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samedi, 19 juillet 2014

Les patronats français et allemand font front commun contre les Etats-Unis

Les patronats français et allemand font front commun contre les Etats-Unis

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Les “patrons des patrons” français et allemand côte à côte

Les patronats français et allemand montent au créneau contre les Etats-Unis, qu’ils soupçonnent de distorsion de concurrence dans plusieurs dossiers.


Une semaine après l’amende de 8,9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas par les autorités américaines, qui l’accusent d’avoir violé des embargos, le Medef et la Fédération de l’industrie allemande (BDI) craignent un affaiblissement des banques européennes.

« D’un point de vue philosophique, et de l’organisation du dollar et de l’euro, je crois qu’il y a de vraies questions qu’il faut évoquer rapidement pour éviter d’affaiblir tout un système bancaire européen », a déclaré hier Pierre Gattaz, président du Medef, aux « Echos » et à la « Frankfurter Allgemeine Zeitung ». « Il faudrait que la Commission européenne ait une vision sur le sujet assez vite. »

Alors que Deutsche Bank et ­Commerzbank sont aussi visés par la justice américaine, le BDI s’inquiète pour l’indépendance de ces instituts. « Il serait inadmissible que les Etats-Unis affaiblissent le système financier européen pour ensuite acheter des banques européennes », souligne Ulrich Grillo. « Il faut réguler les banques de manière appropriée mais il ne faut pas une régulation excessive car il y a une compétition entre banques », a ajouté le patron des patrons allemands. Tous deux critiquent le projet de taxe sur les transactions financières soutenu par Paris et Berlin.

Le président du BDI voit une autre perversité dans les relations transatlantiques«: le dispositif permettant aux entreprises américaines de placer leur cash à l’étranger sans être obligées de le fiscaliser. Ce mécanisme profite, notamment, à General Electric, qui vient d’annoncer l’achat pour 12,35 milliards d’euros des activités énergie d’Alstom. L’offre de son rival allemand Siemens, allié au japonais Mitsubishi, a été rejetée par le conseil du groupe français.

« Cette opération pose une question en termes de droit fiscal mondial », estime Ulrich Grillo. « De plus en plus d’entreprises américaines emploient cet argent non imposé pour réaliser des acquisitions à des montants incroyables. Pour moi, c’est une distorsion de concurrence très nette : quand j’achète une entreprise, si je n’ai pas payé d’impôt, je peux payer des prix 30 % à 40 % plus élevés », dit-il.

Outre l’achat des actifs d’Alstom par GE, le laboratoire pharmaceutique Pfizer a annoncé dernièrement l’achat du britannique AstraZeneca pour 116 milliards de dollars.

« Les entreprises américaines sont assises sur 900 milliards d’euros pour faire leurs emplettes », s’inquiète le patron allemand. Il espère que le G20, présidé cette année par l’Allemagne, se penchera sur le dossier. « Cela peut conférer une force à tous les grands optimisateurs américains qui peuvent en effet acheter beaucoup plus facilement des sociétés européennes à des prix plus importants, et donc dans des conditions d’égalité différentes », abonde Pierre Gattaz.

Pour les deux leaders patronaux, ces dossiers ne doivent pas faire échouer les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique (TTIP), qu’ils continuent à soutenir malgré ces tensions et les réserves de la société civile. Les Etats-Unis ont souhaité sortir les banques des négociations, comme l’Europe a retiré les produits culturels. Mais la France et l’Allemagne doivent exploiter ensemble leur influence pour peser sur le débat, estiment-ils.

D’autant plus que ces dossiers interviennent dans un contexte de concurrence accrue entre les industries européennes et américaines. Celle-ci s’observe dans le secteur énergétique, avec les gaz de schiste dont l’exploitation est permise outre-Atlantique, dans le secteur financier, avec les risques d’amendes contre les banques et l’optimisation fiscale, dans la technologie et le numérique avec la position dominante de Google ou les méthodes de l’Agence américaine de renseignement (NSA)…

« Dans une telle situation, il faut se défendre ensemble, entre Européens », insiste Ulrich Grillo. « Un pays seul ne peut y arriver. »

Les Echos

vendredi, 18 juillet 2014

A. Douguine: union économique eurasienne, alliance UE/Russie, hégémonisme américain

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Entretien avec Alexandre Douguine

Sur l'Union économique eurasienne, sur la nécessité d'une alliance UE/Russie, sur l'hégémonisme américain en Europe

 

Propos recueillis par Bernard Tomaschitz

 

Professeur Douguine, le 1 janvier 2015, l'Union Economique Eurasienne deviendra une réalité. Quel potentiel détient cette nouvelle organisation internationale?

 

AD: L'histoire nous enseigne que toute forme d'intégration économique précède une unification politique et surtout géopolitique. C'est là la thèse principale du théoricien de l'économie allemand, Friedrich List, impulseur du Zollverein (de l'Union douanière) allemand dans la première moitié du 19ème siècle. Le dépassement du "petit-étatisme" allemand et la création d'un espace économique unitaire, qui, plus tard, en vient à s'unifier, est toujours, aujourd'hui, un modèle efficace que cherchent à suivre bon nombre de pays. La création de l'Union Economique Eurasienne entraînera à son tour un processus de convergence politique. Si nous posons nos regards sur l'exemple allemand, nous pouvons dire que l'unification du pays a été un succès complet: l'Empire allemand s'est développé très rapidement et est devenu la principale puissance économique européenne. Si nous portons nos regards sur l'Union Economique Eurasienne, on peut s'attendre à un développement analogue. L'espace économique eurasien s'harmonisera et déploiera toute sa force. Les potentialités sont gigantesques.

 

Toutefois, après le putsch de Kiev, l'Ukraine n'y adhèrera pas. Que signifie cette non-adhésion pour l'Union Economique Eurasienne? Sera-t-elle dès lors incomplète?

 

AD: Sans l'Est et le Sud de l'Ukraine, cette union économique sera effectivement incomplète. Je suis d'accord avec vous.

 

Pourquoi l'Est et le Sud?

 

AD: Pour la constitution d'une Union Economique Eurasienne, les parties économiquement les plus importantes de l'Ukraine se situent effectivement dans l'Est et le Sud du pays. Il y a toutefois un fait dont il faut tenir compte: l'Ukraine, en tant qu'Etat, a cessé d'exister dans ses frontières anciennes.

 

Que voulez-vous dire?

 

AD: Nous avons aujourd'hui deux entités sur le territoire de l'Ukraine, dont les frontières passent exactement entre les grandes sphères d'influence géopolitique. L'Est et le Sud s'orientent vers la Russie, l'Ouest s'oriente nettement vers l'Europe. Ainsi, les choses sont dans l'ordre et personne ne conteste ces faits géopolitiques. Je pars personnellement du principe que nous n'attendrons pas longtemps, avant de voir ce Sud et cet Est ukrainiens, la "nouvelle Russie", faire définitivement sécession et s'intégrer dans l'espace économique eurasien. L'Ouest, lui, se tournera vers l'Union Européenne et s'intégrera au système de Bruxelles. L'Etat ukrainien, avec ses contradictions internes, cessera pratiquement d'exister. Dès ce moment, la situation politique s'apaisera.

 

Si, outre le Kazakhstan, d'autres Etats centrasiatiques adhèrent à l'Union Economique Eurasienne et que tous entretiennent de bonnes relations avec la Chine, un puissant bloc eurasien continental verra le jour: ce sera un défi géopolitique considérable pour les Etats-Unis, plus considérable encore que ne le fut jamais l'URSS…

 

AD: Non. Je ne crois pas que l'on puisse comparer les deux situations. Nous n'aurons plus affaire à deux blocs idéologiquement opposés comme dans l'après-guerre. L'idéologie ne joue aucun rôle dans la formation de cette Union Economique Eurasienne. Au contraire: pour l'Europe occidentale, cet immense espace économique sera un partenaire stratégique très attirant. L'Europe est en mesure d'offrir tout ce dont la Russie a besoin et, en échange, la Russie dispose de toutes les matières premières, dont l'Europe a besoin. Les deux partenaires se complètent parfaitement, profiteraient à merveille d'une alliance stratégique.

 

A Bruxelles, en revanche, on voit les choses de manière bien différente… On y voit Moscou et les efforts de convergence eurasiens comme une "menace". On utilise un vocabulaire qui rappelle furieusement la Guerre froide…

 

AD:  Pour que l'alliance stratégique, que je viens d'esquisser, puisse fonctionner, l'Europe doit d'abord s'auto-libérer.

 

Se libérer de quoi?

 

AD: De la domination américaine. L'UE actuelle est bel et bien dominée par Washington. D'un point de vue historique, c'est intéressant: les Européens ont commencé par coloniser le continent américain et, aujourd'hui, par une sorte de retour de manivelle, les Américains colonisent l'Europe. Pour que l'Europe puisse récupérer ses marges de manœuvre, elle doit se libérer de l'hégémonisme américain. Le continent européen doit retrouver un sens de l'identité européenne, de manière à ce qu'il puisse agir en toute autonomie, en faveur de ses propres intérêts. Si les Européens se libèrent de la tutelle américaine, ils reconnaîtront bien vite que la Russie est leur partenaire stratégique naturel.

 

La crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie, auxquelles participent aussi l'UE, révèlent combien l'Europe est sous l'influence de Washington. Pensez-vous vraiment que l'UE est capable de s'émanciper des Etats-Unis sur le plan de la défense et de la sécurité?

 

AD: Absolument. Aujourd'hui, l'Europe se comporte comme si elle était une entreprise américaine en franchise. Les sanctions contre la Russie ne correspondent en aucune façon aux intérêts économiques et stratégiques de l'Europe. Les sphères économiques européennes le savent bien car elles ne cessent de protester contre cette politique des sanctions. Cependant, une grande partie de l'élite politique européenne est absolument inféodée aux Etats-Unis. Pour elle, la voix de Washington est plus importante à écouter que les plaintes de ses propres ressortissants. Il est intéressant de noter aussi que la grande majorité des Européens, au contraire de l'élite politique, est critique à l'égard des Etats-Unis et est, dans le fond, pro-européenne au meilleur sens du terme. Une confrontation politique adviendra en Europe, c'est quasi préprogrammé. Ce sera une sorte de révolution. Il suffit d'attendre.

 

En mai, le traité sur les livraisons de gaz entre la Russie et la Chine a été conclu: ce traité prévoit que les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Peut-on dès lors prévoir la fin de l'hégémonie du dollar, si cet exemple est suivi par d'autres?

 

AD: Par cet accord, la Russie et la Chine cherchent de concert à imposer un ordre mondial multipolaire. Ce sera une multipolarité en tous domaines: économique, stratégique, militaire, politique et idéologique. En Occident, on croit toujours à la pérennité d'un modèle unipolaire, dominé par les Etats-Unis. L'accord sino-russe de mai dernier marque cependant la fin de ce modèle prisé à l'Ouest. Quelle en sera la conséquence? Les Etats-Unis deviendront une puissance régionale et ne seront plus une puissance globale. Mais la Russie et la Chine, elles aussi, demeureront des puissances régionales, de même que l'Europe qui se sera libérée. Le monde multipolaire de demain sera un monde de puissances régionales. L'architecture du monde en sera changée.

 

(Entretien paru dans zur Zeit, Vienne, n°27-28/2014; http://www.zurzeit.at ).

 

mardi, 15 juillet 2014

Bernard Lugan censuré par l'Elysée

Bernard Lugan censuré par l'Elysée: vive la police de la pensée!

Auteur : Nicolas Gauthier
 

Bernard-Lugan.jpgEn France, on n’est que rarement prophète en son pays. La preuve par Maurice Allais, seul indigène à avoir emporté le Prix Nobel d’économie, et mort dans l’indifférence générale : il ne pouvait même plus passer la moindre tribune dans Le Figaro et Valeurs actuelles. Seulement voilà, tout libéral qu’il fut, Maurice Allais n’était pas un libre-échangiste forcené et voyait en nos frontières, françaises comme européennes, un indispensable garde-fou, que ce soit en termes sociaux, économiques et civilisationnels.

Bernard Lugan se trouve aujourd’hui dans la même situation. Il s’agit du meilleur africaniste de France et ce n’est pas pour rien qu’il fut nommé expert par le Tribunal pénal international, chargé de statuer sur les massacres ayant ensanglantés le Rwanda. Et dire que ce sont les mêmes, se lamentant de la fuite de nos cerveaux, qui sont les premiers à couper les têtes qui dépassent du rang… ?

Ainsi, le 24 juin 2014, à la demande des plus hautes instances gouvernementales, Bernard Lugan qui devait tenir une conférence sur « L’interaction religieuse, culturelle, historique et géopolitique entre les cinq pays de l’Afrique du Nord et ceux de la bande sahélo-tchadienne » aux attachés de Défense français en poste en Afrique sub-saharienne, a donc été déclaré persona non grata par l’Élysée…

Dans un communiqué, le principal intéressé assure que « le but de cette intervention très spécialisée était de donner à notre diplomatie une nécessaire vision globale, ainsi que des clés de lecture dépassant les frontières de leurs affectations respectives. »

Et le même de poursuivre : « Quelques jours avant la date prévue, un ordre comminatoire téléphoné depuis l’Élysée contraignit les organisateurs à décommander la prestation bénévole qui m’avait été demandée dans l’urgence et pour laquelle, compte tenu de l’actualité et des enjeux, j’avais annulé des engagements prévus de longue date. »

Pourquoi une telle mise à l’écart en une époque où les avis d’experts ne sont jamais de trop ? Bernard Lugan sort de sa traditionnelle réserve : « Alors que la complexité des situations locales et régionales nécessite une connaissance de plus en plus “pointue”, non idéologique et basée sur le réel, la présidence de la République, avec un sectarisme d’un autre temps, a donc privé les attachés de Défense français d’une expertise à la fois internationalement reconnue et nécessaire à la bonne compréhension des zones dans lesquelles ils servent… »

Au stade de ce hiatus franco-français, nous ne pouvions faire moins que d’interroger le Bernard Lugan en question, au-delà de son communiqué officiel : « Il n’est pas impossible que le Cabinet civil de l’Élysée ait voulu me réduire au silence. » Cette déclaration n’est pas totalement abracadabrantesque, sachant que dans chacun de ces services, officiels ou officieux, nombre de tendances se tirent la bourre à la moindre occasion.

En effet, cela s’est vu, à la DST comme à la DGSE de jadis, lors de la chute du Mur de Berlin, entre atlantistes de conviction et gaullo-mitterrandiens de tradition. Dans nos « affaires africaines », plusieurs réseaux cohabitaient, et continuent de le faire, en plus ou moins bonne intelligence, entre « Françafricains » et autres « atlantistes » prêts à tout bazarder à « l’ami américain ».

C’est donc à cette aune géopolitique qu’il faut analyser « l’Affaire Lugan ». Lequel, toujours, à propos de ses déboires élyséens, assure crânement : « J’ai eu affaire à des gens sectaires, qui veulent conserver le monopole d’une vision de l’Afrique répondant à leurs schémas de pensée. Ces gens ne connaissent pas l’Afrique et ses subtilités ethniques et culturelles. Toute cette expérience ne pouvait que contredire leur idéologie mondialiste… »

La messe est dite.

Poutine: «Nous sommes au courant du chantage américain sur la France»

Poutine: «Nous sommes au courant du chantage américain sur la France»

Le président russe Vladimir Poutine a estimé mardi que les problèmes des banques françaises aux États-Unis résultaient d’un « chantage » exercé pour que Paris renonce à livrer des navires de guerre Mistral à la Russie.

« Nous sommes au courant de la pression que nos partenaires américains exercent sur la France pour qu’elle renonce à la livraison des Mistral en Russie », et qu’on lui a fait comprendre que si elle y renonçait « les sanctions sur les banques seraient levées ou réduites ». « Comment peut-on qualifier cela autrement que de chantage ? « , a-t-il demandé dans un discours de politique étrangère. « Ce qu’on fait en ce moment aux banques françaises, cela ne provoque que de l’indignation en Europe et chez nous aussi », a-t-il ajouté.

La livraison, prévue à l’automne, de deux navires de guerre de type Mistral, suscite des tensions entre Paris et ses alliés. Le président américain Barack Obama avait encore exprimé début juin son « inquiétude » sur le maintien de tels contrats au moment où la Russie « a violé la loi internationale » en rattachant à son territoire la péninsule ukrainienne de Crimée.

Début juin, Vladimir Poutine avait mis la France en garde contre une annulation du contrat en soulignant que si la France décidait de l’annuler, Moscou exigerait des dédommagements, et que cela pourrait mettre en danger l’ensemble de la coopération militaire entre la France et la Russie. Depuis, la France a assuré qu’elle remplirait le contrat et 400 marins russes sont arrivés lundi à Saint-Nazaire où sont fabriqués ces navires pour se familiariser avec leur fonctionnement.

BNP Paribas a reconnu lundi avoir réalisé des opérations en dollars avec des pays sous embargo économique des États-Unis, à savoir Cuba, l’Iran et le Soudan, et accepté de régler une amende record de 8,9 milliards de dollars pour échapper à des poursuites pénales. Outre BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole risquent également d’être mises à l’amende par les autorités américaines.

Source

dimanche, 13 juillet 2014

La Troisième guerre mondiale: prédictions

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La Troisième guerre mondiale: prédictions

Une Troisième guerre mondiale, d’une ampleur probablement égale ou supérieure aux deux précédentes est en préparation et éclatera dans la première moitié de ce siècle. Voici pourquoi et voici quels seront ses protagonistes.

La guerre de 1914-1918 dont nous fêtons le centenaire et qui fut une catastrophe majeure pour l’Europe était prévisible bien des années auparavant. La Seconde guerre mondiale ne fut que son prolongement et, elle aussi, était prévisible dès la signature du Traité de Versailles et surtout dès l’arrivée de Hitler au pouvoir et du parti belliciste au Japon.

La ”Guerre froide” (1945-1991) qui opposa les Alliés, sous direction américaine, au camp soviétique (et, partiellement communiste chinois) ressembla à un avortement. Parce que c’était un affrontement sans enjeux forts. L’Urss s’est effondrée comme un soufflet, sans violences. Pourquoi la guerre froide, communisme contre monde libre, n’a-t-elle jamais débouché sur une guerre chaude ? Parce qu’elle était idéologique et non ethnique, religieuse ou économique. Les trois ressorts passionnels et belliqueux de l’humanité, ceux qui donnent naissance aux guerres, sont le nationalisme ethnique, la religion et l’intérêt économique sous toutes ses formes. La sacralité et le matérialisme vital. L’affrontement communisme/capitalisme, purement idéologique, relevait d’une forme froide de conflit qui n’a jamais débouché sur une confrontation générale, mais seulement sur des guerres limitées (Corée, Vietnam). C’est cette raison, et non pas la crainte d’une apocalypse nucléaire, qui a évité la guerre généralisée entre l’Otan et l’Urss.

Dans l’Antiquité, les guerres puniques étaient prévisibles parce que Rome et Carthage étaient dans une rivalité économique vitale pour le contrôle des circuits économiques de la Méditerranée occidentale. La Première guerre mondiale était prévisible (et tout le monde s’y préparait ) à cause de l’exacerbation nationaliste des États européens et de leurs peuples, opinions publiques chauffées à blanc. De même, aujourd’hui, une troisième grande confrontation mondiale est prévisible, nous allons le voir.

Depuis l’Antiquité, le déclenchement des guerres est, au fond, prévisible. Il repose sur les mêmes mécanismes que les lois de la physique : une tension finit toujours par éclater en déflagration. La montée en température d’un gaz donne lieu à une explosion, la poussée de plaques tectoniques se termine en séisme, l’accumulation de cumulo-nimbus finit par provoquer un orage, des précipitations trop fortes provoquent des inondations, etc. On peut parfaitement prévoir, donc, le déclenchement des guerres. En revanche, on ne peut pas pronostiquer la forme qu’elles prendront.

Comme l’éthologie humaine le démontre, l’état de paix ne correspond pas à la nature humaine. L’agressivité intraspécifique est la règle dans notre espèce. L’idéal kantien ou chrétien moderne de la ”paix perpétuelle”, n’a jamais fonctionné. L’histoire humaine est véritablement structurée par la guerre. L’état de paix n’est qu’une transition passagère entre deux états de guerre. La guerre est très ambiguë, ambivalente plutôt, comme la fameuse ”innovation destructrice” de Schumpeter. Elle est à la fois un facteur de destruction et d’évolution. Contrairement à une idée reçue, depuis la fin du néolithique les guerres n’ont représenté qu’une cause marginale de la mortalité. Vouloir éliminer la guerre (idéologie pacifiste), c ‘est aussi stupide que de vouloir éliminer la sexuation (idéologie du genre), la religion et l’économie privée (idéologie marxiste) ou le sentiment d’appartenance et d ‘identité ethniques (idéologie cosmopolite).

Le problème n’est pas d’ éliminer les guerres, c’est de les gagner ; et le plus rapidement possible, pour que les effets positifs de la victoire l’emportent sur les effets négatifs de l’effort guerrier trop prolongé. L’auteur de cette vision de la guerre n’est ni Sun-Tzu ni Clausewitz, c’est un certain Jules César.

Pourquoi parler de ”guerre mondiale” ? Depuis 1945, on s’imagine qu’il n’y aura plus jamais de guerre mondiale, mais seulement des guerres locales et régionales, et que l’ONU parviendra à éviter une Troisième guerre mondiale. On avait commis la même grave erreur après 14-18 – qu’on appelait d’ailleurs la ”Der des Ders” – et la création de la SDN. Or, dans un environnement mondialisé, ce qui est le cas, en gros, depuis 1880, il est inévitable qu’éclatent des guerres mondiales. Dire ” il n’y aura plus jamais de guerre mondiale”, c’est comme dire ” je ne mourrai jamais” ou ”l’été durera éternellement”.

Étudions maintenant le scénario de la future Troisième guerre mondiale, la TGM.

Les foyers de tensions sont multiples et ne cessent de s’aggraver. Jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, d’une humanité devenue globalisée et de plus très nombreuse (9,5 milliards bientôt), sur une planète rapetissée, les risques d’un incendie général n’ont été aussi forts. La globalisation est un facteur de confrontation géante, plus que de création d’un État universel qui n’aurait que des problèmes de police à régler. Cette globalisation (ou mondialisation poussée au maximum) n’est pas un facteur de paix, mais de guerre généralisée.

Voici quels sont les foyers de tension qui risquent d’interagir et de provoquer un embrasement général :

1) L’immigration massive en Europe (surtout de l’Ouest) sous la bannière de l’islam va progressivement dériver vers une guerre civile ethnique. L’incapacité de l’Europe à endiguer l’immigration invasive en provenance du Maghreb et de l’Afrique continentale en explosion démographique débouchera inévitablement sur un conflit majeur. (1) La présence en Europe de très fortes masses de manœuvres jeunes, d’origine arabo-musulmane, de plus en plus islamisées, avec une minorité formée militairement et voulant en découdre dans un djihad d’émeutes insurrectionnelles et de terrorisme, sera le facteur déclencheur d’une spirale incontrôlable.

2) La confrontation globale entre islam et Occident (y compris Russie) en dépit de la guerre de religion entre sunnites et chiites va peu à peu dominer le paysage et prendre une forme militaire, avec conflits interétatiques. Impossible actuellement de prévoir leur forme. À l’échelle du monde, l’islam – qui est une idéologie-religion, ou idéoreligion fortement ethnicisée – ne cesse de se renforcer et de s’extrémiser dans le monde entier. L’islam est un facteur majeur de l’explosion mondiale inévitable.

3) Le problème d’Israël, insoluble, va inévitablement déboucher sur une nouvelle guerre entre l’État hébreu et ses voisins, avec, en toile de fond la révolte contre les colons juifs intégristes de Cisjordanie et la montée en puissance des organisations terroristes islamistes. Sans oublier que l’Iran réussira très probablement à se doter de quelques têtes nucléaires. L’éradication d’Israël est une idée fixe de tous les musulmans. Y compris du régime turc d’Erdogan, néo-islamiste et néo-ottoman. L’embrasement est programmé et les USA ne pourront pas ne pas intervenir.

4) Le monde arabo-musulman (à l’exception du Maroc) est entré dans une spirale de chaos qui ne va que s’accentuer, avec deux fronts entremêlés : sunnites contre chiites et dictatures militaires contre islamistes. Sans oublier la volonté de liquider tous les chrétiens. D’où l’accentuation des désordres qui ne peuvent qu’amplifier l’immigration vers l’Europe. Les actuels événements guerriers de Syrie et d’Irak qui voient la naissance d’un État islamique ”sauvage” (le ”califat”) sont un pas de plus vers une confrontation

5) Le conflit Chine-Usa dans le Pacifique, choc entre deux impérialismes de nature essentiellement économique, va déboucher sur un heurt géopolitique majeur. La Chine veut ravir aux Usa le statut de première puissance mondiale. Circonstance aggravante : la tension Chine–Japon (allié des Usa) ne fait que croître et ce dernier pays, travaillé par un néo-nationalisme, vient de lever l’obstacle constitutionnel aux interventions armées.

6) Les conflits en latence Inde-Pakistan et Inde-Chine (toutes puissances nucléaires) doivent aussi être pris en compte.

Il faut mentionner les facteurs aggravants, essentiellement économiques et écologiques, qui vont peser sur le climat, sur les ressources énergétiques fossiles, sur l’eau (le bien rare par excellence), sur les ressources minières. Le point de rupture physique se situe dans la première moitié de ce siècle. Sans oublier évidemment le terrorisme de grande ampleur, notamment avec des moyens nucléaires ”artisanaux”, ce à quoi nous n’échapperons pas.

L’islam est le principal facteur de déclenchement d’une TGM, dans la mesure où l’on assiste partout à la montée du radicalisme islamiste, en partie financé par l’Arabie et le Qatar, avec un ennemi implicite mais très clairement présent dans les esprits : la ”civilisation occidentale”, à laquelle la Russie est d’ailleurs assimilée. En gros, dans l’esprit des islamistes du monde entier, dont l’idéologie se répand comme un virus, l’ennemi c’est ”le monde blanc et chrétien”, même si cela ne correspond à aucune réalité sociopolitique. (2)

Les lignes de force des confrontations et des alliances seront complexes, plus encore que pendant la précédente guerre mondiale. Les zones majeures géopolitiques d’explosion sont l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen Orient et, éventuellement le Pacifique. La forme de cette guerre : elle sera à foyers multiples et additionnera les guerres civiles, les affrontements interétatiques, les guérillas et les frappes nucléaires. À ce propos, l’État d’Israël est en grand danger. Bien qu’il dispose de la dissuasion nucléaire, cela n’empêchera pas certains de ses voisins, probablement bientôt dotés de la même arme, de jouer les kamikaze et de le frapper. On imagine le carnage…Il faut bien comprendre que les fanatiques islamisés ne raisonnent absolument pas comme les Russes et les Américains pendant la guerre froide, avec la retenue de la dissuasion mutuelle. Israël peut parfaitement être l’amorce de l’explosion générale.

Contrairement à ce rabâchent tous les perroquets, la Russie ne sera absolument pas un facteur de troubles. L’impérialisme russe orienté vers l’Europe orientale et qui constituerait un danger d’agression est un mythe construit par la propagande de certains cercles de Washington. En revanche, la Russie, elle aussi, est aux prises avec l’islam.

La prévisible confrontation mondiale produira bien entendu une catastrophe économique, notamment à cause de la rupture des approvisionnements pétrogaziers de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Une économie mondialisée, très fragile parce que très complexe, fondée sur les flux intenses (maritimes, aériens, numériques, etc.) tombera comme un jeu de dominos en cas de perturbation conflictuelle de grande ampleur.

La principale faiblesse des Occidentaux, surtout des Européens de l’Ouest, réside dans leur vieillissement démographique et dans leur ramollissement mental, leur passivité, leur crainte de se défendre, un syndrome qui avait frappé les Romains à partir du IIe siècle. La TGM, comme la Première guerre mondiale, pourra commencer par un événement localement limité et se poursuivre par un enchaînement de faits incontrôlables, comme une avalanche. La TGM verra très probablement des échanges de coups nucléaires. Mais ils ne seront pas plus graves qu’Hiroshima et Nagasaki. Leurs effets seront plus destructeurs sur le plan psychologique que physique.

On pourra assister à un recul global de l’humanité, sur les plans technique et démographique, pendant plusieurs siècles. Pas du tout du fait des morts de la TGM, mais à cause de l’effondrement économique et sanitaire qu’elle provoquera. L’embrasement risque de se produire vers 2025-2035. Après, les choses pourront mettre plusieurs siècles à se rétablir. Le recul de civilisation s’est déjà produit au Ve siècle quand Rome s’est effondrée. On a mis mille ans à s’en remettre. Une pichenette à l’échelle de l’histoire. Simplement, au moment où l’on va fêter, dans une euphorie feinte, le centenaire de la Première guerre mondiale, il serait bon de se préparer à la Troisième qui se profile.

NOTES.

(1). Thèse défendue par l’économiste Jean-Hervé Lorenzi dans son récent essai Un monde de violences, l’économie mondiale 2015-2030. (Eyrolles). Pour lui, les fortes migrations en Europe occidentale, tendant à un véritable remplacement de populations, associées à un vieillissement des autochtones et à une stagnation économique, déboucheront sur le retour du populisme et de la guerre. Il écrit : « ce scénario, qui paraît utopique aujourd’hui, est inéluctable et doit donc être pris en compte comme un invariant ». Cf. aussi La convergence des catastrophes. Guillaume Corvus. Voir référencements net.

(2). N’oublions pas ce qu’expliquait Carl Schmitt : ce qui compte le plus en politique et en polémologie, ce n’est pas la définition que l’on se donne de soi-même mais celle que donne l’ennemi de nous-mêmes, selon ce qu’il perçoit.

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samedi, 12 juillet 2014

Crimea, China and Alternative Trade Routes

Author: Konstantin Penzev

Crimea, China and Alternative Trade Routes                  

Ex: http://journal-neo.org/

The fact that China needs not only to diversify routes and sources of energy, but it is also not a secret they need to diversify alternative routes for finished products. What is the problem here? There are long-established and equipped sea routes connecting the coast of China through the Malakssky Strait, the Indian Ocean, the Strait of Suez, the Mediterranean Sea, and the Strait of Gibraltar and finally on to Europe, one of China’s main trading partners. This is exactly how trading with China occurs, for example, Germany, through the port of Hamburg. The latter is one of the largest ports in the world and second in Europe by cargo.

As for the route from the Mediterranean to the Black Sea, it passes through the Bosporus and Dardanelles straits and closes at the largest cargo port, Odessa, Ukraine, Hence, here quite a trivial question arises: why President Yanukovych need to fly in December of last year to Beijing in order to negotiate with the Chinese on the construction (the latter acted as an investor) of a deep sea port in the Crimea, which at the time was still a part of Ukraine?

On December 5 of last year Ukraine’s previous government signed in Beijing a memorandum between the companies, Kievgidroinvest and BICIM (PRC). Then on December 18, President Yanukovych wanted to go to Moscow, but the visit was interrupted due to the growing unrest in Kiev at the “Maidan,” which had at that time had no orange color, but rather was a distinct brown with a Russophobe smell to it.

Then the rather infamous events occurred, namely a coup, the illegal seizure of power in Kiev by the fascist thugs and incitement to civil war in the east. And while the terrorists were raging in Kiev terrorists jumping incessantly to prove their racial purity, the Crimean republic quietly separated from Ukraine, declared its independence and was reunited with Russia.

Thus, the question of building a deep-water port in Crimea by China has been for a while up in air due to change of ownership and problems at the newly opened, since 1945, “Eastern Front”.

Nevertheless, this does not remove the one question: why would China want to trade through the Crimea, if the same thing can be done via the port of Odessa? An explanation from Ukrainian media, (questionable source of information) at the time it was believed that Chinese merchant ships would unload in Crimea Chinese goods and would then be loaded with Ukrainian grain. And what prevented Ukraine from doing the very same, for example in Odessa, was never explained. Then, as it turned out, they perceived that Ukraine was an ancient part of the Great Silk Road and decided today to restore their “historical significance”. There is a drop of truth in that, but in times of Mongol khanates and its control of the Silk Road, Ukraine did not exist, but Crimea really was one of the marine terminals of the Silk Road. The northern route of the Silk Road went from Central Asia (Samarkand, etc.), skirting the Caspian Sea, passing through Malii Sarai heading in the direction of the Crimea. Here goods on the coast were accepted by Genoese merchants (from which they amassed huge fortunes by trade with the Hordes) and transported it to the European markets.

On June 19 of this year, Kommersant FM informed the public that a Chinese company, China Communications Construction Company, will build a bridge between Kerch on the Crimean peninsula and Taman in the Krasnodar region. An investor is willing to carry out calculations in rubles and make long-term commitments.

This issue was discussed during the recent visit of Vladimir Putin in Shanghai, this time it was mentioned by the head of Avtodor, Sergei Kelbakh. According to him, Chinese engineers have already visited Kerch, and on June 18, CCC-Company submitted a proposal of the Russian delegation headed by the Minister of Transport, Maxim Sokolov. The Chinese investor proposed two options for the project, a combined road/railway bridge or a tunnel.

It is expected that the Crimean side will be built a 17 km railway and about a 10 km road; next to Taman a 40 km long road and rail system will be built. According to the correspondent of Kommersant FM, Yana Lubnina, a bridge across the Kerch Strait proved to be one of the key themes discussed in Shanghai. Obviously, it will connect the future deep-sea port in the Crimea through Krasnodar with the Trans-Siberian railway. Next there are two options: branch to China through Kazakhstan (member of the Customs Union) and a route along the Mongolian border up ending in Vladivostok.

In Shanghai, as we know, a number of decisions relating to increasing the capacity along rail and road routes of China-Russia. Russian Railways and China Railway Corporation have agreed to develop infrastructure on rail and road traffic. The companies plan to develop the appropriate infrastructure at border crossings and the approaches to them to increase the capacity of railways, as well as increasing the volume of international traffic between countries and in transit through their territories.

From the 18th of June to the 20th, Sochi hosted the International Forum “Strategic Partnership1520”. The forum program was formed around the thesis of the need for market development based on a balance of interests between countries forming the perimeter of the East-West corridor and the three main pillars of the railway industry: transportation, infrastructure and rolling stock.

The agenda of the plenary discussion included the problems of the development of international transport corridors of the EU-1520- Asia-Pacific Region. The railway project developments that were discussed included Vienna – Bratislava – Kosice – Kiev – Moscow – Komsomolsk-on-Amur – Nysh – Yuzhno-Sakhalinsk – Cape Crillon – Wakkanai (Japan); Rotterdam – Moscow – Kazan – Novosibirsk – Krasnoyarsk – Irkutsk – Khabarovsk – Vladivostok – Busan (Republic of Korea).

So, the main problem for today’s industrial leader of humanity, i.e. China, as was already mentioned, is to diversify energy supply routes as well as trade routes for the delivery of finished products. Alas, the policy of the United States, controlling the main maritime trade routes and straits, is now increasingly anti-Chinese and less adequate.

Diversification of energy supplies to China in many ways is close to a resolution, as evidenced by the number of agreements in the field of oil and gas that were concluded during Putin’s visit to Shanghai. As for diversification of trade routes, there are two options in consideration today, the Northern Sea Route and road and rail routes based on the capabilities of the Trans-Siberian Railway.

Under these conditions, namely the construction of a deep-water port in the Crimea, the Trans-Siberian project is included as part of the development.

Constantine Penzev is a writer and historian and a columnist for the online magazine “New Eastern Outlook”.

vendredi, 11 juillet 2014

La seconda guerra fredda

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LA SECONDA GUERRA FREDDA

Claudio Mutti

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

“Guerra fredda” è la formula giornalistica che diventò d’uso corrente nel 1948, con l’inizio del blocco di Berlino, per definire lo stato di guerra non guerreggiata, ovvero di pace armata, fra i due grandi blocchi antagonisti e simultaneamente solidali nella spartizione del potere mondiale: il blocco occidentale facente capo agli USA e quello eurasiatico facente capo all’URSS. Pare che la fortuna di tale termine, impiegato per indicare un’intera fase storica, sia dovuta, se non a George Orwell che lo coniò, al giornalista statunitense Walter Lippmann, il quale lo diffuse tramite una serie di articoli pubblicati nel luglio 1947 sul “New York Herald Tribune” e poi raccolti nel volume The Cold War. A Study in U.S. Foreign Policy.

L’atto ufficiale di nascita della Guerra fredda può essere individuato nel discorso pronunciato il 5 marzo 1946 a Fulton (Missouri) da Sir Winston Churchill, che in quella circostanza usò per la prima volta un’altra espressione destinata ad incontrare analogo successo: “cortina di ferro”.

Caratterizzata da continui atti ostili, la guerra fredda fu combattuta con un’intensa attività propagandistica affidata alla stampa ed alle emittenti radiofoniche (“guerra delle onde”) e con la divulgazione di notizie ora incoraggianti ora deprimenti (“guerra dei nervi”).

Iniziata nello scenario successivo alla seconda guerra mondiale e finita nel 1989-1991, la guerra fredda può essere considerata, se è lecito continuare ad usare il termine “guerra” in maniera estensiva, una terza guerra mondiale. Se non altro, l’uso arbitrario del termine può servire a rappresentare la realtà di un conflitto che è terminato con la vittoria di un antagonista e la sconfitta dell’altro. Come sostiene Brzezinski, “siccome la guerra fredda è stata vinta pacificamente, sia i vincitori sia i vinti hanno condiviso l’interesse a nascondere il fatto che essa è terminata con una vittoria ed a mascherare sotto le parvenze di una riconciliazione tra Est ed Ovest quella che è stata una vittoria geopolitica e ideologica dell’Occidente”(1).

Infatti la guerra fredda o terza guerra mondiale “è stata un novum della storia, non tanto perché in passato non siano state condotte guerre in cui l’elemento religioso e l’elemento economico-territoriale non fossero già presenti (…) quanto perché siamo qui di fronte ad un intreccio fra elemento geopolitico (il confronto USA-URSS) ed elemento ideologico (il confronto fra capitalismo e comunismo) talmente potente ed invasivo da non tollerare vere e proprie analogie con eventi del passato”(2).

Nella fase attuale dei rapporti tra il blocco occidentale e la Russia, fase inaugurata dal putsch di Kiev sostenuto dall’Occidente, l’intreccio dell’elemento geopolitico con quello ideologico non è certamente così stretto come nel periodo della (prima) guerra fredda. La stessa formula di “guerra fredda”, secondo quanto ha dichiarato il 26 marzo 2014 Barack Obama, non sarebbe riproponibile, proprio per il fatto che, “a differenza dell’URSS, la Russia non guida un blocco di nazioni o un’ideologia globale”(3).

Va però osservato che il medesimo Obama, contraddicendosi in parte, ha tuttavia attribuito alla Russia postsovietica una visione ideologica, la quale sosterrebbe “che gli uomini e le donne comuni siano di vedute troppo corte per poter badare ai propri affari, e che ordine e progresso possano esserci soltanto quando i singoli rinunciano ai propri diritti a vantaggio di una potente sovranità collettiva”.

Per quanto riguarda il blocco occidentale, il presidente statunitense ha ribadito in maniera chiarissima la connessione tra l’aspetto geopolitico e quello ideologico. “Da un lato all’altro dell’Atlantico – egli ha detto – abbiamo abbracciato una visione condivisa di Europa; una visione che si basa sulla democrazia rappresentativa, i diritti dell’individuo, e il principio che le nazioni possano soddisfare gli interessi dei loro cittadini con il commercio e il libero mercato; una rete di sicurezza sociale e il rispetto per chi professa una religione diversa o ha origini diverse”. O caratteri antropologici diversi, come nel caso dei “nostri fratelli gay e [del]le nostre sorelle lesbiche”.

Obama non ha mancato di proclamare la validità universale di quelli che ha definito, parlando a nome dell’Occidente globale, “i nostri ideali”. “Gli ideali che ci uniscono – ha detto – hanno la medesima importanza per i giovani di Boston e di Bruxelles, di Giacarta e di Nairobi, di Cracovia e di Kiev”. E a proposito di Kiev ha dichiarato che “è proprio questa la posta in gioco oggi in Ucraina”: ossia l’imposizione degl’interessi geopolitici atlantici e della visione ideologica occidentale.

È vero che la radice della guerra fredda – intesa non come “un segmento di storia ma [come] una curvatura permanente della geopolitica contemporanea”(4) – è geopolitica prima che ideologica. Come dichiara in maniera franca e realistica il recente editoriale di una rivista di ispirazione occidentalista, “per l’America si tratta di garantirsi contro l’emergere di una potenza rivale in Eurasia. Poco importa se comunista, buddhista o vegana”(5).

Resta tuttavia il fatto che, se la Russia ha una sua visione geopolitica, essa non dispone però di una sua ideologia da contrapporre a quella occidentale. Eppure, come reclama Aleksandr Dugin, “la Russia, intesa come civiltà, non può, ma deve avere valori propri, diversi da quelli delle altre civiltà”.

L’esigenza di richiamarsi ai princìpi ispiratori della propria civiltà non riguarda soltanto la Russia, ma tutte le aree in cui si articola il continente eurasiatico e quindi tutte quelle forze che condividono la prospettiva di un’Eurasia sovrana. Gábor Vona ha espresso chiaramente tale esigenza: “Non ci può bastare – afferma il politico ungherese – un’alternativa semplicemente geografica e geopolitica, ma avvertiamo la necessità di un eurasiatismo spirituale. Se non siamo in grado di assicurarlo, allora la nostra visione rimane soltanto una diversa concezione politica, economica, militare o amministrativa, capace sì di rappresentare una diversità strutturale, ma non una rottura di livello qualitativa di fronte alla globalizzazione occidentale. Ci sarà un polo politico opposto, ma non una superiorità qualitativa. Tutto ciò può creare le basi per una nuova guerra fredda o mondiale, nella quale si affronteranno due forze antitradizionali, come è avvenuto nel caso dell’URSS e degli USA, ma certamente non sarà possibile contrastare il processo storico della diffusione dell’antitradizione. Per noi invece sarebbe proprio questo l’essenziale. Dal nostro punto di vista, è inconcepibile uno scontro in cui una globalizzazione si contrapponga ad un’altra globalizzazione”(6).

Claudio Mutti è Direttore di “Eurasia”.

NOTE

1. Zbigniew Brzezinski, The Consequences of the End of the Cold War for International Security, in The New Dimensions of International Security, “Adelphi Papers”, 265, inverno 1991-1992, p. 3.
2. Costanzo Preve, La quarta guerra mondiale, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2008, p. 104.
3. Barack Obama, Usa ed Europa difenderanno il diritto, ma non è una nuova Guerra fredda, “La Stampa”, 27 marzo 2014, pp. 20-21.
4. Lo specchio ucraino, “Limes”, n. 4, aprile 2014, p. 18.
5. Lo specchio ucraino, cit., p. 17.
6. Vona Gábor, Néhány bevezető gondolat a szellemi eurázsianizmus megteremtéséhez, “Magyar Hüperión”, I, 3, nov. 2013 – genn. 2014, p. 294.

Amerika drijft Duitsland en Frankrijk in armen van Rusland

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Amerika drijft Duitsland en Frankrijk in armen van Rusland

Putin: ‘Duitsland onze belangrijkste partner op gebied vrede en veiligheid’

Franse Centrale Bank en Total: Dollar moet worden losgelaten

De traditionele alliantie tussen de Verenigde Staten en Europa begint grote barsten te vertonen. Zo ontploften de Duitsers van woede toen bleek dat de NSA op grote schaal invloedrijke Duitsers afluisterde, inclusief kanselier Merkel. Eerder ontstond er grote onrust over berichten dat het Duitse goud in de kluizen van de Federal Reserve niet meer bestaat. Pogingen van Berlijn om dit goud gedeeltelijk terug te krijgen, liepen op niets uit.

De Franse buren hebben zo hun eigen redenen om de VS nog meer te wantrouwen dan ze al deden. De Russen zijn de lachende derde, want zij zien dat de twee belangrijkste continentale Europese machten zich in snel tempo van Washington beginnen los te maken, en toenadering zoeken tot Moskou. En het Kremlin gaat daar maar al te graag op in.

Putin: Duitsland belangrijkste partner vrede en veiligheid’

‘Wij waarderen het opgetelde potentieel van Russisch-Duitse banden en het hoge niveau van samenwerking op het gebied van handel en economie. Duitsland, een van de leiders van de EU, is onze belangrijkste partner bij het bevorderen van de vrede en wereldwijde- en regionale veiligheid,’ verklaarde de Russische president Vladimir Putin afgelopen week.

‘Amerika speelt met onze vriendschap’

Putin zal met genoegen naar de ontwikkelingen in Duitsland kijken, waar president Joachim Gauck in een interview waarschuwt dat Amerika door zijn spionageactiviteiten ‘speelt met de vriendschap en verbondenheid’ tussen beide landen. Zelfs het wegsturen van de Amerikaanse ambassadeur wordt niet langer uitgesloten. Al 40% van de Duitsers zou voorstander zijn van nauwere banden met Rusland (4).

De combinatie van Duitse industriële- en technologische macht en Russische natuurlijke hulpbronnen en militaire kracht is altijd een grote angst geweest voor de Fransen, reden waarom Parijs er doorgaans toe geneigd is zich achter Rusland op te stellen, in de hoop daarmee een Duits-Russische as te voorkomen. Zo weigerde Frankrijk ondanks de sancties die Europa tegen het Kremlin instelde vanwege de crisis in Oekraïne zijn geplande wapenleveranties aan Rusland te stoppen. (1)

Parijs: ‘Handel Europa-China in euro’s en renminbi’

Parijs zou zijn historische bezwaren tegen een pact tussen Berlijn en Moskou echter wel eens kunnen inslikken, en zich er mogelijk zelfs bij aansluiten. De Fransen zijn namelijk witheet vanwege de miljardenboete die de Franse megabank BNP kreeg opgelegd door de Amerikanen. De gouverneur van de Franse Centrale Bank, Christian Noyer, tevens bestuurslid van de ECB, zei als reactie dat het ‘onvermijdelijk’ is dat de wereld de dollar als reservemunt begint los te laten.

‘Bij de handel tussen Europa en China hoeft de dollar niet te worden gebruikt. Deze kan volledig in euro’s of renminbi worden betaald... China heeft besloten de renminbi als reservemunt te ontwikkelen.’ De Fransen hebben daarom in Parijs een verrekenkantoor voor de handel met China in renminbi opgezet. Noyer voegde eraan toe dat dit soort veranderingen normaal gesproken veel tijd kosten, maar dat de Amerikaanse strafmaatregelen het loslaten van de dollar kunnen versnellen. (2)

Total: Olie hoeft niet in dollars te worden betaald

Ook de CEO van het Franse Total, de op één na grootste oliemaatschappij van Europa, sprak gisteren letterlijk over het loslaten van de dollar. Christophe de Margerie pleitte er voor om de euro een grotere rol te geven in de internationale handel, en stelde dat ‘er geen reden is om olie in dollars te betalen.’ Het feit dat de olieprijs in dollars is, hoeft wat hem betreft geen bezwaar te zijn om in euro’s af te rekenen.

Afgelopen donderdag had de Franse minister van Financiën Michel Sapin al meer afstand tussen Europa en de Amerika geopperd. Als de internationale handel voortaan vaker in euro’s wordt afgehandeld, dan ‘is dat een manier om de handel buiten Amerikaans territorium te beschermen.’ (3)

Anti-dollar alliantie serieus en in uitvoering

Op 19 juni berichtten we dat Sergey Glazyev, een belangrijke adviseur van de Russische president Vladimir Putin die als het brein achter de in de maak zijnde Euraziatische Unie wordt gezien, een wereldwijde anti-dollar alliantie voorstelde. In het Westen werd zijn dreigement lacherig weggewuifd, maar nu heeft ook de gouverneur van de Russische Centrale Bank, Elivar Nabiullina, iets vergelijkbaars gesuggereerd.

‘We hebben veel werk verricht aan de roebel-yuan (/renminbi) omwisseldeal,’ zei ze in het kader van haar aanstaande bezoek aan Beijing. ‘We overleggen met China en onze andere BRICS-partners (Brazilië, India en Zuid Afrika) over een systeem met multilaterale omwisselingen waarmee we goederen van het ene naar het andere land kunnen brengen. Een deel van de valutareserves kunnen daarvoor worden ingezet.’

Met andere woorden: het voorstel voor een anti-dollaralliantie is niet alleen bloedserieus, maar reeds in uitvoering. De samenwerking tussen de Centrale Banken van de BRICS-landen is tevens een grote bedreiging voor het IMF, dat door Amerika en Europa wordt gecontroleerd. Als deze trend zich doorzet, dan zal het niet lang meer duren voordat de meeste belangrijke economieën afscheid nemen van de dollar.

‘Omslagpunt dollar mogelijk al geweest’

Gezien de felle reactie van de Amerikanen op zelfs maar de suggestie dat de dollar zal worden losgelaten –dit was namelijk de werkelijke reden voor de invasie van Irak en de aanval op Libië- is de verwachting dat Washington harde strafmaatregelen zal instellen tegen ieder land dat zich bij de anti-dollaralliantie wil aansluiten – met hoogstwaarschijnlijke hetzelfde averechtse effect.

‘Het ‘point of no return’ voor de dollar kan wel eens veel dichterbij zijn dan algemeen wordt gedacht,’ schrijft Tyler Durden van Zero Hedge. ‘Feitelijk zou het Amerikaanse bankbiljet dit omslagpunt naar irrelevantie al voorbij kunnen zijn.’ (5)

Het lijkt er dan ook sterk op dat ook in Berlijn en Parijs het besef doordringt dat het Amerikaanse dollarimperium op zijn einde begint te lopen. De toenadering tussen continentaal Europa en Rusland zal de dreigende breuk met het toch al EU-kritische Groot Brittannië, traditioneel de belangrijkste bondgenoot van de VS, hoogstwaarschijnlijk versnellen.

‘VS dreigt belangrijkste bondgenoot, Europa, te verliezen’

Charles Gave (Gavekal Dragonomics Research, wereldwijde financiële adviseurs en analisten): ‘In het oude systeem was Europa een soort protectoraat van het Amerikaanse maritieme imperium, een constructie die behoorlijk goed werkte. De uitdaging van deze status quo komt uit het oosten, waar het duidelijke doel van Vladimir Putin een nieuwe Russisch-Duitse alliantie is. Als hij daarin slaagt, dan zal dat in enorm verlies zijn voor het (Amerikaanse-Britse) maritieme imperium, vooral als het Verenigd Koninkrijk zichzelf heeft verwijderd uit de EU.’

‘Zo’n politieke verdeling zal enorme gevolgen hebben voor de VS,’ vervolgt hij. ‘Dan zal de vraag niet alleen zijn hoe ‘wij’ Azië en het Midden Oosten konden verliezen, maar ook ‘onze’ betrouwbaarste en volgzaamste bondgenoot: Europa.’ (5)

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge
(3) Zero Hedge
(4) NU
(5) Zero Hedge

Zie ook o.a.:

19-06: Kremlin wil wereldwijde anti-dollar alliantie om agressie VS te stoppen (/ ‘Gigantische verliezen voor Europa als EU kant van Amerika blijft kiezen’)
15-06: Grote man achter Putin beschouwt VS als rijk van de Antichrist
08-06: Bijna alle klanten Gazprom ruilen dollar in voor euro
15-05: Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS; België koopt juist $ 200 miljard
14-05: Gazprom: Europa moet Russisch gas in roebels gaan betalen
07-04: Adviseur Putin waarschuwt EU voor € 1 biljoen verlies en wereldoorlog
29-03: Obama drijft mensheid naar laatste wereldoorlog

Hoe de Amerikanen onze banken afpersen

Hoe de Amerikanen onze banken afpersen

Geschreven door

Ex: http://www.solidarisme.be

Het Amerikaanse imperialisme plundertonze banken

Dat de Amerikaanse staat met een gigantische schuld opgezadeld zit ( 18.000 biljoen dollar) is bekend- maar gelukkig voor hen hebben ze hun schulden voor een groot gedeelte doorverkocht. Zo komt het dat de Chinezen die voor 1300 miljard dollar aan Amerikaans schuldpapier(obligaties) bezitten,naast Japan (1200 miljard dollar) en België dat voor 320 miljard dollar in handen heeft ,de drie grootste bezitters van Amerikaans schuldpapierter wereld zijn, ter vergelijking de UK en Rusland bezitten elk voor ongeveer 130 miljard dollar aan Amerikaanse schuldpapier.

Ja België is groot, zeker als het over het beherenen aangaan van schulden handelt, wie beweert alweer dat ons spaargeld al onze schulden dekt, ook de aangekochte schuld? Dat zijn onze professioneleeconomische en financiëlepraatjesmakers die op TV de leugens aan elkaar mogen komen rijgen, dit in navolging van hun politiek broodheren.

Sommige analisten beweren dat België niet de eigenlijke bezitters zijn van de in ons land opgestapelde Amerikaanse schulden , maar dat het om hier gevestigde buitenlandse investeringsfondsen handelt .Maar zelf wanneer dit waar zou zijn, dan nog kunnen deze schuldbezitters ermiljoenen mee verdienen via het systeem van de notionele intrestaftrek .Ook het feit dat deze schulden herverzekert zijn kan - wanneer dit door Belgische of Europese herverzekeraars is gebeurt –wat aannemelijk is- een bom onder ons financieel systeem betekenen. Een berm-bom dat het spaargeld vanonze bevolking kan opblazen tot nutteloze snipperspapier.

Maar voor de Amerikanen is de uitvoer van hun schuld niet voldoende om hun honger naar geld te stillen. En dat geld moet –liefst- door niet Amerikanen worden opgehoest..

Een van die trucs die daarbij gebruikt wordt is het afkondigen van verboden op handelstransacties met zogezegde schurkenstaten ,waar banken en ander economische actoren in de wereld zich op bevel van Amerika aan moeten onderwerpen, waarbij de Amerikanen geheel naar eigen goesting bepalen wie een schurk en wat een schurkenstaat is.

Niet toevallig is er maar één Amerikaansebank(een filiaal van Citibank -dat dan nog maar onrechtstreeks Amerikaans bezit is ,want gedeeltelijk eigendom van Mexico ) bij de door Amerika verbodentransacties betrokken die nu door de Amerikaanse justitieonderzocht worden, de overgrote meerderheid van de in het onderzoek betrokken banken zijn allemaal niet Amerikaans banken -maar met filialen in de Verenigde Staten -en daar ligt voor hen de kans die banken ( en onrechtstreeks ook ons) te stropen.

Die banken kunnen boetes opgelegd krijgen door de Amerikaanse justitie die oplopen tot de 9 miljard dollar -en meer- zoals BNP Paribas er vandaag een aan haar been heeft.

Deze boeteslijken echter eerder op een afzetterspraktijk, want waar haalt Amerika het recht vandaan om buitenlandse banken te beboeten voor –volgens onze eigen wetgeving-normale handelspraktijken.

Want meestal –bijna altijd-hebben die niet Amerikaanse banken daarvoor buitenlandse constructies opgezet,zo de Amerikaanse wet ontwijkend ,dit door via andere landen waaronder de thuislandlanden van deze bankentoch zaken te doen met staten die de Amerikanen niet zinnen. Deze handelstransacties verliepen dus niet rechtstreeks viaAmerika en zijn dan ook niet onderworpen aan de wetten van dat land.

Maar het omzeilen van dergelijke rechtstreekse transacties vanuit Amerika met zogezegde schurkenstaten omschrijft de Amerikaanse justitie nu als schriftvervalsing en het houden van een valse boekhouding (die moest versluieren waarheen gelden werden getransfereerd,en dus strafbaar zijn. Vandaar de monsterboetes.

De Europese elites plooien zich zoals verwacht in alle bochten om de Amerikaanse handelsbelemmeringen van onze banken( want dat houdt in feite dergelijke handelsembargo’s’ in) toch maar als legitiemvoor te stellen. Ook de linkse partij Groen en de Socialisten doen dit, trouw als ze zijn aan hun Transatlantisme .Vlaams-nationalisten en communisten doen dan weer samen verontwaardigd over het feit dat een Frans-Belgische bank het heeft aangedurfd de Amerikaanse veto’s te omzeilen.

Onethisch is hun oordeel, verslaaft als ze zijn aan hun politiek correcte verdwazing is bij hen elke nationale reflex verdwenen , en dat in een land dat moreel en politiek zo corrupt is als maar kan, waar politici niet eens vliegroutes op een ordentelijke manier kunnen organiseren ook, laat staan dat ze in staat zijn onze finaciele belangen tegenover het buitenland veilig te stellen.

Het heet dat we BNB Paribas zo vlug als mogelijk van de hand moeten doen, met de argumentatie als zouden de transacties van BNB Paribas niet ethisch zijn , dus terecht strafbaar ( omdat men daarmee bloedigeregimes heeft gediend)lijkt op de gebruikelijke kinderpraat van politieke kleuters. Zelf indien dit zo was, moeten we dan een vreemde mogendheid recht laten spreken overhandelspraktijken van banken die in eigen land niet door enige wet worden gehindert terzake.

Voor de Amerikanen zijn intussen de handelsembargo’s een gouden zaak, zelfs indien er op Amerikaanse bodem geen rechtstreekse wetsovertreding gebeurt zijn, dan nog kunnen zij buitenlandersde beurs snijden. Deze praktijken hebben nochtans een naam, imperialisme .

Het woord is bij links en rechts in onbruik geraakt, de praktijk niet.

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Financiële wereld houdt adem in: nog banken in het vizier

Het Amerikaans ministerie van Justitie heeft met de monsterboete van BNP Paribas bijlange de honger niet gestild. Op het menu staan nu andere grootbanken als Credit Agricole, Société Générale en Deutsche Bank. De financiële wereld houdt de adem in.

De schuldbekentenis van BNP Paribas en de boete van bijna 9 miljard dollar (6,5 miljard euro) voor het schenden van de Amerikaanse handelsembargo's blijven nazinderen. Vooral nu bekend is geraakt dat het Amerikaanse ministerie van Justitie zijn onderzoek verschuift naar andere banken. De namen die voorwerp zijn van een onderzoek zijn niet van de minste.

Na BNP Paribas zijn nu ook de twee andere grote Franse banken Credit Agricole en Société Générale gevraagd om openheid te geven over een aantal transacties. Het zou gaan om het mogelijk witwassen van geld en het overtreden van handelsembargo's. Beide banken hebben bekendgemaakt dat ze een intern onderzoek zijn gestart naar mogelijke overtredingen. Allicht deze week zouden er verklaringen komen.

Opvallend: Société Générale heeft alvast een provisie aangelegd van 700 miljoen euro, terwijl Credit Agricole al 1,1 miljard euro opzij had gezet in 2012 voor 'mogelijke geschillen'. Ook Deutsche Bank en de Mexicaanse bankgroep Banamex, een dochter van de Amerikaanse groep Citigroup, hebben vragen gekregen. Bij die laatste zijn alvast een tiental mensen ontslagen voor vermoedelijke fraude met leningen voor een waarde van 565 miljoen dollar. Bij Deutsche Bank kwam er enkel een verklaring dat ze "verzoeken heeft ontvangen van regelgevende instanties voor informatie, en dat ze daarbij alle medewerking verleent". Volgens bronnen zou ook Deutsche Bank mogelijke Amerikaanse sancties tegen Soedan, Iran en Syrië hebben overtreden.

De grootste Duitse bank heeft eerder deze maand een aantal maatregelen getroffen waardoor de toereikendheid van het eigen vermogen met ruim 8,6 miljard euro is aangedikt. Analisten zien daarin een vorm van buffer voor mogelijke sancties.

Bron: De Morgen

jeudi, 10 juillet 2014

Presseschau - Juli 2014

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Presseschau

Juli 2014

Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
EZB senkt Leitzins auf Rekordtief
 
(Silvio Gesell reloaded…)
Negativzinsen
Kommt jetzt der Strafzins auf mein Sparbuch?
 
(Staatsschuldenkrise)
Wie dick ist Bertha wirklich?
 
“Der Euro wird so oder so scheitern”
7 Fragen von Markus Fugmann an Marc Friedrich und Matthias Weik, die Autoren von “der Crash ist die Lösung”, zu den gestrigen Maßnahmen der EZB
 
Die Enteignung geht weiter!
Matthias Weik und Marc Friedrich haben die Negativzinsen der EZB richtig vorhergesagt - ein Auszug aus ihrem aktuellen Buch "Der Crash ist die Lösung"
 
Dank Draghi ist der Euro nur noch Spielgeld
Der Coup von EZB-Chef Mario Draghi zeigt Wirkung: Der Kurs des Euro an den Devisenmärkten schmiert ab. Renditehungrige Händler verschulden sich zum Nulltarif – und machen riskante Zinsgeschäfte.
 
Nach Bank-Run: Bulgarien rettet Corpbank, Russen und Oman verlieren Einlagen
 
Nun müssen die Staaten beim Genmais Farbe bekennen
Bravo, EU: Endlich darf jedes Land selbst entscheiden, ob es Genmais und Co. zulässt oder verbietet. Verbrauchern muss aber klar sein: Genveränderte Produkte können trotzdem auf ihren Tellern landen.
 
Julian Assange
Der József Mindszenty des Westens
 
Ungesunde Kasernen-Kost
Britische Armee "zu dick zum Kämpfen"
 
Eine-Milliarde-Dollar-Programm: USA wollen ihre Militär-Präsenz in Europa ausbauen
 
EU befiehlt South-Stream-Baustopp – US-Wünsche erfüllt?
 
Palladium
Russlands „Geheimwaffe“
Russland lässt sich von Sanktionen nicht einschüchtern. Das Land könnte nicht nur Lieferungen von Öl und Gas einschränken. Es gibt ein Metall, bei dem die Abhängigkeit noch größer ist. Die Autoindustrie wäre betroffen.
 
(Broders Nachklapp zur Europawahl)
Herzlichen Glückwunsch, liebe Wählerinnen und Wähler
 
Rechtsfraktion im EU-Parlament vorerst gescheitert
 
Die Partei
Grüner beschwert sich über Satiriker Sonneborn
Der Satiriker Martin Sonneborn will die Europäische Union „melken wie ein kleiner südeuropäischer Staat“. Den grünen Abgeordneten Sven Giegold ärgert das: Er fordert die Parlamentsverwaltung auf, Sonneborns Plan zu vereiteln.
 
100.000 Basken demonstrierten für ihre staatliche Unabhängigkeit
 
Felipe von Spanien
Spaniens neuer König reicht Separatisten die Hand
 
Australien beschlagnahmt Bankkonten
Die australische Regierung beschlagnahmt das Geld von "inaktiven" Bankkonten und kassiert damit 360 Millionen Dollar. Auch viele kleine Konten betroffen. Betroffene Sparer empört. - Vorbild auch für andere Länder?
 
Türkei tauscht iranisches Gas gegen Gold
 
Brasilien
Die gespaltene Gesellschaft
 
Nigeria
Boko Haram als Täter vermutet
Menschen sterben bei Anschlag auf WM-Public-Viewing
 
(Andere Länder, andere Sitten)
WM-Freude im Libanon
Bei Freudensalven in den Kopf geschossen
 
Brüssel
Verbindungen zu Dschihadisten
Anschlag auf Jüdisches Museum: Polizei schnappt den Killer
 
Vormarsch der Terroristen im Irak: Ein Staat scheitert
 
Neues Terrorregime im Irak: Wer kann, flieht
 
Scholl-Latour: Iran könnte ISIS im Irak angreifen
 
Wie britische Einser-Schüler zu Isis-Jüngern werden
Die Terrorgruppe Isis rekrutiert ihre Kämpfer auch in der Mitte der westlichen Gesellschaft. Hochintelligente britische Schulabgänger schließen sich ihr an und kämpfen. Zum Schrecken ihrer Eltern.
 
(Zum "Spiegel"-Gelaber über Syrien)
Ein trüber, stumpfer Spiegel
 
Jesus-Vogelscheuche sorgt für Ärger
Blasphemischer Wettbewerbsbeitrag in Südengland
 
Malaysia: Christen dürfen nicht „Allah“ sagen
 
(Atheisten haben es nicht überall leicht. Und die bekloppten westlichen "Humanisten" raffen es mal wieder nicht. Die Einweisung in die Psychiatrie ist die einzige Rettung für diesen Kerl, dem ansonsten die Todesstrafe droht.)
Nigeria: Atheist offenbar wegen Gottlosigkeit in Psychiatrie eingewiesen
 
Steinigung in Pakistan: Polizei wehrt sich gegen Vorwürfe
 
Deutscher Rettungswagenfahrer in Saudi-Arabien: "Hör mal, dein Kind stirbt jetzt"
 
Als Frau allein unterwegs: "Iran ist das gastfreundlichste Land, das ich kenne"
Zwei Monate lang reiste Helena Henneken allein durch Iran. 80 Einladungen, 390 Gläser Tee und 28 Gastgeschenke später ist sie fasziniert von dem Land. Im Interview erzählt sie von strikten Regeln und Nächten im Frauenmatratzenlager.
 
Nach Terroranschlag
380 Festnahmen in Chinas Unruhe-Region
 
Herr Wang, der Kommunist, lässt sich gern tragen
Ein Beamter wurde in ein Hochwassergebiet gerufen, um Rettungsmaßnahmen zu begutachten – und ließ sich wie ein Lehnsherr tragen, um seine Schuhe zu schützen. Das kam in China gar nicht gut an.
 
Nazi-Café in Indonesien
Schnitzel unterm Hakenkreuz
 
Ärzte ohne Grenzen
Ebola in Westafrika "außer Kontrolle"
 
(Zwangssauna…)
Strafvollzug
Texas schafft hunderte Ventilatoren gegen Hitze in Gefängnissen an
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Spionage: 200 US-Geheimdienstler spionieren offiziell in Deutschland
 
Liste von Mitgliedern der Atlantik-Brücke
 
Bundesregierung doch an Atomwaffenprogramm beteiligt
 
Gauckeleien (1): Das Staatsoberhaupt und die Ideologie der Auflösung
 
Einsatz militärischer Mittel
Gauck: Deutschland muss Zurückhaltung aufgeben
 
S.P.O.N. - Im Zweifel links: Heiliges Kanonenrohr!
Eine Kolumne von Jakob Augstein
Joachim Gauck predigt den Segen der bewaffneten Politik. Damit steht der Pastoren-Präsident in einer unseligen Tradition: der protestantischen Begeisterung für den (selbst)-gerechten Krieg.
 
Gauck will keine Nationalstaaterei
 
Brief an die Kanzlerin Regelungswut wird zum Flächenbrand:
Herzog fordert "Abwehrrechte" gegen die EU
 
Drohende Immobilienblase
"Immer mehr Leute mit immer weniger Eigenkapital"
 
Sigmar Gabriel
Fracking-Vorstoß im WM-Schatten?
 
AfD-Chef Lucke teilt aus
"Herr Friedman, halten Sie die Klappe!"
 
Alternative für Deutschland oder FDP-Ersatz?
Die neue Partei am Scheideweg
 
AfD wird Mitglied in ECR-Fraktion
 
Junge Alternative zur Fußball-WM
Natürlicher Patriotismus statt Party-Patriotismus!
 
Grüne Rentner
 
CDU will bunter und weiblicher werden
 
FDP
Theodor Heuss-Büste kommt unter den Hammer
 
Piratenpartei droht die Spaltung
 
(Stefan Scheil zum Schuldkult)
Zivilreligion
 
Einfluss von Ex-Nazis in Hessen
Wiesbaden - Der Hessische Landtag unterstützt in Zukunft weitere Studien über Abgeordnete, die der NSDAP angehörten. Dabei soll es auch um die Auswirkungen dieser Tatsache auf die Landespolitik gehen.
 
Bundeswehr verbietet Wahlspruch „Treue um Treue“
 
Deutsche Kriegsschuld 1914? Neue Studie des IfS
 
Sarajewo, 28.6.1914
 
Landung in der Normandie
Merkel würdigt D-Day als „Tag der Befreiung“
 
70 Jahre D-Day
Danke, liebe Amis!
Ohne das heroische und verlustreiche Einschreiten der Amerikaner im Zweiten Weltkrieg würde es ein freies, wiedervereinigtes Deutschland nicht geben – und nicht nur das. Was wären wir ohne die USA? Von Til Biermann
 
(Der neue Namenspatron)
Dietzenbach
Neubaugebiet 70 in Steinberg
Mandela- statt Holunderweg
 
Berlins Parlament streitet um Hindenburgs Ehrenbürgerwürde
War Reichspräsident Hindenburg Steigbügelhalter Hitlers oder Demokrat? Jedenfalls ist er Berliner Ehrenbürger. Die Opposition will das ändern, CDU und SPD nicht.
 
Hindenburg bleibt Ehrenbürger von Berlin
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
(Neues Staatsgeld für Kahane…)
Schwesig kündigt neues Programm gegen Rechtsextremismus an
 
Ministerin für dauerhafte Strukturen im Kampf gegen Rechtsextremismus
 
Schwesig streicht alle Programme gegen Linksextremismus
 
(Dazu ein Kommentar)
Subventionierte Psychochirurgie
 
(Streit um Deutschland-Fahne)
WM-Patriotismus: Ein guter Anfang immerhin
 
(Zu Annelie Buntenbach)
DGB und Antifa: Solidarität und Unterstützung
 
Bundesverfassungsgericht: Gauck darf NPD-Anhänger beschimpfen
 
(Späßchen)
Nach NPD-Vergleich: Gewerkschaft der Spinner erstattet Anzeige gegen Gauck
 
»Nazi-Asyl« im Landtag?
 
Berufsverbot
Frankfurt entläßt Mitarbeiter wegen NPD-Mitgliedschaft
 
Mietvertrag gekündigt
Deutsche Burschenschaft darf nicht mehr auf die Wartburg
 
(SPD beschließt Unvereinbarkeitsbeschluss)
Bundesregierung: Deutsche Burschenschaft ist nicht verfassungsfeindlich
 
Heil Hipster: The Young Neo-Nazis Trying to Put a Stylish Face on Hate
Inside the tote-bag friendly, "Harlem Shake"-happy world of Germany's "nipsters"
 
Read more: http://www.rollingstone.com/culture/news/heil-hipster-the-young-neo-nazis-trying-to-put-a-stylish-face-on-hate-20140623#ixzz35fBHDEL0
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(Interessanter Bericht von einer Antifa-Demonstration)
Merseburg stellte sich quer
Fotoreihe dazu:
 
(österreichischer "Antifa"-Anprangerer)
Uwe Sailer glänzt mit Zeitungsente
 
Beruf Polizist, Berufung Antifaschist: Uwe Sailer
 
(Jenas SPD-Oberbürgermeister Albrecht Schröter verleiht Preis an "Antifa"-Straftäter Josef Slowik)
Aufgeschnappt
Kampfesgrüße aus Jena
 
Kretschmann und das Mordlager Tuol Sleng
 
Neonazi-Netzwerk in Gefängnissen bleibt ohne Folgen für Beschuldigte
 
Leipziger Stura verleiht Negativ-Preis für angeblich rassistisches Buch eines Schwarzen
 
Berlin
Täuschte Restaurantbesitzer rechtsextremen Überfall vor?
 
Steiermark: Linke drohen Gasthaus zu „entglasen“
 
Viele verletzte Polizisten bei linken Krawallen in Berlin
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
(Wir zahlen zu wenig, wir nehmen zu wenige auf…)
Kalte Schulter
Kommentar: Weltweite Flüchtlingswelle
 
(Und dabei kommen so viele Fachkräfte… man müsste nur die deutschen Anforderungsstandards absenken)
Jung, studiert, Flüchtling
Asylbewerber als Fachkräfte von morgen?
Sie fliehen vor politischer Verfolgung, vor Not und Elend - seit gut zwei Jahren wächst die Zahl der Asylbewerber. Seit klar ist, dass unter ihnen auch Ärzte, Ingenieure und Techniker sind, interessiert man sich für sie.
 
Brüssel bietet EU-Ländern 6000 Euro pro Flüchtling
EU-Innenkommissarin Cecilia Malmström prophezeit, dass der Flüchtlingsansturm auf Europa anhält. Und sie bietet jedem EU-Staat 6000 Euro, der einen Flüchtling aus den Lagern in Nordafrika aufnimmt.
 
Bundespräsident: Deutschland soll mehr Asylbewerber aufnehmen
 
Hessens Innenminister Beuth (CDU) will mehr Frauen und Ausländer zur Feuerwehr holen
 
„Ausländerfeindlich“
US-Vizepräsident beschimpft Deutschland
 
Außenminister besucht syrisches Flüchtlingslager
Steinmeier: Mehr Flüchtlinge aufnehmen
 
Innenminister Jäger wünscht mehr Asylanten aus Syrien
 
Hundert Syrien-Kämpfer zurück in Deutschland
 
Frankfurt
Mutmaßliche Islamisten zerstören Installation bei Kunstausstellung
 
(Landesausländerbeirat sieht dagegen Kampf gegen "Diskriminierung" als Prävention vor Salafismus)
Präventionsnetzwerk
Land verschärft Kampf gegen Salafisten
 
(Geister gegen Dämonen?… Mit rot-grün und "Bunt statt braun" gegen Salafisten?...)
CDU für Härte bei Salafisten
Kundgebung: Das Verbot soll gerichtsfest sein
 
Ethos: Abgrenzung von deutschem und orientalischem Ehrbegriff
 
„Hilf uns, die Ungläubigen zu besiegen“
Streit um islamisches Gebet im Vatikan
 
(Werner Schiffauer)
Islamexperte: Gefahr durch Salafisten wird dramatisiert
 
(Skurrile "antifaschistische" Stilblüten der "Zivilgesellschaft". Linke Salafismus-Gegner demonstrieren gegen Pierre Vogel, indem sie ihm nach dem von ihnen verinnerlichten Muster "Rassismus" vorwerfen. Nun aber ist der Streit unter den Salafismus-Gegnern ausgebrochen, denn "Nazis" sollen sich unter diese gemischt haben.)
Offenbach
Protest gegen Pierre Vogel
Zeichen für Toleranz
und…
Rechte bei Gegendemo
Zeigten „Fans“ den Hitlergruß?
 
Dänemark bietet Türken Rückkehrprämie
 
Flüchtlingsfamilien in Rödermark
Die Angst war allgegenwärtig
 
(Deutschland auf dem Weg zum Container-Slum)
Container als Flüchtlingsbleibe?
Die Stadt Obertshausen wird wahrscheinlich nun doch Flüchtlinge in Containern unterbringen
 
Köln
Flüchtlingsunterkunft in Marienburg
Hotelchef ärgert sich über die Stadt
 
Hamburg
Provokation am Rathaus
Lampedusa-Flüchtlinge durchbrechen Bannmeile
 
Hamburg
Afrikaner und Linke liefern sich Schlägerei mit Polizei
 
Räumung der Berliner Asylschule beginnt
 
Buch
Diplomatische Tauschgeschäfte: Gastarbeiter in der westdeutschen Diplomatie und Beschäftigungspolitik 1953-1973
Leserkritik dazu:
 
Immer mehr Wohnungseinbrüche in Deutschland
 
Auf Deutschlands Bauernhöfen verschwinden die Kühe
Den deutschen Bauern werden Enten, Schafe und vor allem Rinder gestohlen. Wer die Diebe sind und was sie mit den Tieren machen, ist noch vollkommen ungeklärt. Doch es gibt einen bösen Verdacht.
 
Prozess vor Amtsgericht
Beute bei Raub: Windeln statt Handys
 
Berlin Lichtenberg
Gericht schiebt kenianischen U-Bahn-Schläger ab
 
Mannheim: Massenschlägerei mit Messern, Baseballschlägern und Pistolenschüssen
 
Syrer attackieren Iraker in Leipzig
 
Frankfurt-Altstadt: Indisches Touristenpaar bestohlen
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Bald 6 Millionen Einwohner?)
Wachstum und demografischer Wandel
Berlin muss neu gedacht werden
 
Berlin schränkt Eigentumsrecht ein
Berlin hat 18 “Milieuschutzgebiete” eingerichtet – zum Leid vieler Eigentümer. Die dürfen etwa im Bad keine Doppelwaschbecken anbringen. Das könnte den Wert steigern!
 
Komplette Wärmedämmung, total unwirtschaftlich
 
(Zur Gentrifizierung von der anderen Seite…)
Die Zukunft will keinen Pool
Eine Villa wegreissen, vier Doppelhäuser hinstellen: Für den Profit werden beste Lagen ausverkauft und nachverdichtet, und anstelle eines kühlenden Pools erhalten die Kleinimmobilienkäufer Klimazertifikate.
 
(Rekonstruktion Stadtschloss Potsdam ist ein voller Erfolg)
Fast tausend Besucher pro Tag
 
Rekonstruktion Kirchturm Parochialkirche Berlin
 
Rettung für Schloss Senden vor dem Abriss…
 
(Anglisierung)
Fachhochschule Frankfurt wird «University of Applied Sciences»
 
Inklusion
Schulabwracker am Werk
 
Abitur-Noten
Und plötzlich ist der Olli schlau
Die Abi-Noten werden immer besser - weil die Politik dran dreht. Doch die Schüler werden nicht gebildeter - im Gegenteil.
 
„taz“ wegen Männerdiskriminierung verurteilt
 
Geschlechtergerechte Sprache
SPD-Abgeordnete hadert mit Dienstausweis
 
„Professx“ Hornscheidt
 
(Conchita Wurst wird Schulvorbild)
Esslingen Zeichen für Toleranz
 
Familienministerium hißt erstmals Regenbogenfahne
 
Druck vom Kanzleramt
Ministerien holen Regenbogenflaggen wieder ein
 
Streit um Regenbogenflaggen in Mecklenburg-Vorpommern
 
Wirbel um Facebook-Beitrag
Nach homophobem Post: CDU-Mann verlässt Partei freiwillig
 
Sven Heibel
„Auch ich habe ein Recht auf Meinungsfreiheit“
 
Jugend ohne Sex
Eine Meldung in der Zeitung: Den jungen Japanern fehlt das Interesse an der Liebe. Kann das sein? Porträt eines verunsicherten Landes, in dem die Alten herrschen und die Gefühle erstarren. Ist Japans Gegenwart unsere Zukunft?
 
(Österreichs Hymne gegendert)
Gabalier grüßt Geßler nicht
 
Polnisches Kampflied 1848 und Walesas Aufruf zum Massenmord an Deutschen
 
Hans Becker von Sothen ist tot – ein Nachruf
 
(Sie haben sich Zeit gelassen mit der Aufklärung. Somit lautet die heutige Frage: Wer bezahlt eigentlich diesen Polizeigroßeinsatz?)
Nach Großrazzia
Mafiamord von 1909 aufgeklärt
 
Meinungsfreiheit
Die Schere im Kopf
von Michael Paulwitz
 
(Justin Bieber – mal wieder ein kleiner Pseudo-Aufreger…)
Ist Justin Bieber ein Rassist?
Von Justin Bieber ist ein Video aufgetaucht, das den Sänger dabei zeigt, wie er einen rassistischen Witz reißt. Mit dieser Geschmacklosigkeit dürfte sich der Teenie-Schwarm keine neuen Freunde gemacht haben.
 
(weltweiter Energieverbrauch steigt)
Prognose bis 2035: CO2-Ausstoß steigt jährlich um 1,1 Prozent
Die US-Regierung will den Ausstoß von CO2 reduzieren. Doch selbst wenn sie sich an ihre Ziele hält: Die weltweiten Trends im Energiesektor laufen in eine andere Richtung.
 
Die Geschichte der Political Correctness - Frankfurter Schule
 
Kommunismus der Faulenzer?
 
(Frankfurter Anspruchs-Studenten…)
Protest an Uni Frankfurt
Mit Linseneintopf gegen Kantinenpreise
Mit veganem Gratisessen haben Frankfurter Studenten am Mittwoch gegen steigende Kantinenpreise protestiert. Das zuständige Studentenwerk wies die Vorwürfe zurück, sieht aber wachsenden Platz für fleischlose Angebote.
 
Wikipedia verlangt von PR-Agenten Transparenz
 
(Widerspruch kann eingelegt werden)
Nokia fotografiert Straßen und Häuser
Nokia will noch im Juni 2014 damit beginnen, in Deutschland Straßen abzufahren und Gebäude für seinen Online-Dienst ‘Here’ abzulichten.
 
Sehr deutsch? Kleiner Bericht vom Wave-Gothik-Treffen
 
Blut wird fließen: Jonas Lüschers Novelle „Frühling der Barbaren“
 
(Comic zur NS-Zeit…)
Ulli Lust als beste deutschsprachige Comic-Zeichnerin ausgezeichnet

mardi, 08 juillet 2014

QUEL BILAN APRES "L'EURO-SECOUSSE" ?

QUEL BILAN APRES "L'EURO-SECOUSSE" ?

Georges Feltin-Tracol

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Les élections européennes du 25 mai 2014 ont vu le succès des formations eurosceptiques, « populistes », « nationalistes », voire « europhobes » dans quelques États membres de l’Union (pseudo-)européenne. Le Front national (F.N.) en France, l’U.K.I.P. (Parti de l’indépendance du Royaume-Uni) et le Parti du Peuple au Danemark sont arrivés en tête du scrutin. En Autriche, le F.P.Ö. (Parti national-libéral) gagne des suffrages tandis qu’en Italie, si la Ligue du Nord arrête un déclin annoncé (6,15 %), le Mouvement 5 Étoiles (M.5S.) de l’humoriste Beppe Grillo reste à un étiage élevé (21,16 %) même si le Parti démocrate de centre-gauche du président du Conseil Matteo Renzi réalise 40,81 %.

Ailleurs, la situation est plus contrastée. Le Parti de la Liberté (P.V.V.) du Néerlandais Geert Wilders semble pâtir de son rapprochement avec le F.N. En Hongrie, le F.I.D.E.S.Z. (Alliance des jeunes démocrates) du Ministre-président Viktor Orban remporte la majorité absolue (51,48 %) tandis que le Jobbik demeure la deuxième force politique magyare avec 14,67 %, ce qui inquiète la presse cosmopolite. Grâce à la suppression du seuil de 5 % aux élections européennes, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe permet au N.P.D. (Parti national-démocrate d’Allemagne) en la personne d’Udo Voigt de siéger à Bruxelles à côté des représentants des Électeurs libres (un élu), du Parti Pirate (un siège), défenseurs de la cause animale (idem), des protecteurs de la famille (idem) ou des écologistes-démocrates (idem).

Loquaces sur la poussée « europopuliste », les commentateurs politiques ont été plus discrets à propos du succès de mouvements radicaux de gauche. Alors qu’en France, le Front de Gauche animé par Jean-Luc Mélenchon fait un résultat décevant par rapport au relatif succès de ce dernier à la présidentielle de 2012 (6,47 % contre 11,10 %), deux pays se distinguent et vont à l’encontre de la tendance générale observée dans l’Union : la Grèce et l’Espagne.

En Grèce, la première place revient à Syriza d’Alexis Tsipras (26,57 %). Cette Coalition de la Gauche radicale dépasse les conservateurs (22,72 %) et enfonce les socialistes (8,02 %). Cependant, en dépit d’une incroyable persécution politico-judiciaire, les ultra-nationalistes d’Aube dorée – qui, contrairement à ce qu’affirment les médiats officiels stipendiés, ne sont pas des néo-nazis, mais bien plutôt les héritiers de Ioannis Métaxas qui affronta en 1940 – 1941 Mussolini et Hitler – arrivent troisième avec trois élus et 9,39 %. Scission des conservateurs par refus d’entériner les plans d’austérité de la Troïka (F.M.I. – B.C.E. – U.E.), le parti des Grecs indépendants décoche quant à lui un siège (3,46 %).

En Espagne, la surprise s’appelle Podemos (« Nous pouvons »). Fondée en mars 2014 par un trentenaire, professeur intérimaire de sciences politiques, Pablo Iglesias et portée par les plus motivés du mouvement des « Indignés », cette jeune formation a récolté 1 200 000 voix, 7,97 % et cinq parlementaires européens. Siégeant à la G.U.E. – G.V.N. (Gauche unitaire européenne – Gauche Verte nordique) avec les communistes, Mélenchon et les trois eurodéputés du Sinn Fein irlandais, Podemos capitalise sur un programme qui parle aux Espagnols : restructuration de la dette, réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 h., fin des expulsions immobilières, instauration d’un salaire maximum… Ses thèmes de campagne le rapprochent de ceux défendus par l’Italien Grillo. Comme Grillo pour les députés et les sénateurs du M.5S., Pablo Iglesias « a imposé une limite au salaire des députés de Podemos (trois fois le salaire minimum espagnol, soit 1930 euros par mois; le surplus sera versé au parti ou à des O.N.G.) et l’interdiction de voler en classes affaires (1) ». La cléricature médiatique harcèle l’ancien militant aux Jeunesses communistes et l’accuse – crime suprême ! – de s’inspirer de feu le président Hugo Chavez et de vouloir importer dans la péninsule le bolivarisme. Ses détracteurs rappellent sans cesse qu’« il fut membre du conseil exécutif du Centre d’études politiques et sociales (C.E.P.S.), une fondation qui a reçu, selon le journal El Pais, plus de trois millions d’euros en dix ans du gouvernement vénézuélien d’Hugo Chavez pour du conseil en stratégie politique (2) ».

Toutefois, en dépit d’une abstention très élevée et d’une vague non négligeable de formations protestataires, le Parlement européen continue à être dominé par un cartel institutionnel regroupant les conservateurs démocrates-chrétiens, les socialistes, les libéraux-centristes et les Verts.

Candidat battu à la présidence de la Commission européenne, le social-démocrate allemand Martin Schulz vient d’être réélu le 1er juillet dernier pour trente mois président du Parlement de Strasbourg – Bruxelles, son successeur pour la fin de la mandature étant un conservateur démo-chrétien. Ce pacte confirme que la droite et la gauche appliquent la même politique d’austérité économique et d’alignement mondialiste. La présence d’une forte minorité d’eurosceptiques les oblige à ériger un « cordon sanitaire ». Ainsi apprend-on que « es conservateurs du P.P.E., les socialistes du S.&D. (socialistes et démocrates) et les libéraux de l’A.D.L.E., trois groupes pro-européens, ont scellé une sainte alliance valable pour la durée de la législature (2014 – 2019) (3) ».

L’immédiate après-élection fut surtout marquée par les nombreuses tractations des nouveaux élus anti-U.E. afin de constituer un ou plusieurs groupes parlementaires. Dès les résultats connus, trois pôles souverainistes rivaux émergèrent autour des Tories britanniques, de l’U.K.I.P. de Nigel Farage et de l’Alliance européenne de la liberté animée par Marine Le Pen.

En 2009, à la demande de leur chef David Cameron alors dans l’opposition, les conservateurs britanniques quittèrent le P.P.E. (Parti populaire européen) et s’associèrent aux Polonais de Droit et Justice (P.i.S.) des jumeaux Kaczynski et au Parti démocratique civique (O.D.S.) du président tchèque Vaclav Klaus, pour former le groupe des Conservateurs et réformistes européens (C.R.E.). Considéré comme « anti-fédéraliste », ce groupe affiche clairement son atlantisme et son libéralisme, même si le P.i.S. se veut étatiste. Soucieux d’être réélu l’année prochaine, Cameron a tenté d’empêcher Nigel Farage de reconduire son groupe parlementaire en attirant vers le noyau fondateur Tories – P.i.S. – O.D.S. d’autres députés européens si bien que E.C.R., avec 70 membres, est désormais le troisième groupe du Parlement européen. Sont venus s’agréger les les nationaux-centristes flamands de la N.V.A. de Bert de Wever, des élus anti-monnaie unique de l’Alternative pour l’Allemagne, des Vrais Finlandais et du Parti du peuple danois. Tous se couchent aux oukases des médiats.

Co-président du groupe Europe de la liberté et de la démocratie de 2009 à 2014, Nigel Farage a craint un instant de siéger parmi les non-inscrits. Finalement, il est arrivé à maintenir son groupe, devenu Europe de la liberté et de la démocratie directe, en s’alliant avec les 17 élus italiens du M.5S. et en ralliant la dissidente frontiste Joëlle Bergeron favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Les ont aussi rejoints deux Démocrates suédois et Rolandas Paksas d’Ordre et Justice, un ancien président de la République lituanienne destitué pour corruption, il y a dix ans.

L’échec d’un groupe Alliance européenne de la liberté démontre la difficulté de trouver une position commune entre des partenaires aux préoccupations nationales dissemblables. Outre les atermoiements d’un nationaliste macédonien de Bulgarie, le principal point d’achoppement portait sur l’admission ou non des quatre élus polonais du Congrès de la Nouvelle Droite de Janusz Korwin-Mikke. Ce nouveau parti n’a strictement rien à voir avec Éléments, Vouloir, Trangressioni ou Sezession d’autant qu’il mélange propositions conservatrices et esprit libertarien. Le refus, préventif et répété, de Marine Le Pen et de Geert Wilders de s’entendre avec le N.P.D., le Jobbik et Aube dorée n’a fait qu’accentuer les difficultés de constituer un groupe viable dans les délais impartis. Mais même si ce refus n’avait pas été posé, il est probable que les députés hongrois n’auraient jamais siégé avec leurs collègues grecs. En effet, Aube dorée défend la « Grande Idée » panhellénique, ouvre pour l’unité de Chypre dans la perspective d’un rattachement à la Grèce et s’oppose à la Turquie tandis le Jobbik dont les visées sont pantouraniennes et pro-turques, soutient la République turque de Chypre du Nord et le Haut-Karabakh azéri et revendique une islamophilie déstabilisante pour certains inquisiteurs de presse. En voyage en Turquie en novembre 2013, son président, Gábor Vona, prévenait que son parti « ne coopérera jamais avec aucune organisation nationaliste radicale occidentale qui considère que les Turcs et l’Islam sont les ennemis (4) ». Il ajouta que « l’islam est le dernier espoir de l’humanité dans les ténèbres du globalisme et du libéralisme (5) ». Dans ces conditions, une coopération entre les Hongrois et le F.N. et ses partenaires s’avérait impossible.

Toutes ces discussions, abouties ou non, ne doivent surtout pas cacher que le succès des mouvements eurosceptiques exprime avant tout un gigantesque dépit envers une Europe guère identitaire. La plus grande preuve du déni identitaire actuel concerne le groupe C.R.E., présidé par Syed Kamall, un musulman originaire de la Guyana ! Au fait, c’est le Tory Cameron qui a légalisé adopter outre-Manche le mariage homosexuel ! Ces eurosceptiques sont des passéistes dépassés parce qu’ils continuent à protéger des nations submergées par des flux migratoires allogènes sans se soucier de l’ethnicité européenne des Britanniques. Par une heureuse coïncidence, le journaliste de Libération en poste à Bruxelles signale que dans la répartition des présidences de commissions, C.R.E. vient de recevoir la Défense et le Marché intérieur, soit le renard atlantiste-libéral dans un méga-poulallier européen… Les partis peuvent bien apparaître « populistes » en gardant un conservatisme libéral étriqué pour le plus grand malheur des peuples autochtones d’Europe.

Face à ces formations parodiques et nuisibles et au moment où le Moyen-Orient assiste à la renaissance à Racca d’un califat islamiste, il importe de donner une vigoureuse impulsion alter-européenne ainsi qu’une praxis s’inspirant à la fois des thèses de Podemos, des positions d’Aube dorée, des idées du Jobbik et de la manière de gouverner du F.I.D.E.S.Z., le tout sublimé par une Weltanschauung anti-atlantiste et pro-continentale. Au-delà d’une anti-Europe nationale-souverainiste et d’une pseudo-Europe existe en puissance une Europe solidaire de toutes les identités natives boréennes.

Notes

1 : Sandrine Morel, « L’« indigné » espagnol qui veut bousculer l’Europe », Le Monde, 1er juillet 2014.

2 : Idem.

3 : Jean Quatremer, « À Strasbourg, les europhobes mis au ban du Parlement », Libération, 1er juillet 2014.

4 : « Gábor Vona : “ L’islam est le dernier espoir de l’humanité dans les ténèbres du globalisme et du libéralisme ” », mis en ligne sur le Blogue de Lionel Baland, le 4 novembre 2013.

5 : Idem. Lionel Baland rapporte aussi que Gábor Vona révéla au cours de ce séjour que « sa vie personnelle a été influencée par l’islam, qu’il a de nombreux amis et collègues musulmans et qu’un de ses témoins de mariage était un Palestinien ». Le Jobbik assume bien sûr un anti-sionisme radical.

NDLR :

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dimanche, 29 juin 2014

Le triangle fatidique: la Russie, l'Ukraine et les juifs

Le triangle fatidique: la Russie,

l'Ukraine et les juifs

par Israël Adam Shamir

Ex: http://www.plumenclume.net


Les bas-reliefs érotiques des temples hindous, avec leurs positions qui défient la gravité et les lois de l'anatomie ont désormais de la concurrence, avec la crise ukrainienne. Chaque partie veut avoir les juifs de son côté, tout en prétendant que l'autre bord est anti-juif et néanmoins téléguidé par les juifs tout à la fois. Cette position intenable et kamasoutresque est le résultat d'une série d'alliances extrêmement confondantes. Le régime actuel de Kiev comporte des juifs tout dévoués et des antisémites sauvages aux places capitales. Les figures de proue du régime (y compris le président élu) sont d'origine juive; l'homme fort et le financier en chef Igor Kolomoysky est une éminence publique parmi les juifs, édificateur de nombreuses synagogues et fervent d'Israël. Mais la force la plus décidée et agissante du régime, les ultra-nationalistes du parti Svoboda et le Secteur Droit, admirent Hitler et son quisling ukrainien, Stepan Bandera, ces "libérateurs de l'Ukraine qui ont su rejeter le joug judéo-moscovite", comme ils disent. Les juifs sont ambivalents, et les deux bords aussi sont ambivalents chez eux, si bien qu'on est au cœur d'une intrigue très divertissante.

Les Russes ont essayé d'attirer Israël et les juifs américains dans leur camp, mais n'ont pas eu beaucoup de succès. Le président Poutine a condamné l'antisémitisme du parti Svoboda; il a mentionné la profanation du cimetière d'Odessa dans son discours décisif. Les Russes ont revitalisé le récit de la Deuxième Guerre Mondiale, en identifiant pleinement le régime de Kiev avec les gangs de Bandera et l'ennemi nazi. Et pourtant, cette rhétorique n'est pas prise au sérieux par les juifs, qui refusent de se sentir menacés par le féroce Kolomoyski. "Ces nazis-là ne sont pas contre les juifs, ils sont contre les Russes, donc ce n'est pas un problème juif", disent-ils.

Le régime de Kiev a repris en miroir l'attitude russe, et même la tactique russe. N'ayant guère de faits à brandir, ils ont fabriqué un faux tract attribué aux rebelles de Donetsk, s'adressant aux juifs locaux pour qu'ils aillent s'enregistrer et payer une taxe spéciale pour les élections, "parce que les juifs soutiennent le régime de Kiev". Cette imposture grossière et improbable a été immédiatement désavouée, de façon convaincante, mais Barak Obama a quand même eu le temps den tirer profit, ainsi que John Kerry. Le quotidien américano-juif Forward a embrouillé tout cela en disant que Russes comme Ukrainiens sont antisémites de naissance, et que leurs dénégations sont à prendre avec des pincettes. Mais le torrent de boue a fait son effet, l'imposture avait fait les unes nécessaires, et le démenti n'a figuré qu'en dernière page des journaux.
Les Russes avaient les faits pour eux, et l'Occident le savait: les US ont refusé un visa à Oleg Tyagnibok et à d'autres dirigeants de Svoboda (qui sont maintenant membres du gouvernement de Kiev) pour cause d'antisémitisme jusqu'en 2013. Mais les appels russes à la sensibilité juive et américaine n'ont pas réussi à avoir le moindre impact. Ils savent quand il faut feindre l'indignation et quand il convient de se taire. Les commémorations pro-hitlériennes sont fréquentes en Estonie, en Lettonie, en Croatie, et ne provoquent pas un froncement de sourcil, parce que ces contrées sont solidement anti-russes. En mars de cette année, l'envoyée spéciale de l'administration Obama pour se pencher sur l'antisémitisme, Ira Forman, a tout nié platement, et a dit à Forward que les assertions de Poutine au sujet de l'antisémitisme de Svoboda "n'étaient pas crédibles." Les US veulent décider seuls qui est antisémite et qui ne l'est pas, comme Hermann Goering voulait décider qui était juif et qui ne l'était pas, dans la Luftwaffe. Dans la crise ukrainienne, les juifs restent divisés, et suivent les préférences de leurs pays respectifs.

Israël est neutre

Récemment, le premier ministre Netanyahu a téléphoné au président Poutine. Poutine est toujours joignable et toujours courtois, pour Netanyahu, à l'opposé du président Obama, qui montre des signes d'irritation (il faut bien reconnaître qu'Obama est obligé d'écouter Netanyahu nettement plus souvent, et ce, pendant des heures). Netanyahu s'est excusé de ne pas pouvoir venir à Saint-Pétersbourg pour la semaine de la culture israélienne; Shimon Peres, expérimenté et de toute confiance, le remplacerait, en tant que président israélien. Il s'est confondu en excuses pour avoir laissé fuiter l'annulation de sa visite dans les médias, en plus.

C'est typique, chez le premier ministre israélien: d'abord, il demande à être invité, après quoi la Russie lui envoie son invitation, puis il annule et le fait savoir à la presse, ce qui lui permet de gagner des points côté américain. Il l'avait fait pour les JO de Sotchi, il remet ça à Saint-Pétersbourg. C'est comme ça que s'exprime la neutralité israélienne.

Israël est explicitement neutre dans la crise ukrainienne. Les Israéliens sont sortis et n'ont pas voté lors de l'Assemblée générale de l'Onu, ce qui a consterné leurs sponsors américains. Ils avaient une excuse fumeuse: le Foreign Office était en grève. Les Américains n'ont pas apprécié cette explication. Grève ou pas grève, on vote!

Nous avons appris de nos collègues israéliens les détails de l'échange téléphonique entre Poutine et Netanyahu, sur lequel s'est élaborée la neutralité israélienne. Israël est fort ennuyé du fait qu'en réponse asymétrique aux sanctions US, la Russie puisse livrer ses système de défens aérienne puissants à l'Iran et à la Syrie. L'Iran et la Syrie avaient signé un contrat de fourniture d'armes il y a quelques années, l'Iran avait payé son dû, puis la livraison a été suspendue. L'Iran a fait appel aux tribunaux pour réclamer un dédommagement massif pour rupture de contrat. De même, les Syriens devaient avoir accès au système de missiles sol-air S-300, qui leur permettrait de protéger leur espace aérien des raids israéliens. Les livraisons avaient commencé. Netanyahu a supplié Poutine d'y mettre le hola. Poutine a tout d'abord objecté, en soulignant la nature défensive du système. Alors Netanyahu a expliqué au président russe que le S-300 permettrait aux Syriens de couvrir tout le nord d'Israël, ou du moins la route vers Haïfa, ce qui rendrait inutilisables d'importants terrains d'aviation, et mettrait également l'aviation civile en péril. Poutine a accepté d'arrêter les livraisons.

Vladimir Poutine est amical avec Israël. Il a promis qu'il ne permettrait pas la destruction d'Israël; il a promis de sauver sa population si la situation devenait vraiment dangereuse. Au cours de la récente visite de Netanyahu à Moscou, Poutine ne s'est pas laissé entraîner par les projets que Lieberman et Netanyahu lui faisaient miroiter d'une ré-alliance avec Moscou plutôt qu'avec Washington. Il a dit aux Israéliens que leurs liens avec les US étaient trop solides pour qu'un tel renversement d'alliance soit concevable. Poutine a dit que la Russie était satisfaite du niveau actuel de leur amitié, et qu'il ne demandait nullement à Tel Aviv de relâcher ses liens avec Washington. Poutine a visité Israël à quelques reprises, et il a reçu le premier ministre israélien au Kremlin. L'ambassadrice israélienne, Mme Golender, rencontre plus souvent Poutine que ses homologues américain ou français.

Cette attitude amicale repose sur une raison terre-à-terre: c'est que Poutine se débrouille mal en anglais ou en français, alors que l'ambassadrice lui parle en russe, ce qui permet de se passer d'ennuyeux interprètes. Plus profondément, il y a le passé de Poutine: c'est un surgeon des élites libérales, il a été élevé à Saint-Pétersbourg, a été formé par l'ultra-libéral maire Sobchack, puis a reçu l'onction de Boris Eltsine. Tout cela fait de lui un sympathisant naturel des juifs et d'Israël. Cette attitude chagrine certains Russes ultra-patriotes, qui ont fait circuler avec empressement sa photo, avec kippa de rigueur, près du Mur des Lamentations. Ils ont aussi compté et recompté les oligarques juifs de Moscou.

Certes, certains d'entre eux –les Berezovsky, Gusinsky, Hodorkovsky – ont dû décamper de leur base russe, mais le président russe n'est certainement pas un châtiment pour les grands pontes juifs, ni le nouvel Hitler que l'on prétend parfois. Abramovitch et Friedman, pour n'en mentionner que deux, gardent sa confiance et sa porte leur est toujours ouverte. Tant qu'ils ne se mêlent pas de politique, aucun oligarque, juif ou gentil, ne dérange Poutine.

Il est également très amical avec les intellectuels juifs et ces messieurs des médias, même lorsqu'ils lui sont outrageusement hostiles. Ainsi en va-t-il de Masha Gessen, éditorialiste, juive, lesbienne et vilipendant Poutine à tout bout de champ; Alexei Venediktov, rédacteur en chef juif de l'Echo Mosky, un journal libéral et populaire qui attaque Poutine tous les jours, et bien d'autres, jouissent d'un accès privilégié à Poutine en personne, alors que pas un nationaliste russe, Alexander Dougine au premier chef, ne peut se vanter de l'avoir jamais rencontré en privé.

L'affabilité de Poutine ne fait pas de lui une source jauillissante de bienfaits en réponse à chaque initiative juive. Il a suspendu la livraison des S-300 à l'Iran, mais a rejeté toutes les ouvertures israéliennes pour couler l'lran,la Sy rie ou le Hamas. Au cours de leur dernière conversation au téléphone, Netanyahu a glapi que les Israéliens avaient découvert des preuves de frappes nucléaires iraniennes. Poutine a exprimé poliment ses doutes, et lui a dit de s'adresser à l'AIEA. Il a accepté de recevoir les soi-disant experts israéliens avec leurs preuves à Moscou, mais il n'en est rien ressorti. Le soutien de la Russie à la Palestine est immuable, et il y a aussi une ambassade palestinienne à Moscou.

Poutine a apporté son soutien à la construction d'un musée juif spacieux à Moscou, et il a personnellement contribué à le financer, mais les panneaux publicitaires proclament dans les rues de la Russie la Résurrection du Christ, la Pâque chrétienne et la Nativité à Noël. Pas de vœux saisonniers, mais l'affirmation, ouvertement, de la chrétienté. La Russie n'est pas comme les US ou l'UE, d'où les signes extérieurs de la foi chrétienne sont bannis, et jusqu'à la mention de Pâques ou de Noël, tandis que toute requête provenant des juifs doit être immédiatement satisfaite. Les juifs occidentaux s'offusquent (du moins c'est ce que prétendent leurs organisations) à chaque déploiement public de foi chrétienne, mais les juifs russes s'en fichent; d'ailleurs, ils se marient avec des chrétiens, ils se convertissent en rejoignent l'Église en nombre jamais atteint auparavant. Et ils ne sont pas solidement pro-israéliens, ceux qui avaient été cédés à Israël.

De sorte que les juifs de Russie ne sont pas un facteur d'influence pour le président russe. Poutine fera ce qui est juste selon la foi chrétienne, et ce qui est bon pour la Russie, tel qu'il l'entend, et nul ne saurait le convaincre de capituler sur les points réellement importants. D'autres considérations, comme par exemple l'amitié avec Israël, n'auraient qu'un rang tout à fait mineur parmi ses priorités. Cependant, pris dans la crise ukrainienne, comme les Russes sont bien ennuyés par les sanctions et les menaces d'isolement, ils essaient d'attirer les juifs de leur côté. Ceci les rend de plus en plus accessibles à la manipulation israélienne, qu'il s'agisse de manœuvres décidées en haut lieu ou d'initiatives privées.

La semaine dernière, l'historien militaire israélien Martin van Creveld est passé par Moscou. En 2003, il s'était rendu célèbre en menaçant l'Europe d'anéantissement nucléaire (l'option "Sanson") en disant: "Israël a la capacité de couler le monde entier avec nous, et c'est ce qui va se passer, avant qu'Israël se soumette à d'autres". Cette fois-ci il a expliqué aux Russes la nouvelle politique israélienne: tandis que les US entrent dans leur déclin, Israël doit diversifier et consolider ses projets en se rapprochant de Moscou, de Pékin et de Delhi, a-t-il écrit dans le quotidien Izvestia. Peut-être, mais sans aller trop loin. Un flirt, certes, mais pas une galipette, pas pour le moment.

Israël préfère s'en tenir à sa neutralité. C'est facile, parce que e commun du peuple (à l'exception des Russes) ne s'intéresse pas aux affaires russo-ukrainiennes, ignore la différence entre Ukraine et Russie, et est plutôt hostile aux uns comme aux autres. Ceci est valable pour la gauche et pour la droite; la gauche israélienne est encore plus pro-américaine que la droite israélienne. Et pour les Israéliens d'origine russe, ils sont divisés à égalité entre partisans de la Russie et partisans du régime de Kiev. Tout en gardant la politesse avec la Russie, Israël ne cherche pas à se ranger aux côtés de Moscou.

Les oligarques juifs d'Ukraine, les Kolomoysky, Pinchuk, Rabinovitch, sont intégrés au régime de Kiev, et ils soutiennent l'extrême-droite israélienne à grande échelle. Les hommes d'affaire israéliens ont des investissements en Ukraine, et les oligarques en ont en Israël. Kolomoysky contôle YushMash, le prestigieux complexe de construction de missiles à Dniepropetrovsk, et il détient les secrets du missile balistique Satan, l'arme stratégique russe la plus puissante. On prétend qu'il tente de partager ces secrets avec les Israéliens. Si Israël voulait se placer aux côtés de Moscou en ce qui concerne l'Ukraine, la rupture avec Washington serait inévitable, et Israël ne cherche pas à la provoquer.

Quelques Israéliens de droite, marginaux, soutiennent la Russie; ils prétendent représenter l'opinion publique israélienne et le gouvernement. Ils s'efforcent de faire des collectes dans le cadre de leurs promesses, avant de fournir quoique ce soit. Mais ce n'est pas là une entourloupe ordinaire; ils essaient en fait d'obliger la Russie à soutenir l'extrême droite sioniste.

Prenons le cas de l'activiste russo-israélien d'extrême droite Avigdor Eskin. Il clame que le gouvernement israélien a d'ores et déjà décidé de sauter du train US pour monter dans les wagons russes, que des commandos israéliens sont en route pour aller se battre pour les Russes à Donetsk, et que les autorités israéliennes vont retirer sa nationalité israélienne à Kolomoysky. Naturellement, c'est un tombereau d'insanités, mais les Russes mordent à l'hameçon avec appétit.

Avigdor Eskin est une personnalité haute en couleurs, un converti à la foi juive (dans la mesure où sa mère n'est pas juive), un juif pratiquant, un ex-kahaniste qui a été arrêté en Israël pour une tentative de profanation de la mosquée Al-Aqsa et d'un cimetière musulman, et qui a passé deux ou trois ans dans une geôle israélienne; il se donne du "Rabbi" lui-même, et porte la barbe longue. Après son stage en prison, il a déménagé en Russie et a bâti un réseau de soutien à Israël parmi les Russes d'extrême-droite. Son message, c'est: "Israël est un ami véritable de la Russie, tandis que les musulmans sont les ennemis de la Russie." Il ajoute en outre que les colons israéliens sont anti-américains et pro-russes. Si vous y croyez, vous allez bientôt croire aux contes de fée.

Il a récemment prétendu que le Bataillon Aliya, composé "de commandos israéliens expérimentés et de tireurs d'élite" était arrivé au Donbass en guerre pour se battre avec les Russes, contre les troupes du régime de Kiev. En fait il s'agit d'un bataillon au sens où l'Armée du salut est une armée. Pendant un court moment, l'ONG a fourni des gardes pour les colonies juives à Gaza et en Transjordanie, mais les colons ont cessé de faire appel à eux parce qu'ils n'étaient pas fiables du tout. Ils se sont vantés du meurtre de civils palestiniens, de torturer et de flinguer les enfants palestiniens, mais c'était juste un fantasme sadique, maladif et raciste, disent les gens. Après quoi, les chefs du dit Bataillon ont fait de leur nom un slogan rentable, saignant les communautés judéo-américaines et collectant des dons pour leurs activités secrètes supposées. Une fois que cette arnaque a été exposée sur une TV israélienne (RTVI network, en ligne sur youtube), ils ont disparu du champ de vision, jusqu'à ce qu'Avigdor Eskin réactive la vielle entourloupe, et fasse de gros titres dans les médias russes avec ça.

Eskine a trouvé un frère spirituel en Vladimir Solovyev, éminence des médias russes. Il s'agit d'un partiellement juif, qui vivait à l'étranger, puis est rentré en Russie; il dirige le programme politique important Sunday Evening à la télé russe. Le Saker (blogueur désormais bien connu) l'a décrit comme suit: "Ce show se fait dans l'espace d'une personnalité célèbre, Vladimir Solovyev, un garçon très intéressant. C'est un juif, et il n'a pas peur de le rappeler à son public, et il a même été élu membre du Congrès juif de Russie. C'est aussi un patriote russe, et un défenseur, ouvertement, de Poutine et de sa politique. Sa position sur l'Ukraine est simple; en tant que juif et en tant que russe, il ne tolère pas le nationalisme ukrainien, le néo-nazisme ou le bandérisme. C'est un ennemi déterminé et sans concession du nouveau régime de Kiev."

Il se pourrait que Soloviev soit en train de traverser une crise d'identité personnelle: à partir de la célébration de ses racines russes, il est passé à la proclamation de son origine juive. Alternativement, il se peut (et c'est même bien probable) que les décideurs russes veuillent attirer les juifs de leur côté, et Soloviev agit en ayant à l'esprit les juifs américains. C'est ce que faisait Staline, et Poutine pourrait bien tenter le même coup. En 1942, alors que le carnage nazi menaçait la Russie, Staline avait envoyé certains juifs russes aux US pour parler yiddish aux communautés juives et pour faire du lobbying en faveur de l'URSS. La communauté juive américaine pèse sûrement quelque part. En ce moment Soloviev et d'autres essayent de faire pression sur les juifs de l'étranger, ou du moins de montrer à leurs supérieurs qu'ils sont en train de le faire.
Le rendement que tire Eskin de ses histoires fantastiques est élevé. Dans l'émission prime time de Soloviev, il a appelé à la destruction de la mosquée Al Aqsa et à l'édification du temple juif à la place. Il a appelé les Palestiniens "le peuple de l'Antéchrist". Même en Israël, des assertions de ce genre ne peuvent pas se faire sur une chaîne publique. A Moscou ébahie, Eskin a été propulsé dans un autre programme politique important, celui de Arcadi Mamontov. Lequel fait le jeu de l'autre? Eskin roule-t-il ses hôtes russes, ou les médias qui l'hébergent sont ils en train de l'utiliser pour berner leurs supérieurs, ou encore sont-ce les dits supérieurs qui essaient d'enfariner le peuple russe? A moins qu'Israël soit derrière? Qui sait?.

Les juifs ukrainiens tiennent à diverger

Les juifs sont arrivés en Ukraine il y a mille ans, peut-être du pays khazar. Ce n'est pas une communauté homogène, ils représentent plutôt des communautés diverses. Beaucoup ont émigré en Israël, d'autres, encore plus nombreux, se sont établis en Russie. Ils parlent russe et habituellement ne parlent pas ukrainien, quoiqu'ils en soient familiers depuis vingt ans. Normalement, ils n'auraient cure de l'indépendance de l'Ukraine, parce que les juifs sont traditionnellement du côté des plus forts, que ce soit les Polonais à l'époque de la domination polonaise, ou les Russes au temps de Moscou, ou les Allemands dans l'orbite de Vienne ou de Berlin. Maintenant, beaucoup ont décidé de se ranger au côté des US ou de l'UE. L'une des raisons pour lesquelles tant de gens d'origine juive s'en sortent bien est que le groupe ethnique dominant fait confiance aux juifs et à leur loyauté envers les puissants, ainsi qu'à leur absence de compassion pour leurs voisins non juifs.

Autre raison, le flou des définitions. Pendant les trois ou quatre dernières générations, les juifs ont fait librement des mariages mixtes; les enfants de ces unions sont souvent considérés comme juifs. Voilà ce que sont "les juifs" sous le régime actuel: en fait ils n'ont bien souvent qu'un seul grand parent juif.

L'Ukraine, après son indépendance en 1991, s'est tournée vers la sphère d'influence occidentale, mais l'Ukraine orientale (la Novorussie) a gardé son caractère et ses attaches russes. Les juifs s'en sortent bien des deux côtés. Kolomoysky est un membre éminent de la communauté juive, et un pilier du régime de Kiev. C'est un homme d'affaire rustique, célèbre pour ses rapines sur les propriétés d'autrui, et pour ses liens avec la Maffia. Des rumeurs circulent, qui le mentionnent autour de nombreux assassinats d'adversaires dans le business.

De l'autre côté, à Kharkov, le maire et le gouverneur du district, surnommés Doph et Gepah, sont juifs, et peuvent être considérés pro-russes. On pensait que Kharkov deviendrait le centre de la Novorussie émergente, le président Yanoukovitch s'est enfui à Kharkov en pensant y trouver des alliés et des soutiens. Mais Dopa et Gepa l'ont désabusé, si bien qu'il a repris son envol pour la ville russe de Rostov. Leur décision de rester loyaux à Kiev ne leur a pas réussi; l'un a été abattu, l'autre a été embastillé et sa tentative de se porter candidat à la présidentielle remballée.

Kharkov est aussi proche de Hodos, un juif riche et éminent qui a combattu vaillamment contre Habad, le mouvent spirituel juif dont M. Kolomoysky est membre influent. Les juifs de Novorussie soutiennent apparemment la tendance générale pro-russe, mais il y a des exceptions. Pratiquement tous les juifs ukrainiens ont de la famille en Russie, et ont reçu une éducation russe.

Israël a un solide réseau d'agents en Ukraine. Ils ont capturé un ingénieur palestinien et l'ont envoyé dans un cachot israélien, ce qui n'aurait pas pu se faire sans la collaboration des services de sécurité ukrainiens. Cependant, les histoires de soldats israéliens combattant en Ukraine sont quelque peu exagérées: ce sont des individus qui ont la double nationalité et qui agissent à leur guise, ce ne sont pas des représentants de l'État.

Les juifs US sont divisés

Les juifs US sont divisés sur l'Ukraine, comme ils l'étaient au sujet de la Palestine. Les amis de la Palestine, les gens qui ont un passé anti-impérialiste robuste et qui semblent s'y connaître en histoire d'Europe de l'Est, tels Noam Chomsky et Stephen F. Cohen, ont reconnu et désavoué la tentative US de baser leur hégémonie sur l'affaiblissement de la Russie. Un sous groupe, ceux que Gilad Atzmon a judicieusement appelé les AZZ (antisionistes sionistes), trotskystes et autres faux gauchistes, sont complices de l'Otan, tel Louis Proyect, et ont appelé à une intervention américaine, assoiffés de sang russe.

Le lobby notoirement pro-israélien est strictement anti-russe. Victoria Nuland, représentante du Département d'Etat (et célèbre pour son "Fuck EU") a dirigé personnellement le coup d'État de Kiev; elle a a handicapé le gouvernement et le président de la nouvelle colonie américaine sur le Dniepr. Son mari, Robert Kagan, est fondateur du FPI, successeur de l'infâme PNAC, le groupe de réflexion sioniste extrême qui a poussé à la guerre en Irak, en Afghanistan et en Iran. Faute de mieux, ils attaquent maintenant la Russie, mais n'oublient nullement de soutenir Israël.

Considérons le cas d'un jeune militant du gender, américain et journaliste, James Kirchick. Il est entré dans le réseau néo-con en tant qu'agent consentant du Lobby. Il a dynamisé l'image "pink" d'Israël "patrie des gays" ("Israël est le meilleur ami des gays sur terre, tandis que les Palestiniens sont des homophobes qui méritent d'être bombardés"). Après avoir fait le sale boulot israélien, il s'est mis à combattre la Russie. Il a travaillé pour Radio Free Europe (propriété de la CIA et financée par le Congrès US); c'est lui qui a transmis la sensationnelle démission de Russia To-day en direct de Liz Wahl, et a protesté contre la maltraitance supposée des gays en Russie. Ses coups bas ont été révélés par Max Blumenthal, un journaliste juif américain, connu pour son antisionisme ('il travaille avec la Palestinienne Rania Khalek).

Alors qu'Israël est neutre envers l'Ukraine, les amis d'Israël en Europe et aux US sont hostiles à la Russie, et soutiennent l'hégémonie américaine, tandis que les amis de la Palestine applaudissent au défi Russe face à l'empire. Le philosophe sioniste français et médiatique Bernard Henri Lévy est un exemple de la première tendance, tandis que Michel Chossudovsky, de Global Research, représente la deuxième. Les sites moteurs de la réflexion critique (dits "antisionistes) Counterpunch, Antiwar, Global Research sympathisent avec la Russie, tandis que les sites pro-israéliens sont hostiles à la Russie.

Les sionistes sont des ennemis pénibles et vicieux, mais ils font des amis encore pires. Edward N. Luttwak est amical avec la Russie; il a appelé les US à faire cause commune avec la Russie. L'union stratégique entre Russie et Amérique est nécessaire, dit-il. Qui se soucie de l'Ukraine? Et voici son coup de pied de l'âne: la Russie devrait attaquer la Chine, au profit des US. Un autre ami sioniste, Tony Blair, appelle aussi à la paix avec la Russie de façon à ce que la Russie puisse combattre le monde musulman pour les beaux yeux d'Israël. Tout à fait dans le style d'Eskin qui offre son soutien pathétique à la Russie afin de neutraliser son influence positive et sa défense de la Palestine.

Résultat: Israël reste neutre pour des raisons qui lui sont propres. Tandis que les juifs en tant qu'individus divergent sur l'Ukraine, il y a une corrélation avec leur position sur la Palestine et sur la Syrie. Les ennemis de Poutine en Russie, en Ukraine, en Europe et aux US soutiennent effectivement Israël et sont hostiles à la Palestine, à la Syrie de Bachar, au Venezuela de Chavez. Et le lot le plus dangereux, ce sont ceux qui soutiennent Israël et la Russie, parce qu'ils mijotent certainement quelque embrouille.

Traduction: Maria Poumier
Pour joindre l'auteur: adam@israelshamir.net

Meinungsfreiheit

 

KingFM Gesprächsradio eigentümlich frei vom 24. März 2014 zum Thema Meinungsfreiheit von und mit André F. Lichtschlag.

Am Telefon diskutieren mit ihm u.a. Thilo Sarrazin, Akif Pirincci und Götz Kubitschek.

ECB negeert verkiezingen en verlaagt rente

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ECB negeert verkiezingen en verlaagt rente

door

Ex: http://www.solidarisme.be

En, de avonturen van de Europese Centrale Bank (ECB) nog gevolgd de laatste tijd?

Voor wie het gemist heeft: een week na de Europese verkiezingen vond opperhoofd Draghi het wel origineel de eerste ter wereld te zijn om een negatieve rente van 0,25% in te voeren. Als je dan je spaarcentjes parkeert, moet jij aan de bank rente bepalen i.p.v. omgekeerd. Nee, geen zorgen, niet jij, maar jouw bank wel aan de ECB (voor bepaalde deposito's tenminste). Rekenen ze wel door, hoor. Dat werd tot nog toe in economische kringen als halve fictie afgeschreven, omdat je nogal onzeker van je spel moet zijn alvorens zo'n maatregel door te voeren, maar hier zijn we.

Voor ons gewone stervelingen wil dat zeggen dat de rente op het spaarboekje voorlopig dus nog niet stijgt. Prijzen blijven dus hoog want dure Euro. En dat is erg voor elk land behalve Duitsland, waar deze structurele overwaardering misschien nog een beetje tegen de economische realiteit aanleunt. Erg voor ons, nog veel erger voor PIIGS-landen, waar de Euro relatief nóg duurder uitvalt.

The Sky Abyss is the Limit? Zo lang als dat onze huidige nep-groei volhoudt, jazeker. Nep-groei, want een sterke Euro heeft een paar voordelen, zoals voor aandeelhouders (beurzenbubbel), kapitaalskrachtigen (Credit Crunch raakt hen niet, geldt ook voor multinationals versus nationale KMO's) en overheden (Draghi wil staatsschulden tot in den oneindigheid opkopen). Minder leuk voor de populaire klassen, aangezien een sterke Euro ook oneerlijke concurrentie betekent (meer import, minder export en dus minder industrie).

Hier zie je dan ook de echte boodschap van Bankfurt: "Verkiezingen? Niets mee te maken!"  Zij bejubelen het einde van de balansrecessie in landen zoals Spanje, zonder te vermelden dat het schuldensurplus op de Spaanse rekening courant tegelijk met een deel van de Spaanse jeugd is uitgezuiverd, die zie je nu o.a. in Brussel onder geuzennaam "Indignados". We kunnen ons afvragen of Het Eurakel van Delphi, Verhofstadt, onder geografische arbeidsmobiliteit ook bedoelde dat een land zoals Spanje een hele generatie aan eurowerkloosheid dreigt te verliezen. Zit je als jonge Tapa-vreter immers nog niet in Brussel, wel, gefeliciteerd, je hebt 57,7% kans op werkloosheid!

Onder het huidige beleid tekent enkel Duitsland nog significante surplussen en groei op haar balans. Dat deze situatie structureel is geworden moet nu dus wel duidelijk zijn, dat de verkiezingen de eurocraten niet van hun stuk heeft gebracht ook.

En dat is het grootste probleem. Je hebt er die voor en tegen het opkopen van staatsschuld zijn. Je hebt er die voor en tegen het Stabiliteits- en Groei- (hihi) Pact zijn. En die logge machine zit mathematisch vast op deze twee grote kloven. En dat betekent voorlopig maar één ding: achterstelling van landen die Duitsland niet bijhouden en nog meer besparingen, of je het er nu mee eens bent of niet als kiezer zijnde. Jean-Claude Juncker zal deze continuïteit nog wel even verzekeren. En we vragen ons af waarom zelfs de Conservatives (Prime Minister Cameron) in het Verenigd Koninkrijk voorlopig nog even niets moeten hebben van deze Euro-utopie?

Nog even dit. Ik kan mij nog goed herinneren hoe op mijn middelbare school tijdens de les economie het begrip "recessie" werd uitgelegd. Het was zelfs een tentamenvraag: "Betekent recessie een inkrimping van de economie?" Het antwoord moest zijn dat tijdens een recessie de groei enkel wat vertraagt, maar een negatieve groei krijgen we toch nooit meer.  Anekdotisch wellicht en ik toon mij nu als oude sok, maar verbaast het iemand dat ik ben opgegroeid voordat de Euro werd in gevoerd?

samedi, 28 juin 2014

La Chine à la conquête de la Grèce

Antonís Samarás et Li Keqiang, premiers ministres de Grèce et de Chine, à l’aéroport d’Athènes, le 19 juin 2014

La Chine à la conquête de la Grèce

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Après une visite éclair à Londres, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a posé ses valises pour trois jours en Grèce. Il n’est pas venu les mains vides… Avec dix-neuf accords de coopération et de contrats commerciaux d’un montant total de 3,4 milliards d’euros, c’est l’empire du Milieu qui compte bien s’implanter en Grèce.


Après le rachat de deux terminaux du port du Pirée par la compagnie chinoise Cosco en 2008, Pékin convoite des aéroports, des voies ferroviaires et d’autres infrastructures. Ils figurent tous sur la longue liste du Taiped, le fonds chargé de vendre les biens publics dans le cadre du large plan de privatisation exigé par les bailleurs de fonds de la Grèce.

La Chine s’est déclarée particulièrement intéressée par l’aéroport international d’Athènes Elefterios Venizelos, l’aéroport de Kasteli et le port de Thymbaki en Crète. D’après le quotidien grec To Vima, Li Hatzoun, quatrième fortune de Chine, a rencontré récemment le Premier ministre grec, Antonís Samarás, et a souhaité racheter la compagnie publique d’électricité. Des contrats dans les domaines de la marine marchande, de l’énergie, de la construction, du commerce de vin ou d’huile d’olive ont parallèlement été signés.

Le Pirée, une acquisition contestée

Mais, c’est surtout l’avenir du Pirée qui semble préoccuper les Grecs. La compagnie chinoise Cosco qui possède déjà deux terminaux commerciaux du port veut se procurer un troisième terminal, mais se trouve face au veto de la Commission européenne. Pour éviter un monopole, la Commission préférerait en effet qu’un autre acheteur se déclare.

La reprise des terminaux par les Chinois en 2008 avait suscité l’inquiétude des travailleurs grecs. Mais, comme le souligne Zou Xiaoli, l’ambassadeur de Chine en Grèce, interrogé dans le journal Kathimerini, “après trois ans de dur travail, les terminaux pour conteneurs au Pirée ont quadruplé leur activité. C’est désormais le port qui se développe le plus rapidement au monde et il a participé à la croissance de l’économie grecque et a créé de l’emploi“.

LIRE notre reportage:  “Le Pirée, port chinois sur la Méditerranée”

L’achat par la compagnie chinoise Cosco d’un troisième terminal n’est, cependant, pas du goût de tout le monde. Avant l’arrivée à Athènes du Premier ministre Li Keqiang, les maires des communes autour du Pirée et les syndicats des dockers s’étaient rassemblés mercredi pour se prononcer unanimement contre la privatisation totale du port. Le maire du Pirée, Yannis Moralis, a demandé une concertation à ce sujet avec le gouvernement, mais sans succès !

Jouer des divergences européennes

Quels sont les intérêts qui poussent la Chine à investir dans un petit pays comme la Grèce ? “Pékin veut étendre son influence partout dans le monde et a compris qu’il était toujours plus facile de vendre des produits en étant proche du consommateur“, explique Mary-Françoise Renard, responsable de l’IDREC (Institut de recherche sur l’économie de la Chine) au Centre d’études et de recherches sur le développement international.

Par ailleurs, la main d’oeuvre chinoise commence à devenir de plus en plus chère et la stratégie des entreprises chinoises est désormais de proposer des produits plus haut de gamme. “Pour y arriver, elles ont besoin d’acquérir certaines technologies et une solution est de se rapprocher des entreprises européennes“, soutient la chercheuse.

Mais en aidant les pays de l’Europe en difficulté, la Chine espère aussi acquérir leurs soutiens politiques, notamment pour s’opposer aux États-Unis qui réclament une réévaluation du yuan.

Et compte bien s’appuyer sur les dissensions intracommunautaires. Le Premier ministre chinois n’a pas choisi par hasard de venir, lors de cette tournée européenne, en Grande-Bretagne et en Grèce, deux pays qui, ces temps-ci, sont plutôt hostiles à l’Union.

Est-ce qu’on va laisser la Chine profiter des divisions européennes ? C’est réellement la question que devrait se poser l’Europe. S’il n’existe pas de règles communes en terme de fiscalité, de politique commerciale, la Chine va toujours essayer d’imposer ses conditions à chaque pays et les pays européens se concurrenceront entre eux pour attirer les investissements chinois“, avertit Mary-François Renard.

Le Point

Ein Jahr NSA-Affäre: Heilsame Lektion

Heilsame Lektion

von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de

Plakate mit Edvard Snowden in Köln: Heilsame Lektion für Deutschland Foto: picture alliance / R. Goldmann

Plakate mit Edvard Snowden in Köln: Heilsame Lektion für Deutschland Foto: picture alliance / R. Goldmann

Ein Jahr nach Beginn der NSA-Affäre ist die deutsche Politik scheinbar zur Tagesordnung zurückgekehrt. Das diplomatische Knirschen im transatlantischen Gebälk ist über der Ukraine-Krise fast verstummt, neue Dokumentenveröffentlichungen werden eher beiläufig zur Kenntnis genommen, und die Frage, ob, wo und wie Edward Snowden vor dem Untersuchungsausschuß befragt werden soll, bewegt die Gemüter kaum noch. Der große Aufstand ist ausgeblieben. Geändert hat sich trotzdem etwas: Die NSA-Affäre hat die Souveränitätsfrage gestellt und Politik und Öffentlichkeit gezwungen, sich mit ihr auseinanderzusetzen.

Nicht zuletzt darin liegt die Bedeutung der Ermittlungen, die der Generalbundesanwalt jetzt wegen des Ausspähens des Mobiltelefons der Bundeskanzlerin eingeleitet hat. Herauskommen wird dabei nicht viel: Die deutschen Behörden haben kaum die Durchgriffsrechte, konkrete Beschuldigte für die Abhörmaßnahme zu identifizieren, geschweige denn sie zur Aussage zu veranlassen oder gar vor Gericht zu stellen.

Staaten haben keine „Freunde“, sondern lediglich Interessen

Um das zu verhindern, werden die amerikanischen Verantwortlichen wohl nicht einmal Privilegien bemühen müssen, die sich noch aus dem einstigen Besatzungsrecht herleiten. Es dürften bereits die üblichen Möglichkeiten der diplomatischen Tarnung und Verschleierung geheimdienstlicher Aktivitäten ausreichen. Wenn der Lauschangriff überhaupt auf deutschem Boden stattgefunden hat im Zeitalter globaler Daten- und Kommunikationsströme ist nicht einmal das ausgemacht.

Dennoch ist der Ermittlungsschritt des Generalbundesanwalts ein unübersehbares Signal deutscher Selbstachtung und Behauptung seiner Rechtsordnung. Abhören „unter Freunden“, das gehe gar nicht, hieß es noch ein wenig rührend-hilflos in der ersten Reaktion der Kanzlerin auf das Bekanntwerden des kommunikativen Übergriffs auf ihr Telefon. Seither hat die deutsche Öffentlichkeit Gelegenheit gehabt, eine heilsame Lektion zu lernen: Auch im 21. Jahrhundert haben Staaten keine „Freunde“, sondern lediglich Interessen, die sie im Zweifelsfall an die erste Stelle vor jede Rücksicht auf andere setzen.

Bei den Bürgern scheinen die ersten Ausläufer dieser Lektion schneller anzukommen als in den Köpfen der politischen Klasse. Das Argument, eine Befragung Edward Snowdens in Deutschland verbiete sich aus Rücksicht auf die amerikanischen Verbündeten, erntet Hohn und Spott. In der Wahrnehmung der Ukraine-Krise wird deutlich, daß sich etwas geändert hat: Daß die deutschen Interessen gegenüber Rußland andere sind als die amerikanischen, daß die deutsche Wirtschaft mehr zu verlieren hätte als die amerikanische, wenn sich die USA mit ihrem Sanktionskurs durchsetzten, ist auf einmal kein Tabu mehr.

Alte Illusionen wurden durch die NSA-Affäre zerstört

Die Tür für mehr außenpolitischen Realismus, die sich durch die Snowden-Enthüllungen aufgetan hat, ist der eigentliche positive Ertrag der NSA-Affäre. Aus deutscher Sicht haben Snowdens Dokumente nicht etwas grundsätzlich Neues offenbart. Abhörmaßnahmen in Deutschland gab es bereits im Analogzeitalter; daß diese mit den gewachsenen technischen Möglichkeiten des digitalen Zeitalters noch ganz andere Dimensionen erreicht haben, ist keine Überraschung, sondern folgerichtig.

Generalbundesanwalt Harald Range:  Ein unübersehbares Signal Foto: picture alliance / dpa

Generalbundesanwalt Harald Range: Ein unübersehbares Signal Foto: picture alliance / dpa

Die NSA-Affäre hat das ins öffentliche Bewußtsein gebracht und alte Illusionen zerstört. Daß die US-Regierung, einmal ertappt, wie ein reuiger Sünder ihr Ausspähprogramm aussetzen würden, war eine ebenso utopische Annahme wie der naive Glaube, eine global denkende und operierende Supermacht durch energische Proteste zu einer Änderung ihrer Einstellung gegenüber mit ihr verbundenen lokalen und regionalen Mächten zwingen zu können.

Vor diesem Hintergrund ist es eher zu begrüßen, daß das müßige Palaver um ein sogenanntes „No-Spy-Abkommen“ inzwischen von der transatlantischen Tagesordnung verschwunden ist. Es hätte dem Schutz der Bürger vor Ausspähung durch den großen Bruder von jenseits des Teichs ebensowenig gedient wie Ermittlungen des Generalbundesanwalts gegen die massenhafte Ausspähung deutscher Bürger durch den amerikanischen Geheimdienst NSA. Zu Unrecht wurde der Generalbundesanwalt dafür kritisiert, nicht auch diesen Schauplatz eröffnet zu haben. Die allgemein bekannte Tatsache, daß Washington seine geheimdienstlichen Möglichkeiten nutzen und weiter nutzen wird, ist allein noch keine Grundlage für ein Strafverfahren.

Souveränität muß man sich nehmen

Abstellen läßt sich die Spionage der  Amerikaner durch juristische und strafrechtliche Mittel erst recht nicht. Da hilft kein Jammern und kein Lamentieren: Souveränität gibt es nicht geschenkt, wer sie will, muß sie sich schon nehmen. Und wer seine Bürger und die eigene Wirtschaft vor der Ausspähung durch andere Staaten schützen will, darf nicht nur mit dem Gesetzbuch winken, sondern muß dagegenhalten und Waffengleichheit anstreben.

Da gibt es in Deutschland erheblichen Nachholbedarf – auch das ist eine Lektion aus einem Jahr NSA-Affäre. Wer nicht möchte, daß amerikanische Dienste die elektronische Kommunikation der eigenen Bürger und vor allem der Unternehmen mitlesen und zu ihrem Vorteil auswerten, der muß investieren: in schlagkräftige Geheimdienste, eine eigenständige Internetindustrie und unabhängige europäische Kommunikationsstrukturen. Da wäre das Geld der Steuerzahler besser ausgegeben als für Euro-Rettereien oder die Alimentierung der Armen und Bedürftigen der halben Welt. Spione kommen nämlich nicht nur aus den USA, sondern auch aus China, Rußland und der ganzen Welt nach Deutschland.

JF 26/14

vendredi, 27 juin 2014

Une escroquerie: l’Union européenne, facteur de paix

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Une escroquerie: l’Union européenne, facteur de paix

Ex: http://www.blogapares

Par Ivan Blot sur La Voix de la Russie

Un mythe se porte bien : s’il n’y a pas eu de guerre majeure après 1945 en Europe, on le devrait à l’Union européenne. Cette légende a été sacralisée par l’octroi du prix Nobel de la Paix à l’Union européenne en 2012.
 

Or, chacun peut le vérifier : dans les compétences de l’Union européenne, il n’y a aucune compétence militaire ou de maintien de la paix. La paix en 1945 a été réalisée par un accord entre les deux principales puissances victorieuses de l’Allemagne nazie, les Etats-Unis et l’Union soviétique. C’est l’équilibre de la terreur produite par les stocks d’armes nucléaires américains et soviétiques qui a permis le maintien de la paix.

D’ailleurs, les pays demeurés en dehors de l’Union européenne comme la Suisse ou la Norvège n’ont pas été, qu’on le sache, facteurs de guerre.

La preuve que l’équilibre des forces militaires entre les Etats-Unis et l’URSS a été le facteur de paix déterminant en Europe a été faite lorsque l’URSS s’est effondrée. L’OTAN n’ayant plus de partenaire de même force face à elle en a profité pour entrer en guerre en Bosnie puis au Kossovo. L’UE n’a joué aucun rôle réel pour prévenir ces guerres.

Les réels héros de la paix en Europe ne sont pas les négociateurs européens Jean Monnet ou Robert Schuman mais les chefs de la résistance militaire contre le nazisme les généraux De Gaulle, Eisenhower, Montgomery ou Joukov. On voudrait effacer la mémoire de ces grands militaires au profit des  » pères de l’Union européenne  » que furent Robert Schuman et Jean Monnet.

Tout le monde ou presque a oublié que Robert Schuman, réformé de l’armée pour raison médicale, hostile à toute résistance (déclaration du 12 juin 1940) a voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain (dont il fut secrétaire d’Etat), comme parlementaire le 10 juillet 1940 et qu’il fut frappé d’une peine d’indignité nationale à la Libération.

Quant à Jean Monnet, négociant en cognac par héritage sans avoir eu le baccalauréat, réformé lui aussi, ennemi de De Gaulle (il écrit au conseiller de Roosevelt Harry Hopkins :  » de Gaulle est un ennemi du peuple français et de la construction européenne (…) il doit être détruit « ), il est un agent d’influence américain. Il a par ailleurs créé une banque américaine à San Francisco après s’être enrichi dans le commerce de l’alcool pendant la prohibition. Après la guerre il fait créer la  » haute autorité du charbon et de l’acier  » sur le modèle des agences fédérales américaines et dont il sera le président.

Un condamné à la Libération et un banquier américain enrichi sous la prohibition, comme patriotes français, on pouvait faire mieux !

S’il avait fallu faire confiance à ces deux pères de l’Europe qui n’ont jamais pris les armes contre les armées nazies, pour faire de la résistance, on aurait été fort déçus. Il aurait fallu pour Monnet attendre fin 1942 : jusque-là, les Etats-Unis de 1939 à fin 1942 (3ans) ont soutenu Vichy et ont maintenu un ambassadeur l’amiral Leahy. Pour eux, De Gaulle n’était pas juridiquement fréquentable.

Encore une fois, les pères de la Paix en Europe ont été concrètement les généralissimes qui ont vaincu Hitler et donc les armées nationales mues par le patriotisme. Les deux Etats qui ont vaincu Hitler, même si la France libre et le Royaume uni ont joué leur rôle, ne sont pas des Etats de la petite Europe : ce sont les USA et l’URSS. Ce n’est aucunement les institutions technocratiques européennes créées bien après la guerre qui ont maintenu la paix depuis lors en Europe. Le révisionnisme historique qu’on veut nous imposer en déclarant l’Union européenne prix Nobel de la Paix est inadmissible : c’est une escroquerie politique que tous les démocrates honnêtes se doivent de dénoncer.

Source: La Voix de la Russie

A lire également: «L’Europe de la paix», cette grande illusion

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N-VA versterkt trans-atlantisme

N-VA versterkt trans-atlantisme door zich aan te sluiten bij Europese E.C.R fractie

Ex: http://www.solidarisme.be

Wat doet de N-VA in de E.C.R ( Conservatieven en Hervormers) fractie van het Europese parlement, niet dat ze een idelogische  band zouden hebben. De Britten willen geen onafhankelijk Schotland -de N-VA onderstunt de Schotse eis, de Polen willen niet weten van homohuwelijken, de N-VA is voor. Anderen binnen de fractie zijn dan weer tegen immigratie, de N-VA is daar voorstander van enzoverder.Het gaat hem om een koehandel die draait om geld en invloed.

Wat onze stelling, dat de politieke elite, het doel –geld scheppen voor zichzelf – vele malen belangrijker vind dan een ideologisch of politiek project. Ook de andere partijen houden zich met dergelijke koehandel bezig.Toch is de keuze van de N-VA voor de ECR fractie niet zonder betekenis voor de toekomst van de Europese machtsverhoudingen in het parlement.De centrale macht binnen de Unie ligt nu bij Duitsland en Frankrijk ( de belangenverdeling  tussen beiden binnen Europa is dan ook de oorzaak van de vorming van de Europese Unie).

Groot-Brittannië kan nooit een gelijke (in de zin van het opgeven van de eigen natiestaat) zijn in deze opdeling tussen de regionale Europese grootmachten  omdat het dan zou moeten kiezen om haar trans-Atlantische ( Amerikaanse) bondgenoten en de voordelen die ze daaruit put op te geven .( Het feit dat ze niet willen meedoen met de euro is daar een mooi voorbeeld van). Engeland weet dat haar belangen in Azië  en India  alleen maar door een hechte alliantie met Amerika kunnen worden gehandhaafd,  en Amerika heeft dan weer de Engelse bondgenoot nodig om China mee onder controle te helpen houden in de Aziatische zeeën en om in Europa de Russen klem te helpen zetten mochten die verder uit zijn op expansie. En uiteraard ook om de Europese Unie zo veel als mogelijk aan de leiband te houden, zodat die trouw blijven aan de trans-Atlantische belangen van Amerika .

In deze constellatie  is het ook niet verwonderlijk dat Poolse nationalisten in de ECR fractie samen zitten met de Britten, Polen en Engeland zijn jarenlange bondgenoten ,omdat  Polen rekent op de Britten, omdat zij samen met de Amerikanen- en de NAVO -de Russen van zich af houden .En ook wel de dominantie van Duitsland in de Unie onder controle helpen houden.

Verder is er nog het belang van de beurs in Londen die door de Europese regelgeving gevaar loopt, en die ze zo autonoom mogelijk willen houden van de ECB en haar door Duitsland gedomineerde administratie en bemoeizucht. Er verder zijn  er nog  tal van redenen waarom de Engelsen nooit hun munt en een opgaan van hun staat in de Europese Unie zullen accepteren.Temeer omdat de Engelse bevolking die Unie in grote getalen afwijst, en zoals reeds gezegd ,een groot deel van de  Engelse elite  zich daarbij met het volk solidariseert , wat men in ons eigen land niet kan zeggen van onze politieke elite, hier collaboreert die elite volledig met de Unie en wend ze zich af van het volk.

Maar wat is nu de betekenis van het lidmaatschap van de N-VA bij de fractie die is opgezet door de Britse conservatieven.Het kan een schift betekenen van ons land wat betreft de loyaliteit  tegenover Frankrijk en Duitsland binnen de Unie. Zo is het goed denkbaar dat België ( als de N-VA  federale regeringsmacht zou verwerven )  zich zal opwerpen als belangenvertegenwoordiger van Engeland en dus onrechtstreeks de Amerikaanse belangen meer zal verwoorden, waar dat in het verleden vooral op Duitsland-Frankrijk  was gericht.

Engeland wil de volle en vrije toegang hebben tot de E.U markt, maar wil zich niet bij de muntunie aansluiten ( waardoor het de Europese markt- door bijvoorbeeld een devaluatie van de Pond –op een oneerlijke wijze zou kunnen beconcurreren). Deze verworvenheden zal Engeland zeker  willen behouden , zelf indien ze een verder integratie van Engeland in de Europese Unie blijft afwijzen.Het is dan niet ondenkbaar dat andere leden van de Unie, meer bepaald  Duitsland en Frankrijk daar op een bepaald ogenblik  schoon genoeg van krijgen, omdat de kosten vooral worden gedragen door hen en andere lidstaten die de Euro gebruiken en de baten naar anderen gaan zonder zich verder te verplichten aan de Unie.

Dan is het voor de Britten van het allergrootste belang dat zij bondgenoten hebben in het Europese parlement, die van de UKIP hebben ze al, zeker wanneer het er op aankomt toegang te blijven hebben tot de vrije Europese interne markt, zonder daarvoor verder enige concessie aan de Europese staat te doen. Maar ook andere Engelse partijen  zullen steeds de belangen van Engeland voorop  stellen.

Vooral op geostrategisch vlak liggen de belangen ver uiteen, zoals gezegd verschuiven de Amerikaanse belangen ( maar ook de Engelse en zelf de Europese) naar het Aziatische continent en de zeeën daar rond. Ook een deel van de Europese politieke klasse beseft dit ten volle en zoekt terug een sterkere aansluiting bij het trans-Atlantisch bondgenootschap, met de U.S.A dus.

De N-VA is een fervent aanhanger van de NAVO ( hoewel ze in haar programma  de Benelux als tussentijdse samenwerkingspool ziet voor defensie) maar wel met als doel zo de NAVO te versterken.Daar komen dus de belangen van de Engelse conservatieven en de N-VA bijeen.Een hechtere band met Amerika en de NATO smeden.

Dat sommige media en partijen dit als euro kritisch gedrag van de N-VA zien is dan ook fel overdreven en niet correct.

Het is eerder een pro-transnationale, pro Amerikaanse opstelling van Europa  die door deze fractie wordt nagestreefd, en de kritiek ligt bij hen dan ook op de–onafhankelijkheid van Europa - niet op Europa als bovenbouw voor een mercantiele  (minimale ) staat, zoals het liberalen past.

Of dat de vrede in Europa op termijn garandeert ?

jeudi, 26 juin 2014

Ukraine : Entre guerre civile et guerre du gaz

Pierre-Alexandre Bouclay / Ukraine : Entre guerre civile et guerre du gaz

Après l’explosion d’un gazoduc dans le nord de l’Ukraine, Pierre-Alexandre Bouclay revient sur l’état de guerre civile dans le pays.

Eurosibérie ou Eurasie ? Ou comment penser l’organisation du « Cœur de la Terre »…

 

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Eurosibérie ou Eurasie ? Ou comment penser l’organisation du « Cœur de la Terre »…

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

 

Europe Maxima met en ligne la conférence de Georges Feltin-Tracol prononcée le 17 mai 2014 à Lyon dans le cadre du colloque « Réflexions à l’Est » à l’invitation de l’association Terre & Peuple.

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Amis,

 

Avec les développements inquiétants de la crise ukrainienne, la presse officielle de l’Hexagone insiste lourdement sur l’influence, réelle ou supposée, d’Alexandre Douguine, le théoricien russe du néo-eurasisme, sur les gouvernants russes. Ainsi, Bruno Tertrais l’évoque-t-il dans Le Figaro du 25 avril 2014. Puis c’est au tour du quotidien Libération du 28 avril d’y faire référence. Toujours dans Le Figaro, mais du 20 avril, c’est la philosophe catholique, libérale et néo-conservatrice Chantal Delsol de le citer… mal. Mieux, Le Nouvel Observateur du 1er mai lui consacre quatre pages sous la signature de Vincent Jauvert qui le qualifie de « Raspoutine de Poutine ». Même la livraison mensuelle de mai du Monde diplomatique en vient à traiter de l’eurasisme (1).

 

Cette notoriété médiatique tranche avec leur discrétion habituelle sur le sujet. Jusqu’à ces dernières semaines, et à part les périodiques de notre large mouvance rebelle, Alexandre Douguine était parfois évoqué par les correspondants permanents du journal Le Monde à Moscou (2). Certes, si ses œuvres complètes ne sont pas accessibles aux lecteurs francophones, ceux-ci disposent néanmoins de quelques ouvrages et textes essentiels traduits (3).

 

L’engouement des plumitifs du Système altantique-occidental pour le penseur polyglotte du néo-eurasisme témoigne en tout cas de l’intérêt qu’on porte à ses idées. Plus largement, la question de l’Eurasie suscite une réelle curiosité. Outre le n° 59 du magazine Terre et Peuple de ce printemps 2014, signalons que le dossier du nouveau trimestriel de géopolitique animé par Pascal Gauchon, Conflits, concerne « L’Eurasie. Le grand dessein de Poutine ».

 

Fins connaisseurs des thèses eurasistes, les rédacteurs du Terre et Peuple n° 59 préfèrent pour leur part se rallier à la thèse de l’Eurosibérie. De quoi s’agit-il donc ? C’est en 1998, soit plus d’une dizaine d’années après avoir quitté la métapolitique, que Guillaume Faye y revient avec un essai magistral, L’archéofuturisme. Cet ouvrage qui fit date dans nos milieux, bouscule maintes certitudes tenaces et balance quelques bombes idéologiques dont le fameux concept d’Eurosibérie. Guillaume Faye écrivait qu’« il faudra bien un jour intégrer la Russie et envisager l’avenir sous les traits de l’Eurosibérie. Les déboires actuels de la Russie ne sont que d’ordre transitoire et conjoncturel. Il s’agit simplement de contrer la (naturelle et explicable) volonté des États-Unis de contrôler l’Eurosibérie et de placer la Russie sous un protectorat et une assistance financière, prélude à sa vassalisation stratégique et économique (4) ».

 

Le concept d’Eurosibérie se réfère explicitement à la « Maison commune » du Soviétique Mikhaïl Gorbatchev exprimée en juillet 1989, et de la « Confédération européenne » esquissée le 31 décembre 1989 par François Mitterrand (5) avant que ces deux projets soient torpillés par les nouveaux agents de l’atlantisme en Europe centrale et orientale parmi lesquels le déplorable théâtreux tchèque Vaclav Havel.

 

L’Eurosibérie correspond à un espace géographique déterminé. « Notre frontière est sur l’Amour. Face à la Chine. Sur l’Atlantique et le Pacifique, face à la république impériale américaine, unique super-puissance mais dont le déclin géostratégique et culturel est déjà “ viralement ” programmé pour le premier quart du XXIe siècle – dixit Zbigniew Brzezinski, pourtant apologiste de la puissance américaine. Et, sur la Méditerranée et le Caucase, face au bloc musulman (moins divisé qu’on ne le pense) qui ne nous fera surtout jamais de cadeaux et peut constituer la première source de menaces mais aussi, si nous sommes forts, un excellent partenaire… (6) » Alors, éventuellement, « demain, poursuit Faye : de la rade de Brest à celle de Port-Arthur, de nos îles gelées de l’Arctique au soleil victorieux de la Crète, de la lande à la steppe et des fjords au maquis, cent nations libres et unies, regroupées en Empire, pourront peut-être s’octroyer ce que Tacite nommait le Règne de la Terre, Orbis Terræ Regnum (7) ».

 

En lisant L’archéofuturisme, on remarque que Guillaume Faye écarte la notion même d’Occident. Rappelons qu’il fut l’un des premiers en 1980 à dissocier et à opposer l’Occident – dominé par Washington -, de l’Europe dont nous sommes les paladins (8). Préoccupé par la montée démographique rapide des peuples du Sud, Faye imagine l’Eurosibérie intégrer une « solidarité globale – ethnique, fondamentalement – du Nord face à la menace du Sud. Quoi qu’il en soit, la notion d’Occident disparaît pour céder la place à celle du Monde du Nord, ou Septentrion (9) ». Après l’avoir combattu (10), il se rallie en fin de compte à l’avis de Jean Cau. Parce que « nous ne pouvons pas compter sur les États-Unis pour s’opposer à un mondialisme dont le monde-race blanc ferait seul les frais (11) », son célèbre Discours de la décadence n’excluait pas « ce qui me paraît essentiel pour notre salut : un nationalisme (et donc par là même un refus du mondialisme) qui, quelles que soient les rigueurs qu’il implique et les répugnances qu’il peut inspirer aux décadents que nous sommes (et qui ont lié les idées de liberté à la réalisation de ce mondialisme en lequel elles n’auront plus de contenu et de sens) est notre seul possible Destin (12) ». En effet, « par son action, continue Jean Cau, la Russie a plus le souci de défendre son empire que de “ libérer ” les peuples. C’est en vertu d’une vocation impériale, afin de rester intacte et non par idéalisme moralisant et mondialiste qu’elle agit (13) ». « Telle est, en ces années 70 – et bientôt 80 – ma “ vue de l’esprit ”, poursuit-il. Ô paradoxe n’est-ce pas, que de déclarer qu’une Russie nationale, de par sa résistance à l’Américanisme mondialiste, est peut-être la seule chance de nos nations et de notre monde-race blanc ? Paradoxe apparent, je le crains. Et vérité d’Histoire, je le crois (14). »

 

Dans Pourquoi nous combattons, publié en 2001, Guillaume Faye revient sur l’Eurosibérie qu’il définit comme un exemple d’« ethnosphère (15) ». Bloc continental à l’économie auto-centrée, c’« est l’espace destinal des peuples européens enfin regroupés, de l’Atlantique au Pacifique, scellant l’alliance historique de l’Europe péninsulaire, de l’Europe centrale et de la Russie (16) ». Il s’agit, dans son esprit, d’une « forteresse commune, la maison commune, l’extension maximale et l’expression naturelle de la notion d’« Empire européen ». Elle serait véritablement la “ Troisième Rome ”, ce que ne fut jamais la Russie (17) ».

 

Relevons en revanche l’absence dans ce manifeste du Septentrion. Est-ce parce qu’en 1989, on évoquait déjà une communauté euro-atlantique de Vancouver à Vladivostok ? Le 25 septembre 2001, Vladimir Poutine s’adressa en allemand au Bundestag. Il voyait alors la Russie comme un pays européen et occidental. C’était le temps où Moscou tentât d’adhérer à l’Alliance Atlantique. Aux États-Unis, certains cénacles de pensée stratégique proches des paléo-conservateurs, ces adversaires farouches du néo-conservatisme, approuvaient cette démarche destinée in fine à contrer l’ascension chinoise. L’auteur de thriller-fictions, Tom Clancy, en fit un roman, L’Ours et le Dragon (18). Une approche assez similaire se retrouve chez l’écrivain Maurice G. Dantec dans les trois volumes de son Journal métaphysique et polémique. Ainsi écrit-il dans Laboratoire de catastrophe générale que « l’O.T.A.N. doit donc non seulement intégrer au plus vite toutes les anciennes républiques populaires de l’Est européen, mais prévoir à moyen terme une organisation tripartite unifiant les trois grandes puissances boréales : Amérique du Nord, Europe Unie (quel que soit son état, malheureusement) et Russie, plus le Japon, au sein d’un nouveau traité Atlantique – Pacifique Nord, qui puisse faire contrepoids à l’abomination onuzie et aux menaces sino-wahhabites. […] La seule issue pour l’Occident est donc bien de définir un nouvel arc stratégique panocéanique, trinitaire, avec l’Amérique au centre, l’Europe du côté atlantique, et la Fédération de Russie, assistée du Japon, pour l’espace pacifique – sibérien (19) ».

 

Dénoncé par le national-républicain Régis Debray (20), l’option pan-occidentaliste a trouvé en Maurice G. Dantec son chantre décomplexé. Toutefois, à part l’implication du Japon, le cadre pan-occidental (ou Hyper-Occident) correspond déjà à l’O.C.D.E. (Organisation de coopération et de développement économique) et à l’O.S.C.E. (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). « Issue en 1994 de la transformation de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe d’Helsinki (1975), note Jean-Sylvestre Mongrenier, l’O.S.C.E. est une organisation régionale de sécurité juridiquement reliée à l’O.N.U. Ce forum regroupe les États d’Europe (Russie comprise), d’Asie centrale (les anciennes républiques musulmanes d’U.R.S.S.) et d’Amérique du Nord, soit 51 États membres. L’O.S.C.E. est tournée vers la maîtrise des armements et la diplomatie préventive (21). » Aujourd’hui, l’O.S.C.E. compte 57 membres ainsi que six partenaires méditerranéens pour la coopération (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Maroc, Tunisie), et cinq partenaires asiatiques (Japon, Corée du Sud, Thaïlande, Afghanistan et Australie). Par ailleurs, l’orientation nord-hémisphérique que préfigure imparfaitement l’O.S.C.E., ne se confine pas au seul cénacle littéraire. « J’ai aussi été l’un des tout premiers, à l’époque de l’effondrement soviétique, à lancer l’idée de la construction politique d’un “ continent boréal ”, de Brest à Vladivostok, affirme Jean-Marie Le Pen (22). » En 2007, son programme présidentiel mentionnait de manière explicite une « sphère boréale » de Brest à Vladivostok.

 

Dans son dernier tome du Journal métaphysique et polémique, Maurice G. Dantec, converti, suite à ses lectures patristiques et philosophiques, au catholicisme traditionaliste, vomit l’Union européenne, l’O.N.U., le multiculturalisme, et en appelle à l’avènement d’« États continentaux – fédéraux, vagues souvenirs des empires d’autrefois (23) ». Exigeant une « Grande Politique » pour le pâle mécanisme européen qu’il surnomme « Zéropa-Land », il croit toutefois que « véritable fondation politique du continent, car seule capable historiquement de fonder quelque chose, l’O.T.A.N., ce vénérable Anneau de Pouvoir, est seule habilitée à le refondre. Elle va s’auto-organiser dans le développement tri-polaire de l’Occident futur : Russie/Europe de l’Est – Grande-Bretagne + Commonwealth – Amérique hémisphérique (24) ». Enthousiasmé par l’American way of life, l’auteur de Babylon Babies prétend que « les Américains, sous peu, auront encore plus besoin des Russes que ceux-ci des Américains; un peu comme avec la Deuxième Guerre mondiale, la Quatrième Guerre mondiale, qui est le régime international – pacifié de la guerre comme continuation du terrorisme par d’autres moyens, va fournir le décor pour un basculement d’alliance stratégique comme jamais il n’y eut dans l’histoire des hommes. Le dollar U.S. intronisé monnaie en Sibérie. Les ressources humaines et naturelles de la Russie, les ressources humaines et financières des États-Unis. À elles deux, ces deux nations l’ont montré, elles seraient capables de mettre en place un véritable condominium planétaire, basé sur les technologies de la conquête spatiale et un partage des responsabilités qui équivaudraient à une win-win situation, comme aiment le dire ces salauds de capitalistes yankees (25) ». Acquis à l’Occident génétiquement survitaminé, Dantec balaie sans aucune hésitation toute Eurosibérie possible. « Poutine devrait y réfléchir à deux fois avant de s’engager avec les Franco-boches, contre le Nouvel Occident, avertit Dantec. Malgré les délires de certains “ penseurs ” de la “ droite révolutionnaire ”, les Sibériens n’ont strictement rien à battre des pantins qui s’agitent à Strasbourg ou à Bruxelles, c’est-à-dire à leurs antipodes sur tous les plans. Quand je lis, de-ci de-là, de telles avanies sur une sorte de bloc euro-continental qui s’étendrait de Paris – Ville lumière jusqu’à Vladivostok, et sous le nom d’Europe, rien ne peut retenir mon rire d’éclater à la face de ces bidules prophétologiques dérisoires, et même pas vraiment criminels. Imaginent-ils donc qu’un marin russe qui pêche dans les eaux du Kamtchatka puisse se sentir en quelque façon “ européen ”, à quelques encablures du Japon? Anchorage sera toujours plus près d’Irkoutsk que n’importe laquelle des capitales de l’union franco-boche (26). »

 

Bien que réfractaire au concept eurosibérien, Dantec n’en demeure pas moins le défenseur d’un monde – race blanc, d’un Septentrion sous une forme déviante et identitairement inacceptable. D’autres font le même constat mais en lui donnant une formulation plus convaincante. Co-fondateur du site Europe Maxima, mon camarade et vieux complice Rodolphe Badinand promeut un Saint-Empire européen arctique. « La maîtrise du pôle Nord est une nécessité géopolitique et mythique, note-t-il. Outre qu’il est impératif que l’Empire s’assure du foyer originel de nos ancêtres hyperboréens, le contrôle du cercle polaire revêt une grande valeur stratégique. Si le réchauffement planétaire se poursuit et s’accentue, dans quelques centaines d’années, la banquise aura peut-être presque disparu, faisant de l’océan polaire, un domaine maritime de toute première importance. En s’étendant sur les littoraux des trois continents qui la bordent, le Saint-Empire européen arctique, dans sa superficie idéale qui comprendrait […] l’Eurosibérie et les territoires septentrionaux de l’Amérique du Nord (Alaska, Yukon, Territoire du Nord-Ouest, Nunavut, Québec, Labrador, Terre-Neuve, Acadie, Provinces maritimes de l’Atlantique), le Groenland et l’Islande, détiendrait un atout appréciable dans le jeu des puissances mondiales. C’est enfin la transposition tangible dans l’espace du symbole polaire. Comme l’Empereur est la référence de l’Empire, notre Empire redeviendra le pôle du monde, le référent des renaissances spirituelles et identitaires de tous les peuples, loin de tout universalisme et de tout mondialisme (27). »

 

Guillaume Faye, Jean Cau, Maurice G. Dantec, Rodolphe Badinand réfléchissent au fait politique à partir du critère géographique de grand espace. Ils poursuivent, consciemment ou non, les travaux du philosophe euro-américain Francis Parker Yockey (28), du géopoliticien allemand Karl Haushofer et du théoricien géopolitique belge Jean Thiriart (29). Dès la décennie 1960, ce dernier pense à un État-nation continental grand-européen qui s’étendrait de Brest à Vladivostok. Puis, au fil du temps et en fonction des soubresauts propres aux relations internationales, il en vient à soutenir dans les années 1980 un empire euro-soviétique. La fin de l’U.R.S.S. en 1991 ne l’empêche pas d’envisager une nouvelle orientation géopolitique paneuropéenne totale. Influencé, au soir de sa vie, par son compatriote Luc Michel, Jean Thiriart suggère « une République impériale allant de Dublin à Vladivostok dans les structures d’un État unitaire, centralisé (30) ». Le fondement juridique de cet État grand-européen reposerait sur l’« omnicitoyenneté ». « Né à Malaga, diplômé à Paris, médecin à Kiev, plus tard bourgmestre à Athènes le seul et même homme jouira de tous les droits politiques à n’importe quel endroit de la République unitaire (31). » Mais quelles frontières pour cet espace politique commun ? « Les limites territoriales vitales de l’Europe “ Grande Nation ”, écrit Thiriart, vont ou passent à l’Ouest de l’Islande jusqu’à Vladivostok, de Stockholm jusqu’au Sahara-Sud, des Canaries au Kamtchaka, de l’Écosse au Béloutchistan. […] L’Europe sans le contrôle des deux rives à Gibraltar et à Istanbul traduirait un concept aussi risible et dangereux que les États-Unis sans le contrôle de Panama et des Malouines. Il nous faut des rivages faciles à défendre : Océan glacial Arctique, Atlantique, Sahara (rivage terrestre), accès aux détroits indispensables, Gibraltar, Suez, Istanbul, Aden – Djibouti, Ormuz (32). » La Grande Europe selon Thiriart intègre non seulement l’Afrique du Nord, mais aussi la Turquie, le Proche-Orient et l’Asie Centrale, Pakistan inclus ! La capitale de cette Méga-Europe serait… Istanbul !

 

On doit reconnaître que les thèses exposées ici dépassent largement ce que François Thual et Aymeric Chauprade désignent comme des « panismes ». « On appelle panisme, ou pan-idée, une représentation géopolitique fondée sur une communauté d’ordre ethnique, religieuse, régionale ou continentale. Le “ ou ” ici n’étant pas exclusif. Le concept forgé dès les années 1930 par la géopolitique allemande de Karl Haushofer sous le vocable Pan-Idee, est repris et développé par François Thual dans les années 1990 (33). »

 

Nonobstant l’inclusion de l’Afrique du Nord dans l’aire politique grande-européenne, l’ultime vision de Jean Thiriart correspond imparfaitement à l’eurasisme dont Alexandre Douguine est l’une des figures les plus connues. Or la réflexion eurasiste ne se réduit pas à cette seule personnalité.

 

Pour faire simple et court, car il ne s’agit pas de retracer ici la généalogie et le développement tant historique qu’actuel de l’eurasisme (34), ce courant novateur résulte, d’une part, du panslavisme, et, d’autre part, du slavophilisme. Inventé à la Renaissance par un Croate, Vinko Pribojevitch, le panslavisme entend restaurer l’unité politique des peuples slaves à partir de leur héritage historique et linguistique commun retracé par des philologues et des poètes. Le panslavisme se politise vite. En 1823 – 1825 existe en Russie une Société des Slaves unis liée au mouvement libéral décabriste. Contrairement à ses prolongements ultérieurs, le premier panslavisme est plutôt libéral, voire révolutionnaire – l’anarchiste Michel Bakounine participe en 1848 au Ire Congrès panslave à Prague. Cette réunion internationale en plein « Printemps des Peuples » est un échec du fait de son éclatement en trois tendances antagonistes :

 

— un courant libéral et démocratique représenté par la Société démocratique polonaise, fondée en 1832, qui s’oppose surtout aux menées russes et veut rassembler les Slaves de l’Ouest catholiques romains ou réformés;

 

— une tendance plus attachée à la foi orthodoxe et donc plus alignée sur la Russie impériale, qui agite les Slaves du Sud (Monténégrins, Serbes, Macédoniens, Bulgares) vivant dans des Balkans soumis au joug ottoman et qui rêve d’une libération nationale grâce à l’intervention de Saint-Pétersbourg, le seul État slave-orthodoxe indépendant (c’est le « russo-slavisme »);

 

— une faction austro-slaviste prônée par des Tchèques, des Polonais de Galicie, des Slovaques et des Croates qui essaye de fédérer des Slaves de l’Ouest, des Balkans et de l’espace danubien sous l’autorité des Habsbourg.

 

La postérité du panslavisme dans la seconde moitié du XIXe siècle suit des prolongements inattendus. Le « russo-slavisme » vire en un « pan-orthodoxisme » impérialiste qui n’hésite pas à exclure Polonais et Tchèques jugés trop occidentaux et « romano-germains » quand il ne les russifie pas. Encouragé par de brillants publicistes dont le Russe Nicolas Danilevski, ces panslavistes pro-russes approuvent la guerre russo-turque de 1877 – 1878 dont la victoire militaire russe se solde au Congrès de Berlin en défaite diplomatique à l’initiative des puissances occidentales.

 

 

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Opposé à la présence russe, les panslavistes polonais évoluent vers des positions nationalistes plus ou moins affirmées. La Démocratie nationale de Dmovski œuvre avant 1914 pour un royaume de Pologne en union personnelle avec le tsar tandis que le militant socialiste et futur maréchal polonais, Joseph Pilsudski, récuse toute collaboration avec la Russie. Ayant en tête l’âge d’or de l’Union de Pologne – Lituanie entre les XIVe et XVIIIe siècles, ce Polonais natif de la ville lituanienne de Vilnius envisage un glacis anti-russe de la Baltique à la Mer Noire, soit la Pologne, la Lituanie, la Biélorussie et l’Ukraine : la Fédération Intermarum ou Fédération Entre Mers. Cette aspiration fédéraliste demeurera le cœur nucléaire du prométhéisme de Pilsudski. Ce projet de Fédération Entre Mers (avec les États baltes) vient de réapparaître dans le programme électoral présidentiel du mouvement ultra-nationaliste ukrainien Pravyï Sektor (Secteur droit) de Dmytro Yaroch (35).

 

Le conservatisme de la Double-Monarchie déçoit l’austro-slavisme qui laisse bientôt la place à des panismes partiels (ou panslavismes régionaux). En 1914, la Serbie encourage l’irrédentisme des Serbes de Bosnie au nom du yougoslavisme. Mais ce yougoslavisme, orthodoxe et russophile, à forte tonalité panserbe, diffère tant du yougoslavisme de l’archevêque croate Joseph Strossmayer qui souhaite rassembler autour des Habsbourg les peuples slaves du Sud que du yougoslavisme libertaire et socialiste favorable à une large fédération balkanique, concrétisé en août 1903 par l’éphémère république socialiste macédonienne de Kroutchevo. On sait que l’archiduc François-Ferdinand, époux d’une aristocrate tchèque, préconisait une Triple-Monarchie avec un pilier slave, ce que ne voulaient pas les Hongrois d’où peut-être une connivence objective entre certains services serbes et quelques milieux républicains magyars…

 

Faut-il pour autant parler du naufrage du panslavisme ? Sûrement pas quand on examine la politique étrangère de l’excellent président du Bélarus, Alexandre Loukachenko. Depuis 1994, date de l’arrivée au pouvoir de cet authentique homme d’État dont l’action contraste avec la nullité des Cameron, Merkel, l’« Écouté de Neuilly » ou notre Flamby hexagonal !, le président bélarussien a à plusieurs reprises encouragé le renouveau panslaviste. Permettez-moi par conséquent de m’inscrire ici en faux avec l’affirmation d’Alain Cagnat qui qualifie le Bélarus de « musée du stalinisme. [… Cet État] n’a aucune existence internationale. Quant au pseudo-particularisme linguistique ou culturel biélorusse, cela tient au folklore. On peut logiquement penser que, une fois refermée la parenthèse Loukachenko, les Biélorussiens se hâteront de rejoindre le giron russe (36) ». Que le russe soit depuis 1995 la langue co-officielle du Bélarus à côté du bélarussien n’implique pas nécessairement une intégration future dans la Russie sinon les Irlandais, tous anglophones, demanderaient à rejoindre non pas la Grande-Bretagne (ils ont largement donné), mais plutôt les États-Unis, ou bien les Jurassiens suisses la République française. La présidence d’Alexandre Loukachenko a consolidé l’identité nationale bélarussienne qui s’enracine à la fois dans les traditions polythéistes slaves et  l’héritage chrétien. Lors du solstice d’été, le Bélarus célèbre la fête de Yanka Koupali. Ce rite très ancien témoigne de l’attachement de la population à ses racines ainsi qu’à la nature. Il s’agit d’invoquer les éléments naturels pour que les récoltes soient bonnes. De nombreuses danses folkloriques sont alors exécutées par des jeunes femmes aux têtes couronnées de fleurs.

 

Par ailleurs, membre du Mouvement des non-alignés et allié du Venezuela de feu le Commandante Hugo Chavez, le Bélarus se trouve à l’avant-garde de la résistance au Nouveau désordre mondial propagé par l’Occident américanomorphe. Les projets d’union Russie – Bélarus sont pour l’heure gelés. Pour s’unir, il faut un consentement mutuel. Or le peuple bélarussien se sent autre par rapport à ses cousins russes. La revue en ligne, Le Courrier de la Russie, rapporte une certaine méfiance générale envers le grand voisin oriental. Une esthéticienne de Minsk déclare au journaliste russe : « Si la Russie et la Biélorussie se réunissent, ce sera du grand n’importe quoi. En Biélorussie, il y a de la discipline et de l’ordre, mais en Russie, il y a trop d’injustice, c’est le désordre (37). » Quelques peu dépités par les témoignages recueillis, les auteurs de l’article soulignent finalement que « pour les Biélorusses, la langue russe n’est pas associée directement avec la Russie », que « la Russie est perçue plutôt comme une force politique, du reste à l’esprit impérial assez désagréable » et quand « nous avons proposé à des étudiants de passer une sorte de test projectif – dessiner leur pays sur la carte du monde en s’orientant non sur les connaissances géographiques mais sur les associations personnelles, la majorité des Biélorusses ont fourni une image très semblable. Leur pays au centre et, autour, comme des pétales de marguerite et avec une importance équivalente, la Russie, la Pologne, la Lituanie, le Venezuela… (38) »

 

Sur la crise ukrainienne, le Président Loukachenko rejette toute fédéralisation du pays. Il a aussi reconnu et reçu le gouvernement provisoire de Kyiv et condamne les tentatives de sécession. Déjà en 2008, ce fidèle allié de Moscou n’a jamais reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Mieux, il n’hésite pas à contrarier les intérêts russes. Le 26 août 2013, un proche de Poutine, Vladislav Baumgertner, directeur général d’Uralkali, une importante firme russe spécialisée dans la potasse, est arrêté à Minsk et incarcéré. « Quels que soient les sentiments qu’il inspire, le président biélorusse Alexandre Loukachenko entretient avec le Kremlin des relations qui sont plus d’égal à égal que celles des Grecs avec Merkel : imaginez ce qui se passerait si le patron d’une grosse entreprise allemande était arrêté en Grèce (39). » Minsk peut donc se montrer indocile envers Moscou qui respecte bien plus que les donneurs de leçons occidentaux la souveraineté étatique. En outre, contrairement encore à l’État-continent, le Bélarus n’appartient pas à l’O.M.C. et applique encore la peine de mort.

 

À la fin des années 1830 apparaissent en Russie les slavophiles (Alexis Khomiakov, Constantin Léontiev, Ivan Kireïevski, Constantin Aksakov, Fiodor Dostoïevski, etc.) dont la dénomination était à l’origine un sobriquet donné par leurs adversaires. Si ces romantiques particuliers ne sont pas toujours panslavistes, ils s’accordent volontiers sur l’exaltation des idiosyncrasies de leur civilisation, en particulier sa foi orthodoxe, sa paysannerie et son autocratie. Hostiles aux occidentalistes qui célèbrent un monde occidental romano-germanique hérétique en constante modification, les slavophiles s’associent trop au pouvoir tsariste et s’étiolent à l’orée de la Grande Guerre.

 

On a pu dire que leur dernier représentant fut Alexandre Soljénitsyne. Quand sombre l’Union Soviétique, l’ancien dissident envisage une « Union des peuples slaves » avec la Russie, l’Ukraine, le Bélarus et les marches septentrionales du Kazakhstan fortement russophones. Cependant, Soljénitsyne ne nie pas la réalité des langues, cultures et identités bélarussienne et ukrainienne. Il les admet et veut même les valoriser ! Il prévient néanmoins que « si le peuple ukrainien désirait effectivement se détacher de nous, nul n’aurait le droit de le retenir de force. Mais divers sont ces vastes espaces et seule la population locale peut déterminer le destin de son petit pays, le sort de sa région (40) ».

 

eura2148253926.jpgLa Première Guerre mondiale, les révolutions russes de 1917, le renversement du tsarisme et la guerre civile jusqu’en 1921  bouleversent les héritiers du slavophilisme. C’est au sein de l’émigration russe blanche qu’émerge alors l’eurasisme. Exilés à Prague et à Paris, les premiers eurasistes, Nicolas Troubetskoï, Pierre Savitsky, Georges Vernadsky, Pierre Suvchinskiy, redécouvrent le caractère asiatique de leur histoire et réhabilitent les deux cent cinquante ans d’occupation tataro-mongole. Saluant l’œuvre des khan de Karakorum, ils conçoivent l’espace russe comme un troisième monde particulier. S’ils proclament le caractère eurasien des régions actuellement ukrainiennes de la Galicie, de la Volhynie et de la Podolie, ils se désintéressent superbement des Balkans, du Caucase et de la Crimée. Parfois précurseurs d’une troisième voie, certains d’entre-eux approuvent le renouveau soviétique sous la férule de Staline si bien que quelques-uns retournent en U.R.S.S. pour se retrouver envoyés au Goulag ou exécutés.

 

Pensée « géographiste », voire géopolitiste, parce qu’elle prend en compte l’espace steppique, l’eurasisme ne dure qu’une dizaine d’années et semble disparu en 1945. Remarquons que le numéro-culte d’Éléments consacré à la Russie en 1986 ignore l’eurasisme pourtant présent en filigrane dans certains milieux restreints du P.C.U.S. (41). Cependant, la transmission entre le premier eurasisme et l’eurasisme actuel revient à Lev Goumilev qui sut élaborer un nouvel eurasisme à portée ethno-biologico-naturaliste. Le néo-eurasisme resurgit dans les années 1990 et prend rapidement un ascendant certain au sein du gouvernement. Dès 1996, un eurasiste connu, l’arabophone Evgueni Primakov, devient ministre des Affaires étrangères avant d’être nommé président du gouvernement russe entre 1998 et 1999.

 

Aujourd’hui, le néo-eurasisme russe se structure autour de trois principaux pôles. Activiste métapolitique de grand talent, Alexandre Douguine ajoute aux travaux des précurseurs et de Goumilev divers apports d’origine ouest-européenne comme l’école de la Tradition primordiale (Guénon et Evola), de la « Révolution conservatrice » allemande, des « Nouvelles Droites » françaises, thioises et italiennes, et des approches marxistes hétérodoxes d’ultra-gauche (42). Un autre « courant, autour de la revue Evrazija (Eurasie) d’Édouard Bagramov, est plus culturel et folkloriste, explique Marlène Laruelle. Son thème central est la mixité, l’alliance slavo-turcique, qu’il illustre par la réhabilitation de l’Empire mongol et des minorités turco-musulmanes dans l’histoire russe, par une comparaison entre religiosité orthodoxe et mysticisme soufi : la fidélité à la Russie serait ainsi le meilleur mode de protection de l’identité nationale des petits peuples eurasiens. Sur le plan politique, Evrazija appelle à la reconstitution d’une unité politique et économique de l’espace post-soviétique autour du projet du président Nazarbaev, qui finance en partie la revue. Le troisième et dernier grand courant eurasiste, celui d’Alexandre Panarine et de Boris Erassov, est le plus théorique puisqu’il tente de réhabiliter la notion d’« empire » : l’empire ne serait ni un nationalisme étroit ni un impérialisme agressif mais une nouvelle forme de citoyenneté, d’« étaticité » reposant sur des valeurs et des principes et non sur le culte d’une nation. Il incarnerait sur le plan politique la diversité nationale de l’Eurasie et annoncerait au plan international l’arrivée d’un monde dit “ post-moderne ” où les valeurs conservatrices, religieuses et ascétiques gagneraient sur les idéaux de progrès de l’Occident (43) ». Treize ans plus tard, en dépit du décès de Goumilev et de Panarine, cette répartition théorique persiste avec l’apparition d’« un courant néo-eurasiste sinophile, incarné par Mikhaïl Titarenko, le directeur de l’Institut d’Extrême-Orient de l’Académie des Sciences (44) ». Quoique balbutiante, cette orientation tend à s’affirmer progressivement. « Les cinq cents ans de domination de l’Occident sur le monde sont en train de s’achever, assurait en 2007 Anatoli Outkine, historien à l’Institut des États-Unis et du Canada de l’Académie des Sciences, et, in extremis, la Russie a réussi à prendre le train des nouveaux pays qui montent, aux côtés de la Chine, de l’Inde et du Brésil. […] L’Europe aurait pu être le centre du monde si seulement la Russie avait été acceptée dans l’O.T.A.N. et l’Union européenne. […] En 2025, c’est Shanghai qui sera le centre du monde, et la Russie sera dans le camp de l’Orient. Aujourd’hui, nous n’attendons plus rien de l’Occident (45). » « L’Extrême-Orient est systématiquement valorisé dans les discours officiels russes comme une région d’avenir, signale Marlène Laruelle. Son évocation participe en effet de l’idée que la Russie est une puissance asiatique ayant un accès direct à la région la plus dynamique du monde, l’Asie – Pacifique dont elle est partie intégrante. Si tel est le cas sur le plan géographique – bien que l’Asie du Nord soit marginale, économiquement, comparée à l’Asie du Sud, qui concentre le dynamisme actuel -, il n’en est rien au niveau économique. Le commerce transfrontalier avec la Chine est bel et bien en pleine expansion, et des projets de zone de libre-échange entre la Russie, la Chine et la Corée du Sud sont à l’ordre du jour. Mais, globalement, l’économie russe est encore peu tournée vers l’Asie et peu intégrée à ses mécanismes régionaux (46). »

 

ad1609207631.pngL’eurasisme n’est pas propre à la Russie. Le Kazakhstan de Nursultan Nazarbaïev assume, lui aussi, cette idéologie. Inquiet des revendications territoriales de Soljénitsyne, il a transféré la capitale d’Almaty à une ville créée ex-nihilo, Astana, dont l’université d’État s’appelle officiellement Lev-Goumilev… Dans le n° 1 de Conflits, Tancrède Josserand traite avec brio de l’eurasisme turc (47). L’eurasisme est aussi présent en Hongrie via le pantouranisme dont le Jobbik se veut le continuateur. Mais, dans ce dernier cas, l’idéocratie eurasiste exprimée en Mitteleuropa apparaît surtout comme un cheval de Troie pro-turc. Le Jobbik souhaiterait que l’Union européenne s’ouvre à Ankara. Avec lucidité, Jean-Sylvestre Mongrenier estime que « lorsque ce type de production n’est pas destiné à promouvoir la candidature turque à l’Union européenne, l’« eurasisme » européen accorde une place centrale à l’alliance russe, la mission historique de la “ Troisième Rome ” consistant faire de l’Asie du Nord le prolongement géopolitique de l’Europe. Aussi serait-il plus adéquat de parler d’« Eurosibérie »  (48) ».

 

Existe-t-il en Chine une pensée eurasiste ? Impossible en l’état de répondre à cette question. Ces derniers jours, les médiats ont rapporté que Pékin aimerait construire une ligne à grande vitesse de 13 000 km qui relierait le Nord-Ouest de la Chine aux États-Unis en deux jours par un train roulant à 350 km/h. Cette hypothétique L.G.V. traverserait la Sibérie, l’Alaska et le Canada et franchirait le détroit de Béring par un tunnel de 200 km (49). En revanche existe au Japon jusqu’en 1941 une mouvance eurasiste. Entre 1905 et 1940, les milieux cultivés de l’archipel débattent avec vigueur de deux orientations géopolitiques contradictoires : le Nanshin-ron ou « Doctrine d’expansion vers le Sud » (l’Asie du Sud-Est et les îles du Pacifique, ce qui implique d’affronter les puissances européennes et étasunienne) et le Hokushin-ron ou « Doctrine d’expansion vers le  Nord » (à savoir combattre l’U.R.S.S. – Russie afin de s’emparer de la partie Nord de Sakhaline, de la Mongolie, de Vladivostok, du lac Baïkal et de la Sibérie centrale). Adversaire de la Faction du contrôle (Toseiha) de Tojo, le Kodoha (ou Faction de la voie impériale) du général Sadao Araki a en partie défendu l’Hokushin-ron. La synthèse revient à Tokutomi Sohô qui se prononce en faveur d’une invasion simultanée du Nord et du Sud, d’où l’affirmation dans un second temps d’une visée pan-asiatique. On sait cependant que la poussée vers le Nord est brisée lors de la défaite nippone de Khalkin-Gol en 1939 (50). Cette digression extrême-orientale n’est pas superflue. Robert Steuckers rappelle que le Kontinentalblock de Karl Haushofer a été « très probablement repris des hommes d’État japonais du début du XXe siècle, tels le prince Ito, le comte Goto et le Premier ministre Katsura, avocats d’une alliance grande-continentale germano-russo-japonaise (51) ».

 

Éclectique au Japon, en Turquie, en Hongrie, l’eurasisme l’est aussi en Russie. « L’idéologie néo-eurasiste, précise Marlène Laruelle, peut ainsi se présenter comme une science naturelle (Goumilev), une géopolitique et un spiritisme (Douguine), une intégration économique (Nazarbaev, organes de la C.E.I.), un mode de gestion des problèmes internes de la Fédération (eurasisme turcique), une philosophie de l’histoire (Panarine), une “ culturologie ” (Bagramov), un nouveau terrain scientifique (Vestnik Evrazii) (52) », d’où une multiplicité de contentieux internes : Panarine et Bagramov ont par exemple critiqué les approches biologisantes, ethnicisantes et métapolitiques de Goumilev et de Douguine.

 

L’eurasisme reste un pragmatisme géopolitique qui, à rebours de l’idée eurosibérienne, prend en compte la diversité ethno-spirituelle des peuples autochtones de Sibérie. Quid en effet dans l’Eurosibérie ethnosphérique de leur existence ? Le territoire sibérien n’est pas un désert humain. Y vivent des peuples minoritaires autochtones tels les Samoyèdes, les Bouriates, les Yakoutes, etc. Il ne faut pas avoir à ce sujet une volonté assimilatrice comme l’appliquèrent les Russes tsaristes et les Soviétiques. La nature de la Russie est d’être multinationale. Entre ici les notions complémentaires d’ethnopolitique et de psychologie des peuples. « Il convient d’attacher la plus grande importance à l’étude de ces unités secondaires qu’en France on appelle régions et pays, déclare Abel Miroglio […]. Une bonne psychologie nationale ne peut se dispenser de s’appuyer sur la connaissance des diverses régions; bien sûr, elle la domine, elle ne s’y réduit pas; et pareillement la psychologie de la région exige, pour être bien conduite, l’étude de ses divers terroirs (53). » Par conséquent, si la société russe adopte une solution nationaliste telle que la défendent des « nationaux-démocrates » anti-Poutine à la mode Alexeï Navalny, elle perdra inévitablement les territoires sibériens. Or ce vaste espace participe pleinement à la civilisation russe. « La civilisation est un ensemble plus large qui peut contenir plusieurs cultures, juge Gaston Bouthoul. Car la civilisation est un complexe très général dont les dominantes sont les connaissances scientifiques et techniques et les principales doctrines philosophiques. Les cultures, tout en participant de la civilisation à laquelle elles appartiennent, présentent surtout des différences de traditions esthétiques, historiques et mythiques (54). » La civilisation russe est polyculturaliste qui est l’exact contraire radical du multiculturalisme marchand.

 

Voilà pourquoi Douguine assigne à l’Orthodoxie, au judaïsme, à l’islam et au chamanisme – animisme le rang de religions traditionnelles, ce que n’ont pas le catholicisme et les protestantismes représentés dans l’étranger proche par une multitude de sectes évangéliques d’origine étatsunienne. C’est ainsi qu’il faut comprendre son fameux propos : « Le rejet du chauvinisme, du racisme et de la xénophobie procède d’abord chez moi d’une fidélité à la philosophie des premiers Eurasistes, qui soulignaient de façon positive le mélange de races et d’ethnies dans la formation et le développement de l’identité russe et surtout grand-russe. Il est par ailleurs une conséquence logique des principes de la géopolitique, selon lesquels le territoire détermine en quelque sorte le destin de ceux qui y vivent (le Boden vaut plus que le Blut) (55) ». Rien de surprenant de la part d’Alexandre Douguine, traditionaliste de confession orthodoxe vieux-croyants. Il ajoute même que, pour lui, « le traditionalisme est la source de l’inspiration, le point de départ. Mais il faut le développer plus avant, le vivre, le penser et repenser (56) ».

 

Alexandre Douguine, en lecteur attentif de Carl Schmitt, systématise l’opposition entre la Terre et la Mer (57), entre les puissances telluriques et les puissances thalassocratiques. Alors que triomphe une « vie liquide » décrite par Zygmunt Bauman (58), sa démarche nettement tellurocratique est cohérente puisqu’elle s’appuie sur le Sol et non sur le Sang dont la nature constitue, en dernière analyse, un liquide. Et puis, en authentique homme de Tradition, Douguine insiste sur le fait, primordial à ses yeux, qu’ « un Eurasiste n’est donc nullement un “ habitant du continent eurasiatique ”. Il est bien plutôt l’homme qui assume volontairement la position d’une lutte existentielle, idéologique et métaphysique, contre l’américanisme, la globalisation et l’impérialisme des valeurs occidentales (la “ société ouverte ”, les “ droits de l’homme ”, la société de marché). Vous pouvez donc très bien être eurasiste en vivant en Amérique latine, au Canada, en Australie ou en Afrique (59) ». Marlène Laruelle considère néanmoins que « si l’eurasisme est bien un nationalisme, il se différencie des courants ethnonationalistes plus classiques par sa mise en valeur de l’État et non de l’ethnie, par son assimilation entre Russie et Eurasie, entre nation et Empire, et emprunte beaucoup au discours soviétique (60) ». Il est évident que les eurasistes pensent en terme d’empire et non en nation pourvue de « frontières naturelles » établies et reconnues. Guère suspect de cosmopolitisme, l’écrivain Vladimir Volkoff fait dire dans son roman uchronique, Alexandra, à Ivan Barsoff, l’un des personnages principaux qui emprunte pas mal des traits de l’auteur, qui est le Premier ministre de cette tsarine, que son empire russe « n’a pas de limites naturelles (à moins que ce soient les océans Arctique et Indien, Pacifique et Atlantique), il n’a pas d’unité linguistique, ni raciale, ni même religieuse : il est tissu autour d’une triple colonne torsadée constituée par l’orthodoxie, la monarchie et l’idéalisme du peuple russe servant de noyau aux autres (61) ». 

 

Par-delà les écrits de Guillaume Faye, de Jean Thiriart, de Maurice G. Dantec, des eurasistes ou des officiers nippons, tous veulent maîtriser le Heartland, ce « Cœur de la Terre ». Correspondant à l’ensemble Oural – Sibérie occidentale, cette notion revient au Britannique Halford Mackinder qui l’écrit en 1904 dans « Le pivot géographique de  l’Histoire ». Pour Mackinder, le Heartland est un espace inaccessible à la navigation depuis l’Océan. Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, « le concept de Heartland et celui d’Eurasie […] se recoupent partiellement (62) ». Il entérine ce qu’avance Zbignew Brzezinski à propos de cette zone-pivot : « Passant de l’échelle régionale à l’approche planétaire, la géopolitique postule que la prééminence sur le continent eurasien sert de point d’ancrage à la domination globale (63) ». Le grand géopolitologue étatsunien se réfère implicitement à la thèse de Mackinder pour qui contrôler le Heartland revient à dominer l’Île mondiale formée de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, et donc à maîtriser le monde entier. Cette célèbre formulation ne lui appartient pas. L’historien François Bluche rapporte qu’en novembre 1626, le chevalier de Razilly adresse à Richelieu un mémoire dans lequel est affirmé que « “ Quiconque est maître de la mer, a un grand pouvoir sur terre ”. [Cette trouvaille] poursuivra le Cardinal, l’obsédera, inspirera directement le Testament politique (64) ». « L’Eurasie demeure, en conséquence, l’échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale (65). » Il faut toutefois se garder des leurres propres au « géopolitisme ». Ce dernier « est venu combler le vide provoqué par les basses pressions idéologiques. Il ne s’agit pas de recourir à la géographie fondamentale – comme savoir scientifique et méthode d’analyse – pour démêler l’écheveau des conflits et tenter d’apporter des réponses aux défis des temps présents, mais d’une vision idéologique qui se limite à quelques pauvres axiomes : la Russie est située au cœur du Heartland et elle est appelée à dominer (66) ».

 

Attention cependant à ne pas verser dans le manichéisme géopolitique ! Toute véritable puissance doit d’abord se penser amphibie, car, à la Terre et à la Mer, une stratégie complète s’assure maintenant de la projection des forces tout en couvrant les dimensions aérienne, sous-marine, spatiale ainsi que le cyberespace et la guerre de l’information. C’est ainsi qu’il faut saisir qu’à la suite de Robert Steuckers, « l’eurasisme, dans notre optique, relève bien plutôt d’un concept géographique et stratégique (67) ».

 

appel_eurasie_cov_500.jpgDe nouvelles études sur les écrits de Mackinder démontrent en fait qu’il attachait une importance cruciale au Centreland, la « Terre centrale arabe », qui coïncide avec le Moyen-Orient. Et puis, que se soit l’Eurosibérie ou l’Eurasie, l’autorité organisatrice de l’espace politique ainsi créé doit se préoccuper de la gestion des immenses frontières terrestres et maritimes. Actuellement, les États-Unis ont beau avoir fortifié leur mur en face du Mexique, ils n’arrivent pas à contenir les flux migratoires clandestins des Latinos. L’Union pseudo-européenne est incapable de ralentir la submersion migratoire à travers la Méditerranée. Même si toutes les frontières eurosibériennes étaient sous surveillance électronique permanente et si était appliquée une préférence européenne, à la rigueur nationale, voire ethno-régionale, il est probable que cela freinerait l’immigration, mais ne l’arrêterait pas, à moins d’accepter la décroissance pour soi, une économie de puissance pour la communauté géopolitique et la fin de la libre circulation pour tous en assignant à chacun un territoire de vie précis.

 

Vu leur superficie, l’Eurosibérie ou l’Eurasie n’incarnent-elles pas de véritables démesures géopolitiques ? Si oui, elles portent en leur sein des germes inévitables de schisme civilisationnel comme l’a bien vu en poète-visionnaire le romancier Jean-Claude Albert-Weill. Dans Sibéria, le troisième et dernier volume de L’Altermonde, magnifique fresque uchronique qui dépeint une Eurosibérie fière d’elle-même et rare roman vraiment néo-droitiste de langue française (68), on perçoit les premières divergences entre une vieille Europe, adepte du Chat, et une nouvelle, installée en Sibérie, qui vénère le Rat.

 

Le risque d’éclatement demeure sous-jacent en Russie,  particulièrement en Sibérie. Dès les années 1860 se manifestait un mouvement indépendantiste sibérien de Grigori Potanine, chantre de « La Sibérie aux Sibériens ! ». Libéral nationalitaire, ce mouvement fomenta vers 1865 une insurrection qui aurait bénéficié de l’appui de citoyens américains et d’exilés polonais. Quelques années plus tôt, vers 1856 – 1857, des entreprises étatsuniennes se proposaient de financer l’entière réalisation de voies ferrées entre Irkoutsk et Tchita. La Russie déclina bien sûr la proposition. Pendant la guerre civile russe, Potanine présida un gouvernement provisoire sibérien hostile à la fois aux « Rouges » et aux « Blancs ». Ce séparatisme continue encore. En octobre 1993, en pleine crise politique, Sverdlovsk adopta une constitution pour la « République ouralienne ». Plus récemment, en 2010, le F.S.B. s’inquiéta de l’activisme du groupuscule Solution nationale pour la Sibérie qui célèbre Potanine… Il est à parier que des officines occidentales couvent d’un grand intérêt d’éventuelles séditions sibériennes qui, si elles réussissaient, briseraient définitivement tout projet d’eurasisme ou d’Eurosibérie.

 

L’Eurosibérie « est un “ paradigme ”, c’est-à-dire un idéal, un modèle, un objectif qui comporte la dimension d’un mythe concret, agissant et mobilisateur, annonce Guillaume Faye (69) ». Il s’agit d’un mythe au sens sorélien du terme qui comporte le risque de remettre à plus tard l’action décisive. Pour y remédier, faisons nôtre le slogan du penseur écologiste Bernard Charbonneau : « Penser global, agir local ». Si le global est ici l’idéal eurosibérien, voire eurasiste, l’action locale suppose en amont un lent et patient travail fractionnaire d’édification d’une contre-société identitaire en sécession croissante de la présente société multiculturaliste marchande avariée. Par la constitution informelle mais tangibles de B.A.D. (bases autonomes durables), « il faut, en lisière du Système, construire un espace où incuber d’autres structures sociales et mentales. À l’intérieur de cet espace autonomisé, il sera possible de reconstituer les structures de l’enracinement (70) ».

 

Les zélotes du métissage planétaire se trompent. L’enracinement n’est ni l’enfermement ou le repli sur soi. Soutenir un enracinement multiple ou plus exactement un enracinement multiscalaire – à plusieurs échelles d’espace différencié – paraît le meilleur moyen de concilier l’amour de sa petite patrie, la fidélité envers sa patrie historique et l’ardent désir d’œuvrer en faveur de sa grande patrie continentale quelque que soit sa désignation, car « l’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin d’avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie (71) ». N’oublions jamais qu’au-delà des enjeux géopolitiques, notre combat essentiel demeure la persistance de notre intégrité d’Albo-Européen.

 

Je vous remercie.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Cf. la tribune délirante, summum de politiquement correct, de Thimothy Snyder, « La Russie contre Maïdan », in Le Monde, 23 et 24 février 2014; « Poutine doit écraser le virus de Maïdan… Entretien avec Lilia Chevtsova par Vincent Jauvert », in Le Nouvel Observateur, 27 février 2014; Bruno Tertrais, « La rupture ukrainienne », in Le Figaro, 25 avril 2014; Chantal Delsol, « Occident – Russie : modernité contre tradition ? », in Le Figaro, 30 avril 2014; Jean-Marie Chauvier, « Eurasie, le “ choc des civilisations ” version russe », in Le Monde diplomatique, mai 2014; Vincent Jauvert, « Le Raspoutine de Poutine », in Le Nouvel Observateur, 1er mai 2014; Isabelle Lasserre, « Grande serbie, Grande Russie, une idéologie commune », in Le Figaro, 6 mai 2014, etc.

 

2 : Ainsi, dans Le Monde du 18 janvier 2001, Marie Jégo évoquait-elle le projet poutinien de restauration d’un ensemble néo-soviétique en se référant aux Fondements de géopolitique (non traduit) de Douguine.

 

3 : Sur les œuvres de Douguine disponibles en français, se reporter à Georges Feltin-Tracol, « Rencontre avec Alexandre Douguine », in Réflexions à l’Est, Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », Billère, 2012, note 5 p. 220. On rajoutera depuis la parution de cet ouvrage : Alexandre Douguine, L’appel de l’Eurasie. Conversation avec Alain de Benoist, Avatar, coll. « Heartland », Étampes, 2013; Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique. La Russie et les idées politiques du XXIe siècle, Ars Magna Éditions, Nantes, 2012; Alexandre Douguine, Pour une théorie du monde multipolaire, Ars Magna Éditions, Nantes, 2013.

 

4 : Guillaume Faye, L’archéofuturisme, L’Æncre, Paris, 1998, p. 192.

 

5 : Sur ce projet mitterrandien méconnu, cf. Roland Dumas, « Un projet mort-né : la Confédération européenne », in Politique étrangère, volume 66, n° 3, 2001, pp. 687 – 703.

 

6 : Guillaume Faye, L’archéofuturisme, op. cit., p. 192.

 

7 : Idem, p. 194.

 

8 : cf. Guillaume Faye, « Pour en finir avec la civilisation occidentale », in Éléments, n° 34, avril – mai 1980, pp. 5 – 11.

 

9 : Guillaume Faye, L’archéofuturisme, op. cit., p. 75, souligné par l’auteur.

 

10 : cf. Guillaume Faye, « Il n’y a pas de “ monde blanc ” », in Éléments, n° 34, avril – mai 1980, p. 6.

 

11 : Jean Cau, Discours de la décadence, Copernic, coll. « Cartouche », Paris, 1978 pp. 164 – 165.

 

12 : Idem, p. 175, souligné par l’auteur.

 

13 : Id., p. 182, souligné par l’auteur.

 

14 : Id., p. 183, souligné par l’auteur.

 

15 : Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons. Manifeste de la résistance européenne, L’Æncre, Paris, 2001, p. 119.

 

16 : Id., p. 123, souligné par l’auteur.

 

17 : Id., p. 124.

 

18 : Tom Clancy, L’Ours et le Dragon, Albin Michel, Paris, 2001 (1re édition originale en 2000), deux tomes.

 

19 : Maurice G. Dantec, Le théâtre des opérations 2000 – 2001. Laboratoire de catastrophe générale, Gallimard, Paris, 2001, pp. 594 – 595.

 

20 : L’Édit de Caracalla ou Plaidoyer pour des États-Unis d’Occident, par Xavier de C***, traduit de l’anglais (américain), et suivi d’une épitaphe par Régis Debray, Fayard, Paris, 2002.

 

21 : Jean-Sylvestre Mongrenier, Dictionnaire géopolitique de la défense européenne. Du traité de Bruxelles à la Constitution européenne, Éditions Unicomm, coll. « Abécédaire Société – Défense européenne », Paris, 2005, p. 235.

 

22 : « Contre le communisme ou l’islamisation, je me suis toujours battu pour préserver notre identité. Entretien avec Jean-Marie Le Pen », in Minute, 28 décembre 2011, p. 5.

 

23 : Maurice G. Dantec, American Black Box. Le théâtre des opérations 2002 – 2006, Albin Michel, Paris, 2007, p. 174.

 

24 : Idem, p. 119.

 

25 : Id., p. 66.

 

26 : Id., p. 122.

 

27 : Rodolphe Badinand, Requiem pour la Contre-Révolution. Et autres essais impérieux, Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », Billère, 2009, pp. 123 – 124.

 

28 : Cf. Francis Parker Yockey, Le prophète de l’Imperium, Avatar, coll. « Heartland », Paris -  Dun Carraig, 2004; Francis Parker Yockey, Imperium. La philosophie de l’histoire et de la politique, Avatar, coll. « Heartland », Paris -  Dun Carraig, 2008 (1re édition originale en 1948); Francis Parker Yockey, L’Ennemi de l’Europe, Ars Magna Éditions, Nantes, 2011 (1re édition originale en 1956).

 

29 : cf. Jean Thiriart, Un Empire de quatre cents millions d’hommes, l’Europe. La naissance d’une nation, au départ d’un parti historique, Avatar, coll. « Heartland », Paris -  Dublin, 2007 (1re édition originale en 1964).

 

30 : Jean Thiriart, « Europe : l’État-nation politique », in Nationalisme et République, n° 8, 1er juin 1992, p. 3.

 

31 : Jean Thiriart, art. cit., p. 5.

 

32 : Idem, p. 6, souligné par l’auteur.

 

33 : Aymeric Chauprade, Géopolitique. Constantes et changements dans l’histoire, Ellipses, Paris, 2003, p. 475.

 

34 : Sur l’histoire et les principales lignes de force de l’eurasisme, on  consultera avec un très grand profit de Marlène Laruelle, L’idéologie eurasiste russe. Ou comment penser l’empire, L’Harmattan, coll. « Essais historiques », Paris, 1999; Mythe aryen et rêve impérial dans la Russie du XXIe siècle, C.N.R.S. – Éditions, coll. « Mondes russes. États, sociétés, nations », Paris, 2005; La quête d’une identité impériale. Le néo-eurasisme dans la Russie contemporaine, Petra Éditions, 2007; Le nouveau nationalisme russe. Des repères pour comprendre, L’Œuvre Éditions, Paris, 2010; de Lorraine de Meaux, La Russie et la tentation de l’Orient, Fayard, Paris, 2010; de Georges Nivat, Vers la fin du mythe russe. Essais sur la culture russe de Gogol à nos jours, L’Âge d’Homme, coll. « Slavica », Lausanne, 1982, en particulier « Du “ panmongolisme ” au “ mouvement eurasien ” », pp. 138 – 155; Vivre en russe, L’Âge d’Homme, coll. « Slavica », Lausanne, 2007, en particulier « Les paradoxes de l’« affirmation eurasienne » », pp. 81 – 102.

 

35 : Cf. sur le blogue de Lionel Baland, « Secteur droit entre en   politique », mis en ligne le 6 mars 2014.

 

36 : Alain Cagnat, « Europe, Eurasie, Eurosibérie, l’éclairage géopolitique », in Terre et Peuple, n° 59, Équinoxe de Printemps 2014, p. 18.

 

37 : « La Russie vue par les Biélorusses », mis en ligne sur Le Courrier de la Russie, le 13 décembre 2013, cf. http://www.lecourrierderussie.com/2013/12/la-russie-vue-par-les-bielorusses/

 

38 : « La Russie vue par les Biélorusses. En coulisses… », mis en ligne sur Le Courrier de la Russie, le 13 décembre 2013, cf. http://www.lecourrierderussie.com/2013/12/la-russie-vue-par-les-bielorusses/2/

 

39 : Alexandre Baounov, « Entre Kiev et Moscou », in La Russie d’aujourd’hui, supplément du Figaro, le 18 décembre 2013.

 

40 : Alexandre Soljénitsyne, Comment réaménager notre Russie ? Réflexions dans la mesure de mes forces, Fayard, Paris, 1990, traduit par Geneviève et José Johannet, p. 23, souligné par l’auteur.

 

41 : cf. Éléments, « La Russie : le dernier empire ? », n° 57 – 58, printemps 1986, pp. 19 – 41.

 

42 : cf. Alexandre Douguine, « Evola entre la droite et la gauche », collectif, Evola envers et contre tous !, Avatar, coll. «Orientation», Étampes -  Dun Carraig, 2010.

 

43 : Marlène Laruelle, « Le renouveau des courants eurasistes en Russie : socle idéologique commun et diversité d’approches », in Slavica occitania, n° 11, 2000, p. 156.

 

44 : Marlène Laruelle, « De l’eurasisme au néo-eurasisme : à la recherche du Troisième Continent », in sous la direction de Hervé Coutau-Bégarie et Martin Motte, Approches de la géopolitique. De l’Antiquité au XXIe siècle, Économica, coll. « Bibliothèque Stratégique », Paris, 2013, p. 664.

 

45 : in Libération, 15 août 2007.

 

46 : Marlène Laruelle, « L’Extrême-Orient russe : la carte asiatique », in Questions Internationales, n° 57, septembre – octobre 2012, pp. 67 – 68.

 

47 : Tancrède Josserand, « L’eurasisme turc. La steppe comme ligne d’horizon », in Conflits, n° 1, avril – mai 2014, pp. 62 – 64.

 

48 : Jean-Sylvestre Mongrenier, Dictionnaire géopolitique de la défense européenne, op. cit., pp. 135 – 136.

 

49 : cf. Cécile de La Guérivière, « La Chine veut faire rouler un T.G.V. jusqu’aux États-Unis », in Le Figaro, 10 et 11 mai 2014.

 

50 : Jacques Sapir, La Mandchourie oubliée. Grandeur et démesure de l’art de la guerre soviétique, Éditions du Rocher, coll. « L’art de la guerre », Monaco, 1996.

 

51 : Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande. Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, Les Éditions du Lore, Chevaigné, 2014, p. 131.

 

52 : Marlène Laruelle, « Le renouveau des courants eurasistes en Russie », art. cit., p. 159.

 

53 : Abel Miroglio, La psychologie des peuples, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n° 798, Paris, 1971, p. 7, souligné par l’auteur.

 

54 : Gaston Bouthoul, Les mentalités, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n° 545, Paris, 1952, p. 76, souligné par l’auteur.

 

55 : « Qu’est-ce que l’eurasisme ? Une conversation avec Alexandre Douguine », in Krisis, n° 32, juin 2009, p. 153.

 

56 : « La quatrième théorie politique d’Alexandre Douguine. Entretien », in Rébellion, n° 15, mars – avril 2012, p. 16.

 

57 : cf. Carl Schmitt, Terre et Mer. Un point de vue sur l’histoire mondiale, Le Labyrinthe, coll. « Les cahiers de la nouvelle droite », 1985, introduction et postface de Julien Freund, traduit par Jean-Louis Pesteil.

 

58 : cf. Zygmunt Bauman, La vie liquide, Éditions du Rouergue / Chambon, coll. « Les incorrects », Arles, 2006.

 

59 : « Qu’est-ce que l’eurasisme ? », art. cit., p. 127.

 

60 : Marlène Laruelle, « De l’eurasisme au néo-eurasisme : à la recherche du Troisième Continent », op. cit., p. 681.

 

61 : Jacqueline Dauxois et Vladimir Volkoff, Alexandra, Albin Michel, Paris, 1994, p. 444.

 

62 : Jean-Sylvestre Mongrenier, La Russie menace-t-elle l’Occident ?, Choiseul, Paris, 2009, p. 100.

 

63 : Zbignew Brzezinski, Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde, Fayard, coll. « Pluriel », Paris, 2010 (1re édition originale en 1997), traduction de Michel Bessière et Michelle Herpe-Voslinsky, pp. 66 – 67.

 

64 : François Bluche, Richelieu, Perrin, Paris, 2003, p. 136.

 

65 : Zbignew Brzezinski, op. cit., pp. 59 et 61.

 

66 : Jean-Sylvestre Mongrenier, La Russie menace-t-elle l’Occident ?, op. cit., pp. 97 – 98.

 

67 : Robert Steuckers, « Eurasisme et atlantisme : quelques réflexions intemporelles et impertinentes », mis en ligne sur Euro-Synergies, le 20 mars 2009.

 

68 : Jean-Claude Albert-Weill, L’Altermonde, Éditions Gills Club La Panfoulia, Paris, 2004.

 

69 : Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons, op. cit., p. 124, souligné par l’auteur.

 

70 : Serge Ayoub, Michel Drac, Marion Thibaud, G5G. Une déclaration de guerre, Les Éditions du Pont d’Arcole, Paris, 2012, p. 18.

 

71 : Simone Weil, L’enracinement, Gallimard, coll. « Folio – Essais », Paris, 1949, p. 61.


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mercredi, 25 juin 2014

En Espagne, on boycotte le Coca !

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En Espagne, on boycotte le Coca !

Ex: http://www.zejournal.mobi 
 

La filiale espagnole de la marque Coca-Cola a annoncé un énorme plan social le 22 janvier 2014, prévoyant la fermeture de quatre usines et le licenciement de plus d’un millier de salariés. Peu concernée par la terrible crise systémique espagnole et le taux de chômage endémique en Espagne, Coca-Cola n’a pas fait dans le détail.

La réponse ne s’est pas fait attendre. D’abord de manière assez classique avec une grève et des manifestations, puis de façon plus originale avec un appel au boycott des produits de la marque, comme l’indique un article du site internet de Courrier International en date du 18 juin 2014. Le slogan des salariés espagnols de Coca-Cola, patriotique et social, est éloquent : « Si Madrid ne fabrique plus de Coca-Cola, Madrid n’en boira plus. »

On pouvait douter du succès d’une telle initiative dans une Europe américanisée accro auxboissons gazeuses et trop sucrées du géant américain. Et pourtant, la consigne a été largement suivie par le peuple espagnol, et particulièrement dans les régions du centre (Vieille Castille, La Manche, Estrémadure et Madrid). Le journal El Economista a révélé que les ventes de la marque avaient diminué de moitié en Février, par rapport aux chiffres de l’année 2013. Il s’agit même de la plus grosse chute jamais enregistrée par la marque ! Le boycott a donc porté un dur coup à cette entreprise hégémonique, ô combien symbolique de la globalisation sans visage. Un coup durable, car les experts estiment même que les ventes ne devraient pas remonter avant 2017.

Quelle meilleure arme contre ces entreprises américaines qui licencient dans notre Europe encrise que de boycotter leurs produits ? C’est le seul langage qu’ils peuvent comprendre, et puis ne sommes-nous pas suffisamment compétents pour produire nous-mêmes des boissons gazeuses de qualité plus respectueuses de la santé ? Coca-Cola jouit d’une situation quasi monopolistique sur son secteur de marché malgré les initiatives de boissons régionales comparables, tel le « coca » breton Breizh-Cola. La lutte contre la crise, au-delà des ajustements nécessaires des matières bancaires, financières et monétaires, passera par plus d’intelligence économique et d’innovation. Nous devons lutter sur le terrain de ces grands groupes et non nous soumettre et consommer sans réfléchir alors qu’ils ferment leurs usines.

L’idée des manifestants espagnols est donc brillante car d’une efficacité redoutable. Imaginons une telle chose à l’échelle européenne, ce serait un moyen de nous faire respecter, de montrer que nous ne sommes pas de dociles moutons de Panurge prêts à acheter tout ce que l’on nous demandera. Affirmons que nous sommes lassés des films débiles et des boissons mauvaises pour la santé, préférons La Grande Belleza de Paolo Sorrentino et une limonade française biologique.


- Source : IRIB

FEMEN ou l’art de se mettre au service de l’impérialisme

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FEMEN ou l’art de se mettre au service de l’impérialisme

Le groupe d’origine ukrainienne Femen, présenté en Occident comme un groupe féministe à l’avant-garde de la lutte contre le patriarcat et le fascisme, a pris ces derniers mois une part active dans le mouvement ayant servi à renverser le gouvernement de l’ex président ukrainien Viktor Ianoukovytch, qui a cédé la place au gouvernement fascisant actuel issu des violences de la place Maïdan.

Afin de leur assurer une certaine médiatisation, les Femen se revendiquent du sextrémisme, féminisme radical qui se veut selon Inna Chevchtchenko, une des cofondatrices du mouvement, « un nouveau type d’activisme féminin qui est certes agressif mais encore non-violent, provocateur mais délivrant un message clair ». Les Femen sont devenues internationalement connues pour avoir organisé des actions volontairement provocatrices.

Le 12 février 2013, les Femen se sont ainsi exhibé seins nus dans Notre-Dame de Paris pour fêter à leur manière la démission du pape Benoît XVI.

Le 3 avril de la même année, trois membres du mouvement féministe ont brûlé un drapeau dit « salafiste » (en fait, un drapeau noir barré de la profession de foi des musulmans) devant la Grande Mosquée de Paris, en exhibant sur leur torse dénudé l’inscription : « Les femmes arabes contre les islamistes », « Liberté pour les femmes », et « Merde à vos morales ». Les FEMEN entendaient dénoncer l’Islam intégriste.

Le lendemain, les Femen ont organisé une action coup de poing dans différentes villes d’Europe. À Berlin, six militantes ont manifesté la poitrine nue devant le plus ancien lieu de culte musulman de la capitale allemande, la mosquée Ahmadiyya, scandant en cœur « Freedom for women » ou encore « Fuck islamism ».

Ces formes de lutte qui sont à des années lumières des pratiques des mouvements féministes ont atteint leur apogée le 2 mai 2014 lorsqu’une des membres du groupe a posé devant la maison des syndicats d’Odessa que les putschistes de Kiev venaient d’assiéger après y avoir mis le feu à l’aide de cocktails Molotov. Trente-huit personnes, essentiellement des militants antifascistes, perdirent la vie dans cet incendie.

Le discours des Femen n’a pas résisté longtemps à l’épreuve des faits : leur apparente radicalité sert à accréditer des groupes ouvertement au service de l’impérialisme. Il faut absolument tenir éveillé notre sens critique dans cette affaire et dénoncer comme il convient toute récupération du patrimoine féministe et antifasciste.

La presse occidentale présente les Femen comme un groupe féministe courageux, n’hésitant pas à protester avec véhémence contre certains rassemblements du Front national et d’autres mouvements se revendiquant de l’extrême-droite. Ce qui n’est pas suffisant pour les classer péremptoirement comme antifascistes. Car les Femen ont officiellement dit leur soutien à une alliance politique en Ukraine avec le parti Svoboda, un parti nationaliste, et fréquentent à l’occasion des skinheads.

Loin de tomber dans le panneau, des étudiantes de Birmingham créèrent en avril 2013 le mouvement Muslim Women Against Femen (Femmes musulmanes contre les Femen). Elles considèrent à juste titre que les Femen sont islamophobes et impérialistes. Ce groupe lancera notamment une campagne sur Internet dont le slogan « Muslimah Pride » (Fière d’être musulmane) interpelle face à l’indécence de celles qui s’autoproclament féministes.

En France, on ne voit pourtant pas les choses sous le même angle. Olivier Ciappa est l’auteur du nouveau timbre Marianne que François Hollande dévoila le 14 juillet 2013. S’il a choisi Inna Chevchtchenko comme modèle principal, « c’est parce qu’il est évident que la Marianne de 1789 aurait été une Femen. Parce qu’elle a les seins nus … Mais aussi en raison des valeurs qu’elle défend. Les Femen ne militent pour rien d’autre que la liberté, l’égalité et la fraternité. Il n’y avait pas pour moi de meilleur symbole ». La nominée réagira rapidement sur Twitter : « désormais, tous les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre ».

Ces pseudo-rebelles soutenues par un des pays phares de l’impérialisme occidental sont bel et bien protégées par le système. Difficile de croire qu’elles n’en sont pas un des rouages. Elles en sont en tout cas les idiotes utiles. Et ça, tout le monde en conviendra aisément…

Capitaine Martin.

Poolse minister BuZa: Alliantie met VS is waardeloos en schadelijk


Minister van BuZa Sikorski, in het openbaar pro-VS, maar achter de schermen bepaald niet.

 
Poolse minister BuZa: Alliantie met VS is waardeloos en schadelijk

Een Pools magazine is in het bezit gekomen van een geluidsopname waarop te horen is hoe minister van Buitenlandse Zaken Radek Sikorski de alliantie met de VS waardeloos noemt, en ‘zelfs schadelijk, omdat deze een vals gevoel van veiligheid creëert. We zijn sukkels, absolute sukkels. Het probleem in Polen is dat we amper trots en een laag zelfbeeld hebben.’ Het Poolse ministerie van BuZa weigerde commentaar te geven, maar ontkende niet dat Sikorski dit had gezegd.

Het magazine Wprost publiceerde enkel een gedeeltelijk transcript van Sikorski’s gesprek met de voormalige minister van Financiën, dat in het voorjaar zou hebben plaatsgevonden. De geluidsopname zelf wordt vandaag of morgen vrijgegeven. Het in het geheim opnemen van een persoonlijk gesprek is in Polen overigens een misdrijf.

Sikorski gebruikte platte taal bij zijn stelling dat de alliantie met de VS de relatie met de twee belangrijkste buurlanden, Rusland en Duitsland, zou kunnen beschadigen. Zijn standpunt is des te opmerkelijker als bedacht wordt dat hij eerder forse kritiek uitte op de bemoeienissen van het Kremlin in Oekraïne, en in het verleden doorgaans een grote voorstander van sterke banden met de VS was.

Kandidaat om Ashton op te volgen

De Poolse regering schoof Sikorski onlangs naar voren als kandidaat om EU-buitenlandchef Catherine Ashton op te volgen. Door de opname zal niet alleen zijn kandidatuur in gevaar komen, maar ook zijn positie in de regering. Politiek analist Rafal Chwedoruk denkt dan ook dat er sprake is van een intern machtsspelletje. Sommige Polen vermoeden dat Rusland daar een rol bij heeft gespeeld, omdat het Kremlin gebaat zou zijn bij het destabiliseren van het land.

Centrale Bank zweert samen met regering

Vorige week veroorzaakte Wprost ook al een politieke storm met een geluidsopname van een gesprek tussen Marek Belka, hoofd van de Centrale Bank, en minister van Binnenlandse Zaken Bartlomiej Sienkiewicz. Te horen was hoe beide heren overlegden hoe de bank de regerende partij in 2015 aan een nieuwe verkiezingsoverwinning kan helpen, wat een schending is van de onafhankelijkheid van de Centrale Bank. Critici eisten onmiddellijk het aftreden van de pro-EU regering van premier Donald Tusk.

‘Obama catastrofaal voor Europa’

In 2008 waarschuwde de bekende Bush-criticus Webster Tarpley dat de toen zojuist gekozen president Barack Obama ‘catastrofaal’ zou zijn voor de wereld, maar vooral voor Europa. Hij voorspelde dat Obama zou aansturen op een politiek en uiteindelijk ook militair conflict met Rusland, en daarbij geen seconde zou aarzelen om Europa op te offeren.

Xander

(1) Breitbart

mardi, 24 juin 2014

Kremlin wil wereldwijde anti-dollar alliantie

 

Kremlin wil wereldwijde anti-dollar alliantie om agressie VS te stoppen

‘Gigantische verliezen voor Europa als EU kant van Amerika blijft kiezen

TTIP-vrijhandelsverdrag maakt Europa tot economische kolonie van VS’

Sergey Glazyev, een belangrijke adviseur van de Russische president Vladimir Putin die als het brein achter de Euraziatische Unie wordt gezien, stelt het Kremlin voor om een wereldwijde anti-dollar alliantie te vormen om de Amerikaanse agressieve buitenlandse politiek te stoppen en Washington te dwingen de door het Westen aangestoken burgeroorlog in Oekraïne te beëindigen. Voor degenen die doorgaans beweren dat Rusland dat financieel nooit zal redden: het begrotingsoverschot van het land zal dit jaar waarschijnlijk stijgen naar $ 35 miljard, wat in de verste verte niet lijkt op de $ 200 miljard kapitaalvlucht waar ECB-president Draghi recent voor waarschuwde.

Het tijdperk van uitsluitend dreigen met woorden lijkt definitief afgelopen – althans, wat de Russen betreft. De strategie die Glazyev in maart voorstelde, namelijk om als vergelding voor de Westerse sancties Amerikaanse staatsobligaties te dumpen, blijkt heel goed te hebben gewerkt. De EU, bevreesd voor onder andere een dichte gaskraan van Gazprom, blokkeerde nog zwaardere sancties, en Moskou sloot een miljardendeal met Beijing om nieuwe gasleveranties aan China niet langer in dollars, maar in roebels en yuans af te rekenen.

Nieuwe sancties zullen EU keihard treffen

Hoewel de Westerse media nauwelijks nog over de crisis in Oekraïne berichten –en dat ondanks het feit dat er aan beide kanten veel slachtoffers blijven vallen- is het Kremlin nog steeds van mening dat het Witte Huis een Russische invasie van Oekraïne probeert uit te lokken. Mocht dat inderdaad gebeuren, dan zal Amerika nieuwe sancties instellen en Europa dwingen hetzelfde te doen, waardoor Russische bedrijven hun schulden bij Europese banken niet meer zullen kunnen of willen terugbetalen.

Daarom zal deze ‘derde fase’ van de sancties volgens Glazyev gigantisch kostbaar worden voor de EU. Putins adviseur schat de verliezen voor Europa in op hoger dan € 1 biljoen, wat de toch al wankele Europese economie een enorme klap zal geven. Hardere sancties zullen tevens de gasleveranties van Gazprom verminderen of zelfs stopzetten, waardoor Europa gedwongen wordt om het vele malen duurdere vloeibare Amerikaanse aardgas te kopen.*

* Nog even los van het feit dat de VS pas over een jaar of 10 voldoende terminalcapaciteit heeft om het eventuele wegvallen van de Russische gasleveranties aan Europa te kunnen compenseren. Zoals we laatst al schreven zal de schaliegashype tegen die tijd hoogstwaarschijnlijk voorbij zijn omdat de meeste Amerikaanse bronnen nu al vrijwel zijn uitgeput.

‘Vrijhandelsverdrag maakt Europa tot kolonie VS’

Glazyev legt daarom een plan op tafel om ‘de economische kracht van de VS te ondermijnen’ en Amerika zo te dwingen de burgeroorlog in Oekraïne te beëindigen. Hij is van mening dat het doen instorten van het dollarsysteem de enige manier om te voorkomen dat de VS een nieuwe Koude Oorlog begint.

Amerika zou Europa in een nieuwe wapenwedloop met Rusland willen lokken om daarmee de grip op ons continent te verstevigen. Daar komt bij dat het TTIP vrijhandelsverdrag Europa feitelijk tot een economische kolonie van Amerika maakt. Volgens Glazyev zal een nieuwe –koude en/of hete- oorlog in Europa enkel gunstig zijn voor de VS, en de EU juist in ernstige problemen brengen.

‘Stop Amerika’s oorlogsmachine’

Het ‘mastermind’ achter de in de maak zijn Euraziatische Economische Unie wil daarom dat Rusland met zoveel mogelijk andere landen de drijvende kracht achter de Amerikaanse oorlogsmachine stopt: de dollarpers van de Federal Reserve. Hij hoopt dat er een brede alliantie kan worden gevormd van landen die de dollar willen laten vallen, zowel bij hun internationale handel als in hun buitenlandse valutareserves.

Europese bedrijven willen geen sancties

Het Europese bedrijfsleven zou daarin het voortouw moeten nemen, betoogt Glazyev, omdat dat verreweg het meeste te verliezen heeft als het Amerika lukt om Europa te betrekken in een nieuwe Koude Oorlog en aanverwante wapenwedloop. Getuige de krachtige lobby van Duitse, Franse, Italiaanse en Australische bedrijven om de sancties tegen Rusland op te heffen, lijkt Glazyev nu al het gelijk aan zijn kant te krijgen.

VS drijft EU in armen van Rusland

Daar waar het Witte Huis de crisis in Oekraïne deed ontstaan om nog meer controle over de EU te krijgen en Rusland in de tang te nemen, lijkt dus het tegendeel te gebeuren, en zou Europa zich juist wel eens sterker van Amerika kunnen gaan afkeren, wat de positie van de dollar als wereldreservemunt verder zal ondermijnen. Teken aan de wand is dat bijna alle klanten van Gazprom zich onlangs bereid toonden de dollar in te ruilen voor de euro (zie hyperlink onderaan).


Xander

(1) Zero Hedge

Zie ook o.a.:

15-06: Grote man achter Putin beschouwt VS als rijk van de Antichrist
14-06: Vier Russische bommenwerpers dringen luchtruim Californië binnen
08-06: Bijna alle klanten Gazprom ruilen dollar in voor euro
07-06: ‘Rusland en China vrezen Amerikaanse kernaanval’
22-05: Chinese president wil bondgenootschap met Rusland en Iran
17-05: Oud-kanselier Schmidt hekelt grootheidswaanzin EU en waarschuwt voor WO-3
15-05: Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS; België koopt juist $ 200 miljard
14-05: Gazprom: Europa moet Russisch gas in roebels gaan betalen
11-05: Crisis Oekraïne: NAVO wil permanent troepen aan grenzen met Rusland
14-04: Rusland waarschuwt Westen met nieuwe lancering intercontinentale raket
07-04: Adviseur Putin waarschuwt EU voor € 1 biljoen verlies en wereldoorlog
29-03: Obama drijft mensheid naar laatste wereldoorlog

Quand les États-Unis proposent 20.000 dollars aux “pro-TTIP”

Quand les États-Unis proposent 20.000 dollars aux “pro-TTIP”

Ex: http://fortune.fdesouche.com

L’ambassade des États-Unis à Berlin propose aux défenseurs d’un partenariat transatlantique qui souhaiteraient mettre en place un débat “positif” sur le sujet, de soutenir leur projet financièrement.

Voilà de quoi irriter un peu plus les détracteurs du projet de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), à l’heure où l’opacité des négociations est plus que jamais montrée du doigt. Outre-Rhin, il a suffit d’un tweet pour mettre le feu aux poudres.

Il faut dire que celui-ci (en allemand) est plutôt surprenant:

[NDLR traduction : Vous souhaitez faire connaître le TTIP ? Nous aussi ! Nous finançons vos projets à hauteur de 20.000 dollars. Ambassade des États-Unis à Berlin. 17 juin 2014]

De la propagande ?

L’ambassade américaine propose en effet aux partisans d’un vaste accord de libre-échange américano-européen qui seraient insatisfaits de la couverture médiatique négative dont il fait l’objet d’envoyer leurs idées et projets afin d’organiser un débat “positif” sur le sujet.

“Nous vous soutiendrons !”, assure l’ambassade américaine de Berlin qui promet une aide financière pouvant aller jusqu’à…20.000 dollars.

Il faut pour cela de remplir un formulaire en ligne et de le retourner par voie postale, ou par mail à l’ambassade berlinoise.

De quoi faire sortir de leurs gonds les “anti-TTIP”. Viralité des réseaux sociaux oblige, les internautes n’ont pas tardé à déplorer une telle démarche de la part des Américains, que certains associent à une certaine forme de propagande.

“Relever le niveau du débat”

Pour se défendre, l’ambassade américaine a expliqué que sa démarche visait à “relever le niveau” des discussions sur le sujet. Déplorant les sempiternelles et réductrices craintes de l’importation de poulet au chlore et de bœuf aux hormones, cité par Euractiv, le diplomate américain Peter Claussen explique :

“Nous cherchions des moyens pour encourager les gens à confronter différents points de vue en leur ouvrant un espace et en leur posant la question suivante: le monde entier est-il contre le projet ou existe-t-il certaines personnes qui ont un point de vue différent sur la question ? Nous voulions ouvrir le dialogue, ce qui est la raison d’être des médias”.

“Écouter la voix des opposants”

Mais cette démarche, aussi “citoyenne” soit-elle, n’a pas à être celle d’une administration publique, selon Corporate Europe Observatory (CEO). Cité par le même site, Pia Eberhardt, porte-parole du CEO, un groupe militant contre le lobby des multinationales, explique ainsi:

“Ce serait une initiative acceptable si elle venait de l’industrie. Le gouvernement américain a toutefois le devoir de négocier au nom de tous ses citoyens et non juste pour la grande industrie. Si de larges pans de la population se révèlent contre l’accord, l’attitude appropriée serait de reconsidérer [le projet] et d’écouter les voix de ses opposants”.

Pour l’heure, le sixième cycle des négociations doit commencer le 14 juillet à Bruxelles, dans l’opacité la plus complète.

La Tribune