jeudi, 25 février 2010
La république des Maris, dernière nation païenne d'Europe
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995
La république des Maris, dernière nation païenne d'Europe
La République des Maris est voisine de la République des Tatars. Les Maris sont un peuple d'origine finnoise, qui se partage en deux groupes distincts: une minorité, les Maris des Montagnes, convertis depuis longtemps au christianisme et, une majorité, les Maris des Prés, qui sont restés païens.
Chaque village mari a son “karte” (son prêtre païen). Jusqu'en 1887, on pouvait assister à des prières collectives, avec la participation de tous les kartes et de dizaines de milliers de pélerins. Ensuite, les autorités tsaristes ont interdits ces rassemblements religieux.
Aujourd'hui, les mouvements religieux jouent dans la région de la Volge un rôle plus important qu'en Russie "russe”. Depuis 1991, le paganisme renaît activement chez les Maris. En 1991, ont été déposés les statuts d'une «union religieuse», dénommée «Ochmari Tchimari» («Mari blanc/Mari pur», qui est aujourd'hui la plus grande association païenne de toute la Fédération de Russie. Le prêtre suprême est un écrivain mari, Iouzykaïne. Les intellectuels maris considèrent que le paganisme est un instrument dans la lutte contre la russification.
Les Maris estiment que leur foi ancestrale est la plus pure. Le dieu-créateur suprême, Blank, est un «Grand Dieu» anthropomorphe, tsar de tous les dieux. Leur panthéon compte encore des dizaines d'autres dieux: le dieu de la vie organique, la Terre-Mère, la Mère-Soleil et les esprits de la nature qui habitent les bois et les arbres sacrés. Les kartes aspirent à rétablir les fêtes traditionnelles, où l'on sacrifie publiquement de grands nombres d'animaux.
Le président de la République des Maris est V. Zotine, un Mari de la Montagne converti au christianisme. L'opposition, elle, est païenne, et se propose de renverser le pouvoir chrétien. La République des Maris pourrait bien devenir un centre d'attraction pour les autres païens de la Fédération de Russie: les Oudmourtes, les Mordves et les Tchouvaches (source: Nezavissimaïa gazeta, 17 mars 1994).
La forêt de prières
Le 29 septembre 1995 s'est déroulé une grande cérémonie de prière collective des païens maris près du village de Koupriyanovo. Plusieurs milliers de personnes ont participé à cette cérémonie religieuse qui ne se déroule que très rarement: les précédentes ont eu lieu en 1953 et en 1882. Les kartes y sacrifiaient à l'époque des chevaux, des taureaux et des oies. Au XVIième siècle, au temps du Tsar Ivan le Terrible, les Maris ont été vaincus par les Russes et convertis de force au christianisme. Ils sont cependant demeurés fidèles à leur culte. A la différence des païens russes, les Maris n'avaient aucune idole et ne vénéraient que des forêts sacrées (source: Komsomolskaïa Pravda, 3 novembre 1995; l'auteur de cet article, l'écrivain V. Peskov, qualifie le paganisme comme “la plus ancienne et la plus poétique de toutes les religions).
Anatoli Mikhaïlovitch IVANOV.
(correspondant de «SYNERGIES EUROPÉENNES» en Russie).
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jeudi, 17 septembre 2009
Morvan Lebesque
Morvan Lebesque
Morvan Lebesque (1911-1970) a été chroniqueur à l’ Heure Bretonne et au Canard Enchaîné, essayiste, romancier. Il est mort au Brésil au cours d’une tournée de conférences sur la culture bretonne.
Son ouvrage le plus connu est « Comment peut-on être Breton ?» , paru en 1970. Ce livre est considéré comme fondamental pour comprendre le mouvement breton de l’après-guerre.
Qu’un des peuples français se permette d’avoir une personnalité qui dans tous les pays du monde se traduit par l’expression » minorité nationale » ou » minorité ethnique « , l’esprit, ici, le censure. Ce n’est pas un crime, pas même une étrangeté : à force de tabous, ce n’est plus rien.
L’an dernier, un jeune confrère d’extrême gauche me sollicite en faveur d’un poète malgache assez mineur ; l’entretien terminé, sur le palier, il me vient a l’idée de lui parler du beau poète de langue bretonne Youenn Gwernig, résidant à New York : stupeur, yeux ronds : « Mais voyons, quel rapport ? » Quel rapport ? me répond à peu près un directeur de collection qui se spécialise dans les littératures minoritaires mondiales mais refuse le fort volume de traductions que constituerait la littérature bretonnante d’aujourd’hui. Qu’il s’agisse de sa misère, de ses transplantations prolétariennes, de l’interdit jeté sur sa langue et son histoire, la Bretagne n’a aucun rapport : différence à domicile, donc inavouable.
Si le Breton écrit dans sa langue, ignoré ; s’il écrit en français mais demeure en Bretagne, un conteur pour » coin du terroir » (nous avons nos Oncles Job comme d’autres leurs Oncles Tom) ; s’il vient a Paris, absorbé.
» Mais j’existe ! » s’effare-t-il. – Bien sûr, puisque vous êtes nous ! – Il y a au moins deux choses impossibles au monde, être breton et ne pas être juif. Quoi qu’il fasse, le juif est réputé autre : il a beau appartenir à une famille française depuis des siècles, servir passionnément la France, l’honorer par des chefs-d’oeuvre, il trouvera toujours un imbécile pour lui crier : Retourne dans ton pays ! Au contraire, le Breton le plus bretonnant ne peut incarner qu’un Français typique et le fait qu’il dise kenavo pour au revoir ajoute encore à sa francité. [...]
» Pourquoi vous laisserais-je enseigner un patois que je ne comprends pas ? » répond un proviseur du Morbihan à l’un de ses professeurs qui proposait un cours facultatif de breton. Et l’an dernier, dans un meeting : » Je n’ai rien contre vos Bretons. Mais pourquoi ne seraient-ils pas comme tout le monde? » Comme tout le monde, entendez comme moi. Travers bien connu du Français qui en rit sans s’en corriger : il n’est pas raciste mais. Jamais le Français n’allumera les bûchers d’Auschwitz mais il exige qu’on lui ressemble, s’effare de la moindre différence affirmée et, le comble ! vous accuse alors de racisme. Combien de fois ne m’a-t-on pas dit : Mais votre revendication bretonne, c’est du racisme ! – Il est raciste de reconnaître en soi une différence, fut-ce au prix d’une longue réflexion ; en revanche, il n’est nullement raciste de la nier sans discussion et de l’interdire de parole. Question, pourtant : quel est le raciste? Celui qui veut être? Ou celui qui lui refuse d’être ? (…)
La raison commanderait une doctrine simple et claire : Oui, on est raciste en décrétant une race inférieure et maudite; Non, on ne l’est pas en se définissant. Ainsi s’établirait la distinction entre ces deux notions mortellement confondues, la différence et l’antagonisme : la différence naturelle et fraternelle – je suis votre frère, c’est-à-dire votre égal et votre différent; et l’antagonisme, artificiel et ségrégateur. Malheureusement, l’esprit français semble réfractaire à cette distinction. Devant la différence, c’est l’antagonisme qu’il voit : en hâte, il retourne donc à ses simplismes conjurateurs. Et par la, il rend un tragique hommage aux profanateurs de son histoire. II perpétue l’etat de siège et la conquête.
Lors d’un débat de la gauche à Lorient (1966) un dirigeant local du PC déclare que la spécificité bretonne n’existe pas vraiment puisque le socialisme, en arrivant au pouvoir, effacera les antagonismes. Me voila condamné, damné : je ne puis être à la fois socialiste et breton. Pour tout dire, je ne puis être breton que contre vous. Mais alors, ne seriez-vous pas, vous, français contre moi ? Car enfin, le jour où l’État socialiste ou non, aura définitivement évacué ma personnalité bretonne, au nom de l’histoire, de l’unité, du peuple et finalement, de la doctrine et du parti qui se prétendront les seuls représentants de ce peuple, il faudra bien que je me situe, que j’appartienne à un groupe, et quel? » L’humanité « , comme disait l’ami de mes quinze ans ? Non : mais votre humanité, votre groupe, exclusivement votre culture. Ah, nous retrouvons ici une vieille connaissance : la manie de refuser la différence baptisée antagonisme ou » nationalisme » pour tout ramener finalement à une nation, la France ; cet impérialisme subconscient que Marx dénonçait déjà comme une des constantes du tempérament français(1). » Mais pourquoi ne crient-ils pas Vive la France, ces gueux-là ? » s’étonnaient en toute innocence les massacreurs napoléoniens. Les pacifistes et les justes n’ont pas échappé à cet atavisme : Ils l’ont seulement confessé avec une naïveté à la mesure de leur idéal. En 1892, Emile Zola prononce le discours d’usage au banquet annuel des Félibres de Sceaux. Partagé entre le souvenir de ses enfances provençales et l’Idée Simple qu’il tient de son époque, il commence par célébrer la » belle vigueur » des poètes occitans ; s’il croit » au nivellement de toutes choses, à cette unité logique et nécessaire où tend la démocratie » – air connu : unité égale nivellement – il daigne pourtant admettre » que les Bretons nous parlent de leur Bretagne, les Provençaux de leur Provence « . Mais attention : » Cela du moins jusqu’au jour -hélas, encore lointain – au jour rêvé du retour à l’age d’or où toutes les forces collectives se seront fondues dans une grande patrie, ou il n’y aura même plus de frontières, OÙ LA LANGUE FRANÇAISE AURA CONQUIS LE MONDE. « .
Breton et Français, je ne puis donc: il me faut choisir. Mais quoi, au juste? (…)
Ce que j’appelle ma nation est un bien spirituel qui ne prétend l’emporter sur aucun autre, qui ne brime aucun choix personnel – j’ai épousé une non-Bretonne – qui réclame seulement le droit à l’expression originale ; ce que j’appelle libération, simplement la décolonisation, la possibilité pour la Bretagne d’exalter ses énergies. Raciste, cette revendication? Tout au contraire, antiraciste, puisqu’elle tend à sortir la Bretagne de son ghetto et à l’elever à l’universel. Max Jacob – Morven le Gaélique – est-il moins breton pour nous parce qu’il était aussi juif ? Voila quelques années, un Cercle celtique du Finistère reçut la demande d’adhésion d’un étudiant malien. Qu’on se représente la chose : un Noir qui souhaite parler breton, chanter et danser breton. Que croyez-vous qu’il arriva? On accueillit à bras ouverts ce camarade africain qui aimait notre culture – notre civilisation – au point d’apprendre notre langue. II n’était pas breton, puisqu’il avait sa personnalité ethnique ; mais il était breton, et plus que beaucoup de Bretons, puisqu’il communiait avec nous dans l’essentiel. II y eut toutefois des protestations ; mais elles vinrent toutes, soit de touristes, soit de Bretons hostiles à l’Emsav qui s’indignèrent ou s’esclaffèrent de voir un » nègre » dans une chorale bretonne : elles vinrent de partisans du centralisme colonialiste, de racistes(2).
1. » Les représentants de la Jeune France (pas ouvriers) mirent en avant ce point de vue que toute nationalité et la nation elle-même sont des préjugés vieillis. Les Anglais ont bien ri lorsque j’ai commencé mon discours en disant que notre ami Lafargue et les autres, qui ont aboli les nationalités, s’adressent à nous en français, c’est-à-dire dans une langue incompréhensible aux neuf dixièmes de I’assemblée. Ensuite, j’ai donné à entendre que sans s’en rendre compte lui-même, Lafargue comprend, semble-t-il, par la négation des nationalités, leur absorption par la nation modèle, la nation française. » (Karl Marx, Lettre à Engels sur l’Internationale.)
2. Racisme significatif, car ici au second degré. Les étatistes français ont colonisé le Breton sous le seul aspect qu’ils lui tolèrent, le Breton » pittoresque » à biniou et à costume; et bien évidemment, un Noir en costume breton dansant la gavotte offre abruptement une image d’un comique irrésistible. Mais pourquoi ? Parce que le Breton lui-même a été typé dans une image restrictive et puérile. Imaginez maintenant un Cercle breton ou au lieu de faire du folklore pour touristes, on s’adonne à l’étude de la civilisation celtique, arts, littérature, modes musicaux, et des grandes oeuvres qu’elle a inspirées, des Mabinogion au surréalisme. Le Noir dans ce groupe n’est plus risible. Du ghetto on s’est élevé à l’universel.
Source : Contre culture [1]
Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info
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[1] Contre culture: http://www.contreculture.org/TB_Lebesque_1969.html
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mardi, 15 septembre 2009
Des poètes normands et de l'héritage nordique
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jeudi, 16 juillet 2009
Yann Fouéré: les lois de la variété requise
SYNERGIES EUROPÉENNES - Avril 1991
Yann FOUÉRÉ:
Les lois de la variété requise
Il ne m'arrive pas souvent de parler de philosophie. Mes lecteurs me pardonneront pour une fois d'attirer leur attention sur les lois de la "variété requise", formulées par un certain nombre de chercheurs, de physiciens, de philosophes et d'analystes à l'occasion de leurs recherches sur la "théorie des systèmes". Cette dernière s'est élaborée peu à peu depuis les années quarante dans diverses branches de la science et des techniques tant en biologie, qu'en physique, en cybernétique et en informatique. Leurs recherches les plus récentes confirment que les progrès accomplis en de multiples domaines par la civilisation de plus en plus avancée et complexe dans laquelle nous vivons, ne peuvent manquer d'avoir d'inévitables répercussions sur l'organisation "physique" et institutionnelle des sociétés humaines.
J'ai déjà indiqué dans plusieurs de mes livres et notamment dans "L'Europe aux Cent Drapeaux", qu'il y avait une "physique" de l'organisation politique et administrative comme il y a une physique de l'eau, de l'air et de l'espace. Beaucoup de nos contemporains sont égarés par des idéologies ou des systèmes de pensée qui leur font oublier l'inévitable priorité que l'on doit accorder au concret et aux impératifs de la nature, plus qu'aux théories et aux systèmes, trop souvent figés, de pensée. Il n'y a pas, en d'autres termes, de théories ou d'idéologies valables, même en politique, si ces dernières refusent de tenir compte de ce qui est et qui s'impose à nous en nous dépassant, pour privilégier seulement ce qu'il serait préférable qu'il soit.
La loi fondamentale de la vie est celle de l'équilibre, de l'action, de la réaction et de l'interaction réciproque d'organismes vivants, celles des cellules du corps humain, comme celles des hommes, des familles, des villes et des entreprises, comme celles de l'économie et des institutions que les hommes peuvent se donner. L'organisation de nos sociétés, en un mot, n'échappe pas à cette règle fondamentale de la vie. Rappelons le: il n'y a d'unité que dans la mort. A des systèmes vivants de plus en plus complexes, il faut nécessairement des systèmes d'organisation de plus en plus diversifiés.
Nous assistons de nos jours à l'éclatement de sociétés politiques devenues trop grandes et trop despotiques pour répondre aux besoins de la vie et aux désirs des hommes et des peuples. A force de vouloir tout diriger, tout réglementer, tout commander, tout décider, ils sont automatiquement conduits vers l'éclatement et la mort. Ceux qui aujourd'hui pensent encore que l'unité est inséparable de l'uniformité, tournent le dos à la vie et aux leçons des sciences, des techniques et des recherches les plus modernes, dont les lois de la "variété requise" est l'une des formulations. J'ai déjà dit que de nos jours et au point de l'évolution politique à laquelle nous sommes arrivés, il fallait bien souvent diviser pour pouvoir, par la suite, plus valablement unir.
Aux exigences d'une civilisation de plus en plus complexe doivent répondre des formes d'organisation de plus en plus décentralisées, qui remettent le choix de la décision au niveau d'organisation et de gouvernement le plus proche des citoyens. Confirmé par l'étude des disciplines modernes, l'application du principe de subsidiarité, qui est à la base de toute organisation fédéraliste, permet de concilier les contraires, d'équilibrer les besoins et les impératifs du tout ou de l'ensemble, en assurant en même temps le respect des libertés nécessaires à l'épanouissement des sociétés de base? Ce sont ces dernières qui, en s'élevant de niveau en niveau, finissent par former le tout ou l'ensemble, et permettent de réaliser ainsi l'unité dans le respect de toutes les diversités.
En économie comme en gestion, en administration comme en politique, toute centralisation excessive stérilise, car elle entraîne une simplification et un appauvrissement des canaux de communication entre la base et le sommet. Or tout le monde s'accorde à reconnaître que, en cybernétique comme en biologie et en informatique, le "feed-back" joue un rôle fondamental; c'est-à-dire que l'information ou l'organisation descendante doit se doubler, pour bien fonctionner, d'une information et d'une organisation descendante qui part de la base pour se diriger vers le sommet. Personne, en effet, ne peut mieux connaître un problème que celui qui en est le plus rapproché.
Cette page de philosophie, écho donné aux études les plus récentes, ne nous confirme-t-elle pas que la conception "totalitariste" de l'Etat centraliste qui est celle de l'Etat français, et celle d'autres grands Etats à l'éclatement desquels nous assistons, est de moins en moins adaptée à nos sociétés modernes? Nous devons y puiser des motifs supplémentaires de mener à l'écart d'idéologies et de systèmes qui cherchent à conserver ou à renforcer l'unitarisme et l'unicité des décisions, le combat pragmatique et concret qui est le nôtre, le seul qui puisse conduire à l'avènement des libertés qui sont nécessaires au peuple breton comme à tous les autres peuples de l'Europe.
Yann Fouéré
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samedi, 20 juin 2009
Kulturpolitisches Erbe Kroatiens im Rahmen Europas
Dr. Tomislav Sunic :
Kuturpolitisches Erbe Kroatiens im Rahmen Europas
Kultur:
Heute wird sehr viel über Kultur geredet. Alle Leute und alle Völker der Welt berufen sich auf ihr echtes oder angebliches kulturelles Erbe. Niemand will sich als „kulturlos“ bezeichnen. Was uns in diesem Zusammenhang interessiert, ist nicht die Frage in welchem Masse die kroatische Kultur eine quantitative Fortsetzung europäischer Kultur darstellt, sondern was an der Kultur in Kroatien so besonders und einzigartig ist.
Die Selbstwahrnehmung der Kroaten entspricht nicht immer den Vorstellungen die sich die Ausländer von Kroatien machen. Das haben die Kroaten vor kurzem in ihrem Verteidigungskriege in tragischer Weise erleben müssen. Das Gleiche gilt auch für ihren Umgang mit der eigenen Geschichte und ihre tägliche Politik.
Ist kroatische Selbstwahrnehmung maßgeblich oder sind es die Fremdbeschreibungen der Kroaten die uns weiterführen sollen? Das sollte ich ihnen überlassen und ich möchte auch versuchen, meine eigenen Werturteile zu dämpfen.
Hier sollten ein Paar Punkte erörtert werden - das spezifisch kroatische Kulturerbe kurz darzustellen. Lassen wir die schönen Floskeln wie die vom „Paradies auf der Erden“, „Touristenparadies“, und die Berichte über FKK Strände, usw. beiseite. Besonders die Deutschen wissen nur zu gut, was die kroatische Adria bietet und wie gut man sich dort amüsieren kann.
I.
Ziehen wir, zum besseren Verständnis und zur Illustration meiner Ausführungen, einen Vergleich mit Deutschland. Im gleichen Maße wie für die Deutschen ist auch für die Kroaten die Geografie ihr Schicksal; man kann alles verändern, aber die geographische Lage bleibt. Historisch betrachtet, ändern sich die Grenzen in Deutschland und Kroatien fast alle 40 Jahre. Beide Völker sind weniger als „staatsgebunden-“, vielmehr „volksgebunden“ zu bezeichnen – im Gegensatz zu den Franzosen, Briten und den Amerikanern, deren Lage geographisch betrachtet besser geeignet für eine Staatsbildung war. Viele Kroaten leben nach wie vor außerhalb der Hoheit des modernen Kroatien, bspw. in Bosnien, und noch immer steht die Frage wo eigentlich die Grenzen Kroatiens liegen offen? Man kann sagen daß Kroatien, ebenso wie Deutschland, ein verspäteter Staat ist –immer noch auf der Suche nach der eigenen Identität.
II.
Die kroatische Einzigartigkeit erkennt man an verschiedensten kulturellen Verflechtungen. Im kroatischen Raum begegnet nicht nur der Osten dem Westen, sondern auch der Norden dem Süden. Beispiele: Der Norden Kroatiens ähnelt stark dem Süden Deutschlands, bzw. Ősterreichs. Der südliche Teil Kroatiens, die adriatische Küste, wurde stark vom venezianischen Kulturkreis geprägt, besonders in der Architektur. Zahlreiche Gebäude und Klöster wurden dort im 15. und 16. Jahrhundert errichtet. Jodoch findet man auch zahlreiche kleine vorromanischen dreischiffige Kirchen mit gewölbtem Turm und verschieden Grundrissen, die typsich für die Baukunst in Kroatien sind. Dazu kommt ein merkwürdiges Phänomen, nämlich die sogenannten „Gromače“ die Steinmauern, deren Zweck war es den Boden und die Erde gegen die oftmals heftigen Nordwinde, genannt „Bura“, zu schützen. Zusätzlich markierten sie auch die Grundstücke der Bauern. Diese hundert Kilometer lange Steinmauern, von ca. anderthalb Metern Höhe, findet man überall auf den Inseln und an der Küste. Die Mauern wurden in Jahrhunderten von Hand dort errichtet. Man kann sagen, daß sie ein echtes „Denkmal der Arbeit“ darstellen, das uns zeigt, wie schwer die Arbeit der damalig Ansässigen war.
Der Schwerpuntek der Kultur verlagerte sich im 18. Jahrhundert vom Süden her nach Norden, bzw. auf die panonische Fläche im Donauraum. Die verschiedene Barockformen von dort stammen aus Österreich. Kroatien war vier Jahrhunderte hindurch ein Teil der K. u. K. Doppelmonarchie. Der deutsche Einfluß in Baukultur, Ackerbau, und Weizenkultur war selbstverständlich enorm. Aber man findet auch manche deutlich kroatische Besonderheiten in diesem Teile Kroatiens, nämlich Holzbauten, Holkzkirchen und größere Holzgebäude die unter dem Namen "Kurija" - die Kurie, bekannt sind. Diese „Kurijas“ sind einschiffige, einstöckige Gebäude mit Elementen aus dem Rokoko und Barock.
Stein als Rohmaterial wurde vorwiegend im mediterranem Raum Kroatiens, an der Adria benutzt – im Gegensatz zu Holz, besonders der Eiche, die häufig in Slawonien benutzt wurde und dadurch weltberühmt wurde.
Dazu kommt kommt auch ein Hauch des Orients im Süd-Osten, bzw. in Bosnien, wo man deutliche türkisch-ottomansiche Spuren findet. Beispiele dieser Verschiedenheiten: Rijeka ist ein Hafen an der Küste Kroatiens, unweit von Trieste; er liegt ca. 40 Kilometer Luftlinie von Bosnien entfernt; das ist ein Nachbarstaat der starken türkischen Einfluß erfuhr. Obgleich Kroatien ein winziges Land mit ca. 4, 5 Millionen Menschen auf 50.000 Quadratkilometern ist, stellt man überall enorme Unterschiede zwischen verschiedenen Regionen fest. Die Hauptstadt Zagreb, oder auf Deutsch „Agram“, ist eine typisch mitteleuropäische, „franzjosefinische“ Stadt, wie Graz oder Wien mit Details aus dem Barock und Sezessionismus. Im Gegenzatz dazu sieht man in den Küstenstädten Sibenik, Split oder Dubrovnik überall Rennaisance- oder spätgotische Bauformen.
III.
Schrift/Alphabet:
Die Sprache ist das wichtigste Element der Kulturgeschichte aller Kulturvölker. Besonders wichtig für das alte Kroatien des Mittelalters (entlang der Küste), war die Benutzung der glagolitischen Schrift bspw. auf den Stein-Denkmälern und als Handschriften in Messbüchern und Brevieren. Das älteste Denkmal der kroatischen Schriftkultur ist die sogenannte Tafel von Baska. Baska ist ein bekannter Turistenort auf der Insel Krk. Diese Steintafel zeugt davon, dass der Name Kroatien schon früh in Europa und besonders im Vatikan bekannt war. Die Inschrift auf der Tafel Baska besagt, daß der kroatische König Zvonimir im 11. Jahrhunder dem benediktinischen Mönchen das Land geschenkt hatte. Auch in Deutschland findet man viele Exponate dieser glagolitschen Schriften Kroatiens, zum Beispiel das „Berliner Messbuch“ in der Staatsbibliothek Berlin. Aber auch in vielen Museen in ganz Europa. Über Jahrhunderte hinweg wurden in Kroatien zwei Schriften benutzt, die „Glagolitsche“ und die Lateinische. Von der Herkunft der glagolitschen Schrift gibt es viele endlose Spekulationen, aber man kann mit großer Wahrscheinlichkeit sagen, daß sie von den slawisch-christlichen Missionaren im 8. Jahrhundert ins Land gebracht wurde, und später von den Kroaten in ihre eigene einzigartige Schrift übernommne wurde.
Warum beharre ich auf der Sprache ? Weil die Sprache nach wie vor die Quelle der schweren Missverständnissen zwischen Serben und Kroaten ist; und, die Sprache war auch die erste intelektuelle Ursache des Krieges zwischen Serben und Kroaten und das zweimal innerhalb des 20. Jahrhunderts. Zu Beginn jedes Krieges in der Welt stand der „Krieg der Wörter“; dieser beginnt als Kulturkampf. Leider muss man eingestehen, daß die Kultur in Kroatien stark politisiert war und noch immer ist. Zwar sind die kroatische- und die serbische- Sprache zwei verschiedene Sprachen, mit zwei verschiedenen Schriften, und verschiedener Syntax - doch im täglichem Leben brauchen die Serben und Kroaten keinen Dolmetscher. Ihre mündliche Sprachart ist sehr ähnlich - fast gleich. Aber Ähnlichkeit bedeutet keine Gleichheit. Im kommunistichen Jugoslawien des Jahres 1955, wurde die Hybridsprache serbo-kroatisch erfunden, deren Ziel es war, im Namen der falschen „Brüderlichkeit und Gleichheit“ den Staat Jugoslawien besser und schneller zu zentralisieren. Die Schlußfolgerung dieses politisch-romantischen Scheinmultikulturalismus endete in einer zweimaligen Katastrophe für beide Völker.
Die Kirche:
Der katholischen Kirche in Kroatien kommt eine außerordentliche Rolle in der kroatischer Kultur zu. Die Kirche ist ein Schützer der Kultur. Auch die Kroaten die agnostisch sind, bestätigen die These, daß ohne den Katholizismus, d.h. ohne die katholische Kirche es niemals ein unabhängiges Kroatien geben hätte. Es ist kein Zufall, daß die Kroaten immer in Richtung Vatikan schauen - ihre Volksidentität hängt zum großen Teile von ihrer Religion ab. Übrigens spielte die Kirche im Jahre 1991 eine gewichtige Rolle, als der Papst die Unabhängigkeitsbestrebungen der Kroaten unterstützte. Katholizismus ist ein deutlicher Aspekt der kroatischen Eigenart gegenüber den christlich-orthodoxen Serben.
Nach kroatischen Selbstbewußtein bilden die Kroaten einen Vorbau des Abendlandes. Die Kroaten berufen sich stets auf ihre katholischen Wurzeln und auf die Donau-Doppelmonarchie; sie verstehen sich als Beschützer Europas - zu erst gegen Byzanz, später gegen die türkische Gefahr, und zu guter letzt gegen den Kommunismus. Kroaten glauben daß sie von den Mächtigen der Erde stets betrogen und belogen wurden, und man sie immer wieder ausgrenzt.
Die Deutschen in Raum Kroatien:
Das heilige deutsche Reich spielte eine ausserordentliche Rolle bei der Befreiung Kroatiens und des gesamten sudöstlichen Europas von der Türkengefahr. Nach dem Ende der Türkengefahr, also nach der Zurückschlagung der Türken vor den Toren Wiens im 17. Jahrhundert, wurde der nördliche Teil Kroatiens, bzw. das Donaugebiet zur Kornkammer des Reiches. Die deutschen Siedler aus Rheinland-Pfalz und Hessen machten aus diesem verwüstetem Land das beste Ackerland Europas. Vor dem 2. Weltkriege lebten insgesamt über 2,5 Millionen Volksdeutsche im Donauraum, im Drei-Ländereck Jugoslawien-Ungarn-Rumänien. 500.000 Deutsche lebten im ersten Jugoslawien, 200.000 davon in Kroatien. Die Barockstädte im nördlichen Teil Kroatiens wie Osijek (Frankfurt an der Drau) , Vukovar und viele andere wurden während der Zeit Maria Theresas von deutschen Baumeistern errichtet.
Was später mit diesen jugoslawischen Voksdeutschen geschah - kann man nur erahnen.
Sprache:
Die deutsche Sprache und Kultur erfährt keinen ausreichenden Gebrauch in der heutigen EU und in Kroatien. Deutschland und fast alle Länder Europas sind einer „Amerikanisierung“ ausgesetzt, so daß weniger Deutsch gesprochen wird als früher. Ich glaube die deutsche Regierung sollte sich besser einsetzen um die deutsche Sprache stärker zu promovieren. Deutschland ist heute der Hauptantriebsmotor der Europäischen Union. Die Rolle der deutschen Kultur sollte nicht in Mitteleuropa, bzw. in Krotien verloren gehen.
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lundi, 23 mars 2009
Het Land der Skiptaren
Het land der Skiptaren
Ex: http://onsverbond.wordpress.com/
In de kringen der nationalisten in Vlaanderen denken velen, zonder de situatie te velde degelijk te kennen, dat Kosovo van oudsher Albanees gebied is en bijgevolg terecht onafhankelijk werd. Dit is echter een absoluut foutieve voorstelling, te wijten aan een gevolg van de aversie der (rechtse) nationalisten voor het communistische voormalige Joegoslavië, waar de Serviërs de rol van ‘de slechten’ speelden: slechten die de Albanese bevolking van Kosovo onderdrukten. Met een kinderhandje vol archeologische vondsten trachten Albaneesgezinden het gelijk aan hun kant te krijgen, maar de sporen zijn zo miniem en betwistbaar dat historici er geen rekening mee houden.
Dr. Koenraad Elst schreef het reeds in ‘t Pallieterke: het steunen van de onafhankelijke staat Kosovo staat zowat gelijk met het toejuichen van het in 1830 onafhankelijk geworden misbaksel, België dus. Zo verwees hij naar het niet bestaan van een Albanees toponiem voor de Slavische naam Kosovo voor het gebied, tenzij door een verbastering à la Craeinhem voor Kraainem of Nivelles voor Nijvel.
In het algemeen is de kennis van de casus Kosovo in voornoemde middens te beperkt, waardoor verkeerde conclusies getrokken worden. Wie wel weet hoe de vork aan de steel zit, zijn bijvoorbeeld de wanbestuurders zoals Karel De Gucht in ons land. Daarom dat zij wél Kosovo’s onafhankelijkheid enthousiast steunen en meteen klaar en duidelijk stellen dat Vlaanderen, Schotland, Catalonië en andere volksgebieden er niet moeten aan denken zich nu ook onafhankelijk te verklaren. Ah neen, hier gaat het immers om volkeren die verantwoord aanspraak maken op hun grondgebied zonder dat van een ander in te pikken en dan op te eisen met alle mogelijke volksontwrichting en brutaliteit van de inpikker er bovenop. Wij kennen wel onze Franstaligen, maar kennen we wel de internationaal Albanezen genoemden die nu Kosovo in handen kregen? Zijn het wel Albanezen?
Gegen, Tosken en Skiptaren
De echte Albanezen leven sinds mensenheugenis op hun grondgebied, dat ongeveer het huidige Albanië omvat. Dit zijn de Zuid-Albanezen en Noord-Albanezen, correcter de Tosken en de Gegen. Zij spreken de twee basisdialekten Toskisch en Gegisch, die samen het Albanees vormen. Pas in 1972 werd er een algemene Albanese taal opgelegd, voornamelijk gebaseerd op het Toskisch. Tegenstanders (vooral Gegen) bestrijden dit, deels omdat dit voortgekomen zou zijn van de communistische leiders, die vooral Tosken waren. Fout echter, het is taalkundig relatief correct gebleken. Hoe dan ook - officieel Albanees, Toskisch of Gegisch dialect -, het gaat telkens om een taal die de ‘Albanese Kosovaar’ moeilijk verstaat en amper spreekt. Zij spreken wat ze zelf noemen Skip, afgeleid van de zichzelf toegekende eigennaam Skiptaren.
Wie zijn de Skiptaren?
Het zijn de afstammelingen van de Ottomaanse bloedlegers, die de Balkan gedurende eeuwen onderdrukten. Zij islamiseerden de streek zeer fanatiek en vestigden zich massaal in Noord-Albanië, Zuid-Kosovo en Noordwest-Macedonië. Skiptar betekent trouwens letterlijk ‘leger dat Skopje overwon’. De stad Skopje werd immers overmeesterd door de Turkse huurlingenlegers - veelal Turkmeense nomaden - en de heerschaar die de overwinning op zijn palmares schreef, werd de Skiptar genoemd. De Skiptaren zijn hiervan de niet bij de ingewikkelde volksverhuizingsoperatie in de jaren 1920 verdreven afstammelingen, toen de Turken het huidige Turkije van Grieken mochten zuiveren en dat dan ook naar hun kunnen zo grondig mogelijk deden. Minder grondig gingen de Joegoslaven en Albanezen te werk, met alle gevolgen vandien. Vandaag eisen deze Skiptaren - dus diegenen waarvan de meesten onder ons denken dat het Albanezen zijn - bijvoorbeeld niet alleen half Macedonië op, maar ook Noordwest-Griekenland en zelfs meer: de ideologen van het voormalige UCK vragen niet meer of niet minder dan de restauratie van het vroegere Ottomaanse rijk (met grenzen tot in Oekraïne!), onder de heerschappij der Skiptaren.
De officiële versie - overal lezen we dezelfde opgelegde tekstjes zonder uitwijding noch bronvermeldingen - luidt dat Skiptar zou voortkomen van het Albanese woord shqiponja, dat adelaar betekent. Of het zou stammen van het oud-Albanese shqiptoj, dat duidelijk spreken betekent. Voor dit laatste is er een argument: het is aannemelijk dat het allochtone volk zichzelf de duidelijk sprekenden (Shqipetoi) zou noemen. Er is ook de Noord-Albanese stad Shköder (Scutari in het Latijn, een oude Illyrische en dus pre-Albanese stad), die naar de afgeleide vormen shqiptoi en Shqiptar zou kunnen verwijzen. Toch is het niet zo, het lijkt veeleer een toeval van twee van elkaar losstaande begrippen die elkaar wonderwel aanvullen en in een dubbele betekenis gebruikt kunnen worden. Het is trouwens opvallend dat pas ná de val van Skopje (Scupi in het Latijn) het woord Skiptar in gebruik kwam als naam van volk en streek. Het zou tot een boeiende discussie kunnen leiden, maar niemand die ze voeren wil. Omdat het verhaal van de adelaar niet klopt? Het is tenslotte het symbool van een macht die aan Albanië vreemd was, net als de Ottomanen die het zeer dun bevolkte land overrompelden en grotendeels bevolkten.
De taal van Kosovo
Welke taal spreekt het volk dat door het Westen voor Kosovaarse Albanezen versleten wordt? Kosovaars? Neen, want dat bestaat niet. Albanees? Neen, want dat begrijpen ze maar gedeeltelijk. Zoals vermeld is het Skiptaars, een mengtaal van Servo-Kroatisch, Turks, Albanees, Macedonisch, Grieks, Romane (taal van de Roma die wij gemakshalve én foutief zigeuners noemen) en Roemeens (vooral maritieme terminologie).
Het is ook logisch dat een samenraapsel van nomaden, dat een leger vormt en zich uiteindelijk ergens settelt, de plaatselijke taal of talen deels of geheel overnemen, zoals de Joodse nomaden die het Hebreeuws overnamen van de Kanaänieten en waaruit hun huidige taal lang geleden groeide. Het Skiptaars is wel degelijk een absolute mengtaal en kan vandaag eventueel als een soort grof dialect van het Albanees beschouwd worden. Merkwaardig is trouwens dat sommige Skiptaren beweren dat zij het juiste Albanees spreken, terwijl de Tosken en Gegen alleen een dialect zouden spreken van het Kosovaarse Albanees. Ook een taalstrijd?
Wie dit laatste goed begrijpt, ziet in dat de zogenaamde Kosovaarse Albanezen ook Albanië opeisen als hun gebied en de echte Albanezen niet dulden. Net zoals ze de Serviërs niet dulden en wegpesten. Net zoals ze de Romazigeuners soms zeer gewelddadig wegjagen. Omdat Kosovo naar het schijnt multicultureel is en weldra met goedkeuring van de VS, de NAVO, de EU en andere internationale instanties een etnisch-Skiptaarse en islamitische staat in Europa zal vormen, die het gedrocht EU met open armen versneld en koesterend zal opnemen als de zoveelste lidstaat. Tot plezier van de Turken (en in hun kielzog de VS en andere globalisten), die met leedvermaak gadeslaan hoe wij hier in de drek trappen en er ons zo heilzaam bij voelen. Tijd om in die drek te roeren zodat we eindelijk eens gaan ruiken hoe die stinkt …
Gunter Cauwenberghs
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jeudi, 24 juillet 2008
"Pages bourguignonnes" de Johannès Thomasset
Sur un livre mythique de Johannès Thomasset : Pages Bourguignonnes
Recueil d’articles parus dans Le bien public, Les cahiers de Bourgogne, La Bourgogne d’or ou encore Les Cahiers Luxembourgeois, Pages bourguignonnes est une ode à la différence enracinée, écrite par Johannès Thomasset, que l’on présente souvent comme le poète païen refondateur du mythe burgonde.
Cette différence enracinée, c’est d’être bourguignon, ou Burgonde et de souhaiter l’avènement d’un nouvel ordre politique que Yann Fouéré a appelé "L’Europe au cent Drapeaux". En somme l’une des dernières façons de se sentir et d’être aristocrate.
Profondément attaché à la terre de ses ancêtres, Johannès Thomasset proclamait bien fort qu’“En des temps d’opprobre, il sied de se tourner vers les héros. Pour nous, habitants de la Bourgogne aimée des Dieux, il faut songer parfois au dernier souverain. Oublié des uns, maudit des autres, Monseigneur Charles de Bourgogne, dit le Hardi, plus tard le Téméraire, n’a point eu bonne part à la justice de l’histoire… Que Charles, mauvais politique, ait gouverné follement son duché, cela ne se met en doute. Mais il a tout ce qu’il faut pour être un héros national, une grande figure d’épopée. Brave, chevauché de chimère, fastueux, redoutable, ce très haut prince fut un poète de l’action. Il sied à nous Bourguignons, non pas de chérir sa mémoire, mais d’exalter son image, de dresser sa silhouette grandiose sur le ciel trouble d’aujourd’hui”.
Entouré de mystères pesant sur son auteur Pages Bourguignonnes appelle à l’insurrection salvatrice et rédemptrice à l’égard du jacobinisme, sorte de religion révélée en 1789. Alors que nos Rois parlaient des peuples de France et que Charles Maurras soutenait contre tous, même contre les siens, l’idée d’une France fédérale, les nouveaux clercs de la Sorbonne défendaient l’idée d’une république “Une est indivisible” et massificatrice. Le moule ou la tôle en quelque sorte.
Loin de cette conception totalitaire en dehors de laquelle il ne peut exister d’autre avenir pour les peuples, Thomasset rêvait. A la lecture des Nibelungen, il affirmait : “Nous parlions français pendant que notre histoire s’écrivait en allemand… La formidable légende burgonde s’est cristallisée trop tard; les héros étaient en fuite, découragés, épuisés. Ils avaient oublié leur patrie et leur langue… Le poème des Nibelungen, dont presque tous les héros sont burgondes, c’est-à-dire actuellement français, est devenu poème national allemand… Les Allemands étudient dès l’école le Nibelungenlied et savent que les Burgondes sont une des plus nobles tribus germaniques. Mais peut-être ne savent-ils pas ensuite que leurs descendants vivent en Gaule ? De même que nous ne voulons pas savoir que nos pères vécurent en Germanie.”
Loin d’un certain régionalisme musée, Johannès Thomasset dénonce à la Noël 1932, dans les colonnes de La Bourgogne d’or “Les défilés et les danses en costumes de jadis tournent vraiment à la mascarade. On ne fait pas revivre ainsi la fierté d’un peuple. Au lieu de vivifier la tradition, ces mœurs ne font qu’en souligner la mort… Exhumer de vieilles coiffes et organiser des cavalcades est un peu ridicule, tout à fait inutile et souverainement triste.” Le régionalisme musée étant la plus simple expression laissée par les jacobins à ceux qui souhaitent voir renaître les patries charnelles.
Publiées en 1938, à Bruxelles, Pages Bourguignonnes trouvent alors naturellement sa place dans la bibliothèque des régionalistes, des séparatistes et des autonomismes qui s’opposent alors à la chape de plomb jacobine qui sera aussi défendue après l’armistice de 1940. Johannès Thomasset, à l’instar de l’abbé Gantois ou d’un Olier Mordrel pense que cette nouvelle guerre ne le concerne pas. Thomasset se retrouve alors conduit à être assimilé à un camp qui n’était pas naturellement le sien, cela dans le simple espoir de voir naître une large Europe basée sur les provinces ou patries charnelles et non plus sur les Etats nations souvent issus de traités sans grande valeur au regard de l’histoire des Peuples qui composent l’Europe.
Traduit en Allemand en 1942, c’est sous le titre de Verhülltes Licht. Geist und Landschaft von Burgund que Pages Bourguignonnes devient alors le livre de chevet de tout ceux qui aspirent à la restauration de la Lotharingie , terre médiane, espace d'intersection entre Gaule et Germanie.
En 1935, Thomasset signait un article dans lequel on pouvait y lire notamment : “Il avait dépassé la patrie et retrouvé la race… Mais les patries sont encore inscrites dans les frontières et il est téméraire de suivre son sang plutôt que son drapeau.”
Aujourd’hui, nous sommes nombreux à penser que cette phrase de Thomasset était prémonitoire et que son combat identitaire et enraciné reste d’actualité.
“Là où il existe une volonté, il existe un chemin !” affirmait Guillaume d’Orange, le chemin existe, reste à trouver en nous la volonté.
Lorsque, aujourd’hui, tous peuvent être Français, nous sommes fiers de nous dire Bourguignons, Basques, Flamands, Normands, Provençaux, Alsaciens, Corses, Bretons…
C’est notre façon à nous de rester fidèles à notre terre et à nos morts en attendant la fondation prochaine d’une Europe respectueuse des différences, et qui au-delà des nations-prison protège l’âme et l’esprit de l’Homme d’Europe qui aspire à retrouver son empire.
Jean VOUILLÉ.
Johannes THOMASSET, Pages bourguignonnes, Ed. de l'Homme Libre, Paris, juin 2001, 193 pages, 120 FF, ISBN 2-912104-18-1
◊ Cette édition est composée du volume intitulé Pages Bourguignonnes, publié à Bruxelles en 1938, et complétée de deux articles parus en 1938 et en 1943 dans la revue indépendantiste bretonne Stur d'Olier Mordrel.00:05 Publié dans Terres d'Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terroirs, bourgogne, littérature, régions, régionalisme, enracinement, racines | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 10 février 2008
Alan Heusaff (1921-1999)
Alan Heusaff (1921-1999): histoire d'un militant pour la liberté des Celtes
Avec Alan Heusaff disparaît un combattant pour la liberté des peuples!
Alan Heusaff zobet d'an Anaon. Alan Heusaff s'est envolé parmi les âmes. Telle est la formule consacrée dans la langue des pères. Sans aucun doute, Alan Heusaff trouvera rapidement la route pour le mener à l'Ile des Femmes, des Pommes sacrées et de l'éternelle jouvence. Sur l'Ile d'Avalon, Alan Heusaff sera aux côtés des héros et du Roi Arthur, qui, un jour, reviendra pour libérer son pays des occupants étrangers. L'homme qu'une foule impressionnante de militants pour la liberté a accompagné lors de son ultime voyage, le 7 novembre 1999, par une journée pluvieuse, était un acteur de l'histoire. Un de ces héros modernes qui ont tout sacrifié pour leur idéal, pour leur patrie, pour l'idée de liberté. L'église du petit village de Spideal, dans le Comté de Connemara en Irlande, quelques jours après la Fête du Samhain, était pleine de Gallois, d'Irlandais, d'Ecossais, de Corniques et naturellement de Bretons, venus de Dublin et de Galway, de Cork et de Limerick. Et aussi directement de la Petite Bretagne. Bernard Moffat, secrétaire général de la Ligue Celtique, était présent aux obsèques, arrivé directement de l'Ile de Man. Ce jour-là, les bourrasques du vent ont soulevé les bannières noires et blanches, le Gwenn ha Du breton, et ont recouvert les voix de la foule entonnant le Bro goz ma zadou (Vieux pays de mes pères), l'hymne national breton, rédigé en 1921 par le troisième Grand Druide Taldir (= “Front d'Acier”) sur la musique de l'hymne national gallois.
PNB, Bagadou Sturm, Bezenn Perrot
Alan Heusaff, du haut de ses 78 ans —les plus courageux meurent toujours trop jeunes— incarnait en lui tous les combats des Bretons et des Celtes depuis 60 ans. Né en 1921 à Rosporden, dans la Petite Cornouaille bretonne, il a fréquenté dans sa jeunesse l'Ecole Normale pour enseignants de Kemper (Quimper). Scandalisé par le traitement qu'infligeait l'occupant français à son pays, il adhère en 1938 au Parti Nationaliste Breton, qui venait à peine de parier sur la carte indépendantiste. Dans la foulée, il adhère également au Kadervenn, un noyau de combattants organisé par Célestin Lainé, qui voulait en faire l'embryon d'une armée bretonne et qui recrutait de nombreux anciens de l'organisation clandestine Gwenn ha Du, responsable d'attentats contre des objectifs français à partir de 1932. Le jeune Alan participe notamment aux manœuvres secrètes de juillet 1938 sur les terres de Lanvaux, dans le Sud de la Bretagne, dans une atmosphère de veillée d'armes. Plus tard, quand la guerre se sera déchaînée sur l'Europe, entraînant dans son cortège d'horreurs les petites nations qui ne l'avaient pas voulue, il s'engage dans les Bagadou Sturm (Groupes de combat), formations paramilitaires du PNB, organisées par le musicien Yann Goulet (disparu en septembre dernier à Dublin). En 1943, quand les partisans pro-français s'étaient donné pour spécialité d'abattre dans le dos les militants nationalistes bretons, et surtout après l'assassinat crapuleux de l'Abbé Perrot, exposant généreux du mouvement culturel, par des terroristes demeurés inconnus, Alan Heusaff s'inscrit à la Bezenn Perrot. Cette formation, également créée par Célestin Lainé, est devenue, selon la définition même de son chef, “la première armée bretonne en guerre contre la France depuis la défaite historique de Saint-Aubin du Cormier”. Entraînée dans un cyclone infernal, la Bezenn est rapidement prise en mains par les Allemands et incorporée de force dans le SD (Sichereitsdienst, Service de Sécurité) et participe, en Bretagne, aux combats contre les maquis communistes. Chassés de Bretagne par la défaite allemande, les ultimes combattants de l'“armée bretonne” se retrouvent à Tübingen, regroupés autour de Lainé. Certains d'entre eux, comme Aël Péresse, resteront en Allemagne, où ils devront vivre pendant de nombreuses années sous une fausse identité pour échapper aux services secrets français. Alan Heusaff, avec de nombreux compagnons, décide de partir pour l'Irlande, en passant par l'une des organisations mises sur pied en collaboration avec le mouvement républicain et les patriotes gallois, rassemblés au sein du mouvement politique Plaid Cymru, pour protéger les Bretons de la terrible répression française qui s'abattait sur leur pays.
La “Celtic League”
En 1950, Alan Heusaff reprend ses études à l'Université de Dublin, et, quand il les achève, trouve un emploi dans le service national de l'aéronautique irlandaise. En 1959, il crée, avec Yann Fouéré, le journal Breton News qui se veut le lien entre tous les réfugiés politiques bretons, mais qui, rapidement, devient un organe inter-celtique de combat. En 1961, toujours avec Yann Fouéré, mais aussi, cette fois, avec Gwynfor Evans et J. E. Jones, respectivement président et secrétaire général du Plaid Cymru, il fonde sur l'Ile de Rhos au Pays de Galles, la Celtic League (= Ligue Celtique). Celle-ci, au début, n'était rien d'autre qu'un mouvement dans lequel les différents partis nationaux des pays celtiques étaient représentés en tant que tels. En 1972, Breton News prend le nom de Carn, une dénomination commune dans toutes les langues celtiques, et devient l'organe officiel de la Ligue. Alan Heusaff est élu secrétaire général de la Ligue Celtique, charge qu'il conservera pendant 25 ans, avant de s'occuper de la branche internationale. Il est rentré au moins une fois en Bretagne, en 1980, à l'occasion du décès de son vieux commandant Célestin Lainé, pour disperser ses cendres sur le champ de Saint Aubin du Cormier, où les armées réunies de toute l'Europe s'étaient massées pour défendre l'indépendance de la Bretagne, mais ont été battues en 1488 par les troupes françaises du Général La Trémoille. Jusqu'à sa mort, Alan Heusaff a lutté pour réaliser, au sein de l'Union Européenne, une fédération des nations celtiques, dès que celles-ci auraient été libérées de leurs tutelles étrangères.
Thierry JIGOUREL.
(article paru dans La Padania, Milan, 11 novembre 1999; http://www.lapadania.com/1999 ).
00:55 Publié dans Affaires européennes, Biographie, Histoire, Hommages, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 03 novembre 2007
Over de identiteit van Brussel
Robert Steuckers:
Over de Identiteit van Brussel
De identiteit van Brussel is bijzonder ingewikkeld.
- In 1884 wordt er door de katholieke verenigingen uit de provincies een betoging georganiseerd tegen de schoolpolitiek van de Brusselse liberalen. De Brusselaars antwoorden met een gewelddadige tegenbetoging. Sindsdien gaapt er een kloof tussen wat er leeft in de provincies en Brussel. Brusselse ondernemingen worden geboycot. Waarom is Brussel een liberale en progressieve stad geworden, hoewel ze vroeger sterk gelovig was en een groot aantal kerkelijke instellingen telde? Deze verschuiving is de eerste mutatie in de identiteit van Brussel, sinds 1789, toen de stad nog aartsconservatief en katholiek was.
- In de tijd van Karel Buls en Leon Vanderkinderen heerst er in Brussel een zekere Vlaamsgezindheid gekoppeld aan democratische, federalistische en liberale ideeën. Dit compositum vormt eigenlijk een "conservatieve revolutie", in de zin dat het tegelijkertijd een identiteit (de Vlaams-Brabantse) wil bewaren en het establishment wil dwingen, de nodige vernieuwingen door te voeren. Het is opmerkelijk dat dit compositum eigenlijk nog geen scheiding tussen links en rechts kende: kultuurconservatieven en socialisten (of progressieve liberalen) werken hand in hand om aan Brussel een Vlaams-Brabants "gelaat" te geven.
- Bij Karel Buls wordt inderdaad die "conservatieve revolutie" gekoppeld aan de wil, een specifieke architectuur in Brussel te promoten. Die architectuur vindt haar zuiverste en origineelste uitdrukking in de "Art Nouvea"u of "Jugendstil"-stijl (de eerste gebouwen worden in 1893 opgericht door de beroemde architect Horta). Zowel bij Horta als bij de geniale meubelontwerper Henry Van de Velde zet deze "organische" stijl zich duidelijk af tegen de "geometrische" ideën van de Franse revolutie en van de jacobijnse praktijken in het politiek Bestuur. De tegenstanders van deze nieuwe kunststroming noemen het laatdunkend "le style nouille". In zijn "organische" oriëntatie was Art Nouveau conservatief, terwijl zijn steun aan de nieuwe socialistische beweging toenmalig als een revolutionaire daad beschouwd werd. Overal in Europa vindt men vergelijkbare kunstbewegingen, in het bijzonder in Wenen ("Wiener Secession") en in Barcelona met de architect Gaudi. Wat de politieke opvattingen betreft, die aan deze kulturele revolutie gekoppeld kunnen worden, kunnen wij zeggen dat ze de idee van vrijheid als kern hebben. Die idee wordt als "Vlaams" beschouwd, als een erfgoed van de Gentse Arteveldes (cf. de werken van Vanderkinderen, die een befaamde historicus was), en is lichtjes "Grootgermaans" of "Diets" gekleurd. Bij Buls, Vanderkinderen, Wauters en Emile de Laveleye wordt de vrijheid als "Germaans" bestempeld, terwijl de vormen van dwingelandij of tyrannie als "Frans", "Jakobijns" of "Spaans" gelden (cf. de figuur van Tijl Uilenspiegel bij Charles Decoster, die ironie als wapen tegen de vreemde macht hanteert). Het is opmerkelijk dat deze grondideeën van de Vlaamse beweging in de 19de eeuw eerst in het Frans werden uitgedrukt en ter discussie gebracht.
- In die periode vindt een verschuiving plaats in de demografische structuur van onze stad. Dat is de tweede mutatie in de identiteit van Brussel, na de evolutie van het aartskonservatieve katholicisme van de Statisten voor en gedurende 1789-90 (de Brabantse omwenteling) naar het emancipatorisch, vrijzinnig maar identiteitsbewust liberalisme volgens Karel Buls. Tussen 1880 en 1900 groeit de bevolking van Brussel met 1700%. Dit betekent dat de oorspronkelijke Brussels-Brabantse bevolking verdwijnt, om plaats te ruimen aan een Belgisch melting pot met mensen die uit alle hoeken van het land komen, mensen die zich losgekoppeld voelen van hun oorspronkelijke landelijke dorps- of stadsgemeenschap en die ook dit gevoel als een emancipatie met recht of onrecht beschouwen. Cijfers: In België was toen de verhouding tussen Vlamingen en Walen 51/49. In Brussel waren er in die tijd 21% Vlamingen, 43% Tweetaligen (meestal Vlamingen van origine) en 26 zuiver Franstaligen.
- De emancipatorische en identiteitsbewuste kultuurrevolutie van Buls en Vanderkinderen kan geen verwezenlijking meer bereiken in zulke omstandigheden. De volgende burgemeester Demot voert geen architecturale politiek à la Buls meer uit en begint vanaf 1900 een puur utilitaristische koers te volgen, zonder het minste esthetisch project, wat ons na enkele decennia tot het typisch Belgisch-Brussels cultuurvandalisme leidt. Het patrimonium word blindelings geofferd op het altaar van Mammon. In de eerste tien jaren van de 20ste eeuw werden er al gebouwen in Art Nouveau-stijl afgebroken, terwijl hun architecten nog in leven waren! Dat vandalisme culmineert met de afbraak van het socialistisch Volkshuis van Horta in de Stevensstraat. Zo verraden de socialisten hun eigen kultuurbronnen, omdat de projecten van Burgemeester Buls wel degelijk een socialistisch luik hadden en ook omdat Horta het socialisme als een instrument zag om de massa's te emanciperen en hen een esthetiek mee te geven.
- Dat kultuurvandalisme heet in de taal van de architecten in de hele wereld de "Verbrusseling" (Bruxellisation). Dat kultuurvandalisme is het erfgoed van alle "traditionele" partijen, die onze stad bestuurd hebben. De zogenaamde "Verklaring van Brussel", opgesteld door architecten en studenten van de Ter Kameren-school in Elsene, kan als inspiratiebron dienen, om een nieuwe kultuurproject voor Brussel te promoten.
- Deze beklagenswaardige evolutie (of beter gezegd: deze "involutie") van het Brusselse kultuurleven leidt ons tot een vraag: leeft er onder het volk nog de verzuchting, om een nieuwe kultuurrevolutie te starten in Brussel, zoals Buls en Vanderkinderen ervan gedroomd hadden? De links-progressieve krachten schijnen zich van hun eigen contradicties niet bewust te zijn: enerzijds eisen ze van de overheid, de Verbrusseling dus het vernielen van ons architecturaal erfgoed te stoppen (een konservatief idee), maar andererzijds wordt ieder poging, een identiteit te herstructuren, als "racistisch" of "fascistisch" afgestempled. In die zin zouden de linkse studenten, die de Verklaring van Brussel opgesteld hebben, eigenlijk vermomde fascisten zijn, terwijl de arme Karel Buls een fascist ante litteram geweest zou zijn.
- Wat immigratie en integratie betreft, kan men rustig zeggen dat Brussel vandaag niets voorstelt en geen culturele ruggegraat meer heeft. De kulturele politiek kent zeker en vast schitterende evenementen, maar in het geheel schijnt die politiek een onbegrijpelijk patchwork met alles en het tegenovergestelde van alles te zijn. Hoe kunnen migranten van welke origine zij ook zijn dan een stad respecteren, die niets heiligs of waardevols aanbiedt?
- "Fazit": Een vernieuwing van de Vlaamse cultuur in Brussel moet noodzakelijkerwijze weer met ideeëngoed en de esthetische creaties van het einde van de 19de eeuw aanknopen. Deze ideeën zijn de uitdrukking van de nieuwe Brusselse synthese in de jaren 1880-1900. Alhoewel ze zuiver specifiek Vlaams, Diets of Brabants zijn (of toen beweerden te zijn), hebben ze niettemin een universeel aura bereikt door hun schoonheid en kwaliteit. Ze behoren nu tot het patrimonium van de hele mensheid en zijn als dusdanig gerespecteerd. Indien onze stad, als hoofdstad van de Europese instellingen, respect wil afdwingen in het buitenland, zal zij ook nu een kultuurproject moeten onwtwikkelen, geïnspireerd door deze grote modellen maar aangepast aan de eisen van onze tijd. In dit perspectief heeft de Belgische Vlaams/Franstalige dualiteit weinig belang, daar deze enige grote en laatste kulturele revolutie in onze stad zowel Nederlandstalige als Franstalige verwezenlijkingen geproduceerd heeft, en deze als een Diets/Brabants erfgoed beschouwd. Zowel Nederlandstalige als Franstaligen hebben kunnen vandaag nog een eenvoudige toegang tot dit erfgoed vinden.
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dimanche, 15 juillet 2007
Entretien avec D. Lloyd (Plaid Cymru)
Entretien avec le Dr. Dai Lloyd, chef de la fraction parlementaire du « Plaid Cymru », parti nationaliste gallois
Le Pays de Galles, frange occidentale et celtophone de la Grande-Bretagne, est divisée depuis 1996 en 22 « unitary authorities », instances en charge des administrations locales. Le Pays de Galles compte trois millions d’habitants. Le parti identitaire gallois, le « Plaid Cymru », a été fondé en 1925. En 2003, il avait subi un ressac électoral, mais tous les sondages prouvent désormais qu’il reprend du poil de la bête. Lors des élections du 3 mai 2007, ce parti identitaire a réussi à conquérir le quart des sièges du parlement gallois, soit 15 députés sur 60. Le « Plaid Cymru » est désormais la deuxième force politique du pays. Allié aux Ecossais du « Scottish National Party », qui ont enregistré, eux aussi, des résultats mirobolants, le « Plaid Cymryu » fait partie du groupe « EFA » au Parlement européen, une alliance qui rassemble les partis à vocation régionale. Le Dr. Dai Lloyd, qui préside la fraction parlementaire du « Plaid Cymru » a répondu aux questions de la « National-Zeitung » (n°22/2007) de Munich. Voici la version française des principales réponses du Dr. Lloyd.
DNZ : Comment votre parti a-t-il réussi à consolider sa représentation politique en devenant la deuxième force au Parlement national gallois, oubliant du même coup le ressac électoral que vous aviez subi en 2003 ?
Dr.DL : Dès qu’a démarré notre campagne électorale au début de l’année 2006, nous avons pu faire un grand pas en avant en très peu de temps. Ce succès est dû à des mutations purement extérieures, comme par exemple notre nouveau logo, avec son coquelicot jaune stylisé, qui prouve que nous sommes désormais un parti tourné vers l’avenir et non plus seulement obnubilé par le passé. D’autres innovations ont séduit l’électeur, notamment notre manifeste riche en idées nouvelles. Ensuite, pour la première fois, nous avons réussi, face aux Gallois, à évoquer des choses qui les concernaient directement, ce qui les a enthousiasmé d’emblée.
Nous n’avons pas seulement mené une campagne électorale fructueuse à l’échelon national gallois, mais nous avons surtout travaillé dur entre les deux scrutins. Nous demandons désormais à tous les élus de notre parti, à quelque niveau que ce soit, d’aller frapper à toutes les portes de cinq rues au moins chaque semaine, de façon à rester constamment en contact avec les gens de leur commune et à déceler immédiatement les problèmes qui surgissent.
DNZ : Quel rôle a joué la guerre en Irak dans le succès électoral du « Plaid Cymru », sachant que, pour nous, identitaires allemands, cette guerre est en contradiction flagrante avec les principes fondamentaux du droit des gens ?
Dr.DL : Le « Plaid » a refusé clairement, de manière constante et récurrente, la guerre contre l’Irak. Dans l’avenir, nous continuerons à exiger le retrait des forces militaires britanniques et le démantèlement des bases militaires qu’entretient le Royaume-Uni en Irak et en Afghanistan.
DNZ : Pourquoi le « Plaid Cymru » réclame-t-il l’indépendance du Pays de Galles, en tant qu’Etat libre au sein de l’Union Européenne ?
Dr.DL : Notre vision d’un Pays de Galles indépendant prend appui sur les besoins réels qu’éprouvent au quotidien les habitants de notre terre. Les faits parlent pour eux-mêmes : les citoyens des petits et moyens pays indépendants, dans l’Europe entière, sont en général plus riches et vivent en meilleure santé. Le peuple du Pays de Galles mérite d’obtenir les mêmes avantages dans l’avenir. Nous voulons aussi que le Pays de Galles contribue à façonner, avec les autres Européens, un monde plus juste, plus pacifique et à l’avenir certain.
DNZ : Quand l’indépendance du Pays de Galles pourra-t-elle devenir réalité ?
Dr.DL. : Notre façon de penser et d’agir politiquement part du principe intangible que la souveraineté du peuple gallois doit trouver sa légitimité dans le peuple gallois lui-même. Le « Plaid Cymru » pense que le pouvoir devrait se trouver entre les mains du peuple et de lui seul. Les Gallois ont le droit inaliénable de décider seuls de leur avenir, de décider où, par qui et dans quel but le pouvoir doit s’exercer. Notre marche vers l’indépendance sera donc, en toute bonne logique, une entreprise que nous mènerons en commun avec tous les hommes et toutes les femmes du Pays de Galles. Ainsi, tous les pas importants qui jalonneront cette marche vers l’indépendance seront nécessairement sanctionnés par des référendums.
DNZ : Dans quelles circonstances un Pays de Galles indépendant pourra-t-il faire partie de l’OTAN ?
Dr.DL : Nous aimerions bien qu’une coopération plus accentuée existe au sein de l’UE dans les questions relatives à la politique extérieure, à la prévention des conflits, à l’engagement de forces militaires dans des opérations de maintien de la paix. Nous estimons que l’UE possède les capacités pour mettre en œuvre un solide système de contrepoids à la puissance américaine dans le monde.
DNZ : Quel rôle la monarchie britannique pourrait-elle jouer après la proclamation de l’indépendance du Pays de Galles ?
Dr.DL. : Après l’indépendance du Pays de Galles, il faudra organiser un référendum sur la monarchie, par lequel les Gallois pourront décider eux-mêmes de la présence future de cette institution.
DNZ : Comment le « Plaid Cymru » va-t-il gérer le problème de la modification des limites des circonscriptions électorales, modification qui a été apportée en vue de torpiller les avancées du mouvement identitaire gallois ? Et comment va-t-il gérer ce problème d’ici aux prochaines élections pour le Parlement britannique de Londres ?
Dr.DL. : Avec notre succès du 3 mai 2007 dans les élections pour le parlement régional gallois, nous avons prouvé que les modifications apportées aux circonscriptions électorales n’avaient freiné en rien la progression de notre parti. Quoi qu’il en soit, nous mènerons une campagne électorale dure, tambour battant, et nous ferons en sorte que les Gallois puissent jouer un rôle plus important dans le Parlement de Londres.
(entretien paru dans DNZ n°22/25 mai 2007 ; trad. franç. : R. Steuckers).
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jeudi, 12 avril 2007
Les Carpathes
Les Carpathes
Rüdiger WISCHENBART, Karpaten. Die dunkle Seite Europas, Verlag Kremayr & Scheriau, Wien, 1992, 204 S. mit 24 Farbbilder, öS 298,-/DM 44,-, ISBN 3-21800554-X.
Rüdiger Wischenbart (*1956), journaliste viennois, vient de publier un magnifique petit volume sur les Carpathes. Celles-ci s'amorcent dès la sortie de Vienne. Au départ, elles ne sont que quelques modestes collines et, après Bratislava, elles s'élèvent, deviennent les «Petites Carpathes», puis les «Carpathes blanches», puis, enfin la «Haute Tatra», épine dorsale montagneuse de la Slovaquie, frontière méridionale de la Pologne. Jadis, on se rendait en Galicie en traversant les «Carpathes forestières». Au sud de Lviv/Lemberg, on peut encore les apercevoir par temps clair. Les «Carpathes orientales» séparent la Boukovine de la Transylvanie. La zone ethniquement mélangée (Allemands, Hongrois et Roumains) de la Transylvanie est entièrement entourée par les Carpathes, car, à hauteur de Kronstadt/Brasov, elles amorcent une courbe, pour devenir les «Carpathes méridionales». En forme de demie lune, elles couvrent 1500 kilomètres avant de retrouver le cours du Danube.
Sur le plan géographique, les Carpathes sont le prolongement oriental des Alpes. Mais dans notre imaginaire, elles sont surtout la face sombre du massif montagneux centre-européen, avec ses forêts profondes, ses cols sauvages et ses vallées mystérieuses. C'est la patrie d'une multitude d'écrivains comme Manès Sperber, jeune juif né dans un shtetl des Carpathes et qui considère toujours, même dans son exil allemand ou israëlien, que là, et nulle part ailleurs, est sa patrie charnelle. Sur le plan politique, elles traversent une région à hauts risques, un chaudron bouillonnant, un entrelas d'ethnies qui viennent de sortir du frigidaire marxiste et vident leurs querelles ancestrales.
Elles sont l'écrin qui contient encore une Europe réelle, non lixiviée par le rationalisme occidental. Evidemment, cette Europe effervescente qui, brusquement, surgit à côté de l'Europe occidentale malade, édentée, émasculée, pose problème: il paraît que cette Europe sans fard, où le mot «peuple/Volk/narod/popor» signifie encore quelque chose de concret, n'est pas «mûre» (c'est-à-dire pas assez pourrie) pour entrer dans la CEE. Sur le plan culturel et littéraire, cette Europe est incontestablement supérieure à l'Europe occidentale, où les interdits libéraux existent alors que, là-bas, les interdits marxistes ont été balayés définitivement.
De Karl Emil Franzos à Joseph Roth, de Paul Celan à Rose Ausländer, d'Alfred Margul-Sperber à Elias Canetti, sans oublier le trio roumain que sont Eugène Ionesco, E. M. Cioran et Mircea Eliade, tous sont fils ou filles d'un paysage unique, tous ont bouleversé le paysage littéraire ou philosophique. Mais, dans notre barbarie rationaliste, nous les avons ignorés tant qu'ils étaient chez eux et qu'ils écrivaient dans la langue de leur chair...
Les Carpathes sont donc bel et bien la «face sombre» de l'Europe, peut-être plutôt sa facette intacte, et, en ce sens, plus proche de nous que nous ne voulons bien l'admettre, obtus que nous sommes à cause des refoulement que nous accumulons. On sent parfaitement que Rüdiger Wischenbart a aimé ce fabuleux paysage, où «frère ours» est encore chez lui, alors que partout ailleurs, sauf une famille pyrénéenne très menacée, on l'a pourchassé et annihilé sans pitié. Symboliquement, les Carpathes, libérées du joug marxiste (une idéologie «occidentaliste» opposée au «narodnikisme» local), rapporteront sans doute en nos cœurs profonds l'essence de «frère ours». A coup sûr, nous aurions alors une Europe plus fascinante. «MacDo» contre «Frère Ours». Belle polarité, non?
Serge HERREMANS.
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