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samedi, 03 juin 2023

Werner Sombart et le nationalisme militaire

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Werner Sombart et le nationalisme militaire

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/werner-sombart-and-military-nationalism?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=124005863&isFreemail=true&utm_medium=email

À l'instar des héros intrépides des récits de Robert E. Howard sur l'âge hyborien, nous nous aventurons dans le désert aride de l'intellectualité et nous nous trouvons aux prises avec les théories complexes de Werner Sombart. Cette exploration exigeante requiert un mélange de force d'âme et de curiosité intellectuelle qui rappelle l'esprit inflexible des rudes protagonistes de Robert E. Howard.

Nous nous lançons dans cette odyssée avec l'ouvrage fondateur de Sombart, Les Juifs et la vie économique. Sombart, par un examen rigoureux, dissèque la relation complexe entre la communauté juive et le capitalisme. Il décrit les rôles historiques des Juifs en tant que marchands, prêteurs et pionniers du commerce, et la manière dont ces rôles ont influencé l'évolution du système économique. Cette analyse novatrice nous incite à développer un nouveau modèle conceptuel, dans lequel le socialisme est parfaitement imbriqué dans un nationalisme militaire vigoureux. En nous tournant vers l'histoire, nous nous inspirons de la Rome antique, une civilisation qui a su allier prouesses militaires et patriotisme inflexible. Nous empruntons les descriptions historiques vivantes de Tite-Live, un historien romain d'une acuité inégalée, qui dépeint les débuts de l'histoire de Rome, lorsque le bien-être de la société et la force militaire étaient inséparables. Cette imagerie fascinante constitue la colonne vertébrale de notre modèle hypothétique, lui donnant de la crédibilité et l'enracinant dans des réalités historiques tangibles.

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Enfonçons-nous donc dans le labyrinthe des théories de Sombart et découvrons son traité Amour, Luxe et capitalisme, qui incite à la réflexion. Sombart y examine les conditions sociales qui ont donné naissance à la consommation de produits de luxe et l'ont encouragée au cours du dix-neuvième et du début du vingtième siècle. Ses observations fines sur la manière dont la recherche du luxe alimente les entreprises capitalistes sont au diapason de la sagesse philosophique de Cicéron, homme d'État romain respecté et connu pour sa dénonciation de la décadence. S'inspirant de Cicéron, notre vision de la société fait sienne l'esprit de modération, remplaçant le luxe, tout de lascivité, par la prospérité partagée. Ce changement idéologique favorise l'unité et la camaraderie, des traits qui rappellent la vigoureuse fraternité qui prévaut dans les récits héroïques de Howard.

Notre quête intellectuelle nous conduit ensuite à Guerre et Capitalisme, une étude passionnante de Sombart qui dissèque le rôle de la guerre dans la formation et l'évolution du capitalisme. Sombart propose dans ce livre que les conflits militaires et les progrès économiques qui en découlent sont étroitement liés, leur interaction influençant la dynamique de la société. Son évaluation nuancée s'aligne étroitement sur les documents méticuleux de Tacite, chroniqueur sagace de Rome, connu pour sa documentation approfondie des transformations sociales déclenchées par les guerres. En nous inspirant des récits historiques de Tacite, nous envisageons que notre société théorique subit des changements monumentaux provoqués par l'union symbiotique du socialisme et du nationalisme militaire, un peu comme le pouvoir transformateur des guerres dans les récits de Howard.

51WwcLoOP6L._SX195_.jpgEnfin, nous nous confrontons à l'évaluation de la bourgeoisie faite par Sombart dans Le Bourgeois. Dans cet ouvrage exhaustif, Sombart élucide l'origine, le développement et les attributs du caractère bourgeois, analysant son rôle crucial dans la formation du capitalisme moderne. Il présente la bourgeoisie non seulement comme une classe sociale, mais aussi comme un état d'esprit, une éthique qui définit un mode de vie et un ordre économique. Dans la société que nous proposons, nous envisageons que cette classe prenne une nouvelle forme, comparable à la classe patricienne de Rome. La bourgeoisie de notre société théorique équilibrerait l'autonomie individuelle et la solidarité collective, en maintenant un équilibre qui rappelle l'unité indéfectible qui lie la bande de guerriers d'Howard.

Ce voyage à travers les théories de Sombart et les annales de l'histoire romaine nous entraîne dans un voyage intellectuel d'une complexité sans précédent. En naviguant sur ce terrain théorique, nous sommes constamment mis au défi de démêler l'écheveau complexe des liens entre le socialisme et le nationalisme militaire, une tâche qui exige une détermination analogue à celle des héros imperturbables de Howard. La sagesse intemporelle des anciens érudits romains - Tite-Live, Cicéron et Tacite - éclaire notre chemin, nous guidant dans cette entreprise, leurs idées historiques s'entrelaçant avec les théories de Sombart, tout comme le motif complexe d'un nœud celtique qui orne la garde d'une lame cimmérienne.

Nous nous aventurons ensuite dans le domaine épineux du capitalisme moderne, l'opus magnum de Sombart, où il décrit l'évolution du capitalisme dans ses phases initiales, son apogée et ses phases tardives. Il dissèque la transformation des systèmes économiques et se penche sur les structures sociales et politiques qui ont favorisé la croissance du capitalisme. Tout comme l'historien romain Suétone a minutieusement consigné la vie des Césars, les chroniques de Sombart offrent un aperçu approfondi des mécanismes du capitalisme. En nous inspirant des descriptions détaillées de Suétone sur la manière dont les victoires militaires alimentaient la grandeur de Rome et le pouvoir des Césars, nous esquissons les contours d'une société où le nationalisme militaire propulse le moteur économique socialiste.

Notre société hypothétique, tout comme les champs de bataille épiques évoqués par Howard, est un creuset de changement, d'innovation et de courage. Elle reprend l'éthique de Pline l'Ancien, l'indomptable érudit et commandant militaire romain qui a beaucoup écrit sur la résilience et la capacité d'adaptation de l'homme. Au cœur du tissu social que nous envisageons, nous empruntons la sagesse de Pline, créant une société qui, bien que façonnée par les rigueurs du nationalisme militaire, évolue, s'adapte et prospère en permanence.

Ensuite, nous découvrons le point de vue de Sombart sur le socialisme et le mouvement social au 19ème siècle. Sombart jette ici un regard perspicace sur la progression du socialisme au cours d'une période de changements sociaux radicaux. Ses recherches méticuleuses entrent en résonance avec les travaux de Jules César, un génie militaire qui comprenait parfaitement le pouls de sa société et son désir de changement. Les réformes sociales de César trouvent un écho dans notre construction théorique, une société qui met autant l'accent sur la responsabilité de l'individu envers le bien commun que sur sa propre recherche d'épanouissement.

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Alors que nous traversons le brouillard d'incertitude qui entoure notre quête intellectuelle, nous nous trouvons guidés par la lumière de l'exposé de Sombart sur le socialisme prolétarien. Il s'agit d'une version revisitée de son ouvrage précédent, dans lequel il fait subtilement allusion à sa transformation en partisan de la révolution conservatrice. Les souvenirs de Marc Aurèle, le philosophe empereur stoïcien, trouvent ainsi un écho dans notre nouveau modèle de société. Tout comme Marc Aurèle prônait le devoir, la discipline et la résilience, notre société socialiste alimentée par le nationalisme militaire honore ces vertus.

La recherche de la relation complexe entre le socialisme et le nationalisme militaire ressemble à un voyage dans un labyrinthe qui regorge d'une myriade de théories, de récits historiques et de défis intellectuels. La ténacité et le courage des personnages légendaires de Howard nous guident dans notre exploration du domaine des idées de Sombart. Les idées glanées auprès des érudits romains, bien qu'enfouies dans les annales de l'histoire, se révèlent intemporelles, guidant notre navire sur les mers houleuses de la découverte théorique. Ce voyage, aussi ardu qu'instructif, nous invite à continuer à naviguer vers l'inconnu, toujours à la poursuite de la connaissance et de l'intelligence des choses.

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jeudi, 24 novembre 2022

Werner Sombart: "Pourquoi il n'y a pas de socialisme aux États-Unis?"

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Werner Sombart: "Pourquoi il n'y a pas de socialisme aux États-Unis?"

par Carlo Gambescia

Lire un livre de Werner Sombart, c'est comme goûter ces vins que plus on vieillit, plus on apprécie. L'idée de rééditer Perché negli Stati Uniti non c'è il socialismo ? (Bruno Mondadori, Milano 2006, pp. XXXVIII-153, euro 15.00, avec une préface de Guido Martinotti et une traduction de l'allemand par Giuliano Geri, toutes deux flambant neuves) est donc certainement méritoire.

Lorsqu'il est sorti pour la première fois en Italie en 1975 (Edizioni Etas), avec une préface d'Alessandro Cavalli, les gens s'interrogeaient encore positivement sur le potentiel du socialisme dans le monde, et en particulier, sur "l'anomalie américaine". Une question qui avait intrigué Sombart, de retour d'un voyage aux États-Unis en 1905, au point d'en faire un livre, publié en 1906.

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Si les dates, et surtout l'accélération de l'histoire, ont un sens, on peut dire que ce qui s'est passé entre 1905 (l'année de la première révolution russe) et 1975 (l'année où les États-Unis sont sortis, et avec des os brisés, de la guerre du Vietnam), n'est encore rien comparé à ce qui se passera entre 1976 et 2006 : de la chute du communisme à l'ascension des États-Unis comme seule puissance mondiale.

Par conséquent, si Sombart revenait miraculeusement à la vie aujourd'hui, il ne pourrait plus considérer le socialisme comme une sorte d'horizon obligé : comme le prolongement naturel du capitalisme. Dès lors, sa question ne pouvait plus être la même : pourquoi n'y a-t-il pas de socialisme aux États-Unis, puisqu'il n'y a plus de socialisme dans le reste du monde ?

En ce sens, alors qu'il y a trente ans, le texte sombartien devait être lu avidement par le socialiste "agité" afin d'en tirer l'identikit rapide d'un capitalisme dangereux mais néanmoins battable, aujourd'hui le même livre doit être dévoré par le capitaliste "tranquille", confiant parce que victorieux. Et qui, comme Narcisse, prend un plaisir immense à se regarder dans le miroir que lui a fourni Sombart il y a un siècle.

En bref, le grand sociologue allemand - d'où le classicisme de son étude - nous explique, de manière indirecte, pourquoi le capitalisme a gagné... Même si, pourrait-on ajouter, en raison du fameux principe d'accélération historique mentionné plus haut, seulement pour le moment...

Mais venons-en au livre.

Pour Sombart, le capitalisme américain est une sorte d'éponge, capable d'absorber l'esprit d'hommes et de femmes de toutes races et cultures. De quelle manière ? En donnant à tout le monde la possibilité de s'enrichir. Présentée ainsi, la déclaration de Sombart peut sembler banale. Mais il faut faire attention à l'idée de "possibilité", dans le sens où il est possible que quelque chose se produise. Mais aussi, précisément parce que c'est une possibilité, qu'une certaine chose ne se produise pas. De plus, le fait de continuer à y croire, même après un certain nombre d'échecs personnels, implique une foi quasi religieuse dans la réussite.

Mais écoutons Sombart : "Si le succès est le dieu devant lequel l'Américain récite ses prières, alors sa plus grande aspiration sera de mener une vie agréable à son dieu. Ainsi, dans chaque Américain - à commencer par le crieur qui vend des journaux dans la rue - nous décelons une agitation, un désir ardent et une projection vers le haut et au-dessus des autres. Ce n'est pas le plaisir de profiter pleinement de la vie, ce n'est pas la belle harmonie d'une personnalité équilibrée qui peut donc être l'idéal de vie de l'Américain, mais plutôt ce "continuer" continu. Et par conséquent l'ardeur, l'aspiration incessante, la compétition effrénée dans tous les domaines. En effet, lorsqu'un individu poursuit le succès, il doit constamment s'efforcer de dépasser les autres ; ainsi commence une course de clochers, une course d'obstacles (...). Cette psychologie de la compétition génère en elle le besoin d'une totale liberté de mouvement. On ne peut pas situer son idéal de vie dans la course et souhaiter avoir les mains et les pieds liés : La nécessité du laissez-faire fait donc partie de ces dogmes ou maximes que (...) l'on rencontre inévitablement 'quand on plonge dans l'esprit du peuple américain' " (p. 17).

Évidemment, Sombart place ces constantes psychologiques et culturelles dans le cadre d'une société riche en ressources, à des années-lumière du féodalisme européen, et dont les élites sont au moins formellement ouvertes à tous. Une société, riche et libre, où chaque relation économique et politique est abordée en termes d'intérêts individuels et jamais de classe. De ce point de vue, les pages consacrées à la position politique, sociale et économique de l'ouvrier américain, dont le niveau de vie, même à l'époque, note Sombart, "le rapproche plus de notre bourgeoisie que de notre classe ouvrière" (p. 125), sont très intéressantes et d'actualité.

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Photo de 1897: une ouvrière travaillant à la mise en bouteilles de ketchup...

L'observation de l'affiliation politique aux deux grands partis "traditionnels", le républicain et le démocrate, est tout aussi significative. Sombart écrit : "La nature et les caractéristiques des grands partis (...), tant leur organisation externe que leur absence de principes, ainsi que leur panmixie sociale (...) influencent clairement les relations entre les partis traditionnels et le prolétariat. Tout d'abord dans le sens où ils permettent au prolétariat d'appartenir beaucoup plus facilement à ces partis traditionnels. Car en eux, il ne faut pas voir une organisation de classe, un organisme qui met en avant des intérêts de classe spécifiques, mais une association essentiellement indifférente qui poursuit des fins qui peuvent également être partagées, comme nous l'avons vu, par les représentants du prolétariat (la chasse aux fonctions publiques !)" (p. 69).

images.jpgEt le même discours, peut être étendu aux syndicats et aux associations professionnelles, puisque, note Sombart, "alors qu'ici [en Allemagne] les individus les meilleurs et les plus dynamiques se retrouvent en politique, en Amérique, les meilleurs et les plus dynamiques se consacrent à la sphère économique et dans la même masse prévaut, pour la même raison, une "survalorisation de l'élément économique : car c'est en suivant ce principe que l'on pense pouvoir atteindre pleinement l'objectif auquel on aspire" : la réussite sociale. Il n'y a aucun pays, conclut Sombart, "dans lequel la jouissance du fruit capitaliste par la population est aussi répandue" (p. 18).

Ainsi, une fois le livre refermé, les raisons de la victoire du capitalisme made in USA sur presque tous les fronts ne peuvent qu'être claires : idéologie du succès et individualisme compétitif, mais aussi "faim" de consommation sociale. Curieux, sur ce dernier point, est le portrait coquet que fait Sombart des ouvriers d'usine américains de l'époque : "Ici, les vêtements, surtout chez les filles, deviennent tout simplement élégants : dans plus d'une usine, j'ai vu des ouvrières en blouse de couleur claire, voire en soie blanche ; elles ne vont presque jamais à l'usine sans leur chapeau" (p.126).

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Sommes-nous devant l'idéalisation du capitalisme américain ? Un Sombart qui, comme Gozzano, semble renaître non pas en 1850 mais en 1905... Pas tant que ça, si l'on pense au soin secret apporté aujourd'hui à la façon de s'habiller, aux employés de bureau et d'usine. Le modèle n'est plus seulement américain.

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Alors, tout est bien qui finit bien ? Sombart, malgré tout, pensait que le socialisme (peut-être sous une forme sociale-démocrate) prévaudrait encore aux États-Unis aussi. Surtout dès que les "espaces ouverts" auront disparu, ainsi que la disponibilité de terres libres (le Grand Ouest), sur lesquelles essaimer, en tant que fermiers libres, les "travailleurs-soldats" de l'"armée industrielle de réserve". En effet, selon le sociologue allemand, la "conscience de pouvoir devenir un agriculteur libre à tout moment" a réussi à transformer "d'active à passive toute opposition naissante à ce système économique", tuant "dans l'œuf toute agitation anticapitaliste" (p.151).

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Fermier texan, 1939.

Pourtant, les terres libres ont été occupées, et le capitalisme américain est toujours là, plus fort que jamais. À moins que la frontière américaine actuelle n'englobe en réalité des territoires bien plus vastes. Et que, par conséquent, l'expansion économique croissante des États-Unis (les taux de développement élevés et le niveau de vie élevé de ses classes moyennes) est actuellement payée en dollars sonnants par les pays politiquement plus faibles, mais riches en ressources naturelles. On pense à l'Amérique latine et aux économies dites "dépendantes du dollar".

Si tel était le cas, l'excellent vin de Sombart aurait un arrière-goût amer.

Source : http://carlogambesciametapolitics.blogspot.com/

Article imprimé à partir d'Altermedia Italia : http://it.altermedia.info

URL de l'article : http://it.altermedia.info/storia/il-libro-della-settimana...

mercredi, 20 avril 2022

Werner Sombart et la bourgeoisie

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Werner Sombart et la bourgeoisie

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2022/04/08/werner-sombart-och-bourgeoisien/

Werner Sombart (1863-1941) était en son temps l'un des géants des sciences sociales, aussi bien considéré que son ami Max Weber. Entre autres choses, Sombart a inventé le terme de capitalisme tardif et a développé la perspective que Schumpeter nommera plus tard la destruction créatrice. Jeune homme, il est influencé par Marx et est décrit par Engels comme le seul professeur qui comprenait vraiment le Capital, se situant à l'interface entre la sociologie et l'histoire économique. Le Sombart de la maturité s'est en partie écarté de Marx et est parvenu, à bien des égards, à des conclusions similaires à celles de Spengler. Spengler parlait du socialisme prussien et Sombart du socialisme allemand, les similitudes entre leurs deux approches étaient par ailleurs considérables.

La social-démocratie allemande dans laquelle Sombart évoluait en tant que jeune homme s'est développée dans une direction intéressante à l'époque de la Première Guerre mondiale; nous avons déjà évoqué des figures telles que Plenge, Lensch, Woltmann et Niekisch. Ces sociaux-démocrates peuvent être considérés comme une partie importante du mouvement parti de ce qu'Alexandre Douguine appelle la "deuxième théorie politique" pour aboutir à la troisième, alors que la social-démocratie dans son ensemble n'a pas franchi cette étape complètement. Une expression quintessentielle de la perspective sombartienne pendant la Première Guerre mondiale se trouve dans son "livre de guerre" Händler und Helden, récemment traduit en anglais sous le titre Traders and Heroes. Nous reviendrons sur la description que fait Sombart des commerçants et des guerriers et sur ses réflexions sur "la perfide Albion"; aujourd'hui, nous nous concentrerons plutôt sur la parenté entre Sombart et Klages. 

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Sombart s'est intéressé à l'histoire du capitalisme dans des ouvrages puissants tels que Der moderne Kapitalismus. Les conditions anthropologiques du capitalisme, le bourgeois en tant que type social et psychologique, étaient intéressantes dans ce contexte. Elle était au centre de l'ouvrage Der Bourgeois de 1911, parfois traduit par "La quintessence du capitalisme". C'est une œuvre fascinante à bien des égards. Sombart note que l'amour de l'or et des taxes est très ancien, mais qu'au cours d'un processus historique, la "cupidité de l'or" a été remplacée par "l'amour de l'argent" en Europe. Cette rage de l'argent a d'abord touché le clergé et les Juifs, selon Sombart, mais a fini par imprégner une grande partie de la société. La rage du lucre, cependant, n'est pas la même chose que le capitalisme; l'argent pourrait être acquis par tout, de la violence et de la magie à la fonction publique et à la fraude. Mais "au fil du temps, l'amour de l'argent s'est uni à l'esprit d'entreprise, et l'esprit capitaliste en a résulté".

Sombart décrit ce qu'il appelle des entreprises, des projets conçus pour faire du profit. Tout projet réussi de ce type nécessite trois personnalités, même si elles peuvent être réunies dans une seule tête: le conquérant, l'organisateur et le commerçant. Quatre types de projets ont été courants dans l'histoire, Sombart dépeint ici les projets guerriers, les systèmes féodaux, l'État et l'Église. Progressivement, de tels projets ont pu être remplis de l'esprit du capitalisme. Sombart évoque ici, entre autres, les libres commerçants, les propriétaires fonciers et les spéculateurs.

Il essaie d'identifier le bourgeois comme un type. Ceci est d'autant plus significatif que "l'esprit d'entreprise et l'esprit bourgeois... lorsqu'ils sont réunis ont généré l'esprit capitaliste". Sombart montre les similitudes entre le grand-père de Léonard et Benjamin Franklin, significatives malgré la distance dans le temps, et dépeint les idéaux bourgeois (résumés dans les mots "l'esprit bourgeois est composé de calcul, de politique prudente, de raison et d'économie"). Il les dissèque en détail, abordant, entre autres, la tenue de livres, l'économie de temps, l'honnêteté en affaires, l'épargne et la diligence. Le fait que même les personnes riches soient économes et diligentes représentait une révolution psychologique. Sombart décrit également le grand changement psychologique qui s'est opéré entre les premiers capitalistes et les capitalistes modernes tardifs, et qui n'a pas joué en faveur de ces derniers.

4576840.jpgSombart devient vraiment passionnant lorsqu'il explore les conditions biologiques de la bourgeoisie. Il note que toutes les expressions de l'esprit capitaliste sont enracinées dans des tendances héritées. Ce sont des qualités qui ne sont pas très courantes, et ce sont deux tendances distinctes. Sombart écrit ici que "deux âmes habitent la poitrine de chaque bourgeois complet: l'âme du croque-mort et l'âme du bourgeois respectable. L'union des deux produit l'esprit capitaliste". L'entrepreneur, "le croque-mort", doit être intelligent, sage et imaginatif. Il, ou elle, doit avoir de la vitalité, une certaine nature robuste et une âme pas trop sensible. C'est dans son portrait de la "nature bourgeoise" que Sombart se rapproche de Klages. Il observe que les gens sont soit donneurs, soit preneurs, marqués par la luxuriance ou l'avarice. Le type "seigneurial" que Sombart associe aux aristocrates plus âgés a des idéaux subjectifs et personnels, le type bourgeois est plutôt objectif et matériel. "Les anciens avaient des valeurs personnelles, nous, les bourgeois, des valeurs matérielles", écrit Sombart, "l'un vit, voit, pense; l'autre organise, forme, éduque". L'affinité avec la perspective biocentrique de Klages, avec son "Eros cosmogonique", devient plus évidente lorsque Sombart aborde l'aspect érotique du contraste.

Fascinante est la tentative de Sombart de relier les conditions biologiques du capitalisme à différents peuples. Il constate que les peuples européens présentent tous ces conditions, mais pas au même degré. Les peuples les moins prédisposés à l'esprit du capitalisme étaient les Celtes et certains peuples germaniques (comme les Goths). Les peuples ayant les meilleures prédispositions, Sombart les divise en peuples héroïques et peuples marchands (comparez marchands et guerriers). Parmi les héroïques, on compte les Romains et plusieurs tribus germaniques. Les commerçants comprenaient des Florentins, des Juifs, des Frisons et des Écossais (pas les Highlanders, d'influence plus celtique). Sombart rappelle la perspective bioculturelle de la Nouvelle Droite lorsqu'il explique comment la sélection au fil des générations a pu affecter la quantité de "gènes capitalistes" dans différents groupes. Comme Klages, il soupçonne que "les éléments non capitalistes ont d'abord été éliminés"; dans plusieurs sociétés, même les strates les plus héroïques ont disparu avec le temps. Que certains types de personnalité soient désavantagés par certaines formes de société ne devrait pas être une hypothèse tout à fait invraisemblable; beaucoup ont remarqué que les types de patients et certaines formes d'originalité sont triés dans le "capitalisme tardif" de notre époque.

Dans l'ensemble, Der Bourgeois est une œuvre fascinante. Sombart aborde tous les sujets, de l'État moderne en tant qu'enfant des souverains italiens du 15e siècle (comparez Burckhardt) au lien entre le capitalisme et les non-conformistes religieux et les religions en général (l'analyse de Sombart du rôle des Juifs dans l'histoire du capitalisme est peut-être l'une de ses théories les plus controversées aujourd'hui). Il aborde le rôle central joué par les migrants dans le développement de l'esprit du capitalisme, "le nouveau venu n'est pas non plus mû par un sentiment, son environnement ne signifie rien pour lui". L'analyse de Sombart sur le déclin du capitalisme se fonde sur son caractère de synthèse de traits héroïques, mercenaires et bourgeois. Au fil du temps, l'élément héroïque a diminué, "l'esprit d'entreprise (et avec lui naturellement l'esprit capitaliste) meurt lorsque les hommes sombrent dans l'aisance confortable d'une vie dépendante des dividendes". À cela s'ajoutent l'élément bureaucratique croissant et le déclin de la procréation. Comme Schumpeter, Sombart soupçonne que le capitalisme vit dangereusement, et que cela est dû à une bourgeoisie bureaucratisée et détendue qui a perdu ses traits héroïques. Quelle que soit l'appréciation que l'on porte sur le capitalisme historique, il mérite d'être connu.

mardi, 19 avril 2022

Werner Sombart et le socialisme allemand

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Werner Sombart et le socialisme allemand

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2022/04/17/werner-sombart-och-den-tyska-socialismen/

Werner Sombart (1863-1941) était l'un des principaux sociologues de son temps. Comme sa source d'inspiration Marx, il s'intéressait à l'histoire économique et à l'économie politique. Le jeune Sombart était considéré comme radical, devenu plus âgé, il suivait le mouvement patriotique de la social-démocratie allemande et écrivit, entre autres, son "livre de guerre" Händler und Helden (récemment traduit en anglais sous le titre Traders and Heroes). Il y décrit les différences entre l'ennemi anglo-saxon à l'esprit commercial et l'Allemagne à l'esprit héroïque. Cette perspective trouve un écho dans l'ouvrage tardif Le socialisme allemand de 1934, dans lequel Sombart décrit l'ordre social qu'il juge le mieux adapté à la patrie héroïque. C'est un ouvrage fascinant ; entre autres, Le socialisme allemand offre l'occasion de comparer la pensée de Sombart avec celles de Marx, de Spengler et du national-socialisme.

imawssocalls.jpgSombart et Marx

Le jeune Sombart avait été fortement influencé par Marx, Engels l'avait même décrit comme le seul professeur capable de comprendre le Capital. Le Sombart que nous rencontrons dans Le Socialisme allemand était plus sceptique quant à ce qu'il avait nommé le socialisme prolétarien. Entre autres choses, il a critiqué l'accent mis par Marx sur le prolétariat en particulier et a plutôt mis en avant la classe moyenne. Ceci au point que son socialisme allemand "peut, par conséquent, être désigné (et marqué comme hérésie) comme un socialisme de classe moyenne. Le socialisme allemand adopte cette position, pleinement conscient de ses implications, parce qu'il considère que les intérêts de l'individu, ainsi que ceux de l'État, sont mieux gardés par les classes moyennes". Comparez Sam Francis et l'accent populiste de notre époque placé sur les "gens ordinaires". Soit dit en passant, le prolétariat marxien signifiait souvent, d'un point de vue politique, les couches les plus éduquées, de sorte que Marx et Sombart se recoupaient partiellement ici.

3a3498a1841e61cee6d10b40ae69ceeca7aacc5e0e0c240f1cd6dd5cc12c71bf.jpgSombart a également écrit que "Karl Marx a fondamentalement tort de dire que les classes et les guerres de classes ont toujours existé. La vérité est qu'il n'y en avait pas avant notre époque. Ce n'est qu'à l'ère économique que les intérêts économiques sont déterminants dans la formation des structures de groupe". La critique décisive de Sombart à l'égard du marxisme est liée au "Livre de la guerre", il écrit en 1934 que "le commerçant et le héros: ils forment les deux grands contrastes; ils forment également les deux pôles de toute orientation humaine sur terre. Le commerçant, comme nous l'avons vu, entre dans la vie avec la question suivante: Que peut me donner la vie? Il veut obtenir pour lui-même le plus grand gain possible pour le moins d'efforts possible... le héros rencontre la vie avec la question: que puis-je donner à la vie? Il veut donner, se prodiguer sans retour... on peut aussi dire que la conception marchande est centrée sur les intérêts, l'héroïque sur une idée... et on peut donc conclure qu'il existe aussi, selon l'esprit qui règne, un socialisme héroïque et un socialisme marchand". Pour Sombart, le socialisme prolétarien marxien était un "socialisme commerçant", plus intéressé par la félicité que par le devoir. Il a également critiqué des éléments du marxisme tels que son égalitarisme, son ressentiment, son athéisme, son attitude envers l'État, etc. Il a décrit le socialisme prolétarien et le libéralisme comme étant similaires : "Le socialisme allemand n'est pas doctrinaire. Le doctrinarisme est une maladie maligne qui, avec la montée du libéralisme, a attaqué l'esprit de l'humanité européenne (et aussi de l'humanité allemande, dont nous pourrions montrer qu'elle est particulièrement réceptive à cette maladie), puis a atteint son véritable développement dans le monde idéal du socialisme prolétarien". En même temps, il a décrit le socialisme prolétarien comme une réaction compréhensible à l'ère économique.

Comme Evola, le Sombart mature s'est retourné contre "l'âge économique"; comme un Evola plus âgé, il a également soutenu que la théorie matérialiste de l'histoire "est, en fait, valable pour l'âge passé, mais seulement pour le passé". Sombart a vu l'ère économique comme une profonde décadence, "seul celui qui croit au pouvoir du diable peut comprendre ce qui s'est passé en Europe occidentale et en Amérique au cours des cent cinquante dernières années". Les Occidentaux avaient fermé la porte au monde de l'au-delà, et le résultat était un désespoir, un libéralisme et un matérialisme croissants. La communauté de construction, la guilde, le foyer et d'autres associations historiques ont été sapés et remplacés par l'individualisme. La critique sociale de Sombart reste ici précieuse, identifiant les aspects clés du déclin. Il a notamment écrit que l'ère économique se caractérisait par "l'acceptation exclusive de la valeur monétaire. Toutes les autres valeurs sont, par un processus raffiné de désapprobation, dépourvues de leur pouvoir d'imposer la reconnaissance, ou elles servent simplement de moyen d'atteindre la richesse". C'est là qu'il s'est déplacé dans une zone frontière fructueuse entre Marx et le conservatisme culturel, en contraste avec l'École de Francfort, et en combinaison avec un idéal humain plus différencié et héroïque. Sombart a également analysé ce qu'il a appelé l'impérialisme capitaliste financier, écrivant que "jamais auparavant il n'y a eu une situation dans laquelle les hommes d'affaires ont gouverné, soit personnellement, soit par le biais de leur organisation ou de ses organes."

Contre le socialisme marxien, Sombart voulait opposer un socialisme allemand, il mentionnait ici des prédécesseurs nationaux comme Rodbertus, Lassalle etc. Étant donné sa définition plus large du socialisme en tant que "normalité sociale", il pourrait également inclure des personnes comme von Stein et Goethe parmi les socialistes allemands. Il cite ici Robert Ley, "Qu'est-ce que le socialisme ? Rien d'autre que la camaraderie". Sombart a écrit que "par socialisme allemand, on peut comprendre les tendances du socialisme qui correspondent à l'esprit allemand, qu'elles soient représentées par des Allemands ou des non-allemands. Auquel cas on pourrait éventuellement considérer comme allemand un socialisme qui est relatif, unifié (national), volontaire, profane et héroïque."

61Eo4hJRTLL.jpgSombart et Spengler

Sombart rappelait Spengler à bien des égards, notamment parce qu'ils ont tous deux développé leurs propres socialismes et les ont opposés à l'Angleterre. Spengler a développé un socialisme prussien et a décrit les différences entre l'Anglais et le Prussien. Sombart a nommé son alternative le socialisme allemand mais a également développé une distinction entre les guerriers anglais et les guerriers allemands. Tous deux ont également adopté une position partagée sur le projet national-socialiste, notamment par le biais d'une théorie de la race partiellement différente. Sombart et Spengler ont également été de fructueux critiques culturels et sociaux. Sombart a décrit, entre autres, comment l'ère économique avait infantilisé les peuples par sa fascination pour le grand, le rapide et le nouveau. Comme Spengler, il n'était pas impressionné par la "démocratie", écrivant que "la démocratie à l'ère économique ne signifie rien d'autre que la légalisation de la vente de chevaux". Tous deux associaient le "socialisme prolétarien" à la mentalité de crémier, Spengler exprimant que "le marxisme est le capitalisme de la classe ouvrière".

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En tant que critique culturel, Sombart était souvent aussi perspicace que Spengler. Il a identifié le stress constant de l'ère économique et a cité Goethe: "ce travail non perturbé, innocent, somnambulique, par lequel seul de grandes choses peuvent être réalisées, n'est plus possible". De même, il a décrit ce qu'a signifié la perte du lien avec la nature. Comme Spengler, Sombart s'est intéressé aux conséquences de la technologie moderne; sans devenir un primitiviste, il a pu constater que "l'élimination des attributs divins dans la pensée naturelle correspond à la déshumanisation dans la pensée technique" et que "la technique moderne est construite sur la précision et les hommes dans son application n'ont pas affaire à des âmes humaines mais à des objets morts: esclaves-bœufs-chevaux-chauffeurs."

Sombart, par contre, découvrait un caractère religieux plus marqué dans le socialisme allemand. Cela lui a permis d'écrire que la nation était centrale mais qu'elle n'était pas Dieu. Pour Sombart, cependant, la nation et l'État faisaient clairement partie du plan de Dieu pour l'humanité. Il a décrit l'esprit populaire de la manière suivante: "manifestement, il existe une telle chose que l'"idée" populaire, comme il existe une idée de la personne individuelle: une entité éternelle, une monade, une entéléchie. Cette idée contient l'essence que Dieu a imprimée à cette personne et à ce peuple et qui est posée pour la personne individuelle, comme pour le peuple individuel, pour être réalisée sur terre... chez l'individu, nous l'appelons la personnalité ; chez le peuple, Volksgeist ou le génie d'un peuple. Ce génie va devant le peuple comme une nuée le jour, comme une colonne de feu la nuit. En réalité, il ne s'agit toujours que d'un objectif, d'une tâche."

418AHrh0ZAL.jpgSombart s'est également inscrit en faux contre la vision pessimiste de l'histoire de Spengler, arguant que le déclin n'était pas une évidence. Chaque nouvelle génération avait la possibilité de restaurer la vitalité de la nation. Il apparaît également comme un peu plus socialiste au sens contemporain du terme que Spengler, bien qu'il ne veuille pas dire qu'un État fort doit nécessairement être aussi grand. En général, le raisonnement de Sombart sur l'État, la propriété privée, le marché etc. est mieux compris de manière dialectique, comme "both-and" plutôt que "either-or". Cela devient explicite dans ses réflexions sur la propriété germanique où il écrit que "le problème de la propriété n'est pas pour l'Allemagne un problème indépendant. L'alternative au sujet de laquelle une lutte si acharnée a été menée pendant des centaines d'années, et dans de nombreux endroits est encore menée aujourd'hui - propriété privée ou propriété commune - n'existe pas pour l'Allemagne. Considérée à juste titre, ce n'est pas du tout une question de "ou bien" mais seulement une question de "aussi bien que". La propriété privée et la propriété commune continueront d'exister côte à côte. À quoi il faut ajouter, bien sûr, que la propriété privée ne sera pas une possession illimitée, mais une possession limitée en droit, du moins en ce qui concerne la propriété des moyens de production et du sol". Sous le contrôle de l'État, il voulait voir, entre autres, les prêts bancaires, les industries importantes pour la défense et "toutes les entreprises à grande échelle qui tendent à s'étendre au-delà des limites appropriées d'une économie privée et qui ont déjà pris le caractère d'une institution publique".

Sombart et le national-socialisme

En 1934, le national-socialisme est encore une nouvelle puissance et il est difficile de prévoir sa pratique politique. Néanmoins, la relation de Sombart au mouvement semble originale. Il était capable d'en parler positivement en termes généraux et de faire le lien entre le socialisme national et le socialisme allemand; des similitudes existaient notamment dans les points de vue sur l'État et l'économie. En même temps, Hitler est pratiquement absent du livre; Sombart a probablement cité plus souvent Robert Ley du Deutsche Arbeitsfront. Il pourrait également écrire que l'homme moderne est souvent prisonnier d'idées fixes, énumérant parmi elles l'athéisme et le darwinisme ainsi que l'antisémitisme. Globalement, c'est dans la vision de la race et de la nation que les différences entre l'idéalisme de Sombart et l'idéologie nationale-socialiste sont les plus apparentes. Sombart s'intéressait davantage à ce qu'Evola décrivait comme la "race de l'esprit" et la "race de l'âme" qu'à la "race du corps", arguant que celles-ci ne se recouvrent pas complètement. Il a notamment écrit que "l'esprit allemand dans un Noir est tout aussi possible que l'esprit noir dans un Allemand. La seule chose que l'on puisse démontrer, c'est que les hommes à l'esprit allemand sont beaucoup plus nombreux parmi le peuple allemand que parmi le peuple noir, et l'inverse". Il a également fait valoir que de nombreux Juifs avaient un esprit allemand plutôt que juif. Il n'était pas un nordique mais soulignait la diversité des Allemands. Il y avait aussi un côté anticolonial chez Sombart, il prédisait dès 1934 que les peuples de couleur réagiraient au colonialisme et il décrivait la politique britannique d'anéantissement de l'industrie textile indienne comme un écrémage malveillant avec pour conséquence une misère massive.

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Il convient également de noter que Sombart a placé la nation et l'État au centre, décrivant la nation allemande comme un mélange de plusieurs influences raciales. De nombreuses nations, selon Sombart, sont composées de plusieurs peuples différents. Il écrit ici que "le peuple est terrestre, chthonique, maternel-matriarcal ; la nation, spirituelle, apollinienne, paternelle-patriarcale. Le germanisme (Deutschtum) est un pur esprit; la nationalité allemande, un esprit terrestre. Le peuple est aveugle ; la nation, voyante". On retrouve là Evola et Dugin. Quoi qu'il en soit, les réflexions de Sombart sur l'Allemand sont enrichissantes. Il décrit les Allemands comme un peuple actif, masculin et rural, marqué par la rigueur, l'objectivité et l'autoglorification. L'objectif du socialisme allemand était de réaliser leur potentiel pour être un peuple spirituel, actif et diversifié.

La vision de l'État de Sombart était liée à sa croyance en Dieu; il s'opposait vigoureusement à la vision libérale de l'État comme un simple outil pratique. Au lieu de cela, il a cité von Stein, "l'État n'est pas une association agricole ou de fabrique, mais son but est le développement religieux-moral, spirituel et corporatif; par son organisation, il doit former non seulement un peuple artistique et industrieux, mais aussi un peuple énergique, courageux, moral et spirituel". Il est intéressant de noter qu'il a défendu l'État de succession tout en adoptant une vision "historico-réaliste" de son émergence ("le concept de "succession" devrait toujours être politique, car ce n'est que dans ce sens qu'il est possible de penser rationnellement à une "structure de succession").

Dans l'ensemble, Sombart est toujours une source de connaissance intéressante, le socialisme allemand ne faisant pas exception. Il a été écrit à une époque de transition, où il n'était pas rare que la social-démocratie se transforme en national-socialisme et où les conséquences de diverses élections étaient encore enveloppées de brouillard, ce qui signifie que peu de lecteurs seront entièrement d'accord avec ses conclusions. Les analyses culturellement critiques de Sombart sur les effets de l'ère économique sur la culture et la société, ainsi que ses tentatives de décrire la geramnité spirituelle comme une alternative possible, devraient avoir une valeur durable. Quiconque a lu Traders and Heroes reconnaîtra son analyse de l'importance accordée par le monde moderne à la "commodité". Sombart lui a donné le nom de "comfortisme" et l'a lié à un déficit existentiel : "Le comfortisme n'est pas une forme structurelle externe de l'existence, mais un type et une manière définis d'évaluation des formes de vie. Elle n'est pas dans l'objet mais dans l'esprit, et, par conséquent, peut s'étendre aussi bien aux riches qu'aux pauvres... la nécessité, évoquée plus haut, de combler le vide créé dans l'âme matérialiste après chaque jouissance par une nouvelle jouissance, a conduit à la course-poursuite dans laquelle l'homme moderne passe sa vie". Des analyses similaires peuvent être faites à notre époque de "divertissement", de toute façon Sombart est souvent aussi précis dans sa critique culturelle que, disons, Adorno.

mercredi, 30 janvier 2019

Werner Sombart ce grand oublié de l'histoire

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Chronique 39 bis :

Werner Sombart ce grand oublié de l'histoire

vendredi, 02 juin 2017

Éthique de subsistance et esprit capitaliste chez Werner Sombart

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Éthique de subsistance et esprit capitaliste chez Werner Sombart

Figure de la révolution conservatrice allemande, Werner Sombart a consacré une large part de son œuvre à l’analyse de l’esprit capitaliste et à la recherche de ses origines. En s’intéressant à la genèse du capitalisme qu’il situe au Bas Moyen Âge, le sociologue allemand met en exergue l’opposition entre une éthique commerciale européenne précapitaliste, dite de subsistance, et une éthique spécifiquement capitaliste. Cette dernière a d’abord été influencée par la pensée chrétienne, qui l’a limitée, avant de s’émanciper de celle-ci.

L’économie féodale et corporatiste du Moyen Âge était dominée par l’idée selon laquelle chacun devait pouvoir vivre de son travail conformément à son rang et en menant une vie honnête. Les propos de Sigismond, empereur du Saint-Empire romain germanique au début du XVe siècle, rapportés par Werner Sombart, traduisent cet idéal : « Le métier existe, afin que chacun puisse gagner son pain en l’exerçant et que personne ne puisse empiéter sur le métier de l’autre. C’est grâce à lui que chacun peut satisfaire ses besoins et se nourrir ». Les logiques économiques régissant une telle société étaient donc subordonnées à la nécessité de faire vivre les producteurs et la détermination des prix était essentiellement fondée sur les coûts de production. La valeur d’usage primait sur la valeur d’échange : les prix ne dépendaient pas du jeu de l’offre et de la demande dans l’esprit commercial précapitaliste. De même, toute manœuvre visant à faire baisser les prix, comme la vente à rabais, était jugée immorale.

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Cette éthique, que Werner Sombart qualifie de subsistance, induisait une conception particulière de la notion de concurrence. Pour assurer la stabilité et les moyens de vivre de chacun, les commerçants et les artisans devaient se restreindre à un domaine d’activité particulier et à une clientèle définie. Imprégnée d’esprit paysan, cette morale commerciale considérait, selon Werner Sombart, que « la clientèle était pour le citadin ce qu’était pour le paysan son lopin de terre ». Toute chasse aux clients était donc prohibée et le recours à des procédés visant à détourner les clients de son voisin était interdit. S’appuyant sur les réglementations commerciales et sur les registres des litiges de grandes villes commerçantes, Werner Sombart montre que toute tentative de promotion commerciale pouvait donner lieu à des sanctions.

Par ailleurs, assurant l’organisation et la régulation des professions, les corporations veillaient à ce que nul n’empiète sur la branche d’activité d’autrui. Quant à la prohibition du prêt à intérêt qui prédominait alors, elle était conforme à la volonté de se prémunir de toute fuite en avant en refusant que l’argent produise de l’argent. Le sociologue remarque que cette économie précapitaliste était peu productive. Le manque de rigueur commerciale, la multiplicité des jours chômés et la lenteur du rythme des transactions nuisaient à l’efficacité d’une société dont le travail économique n’était pas le pivot et dont les élites ne légitimaient pas leur pouvoir par leurs compétences commerciales. Cet esprit correspondait en effet à des sociétés européennes dont la vie était rythmée par les événements sociaux, populaires et religieux, lesquels imposaient leurs impératifs au commerce. En outre, Werner Sombart est bien conscient que les principes de cette éthique de subsistance étaient régulièrement violés. La transgression ponctuelle de l’interdit, voire la tolérance occasionnelle de cette transgression n’affaiblissait cependant pas le principe de l’interdiction ni l’empreinte laissée dans l’esprit d’une époque.

L’émergence d’un premier capitalisme dans l’Italie du XIIIe et XIVe siècles, notamment à Florence, rompt avec les époques précédentes en valorisant la richesse obtenue par le travail mais surtout en rationnalisant les comportements économiques. Werner Sombart souligne le rôle de certains aspects du catholicisme dans cette évolution. En prônant un idéal de vie chaste et modérée mais également une absolue maîtrise de soi et une rigueur dans le travail, la doctrine thomiste du catholicisme encourage la rationalisation de la vie et constitue un terreau fertile au développement de l’homo economicus. L’honnêteté et la rigueur dans les affaires ne sont plus uniquement des contraintes imposées par la réputation mais des vertus requises par la conscience personnelle de l’individu, ce qui accroît le degré d’exigence. Ces vertus chrétiennes sont un catalyseur de l’esprit capitaliste mais elles en sont également une limite importante. Le thomisme ne condamne pas la richesse mais la distingue de l’enrichissement. Le mouvement, la dynamique suscitent toujours la méfiance et la crainte d’un affranchissement des limites. De plus, même lorsqu’il est admis, cet enrichissement ne doit pas être une finalité. L’homme doit rester la fin immédiate de l’économie.

La persistance de l’éthique de subsistance

Les principes de l’éthique de subsistance restent cependant omniprésents dans ce premier capitalisme. Plus rationnelle et plus efficace qu’auparavant, l’activité commerciale reste de faible intensité. L’idée de limite sous-jacente à l’éthique de subsistance n’a rien perdu de son importance et le commerce reste subordonné à la vie sociale des individus. Mettre sa vie au service de la croissance de son patrimoine n’est pas l’idéal du capitaliste de cette époque, celui-ci aspirant à s’enrichir rapidement et à se retirer des affaires pour profiter et vivre des richesses obtenues. Werner Sombart explique qu’au cours de cette période du capitalisme primitif, les prix restent essentiellement déterminés par la valeur d’usage des biens et la concurrence demeure strictement soumise aux principes de l’économie précapitaliste : « Encore pendant la première moitié du XVIIIe siècle, les marchands de Londres voyaient une concurrence déloyale dans les efforts que faisait tel ou tel de leurs collègues pour orner sa boutique ou attirer les clients par un étalage fait avec goût et élégance ». Le sociologue illustre ce maintien tardif de l’éthique de subsistance en citant les écrits de Daniel Defoe, auteur de Robinson Crusoé mais aussi figure du capitalisme anglais et rédacteur du Complete English Tradesman publié en 1725. Dans cet ouvrage, l’entrepreneur n’hésite pas à prendre position contre des procédés de désintermédiation commerciale. Il leur reproche de faire baisser les prix en diminuant drastiquement les emplois nécessaires à une même production pour concentrer les profits dans les mains de quelques uns. Werner Sombart rappelle également l’attitude méfiante des corporations italiennes dès le XVIesiècle envers les premières machines au nom de la défense du travail. Cette première période capitaliste maintient donc l’économie profondément encastrée dans la vie sociale, bridant toute velléité d’autonomie des logiques économiques par rapport aux principes religieux et traditionnels.

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La mutation de ce capitalisme classique vers le capitalisme moderne commence au XVIIIe siècle mais ne se révèle vraiment qu’au XIXe siècle. L’économie devient alors autonome et n’est plus soumise aux limites de la société traditionnelle. L’homme n’est plus le centre du système économique. Le vieux principe du « gagner le plus possible en faisant le moins d’affaires possible » n’a plus cours, il s’agit au contraire de produire toujours plus pour compenser des prix toujours plus faibles. La publicité commerciale se généralise et les démarches visant à attirer et séduire la clientèle ne font plus l’objet d’une réprobation morale. Toutes les entraves juridiques et morales des époques antérieures sont vécues comme des obstacles à détruire pour libérer le commerce. L’efficacité économique devient l’unique principe moral dans les affaires. Werner Sombart remarque que les anciennes vertus du capitalisme primitif (rigueur au travail, esprit d’épargne et honnêteté) survivent dans le monde moderne mais sous une forme « objectivée ». Ces vertus sont justifiées tant qu’elles prouvent leur efficacité économique mais n’ont plus à être suivies si leur utilité vient à cesser, dans la vie privée par exemple.

Le culte moderne de la croissance et du mouvement

Pour Werner Sombart, la principale mutation de l’esprit capitaliste moderne réside cependant dans le mobile du capitaliste. À l’époque du capitalisme primitif, le marchand était animé par l’amour du gain et par la volonté de se conformer aux vertus chrétiennes, ces dernières stimulant mais limitant l’esprit capitaliste. À l’époque moderne, l’amour du gain s’accentue, les vertus s’objectivent, mais le capitaliste est surtout mû par une nouvelle force. C’est la volonté de croître et l’amour de cette croissance qui le motivent avant tout. L’expansion sans limite de ses affaires constitue son but suprême. Cet impératif de croissance suppose une illimitation du travail, de la production et de la création de richesses. Werner Sombart explique que l’activité commerciale moderne atteint une ampleur décuplée, mais aussi et surtout une profondeur et une intensité inégalées jusqu’alors : « En avant, en avant ! Tel est le mot d’ordre de notre temps. La marche en avant et l’agitation furieuse : voilà ce qui le caractérise avant tout. On sait à quel point cet excès d’activité épuise les corps, flétrit les âmes. Toutes les valeurs inhérentes à la vie sont sacrifiées au Moloch du travail, toutes les aspirations du cœur et de l’esprit doivent céder la place à un seul intérêt, à une seule préoccupation : les affaires ». La sociologue n’hésite pas à rapprocher cette psychologie de l’homme d’affaires moderne de celle d’un enfant dont le monde psychique repose sur l’agitation permanente, la volonté d’obtenir toujours plus, l’amour de la nouveauté et le sentiment de puissance. Autant de caprices que l’éducation doit permettre de réguler en imposant des limites aux désirs de l’enfant. L’éthique commerciale moderne reposerait sur cette psychologie infantile débarrassée de toute entrave éducatrice.

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Cette rupture fondamentale apportée par la modernité se fonde sur le culte du mouvement et du changement. Perçue négativement, la stabilité devient au contraire synonyme d’immobilisme et de stérilité. À la fin du tumultueux XIXe siècle, Charles Péguy perçoit encore les vestiges de la vieille éthique de subsistance : « Ils nous disaient qu’un homme qui travaille bien et qui a de la conduite est toujours sûr de ne manquer de rien (…) tout cet ancien monde était essentiellement le monde de gagner sa vie » dont la disparition constitue le propre de la modernité : « Et c’est peut être là la différence la plus profonde, l’abîme qu’il y ait eu entre tout ce grand monde antique, païen, chrétien, français et notre monde moderne ». La dynamique du capitalisme moderne analysée par Werner Sombart dans la première partie du XXe siècle s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Le recours à la publicité et au marketing, la course à la baisse des prix et l’impératif de croissance économique se sont intensifiés depuis les écrits de l’intellectuel allemand. Alors que la fluidification de la société apparaît plus que jamais comme l’idéal du monde moderne, les pratiques commerciales condamnées par l’éthique de subsistance se sont banalisées. On retrouve pourtant encore des traces significatives de cette éthique dans les règles déontologiques de certaines professions dites règlementées. L’ordre des avocats interdit ainsi le démarchage des clients d’un confrère au nom du principe de confraternité et restreint les possibilités de publicité pour préserver la dignité de la profession. À travers son approche originale des notions de croissance économique, de concurrence et de détermination des prix, l’analyse historique et dépourvue de toute naïveté de Werner Sombart constitue un outil pertinent pour aborder les questions contemporaines de décroissance et d’économie locale ou alternative.

jeudi, 20 octobre 2016

Sismondi and the Historicist School

Sismondi and the Historicist School

 
Ex: http://www.alainnet.org
 

There is no such thing as society. There are individual men and women and there are families.

Margaret Thatcher, 1987[1]

sismondi.jpgBaroness Thatcher’s view of humanity as a sum of particles and atoms is in stark contrast with the sense of social solidarity expressed by the Chinese nurse attending a child pulled from the ruins of a school, after the 2008 Sichuan earthquake. While being interviewed by an American chain she was asked: - And what is your name? - My name is China.

Margaret Thatcher’s perception of mankind is a reflection of David Ricardo’s economic theory, which aspired to be an exact science and as such it has been applied in England since the Industrial Revolution and generally in the Anglo-Saxon world. Ricardo’s ideas blend well with the political model imposed in England, since the 1688 revolution. It is based on the social vision of John Locke, a Calvinist sociologist, with links to the slave traffic[2], who proclaimed that the object of every society is the protection of property, life and freedom.[3] This blend of ideas permeates the way social, political and economic issues are perceived in the Anglo-Saxon world until today.

The Anglo-Saxon perception, which regards its political theories as a science applicable everywhere, in all circumstances, had early contradictors. The first one to clearly state that economic and political behaviour rules could change according to circumstances was the English philosopher Edmund Burke[4]. In Germany and other European countries that kind of scepticism developed less abstract, less mechanic, more elastic, more organic ideas on political and economic issues, which were useful to work towards policy goals; goals which may differ according to national circumstances. Such an approach has multiple roots; one is romantic relativity, another is a dialectical interpretation of political issues and society, and finally the conviction that every social science must be based in a deep knowledge of historic evolution, which is the reason for it to be called the Historicist Economic School.

This school has been marginalized from the economic discussion since the Second World War, in favour of the Anglo-Saxon classic school, whose more radical actualization is the Neo-Liberal Chicago School. Recurrent crisis and the scandalous increase in wealth concentration caused by the Anglo-Saxon theories at universal scale have shown the dangers of its unfairness for political instability. That has awakened a new interest in the empirical approach of the historicist school, as an option.  The historicists approach is closer to human nature than Marxist traumatism and also has better success credentials on its application for economic development and equitable distribution of prosperity.   

The first one to use history to analyse the capitalist economic system emerged from the Industrial Revolution was Jean Charles Simonde de Sismondi. Since his first published work, A Picture of Tuscan Agriculture[5], his method was to research political history, government policies and economic behaviour, to find the links between stimulus and economic reactions. His conclusions were the first to show a divorce between the classic Anglo-Saxon school theories, of supposed universal validity, and real facts; between Ricardian abstractions and well-known economic practices.

Sismondi was already well known as a historian, when he wrote about political economy. He had by then a wide political and social knowledge and firsthand experience on economic affairs. As a young man he worked for a trading company in Lyon, then he visited England in the middle of the Industrial Revolution, later on he became agricultural producer in Pescia (Italy) and executive officer at the Chamber of Commerce in Geneva.

Those experiences gave him direct technical and practical knowledge on areas of basic importance in political economy. His historic vision included a documented perspective of the most important economic achievements in the Middle Ages: those of the Italian Republics. Those cities managed to uphold their independence and prosperity through the feudal age and monarchic absolutism, thanks to the military and political strength that came from their industrial and commercial wealth and their better distribution of profits among the citizens.

In 1919, with an acute perception of economics developed by the study of real facts and techniques born from experience, Sismondi presented his book New Principles of Political Economy[6]. It explained previous economic doctrines, analyzed different sources of wealth and the effect on them of the Industrial Revolution and finally the negative consequences of the already predominant David Ricardo’s doctrines. His new principles emerge as an alternative to the Anglo-Saxon model. His main novelty is that -contrary to prevalent Anglo-Saxon doctrine since Adam Smith- he advises political intervention as necessary to create equitable and organically stable national economies. Those national economies he already sees as a part of an integrated world, where the purpose of political action is not restricted to the creation of wealth, but to ensure a more equitable distribution, because shared wealth is needed for stable economic growth on a global dimension: “A universal sales volume increase can only result from universal prosperity” [7]

Sismondi as a socialist

Sismondi_-_Nouveaux_Principes_d’économie_politique.djvu.jpgSismondi is often listed as the first socialist philosopher, because he discerned the surplus value (mieux value) of salaried labour, because he spoke about class struggle and requested state intervention to protect workers, because he proposed a minimum wage, job security and workers protection through sickness and old age, and still other social measures. All of them are today part of a socialist platform, but he addressed even more modern concerns, like the way to fairly distribute the progress on science and technology, which tends to harm employment and job security and exclusively favours capital owners.

It is remarkable that the content of Sismondi’s New Principles of Political Economy has been systematically distorted by some writers, from Marx on. An example of such distortions is to say that Sismondi explains the recurrent systemic crisis of capitalism – that he noticed first - to under consumption. It is Marx and Lenin who believes it to be the cause. That mistake is found in publications devoted to him and we wonder how can it be so, because nowhere in his works does Sismondi attribute the systemic crisis to under consumption. Sismondi attributes it -very clearly- to an over production caused by the abundance of capital; he says so over and over. One old case of such mistake is that of the Polish socialist Henryk Grossman in his otherwise excellent book Simonde de Sismondi and his economic theories, where he states that Sismondi was the first economist to explain capitalism.[8]  In our days, we find shades of that mistake even in the well-written and documented book Sismondi, a precursor of Marx by Diego Guerrero[9].

It could be that such mistake originates from Sismondi’s remark that the lower the salaries, the bigger the difficulty to absorb over production, because the internal market shrinks. But it doesn’t mean that he attributes the periodic systemic crisis to under consumption, he is attributing them to the greedy short vision of those who for immediate gain avoid thinking about the middle term consequences; a logical behaviour, maybe, from following theories that justify individual greed. The mechanics of such crisis, as explained by Sismondi, is that in those countries where there is a coincidence of abundant capitals looking for placement, and a culture of obtaining profits at the expense of salaries –like in England- there is a tendency to overproduce and create gluts. It is an economic environment where wealth and misery coexist; the solution is to place surplus produce in foreign markets, which is the root cause of modern imperialism.

Another frequent mistake is to attribute a Malthus influence upon Sismondi, when in reality is just the opposite what happened. Sismondi was the first to contradict Malthus idea that population would overrun the means of production. Sismondi describes how much superior are the rates of reproduction in agriculture compared to human reproduction. He is also the first to notice the fact that human reproduction rate diminishes with the increase in instruction and prosperity. It is Malthus who later on shows to be influenced by Sismondi’s economic ideas.

Sismondi and the historicist school

When we take a closer look at Sismondi’s technique and the perspective of his economic analysis, we find that his organic approach, his perception and his proposals fit much better within the Historicist Economic School. Some knowledgeable economic researchers like Werner Stark and Henry William Spiegel even consider Sismondi to be one of its founding authors. He was the first one that regarded the Anglo-Saxon School axioms as simple political options and refused to consider a science those abstractions and automatic mechanisms; he even considered them a fraud.

sismondidds.JPGAs all the historicists, Sismondi objects that once applied to the real economy the Anglo-Saxon theories cause economic distortions and tend to concentrate wealth on an elite, at the expense of the rest of society. As them, he believes the social and economic cost of such unbalance to be immense, because its inherent unfairness causes contagious crisis that disrupts and sets back economic growth at both, national and international level. They all agree in the paramount importance of a closer balance in incomes, because as Sismondi said “ The salary given to a worker has the same effect as the seed entrusted to soil”[10] because “commercial wealth follows the increase of incomes”[11]. Sismondi objects Ricardo’s ideas because he says they deal with people as disposable parts, that Ricardo’s only concern is how to accumulate wealth and disregards the suffering caused by an unfair distribution, which he assumes that will automatically find a balance brought by the suffering itself.

Sismondi’s objections to Ricardo’s theories were repeated by the first authors of the historicist economic school, who researched economics from the perspective of a historical sequence of economic practices produced and related with their surrounding environment. It is the contrary to the English allegedly scientific theories for universal application, where the only process for wealth distribution is the spill down effect; an image the brings to mind medieval charities, left-over’s distribution, or crumbs that fall from the rich’s banquet table.

The Historicist School believes indispensable to interpret past ideas in their historical context and to evaluate the practical results according to the time and ambience of application, before drafting economic policies, which should be necessarily casuistic and must correspond with the organic circumstances of each country. It is an idealistic and nationalist approach which coincides with Sismondi when he said that “ in political economy, generally, one must distrust absolute propositions as well as abstractions ...Nowhere are absolute quantities found, nor are there an ever equal force; every abstraction is a fraud.”[12]

During the twentieth century, especially during its second half, the economic debate was polarized by the abstractions of Marxism and Anglo-Saxon liberalism. Both failed to create a sustainable general welfare, and therefore, in the twenty-first century there is a search for other options. The authors of the historicist school of economics are arousing a renewed interest. Their economic philosophy is humanistic, because it is derived from human practice and facts; it does not have, as the previous two, a claim to be a universal exact science of obligatory validity and enforceable erga omnes. Its humanism comes from believing that results from applying the same principles and economic policies may vary depending on the specific society circumstances and timing. Relativism is a prominent feature of the historicist approach and its policies can be credited with remarkable economic development successes in Continental Europe and elsewhere, in very different social and political environments.

The historicist school of economics

Without pretending at all to be exhaustive, we want to present in some brushstrokes Sismondi’s kinship with the historicist school of economics, which was influential in all of Europe, but German economic development was its most notorious success. The authors of this school developed an organic evolutionary vision of society, where the main is a realistic and therefore factual view of economic issues. The original link with Sismondi is obvious, when we remember that in Sismondi’s works the most conspicuous idea is that of history as the frame where all the sciences related to human dynamics can be placed. Such a perspective  is quite clear in his New Principles of Political Economy[13] and even more marked in his Studies on Political Economy, a later synthetic work, with new facts that support his previous arguments, seldom quoted, which exist only in the original Belgian edition of 1836.

Our sketch only wishes to point out Sismondi’s coincidences with some of the most prominent authors of the historicist school of economics, which, although it is now neglected in most academic courses, we believe it should be studied, because it presents a more realistic option for a fair economic development.

Adam_Heinrich_Müller.jpgAdam Müller (1779 - 1829) is, along with Sismondi, a precursor of the historicist school of economics. He has coincidences with Sismondi in his criticism to the Anglo-Saxon school, which they accuse of pretending to rationalize in theory the pauperization of the working and the artisan classes. Both of them criticize its atomizing individualism and conceive the state as an organic social entity responsible for the general wellbeing. Both analyzed the role of the old corporations in employment stability and in the balance between production and consumption, even if they differ in what to do about them. Müller wants them back. Sismondi believes them obsolete and thinks that those advantages can obtained by a state that promotes the mutual interest harmonization between employers and workers. Both accuse the Anglo-Saxon school of giving too much importance to exchange value and to distance it from useful value; noting that there is a difference between being useful to society and being useful to the individual. Both of them discussed the effects of the division of labour, even if they reach different conclusions. Both considered the accumulated cultural and scientific heritage as part of a country’s patrimonial wealth. Müller highlights four aspects in economic exchange: the historical aspects, the sociological aspects, their interactivity and the evolutionary relativity. All were covered by Sismondi, who points out that Adam Smith himself "recognized that the science of government was experimental, that it could only be based on the history of the different peoples and could only deduce its principles from a judicious observation of facts. Then he comments:" the principles of political science should form an ensemble and derive from each other ".[14]

listportrait.jpgFriedrich List (1789 - 1846), is the German economist par excellence. He and Sismondi criticize the static approach of the Anglo-Saxon economic theory, because both interpret economics in a dynamic way. List does not quote Sismondi in the bibliography of his most well known book The National System of Political Economy[15] (1885) but there are many similarities. One of them is to have analyzed the experience of the young United States of America and to have used it in their argumentation, with a similar interpretation of its economic and social behaviour. Unlike Sismondi who knew the American economy only by references, List spent five years in Pennsylvania and left his conclusions in his book Outlines of American Political Economy [16](1827) published the same year as the second edition of Sismondi’s Nouveaux Principes.

Both use the same critical pattern in their analysis of the Anglo-Saxon liberalism and conclude that an economic policy based on the struggle between individual egotism, destroys internal national harmony and forces to solve domestic ensuing economic imbalance with an imperialist foreign policy. Both criticize the so-called Say Law - which Ricardo prises – that pretends that all production creates its own market. It would be right – both of them say- only if we make abstraction of time and space. Both also view state intervention as necessary to ensure a stable national economy, to limit competition and to promote industries that create jobs and wages, while avoiding the cartelized practices – replicated by modern corporations – of the old guilds system.

Wilhelm Roscher (1817 - 1894) is known as the founder of the German historicist school and has significant coincidences with Sismondi. Both believe that the principles to achieve stable economic development and social wellbeing should be researched in the history of each society; but not only through the economic facts, but through the whole historical humanistic background: political, cultural, religious and legal. This is something that fits within Hegel’s dialectic and wider than Marx’s "dialectical materialism". Sismondi assumes this method implicitly, as something natural and it can be appreciated in his descriptions of historical development in national societies, including England, when he explains the structural trends of their economies and their trade policies. Both of them distinguish stages in the economic development of societies, which may differ differently, from the automatic results expected from the alleged truths of the Anglo-Saxon school. Roscher was a professor at the University of Leipzig since 1848 until 1854. In 1854, twelve years after the death of Sismondi, he published his Principles of Political Economy[17], where he quotes Sismondi frequently. Both agree when explaining the mechanics of the demand for money and underline the advantages of metallic money, because of its intrinsic value and because it avoids the dangers of paper money, which can be devaluated easily and  facilitates speculative credit, whose bubbles can be confused with a real assets; a very current issue in today’s economics.

Bruno Hildebrand (1812 - 1878) was a professor at the University of Marburg and his critical book, Economics of the Present and the Future (1848) cost him an exile in Switzerland, along with his disciple Karl Knies. Like Sismondi, he considered that political institutions, along with other factors such as climate and religion, shaped the national character and influenced economic behaviour; this linking relation with the other social sciences is what makes each national economy a specific case. Sismondi and Hildebrand differentiate an economic policy based on real wealth from a credit-based economic policy, where passives may be confused with assets. It was to present his case against a credit-based economy that Sismondi outlined the example of Alexander Hamilton, first US Secretary of the Treasury, and his report to the US congress (1791) on financing the US industry[18].

Knies.jpgKarl Knies (1821 - 1898) thought that it was wrong to base economic science in the pursuit of individual interest. He thinks the moral development of society gives each historical stage its own characteristics; that studies to find guides for economic behaviour can only work by analogies, but without exact repetition, without scientific certainty. He said that to allow the national economy to depend only on the competition of market forces, whether national or global, is to deny the political concept of the economy, is to deny the state an active social role.

Knies believed that both, the Anglo-Saxon liberalism and the emerging socialism, were inadequate to solve social and economic problems, but noted that the Anglo-Saxon school policies create the factual conditions that facilitate the triumph of socialism. Knies describes Ricardian theories as speculations with formulas based on a particular period, far from considerations of time and space, much as Sismondi did. It is curious that with those coincidences, Knies looks at Sismondi as a socialist thinker, a nonexistent term at his time. It is an arbitrary classification, because Sismondi had an evolutionary concept of social change; he wanted to improve the distribution of wealth through social policies without violent changes, which were destructive of wealth and ephemeral; Knies may have been influenced by Marx, who in his Manifesto of the Communist Party, as is well known, labelled the Swiss citizen Sismondi, as "petty bourgeois socialist" and anointed him as head of such a "school" in France and England.

Schmoller_1907_(1).jpgGustav von Schmoller (1838 - 1917) drove the historicist school to reject the entire Anglo-Saxon economic theory and argued that one could theorize only when there was sufficient historical information on the economy, with coincidences in so many different circumstances, as to draw conclusions. Schmoller took economic methodological issues away from the Anglo-Saxon inductive and synthetic concept and placed them among the sciences of culture; a concept expressed in his phrase: "The economy today is a science only as much as it expands into sociology."[19] This statement reminds the drastic commentaries of Sismondi on Ricardo’s automatic balances: "In political economy, we should be wary of absolute propositions and abstractions ... Nowhere are absolute amounts found, nor are there forces always equal; every abstraction is a fraud. Besides, political economy is not a science of calculation, but a moral science. It strays when guided by figures; it leads to its purpose only when it takes in consideration the feelings, needs and passions of men."[20]

Schmoller was the chief architect of the Verein für Sozialpolitik (Association for Social Policy) founded in 1872, on the initiative of Otto von Bismarck, in the new consolidated Germany; it was copied later on in other countries, as with the American Economic Association. This German entity oriented the German social policy and encouraged the collaboration between employers and workers for mutual benefit in economic growth; just what Sismondi preached throughout his entire economic work and also as a historian. It is enough to look at the chapter on wages of his Nouveaux Principes where we find phrases like ". Equality in benefits always results in further expansion of the market for producers, while inequality always reduces it more" ..."Moreover, the rich are not the goal of the social order; wealth is not desirable in society but by the relief that it distributes among all classes."[21]

Max Weber (1864 - 1920) succeeded Knies at the University of Heidelberg. In 1904 he founded the journal Archiv für Sozialpolitik und Sozialwissenschaft with Edgar Jaffé and Werner Sombart. His research perspective of history separates what he calls "magic" from concrete facts, which are then analyzed for rational conclusions. That method led him to some conclusions that it is only now when their possibility can be foreseen. Weber thinks that the revolution that may happen is the opposite of what Marx prophesied; that there is a revolution underway leading to a dictatorship, but not the “proletarian dictatorship”, but that of the technicians of the business and government bureaucracy.

Weber is well known for his sociological interpretation of the economy, which he exposed brilliantly in his famous work The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism, which underlines the Calvinist (Puritan) origin of capitalism, because it makes secular success in this world a clue of salvation in the next. Here we find a parallel with Sismondi, who also examined the influence of religion in the economy and explained how it influenced economic behaviour. There is a full chapter on its influence on unbalancing income and population, where he states that "Religious education has almost always helped to break the balance between population and the labour demand from which it should live." Then he caustically remarks that for married people abstinence is considered a sin while it is preached as a virtue to the celibate ones, a Catholic contradiction at its origin, which is preached by the reformed churches[22].

Sombart_vor_1930.jpgWerner Sombart (1863 - 1941) combined the processes of history and economics to draw theoretical conclusions. His most important work is the monumental Der moderne Kapitalismus[23] where he attributed the concept of capital to the double accounting, invented in Italy during the thirteenth century. He then develops his historicist perspective of the capitalist system over three structural elements: the spirit, the form and the technique. The spirit is dominated by the materialistic ideas of procurement, competition and rational selfishness. The shape is a private, decentralized system, regulated only by the market. The technique is a constant evolution in search of productivity. The rational egoism which always seeks profit, can measure it accurately thanks to an accounting system.

Sombart also wrote several works where he applies the same historical methodology to specific topics such as The Bourgeois, Why there is no socialism in the United States, The German socialism and The Jews and economic life. In the latter he comments the work of his friend Max Weber and says it is because the Jewish essence of Calvinism, that this one influences the development of capitalism.

Sombart thought that the discussion on whether to classify the economy as a natural science (nomothetic) or a cultural science (ideographic) was a sterile one. He proposed to look at history and economics from a vision of society that is neither a priori detached from reality or a kaleidoscopic description. The goal must be the understanding of the ensemble, in order to find the essence of the behaviour. The effort to understand must have a global vision, because, with the entry of new elements, behaviours may alter. Sombart does not look at the economy as a science of wealth, but as an instrument for social reform. It is an echo of Sismondi, who already said "The physical welfare of men, as much as it can be the work of the government is the subject of political economy"[24]. Der moderne Kapitalismus (The Modern Capitalism) can be read only in German. The exclusive rights for translation into English, according to what I have read, belong to Princeton University, which has neither done it, nor allows others do it.

keynes.jpgJohn Maynard Keynes (1883 - 1946) was the last English economist of universal renown and his most famous book is the General Theory of Employment, Interest and Money[25]. Keynes does not belong to the Anglo-Saxon school, because, as he says in the preface to the Japanese edition of this book (1936), he considered "insufficient"[26] the automatic balances of English classical school and instead considered state intervention as useful keep an economic balance. He was the head of the British delegation during the drafting of the Treaty of Versailles and resigned over disagreements. He exposed them in his book The Economic Consequences of the war where he warns over the harmful effects for the global economy of the "war reparations" (tributes) imposed on Germany. Keynes taught at Cambridge – his Alma Mater - was always a civil servant and even a member of the board at the Bank of England.

In Bretton Woods (1944), Keynes - who saw the gold standard as "a barbarous relic" - opposed the proposal of the American Harry Dexter White to take the US dollar as an international currency, with a gold standard of US $ 35 per ounce of gold. Keynes proposal, which was not accepted, was to use an accounting currency called Bancor, issued by a supranational bank which played the role of clearing house. It would review annually the value of national currencies against the Bancor, according to the respective balance of payments. The Bancor idea deserves to be studied again, due to  the present unaccountable fragility of the US dollar which is causing a general erosion in the value of capitals, savings and wages of the real economy; the economy without access to Quantitative Easing.

The best-known contribution of Keynes to economic ideas is the notion that aggregate demand is the sum of consumption. Domestic demand – the cause of national economic growth- thus comes to depend on wages and employment. Governments can intervene, to stimulate employment and create wages, by public works. That idea, says Keynes in the preface to the Japanese edition, came by reading Malthus. It happens that Malthus touches on that topic en passant when he criticises the famous Say’s law, adopted by Ricardo, which assumes that all production will create its own market and can be accounted as income. Malthus contradicts Say with the same argument that used Sismondi and even quotes him, a detail that seems to have escaped Keynes attention. Malthus and Sismondi say that Say and Ricardo confuse production with rent, but it is Sismondi – not Malthus- who always insists on the importance of employment and equitable wages for economic growth, because wages are spent totally, wages are the demand, wages are the market. Sismondi's phrase, already quoted, "the wages given to the worker has the same effect as the seed entrusted to the soil" is a poetic metaphor that describes all the Keynesian doctrine on the role of employment and wages to sustain demand.

But there are other phrases of Sismondi that also synthesize it, as in the title of Chapter IV of Book IV: How does commercial wealth follow income growth, where it says "The manufacturer who increases his income by cutting from wages adds nothing to the national income"[27] Afterwards he becomes more specific and modern: "it is not the manufacturer‘s gain what constitutes the national interest, it is the benefit that manufacturing distributes among all the classes attending to it; it is the participation of all of them in the national income that work produces"..." Nations are enriched when they increase their income, but not when the income of one class is usurped by another"[28]... “Trade may increase; but if growth comes from what was previously paid for wages... consumption will not march at the same pace as production, and the overall result will be less prosperity "..." Where income decreases there is less buying and manufacturing ceases to be proportional to market demand. "..." it may be the government's duty to slow those movements and make them regular”[29]

As noted above, Sismondi deduces from this logic that global demand, in turn, would depend on the wages paid in the rest of the world. A very inconvenient thesis for the international economic relations of the British Empire, which at the time of Keynes, ruled in more than 400 million square kilometres. That may be the reason for the economist Lord Keynes not to quote Sismondi - not even in his bibliography- although he mentions Malthus as his inspiration. Keynes worked all his life for the British government, which ennobled him, despite having written in 1917 to his friend Duncan Grant: "I work for a government that I despise for purposes I think criminal"[30]

schumpeter1.jpgJoseph Schumpeter (1983 - 1950) was an Austrian that, wanting methodological openness, broke with the so-called Austrian School; a neo-classical one that breed Ludwig von Mieses and Friedrich von Hayek. Schumpeter’s best known works are Theory of Economic Development (1912), Economic Cycles (1939), Capitalism, Socialism and Democracy (1942) and his posthumous History of Economic Analysis (1954)[31]. His basic idea underlines the importance of innovation in technology and organization for business, so economic development and productive capacity can be continuously improved. Something also mentioned by Sombart, his teacher. That process generates a dynamic economy where increased wages create new balances of demand and supply. It is interesting that in this dynamic, Schumpeter looks at interest paid to banks as a tax on inflationary credit.

On the Anglo-Saxon kind of capitalism, he agrees with Sismondi, Max Weber and Werner Sombart on the perception that it inherent individualism and selfishness destroys the social fabric and observes that in such system the possibility for organic renewal of the elites in control wears out. It is something visible today in the camp led by the Anglo-Saxon world.

The best-known contribution of Schumpeter's work is a concept previously put forward by Sismondi - whom Schumpeter mentions in the fourth chapter of his History of Economic Analysis. It concerns economic systems in general; Schumpeter said that in their path to progress economic developments go through a sequence of destruction that he calls "creative": "a process of industrial mutation that incessantly revolutionizes the economic structure from within, destroying endlessly the old ones and creating constantly new ones”.[32] This phrase is quite close to one of Sismondi: "In the progress of nations there seems to be a time when the destruction of existing wealth is necessary for creative activity to be exercised again.”[33]

Raul Prebisch (1901 - 1986) is the most famous Latin-American economist. It is likely that because he exposed his economic thesis when the political polarization between Anglo-Saxon capitalism and Soviet Marxism, marginalized the historicist school, his obvious links with it were overlooked. Prebisch, like Sismondi and the historicist school, noticed that when applied to real practice, international trade did not fit with the Anglo-Saxon theory, because the greatest power in the Anglo-Saxon capital manipulated the terms of exchange. As Sismondi said "if everyone seeks its own interest at the expense of others ... the strongest imposes his interest and the weaker knows that his own consists is not to resist." Prebisch describes international trade structure as an exchange between a group of countries that constitute an industrialized center and a periphery of countries who supply raw materials; a description that remains valid. Prebisch was formed on the economics of the Anglo-Saxon school, but the crisis of 1929-30, which found him working at the Banco Nación de Argentina and later as Argentina’s Finance Undersecretary, proved to be inadequate to handle it and Prebisch admitted the need for state intervention.

Negotiations with England, in Geneva, during the crisis, convinced him that the Anglo-Saxon economic theory was intended for England when it was the country with most capital and most industry, but that such ideological projection of its own interests could be contrary to the prosperity of others. When he asked in his Introduction to Keynes (1947) "Why is it that the policies formulated and implemented in the industrialized centre do not get the same results on the periphery?" He admits that the Anglo-Saxon economic theory is not an exact science, that it is a hypothesis where the results vary depending on the context. That lead him to study what he called "structural historical elements." It was what Sismondi, List and all the historicist school of economics also did. Therefore his conclusions and proposals are very similar to those of Sismondi, List and the German historicist school: protection to develop a national industry in order to raise the standard of living in developing countries. As noted by his friend Luis Eugenio Di Marco, in his Introduction to International Economics and Development: Essays in Honor of Raul Prebisch. "As a development economist he always thought that wealth was a means and not an end" A principle expressed one hundred and fifty years before by Sismondi.

There are other important historicist authors with economic proposals applicable to the crisis that the world economic system drags since 1971 and that now (2016) seems to be in its terminal phase. One of them is Torkel Aschehoug (1822 – 1909), who is the subject of a book by Mathilda C. Fasting[34]. She mentions the importance that Aschehoug gave, a hundred years later to the contribution of Sismondi’s ideas to the Historicist School of Economics. Aschehoug summarizes Sismondi’s philosophy in the question that Sismondi poses to the English school in his Nouveaux Principes. How is it that wealth is everything and humans are nothing? That question, said Aschenhoug, is the fundamental economic argument of Sismondi, who reiterates throughout all his work that wealth is only a means and that humans beings are the purpose.

Geneva, 13/08/2016


[1] “There is no such thing as society. There are individual men and women, and there are families.” Margaret Thatcher. Interview with Women’s Own magazine, October 31,1987. Reported by Sunday Times.

[2] Locke profited from slave traffic as investor in the Royal African Company and drafted the pro-slavery  constitution of Carolina.

[3] Hans Oberdiek, Tolerance, between forbearance and acceptance.” The commonwealth seems to me to be a society of men constituted only for the procuring, preserving, and advancing their own civil interests.  Civil interests I call life, liberty, health, and indolence of body and the possession of outward things, such as money, lands, houses, furniture, A letter Concerning Toleration. Chapter 6,  Pag.76. Rowman & Littlefield Publishers, Boston, 2001

[4] James Prior, Life of the Right Hon. Edmund Burke, Speech on Conciliation with America “We must govern America according to that nature and to those circumstances, and not according to our own imaginations, nor according to abstract ideas of right – by no means according to mere general theories of government”,  Pag. 456. Bohn’s British Classics, London, 1854

[5] J. C. L. Simonde deSismondi, Tableau de la agricultura toscane, Skatine Reprints, Genève, 1998

[6] J.C. L. Simonde de Sismondi, Nuevos Principios de Economía Política, Icaria Editorial, Barcelona, 2016. Título original, Nouveaux Principes de Economie Politique, translated by Umberto Mazzei from the Delunay’s edition, Paris, 1827.

[7] Sismondi. Nuevos Principios de Economía Política, Libro IV, Capítulo IV, Página 200. Icaria Editorial, Barcelona, 2016.

[8] The direct cause of such crises he found in under consumption on the part of the working classes, whose purchasing power is insufficient to absorb the annual national output…. the essential validity of his conclusions makes him the scientific discoverer of capitalistic dynamics. Henryk Grossman, Simonde de Sismondi et ses théories économiques, Página 23. Varsovie, 1924

[9] Diego Guerrero, Sismondi precursor de Marx, Paginas 19, 20   MAIA Ediciones, 2011. It is a good book, but the title is misguiding, because even if Sismondi was the base of Marx’s methodology and socio-economic vision, their conclusions and proposals widely diverge.. 

[10] Sismondi, Ibid. Index, Book II, Chap. IV, Pag. 464.

[11] Sismondi, Ibid. Index, Book IV,  title of Chap. IV, Pag. 468.  

[12] Sismondi, Ibid, Libro Tercero, Capítulo XIII, Página 178

[13] Sismondi, Études sur l’économie politique, Brussels, 1836

[14] Sismondi, Ibidem, Book I, Chap. VII, Pags.61 and 64

[15] Friedrich List, The National System of Political Economy, August M. Kelley Publishers, New York, 1966

[16] Friedrich List, Outlines of American Political Economy, Samuel Parker, Philadelphia,1827

[17] William Roscher, Principles of Political Economy, Henry Holt & Co, New York, 1878

[18] Sismondi, Ibidem, Book VI, Chap. VII, Pags. 345 and 346.

[19] Werner Stark, History and historians of Political Economy, Pag. 105. Transaction Publishers, New Brunswick, New Jersey, 1994

[20] Sismondi, Ibidem, Book III, Chap.  XIII, Pag. 178.

[21] Sismondi, Ibidem, book IV, Chap.  V,  Pags. 198, 199 y 211.

[22] Sismondi, Ibidem, Book VII, Chap. V, Pags.372 y 373.

[23] Werner Sombart, Das Moderne Kapitalismus, Verlag von Duncken & Humboldt, München und Leipzig, 1928

[24] Sismondi, Ibidem, Book I, Chap. II, Pag. 42.

[25] John Maynard Keynes, The General Theory of Employment, Interest and Money, Macmillan and Cº, London

[26] Keynes, Ibidem, Preface to the Japonese editión . Tokyo, 1936

[27]  Sismondi, Ibidem, Book IV, Chap. IV, Pag. 197

[28] Sismondi, Ibidem, Book IV, Chap. V, Pags. 206 y 207.

[29] Sismondi, Ibidem, Book IV, Chap. VIII, Pags. 221 y 222.

[30] Letter the painter Duncan Grant, on December 1917. Grant had made a Keynes portrait and they had shared a room in 1909. The letter is mentioned by Carlo Cristiano, The Political and Economic Thought of the Young Keynes.  London: Routledge, 2014 

[31] The theory of economic development: an inquiry into profits, capital, credit, interest, and the business cycle. New Brunswick, New Jersey, Transaction Books, First German edition,1911, English edition 1934. Business cycles: a theoretical, historical, and statistical analysis of the capitalist process. Mansfield Centre, Connecticut: Martino Pub., 2006; History of economic analysis. London: Allen & Unwin, 1954.

[32] Joseph Schumpeter, Capitalism, Socialism and Democracy, Pags. 82–83. London: Routledge, 1976.

[33] Sismondi, Ibidem, Book VI, Chap. VII, Pag. 352.

[34] Mathilda C. Fasting, Torkel Aschehoug and Norwegian Historical Economic Thought Reconsidering a Forgotten Norwegian Pioneer Economist, Anthem Press, London, 2013

dimanche, 30 août 2015

Sombart und das „ökonomische Zeitalter”

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Sombart und das „ökonomische Zeitalter”

von Carlos Wefers Verástegui

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Der Nationalökonom und Soziologe Werner Sombart war nach Karl Marx und noch vor Max Weber der erste begriffsprägende Erforscher des modernen Kapitalismus.

Beinahe alles, was wissenschaftlich zu diesem Thema geliefert wird, fußt direkt oder indirekt auf Sombarts Ringen, Wesen, Werden und Gestalt des Kapitalismus zu erfassen. Heute ist der Begriff „Kapitalismus“ zu einem Allgemeinplatz verkommen, dem man Sombarts unermüdliches Streben um Klärung nicht mehr ansieht.

Ein „Wegbereiter des Nationalsozialismus“?

Obwohl Sombart sich eine ihn auszeichnende Unabhängigkeit als Kritiker der Zeit zu bewahren wusste, sind seine Zurechnung zur „Konservativen Revolution“ sowie seine in offene Opposition endende Tuchfühlung mit dem Nationalsozialismus seinem menschlichem und wissenschaftlichem Erbe zum Verhängnis geworden: Als „Wegbereiter des Nationalsozialismus“ – eine Brandmarkung, die Wesen und Werk dieses außergewöhnlichen Menschen nicht gerecht wird – ist Sombarts verdienstvoller Name für alle Zeiten kompromittiert.

Dabei sind seine wissenschaftlichen Vorschläge und Forschungsergebnisse von ungebrochener Aktualität. Sombarts Analyse, sowohl des Kapitalismus als auch des Sozialismus, führte ihn nämlich zur Darstellung des „ökonomischen Zeitalters“, welches (immer noch) das unserige ist.

Wissenschaftler und Konservativer

Dass Sombarts Ausführungen gegenüber denen Webers ins Hintertreffen geraten sind, liegt nicht zuletzt an Sombarts eigner geistiger und politischer Entwicklung, die nicht nach dem Geschmack unserer auf politische Makellosigkeit versessene Gegenwart ist: Ausgehend von der Historischen Schule der Nationalökonomie stand Sombart in seinen Anfängen unter dem Einfluss des Marxismus, zu dessen Revisionismus er entscheidend beitrug.

In den Jahren nach dem Ersten Weltkrieg wandte sich Sombart vom „proletarischen Sozialismus“, wie er den Marxismus später nannte, ab, um schließlich in der Sozialwissenschaft einen betont „geistwissenschaftlichen“ Standpunkt zu vertreten. Auch politisch tat sich die Abkehr vom Marxismus in einem zunehmenden Konservatismus kund, der Sombart methodisch wie menschlich in die Nähe Othmar Spanns brachte.

Von diesem unterschied sich Sombart allerdings im Temperament durch größere Gelassenheit und feine Ironie. Auch aus Sombarts Eintreten für eine strikte Trennung von Wissenschaft und Metaphysik ist, trotz seiner Anknüpfung in einigen Punkten an Spanns Ganzheitslehre, ganz klar seine persönliche Unabhängigkeit und Gelassenheit als Wissenschaftler zu erkennen.

Zersetzung der mittelalterlichen Einheit und bürgerlicher Geist

In Auseinandersetzung mit einseitigen materialistischen, ökonomischen, sowohl „bürgerlichen“ als auch „sozialistischen“, naturalistischen Interpretationen, erkannte Sombart die geistigen Grundlagen des ökonomischen Zeitalters: Das Aufkommen der spezifisch „modernen“, westlichen (im Gegensatz zur deutschen), nominalistisch-​naturalistisch-​naturwissenschaftlichen Denk– und Betrachtungsweise der gesellschaftlich-​geschichtlichen Welt.

Nach Sombart, der hier Max Scheler folgt, wurde diese „Verweltlichung“ des Wertens und Wissens in der modernen Weltanschauung durch die Zersetzung der auf Transzendenz, überpersönliche Verbände und (geistige) Gemeinschaften gerichteten „organischen“ Kultur des Mittelalters bewirkt. Dieser Entwicklung entspricht wissenssoziologisch der, nach Sombart unter jüdischem Einflusse zu Stande gekommene „bürgerliche Geist“ mit seiner vornehmsten Schöpfung, dem neueren individualistischen Naturrecht.

Die Rolle der „Volksgeister“

sombart344_BO1,204,203,200_.jpgWiewohl Sombart überhaupt den Einfluss eines säkularisierten Judentums für das Aufkommen von Kapitalismus und Sozialismus hoch anschlägt, so führt er doch nie beide kausal, d.h. schlechthin auf das Judentum zurück. Nur sei das spezifische Gepräge des modernen Kapitalismus wie des modernen Sozialismus „den Juden“ bzw. dem „jüdischen Geist“ zu verdanken, wobei Sombart übrigens letzteren – wie überhaupt alle „Volksgeister“ – von seiner leibseelischen Grundlage für ablösbar und sogar für übertragbar hält.

In diesem Sinne äußert sich Sombart des Öfteren über den „westlichen Geist“, der sich im deutschen Sprachraum betätigt, bzw. über den Unterschied eines „deutschen Denkens“ zum „Denken der (einzelnen) Deutschen“ – eine Unterscheidung die, zugespitzt im „Proletarischen Sozialismus“ (1924), beim französischen liberalen Soziologen Raymond Aron Befremden erzeugte.

 Das „ökonomische Zeitalter“

Die „Zersetzung des europäischen Geistes“ sowie die Anschauungen eines jede Transzendenz verneinenden sozialen Naturalismus brachten Ende des 18. Jahrhunderts schließlich den „ökonomischen Geist“ mit dem dazu gehörigen alleinigen Wertmaßstab des Ökonomischen hervor. Obwohl das ökonomische Zeitalter durch den Kapitalismus erst so richtig eingeläutet wurde, beschränkt es sich mit Nichten auf kapitalistische Grundlagen und Kulturphänomene:

Die Maßlosigkeit, die kindliche Begeisterung aller von unternehmerischem Geist angesteckten Menschen für Größe und Schnelligkeit und überhaupt „Entwicklung“, die Neuerungssucht, bezeichnen den verflachenden, seelisch vertrockneten und in seinem Gemüt verkrüppelten repräsentativen Typus dieses Zeitalters. Kapitalismus und Sozialismus verneinen die den Menschen haltgebenden, altüberkommenen sozialen Gebilde und Ordnungen, beide sind an der Entgottung der Welt und an der ökonomischen Ent– und Umwertung gleichermaßen beteiligt.

Politisch wirkt sich das in einer Indifferenz des Ökonomischen gegenüber den Staatsformen aus. Es wird nämlich grundsätzlich diejenige bevorzugt, in der es mehr zum Tragen kommt, und das können jeweils sehr verschiedene Regime sein. „Demokratie“ im ökonomischen Zeitalter bedeutet z.B. für Sombart deshalb lediglich die „Legalisierung des Kuhhandels“ zu Gunsten des Ökonomischen bzw. daraus abgeleitet, des industriellen Verbandswesens oder politischer Cliquen.

Sinnlosigkeit der ökonomischen Existenz

Wichtiger als die Darstellung politischer Zustände ist Sombart die „Anthropologie“ des verwirtschaftlichten Menschen. Stumpf gegenüber allen höheren Werte und Seinsformen, ist sein Dasein in seiner Ergriffenheit von technischem Fortschritt und Wirtschaftsbilanz ein sinnloses. Dafür ergötzt sich der moderne Mensch an vor allem sportlichen Wettkämpfen („Sportismus“), überhaupt begehrt er Kollektivvergnügungen und allerlei technische Spielereien, die sein Leben bequemer, unterhaltsamer und angenehmer machen sollen. Sombart sieht die Menschen einem „praktischen Materialismus“, dem Komfortismus ergeben, der „den ganzen Volkskörper zum faulen bringt“.

Der Komfortismus vereinheitlicht die an sich schon angeglichenen Menschen nur noch mehr, so dass Kapitalist und Sozialist, arm und reich, klug und dumm, Fachmensch und Ungelernter nur verschiedene Seiten eines einzigen öden Menschentums bezeichnen. Weltanschaulich steht diesem Krüppel die Naturwissenschaft mit ihren für das praktische Leben zu Erfolgen münzenden Erkenntnissen zur Seite. Dadurch werden auf der einen Seite Stumpfsinn und Unglaube gefördert bei gleichzeitiger Überintellektualisierung, auf der anderen aber die Fähigkeit vernichtet, sich Urteilen aus zweiter Hand zu erwehren.

Vorläufer der Postmoderne?

Aus dieser Analyse des Menschen des ökonomischen Zeitalters wird ersichtlich, wie flüssig der Übergang von Kapitalismus zu Sozialismus, im Gegensatz zur Klassenkampftheorie von Marx, ist. Ebenfalls nimmt Sombart die Diagnose späterer Kritiker des „social engineering“ und „social management“ vorweg. In seinem wissenssoziologischen Aufsatz „Weltschauung. Wissenschaft und Wirtschaft“ (1938) übertrifft Sombart an Klarheit und Weite der Problemstellung den Philosophen der Postmoderne, Jean-​François Lyotard: In der Nachforschung der Frage, welchen Stellenwert das Wissen bzw. die Wissenschaft in der Gesellschaft hat, und welches ihr „Wesen“ ist, ist Lyotard Sombart gegenüber als ein Verspäteter zu bezeichnen.

Ein hervorstechender Zug in Sombarts Arbeiten ist die pädagogische Sorge und Behutsamkeit, mit der er sich vor allem an die (akademische) Jugend wendet. In diesem Sinne wies er wiederholt auf die „Unhaltbarkeit der älteren liberalistischen Theorie“ hin, da ja die ökonomische Realität diese längst eingeholt habe. Deshalb warnte Sombart schon früh vor einem wissenschaftstheoretischen Rückfall in den Liberalismus: Die bloße Gesinnung und Oppositionsstellung der jungen Generation reiche bei Theorielosigkeit, dem Ausbleiben einer längst notwendigen Wissenskultur, vor allem bei fehlender eigener methodologischer Forschung nicht aus, dem theoretisch wohlgerüsteten dastehenden Gegner, dem Neoliberalismus, Einhalt zu bieten.

Diese Worte Sombarts nehmen sich nach fast achtzig Jahren wie eine düstere Prophetie aus, denn sie betreffen nicht nur Sombarts Fachgebiet, sondern das gesamte kulturelle Leben, die gesamte Bildungsarbeit. Schließlich sind sie immer noch vom Wirtschaftlichen her bestimmt und stehen ohne eigenes Statut, im kultur– und bildungslosen Raume da.

mercredi, 31 décembre 2014

Study of Sombart – Varsanyi

sombart-werner.jpg

Study of Sombart – Varsanyi

A Study of Werner Sombart’s Writings by Nicholas A. Varsanyi (PDF – 8.4 MB):

A Study of Werner Sombart’s Writings

Varsanyi, Nicholas A. A Study of Werner Sombart’s Writings. Ph.D. Thesis, Montreal, McGill University, 1963. File originally retrieved from: <http://digitool.library.mcgill.ca/R/?func=dbin-jump-full&object_id=115298&local_base=GEN01-MCG02 >.

 

Ex: http://neweuropeanconservative.wordpress.com

mercredi, 09 janvier 2013

Elementos 38: Werner Sombart / Elementos 37: Federalismo

ELEMENTOS Nº 38. WERNER SOMBART. EL BURGUÉS: HOMO OECONOMICUS MODERNO
 
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Sumario.-
 
El burgués: paradigma del hombre moderno, por Alain de Benoist
Werner Sombart y la teoría histórica de la economía, por José Antonio Rubio
Werner Sombart y el hombre económico moderno, por João Carlos Graça
El burgués, de Werner Sombart, por Conrado García Alix
Las doctrinas económicas de Werner Sombart, por E. L. Marshall
Socialismo, fútbol y movilidad social. A proposito de ¿Por qué no hay socialismo en los Estados Unidos?, de W. Sombart, por Francisco Javier Noya Miranda,
Sombart. La cultura de la otra Europa, por Thule
Sombart y la teoría de la destrucción creativa, por Jorge Ortega
Sombart y los judíos, por Claudio Mutti
Sombart: lujo y capitalismo, por Juan Soler Llácer
Actualidad de Werner Sombart, por José Mª Castroviejo
Sombart y Spengler. Las Grandes Ciudades y sus contradicciones, por Patricio H. Rändle
Libros electrónicos:
¿Por qué no hay socialismo en Estados Unidos?
Los judíos y el capitalismo moderno
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Sumario
 
El primer federalista. Johannes Althusius, por Alain de Benoist
 
Carl Schmitt y el Federalismo, por Luis María Bandieri
Nacionalismo, Democracia y Federalismo, por Ramón Máiz
Europa federal y el principio de subsidiariedad, por Rodrigo Agulló
España, ¿federación o autodeterminación?, por Sebastian J. Lorenz
Plurinacionalidad, Federalismo y Derecho de Autodeterminación, por Jaime Pastor
El federalismo pluralista. Del federalismo nacional al federalismo plurinacional, por Miquel Caminal
Federalismo plurinacional, por Ramón Máiz
Estado federal y Confederación de Estados, por Max Sercq
De la Confederación a la Federación. Reflexiones sobre la finalidad de la integración europea, por Joschka Fischer
Federalismo versus Imperialismo, por Juan Beneyto
Europa. De imperio a federación, por Josep M. Colomer
Entrevistas imaginarias con el Presidente de Europa y el Jefe del Gobierno europeo

jeudi, 19 janvier 2012

THORSTEIN VEBLEN, WERNER SOMBART AND THE PERIODIZATION OF HISTORY

THORSTEIN VEBLEN, WERNER SOMBART AND THE PERIODIZATION OF HISTORY

Ex: http://library.by/portalus/modules/economics/

 
 
 

Источник: Journal of Economic Issues, Jun91, Vol. 25 Issue 2, p421, 8p
Loader, Colin & Waddoups, Jeffrey

THORSTEIN VEBLEN, WERNER SOMBART AND THE PERIODIZATION OF HISTORY

It is often alleged that the German historical school and the American institutional school possess a number of doctrinal and theoretical similarities.[1] Since ideas of figures within each of these schools are not homogeneous, a comparison in a short piece such as this is best focused on specific individuals. We have chosen to compare the work of a pioneer in institutional economics. Thorstein Veblen (1857-1929), with one of the second generation of the historical school, Werner Sombart (1863-1941).[2] As the dates indicate, the two were contemporaries, having published their first major works within a year of each other.[3] We will show that the two men move from similar premises in markedly different directions.


Both men offered critiques of the capitalist present supported by a schema of historical development, which posited a past golden age in pre-industrial Europe. Crucial to both critiques was an attempt to place modern capitalism in a larger historical context. This meant placing the periodization of the historical process into a series of epochs[4]--a nonmaterial (spiritual/instinctual) realm that became actualized through institutional structures. The way back to the golden age, however, would be traversed along two very different paths--for Veblen, it would mean a reiteration of his commitment to egalitarianism, for Sombart, a movement toward fascism.


Spirit and Instinct


Sombart wrote that economic epochs could be delineated by discernible types of character consisting of two elements, a spirit and a set of material forms. The spirit, defined as "the sum total of the purposes, motives, and principles which determine man's behaviour in economic life"[5] was more important than material forms, for its defined the era. Spirit, however, was not all-powerful; in order to form life in its image, certain conditions had to be present. Economic institutions, technology, material conditions, certain types of subjects and their wills all were necessary conditions for the "actualization" of spirit. There was some confusion in Sombart's writings regarding causal priority of spirit and material forces. Sometimes he wrote of spirit[6] creating material forms; at other times of material forms actualizing spirit; sometimes the spirit seemed to precede the new economic institutions; at other times it seemed to follow. However, it is clear that the economic system, or epoch, was defined by its spirit.


Veblen also wrote of "spirit," but he defined it as "[t]he complement of instinctive dispositions."[7] The peaceful instincts mentioned were the instinct of workmanship, the parental bent, the instinct of idle curiosity, while the predatory instincts were divided up into their sporting and pecuniary components. Veblen also stated that "all instinctive action is intelligent and teleological,"[8] indicating an affinity of his configuration of instincts with Sombart's spirit as a set of dominant "purposes, motives and principles" that gave meaning to his definition of historical epochs. Veblen's use of the concept, "spirit," was less central to his analysis than was the case for Sombart. The central element was, rather, the cumulatively changing institutional structure.


The spiritual/instinctual elements appeared in different ratios in the various epochs and racial groups in the two men's systems. For Sombart the whole (spirit) was more important, while the component (instinct) was more important for Veblen. An additional difference is that, for Veblen, the wholes were largely historical, while the components were immutable. For Sombart, on the other hand, both the wholes and the components (constituent elements) were historical (although not always coterminous).
Both men denied that epochs were homegeneous, although both believed an epoch could be dominated by a certain spirit/instinct. Sombart wrote that when a spirit was clearly dominant, one could speak o a "pure" or "high" period. In addition to these pure epochs there were "mixed" epochs, which were periods of transition between high epochs. These were termed either "early" or "late" depending on whether the perspective was past- or future-oriented. Thus the period from the Renaissance to the end of the eighteenth century was defined as early capitalism." While Veblen did not use the adjectives "early" and "late," he believed that periods such as the handicraft era (which chronologically approximated Sombart's early capitalist period) combined instincts that were dominant in earlier or later periods.[10]


Veblen's instincts and Sombart's spiritual elements also show remarkable structural similarities. Of the instincts postulated by Veblen, three are especially relevant to a comparison with Sombart's "spirit": the parental bent, the instinct of workmanship, and the predatory instincts. The parental bent was an instinct that went beyond having and nurturing children; it was essentially a communal instinct, which placed the common good above all else, and which disapproved of "wasteful and useless living." The instinct of workmanship promoted the desire to do a task thoroughly and well, producing a pride in the quality of work done. Veblen believed it was primarily responsible for the technical progress of humankind.[11] The parental bent and an uncontaminated instinct of workmanship were seen as positive forces (which furthered the generic ends of life) in contrast to the predatory instinct, which represented aggression--the will to compete, to subordinate, to conquer. In its sporting form, the predatory instinct gave rise especially to military activities and in its pecuniary form, to business competition and the desire to accumulate wealth and power.[12]


For Sombart, there were two primary spirits: precapitalist, dominated by the idea of sustenance, and the capitalist, which contained the principles of both accumulation (the profit motive) and rational calculation. The idea of sustenance and its extension, the principle of meeting needs, were both concerned with consumption; in the former, consumption to survive, in the latter, consumption to meet needs appropriate to one's status. In its primitive form, the idea of sustenance had the same concern for communal survival as Veblen's parental bent. The discrepancy in status characterizing more complex forms of economic organization resulted from the emergence of a military, land-owning elite, whose outlook was not unlike that defined by Veblen's predatory instinct. Within the precapitalist spirit, this aggressive orientation was subordinate to the idea of sustenance, as was craft ethic that was very to Veblen's instinct of workmanship. An important difference was that, unlike the latter, Sombart's craft ethic was oriented towards stasis, and therefore hindered rather than promoted the development of technology.[13]


Sombart's capitalist was embodied by the entrepreneur (Unternehmer), whose adventurous activities often in pursuit of wealth contradicted the stasis inherent in the idea of sustenance. The drive for accumulation embodied in sombart's entrepreneur was similar to Veblen's predatory instinct.[14] The principle of rational calculation also embodied in sombart's entrepreneur--with its objectification of the subjective elements of the work process, its instrumentality, its reduction of quality to calculable quantification in the form of money-- had no direct equivalent in Veblen's set of instincts. For Veblen, these characteristics were just a part of a contaminated manifestation of the instinct of workmanship in a capitalist institutional structure.


Economic Epochs


Using spirit and instinct as central concepts in their periodization of economic history, Sombart and veblen each delineated a set of economic stages, which cannot be directly to one another. Veblen's stages were more anthropological and less historically defined, applying to humankind's entire tenure on earth. (One and possibly two of his stages were prehistorical.) Sombart's stages were strictly historical, beginning with the European Middle Ages. (He did not address at any length the situations of prehistoric and ancient peoples.) Despite this difference, it will be argued that the two sets demonstrate important structural similarities. The configuration of spiritual/instinctual elements in the different stages, however, were weighted in such a way as to make the two men's systems incompatible.
Veblen's first three economic stages occupied the sane structural, but not chronological, positions as Sombart's first two stages and their subdivision. Veblen's first stage was "primitive savagery," characterized by stasis, communal ownership, and the parental bent. It was an economically inefficient and technologically stagnant period due to an anthropomorphic, rather than scientific, view of view of nature,[15]


This stage demonstrated qualities similar to an element of Sombart's first stage, precapitalist Europe. That element, the village community, was dominated by the idea of sustenance whose similarity to the parental bent has already been noted. In addition, the characteristics of stasis, communal ownership, a nonscientific view of nature ("empirical" and "traditional") and a lack of technological advancement were also present.[16]


Veblen's second stage, barbarism, saw the beginning of predatory culture. Here society was dominated by exploitative and warlike institutions, such as those the feudal nobility in Europe. Economic surplus, resulting from technological improvement, became the target of aggressive barbarian communities as they raided one another. Surplus also stratified communities internally by providing the means for "invidious distinction" based on command over the economic surplus.[17] A second element of Sombart's precapitalist stage, the seigniorial economy, was akin to barbarism and was also identified with the feudal nobility of Europe. This stage was also characterized by an economic surplus controlled by the lord, and an aggressive, military spirit.[18]


The third stage of Veblen, the handicraft era, witnessed the emergence of a more pervasive and less contaminated form of the instinct of workmanship, although predatory instincts of barbarism had not disappeared. This stage was characterized by the individual craftsman, who embodied all elements of the production process. He as the owner of his shop and tools and at the same time provided the labor power necessary to carry out production. The individual craftsman demonstrated a pride in his workmanship, which he saw as statement of his own work. He was willing to make the necessary technological adjustment to modify work as conditions demanded. Technological innovation, however to lead the era's demise, for as markets widened, fueled by the development of transportation and communication technologies a division of labor between pecuniary and productive pursuits arose. This development resulted in the individual placing his own interests over those of the community and the reemergence of pecuniary/ predatory instinct dominance and a contamination of the instinct of workmanship. This domination would reach its fullest development in the fourth stage of the "machine era."[19]


Sombart portrayed the handicraft element of the precapitalist epoch in terms very similar to Veblen's. He also emphasized that the handicraft system was more "natural," more communal, and conductive to the creative elements of the individual's personality. A major difference, as noted above, was that Sombart believed that the handicraft system inclined to a stasis found in the village economy, whereas, Veblen saw the predatory instinct retarding the development of technological efficiency and scientific insight, Sombart saw it promoting those factors. This can be seen in his assertion that the rise of cities stemmed not from the productive forces that Veblen identified with the instinct of workmanship, but from consumption demands of the predatory class. The latter were the "city founders;" the craftsmen and traders were simply the "city fillers" who serviced the formers' needs.[20]


Like Veblen, Sombart wrote that the impetus for the development of capitalism came from the adventurous, enterprising, predatory element of the earlier period. Entrepreneur were risk takers, those who sought to accumulate wealth and power by challenging the status quo. They range from conquerors to economic speculators. Accordingly, Sombart noted the association of trade with piracy in the early capitalist period. He presented this group as if they were the heirs of the feudal nobility with its "heroic" convictions.[21]


In other capitalists, the bourgeois spirit predominated, implying a lack of "heroism." Instead, they possessed the organizational ability to rationally plan steps toward a goal, thriftiness, an insistence on the profitable expenditure of time and the ability to calculate, to reduce things to quantities. Rather than forcing people to do their bidding, they convinced strangers to enter into contracts with them and to buy their products. This group emerged not from the nobility but from the handicraft system.[22]
While the early capitalist contained both the adventurous and calculating elements, the entrepreneurial spirit was the stronger. The bourgeois spirit was partially held in check by the traditional convictions and form of the guilds. As capitalism developed during its early period, the bourgeois spirit became stronger, so that by the epoch of high capitalism it had come to dominated the entrepreneurial spirit.[23]


Veblen's machine age and Sombart's high capitalist epoch began in the last half of the eighteenth century. Both saw these stages as characterized by artificial (as opposed to natural), impersonal relationships in which large-scale productive process reduced all qualitative standards to the simple quantitative standard of increased output for more money.


Veblen believed that the machine age brought standardization and mechanistic discipline, especially to the working class. The impersonal working of the system, the attention to cause and effect, resulted in loss of the personal qualities of work. The rationalities of a reified world were oblivious to more conventional standards of morality, truth, and beauty. While the presence of the machine was ubiquitous, the business classes maintained their pecuniary outlook. The standardized regimentation of the working classes and the pecuniary instincts of the businessman were complementary in the machine age.[24]


Sombart wrote that the high capitalist period, like the high precapitalist period, was static, but its stasis was enforced through science, self-interest and flexibility rather than through the rigid traditions of the community. It is important to note the decline of the entrepreneurial spirit in high capitalism. The reified mechanism demonstrated non of the dynamic adventurism that characterized the emergence of capitalism. Thus, while Veblen's machine age was characterized by the dominance of the predatory instinct over all others, Sombart saw the decline of its analogous spiritual element in high capitalism.[25]


Conclusion


Like Veblen, sombart distinguished two aspects of modern capitalism that were traced to the mobility and the artisanry respectively. Sombart also connected the predatory aspect of the nobility with consumption, especially luxury consumption. Unlike Veblen, however, he viewed the nobility positively, rather than simply as parasites. They were the real creators of capitalism through their will to power and wealth. They were the heroes. While Sombart, like Veblen, extolled the virtues of the producing artisan, he saw them giving way to the negative aspect of the modern capitalist system. Thus, the very element Veblen condemned as predatory and parasitic in machine age capitalism was held out by Sombart as the only hope for the future.


As a remedy for the ills of modern capitalism, Veblen looked to the instinct as they were expressed in a past golden age while Sombart became interested in a new breed of heroes--the socialist warriors. In revising Socialism and the Social Movement in 1919, he added a chapter describing Russian Bolshevism as a fighting movement that was preventing socialism from being coopted by capitalism and restoring its heroic spirit. When Bolshevism failed him, him the extreme nationalism that he displayed in Traders and Heroes moved him into the cap of the new "heroism," that of National Socialism.[26]
Veblen's evolutionary perspective and his cultural lag theory stressed the likelihood of atavistic continuities and left him uncertain of the future because blind drift was as likely an outcome as any. In his last years, while Sombart took refuge in Nazi apologetics, Veblen, though adhering to egalitarian ideas and an open society, became increasing pessimistic regarding the possibilities of throwing off the yoke of the vested interests.[27]


Notes


[1.] For example, cf. Lev E. Dobriansky, Veblenism: A New Critique (Washington, D. C.: Public Affairs Press, (1975), pp. 171-73; David Reisman, Thorstein Veblen: A Critical Interpretation (New York: Charles Scribner's Sons, 1960) pp. 155-56; Joseph Dorfman, Thorstein Veblen and His America (New York: Augustus M. Kelley, 1966) pp. 147, 156, 212-13, 323.
[2.] For Sombart's place in the German Historical School, see Dieter Lindenlaub, Richtungkampfe im Verein fur Soziapolitik (Wiesbaden: Franz Steiner, 1967) pp. 314-37; Arthur Mitzman, Sociology and Estrangement (New York: Alfred A. Knopf, 1973, 135-264; Joseph Schumpeter, History of Economic Analysis (New York: Oxford University Press. 1954) pp. 815-18.
[3.] Cf. Veblen, Essays, Reviews and Reports, ed. Joseph Dorfman (clifton, N.J.: August M. Kelley. 1973) pp. 463-65, 498-506, 529-32; sombart, Luxury and Capitalism, trans, W.R. Dittmar (An Arbor: University of Michigan Press, 1967), p. 61. In a note to Wesley Mitchell, Sombart wrote that Mitchell and Veblen were exceptions to the rule of America economists who wander along completely antiquated paths. Mitchell Papers, Butler Library, Columbia University, New York. Also cf. Arthur K. Davis, Thorstein Veblen's Social Theory (New York: Arno Press, 1980), pp. 417-32; Carle c. Zimmerman, Consumption and Standards of Living, (New York: Van Nostrand, 1936), pp. 498-520.
[4.] Leo Rogin, "Werner Sombart and the Natural Science Method," Journal of Political Economy, 41 (1933): 224; Sombart, Der moderne Kapitalismus second edition (Munich and Leipzig: Duncker und Humblot, 1928) vol. I, p. xx.
[5.] Sombart, "Economic Theory and Economic History," The Economic History Review 2 (1929): 14.
[6.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. I pp. 13-14, vol. II, p. 3; Sombart, Die deutsche Volkwirtschaft im neuzehnten Jahrhundert, 8th ed. (Darmstadt: Wissenchaftliche Buchgemeinschaft, 1954) p. 44.
[7.] Veblen, The Instinct of Workmanship and the State of the Industrial Arts (new York: Augustus M. Kelley, 1964), p. 15.
[8.] Ibid., p. 32.
[9.] Sombart, Modern Kapitalismus, vol. I p. 26, pp. 3-5.
[10.] Sombart, Instinct, pp. 231-98.
[11.] Ibid., pp. 27,35.
[12.] Veblen, The Theory of the Leisure Class, (New York: New American Library, 1912) pp. 165-76.
[13.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. I, pp. 14, 31-34; Sombart, The Quintessence of Capitalism, trans. and ed. M. Epstein (New York: Howard Fertig, 1967) pp. 13-21.
[14.] Sombart, Quintessence, pp. 51-55.
[15.] Veblen, Instinct, p. 74.
[16.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. I, 36-37.
[17.] Veblen, Instinct, p. 32.
[18.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. I p. 66.
[19.] Veblen, Instinct, pp. 344-45.
[20.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. I pp. 131, 159, 190-97, 737.
[21.] Ibid., vol. II pp. 23-28; Quintessence, pp. 51-53.
[22.] Sombart, Moderne Kapitalismus, vol. II, pp. 31-34; Quintessence pp. 53-55.
[23.] Sombart, Quintessence pp. 172-180.
[24.] Veblen, The Theory of Business Enterprise (new York: Charles Scribner's Sons, 1904) chapts. 2,4.
[25.] Sombart, Quintessence pp. 344-46, 358.
[26.] Sombart, Sozialismus und soziale Bewegung, 7th edition (Jena: Gustav Fisher, 1919) 190-91; Sombart, Handler und Helden (Munich: Duncker und Humblot. 1915).
[27.] Cf Veblen Absentee Ownership (New York: B. W. Huebsch, 1923) pp. 398-445 © Library.by

samedi, 18 décembre 2010

Actualidad de Werner Sombart

Archives- 1968

Actualidad de Werner Sombart

 

AEI/ Un gran financiero norteamerica­na, batió su propio “record” conclu­yendo en cinco minutos, por teléfo­no, cinco grandes contratos que le proporcionaron una ganancia supe­rior al millón de dolores.

(De los periódicos) 

Werner_Sombart_vor_1930.jpgLa noticia del apresurado y dichoso financiero yanqui, nos trae al re­cuerdo la figura del gran economis­ta alemán profesor Werner Sombart, que ejerció docencia, justamente sonada, como profesor de Economía Política, en la Uni­versidad de Berlín, y cuya obra es una ver­dadera pena que aun no haya sido tra­ducida —que sepamos— al castellano.

Para Werner Sombart, el alma del bur­gués capitalista moderno recuerda el alma del niño a través de un singularísimo pa­recido. El niño, dice, posee cuatro valores fundamentales, que inspiran y dominan su vida toda. 

a) El tamaño, que se manifiesta en su admiración hacia el hombre adulto y más aun hacia el gigante. El burgués moderno —nos referimos siempre a la gran burgue­sía capitalista, especie tal vez a extinguir en este mundo supersónico que ha heredado la tragedia de la economía liberal— estima asimismo el tamaño en cifras o en es­fuerzo. Tener “éxito” en su lenguaje sig­nifica sobrepasar siempre a los demás, aunque en su vida interior, si es que la tiene, no se diferencia en nada de ellos. ¿Ha visto usted en casa de mister X, el Rembrandt que vale 200.000 dólares? ¿Ha contemplado el yate del presidente, que se encuentra desde esta mañana en el puerto, y cuyo valor sobrepasa el millón?…

b) La rapidez de movimientos, tradu­cida en el niño en el juego, en el carrusel, en no saber estarse quieto. Rodar a 120 por hora, tomar el avión más rápido, con­cluir un negocio por teléfono, no reposar, batir “records” financieros de ganancia constituye para el burgués moderno ilu­sión idéntica.

c) La novedad. El niño deja un juguete por otro, comienza un trabajo y lo aban­dona también, por otro, a su vez aban­donado. El hombre de empresa moderno hace lo mismo llamando a esto “sensa­ción”. Si los bailes, en los negocios, en la moda, en los inventos, lo que hoy es “sensacional” mañana se transforma en antigualla, como sucede con los modelos de los coches. Se vive angustiosamente al día, hasta que el corazón falle…

d) El sentimiento de “su poderío”. El niño arranca las patas a las moscas, des­troza nidos, destruye todos sus juguetes… El empresario que “manda” sobre 10.000 trabajadores se encuentra orgulloso de su poder, como el niño que ve a su perro obedecerle a una señal. El especulador afortunado en bolsa o enriquecido por el estraperlo se siente orgulloso de su safio poderío mirando por encima del hombro al prójimo. No existe en él caridad, como generalmente no existe caridad en el niño. Si analizamos este sentimiento veremos que en el fondo es una confesión invo­luntaria e inconsciente de debilidad: “Om­ina crudelitas ex infrimitate”, supo decir nuestro Séneca. 

EL CAPITALISMO MODERNO

Para el genial autor de “El capitalismo moderno”, un hombre grande, natural e interiormente, no concedería nunca un particular valor al poderío externo. El poder no presenta ningún atractivo sin­gular para Sigfrido, pero resulta irresisti­ble para Mimo. Una generación verdade­ramente grande, a la que preocupan los problemas fundamentales del alma huma­na, no se sentirá “engrandecida” ante unos inventos técnicos y no les concederá más que una relativa importancia, la impor­tancia que merecen como elementos del poder externo. En nuestra época resulta tristemente sintomático el que algunos po­líticos, que sólo han sabido sumir al mun­do en el estupor y en la sangre, se deno­minen asimismo como “grandes”.

Para Sombart, el capitalismo burgués que tiene como objetivo la acumulación indefinida e ilimitada de la ganancia, se ha visto hasta nuestros días, pues hoy el concepto se halla en plena crisis aunque su derrumbamiento no sea tal vez inmediato, favorecido por las circunstancias siguien­tes:

1) Por el desenvolvimiento de la téc­nica.

2) Por la bolsa moderna, creación del espíritu sionista, por medio de la cual se rea­bra a través de sus formas exteriores la tendencia hacia el infinito, que caracteriza al capitalismo burgués en su incesante ca­rrera tras el beneficio. 

Estos procesos encuentran apoyo en los siguientes aspectos: 

a) La influencia que los sionistas comen­zaron a ejercer sobre la vida económica europea, con su tendencia hacia la ganan­cia ilimitada, animados por el resentimien­to que, como sabemos, juega tan gran pa­pel en la vida moderna, según Max Scheler nos ha magníficamente demostrado, y por las enseñanzas de su propia religión, que los hace actuar en el capitalismo mo­derno como catalizadores.

b) En el relajamiento de las restric­ciones que la moral y las costumbres im­ponían en sus comienzos al espíritu capi­talista de indudable tinte puritano en la aguda y profunda tesis de Weber. Relaja­miento consecutivo a la debilitación de los principios religiosos y a las normas de ho­nor entre tos pueblos cristianos.

c) La inmigración o expatriamiento de sujetos económicos activos y bien dotados, que en el suelo extraño no se consideran ya ligados con ninguna obligación y es­crúpulo. Nos hallamos así, de nuevo ante el interrogante que se plantea el maestro.

¿Qué nos reserva el porvenir? Los que ven que el gigante desencadenado que lla­mamos capitalismo es un destructor de la naturaleza de los hombres, esperan que llegará un día en que pueda ser de nuevo encadenado, rechazándole hasta los lími­tes franqueados. Para obtener este resul­tado se ha creído encontrar un medio en la persuasión moral. Para Sombart, las tendencias de este género se encuentran aproadas hacia un lamentable fracaso. Para el autor de “El burgués”, el capita­lismo que ha roto las cadenas de hierro de las más antiguas religiones hará saltar en un instante los hilos que le tiendan es­tos optimistas. Todo lo que se pueda hacer en tanto que las fuerzas del gigante que­den intactas, consiste en tomar medidas susceptibles de proteger a los hombres, a su vida y a sus bienes, a fin de extinguir como en un servicio de incendios las brasas que caigan sobre las chozas de nuestra civili­zación. El mismo Sombart señala como sintomático el declive del espíritu capita­lista en uno de sus feudos más intocables: Inglaterra, y esto lo decía en 1924…

El saber lo que sucederá el día en que el espíritu capitalista pierda la fuerza que todavía presenta no interesa particular­mente a Sombart. El gigante, transforma­do en ciego, será quizá condenado, y cual nuevo Sisifó arrastra el carro de la civi­lización democrática. Quizá, escribe, asis­tamos nosotros al crepúsculo de los dio­ses, y el oro sea arrojado a las aguas del Rhin, erigiéndose en trueque valores más altos.

¿Quién podrá decirlo? El mañana, esa cosa que llamamos Historia, quizá. Por ello, más que Juicios, “a priori”, preferimos aquí dar testimonios. Lo que pasa, y lo que pue­da pasar en la ex dulce Francia, funda­mentalmente burguesa y con sentido de la proporción hasta ahora, podrá ser un gran indicio histórico. 

José Mª. CASTROVIEJO

ABC, 19 de junio de 1968.