dimanche, 21 septembre 2025
La France de Macron: image de l’échec de l’Europe
La France de Macron: image de l’échec de l’Europe
Antonio Terrenzio
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/09/12/la-francia-d...
Sébastien Lecornu est le nouveau Premier ministre français, le sixième en huit ans de gouvernements Macron. La France se réveille dans une crise qui a des racines profondes et qui vit aujourd’hui sa phase la plus aiguë, avec une dette publique à 114% et des problèmes socio-économiques qui risquent d’entraîner le pays dans un désordre irrémédiable. Après la chute du Premier ministre Bayrou, Emmanuel Macron se retrouve entouré de ses rares fidèles pour une saison politique qui annonce d'ores et déjà des coupes sombres dans les dépenses publiques, avec la suspension de la hausse des retraites, des coupes de près de 50 milliards pour une réforme financière exigée par la BCE, et qui ne sera pas acceptée par les Français qui menacent de bloquer le pays par des grèves et par la suspension des services publics.
Mais la crise politique française est le reflet de l’état comateux et d’impuissance dans lequel se trouve toute l’Europe. La France a été le laboratoire où l'on a tenté de roder des leaders créés de toutes pièces, hologrammes des oligarchies globalistes, pour concentrer le pouvoir dans les forces centristes et isoler les souverainistes comme Le Pen, et la gauche populiste de Mélenchon. Ceci grâce à un système électoral à deux tours qui rend impossible pour le Rassemblement National de gagner les élections, même s’il est le premier parti de France. Les partis modérés se sont regroupés autour du protégé des Rothschild avec un exécutif minoritaire, mais cela n’a pas permis à la France d’éviter la crise économique avec l’urgence de réformes douloureuses, qui provoquent déjà des protestations violentes, au risque de faire voler en éclats la cohésion sociale du pays. Des affrontements avec 675 arrestations ont eu lieu dans les principales villes et dans la capitale, où les manifestants liés à des groupes d’extrême gauche réclament la tête d’Emmanuel Macron.
Mais l’état de paralysie de la France est le miroir de celui de Bruxelles, des Merz et des Starmer. Des non-élites discréditées qui gouvernent avec des exécutifs fragiles et peu de soutien populaire, sont sous pression à cause du coût de la vie devenu insoutenable, et des politiques de désindustrialisation dictées par l’idéologie écologiste, qui ont plongé des nations habituées au bien-être dans une pauvreté et des difficultés croissantes. Les politiques migratoires indiscriminées et l’échec du modèle multiculturel ont généré un sentiment d’insécurité désormais ressenti comme insupportable, accompagné d’une croissance constante des droites souverainistes.
En France, le désastre du modèle multiethnique a atteint son apogée et Macron tente maintenant la carte de l’énième Premier ministre qui devra consulter socialistes, républicains et ce qui reste des petits partis modérés, pour former un gouvernement aussi inconsistant que ceux qui l'ont précédé, mais avec la tâche ingrate d’effectuer des coupes dans les dépenses publiques, que les citoyens français ne semblent pas prêts à accepter, même de loin. Si même le gouvernement dirigé par l’ancien ministre de la Défense devait échouer, alors ce serait un gouvernement technique, à la Monti, qui ferait office de Troïka, expérimentant quelque chose de similaire à ce que nous avons connu en Italie.
Quoi qu’il arrive, ce sera une saignée dont on ne sait pas si Macron sortira indemne. Tant le mouvement de rue « Bloquons tout » que le Rassemblement National parlent d’une situation inacceptable et réclament à cor et à cri de nouvelles élections et le retrait définitif de Macron. Les affrontements dans la rue ont été systématiquement condamnés ainsi que la présence des «black blocs»: il n’est pas à exclure que le nouvel exécutif puisse prendre prétexte des désordres et violences pour promulguer des lois spéciales et suspendre les garanties constitutionnelles comme le fit De Gaulle en 1961.
Les « a-démocraties illibérales » ont déjà démontré à plusieurs reprises leur capacité à contourner leurs propres principes, utilisant souvent le couperet judiciaire pour éliminer des adversaires politiques gênants, comme cela s’est produit avec Le Pen, condamnée en première instance sur la base d’accusations qui ne sont que des prétextes.
Pour les révoltes de rue, on pourra toujours recourir à des lois répressives invoquant l’état d’urgence pour consolider le pouvoir macronien. Si la situation devait dégénérer et la cohésion sociale céder, si les banlieues s’enflammaient comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises, on peut s’attendre à une répression des révoltes avec suspension des droits fondamentaux et de tout espace pour la dissidence.
Comme je viens de le dire, la crise française est le reflet de la paralysie des institutions démocratiques qui n’exercent plus qu’une fonction nominale. Le système de gouvernement macronien est le plus emblématique pour montrer la sclérose des classes politiques européennes, réduites à des oligarchies auto-proclamées sans aucune légitimité populaire. L’exemple français est actuellement le plus éclatant parce que c’est le pays où la société occidentale affiche tous ses échecs, de la crise de représentation des régimes « libéraux », aux délires idéologiques de la société fluide, au manque de sécurité et à l’attaque contre l’identité européenne, des sociétés laïques et déchristianisées menacées par l’invasion et l’intégrisme des sociétés islamiques. Le cas français reflète l’état de santé du continent et de ses groupes de pouvoir qui ne représentent qu’eux-mêmes, les lobbies bancaires et ceux de l’armement dont ils sont les fiduciaires.
Dans ce contexte s’inscrit également la rhétorique belliqueuse qui cherche l’affrontement direct avec la Russie. Les autocraties sont le spectre vers lequel diriger les tensions qui montent à l’intérieur de l’Europe, tandis qu’en interne, le danger serait représenté par les droites qui seraient au dispason des objectifs expansionnistes du "dictateur du Kremlin". Bien entendu, ces contradictions sont destinées à exploser comme une bombe à retardement et les Macron et von der Leyen prolongent la période avant d’être renversés par l’irruption d’une nouvelle phase historico-politique qui exigera des acteurs politiques plus compétents. Tout pouvoir, même celui revêtu de l’image démocratique, n’est pas intouchable, et un changement de paradigme sera déterminé par les nécessités de l’histoire.
Tous les sondages montrent un désamour, voire un véritable mépris, pour l’UE et pour les dirigeants des pays membres. Ursula von der Leyen incarne de manière frappante et emblématique l’incapacité et la corruption morale des représentants de ce projet raté appelé Union européenne. L’appel rhétorique au sens de l’unité et à « l’épreuve difficile » que l’UE doit affronter face à l’ennemi russe, qui est aux portes et qui menace de nous envahir, ne suscite plus le moindre enthousiasme, au point que même les journaux et médias de connivence sont obligés de le reconnaître. Au moment de sa plus grande faiblesse, l’UE se dirige vers une remilitarisation anti-russe pour compenser son inconsistance politique.
Des années d’indécision, de politiques post-idéologiques, de politiques d’austérité économique désastreuses et d’immigration incontrôlée, nous ont livré une Union qui est bel et bien un échec historique. Le chaos français est l’image nationale de ce qui se passe à l’échelle continentale. La France n’est pas le seul malade de l’Europe, tout au plus celui dont les métastases sont les plus avancées: la Grande-Bretagne, l’Allemagne, mais aussi l’Espagne et l’Italie souffrent des mêmes problèmes. Avec un indicateur parmi tous, celui démographique, qui sonne le glas, l’alarme principale pour l’avenir vital du continent.
Le gouvernement Macron pourra rester en place quelques mois encore, peut-être jusqu’en 2027, année des élections présidentielles, espérant s’imposer à nouveau avec une Mme Le Pen mise hors-jeu, mais les facteurs critiques subsisteront même après lui. Ce gouvernement sera la dernière carte que Macron pourra jouer et cette fois-ci, il n’est pas certain qu’il restera accroché au pouvoir. L’aspect positif sur lequel on peut espérer, c’est que la pression sur son énième gouvernement remanié augmentera jusqu’à devenir insoutenable et qu’à sa chute pourrait s’enclencher cet effet domino qui libérera l’Europe des pires élites dirigeantes de son histoire. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible de reconstruire une Europe véritable, souveraine et consciente de son rôle historique et géopolitique.
Qui est Antonio Terrenzio?
Entrepreneur, diplômé en sciences politiques (UNINT) avec un Master de 1er niveau en Relations internationales avec les pays de l’Est (Université de Macerata) ; actuellement en master de Relations internationales (Université Cusano)
16:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, affaires européennes, europe, emmanuel macron | |
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L'Eglise, le chagrin, la pitié, et des tonnes de larmes
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Ibrahim Traoré – Révolutionnaire ou nouveau vassal ?
Ibrahim Traoré – Révolutionnaire ou nouveau vassal ?
Le Burkina Faso entre décolonisation et redéfinition géopolitique
Hanno Borchert
Source: https://wir-selbst.com/2025/09/20/ibrahim-traore-revoluti...
"Sans dignité, il n’y a pas de liberté, sans justice, il n’y a pas de paix."
Patrice Lumumba, premier Premier ministre du Congo indépendant (1925-1961, assassiné)
"Nous ne nous battons pas seulement pour le Burkina Faso, mais pour toute l’Afrique. Notre liberté commence là où nous brisons les chaînes de la dépendance."
Ibrahim Traoré
Lorsqu’en septembre 2022, un jeune officier encore largement inconnu prit le pouvoir au Burkina Faso à la faveur d’un coup d’État militaire, peu imaginaient qu’une telle prise de pouvoir allait initier une réorientation politique pour toute l’Afrique de l’Ouest. Son nom: Ibrahim Traoré. Aujourd’hui, à peine quelques années plus tard, il est devenu la figure emblématique d’une Afrique nouvelle, radicalement anti-occidentale. Du haut de ses 37 ans, il n’est pas seulement le plus jeune chef d’État du monde, mais aussi l’un des plus controversés. Déterminé dans le ton de ses paroles, idéologiquement bien affûté dans ses discours, Traoré prend des risques dans le déploiement de sa politique car il incarne une rupture historique avec le passé colonial de son pays.
Alors que l’influence française décline visiblement au Sahel, Traoré se présente comme l’architecte d’une nouvelle Afrique – indépendante, souveraine, fière. Mais tandis que beaucoup voient dans cette évolution une libération révolutionnaire, une question demeure: le Burkina Faso est-il réellement à l’aube d’un avenir autodéterminé? Ou bien n’assiste-t-on qu’à un nouveau jeu de rôles géopolitiques – avec d’anciennes dépendances sous un nouveau visage?
L’histoire d’Ibrahim Traoré commence dans la région des Hauts-Bassins – ou Kundumye, comme on l’appelle en mòoré, l’une des principales langues du Burkina Faso. Il a d’abord étudié la géologie, mais choisit rapidement la carrière militaire. Ses missions à l’étranger, au Mali dans le cadre de la MINUSMA, l’ont confronté à l’architecture sécuritaire internationale – et ont manifestement éveillé son ambition politique.
En 2022, après une ascension fulgurante dans l’armée, il prend la tête du deuxième coup d’État en un an. Les raisons: une situation sécuritaire catastrophique, la corruption et le sentiment largement partagé que le Burkina Faso avait perdu sa propre destinée sous l'influence occidentale. Dès le début, Traoré s’est mis en scène comme le « soldat du peuple », prêt à se battre pour la justice et l’indépendance. Sa rhétorique politique et sa symbolique rappellent sans ambiguïté un ancien héros: Thomas Sankara.
Thomas Sankara – le « Che Guevara africain » – a dirigé l’ancienne Haute-Volta de 1983 à 1987. À 37 ans seulement, il fut victime d’un coup d’État, où des intérêts français auraient joué un rôle prépondérant. Sankara était un visionnaire, opposé au luxe importé, partisan de l’autarcie et de l’annulation de la dette africaine. Ses idéaux résonnent encore aujourd’hui – et Traoré les revendique sciemment: le béret rouge, la rhétorique nationaliste, les accusations contre les puissances impérialistes, le panafricanisme – tout fait partie d’un héritage symbolique.
Mais la politique de Traoré va au-delà du pathos symbolique. Elle est aussi une réaction à une histoire marquée par la violence coloniale, l’exploitation et le contrôle. Les troupes françaises ont conquis le pays à la fin du 19ème siècle, l’ont contraint à travailler pour elles durant les deux guerres mondiales, ont dissous arbitrairement la colonie en 1932 et réparti son territoire entre les voisins. Même après l’indépendance en 1960, l’influence française est restée profondément ancrée – dans l’administration, la langue, l’éducation. Aujourd’hui, Traoré tente de briser systématiquement cette dépendance historique.
Dans un discours, il a résumé la situation ainsi: « Dans leur tête, l’Afrique leur appartient – notre terre, notre richesse sont leur propriété. » Cette accusation traverse tout son récit – et trouve un écho profond chez nombre de ses compatriotes.
Un des signes les plus manifestes de cette rupture est l’abolition du français comme langue officielle. À la place, des langues locales telles que le mòoré, le dioula, le fulfulde et le bissa prennent le devant de la scène dans la communication et l’éducation d’État. Même la justice change de visage: là où autrefois on portait la toge à la française, les juges apparaissent désormais en vêtements traditionnels de coton – signes visibles d’une réaffirmation culturelle.
Traoré parle ouvertement du colonialisme mental: «Par leur communication, ils ont fait en sorte que tu détestes ta propre couleur de peau». Même dans la culture du deuil, dit-il, cela se fait sentir: autrefois, le bleu était la couleur des adieux, mais « elles » – sous-entendu les influences occidentales – ont imposé le noir comme symbole de la mort, de la médiocrité et du mal. « Et nous l’avons adopté. »
Cependant, malgré toute la force des symboles, la réalité reste difficile: plus de deux millions de déplacés internes, des attaques quotidiennes de groupes islamistes, des infrastructures fragiles et une pauvreté généralisée continuent de marquer la vie quotidienne.
Alors que la France et les États-Unis se retirent progressivement, le Burkina Faso cherche de nouveaux partenaires – et les trouve en Russie et en Chine.
La Russie soutient la sécurité: formateurs, experts militaires et même des groupes paramilitaires, issus probablement de l’ex-groupe Wagner, sont présents. Lors d’une visite à Moscou, Traoré s’est affiché ostensiblement aux côtés de Poutine et a évoqué des coopérations dans le nucléaire et l’aérospatial – des projets dont la concrétisation reste floue à ce jour, mais qui illustrent la nouvelle orientation stratégique.
La Chine, elle, mise sur une présence économique. Les investissements dans l’énergie solaire, l’infrastructure, l’éducation et la santé augmentent. Un Institut Confucius à Ouagadougou symbolise l’influence culturelle croissante. Traoré lui-même nuance : « Nous pensions que les produits chinois étaient bon marché et de mauvaise qualité. Mais aujourd’hui nous voyons : leur technologie est avancée. Et elle nous est revendue sous des marques occidentales. »
Ainsi, la Chine et la Russie reprennent les rôles jadis dévolus à l’Occident – avec de nouvelles promesses, mais aussi de nouvelles dépendances.
Malgré une isolation internationale croissante, Traoré poursuit une ligne remarquablement autonome. Son gouvernement mise sur l’autosuffisance économique, refuse les crédits du FMI et de la Banque mondiale, nationalise les mines d’or, crée une raffinerie nationale d’or, encourage les activités qui procèdent à la transformation de la tomate et du coton. Sous sa direction, le PIB est passé d’environ 18,8 à 22,1 milliards de dollars américains – une hausse significative, même si la pauvreté persiste: plus de 6 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire selon l’ONU.
"L’Afrique n’a pas besoin de la Banque mondiale, ni du FMI, ni de l’Europe, ni de l’Amérique," déclare Traoré. Il voit le monde comme un « triangle » dont le sommet est l’« empire du Bien » – ces États occidentaux qui croient avoir le droit de façonner le monde à leur image.
Une nouvelle étape vers l’indépendance: en août 2023, Traoré fonde, avec le Mali et le Niger, l’Alliance des États du Sahel – une alliance conçue comme un contrepoids à la CEDEAO orientée vers l’Occident. Outre la coopération militaire, une monnaie commune est même envisagée. Objectif: davantage de sécurité régionale – et un signal fort d’autonomie africaine, soutenu par des partenaires non occidentaux.
Et l’Allemagne ? Elle reste pour l’instant en retrait. Il existe des relations diplomatiques depuis les années 1960, et des organisations telles que la GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) sont actives dans l’éducation et l’alimentation. Mais la coopération sécuritaire est suspendue, et économiquement, le Burkina Faso joue un rôle mineur dans ce contexte. Pourtant, le potentiel existe: le Burkina Faso possède des ressources telles que l’or, le manganèse et le coton – l’Allemagne, pour sa part, dispose du savoir-faire en matière de transformation, de technologie et d’agriculture durable.
Un échange d’égal à égal serait envisageable et pourrait être développé: investissements allemands durables dans l’extraction d’or, dans les terres rares et l’hydrogène vert, accès équitable au marché pour le coton burkinabé, coopérations éducatives, dialogue scientifique et culturel. À condition d’un partenariat respectueux, loin des schémas paternalistes.
Traoré lui-même reste une figure parfois énigmatique. Ascétique, idéologue, soucieux du contrôle – mais parfois accessible, charismatique, presque chaleureux. La comparaison avec Mouammar Kadhafi n’est pas infondée: révolutionnaire, anticolonial, visionnaire – mais aussi avec un côté autoritaire.
Selon les médias – tels qu’Africanews, The Africa Report et la chaîne publique RTB – son gouvernement a reporté les élections prévues pour juillet 2025. La liberté de la presse a été restreinte, les voix critiques de plus en plus réprimées. Motif invoqué: la menace persistante des groupes djihadistes qui contrôlent de vastes parties du pays.
Ainsi, France 24 a été suspendue, les journalistes locaux sont soumis à de nouvelles règles. Du point de vue occidental – par exemple celui de Reporters sans frontières – il s’agit d’une rupture flagrante avec la liberté de la presse, considérée comme un bien universel. Mais dans le contexte burkinabè, marqué par l’insécurité et un fort discours anticolonial, beaucoup considèrent ces mesures comme une protection légitime contre la déstabilisation.
On retrouve ici un dilemme bien connu des mouvements postcoloniaux: le désir d’unité et de sécurité se heurte souvent aux libertés individuelles.
Ibrahim Traoré est sans conteste une figure historique. Qu’il soit porteur d’espoir ou annonciateur de nouvelles dépendances reste à voir. Son ascension marque un tournant dans un pays qui a subi des décennies de domination coloniale et cherche désormais sa propre voie.
Sa popularité ne repose pas seulement sur des paroles fortes, mais aussi sur des choix politiques concrets: autonomie économique, ré-africanisation culturelle, réorientation sécuritaire. Mais dans un État qui ne contrôle qu’une partie de son territoire, toute vision comporte aussi un risque.
La capacité de Traoré à trouver l’équilibre entre véritable souveraineté et nouvelles dépendances géopolitiques ne se mesurera pas seulement à sa constance idéologique – mais aussi à sa capacité à améliorer réellement la vie de ses concitoyens et à conquérir durablement leurs cœurs.
Personnellement, je souhaite beaucoup de succès au Président dans sa lourde tâche et, au pays, un avenir prospère.
Lectures complémentaires :
– Burkina Faso : A History of Power, Protest and Revolution – Ernest Harsch (2017)
– Burkina Faso – Pierre Englebert (2018)
– Captain Ibrahim Traoré: Hope Restored or the Rebirth of a Lost Nation – Abdoul Moumouni Ouédraogo
Qui est Hanno Borchert?
Hanno Borchert, né en 1959, enfant de Cuxhaven à l’embouchure de l’Elbe. Dès son plus jeune âge, ses voyages (Tyrol du Sud, Balkans, Scandinavie, Inde, Iran, Indonésie, etc.) ont éveillé en lui la passion pour la cause des peuples.
Artisan qualifié avec des études en sciences économiques. Lecteur assidu depuis l’enfance, il aime aussi la musique, la peinture et s’intéresse à l’art du graphisme.
« Alter Herr » de l’association étudiante « Landsmannschaft Mecklenburgia-Rostock im CC zu Hamburg ». Sans affiliation politique. Fréquente souvent des concerts de presque tous les genres. Apprécie particulièrement le bluegrass, la country, le blues et la folk irlandaise. Grand admirateur du regretté auteur-compositeur Gerhard Gundermann, trop tôt disparu.
Rédacteur de la revue « wir selbst », ancienne et nouvelle mouture, puis rédacteur de « Volkslust ».
Pour commander des numéros récents de "wir selbst":
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https://lindenbaum-verlag.de/produkt/wir-selbst-zeitschrift-fuer-nationale-identitaet-nr-53-2-2022/
15:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, afrique, affaires africaines, sahel, burkina faso, ibrahim traoré | |
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Trump et Xi: Rapprochement par la diplomatie pragmatique
Trump et Xi: Rapprochement par la diplomatie pragmatique
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/09/trump-und-xi-annaeherung-durc...
L’entretien téléphonique entre Trump et Xi vendredi est plus qu’un simple contact épisodique; il signale un retour à la realpolitik dans un monde multipolaire.
L’entretien téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping vendredi constitue un moment marquant dans l’histoire récente des relations sino-américaines. Alors que de nombreux médias occidentaux ne l’évoquent qu’en passant, l’analyse approfondie des sujets abordés – le commerce, le fentanyl, le conflit en Ukraine et TikTok – révèle la logique sous-jacente d’une politique basée sur les intérêts concrets. Ici, il ne s’agit pas d’appels à la morale, mais d’une évaluation sobre des rapports de force et des interdépendances.
Sous les administrations démocrates, la confrontation avec la Chine était au centre des préoccupations, souvent justifiée par la référence à un "ordre international fondé sur des règles". Trump adopte une approche différente: il recherche le dialogue direct avec Pékin, sans s’enliser dans des débats idéologiques. La conversation a été qualifiée par les deux parties de "pragmatique, positive et constructive", ce qui indique une volonté délibérée de désescalade. Au fond, il s’agit de reconnaître les réalités économiques. Les États-Unis dépendent fortement des chaînes d’approvisionnement chinoises, comme l’ont montré les perturbations à propos des terres rares au printemps 2025, qui ont paralysé une partie de l’industrie automobile américaine. Trump reconnaît ces vulnérabilités et mise sur la négociation pour les gérer, plutôt que de les ignorer ou de les aggraver.
TikTok comme élément de stratégie médiatique et politique
La discussion autour de la problématique TikTok est particulièrement révélatrice. La plateforme compte environ 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, principalement parmi les jeunes générations. Une éventuelle vente à des investisseurs proches de Trump pourrait changer la dynamique du paysage médiatique. Alors que X, dirigé par Elon Musk, est déjà une arène ouverte et que Facebook perd de l’influence, TikTok permettrait à Trump d’atteindre un électorat jusque-là fortement imprégné par les récits démocrates. Ce n’est pas un simple détail, mais un levier stratégique qui pourrait influencer l’équilibre politique interne et, dès lors, qui inquiète légitimement Washington.
Xi Jinping agit depuis une position de souveraineté et de supériorité économique. La Chine contrôle des secteurs clés des chaînes d’approvisionnement mondiales, investit massivement dans la technologie et les infrastructures, tandis que les États-Unis engagent leurs ressources dans le conflit ukrainien. Xi n’agit pas par complaisance, mais parce que la Chine détient les meilleures cartes. L’annonce de futures rencontres – la visite de Trump en Chine, la visite de Xi aux États-Unis, ainsi qu’une rencontre lors du sommet de l’APEC en Corée du Sud fin octobre – souligne le sérieux de ce rapprochement. Dans le même temps, Xi précise sans ambiguïté que Taïwan constitue une ligne rouge non négociable, ce qui montre les limites de ce pragmatisme.
Message pour l’Europe
L’entretien téléphonique entre Trump et Xi vendredi est plus qu’un simple contact épisodique; il signale un retour à la realpolitik dans un monde multipolaire. Trump démontre ainsi sa capacité à relever les défis de la politique étrangère par des négociations directes tout en consolidant ses avantages internes. Xi souligne l’indispensabilité de la Chine et sa résilience face à l’isolement. Au final, il s’agit d’une réorientation des relations entre les deux principales puissances économiques mondiales – une évolution guidée par des intérêts pragmatiques, qui évite les superstructures idéologiques. En cette période d’incertitude mondiale, cela pourrait être le début d’une coexistence plus stable, quoique marquée de tensions.
Le véritable message de cet appel pour nous, Européens, est le suivant : qui ne formule pas sa propre stratégie devient l’objet de la realpolitik des autres.
14:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, xi jinping, chine, états-unis, tik tok | |
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