Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 23 avril 2014

Les Tatars de Crimée

media_xll_6562579.jpg

Les Tatars de Crimée

Lors des récents troubles en Ukraine consécutifs au rapprochement du président Viktor Yanoukovitch vers l’Union douanière plutôt que l’Union Européenne, il a été évoqué les risques d’une partition du pays en deux entités géographiques. Pour plausible, cette hypothèse méconnait pourtant une autre réalité ukrainienne qui pèse pourtant dans le contentieux entre autorités ukrainiennes, européennes et russes. Celle d’une région qui se révéla souvent au cours de l’Histoire un véritable enjeu géostratégique, la Crimée et le destin mouvementé d’un peuple multiséculier : les Tatars de Crimée.

Tatar drapeau

Les Tatars, fer de lance de la conquête mongole

Les Tatars ont souvent été confondus au fil des chroniques occidentales avec les envahisseurs mongols. S’ils ont été soumis puis intégrés aux forces mongoles, et ce dans une très large proportion, ils ne furent pas cependant pas à l’initiative des grandes campagnes du XIIIème siècle. En revanche leur combativité et leur dextérité attirèrent favorablement l’attention de leurs maîtres mongols qui les employa pour briser toute force ennemie. En vérité, les tatars sont d’origine turque, ce qui déjà les distinguait nettement des mongols qui composait un groupe ethnico-linguistique à eux seuls. En somme, les tatars ont fait écran auprès des européens, malgré la connaissance de peuples turcophones comme les Coumans ou Kiptchaks, faisant des mongols de parfaits inconnus. Une lacune informationnelle qui allait avoir de graves conséquences par la destruction de la Rus’ de Kiev en 1240 et par les défaites écrasantes de forces européennes coalisées en 1241 [1].

La route vers la naissance du Khanat de Crimée

Par une ironie dont l’Histoire a seule le secret, ceux qui servaient les mongols vont progresivement former des territoires où le substrat des khans de Karakorum va s’effacer au fil des décennies. Les tatars bien plus nombreux que les mongols, vont à partir du XIVème siècle profiter de l’affaiblissement du pouvoir central pour s’implanter durablement sur les territoires d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale. C’est à partir de ce moment qu’est consolidé l’implantation des tatars en Crimée au sein d’un ensemble géopolitique plus large s’étendant des Carpates aux confins du Kazakhstan actuel : la Horde d’Or. Celle-ci demeurera pendant près de deux siècles et demi (1240-1502) un territoire autonome puis clairement indépendant des autres seigneurs mongols.

Une donnée fondamentale va changer la physionomie des relations avec les voisins de la Mer Noire : l’adoption en 1313 par le khan Öz-Beg de la religion musulmane. Si ce choix va le rapprocher de la force ottomane grandissante sur l’autre rive depuis le règne d’Osman Ier (1299-1326), elle va aviver les tensions avec les peuplades de confession chrétienne jouxtant son périmètre de souveraineté, à savoir les moscovites, les polonais et les lituaniens [2] puis ultérieurement les cosaques. Leurs qui pousseront siècle après siècle irrésistiblement vers les eaux chaudes. Cette poussée couplée à une contestation interne de plus en plus virulente du fait d’identités multiples vont aboutir à la création en 1441 d’un gouvernorat de Crimée puis en 1502 du Khanat de Crimée. Lequel par l’emploi successif ou cumulatif de la diplomatie, des armes et de son aura culturelle saura persister pendant plus de trois siècles. Précisons que ce khanat en dépit de son indépendance ne manquera pas de revendiquer ultérieurement sa filiation avec la Horde d’Or pour tenter de rassembler les tatars en une entité géographique mais se heurtera aux ambitions identiques affichées par les Khanats de Kazan et surtout d’Astrakhan, scellant de fait l’impossible réconciliation entre frères.

Devenu un quasi-protectorat ottoman [3], la Crimée s’installe dans le paysage de la Mer Noire et pèse sur les conflits du bassin. Pour preuve de sa large autonomie, Bakhtchyssaraï devient en 1532 la capitale de cet acteur stratégique, et dont la magnificience sera chantée par l’illustre poète russe Pouchkine. L’opulence de la région attire inexorablement les convoîtises des forces environnantes. Sa résistance est d’autant plus remarquable que lesdites forces sont des puissances majeures, et qu’elles se livrent un combat à distance. Au XVIIIème siècle cependant la situation empire nettement, et si la République des deux nations (union de la Pologne et de la Lituanie depuis 1569) quitte progressivement la table de jeu, l’Empire Russe et l’Empire Ottoman se font désormais seuls face par delà les rives de la Mer Noire avec pour enjeu principal la propriété de la Crimée.

Khanat Crimée

Carte russe de l’Europe orientale fin du XVème siècle

L’annexion par l’Empire Russe et le rattachement à la République socialiste soviétique d’Ukraine

La guerre russo-turque (1768-1774), dont peu d’écho arrive en Europe occidentale occupée à panser les plaies de la guerre de sept ans, est l’aboutissement du rêve de Pierre le Grand quelques décennies auparavant : disposer d’une autre fenêtre maritime plus propice que celle de la Baltique. Catherine II selon les termes du traité de Küçük Kaynarca ne s’approprie pas directement la Crimée mais seulement quelques territoires dans le Caucase et à l’Ouest du Dniepr. Cependant le vrai fait majeur est le détachement imposé du Khanat de Crimée de la sphère d’influence ottomane en lui interdisant toute ingérence future : le traité de Niš conclu en 1739 et défavorable à la Russie était devenu caduc, tout en devenant de facto le nouveau « protecteur » des tatars de Crimée.

Dès lors, l’histoire de la Crimée et de ses habitants (qui comprenaient outre les tatars de nombreux grecs, juifs et italiens) se confond avec les vicissitudes de la Russie impériale car l’impératrice Catherine II s’empresse d’intervenir lors de la guerre civile découlant du refus des clauses du traité de Küçük Kaynarca pour l’annexer.

Malgré tout, le renouveau par sa codification de la langue tatare à la fin du XIXème siècle a pour première ambition de ne pas rompre les liens passés avec les turcs ottomans.

C’est principalement durant la seconde guerre mondiale qu’eut lieu l’un des épisodes les plus tragique de leur existence : la déportation le 18 mai 1944 (kara gün, jour noir en langue tatare) de la population suspectée par Joseph Staline de sympathie envers l’ennemi (la Crimée fut occupée par les nazis entre 1941 et 1944). Le chiffre de 240 000 individus impactés est cité pour un ratio de mortalité de plus de 46% dû aux conditions de transport puis de détention. Une réalité qui ne se fit jour qu’après la déstalinisation et qui conduit seulement après 1991 au difficile retour des populations des milliers de kilomètres de là où elles se trouvaient (généralement en Asie centrale, et plus particulièrement en Ouzbékistan).

Le destin va basculer derechef en 1991 et l’effondrement de l’Union Soviétique. La fameuse phrase de Boris Eltsine engageant les républiques à prendre autant de souveraineté que possible aboutira à la séparation des différentes entités. À peine réunies sous l’égide d’une Communauté des États Indépendants qui ne trouvera guère sa place les deux décennies à venir, plusieurs entités vont effectivement prendre le large et se défier ouvertement de la Russie. Les Pays Baltes, la Géorgie et l’Ukraine seront de ceux-ci. La singularité de la Crimée en 1991 tient à ce que ce territoire est d’une part peuplé très majoritairement de russophones mais aussi que son rattachement administratif à l’Ukraine n’a été effectif qu’en 1954 sur décision unilatérale de N. Khrouchtchev. Cette décision lourde de conséquences avait été prise dans un contexte post-conflit dans le souci de raffermir les liens entre les deux républiques au sein d’une union que l’on voyait durer encore bien longtemps, et surtout pour faire oublier son rôle d’exécutant durant la grande famine des années 30 [4]. Subiste cependant une particularité ressurgie de l’époque soviétique : le statut de république autonome de Crimée au sein de l’Ukraine : un statut qui avait été rétabli en 1991 après sa dissolution en 1945 sur ordre de Staline. Le gouvernement ukrainien s’employa les années suivantes à favoriser le retour des exilés tatars, tout en leur réservant certains postes dans l’administration.

Situation contemporaine, les Tatars entre deux communautés

Reste depuis les années 1990 une situation difficile à gérer. Le port militaire de Sébastopol est le plus connu mais pas le seul. Ainsi, les russophones de Crimée se sont retrouvés dans un embroglio juridique peu enviable faisant d’eux des apatrides. La solution trouvée, et relativement matoise, par le gouvernement moscovite fut de leur délivrer des passeports russes. Une décision qui implique de jure une protection de ces nouveaux ressortissants, de la même manière que pour les alains du Sud (ossètes) [5].

Du reste, le retour des tatars de Crimée et leurs descendants ainsi qu’une démographie favorable ont abouti à ce qu’ils représentent désormais près de 10% à 12% de la population de la péninsule (depuis 2001, il n’y a plus eu de recensement de la population, il est donc malaisé d’évaluer avec exactitude leur nombre actuel). Accroissant les sujets de tension avec les russes sur place.

Recensement 2001

Relativement réticents envers la Russie, les tatars sont désormais considérés comme des supplétifs de la politique nationaliste ukrainienne. Cependant si les intérêts convergent de même que les rancoeurs à l’égard du grand voisin russe, rien n’est fondamentalement inscrit dans le marbre de la realpolitik et quelques décisions maladroites pourraient fort bien rééquilibrer la balance des relations communautaires et avec le pouvoir central.

À ce titre, l’abrogation précipitée et inopportune le 23 février 2014 de la loi sur les langues régionales votée en juillet 2012 est certes mal vécue dans l’Ouest de l’Ukraine mais tout autant en Crimée où près de 60% de la population est russophone mais où l’on parle les dialectes turcophones comme… le tatar. D’où un sentiment d’écrasement par un pouvoir non reconnu par les autorités locales, ayant même désigné leur propre maire à Sébastopol alors que celui-ci est généralement nommé par le gouvernement de Kiev. À Simferopol en revanche, c’est un tatar, Albert Kangiyev, qui gère les affaires locales et qui entend ne mener aucune mesure à l’encontre de ses administrés russophones. De plus, les officiels du Tatarstan, un sujet de la Fédération de Russie, peuvent très bien proposer leurs bons offices à leurs cousins afin d’éviter que la situation ne dégénère d’autant que la tension restera longtemps palpable dans cette zone contestée. C’est ce qui s’est par ailleurs déroulé peu après la première rédaction du présent texte avec la venue du président de cette république russe en Crimée le 5 mars.

Signe de ces relations complexes, le 26 février, le Mejlis, le parlement régional des tatars a subi une tentative d’occupation par des manifestants pro-russes, symbole de tensions croissantes entre les communautés.

Les tatars sont une donnée à prendre en considération lorsque l’on évoque la Crimée en sus de la communauté russophone et du port de Sébastopol. Ils n’entendent pas se laisser à nouveau déposséder de sa terre et sont prêts à se rapprocher de ceux qui leur garantiront des droits conséquents. Si les rapports avec les russes ne sont aucunement simples et restent tendus, ils ne sont pas obligatoirement immuables et peuvent fluctuer dans une certaine mesure vers l’objectif partagé par exemple d’une autonomie renforcé à l’égard de l’Ukraine. L’appel téléphonique du 12 mars entre Vladimir Poutine à Moustafa Djemilev, chef de la communauté tatare locale et ancien président du Mejlis, était une façon courtoise mais ferme de prévenir que leur neutralité était la meilleure des options à envisager dans l’intérêt de tous. Quant à la Turquie, celle-ci si l’occasion se présentait ne manquerait pas de pousser ses propres pions sur un terrain ayant appartenu à l’Empire Ottoman dont elle est l’héritière en prenant la défense d’une population turcophone. Quant aux nouvelles autorités ukrainiennes, elles bénéficient de l’option, même risquée, d’employer les tatars comme une tête de pont afin de bénéficier d’une assise administrative locale favorable. Dans un scénario comme dans l’autre, les tatars savent que leur position est scrutée avec attention et en définitive en ces temps troublés, extrêmement précaire.

[1] En 1241, à deux jours d’intervalle une armée polonaise renforcée de chevaliers de toute l’Europe est défaite à Liegnitz/Legnica tandis que les troupes hongroises renforcées par des auxilliaires coumans ayant fui l’avancée mongole sont écrasées à Mohi.

[2] Le terme de Fédération Międzymorze désignait les royaumes de Pologne et de Lituanie s’étendant entre les deux mers (Baltique et Noire). Le terme est parfois employé de nos jours pour mettre en exergue une perspective géopolitique énoncée par la Pologne.

[3] Les khans de Crimée malgré la tutelle ottomane effective depuis 1478 purent continuer à battre monnaie et à disposer d’une relative autonomie en matière de relations étrangères. Du reste, cet appui somme toute loin d’être étouffant, se révèlera profitable puisque Mengli Ier Giray rassuré sur les intentions de son puissant voisin pourra entreprendre une campagne contre la Horde d’Or et se défaire de son emprise définitivement.

[4] L’Ukraine eut à subir une terrible famine, holodomor, entre 1931 et 1933 où l’on recensa entre 2,5 et 3,5 millions de morts.

[5] De cette situation découla la guerre russo-géorgienne en 2008 puisqu’au bombardement de Tskhinvali par les forces géorgiennes répondirent les troupes russes au prétexte que les habitants disposaient de passeports russes et devaient être protégés comme des ressortissants de la Fédération de Russie.

Bibliographie :

N. Riasanovski, Histoire de la Russie, Robert Laffont, 1996

O. Serebrian, Autour de la mer Noire géopolitique de l’espace pontique, Artège, 2011

I. Lebydynsky, La Crimée, des Taures aux Tatars, L’Harmattan, 2014

B.G. Williams, The Crimean Tatars: The Diaspora Experience and the Forging of a Nation, Brill, 2001

Валерий Возгрин, Исторические судьбы крымских татар, Мысль, 1992

VS drijft conflict verder op door Putins privévermogen te willen blokkeren

VS drijft conflict verder op door Putins privévermogen te willen blokkeren

Amerikaans schaliegas voor Europa komende 10 jaar geen alternatief voor Russisch gas – Rusland en Oekraïne beschuldigen elkaar van breken bestand


Bij Slavyansk vond gisteren het eerste echte vuurgevecht plaats waarbij 2 tot 3 doden vielen. Rusland en Oekraïne geven elkaar de schuld.

Van de afgesproken de-escalatie van het conflict in en rond Oekraïne is nog altijd geen enkele sprake. Het Witte Huis van president Obama is niet alleen blijven dreigen met nieuwe sancties, maar wil volgens de Times of London nu ook het privévermogen van de Russische president Vladimir Putin, die zo’n $ 40 miljoen op Zwitserse bankrekeningen zou hebben staan, blokkeren. ‘Dit betekent oorlog,’ is de conclusie op Zero Hedge. (1)

 

Het Witte Huis heeft nog geen officiële reactie op het bericht in de Times gegeven, maar maakte opnieuw duidelijk dat Russische individuen, officials, leidinggevenden en oligarchen potentieel het doelwit van sancties kunnen worden.

 

Het Westen dreigt tevens met verdergaande economische sancties als Rusland geen stappen onderneemt om de spanningen te verminderen. Afgelopen week gebeurde juist het tegendeel; nadat de VS aankondigde militairen naar Polen te sturen, verklaarde het Kremlin dat het zijn troepenmacht aan de grenzen met Oekraïne verder heeft versterkt.

 

Weinig effect

 

Tot nu toe hebben de Amerikaanse en Europese dreigementen niet veel effect. Economische sancties zouden het Westen namelijk minstens zo zwaar treffen als Rusland zelf. Zo zullen de Russische gasleveranties via Oekraïne in gevaar komen, en vreest Bulgarije dat de South-Stream-Pipeline door de EU zal worden geblokkeerd. (2)

 

Amerikaanse schaliegas geen optie

 

President Obama kondigde onlangs aan om in het geval van een Russische gasblokkade Europa te compenseren met Amerikaans (schalie)gas, maar analisten hebben dat idee onmiddellijk weggewuifd. Voordat de VS überhaupt in staat is om grote hoeveelheden schaliegas naar Europa te exporteren, zullen er minstens 10 jaar zijn verstreken. Daarnaast worden steeds meer schaliegasprojecten opgegeven omdat ze onrendabel zijn. (3)

 

VS niet langer enige wereldleider

 

Enkele dagen geleden zei Putin tijdens een open Vraag&Antwoord debat op TV dat ‘de VS... op een bepaald moment de enige wereldleider in een unipolair systeem was. Dat lijkt nu niet het geval. Alles in de wereld is afhankelijk van elkaar, en zodra je iemand probeert te straffen, dan snij je uiteindelijk je eigen neus eraf om jezelf in je gezicht te spugen.’ (1)

 

Eerste vuurgevecht, Rusland en Oekraïne beschuldigen elkaar

 

Gisteren vonden bij Slovyansk de eerste vuurgevechten plaats sinds het uitbreken van het conflict in Oekraïne. Oekraïense militanten van de Rechtse Sector vielen een pro-Russische controlepost aan. Hierbij zouden twee tot drie mensen om het leven zijn gekomen. De Oekraïense geheime dienst beweerde echter dat de aanval in scene was gezet door ‘buitenlandse provocateurs’ die zouden bestaan uit ‘Russische special forces’. (4)

 

De pro-Russische militanten lijken niet van plan hun wapens te willen inleveren, zoals enkele dagen geleden was afgesproken. Rusland en Oekraïne geven elkaar de schuld van het breken van het bestand. (5)

 

Xander

 

(1) Zero Hedge
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) KOPP
(4) CTV News
(5) Reuters (via Infowars)

 

Vladimir Poutine dialogue avec Alexandre Rahr

putin-1.jpg

Vladimir Poutine dialogue
avec Alexander Rahr
Ce 17 avril avait lieu la « ligne directe » de Vladimir Poutine, rendez-vous annuel avec le peuple russe au cours duquel le président répond aux questions de ses concitoyens. Cette année, le président Poutine a répondu à 81 questions pendant 3h55.
Fait exceptionnel lors de cette douzième édition de la ligne directe, Vladimir Poutine a répondu à une question posée en duplex par Alexander Rahr, un analyste politique allemand membre du club Valdaï. Lui étant demandé s’il croyait que l’Europe représenterait dans cinq ou dix ans un espace uni du Pacifique à l’océan Atlantique ou s’il y aurait plutôt deux Europe aux valeurs différentes, le chef de l’Etat russe a rappelé une fois de plus l’appartenance de la Russie à la civilisation européenne ainsi que son souhait de voir émerger une véritable Europe fidèle à ses valeurs, unie, et puissante : « Au fond, les valeurs de la Russie ne diffèrent pas radicalement des valeurs européennes. Nous appartenons tous à la même civilisation. Oui, nous sommes tous différents, nous avons nos particularités, mais nos valeurs fondamentales sont identiques. Je pense qu’il faut nécessairement chercher à bâtir une Europe de Lisbonne à Vladivostok. Si nous y parvenons, nous aurons à l’avenir une chance d’occuper une place digne. Mais si nous empruntons une autre voie, si nous continuons à diviser l’Europe, les valeurs et les peuples européens, si nous pratiquons le séparatisme dans le sens large de ce terme, nous finirons par devenir des acteurs insignifiants et sans intérêt et n’exercerons aucune influence sur le développement mondial et même sur notre propre développement. »

The Ukraine Imbroglio and the Decline of the American Empire

ukr4752.jpg

A CounterPunch Special Report: Reflections on the Wages of “Immoderate Greatness"

The Ukraine Imbroglio and the Decline of the American Empire

by ARNO J. MAYER
 

When discussing the Ukraine-Crimea “crisis” it might be hygienic for Americans, including their political class, think-tank pundits, and talking heads, to recall two striking moments in “the dawn’s early light” of the U. S. Empire: in 1903, in the wake of the Spanish-American War, under President Theodore Roosevelt America seized control of the southern part of Guantanamo Bay by way of a Cuban-American Treaty which recognizes Cuba’s ultimate sovereignty over this base; a year after the Bolshevik Revolution, in 1918, President Woodrow Wilson dispatched 5,000 U. S. troops to Arkhangelsk in Northern Russia to participate in the Allied intervention in Russia’s Civil  War, which raised the curtain on the First Cold War.  Incidentally, in 1903 there was no Fidel Castro in Havana and in 1918 no Joseph Stalin in the Kremlin.

It might also be salutary to note that this standoff on Ukraine-Crimea is taking place in the unending afterglow of the Second Cold War and at a time when the sun is beginning to set on the American Empire as a new international system of multiple great powers emerges.

Of course, empires have ways of not only rising and thriving but of declining and expiring.  It is one of Edward Gibbon’s insightful and challenging questions about the Decline and Fall of the Roman Empire that is of particular relevance today.  Gibbon eventually concluded that while the causes for Rome’s decline and ruin were being successfully probed and explicated, there remained the great puzzle as to why “it had subsisted for so long.”  Indeed, the internal and external causes for this persistence are many and complex.  But one aspect deserves special attention: the reliance on violence and war to slow down and delay the inevitable.  In modern and contemporary times the European empires kept fighting not only among themselves, but also against the “new-caught, sullen peoples, half-devil and half-child,” once these dared to resist and eventually rise up against their imperial-colonial overlords.  After 1945 in India and Kenya; in Indochina and Algeria; in Iran and Suez; in Congo.  Needless to say, to this day the still-vigorous

U. S. empire and the fallen European empires lock arms in efforts to save what can be saved in the ex-colonial lands throughout the Greater Middle East, Africa, and Asia.

There is no denying that America’s uniquely informal empire, without settler colonies, expanded headlong across the globe during and following World War Two.  It did so thanks to having been spared the enormous and horrid loss of life, material devastation, and economic ruin which befell all the other major belligerents, Allied and Axis.  To boot, America’s mushrooming “military-industrial complex” overnight fired the Pax Americana’s momentarily unique martial, economic, and soft power.

By now the peculiar American Empire is past its apogee.  Its economic, fiscal, social, civic, and cultural sinews are seriously fraying.  At the same time the BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) and Iran are claiming their place in the concert of world powers in which, for a good while, one and all will play by the rules of a new-model mercantilism in a globalizing soit-disant “free market” capitalist economy.

America’s splendid era of overseas “boots on the ground” and “regime change” is beginning to draw to a close.  Even in the hegemonic sphere decreed by the Monroe Doctrine there is a world of difference between yesteryear’s and today’s interventions.  In the not so distant good old times the U. S. horned in rather nakedly in Guatemala (1954), Cuba (1962), Dominican Republic (1965), Chile (1973), Nicaragua (1980s), Grenada (1983), Bolivia (1986), Panama (1989), and Haiti (2004), almost invariably without enthroning and empowering more democratic and socially progressive “regimes.”  Presently Washington may be said to tread with considerably greater caution as it uses a panoply of crypto NGO-type agencies and agents in Venezuela.  It does so because in every domain, except the military, the empire is not only vastly overextended but also because over the last few years left-leaning governments/“regimes” have emerged in five Latin American nations which most likely will become every less economically and diplomatically dependent on and fearful of the U. S.

Though largely subliminal, the greater the sense and fear of imperial decay and decline, the greater the national hubris and arrogance of power which cuts across party lines.  To be sure, the tone and vocabulary in which neo-conservatives and right-of-center conservatives keep trumpeting America’s self-styled historically unique exceptionalism, grandeur, and indispensability is shriller than that of left-of-center “liberals” who, in the fray, tend to be afraid of their own shadow.  Actually, Winston Churchill’s position and rhetoric is emblematic of conservatives and their fellow travelers in the epoch of the West’s imperial decline which overlapped with the rise and fall of the Soviet Union and Communism.  Churchill was a fiery anti-Soviet and anti-Communist of the very first hour and became a discreet admirer of Mussolini and Franco before, in 1942, proclaiming loud and clear: “I have not become the King’s First Minister in order to preside over the liquidation of the British Empire.”  By then Churchill had also long since become the chief crier of the ideologically fired “appeasement” mantra which was of one piece with his landmark “Iron Curtain” speech of March 1946.  Needless to say, never a word about London and Paris, in the run-up to Munich, having willfully ignored or refused Moscow’s offer to collaborate on the Czech (Sudeten) issue.  Nor did Churchill and his aficionados ever concede that the Ribbentrop-Molotov Pact (Nazi-Soviet Pact) of August 1939 was sealed a year after the Munich Pact, and that both were equally infamous ideologically informed geopolitical and military chess moves.

To be sure, Stalin was an unspeakably cruel tyrant.  But it was Hitler’s Nazi Germany that invaded and laid waste Soviet Russia through the corridor of Central and Eastern Europe, and it was the Red Army, not the armies of the Western allies, which at horrendous cost broke the spinal cord of the Wehrmacht.  If the major nations of the European Union today hesitate to impose full-press economic sanctions on Moscow for its defiance on Crimea and Ukraine it is not only because of their likely disproportionate boomerang effect on them.  The Western Powers, in particular Germany, have a Continental rather than Transatlantic recollection and narrative of Europe’s Second Thirty Years Crisis and War followed by the American-driven and –financed unrelenting Cold War against the “evil empire”—practically to this day.

During the reign of Nikita Khrushchev and Mikhail Gorbachev NATO, founded in 1949 and essentially led and financed by the U. S., inexorably pushed right up to or against Russia’s borders.  This became most barefaced following 1989 to 1991, when Gorbachev freed the “captive nations” and signed on to the reunification of Germany.  Between 1999 and 2009 all the liberated Eastern European countries—former Warsaw Pact members—bordering on Russia as well as three former Soviet republics were integrated into NATO, to eventually account for easily one-third of the 28 member nations of this North Atlantic military alliance.  Alone Finland opted for a disarmed neutrality within first the Soviet and then post-Soviet Russian sphere.  Almost overnight Finland was traduced not only for “appeasing” its neighboring nuclear superpower but also for being a dangerous role model for the rest of Europe and the then so-called Third World.  Indeed, during the perpetual Cold War, in most of the “free world” the term and concept “Finlandization” became a cuss word well-nigh on a par with Communism, all the more so because it was embraced by those critics of the Cold War zealots who advocated a “third way” or “non-alignment.”  All along, NATO, to wit Washington, intensely eyed both Georgia and Ukraine.

By March 2, 2014, the U. S. Department of State released a “statement on the situation in Ukraine by the North Atlantic Council” in which it declared that “Ukraine is a valued partner for NATO and a founding member of the Partnership for Peace . . . [and that] NATO Allies will continue to support Ukrainian sovereignty, independence, territorial integrity, and the right of the Ukrainian people to determine their own future, without outside interference.”  The State Department also stressed that “in addition to its traditional defense of Allied nations, NATO leads the UN-mandated International Security Assistance Force (ISAF) in Afghanistan and has ongoing missions in the Balkans and the Mediterranean; it also conducts extensive training exercises and offers security support to partners around the globe, including the European Union in particular but also the United Nations and the African Union.”

Within a matter of days following Putin’s monitory move NATO, notably President Obama, countered in kind: a guided-missile destroyer crossed the Bosphoros into the Black Sea for naval exercises with the Romanian and Bulgarian navies; additional F-15 fighter jets were dispatched to reinforce NATO patrol missions being flown over the Baltic states of Estonia, Latvia, and Lithuania; and a squadron of F-16 fighter bombers and a fulsome company of “boots on the ground” was hastened to Poland.   Of course, theses deployments and reinforcements ostensibly were ordered at the urging of these NATO allies along Russia’s borders, all of whose “regimes” between the wars, and especially during the 1930s, had not exactly been paragons of democracy and because of their Russo-cum-anti-Communist phobia had moved closer to Nazi Germany.  And once Hitler’s legions crashed into Russia through the borderlands not insignificant sectors of their political and civil societies were not exactly innocent by-standers or collaborators in Operation Barbarossa and the Judeocide.

To be sure, Secretary of State John Kerry, the Obama administration’s chief finger wagger, merely denounced Putin’s deployment in and around Ukraine-Crimea as an “act of aggression that is completely trumped up in terms of pretext.”  For good measure he added, however, that “you just do not invade another country,” and he did so at a time there was nothing illegal about Putin’s move.  But Hillary Clinton, Kerry’s predecessor, and most likely repeat candidate for the Democratic nomination for the Presidency, rather than outright demonize Putin as an unreconstructed KGB operative or a mini-Stalin went straight for the kill: “Now if this sounds familiar. . . it is like Hitler did back in the ‘30s.”  Presently, as if to defang criticism of her verbal thrust, Clinton averred that “I just want people to have a little historic perspective,” so that they should learn from the Nazis’ tactics in the run-up to World War II.

As for Republican Senator John McCain, defeated by Barack Obama for the Presidency in 2008, he was on the same wavelength, in that he charged that his erstwhile rival’s “feckless” foreign policy practically invited Putin’s aggressive move, with the unspoken implication that President Obama was a latter-day Neville Chamberlain, the avatar of appeasement.

But ultimately it was Republican Senator Lindsey Graham who said out loud what was being whispered in so many corridors of the foreign policy establishment and on so many editorial boards of the mainline media.  He advocated “creating a democratic noose around Putin’s Russia.”  To this end Graham called for preparing the ground to make Georgia and Moldova members of NATO.  Graham also advocated upgrading the military capability of the most “threatened” NATO members along Russia’s borders, along with an expansion of radar and missile defense systems.  In short, he would “fly the NATO flag as strongly as I could around Putin”—in keeping with NATO’s policy since
1990.  Assuming different roles, while Senator Graham kept up the hawkish drumbeat on the Hill and in the media Senator McCain hastened to Kiev to affirm the “other” America’s resolve, competence, and muscle as over the fecklessness of President Obama and his foreign-policy team.  He went to Ukraine’s capital a first time in December, and the second time, in mid-March 2014, as head of a bipartisan delegation of eight like-minded Senators.

On Kiev’s Maidan Square, or Independence Square, McCain not only mingled with and addressed the crowd of ardent anti-Russian nationalists, not a few of them neo-fascists, but also consorted with Victoria Nuland, U. S. Assistant Secretary of State for European and Eurasian Affairs.  Too much has been made of her revealing or unfortunate “fuck the EU” expletive in her tapped phone conversation with the local U. S. Ambassador Geoffrey Ryatt and her distribution of sweets on Maidan Square.   What really matters is that Nuland is a consummate insider of Washington’s imperial foreign policy establishment in that she served in the Clinton and Bush administrations before coming on board the Obama administration, having close relations with Hillary Clinton.

Besides, she is married to Robert Kagan, a wizard of geopolitics who though generally viewed as a sworn neo-conservative is every bit as much at home as his spouse among mainline Republicans and Democrats.  He was a foreign-policy advisor to John McCain and Mitt Romney during their presidential runs, respectively in 2008 and 2012, before President Obama let on that he embraced some of the main arguments in The World America Made (2012), Kagan’s latest book.  In it he spells out ways to preserve the empire by way of controlling with some twelve naval task forces built around unsurpassable nuclear-powered aircraft carriers, its expanding Mare Nostrum in the South China Sea and Indian Ocean.

As a disciple of Alfred Thayer Mahan, quite naturally Kagan earned his spurs and his entrée to the inner circles of the makers and shakers of foreign and military policy by spending years at the Carnegie Endowment and Brookings Institution.   That was before, in 1997, he became a co-founder, with William Kristol, of the neo-conservative Project for the New American Century, committed to the promotion of America’s “global leadership” in pursuit of its national security and interests.  A few years later, after this think tank expired, Kagan and Kristol began to play a leading role in the Foreign Policy Initiative, its lineal ideological descendant.

But the point is not that Victoria Nuland’s demarche in Maidan Square may have been unduly influenced by her husband’s writings and political engagements.  Indeed, on the Ukrainian question, she is more likely to have been attentive to Zbigniew Brzezinski, another highly visible geopolitician who, however, has been swimming exclusively in Democratic waters ever since 1960, when he advised John F. Kennedy during his presidential campaign and then became national security advisor to President Jimmy Carter.  Heavily fixed on Eurasia, Brzezinski is more likely to stand on Clausewitz’s rather than Mahan’s shoulders.  But both Kagan and Brzezinski are red-blooded imperial Americans.  In 1997, in his The Great Chessboard Brzezinski argued that “the struggle for global primacy [would] continue to be played” on the Eurasian “chessboard,” and that as a “new and important space on [this] chessboard . . . Ukraine was a geopolitical pivot because its very existence as an independent country helps to transform Russia.”  Indeed, “if Moscow regains control over Ukraine, with its [then] 52 million people and major resources, as well as access to the Black Sea,” Russia would “automatically again regain the wherewithal to become a powerful imperial state, spanning Europe and Asia.”  The unwritten script of Brzezinski, one of Obama’s foreign policy advisors: intensify the West’s—America’s—efforts, by means fair and foul, to detach Ukraine from the Russian sphere of influence, including especially the Black Sea Peninsula with its access to the Eastern Mediterranean via the Aegean Sea.

Presently rather than focus on the geopolitical springs and objectives of Russia’s “aggression” against Ukraine-Crimea Brzezinski turned the spotlight on the nefarious intentions and methods of Putin’s move on the Great Chessboard.  To permit Putin to have his way in Ukraine-Crimea would be “similar to the two phases of Hitler’s seizure of Sudetenland after Munich in 1938 and the final occupation of Prague and Czechoslovakia in early 1938.”  Incontrovertibly “much depends on how clearly the West conveys to the dictator in the Kremlin—a partially comical imitation of Mussolini and a more menacing reminder of Hitler—that NATO cannot be passive if war erupts in Europe.”  For should Ukraine be “crushed with the West simply watching the new freedom and security of Romania, Poland, and the three Baltic republics would also be threatened.”  Having resuscitated the domino theory, Brzezinski urged the West to “promptly recognize the current government of Ukraine legitimate” and assure it “privately . . . that the Ukrainian army can count on immediate and direct Western aid so as to enhance its defense capabilities.”  At the same time “NATO forces . . . should be put on alert [and] high readiness for some immediate airlift to Europe of U. S. airborne units would be politically and militarily meaningful.”  And as an afterthought Brzezinski suggested that along with “such efforts to avoid miscalculations that could lead to war” the West should reaffirm its “desire for a peaceful accommodation . . . [and] reassure Russia that it is not seeking to draw Ukraine into NATO or turn it against Russia.”  Indeed, mirabile dictu, Brzezinski, like Henry Kissinger, his fellow geopolitician with a cold-war imperial mindset, adumbrated a form of Finlandization of Ukraine—but, needless to say, not of the other eastern border states—without, however, letting on that actually Sergey Lavrov, the Russian Foreign Minister, had recently made some such proposal.

Of course, the likes of Kagan, Brzezinski, and Kissinger keep mum about America’s inimitable hand in the “regime change” in Kiev which resulted in a government in which the ultra-nationalists and neo-fascists, who had been in the front lines on Maidan Square, are well represented.

Since critics of America’s subversive interventions tend to be dismissed as knee-jerk left-liberals wired to exaggerate their dark anti-democratic side it might help to listen to a voice which on this issue can hardly be suspect.  Abraham Foxman, national director of the Anti-Defamation League and renowned inquisitor of anti-Semitism, concedes that “there is no doubt that Ukraine, like Croatia, was one of those places where local militias played a key role in the murder of thousands of Jews during World War II.”  And anti-Semitism “having by no means disappeared from Ukraine . . . in recent months there have been a number of anti-Semitic incidents and there are at least two parties in Ukraine, Svoboda and Right Sector, that have within them some extreme nationalists and anti-Semites.”

But having said that, Foxman insists that it is “pure demagoguery and an effort to rationalize criminal behavior on the part of Russia to invoke the anti-Semitism ogre into the struggle in Ukraine, . . . for it is fair to say that there was more anti-Semitism manifest in the worldwide Occupy Wall Street movement than we have seen so far in the revolution taking place in Ukraine.”  To be sure, Putin “plays the anti-Semitism card” much as he plays that of Moscow rushing to “protect ethnic Russians from alleged extremist Ukrainians.”  Even at that, however, “it is, of course, reprehensible to suggest that Putin’s policies in Ukraine are anything akin to Nazi policies during World War II.”  But then Foxman hastens to stress that it “is not absurd to evoke Hitler’s lie” about the plight of the Sudeten Germans as comparable to “exactly” what “Putin is saying and doing in Crimea” and therefore needs to be “condemned . . . as forcefully . . . as the world should have condemned the German move into the Sudetenland.”

Abraham Foxman’s tortured stance is consonant with that of American and Israeli hardliners who mean to contain and roll back a resurgent great-power Russia, as much in Syria and Iran as in its “near abroad” in Europe and Asia.

As if listening to Brzezinski and McCain, Washington is building up its forces in the Baltic states, especially Poland, with a view to give additional bite to sanctions.  But this old-style intervention will cut little ice unless fully concerted, militarily and economically, with NATO’s weighty members, which seems unlikely.  Of course, America has drones and weapons of mass destruction—but so does Russia.

In any case, for unreconstructed imperials, and for AIPAC, the crux of the matter is not Russia’s European “near abroad” but its reemergence in the Greater Middle East, presently in Syria and Iran, and this at a time when, according to Kagan, the Persian Gulf was paling in strategic and economic importance compared to the Asia-Pacific region where China is an awakening sleeping giant that even now is the globe’s second largest economy—over half the size of the U. S. economy—and the unreal third largest holder of America’s public debt—by far the largest foreign holder of U. S. Treasury bonds.

In sum, the unregenerate U. S. empire means to actively contain both Russia and China in the true-and-tried modus operandi, starting along and over Russia’s European “near abroad” and the South China Sea and Taiwan Strait connecting the South China Sea to the East China Sea.

Because of ever growing budgetary constraints Washington has long since complained about its major NATO partners dragging their financial and military feet.  This fiscal squeeze will intensify exponentially with the pivoting to the Pacific which demands steeply rising “defense” expenditures unlikely to be shared by a NATO-like Asia-Pacific alliance.  Although most likely there will be a cutback in bases in the Atlantic world, Europe, and the Middle East, with the geographic realignment of America’s global basing the money thus saved will be spent many times over on the reinforcement and expansion of an unrivaled fleet of a dozen task forces built around nuclear-powered aircraft carriers.   After all, the Pacific and Indian oceans combined being easily more than twice the size of the Atlantic and though, according to Kagan, China is not quite yet an “existential threat” it is “developing one or two aircraft carriers, . . . anti-ship ballistic missiles . . . and submarines.”  Even now there are some flashpoints comparable to Crimea, Baltic, Syria, and Iran: the dustup between Japan and China over control of the sea lanes and the air space over the potentially oil-rich South China Sea; and the Sino-Japanese face-off over the Senkaku/Diaoyu Islands in the East China Sea.  Whereas it is all but normal for Taiwan, Japan, the Philippines, and South Korea to have tensions, even conflictual relations, with China and North Korea, it is something radically different for the United States to NATOize them in the pursuit of its own imperial interest in the furthest reaches of its now contested Mare Nostrum.

The Pacific-Asian pivot will, of course, further overstretch the empire in a time of spiraling fiscal and budgetary constraints which reflect America’s smoldering systemic economic straits and social crisis, generative of growing political dysfunction and dissension.  To be sure, rare and powerless are those in political and academic society who question the GLORIA PRO NATIONE: America the greatest, exceptional, necessary, and do-good nation determined to maintain the world’s strongest and up-to-date military and cyber power.

And therein lies the rub.  The U.S.A. accounts for close to 40% of the world’s military expenditures, compared to some 10% by China and 5.5% by Russia.  The Aerospace and Defense Industry contributes close to 3% oi GDP and is the single largest positive contributor to the nation’s balance of trade.  America’s three largest arms companies—Lockheed Martin, Northrop Grumman, and Boeing—are the world’s largest, employing some 400,000 hands, and all but corner the world’s market in their “products.”  Of late defense contracting firms have grown by leaps and bounds in a nation-empire increasingly loathe to deploy conventional boots on the ground.  These corporate contractors provide an ever greater ratio of contract support field personnel, many of them armed, over regular army personnel.  Eventually, in Operation Enduring Freedom in Afghanistan and Operation Iraqi Freedom private contract and regular military personnel were practically on a par.

This hasty evocation of the tip of America’s military iceberg is but a reminder of President Dwight Eisenhower’s forewarning, in 1961, of an “immense military establishment” in lockstep with “a large arms industry. . . [acquiring] unwarranted influence, whether sought or unsought,” injurious to democracy.  At the time Ike could hardly have imagined the gargantuan growth and political weight of this military-industrial complex or the emergence, within it, of a corporate-contract mercenary army.

The formidable oligarchy of arms makers and merchants at the heart of the military-industrial complex fields a vast army of lobbyists in Washington.  In recent years the arms lobby, writ large, spent countless millions during successive election cycles, its contributions being all but equally divided between Democrats and Republicans.  And this redoubtable octopus-like “third house” is not about to sign on to substantial cuts in military spending, all the less so since it moves in sync with other hefty defense-related lobbies, such as oil, which is not likely to support the down-sizing of America’s navy which, incidentally, is far and away the largest plying, nay patrolling, the world’s oceans—trade routes.

There is, of course, a considerable work force, including white-collar employees, that earns its daily bread in the bloated “defense” sector.  It does so in an economy whose industrial/manufacturing sectors are shrinking, considerably because of outsourcing, most of it overseas.   This twisted or peculiar federal budget and free-market economy not only spawn unemployment and underemployment but breed growing popular doubt about the material and psychic benefits of empire.

In 1967, when Martin Luther King, Jr., broke his silence on the war in Vietnam, he spoke directly to the interpenetration of domestic and foreign policy in that conflict.  He considered this war an imperialist intervention in far-distant Southeast Asia at the expense of the “Great Society” which President Johnson, who escalated this war, proposed to foster at home.  After lamenting the terrible sacrifice of life on both sides, King predicated that “a nation that continues year after year to spend more money on military defense than on programs of social uplift is approaching spiritual death.” He even intimated that “there is nothing except a tragic death wish to prevent . . . the richest and most powerful nation in the world . . . from reordering our priorities, so that the pursuit of peace will take precedence over the pursuit of war.”

Almost 50 years later President Obama and his staff, as well as nearly all Democratic and Republican Senators and Representatives, policy wonks and pundits, remain confirmed and unquestioning imperials.  Should any of them read Gibbon they would pay no mind to his hunch that “the decline of Rome was the natural and inevitable effect of immoderate greatness” which by blowback corroded the polity, society, and culture that carried it.  Of course today, with no barbarians at the gates, there is no need for legions of ground forces so that the bankrupting “defense” budget is for a military of airplanes, ships, missiles, drones, cyber-weapons, and weapons of mass destruction.  Si vis pacem para bellum—against whom and for which objectives?

In the midst of the Ukraine “crisis” President Obama flew to The Hague for the third meeting of the Nuclear Security Summit (NSS) chartered in 2010 to prevent nuclear terrorism around the world.  The NSS was Obama’s idea and project, spelled out in an official statement issued by the White House Press Secretary on the eve of its founding meeting in April 2010 in Washington.  This statement stressed that “over 2,000 tons of plutonium and highly enriched uranium exist in dozens of countries” and that there have been “18 documented cases of theft or loss of highly enriched uranium or plutonium.”  But above all :”we know that al-Qaeda, and possibly other terrorist or criminal groups, are seeking nuclear weapons—as well as the materials and expertise needed to make them.”  But the U. S., not being “the only country that would suffer from nuclear terrorism” and unable to “prevent it on its own,” the NSS means to “highlight the global threat” and take the urgently necessary preventive measures.

Conceived and established in the aftermath of 9/11, by the latest count the NSS rallies 83 nations bent on collaborating to head off this scourge by reducing the amount of vulnerable nuclear material worldwide and tightening security of all nuclear materials and radioactive sources in their respective countries.  At The Hague, with a myriad of journalists covering the event, some 20 heads of state and government and some 5,000 delegates took stock of advances made thus far in this arduous mission and swore to press on.  But there was a last minute dissonance.  Sergey Lavrov, the Foreign Minister of Russia, and Yi Jinping, the President of China, along with 18 other chief delegates, refused to sign a declaration calling on member nations to admit inspectors of the International Atomic Energy Agency (IAEA) to check on their measures to rein in the menace of nuclear terrorism.

Inevitably the standoff over Ukraine-Crimea dimmed, even overshadowed, the hoped-for éclat of the Nuclear Security Summit.  President Obama’s mind was centered on an ad hoc session of the G 8  in the Dutch capital; a visit to NATO Headquarters in Brussels; an audience with Pope Francis at the Vatican, in Rome; and a hastily improvised meeting with King Abdullah of Saudi Arabia in Riyadh.  Except for his visit with the Holy Father, from which he may have hoped to draw a touch of grace and indulgence, in his other meetings the President reasserted and proclaimed that America was and meant to remain what Hubert Védrine, a former French Foreign Minister, called the world’s sole “hyperpower.”  The Ukraine-Crimea imbroglio merely gave this profession and affirmation a greater exigency.

It is ironical that the scheduled Nuclear Security Summit was the curtain-raiser for the President’s double-quick imperial round of improvised meetings in the dawn of what Paul Bracken, another embedded and experienced geopolitician, avers to be The Second Nuclear Age (2012), this one in a multipolar rather than bipolar world.  Actually Bracken merely masterfully theorized what had long since become the guiding idea and practice throughout the foreign policy-cum-military establishment.  Or, as Molière’s Monsieur Jourdain would put it, for many years the members of this establishment had been “speaking prose without even knowing it.”

The negotiated elimination or radical reduction of nuclear weapons is completely off the agenda.  It is dismissed as a quixotic ideal in a world of nine nuclear powers: U. S., Russia, United Kingdom, France, China, India, Pakistan, North Korea—and Israel.  It was on Obama’s watch that the U. S. and post-Soviet Russia agreed that neither would deploy more than roughly 1,500 warheads, down from many times that number.  But now, with Russia’s reemergence as a great power and China’s prodigious forced-draft renascence, in a multipolar world the U. S. seems bent on keeping a considerable nuclear superiority over both.  Whereas most likely Washington and Moscow are in the throes of “modernizing” their nuclear arsenals and delivery capabilities, in this sphere China is only beginning to play catch-up.

Standing tall on America’s as yet unsurpassed military and economic might, Obama managed to convince his partners in the G 8, the conspicuous but listless economic forum of the world’s leading economies, to suspend, not to say expel, Russia for Putin’s transgression in Ukraine-Crimea.  Most likely, however, they agreed to make this largely symbolic gesture so as to avoid signing on to ever-stiffer sanctions on Moscow.  With this American-orchestrated charade the remaining G 7 only further pointed up the prepossession of their exclusive club from which they cavalierly shut out the BRICS.

The decline of the American Empire, like that of all empires, promises to be at once gradual and relative.  As for the causes of this decline, they are inextricably internal / domestic and external / foreign. There is no separating the refractory budgetary deficit and its attendant swelling political and social dissension from the irreducible military budget necessary to face down rival empires.  Clearly, to borrow Chalmers Johnson’s inspired conceptually informed phrase, the “empire of bases,” with a network of well over 600 bases in probably over 100 countries, rather than fall overnight from omnipotence to impotence risks becoming increasingly erratic and intermittently violent in “defense” of the forever hallowed exceptional “nation.”

As yet there is no significant let-up in the pretension to remain first among would-be equals on the seas, in the air, in cyberspace, and in cyber-surveillance.  And the heft of the military muscle for this supererogation is provided by a thriving defense industry in an economy plagued by deep-rooted unemployment and a society racked by a crying income and wealth inequality, growing poverty, creeping socio-cultural anomie, and humongous systemic political corruption.  Notwithstanding the ravings of the imperial “Knownothings” these conditions will sap domestic support for an unreconstructed interventionist foreign and military policy.  They will also hollow out America’s soft power by corroding the aura of the democratic, salvific, and capitalist City on the Hill.

Whereas the Soviet Union and communism were the polymorphic arch-enemy during the First Nuclear Age terrorism and Islamism bid well to take its place during the Second Nuclear Age.  It would appear that the threat and use of nuclear weapons will be even less useful though hardly any less demonic today than yesterday.  Sub specie aeternitatis the cry of the terrorist attack on New York’s World Trade Center and Boston’s Marathon was a bagatelle compared to the fury of the nuclear bombardment of Hiroshima and Nagasaki in August 1945.  It is, of course, commendable that so many nations now seek to prevent “nuclear terrorism” by way of the Nuclear Security Summit.  However, there being no fail-safe systems of access control this endeavor is bound to be stillborn without a simultaneously resolute drive to radically reduce or liquidate the world’s staggering stock of nuclear weapons and weapons-grade nuclear materials.  After all, the greater that stock the greater the opportunity and temptation for a terrorist, criminal, or whistle-blower to pass the Rubicon.

According to informed estimates presently there are well over 20,000 nuclear bombs on this planet, with America and Russia between them home to over 90% of them.  No less formidable are the vast global stockpiles of enriched uranium and plutonium.

In September 2009 Obama adjured the U. N. Security Council that “new strategies and new approaches” were needed to face a “proliferation” of an unprecedented “scope and complexity,” in that “just one nuclear weapon exploded in a city—be it New York or Moscow, Tokyo or Beijing, London or Paris—could kill hundreds of thousands of people.”  Hereafter it was not uncommon for Washington insiders to avow that they considered a domestic nuclear strike with an unthinkable dirty bomb a greater and more imminent security risk than a prosaic nuclear attack by Russia.  All this while the Nuclear Security Summit was treading water and the Pentagon continues to upgrade America’s nuclear arsenal and delivery capabilities—with chemical weapons as a backstop.  With the cutback of conventional military capabilities nuclear arms are not about to be mothballed.

Indeed, with this in mind the overreaction to Russia’s move in Ukraine-Crimea is disquieting.  From the start the Obama administration unconscionably exaggerated and demonized Moscow’s—Putin’s—objectives and methods while proclaiming Washington’s consummate innocence in the unfolding imbroglio.   Almost overnight, even before the overblown charge that Moscow was massing troops along Ukraine’s borders and more generally in Russia’s European “near abroad” NATO—i. e., Washington—began to ostentatiously send advanced military equipment to the Baltic counties and Poland.   By April 4, 2014, the foreign ministers of the 28 member nations of NATO met in Brussels with a view to strengthen the military muscle and cooperation not only in the aforementioned countries but also in Moldova, Romania, Armenia, and Azerbaijan.  In addition NATO air patrols would be stepped up while anti-missile batteries would be deployed in Poland and Romania.  Apparently the emergency NATO summit also considered large-scale joint military exercises and the establishment of NATO military bases close to Russia’s borders which, according to Le Figaro, France’s conservative daily, would be “a demonstration of force which the Allies had themselves foregone during the years following the collapse of the Soviet Union.”  Would tactical nuclear weapons and nuclear-capable aircraft—or nuclear-capable drones—be deployed on these bases?

To what end?  In preparation of a conventional war of the trenches, Guderian-type armored operations or a total war of Operation Barbarossa variety?   Of course, this being post Hiroshima and Nagasaki, there must be a backup or contingency plan for nuclear sword play, with both sides, should reciprocal deterrence fail, confident in their first and second strike capabilities.  Not only Washington but Moscow knows that in 1945 the ultimate reason for using the absolute weapon was transparently geopolitical rather than purely military.

With the weight of the unregenerate imperials in the White House, Pentagon, Congress, the “third house,” and the think tanks there is the risk that this U. S.- masterminded NATO “operation freedom in Russia’s European “near abroad” will spin out of control, also because the American Knownothings are bound to have their Russian counterparts.

In this game of chicken on the edge of the nuclear cliff the U. S. cannot claim the moral and legal high ground since it was President Truman and his inner circle of advisors who unleashed the scourge of nuclear warfare, and with time there was neither an official nor a popular gesture of atonement for this wanton and excessive military excess.  And this despite General Eisenhower’s eventual plaint that the “unleashing of the atomic infernos on mostly civilian populations was simply this: an act of supreme terrorism (emphasis added) . . . and of barbarity callously calculated by the U. S. planners to demonstrate their country’s demonic power to the rest of the world—and the Soviet Union in particular.”  Is there a filiation between this cri de coeur and the forewarning about the toxicity of the “military industrial complex” in President Eisenhower’s farewell address?
This is a time for a national debate and a citizen-initiated referendum on whether or not the U. S. should adopt unilateral nuclear disarmament.  It might be a salutary and exemplary exercise in participatory democracy.

Arno J. Mayer is emeritus professor of history at Princeton University. He is the author of The Furies: Violence and Terror in the French and Russian Revolutions and Plowshares Into Swords: From Zionism to Israel (Verso). 

Cataclysme aux municipales: la raison méconnue

affb76.jpg

Cataclysme aux municipales: la raison méconnue

par Xavier Raufer

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Ignorée par la gauche, négligée par les libéraux, mal mesurée par la droite nationale, l’origine profonde du séisme est la “politique de la ville”

La société humaine est toujours plus complexe ; tout problème grave y forme désormais un inextricable écheveau de causes et conséquences, de tenants et aboutissants. Il est donc rafraîchissant de pouvoir analyser simplement le résultat des dernières élections municipales et l’origine de la débâcle socialiste ; d’accéder sans peine à une lumineuse explication.

Car au-delà du superficiel et du brouhaha médiatique, une cause décisive explique à la fois le dégoût d’une part de l’électorat et la fureur de l’autre ; la percée de la droite nationale et la déroute de l’ “antifascisme” onirique. En toile de fond, ignorée par la gauche, négligée par les libéraux, mal mesurée par la droite nationale, l’origine profonde du séisme est la “politique de la ville”.

Ni cette désastreuse, ruineuse et interminable (1977-2014) “politique”, ni l’aveuglement des politiques, ni les alertes de l’auteur ne sont nouveaux ; mais désormais les dégâts sont si vastes, le gouffre financier si profond – et si cruelle la détresse des victimes de cette “politique” -, qu’on doit à nouveau remonter à ses origines, exposer ses folies et son tragique échec, sur fond de ghettos et de prolifération des gangs.

[Par souci d’objectivité, l’auteur ne cite ici que des médias favorables en principe à la politique de la ville.]

-“Politique de la ville”, son objectif autoproclamé : Dès l’origine (1977), il est clair : “éviter le décrochage social… corriger les inégalités… fournir un cadre permettant de résorber la misère” ; loi Borloo, août 2003 : “Réduction progressive des écarts constatés avec les autres villes et quartiers, retour au droit commun.”

Or c’est tout l’inverse. Pour Libération (22/07/2013), on rejoue aujourd’hui “le même mauvais film que celui des Minguettes, il y a plus de trente ans”. Documentation française, rapport, décembre 2012 : “La plupart, sinon tous les quartiers qui furent l’objet des premières interventions de la politique de la ville, à la fin des années 70, sont encore prioritaires en 2012.” Dans ces quartiers dits “populaires” (comme l’Allemagne de l’Est était une démocratie “populaire”…) cette politique “n’a pas empêché la ghettoïsation progressive… la répétition des émeutes et la montée des violences des bandes en lien avec les trafics de drogues” (Nouvel Obs’, 10/01/13). Et sur les territoires subissant cette “politique”, les disparités s’accroissent toujours : 45 % de pauvres à Roubaix aujourd’hui – mais 7 % seulement à Versailles… (L’Express, 28/01/14).

- L’origine du drame : après 1968, un malfaisant urbanisme gauchiste – avoué du bout des lèvres par des journalistes eux-mêmes de gauche : “le temps des grandes espérances”… un “pari de mixité sociale et de nouveautés urbaines”… (Le Monde, 19/02/2013 et 7/2/2014). Trente ans plus tard, voilà sur quoi débouche la “douce utopie” : “Les populations gauloises ont déserté”… “Des quartiers où ne vit plus aucun Blanc” (Le Monde, 27/10/2010).

- Le stalinisme à visage urbain : pendant trente ans, tous nient un échec pourtant patent dès la décennie 1990 : sur le ton d’Aragon à Tcheliabinsk (1931) on parle de “plus grand chantier du siècle” et, à l’instar du Gosplan soviétique, on regrette du bout des lèvres le “caractère mitigé” du bilan de la politique de la ville, ses “résultats nuancés”.

- Que fait, que coûte, la “politique de la ville” ? Mystère. Un rapport après l’autre en dénonce la parfaite opacité : “Les députés ont tenté, en vain, de mesurer l’effort des différentes administrations dans les zones urbaines sensibles” (Le Monde, 16/10/2010)… “Il reste difficile aujourd’hui d’identifier les mécanismes sous-jacents producteurs d’inégalités, de discrimination et d’exclusion… Il faut encore construire ou parfaire les outils de l’observation… absence de données permettant d’objectiver la mobilité sociale…” (Documentation française, op. cit.). “Gestion chaotique… Il n’existe aucun outil permettant de chiffrer, donc de vérifier, les efforts des administrations envers les quartiers en difficulté” (Cour des comptes, juillet 2012).

Résultat, ce terrible aveu de la députée communiste Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis) : “Cela fait trente ans que le ministère de la Ville existe, ces hommes et femmes n’ont pas vu changer leur vie… Nous avons des cités qui deviennent des ghettos.” (Le Monde, 11/03/2012). Le Monde, encore du 7/02/2014, sur la cité du Mirail, à Toulouse : “Ghettoïsation d’une population issue de l’immigration maghrébine, désarroi social, chômage des jeunes, précarité, pauvreté, violence et trafics en tout genre”… “On meurt dans les cités sensibles plus que partout ailleurs en France.” (Le Monde, 7/06/2013).

Pire encore, si possible : depuis trente ans, par milliards d’euros, la “politique de la ville” a multiplié des programmes de rénovation urbaine… dont au détour d’une phrase, on découvre aujourd’hui qu’ils n’ont servi à rien ! Le Monde, 19/12/2013, citant l’Observatoire national des zones sensibles : “72 % des ménages interrogés estiment que [ces travaux de rénovation urbaine] n’ont pas changé leur quotidien.”

Face à ce terrifiant aveu, face à trente ans de massives souffrances, face à ces milliards dont nul ne peut expliquer l’usage, les ténors politiques sont dans le déni. Pour l’élection présidentielle de 2012, Les Echos (5/03/2012) signalent que “la thématique des banlieues en souffrance brille aujourd’hui par son absence dans les discours de campagne et les programmes des candidats”.

Ainsi, depuis trente ans, nulle décision politique sérieuse n’a été prise pour résoudre, une bonne fois pour toutes, un drame affectant des millions de personnes. Or ici, décider est tout : “Les décisions ne s’obtiennent pas du fait de discourir à leur sujet, mais du fait qu’est créée une situation et que sont appliquées des dispositions, au sein desquelles la décision est inéluctable et où toute tentative pour l’éluder revient en fait à la décision la plus grave.” (Martin Heidegger).

Xavier Raufer (Le nouvel Economiste, 11 avril 2014)

mardi, 22 avril 2014

La guerre contre le dollar va s'intensifier

RUB-05000-A.jpg

La guerre contre le dollar va s'intensifier

par Jean-Paul Baquiast
 
 
Nous avons déjà signalé que, face à l'intensification de la guerre anti-russe menée en Ukraine, sous couvert de l'Otan, par Washington, Moscou préparait une riposte qui, bien que non militaire, serait aussi dévastatrice de l'économie américaine qu'une bombe atomique sur Wall Street.  
 
Voir à ce sujet notre papier du 22 mars qui demeure d'actualité: « La réaction russe aux « sanctions » occidentales » http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1283&r_id= .

L'économiste Peter Koenig, ancien membre de la Banque mondiale, dans un article de The 4th Media Russia Will Decouple Trade From Dollar http://www.4thmedia.org/2014/04/09/russia-announces-decoupling-trade-from-dollar/ confirme l'hypothèse dont nous nous étions fait l'écho. Le gouvernement russe, soutenu évidemment par Gazprom, étudierait un accord de grande ampleur avec la Chine, permettant à celle-ci de payer ses futures importations de pétrole et de gaz russes avec des yuans, dans un premier temps, avec une monnaie commune aux pays du BRICs, dans un second temps. Celle-ci pourrait être indexée sur l'or. Une zone de stabilité commerciale et financière s'établirait alors. Elle serait très vite renforcée par la participation de l'Allemagne et par celle d'autres pays européens ne volant pas en être tenus à l'écart.

Il s'agirait très vite d'une nouvelle monnaie non seulement consacrée aux échanges internationaux mais d'une monnaie de réserve, que les promoteurs essaieraient de tenir à l'abri des opérations spéculatives menés par le Fed américaine et par la Banque des Règlements internationaux de Bâle. Dans un premier temps, le nouveau système devrait être décidé dans le cadre d'une négociation, très proche d'aboutir, concernant les marchés énergétiques entre la Russie et la Chine. Un circuit qui ne serait complexe qu'en apparence s'établirait ainsi: 1. Gazprom livre à la Chine le gaz dont elle a besoin. 2. La Chine paye Gazprom en yuans convertibles en roubles. 3.Gazprom finance une partie croissante de ses nouveaux investissements en yuans. 4. Parallèlement la Russie importe de plus en plus de biens chinois en les payant également en yuans.

Il va de soi que le système ne pourrait être éternel, les réserves de gaz russe ne l'étant pas. Mais progressivement, comme indiqué plus haut, une nouvelle zone économique impliquant le BRIC et l'Europe se créerait à côté de la zone dollar. Cette zone serait de plus en plus attrayante pour les épargnants mondiaux, Chine en tête. D'autant plus que pour lutter contre la concurrence de la nouvelle monnaie internationale, la Fed serait tentée d'imprimer de plus en plus de dollars. Il en résulterait un manque accru de crédibilité de la monnaie américaine, poussant les détenteurs de dollars à s'en débarrasser massivement. La domination sur le monde des pouvoirs économiques et politiques américains serait ainsi sérieusement ébranlée. (Voir aussi sur ce sujet un article de ZeroHedge http://www.zerohedge.com/news/2014-04-08/40-central-banks-are-betting-will-be-next-reserve-currency ).

Serait-ce la fin de la mondialisation? Sans doute pas, mais sans doute de la mondialisation aux couleurs de la bannière étoilée. On peut craindre cependant que, devant la perspective d'un tel choc le lobby militaro-industriel américain ne mobilise toutes ses forces contre la Russie. Il ne s'agirait plus alors de payer des « contras » déguisés en manifestants pro-russes afin d'attiser la tension en Ukraine orientale, mais de pousser à une véritable guerre de grande intensité, mobilisant l'Otan en première ligne.

NB. Merci une nouvelle fois à Dedefensa, sur ces sujets comme sur d'autres incomparable sonneur d'alerte

La dérive sociétale sanctionnée par le vote musulman

La dérive sociétale sanctionnée par le vote musulman

Les immigrés contre la gauche
Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr

Le grand « remplacement électoral » n’aura pas lieu. C’était l’une des grandes espérances de la gauche. Garder la majorité notamment dans les grandes villes grâce au vote immigré. L’analyse des dernières municipales le prouve, les immigrés, notamment musulmans, de loin les plus nombreux, ne votent plus en majorité à gauche. La stratégie consistant à palier le vote populaire et ouvrier de souche par un apport de suffrages communautaristes a fait long feu.

Comme annoncé ici, avant tout le monde, il y a bien eu dans les banlieues, vis-à-vis du pouvoir Ps, une «  quenelle municipale ». Cela est dû à l’échec des politiques de la ville mais surtout aux évolutions sociétales du Ps et de la gauche autour du sexe et des sexes. Les musulmans de France, comme les juifs d’ailleurs, rejoignent les catholiques et une partie de l’électorat attaché aux valeurs traditionnelles sur ces sujets. Les musulmans sont plus proches aujourd’hui de la droite et du Fn, que du Ps. Il faut bien sur être prudent. Ce renforcement des mobilisations pour les valeurs traditionelles est initié tout de même par un rassemblement islamiste proche des frères musulmans. Le Fn le sait bien qui tente de ne pas tout mélanger.
 
 
 
Le thème du 31ème rassemblement des musulmans de France est d’ailleurs  « L'Homme, la famille et le vivre-ensemble ». « Les thèmes collent toujours à l'actualité », explique Amar Lasfar, président de l'Union des organisations islamiques de France, à l'initiative de l'événement. « Le mariage pour tous, les ABCD de l'égalité.... Cela heurte notre religion et ça nous inquiète", poursuit-il , en référence à la légalisation du mariage homosexuel et à la  polémique autour de la « théorie du genre » à l'école qui avait nourri des appels au boycott des classes en janvier.
 
 
«Aux municipales, le Parti socialiste a été lâché par les musulmans justement à cause de ces questions relatives à la famille », complète le secrétaire général de l'UAM93 (Union des Associations musulmanes 93). « Si certains ont vu dans le mariage gay une sorte de permission, comme c'est le cas pour l'alcool ou le porc, d'autres ont été profondément choqués par ce débat. Ils se sont sentis menacés. Quant au plus grand traumatisme, il provient du débat autour de la théorie du genre qui a parfois été interprété comme une incitation à devenir homosexuel.» 
 
La nomination de Laurence Rossignol au poste de secrétaire d'Etat à la Famille n'a pas été vue d'un bon œil par ces musulmans, faute à sa phrase « les enfants n'appartiennent pas à leurs parents », petite phrase digne d’ailleurs des régimes totalitaires. La gauche s’est donc tiré une balle dans le pied et a réduit son électorat aux bobos citadins et aux «  gay friendly ». Elle avait perdu le vrai vote populaire, elle perd le vote  immigré avant celui des fonctionnaires.

Comment garder le pouvoir électoralement quand on n’a plus d’électeurs ?

Qui alimente l'euroscepticisme?

Qui alimente l'euroscepticisme?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

euroscepticisme,mondialisme,souverainisme,atlantisme,marine le pen,martin schulzLe Front National est crédité dans le dernier sondage IFOP de 24% des suffrages si les élections européennes de mai 2014 avaient lieu ce dimanche, devenant ainsi le premier parti de France à cette élection, une élection qui permit son éclosion en 1984 lorsqu’il atteignit 11% des voix, un score qu’il ne fut en mesure d’égaler qu’en 1989. En 2009, au creux de la vague, il n’obtenait même que 6,34% des voix, contre 9,8% en 2004. C’est dire si le FN en « temps normal » ne brille guère à cette élection. Avec seulement trois députés sortants, il est pourtant parti pour remporter en France les élections européennes et rafler ainsi aux alentours de vingt députés. Et ce phénomène ne concerne pas que la France, puisque de nombreux députés nationalistes et souverainistes devraient faire leur entrée à Strasbourg. C’est le cas des britanniques de UKiP, des finlandais du Perussuomalaiset, des danois du DFP, des autrichiens du FPÖ ou encore des néerlandais du PVV de Wilders. Si les nationalistes régressent en Europe centrale et orientale, ils connaissent à l’ouest une expansion sans précédent.

Qu’est-ce qui peut expliquer un tel regain d’euro-scepticisme, même si les électeurs qui votent pour ces partis le font pour des raisons multiples, et la déception de l’actuelle Union Européenne n’est pas nécessairement la cause principale de leur vote ? Est-ce la force de conviction de ces partis qui expliquerait leur capacité à convaincre un nombre croissant d’électeurs européens de leur faire confiance ?

Ce jeudi 10 avril 2014, Marine Le Pen était l’invitée de l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2. De l’avis de tous, elle a dominé le débat. Tel n’est pas mon avis. Le Pen « fille » ne m’a pas paru brillante ni même inspirée. Ce qui m’a frappé au contraire, c’est la médiocrité de ceux qu’on a voulu lui opposer ou qu’elle a accepté de se voir opposer. Ce n’est donc pas par le talent du nouveau FN ou de sa dirigeante actuelle que ce parti a le vent en poupe. C’est parce qu’en face d’elle, il n’y a rien. Et la nature a horreur du vide. Durant l’émission, on aura eu droit aux leçons de morale d’un riche représentant de la diversité, assénant ses « vérités » au peuple parce que ce dernier vote « mal ». De même, un syndicaliste de Force Ouvrière, de cette corporation qui en France ne représente pas 6% des travailleurs, aura manifesté son ire face à un parti qui rassemble désormais près de 45% des ouvriers. Enfin, le représentant de l’Union Européenne, le tiède UMP Alain Lamassoure, se sera montré incapable de démontrer les bienfaits de la construction européenne depuis un demi-siècle.

Il nous expliquera ainsi doctement que faire l’Europe c’est utile pour encourager la paix en Palestine, ce dont 99% des électeurs se moquent. On se souvient d’un Bayrou qui avait expliqué en 2009 qu’il fallait faire l’Europe… mais pour aider l’Afrique. En clair, pour eux, les problèmes des Européens n’ont pas d’importance et la construction d’une Europe politique n’a pas lieu à leur attention et pour résoudre la crise. Alors que l’Ukraine se déchire à nos portes, parce que les Européens ont agi une fois de plus en valets de l’Amérique, l’Union Européenne propose un traité transatlantique qui nous est très défavorable et s’associe aux sanctions américaines contre la Russie voisine.

Ces technocrates déconnectés du réel, ces « bourgeois bohémiens » qui vivent dans les beaux quartiers préservés de la « diversité » dont ils font la promotion permanente mais pour les autres, ont choisi de laisser le monopole du réel au Front National, qu’ils continuent de diaboliser malgré les courbettes devant l’idéologie dominante qu’exécute Marine Le Pen, parce qu’il s’agit surtout d’enterrer les questions. Mais le peuple ne se fait plus prendre par ces méthodes surannées.

Alors certes, la démagogie du FN sur l’€uro ou sur l’Union Européenne est sans limites, mais après tout, il a bien raison de la pratiquer puisque personne n’ose se confronter à lui en regardant les faits tels qu’ils sont. L’Union Européenne a si peu d’importance aux yeux de nos dirigeants qu’on peut sans vergogne nommer « secrétaire d’état aux affaires européennes » le si médiocre Harlem Désir, en récompense de ses déloyaux services. Pour les partisans de « Bruxelles », l’immigration est une chance quand 76% des Français pensent que c’est une calamité. Pour ces technocrates, il est important, qui plus est en période de chômage, d’encourager le travail des femmes mais surtout pas la natalité européenne en berne. S’il ne faut pas rappeler les racines païennes et chrétiennes de l’Europe, au nom d’une laïcité pervertie, ce n’est pas gênant pour eux d’affirmer de prétendues racines « musulmanes ». On autorise le Kosovo à se séparer de la Serbie mais pas la Crimée à rejoindre la Russie.

Marine Le Pen a eu peur d’affronter Martin Schulz, qui lui a fait une réponse cinglante dans le Nouvel Obs mais n’est-ce pas ce même Schulz qui s’est rendu, pour sa première visite de campagne électorale en France, à Saint-Denis, au cœur même de la « diversité » dont de plus en plus de Français et d’Européens ne veulent pas.

Ce sont ces mêmes responsables qui prétendent défendre l’€uro et l’Union Européenne contre Marine Le Pen mais qui lui donnent en réalité un boulevard en refusant de se mettre au service des Européens et d’assumer ainsi une politique très différente. Il ne peut y avoir d’« Autre Europe » que si elle est bâtie sur des principes et des valeurs radicalement différents. Je rêve d’un partisan de l’Union Européenne opposant à l’immigration post-coloniale qu’acceptent une Le Pen et un Farage les principes d’une européanité assumée. Je rêve d’un partisan de l’Union Européenne qui ose prôner l’abrogation du traité de l’Atlantique Nord et exiger le démantèlement des bases américaines de l’OTAN en Europe. Je rêve d’une Europe politique qui tende la main à Vladimir Poutine et se mette avec lui autour d’une table pour régler la crise ukrainienne.

Si on veut pouvoir faire reculer l’euroscepticisme qui bénéficie à une Marine Le Pen, à un Nigel Farage ou à un Geert Wilders, il faut oser leur opposer une Europe politique déterminée à combattre les maux que la classe politique nationale a renoncé à vaincre. En clair, la seule façon de les étouffer, c’est de les priver de raisons d’être. Si l’Europe réussit demain là où l’état-nation historique a échoué hier et échoue encore, alors les souverainistes disparaîtront en même temps que les mondialistes qu’ils prétendent dénoncer.

Car le premier allié du souverainiste, c’est l’atlantiste de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, le mondialiste qui veut livrer le peuple européen à la concurrence déloyale du « tiers-monde » émergent, celui qui veut nous céder pieds et mains liés à Washington. L’euroscepticisme c’est Le Pen mais c’est surtout Hollande et Merkel, chargés par Obama d’empêcher l’émergence de l’Europe Puissance, de la Nation Européenne en devenir. Ils se plaignent de la montée des populistes ? Ils en sont les principaux fourriers.

L’euroscepticisme est fort parce qu’il n’a en face que des menteurs et des renégats. Et pourtant, les Européens ont un impérieux besoin d’une Europe politique unie, mais pas celle-là. Opposons aux souverainistes et aux mondialistes, rejetés d’un même élan et mis dans un même sac, le discours de l’Europe authentique, celle des Européens ! Le succès de « Marine » n’est que la preuve de l’échec de l’Union Européenne. Si les Européens s’en détournent de plus en plus, pour retomber dans les vieilles lunes du nationalisme rétrograde des imbéciles qui ont détruit par deux fois notre continent et notre civilisation, à qui la faute ? A vous, les gouvernements « nationaux », de « droite » ou de « gauche », partisans d’un même projet suicidaire, d’un même ralliement à votre maître ultra-atlantique.

Pour sauver l’Union Européenne, il faut la refonder sur des valeurs vraiment européennes, et non pas universelles, et la réorienter au service de l’identité européenne authentique, plurimillénaire, non pour maintenir une paix de tièdes, mais pour forger une paix virile, avec une armée européenne crainte et respectée, des frontières qui ne seront pas considérées comme des passoires, et pour une prospérité retrouvée pour les Européens. L’Europe doit faire sa révolution. Si les Européens veulent à nouveau du pain, il leur faut d’abord du fer. Mais en attendant ce réveil salutaire, nous assisterons impuissants à ces joutes funestes, opposant tenants d’un système en place ayant échoué mais prétendant réussir, et partisans d’un « c’était mieux avant » illusoire et mensonger. La duperie, c’est de nous faire croire que l’alternative serait dans le camp souverainiste.

 
Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

lundi, 21 avril 2014

Die «Behörden» in Kiew lehnen Föderalismus und Sprachenrechte ab

Die «Behörden» in Kiew lehnen Föderalismus und Sprachenrechte ab

Die Kiewer «Regierung» zieht es vor, mit der Nato zu flirten

von James George Jatras, stellvertretender Direktor des American Institute in Ukraine, AIU

Ex: http://www.zeit-fragen.ch


Vor nicht allzu langer Zeit war «Föderalismus» kein Schimpfwort in der ukrainischen Politik, selbst aus einer westlich orientierten, nationalistischen Perspektive. Professor Alexander J. Motyl von der Rutgers Universität [New Jersey] zum Beispiel, der häufig Kommentare zur ukrainischen Politik verfasst, machte im letzten Jahr einige wohlüberlegte Vorschläge, warum Dezentralisierung Sinn mache, besonders für die Bekämpfung der Korruption (dazu, wie das AIU zu der Zeit kommentierte, siehe «Decentralizing Ukraine: an Issue that Deserves Serious Discussion», August 2013).


Heute jedoch sehen westliche Regierungen die Aussicht auf Föderalismus nur als Trick, um die Ukraine aufzubrechen. Aussenminister John Kerry überliess die Frage des Föderalismus der ungewählten «Regierung» in Kiew, welche die USA und Europa [die EU, Anm. der Red.] unkritisch als rechtmässige Regierung und massgebliche kollektive Stimme aller Menschen der Ukraine anerkannt haben. Ihr Wortschwall überrascht nicht:

«Warum führt Russland nicht den Föderalismus ein? … Warum gibt es den nationalen Regionen der (Russischen) Föderation nicht mehr Befugnisse? … Warum führt es keine weiteren Staatssprachen ein ausser Russisch, unter anderem Ukrainisch, das von Millionen von Russen gesprochen wird?» […]
«Es gibt keinen Grund, anderen zu predigen. Besser ist es, die Dinge im eigenen Haus in Ordnung zu bringen», … [Reuters, «Ukraine hits back at proposals by Russia’s Lavrov,» 31. März]

Selbstverständlich hat die Russische Föderation in Wirklichkeit eine zweckmässige föderale Struktur. Gemäss Artikel 68 der Russischen Verfassung haben Subjekte der Föderation das Recht, Staatssprachen anzunehmen, was mehr ist als ukrainische Oblaste [Bezeichnung für einen grösseren Verwaltungsbezirk, Anm. des Übersetzers] tun können. Es gibt Dutzende offizieller Sprachen der Republik, und dazu gehören auch Ukrainisch und Krimtatarisch, genauso wie andere Sprachen mit offiziellem Status. Es ist umgekehrt. Da generell keine andere Sprache als Russisch landesweit üblich ist, ist es die einzige Staatssprache auf dem gesamten Territorium der Föderation.


Das steht in scharfem Gegensatz zur Ukraine, wo in vielen, wenn nicht in den meisten Landesteilen ukrainisch-russische Zweisprachigkeit eine Tatsache des alltäglichen Lebens ist. Dennoch erklärt Artikel 10 der ukrainischen Verfassung absurderweise, Russisch sei lediglich die Sprache einer «nationalen Minderheit». Falls die Ukraine beschliesst, einen selbstkritischen Blick auf den Föderalismus zu werfen, muss der Tatsache der funktionalen Zweisprachigkeit ein realistischerer Gesetzesrahmen gegeben werden, der die Einheit und nicht die Zerrissenheit fördert, indem man von der Erfahrung anderer zwei- oder mehrsprachiger Länder profitiert.


Eine Möglichkeit, das zu tun, wäre in der Form eines landesweiten Übereinkommens, das die Rollen des Ukrainischen und Russischen als Landesprachen in einer föderalen verfassungsmässigen Struktur genau festlegt. Nur ungenügend erfüllt Kiew ausserdem die Forderungen der Europäischen Charta der Regional- oder Minderheitensprachen im Hinblick auf tatsächliche Minderheitensprachen wie Rumänisch, Bulgarisch oder Gagausisch – oder Rusinisch, das Kiew überhaupt nicht anerkennen will, und dies, obwohl es als offizielle Minderheitensprache in der Slowakei, in Serbien, in Rumänien und in anderen Ländern geschützt ist.

Die harsche und unangemessene Antwort der Kiewer «Regierung», die sogar eine Diskussion des Föderalismus und der Sprachenrechte ablehnt, kann nur zu einer weiteren Schwächung des Zusammenhaltes der Ukraine führen, nicht zu einer Stärkung. Leider ist es klar, wo die Kiewer «Regierung» ihre Prioritäten setzt: bei ihrer geopolitischen und militärisch-strategischen Agenda. Gestern [am 1. April] hat die Nato-Ukraine-Kommission eine Stellungnahme herausgegeben, die (vermutlich nicht als Aprilscherz gemeint) beinhaltete:
«Wir begrüssen die Unterzeichnung der politischen Kapitel des Assoziierungsabkommens mit der Europäischen Union durch die Ukraine vom 21. März.»

Man sollte meinen, die «politischen Kapitel» in einem Abkommen mit einer völlig anderen Organisation – der Europäischen Union – wären nicht Angelegenheit der Nato. Aber natürlich ist es sehr wohl das Geschäft der Nato, weil das Abkommen, das am 21. März unterzeichnet wurde, Kiew dazu verpflichtet, seine Aussen- und Sicherheitspolitik mit Brüssel in Übereinstimmung zu bringen, die gemäss der «Berlin Plus»-Vereinbarung von 2002 wiederum der Nato unterstellt ist.
Die ständige falsche Prioritätensetzung durch westliche Regierungen bei ihrer strikten Unterstützung für die nicht repräsentative und nicht gewählte Kiewer «Regierung» kann die bereits brüchige Einheit der Ukraine nur weiter gefährden.     •

Quelle: AIU, 3. April 2014
(Übersetzung Zeit-Fragen)

Immer mehr Deutsche pro Putin – großartig!

Immer mehr Deutsche pro Putin – großartig!

Ex: http://juergenelsaesser.wordpress.com

Abo_AZ_NATO-1Je aggressiver die NATO-Faschisten vorgehen, umso mehr sehen im russischen Präsidenten eine coole Alternative.

Von Jürgen Elsässer, Chefredakteur COMPACT-Magazin

Heute auf Seite 1 in der Frankfurter Allgemeinen Zeitung:

“Ganz unverständlich ist es nicht, dass der russische Präsident Putin so viele Anhänger in Deutschland hat. Denn er führt Amerika und die EU an der Nase herum, und beides findet inzwischen bis weit ins bürgerliche Lager hinein Beifall.”

So ist es! Man muss sich nur die Kommentare unter den Artikeln in den Mainstream-Medien durchlesen – es ist wie ein Erdrutsch! Kaum einer wagt, die Einheitsmeinung (Einheizmeinung) der bezahlten Redakteure und Claqeure zu verteidigen – fast alle beweisen gesunden Menschenverstand und haben Verständnis für die russische Position. Nicht wenige sind sogar begeistert, dass es ENDLICH einer wagt, dem Imperium der Wallstreet-Banker die Stirn zu bieten. Man kann wirklich im Augenblick stolz sein auf die Stimmungslage der ganz normalen Deutschen (und übrigens ach großer Teile der Wirtschaftsführer!). Umso ekelhafter der primitive Russenhass der Politdarsteller und Mediennutten!

Diese Pro-Putin-Stimmung überspringt sogar politische Gräben: Sie verbindet “Bio-Deutsche” und Migranten (mit Ausnahme der verrückten Salafisten). Und sie verbindet – über die Mitte hinweg – Linke und Rechte (mit Ausnahme der NATO-Faschisten). Die Linken sind für Putin, weil er in ihren Augen bestimmte Elemente des sowjetischen Sozialismus bewahrt, vor allem die Staatskontrolle über Schlüsselelemente der Wirtschaft, die Sozialpolitik und ein nicht-rassistischer Begriff von Nation. Und die – vernünftigen – Rechten sind für Putin, weil er mit bestimmten Elementen des sowjetischen Sozialismus aufgeräumt hat, vor allem mit dessen zeitweiliger Feindschaft zu Familie, Christentum und Nation.

Putin wird so, auf internationaler Ebene und auch in Deutschland,  zu einem Kristallisationspunkt eines neuen Volkswiderstandes, der die anachronistische Spaltung in Links und Rechts überwindet. Da ist wirklich Musik drin!

(Dieser Artikel hat Ihnen gefallen? Dann abonnieren Sie COMPACT-Magazin, dort finden Sie mehr davon)

Poutine «Nouveau Tsar» ou chef d'Etat populaire ?

Poutine «Nouveau Tsar» ou chef d'Etat populaire ?

Christian Combaz*

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

PictureDans le fayotage systématique à l'égard des intérêts américains notre gouvernement nous a fait honte à plusieurs reprises, jusqu'à refuser le survol du territoire à Edward Snowden, un épisode dont les manuels d'histoire se souviendront certainement. L'empressement ultra-suspect avec lequel le président français a en outre devancé les thèses américaines sur les armes chimiques syriennes (dès le mois qui a suivi son élection, c'est à dire à froid) , fut un autre sujet de doute et d'inquiétude. On nous a dit ensuite que la Russie, qui était déjà le pays plus vaste de la terre, voulait s'agrandir aux dépens de la Crimée, mais la France est mal placée, après avoir laissé voter Mayotte pour le rattachement en 1976, pour reprocher aux Criméens de vouloir se détacher de l'Ukraine, dont l'économie ne sera bientôt guère plus brillante que celle de la grande Comore .

Et puis il y a l'influence de cette Cinquième colonne qui s'arroge toujours une place «à la Une», pour reprendre le titre d'un magazine d'information des années 60. L'émission Complément d'Enquête, sur Poutine trahissait un tel changement de réglage de l'artillerie médiatique qu'on peut l'imaginer inspiré par l'entourage du Pouvoir afin d' accompagner les négociations en cours à Genève. On vise désormais moins bas mais les projectiles sont les mêmes. On ne s'attaque pas au train de vie de Vladimir Poutine pour le présenter comme un émule de Moubarak. Les artifices déployés pour nous faire croire qu'il achète des robinets en or, circule en voiture de milliardaire ou se fournit en call girls auprès des oligarques n'ont jamais mordu sur l'opinion parce qu'on n'a pas trouvé grand-chose. La corruption, les budgets d'équipement délirants des Jeux olympiques n'ont pas permis non plus de mettre en cause l'entourage direct du président. Même la question homosexuelle a été éludée lors des Jeux, c'est tout dire. Et pourtant tout avait l'air au point. La place centrale de Kiev surpeuplée, survoltée, quadrillée par les télévisions internationales comme en Egypte, la foule s'emparant du palais d' un dirigeant cupide et névrosé, devaient être la dernière étape avant un printemps de Pétersbourg. Après l'Ukraine on voyait le système Poutine s'effondrer sur une émeute géante pendant les Nuits Blanches.

C'est là qu'il faut souligner la navrante naïveté de la diplomatie américaine, qui a probablement cru, il y a trois  ou quatre ans, pouvoir se «payer» le Président russe comme un vulgaire Ben Ali, et qui n'a pas compris que le Peuple russe , à cause de son passé prodigieux, gardait une unité d'âme qu'elle vient de décupler.

Du coup, le nouvel angle choisi par les médias occidentaux n'est plus la corruption, mais la Grande Russie comme on parlait naguère de «Grande Serbie» ou de «Grande Syrie». Comme le soulignait l'ambassadeur Orlov à l'oreille de son interlocuteur pendant l'émission, la Russie est déjà le pays le plus grand de la terre, on se demande à quoi rimerait un désir d'expansion territoriale. N'importe, insistait le journaliste, «on voit désormais de jeunes recrues à qui, dès l'enfance, on inculque l'amour de leur pays et qui prient».

Ah bon? Et les jeunes Américains des Summer Camps du Minnesota, ils ne saluent pas le drapeau et ne vont pas à l'office? Et les jeunes Chinois n'aiment pas leur pays dès l'âge de douze ans? Il n'y a guère que dans le nôtre qu'on n'inculque rien aux enfants, ni dans ce domaine, ni dans les autres.

Donc, Vladimir Poutine a une haute idée de son pays qui a désormais une haute idée de lui-même: on mesure le scandale. Mais il y a pire: dans la rue de son enfance, les journalistes essaient de trouver la trace d'un culte de la personnalité or il n'y a rien. Pas la moindre plaque. Ce Poutine est vraiment très fort. Il ne se teint pas les cheveux, sa vie privée est opaque, il ne traverse pas Moscou en scooter, il parle un russe châtié, il ne dit pas oui et non en même temps, il n'a rien de «normal» et tout cela n'est pas un handicap pour plaire à son peuple. Un jour ou l'autre, le nôtre va s'en souvenir.

Hélas! l'émission étant diffusée sur internet, malgré des efforts assidus, pendant l'intervention de Bernard Henri Lévy le système de diffusion en streaming du réseau FranceTV Pluzz, comme chaque fois, s'est mis en rideau. Chaque tentative pour relancer l'image obligeait le spectateur à s'infliger une publicité Fleury-Michon -d'ailleurs très fluide mais fastidieuse, surtout la cinquième fois. La bande passante n'était donc pas en cause, c'est le service public qui ne fait pas son métier sur la chaine Pluzz (et si le CSA pouvait faire le sien cela nous arrangerait). La publicité sur le surimi Fleury-Michon apportait donc une touche de fantaisie à l'intervention de BHL qui en est très avare - de fantaisie, parce que côté interventions c'est le contraire. Pour l'anecdote, le Danube de la pensée avait convoqué le journaliste au bord de la Seine, conversation dont j'ignore tout mais il n'est pas certain que j'aie raté grand chose.

En revanche les propos de l'ambassadeur de Russie méritaient qu'on y prête l'oreille parce qu'il n'a pas écarté le danger d'une guerre civile liée aux tensions inter-communautaires que déchaîne l'influence de l'OTAN en Europe. Dans tout cela, la question de la langue nous a été présentée, à juste titre, comme primordiale. Les malheureuses questions du journaliste à propos de Sarajevo et du déclenchement de la guerre de 14 n'ont pas pu cacher le principal: si la ligne de partage est désormais tracée entre Russophones et Ukrainophones, il est probable que le prochain pays à faire parler de lui en Europe, cette fois au sein de l'Union , ce sera la Hongrie. Le traité de Trianon ayant privé le peuple hongrois des deux tiers de son territoire et exilé une grande part de sa population hungarophone hors frontières, l'OTAN sera bientôt obligée de lutter contre les partisans de la réunification , lesquels risquent d'aller chercher leurs recettes en Crimée.

La prochaine décennie promet donc d'être assez fatigante et Poutine n'y sera pour rien. Toutes ces fadaises sur «le nouveau Tsar» sont là pour nous faire oublier que ce sont les Peuples qui décident de leur sort, et la seule habileté de Poutine est de mener le sien où il veut aller.

(*) Christian Combaz est un excellent écrivain et essayiste. Dernier ouvrage paru : Gens de Campagnol, Flammarion, 2012.

Source Le Journal du Chaos cliquez là

dimanche, 20 avril 2014

Une alliance pour l’endiguement du pouvoir mondialiste

CHINE, RUSSIE, EUROPE

Une alliance pour l’endiguement du pouvoir mondialiste

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Trois situations apparaissent qui pourraient ouvrir un chemin aux  Européens. Il y a toujours des alternatives. Si l’on veut mettre en fonctionnement des systèmes de paiement sans dollar pour le commerce international, il n’y a rien d’impossible. Une civilisation cherche à naître, malgré le pouvoir actuel en place.
 
L’exemple chinois 

La Chine a déposé une plainte à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) contre les pratiques mensongères étatsuniennes, l’humeur de ses dirigeants les incitant à modifier les tarifs douaniers sans aucune justification. La tournée européenne du président chinois a été l’occasion de formuler une proposition de partenariat bilatéral UE - Chine en quatre volets : paix, croissance, réformes et civilisation. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, n’a évidemment pas été à la hauteur dans sa réponse. Il a menti une fois de plus en affirmant que l’Europe allait sortir de la récession. Chacun sait que la Commission de Bruxelles fait régresser l’Europe par des destructions massives de son économie appelées réformes. destinées à abaisser les peuples au niveau des Tchandalas de l’Inde.
 
La Chine, elle, s’active. Elle achète moins de devises. Au mois de mars  le yuan avait baissé par rapport au dollar signifiant ainsi que le pays ne se laisserait pas faire dans le cadre de la guerre des monnaies. Il a été publié à la même époque que la croissance économique chinoise avait ralentie, mais que la Banque Centrale intervenait lorsque cela lui paraissait nécessaire sans s’adonner aux productions massives de monnaie à l’inverse des anglo-saxons. Elle fournit juste ce qu’il faut de liquidités pour continuer à investir (notamment dans les chemins de fer) et développer le commerce.

La Bundesbank, après la visite du Président Chinois fin mars, a annoncé la signature d’un mémoire qui prévoit la création à Francfort d’un centre de compensation pour les paiements en Yuan. L’Allemagne est le pays d’Europe dont le commerce avec la Chine est le plus important. Il est prévisible que cela sera un point de départ pour réduire l’usage de la monnaie américaine dans le commerce Europe-Chine. Cependant, il ne suffit pas d’oublier le dollar, il conviendrait aussi de larguer les banques qui en promeuvent l’usage. 

Du côté Russe

La Russie est partante pour diminuer le poids des anglo-saxons en cessant d’utiliser le dollar, en particulier dans le commerce des matières premières. Les deux personnages à l’origine de la nouvelle orientation russe sont Sergey Glaziev, conseiller économique de la Présidence et Igor Sechin, PDG de Rosneft, la principale entreprise pétrolière russe. Le Président de la banque publique VTB a affirmé que les entreprises à capitaux publics spécialisées dans la vente d’armes pouvaient démarrer la signature de contrats en roubles ou en monnaies de leurs acheteurs, sans passer par le dollar. La direction du Centre d’échanges de Saint-Pétersbourg a été confiée à Igor Sechin qui avait déclaré courageusement, en Octobre 2013 au Forum Mondial de l’Energie tenu en Corée, que le temps était venu de mettre en place des mécanisme d’échange pour le gaz naturel entre tous les pays concernés et que les transactions soient enregistrées en monnaies de chacun . Il est question par exemple de signer des accords de swap biens - pétrole entre l’Iran et la Russie. 

Il est fondamental maintenant que d’autres puissances suivent la Russie et la Chine dans cette politique d'émancipation. La Chine incite aussi les autres pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à éliminer le dollar de leurs transactions et donne l’exemple, en ouvrant deux centres de traitement du commerce en yuan, à Londres et maintenant Francfort.

Des Européens soumis aux Européens éveillés ?

Les Européens doivent secouer leur torpeur. L’Asie, mise en selle pour que les multinationales y produisent à bas prix des produits vendus en Europe aux prix européens, ne ruine pas directement l’Europe. Les responsables sont les hommes politiques mondialistes qui ont liquidé toute protection pour s’enrichir de ces trafics. Mais désormais la Chine, la Russie, l’Iran, le Vénézuela, le Brésil, l’Inde…et d’autres certainement ouvrent les yeux. L’Occident est entre les mains d’une finance mondialiste et il est fondamental de s’émanciper pour faire prospérer une autre civilisation.
 
Dès 2017, a affirmé le Boston Consulting Group à la fin du mois de février 2013, l’Asie (hors Japon) sera la région la plus riche du monde. Il sera essentiel que les banques spécialisées dans la gestion de fortune soient laissés de côté, même si la volonté de ces fanatiques consiste justement à convaincre les nouveaux riches de les laisser administrer leurs actifs. Rien de grand n’est jamais sorti de la finance anglo-saxonne, sinon de grandes guerres. Depuis le XVIIIème siècle, toutes les guerres ont eu des banquiers comme responsables en chef. Il faut enfin que cela cesse.

Germans Attitude towards Putin’s Policy: «Mysterious Sympathy»

Germans Attitude towards Putin’s Policy: «Mysterious Sympathy»

Natalia MEDEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

Ukraine has a special place in German media’s reporting. The US- defined pattern prevails at present. Russia is blamed for instigating the growing unrest in the south-east part of the country. The US State Secretary put forward such an accusation on April 8 saying there would be a heavy price to pay. The German Left Party is the only political force that recognizes Russia’s right to defend its interests. 

Unlike the Left Party members, independent critics of Germany’s foreign policy are destitute of chances to make public appeals. The New Rhenish Newspaper (the Neue Rheinische Zeitung) was the only one to publish a letter signed by 200 representatives of German intelligensia. Russian media told about it (1), but the fact was largely ignored in Germany. At that, the Putin’s policy has significant support. According to the poll conducted at the beginning of April (2), around 49% (60% in the East) of respondents do not approve tough treatment of Russia, they support Germany’s role as a mediator between Russia and the West. 37% think the present policy is the one of a go-between, while 63% believe it has an obvious pro-US taint. German analysts try to explain the «mysterious sympathy» that Germans feel towards Russians… Liana Fix, an expert from the German Foreign Policy Society, defines the following reasons:

- the enrooted pacifism and skeptical view of NATO;

- dissatisfaction with the USA and the European Union;

- economic interest in cooperation with Russia;

- disapproval of the way German media paints the Russian President (3). 

It’s hard to counter the reasons listed. Take the military aspect, for instance. True, Germans find a military solution or US interference into Ukrainian affairs unacceptable. Even such a limited measure as intensified air flights in Eastern Europe is supported by 40%, while 53% say «no». There is an even stronger opposition to the idea of Bundeswehr’s involvement: 61% reject it. The majority (56%) believe the NATO expansion to the East was a mistake. (4) The West’s protests over the concentration of Russian troops near the Ukraine’s borders are perceived as under-substantiated, the evidence produced not very convincing. In 2003 US Secretary of State Colin Powell resorted to tricks in order to convince the United Nations Security Council the US military intervention in Iraq was justified. 

In view of public opinion and taking into consideration the realities of the situation in Ukraine, German media has somewhat cooled down the anti-Russian rhetoric. An ARD publication (5) called into doubt the Ukraine’s prosecutor’s office conclusions related to the snipers case. The authors of journalists’ investigation believe it is absurd to say that the shooting from the rooftop of hotel Ukraine could take place on Yanukovych’s orders, while the building was in the hands of Maidan protesters. According to International Republic Institute, a US research center, one third of the population in the East supports the ideas of federalization. Federalization is a familiar thing for Germans, they live in a federal state and they have gone through a long historic period of existence as separate countries. The German example proves that federalization and prosperity go hand in hand. German media was sympathetic towards those who are still inside the Kiev city hall building, but the author if the story (6) comes to conclusion those people have nowhere to go and need psychological help. The yesterday’s revolutionaries are not needed by the regime today; the author compares it with a shipwreck: they keep on saying about the desire to stay till the end but are not able to explain what the «end» actually means. Perhaps, the end they are talking about is to come after the election, when the authorities will start implementation of the austerity measures prescribed by the International Monetary Fund and the European Bank for Reconstruction and Development. Europe is not going to feed Ukrainian nationalists. Neither Germany, nor anybody else needs extra burdens. Speaking in parliament on April 8, German Finance Minister Wolfgang Schaeuble said the events in Ukraine are a signal for implementation of reform in the European Union but it does not mean the EU should launch material aid as the revolutionaries expected while going to Maidan to fight for, as they perceived it, the «European choice». The author says the hopes of Maidan protesters were nothing but a naïve utopia. 

What about the results of the coup, as Europeans see it? 10 years ago the European Commission defined the European Neighborhood Policy (ENP) to surround the EU by a ring of secure and prosperous nations (well-governed countries, as they say). As we see it today, the stability in these countries is to large extent undermined; the EU has hotbeds and crisis stricken neighbors around the perimeter. Was it that the Brussels policy pursued the goal of sowing the seeds of chaos around under the slogans of good neighborhood? The Carnegie Endowment for International Peace – Germany has recently published a report Time to Reset the European Neighborhood Policy (7) which puts the EU neighboring countries into four risk categories: insignificant, low, medium and high. Listing Armenia and Israel as the states in the category of low risk is an iffy conclusion. So much the worse for other neighboring states once the expert believes the situation there is less stable than in Israel located in the volatile Middle East region. 

I believe Europeans realize that the new EU Ukraine policy may end up in failure. It makes them view with caution what the new government in Kiev does. Europe faces a grave problem of refugee flows from Arab countries. Now there is a looming prospect of displaced persons waves hitting Europe from Ukraine. One of Ukraine’s «acting officials» Turchinov said Ukrainians would soon be able to travel across Europe without visas. There was no response from Germany, as in other cases concerning the aftermath of the coup called «Ukraine’s revolution» in the West. But Germans are not indifferent. Willy-nilly the events in Ukraine evoke parallels with the Germany’s own history – the tragic events of XX. A prominent nationalist murdered – is it not the repetition of the long knives night? The same mysterious arsons that Communists are blamed for are repeated as it was back then. For instance, Tyahnybok, the leader of Ukraine’s extreme right-forces – the Svoboda political party, said the Communists put on fire their own Kiev office on April 9. He never mentioned other interested parties, who could have done it, like the Lustration committee and the Chancellor Hundred of Maidan. Finally, the lustration bill approved by Rada (parliament) on April 8 to be signed into law by the acting President. The fact was ignored by German media. According to it, the judges, who took offices after 2010 (during the tenure of Yanukovych), must be fired. Every one of them! No exclusions from the rule. Others have to report on their incomes, including family members. In my case, it made me recall the Law for the Restoration of the Professional Civil Service that came into effect in Germany after Hitler came to power. 

Endnotes:

(1) 200 Germans declared their support of Putin/vesti.ru, 04. 11. 2014.
(2) ARD-Deutschlandstrend, April 2014. S. 3-4.
(3) Jan David Sutthoff. 6 Gründen für die merkwürdige Sympathie der Deutschen für Putin und Russland/ The Huffington Post, 04.04.2014. 
(4) ARD-Deutschlandstrend, April 2014. S. 5.
(5) Neue Hinweise auf Maidan-Schützen/tagesschau de, 10.04.2014.
(6) Filipp Piatov. Die Gestrandeten vom Maidan/Die Tageszeitung, 11.04.2014.
(7) Stefan Lehne. Time to reset the European Neighborhood Policy. February 2014. 

 

samedi, 19 avril 2014

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Dmitry Minin

Dmitry MININ

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

It is surprising how the national socialist Banderovite ideology which has prevailed in Kiev, filled as it is with anti-Semitism, has enabled the complete triumph of the most odious of figures from the point of view of this ideology, the oligarchs, and activists of the world Jewish movement like Igor Kolomoisky, at that. This is a striking example of how seemingly mutually exclusive political forces can form unprincipled and unnatural unions for the sake of achieving short-term goals without thinking about the far-reaching consequences… 

Such a symbiosis, being highly contradictory, cannot last long. Both partners are playing a dangerous game over who will outfox whom. The former risk confirming the old adage that revolutions devour their own children; the latter could run up against the fury of the extremists and bring pogroms down upon themselves. There are already signs of both in Ukraine: the shooting death of Sashko Bilyi, on the one hand; and the appearance of Wolfsangels, the stylized swastikas of the Right Sector, on synagogues throughout Ukraine, for example, recently in Odessa.

The ultranationalist slogan «Bandera will come and put things in order!» today sounds like «Kolomoisky will come and put things in order!» Kolomoisky, the third richest person in Ukraine, declares everywhere that he is an Israeli citizen and the president of the Jewish Congress of Europe, but that did not prevent him from being appointed the head of the Dnepropetrovsk region. Under his leadership and on his money, this region has become a hotbed of newly minted polizeis from the Right Sector, who are being sent out throughout the country. And he previously, along with Pyotr Poroshenko, who has a similar world view, was one of the main sponsors of the Maidan. Some of the disillusioned more radical participants of those events, such as the members of the White Hammer group, have already rebelled against the fact that they were blatantly used for the sake of what they call the «Zionist revolution» in Ukraine. They point out the ancestry of Prime Minister A. Yatsenyuk, Vice Premier V. Groisman and many other figures in the new regime. White Hammer members also see Jewish roots in their former associates, Freedom Party chairman O. Tyahnybok and Right Sector leader D. Yarosha. 

However, how did it happen that Kolomoisky, who is not embarrassed to wear a «Jewish Banderovite» T-shirt (apparently he invented this uniform himself), has forgotten the role played during the war by members of the Ukrainian nationalist movement oriented toward Stepan Bandera in the extermination of the Jewish population of Ukraine? And why does he refuse to see the ideological continuity between them and their modern-day followers from the Freedom Party and the Right Sector? Why does he hate Russia so passionately? Natan Khazin, one of his henchmen who commanded a company on the Maidan, stated that he did not see any evidence of anti-Semitism there, and that it is «better to be a Jewish Banderovite than a Jewish Muscovite». Can it really be that the hunger for money and power, as well as the unwillingness to let anyone else in on the private preserve into which they have turned all of Ukraine, can blind them to such a degree? Despite the obvious facts, the Association of Jewish Organizations and Communities of Ukraine continues to insist that nothing threatens Jews in the country. However, once you understand that the head rabbi of Kiev and Ukraine, Yaakov Bleich, came there from New York, it becomes clear where this illusion is being created. It is extremely awkward for Washington to admit that as a result of its actions the situation for Jews in Ukraine could get worse.

In Israel, for example, many are bewildered by the flirtation of the current leaders of Ukraine's Jewish community with open anti-Semites. «Jews who engage in the politics of an unstable country in which successive governments condoned or ignored nationalist anti-Semitic groups are playing with fire,» writes one Internet resource. On February 27, Knesset member Rina Frenkel (Yesh Atid) petitioned the head of the government to create a state program for the repatriation of Ukrainian Jews. In her opinion, the Jewish community in Ukraine «is in clear and present danger». Knesset member Moshe Feiglin (Likud) also emphasized at Knesset hearings that the situation in Ukraine should be «an alarm signal on the strategic level» for the Israeli government. According to Feiglin, political processes in Eastern Europe and the deep economic crisis in the West could create pressure on all the 6 million Jews in the Diaspora. Referring to the «most cautious» estimates of demographic analysts, the parliament member stated that in the next 10 years at least 1.5 million Jews could repatriate. He urged the government to begin timely preparations for such a development. Head Chabad rabbi Reuven Azman advised his followers to leave Ukraine as soon as possible.

Israeli public opinion assesses Russia's actions in the Ukrainian crisis differently than Kolomoisky does as well. For example, according to one survey, only 35% believe that the Crimea is the territory of Ukraine and should remain part of that state. 60% agree with the holding of the referendum and the reunification with Russia. At the UN General Assembly, despite pressure from the Obama administration, Israel did not vote for the resolution condemning Moscow for the annexation of the Crimea. And with regard to the position of Ukraine's Jewish oligarchs, well-known Israeli publicist Avigdor Eskin said metaphorically: «What can you say? We have our Vlasovites too».

One prominent activist for the freedom of Soviet Jews to emigrate, Isi Leibler, does not believe in the change of heart of the modern-day Banderovites who all declare as if on cue that they are not anti-Semites either. He writes in the Jerusalem Post: «These are genuine neo-Nazis who employ swastika symbols and are openly anti-Semitic...Oleh Tyahnybok, leader of Svoboda, the largest right-wing extremist nationalist faction, which holds 37 seats in the government, has called for the liberation of Ukraine from the 'Muscovite-Jewish Mafia'«. Until 2004 his movement was called the Social National Party of Ukraine (a reference to National Socialism). Tyahnybok is most clearly characterized by his statement: «I personally have nothing against ordinary Jews; I even have Jewish friends. I am against the Jewish oligarchs who control Ukraine and the Jewish Bolsheviks».

But just how durable is the anti-Semite-Zionist political alliance which has taken shape in Ukraine? It is hard to believe that each side is not waiting for a propitious moment to get rid of the other. It seems that the «unique crook» I. Kolomoisky (to use Putin's expression) is as of yet a step ahead. The Right Sector is no longer demanding the continuation of the «anti-oligarch revolution» and has dispersed throughout the country as punitive «special units» to suppress the people's protests in the Southeast. However, events are developing such that very soon the dark Banderovite forces will most likely declare that they have been «betrayed», and then they will make their erstwhile ally one of those to blame for their inevitable defeat. But Igor Kolomoisky probably has some kind of plan for that case as well.

 

Pour une réforme cohérente des régions françaises

Pour une réforme cohérente des régions françaises
On se prend à rêver…
Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr

Les Socialistes de Monsieur Valls se décideraient-ils à faire ce que tous les gouvernements de la Vème République se sont refusé à accomplir : une régionalisation véritable de la France, à l’occasion d’un nouveau découpage régional du pays ? Une régionalisation qui le mettrait en harmonie territoriale avec ses voisins européens.

Certes, il ne faut pas  s’emballer, sachant que plusieurs projets ont été, en la matière, enterrés par le réflexe jacobin. Les délais prévus sont, par eux-mêmes, inquiétants par leur longueur: 1° Janvier 2017 pour la délimitation des nouvelles régions et surtout, 1er Janvier 2021 pour la fusion région-départements. Ce qui laisse largement le temps, à tels ou tels dirigeants,  de tout envoyer dans les poubelles de l’Histoire.

 
Le souci de faire des économies est le premier ressort de la réforme à l’étude. Il fait que l’on raisonne avant tout en termes de regroupements, de façon à réduire le nombre des élus et des fonctionnaires territoriaux. La préoccupation est légitime, tellement les recrutements ont été pléthoriques. Mais il faudra déjà beaucoup de courage à Monsieur Valls pour trancher dans des effectifs qui, en grande majorité, sont aussi des électeurs du parti socialiste. 

Cependant, pour que les régions constituées soient viables et durables, et surtout pour qu’elles forment le cadre idoine du développement local et des aménagements performants, pour qu’elles jouissent aussi d’un soutien et d’une ferveur populaires indispensables à leur vitalité, il est nécessaire qu’elles satisfassent à, au moins, quatre critères (dont deux sont liés). A savoir :

- la masse critique qui s’exprime en termes d’espace et de population. Elle doit dépasser un seuil minima pour que la région dispose d’un potentiel humain et économique suffisant. Ce qui n’est pas, par exemple, le cas du Limousin ou de celui, tellement particulier, de la Corse. Mais, la recherche de l’équilibre entre les régions, sachant que l’Ile de France, le Rhône-Alpes et le Nord-Pas de Calais sont nettement plus peuplées que les autres régions, ne doit pas entraîner pour autant une sur-extension de certaines autres du centre et du sud de la France, de faible densité, comme cela se vérifie dans le projet actuel. Cela nuit à la cohésion régionale. 

 
- la cohérence territoriale de la région est, elle-même, l’interaction de deux éléments : 

1) la présence d’une métropole ou d’un pôle urbain au rayonnement incontesté. Car il faut l’admettre, aujourd’hui c’est la grande ville qui structure la région. Il est donc essentiel que celle-ci, dans son entier, soit dans la zone d’attraction de sa capitale. Alors, pourquoi séparer la Vendée, Cholet et Angers de Nantes ? Pourquoi placer le Gard et Montpellier qui sont tournés vers Marseille dans la région commandée par Toulouse ?  Et que fait le département de l’Oise, qui est complètement dans l’orbite de Paris, dans celle dirigée depuis Lille !

2) une problématique rassembleuse ou un projet régional solidaire. On doit s’interroger, dans cette perspective, sur ce qu’il y a de commun entre la Champagne, la Lorraine et l’Alsace. Sinon qu’elles forment ensemble le « nord-est de la France », une désignation strictement géographique ? Chacune des trois a plutôt vocation à se tourner vers ses voisins européens : la Champagne vers les pays de la Meuse, la Lorraine vers les pays mosellans, et l’Alsace vers le Bade-Wurtemberg. Quant à associer le Limousin avec l’Aquitaine, toute tournée vers son littoral atlantique, et l’Auvergne avec le Rhône-Alpes, dont le nom indique clairement où se trouve son centre d’intérêt, c’est pour ces deux régions une gageure. Vaut-il mieux qu’elles prennent le risque d’être, chacune de son côté, périphérisée dans leur nouvel espace, ou n’est-il pas plus opportun qu’elles soient réunies, avec la Lozère aussi, afin de dominer ensemble leurs problèmes communs qui sont ceux d’une moyenne montagne, le Massif Central.
   
- l’ancrage historique et culturel. Sans tomber dans les errements séparatistes et sans qu’il soit question d’en revenir aux provinces de l’Ancien régime, il est préférable qu’un héritage historique puisse donner corps à une région et que des traditions culturelles puissent contribuer à la solidariser et à l’identifier. C’est ainsi que, sans parler d’économie, la Vendée a quand même plus d’affinités avec la Bretagne et le Choletais, avec lesquels elle participa à la « Bretagne militaire », qu’avec Bordeaux. 

Le respect de ces critères (les plus susceptibles de rendre possible une organisation régionale équilibrée et efficace) suppose que l’on ne cherche pas à réduire au maximum le nombre des régions, en se fixant un chiffre arbitraire (division par deux), de façon précipitée,  et que l’on n’hésite pas à démanteler certains départements. C’est ce que nous avions fait dans une proposition de découpage régional, présentée ci-dessous, vieille de quarante ans et pas tellement éloignée de celle que l’on prête à Matignon. Malgré le temps passé, nous la tenons quand même pour plus cohérente que cette dernière.
 
 
En effet, si elles n’ont pas toutes des masses-critiques équivalentes, elles ont le mérite d’être territorialement cohérentes et de s’inscrire dans un cadre historique et culturel assez homogène. Du nord au sud et d’ouest en est, au gré de quelques actualisations,  nous distinguerons:

- l’Artois-Flandre-Picardie (1) composée de trois régions situées dans la zone d’attraction lilloise et qui sont historiquement liées entre elles.
- la Normandie (2) qui voit son identité culturelle reconstituée mais dont la consolidation nécessite un renforcement de la structure est-ouest pour équilibrer l’influence parisienne sur la basse Seine.
- l’Ile de France (3) dont l’adéquation au réel (la très forte attraction parisienne) exige son extension vers le nord (Oise) et le sud-ouest (nord de l’Eure et Loir).
- la Champagne (4) (agrandie ici du sud de l’Aisne) pourrait dans une perspective strictement franco-française fusionner avec la Lorraine, comme cela semble prévu. Mais, elle  trouverait, sans doute, plus d’avantages à s’inscrire dans une interrégion européenne des Pays Meusans. 
- la Lorraine (5), selon une trajectoire parallèle à la précédente, a plus vocation à renforcer ses liens avec la Sarre et le Luxembourg, avec lesquels  elle forme déjà une euro-région. 
- l’Alsace (6), est une région  économiquement et  culturellement rhénane dont on comprendrait mal l’inclusion dans un espace qui relève du bassin parisien. 
- l’Armorique (7) a le mérite de résoudre un double défi : permettre à Nantes de réintégrer la Bretagne sans amputer la métropole de l’ouest de sa zone d’influence qui couvre la Vendée, l’Anjou et la Mayenne. Des pays culturellement distincts, mais qui pourraient se reconstituer à l’intérieur de la région.
- le Val de Loire (ou Pays Ligériens) (8) correspond à la région du Centre à laquelle nous ajouterions le Poitou (Vienne et Deux-Sèvres) et l’ouest de la Nièvre plutôt que la Mayenne et le Maine et Loire qui n’y ont pas leur place. Il  réunit  des petites provinces historiques assez proches dans le passé, mais il n’a pas de réel pôle structurant. Il reste à faire du fleuve l’axe d’identification de la région.
- la Bourgogne-Franche Comté (9) (on pourrait dire simplement la Bourgogne dans la mesure où, autrefois, la seconde fut le Franc Comté de Bourgogne) présente une unité naturelle et culturelle assez évidente, bien qu’il lui manque une métropole incontestée.
- l’Aquitaine (10), à laquelle il n’y a lieu, pour préserver sa cohérence territoriale, que de  rattacher les deux départements charentais, au nord, et les Hautes Pyrénées (afin de favoriser la création d’un pôle pyrénéen Pau-Tarbes) au sud. 
- l’Auvergne-Limousin (11), dont on a souligné le dilemme et la problématique plus avant.
- le Rhône-Alpes (12) qu’il n’y a pas de raison de modifier, sauf à lui intégrer les Hautes Alpes si c’était le choix des habitants de ce département.
-la Gascogne-Haut Languedoc-Roussillon (13) recouvrirait toute la zone d’influence de Toulouse. Ce que ne fait pas le Midi-Pyrénées actuel. La région n’a pas non plus à s’étirer excessivement à l’est, comme il est envisagé dans le projet actuel. 
- la Provence-Bas Languedoc (14) se structurerait autour de la zone d’attraction marseillaise et de l’unité économique du delta. Sans doute que le pays niçois n’y trouve pas encore son compte, mais il ne peut en être autrement dans une perspective strictement nationale. 
- la Corse (15), tellement spécifique…

Toutefois, on pourra spéculer tant qu’on veut sur le meilleur découpage régional de la France, tant que l’on n’aura  pas résolu la question des rapports entre les différentes collectivités territoriales. Il va de soi, en effet, pour que le pouvoir régional existe et vive vraiment, en toute plénitude, qu’il est indispensable  que le département perde tout lien direct avec le pouvoir central pour être lui-même assujetti à la région, dont il devient alors une sous-unité ; et de préférence sous un autre nom, de « pays » par exemple. A l’occasion, ses propres délimitations pourraient être révisées.
  
Si la question de la cohérence des régions est essentielle pour évaluer la portée politique de la réforme régionale, parce qu’un redécoupage bâclé signifierait qu’elle n’était rien d’autre qu’un ajustement comptable, l’enjeu décisif qui révèle les intentions réelles d’un gouvernement, quel qu’il soit, est celui de la répartition des pouvoirs territoriaux. 

*Professeur émérite à l’Université Montesquieu de Bordeaux 4, membre du Centre Montesquieu de Recherche Politique (CMRP), auteur de "Contre l'Europe de Bruxelles, Fonder un Etat européen " aux Editions Tatamis. Il interviendra lors du colloque de la revue Eléments, « Europe-marché ou Europe-puissance ? » le samedi 26 avril prochain, à Paris. ( Voir notre bandeau en page d'accueil).

vendredi, 18 avril 2014

Syrie/Ukraine/OTAN : analyse géopolitique

Syrie/Ukraine/OTAN : analyse géopolitique Entretien avec Robert Steuckers

Merci au "Cercle des Volontaires" de Belgique:

http://www.cercledesvolontaires.fr/2014/04/18/syrie-ukrai...

 

Dans le cadre d’un sujet de mémoire d’une étudiante à Bruxelles, Robert Steuckers nous délivre une brillante analyse historique et géopolitique sur la Syrie et l’Ukraine.

Il est revenu sur les révolutions tunisienne et égyptienne ainsi que sur les tentatives de déstabilisation de ces pays. L’Algérie, dont le régime militaire socialiste tente de résister, est sans doute la prochaine tentative de déstabilisation en Afrique du Nord. La Syrie reste une particularité dans ce qu’on appelle le « printemps arabe » et Robert Steuckers expose le rôle de l’armée et du régime baassiste dans le fonctionnement du pays. Nous apprenons aussi que le cas de la Syrie et de la Crimée sont liés historiquement,  ce depuis le XIXe siècle, l’enjeu principal étant le contrôle de la Méditerranée orientale.

L’instrumentalisation d’un islam « radical » par le courant wahhabite dans le Caucase est aussi traité dans cet entretien, mais aussi le rôle que devait jouer l’Union Européenne dans la conférence de Genève II, ainsi que les réformes qui s’imposent dans le cadre des nominations des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Ce brillant exposé de Robert Steuckers nous permet de disséquer les enjeux qui se déroulent dans le bassin méditerranéen oriental et le Moyen-Orient.

Pour rappel, Robert Steuckers est une grande figure de ce qu’on appelle la « Nouvelle Droite », ancien membre du mouvement GRECE et fondateur du mouvement « Synergies européennes ».

A diffuser très largement.
E.I.Anass

mercredi, 09 avril 2014

Retour sur l’actualité économique et la crise ukrainienne avec Pierre Jovanovic

Au cours de cet entretien du 21 février 2014, Pierre Jovanovic analyse la crise ukrainienne sous l’angle de la finance internationale. Cet éclairage nouveau permet de compléter les analyses géopolitiques qui font état des rapports de force militaires, du contrôle de la route des énergies et de la captation des activités industrielles et agricoles de l’Ukraine.

 

En effet, la question fondamentale d’un défaut de paiement  de plusieurs dizaines de milliards d’euros et ses conséquences  systémiques sur le systèmes financier mondialisé est ici abordée. C’est l’occasion pour le journaliste de revenir sur l’état de l’économie dans le monde et sur les mécanismes monétaires : standard or, planche à billet, crise des assignats post-révolution française, effondrement de l’empire romain, etc. Ce tour d’horizon permet de remettre en perspective des périodes de l’histoire au cours desquelles les mêmes causes ont eu les mêmes effets : l’effondrement du système économique et l’avènement de régimes politiques totalitaires.

Baptiste

mardi, 08 avril 2014

Ukraine: Geopolitics & Identity

Ukraine - Kiev.JPG

Ukraine: Geopolitics & Identity

The 2014 crisis in Ukraine serves as a reminder that in the quest for strategic advantage, the Western powers will not only exploit popular discontent to carry out regime change, but they also will manipulate currents of nationalism for their globalist agenda. Russian conservative author and publisher Mikhail Smolin shares an in-depth perspective on the origins of Ukrainian nationalism and its relation to the Great Game.

Translation by Mark Hackard.

In 1912 the outstanding Russian jurist, professor and doctor of international law Pyotr Evgenievich Kazansky wrote:

We live in a bewildering time, when artificial states, artificial peoples and artificial languages are founded.

In our own age, old historical fictions are again returning from nothingness. One of the most dangerous is “Ukrainianism,” which attempts to give an ideological and historical-political basis for the dismemberment of the Russian body, separating from it the Little Russians, having self-defined them as “Ukrainians” unknown to history. Such “national formations” have no ethno-historical roots; they are a product of the modern era. Before the Revolution the Russian nation was one, and the terms Velikorus (Great Russian), Malorus (Little Russian) and Belorus (White Russian) were perceived as concepts determining the geographic location of origin of one or another Russian citizen of the Russian Empire. National separatists appropriate ethnographic meanings to these names, at odds with the historical reality of their origin.

The appearance of such concepts as Little Russia, Great Russia, Little Russian, Great Russian, etc., must be related back to the time after the Tatar invasion. A united Rus was dismembered by the enemy into Northern Rus, Vladimir-Suzdal, transformed later into Moscow, and Southwest Rus – Galicia-Volynia – which then entered the Russo-Lithuanian state, and after the union with Poland, into the Rzeczpospolita. Yet under these conditions, political life and the life of the Church among the dismembered parts of the one Rus did not cease. The religious authority of the Patriarchate of Constantinople over the Russian Orthodox Church, which then existed as a bishopric of this patriarchate, was recognized both in Northern Rus and in the Southwest. Political relations between both parts of Rus with the Byzantine Emperor also continued to exist. The necessity of communication with a Rus fragmented in two forced the churchmen and statesmen of Byzantium to differentiate one Rus from the other in their documents, having given each a certain designation. The Byzantines applied ready geographical terms of classical antiquity: the little country and the great country. These geographical terms signify that initial metropole of a given people is called the little land, and the lands colonized by the metropole of this people are named the greater lands.

In Greek pronunciation, u was replaced by o, and therefore the Byzantines called the Russian people Ρώσοι, and our country was known as Ρωσσία. Proceeding from that, Byzantine men of letters termed Galicia-Volynia and Kievan Rus Little, and Northern Rus, Vladimir-Suzdal and Muscovy Great. Through Russian scholars, this terminology penetrated to Rus and became natural both in Little and Great Rus. As such, the historical understandings of Little Russia and Great Russia came to us as the cultural property of the Byzantine Empire.

Now let us cross over to the historical roots of Ukrainian nationalism. Whence appeared “Ukrainians” and “Ukraine” in place of the historical terms Little Russian and Little Russia?

We shall begin from the fact that the word “Ukraine” and “Ukrainian” in Russian chronicles are encountered only in the sense of borderlands, not as a land populated by an unknown “Ukrainian” people. The word Ukraina is only another form of the word okraina (borderland).

Researchers of Ukrainian nationalism relate the appearance of the word Ukraina, in the sense of a proper noun rather than common, to the end of the seventeenth century, when after the Pereyaslavl Rada of 1654 and the “eternal peace” concluded in 1686 between the Russian state and Poland (according to which left-bank Malorussia with Kiev went into the eternal possession of the Russian state), the Poles understood what a real danger the common faith and ethnicity among the residents of the Polish borderlands and the Russian state carried. Aiming to suppress the wish of Russian people living in Poland to reunite with the Russian state, Polish scholars directed all their efforts at proving that there were no Russians in Poland, only a special “Ukrainian” nationality. In historiography, there is a most widespread consensus on the role of Polish influence in divorcing Little Russia from Russia and in the formation of a Ukrainophile movement.

Summing up these opinions, we can repeat along with one of the researchers of this question that the Poles “took upon themselves the role of a midwife during the birth of Ukrainian nationalism and a nanny during its upbringing.”

The Twentieth Century

“Anti-Russian Rus,” founded by the Poles in the nineteenth century under the guise of Ukrainophilism for the national end of struggle against the Russian Empire over their lost sovereignty, changed masters a number of times in the twentieth century. Among them were the Austrians, the Germans and the Americans, but the goal of the movement’s existence was always the same: the dismemberment of the Russian nation.

For its part, Austro-Hungary dreamed of creating an allied Kievan kingdom headed by one or another branch of the Hohenzollerns or Habsburgs. Germany, as the stronger power, outstripped in her designs an Austro-Hungary weakened by internal dysfunction, as the latter empire thought sooner how to preserve what was already in her possession.

Germany’s wish to tear away the entire south of the Russian Empire (the coal of Donetsk, the oil of Baku, etc.) conformed to longtime dreams of a breakthrough to the East – here one can recall the project of a railroad from Berlin to Constantinople to Baghdad, and also the choice of allies for the First World War – Austro-Hungary, Bulgaria and Turkey – again an attempt to create a line from Berlin to Baghdad. Hence the desire to weaken Russia as much as possible before decisive world-scale battles, for which Germany was already preparing over several decades. And so, for example, under the German General Staff long before the First World War, there was organized a section engaged in Ukrainian affairs. This section executed projects and organized disunity inside the Russian nation.

As researcher of Ukrainian nationalism Prince A. M. Volkonsky wrote:

Germany needed to rupture the linguistic ties between the Little Russian and the Great Russian, for having torn away the cultured class of Russia’s south from the Russian literary and academic language, it would be easier to impose her German culture upon the country. The Germans began to support the artificial ‘Ukrainian mova.’ They acted in German fashion, systematically and not losing any time. From the first year of the Great War, Malorussian prisoners were separated into special camps and subjected there to ‘ukrainization’; for the most susceptible, something along the lines of a ‘Ukrainization Academy’ was set up in Koenigsberg. Hundreds of thousands of propagandized prisoners of war returning home to Little Russia in 1918 became the main instrument of spreading the Ukrainian idea in the peasant medium. (Prince A. M. Volkonsky. Historical Truth and Ukrainophile Propaganda. Turin, 1920. Page 129.)

The February Masonic conspiracy of 1917 did not allow Emperor Nicholas II carry out the general spring offensive along the entire front and once and for all break the forces of the exhausted enemy. After several months, Germany was able to bring her protégés to power in Russia – the Leninist Bolsheviks – and Grushevsky’s Mazepites in “independent Ukraine.” Thus Germany received a deferment from unavoidable defeat in the First World War for an entire year.

The south of Russia was vitally important for Germany. Matthias Erzberger, a German minister, said at an institutional gathering:

The Russian question is nothing less than part of a great debate the Germans are conducting with the English over the goal of world domination. We need Lithuania and Ukraine, which should be Germany’s forward positions. Poland should be weakened. And if Poland is in our hands, then we shall close all routes to Russia, and she will belong to us. Is it not clear that only on this path lies Germany’s future?

German statesmen acted completely consciously and systematically on that path, as evidenced by German Chancellor Michaelis in June of 1917:

We should be very careful that the literature by which we hope to strengthen the process of Russia’s collapse does not achieve exactly the opposite end… The Ukrainians still nonetheless reject the idea of total separation from Russia. Open interference from our side in favor of an independent Ukrainian state can doubtless be used by the adversary for the goal of exposing extant nationalist currents as created by Germany.(Zeman, Z. A. Germany and the Revolution in Russia 1915-1918. New York, 1958. P 65-67.)

But all hesitations were cast aside when the question of Germany’s fate became more acute. Hence the notion suggested by the Germans to the ideologues of Ukrainianism about an “independent Ukraine from the Carpathians to the Caucasus without master or servant.” And the Germans considered that from the Caucasus, they themselves could reach the Middle East.

At that time there also appeared ideas of a union from the Black to the Baltic Sea (the restoration of the Rzezcpospolita at a new stage of history?) – the alliance of Finland, Estonia, Latvia, Lithuania, Belorussia, and Malorussia. This possibility is now foreseen in further plans in the struggle with Russia: the separation of “Asiatic” Moscow from “civilized” Europe by a wall of “second-class” Europeans…

Ukrainian separatism in the twentieth century becomes ever more unprincipled – it is ready to reconcile with any regime as long as it was on its side, i.e. in one or another fashion supported the Ukrainian movement. And so many advocates for independence, headed by M. Grushevsky, finally ended up in the camp of the Bolsheviks, who recognized the terms “Ukrainian,” “Ukraine” and the “Ukrainian language.” In 1923, after the Twelfth Congress, the Communists declared a policy of indigenization, the development of all non-Russian nationalities (and those considered non-Russian), a program expressed in the Ukraine through the ukrainization of the population and the introduction of the Ukrainian language beginning with state and party officials. Having come to power, the Bolsheviks generally created all the conditions for the growth and maturation of Ukrainian nationalism, which upon the death of its Communist overseer shredded the unity of the Russian people, threatening in time to become a forward bulwark of anti-Russian forces in the world.

The modern state of Ukraine adopts in all manifestations of its policies a consistently anti-Russian position. As at the beginning of the twentieth century, Ukrainian separatism is tasked with founding a nation of “Ukrainians” through the formation of a Ukrainian ideological elite, which should fashion a single nation from the ethnographic distinctions of the Malorussian population of various provinces and from the myth of a unified Cossack tribe. An artificial willed ethnogenesis is created in the cauldron of the Ukrainian state. M. Grushevsky would write that “Ukrainianism in Russia should go beyond the boundaries of ethnographic nationality to become a political and economic factor and attend to the organization of Ukrainian society as a nation now if it doesn’t wish to be several generations late.”

Russian history has shown that the most terrible enemies of the Russian people have been of an internal nature. Russians in their placidity cannot fully believe that among their own might be traitors. Therefore the Ukrainian question is so important, for it is a matter of internal unity of the nation and a new gathering of lands that awaits our national-political awakening. So wrote the ideologue of discord, Dmitry Dontsov:

As a rule, the Ukrainian question appears like a comet over Europe’s political skies every time that a critical moment ensues for Russia.

The national goals of peoples who have matured to activity on a world scale are always directed toward the full mastery of their natural territory and influence upon vital lands adjoining the nation. Therefore, on the one hand, the task of the nation consists in defining the natural borders of the spread of its dominion and in the establishment of necessary influence upon vital neighboring regions. On the other hand, it follows to be wary of ideas such as the notion of world hegemony, as they inevitably lead to an extreme squandering of the nation’s energies and do not bring about the desired result.

For the achievement of the set objectives, the spiritual health and internal unity of the nation are necessary. The former is reached through support of the belief that is truth for the nation. Russians confess Orthodoxy, the only true and saving faith, and therefore the preservation of the Orthodox faith is the main task both for the Church and the state and for every Russian. The latter is reached by correct organization and support of the sovereign, social and cultural life of the nation, which it is necessary to protect from harmful outside influences, especially if they are aimed at, for example, Ukrainianism, the schism of the Russian nation.

lundi, 07 avril 2014

De Kosovo a Crimea. ¿Por qué lo llaman derecho cuando quieren decir poder?

Por Teresa Aranguren*

amerikosovo.jpgPero de qué se escandalizan cuando dicen que se escandalizan de la intervención rusa en Crimea. A juzgar por las declaraciones del presidente de los EEUU, de los dirigentes europeos y por supuesto también de toda una galería de analistas, expertos y tertulianos de eso que llamamos Occidente, nos enfrentamos a un caso, sin precedentes, de violación del derecho internacional y por tanto merecedor de respuesta adecuada, en forma de sanciones, por parte de La Comunidad Internacional. O sea que se trata de defender la legalidad o por expresarlo más filosóficamente de una especie de imperativo moral que nos obliga a actuar. Y la verdad es que planteado así no quedaría más remedio que suscribirlo.

Pero las leyes o rigen para todos o “no son”. Y por eso mismo hay que preguntarse qué pasa cuando quienes se erigen en principales valedores del derecho son al mismo tiempo quienes más descarada e impunemente lo quebrantan. Y sí, me refiero a EEUU y a sus aliados europeos, evitando conscientemente decir Unión Europea porque en cuestión de política exterior no suele ser Unión y menos aún Europea, sino simples “aliados de EEUU”.

Hay comparaciones que para algunos resultan odiosas no tanto porque no vengan al caso sino porque quizás vienen demasiado al caso. Son demasiado esclarecedoras. Como la de Kósovo y Crimea, en su momento respectivas provincias de Serbia y Ucrania, en las que una gran mayoría de la población que no se identifica con la nación a la que teórica o legalmente pertenece alienta reclamaciones secesionistas. Desde el punto de vista jurídico la situación es muy similar por no decir idéntica. Pero lo que valió para Kósovo no vale para Crimea. O viceversa.

Y sí, hay que recordar Kósovo. Hay que recordar que la OTAN, es decir EE.UU y sus aliados europeos, lanzó una campaña de ataques aéreos sobre lo que entonces aún se denominaba Yugoslavia en flagrante violación del Derecho Internacional.

Por supuesto la justificación del atropello fue muy humanitaria. Había que bombardear a unos para supuestamente salvar a otros: la población albanesa de Kósovo. La vía diplomática se dijo entonces estaba agotada. Pero bastaría recordar lo que ocurrió en las conversaciones de Rambouillet, la supuesta “última oportunidad para la paz”, cuando los ministros de exteriores europeos comparecieron sonrientes ante la prensa anunciando que el gobierno yugoslavo aceptaba las condiciones políticas que se le habían planteado y que por tanto la opción militar podía descartarse. Pero en esa rueda de prensa había una ausencia significativa, la de la secretaria de estado estadounidense, Madelaine Albraigh, que mientras los europeos se felicitaban por el acuerdo, estaba reunida con los representantes albano-kosovares, en concreto los dirigentes del grupo armado UCK ( ejército de liberación de Kósovo), para fijar un pliego de nuevas condiciones –entre ellas, la celebración de un referéndum que abriría la vía a la independencia de Kósovo y la presencia de tropas de la OTAN en todo el territorio de Yugoslavia- que difícilmente el gobierno de Belgrado podría aceptar. “No podemos bombardear a los serbios porque los albaneses no acepten” fue el comentario con el que, según una fuente diplomática, Madelaine Albraigh justificó la necesidad de endurecer las condiciones a la parte yugoslava. Así se agotó la vía diplomática. Yugoslavia no aceptó las nuevas condiciones. Poco después, el 24 de marzo de 1999, cayeron las primeras bombas.

Y durante tres meses los aviones de la OTAN bombardearon puentes, fábricas, barrios residenciales, trenes, coches de línea, hospitales, una embajada, un convoy de refugiados, el edificio de la televisión estatal…el concepto crimen de guerra cuadra bastante bien con muchos de aquellos ataques y la verdad no me hubiera importado acudir como testigo presencial de aquellos crímenes si alguno de ellos hubiera sido alguna vez juzgado. Pero siempre supimos que no lo serían. Que el derecho internacional no rige para EEUU y sus aliados. Que no se trataba de derecho sino de poder.

La campaña de ataques de la OTAN terminó con la firma de los acuerdos de Kumanovo, por los que el gobierno yugoslavo aceptaba retirar sus efectivos militares y policiales de Kósovo, devolver y ampliar el estatuto de autonomía al territorio y permitir el despliego de las tropas de la Otan en lo que aún era una provincia de Serbia; a cambio se ponía fin a los bombardeos y se garantizaba la integridad territorial de Yugoslavia, es decir, el estatus de Kósovo como provincia autónoma no sería alterado.

El final de la historia es sobradamente conocido: Kosovo proclamó su independencia con el activo respaldo de los países que habían bombardeado Yugoslavia y que -con alguna variación de matiz, como España que por razones obvias no ha reconocido la independencia de Kósovo- son los mismos cuyos representantes se llevan ahora las manos a la cabeza ante el supuesto desafío a la legalidad internacional perpetrado por Rusia.

Por cierto en el Kósovo independiente donde apenas queda presencia de las poblaciones- serbios, gitanos, goranos- no albanesas, se ubica Camp Bondsteel, la mayor base militar que EEUU tiene en el exterior y que empezó a construirse en junio de 1999, a los pocos días de la entrada de las tropas de la OTAN en el territorio. Además del valor estratégico de su emplazamiento, Camp Bondsteel ha servido, a partir de 2001, como centro de detención clandestino y alternativo a Guantánamo.

El argumento del derecho internacional en boca de algunos resulta obsceno.

* Periodista. Cubrió desde Belgrado y Prístina la campaña de bombardeos de la OTAN en Yugoslavia.

Fuente: Semanario Serbio

Extraído de El Espía Digital.

samedi, 05 avril 2014

La Suisse doit strictement préserver sa neutralité dans la crise ukrainienne

La Suisse doit strictement préserver sa neutralité dans la crise ukrainienne

par Gotthard Frick

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

«L’Occident» n’est pas la «Communauté internationale»!

«Les 1,3 milliards de musulmans mettent leur espoir en nous.» […] «Ils [l’Occident] nous agressent, nous tuent, occupent nos pays, renversent nos gouvernements, peu importe s’il s’agit de sunnites, de chiites, d’alaouites, de druses ou autres.» (Source: Organisation of the Islamic Conference, intervention de Mohammad Mahatir, à l’époque Premier ministre de la Malaisie et hautement respecté en Asie, lors du Xe Sommet islamique du 16 octobre 2003) Ceux qui voyagent beaucoup dans le monde entier connaissent la profondeur des blessures, l’intensité des ressentiments contre l’Occident que beaucoup d’êtres humains en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud éprouvent encore.


En croyant cependant ce que les hommes politiques et les médias disent, tout ce que «l’Occident» entreprend – à savoir les bombardements d’autres pays pour les soumettre, les opérations secrètes pour renverser leur gouvernement – est fait au nom de la «Communauté mondiale», du «Droit international», en faveur de la «protection de la vie humaine» et de «la démocratie» etc. Or, en dehors de ce monde occidental, les dignes motifs avec lesquels on justifie de telles actions sont conçus tels qu’ils sont dans la plupart des cas: des prétextes pour imposer, sans les moindre scrupules, les intérêts des Etats-Unis et d’autres puissances alliées.


Si la Suisse, pays resté encore plus ou moins neutre, soutient «l’Occident» dans ses conflits, par exemple avec des sanctions, nous voilà partisans d’une des parties au conflit, abandonnant ainsi notre neutralité.

Est-ce la fin de la neutralité suisse?

A d’autres occasions, j’ai déjà mis le doigt sur le fait que la Suisse était en train d’abandonner peu à peu sa neutralité (cf. Horizons et débats, no 12, 2013 et Revue militaire suisse de juillet 2013), collaborant par exemple au «Partenariat pour la Paix» de l’OTAN. La presse anglophone du parti communiste chinois affirme que ce «Partenariat» est un des instruments dont les Etats-Unis se servent pour imposer leurs intérêts stratégiques à l’échelle mondiale.


Par le démantèlement très avancé de notre armée de milice unique, dont tous les Etats généraux d’envergure ont pris connaissance, et l’incident de l’avion éthiopien détourné qui a ridiculisé la défense militaire d’un des pays les plus riches du monde même aux yeux des gens les plus simples – nous avons détruit, en peu d’années, l’image de la Suisse en tant que pays paisible mais apte à se défendre et strictement neutre.

La crise ukrainienne est le conflit le plus sérieux depuis la Guerre froide

Si nous ne voulons pas perdre l’ultime reste de crédibilité dans notre neutralité, la Suisse ne doit en aucun cas participer à des sanctions ou à d’autres mesures que «l’Occident» met en vigueur contre la Russie, et encore moins il lui incombe de mettre en place ses propres mesures punitives.

Prendre acte du point de vue de l’autre partie

La Suisse se doit de concevoir et de prendre au sérieux le point de vue de l’autre partie impliquées dans le conflit.


La Russie se croit dans son droit. Elle reproche à l’«Occident» de s’approcher d’elle avec l’alliance militaire de l’OTAN, qui la menace et l’encercle tout en brisant les promesses faites mutuellement lors de la dissolution de l’Union soviétique. La ligne rouge serait maintenant franchie.


A croire la presse anglophone du parti communiste chinois, cette grande puissance, elle aussi, voit «le cas ukrainien» différemment que l’«Occident». Tous les quotidiens dénoncent ses doubles standards et ainsi son hypocrisie, rappelant la circonstance que c’était l’Occident qui, dans le cas du Kosovo, avait raisonné que l’autodétermination des peuples devançait l’intégrité territoriale, tandis que dans le cas de la Crimée, ce même Occident prétendait le contraire. Dans le cas de l’Ukraine, l’«Occident» aurait soutenu la chute d’un gouvernement «démocratiquement élu mais corrompu».


Le quotidien «People’s Daily» du 19/3/13 conclut que de tels «doubles standards» reposent sur le fait que les «valeurs occidentales» se définissent sur la base des intérêts occidentaux (Mohammad Mahatir a déjà critiqué cet amalgame d’intérêts économiques et de prétendues «valeurs occidentales» il y a bien longtemps). Dans un article intitulé «Préoccupations hypocrites de l’Occident face à l’Ukraine», paru le 17 mars dans «Global Times» et «People’s Daily», figurait une liste de sept pays dans lesquels l’Occident est récemment intervenu militairement. L’auteur souligne que c’est l’absence de toute compréhension quant aux légitimes besoins de sécurité de la Russie qui préoccupe la Russie et «le reste du monde», soit le monde non-occidental. Les deux quotidiens expliquent par la suite que l’«Occident imbu de lui-même» ignore les leçons de l’histoire, ce qui aboutira à des conflits. Selon les mêmes sources, l’Occident aurait oublié que George Kennan, l’architecte de la politique d’endiguement occidental contre le bloc de l’Est, avait lui-même reconnu les légitimes besoins de sécurité de la Russie étant donné que l’Occident l’avait déjà attaquée deux fois. (Napoléon et Hitler).

La Chine estime que le redressement russe est plus avantageux que la menace qui en résulte

Il est intéressant de lire les réflexions de la presse chinoise quant à la force retrouvée de la Russie. Ainsi on exige, par exemple, que la Chine prenne la Russie comme bon exemple et résiste à la pression occidentale tout en constatant avec regret que les forces armées chinoises sont actuellement plus faibles que celles des Etats-Unis. De même on rappelle, en toute objectivité, que dans le passé une Russie forte avait employé sa prépondérance en faveur d’elle-même ce qui permet d’en conclure qu’elle pourrait, vu sa force retrouvée, de nouveau représenter une menace. Voilà comment les Chinois le comprennent, poursuit le commentaire (les Chinois ne se permettent pas d’illusions sur les «bourrelets d’amis»). Puisque Poutine, adhère encore à l’idée «désuète des sphères d’influence», cela pourrait en effet amener à des frictions avec la Chine. Mais étant donné que la Chine actuelle se trouve dans une position beaucoup plus forte qu’au XIXe ou XXe siècle et qu’elle collabore sur un plan stratégique avec la Russie au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai, de telles menacent s’excluent. Le commentaire affirme que dans un avenir prévisible, la plus grande pression dans les domaines géopolitique, idéologique et stratégique partirait de l’Occident, dominé par les Etats-Unis. Contrairement à cela la Chine favoriserait un monde multipolaire. Une Russie forte pourrait accélérer ce processus ce qui aboutirait à un monde essentiellement meilleur que celui, unipolaire, dirigé par les Etats-Unis.

L’ingérence «occidentale» dans le coup d’Etat en Ukraine

L’entretien téléphonique entre Victoria Nuland, vice-ministre américaine des Affaires étrangères, et Jeffrey Payette, ambassadeur des Etats-Unis à Kiev, publié le 8 février 2014 sur Internet, montre comment les Etats-Unis ont tiré les ficelles lors du coup d’Etat. Selon son scénario, seulement «un seul des trois valets» à savoir Yatseniouk, devrait accéder au nouveau gouvernement étant donné que Nuland l’avait bien positionné (aujourd’hui, il est le chef du gouvernement transitoire). La même source insiste également sur la nécessité de «travailler encore le boxeur Vitali Klitchko». Que celui-ci mobilise les masses ukrainiennes et «s’occupe ensuite de «ses devoirs à lui». Nuland ajouta encore son fameux «Fuck the UE» et que «les laquais Ban Ki-moon (secrétaire général de l’ONU) et Robert Serry (rapporteur spécial pour la Crimée)» étaient utiles pour unir l’opposition ukrainienne. Il s’agissait, selon Nuland, «de trouver encore une personnalité internationale» pour soutenir la conspiration. (La Democratic Alliance for Reforms de Klitchko, vient de refuser une participation au gouvernement – indice que le fossé vers le parti de Yatseniouk s’élargit).


C’est, en effet, étonnant de voir avec quelle évidence, voire effronterie, de hauts représentants de l’«Occident» s’empressèrent, tout-de-suite après les premières manifestations, de se rendre en Ukraine ou, comme c’était le cas avec le président Obama et d’autres chefs d’Etat occidentaux, de diffuser des déclarations soutenant les groupes qui se déclaraient, au début, être de l’opposition. Les Etats-Unis, l’UE, l’OTAN – tous avançaient le même argument à savoir que l’Ukraine pouvait elle-même décider de rejoindre telle ou telle organisation occidentale, l’OTAN inclus.


L’entretien téléphonique, intercepté et également publié entre le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, avec le ministre des Affaires étrangères estonien, Urmas Paet, permet de conclure que ce n’était probablement pas le président au pouvoir alors, Victor Ianoukovytch, qui était responsable des tirs sur la place Majdan, mais des individus qui font actuellement partie du gouvernement de transition, suspects d’avoir donné l’ordre aux tireurs d’élite de tirer, en même temps, sur les agents de police (15 morts) et les manifestants (plusieurs douzaines de morts) – ceci probablement pour attiser la colère populaire contre Ianoukovytch. Le ministre des Affaires étrangères estonien avait dit littéralement: «Il est troublant de constater que la nouvelle coalition ne veuille pas d’enquête sur ce qui s’est passé réellement.» Et Ashton, apparemment confuse, y a répondu: «Je pensais que nous la voulions, cette enquête – finalement, je crois – eh bien, je n’en sais rien. Sapristi!»


Le ministère des Affaires étrangères estonien a confirmé l’authenticité de cet entretien téléphonique tout en affirmant qu’on ne pouvait pas conclure des assertions du ministre des Affaires étrangères que l’Opposition était responsable. Jusqu’à présent, toute tentative de faire examiner les cadavres des agents de police par des experts neutres a été vouée à l’échec, action qui aurait permis de constater s’ils avaient été tués par les mêmes armes que les manifestants. Par conséquent le gouvernement transitoire n’en reste que suspect.
La «Neue Zürcher Zeitung», de son côté, a trouvé «honteux» que les ministres des Affaires étrangères allemand et français n’aient pas participé à ce soutien visible du soulèvement.
Selon la NZZ du 14/3/13, un des opposants au gouvernement, les plus bruyants et violents est entre autres le groupement «Swoboda», un parti d’extrême droite dont le chef, Oleh Tyahnybok, avait diffusé en 2003 l’appel suivant: «Accaparez-vous des fusils, combattez les cochons russes, les Allemands, les cochons juifs et autre vermine!»


Et le correspondant de la «Neue Zürcher Zeitung» d’ajouter que celui qui avait rencontré, ces dernières semaines, Tyahnybok ne trouvait guère d’indice que celui-ci aurait trouvé son chemin de Damas.


En décembre 2013, le sénateur américain McCain, parmi de nombreuses autres personnalités occidentales, a rendu visite à l’Ukraine. Il y a participé à une rencontre amicale avec Oleh Tyahnybok et les autres dirigeants du «Swoboda». Il est peu probable qu’il y ait tenue un discours sur la démocratie. Très probablement, il a discuté avec eux comment renverser le gouvernement, et comment sa fondation et les Etats-Unis pourraient y contribuer sur le plan financier ainsi que par des conseils et des faits.


Il semble que cet ambassadeur américain ait exercé des pressions massives sur tous les groupes pour que l’évolution se déroule dans la bonne voie et que les observateurs occidentaux, voulant suivre de près les élections sur la Crimée, soient influencés dans le sens d’y renoncer (Poutine avait invité l’OSCE à y déléguer des observateurs).


«Swoboda» fournit un vice-Premier ministre et 2 ministres au gouvernement de transition (fort de 21 membres), ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires dont le Procureur général (Source: Kkyiv Post du 27/2/14). Au sein du Parlement le mouvement dispose de 36 sièges sur 450. Un autre ministre est membre d’un autre parti de l’extrême droite.


Le «secteur droit», autre organisation de l’extrême droite, a nommé son président, Dimitri Yarosh, candidat à la présidence ukrainienne. Ce mouvement était impliqué – par ensemble avec l’organisation paramilitaire UNA-UNSO qui avait déjà combattu les Russes en Tchétchénie et en Moldavie – activement dans le coup d’Etat.


A part cela, il y a aussi des groupements authentiquement démocratiques représentés dans le gouvernement avec des ministres, la plupart d’entre eux proviennent de l’entourage du Premier ministre Yatseniouk, désigné par les Etats-Unis et élu par le Parlement.

Quelques questions provocatrices pour conclure

Est-il «blâmable» que le ministre des Affaires étrangères russe n’ait pas rendu visite aux partis favorisant l’indépendance de l’Ecosse, la sortie de l’Angleterre de l’UE ou la séparation de la Catalogne de l’Espagne pour les encourager? Pourquoi le président Poutine ne diffuse-t-il pas constamment des déclarations concernant les problèmes internes de ces trois Etats souverains? Comment l’«Occident» aurait-il réagi à de telles ingérences?


Comment les Etats-Unis et l’OTAN réagiraient-ils si la Russie avait fondé la CATO (Carribbean Treaty Organiszation) et que le Venezuela, la Bolivie et Cuba en fussent membres et si la Russie avait installé, à Cuba, un système de défense anti-missiles pour intercepter des «missiles iraniens»? (Pour mémoire: lorsqu’en 1962, l’Union soviétique installa à Cuba, aux portes des Etats-Unis, des missiles nucléaires, les Etats-Unis la menaça de guerre. A l’époque, tout le monde comprenait cette réaction.)


Y a-t-il une différence fondamentale entre le comportement de l’«Occident» dans le cas de l’Ukraine et celui de la Russie dans les exemples de scénarios fictifs?


Il est évident que la Suisse neutre ne peut se permettre de participer aux mesures prises par une quelconque partie de la crise actuelle.


Même si cette situation de départ contraignante liée à notre neutralité n’existait pas, la Suisse, dans ce conflit, n’aurait aucune raison de soutenir les Etats-Unis, étant donné qu’ils abusent de leur pouvoir économique depuis plusieurs années pour nous forcer à reprendre leur législation et à l’appliquer dans notre pays.


C’est pourquoi l’auteur espère que l’ordre mondial multipolaire, prôné par la Chine, se réalisera dans un proche avenir. Il est heureux d’avoir pu exprimer son avis également dans la presse chinoise.  

Sources:
www.mmo-champion.com/threads/1444332-Ukraine/page3
www.businessinsider.com/john-mccain-meets-oleh-tyahnybok-in-ukraine-2013-12
The Red Phoenix
www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4452331,00.html   
http://defendinghistory.com/24818/24818#more-24818
http://gatesofvienna.net/2013/12/things-are-not-what-they-seem/
(Traduction Horizons et débats)

Gotthard Frick a fait des études en civilisation française, économie politique et Business Administration à l’Université de Paris (Sorbonne et «Sciences Po»). Pendant de nombreuses années, il s’est occupé de grands projets d’infrastructure (centrales électriques, lignes à haute tension, routes, tunnels, systèmes d’irrigation) en Suisse et en outre-mer. Entre 1968 et 2004, il s’est occupé du développement et de la direction d’une entreprise de conseil, de management et de formation liée à une Haute Ecole spécialisée de langue anglaise qui travaillait dans le monde entier pour toutes les institutions financières internationales, les organisations de l’ONU (OIT, OMC, PNUD), l’OCDE, le gouvernement suisse et plusieurs autres gouvernements et entreprises. Actuellement, il réside souvent en Chine. Il a été commandant de bataillon dans l’infanterie. Grâce à ses visites dans diverses armées étrangères (Allemagne, Pakistan), à l’OTAN, ainsi que sur des bases de l’«US Air Force» en Allemagne et au Panama, il dispose de connaissances générales étendues dans le domaine militaire. Gotthard Frick est membre du Parti socialiste suisse.

vendredi, 04 avril 2014

Presseschau April 2014

zeitung-nzz-schueler-original.jpg

Presseschau
 
April 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
#####
 
AUßENPOLITISCHES
 
Staatskrise
Kapitalflucht bringt ukrainische Banken in Not
 
Kollaps droht
Ukrainische Sparer räumen Milliarden von Konten ab
 
Russische Invasion auf der Krim (Video)
(Das Video zeigt die erste Welle schwerbewaffneter Mi-24 Kampfhubschrauber beim Überfliegen von Sewastopol auf der Krim.)
 
Interview zum 90. Geburtstag
Peter Scholl-Latour: Das plant Putin auf der Krim
 
Wahlbeobachter auf der Krim Russland lädt Rechtspopulisten ein
 
(US-Kontakte zur ukrainischen Opposition)
Tod und Spiele
 
Krim-Krise
Deutschland und Polen verschärfen den Ton
Bei ihrem Besuch in Polen macht die Kanzlerin deutlich, dass sie den Bündnisfall nicht ausschließt. Das EU-Assoziationsabkommen soll schon nächste Woche kommen.
 
Antrag im Europaparlament: EU-Abgeordnete wollen Schröder Sprechverbot zur Krim erteilen
 
Deutscher Gesinnungsimperialismus im FAZ-Stil
Wer Putin unterstützt, soll in München nicht Musik dirigieren
 
Krimkrieg? Rußland, die Ukraine und wir
 
Sanktionen gegen USA?
Putin erkennt Krim als "unabhängigen Staat" an
 
Putins Schachmatt: Rückkehr zum Goldrubel
Was, wenn auch die Chinesen mitmachen?
 
Petition gestartet - Wir wollen Russia Today auf Deutsch
 
Einem General platzt der Kragen – USA 1935
 
(Altkommunisten machen mobil)
Zeichen der Solidarität
Eine deutsche Delegation beteiligt sich an Protesten gegen Treffen der Waffen-SS in Riga
Die Internationale Föderation der Widerstandskämpfer (FIR) und die Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes - Bund der Antifaschisten VVN-BdA beteiligen sich in diesem Jahr erstmals an den Protesten gegen den Aufmarsch zu Ehren der Waffen-SS im lettischen Riga.
 
Bank-Run: Chinesische Zentralbank beschwichtigt panische Sparer
 
ESM
Karlsruhe gibt grünes Licht für Euro-Rettungsschirm
 
Weltweite Kontoüberwachung rückt näher
 
Vereinigte autoritäre Staaten von Europa?
 
Vetternwirtschafts-Vorwürfe gegen Martin Schulz
 
Helmut Schmidt: Mein Europa Selbstbehauptung der europäischen Zivilisation
Für den früheren Bundeskanzler Helmut Schmidt gibt es in der EU zu viele Leute, „die rumquatschen“, aber zu wenige Leute, die wissen, wovon sie reden.
 
“Implicit Whiteness” und das Wählerpotential rechter Parteien in Europa
 
Rechtsextremer Front National erringt Kommunalwahl-Erfolge
 
(Und nun?... Frei nach Wowi ist´s doch gut so.)
Front-National-Bürgermeister ungewollt geoutet
 
Kommunalwahlen in Frankreich: Sozialisten räumen Niederlage ein
 
Kommunalwahlen sind erst der Anfang
Faschismus light: Fünf Gründe, warum Frankreich extrem nach rechts marschiert
 
101 Verletzte bei Protesten gegen Sparpolitik
In Madrid haben Zehntausende gegen die Sparpolitik der Regierung protestiert. Zusammenstösse zwischen Demonstranten und Sicherheitskräften forderten zahlreiche Verletzte, vor allem bei der Polizei.
 
(In der deutschen Presse völlig totgeschwiegen)
Venedig stimmt über Unabhängigkeit von Italien, EU und NATO ab
 
(Gute Sache, sollte man auch für Deutschland übernehmen…)
Knesset
Israel will den Begriff Nazi als Schimpfwort verbieten
Bis zu sechs Monate Haft und 20.000 Euro Strafe: Wer in Israel das Wort Nazi als Schimpfwort benutzt, soll künftig bestraft werden. Das sieht ein Gesetzentwurf vor.
 
(In manchen Ländern wird die Wehrpflicht abgeschafft, in anderen ausgeweitet…)
Wehrpflicht für die Gottesfürchtigen
Das israelische Parlament verabschiedet nach jahrelangem erbittertem Streit ein Gesetz, das auch ultraorthodoxe Juden zum Wehrdienst verpflichtet. Bislang waren die Orthodoxen vom Armeedienst befreit.
 
Ankara will Schulen des Erdogan-Rivalen Gülen schließen
 
Türkei
Erdogan will Facebook und Youtube verbieten
 
(…andere Sitten)
Zwischenfall in der Türkei
Mann erschießt Mutter in Istanbuler Gerichtsgebäude
 
Türkei
Erdogan siegt bei Kommunalwahlen und droht Gegnern
 
Libyen richtet Hilferuf an Vereinte Nationen
 
China
34 Tote bei unfassbarer Gewaltorgie auf Bahnhof
Mit Messern und Beilen bewaffnet, haben zehn Männer auf einem Bahnhof in der chinesischen Stadt Kunming Reisende angegriffen und ein Blutbad angerichtet. Die Regierung spricht von einem Terrorakt
 
Blutiger Terror in Nigeria
200 Tote durch Boko-Haram-Anschläge
 
Unglück in Abuja
Massenpanik in Nigeria: Mindestens sieben Tote
 
Werbung für American Apparel
Modelabel provoziert mit barbusiger Muslima
 
(Tenor: Die Europäer sind schuld)
Imperialismus-Kritiker Mishra: "Das westliche Abenteuer ist vorbei"
(kritische Leserdiskussion)
 
Indien
"Anti-nationales" Verhalten
Falsches Team bejubelt: 67 Studenten suspendiert
 
Neuseeland-Reise: Maori-König will Prinz William nicht treffen
 
Neu-Kaledonier horten Waffen vor Unabhängigkeits-Referendum
 
Camp 14 - Total Control Zone. In der Hölle Nordkoreas auf Arte
Nordkorea-Doku auf Arte: Hinter dem Stacheldraht
 
Trotz Fukushima: Japan bereitet Rückkehr zur Atomkraft vor
 
AKW Hamaoka in Japan
"Gefährlichstes Kraftwerk der Welt" soll wieder ans Netz
 
Drei Jahre nach Fukushima
Experten schlagen Alarm: Deutschland mangelhaft auf Atomunfall vorbereitet
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Rentenreform
Große Koalition der Alten
Warum macht die Große Koalition eine Politik für die Alten und zulasten der Jungen? Diese Frage stellt sich nach den jüngsten Rentenbeschlüssen auf’s Neue. Ökonomen haben eine klare Antwort.
 
Kommentar
Du bist Uli Hoeneß
von Ronald Gläser
 
Die Steuer-Diktatur
 
Schäuble dienstältester Abgeordneter
 
Schäuble ist ein politischer Pflegefall
Rücktritt nach Putin-Hitler-Vergleich überfällig
 
Ex-Abgeordnete
Job im Bundestag ist später oft ein Karrierekiller
Die ehemaligen Bundestagsabgeordneten tun sich schwer im normalen Berufsleben. Viele Ex-Mitglieder des letzten Bundestags sind noch immer arbeitslos. Die wenigsten bleiben in der Politik.
 
„Die ganze Geschichte“
Edathys geheimnisvolle Facebook-Botschaft
 
Unschuldslamm Edathy
 
Regierungskoalition einigt sich auf doppelte Staatsbürgerschaft
 
Grüne: “Mit dem Missverständnis aufräumen, als gebe es menschliche Rassen”
 
Änderung der Berliner Verfassung
Rasse soll aussterben
Bislang verbietet die Landesverfassung die Diskriminierung wegen der „Rasse“. Grüne und Piraten wollen den Begriff streichen.
 
Ex-Bundestagskandidat
Stalinismus-Vorwurf gegen Piratenpartei
 
Debatte um Parteiausrichtung
Piratenpartei verliert fast halben Bundesvorstand
 
AfD erringt juristischen Sieg gegen Michel Friedman
 
Journalismus: Von Einflüsterern, Strebern und Mitschwimmern
 
Forsa-Chef Manfred Güllner
Von der Meinungsforschung zur Meinungsmache
 
SPD-Medienholding macht Millionenverlust mit Kreuzfahrten
 
(SPD)
Hamburg überarbeitet Broschüre zur EU-Wahl
 
(Soviel zur nationalen Souveränität. Kalter Krieg, ich komme zurück...)
USA stationieren neue Atombomben in Deutschland
 
Zurück zur Wehrpflicht!
Viele Jahre hat der Westen jegliche Bedrohung aus dem Osten ausgeschlossen. Die fatale Folge ist, dass die Nato ihr Abschreckungspotenzial in Europa geschwächt hat Von Michael Wolffsohn
 
Akif Pirincci
Ein Sarrazin fürs Saftige
 
„Islam gehört zu uns wie die Reeperbahn nach Mekka“
Auf eine Currywurst mit dem Bestseller-Autor Akif Pirinçci, der das politisch unkorrekteste Buch des Jahres geschrieben hat
 
Akif Pirinçci liest aus »Deutschland von Sinnen«
 
Jüdische Gemeinde entsetzt
Antisemitismus-Vorwurf wegen Lied im Schweiger-"Tatort"
 
(Und noch eine "antisemitische" "Tatort"-Sendung…)
Frankfurter Tatort
Kein „Stolperstein“-Name für Kommissarin
 
„Morale Bombing“ war mörderisch, aber erfolglos
Veranstaltung anlässlich des 70. Jahrestages der Zerstörung der Altstadt
 
Dokumentation Brief an Bundespräsident Gauck wegen Gedenken 1. Weltkrieg
Initiative „Frankfurter Aufruf 1914-2014“
 
Frankfurter Aufruf 1914-2014
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Pier Paolo Pasolini: Faschismus, Antifaschismus und Konsumgesellschaft
 
Demonstranten verhindern Buchlesung von Sarrazin
 
Video von Störung einer Lesung Thilo Sarrazins im Berliner Ensemble
 
Sarrazin-Lesung abgebrochen
Peymann wirft Sarrazin-Störern „nazihaftes Gepöbel“ vor
 
Berlin: Tugendterror gegen Sarrazin
 
Gegenhalten lohnt sich
 
„Die liberale Gesellschaft und ihr Ende“
Frankfurter asozialistische Antifa bestätigt ein wichtiges Buch
 
Neuester Tugendterror – diesmal: Frankfurt
 
Karben Neue Rechte
Rechter ein ungeliebter Gast in der Kirche
 
Politische Gewalt und geistige Brandstifter
 
NRW: Polizei warnt vor linker Gewalt im Kommunalwahlkampf
 
(Amazon gegen Antaios)
amazon.de und der ehrbare Kaufmann
 
Bublies-Verlag
Säuberungen bei Amazon gehen weiter
 
amazon, Antaios und der Verlag Siegfried Bublies
 
(AfD)
Die „Zeit“ und Links zur Antifa
 
„Die Freiheit“ klagt gegen Beobachtung durch Verfassungsschutz
 
(Die Hetzmeute hat das nächste Opfer gefunden)
Rechter Mitarbeiter
Supermarkt entlässt Neonazi-Kassierer
 
Verfassungsschutz lässt von Linke-Abgeordneten ab
Das Bundesamt für Verfassungsschutz stellt die Beobachtung von Abgeordneten der Linkspartei im Bundestag ein. Extremistische Gruppen innerhalb der Partei bleiben allerdings weiterhin im Visier.
 
Gefälschter Hitlergruß: SJ-Funktionär verurteilt
 
Grüne Jugend ruft zum Eintritt in Rote Hilfe auf
 
Vater des ermordeten Uwe Mundlos klagt an:
“Das ist kein NSU-Netz, das ist ein Verfassungsschutznetz”
 
Nachschlag für Häftling Nr. 746/09
Diesen Februar vollendete Horst Mahler sein fünftes von zwölf Knastjahren. Vom erhofften Märtyrertum ist er weit entfernt. Er gerät sogar schon in Vergessenheit. Zeit, ihn endlich freizulassen.
 
("Antifa")
Sturmtrupp gegen die Republik
 
Finanzspritze für die Antifa
 
Anschlag auf CDU
Linksextremismus-Debatte in Sachsen-Anhalt
 
Berlin
Linksextremisten bedrohen CDU-Politiker Wansner
 
(Mit Linksetzung zu Indymedia. Die freuen sich über die Werbung…)
Aktivisten wollen gegen Kreuzberger Wirt demonstrieren
Hausverbot für Schwarze im „Liesert’s Falckensteiner“?
 
Keine Pille danach
Farbanschlag auf katholische Apotheke
 
Berlin: Auto von konservativem Journalisten niedergebrannt
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Ansturm auf Europa – Neue Studie des IfS
 
EU plant Lockerung der Visa-Regeln
 
Konzernnahe Stiftungen: Erziehungsziel “postnationale Gesellschaft”
 
Staatsgerichtshof kippt Ausländerwahlrecht in Bremen
 
Integrationsbeauftragte
Bundesregierung warnt vor angeblichem Rassismus
 
Politische Korrektheit
Neue Rassismus-Vorwürfe gegen „Knorkator“
 
Debatte um Preußens-Ausbeutungsgeschichte erwünscht
Antidiskriminierungsverein gegen "Mohrenrondell"
Das "Mohrenrondell" im Park Sanssouci sorgt für reichlich Diskussionsstoff. Ein Stadtverordneter hält die Bezeichnung für „kolonial-rassistisch geprägt“ und hat eine Namensänderung angeregt. Eine Idee, die Verwunderung, aber auch eine große Diskussion ausgelöst hat. Jetzt hat sich auch die Antidiskriminierungsberatung zu Wort gemeldet.
 
Kritik an Name für Skultpuren im Park Sanssouci
Diskussion um "Mohrenrondell" in Potsdam
Vier Skulpturen im Park Sanssouci in Potsdam sorgen für reichlich Diskussionsstoff: Das so genannte "Mohrenrondell" ist seit 1694 in der Brandenburgisch-Kurfürstlichen Kunstkammer nachweisbar und vermutlich italienischer Herkunft. Ein Stadtverordneter findet aber, dass diese Bezeichnung diskriminierend sei. Soll der Name geändert werden?
 
Fundamentalismus durch Globalisierung?
Dr. Claus-M. Wolfschlag: Zum Unterschied zwischen Islamismus und Salafismus
 
Londons Bürgermeister will Islamisten Kinder entziehen
 
Islamistischer Terror
Bombe auf Bonner Hauptbahnhof war Rache für Mohammed-Karikaturen
 
Offenbach
Ausstellung zum Thema Moscheenbau
„Abziehbild in den Köpfen ablegen“
 
TV-Serie “Lindenstraße” bekommt Moschee
 
Femen protestieren gegen Islamisten im Roten Rathaus
 
(web.de titelte dazu "Nazis machen Legoland dicht")
Rechtsradikale Drohungen: Legoland sagt Veranstaltung mit Muslimen ab
London (dpa/afp) - Nach rechtsradikalen Drohungen per E-Mail und mit Anrufen hat das Legoland in Windsor eine Veranstaltung mit muslimischen Teilnehmern abgesagt.
 
("Bundesgauckler" für Durchmischung)
Joachim Gauck
Ein Präsident im Problemkiez
Schmuddelig fand Joachim Gauck den Berliner Wedding, als er den Stadtteil nach dem Mauerfall besuchte. Jetzt wirbt er dort für weniger Angst vor ethnischer Durchmischung.
 
Berlin: Schulbesetzer prügeln auf Passanten ein
 
Asylmißbrauch
Berliner Senat hält Hütten am Oranienplatz für rechtmäßig
 
Görlitzer Park
Berlin: Grünes „Agreement“ mit Drogendealern geplatzt
 
Nach monatelangen Verhandlungen
Asylcamp in Berlin: Senat einigt sich mit illegalen Besetzern
 
Berlin-Oranienplatz: Die menschlichere Variante
 
Berlin: Kosten für Asylbewerber explodieren
 
Apartheid beachten!
Was wir mit dem Hoeneß-Geld alles machen können, von wo sich Weiße »verpissen« sollen, und wo die Kinder Kokain finden / Der Wochenrückblick mit Hans Heckel
 
Dietzenbach
Notunterkunft für Flüchtlinge
Erbitterter Streit um Göpfert-Haus
 
Höchste Zahl seit 20 Jahren im Kreis Offenbach
Kaum noch Platz für Flüchtlinge
 
Flüchtlinge in der Region
Kommentar: Brückenbauer gesucht
 
Kreistagsfraktion kritisiert Flüchtlingspolitik
FDP fordert mehr Betreuung
 
Niemand will den Asylanten-Ansturm bezahlen
Aber fast jeder will ein Lampedusa-Versteher sein
 
Armutseinwanderung
Fünfzig Prozent mehr Sozialhilfen für Bulgaren und Rumänen
 
(Trotz Fachkräftemangel?)
„Diskriminierung“
Studie: Wirtschaft benachteiligt türkischstämmige Lehrlinge
 
(Fachkräfte bei der Arbeit)
Kirche Berlin-Buch
20 Quadratmeter Kupferdach gestohlen!
 
Multikultureller Alltag
 
Niederlande
Rap-Video mit Wilders-Hinrichtung sorgt für Empörung
 
Köln
Schwein im Schaufenster: Moslems schüchtern Metzger ein
 
Wien
Vermutlich muslimischer Asylwerber zerstörte zahlreiche Statuen in Kirchen
 
Interview mit Autor Stefan Schubert
„Streetgangs sind gefährlicher als Hells Angels und Bandidos“
 
Offenbacher Dealer-Trio hochgenommen
Drogen im Wert von 500.000 Euro einkassiert
 
Augsburg
Ausländergewalt
Polizei verheimlichte Überfall auf Jungen
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Architektur der Tradition, Teil 1 und 2
 
Als Deutschland seine Städte in den Tod trieb
Vor fünfzig Jahren erschien Wolf Jobst Siedlers Buch "Die gemordete Stadt". Es war die einflussreichste Architekturpublikation der deutschen Nachkriegszeit und ist bis heute hochaktuell.
 
Wie eine Planerkaste unsere Städte ruiniert
Weil die Mieten in besonders beliebten Quartieren rasant steigen, rufen Politiker wieder nach Regulierung. Dabei war es dieser staatliche Zugriff, der nach 1945 die deutschen Städte entstellt hat.
 
Viadukt Chemnitz
Die Bahn will das nächste Baudenkmal abreißen
In Chemnitz soll eine prächtige Eisenbahnbrücke aus der Kaiserzeit abgerissen werden. Offenbar kümmert sich die Deutsche Bahn mittlerweile genauso wenig um Ästhetik wie um die Sorgen ihrer Fahrgäste.
 
Immobilienpreise in Berlin
Die Sehnsucht nach Altbauten wächst
 
Brandgefährliche Fassadendämmung:
Das falsche Spiel der Lobbyisten
 
Potsdam
Auf der Suche nach dem Adler
Freundschaftsinsel: Schwerer Verlust auf der Freundschaftsinsel: Die vergoldete Wetterfahne mit stilisiertem Adler, die eines der Torhäuser auf der Freundschaftsinsel bekrönte, ist verschwunden.
 
Der 22. März 1944 – Zerstörung der Frankfurter Altstadt
Vor 70 Jahren versank das Herz der Stadt in Schutt und Asche
 
Einige Filme zu Berlin am Anfang des 20. Jahrhunderts
Berlin 1900 in Colour - coloriert
(Dieser Film zeigt nicht nur Aufnahmen aus Berlin, sondern vor allem in der zweiten Hälfte von München. Trotzdem sehr interessant und wundervoll stimmungsvoll.)
Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Vor allem wegen der Straßenszenen mit Autos interessant)
Dieser Tourismusfilm ist nur etwas für Kenner bzw. Freunde der Berliner Altstadt
Alt-Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Das ist eine Stadtrundfahrt durch Alt-Berlin. Davon sind nur noch Reste vorhanden. Z.B. das Nikolaiviertel oder die Parochialkirche, die ihre verloren gegangene Turmspitze wieder erhalten soll.)
1936 Berlin Reichshauptstadt in Farbe
(Noch ganz ausgelassene Athmosphäre. Man sieht unter anderem noch Speers neue Reichskanzlei. Und die unzerstörte Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche. Dann Reichstag und Dom noch mit den alten Kuppeln, was Architekturkenner gleich bemerken werden. Und bei 2:22 das Stadtschloss, dass gerade wieder aufgebaut wird.)
 
NS Architektur in München - Führerbau - Braunes Haus etc.
 
Indianer fordern Skalp zurück
Karl-May-Museum Radebeul erhielt Brief aus Amerika
 
Deutschfeindlichkeit: Özlem Topçu über “deutsche” Identität
 
Antideutsche Klischees: Thorsten Hinz über Heinrich Manns “Der Untertan”
 
Der Untertan — weder typisch deutsch noch typisch wilhelminisch
Von Thorsten Hinz
 
(Zur Ökologie und politische Rechte)
Schein-Konservativ
 
Vor Energiegipfel
Hendricks erteilt Fracking eine Absage
 
Nasa-Studie: Warum unsere Zivilisation bald untergeht
 
Bildungssystemversagen
 
Deutschverbot im Radio
 
Kampf ums Binnen-I
 
Berlin bekommt Lesben-Friedhof
 
Gender Mainstreaming im Kindergarten
Die Autorin zeigt konkrete Ansatzmöglichkeiten zur Umsetzung der Strategie des Gender Mainstreaming.
 
Britische Krankenhäuser verbrennen tote Babys in Heizkraftwerk
 
Gauguin verbrennen?
 
"Miracle Village" in Florida
Im Dorf der Sexualstraftäter
 
Altern, ohne alt zu werden: Rainer Langhans
 
Kreative Arbeit
Grundeinkommen statt Urheberrecht?
 
Elefanten hören Geschlecht und Alter in menschlichen Stimmen
 
Uwe Steimle "Heimatstunde"
 
Uwe Steimle "Meine Oma, Marx & Jesus Christus"
 
"Heuchlerische Veranstaltung"
Eklat: Freiwild entscheiden sich für Echo-Boykott
 

Vérités ukrainiennes

ukraine_beautiful_sights_656061.jpg

Vérités ukrainiennes

LE POINT SUR L’UKRAINE

Des vérités qui peuvent déranger

Ex: http://www.terreetpeuple.com

Cet article vient en prolongement du dossier « Pourquoi l’Eurasie » du n° 59 de Terre et Peuple Magazine, en raison de l’évolution de l’actualité de ce pays. On s’y référera pour connaître tous les tenants et les aboutissants de la crise ukrainienne. En bref, l’Ukraine constitue un enjeu géopolitique primordial dans la guerre politico-économique sans merci que livre l’Occident américanisé et mondialisé à la Russie identitaire de Poutine. On connaît bien les preuves de ce containment : adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN, installation d’un bouclier antimissile aux portes de la Russie (Pologne, Roumanie, Turquie), soutien aux révolutions de couleur de toutes sortes (Serbie, Ukraine, Géorgie…) destinées à affaiblir la Russie dans son environnement direct.

Mais les Occidentaux sont allés trop loin et ont offert à Poutine l’occasion de laver l’humiliation vécue avec le bombardement des villes serbes et l’expulsion des Serbes du Kosovo en 1999. Poutine est un grand joueur d’échecs et un champion de judo, la première qualité lui donne l’avantage d’agir avec deux coups d’avance, la seconde lui permet d’esquiver les coups et d’utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui. La fessée infligée, en 2008, à la petite Géorgie trop amoureuse de l’oncle Sam, qui a permis de russifier les deux provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, aurait dû servir de leçon aux Occidentaux. Que nenni ! Ils ont cru pouvoir arracher l’Ukraine à l’influence du Kremlin.

La première tentative de 2004, dite « révolution orange » permet de mettre au pouvoir des pantins pro-occidentaux, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko. L’incurie et la corruption de leur gouvernement poussent le premier à l’exil et la seconde à la prison. En 2009, par effet de balancier, le prorusse Viktor Ianoukovitch (tout aussi corrompu) revient au pouvoir à l’issue d’élections irréprochables.

Le 21 novembre 2013, Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. En fait, il n’a pas le choix : cet accord impose à l’Ukraine de pousser progressivement les forces russes hors de Crimée (où, évidemment, l’OTAN ne tarderait pas à s’installer). Dès le lendemain, comme par hasard, la place Maïdan est occupée par des manifestants pro-occidentaux, très bien encadrés. Car, il est vrai que, depuis vingt ans, nombre d’ONG américaines sont à la manœuvre. C’est Victoria Nuland, l’envoyée spéciale judéo-américaine elle-même, qui a déclaré que les Etats-Unis avaient investi plus de 5 milliards de $ dans la révolution ukrainienne et qu’il était temps d’en retirer les fruits (propos auquel elle ajouta la délicieuse phrase : « I fuck European Union » !).

Le 21 février, Ianoukovitch signe un accord avec trois plénipotentiaires de l’Union européenne, le Polonais Sikorski, l’Allemand Steinmeier et le Français Fabius. Cet accord, destiné à ramener la paix civile, met en péril le plan judéo-américain qui exige l’éviction de Ianoukovitch et son remplacement par un gouvernement fantoche. Le lendemain, la place Maïdan s’enflamme, les bâtiments officiels sont attaqués et Ianoukovitch s’enfuit. Des observateurs neutres (il ne s’agit pas des médias français…) remarquent des tireurs sur les toits qui visent systématiquement les policiers ; certaines sources dénoncent la présence d’anciens agents du Mossad pour encadrer les émeutiers (une vieille tradition israélo-étatsunienne). Les forces de l’ordre paient un prix élevé : 17 morts et près de 500 blessés. Mais la démocratie et la liberté sont passées (sic). Tous les pays de l’UE, y compris ceux qui ont signé l’accord de la veille, s’empressent de reconnaître le gouvernement provisoire, au mépris des lois internationales, car il ne s’est agi que d’un coup d’Etat qui a chassé illégalement un président légitimement élu. Qu’à cela ne tienne !

Mais le scénario occidental, si huilé est-il, n’a pas envisagé l’inenvisageable. Comme le renard de la fable « Le corbeau et le renard », Poutine annexe, sans coup férir, la Crimée, acte irréversible s’il en est. Cela lui permet de ramener à la mère-patrie la population russe de la presqu’île, mais surtout de sécuriser la base de Sébastopol et ses annexes. L’ours russe reprend donc le contrôle de la mer Noire et s’ouvre en grand la porte vers la Méditerranée (et la base syrienne de Tartous).

Pour les Ukrainiens, le bonheur promis par l’Union européenne n’est pas pour demain. Comme prévu, Gazprom augmente le prix du gaz russe de plus d’un tiers. Mais les « amis » du peuple ukrainien ne se montrent guère plus généreux : le FMI impose à l’Ukraine un régime drastique avant de verser le premier dollar. Les Ukrainiens auraient dû écouter les Grecs, les Chypriotes et les Espagnols avant de se jeter dans les bras de l’UE. L’avenir de l’Ukraine est d’être un pont entre l’Europe et la Russie, pas d’être la dernière roue de la charrette bruxelloise ou un porte-avions américain au cœur de l’Eurasie.

Voici pour l’état des lieux, en évolution permanente. Mais il faut aussi s’attarder sur quelques zones d’ombre. Les nationalistes ukrainiens sont-ils sincères et manipulés, ou bien sont-ils complices des menées occidentales ? Certains d’entre nous sont fascinés par les mouvements Svoboda ou Praviy Sektor. Les voici déchirés entre leur poutinophilie et une certaine nostalgie. Je vais donc leur permettre de régler ce dilemme. Il ne suffit pas de se promener avec des tatouages et des colifichets pour avoir une conscience politique. La question est plutôt : « dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es ».

Le 7 février, soit deux semaines avant le coup d’Etat, Oleh Tyahnibok, leader de Svoboda, parade aux côtés de Victoria Nuland, d’Arseni Iatseniouk, son poulain (futur Premier ministre du gouvernement provisoire) et accessoirement membre de la Trilatérale, et enfin de Viktor Klitschko, le boxeur président du parti UDAR, qui est soutenu par l’International Republican Institute et le National Democratic Institute, tous deux bien connus pour être des courroies de transmission du Département d’Etat américain. On ajoutera que les trois interlocuteurs de Tyahnibok sont juifs, ce qui explique sans doute le soutien indéfectible que leur prodiguent nos produits maison, Fabius et Lévy. De quoi faire se retourner dans sa tombe Stefan Bandera, fondateur de Svoboda, qui ne passait pas pour être philosémite.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements qualifiés de populistes, et même de fascistes et de néonazis, se commettent avec les sionistes. Je rappellerai l’étrange voyage en Israël, en 2011, de 35 leaders européens des dits partis : Geert Wilders pour le PW hollandais, Filip Dewinter pour le Vlaams Belang flamand ou Heinz Christian Strache pour le FPÖ autrichien, parmi d’autres (Suédois, Allemands…). J’y ajouterai le pèlerinage de Louis Aliot, vice-président du FN, à Yad Vashem, la même année.

Quant à Praviy Sektor, son cas est encore plus intéressant. Né « spontanément » à l’automne 2013 de l’union de quelques groupuscules qui jugeaient Svoboda trop mou, il est subventionné par la diaspora ukrainienne des Etats-Unis (sic). Bizarrement, en mars 2014, Praviy Sektor fonde une nouvelle structure, Russian Legion, formée de Russes et destinée à lutter contre Poutine, y compris par des actes terroristes en Russie, notamment la destruction de pipelines. Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase ». Pour finir, j’ajouterai que Yarosh et des leaders du mouvement ont été reçus par l’ambassadeur d’Israël à Kiev, Reuven Din El, et se sont engagés à « lutter contre le racisme et l’antisémitisme ». Ce qui fait tache pour de soi-disant néonazis !

Quant à nous, notre positionnement est clair : les amis de nos ennemis (et les ennemis de nos amis) ne sont pas nos amis. Entre l’Occident (Etats-Unis, UE, Israël et quelques autres) qui veut imposer aux peuples une société mondialisée, déculturée et métissée, et un Poutine qui prône une révolution conservatrice et défend l’identité européenne et blanche, en rejetant l’immigration allogène et en réduisant l’islam conquérant, notre choix est fait.

Il y a vingt ans, j’avais tenté de convaincre mes amis croates et serbes de ne pas se tromper d’ennemis, à savoir les Bosniaques musulmans soutenus par « l’Occident ». Cela n’empêcha pas les néo-oustachis et les néo-tchetniks, les uns partisans de la Grande Croatie et les autres de la Grande Serbie, de s’entretuer au nom de toutes les haines accumulées. Il n’y eut que des vaincus : les Croates ne purent annexer la province d’Herceg Bosna et furent contraints de cohabiter avec les musulmans (qu’ils haïssent), et les Serbes durent abandonner la Krajina et la Slavonie, avant de perdre le Kosovo. Que ceci serve de leçon à tous les nationalistes dont le regard se limite aux rancœurs du passé, particulièrement à l’est de l’Europe.

Il serait ainsi dommage que les nationalistes ukrainiens soient aveuglés par leur russophobie, même si celle-ci est justifiée par le traitement infâme que leur ont infligé les Soviétiques pendant plus de 70 ans. Car l’Ukraine a le malheur de se situer au mauvais endroit tout en étant le « grenier à blé » de l’Europe de l’Est et un réservoir énorme de ressources naturelles. L’Ukraine a tout pour attiser les convoitises. Mais elle est aussi extrêmement fragile, car fracturée entre deux peuples inassimilables : l’Ouest catholique, dont l’histoire et la culture regardent vers la Pologne, la Lituanie et l’Autriche, et l’Est orthodoxe, qui n’a d’yeux que pour Moscou. Ce qui est donc en jeu, c’est un risque immense de guerre civile. Et pire encore. Qu’on se souvienne de ces mots de Jacques Benoist-Méchin, dans L’Ukraine, fantôme de l’Europe : « Et dans ce décor d’enfer, qui défie toute description, cinq armées différentes, venues de tous les coins de l’horizon, vont passer et repasser « comme une râpe » sur le corps sanglant de l’Ukraine : armée polonaise de Pilsudski, armée ukrainienne de Petlioura, armée blanche de Denikine et de Wrangel, armée noire des paysans anarchistes de Makhno, et enfin armées rouges de Staline et de Budienny ». L’Histoire n’est qu’un éternel recommencement.

AC

jeudi, 03 avril 2014

Énergies : vers un contrat russo-chinois de fourniture de gaz?

Énergies : vers un contrat russo-chinois de fourniture de gaz?

 
 
BRUXELLES (NOVOpress) - Les partisans de sanctions contre la Russie, notamment le Commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger et une grande partie de « l’élite » bureaucratique européenne, se plaisent régulièrement à souligner la dépendance économique et financière de la Russie des importations européennes, et par conséquent sa vulnérabilité économique.
 
Lien de cause à effet auquel Günther Oettinger n’a peut-être pas réfléchi, l’UE ne dispose de réserves de gaz que pour quelques jours si la Russie impose un arrêt de livraison, comme l’indique une étude réalisée par Steffen Bukold (politologue allemand, spécialiste des questions énergétiques).
 
En outre, la Russie semble avoir déjà trouvé des alternatives au marché européen : il se pourrait qu’il y ait un contrat d’approvisionnement de 30 ans avec la Chine. L’analyste de Citigroup Ronald Smith pense qu’un tel accord russo-chinois sera mis en place cette année.
 
Sans transition rapide vers les sources d’énergies renouvelables, l’UE est toujours dépendante des livraisons de gaz russe. Si l’Union européenne poursuit sa politique hostile à l’égard de la Russie, une hausse des prix ou des pénuries d’approvisionnement pourraient frapper l’économie européenne massivement… Non sans raison, l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a appelé les sanctions contre la Russie un “non-sens” (“dummes Zeug”).
 

http://fr.novopress.info/

Brèves considérations diverses et variées autour de la question des conflictualités spectaculaires

1314354523-femen-protest-during-independence-day-in-the-ukraine_803712.jpg

Brèves considérations diverses et variées autour de la question des conflictualités spectaculaires de l’imposture capitaliste présentement en œuvre en Ukraine et de ce qu’il convient d’en déduire historiquement…

par Gustave LEFRANÇAIS

« La diminution de l’intérêt de l’argent n’est donc un symptôme de l’abolition du Capital que dans la mesure où elle est un symptôme de sa domination en voie d’achèvement, donc de l’aliénation qui en devenant totale se hâte vers le mouvement de son auto-suppression. C’est en somme l’unique manière dont l’ordre existant confirme la réalité de son auto-négation. »

 

Marx, Manuscrits de 1844

 

« Il n’y a aucun pays en Europe qui ne possède quelque part les restes d’un ou plusieurs peuples, survivances d’une ancienne population refoulée, et soumise par la nation devenue plus tard l’élément moteur de l’évolution historique. Ces survivances d’une nation impitoyablement piétinée par la marche de l’histoire, comme le dit Hegel, ces résidus de peuples deviennent chaque fois les soutiens fanatiques de la contre-révolution, et ils le restent jusqu’à leur élimination et leur dénationalisation définitive; leur existence même n’est-elle pas déjà une protestation contre une grande révolution historique ?

 

L’année 1848 amena d’abord en Autriche la plus terrible confusion; les populations qui jusque là, grâce à Metternich, s’asservissaient réciproquement, connurent un moment d’émancipation. Allemands, Magyars, Tchèques, Polonais, Moraves, Slovaques, Croates, Ruthènes, Roumains, Illyriens, Serbes entrèrent alors en conflit tandis qu’à l’intérieur de chacune de ces nations les différentes classes se combattaient également. Mais l’ordre se fit bientôt dans cette confusion. Les combattants se partagèrent en deux grands camps armés : du côté de la révolution, les Allemands, les Polonais et les Magyars; du côté de la contre-révolution les autres peuples, tous les Slaves, à l’exception des Polonais, des Roumains et des Saxons de Transylvanie.

 

D’où vient ce partage suivant les nations et sur quels faits repose-t-il ?

 

Ce partage correspond à toute l’histoire profonde et antérieure des populations en question ».

 

Marx, Engels, « La lutte des Magyars », La Nouvelle Gazette Rhénane,

n° 194, 13 janvier 1849.

 

Pour Marx, à la suite de Hegel, les Écossais, les Basques, les Bretons, les Tchèques, les Slovaques, les Croates… et les Ukrainiens notamment comme bien d’autres peuples, s’ils possèdent des spécificités linguistiques et culturelles évidentes n’en sont pas moins des peuples non-historiques en ce sens que, contrairement aux Russes, aux Français et aux Allemands, leur surgissement et leur maintenance dans le mouvement réel, furent toujours formels et limités en ce que les courts instants de vraie souveraineté possible qu’ils eurent à connaître ne purent jamais, dans la longue durée des fracas de la confrontation historique universelle, faire émerger une matrice géo-politique de véritable force in-dépendante en auto-mouvement durable de portée inter-nationale. Les peuples dont la substance générique n’a pu ainsi s’objectiver dans une expression historique de déployer tangible n’ont donc qu’une existence historique formelle puisque leur substance a le défaut de ne pouvoir s’incarner comme effective persistance de dépliement tenace, d’abord, dans la dialectique de développement du devenir de l’aliénation économico-politique du monde puis, ensuite, dans celle du monde de la désaliénation de l’anti-économie et de l’anti-politique.

 

C’est là toute la différence de tumultes, de bouillonnements et d’incandescences entre la Commune hongroise en 1956 et le Printemps de Prague en 1968. Les textes du Conseil central ouvrier de Budapest, malgré leurs contradictions, tiraillements ou obscurité visent expressément à dépasser radicalement la double tromperie du capitalisme moderne de l’Ouest et de son double obsolète de l’Est alors que les réformistes du capitalisme d’État à visage humain qui réclamaient alors prioritairement plus de liberté marchande occidentaliste pour la Tchécoslovaquie, furent dans l’impossibilité complète de penser à l’au-delà de l’argent et de l’État.

 

Et si en 1793, paysans mayennais et vendéens furent à la pointe de la défense des communautés paysannes de l’Ouest contre la dynamique d’accaparement et de spoliation entreprise par la révolution bourgeoise terroriste, leur action oppositionnelle aux progrès de la marchandise fut intrinsèquement un contrecoup provisoire à l’initiative d’attaque de la marche en avant du procès historique d’éviction de tout ce qui préexista à l’existant du commerce absolutiste de la démocratie de l’argent. Comme seul Babeuf théoricien communiste du populicide vendéen sut le comprendre et l’exposer, la tyrannie robespierriste des exterminations nécessaires décima la paysannerie de l’Ouest car celle-ci s’ancrait de manière bien trop indomptable dans l’hier et elle immola conjointement la sans-culotterie enragée des faubourgs puisque celle-là s’arrimait de façon bien trop intraitable dans le futur.

 

Le Comité de Salut public avait sa propre temporalité arbitraire et discrétionnaire à souhait; celle de l’éternel présent des présentations obligatoires devant le Tribunal révolutionnaire de la reptation civique lequel décréta logiquement que tous ceux qui se situaient hors du dogme de sa répétition étaient des surnuméraires qu’il convenait de néantiser. Par conséquent, la Grande Terreur a eu pour seul objet de déblayer l’espace-temps des droits de l’homme affairé aux affaires selon le mot même de Barère, en s’empressant de guillotiner à la fois les adeptes de son antériorité et les approbateurs de sa contre-postérité.

 

En 1871, lors de la Commune de Paris, les Gardes mobiles bretons entravés par le poids d’un jadis démuni d’ouverture vers l’ultériorité, n’eurent pas de grande difficulté à ouvrir le feu sur les ouvriers insurgés car leur mode de perception appesanti d’historicité restreinte, ne pouvait accéder à cette dynamique subversive qui avait précisément permis l’ouverture de regard babouviste faisant pertinemment le lien entre les Communaux de l’ancien temps et la Commune des temps à venir.

 

Dans cette perspective du communisme comme tradition primordiale de l’humanité et contre la tradition falsifiée des monarchies de la rente foncière qui ouvrèrent la voie aux lignées de la rente commerciale puis industrielle, Marx ne cessa de se réclamer, contre tous les constructivismes du capitalisme étatique à venir, d’une permanence de radicalité humaine invariante qui traverse l’histoire depuis que les sociétés de l’avoir ont dé-fait les communautés premières de l’être et que l’aspiration des hommes à retrouver une vie humaine ne cesse de lutter pour ré-instaurer la Commune ontologique de l’anti-monnayable. Comme il le dit dans une de ses premières correspondances avec Ruge en 1843 : « On verra alors que, depuis longtemps, le monde possède le rêve d’une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. On s’apercevra qu’il ne s’agit pas de tirer un grand trait suspensif entre le passé et l’avenir, mais d’accomplir les idées du passé. On verra enfin que l’humanité ne commence pas une œuvre nouvelle, mais qu’elle réalise son œuvre ancienne avec conscience. »

 

L’Allemagne, en revanche, eut par sa place spécifique dans le déroulement historique général du temps de l’aliénation à connaître la longue guerre extrémiste des Paysans (en allemand : la Deutscher Bauernkrieg) sur lequel Engels écrivit une étude essentielle qui permet d’appréhender pour quelles raisons objectives cet emplacement capital de l’Europe qui connaissait des bouleversements économiques et sociaux majeurs du point de vue des forces productives historiques de son devenir politique d’ensemble, se formalisa en ce temps comme domicile de toutes les interrogations prééminentes de l’humain en quête de l’humain. Ainsi, en ce XVIe siècle fort singulier, où le Saint-Empire romain germanique éclatait en une multitudes de fragmentations contradictoires, cette insurrection paysanne imposante dessina là un conflit de classe de très haute intensité qui concerna de nombreuses régions entre 1524 et 1535 (de l’Allemagne du Sud en passant par la Suisse, la Lorraine et l’Alsace jusqu’en Westphalie et en Thuringe…). On nomma aussi cette guerre, le Soulèvement de l’homme ordinaire (Erhebung des gemeinen Mannes), ou encore la révolte des Rustauds. Des centaines de milliers d’hommes prirent les armes pour renverser l’ordre existant des servitudes religieuses et politiques… La répression qui s’ensuivit après la mobilisation catholique, protestante, bourgeoise et nobiliaire de toutes les forces de l’oppression fut féroce attendu que selon les estimations, l’on considère que plus de 100 000 paysans trouvèrent la mort. Nombre d’entre eux échappant toutefois à l’exécution, devinrent des proscrits qui survécurent en marge pendant des décennies en tant que bandes de frondeurs et de brigands dans les forêts profondes.

 

Hors du commun, cette Guerre des Paysans qui reprend le flambeau de tous les soulèvements intervenus au siècle précédent en Carinthie, en Forêt-Noire, au Palatinat ou en Franconie, reflète le souci d’un retour émeutier à un christianisme radical attentif aux vraies joies spirituelles et charnelles de l’humus. Cette Commune de la vraie vie de terre, annonce l’imminence irrémédiable de la fin du monde de la transaction et elle se veut millénarisme de la mutinerie généralisée, en recherche d’une immanence communautaire qui reflète la vraie transcendance d’un divin non séparé de l’homme et de la nature. Elle se pose comme l’expression insurrectionnelle absolue des aspirations cosmiques d’authenticité humaine de populations définitivement lassées de la bassesse, de la corruption et de la pestilence de toutes les pathologies hiérarchistes religieuses, politiques et sociales.

 

Et ce n’est point un hasard si là comme dans une préfiguration archéo-futuriste de toutes les Communes radicales à venir, de Paris à Barcelone en passant par Turin et Kiel, le lien dialectique était tissé entre l’hier dispersé par les progrès modernes de la Renaissance marchande et le futur qui allait s’ensuivre étant donné que pour cette guerre paysanne intransigeante contre l’argent et contre l’État, la nécessaire et immédiate réapparition du Christ sur la terre voulait prioritairement signifier que le seul temps désormais admissible était celui de la fin de toutes les servitudes et tyrannies d’ici-bas. À partir de là et de propagation critique en critique propagée, il était donc normal – en ce que la conscience en mouvement c’est le rapport avec ce qui entoure le mouvement de la conscience – que l’histoire allemande des longues trajectoires fut si riche en essentialité de radicalité. C’est pourquoi, du baroque au classique, et en passant de Bach à Beethoven, le mouvement réel de l’humanité consciente s’y ait reconnu en trouvant spécialement en Hegel cet horizon insurpassable qui permit à Marx (en adoptant/re-tournant la dialectique de la négation de la négation !) de pouvoir affirmer que le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer… mais le mouvement réel de l’humain qui abolit l’état actuel de la chosification… et dont les conditions révolutionnaires résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement dans la dynamique cataclysmique de la crise finale du Capital.

 

Ainsi en ces temps financiers de crise foncière généralisée et de pré-industrie en mouvement, le cœur de l’Allemagne se présenta là comme le cœur préparatoire du cœur de l’histoire subversive mondiale en même temps que l’Angleterre et la France allaient, elles, se montrer dans les temps industriels du mouvement foncier de la crise financière généralisée qui allait suivre en tant que cœur abouti de la subversion du monde de l’histoire. Depuis l’émergence néolithique des sociétés de l’avoir qui abrogèrent les communautés de l’être, l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes dont l’énergie vitale primordiale est caractérisée par l’espace-temps des contradictions historiques qui font le devenir des dialectiques d’élaboration du continent européen lequel a pour foyer révolutionnaire principiel les embrasements théorico-pratiques continus qui traversent les flux de pensée et d’action qui relient la philosophie allemande auto-abolie, l’économie politique classique anglaise auto-invalidée par la critique irrévocable de l’échangisme et du travail et l’auto-renversement définitif des mythologies révolutionnaires françaises par la critique irrémédiable du mensonge politique, tout ceci en tant qu’expression synthétique et maximaliste des luttes de classes les plus radicalement existantes.

 

Bien évidemment, il n’existe là aucun mépris, morgue ou déconsidération a priori pour certains peuples au bénéfice d’autres… Nous ne sommes point ici positionnés sur le territoire narcissique et névrotique des préjugés subjectivistes du nostalgisme de patelin mais exclusivement sur la terre réelle des mouvements objectifs qui font le faire tangible et palpable des différenciations historiques pratiques qui signalent froidement et scrupuleusement que chaque espace-temps d’un peuplement humain donné correspond naturellement à un seuil déterminé du développement mondial des forces productives paléolithiques des premières communautés humaines, puis des sociétés néolithiques qui firent naître la civilisation de l’avoir laquelle – par crises répétées des rapports de production matériels et symboliques de son itinéraire – finit par faire éclore la révolution marchande médiévale puis la révolution capitaliste de 1789 qui de contractions en soubresauts, finit par accoucher de l’horreur totalitaire de la démocratie du spectacle contemporain de la liberté despotique de l’argent.

 

Les conceptions théoriques des groupes subversifs maximalistes qui ne cessèrent de dénoncer le capitalisme d’État bolchévique comme l’avant-garde la plus avancée de mystification capitalistique du mouvement cosmopolite du spectacle de la tyrannie démocratique du profit ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel penseur du monde.

 

Elles ne sont que l’expression générale des conditions réelles, d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique mondial qui s’opère sous nos yeux dans chaque territoire particulier en des formalisations différenciées, en fonction des rapports physiques et allégoriques d’appropriation aliénatoire qui y ont existé jusqu’ici et qui définissent ainsi jusqu’à aujourd’hui une forme de distance très caractéristique entre le niveau d’oppression marchande tolérable et la perspective de retrouver une forme communarde de vie authentique.

 

Pour Marx à la suite de Hegel, il existe différents continents historiques qui par leur diversité et leur originalité classent et hiérarchisent nécessairement le temps du devenir humain :

 

— Les espaces du despotisme oriental qui en Afrique et en Orient, selon des formes particulières, ont vu la communauté originelle être peu à peu absorbée dans une domination étatique ou para-étatique épaisse et lourde qui a tout assimilé jusqu’à ne plus faire de l’homme qu’un appendice stationnaire du temps immobile de l’omnipotence coercitive.

 

— Les espaces de la mobilité européenne qui ont vu émerger un continent insurrectionnaire, fruit explosif comme le montra Engels, de la rencontre entre la décadence civilisationnelle romaine et l’archaïque propriété communiste germanique revitalisée par les invasions barbares qui y propagèrent partout le réveil ancestral des communaux de la terre qui seraient ensuite par l’enflammement du déracinement capitaliste transmutés théorico-pratiquement en insoumission communiste de la vie urbaine dénoncée…

 

Toutefois l’aire européenne si elle est la seule à pouvoir être définie comme véridiquement historique puisque c’est elle seule, en effet, qui sera le point d’ancrage primordial du devenir géo-politique actif de la longue durée traumatique qui fit, de la préhistoire jusqu’à maintenant, l’architecture centrale de la civilisation de la domination mondialiste de la marchandise, n’est pas homogène en ce qu’elle se divise en deux territorialités tout à la fois immobilières, mobilières et immatérielles; celle des populations dont l’implantation a produit une force productive historique à intentionnalité décisoire et celles qui se sont subordonnées durablement à l’emprise des premières pour finir qu’à n’être plus que leur duplication périphérique.

 

Pour ce qui concerne la sphère américaine et plus spécialement le domaine yankee, Marx souligne tant à partir de la Question Juive que du Capital, que c’est un continent statique et servile de nationalité chimérique dont le substrat est de voir justement disparaître toutes les ancestrales potentialités radicales de subversion européenne des premiers migrants pour les dissoudre dans la pure démocratie autocratique du monothéisme de l’argent, enfin devenu Dieu mondial.

 

C’est pour toutes ces raisons bien palpables et fondées que Marx et Engels pouvaient écrire en 1849 et suite au grand Printemps révolutionnaire européen de l’année précédente que, au regard du combat conscient pour une véritable communauté humaine, la « théorie de la fraternisation générale des peuples, sans égard à leur situation historique et au degré de leur évolution sociale, ne veut rien dire d’autre que fraterniser dans le vague ».

 

Ainsi, si demain lorsque la crise historique de la marchandise rendra impossible le mouvement de reproduction de la production capitaliste, l’ensemble des longitudes et latitudes de la planète finance se retrouvera en mouvement de lutte de classes offensif contre l’argent et l’État, la charnière indiscutable de toutes les séditions déterminantes passera au commencement de tous les commencements par Paris, Rome, Madrid et Berlin avant que d’atteindre Bratislava, New York ou Zagreb et c’est seulement ensuite que Taïwan, Buenos Aires ou Dakar pourront se mettre en branle d’insubordination… Ceci, non pas parce qu’il existerait de manière pré-jugée, une mythologique et impénétrable inégalité des populations humaines mais parce que le développement mondial des forces productives de l’aliénation historique s’est effectuée de manière hétérogène, disparate et composite et que par contrecoup dialectique, le sortir révolutionnaire de l’économie et de la politique sera lui-même bigarré, dissemblable et hétéroclite car le mouvement d’éradication de la domestication empruntera évidemment les mêmes chemins que ceux qu’a pris la généalogie de son contraire même si bien entendu, il le fera sous la forme qualitative du renversement humain de l’inversion inhumaine.

 

C’est en cela que la révolution sociale en tant que mouvement du négatif est bien la négation de la négation, c’est à dire ce parcours de réalité incendiaire qui détruit sur son passage toutes les logiques de pouvoir et de soumission qui relient le centre du fétichisme de la marchandise à la périphérie de tous les marchés du fétichisme et vice versa… Dans ces conditions, quelque soit la grève sauvage qui peut paraître à Ljubljana, à São Paulo, à Tokyo ou au Caire, elle ne peut parvenir à une dissémination séditieuse de large audience extrémiste que si elle rencontre les prolongements de la propagation inflammable généralisée qui résulte de la déflagration structurelle totale ressortissant de l’explosion sociale devenue irréductiblement réfractaire dans les grandes mégapoles européennes de la chosification là où l’affrontement entre la technologie de pointe de la réification et la mémoire souterraine des vieilles luttes communardes sera à son niveau le plus incisivement haut au moment ultime d’éclatement de la crise catastrophique du Capital.

 

Tout est artificiel et fallacieux dans la question ukrainienne, exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle de la crise du fétichisme marchand; et ce pour les mêmes motifs : c’est, en premier lieu, l’économie du falsifiant, c’est-à-dire la mystification de l’économie politique en décomposition qui l’a provoquée, et c’est évidemment le spectacle de l’inversion qui l’a, en un second temps, développée.

 

On ne discute là que de d’inepties et de niaiseries. Qui a raison ? Le gouvernement du spectacle mondialiste de l’O.T.A.N. et ses valets bruxellois, les fractions occidentalistes de la classe capitaliste ukrainienne ou leurs frères ennemis des courants poutinophiles qui rêvent d’une alliance privilégiée avec Moscou ?

 

La situation en Ukraine est essentiellement déterminée par les tensions inter-impérialistes qui traversent les reconversions présentes de l’échiquier géo-politique du marché depuis que l’archaïque capitalisme d’État soviétique en faillite a dû se transmuter en Russie patriotico-industrielle. Les conflits entre gangsters étatico-financiers dans un pays plus que jamais tiraillé entre l’Est et l’Ouest, n’ont cessé d’alimenter une pression grandissante à mesure que la faillite programmée d’une économie impossible ne cessait de faire de l’Ukraine une ruine écrasée par un passif de deux décennies de corruption débridée.

 

L’Ukraine fut le foyer historique du premier État slave oriental, fondé à l’origine par des Scandinaves : la Rous’ de Kiev nommée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie laquelle durant les Xe et XIe siècles fut passagèrement l’État le plus vaste et aussi, après l’Empire byzantin, l’un des plus puissants d’Europe. Toutefois, au XIIe siècle, de graves conflits fréquents éclatèrent entre différentes seigneuries locales jusqu’au point de mener l’État kiévien à l’affaissement puis au dépérissement par le biais d’un émiettement désordonné en de multiples principautés rivales. Kiev fut alors ravagé et ruiné par la principauté de Vladimir. La principauté de Vladimir – Souzdal (en russe : Vladimiro-Souzdalskoïe kniajestvo), était une principauté située sur le territoire actuel de la Russie qui succéda alors à la vieille Russie kiévienne après son éclatement. Ce fut la plus puissante des principautés russes nées de cette chute, de la fin du XIIe siècle jusqu’à la fin du XIVe siècle. C’est elle qui est classiquement considérée comme le berceau de la langue russe et de la Russie. Elle donna progressivement naissance au grand-duché de Moscou noyau du futur Empire russe.

 

Durant le XIVe siècle, les Polonais et les Lithuaniens en même temps qu’ils combattaient l’envahisseur mongol, firent passer finalement toute l’Ukraine septentrionale sous leur autorité. C’est durant cette domination lithuano-polonaise, à partir du XVe siècle, qu’apparurent les premières Cosaqueries : communautés combattantes de paysans orthodoxes qui refusaient la servitude et l’assimilation au commerce de l’urbanité polonaise catholique. Affaiblie par des querelles internes incessantes et les invasions mongoles, l’espace ukrainien fut ainsi progressivement intégré aux aires politiques de la Pologne-Lithuanie.

 

À la suite de la révolution paysanne anti-féodale des années 1650, la partie orientale de l’Ukraine s’émancipa du pouvoir lituanien et se constitua en communauté autonome cosaque : le Hetmanat cosaque, auto-administré par des représentants désignés et animé par un Hetman élu, fut établi et subsista pendant plus d’un siècle malgré le poids de la puissances moscovite de plus en plus attirée par les terres riches et fertiles du Sud.

 

La Russie de Catherine la Grande supprima le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et le partage de la Pologne permit alors à la Russie de récupérer pratiquement toute l’Ukraine à l’exception de la Galicie, passée sous contrôle de l’Empire autrichien.

 

Quant à la courte période de l’Ukraine indépendante moderne entre 1917 et 1920, elle fut brève et factice puisque la Rada ne parvint jamais à contrôler efficacement et durablement un territoire purement hypothétique, envahi d’abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre les Parti bolchevique, les Russes blancs, le mouvement makhnoviste et les forces de l’Entente.

 

De la sorte, l’Ukraine a fait partie pendant près de trois siècles et demi de l’Empire russe puis de l’Union soviétique et l’indépendance nouvellement acquise en 1991 découla d’abord du fait que l’U.R.S.S. avait cessé d’exister à la suite du procès d’auto-dislocation des années Gorbatchev.

 

Ainsi, si l’Ukraine n’a jamais eu la possibilité de bâtir un État persistant, ce n’est pas parce que son itinéraire historique est celui d’une nation, frappée de malédiction particulièrement déconcertante, perpétuellement écartelée au cours des siècles entre ses voisins russe et polonais. C’est dialectiquement et a rebours parce que malgré toute la force affective de son sentiment identitaire éventuel et la richesse virtuelle de sa littérature, elle n’a jamais eu la puissance manifeste d’une intentionalité résolue, décidée à entreprendre énergiquement la dislocation positive des tiraillements propres à cet écartèlement. Et si a contrario, la Prusse, à l’origine obscur petit territoire d’Europe orientale germanisé sous le contrôle des Chevaliers Teutoniques et cerné de toutes parts par la Pologne, la Russie et l’Autriche sut, lui, accéder graduellement au statut de puissance historique de premier plan, c’est bien sûr en raison du fait que dans le cadre du développement général des forces productives de l’économie politique de l’avoir, elle a eu la capacité gouvernementaliste de construire un cadre national adéquat au processus vers la modernité du système des objets marchands.

 

L’Ukraine est un espace économico-militaire d’importance pour les équilibres géo-politiques de la Russie. Placée juste dans l’axe qui relie l’Asie à l’Europe de l’Est, elle se présente ainsi comme l’inappréciable accès vers les mers chaudes qui donne dès lors toute sa dimension à la flotte de la Mer Noire, basée en Crimée. Et c’est aussi par l’Ukraine que passent les gazoducs qui alimentent l’Europe en gaz russe. Le coup d’État américain en Ukraine qui a vu le millionnaire américanolâtre Arseni Iatseniouk devenir tête du gouvernement ukrainien d’union nationale porte bien entendu les empreintes très visibles des services de renseignement otanistes lesquels apparaissent très clairement dans les événements qui ont conduit à l’élimination de Ianoukovitch lequel était totalement coupé d’une population profondément éreintée et exaspérée par le pourrissement et la décomposition d’une société de moins en moins lisible.

 

Quelques semaines à peine avant les événements théâtraux des grandes manigances de la place de l’Indépendance de Kiev, Iatseniouk participait d’ailleurs, en Pologne, à une réunion de la Commission Trilatérale au sujet de l’Ukraine laquelle était présidée par Jean-Claude Trichet (ancien président de la B.C.E. et membre du Groupe Bilderberg) dont le thème concernait justement les relations de l’Ukraine et de l’Union européenne.

 

De cette manière, les actuels événements en Ukraine se présentent assurément comme une réplique spectaculaire et affermie de la révolution orango-atlantiste de 2004 entretenue par les subsides des diverses officines où évoluent les compères du milliardaire Soros, ce talentueux et très fortuné courtier de l’armée de réserve immigrée et apôtre obséquieux du remplacement démographique de la veille souche historique communarde qui déclarait crânement dans une tribune publiée le 26 novembre 2013 dans le quotidien britannique The Guardian : « l’Europe a besoin d’une classe ouvrière rom ».

 

Cette manœuvre occidentaliste contre la Russie, au moment même où se peaufine le Grand Marché Transatlantique de l’ordre américain, a certes pour but d’imposer à Moscou les règles du nouveau partenariat international, voulu par les États-Unis mais plus fondamentalement elle ambitionne avant tout d’inféoder de plus belle une communauté européenne férocement atlantisée en lui interdisant toute virtualité d’autonomie commerciale et stratégique allant vers l’Est. Le but dépasse là largement l’Ukraine et vise à éliminer toutes les zones d’influence potentielles où l’Europe et la Russie pourraient se retrouver complémentairement dans un domaine euro-asiatique affranchi de la dominance de Wall Street et du Pentagone. Les services spéciaux étatsuniens savent que si la Russie parvient à remporter même en partie le bras de fer qui est aujourd’hui vicieusement conduit en Ukraine, elle réussira alors indéniablement à renforcer son empreinte dans l’ensemble de l’Europe de l’Est.

 

Les régimes étatisés concentrés qui, sous le nom de « socialismes » ont vu le jour en U.R.S.S. et dans les pays de l’Est de l’Europe n’ont été que des formes particulièrement brutales et condensées d’une tendance universelle au capitalisme d’État, propre à la première période de la décadence marchande depuis que la saturation des marchés qui avait rendu inévitable la première boucherie mondiale, a vu le systémique décroissement universel du taux de profit jeter l’humanité dans le cycle infernal : Crise, Guerre, Reconstruction, Crise

 

Les régimes étatisés disséminés qui, sous le nom de « post-socialismes » ont vu le jour après la pulvérisation de l’U.R.S.S. et dans les pays de l’Est de l’Europe n’ont été que des formes particulièrement désordonnées et confusionnistes d’une tendance universelle au chaos indistinctif des calculs illimités de la dictature absolue de la liberté du bénéfice, propre à la seconde période de la décadence marchande depuis que la saturation des marchés qui avait rendu inexorable la deuxième boucherie mondiale, a vu le systémique décroissement universel du taux de profit jeter l’humanité dans le cycle infernal : Crise, manipulation monétaire et terroriste de masse, Crise sur-aggravée

 

En ce scénario historique authentiquement flagrant, mentionnons le traité de Rapallo qui fut signé le 16 avril 1922 par l’Allemagne de Weimar et l’U.R.S.S. après qu’elles aient chacune de leur côté terminé de massacrer les insurgés récalcitrants des Communes de Berlin et de Kronstadt, ceci en marge des accords de Gênes qui visaient à établir un ordre monétaire mondial adéquat aux configurations générales issues de la Première Guerre mondiale. Ce traité permettait aux deux signataires de contourner l’isolement relatif dont ils étaient l’objet après la fin des hostilités et l’apparition de la révolution capitaliste bolchévique.

 

Par ce traité, l’Allemagne et l’U.R.S.S. renoncèrent aux réparations de guerre qu’elles se devaient l’une à l’autre mais surtout elles construisirent des relations diplomatiques et commerciales très privilégiées en mettant aussi en place une collaboration militaire secrète qui dura jusque dans les années 30, avec notamment des camps d’entraînement allemands secrets en U.R.S.S. dont une école de gaz de combat, une d’aviation et un centre d’études et d’entraînement pour les blindés.

 

La hantise de l’impérialisme américain c’est cette psychose qui demeure toujours même enfouie d’un intolérable Rapallo recommencé de manière étalée et renforcée, c’est la renaissance d’un bloc européen et dans une moindre mesure celle d’une puissance nippono-asiatique qui affranchis de la tutelle née des défaites de 45 pourraient reconstituer des aires de prospérité hors du giron du Diktat du billet vert. Les grandes contradictions essentielles du mode de production capitaliste n’ont pas lieu présentement entre Washington, Pékin et Moscou, tout simplement parce qu’au niveau des antinomies concurrentielles les plus cruciales de la crise de la technologie du taux de profit, Moscou et Pékin en sont encore à une exploitation à prédominance extensive même si cette dernière a su dernièrement s’amplement réformer. C’est Tokyo, Paris et Berlin qui en tant que pôles évidents de la contemporanéité concurrentielle la plus dangereuse de la compétitivité capitalistique, posent problème à l’industrie vieillie du Nouveau Monde de la spéculation. C’est pourquoi même s’il y eu parfois des duels militaires fiévreux entre Washington et Moscou (Vietnam, Cuba, Afghanistan…), ceux-ci étaient toujours bornés et contraints quelque soient leur intensité déconcertante de surface, à ne devoir finalement déboucher que sur des conférences d’apaisement, de conciliation et d’armistice.

 

L’ennemi premier de l’impérialisme américain c’est le contre-impérialisme potentiel d’une Europe relevée et dégagée des interdits, censures, totems et tabous du 8 mai 45. Ce n’est au demeurant pas un détail si la Maison-Blanche entendit annihiler Berlin avant de briser Tokyo. C’est pourquoi depuis que Jean Monnet, agent d’influence au service de l’Oncle Sam, permit la fondation atlantiste de l’Union européenne américanisée, le jeu yankee n’est plus de détruire le vieux continent sous les bombes mais de le faire disparaître imperceptiblement dans les processus troubles et ténébreux des décisions trafiquées de la Commission européenne laquelle a réduit subrepticement et furtivement l’Europe historique au statut de simple province boutiquière de l’expansion despotique américaine.

 

Lorsque l’abêtissement médiatique montre aux spectateurs européens la Russie poutinienne ambitionnant de récupérer la Crimée et qu’avec des cris d’orfraie, l’inintelligence et la nigauderie régnantes ne cessent de désigner Moscou, l’esprit d’intelligence, lui, regarde Paris et Berlin car il sait que dans l’ossature des stratégies indirectes qui s’écoulent de la crise du fétichisme de la marchandise, ce qui est là crucialement en cause c’est le fait que pour Washington, il faut impérativement détourner la dynamique capitaliste évoluée de l’Europe de l’Ouest d’aller massivement investir dans les immensités vétustes de l’Europe de l’Est.

 

La guerre de Crimée est un conflit meurtrier qui fit plus de 500 000 morts et qui opposa de 1853 à 1856 l’Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l’Empire français de Napoléon III et le royaume de Piémont – Sardaigne.

 

Napoléon III, voulant manifester sa bonne volonté soumise à l’égard du Royaume-Uni de la finance rayonnante, envoya des troupes françaises combattre aux côtés des Britanniques pour la défense de l’Empire ottoman et principalement des intérêts britanniques qui entendaient conserver à tout prix dans leur orbite la route commerciale des Indes, tout ceci à total contre-profit pour la France elle-même. La France fit là la guerre anti-russe de l’Angleterre contre ses propres intérêts tout comme en 1991, elle se plia aux nécessités insidieuses de l’intoxication qui légitima la guerre du Golfe afin de perdre l’essentiel de ses marchés proche-orientaux pour les abandonner à la mainmise économico-stratégique du complexe américano-sioniste.

 

Quant à la guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, si elle opposa bien à la surface visible des choses, le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés, le conflit marquait, originairement et dans la profondeur historique des déroulements majeurs, le point culminant de l’affrontement entre la volonté impérialiste de l’Angleterre financière, ayant soumis Napoléon III par le jeu des astuces de l’Entente cordiale, d’imposer son régime comme grande puissance incontournable en Europe, face à la volonté de Bismarck d’unifier l’Allemagne en un autre empire prédominant. Là encore, la France ne fit la guerre que pour une autre puissance qu’elle-même et si elle l’avait cependant gagné, les fruits de sa victoire eussent été immanquablement destinés à d’autres qu’elle puisqu’à mesure que progresse le processus de domination mondiale de la marchandise, l’impérialisme financier dominant, obnubilé par les nouveaux marchés à conquérir, pousse invariablement le devenir des mégapoles bancaires à fortifier leur domination navale et trans-continentale par l’infiltration, la manœuvre et la démolition des anciennes puissances terrestres d’antan.

 

Face à la réalité de la mondialisation despotique du quantitatif, la lutte de classe ne peut qu’être mondiale comme le proclamait dès 1848 le « Manifeste » : « Les prolétaires n’ont pas de patrie. » Ceci au sens où si ces derniers ont bien en tant qu’hommes séparés d’eux-mêmes un reste de patrimoine cosmique d’enracinement non mercantilisable datant d’avant la théologie de la monnaie, la nation étatique née des lumières policières de la raison marchande et qui a notamment provoqué les deux holocaustes mondiaux du XXe siècle, n’est bien qu’une abstraction de marché destinée à satisfaire uniquement les exigences de richesse des calculs de l’échange.

 

L’appel « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » n’a jamais été aussi actuel. Après avoir détruit et digéré toutes les anciennes territorialités pré-capitalistes de jadis d’où il était sorti pour les fondre progressivement en l’unité de ses marchés nationaux, le spectacle de la mondialisation capitaliste est maintenant en train de liquider les nations pour les fusionner en une vaste grande surface hors sol unifiée mondialement par le temps démocratique de la dictature de la valeur désormais totalement réalisée.

 

L’histoire ne repasse jamais les plats et tout essai de restauration finit inexorablement en comédie caricaturale. Il n’y aura pas de retour en arrière… Les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense. Ceux qui ne comprennent pas la réalité têtue de ce mouvement historique profond et irrévocable sont condamnés à l’appuyer par le fait même qu’ils le combattent à contre-temps à partir d’une simple dénonciation de ses effets. On ne peut lutter efficacement contre le spectacle mondial de l’économie politique en lui courant derrière pour regretter ce qu’il balaye et en tentant littérairement de faire réapparaître ce qui est justement en train de définitivement s’évanouir. On ne peut contre-dire et s’opposer véritablement au culte de la liberté de l’exploitation infinie qu’en livrant bataille en avant sur le seul terrain du triomphe dorénavant accompli de l’aliénation capitaliste totalement maîtresse de la totalité de la misère humaine.

 

Le développement totalitaire de la démocratie spectaculaire du marché des échanges narcissiques a fait de la logique de la conscience fausse l’unité mondialiste d’une temporalité unanime et partout présente où la réification est parvenue à l’occupation absolue de la vie sociale. Le mouvement constant de monopolisation de la vie historique par la dynamique du profit absolutiste a ainsi abouti à la complète domination de la temporalité irréversible de la valeur d’échange qui se présente dorénavant comme immobilisation exhaustivement advenue de l’histoire. Par suite, l’exhibition capitaliste de la vie dénaturée a unifié socialement l’espace en tant qu’objectivation unitaire du faux ubiquiste qui n’est plus limité maintenant par aucun autre espace extérieur à lui-même.

 

Mais la victoire de la marchandise totale est en même temps sa perte intégrale car la nécessité du développement infini de la marchandisation illimitée rend à l’avenir l’abondance économique in-capable d’étendre sa production autrement qu’en sapant les bases mêmes de la production de son extension. Le Capital a tout absorbé mais du sein même de cette ingurgitation démesurée, il réveille cette incontournable évidence que lorsque la marchandise ne peut plus assurer l’être de son propre devenir, le prolétariat peut enfin être lui-même la puissance de son auto-suppression, en devenant la classe de la conscience qui abolit toutes les classes de l’in-conscience. La démocratie concentrationnaire de la liberté autocratique du calcul est le pouvoir d’un monde renversé qui en se renversant, au moment où le gouvernement du chaos de l’indistinction mondialiste perdra le contrôle des esprits et des corps, fera re-vivre sous forme sur-amplifiée et achevée et cette fois vainqueur tous les moments passés et vaincus de la dialectique universelle des richesses de l’effectivité révolutionnaire.

 

À ce titre, quand la constante dissolution du mouvement de l’émancipation humaine radicale opérée par l’expansion du profit va être elle-même dissous par l’auto-dissolution du devenir-monde de la marchandise, le dé-chaînement général des ressouvenances pratiques de l’âme communarde se réveillera partout agrandie contre le mensonge de l’accumulation capitaliste impossibilisée. Au moment où interviendra l’auto-destruction du calendrier du temps irrévocable du marché mondial, l’immuable trivialité monotone du spectacle schizophrénique de la marchandise cessera de dominer l’existence puisque l’ex-ister de la force d’unification de la vie de l’homme aura enfin terminé le cycle de sa disparition dans le mouvement impérialiste de l’illusion quantitativiste.

 

Dans ces conditions, il faut bien voir que de même que les Communaux de la terre et les Communes de la barricade ont constamment été écrasés dans l’isolement d’une temporalité encore attardée, le mouvement révolutionnaire de la communauté bien venue ne pourra donc, lui, atteindre sa propre existence totale que dans la totalité pleinement avancée d’une temporalité où la mutilation capitaliste aura terminé de résorber son dispersé antérieur. C’est dans la lutte historique elle-même que se réalise la fusion de la connaissance et de l’action, de telle sorte que les espaces d’historicité récalcitrante placent dans le fil du temps de ceux qui se disposent plus en arrière, la garantie de la vérité de l’expropriation des expropriateurs lorsque la légalité scientifique du pouvoir de l’accaparement met en pièces le pouvoir scientifique de toutes les légalités d’accaparement.

 

Les facteurs dialectiques de temporalité différenciante qui firent que certaines aires de population furent plus historiques que d’autres sont liés aux conditions de genèse qui modelèrent la naissance collective des hommes ici ou là en ce que les conditions et rapports sociaux de production et de re-production renvoient toujours aux circonstances matérielles réelles de la réalité matérielle qui distingue, entre elles, l’ensemble des « naissances » c’est-à-dire des processus de natio qui configurèrent les figures humaines.

 

À mesure que se développe le mode de production capitaliste, les aires de peuplement les plus historiques se couvrent et se recouvrent de machines in-humaines de plus en plus perfectionnées et d’armes savantes de plus en plus dévastatrices pour que s’ordonnent les contradictions du monde de la vie factice vers la désagrégation générale qui conduit ainsi l’argent à se consommer/consumer lui- même.

 

Les facteurs de diversification entre aires plus ou moins historiques les unes que les autres sont liés et reliés au développement historique général des forces productives mondiales en tant que tel. On constate que l’importance des facteurs communautaires premiers diminuent au fur et à mesure que s’accroissent ceux de la nation étatico-fiscale et enfin que ces deux univers s’accrochent et se déchirent quand se développe la modernité affairiste des spéculations industrielles avec ses antagonismes de plus en plus acérés entre prolétariat et classe capitaliste.

 

À partir du moment où la totale domination réalisée de la marchandisation universelle se transmute aujourd’hui en faillite du rapport capitaliste lui-même étant donné que la crise de la dette ne peut plus escamoter la crise de sur-production du taux de profit, la question des espaces de turbulences historiques faibles ou fortes – si elle est déterminée évidemment et en premier lieu par les rapports capitalistes qui prennent de nos jours un caractère toujours plus aberrant et violent – est conditionnée en dernière instance au regard des éco-systèmes conscients et inconscients des facteurs d’historicité générique de longue durée qui font le niveau caractéristique du mental rétif de certains milieux alors que d’autres sont multiséculairement, peu ou prou, aux antipodes de tout insurrectionnisme.

 

La Commune de Paris renvoie aux troubles chroniques et dissidences opiniâtres de la paysannerie communeuse et elle fait lieu de passage maïeutique indispensable vers le mouvement communier ouvrier qui en 1968 sut faire surgir une grève générale de masse critique et argumentée contre la société de consommation spectaculaire des valeurs marchandes du crétinisme hédoniste qui recouvre actuellement, en des formes opposées mais complémentaires, la totalité du champ politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche de la gestion travailliste. C’est dans les conditions économiques les plus avancées de la crise du taux de profit que démarrera l’éclatement de la crise révolutionnaire qui de proche en proche, permettra que les luttes nées dans les conditions les plus arriérées passent à une étape supérieure de développement. Pour paraphraser Engels, disons que quatre siècles se sont écoulés depuis la grande Guerre des paysans et beaucoup de choses ont certes changé, « cependant, cette guerre n’est pas si loin des luttes du présent et les adversaires sont, pour une grande part, restés les mêmes qu’autrefois ». Ceci est éminemment symptomatique de l’implacable rigueur des lois historiques qui posent la place des différentes classes dans le devenir général du mouvement révolutionnaire de l’humain contre la liberté du commerce généralisée.

 

Les projets poursuivis par le mouvement communiste réellement agissant se consolideront donc centralement dans la prédominance des champs historiques où le fétichisme spectaculaire de la marchandise, mettra en premier à l’ordre du jour le retour ontologique vers la Commune de l’anti-argent lorsque là, ce dernier arrivera expressément au dernier stade capitaliste; celui de l’auto-négation de la loi de la valeur. La victoire du capitalisme est la victoire du temps profondément historique du système quantitatif des objets de l’argent. La victoire du communisme est la victoire du temps de l’histoire profonde du sacral in-appropriable de la qualité humaine. Le monde a possédé durant des siècles de domestication civilisationnelle l’espérance d’un temps d’être dont il doit maintenant posséder la conscience pour le vivre réellement en épanouissement communautaire. Les espaces européens où la culture historique fut la plus forte furent les lieux de la recherche critique de l’unité perdue la plus révolutionnaire. Il est donc normal que dans cette recherche de l’unité qui enfin va commencer à aboutir, les chemins d’hier indiquent la voie aux chemins de demain. Là où il y eu historiquement des Communes de radicalité, elles se relèveront pour revenir à échelle plus puissante et plus large en une ressuscitation achevée du satis-faire humain. Là où il n’y en eu point et malgré ce décalage, les hommes emprunteront à la suite, ce même cheminement de racines afin de s’assembler à la radicalité historique des dites Communes.

 

La constitution de la classe prolétarienne en sujet de son auto-abolition, c’est l’organisation des luttes révolutionnaires pour la fin de la marchandisation et l’organisation de la vie humaine dans un produire humain s’affranchissant enfin de tout monnayement : c’est là que doivent exister les conditions pratiques de la conscience, dans lesquelles la théorie de la pratique se confirme universellement en devenant théorie pratique quand les espaces-temps historiquement retardés rejoignent le temps des espaces de l’histoire anticipante. Cette question centrale de l’alignement homogénéisant des spatialités vécues et des temporalités vivantes a dès l’origine été envisagée par la théorie révolutionnaire à l’époque où s’est fondé le mouvement ouvrier maximaliste, c’est-à-dire quand cette théorie a d’emblée posé le caractère unitaire de la critique de l’économie politique venue de la pensée de l’histoire qu’elle s’était justement donné pour tâche de développer jusqu’à une pratique historique unitaire englobant toutes les étendues d’histoire, de tête, intermédiaires ou de queue jusqu’à ce tournant où tous les humains se pourront dire Communards et en refus de toutes les dominations-esclavages de l’État et du commerce.

 

Ainsi, dans les pays dits « sous-développés » comme dans les « sur-développés », à Paris comme à Moscou, à Washington comme à Kiev, la seule lutte humaine est la lutte directe et radicale contre le Capital et tous les gangs politiques, elle est la seule voie possible pour l’émancipation du prolétariat qui pour cela doit se nier en tant que tel en abolissant la marchandisation de la réalité.

 

En dépit de leurs désaccords sur les orientations impérialistes générales, ultra-modernisme capitaliste cosmopolite absolu à la sauce américano-financière ou capitalisme territorial à la mode nationale étatique, les différentes fractions politiques de la marchandise, de l’ultra-droite à l’ultra-gauche de tous les drapeaux de balivernes qui flottent de Kiev à Sébastopol en passant par Moscou et Washington, n’ont pas d’autre perspective que d’imposer davantage de misère, de détresse et d’ obscénité aux populations qu’elles entendent contenir, censurer et asservir.

 

Depuis la première boucherie capitaliste planétaire, toutes les guerres, chaudes, tièdes ou froides, sont des guerres impérialistes qui voient périr les hommes dans de funestes hécatombes entre États, petits, moyens ou grands, pour permettre simplement à ces derniers d’acquérir ou de conserver une place dans le spectacle aliénatoire de l’arène internationale de la circulation de l’argent. Ces guerres n’apportent à l’humanité internée que l’assujettissement, la mort et la destruction à une échelle de cauchemars sanglants toujours plus vaste. L’humanité prolétarisée ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et sa lutte pour l’auto-suppression mondiale du prolétariat en tant que tel, ceci contre toutes les cliques de la classe capitaliste dans tous les pays.

 

Toutes les idéologies nationalitaires, d’« indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ultimes avatars mystificateurs de la révolution cannibale des Lumières marchandes, quel que soit leur prétexte, droit-de-l’hommique, ethnique ou religieux, ne sont que des infections capitalistes vénéneuses pour détourner l’homme de son propre être générique anti-mercantile. En visant à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la classe capitaliste, elles mènent les humains à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions économiques et les affrontements politiques de leurs propres exploiteurs.

 

Ni dans un camp du Capital, ni dans aucun autre : la conscience radicale de l’Être de la vie sait que pour devenir elle-même, elle doit se produire comme acte cosmique de subversion absolue vers la constitution de la communauté humaine universelle pour un monde sans argent ni État.

 

Gustave Lefrançais pour l’inter-collectif L’Internationale

(mars 2014)

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3725

 

The “Pro-Russian” Libertarian Position of Richard Cobden

Nashi.jpg

The “Pro-Russian” Libertarian Position of Richard Cobden

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Richard Cobden, the great libertarian of the 19th century, man of peace, leader of the Anti-Corn Law League, and anti-imperialist, was once considered in line to be Prime Minister. Yet, like so many libertarians after him, he was destroyed for his opposition to nationalism and war. In Cobden’s case, his opposition to the Crimean War sent his political capital into a tailspin as not only the ruling classes savagely attacked him, but he was also abandoned by the liberal rank and file and who had supported his economic positions, but who shunned Cobden once he refused to jump on the war-hysteria bandwagon. One of the Cobden’s great “crimes,” according to his critics, was that he was an apologist for the Russian Empire. Cobden was no such thing, of course, but Cobden’s recognition of the motivations behind Russian actions in Europe and Crimea earned him condemnations from narrow-minded liberals who were more concerned with criticizing the Russians (who of course couldn’t have cared less what the British liberals thought) than with criticizing the British Empire, a leading source of political instability and despotism  worldwide.

mw01361.jpgSpeeches like this, in which Cobden simply examines the Russian point of view on the Polish and Crimean questions, while pointing to the British Empire’s own imperialism, did not earn Cobden any friends:

Lord Dudley Stuart (whose zeal, we fear, without knowledge, upon the subject of Poland, and whose prejudice against Russia have led him to occupy so much of the public time uselessly upon the question before us), in the course of his long speech in the House of Commons (February 19th) upon introducing the subject of Russian encroachments, dwelt at considerable length upon the lust of aggrandisement by which he argued that the government of St. Petersburg was so peculiarly distinguished; and he brought forward, at considerable cost of labour, details of its successive conquests of territory during the last century. Where the human mind is swayed by any passion of however amiable a nature, or where the feelings are allowed to predominate over the reason, in investigating a subject which appeals only to the understanding, it will generally happen that the judgment is defective. We attribute to the well-known fervour of Lord Stuart’s sentiments upon Russia and Poland, the circumstance that, during the fortnight which he must have employed in collecting the dates of the several treaties by which the former empire has wrested its possessions from neighbouring states, the thought never once occurred to him—a reflection which would have entered the head of almost any other man of sense, who sat down coolly to consider the subject—that, during the last hundred years, England has, for every square league of territory annexed to Russia, by force, violence, or fraud, appropriated to herself three. Such would have been the reflection which flashed across the mind of a statesman who sat down, dispassionately, to investigate the subject of Russian policy;

and it must have prevented him by the consciousness of the egotism and arrogance—nay, the downright effrontery of such a course—from bringing an accusation against another people which recoils with threefold criminality upon ourselves. Nor, if we were to enter upon a comparison of the cases, should we find that the means whereby Great Britain has augmented her possessions, are a whit less reprehensible than those which have been resorted to by the northern power for a similar purpose. If the English writer calls down indignation upon the conquerors of the Ukraine, Finland, and the Crimea, may not Russian historians conjure up equally painful reminiscences upon the subjects of Gibraltar, the Cape, and Hindostan? Every one conversant with the history of the last century will remember that England has, during almost all that period, maintained an ascendancy at sea; and colonies, which were in times past regarded as the chief source of our wealth and power, being pretty generally the fruits of every succeeding war, the nation fell into a passion for conquest, under the delusive impression that those distant dependencies were, in spite of the debt contracted in seizing them, profitable acquisitions to the mother country.Hence the British Government was always eager for hostilities the moment an excuse presented itself with one of the maritime continental states possessing colonies; and of the several conflicts in which we have been involved since the peace of Ryswick, at least three out of four have been consequent upon declarations of war made by England. Russia, on the contrary, has been nearly surrounded by the territory of barbarous nations, one of which [namely, Turkey] — by the very nature of its institutions warlike and aggressive—was, up to the middle of the last century, prompted by a consciousness of strength, and, since then, by a haughty ignorance of its degeneracy, to court hostilities with its neighbours; and the consequence of this and other causes is, that, in the majority of cases, where Russiahas been engaged in conflicts with her neighbours, she will be found to have had a war of self-defence for her justification. If such are the facts—if England has, for the sake of the spoil which would accrue to her superiority of naval strength, provoked war, with all its horrors, from weak and unwilling enemies, whilst Russia, on the contrary, with ill-defined boundaries, has been called upon to repel the attacks of fierce and lawless nations—surely, we must admit, unless pitiably blind by national vanity, that the gain (if such there be) resulting from these contentions, is not less unholy in the former than the latter case; and that the title by which the sovereign of St. Petersburg holds his conquered possessions is just as good, at least, as that by which the government of St. James’s asserts the right to ours. In the case of Poland, to which we shall again have to recur by and by, there was, indeed, a better title than that of the sword, but which, amidst the clamour of fine sentiments, palmed by philanthropic authors and speakers upon the much abused public mind about Russian aggression in that quarter, has never, we believe, been mentioned by any orator, reviewer, or newspaper writer of the present day.The “Republic of Poland” (we quote the words of Malte-Brun) “had been chiefly composed of provinces wrested from Russia, or from the Great Dukes of Galitch, Vladimir, Volynski, Polotzk, and particularly Kiow by Boleslas the Victorious, Casimir the Great, Kings of Poland, and by Gedimir, Great Duke of Lithuania. Thus the nobles were the only persons interested in the defence of provinces whose inhabitants were estranged from the Poles, although they had remained under their government from the time of the conquest. All the peasants of Podolia and Volhynia were Rousniacs, or Little Russians, ignorant of the language or customs of Poland, which may partly account for the success of the Russians in their invasions of the Polish Republic. The Poles, who were persecuted by intolerant Catholic priests, who disregarded the constitutions of the Polish Diet, abandoned their lords without reluctance, and received willingly their countrymen, the Russian soldiers, who spoke the same dialect as themselves. The division of Poland was, on the part of Russia, not so much a lawless invasion as an act of reprisal on former invaders. Had this leading historical fact been explained in the Russian manifesto, which was published in 1772, so much obloquy might not have been attached to the conduct of that people.”

The similarity with the current Crimean situation here should be easy to detect. Cobden points to the fact that the Turkish and Polish “victims” of Russian aggression were hardly sinless in their own dealings with the Russians historically, and that (echoing the modern Crimean situation further) many of the Russian “conquests” were in fact developments that brought populations within the Russian Empire that were happier there than under the fist of the Poles.

I do not present Cobden’s historical analysis as infallible of course, but to read this and conclude that Cobden was therefore “pro-Russian” or willing to simply turn a blind eye to matters of personal liberty requires a grotesque ignorance of both Cobden’s actual position and the history of Europe. The same might be said of critics of peace advocates like Ron Paul today.