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vendredi, 18 mars 2022

Sur le rôle des églises orthodoxes dans le conflit ukrainien

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Sur le rôle des églises orthodoxes dans le conflit ukrainien

Erich Körner-Lakatos

Source: https://zurzeit.at/index.php/ueber-die-rolle-der-orthodoxen-kirchen-im-ukraine-konflikt/

Le Patriarcat de Moscou se retrouve presque seul

Les relations entre les différentes églises chrétiennes orthodoxes, qui ne sont pas dénuées de conflits, ont encore été exacerbées par l'invasion russe du pays voisin occidental. Jusqu'à présent, il y avait les querelles bien connues entre le chef honorifique à Constantinople (Istanbul), le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, largement impuissant mais respecté en tant que primus inter pares, d'une part, et les différentes églises nationales autocéphales, donc pratiquement indépendantes, d'autre part.

Cyrille Ier, le patriarche de "Moscou et de toute la Rus", a toujours revendiqué la primauté de la Troisième Rome. Ces derniers temps, on a également entendu parler de querelles entre les orthodoxes de Serbie et l'Église orthodoxe monténégrine reconstituée, rattachée auparavant au royaume indépendant jusqu'en 1918, où il est également question de choses très séculières, à savoir la propriété des bâtiments religieux. Il en va de même pour le conflit entre le patriarche orthodoxe serbe de Belgrade et la jeune Église orthodoxe macédonienne.

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Dans la tradition de l'alliance entre le trône et l'autel qui existe depuis l'époque des tsars, le chef de l'Eglise moscovite Cyrille Ier est entièrement du côté de son ami Vladimir Poutine, qui se présente comme un chrétien fervent, ce qui est toutefois difficile à croire pour un agent du KGB. Il convient de noter que la mère de Poutine a fait baptiser le petit Vladimir en secret. L'Église orthodoxe russe bénéficie d'une aide financière considérable de l'État pour la (re)construction d'églises et de monastères. Le prince de l'Eglise et le président ont en commun leur aversion pour l'Occident, qu'ils considèrent comme décadent. Cela s'est traduit par exemple par la persécution sévère du groupe Pussy Riots (en français : "émeutes des chattes") par l'État. Pour leur apparition peu ragoûtante dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou le 21 février 2012, ces "dames" seront jugées par le tribunal pénal. Poutine et le patriarche en sont très satisfaits.

De l'autre côté, l'Église gréco-catholique ukrainienne, qui s'appuie sur un grand nombre de fidèles (plus de quatre millions) dans l'ouest de l'Ukraine, avec à sa tête l'archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk. Il s'agit d'une communauté religieuse à mi-chemin entre le catholicisme latin et l'orthodoxie. Depuis 1596 (en vertu de l'Union de Brest), elle reconnaît le Saint-Père de Rome comme chef de l'Église et se considère comme faisant partie de l'Église catholique. Persécutés à l'époque par Staline, ces "Uniates" célèbrent la liturgie selon le rite byzantin (ritus graecus) et défendent sans réserve une Ukraine indépendante.

Il en va de même pour l'Eglise orthodoxe ukrainienne, qui s'est détachée du Patriarcat de Moscou, se considère comme une Eglise autocéphale et est reconnue comme telle par le Patriarche œcuménique. Elle proteste contre l'invasion du pays. Ensuite, il existe encore en Ukraine une église orthodoxe qui reconnaît le patriarche de Moscou comme son chef. Pour elle, une prise de position s'avère particulièrement délicate, car elle est assise entre deux chaises - ses fidèles ukrainiens et la hiérarchie. Quelle est sa décision ? Très clairement, elle se positionne contre l'invasion. Il en résulte un rapprochement surprenant avec la branche autocéphale, avec laquelle elle se disputait jusqu'ici pour réunir des fidèles et pour gérer les biens de l'Église.

samedi, 20 septembre 2014

Discours d'Aymeric Chauprade au Forum sur la Famille à Moscou

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Photo: Aymeric Chauprade – Forum sur la famille à Moscou 10 sept. 2014

Discours d'Aymeric Chauprade au Forum sur la Famille à Moscou, le 10 septembre 2014

Ex: http://medias-presse.info

L’eurodéputé Front national, Aymeric Chauprade, invité d’honneur du forum « Grande famille et avenir de l’humanité » qui s’est tenu au Kremlin à Moscou les 10 et 11 septembre 2014, est intervenu lors de son inauguration.

Voici le texte de son intervention qui a été interrompue par les applaudissements à de nombreuses reprises:

Eminences honorables, invités, chers amis !

Je voudrais remercier les organisateurs de ce forum sur la famille et le futur de l’humanité. Avec une attention particulière pour la fondation St. André et pour mon ami Konstantin Maloféev que je salue ici, qui s’investit beaucoup pour la défense de notre cause patriotique et spirituelle. Je salue aussi Mme Mizoulina qui ce matin encore à la Douma d’Etat défendait la famille, la cause des enfants et des femmes aussi menacés par cette barbarie qui s’installe chaque année d’avantage. Je remercie aussi Vladimir Yakounine dont le rôle en faveur du dialogue des civilisations oh combien précieux pour la paix mondiale est bien connu. C’est un honneur d’être à côté de tous ceux qui se battent ici pour cette cause, d’être ici à Moscou pour la défense à la fois du monde multipolaire et d’un monde fondé sur les valeurs solides de famille, des valeurs naturelles.

La guerre du mondialisme euro-américain contre les nations et leurs civilisations est en marche. Nous en voyons chaque jour d’avantage les dommages. Cette guerre a deux volets, deux facettes. La première est une facette géopolitique. C’est une guerre visant à empêcher l’établissement d’un monde multipolaire au profit d’un monde unipolaire dominé par les USA et par les oligarchies qui leur sont asservies. C’est un monde qui se bat pour le contrôle de l’énergie, pour l’extension de l’OTAN au détriment des intérêts de la Russie, qui se bat contre l’établissement de pays émergeants, la Russie, la Chine et d’autres pays et qui se bat au fond contre la paix et l’équilibre des puissances. C’est la dimension géopolitique. Moi qui suis parlementaire européen, qui dirige la délégation des députés du Front national, première délégation française au Parlement européen. Eh bien, je vous dis que ce combat je le mesure chaque jour au Parlement, je vois chaque jour les lobbys LGBT et les lobbys antirusses à l’œuvre pour soutenir les actions illégales et meurtrières du gouvernement ukrainien en place à Kiev.

Cette guerre a aussi un volet idéologique qui est le pendant du volet géopolitique. Ce volet idéologique puise ses sources dans la philosophie libérale, celle de l’individu-roi, celle du matérialisme, de l’émancipation de Dieu, celle de la dictature de la matière sur l’esprit. Et c’est cela qu’ils veulent établir – une dictature mondiale de la matière contre l’esprit. Cette guerre prend une forme individualiste dont les gouvernements de l’UE et le gouvernement des USA sont les principaux promoteurs. Ils se font les promoteurs de la culture de mort contre la culture de vie, de l’avortement, de la destruction du mariage fondé sur la différence sexuelle, de la théorie du genre, de tout ce qui va contre la vie et de tout ce qui est en train de construire un monde de barbarie.

Face à cela il y a aujourd’hui un espoir. C’est qu’un pays important sur la scène mondiale, un pays qui pèse, un pays qui s’est redressé depuis 1999 grâce à son président Vladimir Poutine, la Russie, apporte l’espoir aux peuples qui défendent leur nation, leur civilisation et leurs valeurs. Cette Russie est l’espoir du monde aujourd’hui. Et je dis qu’il faut que tous les patriotes s’unissent autour d’elle !

La Russie est une puissance géopolitique, la Russie est une civilisation, elle a une profondeur historique. Elle a un président doté d’une volonté forte et d’une raison claire face aux jeux dangereux menés par les USA et les gouvernements soumis de l’Union européenne. C’est cette Russie qui apporte l’espoir à tous les partisans de la multipolarité, de la paix et de l’équilibre des civilisations, à tous les partisans de la supériorité de l’esprit sur la matière.

Tous ensemble aujourd’hui nous allons travailler, nous unir pour que ce monde infernal qui se met en place échoue et que nous puissions l’espoir. A bientôt dans ce combat pour les nations, les civilisations et la vie ! (Source)

jeudi, 22 novembre 2012

Moscow Police shall revive the great Cossack tradition

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Moscow Police shall revive the great Cossack tradition

 
 

by Olivia Kroth

Ex: http://english.pravda.ru/  

According to the Russian media Izvestia, Cossacks shall patrol Moscow's main streets soon, to look out for illegal vendors and illegal parkers. The Cossack detachment will be about 600 men strong. Unauthorized trade by all kinds of peddlers shall be curbed, as well as the clogging of pathways by wrongly parked cars.

The Cossacks have already been assisting the Interior Ministry and the Federal Penitentiary Service, also helping rescue workers and first aid units. 

President Vladimir Putin said in his pre-election program in February 2012 that the Russian Cossacks shall be re-integrated into the military and police forces. He thinks highly of them and wants to give them the opportunity of using their full potential in the service of the Russian Federation. 

According to the Committee for Cossack Affairs, as quoted by Izvestia, the Cossacks doing police service in Moscow will wear armbands and carry identity cards like other squad members, patroling the streets in their traditional uniforms with red stripes.

This might turn out to be an extra touristic bonus, as many foreigners love the Cossack lore with their colorful uniforms, beautiful songs, legends and special customs, a unique memory of old Russia. 

Cossack souvenirs, such as cavalry equipment and Cossack clothes - the traditional sheepskin hat, the riding boots - are a big hit among people worldwide. Cossack nostalgia, expressed by such beautiful music as produced by the Kuban Cossack Choir, is very popular as well. 

According to Izvestia, the Cossacks will be assisting Moscow police officers, but will not be able to detain suspects or apply sanctions on their own. The Cossack units shall patrol main streets and parks, and watch out for potential trouble-makers around churches, childrens' playgrounds and public gathering places.

The new Cossack units must meet the same physical requirements as the regular police.  They must be physically fit and free of any criminal record. The final approval will be given by the Interior Ministry.

The Moscow Cossack Society has about 9.000 members. On the 17th of October 2012, they gathered at the second International Cossack Village Festival in Moscow. A highlight of this festival was the construction of a chapel devoted to Don Icon of the Mother God. Kirill, the Metropolitan of Stavropol and Nevinnomysk, blessed the chapel.

Cossacks protected the Russian Orthodox Church and the Motherland during difficult times. Today, Cossacks continue doing so, educating children and young people according to their high ethical standards.

Cossacks are strong people, problem solvers, with traditional family values. They go on protecting the Orthodox religion, because it is their foundation, the secure ground they stand on. 

A lot of families with their children were gathered at the cheerful Cossack Festival in Moscow, sharing their traditional food, mead and songs with guests, especially the "Lyubo!" - song. It shows that Cossacks have a future.

At the festival, Cossack Colonel, Igor Kulichev, told the press that the Cossack Society of Moscow has special programs for patriotic education of the young generations, providing security and order, training them in civil defense and crime protection. The main tradition of Cossacks is serving the state and society. 

They originally stem from democratic, semi-military societies in Southern Russia. Cossacks played an important role as pioneers in the Russian Far East. By the 18th century, Cossack hosts in the Russian Empire served as buffer zones on the borders as border guards, enjoying vast autonomy. Cossack militia protected forts, settlements, trading posts and performed police functions on the frontiers. 

Later, they became an integral part of the Russian Army. The Cossack Light Cavalry, agile riders of the steppe, played an important role driving Napoleon's army out of Russia. During the French retreat, Cossack brigades of light cavalry attacked constantly from the back and harrassed their flanks, in order to weaken the retreating French army. 

Traditionally, Cossack cavalry men are among the best riders worldwide, performing astounding stunts. It seems that they are like an incarnation of the ancient Greek centaurs, half horse, half man. 

Napoleon himself stated with a mixture of admiration and envy, "Cossacks are the best light cavalry troops that exist. If I had them in my army, I would go through all the world with them." 

Fortunately, he did not have them in his army, which arrived back home, in France, battered and broken, decimated to a sheer minimum. The Cossacks played no small part in their ultimate defeat.  

Cossacks have always served the Motherland well. They keep doing so until this very day. 

 

Prepared for publication by:

Lisa Karpova
Pravda.Ru

lundi, 14 mai 2012

Daguir Khassavov, avocat, a appelé à instaurer la charia à Moscou

Daguir Khassavov, avocat, a appelé à instaurer la charia à Moscou. "Nous estimons que nous sommes ici chez nous. Peut-être est-ce vous qui êtes les étrangers. Nous sommes chez nous, et nous allons instaurer les règles qui nous conviennent...". Fracassantes déclarations !
 
"Impressions de Russie"

par Hugo Natowicz

Ex: http://mbm.hautetfort.com/
 
Parfois, les mots ont la puissance des coups. La Russie a été sonnée la semaine dernière par les déclarations fracassantes d'un avocat, Daguir Khassavov, qui a appelé à instaurer la charia à Moscou dans une interview à la chaîne REN-TV. Dans un pays où cohabitent depuis des siècles de nombreuses ethnies et confessions, ce type de déclaration jette un froid. Mais c'est le ton, extrêmement violent, qui a en outre posé problème.


"Nous estimons que nous sommes ici chez nous. Peut-être est-ce vous qui êtes les étrangers. Nous sommes chez nous, et nous allons instaurer les règles qui nous conviennent, que cela vous plaise ou non. Toute tentative pour l'empêcher entraînera une riposte sanglante (…). Nous noierons Moscou dans le sang", a notamment lancé l'avocat, qui a par la suite jugé bon de quitter la Russie pour l'Europe, afin de se soustraire à des poursuites pour "extrémisme".


Pour arriver à ses fins, M. Khassavov compte créer une "Union musulmane" qui réunira les musulmans du monde entier, et instituer dans ce cadre un système judiciaire basé sur la charia. Le responsable expliquait dans l'interview que la justice islamique existait d'ores et déjà, la police russe déléguant régulièrement un certain nombre de dossiers aux responsables religieux dans le cas d'affaire ayant trait aux communautés caucasiennes.


Les responsables musulmans de Russie ont unanimement condamné ces propos, et évoqué une "provocation" destinée à discréditer l'islam en Russie, dans le sillage des attaques dont l'église orthodoxe a récemment été victime. Quelques recherches permettent effectivement de constater que M. Khassavov n'est pas vraiment un "extrémiste", plutôt un provocateur à la personnalité conflictuelle. La diatribe de M. Khassavov a néanmoins fait sauter un tabou, et dénote une banalisation inquiétante des discours.


Une réaction étonnante a émané, contre toute attente, de l'Eglise orthodoxe russe. Le président du Département synodal pour les relations de l'Eglise avec la société, Vsevolod Tchapline, n'a pas exclu l'hypothèse d'une légalisation des tribunaux islamiques. "Il ne faut pas brider la communauté musulmane dans ses possibilités de vivre selon ses propres règles. C'est précisément cette voie qui je pense est d'actualité aussi bien pour la Russie que pour l'Europe occidentale. Mais il est évident qu'il ne faut pas imposer ces règles à d'autres personnes, en dehors sa communauté", a-t-il indiqué. Une déclaration peut-être intéressée, à l'heure où l'Eglise orthodoxe souhaite elle-même s'impliquer plus avant dans la vie politique et morale du pays.


Islams de Russie


Les déclarations de M. Khassavov appellent quelques précisions. Y a-t-il un islam de Russie, unique et indivisible? On peut se demander s'il ne faudrait pas plutôt parler d'"islams russes". Non pas par attachement à la mode de la 'pluralisation', mais parce que l'islam des Tatars et des Bachkirs (islam "eurasiatique") est historiquement intégré à la culture russe, dont il est une composante à part entière. Un deuxième "islam", celui du Caucase, se superpose parfois à des problématiques claniques et à un contexte conflictuel ancien avec la Russie, notamment sur fond de guérilla larvée à laquelle participent des combattants étrangers. Un troisième type d'islam peut être mentionné: celui des migrants en provenance d'Asie centrale, qui alimentent la main-d'œuvre des villes russes. Il est à noter que ces courants n'ont que peu de choses en commun, doublés qu'ils sont d'importantes différences culturelles et ethniques. Au niveau organisationnel, la structure de l'islam est divisée en organisations qui entretiennent de sérieux conflits, notamment celui opposant la Direction spirituelle des musulmans de Russie et le Conseil des muftis de Russie.


Derrière des divisions évidentes, on note toutefois la porosité croissante de l'islam de Russie devant les courants fondamentalistes venus du Moyen-Orient, dont les régions du Caucase sont le principal relais. Un récent rapport consacré à la situation criminogène en Russie en 2011 réalisé par la Parquet général de Russie indiquait qu'un nombre croissant de jeunes musulmans réalisant des séjours d'étude en Arabie saoudite, en Egypte, en Turquie, en Syrie, en Iran et au Pakistan, deviennent "régulièrement à leur retour des émissaires d'organisations terroristes et extrémistes". Rien qu'en 2011, environ 100 jeunes originaires du Daguestan ont réalisé des séjours dans des centres religieux à l'étranger. Au cours de la dernière décennie, ce nombre a atteint 1.500 personnes.


L'influence croissante du Moyen-Orient et de ses dynamiques sur l'islam russe commence à soulever, comme le dénotent les déclarations de M. Khassavov, des questionnements nouveaux. Les musulmans de Russie seront-ils tentés par un islam supranational, niant frontières et cultures, dont l'objectif à terme sera la création d'un "émirat", selon les propres termes de l'avocat tchétchène dans son interview? Il semble toutefois que la polémique liée aux propos de M. Khassavov ne soit pas de nature uniquement religieuse: elle recouvre une problématique ethnique et sociale, inscrite dans le sillage du conflit ancestral opposant Russie et Caucase, et des difficultés qu'ont parfois connues ces populations à coexister.


Il est plus probable que les Russes musulmans luttent pour conserver les acquis d'une religion enracinée historiquement, qui constitue une des facettes d'une "russité" bâtie au fil des siècles. Il s'agirait alors de défendre un "islam européen" et respectueux de la laïcité, selon les mots de l'ancien président tatar Mintimer Chaïmiev. Une tendance assez forte pour constituer un contrepoids efficace aux provocations commes celles de M. Khassavov.

vendredi, 01 avril 2011

"Preussens Gloria" auf dem Roten Platz in Moskau

 

"Preussens Gloria" auf dem Roten Platz in Moskau

samedi, 05 février 2011

Moscou: des critiques malgré les bombes

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Alexander LATSA:

Des critiques malgré les bombes

Ex: http://fr.rian.ru/

Ainsi l’abominable s’est encore produit. Vers 14h30 lundi dernier, un kamikaze a fait exploser sa bombe dans le hall d’arrivée de l’aéroport international de Domodedovo. L’attentat, qui survient après la visite du président Russe au Proche-Orient et à la veille du sommet mondial de Davos, visait clairement tant à fragiliser le pouvoir russe qu’à inquiéter la communauté internationale, notamment en ciblant des étrangers. Le bilan est lourd, 35 personnes sont mortes et 180 blessées. La Russie apprend-on aurait pu en outre plus mal terminer l’année 2010 puisque le kamikaze de l’aéroport serait lié à une cellule terroriste, en cours d’identification et de démantèlement, qui avait planifié un attentat sur la place rouge le 31 décembre au soir.

Même dans ce moment difficile, la Russie n’a encore eu droit qu’à beaucoup de critiques et peu de soutien. Mention spéciale à la presse française qui s’est encore distinguée. Pour Hélène Blanc sur France-info par exemple, il faut se montrer particulièrement prudent car nous dit-elle en citant la série d’attentats qui avait fait 293 morts en Russie en 1999 : "ces attentats n’étaient pas du tout l’œuvre des Tchétchènes auxquels on les a attribués mais l’œuvre du FSB". Pour Anne Nivat: "Poutine comme Medvedev exploitent l’obsession sécuritaire pour gagner des votes et ils se sont fait élire grâce à leur rhétorique sur la Tchétchénie". Pour le correspondant du Figaro en Russie, Pierre Avril: "le pays serait en proie à une quasi guerre civile". Enfin pour Vincent Jauvert, l’attentat démontrerait "la faillite du système Poutine". Cette affirmation nous a déjà été martelé cet été, lorsque les incendies qui ont frappé la Russie avaient soit disant démontré une faillite d’un hypothétique système Poutine. En outre, ce dernier ajoute: "corrompus et incompétents, les services de sécurité n’ont pas repéré le kamikaze".

Pourtant, bien loin des bureaux des rédactions des quartiers huppés de Moscou ou Paris, sur le terrain, les résultats de la Russie en matière de lutte anti-terrorisme sont assez éloquents. Pour la seule année 2010, dans le Caucase du nord, 301 terroristes ont été abattus et 468 arrêtés, 4.500 raids ont été réalisés, ainsi que 50 opérations antiterroristes d'envergure. 66 attentats ont été déjoués, même si 500 actes terroristes (dont 92 explosions et attentats) ont coûté la vie à plus de 600 personnes. En Russie pour la seule année 2010, plus de 360 policiers russes sont  morts dans l’exercice de leurs fonctions.

Bien sur, le Caucase musulman, Tchétchénie en tête, à longtemps été présenté par les médias occidentaux comme une région du monde occupée par la tyrannique Russie, mais aspirant à l’indépendance et à la liberté. Le terrorisme dans le Caucase serait une sorte de réaction désespérée de peuples opprimés. Les Français, ayant la nostalgie du village Gaulois assiégé par la puissante Rome, et désinformés sur la réalité du terrain, ne pouvaient que se laisser séduire, du moins pour une grande partie d’entre eux. Pourtant, il n’en est rien. Le but des terroristes n’est pas de libérer des peuples opprimés mais de les asservir. Les terroristes du Caucase sont liés à une nébuleuse islamiste sous forte influence étrangère, Wahhabite, reliée elle à une idéologie révolutionnaire et destructrice, qui vise à l’établissement d’un émirat Islamique dans tout la région. Ce noyau Wahhabite a probablement ses racines dans la première guerre de Tchétchénie, lorsque de très nombreux supplétifs étrangers (Arabes, Afghans…) ont rejoint les rangs Tchétchènes, pensant transformer la guerre d’indépendance en un conflit religieux et amener la guerre sainte dans la région. On sait ce qu’il advint, les nationalistes Tchétchènes, s’ils ont perdu la guerre sur  le terrain contre l’armée fédérale, ont au final obtenu pour la Tchétchénie une autonomie très importante, politique et religieuse, mais au sein de la fédération. Les tensions entre caucasiens et étrangers ont même explosé au grand jour, les premiers ne reconnaissant que difficilement les méthodes des seconds et leur radicalité intransigeante, bien loin du soufisme du Caucase, qui s’est quand même un tant soi peu accommodé des traditions locales. Ramzan Kadyrov proclamait d’ailleurs récemment et symboliquement, la défaite du Wahhabisme en Tchétchénie.

La séparation du Caucase et de la Russie comme le souhaitent et les Islamistes Wahhabites et certains intellectuels étrangers ne représenterait en rien une solution. Il semble évident que la conséquence première d’une telle décision serait de livrer la région à des conflits internes avec la probabilité qu’elle ne devienne rapidement un foyer régional de terrorisme. Il faut aussi rappeler que ces régions du sud de la Russie sont pour la plupart russes depuis plus longtemps que Nice n’est définitivement devenue Française. Enfin, de très nombreux Caucasiens musulmans se sentent russes et citoyens à part entière de la fédération, dont ils représentent une des facettes de l’identité multiculturelle.

Il serait appréciable que les commentateurs étrangers concentrent leurs attaques et leur énergie sur les criminels et non sur l’Etat russe. A ce que je sache, de Madrid à Londres ou Moscou, les victimes sont les victimes d’un seul et même terrorisme. Je ne crois pas que lorsque des événements similaires ont frappé d’autres démocraties européennes, comme l’Espagne ou l’Angleterre, en 2004 et 2005, avoir lu de la part de commentateurs russes que les attentats signifiaient un échec des gouvernements de ces pays ou que les services de sécurité n’auraient pas bien fait leur travail. Cela pour la simple et bonne raison qu’il est quasiment impossible d’empêcher tous les attentats terroristes. Les Espagnols, les Israéliens, les Turcs ou les Indiens, dont les pays sont souvent visés par le terrorisme ont depuis longtemps compris la nécessité de mesures de sécurité drastiques pour prévenir au maximum ces attentats, avec plus ou moins de succès. Ces mesures même si elles entravent certaines libertés individuelles sont sans doute essentielles pour que la vie puisse suivre un cours paisible malgré la menace.

Les esprits sont préparés si de nouveaux attentats surviennent, en Russie et peut-être encore dans la capitale, ce qui semble malheureusement inévitable. Le but des terroristes est toujours d’effrayer la population et déstabiliser la société. Mais aucun cas nous ne devons nous citoyens russes et étrangers nous laisser déstabiliser. Bien au contraire, c’est la coordination d’un état volontaire et décidé, et d’une population soudée et attentive qui est le meilleur rempart contre le terrorisme. La Russie a la capacité de surmonter ces épreuves. Comme l’a parfaitement résumé Alexeï Pimanov, le présentateur du programme Chelovek i Zakon (Homme et loi) dans l’émission récente consacrée à ces évènements: "Ceux qui ont spontanément et bénévolement proposé leur aide suite à cet attentat, qui ont transporté gratuitement de l’aéroport au métro des passagers, ceux qui ont donné leur sang ou aidé les secours dans les premiers difficiles moments, ces gens la représentent la vraie Russie".

"Un autre regard sur la Russie": Polémiques vestimentaires

"Un autre regard sur la Russie": Made in Russia

"Un autre regard sur la Russie": Divine Carélie

"Un autre regard sur la Russie": La démographie russe, objet de tous les fantasmes

"Un autre regard sur la Russie": Moscou, capitale de l'Europe?

"Un autre regard sur la Russie": Vladivostok, une ville au bout du monde

"Un autre regard sur la Russie": Rio Grande

"Un autre regard sur la Russie": Mistral gagnant

* Alexandre Latsa, 33 ans, est un blogueur français qui vit en Russie. Diplômé en langue slave, il anime le blog DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

mardi, 01 février 2011

Dader van aanslag Moskouse luchthaven afkomstig uit Noordelijke Kaukasus

Dader van aanslag Moskouse luchthaven afkomstig uit Noordelijke Kaukasus

       
Attentats-Moscou-e.jpgMOSKOU 29/01 (AFP) = De dader van de dodelijke aanslag op de Moskouse luchthaven Domodedovo, waarbij maandag 35 mensen omkwamen, is afkomstig uit de Noordelijke Kaukasus, de onstabiele regio in het zuiden van Rusland. Dat meldt de commissie die instaat voor het onderzoek zaterdag. 

"We hebben de identiteit vastgesteld van de terrorist, de kamikaze die het explosief tot ontploffing heeft bracht", zo luidt het in een persbericht. "Het gaat om een 20-jarige man afkomstig uit een van de republieken uit de Noordelijke Kaukasus." 

De naam van de dader werd niet bekendgemaakt om zo de "medeplichtigen en verantwoordelijken van deze terroristische daad te kunnen identificeren en arresteren". MPE/(VKB)/

samedi, 29 janvier 2011

Explosie Moskou: onderzoekers verdenken Russische islamist

Explosie Moskou: onderzoekers verdenken Russische islamist

       
attentat-moscou.jpgMOSKOU 27/01 (AFP) = De onderzoekers verdenken er een Russische islamist van verantwoordelijk te zijn voor de zelfmoordaanslag van maandag op
de Moskouse luchthaven Domodedovo. Hij zou samen met een vrouw de aanslag gepleegd hebben. Dat berichtte de Russische krant Kommersant donderdag.
   De krant haalt politiebronnen aan. De man, met de naam Razdoboudko,
zou lid zijn van een islamistische rebellengroepering uit de regio van Stavropol. Die stad ligt in het zuiden van Rusland, in de Kaukasus.

In de Russische media circuleert de piste van een rebellengroepering die aanvankelijk een aanslag vlakbij het Rode Plein in Moskouzou gepland hebben tijdens Nieuwjaarsnacht. Een vrouw moest die aanslag uitvoeren, maar kwam om toen haar explosievengordel te vroeg
ontplofte. Een andere vrouw van de rebellengroepering zou dan de aanslag van maandag op Domodedovo gepleegd hebben.

Volgens de bronnen van Kommersant zouden de twee vrouwen onder dwang van Razdobouko gehandeld hebben, maar de man zou ook bij de aanslag maandag op de Moskouse luchthaven geweest zijn. Op de plaats van de feiten werd in elk geval het hoofd van een man gevonden, aldus Kommersant. VRW/VOC/

mercredi, 26 janvier 2011

Attentat de Moscou: la piste de l'émirat du Caucase

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Attentat de Moscou: la piste de l'émirat du Caucase

Ex: http://www.huyghe.fr/

Quelques heures après l'explosion de Domodedovo, il est trop tôt pour tirer des conclusions. Pourtant, la piste "caucasienne" paraît vraisemblable, ne serait-ce que par le "style" de l'attentat suicide plutôt que par les déclarations officielles incriminant un homme "de type arabe" qui aurait pu introduire 5 kg de TNT dans l'aéroport en dépit des contrôles de sécurité, aidé peut-être d'une femme qui serait également morte. Selon certaines hypothèses, il aurait même pu débarquer son explosif d'un avion à l'arrivée (qu'il voulait peut-être faire exploser en vol ?).

 


Ceci rappelle le dernier attentat sanglant à Moscou : l'explosion provoquée par deux femmes kamikazes dans le métro. À l'époque, en Mars dernier, les deux explosions aux stations de Loubianka (à deux deux pas de l'ancien siège du KGB) et Park Koultouri avait fait une quarantaine de morts. Il avait été revendiqué groupe rebelle islamiste l'Emirat du Caucase. On se souvient aussi en 2009 de l'attentat contre le Nevsky Express qui avait déraillé entre Moscou et Saint Pétersbourg (une trentaine de morts).


Faut-il croire en un "cycle caucasien" (du nord : Dagestan, Ingouchie) qui prendrait la relève du cycle du terrorisme proprement tchétchène ? Rappelons que les attentats liés à la Tchéchénie semblaient s'être à peu près achevés en 2004 quand deux femme kamikazes (décidément une marque de fabrique) avaient fait sauter deux avions au dessus de Moscou en Août, là aussi en dépit des consignes de sécurité. Pour mémoire, aussi, la Russie a subi quelques uns des attentats les plus sanglants de ces dernières années : 293 morts dans l'explosion d'immeubles de Moscou en 1999, 13 morts place Pouchkine en 2000, prises d'otage sanglantes dans un théâtre de Moscou (2002), attentat dans le métro de 2004 attribué à deux femmes venues du Daghestan... Au total 500 morts à Moscou en douze ans. Sans oublier la prise d'otages de Beslan en 2004, les attentats à l'explosif en Ingouchie, en Tchétchénie, en 2009, 2010, etc. Dans une certaine indifférence occidentales. Pour ne donner qu'un exemple, lorsqu'en avril 2010 deux kamikazes se font exploser tuant douze personne au Daguestan, la presse européenne ne s'y intéresse quasiment pas.


On peut certes s'étonner de l'inefficacité des services de sécurité de Poutine qui avait promis qu'il traquerait les terroristes "jusque dans les chiottes" et les médias occidentaux ne privent pas d'ironiser. Mais la vraie question est la persistance, sept ans après la fin officielle de la seconde guerre de Tchétchénie, d'un terrorisme dont le "niveau technique", comprenez le taux de réussite d'attentats suicides contre des infrastructures en principe bien surveillées, reste très supérieur à toutes les tentatives en Occident depuis six ans. Ce qui illustre la vieille règle que le terrorisme le plus redoutable est celui qui a une base territoriale. En dépit de divisions au sein du mouvement indépendantistes et de rivalités avec les représentants en exil de la "République tchétchène d'Itchkérie", Aslambek Vadalov qui succède depuis cet été à Oumarov (lui-même "héritier" de Bassaïev et responsable de l'attentat du métro de Moscou), est le deuxième "émir du Caucase", un émirat où son prédécesseur voulait instaurer la charia sur une population de six millions d'individus, incluant d'autres provinces que la Tchéchénie. Le nouvel émir a-t-il décidé de porter à son tour le conflit en territoire ennemi ? À suivre...

 

dimanche, 20 juin 2010

Octobre 1993: les événements tragiques de Moscou

moscou93.jpgSYNERGIES EUROPÉENNES

VOULOIR

OCTOBRE 1993

Les événements tragiques de Moscou

 

Communiqué de presse du comité de rédaction de VOULOIR

 

Le comité de rédaction de la revue VOULOIR déplore les événements tragiques qui viennent de se dérouler à Moscou. Il estime:

- que, dans la querelle qui oppose le Parlement à la Présidence, il n'a pas été suffisamment tenu compte des conseils modérateurs du Dr. ZORKINE, Président du Tribunal Constitutionnel russe, qui prône un équilibre entre l'exécutif et le législatif.

- que les appels du Patriarche Alexis ll, qui s'était naguère insurgé contre l'américanisation des mœurs en Russie, sont dignes d'être écoutés et devraient davantage susciter l'intérêt de nos médias.

- que la position de Gorbatchev, peu suspect de soutenir les nationalistes ou les communistes du Parlement, est aux antipodes du manichéisme de nos médias; en effet, Gorbatchev déplore, comme nous, le recours à la force et la dissolution du Parlement proclamée récemment par l'exécutif. Cette position commune de Gorbatchev, de certains parlementaires russes et de notre groupe, montre qu'on ne peut construire une démocratie ex nihilo, et que toute démocratie russe doit reposer sur les structures déjà existantes, quitte à les réformer progressivement.

 - que les événements tragiques de ces deux derniers jours sont le résultat d'une déplorable précipitation et que la libéralisation de l'économie russe aurait dû s'effectuer sur le mode chinois, comme l'ont mentionné conjointement dans un débat à Moscou, le 1 er avril 1992, Alain de BENOIST (chef de file de la "Nouvelle Droite" française), Robert STEUCKERS (Directeur de Vouloir), Edouard VOLODINE (idéologue du FSN) et Guennadi ZOUGANOV (Président du nouveau "Parti Communiste Russe"). La Chine a procédé graduellement à une libéralisation de son économie, zone après zone. C'est ce modèle que préconise le FSN, à juste titre, nous semble-t-il.

- que les responsabilités de l'immense gâchis russe incombent principalement aux protagonistes de l'idéologie libérale pure, injectée dans la société russe lors de la libéralisation des prix de janvier 1992 par l'équipe de Mr. GAlDAR. Cette libéralisation a jeté de larges strates de la population moscovite dans la plus extrême précarité.

- que la position d'ELTSlNE a été fragilisée par les événements des 2 et 3 octobre 1993, du fait que sa police n'a pas pu tenir la rue, contrairement à ce qui avait été promis solennellement, et que sa démocratie s'impose en pilonnant le Parlement, alors que ce bâtiment aurait dû demeurer inviolable envers et contre tout, servir ultérieurement d'instrument à une démocratie réformée, partant de la base, des "Conseils" élargis à tous les éléments dynamiques de la population.

- Enfin, notre comité de rédaction déplore que le sang russe ait coulé, présente ses hommages et ses respects à toutes les victimes de cette tragédie, quel que soit leur camp. Par aileurs, nous signalons que Michel SCHNEIDER, qui avait accepté d'être l'un de nos correspondants à Moscou, a été blessé à l'épaule à proximité des bâtiments de la télévision dimanche soir. Et que Mme Larissa GOGOLEVA, qui était son interprète, a été très grièvement blessée par balle au même endroit. Notre comité rend hommage au courage de cette jeune femme, tombée dans l'exercice de sa profession et rappelle qu'elle avait traduit en russe plus d'un texte émanant de nos publications.  

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mercredi, 19 mai 2010

Entretien avec R. Steuckers sur les événements du Daghestan et les attentats de Moscou

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

 

Entretien de Robert Steuckers sur les événements du Daghestan et les attentats de Moscou

 

Propos recueillis par Robert KORTENHORST

 

Robert KORTENHORST : En septembre 1999, de spectaculaires attentats ont frappé la Russie en plein cœur : des immeubles ont volé en éclats, il y a eu des dizaines de morts et des centaines de blessés. Les attentats sont-ils liés, comme on l’a dit, à la rébellion islamiste, partie de la Tchétchénie vers le Daghestan ?

 

Robert STEUCKERS : Je voudrais d’abord rendre un hommage ému à toutes les victimes innocentes de cette abominable tragédie. Ensuite, je veux déplorer ici le manque d’humanité de nos médias qui se disent « humanistes » face à cette abomination. Voilà des victimes du terrorisme aveugle qui ne valent apparemment pas une larme de la part des professionnels de l’indignation. Certes, ces victimes sont russes et européennes, donc elles sont, sans doute, a priori coupables de quelque chose, qu’elles ignorent… On oublie que la révolte islamiste tchétchène n’a pas été spontanée, il y a quelques années, mais qu’elle rencontrait un objectif géopolitique et géo-économique bien clair : contrôler l’acheminement des pétroles et des gaz de la Caspienne qui transitent par des oléoducs traversant cette république autonome non russe de la Fédération de Russie. Les intérêts américains veulent que ces matières premières passent par l'Azerbaïdjan et la Turquie, qu’elles arrivent dans des ports méditerranéens turcs (Ceyhan), afin que les armateurs occidentaux (pour la plupart anglo-saxons) en assurent la répartition dans le monde. Les Etats-Unis ne souhaitent pas que ces pétroles et gaz passent par la Russie, la Mer Noire et arrivent en Europe par le trafic fluvial sur le Danube. Dans ce cas, le commerce international du pétrole leur échapperait complètement à moyen terme. L’allié turc est suffisamment faible sur le plan structurel pour demeurer totalement inféodé aux intérêts américains. Ce n’est pas le cas de la Russie, de la Serbie et de l’Allemagne, puissances en mesure de contrôler le Danube, la Mer Noire, les oléoducs nord-caucasiens et la Caspienne.

 

Quant au Daghestan, c’est un territoire traversé du Sud au Nord par un grand oléoduc qui draine le pétrole vers la Tchétchénie et la côte russe de la Mer Noire via une bifurcation vers l’Ouest, d’une part, vers la Volga qui mène à Moscou et au cœur de la Russie, d’autre part. En lisant la carte, on comprend tout !

 

Ensuite, les conflits de ces récentes années et de ces derniers mois sont étroitement liés, ce que ne nous disent pas les médias aux ordres. Je voudrais rappeler ici :

Que l’Allemagne a réalisé, il y a deux ou trois ans, un très vieux projet qui remonte à Charlemagne. Le système fluvial du Main et du Rhin (donc de la Meuse et de l’Escaut par le biais des Canaux Wilhelmina,  Juliana et Albert) est désormais lié par un canal à très grand gabarit au système danubien. Une voie fluviale très importante, quasi aussi importante que la Méditerranée, traverse tout le continent européen, de la Mer du Nord (Rotterdam) à la Roumanie (Constantza). Pour les Etats-Unis et l’Angleterre, puissances maritimes, c’est un défi considérable, un enjeu vital. A terme, sur le théâtre européen, l’exploitation de ce système fluvial, signifie le ressac inéluctable des armateurs et des flottes commerciales maritimes anglaises et américaines (ou battant pavillons de complaisance, panaméen ou libérien). L’Allemagne est un partenaire de l’OTAN trop important pour qu’on l’attaque de front. Il fallait briser la synergie fluviale ailleurs : la Serbie était le maillon faible, parce qu’on pouvait plus aisément la démoniser. L’objectif principal de la guerre de ce printemps était justement de détruire les ponts du Danube à hauteur de Belgrade et de Novi Sad, ce qui bloque le trafic danubien, en direction de l’Autriche et de l’Allemagne en provenance de la Mer Noire, en direction de l’Ukraine et de la Russie en provenance d’Europe centrale. Au sein des Balkans, la Croatie est également perdante, puisque ses fleuves (la Drave et la Save) sont des affluents du Danube, de même que la Grèce, qui reçoit bon nombre de biens d’importation via le Danube et les voies routières et ferroviaires Belgrade-Salonique. Toute l’Europe est victime de la Guerre du Kosovo : je veux dire l’Europe honnête qui travaille et produit, l’Europe des bons pères de famille qui élèvent leurs enfants et veulent leur donner un avenir, pas l’Europe des manipulateurs médiatiques, des mafieux imbriqués dans les processus de décision politique, des dirigeants falots et irresponsables qui la dirigent, des faux intellectuels qui s’érigent en professeurs de morale, mais accordent un blanc-seing à des crimes aussi abominables que ceux qui viennent d’être perpétrés à Moscou.

 

Les guerres entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, la guerre de Tchétchénie et du Daghestan, la guerre du Kosovo et la problématique kurde en Turquie orientale sont étroitement liées. On peut dire sans grande exagération que c’est une troisième guerre mondiale. La révolte islamique tchétchéno-daghestanaise est un prétexte pseudo-religieux et pseudo-nationaliste : l’enjeu, c’est le pétrole de la Caspienne.

 

RK : Doit-on craindre des attentats en Belgique comme à Moscou ?

 

RS : Pas directement. Car l’armée belge n’est nullement en mesure d’intervenir sur la route du pétrole, à l’instar de l’armée russe. Cependant, l’arme du terrorisme aveugle peut être utilisée pour faire fléchir toute puissance européenne qui se mettrait à ruer dans les brancards. Rappelons tout de même les attentats du GIA dans les métros parisiens, il y a quelques années. Ensuite, chez nous, à Bruxelles, peu avant l’arrestation du Kurde Öçalan, Saint-Josse et Schaerbeek ont été le théâtre d’une véritable guérilla urbaine, où des nuées de jeunes Turcs, souvent mineurs d’âge, ont saccagé et incendié des immeubles appartenant aux communautés kurde et araméenne (cette dernière, chrétienne-orthodoxe de rite particulier, est étrangère à la question kurde mais coupable de ne pas accepter la terreur de l’Etat kémaliste turc !). La presse, même celle du régime laxiste et multiculturaliste, a souligné que cette émeute ultra-violente a été téléguidée par certains services de l’ambassade, avec la présence d’une équipe de télévision turque qui filmait avec complaisance l’œuvre des terroristes en herbe de nos vieux quartiers bruxellois. Cette émeute est un acte de guerre, sans déclaration préalable, sur notre sol national ! Je reste pantois devant l’inertie de notre gouvernement : pas de renvoi immédiat de l’ambassadeur de Turquie, pas de rappel de notre propre ambassadeur, pas de veto à l’OTAN, pas d’exigence formelle de payer et de réparer tous les dégâts commis et de dédommager les victimes belges et étrangères, pas d’excuses exigées du gouvernement turc, pas de sanctions contre les émeutiers, pas de dissolution des associations responsables de ce « dérapage contrôlé », pas de plainte du « Centre d’Egalité des Chances » contre le racisme anti-kurde (les Kurdes sont des Mèdes indo-européens et ne sont pas de souche turque) et anti-araméen (les Araméens sont des Sémites chrétiens et ne sont pas davantage de souche turque).

 

En théorie, à Bruxelles comme à Moscou ou à Paris, les attentats terroristes contre des objectifs civils sont désormais possibles. On sait que l’armée française tente d’organiser une riposte (isolement des quartiers d’émeutiers en coupant l’eau, le gaz et l’électricité, opération conjointes de blindés et d’hélicoptères, etc.). La Suisse prévoit également des mesures, comme vient de le dire le Général Peter Regli, chef de l’UNA, les services de renseignements militaires helvétiques (cf. Thurgauer Zeitung, 2 juin 1999). Je ne crois pas que des mesures préventives aient été prises chez nous… Malgré la présence de sites stratégiques importants dans les quartiers dangereux : Gares du Midi (avec le terminal des TGV et Eurostar), du Nord et de Schaerbeek. Jupiter rend aveugles ceux qu’il veut perdre…

 

mardi, 30 mars 2010

Terreur à Moscou !

Terreur à Moscou !
Je ne m'étendrais pas sur les évènements tragiques de ce lundi 29 mars 2010. Je présente mes sincères condoléances à tous ceux, Russes ou pas qui ont souffert des évènements de ce jour.

Je vous livre une analyse qui me semble intéressante, celle de Xavier MOREAU sur RealpolitikTV:

On retrouvera sans doute derrière cet acte, des terroristes caucasiens, peut-être tchétchènes ou ingouches, mais cela n'a guère d'importance. La situation en Tchétchénie est normalisée, et un attentat à Moscou, aussi sanglant soit-il n'a aucune chance de déstabiliser le pouvoir tchétchène. Il faudrait pour cela, s'en prendre directement au Président Khadirov. Ce n'est donc pas une action des indépendantistes, dans un but de reconnaissance politique. 
Cette opération est un acte de guerre contre la Russie, sans autre mobile que de déstabiliser son administration. Elle a été planifiée avec soin comme le confirme la simultanéÏté des attaques et la présence de femmes accompagnant les deux kamikazes. Les deux stations visées sont également symboliques, l'une correspond au siège du FSB, l'autre à l'agence de presse gouvernementale, RIA Novesti.
Cette constatation réduit les possibilités sur le ou les instigateurs présumés. La Russie ne manquera certainement pas de soupçonner son voisin géorgien, qu'elle accuse d'abriter des camps de terroristes, notamment dans les gorges de Pankisi. Le Président géorgien, abandonné peu à peu par l'Occident, chercherait ainsi à provoquer la Russie, en entraînant une riposte militaire, qui le ferait passer de nouveau pour une victime de « l'impérialisme russe ». Ce serait un élément supplémentaire pour maintenir la Géorgie dans un état de crise permanent, et de tenter ainsi de sauver son pouvoir chancellant.
Les services de sécurité intérieure russes ont été très efficaces ces dernières années pour retrouver les auteurs des différents attentats qui ont frappé la Russie. Il y a de fortes chances qu'ils réussissent une nouvelle fois à identifier les terroristes. Si la piste géorgienne s'avère être la bonne, il faut souhaiter que la Russie ne tombe pas dans le piège qui lui est tendu.

lundi, 02 mars 2009

Communiqué: Moscou, octobre 1993

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - octobre 1993

 

SYNERGIES EUROPÉENNES - VOULOIR - OCTOBRE 1993

Les événements tragiques de Moscou

Communiqué de presse du comité de rédaction de VOULOIR

Le comité de rédaction de la revue VOULOIR déplore les événements tragiques qui viennent de se dérouler à Moscou. Il estime:

- que, dans la querelle qui oppose le Parlement à la Présidence, il n'a pas été suffisamment tenu compte des conseils modérateurs du Dr. ZORKINE, Président du Tribunal Constitutionnel russe, qui prône un équilibre entre l'exécutif et le législatif.

- que les appels du Patriarche Alexis ll, qui s'était naguère insurgé contre l'américanisation des mœurs en Russie, sont dignes d'être écoutés et devraient davantage susciter l'intérêt de nos médias.

- que la position de Gorbatchev, peu suspect de soutenir les nationalistes ou les communistes du Parlement, est aux antipodes du manichéisme de nos médias; en effet, Gorbatchev déplore, comme nous, le recours à la force et la dissolution du Parlement proclamée récemment par l'exécutif. Cette position commune de Gorbatchev, de certains parlementaires russes et de notre groupe, montre qu'on ne peut construire une démocratie ex nihilo, et que toute démocratie russe doit reposer sur les structures déjà existantes, quitte à les réformer progressivement.

 - que les événements tragiques de ces deux derniers jours sont le résultat d'une déplorable précipitation et que la libéralisation de l'économie russe aurait dû s'effectuer sur le mode chinois, comme l'ont mentionné conjointement dans un débat à Moscou, le 1 er avril 1992, Alain de BENOIST (chef de file de la "Nouvelle Droite" française), Robert STEUCKERS (Directeur de Vouloir), Edouard VOLODINE (idéologue du FSN) et Guennadi ZOUGANOV (Président du nouveau "Parti Communiste Russe"). La Chine a procédé graduellement à une libéralisation de son économie, zone après zone. C'est ce modèle que préconise le FSN, à juste titre, nous semble-t-il.

- que les responsabilités de l'immense gâchis russe incombent principalement aux protagonistes de l'idéologie libérale pure, injectée dans la société russe lors de la libéralisation des prix de janvier 1992 par l'équipe de Mr. GAlDAR. Cette libéralisation a jeté de larges strates de la population moscovite dans la plus extrême précarité.

- que la position d'ELTSlNE a été fragilisée par les événements des 2 et 3 octobre 1993, du fait que sa police n'a pas pu tenir la rue, contrairement à ce qui avait été promis solennellement, et que sa démocratie s'impose en pilonnant le Parlement, alors que ce bâtiment aurait dû demeurer inviolable envers et contre tout, servir ultérieurement d'instrument à une démocratie réformée, partant de la base, des "Conseils" élargis à tous les éléments dynamiques de la population.

- Enfin, notre comité de rédaction déplore que le sang russe ait coulé, présente ses hommages et ses respects à toutes les victimes de cette tragédie, quel que soit leur camp. Par aileurs, nous signalons que Michel SCHNEIDER, qui avait accepté d'être l'un de nos correspondants à Moscou, a été blessé à l'épaule à proximité des bâtiments de la télévision dimanche soir. Et que Mme Larissa GOGOLEVA, qui était son interprète, a été très grièvement blessée par balle au même endroit. Notre comité rend hommage au courage de cette jeune femme, tombée dans l'exercice de sa profession et rappelle qu'elle avait traduit en russe plus d'un texte émanant de nos publications.

Infos complémentaires: Fax: 02/346.58.79 - Tél.: 02/344.08.21

 

 

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