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mercredi, 21 mai 2014

Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS

Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS
 
België koopt juist $ 200 miljard
 


Iedereen begrijpt dat het diep in de schulden gestoken België nooit zelf voor zo'n enorm bedrag aan Amerikaanse staatsobligaties kan hebben opgekocht. De ware identiteit van de koper is echter onbekend.

Vanmiddag werd definitief bevestigd dat Rusland al vóór maart 2014 voor het recordbedrag van $ 26 miljard aan Amerikaanse staatsobligaties heeft gedumpt, ongeveer 20% van het totaal. Rusland houdt nu voor net iets meer aan $ 100 miljard aan Amerikaanse schuldpapieren over, het laagste niveau sinds de Lehman-crisis in 2008. Schokkender is het feit dat het kleine België sinds december vorig jaar voor maar liefst $ 181 miljard Amerikaanse schatkistpapieren heeft gekocht, waarvan $ 40 miljard in maart.

Onze zuiderburen hebben nu bijna net zoveel Amerikaanse schulden gekocht als hun totale jaarlijkse BNP, en zijn daarmee na China en Japan wereldwijd de grootste houder van Amerikaanse staatsobligaties.

Omdat het onmogelijk is dat het diep in de schulden gestoken België dit op eigen houtje heeft kunnen doen, moet er dus een onbekende koper zijn die België gebruikt als ‘proxy’ aankoopkanaal. Vanzelfsprekend kan dat alleen met volledige medewerking van de Belgische regering gebeuren.

In augustus 2013 bezat België nog voor ‘slechts’ $ 167 miljard Amerikaanse staatsschuldpapieren. In november schoot dit bedrag ineens omhoog naar $ 257 miljard, en de teller stond in maart van dit jaar op $ 381 miljard. Ter vergelijk: het Belgische BBP schommelt zo rond de $ 400 miljard.

Japan, de nummer 2 op de lijst, heeft juist voor $ 10 miljard verkocht, terwijl China als grootste houder zijn aandeel min of meer stabiel houdt.

De massa aankopen via België tonen eens te meer aan dat het hele Westerse valuta- en staatsschuldensysteem met kunstmatige ingrepen overeind wordt gehouden, en de staatsobligatiemarkt zwaar gemanipuleerd wordt. Onafhankelijke analisten zien hierin een duidelijk signaal dat de gevreesde totale crash steeds dichterbij komt.

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge

 

 

mardi, 20 mai 2014

Elections européennes 2014. Le vote blanc, une nécessité malheureuse

Elections européennes 2014.

Le vote blanc, une nécessité malheureuse

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

 

http://thomasferrier.hautetfort.com/media/01/00/1716191686.png

evro.jpgLe 25 mai 2014 se dérouleront les huitièmes élections européennes depuis leur instauration en 1979. Selon les sondages, 73% des Français pensent que l’enjeu européen doit dominer le vote, mais ils ne seraient pour le moment que 35% à se déplacer. C’est dire si le sens de ces élections a été dénaturé par la faute des gouvernements et des partis politiques institutionnels, alors qu’elles ont permis à chaque fois l’émergence de nouvelles forces, Front National (1984) et Verts en tête.

Alors même que nous n’avons jamais eu autant besoin d’une Europe politique et de convergences stratégiques au niveau continental, nous sommes confrontés à un désaveu massif des Européens envers une construction « européenne » au ralenti, méprisée par nos dirigeants, même s’ils se prétendent tous en sa faveur, pilotée par des seconds couteaux mis en place par les Etats. C'est en effet tout l’intérêt du gouvernement de François Hollande, et du Parti Socialiste, qui s’attendent à une sévère sanction, de marginaliser cette élection, lui faisant perdre toute valeur en raison d’un taux de participation médiocre.

Or, il est fondamental de légitimer cette élection, de lui donner de l’importance, en allant voter, d’autant plus que cette année, pour la première fois en France, le vote blanc sera comptabilisé et ne sera plus assimilé à une abstention. Si le taux de participation est trop bas, l’Union « Européenne » continuera à fonctionner comme aujourd’hui, sans tenir compte de l’avis des citoyens, alors que les partis politiques nationaux et européens ont mis en avant un enjeu, l’élection du président de la commission. S’oppose ainsi le vieux cheval sur le retour Juncker au jeune loup social-démocrate Schulz, d’autres candidats faisant de la figuration, comme Bové ou Verhofstadt. A ces quatre candidats, Marine Le Pen aurait souhaité s’ajouter mais ses alliés (FPÖ, Wilders…) n’ont pas voulu la proposer ni avancer un autre candidat pour une institution dont ils contestent l’existence même.

La question est de donc se savoir s’il faut donner une consigne de vote, invitant à soutenir telle ou telle liste, pour telle ou telle raison, éventuellement tel ou tel candidat à la présidence de la commission, ou s’il faut inviter au vote blanc, en sachant que l’abstention est indéfendable dans un contexte où on prétend dénoncer un déficit démocratique, par ailleurs réel. Lorsque le peuple a l’occasion de s’exprimer, il doit le faire.

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Etant donné que cette campagne européenne reste malgré tout dans un cadre national, puisque les électeurs vont voter pour des partis nationaux et pas pour des partis européens, ce qui est fondamentalement une anomalie qui démontre par ailleurs que l’UE n’est pas fédérale, donner une consigne aux autres Européens n’aurait pas beaucoup de sens. C’est donc le contexte français que je vais ici analyser.

Deux camps opposés apparaissent en premier lieu. Celui du souverainisme, représenté notamment par le Front National et par Debout La République, l’un promis à un score très élevé, au-dessus de 20% des voix, l’autre à un score médiocre, entre 1,5% et 3%, plus fort sans doute à Paris, lui permettant éventuellement de disposer d’un élu. Celui de l’ « européisme » officiel, de centre-droit, représenté par la liste « Les Européens », union du Mouvement Démocrate et de l’Union des Démocrates Indépendants.

Le FN combat le principe même d’une Europe politique au nom d’une définition fétichisée de la nation, et appelle à l’abandon de l’€uro et à la disparition pure et simple de l’Union Européenne. Jadis, ce parti dénonçait l’immigration comme le principal facteur de régression sociale et de dépense publique. Aujourd’hui, la construction européenne est accusée d’être responsable et coupable de politiques nationales datant parfois de plusieurs décennies. C’est donc une europhobie de principe que défendent ces partis souverainistes, une europhobie que combattent les prétendus « européistes » mais aussi les européistes authentiques, dont nous sommes.

La liste « Les Européens » pourrait en effet tromper les électeurs, car ils n’ont pas l’Europe unie comme finalité et la voient au contraire comme un moyen de favoriser le mondialisme. C’est un Bayrou qui disait en 2009 qu’il fallait construire l’Europe « pour aider l’Afrique ». Désormais on nous explique en 2014 qu’elle est nécessaire « pour maintenir la paix », alors même qu’elle est à la remorque de la stratégie américaine de déstabilisation de l’Ukraine. Leur Union « Européenne » c’est celle des droits universels, au détriment des droits des Européens, celle de l’ouverture des frontières, non seulement à l’intérieur de l’Europe mais surtout vis-à-vis de l’extérieur. Et en réalité, ils ne sont pas prêts à passer à l’étape fédérale et à nous doter ainsi d’un Etat européen.

Ce reproche est tout aussi fondé vis-à-vis de « Europe Ecologie », qui est à l’écologie ce que le cobra est au rongeur, avec comme chef de file l’alter-mondialiste, donc mondialiste, Bové, en remplacement de Cohn-Bendit, désormais reconverti en commentateur de matchs de football. Avant de partir, Cohn-Bendit s’est fait photographier enroulé par le drapeau européen. Faux écologistes, mais gauchistes reconvertis dans une fausse modération, les « Verts » défendent une « Europe » dénaturée en profondeur, car submergée par les flux migratoires, qu’ils contesteront pour toutes les espèces animales sauf l’humaine.

Entre les anti-européens et les faux européens, on ne peut choisir. Les uns combattent notre idéal quand les autres le dénaturent.

Reste alors les partis conventionnels, les deux grandes forces que sont la gauche sociale-démocrate (PS) et la droite libérale-démocrate (UMP). A Strasbourg et à Bruxelles, les uns et les autres travaillent ensemble alors qu’ils prétendent s’opposer au niveau national. C’est une situation à l’allemande avec une grande coalition, le souci étant qu’elle existe depuis 1979 de manière continue. Les postes intéressants sont répartis équitablement entre ces formations. Par ailleurs, PS et UMP ont pris la mauvaise habitude de considérer le parlement européen, à l’instar du sénat et du conseil économique et social, comme le lieu d’hébergement des politiciens « hasbeen », qu’on récompense ainsi pour services rendus. Avec le système à la proportionnelle, bien plus démocratique désormais en Allemagne, qui a renoncé à sa barre des 3%, qu’en France, où il faut atteindre de 6% à 15% des voix selon les « grandes » régions pour avoir un élu, les grands partis savent à peu près qui ils enverront.

Le PS a pendant des années envoyé l’inénarrable Harlem Désir diriger le groupe PSE. Premier secrétaire du PS où il a fait l’unanimité contre lui, l’ex-tête de liste Ile de France a été « exfiltrée » pour devenir secrétaire d’état aux affaires européennes, où il ne fait rien. Cela montre le « respect » du PS vis-à-vis des problématiques européennes. Le PS nous enverra cette année Vincent Peillon, crédité d’un score très médiocre dans la région sud-est selon les sondages, et divers seconds couteaux sans la moindre notoriété, recasant ainsi Trautmann et l’ex-syndicaliste Martin. L’UMP ne fait pas mieux. Comme il y a cinq ans, nous aurons donc droit à Dati, Hortefeux, Morano et désormais Alliot-Marie, qui siègeront à Strasbourg, alors que les questions européennes ne les intéressent en rien. Il s’agit simplement de leur offrir un bon salaire pour « services rendus ».

PS et UMP prétendent eux aussi défendre l’idée européenne, même si l’UMP est partagée en trois camps. Il y a l’aile droite, à tendances souverainistes, autour de la « Droite Forte » et de la « Droite Populaire ». Il y a l’aile gauche, aile « raffarinienne », proche des positions de l’UDI. Enfin, il y a la droite médiane, avec des européistes sincères comme Philippe Juvin et ce qu’on considérera comme des eurotièdes à l’instar de Laurent Wauquiez, qui en réalité demeure un pro-européen lucide. L’UMP va donc faire une synthèse incohérente entre ces différentes tendances, de toute façon plus intéressées par siéger à Paris qu’à Strasbourg.

Enfin, les gouvernements de droite et de gauche n’ont jamais eu la moindre considération pour la construction européenne, jamais la moindre velléité d’en modifier profondément le fonctionnement. Un parlement croupion, une commission aux ordres, et deux conseils des Etats pour neutraliser l’ensemble, ça leur convient très bien et ce pour les décennies à venir.

Quant à l’enjeu de savoir si l’élection de Schulz ou de Juncker, par le biais de divers arrangements en secret, changera quoi que ce soit, c’est une illusion. Il est bien évident que jamais les gouvernements « nationaux » ne voudront qu’émerge une personnalité remarquable au niveau européen. Celle-ci pourrait leur faire de l’ombre. Il est clair que ni Mme Ashton ni M. Van Rompuy n’ont pu les menacer en quoi que ce soit. Le casting n’avait pas été décidé par hasard. Martin Schulz est une version allemande de François Hollande, mais sans pouvoir. Il sera aussi inexistant que Gustavo Barroso avant lui, et tout comme ce dernier, il sera aux ordres d’une puissance outre-atlantique bien connue.

Néanmoins, aussi médiocre soit le candidat de la droite, un luxembourgeois usé par des années de pouvoir, et par ailleurs mis en cause dans son pays, le candidat de la « gauche » sera pire. Mais comme l’un comme l’autre n’auront aucun pouvoir si ce n’est un pouvoir de nuisance, ce n’est pas bien important. Notons toutefois que pour lancer sa campagne, Schulz a trouvé plaisant de le faire à Saint-Denis, au cœur de la « diversitude » mondialiste à la « française ». C’est dire s’il se soucie des vrais Européens…

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Dans ce contexte, il est impossible d’appeler à voter pour une quelconque liste à ces élections européennes. Le vote blanc est donc une nécessité historique mais une nécessité malheureuse. C’est bien parce qu’aucune force politique ne défend vraiment l’Europe et les Européens qu’il faut s’y résoudre. Moi le premier, j’aurais été ravi que nous puissions proposer une liste 100% européenne au suffrage des électeurs. Ce sera, je l’espère, pour les prochaines, même s’il est difficile de garder la foi dans l’avenir pour notre peuple, notre terre, notre civilisation, menacés comme jamais dans notre histoire mais démunis pour faire face.

Alors certains vont se dire que la seule façon de se faire entendre, c’est de punir nos dirigeants en votant pour des listes populistes. Un FN sortant premier des urnes ce 25 mai permettrait-il un électrochoc ? La réalité est autre. Le vote pour la « droite nationale » est une impasse politique et économique. Le PS et l’UMP ont laissé à ce parti le « monopole du réel », refusant de dénoncer les maux engendrés par les flux migratoires, l’insécurité grandissante, le fanatisme islamique. Au nom de valeurs universelles éthérées, ils ont abandonné les valeurs civilisationnelles, identitaires, de l’Europe. Le FN a juste eu l’intelligence de s’emparer des thèmes lâchement abandonnés par les autres.

En clair, pour défendre l’identité de l’Europe, il n’y a personne et certainement pas les prétendus défenseurs des identités « nationales ». Ainsi, UKiP dénonce l’immigration européenne, polonaise ou roumaine, mais jamais celle issue du Commonwealth, celle pourtant que les citoyens britanniques contestent le plus. De même, le FN préfère les domiens et les migrants post-coloniaux prétendant « aimer la France » aux autres européens, considérés comme des étrangers, alors que ce sont des frères.

Alors, puisque nous sommes des européens, et que personne ne nous défend, le 25 mai 2014, nous voterons blanc, rejetant d’un même élan les mensonges souverainistes et les trahisons mondialistes. Ce n’est pas le FN contre l’UMPS, ou l’UMPS contre le FN, c’est l’UMPSFN contre l’Europe.

Thomas FERRIER

Secrétaire général du PSUNE

La “dé-dollarisation”: Moscou means business

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La “dé-dollarisation”: Moscou means business

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous suivons avec attention ZeroHedge.com, un site sérieux et très attentif à cette sorte de problèmes, dans son suivi minutieux de l’évolution russe dans le développement d’une politique qu’on peut commencer à qualifier du label un peu lourd mais significatif de “dé-dollarisation”. Il s’agit certes de la politique visant à abandonner le dollar comme monnaie d’échange, au profit de monnaies nationales ou d’autres moyens divers ; il s’agit d’une des diverses “options nucléaires” à la disposition de Moscou dans la crise ukrainienne. (“Option nucléaire”, c’est-à-dire la désignation de choix politiques fondamentaux pour riposter au bloc BAO/USA dans divers domaines stratégiques, avec des effets, des “retombées” considérables susceptibles de secouer très fortement le Système lui-même jusqu’à des possibilités d’effondrement. Par exemple, une action russe de restriction des livraisons d’énergie au bloc BAO/UE constitue également une “option nucléaire”, du domaine commercial et énergétique. Bien entendu, l’“option nucléaire” de la dé-dollarisation affecte le domaine financier et commercial mondial, et le domaine général de l’hégémonie US par divers capacités et moyens techniques.)

Nous avons déjà rendu compte de ces perspectives d’attaque contre la suprématie du dollar, respectivement le 22 mars 2014 et le 3 avril 2014. Déjà l’intérêt de suivre ZeroHedge.com apparaissait dans sa capacité à observer et commenter le cheminement russe, alors que la plupart des commentateurs financiers du bloc BAO, dans leur écrasante majorité anglo-saxons, dédaignent en général ces sources russes, s’en remettant à leur propre expertise impérative, par attitude habituelle de mépris et d’arrogance. Effectivement, le mépris arrogant sous-jacent et même affleurant la surface pour la Russie, qui constitue le principal problème psychologique et de communication pesant sur la crise actuelle avec la Russie comme sur le comportement du bloc BAO vis-à-vis de la Russie depuis vingt ans pour la séquence actuelle, et depuis des décennies et plus en général, relève absolument de ce que nous avons désigné comme le suprématisme anglo-saxon, sorte la plus perverse du racisme, rejoignant le comportement du nazisme lors de son existence et de son activité. (Pour une appréciation fondamentale de ce suprématisme anglo-saxon, de son “opérationnalisation” à partir de 1945 pour établir l’empire d’une conception du monde correspondant, non seulement à l’hybris anglo-saxon mais surtout à la dynamique déstructuration-dissolution-entropisation [voir le 7 novembre 2013] du Système, voir le 15 octobre 2013 et les références à Arnold Toynbee.)

... Tout cela, pour en venir au texte de ZeroHedge.com (Tyler Durden) du 13 mai 2014, qui s’appuie sur ces diverses sources russes évoquées pour observer, en ouverture de son texte que, lorsqu’ils parlent de se passer du dollar, la Russie, selon l’expression favorite des hommes politiques US qui ne peuvent cacher l’origine de leurs conceptions, la Russie means business (approximativement : “la Russie est sérieuse”) : «That Russia has been pushing for trade arrangements that minimize the participation (and influence) of the US dollar ever since the onset of the Ukraine crisis (and before) is no secret... [ ...] But until now much of this was in the realm of hearsay and general wishful thinking. [...] However, as much as it may trouble the statists to read, Russia is actively pushing on with plans to put the US dollar in the rearview mirror and replace it with a dollar-free system. Or, as it is called in Russia, a “de-dollarized” world.» (Le souligné gras des citations est du texte original.)

Divers événements et déclarations sont citées, venues de The Voice of Russia, d’une interview du vice-ministre des finances Alexei Moiseev sur Rossia 24, etc. Il y est question d’une réunion du 24 avril pour définir les modalités de la dé-dollarisation avec divers dirigeants économiques et financiers. Durden remarque avec justesse l’importance des procédures développées par le gouvernement russe, et notamment l’apparition d’un instrument décisionnel qui le surprend, tant il le croyait réservé au président des États-Unis  : «Further, if you thought that only Obama can reign supreme by executive order alone, you were wrong – the Russians can do it just as effectively. Enter the “currency switch executive order": It is interesting that in his interview, Moiseev mentioned a legal mechanism that can be described as “currency switch executive order”, telling that the government has the legal power to force Russian companies to trade a percentage of certain goods in rubles

Bien évidemment, Durden termine ce long texte par l’évocation précise des premières mesures fondamentales de cette entreprise de dé-dollarisation de la part de la Russie qu’il semble juger, qu’il juge irréversible. Il s’agit essentiellement de la rencontre Poutine-Xi à Pékin, lors de la visite du président russe en Chine les 20-21 mai. Pas de surprise, lorsque Durden ajoute l’Iran, et même l’Inde, comme les autres premiers grands pays concernés par la campagne russe contre le dollar, sinon simplement le sentiment que ces événements annoncés prennent dans le contexte évoqué une dimension soudainement impressionnante... (Dans ce cas, on notera en passant combien serait renforcée l’option de la coopération avec la Russie de l’Iran, telle qu’évoquée ce même 14 mai 2014.)

«Of course, the success of Moscow's campaign to switch its trading to rubles or other regional currencies will depend on the willingness of its trading partners to get rid of the dollar. Sources cited by Politonline.ru mentioned two countries who would be willing to support Russia: Iran and China. Given that Vladimir Putin will visit Beijing on May 20, it can be speculated that the gas and oil contracts that are going to be signed between Russia and China will be denominated in rubles and yuan, not dollars. In other words, in one week's time look for not only the announcement of the Russia-China “holy grail” gas agreement [...] but its financial terms, which now appears virtually certain will be settled exclusively in RUB and CNY. Not USD.

»And as we have explained repeatedly in the past, the further the west antagonizes Russia, and the more economic sanctions it lobs at it, the more Russia will be forced away from a USD-denominated trading system and into one which faces China and India. Which is why next week's announcement, as groundbreaking as it most certainly will be, is just the beginning.»

Ce rapport de ZeroHedge.com est moins important par les nouvelles qu’il apporte, qui sont en fait une recollection d’interventions publiques et de décisions qui n’ont rien de secret ni d’inattendu, – mais tout de même, pour en rester au côté événementiel pur, qui se situent à une semaine de cette rencontre qui prend une importance capitale, qui est celle des deux présidents, Poutine et Xi. L’importance primordiale que nous lui accordons, effectivement, se situe à un autre niveau, au niveau le plus haut de cette “crise haute sublime” et peut-être de cette “crise haute ultime” (voir le 24 mars 2014). Il s’agit de la confirmation du caractère formidable de cette crise ukrainienne où l’on voit, à côté des événements d’Ukraine qui poursuivent irrésistiblement leur rythme de dissolution de l’entité-fantoche ficelée par le bloc BAO comme absurde et grotesque prétention de la légitimité d’un État ; à côté de la tension de type “néo-Guerre froide” qui se met en place dans sa composante technique au travers de diverses mesures prises d’un côté comme de l’autre et qui ressuscitent les postures de la Guerre froide mais dans un rapport bien différent, sinon inversé, des légitimités affirmées ; à côté des tensions sous-jacentes ou déjà exprimées qu’on relève entre les divers composants du bloc BAO ; à côté de la mobilisation patriotique (bien plus que “nationaliste”) à tendance antimoderne et se référant à la Tradition qu’on constate en Russie, autour de la direction politique... A côté de tout cela se poursuit cette marche qui paraît bien irrésistible vers ce phénomène de dé-dollarisation qui conduit nécessairement à la mise en question d'une structure hégémonique mondiale.

Y a-t-il une démonstration plus convaincante de la multiplicité extrême de cette crise ukrainienne, de la façon dont elle suscite et annexe tous les problèmes fondamentaux, non seulement de l’antagonisme bloc BAO-Russie, mais bien au-delà, tous les problèmes fondamentaux du Système lui-même ? ... Ainsi, dans de tels moments où l’on peut dresser un constat de situation sans qu’un événement exceptionnel force à se concentrer sur un seul aspect de la crise, apparaît l’universalité de cette crise, ce qui fait penser que “la crise ukrainienne, c’est bien plus que la crise ukrainienne” (voir le 7 mai 2014), que c’est la crise d’effondrement du Système elle-même. Nous ne cessons de répéter ce qui nous paraît être un constat simplement parce qu’il ne nous paraît pas qu’il y ait quoi que ce soit qui soit plus important, et que, par conséquent, on ne cessera pas de l’observer, de l’évaluer, de le mesurer, ce constat, tant qu’il continuera à s’imposer à nous. Jusqu’ici et depuis la fin février, rien, absolument rien n’est venu contrecarrer sérieusement l’idée que la crise ukrainienne est en train de se transmuter en crise d’effondrement du Système, mieux encore, qu’elle est purement et simplement cette crise. La quête de la dé-dollarisation, qui n’a pas l’air d’inquiéter outre-mesure le bloc BAO qui a bien assez à faire à préparer le 70ème anniversaire du D-Day où il importera de montrer à monsieur Poutine qu’il ne fait pas partie de la bande, cette quête ne démentira pas notre impression générale. On s'en serait douté.

lundi, 19 mai 2014

Terre & Peuple: pourquoi l'Eurasie?

59couv.jpgLe numéro 59 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème mobilisateur Pourquoi l'Eurasie ?

Communication de "Terre & Peuple-Wallonie"

Dans éditorial sur 'le communautarisme identitaire', Pierre Vial évoquant les communautarismes qui déchirent l'Afrique, constate l'échec total de la 'nation arc-en-ciel, promise par Mandela à l'Afrique-du-Sud.  Entre temps, le reste de l'Afrique s'explique à la kalachnikov.

Ouvrant le dossier sur l'Eurasie, Pierre Vial souligne les incohérences de la pensée d'Alexandre Douguine, porte-voix de l'eurasisme que relaye Alain de Benoist.  Poutine en a fait la promotion pour étayer la dimension continentale de son ambition patriotique.  Comme ce projet tend à légitimer le métissage, nous adoptons de préférence le mythe mobilisateur du réveil des peuples blancs de l'Eurosibérie.  Une raison de plus pour une présentation objective du concept d'Eurasie.

Robert Dragan fait le relevé des peuplements européens en Asie et mesure l'entité géographique, dominée par des Européens, qui déborde sur l'Asie.  Les archéologues révèlent la présence, dès -3500AC, dans l'Altaï mongol d'une culture identique à celle, plus récente, des Kourganes, pratiquée par des dolichocéphales de race blanche.  Plus près de nous (-1500AC), les Tokhariens du Tarim (ouest de la Chine) étaient des Indo-Européens blonds, qui parlaient une langue de type scandinave et tissaient des tartans écossais.  Strabon et Ptolémée les citent.  Au début de notre ère, les Scythes qui occupaient l'ouest sibérien avaient détaché vers le Caucase la branche des Alains, qui y subsistent de nos jours sous le nom d'Ossètes.  A l'ère chrétienne, le mouvement va s'inverser avec les migrations des Huns,  Alains, Wisigoths, Petchénègues et Tatars.  Jusqu'à ce que, au XIIe siècle, Gengis Kahn et ses descendants dominent la Russie.  Jusqu'à ce que, au XVIe siècle, les tsars, à la suite d'Ivan le Terrible, se dotent d'une armée disciplinée.  La reconquête reposera sur l'institution de la caste guerrière des cosaques, hommes libres, notamment d'impôt.  Cavaliers voltigeant aux frontières, ils renouent avec une tradition ancestrale.  Après qu'ils se soient emparés de Kazan, capitale des Tatars, des pionniers ont pu s'enfoncer au delà de la Volga dans les profondeurs sibériennes.  Chercheurs d'or mou (les fourrures), ils y ont établi des forts et des comptoirs commerciaux.  Réfractaires à la réforme liturgique et persécutés, les Vieux Croyants s'y sont enfuis pour fonder des colonies.  Les Russes ne sont alors en Sibérie que des minorités infimes ( 200.000 au XVIIe siècle), sauf dans le Kazakhstan, mais dominantes. Le Transsibérien (1888-1904) va provoquer une expansion explosive : les comptoirs deviennent des métropoles. La Sibérie compte aujourd'hui quarante millions d'habitants, dont 94% de Russes, 1% d'Allemands et 0,02% de Juifs.  A l'égard des îlots d'asiates, Poutine se comporte comme l'a fait la Grande Catherine II, dans le respect de leur identité culturelle et religieuse.  La seule inquiétude vient de l'immigration incontrôlée des Chinois, qui s'insinuent dans le commerce de détail et l'artisanat.  Le projet d'une Eurosibérie, enthousiasmant pour un Européen de l'Ouest, éveille la méfiance en Russie, qui n'a pas oublié les envahisseurs polonais, suédois, teutoniques, autrichiens, prussien et français.  Comment se confondre avec un Occident qui l'a constamment trahi ?

Alain Cagnat s'autorise de Vladimir Volkoff pour remarquer qu'il existe sur 180° de la circonférence terrestre une terre peuplée majoritairement de Blancs marqués par le christianisme.  L'Europe n'est qu'une minuscule péninsule à l'ouest de l'Eurasie.  Mise à part l'île britannique, hantée par son obsession séculaire de tenir les mers et d'entretenir la division du continent, depuis que Mackinder l'a convaincue que « Qui tient le Heartland tient le monde ».  La puissance anglo-saxonne vise à contrôler la mer et le commerce et par là la richesse du monde.  Elle a gagné les deux guerres mondiales, qui ont consacré la castration des puissances européennes et la partition du continent, en un Occident 'libre' et une 'tyrannie'.  L'implosion inespérée de celle-ci, en 1990, a évacué la hantise d'un holocauste nucléaire.  L'Occident s'identifie alors à un monde américanisé et globalisé, tueur des peuples, à remplacer désormais par un 'village-monde' d'heureux consommateurs crétinisés.  La Russie et la Chine ne se laissent pas séduire, pas plus que l'Iran ni le monde arabo-sunnite.  Les Etats-Unis organisent alors leur 'Containment'.   Par les révolutions de couleur, orchestrées par les ONG de la démocratie et des Droits de l'Homme, et par l'extension de l'Union européenne et de l'Otan.  Par des opérations de déstabilisation de Poutine et par un bouclier antimissile, censé protéger contre une agression de l'Iran !  La Chine fait l'objet d'un encerclement maritime.  L'Union européenne, géant économique, mais nain politique et larve militaire, n'est plus qu'une banlieue des Etats-Unis.  Elle n'en demeure pas moins le seul cadre possible pour notre idée d'empire.  Poutine n'a-t-il pas dit : « La Grande Europe de l'Atlantique à l'Oural, et de fait jusqu'au Pacifique, est une chance pour tous les peuples du continent. »   Moscou se voit comme la Troisième Rome et la gardienne de l'orthodoxie chrétienne.  Mais les Russes sont d'opinions partagées.  Il y a les occidentalistes, prêts à moderniser la Russie millénaire.  Il y a les slavophiles, férus du mysticisme de l'âme slave, qui avec Soljenitsine méprisent volontiers le pourrissoir occidental.  Il y a les eurasistes, qui avec Douguine jugent que l'Europe n'a pas à s'intégrer à l'Eurasie.  L'empire eurasiste est multiethnique.  Il place les autres peuples au même rang que les Russes et juge les autres religions égales à l'orthodoxie.  En conclusion : l'Europe doit revoir sa stratégie et renverser ses alliances.  Elle dépend des Russes pour un quart de son pétrole et un tiers de son gaz et 80% des investissements étrangers en Russie sont européens.  En dressant un nouveau Rideau de Fer, l'Union européenne fracasse sur l'autel de l'utopie mondialiste américaine le rêve de l'unité européenne.  Celle-ci devrait, de préférence, ne pas se réaliser dans l'orientation eurasiste grand-russe d'un mélange des races et des ethnies européennes et asiatiques, mais dans celle d'un axe Paris-Berlin-Moscou du continent uni sous l'hégémonie pan-européenne.

Jean-Patrick Arteault attend des élections européennes que l'Union européenne voie  punies ses trahisons et son partenariat avec une finance apatride qui s'auto-désigne comme l'Occident.  Le but des vrais Européens est d'acquérir la puissance d'assurer à leurs peuples leur développement culturel et social.  Il est acquis qu'ils ont perdu la guerre et que leur 'Père-Fondateur' Jean Monet s'est révélé être l'homme des Américains, familier des mondialistes anglo-américains.  L'UE s'affaire à la mise en place du Grand Marché transatlantique, base du futur Etat occidental qui confirmera une domination anglo-saxonne irréversible. C'est la réalisation de grand projet de Cecil Rhodes et de Milner.  Ce GMT alignera les normes européennes sur les normes américaines,  en toutes matières, tant de sécurité que sanitaire, environnementale, sociale, financière.  2014 doit être le tournant de la nouvelle Guerre Froide,  nourrie de deux visions géopolitiques antagonistes : le projet mondialiste de l'Occident et le projet d'Union eurasiatique de Poutine, lequel souhaitait y inclure l'Ukraine.  L'eurasisme russe est divisé entre Occidentalistes, partisans du modernisme, et Slavophiles, réfractaires aux Lumières occidentales et qui voient la vraie Russie dans la synthèse de la slavité médiévale et d'une Eglise orthodoxe qui a médiatisé l'apport des Grecs. Pour les slavophiles, c'est le lieu d'enracinement qui est finalement décisif, le Boden pesant alors plus que le Blut.  Poutine a entre temps mis sur pied l'Organisation du traité de sécurité collective, pour la défense mutuelle de la Russie, de la Biélorussie, de l'Arménie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan.  En regard de l'idée eurasiste, le concept d'Eurosibérie a été forgé en 2006 par Guillaume Faye et Pierre Vial en réponse à ce que Carl Schmidt appelle un « cas d'urgence », l'affrontement des peuples blancs à tous les autres.  C'est le mythe mobilisateur d'un empire confédéral, ethniquement homogène et autarcique, avec la Russie au centre.

Roberto Fiorini dénonce la trahison de l'Union européenne, qui s'attaque aux revenus du travail salarié, en violation de son objectif originel, qui est, aux termes du Traité de Rome, l'amélioration des conditions de vie des travailleurs, en évitant notamment des zones pauvres à chômage élevé et à salaires bas, qui incitent à délocaliser les activités, à mettre les salariés en compétition.  Le ré-équilibrage des régions est un échec et l'Acte Unique de 1986 a ouvert la libre circulation des personnes et des capitaux, premier pas vers la mondialisation.  La compétition des salaires introduit l'abandon de leur indexation.  Dès 1994, l'OCDE prônait la flexibilité des salaires, la réduction de la sécurité de l'emploi et la réforme de l'indemnisation du chômage.  L'appauvrissement et la précarisation des ménages amorce une spirale infernale.  La BCE, gardienne du temple, veille par la modération salariale que l'inflation reste proche de zéro.  Les syndicats, qui ont accompagné le grand projet de mondialisation, sont rendus quasiment inefficaces et réduits à un simulacre d'opposition.  Au profit de multinationales, qui pillent sans contribuer.

Alexandre Delacour révèle que le nouvel OGM TC1507 est légalement commercialisé malgré une large opposition d'Etats membres (67%) et d'eurodéputés (61%), qui légalement devaient représenter 62% de la population de l'Union et n'en représentaient que 52,64% !  Paradoxalement, les petits pays sont moins dociles aux lobbies semenciers, qui mettent le monde agricole en servage, la santé publique en péril (la fertilité des spermatozoïdes des Européens en chute vertigineuse :-30%).

Claude Valsardieu poursuit son relevé des peuplements blancs hors d'Europe. Sur le flanc sud des forêts et toundras sibériennes, les Scytes et leur prédécesseurs les civilisations successives des Kourganes (IVe millénaire AC) de l'Ukraine à l'Altaï. La civilisation des oasis, dans le bassin du Tarim, et la civilisation de l'Indus (du IIe au IVe millénaire AC).  Ensuite, la désertification facilita l'installation d'Aryens et la nomadisation de hordes conquérantes vers l'ouest : Huns blancs d'Attila, Turcs blancs seldjoukides, Mongols de la Horde d'Or.  En Afrique septentrionale, à partir de 3000 AC, la seconde vague mégalithique pénètre en force en Méditerranée.  Qu'étaient les hommes du Sahara humide néolithique ? A la période des chasseurs ont succédé la période des pasteurs bovidiens et celle du cheval avec l'arrivée des Peuples de la Mer, dont l'écrasement par Ramsès III est célébré sur les bas-reliefs de Medinet Abou.

Carpathian Hungarians Demand Autonomy

Carpathian Hungarians Demand Autonomy

Vladislav GULEVICH

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

3216262749_1_4_mwCz7iuK.jpgFor a long time the fate of ethnic Hungarians in neighboring countries has long been a delicate issue for Hungary. The Victor Orban's government has allowed many of them to obtain Hungarian citizenship and vote in Hungarian elections. «Hungarians of the Carpathian Basin are entitled to dual citizenship, community rights and autonomy», the Hungarian Prime Minister said on May 10, «This is the stance we will represent in international politics.» According to him, the issue of ethnic Hungarians was especially topical due to the situation in neighboring Ukraine, where around 200,000 ethnic Hungarians live, who are entitled to Hungarian citizenship and also the right to self-administration. «This is our clear expectation from the new Ukraine which is taking shape now», Orban said... It’s not just a personal opinion of someone who heads a neighboring state. The concern over the fate of Carpathian Hungarians is widely spread in Hungary. These sentiments are fuelled by pictures of civilians being shot at by Ukraine’s interim government troops in Donbass. 

Hungarians try to defend their language and culture since the very first days of Ukrainian independence. The Kiev government has turned a deaf ear to their demands. The Carpathian Hungarians and Ruthenians (Ruthene or Rusyn) have been under pressure of “Ukrainization” for over twenty years. The both peoples strive for extending their rights, The Ruthenians are forbidden to even mention the idea of national identity or self-determination instead of becoming Ukrainians. 

The Ukrainian Hungarians and Ruthenians normally struggle side by side. Ruthenians have their own history of relationship with Hungary and Ukraine. They had lived over a thousand years in Hungary becoming part of Ukraine only in 1944. In Hungary they had their own schools which taught in their native language. The schools were closed during the times of the Soviet Union as well as after its collapse. 

In Ukraine they have gone through waves of political repressions at least twice. The Carpathian Ukraine was established on March 14, 1939 and Nazi henchman Avgustin Voloshin became its President. He was notorious for throwing into concentration camps all Rutheinians who refused to recognize themselves as Ukrainians. This historic fact did not add sympathy towards Ukraine. In 2002 by the decree of the then Ukrainian President Leonid Kuchma Avgustyn Voloshyn was awarded the title of the Hero of Ukraine and given the Order of State posthumously.

On December 1, 1991 the Transcarpathian Regional referendum was held simultaneously with the all-Ukraine referendum on state independence, 78, 8% supported the creation of a special self-governed territory of Transcarpathia outside of any other territorial and administrative entities. The very same day another local referendum was held on giving the Beregovo town area of Transcarpathia a status of Hungarian autonomous district (two thirds out of 85 thousand dwellers are Hungarians by origin). 81, 4% of adult population said yes. Today the results of those two local referendums constitute a legal basis for putting forward the demands of local population. 

The ruling FIDESZ and the Hungarian nationalist political party Jobbik headed by Gábor Vona are among the most active defenders of Hungarians living abroad. They have many times criticized the Ukrainian authorities for wrong treatment of Transcarpathian Hungarians. They want Kiev to create a Hungarian autonomy in the Tisza region. Visiting the Moscow State University in 2013 Gábor Vona said Russia defends European traditions while the European Union betrays them. 

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The movement for self-determination of Ukrainian South-East inspired Hungarians in their struggle for autonomy. The movement is not instigated by foreign “saboteurs” as the Kiev propaganda keeps on saying, but rather by nationalism of the putschists’ regime stubbornly refusing to recognize the fact that Ukraine is a multinational state. The Hungarian and Ruthenian issues are intertwined the same way as the peoples’ histories have a lot in common. They would better be tackled together but Kiev has no experience, nor resources, nor wish to find a solution to the problems of minorities. 

The plight of Hungarians in Ukraine has moved to the fore of Budapest’s foreign policy agenda. Speaking at the Bratislava international security conference on May 15, Victor Orban said Ukraine provides no democratic guarantees, it has no economic plan for economic development and is a challenge to the European Union. Experts are sure that Budapest will not let the issue of national minorities in Ukraine, first of all the peoples of Transcarpathia, become a forgotten issue.

Interview de Pascal Marchand, spécialiste de la géopolitique de l'Europe et de la Russie

Interview de Pascal Marchand, spécialiste de la géopolitique de l'Europe et de la Russie

dimanche, 18 mai 2014

L’union européenne contre nos salaires

euro-dict

L’union européenne contre nos salaires

par Roberto Fiorini

Ex: http://www.terreetpeuple.com

L’Europe libérale qui s’est construite à Bruxelles n’avait pas de prérogatives particulières pour agir directement sur les questions salariales, qui restaient du ressort de chaque pays, et de ses partenaires sociaux. Pourtant grâce aux différentes politiques économiques dictées aux gouvernements, qui ont accepté d’abandonner leurs prérogatives économiques, elle n’a cessé d’attaquer l’emploi et les salaires pour installer le libéralisme économique et ensuite permettre à l’euro de d’exister.

Le projet européen, portait, sur ses fonds baptismaux (avec le traité de Rome), l’idée d’amélioration des conditions de vie. Il est temps de faire un bilan de ces promesses, et de voir quelle a été l’action réelle de cette Europe des marchands et des financiers, qui a sacralisé le règne de la mondialisation et des systèmes économiques ouverts, au détriment de la qualité de vie des peuples.

Consciente des coups portés aux salaires et au pouvoir d’achat, l’UE n’ambitionne plus d’améliorer nos conditions de vie ; sa stratégie « UE 2020 » (* 1 p 99) envisage seulement de réduire la pauvreté ! Que de promesses trahies, que d’ambitions remisées ! Nous allons le détailler, par de nombreux moyens l’UE n’a cessé d’attaquer les salaires et de limiter leur progression.

Ambitions de nivellement de la construction

A la sortie de la guerre cette idée d’amélioration du niveau de vie fut martelée aux peuples européens, notamment dans l’article 2 du traité de Rome : « … conduire à un relèvement accéléré du niveau de vie ». Pour y parvenir sont notamment engagées des politiques visant à tenter de réduire les déséquilibres entre les différentes régions d’Europe. L’objectif sous jacent était d’éviter de laisser des zones pauvres, ou le chômage augmenterait, car on savait que si le chômage augmentait, certaines entreprises seraient tentées de délocaliser au sein du marché unique sans frontières (encore à naitre). Les économistes savaient aussi que les salariés seraient prêts à accepter des salaires plus bas… s’ils étaient confrontés durablement au chômage. Au début, ils ont tenté de lutter contre cela.

La crise de 1973 avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité absolue. La cible désignée est alors le salaire qui sera qualifié d’ennemi de l’inflation et de l’emploi (* 1 p 101), rien d e moins ! 1973 c’est aussi l’entrée dans l’UE de l’Angleterre convertie au néo libéralisme :  le monétarisme sera la nouvelle religion économique à laquelle tous vont se convertir, notamment Giscard et Pompidou qui priveront la France de son droit à battre monnaie, endettant ainsi durablement la France !

L’Acte Unique de 1986 qui instituera le marché unique et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux aura des conséquences lourdes ; car de fait l’harmonisation sociale voulue à travers le rééquilibrage des régions étant un échec, on va voir des entreprises se déplacer pour aller là où les coûts de production pourront être optimisés : certains cibleront des salaires plus bas, d’autres iront là où la fiscalité est plus favorable pour moins payer d’impôts. On constate ici un des échecs majeurs de l’objectif d’intégration économique et fiscale à l’intérieur de l’UE : les pays ne veulent pas que l’on touche à leurs avantages économiques. Les perdants ? Les salariés qui sont mis en compétition entre eux, mais l’euro n’était pas encore né ; les nations pouvaient encore jouer avec leurs monnaies et dévaluer pour compenser les chocs…

De la fin du partage des gains de productivité…

Naitra dans cette période l’idée centrale d’abandonner l’indexation des salaires sur les prix et l’inflation. C’est à partir de cette période (1983 en France, avec la désinflation compétitive = arrêt de l’évolution des salaires au même rythme que les prix) que les revenus du capital vont grossir au détriment des revenus du travail. C’est sous gouvernance socialiste que les revenus affectés au travail vont perdre 11 % et que les revenus affectés au capital vont regagner ces 11 % dans la répartition de la richesse produite (valeur ajoutée). La stratégie sera européenne, et nous avons tous été plumés de la même manière (voir graphique ci-dessous) :

… à la modération salariale

L’autre conséquence du marché unique, c’est que désormais, on ne peut plus redistribuer les surplus en salaires, étant donné la concurrence salariale ; alors nait la politique de modération salariale, impulsée par l’UE. Avant on se battait pour se répartir les gains de productivité ; désormais les gains de productivité ne peuvent plus être redistribués aussi généreusement face à la rivalité apportée par l’ouverture des frontières, et on commence à se serrer la ceinture. Tout a été rendu possible par la « mauvaise fée » mondialisation.

Des profits qui augmentent donc de 11 % et qui ne seront pas réinvestis dans la création d’entreprises, car ils iront directement dans la poche des actionnaires « spéculateurs ». Augmentant ainsi structurellement le chômage, avec une population qui augmente, et des investissements non réinvestis pour créer de l’emploi « productif ».

Culpabilisation des salariés disposant d’un emploi…

L’UE a ouvert les frontières et imposé la compétition avec des pays moins disants, et il faut alors il faudra s’estimer heureux d’avoir un emploi, apprendre à ne plus réclamer, et s’habituer à perdre ce qui avait été gagné.

La stratégie née hier porte ses fruits aujourd’hui : désormais avoir un cdi est un problème et il faut flexibiliser le travail, pour permettre à ceux qui en ont un, de le partager avec ceux qui n’en ont pas. En 1994 (* 1 p 104) l’OCDE publiait sa stratégie pour l’emploi, centrée sur «l’accroissement de la flexibilité des coûts salariaux, la réduction de la sécurité de l’emploi (sic !), et la réforme des systèmes d’indemnisations du chômage ». Tout un programme repris par l’UE avec zèle.

L’OCDE en 1996 incitait à suivre l’Angleterre où « la réduction des rigidités du marché du travail a permis une réduction du chômage structurel ». Bonne application des principes précédents.

Alors on a commencé à fragiliser le statut du salarié, et à remettre en cause les contrats fixes. Se sont alors développés les contrats à temps partiels, les cdd, l’intérim…

Au lieu d’harmoniser le niveau de vie par le haut, l’UE, meilleure élève de la mondialisation, précarise, flexibilise, et appauvrit ! Tel est son bilan, depuis bien trop longtemps.

Sans pouvoir d’achat pas de consommation…

La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à des niveaux très inférieurs à ceux de 1960… (* 1 p 102). Si bien que nos ménages ne peuvent plus consommer comme avant. C’est forcément problématique dans une économie nationale ou la consommation représente 70 % de la valeur ajoutée générée chaque année.

Là encore le germe du mal qui ronge notre économie a été semé il y a bien longtemps ! Et il ne va faire que s’amplifier dans les mois qui viennent. Car avec des salaires rabotés, la consommation trinque ; et si la consommation trinque, les entreprises trinquent aussi. Spirale infernale…

Pourtant il faut continuer la rigueur salariale, car face à la mondialisation les libéraux nous disent que c’est le seul chemin viable. Alors pourquoi ne pas sortir du système ouvert et mondialisé, et revenir à quelque chose de moins grand, de mieux délimité et de plus protecteur ? Une Europe plus soucieuse de ses peuples et de ses propres intérêts !

Au lieu de cela on s’enferme dans la course à la moins disance salariale… mais cela ne suffit pas à l’Europe libérale.

Après les coûts salariaux voici arriver les coûts non salariaux !

L’UE qui a imposé la baisse directe des coûts salariaux, agit désormais pour la réduction des coûts non salariaux qui font aussi la protection sociale et les services publics.

Mais le libéralisme traque toutes les dépenses qu’il estime inutiles ; eh bien oui, car cet argent qui va au financement de la protection sociale ou des services publics cela pèse sur la compétitivité des entreprises, alors il faut le raboter encore ! Tant pis pour la solidarité avec ceux des nôtres qui n’ont rien : le règne de l’argent est institué.

On l’oublie trop souvent l’instigateur de cette politique, ce fut jacques Delors avec son livre Blanc de 1993 (* 1 p 103) qui avait mis l’accent « sur la nécessaire réduction des coûts non salariaux ». En 1999 la suite logique de cette politique est d’encourager les états à réduire les cotisations sociales tout en maintenant le pouvoir d’achat immédiat, afin de lutter face aux compétiteurs américains ou asiatiques, dépourvus ou presque de protection sociale.

Tant pis si on est malade, sans emploi, on touchera moins. C’est à cette époque qu’on a mis fin aux prés retraites, qui coutaient tant aux dépenses publiques.

Depuis toujours l’UE sanctifie le libéralisme économique au détriment du bien être des peuples. Mais elle condamne les conséquences de ces mêmes politiques !

Les bons élèves sur lesquels il faut prendre modèle ce sont bien sûr les Anglais, et parmi les nouveaux dans la classe, la Pologne ! Oui car ces deux pays ont des ratios de dépenses adaptées aux exigences des libéraux ! Sauf que dans ces pays là, et surtout chez les British la pauvreté des enfants se développe (600 000 de plus depuis les coupes budgétaires récentes du premier ministre Cameron) !  Et que les mêmes Anglais viennent se faire soigner en France tant leur système de soin est pourrit ! La même « Commission déplore la mauvaise qualité des infrastructures britanniques, le fort taux d’illettrisme, le faible niveau de qualification de nombreux travailleurs, le difficile accès aux gardes d’enfants, l’importance des emplois précaires, l’étendue de la pauvreté… L’Angleterre qui a les pieds dans l’eau car il fallait couper dans les dépenses d’entretien des infrastructures. En résumé, la Commission reproche aux Anglais de posséder les caractéristiques d’un pays libéral, celles-là même qu’elle recommande aux autres pays » (* 1 p 116 et 117). En Pologne, la pauvreté au travail est devenue très importante, et la difficulté pour accéder au système de chômage est tellement restrictive que la commission de l’UE (toujours elle) lui demande de l’adoucir !

La trahison des syndicats et des élites

En 1997 l’UE ambitionnait de promouvoir « le modèle social européen », qui nous différenciait de nos partenaires politiques, mais néanmoins rivaux économiques anglo-saxons. Mais dans le même temps on préparait l’arrivée de l’euro, qui entrera en scène en 1999.

La BCE est la gardienne du temple ; c’est elle qui veille à ce que l’inflation ne dépasse pas les 2 % (contrairement à la FED américaine qui peut relancer l’économie, la BCE n’a pas cette mission salvatrice pour les peuples). Pour ce faire elle incite les Etats et les partenaires sociaux (syndicats de patrons et d’ouvriers) à la modération salariale, afin de garantir la stabilité des prix. On retrouve ici l’impardonnable choix des syndicats qui ont accompagné ce projet de mondialisation économique (autre forme d’internationalisation). En jouant le jeu de la mondialisation ils se sont pris dans les mailles de ce filet qui les rend quasiment inefficaces aujourd’hui, trahissant ainsi les plus modestes qu’ils devaient défendre !

En 1998 la commission déclarait que « l’objectif de maintenir la modération salariale grâce à un renforcement du dialogue social » est à conserver !!! Les objectifs annoncés étaient de faire baisser de 20 à 30 % les salaires des activités peu qualifiées ! (* 2 P 123)

La modération salariale sera mise en œuvre en France avec la loi sur les 35 h, puisque la contrepartie de la réduction du temps de travail ce furent pour les grosses entreprises 28 milliards annuels d’exonérations de cotisations sociales (exonérations Fillon qui sont versées aux entreprises qui versent des salaires inférieurs à 1,6 smic), et des gels de salaires sur plusieurs années. Le second volet des 35 H ce fut la généralisation de l’annualisation (modulation du temps de travail adapté aux périodes hautes et aux périodes basses, sur une année) : de fait les heures supplémentaires seront réduites dans de nombreux secteurs d’activités, et on aura ainsi permis de faire baisser le coût du travail, subtilement.

Sans cette coalition composée des syndicats, des gouvernements nationaux et de la commission Européenne, rien n’aurait été possible (* 1 P 118). C’est cette coalition qui a rendu possible ces politiques. D’où cet affreux sentiment d’incapacité qui nait dans nombre d’organisations et de mouvements : on a l’impression qu’on ne peut rien faire ! Eh oui car en ayant accepté ces règles du jeu, effectivement on ne peut que subir… ou se révolter et exiger une révolution, pour changer l’époque et le socle qui la conditionne.

De fait tous les gouvernements qui ont participé au pouvoir bien avant 1999, date de mise en service de l’euro, ont accepté de sacrifier les salaires. Ces derniers sont la seule variable d’ajustement avec les prix pour avoir une monnaie stable, nous le verrons un peu plus loin.

Et le chômage alors ?

L’OCDE indique que nos pays ne devraient pas avoir un taux de chômage inférieur à 10 %, c’est déjà le meilleur moyen d’empêcher que les salaires augmentent. Le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (NAIRU en anglais) est un indicateur économique surveillé depuis longtemps pour empêcher l’inflation des salaires.

Mais leur cynisme va encore plus loin : pour les eurocrates et les libéraux, avoir un chômage élevé ne veut pas forcément dire qu’on ne trouve pas suffisamment de main d’œuvre, ou que l’on a une activité insuffisante... Eux pensent que c’est plutôt un ajustement prix/salaires qui doit se réaliser : si le chômage augmente c’est par ce que les prix et les salaires ne baissent pas assez (* 1 P 112/113). Alors ils mettent en œuvre des programmes pour moins indemniser les chômeurs, et ainsi les obliger à accepter les salaires plus bas que ne manqueront pas de leur proposer leurs futurs employeurs…

C’est ce qu’a fait l’Allemagne avec ses célèbres lois Haartz (mini jobs et chômage indemnisé à 1 €/ heure), ce que tente de faire la France en ce moment. L’Elysée a même confirmé que Mr Haartz est venu présenter sa méthode au gouvernement Hollande fin janvier 2014…

On voit ici se réaliser l’article 4 de la Charte sociale Européenne (* 2 p 120) : qui affirme « le droit à une rémunération suffisante pour assurer au travailleur et à sa famille un niveau de vie suffisant ». Non c’est une blague, la charte sociale est restée à l’état de projet et ni la CEE ni l’UE ne l’ont validé.

Une Europe sociale pourtant plébiscité par la France lors du référendum de 2005, qui dira NON à plus de libéralisme. Sarko bafouera tout cela en 2008 en faisant voter le Congrès qui adoptera le traité au mépris de la volonté populaire (ce sont les mêmes qui conspuent la Suisse et ses référendums démocratiques).

Ajuster les salaires et les prix pour sauver l’euro ?

Avec la mise en place de l’union monétaire, d’autres problématiques sont apparues, car au sein d’un système de change fixe, il n’est plus possible de compenser les écarts de compétitivité entre pays par des dévaluations des monnaies nationales. Cela a remis au centre du débat la question de la compétitivité prix, et des salaires disparates dans la zone, qu’il faudrait donc encore raboter selon la doctrine libérale...

Pour que la zone euro soit une Zone Monétaire Optimale (ZMO, concept développé par Robert Mundell) (* 3 p 72, 73), il faut remplir certains critères.

Critères économiques : Intégration financière, Intégration fiscale

Critères sociaux et politiques : Homogénéité institutionnelles, Similarités des comportements et des préférences

Des mécanismes d’ajustement permettant de rétablir les équilibres si les critères d’harmonisation ci-dessus échouent : mobilité du travail, flexibilité des prix et des salaires.

Quasiment aucun de ces critères n’ont pût être réalisés pleinement, alors on se sert des mécanismes d’ajustement, sur les prix et les salaires, pour que l’euro puisse se maintenir. Enfin pour les prix on essaye, nous y reviendront…

Car si avant 1999, pour rétablir les déséquilibres constatés entre les pays, on pouvait jouer sur le taux de change de sa monnaie, désormais on ne peut plus dévaluer les monnaies nationales !

Delors (toujours lui) et son livre blanc de 1993 relevait l’incohérence entre les objectifs fixés par les autorités monétaires nationales pour combattre l’inflation (et permettre l’arrivée de l’euro), et les hausses de salaires consenties (* 2 p 122).

Le pacte pour l’euro plus signé en 2011 (* 1 p 109) par 23 gouvernements décrit les efforts que les états se demandent eux-mêmes pour préserver leurs modèles sociaux (humour ?) : suppression des mécanismes d’indexation des salaires, surveillance des coûts unitaire de main d’œuvre, ouverture à la concurrence de secteurs protégés (gaz, électricité, taxis (étonnant non, l’arrivée des VTC en concurrence aux taxis), services postaux, transports…). Il est aussi demandé de développer la fléxisécurité (= plus de flexibilité à opposer aux travailleurs et normalement plus de sécurité avec un meilleur accès à la formation (d’où la réforme récente) et des périodes de chômage mieux indemnisées (cause toujours).

L’UE demandera aussi à « procéder à une fixation appropriée des salaires des fonctionnaires, en raison du signal que cela envoie au secteur privé ». (* 1 p 110). D’où le gel des indices depuis plusieurs années.

L’UE engage des démarches pour déconstruire ce qui avait permis aux salaires de progresser, à savoir la négociation collective (* 1 p 111) : « la décentralisation des négociations salariales doit permettre à l’économie d’être plus flexible. Il s’agit de la colonne vertébrale des réformes européennes en matière de salaire ». Décentralisation des négociations cela veut dire quoi ?

Cela veut dire qu’il ne devra plus y avoir de coup de pousse au SMIC par le gouvernement, par exemple, mais aussi qu’il faudra permettre de faire des entorses aux conventions collectives, ou bien même de permettre de signer des accords inférieurs au droit du travail ! Depuis 2008 un syndicat bienveillant, dans une entreprise, pourra signer des accords moins favorables que le droit du travail (sauf en ce qui concerne les salaires ou les classifications notamment).

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) (* 1 p 112 et 3 p 125) a bien sûr tenté de contester ce processus, mais une fois qu’on a livré le pouvoir aux eurocrates, il ne faut pas s’étonner si on est cocu ! Et pour ne pas sombrer et être balayés, ils entretiennent dans leurs troupes, le mythe du changement de l’UE par l’intérieur ; plutôt que de remettre en cause la mondialisation, ils continuent de la porter à bout de bras !

Mais les prix ont augmenté avec l’arrivée de l’euro !

Nous l’avons rappelé dans les conditions de contrôle de l’inflation, il fallait une stabilité des salaires et des prix. Cette condition est aussi essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages européens. Hors le dispositif d’harmonisation et d’intégration ayant failli, la seule variable d’ajustement possible portait sur les prix et les salaires.

Hors s’il s’avère que l’UE a bien rempli sa mission pour « défoncer » durablement les conditions d’évolutions des rémunérations, elle n’a pas mis en place les mêmes moyens pour contrôler l’évolution des prix.

En France, on l’a vu, Fabius ministre de l’économie du moment (1999) nous avait juré que les prix étaient restés stables, et que l’arrivée de l’euro avait été neutre pour le pouvoir d’achat ! Encore une blague, décidemment ! Toute cette stabilité des prix a été confirmée régulièrement, par l’institut des statistiques trafiquées, censée dire la vérité (ça ne se dit pas PRAVDA, la vérité officielle en langage soviétoïde ?), j’ai nommé l’Insee.

Hors 60 millions de consommateurs, a régulièrement fait des études à la sortie des caisses qui démontrent que la vérité officielle en cachait une bien plus dramatique : les prix ont augmenté, et bien trop d’ailleurs. Chacune de ses publications fait trembler le pouvoir tant il est impossible de les démentir.

Comment aurait il pût en être autrement dans une économie ou le prix des matières premières est dicté par les marchés ? Le miracle de la main qui régule tout n’a pas eu lieu : les spéculateurs spéculent sur toutes les matières premières, et les hausses sont répercutées dans le prix de revient et donc dans le prix que paye le consommateur final.

Et le pouvoir d’achat à votre avis ???

Contrairement à la théorie avancée en permanence par l’établissement, il semblerait « que la perte de compétitivité-prix relativement à la moyenne de la zone euro ne résulte pas d’une dérive salariale mais, pour l’essentiel, d’une augmentation des prix plus rapide » (*3 p 80).  Car si les prix ont augmenté plus vite que les salaires, alors forcément la marge de manœuvre des ménages s’est effritée. Pour la seconde fois en 2013, après 2012, l’INSEE a reconnu que le pouvoir d’achat était en baisse : parfois il devient difficile de nier le réel.

http://france-inflation.com/pouvoir-achat.php

Faut-il changer l’UE ? Conserver l’euro ?

Les syndicats se sont lourdement fourvoyés en croyant pouvoir changer de l’intérieur L’UE. Ils comptaient créer un rapport de force suffisant ; ils n’y sont jamais parvenus. Leur responsabilité est immense, et en plus des 70 % des Français ne leur font plus confiance, c’est désormais à la base que cela vacille... Mais qui dit que l’objectif des dirigeants des confédérations n’était pas d’accompagner la mondialisation, cette autre internationale ?

Nombreux sont ceux qui se sont succédés au pouvoir et qui n’ont eut de cesse de transformer l’Europe, et de la cuisiner toujours plus à la sauce libérale. Il n’y a vraiment rien à attendre du PS ni de l’UMP, ni du Centre ou du Front de gauche, qui aura permis la politique sociale libérale de Hollande. Tous entretiennent le simulacre de l’opposition démocratique, tout en continuant à organiser le transfert des richesses, d’une poche à une autre.

L’euro est l’instrument de la paupérisation populaire, et il ne peut être maintenu en l’état, et en tout cas si la BCE ne joue pas le rôle d’outil pour relancer une économie, il est suicidaire que de vouloir maintenir la monnaie commune en l’état. Elle n’est pas adaptée à toutes les économies européennes.

L’UE du marché unique, j’espère l’avoir mis suffisamment en évidence ici, a été un outil du libéralisme pour reprendre de la richesse aux peuples, et pour les envoyer pas forcément dans les poches des industriels et autres producteurs, mais pour la donner aux spéculateurs, profiteurs, et improductifs. Cette construction pèse tout aussi fortement sur les petites entreprises qui ne bénéficient d’aucun des avantages accordés aux multinationales.

C’est tout ce système au visage éminemment antidémocratique, illégitime et insupportable qui se dévoile chaque jour un peu plus devant nous. Les peuples commencent à le comprendre, et présenterons un jour, il faut le croire, la facture.

La première chose qui sera à faire sera évidemment de mettre fin à ce système économique totalement ouvert, sans plus aucune protections. Les multinationales créent leurs richesses dans nos pays, grâce aux infrastructures qu’ils refusent d’entretenir, avec des salariés qu’elles usent et qu’elles refusent de soigner décemment, puis vont les exporter dans des pays fiscalement plus avantageux ; cette prédation devra s’arrêter, car ils pillent, sans contribuer autant que le reste de la communauté, sans parler des 1000 milliards d’euro annuels d’évasion fiscale. Ceux qui contribuent localement devront être allégés, afin de favoriser le maintien des emplois chez nous. La France crève de son trop plein de charges publiques, dont une très grande partie est due au remboursement des intérêts de la dette pour près de 50 milliards d’euro par an, il ne faut jamais l’oublier et sans cesse le rappeler : si on n’avait pas ces sommes à rembourser, et que l’on faisait appel à l’épargne populaire, on n’aurait pas à raboter tous nos services publics ou nos systèmes sociaux (même s’il ne faut pas s’interdire de les amender ni de les réserver aux nôtres avant tout).

Enfin et c’est un des points essentiels, il faudra nouer des partenariats pour s’affranchir des marchés ou l’avidité et le court terme règnent afin de se préserver au possible des hausses de prix liées à la spéculation. Enfin les salaires et le pouvoir d’achat devront être préservés, et ce devra être la préoccupation principale, comme nous le rappelle Francis Delaisi dans « La révolution Européenne »…

Roberto Fiorini

roby.fiorini@wanadoo.fr

* 1 – IRES (INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES) Revue de l’IRES n° 73/7

* 2 – Chronique Internationale de l’IRES n° 60/13

*3 – Revue de l’IRES n° 73/6

Article publié dans Terre et Peuple magazine n° 59 :

http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine/terre-et-peuple-magazine-n59-printemps-2014/sommaire-tp-mag-n59.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=0ced6156a0070428aa0ff28b5f7989dc

 

 

La «stratégie de la tension»

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La «stratégie de la tension»

Le coup d’Etat de Kiev et la résistance dans l’Est de l’Ukraine

par Peter Bachmaier*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

L’Ukraine d’aujourd’hui, dont le nom actuel «ukrainia» signifie «pays frontalier» (terme qui, à l’origine, n’était pas un terme ethnique), n’a été constituée comme Etat qu’au XXe siècle. La création de cette nation relève d’un processus contradictoire. Kiev était «la mère des villes russes», car au Xe siècle, le prince Vladimir y fonda un Etat indépendant, «le Rus de Kiev». En 988, il se convertit, avec tout son peuple, au christianisme orthodoxe (de tendance est-byzantine). Après des siècles d’empire lithuano-polonais, les Cosaques, c’est-à-dire des paysans libres et guerriers de la steppe du sud de l’Ukraine actuelle, fondèrent une entité politique quasi-étatique menant un combat contre la noblesse polonaise. En 1654, le hetman cosaque, Bogdan Chmelnizki, demanda au tsar russe d’intégrer l’Ukraine dans l’empire russe. Au cours du partage de la Pologne, à la fin du XVIIIe siècle, la plus grande partie de l’Ukraine fut attribuée à l’Empire russe, la Galicie et la Bucovine devinrent autrichiennes. L’Autriche gardait la langue et la culture ruthènes selon la terminologie de l’époque, tandis que la Russie décréta le russe comme langue nationale unique.

L’Ukraine, un produit de la politique soviétique relative aux nationalités

Dans le cadre de la politique soviétique relative aux nationalités, on fonda en 1918 la République soviétique de l’Ukraine dont l’existence prit fin en 1991. Bien qu’ayant vécu les horreurs de la guerre civile, de la collectivisation et de la famine qui en résulta mais aussi les purges politiques et les désastres de la Seconde Guerre mondiale, cette République finit par devenir un centre industriel et de recherche scientifique très développé.

L’Ukraine: un pays, deux langues

Le Dnjepr sépare le pays en deux: l’Est et le Sud avec Charkov, Dnepropetrovsk, Donetsk ainsi que la Crimée et Odessa parlent le russe et affichent des sympathies pro-russes, tandis que l’Ouest, avec Lviv parle l’ukrainien et manifeste une tendance antirusse et antisoviétique. Depuis 1991, l’unique langue administrative officielle est l’ukrainien.1
En 2012, après de longs débats, le Parlement a accepté de réintroduire le russe en tant que langue administrative régionale dans les régions orientale et méridionale de l’Ukraine, ce que le nouveau gouvernement a de nouveau annulé fin février 2014.
Du XVIe au XVIIIe siècle, la presqu’île de la Crimée était occupée par les Ottomans. En 1762, elle fut intégrée à la Russie, qui installa son port de guerre à Sébastopol. La population de la Crimée est majoritairement russe. En 1954, Nikita Khrouchtchev échangea le territoire de Taganrog contre la Crimée qui fut intégrée dans l’Ukraine. Après 1991, la population de la Crimée se décida à créer une République autonome avec un président, un gouvernement et un Parlement à l’intérieur de l’Ukraine.
En décembre 1991, après un référendum organisé au lendemain de la chute de l’Union soviétique, le Soviet suprême de la République soviétique d’Ukraine déclara l’indépendance du pays. En 1994, l’Ukraine renonça à ses armes nucléaires. En contrepartie, la Russie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne déclarèrent, dans le mémorandum de Budapest, vouloir garantir la sécurité de l’Ukraine.

L’Ukraine, victime de la mondialisation

La nomenclature ukrainienne, c’est-à-dire l’élite de la bureaucratie soviétique ukrainienne, voulait obtenir l’indépendance face à Moscou et se tourna donc vers l’Occident. En 1992, le gouvernement ukrainien décida d’adhérer au Fond monétaire international (FMI) et, en 2004, il adhéra à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les conditions étaient claires: liberté des prix et du cours de change, ouverture des frontières aux capitaux étrangers, libéralisation, privatisation et dérégulation. Toute l’économie du pays fût mise aux enchères. La moitié des 500 000 entreprises durent abandonner leurs activités tandis que des grands groupes étrangers et les oligarques du pays achetèrent l’autre moitié. L’oligarchie qui se développa devint le facteur déterminant et le problème principal à l’intérieur de l’Ukraine parce qu’elle exerça et exerce encore une influence déterminante sur la politique et les médias. C’est le plus grand clivage entre l’élite et la grande masse de la population, existant en Europe.
Les résultats de l’intégration du pays dans le processus de la mondialisation sont catastrophiques: le Produit intérieur brut (PIB) est tombé à 70% entre 1991 et 2013, la production d’électricité est tombée à 65%, celle de l’acier à 43% et le nombre de scientifiques dans la recherche industrielle n’était plus que de 30%. Le salaire minimum s’élève, selon les indications officielles à 200 euros (en réalité c’est moins), la retraite minimum est de 160 euros (actuellement 80 euros) par mois, et 80% de la population vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La population totale de l’Ukraine a diminué de 52 à 46 millions d’habitants et si l’on prend en compte les personnes vivant de manière permanente à l’étranger, ils ne restent plus que 38 millions.
La technologie peu développée, le retard comparé aux voisins à l’origine moins développés et l’émigration d’un quart de la population active du pays sont également des signes du déclin. Le modèle néolibéral agissant actuellement en Ukraine ramène l’économie à la périphérie mondiale et la maintient dans une situation semi-coloniale, en totale dépendance de l’Occident.
Au classement des pays du monde selon leur développement économique, l’Ukraine est tombée loin en arrière. De par son niveau de PIB (selon les informations de la CIA), l’Ukraine est au 140e rang avec 7500 dollars par habitant. Actuellement, c’est l’Irak qui est au 141e rang. L’Ukraine est devancée par Belize (Honduras britannique), la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie ainsi que la Namibie, l’Algérie et le Salvador.

La révolution orange de 2004

Cette évolution, fondée à l’origine sur un mécontentement profond de la population, a aboutit en 2004 à la «Révolution orange». Les Etats-Unis financèrent à l’aide de leurs organisations d’aide, notamment la fondation «Widroschdennja» (renaissance) de George Soros, une insurrection de masse qui fut menée selon le manuel «De la dictature à la démocratie» du politologue américain Gene Sharp. La Révolution orange était une nouvelle méthode du coup d’Etat appliquant les moyens du «pouvoir doux» («Soft Power») à l’aide d’organisations non gouvernementales (ONG).2 L’agence serbe «Otpor» (résistance basée à Belgrade et dirigée par Srdja Popovi) joua un rôle important dans la planification et l’entrainement des activistes de l’insurrection.
Dans son émission «Weltjournal» du 1er mai 2011, la Radio autrichienne ORF donna des informations très détaillées sur les dessous de la Révolution orange. Lors d’une interview, Dmitro Potechin, membre du mouvement ukrainien «Pora», déclara que le changement, survenu en Egypte était également possible «dans notre région»: «Je pense à la Biélorussie ou à un nouveau mouvement en Ukraine. Et alors cela ira contre la Russie!»
Viktor Iouchtchenko devint président et nomma en janvier 2005 le gouvernement sous Julia Timochenko, devenue la femme la plus riche en Ukraine pendant la période de transformation. En mars 2007, Julia Timochenko se rendit à Washington, où elle offrit aux Américains de leur céder le gazoduc traversant l’Ukraine.

L’encerclement de la Russie

Du point de vue géopolitique, l’objectif du coup d’Etat de 2004 était l’endiguement de la Russie et le rapprochement de ce pays à l’OTAN. Dans son ouvrage fondamental «Le Grand Echiquier – L’Amerique et le reste du monde» (version originale: «The Grand Chessboard», 1997) Zbigniew Brzezinski déclare: «L’Ukraine est le pilier central. Sans l’Ukraine, la Russie ne sera plus une grande puissance eurasiatique.» En 1989 à Malte, Michail Gorbatchev, avait «renoncé» à l’Europe de l’Est, mais uniquement à condition que l’OTAN ne s’élargisse pas vers l’Est. En 1990, le secrétaire d’Etat américain James Baker, déclara que l’OTAN ne voulait pas une once du territoire d’Europe de l’Est.
Mais en 1997, on constitua l’alliance de sécurité GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Arménie et Moldavie) financée par l’OTAN. En 2004, les Etats baltes ainsi que la Bulgarie et la Roumanie adhérèrent à l’OTAN. Les Etats-Unis implantèrent une série de nouvelles bases militaires en Géorgie, en Azerbaïdjan, en Kirghizstan et au Tadjikistan et décidèrent de construire des boucliers anti-missiles en Pologne et en Roumanie.
Depuis son indépendance, l’Ukraine avait développé des liens avec l’OTAN et adhéra en 1994 au Partenariat pour la paix de l’OTAN. En 1999, l’OTAN ouvrit une agence de liaison à Kiev. Depuis 1997, l’Ukraine participa régulièrement aux manœuvres effectuées par l’OTAN dans la mer Noire. Des unités ukrainiennes participèrent également aux interventions de l’OTAN au Kosovo et en Afghanistan, où elles opérèrent aux côtés des troupes polonaises et lithuaniennes. Depuis 2007, l’Ukraine participe à l’opération Active Endeaver de l’OTAN en charge d’assurer le contrôle de la Méditerranée.
Le 20 mai 2008, le président Viktor Iouchtchenko signa l’oukase mettant fin en 2017 au traité russo-ukrainien pour le stationnement de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol. Cet oukase représenta le début d’une campagne d’information et politique massive contre la flotte russe de la mer Noire et en même temps une campagne en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. En 2008, l’Ukraine décida, sous le président Iouchtchenko, d’adhérer à l’OTAN.
Pourtant la Révolution orange ne donna pas les résultats escomptés et fut une déception pour la population. Iouchtchenko et Timochenko se disputèrent pour des raisons personnelles. Début 2010, le président du «Parti des régions», Viktor Ianoukovitch, soutenu par l’oligarchie est-ukrainienne, fut élu président. Le parti remporta également la majorité au Parlement. Ianoukovitch ne put cependant pas changer la situation de manière substantielle.
Après de longues années de négociations avec l’UE, le gouvernement ukrainien déclara le 21 novembre 2013, qu’il n’allait pas signer l’accord d’association entre son pays et l’UE. Immédiatement après, des manifestations ressemblant à la Révolution orange de 2004 eurent lieu à Kiev et dans les grandes villes de l’ouest de l’Ukraine. Le refus de l’Ukraine de signer l’accord a été un revers important pour le Partenariat oriental de l’UE et pour l’OTAN. Le Partenariat oriental avait été fondé en 2009 à l’initiative de la Pologne et de la Suède et devait associer les anciens pays de l’Union soviétique (l’Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan) avec l’UE. Le 29 novembre 2013, au sommet de Vilnius, l’accord d’association n’a été signé que par la Géorgie et la Moldavie.
Le gouvernement ukrainien a justifié sa décision par l’argument qu’il voulait préserver «ses intérêts de sécurité nationale». En effet, dans l’accord d’association, il était prévu d’installer«une coopération militaire étroite et l’intégration des forces armées ukrainiennes dans les troupes de combat stratégiques de l’UE». Sur le plan économique, l’UE exigeait la fin de la politique de prix étatique, une privatisation accélérée de tous les biens de l’Etat, des coupes dans les retraites et dans l’administration ainsi que l’ouverture du marché ukrainien pour les multinationales occidentales. Face à celles-ci, les entreprises ukrainiennes ne seraient jamais compétitives en Occident.
Economiquement, l’UE ne peut guère tirer profit de l’Ukraine. Elle serait un fardeau. Mais une association avec l’UE serait également fatale au niveau économique pour l’Ukraine et c’est la raison pour laquelle la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer cet accord, a été la meilleure solution pour les deux parties. Lors de la rencontre entre Poutine et Ianoukovitch du 17 décembre 2013 à Moscou, qui avait un «caractère stratégique», on s’est mis d’accord au sujet des rabais pour le prix du gaz et d’un crédit de plusieurs milliards de dollars. La Russie a offert d’investir, à l’aide du fond national du bien être dans des titres du gouvernement ukrainien un montant de 15 milliards de dollars et d’abaisser le prix du gaz d’un tiers.

L’influence des ONG occidentales

Les Etats-Unis n’ont jamais été d’accord avec Ianoukovitch en raison de ses relations entretenues avec Moscou, de son opposition à l’adhésion à l’OTAN et de sa prolongation de 20 ans du contrat avec la Russie concernant le stationnement de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. Par conséquent, ils ont préparé un changement de régime.
En 2011, la fondation «Renaissance» organisa une rencontre des dirigeants des ONG en Ukraine, où elle décida de doubler leurs budgets. Actuellement, il y a 2200 ONG américaines et européennes en Ukraine. A la tête se trouve le National Endowment for Democracy, dont la vice-présidente Nadia Diuk dirigea en 2013 et en 2014 les activités de l’opposition. La coordination est exercée par l’agence USAID soumise aux ordres de l’Ambassade américaine. Les contacts avec les partis de l’opposition ont été activés en 2012.
Le Centre pour la démocratie de l’Europe orientale, financé par la fondation Charles Stewart Mott et dirigé par Zbigniew Brzezinski, joue un rôle important à Varsovie. Avec l’aide des ONG, les Etats-Unis créent des «cinquième colonne» et modifient la conscience de la société et de la culture, la manière de penser et les valeurs traditionnelles.
Les médias occidentaux comme Radio Liberty, Voix de l’Amérique, BBC, Deutsche Welle et les réseaux sociaux, s’exprimaient, depuis l’époque de la guerre froide, en langue ukrainienne et russe depuis l’Occident. Les groupes médiatiques tels Murdoch, Springer et Bertelsmann ont fondé leurs propres médias en Ukraine, afin d’influencer les populations au niveau culturel. Des universités occidentales ont créé des liens étroits avec des universités ukrainiennes, ont financés des projets de recherche et ont distribué des bourses à des étudiants ukrainiens voulant étudier en Occident.
En 2006, à l’initiative du président Iouchtchenko, on a fondé le «Mystetsklyi Arsenal» (Arsenal artistique), un énorme complexe culturel et artistique national à Kiev, dont le but est de faire apparaître l’Ukraine comme une partie de la culture européenne et de répandre l’art occidental contemporain. En 2012 a eu lieu dans ce bâtiment la Biennale internationale d’art moderne, dirigée par le conservateur David Elliott, à laquelle ont participé environ 100 artistes venant de 30 pays différents. Cet Arsenal artistique a également la tâche de répandre l’art ukrainien contemporain en Occident. En avril 2014, il a organisé grâce à l’intervention de l’Américain Konstantin Akinsha, commissaire en art d’origine ukrainienne, l’exposition «Je ne suis qu’une goutte d’eau dans l’océan» à la Maison des artistes de Vienne sur l’art de la révolution créé sur le Maïdan. De cette manière, les évènements du Maïdan sont présentés du point de vue des manifestants pro-occidentaux, à travers ces «œuvres d’art» produites grâce à la révolution (par exemple des affiches).

Le coup d’Etat de Kiev était planifié à l’avance

L’insatisfaction de la population, au vu de la situation économique misérable et de la corruption au sein du gouvernement, était tout à fait compréhensible. Le mouvement de protestation sur la Place Maïdan était composé de différentes forces, entre autre des groupes gauchistes et anarchistes. Les Etats-Unis étaient cependant la force motrice qui a dirigé les protestations contre le refus de signer l’accord d’association avec l’UE après le 21 novembre 2013.
A cette fin, l’Ambassade américaine de Kiev avait déjà entrepris plusieurs mois à l’avance des préparations en formant des activistes et en organisant une conférence sur les stratégies d’informations et prises d’influences sur les politiciens. De nombreux politiciens américains et pro-américains sont venus en Ukraine pour tenir des discours sur la Place Maïdan, notamment John McCain, Joseph Murphy, Victoria Nuland mais aussi Jaroslaw Kaczynski, Michail Saakashvili, Guido Westerwelle, Elmar Brok et beaucoup d’autres. Selon l’hebdomadaire polonais de gauche Nie du 18 avril 2014, la Pologne aurait elle aussi apporté une contribution essentielle au coup d’Etat. Aux frais du ministère polonais des Affaires étrangères, 86 membres du «Secteur droit» ont effectué en septembre 2013 un entraînement à l’insurrection de quatre semaines dans un centre de formation de la police près de Varsovie.
Le 16 janvier, le Parlement ukrainien a édicté des lois répressives, à l’aide desquelles les protestations devaient être limitées. Suite à cela, dans la nuit du 19 au 20 janvier, il y a eu des manifestations violentes de l’opposition qui a construit des barricades dans la rue Hrouchevsky au centre de la ville et occupé le ministère de la Justice, la mairie et d’autres établissements gouvernementaux. Le centre de Kiev a été dévasté. Une troupe extrémiste et violente, appelée «Secteur droit» s’est placée à la tête de la révolution. Klitchko et les meneurs de l’opposition parlementaire ont perdu tout contrôle des manifestants.
Puis, l’opposition pro-occidentale a pris le pouvoir dans 11 des 24 administrations territoriales, a destitué les gouverneurs, n’a plus reconnu le gouvernement de Kiev et a pris une série de décisions. Le drapeau noir et rouge du «Secteur droit» et le drapeau de l’UE ont été déclarés symboles officiels sur leur territoire et les activités du «Parti des régions» ont été interdites comme étant «hostiles au peuple». Le secrétaire d’Etat américain Kerry, a déclaré en février lors de la Conférence sur la sécurité de Munich: «Nulle part la lutte en faveur de la démocratie n’est actuellement plus importante qu’en Ukraine!»
Quand Ianoukovitch était prêt à accepter toutes les conditions de l’opposition parlementaire, l’escalade de la violence avait déjà débuté. Mais la réelle escalade a été provoquée par des tireurs d’élite professionnels qui ont tiré sur des policiers et sur des manifestants pour attiser la colère des gens et pour déclencher un chaos général. Le médecin Olga Bogomolez a déclaré qu’elle avait vu des manifestants et des policiers avec les mêmes blessures.
Le 21 février 2014, suite à une mission de médiation de l’UE sous la direction des ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais avec la participation d’un envoyé du gouvernement russe, on est arrivé à conclure un accord qui prévoyait de réinstaurer l’ancienne Constitution de 2004, de former un gouvernement d’unité nationale, de retirer la police et les manifestants armés et d’organiser de nouvelles élections avancées. De cette manière, les deux parties auraient plus ou moins pu sauver leur face et leurs intérêts.

Le gouvernement Yatseniouk n’est pas légitime

Un jour après la signature de cet accord de compromis, la situation avait complètement changé. Le 22 février, un jour après l’accord entre Ianoukovitch et l’opposition parlementaire, un coup d’Etat a été réalisé à Kiev. Le «Secteur droit» a occupé le Parlement et pris le contrôle à Kiev. Quelques députés ont été roués de coups, d’autres ont été empêchés d’entrer dans le Parlement. Lors d’un vote, le président Ianoukovitch a été destitué bien que selon la Constitution, une majorité de trois quarts des voix aurait été nécessaire. Le député Turschinov a été élu en tant que nouveau président d’Etat. Pour cela, il a fallu qu’une partie des députés présents votent deux fois et que ceux du «Parti des régions», payés par les oligarques, changent de côté et votent en faveur du nouveau pouvoir. Le Parlement a élu le chef en fonction du «Parti de la patrie», Arseni Jazenjuk en tant que Premier ministre. C’est lui qui était le candidat préféré du secrétariat d’Etat américain. Sur le site Internet de sa fondation «Open Ukraine» – plus accessible actuellement – les partenaires suivants étaient énumérés: l’Eglise de la Scientologie, The German Marschall Fund, Chatham House – Royal Institute of Foreign Affairs, la Fondation Rockefeller, la Fondation Konrad Adenauer, la Fondation «Renaissance», le National Endowment for Democracy. Le nouveau gouvernement est illégitime, parce qu’il n’a pas été élu par des élections générales, mais par une élection manipulée à la suite de laquelle la Verkhovna Rada est arrivée au pouvoir. L’ancien gouvernement et les fonctionnaires des ministères ont été renvoyés. Julia Timochenko a été libérée de la clinique de prison et est arrivée à Kiev, où elle a annoncé son retour au pouvoir sur la Place Maïdan.
Parmi les gouverneurs nommés par Kiev, il y a de vieilles connaissances de la politique ukrainienne, par exemple, Igor Kolomoiski, le troisième plus riche homme d’Ukraine, maintenant gouverneur de Dnipropetrovsk, copropriétaire de la «PrivatBank», la plus grande banque ukrainienne. Kolomoiski possède une double nationalité ukrainienne et israélienne et est un allié de Julia Timochenko. Le nouveau gouverneur de la région de Donezk, Sergej Taruta, dirige le plus grand groupe minier d’Ukraine et demeure un compagnon de route de Viktor Iouchtchenko.
L’Ukraine est actuellement près de la banqueroute de l’Etat qui aurait pu être évitée par l’accord avec la Russie prévu en décembre 2013. Maintenant, tout devient plus difficile. La Russie a réintroduit l’ancien règlement selon lequel l’Ukraine paie pour le gaz naturel le prix du marché mondial. Le FMI a offert un prêt de 15 milliards de dollars, lié aux conditions habituelles: réductions des dépenses de l’Etat, pas de subventionnement de la monnaie, ouverture des frontières et abolition des limites pour la vente de terres agricoles. L’UE pose les mêmes conditions que le FMI. Les crédits de l’UE seront financés par les contribuables. Au cas où l’accord d’association sera signé, l’UE devra ficeler, comme dans le cas de la Grèce, plusieurs «paquets de sauvetage».
Le 27 mars déjà, la Verkhovna Rada a approuvé le budget dicté par le Fond monétaire international, qui mènera à un abaissement massivement du standard de vie des Ukrainiens. Il faudra réduire fortement les dépenses et augmenter les impôts. Le prix du gaz pour les ménages a augmenté de 50% et la monnaie a été libérée. Le gouvernement a annoncé le plan d’économiser 1,2 milliards de dollars en gelant le salaire minimum et en réduisant les subventions et les prestations sociales. Des licenciements en masse, entre autre de 80 000 policiers, sont planifiés et cela malgré les tensions permanentes dans la rue.

Les protestations en Crimée et en Ukraine de l’Est

L’Ukraine et la Russie avaient signé le 28 mai 1997 un traité qui prévoyait une présence de la flotte russe en Crimée pendant 20 ans et la possibilité d’un prolongement automatique. Après que le nouveau gouvernement Yatseniouk ait envisagé de résilier cet accord et de faire adhérer le pays à l’OTAN, le Parlement de la République autonome de Crimée a décidé la réunification avec la Russie, ce qui a été confirmé par le référendum du 16 mars 2014. La Chartre des Nations Unies de 1948 stipule comme fondement du droit international, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est pourquoi, on peut considérer la sécession de la Crimée comme légitime, car il n’y a aucun doute que la grande majorité de la population était en faveur de la réunification de la Crimée avec la Russie [cf. Horizons et débats no 9 du 28/4/14, p. 1–2, ndlr.].
L’OTAN renforce son armement dans la région: des avions de combats ont été transférés en Pologne et patrouillent au-dessus de la Pologne, de la Roumanie et des pays Baltiques. L’OTAN conduit des manœuvres de la marine dans la mer Noire avec des navires de guerre américains, bulgares et roumains.
Le soulèvement en Ukraine orientale se base sur des forces d’autodéfense de la population russophone. Le gouvernement russe a déclaré qu’il ne voulait pas annexer les territoires de l’Ukraine orientale mais s’engager pour l’indépendance d’une Ukraine fédéralisée. Il a également approuvé, lors des entretiens de Genève le 16 avril, le désarmement de ces forces, toutefois à condition que les groupes armés tel le «secteur droit» à Kiev et en Ukraine occidentale déposent également leurs armes.
Le soulèvement en Ukraine orientale qui s’est développé depuis le coup d’Etat de février à Kiev, ne remonte pas uniquement aux différences culturelles entre l’Est et l’Ouest du pays et le non-respect des intérêts de la région orientale mais également à la détérioration de la situation économique générale et au manque d’espoir de la population, qui doit aussi vivre avec une dépréciation monétaire de 50%. La population s’oppose au gouvernement illégitime de Kiev et aux forces antirusses qui en font partie ainsi qu’aux Etats-Unis qui avancent constamment leurs pions. Un réel apaisement de la situation peut intervenir uniquement par un retrait des Etats-Unis qui soutiennent ce gouvernement.    •
(Traduction Horizons et débats)

1     Jörg Baberowski. Zwischen den Imperien: Warum hat der Westen beim Konflikt mit Russland derartig versagt? Weil er nicht im Ansatz die Geschichte der Ukraine begreift. [Entre les empires: pourquoi l’Occident a-t-il tant échoué lors de son conflit avec la Russie? Parce qu’il ne comprend rien à l’histoire de l’Ukraine.] Die Zeit, n° 12, 13/3/2014
2    Natalja Narotschnizkaja (ed.). Oranschewye seti ot Belgrada do Bischkeka [Les réseaux oranges de Belgrade à Bischkek], Saint-Pétersbourg 2008

* Peter Bachmaier, spécialiste de l’Europe de l’Est, de 1972 à 2005 collaborateur du «Südosteuropa-Institut» et professeur à l’Université de Vienne, depuis auteur indépendant d’articles spécialisés.

samedi, 17 mai 2014

Les enjeux du Traité transatlantique


Les enjeux du Traité transatlantique

par ERTV

El tratado de libre comercio entre EEUU y Europa (TTIP) permitirá hacer negocio con la sanidad pública en la UE

Por Sergio Primiani Di Dionisio

stop-tafta-280.jpgDesde junio de 2013 la Comisión Europea, órgano no electo pero con facultades para emprender iniciativas sobre política comercial, y el Departamento de Comercio de EEUU están negociando una Asociación Transat­lántica para el Comercio y la Inversión (ATCI) o TTIP, según las siglas en inglés de Transatlantic Trade and Investment Partnership, que no se aprobará antes de 2016. La negociación corre a cargo de Karel de Gucht, comisario europeo de Comercio que está siendo investigado por defraudar 900.000 euros a las autoridades fiscales belgas y Michael Froman, por Estados Unidos, un tiburón neoliberal asesor de las cumbres del G8 y G 20.

Según denuncia la Federación de Asociaciones para la Defensa de la Sanidad Pública (FADSP), esta negociación se ha caracterizado desde el comienzo “por la opacidad y la falta de transparencia” a pesar de que los acuerdos afectan a los ciudadanos y que como cualquier otra ley debería estar sometida a debate parlamentario.

La profunda crisis económica de Estados Unidos y la Unión Europea Europa desde 2008 es la justificación de un proyecto que pretende liberalizar las relaciones comerciales entre las dos áreas comerciales más grandes del mundo, con un flujo económico de exportaciones de Europa a EEUU de 356,8 billones de euros y de 457,1 billones de en sentido contrario. La principal justificación del acuerdo es que mejorará el empleo y el crecimiento económico, pese a que organizaciones prestigiosas como el Centre for Economic Policy Research vaticina que solo promoverá un crecimiento del 0,05% al año durante los próximos diez años.

La experiencia de anteriores acuerdos internacionales de libre comercio señala que favorecen la liberalización del flujo de mercancías, pero no la libre circulación de trabajadores, limitan la capacidad de negociación de los sindicatos, reducen los salarios y elevan la desigualdad social.

Los promotores del Tratado lo presentan como una oportunidad para eliminar los aranceles que limitan el comercio de productos agrícolas e industriales; abrir los mercados de Estados Unidos y la Unión Europea a las inversiones, los servicios y la contratación pública; y homogeneizar los estándares, normas y requisitos para comercializar bienes y servicios a los dos lados del atlántico. En realidad estos tratados están dirigidos fundamentalmente a consolidar normas y legislaciones que amparan a los fondos de inversión y a las grandes empresas multinacionales.

FAVORECER LOS CONTRATOS DEL SECTOR PÚBLICO CON EMPRESAS PRIVADAS

El ATCI supone una continuación de los acuerdos de la Organización Mundial del Comercio y la Unión Europea sobre liberalización de servicios que supusieron la privatización de los servicios públicos en los países de la UE. Con este nuevo tratado se ampliarían las políticas de inversiones y derechos laborales, la agricultura y la alimentación, la cultura y los derechos de propiedad intelectual, la contratación pública, la sanidad pública, la fiscalidad, el medioambiente y una nueva desregulación del sector financiero. Otros de sus grandes objetivos es la protección de las inversiones financieras y favorecer los contratos del sector público con empresas privadas que tendrán un acceso ilimitado a todos los sectores de la economía.

El acuerdo se está negociando con total ausencia de información a la opinión pública, sin contar con las organizaciones de la sociedad civil como sindicatos, organizaciones ecologistas, consumidores e incluso de los gobiernos elegidos democráticamente, ya que únicamente la Comisión Europea que no está sometida al control del Parlamento Europeo. Sin embargo los grandes grupos empresariales, las multinacionales y los lobbies de presión han tenido la oportunidad de participar e influenciar en las propuestas. Estos grupos se han marcado el objetivo de conseguir la llamada “cooperación reguladora”, que permitiría su participación directa en los procesos de redacción de normativas y legislación, algo que no ha conseguido ni los gobiernos nacionales de la UE.

Las principales claves del acuerdo son:

  • Limitar la soberanía de los gobiernos elegidos democráticamente facilitando las demandas de las empresas contra la puesta en práctica de políticas que afecten a los intereses de las multinacionales.
  • Otorgar a las grandes empresas amplias facultades para impugnar nuevas leyes por los gobiernos, por lo que tras la puesta en marcha del tratado resulta muy difícil modificar la legislación nacional ordinaria y hará irreversible medidas como las privatizaciones de los servicios públicos..
  • Abrir a los mercados de sectores clave de los países europeos como la energía, las patentes, la sanidad pública,  o la soberanía alimentaria.
  • Desregular los servicios financieros, con la eliminación de las restricciones en materia de transacciones financieras y de la comercialización de productos financieros derivados (uno de los desencadenantes de la crisis).
  • Establecer una regulación financiera que obligue a otros países a aceptar y cumplir los estándares marcados por los entramados bancarios que controlan la UE y Estados Unidos en una especie de nuevo colonialismo.
  • Desarrollar el llamando Mecanismo de Solución de Diferencias entre Inversor y Estado (ISDS), con normas para proteger la seguridad jurídica de los inversores que incluye disposiciones contra la expropiación de servicios de interés público o la libre circulación y transferencia de fondos.

El Tratado tendrá implicaciones muy negativas y de largo alcance para el Sistema de Salud Público

Los acuerdos negociados desde 2009 se han centrado en la regulación y armonización de las legislación sobre servicios públicos, su apertura al mercado y el acceso de los inversores privados a los presupuestos públicos, lo que ha implicado la privatización de algunos de estos servicios.

Los Sistema Públicos de Salud europeos serán uno de los mercados que se abrirán a la participación de empresas estadounidenses. Las empresas transnacionales pretenden con esta iniciativa acceder a los presupuestos sanitarios públicos de los países europeos, para tener la oportunidad de obtener grandes ganancias en un momento en que tienen dificultades para hacer grandes negocios en otros ámbitos.

Los objetivos en materia sanitaria del Tratado están dirigidos a eliminar medidas reguladoras (no arancelarias) que afectan al comercio:

  • Eliminar o condicionar las normas y marcos legales europeos y nacionales que obligan a la transparencia de los ensayos clínicos de los laboratorios farmacéuticos.
  • Reducir las regulaciones ambientales y alimentarías que garantizan la calidad y seguridad de los mismos a usuarios y consumidores, que son mucho más estrictas que las norteamericanas.
  • Incrementar los derechos de propiedad intelectual de las empresas farmacéuticas prolongados los períodos de las patentes de medicamentos e innovaciones tecnológicas.
  • Proteger la inversión de las empresas privadas en los sistema sanitarios

Las amenazas más importantes para la sanidad pública contiendas en el Tratado son:

  • Los gobiernos no podrán recuperar los servicios externalizados o privatizados, aunque sean un desastre y sus gastos exorbitantes (como los hospitales PFI de Madrid o de Vigo, que multiplican por siete su coste real).
  • Las empresas podrán garantizar y proteger sus inversiones con un arbitraje Inversionista – Estado, que otorga a las corporaciones el derecho de demandar a un gobierno que tome decisiones que dañen sus ganancias, al margen de los tribunales nacionales de justicia. Como consecuencia los gobiernos europeos que adopten medidas legislativas de reduzcan las expectativas de ganancias a una empresa se enfrentarán a reclamaciones por “expropiación” al asimilarlas a una incautación ilegal de la propiedad privada por el gobierno.
  • La concesión de indemnizaciones en primera instancia para el arbitraje de las inversiones de las empresas en los sistemas sanitarios públicos supondrá una seria amenaza para la capacidad de los gobiernos de intervenir en la defensa del interés público con de políticas que protejan intereses sociales como:

◦   Fijar precios para los productos farmacéuticos y para la promoción de medicamentos genéricos que garanticen el acceso a los mismos a todos los sectores sociales.

◦  Control y evaluación de tecnologías que se vayan a incorporar al sistema sanitario público atendiendo a criterios de racionalidad y sostenibilidad

◦    Medidas de protección de la salud pública  como el control del tabaco o de la seguridad y calidad de los alimentos

La Comisión Europea y los grupos políticos que apoyan el Tratado alegan, para intentar neutralizar a las organizaciones que se oponen al mismo que Parlamento Europeo aprobó una resolución que excluía de la negociación a los servicios públicos, especialmente los sanitarios, de la entrada del sector privado en los mismos, pero hay que recordar que las resoluciones del Parlamento Europeo, no son vinculantes para la Comisión Europea que es quien lleva a cabo las negociaciones, mientras que la influencia de los parlamentos de los estados europeos sobre estos contenidos del acuerdo es baja o nula.

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Por tanto no está claro que la sanidad pública quede excluida de las cláusulas del Tratado que garantizan a las empresas privadas el acceso a la misma (creando un mercado sanitario) y de protección de los inversores. Por otro lado unos de los objetivos claves de la negociación es garantizar el acceso de las empresas privadas a la contratación pública y los servicios sanitarios, dado que estos suponen una parte sustancial de los presupuestos estatales (en España sobre el 30-40% de los presupuestos de las CCAA).

En resumen uno de los principales objetivos del tratado es conseguir la privatización de los servicios sanitarios, que son vistos por los inversores privados y por la industria farmacéutica de tecnologías sanitarias como enorme lista de compras. En este sentido la Comisión de Comercio de la Unión Europea acordó en 2010 presionar para alcanzar un acuerdo comercial que armonizara la regulación del sector público europeo con el norteamericano que debía incluir la asistencia sanitaria dada su importancia económica, por lo que debería privatizarse como en los Estados Unidos.

Las regulaciones del Tratado pretenden crear nuevos mercados la inversión privada transfiriendo recursos del Sistema Sanitario Público al privado

En el desarrollo de esta estrategia ya se han ido dando pasos importantes en España a lo largo de los últimos años: La financiación públicos privada para construir los nuevos centros sanitarios; la externalización de servicios de información (historia clínica electrónica, centrales de llamadas y de información a los usuarios); las actividades de evaluación de tecnologías, compra de recursos y planificación sanitaria; los servicios diagnósticos (laboratorios, diagnóstico por imagen..) los laboratorios, las Centrales de Compras, etc.;  que hasta ahora eran competencia de los gobiernos y de las administraciones sanitarias;  la gestión de los centros sanitarios a través de múltiples formas de gestión privada (Ley 15/97); y ahora pretende  privatizar las actividades asistenciales de los servicios para lo que están desarrollando (con una  fuerte oposición profesional) a través de las Unidades de Gestión Clínica, que trasformarán los servicios en empresas independientes con presupuestos propios y capacidad para comprar y vender sus servicios lo que permitirá a los inversores privados identificar las principales áreas de negocio, condicionar las compras de equipamiento, las actividades y las normas de actuación(según su interés empresarial). El Tratado haría imposible dar marcha atrás en estas decisiones, ya que abre a las concesionarias la posibilidad de recurrir a las entidades arbitrales para compensaciones millonarias en base al lucro cesante (el dinero que dejarían de percibir en unos negociaos tan jugosos).

Repercusiones del Tratado sobre la política farmacéutica

El gasto farmacéutico es uno de los principales problemas del sistema sanitario español. Nuestro gasto en medicamentos es casi el doble de los países de la Unión Europea y desde los gobiernos centrales y autonómicos, se han ido adoptando diferentes medias para intentar reducirlo y racionalizarlo. Entre estas medidas estarían la potenciación de los medicamentos genéricos, la fijación de precios de referencia, la prescripción por principio activo, la sustitución de medicamentos bioequivalentes para pagar los de menor precio, el control de las innovaciones que no aporten mejoras  terapéuticas, etc.

Dado que el lobby de la industria farmacéutica es uno de los más poderosos del mundo y tienen una gran presencia en el Departamento de Comercio USA lo que le da acceso privilegiado a los borradores el acuerdo, cosa que no tiene ni el Parlamento Europeo ni los gobiernos nacionales de la UE ni mucho menos las organizaciones civiles, es previsible que el Tratado está siendo diseñado de acuerdo a los intereses comerciales que hace desde hace años vienen promoviendo y que parece son el núcleo duro de los acuerdos alcanzados en la negociación:

  • Prolongar el tiempo de vigencia de las patentes de los medicamentos  a más de 20 años
  • Retrasar la entrada de los genéricos en el mercado (las Agencias Estatales deberán retrasar la evaluación de su eficacia y seguridad a la fecha en que acabe la patente)
  • Reducir los requisitos para las patentes, más permisivos en Estados Unidos, para facilitar la comercialización de las innovaciones biotecnológicas
  • Incrementar el período de protección de los datos de los medicamentos biológicos a más de 12 años (entre 4 8 en la actualidad)
  • Prohibir o  limitar las políticas de los gobiernos de precios y reembolsos (favorecer precios más altos para las falsas innovaciones que no aportan mejoras terapéuticas y establecimiento de precios mínimos para medicamentos comparables)
  • Presencia de los laboratorios en los organismos estatales que fijen las políticas de precios (Garantías Procesales)
  • Limitar la información de los resultados de los ensayos clínicos de nuevos fármacos (garantía de calidad y seguridad para los pacientes y facilitar la medicina basad en la evidencia) para evitar una presunta desventaja comercial de los laboratorios.
  • Incluir mecanismos de arbitraje (ajenos a los tribunales de justicia de los países) para que las compañías puedan reclamar compensaciones económicas por decisiones que afecten a las patentes, genéricos o controles de pecios que reduzcan su negocio
  • Convergencia reglamentaria para que la UE y USA suplanten a la OMS  en el establecimiento de normas de registro, calidad, seguridad y eficacia de los medicamentos (resucitar el colonialismo comercial con los países menos desarrollados) afectados
  • Crear un Comité Industria-Gobiernos  para monitorizar el cumplimiento del acuerdo (patentes, normas de genéricos, fijación de precios y reembolsos)

Todo estas medidas incrementarán de manera brutal los gastos sanitarios para los gobiernos (en detrimento de sus economías), podrán en riesgo la sostenibilidad de los sistemas sanitarios públicos, dificultarán el acceso a los medicamentos de la población en momentos de crisis, aumentarán la irracionalidad del sistema, y afectarán a la salud de la población generando mayor mortalidad y carga de enfermedad.

Entre las principales consecuencias, que se pueden extraer de la escasa información disponible están:

- Una disminución de las exigencias de seguridad para los consumidores a las empresas de la industria alimentaría como la comercialización de los alimentos transgénicos o la desinfección de pollos mediante cloro (prohibidos en Europa y aprobados en Estados Unidos).

- Recortes y pérdida de control público en educación formación, desarrollo científico y derechos de propiedad intelectual, al servicio de las grandes corporaciones privadas.

- Eliminación del derecho a la salud garantizado por un Sistema sanitario Público Universal y equitativo para equipararnos al modelo de Estados Unidos donde los derechos sociales básicos no están garantizados por el Estado.

- Precarización de las condiciones laborales y salariales de los trabajadores sanitarios,

- Destrucciones de empleo en los servicios sanitarios y sometimiento de su actuación a los intereses empresariales como en os hospitales y aseguradoras norteamericanas.

- Desaparición de las regulaciones medioambientales que garantizan la salud pública como la autorización del fracking para obtener gas del subsuelo utilizando productos químicos, que pueden contaminar los acuíferos de bebida, las prospecciones petrolíferas

La protección de los inversores a costa de la capacidad legislativa de los gobiernos y de los derechos de los ciudadanos supondrá un ataque a la soberanía de los países para desarrollar políticas públicas progresistas.

En resumen, para la FADSP “se trata de un acuerdo que poner por delante de los derechos de la ciudadanía a los intereses de las grandes multinacionales. Hay que exigir que se paralicen las negociaciones y que cualquier acuerdo que se quiera realizar se haga de manera pública y transparente y sometido al control de los organismos democráticos de la UE y los países miembros”.

Fuente: Iniciativa Debate

Accords de libre-échange Transatlantique : Quid de la perte de souveraineté des Etats européens ?

Accords de libre-échange Transatlantique : Quid de la perte de souveraineté des Etats européens ?

TTA.jpgDans la continuité de l’ALENA et de feu l’AMI (accord multilatéral sur l’investissement), le plus grand accord commercial bilatéral au monde (TTIP) se négocie  actuellement dans une grande discrétion entre l’Europe et les Etats-Unis sur fond de discordes, notamment sur des sujets comme la Culture, l’Agro-alimentaire ou l’audiovisuel. Cependant, les américains  ont  une lecture sous-jacente du dit traité, caractérisée par leur approche sur la protection de leurs investisseurs face aux conflits commerciaux.

 

Le piège du tribunal arbitral
En effet, dans la gestion des conflits commerciaux, les Tribunaux nationaux et internationaux d'arbitrages (CIRDI OU CNUDCI, entre autres) donnent aux entreprises la possibilité d’attaquer des Etats. En notant, que les sentences rendues par ces tribunaux sont exutoires devant les tribunaux nationaux. Ce qui confère aux Entreprises autant de pouvoir que les Etats, Etats qui n’ont plus la liberté de modifier les législations ou les lois au détriment des intérêts de ces mêmes Entreprises, sans se voir condamner devant une cour internationale. Et pour cause, les multinationales américaines ont une puissance de lobbying et un pouvoir d'influence tentaculaire. Elles exercent leur puissance sur les organisations internationales, notamment sur le terrain du Droit (Common Law- DPI). Cette influence s'étendant jusqu'à leur implication dans l'élaboration des textes législatifs votés par des élus, ces derniers défendant les intérêts des bailleurs de fonds de leur campagne électorale. On retrouve également  cette influence jusqu' au niveau des Agences  de Réglementations, ayant normalement un rôle de défense de la sécurité publique, mais où le conflit d'intérêt est flagrant au vu des travaux rémunérés qu'elles réalisent au profit de ces mêmes multinationales. Et enfin, une influence financière, puisque les états Unis finance en grande partie la Banque mondiale et désigne son Président.

L’encerclement par la connaissance
Ce pouvoir d’influence a été rendu possible grâce au développement depuis le début des années 70, d’une expertise, d’une expérience et d’une grande maitrise dans des négociations comme celle du TTIP.
Pour cela, les américains ont développé dans le monde un réseau très important et influent de Cabinets d’Avocats Anglo-saxons. Pour qu'aujourd'hui, ils représentent plus de 70% du marché  avec au TOP20 exclusivement ces mêmes Cabinets, qui toutes ont au moins une adresse en France ! C’est la conclusion qui ressort du classement réalisé par la firme de sondage Acritas (Sharplegal 2013 Global Elite Brand Index) sur la base de critères comme la force de leur Réputation et de leur Marque. Ces cabinets adoptant une posture protectionniste au profit des États Unis, au grand Dam de la France qui elle ne dispose que d’une masse critique très faible. En notant que quand dans l'Europe des 28, la France se bat individuellement sur des sujets précis et techniques, les Etats-Uniens eux se battent en meute sur des sujets beaucoup plus stratégiques et d'avenir (en exemple le monde immatériel de l’internet et du numérique).

Le précédent de l’ALENA
Pour illustrer cela, il suffit de se pencher sur l'accord de libre échange ALENA entre les USA et le Mexique-Canada, pour constater toute la puissance Américaine dans la défense des intérêts de ses multinationales. Comme le souligne l’étude réalisé par le Centre de Recherche sur l’Amérique Latine (CNRS):”le Droit des investissements dans l’ALENA”, nous sommes passés de la “protection” à la “sécurité” des investissements, puisque le traité a permis une interprétation laxiste de la protection.  En allant sur le site NAFTA du secrétariat de l’ALENA on y trouve “les dispositions relatives au règlement des différents”, parfaitement transposable à l’accord transatlantique actuel. Avec deux principes forts, l'un sur " le traitement national",  et l'autre "celui de "la nation la plus favorisée". Ce qui interdit toute aide (financière ou règlementaire) ciblée de l'Etat vis à vis d’entreprises nationales, tout en l'amenant à ouvrir son marché. Conséquence pratique : la condamnation du gouvernement canadien à verser 250 millions de dollars au profit de la multinationale pétrolière américaine Lone Pine, suite à un moratoire sur la fracturation hydraulique du gaz de schiste au Québec!

Une levée de bouclier contre cet accord, notamment ”Europe Ecologie- Les verts” ou l’AITEC (Association international de Techniciens, Experts et chercheurs), semblent laissé perplexe le commissaire européen en charge du commerce Krel De Gucht qui semble vouloir se dédouaner et partager la responsabilité dans la signature d’un tel traité, en lançant en ligne sur le site de la commission  européenne une consultation publique,  sur la protection des investisseurs dans le cadre du TTIP.

Quelques Sources:
Le Droit des investissements dans l ALENA alena -  colloque A Bello http://www.sciencespo.fr/opalc/sites/sciencespo.fr.opalc/files/Guy%20Mazet%20Le%20droit%20des%20investissements%20dans%20l'ALENA_0.pdf
Aperçu des dispositions relatives au règlement des différents dans le cadre de l ALENA
https://www.nafta-sec-alena.org/Default.aspx?tabid=137&language=fr-CA

Le rôle des juridictions étatiques devant l arbitrage commercial
http://eprints.ucm.es/6963/1/LE_R%C3%94LE_DES_JURISDICTIONS_%C3%89TATIQUES_DEVANT_L'ARBITRAGE.pdf

EUROPA – COMMUNIQUES DE PRESSE – Communiqué de presse – La Commission européenne lance une consultation publique en ligne sur la protection des investisseurs dans le cadre du TTIP
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-292_fr.htm

Le développement des grands cabinets anglo-saxons d'audit en France
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/27/58/PDF/COM021.PDF

Rapport de la firme de sondage ACRITAS-
http://www.droit-inc.fr/dl601

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Ex: http://www.agoravox.fr

Dans son livre consacré à l’accord transatlantique, Danièle Favari donne toutes les raisons pour s’y opposer. Et par-delà les risques sanitaires et le fait de servir les multinationales, il y a un mécanisme peu connu mais révoltant, survivance du défunt AMI, les RDIE, ces tribunaux qui asservissent les démocraties.

Le RDIE, qu-est-ce que c’est ?
 
TAFTA-w-01-6fea0.jpgLe RDIE (Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats), ou ISDS en anglais (Investor-State Dispute Settlement) est « un mécanisme d’arbitrage privé entre les investisseurs et les Etats qui se substituerait aux juridictions existantes, permettant ainsi aux investisseurs privés de s’affranchir de toutes les lois et, de contourner les décisions qui leur seraient gênantes et de sanctifier la privatisation du pouvoir législatif ». Les Etats et les Parlements ne peuvent rien contre ces jugements. 6514 cas ont été soumis en 2012. Danièle Favari note que « 15 arbitres ont décidé de 55% de tous les litiges connus  » et que « les revendications des Investisseurs ont été acceptées dans 70% des décisions arbitrales connues en 2012 », avec 1,77 milliards de dollars d’indemnité à Occidental contre l’Equateur.
 
Selon le mandat de la Commission « l’accord devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseur / Etat efficace et à la pointe, assurant la transparence, l’indépendance des arbitres et la prévisibilité de l’accord, y compris à travers la possibilité d’interprétation contraignante de l’accord par les Parties. Le règlement des différends d’Etat à Etat devrait être inclus, mais ne devrait pas interférer avec ledroit des investisseurs d’avoir recours à des mécanismes de règlement des différends investisseur-Etat  ». Il doit protèger les investisseurs contre « la discrimination (par rapport à des locaux, l’expropriation, un traitement injuste et inéquitable et la possibilité de transfert de capitaux  ».
 
La démocratie dans une cage

Cela a permis à Philip Morris de poursuivre l’Uruguay et l’Australie pour leurs législations antitabac. L’AECG, traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, pourrait permettre «  aux grandes compagnies gazières et pétrolières de contester l’interdiction de la fracturation hydraulique en Europe  ». Pour Danièle Favari, « l’arbitrage investisseur-Etat est un concept qui est contesté par certains gouvernements comme une atteinte injustifiée à leur souveraineté  », en mettant Etats et entreprises sur le même plan. Pire, ce sont « des décisions sans appel qui pourraient faire jurisprudence  ». Pour elle, au final, cela revient à « subordonner les droits fondamentaux des peuples au commerce, à l’économie et à la finance ; l’ultime étape que représente le TAFTA dans la destruction finale de notre modèle, de nos choix de société et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est sur le point d’être franchie ».

Je suis à 100% d’accord avec Danièle Favari. Le RDIE peut paraître anodin, voir même juste au premier abord. Mais il représente une remise en cause fondamentale de la démocratie. Un tel mécanisme passe au-dessus des lois et des constitutions : ce faisant les peuples perdent progressivement leur capacité à décider de leur destin, comme on le voit bien avec les traités européens dans l’UE. Mettre fin à la libre-circulation des capitaux ? Vous n’y pensez pas ! Les multinationales qui l’utilisent pour exporter leurs profits vers des parasites fiscaux pourraient s’y référer pour poursuivre la France. Tout ceci montre que ces traités mettent hors du champ démocratique des décisions qui devraient pourtant pouvoir être discutées et tanchées lors des élections. Ce faisant, ils mettent la démocratie en cage.
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Des précédents inquiétants
 
Ce n’est malheureusement pas une nouvelle idée. Citant « L’AMI, non merci  » de la Coordination contre l’AMI, Danièle Favari rappelle que ce projet d’accord négocié à la fin des années 1990 remettait en cause « toute législation nationale par un investisseur dès lors qu’il considérait qu’il s’agissait d’un obstacle à l’entrave de son activité et à sa recherche de profit  ». Alors étudiant, j’avais écrit un papier pour dénoncer « L’AMI contre la démocratie  » en pronostiquant « à notre démocratie (le gouvernement des peuples par eux-mêmes) se substituerait une dictature du marché et d’un organisme indépendant qui ne manquerait pas d’être contrôlé par une poignée de multinationales et de fonds de placement  ».
 
Elle cite Martin Hart-Landsberg qui dénonce « la domination des multinationales (…) qui ont généré en 2010 une valeur ajoutée d’environ 16 000 milliards de dollars, correspondant à plus d’un quart du PIB mondial », Salvador Allende, à l’Assemblée générale de l’ONU en 1972 : « Nous faisons face à un conflit frontal entre les entreprises transnationales et les Etats. Ceux-ci sont court-circuités dans leurs décisions fondamentales – politiques, économiques et militaires – par des organisations globales qui ne dépendent d’aucun Etat et dont les activités ne sont contrôlées par aucun parlement, ni aucune institution représentatif de l’intérêt collectif  » et David Rockefeller, dans Newsweek en février 1999 : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire  ». On pourrait y ajouter la série de Jacques Sapir sur la dépossession de la démocratie.
 
Ces organismes indépendants et ces traités représentent une remise en cause profonde de nos démocraties car ils ne permettent plus aux peuples de choisir leur destin en toute liberté. Pour cela, il faut absolument les combattre quand on réalise l’importance de ce qui est en jeu ici. Merci Danièle Favari de nous y aider.
 
Source : « Europe / Etats-Unis : les enjeux de l’accord de libre-échange  », Danièle Favari, éd. Yves Michel 
 

vendredi, 16 mai 2014

Hausse du cours des céréales sur fond d’événements en Ukraine

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Hausse du cours des céréales sur fond d’événements en Ukraine

Auteur : Tatiana Golovanova 
Ex: http://www.zejournal.mobi

La crise en Ukraine provoque l’effervescence sur le marché mondial des céréales. Le prix de la tonne de blé à la bourse de Chicago a atteint un niveau record depuis mars dernier.

Actuellement les contrats sur les céréales à livrer en juillet sont conclus pour près de 270 $ la tonne. Odessa et encore quatre ports sur la mer Noire assurent près de 90 % des exportations ukrainiennes de blé. La recrudescence de la violence expose les exportations des produits agricoles, disent des acteurs du marché.

Le bond des prix à la bourse de Chicago est dû à la fois à plusieurs facteurs, disent des experts. Le premier est la révision à la baisse du rendement des céréales aux Etats-Unis. L’hiver dans les régions agraires du pays a été froid, une partie des céréales a gelé. A présent ces régions connaissent une vague de sècheresse, ce qui se ressentira également sur la récolte. Le deuxième facteur d’enchérissement des céréales est en fait la guerre civile en Ukraine. Les événements tragiques à Odessa ont mis de l’huile sur le feu. C’est dans cette région que se trouvent les ports d’où le blé est exporté. Le troisième facteur est lié aux spéculations.

Une hausse des prix devrait profiter aux fournisseurs de céréales. Car dans ce cas l’Ukraine pourra gagner davantage et compléter ses réserves en or et en devises. Or un tel scénario est peu probable. L’année dernière l’Ukraine a rentré une récolte record de 63 millions de t. Cette année les prévisions officielles se situent au niveau de 55-59 millions de t. Cela à cause des problèmes internes, notamment, le financement. La crise financière en Ukraine a privé les agriculteurs de la possibilité de prendre des crédits. Officiellement les banques ne refusent pas d’accorder un crédit, mais durcissent les conditions, en l’octroyant sur gage. A présent les agriculteurs ont dépensé leurs dernières économies pour les semailles, et 20 % des terres n’ont pas été labourées. Et vers l’automne tous les problèmes ukrainiens pourraient s’accentuer, estime Dmitri Rylko, directeur général de l’Institut de la conjoncture du marché agricole.

« Nous voyons d’assez substantiels problèmes avec des investissements à l’hectare. Notamment, il y aura moins d’engrais. Cela peut se répercuter sur le rendement et sur la qualité des céréales en Ukraine. Si la situation continue de se dégrader, les problèmes s’accumuleront pour culminer au moment de la rentrée de la récolte, quand on manquera tout simplement de ressources clés, par exemple, de carburant. On n’aura pas d’argent pour s’approvisionner. Les semailles des blés d’automne pourront être remises en question. »

Les événements politiques dans le sud et l’est de l’Ukraine sont un autre facteur important. L’Ukraine dépend beaucoup des contrats à long terme sur la livraison des céréales. Si les contrats anciens sont honorés, les commerçants ne se dépêchent pas d’en conclure de nouveaux. D’ailleurs, on ignore qui va garantir l’exécution de ces contrats, les événements en Ukraine étant facilement susceptibles de constituer une clause de « force majeure ». Et ces risques obligeront les acheteurs à rechercher des fournisseurs plus sûrs. Comme solution de remplacement les experts voient la Roumanie, la Bulgarie et la Russie.


- Source : Tatiana Golovanova

Les Mistral pour la Russie : un enjeu stratégique majeur pour la France

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Les Mistral pour la Russie: un enjeu stratégique majeur pour la France

par Aymeric Chauprade

Ex: http://www.realpolitik.tv/2014/05/les-mistral-pour-la-russie-un-enjeu-strategique-majeur-pour-la-france/

En mars au journal de TF1, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius déclairait que « La France pourrait annuler les ventes des deux BPC si la Russie ne changeait pas de politique à l’égard de l’Ukraine et de la Crimée. »Les BPC, c’est-à-dire les Bâtiments de projection et de commandement, les deux navires militaires de type Mistral commandés en 2011 à la DCN (Direction des constructions navales).

Cette décision serait catastrophique à plusieurs égards. Pour le contrat lui-même bien sûr, qui pèse 1,2 milliards d’euros et qui conditionne un millier d’emplois à Saint-Nazaire. Il faudrait rendre l’argent déjà versé (la moitié), renvoyer la poupe des navires (construite en Russie) et s’acquitter d’importantes indemnités. En outre la France perdrait ses droits sur les plans du Mistral, déjà remis à la Russie, qui pourrait alors les construire elle-même. Une telle décision nous fermerait également la porte à tout futur contrat avec la Russie et notamment à son immense programme de réarmement naval (civil et militaire), estimé à plus de 50 milliards de dollars. Nos concurrents n’attendent que cela !

Mais au-delà, c’est la parole de la France qui est en jeu. Plusieurs contrats importants sont en cours de négociation, citons les 126 avions Rafale avec l’Inde pour un montant de 12 milliards d’euros, une série de contrats libanais financés par l’Arabie Saoudite pour 3 milliards de dollars, deux satellites espions avec les Emirats arabes unis… Mettons-nous à la place de ces pays, vont-ils s’engager plus loin sachant que ces méga-contrats peuvent être remis en cause du jour au lendemain pour des raisons diplomatiques ?

Car revenons à la source du problème : la Russie n’a pas militairement envahi la Crimée, auquel cas la question pourrait se poser, elle a simplement accepté le rattachement, après un référendum, de cette région très majoritairement peuplée de Russes et arbitrairement annexée à l’Ukraine en 1954. Si les différents diplomatiques, qui font partie de la vie des nations, même lorsqu’elles sont proches, doivent se traduire par des ruptures de contrats d’armement, autant faire une croix sur la capacité exportatrice de notre industrie de la défense ! Et au final sacrifier toute notre filière et perdre notre statut de puissance car, rappelons-le, ce secteur représente 165.000 emplois directs et autant d’emplois indirects, un chiffre d’affaire global de 17,5 milliards d’euros dont environ 30% est réalisé à l’exportation. La France est le quatrième exportateur d’armes mondial, derrière les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie et ce résultat prouve l’excellence de nos industriels, que ce soit nos grands groupes ou notre réseau de PME. Se couper de cette compétition internationale à cause de revirements diplomatiques, perdre nos clients en rompant unilatéralement des contrats pourtant signés aurait des effets destructeurs sur l’ensemble de cet écosystème. Des milliers d’emplois seraient en jeu, mais aussi la place de la France dans le monde.

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a fait savoir que « la question de la suspension se posera au mois d’octobre » (date de livraison du premier BPC), « à condition que ce soit dans un ensemble de mesures » prises notamment au niveau européen. Il soumet ainsi la France à une décision prise à Bruxelles, ce qui est tout à fait inacceptable. La réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN en 2009 ne suffit pas, il faut qu’en plus elle fasse dépendre ses décisions de nature militaire de l’Union européenne ! Une UE qui ne possède pas de politique claire au niveau stratégique et demeure surtout inféodée aux intérêts américains (cf le Traité transatlantique), qui est tiraillée entre les intérêts contradictoires de ses membres, et qui s’incarne dans une personnalité controversée, aussi transparente que maladroite, à savoir Catherine Ashton. Et il faudrait que Paris abandonne encore sa souveraineté et se détermine par rapport à cet attelage qui ne sait pas où il va.

Dans ce domaine comme dans les autres, la France doit retrouver son indépendance, défendre ses intérêts stratégiques, penser en termes géopolitiques, dans la longue durée et non pas en fonction des émois soulevés par les journaux télévisés. L’industrie de la défense joue un rôle capital dans notre économie, par la place importante qu’elle occupe, par sa capacité exportatrice, on l’a dit, également par ses recherches en haute technologie qui profitent au secteur civil. Remettre en cause la livraison des deux navires commandés par la Russie reviendrait à se tirer une balle dans le pied, et dans cette optique tous les patriotes doivent clairement signifier au gouvernement qu’il fait fausse route.

Aymeric Chauprade

jeudi, 15 mai 2014

« Euro » vision, une victoire du communautarisme

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« Euro » vision, une victoire du communautarisme

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

eurovision.pngFinalement c’est Thomas Neuwirth, surnommé « Conchita Wurst », ce dernier terme signifiant « saucisse » (tout un symbole), représentant autrichien à l’ « euro » vision, qui s’est imposé à l’issue de cette émission télévisée au soir de ce 10 mai 2014. Ce dernier s’est présenté en femme à barbe, une provocation que la Russie notamment avait peu appréciée. Sa nette victoire interroge. Il est en effet sur le papier douteux qu’un pays comme l’Irlande, où l’avortement est encore interdit, ait pu donner douze points à ce candidat, de même que la Grèce, où l’homosexualité est extrêmement mal vue, et d’autres pays d’Europe centrale et orientale.

C’est en fait le mode de fonctionnement de cette élection, analogue au concours de Miss France mais aussi au classement des « personnalités », qui amplifie naturellement des personnalités hétérodoxes bénéficiant d’une prime idéologique et surtout d’un soutien ciblé d’une ou plusieurs communautés. L’existence par ailleurs d’un jury, qui modère le résultat des téléspectateurs, corrige un vote qui n’irait pas dans le « sens du vent ».

En clair, les téléspectateurs européens dans chaque pays vont voter pour les différents candidats, nombreux par ailleurs, chacun en fonction de son goût musical et pour divers autres raisons. Le gagnant sera celui qui aura obtenu le plus de suffrages, sans forcément atteindre un grand score. Moins de 5% peut suffire, si les téléspectateurs étaient très divisés au niveau de leur choix. C’est dire que la représentativité du vainqueur est extrêmement limitée.

Si en plus d’un jury complaisant, dont on devine qu’il est naturellement porté à être favorable à ce genre d’excentricités, et qu’il est sensible à l’impact médiatique d’une telle valorisation, une communauté en particulier se mobilise davantage que les autres en ciblant un seul candidat, non en fonction de son origine nationale mais uniquement de son orientation sexuelle, alors les jeux sont faits.

Habituellement, l’ « euro » vision est parasitée par des choix géopolitiques, valorisant le voisin scandinave, ou le voisin slave, ou le voisin orthodoxe. C’est ainsi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont donné de nombreux points à la Russie, de même que la Grèce. Cette année, il a été également impacté par le vote gay. En clair, alors que les autres votants se divisent en de multiples candidats, les défenseurs de cette communauté votent unanimement pour celui qu’ils estiment les représenter, indépendamment des qualités musicales ou de la prestation réalisée. C’est un vote idéologique en faveur de la théorie du gender. Les présentateurs français ont d’ailleurs évoqué « un magnifique message de tolérance envoyé par l’Europe entière ».

Il n’y a donc pas eu besoin de fausser les résultats, mais simplement de laisser faire le principe communautaire renforcé considérablement par le rôle du jury, et ce qui était voulu médiatiquement a eu lieu.

C’est la même chose en France concernant le classement des personnalités préférées. On s’étonne de découvrir chaque année en tête des célébrités « issues de la diversité ». On s’imagine alors qu’elles ont reçu un soutien massif. Rien n’est plus faux. Le premier classé a pu n’obtenir que 3% des adhésions. Le fait qu’il soit premier ne signifie donc pas grand-chose.

Si les sondés « issus de la diversité » votent massivement pour les représentants de cette même diversité, alors que les « de souche » se divisent en choisissant les personnalités « de souche », alors le résultat est forcément celui que l’on constate.

euro1398469797240.jpgAvec le communautarisme, à savoir le choix de privilégier l’appartenance communautaire avant l’appartenance nationale, identitaire ou simplement culturelle, alors tous les votes de ce type sont profondément faussés et donnent un résultat qui n’a aucune signification mais qui est instrumentalisé par les journalistes et par certains politiciens pour faire croire que les vainqueurs sont représentatifs du peuple, alors qu’ils ne sont que l’égérie de minorités actives.

En clair, le communautarisme, qu’il soit fondé sur l’appartenance ethnique, le sexe ou l’orientation sexuelle, reste en réalité très minoritaire, mais a un impact en revanche fondamental sur les résultats de ce type de compétitions. Ceux qui en tirent une leçon allant « dans leur sens », à savoir l’idéologie mondialiste, sont des falsificateurs.

Ce samedi soir n’a pas démontré une « tolérance européenne » mais la puissance du communautarisme gay en Europe, sans commune mesure d’ailleurs avec le soutien à la « diversité » puisque les représentants de la France ont fini bon dernier. Ceux qui voulaient la soutenir ont pu trouver dans le candidat de la Hongrie de quoi les satisfaire. On peut penser que leur résultat est toutefois la matérialisation de l’image négative de la France en Europe et aussi de leur pauvreté musicale.

Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

Die metapolitische Bedeutung der Conchita Wurst

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Die metapolitische Bedeutung der Conchita Wurst

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

Politik ist Showbiz und Showbiz ist Politik. Das gilt auch für eine so abgehalfterte Nummer wie den Eurovision-Songcontest, der irgendwann mal in grauer Vorzeit so etwas wie eine paneuropäische Idee transportierte, analog zur EWG im Wirtschaftsbereich. Wenn man so will, war der Songcontest, so trivial und seicht er immer schon gewesen sein mag, auf metapolitischer Ebene auch eine Feier der Vielfalt und Einheit der Völker Europas.

Man hatte Vergnügen an der Selbstdarstellung der Länder und fieberte mit wie bei einem Fußballspiel. Ähnlich wie der Fußball mit seinen austauschbaren Legionären ist der Songcontest inzwischen über weite Strecken entnationalisiert und homogenisiert. Während es noch bis in die Achtziger Jahre hinein üblich war, [2] in der Landessprache zu singen, sind heute nahezu alle Beiträge auf Englisch, [3]der lingua franca des Imperium Americanum. Das Personal fällt durch Beliebigkeit und Austauschbarkeit auf, und die oft am Reißbrett, nach rein kommerziellen Gesichtspunkten entworfenen Liedchen und Rennpferdstars sind in der Regel schnell vergessen.

Hinzu kommt, daß die Kunst des „Schlagers“, der gepflegten Schnulze, oder wie man einst veredelnder sagte: des „Chansons“ schon lange im Verfall begriffen, nur mehr ein bestenfalls nostalgischer Witz ist. Wenn der Song Contest früher in seinen besten Momenten „High Camp“ war (ich denke etwa an Udo Jürgens, ABBA, France Gall, Johnny Logan, Waterloo oder die entzückende Nicole, [4] damals in den Goldenen Achtzigern, als die Welt noch in Ordnung war, zumindest für mich), so ist er heute allenfalls „Trash“, und als solcher wird der dort dargebotene Totaldreck (da nützt auch die ab und zu wieder hervorgekramte Landessprache [5] nix mehr) wohl auch von den meisten verbliebenen Zuschauern rezipiert, ganz nach dem Motto „so schlecht, daß es schon wieder gut ist“.

Meinen letzten Songcontest habe ich 1988 gesehen, im Alter von zwölf Jahren. Damals ging der Austropopper Wilfried mit einer grauenerregenden, sperrholzartigen Nummer namens „Lisa, Mona Lisa“ [6] für Österreich ins Rennen. Ich wollte unbedingt, daß mein Land gewinnt, und schaffte es sogar, mir das Lied aus rein patriotischen Gründen schönzulügen, somit die Politik über die Ästhetik und den guten Geschmack siegen zu lassen (das passiert mir heute hoffentlich nicht mehr). Wilfrieds Auftritt wurde zum semi-legendären Desaster, mit „zéro points“ für’s gedemütigte Vaterland, und ich weinte gar bittere Tränen.

Die Enttäuschung war so traumatisch, daß ich seither nie wieder zugeschaut habe, auch wenn im Folgejahr ein Genie namens Thomas Forstner mit einer Dieter-Bohlen-Komposition immerhin Platz 5 erklomm (nur um zwei Jahre später abermals als Schlußlicht zu enden). 1990 kam dann eine Austro-Piaf namens Simone mit dem zeitgeist-adäquaten Superhit „Keine Mauern mehr“ (Platz 10), und in den Folgejahren gleich zweimal hintereinander ein drogensüchtiger Prolo namens Tony Wegas (Platz 10 und 14), der später damit Schlagzeilen machten, daß er alten Damen die Handtaschen stahl (kein Witz). Alles, was nachher kam, ist meinem Trivia-Gedächtnis entfallen.

Jedenfalls gibt es wohl keinen normalen Menschen über zwölf, der den Songcontest in irgendeiner Weise ernst nimmt: das ganze ist, wie gesagt, Camp, Trash, Kitsch, „tongue in cheek“, „Kult“, und insofern war es konsequent, daß Österreich  2003 einen Kabarettisten mit einem gezielt idiotischen Scheißdrauf-Titel [7] in die Manege geworfen hat. Besagter Alf Poier war auch einer der wenigen, die es wagten, über den diesjährigen Kandidaten, ein Lebewesen, das sich „Conchita Wurst“ [8] nennt, zu lästern.  [9]

„Wenn jemand nicht weiß, ob er ein Manderl oder ein Weiberl ist, dann gehört er eher zum Psychotherapeuten als zum Song Contest“, so Poier im Interview mit „Die ganze Woche“.

„Mit dieser verschwulten Zumpferl-Romantik kann ich nichts anfangen. Wie jemand seine Sexualität auslegt, ist jedem selbst überlassen. Aber dass ständig an die große Glocke gehängt werden muss: ‚Ha, wir sind so benachteiligt … und wir sind eine Minderheit‘, dieses Gesülze geht mir ordentlich auf den Wecker“, echauffierte sich der 47-Jährige im Gespräch mit der Wochenzeitschrift.

Ich habe keine Ahnung, ob und inwiefern Tom Neuwirth alias Conchita Wurst, geboren im Jahr von Wilfrieds epochaler Niederlage, therapiebedürftig ist; dem Vernehmen nach versteht er sich als „Travestiekünstler“ und die Wurst als „Kunstfigur“, und das ist im Showbusiness ja nun wirklich nicht etwas rasend Neuartiges. Gerade im Hinblick auf den Anlaß ist das „aa scho wuascht“, denn der Songcontest ist derzeit ohnehin die nach dem Christoper-Street-Day schwulste Veranstaltung der Welt. [10]Daß Camp und Trash gerade unter Schwulen äußerst beliebt sind, ist allgemein bekannt. Insofern ist „Conchita“ im Eurovision-Spektakel bestens aufgehoben.

Hier könnte man die Geschichte stehen lassen, wenn nicht das Wurst-Stück von Anfang an als ein Kulturkampfmanöver inszeniert worden wäre, und Neuwirths Sieg in Kopenhagen nicht abgefeiert werden würde, als hätte eine Marslandung oder ein humanitärer Evolutionssprung stattgefunden. In den letzten Wochen konnte man dem aufsässig gestylten, vollbärtigen Genderbender-Gesicht mit den langen Wimpern kaum entkommen. Die Verantwortlichen im ORF hatten die Wurst ohne den sonst üblichen Publikumsvorentscheid ausgewählt, was auf eine bewußt eingefädelte Sache hindeutet.

Was nun am Outfit der Wurst-Gestalt nicht zufälligerweise ins Auge springt, ist die gezielt disharmonische Kombination von schroff entgegengesetzten Geschlechtsmerkmalen: die fast schon magersüchtig schlanke Figur, die schön gefönten, seidig glänzenden Haare, die großen, stark geschminkten Kulleraugen treffen auf einen dunklen, hypermaskulinen Vollbart.  G’schmackig! Das ist auch gemessen an Transvestiten- und Drag-Queen-Standards ungewöhnlich, und ein optisch ziemlich krasser Eingriff.

Er erzeugt einen ambivalenten Reiz, der auf die meisten Menschen wohl eher unästhetisch und abstoßend wirkt. In einem ganz schlichten, quasi chemischen Sinne: geschlechtliche Reize funktionieren über Polarität, Polarität ist die Bedingung der geschlechtlichen Anziehung; ich kann mir nicht aussuchen, wen ich erotisch abstoßend oder anziehend finde oder nicht.  Das ist eine schlichte Tatsache, eine alltägliche Erfahrung, die jeder Mensch an sich beobachten kann (ich für meinen Teil kann mir die Visage der Wurst keine zwei Sekunden lang ansehen, ohne daß mir physisch schlecht wird), und die über dem ganzen Geschwätz über das Phantom „Homophobie“ seltsamerweise völlig ignoriert wird.

Die exquisite, kalkulierte Scheußlichkeit der „Conchita Wurst“-Figur geht weit über das Spiel mit der Androgynität hinaus, wie man es von sexuell ambivalenten Popstars wie David Bowie, Boy George oder Annie Lennox kennt, die man durchaus schön und verführerisch finden kann. Den Geschmack am Grellen, Dekadenten und Paradiesvogelhaften freilich vorausgesetzt, und der ist nicht jedermanns Sache. Aber auch in dieser Sparte ist die Wurst eine eher zwei- bis drittklassige Figur. Der „Glamour“ bleibt eine Behauptung, ein bemühtes Klischee, ist wie der an James-Bond-Titel erinnernde Siegersong [11] ein Zitat von einem Zitat, ein Abklatsch von einem Abklatsch.

Das Liedchen mag besser sein als der durchschnittliche Müll, der auf dem Songcontest serviert wurde, wesentlich besser (oder schwuler) als, sagen wir, Thomas Forstners Meisterstück von 1989 [12]ist es aber im Grunde auch nicht. Jedenfalls kann ich hier kein überragendes Talent erkennen; die Stimme ist fast ebenso grauenhaft wie das restliche Gesamtkunstwerk. Sogar der einen Pornowitz suggerierende Name „Conchita Wurst“ ist häßlich, mixt das Exotische mit dem Profanen, und auch das wohl mit Kalkül. Grind-o-rama de luxe!

 

 

Conchita-Wurst-10.jpgDafür steht „Conchita Wurst“ der Wille zur Provokation, Konfrontation und Polarisierung buchstäblich ins Gesicht geschrieben. So mancher, der den Hype der letzten Wochen mitverfolgt hat, wird wohl zurecht den Verdacht geschöpft haben, daß hier eine Art Testballon oder Lockvogel vorgeschickt wurde, um zu prüfen, ob sich nicht ein paar auswertbare „homophobe“ Reflexe hervorkitzeln lassen. Man wollte sichtlich die „Toleranz“-Kapazität des Publikums auf die Probe stellen. Und dazu bedurfte es eines etwas stärkeren Tobaks als üblich, denn Schwule und Transvestiten an sich sind weißgott keine Seltenheit im Fernsehen.

Es muß auch eine Art Test gewesen sein, wie häßlich die Kröte inzwischen sein kann, die man dem Publikum zum Schlucken servieren darf. Was auch relativ widerspruchslos geschah, denn zu einer Kampagne wie dieser gehört die ständig im Raum stehende Drohung, als intolerantes „homophobes“ Arschloch dazustehen, wenn man sich den etwaigen Brechreiz in irgendeiner Weise anmerken läßt. Man erinnert sich in Österreich auch noch, mit welchem „Shitstorm“ etwa Niki Lauda in die Knie gezwungen wurde [13], weil er zugab, daß er „schwules Tanzen“ im öffentlich-rechtlichen Fernsehen geschmacklos findet.

Alle, wirklich alle Medien, von der als achso „populistisch“ und „reaktionär“ verschrieenen Kronen-Zeitung aufwärts, beteiligten sich an diesem Spiel, so zu tun, als hätte man hier das Normalste oder wenigstens Coolste auf der Welt vor sich. Diejenigen, die auf „homophobe“ Muckser gelauert haben, warteten vergeblich. Da mußte man schon in Facebookseiten oder Kommentarspalten oder meinetwegen ein paar Krone-Leserbriefen stierln. Poiers Stimme war in diesem Klima eine einsame Provokation.

Wer Antennen für den metapolitischen Gehalt der Wurst-Kampagne hatte, konnte ihren Subtext kaum übersehen. Werner Reichel [14]beschrieb es gut auf dem Blog von eigentümlich frei:

Wurst ist ein öffentlich-rechtlicher Werbeträger für die Gender-Mainstream-Ideologie. Ein Staatskünstler durch und durch. Die schrille Kunstfigur soll den Beweis liefern, dass man Geschlechterrollen und -identitäten annehmen und wechseln kann, wie es einem gerade beliebt. Man nutzt den Aufmerksamkeitseffekt, den ein bärtiger Transvestit generiert, um einem möglichst großen Publikum mitzuteilen, dass dies der neuen gesellschaftlichen Norm entspricht.  Die Wurst als leuchtendes Vorbild und Prototyp des neuen Menschen, wie ihn sich die neosozialistischen Gesellschaftsingenieure erträumen.

Der  Song-Contest-Auftritt von Conchita Wurst wird deshalb als mutiger Kampf für mehr Toleranz und Offenheit inszeniert.  Das funktioniert auch ganz gut. In Kopenhagen sorgt sie/er für Aufsehen, wie der ORF nicht müde wird zu berichten. Nur eines läuft nicht ganz so wie gewollt. Wer „kämpft“, der braucht zwingend auch einen Gegner, einen Feind. Doch daran mangelt es der Wurst und dem ORF. Schließlich rennt man ohnehin nur offene Türen ein.  Schwulsein wird im politisch-korrekten Europa ohnehin von den neosozialistischen Meinungsführern  als cooler, bunter und erstrebenswerter Lifestyle verkauft, ganz im Gegensatz zur miefigen Heterofamilie, der Brutstätte von (häuslicher) Gewalt, rechtem Gedankengut und anderen grauslichen Dingen.

Der ganze Gehalt der Wurst’schen Agenda liegt nach dem Schlagersieg in Kopenhagen offen zutage. Bundespräsident Fischer himself, ein mit Gauck vergleichbarer, rückgratsarmer Parteisoldat und Opportunist ließ verlauten:

Ich gratuliere Conchita Wurst zu ihrem Sieg beim Eurovision Song Contest! Das ist nicht nur ein Sieg für Österreich, sondern vor allem für Vielfalt & Toleranz in Europa. Dass sie ihren Sieg all jenen widmete, die an eine Zukunft in Frieden & Freiheit glauben, macht ihn doppelt wertvoll. Ein schöner Tag für Österreich! Herzliche Gratulation!

Schau an! Es ging also um „Frieden & Freiheit“ und „Vielfalt & Toleranz in Europa“ und nicht um die Prämierung einer mittelmäßigen Schnulze in einem schundigen Wettbewerb (einem „Schas“ laut ORF-Kommentator Andi Knoll). „Conchita“ selber schätzt „ihren“ Beitrag zum Fortschritt der Menschheit nicht weniger bescheiden ein. „Ihr“ (etwas kryptischer) Kommentar:

This night is dedicated to everyone who believes in a future of peace and freedom. You know who you are – we are unity and we are unstoppable.

Halleluja! Frieden und Freiheit! Na doll! Wer kann da dagegen sein, außer ein paar verwarzte, fossilierte, homohassende Kanaillen??? Wir gehen herrlichen Zeiten entgegen! Dessen ist sich die Presse europaweit sicher:

Wer kann Tränen, Diva-Kleidern und einem Bart widerstehen – und Wursts Botschaft, dass der Sieg allen gehört, die sich „Frieden und Freiheit“ wünschen? (Berlingskie Tidende, Kopenhagen)

Eine Ohrfeige für die Homophoben in Europa. (Aftenposten, Oslo)

Ich bin so froh, dass meine Kinder in einer Zeit leben, in der Conchita und nicht Hitler Österreich repräsentiert. (The Independent, London)

Das Lied war nicht schlecht, und ich freue mich, daß es Putin und seinesgleichen den Finger zeigte. (The Guardian, London)

Hinter diesem Bart steckt eine Botschaft der Toleranz. (ABC, Madrid)

Der Leckerbissen des Tages sind aber für mich die Rhapsodien von Karl Fluch im heutigen Standard. Der hatte bereits in der Wochenendausgabe des linksliberalen Flaggschiffs den Songcontest zur „Toleranzprüfung“ erklärt, und in Visionen von einer erlösten Welt geschwelgt:

Thomas Neuwirth vermittelt als Conchita Wurst eine Diversität, die für sehr viele (Sag bloß!- M.L.) ein Normalzustand ist. Und wenn es dereinst für alle Normalzustand ist, dann wurde zumindest eine Eurovision Wirklichkeit.

Jeder soll hier zeigen dürfen, was für ein fortschrittlicher Preisdemokrat er ist, denn:

Wie ein schwuler Mann mit Bart in Frauenkleidern die Toleranz in osteuropäischen Ländern auf die Probe stellt, das war britischen Blättern wie dem Guardian Geschichten wert, auch die FAZ und der Spiegel berichteten. Dabei ging es weniger um die Musik, sondern um die Wogen der Entrüstung aus tendenziell wenig toleranten Ländern. Der Kanon: Je autoritärer regiert wird, desto größer ist die Ablehnung. Wer hätte das gedacht?

Da ist unversehens wieder die Katze aus dem Sack gelassen: der Autor tut unter der Hand so, als ob „Toleranz“ und die Anerkennung einer Sache als „Normalzustand“ ein- und dasselbe wären. In Wahrheit ist aber das Gegenteil der Fall. Etwas, das als „Normalzustand“ angesehen wird, muß ja nicht mehr toleriert werden. Den Priestern und Kommissaren des „Toleranz“-Kultes geht es nicht darum, daß eine Sache bloß geduldet wird, sie soll auch innerlich komplett angenommen und assimiliert, die Gefühle und Wahrnehmungen selbst sollen umgepolt werden. Das kann bei abweichenden Sexualformen wegen des Polaritätscharakters der Sexualität aber niemals restlos der Fall sein.

„Conchita Wurst“ spielt in dieser kulturpolitischen Agenda die Rolle eines Akklimatisierungsfreaks, der das Publikum nach dem ersten Schock an noch extremere Formen der Geschlechteridentitätsinszenierung gewöhnen soll. Die Frage, die ich mir hier immer stelle, ist: Warum? Wozu? Was erwarten sich Leute wie Fluch von der Erfüllung einer solchen Utopie? Selbst wenn es funktionieren sollte, wozu soll es gut sein? Ich verstehe es nicht.

Wozu die allgemeine Verbürgerlichung der Freaks und Freakisierung der Bürger? Fließen dann Milch und Honig, wird alles regenbogenbunt, sind dann alle glücklicher, bricht der Weltfrieden aus? Ist das realistisch, ist das gesellschaftspolitisch, ist das ästhetisch zu rechtfertigen? Welcher erwachsene Mensch glaubt denn ernsthaft an solche Spinnereien?

Und noch eine, vielleicht blöde Frage: wenn all diese Dinge zum „Normalzustand“ würden, ginge dann nicht auch der ganze Spaß und Thrill an der Abweichung und Exzentrik, der Leute wie Tom Neuwirth offensichtlich beflügelt, verloren? Letzter will ja offensichtlich nicht „normal“ sein, sondern ein Star, ein Paradiesvogel – und das sei ihm gegönnt. Wenn jede Grenze gefallen, wenn alles „überschritten“ ist, wo bleibt dann die Erotik des Überschreitens?

Ich schließe mich hier Jim Goad [15]an:

I remember back when public shaming was largely aimed at the homos. Nowadays it’s the homos and their sob sisters who are eagerly doing most of the “outing” and public shaming. Either way, I’ll pass.

Not that anyone asked, but I preferred gay males when they were cultural outsiders who seemed impossible to offend. Nowadays they scream for mainstream acceptance and get offended at everything. Tsk-tsk, ladies! As outsiders, they used to see clearly through the idiocy of mass-culture moral panics. Now, as they squiggle and squirm to be accepted as “normal” rather than “different,” they fabricate their own humorless moral panics.
Zurück zur Wurst: Nachdem der „Test“ nun bestanden ist, bleiben keine Fragen mehr offen: „Toleranz als europäische Vision“ so der pathetische Titel des Artikels auf Seite 2 des heutigen Standards (ebenfalls von Meister Fluch), der die „bärtige Diva“ als „umjubelte Symbolfigur“ und ihren Triumph als gezielten Affront gegen osteuropäische „autoritäre“ Schurkenstaaten wie Rußland und Weißrußland feiert (übrigens wurden die russischen Contest-Teilnehmer in Kopenhagen ausgepfiffen, während die ukranische Vertreterin mit „starkem Applaus“ bedacht wurde).

Im Kommentar auf Seite 20 [17] läßt Fluch dann so richtig die Zügel schießen, und bringt das Märchen von der Welterlösung durch allgemeine Totalverschwulung in konzentrierter Form. Das funktioniert nur mithilfe diverser Pappkameraden und Vogelscheuchen. Wie üblich in „Verblendungszusammenhängen“ dieser Art stellt er dabei die Realität gleich mehrfach auf den Kopf. Das heißt, er muß als Akt der Widerstands und der Subversion inszenieren, was in Wirklichkeit alle maßgeblichen medialen und politischen Kräfte hinter sich hat:

Jetzt auch noch die Wurst. Als wäre Ö3 mit der wieder einmal entflammten Debatte um einen höheren Anteil heimischer Popmusik im Programm nicht schon genug beschäftigt, sich Ausreden einfallen zu lassen. Nein, jetzt gewinnt Österreich auch noch den Song Contest. Und blöderweise mit einem Lied, das wieder nicht formatradiotauglich ist.

Die Formatierung des Lebens ist aber nicht nur ein Problem von Berieselungssendern wie Ö3. Immerhin, den kann man abdrehen. Schlimm ist es, wenn die Politik die Erscheinungsformen des richtigen Lebens ignoriert oder sie in Formate pferchen möchte, die wie Korsetts wirken. Geformt und eng gebunden von einer Scheinmoral, die das moderne Dasein und seine Diversität nie verstanden hat und es deshalb als beängstigend wahrnimmt.

Strohmann No. 1: „Conchita“, die einer kleinen Subkultur entstammt, deren Lebensstil untypisch für die Mehrheit ist, ja die es als dezidierte „Kunstfigur“ gar nicht „gibt“, wird hier zum Paradigma der „Erscheinungsformen des richtigen Lebens“, des „modernen Daseins“ und der „Diversität“ (stöhn) [18].  No. 2: „Die Politik“ „ignoriert“ diese „Erscheinungsformen“ und findet sie „beängstigend“. Das ist eine steile These. Wer soll denn damit gemeint sein? Bundespräsident Heinz Fischer? [19] Der österreichische Nationalrat? [20] Das EU-Parlament in Brüssel? [21] Das Bundesministerium für Bildung und Frauen? [22] Die Familienpolitiker der ÖVP? [23] Die Wiener Sozialinfostellen? [24] Rätsel über Rätsel!

Weiter im Text:

Conchita Wurst ließ einen mit ihrem Sieg beim 59. Song Contest in Kopenhagen ein wenig Hoffnung schöpfen. Denn ihren Triumph verdankte sie nicht nur ihrer Darbietung. Der Zuspruch entsprang einer beispiellosen Solidarisierung mit einem Außenseiter. Die gängigen nationalen Rivalitäten des Song Contest schienen plötzlich weniger wichtig zu sein als das Abschneiden der falschen Dame mit dem richtigen Bart, die von konservativer Seite angefeindet worden war. Das war Millionen weltoffenen Menschen in Europa zu viel. Sie wollten ein Zeichen setzen, und das ist ihnen gelungen.

Na bitte, was für ein Schlachtengemälde: es ging nicht so sehr um die Musik, sondern um „ein Zeichen zu setzen“, um das Bekenntnis der „weltoffenen Menschen“ in Europa, die sich zu Millionen und Abermillionen solidarisch erhoben haben, und zwar aus empörtem Widerstand gegen nicht mehr erträgliche Anfeindungen von „konservativer Seite“, die in dem ganzen Rummel wohl kaum mehr als ein paar Piepser, vorzugsweise aus dem Osten, gewesen sein können, wenn nicht gar wichtige Ingredienzen der Gesamtinszenierung. Und wer nicht mit den „Weltoffenen“ [25] mitgejohlt hat, ist implicite ein mieser, rückwärtsgewandter, intoleranter, schlechter Mensch.

Denn kein Märchen ohne Feindbild, und das ist schnell gefunden (Strohmann No.3) – Konservative, Christen, Hinterwäldler:

Wursts Sieg wurde auch in Haushalte übertragen, in denen man sich wahrscheinlich bekreuzigt hat, als man ihrer zum ersten Male ansichtig wurde. Doch dieser bunte Vogel mit den langen Wimpern wurde von Europa nicht auf einen der hinteren Plätze verräumt, sondern auf Händen zum Sieg getragen. Wenn das einige Menschen zum Nachdenken angeregt hat, ist das ein weiterer Sieg, den sich die Wurst an die Brust heften darf. Ihr Beispiel zeigt: Homosexuelle sind keine wehrlosen Opfer, die man nach Lust und schlechter Laune diffamieren kann. Denn dann verscherzt man es sich möglicherweise mit sehr vielen Leuten.

Liegt es an mir, oder klingen die letzten Sätze nicht ein klitzekleines bißchen wie eine Drohung? In unseren Ländern wird zwar nicht „autoritär regiert“, aber wehe dem Abweichler, der nicht mit den Wölfen heult, mit den Schafen blökt und den Schweinen grunzt – er wird unweigerlich aus der Herde ausgestoßen werden. Um klarzumachen, daß heute beim leisesten „homophoben“ Muckser die Rosa Gestapo vor der Tür [26]steht, und man es sich insbesonders mit den Schreiberlingen von rosa Blättern und rosaroten Fernsehsendern und der Zuchtrute der roten „Antidiskriminierungsstellen“ [27], äh, „verscherzt“, dazu braucht es beileibe keine „Conchita Wurst“ – weder in Österreich noch sonstwo in der westlichen Welt, [28] wo „Homophobie“ zur Zeit das zweitschlimmste Verbrechen [29] nach „Rassismus“ [30] ist, und die hexenjagdartigen Diffamierungen die Schlagseite gewechselt haben.

„Nach Lust und schlechter Laune diffamieren“ kann dagegen jeder die sogenannten Konservativen, oder was er dafür hält, und das ganz ohne Folgen, vielmehr mit dem Applaus „sehr vieler Leute“, natürlich nur der schicken, fortschrittlichen, „modernen“ und  sonstwie maßgeblichen. Und so werden sie wieder über die Bühne gejagt, die Finster- und Buhmänner, die in all dem Hype ohnehin kaum zu hören waren, keinen Mucks von sich zu geben wagten und eher noch beflissen gute Miene gemacht haben.

Das konservative Österreich, das sich sonst mit jeder neugeborenen Kuh im Stall ablichten lässt und jeden Kreisverkehr zur Eröffnung in Weihwasser ertränkt, ist schmähstad. Das muss man nicht überbewerten, aber es ist symptomatisch für das vorherrschende arrogant-ignorante Denken. Gleichzeitig stellen sich jene damit auf eine Stufe mit reaktionären Eiferern in so toleranten Ländern wie Russland, der Türkei oder Weißrussland.

Tiraden wie diese dienen nur dem Theatereffekt und sind ungefähr so sinnvoll und mutig, wie tote Karnickel auszupeitschen.  Sie verschleiern die kaum mehr auf nennenswerte Widerstände treffende Machtfülle der gesellschaftspolitischen Agenda, die hinter dem „Conchita Wurst“-Phänomen stecken. In Wahrheit stehen die Tore sperrangelweit offen und werden kaum mehr verteidigt. Schließlich gerät Fluch endgültig ins Delirium und taucht in eine Parallelwelt ab (Strohmann No. 4):

Was die nicht verhindern können, schweigen sie tot. Eine Kunstfigur wie Conchita Wurst und ihre gesellschaftspolitischen Ansprüche werden stur ignoriert. Es wird nicht erkannt, wofür sie steht, geschweige denn geschätzt. Es gilt immer noch: Es darf nicht sein, was nicht sein darf.

Von „Totschweigen“ kann wohl kaum die Rede sein, wenn die Propaganda lauter dröhnt als der Niagarafall. Und: was sind denn nun die „gesellschaftspolitischen Ansprüche“ einer „Kunstfigur“(!), die so überlebenswichtig für den Rest der Welt sind, daß sie ein solches Pathos verdienen? Inwiefern beweist ihr Sieg bei einem Kommerz-Schnulzencontest irgendeine Relevanz dieser Ansprüche? Ich bin sicher, darauf könnte Fluch auch keine überzeugende Antwort geben. Hier ist einer besoffen von der Mystik eines epidemisch verbreiteten quasi-religiösen Kultes – anders kann man dieses Phänomen, das sich gegen jede Rationalität gepanzert hat, nicht nennen.

Federvieh wie dieses glaubt immer noch ernsthaft, gegen den Strom zu schwimmen, ohne wahrhaben zu wollen, daß es selbst schon Teil des Stroms ist. Das muß wohl mit den psychologischen Mechanismen linker Selbstbilder zu tun haben. Es ist freilich „symptomatisch“ für deren „arrogant-ignorantes Denken“, das sie wie immer auf den (echten oder auch nur eingebildeten) Gegner projizieren. Dergleichen steht völlig unverbunden neben widersprechenden Aussagen wie diesen, wo man sich siegesicher gibt, auch noch das letzte „reaktionäre“ Widersassengeröll wegzuspülen:

Wurst hingegen vermittelte in den letzten Tagen mehr Lebensgefühl als alle Europawahlplakate zusammen. Dazu muss man weder sie noch ihre Musik mögen. Aber sie steht innerhalb eines Wertespektrums, das für viele in Europa zum Glück schon als selbstverständlich gilt. Der Rest musste das am Samstag zur Kenntnis nehmen.

Das europäische „Wertespektrum“ der Zukunft verkörpert sich also in bärtigen Transen im Glitzerfummel, die sich „Conchita Wurst“ nennen und Plastikkitsch-Schlager trällern… noch bei Trost? Ich sag schon mal Gute Nacht, Europa. Sonst noch was? Daß diese Blase aus chronischer Tiefenbescheuertheit eines Tages platzen wird, diese Hoffnung gebe ich immer noch nicht auf….

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[1] Image: http://www.sezession.de/44978/die-metapolitische-bedeutung-der-conchita-wurst.html/conchita

[2] Achtziger Jahre hinein üblich war,: http://de.wikipedia.org/wiki/Eurovision_Song_Contest_1983

[3] heute nahezu alle Beiträge auf Englisch, : http://de.wikipedia.org/wiki/Eurovision_Song_Contest_2014

[4] Nicole,: http://www.youtube.com/watch?v=GvD8Y6gr9lk

[5] hervorgekramte Landessprache: http://www.youtube.com/watch?v=L_W2tbW64pQ

[6] „Lisa, Mona Lisa“: http://www.youtube.com/watch?v=JJ_-kNC7Y_E

[7] gezielt idiotischen Scheißdrauf-Titel: http://www.youtube.com/watch?v=G-Qj5FVK5Cg

[8] „Conchita Wurst“: https://www.google.at/search?q=alf+poier&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:de:official&client=firefox-a&channel=sb&gfe_rd=cr&ei=0W9wU87EEeqg8wfYi4HIBw#channel=sb&q=conchita+wurst&rls=org.mozilla:de:official

[9] zu lästern. : http://diepresse.com/home/kultur/popco/3801135/Song-Contest_Alf-Poier-wettert-gegen-Wurst?_vl_backlink=/home/index.do

[10] schwulste Veranstaltung der Welt. : http://www.news.at/a/song-contest-wurst-interview-news

[11] erinnernde Siegersong: http://www.youtube.com/watch?v=SaolVEJEjV4

[12] Thomas Forstners Meisterstück von 1989 : http://www.youtube.com/watch?v=RmE6XdVShvw

[13] Niki Lauda in die Knie gezwungen wurde: http://derstandard.at/1295570673764/ORF-Dancing-Stars-Niki-Lauda-empoert-sich-ueber-schwules-Tanzen

[14] Werner Reichel : http://ef-magazin.de/2014/05/07/5308-eurovision-song-contest-homophobe-dringend-gesucht

[15] Jim Goad : http://takimag.com/article/arkansas_store_censors_elton_johns_designer_baby/print#axzz31PdxmyKw

[16] Image: http://www.sezession.de/44978/die-metapolitische-bedeutung-der-conchita-wurst.html/bbch

[17] Kommentar auf Seite 20: http://derstandard.at/1399507183320/Der-Triumph-eines-Gefuehls

[18] (stöhn): http://www.sezession.de/27442/kleiner-traktat-uber-die-vielfalt.html

[19] Bundespräsident Heinz Fischer?: https://www.facebook.com/heifi2010/photos/a.415979693452.206281.59810443452/10152479138828453/?type=1&theater

[20] Der österreichische Nationalrat?: http://www.hosiwien.at/historische-abstimmung-im-nationalrat-hosi-wien-uberreicht-allen-183-abgeordneten-rosa-punschkrapfen/

[21] Das EU-Parlament in Brüssel?: http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+REPORT+A7-2014-0009+0+DOC+PDF+V0//DE

[22] Das Bundesministerium für Bildung und Frauen?: http://www.bmukk.gv.at/ministerium/vp/2013fs/20130523a.xml

[23] Die Familienpolitiker der ÖVP?: http://www.bmukk.gv.at/ministerium/vp/2011fs/20110516.xml

[24] Die Wiener Sozialinfostellen?: https://www.wien.gv.at/search?q=Homosexualit%C3%A4t&client=wien&proxystylesheet=wien&tlen=250&ulang=de&oe=UTF-8&ie=UTF-8&getfields=*&entsp=a__wiengesamt&site=wiengesamt

[25] „Weltoffenen“: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/1468/jargon-der-weltoffenheit

[26] vor der Tür : http://www.telegraph.co.uk/news/religion/6424895/Pensioner-questioned-by-police-after-complaining-about-gay-pride-march.html

[27] „Antidiskriminierungsstellen“: http://www.wien.gv.at/menschen/queer/

[28] noch sonstwo in der westlichen Welt,: http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/firefox-konzern-mozilla-chef-brendan-eich-zurueckgetreten-a-962497.html

[29] Verbrechen: http://takimag.com/article/racism_the_eighth_deadly_sin_jim_goad#axzz31PdxmyKw

[30] „Rassismus“: http://jungefreiheit.de/allgemein/2014/weiss-hat-immer-schuld/

[31]  Bild Conchita Wurst: Wikipedia: http://de.wikipedia.org/wiki/Conchita_Wurst

[32] : http://

[33] : http://www.youtube.com/watch?v=FpLMw4dAZCM

[34] : http://www.spiegel.de/kultur/tv/wurst-triumph-beim-esc-russische-politiker-werden-ausfaellig-a-968777.html

[35] : http://www.youtube.com/watch?v=E6C3DmGVdB0

[36] : http://www.focus.de/kultur/musik/eurovision-song-contest/esc-2014-conchita-wurst-jury-sido-sido-sexuelle-gesinnung-spielt-ja-alles-keine-rolle_id_3837045.html

[37] : http://25.media.tumblr.com/tumblr_ltdzpaEhuL1qbno3ao1_500.jpg

[38] : https://www.youtube.com/watch?v=0pmqG8x3DH8

[39] : http://www.blick.ch/news/schweiz/neue-stop-aids-kampagne-so-viel-sex-wie-nie-zuvor-id2846609.html

[40] : http://www.lovelife.ch/de/

[41] : http://www.youtube.com/watch?v=5tn8mEk6r8I

[42] : http://karlheinzweissmann.de/symbolkunde.html

[43] : https://scontent-a-vie.xx.fbcdn.net/hphotos-prn1/l/t31.0-8/10355511_280127952160790_8811774119038288704_o.png

[44] : http://eulenfurz.wordpress.com/2014/05/12/hans-wurst/

[45] : http://www.google.de/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2F0%2F01%2FJosef_Unterberger_-_Christus_im_%2525C3%252584hrenfeld.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fcommons.wikimedia.org%2Fwiki%2FFile%3AJosef_Unterberger_-_Christus_im_%25C3%2584hrenfeld.jpg&h=591&w=912&tbnid=6fAUi-7_q6O5JM%3A&zoom=1&docid=EpxHGRO_rrjpgM&ei=aNVxU5aTMITT4QTEyYDQDA&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=4809&page=1&start=0&ndsp=15&ved=0CFsQrQMwAQ

[46] : http://www.freitag.de/autoren/tsckaer/jesus-wurst-superstar

[47] : http://renepaulhenry.free.fr/conchita_jesus.jpg

[48] : http://sphotos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-frc3/t1.0-9/10256182_703609149680471_2409472717747911971_n.jpg

[49] : http://www.youtube.com/watch?v=piYvb6wtjZY

mercredi, 14 mai 2014

Ukraine, après Farage, Schröder: L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE

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Ukraine, après Farage, Schröder: L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE

Auteur : AFP 
Ex: http://www.zejournal.mobi

L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder estime que l'Union Européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne, en ayant obligé Kiev à choisir entre un avenir avec l'UE ou avec la Russie, dans le journal Welt am Sonntag, dimanche.

"L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association" que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine, a jugé M. Schröder, ami de longue date du président russe Vladimir Poutine.

"L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE", a-t-il rappelé.

"On pouvait parler d'un traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L'erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie", a-t-il poursuivi.

Tout en assurant par ailleurs que "des erreurs ont été commises de toutes parts", M. Schröder ne condamne pas le rattachement de la Crimée à la Russie, à la suite d'un référendum jugé illégal par la communauté international.

"Le rattachement de la Crimée est contesté sur le plan du droit international, mais c'est maintenant une réalité. La Crimée a décidé par référendum qu'elle voulait être une région russe. Et cela a été appliqué", a-t-il relevé.

M. Schröder a également relativisé l'influence de Moscou sur les séparatistes pro-russes ukrainiens.

"L'idée qu'il suffirait que le président russe ou le chef du gouvernement ou qui que ce soit d'autre n'aurait qu'à dire +basta+ pour que tout rentre dans l'ordre n'est certainement pas réaliste", a-t-il commenté.

Dimanche se tiennent en Ukraine deux référendums dans l'est du pays.

Plus de sept millions d'Ukrainiens de l'Est sont appelés à se prononcer sur l'"indépendance" des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux régions frontalières de la Russie, où les insurgés contrôlent les principales villes.

Dans l'interview, M. Schröder est également revenu sur la fête organisée pour ses 70 ans à Saint-Petersbourg, et à laquelle a participé le président russe, ce qui lui avait valu de vives critiques en Allemagne.

L'accolade chaleureuse entre les deux hommes à l'arrivée du président russe avait été particulièrement commentée en Allemagne.

Depuis que je connais Vladimir Poutine, depuis plus de 14 ans, on se salue ainsi. Je ne vais pas changer cela, pas même dans les périodes difficiles, a rétorqué M. Schröder.

M. Schröder a aussi rejeté les critiques de ceux qui le jugent de parti pris parce qu'il préside le groupe d'actionnaires de Nord Stream. Ce groupe, fondé pour la construction d'un gazoduc transportant du gaz russe vers l'Europe via la Baltique et donc en évitant l'Ukraine, est détenu à 51% par Gazprom, contrôlé par l'État russe.

Nord Stream est une entreprise européenne, dont le siège est en Suisse et dont sont également actionnaire les groupes allemands Eon et BASF, ainsi que Gaz de France, a rappelé M. Schröder.

 - Source : AFP

Alemania y China edifican la nueva ruta de la seda a través de Rusia: ¿la troika del siglo XXI?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

A diferencia de Alemania y Rusia, la prensa china ha otorgado mucho vuelo a la “nueva ruta de la seda”: un proyecto geoeconómico de primer orden de Pekín que lo conecta geoeconómicamente con Berlín y Moscú, pero que, a mi juicio, tiene un transcendental trasfondo geopolítico (emsnews, 30/3/14). Durante su visita al emblemático puerto alemán de Duisburgo –el mayor puerto interno del mundo en la región siderúrgica y comercial del Ruhr, además de ser la encrucijada de transporte y logística de Europa–, el mandarín chino Xi Jinping exhortó a construir el cinturón económico de la ruta de seda.

Mientras Estados Unidos (EEUU) realiza cuentas alegres con los dos brazos de sus ominosas tenazas geopolíticas/geoeconómicas –tanto de la Asociación Transpacífico (ATP) como de la Asociación Trasatlántica de Comercio e Inversión (TTIP, por sus siglas en inglés), los cuales supuestamente captarían las dos terceras partes del comercio global–, las tres grandes geoeconomías de la proyectada “nueva ruta de la seda” conectarían a la hoy segunda geoeconomía global, China –a punto de desbancar a EEUU–, Alemania (primera en Europa y la cuarta a escala global) y Rusia (octava economía global).

La osadía geoeconómica/geopolítica del mandarín chino puede acelerar los planes de guerra de EEUU y Gran Bretaña, ya que ha sido un axioma inmutable de la geopolítica anglosajona desde sir Halford Mackinder (creador conceptual de la OTAN), en el intermezzo de las dos guerras mundiales a inicios del siglo XX: impedir a cualquier precio una alianza entre Alemania y Rusia en Europa. Hoy China y Alemania están conectadas por la red ferroviaria internacional Chongqing/Xinjiang/Europa.

Según Xinhua (28 y 30/3/14), la red ferroviaria “Yu Nueva Europa”, bautizada como la “nueva ruta de la seda”, se ha convertido en la “más importante ruta de comercio del mundo (¡supersic!) al conectar la relevante metrópoli sur-occidental de Chongqing (China) con Duisburgo”, que entró en operación en 2011 y recorta cinco semanas de transporte marítimo a sólo dos –lo cual fue seguido en 2013 por la conexión ferroviaria de cargo de Chengdu (capital de Sechuan y santuario de los legendarios Pandas)/Lodz (Polonia) que atraviesa Kazajistán, Rusia y Bielorrusia: mercados emergentes donde pasa la ruta de carga, que toma 12 días de transportación (http://www.alfredojalife.com/?p=1075 ).

Se vaticina que China se convertiría en el mayor socio comercial de Alemania en los próximos cinco años, cuando los principales socios de Berlín, tanto Francia como EU, “carecen de un poderoso potencial de crecimiento”.

En medio de las sanciones de Oc­cidente a Rusia, la prensa iraní destaca el acercamiento de China con Alemania, publica una entrevista con el investigador estadunidense-alemán William Engdahl, muy versado en geopolítica de los energéticos, las finanzas y los alimentos, además de ser catedrático de universidades en China y Alemania (http://www.presstv.ir/detail/2014/04/06/ 357386/china-uses-economy-to-avert-cold-war/). A juicio del entrevistador iraní, el presidente chino, Xi Jingping, dio un golpe maestro de “diplomacia económica” para contrarrestar el “esfuerzo de la facción neoconservadora de Washington para propiciar una nueva confrontación entre la OTAN y Rusia”.

Para Engdahl, la proclama de Xi en Duisburgo comporta “implicaciones asombrosas de crecimiento económico en Eurasia”. Resulta y resalta que Alemania y China representan “dos locomotoras económicas” a cada lado de la ruta de la seda y rememora que el término de “ruta de la seda” describe “la antigua ruta comercial y cultural entre China, Asia Central y el Sur de Asia, Europa y Medio Oriente, que fue creada durante la dinastía Han, 200 años aC”.

Tanto la “ruta de la seda económica” como la “ruta de la separada seda marítima (sic)” fueron mencionadas por Xi durante la tercera sesión plenaria del Partido Comunista chino. Para Xi la ruta euroasiática representa una “prioridad estratégica”, ya que “China necesita encontrar nuevos mercados de exportación y preservar los existentes, así como disminuir las brechas de desarrollo entre las áreas costeras bien desarrolladas como Shanghai y la parte menos desarrollada al interior del país”, lo cual servirá para “preservar la estabilidad al interior de China y en su vecindad”.

La provincia efervescente de Xinjiang (China) se encuentra a lo largo de la ruta de la seda, donde prevalecen los islámicos uigures: centroasiáticos de origen mongol.

Engdahl destaca que “el camino del corredor de la nueva infraestructura pasa por Rusia (¡supersic!)”, por lo que “no existe alternativa económica” y hace inevitable la profundización de la cooperación entre Alemania y Rusia y, por ende, de China con los dos. A Engdahl no se le pasa por alto que una semana antes de su periplo por varios países de Europa, Xi recibió en Pekín al príncipe heredero de Arabia Saudita, Bin Abdulaziz Al Saud, a quien invitó unirse en la construcción del cinturón económico tanto de la ruta eurosiática de la seda y como de la “ruta marítima de la seda” del siglo XXI que promuevan la “conectividad del transporte y la cultural”.

Llama la atención que Xi siempre acompañe la cuestión cultural en sus intercambios comerciales, como dejó entrever en su histórica visita a Yucatán: el “espíritu de Chichen Itzá”. El mandarín chino no deja nada al azar y, al unísono de su primer ministro, ha realizado visitas a varios países centroasiáticos a lo largo de la ruta de la seda: Turkmenistán, Kazajistán, Uzbekistán y Kirguizistán.

La elusiva estabilidad en Asia Central será fundamental para el éxito de la nueva ruta de la seda que comporta una propuesta visionaria y muy ambiciosa de cinco puntos del Xi: 1) la cooperación económica conjunta (¡supersic!); 2) el fortalecimiento de las conexiones de ruta para construir un gran corredor de transporte del Pacífico al mar Báltico y de Asia central al océano Índico (¡supersic!); 3) la facilitación comercial mediante la eliminación de barreras comerciales; 4) el fortalecimiento de la cooperación monetaria (¡supersic!), lo cual, a mi juicio, desplazaría gradualmente al dólar e impulsaría al renminbi chino, la rupia de India y al euro “alemán”, y 5) el estrechamiento de las relaciones de sus poblaciones: 30 mil (¡supersic!) miembros del Consejo de Cooperación de Shanghai estudiarán en las universidades chinas en los próximos 10 años.

Detrás de la decisión de China de enfocarse en dirección de su “occidente”, se encuentra un componente mayúsculo de seguridad, a juicio de Engdahl, cuando China es “muy vulnerable a la interrupción del estrecho de Malaca, donde pasa 85 por ciento de sus importaciones que incluyen 80 por ciento de sus necesidades energéticas”.

Con la mirífica “nueva ruta de la seda”, en sus componentes terrestre y marítimo, China intenta dar la vuelta al virtual bloqueo del estrecho de Malaca.

¿Dejará la dupla anglosajona, muy versada en balcanizaciones y desestabilizaciones, prosperar el eje euroasiático tripartita Berlín-Moscú-Pekín, que puede definir el nuevo orden multipolar?

www.alfredojalife.com

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Ukraine, du flot de l'histoire et de ses terribles engrenages

Ukraine, du flot de l'histoire et de ses terribles engrenages

Comment sauver l'Europe ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

femenukrs60.jpgQue nous arrive-t-il ? Tout d'un coup, nous comprenons. Non pas que nous n'avions pas compris mais il subsistait toujours un peu le doute, une interrogation. Qu'aurions-nous fait ? Dans quel camp aurions-nous été ? Que nous réserverait un jour l'histoire ? Nous avions tant lu sur la génération des années 30 de Maulnier à Aragon, de Cocteau à Malraux, de Drieu à Maurras, de Rebatet à Breton, de Bernanos à Sartre que nous sentions bien que leurs positionnements suivaient les aléas de l'Histoire, des familles, des générations politiques, de la clairvoyance intellectuelle, des idées prolétariennes ou bourgeoises voire même de l'avenir de la poésie. Cela nous fascinait.

Mais aujourd'hui, en suivant leur scénario, en assimilant honteusement, comme ils le font sur les médias officiels, la Crimée aux Sudètes et Poutine à un moustachu, de surcroit blanc et viril, nous nous retrouvons de facto dans le mauvais camp. Ainsi, s'il y avait une « troisième guerre mondiale » officielle, avec mobilisation générale, serions-nous tentés de partir pour Moscou. Derechef, nous serions alors rangés, à notre retour, du côté des collabos ou fusillés à Bad Reichenhall. Comme tout cela va très vite, vous êtes ainsi balancés du mauvais côté de l'histoire, au mépris de la vérité et de l'analyse juste puisque dans l'affaire qui nous préoccupe, ce sont bien les alliés de l'Europe, les gens de Praya Sektor qui font le salut romain en début de réunion. Voulez-vous les photos ? On voit ainsi devant nos yeux cette lâcheté des « trous du cul » dénoncés en son temps par Céline, souhaiter la victoire de l’OTAN et de l’Union Européenne, partager l'acharnement de Washington contre la Russie exactement comme hier Laval souhaitait la victoire de l’Allemagne ou Aragon encensait Staline. Face au drame de dizaines de morts, et au risque de guerre civile généralisée et de partition de l'Ukraine, on voit et l'on entend ainsi des Français exciter les tensions en Ukraine en prenant parti, sur la base d’un vocabulaire politique tissé de manipulation idéologique et de provocation, ignorant totalement les réalités culturelles, géopolitiques, économiques et stratégiques. Réalités  culturelles : la profonde division nationale, entre Russes, Ukrainiens et Ruthéno-Galiciens, Historiques, dans un pays qui fut martyrisé par l’Union soviétique : l'holodomor ou génocide par la faim de 1933 ; l'extermination des armées de libération nationale en 1954  et entre temps, la parenthèse nazie. Economiques, un pays très riche, la plaine à blé de l'Europe tant par ses sols agricoles (tchernoziom) que par ses mines et ses industries lourdes. Stratégiques, les bases navales russes sur la Mer Noire et le lieu de passage des oléoducs ou gazoducs orientaux vers les débouchés occidentaux.


Dans ces conditions, quelle est l'aberration ? Où est, en effet, l'irrationalité politique ? N'était-elle pas cette proposition de l’Union européenne, instiguée par une lointaine puissance maritime d’offrir de façon provocante à l’Ukraine un rapprochement politique et économique, voire militaire? La Russie, limitrophe sur près des 2/3 des frontières ukrainiennes, ne pouvait l’accepter. Ukrajnia ne signifie-t-il pas « frontière » en russe ?


Ainsi, soit, les « stratèges » de la Commission européenne sont des ignares historiques soit, ils sont totalement inféodés à l’OTAN dans la perspective d'une stratégie globale de chaos sur le terrain européen. Alors, tout serait prêt pour le drame de l'effondrement européen qui infuse depuis Gorbatchev car si l’Ukraine explose en deux, puis, peut être trois parties, il y aura forcément une dislocation régionale et des répliques dans d’autres pays des Carpates, des Balkans, des Tatras ou du Caucase. Face à cette tragédie, le premier devoir des dirigeants européens – et plus encore de la France- aurait été de prendre des distances c'est-à-dire d’abord de comprendre la crise. Or, on entendit dénommer les émeutiers aux saluts romains de  « pro- européens » ! 


L'Ordre nouveau approche et la destruction de la zone euro n’est plus pour certains qu’une question de temps ! La mise en scène de la troisième guerre mondiale, version XXIème siècle, c'est-à-dire sans mobilisation générale est en place. Ce sera la dissémination du chaos (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie). Elle commence à prendre forme sur le sol européen même. Les évènements s’accélèrent à différentes échelles depuis le début de l'année : monétaire avec des dettes souveraines impossibles à rembourser, des banques aux actifs de plus en plus toxiques; stratégiques avec l’émergence de blocs continentaux ou de pays dissidents en vue d’une confrontation planétaire. En Afrique : Rwanda, République démocratique du Congo, République Centrafricaine, Tchad, Somalie, Nigeria. En Asie: Chine contre Vietnam et Japon. L'Europe est invertébrée, pusillanime, divisée, incapable en 60 ans d'existence de créer une défense commune. Dans les états-majors, à cause de l'Ukraine, on recommence à entendre parler de « pare-feu », d' « échelles d’escalade », de « dissuasion élargie », terme pourtant créés pendant la Guerre Froide pour établir les différents scénarii possibles de la guerre en Europe. Nous aimerions entendre parler d'autre chose, par exemple de « puissance allemande ». Décidément serions-nous irrécupérables ? Nous commencions par être pro-russe et vouloir rejoindre Moscou et nous finissons en optant pour une Allemagne réveillée et décomplexée, une Allemagne comme leader politique de l'Europe puissance ! Qu'il est donc difficile de sauver l'Europe !

mardi, 13 mai 2014

Statistische EU-leugens

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Statistische EU-leugens: Gevoelde inflatie is de échte inflatie

Geeft u werkelijk maar 10% van u inkomen uit aan boodschappen?

De Europese Centrale Bank waarschuwde afgelopen week nogmaals voor het gevaar van deflatie, en gaf aan mogelijk in juni het extreem lage-rentebeleid te wijzigen om de inflatie aan te wakkeren. Dat zou goed zijn voor de economie. In werkelijkheid zijn de prijzen de afgelopen jaren dramatisch gestegen. De officiële inflatiestatistieken worden echter doelbewust gemanipuleerd, zodat de staat op kosten van de belastingbetalers nieuwe schulden kan maken om de failliete banken en zuidelijke crisislanden overeind te houden.

Nationale en Europese politici houden ons voor dat inflatie goed voor ons zou zijn. Stijgende prijzen goed voor de burgers, terwijl onze lonen, uitkeringen en pensioenen al jaren niet of nauwelijks stijgen? Enfin, het hoeft u niet te worden uitgelegd dat dit een drogreden is, want de meesten van u zullen het forse verlies van koopkracht duidelijk in hun portemonnee voelen.

Zo werkt de inflatieleugen

De Duitse auteurs Philipp Bagus en Andreas Marquart hebben een boek geschreven –‘Waarom anderen op uw kosten steeds rijker worden’- waarin ze nauwkeurig uit de doeken doen hoe de inflatieleugen functioneert. Zo blijkt de berekening van de hoogte van de inflatie en de verbruikersprijsindex buitengewoon complex en ondoorzichtig te zijn. Dat wordt met een reden gedaan: geen enkele burger kan op deze wijze nagaan of de cijfers wel kloppen. De enkeling die er openlijk tegenin durft te gaan, wordt weggewuifd met het argument dat de gevoelde veel hogere inflatie enkel inbeelding is.

Met de gemanipuleerde inflatiecijfers verhult de overheid de aanhoudende ontwaarding van ons (spaar)geld. Daar mogen de burgers absoluut niets van in de gaten krijgen, want anders zouden ze wel eens het vertrouwen in de staat en banken kunnen verliezen. Aangezien het papieren (fiat-)geldsysteem enkel drijft op vertrouwen, zal dat systeem onmiddellijk instorten als het vertrouwen verdwijnt.

Daarom wijzigen ambtenaren en politici de werkelijke statistieken op zo’n manier, dat er een zo laag mogelijk inflatiecijfer uitrolt. Met de dagelijkse realiteit van de gewone man heeft dat al jaren –en zeker sinds de invoering van de euro- helemaal niets meer te maken.

Onrealistisch lage uitgaven voedsel en energie

Een veel gebruikte tactiek is het aandeel voeding en energie in de ‘inflatiekorf’ onrealistisch laag te houden. Geeft u werkelijk maar ca. 10% van uw maandelijkse loon aan levensmiddelen en 2,5% aan stroom uit? Zo ja, dan doet u in de ogen van de overheid iets verkeerd. Eet u voortaan maar wat minder (lux), doe in plaats van de verwarming maar een extra trui aan en steek eens wat kaarsen aan in plaats van uw lampen.

Juist voeding en energie zijn de afgelopen jaren veel duurder geworden. Vooral energie zal dankzij de omschakeling op ‘DUURzame’ windenergie de komende jaren in prijs exploderen. Bedenk dan dat honderdduizenden gezinnen met lagere inkomens, uitkeringsafhankelijken en gepensioneerden nu al amper genoeg hebben om hun dagelijkse boodschappen en energiekosten te betalen. Om dat feit te verhullen, wordt het aandeel voedsel en energie in de inflatieberekening veel lager gehouden dan in werkelijkheid het geval is.

Valse prijsdalingen

Tactiek nummer twee werkt als volgt. U koopt een nieuwe PC die twee keer zo krachtig is als uw vorige PC van enkele jaren geleden. Het apparaat kost net zoveel in de aanschaf, maar de statistici schalen een lagere prijs in, omdat ze de kwalitatieve verbetering meerekenen. In realiteit is de prijs echter niet gedaald. Bovendien kunt u meestal geen nieuwe (goedkopere) PC meer kopen die dezelfde prestaties levert als uw vorige exemplaar. De niet bestaande ‘prijsdaling’ van uw PC wordt echter zwaar meegerekend in de inflatiekorf, zodat de duurdere levensmiddelen en energie valselijk worden gecompenseerd.

Als de staat de inflatie niet kunstmatig laag zou houden, dan zou het een veel hogere rente over zijn staatsleningen moeten betalen. Omdat de aandelen- en vastgoedmarkten niet in de statistieken worden meegenomen, is in de jarenlange enorme stijging van deze markten heel goed te zien waar de enorme hoeveelheden extra geld die zijn gecreëerd naartoe zijn gevloeid.

Kloof arm en rijk in Westen steeds groter

Deze prijsstijgingen op de vermogensmarkten is één van de belangrijkste oorzaken van de almaar groter worden van de kloof tussen rijk en arm in het Westen. Vooral de rijkeren profiteren enorm van de stijgende aandelenmarkten, en gebruiken hun groeiende vermogen om nog meer aandelen en vastgoed te kopen. In met name Spanje en Nederland betalen steeds meer gewone gezinnen een extra hoge prijs doordat de vastgoedzeepbel in die landen inmiddles is geklapt.

Samen met de talloze belastingen die vooral de burgers en kleinere bedrijven treffen is de overheid volgens de auteurs niets anders dan een moderne variant van de Middeleeuwse ‘roofridders’. ‘Sterker nog, de oude roofridders zouden zich in hun graf omdraaien als ze zouden zien met welke trucs de belastinginkomsten worden geoptimaliseerd. In die tijd was men daar tenminste eerlijk over door ‘je geld of je leven’ te roepen.’

Belastingdruk stapsgewijs steeds hoger

Zo kan het dat zowel de echte prijzen als de belastingen al jaren sneller stijgen dan uw inkomsten. Dat gaat sluipenderwijs, zodat u zo min mogelijk in de gaten heeft dat u stukje bij beetje moet inleveren en bezuinigen. Belastingadviseur dr. Hans-Georg Jatzek rekende uit dat een vrijgezel in 1960 € 60.000 euro bruto had moeten verdienen om het hoogste belastingtarief te kunnen betalen. Wat had u in 1960 met een salaris van omgerekend 132.000 gulden (!) kunnen doen? Naar verhouding oneindig veel meer dan nu met € 60.000 (ca. € 3000 netto per maand).

Aan de hand van het gemiddelde loon wordt de toenemende uitbuiting van de burger nog duidelijker. In 1960 moest een werknemer 20 x het gemiddelde verdienen om in het hoogste belastingtarief te vallen. Nu is dat amper het dubbele.

Bagus, professor economie aan de Rey Juan Carlos Universiteit in Madrid, en Marquart, voorzitter van het Duitse Ludwig von Mises Instituut, laten in hun boek zien hoe de staat met het drukken van nieuw geld de economie manipuleert en de gewone man stap voor stap van zijn vrijheid berooft, en hoe wij hierover door ‘onze’ politici en media voortdurend worden voorgelogen.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

05-05: Topeconoom: Euro met 15% afwaarderen om muntunie te redden

2013:
21-12: De euro wordt op kosten van de burger in leven gehouden
12-12: EU besluit definitief tot onteigening spaarders om banken te redden
17-10: IMF: Alle spaarders EU moeten 10% belasting betalen voor redden banken (/ Schulden eurozone in 5 jaar tijd met minstens € 500 miljard gestegen)
15-10: Bankenunie: EU-ministers besluiten vandaag over grootste roof en crash ooit
10-05: Echte inflatie veel hoger dan gemanipuleerde overheidscijfers
12-04: Echte inflatie veel hoger door steeds kleinere verpakkingen

lundi, 12 mai 2014

L’UKRAINE ENTRE VIOLENCES, GUERRE SECRÈTE ET GUERRE MÉDIATIQUE

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L’UKRAINE ENTRE VIOLENCES, GUERRE SECRÈTE ET GUERRE MÉDIATIQUE

La servitude de l’Europe en marche


Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Comment rester critique en politique internationale ? En multipliant les regards et les points de vue. Sur les analyses de l'affaire ukrainienne, un partage s'est fait entre les pro-Otan qui auraient forcément raison et les pro-russes qui seraient du côté de l'obscurantisme. Et chacun ensuite de se renvoyer la balle à coup de néo-nazis interposés. Mais qu'en est-il de l'affaire ukrainienne à l'intérieur des Etats-Unis ? On en parle peu mais le Président Obama est attaqué de toutes parts par les Républicains. Les invectives républicaines contre le Président sont, ces derniers jours, particulièrement féroces, cherchant à le pousser à la « faute » : l'intervention militaire. Les Républicains lui reprochent d'être faible dans sa gestion de la crise. On lui reproche de ne pas dégainer et lancer les missiles ! Or, Barak Obama, qui vient de faire un véritable show médiatique au traditionnel dîner des correspondants de Presse fait exactement ce que tout responsable américain aurait fait. Souvenons-nous : en 2008, lorsque les forces russes ont «envahi » l'ancienne république soviétique de Géorgie, le président George W. Bush, pourtant loin d'être un Républicain modéré, avait réagi avec pratiquement les mêmes mots et les mêmes actions que l'Obama d'aujourd'hui. Il n'avait pas bougé. C'est aujourd'hui l'ancien candidat mormon à la Présidence, Mitt Romney qui est aux Etats-Unis parmi les plus va t'en guerre. Il a accusé violemment le Président américain de « n'être qu'un naïf », de « manquer de jugement et de prévoyance ». Il lui reproche de ne pas avoir arrêté le Président russe lors du référendum de Crimée. « Il n'y a pas de doute que la naïveté du Président en ce qui concerne la Russie, et son mauvais jugement sur les intentions et les objectifs de la Russie, a conduit à un certain nombre de défis en matière de politique étrangère auxquels nous sommes confrontés » (Déclaration de l'ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney sur CBS dans la célèbre, Face the Nation). Comment se défendent sur les plateaux de télévision les Démocrates ? Durbin, numéro deux du Parti et sénateur de l'Illinois a rétorqué que croire que « des sanctions vont arrêter un ancien colonel du KGB est justement naïf. Ce que le Président a fait, c'est d'abord essayer de négocier, essayer d'arrêter le référendum en Crimée », saluant au passage les efforts diplomatiques du secrétaire d'Etat, John Kerry et de la chancelière allemande, Angela Merkel.


Barak Obama est-il poussé à l'intervention militaire en Ukraine ?


Les Allemands le freinent. Mais en fait, pour les Républicains américains, l'Ukraine n'est qu'une occasion de politique intérieure, en pleine année d'élection au Congrès, pour réanimer la base politique du parti dans un anti-obamisme primaire et rêver ainsi de faire sauter la Maison Blanche car les Républicains ont perdu toute crédibilité dans l'électorat blanc après avoir baissé totalement la garde sur la question de l'immigration intérieure latino. En Ukraine, Barak Obama, de toutes évidences, écarte l'option militaire directe.

De fait, c'est à notre tour de ne pas être naïf ! Aujourd'hui, pour les Etats-Unis, il y a bien d'autres moyens de faire la guerre, grâce en particulier à l'externalisation privée du combat ou aux alliés dociles. (Libye, Syrie, Mali, RCA, Afghanistan). Les compagnies américaines de sécurité sont d'ailleurs déjà disposées en Pologne et en Ukraine. Toute l'oligarchie politique le sait à Washington. Le sénateur McCain feint de l'ignorer. Or John McCain et tous les Républicains feraient exactement ce que Barak Obama est en train de faire en Ukraine. Parce que ce sont les compagnies pétrolières qui financent les campagnes présidentielles américaines et que celles-ci sont liées par des milliards de dollars aux affaires de la Russie. 

Aux Etats-Unis comme en France, la diabolisation de Poutine fonctionne à plein régime comme avait bien fonctionné  tout le discours de l'OTAN pendant la guerre froide sur la menace toujours contrôlée des armes nucléaires. Bref, un beau leurre populiste ! Poutine sait, comme tous les généraux de l'Otan, que le conflit restera régional et conduira à la partition inéluctable.


Barak Obama ne veut pas de cette guerre car aujourd'hui, pour les Etats-Unis, l'Europe n'est plus leur guerre ou du moins, il ne s'agit plus de faire la guerre en Europe mais simplement de contrôler l'Europe. Comment ? En l'appauvrissant et en la soumettant économiquement. Et, pour cela, l'Union Européenne et le futur traité Transatlantique suffisent. Il s'agit d'étrangler économiquement l'Europe en douceur pour déplacer les pions militaires sur le nouvel enjeu : le pivot pacifique.Pour les Etats-Unis, l'Ukraine n'est qu'un fâcheux incident international, mal calculé par les services secrets, suite à la fenêtre de tir de Sotchi. Le renversement du régime ukrainien a tardé de quelques semaines, trop pour permettre à Poutine dont les forces de sécurité étaient alors mobilisées pour les Jeux Olympiques de pouvoir les ramener à Kiev. Mais, la Russie en soi n'est pas une réelle menace et la partition de l'Ukraine suffira à la contenir. Les ONG américaines et les milices ont fait le sale boulot, renverser un gouvernement élu dans un timing qui n'a pas été respecté. Des dérapages s'en sont suivis. 

La deuxième phase du plan Ukraine consiste à casser le lien économique entre l'Eurasie et l'Union européenne c'est-à-dire à déplacer l'économie européenne à l'Ouest, vers l'Atlantique afin de tuer dans l'œuf tout rival eurasien. C'était en réalité le principal objectif de l'opération NSA en Ukraine : relancer les fascismes locaux afin de couper les liens entre l'Eurasie et l'Europe. Il y avait déjà, fin décembre, 400 membres de la CIA répertoriés en Ukraine. De fait, on ne déploie jamais autant d'agents pour envoyer des troupes. Une guerre au sol en Ukraine n'était pas au départ dans les plans américains et un conflit régional ne peut affecter en aucun cas la sécurité de l'Amérique. Dès lors, Poutine a agi de la seule manière qu'il soit pour se protéger d'un voisin devenu encombrant. Pourtant les États-Unis et l'Union européenne ont jugé bon de renverser un gouvernement de façon non démocratique. Des deux côtés, le bourrage de crâne fonctionne. Ce n'est donc pas pour rien qu'on célèbre cette année le centenaire de 14 ! 

L'Ukraine ne peut-elle être un peuple et une nation légitime ? 


Toutes ces positions sont tordues. Les deux travaillent à laver le cerveau des peuples européens. Dans le conflit de 2008 en Géorgie, une enquête suisse indépendante et un rapport de Human Rights Watch avait révélé qu'il s'agissait en fait d'un acte d'agression des Géorgiens sur les Ossètes du Sud et que la guerre fut ensuite essentiellement médiatique. La preuve : on y dépêcha l'idiot utile, Nicolas Sarkozy. 


L'opinion française ne fait ainsi que répéter les dires de CNN, de la BBC, de SkyNews où de la Fox. C'est cette hypocrisie flagrante des opinions publiques européennes qui, en définitive, irrite le plus dans toute cette histoire, avec l'hypocrisie du droit et de la bonne foi morale portée en bannière.

dimanche, 11 mai 2014

Puissance et souveraineté...

Puissance et souveraineté...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Claude Empereur, cueilli sur le site Europe solidaire et consacré à la nécessité pour l'Europe de rechercher la puissance  et la souveraineté...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

 

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Puissance et souveraineté

Les prochaines élections européennes risquent de se traduire par une nouvelle diminution des capacités de puissance et de souveraineté dont dispose l'Union Européenne. En France, la démission des Pouvoirs Publics face au démantèlement annoncé de l'entreprise Alstom ne fait que confirmer cet inquiétant pronostic

La perspective des élections européennes, la négociation sur l'Accord de partenariat transatlantique, dans un climat général de méfiance envers les institutions européennes ,  devraient inciter médias et responsables politiques à s'interroger sur les concepts de puissance , d'indépendance et de souveraineté appliqués à la construction de l'Union Européenne et à rompre enfin avec une stratégie d'évitement sémantique qui à prévalu jusqu'à maintenant dans l'expression de ces concepts.

La question de la puissance de l'Europe est essentielle mais à deux conditions :
-    Que les Européens s'entendent sur son contenu,
-   Qu'ils la considèrent non comme une fin en soi mais comme l'élément  d'un concept plus riche : la souveraineté européenne.

Si la réconciliation des Européens avec la puissance est une nécessité,  l'impératif essentiel reste la conquête de la souveraineté,  c'est-à-dire la volonté de maitriser un  destin collectif. La puissance  n'est qu'un élément de la souveraineté, un chemin d'accès. Elle n'a pas de valeur en soi. C'est un concept relatif, au contraire la souveraineté est un concept absolu.
La puissance se définit par  un contenu, la souveraineté  par une vision.

 La puissance : quel contenu ?

Depuis  des années les responsables  politiques  comme  les médias ne cessent d'invoquer,   en toutes circonstances, à temps et à contretemps, la notion d'  « Europe puissance ». Rares sont ceux qui se hasardent à en définir le contenu. Pire,  les dirigeants  de l'Union Européenne, effrayés à l'idée d'être accusés d'exprimer ne serait ce que l'esquisse de la moindre volonté de puissance, intention qui pourrait les renvoyer « aux âges sombres de notre histoire », se sont ingéniés à affirmer, pour preuve de leur bonnes intentions, une volonté d'impuissance exemplaire. Ils croient devoir ainsi quémander l'approbation du reste d'un monde pourtant engagé dans une compétition multipolaire acharnée, dont le ressort est précisément l'expression de la puissance  sous toutes ses formes.

Or, aujourd'hui rien ne permet de penser que les Etats membres de l'Union :
-    se font la même idée de la puissance, de son usage et de sa finalité,
-    sont d'accord sur ses différentes composantes,
-    partagent une vision commune de la manière de les hiérarchiser,
-    envisagent d'y affecter le même type ou même niveau de moyens,
-    en ressentent même, pour certains, le besoin.

 Poser la question est déjà y répondre. Il suffit d'énumérer, pêle-mêle, quelques uns de ces éléments de la puissance : finance, démographie, défense, énergie, technologie, industrie, numérique, espace, océans, culture, etc. , pour s'apercevoir qu'il n'existe actuellement aucun consensus européen.
Ceci ne signifie pas néanmoins qu'il faille renoncer à  l'idée de construire une « Europe puissante » notion concrète et opérationnelle, plutôt d'ailleurs  qu'une « Europe puissance » concept purement incantatoire, tout juste utile à servir de leurre dans les congrès  ou les assemblées de la bien-pensance européiste.

Bien au contraire, il s'agit d'une impérieuse nécessité. Il est temps de  mettre en perspective  l'ensemble du dispositif de puissance nécessaire à la survie de l'Europe dans un monde qui globalement ne lui est pas favorable et perçoit l'Europe, au mieux comme un marché, au pire comme un ensemble  économiquement  anémique, démographiquement vieillissant et politiquement inexistant.

Ayant depuis trente ans favorisé l'irénisme économique sur le volontarisme politique, le court-termisme du marché  sur la vision à long terme, l'Union s'est montrée incapable de mettre en œuvre ce dispositif de puissance dans des domaines aussi stratégiques que la recherche fondamentale et appliquée, l'énergie , les technologies génériques, le numérique, la sécurité alimentaire, la défense mais aussi les politiques de population ou d'identité culturelles.

La réussite indiscutable de certaines grandes aventures technologiques ou industrielles, dans le domaine de l'aérospatial ou du nucléaire, est  due, pour l'essentiel, à des initiatives françaises relayées le plus souvent par l'Allemagne et parfois par d'autres partenaires européens.  Outre le fait que ces aventures  ont été initiées il ya plus de quarante ans, cette réussite certes brillante  masque le fait que les nouveaux domaines de la puissance n'ont guère été explorés depuis lors,  si ce n'est par des rapports ou des livres blancs.

L'aversion pour toute politique industrielle, l'obsession de la concurrence libre et non faussée rendrait sans doute impossible aujourd'hui le lancement d'Airbus.  C'est non sans mal que l'on a réussi à construire l'A 400M, outil majeur de souveraineté par sa capacité de projection, ou réussi à poursuivre  le programme Galileo, instrument de géolocalisation indispensable à la sécurité et à la gestion des flux économiques. La livraison du premier se fait au compte goutte, compte tenu de la réduction des budgets de défense, le second a du accepter de nombreux  compromis d'interopérabilité avec le GPS américain préjudiciables à l'indépendance de l'Europe.

Ce dernier point illustre clairement la volonté affichée par les Etats Unis, non seulement  face à l'Union Européenne, mais aussi au reste du monde, Chine notamment, de maintenir en permanence un « gap » technologique décisif seul susceptible de préserver une  volonté  de « full spectrum dominance », concept  ô combien  éclairant et non négociable de  leur stratégie d'hégémonie.

L'affaire Snowden a révélé, par ailleurs, comment la NSA, l'une des agences de renseignement la plus emblématique de la souveraineté technologique et numérique américaine, bien au-delà du simple système d'écoute tentaculaire que l'on s'est borné à présenter, constituait, en réalité, le « pivot numérique » de cette stratégie.

Pour paraphraser Mackinder et sa théorie du « pivot géographique », on peut affirmer en effet que celui qui contrôle et  commande  le « pivot numérique », contrôle le monde.

La National Security Agency (NSA) dont Edward Snowden  a révélé l'ampleur des activités constitue l'axe central d'un pouvoir numérique planétaire.
Ce pouvoir numérique qui se déploie, à vitesse exponentielle, dans tous les secteurs, de la défense à l'économie et à la culture est malheureusement hors d'atteinte pour les Européens qui ont renoncé à toute compétence en ce domaine, il y a quarante ans, par manque de vision technologique, industrielle et géopolitique, risquant ainsi de condamner l'Europe à n'être qu'une puissance incomplète.

La souveraineté, quelle vision ?

L'expression d'une puissance européenne sans but affiché  n'a  aucune valeur. Cette puissance doit être ordonnée à un objectif. A minima il s'agit d'assurer la survie  du Vieux  Continent ou, si l'on a plus  d'ambition, de défendre une certaine conception du monde et de la société, bref de maîtriser un destin.

Or,  depuis  Bodin et  Hobbes, la  volonté de  se donner les moyens de cette maîtrise,  de  ne dépendre de qui que ce soit, de  protéger son  peuple , ses biens, son patrimoine , sa mémoire, s'appelle la souveraineté.

 Mais pour des raisons historiques, géopolitiques mais aussi  de psychologie collective les Européens vivent depuis la fin de la seconde guerre mondiale  dans le déni de souveraineté.

Cette attitude de déni n'affecte en aucune manière les autres acteurs du monde multipolaire et de la soi-disant communauté internationale , qu'il s'agisse notamment  de la Chine , des Etats-Unis, de la Russie, de l'Inde, d'Israël ou du Brésil. Bien au contraire, ce monde  est le théâtre d'un affrontement permanent de souverainetés. Cet affrontement  est même la caractéristique essentielle d'un « monde redevenu  normal » pour reprendre l'expression du géopolitologue américain Robert Kagan.

Mais le fonctionnement de leurs institutions condamne les membres de l'Union Européenne à ce déni.  Bien plus, ces institutions n'ont de cesse  d'absorber années après années, par délégations successives et irréversibles, la substance même des souverainetés nationales,  sans transformer ce processus en construction d'une souveraineté européenne à la fois « surplombante » et partagée  capable de s'exprimer face au reste du monde.
Peu à peu s'est installée une conception à deux faces de la souveraineté européenne : l'une à usage interne, tournée vers les Etats membres, coercitive, culpabilisante voire punitive, l'autre à usage externe, complexée, frileuse et quasi inexistante à l'égard du reste du monde.
Cette dissymétrie de plus en plus mal perçue par l'opinion est largement responsable de l'affaiblissement du sentiment européen.

Elle est manifeste dans la gestion de la monnaie unique. Chacun a fini par comprendre que les sacrifices consentis en termes d'abandon de souveraineté dans ce domaine particulièrement sensible de la psychologie collective n'étaient pas compensés par l'émergence d'une monnaie qui, malgré une certaine réussite au plan international, ne parvenait pas à  s'imposer dans une  guerre des monnaies ou s'affrontent, pour l'essentiel, le Dollar et le Yuan, seules monnaies réellement souveraines car adossées à de véritables puissances.

 Il est vrai que, selon la tradition juridique, la souveraineté prenant nécessairement appui sur trois éléments : un Etat, un peuple et un territoire, l'Union européenne se trouve en porte à faux, révélant ainsi toute l'ambigüité de son projet.

La difficulté est d'autant plus grande qu'au-delà et en complément  des puissances traditionnelles, se développent, à un rythme accéléré, d'autres vecteurs de puissance le plus souvent étroitement  reliés entre eux : le réseau des entreprises financières et leurs instruments de marché et celui des entreprises numériques publiques et souveraines, NSA, CIA et autres... ou privées  Google, Amazon, Facebook  etc....

Les unes et les autres, aujourd'hui, sont, pour l'essentiel, dépendantes de l'hyperpuissante américaine.  Certains observateurs  pronostiquent le déclin de celle-ci. Tout montre au contraire qu'elle ne fait que se renforcer, sur les théâtres du monde où elle est vraiment importante. Par ailleurs  de nouvelles puissances émergentes ou ré-émergentes se sont engagées, à leur tour, dans une gigantesque compétition visant à  l'  « arraisonnement du monde », pour reprendre le concept qu'Heidegger appliquait au développement technologique postmoderne.

Confrontés à une situation aussi complexe, porteuse de menaces pour leur avenir, paralysé par des institutions inadaptées au monde qui vient, tourmentés par un sentiment de culpabilité et parfois même de haine de soi, dépourvus de toute vision géopolitique collective, que peuvent faire les Européens pour échapper à cet arraisonnement « gullivérien » ?

On a souvent dit que l'Union Européenne était une  construction juridique « sui generis » sans précédent  dans l'histoire. C'est sans doute vrai, elle n'est  ni un  Etat, ni une  fédération, ni une confédération. Il ne faudrait pas que cette singularité devienne maintenant un piège dans la compétition multipolaire qui se déploie sous nos yeux.

Aux Européens d'inventer désormais une nouvelle forme de souveraineté  « sui generis », partagée, coopérative, surplombante, « hors sol » etc. pour peu que cette souveraineté, sans étouffer les souverainetés des Etats-membres, soit à la fois protectrice, libératrice et anticipatrice, seule capable de rompre avec cette « géopolitique de l'impuissance » qui semble inspirer l'Europe depuis cent ans.

En l'absence de réflexion collective sur ces sujets,  la crise du sentiment européen ne cessera de s'aggraver.  Elle s'exprime aujourd'hui par une désaffection déjà très avancée de nos concitoyens vis-à-vis des institutions européennes. Ils constatent chaque jour, médusés, qu'elles ne répondent pas aux défis qu'imposent la crise et la recomposition du monde en résultant. Mais que l'on se rassure, si l'on peut dire.  Dans le collapse généralisé qui s'annonce,  il sera toujours possible de descendre plus bas. 

Jean-Claude Empereur (Europe solidaire, 03 mai 2014)

samedi, 10 mai 2014

La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

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La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

par Gabriel Galice, Président du GIPRI,* Genève

Ex: http://horizons-et-debats.ch

La vérité occidentale martelée veut que le président russe Vladimir Poutine entende reconstituer à la fois l’empire russe et l’Union soviétique.


Commis voyageur zélé, le président américain Barack Obama vint à Bruxelles proposer aux Européens de remplacer du gaz russe par du gaz états-unien, à l’heure où se prépare la grande affaire du Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP).


Tout cela n’est ni soudain, ni inattendu pour qui prend la peine de relire les meilleurs stratèges des Etats-Unis. Dès 1997, Zbigniew Brzezinski explique dans son maître livre, «Le grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde» (actualisé dans «Le vrai choix» en 2004), pourquoi et comment contrôler l’Eurasie. «L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale.» Né Polonais, successivement conseiller des présidents Carter et Obama, Brzezinski annonce que «le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le continent eurasien». Hypothèses et raisonnements sont d’une grande rigueur intellectuelle. L’Eurasie est centrale, l’Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l’Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l’OTAN et l’Union européenne doivent, de concert, étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l’Allemagne et la France (carte des zones d’influences respectives de ces deux pays à l’appui), alliées fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux: «Quoi que l’avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence.»


L’auteur repère cinq «acteurs géostratégiques»: la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde, et cinq «pivots géopolitiques»: l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. Russie et Chine sont les deux limites à l’expansion projetée. «Exclure la Russie (de l’UE ou de l’OTAN) pourrait être lourd de conséquences – cela validerait les plus sombres prédictions russes –, mais la dilution de l’Union européenne ou de l’OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs.» «Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique», estime l’Américain. Le «pivot géopolitique» ukrainien fait l’objet de longs développements: «Au cours de la période 2005–2010, l’Ukraine pourrait à son tour être en situation d’entamer des négociations en vue de rejoindre l’UE et l’OTAN.» Brzezinski suggère d’étendre à l’Ukraine le «triangle de Weimar», constitué en 1991 par la France, l’Allemagne et la Pologne pour en faire «la colonne vertébrale de la sécurité européenne». «Une question essentielle se pose, poursuit Brzezinski: ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie?»


Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s’encombre peu de subtilités: «Pour que le choix de l’Europe – et, en conséquence, de l’Amérique – se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences: tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique.» Bref, un désarmement unilatéral.


Benjamin Barber, ancien conseiller du président Clinton, complète utilement la vision états-unienne, dans une version plus modérée. Adversaire résolu du président George W. Bush et des néo-conservateurs, il oppose, dans son ouvrage «L’Empire de la peur» (2003), les «aigles», schématiques et brutaux, aux «chouettes», subtiles dans leur chasse entre chien et loup. Reste que les chouettes sont aussi des prédateurs. A la «guerre préventive», Barber préfère la «démocratie préventive», sans s’illusionner sur la «démocratie de marché» chère à certains démocrates: «Le désir de favoriser l’expansion de la démocratie forme une composante déterminante de la démocratie préventive comprise comme politique nationale de sécurité, mais on confond souvent ce soutien avec le désir tout aussi intense d’exporter le capitalisme et de cultiver les marchés mondiaux. [...] Dans le secteur international, l’âge des «robber barons» (barons voleurs) – appelons-les les banques prédatrices ou les spéculateurs hors-la-loi – est de retour.»


La teneur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE illustre largement la volonté prédatrice de s’emparer des richesses de l’Ukraine, moyennant quelques corruptions des nouvelles élites, au nom de «la concurrence libre et non faussée», de la «mobilité des travailleurs», de la «récupération ou du rapatriement des capitaux investis, de même qu’aux profits qui en découlent.» Le volet militaire n’est pas oublié: «Promouvoir une convergence graduelle en matière de politique étrangère et de défense.»
Serait-ce l’empire euro-américain?    •

*    GIPRI: L’«Institut international de recherches pour la paix à Genève» (en anglais «Geneva International Peace Research Institute», GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève.

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

 

Auteur : Infoguerre
 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Au lendemain du voyage de prospection en Iran organisé par le MEDEF et auquel ont participé plus d’une centaine d’entreprises françaises, l’organisation United Against Nuclear Iran a lancé une campagne de dénonciations et de menaces à l’encontre des principales entreprises ayant participé à ce voyage ( France Campaign ). Cette campagne est une attaque informationnelle, assumée par l’ONG, visant à empêcher toute implantation ou prospection d’entreprise étrangère en Iran dans le but affiché du respect des sanctions internationales imposées à l’Iran. Cependant, à l’heure où l’Iran multiplie les signes de bonne volonté et de coopération à l’égard de la communauté internationale, il convient de décrypter les objectifs réels de cette organisation et son rôle dans la conquête du marché iranien.

 

L’offensive informationnelle par le biais d’une ONG


United Against Nuclear Iran est une ONG américaine fondée en 2008 en amont de la visite du Président Mahmoud Ahmadinejad au siège de l’ONU. Elle se présente comme une organisation de conseil non partisane à but non-lucratif dont l’objectif premier est de lutter contre l’acquisition par l’Iran de la bombe atomique. Son action vise à sensibiliser sur les risques de la prolifération nucléaire en Iran et à dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme du régime iranien et son financement du terrorisme international. Quatre types d’actions sont principalement menées : soutien aux ONG américaines locales souhaitant mener des actions contre le régime iranien : (« Grassroots advocacy »), lobbying politique et juridique afin de renforcer les lois et sanctions à l’égard de l’Iran (« Legislation »), publication de rapports et de données sur le régime iranien (« Ressources ») et une large campagne contre les entreprises implantées ou cherchant à s’implanter en Iran (« Corporate Campaign »).


Cette campagne qui comprend la « France campaign » actuellement en cours, s’appuie sur le principe d’action «Name and Shame » visant à dénoncer et menacer publiquement toute entreprise implantée ou ayant des projets d’implantation en Iran. Depuis la création de UANI plus de 21 campagnes ont été menées obligeant, selon le site de l’UANI, plus de 50 entreprises à se retirer ou à suspendre leurs activités ou projets d’implantation en Iran dont Shell, Caterpillar, KPMG, ABB,  Peugeot, Renault etc. Le mode opératoire de cette campagne consiste à envoyer une lettre personnalisée aux principaux dirigeants des entreprises ciblées et à communiquer publiquement et a posteriori autour de cet envoi. L’argumentaire est toujours le même. Il rappelle les sanctions internationales à l’encontre de l’Iran et dénonce les manquements aux Droits de l’Homme du régime iranien ainsi que les liens et financements  de ce dernier au terrorisme international. A travers ce qui peut apparaître comme une diabolisation de l’Iran, l’UANI souligne les risques à la réputation pour les entreprises visées et menace les intérêts et activités de celles-ci sur le territoire américain. 
Dans le cadre de la « France Campaign » lancée en février 2014, l’UANI attaque, à l’heure actuelle et selon son site, onze entreprises: Veolia, GDF Suez, Alstom, Alcatel-Lucent, Peugeot, Renault, NFM, Safran, CGA-CGM, Bureau Veritas, Aquiva. Quatre de ces entreprises ont déjà répondu à la lettre dont trois annonçant qu’elles suspendent leurs prospections ou rompent leurs contrats avec l’Iran (CMA-CGM, Bureau Veritas, Safran).  Cette ONG est ainsi suffisamment puissante pour parvenir à détourner nombres d’entreprise de leurs ambitions iraniennes.

 

UANI : Bras armé de Washington ?


Alors que les sanctions contre l’Iran ont été partiellement levées pour une durée de 6 mois le 20 janvier 2014 et qu’un accord définitif sur le nucléaire iranien permettant la levée totale de ces sanctions est attendu d’ici le 20 juillet 2014, les menaces et actions menées par cette ONG sont de nature à ralentir fortement toute pénétration française, et plus largement non-américaine, sur le marché iranien. Cet obstacle affiché pose la question de la partialité de cette organisation et des finalités réelles de son action. A ce titre, certaines sources dénoncent les relations fortes de l’ONG avec l’administration américaine et l’accuse de n’être que le « bras armé » de Washington pour la préservation des intérêts économiques américains en Iran. En effet, la direction de l’UANI est principalement composée d’anciens membres de l’administration Bush et des services de renseignement américains, britanniques et israéliens. Le président, Mike Wallace, est l'ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU, sous le président Georges W. Bush. Parmi les membres de son conseil consultatif, se trouve notamment James Woolsey, directeur de la CIA du président Bill Clinton et sous-secrétaire de l'US Navy sous le président Jimmy Carter; ainsi que Meïr Dagan, chef du Mossad sous trois Premier ministres d'Israël. Par ailleurs, les actions menées dans le cadre de la « Corporate campaign » visent majoritairement des entreprises non-américaines. Enfin, alors que plusieurs entreprises européennes et japonaises ont annoncé leur retrait ou la rupture de leurs contrats et prospections en Iran, certaines entreprises américaines pénètrent et se développent discrètement sur le marché iranien. En effet, alors que Peugeot a dû suspendre, en 2012, sous la pression de l’UANI ses activités avec son partenaire « Iran Khodro », General Motors est entré en contact fin 2013 avec ce même partenaire, « Iran Khodro » et serait, selon des sources locales, en train de négocier des contrats de partenariat pour le marché iranien. De même, le 5 avril dernier Washington a autorisé Boeing à vendre des pièces détachées d’avion de ligne à l’Iran. Boeing serait également en train de se positionner pour le remplacement de la flotte d’Iran Air.

 

La montée en puissance de l’influence informationnelle


Ainsi, l’ouverture du marché iranien est lancée et apparaît inéluctable. La levée progressive des sanctions ouvre des perspectives pour un marché de 80 millions de consommateurs. Plusieurs délégations européennes (anglaises, allemandes, italiennes, belges….) ont effectué récemment des voyages de prospections en Iran afin de tisser des liens commerciaux en vue d’une levée complète des sanctions. De son côté, l’Iran multiplie les signes de bonne volonté dans la progression des négociations autour du nucléaire. Le 9 avril dernier, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khameni a renouvelé son soutien aux négociations nucléaires et rappelé que la politique irrévocable de la République Islamique est de ne pas posséder d’armes nucléaires. Le 14 avril, en pleine crise ukrainienne, le Premier ministre iranien s’est présenté comme un partenaire potentiel  pour les approvisionnements en gaz de l’Europe : « L’Iran peut être un partenaire fiable, sûr et de long terme de l’Europe […] nous avons les réserves énergétiques et nous avons les plans pour une telle coopération ». L’Iran est en passe de devenir non seulement incontournable en raison des débouchés qu’elle offre mais potentiellement stratégique pour l’Europe. La question n’est plus dès lors « doit-on y aller ? » mais déjà « quelle stratégie de développement en Iran ? »1. Or c’est en autre au travers de l’arme informationnelle utilisée de manière directe ou indirecte par les sphères économique, politique et sociale que se joue d’ores et déjà la partition du gâteau économique iranien.

 


- Source : Infoguerre

vendredi, 09 mai 2014

Afrekenen met BDW en de N-VA!

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Afrekenen met BDW en de N-VA!

Ex: http://www.solidarisme.be

 

Bart De Wever herhaalt het graag als een mantra: niet de staat of het individu, maar de gemeenschap is het uitgangspunt van zijn 'conservatieve' denken.

U pakt uit met de kracht van verandering. Is dat niet vreemd voor een conservatief?

"Ik zeg al twintig jaar hetzelfde, maar blijkbaar moet ik mezelf blijven herhalen. Conservatisme heeft nooit betekend dat alles behouden moet blijven. Het heeft niets te maken met conservenblikken of zo. Conservatisme is gemeenschapsdenken. Wij zien niet het individu, niet de staat, maar de gemeenschap als het belangrijkste gegeven. We zijn niet alleen voor onszelf geboren."

Bron: Govaerts A & Van Horenbeek J. (3 mei 2014).  'We zijn hier ongelofelijk vrij, maar gelukkig? Ik denk het niet'. De Morgen, p. 26.

Zo ook hier.

Het N-VA-standpunt over sociaal overleg kan echter bezwaarlijk een vorm van 'gemeenschapsdenken' worden genoemd. Integendeel, de N-VA is zelfs behoorlijk etatistisch als het erop aankomt om liberale hervormingen door te voeren (ja, het is in de geschiedenis eigenlijk nooit anders geweest)... N-VA wil immers het corporatistische of solidaristische overlegmodel, zoals het vandaag de dag in België bestaat, uit handen nemen van de sociale partners, de gemeenschap met andere woorden, om het over te hevelen naar de staat. Die (confederale) staat zal overigens niet eens een (soevereine) Vlaamse staat zijn. Dit alles zou nog een goede grap kunnen zijn, ware het niet dat de N-VA met zo'n programma de grootste partij van Vlaanderen is geworden...

Het Sociaal Pact van 1944 vormde de basis van onze sociale zekerheid en onze welvaartstaat.

Maar sinds 1944 is dit model niet fundamenteel hervormd. De N-VA wil het sociaal overleg behouden, maar wel aanpassen aan de 21ste eeuw.

Onder andere door de rol van de sociale partners anders in te vullen. Als belangenorganisatie moeten zij opnieuw de luis in de pels worden: suggesties geven en het beleid bewaken. Maar zij mogen niet in de plaats treden van de overheid door het sociale beleid ook zelf te bepalen en tegelijk uit te voeren.

Bron: N-VA  (standpunten » Sociale zekerheid » Sociaal overleg)

De 'gemeenschap' waar de N-VA de mond vol van heeft (behalve als het sociaal overleg betreft), kan bezwaarlijk een natie worden genoemd. Het begrip natie doet immers te veel denken aan een soevereine politieke entiteit, iets wat de Vlaamse 'gemeenschap' van de N-VA in de verste verten nooit zal zijn. De N-VA verschilt op dat vlak in niets van de oude Volksunie, die de Europese integratie (staatsvorming) al zag als een middel om het unitaire België uit te hollen. De twee tendensen, regionalisering (Belgisch federalisme) enerzijds en Europese integratie (Europees federalisme) anderzijds, vonden elkaar voor het eerst met de staatshervorming van 1970:

De voorstanders van de Belgische staatshervorming vonden in Europa een legitiem toekomstperspectief dat de mogelijkheid aanreikte om hun eisen tot verdere overdracht van nationale prerogatieven aan de deelstaten te onderstutten. Met een Europese Gemeenschap die de Belgische staat van bovenuit aanvrat en gemeenschappen die datzelfde deden van onderuit, verminderde de behoefte aan het verder bestaan van een centrale staat.

Juridisch vielen beide vormen van 'federalisme' samen in een grondwetswijziging van december 1970. Deze haalde enerzijds de Europese constructie bij wijze van spreken uit de illegaliteit doordat zij voor het eerst de overdracht van nationale bevoegdheden aan supranationale ('volkenrechtelijke') instellingen mogelijk maakte door een verdrag of door een wet. Maar anderzijds zette zij ook de eerste stappen in de Belgische staatshervorming door een toekenning van culturele autonomie via onderscheiden cultuurgemeenschappen en door de oprichting van drie gewesten. Tegen 1979 werd de eurofederalistische ambitie van België voor het eerst in een regeringsverklaring formeel bevestigd.

Bron: Coolsaet, H. (2001), België en zijn buitenlandse politiek. Van Halewyck, p. 476.

De manier waarop de N-VA (of vroeger: de Volksunie) het begrip gemeenschap gebruikt/misbruikt, heeft ironisch genoeg iets gemeen met de communistische PVDA. Aan de andere kant van het politieke spectrum moet immers ook de PVDA zich in allerlei bochten wringen om zich een respectabel imago aan te meten. De partij slaagt daarin redelijk goed, getuige haar steile opmars in de peilingen. Maar goed, wat kan de zogenaamd Vlaams-nationalistische, neoliberale N-VA gemeen hebben met ei zo na niet belgicistische communisten? Hun beider bochtenwerk dus, en in het bijzonder hun angstvallige pogingen om het begrip natie te vermijden: de N-VA verruilt het voor gemeenschap, de PVDA voor samenleving (in het geval van natie) of vermaatschappelijking (in dat van nationalisering). Men zou het zowaar immers bijna gaan vergeten, maar de PVDA is nog steeds lid van een communistische Internationale (samen met leukerds uit Noord-Korea bijvoorbeeld) en dus een internationalistische partij, hoewel dat internationalisme ten tijde van de USSR natuurlijk niet veel meer was dan een vanuit Moskou geleid pan-Russisch nationalisme (iets waar de Chinese maoïsten en de Cambodjaanse Rode Khmer zich dan ook niet in konden vinden).

Vooraleer we afronden nog kort een woordje over die vervelende Edmund Burke die er altijd wordt bij gesleurd om Bart De Wever het aureool van een groot intellectueel te geven (hij is vooral een ‘reus’ te midden van dwergen). Anders dan de oude, linksige Volksunie of zelfs de kwezelachtige Vlaamse Beweging heeft de ideologische kern van het N-VA-programma geen enkele historische band meer met Vlaanderen of zelfs maar het Europese vasteland. Zelfs de stichter van de VVP destijds, de als liberaal geboekstaafde Lode Claes (1913-1997), was nog een Europese liberaal te noemen (eerder ordo- dan neo-liberaal), een bewonderaar van de Fransman Louis Rougier (1889–1982) ook. Achter al dat gedweep met Burke gaat bij de N-VA echter een liberaal-conservatisme schuil dat een 'importproduct' is uit de Angelsaksische wereld met haar typische, quasi-Victoriaanse klassenmaatschappij. Maar ach, wie maalt daarom in een wereld die Engels spreekt en Engels denkt? Het zijn welhaast zeker de 'laatsten der Europeanen' die daarin zoiets ontwaren als botsende beschavingen…

De keuze van ‘symbolen’ verraadt altijd iets over degene die ze kiest. Zo ook voor Burke en de N-VA. Burke was in zijn tijd een Whig (burgerlijke liberaal) en een Ierse ‘collaborateur’ (hij ging in Westminster zetelen toen Ierland nog een Britse kolonie was). Kortom, een soort N-VA'er avant-la-lettre. Zeker geen Ierse nationalist. Burke wordt vandaag vooral herinnerd omdat hij ooit een pamflet tegen de Franse Revolutie schreef. Daartoe ging hij pas over nadat die revolutie was uitgedraaid op de bloedige Terreur van Robespierre en diens jakobijnen. Voordien, tijdens de 'gematigde' beginfase, was de Whig Burke nog een groot bewonderaar geweest van diezelfde revolutie... Toen hadden de Franse burgerij en verlichte adel immers de touwtjes in handen... Maar al te vaak wordt ook vergeten dat niet de bolsjewistische aandoende Terreur (die ook door Lenin en co werd bewonderd), maar wel de Engelse Glorious Revolution van 1688, een parlementaire staatsgreep van de (puriteinse) Engelse burgerij tegen de (katholieke) koning, model stond voor de Franse Revolutie. De vestiging van een liberale oligarchie was het oorspronkelijke doel van zowel de Engelse als de Franse revolutionairen. En terzijde: ook het sociaal overleg van die tijd, het stelsel van gilden en ambachten, werd afgeschaft door de wet-Le Chapelier (naast alle andere feodale privileges).

Toen net zoals vandaag was het Angelsaksische maatschappijmodel (met wortels in de Glorious Revolution, het puritanisme van Cromwell en het pre-industriële kapitalisme van de enclosure-beweging) het uitgangspunt voor politieke en sociaaleconomische hervormingen. Geen wonder dat Lenin later kon beweren dat het marxisme zijn wortels heeft in de Engelse economie (David Ricardo), de Franse ideologie (utopische socialisten en jakobijnen) en Duitse filosofie (Hegel en Feuerbach). En loopt de liberale 'staatshervorming' faliekant af, zoals de beginfase van de Franse Revolutie (1792) of de Russische Februarirevolutie (1917), dan kunnen 'jakobijnen' en 'bolsjewieken' het roer overnemen. De 'Burkeanen', die zelf het vuur aan de lont gestoken hebben, kunnen die laatsten dan als extremisten afdoen en de schuld geven voor uitspattingen waartoe ze zelf de aanzet hebben gegeven. Een echte conservatief zou zowel de liberale 'Burkeanen' als de anderen als extremisten afdoen. Een echte conservatief zou vandaag dan ook uit de impasse van een valse links-rechts-tegenstelling willen stappen. Het gedrag van een pyromane brandweerman is trouwens ook terug te vinden bij de hedendaagse multiculturelen (van links én rechts): nadat ze zelf eerst (relatief) homogene samenlevingen tot een kruitvat hebben omgetoverd, vervolgens 'brandstichter' roepen naar al wie kritiek heeft op het nieuwe samenlevingsmodel - of hoe 'diversiteit' (andere mantra) de weg naar een nieuwe dictatuur (zonder mantra) plaveit...

Het liberaal-conservatisme van Burke en De Wever is, met andere woorden, zoiets als Dr. Jekyll and Mr. Hyde. Conservatief van vorm, maar door-en-door liberaal van inhoud. En net als in de tijd van Burke denkt de liberaal-conservatieve rechterzijde vandaag opnieuw aan zet te zijn, terwijl in hun schaduw de communisten zichzelf al succesvol tot 'neomarxisten' hebben gerestyled en de eerste, bescheiden bestuursposten (bijv. Borgerhout) hebben binnengehaald. De hamvraag is: wie zal de sociale storm 'oogsten' die rechts hoopt te zaaien? Heb je genoeg van een keuze tussen de pest en de cholera, organiseer dan mee het verzet! Weg van het Vlaamse pseudo-nationalisme en het Angelsaksische liberaal-conservatisme, los van de Europese Unie én voor een Delta-Unie (of nieuwe Benelux) die de historische Nederlanden verbindt in plaats van verscheurt. (Niemand wil hier immers toch een Oekraïne-scenario?) Als we de Nederlanden niet langer op taalkundige en eng-nationalistische basis denken, dan heeft een Delta-Unie het potentieel om uit te groeien tot een 'Groot-Zwitserland' in West-Europa. Onverfranst, onverduitst, onverengelst (zoals Van Severen ooit zei).