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mardi, 15 septembre 2009

Deux études allemandes sur Gilles Deleuze

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Robert Steuckers:

Deux études allemandes sur Gilles Deleuze

Gilles Deleuze (1) et l’appel à la littérature

La philosophe berlinoise Michaela Ott se penche sur l’intérêt de Deleuze pour la littérature. Deleuze voit en la littérature une expression inconsciente guidée par le désir, une expression plurielle, très souvent paradoxale. Désir, pluralité et parado­xes, dans leur irréductibilité, triomphent toujours des schémas répressifs, monomaniaques et aseptisés. Le recours à la littérature est indispensable au philosophe (Michaela Ott, Von Mimen zum Nomaden. Lektüren des Literarischen im Werk von Gilles Deleuze, ISBN 3-85165-321-1, DM 48 ou öS 336, Passagen Verlag, Walfischgasse 15/14, A-1010 Wien; e-mail: passagen@t0.or.at; internet: http://www.t0.or.at/~passagen).

 

Gilles Deleuze (2) vu par Friedrich Balke

Nous avons déjà eu l’occasion de nous référer aux travaux du philosophe Friedrich Balke, spécialiste de Carl Schmitt et de Gilles Deleuze (entre autres choses) (cf. Vouloir n°3/NS, NdSE n°27 et les traductions de ces textes dans Disenso à Buenos Aires et dans Tellus  en Lombardie). Balke offre dé­sor­mais une introduction à Deleuze. Evoquant la phrase de Foucault qui disait que le siècle prochain pourrait bien être deleuzien, Balke axe sa présentation du philosophe français aujourd’hui disparu sur l’ouverture de Deleuze à tous les faits humains: la littérature (comme le souligne Michaela Ott), les sous-cultures à l’œuvre en marge des grandes “pontifications” officielles, les nouveaux mouvements sociaux, etc. bref tout l’univers du non-philosohique, tous les phénomènes de l’extra-philosophique. C’est aussi ce que Balke nomme l’“inter­mé­dialité”. Deleuze a inventé les démarches qui permettent à la philosophie de sortir de sa tour d’ivoire sans renier sa fonction critique et sans oublier de forger des concepts, cette fois tou­jours provisoires, mouvants et plastiques (F. Balke, Gilles Deleuze, ISBN 3-593-35980-4, DM 26,80, Campus, Heer­strasse 149, D-60.488 Frankfurt a. M.).

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lundi, 14 septembre 2009

Pouvoirs oligarchiques et démocratie de façade

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Pouvoirs oligarchiques et démocratie de façade

L’Intitut Néo-Socratique nous prie d’annoncer son cycle de conférences qui se déroulera au cours de l’année à venir sur le thème général :

Le Système oligarchique ;
comment il nous domine et comment s’en libérer !

 

La première conférence, prononcée par Yvan Blot, Président de l’Institut, se tiendra 

Le lundi 14 septembre 2009 à 19H 30
A l’Hôtel Néva (rez-de-chaussée)
14 rue Brey – 75017 PARIS (près de l’étoile)


avec pour titre :

Notre démocratie de façade cache une oligarchie ;
Origine historique de cette situation


En avant propos de cette conférence, Polémia en présente la thématique qui sera abordée.



Pouvoirs oligarchiques et démocratie de façade

L’histoire de l’humanité est en grande partie l’histoire de ses classes dirigeantes. Dans toutes les sociétés sauf les sociétés très primitives, des classes dirigeantes sont apparues (Spencer) et ont cherché à justifier leur domination, en général avec succès. Ce succès reposait principalement sur leurs prestations, protéger la société du désordre intérieur et des ennemis extérieurs, notamment.

Très tôt, les anciens philosophes grecs perçurent que les dirigeants pouvaient rechercher leur intérêt propre et trahir le bien commun. La classification classique des régimes politiques d’Aristote vient de là : la monarchie vise le bien commun à l’inverse de la tyrannie. L’aristocratie vise le bien commun à l’inverse de l’oligarchie. Dans le langage actuel, la démocratie (Aristote disait : politeia que l’on traduit par république) vise le bien commun, ce qui n’est pas le cas du gouvernement démagogique.

Elites dévouées au bien commun ou élites courtermistes

Plusieurs critères permettent de distinguer les élites dévouées au bien commun et celles qui ne le sont pas :

Les propriétaires, rois ou aristocrates, ont une vision à long terme de la gestion de leurs biens, ce qui est beaucoup moins le cas des gérants salariés nommés pour une période courte. A l’heure actuelle, ce sont les gérants salariés, les « managers » qui gouvernent non seulement l’Etat mais aussi la plupart des grandes entreprises et les médias. C’est le règne de l’intérêt à court terme.

Un deuxième critère peut être le caractère plus ou moins « héroïque » des gouvernants, c'est-à-dire leur capacité à se sacrifier eux-mêmes pour autrui. Cette capacité est plus grande, par vocation même, chez les religieux ou les militaires, ou encore chez les savants ou professeurs amoureux de la vérité ou les juges et policiers amoureux de la justice.

Autrefois, l’aristocratie occupait les postes supérieurs de l’Etat. Elle n’avait pas que des mérites mais elle avait celui d’être d’essence militaire : le soldat est prêt à mourir, à donner sa vie pour son roi ou son pays. L’éthique du sacrifice ne lui était pas étrangère. Les gouvernants actuels ont une éthique de carrière bien différente.

« Les démocraties représentatives » ne sont que des oligarchies

Au vingtième siècle, on peut dire que les aristocraties ont été remplacées par des oligarchies. Ce n’est pas la version de l’histoire officielle car les oligarchies ont prétendu se battre pour la démocratie. On fait croire aux foules occidentales qu’elles vivent en démocratie, laquelle aurait remplacé les monarchies d’autrefois et leurs aristocraties nobiliaires. En réalité, nous vivons en oligarchies sous le nom de démocraties dites « représentatives ».

Essayez donc d’être candidat à une élection sans être membre d’un parti politique puissant : votre chance de vous faire élire est nulle ! Essayez donc de proposer une loi sur un sujet qui vous est cher. Il n’y a aucune procédure pour cela sauf dans les rares pays qui pratiquent la démocratie directe : la Suisse  et l’Italie, au niveau national et local, l’Allemagne et l’ouest des Etats-Unis, au niveau local seulement.

Les vraies démocraties sont aujourd’hui celles qui combinent démocratie directe et démocratie représentative.

Seule la démocratie directe permet de contrôler les « gérants »

Pour les démocraties purement représentatives, le bilan n’est pas bon. Des études économiques très poussées, notamment du professeur suisse Kirchgässner, ont montré que les pays à démocratie directe ont des impôts 30% plus faibles, des dépenses publiques 30% plus réduites et une dette publique 50% plus faibles que les démocraties représentatives. Le PNB est plus élevé en moyenne.

De plus, du point de vue politique, les démocraties directes satisfont leurs citoyens (80% des Suisses sont satisfaits de leurs institutions. Dans les démocraties purement représentatives comme la France, les citoyens n’ont absolument pas le sentiment d’avoir une influence sur la politique de leur pays. Ils ne peuvent pas initier de référendums. Ils peuvent élire les députés présentés et sélectionnés par les grands partis politiques et c’est tout. Les programmes des partis se ressemblent de plus en plus. Le citoyen n’a plus guère de choix. D’après une enquête lourde menée par les politologues Bréchon et Tchernia, 40%  des Français font encore confiance au parlement, autant pour les syndicats et 18%  seulement font confiance aux partis politiques. Les Français n’ont pas l’impression que l’on gouverne en fonction des préoccupations et des intérêts du peuple.

Pour redonner du sens à la démocratie, il faut prendre conscience du caractère oligarchique du pouvoir actuel, qui est le pouvoir de gérants à court terme (rien à voir avec la gestion de vrais propriétaires). Il faut contrôler ces gérants : une seule voie pour cela : la démocratie directe. 
  
Yvan BLOT
24/08/2009

Correspondance Polémia
11/08/2009

Une figure de l'écologie naturaliste et indépendante disparaît

Une figure de l’écologie naturaliste et indépendante disparaît

Nous n’avons pas relayé le décès d’une des personnalités les plus marquantes de l’écologie à la fin du mois d’août. Nous nous devions d’en parler car les hommes libres se font rares et il convient de leur rendre hommage.

Edward (dit Teddy) Goldsmith est décédé le 21 août à l’âge de 80 ans dans l’indifférence quasi générale.

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Ce personnage haut en couleurs, bon vivant, militant, fortuné et mécène a consacré l’essentiel de sa vie à la cause de l’écologie. Depuis le lancement en 1969 de la célèbre revue The Ecologist, dont la revue française L’Écologiste s’inspire largement, il a publié nombre d’articles et ouvrages de fond dont Changer ou disparaître (Fayard, 1973). Il s’agissait déjà de porter une critique radicale sur le processus de mondialisation, le désir de croissance sans fin et le productivisme.

Mais Edward Goldsmith fut surtout un militant peu avare de son temps et de ses moyens pour lutter contre les ravages de la globalisation, de l’organisation mondiale du commerce, des institutions financières internationales.

Très attaché à la diversité des peuples et des cultures, prônant l’autosuffisance et l’autonomie des peuples et des continents, il nous laissera le souvenir d’un homme libre.

Tant l’ensemble de son œuvre que son caractère militant et festif peuvent le faire qualifier assez précisément d’écologiste identitaire.

En dépit (ou à cause) de quelques divergences, Teddy Goldsmith restera un guide et un modèle pour un combat identitaire indissociable de sa composante profondément écologique.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[
http://fr.novopress.info [2]]


Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info

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[2] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info

La CIA, Al Qaida et la Turquie au Xinjiang et en Asie centrale

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La CIA, Al Qaida et la Turquie au Xinjiang et en Asie centrale

Lors d'une interview à l’émission radio Mike Malloy radio show, l’ancienne traductrice pour le FBI, très connue aux Etats-Unis Sibel Edmonds a raconté comment le gouvernement de son pays a entretenu des « relations intimes » avec Ben Laden et les talibans, « tout du long, jusqu’à ce jour du 11 septembre (2001). » Dans « ces relations intimes », Ben Laden était utilisé pour des “opérations” en Asie Centrale, dont le Xinjiang en Chine. Ces “opérations” impliquaient l’utilisation d’al-Qaida et des talibans tout comme « on l’avait fait durant le conflit afghano-soviétique », c’est à dire combattre “les ennemis” par le biais d’intermédiaires.

Comme l’avait précédemment décrit Mme Edmonds, et comme elle l’a confirmé dans cette interview, ce procédé impliquait l’utilisation de la Turquie (avec l’assistance d’acteurs provenant du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Arabie Saoudite) en tant qu’intermédiaire, qui à son tour utilisait Ben Laden et les talibans comme armée terroriste par procuration.

Selon
Mme Edmonds : « Ceci a commencé il y a plus de dix ans, dans le cadre d’une longue opération illégale et à couvert, menée en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis. Ce groupe avait l’intention de promouvoir l’industrie pétrolière et le Complexe Militaro-Industriel en utilisant les employés turcs, les partenaires saoudiens et les alliés pakistanais, cet objectif étant poursuivi au nom de l’Islam. »

Le journaliste new-yorkais Eric Margolis, auteur de War at the top of the World, a affirmé que les Ouïghours, dans les camps d’entrainement en Afghanistan depuis 2001, « ont été entrainés par Ben Laden pour aller combattre les communistes chinois au Xinjiang. La CIA en avait non seulement connaissance, mais apportait son soutien, car elle pensait les utiliser si la guerre éclatait avec la Chine. »

L'action des services secrets états-uniens aux côtés des séparatistes ouïghours du Xinjiang n'est pas seulement passée par Al-Qaïda mais aussi par le milliardaire turc  domicilié à Philadelphie depuis 1998
Fetullah Gulen qui finance des écoles islamiques (madrassas) en Asie centrale, et par Enver Yusuf Turani, premier ministre autoproclamé du "gouvernement en exil du Turkestan oriental" (qui est censé englober le Xinjiang chinois)... basé à Washington. Ces personnalités sont liées à Morton I. Abramowitz, directeur du National Endowment for Democracy, qui a joué un rôle important dans le soutien aux islamistes afghans sous Reagan et aux milices bosno-musulmanes et kosovares sous Clinton (dans le cadre de l'International Crisis Group). Le vice-président étatsunien Joe Biden qui s'est répandu en propos incendiaires contre la Russie récemment est aussi sur cette ligne.

Cette politique s'inscrit dans le cadre du plan Bernard Lewis à l'origine supervisé par Zbigniew Brzezinski  sous l'administration Carter qui visait à maintenir un "arc de crise" dans les pays musulmans d'Eurasie pour faire main basse sur les ressources d'Asie centrale en hydrocarbures.

Certains observateurs soulignent cependant que vu leur dépendance économique à son égard et l'intérêt qu'ils peuvent avoir à jouer la carte de Pékin contre Moscou les Etats-Unis sont voués à garder officiellement une position modérée sur la politique de la Chine au Xinjiang (où de violentes manifestations touchent la province et provoquent la mort d'au moins 140 personnes le 5 juillet dernier) en compensation de la politique agressive de leurs services secrets dans la zone.

Pékin semble toutefois résolu à contrer les manoeuvres sécessionnistes sur son territoire, mais aussi à mener une action plus en profondeur sur le continent eurasiatique. C'est ainsi en tout cas que Nicolas Bardos-Feltoronyi, contributeur de l'atlas alternatif, analyse le prêt d'1 milliard de dollars que Pékin serait prêt à consentir à la Moldavie, pays charnière entre l'Union européenne et la Russie - un prêt sur 15 ans à un taux d’intérêt hautement favorable de 3%. Cette aide qui pourrait dissuader Chisinau de se rapprocher de l'Union européenne s'inscrirait selon l'auteur dans le cadre d'une coordination accrue des politiques étrangères russe et chinoise. C'est aussi l'analyse qu'en fait
Jean Vanitier sur son blog.

Autre réplique à l'impérialisme états-unien en Eurasie, après la Libye, l'Algérie et la Syrie, le président vénézuélien Hugo Chavez s'est rendu
le 7 septembre au Turkménistan, quatrième pays au monde pour les réserves de gaz après la Russie, l'Iran et le Qatar. Chavez a proposé à son homologue turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov d'adhérer au cartel gazier déjà évoqué sur ce blog. Le Turkménistan, actuellement en froid avec Moscou, est aussi très courtisé par l'Union européenne qui souhaite le voir adhérer à son projet de gazoduc Nabucco, ainsi que par la Chine.

F. Delorca
http://atlasalternatif.over-blog.com/

Le Japon bientôt libéré?

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Le Japon : bientôt libéré ?

http://unitepopulaire.org/

Second article choisi à l’occasion des élections historiques au Japon qui ont vu la semaine passée le pouvoir changer de main :

 

 

« Vingt ans après la fin de la guerre froide, la communauté internationale vit de grands changements structurels. Affaiblis par le conflit en Irak et la guerre contre le terrorisme en Afghanistan et responsables de la crise financière et économique, les Etats-Unis ont perdu leur prestige et leur assurance d’antan. L’arrivée au pouvoir de Barack Obama, qui souhaite renforcer la coopération internationale, marque la fin de l’unilatéralisme américain. De leur côté, des pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil ont accru leur influence à la faveur de la crise, tandis que des membres du G8 – et notamment le Japon – ont vu la leur décliner.

 

Face à ces bouleversements, le Japon doit fonder sa diplomatie et sa politique de maintien de la paix sur une nouvelle philosophie, affranchie de la logique de la guerre froide. Les gouvernements libéraux-démocrates qui se sont succédé jusqu’ici ont fait de l’alliance nippo-américaine le principal pilier de leur politique étrangère et sécuritaire. Ils n’ont pas cessé de préconiser son renforcement. […] Cependant, le pouvoir actuel a souvent été critiqué pour sa servilité envers les Etats-Unis. L’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi, qui a remporté une majorité écrasante lors des précédentes élections générales en 2005, considérait qu’à l’instar des liens personnels qu’il avait noués avec le président George Bush, “meilleures seraient les relations nippo-américaines, plus le Japon aurait de chances d’en avoir de satisfaisantes avec le reste du monde, à commencer par la Chine, la Corée du Sud et les autres pays d’Asie”. Mais, à force de s’aligner sur la politique des Etats-Unis, il a fini par se couper du reste du monde.

 

Il est temps que le Japon cesse de se montrer servile vis-à-vis de Washington. Il doit adapter ses rapports avec les Etats-Unis en fonction de l’évolution de la conjoncture mondiale et renforcer ses liens avec la communauté internationale, et en particulier avec les pays asiatiques. […] Dans ses “Mesures pour 2009”, le document qui a servi de base à son programme électoral, le Parti Démocrate Japonais (PDJ) propose, comme base de sa politique étrangère et sécuritaire, de “bâtir une alliance nippo-américaine adaptée à l’ère nouvelle” et d’établir un “partenariat sur un pied d’égalité”. Dans ses “Mesures pour 2008”, le PDJ avait fait des propositions susceptibles d’être mal accueillies par les Etats-Unis. Il préconisait notamment une “révision radicale de l’accord sur le ­statut des forces américaines au Japon” et une “vérification constante” des dépenses liées au cantonnement de ces soldats sur le territoire national, notamment la prise en charge des frais générés par le redéploiement de l’armée américaine dans la région et des frais généraux des forces américaines stationnées sur l’archipel. »

 

 

Mainichi Shimbun (Japon), août 2009

 

 

NDLR1 : Ces prévisions ne sont pas sans faire penser à celles exprimées par Aymeric Chauprade dans son livre Chroniques du Choc des Civilisations (Chroniques Dargaud, 2009) lorsqu’il écrit, aux p.198 et 200 : « Ce qui oppose actuellement le Japon et la Chine pourrait bien se transformer en jour en facteur de rapprochement. […] Entre deux humiliations, celle infligée au Japon par la race blanche et celle infligée par des frères confucéens, fussent-ils ennemis séculaires, laquelle pèsera le plus dans vingt ans ? Nous sommes en Asie, une région où les peuples ne sont pas métissés, et où aucune des "maladies" importées de l’Occident (individualisme, hédonisme, vieillissement démographique) n’a altéré la cohésion ethnique des groupes humains. […] Plus les années vont passer, plus la réalité économique du Japon va diverger de celle des Etats-Unis au profit de cette sphère de co-prospérité asiatique. »

 

NDLR2 : Le fait d’avoir choisi pour illustrer cet article une photo du grand écrivain et combattant Yukio Mishima ne sous-entend évidemment pas que nous comparons le Parti Démocrate Japonais à l’auteur de Confession d’un Masque, mais il nous semble que dans l’imaginaire national japonais, Mishima est peut-être le plus à même de symboliser le réveil et l’autonomie du Japon.

Hollywood y su Cultura Basura

Hollywood y su Cultura Basura



Reproducimos aquí un escrito de Fernando Trujillo, nuestro colaborador habitual desde Méjico. Si quieres colaborar con nuestro blog enviandonos artículos, contáctate al correo electrónico que figura en rojo. Consideramos de todos modos importante señalar que las opiniones de cada autor aquí volcadas, no son siempre las nuestras. ¡Anímate a colaborar! despertarloeterno@hotmail.com

Ex: http://www.elfrentenegro.blogspot.com/
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Masificación


 


Hollywood es la mayor industria de entretenimiento del mundo, cada año tienen nuevas películas que marcan tendencias en la moda o en la manera de actuar, con grandes efectos especiales para impresionar al espectador, nuevas historias y claro a los actores favoritos del público, todo para entretener a una civilización que agoniza.
Así cada año nos encerramos en una oscura y fría habitación frente a una pantalla para ver las aventuras de unos piratas del Caribe, a un joven aprendiz de mago, ogros verdes, robots que se transforman y a un vampiro “nice” que vuelve locas a las adolescentes.

La cultura está muerta y los gusanos que se hacen llamar sus “representantes” se siguen alimentando del putrefacto cadáver, esa es la verdadera cara de Hollywood una “cultura” muerta, frívola, vacía y sumamente masificadora.

En las calles veo a niños hablando de la superproducción de verano impactados por sus efectos especiales, muchachos que visten como en “Matrix”, adolescentes que hablan un horripilante “spanglish” mientras toman un helado en el café de moda al mismo tiempo en la radio se escucha esa canción “I kiss a girl” de la cantante de moda entre las niñas.

Hollywood se ha convertido en una nueva escuela para las generaciones de jóvenes alrededor del mundo, sus películas te dicen que corte de pelo debes tener, como debes hablar, como debes vestir y pensar, todo para ser “cool” dentro de este vacío mundo moderno habitado por jovencitos que imitan el estilo de vida de Will Smith.

Igualdad es la palabra favorita del mundo de las masas, todos en esta época son iguales en pensamientos y en modos de vestir, todos parecen clones de los actores de Hollywood, todos tienen su corte de pelo y hablan como ellos, ya no hay un sentido de individualidad entre la juventud, de Europa hasta latino América y pasando por Asia y Oceanía todos actúan y visten igual, todos ven las mismas películas, todos consumen la cultura de Hollywood, hablan mezclando sus idiomas con el ingles más bajo, piensan como te dicen que piensen en esas películas que pretenden dar un mensaje social y es que Hollywood es una máscara detrás del “glamoure” o de su supuesta conciencia social que tanto presumen sus representantes se encuentra la cultura más vil y despreciable de este planeta.

Pongamos como ejemplo el canal Disney que supuestamente promueve valores familiares como la amistad, la hermandad, la unión familiar pero sus películas y series televisivas son bazofia, muestran a niñas pre-adolescentes besándose y acariciándose con muchachitos igual de inmaduros, tramas absurdas, comedia de baja calidad, una falta de respeto hacia otras culturas como la europea o la oriental, un estilo de vida basado en el consumo pero esto gusta a los jóvenes, esto triunfa en la población juvenil ¿Por qué se tragan esta basura? Porque el héroe juvenil viste “cool” y es atractivo para el público de niñas, porque la heroína esta a la moda y canta temas de moda—todos los actorcillos de Disney cantan—y por la mercadotecnia alrededor de estas series y películas dirigidos a un público infantil. Así una generación de niños crece cantando al ritmo de “High school musical”, vacíos e ignorantes crecen siendo consumidores compulsivos de la mercadotecnia hollywodense, el Sistema por medio de la televisión y el cine le está quitando a los jóvenes un propósito mas allá de vivir para consumir. Occidente está muriendo y las nuevas generaciones cantan imitando a Hannah Montana.

El reino de los ídolos y las modas

El vecindario más famoso de los Ángeles es también el reino de los ídolos y las modas, un reino regido por una “felicidad” basada en el materialismo más descarado, una vida cómoda pero vacía de todo propósito y trascendencia espiritual.

Hollywood es el hogar de la mayoría de los ídolos modernos, un reino de modas pasajeras donde los ídolos nacen gracias al poder del dólar y la moda al mismo tiempo ídolos mueren cuando su fama y juventud terminan.

Si Madona se hace practicante de la Cábala entonces Britney Spears y David Backham la siguen, si la moda es adoptar huérfanos del tercer mundo como mascotas entonces la masa de socialites y famosos estarán adoptando niños para sentirse benefactores de la humanidad.

En este ambiente de ilusoria felicidad los niños “beverly hills” pasean en sus autos de lujo gastando los dólares de papi y mami en drogas de moda, en una nueva cirugía plástica, conciertos y antros exclusivos conviviendo con los “superstars” de moda, viviendo entre el fracaso emocional y los escándalos.

Escándalo esa es otra palabra que sobresale en Hollywood, los escándalos se han convertido en una parte importante dentro de la decadente industria del espectáculo.

Las masas adoran los escándalos, compran las revistas donde sus ídolos aparecen drogados, arrestados o peleándose con un reportero, el escándalo es un buen negocio dentro de la prensa, las masas tienen un placer sádico en ver a un ser humano envuelto en una terrible situación. Los ejércitos de paparazzi están metidos donde sea con una cámara esperando un escándalo que les sirva para comer.

Los sucesivos escándalos alimentan a una prensa sensacionalista y es que los escándalos de los famosos sirven como una cortina de humo para desviar la atención del pueblo de asuntos que el Sistema prefiere mantener en la oscuridad.

Cultura basura para una masa nada exigente y así se les mantiene contentos.
Los representantes de esta cultura basura son personajes como la prostituta de Paris Hilton que se ha convertido en ídolo de las chicas modernas con su actitud superficial y su vida sexual promiscua (si ese es el terrible ejemplo que una niña ve en televisión) y el violador de Bill Cosby, así es el “papa fantasma” ha sido acusado en diversas ocasiones de violación pero gracias al dinero y a su influencia ha salido impune. Los ídolos de esta era moderna son las personas más amorales, obsesas con el dinero y una efímera fama, promiscuos, prepotentes pero que a pesar de todo esto son glorificados, amados e imitados por la prensa, sus millones de seguidores sin personalidad y por una comunidad que aprecia mas la cantidad que la cualidad.

Ejemplo de esto es el director Woody Allen, sus películas son basura llena de personajes amorales, neuróticos y patologías sexuales pero triunfa, gana premios en los más prestigiados festivales de cine, es una figura reconocida dentro de la “cultura” todo a pesar de que el señor Allen mantenía relaciones con su hijastra siendo ella menor de edad a la que no dudo en convertir en su esposa divorciándose de Mia Farrow.

Otros de la misma línea de Allen son Román Polansky quien está acusado de abusar de un menor de edad, se encuentra exiliado en Francia y a pesar de eso gano un Oscar por la mediocre película “El pianista”, igual que Sidney Pollack también exiliado y acusado de abusar de un menor, siguen ganando premios, sus películas siguen siendo elogiadas por la prensa (el fiel perro del Capital) y siguen siendo respetadas figuras de la amoral sociedad moderna. Otro director que se suma a la lista de la cultura basura es Pedro Almodóvar, si bien Almodóvar a diferencia de Polansky nunca ha sido acusado de violación sus películas son igual una bazofia llena de transexuales, putas, drogadictos y homosexuales, todas son la misma mierda disfrazada bajo diferentes títulos pero al final son la misma basura, Almodóvar gana un Oscar cada año por su nueva porquería y la prensa lo sigue llamando genio.

Eso es lo que entiende Hollywood por arte una fauna llena de bajezas humanas, homosexuales, violadores y prostitutas, esto es lo que se premia cada año en esa broma de mal gusto llamada Oscar, las películas se producen en masa para ganar premios sin un propósito o una trascendencia, solo para ganar premios y ser olvidadas cuando su fama termina. El premio Oscar es una fiesta de egos, una fiesta donde los actores, directores y socialites se reúnen celebrando su efímero arte con frases políticamente correctas (frases a favor de la democracia, la igualdad, entre otras tonterías), el Oscar en conclusión es una fiesta para premiar aquel arte hecho atreves de la cantidad, el dinero y los más bajos valores. Cultura para el momento, arte para el momento, empieza rápido y termina rápido, las modas son tan rápidas como un auto de carreras, una vez que ganan un premio son olvidadas para dar paso a la siguiente.

La inocencia perdida

Los medios masivos de comunicación han creado todo un culto alrededor del actor, la televisión presenta en diversos programas la lujosa vida de los actores y músicos afines al Sistema, casas enormes, millones de dólares, la devoción de los fans, una vida dedicada a los más caros placeres.

La vida de los famosos ha sido impuesta como un ejemplo a seguir por la televisión a las nuevas generaciones, ya no importa si sus películas son un asco de baja calidad o si sus personalidades son las más odiosas, lo que importa es que son atractivos, que tienen mucho dinero, eso es lo que importa a los jóvenes engañados por el monstruo mediático.

Los jóvenes y niños ya no sueñan con trabajar duro para su pueblo, ni con escribir obras literarias o ser un brillante militar en busca de aventuras, dentro del mundo de las modas lo “in” es ser un músico de rock y tener miles de groupies alrededor. En la época oscura los viejos sueños han sido asesinados despiadadamente siendo cambiados por sueños artificiales de fama y dinero.

Los niños que entran al mundo de Hollywood se les enganchan con sueños de dinero y fama, empiezan actuando en un sitcom o en una película juvenil donde triunfan gracias a su carisma y a su inocencia, una inocencia que pronto pierden dentro del mezquino mundo hollywoodense.
Entran desde muy jóvenes a los antros más exclusivos, son obligados a trabajar duro horas y horas para que papi y mami se derrochen su dinero en sus lujos personales.

Los productores ponen el mundo a los pies de estos niños, un universo ilimitado de caprichos materiales sin fin, hasta que dure su fama por lo menos. Estos niños crecen teniendo como ejemplo a poco escrupulosos managers y productores, padres que los explotan en Pro de una vida millonaria, su único dios es Mammon y su religión es tener mas y mas dentro de un mundo de ilusión.

No es nada raro que estos niños al final terminen como piltrafas humanas en centros de rehabilitación, tomando medicamentos psiquiátricos para sentirse bien, terminan trabajando en filmes de baja calidad para revivir su antigua fama o terminan suicidándose como el dramático caso de Dana Plato.

Viene también a la mente el caso de Britney Spears la princesita americana ahora convertida en un remedo de ser humano, hundida en un mundo vacío de relaciones esporádicas y medicamentos.

Infancias arruinadas, amigos inexistentes, una vida artificial es lo que al final deja la industria de Hollywood a aquellos niños que sueñan con la fama de la televisión.

La cultura del Kali Yuga

Recientemente falleció Michael Jackson, se le rindieron homenajes, conciertos, se le llamo genio musical entre otros nombres que le enaltecían. ¿Por qué menciono aquello? Michael Jackson es la apoteosis de la cultura basura, Jackson es un icono de la cultura hecha para vender, para satisfacer a las masas que aman la cantidad sobre la cualidad. Su música, el sonido, sus letras todo es adecuado para la era oscura que estamos viviendo y que tiene por nombre Kali Yuga.

Los valores de moda, dinero, culto al egoísmo, fama han sustituido a los valores de honor, fidelidad, valor, elite. El culto a la basura y a los mediocres ha remplazado el culto a los ascetas, esta cultura basura y sus representantes han hablado en nombre de la libertad, de la democracia estén o no de acuerdo todo para seguir gozando del favor de los medios de comunicación.

¿Libertad? La única libertad que existe es que película elegir, que marca de refresco tomar o en qué centro comercial comprar fuera de eso no existe libertad alguna, el Sistema no te da otra opción que no sea vivir para consumir, esa es la única opción que tienes así que me pregunto ¿Qué libertad hay? Ninguna, es pura ilusión, un ideal meta-histórico no cuenta para la democracia, lo único que cuenta es el valor de la economía dentro de esta podrida sociedad.

Los jóvenes, las familias siguen asistiendo a ver la propaganda hollywoodense, esa cultura fría y arrogante que se burla de la cultura ancestral indoeuropea en muchas de sus películas catalogadas de épicas.

Hollywood sabrá de efectos especiales pero no sabe nada en cuestiones culturales o de historia, la gran mayoría de sus películas épicas nos lo demuestran. Películas como Troya, Gladiador, El Señor de los Anillos, Alexander todas se mofan de la historia, se mofan de las obras épicas de Homero y Tolkien, la película “Alexander es el caso más grotesco. Alejandro Magno un personaje que está por encima del mundo de enanos numéricos es interpretado por un niñato mimado, la película pone al emperador macedonio como un bisexualoide, con complejo de Edipo, trastornado y amanerado, la palabra épica es solo para vender, fuera de eso la película es un bodrio mas para ganar premios.

Así podía nombrar más ejemplos de cómo Hollywood ve un pasado mucho más gloriosos que este mediocre presente, con un odio intenso. Ninguno de estos payasos se podrá igualar a un Alejandro Magno, un Julio Cesar o un guerrero que lucha por su pueblo, ellos no saben de eso. Es esa cultura la que resiste dentro de esta selva de farsantes, usureros y zombies mediáticos, la cultura de los héroes, de las gestas y de los poetas guerreros, una cultura oculta por el cine hollywoodense y los medios televisivos al servicio del Sistema. Una cultura que espera ser descubierta por los jóvenes incómodos con Hollywood y su cultura basura.

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Tango, politica y mal gusto

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Tango, política y mal gusto

 

Alberto Buela(*)

 

Hace tres años escribimos un artículo titulado ¿El renacer del tango? en donde sosteníamos que el renacer es posible. Hoy queremos ocuparnos de cómo el mal gusto ha invadido el tango.

Pero primero tenemos que definir qué entendemos por gusto.  Los antiguos decían que la belleza era splendor veri, esplendor de la verdad. El esplendor es el fulgor de luz que emana de la cosa bella y la verdad es lo que brilla. La obra de arte es aquello a través de lo cual brilla la verdad. Y una cosa es bella no porque me agrade, dice el filósofo Kant, sino que me agrada porque es bella. Y cómo capto esta belleza? A través del juicio del gusto. Y cómo consolido este juicio? Cuando me voy educando en la belleza, de lo contrario prima el mal gusto o la vulgaridad. Es por eso que los griegos, los romanos, los medievales y hasta los renacentistas educaron siempre a través de los arquetipos bellos y virtuosos como los héroes, los santos y los sabios.

Es un lugar común y no menos cierto que desde hace una docena de años el tango comenzó a renacer. Esto es un hecho verificable que cualquiera puede comprobar recorriendo la multiplicación de las milongas, las orquestas, los cantantes y los bailarines que son los cuatro elementos indispensables para la realización plena del género musical: tango.

Solo faltan multiplicarse los canales de TV (existe sólo uno) y las radios (son dos o tres) en Buenos Aires.

El desarrollo histórico del tango ha sido estudiado por innumerables investigadores que lo han hecho en forma acabada. De estos estudios (Ferrer, Barcia, Gobello, García Giménez, del Priore, etc.) podemos establecer las siguientes etapas:

a)     su nacimiento campero y orillero: “nació en los Corrales Viejos allá por el año 80, hijo fue de la milonga y de un taita del arrabal”.

b)     etapa del tango criollo donde Gardel, Saborido, Gobbi, Arolas consolidan el género.

c)      todos están de acuerdo que con Pascual Contursi se inaugura la etapa de plenitud del tango.

d)     la revolución libertadora de 1955 lo prohíbe como manifestación masiva y comienza una larga etapa de decadencia con la primacía del mal gusto.

e) Es a partir del gran espectáculo en París (1982): trottoires de Buenos Aires, con un cantor no gritón como Goyeneche, una pareja de baile no-acrobática como Gloria y Eduardo, y una orquesta sobria, el tango comienza lentamente su renacer. A lo que hay que sumar el impulso europeo de Piazzola con el tango para escuchar.

 

Pero ¿por qué decayó el tango desde el 55 al 81?.

En primer lugar existe una razón política fundamental, como muy bien estudió mi amigo y bailarín eximio Atilio Verón, la llamada revolución libertadora lo prohibió como espectáculo multitudinario. No querían ver a las masas juntas, querían el pueblo suelto, porque el pueblo seguía siendo peronista, y Perón era el enemigo odiado y execrado. En una palabra, era el Diablo para los generales golpistas y los gorilas.

 

El segundo elemento que juega en la decadencia del tango es la introducción del rock norteamericano promocionado y difundido a diestra y siniestra por todos los mass media de la época. Se inaugura la influencia directa, caído el peronismo, de los Estados Unidos sobre nuestra juventud a través de la música y de la comida. Junto al rock aparece la hamburguesa.

 

 

El tercer elemento fundamental en este arrastre decadente del tango es: el mal gusto. Y este mal gusto estuvo vinculado desde siempre a la televisión. Primero fue la Familia Gesa en el canal 7 con Virginia Luque y cuanta cachirulada se le podía sumar. Y luego, Grandes valores del tango con Silvio Soldán que no dejó vulgaridad por realizar. Vulgaridad, chabacanería y kisch que continúa hoy mismo realizando, ahora para la televisión de un gobernador “raro” como el de San Luis o para canal 26 de cable. Una vulgaridad irreductible al desaliento.

 

Y así, el pueblo argentino, fue sometido treinta años, dos generaciones, a la prepotencia del mal gusto en todo lo que hace al tango. Orquestas con mil variaciones sobre las piezas que las hacía  imbailables, cantores que a los gritos buscaban impresionar, recordemos a Sosa, Dumas, Lavié, Rinaldi et alii y  bailarines acrobáticos como Copes y tantos otros, que nadie podía seguir.

Frente a esta avalancha del mal gusto, en forma silenciosa, sin decirlo, pero haciéndolo, hoy ninguna milonga pasa un tango de Sosa, Dumas, Lavié, Rinaldi y esa pléyade de cantores-espectáculo, porque no llevan el ritmo de la danza ni el tiempo de la música.

 

Es cierto que durante ese período, el de la decadencia, hubo excepciones en cantores como Goyeneche o Floreal Ruíz, en orquestas como la de Pugliese o Trolio, en bailarines como Virulazo o Gavito y en programas como La Botica del Angel de Vergara Lehumann, pero no podían sobreponerse a la ola gigantesca del mal gusto encarnada por Silvio Soldán y sus ramplones invitados, promocionados masivamente por la televisión. 

 

El pueblo argentino asistió como convidado de piedra, al menos por dos generaciones, al vaciamiento del tango y sus sentidos.

 

Hoy casi llegando el centenario, a medio siglo de su prohibición masiva, asistimos al renacer del tango. Jóvenes cantores que no cantan a los gritos sino melodiosamente y letras no lloronas, noveles orquestas que no imitan pero que tampoco caen en “ocurrencias” más o menos novedosas, como todas las variaciones infinitas de los Stampone, Garello, Federico, Baffa, Berlingieri o Libertella. Bailarines que no se disfrazan de tangueros haciendo las mil piruetas de acróbata berreta, sino que bailan “al piso”como Gavito o del Pibe Sarandí. En fin, todo un renacer. Claro que desplazar al mal gusto, a la cachirulada, que tiene medios materiales y hace medio siglo que está instalada es más difícil que mear en un frasquito como diría un reo. Pero, no obstante, las figuras van saliendo y el tango se está volviendo a plantear y a presentar como un todo: orquesta, cantor, bailarines y ambiente.

 

Como será la prepotencia de la vulgaridad que acaba de ganar una pareja nipona el campeonato mundial de tango salón en un final de treinta parejas la mayoría argentinas. Y qué fue lo que se destacó en los japoneses: la elegancia, el buen gusto en el vestir frente a los ropas chillonas y la ramplonería de la vestimenta de las parejas argentinas: bailarines con zapatos de charol blanco y bailarinas lentejuelas de oropel. La colonización cultural del mal gusto en el tango argentino ha creado toda una industria de la vestimenta cachirula, que lamentablemente los turistas extranjeros compran e importan sin criterio.

 

 

Vemos como persisten, no se jubilan ni se retiran, los falsos y ordinarios espectáculos de tango para “la gilada”, o sea, los turistas.

Hay mucho dinero en juego alentando y medrando con la vulgaridad. Léase: Señor Tango en Barracas o Bocatango. Es que el  carácter de prosaico, de mal gusto, de kisch, de vulgar, de ramplón se le ha metido hasta el tuétano, hasta el orillo. Eliminar esto, es la tarea fundamental de este renacer tanguero. Esto es lo que propuso en plena decadencia (el 7 de octubre de 1969) Jorge Luis Borges, con quien disentimos políticamente, pero no podemos dejar de reconocer que, si algo fue: “fue un parapeto a la mediocridad” en el tiempo que le tocó vivir. Y allí afirma con su clásica ironía borgeana: “este tango que se toca ahora es demasiado científico”. Había  perdido su carácter de genuino, era una impostura vulgar.

 

Escribimos esperanzados en que este renacer del tango deje de lado, rápidamente, lo prosaico y pueda reconstruir en un sano equilibrio las cuatro patas en que se debe apoyar todo tango genuino: orquesta, cantor, bailarines y milonga, o sea, música armoniosa, cantor acorde, bailarines a ritmo y ambiente apropiado.

Cualquiera de ellas que falte o que se sobre estime, hace que esa gran mesa que es el tango y en la que, de una u otra manera, comemos todos los argentinos, se desequilibre.

 

Post Scriptum: 

Hay un escritor argentino Ricardo Piglia, quien enseña en la universidad de Princeton hace muchos años literatura y seminarios sobre tango, donde sostiene expresamente: “El tango tiene, como tienen los grandes géneros, un comienzo y un final muy claros. Ya sabemos que el primer tango fue “Mi noche triste” de 1917, y yo digo un poco en broma y un poco en serio que el último es “La última curda”, de 1956. Después de ese tango lo que se hizo fue otra cosa, porque se perdió la idea de situación dramática que sostiene y controla toda la argumentación poética, y empezó ese sistema de asociación libre, de surrealismo un poco berreta del violín con el gorrión y la caspa con el corazón”. (La Nación, suplemento ADN,  Bs.As. 19/4/08, p. 7).

 

 

(*) filósofo, o mejor arkegueta, eterno comenzante

alberto.buela@gmail.com

L'influence de Henri Lefèbvre sur Guillaume Faye

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1997

Robert Steuckers:

L'influence de Henri Lefèbvre sur Guillaume Faye

Indubitable et déterminante est l'influence de Henri Lefebvre sur l'évolution des idées de Guillaume Faye; Henri Lefebvre fut un des principaux théoriciens du PCF et l'auteur de nombreux textes fonda­mentaux à l'usage des militants de ce parti fortement structuré et combatif. J'ai eu personnellement le plaisir de rencontrer ce philosophe ex-communiste français à deux reprises en compagnie de Guillaume Faye dans la salle du célèbre restaurant parisien “La Closerie des Lilas” que Lefebvre ai­mait fréquenter parce qu'il avait été un haut lieu du surréalisme parisien du temps d'André Breton. Lefebvre aimait se rémémorer les homériques bagarres entre les surréalistes et leurs adversaires qui avaient égayé ce restaurant. Avant de passer au marxisme, Lefebvre avait été surréaliste. Les conver­sations que nous avons eues avec ce philosophe d'une distinction exceptionnelle, raffiné et très aristo­cratique dans ses paroles et ses manières, ont été fructueuses et ont contribué à enrichir notamment le numéro de Nouvelle école sur Heidegger que nous préparions à l'époque. Trois ouvrages plus récents de Lefebvre, postmarxistes, ont attiré notre attention: Position: contre les technocrates. En finir avec l'humanité-fiction (Gonthier, Paris, 1967); Le manifeste différentialiste (Gallimard, Paris, 1970); De L'Etat. 1. L'Etat dans le monde moderne, (UGE, Paris, 1976).

 

Dans Position (op. cit.), Lefebvre s'insurgeait contre les projets d'exploration spatiale et lunaire car ils divertissaient l'homme de “l'humble surface du globe”, leur faisaient perdre le sens de la Terre, cher à Nietzsche. C'était aussi le résultat, pour Lefebvre, d'une idéologie qui avait perdu toute potentialité pra­tique, toute faculté de forger un projet concret pour remédier aux problèmes qui affectent la vie réelle des hommes et des cités. Cette idéologie, qui est celle de l'“humanisme libéral bourgeois”, n'est plus qu'un “mélange de philanthropie, de culture et de citations”; la philosophie s'y ritualise, devient simple cérémonial, sanctionne un immense jeu de dupes. Pour Lefebvre, cet enlisement dans la pure phraséo­logie ne doit pas nous conduire à refuser l'homme, comme le font les structuralistes autour de Foucault, qui jettent un soupçon destructeur, “déconstructiviste” sur tous les projets et les volontés po­litiques (plus tard, Lefebvre sera moins sévère à l'égard de Foucault). Dans un tel contexte, plus aucun élan révolutionnaire ou autre n'est possible: mouvement, dialectique, dynamiques et devenir sont tout simplements niés. Le structuralisme anti-historiciste et foucaldien constitue l'apogée du rejet de ce formidable filon que nous a légué Héraclite et inaugure, dit Lefebvre, un nouvel “éléatisme”: l'ancien éléatisme contestait le mouvement sensible, le nouveau conteste le mouvement historique. Pour Lefebvre, la philosophie parménidienne est celle de l'immobilité. Pour Faye, le néo-parménidisme du système, libéral, bourgeois et ploutocratique, est la philosophie du discours libéralo-humaniste répété à l'infini comme un catéchisme sec, sans merveilleux. Pour Lefebvre, la philosophie héraclitéenne est la philosophie du mouvement. Pour Faye, —qui retrouve là quelques échos spenglériens propres à la ré­cupération néo-droitiste (via Locchi et de Benoist) de la “Révolution Conservatrice” weimarienne—  l'héraclitéisme contemporain doit être un culte joyeux de la mobilité innovante. Pour l'ex-marxiste et ex-surréaliste comme pour le néo-droitiste absolu que fut Faye, les êtres, les stabilités, les structures ne sont que les traces du trajet du Devenir. Il n'y a pas pour eux de structures fixes et définitives: le mou­vement réel du monde et du politique est un mouvement sans bonne fin de structuration et de déstruc­turation. Le monde ne saurait être enfermé dans un système qui n'a d'autres préoccupations que de se préserver. A ce structuralisme qui peut justifier les systèmes car il exclut les “anthropes” de chair et de volonté, il faut opposer l'anti-système voire la Vie. Pour Lefebvre (comme pour Faye), ce recours à la Vie n'est pas passéisme ou archaïsme: le système ne se combat pas en agitant des images embellies d'un passé tout hypothétique mais en investissant massivement de la technique dans la quotidienneté et en finir avec toute philosophie purement spéculative, avec l'humanité-fiction. L'important chez l'homme, c'est l'œuvre, c'est d'œuvrer. L'homme n'est authentique que s'il est “œuvrant” et participe ainsi au devenir. Les “non-œuvrants”, sont ceux qui fuient la technique (seul levier disponible), qui re­fusent de marquer le quotidien du sceau de la technique, qui cherchent à s'échapper dans l'archaïque et le primitif, dans la marginalité (Marcuse!) ou dans les névroses (psychanalyse!). Apologie de la tech­nique et refus des nostalgies archaïsantes sont bel et bien les deux marques du néo-droitisme authen­tique, c'est-à-dire du néo-droitisme fayen. Elles sortent tout droit d'une lecture attentive des travaux de Henri Lefebvre.

 

Dans Le manifeste différentialiste, nous trouvons d'autres parallèles entre le post-marxisme de Lefebvre et le néo-droitisme de Faye, le premier ayant indubitablement fécondé le second: la critique des processus d'homogénéisation et un plaidoyer en faveur des “puissances différentielles” (qui doi­vent quitter leurs positions défensives pour passer à l'offensive). L'homogénéisation “répressive-op­pressive” est dominante, victorieuse, mais ne vient pas définitivement à bout des résistances particu­laristes: celles-ci imposent alors malgré tout une sorte de polycentrisme, induit par la “lutte planétaire pour différer” et qu'il s'agit de consolider. Si l'on met un terme à cette lutte, si le pouvoir répressif et oppresseur vainc définitivement, ce sera l'arrêt de l'analyse, l'échec de l'action, le fin de la découverte et de la création.

 

De sa lecture de L'Etat dans le monde moderne,  Faye semble avoir retiré quelques autres idées-clefs, notamment celle de la “mystification totale” concomitante à l'homogénéisation planétaire, où tantôt l'on exalte l'Etat (de Hobbes au stalinisme), tantôt on le méconnaît (de Descartes aux illusions du “savoir pur”), où le sexe, l'individu, l'élite, la structure (des structuralistes figés), l'information sura­bondante servent tout à tour à mystifier le public; ensuite l'idée que l'Etat ne doit pas être conçu comme un “achèvement mortel”, comme une “fin”, mais bien plutôt comme un “théâtre et un champ de luttes”. L'Etat finira mais cela ne signifiera pas pour autant la fin (du politique). Enfin, dans cet ouvrage, Faye a retenu le plaidoyer de Lefebvre pour le “différentiel”, c'est-à-dire pour “ce qui échappe à l'identité ré­pétitive”, pour “ce qui produit au lieu de reproduire”, pour “ce qui lutte contre l'entropie et l'espace de mort, pour la conquête d'une identité collective différentielle”.

 

Cette lecture et ces rencontres de Faye avec Henri Lefebvre sont intéressantes à plus d'un titre: nous pouvons dire rétrospectivement qu'un courant est indubitablement passé entre les deux hommes, cer­tainement parce que Lefebvre était un ancien du surréalisme, capable de comprendre ce mélange ins­table, bouillonnant et turbulent qu'était Faye, où se mêlaient justement anarchisme critique dirigé contre l'Etat routinier et recours à l'autorité politique (charismatique) qui va briser par la vigueur de ses décisions la routine incapable de faire face à l'imprévu, à la guerre ou à la catastrophe. Si l'on qua­lifie la démarche de Faye d'“esthétisante” (ce qui est assurément un raccourci), son esthétique ne peut être que cette “esthétique de la terreur” définie par Karl Heinz Bohrer et où la fusion d'intuitionnisme (bergsonien chez Faye) et de décisionnisme (schmittien) fait apparaître la soudaineté, l'événement im­prévu et impromptu, —ce que Faye appelait, à la suite d'une certaine école schmittienne, l'Ernstfall—  comme une manifestation à la fois vitale et catastrophique, la vie et l'histoire étant un flux ininter­rompu de catastrophes, excluant toute quiétude. La lutte permanente réclamée par Lefebvre, la reven­dication perpétuelle du “différentiel” pour qu'hommes et choses ne demeurent pas figés et “éléatiques”, le temps authentique mais bref de la soudaineté, le chaïros, l'imprévu ou l'insolite revendiqués par les surréalistes et leurs épigones, le choc de l'état d'urgence considéré par Schmitt et Freund comme es­sentiels, sont autant de concepts ou de visions qui confluent dans cette synthèse fayenne. Ils la rendent inséparable des corpus doctrinaux agités à Paris dans les années 60 et 70 et ne permettent pas de con­clure à une sorte de consubstantialité avec le “fascisme” ou l'“extrême-droitisme” fantasmagoriques que l'on a prêtés à sa nouvelle droite, dès le moment où, effrayé par tant d'audaces philosophiques à “gauche”, à “droite” et “ailleurs et partout”, le système a commencé à exiger un retour en arrière, une réduction à un moralisme minimal, tâche infâmante à laquelle se sont attelés des Bernard-Henry Lévy, des Guy Konopnicki, des Luc Ferry et des Alain Renaut, préparant ainsi les platitudes de notre political correctness.