mercredi, 09 février 2011
Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es!
Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es!
Mauvaise nouvelle, un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, intitulé "Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique" nous apprend que les dérives de l’alimentation sont l’une des toutes premières causes de mortalité planétaire.
L’OMS estime ainsi que 60 % des 56 millions de décès annuels viennent de maladies chroniques (cardio-vasculaires, diabètes, cancers) dues à l’hypertension, l’hypercholestérolémie, une trop faible consommation de fruits et légumes, l’obésité, la sédentarité et le tabagisme, tous facteurs de risque qui sont liés à l’alimentation et au manque d'exercice physique.
Conclusion : la malbouffe tue. En Europe, on estime, chiffre totalement effroyable, à 100 000 le nombre de décès d’enfants dus à des causes « environnementales » au nombre desquelles l’alimentation tient une place centrale. Et la malbouffe ne tue pas qu’en Occident, contrairement à une idée assez largement répandue…
Cet assassinat global mérite une prise de conscience locale. Après notre entretient "culturel" avec Lionel Franc c'est à notre spécialiste sur la question de se présenter.
TP: Xavier Delaunay qui êtes vous ?
XD: J'ai 34 ans, moitié alsacien/moitié auvergnat, parisien d’adoption, mais surtout français, journaliste au Choc du Mois et animateur sur Radio Courtoisie.
TP: Quel sera la teneur de votre intervention lors de notre table ronde ?
XD: L’exposé tentera, en s’appuyant sur des exemples concrets, de montrer que la mondialisation marchande est l’ennemi principal, la cause centrale dont découlent tous les maux qui assassinent les peuples européens. Comment lutter contre les ennemis extérieurs quand nos défenses sont minées de l’intérieur ?
Alimentation toxique qui empoisonne les corps, consumérisme compulsif qui aliènent les hommes à l’argent, télévision et fuite virtuelle qui lobotomisent les esprits… Pas de victoire ni de reconquête envisageable sans rupture drastique avec le mode de non-vie occidental !
Les voies de sortie du « supermarché global », les possibilités de rompre, au quotidien, avec cette « marchandisation » de l’humain seront présentées et illustrées. Contre la stérilité de l’attente « du grand soir» et la boursouflure des grands discours désincarnés, le combat modeste de tous les jours et de chaque instant !
TP: Programme alléchant, une dernière réaction pour nos lecteurs ?
XD: Déchirez vos bons de réduction de chez Macdo, lâchez votre profil Facebook et rejoignez nous pour voir et entendre nos expériences de résistance locale.
Xavier et la bannière Wallonie de l'association Terre & Peuple vous donnent donc rendez-vous le 12 février prochain au château du Coloma.
Pour consulter le programme et en savoir plus, cliquez ICI
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<
Terre & Peuple - Bannière Wallonie
http://www.terreetpeuple.com
Mail: tpwallonie@gmail.com
Tel: 0032/ 472 28 10 28
Compte: 310-0302828-80
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
17:46 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : malbouffe, moeurs contemporaines, sociologie, alimentation, mauvaise alimentation | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 25 novembre 2010
Les Européens prennent conscience de la toxicité de leur alimentation
Les Européens prennent conscience de la toxicité de leur alimentation
PARIS (NOVOpress) – Selon une toute nouvelle étude de l’Union Européenne sur la perception que les citoyens européens ont de la sécurité alimentaire, 72% de ces Européens sont inquiets des résidus de pesticides présents dans les fruits, les légumes ou les céréales.
Par ailleurs, 69% des Européens sondées se disent inquiets des polluants que peuvent contenir le poisson ou la viande (contre 80% de français). Et enfin, 48% des personnes interrogées estiment que les autorités publiques de l’Union européenne ne prennent pas assez de mesure pour protéger les consommateurs de ces risques.
Les François sont pour leur part à la pointe de cette prise de conscience de la toxicité de l’alimentation industrielle.
Une inquiétude plus que fondée car de nombreuses études démontrent que l’alimentation est contaminée par de nombreuses substances toxiques : plomb, mercure, pesticides, nitrates. Les produits chimiques utilisés dans l’industrie et l’agriculture intensive se retrouvent dans nos assiettes. Les taux de substances toxiques autorisés dans les denrées alimentaires sont certes règlementés, mais pas toujours respectés.
Ainsi à l’échelle mondiale, 50 millions de personnes sont intoxiquées par le mercure, présent dans les poissons et les crustacés et qui provoque des troubles neurologiques, tout particulièrement chez le fœtus.
Fait aggravant et particulièrement inquiétant à l’heure de la mondialisation, en Chine, les entreprises agroalimentaires ne font pas d’études ou presque sur la teneur en produits toxiques des denrées alimentaires qu’elles produisent et exportent : 60 % des entreprises agroalimentaires chinoises ne testent jamais leurs produits.
[cc [1]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info [2]]
Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info
URL to article: http://fr.novopress.info/72500/les-europeens-prennent-conscience-de-la-toxicite-de-leur-alimentation/
URLs in this post:
[1] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/
[2] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info
00:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Cuisine / Gastronomie, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alimentation, écologie, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 16 septembre 2010
Junk Food macht genauso süchtig wie Heroin
00:15 Publié dans Actualité, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : malbouffe, héroïne, alimentation, fastfood, santé, médecine | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 22 août 2010
König Schwein
König Schwein
Karlheinz WEISSMANN
Jürg Altwegg ist ein Konformist. Nicht ganz, das gehört sich für einen Intellektuellen, aber in der Hauptsache. Der Schweizer Journalist ist in allen deutschen Feuilletons wohlgelitten. Ein Linksliberaler der üblichen Sorte und Veteran im Kampf gegen „rechts“. Andere Gefahren gab es für Altwegg bis dato nicht. Er hat einen Namen als Naziriecher und in Deutschland wesentlich zur Diffamierung der Nouvelle Droite beigetragen („Nach den Büchern die Bomben von rechts“); Alain de Benoist erscheint bei ihm immer noch als „Faschist“.
Wenn ein Konformist erkennbar seine Auffassung ändert, dann hat das im allgemeinen damit zu tun, daß er eine Korrektur der Generaltendenz wittert. So muß man sich wohl den neuesten Beitrag Altweggs für die FAZ erklären. In der heutigen Ausgabe geht es um den „Kulturkampf“, der in Frankreich wegen des Beginns des Ramadans ausgebrochen ist, um die Konjunktur von Halal-Produkten und den allfälligen Protest von Brigitte Bardot gegen das Schächten, das in französischen Schlachthöfen allgemein üblich wird, über die Sperrung einer Straße in Paris wegen des Freitagsgebets und die Wutausbrüche wegen einer Vorspeise mit „Wurst und Wein“ im Pariser Araberviertel Goutte d’ Or, aber auch um die Weigerung der traditionellen Medien, die Konflikte zwischen Moslems und Nichtmoslems zur Kenntnis zu nehmen.
Der Vorstoß des Nachrichtenmagazins L’ Express, das einige ungeschminkte Berichte brachte, scheiterte an der Heftigkeit der Leserreaktionen. Die Kommentarseiten der Internetpräsenz mußten geschlossen werden. Im Netz tobt der „Kulturkampf“ allerdings weiter, und Altwegg äußert Zweifel, daß es bei verbalen Exzessen bleiben wird. Er zitiert einen Rap-Clip mit dem Text „Hier wo das Schwein König ist / Haß über die Kinder von Jeanne d’ Arc / hoch und kurz werden wir sie aufhängen.“
Altweggs Hinweis, daß ähnliche Aussagen von Rechtsradikalen mit Verboten geahndet würden, zeigt nur, daß er bestenfalls am Anfang eines Erkenntnisprozesses steht. Der „Faschismus“, den er bisher bekämpfte, war ein marginales Phänomen und insofern ungefährlich, der religiöse Fanatismus, um den es jetzt geht, tritt massenhaft auf, ist tatsächlich „extremistisch“ und ihm ist auf die übliche Weise ganz sicher nicht beizukommen, mehr noch, sein Erstarken hat mit dem zu tun, was Altwegg und die vielen anderen seines Schlages vorzubereiten geholfen haben.
00:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antifascisme, cochon, alimentation, france, politique, polémique, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 18 août 2010
Die weltweite Getreidekrise verschlimmert sich
00:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céréales, crise céréalière, politique internationale, économie, agriculture, alimentation | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 09 décembre 2009
Alimentation: un enjeu culturel majeur
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994
Alimentation: un enjeu culturel majeur
C'est un fait aujourd'hui admis par la quasi-totalité de la communauté scientifique et médicale: la transformation de l'alimentation dans les pays modernes et industrialisés est une des causes principales d'une dégradation de la vitalité des populations qui y vivent.
Car en l'espace de 60 ans, notre alimentation a profondément changé.
Ces changemenls ont porté sur les proportions, la nature et la quantité de nos aliments, mais aussi sur les formes que prennent nos prises alimentaires.
Ainsi, les denrées qui étaient jadis l'objet d'une survalorisation culturelle parce qu'elles étaient, entre autres facteurs, rares et difficiles à se procurer sont aujourd'hui pour la plupart encore (comme sous l'effet d'une crispation culturelle) l'objet d'une valorisation totalement injustifiée, sans rapport avec leur “intérêt” vital, nutritif et gustatif, ni leur statut récent de produits accessibles, abondants et banalisés.
L'alimentation moderne est déséquilibrée par un apport excessif de produits d'origine animale (viandes, graisses, laitages, etc.), de sucres “visibles” (gâteaux, sucre blanc, boissons gazeuses, confiseries, etc.) et “invisibles” (sauces catégorisées comme aliments salés et contenant beaucoup de sucre: moutarde, ketchup, etc.).
Elle est aussi déséquilibrée par un manque important de produits vivants: céréales et farines fraîchements moulues, pains complets, légumes et végétaux divers, etc.
Les conséquences de ce déséquilibre sont accentuées par une dégradation sensible des qualités vitales, nutritives et gustatives de nos aliments, dues aux conséquences de l'application systématique de logiques économiques (productivité, uniformité, rentabilité...), à la production alimentaire (conservation par traitement aux gaz, congélation, lyophilisation, mises en boîte ou en sachets, etc.), parfois sous le couvert d'arguments sanitaires (pasteurisation, stérilisation (sic!)), traitements chimiques divers, avant et après récolte, (pesticides, exfoliants, engrais chimiques, hormones, colorants et autres agents de texture ou de sapidité etc.).
Nous retrouvons ces polluants dans la presque totalité de nos aliments, à l'exception des produits d'agriculture biologique ou eubiotique, préservés pour l'essentiel de ces pollutions. Les industries agro-alimentaires s'appuyant sur les progrès conjugués de la génétique et de la chimie organique parviennent à contourner, à tromper les indices de reconnaissance et d'identification traditionnels de nos aliments. Qui n'a pas déjà été désagréablement surpris par le goût insipide d'un fruit d'apparence superbe?
Comme si cela ne suffisait pas, nos méthodes de transformation et d'accommodation, ont, elles aussi considérablement changé. Nos contemporains pressés, privilégient les modes de cuisson rapides et intenses, et donc agressifs et dévitalisants (friture, micro-ondes, cocotte-minute, barbecue, etc.) aux modes de cuisson lente et douce, et ne consomment presque plus d'aliments crus et vivants.
Nous sommes suralimentés, et en même temps sous-nourris.
Le bilan de cette involution est catastrophique. Sur le plan biologique, il se traduit par une augmentation foudroyante du nombre des maladies dégénératives, de la carie dentaire et des infections à répétition (rhumes, angines, cystites etc.) aux cancers, scléroses en plaques, maladies nerveuses, cardio-vasculaires, etc.
Un certain nombre de médecins et de chercheurs ont identifié la nature des carences dont souffrent nos populations. Ils ont, en conséquence, entrepris, avec le peu de moyens mis à leur disposition un travail de redéfinition des normes alimentaires, accompagné d'un effort d'information du public, en s'appuyant sur une argumentation médicale (Les risques d'une mauvaise
alimentation pour la santé).
Ces efforts ne rencontrent qu'un succès relatif.
L'alimentation, en effet, est un acte culturel majeur, ce qui signifie que les motivations des hommes dans le choix de leurs aliments, sont culturelles, avant d'être biologiques. Ceci explique les difficultés des scientifiques, et le peu d'écho qu'ils rencontrent auprès d'un public tout entier sous l'emprise des médias (et donc de leurs annonceurs), qui n'ont, c'est l'évidence, pas intérêt (pour l'instant) à voir évoluer trop vite les habitudes alimentaires de la population.
Il reste donc à entreprendre une critique radicale des pratiques alimentaires modernes sur des bases culturelles. Il faut repenser notre alimentation pour ne plus la subir, et cela ne sera pas le fait des scientifiques.
Frédéric CORBIN.
00:05 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alimentation, écologie, biologie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 06 novembre 2009
L'educazione alimentare del popolo
|
00:15 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alimentation, régime, éducation alimentaire, aliments, diète, nourriture | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 11 juin 2009
Les boissons énergétiques et leur idéologie
Les boissons énergétiques et leur idéologie |
Mardi, 02 Juin 2009 - http://unitepopulaire.org | |
« Dans le monde, il existe plus de 800 marques de boissons énergisantes. En Suisse, les ventes du seul Red Bull viennent de dépasser la barre des 91 millions de canettes, soit 13 fois plus qu'en 1995, année de son apparition sur le marché helvète. S'il est légitime de s'inquiéter pour les conséquences sur la santé d'une telle consommation, il faut surtout ne pas perdre de vue le soubassement idéologique qui porte ce succès, et qui mêle mépris pour les autres et glorification de la destruction. Force est de constater que les boissons énergisantes, ces sodas hyper sucrés composés d'excitants comme la caféine, la taurine, la créatine ou le guarana, sont devenues en l'espace de quelques années un produit de consommation de base pour la jeunesse du monde entier. Professeur, je ne peux que constater l'évidence : ces breuvages sont massivement ingurgités par mes étudiants ; en classe ou le soir pour étudier, le week-end pour faire la fête ou tenir le coup au travail. Certes, ce boom ne va pas sans débats. On entend beaucoup parler des effets que les boissons énergisantes ont sur l'organisme: dépendance, troubles du sommeil, dangers résultants de leur mélange avec l'alcool. Des voix se demandent si l'on ne devrait pas réglementer davantage leur commercialisation, en interdisant leur vente aux mineurs ou leur consommation dans les écoles. Mais en se concentrant sur le contenu de ces boissons, on omet le fait qu'elles sont avant tout des produits de marketing : on se prive d'examiner les valeurs que véhicule leur image, leur projet idéologique. Or l'imaginaire dans lequel elles s'inscrivent ne se limite pas à celui de la performance, ou plutôt, leur façon de glorifier la performance réalise la détonante synthèse de trois idéologies : le survivalisme, le nihilisme et le post-humanisme. Analysons les spots publicitaires diffusés un peu partout dans le monde. De ceux-ci, se dégage la vision d'un monde de concurrence impitoyable : défis de voisins mégalomanes, paysan cherchant à éliminer tout être vivant qui pénètre ses champs... A première vue, la mise en scène de ce monde où il faut écraser les autres dans les moindres circonstances se contente de reconduire les postulats de l'idéologie néolibérale, qui fait de la vie une compétition de tous les instants. Mais cette vision du monde accompagne surtout le retour en force du survivalisme, idéologie née dans le contexte de la Guerre froide et mêlant darwinisme social et anarcho-individualisme. Dans le cadre d'un portrait de plus en plus pessimiste du monde (dérèglements climatiques, attentats terroristes, crashs boursiers, dérives des manipulations génétiques, fin du pétrole...), la boisson énergisante se présente comme une munition de plus dans l'escarcelle de celui qui veut se battre pour sa survie, en lui fournissant l'explosivité et la haine nécessaires. Au fond, l'irrévérence empreinte de vulgarité des spots publicitaires, qui se moquent pêle-mêle des femmes, des faibles, des vieux, des bellâtres, exprime l'idée que chacun est seul, et doit rejeter toute morale altruiste pour survivre. Autre argument de vente, la consommation des boissons énergisantes est cool, parce qu'elle comporte un risque pour le consommateur et son entourage, et pas n'importe lequel, celui d'être trop performant : comme l'illustre le bébé de la publicité White Night qui "pompe" le sein de sa mère au point de la transformer en horrifiante poupée de peau. Ces spots font ainsi appel aux pulsions autodestructrices des individus, ils exploitent la tentation du défi et de l'auto-humiliation, fréquente chez les jeunes. Dans le même temps, ils leur proposent d'accéder à la reconnaissance en faisant événement, en réalisant une performance indépassable, tsunamique. La boisson énergisante fait ainsi l'apologie du nihilisme, cette attitude de résignation jouissive qui consiste à accepter la décadence en devenant son agent actif, en fonçant tête baissée dans le tas, comme les deux taureaux de Red Bull. Mais le nihilisme, c'est aussi le fait pour la victime d'éprouver du ressentiment à l'égard d'elle-même et de ses semblables, et de fait, de légitimer le système qui l'opprime. De ce point de vue, une publicité de Vault Zero est particulièrement éloquente. Elle met en scène un père pathétique dans sa volonté d'en finir avec son sort d'individu moyen. Pour forcer son fils un peu rondelet à devenir meilleur au lancer de ballon que le fils de son voisin, il "prend ses responsabilités" en effectuant une séance de travaux titanesques, largement arrosée de Vault Zero, au cours de laquelle il détruit toutes les maisons du voisinage pour construire un terrain de football grandeur nature. Sa délirante satisfaction montre que pour lui le moyen se substitue à la fin. Il jouit d'écraser ses semblables et d'anéantir son propre bien. De fait, tout en étant la synthèse de ce que le monde contemporain offre de plus prometteur (la consommation, la technologie, l'efficacité), les boissons énergisantes ne mentent pas sur le fait que ces promesses sont destructrices. Elles assument leurs effets pervers au point même d'en faire un argument de vente ; et c'est précisément cette franchise qui attire les consommateurs, habitués à ce que tout produit soit estampillé par des avertissements ou accompagné par de sourdes menaces. Non sans humour, elles réalisent ainsi un retournement dialectique du principe de mise en garde, en utilisant les effets nuisibles du système industrialo-consumériste comme autant d'encouragements à la consommation. Interroger l'imaginaire entourant les boissons énergisantes, c'est aussi se pencher sur leurs noms, que l'on peut répartir en cinq catégories. L'explosion énergétique : Dopamine, Xtreme Shock, Endorush. Les narcotiques : Cocaïne, Crackshot, Fixx. La techno-science : bHIP, Wired X3000, Blutonium. L'animalité et la monstruosité : Red Bull, Pitbull, Piranha, Monster, Kabbalah, Freek-Maniac. L'apocalypse et la guerre : Tsunami, Red Rain, Nuclear Waste, B-52, TNT. On retrouve d'ailleurs des catégories sensiblement identiques avec l'esthétique des canettes. La technologie : avec des éclairs électriques et des teintes métallisées (Battery Energy, Guru). Le poison : avec des canettes couvertes de signes avertisseurs type radioactif ou laissant transparaître les phosphorescences chimiques de leur breuvage (Radioactive, N.O.S., Function Braniac). Enfin, le chaos et l'effroi : avec des emprunts aux registres visuels de la guerre, des Hells Angels ou des films d'horreur (Ammo, Gladiator) ; la palme allant à Lost, avec son tourbillon de slogans nihilistes ("search and destroy") au milieu desquels flottent un surfer, des bombes, une danseuse nue, des têtes de mort ; en bref avec son iconographie de fin du monde, entre guerre, pornographie, sport, pollution et star-système. Plus encore que les spots publicitaires, ces identités graphiques renvoient à un monde post-apocalyptique où seul un démon, une machine peuvent survivre. Cela confirme le fait que le créneau principal qu'occupent les boissons énergisantes est loin d'être le simple côté énergisant. Elles proposent à leurs consommateurs de n'être plus limités par les lois de la nature et de la culture. Elles accusent l'être humain tel qu'il est fait de chair et d'os : trop lent, trop doux, trop vulnérable, trop humain en somme. En cela, elles s'inscrivent dans le post-humanisme, ce courant porté par les fondateurs de l'Intelligence et de la Vie Artificielles. […] Le caractère fortifiant des boissons énergisantes est avant tout psychologique : c'est la violence instillée par leur packaging et leur marketing qui donne l'impression d'être à la hauteur de l'intensité d'un monde intolérant à toute faiblesse (d'ailleurs, les nutritionnistes conviennent qu'une boisson énergisante ne contient pas plus de "potentiel énergétique" qu'un café très sucré ou un cola). Plus que des lois, la réponse appropriée au nœud idéologique que celles-ci contribuent à serrer est donc davantage un éveil de l'imagination sociale : en vue de combattre le culte de la croissance et de la productivité. Et dans cette lutte, les compléments vitaminés et les salles de fitness sont autant des ennemis que les boissons énergisantes. Joan Sénéchal, professeur de philosophie au Collège Ahuntsic (Montréal), Le Courrier, 5 mai 2009 |
00:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boiussons, énergie, moeurs contemporaines, alimentation, sociologie, idéologie, libéralisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 03 mai 2009
Les véritables enjeux de la malbouffe
Les véritables enjeux de la malbouffe
La “malbouffe” est un sujet assez récurrent dans les médias, c’est un peu ce qu’on appelle un “marronnier” pour les magazines qui sortent régulièrement des “dossiers” sur ce thème. Le sujet est toujours traité de façon parcellaire, soit sous l’angle du spectaculaire, avec notamment la mise en avant des problèmes d’obésité (dans nos sociétés obsédées par la minceur, le “gros” inquiète donc fait vendre) ou avec une approche vaguement psychologisante du type “bien manger pour être bien dans sa peau ou bien dans ses fringues” (souvent dans la presse féminine).
ce traitement médiatique récurrent mais toujours partiel et souvent médiocre peut conduire à une sorte d’agacement vis-à-vis de ce sujet. On peut en effet être amené à hausser les épaules en se disant que “oui, bien sûr, c’est préférable de manger de bons produits que des mauvais mais après tout, ce sont là des problèmes de riches, de déjà trop nourris et il y a des questions autrement plus importantes et urgentes que celle-là”.
Donc, pour bien voir et comprendre de quoi il s’agit réellement, ce que recouvre concrètement ce terme de malbouffe, bref quels sont les vrais enjeux, et ils sont cruciaux, de ces problématiques de bonne alimentation, il faut se pencher non pas sur la “presse” mais sur les études scientifiques et les rapports des autorités sanitaires internationales.
On peut ainsi, par exemple, étudier un rapport de l’OMS, intitulé “Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé”, qui nous apprend notamment que les dérives de l’alimentation sont l’une des toutes premières causes de mortalité planétaire. L’OMS estime ainsi que 60 % des 56 millions de décès annuels viennent de maladies chroniques (cardio-vasculaires, diabètes, cancers) dues à l’hypertension, l’hypercholestérolémie, une trop faible consommation de fruits et légumes, l’obésité, la sédentarité et le tabagisme, tous facteurs de risque qui sont liés à l’alimentation et à l’exercice physique. Conclusion : la malbouffe tue. En Europe, on estime, chiffre totalement effroyable, à 100 000 le nombre de décès d’enfants dues à des causes “environnementales” au sein desquelles l’alimentation tient une place centrale. Et la malbouffe ne tue pas qu’en Occident, contrairement à une idée assez largement répandue.
L’évolution est la même dans les pays pauvres, y compris au sein des couches les plus défavorisées. Les maladies cardio-vasculaires font 17 millions de morts chaque année, dont 80 % dans le tiers-monde. 20 % des enfants de Pékin sont obèses. L’Inde compte désormais 52 millions de diabétiques, la Chine, 22, l’Indonésie, 6 millions. Les conséquences sanitaires d’une alimentation déséquilibrée et de mauvaise qualité sont devenues un problème planétaire et non un “problème de riches” comme on l’entend souvent. L’OMS prévoit ainsi que, dans les seize ans à venir, la mortalité provoquée par ces maladies dans les pays pauvres sera plus importante que les maladies infectieuses. Pour conclure ce rapport, l’OMS recommande, comme ébauche de solution, de limiter la consommation de sucres, de sel et de graisses, et de consommer davantage de fruits et légumes de bonne qualité. Et pour atteindre ces objectifs, l’OMS encourage les Etats à taxer les sucres et les graisses et à réglementer la pub, afin de mettre les industriels et les distributeurs sous pression. Vu les masses financières en jeu, il est bien évident que ces “recommandations” ne seront jamais suivies.
Quoi qu’il en soit, ces divers éléments montrent bien que la lutte contre la malbouffe, loin d’être accessoire, est une question cruciale de santé publique sur laquelle les scientifiques ont commencé à s’intéresser quand ils se sont rendus compte que malgré l’amélioration sans précédent du confort, de la salubrité des logements, de l’hygiène collective et individuelle, les dépenses de santé des pays occidentaux explosaient littéralement et qu’on assistait même à une multiplication de certaines maladies comme les cancers. Dans cette lutte vitale contre la malbouffe, il y a deux aspects : les habitudes alimentaires et la qualité des produits. Et c’est bien sûr sur ces deux points conjointement qu’il faut travailler car il serait absurde d’encourager les gens à manger plus de fruits et légumes s’ils ingurgitent des pommes ou des haricots bourrés de pesticides et de produits chimiques divers. Donc face au désastre sanitaire que nous venons de décrire, que faire ?
Et bien tout d’abord : véritablement se convaincre de l’importance et de l’urgence de ce combat contre la malbouffe et l’industrie agro-alimentaire qui la rend possible. Je pensais personnellement que c’était une chose acquise et partagée quasiment par tout le monde. Je me suis rendu compte que je me trompais, que ce n’était pas le cas, et que certains, au sein même de la mouvance identitaire, s’indignait de la “propagande écolo” et s’offusquaient que l’on “mette en accusation” certains agriculteurs. On peut toujours, en effet, avoir une vision complotiste du réel, penser que les études scientifiques sont truquées, que les ONG mentent et qu’il y ait une sorte de grand complot écologiste visant à établir un épouvantable “fascisme vert”, mais même dans cette optique, il apparaît tout de même difficile de penser que les écologistes, toutes tendances confondues, aient plus de moyens de pression et de lobbying que l’industrie pharmaceutique, l’industrie pétrochimique et la grande distribution réunies, superpuissances financières qui sont derrière les modes de consommation alimentaires actuels. Donc première étape de la lutte contre la malbouffe : la prise de conscience. Pour ce faire il y a bien entendu des livres mais aussi des documentaires. Et actuellement on peut en découvrir un excellent en salle, “Nos enfants nous accuseront”. C’est un “film militant”, donc porteur de toutes les imperfections et les lourdeurs des oeuvres militantes, souvent un peu trop démonstratives et didactiques, mais c’est un film qui reste néanmoins passionnant par les éléments qu’il met en lumière et les solutions alternatives qu’il présente. Encore une fois, à ceux qui hurlent à l’odieuse propagande “bobo-gauchiste”, on pourra rappeler quand même que ce documentaire n’est joué que dans une seule et unique salle à Paris, au Lucernaire, et dans quelques villes de province, ce qui est tout de même assez modeste comme imposition propagandiste, surtout au regard des centaines d’enseignes de fast-food, aux milliers d’affiches et aux centaines de spots publicitaires, etc. ventant les mérites de l’alimentation issue de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution. Une fois cette prise de conscience effectuée, comment agir concrètement ? Au niveau politique et collectif tout d’abord, une voie qui peut être suivie est celle consistant à militer, comme le fait notamment le syndicat agricole la Coordination Rurale, pour “l’exception agriculturelle”, c’est-à-dire la sortie de l’agriculture de l’Organisation Mondiale du Commerce, afin que celle-ci ne soit plus soumise aux logiques libérales et spéculatives mais tournée vers la qualité et l’autosuffisance alimentaire.
Ensuite, au niveau individuel, personnel, qui est peut-être le plus important et en tout cas le plus immédiatement possible à mettre en oeuvre, il convient tout simplement de changer ses habitudes et de renouer avec une alimentation saine au quotidien. Ainsi, dans ses achats d’alimentation, les principes de base doivent être le moins de produits transformés possible, des produits de saison et des produits de proximité. Donc produits frais, si possible issus de l’agriculture traditionnelle dite “bio”, et aliments produits au plus près du lieu de consommation. Pour ce faire, il existe différentes méthodes, la participation à une AMAP, la fréquentation des Coop Bio, l’achat direct aux producteurs, etc. Alors bien sûr, cette façon d’acheter exige de faire un minimum de cuisine. Or, l’objection que l’on entend souvent est “le fameux manque de temps” de nos générations d’hyperactifs surbookés. Pour y répondre, prenons simplement quelques chiffres : De 1900 à nos jours, le temps de travail est passé de 100 000 heures à 85 000 heures tandis que l’espérance de vie de son côté passait de 50 à 72 ans. Nous vivons donc beaucoup plus longtemps que nos ancêtres mais malgré cela nous travaillons beaucoup moins. Le travail qui représentait en 1900, 25 pour cent du temps de vie, n’en représente aujourd’hui plus que 11 pour cent. Le pourcentage du temps de vie consacré aux loisirs a suivi le chemin inverse, passant de 11 à 25 pour cent. Nous avons donc plus de deux fois plus de loisirs que nos arrières grands parents. Ces chiffres montrent bien que la fameuse excuse du “manque de temps” n’est pas tenable, pour ne pas dire qu’elle est ridicule. Ce qui donne le “sentiment” de “manque de temps” ou “d’hyperactivité”, ce ne sont nullement des obligations incontournables mais bien souvent la multiplication et la diversification des loisirs. Il s’agit donc bel et bien ici d’un choix. On fait le choix de privilégier la télé, la console de jeux ou le shopping vestimentaire au détriment de la cuisine, pourtant vecteur du plaisir gustatif et de la convivialité familiale ou amicale mais surtout, comme nous venons de le voir, vecteur de la santé. Autre objection à la consommation de produits frais et locaux : leur prix ! Encore une fois, ce n’est pas une justification mais seulement une mauvaise excuse quand on connaît le prix des plats préparés ou surgelés qui sont l’ordinaire de beaucoup de nos compatriotes. Par ailleurs la part du budget des français consacrée à l’alimentation n’a jamais été aussi basse. Elle a baissé de moitié en 45 ans, passant de 25 % à 12 % en 2006. Là encore il s’agit d’une question de choix, on privilégie d’autres postes budgétaires, parfois totalement dérisoires et inutiles du style écran plat ou troisième téléphone portable, plutôt que l’achat de produits alimentaires de qualité.
C’est donc, comme toujours, par nos actes et gestes quotidiens, par la cohérence entre nos discours et nos modes de vie et par l’incarnation concrète d’une alternative possible que nous pourrons avoir de l’influence sur cette question, comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs. Nous sommes des militants politiques. Et qu’est-ce qu’un militant politique si ce n’est quelqu’un qui oeuvre pour la promotion de la vie, de la vie bonne ? Et c’est au nom de cette vie bonne que nous devons également être, au sens le plus noble et le complet du terme, des militants écologistes.
Pierre Chatov
Source : ID magazine
Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info
URL to article: http://qc.novopress.info/?p=5028
00:40 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, diététique, alimentation, malbouffe | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 31 janvier 2009
Mieux se nourrir, une question de vie ou de mort
Mieux se nourrir, une question de vie ou de mort
Le rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) intitulé Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé est édifiant : les problèmes alimentaires représentent l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Il ne s’agit pas là d’un problème du tiers monde mais bien d’un problème mondial, touchant aussi bien pays développés (excès de l’alimentation) et sous développés (déficience de l’alimentation). Dans les seize ans à venir l’OMS prévoit ainsi que la mortalité liée aux maladies chroniques, provoquée en grande partie par les problèmes alimentaires, sera plus importante que celle provoquée par les maladies infectieuses. Des substances toxiques dangereuses qui interviennent dans la fabrication de produits de consommation courante ont d’ailleurs été trouvées dans des cordons ombilicaux.
Promouvoir une alimentation saine et équilibrée est important, non seulement pour soi-même mais aussi pour autrui : il convient de parler et d’échanger sur ces questions, de partager ce mode de vie, notamment avec les enfants par le biais de l’exemple. Pourtant, plusieurs mouvements se développent du côté de la droite libérale, réactionnaire et catholique pour combattre l’écologisme au nom du politiquement incorrect ou pour s’opposer à une divinisation de la nature qui serait annonciateur d’un retour au paganisme.
Il ne faut toutefois pas tout confondre : l’écologie dont nous parlons n’est pas ce qu’en fait par exemple un certain marché de l’automobile, c’est à dire une nouvelle propagande commerciale qui ne sert que les intérêts du marché. Il faut lire et faire lire la littérature écologiste, connaître les chiffres de l’OMS ou encore regarder des documentaires comme « nos enfants nous accuseront » qui détient quelques éléments intéressants.
Alors que faire ? Tout d’abord, surveiller nos achats. Il convient de privilégier les produits de saison, faits au plus proche du lieu de consommation et le moins transformés possible. Cela permet d’acquérir des produits de qualité qui n’ont de plus pas beaucoup d’impact sur l’environnement, au contraire des magasins biologiques qui détiennent souvent des produits qui viennent de loin : paradoxe actuel de l’alimentation biologique.
Le système des AMAP (Associations pour le Maintient d’une Agriculture Paysanne) est de ce point de vue très intéressant. Des gens s’y engagent à acheter à un producteur local un panier de produits type par semaine pendant un an. Cela permet le financement de l’agriculteur et la suppression des intermédiaires : les produits ne sont donc pas plus chers que ceux que l’on peut acheter au supermarché par exemple, à la différence des produits de magasins biologiques qui sont souvent à un prix trop élevés. Une participation active y est demandée (une journée à la ferme par exemple) et un devoir de solidarité y réside dans les difficultés que peut rencontrer un agriculteur soumis aux intempéries par exemple : il s’agit d’un réel engagement éthique.
Les produits frais ainsi obtenus nécessitent toutefois une certaine connaissance de la cuisine afin de savoir les préparer. Beaucoup opposent ainsi à ce projet un manque de temps pour cuisiner : l’on est pourtant passé de 100 000 heures disponibles par vie au XIXème siècle à 400 000 heures aujourd’hui*. Une hyper-activitée est en effet aujourd’hui auto-créée par les individus qui pensent qu’il s’agit là d’un facteur social : l’on oublie de prendre le temps. Un argument est également avancé contre les produits biologiques : leur coût. Toutefois, celui-ci serait considérablement réduit si la demande augmentait. De plus, la vente directe prônée par les AMAP permet de contourner ce problème en supprimant les intermédiaires. L’on sait également aujourd’hui qu’un supermarché est fait pour acheter toujours plus que ce qu’on était venu chercher, et que le biologique permet d’économiser sur le long terme en médicaments.
Par rapport au début du siècle, 70% des variétés de légume ne sont plus exploitées. De plus, 66 hectares de terres artificialisées s’ajoutent chaque année en France et ceci correspond à la disparition des petites fermes (200 par mois disparaissent environ). Ces petites exploitations ne sont en effet pas viables économiquement et cela conduit à la vente des bâtiments ou aux changements d’activités. Pourquoi ? En partie parce que l’on a poussé les agriculteurs à s’endetter après la guerre et à entrer ainsi dans un cercle vicieux d’obéissance aux lois du rendement. Pourtant, un agriculteur peut aujourd’hui vivre avec une dizaine d’hectares : il convient simplement de changer son mode de vie, son rapport au monde, de pratiquer la « simplicité volontaire » et non de ne penser qu’en terme de bénéfice. Les AMAP permettent d’aider ces petits agriculteurs en supprimant notamment le paiement de leur place sur le marché. Une idée serait également de créer un lien entre les AMAP et les cantines scolaires pour créer une demande plus importante et ainsi diminuer les coûts des produits. L’on pourrait également subventionner la demande plutôt que les producteurs. De plus, le système des achats direct permet aux producteurs de gérer eux-mêmes leur trésorerie et de ne plus être dépendants de la centrale d’achat qui dicte les prix.
Si les industries ont un avantage certain, notamment parce qu’ils possèdent les moyens logistiques, nous pouvons mettre en place une distribution organisée qui saura pallier à ces problèmes. Cela demande des efforts, comme tout acte politique, mais il s’agit là de projets tout à fait possibles. Le biologique n’est d’ailleurs pas une fin en soi : il s’agit de considérer les nombreux changements sociaux et sociétaux que cela implique : recréer des liens avec les agriculteurs, une communauté alternative à la marchandisation, un changement de vie personnelle.
*Jean Viard, Modes de vie et usages du temps en France. Quand l’allongement de la vie bouleverse les territoires, dans Futuribles n° 319 - mai 2006.
Source : Blog de l’Action Française
00:15 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, alimentation, diététique, santé, médecine | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 22 janvier 2009
Le régime de votre grand-père
Le régime de votre grand-père
Par Zentropa
Encore une fois est venu le temps des bonnes résolutions du nouvel an. De nombreux hommes vont ainsi prendre l’engagement de se remettre en forme et de perdre du poids. Ces derniers se sont certainement déjà bien documentés sur les moyens d’y parvenir, en particulier en regardant la télévision, en feuilletant discrètement des bouquins de régimes à la librairie ou en lisant des articles prétendants avoir enfin trouvé la solution miracle à l’embonpoint. En général, les solutions modernes incluent des substituts alimentaires du genre milk-shake ou des coupe-faims, manger plus souvent mais moins, couper sur les protéines ou créer des programmes d’entraînement super exigeants.
Avec toutes ses infos en main, on pourrait penser que tous les hommes modernes seraient plus en forme que leurs ancêtres. Le fait est que ce n’est pas vraiment le cas. Paradoxalement, nos ventres ont grossis proportionnellement à notre connaissance en matière de santé. Au lieu de rendre les gens moins gros, la cacophonie sur les régimes et autres nouvelles études tendent à nous faire oublier qu’être en forme est en fait assez simple. Nos grands-parents n’ont jamais passé leur temps à peser le poids de la portion de poulet dans leur assiette ou à chercher de nouveaux exercices physiques pour se bâtir un corps de rêve. Ils travaillaient, élevaient une famille et profitaient de la vie. Le reste venait naturellement.
Bien sûr si votre but est d’être taillé comme un dieu grec, le régime de grand-père ne suffira pas, mais si vous désirez seulement être en forme, sans rondeurs excessives, il vous permettra probablement d’atteindre votre but.
1- Ne rien manger qui vienne d’une boite, d’un tube ou d’un sac. Votre grand-père n’aurait probablement pas considéré cela comme de la nourriture. Les plats cuisinés tout près, les conserves ou autres sacs de chips sont plein de colorants, de conservateurs, de sel ce qui explique qu’ils peuvent rester des mois dans vos placards. Non seulement les conservateurs ne sont pas excellents pour la santé mais certaines sociétés incluent aussi des produits qui trompent le sentiment de satiété et ainsi poussent à manger plus. Au lieu de cela, on peut baser son régime alimentaire sur des produits frais. Votre grand-père mangeait de tout et suivait les saisons. Ainsi il achetait des produits locaux et éventuellement cultivait un jardin l’été. Cela permet de faire un lien avec ce qu’est vraiment la nourriture et d’où elle vient et ainsi de l’apprécier et d’être reconnaissant qu’elle soit sur la table.
2- Le gras et les protéines ne sont pas des ennemis. Votre grand-père aurait pensé que votre mayonnaise ou votre yogourt allégé ont un goût ignoble. Lui ne se privait pas pour manger un peu de gras et de la viande aussi souvent que possible. Les études récentes tendent d’ailleurs à discuter les effets néfastes des gras saturés. Le gras et les protéines permettent un sentiment de satiété durable et de bâtir des muscles solides et élèvent le niveau de testostérone.
3- Prendre le temps de manger. Contrôler son poids est simple, il suffit de respecter un principe : manger quand on a faim, arrêter quand on a plus faim. Malheureusement, face aux distractions modernes, le rythme rapide de nos vies, les hommes perdent un peu le sens du sentiment faim/satiété. Aujourd’hui, nous mangeons souvent sur le pouce, s’empiffrant d’un sandwich ou d’un hamburger arrosé copieusement d’un soda. Nos grands-parents se nourrissaient à des heures régulières, à table, entouré de la famille ou d’amis. Ils mangeaient lentement afin d’apprécier la nourriture et la conversation. Ils buvaient de l’eau ou du vin. La télévision était éteinte et n’envoyaient pas de SMS au milieu du repas.
4- Contrôler les portions. Nos grands-parents mangeaient de tout, ils ne pesaient pas les portions sur une balance ou calculaient les calories de chaque repas. Ils consommaient ce qui leur faisait plaisir. Pourtant, ils n’étaient pas pour autant obèses. La raison est certainement la taille des portions. Nos grands-parents savaient que la nourriture coûte cher et ne la gaspillaient pas. Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de trouver des portions raisonnables. Les restaurants ont augmenté la taille des assiettes pour s’attirer les faveurs des clients. Ainsi, aucun aliment ne devrait être enlevé d’un régime alimentaire mais le mot d’ordre est la modération. À la maison, on devrait se servir une portion raisonnable et manger lentement afin de laisser le temps au sentiment de satiété de s’installer. Précisons enfin qu’en général, nos grands-parents avaient un travail manuel et donc bougeaient beaucoup. Pour l’homme moderne, sédentaire par excellence, un peu de sport est donc recommandé!
Article printed from :: Novopress.info Flandre: http://flandre.novopress.info
URL to article: http://flandre.novopress.info/?p=3904
00:10 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nutrition, alimentation, diététique, sociologie, anthropologie, cuisine, diète | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 23 décembre 2008
Les nouvelles pratiques du néo-colonialisme en Afrique subsaharienne
« M. »/ « ‘t Pallieterke » :
Les nouvelles pratiques du néo-colonialisme en Afrique subsaharienne
Il y a quelques semaines, on faisait sauter les bouchons de champagne au siège principal de « Daewoo Logistics » en Corée du Sud. La grande firme venait d’acquérir, par le biais d’accords de leasing bien ficelés et pour une période de 99 ans, plus d’un million d’hectares de terres cultivables à Madagascar. En utilisant essentiellement de la main-d’œuvre sud-africaine, les Coréens vont pouvoir, chaque année, tirer de ce sol malgache plusieurs millions de tonnes de céréales et d’huile de palme qui prendront la direction de Séoul.
A quelques exceptions près, la conclusion de cet accord n’a eu que très peu d’échos dans la presse. C’est bien étrange car cet accord est terriblement important pour plusieurs raisons. A commencer par l’ampleur et l’objet de la transaction. Acquérir d’un seul coup un million d’hectares est chose bien peu courante. Par ailleurs, ce « deal » révèle une tendance de plus en plus fréquente : des pays comme la Chine, le Pakistan, voire quelques Etats du Moyen-Orient, achètent de plus en plus souvent de vastes étendues de terres arables dans les pays en voie de développement. Il s’agit non seulement d’une réponse à l’augmentation du prix des denrées alimentaires mais aussi d’une manière de s’assurer leurs approvisionnements sur le long terme.
A l’évidence, les conséquences de ces transactions sont importantes pour les pays en voie de développement eux-mêmes. Au point que le chef de l’agence alimentaire des Nations Unies, Jacques Diouf, évoque, sans circonlocutions inutiles, une forme de « néo-colonialisme ».
Pour la sécurité alimentaire !
Vers la fin du mois de novembre dernier, le journal britannique « The Guardian » publiait une carte du monde qui était on ne peut plus claire. En utilisant des flèches de couleurs différentes, le graphiste du quotidien anglais nous offrait une image globale de ces transactions et nous montrait quels étaient les pays acheteurs et les régions du monde où ils acquéraient ces terres arables. Ce n’est pas la Chine qui arrive en tête des acheteurs mais la Corée du Sud, qui a acquis 2,3 millions d’hectares, non seulement à Madagascar mais aussi ailleurs en Afrique et en Mongolie. La Chine, elle, talonne les Sud-Coréens et a acheté 2,1 millions d’hectares, surtout en Asie du Sud. Quelques pays arabes s’activent également avec zèle : l’Arabie Saoudite (1,6 million d’hectares), les Emirats Arabes Unis (1,2 millions d’hectares), etc.
On peut comprendre que des Etats exigus cherchent ainsi à acquérir du sol arable complémentaire, mais cette démarche s’explique plus difficilement dans le cas de la Chine. L’Empire du Milieu ne manque pas de terres, pourrait-on penser. Le problème des Chinois n’est pas tant le sol lui-même que l’eau nécessaire à l’irrigation. La motivation principale qui pousse à de telles transactions est évidemment l’augmentation croissante du prix des denrées alimentaires. Il ne faut pas chercher plus loin. Mais ces transactions ont à la base une vision sur le long terme. Vu le réchauffement de la planète, bon nombre de terres arables pourraient perdre une partie de leur fertilité. Les transactions participent donc d’un esprit de clairvoyance. Or gouverner, n’est-ce pas prévoir ?
En octobre, l’ONG internationale GRAIN, qui s’occupe d’agriculture durable et de biodiversité, a publié une étude intéressante. Si l’on jette un regard synoptique sur toutes les transactions importantes en matière de terres arables, on s’apercevra d’abord de l’ampleur de ces opérations mais aussi des instances qui se dissimulent derrière elles. « A première vue, ces accords semblent purement d’ordre privé », remarque un intermédiaire qui participe à ces ventes. « Si l’on prend la peine de fouiller un peu, on remarquera qu’une politique de sécurité alimentaire se profile derrière de telles opérations. Les entreprises qui achètent peuvent compter sur le ferme soutien de leurs pouvoirs publics respectifs. La quantité de terres achetées augmente systématiquement. Dans le temps, une vente de 100.000 hectares relevait de la norme. La récente transaction malgache des Sud-Coréens vient de décupler cette norme ».
A tout cela s’ajoute encore un élément purement financier. En ces temps de crise financière, beaucoup d’investisseurs estiment plus raisonnable de placer leurs avoirs dans des terres arables plutôt que dans des produits financiers peu sûrs.
Néo-colonialisme ?
Jadis, on formulait quantité de promesses pour soutenir les agriculteurs et les éleveurs africains ; et aujourd’hui, qui s’en soucie encore vraiment ? En effet, quand le moment de prendre la décision arrive, chacun veut détenir un atout qui lui rapporte de l’argent. Peut-être que certaines belles âmes croient qu’un soutien complémentaire aux paysans d’Afrique poussera la production à la hausse et offrira une solution au problème du prix des denrées alimentaires ? Si l’on a quelques rudiments de raison d’Etat dans la tête, on se rendra bien vite compte de l’inanité d’un tel raisonnement.
Doit-on ajouter que cette tendance nouvelle est sévèrement critiquée par les tiers-mondistes ? « Vol de terres », « colonialisme par la porte de service » : les accusations qu’ils profèrent sont légion. Et elles sont partiellement justes. Autre élément que soulignent les scientifiques : comment ces terres seront-elles exploitées ? On pourrait facilement y utiliser des procédés de type industriel qui, à terme, tueront définitivement leur fertilité. Comment peut-on parler d’une solution sur le long terme si, en visant une rentabilité maximale de ces terres, on hypothèque gravement les potentialités du sol ? C’est là sans nul doute que réside le paradoxe de cette nouvelle tendance.
De surcroît, y a-t-il suffisamment de terres disponibles en Afrique et en Asie ? Sur cette question de la disponibilité des terres arables, les opinions divergent, et souvent considérablement. Tandis que certains cénacles en Occident poussent des cris d’orfraie, certains pays africains sont aux anges. Ils constatent que les caisses de leurs Etats sont étoffées, ainsi que l’escarcelle personnelle de leurs dirigeants. Finalement, dernière question, qu’en est-il de la population ?
« Ces accords ne doivent pas être rejetés a priori parce qu’ils apportent souvent des avantages pour la population locale », remarque un observateur autochtone. « Elles ont alors du travail, elles bénéficient de soins de santé, d’un enseignement, etc. Nous avons effectivement des exemples d’entreprises qui couplent à leurs objectifs commerciaux des buts philanthropiques ». Exploitation, vol de terres mais aussi, quelques fois, une certaine abondance et un certain bien-être pour la population locale. Nous avons affaire à une fringale de gains, parfois tempérée par des soucis humanitaires. Mais ce sont là autant de facettes de l’ère coloniale que l’on croyait révolue. Alors, nous trouvons-nous tout de même face à un néo-colonialisme ?
« M. » / « ‘t Pallieterke ».
(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 17 déc. 2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).
00:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, asie, afrique, politique internationale, alimentation | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 22 octobre 2008
Culinair conservatisme
00:10 Publié dans Cuisine / Gastronomie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : conservatisme, écologie, écologisme, alimentation, diététique, sociologie, anthropologie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 02 mai 2008
La vraie crise mondiale, c'est l'alimentation
Oubliez le pétrole, la vraie crise mondiale, c’est l’alimentation |
Une nouvelle crise alimentaire mondiale est en train d’émerger, et elle pourrait être bien plus dramatique que tout ce que le monde a connu par le passé. La crise du crédit et les conséquences de l’envol du prix du pétrole seront peu de choses en regard de ce qui nous attend. Telles sont les prévisions dont Donald Coxe, un gestionnaire du fonds BMO Financial Group, a fait part aux investisseurs réunis à Toronto par l’Empire Club. « Il ne s’agit pas de si mais de quand », a-t-il averti son auditoire avant de prévenir que « cela va frapper fort cette année. » M. Coxe estime que les fortes hausses des denrées alimentaires observées l’année dernière allaient s’intensifier durant les années à venir, en raison de la demande accrue de viande et de produits laitiers des classes moyennes en Chine et en Inde et de la forte demande de l’industrie des biocarburants. « Le plus grand défi mondial ce n’est pas le pétrole à 100 dollars, c’est d’obtenir assez de nourriture pour que les nouvelles classes moyennes puissent vivre de la même façon que les nôtres le font, et cela signifie que nous devons accroître considérablement la production ». L’impact d’un marché de produits alimentaires plus tendu est déjà évident sur le prix des produits bruts qui ont augmenté de 22% l’an passé. M. Coxe a déclaré que cette envolée serait ressentie dans les prix à la consommation dans les 6 prochains mois. Les consommateurs ont déjà dépensé 6,5% de plus pour l’alimentation l’année dernière. Le prix du blé a bondi de 92% en 2007 et a clôturé hier à 9,45 dollars le boisseau de 35 litres à la bourse de Chicago. Au cœur de cette catastrophe imminente se trouve le maïs, qui est la première ressource utilisée par l’industrie des biocarburants. Son prix a augmenté de 44% durant les 15 derniers mois, clôturant hier à 4,66 dollars à Chicago, au plus haut depuis juin 1996. Ces impacts ne se font pas seulement ressentir sur les prix des nourritures à base de céréales, mais influent également sur le prix de la viande, en entraînant une augmentation du prix des aliments pour le bétail. « Il va y avoir de vrais problèmes dans les pays qui sont importateurs de nourriture, car nous voyons déjà se développer des embargos sur l’exportation de la part de pays qui auparavant tentaient à tout prix de vendre à l’étranger », note-t-il, en citant la Russie et l’Inde à titre d’exemples. « Ceux qui ont de la nourriture vont avoir un avantage énorme » : avec 54% du maïs mondial cultivé dans les états du Middle-West, les USA feront partie de ces pays avantagés. Mais M. Coxe avertit que les exportations de maïs sont en danger d’ici trois ans si le pays continue de subventionner la production d’éthanol. On s’attend à ce que les biocarburants aient accaparé un tiers de la production de grain en 2007. Selon lui, les stocks de réserves de céréales américains sont au niveau le plus bas jamais enregistré, comparativement à la consommation. Il existe une vingtaine de ces stocks de par le monde, qui vont définir le futur contour de l’offre mondiale, et dit-il « ces stocks prendront une valeur précieuse avec le temps qui passe ». M.Coxe estime que les rendements du maïs dans le monde devront tendre vers ce que l’on observe dans l’Illinois, qui produit 500 boisseaux l’hectare, alors que la moyenne mondiale n’est que de 75 boisseaux. « Cela sera possible avec plus d’engrais, plus d’OGM, et grâce à une mécanisation et une technologie de pointe », prévoit-il. Alia McMullen, Financial Post, 7 janvier 2008 |
00:13 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, alimentation, monde | | del.icio.us | | Digg | Facebook