de leur intervention à Suez en 1956, ensuite que leur soutien à Israël interdit de résoudre la question palestinienne, laquelle est la source d’une profonde hostilité au sein du monde arabe. Si les USA profitent de la situation en Ukraine pour renforcer leur suzeraineté sur l’Europe, l’Europe doit rétorquer en laissant les USA s’arranger de l’Orient. Que l’UE regarde de loin les USA se confronter à la Chine dans le Pacifique, ce qui tranquillisera davantage la Russie, exactement comme elle l’avait été en décembre 1941 quand le Japon avait choisi les Indes néerlandaises plutôt que la Sibérie.

Au final, dans cette logique, l’UE devrait développer ses liens avec la Russie, là où sont ses intérêts vitaux pour le siècle à venir, ainsi qu’en Arctique (son exploitation posera moins de problèmes que l’Orient, puisque les ours blancs, s’ils survivent, ne deviendront sans doute pas des Islamistes). Cette Europe, allant bien au-delà de l’Oural, disposant d’une masse critique en ressources et en territoire, passerait du statut de nain politique à celui de géant mondial. Le ministre russe des affaires étrangères a d’ailleurs proposé le 14 octobre dernier « la construction d’un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok, sur la base d’une sécurité égale et indivisible ». L’idéal serait même de construire une alliance, un nouvel OTAN plus équilibré sur ses deux piliers européen et nord-américain, regroupant autour de l’Arctique les Etats partageant la même histoire et la même culture, face aux deux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde. Ceci fait, il sera toujours temps de se soucier de quelques arpents désertiques au Sud…


Les termes désignant les entités politiques ne sont pas neutres. Puisque le terme Daech a été choisi en France pour éviter de reconnaître l’Etat islamique, que le terme Europe remplace celui d’Occident afin de faire la preuve d’une nouvelle orientation, cette fois vers le Nord !

mercredi, 22 octobre 2014

Iran and the Proxy War in Kurdistan

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Author: Eric Draitser

Iran and the Proxy War in Kurdistan

In the midst of the war against ISIS (Islamic State) now taking place in both Iraq and Syria, a possible shifting of alliances that could fundamentally alter the balance of power in the region is taking place, and no one seems to have noticed. Specifically, the burgeoning relationship between the Islamic Republic of Iran and the semi-autonomous Kurdistan region of Northern Iraq has the potential to remake the political landscape of the Middle East. Naturally, such a development is part of a broader geopolitical gambit by Iran, and it will have significant ramifications for all regional actors. However, it is Turkey, the gulf monarchies, and Israel that potentially have the most to lose from such a development.

While Iran has long-standing disputes with elements of its own Kurdish minority, it has demonstrably taken the lead in aiding Iraqi Kurds in their war against extremist fighters loyal to ISIS. As Kurdish President Massud Barzani explained in late August, “The Islamic Republic of Iran was the first state to help us…and it provided us with weapons and equipment.” This fact alone, coupled with the plausible, though unconfirmed, allegations of Iranian military involvement on the ground in Kurdish Iraq, demonstrates clearly the high priority Tehran has placed on cooperation with Barzani’s government and the Kurdish people in the fight against the Saudi and Qatari-backed militants of ISIS. The question is, why? What is it that Iran hopes to gain from its involvement in this fight? Who stands to lose? And how could this change the region?

The Iran Equation

While many eyebrows have been raised at Iranian involvement on the side of the Kurds in the fight against ISIS, perhaps it should not come as a much of a surprise. Tehran has steadily been shoring up its relations with Erbil, both out of a genuine desire to form an alliance, and as a counter-measure against the ouster of their close ally and partner, former Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki.

Since the US war on Iraq began in 2003, and especially after US troops left in 2011, Iran had positioned itself as a key, and in some ways dominant, actor in Iraq. Not only did it have significant influence with Maliki and his government, it also saw in Iraq an opportunity to break out of the isolation imposed upon it by the US, EU and Israel over its disputed nuclear program. For Iran, Iraq under Maliki was a bridge both physically (linking Iran with its allies in Syria and Southern Lebanon) and politically (serving as an intermediary with the West in negotiations). In addition, Maliki’s Iraq was to be the linchpin of a new economic strategy which included the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline, a project which would have provided Iran overland access to the European energy market, thereby allowing the Islamic Republic to overtake Qatar as the region’s dominant gas exporter to Europe.

Additionally, Iraq was in many ways the front line in Iran’s continued struggle against western-backed terror groups, the most infamous of which is the Mujahideen-e-Khalq (MEK). It was Maliki’s government which closed down Camp Ashraf, the notorious base from which the MEK operated, conducting their continued terror war against Iran. It is of course no secret that MEK is the darling of the neocon establishment, lauded by nearly every architect, supporter, and enabler of Bush’s Iraq War.

Seen in this way, Iraq was both an economic and political necessity for Iran, one that could not simply be allowed to slip back into the orbit of Washington. And so, with the emergence of ISIS, and the subsequent toppling of the Maliki government through behind-the-scenes pressure and a comprehensive propaganda campaign that portrayed him as a brutal dictator on par with Saddam Hussein, Iran clearly needed to recalculate its strategy. Knowing that it could not trust the new government in Baghdad, which was more or less handpicked by the US, Tehran clearly saw a new opportunity in Kurdistan.

Why Kurdistan?

While the imperatives for Iran to engage in Iraq are clear, the question remains as to what specifically Kurdistan offers Tehran both in terms of strategic necessity and geopolitical power projection. To understand the Iranian motive, one must examine how Kurds and Kurdistan fit into Iran’s national and international relations.

First and foremost is the fact that Iran, like Iraq, Syria and Turkey, is home to a considerable Kurdish minority, one that has consistently been manipulated by the US and Israel, and used as a pawn in the geopolitical chess match with the Islamic Republic. With the chaos in Iraq and Syria, and the continued oppression and marginalization of the Kurdish minority in Turkey, it seems that an independent Kurdistan, one that could fundamentally alter the map of the region, is becoming an ever more viable possibility. So, in order to prevent any possible destabilization of Iran and its government from the Kurds, Tehran seems to have begun the process of allying with, as opposed to aligning against, Kurdish interests in Iraq. Likely, Iran sees in such an alliance a tacit, if not overt, agreement that any Kurdish independence will not be used as a weapon against Tehran.

Secondly, by siding with Barzani’s government and providing material and tactical support, Iran is clearly jockeying for position against its regional rivals. On the one hand, Iran recognizes the threat posed by NATO member Turkey whose government, led by Erdogan and Davutoglu, has been intimately involved in the war on Syria and the arming and financing of ISIS and the other terror groups inside the country. While Ankara has publicly proclaimed its refusal to participate in military action in Syria, its actions have shown otherwise. From hosting terrorists to providing space to CIA and other intelligence agencies involved in fomenting civil war in Syria, Turkey has shown itself to be integral to the US-NATO-GCC attempt to effect regime change.

It is, of course, not lost on the Kurds precisely what Turkey has done, and continues to do. Not only has Turkey waged a decades-long war against the Kurdish Workers Party (PKK), it has steadfastly refused to treat its Kurdish minority as anything other than second class citizens. And now, given the central role that Erdogan, Davutoglu & Co. have played in fomenting the war in Syria, they allow their terrorist proxies of ISIS to massacre still more Kurds. It should therefore come as no surprise that many Kurds view Turkey, not Syria or Iran, as the great threat and enemy of their people. And so, Iran steps into the vacuum, offering the Kurds not only material, but political and diplomatic support.

From Tehran’s perspective, Turkey continues to be the representative of the US-NATO-GCC agenda; Ankara has played a key role in blocking Iranian economic development, particularly in regard to energy exports. It should be remembered that Turkey is one of the principal players in the Caspian energy race, providing the requisite pipeline routes for both the TANAP (Trans-Anatolian Pipeline) and Nabucco West pipeline project, among a basket of others. These projects are supported by the US as competition to both Russia’s South Stream (a pipeline which would bring Russian gas to Southern Europe) and the proposed Iran-Iraq-Syria pipeline. Essentially then, Turkey should be understood as a powerful chess piece used to block Iranian moves toward economic independence and regional hegemony.

Iranian overtures toward the Kurds, and involvement in the fight against ISIS generally, must also be interpreted as a check against Iran’s other regional rivals in Saudi Arabia and Qatar. Both countries have been implicated in organizing and financing many of the terror groups and networks that now operate under the “ISIS” banner, using them as proxies to break the “Resistance Axis” that includes Hezbollah, Syria’s Baath Party, and Iran.

The economic and political interests of Saudi Arabia and Qatar, more specifically the families ruling those countries, are self-evident; maintaining their grip on power is only possible by maintaining dominance over the energy trade. In Iran, the gulf monarchies see a powerful, resource-rich nation that, given the opportunity to develop economically, would likely displace them as the regional leader. And so, naturally, they must activate their jihadi networks to deprive Iran of its two strategic allies in Iraq and Syria, thereby severing the link with Hezbollah and breaking the arc of Shia dominance. It is basic power politics, only it is now Kurds paying with their lives for the petty aspirations of gulf monarchs.

Finally, Iranian moves in Kurdistan represent a new phase of the long-standing proxy war between Iran and Israel. It is no secret that, as mentioned above, certain Kurdish factions and organizations have long been quite close with Tel Aviv. In fact, the decades-long relationship between the two is one of the primary reasons for Kurdish acquiescence to western designs against both Iraq and Iran. As pro-Israeli blogger and self-proclaimed “prodigious savant” Daniel Bart wrote:

There was very close cooperation between Israel and the KDP in the years 1965-75. During most of that time there were usually some 20 military specialists stationed in a secret location in southern Kurdistan. Rehavam Zeevi and Moshe Dayan were among Israeli generals who served in Kurdistan…The Israelis trained the large Kurdish army of Mustafa Barzani and even led Kurdish troops in battle…The “secret” cooperation between Kurdistan and Israel is mainly in two fields. The first is in intelligence cooperation and this is hardly remarkable as half the world including many Muslim states have such relationships with Israel. The second is influence in Washington. 

Bart, relying on the work of noted Israeli author and researcher Shlomo Nakdimon, is quite correct to point out that Israeli intelligence, including some of the most celebrated (or infamous, depending on one’s perspective) Israeli leaders, have had intimate ties with the Kurdish leadership for more than half a century. Though the documented evidence is scanty, those who follow the relationship closely generally believe that the level of cooperation between Tel Aviv and Erbil has increased dramatically, particularly since the US invasion of Iraq in 2003. Indeed, Israel likely has covert operatives and intelligence officers on the ground in Kurdistan, and has for some time. This is certainly no secret to the Iranians who are convinced (and are likely correct) that many of the assassinations, bombings, and other terrorist acts perpetrated by Israel have been planned and organized from Kurdish territory.

Such thinking is backed up by the investigative reporting of Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh who noted in 2004:

“The Israelis have had long standing ties to the Talibani and Barzani clans [in] Kurdistan and there are many Kurdish Jews that emigrated to Israel and there are still a lot of connection. But at some time before the end of the year [2004], and I’m not clear exactly when, certainly I would say a good six, eight months ago, Israel began to work with some trained Kurdish commandoes, ostensibly the idea was the Israelis — some of the Israeli elite commander units, counter-terror or terror units, depending on your point of view, began training — getting the Kurds up to speed.”

Iran’s leaders have been keenly aware of the presence of Israeli Special Forces and intelligence on the ground in Kurdistan, knowing that ultimately it is Tehran in the crosshairs. And so, Iran has clearly taken this brief window as an opportunity to assert its own influence in Kurdistan, inserting itself into what had been, until now, the domain of the Israelis. It remains to be seen how Tel Aviv will respond.

While the world watches with horror the continued advance of ISIS in both Iraq and Syria, there is another story unfolding. It is the story of how Iran, long since demonized as the regional pariah, has turned the chaos meant to destroy it and its allies into a possible springboard for future cooperation. It is the story of how terrorism and proxy war has brought former enemies closer together, while exposing before the world the treachery of governments once seen as Iranian allies. It is the story of alliances shifting like desert sands. But in this story, the next chapter has yet to be written.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.


First appeared: http://journal-neo.org/2014/10/16/iran-and-the-proxy-war-in-kurdistan/

Decoding Erdogan’s shift on IS

Decoding Erdogan’s shift on IS

 

by M. K. Bhadrakumar

Ex: http://blogs.rediff.com

politique internationale, géopolitique, turquie, erdogan, levant, eiil, levant, syrie, irak, kurdistan, histoire, proche orient, moyen orient, The Turkish Parliament vote on Thursday authorizing the government to send troops across the border into Iraq and Syria is a historical reversal of the legacy of Kemal Ataturk that the country would never again get entangled with the Muslim Middle East. 

Ankara has trotted out various reasons to justify its U-turn over Turkey’s role in the fight against the Islamic State [IS]. The thrust of the reasoning is that Turkey is hell bent on fighting terrorism. But Turkish motives are highly suspect. 
 
The US Vice-President Joe Biden said in a speech at Harvard University on Thursday that Turkish Prime Minister Recep Erdogan is genuinely repentant about Turkey’s covert support for the IS in the recent years. Biden was inclined to forgive Erdogan for past sins and was delighted that Turkey would now allow the US to use its military bases for launching air strikes in Iraq and Syria, which indeed is a ‘game changer’ of sorts for the American military operations. Biden gave the impression that born-again Erdogan is raring to go against the IS. 
 
But Erdogan himself says his real reason is that his pious heart bleeds at the sight of the carnage and human suffering in Iraq and Syria and he cannot stand by idly. 
 
Both Biden and Erdogan are hundred-pound gorillas in the world of politics. What could be Erdogan’s calculus like? 
 
One thing can be said at the outset, namely, Erdogan has been expounding ‘neo-Ottomanism’, harking back to Istanbul’s destiny as the capital of the Muslim Middle East and north Africa. The ruins of Ottoman citadels as far away as Kenya in east Africa testify to that glorious past. 
 
Baghdad, Cairo and Damascus have been systematically ravaged and weakened in the past decade, thanks to a combination of covert US regional regional strategies and the folly of the Gulf countries (especially Saudi Arabia) to serve in their self-interests as America’s poodles in regional politics. Suffice to say, there is no Arab power today that can pretend to be capable of playing a leadership role in its region. 
 
The Arabs are down on their knees. At any rate, Turks have always considered the Gulf Arabs as a lower form of life. Thus, Erdogan could be sensing that Turkey’s hour of reckoning has come as by far the most powerful Sunni Muslim country.
 
Tactically, of course, Turkey stands to gain by occupying the Kurdish homelands in northern Iraq and Syria from where the PKK separatists operated and bled Turkey. Turkey is also dead against the formation of any Kurdish entities in Iraq and Syria. 
 
But beyond all that comes another question — Turkey’s expansionist dreams. Turkey is an ‘unsatiated’ regional power. Its present borders were thrust upon it by Imperial Britain and France. But it has no scope to expand toward the Balkans or Greece. 
 
But Erdogan would have heard the tantalizing remark by President Barack Obama in a recent interview with Tom Friedman that the Sykes-Picot agreement of 1916 is unraveling. Turkey has never reconciled with the loss of territory in Iraq and Syria following the Anglo-French settlement. 
 
Particularly galling has been the loss of territory under the Treaty of Sevres (1920) and the developments that immediately followed — Britain denying the oil-rich regions of present-day northern Iraq from beyond Mosul (which is now under IS control) to be part of the Turkish state. Britain insisted that those regions (where oil was stuck in the early 1920s) should be part of the newly-created state of Iraq (so that they remained under British control, of course). 
 
If anyone is interested in reading up on the breathtaking historical background to the momentous developments unfolding in the Middle East today on the pretext of the fight against the Islamic State, I would recommend the brilliant book (which I just finished reading a second time) by David Fromkin titled “A Peace to End All Peace.” 
 
Indeed, the pitiless vultures have begun circling in the skies above the Levant and Mesopotamia to pick on the carcasses that will be littered on those bleached lands as the US-led fight against the IS runs its course. 
 
But how much share will the US and Britain concede to Turkey? In the 1920s, the US was a bystander while Britain dictated the terms to Turkey. Today what is unfolding is an Anglo-American enterprise and they also have an agenda of their own. Then, there are the Kurds who are close to Israel. 
And unlike in the early 1920s, when the Bolsheviks were preoccupied at home — it was the Soviets who disclosed the very existence of the top secret Sykes-Picot pact (1916) — Russia has returned to the Middle East. 
 
Besides, will the Arabs countries countenance the Turkish surge into Sunni Arab territories — on whatever pretext? The humiliating memory of the despotic Ottoman rule still rankles, especially in Saudi Arabia. Baghdad has already voiced protest. So has Syria. How long will Cairo and Riyadh keep silent? Again, how can Turkey’s historical rival, Iran, stand back and watch Erdogan ordering troops to occupy territoriee in its neighborhood? 
 
The interplay of these factors becomes hugely relevant. For the present, though, it pleases Washington to no end that Turkey has followed the laudable example of Australia and is joining the fight against the IS. No doubt, militarily, Turkey will be a strategic asset for the US operations, but politically it can become a liability tomorrow. 
 
Erdogan has given shelter to the Muslim Brotherhood leadership that was evicted recently by Qatar (under Saudi pressure.) Erdogan still probably hopes that if there is a political transition in Syria, Brothers have a fighting chance to capture power. 
 
But then, the Brothers are the sworn enemies of the Egyptian regime. They happen to pose an existential threat to the autocratic Gulf monarchies — and Jordan. It is unclear how far Obama can travel with Erdogan once the latter begins pushing the envelope on the democratic transformation of the Muslim Middle East (Arab Spring), starting with Syria. All in all, Turkey’s entry into the US-led war against the islamic State introduces yet another contradiction.

lundi, 20 octobre 2014

Ankara et la hantise kurde

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Ankara et la hantise kurde

 
par Marie Bethanie
 
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Un point de vue intéressant sur les mobiles de la Turquie :
(Erratum: sur la carte ci-dessus, le territoire marqué "Israël" n'est pas l'Etat d'Israël mais le Liban)
"Pour certains et il n’y a pas si longtemps, la Turquie était une sorte de pays européen comme les autres. Surtout pour ceux, pour qui l’Europe sans frontières ni civilisation identifiée, n’était pas plus chrétienne et gréco-romaine qu’autre chose… il fallait simplement partager son  idéal mercantile et ses valeurs idéologiques du moment. Alors pourquoi pas la Turquie avant le Zimbabwe? Eh oui, ce serait formidable, l’Europe aurait maintenant une frontière commune avec l’Etat islamique du Levant.  
Comment réagiraient les démocrates impeccables qui, pour sauver des populations civiles à Benghazi, ont détruit un pays et assassiné son chef d'Etat? Jugeraient-ils les populations civiles de Kobané aussi dignes d’intérêts et méritant une vraie guerre plutôt que quelques bombardements de bonne conscience?
Le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que leur sort indiffère les islamistes présentés comme conservateurs et démocrates au pouvoir à Ankara. Des islamistes qui ont financés ceux de l’EIIL par haine du régime laïc de Bagdad et qui laissent massacrer des Kurdes qui représentent tout de même 25 % de leur propre population. Plutôt que de bombarder les islamistes arabes, les Turcs bombardent les Kurdes turcs qui veulent porter secours à leurs frères de sang.
Cela se comprend. Les Turcs ne craignent pas les djihadistes mais redoutent la création d’un Kurdistan indépendant. Ils veulent bien maintenant voir frapper des islamistes qui égorgent un peu trop mais pas au profit des Kurdes, surtout pas au profit des Kurdes.
Ce positionnement racial (les kurdes sont des indo-européens) et religieux- les mouvements kurdes ne sont pas islamistes- serait-il jugé compatible avec les merveilleuses valeurs de l’Europe de Bruxelles et de son maître américain ? On en arriverait à regretter que les Turcs ne soient pas membres de l'Union européenne pour en juger sur pièce.
Voilà tout de même qui devrait faire réfléchir les idiots utiles du mondialisme qui pensent que l’Europe peut être un espace sans épine dorsale, sans identité et sans références à l'histoire, aux ethnies et aux religions.
Ce qui se passe aux frontières de la Turquie qui seraient celles de l’Europe si on avait écouté les belles âmes en apporte la preuve. Les Turcs sont dans une logique d’un autre monde, fidèle eux à leur peuple et leur vision d’une histoire nationale et de mémoire ottomane. Ils ne crachent pas sur leurs racines musulmanes et leurs origines asiatiques. Ils savent que les Européens peuvent prendre les Turcs pour des européens mais les Turcs ne considéreront jamais les Kurdes comme un peuple à part entière ayant le droit à un territoire sur le sol de cette Anatolie qui ne fut pas toujours turque, loin s'en faut,et qui fut de civilisation européenne. Mais qui s'en souvient ou plutôt qui veut s’en souvenir ?"

vendredi, 17 octobre 2014

Les quatre missions des nations pilotant l'EI

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Ingérence impérialiste au Moyen-Orient: les quatre missions des nations pilotant l'EI

Auteur : Al Manar
 

Daesh : l’Iran, à deux pas d’entrer en guerre? 

L’Iran pourrait très bien mener une action militaire contre la milice takfiriste Daesh, a averti Amir Moussaoui, le président du Centre d’études stratégiques et internationales (CESI), rapporte l’agence iranienne Irib.

«La donne a changé au Moyen-Orient, et il est possible que l’Iran mène une action militaire, pour se défendre face au danger du terrorisme», a-t-il souligné dans un entretien avec l'agence.

Selon lui, la coalition internationale créée et dirigée par les Etats-Unis ne cherche pas réellement à éradiquer cette organisation terroriste, mais convoite d’autres objectifs au Moyen-Orient.

« Plusieurs pays membres de cette coalition, comme les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie saoudite, etc. avaient eux-mêmes soutenu ces groupes terroristes, afin de renverser le gouvernement du Président Bachar al-Assad en Syrie, et le gouvernement à Bagdad », soutient-il.

Objectifs dictés

Ces pays ont fixés quatre missions principales pour ces groupes terroristes.

Moussaoui les énumère:

1) ternir l’image de l’Islam et du monde musulman, par des actions inhumaines et des crimes odieux
2) éclipser l’importance de la question de la Palestine
3) diviser les Musulmans, via une guerre entre Sunnites et Chiites
4) détruire les infrastructures des pays, frontaliers de la Palestine occupée, comme l’Irak, la Syrie, le Liban et la Jordanie.

Combattre les Kurdes

Le président du CESI perçoit d’autres missions pour les terroristes de Daesh.  Dont entre autre la demande de la Turquie de s’en prendre aux Kurdes en Syrie, car Ankara ne pouvait pas supporter l’autonomie des Kurdes syriens.
Moussaoui explique que les dirigeants turcs considèrent l’autorité autonome des Kurdes, dans le Nord de la Syrie, comme un danger pour leur sécurité nationale, d’autant plus que le gouvernement d’Ankara entretient des relations fragiles avec sa population kurde.

Pour le pétrole volé

En outre, les Kurdes de Kobané constituent un obstacle devant le transfert facile du pétrole volé de la région syrienne de Raqqa vers la Turquie, par les terroristes de Daesh.

Moussavi précise : «ces derniers mois, les Kurdes de Kobané exigeaient de Daesh un droit de transit, pour le transfert du pétrole volé de la Syrie vers les villes turques. Le prix que les Turcs devaient payer pour ce pétrole volé avait doublé. Daesh percevait entre 10 et 15 dollars le baril, tandis que les Kurdes de Kobané réclamaient pour eux entre 10 et 15 dollars de droit de transit !»

Combattre le Hezbollah

Selon le président du Centre d’études stratégiques et internationales, une autre mission a été également définie : combattre le Hezbollah.
Ankara l’a confiée aussi bien à Daesh qu’a son frère ennemi, la branche armée d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Alors que ces deux milices étaient à couteaux tirés dans plusieurs régions syriennes, la Turquie leur a demandé de s’unir ensemble contre le Hezbollah libanais.

La semaine dernière, ces deux groupes terroristes ont mené une opération conjointe, à Baalbek (Liban) et à Qalamoun (Syrie), pour s’emparer des bases du Hezbollah libanais. Mais les combattants de ce dernier  ont vite réagi, et ont déjoué le plan des terroristes.

Irak : venger les USA

En Irak, estime Moussaoui, les terroristes de Daesh ont une autre mission : venger les Etats Unis qui n’ont pas pu créer de base militaire sur le territoire irakien, après le retrait de ses forces de ce pays.

« Pour se venger du gouvernement de l’ancien Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, les Etats-Unis ont préparé le terrain à ce que Daesh s’unisse avec les résidus du parti Baath en Irak. Les négociations entre les deux parties sont actuellement en cours au Qatar », révèle-t-il.

De nouveaux signaux

Le président du Centre d’études iranien a ajouté que les autorités militaires et diplomatiques de Téhéran ont bien compris le changement conjoncturel régional, et émettent de nouveaux signaux portant sur l’éventualité d’une action militaire iranienne contre l’organisation terroriste de Daesh.

« Jusqu’à présent, les responsables iraniens se concentraient sur l’offre de conseils aux forces militaires syriennes ou irakiennes. Mais ils sont à présent en train d’examiner la possibilité et la nécessité de l’envoi de troupes, pour combattre les terroristes », ajoute Moussaoui.

« Les terroristes de Daesh ont développé leurs activités, près de Bagdad, notamment à Ramadi. Ils veulent occuper cette ville pour pouvoir créer un axe, qui renforcerait leur position de Ramadi, jusqu’à la frontière avec la Jordanie. Dans ce cas, la République islamique d’Iran ne pourra plus rester dans l’inaction et devrait prendre des mesures concrètes, pour se défendre, face aux menaces des terroristes extrémistes de Daesh », a-t-il averti.

Cependant, Mir Moussavi a émis l’espoir que la résistance du peuple et du gouvernement irakiens puisse déjouer ce complot des ennemis de l’Irak.


- Source : Al Manar

jeudi, 16 octobre 2014

Syrie : le piège de la zone tampon

Syrie : le piège de la zone tampon

Auteur : François d'Alançon
Ex: http://zejournal.mobi

En conditionnant son engagement militaire contre l'Etat islamique à la création d'une zone tampon, la Turquie tente d'entraîner les Etats-Unis dans un affrontement direct avec le régime syrien. Paris et Ankara partagent la même obsession : un changement de régime à Damas.

Une demande des généraux turcs

La création d'une zone tampon en territoire syrien fait partie des conditions mises par la Turquie à sa participation aux opérations militaires de la coalition contre les djihadistes de Daech, acronyme arabe de l'organisation État islamique (EI), de même que la création d'une zone d'exclusion aérienne ainsi que l'instruction et l'entraînement de combattants de l'opposition en Syrie et en Irak.

Malgré le vote par le parlement turc, le 2 octobre dernier, d'une motion autorisant l'armée turque à intervenir « si nécessaire » en Syrie et en Irak pour lutter contre « les groupes terroristes », Ankara refuse d'aider les combattants kurdes syriens assiégés dans la ville de Kobané et redoute que les frappes de la coalition ne renforcent le régime du président syrien Bachar Al Assad.

Sur le site de la revue Foreign Affairs, Halil Karaveli, spécialiste de la Turquie, explique que la proposition du Président Recep Tayyip Erdogan répond à une demande explicite de Necdet Özel, chef d'état-major des armées turc, et des chefs des trois armées qui souhaitent « l'établissement rapide de zones tampons en quatre points sur le territoire syrien, – l'un d'entre eux incluant la ville kurde de Kobané –, dans le but de préserver les intérêts de sécurité turcs ».

Des objectifs très politiques

La création d'une « zone-tampon » a officiellement pour objectif l'accueil et la protection des réfugiés qui pèsent sur le budget turc, en particulier les 200 000 réfugiés kurdes syriens de la région de Kobané. Aux yeux d'Ankara, une telle zone, doublée d'une zone d'exclusion aérienne, aurait d'autres avantages  : éviter la création en Syrie d'une zone autonome kurde syrienne à sa frontière en contrôlant les territoires kurdes syriens  ; affaiblir durablement le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'organisation combattante des Kurdes de Turquie, et ses alliés syriens, – le Parti de l'union démocratique (PYD) et sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) –  ; protéger les zones tenues par les « rebelles modérés » et y mettre en place une structure de gouvernement alternative.

« Les dirigeants turcs considèrent l'Etat islamique comme un moindre mal par rapport à Bachar Al Assad et au PKK » affirme Semih Idiz, chroniqueur au quotidien turc Hurriyet. « Aux yeux d'Ankara, les combattants kurdes syriens de Kobané sont essentiellement des alliés du régime syrien » ajoute Sinan Ulgen, ancien diplomate turc et président du Center for Economics and Foreign Policy Studies (E.D.A.M.) à Istanbul. Pas dupe, le PKK s'oppose à la création de cette zone qui mettrait fin à l'administration autonome, mise en place par les Kurdes syriens dans leurs zones, depuis le retrait des forces gouvernementales syriennes à la mi-2012, et menace de rompre les pourparlers de paix engagés avec le gouvernement turc depuis janvier 2013.

Kobane (Kobani) se trouve dans la tâche jaune situé au milieu de la carte, au sommet de la bosse, sur la frontière nord. L'objectif de EI est de relier la ville à la zone (en jaune) qu'il contrôle à l'est. Kobane (Kobani) se trouve dans la tâche jaune situé au milieu de la carte, au sommet de la bosse, sur la frontière nord. L'objectif de EI est de relier la ville à la zone (en jaune) qu'il contrôle à l'est.

Tension entre Washington et Ankara

Relancer l'idée, en apparence légitime et déjà agitée par les autorités turques au printemps 2012, d'une zone tampon et d'une zone d'exclusion aérienne, permet également à Ankara de résister à la pression de Washington. Depuis des semaines, l'administration américaine demande aux autorités turques de permettre l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik et de l'espace aérien turc par les avions de la coalition. « Des mesures urgentes et rapides sont nécessaires pour stopper les capacités militaires de l'EI » affirmait, jeudi 9 octobre, Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat. « La Turquie est bien placée pour contribuer aux efforts de la coalition pour vaincre l'EI : coopération militaire, blocage des financements du terrorisme, juguler le flot de combattants étrangers, fournir une assistance humanitaire et délégitimer l'idéologie extrémiste de l'EI ». L'ensemble de ces questions figurait, jeudi 9 et vendredi 10 octobre, au menu des « consultations » du général John Allen, coordonnateur de la coalition, avec les autorités turques.

La question de la « zone-tampon » cristallise le désaccord stratégique entre la Turquie et les Etats-Unis. Les priorités d'Ankara – minimiser les gains politiques et territoriaux du PKK et des Kurdes en Syrie et promouvoir la cause sunnite dans la région en faisant tomber le régime de Bachar al Assad – divergent clairement de celles de Washington qui entend d'abord contenir et affaiblir la menace Daech en Irak et en Syrie.

En conditionnant son engagement militaire dans la lutte contre Daech à l'établissement d'une « zone tampon », Ankara tente d'entrainer Washington dans une confrontation directe avec Damas. La Maison Blanche comme le Pentagone ont manifestement peu d'appétit pour se lancer dans une opération coûteuse et compliquée, encore moins pour se retrouver partie prenante dans une guerre régionale. Washington doute, par ailleurs, de la capacité de « l'opposition modérée » à jouer un rôle dans un règlement politique durable de la crise syrienne.

Le soutien français

A défaut de Barack Obama et Joe Biden , le président turc a trouvé un appui en la personne de François Hollande. Le président français a apporté, mercredi 8 octobre, son soutien à « l'idée avancée par le président Erdogan de créer une zone tampon entre la Syrie et la Turquie pour accueillir et protéger les personnes déplacées ». Seul, jusque-là, à partager avec Ankara, Riad et Doha, l'obsession du « regime change ».

Joseph Biden, vice-président des Etats-Unis, le 3 octobre 2014, répond à la question d'un étudiant, devant le Forum de la Kennedy School of Government à Harvard. « Notre plus grand problème dans la région, c'était nos alliés, les Turcs… Les Saoudiens, les Emirats, etc… Que faisaient-ils ? Ils étaient tellement déterminés à faire tomber Assad et, essentiellement, à faire une guerre sunnite-chiite par procuration. Qu'ont-ils faits ? Ils ont déversé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d'armes à tous ceux qui voulaient se battre contre Assad, sauf que les gens qui les ont reçu, c'était al-Nusra et Al-Qaeda et les éléments extrémistes des djihadistes venus d'autres parties du monde ».

dimanche, 12 octobre 2014

Les Etats-Unis lâchent Kobané

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Les Etats-Unis lâchent Kobané

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 8 octobre, le commandement américain au Moyen Orient a prévenu que la ville kurde de Kobané n'avait pas d'intérêt stratégique pour la "coalition". Si Kobané avait du pétrole, le point de vue serait différent. Donc, il laissera massacrer les kurdes par les sunnites de l'EI., sans intervenir.
 

Il est vrai qu'intervenir sans troupes au sol serait impossible, les djihadistes s'étant déjà infiltrés dans la population. Mais ce lâchage oblige à poser d'autres questions. La plus fondamentale est celle de savoir si la guerre déclenchée il y a deux semaines par Obama, et annoncée à grand fracas, n'est pas une simple mascarade. En fait, les grands alliés de l'Amérique sont les Etats sunnites pétroliers, Arabie saoudite et Emirats. Or ceux-ci ont toujours financé les djihadistes eux-mêmes sunnites. Ils continuent sans doute à le faire, tout en les combattant mollement avec leur aviation. Ils veulent essentiellement les empêcher de se retourner contre eux, et pour cela, il faut payer.

Mais les Etats-Unis sont également soucieux de conserver les bonnes grâces de la Turquie. Celle-ci verra d'un bon oeil le massacre des kurdes syriens. Elle pourrait intervenir, car elle dispose, elle, de troupes au sol. Mais elle ne fera rien puisque son grand souci est d'empêcher la formation d'un Grand Kurdistan englobant le Kurdistan turc (Voir notre article « A quel jeu la Turquie se livre-t-elle » http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1516&r_id= ) . Pour empêcher cela, elle a déjà commencé sur son propre territoires à réprimer dans le sang les manifestants kurdes turcs, demandant une intervention turque pour défendre Kobané.

On aurait pu penser qu'Obama, grand chef de la coalition anti-djihad, aurait rappelé à l'ordre la Turquie, membre de l'Otan et généralement proche de la ligne américaine. Mais précisément il veut conserver les bonnes grâces de Erdogan, En tant que membre de l'Otan, la Turquie lui sert dans la grande lutte contre la Russie qu'il mène par ailleurs, ainsi que contre les « alliés » de celle-ci, les Iraniens (chiites) et Bashar al Assad. Pour l'Amérique, dans cette perspective, la Turquie vaut de l'or. Erdogan le sait bien.

On pourrait se demander ce qu'Israël pense de cette complicité USA-Turquie, laquelle avait récemment comparé Israël à Hitler. Mais Netanyahou semble actuellement marcher sur des œufs. D'autant plus qu'il doit se rendre compte, comme il l'avait précédemment laissé entendre, qu'au cas toujours probable où Israël soit amené à faire face à une agression djihadiste de grande ampleur, ce serait la Russie la mieux à même d'intervenir en soutien.

Dans ce concours de lâcheté face au massacre programmé des kurdes, c'est la France qui tient, si l'on nous permet l'expression, le pompon. Sa proposition d'une zone tampon (quel beau concept) à la frontières syro-turque, destinée à accueillir les centaines de milliers de kurdes fuyant l'EI, n'a véritablement aucun sens. Qui en assurerait la protection (sans doute pas les Rafales français)? Qui approvisionnerait en vivres le vaste camp de concentration ainsi formé? Qui éviterait les infiltrations de djihadistes? Il est des jours où nous autres Français avons véritablement honte de la diplomatie française. Au Moyen Orient, elle avait connu des jours meilleurs. 

Les Etats-Unis n'ont d'ailleurs pas attendu longtemps pour rejeter  avec mépris la proposition française: "It's not something that is under consideration right now," a dit le 8 Josh Earnest,  porte parole de la Maison Blanche,  à des journalistes l'interrogeant sur ce projet

 

vendredi, 10 octobre 2014

A quel jeu la Turquie se livre-t-elle?

A quel jeu la Turquie se livre-t-elle?

par Jean-Paul Baquiast
 
Nous avions précédemment souligné les rapprochements de plus en plus fréquents entre le gouvernement « islamique modéré » du gouvernement turc, sous l'égide de Recip Tayb Erdogan, et des pays et groupes islamiques beaucoup moins modérés. Ceci peut se constater aujourd'hui avec la non-intervention de l'armée turque confrontée à la prise et à la destruction possible de la ville kurde syrienne de Kobané.

Une semaine après le début des bombardements américains en Syrie, l'Etat islamique (EI) ne donne aucun signe d'affaiblissement. Alors qu'en Irak, l'entrée en action de l'aviation américaine a permis aux forces kurdes de regagner du terrain face aux djihadistes, en Syrie, ceux-ci poursuivent leur marche en avant. Durant le week-end, ils ont resserré leur étau sur Kobané, appelée Aïn Al-Arab en arabe, la troisième ville kurde du pays, à la frontière avec la Turquie, qu'ils assiègent depuis deux semaines. Ce dernier week end, ils sont arrivés dans les banlieues de la ville, qu'ils bombardent de roquettes. Les djihadistes disposent d'armements lourds pris aux Irakiens et Libyens, notamment des tanks. Face à eux, les kurdes syriens et irakiens, dont les désormais célèbres peshmergas, n'ont que des armes légères, bientôt à court de munitions. Les renforts en matériel promis par la coalition, dont la France, n'arrivent pratiquement pas, faute de moyens de transport

On aurait pu penser que l'armée turque, fortement armée et dont l'intervention vient d'être autorisée par le Parlement , aurait pu passer la frontière et se porter au secours de Kobané, vu l'urgence et les engagement pris par la Turquie, sous les pressions d'Obama, en faveur de la coalition. Mais elle ne le fait pas. Elle interdit par ailleurs le passage de volontaires kurdes turcs désireux de soutenir leurs homologues syriens et irakiens.

La bienveillance de la Turquie à l'égard de l'EI ne s'arrête pas là. Elle vient de libérer environ 70 djihadistes, dont un certain nombre provenant de pays européens, dont la France, arrêtés au moment où ils tentaient de rejoindre la Syrie. Ceci en échange de la libération par les islamistes d'une cinquantaine d'otages turcs précédemment enlevés par l'EI. Comme quoi il ne faut jamais négocier avec les terroristes, sauf quand.

Nous avons vu dans des articles précédents que l'ambivalence de la Turquie dans le conflit actuel pouvait s'expliquer par sa crainte de voir se constituer un grand Kurdistan, englobant les trois provinces actuelles, turque, syrienne et irakienne. Mais ce jeu sera de courte portée. Ou bien l'Etat islamique réussira dans son entreprise visant à édifier un puissant califat à la frontière de la Turquie. L'existence en deviendra, non seulement une concurrence sérieuse pour la Turquie dans le monde (y compris en Europe). Ou bien l'EI n'y réussira pas, principalement sous l'influence des troupes au sol fournies par les Kurdes. Dans ce cas, la pression du PKK, parti autonomiste turco-kurde, ne pourra plus être contenue, sans une guerre civile généralisée.

Entre ces deux menaces, il vaudrait mieux choisir la moindre, en acceptant une relation très négociable, sur le modèle de l'Union Européenne, entre la Turquie et un éventuel Grand Kurdistan à former. Mais l' « islamisme modéré » du gouvernement turc l'a peut-être déjà convaincu de préférer la première perspective. D'autant plus que la diplomatie européenne, plus muette que jamais, n'intervient pratiquement pas

Post-Scriptum. Ajoutons qu'en fait la Turquie cherche aussi à abattre, indirectement,  Haffez al Aassad, soutenu par l'Iran et la Russie. Scandaleux que la France et l'Europe continuent à armer l'ASL (sic) et de la sorte menacer Damas par djihadistes interposés.

Concernant les relations entre la France et Hafez al Assad, le Journal Le Monde daté du 7 octobre confirme que ce dernier avait fait des propositions à la France en vue d'une alliance contre les djihadistes, commençant par des échanges de renseignements, mais qu'elles ont été refuses par l'Elysée et Laurent Fabius, sur les pressions d'Israël. No comment.

lundi, 06 octobre 2014

Ambiguïtés turques

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Ambiguïtés turques

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
Aux yeux des Européens un tant soit peu avertis, la Turquie demeure une énigme enveloppée de mystère, pour paraphraser la formule de Churchill. Ceci explique que les efforts des Etats-Unis pour pousser l'Union européenne à intégrer la Turquie n'aient pas encore eu d'échos. Mais le mystère, ou si l'on préfère, les ambiguïtés de la Turquie en font que s'accroitre.
 
Obama, ce grand stratège, l'avait le 15 septembre incluse, apparemment sans guère la consulter, dans les 50 Etats qu'il voulait engager dans la guerre contre le soi-disant Etat islamique (Isis). A ce jour, le rôle de la Turquie dans cette coalition hétéroclite demeure, lui aussi, une énigme enveloppée de mystère. On a pu à juste titre parler d'ambiguïté turque. Ceci pour deux raisons

La première est que la Turquie, comme son gouvernement actuel (les opposants, militaires comme magistrats voire blogueurs étant en prison ou menacés de poursuites), demeure fondamentalement les bastions d'un islamisme de plus en plus conservateur, mais néanmoins conquérant. Le mythe d'un président Erdogan champion d'un islamisme modéré a depuis longtemps fait long feu. Le mariage adultère entre la religion et la politique a une fois de plus révélé ses effets néfastes pour la démocratie et ses valeurs, notamment le droit des femmes à l'égalité. Il est aujourd'hui pratiquement devenu impossible à une femme, autre qu'une touriste, de circuler dans une ville turque non voilée et d'échapper aux harcèlements .

La seconde tient à la question du Kurdistan. Malgré les affirmations officielles, la Turquie craint comme la peste la constitution d'un grand Kurdistan indépendant qui l'amputerait d'une partie de son territoire et de son influence régionale. Elle ne peut donc pas participer à une coalition comportant des représentants et combattants provenant du Kurdistan irakien semi-autonome. Elle soupçonne non sans raisons que reconnaître la légitimité de la lutte des peshmergas contre Isis, voire les armer, renforcerait l'audience du parti laïc des Travailleurs Turcs (PKK) que le gouvernement n'a cessé de combattre, plus ou moins ouvertement.

Or aujourd'hui, pour contrer l'influence du PKK et faire repousser indéfiniment la création d'un Grand Kurdistan, il semble que le gouvernement et ses services secrets encouragent des minorités kurdes engagées aux cotés de l'Isis dans la lutte contre les Américains et leurs alliés européens. C'est ainsi qu'une manifestation de "soutien au peuple syrien" qui s'est vite transformée en manifestation de soutien à Daesh (Isis)) vient d'avoir lieu à Istanbul en Turquie, sous les yeux de policiers turcs parfaitement passifs, sinon plus. .

Manifestations de soutien

« En traversant les rues du quartier Fateh à Istanbul, les manifestants ont arboré les drapeaux et des slogans Daesh, et affirmaient vouloir soutenir ceux qui ont combattu pour le jihad en Irak et en Syrie et qui sont tombés en martyre pour Dieu », ont rapporté des médias turcs, selon le journal égyptien al-Ahram. Les manifestants ont également scandé des slogans hostiles à l'impérialisme américain.

L'appel à ce rassemblement a été lancé par un mouvement turc qui se fait appeler le Hezbollah turc. Il y a de tout chez les Kurdes, bien sûr. Il s'agit en fait d'une organisation kurde armée qui a été fondée à la fin des années 1970 du siècle dernier pour faire face au PKK. Elle s'est fait remarquer par sa violence non seulement contre ce dernier, mais aussi contre ceux qui s'opposent à elle.

Le PKK n'est pas dupe. Il a lancé une mise en garde au gouvernement turc l'accusant de mener une guerre contre le peuple kurde, et menaçant de reprendre la lutte armée à partir du mois prochain. Il s'était précédemment élevé contre le refus turc de laisser passer des combattants kurdes vers la région syrienne de Hassaké pour prêter main forte à la communauté kurde persécutée par Isis.

On pourrait en conclure que la Turquie n'est pas prête à renoncer aux bonnes relations non-dites qu'elle entretient avec les islamistes de l'Isis. Voici encore un nouveau souci pour Obama, et aussi d'ailleurs pour nous-mêmes Européens. Nous ne pouvons pas oublier les frontières communes et les liens commerciaux nombreux que nous entretenons avec la Turquie, non plus que le nombre considérable de travailleurs turcs employés en Europe, notamment en Allemagne. On sait d'ailleurs que la police allemande a du récemment intervenir dans certains villes pour interdire la circulation de véhicules proclamant avoir imposé la sharia dans ces villes et rappelant la nécessité du port, tant de la barbe islamique pour les hommes que du voile intégral pour les femmes.

NB

Voir aussi un article encore plus pessimiste traduit de Moon of Alabama
http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/02/syrie-plans-turquie-autres-pensees-confuses/

 

Post-scriptum au 03/10.La presse: Le Parlement turc a approuvé jeudi 02 à une très large majorité une motion autorisant l'intervention de l'armée turque en Syrie et en Irak,. A suivre donc, pour apprécier le degré d'engagement de l'armée. Celle-ci, nous l'avons rappelé, est restée traditionnellement laïque, malgré les répressions ...Sera-t-elle soutenue par le président Erdogan?

Jean Paul Baquiast

samedi, 04 octobre 2014

Islamic State Created by United States

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Islamic State Created by United States

Nikolai BOBKIN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The battle flag is raised and waving. The United States has launched an air campaign against the Islamic State delivering strikes in Iraq and Syria. It is done without the permission of the Syrian government and the United Nations Security Council. There were allegations on the part of Russia and Iran that the final objective of the US-initiated operation was the elimination of Syrian infrastructure. The concern Moscow and Tehran have expressed appears to be justified. 

Rear Admiral John Kirby, the spokesman of US Defense Department, reported that the US aviation hit 12 oil installations on Syrian soil that were supposedly under the Islamic State control. The Admiral said more similar strikes are planned. On June 25, 2011 a memorandum of understanding on the construction of Iran-Iraq-Syria pipeline was signed in Bushehr. And the unrest in Syria went on the rise right after this agreement was concluded. They are right saying the war waged by the US against the government of Bashar Assad is a war for oil and gas. Damascus was added to the list of US enemies in 2009 when Assad rejected the proposal to take part in the construction of US-sponsored Qatar-Europe pipeline going through the Syrian territory. Instead Syria preferred to strike a deal with Iran on building a gas route going across Iraq to the Mediterranean shore. Back then Henry Kissinger made his frank admittance pronouncing the phrase to become famous afterwards, «oil is much too important a commodity to be left in the hands of the Arabs». 

The creation of caliphate on the territory of Iraq and Syria will make US (ExxonMobil Corporation) and British (BP и Royal Dutch Shell) oil producing companies suffer losses in Iraq and lose access to Syrian hydrocarbons (after the regime change in Damascus as Americans apply efforts to topple the Syrian government). 

The US put up with the Islamic State till it had been fighting the Syrian government forces. It was declared war on as soon as its armed formations invaded Iraq and proclaimed the creation of a new state. No double standards, it’s all about the US elite’s aspiration to gain global control, the war with the Islamic State is nothing else but a local operation, a part of a bigger plan. 

The US policy has many inconsistencies and mismatches as Washington finds it harder to impose its conditions on the rest of the world. No doubt Syria will remain the main target for the United States as an element of the policy aimed at weakening Russia. The Islamic State was created by the United States; the goal is to generate a powerful destabilizing wave striking deeper into Eurasia. Now he US is clandestinely preparing the overthrow of Bashar Assad. That’s how many countries perceive the unilateral actions of Washington against the Islamic State. The Obama’s plans to form a broad coalition have failed. Americans have convinced the Persian Gulf states (Bahrein, Qatar, Saudi Arabia and the United Arab Emirates) to compensate the expenditure. The US has also managed to make Jordan permit the use of its infrastructure to deliver airstrikes by NATO member-states: Great Britain, France, Belgium and Denmark. According to US State Department, 54 states and three international organizations – the European Union, NATO and the League of Arab States - have promised to contribute into the campaign. But the participation is not universal as US State Secretary John Kerry has said. Few countries trust the United States of America now. 

The world has not forgotten that then United States invaded Iraq in 2003 without the sanction of United Nations Security Council. Back then Washington said that Iraq was working on weapons of mass destruction program and the use of force was needed to disarm it. There was no United Nations Security Council’s vote because Russia, China and France let know that any draft resolution mentioning the use of force against Iraq would have been vetoed. Back then the United States blatantly ignored public opinion and launched an offensive against Iraq to destroy the country. The implications are felt nowadays. Now America has done the very same thing again. 

The history is repeating itself. On January 29, 2014 James Robert Clapper, the Director of National Intelligence, made a Statement for the Record Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community before the Senate Select Committee on Intelligence. He mentioned Syria presenting iffy figures on the composition of rebels’ formations. The main thing in his report was the affirmation that «moderate» opposition elements accounted for 80% of the anti-government forces in the country. He supported the idea of providing them with financial aid, something the US Senate had secretly voted for. Now all these «moderates» have suddenly turned into uncompromising terrorists. America has unleashed a war against just one of the groups. Please note – not against terror in general but only against the group called the Islamic State. It would be interesting to know what US intelligence leaders think about the «moderate» Jabhat Al-Nusra, a Syrian jihadist group and a branch of Al-Qaeda fighting against the Bashar Assad’s government?

In response to air strikes against Syria the Jabhat al-Nusra leaders said they were ready to counter the United States along with the Islamic State. The US actions consolidate terrorists. Talking to CBS two years ago Obama said that Al-Qaeda was decimated and rendered ineffective. Just recently he said that in the recent two years the militants have used the chaos brought about by the Syrian civil war to their advantage and restored their fighting capability. The President never admitted that the chaos ensuing as a result of civil war going on in Syria is a consequence of US actions in the Middle East. 

General Martin Dempsey, the current Chairman of the Joint Chiefs of Staff, believes that the Islamic State cannot be defeated neither in Syria, nor in Iraq without having boots on the ground. According to him, a political decision is needed to bring the troops in. If it happens a wave of destabilization will go beyond the boundaries of Syria and Iraq and the terrorist ranks will be filled with new warriors. It will open breath taking prospects for US military-industrial complex.

 

Will the US use ISIL to attack Assad?

 

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Author: Jim Dean

Will the US use ISIL to attack Assad?

Monday mornings can always be a scary way to start the week. But with Obama’s new version of “Pax Americana”, that the US now claims the right to bomb anywhere it deems necessary, we have all been on pins and needles as to how the White house war schemers were going to manipulate the ISIL-Dash crisis into a “get two for one” deal…using it to topple Assad in the process.

I had been expecting this to be done in steps like the camel moving into your tent during the sandstorm by sticking his nose in first. The next thing you know it is all the way inside and there is no room for you anymore.

But Obama has started the week with a new red line, threatening to trigger a full bombing campaign on Syria if a US plane gets shot down while conducting unauthorized strikes inside Syria. It sounded like George Bush (43) had come back and hijacked a press conference to do his cowboy routine that he so enjoyed like a teenage boy, one last time.

Remember that Syria, despite being aware of the camel’s nose in the tent story, graciously consented to US strikes against ISIL and Al-Nusra as long as the targets were coordinated with Damascus. It is the least one would expect from any country with an ounce of dignity and pride to request.

Syrian’s foreign minister, Walid al-Moallem, using the non-confrontational Russian diplomatic style which has helped keep the lid on things, was most gracious in stating his county would cooperate with regional and international anti-terror efforts in the way it is supposed to be done, under UN resolutions and respecting the country involved. He made no threats to shoot down American planes.

So here we have a non aggressive, non-threatening country asking that such a dangerous and delicate tactic such having terrorist targets bombed by a third country, that it be done under international law to prevent accidental escalation, or as it seems to be in this case…planned escalation.

Syria is the country that took advantage of Lavrov’s lead to deflect an earlier US overt threat by offering to remove all of its chemical weapons stockpiles and facilities. This has been successfully completed and conveniently forgotten by the White house and Western media despite its positive contribution to avoiding a wider regional war.

We seem to forget that Syria was not charged with the 9-11 attack, it has blown up no US embassies or beheaded American journalists, done anthrax attacks here, or used mini-nukes to bring the World Trade Towers down, as released recently by Veterans Today with the leaked 2003 Sandia nuclear laboratory report confirming that the dust sample mass spectrometry tests confirmed the use of nuclear explosives that day.

On the contrary, this confirmation of 9-11 being a nuclear attack was classified and nothing done to track down those responsible. The perpetrators are still walking around free, they have more mini-nukes at their disposal to use when they want, and our entire national security apparatus has been stood down from protecting us. Why? It seems like an impossible scenario.

What we got instead, besides the Patriot Act and a massive increase in foreign and domestic surveillance, is the launching of the Bush-Cheney-NeoCon cabal’s, “Pax Americana” by fire and brimstone. We later got Obama’s Asia Pivot, and the cranking up of another new totally manufactured crisis with the anti-Russian Jihad that the war schemers here, in NATO and the EU have launched for some yet to be explained reason. We have inflicted more 9-11’s on other countries than I can count, including several our own military personnel who were sent to fight in faraway lands when they should have been used to root out the real nuclear terrorists of 9-11 hear at home.

One would think that with all the instability in the world today due to an escalating East-West confrontation that wise leadership would avoid planting more land mines and trip wires to create more mayhem, but that is exactly the path the Obama administration continues to choose. The only anomaly to this has been the positive movement toward ending the manufactured tensions over Iran’s non-existent nuclear weapons program.

But there is another layer to this new anti-ISIL AmeriKanzi Jihad. As 9-11 is now a proven false flag attack, by the most preeminent sources on the planet, the bomb designers at Sandia Labs and the IAEA nuclear proliferation investigators, so was the al-Qaeda bogeyman construction. The IAEA people have told us that the dust sample analysis of many of the big terror bombings done over that “al-Qaeda period” also tested positive for nuclear explosives being used. Why was this classified then, and why did not more serve their country and oath of office by getting this out sooner so public pressure could be brought to bear to hunt those responsible down?

The result of their failure is we now live in a climate of false flags and psyops where under the guise of protecting us, new redlines, hair triggers, escalations and confrontations are being put upon us every month. And this overt aggression is sold to us under the now worn out mantra of an anti-terrorism campaign when we have a mountain of evidence now of Western state sponsored terrorism.

The present Jihadi proxy terror brigades that were created by the West, Israel, and the Gulf states is now an old story. We also have Turkey, a NATO country, so involved that John Kerry had to fly there to beg to use the airbases for ISIL strikes in Syria. We have been reporting for some time now that Turkey has been a major logistics supporter for ISIL with not a peep out of the US, NATO, or the UN. Even our reports on it were generally ignored in US mass media and only got out primarily due to Press TV.

But today we had official confirmation, and more. The EU’s ambassador to Iraq, Jana Hybas-kova gave us a present with a briefing she gave to the EU’s Foreign Affairs Committee, one that we could have given. She spilled the beans that certain EU countries had been buying crude oil from ISIL. Mind you that these are countries “in addition” to Turkey and Jordan.

And what EU countries are these who are ”aiding and abetting terrorism by providing material support”, a very serious felony? The ambassador would not say despite the request from committee members. Think about that for a minute, how bizarre a situation that is. We have an allegedly democratic institution like the EU where an official report like this was made, kind of…but again we see the automatic stand down. In this case not only is no action being taken to stop it, but on the contrary, the EU is protecting the perpetrators by keeping their identities secret.

So we are left with this incredible situation of the West engaged in a War on Terror, and a War of Terror at the same time. But now we have an official EU acknowledgement. Will the citizens of the EU do anything to force the disclosure of the countries involved? Will those countries feel victimized if that happens, because the US and Israel, the Gulf States, Turkey and others… none of them have been sanctioned for doing the same thing, for years? You just can’t make this stuff up.

Jim W. Dean, managing editor for Veterans Today, producer/host of Heritage TV Atlanta, specially for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/29/will-the-us-use-isil-to-attack-assad/

mardi, 30 septembre 2014

Inconvenient Truths about Turkey and Saudi Arabia

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A Basket of Snakes

“Once war is forced upon us, there is no other alternative than to apply every available means to bring it to a swift end.

“War’s very object is victory, not prolonged indecision.”

So said Gen. MacArthur in some of the wisest counsel the old soldier ever gave his countrymen.

Yet, “prolonged indecision” would seem the essence of the war the president has begun to “degrade and ultimately destroy” the Islamic State.

For, following only one night of bombing in Syria, Gen. Bill Mayville, director of operations for the Joint Chiefs, asked to estimate how long this new war would last, replied: “I would think of it in terms of years.”

“Years,” the general said.

Yet, though we are already heavily into bombing, the president has no congressional authorization for this war in Syria.

Even Republicans are leery of voting for a war in Syria before the November elections. A third of the House GOP voted no to arming and training the Syrian rebels. The Democrats are even more wary.

And how are we going to “destroy” ISIS when Obama has ruled out U.S. combat troops and not one NATO or Arab ally has offered to send combat troops?

Consider Turkey. With its 400,000-man army, 1,000 planes, 3,600 tanks, 3,000 artillery pieces and self-propelled guns, the Turks, the largest military power in the Middle East, could make hash of the Islamic State.

Why have they not done so?

Because Turkish President Erdogan detests President Assad of Syria and has looked the other way as volunteers, including Turks, have crossed his border into Syria to join ISIS.

Up until now, this NATO ally has been a silent partner of ISIS. And, even now, Ankara has not volunteered to fight the Islamic State.

For Turkey is predominantly Sunni, and many Sunni see the Islamic State as a ruthless but effective ally against a Shia threat represented by Tehran, Baghdad, Damascus and Hezbollah.

If the Turkish army is not going to intervene in Syria against ISIS, and if Obama has ruled out U.S. boots on the ground in Iraq or Syria, where will the soldiers come from to dislodge the Islamic State from the Indiana-sized territory it has seized?

The Kurds can hold Erbil with U.S. air support. Iraq’s regime, backed by its Shia militias, can hold Baghdad. But can the Iraqi army retake Fallujah, Mosul or Anbar, from which they so recently ran away?

Who are the major fighting forces in Syria who have for years been holding the line against ISIS? Answer: the Syrian army, Hezbollah troops from Lebanon, and Iranians, backed by Putin’s Russia.

Denouncing the Islamic State for its beheadings of the two Americans and one British aid worker, Obama declared at the U.N.:

“There can be no reasoning — no negotiation — with this brand of evil. The only language understood by killers like this is the language of force. So the United States of America will work with a broad coalition to dismantle this network of death.”

Strong words, some of the strongest our Nobel Peace Prize-winning president has used in six years.

Yet, for three years, it has been NATO ally Turkey and Arab allies like Saudi Arabia and Qatar who have been clandestinely aiding this “network of death.” And it has been Assad, Hezbollah, Iran and Russia that have been resisting this “network of death.”

A year ago, the American people rose up to demand that Obama and John Kerry keep us out of Syria’s civil war, specifically, that they not carry out their threats to bomb the army of Bashar Assad.

Had it not been for Assad, Hezbollah, Iran, and Russia, the network of death Obama, rightly excoriated from that U.N. podium, might by now be establishing its caliphate, not in Raqqa but Damascus.

Before we go any deeper into Syria, Congress needs to be called back to debate and vote on whether to authorize this new war.

For this war against the Islamic State seems, for some in that blood-soaked region, not so much to be a war of good against evil, but the first of several wars they want America to fight.

For them, the Islamic State is to be destroyed by the Americans. Then the Assad regime is to be brought down by the Americans. Then Iran is to be smashed by the Americans. Everyone in the Middle East seems to have in mind some new war for the Americans to fight.

How many such wars are in our vital interests?

While, undeniably, the Islamic State has shown itself beyond the pale with its beheading of innocents and its massacres of soldiers who have surrendered, let us not forget that our allies abetted these monsters, while adversaries we have designated as terrorists and state sponsors of terror were fighting them.

Lord Palmerston had a point when he said Great Britain has no permanent friends, no permanent enemies, only permanent interests.

Those interests should determine our policy.

 

lundi, 29 septembre 2014

Les élections présidentielles en Syrie et l'offensive de l'EIIL en Irak

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Les élections présidentielles en Syrie et l'offensive de l'EIIL en Irak

Interview de Bassam Tahhan, politologue spécialiste du Moyen-Orient

Frédéric Saillot*
Ex: http://metamag.fr

Frédéric Saillot : Vous dites que les Américains sont derrière l'offensive djihadiste en Irak, or Obama dit qu'il est prêt à intervenir.
 
Bassam Tahhan : Commençons par un aperçu historique. Pour moi les Américains ont détruit l'Irak et ce depuis la guerre contre l'Iran en 79-80. Tout l'Occident s'est rangé derrière Saddam Hussein, ainsi que les pays du Golfe qui aujourd'hui détestent l'Irak actuel, dans l'espoir que ce pays d'Irak industrialisé et bien armé puisse balayer la révolution khomeïniste. Mais en même temps il y a eu l'Irangate, les Etats-Unis armaient l'Iran en cachette pour que les forces de Saddam soient épuisées. Cela montre l'hypocrisie des Américains que je soupçonne de vouloir détruire l'islam de l'intérieur. Après cette guerre, Saddam Hussein n'avait plus d'argent et il y a eu un ordre américain au Koweït et aux autres monarchies du Golfe de ne pas aider Saddam Hussein.

Puis les Américains ont fait croire à Saddam, via leur ambassadrice, que s'il envahissait le Koweït ils ne bougeraient pas. C'était en fait un piège dans lequel Saddam est tombé. Et une fois qu'il a envahi le Koweït, les pays arabes qui l'ont aidé pendant huit ans de guerre avaient peur pour eux-mêmes. C'est l'acte deux de la destruction : Bush père réunit le monde entier dans une coalition et décide de libérer le Koweït. Mais il va au-delà et détruit tout l'Irak, sans aller jusqu'à Bagdad. Ceci au service d'Israël sûrement, parce qu'on peut voir que successivement l'Occident à cherché à éliminer tous les Etats forts de la région qui avaient une armée puissante : l'Egypte a été neutralisée par Camp David, il restait l'Irak, l'Irak ils l'ont rasé, il restait la Syrie, et ils ont profité du printemps arabe pour essayer de raser la Syrie mais ils n'ont pas réussi.

Suite à cela, l'acte III de la destruction de l'Irak : pétrole contre nourriture, c'était le projet Clinton. Pendant encore des années l'Irak a été détruit et le peuple affamé. L'acte IV : Bush fils après le 11 septembre, ne pouvant pas s'en prendre à Ben Laden, se met dans la tête que c'est Saddam le coupable du 11 septembre et va mener une guerre tout seul, avec les Britanniques, pas les Français. Il prend évidemment l'Irak et nomme Bremer qui dissout l'Etat irakien : plus d'armée, plus de police, le pays est livré à lui-même. Et pendant toute cette période il formait soi-disant une armée irakienne : là on l'a vu elle a été défaite en quelques heures. Trois légions et une légion de police autour de Mossoul, c'est à dire 50 000 hommes défaits en quelques heures ! Et il faut voir ce qu'ont fait les Américains au niveau de l'armée : il y a six mois, quand les sunnites se sont révoltés à Al Anbar dans l'ouest - l'Irak étant divisé en trois, l'ouest est sunnite, l'est est chiite, le nord est kurde - Maliki a demandé à Obama des hélicoptères blindés tueurs de char, des avions sans pilotes, Obama a refusé, par crainte que cet armement n'aille à la Syrie. Parce que le gouvernement Maliki et Assad sont unis par la fibre chiite, c'est l'axe de la résistance : Syrie, Hezbollah, Téhéran, chiites d'Irak, Maliki, je dis pas ça par confessionnalisme mais en analysant les choses objectivement. Ils ont passé des accords pour des F16, ils n'en ont reçu qu'un seul pour l'entraînement et qui ne fonctionnait pas. Ils leur ont promis des chars Abrahms, ils ne les ont jamais reçus. L'armement sophistiqué électronique, que Saddam de son temps développait, rien du tout. Ils ont fait quoi alors ? Ils ont embauché près d'un million deux-cent mille soldats et policiers qu'ils ont soi disant entraînés, mais c'est des gens avec des armes légères. Parce que les Américains ont toujours peur que cet Irak chiite ne se retourne contre leurs alliés : le royaume saoudite et les monarchies du Golfe. Mais aussi parce qu'il ne veulent pas que cet Etat soit fort, pour qu'il reste toujours dépendant des Etats-Unis. 

Mais la défaite à Mossoul a aussi une autre raison : ceux qui ont attaqué ne sont pas uniquement de l'EIIL, ça c'est juste une étiquette. C'est une coalition : les tribus sunnites qui se sont révoltées à Falluja, les anciens baasistes, parfois alliés à la confrérie des Naqshbandi, comme le "roi de trèfle" dans le jeu de carte de Rumsfeld, le numéro deux du gouvernement de Saddam, qui n'est pas mort, qui est Naqshbandi et qui est dans cette prise de Mossoul. Il faut ajouter à cela le Conseil militaire, c'est à dire tous les gens qui se sont réunis contre Maliqi. Toute cette coalition s'est révoltée à Fallouja il y a six mois et par effet de surprise est allée dans le nord et a pris Mossoul après s'être développée entre la Syrie et l'Iraq, une région sunnite. Parce que les sunnites qui avaient tout au temps de Saddam, se retrouvent marginalisés et n'arrivent pas à s'intégrer à ce nouveau gouvernement. Alors évidemment on peut accuser Maliki de n'avoir pas voulu vraiment les intégrer, d'avoir opposé à l'oligarchie sunnite du passé une oligarchie chiite, ce qui n'est pas faux. Maintenant il faut voir que les chiites sont majoritaires dans le pays. Et comme les Américains veulent la démocratie, et bien les majoritaires gagnent aux élections, et les chiites ont raflé la majorité.

FS : Les Américains appuient donc passivement cette offensive ?
 
BT : Les Etats-Unis jouent, ils sont amis avec Maliki, mais en même temps avec son ennemi le royaume saoudite, donc vous allez pas me dire qu'avec leurs awacs et toutes leurs bases militaires dans le Golfe, ils n'ont pas vu ces colonnes dans le nord aller jusqu'à Mossoul ! Et la Syrie a bombardé dans le désert syrien une colonne de bindés légers qui allait vers l'Irak la veille de l'attaque de Mossoul. Donc tout le monde était au courant.

FS : Qui arme l'offensive sunnite ?
 
BT : A mon avis les armes doivent venir de Jordanie. J'avais relevé que la Jordanie avait une forte concentration de combattants, je croyais que l'attaque allait être vers Damas, mais l'attaque est allée dans le sens irakien. Je soupçonne les Saoudiens et les Turcs qui sont très proches et qui n'ont jamais digéré que Mossoul soit rattaché à l'Irak, parce qu'il y a là des Turkmènes et du pétrole. Donc la Turquie joue un jeu trouble là-dedans. Le Kurdistan irakien joue un jeu trouble lui aussi, là ils ont profité de l'offensive sur Bagdad pour prendre Kirkouk. Et là les Américains ont réussi à allumer une guerre de cent ans entre les chiites et les sunnites. Car un beau jour ils ont découvert que les sunnites s'opposaient aux chiites et ils ont provoqué cela, et ça va pas s'arrêter de sitôt. La meilleure preuve en est que l'ayatollah Sistani, qui d'habitude est très sage et qui même les jours les plus noirs de l'invasion américaine n'avait appelé à la guerre sainte, là il a appelé à la guerre sainte. Et chez les chiites il y a une hiérarchie religieuse, un clergé, et un respect des décisions du clergé. Cet appel au djihad est très rare chez les chiites, et c'est pas le djihad à la sunnite, un peu baratin, ou n'importe qui dit "je vais au djihad".

FS : Alors justement, le président iranien à appelé à combattre le terrorisme.
 
BT : Oui, et il a même dit qu'il était prêt à s'engager. Ceci dit, toute cette guerre est peut-être un piège pour l'Iran. Parce que si l'Iran intervenait vraiment, là ça donne un prétexte à l'occident pour bombarder l'Iran. Quant aux Américains je ne pense pas qu'ils vont intervenir, parce que c'est pas dans leur intérêt. Ils ont armé les sunnites, et ils vont armer les chiites peut-être.

FS : Est-ce que l'offensive sur Mossoul et maintenant sur Bagdad n'est pas une réponse à la victoire d'Assad aux élections ?
 
BT : Oui sûrement, et au maintien de Maliki au pouvoir.

FS : Quelle a été la participation à ces élections et qu'est-ce qui permet aux occidentaux d'en contester la légitimité ?
 
BT : Je crois que l'Occident, même si les élections s'étaient déroulées d'une manière parfaite, ils les contesteraient toujours. Preuve en est que nous autres Syriens de France nous n'avons pas pu voter. Parce que les Syriens de France sont beaucoup plus pour Assad que pour la rébellion et Fabius a eu peur que les résultats du vote ici ne soient pas à son goût. Nous avons tout de même voté à Paris, face au mur de la paix, avec les passeports, et Assad a fait 94,6 %. Au Liban, il y a 1 million 200 000 réfugiés : une foule de 200 000 Syriens s'est précipitée vers l'ambassade à Beyrouth pour aller voter, portant les portraits d'Assad et les drapeaux légaux. La Syrie avait ouvert des bureaux de vote sur la frontière syro-libanaise, les Libanais ont menacé les Syriens qui passaient en Syrie pour aller voter de leur ôter le statut de réfugié. La Turquie a empêché ses réfugiés de voter. Il en est de même en Jordanie où ils ont renvoyé l'ambassadeur de Syrie quelques jours avant la date du vote. Et il y a 750.000 Syriens en Jordanie, a peu près pareil, plus ou moins en Turquie. En Syrie, les grands centres urbains, Damas, Homs, Hama, et Alep, sont tenus par Assad ainsi que toute la côte, où il y a près de trois millions de réfugiés de l'intérieur. Il n'y a que Raka et Deir-el-Zor, deux petites villes du nord qui lui échappent. Même dans les provinces les plus éloignées de la Syrie, près de la Turquie et de l'Irak, on a voté. Donc globalement sur 12 ou 13 000 000 de votants, il ya eu à peu près 11 000 000 qui ont voté, il y a donc eu une très forte participation et Assad a fait 88%, c'est-à-dire 16% de plus que les sondages de la CIA.
 
FS : Cette offensive sur Bagdad peut être une réponse à la victoire d'Assad aux présidentielles, qui renforce l'axe de la Résistance ou le croissant chiite. Plus généralement, n'a-t-on pas affaire à la tentative des Américains, par combattants interposés, aussi bien au Moyen-Orient qu'en Ukraine, d'affaiblir le pôle alternatif à leur volonté de domination unipolaire ?
 
BT : Sûrement, d'ailleurs on a vu qu'après la défaite de l'Occident en Syrie, on a fait éclater les événements de Kiev. Mais c'est une erreur, parce que quand on s'attaque à un ennemi, et qu'on n'est pas sûr de l'écraser, il ne faut pas le faire, vous le renforcez. Et finalement, cette guerre de Kiev, elle a permis à la Russie de récupérer la Crimée. Après cela les responsables américains se sont rendus à Kiev pour convaincre le nouveau gouvernement de mater militairement les deux provinces séparatistes. On a ouvert un nouveau front avec la Russie, mais est-ce qu'on est sûr de pouvoir gagner ? Je ne le pense pas. Parce que la Russie défend sa frontière, elle défend des gens qui parlent russe, tandis que, expliquez moi en quoi, les Américains ont un intérêt dans ces deux provinces sinon d'embêter la Russie ? Et là c'est grave, dans la mesure où l'Europe jusqu'à maintenant dans nos medias représente la Russie non comme un partenaire européen, mais comme un ennemi, mais pourquoi ? Je vois pas, la Russie peut faire partie de l'Europe et peut apporter beaucoup de choses à l'Europe. C'est là où il y a la confrontation entre les différentes conceptions de l'Europe. Pour les Américains, l'Europe doit rester vassale des Etats-Unis, car ils savent très bien que si la Russie s'entend avec les Européens, ils seront marginalisés, eux, car ça représente une puissance économique extraordinaire.

samedi, 27 septembre 2014

The Real Reason We Are Bombing Syria

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The Real Reason We Are Bombing Syria

The administration’s response to the conjunction of this weekend’s People’s Climate March and the International Day of Peace?

1) Bomb Syria the following day, to wrest control of the oil from ISIS which gained its foothold directly in the region through the U.S., Saudi Arabia, Qatar, Turkey and Jordan funding and arming ISIS’ predecessors in Syria.2) Send the president to UN General Assembly, where he will inevitably give a rousing speech about climate and peace, while the destruction of the environment and the shattering of world peace is on full display 5,000 miles away.

Nothing better illustrates the bankruptcy of the Obama administration’s foreign policy than funding groups that turn on the U.S. again and again, a neo-con fueled cycle of profits for war-makers and destruction of ever-shifting “enemies.”

The fact can’t be refuted: ISIS was born of Western intervention in Iraq and covert action in Syria.

This Frankenstein-like experiment of arming the alleged freedom-seeking Syrian opposition created the monster that roams the region. ISIS and the U.S. have a curious relationship — mortal enemies that, at the same time, benefit from some of the same events:

a) Ousting former Iraqi President Nouri al Maliki for his refusal to consent to the continued presence of U.S. troops in his country.

b) Regime change in Syria.

c) Arming the Kurds so they can separate from Iraq, a preliminary move to partitioning Iraq.

What a coincidence for war-profiteering neo-cons and the war industry, which has seen its stock rise since last week’s congressional vote to fund the rapid expansion of war. We have met the enemy and he isn’t only ISIS, he is us.

Phase two of the war against Syria is the introduction of 5,000 “moderate” mercenaries (as opposed to immoderate ones), who were trained in Saudi Arabia, the hotbed of Wahhabism, at an initial installment cost of $15 billion. These new “moderates” will replace the old “moderates,” who became ISIS, just in time for Halloween.

The administration, in the belief that you can buy, rent, or lease friends where they otherwise do not exist, labor under the vain assumption that our newfound comrades-in-arms will remain in place during their three-year employment period, ignoring the inevitability that those “friends” you hire today could be firing at you tomorrow.

One wonders if Saudi training of these moderate mercenaries will include methods of beheading which were popularized by the Saudi government long before their ISIS progeny took up the grisly practice.

The U.S. is being played.

Qatar and Saudi Arabia can now overtly join with the U.S. in striking Syria, after they have been covertly attempting for years to take down the last secular state in the region. We are now advancing the agenda of the actual Islamic States — Saudi Arabia and Qatar — to fight the ersatz Islamic State of ISIS.

Now U.S. bombs and missiles might inadvertently “make the world safe” for theocracy rather than democracy. Today we read reports that Israel has shot down a Syrian warplane, indicating the terrible possibility of a wider regional conflict.

What does this have to do with the security of the 50 States United? Nothing!

Last week Congress acted prematurely in funding a war without following the proscriptions of Article I, Section 8 of the U.S. Constitution. (The day of the vote, I urged Congress to resist this dangerous and misguided legislation.) But even while the funding was given, the explicit authorization to go to war was not. To authorize a war, Congress must vote for war. It has not done that yet.

To sell its case, the administration is borrowing from the fear mongering tactics of the Bush administration. ISIS poses no direct, immediate threat to the United States –The White House even said so yesterday, just hours before bombing commenced — yet we are being sold make-believe about ISIS sleeper cells.

This attack on Syria, under the guise of striking ISIS, is by definition, a war of aggression. It is a violation of international law. It could lead to crimes against humanity and the deaths of untold numbers of innocent civilians. No amount of public relations or smooth talking can change that.

And yes, members of this Democratic administration, including the president who executed this policy, must be held accountable by the International Criminal Court and by the American people, whom he serves.

But as we know, war is a powerful and cynical PR tactic. I expect the bombing of Syria will momentarily boost the White House’s popularity with self-serving heroic accounts of damage inflicted upon ISIS (and the U.S. equipment they use). Stuffing the November ballot box with bombs and missiles may even help the Democratic Party retain the Senate.

But after the election the voters will discover that the president played into the hands of extremists, hurt civilians, and embroiled our country deep into another conflict in the Middle East.

There were alternatives. The U.S. and the international community could have contained and shrunk ISIS by cutting off its funds and its revenue from sale of oil on the black market. We could have looked to strike a deal with Syria and Iran.

In foreign policy, the administration has failed. Congress has failed. Both the Democratic and Republican Parties have passed the national checkbook to their patrons in the war-contracting business. And passed the bill to future generations.

The American people, who in 2008 searched for something redemptive after years of George W. Bush’s war, realize in 2014 that hope and change was but a clever slogan. It was used to gain power and to keep it through promoting fear, war, the growth of the National Security state, and an autumnal bonfire of countless billions of tax dollars which fall like leaves from money trees on the banks of the Potomac.

Reprinted with permission from OpEdNews.com.

mercredi, 24 septembre 2014

Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

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Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

par Jean Paul Baquiast
 
La plupart des observateurs de la campagne lancée unilatéralement le 10 septembre par Obama contre l'EIIL (ou ISIS) ont noté que, ouvertement ou plus discrètement, cette campagne reposait aussi sur la volonté de renverser Bashar al Assad.
 
1) Le mot d'ordre, même s'il n'est pas officiellement annoncé, est « ISIS d'abord, Bashar ensuite ».
2) . D'où l'intention de bombarder des bases de l'EIIL en Syrie, c'est-à-dire pratiquement de s'en prendre aux positions de l'armée de Bashar al Assad.
 
Pour justifier cela aux yeux de l'opinion occidentale, Obama avait depuis longtemps affirmé que la chute de Bashar s'imposait, en juste punition des crimes perpétrés par lui contre son opposition. Mais d'une part, les crimes de ses alliées n'ont jamais fait peur à l'Amérique. D'autre part, il s'était avéré que les plus récents de ces crimes étaient en fait dus à des éléments incontrôlés de l'Armée Syrienne Libre, ou a des milices islamiste agissant sous son couvert. Il y a quelques mois, Obama avait essayé de lancer des attaques aériennes contre Bashar, mais l'intervention de la Russie, opposée à de telles actions, l'en avait dissuadé. Aujourd'hui, il pense retrouver une voie libre à l'occasion de la campagne déclenchée contre l'EIIL.

Ceci pose une nouvelle fois la question de savoir pourquoi Obama, et certains des Faucons qui le conseillent, veulent-ils tant la mort de Bashar – contrairement d'ailleurs à ce que jugent certains membres plus éclairés des services de renseignements américains ou du Pentagone? On évoque généralement des intérêts économiques: avoir à Damas des interlocuteurs favorables aux stratégies pétrolières américaines, ou à celles de ses alliés du Golfe. Mais le risque serait grand: mettre en place des représentants des islamistes. L'Armée Syrienne libre, à laquelle le Congrès américain vient de voter l'attribution de crédits, est moins que fiable. Pour nous, la raison de l'hostilité américaine est politique. La chute de Bashar serait pour l'Amérique un premier pas vers la chute de Poutine, laquelle demeure comme nous l'avons redit plusieurs fois , l'objet ultime de l'Amérique et du Système qu'elle incarne. Le risque d'un axe chiite et "ami" de la Russie associant l'Iran, la Syrie, le Hezbollah, disparaitrait, par ailleurs  à la grande satisfaction d'Israël, allié des Etats-Unis.  Ce serait aussi un coup porté aux alliés « objectifs » de Poutine au Moyen-Orient, l'Iran, la Chine – tout ceci indirectement, sans avoir à affronter le veto du Conseil de Sécurité de l'ONU.

Les appuis de Bashar al Assad

Ceux-ci proviennent principalement d'Etats que l'Amérique considère, ouvertement ou implicitement, comme ses ennemis:


*  La Russie bénéficie de la base navale de Tartous (ou Tartus) concédée par la Syrie à la Russie depuis 1971. Celle-ci présente un intérêt considérable pour elle, vu qu'elle n'a pas d'autres implantations en Méditerranée (voir image) On imagine l'émotion si elle décidait d'y baser un des deux porte-hélicoptères Mistral qu'elle vient d'acheter. Elle tire par ailleurs profit des achats d'armes syriens, ceux-ci ayant atteint à ce jour un montant d'environ 5 milliards de dollars et pour lesquels certains nouveaux contrats sont en discussion. Il n'y a pas de petits profits en période de sanctions. Son alliance avec la Syrie alaouite, refuge par ailleurs de nombreux chrétiens, peut montrer que, dans la lutte qu'elle mène de son côté contre les terroristes islamiques, elle peut avoir des alliés chez les pays arabes et parmi les chrétiens d'Orient. Plus généralement, elle sait gré à Bashar al Assad de représenter à ce jour un élément de stabilité dans un Moyen Orient en pleine dissolution. Elle est consciente que sa chute ouvrirait un boulevard de plus aux milices sanguinaires de l'EIIL, comme aux commerces d'otages, d'armes et de drogues dont elle serait une des premières victimes. Elle ne veut à aucun prix suivre l'Amérique dans une voie dont elle a pu constater les conséquences désastreuses, en Irak, en Afghanistan, en Libye. On rappellera aussi que le père de Bashar, Haffez, était considéré par beaucoup, de son vivant, comme un allié "objectif" de l'URSS.

*La Chine soutient Assad pour globalement les mêmes raisons. Elle est opposée aux « changements de régime » provoqués par des interventions militaires des Etats-Unis et de ses alliée européens.

* L'Iran principalement chiite et qui par ailleurs ne se considère pas comme arabe a peu d'alliés dans le monde arabe. Le plus important est la Syrie, qui lui avait apporté son appui dans sa lutte contre Saddam Hussein. Son alliance avec Bashar al Assad, aujourd'hui encore, lui est utile en lui fournissant une ouverture sur la Méditerranée et en lui permettant d'apporter une aide aux éléments chiites du sud Liban.

Autant de raisons pour que l'Amérique veuille abattre Bashar al Assad

Nuire à la Russie, à la Chine et même, malgré un réchauffement récent, à l'Iran (qui reste détestée d'Israël, allié de l'Amérique), constitue autant de raisons pour que, sans se passer du moindre accord du Conseil de Sécurité, et à l'occasion d'une guerre contre l'EIIL, Obama cherche la première opportunité venue pour provoquer la chute de Bashar al Assad. Celui-ci le sait bien. Il dispose encore d'assez de forces pour ne pas faciliter la tâche des américains, comme à leurs alliés éventuels, saoudiens ou jordaniens. Un moment, il avait espéré que promettant une aide à la coalition occidentale en lutte contre l'EIIL, il aurait pu désarmer l'hostilité contre lui. Mais le refus radical des américains lui a ouvert les yeux.

Ceci dit, l'Europe, et plus particulièrement la France, n'auraient aucune raison de soutenir Obama dans sa volonté de détruire la Syrie de Bashar al Assad. Au contraire, les raisons résumées ci-dessus justifiant le soutien de la Russie et de la Chine devraient être aussi les leurs – sans mentionner le refuge que trouvent en Syrie les Chrétiens d'Orient dont la France à juste titre se préoccupe. Mais la question de la Syrie n'a pas pratiquement été abordée lors de la conférence internationale tenue à Paris le 15 septembre 3). Si François Hollande avait manifesté un tant soi peu d'indépendance vis-à-vis du secrétaire d'état John Kerry représentant d'Obama à cette conférence, il aurait du clairement signifier aux autres représentants que la France s'opposerait à toute action offensive contre Bashar al Assad à l'occasion de la lutte entreprise contre l'EIIL.

Il serait encore temps de le faire. Mais cela serait beaucoup demander à François Hollande, qui on s'en souvient, avait été le premier des Européens à vouloir bombarder Damas, si Obama avait persisté dans son intention première...et si la Russie n'était pas intervenue.

Notes

1)
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1484&r_id=

2) http://chinamatters.blogspot.com.br/2014/09/its-third-force-time-in-syria.html

3) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1487&r_id=



 

mardi, 23 septembre 2014

Exoficial de EE.UU.: "EI Estado Islámico es un monstruo creado por nosotros"

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Ex: http://elespiadigital.com

El EI es "una creación, un monstruo, un Frankenstein creado por nosotros". Un exoficial de la Marina de EE.UU., Kenneth O’Keefe, revela en una entrevista estos y otros hechos chocantes sobre el rol de EE.UU. en el surgimiento del grupo terrorista.

El exoficial no pone en ninguna duda el hecho de que los extremistas del EI, que opera en Irak y Siria, han sido financiados por EE.UU. a través de sus representantes como Catar, Emiratos Árabes Unidos y Arabia Saudita. "Realmente, todos son solo una forma rebautizada de Al Qaeda, que por supuesto no es nada más que una creación de la CIA", dice O'Keefe.

O'Keefe relata en una entrevista a Press TV que los yihadistas no solo han recibido de EE.UU. "el mejor equipo norteamericano" como el blindaje personal, blindados de transporte de tropas y entrenamiento, sino que también han sido "permitidos a inundar a través de las fronteras" en muchos lugares del Oriente Medio. "Todo esto se ha hecho bajo el auspicio de acabar con el último 'Hitler' a ojos de Occidente, Bashar al Assad", afirma.

El experto también está de acuerdo con la opinión de algunos analistas de que EE.UU. utiliza toda esta situación con el EI como "una puerta trasera", persiguiendo su objetivo básico de eliminar el Gobierno de Al Assad. El mismo patrón se ve en Irak y Afganistán, añade el exoficial.

Y el pueblo estadounidense, según O'Keefe, no puede ver la situación verdadera por los efectos de la propaganda. "Sería absurdo pensar que el pueblo estadounidense está tan sintonizado en el entendimiento de lo que realmente está pasando como para no ser engatusado en otra guerra que no hará nada más que destruir a cualquiera que participe en ella", concluye.

La conexión saudí: ¿Por qué EE.UU. no vio venir la amenaza del Estado Islámico?

EE.UU. pasó por alto el surgimiento del EI, al hacer antaño la vista gorda ante el papel de Arabia Saudita como promotor de movimientos yihadistas como Al Qaeda, entre los que el EI es el más exitoso, opinan expertos.

El presidente estadounidense, Barack Obama, está repitiendo los errores del pasado en su lucha contra el Estado islámico (EI), opina el senador Bob Graham, copresidente de la Comisión sobre la propagación de Armas de Destrucción Masiva y Terrorismo, y expresidente de la Comisión de Inteligencia del Senado.

De hecho, según él, EE.UU. sigue sin hacer caso al papel de Arabia Saudita, que durante años apoyó al extremismo sunita, tanto a Al Qaeda como al Estado Islámico. Aunque ahora, cuando el EI controla ya territorios más extensos que Reino Unido en Siria e Irak, Arabia Saudita ya no apoya este movimiento, antes "fue una figura central para financiar al EI y otros grupos extremistas", insiste el senador, citado por el diario 'The Independent' .

Según la investigación del ataque del 11 de septiembre, muchas donaciones privadas a Al Qaeda provinieron precisamente de Arabia Saudita. Según él, EE.UU. nunca se dedicó a estudiar ni estos vínculos con los radicales sunitas, ni la posible involucración de Arabia Saudita en el acto terrorista del 11 de septiembre, a pesar de que 15 de los 19 secuestradores de aviones eran de nacionalidad saudí. En vez de ello, EE.UU. ha seguido tratando a este país como su aliado y "siguió haciendo la vista gorda ante el apoyo de Arabia Saudita a los extremistas sunitas", escribe 'The Independent'.

Esto "contribuyó a la capacidad de Arabia Saudita de continuar involucrándose en las acciones perjudiciales para EE.UU., en particular su apoyo al EI", afirmó. Pero, además, el hecho que EE.UU. trataba a Arabia Saudita como un "aliado fiable" e "ignorara" su apoyo a extremistas es la razón por qué la inteligencia estadounidense falló a la hora de identificar al EI como una "amenaza creciente", según cita al senador 'The Independent'.

La semana pasada Obama anunció la nueva estrategia de la lucha contra el EI, al que prometió atacar "allá donde esté". Uno de puntos clave de la estrategia pasa por entrenar a milicianos "moderados" tanto contra el presidente sirio Bashar al Assad, como contra el EI en territorio saudí. Teniendo en cuenta la costumbre de Arabia Saudita de no limitarse a apoyar a los sunitas, y colaborar con los más radicales, este paso podría resultar peligroso, advierte Graham.

EIIL utiliza armas propiedad del Gobierno de Estados Unidos

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El grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) utiliza armas provenientes de Estados Unidos, así ha revelado la organización Conflict Armament Research en un estudio publicado este lunes.

El informe que documentó las armas incautadas en el norte de Irak por las fuerzas kurdas ‘peshmarga’ en el pasado mes de julio, indica que los terroristas del EIIL poseen “cantidades significativas” de armamento fabricado en EE.UU., incluyendo rifles de asalto M16.

Los rifles, añade el reporte, llevan marcas que dicen: Propiedad del Gobierno de Estados Unidos.

El informe, también, encontró que los cohetes antitanques utilizados por Daesh en Siria eran idénticos a los M79 transferidos por Arabia Saudí al denominado Ejército Libre de Siria (ELS).

El pasado mes de septiembre, la página Wikileaks reveló que el Gobierno de Washington, en lugar de ayudar al Ejecutivo sirio en su lucha contra el terrorismo, financia los grupos terroristas.

Asimismo, el diario estadounidense ‘The Washington Post’, en un artículo publicado el año pasado, dejó claro que la Agencia Central de Inteligencia de EE.UU. (CIA, por sus siglas en inglés) suministró armamento a los grupos armados en Siria.

Después de que el EIIL se apoderara de varias zonas en Siria e Irak, varias personalidades y documentos filtrados revelaron el rol de Washington y sus aliados en la creación de ese grupo takfirí o el apoyo que le brindan para provocar el caos en la región.

El exanalista de la Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. (NSA, por sus siglas en inglés), Edward Snowden, reveló recientemente que el EIIL fue creado mediante un trabajo conjunto entre los servicios de Inteligencia de Estados Unidos, el Reino Unido y el régimen de Israel.

Asimismo, la exsecretaria de Estado de EE.UU., Hillary Clinton, confesó en su libro de memorias que Washington formó al grupo Daesh para alcanzar sus objetivos en Oriente Medio.

El EIIL cuenta con miles de millones de dólares y casi 15 mil mercenarios, y lucha en dos frentes, en Siria e Irak, con la intención de crear un Estado propio entre estos dos países árabes.

dimanche, 21 septembre 2014

How The West Created ISIS

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How The West Created ISIS

… with a little help from our friends.

Part 1 – OUR TERRORISTS

“This is an organisation that has an apocalyptic, end-of-days strategic vision which will eventually have to be defeated,” Gen Martin Dempsey, chairman of the US Joint Chiefs of Staff, told a Pentagon press conference in August.

Military action is necessary to halt the spread of the ISIS/IS “cancer,” said President Obama. Yesterday, in his much anticipated address, he called for expanded airstrikes across Iraq and Syria, and new measures to arm and train Iraqi and Kurdish ground forces.

“The only way to defeat [IS] is to stand firm and to send a very straightforward message,”declared Prime Minister Cameron. “A country like ours will not be cowed by these barbaric killers.”

Missing from the chorus of outrage, however, has been any acknowledgement of the integral role of covert US and British regional military intelligence strategy in empowering and even directly sponsoring the very same virulent Islamist militants in Iraq, Syria and beyond, that went on to break away from al-Qaeda and form ‘ISIS’, the Islamic State of Iraq and Syria, or now simply, the Islamic State (IS).

Since 2003, Anglo-American power has secretly and openly coordinated direct and indirect support for Islamist terrorist groups linked to al-Qaeda across the Middle East and North Africa. This ill-conceived patchwork geostrategy is a legacy of the persistent influence of neoconservative ideology, motivated by longstanding but often contradictory ambitions to dominate regional oil resources, defend an expansionist Israel, and in pursuit of these, re-draw the map of the Middle East.

Now despite Pentagon denials that there will be boots on the ground – and Obama’s insistence that this would not be another “Iraq war” – local Kurdish military and intelligence sources confirm that US and German special operations forces are already “on the ground here. They are helping to support us in the attack.” US airstrikes on ISIS positions and arms supplies to the Kurds have also been accompanied by British RAF reconnaissance flights over the region and UK weapons shipments to Kurdish peshmerga forces.

Divide and rule in Iraq

“It’s not that we don’t want the Salafis to throw bombs,” said one US government defense consultant’]);”>US government defense consultant in 2007. “It’s who they throw them at – Hezbollah, Moqtada al-Sadr, Iran, and at the Syrians, if they continue to work with Hezbollah and Iran.”

Early during the 2003 invasion and occupation of Iraq, the US covertly supplied arms to al-Qaeda affiliated insurgents even while ostensibly supporting an emerging Shi’a-dominated administration.

Pakistani defense sources interviewed by Asia Times in February 2005 confirmed that insurgents described as “former Ba’ath party” loyalists – who were being recruited and trained by “al-Qaeda in Iraq” under the leadership of the late Abu Musab Zarqawi – were being supplied Pakistan-manufactured weapons by the US. The arms shipments included rifles, rocket-propelled grenade launchers, ammunition, rockets and other light weaponry. These arms “could not be destined for the Iraqi security forces because US arms would be given to them”, a source told Syed Saleem Shahzad – the Times’ Pakistan bureau chief who, “known for his exposes of the Pakistani military” according to the New Yorker, was murdered in 2011. Rather, the US is playing a double-game to “head off” the threat of a “Shi’ite clergy-driven religious movement,” said the Pakistani defense source.

This was not the only way US strategy aided the rise of Zarqawi, a bin Laden mentee and brainchild of the extremist ideology that would later spawn ‘ISIS.’

According to a little-known November report for the US Joint Special Operations University (JSOU) and Strategic Studies Department, Dividing Our Enemies, post-invasion Iraq was “an interesting case study of fanning discontent among enemies, leading to ‘red-against-red’ [enemy-against-enemy] firefights.”

While counterinsurgency on the one hand requires US forces to “ameliorate harsh or deprived living conditions of the indigenous populations” to publicly win local hearts and minds:

“… the reverse side of this coin is one less discussed. It involves no effort to win over those caught in the crossfire of insurgent and counterinsurgent warfare, whether by bullet or broadcast. On the contrary, this underside of the counterinsurgency coin is calculated to exploit or create divisions among adversariesfor the purpose of fomenting enemy-on-enemy deadly encounters.”

In other words, US forces will pursue public legitimacy through conventional social welfare while simultaneously delegitimising local enemies by escalating intra-insurgent violence, knowing full-well that doing so will in turn escalate the number of innocent civilians “caught in the crossfire.” The idea is that violence covertly calibrated by US special operations will not only weaken enemies through in-fighting but turn the population against them.

In this case, the ‘enemy’ consisted of jihadists, Ba’athists, and peaceful Sufis, who were in a majority but, like the militants, also opposed the US military presence and therefore needed to be influenced. The JSOU report referred to events in late 2004 in Fallujah where “US psychological warfare (PSYOP) specialists” undertook to “set insurgents battling insurgents.” This involved actually promoting Zarqawi’s ideology, ironically, to defeat it: “The PSYOP warriors crafted programs to exploit Zarqawi’s murderous activities – and to disseminate them through meetings, radio and television broadcasts, handouts, newspaper stories, political cartoons, and posters – thereby diminishing his folk-hero image,” and encouraging the different factions to pick each other off. “By tapping into the Fallujans’ revulsion and antagonism to the Zarqawi jihadis the Joint PSYOP Task Force did its ‘best to foster a rift between Sunni groups.’”

Yet as noted by Dahr Jamail, one of the few unembedded investigative reporters in Iraq after the war, the proliferation of propaganda linking the acceleration of suicide bombings to the persona of Zarqawi was not matched by meaningful evidence. His own search to substantiate the myriad claims attributing the insurgency to Zarqawi beyond anonymous US intelligence sources encountered only an “eerie blankness”.

The US military operation in Fallujah, largely justified on the claim that Zarqawi’s militant forces had occupied the city, used white phosphorous, cluster bombs, and indiscriminate air strikes to pulverise 36,000 of Fallujah’s 50,000 homes, killing nearly a thousand civilians, terrorising 300,000 inhabitants to flee, and culminating in a disproportionate increase in birth defects, cancer and infant mortality due to the devastating environmental consequences of the war.

To this day, Fallujah has suffered from being largely cut-off from wider Iraq, its infrastructure largely unworkable with water and sewage systems still in disrepair, and its citizens subject to sectarian discrimination and persecution by Iraqi government backed Shi’a militia and police. “Thousands of bereaved and homeless Falluja families have a new reason to hate the US and its allies,” observed The Guardian in 2005. Thus, did the US occupation plant the seeds from which Zarqawi’s legacy would coalesce into the Frankenstein monster that calls itself “the Islamic State.”

Bankrolling al-Qaeda in Syria

According to former French foreign minister Roland Dumas, Britain had planned covert action in Syria as early as 2009: “I was in England two years before the violence in Syria on other business,” he told French television: “I met with top British officials, who confessed to me that they were preparing something in Syria. This was in Britain not in America. Britain was preparing gunmen to invade Syria.”

Leaked emails from the private intelligence firm Stratfor, including notes from a meeting with Pentagon officials, confirmed that as of 2011, US and UK special forces training of Syrian opposition forces was well underway. The goal was to elicit the “collapse” of Assad’s regime “from within.”

Since then, the role of the Gulf states – namely Saudi Arabia, Qatar, Kuwait, the United Arab Emirates, and Jordan (as well as NATO member Turkey) – in officially and unofficially financing and coordinating the most virulent elements amongst Syria’s rebels under the tutelage of US military intelligence is no secret. Yet the conventional wisdom is that the funneling of support to Islamist extremists in the rebel movement affiliated to al-Qaeda has been a colossal and regrettable error.

The reality is very different. The empowerment of the Islamist factions within the ‘Free Syrian Army’ (FSA) was a foregone conclusion of the strategy.

In its drive to depose Col. Qaddafi in Libya, NATO had previously allied itself with rebels affiliated to the al-Qaeda faction, the Islamic Fighting Group. The resulting Libyan regime backed by the US was in turn liaising with FSA leaders in Istanbul to provide money and heavy weapons for the anti-Assad insurgency. The State Department even hired an al-Qaeda affiliated Libyan militia group to provide security for the US embassy in Benghazi – although they had links with the very people that attacked the embassy.

Last year, CNN confirmed that CIA officials operating secretly out of the Benghazi embassy were being forced to take extra polygraph tests to keep under wraps what US Congressman suspect was a covert operation “to move surface-to-air missiles out of Libya, through Turkey, and into the hands of Syrian rebels.”

With their command and control centre based in Istanbul, Turkey, military supplies from Saudi Arabia and Qatar in particular were transported by Turkish intelligence to the border for rebel acquisition. CIA operatives along with Israeli and Jordanian commandos were also training FSA rebels on the Jordanian-Syrian border with anti-tank and anti-aircraft weapons. In addition, other reports show that British and French military were also involved in these secret training programmes. It appears that the same FSA rebels receiving this elite training went straight into ISIS – last month one ISIS commander, Abu Yusaf, said, “Many of the FSA people who the west has trained are actually joining us.”

The National thus confirmed the existence of another command and control centre in Amman, Jordan, “staffed by western and Arab military officials,” which “channels vehicles, sniper rifles, mortars, heavy machine guns, small arms and ammunition to Free Syrian Army units.” Rebel and opposition sources described the weapons bridge as “a well-run operation staffed by high-ranking military officials from 14 countries, including the US, European nations and Arabian Gulf states, the latter providing the bulk of materiel and financial support to rebel factions.”

The FSA sources interviewed by The National went to pains to deny that any al-Qaeda affiliated factions were involved in the control centre, or would receive any weapons support. But this is difficult to believe given that “Saudi and Qatari-supplied weapons” were being funneled through to the rebels via Amman, to their favoured factions.

Classified assessments of the military assistance supplied by US allies Saudi Arabia and Qatar obtained by the New York Times showed that “most of the arms shipped at the behest of Saudi Arabia and Qatar to supply Syrian rebel groups… are going to hardline Islamic jihadists, and not the more secular opposition groups that the West wants to bolster.”

Lest there be any doubt as to the extent to which all this covert military assistance coordinated by the US has gone to support al-Qaeda affiliated factions in the FSA, it is worth noting that earlier this year, the Israeli military intelligence website Debkafile – run by two veteran correspondents who covered the Middle East for 23 years for The Economist – reported that: “Turkey is giving Syrian rebel forces, including the al-Qaeda-affiliated Nusra Front, passage through its territory to attack the northwestern Syrian coastal area around Latakia.”

In August, Debkafile reported that “The US, Jordan and Israel are quietly backing the mixed bag of some 30 Syrian rebel factions”, some of which had just “seized control of the Syrian side of the Quneitra crossing, the only transit point between Israeli and Syrian Golan.” However, Debkafile noted, “al-Qaeda elements have permeated all those factions.” Israel has provided limited support to these rebels in the form of “medical care,” as well as “arms, intelligence and food…

“Israel acted as a member, along with the US and Jordan, of a support system for rebel groups fighting in southern Syria. Their efforts are coordinated through a war-room which the Pentagon established last year near Amman. The US, Jordanian and Israeli officers manning the facility determine in consultation which rebel factions are provided with reinforcements from the special training camps run for Syrian rebels in Jordan, and which will receive arms. All three governments understand perfectly that, notwithstanding all their precautions, some of their military assistance is bound to percolate to al-Qaeda’s Syrian arm, Jabhat Al-Nusra, which is fighting in rebel ranks. Neither Washington or Jerusalem or Amman would be comfortable in admitting they are arming al-Qaeda’s Nusra Front in southern Syria.”

This support also went to ISIS. Although the latter was originally founded in Iraq in October 2006, by 2013 the group had significantly expanded its operations in Syria working alongside al-Qaeda’s al-Nusra until February 2014, when ISIS was formally denounced by al-Qaeda. Even so, experts on the region’s Islamist groups point out that the alleged rift between al-Nusra and ISIS, while real, is not as fraught as one might hope, constituting a mere difference in tactics rather than fundamental ideology.

Officially, the US government’s financial support for the FSA goes through the Washington DC entity, the Syrian Support Group (SSG), Syrian Support Group (SSG) which was incorporated in April 2012. The SSG is licensed via the US Treasury Department to “export, re-export, sell, or supply to the Free Syrian Army (‘FSA’) financial, communications, logistical, and other services otherwise prohibited by Executive Order 13582 in order to support the FSA.”

In mid-2013, the Obama administration intensified its support to the rebels with a new classified executive order reversing its previous policy limiting US direct support to only nonlethal equipment. As before, the order would aim to supply weapons strictly to “moderate” forces in the FSA.

Except the government’s vetting procedures to block Islamist extremists from receiving US weapons have never worked.

A year later, Mother Jones found that the US government has “little oversight over whether US supplies are falling prey to corruption – or into the hands of extremists,” and relies “on too much good faith.” The US government keeps track of rebels receiving assistance purely through “handwritten receipts provided by rebel commanders in the field,” and the judgement of its allies. Countries supporting the rebels – the very same which have empowered al-Qaeda affiliated Islamists – “are doing audits of the delivery of lethal and nonlethal supplies.”

Thus, with the Gulf states still calling the shots on the ground, it is no surprise that by September last year, eleven prominent rebel groups distanced themselves from the ‘moderate’ opposition leadership and allied themselves with al-Qaeda.

By the SSG’s own conservative estimate, as much as 15% of rebel fighters are Islamists affiliated to al-Qaeda, either through the Jabhut al-Nusra faction, or its breakaway group ISIS. But privately, Pentagon officials estimate that “more than 50%” of the FSA is comprised of Islamist extremists, and according to rebel sources neither FSA chief Gen Salim Idris nor his senior aides engage in much vetting, decisions about which are made typically by local commanders.

Part 2 – THE LONG WAR

Follow the money

Media reports following ISIS’ conquest of much of northern and central Iraq this summer have painted the group as the world’s most super-efficient, self-financed, terrorist organisation that has been able to consolidate itself exclusively through extensive looting of Iraq’s banks and funds from black market oil sales. Much of this narrative, however, has derived from dubious sources, and overlooked disturbing details.

One senior anonymous intelligence source told Guardian correspondent Martin Chulov, for instance, that over 160 computer flash sticks obtained from an ISIS hideout revealed information on ISIS’ finances that was completely new to the intelligence community.

“Before Mosul, their total cash and assets were $875m [£515m],” said the official on the funds obtained largely via “massive cashflows from the oilfields of eastern Syria, which it had commandeered in late 2012.” Afterwards, “with the money they robbed from banks and the value of the military supplies they looted, they could add another $1.5bn to that.” The thrust of the narrative coming from intelligence sources was simple: “They had done this all themselves. There was no state actor at all behind them, which we had long known. They don’t need one.”

“ISIS’ half-a-billion-dollar bank heist makes it world’s richest terror group,” claimed the Telegraph, adding that the figure did not include additional stolen gold bullion, and millions more grabbed from banks “across the region.”

This story of ISIS’ stupendous bank looting spree across Iraq made global headlines but turned out to be disinformation. Senior Iraqi officials and bankers confirmed that banks in Iraq, including Mosul where ISIS supposedly stole $430 million, had faced no assault, remain open, and are guarded by their own private security forces.

How did the story come about? One of its prime sources was Iraqi parliamentarian Ahmed Chalabi – the same man who under the wing of his ‘Iraqi National Congress’ peddled false intelligence about Saddam’s weapons of mass destruction and ties to al-Qaeda.

In June, Chalabi met with the US ambassador to Iraq, Robert Beecroft, and Brett McGurk, the State Department’s deputy assistant secretary of state for Iraq and Iran. According to sources cited by Buzzfeedin June, Beecroft “has been meeting Chalabi for months and has dined at his mansion in Baghdad.”

Follow the oil

But while ISIS has clearly obtained funding from donors in the Gulf states, many of its fighters having broken away from the more traditional al-Qaeda affiliated groups like Jabhut al-Nusra, it has also successfully leveraged its control over Syrian and Iraqi oil fields.

In January, the New York Times reported that “Islamist rebels and extremist groups have seized control of most of Syria’s oil and gas resources”, bolstering “the fortunes of the Islamic State of Iraq and Syria, or ISIS, and the Nusra Front, both of which are offshoots of al-Qaeda.” Al-Qaeda affiliated rebels had “seized control of the oil and gas fields scattered across the country’s north and east,” while more moderate “Western-backed rebel groups do not appear to be involved in the oil trade, in large part because they have not taken over any oil fields.”

Yet the west had directly aided these Islamist groups in their efforts to operationalise Syria’s oil fields. In April 2013, for instance, the Times noted that al-Qaeda rebels had taken over key regions of Syria: “Nusra’s hand is felt most strongly in Aleppo”, where the al-Qaeda affiliate had established in coordination with other rebel groups including ISIS “a Shariah Commission” running “a police force and an Islamic court that hands down sentences that have included lashings.” Al-Qaeda fighters also “control the power plant and distribute flour to keep the city’s bakeries running.” Additionally, they “have seized government oil fields” in provinces of Deir al-Zour and Hasaka, and now make a “profit from the crude they produce.”

Lost in the fog of media hype was the disconcerting fact that these al-Qaeda rebel bread and oil operations in Aleppo, Deir al-Zour and Hasaka were directly and indirectly supported by the US and the European Union (EU). One account by the Washington Post for instance refers to a stealth mission in Aleppo “to deliver food and other aid to needy Syrians – all of it paid for by the US government,” including the supply of flour. “The bakery is fully supplied with flour paid for by the United States,” the Post continues, noting that local consumers, however, “credited Jabhat al-Nusra – a rebel group the United States has designated a terrorist organisation because of its ties to al-Qaeda – with providing flour to the region, though he admitted he wasn’t sure where it comes from.”

And in the same month that al-Qaeda’s control of Syria’s main oil regions in Deir al-Zour and Hasaka was confirmed, the EU voted to ease an oil embargo on Syria to allow oil to be sold on international markets from these very al-Qaeda controlled oil fields. European companies would be permitted to buy crude oil and petroleum products from these areas, although transactions would be approved by the Syrian National Coalition. Due to damaged infrastructure, oil would be trucked by road to Turkey where the nearest refineries are located.

“The logical conclusion from this craziness is that Europe will be funding al-Qaeda,” said Joshua Landis’]);”>Joshua Landis , a Syria expert at the University of Oklahoma.

Just two months later, a former senior staffer at the Syria Support Group in DC, David Falt, leaked internal SSG emails confirming that the group was “obsessed” with brokering “jackpot” oil deals on behalf of the FSA for Syria’s rebel-run oil regions.

“The idea they could raise hundreds of millions from the sale of the oil came to dominate the work of the SSG to the point no real attention was paid to the nature of the conflict,” said Falt, referring in particular to SSG’s director Brian Neill Sayers, who before his SSG role worked with NATO’s Operations Division. Their aim was to raise money for the rebels by selling the rights to Syrian oil.

Tacit complicity in IS oil smuggling

Even as al-Qaeda fighters increasingly decide to join up with IS, the ad hoc black market oil production and export infrastructure established by the Islamist groups in Syria has continued to function with, it seems, the tacit support of regional and western powers.

According to Ali Ediboglu, a Turkish MP for the border province of Hatay, IS is selling the bulk of its oil from regions in Syria and Mosul in Iraq through Turkey, with the tacit consent of Turkish authorities: “They have laid pipes from villages near the Turkish border at Hatay. Similar pipes exist also at [the Turkish border regions of] Kilis, Urfa and Gaziantep. They transfer the oil to Turkey and parlay it into cash. They take the oil from the refineries at zero cost. Using primitive means, they refine the oil in areas close to the Turkish border and then sell it via Turkey. This is worth $800 million.” He also noted that the extent of this and related operations indicates official Turkish complicity. “Fighters from Europe, Russia, Asian countries and Chechnya are going in large numbers both to Syria and Iraq, crossing from Turkish territory. There is information that at least 1,000 Turkish nationals are helping those foreign fighters sneak into Syria and Iraq to join ISIS. The National Intelligence Organization (MIT) is allegedly involved. None of this can be happening without MIT’s knowledge.”

Similarly, there is evidence that authorities in the Kurdish region of Iraq are also turning a blind eye to IS oil smuggling. In July, Iraqi officials said that IS had begun selling oil extracted from in the northern province of Salahuddin. One official pointed out that “the Kurdish peshmerga forces stopped the sale of oil at first, but later allowed tankers to transfer and sell oil.”

State of Law coalition MP Alia Nasseef also accused the Kurdistan Regional Government (KRG) of secretly trading oil with IS: “What is happening shows the extent of the massive conspiracy against Iraq by Kurdish politicians… The [illegal] sale of Iraqi oil to ISIS or anyone else is something that would not surprise us.” Although Kurdish officials have roundly rejected these accusations, informed sources told the Arabic daily Asharq Al-Awsat that Iraqi crude captured by ISIS was “being sold to Kurdish traders in the border regions straddling Iraq, Iran and Syria, and was being shipped to Pakistan where it was being sold ‘for less than half its original price.’”

An official statement in August from Iraq’s Oil Ministry warned that any oil not sanctioned by Baghdad could include crude smuggled illegally from IS:

“International purchasers [of crude oil] and other market participants should be aware that any oil exports made without the authorisation of the Ministry of Oil may contain crude oil originating from fields under the control of [ISIS].”

“Countries like Turkey have turned a blind eye to the practice” of IS oil smuggling, said Luay al-Khateeb, a fellow at the Brookings Doha Center, “and international pressure should be mounted to close down black markets in its southern region.” So far there has been no such pressure. Meanwhile, IS oil smuggling continues, with observers inside and outside Turkey noting that the Turkish government is tacitly allowing IS to flourish as it prefers the rebels to the Assad regime.

According to former Iraqi oil minister Isam al-Jalabi, “Turkey is the biggest winner from the Islamic State’s oil smuggling trade.” Both traders and oil firms are involved, he said, with the low prices allowing for “massive” profits for the countries facilitating the smuggling.

Buying ISIS oil?

Early last month, a tanker carrying over a million barrels in crude oil from northern Iraq’s Kurdish region arrived at the Texas Gulf of Mexico. The oil had been refined in the Iraqi Kurdish region before being pumped through a new pipeline from the KRG area ending up at Ceyhan, Turkey, where it was then loaded onto the tanker for shipping to the US. Baghdad’s efforts to stop the oil sale on the basis of its having national jurisdiction were rebuffed by American courts.

In early September, the European Union’s ambassador to Iraq, Jana Hybášková, told the EU Foreign Affairs Committee that “several EU member states have bought oil from the Islamic State (IS, formerly ISIS) terrorist organisation that has been brutally conquering large portions of Iraq and Syria,” according to Israel National News. She however “refused to divulge the names of the countries despite being asked numerous times.”

A third end-point for the KRG’s crude this summer, once again shipped via Turkey’s port of Ceyhan, was Israel’s southwestern port of Ashkelon. This is hardly news though. In May, Reuters revealed that Israeli and US oil refineries had been regularly purchasing and importing KRG’s disputed oil.

Meanwhile, as this triangle of covert oil shipments in which ISIS crude appears to be hopelessly entangled becomes more established, Turkey has increasingly demanded that the US pursue formal measures to lift obstacles to Kurdish oil sales to global markets. The KRG plans to export as much as 1 million barrels of oil a day by next year through its pipeline to Turkey.

The Kirkuk-Ceyhan pipeline

The Kirkuk-Ceyhan pipeline: Iraqi Kurdistan alone could hold up to 45 billion barrels of oil, allowing exports of up to 4 million barrels a day in the next decade if successfully brought to production.

Among the many oil and gas firms active in the KRG capital, Erbil, are ExxonMobil and Chevron. They are drilling in the region for oil under KRG contracts, though operations have been halted due to the crisis. No wonder Steve Coll writes in the New Yorker that Obama’s air strikes and arms supplies to the Kurds – notably not to Baghdad – effectively amount to “the defense of an undeclared Kurdish oil state whose sources of geopolitical appeal – as a long-term, non-Russian supplier of oil and gas to Europe, for example – are best not spoken of in polite or naïve company.” The Kurds are now busy working to “quadruple” their export capacity, while US policy has increasingly shifted toward permitting Kurdish exports – a development that would have major ramifications for Iraq’s national territorial integrity.

To be sure, as the offensive against IS ramps up, the Kurds are now selectively cracking down on IS smuggling efforts – but the measures are too little, too late.

A new map

The Third Iraq War has begun. With it, longstanding neocon dreams to partition Iraq into three along ethnic and religious lines have been resurrected.

White House officials now estimate that the fight against the region’s ‘Islamic State’ will last years, and may outlive the Obama administration. But this ‘long war’ vision goes back to nebulous ideas formally presented by late RAND Corp analyst Laurent Muraweic before the Pentagon’s Defense Policy Board at the invitation of then chairman Richard Perle. That presentation described Iraq as a “tactical pivot” by which to transform the wider Middle East.

Brian Whitaker, former Guardian Middle East editor, rightly noted that the Perle-RAND strategy drew inspiration from a 1996 paper published by the Israeli Institute for Advanced Strategic and Political Studies, co-authored by Perle and other neocons who held top positions in the post-9/11 Bush administration.

The policy paper advocated a strategy that bears startling resemblance to the chaos unfolding in the wake of the expansion of the ‘Islamic State’ – Israel would “shape its strategic environment” by first securing the removal of Saddam Hussein. “Jordan and Turkey would form an axis along with Israel to weaken and ‘roll back’ Syria.” This axis would attempt to weaken the influence of Lebanon, Syria and Iran by “weaning” off their Shi’ite populations. To succeed, Israel would need to engender US support, which would be obtained by Benjamin Netanyahu formulating the strategy “in language familiar to the Americans by tapping into themes of American administrations during the cold war.”

The 2002 Perle-RAND plan was active in the Bush administration’s strategic thinking on Iraq shortly before the 2003 war. According to US private intelligence firm Stratfor, in late 2002, then vice-president Dick Cheney and deputy defense secretary Paul Wolfowitz had co-authored a scheme under which central Sunni-majority Iraq would join with Jordan; the northern Kurdish regions would become an autonomous state; all becoming separate from the southern Shi’ite region.

The strategic advantages of an Iraq partition, Stratfor argued, focused on US control of oil:

“After eliminating Iraq as a sovereign state, there would be no fear that one day an anti-American government would come to power in Baghdad, as the capital would be in Amman [Jordan]. Current and potential US geopolitical foes Iran, Saudi Arabia and Syria would be isolated from each other, with big chunks of land between them under control of the pro-US forces.

Equally important, Washington would be able to justify its long-term and heavy military presence in the region as necessary for the defense of a young new state asking for US protection – and to secure the stability of oil markets and supplies. That in turn would help the United States gain direct control of Iraqi oil and replace Saudi oil in case of conflict with Riyadh.”

Map

The expansion of the ‘Islamic State’ has provided a pretext for the fundamental contours of this scenario to unfold, with the US and British looking to re-establish a long-term military presence in Iraq in the name of the “defense of a young new state.”

In 2006, Cheney’s successor, Joe Biden, also indicated his support for the ‘soft partition’ of Iraq along ethno-religious lines – a position which the co-author of the Biden-Iraq plan, Leslie Gelb of the Council on Foreign Relations, now argues is “the only solution” to the current crisis.

Also in 2006, the Armed Forces Journal published a map of the Middle East with its borders thoroughly re-drawn, courtesy of Lt. Col. (ret.) Ralph Peters, who had previously been assigned to the Office of the Deputy Chief of Staff for Intelligence where he was responsible for future warfare. As for the goals of this plan, apart from “security from terrorism” and “the prospect of democracy”, Peters also mentioned “access to oil supplies in a region that is destined to fight itself.”

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In 2008, the strategy re-surfaced – once again via RAND Corp – through a report funded by the US Army Training and Doctrine Command on how to prosecute the ‘long war.’ Among its strategies, one scenario advocated by the report was ‘Divide and Rule’ which would involve:

“… exploiting fault lines between the various Salafi-jihadist groups to turn them against each other and dissipate their energy on internal conflicts.”

Simultaneously, the report suggested that the US could foster conflict between Salafi-jihadists and Shi’ite militants by:

“… shoring up the traditional Sunni regimes… as a way of containing Iranian power and influence in the Middle East and Persian Gulf.”

One way or another, some semblance of this plan is in motion. Last week, Israeli foreign minister Avigdor Leiberman told US secretary of state John Kerry:

“Iraq is breaking up before our eyes and it would appear that the creation of an independent Kurdish state is a foregone conclusion.”

The rise of the ‘Islamic State’ is not just a direct consequence of this neocon vision, tied as it is to a dangerous covert operations strategy that has seen al-Qaeda linked terrorists as a tool to influence local populations – it has in turn offered a pretext for the launch of a new era of endless war, the spectre of a prolonged US-led military presence in the energy-rich Persian Gulf region, and a return to the dangerous imperial temptation to re-configure the wider regional order.

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Reprinted with permission from MintPress News.

samedi, 20 septembre 2014

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

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QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




vendredi, 19 septembre 2014

Désinformation par la sémantique

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LA DÉSINFORMATION PAR LA SÉMANTIQUE

Une étude sur France info par des spécialistes sur le terme Daesh

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr

Cela ne vous aura sans doute pas échappé. Depuis plusieurs jours, le terme "Daesh" remplace celui d’Etat islamique dans les discours officiels. Cela n’est pas anodin.
 
« Il n'y a pas de temps à perdre face à la menace des djihadistes de Daesh  qui a pris le contrôle de larges secteurs des territoires irakien et syrien, multipliant les exactions », a déclaré lundi matin François Hollande lors de son discours d’ouverture de la conférence sur la paix et la sécurité en Irak réunie en ce moment au Quai d’Orsay. « Daesh a commis au cours de ces derniers mois des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse à l'encontre de milliers de citoyens », a renchéri son homologue irakien, le président Fouad Massoum.
 
«Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un Etat» (Laurent Fabius)

Daesh, ou Daëch, plutôt qu’Etat islamique… Une histoire de sémantique d’abord. Daesh est en effet l’acronyme arabe d’EIIL, Etat islamique en Irak et au Levant. Mais l’explication ne s’arrête pas là. Devant les députés de l’Assemblée nationale, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius s’en est expliqué. « Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un état. Il voudrait l’être, il ne l’est pas et c’est lui faire un cadeau que de l’appeler état. De la même façon, je recommande de ne pas utiliser l’expression Etat islamique car cela occasionne une confusion islam, islamisme, musulman. Il s’agit de ce que les arabes appellent Daesh et de ce que j’appelle pour ma part les égorgeurs de Daesh», a lancé le ministre français des Affaires étrangères. Et d’insister encore ce matin sur France Inter : « Le terme Etat islamique est très mauvais. Je ne suis pas d’accord qu’on les appelle l’Etat islamique, ils voudraient qu’on pense qu’ils agissent au nom des musulmans, ce n’est pas vrai » , a-t-il redit.  
 
De l'Etat islamique d'Irak à l'Etat islamique tout court

Outre-Atlantique, on évite aussi désormais de parler d’Etat islamique. Dans un discours prononcé mercredi dernier, le président américain Barack Obama a utilisé le terme "ISIL", initiales en anglais  de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL en français). « Ce groupe se fait appeler 'Etat islamique" mais il faut que deux choses  soient claires : ISIL n'est pas islamique. Aucune religion ne cautionne le meurtre d'innocents et la majorité des victimes de l'ISIL sont des musulmans.  ISIL n'est certainement pas un Etat. Il était auparavant la branche d'Al-Qaïda en Irak », a expliqué le chef de la Maison Blanche.
 
A sa création en octobre 2006 en Irak, de la fusion de la branche d'Al-Qaïda en Mésopotamie et de petits groupes islamistes en Irak, le groupe extrémiste sunnite se faisait appeler "l'Etat islamique d'Irak (EII)". Ce n’est qu’en avril 2013 qu’est apparu "l'Etat islamique en Irak et au Levant", ou selon une autre traduction "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS en français, ISIS en anglais). Le 29 juin dernier, après son offensive fulgurante en Irak, le groupe change son nom pour devenir "l’Etat islamique", supprimant ainsi toute référence géographique (Irak, Levant, Syrie). Il désigne son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde.

"Daesh", appellation controversée

L'acronyme en arabe de l'EIIL est Daesh. Mais selon des experts il est perçu comme péjoratif par les djihadistes car le terme "islamique" y disparaît. Dans une interview aux Clés du Moyen Orient, (article repris par Metamag) Romain Caillet, islamologue à l'Institut français du Proche-Orient, souligne ainsi que Daech est un terme "impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique".  « Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique ».  

jeudi, 18 septembre 2014

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Marc Vandepitte

Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.

« It’s the oil, stupid ! »

Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ».

Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre.

Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.

Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes.

Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».

Bombarder : ni légitime, ni utile

Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ?

Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak.

Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».

Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire.

En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale.

Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.

Danse macabre

L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.

Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète.

Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis.

Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.

Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.

EI : une création de l’Occident ?

Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA.

Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :

1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS.

2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS.

3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4)

4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.

Un flirt tenace

L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden.

Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.

Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place.

En 1996 l’Armée de Libération du Kossovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.

Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec le Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.

Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs, à s’emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali.

Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.

La stratégie du chaos

La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.

Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.

Notes :

(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013.

(2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne.

(3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...].

(4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.

Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.

mercredi, 17 septembre 2014

EEUU, cerca de regreso a Irak con ayuda del terrorismo

por Rasul Gudarzi

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Una vez más circulan videos de nuevas atrocidades de los terroristas del EIIL (Daesh, en árabe), donde uno de sus miembros decapita supuestamente a otro periodista estadounidense y, posteriormente, se emite una orden desde la Casa Blanca para enviar más de 350 militares de EE.UU. a Irak.

La situación se está desarrollando de modo que se van materializando las palabras del presidente estadounidense, Barack Obama, quien había dejado bien claro que la presencia militar de su país en Irak no tenía una fecha definida. El mandatario, tras el inicio de sus operaciones aéreas en el cielo iraquí, manifestó: “No voy a dar un calendario preciso (para la presencia militar en Irak), ya que, como dije desde el principio, en cualquier lugar o momento que el personal y las instalaciones de EE.UU. se vean amenazados, es mi obligación y mi responsabilidad como comandante en jefe asegurarme de que estén protegidos”.

Luego de la decapitación del primer periodista, 350 militares estadounidenses se dirigieron hacia el país árabe y, tras la muerte del segundo, se habla de un nuevo envío de más de 350. Tal como anunciaron los terroristas, en poco tiempo, asesinarán a un ciudadano británico, también en su poder, por lo que no resultaría nada raro evidenciar la incorporación del Reino Unido a las filas de la llamada lucha contra los terroristas.

En cuanto a los takfiríes del EIIL y sus actividades existen dos hipótesis; la primera pone de manifiesto que el importante papel de Occidente en la formación de ese grupo el cual mediante un guion prescrito, comete crímenes contra la humanidad, como la matanza de minorías entre ellas los kurdos izadíes, y el asesinato de periodistas, provocando así la furia de la opinión pública mundial y justificando el regreso de EE.UU. a ese país.

En este sentido, no es una novedad decir que el asesinato de los dos reporteros forma parte de ese juego sucio político. Hay muchos documentos que ratifican que el vídeo en el que se muestra la decapitación de los periodistas es falso; el cuchillo no brilla bajo sol, no se emite la imagen completa de la decapitación, y poco después, aparece una cabeza cortada sobre el cuerpo, algo que vemos constantemente en las películas de Hollywood; además, si nos fijamos bien, los terroristas cuando quieren matar a alguien no cubren su cara y muestran la decapitación o matan con disparos sin detener la grabación.

Como se esperaba, Obama calificó el asesinato del periodista Steven Sotloff como un horrible acto de violencia, indicó que su país no será intimidado por estos actos y aseguró que se hará justicia por los asesinatos. Una reacción que nos recuerda el ataque del 11 de septiembre de 2001 contra las Torres Gemelas y sus consecuencias, y que nos lleva a la conclusión de que podría tratarse de un plan bien calculado para el retorno de los países extranjeros a Irak.

La otra hipótesis radica en que los terroristas del EIIL ya son un grupo fuera de control que, bajo la alegación de la lucha contra Occidente, está absorbiendo miembros de diferentes puntos del mundo. De esa forma, los terroristas están desafiando el plan de George W. Bush para Oriente Medio, y pretende cortar la mano injerencista de EE.UU. en la región matando y asesinando a sus ciudadanos.

De todos modos, cualquiera que sea la hipótesis correcta, la realidad existente habla del retorno militar de Washington al país árabe. De momento. EE.UU. cuenta con más de 7 mil asesores y fuerzas de seguridad en Irak, una cifra que se incrementó en otros mil soldados, luego de la intensificación de la crisis. De ahí que no parece que estos terroristas pongan fin a sus crímenes, se prevé que cientos o miles de nuevos militares estadounidenses o de otros países, probablemente de Gran Bretaña, se desplieguen en ese país.

Este objetivo político-militar de la Casa Blanca no es un plan previsto en una noche, sino que está bien calculado desde hace tiempo. En este sentido, el senador estadounidense, John McCain, al inicio del año en curso, propuso al presidente Obama que aceptara el retorno del general retirado, David Petraeus, a Irak, para así reanudar -como dijo textualmente- sus esfuerzos para luchar contra el terrorismo en ese país.

Así que se pude decir que difundir el miedo e la inseguridad en la región rica en recursos naturales de Oriente Medio y el norte de África es una estrategia primordial para facilitar la presencia injerencista de EE.UU. y sus aliados, bajo el pretexto de apoyar a sus pueblos y combatir el terrorismo.

El ataque contra las Torres Gemelas en Nueva York trajo consigo las guerras de Afganistán e Irak, por tanto, es posible que la continuación de las atrocidades de los terroristas del EIIL desaten nuevas guerras en esta región, y como pasó en otras ocasiones, son los pueblos con sus niños, mujeres, ancianos,… quienes serán las principales víctimas de la avaricia de poder de las superpotencias.

La respuesta de por qué la ceguera de las superpotencias ante los crímenes contra la humanidad, reside en que, en un futuro cercano, nos enfrentaremos a una seria crisis por la falta de agua potable, de recursos fósiles y, en pocas palabras, una crisis energética. Por lo tanto, aquellos países que gozan de estos recursos y no cuentan con gobiernos centrales bien estructurados, firmes e independientes, son los que más peligro corren de enfrentar guerras, lo mismo que sucedió en Libia, por su petróleo y agua potable; en Mali, por su oro y uranio, entre otros casos semejantes.

Fuente: HispanTV