dimanche, 10 juillet 2022
Disputes internes au sein de l'OTAN
Disputes internes au sein de l'OTAN
Par Alexander Markovics
Dans le sillage des opérations militaires russes, deux nouveaux États souhaitent rejoindre l'alliance offensive américaine de l'OTAN : la Suède et la Finlande. La fin de la neutralité déjà bien érodée de ces deux Etats signifierait une menace potentielle pour la Russie venant du nord : Saint-Pétersbourg, la deuxième ville russe, Mourmansk, le port de la mer du Nord, ainsi que des forces navales supplémentaires de l'OTAN dans la région de la mer Baltique, donneraient de sérieux tracas à Moscou. Tous les pays de l'OTAN sont favorables à l'élargissement au nord - mais le deuxième membre le plus puissant de l'Alliance sur le plan militaire, la Turquie dirigée par Recep Tayip Erdogan, oppose son veto à l'élargissement de l'Alliance. Erdogan exige que la Finlande et la Suède cessent de soutenir les groupes kurdes PKK et YPG.
Bien que le PKK figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE, ce groupe terroriste d'obédience avérée à la gauche, qui s'aligne de plus en plus sur la ligne libérale de l'Occident depuis la fin de la Guerre froide, dispose d'un vaste réseau de soutien en Europe, notamment en Allemagne et en Autriche. Pour la Turquie, cela est particulièrement important, car un conflit armé couve depuis des décennies dans l'est du pays avec des partisans du PKK - qui utilisent notamment des pays comme la Finlande et la Suède pour échapper aux poursuites judiciaires d'Ankara. Pour la Turquie, cette demande est un aspect non négociable de sa souveraineté. Son récent veto montre que, depuis la présidence d'Erdogan, elle est prête à faire valoir ses intérêts nationaux, même face à Washington. Ainsi, la Turquie a également refusé de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie. Ce faisant, la Turquie prend non seulement en compte ses intérêts économiques - elle dépend non seulement du gaz russe, mais aussi des céréales et des touristes de Moscou - mais suit également la vieille doctrine d'Atatürk consistant à entretenir de bonnes relations avec la Russie.
Enfin, Ankara se souvient très bien des événements de l'été 2016 : à l'époque, l'Occident avait soutenu un coup d'État du mouvement Gülen (un ancien partenaire d'Erdogan) contre son allié fidèle, la Turquie. Peu après, des provocations de militaires pro-occidentaux à l'encontre de la Russie ont culminé avec la destruction d'un avion russe. Une guerre entre la Turquie et la Russie - et donc une guerre mondiale - était alors imminente, qui n'a pu être évitée que grâce à la médiation courageuse des cercles eurasiens de Russie et du Parti de la Patrie en Turquie.
L'attitude de l'Occident dans ce conflit au sein de l'OTAN reste ambivalente : en particulier dans la lutte contre l'État islamique - également créature de l'Occident - Washington a misé sur un soutien aux associations kurdes armées et à l'État kurde "Rojava", créé grâce au soutien occidental. Cette entité, créée dans le cadre de la guerre en Syrie, viole encore aujourd'hui la souveraineté de la Syrie et sert l'Occident en privant l'État du Levant de ressources précieuses - pétrole, coton et nourriture. Du point de vue occidental, les combattants kurdes ne semblent pas encore avoir fait leur devoir. La Turquie est également active dans le nord de la Syrie et n'y joue pas un rôle glorieux, notamment en occupant la ville d'Afrin. Les préoccupations sécuritaires de la Turquie vis-à-vis des milices kurdes au service de l'Occident peuvent se justifier, mais pas l'occupation de certaines parties du pays voisin. L'offensive récemment annoncée par la Turquie contre les Kurdes dans le nord de la Syrie est un casse-tête pour Washington et dépend du bon vouloir de la Russie, qui y détient la maîtrise de l'air.
Le président croate Zoran Milanovic s'oppose également à l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, ce qui le place en porte-à-faux par rapport au gouvernement croate - le journal Deutsche Stimme a rapporté sa position critique sur les mesures Corona. Milanovic veut bloquer l'élargissement au nord jusqu'à ce que les Croates obtiennent une position plus forte dans la loi électorale bosniaque. Il contribue ainsi à déstabiliser davantage l'État bosniaque sous protectorat de l'UE/OTAN, dont la pérennité est de plus en plus mise en doute, y compris par les Serbes.
22:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, suède, finlande, turquie, erdogan, croatie, politique internationale, géopolitique | |
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Une rencontre avec Maurice Bardèche
Une rencontre avec Maurice Bardèche
par Yannick Sauveur
C’est l’histoire d’un séminaire sur l’image culturelle de la Guerre Froide qui s’est déroulé sur une année (1977-1978). Dans une grande ouverture d’esprit et avec une tolérance qui existait encore à l’Université en ce temps là, nos interlocuteurs reflétaient une grande diversité de pensée. Imagine-t-on aujourd’hui un séminaire où seraient invitées des personnalités aussi différentes que Dominique Desanti, Annie Kriegel, Madeleine Rebérioux d’une part et Michel Déon, Philippe Ariès ou Jacques Laurent, d’autre part, l’objectif étant de porter un regard objectif sur cette période très clivante de la Guerre Froide. Les uns étaient communistes ou proches, les autres étaient anticommunistes et proaméricains à l’instar de Raymond Aron, Jules Monnerot, Georges Albertini. Ayant quelques affinités avec Maurice Bardèche, il me parut naturel de proposer aux participants du séminaire de recueillir le témoignage autorisé d’un intellectuel qui fut très impliqué au plus fort de la Guerre Froide. C’est dans ces conditions que j’ai rencontré Maurice Bardèche à son domicile en mars 1978. Je précise que bien qu’étant anticommuniste, Bardèche n’épouse pas, loin s’en faut, l’unanimisme proaméricain de l’ensemble de la droite voire de l’extrême-droite.
Le thème de la Guerre Froide est au cœur de l’entretien à l’exclusion de tous autres sujets (historiques ou littéraires). En gros, la discussion concerne les événements qui ponctuent les années 1950-51 et 52 :
-1950 : Réunion à Rome,
-1951 : Congrès de Malmö et création du M.S.E., publication de L’œuf de Christophe Colomb.
-1952 : Création de la revue Défense de l’Occident.
Au lendemain de la 2ème Guerre Mondiale, il existe en Europe une broutille de petits partis qui émergent difficilement. La carte des groupes politiques de droite, et d’extrême droite est plus ou moins la même que maintenant (1978).
Le M.S.I. (Movimento Sociale Italiano) fondé le 26 décembre 1946 est le seul qui ait une certaine consistance. Dans le cadre de ses relations avec l’étranger, le MSI souhaite recenser les partis, qui, en Europe, sont susceptibles de prendre des positions comparables à celles du MSI. Très vite, le MSI aura tendance à avoir principalement des contacts avec l’extrême-droite française. Et seuls les jeunes du M.S.I. s’intéressent véritablement à l’Europe.
En France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, il n’existait rien, rien d’analogue au M.S.I. C’est dans ce cadre que Maurice Bardèche, pour la France, participe à une première consultation à Rome (mars 1950) en compagnie notamment de Per Engdahl, chef du Nysvenska Rorelsen (Mouvement de la Suède Nouvelle), Oswald Mosley pour le Royaume Uni, Karl Heinz Priester, chef du Deutsche Soziale Bewegung (Mouvement social allemand). A l’époque, nous dit Bardèche, la croyance en l’unité européenne est beaucoup plus forte qu’aujourd’hui (1978).
Cette réunion (mars 1950) et la suivante (octobre), à laquelle ne participe pas Bardèche, ont pour objet de préparer « une conférence européenne des mouvements néo-fascistes au mois de mai 1951 dans la ville de Malmö, en Suède. » C’est ce qu’on appela ensuite le Congrès de Malmö où chaque nation serait représentée par une personnalité choisie par les groupes locaux. Quid de la France ? Malgré son aversion pour la politique, les pressions de ses séducteurs furent telles que par « devoir » Maurice Bardèche accepta la délégation pour la France et se rendit à Malmö. Il fut fait beaucoup de bruit autour de ce congrès présenté comme un congrès néo-nazi. En réalité, c’était tout le contraire. Per Engdahl (photo), qui préside ce congrès, polyglotte, presque aveugle était avant tout un théoricien. Les travaux de ce congrès durent trois jours avec en conclusion la rédaction de statuts de ce qui deviendra le Mouvement social européen (M.S.E.) par référence au M.S.I. italien.
Les participants se donnaient pour objectif la constitution d’une Europe indépendante des deux blocs, sur les plans économique, politique et militaire [1] avec pour slogan NI WASHINGTON, NI MOSCOU mais sans qu’il y ait d’hostilité de principe envers les URSS et les USA. Certes, il fallait tenir compte de l’atmosphère de Guerre froide, ce qui ne signifiait pas l’accepter pour autant. Les participants proposent une Europe anti-communiste et non antisoviétique. Les délibérations des discussions de Rome et de Malmö ont été approuvées par l’ensemble des participants.
Quid du M.S.E. en France ? Les différents groupes qui avaient délégué Maurice Bardèche pour les représenter étaient très faibles : des jeunes le plus souvent, pauvres. Au nombre de ces militants, René Binet, passé du trotskysme au national-socialisme, était le plus extrême dans son attitude anti-américaine ainsi que face à la question du racisme alors que cet aspect n’avait été évoqué à aucun moment pendant le Congrès. Le M.S.E. a duré très peu de temps, soit de 1950 à 1954.
Toujours dans le cadre du MSE, quoiqu’un peu en marge, Maurice Bardèche rédige un ouvrage qui présente l’Europe qu’il appelle de ses vœux. Il s’agit de L’œuf de Christophe Colomb (1951) et sous-titré Lettre à un sénateur d’Amérique. Il s’agit du sénateur Robert Taft (ci-dessus, couverture du Time), candidat républicain malheureux aux primaires présidentielles de 1948 et 1952. Celui-ci est battu par Dwight Eisenhower en 1952, dès lors L’œuf de Christophe Colomb, tiré à 5000 exemplaires, perd de son intérêt voire devient inutile : aucune réaction américaine, influence du livre nulle en Europe. Personne n’en a parlé. Le quotidien Le Monde, peu enclin à faire de la publicité pour des idées allant à l’encontre de la doxa dominante, observe un silence de bon aloi. Le livre de Bardèche est traduit en italien, en allemand, en espagnol. Il a eu quelque succès en Allemagne et en Argentine, dont une publication allemande en Argentine. En France, il servira de manuel de base pour les militants du mouvement JEUNE NATION.
Dans ses Souvenirs, Bardèche témoigne que c’est un de ses ouvrages politiques auxquels je tiens le plus. Dans le contexte de l’époque, les idées mises en avant sont avant-gardistes : « la communauté européenne doit être nécessairement une unité politique absolument indépendante. Et ces mots ʺabsolument indépendanteˮ s’appliquent également aux deux voisins de l’Europe, la Russie et les Etats-Unis (…) L’Europe ne doit pas être non plus l’instrument ni l’allié inconditionnel des Etats-Unis. L’indépendance politique de l’Europe, cela veut dire avant tout que l’Europe a le droit de choisir seule si elle fera ou ne fera pas la guerre». Et concernant l’Union soviétique, « je pense que l’Europe ne doit pas montrer une hostilité systématique à l’égard de la Russie soviétique, sous prétexte que son régime et ses conceptions de vie sont différents des nôtres. Nous avons à nous défendre, nous n’avons pas à faire de Croisade. » Cette communauté européenne telle que l’envisage Bardèche « devra donc être à la fois étrangère à l’hystérie démocratique et à la Croisade soviétique. Son indépendance politique ne sera complète, elle ne sera manifeste que si elle aboutit à une totale indépendance idéologique. C’est là surtout où est l’erreur américaine. Vouloir une Europe ʺdémocratiqueˮ, c’est vouloir que l’Europe appartienne à l’un des deux camps.
J’insiste sur cette idée, car je la regarde comme capitale pour notre avenir en commun. Une Europe démocratique est la prisonnière du camp démocratique, elle ne peut être qu’un état satellite des Etats-Unis, et par conséquent elle est un facteur de guerre et sa structure rend impossible la solution des problèmes internationaux. Il est évident et il est légitime que la Russie ne puisse accepter, en aucun cas, de voir les aérodromes militaires américains installés en Prusse. La constitution de bases militaires américaines permanentes en Allemagne est une menace pour la Russie et la Russie a raison de la considérer ainsi. Si la Russie cherchait à s’établir à Cuba, les Etats-Unis considéreraient cette installation comme un casus belli. » On comprend que de tels propos aient eu peu de résonnance dans l’atmosphère de Guerre Froide de l’époque, Maurice Bardèche étant lui-même très seul, très isolé.
En politique intérieure, le camp américain (ou démocratique) allait de la gauche non communiste à l’extrême-droite (à de rares exceptions). Témoin de son isolement, Bardèche, à rebours de la droite et de l’extrême droite, manifeste une position originale au sujet du nationalisme arabe : « Nous sommes convaincus aussi que la conception du monde qui sera celle de l’Europe nous permettra de trouver un terrain d’entente avec les nationalistes arabes. En leur présentant des conceptions absolument neuves sur la présence simultanée des Européens et des Arabes dans les territoires communs, nous pensons que nous pourrons résoudre la plupart des difficultés devant lesquelles échouent l’hypocrisie démocratique et les survivances colonialistes. Au moins, aborderons-nous ces discussions, nous Européens, avec une mentalité généreuse et loyale à l’égard du peuple arabe dont nous reconnaissons la valeur et l’antiquité comme race et comme culture. »
Isolé, Bardèche reconnait avoir subi peu d’influences : « Ce qui se passe à l’extérieur n’a pas de prise sur moi. Je suis en marge. » Et d’ajouter : « Je suis inaccessible à l’expérience politique qui se déroule en dehors de moi (…) Tout ce que j’ai écrit découle de Nuremberg ou la Terre Promise[2]. Je n’ai pas voulu être sensible à l’actualité politique. Je reste à l’intérieur de mon rêve théorique, utopique, inapplicable. »
Cette rapide histoire serait incomplète si nous passions sous silence la genèse de la revue Défense de l’Occident dont le premier numéro parut en décembre 1952. L’idée de Bardèche était de pallier les insuffisances et « la collaboration impossible avec des groupes factices par une présence culturelle ». C’est la raison de la création de Défense de l’Occident qui s’inscrit donc dans le droit fil du congrès de Malmö.
Et voilà comment cette revue liée au MSE a perduré. Par « devoir » même si, depuis 1952, je n’ai qu’une idée : faire disparaître Défense de l’Occident. Ayant des abonnés dès le début, par honnêteté, j’ai continué. De plus, il y avait des gens à qui il fallait dire cela et aussi relever le moral des gens qu’on avait épurés. Après 1958, le désir de dire du mal de de Gaulle. Aujourd’hui (1978) mes raisons de faire disparaitre Défense de l’Occident sont de plus en plus grandes. L’aventure aura duré trente ans. Maurice Bardèche publie le dernier numéro (n° 194) de Défense de l’Occident daté novembre 1982. Dans ses Adieux de Défense de l’Occident, il termine ainsi : J’ai entrepris cette revue par devoir, j’en ai poursuivi la publication par honnêteté, je la cesse sans amertume. Je ne crois pas que les idées que j’ai exprimées aient cessé d’être vraies ou d’être utiles. Je les crois aussi nécessaires qu’autrefois : mais elles ne sont utiles, elles n’ont d’avenir aujourd’hui que si ce sont des hommes jeunes qui les professent et les répandent. C’est à cette condition seulement que la moisson lèvera.
Bibliographie
Maurice Bardèche, L’œuf de Christophe Colomb. Lettre à un sénateur d’Amérique, Les Sept Couleurs, 1951.
Maurice Bardèche, Souvenirs, Editions Buchet/Chastel, 1993.
Francis Bergeron, Qui suis-je ? Maurice Bardèche, Éditions Pardès, 2012.
Notes:
[1] Dans ses Souvenirs (publiés en 1992), Bardèche nuance quelque peu : « Nous étions manifestement indifférents à l’unité économique de l’Europe qui était la préoccupation principale des gouvernants de cette époque quand ils parlaient de la construction de l’Europe. Il était visible, sans que ce soit clairement exprimé nulle part, que, pour nous, l’Europe était une union politique et militaire et rien d’autre (…) ». En fait, la critique constante de Bardèche concerne la société marchande américaine et il précise : le principe sur lequel reposait ma conception de l’Europe était la subordination du mercantile au politique.
[2] Editions Les Sept Couleurs, 1948.
20:05 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hommage, maurice bardèche, france, mse, guerre froide, défense de l'occident | |
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Comment (et pourquoi et par qui) la gauche est passée de l'homophobie à l'idéologie arc-en-ciel...
Comment (et pourquoi et par qui) la gauche est passée de l'homophobie à l'idéologie arc-en-ciel...
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/2022/06/cronicas-desde-m...
Pendant près d'un siècle, le sexe était tabou pour la gauche marxiste. Plus que tabou, il était mal vu et vécu au plus mal. Puis, lorsque la révolution d'octobre a eu lieu et que les partis communistes sont apparus, le sexe a été vécu comme une "déviation petite-bourgeoise". Marx n'avait rien dit sur la sexualité : la seule "oppression" qu'il connaissait était celle de la bourgeoisie sur le prolétariat, donc personne n'avait à s'émanciper sexuellement de quoi que ce soit. Dans les quelques références que l'on trouve dans les œuvres complètes de Marx, les femmes sont assimilées à des enfants : il soutient que les femmes doivent être considérées comme des "êtres faibles" dont le capital va abuser, en les payant moins qu'elles ne le méritent et en les faisant travailler à la limite de leurs forces.
Ni Marx ni le marxisme n'étaient "progressistes" sur les questions de genre
Certains auteurs ont affirmé que Marx était "un progressiste en matière d'égalité des sexes". Cependant, son comportement dans la vie de tous les jours correspond parfaitement à ce qu'on appellerait aujourd'hui "chauvin" : Marx préférait avoir des fils plutôt que des filles, il dépréciait les premiers pas du mouvement de libération des femmes et les femmes en général. Il est allé jusqu'à concevoir la femme dans le mariage comme "une forme de propriété privée exclusive". Contrairement à Engels, qui était une "suffragette" et qui, dans plusieurs écrits, s'est prononcé en faveur du droit de vote des femmes, Marx était totalement indifférent à cette question.
Marx a pris position contre le travail rémunéré des femmes. Il a fait valoir que la plus grande "docilité" des femmes signifiait que leur présence dans les usines réduisait la capacité de résistance de la "force de travail et favorisait la discipline industrielle". Et il décharge l'ouvrier masculin de la responsabilité de son comportement "macho" envers sa femme - qu'il considère comme une "possession de l'ouvrier", sans faire aucune référence au "pouvoir patriarcal" - en rendant le capital responsable de tous les malheurs qui frappent l'ouvrier et sa famille.
En un mot, ni les femmes ni les enfants ne l'intéressaient beaucoup dans la mesure où ils échappaient à la simplicité de son schéma bourgeois contre prolétaire, capital contre travail, dépossédés contre puissants.
D'autres exemples de "morale sexuelle de gauche"
Dans l'anarchisme, les choses étaient similaires. Les différentes sectes anarcho-syndicalistes, par exemple, qui ont traversé la guerre civile espagnole en bonne santé, étaient plutôt rigoureuses en matière de sexualité. "Amour libre"..., oui, mais, bien mieux, "lutte pour les droits des travailleurs". Au sein de la CNT, cette question a été soulevée en permanence jusqu'au 18 juillet 1936. Ce n'est pas un hasard si Durruti, peu avant sa mort, a renvoyé à Barcelone toutes les femmes qui composaient sa colonne.
Tout ce qui ne tendait pas à améliorer la culture et la situation sociale du prolétariat était considéré comme "dangereux" car il détournait de la tâche principale : provoquer un changement socio-économique. L'homosexualité et le travestissement étaient combattus, critiqués et méprisés comme des "vices bourgeois".
Dans la propagande du Komintern et dans la propagande développée en Espagne pendant la guerre civile par la République, il est frappant de voir comment l'homosexualité est traitée : elle est toujours identifiée au "fascisme". L'image de Franco apparaissait dans la propagande républicaine avec des traits ambigus, comme un militaire efféminé, de la même manière que dans la propagande de la gauche allemande, les "Junkers" et les "militaristes" étaient présentés comme de simples homosexuels : en tant que "fascistes", ils devaient être le réceptacle de toutes les dépravations. Il en a été de même pour Hitler et, en Espagne, pour José Antonio Primo de Rivera.
Faut-il fusiller les caricaturistes de gauche qui, dans les années 1930, ont dépeint Hitler, Franco et d'autres dirigeants fascistes comme des gays, des travestis ou des transsexuels ?
Maxime Gorki (photo) est allé jusqu'à dire : "Exterminez les homosexuels et vous en aurez fini avec le fascisme". Pour la propagande de gauche avant la Seconde Guerre mondiale, l'homosexualité était la racine du fascisme. Il n'y a donc aucun doute sur la vision de la gauche du monde gay : c'était, tout simplement, l'ennemi, et ce pour un large éventail de raisons.
Arthur Koestler, dans ses mémoires, alors qu'il était encore un militant communiste, ressentait une certaine répulsion face à la pratique du sexe. C'était comme s'il trahissait la "cause sacrée du prolétariat". Le parti et la cause, la révolution mondiale, étaient au-dessus de tout. Telle était la doctrine officielle du Komintern et elle l'est restée. Lorsque Wilhelm Reich commence à s'intéresser à la "sexualité prolétarienne", ses camarades du KPD le considèrent avec une certaine suspicion et, en 1932, ils cessent de soutenir son organisation de jeunesse "SEXPOL" pour une "politique sexuelle". Deux ans plus tard, il reconnaîtra qu'en URSS, le parti communiste a étouffé la "liberté sexuelle", criminalisé et interdit l'homosexualité. Il a été exclu des rangs du parti.
1923 : l'année des "coïncidences cosmiques" (1) Lukàcs
En 1923, cependant, trois phénomènes se sont produits qui sont passés inaperçus pour la plupart de la population.
D'une part, Georg Lukács, communiste hongrois et partisan de Béla Kun, qui avait été "commissaire responsable de l'instruction publique" dans la courte "République soviétique hongroise", devait publier Histoire et conscience de classe. Lukács avait tiré quelques conclusions de l'échec de la révolution en Hongrie et dans toute l'Europe entre 1919 et 1923. L'ouvrage a été condamné par le quatrième congrès de l'Internationale et a obligé l'auteur à faire son autocritique. L'ouvrage, presque plus hégélien que marxiste, tente d'être une justification philosophique du bolchevisme. Il propose un nouveau modèle organisationnel pour le parti, qu'il considère comme "une forme historique et comme le porteur de la conscience de classe". Il n'était donc pas nécessaire que le parti soit composé de prolétaires, ni au service du prolétariat. De plus, dans un autre temps, à une autre époque, dans un autre lieu, une révolution communiste pourrait avoir lieu sans prolétaires, même sans un parti léniniste organisé. Il a été exclu du parti communiste hongrois en 1928.
Lukács (photo) avait compris que le prolétariat non seulement n'était pas "révolutionnaire", mais qu'il ne le serait très probablement jamais. Pour un intellectuel non fanatisé par le marxisme, cela lui aurait donné plus d'arguments qu'il n'en faut pour abandonner cette idéologie, mais Lukács se considérera toujours comme un "révisionniste" du marxisme, en aucun cas comme un non-marxiste, et encore moins comme un anti-marxiste. Son raisonnement est simple : le marxisme étant la seule "doctrine scientifique", lorsqu'il existe un écart entre la réalité et l'interprétation idéologique, le problème ne vient pas de l'idéologie, mais de la réalité qui a pris une mauvaise direction. Le problème est que Lukács considère que l'Occident vit dans l'erreur depuis deux mille ans. Et cette erreur a un nom : la civilisation chrétienne et occidentale.
Ainsi, le grand adversaire de Lukács est le christianisme et l'ordre des valeurs qui en découle. L'idéologie est donc sûre de son infaillibilité.
1923 : l'année des"coïncidences cosmiques" (2) - Gramsci
La même année, en 1923, Antonio Gramsci avait remplacé Amadeo Bordiga au poste de secrétaire général du parti communiste italien. Aux élections du 6 avril 1924, il sera élu député et, de son siège, il assistera à la mort de Matteotti et, plus tard, à la consolidation du régime fasciste. Dans les mois qui suivent, et surtout pendant son séjour en prison à partir de 1927, il réfléchit à quelque chose qui le préoccupe depuis un certain temps : il y a quelque chose dans le schéma marxiste qui ne correspond pas tout à fait à la réalité.
Il a développé l'idée de l'"hégémonie" et du "bloc hégémonique", qui n'était rien d'autre qu'une extension du problème de l'"infrastructure" et de la "superstructure" de Marx. Pour Marx, l'"infrastructure" n'était que le système économique. Cette "infrastructure" exerce une pression sur la "superstructure" en déterminant les lois, les us et coutumes sociaux, le modèle politique, l'appareil répressif, etc. Marx avait recommandé que pour changer la "superstructure", il était nécessaire d'agir sur l'"infrastructure", car tout dans une société capitaliste était conditionné par l'économie.
Mais, dans l'analyse de Marx, ce qu'il entendait par "bourgeoisie" (en réalité, il s'agissait d'une classe capitaliste) était directement opposé au "prolétariat". Lorsque Marx a formulé sa thèse, le capitalisme était encore à un stade industriel précoce. Dans les décennies suivantes, d'autres groupes sociaux vont apparaître, générés par l'industrialisation, l'amélioration des conditions économiques et qui ne sont rien d'autre que le produit du nouvel ordre social : la classe moyenne. Et la classe moyenne a commencé à démontrer son pouvoir, en mobilisant et en mobilisant une grande partie de la population dans ce qui était les fascismes. Ce n'est donc pas la "bourgeoisie" qui a généré les fascismes, mais une classe que Marx n'a même pas eu l'occasion de connaître.
En prison, Gramsci a repensé un problème que Marx avait laissé trop facilement irrésolu. Si, malgré les syndicats, il était très difficile de modifier l'"infrastructure" économique qui revenait à pénétrer dans le bastion de la forteresse du capital, ne pourrait-on pas modifier la "superstructure" en opérant directement sur elle ? Gramsci a répondu par l'affirmative et en a tiré son concept d'"hégémonie culturelle" et de "bloc hégémonique". Pour Gramsci, l'"hégémonie culturelle" était, en somme, ce qui garantissait le contrôle du capital sur la société. Par exemple, lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, le capital (ce qu'il appelle la "bourgeoisie capitaliste") a appelé à la "défense de la patrie", constituant ainsi un "bloc hégémonique" dans lequel se trouvaient différents groupes sociaux, tous subordonnés au pouvoir du capital et unis par l'idée de patriotisme. Mais si le leadership intellectuel et la légitimité morale du "bloc hégémonique" pouvaient être sapés, il pourrait se déplacer vers les "forces populaires du travail et de la culture" et ainsi modifier l'équilibre des forces dans la "superstructure".
Si nous combinons cette lutte pour "l'hégémonie culturelle" avec le travail du Parti communiste et des syndicats ouvriers, alors et seulement alors sera atteint le "moment révolutionnaire" dans lequel il sera possible de renverser le pouvoir du capital.
Une parenthèse sur le "gramscisme de droite"
Il est impossible de ne pas s'arrêter ici et de ne pas rappeler l'idée d'Alain de Benoist sur le "gramscisme de droite". Outre le fait que Guillaume Faye, reconnaissait déjà dans son ouvrage L'Archéofuturisme, que lorsque la "nouvelle droite" débattait sur ce sujet, elle ne connaissait guère l'œuvre de Gramsci, nous ajouterons que mener un "combat culturel" à droite et dans les années 70, c'était se leurrer sur les possibilités: d'une part, parce que Gramsci n'est pas parti de zéro, il disposait d'une idéologie bien structurée à laquelle il n'a ajouté que quelques éléments de critique pour la perfectionner et éviter le décalage entre les prévisions idéologiques et la réalité sociale. D'autre part, Marx et Engels n'étaient pas seulement des "doctrinaires", mais des militants politiques, engagés dans une cause, d'abord celle de la Ligue des communistes et plus tard celle de l'Internationale.
Pour qu'une lutte culturelle porte ses fruits, une condition sine qua non était l'existence d'une idéologie globale pouvant être "hégémonisée" et non une simple critique de la situation culturelle actuelle, sur la base de laquelle de simples "points de référence" étaient érigés. Et, deuxièmement, l'image de l'"intellectuel" en dehors de la lutte politique contaminante et avec un avenir douteux était quelque chose qui n'existait pas à gauche : là-bas, l'"intellectuel" était, en même temps, un "soldat politique". Dans le cas de la "nouvelle droite", l'ensemble était composé d'anciens "soldats politiques" diplômés qui avaient décidé de rompre avec leurs anciennes organisations, sans même penser à en construire de nouvelles.
L'histoire de la "nouvelle droite" française nous a toujours paru être l'histoire d'un entraîneur ("culturel" en l'occurrence) qui a jugé qu'il fallait se "préparer" à affronter le combat culturel au moment où le "match" se présenterait, c'est-à-dire le match où s'affronteraient deux visions du monde, deux perspectives culturelles, deux façons de concevoir l'être humain. Mais ce "match" n'est jamais arrivé. Et l'entraîneur ne cessait de nous dire que nous devions nous entraîner de plus en plus, pour nous préparer à ce moment.
Dire cela en 1978 était une chose parce que l'extrême droite française était à peine moins que zéro, mais ensuite, lorsque le phénomène Le Pen a éclaté dans les années 1980, les choses ont changé: il y avait déjà un mouvement politique sur lequel opérer. Mais, pour le coach, ce mouvement était peu de chose et il l'a toujours regardé de haut depuis sa position de supériorité intellectuelle. Et le problème a été que l'écologisation d'un parti populiste de droite (la limite maximale à laquelle un projet alternatif peut s'accommoder dans la situation sociopolitique actuelle) en France a eu lieu presque entièrement en dehors de la "nouvelle droite". Revenons à Gramsci.
Nous sommes ce que nous pensons. Comment Gramsci est devenu ce qu'il était
Les parents de Gramsci étaient pauvres, mais il était avocat et avait une certaine culture. Bien qu'il travaille et obtienne une bourse pour étudier la philosophie et la littérature, il rejoint le parti socialiste. En 1921, il rejoint le parti communiste. La rapidité avec laquelle le fascisme a pris le pouvoir a fait que Gramsci a commencé à se méfier de la "conscience de classe" et du pouvoir du prolétariat en tant que force opposée au capital. À partir de là, il a remis en question certains aspects du marxisme et du léninisme, tout en acceptant l'essentiel, à savoir que l'idéologie dominante dans une société est celle de la classe dominante qui s'exprime par une "hégémonie culturelle" transmise à la population par le biais des croyances religieuses, des médias et de l'éducation.
Ainsi, en attaquant les idées religieuses, en les dévalorisant, en pénétrant parmi les fidèles et en semant le doute, certaines ont été neutralisées ; en infiltrant les organismes du pouvoir culturel, l'influence des classes dominantes dans le monde de la culture a été limitée ; et enfin, en observant et en gagnant les mouvements culturels alternatifs et dissidents qui tendent à apparaître dans toute société, l'influence du "bloc hégémonique" a été progressivement érodée.
Gramsci n'était pas particulièrement empathique envers les travailleurs (il sentait qu'ils n'aspiraient qu'à améliorer leurs conditions de vie et ne se souciaient pas de savoir si c'était par la révolution ou par des concessions du capital) ou les intellectuels (qu'il considérait comme des dilettantes petits-bourgeois). Il soutenait que l'intellectuel devait "se justifier" en suivant une "ligne de masse", en prenant fait et cause pour le prolétariat et la transformation de la société. Cette élite intellectuelle doit garantir le "contrôle du langage" et attribuer un nouveau contenu aux concepts couramment utilisés par la société.
En pratique, Gramsci déplace le "sujet révolutionnaire" du prolétariat à l'intellectuel. Les intellectuels, pour lui, sont ceux qui "pensent", "raisonnent", "analysent". Mais de telles dispositions peuvent être trop nobles et inaccessibles aux masses. C'est pourquoi un lien de transmission est nécessaire entre l'"intelligentsia" et les "masses" : le vulgarisateur, le journaliste, l'agitateur culturel, celui qui rend présentables et compréhensibles les idées élaborées par les intellectuels. C'est ainsi que ce que Gramsci appelle les "classes subalternes" vont progressivement ravir le pouvoir au "bloc hégémonique".
Mais il y a une autre thèse de Gramsci qui est particulièrement importante. Tout comme Marx et Engels, mais aussi Lénine et les bolcheviks, avaient considéré que les lois économiques et, surtout, la dialectique et la lutte des classes, se dirigeaient vers un destin fatal : Gramsci s'est rendu compte que ce schéma était trop rigide et que, de plus, certaines des critiques formulées par le fascisme l'avaient atteint : dans le schéma marxiste, en effet, il n'y a pas de place pour le libre arbitre, tout y est mécanisme appliqué à la société. C'est le prix à payer pour avoir considéré l'économie comme la seule infrastructure et pour avoir établi que les relations de pouvoir ne pouvaient être modifiées qu'en agissant sur ce terrain.
En 1923, lorsque Lukács a publié son livre sur la conscience de classe, Gramsci était déjà arrivé à la conclusion que la transformation d'une société devait se faire sur la base d'un changement culturel et que l'adhésion d'une élite culturelle était importante s'il s'agissait de précipiter un "moment révolutionnaire".
1923 : l'année des "coïncidences cosmiques" (3) - L'Ecole de Francfort
Enfin, en Allemagne et à la suite de l'enchaînement des défaites du parti communiste et de l'extrême gauche de 1919 à 1922, apparaît un mouvement intellectuel qui exercera sa puissante influence, d'abord dans ce pays, puis rayonnant depuis les États-Unis vers le monde entier : l'école de Francfort. En fait, ce n'est que dans les années 1960 que ce nom s'est popularisé comme caractéristique d'un groupe d'intellectuels allemands qui ont pris leurs distances par rapport au marxisme orthodoxe et ont effectué un travail de "révision", en ajoutant d'autres apports (notamment du freudisme) au marxisme dans son ensemble.
Tous les membres de l'École de Francfort étaient des Juifs, plus ou moins sécularisés, qui sont partis aux États-Unis lorsque Hitler est arrivé au pouvoir. Il s'agissait de Max Horkheimer, Theodor W. Adorno, Herbert Marcuse, Friedrich Pollock, Erich Fromm, Walter Benjamin, Leo Löwenthal, Leopold Neumann ; tous sont connus comme "la première génération de l'école de Francfort". Par la suite, d'autres se sont joints à eux, une deuxième et même une troisième génération, dans laquelle l'élément juif n'est plus aussi caractéristique.
Les réflexions de ce groupe s'inscrivent dans la même veine que celles de Lukács et Gramsci. En 1923, financé par Felix Weil (photo + tableau, ci-dessus), un millionnaire juif d'origine germano-argentine, un groupe d'intellectuels a créé l'Institut de recherche sociale à l'université de Francfort.
L'essence de l'École de Francfort est son incorporation des thèses freudiennes dans l'héritage marxiste. Comme Gramsci, ils reconnaissent l'idée de "libre arbitre" et, contrairement aux marxistes orthodoxes qui n'attachaient pas une grande importance au "bonheur humain" avant la "révolution", les membres de cette École considèrent que les êtres humains, avant, après et pendant la révolution, doivent se sentir libres, heureux et complets. Le monde classique aurait appelé cette position "hédonisme", d'autant plus que l'appel à Freud les convainc que le bonheur passe par la sexualité.
Les membres de sa première génération écriront, tant dans leurs premiers travaux en Allemagne dans les années 1930 que dans leurs travaux ultérieurs dans les années 1960, des théories sur la sexualité, tant individuelle que sociale. Ce sont eux qui ont suggéré à Simone de Beauvoir que le sexe est "une construction sociale" et qu'il n'existe pas de sexualité définie dans la nature (l'ADN n'avait pas encore été découvert et une telle erreur pouvait être justifiée...).
Marcuse et Adorno sont allés le plus loin dans ce domaine. Mais ce qui préoccupait vraiment l'École de Francfort, étant donné que tous ses membres étaient d'origine juive, c'était l'arrivée au pouvoir de la NSDAP en Allemagne en 1933. Ils ont tous émigré aux États-Unis et y ont poursuivi leurs études. Au moins, ils étaient plus proches des fondations capitalistes qui allaient désormais financer leurs travaux. Puis vint la Seconde Guerre mondiale, mais dès leur arrivée aux États-Unis - à l'exception de Fromm, qui choisit de vivre au Mexique pendant un certain temps - leur travail "philosophique" consista à trouver des arguments antifascistes : et c'est ce qu'ils firent. Ce n'était pas très difficile, après tout, ils étaient tous issus de milieux marxistes et avaient été des militants communistes. Il ne s'agissait plus que d'adapter l'antifascisme au monde capitaliste et de préparer le terrain pour la guerre à venir, qui a trouvé aux Etats-Unis et dans le président Roosevelt et son "New Deal" raté son promoteur le plus intéressé.
La personnalité autoritaire selon Théodore W. Adorno
Le groupe se réunit d'abord à New York, siège provisoire de l'Institut de recherche sociale en exil, puis, peu avant l'entrée en guerre des États-Unis, il s'installe en Californie. C'est à cette époque que Horkheimer a écrit sa Dialectique des Lumières. Mais l'œuvre qui nous intéresse ici a été écrite dans la période d'après-guerre. Il s'agit de La personnalité autoritaire, signé par Adorno. L'idée était que, chez certains sujets, il existe un surmoi strict qui contrôle un ego faible incapable de surmonter ses pulsions primaires. Cela conduit à des conflits intérieurs qui amènent l'individu à accepter les conventions sociales et la soumission à l'autorité. Mais aussi, cet individu soumis devient dominant envers les groupes et les personnes qu'il considère comme "inférieurs". Il agit de manière brutale et despotique envers eux et les empêche d'"être heureux". Ainsi apparaît la "personnalité autoritaire" qui est favorisée par deux institutions : la religion et surtout la famille. Dans les deux cas, il apparaît une "volonté de pouvoir sur les autres" (le concept est d'Adler). Cette "personnalité autoritaire" est à l'origine du fascisme. De tous les fascismes. Pour Adorno, toute forme d'autoritarisme finit par être un "fascisme". Et le fascisme se résume à Auschwitz. Il faut donc défendre la société afin d'éviter un "nouvel Auschwitz", et comment ? C'est simple : en prenant position contre l'autorité de la religion et contre le modèle familial. Il a soutenu que le fascisme n'était rien d'autre que la répétition de schémas violents appris dans l'enfance par la contemplation du modèle patriarcal. Un enfant qui regardait son père lui ordonner d'aller se coucher serait un enfant qui, à l'avenir, reproduirait ces schémas et finirait heureux et content dans la Hitler Jugend. La structure hétéropatriarcale était le modèle que le fascisme allait reproduire au niveau de l'État. En se débarrassant de ces deux éléments, la religion et la famille, tout le reste qui accompagne les structures traditionnelles se dissoudrait de lui-même. La science positive serait le grand adversaire de la religion, mais il en fallait bien plus pour détruire la famille.
Pour lancer cette attaque contre la famille et la religion, Adorno a élargi ses horizons : puisque le matérialisme dialectique n'était d'aucune utilité pour interpréter l'histoire, sauf à une époque relativement récente, il a introduit des éléments tirés du freudisme pour convenir que l'histoire de l'Occident était, encore et toujours, l'émergence, le maintien et la réaffirmation du "fascisme". Il voyait le "fascisme" dans toute l'histoire de l'Occident. Partout où il y avait une structure "hétéropatriarcale", il y avait une "déformation" du caractère avec l'acceptation de l'autorité, d'où le "fascisme". Toute l'histoire de l'Occident, toute sa tradition, a été "fasciste", surtout depuis l'avènement du christianisme. Ainsi - et c'est la conclusion - pour "détruire le fascisme", il fallait opérer : 1) contre les traditions (qu'Adorno appelle avec mépris "conventionnalismes") et 2) contre les véhicules les plus caractéristiques de ces traditions (famille et religion).
Ici, Adorno a été contraint de rompre avec toute la tradition de gauche qui, jusqu'à récemment, avait imputé le fascisme à des pulsions homosexuelles. En lisant son livre, il est clair qu'il fait des compromis simples avec le langage, en utilisant des concepts freudiens et sociologiques, mais en évitant la conception de l'homosexualité qui prévalait au sein de l'establishment médical et des psychologues de l'époque.
La psychologie ne partageait pas le critère antifasciste d'un lien direct entre l'homosexualité et le fascisme, mais avait établi une origine plutôt réfléchie. L'homosexualité serait une névrose qui favoriserait la réapparition d'un complexe d'infantilisation non résolu. L'explication était basée sur le fait que dans l'enfance, les caractéristiques de l'identité sexuelle ne sont pas encore consciemment développées, et qu'il n'y a pas non plus d'impulsion sexuelle consciente, de sorte que les garçons ont tendance à se regrouper, à jouer et à collaborer entre eux, tandis que les filles font de même. Lorsque les pulsions sexuelles apparaissent, ce premier stade est laissé de côté et la tendance "normale" est à l'hétérosexualité et à l'attirance des individus d'un sexe pour le sexe opposé... sauf dans certains cas de malformations physiques (androgynie) ou psychologiques dans lesquels le sujet n'a pas dépassé la phase "infantile" et continue à être attiré et à rechercher la compagnie d'êtres du même sexe, comme dans l'enfance.
Cette explication est bien meilleure que celle fournie par Adorno, qui se perd dans des catégories freudiennes dont la validité est encore contestée aujourd'hui. L'intérêt d'Adorno pour sa justification de l'homosexualité comme moyen d'échapper au fascisme hétéropatriarcal est opportuniste : cela lui permet d'attaquer la famille, et cela vaut plus que la rigueur et la vérité scientifiques ou philosophiques. Car, une fois l'ennemi déterminé, la légitimité des arguments utilisés contre lui importe peu : il s'agit d'ouvrir un maximum de fronts à partir desquels on peut le harceler.
Adorno "transmute" toutes les valeurs de la gauche sur la sexualité, et pour obtenir ceux qui ont le plus attaqué, critiqué, harcelé et persécuté l'homosexualité (Hitler, par exemple, ne considérait l'homosexualité que comme une affaire privée et qu'il n'y avait plus rien à en dire, Et s'il a exécuté Röhm, qui avait été son plus proche collaborateur au cours des dix années précédentes, ce n'était pas à cause de son homosexualité notoire, mais parce qu'il était soupçonné d'être un ennemi de l'État), c'est-à-dire la gauche marxiste, se sont désormais positionnés comme défenseurs des "minorités sexuelles". Tout cela pour éroder la famille et l'empêcher de continuer à reproduire le "modèle hétéropatriarcal, germe du fascisme".
Deux dernières notes sur Adorno. Le nom de son père était Oscar Alexander Wiesengrund, mais il a renoncé à ce nom de famille, qui a été réduit au "W" qui apparaît toujours dans son nom. "Adorno" était le nom de sa mère, dont il s'est toujours senti le plus proche, une soprano lyrique, qui avait suscité son intérêt pour la musique. Pendant longtemps, il a hésité entre la philosophie et la musique. Le fait est que dans sa maturité et dans L'Essai sur la personnalité autoritaire, il a élaboré une théorie sur la sexualité. En 1968, après les événements révolutionnaires de Paris, trois étudiantes se déshabillent en classe (en fait, elles ne lui ont montré que leurs seins). Adorno est décédé quelques jours plus tard, la soi-disant "crise des seins nus" étant la cause directe de l'arrêt cardiaque qu'il a subi. Commentant cette anecdote avec l'écrivain marxiste Vázquez Montalbán, celui-ci m'a dit qu'Adorno était capable d'élaborer une théorie sexuelle, mais pas de la soutenir à une distance de cinq mètres...
18:52 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : philosophie, idéologie, gramscisme, bloc hégémonique, école de francfort, theodor w. adorno, marxisme | |
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La revue de presse de CD - 10 juillet 2022
La revue de presse de CD
10 juillet 2022
EN VEDETTE
Technopolice : L’escroquerie du citoyennisme numérique
La Quadrature du net (QDN), association « pour un Internet libre, décentralisé et
émancipateur » (tendance « RGPD »), était à Calais le 21 juin, Roubaix le 22 et Lille le 24, avec sa « Caravane de la Technopolice », afin d’alerter les citoyens sur les technologies de surveillance de masse dans l’espace public, et de lancer contre celles-ci une plainte collective : « Partout sur le territoire français, la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières. » Ladite « Quadrature » - pourtant un working space d’ingénieurs, de juristes et d’experts – révèle ainsi qu’elle ne sait, ni ce qu’est la police ; ni ce qu’est la technopolice. Mais qu’attendre de gens qui ne voient même pas l’ineptie du jeu de mots qui leur sert d’enseigne. La « quadrature du cercle » qu’ils essaient de détourner par humour machinal étant le type même du problème irrésoluble. Quoi que prétendent la QDN et ses experts, l’« Internet libre » et le « numérique inclusif » ne seront jamais qu’un oxymore et un pléonasme. Examen d’une escroquerie en association citoyenne.
Piecesetmaindoeuvre.com
https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/technopolice_...
ASIE
Ouzbékistan et Karakalpakstan : une tentative de révolution de couleur venue d’Occident?
L’Ouzbékistan, un pays relativement petit coincé entre le Turkménistan enclavé au sud et le Kazakhstan au nord, subit une refonte de l’État et connait une vague de protestations [sanglantes] que certains analystes qualifient d’« ingérence étrangère » dans ce qu’on appelle le Karakalpakstan.
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2022/07/04/revolution-de-coule...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES
Revue de presse RT (Russia Today) du 26 juin au 2 juillet 2022
Au programme de notre exercice hebdomadaire de contre information, essentiellement la guerre froide entre l’OTAN, la Russie et la Chine qui se réchauffe de semaines en semaines.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-26-ju...
ÉCONOMIE
Embargo sur le pétrole russe : l’UE se tire-t-elle une balle dans le pied ?
Souhaitant encore accentuer la pression sur Moscou, l’Union européenne a adopté le 30 mai dernier un embargo sur le pétrole russe. Si cette décision aura certes un coût économique pour la Russie, Vladimir Poutine peut néanmoins espérer s’en tirer grâce au prix très élevé du baril et en trouvant de nouveaux acheteurs. Pour l’UE, qui connaît déjà une forte inflation, l’addition risque en revanche d’être salée, surtout si les profits des géants du pétrole demeurent aussi intouchables. En parallèle, la nécessité de trouver des fournisseurs de substitution devrait encore renforcer le pouvoir de Washington sur le Vieux continent, malgré le coût environnemental catastrophique des hydrocarbures de schiste.
Leventseleve.fr
https://lvsl.fr/embargo-sur-le-petrole-russe-lue-se-tire-...
L'économie du futur devrait avoir trois objectifs principaux
Si nous parlons d'économie, alors c'est de l'avenir du post-capitalisme qu'il s'agit. Et le "post-capitalisme" est un mot clé autour duquel, me semble-t-il, il serait utile de développer un débat public, spécialisé, institutionnel. Il y a trois signes, trois symptômes, à mon avis, qui indiquent que le post-capitalisme est déjà en marche, que les tendances fortes que nous observons ne sont plus le capitalisme mais ce qui vient après.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/05/l...
ÉTATS-UNIS
Pendant que la FED détruit les emplois et les salaires, les PDG profitent de l’inflation
La Fed s’est lancée dans une politique anti-inflationniste destinée à détruire les emplois et à maintenir les salaires à un bas niveau. Mais un nouveau rapport montre à quel point les PDG profitent exorbitamment des hausses de prix.
Les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/pendant-que-la-fed-detruit-les-...
FRANCE
Macron, le kéké président
On raconte que lorsque le 19 juin au soir, il a appris les résultats des élections législatives qui le privaient d’une majorité parlementaire, Emmanuel Macron aurait dit : « on rentre dans le bizarre ». Si cette anecdote est vraie, elle en dit long sur qui est aujourd’hui à la tête de l’État français. Dont nous avons eu confirmation avec la nomination du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, lequel témoigne de la véritable infirmité politique de Macron. Il est complètement étranger dans sa pratique à ce que préconisait Richelieu, « la politique c’est de rendre possible ce qui est nécessaire ».
Vududroit.com
https://www.vududroit.com/2022/07/macron-le-keke-president/
GÉOPOLITIQUE
L'Inde, la Russie et l'Iran font des affaires par le biais du corridor INSTC alors que New Delhi continue d'échapper à la pression américaine
Essais de transport de marchandises russes depuis Astrakhan vers un port du sud de l'Iran jusqu'à leur destination au port Jawaharlal Nehru de Mumbai. L'Autorité portuaire Jawaharlal Nehru à Mumbai (JNPA), qui fait partie du Corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), marque les premiers pas de l'Inde, qui rejoint l'axe émergent Russie-Iran-Inde.
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/02/n...
IMMIGRATION
Immigration dans l’UE en 2021 : plus de demandes d’asile, moins d’expulsions
Eurostat, le service de statistique de l’Union européenne, vient de publier les premiers chiffres de l’immigration issue de pays tiers dans l’Union européenne en 2021. Bien que partielles, les informations disponibles font ressortir que, si la crise sanitaire semble derrière nous, la crise migratoire ne cesse de s’amplifier. Plus inquiétant encore, alors que le nombre de franchissements clandestins des frontières extérieures de l’UE a fortement augmenté, les refus d’entrée sur le territoire de l’UE et les expulsions ne font que baisser depuis 2010.
polemia.com
https://www.polemia.com/immigration-dans-lue-en-2021-plus...
ISLAMISME
Les dollars du Qatar : une arme de corruption massive
C’est le vénérable quotidien anglais « The Times » qui a fait cette révélation le mois dernier. Le Prince Charles, héritier du trône britannique, a accepté un don de 3 millions d’euros entre 2011 et 2015 de la part de l’ancien Premier Ministre qatari Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani (HBJ). Cet argent a été offert en trois versements d’1 million d’euros de la main à la main et sous la forme de billets de 500 euros. La banque privée Coutts a enregistré les dépôts sur les comptes du fonds humanitaire du Prince Charles (« The Prince of Wales’ Charitable Fund »).
Laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/les-dollars-du-qatar-un...
LECTURE
Philip K. Dick et les pré-personnes
Philip K. Dick (1928-1982) est l'un des grands écrivains de science-fiction du 20ème siècle. Ses récits ont servi de base à un certain nombre d'adaptations cinématographiques interprétées de manière plus ou moins indépendante, notamment Blade Runner, Total Recall, The Man in the High Castle et Adjustment Bureau. *
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/03/p...
MONDIALISME/TOTALITARISME
Cercles et clubs d’influence, un nouveau fichier croisé
Quelles sont les influences réelles du Siècle, du groupe de Bilderberg, du World Economic Forum (WEF), de l’European Council on Foreign Relations (ECFR), du Cercle de l’Oratoire, de la French-American Foundation (FAF) qui parraine les Young Leaders ? Entre cachotteries des uns et fantasmes des autres, les réponses peuvent varier. Mais l’interpénétration de ces mondes, dont nous avons déjà parlé, est intéressante à observer.
Ojim.fr
https://www.ojim.fr/cercles-et-clubs-dinfluence-un-nouvea...
MOYEN-ORIENT
Faiblesse chronique d'Israël
Le 21 juin 2022, le Premier ministre israélien Naftali Bennett et son adjoint, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, ont annoncé leur décision de dissoudre la Knesset (parlement) et d'organiser des élections générales anticipées. Selon l'accord, Lapid prendrait le poste de premier ministre intérimaire et Bennett deviendrait le premier ministre alternatif en charge du dossier iranien. Israël a connu de terribles troubles politiques ces dernières années, et que les nouvelles élections seront les cinquièmes en trois ans et demi.
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OTAN
L'OTAN et la déstabilisation de l'Asie
Dans son nouveau concept stratégique dévoilé cette semaine, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) reconnaît ouvertement que la puissance et l'influence mondiale croissantes de la Chine remettent en cause l'alliance et que le rapprochement de Pékin avec Moscou va à l'encontre des intérêts occidentaux. Les puissances rivales devraient toujours être maintenues en état de faiblesse et de soumission.
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L'OTAN et la déstabilisation du monde
J'ai jeté un rapide coup d'œil au "nouveau concept stratégique" de l'OTAN issu de la récente réunion de Madrid. On y lit : "La Fédération de Russie a violé les normes et les principes qui ont contribué à un ordre de sécurité européen stable et prévisible [...] Nos concurrents testent notre résilience (un terme très cher aux élites atlantistes) et cherchent à exploiter l'ouverture, l'interconnexion et la numérisation de nos nations. Ils s'ingèrent dans nos processus démocratiques et institutionnels [...] mènent des activités malveillantes dans le cyberespace et l'espace, promeuvent des campagnes de désinformation, instrumentalisent les migrations, manipulent les approvisionnements énergétiques et emploient la coercition économique. Ces acteurs sont également à l'avant-garde d'un effort délibéré pour saper les normes et les institutions multilatérales et promouvoir des modèles autoritaires de gouvernance". Traduction anti mondialiste.
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RÉFLEXIONS
La relation entre la technologie et la religion
De nombreux laïcs et non-croyants de toutes sortes ont tendance à considérer la religion et la science comme fondamentalement incompatibles. Cette incompatibilité est également imaginée pour s’étendre à la relation entre la religion et la technologie, puisque la technologie est un produit de la science et que la science ne peut pas aller de l’avant sans la technologie, surtout aujourd’hui. Ainsi, bon nombre d’athées s’émerveillent avec incrédulité du nombre d’ingénieurs qui sont également des créationnistes et du nombre de personnes dans les industries de haute technologie qui affichent de grandes motivations religieuses.
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RUSSIE
Les 10 mystères de la guerre d’Ukraine
- Pourquoi l’armée russe a t-elle attaqué le 24 février 2022 ?
- Pourquoi les Russes attaquent-ils à 1 contre 2 ?
- Pourquoi les Russes ont-ils lancé l’assaut contre Kiev et Kharkov ?
- Que s’est-il passé à Tchernobyl ?
- Que s’est-il passé à Energodar ?
- Quid des laboratoires biologiques US ?
- Où sont passés les 50 officiers français de Marioupol + autres officiers de l’OTAN) ?
- Que s’est-il passé à Boutcha ?
- Que s’est-il passé à Kramatorsk ?
- L’île aux serpents
lesakerfrancophone.fr
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Lissitchansk, ou le sentiment pro-russe libéré
Avec la conquête éclair de Lissitchansk par les troupes combinées de la Fédération de Russie et de la République populaire de Lugansk (RPL), officialisée le 2 juillet, une page de la guerre dans le Donbass s’achève. La première des deux républiques auto-proclamées du Donbass est à présent entièrement « libérée », pour reprendre le terme qu’emploient les pro-Russes. Le chef de la RPL, Leonid Pasechnik, a d’ailleurs fait une déclaration solennelle ce 3 juillet. Le dernier village de la région encore sous contrôle ukranien, Bilogorovka - célèbre pour la tentative de franchissement de l’armée russe qui s’est terminée en échec fracassant en mai dernier, avec la perte d’un bataillon entier – a été pris le 3 juillet.
Francesoir.fr
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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS
« 95.000 morts du Covid ? Comment l’INSEE surestime la hausse de mortalité » par Pierre Chaillot
Le 19 mai 2022, l’INSEE a publié une étude consacrée à l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur la mortalité de mars 2020 à décembre 2021. Nous avions déjà répondu point par point au précédent bilan démographique, lui aussi très alarmiste, publié le 19 janvier 2021. Plus d’un an après, l’INSEE choisit de nouveau les éléments de comparaisons qui surestiment le plus possible la mortalité. Ce faisant, l’institut se met au service de la communication gouvernementale, manquant à son devoir de neutralité et d’objectivité.
Qg.media/blog/laurent-mucchielli
https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/95-000-morts-du-...
Le Covid-19 provient d’un laboratoire américain, selon le président de la commission du Lancet
Jeffrey Sachs, qui préside la commission Covid-19 de la prestigieuse revue médicale, a affirmé que le virus mortel n’était pas issu de la nature. Selon Jeffrey Sachs, économiste et auteur de renommée mondiale, le Covid-19 n’est pas issu de la nature, mais plutôt d’un rejet accidentel « des laboratoires américains de biotechnologie ». Il s’exprimait lors d’une conférence organisée par le groupe de réflexion GATE Center, en Espagne, à la mi-juin.
Lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2022/07/06/le-covid-19-provien...
UNION EUROPÉENNE
Fin de la bureaucratie de la décarbonation aux États-Unis, mais non dans l’UE
La Cour suprême des États-Unis met fin à la bureaucratie qui entend contrôler la vie des Américains. Il serait urgent de protéger la vie des citoyens européens contre la bureaucratie inutile et liberticide de Bruxelles-Strasbourg.
Revueconflits.com
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15:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, france, presse, médias, journaux | |
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