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dimanche, 25 juillet 2021

Natella Speranskaya: L'impossible est toujours possible

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Natella Speranskaya:

L'impossible est toujours possible

Il existe une histoire très inspirante qui remonte à 1958. Le gouvernement japonais a confié à la Japan Railways Company la tâche colossale de relier Tokyo et Osaka de la manière la plus rapide et la plus efficace possible. Les ingénieurs ont travaillé pendant plusieurs mois et ont ainsi conçu un train capable de rouler à 100 kilomètres par heure, ce qui était en soi quelque chose de fantastique (à l'époque). Cependant, la réaction des dirigeants de la société a été totalement inattendue: ils ont demandé aux ingénieurs d'augmenter la vitesse du train à 200 km/h. Les ingénieurs ont été déconcertés et ont dit que c'était impossible. Les dirigeants ont répondu en disant qu'ils étaient prêts à allouer n'importe quel budget. Quelques mois de plus ont passé et... qu'en pensez-vous ? Les ingénieurs ont réussi. Mais comment ont-ils fait ? Pensez-vous qu'ils ont un peu modifié le design original, qu'ils ont fait un lifting, pour ainsi dire ? Pas du tout !

La forme, la largeur et la hauteur des voies ont dû être complètement modifiées, le design habituel du train a dû être radicalement changé, de nouveaux tunnels ont dû être construits pour que le train puisse se déplacer à une vitesse de 200 km/h, et la zone problématique - un terrain vallonné autour du Mont Fuji - a dû être surélevée. En d'autres termes, pour réaliser la tâche "impossible", il fallait TOUT CHANGER ! Les Japonais appellent cette approche "l'effet Shinkansen" (le nom lui-même se traduit du japonais par "nouvelle autoroute"). En pratiquant cette approche, les Japonais ont créé le premier train à très grande vitesse au monde.

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L'effet Shinkansen est également pratiqué dans les affaires et dans d'autres sphères. Par exemple, j'ai développé une telle approche pour résoudre le problème de la crise de l'éducation moderne. Pas de réparations cosmétiques, pas de demi-mesures ni de compromis, mais un changement complet et radical du paradigme éducatif. C'est la même chose : si l'on veut éradiquer le problème de la pauvreté dans le monde entier, il ne suffit pas de le régler à l'échelle locale en faisant bénéficier la population d'un des pays les plus pauvres - il faut changer l'ensemble du système financier.

La célèbre General Electric Company (fondée il y a un siècle et qui n'a toujours pas perdu sa position de leader) a longtemps pratiqué le mode de pensée du Shinkansen. Si vous vous fixez comme objectif d'écrire un livre en deux ans, trouvez un moyen de l'écrire en deux mois. Voilà ce qu'est le Shinkansen. La tâche devrait vous sembler presque impossible. C'est la condition préalable de base.

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Natella Speranskaya: Sur la résolution des problèmes

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Natella Speranskaya:

Sur la résolution des problèmes

Lorsque nous sommes confrontés à des problèmes qui semblent (ou sont réellement) insolubles, il est important que nous nous donnions la possibilité de prendre une distance décente, de nous arrêter un instant et d'essayer de voir dans ces problèmes non seulement des obstacles mais aussi des opportunités. Si nous ne les voyons pas, cela signifie que la pause a été trop courte.

Le mot chinois pour "crise" se compose de deux caractères : l'un signifie "danger" et l'autre "opportunité". Souvent, lorsque nous vivons une crise, nous ne voyons que le danger.

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Lorsque nous essayons de résoudre un problème, nous avons tendance à en chercher la cause. Notre erreur est de chercher une cause unique, alors que le problème peut être le résultat d'une combinaison de causes.

Tous les problèmes ne nous sont pas donnés à résoudre. Certains doivent être traités comme les restes d'une jambe après une amputation. Il existe des problèmes sans solution, et nous ne ferons que perdre du temps à courir après quelque chose qui ne nous fuira pas. Il y a des problèmes qui semblent être des obstacles au début, mais après un certain temps, nous nous rendons compte qu'ils sont un tremplin et que tout ce que nous avons à faire est de nous retourner et de sauter.

Pour sauter, il faut être dans un état de débrouillardise. C'est pour l'acquérir que la pause est nécessaire. Les gestes impulsifs conduisent à des décisions hâtives et erronées. Il est préférable de s'en abstenir.

Mais il ne suffit pas de voir un problème non seulement comme un obstacle, mais aussi comme une opportunité. Il faut saisir l'occasion. Si cela ne se produit pas, l'ampleur du problème ne fera qu'augmenter.

La première chose qu'une personne fait lorsqu'elle est confrontée à un gros problème est de demander de l'aide aux autres. Vous devez être prêt à accepter le fait que les autres ne s'intéressent qu'à leurs propres problèmes et que si vos problèmes rendent les leurs encore plus divers et plus difficiles, non seulement vous vous retrouverez avec votre problème non résolu, mais vous vous sentirez déçu et anéanti. Il est donc préférable de commencer par l'attitude suivante : je ne peux compter que sur moi-même. Bien sûr, il y a des exceptions, mais dans une société atomisée et dominée par l'égoïsme et l'étroitesse d'esprit, il vaut mieux ne pas se fier aux exceptions.

La pause que vous prenez pour considérer le problème comme une opportunité ne doit pas être empreinte d'auto-mutilation débilitante. Vous devez soustraire toutes les réactions émotionnelles, vous assurer que le fait de penser au problème ne provoque aucun mouvement intérieur. Chacun atteint cet état à sa manière. Pendant que vos émotions font rage en vous, concentrez-vous uniquement sur les conséquences destructrices du problème. L'expérience montre qu'il est préférable de réduire vos contacts avec les gens pendant cette période, en particulier ceux qui vous ont directement ou indirectement mis dans cet état. Vous ne devez pas les avoir dans votre espace extérieur ou intérieur.

Quelle que soit la décision que vous prenez, elle doit être testée par la question suivante: vous rapproche-t-elle d'une nouvelle opportunité ?

Source : https://vk.com/id41891375 

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lundi, 24 mai 2021

L'homme et la planète: le "virus de l'anthropocène"

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L'homme et la planète: le "virus de l'anthropocène"

Par Natella Speranskaya

Ex : https://vk.com/id41891375

Une santé planétaire perturbée

Depuis la révolution industrielle, l'impact de l'homme sur la planète est devenu si actif qu'il a aujourd'hui de graves conséquences, et de nombreux scientifiques parlent ouvertement de l'avènement d'une nouvelle ère géologique, l'ère de l'Anthropocène. Peu à peu, l'homme est passé du statut d'habitant intelligent de la planète à celui de cause de changements géophysiques et biologiques à l'échelle mondiale. L'attitude consommatrice à l'égard de la Terre, le refus d'assumer la responsabilité des processus destructeurs, dont les causes sont des facteurs anthropiques, ont conduit à la "dégradation" de l'écosystème planétaire, dont chacun de nous fait partie.

La "pensée faustienne" dont parlait Oswald Spengler au siècle dernier a abouti à l'absence de toute mesure, et l'homme a commencé à graviter vers la surabondance, la surconsommation, la croissance illimitée, le gaspillage impensable des ressources naturelles. Devenu l'otage de l'Hubris (du grec ὕβρις - "impudence", "absence de retenue", "manque de retenue"), il s'est transformé en un exploiteur avide, croyant que la planète est conçue pour satisfaire ses appétits et ses caprices.

La pollution de l'air et de l'océan mondial, la destruction des forêts tropicales, l'extinction de nombreuses espèces d'êtres vivants sur la planète, l'épuisement des ressources naturelles, les changements dans la composition chimique de l'atmosphère, la surpopulation - voilà des défis mondiaux que nous devons relever. Ces défis sont le résultat d'un manque de conscience environnementale d'une part, et d'une course à la croissance économique d'autre part. L'homme regarde sa planète avec les yeux du propriétaire et du consommateur, sans se rendre compte qu'il devient de plus en plus un pilleur et un parasite. Quelque 83 % des terres émergées de la planète sont aujourd'hui sous l'influence de l'homme. De plus, le pourcentage d'organismes qui font de la photosynthèse chez l'homme est effroyablement élevé, plus de 90 %. Nous avons fait disparaître de notre conscience une attitude responsable envers la planète, et le résultat ne s'est pas fait attendre.

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Le protocole de Kyoto ne résout pas le problème du réchauffement de la planète. Nous continuons à parler du changement climatique, mais nous ne prenons pas de mesures efficaces. Nous parlons d'énergie, mais nous ne passons pas aux sources d'énergie alternatives. Nous parlons de la pollution de l'eau et continuons à déverser 400 milliards de tonnes de déchets dans l'hydrosphère chaque année. Nous reconnaissons que 80 % des citadins respirent un air contaminé à un niveau dénoncé par l'OMS, mais nous continuons à prétendre que le risque environnemental pour notre santé n'est pas si important que nous devrions enfin tirer la sonnette d'alarme. Dans la poursuite du profit, nous abattons les forêts, récupérant ces zones forestières pour un autre développement. En une seule minute, on estime que 20 hectares de forêts de notre planète sont détruits. L'homme est à l'origine de la disparition d'espèces animales et végétales rares, de l'appauvrissement de la couche d'ozone, de l'émission de substances toxiques dans l'eau et l'air et de l'émergence de nouveaux virus à potentiel pandémique. La planète est malade du "virus de l'anthropocène". De la parole nietzschéenne "Dieu est mort !" au "Déclin de l'Occident" de Spengler, l'humanité a entendu de nombreux verdicts. Aujourd'hui, les scientifiques émettent de nouveaux verdicts: réchauffement climatique, sixième extinction de masse. Nous réagissons lentement et trop tard, et pire encore, nous refusons de croire à la possibilité de développements catastrophiques. Des scientifiques confirmés s'accordent unanimement à dire que le réchauffement climatique constitue une menace pour notre avenir qui ne peut être comparée qu'à une guerre nucléaire, mais nous restons sourds. Nous attendons probablement que la température moyenne de la Terre augmente de 2 ou 3 degrés et alors nous n'aurons nulle part où aller.

Les dirigeants d'organisations telles que l'OMS, le WWF (Fonds mondial pour la nature) et l'ONU ont été contraints de reconnaître que la pandémie du coronavirus (ainsi que d'autres maladies infectieuses ces dernières années) est due à l'influence de l'homme sur la nature. En 1993, le médecin norvégien Per Fugelli a écrit : "La patiente ‘Terre’ est malade. Les perturbations environnementales mondiales peuvent avoir de graves conséquences sur la santé humaine. Il est temps pour les médecins de diagnostiquer le monde et de faire des recommandations de traitement." À l'époque, peu de gens prenaient ces mots au sérieux et assimilaient la "santé planétaire" à la "santé humaine".

A-t-il jamais été différent ? Avions-nous un plus grand respect et une plus grande responsabilité envers la Terre?

De l'égocentrisme à l'écocentrisme

Dans les cultures anciennes, la Terre n'était pas seulement déifiée, mais avait aussi un nom. Nous appelons notre planète Terre, mais nous avons depuis longtemps cessé de la considérer comme notre foyer, de lui accorder du respect. Les Grecs anciens, qui ont profondément marqué le développement de l'humanité et influencé la culture mondiale, appelaient la Terre Gaïa (grec Γαῖα). Comme nous le savons, toutes les planètes ont été nommées d'après des dieux grecs et romains. Seule la Terre est encore sans nom. Elle a seulement un nom. Mais un nom qui n'est pas un nom. Nous donnons des noms non seulement à nos enfants, mais aussi aux animaux ; il n'est pas rare que nous donnions même des noms à nos voitures et les traitions ainsi comme des êtres vivants, et les enfants donnent des noms à leurs jouets en signe de réelle préoccupation. Alors pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même pour notre planète? Qu'est-ce qui nous empêche de la traiter comme un être vivant ? Qu'est-il arrivé à notre conscience qui a affecté notre pensée au point que nous nous sommes accrochés au corps de la planète comme des vampires, aspirant ses dernières ressources? Et surtout, que faisons-nous maintenant?

Ceux qui peuvent changer fondamentalement la situation existante - dirigeants politiques, représentants des organisations internationales, responsables des banques centrales - choisissent l'inaction ou les demi-mesures. Les défis environnementaux mondiaux doivent être discutés lors d'événements tels que le sommet du G20. Et pas seulement discuté, car il ne suffit pas d'énoncer le problème - ce qui compte, ce sont les solutions qui peuvent influencer le cours de l'histoire, et ce qui compte, ce sont les résultats qui empêchent la crise.

L'absence quasi-totale d'acteurs désireux de prendre la responsabilité de résoudre les problèmes environnementaux mondiaux montre que l'on ignore l'ampleur du problème. En outre, les problèmes environnementaux ne peuvent être résolus sans un nouveau concept d'économie. Et il ne s'agit pas d'un autre projet de refonte du système économique actuel. Les réparations cosmétiques sont inutiles lorsque l'ensemble du bâtiment doit être démoli.

Nous sommes donc confrontés à deux problèmes mondiaux, l'un écologique et l'autre économique, mais la racine de ces deux problèmes se trouve dans notre façon de penser et dans le système de valeurs qui influe sur tous les aspects de notre existence.

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Aujourd'hui, les voix du mouvement de la "décroissance" - Serge Latouche, Giorgos Kallis, Alexandria Ocasio-Cortez et d'autres - se font de plus en plus entendre. Il y a des conférences internationales (la première a eu lieu en 2008 et comprenait environ 140 participants), des événements culturels (en 2019, une triennale d'architecture s'est tenue à Oslo, consacrée à l'idée d'un monde libéré de la croissance économique). En septembre 2018, une lettre ouverte à l'Union européenne a été publiée. 238 politiciens et scientifiques ont présenté une proposition visant à abandonner la croissance économique et à se concentrer sur le bien-être humain et environnemental.

En 1972, des chercheurs du MIT ont publié un rapport intitulé "Les limites de la croissance", qui mettait en garde contre les conséquences désastreuses qui attendent l'humanité si nous n'arrêtons pas la croissance économique. C'est dans ce rapport que la croissance, normalement considérée comme un phénomène extrêmement positif, est vue comme destructrice. La conscience du consommateur qui ne reconnaît plus aucune limite, associée à la recherche du profit, peut nous conduire à un désastre civilisationnel. Aujourd'hui, les militants du mouvement anti-croissance suggèrent les mesures suivantes pour sauver la planète de l'épuisement: réduire la production, réduire les émissions dangereuses, soutenir le développement des énergies renouvelables, éliminer la publicité commerciale, contrôler l'instinct de consommation irréfléchi de l'homme, limiter le temps de travail (et ainsi donner aux gens plus de possibilités de créativité); certains partisans de cette idée parlent de la nécessité d'introduire un revenu de base inconditionnel.

L'écologiste politique et auteur de Degrowth Giorgos Kallis note: "Étant donné que notre économie repose depuis trop longtemps sur le concept de croissance, un simple coup d'arrêt ne suffira pas. Pour ralentir l'économie et ne pas faire de ravages, nous devons repenser notre façon de concevoir l'ensemble du système économique". C'est un point de vue juste. Nous devons souligner que le noble élan des partisans du mouvement anti-développement mérite beaucoup de respect, mais il n'y a pas de système économique holistique derrière lui, capable de devenir non seulement une alternative au modèle capitaliste existant, mais aussi un antidote au système des fausses valeurs profondément ancrées. Ce qu'ils proposent, ce sont des solutions au sein du même modèle économique. Ce résultat n'est possible qu'avec la création d'un nouveau paradigme économique, et donc une transition vers un nouveau système financier. Dans le même temps, il faut comprendre que les problèmes environnementaux et économiques, tels que mentionnés ci-dessus, ont une seule et même source - notre état d'esprit. Tant que nous resterons des consommateurs, obsédés par l'appât du gain, nous continuerons à épuiser les ressources de la planète. Si nous ne développons pas une conscience écologique, nous ne verrons pas notre planète comme un être vivant, mais comme un immense supermarché capable de répondre à tous nos besoins. Pas à pas, il conduira la planète vers une catastrophe inévitable jusqu'à ce que le prochain virus mortel mette fin à sa vanité parasitaire.

Malgré l'émergence d'un grand nombre d'initiatives environnementales et économiques destinées à changer les choses, toutes sont à nouveau développées dans le cadre des anciens paradigmes. Et c'est là leur défaut essentiel.

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Hares Youssef.

Lorsque le philosophe et philanthrope Hares Youssef a décidé de fonder l'organisation à but non lucratif Gaiia Foundation, il s'est fixé de grands objectifs: créer des projets mondiaux qui répondent aux défis du monde numérique d'aujourd'hui, visant à protéger les humains d'un avenir robotique imprévisible, et qui ont pour but de protéger l'environnement et de réformer le système financier mondial. Il s'agit d'une série d'initiatives :

1. liées l'environnement :

Prendre l'initiative de nommer notre planète Gaia et de la reconnaître comme un être vivant (et donc de lui accorder un statut juridique).

2 : économiques :

Créer une "nouvelle économie" fondée sur le principe de la transparence financière et jeter ainsi les bases d'un nouveau paradigme économique. Initier des recherches dans le domaine interdisciplinaire de la "psychonomie".

3 : technologiques :

Créer la plateforme de communication Gaiia, une plateforme de communication qui forme du capital à partir de données. GPP sera le premier réseau social au monde, où toute action réalisée dans une transparence absolue deviendra une transaction économique.

4 : relatives à l’intelligence :

Créer Gaiia Think Factory, un groupe de réflexion qui comprendra d'éminents économistes, penseurs, scientifiques, etc., dont la tâche sera de résoudre les problèmes mondiaux auxquels l'humanité est confrontée.

5 : relatives à l’éducation :

Mener des recherches interdisciplinaires dans le domaine de l'éducation et de l'instruction des enfants afin d'établir un fonds de pension pour les enfants et de créer un "paradis des enfants" (Paeideum) où l'enfant aura la possibilité de réaliser son potentiel intérieur.

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Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives. Chaque projet développé par la Fondation Gaiia implique la création d'un paradigme complètement nouveau. Ni les problèmes environnementaux, ni les problèmes économiques, ni les problèmes sociaux ne pourront être résolus si nous ne faisons pas la transition vers un nouveau type de pensée et si nous ne reconnaissons pas notre planète comme un être vivant ayant un nom. Il serait plus juste de dire non pas à un "nouveau type de pensée" mais à un original bien oublié, car nos lointains prédécesseurs connaissaient une relation sacrée avec leur Terre. Et ce n'est qu'en assumant la responsabilité environnementale, c'est-à-dire en remplaçant l'égocentrisme par l'écocentrisme, que nous guérirons la planète des effets néfastes du "virus de l'anthropocène".

Le droit à l'air pur

Bien sûr, il y aura ceux qui trouveront l'idée de donner un nom à notre planète très utopique et inefficace, mais même si nous prenons des mesures sérieuses pour protéger l'écosystème planétaire et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, si nous passons progressivement aux sources d'énergie renouvelables, etc. mais que nous ne changeons pas notre état d'esprit, tous nos efforts seront vains. Le temps passera et nous nous retrouverons à nouveau au bord du même abîme. C'est pourquoi Hares Youssef attache tant d'importance à l'initiative de nommer la planète et de la reconnaître comme un être vivant. Il ne s'agit pas seulement d'un acte symbolique, mais d'une tentative d'éveiller la conscience écologique de l'humanité.

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Notre pensée devient la source de l'émergence de projets sociaux, économiques, politiques et autres. Tout ce que nous avons aujourd'hui, calculer les dommages et essayer de prévoir tous les risques, est un produit de notre mentalité. Si nous ne changeons pas notre mentalité, nous sommes condamnés à continuer à faire les mêmes erreurs.

Malheureusement, l'homme est construit de telle manière qu'il ne commence à se rendre compte de la valeur d'une chose que lorsqu'il la perd. Nous pouvons tout sacrifier pour un verre d'eau si l'eau disparaît soudainement. Mais nous pouvons survivre environ 10 à 14 jours sans eau, et combien de temps pouvons-nous vivre sans air ?

Hares Youssef est convaincu que l'air pur est de la plus haute valeur et que chaque être vivant a le droit de respirer un air pur dès la naissance. Mais aujourd'hui, nous avons perdu ce droit, et nous semblons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour arriver à un avenir où nous devrons passer nos journées sous des coupoles de verre. Outre la pollution atmosphérique naturelle, telle que les inondations, les tornades, les incendies de forêt et d'autres phénomènes naturels, les facteurs anthropiques jouent un rôle énorme: industrie chimique, production de pétrole, transports motorisés, industrie des métaux non ferreux et ferreux, industrie des matériaux de construction, centrales électriques.

750.000 Chinois meurent chaque année à cause du smog toxique. L'Inde, où des niveaux élevés d'insalubrité ont entraîné une dégradation des sols, émet 2.480 millions de tonnes de CO2 par an. Le Pakistan, troisième pays le plus pollué, est connu pour une augmentation des maladies respiratoires et des cancers. On estime que 40.000 enfants meurent chaque année avant leur cinquième anniversaire à cause des particules provenant de la combustion de combustibles fossiles. La course à la croissance économique nous coûte trop cher, et si nous ne nous arrêtons pas, selon Hares Youssef, nous finirons inévitablement sous des dômes de verre, obligés de nous extraire de l'air pur pour survivre. Le droit à un air pur devrait être inclus dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, et c'est une mesure nécessaire.

Hares Youssef déclare: "Tout au long de l'histoire, les poètes et les philosophes ont traité notre planète comme une Mère. Ne sommes-nous pas, en tant qu'organismes vivants, la chair de ce super-organisme? Nous sommes faits des mêmes éléments que notre Mère, nous respirons le même air, nous buvons la même eau. Et même si nous ne considérons plus la planète comme notre mère, nous resterons toujours ses chers enfants. Nous sommes comme des poissons dans l'océan qui respirent son amour.

Nous ne devons pas oublier que nous vivons dans un organisme vivant à énergie intégrée, faisant partie de l'écosystème général. Nous ne réalisons pas que nos influences négatives sur cet écosystème se reflètent directement sur notre âme. Un peu plus et les conséquences peuvent être irréversibles.

Que faire et par où commencer? La création d'une conscience écologique qui changera complètement notre relation à la planète doit commencer par le nom de Gaia, en référence à la déesse de la terre de la Grèce antique, Gaia, créatrice de toute vie. Gaia est l'âme de notre planète. En donnant à la Terre un nom qui deviendra un symbole de la Mère, nous passerons à une nouvelle étape de notre développement. En tant qu'espèce humaine, nous nous élèverons d'un cran par rapport à nous-mêmes.

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Le sol sur lequel vous marchez est la peau de Gaia, et votre activité est, en quelque sorte, un massage. Vous devez comprendre que votre bien-être et votre santé sont un miroir de la santé de Gaia. Gaia est comme les feuilles des arbres qui réagissent à la qualité de l'air, les coraux qui mesurent sa température. Gaia boit de l'eau avec son sol respirable, elle absorbe la pluie sale des tuyaux d'exploitation minière, des raffineries, des aciéries et des usines dont la frénésie vient d'une avidité folle. N'avez-vous pas encore compris que vos maladies sont des symptômes de l'affliction de Gaia? N'avez-vous pas encore réussi à relier la cause de vos maladies inconnues au résultat de votre économie débridée? Le coronavirus ne vous a-t-il pas montré la nature de Gaïa?’’.

jeudi, 20 mai 2021

Pourquoi se plonger dans l’œuvre des stoïciens de l’antiquité?

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Pourquoi se plonger dans l’œuvre des stoïciens de l’antiquité?

Natella Speranskaya

Ex : https://syg.ma/@natella-speranskaja

Je vais maintenant vous expliquer quelles techniques des anciens stoïciens j'utilise dans ma vie quotidienne et ce qu'elles m'apportent.

Il existe des problèmes qui sont communément classés comme difficiles à résoudre: pièges existentiels, pensées suicidaires, apathie totale, dépression persistante, aboulie, incapacité à acquérir un contrôle cognitif, etc. Ce sont là tous nos "vampires". Bien qu'aujourd'hui nous ayons accès à presque toutes les informations et que nous soyons devenus "alphabétisés numériquement", nous ne gérons toujours pas bien notre problème de conscience.

Ne pas être ‘’sans quoi’’ ?

Imaginons qu'en ce moment même, ce texte soit lu par une personne qui a perdu le sens de la vie et qui a finalement perdu ses mains. Avant de trouver la clarté dans la question hamlétienne "Être ou ne pas être?", il doit avoir répondu à la question-racine, qui sonne non pas comme "Ne pas être pourquoi?" mais comme "Ne pas être SANS QUOI ?". Quelle perte, quel non-accomplissement a formé une brèche intérieure si terrible que toute la vitalité de la vie en sort ?

Chaque personne définit la plénitude de l'être à sa manière. Chacun a sa propre échelle de valeurs. Si vous avez votre carrière en première position, vous perdrez bien sûr le sens de la vie si vous ne parvenez pas à la construire ou si quelqu'un ou quelque chose la ruine pour vous et annule toute chance de la construire à nouveau.

Si l'essentiel pour vous est d'atteindre la célébrité mondiale et que, quels que soient vos efforts, vous êtes tellement médiocre et quelconque que même la caissière du magasin où vous entrez chaque matin oublie votre visage, il est peu probable que vous ayez soif de vivre et que vous vous réveilliez avec un sourire aux lèvres.

Si l'amour est au sommet de votre système de valeurs, le fait de ne pas pouvoir être avec la personne que vous aimez vous conduira dans votre tombe, vous privera de vos forces, vous fera souhaiter être mort, etc.

En même temps, le carriériste, le mégalomane et l'homme amoureux ne se comprendront jamais. Pour le carriériste, l'agonie de l'amant semblera une simple bagatelle et lui, en riant, l'admonestera : "Regarde autour de toi ! Regardez combien de personnes il y a ! Je ne veux pas le prendre ! Qu'est-ce qui t'obsède, espèce d'idiot?". Un amoureux fera de même, analysant les raisons pour lesquelles un mégalomane et un carriériste tendent la main vers une arme.

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Le centre de notre être

Il ne s'agit pas seulement d'un petit puzzle que l'on peut retirer sans trop endommager l'image - c'est un fil qui vous relie à l'être lui-même. En outre, ce qui se trouve au sommet du système de valeurs est le centre de votre être. Quand on le perd, quand on ne l'atteint pas, tout perd son sens. Vous tournez autour de ce centre comme la Terre tourne autour du Soleil.

Et ce soleil occupe votre conscience au point que vous devenez non pas son prêtre mais son esclave. Comment cette occupation se produit-elle ? Vous vous rendez à une réunion importante, vous traversez la route et entrez dans un café agréable, où vous attendez un partenaire commercial. Vos pensées sont strictement structurées. Même la veille, vous avez répété votre discours et vous savez exactement ce que vous allez lui dire. Mais comme par hasard, vous rencontrez en chemin une femme dont vous êtes follement amoureux et que vous n'avez pas vue depuis longtemps. Pire, une femme accompagnée d'un homme quelconque. Elle vous salue sèchement et, prenant la main du monsieur, traverse de l'autre côté de la rue.

C'est tout. Dans votre conscience - jusqu'à cette rencontre ordonnée et harmonieuse – cette rencontre fortuite vous a envahi, avec l'image de cette femme, et avec elle la pensée suivante: quel méchant l'accompagne? Vous ne pensez plus à la réunion d'affaires. Dans votre cœur, il y a une épine, votre pensée est paralysée, votre sang regorge des poisons de la douleur, du ressentiment et de la jalousie. Automatiquement, vous allez dans le café, ou plutôt c'est seulement votre corps qui y va. Vous n'êtes plus là depuis longtemps. Essayant fébrilement de rassembler vos pensées et de vous mettre au diapason d'une conversation d'affaires, vous commandez un café, en essayant de retenir le frisson dans votre voix et un léger tremblement des mains. Passent 30 minutes, une heure, une heure et demie, pendant que vous écoutez votre interlocuteur sans enthousiasme. Il semblait que chaque cellule de votre corps était remplie de la même pensée, de la même façon.

Vous n'avez pu satisfaire ni la promotion, ni conclure l'affaire avec succès, ni faire afficher votre visage sur la couverture d'un magazine populaire, ni préparer les vacances à venir. Et tout cela parce que le premier échelon de votre hiérarchie de valeurs n'est pas une carrière, ni le succès, ni la gloire, ni l'argent. C'est l'amour. Est-il possible, dans une telle situation, de reprendre le contrôle de son esprit et de se mettre à l'écoute, en écartant temporairement les pensées vampiriques ? Oui, c'est possible.

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La capacité de se concentrer

Lorsque vous êtes seul à la maison, vous pouvez décider de pleurer ou de soulager une tension érotique. Là, vous pouvez vous livrer à l'auto-torture en toute tranquillité. Mais lorsque vous êtes dans une situation qui implique de prendre des responsabilités (pour un projet, pour tel ou tel processus, etc.), forcez-vous à vous concentrer pleinement sur la tâche à accomplir. Alors faites ce qu'il faut. Pleurez, cassez des meubles, frappez un sac de boxeur, appelez un ami et épanchez votre cœur, ouvrez une bouteille de vin, fumez un cigare, montez sur le toit de la maison et menacez le ciel avec votre poing. Vous avez tout à fait le droit de le faire. Mais si vous avez un intellect développé, beaucoup de capacités, que vous aimez faire face aux tâches difficiles, que vous maîtrisez l'art de la concentration ultime sur l'affaire et que vous ne traînez pas vos angoisses, vos ambitions brisées, des fragments de votre ego dans cette même affaire. Ne laissez pas les pensées vampiriques occuper votre conscience pendant de longues périodes.

Savez-vous pourquoi beaucoup de gens trouvent le vrai salut dans le travail? Un travail qui prend 18 à 20 heures par jour? Oui, oui, précisément parce que c'est le seul moyen de ne pas se retrouver dans une personnalité alcoolique ou toxicomane - parce que le processus de travail aide à pousser tous vos "vampires" hors de votre conscience. Ne parvenez-vous pas à atteindre le centre de votre être? Dites-vous: "Si Dieu vous repousse, cela ne veut pas dire qu'il vous dit non". Si vous continuez à vous heurter à un mur inflexible, vous finirez par perdre toute votre force.

D'après ma propre expérience, je peux dire que le seul moyen efficace pour moi de sortir d'un état suicidaire était de me concentrer sur les autres niveaux de mon système de valeurs. En prenant conscience de la façon dont mes nerfs réagissaient à tous les échecs associés à la première étape, j'ai restructuré ma liste de priorités. En retour, cela m'a obligé à passer à un autre niveau de réflexion, car la nature des défis a changé. Tant que vous n'éliminerez pas le chaos intérieur en le transformant en ordre, vous serez toujours déchiré par tout un tas de pensées.

Agissez

Si votre première étape est une carrière, mais que vous avez échoué, réorientez votre attention vers l'amour (ou de l'amour vers la carrière). Après avoir créé l'ordre dans un domaine de votre vie, vous le créerez inévitablement dans l'autre. Sachez attendre et planifier.

La première chose que j'ai faite lorsque j'étais dans une situation si désespérée que la seule issue était la mort, a été d'ordonner mon attention et de sortir de cette maudite entropie. En me concentrant sur un autre niveau de mon système de valeurs, j'ai créé une structure pour ma vie future et j'ai défini une série d'étapes que je n'ai pas seulement écrites, mais que j'ai transformées en une séquence d'actions.

Si vous n'agissez pas, vous pouvez considérer que vous avez déjà perdu. Votre liste de projets restera une liste.

La dichotomie du principe de contrôle

J'ai ensuite eu recours au principe de la dichotomie de contrôle, que j'ai appris des stoïciens. J’y ai eu recours chaque fois que je commençais à me demander si un événement, un problème, un phénomène particulier était sous mon contrôle ou non. Si oui, j'assume la responsabilité de ce qui se passe, je trouve une solution et je passe à l'action. Sinon, je ne dois pas gaspiller mes nerfs inutilement: à quoi bon s'angoisser, par exemple, à bord d'un avion qui tombe, si la catastrophe est indépendante de notre volonté? J'ai donc séparé les bons grains de l'ivraie. Lorsque la pandémie du coronavirus a traversé nos plans, peu de choses étaient hors de notre contrôle, n'est-ce pas?

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Vous pouvez vous arracher les cheveux, mais il y a des situations où nous sommes impuissants à changer les choses. Au moins, pour le changer immédiatement.

La dichotomie du contrôle a fait disparaître mon énergie. J'ai concentré mon énergie uniquement sur les choses que je pouvais encore changer et contrôler.

J'ai élaboré un plan d'action basé sur ma situation actuelle et j'ai commencé à le suivre. Je ne pouvais plus reporter, je ne pouvais pas faire de pause, la situation avait atteint un stade critique, et comme je n'avais rien à perdre, j'ai commencé à agir immédiatement.

Pendant tout ce temps, je contrôlais soigneusement l'état de ma conscience. J'étais dans la phase, et j'étais dans cette phase-là, mais je n'étais pas sûre de ce que je pensais. J'ai dû faire des efforts inimaginables pour écarter ces doutes. J'ai cherché des "déplaceurs" puissants. J'ai trouvé des processus dans lesquels l'immersion requérait toute mon attention, j'ai délibérément chargé mon cerveau de telle sorte qu'il n'avait pas le temps de mettre en bouillie des pensées destructrices. Bien sûr, dans les moments de soi-disant repos, la première chose qu'il faisait était de coupler ces pensées, empoisonnant mon existence. Puis j'ai réalisé que j'avais besoin de travailler tout le temps. Et sur les tâches les plus difficiles. Je me suis donné deux ans pour m'occuper uniquement des nouvelles priorités, en mettant toutes les autres hors jeu. Vous devez être capable de remettre quelque chose à plus tard. Non pas pour battre en retraite, mais pour me donner la possibilité d'attendre, de reprendre des forces, de ne pas m'effondrer. Ce qui pour d'autres peut sembler un fardeau impensable, est pour moi la seule façon normale d'exister. J'ai besoin d'un processus à grande échelle. C'est une façon de rationaliser la conscience. Vous pouvez avoir le vôtre.

Fantaisie cataleptique

Ce terme a été introduit par le stoïcien Zénon.

Nous sommes tous souvent la proie de nos propres erreurs d'interprétation. Nous rencontrons un événement, un fait, un motif, un acte, et nous y projetons immédiatement nos jugements de valeur. Nous créons une certaine interprétation et croyons en sa véracité, à tel point que les autres options perdent le droit d'exister. Une femme dont vous êtes amoureux est passée par là. Son regard froid et un hochement de tête à peine perceptible que vous avez immédiatement considéré comme une indifférence totale, voire une négligence. Ensuite, vous passez la serpillière et vous êtes prêt à abandonner vos rêves. Vous ne pensez même pas que son comportement pourrait avoir une douzaine d'autres motivations. Vous vous saisissez seulement du premier et vous vous livrez à une réflexion catastrophique, qui vous rend malade. Nous devons apprendre à prendre de la distance par rapport à ce qui nous arrive. C'est-à-dire regarder les événements de l'extérieur. Sans essayer de les colorer avec nos émotions, évaluations, pensées.

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Dans la thérapie cognitivo-comportementale, cela s'appelle la DISTANCE COGNITIVE. Nous ne souffrons pas tant à cause des événements eux-mêmes que de nos réactions face à ceux-ci. Je dois admettre que je suis moi-même victime de mes propres erreurs d'interprétation avec une régularité enviable. J'apprends régulièrement à détourner le regard des événements extérieurs, et des pensées qu'ils produisent en moi. Personne n'est parfait, mes amis ! Faites-vous amis avec les anciens stoïciens et vous aurez une nouvelle perspective sur vos problèmes.

Natella Speranskaya

Philosophe, spécialiste de la mythologie ancienne, de la philosophie et de la culture, culturologue, publiciste. Elle est l'auteur des livres The Path to a New Metaphysics (2011), Dionysus Pursued (2014), Essays on the Revival of Antiquity (en cours) ainsi que de nombreux articles sur la philosophie, la culture, l'histoire de l'art, les relations entre les sciences humaines et la technologie. Fondateur du projet éducatif interdisciplinaire Janus Academy, dont la mission est la formation de polymathes (homo univeralis) au 21e siècle. Développeur de programmes éducatifs et culturels, de cours magistraux. Conservateur et responsable du groupe de lecture sur les textes d'Homère (Théâtre électrique Stanislavsky).

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mardi, 18 mai 2021

La philosophie comme mode de vie

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La philosophie comme mode de vie

Natella Speranskaya

Ex: https://syg.ma/@natella-speranskaja/filosofiia-kak-obraz-zhizni

Il y a longtemps que la philosophie a cessé d'être un mode de vie, une manière d'être, pour se transformer en un champ de recherche, en une analyse détachée, en un "discours philosophique" ; elle ne pense plus au primordial, elle ne s'occupe plus de la transformation de la pensée, de la formation de l'esprit et de l'âme, de la transformation intérieure de l'homme. Le Grec ancien s'adonnait à la philosophie, qui était pour lui un choix existentiel, une forme de vie, une manière de penser, tandis que la lecture des œuvres d'Héraclite, de Phérécyde ou d'Empédocle conduit à un "exercice spirituel" (Pierre Hadot), une pratique personnelle volontaire.

Les écrits philosophiques des penseurs de l'époque hellénistique et romaine ne visaient pas à informer, mais à façonner et à transformer la pensée des lecteurs. Pythagore, Platon et Aristote ne philosophaient pas devant leurs disciples pour leur fournir un maximum d'informations, ils s'occupaient exclusivement de former les esprits, ils révélaient à leurs auditeurs d'autres niveaux ontologiques, d'autres modes d'être, en fait ils les poussaient vers une transformation intérieure comparable à celle vécue par les initiés des Mystères.

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Pierre Hadot

Comme le souligne à juste titre Pierre Hadot, les œuvres des premiers penseurs n'étaient pas l'exposition d'un quelconque système (l'idée de philosophie systématique n'apparaît pour la première fois que chez le scolastique médiéval Francisco Suarez); il s'agissait d'"exercices spirituels" visant à la transformation de la personnalité. La philosophie dans l'Antiquité était un mode d'existence qui exigeait de la part du philosophe une transformation intérieure et une implication personnelle à chaque instant de sa vie. Les exercices spirituels impliquaient l'ensemble de l'esprit. Néanmoins, les historiens modernes de la philosophie continuent à aborder la philosophie de l'Antiquité avec les normes du Moyen Âge et du Nouvel Âge, c'est-à-dire qu'ils persistent à la considérer comme une activité théorique et abstraite, mais en aucun cas comme une pratique. La philosophie n'était plus considérée comme un mode de vie. Hadot pensait que c'était une conséquence de l'absorption de la philosophia par le christianisme.

Dans la scolastique du Moyen Âge, la theologia et la philosophia étaient très éloignées l'une de l'autre et la philosophie était reléguée au rang de "servante de la théologie". Ce n'est qu'à la Renaissance que nous avons redécouvert Sénèque, Épictète et, plus tard, Marc-Aurèle, puis aussi Cicéron et l'épicurisme, et que nous avons réalisé que la philosophie pouvait être un mode de vie. Le fait que la philosophie ait cessé d'être un mode de vie avec la montée du christianisme est également écrit par André van der Braak. Il souligne que Nietzsche a cherché à faire revivre l'approche grecque de la philosophie en tant que mode de vie. On peut ajouter à cela que Michel Foucault et Ludwig Wittgenstein ont rejoint ces rangs.

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En ouvrant les œuvres des penseurs anciens, nous devrions une fois pour toutes abandonner l'habitude de leur appliquer le système de valeurs de la modernité. Hors du temps sont les idées, les universaux, mais pas leur compréhension à différentes époques! "Avant, je considérais les textes philosophiques - qu'il s'agisse de textes d'Aristote, de Saint Thomas ou de Bergson - comme s'ils étaient intemporels et que les mots avaient toujours la même signification, indépendante de l'époque. Je me suis rendu compte qu'il fallait prendre en compte l'évolution des pensées et des mentalités à travers les âges", lit-on dans Pierre Hadot. J'ai appris que nous devons tenir compte de l'évolution des pensées et des mentalités au fil des siècles", admet Pierre Hadot. Pour moi, c'est le point de départ. On ne peut pas prendre en compte de la même manière les textes de la philosophie ancienne et ceux de la philosophie moderne". Qu'il s'agisse des dialogues de Platon ou des manuels d'Aristote, des traités de Plotin ou des commentaires de Proclus, les œuvres des philosophes ne peuvent être interprétées sans tenir compte de la situation spécifique dans laquelle elles sont nées : elles sont issues d'une école de philosophie au sens le plus concret du terme, où le précepteur façonne les élèves, en essayant de les conduire à la transformation et à l'accomplissement de soi. Au fond, si toute composition est un monologue, une œuvre philosophique est toujours un dialogue sous une forme implicite; la figure de l'interlocuteur possible est toujours présente", conclut Pierre Hadot. Il conclut en considérant que les textes philosophiques de l'Antiquité étaient toujours destinés à un public restreint et avaient des destinataires bien précis, soit un groupe de disciples, soit un adepte spécifique à qui ils étaient écrits. Par exemple, selon Porphyre, Plotin a produit ses œuvres en réponse aux questions posées par ses auditeurs. L'enseignement de la philosophie au cours des trois siècles, c'est-à-dire de Socrate au premier siècle, était presque toujours présenté selon le schéma question-réponse. Le dialogue en tant que genre philosophique a presque disparu aujourd'hui, remplacé par des traités systématiques. Hadot lui-même est assez sceptique quant à la possibilité de faire revivre de nos jours le caractère dialogique de la philosophie antique. Il estime que cette forme d'enseignement n'est possible que dans des communautés telles que les écoles de l'Antiquité "organisées au nom de la convivialité de la philosophie".

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Pour comprendre ce que Pierre Hadot entend par "exercices spirituels", il faut savoir ce qu'il entend par "Esprit". Il appelle Esprit ce que Plotin appelait l'Intellect, le Nous, la Réalité suprême. Le Nous est ce qui se trouve entre l'Un et le multiple. Pierre Hadot : "Personnellement, je définirais l'exercice spirituel comme une pratique personnelle volontaire destinée à provoquer la transformation de l'individu, la transformation de soi. Avant de se fixer sur l'épithète "spirituel", il a passé en revue différentes options: exercices intellectuels, éthiques, mentaux, exercices de pensée, exercices d'âme, et finalement, dans son intention de parler de la tradition philosophique dans l'antiquité gréco-romaine, il s'est fixé sur les exercices spirituels. Puis il a longuement expliqué ce que ces exercices très spirituels ne sont pas (par exemple, ils ne sont pas synonymes de "théologique" ou de "religieux", car ces derniers n'en sont qu'une partie).

Si Pierre Hadot s'était arrêté à l'épithète "éthique", il aurait dû se lancer dans de longues explications. Comment avons-nous l'habitude d'interpréter le mot "éthique"?

L'éthique est communément considérée comme la doctrine de la moralité et de la vertu, mais prêtons attention au mot grec ancien ἦθος, ethos ("moralité", "disposition", "caractère") et surtout à la célèbre phrase d'Héraclite: ἦθος ἀνθρώπῳ δαίμων (que l'on peut traduire par: "l'ethos de l'homme est son daimon").

Daimon, c'est-à-dire le médiateur entre le monde divin et le monde humain (sans les connotations négatives apparues à l'époque post-antique). Le mot ἦθος a aussi le sens de "demeure". Et qu'est-ce que cette demeure sinon ce point intermédiaire où l'homme et la divinité se rencontrent/se confondent/et/ou se heurtent? Selon Aristote, le point médian est ce que la vertu choisit toujours. C'est sa demeure. "Entre" l'excès et la carence, l'humain et le divin, etc. En fait, lorsque l'immoraliste Nietzsche s'est attaqué à la morale moderne, il l'a fait au nom de la "vertu de style renaissanciste, virtu, une vertu libérée du moralisme". Mais si Hadot avait pris l'épithète "noétique" (pour se tourner vers le grec νόησις pour "penser", νόημα pour "pensée", νοῦς pour " esprit "), son exercice n'aurait pas eu à se distancier des mauvaises connotations associées au concept de "spirituel".

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Selon Hadot, la formation des esprits est le fondement des sciences humaines. La philosophie peut-elle être classée parmi les sciences humaines? Andrei Baumeister souligne que le terme "humanités" est apparu à la Renaissance, au XVe siècle, mais que la philosophie est bien plus ancienne. Peut-elle donc être une science des sciences humaines? Les humanités se concentrent sur l'être humain, sur une compréhension anthropocentrique du monde, alors que la philosophie peut émerger comme une manière de dépasser "l'humain, trop humain".

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Peter Kingsley

Le philosophe contemporain Peter Kingsley a réussi à faire revivre l'approche grecque de la philosophie en tant que mode de vie. Kingsley dit qu'il était EXIGÉ par Parménide, comme il était EXIGÉ par Empédocle. "En retournant dans le monde des présocratiques, en me plongeant dans les textes grecs anciens qu'ils nous ont laissés en héritage, j'ai immédiatement commencé à découvrir quelque chose de tout à fait différent. Ces soi-disant philosophes n'étaient pas des penseurs théoriques ou des escrocs, ils n'étaient pas du tout des rationalistes au sens moderne du terme. Beaucoup d'entre eux se présentaient comme des êtres spirituels extrêmement puissants. Les textes grecs avec lesquels j'ai rapidement été en contact - mal interprétés et mal traduits au cours des siècles - ont montré - lorsque les distorsions et les interprétations déplacées étaient mises de côté - qu'ils représentaient des enseignements spirituels exceptionnels et des techniques de méditation extrêmement puissantes qui pouvaient encore être appliqués et pratiqués aujourd'hui. Je les ai pratiqués moi-même et j'ai ressenti une transformation. Je suis entré en contact avec la lignée de succession et les enseignements des anciens maîtres qui, à l'aube de notre civilisation, ont contribué à façonner le monde occidental et à faire naître notre culture", déclare Peter Kingsley.

John Bussanich écrit: "Il [Kingsley] raconte une conversation qui s'est déroulée au département de philologie classique de l'université de Californie, à Los Angeles, après une conférence sur Parménide. Un représentant du ministère s'est plaint que Kingsley était trop dogmatique et que son interprétation n'était pas meilleure que celle des autres. Kingsley a répondu: "Mais vous et moi ne sommes pas les mêmes. Vous lisez Parménide de manière à pouvoir changer son sens à votre guise. Moi, par contre, j'ai lu Parménide de telle manière qu'il peut me changer’’.

Dans-les-antres-de-la-sagesse.jpgLa notion même de "philosophie" devrait acquérir un autre sens. Rappelez-vous les mots de Nietzsche : "Que les dieux aussi philosophent me semble une pensée digne et pieuse, qui peut donner de la joie même au croyant dévot" ? C'est ce qu'il a écrit dans les brouillons de son livre Dionysos. Expérience de la philosophie divine. On sait que Nietzsche se disait élève du philosophe Dionysos. Sans doute, qu'en philosophant on entre dans la sphère du divin. Et, se référant une fois de plus à Nietzsche, on ne peut s'empêcher de souligner que "tous les philosophes sont des gens qui ont fait l'expérience de quelque chose d'inhabituel". Bien plus tôt, à l'époque de la Renaissance, Pic de la Mirandole avait dit quelque chose de similaire: "Si l'on examine la signification et le sens secret des noms sacrés d'Apollon, on verra qu'ils témoignent que Dieu est un philosophe non moins qu'un devin".

Être philosophe, c'est être celui qui accomplit une action, car la pensée est une action. Si vous n'avez pas encore compris cela, vous n'avez pas encore commencé à penser. Débarrassez-vous de l'idée erronée selon laquelle le philosophe est un employé de bureau qui interagit avec le monde en regardant par la fenêtre et en se livrant à des études académiques sans fin. De même, il faut bannir l'autre notion selon laquelle le fatras sans signification que la plupart des gens produisent est une action.

La philosophie implique une intervention active dans un acte cosmogonique infiniment durable en transformant le monde extérieur, en l'influençant subtilement par l'identification des structures paradigmatiques qui sous-tendent l'univers; la philosophie est, si l'on veut, une tentative de transférer les "images archétypales" du mundus imaginalis dans le monde matériel, le monde des formes.

"Imprimer au devenir les signes de l'être" (comme disait Nietzsche), c'est philosopher, et donc agir.

Le philosophe n'est pas l’homme d’un métier, il est impossible de le devenir. Il s'agit d'une sorte d'assignation ontologique, que l'on réalise ou que l'on laisse s'effacer. Une vieille et belle légende parle de l'ange de la mort, dont les ailes sont constellées d'innombrables yeux. Lorsque l'Ange arrive trop tôt, il se contente de toucher un homme de son aile et, de peur qu'il n'oublie la rencontre, lui donne une paire d'yeux supplémentaire. Des yeux qui regardent la préexistence. La philosophie est donc ce "regard" sur la préexistence. Un philosophe reçoit sa deuxième paire d'yeux en même temps que la première, mais ces yeux ne s'ouvrent pas tout de suite. Ils ont parfois besoin d'un professeur, d'un livre, d'un choc soudain, d'une rencontre avec la mort, d'une expérience du numineux. Les mystères servaient cet objectif dans les temps anciens.

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Nietzsche, qui se sentait contemporain d'Héraclite plutôt que du XIXe siècle, savait que la vraie pensée (et donc, oser penser dangereusement) était une expérience de philosophe divin. La philosophie comme action, comme mode de vie. Dans le livre Nietzsche. Une biographie de sa pensée, Rüdiger Safranski écrit:

"Pour le jeune Nietzsche, la philosophie est une occupation qui envahit puissamment la vie. Elle n'est pas seulement un reflet de la vie, elle contribue aussi à son changement, elle est déjà ce changement elle-même. Penser, c'est agir. Cependant, cela ne fait pas référence à une quelconque pensée et pas à un quelconque penseur. Pour que les vérités soient non seulement trouvées, mais aussi incarnées, il faut ajouter le charisme particulier d'un penseur et le pouvoir vitalisant des idées. Une décennie plus tard, dans Humain, trop humain, Nietzsche qualifiera de tels philosophes, capables d'incarner des idées, de "tyrans de la pensée". Nous en voyons l'exemple le plus classique dans la Grèce antique. Parménide, Empédocle, Héraclite, Platon - tous voulaient "se mettre d'un seul coup au milieu de tout l'être".

lundi, 03 mai 2021

Natella Speranskaya et la Janus Academy

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Natella Speranskaya et la Janus Academy

Source: Compte vk de Natella Speranskaya

Mes amis, après l'article "7 raisons de faire partie de JANUS ACADEMY", j'ai reçu de nombreuses lettres demandant comment vous pouvez vous joindre au projet. Dès les premières étapes du projet, je me suis fixé pour objectif de réformer l'ensemble du système éducatif. Pas à l'échelle d'un seul établissement d'enseignement, mais à l'échelle du pays tout entier.

Le projet a été créé depuis de nombreuses années, a subi de nombreuses métamorphoses, a été étendu et amélioré.

Le projet est très vaste, mais cela ne le rend pas impraticable. Aujourd'hui, face à une crise intellectuelle, une crise des grandes idées, la seule chose que vous pouvez et devez faire est de penser grand.

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Comment pouvez-vous participer au projet ? J'ai besoin de vos efforts pour promouvoir l'idée de la polymathie, une promotion à tous les niveaux. Il est étrange que des revues anglophones de premier plan publient sur ce sujet, que des festivals internationaux soient organisés, que des projets éducatifs soient créés, que des conférences TED soient consacrées au sujet et que des livres soient publiés (Polymath de Waqas Ahmed, Cultural History from Leonardo da Vinci to Susan Sontag de Peter Burke, Universals de D. Epstein, Neo-Generalists de Kenneth Mikkelsen et Richard Martin, The Medici Effect de F. Johansson, etc.), lorsque des géants tels que Google, Microsoft et Open AI commenceront à intégrer la tendance polymathique dans leur culture d'entreprise, et dans notre pays... Et dans notre pays, je suis la seule à écrire sur ce sujet. Et je traduis des articles, des interviews, des chapitres de livres, je parle de nouveaux noms, je construis un réseau international de contacts au fil des ans. Comment pouvez-vous participer au projet ? Il existe un grand nombre d'options.

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Écrivez sur ces sujets, traduisez, aidez-moi à publier des livres vraiment importants, donnez-moi l'occasion d'en parler à la télévision, de publier des articles dans des magazines, etc. Il faut que beaucoup de gens travaillent ensemble ici. Je suis un architecte qui a créé un plan directeur pour un grand projet éducatif et j'ai maintenant besoin de constructeurs expérimentés.

Je publie à nouveau ci-dessous le post :

Sept raisons de faire partie de la JANUS ACADEMY

  1. L'opportunité d'apprendre des meilleurs d’entre les meilleurs.

La Janus Academy dispose d'un brillant corps enseignant composé d'environ 200 universitaires, philosophes, chercheurs, innovateurs, artistes, compositeurs, architectes, directeurs de théâtre et de cinéma, écrivains, etc. russes et occidentaux de premier plan.

  1. "L'éducation sans distance".

La Janus Academy est une éducation en direct. Il existe des connaissances et des expériences qui ne peuvent être transmises sous une autre forme que l'oral. Michael Polanyi appelait cette connaissance "personnelle" (ou tacite) et Per Schlingman et son co-auteur Kjell Nordström l'appelaient "sauvage". Ces connaissances sont transmises par contact direct, elles ne peuvent être ni enregistrées ni, encore moins, numérisées. Vous pouvez écouter les conférences de Peter Brook, David Lynch ou Peter Greenaway, par exemple, autant que vous le souhaitez, mais elles ne vous apporteront jamais ce que vous pourriez obtenir par un contact direct avec les maîtres.

La Janus Academy abolit toute distance - les étudiants acquièrent des connaissances et de l'expérience grâce à un contact direct avec les meilleurs éducateurs.

  1. Dialogue avec les enseignants.

Les cours traditionnels ont longtemps été inefficaces. Le format académique de l'éducation implique un mono-processus standard, où un conférencier délivre certaines informations à un public passif. Ainsi, il n'est pas tenu compte du fait que chaque participant a son propre type de perception, de pensée, de vitesse de traitement de l'information, son propre bagage culturel, philosophique et historique accumulé. Et le lecteur constate avec déplaisir que les auditeurs, l'un après l'autre, détournent leur attention et la reportent sur des gadgets, sur les autres, sur leur monologue intérieur, sur la vue depuis la fenêtre, etc. Et le conférencier ne sait pas comment retenir leur attention. Les auditeurs ne sont pas impliqués dans le processus général. Ils ne se sentent pas partie prenante de ce qui se passe.

La Janus Academy a une approche différente. Nous nous appuyons sur le format dialogué pour présenter le matériel. Les étudiants deviennent des participants actifs aux processus intellectuels. Il s'agit d'un pas conscient vers la renaissance de la tradition du dialogue dans la pratique de l'enseignement. En outre, l'Académie organisera des conférences dans un format non traditionnel (double conférence, conférence-discussion, conférence-performance, conférence-problème, etc.)

  1. Une opportunité d'entrer dans le centre de formation de l'élite intellectuelle, des nouveaux leaders du futur.

La Janus Academy est un "groupe de réflexion" formant des communautés de deux types:

- une communauté de polymathes-étudiants engagés dans des projets, des recherches interdisciplinaires, la création de clubs intellectuels, de laboratoires créatifs, etc.

- une communauté de polymaths-enseignants. Pour eux, l'Académie deviendra une plateforme interdisciplinaire de partage des connaissances et des expériences, un territoire pour le développement de la coopération internationale. L'Académie elle-même peut initier la création de communautés de scientifiques et de chercheurs interdisciplinaires pour résoudre les problèmes mondiaux (problèmes environnementaux, crise démographique, menaces possibles de l'IA, exploration spatiale, terrorisme, inégalités sociales, pollution atmosphérique, etc.) Aujourd'hui, face à une pandémie, cela devient encore plus urgent.

  1. L'opportunité de voir le monde au-delà de la spécialisation étroite et de montrer votre potentiel à facettes multiples.

La Janus Academy est un centre d'éducation mondial, qui réunit les grands esprits du 21e siècle pour créer un nouveau modèle d'éducation, centré sur l'idée d'un polymathe, ou d'un individu universel possédant un large éventail de connaissances interdisciplinaires. Il s'agit d'un DÉFI pour le système éducatif existant.

L'ensemble du modèle éducatif moderne est axé sur la formation de spécialistes au profil étroit, qui ont réussi l'"école des aptitudes et des compétences", mais pas l'"école de la connaissance". Le résultat est évident : les aptitudes et les compétences acquises aujourd'hui deviendront obsolètes demain et nécessiteront une mise à niveau immédiate. La personne est alors incluse dans une course sans fin, remplaçant une pièce usée par une autre. N'ayant pas d'axe de connaissances fondamentales, il n'a tout simplement aucun endroit pour enchaîner les compétences acquises. En conséquence, nous n'obtenons pas une personne qui a réalisé son potentiel, mais un "spécialiste à un seul bouton" - sans une pensée intégrative, sans une vision holistique du monde, mais avec un "passeport de compétences" et un tremblement nerveux à l'idée que demain il n'aura nulle part où travailler. Et, naturellement, il ne sait rien de l'histoire des civilisations du monde, de la linguistique structurelle, de la culture mondiale, de l'art classique et contemporain, de la philosophie, de l'anthropologie, etc. Seuls les polymathes sont capables de comprendre et d'apporter une réponse aux défis auxquels l'homme est confronté au 21ème siècle. Et la Janus Academy est, si l'on veut, un projet visant à créer un nouveau type d'être humain, affrontant avec audace son avenir.

  1. Participer à la formation d'un paradigme éducatif fondamentalement nouveau, fondé sur "l'union de la musique et des mathématiques", de la science et de l'art:

- un ensemble de disciplines des sciences humaines qui fournissent des connaissances fondamentales,

- un ensemble de disciplines STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques) qui développent une pensée innovante et la capacité de rassembler, d'analyser, d'organiser et de réfléchir de manière critique à l'information.

  1. Découvrez plus de 150 cours rédigés par des auteurs qui forment un complexe éducatif unique que vous ne trouverez dans aucune autre institution.

Chaque instructeur de l'Académie est mandaté individuellement pour créer un cours unique spécialement pour JA. Ainsi, un contenu unique est formé, qui deviendra un patrimoine culturel et intellectuel de l'humanité.

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Ma Mission

  1. CHANGER LE PARADIGME ÉDUCATIF

J'ai toujours été inspiré par Cosimo de Medici, grâce auquel l'Académie de Platon est apparue dans la Florence de la Renaissance. Cette Académie réunissait des philosophes, des artistes, des architectes, des sculpteurs et des poètes exceptionnels de l'époque. C'était une époque de triomphe total d'un nouveau type d'homme - l'homo universalis, dont le plus brillant représentant était Léonard de Vinci - peintre, architecte, sculpteur, inventeur, écrivain, musicien et scientifique. L'incarnation même de l'union de la musique et des mathématiques, de la science et de l'art.

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Où est passé ce type de personne aujourd'hui - une ère de profonde spécialisation - et pourquoi le penseur universel qui avait une vision holistique du monde a-t-il été remplacé par un homoncule qui regarde le monde par le trou de serrure de sa profession ? Ce sont les questions que j'ai commencé à me poser.

Le 21ème siècle nous lance des défis à l'échelle mondiale. Nous assistons à un développement rapide des nouvelles technologies. Mais il semble que ni les hommes politiques, ni les hommes d'affaires, ni les inventeurs ne soient conscients des opportunités et des risques liés au développement de l'intelligence artificielle et de la biotechnologie. Les problèmes que nous devrons bientôt affronter dépassent notre entendement.

Comme l'a dit Albert Einstein, "les problèmes ne peuvent être résolus au même niveau de pensée que celui qui les a créés". Pour comprendre ces problèmes, il faut adopter une perspective mondiale. Les polymathes étaient les personnes les plus influentes de l'histoire de l'humanité. Ils avaient la capacité de créer des combinaisons atypiques de compétences, de combiner et de synthétiser des connaissances issues de différentes disciplines. Seuls les polymathes ont été capables de comprendre et d'apporter une réponse aux défis auxquels l'humanité est confrontée au 21ème siècle.

Comment créer les conditions pour la formation d'individus à la pensée polymathique? Pour ce faire, nous devons transformer l'ensemble du paradigme éducatif et créer un nouveau modèle éducatif. Comment? En rassemblant les meilleurs esprits de l'humanité. Cosimo de Medici a eu la grande idée. Il a inspiré la mienne. Nous vivons à une époque où nous devons à nouveau oser voir grand. Depuis plusieurs années, je développe un projet appelé JanusAcademy. J'ai essayé de créer une sorte de matrice du futur système éducatif, qui remplacera ou deviendra une véritable alternative au modèle éducatif mis en œuvre aujourd'hui.

  1. UN GUIDE DE L'ANTIQUITÉ

En tant que personne ayant une mission éducative, je veux créer une sorte de "guide de la tradition antique" et, surtout, montrer la dimension sacrée de la mythologie, de la philosophie et de la culture de la Grèce antique. J'ai été poussé à le faire par la prise de conscience de la nécessité de repenser les fondements de la méthodologie des études sur l'Antiquité et de critiquer leurs principes fondamentaux.

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La principale erreur des spécialistes modernes de l'Antiquité est la tendance dominante de leur méthode de recherche à aborder l'Antiquité avec un "critère de modernité". Si c'est une façon de réduire la distance historique et de se rapprocher de la vision du monde des Grecs anciens, ce n'est pas la plus réussie. La mythologie antique, la philosophie antique et le théâtre antique sont apparus dans la "Grèce des Mystères", c'est-à-dire avant le déclin des Mystères, et il va sans dire que presque tous les premiers penseurs et tragédiens grecs étaient des initiés. Prendre comme point de départ l'état intellectuel et spirituel de l'homme moderne, qui est passé à la fois par les meules des religions monothéistes et par le traitement de l’athéisme, revient à signer son impuissance à comprendre les origines de la philosophie et de la culture de l'Europe occidentale.

La distance historique, la succession de transitions paradigmatiques (il suffit de voir la transition à grande échelle du paradigme antique au paradigme chrétien!) nous rendent presque incapables de saisir pleinement la culture, la religion et la philosophie grecques. Innokenty Annensky, par exemple, a dit à juste titre que pour certains, l'Antiquité n'est qu'une étape historique qui a été et est restée dans le passé, tandis que pour d'autres, l'Antiquité est une force vivante qui continue d'exercer son influence sur toutes les époques ultérieures. Il pensait que nous pouvons nous approcher de cette force vivante par l'intuition artistique.

Quoi qu'il en soit, nos idées sur l'Antiquité nous viennent soit d'athées "aveugles souffrants", soit du prisme de la pensée chrétienne (la tradition culturelle byzantine), mais pas des Grecs eux-mêmes, et nous ne savons donc rien de l'Antiquité en tant que telle. Winkelmann nous en a donné une image différente - une Antiquité paisible, "apprivoisée" et non menaçante, mais néanmoins grecque, païenne et primordiale. Nietzsche, quant à lui, a montré au monde sa "dimension dionysiaque", grâce à laquelle l’Age d’Argent a tenté de repenser l'héritage gréco-romain. À mon avis, les mots de la renaissance de l'Antiquité aujourd'hui doivent être compris comme une "renaissance de la bonne attitude envers l'Antiquité", c'est-à-dire comme une "vision grecque de l'Antiquité". Si je parviens à m'en rapprocher, je considérerai que ma tâche est accomplie.

Mes conférences et mes nombreuses publications, mon livre Dionysos Pursued, mes cours avec le groupe de lecture de l'électrothéâtre Stanislavsky et ma participation à la pièce de théâtre Orphic Games peuvent tous être considérés comme faisant partie de la création du guide.

  1. LA PHILOSOPHIE COMME MODE DE VIE

Les "philosophes" modernes ne conçoivent plus la philosophie comme une manière d'être. Leur discours philosophique n'est pas coordonné avec leur vie philosophique. Comme l'a écrit G. Thoreau : "Nous avons maintenant des professeurs de philosophie, mais pas de philosophes".

La philosophie ne pense plus au primordial, ne s'occupe pas de la transformation de la pensée, de la formation de l'esprit et de l'âme, de la transformation intérieure de l'homme.

Les Grecs anciens s'adonnaient à la philosophie, qui était pour lui un choix existentiel, une forme de vie, un mode de pensée, tandis que la lecture des œuvres d'Héraclite, de Phérécyde (de Syros) ou d'Empédocle était un "exercice spirituel" (Pierre Hadot), une pratique personnelle volontaire.

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Les écrits philosophiques des penseurs de l'époque hellénistique et romaine ne visaient pas à informer, mais à façonner et à transformer la pensée des lecteurs. Pythagore, Platon et Aristote ne philosophaient pas devant leurs élèves pour leur fournir le plus d'informations possible, ils formaient exclusivement les esprits, ouvraient d'autres niveaux ontologiques, d'autres modes d'être devant leurs auditeurs, en fait ils les poussaient à une transformation intérieure comparable à ce que les initiés vivaient dans les mystères.

Je veux rendre à la philosophie son sens premier.

La philosophie implique une intervention active dans un acte cosmogonique infiniment durable en transformant le monde extérieur, en l'influençant subtilement par l'identification des structures paradigmatiques qui sous-tendent l'univers; la philosophie est, si l'on veut, une tentative de transférer les "images archétypales" du mundus imaginalis dans le monde matériel, le monde des formes.

"Imprimer au devenir les signes de l'être" (comme disait Nietzsche), c'est philosopher, et donc agir.

La philosophie n'est pas un métier, il est impossible qu’elle le devienne. Il s'agit d'une sorte d'assignation ontologique, que l'on réalise ou que l'on laisse s'effacer. Une vieille et belle légende parle de l'ange de la mort, dont les ailes sont constellées d'innombrables yeux. Lorsque l'Ange arrive trop tôt, il se contente de toucher un homme de son aile et, de peur qu'il n'oublie la rencontre, lui donne une paire d'yeux supplémentaire. Des yeux qui regardent la préexistence. Ainsi, la philosophie est ce regard sur la préexistence.

  1. "L'ARCHITECTE DES SIGNIFICATIONS ET L'ART DE PLANIFIER L'AVENIR".

Il se trouve que, dans cette vie, je ne suis vraiment inspirée que par les grandes idées, les visions à grande échelle. Je suis fascinée par les artistes (au sens large du terme) qui peuvent créer des univers créatifs grandioses, par les philosophes qui osent devenir des adeptes d'idées profondes à partir desquelles ils érigent, tels des architectes secrets, les majestueux édifices de leur pensée. Pour moi, la création d'une œuvre d'art ainsi que la création d'une "architecture de la pensée" est toujours un acte sacré, un acte cosmogonique.

Je suis un être de défi. Un défi à la philosophie contemporaine, à la culture contemporaine, à l'éducation contemporaine. Une personne qui ose parler du sacré dans un monde séculier, "divorcé" (M. Weber). Là où il n'est plus habituel de parler de l'âme et de l'esprit, j'affirme la dimension verticale de l'être. Et je réponds à l'émergence de ceux qui soutiennent ce défi.

Je suis intéressée par l'interaction avec les porteurs de grandes idées. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les personnes qui transcendent audacieusement les frontières. Ceux dont les yeux sont fixés sur les piliers d'Hercule, sans tenir compte des mots Non Plus Ultra. Des personnes qui ont décidé de reconsidérer radicalement l'histoire des civilisations, de repenser toutes les connaissances philosophiques ou le patrimoine culturel de l'humanité, qui sont prêtes à ruiner l'ancien paradigme et ont la force d'en créer un nouveau. Des personnes qui ont relevé le défi. Des personnes qui ont osé remettre en question les fondements, les axiomes, les principes immuables qui maintiennent la société. Je suis fasciné par ceux qui disent: "Je vais créer un nouveau monde". Et la partie intégrante de ma mission est d'aider ces personnes à réaliser leur mission, leur Grande Idée. Dans ce rôle, je me qualifie d'"architecte des significations".

lundi, 13 avril 2020

Revolution in the Education of the 21st century

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Revolution in the Education of the 21st century

Ex: https://medium.com/@natella.speranskaya/

Kirill Boldyrev’s interview With Natella Speranskaya, a philosopher and founder of the Janus Academy project.

You often write about the crisis of the modern educational system, about the need to return to the roots (in particular, to revive the idea of Paideia, Socratic maieutics, and dialogue). In other words, Your criticism relates to the Western model of education. What can you say about education in the East, and what, in your opinion, are the significant differences between these systems?

— I will allow myself to refer to the book “Cultural Foundations of Learning: East and West” by Jin Li, where this issue discussed. The author believes that the main difference between the Western and Eastern (we are talking mainly about the Chinese, based on Confucianism) educational systems is that the first focused on the knowledge of the external world based on reason, and the second — on man’s knowledge of himself based on virtue. I don’t quite agree with that.

If we turn to the origins of the Western educational system, we find that based on the principle of “know thyself” (the inscription on the pediment of the Delphic temple read: Γνῶθι Σεαυτόν). This knowledge was directly connected, on the one hand, with the Mysteries that changed the ontological status of man, and on the other — with the philosophical schools of Antiquity.

In the Middle ages, as well as in the Renaissance, education not supported on the knowledge of the external world based on reason; this principle arose in the educational paradigm of the New time (rationalism of the Descartes, the empiricism of Bacon). And became dominant in the age of Enlightenment, the main idea of which is expressed by Kant: “Have the courage to use your mind.” It is not for nothing that Jin Li cites Faust as the embodiment of an approach to learning and knowledge that was an integral part of the Western world. As for the reliance on virtue, it is difficult to deny that in the Ancient world virtue was the foundation of education and upbringing (Paideia, the idea of kalokagathos, τὸ ἀγαθόν by Plato, the “Nicomachean Ethics” by Aristotle). Is it worth Recalling the role of virtue in the Christian Middle Ages or the significance of virtu — the main defining category of the humanistic ideal of the individual in the Renaissance?

Thus, what is Jin Li said about the Western education system does not affect its origins (where it, frankly, coincides with the Eastern one), but refers exclusively to the model of education that arose during the Enlightenment. If we turn again to Antiquity, we will have to admit that the works of Ancient Greek thinkers were “spiritual exercises” (Pierre Hadot), aimed at the formation of the soul and mind, at the metamorphosis of the personality, at its transformation. And in the philosophical schools of Antiquity, there was no informing of students (which is typical of modern education), but the only formation. Moreover, I would like to make a bold conclusion: in the epochs, when a person’s worldview had a religious foundation (Antiquity — the Middle ages — the Renaissance), education always meant the formation and transformation of the individual. During the triumph of rationalism and materialism and the advent of a secular worldview, the goals of education change dramatically. It is this educational model that I criticize.

It was in the Age of Enlightenment that intellectual specialization appeared, and various disciplinary knowledge, as noted by Waqas Ahmed in the book “Polymath”, was institutionalized in the form of academic departments at universities. The unprecedented fragmentation of disciplines has led to the fact that polymaths with extensive knowledge in various fields have been pushed to the periphery of social processes, giving way to the now famous specialists of a narrow profile. The Eastern educational system has been more successful in maintaining its roots than the Western one.

One of the primary skills of the XXI century is called the Ability to Learn. Books on to “Learning How to Learn” tell you about the organization of the learning process, as well as provide effective planning methods and skills for conscious learning. One of them is written by Ulrich Boser, a scientific journalist, and researcher in the field of education. Do You attach importance to this skill, and do You focus on it in Your projects?

page_1.jpg— I’m familiar with Boser’s work. The book provides many examples of successful application of various skills of working with information, immersion in a particular problem and the development of new professional competencies. However, I did not have enough perspective in it, which includes methods of teaching polymaths, people who have the ability to create atypical combinations of skills, to combine and synthesize knowledge from different disciplines. The type of thinking and perception of such people is radically different from the thought and understanding of narrow specialists. The methods of learning that polymaths use are not even discussed in the book, but it is these individuals who can significantly enrich the understanding of the idea of “Learning How to Learn.” Although we must admit that we do not often think about how we feel, how we learn as if our mental tools are used unconsciously, automatically; Boser writes that even masters are often lost as soon as it becomes necessary to explain exactly how they acquired such a high degree of skill. In Boser’s book, I did not have enough examples of using non-traditional but efficient forms of learning. I am engaged in this topic not only as a researcher and theorist, but also as a practitioner, so I pay great attention to everything that forms the new educational landscape today.

-For example?

- Already in the Preface, Boser writes about the ineffectiveness of traditional lectures. Many people write about this, giving endless statistics. I will allow myself to dwell on this in more detail. I assure you, it is worth thinking about this not only for people who teach certain disciplines in educational institutions but also for everyone who is related to any institutions where there is at least a small hint of learning (from cultural centers with educational programs to tiny cafes where some lectures are given from time to time).

The academic format of training implies a standard mono-process when there is a lecturer who brings certain information to a passive (I emphasize) audience. It does not take into account that each listener has its type of perception, thinking, speed of information processing, it’s accumulated cultural, philosophical, historical background. And now the lecturer notes with displeasure that the audience one by one turns off their attention and transfers it to gadgets, to each other, to their internal monologue, to the view from the window, etc. And the lecturer doesn’t know how to hold their attention. There is no involvement of listeners in the overall process. They don’t feel part of it. In the “Manifesto for Liberal Education” by Eva Brann emphasizes that lectures are not an integral and mandatory part of humanitarian education (I would not limit myself to the “humanitarian” direction since this is a phenomenon that affects the educational system as a whole). Since the latter is dialogue-oriented by its nature, the student in the learning process becomes not a passive recipient of knowledge, but an active participant in the general search. Brann calls such education “dialectical education,” which should be understood in the key of the “dialectical method of Socrates.”

As someone who occasionally engages in personalized Learning, I invariably choose dialogue, not lecture. As for the broad audience, then this is not a dialogue, but a polylogue (the conversation of many participants). The method remains the same. I call it the “polylogic method.” When you break the old format and make students direct participants, you turn the learning process into a mutual exchange of knowledge, thanks to which participants learn to hear each other, express and argue their point of view, and most importantly — to focus their attention.

Moreover, this is how the intellectual and creative environment forms. Not the sum of atomic individuals who fill the audience to listen to your monologue, but individuals who have come not only to learn but also to teach, not only to take but also to give. When I conceived the JanusAcademy project and planned what courses I would teach there myself, I began to develop these courses based on the “polylogic method.”

What are non-traditional lecture formats You talking about? Which ones do You use yourself?

— First, a Lecture by two teachers. Two teachers give a lecture, interacting both with each other and with the audience — the dialogical communication between lecturers and listeners. The latter find themselves in a socially active position and are involved in a dialogue. All types of non-traditional lectures, which I will briefly describe, are aimed at immersing listeners in the process of constant “co-thinking” with the lecturer (s) and active dialogue. This increases both the level of attention and the level of motivation. A person becomes interested in learning. He is involved in the process.

Second, a Lecture with PLANNED ERRORS. This type of lecture will also be called a “provocation lecture.” Important: this lecture requires a severe level of preparation, a lot of work, the element of improvisation in it is almost excluded. It is written as a “scenario”. The lecturer announces the topic of the lecture and then warns the audience that in the process of reading it, he will make a certain number of deliberate mistakes that students must track down. Naturally, he should prepare these errors in advance and have a list before his eyes. Usually, the number of errors does not exceed ten. At the end of the lecture, students need to name the errors found. Then they reflect on them with the lecturer and give the correct answers.

Third, Lecture-Discussion. I don’t think this type needs any comments. This is a discussion between specialists (which makes it possible to assemble a real interdisciplinary team), with whom the audience actively interacts.

Fourth, a Problematic Lecture. The lecturer does not just give a lecture but creates a problem situation in which the entire audience is involved. Again, it’s a Dialogic form of interaction.

Fifth, the Lecture-Performance. The learning process becomes an artistic act. This type of lecture requires a lot of preparation (including rehearsals). It is the creation of an interdisciplinary field where the union of science and art, music, and mathematics can be realized. There can be a great variety of forms of performative lectures, and it all depends on the imagination of their creators.

Sixth, the lecture-dialogue, which I have already described.

There are other formats, but I have mentioned only the most well-known ones.

How did You come up with the idea to create Your educational project? What task do You set for Janus Academy?

— Revolutionary task. Israeli historian Yuval Harari calls our time the Era of Algorithms, of Big Data. But we must understand that Big Data is not a substitute for Big Ideas. It is the absence of Big Ideas that is the main characteristic of the modern era. Big Ideas always carry transformational potential, imply radical transformations, changes, and those who dare to express them, as a rule, are tested by distrust, skepticism, and accusations of unrealistic fantasies — from a society that is not ready for change. But only these people have had and will have an impact on the course of human history.

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Thaddeus Zelinsky

In the Silver age, there was a Big Idea that went down in history as the “Third Renaissance.” For the first time, the famous classical philologist Thaddeus Zelinsky, a Russian by language and birth, a Pole by blood and a Hellenic by spirit, spoke about it. The essence of this idea was that the European world experienced two great Renaissance of Antiquity — the Romanesque Renaissance; this is the XIV-XVI centuries. And the German Renaissance, which occurred in the XVIII-XIX centuries. Zelinsky founded the Union of the Third Renaissance, which included such people as I. Annensky, the Bakhtin brothers, Gustav Shpet, and others. The Third Renaissance was a grandiose project of the Silver age of Russian culture. And I, as a person whose intellectual activity connected with Classical Reception Studies, immediately “inherited” the idea of the Third Renaissance and made it сentral both in my educational mission and the Janus Academy project.

Hence, it became necessary to transform the educational system since it is absurd to talk about a Renaissance in the current circumstances. Observing what is happening in the educational environment in the West, I saw that all the trends that I initially put in the Janus Academy project are now gaining significant influence. A new type of intellectual, which embodies the idea of homo universalis, today openly advocates a polymathic approach to learning, insists on interdisciplinarity, and advocates the revival of the Humanities.

I am one of those who are worried about everything that happens in the educational and cultural spheres. Many years of thinking about the current situation in the field of education, the cultural crisis, the intellectual desert, led me to the idea of creating a new Academy. Of course, I had specific intellectual reference points: the Mouseion at Alexandria, the Platonic Academy, the Platonic Academy of Florence. This idea matured gradually. When I was searching for teachers for Janus Academy, I had to read books by modern researchers continually, scientists, philosophers, specialists in various fields, listen to lectures, watch videos, find interviews, and pass through a massive amount of analyzing information. I was searching for new names to introduce them to the Russian-speaking intellectual space gradually, I followed the processes taking place in different communities of the Western world (philosophical, scientific, artistic, etc.); I compared their experience with the experience of the predecessors, I identified archetypal models based on the paradigm that were created educational institutions, and educational projects are built.

Even at the initial stage of creating the project, I set a goal — to reform the entire educational system.

Not on the scale of one educational institution, but the size of a whole country. My task was to create a kind of laboratory of elite culture. This cultural and educational center would form a new cultural and philosophical paradigm, influence the educational system, discover new names, identified new intellectual and artistic trends of the era, and conduct a constant “dialogue of cultures” (“dialogue of minds”!) with the West and the East.

This project is large-scale, but this does not make it unrealizable. Today, in the face of a terrifying intellectual crisis, the only thing we can and should do is thinking large-scale. Unfortunately, we have begun to forget that education has always been a way of inheriting culture. Changing the educational model, making specific educational trends dominant, we inevitably change the culture.

Your Academy is already being compared to the Eranos Society. Do I understand correctly that You do not want to create a universal online educational platform and are more focused on live learning? You have planned both lecture tours and the formation of communities of polymaths around the project.

— I chose the best of the best for the Academy as Lorenzo de’ Medici had done. Only the most outstanding philosophers, scientists, researchers, cultural, and artistic figures can change the prevailing paradigm and, accordingly, lead to its change. From the very beginning, I decided that learning at the Academy will be Blended, but the emphasis will undoubtedly be on active learning. You are right, the project includes both lecture tours and communities of polymaths. First, it is a community of polymaths-students engaged in project work, interdisciplinary research, the creation of intellectual clubs, creative laboratories, etc. Secondly, the community of polymaths-teachers. For them, the Academy will become a multidisciplinary platform for the exchange of knowledge and experience, a territory for the development of international cooperation. The Academy can itself initiate the creation of temporary communities of interdisciplinary scientists and researchers to solve global problems (environmental problems, demographic crisis, possible AI threats, space exploration, terrorism, social inequality, atmospheric pollution, etc.). Today, in the face of a pandemic, this becomes even more relevant.

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Lorenzo de Medici

Janus Academy is

1. Formation of a fundamentally new educational paradigm based on the “union of music and mathematics”, science and art:

- a complex of Humanities disciplines which provide students with fundamental knowledge,

- a STEM complex (Science, Technology, Engineering, Mathematics), developing innovative thinking and an ability to collect, analyze, organize, and critically evaluate information.

2. 32 directions.

3. More than 150 author courses forming a unique educational complex that you will not meet in any of the educational institutions. Each teacher receives an individual order to create a course of lectures, which is then taught at the Academy.

4. Outstanding teaching staff (about 200 leading Russian and Western scientists and specialists, researchers, philosophers, artists).

5. Polymathic approach to learning. The formation of a polymath, homo universalis, Renaissance man, generalist.

I understand that when dealing with such a large-scale project, I will have to be patient and decide on a gradual implementation of the idea.

In the educational sphere, I am creating a niche that does not yet exist.

It is an expensive project, and I realize that I need an ambitious patron who is dissatisfied with the modern educational system.

As far as I know, Your Academy is planning rather rare courses? Tell me about it.

— I can only open a few cards. For example, Janus Academy will develop an entire field — Imagination Studies-which will combine several courses at once. This field includes the sociology of the imagination by Gilbert Durand, the research of the imagination of Henry Corbin, the iconological method by Aby Warburg (and his mysterious the Mnemosyne Atlas will be studied in a comprehensive, interdisciplinary way, involving both acting methodology and ancient mnemonic techniques), and the legacy of some members of the legendary community “ERANOS.” In this direction, I am currently developing a powerful program that is not similar to any of the existing in the educational institutions and research centers.

The modern science of imagination appeared in the middle of the 20th century thanks to the efforts of philosophers, theorists, and historians of religion: Gaston Bachelard, Henry Corbin, Mircea Eliade, Charles Baudouin, Charles Moron, Gilbert Durand, etc. Currently, there are more than 40 research laboratories and institutes of imagination in the world, United in a single network (CRI — centers de Recherches sur l’imaginaire), with centers in France, Belgium, Brazil, Israel, Portugal, Spain, Korea, Poland, the Czech Republic, and Romania.

Also, I plan to launch the course “ARS MEMORIA. Ancient and modern mnemonic techniques”, and has already found three teachers who will not just provide some information (which you can find in The Art of Memory by Frances A. Yates), but will provide you with useful tools and pass on new methodologies based on ancient techniques Dating back to Antiquity. I even found a polyglot who created a method of learning languages based on the medieval Ars Memoria and now consults for diplomats.

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Of course, I will do my best to promote the Mnemosyne Atlas by Aby Warburg and look for an opportunity to give impetus to Warburgian Studies in Russia. In particular, I plan to find a basis for an interdisciplinary dialogue: iconology of Warburg — acting methodology (Dr. Mischa Twitchin is already developing this direction) — the legacy of Henry Corbin — The Anthropological Structures of the Imaginary by Gilbert Durand. You feel that this is the creation of a new “Eranos,” so the comparison was not accidental?

I was able to find a follower of Joseph Campbell (I’m sure all of you have read or at least heard of his book “The Hero with a Thousand Faces”), who traveled with him in the late 70s, and then began teaching (including at the C. G. Jung Institute Zürich, Küsnacht), and now developing new approaches to mythological studies. He continues on the path of Campbell. Of course, I want him to teach at the Academy.

An essential place in the program occupied by courses related to new technologies, but this is a separate conversation, and I am not ready for it yet. I opened four cards out of 150, which is not bad.

If You allow me, I will still ask a question about new technologies. It does not directly concern Your project. You translated Tobias Rees’s article, “Why tech companies need philosophers — and how I convinced Google to hire them.” On Syg.ma it has received a large number of views. The modern Western tendency to introduce humanitarians into large business corporations for Russia is somewhat surprising. Do You think that this trend is likely to appear in our country shortly?

Let’s start with the main thing. What does Tobias Rees do? In this article, Tobias Rees demonstrates a revolutionary approach to areas such as Artificial Intelligence and synthetic biology and proposes that they are perceived as philosophical and artistic “laboratories” where new concepts of human, politics, understanding of nature and technology are formed. What was traditionally associated with the main tasks of the Humanities, which were centered on humans, has now moved to the fields of natural and technical sciences. The Humanities no longer answer the question: “What is a human?» More precisely, they stopped answering the question: “What is human in the current world, what is his relationship with nature, with technology?» But it is the question of what it means to be a human being that is fundamental and key today.

Tobias Rees embeds philosophers and artists to the world’s largest corporations, so that they, along with engineers and technologists, form a new idea of the human. It is a method that, in my opinion, can completely transform not only the business sphere but also the educational paradigm. Unfortunately, nothing like this is happening in Russia yet. But I dare hope it is only a matter of time.

https _specials-images.forbesimg.com_imageserve_57e344d04bbe6f24d1f87b3a_0x0.jpg background=000000&cropX1=2&cropX2=720&cropY1=177&cropY2=896.jpgIt is important to note that the studies of Tobias Rees (Transformations of the Human Program) conducte at the Berggruen Institute, which is one of the key think tanks today. I am deeply convinced of this.

Nicholas Berggruen, in my opinion, is the new Lorenzo de’ Medici, who decided to unite all the most outstanding minds of our century. And in this, our goals are similar.

Berggruen attaches great importance to ideas, seeks to bring philosophy back to the center of life, and in fact, creates a Mecca for scientists, one of whom is undoubtedly Tobias Rees. These people are shaping the future. As for Russia, much will depend on whether we will have our own Medici.

jeudi, 27 février 2020

Philosophy as a Way of Life

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Philosophy as a Way of Life

Natella Speranskaya
Ex: https://medium.com

The Philosophy has long ceased to be a way of life, a manner of being, it has become a field of research, a “philosophical speech”; it no longer thinks of the basic principles, it no longer deals with the transformation of thinking, the formation of the mind and soul, the inner transformation of man. The ancient Greek was engaged in philosophy, which was for him an existential choice, a form of life, a way of thinking. And reading the works of Heraclitus, Pherecides, or Empedocles was for him a “spiritual exercises” (Pierre Hadot), a strong-willed personal practice.

The philosophical writings of thinkers of the Hellenistic and Roman era were not aimed at informing, but at forming and transforming the thinking of readers. Pythagoras, Plato, and Aristotle did not philosophize in front of their students to provide them with as much information as possible, they were engaged exclusively in the formation of minds, opening up to their listeners other ontological levels, other modes of being they pushed them to an internal transformation comparable to that experienced by initiates in the mysteries.

9782253943488-475x500-1.jpgAs Pierre Hadot rightly points out, the texts of early thinkers were not a statement of a certain system (for the first time the idea of systematic philosophy will appear only in the medieval scholar Francisco Suarez), they were “spiritual exercises” aimed at transforming the individual. Philosophy in Antiquity was a mode of existence that required the philosopher to be internally transformed and personally involved in every moment of his life. Spiritual exercises involved the whole Mind. Nevertheless, modern historians of philosophy continue to approach the philosophy of Antiquity with the standards of the Middle Ages and Modern times, i.e. they persist in seeing it as a theoretical and abstract activity, but not as a practice. Philosophy has ceased to be thought of as a way of life. Hadot believed that this was a consequence of the absorption of philosophy by Christianity.

In the scholastics of the Middle Ages, theology and philosophy were at a considerable distance from each other, and philosophy was relegated to the rank of “the Handmaid of Theology”. It was only during the Renaissance that we rediscovered Seneca, Epictetus, and later Marcus Aurelius, and then also Cicero, and Epicureanism, and realized that philosophy can be a way of life. Andre van der Braak also writes that philosophy ceased to be a way of life with the rise of Christianity. He points out that Nietzsche sought to revive the Greek approach to philosophizing as a way of life. We can add that the same goal was pursued by Michel Foucault and Ludwig Wittgenstein.

When we begin to read the texts of ancient thinkers, we should once and for all abandon the habit of applying to them the value system of modernity. “Before that, I considered philosophical texts — whether they are texts of Aristotle, or St. Thomas, or Bergson-as if they are timeless and words always have the same meaning that does not depend on the epoch. I realized that we need to take into account the evolution of thoughts and mentalities over the centuries, “ admits Pierre Hadot. The texts of ancient philosophy and the texts of modern philosophy cannot be perceived in the same way. Hadot believes that the philosophical texts of Antiquity were always intended for limited public and had very specific recipients-either a group of students or a specific follower to whom they were written. For example, according to the testimony of Porphyry, Plotinus wrote his work in response to the questions asked by the audience. The teaching of philosophy for three centuries, that is, from Socrates to the first century, was almost always presented in a question-and-answer scheme. Dialogue as a philosophical genre has almost disappeared today, replaced by systematic treatises. Hadot himself is very skeptical about the possibility of reviving the Dialogic character of ancient philosophy in our days.

PH-philo.jpgTo know that Pierre Hadot means by “spiritual exercises”, need to find out what he invests in the concept of “Spirit.” Spirit he calls what Plotinus called Intellect, Nous, the Highest Reality. Nous is that which is between the One and the plurality. Pierre Hadot: “I would define spiritual exercises as voluntary, personal practices intended to bring about a transformation of the individual, a transformation of the self.” Before to stop the choice on the epithet of “spiritual”, he considered various options: intellectual exercises, ethical exercises, mental exercises, soul exercises, and finally, in his intention to talk about the philosophical tradition in Greco-Roman antiquity, Hadot stopped at «spiritual exercises». Then he explained at length than these spiritual exercises are not exactly (for example, they are not synonymous with “theological” or “religious”, since the latter are no more than a part of them).

If Pierre Hadot had stopped at the adjective “ethical”, he would have had to go into lengthy explanations. How do we interpret the word “ethics”? Commonly it is believed that ethics is a doctrine of morality, of virtue, however, let’s turn our attention to the Greek word ἦθος, ethos (“character”, “disposition”, “temper”), and especially to the famous dictum of Heraclitus: ἦθος ἀνθρώπῳ δαίμων (which can be translated as: “A man’s character is his daimon”). Daimon, i.e. the intermediary between the divine world and the human world (without the negative connotations that appeared in the post-antique era). The word ἦθος also has the meaning of “whereabouts”. And what are these whereabouts, if not the intermediate midpoint where a person and a deity meet/merge and/or collide? The middle, according to Aristotle, is that which always chooses virtue. This is her whereabouts. When the immoralist Nietzsche attacked modern morality, he did it in the name of “virtue in the Renaissance style, virtù, virtue free of moralic acid.”

71sddGtqu+L.jpgAccording to the Hadot, the formation of minds was the basis of the Humanities. Can philosophy be attributed to the Humanities? Andrii Baumeister emphasizes that the term “Humanities” appeared in the Renaissance, in the XV century, but the philosophy is much older. In this case, can philosophy be considered a humanitarian science? The Humanities focus on man, on an anthropocentric understanding of the world, while philosophy can act as a path that leads beyond the “ Human, All Too Human”. (Nietzsche).

The philosopher Peter Kingsley was able to revive the Greek approach to philosophy as a way of life. “As I was drawn back into the world of the Presocratics, as I became absorbed into the ancient Greek texts they had left behind, I soon started discovering something different. These so-called philosophers weren’t theoretical thinkers or speculators, and they were nothing like rationalists in the modern sense. Many of them were immensely powerful spiritual beings. Greek texts which I was soon to realize had been misunderstood and mistranslated for centuries reveal when the distortions and mistaken interpretations are blown away, extraordinary spiritual teachings and extremely potent meditation techniques that can still be applied and practiced nowadays. I practiced them myself and was transformed. I had been brought into direct contact with the lineage and teachings of the ancient Masters who, at the dawn of our civilization, helped shape the Western world and bring our culture into being, “ says Peter Kingsley.

“He recounts a conversation in the Classics Department at UCLA after a talk on Parmenides. A faculty member complained that Kingsley is too dogmatic, that his interpretation is no better than anyone else’s. Kingsley responded: “But you and I are not the same. You read Parmenides so that you can change his meaning to suit yourself. I read Parmenides so that he can change me,” John Bussanich writes.

PH-citadelle.gifThe very concept of “philosophy” should receive a different meaning. Remember Nietzsche’s words: “The very fact that Dionysus is a philosopher, and that therefore Gods also philosophize, seems to be a novelty which is not unensnaring”? It is known that Nietzsche called himself a disciple of the philosopher Dionysus. It is certain that by philosophizing, the man enters into the sphere of the divine. Much earlier, in the Renaissance, Pico della Mirandola had said something similar: “The sacred names of Apollo, if anyone examines their meanings and hidden mysteries, will sufficiently show that that god is no less philosopher than prophet.”

You can only be a philosopher if you are the one who carries out the action, for thought is action. Get rid of the misconception that a philosopher is a boring know-it-all who communicates with the world through endless scientific studies. Similarly, we should banish the other idea that the mindless fuss that most people produce is an action.

Philosophy implies active intervention in an endlessly lasting cosmogonic act by transforming the external world, subtly influencing it by identifying the paradigmatic structures that underlie the universe; philosophy is an attempt to transfer “archetypal images” from mundus imaginalis to the material world, the world of forms.

A philosopher is not a profession, it is impossible to become one. This is a kind of ontological task that a person either implements or allows it to fade away. There is an old beautiful legend about the Angel of Death, whose wings are dotted with countless eyes. When an Angel arrives too early, it only touches the person with its wing and, so that the person does not forget about this meeting, gives him an additional pair of eyes. An eye that looks into pre-being. So, philosophy is such a “gazing” into pre-being. The philosopher receives his second pair of eyes at the same time as the first, but these eyes do not open immediately. Sometimes this requires a teacher, a book, a sudden shock, a collision with death, an experience of the numinous. In ancient times, Mysteries were used for this purpose.

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Russian philosopher, cultural scientist, a specialist in Antiquity, curator of Janus Academy.

lundi, 24 février 2020

A Renaissance Human in the Digital Age

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A Renaissance Human in the Digital Age

Ex: https://medium.com

THE MAIN PROBLEMS OF MODERN HUMAN

I want to start with the question: “Is it possible to become Renaissance Man in the Digital Age?»

The problem of modern human living in the era of Big Data is that he is drowning in the flow of information. The human of Antiquity, the Middle Ages, the Renaissance, had a particular amount of knowledge. Today, we can’t even determine what we need to know. Most often, this is determined by our profession and the direction of our activity. Given the fact that the modern world is still dominated by the tendency to narrow specialization, we can come to disappointing conclusions. A modern human needs to be able to find in a massive flow of unstructured information, the one that will serve for its comprehensive and harmonious development.

Nowadays, only a few people know how to work with information. It is not chaotic to absorb, not to be satisfied with an incomplete acquaintance, but to be selective, to show the art of separating important from secondary, necessary from casual. There are two opposite approaches to knowledge: simple accumulation of information and transformation by knowledge. These two approaches are based on two principles — forma formanta and forma informanta. The first is inherent in a person initially. The forma formanta action is directed from the center to the periphery. We can say that this is the inner Logos or axis of the soul. This principle conditions all internal transformations that we experience. Forma formanta is related to “vertical knowledge”. Forma informanta is an external force that acts from the periphery to the center. It determines all other people’s influences (especially the importance of society). This is “horizontal knowledge”. I realized very early on that our entire educational system is based on forma informanta. In educational institutions, we are informed at best, but we are not formed in any way. In the twenty-first century, we have to synthesize these two principles.

There are other problems faced by the modern human, who can no longer imagine his life without digital assistants. According to research conducted by cognitive neurobiologists, people barely read texts. They don’t read anymore; they just scan them. Scattered attention, fragmentary perception of information, search for keywords, “surfing” rather than reading — this is the result. Of course, many people have decided to abandon paper books altogether and wholly switched to electronic ones. The skill of reading is increasingly lost. It is no secret that many people are no longer able to read Hesse’s “The Glass Bead Game “, much less Schelling’s” Philosophy of mythology”. How can we counter the trend outlined here? One of the ways today is called slow read. For this purpose, reading groups are created all over the world. They allow you to experience time differently and reopen text that is not scanned but is slowly read, parsed, discussed, and commented on.

41tNS4DFN8L._SX335_BO1,204,203,200_.jpgAnother problem with a modern human is poor memory. Why remember something if you can find all the information on the Internet? Xenophon reports that Athenian politician and general Nicias forced his son Niceratus to memorize by heart the works of Homer. Now no one even tries to set such a task for themselves. It has reached the point that today not everyone is also able to finish reading the epic of Homer to the end. Alberto Manguel writes in “Homer’s The Iliad and The Odyssey: A Biography” that memory training in the Byzantine educational system was given considerable attention: after several years of practice, students had to know the Iliad by heart.

CREATION A WORLDVIEW

Creation a worldview is a complex and lengthy process. We often meet people who do not have any worldview. At best, they have a particular set of opinions (in most cases, not their own) and incomplete knowledge, based on which they draw conclusions and make decisions. If there is no worldview, then there is no internal axis, center, or reference point around which a separate world is formed. A person “just lives”, unaware of the values, views, and desires imposed on him. The inability to cope with the massive flow of information that today threatens to wash away any truth from the face of the earth leads it to a chaotic capture, senseless accumulation. He does not know how to choose the most important thing from this inexhaustible stream. If he had a worldview, a particular coordinate system, then approaching the bookshelves or looking at a series of links and headlines in his news feed, a person would instantly make the right decision: “take” or “put aside”. To build your worldview, you need to be a good architect.

In the process of forming ourselves, we always lose sight of the fact that human is a process, as the act of creation. It is in constant development and transformation. There is an ontological gap between the human of Antiquity and the human of the Middle ages. And those who naively believe that humans are always the same, that we are the same today as we were hundreds of years ago, make an unforgivable mistake. When we talk about the “ancient Greek,” “medieval European,” “Renaissance human,” “Modern human,” “postmodern individual,” we are talking about entirely different and, I would venture to say more radically, diametrically different human types. Changing paradigms always means a fundamental change that can be correlated with a “re-creation of the world.” Everything changes the ontological status of a human, his view of life, death and the afterlife, time and space, the divine; his ideals, his values, etc. change. The understanding of these changes dictates the division into historical periods.

41k4XMEZqKL._SX326_BO1,204,203,200_.jpgJoel Barker, in his book “Paradigms: Business of Discovering the Future”, emphasizes that he does not agree with Thomas Kuhn, who believed that paradigms exist only in science. I always emphasize that I use the word “paradigm” without any reference to Kuhn’s paradigm theory, and take its original meaning (from Greek. παράδειγμα, “example, model, sample”). So, Barker is convinced that the new paradigm comes sooner than there is a need for it. The paradigm is always ahead of demand. And, of course, the apparent reaction to this is rejection. Who is changing the paradigm, according to Barker? It’s always an outsider. The one who breaks the rules turns them — at the same time improving the world. “What is defined as impossible today is impossible only in the context of present paradigms,” says Barker. Let’s put the question again: “is it Possible to become Renaissance human in the digital age? This is not possible only in the context of the old paradigm. But that paradigm could disappear by tomorrow.

PARADIGM SHIFT: A REVOLUTION IN HUMAN THINKING

The type of personality that appeared in the pre-Socratic period delighted Friedrich Nietzsche, who wrote about the Republic of Geniuses, where the philosopher was a magician, a king, and a priest. This type of personality will still manifest itself in the Middle ages — in the person of the philosopher, scientist, and theologian Albert the Great (Doctor Universalis), the Arab scientist Ḥasan Ibn al-Haytham and the philosopher and naturalist Roger Bacon. And in the Renaissance — as homo univeralis, the most striking embodiment of which will be Leonardo da Vinci: painter, sculptor, architect, inventor, musician, writer, and scientist, ahead of his time. Then it will be replaced by another type-a a scientist of narrow specialization. It’s no longer a microcosm that reflects the entire universe (macrocosm). The world becomes too vast for him, so the specialist decides to confine himself to a small island, where he spends the rest of his days in the eternal scientific studies, to come to results that can easily be refuted by a new generation of such scientists. E. R. Dodds wrote:

The sort of specialisation we have today was quite unknown to Greek science at any period, and some of the greatest names at all periods are those of nonspecialists, as may be seen if you be seen if you look at a list of the works of Theophrastus or Eratosthenes, Posidonius, Galen, or Ptolemy.

In the age of Antiquity, the idea of a perfect human necessarily included the concept of “kalokagathos” (Ancient Greek: καλὸς κἀγαθός). It was a symbol of the harmonious union of external and internal virtues. Another idea that will become the basis of the system of classical education — “Paideia” (παιδεία), that is, the formation of a holistic personality, it was closely related to “kalokagathos.” The harmonious system of ancient (classical) education laid the foundation for the future educational system of Europe.

For the ancient Greeks, the human was not just an individual but an idea. And this idea included all stages of the spiritual and intellectual development of society.

In the Middle Ages, the concept of the ideal human changes significantly, and in place of harmony between external and internal comes the realization of the original sinfulness of the human being; between God and human, an abyss appears, forcing the latter to take the path of redemption to restore the lost harmony. The flesh begins to be thought of as sinful and despicable, the earthly world as a place that must to reject and devote all your thoughts to the service of God. Knowledge gives way to faith. An ascetic monk takes the place of the ancient Greek. The fundamental idea of” imitating God” remains unchanged, only God and the nature of the imitation itself change. If the ancient Greeks imitated the Olympian gods and heroes, the medieval human imitated Christ. The changes in human perception of the world during the transition from Antiquity to the Middle Ages are so radical that at the time we are talking not just about two different ideas about the “perfect human”, but also about two different ontological levels: “the level of the Mystery” and “the level of baptized”. In both cases, the person experienced profound changes, after which his life was strictly divided into “before” and “after”. It is no coincidence that Hans Sedlmayr begins the periodization of Western culture from the Middle ages (skipping Antiquity) — it was another world, another human, another ideal, another look at the choice of life, a different view of death. And another way of looking at philosophy. For a medieval human, philosophy was “the handmaiden of theology.”

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Philosophia et septem artes liberales, the seven liberal arts

It was in the middle ages that the first universities began to appear, which immediately acquired the status of centers of philosophy and culture, science, and education. As a rule, the medieval University consisted of three higher faculties: theology, medicine, and law. Before entering one of these faculties, the student was trained at the artistic (preparatory) faculty, where he studied seven Liberal arts. And only after receiving the title of bachelor or master, he had the right to enter one of the three faculties, were at the end of the training, he won the title of doctor of law, medicine or theology. The seven Liberal arts were divided into two cycles: trivium (grammar, dialectics (logic), rhetoric) and quadrivium (arithmetic, geometry, astronomy, music, or harmonica). Despite the fact that the origins of the seven Liberal arts go back to the Hellenistic era (the Sophist Hippias), in the Middle ages this system was in the service of religion: grammar was intended for the interpretation of Church books, dialectics was used for polemics with heretics, rhetoric was necessary as a tool for creating religious sermons, etc.

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Only in the Renaissance age (which was primarily the Renaissance of Antiquity) does the medieval idea of a sinful being give way to the idea of homo universalis, a harmonious and holistic personality; inevitably this means a return to the fundamental principles of the Ancient idea of the perfect human — “kalokagathos”, “paideia”, “arete”. After Thomas Aquinas and Saint Augustine of Hippo come to Georgius Gemistus, Marsilio Ficino and Pico Della Mirandola. Classical education, based on the study of ancient languages as a way to comprehend the cultural heritage of Antiquity, was founded in this era. As the Russian poet and playwright Vyacheslav Ivanovich Ivanov rightly remarked: “European thought constantly and naturally returns for new stimuli to the genius of Greece.”

In the Renaissance, a paradigm shift occurs again: appear is a gap between the medieval worldview and the worldview of the Renaissance human. The same gap to separate the person of the Renaissance from the individual of the New time when there was a break with the classical model of education. One of the embodiments of the anti-classical approach to education was the French sociologist Jean Fourastie (1909–1990), who insisted that we should discard the classical humanitarian culture and focus on the new ideal of an educated person — a specialist of a narrow profile who has the ability to quickly adapt to the constantly changing realities of the modern world. This specialist was not required to have a high level of culture since the range of his tasks was reduced to the effective service of the world, the values of which were now determined not by homo universalis, but by homo economicus.

REINVENTION OF HUMAN

Today it is common to talk about the collapse of humanism, but we still use the word “humanitarian” out of habit. What is humanitas, and does the range of modern Humanities correspond to its original purpose? Why do we observe how the very “idea of human” is lost? “The Fatigue from human”, “the overthrow of the human”, “the destruction of the human”, “the disappearance of the human” arise in all spheres of our existence.

The latest trends in modern thought reduce a person to the level of an object, depriving him of his prior ontological status. A toothpick and a Buddhist monk, a Hummer and a Heidegger, a nail file, and a talented painter are placed on the same line. One is equal to the other. Object-oriented thinking that puts a THING at the center of being. Metaphysics of things. Being is no longer hierarchical. The same tendency can be found in modern theater and in contemporary painting, which is looking for an opportunity to free themselves from a human finally. Objects and things are increasingly taking the place of the human. The human himself, sometimes installed in work, turns into an object. The human image “disintegrates”, is dismembered, disassembled into parts, like a mechanism. In painting, there has long been a fragmentation of the human image (from distortion of proportions and emphasis on bodily ugliness to the dismemberment of the body). At Norwegian artist Odd Nerdrum, the focus on painful and damaged bodies becomes constant. American artist and sculptor Sarah Sitkin is engaged in splitting the human image, deliberately distorting it. We can see the same thing in the works of other artists: Marcello Nitti, Radu Belchin, Christian Zucconi, Berlinde de Bruyckere, Emil Alzamora, João Figueiredo.

The human is almost banished. But in his place did not come, neither a Superman nor a Godman. Rare attempts to put a different anthropological formation in the position of the disappearing human can be noticed even among European symbolists: Jean Delville, Simeon Solomon, Fernand Khnopff, Emile Fabry, and others. But this was instead a warning of the” new human,” his barely perceptible breath, a secret call. Science fiction writers (for example, Herbert Wells) managed to anticipate the phenomenon of its complete opposite — Digital Human. Who is he, this child of the network century, communicating through tags and tweets — a harbinger of the end of humanity or the Creator of a new “Digital God” — Artificial Intelligence? All attempts by inhumanists, speculative realists, “space pessimists”, etc. to solve the problem of “Lost Centre” and learn to think beyond the limits of human are initially doomed to failure. They do not create breakthroughs in the field of thought; all they do is reveal the symptoms of a dangerous disease called “death of the idea of human”.

I am convinced that the crisis of the Humanities is connected with the plight of the “idea of the human.” And only a return to the “idea of human”, to the spiritual dimension of human existence, but at a new stage, can lead to the revival of the Humanities. In this and only in this case will humanitas regain its original meaning. However, it is not enough just to go back to the old definition of human, today we have to “reinvention of human”. Redefine its meaning, redefine its purpose and place in the world, and understand its advantages over Artificial Intelligence.

9780520288133.jpgTobias Rees is the founding Director of the Institute’s Transformations of the Human Program. He suggests that fields such as Artificial Intelligence and synthetic biology should be seen as philosophical and artistic laboratories where new concepts of human, politics, understanding of nature, and technology are formed. What was traditionally associated with the main tasks of the Humanities, which were centered on human, has now moved to the fields of natural and technical sciences. The Humanities have stopped answering the question: “What is a human?” But this is the fundamental and critical issue today. Specialists who are closed within the boundaries of their disciplines are not able to answer it. Tobias Rees sends philosophers and artists to the world’s largest corporations to work with engineers and technologists to form a new idea of the human.

At the same time, we must clearly understand that rethinking the idea of the human will undoubtedly entail a rethinking of the entire corpus of Humanities. What is it like to be a human being in the age of intelligent machines? What is the fundamental advantage of a human? What will never, under any circumstances, be impossible to automate, calculate, and turn into Algorithms? Futurologist Gerd Leonhard, contrary to Yuval Harari, who is obsessed with Algorithms, puts forward the idea of androrithms, that is, specific non-enumerable attributes that make us humans. These attributes are exclusively human and can never be assigned by a machine. To androrithms, Leonhard includes empathy, intuition, compassion, emotional intelligence, imagination, and Dasein (Heidegger). Leonhard writes:

«Leonardo Da Vinci’s ‘Vitruvian Man’ depicted the ideal proportions of the human body — maybe now we need a ‘neoluvian man’ describing the future relationship of humans and technology?».

In the article “2020 Will Bring A New Renaissance: Humanity Over Technology”, Gerd Leonhard argues that we will soon witness a resurgence of humanism and the Humanities. Undoubtedly, this trend is gradually gaining influence in the Western world. It is enough to read the book “Sensemaking: The Power of the Humanities in the Age of the Algorithm” by Christian Madsbjerg to see how modern world leaders and corporate heads are rediscovering the Humanities and applying its methods to solve critical problems in their industry. Madsbjerg himself is a well-known business consulting specialist and founder of ReD Associates. He founded a consulting company when he was only 22 years old and developed an innovative approach to business thinking (his company specializes in strategic consulting based on the foundation of the Humanities). He is a genuine Polymath that has a dominant intellectual (theoretical and practical) foundation in the field of philosophy, Ethnography, anthropology, sociology, literary studies, history, discursive analysis, business management, etc.

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The ‘Neoluvian’ Man

You might be surprised to find that more than a third of Fortune 500 CEOs have degrees in the Humanities. The illusory idea that only a narrow specialization in STEM will give us a guarantee of building a successful career is a thing of the past. Even the Israeli historian Yuval Harari was forced to admit that the development of AI can displace many people from the labor market. Still, at the same time, there will be new jobs for philosophers. It is their skills and knowledge that will suddenly be in high demand. And American billionaire Mark Cuban believes that “In 10 years, a liberal arts degree in philosophy will be worth more than a traditional programming degree.”

We live in the age of Big Data, but we need to remember that Big Data will never replace Big Ideas. It is the absence of Big Ideas that can be considered the main characteristic of the modern era. Big Ideas always carry transformational potential, imply radical transformations, and those who dare to express them, as a rule, are tested by distrust on the part of a society that is not ready for changes. But only these people have had and will continue to have an impact on the course of human history — Renaissance human, polymath — the Big Idea that underlies the new paradigm of thinking. If you need to define this type of thinking, the most appropriate epithet for it is “integrative”. Roger Martin limits it’s as “the ability to face constructively the tension of opposing ideas and, instead of choosing one at the expense of the other, generate a creative resolution of the tension in the form of a new idea that contains elements of the opposing ideas but is superior to each.” Most people are used to thinking in the “or-or” mode; it is difficult for them to keep two mutually exclusive ideas in their heads at the same time and, without throwing either of them away, to generate a new one (and this process involves intelligence, intuition and every time a unique human experience).

They also find it challenging to create a synthesis of knowledge and skills from different disciplines, and the implementation of integration of various industries seems almost fantastic to them.

I want to emphasize that this is not just about one type of thinking. It is a critical meta-skill that is a human advantage and will never be mastered by a machine, despite the development that Artificial Intelligence will soon achieve.

Strictly speaking, today, we can distinguish three main types of thinking: algorithmic (machine), traditional and integrative (holistic). In the age of Algorithms, only integrative thinking can withstand the battle with AI. The struggle is not just for resources, power, or influence, but for a human.

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Russian philosopher, cultural scientist, a specialist in Antiquity, curator of Janus Academy.

jeudi, 20 février 2020

The Future Belongs to Polymaths

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The Future Belongs to Polymaths

Ex: https://medium.com

I want to start with a little story. Many years ago, I saw a fresco by Raphael. “The School of Athens” is one of the pearls of Renaissance art. On it, the artist depicted immortal images of great thinkers: Heraclitus, Empedocles, Parmenides, Pythagoras, Aristotle, Plato, Socrates…and there was among them the only one woman who has always been for me a kind of model, an archetype of female wisdom — Hypatia of Alexandria. Raphael gave her the features of his beloved Margherita Luti. I looked at this collection of great minds of mankind and even then I understood that I knew the one secret. Lorenzo de’ Medici also knew it.

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In the XV century, he established the Platonic Academy in Florence, headed by Marsilio Ficino. This Academy brought together outstanding philosophers, artists, architects, sculptors, and poets of the Renaissance. This was the time of the total triumph of a new type of man — homo universalis, a prominent representative of which was Leonardo da Vinci-painter, architect, sculptor, inventor, writer, musician and scientist. The very embodiment of the Union of music and mathematics, science and art. Why did this type of personality disappear today-in an era of deep specialization, and the place of the universal thinker who saw the whole picture of the world was taken by the one who looks at the world through the keyhole of his profession? These are the questions I started asking.

The XXI century presents us with global challenges. We are watching the rapid development of new technologies. But it seems that neither politicians, nor businessmen, nor inventors know the opportunities and risks associated with the development of Artificial Intelligence and biotechnologies. The problems we will soon have to deal with are beyond our comprehension. Fundamental climate changes and the risk of environmental disaster, the growth of the world’s population and migration processes, unknown epidemics and pandemics, unemployment-these are just some of the problems that can radically change our lives. These are the main questions that we have to answer.

But to solve these problems, you need a different type of thinking. As Albert Einstein said, “We can not solve our problems with the same level of thinking that created them.” To understand these problems, we need a global perspective. But where does the global perspective come from if narrow specialization is imposed everywhere? However, it is not enough today. I told you I knew a secret. It’s time to tell it.

The future belongs to polymaths. The polymaths were the most influential people in the history of mankind. They could create atypical combinations of skills, to combine and synthesize knowledge from different disciplines. Only polymaths can comprehend and respond to the challenges facing man in the XXI century.

How to create conditions for the formation of individuals with polymathic thinking? To do this, it is necessary to transform the entire educational paradigm and create a new educational model. How? We need to unite the best minds of mankind. Lorenzo de ‘Medici had a Big Idea. She inspired me. We live in an era when we need to dare to think on a larger scale. For many years, while developing a project called Janus Academy, I tried to create a matrix of the future educational system that will replace or become a real alternative to the educational model being implemented today.

The modern educational model is focused on the formation of a specialist of a narrow profile who has passed the “school of skills and competencies”, but not the “school of knowledge”. The result is obvious: the skills and competencies acquired today need an immediate upgrade tomorrow because they are outdated. A student enters an endless race by replacing one worn-out part with another. Without a basic knowledge axis, he simply has nowhere to integrate the acquired skills. As a result, we do not get a person who has realized his potential, but a “one-button specialist” with a “passport of competencies”, who adapts flexibly to changing trends. An individual who knows how to use Agile, but knows nothing about the history of civilizations, structural linguistics, world culture, classical and modern art.

Today, education has ceased to be a way of inheriting culture and has become a tool for achieving career success.

However, if we look at the founders of the five largest companies in the world - Bill Gates, Larry Page, Steve Jobs, Warren Buffett and Jeff Bezos - we find that they are all polymaths, universal personalities, but not narrow specialists.

The same universal personalities were Aristotle, Ptolemy, Leonardo da Vinci, Newton, Kepler, Leibniz, Descartes, Thomas Edison, Benjamin Franklin and others.

Leonardo_self.jpgWhen we dream of succeeding in a rapidly changing world, we often forget that the most successful people are polymaths. And gradually, interdisciplinary employees, people with polymathic thinking become one of the most valuable assets.

We are afraid that soon robots will replace us in the workplace and all processes will be automated. The machine will surpass man in his abilities. Of course, it will surpass — if we are talking about the abilities of a narrow specialist. But she would never be able to beat the polymath. Historian Felipe Fernandez-Armesto emphasizes: “Specialists can invent gadgets, formulate algorithms and exchange blows. But to transcend experience and change the world, ideas need mental space where influences from all disciplines can mingle alchemically. Those spaces are in polymaths’ brains. To conquer empires of the intellect, you have to exceed your own domain. Classical Greece, Renaissance Italy and Victorian England all revered and rewarded generalists, for whom today universities have little or no space or patience. “

Society abandoned the idea of polymaths after the industrial revolution. As Ellwood Cubberley, was an American educator and a pioneer in the field of educational administration, said in 1898: “Our schools are, in a sense, factories, in which the raw products (children) are to be shaped and fashioned into products to meet the various demands of life.”

What problems do polymaths face today, does society accept them, does it allow them to discover their deep potential, apply all their knowledge and skills and be at the center of world processes? In one of the articles I met the opinion that in our society there is a clear rejection of people who lead a polymathic lifestyle. However, it does not get tired of encouraging narrow specialists in every possible way. This is one of the consequences of industrialization: the idea that man is just a mechanism in a huge machine. Moreover, this is the result of the industrialization of consciousness. Because of the reaction of society, many polymaths avoid calling themselves polymaths. Some people start deliberately talking about themselves as specialists, believing that this will help them have a successful career. Others name different functions, depending on the context. Still, others are waiting for an opportunity to demonstrate their many skills, i.e. they are waiting for a “request” from the society itself.

Leonardo da Vinci, the most outstanding example of a polymath, also faced serious problems. Waqas Ahmed, the author of the fundamental study “The Polymath: Unlocking the Power of Human Versatility” says in an interview: “If you look at Leonardo Da Vinci, who’s considered the archetype of the polymath in the Western mind, he faced a lot of adversity. He did not have the socioeconomic status to excel in one field, let alone multiple fields, but he had an innate curiosity and that curiosity overcame any obstacles that he faced in his work environment or in his social environment. And so that curiosity does inevitably build in a kind of fearlessness that you see in many polymaths over history. ( … ) You need to have unfaltering belief in your method to creativity and to progress and you need to be able to deal with the kind of cynicism and skepticism and even envy that you will inevitably face moving forward.”

I face this problem. The question of the nature of my work has always puzzled me. Of course, over time, I had to introduce myself as: “Philosopher, publicist, cultural scientist, a specialist in Antiquity, curator of Janus Academy” (sometimes even shortening all this to: “philosopher, a specialist in Antiquity”). But the field of my interests and intellectual practices covers the entire field of Humanities, and if I am so passionate about antiquity, it does not mean that I am limited by It. Also, I specialized in personalized learning, developing individual educational programs. Organizing conferences, seminars, presentations, and cultural events; strategic planning; experience in public speaking; working with experts, embassies, and public figures; negotiating; creating (and curating) intellectual and art clubs; developing educational programs for cultural venues; conducting interviews; and working as an editor-compiler of scientific magazines. Besides, writing books, playing in the theater. So who am I? And most importantly, how can I design my life so that the diversity of my knowledge and experience can open up to the world and change something in it?

And in response to this question, I decided to release my “Black Swan”. To create a project that will mark the beginning of a revolution in education. The mission of this project is to consolidate all the most important thinkers, researchers, cultural figures and scientists who set themselves the goal of creating a new interdisciplinary educational program that meets the challenges of the XXI century and can maintain its main task — to be a way of inheriting culture.

1-proportions-of-the-face-leonardo-da-vinci.jpgOften can you see students who do not listen to what their lecturers say? And only imagine that this very lecture is given to a student by his favorite writer or scientist, whose books he reads with great interest. Will he be more attentive to every word, will he take the learning process more seriously and most importantly-will he has a passion, a passion for learning, for mastering new disciplines, new areas, and directions? Would you like to learn from the best of the best? Learn in the process of live communication?

In Janus Academy students do not acquire a narrow specialization, but fundamental knowledge that allows them to unlock their cognitive and intellectual potential.

1. interdisciplinary program “POLYMATH” (2 years of study)

2. 32 directions

3. more than 150 author’s courses that form a unique educational complex:

- a complex of humanitarian disciplines that give students fundamental knowledge,

- a STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics) complex that develops innovative thinking and the ability to collect, analyze, systematize and critically comprehend information.

4. brilliant teaching staff (about 200 leading Russian and European scientists and specialists, researchers, philosophers, cultural and artistic figures)

5. training of international communities of polymath teachers to solve global problems of mankind.

My friend told me that you should be able to explain an interesting idea even to a 6-year-old child. And he asked me to explain to his 6-year-old daughter the purpose of my project. “How will you tell her about the polymaths, about the Renaissance man?” And I said to the little girl,” Imagine a small island. Did you imagine? Now imagine a vast continent, no! — imagine a whole world! See how different they are? In ordinary educational institutions, people are made into small Islands, and in my Academy, everyone will have the opportunity to become a whole world!” And the little girl understood me.

How do I see the project, for example, in 10 years? From the very beginning, I laid the Foundation of Janus Academy not only with the revolutionary potential but also with the potential for growth. In other words, I have a good idea of how this project will grow to an entire Empire within a few years, with its well-thought-out, branching structure. It will cover the whole world and unite the best minds of mankind. And at the center of this Empire will be the idea of a polymath.

If this type of personality does not begin to form now, if it is not allowed to express itself as much as possible in all areas of human activity, if it is not allowed to find the key to the global challenges that the XXI century throws at us, we will disappear as metaphysical beings, as intellectual individuals, and as a biological species. We have entered a transitional stage, Interregnum, when the outdated paradigm has already been destroyed and the new one has not yet emerged. It’s time to “reinvent the world”.

Russian philosopher, cultural scientist, a specialist in Antiquity, curator of Janus Academy.

vendredi, 12 juin 2015

Eurasia y Europa: diálogo de “Grandes Espacios”

por Natella Speranskaja

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

natella-speranskaya.jpgCarl Schmitt consideraba la tierra como un todo único y buscaba su misión global. Este “todo” fue recogido por Schmitt en el concepto de Nomos. Schmitt usó la palabra griega derivada del verbo «nemein», que es idéntico al alemán “nehmen”, “tomar”. El Nomos comprende tres actos del drama: la “toma”, “la división y distribución de lo tomado”, “la explotación y el uso de lo tomado y distribuido”. Según Schmitt, el Nomos de la Tierra existió siempre. El Primer Nomos es descrito como la “tierra prometida” de los pueblos antiguos. Es el Nomos de la antigüedad y la Edad Media. Dejó de existir después de la exploración de los grandes océanos y el continente americano. Así comenzó el Segundo Nomos, el Nomos de los estados nacionales soberanos que tenían estructura eurocéntrica. Los acontecimientos de la Segunda Guerra Mundial condujeron a su destrucción, por lo que la tierra fue dividida en este y oeste, ambos en un estado de “guerra fría”. No se trata de meros opuestos geográficos, sino de contraposiciones más originales y profundas. Carl Schmitt escribió: “Toda la historia de la confrontación planetaria de Oriente y Occidente en su totalidad es reducible al dualismo fundamental de los elementos: la tierra y el agua, la tierra y el mar. Lo que ahora llamamos el Oriente, es una sola masa de sólida tierra: Rusia, China y la India – un enorme pedazo de tierra, la “Tierra Media” [“Middle Earth”], como es llamada por el gran geógrafo inglés Sir Halford Mackinder. Lo que hoy llamamos Occidente, es uno de los océanos mundiales, un hemisferio donde se sitúan los océanos Atlántico y Pacífico. La confrontación de las potencias, de los mundos marítimo y terrestre, es la verdad global que está en el corazón de la explicación del dualismo de civilizaciones que genera constantemente una tensión planetaria y estimula todo el proceso de la historia”. Por lo tanto, el nacimiento de un tercer Nomos fue causado por la división del mundo entre el Oeste y el Este. Sin embargo, fue destruido con la caída del muro de Berlín y el colapso de la Unión Soviética.

La interpretación de Schmitt de “tres Nomos de la Tierra” nos lleva a la pregunta: ¿cuál será el cuarto Nomos de la Tierra? Alexander Dugin, el fundador de la teoría de un mundo multipolar, el fundador de la escuela rusa de geopolítica, cree que el nuevo Nomos de la Tierra será un Nomos de lógica gran continental del continente euroasiático. Sin duda, la peor opción posible sería un Nomos unipolar, globalista. Cuál Nomos será el establecido depende de la decisión estratégica del Heartland, Rusia, la civilización de la tierra.

El politólogo italiano Tiberio Graziani piensa que Rusia “tiene todo lo necesario para cumplir con el papel histórico de piedra angular de todo el sistema mundial”, y se refiere a su ubicación en el corazón de Eurasia como uno de sus elementos más importantes. Es por eso que todas las decisiones estratégicas de los atlantistas implican la fragmentación del Heartland, considerando que este proceso proporcionará el acceso a un orden unipolar. Alexander Dugin dice: “Por eso, de si Rusia puede ser suficientemente debilitada, dividida y desestabilizada, y sus fragmentos sometidos a poderes externos, depende en gran medida el destino de la globalización”. Y más aún: “Para cualquier persona que se tome en serio la contra hegemonía estadounidense, la globalización y la dominación planetaria del Occidente (atlantismo), el axioma debe ser la siguiente declaración: el destino del orden mundial se decide por el momento solamente en Rusia, por Rusia y a través de Rusia”. Para describir el momento en el que vivimos ahora, el prominente sociólogo Zygmunt Bauman aplica el concepto de interregno – así se llamaba en la antigua Roma el período entre la muerte del César y la llegada del siquiente. Es un estado de inestabilidad, de incertidumbre, de imprevisibilidad, cuando la demolición del viejo orden es tan obvia como el surgimiento del nuevo. Pero lo que vaya a ser este nuevo orden (y, en consecuencia, el nuevo Nomos) no se sabe. En el contexto de los cambios del nuevo orden mundial, podemos hablar de un desplazamiento paradigmático desde el “momento unipolar” hacia la formación de un orden mundial multipolar. En otras palabras, el foco debería ponerse en el final de la era de la unipolaridad, porque existen todas las condiciones esenciales para la realización del proyecto alternativo. Según Huntington, el estado unipolar es capaz de “hacer frente eficazmente a todos los grandes problemas internacionales por sí solo, y ninguna de las uniones de otros estados puede, incluso hipotéticamente, ser capaz de detenerlo”. Es difícil negar que la potencia hegemónica representada por los Estados Unidos no tiene ahora un rival serio, ya sea una coalición de estados o, aunque parezca increíble, un solo estado que muestre un potencial tan fuerte que implique inevitablemente la rápida restauración del orden bipolar.

Según Zygmunt Bauman, hace unos 60-70 años ocurrió un hecho que contribuyó a un cambio fundamental en la política mundial: la brecha entre Macht [Fuerza] y Staat [Estado] – en otras palabras, entre la Fuerza y la Política, la Fuerza y el Estado (que son aspectos integrales del Poder) – condujo a la situación en la que Macht (la Fuerza) se trasladó al espacio supranacional. Por lo tanto, el Estado-nación ya no podía controlarla. En el paradigma unipolar concretamente los estados nacionales son los actores de las relaciones internacionales. Dicha brecha significa ni más ni menos un deslizamiento gradual hacia la no-polaridad. Es decir, según Richard Haass, director de Estudios de Política Exterior en el Instituto Brookings y jefe del CFR, esto será lo que determine las relaciones internacionales en el siglo XXI. Los estados-nación son casi privados de la posibilidad de la eficiencia “de hacer cosas” (como Bauman entiende Macht), surgiendo un estado de parálisis política. Antonio Gramsci trata el interregno como un período en el que lo viejo ya no funciona, y lo nuevo aún no ha aparecido.

Estamos “atrapados” entre la unipolaridad y la multipolaridad, y no tenemos ni idea de cuál debería ser la solución a esta situación. Por supuesto, surge la pregunta: ¿qué hacer? Y, sobre todo, a los propios estados-nación, que de iure retuvieron la capacidad de tomar decisiones. Pero Zygmunt Bauman sostiene con razón que, en las actuales circunstancias, la pregunta debería ser formulada de una manera diferente: ¿quién va a hacer lo que es necesario en lugar de lo que hay que hacer? ¿Qué actor asumirá la responsabilidad de las acciones que resuelvan los problemas fundamentales? Claro es que nosotros no lo consideramos como los estados-nación. En su lugar, nos dirigimos a la teoría desarrollada por Alexander Dugin, la Teoría del Mundo Multipolar.

En su libro con el mismo título, Dugin ofrece una imagen clara de lo que está sucediendo hoy en el campo de las relaciones internacionales: cuando el modelo bipolar del orden mundial cambió a uno unipolar, esto vino a significar el triunfo de la ideología liberal-democrática. Occidente ha modelado los valores y directrices de un sistema que se impone sobre el mundo como universal. Por lo tanto, Occidente llegó a la aplicación constante del control (la dictadura) de las esferas cognitivas y estratégicas. El campo de las relaciones internacionales se convirtió en la “Ciencia Norteamericana”, el contenido de las discusiones se redujo a la confrontación polémica entre realistas y liberales. El propio cuerpo diplomático se formó en el mundo unipolar y en el discurso occidental, en la mentalidad occidental, donde los actores políticos son los estados nacionales. Otro modelo de orden mundial, a saber, el modelo multipolar, implica una forma de organización de los espacios en base a varios actores, “civilizaciones”, como ha señalado acertadamente Samuel Huntington. Esto nos conduce a la formación de un nuevo cuerpo diplomático y un nuevo lenguaje diplomático basados en un orden mundial multipolar. Y los pensadores políticos más progresistas ya han llegado a alguna conclusión sobre la necesidad de cambiar el paradigma de las relaciones internacionales. Uno de ellos acaba de plantear la cuestión de qué será lo próximo, otros han encontrado la respuesta y aplican libremente los conceptos básicos del nuevo sistema. Es imposible no reconocer el hecho de que la gran mayoría de las figuras políticamente comprometidas permanecen bajo el viejo paradigma, sin percibir el cambio en curso que dará comienzo al nuevo período histórico, cambiando por completo el panorama de la política mundial. El mundo unipolar ya es el ayer. Aquí y ahora estamos discutiendo el cambio del paradigma unipolar a uno multipolar, poli-civilizacional.

La teoría del mundo multipolar sugiere establecer nuevos actores en las relaciones internacionales, que son las civilizaciones, y cada una de ellas, por definición, tiene un centro estratégico que sirve como sujeto de diálogo en las relaciones internacionales y, por lo tanto, como sujeto de poder. La transición de los estados nacionales a las civilizaciones es una consecuencia inevitable de la ruptura descrita por Zygmunt Bauman.

El profesor Adam Roberts, especialista en Relaciones Internacionales, señala la pérdida del papel de liderazgo de los Estados Unidos en el orden mundial actual. A la pregunta sobre quién ejercerá como sustituto, da una respuesta completamente obvia: nadie. Más precisamente, todavía no hemos entrado en el período de interregno, solamente nos hemos acercado, y todo lo que está sucediendo en la política global es la agonía del César moribundo (los EEUU).

La genuina aparición del interregno sucederá con la pérdida definitiva del papel de Estados Unidos como potencia hegemónica en el mundo y la cancelación del “momento unipolar”. Es aquí cuando aparece el peligro: en el período de interregno, y en la aplicación coherente de las etapas de formación de un orden mundial multipolar llegará “la geometría variable” de la no polaridad, y todo estará en el crisol de la globalización; estamos inmersos en la modernidad líquida (Z. Bauman), cuya característica principal es la “no-direccionalidad de los cambios”, es decir, la ausencia de una dirección estricta, de una directriz, lo que en última instancia nos deja sin preparación para responder a los desafíos repentinos, difíciles de determinar desde cualquier tipo de cálculo o proyección. El colapso de la Unión Soviética ocurrió repentinamente, como el relámpago, cambiando por completo el panorama de la historia. La no-polaridad que parece venir puede llegar a ser un respiro necesario, un período de posibilidad de formación del pleno valor del nuevo modelo de orden mundial, pues es imposible negar el hecho de que el cambio de paradigma, seguido por la demolición de numerosas estructuras, no será capaz de crear rápidamente, en todos los ámbitos de la vida política, todas las condiciones necesarias para la entrada en el orden multipolar. La no polaridad, el interregno en el siglo XXI, es el funeral del César retirado y la preparación para la entronización de los nuevos gobernantes (en plural), es decir, el ascenso de los polos, de los centros de poder.

La no-polaridad supone la “decapitación” de los EEUU, pero al mismo tiempo puede ser definida como un intento de la potencia hegemónica por mantener su influencia a través de la auto-dispersión, de la disolución. Bajo estas circunstancias, es estrictamente necesario evitar retrasos, quedarse atrapado en el entorno post-liberal, así como humildad en una “no-polaridad coherente”. Los nuevos actores deben desafiar ahora la posmoderna “no direccionalidad de los cambios” y tomar conscientemente la responsabilidad absoluta de las decisiones y de las acciones estratégicas en el campo de la práctica política. El principal investigador asociado de la Fundación New America, Parag Khanna, analizando la situación actual y la precaria situación de los EEUU, aborda la función crítica de la diplomacia, hacia la cual debería ser desplazado el enfoque. Para la mejora de la estructura diplomática mundial se contempla la responsabilidad de la consolidación de la hegemonía estadounidense. Sin embargo, esto no tiene en cuenta el hecho de que el lenguaje diplomático está experimentando un reformateo significativo en el contexto del cambio paradigmático al modelo multipolar, y este proceso es irreversible. En la actualidad tenemos que hablar del diálogo de civilizaciones. El diálogo se construye en un nivel completamente diferente, que está más allá de las reglas del diálogo entre los estados nacionales (es decir, fuera del discurso occidental impuesto), con los EEUU teniendo el poder de la toma de decisiones final. A menos que entendamos que la batalla por la dominación del mundo no es entre civilizaciones, sino entre una sola civilización (la occidental) contra todos los “otros” – y en la que se ofrecen sólo dos opciones: 1) estar del lado de esa civilización, 2) o estar contra ella defendiendo el derecho a la propia independencia y singularidad – no seremos capaces de formular un nuevo lenguaje diplomático para el diálogo de civilizaciones. Y esto debería ser entendido, sobre todo, por la élite de la civilización responsable, según Alexander Dugin, de conducir el diálogo. Si todos los “otros” están de acuerdo con el proyecto unipolar, nuestra batalla está perdida, pero si escogen una opción radicalmente diferente, estaremos a la espera del “ascenso del resto” (Fareed Zakaria). Deberíamos tener en cuenta que el mundialmente famoso politólogo británico Paul Kennedy, ha expresado su preocupación por la aparición de diferencias ideológicas entre los EEUU y Europa, debido a la oposición a uno de los proyectos del orden mundial – unipolar o multipolar. En el entorno actual deberíamos confiar, no sólo en el aumento de los conflictos entre Europa y América, sino preparar la situación de ruptura y de división de la primera respecto a la influencia hegemónica de la segunda. Aquí Rusia tiene un papel especial.

CS-4499VTL.jpgSin embargo, debemos admitir que durante las últimas décadas, Rusia se alejó cada vez más de su propósito original de ser un puente entre Oriente y Occidente. El interregno puede ser nuestra oportunidad de recuperarse, una oportunidad para Rusia para convertirse y ser. La teoría de un mundo multipolar puede ser considerada como el punto de partida del fin de la era unipolar y el de entrada en el período “post-norteamericano”, una característica del cual será la presencia de varios polos (los sujetos del diálogo inter-civilizacional), y la segura eliminación de la crisis de identidad, porque en un mundo multipolar la identidad adquiere un carácter civilizatorio. Hoy nuestro diálogo con Europa es un diálogo de “grandes espacios”; en el nuevo sistema de relaciones internacionales el Großraum [el “Gran espacio” de Carl Schmitt] se convierte en un concepto operativo de la multipolaridad. Alexander Dugin ofrece el modelo “CUATRO polar” o “cuadri-polar” del mundo, que consta de cuatro zonas.

En la primera zona, bajo el control total de los Estados Unidos, hay dos o tres “grandes espacios.” Tenemos dos “grandes espacios” mediante la combinación de los EEUU y Canadá por un lado, e Iberoamérica por otro. Según Alexander Dugin, pueden surgir tres “grandes espacios” cuando “dividimos aquellos países de Iberoamérica suficientemente bien integrados con los EEUU y que están completamente bajo su control, y aquellos que tienden a crear su propia zona geopolítica, desafiando a los EEUU”.

La segunda zona es la zona Euro-Africana, con la Unión Europea como su polo indudable. Aquí aparecen tres “grandes espacios”: la Unión Europea, el África negra y el Großraum árabe.

La tercera zona es Eurasia, con Rusia (el Heartland) como su polo. El profesor Dugin indica que hay también una serie de centros regionales de poder, como son Turquía (si elige el camino de Eurasia), Irán, Pakistán y la India. Por lo tanto, la zona de Eurasia se compone de varios “grandes espacios”: Rusia y los países de la CEI son el Großraum ruso-euroasiático; tres “grandes espacios” son también Turquía, Irán, e India y Pakistán.

La cuarta zona es la región del Pacífico. Su polo puede ser ya sea China (que es un “gran espacio”), o Japón (un potencial Großraum que tiene todos los factores esenciales -económicos, geopolíticos, tecnológicos, etc.- para su recuperación).

Al justificar las directrices básicas para la acción práctica de construir un mundo multipolar, el profesor Dugin se centra en las siguientes direcciones:

1. Reorganización estratégica del Heartland.

Esto implica la actividad geopolítica de la “tierra media” y la puesta en práctica de proyectos de integración dirigidos a fortalecer el modelo multipolar.

2. Cambios en la mentalidad de la élite política de Rusia.

Principalmente se centra en la adquisición de pensamiento geopolítico, así como un alto nivel de competencia en el campo de las ciencias sociales, la sociología y la historia. “La élite de Rusia debe entenderse a sí misma como la élite del Heartland, debe pensar en categorías euroasiáticas, no sólo a escala nacional, siendo al tiempo claramente consciente de la no aplicabilidad del escenario atlantista y globalista para Rusia” – escribe A. Dugin. No podemos hablar de ningún despertar de la élite hasta que se haga una elección consciente hacia el eurasianismo, rechazando las ciegas tentativas de jugar a los escenarios anti-rusos de las estrategias atlantistas.

3. El modelo de la construcción de las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Comprendiendo las destructivas políticas estadounidenses encaminadas a desmantelar Rusia por el control absoluto de toda Eurasia, dichas relaciones se convierten en irreversiblemente hostiles. Tenemos que emprender acciones drásticas para evitar la presencia de la OTAN en el “gran espacio” de Eurasia y el debilitamiento del Heartland.

4. El modelo de la construcción de relaciones con Europa.

Este modelo implica una asociación estratégica con los países, adheriéndose a la política de la tradición continental – Francia, Alemania, Italia y España. Aquí es apropiado hablar sobre el proyecto del eje “París-Berlín-Moscú”. Otra situación distinta se presenta con los países de la “nueva Europa”, así como Inglaterra, que están orientados contra Rusia y tienen una tendencia a adaptarse a las exigencias de Washington.

5. El proyecto “Gran Europa del Este.”

Este proyecto incluye a los eslavos (eslovacos, checos, polacos, búlgaros, serbios, croatas, eslovenos, bosnios, macedonios, serbios musulmanes), y a los ortodoxos (macedonios, serbios, búlgaros, griegos y rumanos). El Prof. Dugin dice que los húngaros son el único pueblo que no entra en la categoría “ortodoxos”, y al mismo tiempo no puede ser llamado “eslavo”. Los húngaros tienen un origen eurasiático-turanio.

6. Los países del Heartland y del CEI occidentales.

Se trata de la integración multipolar de Rusia, Ucrania y Bielorrusia, que pertenecen a la zona del Heartland, en una sola estructura estratégica. Esta acción política evitará el riesgo de entrada de Bielorrusia y Ucrania en la OTAN. Se presta especial atención a Moldavia, cuya integración con Rumania, que es una parte de la OTAN, parece imposible hasta la ejecución del proyecto de la “Gran Europa del Este.”

7. Oriente Medio euroasiático y el papel de Turquía.

El Prof. Dugin menciona el «Proyecto del Gran Medio Oriente» estadounidense en relación con Oriente Medio. El mismo implica la democratización y la modernización de las sociedades de Oriente Medio, y el fortalecimiento de la presencia militar de los EEUU y la OTAN. Guiados por intereses antagónicos, la estrategia del Heartland en esta dirección debe incluir acciones políticas dirigidas a la salida de Turquía de la OTAN y la creación del eje “Moscú-Ankara.” Por otra parte, el proyecto del eje “Moscú-Teherán” se debe tomar con la máxima atención. Según Alexander Dugin, Irán es un “espacio estratégico que resuelve automáticamente el problema de la conversión del Heartland en una fuerza en el mundo global”. Ni Rusia ni Irán deben permitir la ejecución del escenario establecido en el proyecto de la “Gran Asia Central” (Greater Central Asia Partnership). Su puesta en marcha conduciría inevitablemente a la aparición del “cordón sanitario” que separaría Rusia de Irán. Adicionalmente, al incluir países como Georgia, Afganistán, Armenia, Azerbaiyán, Kirguistán, Kazajstán, Uzbekistán, este cordón dejaría a estos países controlados por la influencia norteamericana. La unión de Rusia e Irán, por supuesto, resolverá otro problema fundamental, es decir, se abrirá el “anillo de la anaconda”, privando a los estrategas estadounidenses de cualquier posibilidad de impedir las operaciones marítimas de Rusia.

La estrategia del Heartland debe incluir proyectos de integración de Rusia, Kazajstán y Tayikistán en un único espacio económico y aduanero. A su vez, la relación con Pakistán debe ser construida en estricta conformidad con la estrategia de desalojo de las fuerzas estadounidenses de esta zona. Alexander Dugin apunta a la necesidad de un nuevo modelo de relaciones con la mayoría pastún de Afganistán.

8. El eje “Moscú-Nueva Delhi”.

Las relaciones con el “gran espacio” políticamente neutral de la India deberían estar dirigidas a lograr la asociación. El principal objetivo de este eje es impedir los intentos de Washington de desplegar su dominio en la región del sur de Asia.

9. Relaciones ruso-chinas.

El prof. Dugin se centra en dos cuestiones difíciles, como son:

– La propagación demográfica de los chinos en zonas poco pobladas de Siberia;

– La influencia de China en Asia Central.

Es necesario construir una relación equilibrada con China, centrándose en el punto fundamental de contacto estratégico, de apoyo de la idea de un mundo multipolar.

10. Relaciones ruso – japonesas.

El prof. Dugin indica la necesidad de Japón de liberarse de la influencia estadounidense y el apoyo de Japón como potencia regional soberana. Aquí es apropiado hablar del proyecto del eje “Moscú – Tokio” como parte integrante de la política asiática de Eurasia. “La alianza con Japón es vital – dice Alexander Dugin en su obra “Las bases de la geopolítica“- el eje Moscú-Tokio, contrariamente al eje Moscú-Beijing, es importante y proporciona tales perspectivas para la construcción del imperio continental que finalmente compondrá una Eurasia geopolíticamente completa, debilitando sumamente al mismo tiempo el imperio atlantista de Occidente, si no destruyéndolo finalmente”.

11. La geopolítica de la zona ártica.

Los siguientes países tienden a controlar esta zona: EEUU, Canadá, Noruega, Dinamarca y Rusia. Todos estos países (excepto Rusia) son miembros de la OTAN. Conquistando territorios en la región polar, y uniéndose a la carrera para explotar grandes depósitos de minerales, Rusia incluyó en sus planes futuros la creación de un sistema de comunicación y seguimiento en el Ártico a gran escala. Rusia reclama una zona polar con un tamaño de 1,2 millones de kilómetros cuadrados, con el entrante Polo Norte. En 2011, un valiente movimiento de los investigadores rusos que plantaron una bandera rusa en el fondo marino del Océano Ártico, fue muy publicitado por los medios de comunicación estadounidenses.

No hay duda de que entramos en una batalla por cambios fundamentales en las reglas del discurso político, realizando la tarea de socavar los principios básicos de la hegemonía occidental. La ejecución del proyecto multipolar, en contra de las consideraciones de los politólogos occidentales escépticos, depende del curso político al cual Rusia se adhiera. La elección hacia el eurasianismo muestra un acercamiento a la disposición de dar el siguiente paso en la construcción de un nuevo orden mundial.

(Traducción Página Transversal)

Fuente: Fourth Way Platform

 Extraído de: La Cuarta Teoría Política en español.