Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 27 août 2023

Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"

4a8b541f616b8d29ba406cfcbe74f0c0.jpg

Réflexions sur la Russie en tant que "grand espace"

Piotr Apokov

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/riflessioni-sulla-russia-come-grande-spazio?fbclid=IwAR1V6SWnoPcL2hnzlrTjyvrsbDEloBF7C7nvUVKQJ2Xl__RCIeLlt3HkkXE

Un véritable empire ne peut être créé que dans un espace fermé, car l'autarcie, c'est-à-dire la fermeture de son espace économique aux marchés extérieurs, est la seule façon possible d'asseoir une véritable souveraineté économique, sans laquelle aucun empire souverain ne peut voir le jour. Alexandre Douguine appuie cette affirmation en se référant aux plus grands économistes des deux derniers siècles - List et Keynes - et à l'expérience des pays occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne et Allemagne) qui ont créé leurs propres empires. En d'autres termes, la Russie a besoin de son propre "grand espace" pour créer son empire, et comme l'empire est non seulement naturel, mais aussi la seule forme de notre existence, ce n'est qu'en présence d'un "grand espace" que nous pourrons préserver notre civilisation et assurer l'avenir de notre peuple. Cet espace existe-t-il, pouvons-nous le créer et les conditions de son existence sont-elles réunies?

e661f491576d26bb807b50ca98fc241d.jpg

Historiquement, la Russie - par exemple, à l'intérieur des frontières du milieu du 19ème siècle - disposait déjà d'un tel espace. Sous Nicolas Ier, nous étions répartis sur trois continents, de Varsovie à la Californie, et il ne s'agissait pas d'un empire colonial, mais d'un espace d'expansion naturelle de la civilisation russe. Mais il était si grand que nous ne pouvions pas suivre son développement. La mondialisation qui a commencé dans la seconde moitié du 19ème siècle et la concurrence croissante des puissances occidentales (en particulier anglo-saxonnes) ont fait que nous avons d'abord vendu la Californie et l'Alaska, puis, à deux reprises au cours du siècle dernier, nous avons plongé dans la tourmente, et lorsque nous en sommes sortis, nous n'avons récupéré qu'une partie de notre "grand espace". L'exception a été la période 1945-1989, au cours de laquelle nous avons d'abord pris le contrôle de l'Europe de l'Est (et dans les années 1950, nous étions également alliés à la Chine), puis nous avons construit tout un système de pays "à orientation socialiste" en Asie et en Afrique, mais nous avons tout perdu pendant la perestroïka. Aujourd'hui, la Russie a retrouvé sa force intérieure, mais ni les frontières actuelles ni les moins de 150 millions d'habitants de notre pays ne nous permettent de parler de "grand espace". Non seulement parce qu'il a été beaucoup plus grand dans l'histoire de la Russie, mais aussi parce que l'édification d'un nouvel ordre mondial nécessite des forces importantes.

ae97a98bc69758813825cda5238bc970.jpg

Bien sûr, la Russie ne peut pas le construire seule, mais nous avons besoin d'autres forces pour participer pleinement à sa construction. Quel type de forces? Les économistes parlent généralement de la nécessité d'un marché d'au moins 300 millions de personnes, bien que certains portent ce chiffre à 500 millions. Mais il est clair qu'il ne s'agit pas seulement d'une question de population. Le Nigeria compte déjà 220 millions d'habitants et, au milieu du siècle, il en comptera presque le double, mais cela ne signifie pas qu'il deviendra un empire au rôle mondial, ou du moins qu'il prendra sa place parmi ceux qui déterminent réellement les règles du jeu. Le nombre d'habitants, c'est-à-dire la taille du marché, n'est qu'un indicateur, au même titre que l'esprit créatif des gens, le territoire, les ressources naturelles, etc.

La Russie dispose d'un immense territoire et de toutes les ressources naturelles nécessaires, mais c'est justement pourquoi le nombre d'habitants est si important pour nous. Sans une population suffisante, nous ne pourrons pas au moins nous développer et tout au plus nous maintenir sur le territoire actuel - le maintenir non pas tant en termes militaires qu'en termes civils: il y aura un remplacement progressif du peuple russe sur son territoire historique.

En tout état de cause, il ne suffit pas de sortir du trou démographique, nous avons besoin d'un véritable retournement démographique: les familles nombreuses avec au moins trois enfants doivent devenir la norme. Mais nous ne pouvons pas le faire à la hâte, idéalement c'est une question de deux ou trois décennies. Et nous devons construire et reconstruire l'empire maintenant: le monde est entré dans la phase de réforme globale, et les retardataires seront les perdants. Si nous avions 300 millions d'habitants et des perspectives de croissance jusqu'à 500 millions, nous pourrions considérer même la Russie d'aujourd'hui comme un "grand espace" et utiliser l'autarcie comme une recette pour renforcer l'empire. Mais notre situation est différente et nous devons acquérir un "grand espace" à court terme. Où le trouver?

0e2854f8ffe1a24ffbc8f95849315733.jpg

La réponse tombe sous la main : il s'agit de l'ancien espace post-soviétique. En effet, Vladimir Poutine est toujours parti de là et tous ses efforts pour construire la Communauté économique eurasienne visaient à recréer le "grand espace" historique. Mais les véritables processus d'agrégation ont commencé dans la seconde moitié des années 2000, alors que l'Occident considérait déjà l'espace post-soviétique comme le sien et n'était pas prêt à le laisser dans l'orbite de la Russie. Tout d'abord l'Ukraine, dont le bras de fer contre nous, Russes, a débouché sur le conflit actuel.

L'EurAsec, la communauté économique eurasienne, compte aujourd'hui 190 millions d'habitants et, avec l'arrivée de l'Ouzbékistan, 220 millions. Une fois que la Russie aura ramené l'Ukraine (ou, hélas, ce qu'il en restera) dans son orbite, l'Union eurasienne comptera déjà un quart de milliard d'habitants, ce qui est suffisant pour former la base d'un "grand espace".

Ce "grand espace" nécessite non seulement une unité civile, historique, économique ou gravitationnelle, mais aussi des conditions historiques mûres. C'est précisément le moment : le modèle anglo-saxon de mondialisation a échoué et le monde commence à se disperser pour quitter l'américanosphère et rejoindre "ses propres appartements". Non pas nationaux, mais régionaux et civilisationnels. D'ici quelques décennies, un nouveau modèle d'équilibre des pouvoirs émergera dans le monde, dans lequel jusqu'à dix grandes civilisations-puissances et blocs régionaux détermineront tout.

La Chine, l'UE, l'Inde, les États-Unis, l'ANASE (une organisation de pays d'Asie du Sud-Est), la Communauté des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, l'Union africaine, la Ligue des États arabes - et la Russie avec l'Union eurasienne dans la même rangée. Bien sûr, nous serons les plus petits en termes de population (les États-Unis nous rejoindront à la fin), mais en tant que leaders du "grand espace", nous aurons plus de possibilités qu'un simple État-Nation. Et même certains de ces États subsisteront et auront une influence sur l'équilibre mondial des pouvoirs : la Turquie, l'Iran, le Japon... Dans le même temps, le "grand espace" de la Russie aura un potentiel de croissance (par exemple en direction de l'Europe de l'Est - la présence de cette partie-là de l'Europe dans l'UE est loin d'être éternelle) et d'alliance étroite avec certains acteurs puissants. L'Iran et même la Turquie pourraient devenir des partenaires très proches de l'Union eurasienne, ce qui renforcerait la position de la Russie dans la formation d'un nouvel ordre mondial.

fb6d0329ca59879827312e3346b6c54b.jpg

Qu'en est-il de la fermeture du "grand espace", du protectionnisme et d'autres mesures visant à créer un marché unique et une économie de développement commune? Tout cela est nécessaire et inévitable, mais seulement après la formation physique de ce "grand espace". C'est-à-dire sur le terrain, y compris par des victoires militaires. Le système financier et commercial mondial actuel (anglo-saxon par sa naissance et sa gestion) est de toute façon déjà entré dans la phase de fragmentation et d'effondrement - les principaux acteurs mondiaux non occidentaux (principalement la Chine et le monde islamique) ont déjà pour objectif de l'éliminer en le déplaçant et en le remplaçant par de nouveaux mécanismes. Bien sûr, la promotion de nouveaux mécanismes et instruments dans le domaine du commerce et de la finance sera plus lente que nous le souhaiterions, mais elle se fera néanmoins.

La Russie doit à la fois construire ses propres projets (également en coopération avec des participants potentiels au "grand espace" élargi tels que l'Iran) et participer à des projets mondiaux non occidentaux (chinois et islamiques), mais elle doit avant tout reprendre le contrôle physique de la partie occidentale du monde russe. Ce n'est qu'une fois ce processus achevé que nous pourrons entamer une discussion pratique sur les options et les formes d'autarcie - sinon, en fermant la porte, nous laisserons derrière nous une partie d'un espace non majeur, mais indigène.

Source : https://ria.ru/

dimanche, 29 mai 2022

Grand espace et idée d'empire - contre-projet à l'UE

c1fcd949c96b8b871c4d87c5d5a5cad2.jpg

Grand espace et idée d'empire - contre-projet à l'UE

Par Alexander Markovics

L'État-Nation : pour certains, c'est un modèle dépassé, pour d'autres, c'est la possibilité de revenir au "bon vieux temps". Mais le problème soulevé par l'Etat-Nation réside dans le fait qu'il est d'une part trop faible pour contrer la menace de la mondialisation, l'espace qu'il domine n'étant tout simplement pas assez vaste, et d'autre part trop fort lorsqu'il s'agit de restreindre les libertés de son propre peuple, puisqu'il tente de rendre tous les citoyens "égaux" à partir d'un centre, au-delà des frontières des régions, des tribus et des états qui se sont développés au fil du temps. Nous assistons chaque jour à deux de ces dérives: d'une part, l'immigration de masse que l'État-nation ne peut pas réguler (et ne semble pas vouloir empêcher) et, d'autre part, les citoyens sont contraints de penser à l'unisson et selon les médias et de se faire vacciner partout où cela est possible. L'État-nation devient donc de plus en plus problématique, précisément parce qu'il considère l'homme comme un individu, libéré de tout lien collectif (peuple, religion, région, sexe, etc.) - mais quelle pourrait être une alternative à cet État ?

Tout d'abord, il est important de considérer deux points importants dans l'évolution historique de l'Europe: alors que l'État-nation européen a échoué lors de la longue guerre civile de 1914 à 1945, un monstre bureaucratique s'est développé après 1945 dans le cadre de l'"unification européenne" sous l'égide des États-Unis, qui tente non seulement d'uniformiser toute l'Europe, mais aussi d'inculquer aux peuples du Vieux Monde la mondialisation et ses vices de la manière la plus approfondie possible. Il est intéressant de noter que l'Union européenne actuelle n'est en principe rien d'autre qu'un immense État-nation, qui semble être une version libérale du "Quatrième Reich européen" imaginé par le national-révolutionnaire Jean Thiriart, dont le projet était également dominé par un centralisme rigide. Dès les années 1960, cette construction monstrueuse a finalement reçu la réponse audacieuse d'une "Europe des patries" (Charles de Gaulle), qui exigeait le maintien de la souveraineté nationale des États européens tout en favorisant la coopération entre les différents pays.

Cependant, cela ne résout pas le problème de l'État-Nation - le centralisme vis-à-vis de ses propres citoyens d'une part, l'incapacité à lutter contre la mondialisation d'autre part - mais tente seulement de l'atténuer dans le cadre d'un "compromis". La véritable alternative à l'État-Nation se nourrit des sources de notre histoire et associe deux concepts: l'empire et le grand espce. De ces deux concepts, l'idée d'empire est sans aucun doute la plus ancienne. Son objectif est de concilier les contraires en son sein, en s'appuyant sur l'idée de communauté. Comme l'a expliqué le sociologue allemand Ferdinand Tönnies en 1887 dans son livre Gemeinschaft und Gesellschaft, la société (qui est la forme dominante de la vie en commun dans l'État-nation) est dans un état permanent de tension et d'hostilité: les gens ne font rien les uns pour les autres tant qu'on ne leur promet pas quelque chose en retour, s'ils coexistent pacifiquement, c'est uniquement séparés les uns des autres (par leurs intérêts économiques en concurrence permanente), et non sous la forme d'une coexistence. La communauté, en revanche, attribue à chaque personne une place unique, elle est "organique" parce que ses membres ne sont pas identiques les uns aux autres, mais se complètent mutuellement comme les organes d'un corps. Elle est fondée sur la notion d'intérêt général, qui ne découle pas du principe de causalité, mais du principe de subsidiarité tel que l'avait formulé Johannes Althusius. Celui-ci définit la communauté comme un empilement de communautés/coopératives de vie simples et privées (familles, collèges séculiers, corporations) et de communautés mixtes (villages, villes et provinces), finalement couronnées par une communauté supérieure. Le chef de l'empire - historiquement sous la forme de l'empereur - est chargé de représenter les valeurs communes de l'empire, d'incarner et de garantir sa mission - le bien commun, la paix - et d'assurer la médiation entre les différents niveaux.

PUF_FERDI_2010_01.jpg

Sa mission religieuse et eschatologique est de constituer le katechon, la figure qui arrête la progression de l'Antéchrist, qui s'oppose aux forces du mal, sans doute représentées aujourd'hui par la mondialisation et l'idée d'un "monde unique". L'État est en cela "res publica", chose commune à l'ensemble du peuple, puisque chaque niveau a pour mission de décider le plus seul possible des choses qui le concernent, la politique a ici pour mission de faire vivre les hommes en communauté, la souveraineté ne se retrouve donc pas ici, comme dans la théorie moderne de l'État (national), uniquement au niveau le plus élevé, qui élimine tous les corps intermédiaires en dessous de l'État et au-dessus de l'individu, mais à tous les niveaux de la communauté. L'empire n'est donc pas un État centralisé, mais plutôt une fédération. Comme il existe en son sein une fédération entre les peuples, les communautés et les activités de production, l'idée de coopération est fondamentale pour l'Empire. Il nie donc les fondements du capitalisme, qui repose sur une concurrence permanente entre les individus.

Wappen_röm.kaiser.JPG

Mais comment une communauté avec des spécificités culturelles, ethniques et traditionnelles différentes peut-elle fonctionner ? Elle le peut en acceptant précisément ces différences sur le plan juridique, tant qu'elles ne contredisent pas la loi commune. Le peuple politique (demos) n'étant pas assimilé au peuple ethnique (ethnos), ces différences peuvent subsister car, contrairement au libéralisme, l'empire ne cherche pas à réduire la nationalité à la citoyenneté, ni à définir la citoyenneté de manière ethnique, ce qui confondrait les deux concepts. La condition préalable est bien sûr l'existence d'un peuple d'empire qui, conscient de sa propre histoire, de sa religion et de ses origines, se sent capable de créer des valeurs pour un empire commun.

Un tel empire peut alors être multiculturel au sens propre du terme, puisqu'il réunit sous une même idée des peuples différents les uns des autres et conscients de leur identité (dont la remigration éventuelle est ainsi facilitée), et non pas "multiculturel" comme Berlin-Kreuzberg, sans disposer d'aucun type de culture.

31UybvVCeqL._SX328_BO1,204,203,200_.jpg

D'un point de vue géopolitique, un mariage avec l'idée du Großraum de Carl Schmitt est logique. En 1939, dans son ouvrage sur le "Großraumordnung mit Interventionsverbot für raumfremde Mächte" (ordre du grand espace avec interdiction d'intervention pour les puissances étrangères à l'espace), celui-ci constatait, sur fond de l'expérience de blocus par les puissances maritimes anglo-saxonnes, que seul un espace à l'abri des blocus pouvait être souverain et garantir la pérennité de ses peuples. L'idée d'autarcie qui en découle, et dont l'Europe prend à nouveau douloureusement conscience dans le contexte de ses propres sanctions contre la Russie, exige la coopération de plusieurs peuples, à charge pour les Reichsvölkern (dans le cas de l'Europe, il en existe même deux, l'Allemand et le Français) d'unifier cet espace par une idée politique dont les peuples doivent disposer d'une autodétermination interne dans le sens de l'idée de subsidiarité. A cet égard, Schmitt a déjà reconnu, par anticipation et par analogie avec les représentants de l'idée eurasienne, qu'il n'existe pas seulement un empire européen qui doit régner sur le monde entier, mais également plusieurs grands espaces et empires (Schmitt citait déjà à l'époque la Russie et le Japon comme exemples à côté des Etats-Unis). L'idée de grand espace est donc d'emblée multipolaire et non unipolaire et permet l'existence de plusieurs systèmes politiques dans le monde, et pas seulement celui de la "seule démocratie occidentale qui fait le bonheur" aux yeux de Washington, ce qui permettrait de reproduire l'ordre intérieur de l'empire à l'échelle mondiale.

Bien sûr, un tel pluricentrisme dans le monde, dont parle également le politologue russe Leonid Savin, présuppose que nous acceptions l'existence de différentes cultures au-delà des slogans tels "Refugees welcome !" et de la "Cancel Culture" néolibérale de l'Occident moderne. Ce n'est qu'ainsi que l'Allemagne et l'Europe pourront elles aussi redécouvrir leur propre identité traditionnelle et faire renaître l'Empire au sens propre du terme.

dimanche, 08 novembre 2020

Reichsidee und Großraum

Coat_of_arms_of_Austro-Hungarian_Empire_1846.png

Reichsidee und Großraum

Von Alexander Markovics

Der Begriff „Reich“ ist in der deutschen Geschichte besonders wirkmächtig. Das kann man alleine schon daran erkennen, dass sich über den größten Teil der deutschen Geschichte von Karl dem Großen bis zum Ende des Zweiten Weltkrieges die Herrschaftsformen auf deutschem Gebiet als „Reich“ bezeichneten. Sowohl das Heilige Römische Reich mit seiner hierarchischen Ständegesellschaft, Fürsten und dem Kaiser an der Spitze, als auch der im Spiegelsaal von Versailles proklamierte Nationalstaat des Zweiten Reiches, sowie das Dritte Reich des nationalsozialistischen Führerstaates trugen allesamt diese Bezeichnung. Erst im Zuge der deutschen Niederlage 1945 trat plötzlich die Republik – in ihrer liberalistischen (BRD) und kommunistischen (DDR) Prägung – auf die Bühne der deutschen Geschichte. Zudem erlangten im Zuge der Proteste gegen die merkelsche Coronapolitik die sogenannten „Reichsbürger“ steigende Bekanntheit, die die Legitmität und Souveränität der BRD bestreiten. Angesichts dieser Verwirrung der Begriffe scheint es notwendig, den Begriff des Reiches klarzustellen und der Frage nachzugehen, ob das Reich das Potenzial dazu hat die Zukunft Deutschland und Europas zu bestimmen.

Wollen wir zum Ursprung des Reiches und damit der Reichsidee gehen, müssen wir in der indoeuropäischen Geschichte weit zurückgehen, genauer gesagt zum Weltreich Alexander des Großen. Im Zuge der Eroberung des iranischen Achämenidenreiches kam es nicht nur zur Eroberung des Nahen Osten durch Alexander von Makedonien, sondern auch zu einer geistigen Symbiose. Dadurch entstand nicht nur der Hellenismus – der zur Grundlage der europäischen Kultur wurde – sondern es fand das Denken der Iraner auch erstmals Eingang in das griechische Denken. So wie die Hellenen ab Alexander durch ihr Denken den Nahen Osten und Europa beeinflussten, taten dies vor ihnen die ebenfalls indoeuropäischen Achämeniden in ihrem Weltreich von Ägypten bis Persien. Dadurch kamen die Griechen in den Kontakt mit der Geschichte im Sinne einer zielgerichteten, heilgeschichtlichen Entwicklung und der Idee des Messias, dem Sajoschant, der am Ende der Zeiten die Armeen der Dunkelheit vernichten und dem Licht zum Sieg verhelfen sollte. Dieser dem Hellenismus vorangehende „Iranismus“ wurde somit neben dem Denken der Griechen zur Grundlage der europäischen Zivilisation, wie der russische Philosoph Alexander Dugin in seinen einführenden Vorlesungen zur Noomachie darlegt.

kopien-kroenungsinsignien-p.jpg

Da unsere Geschichtsschreibung durch griechische Quellen und Historiker geprägt ist und wir somit die Eroberungszüge Alexanders nur aus der Sicht der Eroberer, nahm man diese Errungenschaften als Produkt des griechischen bzw. jüdischen Denkens (durch das Alte Testament) wahr. Im Römischen Reich, welches das Erbe der Griechen antrat, trat nun eine konkrete Vorstellung des Reiches dazu. So war bereits das heidnische Rom ein Herrschaftsgebiet, dass verschiedenste Völker und Stämme unter seiner Führung vereinte. Dabei tolerierte das Reich die Existenz verschiedener Völker in den von ihnen besiedelten Ländern und übernahm sogar Teile ihres religiösen Kultes. Zwar herrschte das Zentrum Rom über weite Teile des heutigen Europas, Nordafrikas und des Nahen Ostens nicht nur militärisch, sondern auch kulturell im Sinne des hellenistischen Denkens welches mit den römischen Legionen verbreitet wurde, jedoch duldete es eine gewisse Autonomie der unterworfenen Völker, solange diese nicht in den Aufstand gegen Rom traten. An seiner Spitze stand schließlich der römische Kaiser, der als oberster Brückenbauer „pontifex maximus“ auch eine sakrale Funktion inne hatte und somit kein rein weltlicher Herrscher war, sondern auch die göttliche Ordnung verkörperte. 

Mit dem Christentum als Staatsreligion veränderte sich auch die Reichsideologie. Der Kaiser wurde zum Stellvertreter Jesus Christus auf Erden, dem die Aufgabe zufiel, die Ankunft des Antichristen zu verhindern. Er wurde damit zum Katehon, zum Aufhalter des Antichristen. Mit dem Zusammenbruch des Kaiserreiches, so die christliche Weltsicht, würde sich der Teufel von seinen Ketten in der Hölle befreien und die Herrschaft der Dunkelheit unter der Führung der scharlachroten Frau auf Erden begründen. Diese würde dann erst mit der zweiten Ankunft Jesus Christus auf Erden und dem Jüngsten Gericht beendet werden. Das christliche Reich war somit in der Vorstellung seiner Bewohner eine Friedensordnung, welche diese vor dem Bösen bewahren sollte. Mag in der heutigen aufgeklärten Gesellschaft das alles sehr ungewöhnlich klingen, so glaubten die Menschen in Europa bis zum Ende der Renaissance an diese Art von Gesellschaft.

Holy Roman I Don't Even Know.png

Deutschland_im_XVI._Jahrhundert_(Putzger).jpg

Das erste deutsche Reich, oder besser gesagt das Heilige Römische Reich, ab dem 15. Jahrhundert mit dem Zusatz „Deutscher Nation“ versehen, verstand sich selbst als Fortführung des Römischen Reiches, unter deutscher Führung. Seine Gesellschaft war im Gegensatz zur heutigen Massendemokratie hierarchisch geprägt. Der erste Stand dieser Ständegesellschaft war der geistige Adel, die Priesterschaft welche das Primat der Idee symbolisierte, gefolgt vom weltlichen Kriegeradel, den Fürsten die in ihrer Wächterfunktion Schutz und Schirm boten, sowie an letzter Stelle den Bauern, welche die materielle Grundlage der Gesellschaft garantierten. Nicht das bürgerliche Individuum und seine materiellen Interessen standen im Mittelpunkt der Gesellschaft, sondern die Geistlichkeit und die Religion, die Menschen waren nach Ständen geordnet und besaßen Rechte und Pflichten. So wie sich das Reich aus seinen Gliedern zusammensetzte, bildete das Volk eine Einheit von Bauern, Adeligen und Geistlichen ab, an dessen Spitze der Kaiser stand. Dieser stand nicht nur über seinen Fürsten, sondern auch über den anderen christlichen Königen und nahm eine Mittlerfunktion zwischen ihnen ein – dieses System von Führung und Gefolgschaft wurde erst durch das Machstreben der Päpste und ihrer Unterstützung Frankreichs untergraben.

Das Reich bot durch seinen hierarchischen Aufbau die Möglichkeit der Koexistenz einer Vielzahl von Herrschaftsformen in einem ganzen. Freie Städte und Klöster waren seine Glieder, genauso wie größere Fürstentümer, die es vor Übergriffen schützte. Die Abwehr der Türken stellte dabei einen der großen Erfolge dieser Politik dar. Somit war es sicherlich kein Nationalstaat im heutigen Sinne, sondern mehr ein Flickenteppich, der jedoch in der Lage war im Sinne des Subsidaritätsprinzips und der Autonomie regionale Angelegenheiten auch regional zu lösen und Gefahren von Außen abzuwehren. Ebenso war es multi-kulturell im Sinne eines Nebeneinanders verschiedenster Völker und Kulturen unter einem Kaiser, nicht multi-ethnisch wie Berlin-Kreuzberg. So existierte auch ein Reichsitalien als Nebenland, Slawen lebten in zahlreichen Gebieten im Osten und Süden des Reiches, ebenso wie Franzosen im Westen. Unter dem „Staunen der Welt“ wie Kaiser Friedrich der II. von Hohenstaufen genannt wurde, erstreckte sich das Reich sogar bis nach Sizilien. Vor diesem Hintergrund kam es schließlich auch erstmals zur Herausbildung einer europäischen Identität – galt den Europäern bis dahin Asien als Sehnsuchtsort und Platz des Paradies in der sakralen Geographie, wurde im 17. Jahrhundert Europa selbst als Paradies verstanden und erhielt ein eigenes Bewusstsein.

41Slx8ar6bL._SX328_BO1,204,203,200_.jpgDie Kartenbilder der „Königin Europa“ aus dieser Zeit legen Zeugnis davon ab. Wie widerständig diese Ordnung war, können wir daran erkennen, dass sie sogar den für die Deutschen katastrophalen 30 Jährigen Krieg überlebte und erst von Napoleon, dem Nationalstaat und der Aufklärung zu Fall gebracht wurden. Soviel zur Geschichte des Reiches – doch inwiefern kann es ein Modell für die Zukunft sein? Wie der konservative Revolutionär Carl Schmitt in seiner Schrift zum „Nomos der Erde“ darlegte, haben die Europäer durch ihren Versuch im Rahmen des modernen Kolonialismus die ganze Welt europäisch zu machen ihr eigenes Wesen verloren. Mit dem Ende des Zweiten Weltkriegs ist es auch als eigener politischer Pol verschwunden und zum Spielball fremder Mächte geworden. Schmitt argumentiert hier wie schon in seiner 1941 erschienen Schrift zur „Großraumordnung mit Interventionsverbot für raumfremde Mächte“ für die Schaffung eines europäischen Großraumes, der in seinem Wesen dem mittelalterlichen Reich gleichkommt.

Im Unterschied zum liberalen Staat, so Schmitt, definiert sich das Reich durch ein politisch erwachtes Volk, als Träger der politischen Ordnung, dessen Idee in den Großraum ausstrahlt. Eine solche Idee ist der christliche Reichsgedanke mit dem Konzept des Katehon, der über den Erhalt der Friedensordnung wacht und feindliche Mächte abwehrt. Vor dem Hintergrund der entstehenden Multipolaren Welt, in der bereits Russland und China eigene Großräume errichten, können die Reichsidee und das Konzept des Katheon also Orientierung für die Zukunft dienen. Angesichts der gegenwärtigen Krise der westlichen Ordnung können sich Deutschland und Europa durch die Orientierung an der eigenen Geschichte wieder eine Zukunft geben, um das gegenwärtige geistige Vakuum zu füllen. Das Anknüpfen an die Tradition bedeutet dabei nicht ein stures Festhalten an der Vergangenheit, sondern eine Umlegung der Ideen unserer Ahnen auf Gegenwart und Zukunft, um wieder an die Ewigkeit anknüpfen zu können. Angesichts der nicht nur für Christen apokalyptisch wirkenden Zustände in Europa wäre es an der Zeit, dass die Deutschen wieder ihre Rolle als reichsbildendes Volk annehmen und abermals eine gerechte Friedensordnung in Vielfalt errichten.

vendredi, 28 février 2020

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

us-in-world-war-i-8-728.jpg

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

par Karl Peyrade

Ex: https://www.lerougeetlenoir.org

Avec Le droit des peuples réglé sur le grand espace (1939-1942), Carl Schmitt commence à s’intéresser, dans le cadre de son analyse juridique et géopolitique, à la question de l’espace. Le droit international public est désigné par le juriste allemand comme le droit international des gens, c’est-à-dire ceux qui appartiennent à un Etat territorialement délimité dans un pays homogène. Le concept de grand espace apparaît au XIXe siècle avec l’idée de territoires équilibrés. Dans la tradition juridique française initiée par Jean Bodin puis reprise par les jacobins, ce sont plutôt les frontières naturelles qui ont servi à justifier l’expansion gallicane. A l’opposé, la logique de grand espace valide le droit des peuples à forte population à dominer sur les autres. La conception française s’articule sur un schéma géographique tandis que la notion de grand espace est liée à un déterminant démographique.

41Slx8ar6bL._SX328_BO1,204,203,200_.jpgCe paradigme spatial apparaît très explicitement dans la doctrine Monroe de 1823. Cette théorie américaine revendique l’indépendance de tous les Etats américains, interdit leur colonisation par des Etats tiers et défend à ceux-ci d’intervenir en leur sein. Elle crée donc un corpus de règles ayant vocation à s’appliquer à un grand espace qui est l’espace américain. La difficulté réside dans le fait que la doctrine Monroe a évolué avec le temps. Elle est passée d’un non-interventionnisme catégorique à un impérialisme intransigeant, d’une neutralité à une position morale donnant le droit de s’ingérer dans les affaires des pays du monde entier. « L’aversion de tous les juristes positifs contre une telle doctrine est bien compréhensible ; devant pareille imprécision du contenu normatif, le positiviste a le sentiment que le sol se dérobe sous lui », ironise l’auteur. En fait, les américains ont modifié leur interprétation de la doctrine Monroe au fil du temps et de leurs intérêts. La raison d’Etat se passe facilement des débats juridiques car contrairement à ce que de nombreux juristes pensent, dans la lignée du positivisme juridique, le droit ne créé rien. Il est simplement le reflet d’un rapport de forces. Les marxistes le désigneraient comme étant une superstructure.

D’après Talleyrand, l’Europe est constituée de relations entre Etats. Monroe est le premier à parler de grand espace. Le grand espace repose sur l’idée d’inviolabilité d’un espace déterminé sur lequel vit un peuple avec un projet politique. Il suppose aussi l’absence d’intervention dans les autres espaces. Au départ, ce principe était donc interprété dans un sens continentaliste. Mais à l’arrivée, on débouche sur un interventionnisme capitaliste et universaliste avec le triomphe de l’interprétation britannique. Le passage de la neutralité à l’impérialisme américain s’incarne particulièrement en la personne du président Wilson (1917). Ce dernier a fait du principe local du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes un principe à valeur universelle. Carl Schmitt critique cette « réinterprétation de la doctrine Monroe, au départ idée concrète du grand espace, géographiquement et historiquement déterminée, en principe général d’inspiration universaliste, censé valoir pour la Terre entière et prétendant à l’ubiquité ».

Le principe de sécurité des voies de communication britanniques constitue un bon exemple de notion universaliste au profit de l’impérialisme anglo-saxon. Contrairement aux Etats-Unis et à la Russie, il n’existe pas de continuité spatiale dans l’empire britannique qui est une addition de possessions émiettées sans espace déterminée et sans cohérence. Afin de justifier la sécurité des voies de communication, les anglais ont adopté des principes universalistes permettant d’assimiler l’empire britannique au monde. En effet, les anglais régnaient sur la mer. Ils avaient donc intérêt à ce que les voies maritimes soient sécurisées au nom de leur principe de sécurité des voies de communication leur permettant d’intervenir partout et de dominer les espaces maritimes des pays neutres. A titre d’exemple, ils ont empêché le monopole français sur le Canal de Suez en invoquant le principe de droit naturel des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cela n’a en revanche pas fonctionné à Panama où les américains leur ont justement opposé la doctrine Monroe.

britemp.jpg

Philosophiquement, la vision universaliste du monde trouve sa source dans la théorie du droit naturel du XVIIe siècle qui trouve son apogée dans le concept de liberté commerciale forgée au XIXe siècle. Il ne faut pas confondre la loi naturelle qui vient de Dieu et le droit naturel selon lequel les hommes naissent tous avec des droits inhérents à leur personne humaine. Ainsi, au-delà des caractéristiques ethniques, culturelles ou religieuses, l’homme parce qu’il est homme dispose de certains droits fondamentaux. L’avènement des droits de l’homme constitue l’aboutissement suprême de la théorie du droit naturel.

A l’inverse de cette théorie, la logique des grands espaces n’a pas de portée universaliste. Elle intègre l’évolution historique des grandes puissances territoriales ayant de l’influence sur des pays tiers. Le paradigme n’est donc plus national mais spatial. Au sein de l’espace dominé par une grande puissance règne la paix en raison de l’exigence de non-intervention. Mais en dehors de cet espace, l’intervention redevient possible. Carl Schmitt reprend le concept allemand d’empire pour l’adapter aux particularités de son époque. L’impérialisme répond au contraire à une vision supra ethnique, capitaliste et universaliste. L’auteur plaide pour le Reich allemand contre les deux universalismes de son temps : l’URSS socialiste et la révolution mondialo-libérale occidentale. Il faut rappeler que la pensée schmittienne n’est en aucun cas une pensée racialiste ce que les membres de la SS n’ont pas manqué de lui reprocher. Elle s’appuie en revanche sur un peuple constitué historiquement et ayant conscience de lui-même. Pour Schmitt, le concept d’empire est traversé par les mêmes idées, la même philosophie, ancré dans un grand espace et soutenu par un peuple.

« Les autres concepts de l’espace, désormais indispensables, sont en premier lieu le sol, à rattacher au peuple par une relation spécifique, puis celui, corrélatif au Reich, débordant l’aire du peuple et le territoire étatique, du grand espace de rayonnement culturel, mais aussi économique, industriel, organisationnel […] L’empire est plus qu’un Etat agrandi, de même que le grand espace n’est pas qu’un micro-espace agrandi. L’Empire n’est pas davantage identique au grand espace ; chaque empire possède un grand espace, s’élevant par là au-dessus de l’Etat spatialement déterminé par l’exclusivité de son domaine étatique, au-dessus de l’aire occupée par un peuple particulier. »

Plusieurs conceptions peuvent découler de cette notion de grand espace. Une acception purement économiste pourrait le voir uniquement comme le lieu de l’échange commercial avec d’autres grands espaces. La vision impériale, et non impérialiste, aboutirait à des relations entre empires basés sur des grands espaces. Au sein de ces grands espaces, des relations interethniques pourraient voir le jour. Sous réserve de non-ingérence de puissances étrangères, des relations interethniques pourraient même naître entre empires différents. La notion d’empire permet, contrairement à l’universalisme des droits de l’homme, de conserver les Etats et les peuples.

Juridiquement, l’espace est traditionnellement abordé par le droit de la manière suivante : le droit privé l’appréhende à travers l’appropriation d’une terre tandis que le droit public le considère comme le lieu d’exercice de la puissance publique. Les théories positivistes voient le droit comme « un ordre intimé par la loi ». Or, « les ordres ne peuvent s’adresser qu’à des personnes ; la domination ne s’exerce pas sur des choses, mais sur des personnes ; le pouvoir étatique ne peut donc se déterminer que selon les personnes ». Le positivisme juridique n’admet donc l’espace que comme un objet relevant de la perception, déterminé selon le temps et l’espace. Au fond, il s’agit d’un espace vide sur lequel s’exerce le pouvoir étatique. A l’inverse, Carl Schmitt part de l’espace pour fonder tout ordre juridique. L’auteur note l’influence juive au sein du droit constitutionnel allemand sur le concept d’espace vide : « Les rapports bizarrement gauchis qu’entretient le peuple juif avec tout ce qui touche au sol, à la terre et au territoire découlent du mode singulier de son existence politique. La relation d’un peuple à un sol façonné par son propre travail d’habitation et de culture, et à toutes les formes de pouvoir qui en émanent, est incompréhensible pour un esprit juif. » Le juriste allemand conclue son ouvrage en insistant sur le vocable juridique du Moyen-Âge qui avait une dimension spatiale (Stadt = site, civitas = cité, Land = terre etc.) et en constatant que la négation de l’espace conduit à la négation des limites ce qui aboutit à l’universalisme abstrait.

« Ces considérations ne visent certes pas à prôner le retour vers un état de choses médiéval. Mais on a bien besoin de subvertir et d’éliminer un mode de pensée et de représentation regimbant à l’espace, dont le XIXe siècle marque l’avènement, et qui gouverne encore la conceptualisation juridique tout entière ; en politique internationale, il va de pair avec l’universalisme déraciné, négateur de l’espace et par là sans limite, de la domination anglo-saxonne des mers. La mer est libre au sens où elle est libre d’Etat, c’est-à-dire libre de l’unique représentation d’ordre spatial qu’ait pu penser le droit d’obédience étatique. »

nomos.jpgOuvrage court mais très exigeant, Le droit des peuples réglé sur le grand espace constitue une bonne introduction à l’ouvrage majeur Le nomos de la terre qu’écrira par la suite Carl Schmitt. Ecrit dans un style toujours clair sans être universitaire, le livre présente le grand mérite d’être en avance sur son temps. A une époque où l’on réfléchissait encore en termes de nation, il anticipe largement les grandes évolutions du monde. Aujourd’hui, comment nier que le monde est traversé par une logique de blocs animés par une puissance dominante. L’espace américain est dominé par les Etats-Unis, l’espace asiatique par la Chine et l’espace eurasiatique par la Russie. Il n’y a guère que l’Europe qui ne suit pas cette évolution. En effet, au lieu de s’ancrer dans son espace culturel et religieux, elle a préféré se dissoudre dans un système technico-économique abstrait sous-tendu par les inévitables droits de l’homme. A trop nier l’espace, on finit par nier l’homme comme produit d’un enracinement culturel pour aboutir à l’homme-marchandise.

Karl Peyrade

mardi, 23 mai 2017

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

CS-carteeurbleue.jpg

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

par Karl Peyrade

Ex: https://www.lerougeetlenoir.org

Avec Le droit des peuples réglé sur le grand espace (1939-1942), Carl Schmitt commence à s’intéresser, dans le cadre de son analyse juridique et géopolitique, à la question de l’espace. Le droit international public est désigné par le juriste allemand comme le droit international des gens, c’est-à-dire ceux qui appartiennent à un Etat territorialement délimité dans un pays homogène. Le concept de grand espace apparaît au XIXe siècle avec l’idée de territoires équilibrés. Dans la tradition juridique française initiée par Jean Bodin puis reprise par les jacobins, ce sont plutôt les frontières naturelles qui ont servi à justifier l’expansion gallicane. A l’opposé, la logique de grand espace valide le droit des peuples à forte population à dominer sur les autres. La conception française s’articule sur un schéma géographique tandis que la notion de grand espace est liée à un déterminant démographique.

Ce paradigme spatial apparaît très explicitement dans la doctrine Monroe de 1823. Cette théorie américaine revendique l’indépendance de tous les Etats américains, interdit leur colonisation par des Etats tiers et défend à ceux-ci d’intervenir en leur sein. Elle crée donc un corpus de règles ayant vocation à s’appliquer à un grand espace qui est l’espace américain. La difficulté réside dans le fait que la doctrine Monroe a évolué avec le temps. Elle est passée d’un non-interventionnisme catégorique à un impérialisme intransigeant, d’une neutralité à une position morale donnant le droit de s’ingérer dans les affaires des pays du monde entier. « L’aversion de tous les juristes positifs contre une telle doctrine est bien compréhensible ; devant pareille imprécision du contenu normatif, le positiviste a le sentiment que le sol se dérobe sous lui », ironise l’auteur. En fait, les américains ont modifié leur interprétation de la doctrine Monroe au fil du temps et de leurs intérêts. La raison d’Etat se passe facilement des débats juridiques car contrairement à ce que de nombreux juristes pensent, dans la lignée du positivisme juridique, le droit ne créé rien. Il est simplement le reflet d’un rapport de forces. Les marxistes le désigneraient comme étant une superstructure.

D’après Talleyrand, l’Europe est constituée de relations entre Etats. Monroe est le premier à parler de grand espace. Le grand espace repose sur l’idée d’inviolabilité d’un espace déterminé sur lequel vit un peuple avec un projet politique. Il suppose aussi l’absence d’intervention dans les autres espaces. Au départ, ce principe était donc interprété dans un sens continentaliste. Mais à l’arrivée, on débouche sur un interventionnisme capitaliste et universaliste avec le triomphe de l’interprétation britannique. Le passage de la neutralité à l’impérialisme américain s’incarne particulièrement en la personne du président Wilson (1917). Ce dernier a fait du principe local du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes un principe à valeur universelle. Carl Schmitt critique cette « réinterprétation de la doctrine Monroe, au départ idée concrète du grand espace, géographiquement et historiquement déterminée, en principe général d’inspiration universaliste, censé valoir pour la Terre entière et prétendant à l’ubiquité ».

Le principe de sécurité des voies de communication britanniques constitue un bon exemple de notion universaliste au profit de l’impérialisme anglo-saxon. Contrairement aux Etats-Unis et à la Russie, il n’existe pas de continuité spatiale dans l’empire britannique qui est une addition de possessions émiettées sans espace déterminée et sans cohérence. Afin de justifier la sécurité des voies de communication, les anglais ont adopté des principes universalistes permettant d’assimiler l’empire britannique au monde. En effet, les anglais régnaient sur la mer. Ils avaient donc intérêt à ce que les voies maritimes soient sécurisées au nom de leur principe de sécurité des voies de communication leur permettant d’intervenir partout et de dominer les espaces maritimes des pays neutres. A titre d’exemple, ils ont empêché le monopole français sur le Canal de Suez en invoquant le principe de droit naturel des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cela n’a en revanche pas fonctionné à Panama où les américains leur ont justement opposé la doctrine Monroe.

Philosophiquement, la vision universaliste du monde trouve sa source dans la théorie du droit naturel du XVIIe siècle qui trouve son apogée dans le concept de liberté commerciale forgée au XIXe siècle. Il ne faut pas confondre la loi naturelle qui vient de Dieu et le droit naturel selon lequel les hommes naissent tous avec des droits inhérents à leur personne humaine. Ainsi, au-delà des caractéristiques ethniques, culturelles ou religieuses, l’homme parce qu’il est homme dispose de certains droits fondamentaux. L’avènement des droits de l’homme constitue l’aboutissement suprême de la théorie du droit naturel.

A l’inverse de cette théorie, la logique des grands espaces n’a pas de portée universaliste. Elle intègre l’évolution historique des grandes puissances territoriales ayant de l’influence sur des pays tiers. Le paradigme n’est donc plus national mais spatial. Au sein de l’espace dominé par une grande puissance règne la paix en raison de l’exigence de non-intervention. Mais en dehors de cet espace, l’intervention redevient possible. Carl Schmitt reprend le concept allemand d’empire pour l’adapter aux particularités de son époque. L’impérialisme répond au contraire à une vision supra ethnique, capitaliste et universaliste. L’auteur plaide pour le Reich allemand contre les deux universalismes de son temps : l’URSS socialiste et la révolution mondialo-libérale occidentale. Il faut rappeler que la pensée schmittienne n’est en aucun cas une pensée racialiste ce que les membres de la SS n’ont pas manqué de lui reprocher. Elle s’appuie en revanche sur un peuple constitué historiquement et ayant conscience de lui-même. Pour Schmitt, le concept d’empire est traversé par les mêmes idées, la même philosophie, ancré dans un grand espace et soutenu par un peuple.

« Les autres concepts de l’espace, désormais indispensables, sont en premier lieu le sol, à rattacher au peuple par une relation spécifique, puis celui, corrélatif au Reich, débordant l’aire du peuple et le territoire étatique, du grand espace de rayonnement culturel, mais aussi économique, industriel, organisationnel […] L’empire est plus qu’un Etat agrandi, de même que le grand espace n’est pas qu’un micro-espace agrandi. L’Empire n’est pas davantage identique au grand espace ; chaque empire possède un grand espace, s’élevant par là au-dessus de l’Etat spatialement déterminé par l’exclusivité de son domaine étatique, au-dessus de l’aire occupée par un peuple particulier. »

Plusieurs conceptions peuvent découler de cette notion de grand espace. Une acception purement économiste pourrait le voir uniquement comme le lieu de l’échange commercial avec d’autres grands espaces. La vision impériale, et non impérialiste, aboutirait à des relations entre empires basés sur des grands espaces. Au sein de ces grands espaces, des relations interethniques pourraient voir le jour. Sous réserve de non-ingérence de puissances étrangères, des relations interethniques pourraient même naître entre empires différents. La notion d’empire permet, contrairement à l’universalisme des droits de l’homme, de conserver les Etats et les peuples.

Juridiquement, l’espace est traditionnellement abordé par le droit de la manière suivante : le droit privé l’appréhende à travers l’appropriation d’une terre tandis que le droit public le considère comme le lieu d’exercice de la puissance publique. Les théories positivistes voient le droit comme « un ordre intimé par la loi ». Or, « les ordres ne peuvent s’adresser qu’à des personnes ; la domination ne s’exerce pas sur des choses, mais sur des personnes ; le pouvoir étatique ne peut donc se déterminer que selon les personnes ». Le positivisme juridique n’admet donc l’espace que comme un objet relevant de la perception, déterminé selon le temps et l’espace. Au fond, il s’agit d’un espace vide sur lequel s’exerce le pouvoir étatique A l’inverse, Carl Schmitt part de l’espace pour fonder tout ordre juridique. L’auteur note l’influence juive au sein du droit constitutionnel allemand sur le concept d’espace vide : « Les rapports bizarrement gauchis qu’entretient le peuple juif avec tout ce qui touche au sol, à la terre et au territoire découlent du mode singulier de son existence politique. La relation d’un peuple à un sol façonné par son propre travail d’habitation et de culture, et à toutes les formes de pouvoir qui en émanent, est incompréhensible pour un esprit juif. » Le juriste allemand conclue son ouvrage en insistant sur le vocable juridique du Moyen-Âge qui avait une dimension spatiale (Stadt = site, civitas = cité, Land = terre etc.) et en constatant que la négation de l’espace conduit à la négation des limites ce qui aboutit à l’universalisme abstrait.

« Ces considérations ne visent certes pas à prôner le retour vers un état de choses médiéval. Mais on a bien besoin de subvertir et d’éliminer un mode de pensée et de représentation regimbant à l’espace, dont le XIXe siècle marque l’avènement, et qui gouverne encore la conceptualisation juridique tout entière ; en politique internationale, il va de pair avec l’universalisme déraciné, négateur de l’espace et par là sans limite, de la domination anglo-saxonne des mers. La mer est libre au sens où elle est libre d’Etat, c’est-à-dire libre de l’unique représentation d’ordre spatial qu’ait pu penser le droit d’obédience étatique. »

Ouvrage court mais très exigeant, Le droit des peuples réglé sur le grand espace constitue une bonne introduction à l’ouvrage majeur Le nomos de la terre qu’écrira par la suite Carl Schmitt. Ecrit dans un style toujours clair sans être universitaire, le livre présente le grand mérite d’être en avance sur son temps. A une époque où l’on réfléchissait encore en termes de nation, il anticipe largement les grandes évolutions du monde. Aujourd’hui, comment nier que le monde est traversé par une logique de blocs animés par une puissance dominante. L’espace américain est dominé par les Etats-Unis, l’espace asiatique par la Chine et l’espace eurasiatique par la Russie. Il n’y a guère que l’Europe qui ne suit pas cette évolution. En effet, au lieu de s’ancrer dans son espace culturel et religieux, elle a préféré se dissoudre dans un système technico-économique abstrait sous-tendu par les inévitables droits de l’homme. A trop nier l’espace, on finit par nier l’homme comme produit d’un enracinement culturel pour aboutir à l’homme-marchandise.

Karl Peyrade

lundi, 28 décembre 2015

“Stato, grande spazio e nomos”, Carl Schmitt e la globalizzazione americana che stermina

csffffff64430038.jpg

“Stato, grande spazio e nomos”, Carl Schmitt e la globalizzazione americana che stermina

Ex: http://www.ilprimatonazionale.it

Roma, 24 dic – Far passare l‘hostis, il nemico, per un criminale al fine di eliminarlo. E’ l’operazione che Carl Schmitt prevedeva avrebbero attuato i nuovi “padroni del mondo”, gli Stati Uniti. Una guerra contro l’altro da sé, a suon di missili anche, certo, ma senza rinunciare e piuttosto preferendo quello che più recentemente Joseph Nye ha definito soft power, attraverso il quale Washington avrebbe dovuto imporre un modello culturale e di vita a partire dal controllo dei media. Schmitt anticipò e comprese da subito che “l’universalismo dell’egemonia anglo-americana” avrebbe sancito un sistema unico globale cancellando distinzioni e pluralità spazio-temporali. Un mondo dominato dalla tecnologia generata da una sola potenza, da strategie economiche transnazionali e finanche da una “polizia internazionale”. Il giurista tedesco vide oltre la globalizzazione, che è sterminata perché cancella il Terminus come per Hegel l’infinito si realizza a spese del finito, e lo fece ante litteram senza essere un nano salito sulle spalle dei giganti del suo tempo. Lo fece da gigante con buona pace della crème della mediocrità intellettuale, che ancora si affanna a revisionare lui come Heidegger senza afferrarli mai se non per collocarli altrove poiché colpevoli di non essere come loro prima che essere macchiati dell’eterna colpa nazista.

Già nel fondamentale Terra e Mare Schmitt analizzava il diacronico processo che ha portato la talassocrazia statunitense ad imporsi sulle potenze di terra europee. Ben prima della recentissima uscita di “Stato, grande spazio e nomos” (Adelphi, pp. 527, euro 60) i lettori italiani potevano coglierne la filosofia politica che inchiodava il liberalismo alla vacuità su cui fin dalle origini poggiava, a quel tentativo mai celato di imporre la società al di sopra dello Stato, fino all’estirpazione di quest’ultimo professata da Franz Oppenheimer. Se è pur vero che per Schmitt lo Stato per essere tale necessita del concetto di “politico” oggi assente, Voltaire in Zadig e nel Candido sosteneva che i legami commerciali e contrattuali fossero preferibili a quelli basati sul Blut und Boden, sintagma germanico impronunciabile al tempo dell’ortodossia umanitaria dell’antiparadigma Ius Soli, perché intrinsecamente meno dispotici. Per Schmitt era vero l’opposto perché porre lo Stato al di sotto dell’individuo significava “degradarlo appositamente in zone di immoralità e di violenza”, renderlo quindi un feticcio primitivo.

Ed è proprio questo l’eterno inganno liberale, sciogliere l’individuo da ogni responsabilità, confondendo il voluttuario con la volontà prometeica che ha un’origine e per questo, soltanto per questo, è destinata a portare il fuoco che edifica e non cancella il confine e la norma. La grandezza di Schmitt sta qua, nel tracciare un solco nel diritto internazionale e nella filosofia politica, e basterebbe Il nomos della terra, inevitabile come lo è Essere e tempo di Heidegger per la metafisica, a sfidare i guardiani del caos. Alla cancellazione della definizione c’è sempre l’alternativa della definizione stessa che potrà pure essere tacciata di inattualità ma resterà certezza di fronte ad ogni dissoluzione. Come il Castello dei Pirenei di Matisse, l’opera di Schmitt resta una roccia che si erge sopra le onde che tentano di spazzare via ogni Nomos della Terra.

Eugenio Palazzini

vendredi, 12 juin 2015

Eurasia y Europa: diálogo de “Grandes Espacios”

por Natella Speranskaja

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

natella-speranskaya.jpgCarl Schmitt consideraba la tierra como un todo único y buscaba su misión global. Este “todo” fue recogido por Schmitt en el concepto de Nomos. Schmitt usó la palabra griega derivada del verbo «nemein», que es idéntico al alemán “nehmen”, “tomar”. El Nomos comprende tres actos del drama: la “toma”, “la división y distribución de lo tomado”, “la explotación y el uso de lo tomado y distribuido”. Según Schmitt, el Nomos de la Tierra existió siempre. El Primer Nomos es descrito como la “tierra prometida” de los pueblos antiguos. Es el Nomos de la antigüedad y la Edad Media. Dejó de existir después de la exploración de los grandes océanos y el continente americano. Así comenzó el Segundo Nomos, el Nomos de los estados nacionales soberanos que tenían estructura eurocéntrica. Los acontecimientos de la Segunda Guerra Mundial condujeron a su destrucción, por lo que la tierra fue dividida en este y oeste, ambos en un estado de “guerra fría”. No se trata de meros opuestos geográficos, sino de contraposiciones más originales y profundas. Carl Schmitt escribió: “Toda la historia de la confrontación planetaria de Oriente y Occidente en su totalidad es reducible al dualismo fundamental de los elementos: la tierra y el agua, la tierra y el mar. Lo que ahora llamamos el Oriente, es una sola masa de sólida tierra: Rusia, China y la India – un enorme pedazo de tierra, la “Tierra Media” [“Middle Earth”], como es llamada por el gran geógrafo inglés Sir Halford Mackinder. Lo que hoy llamamos Occidente, es uno de los océanos mundiales, un hemisferio donde se sitúan los océanos Atlántico y Pacífico. La confrontación de las potencias, de los mundos marítimo y terrestre, es la verdad global que está en el corazón de la explicación del dualismo de civilizaciones que genera constantemente una tensión planetaria y estimula todo el proceso de la historia”. Por lo tanto, el nacimiento de un tercer Nomos fue causado por la división del mundo entre el Oeste y el Este. Sin embargo, fue destruido con la caída del muro de Berlín y el colapso de la Unión Soviética.

La interpretación de Schmitt de “tres Nomos de la Tierra” nos lleva a la pregunta: ¿cuál será el cuarto Nomos de la Tierra? Alexander Dugin, el fundador de la teoría de un mundo multipolar, el fundador de la escuela rusa de geopolítica, cree que el nuevo Nomos de la Tierra será un Nomos de lógica gran continental del continente euroasiático. Sin duda, la peor opción posible sería un Nomos unipolar, globalista. Cuál Nomos será el establecido depende de la decisión estratégica del Heartland, Rusia, la civilización de la tierra.

El politólogo italiano Tiberio Graziani piensa que Rusia “tiene todo lo necesario para cumplir con el papel histórico de piedra angular de todo el sistema mundial”, y se refiere a su ubicación en el corazón de Eurasia como uno de sus elementos más importantes. Es por eso que todas las decisiones estratégicas de los atlantistas implican la fragmentación del Heartland, considerando que este proceso proporcionará el acceso a un orden unipolar. Alexander Dugin dice: “Por eso, de si Rusia puede ser suficientemente debilitada, dividida y desestabilizada, y sus fragmentos sometidos a poderes externos, depende en gran medida el destino de la globalización”. Y más aún: “Para cualquier persona que se tome en serio la contra hegemonía estadounidense, la globalización y la dominación planetaria del Occidente (atlantismo), el axioma debe ser la siguiente declaración: el destino del orden mundial se decide por el momento solamente en Rusia, por Rusia y a través de Rusia”. Para describir el momento en el que vivimos ahora, el prominente sociólogo Zygmunt Bauman aplica el concepto de interregno – así se llamaba en la antigua Roma el período entre la muerte del César y la llegada del siquiente. Es un estado de inestabilidad, de incertidumbre, de imprevisibilidad, cuando la demolición del viejo orden es tan obvia como el surgimiento del nuevo. Pero lo que vaya a ser este nuevo orden (y, en consecuencia, el nuevo Nomos) no se sabe. En el contexto de los cambios del nuevo orden mundial, podemos hablar de un desplazamiento paradigmático desde el “momento unipolar” hacia la formación de un orden mundial multipolar. En otras palabras, el foco debería ponerse en el final de la era de la unipolaridad, porque existen todas las condiciones esenciales para la realización del proyecto alternativo. Según Huntington, el estado unipolar es capaz de “hacer frente eficazmente a todos los grandes problemas internacionales por sí solo, y ninguna de las uniones de otros estados puede, incluso hipotéticamente, ser capaz de detenerlo”. Es difícil negar que la potencia hegemónica representada por los Estados Unidos no tiene ahora un rival serio, ya sea una coalición de estados o, aunque parezca increíble, un solo estado que muestre un potencial tan fuerte que implique inevitablemente la rápida restauración del orden bipolar.

Según Zygmunt Bauman, hace unos 60-70 años ocurrió un hecho que contribuyó a un cambio fundamental en la política mundial: la brecha entre Macht [Fuerza] y Staat [Estado] – en otras palabras, entre la Fuerza y la Política, la Fuerza y el Estado (que son aspectos integrales del Poder) – condujo a la situación en la que Macht (la Fuerza) se trasladó al espacio supranacional. Por lo tanto, el Estado-nación ya no podía controlarla. En el paradigma unipolar concretamente los estados nacionales son los actores de las relaciones internacionales. Dicha brecha significa ni más ni menos un deslizamiento gradual hacia la no-polaridad. Es decir, según Richard Haass, director de Estudios de Política Exterior en el Instituto Brookings y jefe del CFR, esto será lo que determine las relaciones internacionales en el siglo XXI. Los estados-nación son casi privados de la posibilidad de la eficiencia “de hacer cosas” (como Bauman entiende Macht), surgiendo un estado de parálisis política. Antonio Gramsci trata el interregno como un período en el que lo viejo ya no funciona, y lo nuevo aún no ha aparecido.

Estamos “atrapados” entre la unipolaridad y la multipolaridad, y no tenemos ni idea de cuál debería ser la solución a esta situación. Por supuesto, surge la pregunta: ¿qué hacer? Y, sobre todo, a los propios estados-nación, que de iure retuvieron la capacidad de tomar decisiones. Pero Zygmunt Bauman sostiene con razón que, en las actuales circunstancias, la pregunta debería ser formulada de una manera diferente: ¿quién va a hacer lo que es necesario en lugar de lo que hay que hacer? ¿Qué actor asumirá la responsabilidad de las acciones que resuelvan los problemas fundamentales? Claro es que nosotros no lo consideramos como los estados-nación. En su lugar, nos dirigimos a la teoría desarrollada por Alexander Dugin, la Teoría del Mundo Multipolar.

En su libro con el mismo título, Dugin ofrece una imagen clara de lo que está sucediendo hoy en el campo de las relaciones internacionales: cuando el modelo bipolar del orden mundial cambió a uno unipolar, esto vino a significar el triunfo de la ideología liberal-democrática. Occidente ha modelado los valores y directrices de un sistema que se impone sobre el mundo como universal. Por lo tanto, Occidente llegó a la aplicación constante del control (la dictadura) de las esferas cognitivas y estratégicas. El campo de las relaciones internacionales se convirtió en la “Ciencia Norteamericana”, el contenido de las discusiones se redujo a la confrontación polémica entre realistas y liberales. El propio cuerpo diplomático se formó en el mundo unipolar y en el discurso occidental, en la mentalidad occidental, donde los actores políticos son los estados nacionales. Otro modelo de orden mundial, a saber, el modelo multipolar, implica una forma de organización de los espacios en base a varios actores, “civilizaciones”, como ha señalado acertadamente Samuel Huntington. Esto nos conduce a la formación de un nuevo cuerpo diplomático y un nuevo lenguaje diplomático basados en un orden mundial multipolar. Y los pensadores políticos más progresistas ya han llegado a alguna conclusión sobre la necesidad de cambiar el paradigma de las relaciones internacionales. Uno de ellos acaba de plantear la cuestión de qué será lo próximo, otros han encontrado la respuesta y aplican libremente los conceptos básicos del nuevo sistema. Es imposible no reconocer el hecho de que la gran mayoría de las figuras políticamente comprometidas permanecen bajo el viejo paradigma, sin percibir el cambio en curso que dará comienzo al nuevo período histórico, cambiando por completo el panorama de la política mundial. El mundo unipolar ya es el ayer. Aquí y ahora estamos discutiendo el cambio del paradigma unipolar a uno multipolar, poli-civilizacional.

La teoría del mundo multipolar sugiere establecer nuevos actores en las relaciones internacionales, que son las civilizaciones, y cada una de ellas, por definición, tiene un centro estratégico que sirve como sujeto de diálogo en las relaciones internacionales y, por lo tanto, como sujeto de poder. La transición de los estados nacionales a las civilizaciones es una consecuencia inevitable de la ruptura descrita por Zygmunt Bauman.

El profesor Adam Roberts, especialista en Relaciones Internacionales, señala la pérdida del papel de liderazgo de los Estados Unidos en el orden mundial actual. A la pregunta sobre quién ejercerá como sustituto, da una respuesta completamente obvia: nadie. Más precisamente, todavía no hemos entrado en el período de interregno, solamente nos hemos acercado, y todo lo que está sucediendo en la política global es la agonía del César moribundo (los EEUU).

La genuina aparición del interregno sucederá con la pérdida definitiva del papel de Estados Unidos como potencia hegemónica en el mundo y la cancelación del “momento unipolar”. Es aquí cuando aparece el peligro: en el período de interregno, y en la aplicación coherente de las etapas de formación de un orden mundial multipolar llegará “la geometría variable” de la no polaridad, y todo estará en el crisol de la globalización; estamos inmersos en la modernidad líquida (Z. Bauman), cuya característica principal es la “no-direccionalidad de los cambios”, es decir, la ausencia de una dirección estricta, de una directriz, lo que en última instancia nos deja sin preparación para responder a los desafíos repentinos, difíciles de determinar desde cualquier tipo de cálculo o proyección. El colapso de la Unión Soviética ocurrió repentinamente, como el relámpago, cambiando por completo el panorama de la historia. La no-polaridad que parece venir puede llegar a ser un respiro necesario, un período de posibilidad de formación del pleno valor del nuevo modelo de orden mundial, pues es imposible negar el hecho de que el cambio de paradigma, seguido por la demolición de numerosas estructuras, no será capaz de crear rápidamente, en todos los ámbitos de la vida política, todas las condiciones necesarias para la entrada en el orden multipolar. La no polaridad, el interregno en el siglo XXI, es el funeral del César retirado y la preparación para la entronización de los nuevos gobernantes (en plural), es decir, el ascenso de los polos, de los centros de poder.

La no-polaridad supone la “decapitación” de los EEUU, pero al mismo tiempo puede ser definida como un intento de la potencia hegemónica por mantener su influencia a través de la auto-dispersión, de la disolución. Bajo estas circunstancias, es estrictamente necesario evitar retrasos, quedarse atrapado en el entorno post-liberal, así como humildad en una “no-polaridad coherente”. Los nuevos actores deben desafiar ahora la posmoderna “no direccionalidad de los cambios” y tomar conscientemente la responsabilidad absoluta de las decisiones y de las acciones estratégicas en el campo de la práctica política. El principal investigador asociado de la Fundación New America, Parag Khanna, analizando la situación actual y la precaria situación de los EEUU, aborda la función crítica de la diplomacia, hacia la cual debería ser desplazado el enfoque. Para la mejora de la estructura diplomática mundial se contempla la responsabilidad de la consolidación de la hegemonía estadounidense. Sin embargo, esto no tiene en cuenta el hecho de que el lenguaje diplomático está experimentando un reformateo significativo en el contexto del cambio paradigmático al modelo multipolar, y este proceso es irreversible. En la actualidad tenemos que hablar del diálogo de civilizaciones. El diálogo se construye en un nivel completamente diferente, que está más allá de las reglas del diálogo entre los estados nacionales (es decir, fuera del discurso occidental impuesto), con los EEUU teniendo el poder de la toma de decisiones final. A menos que entendamos que la batalla por la dominación del mundo no es entre civilizaciones, sino entre una sola civilización (la occidental) contra todos los “otros” – y en la que se ofrecen sólo dos opciones: 1) estar del lado de esa civilización, 2) o estar contra ella defendiendo el derecho a la propia independencia y singularidad – no seremos capaces de formular un nuevo lenguaje diplomático para el diálogo de civilizaciones. Y esto debería ser entendido, sobre todo, por la élite de la civilización responsable, según Alexander Dugin, de conducir el diálogo. Si todos los “otros” están de acuerdo con el proyecto unipolar, nuestra batalla está perdida, pero si escogen una opción radicalmente diferente, estaremos a la espera del “ascenso del resto” (Fareed Zakaria). Deberíamos tener en cuenta que el mundialmente famoso politólogo británico Paul Kennedy, ha expresado su preocupación por la aparición de diferencias ideológicas entre los EEUU y Europa, debido a la oposición a uno de los proyectos del orden mundial – unipolar o multipolar. En el entorno actual deberíamos confiar, no sólo en el aumento de los conflictos entre Europa y América, sino preparar la situación de ruptura y de división de la primera respecto a la influencia hegemónica de la segunda. Aquí Rusia tiene un papel especial.

CS-4499VTL.jpgSin embargo, debemos admitir que durante las últimas décadas, Rusia se alejó cada vez más de su propósito original de ser un puente entre Oriente y Occidente. El interregno puede ser nuestra oportunidad de recuperarse, una oportunidad para Rusia para convertirse y ser. La teoría de un mundo multipolar puede ser considerada como el punto de partida del fin de la era unipolar y el de entrada en el período “post-norteamericano”, una característica del cual será la presencia de varios polos (los sujetos del diálogo inter-civilizacional), y la segura eliminación de la crisis de identidad, porque en un mundo multipolar la identidad adquiere un carácter civilizatorio. Hoy nuestro diálogo con Europa es un diálogo de “grandes espacios”; en el nuevo sistema de relaciones internacionales el Großraum [el “Gran espacio” de Carl Schmitt] se convierte en un concepto operativo de la multipolaridad. Alexander Dugin ofrece el modelo “CUATRO polar” o “cuadri-polar” del mundo, que consta de cuatro zonas.

En la primera zona, bajo el control total de los Estados Unidos, hay dos o tres “grandes espacios.” Tenemos dos “grandes espacios” mediante la combinación de los EEUU y Canadá por un lado, e Iberoamérica por otro. Según Alexander Dugin, pueden surgir tres “grandes espacios” cuando “dividimos aquellos países de Iberoamérica suficientemente bien integrados con los EEUU y que están completamente bajo su control, y aquellos que tienden a crear su propia zona geopolítica, desafiando a los EEUU”.

La segunda zona es la zona Euro-Africana, con la Unión Europea como su polo indudable. Aquí aparecen tres “grandes espacios”: la Unión Europea, el África negra y el Großraum árabe.

La tercera zona es Eurasia, con Rusia (el Heartland) como su polo. El profesor Dugin indica que hay también una serie de centros regionales de poder, como son Turquía (si elige el camino de Eurasia), Irán, Pakistán y la India. Por lo tanto, la zona de Eurasia se compone de varios “grandes espacios”: Rusia y los países de la CEI son el Großraum ruso-euroasiático; tres “grandes espacios” son también Turquía, Irán, e India y Pakistán.

La cuarta zona es la región del Pacífico. Su polo puede ser ya sea China (que es un “gran espacio”), o Japón (un potencial Großraum que tiene todos los factores esenciales -económicos, geopolíticos, tecnológicos, etc.- para su recuperación).

Al justificar las directrices básicas para la acción práctica de construir un mundo multipolar, el profesor Dugin se centra en las siguientes direcciones:

1. Reorganización estratégica del Heartland.

Esto implica la actividad geopolítica de la “tierra media” y la puesta en práctica de proyectos de integración dirigidos a fortalecer el modelo multipolar.

2. Cambios en la mentalidad de la élite política de Rusia.

Principalmente se centra en la adquisición de pensamiento geopolítico, así como un alto nivel de competencia en el campo de las ciencias sociales, la sociología y la historia. “La élite de Rusia debe entenderse a sí misma como la élite del Heartland, debe pensar en categorías euroasiáticas, no sólo a escala nacional, siendo al tiempo claramente consciente de la no aplicabilidad del escenario atlantista y globalista para Rusia” – escribe A. Dugin. No podemos hablar de ningún despertar de la élite hasta que se haga una elección consciente hacia el eurasianismo, rechazando las ciegas tentativas de jugar a los escenarios anti-rusos de las estrategias atlantistas.

3. El modelo de la construcción de las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Comprendiendo las destructivas políticas estadounidenses encaminadas a desmantelar Rusia por el control absoluto de toda Eurasia, dichas relaciones se convierten en irreversiblemente hostiles. Tenemos que emprender acciones drásticas para evitar la presencia de la OTAN en el “gran espacio” de Eurasia y el debilitamiento del Heartland.

4. El modelo de la construcción de relaciones con Europa.

Este modelo implica una asociación estratégica con los países, adheriéndose a la política de la tradición continental – Francia, Alemania, Italia y España. Aquí es apropiado hablar sobre el proyecto del eje “París-Berlín-Moscú”. Otra situación distinta se presenta con los países de la “nueva Europa”, así como Inglaterra, que están orientados contra Rusia y tienen una tendencia a adaptarse a las exigencias de Washington.

5. El proyecto “Gran Europa del Este.”

Este proyecto incluye a los eslavos (eslovacos, checos, polacos, búlgaros, serbios, croatas, eslovenos, bosnios, macedonios, serbios musulmanes), y a los ortodoxos (macedonios, serbios, búlgaros, griegos y rumanos). El Prof. Dugin dice que los húngaros son el único pueblo que no entra en la categoría “ortodoxos”, y al mismo tiempo no puede ser llamado “eslavo”. Los húngaros tienen un origen eurasiático-turanio.

6. Los países del Heartland y del CEI occidentales.

Se trata de la integración multipolar de Rusia, Ucrania y Bielorrusia, que pertenecen a la zona del Heartland, en una sola estructura estratégica. Esta acción política evitará el riesgo de entrada de Bielorrusia y Ucrania en la OTAN. Se presta especial atención a Moldavia, cuya integración con Rumania, que es una parte de la OTAN, parece imposible hasta la ejecución del proyecto de la “Gran Europa del Este.”

7. Oriente Medio euroasiático y el papel de Turquía.

El Prof. Dugin menciona el «Proyecto del Gran Medio Oriente» estadounidense en relación con Oriente Medio. El mismo implica la democratización y la modernización de las sociedades de Oriente Medio, y el fortalecimiento de la presencia militar de los EEUU y la OTAN. Guiados por intereses antagónicos, la estrategia del Heartland en esta dirección debe incluir acciones políticas dirigidas a la salida de Turquía de la OTAN y la creación del eje “Moscú-Ankara.” Por otra parte, el proyecto del eje “Moscú-Teherán” se debe tomar con la máxima atención. Según Alexander Dugin, Irán es un “espacio estratégico que resuelve automáticamente el problema de la conversión del Heartland en una fuerza en el mundo global”. Ni Rusia ni Irán deben permitir la ejecución del escenario establecido en el proyecto de la “Gran Asia Central” (Greater Central Asia Partnership). Su puesta en marcha conduciría inevitablemente a la aparición del “cordón sanitario” que separaría Rusia de Irán. Adicionalmente, al incluir países como Georgia, Afganistán, Armenia, Azerbaiyán, Kirguistán, Kazajstán, Uzbekistán, este cordón dejaría a estos países controlados por la influencia norteamericana. La unión de Rusia e Irán, por supuesto, resolverá otro problema fundamental, es decir, se abrirá el “anillo de la anaconda”, privando a los estrategas estadounidenses de cualquier posibilidad de impedir las operaciones marítimas de Rusia.

La estrategia del Heartland debe incluir proyectos de integración de Rusia, Kazajstán y Tayikistán en un único espacio económico y aduanero. A su vez, la relación con Pakistán debe ser construida en estricta conformidad con la estrategia de desalojo de las fuerzas estadounidenses de esta zona. Alexander Dugin apunta a la necesidad de un nuevo modelo de relaciones con la mayoría pastún de Afganistán.

8. El eje “Moscú-Nueva Delhi”.

Las relaciones con el “gran espacio” políticamente neutral de la India deberían estar dirigidas a lograr la asociación. El principal objetivo de este eje es impedir los intentos de Washington de desplegar su dominio en la región del sur de Asia.

9. Relaciones ruso-chinas.

El prof. Dugin se centra en dos cuestiones difíciles, como son:

– La propagación demográfica de los chinos en zonas poco pobladas de Siberia;

– La influencia de China en Asia Central.

Es necesario construir una relación equilibrada con China, centrándose en el punto fundamental de contacto estratégico, de apoyo de la idea de un mundo multipolar.

10. Relaciones ruso – japonesas.

El prof. Dugin indica la necesidad de Japón de liberarse de la influencia estadounidense y el apoyo de Japón como potencia regional soberana. Aquí es apropiado hablar del proyecto del eje “Moscú – Tokio” como parte integrante de la política asiática de Eurasia. “La alianza con Japón es vital – dice Alexander Dugin en su obra “Las bases de la geopolítica“- el eje Moscú-Tokio, contrariamente al eje Moscú-Beijing, es importante y proporciona tales perspectivas para la construcción del imperio continental que finalmente compondrá una Eurasia geopolíticamente completa, debilitando sumamente al mismo tiempo el imperio atlantista de Occidente, si no destruyéndolo finalmente”.

11. La geopolítica de la zona ártica.

Los siguientes países tienden a controlar esta zona: EEUU, Canadá, Noruega, Dinamarca y Rusia. Todos estos países (excepto Rusia) son miembros de la OTAN. Conquistando territorios en la región polar, y uniéndose a la carrera para explotar grandes depósitos de minerales, Rusia incluyó en sus planes futuros la creación de un sistema de comunicación y seguimiento en el Ártico a gran escala. Rusia reclama una zona polar con un tamaño de 1,2 millones de kilómetros cuadrados, con el entrante Polo Norte. En 2011, un valiente movimiento de los investigadores rusos que plantaron una bandera rusa en el fondo marino del Océano Ártico, fue muy publicitado por los medios de comunicación estadounidenses.

No hay duda de que entramos en una batalla por cambios fundamentales en las reglas del discurso político, realizando la tarea de socavar los principios básicos de la hegemonía occidental. La ejecución del proyecto multipolar, en contra de las consideraciones de los politólogos occidentales escépticos, depende del curso político al cual Rusia se adhiera. La elección hacia el eurasianismo muestra un acercamiento a la disposición de dar el siguiente paso en la construcción de un nuevo orden mundial.

(Traducción Página Transversal)

Fuente: Fourth Way Platform

 Extraído de: La Cuarta Teoría Política en español.

vendredi, 05 décembre 2014

The Historical Necessity of a New Russian Grossraum

2887E_1.jpg

The Historical Necessity of a New Russian Grossraum

by Nikolai von Kreitor

Ex: http://www.amerika.org

The most fundamental principle in geopolitics is the principle of Grossraum (=Great Area) formulated by the prominent German jurist Carl Schmitt in his book Völkerrechtlishe Grossraumordnung mit Interventionsverbot für Raumfremde Mächte (1) and seen by him as a foundation for the science of international law and international relations.

A Grossraum is an area dominated by a power representing a distinct political idea. This idea was always formulated with a specific opponent in mind; in essence ,the distinction between friend and enemy would be determined by this particular political idea. As an example Carl Schmitt cited the American Monroe Doctrine and its concept of non-intervention by foreign powers in the American Raum. “This is the core of the original Monroe Doctrine, a genuine Grossraum principle, namely the union of politically awakened people, a political idea and, on the basis of this idea, a politically dominant Grossraum excluding foreign intervention.”

Carl Schmitt’s knowledge and sense of history were equaled by his ability to define core issues. That ability enabled Schmitt to quickly grasp the essence of national foreign policy , articulate it in his book, relate the idea and implementation of the American Monroe Doctrine to the concept of Grossraum , subject Grossraum to analysis, incorporate it into the framework of international law and contrapose American Grossraum to a new German Grossraum, opposed to and competing with the American. By subjecting Grossraum to scholarly investigation and by placing it in the context of global politics, Schmitt had hoped to enlarge the horizon of learning and to update the state-centered system of international law to include relations between Grossräume (Different Great Areas).(2)

In so doing he subjected the political theology of American expansionism, the American state-policy and objectives of world domination formulated and codified in the Monroe Doctrine and its various extension, to a demystifying and critical analysis showing that the essence of Wilsonian universalism before, during and after the World War II was in fact an insidious ideology to equate American national interest, American expansionism and the principles of the Monroe Doctrine with the interest of mankind(3). Discussing emerging political realities , Schmitt noted that Germany needed to formulate her own Grossraum and to conceptualize the nature of international law as a relationship between different Grossräume, rejecting thereby the universalistic claims of the United States.

The center of Carl Schmitt’s discussion was the geopolitical and the ideological substance of the Monroe Doctrine, especially the series of ideas articulated prior to Theodore Roosevelt’s reinterpretation of it justifying a “capitalist imperialism”(4) and Woodrow Wilson’s reinterpretation that sough to justify a “kind of pan-interventionist world ideology”(5) , i.e. to justify the principles of the Monroe Doctrine and the new international law it created in the Western Hemisphere to principles valid for the whole world. The substance of the new American international law, created by the Monroe Doctrine, was in fact an absence of international law, understood traditionally as law of nations created by mutual consent of those nations, in the Western Hemisphere, since the Monroe Doctrine postulated that the only source of the new international law was the will of the United States. According to Schmitt the Monroe Doctrine, historically seen, was the vehicle of American subjugation of the Latin American countries and transformation of those countries into virtual American protectorates.

President Woodrow Wilson’s objectives at the end of the W.W. I to elevate the principles of the Monroe Doctrine to universally valid principles for the whole world was in fact America’s first bid for world domination. On April 12, 1919, at the Paris Peace Conference , President Wilson assured the delegates that the Monroe Doctrine was “the real forerunner of the League of Nations” and asked rhetorically ,”Indeed are we not assembled here to consecrate and extend the horizon of this document as a perpetual charter for all the world.”(6)

The Monroe Doctrine, that nineteenth-century formulation of American foreign policy, has according to Schmitt a profound relevance for the Germany of his day. Though Schmitt recognized that the realities of power politics in the Western Hemisphere of the nineteenth century were different from those on the European continent of the twentieth century , he realized that the Monroe Doctrine had extended the parameters of international relations. As far as Schmitt was concerned, the Monroe Doctrine was “the first and until now the most successful example of a Grossraum principle”(7) that had over a period of time acquired validity, for it was referred to in every important text and dictionary of international law and was defended by the United States as “an expression of the inalienable right to self-defense”(8) Calling the Monroe Doctrine, i.e. the American expansionism, a “right to self-defense”, clearly showed the substance of American political theology-the ideological justification of U.S. imperialism as well as the equation in the ideology of expansionism with self-defense: an important ideological component that will became a center-peace of American mystification of U.S. expansionism.

Carl Schmitt points out that at the end of the W.W. I, at the Paris Peace-conference which resulted in the Treaty of Versailles and the creation of the League of Nations , United States succeeded to include the Monroe Doctrine in the Article 21 of the League’s Covenant. Inclusion of the Monroe Doctrine in the Article 21 in the League of Nation’s Covenant, which reads “Nothing in this Covenant shall be deemed to affect the validity of international engagements, such as treaties of arbitration or regional understandings like the Monroe Doctrine, for securing the maintenance of peace.” symbolized for Carl Schmitt Europe’s defeat by the United States and the end of the old Jus Publicum European, which had been the foundation for all preexisting international relations. For one thing , the League of Nations, purportedly an universal international organization and predecessor of the United Nations, was excluded from asserting any jurisdictional claims in the American Grossraum, i.e. the Western Hemisphere. Western Hemisphere was excluded from the purview of the League. Thus the United States asserted the pre-eminence of its will and the ordering principles of her Grossraum, i.e. her unrestricted hegemony in the Western Hemisphere, over the League of Nations.

Schmitt emphasizes that before Grossraum could be anchored in international law it had to be legitimized by a political idea. The geopolitical and ideological conviction behind the original Monroe Doctrine, proclaimed in 1823 – the belief that the Americas had to be defended from the “status quo powers of legitimacy”(9) , the Holly Alliance, the European Con-cert formed after the defeat of Napoleon – justified its proclamation and gave it credibility. President James Monroe announced the doctrine in response to rumored intervention in America of the Holy Alliance. The United States justified its policy on the basis of its inalienable right of self-defense , a principle on which international law is found. Hence the declaration warning the members of the Holy Alliance that the United States “would consider any attempt on their part to extend their system to any portion of this hemisphere as dangerous to our peace and safety” and that the U.S. government would “view any interposition for the purpose of oppressing them, or controlling in any other manner their destiny, by any European power in no other light than as manifestation of an unfriendly disposition toward the United States”. As a corollary of the principle of nonintervention, Monroe declared that the United States was committing itself to a policy of non-intervention “in the internal concerns of any European powers.”(10)

Carl Schmitt notes that the Monroe Doctrine , originally proclaimed as a vehicle of defense against interventionism and European colonialism, transformed itself into it’s opposite, becoming the main legal and ideological instrument of American interventionism, expansionism, economic imperialism and colonization of the Western Hemisphere.(11) The language of the Monroe Doctrine lended itself to a political-semantic corruption of the English language: American interventionist policies were still presented as defense, American colonialism was heralded as establishment of democracy, installation of puppet regimes in Latin-America serving their American masters was called a preservation of civilized forms of government, the many repeated American military interventions to keep the puppet regimes in power and to expand American economic penetration – a peace-keeping operations and, quite consistent with what George Orwell would latter call a New Talk, the enslavement of Latin-American countries, their transformation into protectorates was heralded as enlargement of the frontiers of freedom.

The interventionist substance of the Monroe Doctrine was clearly emphasized in 1904, in the so called Roosevelt Corollary pronounced by President Theodore Roosevelt shortly after the Hague Peace Conference the same year. Roosevelt proposed to make an exception to general international law in favor of the Western Hemisphere and this exception were to be made by ” a unilateral American pronouncement , not through a universally agreed amendment to international law.”(12) Roosevelt explicitly rejected the notion that the new international law in the Western Hemisphere could be created through multilateral, inter-American action, instead, Roosevelt asserted, its creation was only through unilateral action by the United States, i.e. the source of the new international law was solely the will of the United States.

“Instead of abolishing intervention in the Western Hemisphere, Roosevelt explicitly sanctioned this practice and claimed for the United States a monopoly of the right to engage in it… Finally the Roosevelt corollary applied to American intervention of all kind and for whatever purpose.”(13) The new international law in the Western Hemisphere, as formulated by Theodore Roosevelt, was in fact an absence of international law, or, to put it in another way, the foreign expansionist policy of the United States was elevated into a quasi international law. Thus the Roosevelt corollary defined the principle of organization and control of geopolitical space under American domination. That principle of domination suspended the operation of general norms of international law and elevated the imperialist will of the United States into the sole normative source. Or, as Secretary of State Olney had earlier expressed it: “United States is the sole sovereign in the Western Hemi-sphere and its will is a fiat.” Carl Schmitt also emphasized the territorial criterion of the Monroe Doctrine for the international law. He noted that the doctrine introduced territorial lines of delineation and demarcation into the body of international law, infused the international law with the concept and substance of geopolitics.

THE CONCEPT OF GERMAN GROSSRAUM

Based on the perception that the Monroe Doctrine provided the precedent for justification for both German and Japanese Grossraum, Schmitt observed that the traditional Eurocentric order underlying international law- relations between and among sovereign states- had been superseded by relations between and among sovereign Grossräume(14) As far as Germany was concerned , her Grossraum consisted, according to Schmitt’s view during the 30-ties, predominantly of Central and Eastern Europe. Though Schmitt failed to define the precise territorial dimensions of Germany’s Grossraum, he cited the Monroe Doctrine as the basis for maintaining that Grossraum in not something abstract and diffuse but contains “recognizable territorial limits”(15).

According to the Monroe Doctrine, Schmitt argued, the leading or hegemonial power is the one that determines the governing political idea for its realm. United States asserted the political idea that it had the hegemonial right to exclude from the Western Hemisphere any foreign power, or any foreign influence. After the end of the Word War I United States also asserted that the newly formed international organization , the League of Nations , was also excluded from asserting any jurisdiction in the Western Hemisphere. Schmitt emphasized that the new German Grossraum , seen by him as analogous to the American Grossraum, should also exclude any foreign interference, and above all American influence, and argued for the proclamation of a Ger-man Monroe Doctrine. Schmitt rejected the false universalist claims of the United States and noted that as a matter of principle non-interference by European states in the affairs of the American continent cannot be justified unless the United States likewise refrains from interference in the affairs of the European continent. In Carl Schmitt’s view geopolitics and international law have been joined in the Germanic Monroe Doctrine underlying the German Grossraum.

Carl Schmitt defined also the concept of a national Grossraum principle by extending his analysis to encompass the Reich . Though “the concept of Grossraum belongs to the concept of Reich (Empire, Realm) , the two are not identical because “not every state or every people within the German Grossraum is part of the Reich”. A Reich, according to Schmitt, “is the leading and sustaining power whose political idea radiates over a specific Grossraum”. And the code that governs relations between Grossräume is that of nonintervention.(16) Schmitt asserted that in the middle of Europe the German Reich faces the interventionist claims of the Anglo-Saxon pseudo-universalism. Against those claims it contraposes the principle of national life style “based on the principle of national respect.”(17)

Whereas relations between Grossräume were to be governed by the principle of nonintervention , intra-Grossraum relations in Schmitt’s construct were to be based on respect for every nation and nationality. Although in Schmitt’s configuration this connoted a policy of domination exercised without the need to resort to the extraordinary means of intervention , decision about whether to intervene, reflecting power-political realities, would not be made in any capital of the German Grossraum other than Berlin. One possible justification for intervention in a nation in the Reich was that it pursued foreign policy goals inimical to the security interests of Germany. In another work Carl Schmitt defines the Reich as “the leading and supporting powers whose political idea is radiated over a specified major territory and which fundamentally exclude the intervention of extra-territorial powers with regard to this territory.”(18)

It should be noted that Carl Schmitt, while recognizing that the historically changing world order and nature of international relations necessitated the reformulation of the international law in terms of equal relationship between competing Grossräume, he nevertheless never advocated an unrestricted expansion of a singular Grossraum i.e. geopolitical objectives of total world hegemony by for example Germany. Quite to the contrary : the substance of his work Grossraum gegen Universalismus is a strong criticism of the American ideology of universalism and from that ideology derived foreign policy on which U.S. embarked in a limited scope during the presidency of Theodore Roosevelt, and which became the ideological hallmark of the Wilsonianism during and after the World War I.

American universalism , emphasized Schmitt, globalized the principles of the Monroe Doctrine to principles valid for the whole world i.e. to universal principles and thus , ideologically and politically, laid claims for extension of American hegemony in the Western Hemisphere to a hegemony over the whole world. American objectives for world conquest and domination used the ideology of universalism to revise the geographical limitations of the Monroe Doctrine- the very principle of geographical delimitation and demarcation of the concept of Grossraum- and to justify American interventionism in the European continent. While American universalism was a rejection of the idea of co-existence of different Grossräume and thus not only a rejection of the concept of Grossraum with its principles of geographic delimitation but also a claim for global world hegemony, so was also Hitler’s concept of Lebensraum which served as an ideological device for foreign policy objectives of establishment first of German continental hegemony and latter of global world hegemony . In other words there were ideological and geopolitical similarities between Wilson’s universalism and Hitler’s Lebensraum. Both Wilsonian universalism and Nazi-Germany’s Lebensraum were falsification of a genuine Grossraum principle and both universalism and Lebensraum rejected the very notion of international pluralism, of co-existence of Grossräume.

Both universalism and Lebensraum as concepts were antithetical to Schmitt’s concept of territorial limits of Grossraum and both universalism and Lebensraum encompassed no territorial limits serving as ideological justification for global world domination.(19)

In formulating the concept of Grossraum Carl Schmitt wanted to broad the framework of international law to include relations between Grossräume. His concept allowed for the rational conduct of international relations and provided a compelling principle for the international law that would correspondent to new historical realities.

THE RELEVANCE OF THE CONCEPT OF GROSSRAUM FOR RUSSIA

Prior to the dissolution or , I would rather say, subversion of the Soviet Union in 1991, in the bipolar world of two superpowers , there existed two competing Grossräume ( Great Areas) or two opposing political blocks, each with its sphere of influence and thus geographical delimitation and demarcation: the Atlantic Grossraum, dominated by the United States, and the Eurasian Grossraum, dominated by the Soviet Union. The political competition between the two blocks gave a substantial latitude for autonomy and independence for countries included in the sphere of influence of the two blocks. However after 1991 a completely new world order has been created. The bipolar world landscape of two superpowers has been transformed into a mono landscape of one superpower imposing its will on the rest of the world. The concept of a New World Order, propounded first by President Bush and now implemented by the neo-Wilsonian foreign policies of President Clinton, must be seen as a realization and assertion of the principles on the Monroe Doctrine to principles valid for the whole world, or, in other words, as a Roosevelt corollary for the whole world, with a new international law equated with the U.S.’s will. The globalization of the Monroe Doctrine , the pronouncement of the Bush/Clinton corollary is the assertion of the legitimacy of American intervention in the world for whatever purposes United States deem necessary, in other words , it is the equation of the United States will with grounds for intervention, an equation which is not only a radical repudiation of the priciples of non-intervention contained in the United Nations Charter, and thus a repudiation of the essence and substance of the United Nations, but is also the substance of the new international law of the New World Order. In the post-Cold War political landscape , United States, invoking and asserting her principles of legitimacy of American world-wide hegemony , is in a position visavi Europe similar to the position of the former Holy Alliance visavi America in the past. American intrusion into the Eurasian geopolitical vacuum after the demise of the Soviet Union, has necessitated a formulation and implementation of a global policy of pseudo-universalism and intervention. Therefore an absolute geopolitical necessity for Russia now, tantamount to her national survival, is the re-establishment of her Grossraum, which is a prerequisite not only for the future independence of Russia but also for the independence of other European countries as well. Re-establishment of the Russian Grossraum and a necessary new geopolitical alliance, which one my symbolically call “a second Treaty of Rapallo”, will be the beginning of disintegration of the global system of American universalism and interventionism and thus a necessary prerequisite for the rebirth of America-free Europe. During the interwar years, in the Europe after the Treaty of Versailles , Carl Schmitt, observing the universalist claims of international law of American and British imperialism, asserted that “behind the facade of general norms of international law lies, in reality, the system of Anglo-Saxon world imperialism”(20)

Today, observing the new American expansionism, the American invasion in the geopolitical vacuum of the Eurasian Grossraum, the decline and fall of the United Nations and the perversion of this international body into a legitimacy facade for the United States bid for world conquest and hegemony in the New World Order , one may say, as it was said once before by Carl Schmitt , that behind the facade of general norms of international law , lies now in reality the system of American world imperialism and expansionism. For the substance of the New World Order is the globalization of the American hegemony without any geographical limitations, the triumph of the old Wilsonian universalism or the neo-Wilsonian policies of President Clinton, a universalism that is a radical rejection of the notion of peaceful co-existence of Grossräume, of a pluralistic world order build on respect for existing state sovereignties.

The primary foreign policy objective of Russia must be the formulation of her own Monroe Doctrine, geographically delimiting Russian Grossraum, which would exclude the intervention on foreign powers and above all the United States.

A formulation of a Russian Monroe Doctrine implies by necessity a rejection of the pseudo-universalist claims of the American New World Order and the validity of a new international law that legitimizes that order. It also implies a firm rejection of American legal nihilism and revisionism, it mandates a restoration of a world order codified by the Helsinki Accord. Thus a Russian Monroe Doctrine will be an expression of a genuine and inalienable right to self-defense against American expansionism and it’s new territorial ambitions. Integral to the purpose of self-defense must be a Russian claim for respect for Russian minorities in any state where they are to be found as well as prevention of foreign policy inimical to the security interest of Russia , such as membership in NATO , prevention of coming into power of governments serving as agents of foreign power , in short , of governments of American Quislings.

The geographical delimitation of the Russian Grossraum is the territory of the former Soviet Union, countries belonging to the former socialist block , including Yugoslavia, now subjected to a war of aggression by the United States.

A Russian Grossraum can only be a genuine, geographically delimited Grand Area and the international law it would create will be, according to Carl Schmitt’s visions, an international law encompassing the co-existence of Grossräume and thus a rejection of the international law of the New World Order- the universalization of American principles of legitimization of global and unlimited American expansionism and domination. A peaceful co-existence of Grossräume can hardly be achieved without the geopolitical expulsion of the United States from Eurasia.

In the past the United States has been successful in theologization of American geopolitical objectives of world domination – the ideology of Wilsonian pseudo universalism-and demonization of geopolitical competitors and thus rejection of the very notion of geopolitical pluralism. The restoration of the Russian Grossraum is therefore the only guaranty for international peace and renewed respect for international law, constructed not as the will of the United States but as the collective will of sovereign countries and geopolitical blocks. Russian Grossraum is the only guaranty against the future anti-utopia of a Monroe Doctrine for the whole world.

The historical necessity and actuality of a new Russian Grossraum, excluding American interference in Eurasia, confluence with Charles de Gaulle’s vision of a free Europe from Atlantic to Urals and beyond to Vladivostok, which could only exist as America-free Europe. Without a reconstitution of a Russian Grossraum, the future not only of Russia but also of other European countries, will be the present of Latin America. In other worlds, the historical necessity of a Russian Grossraum is a decision for a future of freedom and national and cultural authenticity, a decision against the future as American protectorate. And again, the Russian choice is also the choice of Europe.

ENDNOTES

(1) Carl Schmitt -Völkerrechtliche Grossraumordnung mit Interventionsverbot für Raumfremde Mächte- Ein Bitrag zum Reichsbegriff im Völkerrecht (Duncker & Humblot, Berlin, 1991)

(2) some authors trace the concept of Grossraum in earlier writings of Friedrich Naumann and others. “According to their concept of Mitteleuropa , modern political, economic, and technological considerations necessitated the creation of a German empire in the center of Europe that would allow Germany to survive in a world dominated by political units larger than a typical European nation-state, namely Russia, the British Empire , and the United States..Raumtheorie was first established as a specialized field of study in the twenties , when it became an integral part of the developing sciene of geopolitics” -see Joseph W. Bendersky-Carl Schmitt (Princeton University Press, Princeton, 1983) – at p. 251

(3) Carl Schmitt – Grossraum gegen Universalism in Positionen und Begriffe im Kampf mit Weimar- Genf- Versailles 1923-1939 (Duncker & Humblot , Berlin , 1988)

(4) Carl Scmitt -Völkerrechtlische Grossraumordnung – ibid. p. 37

(5) Carl Schmitt- Völkerrechtlische Grossraumordnung- ibid. pp 38-39

(6) Stephen Bonsal -Unfinished Business (New York, 1944) pp. 184-185; also Arthur P. Whitaker-The Western Hemisphere Idea (Cornell University Press, New York, 1954) at p. 125

(7) Carl Schmitt- Völkerrechtlische Grossraumordnung- ibid. p. 23

(8) Carl Schmitt- Völkerrechtlische Grossraumordnung- ibid. pp. 17, 19, 27-30

(9) Carl Schmitt- Völkerrechtlische Grossraumordnung- ibid. p. 34

(10) see Thomas A. Bailey – A Diplomatic Hisstory of the American People (Englewood Cliffs, N.J., 1980), pp. 183-184

(11) see Carl Schmitt -Völkerrechtliche Formen des modernen Imperialismus in Schmitt Positionen und Begriffe

(12) Arthur P. Whitaker- The Western Hemisphere Idea -ibid. – p. 100

(13) Arthur P. Whitaker- The Western Hemisphere Idea -ibid. – p. 100

(14) Carl Schmitt – Volkerrechtliche Grossraumordnung- ibid. p. 76, 77, 81

(15) Carl Schmitt – Volkerrechtliche Grossraumordnung- ibid. p. 16

(16) Carl Schmitt – Volkerrechtliche Grossraumordnung- ibid. p. 66

(17) Carl Schmitt – Volkerrechtliche Grossraumordnung- ibid. p.71

(18) Carl Schmitt – Der Reichbegrif in Völkerrecht in Positionen und Begriffe – ibid. at p. 303

(19)in fact American universalism can be seen as Lebenraum for American economic imperialism

(20)Carl Schmitt – Völkerrechtliche Formen des modernen Imperialismus ibid. p.43

samedi, 19 juillet 2014

¿Unión Europea o gran espacio?

¿Unión Europea o gran espacio?

Jeronimo Molina

Ex: http://www.galeon.com/razonespanola

«Queda por averiguar si la misión política de la, inteligencia se va a agotar en la direccion del proceso de la producción y en el planeamiento de la economía».

F. J. CONDE. (Misión política de la inteligencia)


1. DECADENCIA TERMINAL DE EUROPA

jm716710069.jpgSe habla y se escribe, con la aquiescencia general, de las Europas de los pueblos, de las regiones, de las lenguas, de los negocios. Tempranamente asistimos, ya al erigirse las democracias de Potsdam, a la Europa de los partidos, cuya verdadera dimensión se ha vuelto a poner de manifiesto en fechas recientes con ocasión de la estigmatización antipolítica de la nación austriaca y su gobierno consensualista (1). Hay también la Europa de los políticos de vocación humanitaria y cosmopolita, especie venática en la que se significa un mal profundo de civilización. En este sentido, hace décadas que Europa proclama con contundencia ante el mundo que se arrepiente de sus errores, encarando de la peor forma posible lo que Julien Freund denominó el fin del Renacimiento. Los artistas entremetidos y los intelectuales denunciantes, profesionales de la crítica, piden perdón a los muertos y a los vivos por las consecuencias de la fáustica misión del europeo (2): la aceleración del tiempo histórico, el impacto de la tecnología sobre el aluvión de la vida humana colectiva (la Tradición). El viejo continente, así se ha decidido, es «culpable de los servicios prestados».

Se ha contado, a pesar de todo, con una literatura de resistencia espiritual, voz discordante que recuerda a los europeos su constitución histórica (3). Por encima del culto maquiavélico de los neonacionalismos a una Europa neohelenística cuarteada en patrias minúsculas, encerradas en el folclore tribal y linguístico, azotadas acaso por la ignorancia de una elite resentida, existe un horizonte que rebosa desafíos, hoy tal vez, como pocas veces desde que en 1914 comenzara el ciclo de la guerra civil europea. Se asiste, pues, con sorpresa al espectáculo de una civilización que se ha transformado en la abogada de unos principios que la niegan. En esencia: el universalismo político, el intervencionismo económico y el moralismo humanitario. Estos principios dan contenido a una variante del pensamiento único, de raiz antipolítica, que bien podría denominarse Neorrepublicanismo y al que la mayoría se adscribe, contando acaso con la general aquiescencia (4).

Los otrora intelectuales críticos europeos, devenidos orgánicos en el sentido de Gramsci, defienden el llamado pluralismo social en nombre del consensualismo (5), valor en el que se inspira el pendant llevadero o light de las viejas ideologías totalitarias -lo que explica, dicho sea de pasada, que en nombre del consenso se pueda atacar a la democracia, actitud típica del democratismo (6)-. En este sentido, la ideología denominada de centro constituye la forma electoral que en la política interior de los Estados europeos adopta aquel pluralismo social (7). Este punto de vista, llámese ideología, mentalidad o forma del pensamiento, resulta ser acusadamente sociologista -lo social es lo total (8)-. Desde su óptica, la política es definida negativamente: no-discrepancia, no-debate, etc. En última instancia, no-política. Mas el pluralismo constituye también un inadvertido factor polemógeno en las sociedades modernas («industriellen Konfliktgesellschaften»(9). Para evitar sus efectos, especialmente el conflicto generalizado, la temida hipótesis de la «guerra de todos contra todos», se debe recurrir forzosamente a la homogeneización de la opinión pública, bien a través de la propaganda, bien mediante el terror.

En el plano del espíritu, Europa padece hoy la confusión de las formas del pensamiento y de los campos pragmáticos de la acción humana. Parecen borradas, una vez eclipsado el astro del racionalismo moderno, las fronteras epistemológicas y praxiológicas que en otro tiempo delimitaron con precisión la jurisdicción de las distintas actividades humanas. Así, la política parece haber renunciado a cumplir su finalidad específicamente política y sus medios se consagran muchas veces a la manipulación de la economía política -«Steuersstaat» o Estado fiscal (10)-. Los economistas, por su parte, juegan la baza de los poderes indirectos y se postulan como arbitristas políticos; en el fondo, los neoliberales economicistas (11) y, naturalmente, los neokeynesianos (12) responden al patrón de lo que Wilhelm Ropke llamaba «economócratas» (13). Los hombres de fe, a su vez, devienen activistas de una política teológica secularizadora-teologías de la liberación-y ceden su lugar a las prédicas supuestamente laicas de los «clercs»: el esteticismo, el cientificismo o el moralismo. Los principios del orden moderno parecen en trance de ser superados por un nuevo tipo de operaciones mentales en las que se pierde de vista el principio de realidad. Entre tanto, los elementos basales de la cultura europea han hecho sitio a otra cosa: la política, a la política social (14); el Derecho, a la legislación; el cristianismo, a una política teológica en el sentido de Comte; el Estado, al estatismo; la ciencia y la técnica, a la tecnología deshumanizadora.

2. DE LA NECESIDAD DE LIBERALISMO A LA NECESIDAD DE POLITICA.

Salvador de Madariaga, Ortega y Gasset y otros escritores europeos insistían en los años 1930 y 1940 en que Europa sería liberal o sería nada. En la ideología decimonónica, tal vez a falta de algo mejor o por rechazo del socialismo marxista, se vió de ese modo la solución de los males del continente. Así pues, el enfrentamiento entre el socialismo y el liberalismo contemporáneos, subyacente a la construcción europea y cuyo momento decisivo fue la publicación, en 1944, del libro de F. A. Hayek Camino de servidumbre, constituyó, tal vez, un episodio necesario en la evolución de la política ideologizada (15).

jm573875781.jpgLos problemas del liberalismo y del socialismo están ligados decisivamente a la cuestión de lo político y al problema histórico de las plurales configuraciones de la política como «habitus» (16). En ambas ideologías refléjase con acuidad el destino de la política europea, abocada al utopismo, al moralismo, al abstraccionismo, en definitiva, a la subversión de la tradición de lo Político, que unos denominan «realismo» y otros «liberalismo político» por contraposición al liberalismo ideológico (17). Puede afirmarse, por tanto, que ni el neoliberalismo de Hayek y otros economistas, ni el socialismo postcomunista pueden hoy responder a los verdaderos desafíos de Europa (Cliopolítica, Geopolítica), representados a todos los efectos por la despolitización. Por despolitización de Europa entendemos el abandono de lo Político y no tanto la desideologización de la política europea postulada por Fernández de la Mora (18).

Fue John Stuart Mill quien dio el golpe de gracia a la tradición realista europea de la política de la libertad, inventándose, como se sabe, un liberalismo social (19) de largas consecuencias. La terminología adoptada por Stuart Mill permitió al socialismo presentarse como el heredero del liberalismo (20), mixtificación que hoy sirve también para legitimar el Estado social en Europa. Sin embargo, el problema del socialismo tomó muy pronto otro cariz. En rigor, el pensamiento socialista no es propiamente político. Existe una «cratología» socialista, comprensiva de la táctica para conseguir y mantener el poder: técnicas del golpe de Estado, de la lucha revolucionaria, de la guerra de guerrillas, de la dictadura, etc., epónimo de la cual fue Mao Zedong; así mismo, puede hablarse de una «escatología» socialista-plenitud del hombre histórico, conquista de la historia-, cifrada en un G. Luckács (21), mas no hay constancia de una «política» socialista. Ni siquiera puede hablarse propiamente de una política «socialdemócrata», pues se trata, más bien, del oportunismo político tantas veces denunciado por el más cínico de los hombres de acción, Lenin.

Si bien los problemas venían de muy atrás, el dilema europeo del período de entreguerras todavía podía presentarse en los años 1930 como un supuesto típico de la política ideológica del siglo XIX, al menos hasta que la querella entre liberales y socialistas fue sustituida, sobre todo después de la II guerra mundial, por la dicotomía derechas-izquierdas, por cierto, muy poco liberal. La contraposición de derechas e izquierdas llegó a ser la quintaesencia de las democracias de postguerra altamente politizadas, o, visto desde otra perspectiva, la formulación ideológica y electoralmente aceptable del conflicto permanente que legitima a las partitocracias europeas. La crisis de la conciencia europea coincide, pues, en buena medida, con la polarización derecha-izquierda, cara y cruz de la ideología estatista (22). En este sentido, los males de Europa no podrían ya conjurarse en los términos de las viejas ideologías liberal y socialista, las cuales responden, por lo demás, a un tiempo concluido.

El problema y su solución se han radicalizado extraordinariamente, hasta el punto de que Europa o es política o será nada. El desafío histórico parece enfrentar nuevamente al europeo con su destino, que pasa por los condicionamientos de lo Político, pues, en última instancia, todo cambio histórico es un cambio en lo Político.

Gunter Maschke, que pertenece a la familia espiritual europea de los escritores políticos realistas, se ha ocupado en varias ocasiones de uno de los problemas europeos por excelencia, el de la unificación; y lo ha hecho con un punto de vista político y, al mismo tiempo, teológico político. Enemigo de la «fraseología aburrida y molesta» de la propaganda europeista, Maschke ha trasladado los problemas del continente al plano superior de lo Político, para afirmar que la cuestión de la unidad europea, en el fondo, hace tiempo que ha dejado de ser una materia opinable: el Gran Espacio constituye, tal vez, el único medio para afrontar con posibilidades de éxito las mutaciones del tiempo histórico y poder mantenerse «a nivel». Con un lenguaje que tal vez sorprenda a muchos, sobre todo teniendo en cuenta la desorientación política de los intelectuales y la ignorancia de la tradición europea del saber político, Maschke se refiere al Kat-echon o dique político, cuya tarea consiste en «detener la aceleración de la historia, bloquear el tiempo desencadenado en el camino hacia una unidad mundial sin Adán y sin Jesucristo, retardar el tiempo a través del espacio que conserva la sustancia histórica propia de los pueblos» (23). En su opinión, deudora de la crítica al universalismo político de Carl Schmitt, la forma de lo Político emergente, el Grossraum (24), representa el nuevo Kat-echon, pero el sesgo que están tomando los acontecimientos en Europa hace pensar, más bien, que «la Comunidad Europea constituye una máquina de la velocidad final, para usar las palabras de Kierkegaard, una aceleración hacia la muerte» (25).

3. UN LIBRO DE POLITICA EUROPEA.

Los problemas del europeo, destacados aquí, no son los únicos; tampoco son nuevos. Es muy probable, sin embargo, que entre ellos se cuenten los que con más urgencia reclaman el examen de la inteligencia política. Desde que se produjo la retirada europea del mundo-proceso denominado descolonización- una vez recuperada la salud material del continente al final de la Guerra civil europea, ha tenido lugar, en palabras de Díez del Corral, la aceleración del rapto o expropiación europea. Las mentes más lúcidas de Europa no han ahorrado esfuerzos para remediar esta situación y, en la medida de lo posible y de sus fuerzas, revertirla. Las soluciones argüidas, como nadie ignora, pasan casi todas por la realización de la unidad europea, concebida ésta, no obstante, desde muy diversas ópticas: el «federalismo integral» de Alexandre Marc y su escuela (26); la «política de civilización» de Rougemont, Madariaga y los demás europeístas del Congreso de La Haya de 1948; las «Comunidades europeas» de Jean Monet. En relación con estas últimas suscita un interés especial la Europa del «principio de supranacionalidad», no por su novedad como instrumento ejecutivo de una política de unificación europea, sino porque su examen conduce al corazón de lo Político: ¿cuál es el verdadero principio político federativo?

El predominio en la Europa actual de ciertos prejuicios economicistas, de los que se hace depender ahora la Unión, justifica sobradamente la relectura de un libro de Francis Rosenstiel (27), en el que se aboga, bajo inspiración en parte schmittiana, por una Europa verdaderamente política o, lo que resulta equivalente, por una Europa que trascienda el normativismo de los juristas, el automatismo de los mercados y el mito tecnocrático, mentalidades amparadas, según la opinión del autor, por el pseudo principio político de la supranacionalidad.

jm96321.jpgEn junio de 1961 tuvo lugar en la Facultad de Derecho de Estrasburgo la defensa de la tesis del doctorando F. Rosenstiel. La tesis fue publicada al año siguiente con el título Le principe de supranationalité. Essai sur les rapports de la politique et du droit (28). La obra no despertó el interés que merecía, pero poco después fue preparada la traducción al alemán. En ella tuvo Carl Schmitt una participación puntual y preciosa. El gran jurista había conocido el trabajo de Rosenstiel en una copia que, por mediación de un amigo común, Julien Freund, había recibido a principios de 1961. La impresión que le causó fue honda, hasta el punto de haber considerado la oportunidad de que un prólogo suyo acompañase la edición francesa, aparecida, a la sazón, cuando los alemanes, en palabras del propio Schmitt, temerosos de cualquier decisión en el terreno de la unificación europea, habían hecho de la no decisión una moral: «su opción por la Europa comunitaria constituye una opción a favor del ideal de la no decisión» (29). Aunque Schmitt, finalmente, rehusó escribir el prólogo, la edición alemana conservó, por deseo expreso de Rosenstiel, el subtítulo «fascinante» sugerido por aquel: Supranationalität. Eine Politik des Unpolitischen (30), es decir, La supranacionalidad. Una política de lo impolítico.

La traducción española fue impresa en 1967 por el Instituto de Estudios Políticos, a cuya dirección se acababa de incorporar el jurista y escritor de temas políticos Jesús Fueyo Alvarez. La colección que incluyó el volumen, titulado en español El principio de la supranacionalidad. Ensayo sobre las relaciones de la política y el derecho, estaba dirigida por el gran internacionalista Camilo Barcia Trelles.

4. VIDA COMO ADAPTACION: LA UNION EUROPEA Y EL PRINCIPIO DE SUPRANACIONALIDAD.

El libro de Rosenstiel tiene dos partes en cierto modo desiguales. En la primera, que recoge los tres primeros capítulos, el autor desarrolló propiamente su tesis, a saber: la supranacionalidad no es ni un concepto jurídico ni un principio político. En realidad, es una especie de categoría mixta que encubre la confusión entre lo Político y lo Jurídico, entre la normatividad de la política y la mera normalidad del derecho. Según sus propias palabras, la supranacionalidad consiste en una «técnica de integración» que presupone la alteración de las relaciones entre la política y el derecho (31). A esta conclusión llega una vez que la «esencia política de la soberanía» y las relaciones entre soberanía, supranacionalidad y federalismo han sido estudiadas.

En la segunda parte se examinaron con detalle algunas de las consecuencias políticas de la supranacionalidad. Sus dos capítulos quieren presentar, aunque no de manera sistemática, las relaciones concretas entre la política y el derecho, la economía y la política, la técnica y la política y lo Político y lo militar en el marco de las instituciones europeas.

El punto de partida del estudio es la situación histórica del Estado-nación europeo, caracterizada por el «conflicto de soberanías declinantes» (32). En ese contexto, la ilusión del jurista consiste en creer que sus nociones pueden sujetar a la soberanía, es decir, a la facultad de decidir sobre la situación de excepción («Über den Ausnahmezustand entscheiden» (33). Rosenstiel, que recoge el concepto de soberanía de Schmitt, no admite el prejuicio jurídico según el cual la crisis de las soberanías europeas dará lugar, gradual o automáticamente, a otra cosa, canalizado el proceso por las instituciones correspondientes. En su opinión, «el jurista, si bien no se adapta a los rodeos de lo Político, no puede resistir el deseo de integrar cualquier individualidad jurídicamente sospechosa en una u otra categoría jurídica preexistente» (34).

Contra la opinión dominante desde entonces, que atribuye al principio de supranacionalidad unas virtudes políticas extraordinarias (la coordinación de soberanías, la misteriosa y automática cancelación de la guerra civil europea sin necesidad de un Tratado de paz, la misión pedagógica federalista, la integración funcional de las naciones), el autor tuvo el valor intelectual de espetar un silete iurisconsultus in munere aliene!: la técnica de la supranacionalidad no puede franquear el escollo de lo Político, pues «es un hecho que no se podrá contradecir que lo jurídico no puede conducir más que a lo jurídico» (35). Curiosamente, el principio que cultivan los abogados del espontaneísmo de las instituciones jurídicas comunitarias es el mismo que pregonan los neonacionalismos periféricos europeos: la soberanía se aniquilará a sí misma y de esta donación generosa emanará una nueva forma de lo Político... Mas a un poder sólo puede sucederle otro poder. Lo dijo Vilfredo Pareto e insiste en ello Rosenstiel. En materia política, creer en «tomas de conciencia y lentas maduraciones equivale a erigir la providencia al rango de institución» (36). El autor es aquí, tal vez, demasiado comedido, pues al no existir en política el vacío de poder, se trata de que la parcela que una élite abandona se la apropia otra: bien la «New class» cosmopolita de los tecnócratas de Bruselas, bien los cuadros de los partidos neonacionalistas que quieren jugar a la gran política.

Rosenstiel desengañó a los bellos espíritus de la política europea, pues nada permite pensar que la soberanía estatal pueda autolimitarse o, como dicen en nuestros días los maquiavelistas, compartirse: en la soberanía sólo cabe la sucesión (37). Al estar por encima de la legislación, la soberanía puede crear excepcionalmente las situaciones jurídicas. La afirmación inversa le da la vuelta a la primacía existencial de lo Político sobre lo Jurídico. El derecho no puede ser, en este sentido, soberano. Tampoco, por cierto, la Constitución, como sabiamente advertía Guglielmo Ferrero al acuñar la noción de cuasi-legitimidad (38).La llamada integración funcional de la supranacionalidad no podrá nunca, ciertamente, realizar el milagro que de ella se espera. Sus resultados tienen que ver, más bien, como hoy se aprecia, con la tendencia al superestatismo. Este peligro fue denunciado casi en soledad durante algunos años por el economista Wilhelm Ropke. «Si el mercado común, decía en la década de 1950, se transforma en saint-simonismo, es decir, en un dominio del aparato europeo, en un dirigismo europeo de gran estilo, no será mejor sino mucho peor que un dirigismo nacional, por no tener cortapisas y por ser más ineludible y más amplio» (39). ¿Qué ha devenido la Unión Europea aparte de una «Verwaltungsgemeinschaft», de una colección de reglamentaciones jurídicas -creadoras de nuevas situaciones jurídicas, de un cuerpo de Derecho público administrativo como el descrito por Rosenstiel? Esta interrogante y otras análogas no tienen respuestas esperanzadoras desde un punto de vista político. En esta línea, el gran logro de la política exterior europea (PESC), según se puso de manifiesto en la Guerra de Yugoslavia, consiste en haber consagrado la práctica de facultar incluso a una Rusia decadente para que intervenga en el Gran Espacio europeo (40).

Cuando Alexander Hamilton, James Madison y John Jay escribieron los artículos recogidos en The Federalist Papers algunos de los más serios obstáculos para el modelo de Federación postulado pasaban por «el interés patente de la élite política de los Estados en una resistencia a cualquier cambio que pudiese implicar una disminución de su poder o emolumentos» (41). En Europa sucede lo contrario, aunque el problema de fondo es el mismo: el mayor número de adictos a la Unión Europea o, al menos sus partidarios más activistas, pertenecen a las élites partitocráticas o burocráticas, que intentan adaptarse a los cambios en lo Político ampliando el radio de acción del estatismo (42). ¿De qué otra manera es posible interpretar la obsesión por la homogeneización de la fiscalidad del ahorro, política que impide una sana «competencia fiscal» de los Estados y a la que apenas si se aludió en la reunión de los Ministros de Economía y Finanzas de la Unión Europea, celebrada en Santa María de Feira en junio de 2000? (43). Si la consecuencia a corto plazo del principio de supranacionalidad es el dualismo de una «soberanía en suspenso» (44), lo que a largo plazo está en juego es, efectivamente, la posibilidad de despojar a la anti-ideología estatista de su disfraz racionalista, moralista y metafísico que, en opinión de Rosenstiel, «enmascara el rostro permanente de lo Político» (45).

jm59307.jpgEn el «orden de las soberanías normativamente subordinadas» (supranacionalidad) no halló el autor un verdadero principio federativo. Este se encuentra en un terreno muy distinto de la realidad política: en el «orden de las soberanías integradas», lo que se conoce como «potencia pública federal». Así, mientras que la «supranacionalidad de las comunidades es una afirmación de intención, la supranacionalidad de la federación es una afirmación de poder» (46). Para el autor, el principio federalista constituye un verdadero principio político federativo. En él cifra la posibilidad de una unión verdadera de los Estados europeos, dado que su situación geopolítica sería similar a la de los Estados de América del Norte en vísperas de la Constitución de 1787 (47). Entendido como «técnica jurídica de la democracia», el federalismo es un instrumento político que «se convierte en un modo de vinculación de las soberanías, apto para darles una única convergencia en función de una situación dada» (48). El problema, empero, es la deficiente recepción del ideal federalista, entendido como una doctrina universalista (en el sentido de Proudhon o en el de los partidarios del federalismo integral, por ejemplo), pues eso constituye la antítesis de lo Político. La Federación mundial no tiene más sentido que el Estado mundial. El ecumenismo cataláctico, moralista y religioso tiene su antítesis en el carácter partitivo de lo Político. Dicho de otra manera: para que las actividades económica o religiosa unan, lo Político tiene que separar. En el fondo, el autor ha diagnosticado muy bien la disyuntiva europea: o una supranacionalidad incapaz de adaptarse a las mutaciones en lo Político, o un federalismo funcional o parcial, meramente técnico. Cualquier cosa antes que el federalismo político. A esta especie de indefinición (49) tal vez pueda imputarse el alejamiento de lo Político de la Unión Europea, a pesar de que sus instituciones quieran consagrarse a la defensa de un régimen político concreto -el mismo Rosenstiel, confundiendo la democracia moral y la política, entiende que el federalismo es un «humanismo al servicio de la democracia» (50)-.

En la práctica, la Unión Europea parece reproducir los hábitos morales, los defectos de la virtud cívica y las relaciones de poder que han despolitizado al Estado. El superestatismo de la Unión Europea, exhibido por las reglamentaciones del trato entre particulares, la burocratización de las actividades económicas, la tendencia creciente de la presión fiscal y la nula representatividad de los tecnócratas que, sugestionados por la economía de los mercados mundiales, simulan decisiones políticas, recuerda a lo que Ortega y Gasset decía en su ensayo Del Impeno Romano: «hay épocas en que, por causas múltiples, desaparece para (los) pueblos la posibilidad de preferir unas instituciones a otras; antes bien, sobrevienen ineluctablemente, sin margen para la opción, impuestas por una necesidad mecánica e inexorable. Nadie las quiere propiamente, si por querer se entiende algo que implique el preferir (...) Esto y no otra cosa es vida como adaptación» (51).

5. DIALECTICA EUROPEA DE LO POLITICO Y LO JURIDICO.

jm140.jpg«Tanto desde el punto de vista jurídico como desde el político, la "supranacionalidad" constituye una máquina sin motor» (52). Con esta categórica afirmación el autor pone principio al examen de algunas referencias doctrinales y jurisprudenciales para mejor ilustrar su tesis. No buscó Rosenstiel, en ningún caso, la exhaustividad, pues no es el suyo un tratado de exégesis jurídica. Esto permite, sin violentar la estructura del libro, destacar las contraposiciones que se manejan a lo largo de la obra, pero especialmente en la segunda parte, sobre todo, la dialéctica entre lo Político y lo Jurídico, asunto que justifica su análisis. No obstante, Rosentiel dejaba aflorar sus opiniones acerca de las relaciones entre lo político y lo técnico, lo político y lo económico y también, naturalmente, las de lo Político con lo Militar.

«Todo es extraño, escribía Rosenstiel, cuando se considera con ojos de novicio las relaciones entre la política y el derecho» (53). Siendo todo derecho «Situationsrecht» o derecho de la situación concreta, la responsabilidad sobre su eficacia y validez afecta de lleno a la acción política. Sin embargo, se pretende que el cuerpo que forman los Tratados constitutivos, los reglamentos, directivas y demás normativa jurídico-administrativa de la Unión Europea (el Derecho originario y el derivado) sea autosuficiente desde la óptica política, como si no hubiese solución de continuidad entre la decisión política constituyente y las prescripciones jurídicas constituidas. La soberanía política del Derecho, en contra de la opinión dominante, constituye la utopía vergonzante del normativismo jurídico. Ahora bien, como dicha mentalidad jurídica no puede existir en estado puro, la neutralidad de sus mecanismos deviene necesariamente positivista (54), lo que explica el sesgo reglamentista del ordenamiento jurídico de la Unión Europea. Excluida del mismo la decisión política, casi todos los problemas europeos parecen reducirse a una cuestión de ingeniería jurídica (55). El desarrollo del derecho de reglamentación-creador de situaciones jurídicas, en perjuicio del derecho de regulación -mero ordenador de relaciones sociales-, además de constituir la manifestación más evidente de la confusión entre lo Político y lo Jurídico, está sirviendo para hacer de la Unión un complejo artificio legislativo, ajeno cuando no contrario a los intereses de las naciones europeas.

La apelación al derecho comunitario viene eclipsando desde hace tiempo el problema del sujeto activo de la unificación de los Estados europeos. Resulta improbable que los Estados soberanos devengan algún día los artífices de su propia desaparición histórica. Lo mismo puede decirse de los movimientos espontáneos de la opinión pública continental. Descartado, en cualquier caso, una suerte de decisionismo político, que a todos parece incomodar, sólo queda hacer responsables de la unificación o a la fatalidad, mezclada, no obstante, con ciertas dosis de ignorancia geopolítica y cliopolítica, o a las partidocracias, que necesitan, como dirían sus críticos, ampliar el «spoil system» estatista, o, finalmente, a las elites burocráticas.

Con respecto a estas últimas planteó Rosenstiel la dialéctica entre lo Político y lo Técnico o lo tecnoburocrático. Para el autor, la relevancia y la autoridad de los tecnócratas europeos es algo consagrado por el «entumecimiento de lo Político» (56). En rigor, el principio de supranacionalidad no es más que una forma de Administración sui generis, «una visión nueva y horizontal de la administración» (57). Tiene razón Rosenstiel, por tanto, al afirmar que la supranacionalidad sólo existe realmente en el plano de los tecnócratas. A su tesis cabría objetar, no obstante, que su presuposición de la identidad entre Administración y Tecnoburocracia carece de fundamento, al menos desde el punto de vista político. En efecto, la Administración, a pesar de las críticas que hoy suscita de parte del economicismo neoliberal, a pesar, incluso, de que sus principios políticos han sido minados por la ideología de la gestión privada, continúa siendo uno de los últimos reductos de la sana Razón de Estado. Por el contrario, la Tecnoburocracia constituye uno de los poderes indirectos contemporáneos. Mientras que la Administración se ordena a los fines de lo Político, la Tecnoburocracia pretende someterlo. Algo parecido sucede, según el autor, con las relaciones entre lo Político y lo Económico, pues la opinión dominante insiste en la preeminencia de esto último. Tanto es así que una de las pocas decisiones políticas que se han adoptado recientemente -a saber: la creación del Euro o moneda única-se suele presentar normalmente como una medida de índole económica, justificada no por la «necessitta» política sino por la evolución natural de los mercados internacionales ¿Por qué tantos esfuerzos para enmascarar la expropiación de la pluralidad de monopolios estatales de acuñación, atributo que Bodino atribuía a la soberanía? (58)

jm716709.jpgTocante a la politicidad de la Unión Europea, resulta obligado referirse, aunque sea en último lugar, a uno de sus aspectos decisivos: el militar. El fracaso de la Comunidad Europea de Defensa (C. E. D.), que podría haber sido el verdadero germen político de la Unión, se debió probablemente a que anunciaba efectos irreversibles en lo Político (59). La C.E.D., en opinión de Rosenstiel, fue rechazada «tanto por los mecanismos que comprendía, como por los efectos de aceleración política que implicaba en breve plazo» (60). En ese momento se frustró y retrasó sine die la posibilidad de una verdadera política exterior europea -tal vez de una doctrina Monroe para el Viejo continente, cada vez más lejana-: «a las sirenas demasiado comprometedoras de la C. E. D. y de la Comunidad Europea se debía preferir la Unión de la Europa Occidental (U. E. O.), instituida por los acuerdos de París de 23 de octubre de 1954» (61). Dicho de otra forma, la C. E. D. chocó con la «lucidez política de los nacionalismos» (62). Las cosas, probablemente, no han cambiado mucho desde que la Asamblea Nacional Francesa rechazase la ratificación de los Protocolos de la Comunidad Europea de Defensa el 30 de agosto de 1954, propuesta por el gobierno de Mendès France.

Quiérase o no, en lo militar reside el verdadero principio político federativo. El polemólogo francés Julien Freund lo expresó con claridad meridiana: el verdadero problema de Europa es que la «verdadera integración se realice a través de lo militar, pues sólo lo militar plantea la cuestión de vida o muerte («seul le militaire pose la question de vie et de mort»). ¿Está usted dispuesto a morir por alguna causa? ¿Por la causa europea, por ejemplo? Me gustaría preguntar a los franceses y a los alemanes: ¿Están ustedes dispuestos a morir por Europa? No es seguro que la respuesta fuese positiva» (63).

6. EL GRAN ESPACIO O LA VIDA COMO LIBERTAD.

La Unión Europea parece concentrada exclusivamente en su misión burocrática e intervencionista. En ella han encontrado refugio y justificación los adalides del «social constructivismo», los mismos que rechazan la dimensión militar de lo Político, cuando no lo Político mismo. El economicismo y el moralismo, por su parte, quieren hacer las veces del pensamiento político. Si se tiene en cuenta el cambio del horizonte de posibilidades históricas, el problema de los europeos no consiste únicamente en que «no hay en las comunidades supranacionales más que una base de intuición política clarividente, pero encerrada en un argolla jurídica estrecha e inadaptada» (64). Rosenstiel se acercó a la cuestión de fondo al advertir, con la terminología de la época, que «después de dos guerras mundiales, el ámbito de la democracia, de una parte, y el de la eficacia política, de otra, se han desplazado del Estado nacional, sea unitario o federal, a los conjuntos estatales multinacionales y continentales» (65). En esta emigración de lo Político hacia nuevas bases pudo cifrar Carl Schmitt la emergencia de los Grandes espacios (66). Paradójicamente, según es notorio, la construcción de la Unión Europea le ha dado la espalda a esa nueva ordenación de lo Político. Ajena a la mutación del Nomos, Europa consume sus mermadas fuerzas en la búsqueda de formas políticas compensatorias (67).

jm75280316.jpg«El hombre, decía Ortega y Gasset, no es libre para eludir la coacción permanente de la colectividad sobre su persona que designamos con el inexpresivo nombre de "Estado", pero ciertos pueblos, en ciertas épocas, han dado libremente a esa coacción la figura institucional que preferían -han adaptado el Estado a sus preferencias vitales, le han impuesto el gálibo que les proponía su albedrío-. Eso y no otra cosa es vida como libertad»68. ¿Cómo se conducirá el europeo en las circunstancias actuales? ¿Podrá cambiar su perspectiva histórica? ¿Se liberará del superestatismo de la Unión Europea? ¿Sabrá, en suma, ser fiel a la tradición europea de lo Político y descubrir en el Grossraum la vida como libertad? La obra de Rosenstiel sigue suministrando, en este sentido, buenos argumentos para la reflexión política sobre el futuro de Europa.

J. Molina

Notas

1 Véase La diplomacia, en «Razon Española» num. 101, 2000. Además, Negro PavÓn, D., El consenso se sulfura, en «La Razón», 8 de febrero de 2000.

2 Tratada magistralmente por DIEZ DEL CORRAL, L., El rapto de Europa. Alianza. Madrid, 1974.

3 Sobre lo infundado de tantos mea culpa puede verse DE ROUGEMONT, D., Europa como posibilidad. Taurus. Madrid, 1946, pp. 103-111. Imprescindible en el macuto de campaña ARON, R., Plaidoyer pour l'Europe décadente. Robert Laffont. Paris, 1977.

4 El realismo politico constituye la linea de resistencia frente al neorrepublicanismo, definido por quien es a la sazón uno de sus más acreditados representantes franceses, no sin cierta ambiguedad, como una forma abstracta de pensar las exigencias de la politica sin tener en cuenta los «ámbitos de civilización». TENZER N., La pomica y la filosofia politica: ensayo de definición conjunta, en DEL AGUILA, R. et al, «La politica ensayos de definición». Sequitur. Madrid, 2000, p. 73 En el prólogo a un texto ocasionalista, como lo son todas las piezas del verdadero pensamiento politico—se quiera o no, la verdad politica es polemogena y beligerante—,se referia Femandez de la Mora a que el «pensamiento politico occidental es platonizante porque arranca de la hipótesis de que existe el Estado ideal, o sea, una formula constitucional perfecta válida para cualquier tiempo y lugar». El Estado de obras. Doncel. Madrid, 1976 p 7 En ei neorrepublicanismo ha retoñado, sin duda, el modo de pensar «platonizante». Ello explica el equivoco prestigio politico de filósofos sociales como Isaiah Berlin.

5 Para esto vease NEGRO PAVON, D., «EI liberalismo, la izquierda del siglo X». En SANABRIA, F. y DE DIEGO, E., ed., Elpensamiento liberal en elfin de siglo. Fundacion Cánovas del Castillo. Madrid, 1997

6 Vease MOLINA CANO, J., Elproblema de la democracia moral y la teoria de lasformas de gobierno en Julien Freund, en «Hespendes», núm. 20, 2000.

7 Sobre el Estado moderno como «centro» véase NEGRO PAVON, D., Ontologia de la Derecha y la izquierda. Un posible capítulo de reologia pomica, en «Anales de la Real Academia de Ciencias Morales y Politicas», ano Ll, num. 76

8 Puede consultarse MANENT, P., La cité de l'homme. Fayard. Paris, 1994. También ARENDT, H., La condición humana. Paidós. Barcelona, 1996 DONZELOT, J., L'invention du social. Essai sur le déclin des passionspolitiQues. Seuil. Paris, 1994

9 Véase FREUND, J., Die industrielle Konfliktgesellschaft, en «Der Staat», vol. 16 num. 2, 1977

10 Véase SCHUMPETER, J. A., La crisis del Estadofiscal, en «Hacienda Publica Española», num. 2, 1970.

11 Es el caso, entre otros, de FRIEDMAN, M., Libertad de elegir. Planeta-D'Agostini. Barcelona, 1993.

12 Vease el sugestivo libro de FUNES ROBERT, M., La lucha de clases en el siglo XXI. Vision política de las crisis económicas de nuestro tiempo. ESIC. Madrid, 1997.

13 Vease Más allá de la oferta y la demanda. Valencia. Fomento de cultura, 1960, pp. 198, 206, 255, 323. En terminos equivalentes, pero con menos recato, se expresa ROTHBARD, M. N., Economistes et charlatans. Les Belles Lettres. Paris, 1991.

14 Sobre esto, MOLINA, J., La politica social en la historia. Diego Marin Librero. Murcia, 2000.

15 Al menos hasta la publicacion en 1965 del libro de FERNANDEZ DE LA MORA, G., El crepúsculo de las ideologfas, debelador del modo de pensar ideológico. Se cita casi siempre el volumen miscelaneo de Daniel Bell, The End of Ideologies (1960), como una referencia fundamental de la literatura antiideologica curiosamente, sus páginas postulan la antitesis de una politica sana y desideologizada. En opinión dei sociologo norteamericano, acuñador de buenos lemas, el fin de las ideologias se resume en «un acuerdo general respecto de cuestiones politicas como la aceptación del Estado social, el deseo de un poder descentralizado, el sistema de economia mixta y el pluralismo politico». Vease BELL, D., El fn de las ideologías. Ministerio de Trabajo. Madrid, 1992, p. 449. Bell no advirtió que ese «consenso general» ha sido una de las causas de la despolitizadora del continente europeo.

16 Imprescindible CONDE, J., «El hombre, animal politico», en Escritos y fragmentospolíticos. Instituto de Estudios Politicos. Madrid, 1974, vol. ll, pp. 21 sq.

17 Véanse CAMPI, A., Schmztt, Freund, Miglio. Figure e temi del realismo politico europeo. Akropolis. Florencia, 1996. MOLINA, J., Julien Freund, lo politico y la polítca. Sequitur. Madrid, 2000, pp. 59 sq. Sobre la tradición liberal de lo Politico, imprescindible NEGRO PAVON, D., La tradiczón liberal y el Estado. Union Editorial. Madrid, 1995. También MOLINA, J., «La supuesta apoliticidad del liberalismo», en SANABRIA, F. y DE DIEGO, E., op. cit. Sobre las raices politicas o «realistas» del liberalismo, MANENT, P., L'histoire intellectuelle du libéralisme. Calmann-Lévy. Paris, 1987.

18 Vease ¿Despolitizacion de Europa?, en «Razón Española», núm. 81, 1997.

19 Véase NEGRO PAVON, D., Liberalismo y socialismo. La encrucijada intelectual de Stuart Mill. 1. E. P. Madrid, 1975.

20 El topico fue legalizado más tarde por el revisionista aleman Eduard Bemstein en folletos como ¿Qué es el socialismo? Véase en BERNSTEIN, E., Socialismo democrático. Tecnos. Madrid, 1990. Esta opinión, que tenia no obstante algo de verdad, se combinó peligrosamente con el socialismo alemán de tipo prusiano promovido por la socialdemocracia de Ferdinand Lasalle, responsable historico de la estatizacion del pensamiento socialista, cuya gran obsesión personal fue la destruccion del movimiento cooperativista aleman, insusceptible de ideologizacion. Vease LASALLE, F., Manifiesto obrero y otros escritos políticos. Centro de Estudios Constitucionales. Madrid, 1989.

21 Vease LUCKACS, G., Historia y conciencia de clase. Grijalbo. Barcelona, 1975.

22 Sobre el estatismo hay sugestivas acotaciones en GAGO GUERRERO, P. F., Acerca del surgimiento de las ideologías, en «Cuenta y Razon», num. 103, 1997. Con una óptica distinta, HUERTA DE SOTO, J., «Estatismo y corrupción ética», en SANABRIA, F. y DE DIEGO, E., op. cit.

23 La unificación europea y la teoria del Gran espacio, en «Disenso», núm. 16, 1998, p. 52. Existe una version ampliada: La unificaci6n de Europa y la teoria del Gran espacio en «Carl Schmitt-Studien», 1/2000.

24 Puede consultarse SCHMITT, C., Escritos de politica mundiaL Heracles. Buenos Aires, 1995. Especialmente los textos: «EI concepto de Imperio en el Derecho Internacional», «La lucha por los Grandes espacios y la ilusion Norteamericana» y «La unidad del mundo».

25 MASCHKE, G., loc. cit., p. 57.

26 Origenes, balance y perspectiva de este movimiento en DIAZ CARRERA, C. (ed.), Elfederalismo global. Union Editorial. Union Editorial, 1989.

27 El alsaciano Francis Rosenstiel, a la sazón alto funcionario del Consejo de Europa, cuya jefatura de Relaciones exteriores desempeño, ha sido profesor de Relaciones intemacionales y Derecho internacional economico en la Universidad de Ciencias Juridicas y Politicas de Estrasburgo (ahora Universidad Robert Schuman o Estrasburgo III). Su obra no es muy extensa, destacando los trabajos que ha dedicado a la cuestión judía. Asi, en colaboracion con Sholomo Giora Shoham, edito Der Sige des Opfers. Klett & Cotta. Stuttgart, 1980. Asi mismo, Big Brother, un inconnufamilier: Contributions au Colloque George OrvJell 1984 mythes et réalités. L'Age de l~omme. Paris, 1986. Tolede et Jerusalem: tentative de symbiose entre les cultures espagnole et judatque. L’Age de l'homme. Paris, 1992. Una de sus últimas publicaciones es Les dents du destin: Vichy et suites. Transition. Paris, 1997.

28 Burdeos. Ed. A. Pedone, 1962.

29 Véase FREUND, J., La mia correspondenza con Carl Schmitt, en «Studi Perugini», num. 1, 1996, p. 208.

30 Kiepenheuer & Witsch. Colonia y Berlin, 1964.

31 ROSENSTIEL, F., Elprincipio de la supranacionalidad, p. 33.

32 Op. cit., p- 25

33 SCHMITT, C., Théologiepolitique. Gauimard. Paris, 1988, p. 15.

34 ROSENSTIEL, F., op. cit., p. 27. Aunque después se volverá a insistir en ello, una de las ultimas aportaciones de este juridicismo ayuno de saber politico la constituye la pintoresca teoria de la «soberania compartida» patrocinada en Espana por algunas partidocracias regionales.

35 Op. cit., p. 190. Decía Freund, dandole la vuelta a la afirmacion, que la única alternativa a la politica es la misma politica. En L'Essence du Politique. Sirey. Paris, 1986, p. 618.

36 Op. cit., p. 41.

37 Op. cit., p. 171. La soberanía es indivisible y en consecuencia no puede compartirse. Op. cit., p. 51. Así pues, desde el punto de vista de la politica interior, la «poliarquía» o «pluralismo social» en el sentido de Schmitt, no pasa de ser una enfermedad de la politica y de la decision que se manifiesta al final de un ciclo politico. Vease MIGL10, G. Monocracia, en «Hespérides», num. 20, 2000. SCHMITT, C., El concepto de lo político. Alianza. Madrid, 1992, pp. 70 sq.

38 Vease Elpoder. Los genios invisibles de la ciudad. Tecnos. Madrid, 1991. Pp. 212 sq. A la «soberanía de la Constitución» únicamente apela quien no cree en los titulos y facultades del poder legitimo y en su mision configuradora de un orden politico sano.

39 Organizacion e integracion económica intemacional. Fomento de Cultura. Valencia, 1959, p. 359.

40 Naturalmente, ningún europeo es capaz de concebir una intervención de la Unión en el conflicto de Chechema. El liderazgo indiscutido en Europa de los Estados Unidos de América ni siquiera merece ya un comentario. En 1939 Carl Schmitt defmio muy bien este tipo de situaciones, al definir el Impero o Gran espacio como «aquellas potencias rectoras y propulsoras cuya idea politica irradia en un espacio determinado y que excluyen por principio la intervención de otras potencias extrañas al mismo». Vease «El concepto de Imperio en el Derecho intemacional» (traduccion de Javier Conde), en Escritos de política mundial El moralismo internacionalista y la retórica de la 0. N. U. apenas si logran maquillar la degradacion geopolitica del viejo continente.

41 TheFederalistsPapers. Mentor. NuevaYork, 1961 p 83

42 Muy pocos se han opuesto a la emigracion de la ideologia estatista hacia Bruselas y Estrasburgo. Durante los años 1980 lo intentaron casi en solitario los intelectuales del rnstitute of Economic Affairs, consejeros áulicos de Margaret Thatcher, y unos pocos neoliberales del continente. En los 90, con menos exito, se han sumado a las voces criticas las de los escritores de la Nouvelle Droite francesa, las de los neofederalistas lombardos en Italia y algunas otras. Vease MIGL10, G., Ex uno plures, en «Limes-, num. 4 1993 También del mismo: Laprospettiua teorica del nuovofederalismo (intervista a cura di Marco Bassani~, en «Federalismo & Societa», núm. 2 1994. Finalmente: HUERTA DE SOTO, J., «Teoria del nacionalismo liberal» y «Por una Europa libre», en Estudios de Economia Política. Unión Editorial. Madrid, 1994 El supuesto europeísmo de los ciudadanos europeos, que en algunos casos puede incluso ser puro y no un producto de la propaganda oficial, tiene más que ver con la destrucción del espiritu de las grandes naciones europeas. Véase MASCHKE, G., La unificación de Europa y la teoría del Gran espacio, loc. cit., p. 31

43 La máxima contradiccion se produce cuando se postula oficialmente un régimen de maxima transparencia de las inversiones, como sucede por ejemplo con el levantamiento del secreto bancario en algunos paises. Este tipo de aspiraciones, por definicion, carecen de sentido en un entorno en el que, teoricamente al menos, se ha librado a los flujos de capital de la vigilancia administrativa. Identica paradoja se observa en la ofensiva de la 0. C. D. E. contra los paraisos fiscales de la tierra. En plena revolucion digital no parece que tenga mucho sentido de la realidad actuar los resortes de la vieja policia fiscal.

44 Para Rosenstiel, «habiendo sido defmida la soberania en su fase inicial, como la coincidencia de lo juridico y de lo politico, el hecho de que haya hoy, de una parte, una soberania juridica sin efectividad politica y, de otra, una soberania juridica sin efectividad juridica, da toda la medida de lo que hemos llamado una soberania en suspenso». Op. cit., p. 72.

45 Op. Ctt., p. 67.

46 ROSENSTIEL, F., op. cit., p. 95.

47 Op. cit., pp. 109-110. Aunque, tal vez, la situación cliopolitica no sea tan favorable y no resulte conveniente llevar tan lejos la analogía.

48 Op. cit., p. 107.

49 A la que habria que añadir, probablemente, la confusión introducida en paises como España, Italia o el Canadá, cuyas elites regionales, en algunos casos, han patrocinado una interpretación del federalismo que hace de dicho principio un instrumento para desbastar Estados.

50 Op. at., p. 113.

51 Las Atlántidas y Del Imperlo romano. Alianza. Madrid, 1985 pp 176 177.

52 ROSENSTIEL, F., op. cit., p. 139

53 Op. cit., p. 207

54 Vease SCHMITT, C., Sobre los tres modos depensar la ciencia jurídica. Tecnos. Madrid, 1996.

55 De ahi que no tenga mayor importancia la alocución del Presidente de la República Francesa en el Reichstag, proponiendo la fantasmagoria de una Constitución europea. Después de todo, lo que Fernandez de la Mora llamó «mania constitutoria» no es unicamente un mal hispanico. Véase FERNANDEZ DE LA MORA, G., El Estado de obras. P. 23-27

56 Op. cit., p. 141 Mas adelante asegura que la creencia de la aceleracion de lo Politico por la administracion no es más que un mito. P. 194.

57 Op. cit., p. 139

58 La ruinosa botadura del Euro se parece mucho a la imposición de una «moneda de ocupación» emitida por los burócratas de Bruselas. Sobre la dimension politica de los monopolios monetarios estatales véase HAYEK, F. A., La desnacionalización del dinero. Unión Editorial. Madrid, 1983 pp. 25-38 102-109 128-130. HUERTA DE SOTO, J., «La teoría del Banco central y de la Banca libre», en Estudios de Economiapomica.

59 La politica exterior y de seguridad común europea constituye realmente una caricatura de la idea original. La pregunta decisiva ni siquiera se formula: ¿quién es el enemigo de Europa?

60 Op, cit., p. 163.6l 0p.cit.,p 184.62 op. cit., p. 165.63 Vease L'aventure dupolitique. Criterion. Paris, 1991, p. 160.64 ROSENSTIEL, F., op. cit., p. 93. 65 Op.cit.,p.115. 66 Véanse SCHMITT, C., Escritos de Politica Mundial MASCHKE, G., «La unificación de Europa y la teoria del Gran espacio», en loc. cit. Tarnbien D'ORS, A., Laposesión del espacio. Civitas. Madrid, 1998, pp. 56-60.67 Véase ROSENSTIEL, F., op. cit, p. 204. 68 Op, cit., p. 176.s

dimanche, 23 mars 2014

Völkerrechtliche Großraumordnung statt multikriminelle Gesellschaft

photoliste_20090720161824_etats_unis_la_doctrine_m_600_.jpg

Völkerrechtliche Großraumordnung statt multikriminelle Gesellschaft

Eine Kolumne von Jürgen Schwab aus dem Jahr 2005

Ex: http://sachedesvolkes.wordpress.com

Wenn die Vorstadtproleten einmal augestickt sind, kann nur noch die Staatsmacht helfen. Das zeigt sich jetzt in Paris und anderen Städten Frankreichs. Das Problem ist nur, daß der in Europa seit 1945 herrschende Liberalismus überhaupt keine “Staatsmacht” kennt. Deshalb sollten Nationalisten grundsätzlich zwischen “Nationalstaat” und “System” zu unterscheiden wissen.

In den Vororten von Paris sind die randalierenden Proleten zumeist afrikanischen Herkunft und der liberale Nachtwächterstaat läßt witzigerweise seine Polizei mit Gummigeschossen auf die Brandstifter schießen. Dies kommt einer Aufforderung gleich, einfach die nächsten Nächte weiter zu randalieren. Ganz anders in den spanischen Enklaven an der marokkanischen Küste, wo an die Grenztruppen bereits scharfe Munition ausgegeben wurde – mit dem durchschlagenden Erfolg. Zumindest vorerst. Die Einwanderer aus Afrika, die aus dem Maghreb (arabisch “Westen”, also Tunesien, Algerien und Marokko) oder gleich unterhalb der Sahara herstammen, wo die Hauptfarbe finster wie Nacht ist, proben den Aufstand. “Souverän ist, wer über den Ausnahmezustand entscheidet”, schrieb einmal der Staatsphilosoph Carl Schmitt. Nach der Logik Schmitts ist nur ein Staat souverän, der fähig und willens ist, seinen äußeren und inneren Feind (Krieg, Bürgerkrieg) zu töten. Allerdings mit Gummigeschossen und Gummiknüppeln und dem Versprechen, demnächst die Gießkanne des Sozialstaats über die Multikulturellen der Vororte regnen zu lassen, ist Souveränität im Sinne eines französischen Staats freilich dauerhaft nicht herzustellen. Unterdessen nutzen türkische Verbände in Berlin die Gunst der Stunde, um auch die soziale Gießkanne vom BRD-”Staat” einzufordern. Das soll wohl heißen, wenn die soziale Gießkanne nichts mehr hergibt, dann gibt’s Randale .

voelkerrechtliche-grossraumordnung-mit-072301885.jpgDie französische Regierung möchte nun jungen Afrikanern erlauben, die Schule bereits mit 14 anstatt mit 16 Jahren verlassen zu dürfen, da viele Afrikaner auf französisches Schulwesen ohnehin keinen Bock haben. Auf dem Arbeitsmarkt sollen sie sich dann bereits mit 14 unter die vielen anderen Arbeitslosen tummeln. Daß Arbeitsplätze – gerade im Zeitalter der Automatisierung – beliebig zu vermehren seien, gehört zum Lügengebäude des Liberalismus. Sozial ist deshalb nicht nur, was Arbeitsplätze schafft, sondern was raumfremde Arbeitskräfte – gesetzlich und friedlich – des Landes verweist. Die Lösung kann natürlich nur lauten: Die derzeit ausufernde Entwicklungshilfe ist an die Heimreise junger Afrikaner mit samt ihren Familien zu knüpfen. Schulen und Arbeitsplätze sind für Algerier in Algerien zu schaffen, da macht das Lernen – mit arabischer Unterrichtssprache! – erst richtig Spaß.

Als ich vor ziemlich genau drei Jahren in Nordfrankreich unterwegs gewesen war, hatte ich mit den Afrikanern – auf rein privater Ebene – überhaupt keine Probleme. Niemand von denen versuchte mein Auto anzuzünden. Ganz im Gegenteil: Ein junger Maghrebiner wies mir bei anbrechender Dunkelheit den Weg in Cambrai, wo mich ein Kamerad erwartete. Ein paar Tage später beendete eine Schwarzafrikanerin meine Irrfahrt mit dem Auto durch eine Stadt südöstlich von Paris, indem sie mir zusätzliche Infos zu meinem zu ungenauen Kartenausschnitt gab. Hätten die beiden Afrikaner gewußt, daß ich französische “Rassisten” besuchen möchte, hätten sie mir vielleicht den Weg nicht gewiesen .

Der Kamerad südöstlich von Paris warnte mich schon vor meiner Abreise, daß ich mich auf dem Weg zu ihm “in Afrika” befinden würde. Als ich zur Hauptverkehrszeit am Spätnachmittag mitten durch Paris fuhr, hatte ich im Stau Zeit, mir die Bushaltestellen anzusehen. Mein Kamerad hatte recht: Von etwa 20 Personen, die da jeweils standen, waren ungefähr 8 Franzosen und 12 Afrikaner, von den letzten die eine Hälfte braun, die andere Hälfte schwarz.

Die bürgerlichen Kräfte, nicht nur in Frankreich, sondern auch in Deutschland, vor allem in Bayern, schüren insbesondere seit dem 11. September 2001 die Hysterie gegen den Islam – so als ob es “den Islam” gäbe und nicht vielmehr Völker, die dem islamischen Kulturkreis angehören und sich oftmals so spinnefeind untereinander sind wie Spanier und Basken und Südtiroler und Italiener. Die Nationalisten in Frankreich und Deutschland sollten diesen proamerikanischen Verlockungen der Innenminister Nicolas Sarkozy und Günther Beckstein sehr kritisch gegenüberstehen. Der Islam widerspricht natürlich den Kulturen europäischer Völker (Ausnahmen in Bosnien und Albanien bestätigen die Regel), weshalb Missionierungen dieser Religion in unseren Breiten strikt zu unterbinden sind. Am besten kann dies nur durch ein Gesetz zur Ausländerrückführung funktionieren. Die Propagandafloskel des Herrn Beckstein vom “Euro-Islam” im Rahmen von Parallelgesellschaften ist als Irreführung des Stimmviehs zu erkennen.

Der Morgen danach – Pariser Geschäft nach Randale

Die Nationalisten sollten bei allen Interessensgegensätzen Araber, Türken und andere Ausländer mit Würde und Respekt behandeln – soweit dies die Verhältnisse zulassen und man nicht selbst angegriffen wird. Viel wichtig ist es, auf die Ursachen der Überfremdung hinzuweisen, die da wären:

1. Die Landung alliierter Truppen 1944 in der Normandie, in deren Marschgepäck die multikulturelle Gesellschaft für das gesamte Westeuropa mit dabei gewesen war;

2. Das Interesse des internationalen Kapitals, das durch die Anwerbung raumfremder Lohndrücker eine Aufblähung der Reservearmee an Arbeitslosen betreibt, wodurch sich die kapitalistische Ausbeutung heimischer und fremder Arbeitskräfte besser gestalten läßt;

3. Zudem ist darauf hinzuweisen, daß sich die europäischen Vasallen des US-Imperialismus in muslimischen Ländern als Steigbügelhalter der Unterdrückung betätigen. Dies allein wäre der Grund für Araber in Paris und für Türken in Berlin auf die Barrikaden zu gehen.

Nationalisten sollten gerade heute Carl Schmitts bereits 1941 erhobenes Konzept von der “Völkerrechtlichen Großraumordnung – mit Interventionsverbot für raumfremde Mächte” verfechten. Das heißt: Deutsche sollen in Deutschland arbeiten, Franzosen in Frankreich, Türken in der Türkei und Algerier in Algerien; die Bundeswehr ist wehrhaft in Mitteleuropa zu machen und läßt die Amerikaner in Afghanistan alleine Imperialist spielen. Dafür werden dann die Zinksärge von Afghanistan ausschließlich in die USA verschickt und nicht nach Deutschland.

Hingegen steht die Menschenrechtspolitik des Herrn Beckstein für “Euro-Islam” in Deutschland und US-Imperialismus aus deutscher Hand in Afghanistan. Und während die große Koalition aus Union und SPD sicherlich bald Gewehr bei Fuß stehen wird, wenn George W. Bush demnächst den Iran überfallen wird, werden deutsche Nationalisten nicht protestieren, wenn sich der Iran atomar bewaffnen möchte und der neue starke Mann in Teheran, Mahmoud Ahmadinejad, das zionistische Schlangennest im Orient von der Landkarte streichen möchte.

Jürgen Schwab

samedi, 04 mai 2013

Grossraum: International Conference of Global Revolutionary Alliance

Grossraum: International Conference of Global Revolutionary Alliance

jeudi, 24 septembre 2009

Pour un grand espace européen! Sans libre-échange!

Elections_europeennes.jpg

 

 

Thorsten HINZ:

 

Pour un grand espace européen ! Sans libre-échange!

 

Oui à l’Europe ! Non aux eurocrates de Bruxelles !

Le continent a besoin d’une nouvelle volonté de puissance !

 

Le jugement rendu à Karlsruhe récemment, à propos du Traité de Lisbonne a le mérite de la  clarté: le “Sur-Etat”, qui nous tient sous sa tutelle, et dont les gouvernements et les bureaucrates bruxellois visent le parachèvement, n’est pas sanctionnable comme s’il émanait d’un jugement de Dieu. Nous ne sommes pas contraints de l’accepter. Mais survient alors une autre question fondamentale: celle de l’avenir de l’Europe. Le jugement de Karlsruhe n’a en aucune façon réglé ce problème-là, n’a pas tranché la question de savoir si l’Europe et l’eurocratisme bruxellois sont une seule et même chose.

 

Un simple regard sur la carte, sur les statistiques, sur les rapports de forces et autres ordres de grandeur nous fait voir, sans détours, que les Etats de petites et moyennes dimensions en Europe ne peuvent freiner leur perte de signification à l’échelle du globe que s’ils agissent de concert. D’autres faits sont également patents: les anciens conflits entre Etats européens s’atténuent graduellement, de nouveaux conflits d’intérêts émergent, mais plus aucun de ceux-ci n’est encore existentiel. Si on les mesure à l’échelle du globe, les convergences d’intérêts entre Européens dominent et les divergences passent à l’arrière-plan. 

 

Constituer une puissance hégémonique continentale est un souci, voire un cauchemar, qui hante depuis plus d’un siècle la politique intérieure du sous-continent européen, même si cela peut paraître anachronique face à la domination mondiale qu’exercent les Etats-Unis et à l’émergence de nouveaux centres de puissance en Asie. Se précipiter encore dans des conflits intérieurs à l’Europe et, de surcroît, à l’incitation de puissances extra-européennes, n’aurait qu’un résultat: accroître la puissance des autres et pérenniser la mise sous tutelle de l’Europe.

 

La crise financière et économique, qui frappe la planète entière, nous apporte quelques arguments supplémentaires en faveur d’une européanisation de la politique en Europe.  Cette  crise a déjà conduit à réévaluer les phénomènes liés à la globalisation. Bien entendu, soyons  clairs, on ne pourra pas réduire à néant les acquis de la globalisation qui a commencé il y a plus de 500 ans par la découverte, l’exploitation et la colonisation du monde par les puissances européennes; cependant, la globalisation ne pourra plus rester, désormais, un but en soi, une idée que personne ne pourra jamais contester. Au cours de ces récentes années, il semblait que la tâche principale des Etats ne consistait plus qu’en une seule chose: se déréguler eux-mêmes, renoncer à toutes leurs fonctions de contrôle et de direction. Capitaux et marchandises devaient s’écouler et vagabonder en toute liberté; la vie humaine, elle, devait se réduire à une existence d’abeilles besogneuses, acceptant la “flexibilité”, en concurrence avec des homologues tout aussi aliénées dans le monde entier. On planifiait une guerre de tous contre tous, dernière conséquence de la victoire totale qu’avait obtenue le modèle anglo-saxon de libre-échange après deux guerres mondiales et une guerre froide. 

 

Il y a deux ans encore, on ne faisait aucun effort intellectuel pour justifier ce modèle: il portait sa légitimité en lui-même. Ceux qui osaient encore le critiquer étaient traités d’incorrigibles passéistes, de réactionnaires, de bornés, de nationalistes, d’anti-modernes, d’ennemis de la liberté, etc. On les ridiculisait. Et voilà que soudain, la charge de la preuve a changé de camp. L’idéologue français Emmanuel Todd, dans “Après la démocratie”, constate “qu’il faudra soit abolir le suffrage universel et renoncer ainsi à la démocratie soit limiter le libre-échange, par exemple en inventant des formes intelligentes de protectionnisme au niveau continental européen, ce qui impliquerait de remettre en question le système économique actuellement dominant”.

 

La proximité conceptuelle entre le protectionnisme que Todd appelle de ses voeux et l’ébauche d’un “grand espace” continental chez le juriste allemand Carl Schmitt est patente. Pour l’Europe actuelle, l’enjeu n’est pas seulement la démocratie mais porte sur l’ensemble de ses traditions historiques et culturelles, ancrées sur son territoire. Tout néo-protectionnisme européen émergent ne devra pas se limiter au seul domaine de l’économie. Sur les plans politiques et éthiques aussi, la logique du libre-échange devra être jugulée. Avant toute chose, l’Europe devra renoncer à l’universalisme contenu dans ce discours idéologique et banalisé sur les droits de l’homme qui sert de vulgate générale. Cet universalisme avait accompagné l’expansion économique et coloniale des pays d’Europe occidentale mais il a atteint ses limites aujourd’hui (que l’on songe à la Chine...). Aujourd’hui, cet universalisme ne sert plus qu’à une chose: sur les plans politique, moral et juridique, à donner un instrument de pression potentiel à des cultures ou des religions extra-européennes, étrangères au continent européen, pour que celles-ci, à leur tour, mettent en oeuvre une stratégie d’expansion en Europe même. Sur le plan des droits de l’homme, l’Europe a aussi besoin d’un protectionnisme qui entraînerait de donner priorité et protection aux propres citoyens européens dans leur propre “Maison commune”.

 

C’est pourquoi l’Europe politique future doit s’édifier sur des bases nouvelles, historiques, intellectuelles, culturelles et spirituelles. Car l’universalisme mis en pratique par les eurocrates en poste à Bruxelles est lié étroitement aux mythes fondateurs de l’Union Européenne. Celle-ci, en effet, considère que l’année 1945 constitue un point de départ historique et que les Etats-Unis, avec la forme de libéralisme et de libre-échange qu’ils ont importée dans leur zèle missionnaire, ont été les sauveurs de l’Europe.

 

Ces positions signifient ipso facto de fonder moralement l’UE sur la victoire emportée sur le pays qui a dû, doit et devra contribuer le plus aux charges financières en vue de structurer le grand espace européen et qui constitue, de surcroît, le pays le plus indispensable de tous à la formation de l’Europe! Par conséquent, tous les autres partenaires de la construction européenne en arrivent à considérer que les contributions allemandes sont des “réparations” à payer pour cause de deuxième guerre mondiale au lieu de les considérer comme des investissements pour un futur commun à bâtir de concert et dans lequel, eux aussi, auraient la responsabilité et le devoir de contribuer à l’intérêt collectif. 

 

En Allemagne, ce malentendu a conduit à une grande lassitude à l’égard de l’Europe: les Allemands, en effet, se sentent grugés et exploités; ils ont l’impression qu’on les maltraite, qu’on exige trop d’eux, tandis que l’élite qui fait fonctionner leur pays accepte pour eux le rôle du financier unique pour maintenir la cohésion d’un tout désormais branlant alors même que cette élite n’est plus capable de lancer des initiatives politiques en faveur de l’Europe. Les Allemands ont expurgé leur passé jusqu’à satiété, placé partout des garde-fous pour que plus  aucun dérapage nationaliste ne soit possible: les autres partenaires de l’UE, en cette matière, en ont fait trop peu.

 

La distance temporelle qui nous sépare aujourd’hui des événements de la seconde guerre mondiale doit nous amener à interpréter la tragédie européenne du 20ème siècle comme une auto-destruction collective, où tous ont eu leur part! Cette auto-destruction procède d’erreurs de jugement sur la situation réelle de l’Europe, au sein même du continent et en dehors de lui, notamment sur une évaluation erronée de l’influence globale qu’exerçait le Vieux Continent. Les  bénéficiaires de ces erreurs de jugement ont été la Russie soviétique et les Etats-Unis, deux puissances étrangères à l’espace européen. Si une nouvelle tragédie de même ampleur devait frapper l’Europe demain, d’autres bénéficiaires en tireraient profit et les conséquences en seraient, cette fois, irréversibles.

 

Si l’Europe ne formule pas bien vite une volonté de puissance commune et la défend de manière crédible, elle ne pourra pas opposer un modèle alternatif au libre-échange actuel. Or le contraire se profile à l’horizon: comme les mythes fondateurs de l’UE sont une fatalité, ils invitent les puissances extérieures à appuyer et favoriser les tensions intérieures en Europe, à les exploiter, à les pérenniser. Derrière l’accord britannique à une adhésion turque se profile l’intention de réduire l’idée européenne à n’être plus rien d’autre qu’une simple acceptation du libre-échange: l’Europe ne serait donc pas un bloc géopolitique autonome, structurée par une identité autochtone, mais une vague zone de libre-échange. La Pologne, la République Tchèque ou l’Italie, qui soutiennent, elles aussi, le désir des Turcs d’adhérer à l’UE, se réjouissent du coup de Jarnac qu’elles infligent ainsi à l’Allemagne et se vantent d’être les partenaires les plus féales des Etats-Unis, procurant du même coup, à ceux-ci, une sorte de levier d’Archimède pour disloquer l’unité européenne.

 

Une Europe qui reposerait sur de nouvelles bases politiques et spirituelles, qui considérerait que ses formes culturelles et ses modes de vie valent la peine d’être protégés, une Europe qui se montrerait prête à assurer sa défense, deviendrait, aux yeux des Allemands, un objectif digne d’être réalisé et justifierait les paiements disproportionnés qu’ils paient pour l’édification européenne. Mais, dans ce domaine, nous ne devons pas nous limiter aux seuls questions financières.

 

Voilà pourquoi, nous devons dire “oui” à l’Europe et, dans certaines conditions, à l’UE, mais uniquement si elle constitue une tentative de donner forme au continent. Mais nous devons dire “non”, et cela de manière décisive et tranchée, à la domination des bureaucrates et des idéologues fumeux qui pontifient à Bruxelles!

 

Thorsten HINZ.

(article paru dans “Junge Freiheit”, n°34/2009; trad.  franç.: Robert Steuckers). 

vendredi, 05 décembre 2008

Autarcie et grand espace économique en Allemagne 1930-1939

SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles)- JUILLET 1988

Autarcie et économie de "grand-espace"

Recension: Eckart Teichert, Autarkie und Großraumwirtschaft in Deutschland 1930-1939. Außenwirtschaftspolitische Konzeptionen zwischen Wirtschaftskrise und Zweitem Weltkrieg,  Oldenbourg, München, 1984, 390 S.

Partisan de l'idéologie économique libérale, Teichert soumet la politique d'autarcie allemande sous le régime national-socialiste à une critique sévère. De cette critique ressortent néanmoins les grandes lignes conceptuelles de la tradition autarcique allemande, bien implantée dans l'arc idéologique conservateur, nationaliste et völkisch.  Les concepts d'autarcie et de Großraumwirtschaft  (= économie de grand espace) sont flous, explique Teichert, et permettent d'englober des aspirations et des intérêts très divers, ce qui, par la suite, leur permet de fonctionner à vitesses diverses, c'est-à-dire souplement. Plus tard, en 1943, le théoricien Henke parlera d'un "concept idéal mouvant", conteneur de possibles divers et sans cesse en mutation, qui peut agir conformément aux impératifs du temps, sans s'encombrer de principes rigides et dans une dimension résolument volontariste. L'histoire économique allemande de 1930 à 1939 s'est déroulée en deux phases selon Teichert: la première, s'étendant de 1930 à 1934, favorise l'établissement de liens bilatéraux dans un espace homogène et continu (raumgebunden);  la seconde phase, de 1934 à 1938, vise, elle, à la constitution d'un espace économique qui échapperait à tout blocus en cas de guerre. Ce projet se couple à une volonté de couvrir les besoins stratégiques à l'importation, au détriment d'une conquête ou d'une consolidation néo-colonial(ist)e des débouchés extérieurs. L'Anschluß,  le démembrement de la Tchécoslovaquie et le traité signé avec la Roumanie en mars 1939 font avancer ce projet et correspondent —Teichert ne l'explique pas— à la volonté d'autarcie impériale de Chamberlain en Angleterre (ce qui fait que le Premier anglais accepte Munich). En revanche, elle s'oppose à la volonté de Roosevelt de pénétrer, au profit de l'économie américaine, les marchés européens et extrême-orientaux. Problématique que l'on voit réapparaître aujourd'hui dans les guerres économiques entre les USA et la CEE et à l'annonce de l'échéance 1992.

(Robert STEUCKERS).