Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 23 mai 2017

Allemagne: Intégrer les migrants ?

  • La liste ne place pas la culture allemande en position dominante et ne la considère même pas comme culture de référence (Leitkultur) ; quant au groupe de travail il n'exige pas des migrants qu'ils s'assimilent au mode de vie allemand. En réalité, les principes directeurs encouragen, les Allemands à adopter les normes culturelles que les migrants ont importées avec eux en Allemagne.

  • "Nous ne pouvons demander que nos coutumes soient respectées si nous ne sommes pas capables de les énoncer ... Notre pays est façonné par le christianisme ... L'Allemagne fait partie de l'Occident, culturellement, spirituellement et politiquement". — Thomas de Maizière, ministre allemand de l'intérieur.

  • Les partisans du Leitkultur affirment qu'il faut empêcher l'émergence de sociétés parallèles, notamment celles qui sont régies par la charia islamique.

Un groupe de travail gouvernemental mis en place pour promouvoir l'intégration des migrants dans la société allemande a établi et rendu public la liste des caractéristiques qui fondent la culture allemande.

Cette liste gomme soigneusement un certain nombre de termes politiquement incorrects comme « patriotisme » ou « culture dominante » (Leitkultur) et ramène les traditions et valeurs allemandes au plus petit dénominateur commun. Le groupe de travail fait implicitement du multiculturalisme l'expression essentielle de la culture allemande.

L'initiative pour l'intégration culturelle (Initiative Kulturelle Integration) a été créée en décembre 2016 par le gouvernement allemand pour promouvoir la « cohésion sociale » d'une société allemande qui, grâce à la chancelière Angela Merkel s'est enrichie de plus d'un million de migrants en provenance d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient.

Le groupe de travail - piloté par le Conseil allemand de la culture (Deutscher Kulturrat) en étroite collaboration avec le ministère de l'Intérieur et deux douzaines d'associations spécialisées dans les médias, les affaires religieuses et l'intérêt général - a été chargé de parvenir à un consensus sur ce qui forme le cœur de la culture allemande. L'opération avait bien sûr pour but de faciliter l' « intégration culturelle » des migrants en les encourageant à adhérer à un corpus de valeurs culturelles unanimement partagées.

Après cinq mois de délibération, le groupe de travail a présenté le 16 mai une liste de ce qu'il a affirmé être les 15 principes directeurs de la culture allemande. Sous le slogan « Cohésion dans la diversité », la liste énumère surtout des idées génériques - égalité entre les sexes, liberté d'expression, liberté de religion, pluralisme et démocratie - qui n'ont rien de spécifiquement allemand.

Fluechtlinge-auf_ArtikelQuer.jpg

La liste ne mentionne pas non plus que la culture allemande est la culture de référence (Leitkultur) en Allemagne, ni que cette culture allemande est intrinsèquement liée à chacun des points évoqués ; quant au groupe de travail, il n'exige pas explicitement que les migrants s'assimilent au mode de vie allemand. Les principes directeurs énoncés produisent même le sentiment inverse : ils encourageraient en fait les Allemands à adopter les normes culturelles que les migrants ont apportées avec eux en Allemagne. L'objectif du groupe de travail qui était à l'origine d'inciter à l'intégration et à l'assimilation semble avoir évolué vers la coexistence, la tolérance et l'adoption par les Allemands de la culture de base du migrant.

Le préambule démarre ainsi :

« L'intégration affecte l'ensemble de la population en Allemagne. La cohésion sociale ne se décrète pas et ne peut faire l'objet d'une politique ... La solidarité est l'un des principes fondamentaux de notre coexistence. Elle se manifeste dans notre compréhension mutuelle et dans l'attention aux besoins des autres - nous défendons une société de solidarité ...

« L'immigration change la société et exige de l'ouverture, du respect et une tolérance mutuelle ... Il n'est pas correct d'agiter des craintes et d'afficher son hostilité - nous défendons une société cosmopolite ...

« Le processus d'intégration européen n'est pas seulement une garantie pour la paix en Europe, la prospérité et l'emploi, il incite aussi à la convergence culturelle et à l'émergence de valeurs européennes communes - nous voulons une Europe unie ».

Le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière, partisan bien connu de l'idée d'une culture dominante (Leitkultur), a exprimé sa déception face au flou dans lequel le groupe de travail s'est cantonné pour ce qui est de la Germanité. « Nous ne pouvons exiger que l'on respecte nos coutumes si nous hésitons à les énoncer », a-t-il déclaré. Lors d'une conférence de presse donnée à Berlin le 16 mai, il a développé :

« Je suis formellement en désaccord avec le Conseil culturel allemand sur la Leitkultur : j'aime ce mot, ce qui n'est pas le cas du conseil. Je n'ai toujours pas compris si ce qui vous dérange est le mot 'noyau dur' ou le mot 'culture' ou la combinaison des deux mots. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose dans le passé ».

Les tenants de la Leitkultur affirment qu'il faut empêcher qu'en Allemagne, se constituent des sociétés parallèles, notamment quand elles sont régies par la charia islamique. Ces opposants proclament qu'énoncer le principe de Leitkultur obligerait les migrants à abandonner certains éléments de leur identité pour se conformer aux us et coutumes de la majorité – soit le contraire de l'idéal multiculturel qui autorise les migrants à reproduire en Allemagne toutes les composantes de leur identité.

Le 29 avril, De Maizière a publié une tribune dans Bild qui a provoqué un torrent de critiques. Il exigeait des migrants qu'ils acceptent la Leitkultur allemande, affirmant que sans l'adhésion de tous à un « noyau culturel de base, la société perdrait ce fil conducteur d'autant plus nécessaire que les mouvements migratoires et la société ouverte nous rendent plus diversifiés ».

thomasdemaiziere.jpg

Dans son article, de Maizière a énuméré les dix caractéristiques qui sont à la base de la culture allemande, y compris la méritocratie et le respect de la culture et de l'histoire allemandes. Il a ajouté: « au-delà de notre langue, de notre constitution et du respect des droits fondamentaux, quelque chose nous lie dans nos cœurs, et ce quelque chose nous rend différents et nous distingue des autres».

Concernant la religion, de Maizière a écrit que « notre Etat est neutre, mais amical envers les églises et les communautés religieuses ... Les clochers d'église structurent notre paysage. Notre pays est façonné par le christianisme ... L'Allemagne fait partie de L'Occident, de manière culturelle, spirituelle et politique ». Il a ajouté :

« En Allemagne, nous disons notre nom et pour nous saluer nous nous serrons la main. Nous sommes une société ouverte. Nous marchons visage dévoilé. Nous ne portons pas de burqas ».

Les réflexions de De Maizière ont été largement tournées en dérision. Martin Schulz, candidat des sociaux-démocrates (SPD) à la chancellerie, a déclaré que la « culture dominante » de l'Allemagne, c'était la liberté, la justice et la coexistence pacifique, lesquelles étaient au cœur de la constitution ».

Jamila Schäfer du Parti Vert, a déclaré :

« Dès que vous définissez votre identité par le pays auquel vous appartenez, vous tendez à adopter une attitude de supériorité. C'est dangereux et antidémocratique car c'est une attitude d'exclusion. Une société est toujours en évolution et les mouvements migratoires sont un facteur de changement. Je ne crois pas qu'un vivre ensemble pacifique passe par la préservation de sa propre culture ».

Poussé à l'extrême, le point de vue de Schäfer indique aux Allemands qu'ils auraient intérêt à renoncer à la culture allemande en échange d'une paix sociale chimérique : le patrimoine judéo-chrétien allemand serait ainsi lentement remplacé par la charia islamique. De nombreux élus allemands sont d'accord avec Schäfer.

Le leader des démocrates libres, Christian Lindner, a accusé de Maizière de rouvrir un débat « vieux et obsolète »: « encore une fois, il s'agit de religion ».

« Une certaine conception de l'islam suggère, voire même interdit, aux hommes de serrer la main des femmes. Ce n'est pas une bonne chose, mais cela ne fait de mal à personne. Le débat sur la Leitkultur n'a rien à voir ici ».

La commissaire allemande à l'intégration, Aydan Özoğuz, a jugé « ridicule et absurde » le débat sur la Leitkultur. Dans une tribune du Tagesspiegel, elle a soutenu :

« Au-delà de la langue, une culture spécifiquement allemande n'est tout simplement pas identifiable. Historiquement, les cultures régionales, l'immigration et la diversité ont façonné notre histoire. La mondialisation et la pluralisation ont amplifié plus encore la diversité. Les immigrants ne peuvent tout simplement pas être régis par une culture majoritaire ».

En dépit de la critique des politiciens allemands, de Maizière semble avoir le soutien de l'opinion publique allemande. Un sondage Insa-Focus du 5 mai, a indiqué que 52.5% des Allemands interrogés estiment que l'Allemagne a besoin d'une Leitkultur. Seuls 25.3% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles y étaient opposées.

Les arguments de de Maizière surgissent au beau milieu d'une campagne destinée à rallier à la CDU les votes conservateurs. Une partie de cet électorat, ulcéré par la politique migratoire de Merkel, a rallié Alternative pour l'Allemagne (AfD) un parti d'opposition qui se donne comme objectif de réduire les flux migratoires.

Un sondage Forsa-Stern-RTL du 17 mai a montré que si les élections fédérales de septembre avaient lieu aujourd'hui, la CDU de Merkel gagnerait avec 38% des voix, loin devant le SPD avec 26%. Le FDP obtiendrait 8% des voix, suivi des Verts et de l'AfD qui auraient chacun 7%. Si les Allemands devaient choisir leur chancelier directement, sans passer par les listes d'un parti, Merkel gagnerait avec 50%, contre 24% pour son principal challenger, Martin Schulz, du SPD. Les électeurs allemands, du moins pour l'instant, semblent se satisfaire du statu quo, avec ou sans Leitkultur.

Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone Institute basé à New York.

What do Chinese net users think of the white left?

xin_432090604171315648574.jpg

What do Chinese net users think of the white left?

Ex: https://ozconservative.blogspot.com  

If a Chinese net user wants to insult their opponent they are likely to use the derogatory term baizuo which means "white left." What do they mean by this?

According to one source:
baizuo is used generally to describe those who “only care about topics such as immigration, minorities, LGBT and the environment” and “have no sense of real problems in the real world”; they are hypocritical humanitarians who advocate for peace and equality only to “satisfy their own feeling of moral superiority”; they are “obsessed with political correctness” to the extent that they “tolerate backwards Islamic values for the sake of multiculturalism”; they believe in the welfare state that “benefits only the idle and the free riders”; they are the “ignorant and arrogant westerners” who “pity the rest of the world and think they are saviours”.

Why would ordinary Chinese people dislike the Western left so much? Here is the reason given:
The stigmatization of the ‘white left’ is driven first and foremost by Chinese netizens’ understanding of ‘western’ problems. It is a symptom and weakness of the Other.

The term first became influential amidst the European refugee crisis, and Angela Merkel was the first western politician to be labelled as a baizuo for her open-door refugee policy. Hungary, on the other hand, was praised by Chinese netizens for its hard line on refugees, if not for its authoritarian leader. Around the same time another derogatory name that was often used alongside baizuo was shengmu (圣母) – literally the ‘holy mother’ – which according to its users refers to those who are ‘overemotional’, ‘hypocritical’ and ‘have too much empathy’.

Many Chinese on social media came to identify Hillary Clinton with the white left and so supported Donald Trump in the American election. When one public intellectual, Rao Yi, took the opposing view,
An overwhelming majority of Zhihu users thought that Rao had only proved that he was typical of the ‘white left’: biased, elitist, ignorant of social reality and constantly applying double standards.

The Chinese seem aware that a modern liberal politics is suicidal:
According to Baidu Trends, one of the most related keywords to baizuo was huimie: “to destroy”. Articles with titles such as ‘the white left are destroying Europe’ were widely circulated.

To understand why the Chinese might reject the white left so firmly, it helps to consider moral foundations theory. This is a theory popularised by Professor Jonathan Haidt. Based on research into different cultures around the world, it was found that there are six basic moral foundations:

1. The care/harm foundation: the focus here is on maximising individual care and minimising harm, protecting the vulnerable.

2. The fairness foundation: not cheating the system, people rewarded according to their contributions.

3. The loyalty/betrayal foundation: being loyal to our tribe/team (including patriotism).

4. The authority/subversion foundation: respecting the authority or hierarchy necessary to preserve social order.

5. The sanctity/degradation foundation: protecting a sense of what is hallowed or sacred in institutions and ideals.

6. Liberty/oppression: not wanting to be dominated/bullied by a tyrant.

What Haidt found was that Western liberals are very strong on the first foundation (and also to a degree the sixth) but are not very committed to the others. Traditionalists, in contrast, were found to hold all six foundations in equal regard.

If, then, you are a Chinese net user, who is used to taking all six moral foundations into account, you are likely to perceive the white left negatively. You will see them putting all the emphasis on the first foundation (care/harm) - hence the criticism of the white left as being "hengmu:" overemotional, hypocritical empathisers. Similarly, the lack of emphasis on fairness (as proportionality) on the left leads to the criticism by the Chinese of the support by the white left for free riders. And, finally, the lack of a concern for the loyalty foundation leads the white left open to the accusation by the Chinese of destroying their own tradition.

D.H. Lawrence’s Studies in Classic American Literature

d_h__lawrence_by_delph_ambi-d4uhsqj.jpg

D.H. Lawrence’s Studies in Classic American Literature

Ex: https://dissidentright.com 

Out of a pattern of lies, art weaves the truth”

David Herbert Lawrence was born into an English working-class family on September 11, 1885.  After the First World War, he went into a voluntary exile from his native England, and travelled the world with his wife.  From 1922 until 1926, the Lawrences lived in the United States, wherein they resided mainly on a ranch in northern New Mexico.  While in the United States, Lawrence composed most of his short, but stunning book Studies in Classic American Literature.  In this all but forgotten work, Lawrence methodically marches down a line of classic American authors, and in turn, pierces the heart, bashes-in the head, rends out the soul, and furiously shakes the corpse of the unsuspecting greats.

Why is Lawrence so vicious with his literary prisoners?  Because, he claims, they are liars.  Benjamin Franklin lies about his ideal American citizen.  Hector St. John de Crevecoeur lies about the bliss and innocence of Nature.  James Fenimore Cooper lies about the Northeastern Brahmin’s veneration of Democracy and Equality.  Edgar Allan Poe lies about the limitless emancipatory effects of sensuousness, ecstasy, and love.  Nathaniel Hawthorne lies about the truth of spiritualism, saviourism, “Selfless Love,” and “Pure Consciousness.”[1]  Richard Henry Dana lies about man’s ability to know the sea and transcend the soil.  Herman Melville lies in his pursuit of harmony and the perfect relationship.  Walt Whitman lies about his belief in sympathy.

Lies!  Lies!  Lies!

For Lawrence, they are all lying, but they aren’t lying to their audiences. They are lying to themselves.  They each tell their own particular lies, but they all share in the big lies.  The lies that are today taken as fundamental American ideals:  Freedom, Democracy, Equality, Education, Equal Opportunity, and so on.  According to Lawrence, the white American puts undo importance on Knowing, self-consciousness, and the mind.  The white American intellectualizes with ideals, and tries to imprison feeling and “blood-consciousness.”  A primary example of this characteristic is the American ideal of Freedom.

studiesinc.png

Freedom is the ultimate American ideal, and it is the ultimate self-deception.  In the American conception, freedom is pure negation.  It is fleeing Europe, the homeland.  It is, at bottom, escape.  From what are Americans escaping, though?  Lawrence contends that the flight to America was due to the Pilgrim Fathers’ revulsion at post-Renaissance humanism.  The early American settlers fled Europe at the very moment their old masters were weakest:  when “kingship and fatherhood fell.”[2]

America is, as he puts it:

“A vast republic of escaped slaves.  Look out, America!  And a minority of earnest, self-tortured people.  The masterless.”[3]

All of the masterless are equal in their freedom.  Like Freedom, Lawrence rejects the notion of Equality, too.  Lawrence believes in a natural aristocracy, and argues that America has tried to level natural superiority and natural inferiority with the artifice of Equality.

From Lawrence, again:

“When America set out to destroy Kings and Lords and Masters and the whole paraphernalia of European superiority, it pushed a pin right through its own body, and on that pin it still flaps and buzzes and twists in misery.  The pin of democratic equality.  Freedom.”[4]

The American is on a never-ending quest after ideals, and he destroys, and kills, everything that’s in his path.  The American is led around by his mind-consciousness as opposed to his blood-consciousness.  These two forms of consciousness are the upper and the lower forces of Lawrence’s dualism.  The American has an unyielding belief in the former, and he is perpetually trying to know, understand, and reconcile his situation on the North American continent.  According to Lawrence, at the center of the white American’s urge to reconcile is the question of the races:  the red and white races, specifically.

To quote Lawrence at length:

“There has been all the time, in the white American soul, a dual feeling about the Indian.  First was Franklin’s feeling, that a wise Providence no doubt intended the extirpation of these savages.  Then came Crevecoeur’s contradictory feeling about the Red Man and the innocent life of the wigwam.  Now we hate to subscribe to Benjamin’s belief in a Providence that wisely extirpates the Indian to make room for ‘cultivators of the soil’.  In Crevecoeur we meet a sentimental desire for the glorification of the savages.  Absolutely sentimental.  Hector pops over to Paris to enthuse about the wigwam.  The desire to extirpate the Indian.  And the contradictory desire to glorify him.  Both are rampant still, to-day… I doubt if there is possible any real reconciliation, in the flesh, between the white and the red.”[5]

Fenimore Cooper tries to create a reconciliation between white and red in his Leatherstocking Tales, but Lawrence regards this attempt as only a wish-fulfillment.  Natty Bumppo and Chingachgook are bound together in manly, brotherly love, but neither brings forth issue, or marries.  Their reconciliation in the flesh means that they are isolated together, and thus the end of their respective bloodlines.  Their reconciliation is a false myth, but in the character of Natty Bumppo’s earliest incarnation, Deerslayer, Lawrence finds the “true myth” of the “essential white America.”[6]  This “intrinsic-most American” is the “man who turns his back on white society.  A man who keeps his moral integrity hard and intact.  An isolate, almost selfless, stoic, enduring man, who lives by death, by killing, but who is pure white.”[7]

This is surely a chilling, but heroic, image; nevertheless, the essential American who turns his back on white society certainly seems wanting in important qualities.  No less chilling and foreboding is Lawrence’s interpretation of the racial symbolism of Melville’s Moby Dick:

“What then is Moby Dick?  He is the deepest blood-being of the white race; he is our deepest blood-nature.  And he is hunted, hunted, hunted by the maniacal fanaticism of our white mental consciousness.  We want to hunt him down.  To subject him to our will…The Pequod went down.  And the Pequod was the ship of the white American soul.  She sank, taking with her negro and Indian and Polynesian Asiatic and Quaker and good, businesslike Yankees and Ishmael:  she sank all the lot of them.”[8]

This is no doubt a bleak, but understandable, prophecy for the white man.  If Melville foretold the demise of the white race in 1851, what can it possibly do to prevent its own destruction?  According to Lawrence, the white American, with his sententious mind-consciousness, is fundamentally at odds with the spirit of North America.  He is mocked and tormented by the ghosts of the conquered Red Indian.  As already noted, Lawrence holds out little hope for reconciliation in the flesh, but he does allude vaguely towards a possible “reconciliation in the soul.  Some strange atonement:  expiation and oneing.”[9]  Beyond this cryptic offering, Lawrence provides little elaboration.  Perhaps, Lawrence envisions something similar to the character of Tom Outland, in Willa Cather’s novel The Professor’s House, who feels a “filial piety” towards the New Mexican Blue Mesa and the ruins of the ancient pueblo people.  Then again, Outland’s lonely, monastic-like experience reading Virgil’s Æneid atop the Blue Mesa reminds one again of the essential white American turning his back on white society.

lawrence-fabrizio-cassetta.jpg

Alas, aside from strange spiritual atonements, switching over to a “blood-consciousness”, or some bizarre remarks about following Walt Whitman’s example “along the open road,” Lawrence presents few actionable answers for the plight of the white American.  However, one paragraph in the introduction of the book regarding the nature of freedom struck this reader as particularly powerful:

“Men are free when they are in a living homeland, not when they are straying and breaking away.  Men are free when they are obeying some deep, inward voice of religious belief.  Obeying from within.  Men are free when they belong to a living, organic, believing community, active in fulfilling some unfulfilled, perhaps unrealized purpose.  Not when they are escaping to some wild west.  The most unfree souls go west, and shout of freedom.  Men are freest when they are most unconscious of freedom.  The shout is a rattling of chains, always was.”[10]

Whether or not the white American will experience his freedom unconsciously in the near future is unknown.  The forces pushing anarcho-tyranny seem to make the white American consciously, and vigorously cling to any freedom he once thought sacred and his birthright.  But Lawrence is certainly right about one thing.  The perennial flight west is not a long-term strategy for him.  He will eventually have to settle, claim a space, a landscape, a community, and a mode of being that is his to defend, and not to cast away at the first sign of danger.  He will have to treat the North American continent not as a giant nature space to buzz around as he’s chased by those who are not his own, but as a place that contains a home, a Heimat even, where he can put down roots for his children, grandchildren, and great-grandchildren.


[1] D. H. Lawrence, Studies in Classic American Literature (London:  Heinemann, 1924; republished in Phoenix edition, 1964), 86.

[2] Ibid., 6.

[3] Ibid., 5.

[4] Ibid., 41.

[5] Ibid., 34.

[6] Ibid., 59.

[7] Ibid., 60.

[8] Ibid., 152-153.

[9] Ibid., 35.

[10] Ibid., 6.

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

CS-carteeurbleue.jpg

Le droit des peuples réglé sur le grand espace de Carl Schmitt

par Karl Peyrade

Ex: https://www.lerougeetlenoir.org

Avec Le droit des peuples réglé sur le grand espace (1939-1942), Carl Schmitt commence à s’intéresser, dans le cadre de son analyse juridique et géopolitique, à la question de l’espace. Le droit international public est désigné par le juriste allemand comme le droit international des gens, c’est-à-dire ceux qui appartiennent à un Etat territorialement délimité dans un pays homogène. Le concept de grand espace apparaît au XIXe siècle avec l’idée de territoires équilibrés. Dans la tradition juridique française initiée par Jean Bodin puis reprise par les jacobins, ce sont plutôt les frontières naturelles qui ont servi à justifier l’expansion gallicane. A l’opposé, la logique de grand espace valide le droit des peuples à forte population à dominer sur les autres. La conception française s’articule sur un schéma géographique tandis que la notion de grand espace est liée à un déterminant démographique.

Ce paradigme spatial apparaît très explicitement dans la doctrine Monroe de 1823. Cette théorie américaine revendique l’indépendance de tous les Etats américains, interdit leur colonisation par des Etats tiers et défend à ceux-ci d’intervenir en leur sein. Elle crée donc un corpus de règles ayant vocation à s’appliquer à un grand espace qui est l’espace américain. La difficulté réside dans le fait que la doctrine Monroe a évolué avec le temps. Elle est passée d’un non-interventionnisme catégorique à un impérialisme intransigeant, d’une neutralité à une position morale donnant le droit de s’ingérer dans les affaires des pays du monde entier. « L’aversion de tous les juristes positifs contre une telle doctrine est bien compréhensible ; devant pareille imprécision du contenu normatif, le positiviste a le sentiment que le sol se dérobe sous lui », ironise l’auteur. En fait, les américains ont modifié leur interprétation de la doctrine Monroe au fil du temps et de leurs intérêts. La raison d’Etat se passe facilement des débats juridiques car contrairement à ce que de nombreux juristes pensent, dans la lignée du positivisme juridique, le droit ne créé rien. Il est simplement le reflet d’un rapport de forces. Les marxistes le désigneraient comme étant une superstructure.

D’après Talleyrand, l’Europe est constituée de relations entre Etats. Monroe est le premier à parler de grand espace. Le grand espace repose sur l’idée d’inviolabilité d’un espace déterminé sur lequel vit un peuple avec un projet politique. Il suppose aussi l’absence d’intervention dans les autres espaces. Au départ, ce principe était donc interprété dans un sens continentaliste. Mais à l’arrivée, on débouche sur un interventionnisme capitaliste et universaliste avec le triomphe de l’interprétation britannique. Le passage de la neutralité à l’impérialisme américain s’incarne particulièrement en la personne du président Wilson (1917). Ce dernier a fait du principe local du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes un principe à valeur universelle. Carl Schmitt critique cette « réinterprétation de la doctrine Monroe, au départ idée concrète du grand espace, géographiquement et historiquement déterminée, en principe général d’inspiration universaliste, censé valoir pour la Terre entière et prétendant à l’ubiquité ».

Le principe de sécurité des voies de communication britanniques constitue un bon exemple de notion universaliste au profit de l’impérialisme anglo-saxon. Contrairement aux Etats-Unis et à la Russie, il n’existe pas de continuité spatiale dans l’empire britannique qui est une addition de possessions émiettées sans espace déterminée et sans cohérence. Afin de justifier la sécurité des voies de communication, les anglais ont adopté des principes universalistes permettant d’assimiler l’empire britannique au monde. En effet, les anglais régnaient sur la mer. Ils avaient donc intérêt à ce que les voies maritimes soient sécurisées au nom de leur principe de sécurité des voies de communication leur permettant d’intervenir partout et de dominer les espaces maritimes des pays neutres. A titre d’exemple, ils ont empêché le monopole français sur le Canal de Suez en invoquant le principe de droit naturel des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cela n’a en revanche pas fonctionné à Panama où les américains leur ont justement opposé la doctrine Monroe.

Philosophiquement, la vision universaliste du monde trouve sa source dans la théorie du droit naturel du XVIIe siècle qui trouve son apogée dans le concept de liberté commerciale forgée au XIXe siècle. Il ne faut pas confondre la loi naturelle qui vient de Dieu et le droit naturel selon lequel les hommes naissent tous avec des droits inhérents à leur personne humaine. Ainsi, au-delà des caractéristiques ethniques, culturelles ou religieuses, l’homme parce qu’il est homme dispose de certains droits fondamentaux. L’avènement des droits de l’homme constitue l’aboutissement suprême de la théorie du droit naturel.

A l’inverse de cette théorie, la logique des grands espaces n’a pas de portée universaliste. Elle intègre l’évolution historique des grandes puissances territoriales ayant de l’influence sur des pays tiers. Le paradigme n’est donc plus national mais spatial. Au sein de l’espace dominé par une grande puissance règne la paix en raison de l’exigence de non-intervention. Mais en dehors de cet espace, l’intervention redevient possible. Carl Schmitt reprend le concept allemand d’empire pour l’adapter aux particularités de son époque. L’impérialisme répond au contraire à une vision supra ethnique, capitaliste et universaliste. L’auteur plaide pour le Reich allemand contre les deux universalismes de son temps : l’URSS socialiste et la révolution mondialo-libérale occidentale. Il faut rappeler que la pensée schmittienne n’est en aucun cas une pensée racialiste ce que les membres de la SS n’ont pas manqué de lui reprocher. Elle s’appuie en revanche sur un peuple constitué historiquement et ayant conscience de lui-même. Pour Schmitt, le concept d’empire est traversé par les mêmes idées, la même philosophie, ancré dans un grand espace et soutenu par un peuple.

« Les autres concepts de l’espace, désormais indispensables, sont en premier lieu le sol, à rattacher au peuple par une relation spécifique, puis celui, corrélatif au Reich, débordant l’aire du peuple et le territoire étatique, du grand espace de rayonnement culturel, mais aussi économique, industriel, organisationnel […] L’empire est plus qu’un Etat agrandi, de même que le grand espace n’est pas qu’un micro-espace agrandi. L’Empire n’est pas davantage identique au grand espace ; chaque empire possède un grand espace, s’élevant par là au-dessus de l’Etat spatialement déterminé par l’exclusivité de son domaine étatique, au-dessus de l’aire occupée par un peuple particulier. »

Plusieurs conceptions peuvent découler de cette notion de grand espace. Une acception purement économiste pourrait le voir uniquement comme le lieu de l’échange commercial avec d’autres grands espaces. La vision impériale, et non impérialiste, aboutirait à des relations entre empires basés sur des grands espaces. Au sein de ces grands espaces, des relations interethniques pourraient voir le jour. Sous réserve de non-ingérence de puissances étrangères, des relations interethniques pourraient même naître entre empires différents. La notion d’empire permet, contrairement à l’universalisme des droits de l’homme, de conserver les Etats et les peuples.

Juridiquement, l’espace est traditionnellement abordé par le droit de la manière suivante : le droit privé l’appréhende à travers l’appropriation d’une terre tandis que le droit public le considère comme le lieu d’exercice de la puissance publique. Les théories positivistes voient le droit comme « un ordre intimé par la loi ». Or, « les ordres ne peuvent s’adresser qu’à des personnes ; la domination ne s’exerce pas sur des choses, mais sur des personnes ; le pouvoir étatique ne peut donc se déterminer que selon les personnes ». Le positivisme juridique n’admet donc l’espace que comme un objet relevant de la perception, déterminé selon le temps et l’espace. Au fond, il s’agit d’un espace vide sur lequel s’exerce le pouvoir étatique A l’inverse, Carl Schmitt part de l’espace pour fonder tout ordre juridique. L’auteur note l’influence juive au sein du droit constitutionnel allemand sur le concept d’espace vide : « Les rapports bizarrement gauchis qu’entretient le peuple juif avec tout ce qui touche au sol, à la terre et au territoire découlent du mode singulier de son existence politique. La relation d’un peuple à un sol façonné par son propre travail d’habitation et de culture, et à toutes les formes de pouvoir qui en émanent, est incompréhensible pour un esprit juif. » Le juriste allemand conclue son ouvrage en insistant sur le vocable juridique du Moyen-Âge qui avait une dimension spatiale (Stadt = site, civitas = cité, Land = terre etc.) et en constatant que la négation de l’espace conduit à la négation des limites ce qui aboutit à l’universalisme abstrait.

« Ces considérations ne visent certes pas à prôner le retour vers un état de choses médiéval. Mais on a bien besoin de subvertir et d’éliminer un mode de pensée et de représentation regimbant à l’espace, dont le XIXe siècle marque l’avènement, et qui gouverne encore la conceptualisation juridique tout entière ; en politique internationale, il va de pair avec l’universalisme déraciné, négateur de l’espace et par là sans limite, de la domination anglo-saxonne des mers. La mer est libre au sens où elle est libre d’Etat, c’est-à-dire libre de l’unique représentation d’ordre spatial qu’ait pu penser le droit d’obédience étatique. »

Ouvrage court mais très exigeant, Le droit des peuples réglé sur le grand espace constitue une bonne introduction à l’ouvrage majeur Le nomos de la terre qu’écrira par la suite Carl Schmitt. Ecrit dans un style toujours clair sans être universitaire, le livre présente le grand mérite d’être en avance sur son temps. A une époque où l’on réfléchissait encore en termes de nation, il anticipe largement les grandes évolutions du monde. Aujourd’hui, comment nier que le monde est traversé par une logique de blocs animés par une puissance dominante. L’espace américain est dominé par les Etats-Unis, l’espace asiatique par la Chine et l’espace eurasiatique par la Russie. Il n’y a guère que l’Europe qui ne suit pas cette évolution. En effet, au lieu de s’ancrer dans son espace culturel et religieux, elle a préféré se dissoudre dans un système technico-économique abstrait sous-tendu par les inévitables droits de l’homme. A trop nier l’espace, on finit par nier l’homme comme produit d’un enracinement culturel pour aboutir à l’homme-marchandise.

Karl Peyrade