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vendredi, 29 août 2025

Les véritables enjeux du sommet en Alaska

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Les véritables enjeux du sommet en Alaska

par Clara Statello

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31073-clara-statello-la-vera-posta-in-gioco-del-vertice-in-alaska.html

Le sommet crucial en Alaska : un duel entre la Russie et les États-Unis. L'Ukraine et l'UE restent en retrait

Les négociations de paix pour l'Ukraine s'avèrent être un duel entre les États-Unis et la Fédération de Russie, qui ont décidé vendredi 15 août en Alaska du sort des territoires sous contrôle russe, ainsi que des questions de coopération stratégique et de division des zones d'influence. L'Union européenne et l'Ukraine sont restées en retrait.

Alors que l'Europe s'inquiète de plus en plus que la Maison Blanche et le Kremlin puissent s'entendre pour mettre fin à la guerre prolongée, en contournant Kiev, Zelensky rejette le plan de Trump visant à reconnaître le Donbass russe.

Il accepte un cessez-le-feu avec le gel de la ligne de front actuelle, dans le cadre du plan européen, qui prévoit un cessez-le-feu avant toute autre initiative, le retrait des troupes selon le principe « territoire pour territoire » et des garanties de sécurité, y compris l'adhésion à l'OTAN.

Kiev dit donc "non" à une reconnaissance de jure, mais s'ouvre à une reconnaissance de facto.

Il s'agit tout de même d'un progrès dans les négociations, d'un « assouplissement de la position » ukrainienne, écrit le Telegraph. Zelensky bénéficie du soutien de ses partenaires européens et de l'OTAN, grâce auxquels l'Ukraine acquerra un pouvoir de négociation.

Entre-temps, dans la presse occidentale, l'idée commence à s'imposer que la position de Kiev de refuser toute concession territoriale est irréaliste. Selon le commentateur du Financial Times, Gideon Rachman, la reconnaissance de facto des territoires sous contrôle russe pourrait être nécessaire si elle garantit que « l'Ukraine parviendra à maintenir son indépendance et sa démocratie ».

« ... certaines concessions territoriales de facto peuvent être douloureuses, mais acceptables ».

Pourquoi Zelensky a-t-il changé d'avis ?

Deux facteurs ont contribué à adoucir la position de Kiev :

La crainte qu'un refus de Zelensky à Trump n'entraîne l'arrêt de l'aide militaire et du renseignement, comme cela s'est déjà produit en février, après « l'incident » dans le bureau ovale.

Le consensus croissant de l'opinion publique en faveur d'une fin négociée et immédiate de la guerre.

Selon un sondage Gallupp réalisé début juillet et publié la semaine dernière, 69 % des Ukrainiens se sont déclarés favorables à une fin négociée de la guerre dès que possible, contre 24 % qui souhaitent continuer à se battre jusqu'à la victoire.

En outre, en se montrant ouverts au plan de Trump, les pays européens et l'Ukraine espèrent être impliqués dans les négociations afin d'accroître le poids de l'Occident dans les négociations.

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L'UE cherche sa place à la table des négociations

Selon un adage diplomatique bien connu, si vous n'êtes pas assis à la table, vous êtes au menu. De plus en plus écartée du jeu, l'Union européenne tente de se faire une place à la table des négociations. Elle a donc publié une déclaration dans laquelle elle exhorte Trump à prendre en compte les intérêts de l'Europe et de l'Ukraine dans les négociations avec Poutine.

Elle souligne le droit du peuple ukrainien à déterminer son avenir de manière autonome, ainsi que la nécessité d'une solution diplomatique à la guerre qui protège les intérêts ukrainiens et européens.

« Des négociations constructives ne peuvent avoir lieu que dans le contexte d'un cessez-le-feu ou d'une réduction des activités militaires », peut-on lire dans la déclaration. La Hongrie n'a pas soutenu cette déclaration.

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Le bras de fer entre Kallas et Dmitriev

Kaya Kallas, dans un post sur X, a réaffirmé l'unité transatlantique, le soutien à l'Ukraine et la pression sur la Russie comme moyen de mettre fin à cette guerre et d'en prévenir une autre.

La réponse du représentant spécial de Poutine, Kirill Dmitriev, qui dirige les aspects économiques et de coopération des négociations entre la Russie et les États-Unis, ne s'est pas fait attendre. Il a rappelé que le conflit se résout par le dialogue et que la sécurité se renforce par la résolution des problèmes grâce à la coopération, tandis que ceux qui continuent à suivre les discours de Biden échoueront.

Le haut représentant pour la politique étrangère européenne a ajouté que l'UE se préparait à exercer une pression accrue sur la Russie avec davantage de sanctions et d'armes, annonçant la préparation d'un 19ème paquet de sanctions contre la Russie.

Le plan de Trump

L'Union européenne n'a pas l'intention de discuter de concessions territoriales tant que la Russie n'aura pas accepté un cessez-le-feu complet et inconditionnel. Le président Trump, en revanche, entend trouver un accord pour mettre fin aux combats, qui inclurait un échange de territoires entre Moscou et Kiev.

Les États-Unis tenteront de fixer les frontières des Républiques populaires du Donbass sur la ligne de front actuelle, qui servira également de ligne de démarcation pour geler la guerre sur les territoires qui ne feront pas l'objet d'un échange et qui bénéficieront d'une reconnaissance de facto.

Toutefois, Trump reste prudent et prévient que cette rencontre avec Poutine ne sera que préliminaire, afin de demander la fin de la guerre et d'établir un dialogue constructif.

Le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a confirmé que l'échange de territoires sera une question clé du sommet en Alaska.

« Au cours des négociations, il pourrait y avoir des échanges territoriaux, il y aura des concessions. Personne ne sera satisfait », a-t-il déclaré à Fox, assurant que Trump n'offrira pas une victoire totale à Poutine.

Le réarmement « historique » de l'UE

Alors que les États-Unis entendent mettre un terme au scénario ukrainien, ou du moins se retirer, l'UE se prépare à la guerre avec la Russie.

C'est ce qui ressort d'une enquête du Financial Times, qui montre que l'Europe est en train de vivre un réarmement sans précédent : les usines d'armement se développent à un rythme trois fois supérieur à celui de l'époque de paix, avec 7 millions de mètres carrés de nouveaux développements industriels.

L'étude est basée sur une analyse des données satellitaires relatives à 150 installations et 37 entreprises produisant des missiles et des munitions, « deux goulets d'étranglement dans le soutien occidental à l'Ukraine ».

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Parmi les installations qui connaissent la plus forte expansion figure un projet conjoint du géant allemand Rheinmetall et de la société d'État hongroise de défense N7 holding, visant à construire une grande usine de production de munitions et d'explosifs à Varpalota, dans l'ouest de la Hongrie.

«L'ampleur et l'étendue des travaux constatés suggèrent un changement générationnel dans le réarmement, qui a conduit l'Europe de la production "juste à temps" en temps de paix à la construction d'une base industrielle pour une situation de guerre plus durable », écrit le FT.

L'UE n'a donc pas l'intention de lâcher prise, mais entend plutôt poursuivre sa guerre contre la Fédération de Russie jusqu'à la dernière goutte de sang du dernier Ukrainien. Dans cette perspective, on peut craindre que le sommet du vendredi 15 août entre Poutine et Trump n'a servi qu'à établir un retrait des États-Unis de la guerre afin d'entamer de nouvelles relations avec la Fédération de Russie, un partenaire indispensable pour dialoguer avec Pékin, Téhéran et d'autres challengers de Washington.

Mais la machine à broyer ukrainienne continuera à faire des ravages avec cette guerre soutenue par les États européens et l'OTAN.

jeudi, 28 août 2025

Directive de Douguine: « Il ne fait aucun doute que la rencontre en Alaska est un immense succès pour notre diplomatie »

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Directive de Douguine: « Il ne fait aucun doute que la rencontre en Alaska est un immense succès pour notre diplomatie »

Alexandre Douguine

Même le fait que le déjeuner n'ait pas eu lieu est, selon moi, une étape prévue qui confirme le sérieux de nos exigences en matière de défense des intérêts nationaux et des intérêts relatifs à notre sécurité. C'est là, à mon avis, que réside le principal succès.

Le simple fait que la rencontre ait eu lieu est déjà une victoire. La Russie a brisé son isolement et a été reconnue comme une grande puissance par Trump. Quant aux réelles conditions de paixs qui ont été discutées, je n'en sais rien. Et c'est tant mieux, car sinon, il y aurait eu beaucoup de spéculations et d'interprétations divergentes.

Si Trump parvient à un accord avec les dirigeants mondialistes de l'UE et Zelensky, nous connaîtrons les conditions d'un accord et nous pourrons les évaluer. S'il n'y a pas d'accord, peu importe les conditions qui ont été discutées, tout continuera comme avant. La seule question est de savoir si Trump, comme Biden, participera au conflit aux côtés de l'Ukraine ou s'il s'en retirera. Nous savons que la rencontre en Alaska a été un succès diplomatique. Mais au-delà, c'est l'incertitude totale. La seule certitude, c'est que nous avons fait part à Trump de nos conditions pour mettre fin au conflit, et c'est tout. Nous avons exprimé ce que nous considérons comme nos intérêts nationaux, et maintenant Trump, qui souhaite clairement mettre fin au conflit, va comparer cela avec les positions des autres parties prenantes.

Nous verrons dans quelle mesure Trump est souverain par rapport à l'UE, dans quelle mesure il est indépendant de l'« État profond » (Deep State) et des néoconservateurs, qui proposent, eux, d'intensifier la pression militaire. Dans quelle mesure s'est-il éloigné du mouvement MAGA (Make America Great Again), qui était le pilier de son pouvoir et l'expression populaire de son idéologie, dans le cadre duquel il aurait dû depuis longtemps opter pour la désescalade et cesser de soutenir l'Ukraine, mais il ne l'a pas fait. Cela indique qu'il s'est éloigné du mouvement MAGA (comme dans sa position sur le Moyen-Orient et dans son refus de publier des éléments du dossier Epstein). Mais en général, il y a actuellement trop d'incertitudes pour faire des prévisions.

Il faut toutefois comprendre qu'il y a actuellement plus de personnes qui veulent nous combattre en Occident que de personnes qui veulent la paix. Je veux parler ici de l'UE, du régime nazi ukrainien, du Parti démocrate américain, des néo-conservateurs du Parti républicain et de tout le Deep State américain. D'un autre côté, il y a ceux qui ne veulent pas nous combattre. Il s'agit du mouvement MAGA et, apparemment, de Trump lui-même, qui souhaite jouer le rôle de pacificateur et obtenir le prix Nobel de la paix. Mais qui l'emportera ? Les ambitions personnelles de Trump et l'influence affaiblie du mouvement MAGA, ou le Parti démocrate, qui contrôle la quasi-totalité de la presse occidentale, l'État profond, qui supervise les deux partis, le noyau néoconservateur du Parti républicain, ainsi que l'UE avec Zelensky ?

Le rapport de forces est inégal. Je pense que le « parti de la guerre » en Occident l'emporte actuellement sur le « parti de la paix ». Nous devons donc être prêts à toute issue. Le plus important est de défendre nos intérêts, de ne jamais abandonner et de ne pas faire confiance à l'Occident. Même s'il existe des forces qui nous sont idéologiquement proches, comme le mouvement MAGA, nous constatons qu'elles sont elles-mêmes isolées et ne peuvent jouer un rôle déterminant.

Au cours des six derniers mois, la coalition MAGA, composée de personnalités très intéressantes (Elon Musk, Stephen Bannon, Tucker Carlson, Candace Owens, Alex Jones, Marjorie Taylor Greene, Thomas Massie), s'est séparée de Trump. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, ne pas nous faire d'illusions, faire confiance à notre président et nous préparer à une longue guerre. Même si nous nous arrêtons maintenant, la guerre nous rattrapera. Il semble que la guerre soit notre destin. Mais cela a toujours été le cas dans notre histoire.

mardi, 26 août 2025

L'importance de la rencontre Poutine/Trump en Alaska

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L'importance de la rencontre Poutine/Trump en Alaska

Alex Krainer

Le vendredi 15 août, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont rencontré en Alaska. Le choix de ce lieu a envoyé un message très encourageant au monde entier.

Source: https://alexkrainer.substack.com/p/the-significance-of-alaska

Mise à jour [12 août 2025] : J'ai établi la chronologie du projet visant à relier les États-Unis et la Russie à travers le détroit de Béring à partir du Substack de Matthew Ehret (lien ci-dessous), mais j'ai omis de mentionner l'économiste visionnaire et candidat à la présidence Lyndon LaRouche, qui a conceptualisé le projet dès les années 1980 et « fait du programme du détroit de Béring le centre de sa stratégie internationale » dès 1993. Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien: https://x.com/CHahnT/status/1955161957297733710.

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La semaine dernière, j'ai eu le privilège de m'entretenir avec un auteur et géostratège chevronné, l'amiral Davor Domazet, que j'ai mentionné ici le mois dernier dans « La défaite de la stratégie du chaos de l'Occident » (https://trendcompass.substack.com/p/defeat-of-the-wests-strategy-of-chaos). Alors que nous discutions des événements géopolitiques en cours, le sommet entre le président américain Trump et son homologue russe venait d'être annoncé.

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L'amiral Domazet (photo) a déclaré que le choix du lieu du sommet serait extrêmement important et qu'il constituerait en soi un message adressé au monde entier. Il n'était sûr que d'une chose : ce ne serait pas en Europe occidentale.

Nous n'avions pas deviné que ce serait l'Alaska, mais une fois ce choix annoncé, cela nous a paru tout à fait logique. Cela envoie un message très important : la Russie et les États-Unis se rapprochent dans la paix, achevant ainsi un cycle historique important mais interrompu. J'y ai fait allusion dans un article que j'ai rédigé en février de cette année : https://alexkrainer.substack.com/p/is-a-grand-bargain-between-us-and

L'histoire inachevée

L'Alaska est l'endroit où les États-Unis sont limitrophes de la Russie et où les deux puissances peuvent et doivent se rapprocher. Comme Matthew Ehret l'a superbement résumé dans son récent article Substack (https://matthewehret.substack.com/p/will-upcoming-putin-trump-summit ), l'idée de relier physiquement les États-Unis et la Russie à travers le détroit de Béring est une idée ancienne, car elle est assez évidente. Elle a été avancée pour la première fois sous la présidence d'Abraham Lincoln en 1864, mais elle est malheureusement morte avec lui. Elle a été relancée en 1890 par William Gilpin, ancien gouverneur du Colorado, sous la forme de son projet « Cosmopolitan Rail », qui prévoyait la construction d'un tunnel sous le détroit de Béring.

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L'importance de ce projet n'a pas échappé au gouvernement russe sous le tsar Nicolas II et à son ministre des Finances, Sergei Witte, qui ont engagé en 1905 plusieurs ingénieurs ferroviaires américains et français pour réaliser des études de faisabilité. Malheureusement, le tsar a rapidement été contraint d'abdiquer, son Premier ministre a été assassiné et le projet n'a jamais vu le jour.

La paix future

Il fut relancé sous l'administration de Franklin Delano Roosevelt et discuté en 1942 par son vice-président Henry Wallace et le ministre des Affaires étrangères de Staline, Molotov. Wallace a exprimé ainsi l'importance de relier physiquement les États-Unis à la Russie :

« Il serait très important pour la paix future qu'il existe un lien tangible de ce type entre l'esprit pionnier de notre propre Ouest et l'esprit frontalier de l'Est russe. »

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Cependant, Wallace (photo) fut rapidement écarté et remplacé par Harry Truman, l'instrument aveugle de l'oligarchie britannique. Une fois FDR mort, le projet fut à nouveau relégué aux oubliettes : relier les deux superpuissances, que ce soit physiquement, politiquement, socialement, culturellement ou commercialement, tomba en disgrâce.

Dans son discours sur le « rideau de fer » en 1946, Winston Churchill déclara l'Union soviétique ennemie de l'Occident. Il prononça ce discours devant Harry Truman et, au lieu de cultiver une coopération productive entre les États-Unis et la Russie, l'Occident opta pour la guerre froide.

Le soleil brille déjà différemment

L'idée de rapprocher les deux puissances et les deux continents n'est cependant jamais morte, et les dirigeants actuels de la Russie et des États-Unis sont clairement désireux de la faire revivre. En 2008, le Premier ministre de l'époque, Vladimir Poutine, a approuvé le projet de construction d'une ligne ferroviaire vers le détroit de Béring dans le cadre du plan de développement des infrastructures de la Russie à l'horizon 2030. Ce projet prévoyait la construction d'un tunnel de 60 miles (près de 100 km) entre Tchoukotka, dans l'Extrême-Orient russe, et l'Alaska, pour lequel la Russie proposait de financer les deux tiers du coût total.

La Russie a proposé ce projet à ses « partenaires occidentaux » en 2011 et en mai 2014, mais à l'époque, l'Occident dans son ensemble avait des projets tout à fait différents concernant la Russie. Aujourd'hui, ces projets ont tous échoué et le peuple américain a voté pour un changement radical de cap en élisant Donald Trump à la Maison Blanche.

Reste à voir si l'administration Trump réussira à mener à bien ce changement de cap, mais la volonté du peuple américain, exprimée lors de trois élections présidentielles consécutives, donne un nouvel espoir au monde. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a exprimé cet espoir après la deuxième investiture de Trump en janvier, en déclarant que « le soleil brille déjà différemment ».

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Pour sa part, le président Trump nous a donné quelques indications de son intérêt pour le raccordement ferroviaire de l'Alaska au continent lorsqu'il a annoncé, en septembre 2020, son approbation du projet de liaison ferroviaire de 2579 kilomètres entre l'Alaska et l'Alberta (A2A).

Le projet A2A était une initiative privée qui a finalement échoué, apparemment en raison d'une mauvaise gestion, mais en soulignant son approbation du projet, Trump nous a donné une indication de ses intentions, qui ont peut-être influencé l'accord entre la Russie et les États-Unis pour tenir le sommet imminent entre les deux pays en Alaska. Le message derrière ce choix est indéniablement celui de la paix, de la construction de ponts de confiance, de respect mutuel et de coopération constructive.

Il est important de noter qu'en accueillant Vladimir Poutine sur le territoire américain, l'administration Trump signale qu'elle ne reconnaît pas la condamnation de Poutine comme criminel de guerre par le tribunal de La Haye. Ce faisant, elle légitime l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine.

* * *

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La question du Canada

Incidemment, la connexion entre la Russie et l'Alaska et entre l'Alaska et le continent américain pourrait également être liée à l'intention déclarée de Trump d'absorber certaines parties du Canada dans les États-Unis. Si l'Alberta, la Colombie-Britannique et le Yukon devenaient partie intégrante des États-Unis, leur territoire serait relié à l'Alaska, créant ainsi un pont terrestre contigu vers la Russie.

Si les États-Unis annexaient également les territoires nordiques du Canada et le Nunavut, ils pourraient se relier territorialement au Groenland et partager la zone arctique avec la Russie afin de rejoindre le projet de la Route de la soie arctique. En février, j'écrivais ce qui suit :

Ces développements pourraient-ils faire l'objet d'un futur accord majeur entre Vladimir Poutine et Donald Trump ? Je pense que c'est possible. Du point de vue actuel, tout cela peut sembler être un changement radical et dangereux par rapport au statu quo d'après-guerre, mais ce statu quo n'était peut-être qu'une pause dans les processus géopolitiques qui ont commencé à se dessiner dès le 19ème siècle.

Nous le saurons peut-être dans quelques jours. Il est certain que si les deux dirigeants ont déjà convenu de se rencontrer, une sorte de grand accord a déjà été conclu entre leurs représentants respectifs. Nous en saurons bientôt plus, notamment grâce à la manière dont les dirigeants canadiens, britanniques et européens qualifieront les résultats du sommet très attendu de cette semaine en Alaska.

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La signification du 15 août

La date du sommet, le 15 août 2025, est également significative à plusieurs égards. Le 15 août 1971, Richard Nixon a temporairement (bien sûr) suspendu la convertibilité du dollar américain en or. Le 15 août 1945 a été une date charnière dans l'histoire de la Chine : elle a marqué la capitulation du Japon devant les Alliés, mettant fin à la guerre de résistance contre le Japon.

Le 15 août revêt une profonde signification religieuse pour les chrétiens catholiques et orthodoxes, car c'est le jour de la fête de l'Assomption (ou Dormition dans la tradition orthodoxe), qui commémore la croyance selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, a été élevée corps et âme au ciel à la fin de sa vie terrestre.

samedi, 16 août 2025

Il n'y a pas de place en Alaska pour les folies «européistes»

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Il n'y a pas de place en Alaska pour les folies «européistes»

par la rédaction de Contropiano

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31062-reda...

Il n'y a rien de plus compliqué que les négociations pour mettre fin à une guerre, à moins que l'une des deux parties n'ait atteint une situation écrasante sur le terrain. Ce qui n'est certainement pas le cas, dans le conflit en Ukraine, pour l'alliance occidentale qui soutient Kiev, mais pas non plus pour Moscou, qui semble pourtant avoir un avantage stratégique très important.

Le sommet désormais imminent entre Poutine et Trump en Alaska, comme nous l'avons déjà dit, ne peut avoir lieu que parce que – sans qu'aucun contenu concret sur un éventuel accord n'ait été révélé – les deux principales diplomaties ont manifestement obtenu des résultats suffisants pour garantir que la rencontre entre les deux présidents puisse être présentée comme un « succès ». Sinon, elle n'aurait même pas lieu...

D'autres complications viennent de la qualité médiocre des négociateurs américains – le principal responsable, Witkoff, est un milliardaire de l'immobilier qui n'a aucune expérience de la diplomatie institutionnelle – et donc de la possibilité que cette partie ne comprenne pas pleinement les conséquences concrètes de ce qui est discuté.

C'est l'hypothèse avancée par exemple par le journal allemand Bild, très « gouvernemental », selon laquelle Witkoff aurait échangé la proposition de « retrait pacifique » des troupes ukrainiennes des parties des oblasts de Kherson et de Zaporizha encore sous leur contrôle (environ un quart des deux territoires) contre le retrait unilatéral de l'armée russe des deux régions, qui a certainement coûté très cher en termes de moyens, d'hommes et d'investissements.

Un « quiproquo » de cette ampleur scellerait évidemment l'échec complet du rendez-vous. Mais c'est précisément pour cette raison – si tout le monde le sait dans les rédactions, tout le monde le sait aussi à Washington et à Moscou – que le fait que la rencontre ait lieu semble garantir que ce sont les Allemands, et donc tous les petits nains européens, qui ont mal compris (ou espéré pire).

Qui, bien sûr, s'agitent beaucoup en ce moment pour obtenir une place dans les négociations, tant pour eux-mêmes que pour leur protégé Zelensky, en alignant des phrases gonflées de rhétorique apparemment pleine de bon sens mais pratiquement dénuées de fondement (« Il ne peut y avoir de processus de paix sans l'Ukraine », « Non à la modification des frontières de Kiev par la force », et ainsi de suite...).

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Nous parlons ici de négociations « entre États », et non d'un conflit social ou d'une guerre révolutionnaire, où, outre les « intérêts », les « valeurs » entrent également en jeu. Et à ce niveau, les choses se passent malheureusement ainsi : on met fin à une guerre par une négociation qui prévoit pour les perdants la cession de territoires (surtout s'ils sont habités par des populations de nationalité et de langue différentes), des accords exigibles et contrôlables pour garantir la « sécurité » mutuelle et tout ce qui sera mis sur la table.

La situation sur le terrain ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination: la Russie a l'avantage et chaque jour qui passe, cet avantage s'accroît, plus rapidement qu'auparavant.

Pour la population ukrainienne également, la situation est telle qu'elle renverse complètement les orientations qui prévalaient au début du conflit: dans le dernier sondage Gallup, réalisé début juillet 2025, 69% des personnes interrogées se déclarent favorables à une fin négociée de la guerre dès que possible, contre 24% qui soutiennent la poursuite des combats jusqu'à la victoire.

Cela marque un revirement presque total par rapport à 2022, où 73% étaient favorables à ce que l'Ukraine combatte jusqu'à la victoire et 22% préféraient que l'Ukraine cherche une issue négociée dès que possible. Mais surtout, cela indique que le temps dont dispose la junte Zelensky pour parvenir à la paix est désormais très court. Aucune armée ne peut soutenir une guerre si le peuple veut le contraire...

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Néanmoins, tant Zelensky que l'Union européenne semblent vouloir faire obstacle à une négociation qui les exclut explicitement, tant en termes de participation que de «lieu» (pour se rencontrer en Alaska, Poutine et Trump n'ont pas besoin de survoler des territoires «neutres» ou hostiles, et n'ont donc pas besoin de «demander la permission»).

Si nous devions analyser les déclarations tonitruantes, comme le font nos médias, nous devrions dire que « les négociations ne peuvent aboutir à aucun résultat ». Mais comme nous préférons utiliser la logique et la connaissance, nous arrivons à une conclusion opposée, même s'il n'est évidemment pas certain que ces négociations produiront des résultats satisfaisants à court terme.

Il y a au moins deux problèmes principaux.

1) L'Ukraine est militairement, économiquement et politiquement en ruine. Même Zelensky est désormais explicitement remis en question et des remplaçants potentiels se profilent (Zaluzhny semble être en pole position). Toutes les alternatives politiques, à l'exception des néonazis « purs et durs », sont prêtes à signer la paix, même avec des pertes territoriales importantes.

2) L'Union européenne et la Grande-Bretagne ont jusqu'à présent choisi la voie de la poursuite de la guerre jusqu'au bout. En proie à un délire de toute-puissance, elles sont allées jusqu'à déclarer noir sur blanc qu'un « cessez-le-feu » (celui-là même qu'elles posaient encore hier comme condition préalable à tout dialogue) était nécessaire pour permettre à l'OTAN non seulement de reconstituer les réserves d'armes pour Kiev, mais aussi d'envoyer des troupes européennes en Ukraine.

Il s'agit en fait d'un suicide politique, avant même d'être militaire, car empêcher la présence de tout contingent de l'OTAN en Ukraine – tout comme l'adhésion de Kiev à l'alliance – est précisément l'une des raisons de la guerre, au point que la « neutralité » stratégique de l'Ukraine future fait partie des conditions que la Russie a toujours posées sur la table.

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Une dernière réflexion sur la « crédibilité » de la position belliciste de l'Europe à ce stade.

Il y a quelques jours à peine, l'UE a brandi le drapeau blanc dans les négociations avec Trump sur les droits de douane. Un ensemble hétéroclite, incapable de trouver un terrain d'entente même sur les « déclarations » (sans aucun coût, en somme) concernant la prochaine invasion de Gaza par Israël (la France et d'autres pays reconnaissent la Palestine, l'Allemagne et l'Italie sont allées chercher les signatures de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande – qui ne sont pas vraiment proches de l'Europe – pour rédiger une critique timide à l'égard de Netanyahou)...

Comment peut-on penser que cette amibe dépourvue de stratégie et de sens historique puisse « empêcher » qu'un processus de paix soit identifié et imposé par l'« allié » américain et l'« ennemi » russe ? Autrement dit : que comptent-ils faire ? Partir seuls (et certainement pas tous...) en guerre contre une superpuissance dotée de 6000 ogives nucléaires ? Et ce, en s'attirant l'hostilité de leur « allié » qui les malmène financièrement et qui est également leur chef militaire ?

Peut-être que cette voie mènera de toute façon au désastre. Mais ce ne sera pas Bruxelles et Kiev qui y mèneront.

vendredi, 15 août 2025

Douguine sur l'Alaska et la doctrine Monroe eurasienne

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Douguine sur l'Alaska et la doctrine Monroe eurasienne

Des erreurs du passé à une nouvelle vision de la puissance russe

Alexandre Douguine

Alexandre Douguine évoque la vente de l'Alaska et l'effondrement de l'Union soviétique comme des leçons à tirer de la perte de puissance, appelant à une doctrine Monroe eurasienne pour contrer la domination américaine.

Le célèbre philosophe Alexandre Douguine s'est exprimé sur ce qu'il considère comme la plus grande erreur de la Russie, un acte qui, selon lui, fait passer la vente de l'Alaska pour une capitulation relativement mineure des intérêts nationaux.

Les débats en ligne ont enflammé les esprits à propos de la rencontre prévue cette fin de semaine en Alaska entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump.

Le choix inattendu du lieu a relancé le débat sur la pertinence de la vente de l'Alaska aux États-Unis par la Russie. Les partisans de cette décision soulignent qu'à l'époque, le budget du pays avait été gravement affecté par la guerre de Crimée et que cette vente avait permis de lever des fonds dont le pays avait un besoin urgent. Ces fonds ont été investis dans l'extension du réseau ferroviaire et le développement des régions de l'Amour et du Primorié. L'accord a également renforcé les relations de la Russie avec les États-Unis et affaibli l'influence britannique en Amérique du Nord. En outre, la Russie a acquis les plans et la technologie de production du fusil Berdan, qui a permis le réarmement de l'armée et contribué à venger sa défaite dans la guerre de Crimée pendant la guerre russo-turque.

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Les détracteurs rétorquent que l'Alaska a été vendue pour une fraction de sa valeur réelle. La richesse de ses ressources — or et pétrole — vaut plusieurs fois plus, voire plusieurs centaines de fois plus que le prix encaissé suitye à la vente. De plus, cette vente a permis d'affirmer définitivement la doctrine Monroe, une politique américaine déclarant que toute l'Amérique du Nord et du Sud ainsi que les îles des Caraïbes relevaient de la sphère d'influence américaine. Si les bases militaires russes étaient restées en Alaska, elles auraient constitué un puissant moyen de dissuasion pour les États-Unis, qui aujourd'hui attisent les conflits dans le monde entier tout en bénéficiant de la sécurité offerte par la distance géographique et l'absence de menaces directes.

Douguine reconnaît que la vente de l'Alaska était une erreur, que Moscou s'efforce aujourd'hui de compenser en élaborant sa propre doctrine Monroe, qui s'étend à toute l'Eurasie.

Il considère toutefois que les politiques de Mikhaïl Gorbatchev et de Boris Eltsine ont été des erreurs bien plus graves. Le premier a démantelé l'Union soviétique, le second a cédé la Crimée et le Donbass à l'Ukraine, tout en démantelant partiellement et en vendant aux oligarques le grand héritage de l'Union soviétique.

« Une vaste Union eurasienne, voilà notre doctrine Monroe pour l'Eurasie. Ils ont leur propre doctrine Monroe, nous avons la nôtre. Bien sûr, l'Alaska n'aurait pas dû être vendu. Mais même ainsi, ce n'était pas le même genre de folie [de comportement absurde et illogique – NDLR] qui a accompagné Gorbatchev et Eltsine. Car cela dépassait les bornes », a déclaré Douguine.

Il a ajouté qu'aujourd'hui, la Russie attire l'Inde, la Turquie et l'Iran dans son orbite tout en restaurant progressivement son influence sur les territoires de l'ancien Empire russe, rendant ainsi de plus en plus viable une version eurasienne de la doctrine Monroe.

Il a été annoncé précédemment que le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine tiendraient une réunion bilatérale en Alaska à la fin de la semaine pour discuter de l'Ukraine. Certains experts estiment que le choix du lieu n'est pas fortuit. Premièrement, l'Alaska rappelle une époque où la Russie et les États-Unis étaient alliés contre la Grande-Bretagne. Deuxièmement, cela indique que ces négociations sont désormais une affaire exclusivement américaine et russe, l'Europe étant exclue de la table des négociations après avoir alimenté le conflit par tous les moyens pendant quatre ans.

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lundi, 11 août 2025

Trump et Poutine: pourquoi l'Alaska?

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Trump et Poutine: pourquoi l'Alaska?

Par Elena Fritz

Source:  https://www.compact-online.de/trump-und-putin-warum-gerad...

L'Alaska, justement, pourrait-on dire en référence à un titre de film célèbre. Le lieu du sommet entre Trump et Poutine n'a pas seulement été choisi pour sa valeur symbolique, il revêt également une dimension stratégique.

Dans l'édition COMPACT « Vladimir Poutine : l'histoire de la Russie », vous en apprendrez davantage sur son agenda géopolitique ancré dans l'histoire, traduit en allemand. Pour en savoir plus: https://www.compact-shop.de/shop/sonderausgaben/edition-1....

Le choix de l'Alaska comme lieu du sommet du 15 août n'est pas un hasard. C'est l'État américain le plus proche de la Russie sur le plan géographique et historique, avec un message implicite: « Loin de tout le monde, surtout de l'UE ». Politiquement ancré dans le camp républicain et loin des réseaux mondialistes, des services secrets britanniques ou des structures de lobbying ukrainiennes, l'Alaska offre une occasion rare de mener des discussions sensibles sans fuites ni provocations ciblées.

Il est également idéal en termes de sécurité : survol minimal de territoires étrangers, contrôle maximal de l'environnement.

L'Arctique, clé stratégique

L'Alaska n'est pas seulement un symbole, il représente également la dimension arctique de la politique mondiale. En mai dernier, le Conseil européen des relations étrangères avait déjà mis en garde contre le fait que Moscou pourrait utiliser l'Arctique comme terrain de négociation avec Washington.

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Un scénario spéculatif, mais digne d'intérêt: une limitation de la présence chinoise dans l'Arctique en échange d'un soutien moindre des États-Unis à Kiev. Une chose est claire: l'Arctique n'est pas seulement un gisement de matières premières et une route maritime, il fait partie de l'équilibre mondial des forces entre les États-Unis, la Russie et l'Europe.

Signaux antérieurs et ligne de conduite de Trump

Février 2025, Riyad : un diplomate russe basé au Canada était également présent à la table des négociations russo-américaines, ce qui indique clairement l'importance accordée à l'Arctique. Dans le même temps, Trump a annoncé son intention de rattacher le Groenland aux États-Unis et d'intégrer davantage le Canada.

Cela prolongerait considérablement la côte arctique américaine et intensifierait la concurrence pour le plateau continental arctique. Contre-argument de la Russie : la dorsale de Lomonossov, qui étaye ses propres revendications sur une grande partie du plateau continental arctique.

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Perspectives

La rencontre en Alaska est plus qu'une simple discussion sur l'Ukraine. Elle s'inscrit dans le cadre d'un redécoupage de l'architecture du pouvoir mondial, avec l'Arctique comme monnaie d'échange potentielle, accompagnée de questions relatives au contrôle des armements, à la stabilité stratégique et à l'énergie. À Anchorage, un dialogue pourrait s'engager qui profilera non seulement les deux présidents, mais façonnera aussi l'ordre mondial à venir.

Plus important que jamais : ne lisez pas sur Poutine, mais lisez-le lui-même ! Dans l'édition COMPACT « Vladimir Poutine : l'histoire de la Russie », vous en apprendrez davantage sur son programme géopolitique ancré dans l'histoire, traduit en allemand. Le président russe dans ses propres mots. Commandes: voir lien supra.

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jeudi, 12 octobre 2023

L'expansion russe au-delà de l'Oural et en Amérique

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L'expansion russe au-delà de l'Oural et en Amérique

Un historien avait calculé naguère qu’entre la fin du XVe siècle et la fin du XIXe, l’Empire russe s’était accru au taux de 130 km2 par jour !

Bien évidemment, pour devenir le plus grand empire continental que le monde ait connu, l’Empire russe ne limita pas sa poussée à la partie septentrionale de la Sibérie. Il exista jusqu’au 30 mars 1867, date de la vente de l’Alaska aux Etats-Unis par les Russes, ce qu’il convient d’appeler une « Amérique russe ».

Cette Amérique russe dont le but fut de ranimer les échanges avec la Chine, mais par mer cette fois, conduisit à une extraordinaire aventure commerciale, la Compagnie russe d’Amérique créée le 8 juillet 1799 à Saint-Pétersbourg.

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Cette étude du regretté professeur Yves Caron (photo), s’agrémentant d’un intermède nécessaire portant sur les plus audacieux navigateurs européens, nous fait parcourir plus de quatre siècles d’expansion russe avec une rigueur inégalée concernant l’exactitude des protagonistes, des lieux, des distances, mais aussi des chiffres commerciaux.

Si le professeur vous disait qu’une idylle ibéro-russe a failli faire passer la Californie à l’Empire des Romanov, que lui répondriez-vous ? Un livre passionnant.

Pour commander le livre: 

http://www.ladiffusiondulore.fr/index.php?id_product=1385&controller=product

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dimanche, 02 avril 2023

La leçon géopolitique de l'Alaska dans les relations russo-américaines

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La leçon géopolitique de l'Alaska dans les relations russo-américaines

Par Emanuel Pietrobon (2021)

Source: https://osservatorioglobalizzazione.it/osservatorio/la-lezione-geopolitica-dellalaska/

Il fut un temps, lointain, où l'on parlait russe en Alaska. Tout a pris fin lorsque les Romanov, convaincus que cette région était dépourvue de ressources, ont décidé de la vendre aux États-Unis pour un prix ridicule. Ils étaient loin de se douter que cette transaction changerait à jamais le cours de l'histoire, au détriment de la Russie et en faveur des États-Unis.

Entre 1830 et 1835, le sociologue français Alexis de Tocqueville a publié "De la démocratie en Amérique", un essai en deux volumes visant à expliquer les raisons de l'enracinement de la culture démocratique aux États-Unis. Tocqueville est allé bien au-delà d'une simple analyse de la société américaine, car dans ses conclusions, il a consacré des pages à des prédictions personnelles sur les tendances futures aux États-Unis et dans les relations internationales. Selon lui, les États-Unis et la Russie, bien que géographiquement éloignés l'un de l'autre et jusqu'à présent en bons termes, rivaliseront à l'avenir pour "le destin du monde" en raison de leur étendue territoriale, de leurs ambitions intrinsèquement antithétiques et de leurs identités aux antipodes l'une de l'autre.

Le livre fut un succès, mais la prophétie fut ignorée et oubliée pendant un siècle. Elle n'a été récupérée et popularisée qu'après la Seconde Guerre mondiale, avec l'émergence de la guerre froide, la confrontation globale entre le monde dit libre, dirigé par les États-Unis, et l'empire communiste, dirigé par l'Union soviétique. La rivalité géopolitique russo-américaine a ensuite progressivement réapparu vingt ans après la fin de la guerre froide, prenant la forme d'une véritable guerre froide 2.0 au tournant de la fin des années 2010 et du début des années 2020.

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Pourtant, les relations entre la Russie et les États-Unis n'ont pas toujours été caractérisées par des sentiments mutuels de méfiance et de défiance, comme le montre bien la vente de l'Amérique russe (Russkaya Amyerika), ou de l'actuel Alaska. Ce que le tsar considérait à l'époque comme une affaire commode et prévoyante pour la Russie est aujourd'hui lue et jugée par nous, la postérité, pour ce qu'elle a réellement été : la pire transaction de l'histoire. Un mauvais accord dicté par une combinaison d'intérêts contingents et d'erreurs de calcul qui a privé la Russie non seulement d'un territoire riche en ressources naturelles, mais aussi d'un avant-poste géostratégique qui allait s'avérer crucial, dans les années à venir, pour exercer une pression sur les États-Unis et, sans doute, changer le cours de l'histoire.

L'étude de l'affaire de l'Alaska est indispensable pour tous ceux qui entendent raisonner en termes géopolitiques. En effet, il s'agit d'une source d'apprentissage précieuse et inépuisable qui, si elle est correctement exploitée, peut aider les stratèges et les géopoliticiens à ne pas agir en fonction des impulsions et des circonstances, mais selon un autre critère: la rentabilité à long terme.

L'histoire de l'Amérique russe est la suivante: la première colonie a été installée en 1784 et a servi de tête de pont à la Compagnie russo-américaine (RAC) pour établir des comptoirs commerciaux dans les îles Aléoutiennes, dans le Pacifique et sur la côte ouest. Seuls les explorateurs-colonisateurs de la RAC semblaient conscients du potentiel de l'expansion impériale extra-asiatique, c'est-à-dire dans le Pacifique et les Amériques. Les tsars Alexandre Ier et Nicolas Ier sont respectivement à l'origine du retrait d'Hawaï en 1817 et de la vente de Fort Ross (en Californie) en 1841. Deux actions dictées par le désir de se lier d'amitié avec les États-Unis et qui, loin d'améliorer l'image de la Russie à leurs yeux, produisirent l'effet inverse: les Américains y virent l'occasion d'exploiter l'attitude docile de la famille impériale pour expulser définitivement les Russes du continent américain. C'est ainsi qu'en 1857, malgré l'opposition de la RAC, les diplomaties secrètes des deux empires se mettent au travail pour discuter de la question de l'Alaska.

Les négociations ont duré une décennie et se sont terminées le 30 mars 1867. Ce jour-là, l'ambassadeur russe Eduard de Stoeckl et le secrétaire d'État américain William Seward signent le document qui sanctionne le transfert de propriété de l'Alaska pour 7,2 millions de dollars de l'époque, soit environ 121 millions de dollars d'aujourd'hui. Un chiffre risible, aujourd'hui comme à l'époque: 2 cents par acre, 4 dollars par kilomètre carré. En Russie, malgré le caractère manifestement frauduleux de l'accord de cession, l'événement est célébré comme un succès diplomatique qui apportera d'énormes bénéfices: l'argent américain améliorera le budget public, le Kremlin pourra consacrer davantage de ressources (humaines et économiques) aux campagnes expansionnistes en Europe et en Asie, et, de plus, il s'est libéré d'un territoire, l'Alaska, considéré comme aussi stérile que dépourvu de ressources naturelles. Enfin, il y avait l'espoir (mal placé) qu'un tel geste conduirait à la naissance d'une amitié durable avec les Etats-Unis, peut-être dans une tonalité anti-britannique.

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En réalité, la vente de l'Alaska n'a produit ni nourri aucun des avantages annoncés :

    - Le budget du gouvernement et la situation économique dans son ensemble ont continué à se détériorer au cours des décennies suivantes, donnant lieu à une vague de protestations anti-tsaristes et de soulèvements populaires dont l'aboutissement ultime a été la révolution d'octobre. Pour comprendre pourquoi l'Alaska n'a pu améliorer son budget de quelque manière que ce soit, il suffit de regarder les chiffres: le budget impérial de l'époque était d'environ 500 millions de roubles, avec une dette de 1,5 milliard, et le montant reçu était l'équivalent d'environ 10 millions de roubles.

    - Dix ans après l'achat, les colons américains ont découvert les premiers immenses gisements de ressources naturelles, comme le pétrole, l'or et d'autres métaux précieux. Cette découverte a démenti la fausse croyance selon laquelle ils avaient vendu une terre stérile et dépourvue de ressources.

    - La thèse selon laquelle la cession de l'Amérique russe libérerait les ressources humaines et économiques nécessaires aux campagnes en Europe de l'Est, en Asie centrale et en Sibérie est également fausse. Tout d'abord, les coûts d'entretien de la colonie sont supportés par la RAC. Ensuite, sur les 40.000 personnes vivant en Alaska à l'époque de l'accord, la grande majorité était des Amérindiens.

    - Enfin, l'histoire allait rapidement démentir le motif principal de l'opération en Alaska : pas d'alliance entre les deux empires, mais une plus grande discorde.

Le retrait d'Hawaï est, si possible, encore plus grave que l'affaire de l'Alaska: la Seconde Guerre mondiale a montré l'importance de l'archipel pour l'hégémonie militaire sur le Pacifique et l'Extrême-Orient. Si l'Empire russe avait conservé le contrôle d'Hawaï, sans céder l'Alaska, le cours de l'histoire aurait été différent. Imaginer cette uchronie n'est pas difficile :

    - La crise des missiles ne serait pas née à Cuba, mais en Alaska.

    - Les États-Unis n'auraient pas pu prétendre à une quelconque position hégémonique dans le Pacifique.

    - Ils n'auraient pas eu accès à l'Arctique, avec toutes ses implications et conséquences.

    - La qualité de l'endiguement antisoviétique en Eurasie aurait souffert du facteur Alaska, car le Kremlin aurait pu mettre en œuvre un contre-endiguement efficace et étouffant via l'Alaska, Cuba, Hawaï, avec pour résultat final et global la création d'un cordon d'encerclement autour des États-Unis.

L'Alaska nous enseigne que même des territoires apparemment sans importance d'un point de vue stratégique au cours de la première période peuvent s'avérer cruciaux pour perturber et déterminer la structure du pouvoir au cours de la deuxième période. Les conserver à tout prix est donc un impératif stratégique. Comment la connaissance d'une zone peut-elle s'avérer utile tôt ou tard ? Il est vrai que l'avenir est imprévisible et qu'un océan sépare la prévoyance de la clairvoyance, mais certaines tendances peuvent être décryptées : Tocqueville docet.

L'Alaska enseigne aussi que les coûts du maintien d'une sphère hégémonique, d'un espace vital, aussi élevés soient-ils, sont toujours récompensés à moyen et long terme. Les disparités négatives entre les coûts et les bénéfices sont en effet typiques et physiologiques à court terme et tendent à s'estomper progressivement, bien sûr, au fur et à mesure que les bénéfices se répercutent à moyen et long terme dans les dimensions diplomatiques, économiques, géopolitiques et militaires. Dans le cas qui nous occupe, considérez le fait que les États-Unis ont récupéré la totalité des sommes dépensées en Alaska en moins de 20 ans, gagnant cent fois plus que l'argent déboursé en 1867 - grâce à l'exploitation des ressources naturelles - et que, grâce à l'expulsion totale des puissances européennes du continent, ils ont pu concentrer toutes les ressources sur l'hégémonisation de l'Amérique latine.  

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Si les Russes étaient restés en Alaska, les Américains n'auraient pas pu s'étendre avec la même rapidité dans le sous-continent ibéro-américain. Ils auraient dû prêter attention, encore et encore, au front nord. De plus, l'Alaska garantissait aux Etats-Unis un avant-poste dans l'Arctique, un balcon sur le stratégique détroit de Béring, légitimant leurs prétentions et leurs ambitions hégémoniques au pôle Nord - qui prendra de plus en plus d'importance dans les années à venir, changement climatique oblige. L'affaire de l'Alaska a finalement aidé les États-Unis à devenir la première puissance mondiale, leur permettant d'ériger une barrière de protection pour défendre les Amériques, tout en emprisonnant la Russie en Eurasie, en la figeant dans une dimension continentale, dans un état tellurocratique, et en permettant son encerclement multifrontal. Toute puissance, comme la Russie en son temps, est contrainte de faire des choix difficiles concernant le sort de territoires apparemment sans importance. Dans le cadre de la prise de décision, afin d'éviter de commettre des erreurs fatales, il est impératif de se rappeler que l'avenir est aussi imprévisible que l'histoire est sévère. Et s'il est vrai que Historia magistra vitae est, comme le disait Cicéron, alors il y aura toujours quelque chose à apprendre de l'Alaska.

À propos de l'auteur / Emanuel Pietrobon

Né en 1992, Emanuel Pietrobon est diplômé en sciences internationales, du développement et de la coopération à l'université de Turin, avec une thèse expérimentale intitulée "The Art of Covert Warfare", axée sur la création d'un chaos contrôlé et la défense contre celui-ci. Au sein de la même université, il se spécialise dans les études régionales et globales pour la coopération au développement - Focus former Soviet World. Ses principaux domaines d'intérêt sont la géopolitique de la religion, les guerres hybrides et le monde russe, ce qui l'a amené à étudier, travailler et faire de la recherche en Pologne, en Roumanie et en Russie. Il écrit et collabore avec plusieurs publications, dont Inside Over, Opinio Juris - Law & Political Review, Vision and Global Trends, ASRIE, Geopolitical News. Ses analyses ont été traduites et publiées à l'étranger, notamment en Bulgarie, en Allemagne, en Roumanie et en Russie.

dimanche, 17 décembre 2017

Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

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Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce projet, plusieurs fois étudié dans le passé, a toujours échoué devant le refus du Canada et des Etats-Unis d'être relié à la Russie. Pourtant il ressurgit dans l'esprit d'un certain nombre d'Etats et d'investisseurs privés susceptibles d'être intéressés par les perspectives d'emplois et de développement économique qu'il générerait.

Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l'intérêt. Même si le réchauffement climatique facilitait les trafic maritimes dans les mers adjacentes dites mer des Tchouktches et mer de Sibérie orientale, ces passages resteraient aléatoires voire dangereux une grande partie de l'année. Les liaisons trans-Pacique présentent leurs propres inconvénients. Une voie ferrée rapide doublée d'un pont-tunnel ferroviaire sous le détroit de Bering représenterait un investissement certes coûteux mais qui serait vite rentabilisé par les retombées économiques en résultant.

Le détroit n'est large que de 51 miles nautiques. Le tunnel pourrait selon les premières estimations être construit à des profondeurs d'entre 50 et 100 m, ce qui est tout à fait à la portée , même si l'on tient compte du fait que le sol est gelé, des méthodes modernes d'ingénierie. Il en serait de même des tronçons de ponts permettant d'y accéder.

La Chine a repris le projet dans le cadre de son grand programme d'interconnexion international dit One Belt One Road. La voie ferrée permettrait la circulation de trains à grande vitesse, tant pour les marchandises que pour les voyageurs. Ils relieraient la Chine et la Russie au Canada et aux Etats-Unis. L'Académie Chinoise d'Ingénierie ( Chinese Academy of Engineering) a déjà proposé de nommer la future ligne China-Russia-Canada-America line.

La Chine a besoin de charbon. Elle pourra l'importer des mines de l'Alaska. De même, elle pourra importer du pétrole de l'Alberta, à hauteur de 3 millions de barils par jour. Les défenseurs des énergies nouvelles ne s'en réjouiront pas, mais ils ne seront évidemment pas écoutés. Le coût du tunnel serait d'environ $35 milliards, montant très faible au regard du coût total d'une future liaison ferroviaire reliant Pékin à Moscou et à Washington.

Même si pour le moment, le climat politique à Washington ne peut pas faire espérer un accord des Etats-Unis sur un tel projet, on peut penser que le Canada, le Mexique et même certains Etats d'Amérique centrale y verraient une occasion irremplaçable de se relier à l'ensemble euro-asiatique en cours de mise en place. L'Allemagne, nous l'avons vu dans un article précédent, sera certainement prête à y investir, compte tenu des bénéfices qu'elle en retirerait.

dimanche, 22 janvier 2017

Come ha perso la Russia un intero continente

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Come ha perso la Russia un intero continente

 

Pochi sanno che circa trecento anni fa, la Russia, aveva la possibilità di diventare l'unica potenza del mondo, estendendosi su due continenti.


Diverse spedizioni lungo tutto l'Impero avevano portato a conquistare vari possedimenti in un altro continente: erano l'Alaska, le isole Aleutine, l'arcipelago Alexander, la fortezza di Elisabetta alle Hawaii ed il famoso Fort Ross della California. Perché la Russia ha perso queste ricchezze?

Nel 1648 Semen Dedznev organizzò una spedizione per l'esplorazione di nuove rotte marittime. Un gruppo di coraggiosi marinai, che presero il largo dalle coste della Siberia, dopo breve tempo, incapparono letteralmente nelle coste americane. A causa della costa rocciosa, una delle scialuppe naufragò, ma fu proprio lì che Dedznev decise di fondare il primo insediamento russo, Kingovej.

Dopo un secolo, il mercante di Irkutsk Gregorij Shelichov decise di ritentare l'impresa di Dedznev, ponendo come obiettivo finale della spedizione, la creazione di un saldo fortino, da cui sarebbe stato possibile partire per esplorare tutta la zona circostante. Il 14 agosto 1784 la flotta delle tre navi, chiamate "i Tre santi", "San Simeone" e "San Michael", raggiunse l'Alaska. Dopo quattro anni di insediamento sull'isola Kodiak, il luogo ricevette ufficialmente il nome di Porto Pavlovskij.

Nel 1799 lì fu fondata la prima città destinata a diventare la Capitale russa d'America. Il primo gruppo di coloni era costituito da 200 russi e 1000 aleuti, che dopo poco si abituarono a chiamare Novo Archangelsk casa.

Nel 1810 in California i possedimenti erano vari e ne approfittò il visionario ricercatore russo Ivan Kuskov. Comprò parte della terra formalmente spagnola dagli abitanti indiani. L'11 settembre del 1812 Kuskov pose la prima pietra della famosa fortezza di Ross, primo avamposto russo più meridionale in Nord America. I primi inquilini del suo insediamento fortificato furono 95 russi e 80 indiani. Con una convenzione anglo-russa del 1825 furono regolati i confini britannici e russi sul continente. Per comodità fu scelta la dorsale delle Montagne Rocciose, che si estendeva per vaste aree deserte. Per ragioni ancora sconosciute, i russi non hanno mai rischiato di attraversare l'altra parte delle montagne, dove per mezzo secolo le vaste pianure non furono attraversate da alcun colono.

Nel gennaio 1841 la fortezza di Ross fu acquistata da John Sutter, intelligente e lungimirante imprenditore americano, successivamente soprannominato "imperatore della California". Allora la resa è stata incondizionata e la Russia ha ufficialmente dichiarato la perdita di interesse per una zona così importante geopoliticamente. Gli storici ancora oggi dibattono strenuamente sulle cause di vendita dell'Alaska. In un modo o nell'altro, nel 1867 il Governo americano acquistò tutta l'Alaska per 7 200 000 dollari. Ed è così che è finita la storia dei russi che hanno perso la loro occasione di estendersi su due o tre continenti.
 

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dimanche, 30 mars 2014

Petition of Alaska joining Russia polls over 25,000 votes

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Petition of Alaska joining Russia polls over 25,000 votes

The petition of Alaska joining Russia posted on the White House’s website on March 21 has polled over 25,000 votes in its support. For the US authorities to formally respond to the petition this appeal should win at least 100,000 supporters by April 20.
 
The petition urges Alaska to separate from the US and join Russia. The message points out that residents of Siberia got across the Bering Straits to Alaska in ancient times.
 
You will recall Russian Ambassador to the European Union Vladimir Chizhov’s joke that Senator McCain should watch over Alaska. This happened on March 22 during the BBC’s Andrew Marr Show where the key issue was the crisis in the Ukraine.
 
A petition entitled "Alaska Back to Russia" has been placed on the US administration's website and has gathered over 14 thousand signatures in three days. All that despite the fact that that document vanished from the open list of appeals – although the first 150 signatures made it available for voting.
 
Some experts point out that one should not talk about any tendency for separatism in the US, but one should not take such petitions as a joke either. The authors of the petition – similar to other petitions for the secession of some other US states – are trying to remind the White House about the basis of the state, and specifically about the Declaration of Independence.
 
A resident of Anchorage, the largest city in the state of Alaska, published his petition a couple of days after Crimea seceded from Ukraine and rejoined Russia. To support his petition he cites the following historic facts: the first Europeans that put their foot on the land of Alaska in 1732 were the crew of the Saint Gabriel vessel, captained by Makhail Gvozdev and Ivan Fedorov. In conclusion the author calls for "seceding Alaska from the US to rejoin Russia".

mardi, 25 mars 2014

Alaska was Russian...

 

mercredi, 22 septembre 2010

Mit der Klima-Waffe zur Weltherrschaft?

Mit der Klima-Waffe zur Weltherrschaft?

von Dr. Kersten Radzimanowski

Ex; http://www.deutsche-stimme.de/

HAARP und Co.: Nicht nur die USA proben den Wetter-Krieg gegen unliebsame Staaten

alaska-haarp1.gifEs war im Sommer 1952. Exakt am 15. August begann das britische Militär mit seinem geheimen Wetterprogramm namens »Cumulus«, bei dem getestet wurde, Regen als militärische Waffe einzusetzen. Bei diesen Versuchen wurden Wolken mit Chemikalien geimpft, um gezielt ein Abregnen hervorzurufen.

Flieger einer Luftwaffenstaffel versprühten große Mengen von Salzen in den Wolken über der Ortschaft Lynmouth, Grafschaft Devon, bevor sintflutartige Regenfälle einsetzten, bei denen 34 Menschen aus der Gegend zu Tode kamen. Ein Zusammenhang zwischen dem Luftwaffeneinsatz und dem sich daran anschließenden Dauerregen wird vermutet.
Auch die USA setzten im Vietnamkrieg auf Wettermanipulation. Um den Nachschub des Vietcong zu unterbinden, wurde auch hier mit chemischen Substanzen der Monsunregen verstärkt und die Regendauer verlängert. Mit fast 3000 Flugeinsätzen wurden Wolken geimpft. Auch das sollte sintflutartige Regenfälle auslösen und den Feind kampfunfähig machen.
Die CIA führte in Vietnam ebenfalls großangelegte Experimente durch, um mittels intensiver und andauernder Regenfälle durch die Vernichtung von Ernten und der Zerstörung von Wegen Einfluß auf den Krieg zu nehmen. Ein Bericht der US-Luftwaffe von 1996 mit dem Titel: »Das Klima als Multiplikationskraft: Beherrschung des Klimas im Jahr 2025« schließt damit, daß dieses »für eine Dominanz auf dem Schlachtfeld bis zu einem nie zuvor vorstellbarem Grad sorgt« und bezieht die Fähigkeit mit ein, feindliche Operationen zu zerschlagen, Stürme, Trockenheit und Trinkwasserknappheit hervorzurufen.

Apokalyptische Möglichkeiten

Auch die damalige Sowjetunion verfügte über solche Waffen. Zum Zeitpunkt der Reaktorkatastrophe von Tschernobyl wurde der sowjetischen Luftwaffe befohlen, die radioaktiven Wolken über Weißrußland abregnen zu lassen, was auch in bedeutendem Umfange gelang.
Es gibt wenige verläßliche Informationen über die Entwicklung und den Einsatz der geächteten Klima-Waffen. Nach Angaben der Weltwetterorganisation führten 26 Regierungen im Jahr 2000 solche Wetter-Beeinflußungs-
experimente durch. Zwischen 2003/04 bestätigten 16 Regierungen die Arbeit an solch »wissenschaftlichen« Projekten. Die wohl größte Anlage zur gezielten Manipulation des Wetters bzw. Klimas wurde von den USA im Rahmen der »Star-Wars«-Initiativen (SDI) in Alaska errichtet und wird unter dem Namen »High-Frequency Active Auroral Research Program« (HAARP) betrieben. Die technische Basis dieses Programms ist ein elektromagnetisches System aus 360 Funksendern und 180 Antennen, jede 22 Meter hoch, das für die Erforschung von Prozessen in der Ionosphäre bestimmt ist.
Die Station, die 3600 Kilowatt in den Himmel ausstrahlt, ist die weltweit stärkste Anlage, um Einfluß auf die Ionosphäre in der Welt auszuüben. Das 1990 gestartete Programm wird von der Verwaltung für Marineforschungen (Office of Naval Research) und dem Forschungslabor der US-Luftstreitkräfte finanziert. Außerdem sind daran mehrere große US-Universitäten beteiligt.
Mit HAARP sollen aber nicht nur Naturkatastrophen wie Dürre oder Überschwemmungen ausgelöst werden, sondern auch Orkane und selbst Erdbeben. In diesem Zusammenhang halten sich hartnäckig Gerüchte, die behaupten, daß mittels Hochfrequenzradiowellen, die von Satelliten auf bestimmte Punkte auf der Erde reflektiert (gebündelt) werden, sogenannte Hipocampus erzeugt werden, die zum Auslösen eines Erdbebens führen. Das Erdbeben im chinesischen Sichuan am 12. Mai 2008 mit einer Stärke von 7,8 wird in diesem Zusammenhang ebenso genannt wie das Erdbeben Anfang Januar 2010 auf Haiti sowie weitere in Afghanistan und im Iran.

Krieg gegen unliebsame Völker

Aus militärischer Sicht ist das HAARP eine Massenvernichtungswaffe, ein Instrument zur Destabilisierung von landwirtschaftlichen und ökologischen Systemen in »Feindstaaten«. So mutmaßte bereits im Jahre 2000 der Wirtschaftsprofessor an der kanadischen Universität Ottawa Michel Chossudovsky, teilweise könnte der Klimawechsel das Ergebnis der Anwendung einer neuen Generation von »nicht-tödlichen Waffen« sein.
Während uns unsere Systemparteien einreden wollen, mit Schadstoffplaketten und immer neuen Verboten für den »Umweltschutz« die Klimakatastrophe zu verhindern, wird anderenorts mit großem Aufwand der Umweltkrieg gegen unliebsame Völker und Staaten geprobt und geführt. Dieser Koalition der Kriegswilligen von Washington bis Tel Aviv, von London bis Warschau ihre Pläne und Projekte zu durchkreuzen, das ist nicht nur eine lebenswichtige Aufgabe der nationalen Opposition in Deutschland, sondern sollte weltweit jene zusammenführen, die nicht akzeptieren, daß unsere Erde mit immer heimtückischeren Waffen zum Privateigentum der Plutokraten wird.