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samedi, 21 août 2021

Francis Fukuyama et la fin de l'hégémonie américaine

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Francis Fukuyama et la fin de l'hégémonie américaine

par Markku Siira

Ex: https://markkusiira.com/

Il est ironique, mais aussi quelque peu approprié, que le philosophe et auteur Francis Fukuyama, qui, dans les années 1990, s'extasiait sur la "fin de l'histoire" et sur le triomphe de la démocratie libérale occidentale dirigée par les États-Unis, écrive aujourd'hui dans The Economist, le magazine des milieux financiers, sur la fin de l'hégémonie américaine.

Fukuyama admet même que les sources à long terme de la "faiblesse et de la récession des États-Unis sont intérieures plutôt qu'internationales". L'universitaire tente de nous convaincre que l'Amérique "restera une grande puissance dans les années à venir, mais son influence dépendra davantage de sa capacité à régler ses problèmes intérieurs que de sa politique étrangère".

Après tout, l'apogée de l'hégémonie américaine a duré moins de 20 ans, "de la chute du mur de Berlin en 1989 à la crise économique de 2007-2009". Les États-Unis restent dominants en termes militaires, économiques, politiques et culturels.

Cependant, la glorification de l'"exceptionnalisme américain" a fait des ravages. Selon Fukuyama, "le sommet de l'arrogance américaine a été l'invasion de l'Irak en 2003, lorsque les États-Unis ont espéré remodeler non seulement l'Afghanistan (qu'ils avaient envahi deux ans plus tôt) et l'Irak, mais aussi l'ensemble du Moyen-Orient".

Les États-Unis ont surestimé l'efficacité de la force militaire pour provoquer un changement politique fondamental. Le modèle du marché libre a également rencontré des difficultés. La décennie se termine avec des troupes américaines enlisées dans deux guerres. La crise économique internationale a également mis en évidence les inégalités créées par la mondialisation dirigée par les États-Unis.

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L'unipolarité de cette période est maintenant terminée et le monde est revenu à un "état plus normal de multipolarité, avec la Chine, la Russie, l'Inde, l'Europe et d'autres centres augmentant leur puissance par rapport à l'Amérique". Ou s'agit-il également d'une simple façade dans un monde globalisé où les décisions politiques ont été largement remplacées par les forces du marché ?

Quoi qu'il en soit, Fukuyama estime que les États-Unis sont confrontés à des défis intérieurs majeurs. La société américaine est profondément polarisée et il lui est difficile de parvenir à un consensus sur pratiquement tout. Cette polarisation a commencé par des questions politiques typiquement américaines telles que les impôts et l'avortement, mais elle s'est étendue depuis à une lutte acharnée sur l'identité culturelle.

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Même une menace extérieure, comme le coronavirus, n'a pas pu rassembler les Américains. Au contraire, selon Fukuyama, la crise du corona a approfondi les divisions et la distance sociale en Amérique. Les masques et les vaccinations sont devenus des questions politiques plutôt que des mesures de santé publique.

Les conflits se sont étendus à tous les aspects de la vie, du sport aux marques de consommation. L'identité civique qui faisait de l'Amérique une démocratie multiethnique à l'ère des droits civiques a été remplacée par des récits contradictoires sur les divisions observables par les historiens entre 1619 et 1776 - en d'autres termes, sur la question de savoir si le pays a été fondé sur la base de l'esclavage ou de la lutte pour la liberté.

Cette contradiction s'étend également aux réalités distinctes que les deux camps croient voir; des réalités dans lesquelles l'élection de novembre 2020 était soit l'une des plus justes de l'histoire américaine, soit une fraude massive qui a conduit à la présidence illégitime de Joe Biden. Personnellement, je ne vois pas de différence significative entre les administrations Trump et Biden; les États-Unis sont en réalité un système à parti unique.

550400_medium.jpgTout au long de la guerre froide et jusqu'au début des années 2000, les élites s'accordaient à dire que les États-Unis voulaient conserver leur rôle de premier plan dans la politique mondiale. Les guerres brutales et apparemment sans fin en Afghanistan et en Irak ont ennuyé de nombreux Américains non seulement en évoquant des lieux difficiles à comprendre et à conceptualiser comme le Moyen-Orient, mais aussi en suscitant un rejet de l'engagement international en général.

En ce qui concerne la Chine, qui s'est imposée comme un rival des États-Unis, le consensus est plus évident: tant les républicains que les démocrates s'accordent à dire que Pékin est une "menace pour les valeurs démocratiques" (c'est-à-dire pour l'occidentalo-centrisme dirigé par les États-Unis). Mais cette confrontation ne mènera pas l'Amérique très loin. Fukuyama se demande si les Etats-Unis seraient préparés à un conflit militaire avec la Chine ou la Russie. Nous sommes entrés en Afghanistan avec fracas, mais qu'en est-il de Taïwan ou de l'Ukraine?

La polarisation a déjà porté atteinte à l'influence mondiale des États-Unis. L'attrait de l'Amérique a été considérablement réduit: les institutions démocratiques américaines n'ont pas bien fonctionné ces dernières années, alors pourquoi un pays devrait-il imiter le tribalisme et le dysfonctionnement politiques américains? Fukuyama rappelle que le pays modèle de la démocratie n'a même pas réussi à réaliser un transfert pacifique du pouvoir après les événements du 6 janvier.

M. Biden a fait valoir que le retrait de l'Afghanistan était nécessaire pour se concentrer sur la réponse aux "défis plus importants posés par la Russie et la Chine". Barack Obama n'a jamais réussi à effectuer un "pivotage vers l'Asie" parce que les États-Unis sont restés concentrés sur le Moyen-Orient. Fukuyama affirme que "l'administration actuelle doit rediriger à la fois les ressources et l'attention des décideurs politiques ailleurs, pour intimider les rivaux géopolitiques et engager les alliés".

Fukuyama, qui a inspiré les néoconservateurs dans les années 1990, est plus réaliste aujourd'hui. Il affirme qu'il est peu probable que les États-Unis reviennent à leur ancienne position hégémonique et qu'ils ne devraient même pas essayer de le faire. Au mieux, elle ne peut qu'espérer "maintenir un ordre mondial fondé sur des valeurs démocratiques en coopération avec des pays de même sensibilité" (c'est-à-dire poursuivre ses propres intérêts aux dépens de ses vassaux). L'avenir nous dira si les États-Unis sont encore capables de le faire.

Comme l'empire britannique dans le passé, les États-Unis sont en train de devenir une ressource épuisée. Personnellement, je pense que pour les cercles du capital international, même un monde dirigé par la Chine n'est pas vraiment une abomination. Dans la nouvelle situation, même le prétexte de la démocratie libérale peut être écarté, à condition que les privilèges de la classe capitaliste mondiale restent inchangés.

dimanche, 17 décembre 2017

Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

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Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce projet, plusieurs fois étudié dans le passé, a toujours échoué devant le refus du Canada et des Etats-Unis d'être relié à la Russie. Pourtant il ressurgit dans l'esprit d'un certain nombre d'Etats et d'investisseurs privés susceptibles d'être intéressés par les perspectives d'emplois et de développement économique qu'il générerait.

Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l'intérêt. Même si le réchauffement climatique facilitait les trafic maritimes dans les mers adjacentes dites mer des Tchouktches et mer de Sibérie orientale, ces passages resteraient aléatoires voire dangereux une grande partie de l'année. Les liaisons trans-Pacique présentent leurs propres inconvénients. Une voie ferrée rapide doublée d'un pont-tunnel ferroviaire sous le détroit de Bering représenterait un investissement certes coûteux mais qui serait vite rentabilisé par les retombées économiques en résultant.

Le détroit n'est large que de 51 miles nautiques. Le tunnel pourrait selon les premières estimations être construit à des profondeurs d'entre 50 et 100 m, ce qui est tout à fait à la portée , même si l'on tient compte du fait que le sol est gelé, des méthodes modernes d'ingénierie. Il en serait de même des tronçons de ponts permettant d'y accéder.

La Chine a repris le projet dans le cadre de son grand programme d'interconnexion international dit One Belt One Road. La voie ferrée permettrait la circulation de trains à grande vitesse, tant pour les marchandises que pour les voyageurs. Ils relieraient la Chine et la Russie au Canada et aux Etats-Unis. L'Académie Chinoise d'Ingénierie ( Chinese Academy of Engineering) a déjà proposé de nommer la future ligne China-Russia-Canada-America line.

La Chine a besoin de charbon. Elle pourra l'importer des mines de l'Alaska. De même, elle pourra importer du pétrole de l'Alberta, à hauteur de 3 millions de barils par jour. Les défenseurs des énergies nouvelles ne s'en réjouiront pas, mais ils ne seront évidemment pas écoutés. Le coût du tunnel serait d'environ $35 milliards, montant très faible au regard du coût total d'une future liaison ferroviaire reliant Pékin à Moscou et à Washington.

Même si pour le moment, le climat politique à Washington ne peut pas faire espérer un accord des Etats-Unis sur un tel projet, on peut penser que le Canada, le Mexique et même certains Etats d'Amérique centrale y verraient une occasion irremplaçable de se relier à l'ensemble euro-asiatique en cours de mise en place. L'Allemagne, nous l'avons vu dans un article précédent, sera certainement prête à y investir, compte tenu des bénéfices qu'elle en retirerait.

lundi, 27 avril 2015

¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?

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¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?

PELIGROSOS PLANES GRINGOS CONTRA VENEZUELA Y LA REGIÓN

Ex: http://laiguana.tv

Aunque el gobierno neoliberal de Juan Manuel Santos se ufana en el ámbito interno de impulsar un proceso de paz con la insurgencia de las Farc, su política internacional (dictada desde Washington), en contraposición, apunta a desestabilizar la armonía y la integración regional. Así lo dejó entrever durante su charla magistral el pasado 8 de abril en Bogotá, el sociólogo y politólogo argentino, Atilio Borón, en el marco de la Cumbre Mundial de Arte y Cultura para la Paz, organizada por la Alcaldía Mayor de la capital colombiana.

Por un lado, Borón dijo que es un contrasentido que mientras la irrupción de China en la geopolítica mundial está desplazando el protagonismo del Atlántico hacia el continente asiático, Colombia se empeña tozudamente en impulsar la Alianza del Pacífico, un invento de Washington para contrarrestar la presencia cada vez mayor de Beijing en América Latina y horadar el proceso integracionista de la Patria Grande. De otra parte, agregó, el hecho de que el gobierno de Santos en forma por demás disciplinada haya aceptado las directrices del Pentágono para que Colombia ingrese a la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN), y al mismo tiempo existan serios indicios de que el Comando Sur haya instalado armamento nuclear en este país andino, da una clara señal de amenaza para la paz de la región.

El analista argentino hizo énfasis en señalar que la OTAN no es más que “la fuerza imperial de choque”, desde la cual Washington lanza su estrategia de ofensiva militar hacia diversos países o regiones del mundo, a los que determina o considera que constituyen amenazas para sus intereses. En consecuencia, señaló, el ingreso de Colombia a esta alianza militar extracontinental no aporta en absoluto a la paz.

Conflicto colombiano es pretexto para militarización de Estados Unidos


colombia-usa-flags-expat-chronicles1.jpgDurante su conferencia en el Teatro Bogotá, Borón con su característica capacidad dialéctica y didáctica a la vez, mostró cómo en Colombia se lleva a cabo un proceso de paz con un actor armado como las Farc en medio de un mundo convulsionado por múltiples conflictos, originados en buena medida por el declive del imperialismo estadounidense.

“La paz en Colombia es la paz de toda América Latina”, fue el título de la charla del reputado analista político y catedrático universitario, actualmente director del Programa Latinoamericano de Educación a Distancia (PLED) del Centro Cultural de la Cooperación de Buenos Aires.

En desarrollo de su exposición, Borón demostró el rotundo fracaso de la intervención directa de Estados Unidos en materia de combate al narcotráfico y a la insurgencia en Colombia, desde hace ya varias décadas. Trajo a colación el ejemplo del denominado Plan Colombia suscrito por el entonces mandatario conservador Andrés Pastrana con la administración Clinton (toda una estrategia de entrega de soberanía a Washington).

Dicho Plan que a los colombianos se les vendió como una “ayuda” norteamericana, resultó un completo fiasco, pues como lo graficó Borón en cifras tomadas de informes de Naciones Unidas, el narcotráfico en vez de disminuir, aumentó. En efecto, hubo un incremento exponencial de cultivos ilícitos tanto en México, Colombia y Afganistán, países en donde coincidencialmente Estados Unidos interviene directamente.

Además, la intervención directa del Pentágono, la CIA, la DEA y el Departamento de Estado en los asuntos colombianos ha servido para el enriquecimiento de empresas de armamento norteamericano y al mismo tiempo para la financiación de campañas de congresistas estadounidenses (que hacen lobby en favor de los consorcios que se benefician), así como para la presencia de Israel.

Es que de la guerra interna en Colombia no solamente se favorece en grado superlativo Estados Unidos sino también Israel, como bien lo anotó Borón. Desde 1960, el Mossad (servicio de inteligencia) y organizaciones de espionaje israelitas que operan bajo la fachada de seguridad hacen presencia en territorio colombiano asesorando grupos paramilitares y redes mafiosas de narcotráfico.

Juan Manuel Santos tanto como ministro de Defensa como ahora en calidad de primer mandatario prohija y aplaude la presencia israelita en Colombia porque como lo ha señalado en reiteradas ocasiones, sería “muy positivo” que este país “sea el Israel de Suramérica”.

Por todo lo anterior, Borón dijo que ojalá las negociaciones de paz que se desarrollan en La Habana entre el gobierno de Santos y las Farc lleguen a buen puerto porque el conflicto colombiano es el mejor pretexto para la militarización de Estados Unidos en la región.

El contexto geopolítico

La coyuntura de la realidad sociopolítica colombiana en medio de posibilidades ciertas de poner fin a un conflicto interno de más de medio siglo pasa por el declive del imperio estadounidense, el colapso europeo, y la irrupción, en consecuencia, de nuevos actores en la escena de la geopolítica mundial.

Borón pone de manifiesto en el actual escenario mundial el protagonismo de China e India, el retorno de Rusia, la debacle de la Unión Europea, las alianzas regionales y la decadencia del imperialismo estadounidense, factores todos estos que van a tener una incidencia directa en el devenir político de América Latina.

Es enfático en llamar la atención sobre el peligro que se cierne sobre el mundo y específicamente sobre la región, el declive de Washington, pues sostiene que en la fase de descomposición los imperios se tornan más represivos y sanguinarios y trae a colación ejemplos históricos como la etapa final del imperio otomano con el genocidio armenio (en 1915), o el caso británico con la brutal represión en la India.

En el plano económico, el politólogo argentino, demuestra cómo Estados Unidos se encuentra en la sin salida: por un lado debe más de lo que produce; por otro, es cada vez más progresivo el reemplazo del dólar en el comercio internacional. Y para complementar, suministra un dato más: mientras en este año de 2015 China construirá 15 mil kilómetros de vías férreas, en contraste, la nación norteamericano no construirá mi uno solo, con lo cual su infraestructura vial comienza a quedar rezagada.

A ello hay que sumar, dice Borón, la creciente desigualdad que se viene presentando en Estados Unidos con su consecuente quiebre respecto de su integración social. No obstante, es desorbitado su gato militar, así como es evidente también su cada vez mayor aislamiento internacional, lo cual queda reflejado, por ejemplo, en las últimas derrotas que ha tenido que tragarse la Casa Blanca, precisamente, en su principal zona de influencia, América Latina. En efecto, primero tuvo que aguantarse que dos países latinoamericanos como Ecuador y Bolivia le pusieran freno a su actitud sempiterna de injerencia en asuntos internos. El presidente ecuatoriano Rafael Correa cerró la base militar de Manta; y el mandatario boliviano Evo Morales expulsó a la misión diplomática estadounidense. Más recientemente, en la OEA (el Ministerio de las Colonias como la denominó Fidel Castro), el gobierno de Obama perdió por goleada cuando planteó su intervención en Venezuela. Estos acontecimientos, agrega Boron, eran impensables apenas hace unos años.

E.U. lanza feroz reconquista de América Latina para asegurar recursos naturales

En medio del imparable desmoronamiento del imperio estadounidense, Washington no se resiste en su propósito injerencista en América Latina porque es la manera de asegurar mediante artimañas y engaños (tratados de libre comercio, golpes blandos, Alianza para el Pacífico, terrorismo económico, alianzas militares) el acceso (vía el saqueo y el pillaje) a la rica biodiversidad que produce esta región para poder seguir manteniendo su descomunal patrón capitalista de consumo.

Por esta razón, Washington despliega su artillería militar en todo el continente, como bien lo esboza Borón en su magistral libro, América Latina en la geopolítica del imperialismo, que obtuvo el Premio Libertador al Pensamiento Crítico en 2013.

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Estados Unidos, explica este reputado analista internacional, ancla su estructura militar en América Latina tanto en Colombia como en Honduras para lanzar sus aventuras. El mar Caribe está totalmente controlado militarmente por el Pentágono, que además cuenta con alrededor de 80 bases a lo largo y ancho del hemisferio. No es gratuito tampoco que en 2008 el Comando Sur haya activado la IV Flota, coincidencialmente poco después de que el entonces gobierno brasileño de Lula da Silva anunciara el descubrimiento de un gran yacimiento petrolífero submarino en el litoral paulista.

Obviamente que los pretextos para esta descomunal militarización de Estados Unidos a lo largo y ancho del continente son el narcotráfico, los populismos (como estigmatizan a los gobiernos progresistas de la región), las calamidades naturales y la seguridad continental. Falacias que ayudan a propalar los grandes oligopolios mediáticos de propiedad de los sectores decadentes de la ultraderecha latinoamericana. Por ello Borón exhorta a no confundirse: “el nombre de todo esto es petróleo”, y de esta manera explica porque toda la estrategia de desestabilización y satanización al gobierno de Venezuela del presidente Nicolás Maduro.

¿Si Venezuela, fuera productor de tomates o de papas, Estados Unidos buscaría derribar al gobierno bolivariano de Venezuela con la activa colaboración de sus lacayos de la derecha latinoamericana?, se interroga el politólogo argentino. No es gratuito por lo tanto el feroz ataque emprendido por la Casa Blanca contra el proceso político inaugurado por el comandante Hugo Chávez. 

¿E.U. tiene armamento nuclear en Colombia?

Borón cerró su conferencia en Bogotá, dejando un inquietante interrogante: “Colombia bien podría ser hoy un país en el que Estados Unidos instaló armamento nuclear en abierta violación al acuerdo internacional regional, mediante el cual nuestros países se comprometieron a mantener América Latina como una nuclearizada zona de paz”.

Si bien, agrega, el tratado suscrito entre Uribe Vélez y Obama que autorizaba la utilización de siete bases militares fue declarado inexequible por la Corte Constitucional de Colombia, “lo cierto que este tropiezo legal no ha impedido que Estados Unidos haya proseguido operando militarmente en ese país”.

(Politiqueroscaicedonia)

mardi, 16 décembre 2014

Les difficultés d'une "troisième voie" en Amérique latine

LES DIFFICULTÉS D’UNE TROISIÈME VOIE EN AMÉRIQUE LATINE
 
Entre Marx et Coca-Cola

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
Tant la Bolivie que l’Equateur, l’Argentine et le Vénézuéla, ou même le Brésil, tous ces pays cherchent une troisième voie en Amérique latine, face à la coopération étroite entre les pouvoirs synarchiques, marxistes et capitalistes. 

Leurs programmes reposent sur trois piliers: la souveraineté politique, l’indépendance économique, la justice sociale fondée sur le travail et le syndicalisme patriotique. Mais la pratique apparaît très difficile tant la tyrannie globalitaire a étendu sa toile d’araignée sur la planète en général et l’Amérique latine en particulier. Tous sont confrontés à trois pouvoirs immondes: l’oppression ostentatoire des soviets vétérotestamentaires, une vague religiosité œcuménique globale impulsée par le Vatican et des groupes marginaux payés en général par l’un ou l’autre des deux pouvoirs précédents, et qui promeuvent parfois le terrorisme mais servent surtout à détruire la Patrie et ses institutions.
 
Non au capitalisme, jusqu’à quel point ?

La Bolivie possède le sous-sol le plus riche de la planète mais les populations restent pauvres quoi qu’elles gardent une grande dignité à travers leur culture traditionnelle. Le peuple a su se protéger des escroqueries publicitaires derrière lesquelles avance le mondialisme. Coca cola est tenu en laisse et McDonald’s a fait faillite. Le système bancaire a dû s’adapter aux nécessités, puisque le micro crédit prospère, alors que dans tout l’occident, le système bancaire a pu obliger chacun à se plier aux obsessions des banksters. 

L’exemple emblématique s’appelle BancoSol. Elle débuta sous la forme d’une OGM, distribuant des microcrédits étalonnés de 50 à 100 dollars, puis devint une banque solidaire dont elle tire son nom. Son principe est de parier sur le futur prometteur de la personne aidée plutôt que de décider à partir d’antécédents. Toutes ces micro-entreprises restent dans le domaine informel, mais respectent les règles locales. Elles agissent comme n’importe quelle multinationale qui évacue ses bénéfices tout en pratiquant une stricte légalité dans chaque pays.
 
 
En Equateur, la préoccupation pour le peuple découle plus de la personnalité du Président Corréa, que d’une culture locale traditionnelle. Là, comme au Vénézuéla, le responsable politique est attaqué par les forces globalitaires qui présentent des candidats bien préparés à la privatisation en faveur des multinationales, comme l’était Henrique Caprilés qui voulait remplacer Chavez. La formation d’un projet politique précis est très difficile puisque les élites, comme Corréa, sont broyées entre les récriminations de groupuscules sans culture politique, agités par la propagande médiatique de masse. Le dirigeant d’Amérique latine, de Corréa à Madéro, de Kirchner à Roussef, n’a qu’une marge extrêmement réduite, et est transformé par les circonstances en un administrateur plus qu’en un homme d’Etat.
 
Une chute dans le néo-keynésianisme? 

Les gouvernants confondent souvent leur doctrine sociale avec les bondieuseries empruntées à Paul VI, ce qui rapproche leur programme des slogans sur les bienfaits du développement. Les réformes éducatives plongent les populations dans la misère intellectuelle qui sévit chez les trafiquants occidentaux. Tous tombent au même niveau zéro de la pensée. Les figures qui assurèrent la grandeur de l’humanité, le Héros, le Saint et le Génie, cèdent devant l’escroc intellectuel protégé par les lois anti-discrimination. De manière générale, les chefs d’Etat consentent des droits aux multinationales qui viennent pourtant détruire l’architecture socio-juridique de leur pays.

 
Une cosmovision latino-américaine est difficile à cristalliser. Quelques principes empruntent à l’écologie, grâce surtout aux groupes indigènes, d’autres à la justice sociale (tradition péroniste) et à l’Etat dirigiste, héritage du siècle passé. Mais l’écologie est contournée par entreprises mondialistes qui corrompent les protecteurs de la nature, à l’exemple de ce qui se déroule en Patagonie ou dans les parcs naturels équatoriens dès qu’on y renifle la présence de matières premières. La politique finalement se limite à une pratique néo-keynésienne avec un certain degré de redistribution. Dans les pays cités le peuple vit mieux que du temps des oligarques kleptocrates du XXème siècle, mais rien de plus.

La révolution impossible

Il est patent que les pays d’Amérique latine enseignent au monde la possibilité concrète de freiner la chute d’un Etat dans le néant creusé par les forces mondialistes. La politique étrangère a été des plus dignes face au génocide des palestiniens ou aux gesticulations des bandits ukrainiens. Les conséquences de l’abrutissement intellectuel répandu par les écoles de commerce s’observent pourtant clairement. Il n’y a aucune pensée anti-système, fondée sur une vision stratégique continentale dans laquelle les pays existants pourraient coopérer plutôt que de se faire exploiter. L’Equateur a sollicité un prêt à la banque mondiale et a accepté les financiers de Goldman Sachs pour négocier de l’or sur les marchés. La guerre d’indépendance est à refaire, non seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe et autres lieux mis en esclavage par les responsables de la finance, du commerce et des médias. La révolution ne passera pas par les canaux déjà observés dans l’histoire. Il est plus probable que seule la non-obéissance finisse par saboter les bases de la tyrannie occidentale.

jeudi, 11 décembre 2014

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE
 
Un grand projet pour Panama

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Panama évoque à la fois l’instinct artisan, producteur, d’un Ferdinand de Lesseps, et les parasites qui dominent aujourd’hui jusqu’à ce que leurs victimes, présentes ou potentielles, décident de s’en débarrasser.
 
L’inauguration du canal de Panama eut lieu en 1914, il y a cent ans. L’homme qui avait pensé le projet industriel était mort depuis vingt ans, totalement perdu de réputation et reclus dans sa maison. Ce canal, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial est aujourd’hui en phase de rénovation car il fallait l’adapter aux porte-conteneurs trois fois plus chargés qui circulent aujourd’hui. Lorsque des œuvres de cette importance sont entreprises, les problèmes ne cessent d’apparaître. 

Au début de l’année 2014, un conflit a éclaté entre le groupe responsable des travaux, dont la firme espagnole Sacyr est l’élément clef et l’Autorité qui gère le canal. Il fallut la rencontre entre Ricardo Martinelli, président de Panama et Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, pour que l’activité reprenne. Il est prévu de dépenser 5 milliards de dollars, avec notamment un nouveau jeu d’écluses, et d’inaugurer l’ensemble en 2016.
 
Les modalités de l’esclavage

 
Lorsque les Français commencèrent la construction du canal, en 1881, ils affrontèrent les maladies tropicales, notamment la fièvre jaune, dont l’importance et la récurrence finirent pas les décourager. Entre 1881 et 1903, date à laquelle les américains s’emparèrent du projet, les archives médicales indiquent 6 280 morts. Les étatsuniens ont préféré voler le territoire et réduire tout le monde en esclavage sous la forme d’une zone autonome. Ils organisèrent une rébellion et obtinrent la séparation de Panama de la Colombie. Ils signèrent alors un traité inégal, appelé Hay-Bunau Varilla qui plaçait le nouveau petit Etat entre les griffes de l’ogre du Nord. La zone du canal et de ses berges s’étend sur 8,1 Km de chaque côté de la voie maritime. Un gouverneur choisi par les Etats-unis la gérait directement ainsi que le personnel qui y travaillait.
 
Le 9 janvier 1964, de grandes manifestations destinées à demander le retour de la zone du canal sous la souveraineté de Panama furent violemment agressées par les parasites yanquees qui massacrèrent 22 panaméens. Cependant, la concession à perpétuité de la zone du canal prit fin en 1977, par un acte signé entre Jimmy Carter (USA) et Omar Torrijos (Panama), ce qui devait déboucher sur le retrait américain en 1999.
 
Une concurrence bénéfique : le Nicaragua

L’exemple de la tyrannie britannique, fondée en partie sur le pouvoir maritime, fut repris par le Capitaine Alfred T.Mahan dont le livre sur l’influence du pouvoir naval dans l’histoire explique la volonté étatsunienne de voler la zone du canal. Le thème en avait été évoqué après la guerre de conquête lancée contre l’Espagne en 1898, puisque le cuirassier Oregon, stationné à San Francisco, dut avancer à marche forcée, en 70 jours, pour contourner l’Amérique et arriver à temps à Cuba lors de la bataille de Santiago qui permit de vaincre l’Espagne.

Aujourd’hui cependant, le canal de Panama a surtout une fonction commerciale, dans une perspective globalitaire où 85% du volume des échanges utilise le transport maritime. Il y passe chaque année 14 000 bateaux chargés de 300 millions de tonnes. Selon les calculs effectués par des économistes d’Amérique latine, le canal a rapporté au pays depuis 1999, à peu près 8 milliards de dollars, alors qu’entre 1914 et 1999, sous la tyrannie yanqees, il n’a été laissé au trésor panaméen guère plus que 2 milliards de dollars. Le coût du pillage est une dimension que les économistes ne calculent jamais et qu’en Europe aucune équipe ne cherchera à approfondir. 

La volonté d’agrandir le canal est stimulée par la décision chinoise de financer la construction d’une autre voie maritime au Nicaragua. Le coût approximatif en est de 40 milliards de dollars pour un trajet de 278 km. Le Président Ortega est très conscient qu’il s’agit d’une opportunité unique pour sortir la zone de la pauvreté. Une telle œuvre a des effets directs et indirects, comme la formation de professionnels du transport, la promotion de systèmes informatiques de logistique et de communication, l’ouverture de routes aériennes et un certain tourisme, sans compter les services aux fournisseurs locaux. Le projet actuel, au-delà du canal, prévoit deux ports en eau profonde, des oléoducs, un train, des aéroports internationaux, des zones franches. Le tout sera réalisé par le consortium chinois HKND domicilié à Hong Kong et dirigé par Mr. Wang Jing.

 
Les deux canaux sont complémentaires, mais les tankers qui franchissaient le cap Horn car ils ne pouvaient passer par Panama, économiseront le détour par l’Atlantique Sud. Il est probable que les opposants au projet, qui utilisent quelques justifications environnementales, soient surtout agités par les domestiques de l’empire du néant. Eux installent des bases militaires partout dans le monde, lancent à l’assaut leurs banquiers, fondent des ONG haineuses à l’égard des autochtones sommés de se convertir aux niaiseries vétérotestamentaires, mais personne ne doit chercher à améliorer son sort par des voies indépendantes. On peut penser que le Président du Nicaragua a compris et que le projet sera terminé un peu après 2020. 

Pour ceux qui en auront la possibilité, le voyage vers l’Amérique Centrale deviendra certainement plus intéressant que le séjour dans les mornes places commerciales construites par des cheiks gorgés de pétrole. 

jeudi, 04 décembre 2014

Record number of anti-government militias in USA

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The Militia Movement Continues to Grow: Record number of anti-government militias in USA

Dissent is on the rise.

By Donna Leinwand Leger

USA Today& http://www.attackthesystem.com

Radical anti-government “patriot” groups and militias, galvanized against gun control, will continue to grow even as the number of groups operating in the USAreached an all-time high in 2012, a report Tuesday by the Southern Poverty Law Center finds.

The center tracked 1,360 radical militias and anti-government groups in 2012, an eightfold increase over 2008, when it recorded 149 such groups. The explosive growth began four years ago, sparked by the election of President Obama and anger about the poor economy, the center says. That growth is likely to continue as the groups recruit more members with a pro-gun message, the center’s senior fellow Mark Potok said.

President Obama’s second term and a gun control movement bolstered by the massacre at Sandy Hook Elementary School is intensifying anti-government rage and will lead to more growth for the groups, Potok said.

The Southern Poverty Law Center, a non-profit civil rights advocacy group based in Montgomery, Ala., defines the patriot movement as groups of people who believe the federal government is conspiring to confiscate Americans’ guns and curtail liberties to create a socialist government or “new order.” Most are non-violent citizens groups. Some groups also include militias, which arm themselves and conduct military-style training, the center said.

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Conservative critics say the center uses its rhetoric to undermine right-wing and conservative groups.

The Southern Poverty Law Center uses its extremism report as a way to raise funds, says Bill Hahn, a spokesman for the John Birch Society, a conservative, anti-communist group based in Appleton, Wis, that advocates limited government. The group is on the center’s list of anti-government groups.

The center “is very adept at creating the specter that armed groups will overthrow the government or that the continuously dying supremacy movement is lurking behind every rock,” Hahn said in a written statement. “The SPLC will continue to utilize fear to fill their bank accounts.”

The John Birch Society opposes violence and urges its members to take action to restore and preserve constitutional freedoms, Hahn said.

Everett Wilkinson, whose Florida-based National Liberty Federation is not listed in the report, says many of the groups simply engage in peaceful rallies and letter-writing campaigns aimed at promoting free markets, fiscal responsibility and limited government.

“The Southern Perversion Law Center is a liberal organization that likes to spread propaganda about right-wing and conservative groups,” Wilkinson said.

He recently sent an e-mail addressed to “Patriots” seeking land “to hold training sessions for prepping, Constitution classes, militia training, medical, alternative communications, etc.” Wilkinson said some of his members had expressed interest in firearms training.

“We do respect people’s right to defend themselves, but we are not a military-type organization or anything like that,” he said. “We’re a grassroots activist organization focused on legislative issues and changing what’s happening in government. We’ve had thousands of rallies since 2009 and we’ve yet to have a violent incident.”

The patriot groups’ rhetoric and some groups’ threats of domestic terrorist plots mirror the mood in the six months before the Oklahoma City bombing, a domestic terror attack in 1995 by anti-government militia sympathizer Timothy McVeigh that killed 168 people, center President J. Richard Cohen said in a letter to Attorney General Eric Holder and Homeland Security Secretary Janet Napolitano. The center has called for a task force to assess the groups.

“In the last four years we have seen a tremendous increase in the number of conspiracy-minded, anti-government groups as well as in the number of domestic terrorist plots,” Cohen wrote. “We now also are seeing ominous threats from those who believe that the government is poised to take their guns.”

The number of anti-government groups grew 7% from 1,274 in 2011 to 1,360 in 2012. The center gathers its data from the groups’ publications, websites, law enforcement, news reports and other sources.

Daryl Johnson, a former domestic terror intelligence analyst at the Department of Homeland Security whose report on the resurgence of the radical right in April 2009 was withdrawn by the department after criticism by conservative groups, said the center’s estimate of radical anti-government groups is low and does not account for some of the most radical groups that operate underground.

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Some groups stockpile weapons and their “ability to inflect mass violence is quite high,” Johnson said.

A January study from the Combating Terrorism Center at West Point found a dramatic rise since 2007 in the number of attacks and violent plots originating from people and groups identified with the far right of American politics.

The Southern Poverty Law Center’s latest count surpasses the record number of groups formed in the 1990s in response to the passage of sweeping gun-control measures in 1993 and a ban on assault weapons in 1994. In 1996, the number of patriot groups peaked at 858, then declined until 2009, the center reports.

Recently, some of the groups have threatened politicians who have proposed gun-control measures, the report says. In one instance, neo-Nazi Craig Cobb posted Rep. Diana DeGette’s address and photograph on the racist, anti-Semitic VanguardNews Network forum after the Colorado Democrat proposed a ban on high- capacity magazines, the report says.

The report cites groups that predicted civil war and tyranny after Obama’s executive orders on gun control, including Fox News Radio host Todd Starnes, who tweeted, “Freedom ends. Tyranny begins” and ConservativeDaily.com’s Tony Adkins, who wrote, “Martial law in the United States now a very real possibility.”

The center quotes the United States Patriots Union, which in a letter to legislators in several states called the federal government “a tool of International Socialism now, operating under UN Agendas not our American agenda.” The group said states should defend freedom and liberty “or we are headed to Civil War wherein the people will have no choice but to take matters into their own hands.”

“Their rhetoric is a barometer of the rage that is building in certain quarters,” Cohen said.

samedi, 29 novembre 2014

Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

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Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
La presse européenne a récemment applaudi Barack Obama d'avoir osé affronter la majorité au Congrès en décidant de régulariser les immigrés d'Amérique latine dont des millions étaient depuis des années en situation illégale.
 
 
Ainsi, même s'il n'avait accompli aucune des grandes promesses sur lesquelles il s'était fait élire, au moins, à la fin de son mandat pourrait-il mettre l'une de celles-ci à son actif. La télévision a montré des foules de « latinos » pleurant des larmes d'émotion à la perspective de se voir régulariser. Le geste, a-t-on fait à juste titre remarquer, n'engageait guère la présidence puisqu'il pouvait être contré soit à la Chambre, soit au Sénat. Au moins cependant, l'intention était là.

Mais lorsque l'on regarde le détail de l' «executive action on immigration » décidée le 21 novembre par la Maison Blanche, dont Obama s'est félicité dans le cadre d'une intervention à la télévision, on constate qu'elle n'engage pas à grand chose. Le document (voir www.migrationpolicy.org/pubs/administrativefixes.pdf ) comporte trois sections . La première renforce les mesures destinées à bloquer l'immigration à la frontière.De nouveaux moyens sont mis à disposition de la police aux frontières et centralise celle-ci sous un commandement unifié, afin de faire plus efficacement la chasse aux immigrants clandestins.Ajoutons que cette "chasse" aboutit à un nombre de décès sans doute aussi nombreux que ceux enregistrés en Méditerranée dans le cadre de Frontex. 

Une seconde section vise à « déporter » c'est-à-dire renvoyer chez eux, non plus les familles comme aujourd'hui, mais seulement les individus dès lors qu'ils sont suspects de comportements « criminels ». Parmi eux, inclus dans les maffieux et terroristes, se trouvent ceux qui traversent la frontière de façon illégale.

La troisième section, jugée la plus libérale, exonère pendant 3 ans de tout risque d'expulsion les résidents de plus de 5 ans, payant des impôts et dotés d'enfants ayant la nationalité américaine. Après ce délai, les expulsions pourront reprendre.

Lors de ses deux premières années à la présidence, alors qu'il disposait d'une majorité au Congrès, Obama n'avait rien fait pour limiter les expulsions de masse, entreprises sous l'administration de Bush et qui ont intéressé environ 400.000 personnes. Après que les Républicains aient pris le contrôle de la Chambre, le Sénat sous majorité démocrate avait poursuivi cette action. Le service en charge, Immigration and Customs Enforcement , avait encore accru le nombre des contrôles et des expulsions.

Les nouvelles mesures recommandées par Obama, et si vivement applaudies dans les médias, prévoient des mesures si complexes pour conférer le droit à résidence que le nombre de ceux susceptibles d'en bénéficier, soit environ 3,7 millions de personnes, hésiteront à se faire connaître de l'administration. Ils préféreront conserver le statut de clandestin, d'autant plus que leurs employeurs, eux-mêmes illégaux, les y pousseront.

Les gouvernements et citoyens des pays européens, si soucieux eux-mêmes de contrôler les clandestins et prévenir les immigrations illégales, considéreront qu'Obama n'a fait que ce qu'il devait faire pour rendre de facto l'immigration très difficile. Ils souhaiteront que l'Europe fasse preuve d'une même sévérité. Peut-être ont ils raison. Mais alors, plutôt que présenter Obama comme un grand philanthrope, nous ferions mieux de reconnaître que le POTUS s'est inscrit en fait dans une tradition répressive bien affirmée.

Jean Paul Baquiast

vendredi, 28 novembre 2014

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Auteur : Bruno Poncelet & Alex Anfruns 
Ex: http://zejournal.mobi

 

Entretien avec Bruno Poncelet, animateur de la plateforme No-Transat (www.no-transat.be), et auteur des livres « Europe, une biographie non autorisée », et « Le Grand Marché Transatlantique ».

Quelle est votre analyse des révélations de l’espionnage de la NSA, exposées au grand jour par son ex-agent et lanceur d’alerte Edward Snowden, qui ont été à l’origine de réactions très variées de la part de chefs d’état comme Dilma Roussef, Angela Merkel ou François Hollande il y a un an ?

Les ingérences américaines dans la vie européenne ne sont pas nouvelles, notamment au niveau sécuritaire. Rappellons-nous l’épisode des armées de l’ombre : après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont encouragé le recrutement de nazis et de criminels de guerre pour constituer des armées secrètes en Europe, à l’insu des Parlements nationaux. Seules quelques élites européennes triées sur le volet (Premiers ministres, hauts gradés militaires, services secrets) étaient au courant et participaient activement à l’organisation de ces réseaux militaires clandestins…

Donc, l’ingérence américaine n’est pas une chose nouvelle, pas plus que l’accord tacite (ou la complicité active) d’une partie de nos dirigeants à développer ces projets à l’insu des populations. À la limite, le fait nouveau avec la NSA et l’espionnage des conversations téléphoniques d’Angela Merkel, c’est que l’ingérence américaine se fasse dans le dos… de nos décideurs politiques. Est-ce pour autant un cas majeur de casus belli entre eux et les Etats-Unis ? Franchement, je ne le crois pas.

Revenons un instant sur les armées de l’ombre de l’OTAN : quand ce scandale a éclaté (dans les années 90), le Parlement Européen exigeait de faire toute la lumière sur cette affaire dans laquelle on suspectait notamment des morts et des attentats… avec la complicité de nos services secrets et de certains militaires occidentaux !

Mais la suite de l’histoire, c’est très peu de lumière sur ce qui s’est réellement passé… et beaucoup de nouveaux accords d’entente sécuritaire entre l’Europe et les États-Unis ! Il y a donc de la marge, beaucoup de marge, entre les discours officiels d’un moment et les pratiques réelles qui s’inscrivent dans la durée…

Croyez-vous alors que la complicité entre les élites politiques et économiques européennes et états-uniennes va rester totale ?

Comme je viens de le dire, quand l’Europe est prise la main dans le sac, ou quand elle surprend les États-Unis la main dans le sac, à faire des trucs pas très démocratiques, pas très citoyens, eh bien on pousse certes des cris d’orfraie… mais ensuite c’est « business as usual », même si ce business, c’est la sécurité. Je veux dire par là qu’on revient vite à des méthodes d’entente et de complicité entre les États-Unis et l’Union européenne. Ainsi, suite aux révélations d’Edward Snowden, le Parlement Européen a voté deux fois sur le sujet, il y a un an.

Lors du premier vote (le 23 octobre 2013), les députés européens se sont demandés si l’espionnage de la NSA ne justifiait pas d’interrompre, au moins provisoirement, le programme d’échanges de données SWIFT.

Par ce programme, les États Unis ont accès aux données bancaires d’organisations et de citoyens européens, à condition qu’Europol, l’agence de police européenne, donne son accord. Ils ont donc un accès légal, mais conditionné à l’accord d’Europol. Or, on soupçonne fortement la NSA d’avoir espionné le serveur SWIFT pour accéder à l’ensemble des données, c’est-à-dire également celles auxquelles les Etats-Unis n’ont normalement pas accès. D’où le questionnement des Parlementaires européens : fallait-il interrompre, provisoirement, cet accord SWIFT avec les Etats-Unis (le temps de mener une investigation indépendante pour apprendre ce qui s’était réellement passé) ?

Une majorité du Parlement Européen a voté pour suspendre l’accord. C’est donc une très bonne chose. Malheureusement, ce vote était purement consultatif car le pouvoir de décision, dans ce dossier, est entre les mains de la Commission européenne qui a dit : « on continue comme avant notre programme d’échanges de données financières avec les États-Unis ».

Le second vote du Parlement Européen a eu lieu le 18 novembre 2013 et la question posée était la suivante : pour montrer aux États-Unis qu’on est fâché de leur espionnage illégal, ne faut-il pas geler les négociations transatlantiques sur le TTIP (autrement dit, le projet de création d’un grand marché commun UE-USA) ? Sur ce point précis, le Parlement européen a estimé que l’espionnage illégal des États-Unis n’était pas un motif suffisant pour arrêter les négociations transatlantiques (TTIP) en vue de créer un grand marché commun.

Donc voilà, ces deux exemples récents sont une illustration concrète du maintien d’une très vieille réalité politique : que les Américains nous espionnent ou que nos dirigeants s’entendent avec eux pour développer des stratégies sécuritaires antidémocratiques, cela fait certes scandale si c’est découvert et mis sur la place publique… Des instances élues (comme le Parlement Européen) vont notamment réagir et s’indigner… Mais tout compte fait, ces indignations sont comme des tempêtes dans un verre d’eau et rien de fondamental n’est remis en cause dans la politique commune européenne et américaine…

Ainsi, Angela Merkel n’aura vraisemblablement pas du tout apprécié le fait d’avoir été espionnée personnellement, mais ça ne suffit pas à remettre en cause le lien structurel entre l’Europe et les États-Unis.

Vous venez d’illustrer parfaitement ce que beaucoup de gens ressentent aujourd’hui, à savoir la méfiance vis-à-vis de tout ce qui concerne la vie politique. Pensez-vous que les élites financières puissent avoir un quelconque intérêt à décrédibiliser les répresentants politiques?

Honnêtement, je pense que non. Tout simplement parce que les élites financières ont besoin d’une partie du monde politique pour faire avancer leur projet de société. Prenons les négociations en vue de créer un marché transatlantique (TTIP) : ces négociations sont politiques et réclament donc des représentants politiques dotés d’une certaine légitimité.

En l’occurrence, il s’agit ici d’« experts » – ou plutôt de technocrates – désignés par la Commission européenne avec l’aval des gouvernements nationaux. Bref, les élites financières (mais aussi industrielles et marchandes) cherchent à déplacer, au sein du monde politique, la légitimité du pouvoir. Ce qu’elles veulent promouvoir, ce sont des formes de gouvernance opaque, éloignées des gens, et peuplées de décideurs non élus. À contrario, ce qu’elles ont intérêt à décrédibiliser, c’est la légitimité du pouvoir politique à une échelle locale (notamment nationale), ainsi que les finances publiques lorsque celles-ci sont au service de la solidarité.

On l’a bien vu avec la crise de la zone euro où, grosso modo, le scénario s’est joué selon moi en trois temps. Le premier temps est celui de la crise financière proprement dite, soit le moment où les banques (à force d’avoir spéculé sur les subprimes, qui incitaient des millions de pauvres à emprunter bien au-delà de leurs capacités financières) devaient logiquement faire faillite. Le deuxième épisode, c’est quand les gouvernements sauvent les banques de la faillite.

Selon la Commission européenne, ce sauvetage bancaire a coûté aux finances publiques européennes (autrement dit : à nous qui payons des impôts) la somme totale de 1.600 milliards d’euros.

À ce moment précis, nos élus politiques ont dit : « certes, ce n’est pas très moral de sauver les banques de la faillite alors qu’elles ont spéculé massivement, mais… on vous promet qu’on va mettre une muselière aux marchés financiers ». Vient alors l’épisode suivant, c’est le moment qu’on vit aujourd’hui lorsqu’on entend : « oh la la, les finances publiques ont vraiment trop déconné, la sécurité sociale est dans le rouge, on ne peut plus se permettre le luxe de la solidarité, il faut faire de l’austérité ».

À partir du moment où nos gouvernements acceptent ce scénario de l’austérité et lui donne même une force juridique contraignante en adoptant de nouveaux traités européens (ce qu’on appelle la nouvelle gouvernance économique européenne), je suis persuadé que les élites financières n’ont pas du tout intérêt à décrédibiliser les représentants politiques… qui agissent exactement dans le sens souhaité par les grandes multinationales. Le véritable enjeu, pour les réseaux d’affaires et leurs lobbies, consiste plutôt à rendre illégitime certaines politiques, et plus particulièrement les politiques de solidarité et de services publics. Ainsi, décrédibiliser les finances publiques, par exemple en disant des Grecs « qu’ils ont vécu au dessus de leurs moyens », etc…ça oui, je pense que c’est clairement à l’œuvre.

Pouvez-nous nous expliquer quel est le volet sécurité du TTIP ?

Je parlerais plutôt d’un volet « sécuritaire » que d’un volet « sécurité ». Après le 11 septembre 2001, les gouvernements américains et européens ont surfé sur la vague d’émotion et de peur pour faire passer de nouvelles législations, notamment antiterroristes. Officiellement, il s’agit de nous protéger contre les « méchants ». Le problème, c’est que ces législations sont conçues de la manière suivante : tout citoyen est un terroriste potentiel et doit pouvoir être surveillé de près par les autorités. Chemin faisant, on perd des libertés fondamentales (comme le droit à la vie privée) qui ne sont pas là par hasard…. mais qui résultent d’expériences historiques tragiques, notamment des répressions étatiques contre des mouvements sociaux jugés dérangeants. C’est pourquoi je parle de politiques « sécuritaires » : sous couvert de mieux nous protéger, on met en place un nouveau cadre juridique qui donne de nouveaux droits aux pouvoirs répressifs des Etats (forces de police, tribunaux), le tout étant basé sur une interprétation très libre – j’entends par là : trop floue et arbitraire – de qui est (ou n’est pas) un terroriste. Dans ce cadre-là, les États-Unis et l’Union européenne ont mis en place plusieurs accords sécuritaires transatlantiques.

En 2010, deux accords sont entrés en vigueur. Le premier est un accord d’enquête judiciaire transatlantique, qui prévoit que des enquêteurs américains puissent travailler sur le sol européen mais autorise également l’usage de vidéoconférences pour auditionner des témoins ou des experts situés aux États-Unis lors de procès en Europe, et vice-versa. Le deuxième accord entré en vigueur facilite grandement les extraditions judiciaires transatlantiques : à l’instar du mandat d’arrêt européen, son but est d’extrader beaucoup plus rapidement des détenus ou des suspects de l’UE vers les États-Unis. Pour y parvenir, on laisse tomber toute une série de garde-fous visant, par exemple, à garantir un procès équitable ou à s’assurer que la personne ne soit pas recherchée pour des raisons politiques. De fait, la seule réserve importante qui reste de mise, c’est la possibilité pour l’Europe de refuser l’extradition si la personne extradée risque d’être condamnée à la peine de mort aux États-Unis. Toujours dans le cadre de l’antiterrorisme, des accords transatlantiques d’échanges de données sont aussi en vigueur aujourd’hui. L’accord nommé Passenger Name Record transfère aux États-Unis, de façon automatique, toutes les données des compagnies aériennes sur les personnes qui vont atterrir ou survoler le territoire des États-Unis. Cela comprend votre numéro de compte en banque, votre adresse privée, le poids de vos bagages, les personnes en compagnie desquelles vous voyagez…

Il y a de cela quelques années, un avion a ainsi été détourné en plein vol parce qu’il avait parmi ses passagers… un juriste du groupe de la GUE (Gauche unitaire européenne) au Parlement Européen. Pour avoir critiqué la politique européenne en Amérique du Sud, ce passager était considéré comme potentiellement terroriste et dangereux pour les États-Unis ! Concrètement, l’avion a été obligé de refaire son itinéraire en plein vol, de modifier ses escales, ce qui a prolongé le voyage de plusieurs heures imprévues. Quant au juriste (qui se rendait en Amérique du Sud), il a été obligé de renégocier de nouveaux billets (et un temps de voyage beaucoup plus long) pour son vol retour, la compagnie aérienne refusant de l’embarquer pour un vol devant passer au-dessus du territoire des États-Unis.

L’autre grand accord transatlantique d’échange de données, c’est l’accord SWIFT dont nous avons parlé plus tôt : pour autant qu’Europol (l’agence de police européenne) donne son accord, les États-Unis reçoivent toutes les informations bancaires (comme les virements effectués) de telle personne ou de telle organisation… Ces accords sont en vigueur aujourd’hui et le restent malgré les viols de notre vie privée dont se sont rendus coupables les États-Unis (notamment via les écoutes de la NSA, mais aussi par l’enlèvement, sur le sol européen, de personnes extradées clandestinement par la CIA dans des pays tiers pour y être torturées). (5)

Quelle est selon vous la menace fondamentale que présente ce traité transatlantique ?

L’ambition première des actuelles négociations en vue de créer un grand marché transatlantique (le TTIP), est d’accorder davantage de pouvoirs aux multinationales. Notamment en leur laissant le choix des législations sous lesquelles elles veulent travailler : aujourd’hui, avec le marché unique européen, les multinationales peuvent déjà choisir entre 28 pays différents – donc entre 28 normes fiscales, salariales, sociales différentes – tout en ayant l’assurance que leurs produits peuvent circuler librement. Voilà ce qui tue, concrètement, les bons salaires, la sécurité sociale et les politiques de solidarité…. qui sont effectivement trop chers quand on décide de les mettre en concurrence avec des systèmes de travail (je devrais plutôt dire : d’esclavage) dignes du XIXème siècle. Or, l’enjeu des négociations transatlantiques, c’est d’offrir aux multinationales encore plus de choix de délocalisations opportunistes en ajoutant, aux 28 pays européens, 50 États américains qui ne sont vraiment pas des paradis sociaux pour travailleurs.

Dans ces négociations transatlantiques, l’enjeu prioritaire n’est pas sécuritaire. L’un des enjeux prioritaires consiste à transférer des pouvoirs politiques vers des instances de décision de plus en plus éloignées du citoyen. Un autre enjeu déterminant vise à mettre en concurrence des régimes démocratiques à forte protection sociale ou environnementale avec des régions aux normes juridiques bien plus faibles. L’arbitre de cette concurrence entre démocraties et zones de non-droit étant constitué de multinationales, il n’est pas très compliqué de deviner comment et pourquoi les législations écologiques et sociales protégeant le mieux la population sont appelées à disparaître ou à s’étioler… Sur certains points précis, ces négociations transatlantiques peuvent embrasser des thématiques sécuritaires : c’est notamment le cas des négociations touchant aux nouvelles technologies et au secteur numérique, dont de nombreuses applications (caméras, drones, robots) peuvent servir à « surveiller et punir ». Il y a donc moyen de faire des liens entre les accords sécuritaires (déjà en vigueur) et les négociations politiques (en cours).

À mes yeux, le lien principal résumant toute l’affaire est celui d’un manque crucial de démocratie et d’une confiance, bien trop aveugle, dans des pouvoirs éloignés de nous, à commencer par celui qu’exercent les multinationales.

dimanche, 23 novembre 2014

Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

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Partenariat transpacifique: la nouvelle ruse de Washington

Auteur : Daniel Zoubov
Ex: http://zejournal.mobi

Le partenariat transpacifique, ou TPP, est un ensemble de nouvelles règles économiques qui vont s'appliquer à 800 millions de personnes – les citoyens américains, mexicains, canadiens et japonais si Tokyo rejoignait les négociations – et encore 200 millions d'habitants de la région Asie-Pacifique.

Pour reprendre les propos de l'ex-premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, "le partenariat transpacifique n'est qu'une ruse des USA pour faire face à une probable continuation de la croissance économique chinoise, en réunissant dans la même poche tous les pays de la région Asie-Pacifique".

Une partie essentielle de l'accord est gardée secrète, à l'abri du regard de ceux qui seront justement soumis à ses dispositions. Cependant, certains termes ont fuité dans la presse et permettent de comprendre les intentions des États qui ont rédigé ce document, notamment sur la protection de l'environnement et de la propriété intellectuelle.

Dans la section "Mécanismes volontaires d'amélioration de la protection de l'environnement", les parties s'engagent à reconnaître que les "mécanismes souples construits sur une base de volontariat, comme un audit volontaire et la publication de ses résultats, les stimulations de marché, l'échange volontaire d'information et d'expérience et le partenariat public-privé peuvent contribuer à la création et au maintien d'un niveau élevé de protection de l'environnement et compléter les mesures nationales de réglementation".

Comprendre: une reddition totale face aux corporations énergétiques, qui risque d'entraîner des victimes humaines et des catastrophes écologiques d'envergure, comme les Américains et les Australiens ont pu s'en convaincre à leur dépens.

Le gouverneur de Caroline du Nord Pat McCrory, qui travaillait auparavant chez Duke Energy, appelait activement à renoncer au rôle régulateur de l’État dans la protection de l'environnement et à octroyer à la compagnie un droit d'"autorégulation". En février 2014, Duke Energy a été responsable du déversement de cendres de charbon et des égouts dans la rivière Dan, empoisonnant cette source d'eau pour des milliers d'habitants de l’État.

Sans entrer dans les détails des autres termes de cet accord, on comprend facilement que les auteurs du document ont été guidés par les intérêts des compagnies énergétiques. Le texte indique également que les gouvernements doivent encourager ces compagnies à promouvoir leurs produits en partant de "l'authenticité, de la véracité et en tenant compte des informations scientifiques et techniques". Les autorités américaines et canadiennes prônent aujourd'hui la production d'huile de schiste. La question est de savoir si ses consommateurs connaîtront la vérité sur la nuisance de ce procédé pour l'environnement. Ou si les gouvernements d'autres pays se soumettront également aux compagnies énergétiques en dissimulant la réalité.

Le sénateur républicain de l’État d'Oklahoma, James Inhofe, qui présidera la commission pour l'environnement et les travaux publics, insiste sur le fait que le réchauffement climatique est une "grandiose mystification". Inutile de dire que sa campagne électorale a été généreusement financée par l'oligarchie pétrolière et gazière, qui tirera beaucoup de profit du futur poste de son protégé. Le même profit se cache derrière les exigences américaines - que la "réglementation volontaire" soit la norme pour l'exploration et l'exploitation des sources d'énergie dans les pays du TPP.

La subordination de la protection de la santé et de l'environnement aux intérêts des multinationales, obtenue au cours de négociations secrètes, est présentée comme un moyen de développer l'économie de la région Asie-Pacifique.

Il se pourrait que les pays asiatiques participant à ces négociations tels que Brunei, la Malaisie, le Viêt Nam et Singapour utilisent ce fait comme moyen de pression sur la Chine. Avec pour objectif de parvenir à signer un accord sur la création de leur propre version du TPP – une zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP).

La tentative des USA de renforcer leur influence dans le bassin Pacifique ne s'arrête pas là. Ces dernières années, on note une intensification de la coopération militaire entre les USA, la Corée du Sud et le Japon - Séoul et Tokyo sont ainsi devenus les principaux alliés de Washington hors Otan.

L'ampleur de leur coopération militaire est un autre sujet. Dans le contexte de l'accord commercial, elle se présente comme une tentative agressive des USA de déstabiliser la situation dans la région tout en isolant et en encerclant la Chine et la Russie par une ceinture d'États amis de Washington.


- Source : Daniel Zoubov

jeudi, 05 juin 2014

El canal de Nicaragua y el nuevo mundo multipolar

por Juan Manuel Karg*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El progresivo declive de EE.UU. en su papel de “hegemón” internacional ha provocado la emergencia de otros actores con gran relevancia a nivel global: Rusia, China, Brasil e India, por un lado, y el conjunto de países de América Latina por otro, quienes han conformado un nuevo escenario multipolar. La crisis económica en Europa también fue propicia para posibilitar este escenario internacional que describimos, mostrando los límites de modelos de integración como la Unión Europea, y de modelos económicos con fuertes componentes librecambistas.

En ese contexto, en Nicaragua se plantea nuevamente la posibilidad de desarrollar un paso interocéanico, que conecte el Mar Caribe con el Océano Pacífico y Atlántico, sin la tutela de Washington. ¿Qué oportunidades y peligros presenta esta idea, donde participarían empresarios chinos y probablemente rusos, amparados por ambos gobiernos? ¿Cómo impactará en las economías latinoamericanas?

El proyecto del Canal de Nicaragua es, sin dudas, un proyecto muy ambicioso: con una construcción que se estima en unos 40.000 a 50.000 millones de dólares, conectaría al Mar Caribe con el Océano Atlántico y el Pacífico, comenzando sus obras a principios de 2015. Hay que decir que este no es un proyecto nuevo, ni mucho menos: hace siglos que se ha buscado una conexión en la zona, e incluso el Canal de Nicaragua ya se aparecía como idea antes de la construcción del propio Canal de Panamá, que data de 1914 y nace con una hegemonía absoluta de parte de EE.UU.

Una de las diferencias importantes con el Canal de Panamá, en las proyecciones conocidas hasta el momento, es que el nicaragüense podría ser además utilizado por barcos de gran calado. Sería, por consiguiente, un canal más ancho y más profundo que el de Panamá, que además se ha caracterizado en los últimos tiempos por cierta “lentitud” en las obras de remodelación, con la consiguiente falta de adecuación para el paso de nuevas embarcaciones.

¿Cómo puede impactar este multimillonario despliegue chino en Nicaragua? China parece pretender otro tipo de relación con el continente a la estadounidense –más allá de valoraciones comerciales muy positivas, claro, para el país asiático, que no hay que dejar de mencionar-. Un primer punto de crucial diferencia, hasta el momento: el no pretender construir bases militares en nuestro continente, como sí ha hecho Washington en Colombia y Perú, por ejemplo. Al respecto de este tema parece posible descartar la hipótesis de que esto pueda ser el inicio de una futura “militarización de América Latina por parte de China”, tal como han afirmado como posibilidad algunos analistas -visto y considerando el despliegue norteamericano en la región desde 1914, como subproducto de la construcción del Canal de Panamá-. La historia reciente no demuestra esa tesis en lo respectivo a la relación del “gigante asiático” con nuestro continente: la diplomacia china parece más cercana a la idea de “cooperación sur-sur” que a la injerencia en la política interna de los países del continente.

Dicho esto, nos preguntamos ¿Podrían estas obras ampliar las tensiones entre China y EEUU? Sin dudas Washington está tomando nota de los veloces movimientos de Beijing, y de la audacia comercial que parece mostrar en América Latina, con acuerdos comerciales y políticos en diversos países del otrora “patio trasero” norteamericano. Los datos son elocuentes: el PBI chino es el segundo a escala mundial desde 2011, y el país ha mostrado altas tasas de crecimiento en los últimos años, lo que le otorga al gigante asiático liquidez para invertir en otros lugares del mundo. El reciente viaje de Obama a Filipinas, con la consiguiente firma de un acuerdo de cooperación en el marco de defensa por el plazo de 10 años, parece ser una medida defensiva de EEUU, buscando aumentar su influencia en la región de Asia-Pacífico.

Para Nicaragua seguramente el proyecto traiga beneficios en el corto y mediano plazo, a medida que la obra vaya avanzando. En primer lugar, crearía miles de puestos de empleo por la magnitud de la construcción de una obra tan grande en extensión, con cerca de 500 km de largo. Algunos analistas han estimado que las obras del canal podrían llevar a un crecimiento del 10% anual en la economía nicaragüense. A su vez, para el ALBA-PetroCaribe, como organismos similares de integración regional, no sería menor que uno de sus socios miembros tenga dominio de un canal de tal importancia. Venezuela, por ejemplo, se vería beneficiada para exportar más fácilmente petróleo a China, que es el segundo comprador del mercado de hidrocarburos venezolano –el primero sigue siendo EE.UU.-.

En conclusión: el proyecto, para América Latina, podría significar la posibilidad de tener un canal con autonomía total respecto a Washington. En esto hay otra diferencia clara con su “antecesor”: si bien el Canal de Panamá fue cedido formalmente a su país, luego de 80 años de dominio estadounidense, Washington detenta la posibilidad, por ley, de intervenir militarmente la zona si ve peligrar sus intereses. Que esta cláusula no exista en Nicaragua es una salvaguarda para el continente, visto y considerando el “prontuario” que sobre el tema ostenta Washington en la región.

*Licenciado en Ciencia Política de la UBA. Investigador del Centro Cultural de la Cooperación de Buenos Aires.

Fuente: El Espía Digital

dimanche, 20 avril 2014

Dilema shakespeariano de Obama: ¿guerra fría contra Rusia o China?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Hoy el “nuevo muro” entre Washington y Moscú se recorrió de Berlín a Kiev: al borde de la balcanización entre la parte “occidental” (eurófila) de Ucrania y su parte “oriental” (rusófila), cuando la superestratégica Crimea ha retornado a la “madre patria” rusa.

Después de su sonoro fracaso en Crimea, con su política de asfixiante cerco a Rusia y su pretendido “cambio de régimen” con disfraz “democrático” en Moscú, Zbigniew Brzezinski comenta en Twitter (19/3/14): “Si Occidente apoya, Ucrania libre (sic) puede sobrevivir (sic). Si no lo hace, Putin puede desestabilizar toda Ucrania”.

El fulminante revire del zargeoestratégico global, Vlady Putin, tiene hoy a la parte “oriental” en jaque con su exquisito movimiento de ajedrez en Crimea, que colocó a la defensive a Zbigniew Brzezinski, ex asesor de Seguridad Nacional de Carter, íntimo de Obama y connotado rusófobo, quien tendió la letal trampa jihadista a la URSS en Afganistán que, por sus metástasis, derrumbó el Muro de Berlín y mutiló al imperio soviético.

Los ciudadanos de Estados Unidos y Gran Bretaña no desean más aventuras bélicas en Siria ni en Ucrania, cuando sus multimedia se olvidan de las bravatas atómicas de John McCain, quien goza la menor aceptación como senador, y explotan una amenaza de Dmitry Kiselyov, presentador de la televisión Rossiya-1, quien espetó que Rusia podría “convertir a Estados Unidos en ceniza radiactiva”(http://news.yahoo.com/state-tv-says-russia-could-turn-us-radioactive-212003397.html ).

Sí existen líneas rojas, no sólo de Estados Unidos, sino también de Rusia, lo cual es susceptible de desembocar en una guerra nuclear de “destrucción mutua asegurada” (MAD, por sus siglas en inglés), cuando las “cenizas radiactivas” serían “mutuas”.

Un editorial del rotativo chino Global Times (http://www.globaltimes.cn/NEWS/tabid/99/ID/849399/Putin-faces-war-of-attrition-with-West.aspx) comenta que las sanciones, de corte sado-masoquista, para lastimar la economía de Rusia, “señalarán el grado de determinación de Occidente para contener a Rusia”, cuando Putin”ha mostrado su dedicación para asegurar los intereses de Rusia, que han impresionado al mundo entero (sic)”.

El rotativo considera que Obama no ha tomado aún “una decisión final en la forma de contener a Rusia estratégicamente”, cuando “Putin despedazó las ofensivas (¡supersic!) de Occidente en el este de Europa, que empezaron al final de la guerra fría”.

Hoy “el límite estratégico entre Rusia y Occidente está siendo redefinido”: Rusia, “estrangulada durante un largo periodo, ha acumulado demasiada fuerza para lanzar una contraofensiva” y puede “enfrentar una guerra de desgaste con Occidente”.

El rotativo chino tampoco se hace ilusiones y sentencia que “la fuerza de Rusia es limitada (¡supersic!). Ni tiene la fuerza nacional de la anterior URSS ni la ayuda del Pacto de Varsovia. Si Occidente está determinado a emprender una confrontación prolongada (sic) con Moscú, Rusia sufrirá desafíos sin precedente”. Sin duda. Pero es mucho mejor que el “cambio de régimen” preprogramado de Estados Unidos en Moscú.

Su pronóstico es adverso: las”sanciones económicas desembocarán en una situación perder-perder. Occidente compartirá el peso de las pérdidas económicas, mientras Rusia estará sola” (¡supersic!), cuando “la estabilidad de Rusia no está garantizada”.

Por lo pronto, “Moscú le ha dado a Occidente y a sus seguidores una lección, obligándolo a reconsiderar el papel de Ucrania en Europa” y aconseja que “Putin debe dejar algún espacio para que Occidente se retire en una manera elegante, lo cual maximizará los intereses de Rusia”. De acuerdo.

El editorial chino arguye que”Occidente se percató que ha perdido la batalla por Crimea”, que “puede ser una victoria para Moscú o el inicio de una confrontación sin fin entre Rusia y Occidente”.

Juzga que a Putin le conviene”mantener el pleito en baja (sic) intensidad, que se acomode a los intereses de largo plazo de Rusia”.

El editorial no se jacta que el gran triunfador resultó China (a mi juicio, junto a Irán e India), lo cual expresa sin tapujos el investigador geoestratégico Artyom Lukin: “el triunfador en Ucrania… es China” (http://www.fpri.org/articles/2014/03/ukraine-and-winner-china ).

Juzga que las sanciones de Occidente contra Rusia “empujarán inevitablemente a Moscú a los brazos de Pekín”, lo cual “incrementará la probabilidad de que sus políticas se alineen frente a Occidente”, lo cual, a su vez, “reforzará las posiciones estratégicas de China en Asia”.

China “se sentirá más confiada en su rivalidad con Estados Unidos para su primacía en la región Asia/Pacífico, después de haber adquirido a Rusia como una zona estratégica segura en su espalda, así como un acceso privilegiado a su abundante energía, a su base de minerales y a sus tecnología militar avanzada”, a juicio de Artyom Lukin, en la visita de Putin a China en mayo “será muy visible cuando los eventos de Ucrania ayudarían a concretar el proyectado gasoducto de Rusia a China”.

No soslaya que los comentarios de la prensa oficial china son “simpáticos a Moscú”, al enfatizar la”determinación de Putin para proteger los intereses de Rusia y los ciudadanos rusófilos”, mientras los ciudadanos chinos expresan su admiración (¡supersic!) por Putin y su desafío a Occidente en portales como Weibo.

Artyom Lukin aduce que existe una”probabilidad cero (sic) para que Pekín apoye cualquier castigo político y económico en contra de Moscú”: algo así como una “neutralidad benevolente” de China con el Kremlin.

Cita a “algunos estrategas de Estados Unidos quienes lamentan que una presión excesiva (¡supersic!) de Occidente puede alterar el equilibrio geopolítico al empujar a Rusia más cerca de China”.

Artyom Lukin arguye que ahora Estados Unidos se encuentra en una posición delicada para confrontar a dos grandes potencias en Eurasia en forma simultánea y “tendrá que decidir cuál región es más importante a sus intereses: la Europa oriental post soviética (cuyo corazón es Ucrania) o Asia oriental”.

Considera que una batalla sin compromisos en Ucrania oriental de Estados Unidos contra Rusia, “en 10 o 15 años puede significar la pérdida de Asia oriental”.

Concluye en forma optimista que la “presente situación en Ucrania no resultará en una guerra, pero puede convertirse en un paso mayor hacia la transformación del orden internacional a una bipolaridad confrontativa” entre “Occidente, encabezado por Estados Unidos, frente al eje China/Rusia”, lo cual se subsume en mi tesis del “G-7 frente a los BRICS” (ver Bajo la Lupa, 16/3/14): el nuevo “muro de Kiev” de la bipolaridad metarregional.

Si no malinterpreto a Artyom Lukin, Rusia exhorta a Occidente a la cesión de “Ucrania oriental” a cambio de no arrojarse a los brazos de China y, por extensión, a los BRICS e Irán.

Mientras Michelle Obama llega con sus hijas a una visita de siete días a Pekín, por invitación de la esposa del <mandarín Xi, no hay que soslayar la búsqueda de Zbigniew Brzezinski de un acercamiento de Estados Unidos con China para castigar a Rusia, como sucedió con Nixon hace 43 años.

Entramos a la “teoría de juegos”, con tres rivales geoestratégicos, de característica no lineal hipercompleja.

Obama se encuentra ante el shakespeariano dilema geoestratégico de su vida: ¿quién será el máximo competidor geopolítico de Estados Unidos: Rusia o China, o los dos?

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vendredi, 17 mai 2013

Evo Morales zet USAID aan de deur

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Evo Morales zet USAID aan de deur

door Walter Lotens

Ex: http://www.uitpers.be/

 

Ter gelegenheid van de 1 mei-viering pakt de Boliviaanse president Evo Morales nu al enkele jaren uit met een verrassende mededeling. Meestal ging het om de renationalisatie van een bedrijf dat in de jaren 1990 was geprivatiseerd. Dit jaar ging het om een bericht van een heel andere orde. Morales deelde mee dat zijn regering beslist had om de USAID (United States Agency for International Development) het land uit te wijzen. Wat gaat er schuil achter deze beslissing?

In zijn uiteenzetting zei Evo Morales dat er “geen gebrek was aan Amerikaanse instellingen die blijven samenspannen tegen ons volk en vooral de nationale overheid. Daarom gaan we deze dag aangrijpen om aan te kondigen dat we hebben besloten om USAID eruit te gooien.” Hij richtte zich vervolgens tot zijn minister van Buitenlandse Zaken, David Choquehuanca, en vroeg hem om de Amerikaanse ambassade in kennis te stellen van zijn besluit. Het Boliviaanse staatshoofd koppelde de uitzetting aan een recente opmerking van de Amerikaanse minister van Buitenlandse Zaken, John Kerry, die Latijns-Amerika 'de achtertuin' van de VSA had genoemd. Kerry maakte de opmerking toen hij probeerde Amerikaanse Congresleden te overtuigen van het belang van de regio, en te vertellen dat: “Het westelijk halfrond is onze achtertuin. Het is van cruciaal belang voor ons.”

In het verleden heeft Morales al eerder gedreigd de USAID uit het land te zetten. Hij zei dat de programma’s van de organisatie “meer politiek dan sociaal” zijn. Het Boliviaanse staatshoofd beschuldigde de organisatie ook van het “manipuleren” en “gebruik maken” van vakbondsleiders. Het aan de deur zetten van de USAID moet, aldus Morales, begrepen worden in het kader van “het nationaliseren van de waardigheid van de Boliviaanse bevolking. ”
USAID zegt de beslissing van Morales diep te betreuren. “Degenen die het meest zullen worden gekwetst door de beslissing van de Boliviaanse regering zijn de Boliviaanse burgers die hebben geprofiteerd van onze samenwerking in het onderwijs, de landbouw, de gezondheid, alternatieve ontwikkeling, en het milieu,” zei de organisatie in een recente verklaring.

USAID, hulp of controle?

Wie en wat zit er achter die United States Agency for International Development? De geschiedenis van de USAID gaat terug naar het Marshallplan onder president Truman voor de heropbouw van Europa na de Tweede Wereldoorlog en voor hulpprogramma’s aan ‘arme landen’. “Vanaf 1961,” zo schrijft Rubén Ramos in het linkse Rebelión, “is de USAID het belangrijkste US-agentschap voor inmenging in onze landen”. Sindsdien heeft USAID meer dan 200.000 miljoen dollar militaire en economische ‘hulp’ verstrekt aan landen van Latijns-Amerika om de eigen belangen te verdedigen. Die ‘hulp’ werd verstrekt onder de vorm van leningen, technische bijstand, noodfondsen en, vooral, militaire en politieke steun onder de vorm van spionage, destabilisering en waar nodig gewapende interventies. Rubén Ramos: “Programma’s en projecten rond democratie, landbouw, handel, economische ontwikkeling, onderwijs en milieu werden ontwikkeld in landen van de Sub-Sahara, Azië, Latijns-Amerika en de Cariben, Eurazië en het Oosten om, onder het mom van humanitaire bijstand, de kapitalistische ordening te vrijwaren.” Daarvoor werd en wordt nauw samengewerkt met ngo’s, inheemse organisaties, universiteiten, Amerikaanse ondernemingen - meer dan 3500 - , internationale organisaties, maar ook Noord-Amerikaanse en Europese ambassades.
De USAID heeft haar hoofdzetel in Washington-DC maar beschikt zowat overal ter wereld over haar eigen werkarmen. Zo heeft de USAID in Peru een eigen vertegenwoordiging en een eigen website om de wereld in te lichten over de steun van de VS aan Peru.

De USAID-projecten bieden volgens hun woordvoerders alternatieven aan voor de illegale cocateelt, zij trachten een constructieve dialoog op gang te brengen tussen lokale gemeenschappen, de regering, burgercomités en de private sector. USAID ondersteunt ook privaat-publieke samenwerkingsverbanden. Rubén Ramos: “Wat niet gezegd wordt is dat deze interventies in de eerste plaats bedoeld zijn om de neokoloniale dominantie te continueren en om de sociale vrede voor buitenlandse ondernemers te garanderen.” Van bij haar ontstaan heeft de USAID nauw samengewerkt met de US-regering en met de grote internationale organisaties. Een kwart van de organisaties die door de USAID worden gesteund zijn van christelijke origine en vertonen soms een sekte-achtig karakter. Ook ngo’s en coöperaties, belangrijke delen van het maaatschappelijk middenveld, worden door de USAID ondersteund. Volgens Ramos kwam in 1970 nog 70 procent van de buitenlandse hulp van de regering, maar vandaag is dat nog slechts 20 procent en komt het leeuwenaandeel van de bedrijfswereld. Het kan zeer instructief zijn om eens een kritisch oog te werpen op hun officiële website www.usaid.gov.   

Bolivia versus USAID

Al jaren gonst het in Bolivia van de geruchten dat de Verenigde Staten op een stiekeme manier proberen de regering-Morales te stabiliseren. In de zeven jaar dat Evo Morales nu aan het bewind is, kwam het geregeld tot aanvaringen met de VS. In 2008 werden de Amerikaanse ambassadeur Philip Goldberg en andere diplomaten uit het land gezet en werd als reactie daarop de Boliviaanse ambassadeur Gustavo Guzman uit Washington terug geroepen. Intussen werden de diplomatieke contacten tussen beide landen hersteld, maar er is nog geen nieuwe uitwisseling van diplomaten tot stand gekomen.

Jake Johnson, een onderzoeker verbonden aan het Centre for Economic and Policy Research, heeft een aantal documenten kunnen inkijken waaruit blijkt dat ook al vóór Morales aan de macht kwam, pogingen ondernomen werden om de MAS-politiek te ondergraven. In 2008  publiceerde ABC News enkele uitspraken van een Amerikaanse onderzoeker die benaderd was door de Amerikaanse ambassade in Bolivia om informatie door te spelen over Venezolanen en Cubanen die in Bolivia verbleven. Peace Corps volunteers hadden ook dergelijke vragen gekregen, maar die aantijgingen werden tegengesproken door Amerikaanse woordvoerders. Wikileaks heeft in 2009 berichten onderschept die bedoeld waren om de nieuwe grondwet, opgesteld onder Morales, in een ongunstig daglicht te stellen en ook om de MAS in diskrediet te brengen voor de presidentsverkiezingen van einde 2009. Uit een ander bericht uit 2006, net na de verkiezing van Evo Morales, blijkt dat ambassadeur David Greenlee kennis had van het feit dat vele USAID-economische programma’s tegen de politieke richting ingingen die de regering wilde inslaan. Volgens Jake Johnson was er ook een compleet gebrek aan transparantie voor wat betreft de bestemming van de hulpgelden.

Het is voornamelijk vice-president Alvaro García Linera die herhaaldelijk heeft gewezen op de kwalijke invloeden van USAID en andere ngo’s voor het huidige Bolivia. Hij beschuldigde de USAID ervan steun te hebben verleend aan ngo’s die de inheemse volkeren en natuurorganisaties einde 2011 hebben gesteund in hun verzet tegen het aanleggen van een weg door het TIPNIS-gebied. (zie Uitpers nr.134 en 136) Dat heeft in die periode geleid tot een dieptepunt in de populariteit van Evo Morales die zich verplicht zag een aantal toegevingen te doen en enkele ministerwissels door te voeren. In 2012 wees Linera nogmaals met de vinger naar de USAID die hij ervan beschuldigde geld uit te geven om de regering-Morales te beletten de TIPNIS-weg aan te leggen. 

Het maatschappelijk middenveld

Het is dus vooral Álvaro García Linera, een linkse socioloog, die in Bolivia het wantrouwen ten aanzien van het maatschappelijk middenveld vertolkt. Hij schreef er onlangs een boek over met als titel Geopolítica de la Amazonia, Poder Hacendal-Patrimonial y Acumulación Capitalista.

Enige nuancering rond dit standpunt is hier toch zeker op zijn plaats. Bolivia moet op eigen (staats)benen staan en zich niet laten beïnvloeden door Noord-Amerikaanse mollen die via ngo’s aan stemmingmakerij in Bolivia doen. Dat is de houding van de regering-Morales, maar daarnaast is er ook middenveld actief dat een belangrijke rol speelt in de Boliviaanse politiek. Het is trouwens door de nieuwe sociale bewegingen dat Evo Morales zelf aan de macht is kunnen komen. 

Wat is de motor van het maatschappelijk leven? De vrije markt of de staat? Dat was de vraag die zich tussen 1985 en 2006 in Bolivia stelde. Er is intussen nog een belangrijke derde speler opgedoken die niet zo goed past in dat schema en dat zijn precies die nieuwe sociale bewegingen, die, naast oudere spelers als de vakbonden, mee het maatschappelijk middenveld gaan bevolken. Die bewegingen van onderuit zijn een nieuwe, krachtige, maar soms onberekenbare factor. Hoe verhouden die nieuwe sociale bewegingen waaruit de MAS, de nieuwe partij van Evo Morales, is gegroeid zich tot de huidige Boliviaanse staat? Schakelen zij zich in het proceso de cambio in, zoals het in Bolivia wordt genoemd? Is er sprake van onderlinge samenwerking of eerder van een spanningsveld tussen de verzuchtingen van onderuit en de leidinggevenden van een nieuwe plurinationale staat in opbouw? Anders gesteld: geeft Evo Morales invulling aan de regeringsslogan gobernar obediciendo (gehoorzamend (aan het volk) regeren)?

Dat zijn ook de vragen die de Antwerpse econoom Johan Bastiaensen bezig houden. Samen met enkele medewerkers onderzocht hij hoe nieuw linkse regeringen in Latijns-Amerika - Bolivia, Ecuador en Nicaragua - omspringen met initiatieven van microkredieten die ontstaan in het maatschappelijk middenveld. (1) De onderzoekers constateren dat microfinanciering, hoewel het macro economisch niet zoveel voorstelt, toch ontzettend veel mensen bereikt. Voor 2008 gaat het in het totaal om ongeveer 13 miljoen leningen voor een totaal bedrag van 13,9 miljard dollar en 13,4 miljoen spaarrekeningen met een spaarvolume van 9 miljard dollar.
Bolivia is een pionier in microfinanciering. Bijna een derde van het geldverkeer gaat via microfinanciering die bijna zeventig procent van de Bolivianen bereikt.
Toch bestaat er volgens de onderzoekers een eerder ambigue verhouding tussen die sector en de MAS-regering. Ogenschijnlijk zou er geen vuiltje aan de lucht mogen zijn, want de reden van bestaan van een linkse regering en van microfinanciering is dezelfde: de levensvoorwaarden van de armsten en uitgeslotenen verbeteren. Ten dele kan die ambiguïteit te maken hebben met wantrouwen ten aanzien van buitenlandse ngo’s, zoals de USAID, maar ook ten aanzien van internationale organisaties als het IMF en de Wereldbank die eerder een neoliberale politiek promootten, maar nu ook microfinanciering zijn beginnen ondersteunen. In 2011 zag ik in de grote steden van het land de ene protestbetoging na de andere. Bolivianen hebben een strijdtraditie en eisen gemakkelijk de straat op. Wil Morales de kritische ondersteuning van de nieuwe sociale bewegingen behouden dan zal hij inhoud moeten geven aan gobernar obediciendo.

“De hoop voor Bolivia is dat de echte brandstof voor verandering niet het gas is of de regering, maar het Boliviaanse volk zelf. In de woorden van Néstor Salinas die zijn broer verloor in de gasoorlog van 2003: “Regeringen komen en gaan, maar de herinnering van het volk blijft.” Dat schrijft de Amerikaanse activist Jim ‘Jaime’ Shultz, die jarenlang in Cochabamba woonde en het proceso de cambio van nabij heeft gevolgd.(2)
Nieuw links in Latijns-Amerika heeft afstand genomen van het verticale en centralistische voorhoedemodel, maar is nu op zoek naar een nieuwe grammatica van links waarin de realisering van een meer participatieve democratie moet voorop staan. In die nieuwe politieke grammatica zal Evo Morales ruim rekening moeten houden met de nieuwe sociale bewegingen.

Bolivia en Ecuador

rafcorrea

Niet alles wat op dit ogenblik in het Boliviaans maatschappelijk middenveld beweegt, is geïnspireerd vanuit de Verenigde Staten. Laat dat duidelijk zijn. Er zijn ook kritische krachten van onderuit aanwezig die niet op een hoopje met het ‘yankee-imperialisme’ mogen worden gegooid. Dat refrein klinkt soms wat te simplistisch en kan zelfs politiek geïnspireerd zijn om de MAS-positie te versterken. Schouder aan schouder tegen een gemeenschappelijke vijand ageren om de eigen innerlijke tegenstellingen te kunnen overbruggen is een beproefde strategie. Toch mogen we zeker niet blind zijn voor de slagschaduw van de Verenigde Staten die weliswaar minder dan enkele decennia geleden, toch nog steeds aanwezig blijft in Latijns-Amerika en dan zeker in die landen die een totaal andere koers beginnen varen. Het zal dus wel niet toevallig  zijn dat zowel het Bolivia onder Morales als het Ecuador onder Rafael Correa in botsing komen met de Verenigde Staten.

Ook tussen Ecuador en de Verenigde Staten is de spanning om te snijden. In april 2011 volgde Correa het voorbeeld van Evo Morales en zette de Amerikaanse ambassadeur Heather Hodges aan de deur. De reactie kwam prompt: de Ecuadoraanse ambassadeur Luis Gallegos werd door Washington persona non grata verklaard. Aan de basis lagen alweer berichten van Wikileaks die op 10 juli 2009 werden overgenomen door de Spaanse krant El País. Wikileaks maakte een rapport van Heather Hodges bekend over zogenaamde corruptie binnen het nationaal politiecorps onder leiding van generaal Jaime Hurtado die door Rafael Correa werd aangesteld, wetende dat Hurtado corruptieve handelingen stelde. Dat was een nummertje vuilspuiterij eerste klas. Wikileaks berichtte ook dat de VS over informatie beschikte die alleen van binnen het politiecorps kon komen. De VS beschikten binnen de UIES (Unidad de Investigaciones Especiales) en binnen de antinarcoticabrigade al geruime tijd vóór Correa over haar mannetjes. Het is wel duidelijk dat de VS boter op het hoofd hadden, want de Amerikaanse ambassadrice verwaardigde zich niet te antwoorden op de grond van de zaak omdat het ‘over gestolen documenten’ ging. In een persmededeling deelde de Amerikaanse ambassade in 2011 mee dat Ecuador in 2010 nog 70 miljoen dollar ontving waarvan 18 miljoen naar antinarcotica activiteiten ging, ongeveer 4 miljoen naar ‘democratie’ en good governance, ongeveer 10 miljoen voor economische groei en 450.000 dollar voor de bestrijding van terrorisme. En dat zou allemaal wegvallen.

Op eigen benen

Een zelfde chantagetactiek werd ook gevolgd door USAID bij de uitwijzing uit Bolivia. De financiële steun van de Verenigde Staten zou kunnen wegvallen en dat zou pijn gaan doen voor de kleine man, zo beweert de organisatie. In 2008, voor de uitwijzing van de Amerikaanse ambassadeur, bedroeg de USAID-steun nog 131 miljoen dollar voor Bolivia. In 2011 was dat nog maar 96 miljoen dollar en na de regeringsbeslissing van Morales zal dat bedrag nog wel verder afnemen.

Zal dit een erge aderlating betekenen voor Bolivia? Als we naar de macro economische gegevens van dat land in de laatste jaren kijken dat moet men dat kunnen opvangen. Verlies van USAID-gelden zou jammer zijn, maar niet onoverkomelijk. Zeven jaar op rij, de regeringsperiode van Morales, scoort Bolivia  goed. Er wordt ook een groei van 5,5 procent verwacht voor 2013. Volgens Boliviaanse gegevens heeft Bolivia sinds het nationaliseren van de energiesector in 2006 meer dan 16 miljard dollar geïncasseerd.

“Zeven jaar voor de nationalisatie, van 1999 tot 2005, bedroeg dat totale bedrag slechts een twee miljard dollar,” zei minister Juan José Sosa. Investeringen in de energiesector verdrievoudigde tussen 2006 en 2012 van 1,8 miljard tot 5,2 miljard dollar. Dat maakte het staatsbedrijf YPFB onlangs bekend.

Hoewel er nog een lange weg af te leggen valt, zijn die cijfers toch bemoedigend. Ze maken dat Bolivia minder afhankelijk wordt van USAID’s en andere organisaties die niet alleen geld, maar vooral stokken in de wielen komen steken van een staat die zich probeert los te maken van de neoliberale dictaten waaraan het tot vóór Morales onderworpen was.

Noten:

(1) Florent Bédécarrats, Johan Bastiaensen en François Doligez, Coo-optation, cooperation or competition ? Microfinance and the new left in Bolivia, Ecuador and Nicaragua, Third World Quarterly, Vol. 33, No 1, pp. 143-161

(2) Jim Shultz en Melissa Crane Draper, Dignity and defiance, stories from Bolivia’s challence
to globalization, Berkeley, 2009, p. 114.

lundi, 04 février 2013

Mali ou Mexique ?

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Mali ou Mexique ?

Ex: http://dedefensa.org/

Nous avons à peine renversé le titre («Mexico or Mali ?») de l’analyse de Stephen M. Walt, du 25 janvier 2013, sur son blog de Foreign Policy. En effet, Walt se pose la question de savoir pourquoi les USA s’intéressent, par exemple, à la question des troubles au Mali, – comme ils se sont intéressés auparavant à celle des troubles en Libye et en Syrie, pour s’en tenir aux interventions directes dans le cadre du “printemps arabe”, – et pas à celle des troubles au Mexique, qui se trouve avoir 3.600 kilomètres de frontière directe avec les USA.

«[W]hy is the United States getting hot and bothered about the events in Mali (troubling though they are), while the problems caused by the violent drug organizations in Mexico fly mostly below the radar? As I learned at yesterday's seminar, the drug war in Mexico was never mentioned during the presidential debates, even though over 60,000 Mexicans have been murdered over the past six years and even though this violence has killed several hundred Americans in recent years too. Prominent senators like John McCain keep harping about violence in Syria and the need for greater U.S. involvement; why doesn't violence that is closer to home and that affects Americans more directly get equal or greater attention? To say nothing of the effects that Mexican meth and other drugs have on the United States itself.»

Walt donne quatre raisons qui, à son avis, expliquent cette attitude qu’on pourrait juger étrange. De ces quatre raisons, l’une est concrète et directement liée à un aspect technique qui est la disposition et au type d'emploi de l’outil militaire US («… we are more likely to respond to threats when we think there is a simple, cheap, and obvious military response»). Les autres sont surtout directement des arguments de communication ou liés à une perception dépendant de la communication : la perception qu’il y a des menaces d’attaques directes contre des citoyens US dans des occurrences extérieures, au contraire d’une situation où des citoyens US sont tués par inadvertance, dans la question mexicaine ; la présence de lobbies importants pour divers groupes des pays impliqués dans le “printemps arabe” ; la nécessité de ne pas contrarier le gouvernement mexicain en intervenant dans ses affaires intérieures, directement ou indirectement, à cause des liens considérables entre les deux pays et de l’énorme volume des échanges avec le Mexique ($450 milliards, – $500 millions avec le Mali).

Conclusion de Walt, qui ne semble nullement décisive dans son chef, et laisse subsister ce qui lui paraît être une attitude assez énigmatique :

«All of which reminds us that there's a big error term in how great powers (and especially the United States) identify and prioritize threats. We'd like to think it was based on rational assessment of cost, benefits, risks, and opportunities, but that seems to be true only in the most crude sense. U.S. leaders did (eventually) recognize the geopolitical threats posed by Wilhelmine and Nazi Germany, Imperial Japan, or the Soviet Union, just as we now worry about what a rising China might portend for the future. But at the margin, our ability to prioritize lesser threats properly is pretty paltry. How else to explain why we get in a lather when North Korea tests a missile – something we've done hundreds of times – while downplaying more immediate problems much closer to home?»

Walt pose là un problème qui n’est pas nouveau, mais il le pose dans les termes extrêmement précis et à partir d’exemples a contrario précis (les trois occurrences du “printemps arabes” où on existé ou existent des cas d’interventions directes plus ou moins actives, plus ou moins secondaires – Libye, Syrie, Mali). De même, le cas du Mexique, ici clairement exposé dans sa dimension géopolitique concrète, mérite d’être exposé comme il le fait. L’arrière-plan du problème mexicain pour les USA est très préoccupant, comme on le voit régulièrement (voir le 14 novembre 2012), puisqu’il implique une dynamique extrêmement déstructurante et dissolvante pour les USA, sur leur frontière mexicaine, sur une bande non négligeable le long de la frontière du Sud à l'intérieur des USA, alors que la minorité mexicaine est extrêmement active et prolifique aux USA et que c’est la communauté la plus favorable aux USA à des idées de sécession ou de partition des USA.

Par ailleurs, il est vrai, – Walt a entièrement raison, – que les USA se trouvent fort peu intéressés à une action décidée sur la frontière mexicaine, et surtout selon une stratégie solide. Diverses mesures ont été prises, souvent contradictoires, er il y a même eu l’affaire Fast & Furious devenu scandale embarrassant pour le gouvernement Obama, avec diverses occurrences suspectes d’accords passés avec certains cartels de la drogue, avec des armes livrés à ces cartels, etc. De nombreux mystères entourent Fast & Furious, qui aiguisent les hypothèses de manipulations du gouvernement. Cette affaire aggrave encore la perception d’une absence d’action coordonnée, réfléchie, etc., contre les cartels de la drogue et pour tenter d’intervenir pour participer à la stabilisation de la situation au Mexique. Il y eut bien, au début du premier mandat d’Obama, un vaste mouvement de mobilisation vis-à-vis de la crise mexicaine, jusqu’à l’idée que la crise mexicaine pouvait devenir une guerre où les USA seraient puissamment impliqués (voir le 5 mars 2009). Cette perspective s’est rapidement dissipée, bien que la situation ait continué à s’aggraver.

Alors, devant la gravité de la crise mexicaine, qu’est-ce qui retient les USA d’intervenir comme il serait, dans ce cas, logique, sinon légal, de le faire ? (Dieu sait si les USA ne sont pas avares d’intervention, comme Walt le remarque, bien plus selon leur logique que selon la légalité.) A part les explications de Walt, qui peuvent être retenues certes mais qui ne nous suffisent pas, il y en a une autre qui mérite d’être envisagée, au moins comme une hypothèse. Elle fait partie de l’attitude psychologique singulière, qui pourrait se résumer du point de vue du symptôme, d’une sorte de refoulement de cette crise parce qu’elle touche un territoire que la psychologie américaniste perçoit peu ou prou, de façon inconsciente (à peine) mais ô combien affirmée, comme sien, comme partie intégrante du territoire US… A cet égard, l’échec de la véritable mobilisation, signalée plus haut, qui eut lieu au printemps 2009, et qui faisait penser que la crise mexicaine allait devenir américaniste et conduire à des mesures concrètes puissantes, jusqu’à l’utilisation de l’outil militaire, est révélatrice. Cet échec ne fut pas un événement précis, défini comme tel pour telle ou telle raison bien exposée, mais bien plutôt un processus de dissolution progressive et rapide de la résolution initiale, s’embourbant dans les querelles bureaucratiques, les affrontements entre agences, services et ministères, avec même l’un ou l’autre “coup fourré” éminemment suspect (comme Fast & Furious). Ce type de situation existe également pour les interventions extérieures, mais il n’empêche pas dans ce cas ces interventions extérieures, – il contribue simplement à leur échec, en général catastrophique.

La différence du cas mexicain, c’est bien que le désordre intérieur de la structure générale de direction et de puissance de l’américanisme a eu raison de la mobilisation. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’action américaniste sur la frontière mexicaine, voire au Mexique, mais que cette action se dissout effectivement en une multitude d’actions secondaires accordées aux différents centres de pouvoir, où la concurrence et l’affrontement habituels entre ces forces aboutit à l’inefficacité complète, à l’impuissance, et empêche effectivement la mobilisation, même chaotique. On retrouve là, effectivement, une constante de la situation intérieure US, où l’affrontement fratricide des centres de pouvoir prend le pas sur tout aux dépens de l’intérêt général (qui se confond avec l’intérêt du Système), – à commencer par l’affrontement entre démocrates et républicains sur toutes les matières, alors que leur logique commune devrait les amener à s’entendre pour le “bien commun” du Système sur nombre d’entre elles. (Contraste, par exemple, avec les interventions extérieures, où un accord général existe entre démocrates et républicains même si le résultat est l’échec catastrophiques de ces interventions extérieures.)

Et c’est bien là qu’intervient l’aspect psychologique mentionné plus haut. L’habitude de l’influence et de l’hégémonie US sur le Mexique, avec une ingérence presque organique, structurelle, on dirait presque “transcendante” (la célèbre remarque désespérée du président Diaz : «Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États- Unis») est un fait avéré et d’une puissance si grande qu’il en a absolument imprégné la psychologie américaniste, jusqu’à lui faire considérer le Mexique comme une possession intangible, une sorte de “colonie organique” (cela pour fixer le degré de l’affection américaniste pour les Mexicains). Cette perception n’a fait bien entendu que se renforcer avec les multiples événements qu’on connaît : immigration mexicaine, renforcement puissant de la communauté des Latinos aux USA, porosité de la frontière Sud avec des parties intérieures US “hispanisées” sinon “mexicanisées”, avec la “guerre de la drogue” dont les USA sont l’enjeu puisqu’ils sont un énorme consommateur de drogue, avec l’armement des cartels de la drogue obtenu aux USA, etc. Le Mexique étant de plus en plus perçu par la psychologie américaniste comme “colonie organique” jusqu’à être une sorte d’appendice US, les mêmes freins et le même chaos sans frein qui se développent au niveau intérieur US se retrouvent avec le Mexique…

Ainsi, paradoxalement, et contrairement à ce que l’on pouvait penser au printemps 2009, les USA seraient aujourd’hui, alors qu’ils l’ont fait tant de fois dans le passé, incapables de se mobiliser d’une façon cohérente pour une intervention militaire au Mexique ; ou bien, si une telle mobilisation avait lieu, elle serait mieux définie comme une mesure pour une sorte de “guerre interne” des USA se rapprochant plus d’un processus de fractionnement des USA (sécession, partition, etc.), où des parties intérieures des USA seraient également rapidement impliquées. Dans ce cas, il ne s’agirait plus d’une intervention militaire prise dans le cadre d’une crise extérieure qu’il faut juguler parce qu’elle menace la sécurité des USA, mais bien d’une crise extérieure-intérieure, ayant déjà touché les USA, et conduite à un degré d’intensité et de gravité tel qu’il faudrait réagir, mais alors d’une façon “défensive”, dans un cadre resté intérieur, presque comme dans le cas d’une “guerre civile” ou d’une guerre de sécession. En bref, et au vu de la situation actuelle au Mexique et aux USA et dans la zone mexicanisée des USA, une intervention dans la crise militaire de la sorte dont Walt s’étonne qu’elle n’ait pas eu lieu, ne serait rien d’autre qu’un épisode d’une guerre civile interne aux USA, ou mieux, c’est-à-dire pire pour les USA, l’amorce puissante et irrésistible de cette “guerre civile” US… Ainsi, dans sa tombe, Porfirio Diaz, le président ironiquement franc-maçon du Mexique, pourrait savourer sa revanche en renversant sa formule : “Pauvres États-Unis, si loin de Dieu et si proches du Mexique”… Car l’empire colonisateur et prédateur est bel et bien devenu, dans la partie intéressante qu’on décrit, la proie potentielle et un jour, au rythme de développement des Latinos aux USA, irrésistible de sa victime du Sud.

jeudi, 10 janvier 2013

Typologie de la sécession aux USA

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Typologie de la sécession aux USA

Ex: http://www.dedefensa.org/

Ce n’est pas demain la veille, ni même l’avant-veille, que vous trouverez dans la presse-Système et dans ses satellites quelque élaboration que ce soit sur le thème de “la sécession” aux USA. Sans doute le terme est-il en passe de devenir l’équivalent, sinon pire, dans le registre de la diablerie-Système, que des termes tels que “isolationnisme”, “protectionnisme”, “souverainisme”, éventuellement “poutinisme” si cela existe, – sans citer les caves interdites de l’enfer, “racisme”, “fascisme”, “antisémitisme”, etc.

Le regain d’impopularité-Système du “sécessionnisme”, – pour “anoblir” l’idée de la connotation idéologique qui achèvera sa diabolisation, – tient aux pétitions en faveur de la sécession qui ont fleuri aussitôt après la réélection d’Obama. Vu la majesté du medium (la Maison-Blanche) qui enregistra ces actes, et ce qui parut être un certain engouement populaire pour le thème, la susdite presse-Système dut se fendre de quelques articles à ce propos, le plus tard possible certes.

• L’un d’entre eux est l’article paru le 10 décembre 2012, sur BBC.News, de Jon Kelly, qui nous démontre en quelques arguments joliment troussés mais peu sensibles aux réalités courantes que jamais les Américains n’ont été aussi heureux de vivre ensemble (« Unlike almost all of their Western counterparts, however, Americans appear remarkably happy to stay together despite their differences»). D’une façon générale, l’auguste station de radio et de télévision britannique en tient évidemment pour l’explication évidente et orwellienne par excellence : ceux qui font des pétitions pour la sécession n’ont aucun goût pour la sécession, – peut-être dirait-on même qu’ils en sont adversaires ? («Neil Caren, assistant professor of sociology at the University of North Carolina, who has carried out research into the signatories… “My reading would be that even among the people who signed these petitions, probably a majority wouldn't actually want secession,” he says. “It's like saying you'll move to Canada - it's about how you express your dissatisfaction in the immediate aftermath of the election.”»)

• Sur le nombre même de signature, l’article reconnaissait qu’il y en avait eu, pour pouvoir mieux constater que cela faisait fort peu, et si peu jusqu'au ridicule, constituant presque une forme de réaffirmation de l’Union. Kelly écrivait donc, mettant en évidence combien nous, en Europe, sommes bien plus menacés de sécessions diverses et complètement significatives de notre incapacité de seulement espérer figurer à la cheville ouvrière de la vertu américaniste :

«So far Texas, South Carolina, Georgia, Louisiana, Florida, Missouri, Tennessee, North Carolina, Alabama, Oklahoma and Ohio have all attracted more than 25,000 names apiece - entitling them an official response from the administration. In the context of the US population of 312 million, however, the numbers involved are minuscule. Some 700,000 people in total are estimated to have signed so far - around 0.2% of all Americans. Even Texas's 118,000 signatures - the most of any state - represent less than 0.5% of its inhabitants. These tiny figures actually set Americans apart from their counterparts in other major Western countries.»

Cela était écrit le 10 décembre 2012. Nous-mêmes écrivions, vingt-cinq jours plus tôt, le vendredi 16 novembre 2012, et selon des appréciations chiffrées qui semblaient indiquer que, depuis cette date et compte tenu du bilan à-la-Jon-Kelly, les signatures cessèrent brutalement, voire même régressèrent, ainsi que le nombre d’États de l’Union concernés… «Le 15 novembre 2012, le site Washington’s blog publiait une longue analyse du mouvement, donnant surtout des détails chiffrés, des déclarations, des appréciations, etc., ainsi que les détails des diverses pétitions embrassant les cinquante États de l’Union. Russia Today en donnait également une appréciation le même 15 novembre 2012. Au travers de ces diverses sources, on peut apprécier l’ampleur, le rythme du mouvement, son sérieux, etc… A 18H00, mercredi [14 novembre], le cap des 675.000 signatures électroniques pour toutes les pétitions était dépassé (selon Washington.blog). A minuit, ce même mercredi on atteignait 703.326 signatures (selon Russia Today). Alex Jones, de Infowars.Com, affirmait, dans son émission du jeudi soir [15 novembre], que le million de signatures avait été dépassé. (A ce moment, la pétition du Texas atteignait 107.000 signatures.)»

• Essayons d’être sérieux… Le fait est que les sites intéressés par le mouvement (laissons la presse-Système hors de cela, dans son enclos) ont en général le rythme Internet et passent aisément d’un sujet l’autre, d’autant que les sujets nous pressent. (Dès le 14 novembre, l’attaque de Gaza, dite “Pilier Défense”, commençait à enterrer les affaires américanistes dans le swing de l’accélération de l’Histoire, – réélection de BHO, affaire Petraeus, affaire des pétitions…) Ils savaient évidemment que cette affaire de pétitions était une bonne action de communication, mais qu’elle n’irait pas jusqu’à provoquer une sécession. Donc, on était passé à autre chose et l’article de BBC.News vient à son heure, comme un retour de flamme sur une peur rétrospective du Système, sur une affaire d’ores et déjà oubliée et sur laquelle on peut désormais gloser à loisir et fort sarcastiquement, en la qualifiant de “minuscule”… Puis, tout récemment, voilà qu’Infowars.com, l’un des initiateurs des pétitions-sécession, revient sur le sujet, sous les plumes d’Alex Jones et de Joseph Watson. Les deux hommes protestent contre le sort qui serait fait à une pétition lancée par eux-mêmes pour “déporter” Piers Morgan, le Britannique du Daily Mirror passé à CNN et qui, selon Jones-Watson, a attaqué d’une façon inacceptable les droits constitutionnels des citoyens US en demandant une réglementation de fer sur la vente des armes, suite au massacre de Newtown. Mais tout le monde, à Washington où l’on sauve le sort du monde en déplaçant le bord de la “falaise fiscale” de quelques centimètres, rit de cette pétition (voir The Australian du 2 janvier 2013) ; et Jones-Watson ne se font aucun illusion et citent, ce 27 décembre 2012, le précédent des pétitions sur la sécession (manifestement, ils n'ont pas été voir l'évolution du décompte depuis la mi-novembre parce que, de toutes les façons, là n'est pas le problème)…

«Given the fact that the Obama administration has failed to respond to dozens of petitions advocating states secede from the union, it seems almost inevitable that the White House will also ignore the petition to deport Piers Morgan for his rhetorical assault on the constitutional rights of American citizens. […]

»However, a brief investigation into which petitions the Obama administration has actually responded to confirms that the White House merely cherry picks those it wishes to address and completely ignores others, violating its own rules. For example, the petition for Texas to secede from the union reached the threshold to warrant a comment from the administration on November 12 but has still not been addressed 45 days later. Dozens of similar petitions from other states also passed the threshold but have been ignored, despite the total number of signatures for all states equaling well over a million. In contrast, petitions calling on Obama to enact gun control measures in the aftermath of the Sandy Hook massacre, only three of which totaled over 25,000 signatures, were addressed within days.»

• … Et ce dernier point, certes, d’un intérêt certain. Qui peut comparer cette rigolade (Jon Kelly, de BBC.News, s’en marre encore) de la sécession-today à l’immense événement du massacre de Newtown, considéré dans le monde comme un tournant fondamental, disposant d’une couverture médiatique phénoménale et ainsi de suite ? Ainsi est-on en droit d’attendre que les citoyens US, si fortement concernés dans le fait que ce massacre réactualise le problème du contrôle des ventes d’armes à feu aux USA, et dans les deux sens d’ailleurs (pour et contre), le feraient savoir par le canal idéal des pétitions de la Maison-Blanche ; et nous ajouterions que l’on verrait bien alors, à l’importance comptable et quantitative, – qui ont l’air d’être, sans surprise, les références de Jon Kelly, – de cet événement par comparaison avec celui, ridicule, des pétitions-sécession, la différence d’importance des choses. Nous avons donc été voir le 1er janvier 2013 sur le site des pétitions de la Maison-Blanche, la page réservée à la réponse de la Maison-Blanche et aux pétitions concernant cette question du contrôle des ventes d’armes après le drame de Newtown.

On y trouve, du chef de cabinet adjoint du vice-président, une réponse circonstanciée et fort bien balancée (personne n’est vraiment mis en cause, la plupart des possesseurs d’armes à feu étant jugés comme sains d’esprit). La réponse n’est pas datée, par prudence peut-être, mais elle a du être mise en ligne après le 19 décembre puisque cette date avec une intervention du président sont mentionnées ; il y a 33 pétitions sur le sujet des armes à feu (et aussi sur celui du statut des personnes psychologiquement déséquilibrées), et des pétitions dans les deux sens (la plus importante, avec 197.073 signatures reste assez ambigüe, puisqu’elle demande que le Congrès examine la question du contrôle des armes sans indiquer dans quel sens il devrait légiférer, ce qui ressemble plus à une manœuvre qu’à une pétition : «Immediately address the issue of gun control through the introduction of legislation in Congress»). Le total des signatures de ces 33 pétitions est de 554.630, et l'on peut alors comparer avec les résultats obtenus par les pétitions-sécession dans les mêmes conditions de durée… Cela amène à la question de savoir si un tel nombre de personnes intéressées à ce problème (monsieur Kelly, de BBC/News, fera les comptes pour le pourcentage qui sera au moins d’un tiers, et sans doute de beaucoup plus inférieur à celui des pétitions sur sécession), qui fait entrer de toutes les façons le processus dans la rubrique «In the context of the US population of 312 million, however, the numbers involved are minuscule», implique que le problème soulevé à Newtown, dans l’émotion qu’on sait, intéresse encore moins les citoyens US que celui de la sécession.

• Tout cela pour introduire notre “sujet du jour”, tout cela pour avertir qu’il était improbable que la susdite presse-Système nous informe d’une façon normale sur un sondage concernant la “sympathie” ou le “sentiment positif” qu’éprouvent différents groupes sociaux aux USA à l’égard de la sécession. C’est par conséquent sur le blog de Lew Rockwell, le 31 décembre 2012, qu’on trouve relayé un commentaire d’un sécessionniste acharné, Kirkpatrick Sale du Middlebury Institute, ; lequel relaie lui-même un commentaire… Mais nous vous laissons lire la courte dépêche.

« Bill Regnery, a long-time supporter of the secessionist movement, has sent me notice of a nationwide poll on popular support for secession as measured by a poll by the well-respected Public Policy Polling outfit of Raleigh, NC, that Wikipedia has described as “Democratic-leaning and accurate.” The poll, taken among 700 people in late November and issued on December 4, 2012, has a margin of +/- 3.7 points. Here is a report he sent of the “interesting to remarkable” poll results, along with pertinent comments:

»Secession is viewed positively/sympathetically by: • 46% of Hispanics, 14 million, and 31% of whites, 49 million. We need to crank this irredentist sentiment into our calculations. • 50% of conservatives. This is by far the most support from by far the largest group, 41 million, of ideological supporters. By comparison 19% of liberals, 14 million, fall into this category. • 35% of women and only 29% of men. We should discard the notion that women cannot be recruited. • 50% of 18-29 year olds. We need to hunt where the ducks are.

»The lessons are obvious: Let’s go hunting.»

…Il est probable, sinon certain pour Lew Rockwell, que les divers personnages cités ne sont pas convenables. (Rockwell, ami intime de Ron Paul, avait été catalogué comme “raciste” et inspirateur de Paul à cet égard, lors de la polémique sur les newsletters de Ron Paul, à la fin 2011.) Peut-être ne sont-ils pas convenables, mais que dire de monsieur Jon Kelly et des milliers d’autres de son acabit, qui analysent les affaires avec cette espèce d’incroyable attitude postmoderniste et attitude-Système consistant à déployer tant de flagornerie pour plaire à l’idéologie sans laquelle leur intelligence aurait autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat («Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat» disait le vice-président Teddy Roosevelt du président McKinley dont il jugeait qu’il s’inclinait beaucoup…). Les nombreux Jon Kelly n’ont d’ailleurs pas vu, lors de leurs divers mépris (question de la sécession) et épanchements (question de la tuerie de Newtown), combien ces questions de la sécession et du contrôle des armes sont liées, tant un grand nombre d’Américains considèrent la possession libre des armes comme un droit constitutionnel (2ème amendement) mais aussi, désormais de plus en plus fermement, comme un moyen de défense contre les forces coercitives (Dieu sait s’il n’en manque pas, par les temps qui courent) du gouvernement, ou du Système, dont ce même gouvernement, ou Système, voudrait les priver, – et cela ne fait-il pas une bonne cause de sécession ? (Cette dernière idée rejoignant l’absence de légitimité du gouvernement central, dès l’origine des USA, que nous jugeons être comme une des principales raisons, cachées sinon seulement comprises, du goût des citoyens américains pour les armes.)

Enfin, faisons le travail des divers Kelly qui trouvent ridicule et vraiment shockingly dépassée cette vieille lune d’idée de la sécession. Le sondage que Rockwell porte à notre connaissance, qui vaut bien en valeur, par référence à l’institut qui l’a réalisé, ceux des prestigieux instituts nationaux et internationaux couverts de fric-Système, donne quelques enseignements extrêmement intéressants. Le plus intéressant, évidemment, celui que n’a pas manqué de remarquer implicitement Rockwell si l’on en croit son titre («Viva Secession !»), c’est le sentiment de la communauté hispanique qu’il faut envisager sur l’arrière-plan de l’état d’esprit général dit de “remexicanisation”. Ce sentiment se marie aisément avec (deuxième enseignement intéressant) l’énorme penchant des conservateurs pour le même thème, conservateurs qui sont légions dans le Sud, où l’ont trouve également des légions d’Hispaniques… Imaginez la vulnérabilité des États de la zone dans ce contexte. L’intérêt de la combinaison est que l’on trouve rassemblées deux forces complémentaires, également tournées contre le centre washingtonien pour des raisons différentes et également complémentaires, la tranquille hégémonie hispanique dans les États frontaliers du Mexique et l’agressivité défensive et centrifuge des conservateurs du Sud.

Le troisième enseignement intéressant, c’est la proportion énorme des jeunes qui voient avec “sympathie” l’idée de sécession. Ce sont certainement les mêmes jeunes qui ont applaudi Ron Paul tout au long de sa campagne électorale si étrangement écourtée. Dans ce résultat somme toute étonnant se cache peut-être un hideux secret du Système. On sait que l’évolution du Système dans son mode de surpuissance est tournée vers la déstructuration et la dissolution, ce qui implique déstructuration et dissolution, également, de l’enseignement (public), de l’esprit de l’enseignement, du goût du savoir et des attitudes de respect et d’ordre qui vont avec. En favorisant cette course naturelle du Système, tous les systèmes d’enseignement son atteints, y compris ceux qui diffusent de l’enseignement favorable au Système, et, dans ce cas, au système de l’américanisme. Du point de vue de ce dernier, c’est un énorme échec et un signe de l’effondrement de lui-même que de n’avoir pas su dispenser chez ses propres jeunes gens la même considération sacrée d’un sacrilège insupportable pour les USA dans le chef de la volonté de sécession qui fut la cause de la Guerre de sécession, plutôt dite Civil War dans le langage officiel, pour dissimuler l’outrage. Si cette hypothèse est la bonne c’est alors qu’on pourra considérer avec admiration la capacité d’autodestruction se substituant à la capacité de surpuissance du Système lui-même.

Pour le reste et d’une façon générale, ces diverses considérations nous confortent dans notre idée centrale que l’éclatement, la désintégration, la sécession constituent le risque fondamental, la fragilité considérable des USA, sa vulnérabilité structurelle permanente et aujourd’hui exacerbée, et sans doute le motif de la plus grande panique possible des autorités du Système. Par conséquent, tout ce qui va dans ce sens nous rapproche d’un événement fondamental pour notre crise terminale du Système.

 

jeudi, 29 novembre 2012

La réélection d'Obama

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La réélection d'Obama comme symptôme de la «brésilianisation» des Etats-Unis

par le Prof. Gérard DUSSOUY

Ex: http://www.polemia.com/

Comme Samuel Huntington, dans Qui sommes-nous ?, l’avait pressenti, l’immigration a changé la nature des Etats-Unis. Reste à savoir comment les communautés de cette polyarchie ethnique vont parvenir à vivre en société ensemble ? Comment parviendra-t-elle à imposer de nouveaux impôts à ceux qui les payent alors qu’ils ont de moins en moins de choses en commun avec ceux qui en bénéficient ? Pour le professeur Gérard Dussouy les turbulences de la mondialisation atteignent désormais les Etats-Unis.

Dans une étude qui a presque vingt ans, Michaël Lind divisait l’histoire sociale, culturelle et politique des Etats-Unis en trois périodes (Lind, 1995). Aux « deux premières républiques américaines » de l’Anglo-Amérique (1788-1861) et de l’Euro-Amérique (1875-1957) avait succédé, selon lui, une « Fédération de races » de moins en moins cohésive malgré l’existence réaffirmée d’une culture américaine. Née de l’adoption des lois sur les droits civiques (années 1960-1970), puis confortée par l’Affirmative Act (à savoir la politique des quotas qui favorise l’accès des ressortissants des communautés non blanches aux emplois publics et privés, à l’enseignement secondaire et supérieur), cette « troisième république», vient, on peut l’écrire, d’être consacrée par la réélection de Barack Obama. Celle-ci donne raison à Lind, parce qu’elle est symbolique des nouveaux rapports de forces sociodémographiques qui caractérisent une société américaine de plus en plus multiculturelle, par suite d’une immigration intense. Obama a été réélu, même s’il existe d’autres causes inhérentes aux faiblesses du parti républicain et aux aspects rétrogrades de son programme, grâce à l’alliance des minorités, y compris les Blancs les plus nantis qui sont à l’abri de toute catastrophe économique, contre le vieux stock européen.

Maintenant, la question qui se pose est de savoir comment va fonctionner cette polyarchie ethnique (Blancs, Noirs, Latinos, Asiatiques, musulmans, etc.), qui signifie aussi la fin du leadership anglo-saxon, lui qui a évité, dans le passé, la transposition aux Etats-Unis des antagonismes européens et qui leur a imprimé leur style diplomatique.

Les turbulences de la mondialisation sur le sol américain ?

Après avoir voulu formater le monde à son image, en s’ouvrant démesurément à lui pour mieux le conquérir, l’Amérique ne risque-t-elle pas, faute d’y avoir perdu sa culture politique homogène, de subir toutes les turbulences de la mondialisation sur son propre sol ?

La question est d’autant plus d’actualité que le changement politique et culturel s’accompagne, comme le redoutait Lind, d’une « brésilianisation » (*) des Etats-Unis. Il faut entendre par là, outre la fin de la suprématie de la population blanche et la reconnaissance du pluralisme culturel, toute une série de phénomènes qui vont compliquer la résolution des problèmes financiers et sociaux, et qui, à terme, pourraient affaiblir la puissance américaine.

L’immense responsabilité de Bill Clinton

Le premier phénomène est celui d’un retranchement exacerbé des catégories sociales qui ne se limite pas à un séparatisme spatial, mais qui se manifeste par une privatisation systématique des services, ce qui équivaut, pour les plus nombreux, à cause de la faillite de l’Etat fédéral et de nombreuses villes, à la privation de ces derniers. Le premier mandat d’Obama a été ainsi marqué par une régression sociale inconnue aux Etats-Unis depuis les années trente. Il faut dire qu’il n’en est pas le premier responsable. Le mal vient de la mandature de William Clinton qui a commis une double faute. D’une part, il a autorisé l’adhésion de la Chine à l’OMC et a ouvert le marché américain à l’afflux des produits chinois ; il en a résulté un déficit commercial américain abyssal et la désindustrialisation des Etats-Unis. D’autre part, il a fait supprimer la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts, en vigueur depuis 1933. Une telle décision a relancé toutes les activités spéculatives et elle est à l’origine du grand endettement des ménages américains. Sur le moment, et c’était l’effet recherché par Clinton pour se faire réélire, le pouvoir d’achat des Américains s’en est trouvé amélioré : ils pouvaient s’endetter et acheter des produits importés à bas prix. Au final, les Etats-Unis ont connu les deux krachs de 2007 et 2008, et de nombreux quartiers des villes américaines n’ont, aujourd’hui, pas grand chose à envier aux favelas brésiliennes…

Le deuxième phénomène est l’accroissement considérable des inégalités sociales (1% de la population détiendrait 80% des richesses), de la paupérisation (26 millions de personnes au chômage ou sous-employées ; 1 personne sur 8 vit de bons alimentaires), et, toujours en rapport avec les faillites des collectivités locales et l’affaiblissement du pouvoir fédéral (contrairement au discours de la droite extrême), la dégradation accélérée des services publics. Une économiste américaine a dressé un bilan désolant de la situation (Huffington, 2007). Pourquoi et pour qui de nouveaux impôts ?

C’est à la lumière de ce contexte économique et sociétal que le débat sur la réforme fiscale, qui vient de s’ouvrir, prend tout son sens. Certes, à son origine, il y a l’intérêt général de réduire la dette, sous peine de coupes budgétaires automatiques. Mais, sachant que les classes moyennes blanches seraient les principales contributrices aux nouvelles recettes, ce débat sera un test. Il va montrer à quel niveau se situe la solidarité nationale dans une société éclatée comme celle des Etats-Unis. Le pourquoi et le pour qui de nouveaux impôts sont plus difficiles à légitimer quand les liens sociétaux et intergénérationnels se défont, quand, à l’intérieur d’une même population, des groupes humains considèrent qu’ils n’ont plus beaucoup en commun. Si aucun accord n’intervient, la fuite en avant (le relèvement du plafond de la dette) permettra, seule, de retarder les effets de l’anomie sociale…

L’élargissement de la polyarchie ethnique à de nouveaux groupes va se traduire aussi, en parallèle avec l’affaissement du leadership anglo-saxon, par une révision des choix et des préférences, lesquels relèvent souvent de l’affectivité, en matière de politique étrangère. Si le changement ethnoculturel en cours éloigne, sans aucun doute, les Etats-Unis de leurs sources et de leurs affinités européennes, il ne leur procurera pas forcément de nouveaux repères sur l’horizon mondial.

Ceci pourrait avoir l’avantage d’entraîner un désengagement américain du continent européen (en obligeant les Européens à regarder la réalité géopolitique en face et s’assumer au plan stratégique), tant il est devenu clair que pour Obama la relation avec la Chine est devenue primordiale. Néanmoins, il ne faut pas se cacher que les sollicitations intérieures multiples et divergentes rendront moins lisible qu’auparavant l’action extérieure des Etats-Unis.

Gérard Dussouy
Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
15/11/2012

(*) Note de la rédaction : à rapprocher de la citation d'Eric Zemmour, à propos de la France, qui, selon le journaliste, encourt le même risque : « C’est la  "brésilianisation" qui nous menace : ségrégation raciale, milliardaires à foison et appauvrissement de la classe moyenne. Misère du monde aux portes des antiques cités. La Défense sera notre Brasilia. Et la Seine-Saint-Denis, nos favelas.»

Bibliographie :

Michaël Lind, The Next American Nation. The New Nationalism and the Fourth American Revolution, New York, The Free Press, 1995.
Arianna Huffington, L’Amérique qui tombe, Paris, Fayard, 2011.

Voir aussi les article Polémia :

« Les théories de la mondialité » de Gérard Dussouy : gagnants et perdants du sans-frontiérisme
Barack Hollande et François Obama : la « post-démocratie » ethnique en marche
Obama : élu des minorités ethniques et de l'oligarchie financière
Paul Gottfried, un auteur incontournable pour comprendre le conservatisme américain
« Les sept plaies de l'Amérique d'Obama » de Jean-Michel Quatrepoint
Obama régularise un million de clandestins
Les Etats-Unis se délabrent

Anatomie de l'effondrement des Etats-Unis
L'identité nationale selon Huntington

Correspondance Polémia – 21/11/2012

mercredi, 01 février 2012

Romney ou Obama: c’est du pareil au même!

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Romney ou Obama: c’est du pareil au même!

Entretien avec l’analyste canadien Eric Walberg

Q.: Monsieur Walberg, Barack Obama et Mitt Romney sont-ils les meilleurs hommes que l’élite américaine est capable de mettre en avant aujourd’hui?

EW: Tous les deux sont intelligents, possèdent l’art de la rhétorique et ont été bien formés. Le problème est le suivant: le projet impérial américain a échoué, tant et si bien que même un génie politique ne pourrait rien faire. Lorsque je converse avec des Américains moyens, je suis de plus en plus choqué par les vues pré-programmées qu’ils me débitent. Le mot pour désigner cette situation, qui me vient en tête, c’est: “lavage de cerveau”.

Q.: Ron Paul, candidat républicain à la présidence, serait-il dès lors le meilleur choix possible?

EW: Lui aussi est un homme politique intelligent, bon rhéteur, talentueux et bien formé. Mais il n’est pas un véritable candidat parce qu’il veut littéralement miner deux piliers essentiels du projet impérial: les banques et l’armée. Aucun président ne peut toucher à ces piliers. Quant à l’idéalisme libertaire de Ron Paul, il est aussi incongru que la foi des établis dans la rectitude du projet impérial.

Q.: Pourquoi n’y a-t-il pas de candidat, qui ait la chance de réussir, et qui représenterait un tiers parti (ou une “troisième voie”), ou un canddidat indépendant, qui pourrait obtenir un score significatif?

EW: La prétention qu’ont les Etats-Unis d’être une démocratie relève de la foutaise. Les Etats-Unis sont aujourd’hui dominés par quelques personnes, qui appartiennent à l’élite dirigeante et qui ne tolèrent qu’une certaine marge de manoeuvre, réduite, soit seulement des ajustements très fins et aucun bouleversement d’envergure. Le carnaval des élections est entièrement dominé par le facteur argent.

Q.: A votre avis, que devra faire l’électeur américain le jour des élections, le mardi 6 novembre 2012?

EW: Il devra voter comme il l’entend, sauf pour les deux principaux “républicrates”. Car que ce soit Romney ou Obama, c’est du pareil au même.

(entretien paru dans “DNZ”, Munich, n°4/2012, 20 janvier 2012).

mercredi, 26 octobre 2011

US-Bundesbeamte versorgten auch unter Bush verdächtige Kriminelle mit Waffen

US-Bundesbeamte versorgten auch unter Bush verdächtige Kriminelle mit Waffen

Paul Joseph Watson

In der Nachrichtensendung Face the Nation des amerikanischen Fernsehsenders CBS räumte die republikanische Kongressabgeordnete Darell Issa, Vorsitzende des Ausschusses für Aufsicht und Regierungsreform, am vergangenen Sonntagnachmittag ein, unter der Regierung Bush habe bereits ein Programm existiert, dass mit der jüngst in die Schlagzeilen geratenen »Operation Fast and Furious« praktisch identisch gewesen sei. Auch damals hatten Bundesbeamte Schusswaffen direkt an verdächtige Kriminelle geliefert.

 

Das Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosivs (ATF) ließ bereits vor Operation Fast and Furious zu, dass Waffen unkontrolliert den Besitzer wechseln.

»Wir wissen, dass unter der Regierung Bush ähnliche Operationen stattfanden, aber sie waren mit Mexiko abgesprochen«, erklärte der Abgeordnete aus Kalifornien. »Sie haben alles versucht, die Waffen die ganze Zeit im Auge zu behalten. Wir sind daher nicht der Ansicht, dass dieses Verfahren, [die Weitergabewege von] Waffen zu verfolgen, grundsätzlich eine schlechte Idee ist.«

Das Programm der Regierung Bush mit Namen Operation Wide Reciever lief in der Zeit zwischen 2006 und Ende 2007 und wurde von Arizona aus koordiniert. Ähnlich wie im Falle der Operation Fast and Furious ließ das ATF (eine amerikanische Bundesbehörde mit polizeilichen Befugnissen, die dem Justizministerium untersteht) zu, dass Schusswaffen in die Hände mutmaßlicher Rauschgifthändler gerieten, ohne dass dies unterbunden wurde.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-joseph-watson/us-bundesbeamte-versorgten-auch-unter-bush-verdaechtige-kriminelle-mit-waffen.html

mercredi, 19 octobre 2011

La destruction des classes moyennes en France, en Europe et aux États-Unis

La destruction des classes moyennes en France, en Europe et aux États-Unis

par Marc ROUSSET

En Europe, la destruction, mais dans les pays émergents, la montée des classes moyennes, voilà où nous conduisent le libre échange mondialiste, les sociétés multinationales qui, à l’exemple de Renault, délocalisent, ainsi que les stock options des dirigeants embarqués dans un capitalisme au service exclusif des actionnaires, n’en déplaise à Mme Laurence Parisot, présidente du Medef. Seul le retour au capitalisme rhénan et à la préférence communautaire, avec des droits de douane sonnants et trébuchants, peut endiguer la catastrophe économique et sociale en cours !

 

Un symbole éloquent est fourni par l’entreprise américaine Apple. Ses produits sont conçus en Californie et assemblés en Chine par FoxconnApple, la deuxième plus grosse capitalisation mondiale après Exxon, que tous les bien pensants portent aux nues, fait travailler à peine une cinquantaine de milliers de salariés, chercheurs et cadres. Foxconn que  personne connaît fait travailler un million de salariés en Chine dans des emplois industriels ! Le Prix Nobel d’Économie Michael Spence constate que de 1990 à 2008, 98 % des vingt-sept millions d’emplois créés aux États-Unis l’ont été pour des secteurs travaillant exclusivement pour le marché intérieur américain, dont dix millions pour les agences gouvernementales et la santé. En revanche, les industries dont les produits sont exportables n’ont pas accru leurs emplois, sauf dans les métiers très hautement qualifiés. Le grand perdant est donc la classe moyenne employée dans l’industrie. Quant au professeur Alan Blinder,  ancien numéro deux de la Fed, il estime que 25 % de tous les emplois aux États-Unis sont potentiellement « délocalisables (1) ».

 

Il est cocasse de constater pendant le même temps et dans le même quotidien, l’émerveillement du brillantissime footballeur Edson  Arantes do Nascimento Pelé. L’ambassadeur du Brésil pour la Coupe du Monde de 2014 s’émerveille au contraire de l’apparition et de la montée des classes moyennes dans son pays : « Notre économie actuellement la septième du monde est diversifiée, innovante et elle allie croissance, stabilité, durabilité et inclusion sociale. Ces dix dernières  années, plus de quarante millions de personnes ont rejoint la classe moyenne, enfin majoritaire dans le pays (2). »

 

Avec l’expansion des échanges et la diffusion rapide des technologies vers les pays en développement, les employés européens sont confrontés à une concurrence croissante par delà les frontières. La Chine, l’Inde et les pays émergents dans une économie mondiale libéralisée et déréglementée provoquent plus qu’un doublement de l’offre de travail globale et un excès structurel de main d’œuvre permettant de faire porter sur les  salariés  l’ajustement aux nouvelles conditions de concurrence. Le fossé se creuse entre ceux qui sont à l’aise dans la mondialisation et le reste de la population, qui craint la précarité, la vulnérabilité, le déclassement social et se recroqueville sur ses avantages acquis.

 

Les classes moyennes tremblent en France pour leurs enfants, dont beaucoup obtiennent au mieux, des fonctions inférieures à des  diplômes, il est vrai, de plus en plus dévalorisés et inadaptés, et n’auront d’autre ressource que de brûler le patrimoine reçu en héritage (3). 80 % des emplois nouveaux créés en France relèvent de l’intérim, de C.D.D. (sept embauches sur dix), de stage, de travail à temps partiel et il arrive sur certains sites de l’industrie automobile que les effectifs soient à plus de 50 % intérimaires. La moitié des salariés – dont 52 % des cadres et 73 % des plus de cinquante ans – estiment qu’il leur serait « difficile de retrouver un emploi au moins équivalent » en cas de perte de celui qu’ils occupent actuellement (4). La fameuse « France d’en bas » est la conséquence directe de l’absence de véritables frontières douanières européennes.

 

Ce qui est vrai pour la France et les États-Unis se vérifie aussi en Allemagne où selon une étude de Joachim Frick et Markus Grabka, chercheurs à l’Institut pour la recherche en économie (D.I.W.) de Berlin, la classe moyenne, le « milieu », voit son importance décroître. En 2000, elle représentait encore plus de 62 % de la population allemande; en 2006, cette catégorie, autrement dit les Allemands qui gagnent entre 70 % et 150 % du revenu médian, était tombée à 54 %. Aujourd’hui en haut de l’échelle en Allemagne, les richesses issues du capital ne cessent d’augmenter. Selon Joachim Frick, « la répartition des revenus est plus inégale et plus polarisée qu’avant »; la confiance et l’optimisme des classes moyennes s’érodent en raison de la précarisation du travail; il est de plus en plus rare de disposer d’un emploi à temps plein et les salaires ne suffisent plus. Selon un quotidien économique en 2008, « l’Allemagne se découvre, 22 % de travailleurs pauvres ». Albrecht von Kalnein, directeur de la fondation Herbert-Quandt, explique ces changements par l’ouverture de la Chine, la mondialisation et la délocalisation des services et des emplois industriels. L’offre mondialisée exerce « une pression sur les salaires en Allemagne » explique Albrecht von Kalnein.

 

Les emplois délocalisés sont en général des emplois ouvriers stables, porteurs de technologie, d’investissements, favorisant d’autres emplois  et services grâce au pouvoir d’achat initialement créé par les  salaires de l’industrie, ce qui est la base même d’une économie saine. La qualité des emplois se dégrade et les Européens s’abrutissent de plus en plus à des tâches instables, peu gratifiantes et routinières; au-delà du problème du chômage stricto sensu se pose le problème de la dégradation continuelle et structurelle de la qualité de l’emploi. Les emplois créés pour pousser les vieillards dans leurs petites chaises roulantes, pour faire les courses des personnes malades, pour faire le ménage ou pour jardiner sont un exemple  d’emploi de services bas de gamme d’intérêt limité, sans avenir ni contenu technologique, des quasi-transferts de revenu qui portent en fait le nom d’emplois pour des pays décadents en voie de désindustrialisation rapide. Dans les statistiques officielles, ces emplois strictement alimentaires contribuent à la croissance d’un P.I.B. qui est en fait de plus en plus désindustrialisé ainsi qu’à la poudre aux yeux médiatique de la lutte victorieuse des gouvernements contre le chômage. Ce qui caractérisait les pays sous-développés et les économies de l’Ancien Régime, c’est le nombre incalculable de domestiques que faisaient vivre les nobles dans leurs châteaux et les classes  privilégiés dans leurs belles demeures !

 

Bien que sa politique ait conduit les États-Unis et le monde à une situation économique catastrophique, Alan Greenspan prétend que : « L’industrie manufacturière, c’est la technologie du XIXe siècle ! […] L’industrie manufacturière, ce n’est pas un secteur d’avenir. L’avenir est dans les idées qui servent à concevoir les produits. […] Il n’y a rien de sacro-saint qui justifie la préservation de l’industrie manufacturière au sens traditionnel du terme. Un pays qui défend son industrie manufacturière d’antan se condamne à voir son niveau de vie stagner ». Nous aimerions savoir comment l’ancien gouverneur de la Réserve fédérale américaine entend trouver du travail à trois cents millions d’Américains passant leur temps à concevoir des produits ! Dans les années 1950, l’industrie manufacturière représentait 27 % de l’économie et 30 % des emplois aux États-Unis; aujourd’hui, elle ne représente plus que 12 % du P.I.B. et un emploi sur dix. Le développement foudroyant de la Chine (70 % de son P.I.B. dans l’industrie) est là pour montrer que ce qu’affirme Alan Greenspan est complètement inexact !

 

Il est vital pour l’Europe de ne pas rester à l’écart du monde industriel moderne, de concevoir un développement industriel fort, créateur d’emplois pour la prochaine génération, d’assurer un renouvellement de son tissu manufacturier. Il importe de reconquérir avec des droits de douane et la préférence communautaire les trois millions d’emplois industriels perdus en France  pendant trente ans par la classe moyenne, au profit de celle de la Chine et des pays émergents.

 

Marc Rousset
Notes
1 : Jean-Pierre Robin, « Libres échanges », dans Le Figaro, 26 septembre 2011, p. 29.

 

2 : « Coupe du Monde. Une chance pour le Brésil », dans Le Figaro,  26 septembre 2011.

 

3 : Louis Chauvel, Les classes moyennes à la dérive, Le Seuil, 2006, 112 p.

 

4 : cf. l’Observatoire du travail – B.V.A. – L’Express, 14 – 29 septembre 2007.

 

5 : « Les conseils d’Alan Greenspan à la France », Le Figaro, 24 septembre 2007.

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mardi, 18 octobre 2011

Occupy Wall Street: Die künstliche Opposition der Neuen Weltordnung

Occupy Wall Street: Die künstliche Opposition der Neuen Weltordnung

Oliver Janich

 

»Zwei Dinge sind unendlich, das Universum und die menschliche Dummheit, aber bei dem Universum bin ich mir nicht ganz sicher«. Mein Lieblingszitat von Albert Einstein könnte über vielen Artikel stehen, aber wenn es um die Occupy-Bewegung geht, trifft es den Nagel wirklich auf den Kopf.

 

Eines vorab: Ich meine nicht, dass jeder, der dort mitmacht, ein Idiot ist. Viele haben berechtigte Zweifel am System und wollen einfach etwas tun. Man kann auch nicht von jedem, der auf die Straße geht, verlangen, dass er erstmal unzählige Bücher über das Geldsystem liest. Aber von den Rädelsführern und denen, die sich ins Fernsehen einladen lassen, darf man das schon verlangen.

Es ist immer schwer zu unterscheiden, ob etwas aus böser Absicht oder aus Dummheit geschieht. War Angela Merkel im Mai 2010 bei der ersten Griechenlandhilfe, als das Desaster begann, aus Zufall in Moskau oder hat sie sich die Befehle ihres Führungsoffiziers abgeholt? Stimmen die Abgeordneten der Ausplünderung Deutschlands zu, weil sie irgendjemand in der Hand hat oder sind sie so doof? Wer weiß das schon?

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/oliver-janich/occupy-wall-street-die-kuenstliche-opposition-der-neuen-weltordnung.html

dimanche, 24 juillet 2011

Indiolateinamerika und Eurasien: Die Säulen des neuen multipolaren Systems

Indiolateinamerika und Eurasien: Die Säulen des neuen multipolaren Systems

Tiberio GRAZIANI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Das US-Abenteuer in Georgien sowie die eklatante Wirtschafts- und Finanzkrise, die das westliche System derzeit heimsucht, zeigen, daß die Vereinigten Staaten von Amerika an diesem Punkt in der Geschichte nicht in der Lage sind, die Führungsrolle zu übernehmen. Auf Grundlage beispielsweise der Dichotomien Ost—West, Nord—Süd, Mitte—Peripherie etc. scheinen keinerlei künftige geopolitische Szenarien von Bedeutung herauszuarbeiten zu sein. Betrachten wir die kontinentalen sowie multikontinentalen Gemeinsamkeiten und Unterschiede der globalen Akteure, so zeigen sich uns die Säulen, auf denen ein neues internationales System für Indiolateinamerika und Eurasien ruhen kann.


Von der Regierungsunfähigkeit der USA

Die jüngste Diskussion um Georgien setzt dem Gerede um die sogenannten „unipolaren“ Vereinigten Staaten von Amerika und vor allen Dingen der Behauptung, diese hätten ein wirkungsvolles geopolitisches System — das heißt ein multipolares System — geschaffen, endlich ein Ende.

Dies sehen nicht nur die meisten jener Beobachter und Berichterstatter so, die — während sich der Niedergang der „unverzichtbaren Nation“ (so ein Syntagma der US-Außenministerin Madeleine Albright) vollzieht — im Zuge der Herbstkrise zwischen Moskau und Tiflis wiederholt eine neue Bipolarität beschworen und Formulierungen aus der Zeit des „kalten Krieges“ entstaubt haben. In Wahrheit sind wir von einem erneuten Aufleben des alten bipolaren Systems weit entfernt; die Nachkriegszeit von 1945 bis 1989 ist von einem ideologischen Widerstreit gekennzeichnet gewesen (nämlich zwischen den Antithesen Kapitalismus—Kommunismus und Totalitarismus—Demokratie), der nun aber nicht so sehr an den lymphatischen Knotenpunkten des bipolaren Gleichgewichtes aufgelöst, sondern vielmehr dadurch entschieden worden ist, daß die heutigen großen Nationen mit kontinentalen Ausmaßen, wie zum Beispiel China, Indien und Brasilien, die aufgrund ihrer wirtschaftlichen Entwicklung und dank des geopolitischen Bewußtseins, das sie unter ihrer jeweiligen politischen Führung rund ein Jahrzehnt lang kultiviert haben, gediehen sind und heute danach streben, auf der weltweiten Bühne in politischer, wirtschaftlicher und sozialer Hinsicht verantwortungsvolle Rollen zu übernehmen.

Wir müssen sogleich hinzufügen, daß das Ende der US-dominierten unipolaren Hegemonie keineswegs die militärische Vorherrschaft berührt, die Washington in weiten Teilen der Welt besitzt. Doch Washingtons Macht in geopolitischer Hinsicht ist heute geringer als noch vor einigen Jahren. Ich möchte allerdings darauf hinweisen, daß diese Hegemonie heute für die internationale Stabilität vielleicht noch gefährlicher ist, als dies in der Vergangenheit der Fall war, gerade weil sie wackelig und empfindlich ist und Washington und das Pentagon leicht aus dem Gleichgewicht geraten können, wie die georgische Krise ja auch gezeigt hat.

Die tiefe Strukturkrise der US-Wirtschaft1 [1] hat nur dazu beigetragen, den Prozeß der Machteinbuße des „westlichen Systems“, der seit Mitte der 90er Jahre zu beobachten ist, zu beschleunigen. Mit den Auswirkungen, die dieser Prozeß auf die Vereinigten Staaten haben wird, auf die „einzige Weltmacht“, haben sich in den ersten Jahren unseres Jahrhunderts Autoren wie Chalmers Johnson2 [2] und Emmanuel Todd3 [3] in ihren jeweiligen Analysen befaßt; hierin zeigen die Verfasser auf, wohin dieser Prozeß bald führen wird und wie die Zersetzung des US-Systems vonstatten geht.

Johnson, ein profunder Kenner Asiens im allgemeinen und Japans im besonderen, meint, daß die USA in den Jahren 1999/2000 nicht in der Lage gewesen seien, ihre Beziehungen mit den Ländern Asiens souverän aufrechtzuerhalten, während man doch deutlich „die fortgesetzten Bemühungen ihres Landes, die ganze Welt zu beherrschen“4 [4] verfolgen konnte. Zu den Veränderungen, die sich bereits sichtbar abzeichnen und die geopolitische Situation der nahen Zukunft erahnen lassen, zählt Johnson auch „Chinas zunehmende Orientierung am Vorbild der asiatischen Staaten mit hohem Wirtschaftswachstum“.5 [5] Der gleiche Autor weiß von der mitleidslosen Analyse David P. Calleos zu berichten,6 [6] der bereits im Jahre 1987 die Auflösung des internationalen Systems schilderte und die Ansicht vertrat, daß die Vereinigten Staaten am Ende des 20. Jahrhunderts eine „raubgierige Hegemonialmacht“ seien „mit wenig Sinn für Ausgewogenheit“.

Sowohl der Franzose Todd als auch der Amerikaner Johnson sind der Ansicht, daß die USA aufgrund der Kriege im Mittleren Osten und in Jugoslawien zu einem Unsicherheitsfaktor für das gesamte internationale System geworden sind; Todd zufolge wirken sich unter anderem die ökonomischen Verflechtungen der Vereinigten Staaten deutlich nachteilig aus, wie ja auch das negative Wirtschaftswachstum des letzten Jahrzehnts unzweifelhaft zeigt.

Einige Jahre später, im Januar 2005, wird ein so aufmerksamer und brillanter Beobachter wie Michael Lind von der New America Foundation („Stiftung Neues Amerika“) in einem wichtigen Artikel in der Financial Times argumentieren, daß einige eurasische Länder (in erster Linie China und Rußland) sowie Südamerika „in aller Stille“ Maßnahmen in die Wege leiten, die den nordamerikanischen Einfluß „verringern“ sollen.7 [7]

Luca Lauriola hat sich dem erst kürzlich — 2007 — im wesentlichen angeschlossen;8 [8] in den Worten Claudio Muttis: „Lauriola bringt einige Argumente vor, die man wie folgt zusammenfassen kann: 1.) Die USA stellen nicht mehr die große Weltmacht dar; 2.) die technologische Großmacht Rußland ist heute mächtiger, als die die USA es sind; 3.) die strategische Verständigung zwischen Rußland, China und Indien bietet eine geopolitische Alternative zu den USA; 4.) die USA stecken mitten in einer schweren Finanz- und Wirtschaftskrise, die den Auftakt zu einem veritablen Kollaps bildet; 5.) in dieser Lage steht die US-Macht so ‚einsam und verlassen‘ da, daß Moskau, Peking und Neu-Delhi versucht sein werden, Reaktionen zu provozieren, die zu globalen Katastrophen führen können; 6.) die Administration Bush schreitet beharrlich auf den Abgrund zu, während die Regierung der Welt vorgaukelt, alles sei in bester Ordnung; 7.) die Lebensbedingungen der Mehrzahl der US-Bürger sind mit denen in manchen Entwicklungsländern vergleichbar; 8.) das Bild, das sich uns heute von den USA bietet, ist keineswegs eine historische Ausnahme, vielmehr zeigt sich in der US-Geschichte eine klare Kontinuität (vom Völkermord an den native Americans bis zum Terrorismus, wie er in Vietnam praktiziert wurde); 9.) in den USA hält die gleiche messianische Lobby die politischen Zügel in Händen, die schon früher in der Sowjetunion die Nomenklatura gestellt hat.“9 [9]

Aber warum steht die Supermacht USA nicht einmal mehr sagen wir zwanzig Jahre vor ihrem Kollaps? Warum soll ein globaler Akteur wie die Vereinigten Staaten von Amerika nicht in der Lage sein, sich weiter an der Macht zu halten und seine offen verkündete „Neue Ordnung“, seine New Order, in demokratischer und liberaler Manier durchzusetzen?

Die Antworten auf diese Fragen sind im großen und ganzen nicht nur einfach in den Untersuchungen von Wirtschaftswissenschaftlern und/oder in politischen Widersprüchen des westlichen Systems zu finden. Sie sind meiner Meinung nach vielmehr in der Auslegung und Anwendung geopolitischer Lehrsätze durch die US-Macht zu suchen. Die Vereinigten Staaten von Amerika — eine thalassokratische Weltmacht — waren schon immer bestrebt, ihre Einflußsphäre auch auf den südamerikanischen Subkontinent auszudehnen. Es ist dies eine geopolitische Praxis, die ich bereits an anderer Stelle als „chaotisch“ bezeichnet habe;10 [10] darunter ist eine Geopolitik der „fortwährenden Störung“ empfindlicher Territorien zu verstehen, um diese dem eigenen Einfluß zu unterstellen und sie schlußendlich dem eigenen Hoheitsgebiet einzuverleiben. Dieses Vorgehen zeugt allerdings von der Unfähigkeit, jene wahrhaft gegliederte internationale Ordnung zu verwirklichen, die diejenigen durchsetzen müssen, deren Trachten auf eine weltweite Führerrolle, eine globale leadership, gerichtet ist.

Zwei italienische Geopolitiker, Agostino Degli Espinosa (1904–1952) und Carlo Maria Santoro (1935–2002), haben in ganz verschiedenen Epochen und mit großem zeitlichen Abstand voneinander — der erste in den 1930ern, der zweite in den 1990ern — den USA übereinstimmend einen wichtigen Zug attestiert, nämlich die Unfähigkeit zu regieren und zu verwalten.

Vor vielen Jahrzehnten, im Jahre 1932, schrieb Agostino Degli Espinosa: „Amerika will gar nicht regieren, es will vielmehr auf die einfachste Art und Weise herrschen, die man sich denken kann, nämlich mittels der Dollar-Herrschaft“, und er fährt fort, „das bedeutet nicht nur, daß seine Gesetze oktroyiert und sein Wille durchgesetzt wird; sondern das bedeutet das Diktat eines Gesetzes, dem der Geist der Menschen oder der Völker in solcher Weise anhaftet, daß Regierende und Regierte ein spirituelle Einheit bilden.“11 [11]

Carlo Maria Santoro hat vor über sechzig Jahren noch einmal unterstrichen, daß die US-Amerikaner sich die „maritime Macht […] überhaupt nicht ausmalen, ja nicht einmal konzeptionell vorstellen können, nicht Eroberung und Verwaltung noch die hierarchische Unterteilung, wie die großen Kontinentalreiche“ sie aufwiesen.12 [12]

Die thalassokratische Besonderheit der USA, die Santoro hervorgehoben hat, und die Unfähigkeit zum Regieren, die schon Degli Espinosa so meisterhaft erläuterte, weisen deutlicher als jede andere Analyse auf den künftigen Niedergang amerikanischer Macht hin. In diesem Zusammenhang müssen natürlich weitere kritische Elemente bezüglich der Expansion des US-Imperialismus berücksichtigt werden: Militäreinsatz, öffentliche Ausgaben, geringe diplomatische Kompetenz.

Der historische Tag, an dem die Führungsunfähigkeit der USA offen zutage trete, sei nun gekommen, behauptete der französische Wirtschaftswissenschaftler Jacques Sapir jüngst. Dem Direktor der Hochschule École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) zufolge habe sich bereits in der Krise von 1997 bis 1999 gezeigt, „que les États-Unis étaient incapables de maîtriser la libéralisation financière internationale qu’ils avaient suscitée et imposée à nombreux pays“13 [13]. Sapir sieht in der Globalisierung selbstverständlich einen Aspekt der US-Expansion, denn er versteht die Anwendung der amerikanischen Politik im großen Maßstab als eine Politik der freiwilligen finanziellen und merkantilen Öffnung.14 [14] Zu diesem Zeitpunkt, da nun das liberale US-amerikanische Süppchen mittels des Diktats des Internationalen Währungsfonds weiteren Patienten eingeflößt werden soll — obwohl dies doch schon in Indonesien mißlang und sich auch Kuala Lumpur nachdrücklich dagegen gewehrt hat —, unterstreicht Sapir, daß es Pekings verantwortungsvolle Wirtschaftspolitik ist, die die Stabilität im Fernen Osten garantiert.

Es sei hier festgehalten, daß die Beschleunigung des ökonomischen und politischen Schrumpfungsprozesses der USA (2007/08) in eine Zeit fällt, da die Führung der Nation nach wie vor in Händen einer Machtclique liegt, die sich auf die Ideen des neokonservativen think tank beruft. Die Neocons haben bekanntlich Washington in den letzten Jahren — spätestens seit 1998, dem Jahre des Beginns der „Revolution in Military Affairs“ — soweit wie möglich zu einer aggressiven und expansionistischen Außenpolitik gedrängt; es war dies eine Politik, die sich eng an die Prinzipien des Alten Testamentes (— der messianische Impuls bildet einen festen Bestandteil des US-Patriotismus wie auch eine Konstante des US-Nationalcharakters —) sowie an die trotzkistische Theorie von der „permanenten Revolution“ gehalten hat, wobei letztere allerdings eine besondere — nämlich konservative — Beugung hat hinnehmen müssen. Diese Theorie ist nicht nur gewissermaßen das theoretische Substrat der Strategie des permanent war, des „beständigen Krieges“, welche Vizepräsident Dick Cheney lanciert und welche die Bush-Administration im Laufe der letzten beiden Legislaturperioden (2000–08) so eifrig umgesetzt hat, weshalb in Washington die „Geopolitik des Chaos“ aufgeblüht ist.

 

Indiolateinamerika und Eurasien

Die USA empfinden sich von der Notwendigkeit der geostrategischen Ordnung (über die in Eurasien Rußland und China die Kontrolle ausüben, in der südamerikanischen Hemisphäre dagegen Brasilien, Argentinien sowie die Karibik) und einer grundlegenden Wirtschafts- und Finanzkrise eingeengt; sie scheinen verwirrt und schwanken einerseits zwischen einer Außenpolitik noch aggressiverer Art und mit noch mehr Muskelspiel als in der jüngsten Vergangenheit und andererseits einer realistischen Neueinschätzung ihrer eigenen globalen Rolle. Derweil werden sich die größten eurasischen Nationen — allen voran Rußland und China — und die wichtigsten südamerikanischen Nationen — Argentinien und Brasilien — ihres wirtschaftlichen, politischen und geostrategischen Potentials in immer stärkerem Maße bewußt.

Dies setzt voraus, daß politische Analytiker und Entscheidungsträger neue Paradigmen zur Anwendung bringen, um die Gegenwart zu interpretieren. Die Auslegungsschemata der Vergangenheit, die auf der Grundlage der Dichotomien Ost—West, Nord—Süd, Zentrum—Peripherie fußen, scheinen keine Gültigkeit mehr zu haben. Eine Analyse der Gegenwart wird von Nutzen sein, um alle notwendigen Elemente zu erfassen, um die geopolitischen Szenarien der Zukunft zu umreißen, um sich einer kontinentalen wie auch multipolaren Sichtweise zu befleißigen, um Bündnisse wie auch Spannungen zwischen den globalen Akteuren auszumachen; hier richten wir unsere Aufmerksamkeit auf die interkontinentalen Achsen zwischen beiden Hemisphären unseres Planeten.

Die BRIC-Achse (Brasilien, Rußland, Indien und China), die neue geoökonomische Achse zwischen Eurasien und Indiolateinamerika, ist mittlerweile eine wohldefinierte, attraktive Tatsache und wird in naher Zukunft verschiedene eurasische und südamerikanische Nationen verbinden. Wenn sich diese Achse nicht kurz- bis mittelfristig konsolidiert, wird der britische „westliche“ Traum von einer euroatlantischen Gemeinschaft, „von der Türkei bis Kalifornien“15 [15], weitergeträumt werden, und die Weltmacht USA — als Kopf der Triade Nordamerika, Europa und Japan — wird weiterhin herrschen.

Auf dem jüngsten Gipfeltreffen der Außenminister der BRIC-Staaten (im Mai 2008 in Jekaterinburg/Rußland) wurde die Absicht bekräftigt, die wirtschaftlichen und politischen Beziehungen zu den neuen aufstrebenden Ländern enger zu gestalten; in den USA faßte man dies als veritablen Affront auf. Man sollte das Treffen der „Großen Fünf“ (Brasilien, Indien, China, Mexiko und Südafrika) in Sapporo auch in Verbindung mit dem G8-Gipfel in Tōyako im Juli 2008 sehen.

Mit dem Amtsantritt von Ministerpräsident Wladimir Putin in Rußland im August 1999 begannen sich zwischen Rußland und einigen südamerikanischen Ländern dauerhafte wirtschaftliche Beziehungen anzubahnen, die in den letzten Jahren intensiviert wurden und eine gewisse politische Dimension angenommen haben.

China zeigte sein Interesse an Südamerika bereits im April 2001 mit dem historischen Besuch von Staatspräsident Jiang Zemin in mehreren südamerikanischen Nationen auf dem Subkontinent. China, stets auf der Suche nach Rohstoffen und Energieressourcen für die industrielle Entwicklung, ist der Auffassung, daß es in seinen bevorzugten und strategischen Partner-Staaten Brasilien, Venezuela und Chile erheblichen Investitionsbedarf gibt, damit die grundlegende Infrastruktur geschaffen werden kann (heute gibt es rund 400 bis 500 Handelsvereinbarungen zwischen Peking und den wichtigsten südamerikanischen Ländern einschließlich Mexikos).

Das Interesse Rußlands und Chinas an Südamerika wächst daher von Tag zu Tag. Die russische Gasprom (und mit ihr Eni)16 [16] hat im September 2008 Verträge mit Venezuela über die Erforschung des Gebietes Blanquilla Est und der Karibikinsel La Tortuga, etwa 120 Kilometer nördlich von der Hafenstadt Puerto La Cruz (im Norden Venezuelas) gelegen, unterzeichnet, und Moskau hat einen Plan zur Schaffung eines Ölkonsortiums in Südamerika verabschiedet. Während der russische Mineralölkonzern Lukoil nach Gesprächen mit der Erdölgesellschaft Petróleos de Venezuela S. A. (PDVSA, auch „Petroven“) eine Punktation verfaßte, reiste ferner Staatspräsident Hugo Chávez im September 2008 nach Peking, um ein Dutzend Handelsabkommen über die Lieferung landwirtschaftlicher, technologischer und petrochemischer Erzeugnisse mit dem chinesischen Staatsoberhaupt Hu Jintao zu unterzeichnen; überdies verpflichtete sich Chávez, bis 2010 fünfhunderttausend Barrel Öl pro Tag zu liefern und hernach eine Million bis zum Jahre 2012.

Darüber hinaus sind Peking und Caracas nach intensiven Verhandlungen von Mai bis September 2008 übereingekommen, die notwendigen Voraussetzungen für die Errichtung einer im gemeinschaftlichen Besitz befindlichen Raffinerie in Venezuela zu schaffen und gemeinsam in China eine Flotte von vier gigantischen Öltankern zu bauen, um die erhöhten Öl-Lieferungen zu bewältigen.

Die Karibik und Südamerika scheinen nicht mehr zu sein als der „Hinterhof“ Washingtons. Washingtons Sorgen vergrößern sich angesichts Nikaraguas Anerkennung der Republiken Südossetien und Abchasien, angesichts Venezuelas Auftreten als Gastgeber für russische strategische Bomberpiloten auf Fernaufklärung und vor allem angesichts der Beschleunigung des Prozesses der südamerikanischen Integration durch das enge Bündnis zwischen Buenos Aires und Brasília. Die Beziehungen zwischen den beiden größten Ländern des amerikanischen Subkontinentes, Argentinien und Brasilien, haben es jüngst (Oktober 2008) gestattet, das Sistema de Pagos en Monedas Locales (SML)17 [17] für den wirtschaftlich-kommerziellen Austausch ins Leben zu rufen. Die Umgehung des US-Dollars durch den SML ist ein erster echter Schritt in Richtung auf eine währungspolitische Integration in den Gemeinsamen Markt „Mercosur“ und der Beginn der Schaffung einer „regionalen Drehscheibe“, die wohl vor allem auf die im wirtschaftlich-kommerziellen Bereich bereits soliden Beziehungen zu Rußland und China wird bauen können, die sich in der unmittelbar nächsten Zeit prächtig entwickeln werden.

Washingtons Nervosität wächst noch angesichts von Pekings und Moskaus Ausweitung ihres Einflusses in Afrika und angesichts der Unterhaltung ihrer Beziehungen mit dem Iran und Syrien.

Aber so wichtig und notwendig solche ökonomischen, kommerziellen und politischen Vereinbarungen auch sein mögen, damit sich das neue multipolare System, dessen beide Säulen Eurasien im Nordosten und Indiolateinamerika im Südwesten sind, richtig entwickeln kann, müssen letztere unbedingt ihre Seeküsten kontrollieren und ihre (oft künstlich von Washington und London hervorgerufenen) internen Spannungen im Zaum halten, die ihre wahre Achillesferse darstellen.

China und Rußland sollten allerdings, wenn sie den USA gegenübertreten, beachten, daß die einstige Hypermacht derzeit zwar mit Sicherheit eine „verlorene“ Nation ist, sie aber immer noch ein geopolitisches Gebilde von kontinentalen Ausmaßen und Herrin ihrer eigenen Küsten ist und noch immer eine starke Flotte besitzt,18 [18] die auf jedem Kriegsschauplatz des Planeten auftauchen kann; das heißt, es gilt vernünftige und ausgewogene Lösungen zu suchen, damit der Grad der Störungen auf globaler Ebene nicht noch zunimmt. Jüngst haben wir daran erinnert, daß Washington nun seine Vierte Flotte reaktiviert hat (bestehend aus elf Schiffen, einem Atom-U-Boot und einem Flugzeugträger), um in bedrohlicher Weise die Verpflichtung zu demonstrieren, die man für mittel- und südamerikanischen „Partner“ habe. Die furchteinflößende Macht, die die USA Eurasien und vor allem Rußland gegenüber zur Schau stellen, bildet den Ausgangspunkt für eine Politik der Integration oder der verstärkten Zusammenarbeit des Subkontinents mit Europa und Japan — auch mit China. In ebendiesem Zusammenhange müssen wir die neue Politik von Rußlands Präsident Dmitri A. Medwedew in bezug auf die Entwicklung der russischen Streitkräfte betrachten, insbesondere die Modernisierung der Marine.19 [19] Obwohl wir im Zeitalter der sogenannten „Geopolitik des Raumes“ und der geostrategischen Raketenwaffen sowie der Strategischen Verteidigungsinitiative (SDI) leben, bilden doch Schiffe auf den Weltmeeren auch heute noch den Prüfstein der Macht, an dem globale Akteure ihre Strategien zu beweisen eingeladen sind; dies gilt noch mindestens das nächste Jahrzehnt hindurch sowohl für „Binnenmeere“ (Mittel- und Schwarzes sowie Karibisches Meer) als auch in den Ozeanen.

Um völlig zu verstehen, in wessen Händen in Übersee die Macht liegt und — nach dem Willen der USA — auch künftig liegen soll, täten Peking und Moskau gut daran, der Worte Henry Kissingers eingedenk zu sein, der vor Jahren schrieb:

Geopolitisch betrachtet, ist Amerika eine Insel weitab der riesigen Landmasse Eurasiens, dessen Ressourcen und Bevölkerung die der Vereinigten Staaten bei weitem übertreffen. Und nach wie vor ist die Beherrschung einer der beiden Hauptsphären Eurasiens — Europas also und Asiens — durch eine einzige Macht eine gute Definition für die strategische Gefahr, der sich die Vereinigten Staaten einmal gegenübersehen könnten, gleichviel, ob unter den Bedingungen eines Kalten Krieges oder nicht. Denn ein solcher Zusammenschluß wäre imstande, die USA wirtschaftlich und letztlich auch militärisch zu überflügeln, eine Gefahr, der es selbst dann entgegenzutreten gälte, wenn die dominante Macht offenkundig freundlich gesinnt wäre. Sollten sich deren Absichten nämlich jemals ändern, dann stieße sie auf eine amerikanische Nation, deren Fähigkeit zu wirkungsvollem Widerstand sich erheblich vermindert hätte und die folglich immer weniger in der Lage wäre, die Ereignisse zu beeinflussen.“20 [20]

Das zu Eurasien Gesagte gilt, nahezu perfekt gespiegelt, in gleicher Weise auch für Indiolateinamerika. Aus evidenten geostrategischen Gründen muß Indiolateinamerika — und das heißt derzeit Brasilien, Argentinien und Venezuela — die Spannungen niedrig halten, die die Instabilität einiger an die Andenkette angrenzenden Länder schüren;21 [21] hier kommt Bolivien eine Vorrangstellung zu, das als Binnenstaat die Westküste des amerikanischen Subkontinents mit seinem Osten verbinden könnte. Brasília, Buenos Aires, Santiago de Chile und Caracas mußten nun gezwungenermaßen ihre politischen wie militärischen Beziehungen ankurbeln — unter der Vormundschaft der USA, wenn man so will — und haben dabei ihr besonderes Augenmerk auf den Ausbau ihrer Hochseeflotten, sowohl zivile wie militärische, gelegt. Die gegenwärtigen Entwicklungen scheinen Indiolateinamerika, dank des „fernen Freundes“ — der eurasischen Macht —, in die Hände zu spielen. Die gegenwärtigen Entwicklungen, das muß gesagt werden, nutzen auch Europa und Japan.

Für das Gleichgewicht des Planeten jedoch bleibt nur zu hoffen, daß die Macht der USA auf ein rechtes Maß zurückschrumpft und daß sich die Vereinigten Staaten danach keiner unbesonnenen Revanchestrategie verschreiben.


Aus dem Italienischen von D. A. R. Sokoll


1 [22] Die derzeitige Wirtschafts- und Finanzkrise geht nach Meinung einiger Experten, unter diesen Jacques Sapir, auf die drei Jahre 1997 bis 1999 zurück. (Jacques Sapir. Le Nouveau Siècle XXI.: Du siècle „américaine“ au retour des Nations. Paris: Seuil, 2008. S. 11.) Hier sei daran erinnert, daß die USA — in der Überzeugung, die „einzige Weltmacht“ (Zbigniew Brzezinski) zu sein — „[u]ngefähr von 1992 bis 1997 […] eine ideologische Kampagne [führten], die auf die Öffnung aller nationalen Märkte für den freien Welthandel und den ungehinderten Kapitalverkehr über nationale Grenzen hinweg abzielte“ (Chalmers Johnson Ein Imperium verfällt: Wann endet das Amerikanische Jahrhundert? übers. v. Thomas Pfeiffer u. Renate Weitbrecht. München: Karl-Blessing-Verlag, 2000. S. 269).

2 [23] Chalmers Johnson. Ein Imperium verfällt: Ist die Weltmacht USA am Ende? übers. v. Thomas Pfeiffer u. Renate Weitbrecht. München: Goldmann, 2001.

3 [24] Emmanuel Todd. Weltmacht USA: Ein Nachruf. übers. v. Ursel Schäfer u. Enrico Heinman. München: Piper, 2003.

4 [25] Johnson, a. a. O., S. 55.

5 [26] Johnson, a. a. O., S. 54.

6 [27] „Das internationale System zerbricht nicht nur, weil schwankende und aggressive neue Mächte versuchen, ihre Nachbarn zu dominieren, sondern auch weil zerfallende alte Mächte, statt sich anzupassen, versuchen, ihre ihnen aus den Händen gleitende Überlegenheit in eine ausbeuterische Vormachtstellung auszubauen.“ (David P. Calleo. Die Zukunft der westlichen Allianz: Die NATO nach dem Zeitalter der amerikanischen Hegemonie. übers. v. Helena C. Jadebeck. Stuttgart: Bonn Aktuell, 1989. S. 218.

7 [28] Michael Lind. „How the U.S. Became the World’s Dispensable Nation.“ In: Financial Times, 26. Januar 2005.

8 [29] Luca Lauriola. Scacco matto all’America e a Israele: Fine dell’ultimo Impero. Bari: Palomar, 2007.

9 [30] Claudio Mutti in seiner Rezension von: Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele, a. a. O. — Veröffentlicht auf: www.eurasia.org, am 27. Januar 2008.

10 [31] Tiberio Graziani. „Geopolitica e diritto internazionale nell’epoca dell’occidentalizzazione del pianeta.“ In: Eurasia: Rivista di studi geopolitici, 4/2007, S. 7.

11 [32] Agostino Degli Espinosa. „Imperialismo USA.“ In: Augustea. Nr. 10. Rom/Mailand, 1932. S. 521.

12 [33] Carlo Maria Santoro. Studi di Geopolitica 1992–1994. Turin: G. Giappichelli, 1997. S. 84.

13 [34] Auf Deutsch: „daß die Vereinigten Staaten unfähig gewesen sind, mit der internationalen finanziellen Lossagung fertigzuwerden, zu denen sie unsere Länder selbst getrieben und die sie uns auferlegt haben“. — Sapir, a. a. O., S. 11 f.

14 [35] Ebd., S. 63 f.

15 [36] Mit diesen Worten hat Sergio Romano in zwei Briefen in der Tageszeitung Corriere della Sera die britische Anti-Europa-Politik kommentiert: „Das Ziel der Briten ist die Schaffung einer großen atlantischen Gemeinschaft, von der Türkei bis Kalifornien, und London mittendrin wäre natürlich der Dreh- und Angelpunkt.“ (Sergio Romano. „Perché è difficile fare l’Europa con la Gran Bretagna.“ In: Corriere della Sera, 12. Juni 2005. S. 39.)

16 [37] Das Akronym steht für Ente Nazionale Idrocarburi und bezeichnet den Erdöl- und Energiekonzern, der das größte Wirtschaftsunternehmen Italiens darstellt. 1999 hat Eni mit Gasprom eine Vereinbarung über den Bau der Blue-Stream-Pipeline unterzeichnet, die Rußland über das Schwarze Meer mit der Türkei verbindet. — Anm. d. Übers.

17 [38] Zahlungssystem in lokaler Währung. Zwischenstaatliche Geschäfte werden direkt in Brasilianischen Reais und Argentinischen Pesos abgerechnet, ohne Umweg über die Weltwährung Dollar. — Anm. d. Übers.

18 [39] Alessandro Lattanzio weist darauf hin, daß „die US-Marine vor zehn Jahren noch vierzehn Flugzeugträger sowie Trägerkampfgruppen gehabt hatte. Jetzt besitzt sie auf dem Papier noch zehn [Flugzeugträger], aber nur fünf, sechs stehen im Einsatz“. (Alessandro Lattanzio. „La guerra è finita?“ Vortrag anläßlich des FestivalStoria zu Turin am 16. Oktober 2008.)

19 [40] Alessandro Lattanzio. „Il rilancio navale della Russia.“ In: www.eurasia-rivista.org (Stand: 1. Oktober 2008).

20 [41] Henry A. Kissinger. Die Vernunft der Nationen: Über das Wesen der Außenpolitik. übers. v. Matthias Vogel u. a. Berlin: Siedler, 1994. S. 904.

21 [42] Bekanntlich haben Analysten Südamerika in zwei Bogenbereiche untergliedert: einerseits den Andenbogen, bestehend aus Venezuela, Kolumbien, Ecuador, Peru, Bolivien, Paraguay, und andererseits den Atlantikbogen, bestehend aus Brasilien, Uruguay, Argentinien und Chile.

jeudi, 28 octobre 2010

Red Velvet: The Neocons' New Coalition Partners

Red Velvet

The Neocons' New Coalition Partners

 
 
 
Red Velvet  
 Mary Cheney, Alex Knepper, and David Frum

Richard Spencer’s references to Alex Knepper and his erotic activities while working as David Frum’s assistant bring up what is not an isolated embarrassment. It betokens what may be a widening problem for the neoconservative camp and given the influence of the neoconservatives, for the entire authorized Right. (Fortunately our side will not be involved, since we have no more investment in the present conservative movement than we do in the Obama administration.) It is highly doubtful that Knepper’s solicitation of sexual favors, “posting many pieces on a chat site for gay teens,” began the day before yesterday. Presumably there was a cover-up going on for a while, that is, as long as Frum could keep Alex’s critics at bay. Finally despite his value as a gutter journalist, Knepper became too much of a liability to be kept any longer (pardon the double entendre), and so Frum gave him the heave ho with expressions of “regret and remorse.”

I do recall a time when those who stupidly or opportunistically tried to see the good side of their new masters assured me that the ascending neocons were “serious about family issues.” They might have sounded like a cross between Trotsky and Ariel Sharon on foreign policy; and they might have drooled incessantly over Latino immigration, the Civil Rights Act, and the memories of their anti-Stalinist Marxist favs. But when family issues came up, one could supposedly count on them. This may have been the case for a few years, but by now the old story has worn thin. On family issues, the neocons are social-cultural leftists, and it is likely they’re going to drag all their dependents and lickspittles, and particularly their Christian stooges, in the same direction.

The neoconservatives have had a cozy relation with gays for some time, a truth that can be ascertained by looking at the staff of New Criterion, the catamites of Allan Bloom, and many neocon friendships in the New York-Washington Corridor. This however is no reason to ascribe ideological positions to those who feel comfortable around gays. De gustibus non disputandum! And one can always point to the fact that truer conservatives in an earlier period showed the same erotic propensities and were often exposed by the Left for their indiscretions.

 

The difference between then and now however is that none of these earlier homosexual conservatives or their well-wishers went around legitimating alternative lifestyles. It was simply assumed that individuals, including conservatives who thought of themselves as Christians, had their failings; and it was they who would have to cope with such flaws as idiosyncratic sexual preferences. But since the early 1990s, when the Wall Street Journal began bashing Buchanan for insulting the “San Francisco Democrats,” which was taken as a coded reference to gays, the neocon camp has been keen on homosexual rights, even pushing in some well-publicized instances the institution of gay marriage.

Jonah Goldberg, David Frum, and John Podhoretz are only three of the more prominent advocates in the “conservative” communion of extending marriage to gays. And for the last ten days, we’ve been treated to one tirade after the other against New York gubernatorial candidate Carl Paladino, for failing to show sufficient respect for Gay Pride parades. Paladino’s remark before a gathering of Hasidic Rabbis in Brooklyn that they should not “allow their children to be brainwashed” by those who treat homosexual relations as a norm, was perfectly appropriate. Such brainwashing goes on in our public schools incessantly; and I’m sure that Frederic Dicker of the New York Post, Charles Krauthammer on FOX, and other neocon talking heads know what Paladino said is directly related to reality.

But he is clearly not on the same page with Human Events’s “conservative of the year” in 2009, Dick Cheney. Unlike the scorned Paladino, Cheney is passionately in favor of gay marriage and showcases his lesbian daughter. While Cheney’s value as a “conservative” has more to do with his foreign policy belligerence than with his conception of marriage, indisputably his work as a gay activist has not damaged his “conservative” image. By contrast, the spunky Italian hard hat Paladino is being savaged night and day by neocons for taking the opposite position.

Earlier in the year, when every neocon celebrity came out enthusiastically for Obama’s concession to the social Left, to get rid of the “don’t ask, don’t tell” policy on gays in the military, I naively assumed that the reason was the one I heard Krauthammer give: “We’re going to need the military and so why exclude anyone who wants to serve on the basis of sexual preference.” I won’t get into the arguments that could be marshaled on the other side, for example, about gay officers trying to extract favors from those with lower ranks. But presumably if I thought like a neocon, that the primary mission of the U.S. is to get repeatedly into military crusades for democracy, I might have seen Krauthammer’s point.

Unfortunately, by now the neocons, and especially the children of the founding fathers, seem to be intent on accommodating gays, that is, people they’re more likely to run into in Starbucks than their well-wishers who live in fly-over country. And I don’t blame the neocons for preferring sexually ambiguous Jewish publicists whom they meet in their own social world to the cognitively deprived goyim who hang on their every word. I might prefer the company of urbane metrosexuals to those fools who weep over Glenn Beck’s incoherent encomia to MLK.

My question is what will happen when the latest neocon move to the left becomes an authorized position in their movement. Will those who depend on neocon favors go along with the move or will there be some opposition? My prediction is as follows. The drones will fall into line, with their usual rhetorical dishonesty. Just as in the case of the transformation of the Reverend Dr. King, from a quasi-Marxist philanderer and crass plagiarizer into a conservative theologian and Augustinian Christian, gay marriage will become a new exemplification of “family values.” There is no way one could do verbal justice to the sleaziness of kowtowing movement conservatives. I still vividly recall the way The Gambler, Bill Bennett, came out for hyper-Zionist Lieberman for vice-president in 2008, after having devoted years of his life to inveighing against abortion. Supposedly Lieberman, who voted for late-term abortion, was good on “democratic values” and therefore deserved to be president. Perhaps Bennett’s sponsors threw him payola for this highly publicized endorsement.

The most breath-taking example of servility toward the neocon master class that I’ve encountered came in a book of essays by a minor art critic dealing with postmodernist academics. The book treated the violently anti-Western, anti-Christian, and anti-rational ideas of three professors at prestigious universities, all of whom, not incidentally, had conspicuously Russian Jewish names. Although the Jewish backgrounds of these postmodernists may not tell everything about their intellectual journeys, such biographical data is certainly relevant for understanding them. American Jews, like American Irish, are disproportionately on the left but the fact that the Jews go disproportionately into the academic profession may have something to do with the leftist orientation of universities. Moreover, the attraction to postmodernism, as a vehicle for deconstructing a culture that one finds oppressive to one’s ethnic group, would be understandable in a group that feels rightly or wrongly marginalized in a Christian society.

There are certainly ways of expressing this self-evident connection between leftwing postmodernism and Jewish alienation without being unduly offensive. But the author in question had no desire to bring up a taboo subject, which might have cost him a cushy post in the neocon empire. Instead he devoted the last part of his book to beating up on German straw men, which is a favorite neocon pastime, perhaps best exemplified by Alan Bloom’s rant against “the German connection” in The Closing of the American Mind. Apparently recognizably Jewish representatives of leftwing postmodernism had been reading too much Martin Heidegger and were being corrupted by the same ideas that led to the Holocaust.

Now I for one admire Heidegger’s work and, presumably unlike our art critic, I have read his Sein and Zeit several times with growing admiration. I could also never imagine myself believing any of the trash the author in question attributes to Heidegger’s philosophy of being; and I’m not sure it’s even there. And I doubt he believes his other subjects picked up their subversive thinking (or anti-thinking) from Heideggerian ontology. The neocon art critic is obviously trying to kill two birds with one stone, both aimed at pleasing his masters, savaging the goddamned Krauts, who were once ruled by Hitler, and stripping Jewish leftists of any significant Jewish association. Those who play such abject games should have no trouble recognizing gay parades and gay marriage as paradigmatic “family values.” They will be depicted as the newest stage of the Civil Rights revolution, which was a “conservative” event from Selma through Stonewall.

Paul E. Gottfried

paul2.jpgPaul Gottfried has spent the last thirty years writing books and generating hostility among authorized media-approved conservatives. His most recent work is his autobiography Encounters; and he is currently preparing a long study of Leo Strauss and his disciples. His works sell better in Rumanian, Spanish,Russian and German translations than they do in the original English, and particularly in the Beltway. Until his retirement two years hence, he will continue to be Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College in Elizabethtown, PA.

mardi, 31 août 2010

Anatomie de l'effondrement des Etats-Unis

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Anatomie de l'effondrement des Etats-Unis

 

La question n'est pas tant de savoir si le système mondial pourra (saura) s'adapter à l'effacement des USA, que de savoir s'il résistera à l'effondrement des USA.

Les stigmates

Certains ont vu dans l'information selon laquelle le FMI travaille sur une « devise mondiale » baptisée bancor destinée à remplacer le dollar, le signe du déclin décisif des USA. (Voir par exemple RAW Story du 5 août 2010) . Les nouvelles de la situation économique des USA, surtout en ce qui concerne le chômage, sont exécrables et ridiculisent les assurances ronflantes des Bernanke, Geithner et Summers du printemps 2009 (Voir le texte de WSWS.org du 7 août 2010, qui constitue une excellente synthèse de cette situation).

Peut-être l'article de Glenn Greenwald, du 6 août 2010, dans Salon.com, titré « A quoi ressemble un empire en train de s'effondrer », est-il encore plus significatif. Selon un article du Wall Street Journal du 17 juillet 2010, décrivant l'évolution de l'infrastructure des USA où l'on casse le bitume dégradé des routes pour le transformer en gravier, l'Empire retomberait à l'âge de pierre, ce Stone Age où le général LeMay voulait renvoyer, par les bombes, le Vietnam récalcitrant. Ce n'est pas le signe du « déclin décisif des USA », c'est le spectacle de l'effondrement en cours des USA.

...Il y a aussi les bruits de guerre. Les USA vont-ils se lancer dans une nouvelle guerre (contre l'Iran), ou bien y être entrainés par leurs amis israéliens, ceci pourquoi pas dès ce mois d'août, selon un groupe désormais fameux d'anciens officiers du renseignement ? La folie de la chose serait bien définie par la notion de “somnambulisme”. («Will the summer of 2010 be remembered as the time when we turned into a nation of sleepwalkers?», interroge le professeur de littérature de Yale, David Bromwich le 7 août 2010 sur Huffington.post.  On verra. En attendant, Michelle Obama est en « vacances privées » mais en bonne partie aux frais du contribuable, à Marbella, sur la Costa del Sol. L'escapade conduit la presse conservatrice américaine à une attaque en règle qui nous ferait penser que le couple BHO-Michelle commence à prendre des allures de Sarkozy-Carla. Michelle est comparée à Marie-Antoinette; quant à BHO, ce serait plutôt Néron, la lyre en moins. Appréciez la signification historique des références.

Par ailleurs, aujourd'hui, les USA semblent accepter comme une situation chronique, quasiment structurelle, un état de l'emploi semblable à celle qui existait durant la Grande Dépression. Peut-être y voient-ils une raison logique de se lancer dans une troisième guerre, comme ça, pour relancer la croissance, peut-être pour le fun, ou bien pour avoir trois guerres « à la fois ». (Bromwich, cité plus haut, estime qu'il faut trois guerres « à la fois » aujourd'hui, pour que les USA puissent satisfaire leur besoin de se trouver continuellement en guerre, ou pour continuer sans être interrompus leur marche somnambulique: une guerre pour en sortir, une pour y être embourbés, une pour la commencer, – dans l'ordre mais en même temps, l'Irak, l'Afghanistan et l'Iran).

Un président imperturbable…

Le président Obama est à mi-mandat, toujours aussi calme, aussi distancié, et toujours aussi Afro-Américain nous assure-t-on... Ce président, apparemment imperturbable sourit beaucoup, parle beaucoup, bouge beaucoup, et fait beaucoup son métier de président. Il semble également accepter comme probable une défaite de son parti en novembre prochain, qui lui donnerait un Congrès ingouvernable. Curieuse remarque lorsqu'on y pense, qui laisserait croire que le Congrès actuel à majorité démocrate est « gouvernable », ce qui est l'exact contraire de la réalité. Il est vrai que la défaite démocrate n'est pas acquise, puisque les républicains sont, par moment, aussi mal vus du peuple américain que les démocrates. Il leur reste Ron Paul, Tea Party et ainsi de suite, ou bien les « néo-sécessionnistes » – ou bien tout cela ensemble puisque l'état d'esprit commence à s'équivaloir d'un parti à l'autre.

Et un Pentagone en cessation de paiement

De son côté, le Pentagone (Moby Dick) est en cessation de paiement ou presque. Même les chroniqueurs les plus favorables au Monstre ne voient d'autre solution qu'une solution proche de celle qui a permis de sauver tant bien que mal l'industrie automobile américaine, allant peut-être jusqu'au démantèlement de Moby Dick lequel reçoit encore autour de $1.200 milliards par an pour conquérir le monde. Les chroniqueurs les plus géopoliticiens, pour l'occasion indifférents à la conquête du monde par les USA, constatent, eux, que la reconquête par le Mexique des USA, ou de la partie des USA qui revient historiquement au Mexique, a d'ores et déjà commencé. La réaction, à Washington, est de s'indigner face aux dispositions « xénophobes » de la loi SB 1070 de l'Arizona. Effectivement, le débat passionne les foules bien-pensantes de l'establishment. Elles sont bien les seules à s'indigner. Voilà le niveau de philosophie où se situe l'action politique dans la capitale, où la paille et la poutre tiennent respectivement leurs rôles traditionnels.

Les USA sont-ils en déclin ?

Vont-ils s'effondrer ? A ceux qui se posent la question, il est temps de dire qu'ils retardent. L'empire s'effondre sous notre regard, en général aveugle puisque gavé de virtualisme hollywoodien et incapable de voir les formes et les mouvements qui sont devant nos yeux. L'effondrement s'effectue par dissolution, peut-être avec une certaine discrétion qui ne manque pas de grâce mais dans tous les cas avec une efficacité rarement atteinte. Un jour certes pas très lointain, nous nous retrouverons avec une coquille vide, marquée « Made in USA », dotés d'un gouverneur de l'Arizona directement issu des cartels mexicains de la drogue. La description de la situation par le Wall Street Journal vaut une lecture attentive, selon laquelle les routes anciennement bitumées sont retapées avec du gravier répandu à la volée («Return to the stone Age») parce que le bitume coûte trop cher, ou bien laissées à l'abandon parce qu'on n'a plus d'argent, plus de personnel, plus de moyens, plus rien... La forme organisée de cette structure sublime que prétendaient être les USA est en train de retourner à la substance informe originelle de l'entropie, dans un mouvement naturel de déstructuration. Le pauvre Glenn Greenwald se lamente : «The real question is whether the American public is too apathetic and trained into submission for that to ever happen...»

L'Amérique est paralysée parce qu'elle semble déjà soumise, déjà consentante à sa chute dans une extraordinaire dissolution. Tout se découvre pour ce qu'il est : une civilisation en carton pâte, un empire en toc, en plaqué or qui veut se faire passer pour de l'or pur... (« The Gilded Empire », pourquoi pas, – de l'expression « Gilded Age », ou l'âge du « plaqué or », ou encore « l'âge du toc », pour désigner la période 1865-1890 des USA, que les Européens ont souvent compris, d'une façon qui traduit bien leur fascination pour l'artefact américain, comme le « Golden Age ».)

Les économistes qui découvrent que le FMI est en train de travailler au remplacement du dollar nous avertissent par conséquent que « le déclin » (l'effondrement) des USA provoquera tout de même un certain remous. Le système mondial devra souquer dur pour s'y adapter... Attendez, de quoi parle-t-on exactement ?

Big Bang et American Dream

La question n'est pas tant de savoir si le système mondial pourra (saura) s'adapter à l'effacement des USA, que de savoir s'il résistera à l'effondrement des USA. D'abord, il y a cette évidence que les USA sont à eux seuls le système mondial, – évidence technique, certes, mais aussi symbolique et psychologique. Les USA sont la modernité, et la modernité c'est le système, – aussi assurément que le signifiait cette phrase terrible du nommé Rouhier, en 1824, qui terrorisa Stendhal et décida l'écrivain à rompre avec le parti moderniste (et pro-américain) devenu « parti de l'industrie » : Les Lumières, c'est désormais l'industrie. (Voir notamment la Deuxième Partie de La grâce de l'Histoire et, en général, les textes de la rubrique La grâce de l'Histoire.

Nous ne sommes pas dans le cas historique « banal » du déclin d'un Empire, d'un changement de puissance, d'un bouleversement d'équilibre. Nous sommes dans le cas explosif d'une civilisation qui a été complètement transmutée en un système mondial de puissance (le système du technologisme), avec la politique de l'« idéal de la puissance » qui va avec ; système mondial parvenu au paroxysme de sa crise, ce paroxysme étant la crise des Etats-Unis eux-mêmes, à la fois identifiés au système mondial et enfants, sinon esclaves de ce système qu'ils crurent avoir créé et crurent dominer à leur avantage.

On connaît également le cas que nous faisons de l'impact psychologique des USA sur le système mondial au travers de cet artefact qu'est la notion d'American Dream. Par conséquent, nous dirions que l'effacement ordonné des USA dans une sorte d'« ordre international » semble extrêmement peu probable parce que qu'on ne retire pas d'une façon ordonné son essence même, sa raison d'être, sa dictature d'influence, à ce qui prétend être une structure ordonnée sans la faire s'effondrer. Par conséquent, la seule issue dans la situation présente est la disparition brutale de la prédominance de l'American Dream par la disparition de sa source, c'est-à-dire des Etats-Unis eux-mêmes, tels qu'ils sont devenus sous la pression du système de l'« idéal de puissance ». Cela conduit à des hypothèses beaucoup plus brutales que le retrait ordonné et la banalisation des USA devenus une « puissance comme les autres » parmi quelques autres puissances.

Pourtant nous ne voyons pas que les USA, – en tant que système de l'américanisme, ou encore l'establishment washingtonien – puissent seulement accepter quelque chose qui ressemble à un déclin, à ne plus être ce qu'on présente comme la “nation exceptionnelle” et la “nation indispensable”. Bien entendu, cela ne suffit pas, ni pour ne pas décliner, ni pour rester « exceptionnel » et « indispensable ». Cela ouvre plutôt la porte à des impasses, des dilemmes, des troubles renouvelés, à des perspectives beaucoup plus radicales.

Au contraire d'une politique de plus en plus apaisée, retenue et en recul, comme on aurait pu croire que l'orientation aurait pu en être prise au début de l'administration Obama, nous observons de la part du système de l'américanisme une réaction de plus en plus tendue, de plus en plus impulsive et de plus en plus chaotiquement agressive, bien que de plus en plus privée des moyens de soutenir cette agressivité. Cette réaction pourrait se produire alors que la puissance américaine est en cours d'effondrement. Dans ce cadre psychologique dégradé, effectivement l'hypothèse d'une attaque contre l'Iran, plus ou moins à la suite d'une machination israélienne, pourrait être envisagée. Actuellement, l'hypothèse d'une attaque est largement évoquée, mais comme une sorte de fatalité, sans aucune justification construite ni raisonnée, sinon, peut-être, avec l'espérance superstitieuse qu'un tel spasme d'affirmation de puissance causerait une sorte de Big Bang stoppant l'actuel effondrement de la puissance.

Mais ce n'est qu'une possibilité, qui se heurte à divers obstacles systémiques, comme la paralysie de la toute-puissante bureaucratie, d'éventuelles actions contradictoires de différents pouvoirs, etc. Surtout, il existe un autre phénomène qui agit dans un autre sens. Il s'agit de la situation intérieure en cours de déstructuration, parallèlement à l'effondrement du système général. Cette situation pourrait agir comme un frein décisif si les dirigeants pensaient qu'une action extérieure provoquerait des tensions insupportables. Mais les dirigeants pourraient croire à l'inverse qu'une attaque rétablirait la cohésion des Etats-Unis. Dans ce cas cependant, le contraire pourrait se produire. Une initiative militaire précipiterait effectivement des tensions internes aboutissant à l'hypothèse de l'éclatement. C'est ce à quoi pensait le « néo-sécessionniste » Thomas Naylor, du Vermont : «There are three or four possible scenarios that will bring down the empire. One possibility is a war with Iran...».

Dans tous les cas nous pensons pour notre part qu'une perte de leur statut de puissance dominatrice ne pourra mener les USA qu'à une issue brutale, quelle qu'en soient les modalités . Cette issue brutale ne signifierait pas des troubles révolutionnaires, mais plutôt une « brutalité » dans la signification et la rapidité des événements. Il s'agira sans doute de l'effondrement du « centre », qui ne résistera pas à cette perte de puissance puisque seule la puissance lui donne sa prétendue légitimité. Le « déclin » ne devrait pas être envisagé sous la forme progressive que nous lui donnons en Europe. Il devrait y avoir effondrement, mais ce serait celui de la structure centrale. Cependant à partir de là, l'entièreté du système général de notre civilisation perdra sa légitimité et se retrouvera lui aussi sur la voie de l'effondrement. On ne peut simplement pas envisager un transfert de puissance d'une puissance à l'autre, puisque les USA sont effectivement l'essence même de la puissance du système mondial, sa forme, sa signification, sa légitimité psychologique encore plus que son poids.

Répétons-le, le monde ne verra pas nécessairement un effondrement « physique » assorti d'un éclatement révolutionnaire ou anarchique, menant à un chaos de la même sorte. Il s'agira d'abord de l'effondrement d'une légitimité, libérant notre psychologie de l'enfermement dans la vision américaniste du monde, c'est-à-dire dans l'American Dream. Cependant, sortant si complètement avec cette hypothèse de notre référentiel ordinaire et conformiste, nous sommes bien incapables de dire quels événements en résulteraient pour le système général de notre civilisation en phase terminale.

Philippe Grasset
09/08/2010
Pour une Europe intelligente – Solidatité et Puissance

Correspondance Polémia – 22/08/2010

mardi, 01 juin 2010

Etats-Unis: nouvelles alliances politiques?

Etats-Unis: nouvelles alliances politiques?

 

Les Républicains entendent reconquérir l’électorat afro-américain

 

michael-steele.jpgEn novembre 2010 auront lieu les élections pour le Congrès américain. Les deux partis mastodontes des Etats-Unis, inamovibles et contrariant l’émergence de toute tierce voie, sont en train de constituer leurs futures listes et on sait d’ores et déjà que les Républicains (le “Grand Old Party”) truffera les siennes de candidats noirs, afro-américains. Ce glissement en direction de l’électorat afro-américain s’explique par le succès de Barack Obama lors des dernières présidentielles. Les Républicains, contrairement aux idées reçues et répétées à satiété par des médias peu soucieux d’exactitude historique, comme l’immonde torchon bruxellois qu’est “Le Soir”, ont généralement promu, dans le passé, les lois d’émancipation raciale au contraire des Démocrates qui les freinaient en tablant sur l’électorat des “petits blancs”, des catholiques et des syndicalistes d’origine irlandaise ou italienne ou des immigrés juifs d’Europe centrale ou orientale. Ce n’est qu’au cours des deux ou trois dernières décennies que les Démocrates ont cherché à gagner l’électorat afro-américain et ont pleinement réussi dans ce travail de conquête. En quelque sorte, en renouant avec leur sollicitudes passées pour les Noirs américians, les Républicains reviennent à la case départ, en constatant les pertes qu’ils ont essuyées en n’ayant plus aucun représentant afro-américain au Congrès. Les deux grands partis des Etats-Unis sont donc à la recherche d’un même électorat qui n’est plus du tout celui des Euro-Américains (WASP et autres) ou d’une frange précise de celui-ci. Dès lors, les Euro-Américains risquent bel et bien d’être très bientôt les prochains laissés pour compte des politiciens américains. Le moteur de la reconquête républicaine des électeurs afro-américains est sans conteste Michael Steele (photo), depuis l’an passé le premier président noir du Parti Républicain qui n’est ni député ni sénateur. Steele est donc l’Obama potentiel des Républicains dans les prochaines joutes électorales aux “States”.

 

Le glissement de la classe politique américaine, toutes  étiquettes confondues, vers les masses non blanches de l’électorat américain  —glissement espéré avec tant d’ardeur candide par les tenants de l’idéologie multiculturelle et craint par les nostalgiques de la suprématie blanche—  est donc en train de s’opérer à grande vitesse: Démocrates comme Républicains doivent impérativement, pour gagner toutes les futures élections aux USA, s’ouvrir aux minorités de souche non européenne. Les chiffres sont là et les Républicains les ont retenus: seulement 5% des Noirs américains ont voté pour le “Grand Old Party”, lors des présidentielles qui ont porté Obama à la magistrature suprême. Pour revenir au pouvoir et, plus tard, reprendre cette magistrature suprême, les Républicains doivent mordre, et à pleines dents, dans cette masse de 95% d’électeurs d’Obama. Cependant, comme l’atteste par ailleurs l’histoire politique des Etats-Unis, tous les Afro-Américains ne partagent pas les idées politiques des Démocrates: certains critiquent sévèrement aujourd’hui le premier président coloré des Etats-Unis. De nouvelles alliances, de nouvelles combinaisons politico-électoralistes, sont donc en train de se forger: d’une part, le mouvement dit “Tea Party” séduit de larges strates d’Euro-Américains préoccupés et inquietés par le glissement général de la politique américaine en direction des minorités non blanches et, d’autre part, les Républicains cherchent à rallier une bonne fraction de l’électorat afro-américain d’Obama. Nous avons là un noeud de contradictions que l’art politicien et médiatique américain réussira sans doute à résoudre, du moins pour le temps fort bref d’une campagne électorale (les lecteurs de Toqueville savent comment fonctionnent ces “bricolages” politico-médiatiques). Contrairement aux généralisations et aux hyper-simplifications véhiculées par les médias du Vieux Continent, l’électorat afro-américain ne constitue pas un bloc homogène et non fissible: d’un côté, certains se souviennent qu’ils doivent une bonne part de leur émancipation aux Républicains (Martin Luther King l’était) et, de l’autre, la frange la plus radicale des “obamistes”, regroupés dans le lobby “Black Caucus”, actif parmi les députés du Congrès, estime que l’actuel président américain n’en fait pas assez pour son électorat afro-américain, auquel il doit son éclatante victoire électorale.

 

La campagne électorale de cet automne risque donc bien de nous livrer quelques solides surprises et de contredire les aboyeurs de slogans préfabriqués qui fossilisent nos médias en Europe. Wait and see.

 

(commentaires à propos d’une note parue dans “Der Spiegel”, Hambourg, n°21/2010).

mercredi, 12 novembre 2008

Obamania: nero, musulmano, socialista?

 

Obamania…

 

Nero, Musulmano, Socialista?

 

Ex: http://www.mirorenzaglia.org/

Dammi tre parole. No, non “sole, cuore, amore”. Dammi le tre parole che hanno dominato la campagna elettorale Usa: “nero, musulmano, socialista“. Tre spettri, tre fantasmi che abitano la perenne cattiva coscienza di quel gigante paranoico che è lo (pseudo)impero statunitense. Tre accuse rivolte al nuovo messia a stelle e strisce. Accuse per il momento rispedite al mittente dai milioni di americani recatisi alle urne con fervido entusiasmo anche grazie alla perenne impresentabilità degli esponenti repubblicani. Accuse respinte, quindi. Eppure c’è da credere che i tre macigni peseranno non poco sulla nuova amministrazione a stelle e strisce.

 

 

Cominciamo dall’”abbronzatura”. Ecco, qui la malafede del pensiero dominante esce completamente allo scoperto. Ancora nessuno l’ha detto, quindi lo faccio io: sostenere un candidato esclusivamente in virtù del colore della sua pelle è, semplicemente, razzismo. E’ razzismo, ci hanno sempre detto, l’articolazione di tre concetti: a) l’idea di razza ha realtà definita, concreta, sostanziale; b) tale concetto è totalizzante nel definire l’essenza di singoli e gruppi umani; c) da tale appartenenza si possono desumere giudizi morali. Ora, sarà abbastanza semplice constatare come l’opinione pubblica mondiale sia caduta in ognuno di questi tre momenti dialettici nel giudicare la formidabile ascesa del buon Barack. Che è nero, quindi buono. Chissà perché - misteri del politicamente corretto - la cosa non ha funzionato con Condoleeza Rice. Non precisamente una svedese,eppure, di fatto, colei che ha mosso i fili della pur universalmente detestata politica estera statunitense nell’era Bush. Beninteso, non ho nessuna simpatia per l’egemonia Wasp e ho sempre trovato affascinante, se è per questo, un personaggio come Malcom X. Ma Obama non è Malcom X.

 

 

Politica estera, si diceva. Le immagini di Barack Hussein Obama con il turbante hanno smosso l’opinione pubblica americana in un momento in cui la crisi finanziaria e l’imbarazzante Sarah Palin non avevano ancora definitivamente compromesso le speranze dei repubblicani di restare alla Casa Bianca. Urgeva - ed urge - mostrare continuità in politica estera. La prima nomina del presidente eletto, in questo senso, lascia poco spazio all’immaginazione. Il nuovo chief of staff (capo di gabinetto) sarà infatti Rahm Emanuel. Uno, per capirci, che aveva il padre nell’Irgun, il gruppo paramilitare che mostrò particolare vivacità a Der Yassin. Da Tel Aviv è presto giunto un sospiro di sollievo: “E’ il nostro uomo alla Casa Bianca”, hanno esclamato i media israeliani. Quanto al vicepresidente eletto, Joe Biden, sappiamo che durante la guerra in Bosnia chiese con forza misure in favore dei pupilli di Washington, ovvero i musulmani bosniaci, dalla fine dell’embargo sulle armi ai raid aerei della Nato alle azioni giudiziarie contro i crimini di guerra. Per il resto dello staff si parla di uomini del giro Kennedy (sì, quello che rase al suolo il Vietnam) e Clinton (sì, quello che fu autore della prima aggressione all’Europa dal 1945 ai danni della Serbia). E lui, il buon Obama? Il primo agosto scorso ha dichiarato: “Noi porteremo avanti una guerra che deve essere vinta. Il primo passo è quello di lasciare il lasciare il campo di battaglia sbagliato in Iraq per spostarci in quello giusto, in Afghanistan e Pakistan. Voglio essere chiaro: su quelle montagne si nascondono i terroristi che hanno ucciso tremila americani e pianificano di colpire ancora. Se abbiamo concrete informazioni d’intelligence su obiettivi terroristici di alto valore e il presidente Musharraf non agisce, lo faremo noi”. Illuminanti, poi, le sue parole a proposito della Russia: «Dobbiamo fornire sostegno morale alla Polonia, all’Estonia e alla Lituana e a tutte le nazioni dell’ex blocco sovietico. Ma dobbiamo anche fornire a questi Paesi un sostegno economico e finanziario per aiutarli a ricostruire le loro economie». Polonia, Estonia, Lituania. Obiettivo: accerchiare lo zar.

 

 

Insomma: tutto cambia, nulla cambia. O forse no, forse qualche cambiamento ci sarà davvero. Stavolta le guerre saranno umanitarie. Con Obama torna a reclamare i suoi diritti il cosiddetto soft power, l’arma mediatico-culturale. Obama significa: rilancio del sogno americano, nuovo inizio per un’egemonia culturale planetaria che sembrava persa. Con la nuova amministrazione ritorna il multilateralismo di facciata per assicurare l’unilateralismo di fatto. Con la sua politica goffa e autistica, Bush aveva aperto la strada ad una riconsiderazione del ruolo degli Usa nel mondo da parte del resto delle nazioni. Con Barack il bello si torna al passato. Con Barack il buono torna la missione di civiltà della guida morale del globo. Con Barack lo sportivo anche i B52 diventano cool. Oh yeah!

 

 

Ma, almeno, il nuovo Martin Luther King sarà “socialista”? Questa, in effetti, fu l’accusa di “Joe l’idraulico”. Intendiamoci: in America “socialismo” non indica quella miscela di Marx e Sorel, scioperi e sindacalismo che conosciamo in Europa. Negli Usa, un ospedale pubblico decente è già socialismo. Roba che fa accapponare la pelle a ogni buon americano. Quanto a Obama, è facile prevedere che, come ogni inquilino della Casa Bianca che si rispetti, suonerà la musica prevista da chi paga l’orchestra. Che, secondo dati diffusi da Peacereporter, ha ricevuto ingenti sovvenzioni da, indovinate un po’: la Goldman Sachs. Proprio loro, sempre i soliti. Obama, in particolare, ha preso - tramite donazioni personali, mai aziendali - 874 mila dollari dalla Goldman Sachs (che a McCain ha dato solo 228 mila dollari), 581 mila dalla JPMorgan Chase (a McCain solo 215 mila), altri 581 mila dalla Citigroup (a McCain solo 296 mila), 454 mila dall’Unione Banche Svizzere (a McCain solo 147 mila) e 425 mila dalla Morgan Stanley (a McCain solo 262 mila). Le banche hanno scelto, quindi. Chissà, magari stavolta è la decisione giusta anche per i popoli.

 

 

Sarebbe la prima volta.

 

 

Adriano Scianca