Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 20 avril 2014

Une alliance pour l’endiguement du pouvoir mondialiste

CHINE, RUSSIE, EUROPE

Une alliance pour l’endiguement du pouvoir mondialiste

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Trois situations apparaissent qui pourraient ouvrir un chemin aux  Européens. Il y a toujours des alternatives. Si l’on veut mettre en fonctionnement des systèmes de paiement sans dollar pour le commerce international, il n’y a rien d’impossible. Une civilisation cherche à naître, malgré le pouvoir actuel en place.
 
L’exemple chinois 

La Chine a déposé une plainte à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) contre les pratiques mensongères étatsuniennes, l’humeur de ses dirigeants les incitant à modifier les tarifs douaniers sans aucune justification. La tournée européenne du président chinois a été l’occasion de formuler une proposition de partenariat bilatéral UE - Chine en quatre volets : paix, croissance, réformes et civilisation. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, n’a évidemment pas été à la hauteur dans sa réponse. Il a menti une fois de plus en affirmant que l’Europe allait sortir de la récession. Chacun sait que la Commission de Bruxelles fait régresser l’Europe par des destructions massives de son économie appelées réformes. destinées à abaisser les peuples au niveau des Tchandalas de l’Inde.
 
La Chine, elle, s’active. Elle achète moins de devises. Au mois de mars  le yuan avait baissé par rapport au dollar signifiant ainsi que le pays ne se laisserait pas faire dans le cadre de la guerre des monnaies. Il a été publié à la même époque que la croissance économique chinoise avait ralentie, mais que la Banque Centrale intervenait lorsque cela lui paraissait nécessaire sans s’adonner aux productions massives de monnaie à l’inverse des anglo-saxons. Elle fournit juste ce qu’il faut de liquidités pour continuer à investir (notamment dans les chemins de fer) et développer le commerce.

La Bundesbank, après la visite du Président Chinois fin mars, a annoncé la signature d’un mémoire qui prévoit la création à Francfort d’un centre de compensation pour les paiements en Yuan. L’Allemagne est le pays d’Europe dont le commerce avec la Chine est le plus important. Il est prévisible que cela sera un point de départ pour réduire l’usage de la monnaie américaine dans le commerce Europe-Chine. Cependant, il ne suffit pas d’oublier le dollar, il conviendrait aussi de larguer les banques qui en promeuvent l’usage. 

Du côté Russe

La Russie est partante pour diminuer le poids des anglo-saxons en cessant d’utiliser le dollar, en particulier dans le commerce des matières premières. Les deux personnages à l’origine de la nouvelle orientation russe sont Sergey Glaziev, conseiller économique de la Présidence et Igor Sechin, PDG de Rosneft, la principale entreprise pétrolière russe. Le Président de la banque publique VTB a affirmé que les entreprises à capitaux publics spécialisées dans la vente d’armes pouvaient démarrer la signature de contrats en roubles ou en monnaies de leurs acheteurs, sans passer par le dollar. La direction du Centre d’échanges de Saint-Pétersbourg a été confiée à Igor Sechin qui avait déclaré courageusement, en Octobre 2013 au Forum Mondial de l’Energie tenu en Corée, que le temps était venu de mettre en place des mécanisme d’échange pour le gaz naturel entre tous les pays concernés et que les transactions soient enregistrées en monnaies de chacun . Il est question par exemple de signer des accords de swap biens - pétrole entre l’Iran et la Russie. 

Il est fondamental maintenant que d’autres puissances suivent la Russie et la Chine dans cette politique d'émancipation. La Chine incite aussi les autres pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à éliminer le dollar de leurs transactions et donne l’exemple, en ouvrant deux centres de traitement du commerce en yuan, à Londres et maintenant Francfort.

Des Européens soumis aux Européens éveillés ?

Les Européens doivent secouer leur torpeur. L’Asie, mise en selle pour que les multinationales y produisent à bas prix des produits vendus en Europe aux prix européens, ne ruine pas directement l’Europe. Les responsables sont les hommes politiques mondialistes qui ont liquidé toute protection pour s’enrichir de ces trafics. Mais désormais la Chine, la Russie, l’Iran, le Vénézuela, le Brésil, l’Inde…et d’autres certainement ouvrent les yeux. L’Occident est entre les mains d’une finance mondialiste et il est fondamental de s’émanciper pour faire prospérer une autre civilisation.
 
Dès 2017, a affirmé le Boston Consulting Group à la fin du mois de février 2013, l’Asie (hors Japon) sera la région la plus riche du monde. Il sera essentiel que les banques spécialisées dans la gestion de fortune soient laissés de côté, même si la volonté de ces fanatiques consiste justement à convaincre les nouveaux riches de les laisser administrer leurs actifs. Rien de grand n’est jamais sorti de la finance anglo-saxonne, sinon de grandes guerres. Depuis le XVIIIème siècle, toutes les guerres ont eu des banquiers comme responsables en chef. Il faut enfin que cela cesse.

Germans Attitude towards Putin’s Policy: «Mysterious Sympathy»

Germans Attitude towards Putin’s Policy: «Mysterious Sympathy»

Natalia MEDEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

Ukraine has a special place in German media’s reporting. The US- defined pattern prevails at present. Russia is blamed for instigating the growing unrest in the south-east part of the country. The US State Secretary put forward such an accusation on April 8 saying there would be a heavy price to pay. The German Left Party is the only political force that recognizes Russia’s right to defend its interests. 

Unlike the Left Party members, independent critics of Germany’s foreign policy are destitute of chances to make public appeals. The New Rhenish Newspaper (the Neue Rheinische Zeitung) was the only one to publish a letter signed by 200 representatives of German intelligensia. Russian media told about it (1), but the fact was largely ignored in Germany. At that, the Putin’s policy has significant support. According to the poll conducted at the beginning of April (2), around 49% (60% in the East) of respondents do not approve tough treatment of Russia, they support Germany’s role as a mediator between Russia and the West. 37% think the present policy is the one of a go-between, while 63% believe it has an obvious pro-US taint. German analysts try to explain the «mysterious sympathy» that Germans feel towards Russians… Liana Fix, an expert from the German Foreign Policy Society, defines the following reasons:

- the enrooted pacifism and skeptical view of NATO;

- dissatisfaction with the USA and the European Union;

- economic interest in cooperation with Russia;

- disapproval of the way German media paints the Russian President (3). 

It’s hard to counter the reasons listed. Take the military aspect, for instance. True, Germans find a military solution or US interference into Ukrainian affairs unacceptable. Even such a limited measure as intensified air flights in Eastern Europe is supported by 40%, while 53% say «no». There is an even stronger opposition to the idea of Bundeswehr’s involvement: 61% reject it. The majority (56%) believe the NATO expansion to the East was a mistake. (4) The West’s protests over the concentration of Russian troops near the Ukraine’s borders are perceived as under-substantiated, the evidence produced not very convincing. In 2003 US Secretary of State Colin Powell resorted to tricks in order to convince the United Nations Security Council the US military intervention in Iraq was justified. 

In view of public opinion and taking into consideration the realities of the situation in Ukraine, German media has somewhat cooled down the anti-Russian rhetoric. An ARD publication (5) called into doubt the Ukraine’s prosecutor’s office conclusions related to the snipers case. The authors of journalists’ investigation believe it is absurd to say that the shooting from the rooftop of hotel Ukraine could take place on Yanukovych’s orders, while the building was in the hands of Maidan protesters. According to International Republic Institute, a US research center, one third of the population in the East supports the ideas of federalization. Federalization is a familiar thing for Germans, they live in a federal state and they have gone through a long historic period of existence as separate countries. The German example proves that federalization and prosperity go hand in hand. German media was sympathetic towards those who are still inside the Kiev city hall building, but the author if the story (6) comes to conclusion those people have nowhere to go and need psychological help. The yesterday’s revolutionaries are not needed by the regime today; the author compares it with a shipwreck: they keep on saying about the desire to stay till the end but are not able to explain what the «end» actually means. Perhaps, the end they are talking about is to come after the election, when the authorities will start implementation of the austerity measures prescribed by the International Monetary Fund and the European Bank for Reconstruction and Development. Europe is not going to feed Ukrainian nationalists. Neither Germany, nor anybody else needs extra burdens. Speaking in parliament on April 8, German Finance Minister Wolfgang Schaeuble said the events in Ukraine are a signal for implementation of reform in the European Union but it does not mean the EU should launch material aid as the revolutionaries expected while going to Maidan to fight for, as they perceived it, the «European choice». The author says the hopes of Maidan protesters were nothing but a naïve utopia. 

What about the results of the coup, as Europeans see it? 10 years ago the European Commission defined the European Neighborhood Policy (ENP) to surround the EU by a ring of secure and prosperous nations (well-governed countries, as they say). As we see it today, the stability in these countries is to large extent undermined; the EU has hotbeds and crisis stricken neighbors around the perimeter. Was it that the Brussels policy pursued the goal of sowing the seeds of chaos around under the slogans of good neighborhood? The Carnegie Endowment for International Peace – Germany has recently published a report Time to Reset the European Neighborhood Policy (7) which puts the EU neighboring countries into four risk categories: insignificant, low, medium and high. Listing Armenia and Israel as the states in the category of low risk is an iffy conclusion. So much the worse for other neighboring states once the expert believes the situation there is less stable than in Israel located in the volatile Middle East region. 

I believe Europeans realize that the new EU Ukraine policy may end up in failure. It makes them view with caution what the new government in Kiev does. Europe faces a grave problem of refugee flows from Arab countries. Now there is a looming prospect of displaced persons waves hitting Europe from Ukraine. One of Ukraine’s «acting officials» Turchinov said Ukrainians would soon be able to travel across Europe without visas. There was no response from Germany, as in other cases concerning the aftermath of the coup called «Ukraine’s revolution» in the West. But Germans are not indifferent. Willy-nilly the events in Ukraine evoke parallels with the Germany’s own history – the tragic events of XX. A prominent nationalist murdered – is it not the repetition of the long knives night? The same mysterious arsons that Communists are blamed for are repeated as it was back then. For instance, Tyahnybok, the leader of Ukraine’s extreme right-forces – the Svoboda political party, said the Communists put on fire their own Kiev office on April 9. He never mentioned other interested parties, who could have done it, like the Lustration committee and the Chancellor Hundred of Maidan. Finally, the lustration bill approved by Rada (parliament) on April 8 to be signed into law by the acting President. The fact was ignored by German media. According to it, the judges, who took offices after 2010 (during the tenure of Yanukovych), must be fired. Every one of them! No exclusions from the rule. Others have to report on their incomes, including family members. In my case, it made me recall the Law for the Restoration of the Professional Civil Service that came into effect in Germany after Hitler came to power. 

Endnotes:

(1) 200 Germans declared their support of Putin/vesti.ru, 04. 11. 2014.
(2) ARD-Deutschlandstrend, April 2014. S. 3-4.
(3) Jan David Sutthoff. 6 Gründen für die merkwürdige Sympathie der Deutschen für Putin und Russland/ The Huffington Post, 04.04.2014. 
(4) ARD-Deutschlandstrend, April 2014. S. 5.
(5) Neue Hinweise auf Maidan-Schützen/tagesschau de, 10.04.2014.
(6) Filipp Piatov. Die Gestrandeten vom Maidan/Die Tageszeitung, 11.04.2014.
(7) Stefan Lehne. Time to reset the European Neighborhood Policy. February 2014. 

 

samedi, 19 avril 2014

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Zionists and Anti-Semites in Ukraine: A Strange Union

Dmitry Minin

Dmitry MININ

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

It is surprising how the national socialist Banderovite ideology which has prevailed in Kiev, filled as it is with anti-Semitism, has enabled the complete triumph of the most odious of figures from the point of view of this ideology, the oligarchs, and activists of the world Jewish movement like Igor Kolomoisky, at that. This is a striking example of how seemingly mutually exclusive political forces can form unprincipled and unnatural unions for the sake of achieving short-term goals without thinking about the far-reaching consequences… 

Such a symbiosis, being highly contradictory, cannot last long. Both partners are playing a dangerous game over who will outfox whom. The former risk confirming the old adage that revolutions devour their own children; the latter could run up against the fury of the extremists and bring pogroms down upon themselves. There are already signs of both in Ukraine: the shooting death of Sashko Bilyi, on the one hand; and the appearance of Wolfsangels, the stylized swastikas of the Right Sector, on synagogues throughout Ukraine, for example, recently in Odessa.

The ultranationalist slogan «Bandera will come and put things in order!» today sounds like «Kolomoisky will come and put things in order!» Kolomoisky, the third richest person in Ukraine, declares everywhere that he is an Israeli citizen and the president of the Jewish Congress of Europe, but that did not prevent him from being appointed the head of the Dnepropetrovsk region. Under his leadership and on his money, this region has become a hotbed of newly minted polizeis from the Right Sector, who are being sent out throughout the country. And he previously, along with Pyotr Poroshenko, who has a similar world view, was one of the main sponsors of the Maidan. Some of the disillusioned more radical participants of those events, such as the members of the White Hammer group, have already rebelled against the fact that they were blatantly used for the sake of what they call the «Zionist revolution» in Ukraine. They point out the ancestry of Prime Minister A. Yatsenyuk, Vice Premier V. Groisman and many other figures in the new regime. White Hammer members also see Jewish roots in their former associates, Freedom Party chairman O. Tyahnybok and Right Sector leader D. Yarosha. 

However, how did it happen that Kolomoisky, who is not embarrassed to wear a «Jewish Banderovite» T-shirt (apparently he invented this uniform himself), has forgotten the role played during the war by members of the Ukrainian nationalist movement oriented toward Stepan Bandera in the extermination of the Jewish population of Ukraine? And why does he refuse to see the ideological continuity between them and their modern-day followers from the Freedom Party and the Right Sector? Why does he hate Russia so passionately? Natan Khazin, one of his henchmen who commanded a company on the Maidan, stated that he did not see any evidence of anti-Semitism there, and that it is «better to be a Jewish Banderovite than a Jewish Muscovite». Can it really be that the hunger for money and power, as well as the unwillingness to let anyone else in on the private preserve into which they have turned all of Ukraine, can blind them to such a degree? Despite the obvious facts, the Association of Jewish Organizations and Communities of Ukraine continues to insist that nothing threatens Jews in the country. However, once you understand that the head rabbi of Kiev and Ukraine, Yaakov Bleich, came there from New York, it becomes clear where this illusion is being created. It is extremely awkward for Washington to admit that as a result of its actions the situation for Jews in Ukraine could get worse.

In Israel, for example, many are bewildered by the flirtation of the current leaders of Ukraine's Jewish community with open anti-Semites. «Jews who engage in the politics of an unstable country in which successive governments condoned or ignored nationalist anti-Semitic groups are playing with fire,» writes one Internet resource. On February 27, Knesset member Rina Frenkel (Yesh Atid) petitioned the head of the government to create a state program for the repatriation of Ukrainian Jews. In her opinion, the Jewish community in Ukraine «is in clear and present danger». Knesset member Moshe Feiglin (Likud) also emphasized at Knesset hearings that the situation in Ukraine should be «an alarm signal on the strategic level» for the Israeli government. According to Feiglin, political processes in Eastern Europe and the deep economic crisis in the West could create pressure on all the 6 million Jews in the Diaspora. Referring to the «most cautious» estimates of demographic analysts, the parliament member stated that in the next 10 years at least 1.5 million Jews could repatriate. He urged the government to begin timely preparations for such a development. Head Chabad rabbi Reuven Azman advised his followers to leave Ukraine as soon as possible.

Israeli public opinion assesses Russia's actions in the Ukrainian crisis differently than Kolomoisky does as well. For example, according to one survey, only 35% believe that the Crimea is the territory of Ukraine and should remain part of that state. 60% agree with the holding of the referendum and the reunification with Russia. At the UN General Assembly, despite pressure from the Obama administration, Israel did not vote for the resolution condemning Moscow for the annexation of the Crimea. And with regard to the position of Ukraine's Jewish oligarchs, well-known Israeli publicist Avigdor Eskin said metaphorically: «What can you say? We have our Vlasovites too».

One prominent activist for the freedom of Soviet Jews to emigrate, Isi Leibler, does not believe in the change of heart of the modern-day Banderovites who all declare as if on cue that they are not anti-Semites either. He writes in the Jerusalem Post: «These are genuine neo-Nazis who employ swastika symbols and are openly anti-Semitic...Oleh Tyahnybok, leader of Svoboda, the largest right-wing extremist nationalist faction, which holds 37 seats in the government, has called for the liberation of Ukraine from the 'Muscovite-Jewish Mafia'«. Until 2004 his movement was called the Social National Party of Ukraine (a reference to National Socialism). Tyahnybok is most clearly characterized by his statement: «I personally have nothing against ordinary Jews; I even have Jewish friends. I am against the Jewish oligarchs who control Ukraine and the Jewish Bolsheviks».

But just how durable is the anti-Semite-Zionist political alliance which has taken shape in Ukraine? It is hard to believe that each side is not waiting for a propitious moment to get rid of the other. It seems that the «unique crook» I. Kolomoisky (to use Putin's expression) is as of yet a step ahead. The Right Sector is no longer demanding the continuation of the «anti-oligarch revolution» and has dispersed throughout the country as punitive «special units» to suppress the people's protests in the Southeast. However, events are developing such that very soon the dark Banderovite forces will most likely declare that they have been «betrayed», and then they will make their erstwhile ally one of those to blame for their inevitable defeat. But Igor Kolomoisky probably has some kind of plan for that case as well.

 

Pour une réforme cohérente des régions françaises

Pour une réforme cohérente des régions françaises
On se prend à rêver…
Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr

Les Socialistes de Monsieur Valls se décideraient-ils à faire ce que tous les gouvernements de la Vème République se sont refusé à accomplir : une régionalisation véritable de la France, à l’occasion d’un nouveau découpage régional du pays ? Une régionalisation qui le mettrait en harmonie territoriale avec ses voisins européens.

Certes, il ne faut pas  s’emballer, sachant que plusieurs projets ont été, en la matière, enterrés par le réflexe jacobin. Les délais prévus sont, par eux-mêmes, inquiétants par leur longueur: 1° Janvier 2017 pour la délimitation des nouvelles régions et surtout, 1er Janvier 2021 pour la fusion région-départements. Ce qui laisse largement le temps, à tels ou tels dirigeants,  de tout envoyer dans les poubelles de l’Histoire.

 
Le souci de faire des économies est le premier ressort de la réforme à l’étude. Il fait que l’on raisonne avant tout en termes de regroupements, de façon à réduire le nombre des élus et des fonctionnaires territoriaux. La préoccupation est légitime, tellement les recrutements ont été pléthoriques. Mais il faudra déjà beaucoup de courage à Monsieur Valls pour trancher dans des effectifs qui, en grande majorité, sont aussi des électeurs du parti socialiste. 

Cependant, pour que les régions constituées soient viables et durables, et surtout pour qu’elles forment le cadre idoine du développement local et des aménagements performants, pour qu’elles jouissent aussi d’un soutien et d’une ferveur populaires indispensables à leur vitalité, il est nécessaire qu’elles satisfassent à, au moins, quatre critères (dont deux sont liés). A savoir :

- la masse critique qui s’exprime en termes d’espace et de population. Elle doit dépasser un seuil minima pour que la région dispose d’un potentiel humain et économique suffisant. Ce qui n’est pas, par exemple, le cas du Limousin ou de celui, tellement particulier, de la Corse. Mais, la recherche de l’équilibre entre les régions, sachant que l’Ile de France, le Rhône-Alpes et le Nord-Pas de Calais sont nettement plus peuplées que les autres régions, ne doit pas entraîner pour autant une sur-extension de certaines autres du centre et du sud de la France, de faible densité, comme cela se vérifie dans le projet actuel. Cela nuit à la cohésion régionale. 

 
- la cohérence territoriale de la région est, elle-même, l’interaction de deux éléments : 

1) la présence d’une métropole ou d’un pôle urbain au rayonnement incontesté. Car il faut l’admettre, aujourd’hui c’est la grande ville qui structure la région. Il est donc essentiel que celle-ci, dans son entier, soit dans la zone d’attraction de sa capitale. Alors, pourquoi séparer la Vendée, Cholet et Angers de Nantes ? Pourquoi placer le Gard et Montpellier qui sont tournés vers Marseille dans la région commandée par Toulouse ?  Et que fait le département de l’Oise, qui est complètement dans l’orbite de Paris, dans celle dirigée depuis Lille !

2) une problématique rassembleuse ou un projet régional solidaire. On doit s’interroger, dans cette perspective, sur ce qu’il y a de commun entre la Champagne, la Lorraine et l’Alsace. Sinon qu’elles forment ensemble le « nord-est de la France », une désignation strictement géographique ? Chacune des trois a plutôt vocation à se tourner vers ses voisins européens : la Champagne vers les pays de la Meuse, la Lorraine vers les pays mosellans, et l’Alsace vers le Bade-Wurtemberg. Quant à associer le Limousin avec l’Aquitaine, toute tournée vers son littoral atlantique, et l’Auvergne avec le Rhône-Alpes, dont le nom indique clairement où se trouve son centre d’intérêt, c’est pour ces deux régions une gageure. Vaut-il mieux qu’elles prennent le risque d’être, chacune de son côté, périphérisée dans leur nouvel espace, ou n’est-il pas plus opportun qu’elles soient réunies, avec la Lozère aussi, afin de dominer ensemble leurs problèmes communs qui sont ceux d’une moyenne montagne, le Massif Central.
   
- l’ancrage historique et culturel. Sans tomber dans les errements séparatistes et sans qu’il soit question d’en revenir aux provinces de l’Ancien régime, il est préférable qu’un héritage historique puisse donner corps à une région et que des traditions culturelles puissent contribuer à la solidariser et à l’identifier. C’est ainsi que, sans parler d’économie, la Vendée a quand même plus d’affinités avec la Bretagne et le Choletais, avec lesquels elle participa à la « Bretagne militaire », qu’avec Bordeaux. 

Le respect de ces critères (les plus susceptibles de rendre possible une organisation régionale équilibrée et efficace) suppose que l’on ne cherche pas à réduire au maximum le nombre des régions, en se fixant un chiffre arbitraire (division par deux), de façon précipitée,  et que l’on n’hésite pas à démanteler certains départements. C’est ce que nous avions fait dans une proposition de découpage régional, présentée ci-dessous, vieille de quarante ans et pas tellement éloignée de celle que l’on prête à Matignon. Malgré le temps passé, nous la tenons quand même pour plus cohérente que cette dernière.
 
 
En effet, si elles n’ont pas toutes des masses-critiques équivalentes, elles ont le mérite d’être territorialement cohérentes et de s’inscrire dans un cadre historique et culturel assez homogène. Du nord au sud et d’ouest en est, au gré de quelques actualisations,  nous distinguerons:

- l’Artois-Flandre-Picardie (1) composée de trois régions situées dans la zone d’attraction lilloise et qui sont historiquement liées entre elles.
- la Normandie (2) qui voit son identité culturelle reconstituée mais dont la consolidation nécessite un renforcement de la structure est-ouest pour équilibrer l’influence parisienne sur la basse Seine.
- l’Ile de France (3) dont l’adéquation au réel (la très forte attraction parisienne) exige son extension vers le nord (Oise) et le sud-ouest (nord de l’Eure et Loir).
- la Champagne (4) (agrandie ici du sud de l’Aisne) pourrait dans une perspective strictement franco-française fusionner avec la Lorraine, comme cela semble prévu. Mais, elle  trouverait, sans doute, plus d’avantages à s’inscrire dans une interrégion européenne des Pays Meusans. 
- la Lorraine (5), selon une trajectoire parallèle à la précédente, a plus vocation à renforcer ses liens avec la Sarre et le Luxembourg, avec lesquels  elle forme déjà une euro-région. 
- l’Alsace (6), est une région  économiquement et  culturellement rhénane dont on comprendrait mal l’inclusion dans un espace qui relève du bassin parisien. 
- l’Armorique (7) a le mérite de résoudre un double défi : permettre à Nantes de réintégrer la Bretagne sans amputer la métropole de l’ouest de sa zone d’influence qui couvre la Vendée, l’Anjou et la Mayenne. Des pays culturellement distincts, mais qui pourraient se reconstituer à l’intérieur de la région.
- le Val de Loire (ou Pays Ligériens) (8) correspond à la région du Centre à laquelle nous ajouterions le Poitou (Vienne et Deux-Sèvres) et l’ouest de la Nièvre plutôt que la Mayenne et le Maine et Loire qui n’y ont pas leur place. Il  réunit  des petites provinces historiques assez proches dans le passé, mais il n’a pas de réel pôle structurant. Il reste à faire du fleuve l’axe d’identification de la région.
- la Bourgogne-Franche Comté (9) (on pourrait dire simplement la Bourgogne dans la mesure où, autrefois, la seconde fut le Franc Comté de Bourgogne) présente une unité naturelle et culturelle assez évidente, bien qu’il lui manque une métropole incontestée.
- l’Aquitaine (10), à laquelle il n’y a lieu, pour préserver sa cohérence territoriale, que de  rattacher les deux départements charentais, au nord, et les Hautes Pyrénées (afin de favoriser la création d’un pôle pyrénéen Pau-Tarbes) au sud. 
- l’Auvergne-Limousin (11), dont on a souligné le dilemme et la problématique plus avant.
- le Rhône-Alpes (12) qu’il n’y a pas de raison de modifier, sauf à lui intégrer les Hautes Alpes si c’était le choix des habitants de ce département.
-la Gascogne-Haut Languedoc-Roussillon (13) recouvrirait toute la zone d’influence de Toulouse. Ce que ne fait pas le Midi-Pyrénées actuel. La région n’a pas non plus à s’étirer excessivement à l’est, comme il est envisagé dans le projet actuel. 
- la Provence-Bas Languedoc (14) se structurerait autour de la zone d’attraction marseillaise et de l’unité économique du delta. Sans doute que le pays niçois n’y trouve pas encore son compte, mais il ne peut en être autrement dans une perspective strictement nationale. 
- la Corse (15), tellement spécifique…

Toutefois, on pourra spéculer tant qu’on veut sur le meilleur découpage régional de la France, tant que l’on n’aura  pas résolu la question des rapports entre les différentes collectivités territoriales. Il va de soi, en effet, pour que le pouvoir régional existe et vive vraiment, en toute plénitude, qu’il est indispensable  que le département perde tout lien direct avec le pouvoir central pour être lui-même assujetti à la région, dont il devient alors une sous-unité ; et de préférence sous un autre nom, de « pays » par exemple. A l’occasion, ses propres délimitations pourraient être révisées.
  
Si la question de la cohérence des régions est essentielle pour évaluer la portée politique de la réforme régionale, parce qu’un redécoupage bâclé signifierait qu’elle n’était rien d’autre qu’un ajustement comptable, l’enjeu décisif qui révèle les intentions réelles d’un gouvernement, quel qu’il soit, est celui de la répartition des pouvoirs territoriaux. 

*Professeur émérite à l’Université Montesquieu de Bordeaux 4, membre du Centre Montesquieu de Recherche Politique (CMRP), auteur de "Contre l'Europe de Bruxelles, Fonder un Etat européen " aux Editions Tatamis. Il interviendra lors du colloque de la revue Eléments, « Europe-marché ou Europe-puissance ? » le samedi 26 avril prochain, à Paris. ( Voir notre bandeau en page d'accueil).

vendredi, 18 avril 2014

Syrie/Ukraine/OTAN : analyse géopolitique

Syrie/Ukraine/OTAN : analyse géopolitique Entretien avec Robert Steuckers

Merci au "Cercle des Volontaires" de Belgique:

http://www.cercledesvolontaires.fr/2014/04/18/syrie-ukrai...

 

Dans le cadre d’un sujet de mémoire d’une étudiante à Bruxelles, Robert Steuckers nous délivre une brillante analyse historique et géopolitique sur la Syrie et l’Ukraine.

Il est revenu sur les révolutions tunisienne et égyptienne ainsi que sur les tentatives de déstabilisation de ces pays. L’Algérie, dont le régime militaire socialiste tente de résister, est sans doute la prochaine tentative de déstabilisation en Afrique du Nord. La Syrie reste une particularité dans ce qu’on appelle le « printemps arabe » et Robert Steuckers expose le rôle de l’armée et du régime baassiste dans le fonctionnement du pays. Nous apprenons aussi que le cas de la Syrie et de la Crimée sont liés historiquement,  ce depuis le XIXe siècle, l’enjeu principal étant le contrôle de la Méditerranée orientale.

L’instrumentalisation d’un islam « radical » par le courant wahhabite dans le Caucase est aussi traité dans cet entretien, mais aussi le rôle que devait jouer l’Union Européenne dans la conférence de Genève II, ainsi que les réformes qui s’imposent dans le cadre des nominations des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Ce brillant exposé de Robert Steuckers nous permet de disséquer les enjeux qui se déroulent dans le bassin méditerranéen oriental et le Moyen-Orient.

Pour rappel, Robert Steuckers est une grande figure de ce qu’on appelle la « Nouvelle Droite », ancien membre du mouvement GRECE et fondateur du mouvement « Synergies européennes ».

A diffuser très largement.
E.I.Anass

mercredi, 09 avril 2014

Retour sur l’actualité économique et la crise ukrainienne avec Pierre Jovanovic

Au cours de cet entretien du 21 février 2014, Pierre Jovanovic analyse la crise ukrainienne sous l’angle de la finance internationale. Cet éclairage nouveau permet de compléter les analyses géopolitiques qui font état des rapports de force militaires, du contrôle de la route des énergies et de la captation des activités industrielles et agricoles de l’Ukraine.

 

En effet, la question fondamentale d’un défaut de paiement  de plusieurs dizaines de milliards d’euros et ses conséquences  systémiques sur le systèmes financier mondialisé est ici abordée. C’est l’occasion pour le journaliste de revenir sur l’état de l’économie dans le monde et sur les mécanismes monétaires : standard or, planche à billet, crise des assignats post-révolution française, effondrement de l’empire romain, etc. Ce tour d’horizon permet de remettre en perspective des périodes de l’histoire au cours desquelles les mêmes causes ont eu les mêmes effets : l’effondrement du système économique et l’avènement de régimes politiques totalitaires.

Baptiste

mardi, 08 avril 2014

Ukraine: Geopolitics & Identity

Ukraine - Kiev.JPG

Ukraine: Geopolitics & Identity

The 2014 crisis in Ukraine serves as a reminder that in the quest for strategic advantage, the Western powers will not only exploit popular discontent to carry out regime change, but they also will manipulate currents of nationalism for their globalist agenda. Russian conservative author and publisher Mikhail Smolin shares an in-depth perspective on the origins of Ukrainian nationalism and its relation to the Great Game.

Translation by Mark Hackard.

In 1912 the outstanding Russian jurist, professor and doctor of international law Pyotr Evgenievich Kazansky wrote:

We live in a bewildering time, when artificial states, artificial peoples and artificial languages are founded.

In our own age, old historical fictions are again returning from nothingness. One of the most dangerous is “Ukrainianism,” which attempts to give an ideological and historical-political basis for the dismemberment of the Russian body, separating from it the Little Russians, having self-defined them as “Ukrainians” unknown to history. Such “national formations” have no ethno-historical roots; they are a product of the modern era. Before the Revolution the Russian nation was one, and the terms Velikorus (Great Russian), Malorus (Little Russian) and Belorus (White Russian) were perceived as concepts determining the geographic location of origin of one or another Russian citizen of the Russian Empire. National separatists appropriate ethnographic meanings to these names, at odds with the historical reality of their origin.

The appearance of such concepts as Little Russia, Great Russia, Little Russian, Great Russian, etc., must be related back to the time after the Tatar invasion. A united Rus was dismembered by the enemy into Northern Rus, Vladimir-Suzdal, transformed later into Moscow, and Southwest Rus – Galicia-Volynia – which then entered the Russo-Lithuanian state, and after the union with Poland, into the Rzeczpospolita. Yet under these conditions, political life and the life of the Church among the dismembered parts of the one Rus did not cease. The religious authority of the Patriarchate of Constantinople over the Russian Orthodox Church, which then existed as a bishopric of this patriarchate, was recognized both in Northern Rus and in the Southwest. Political relations between both parts of Rus with the Byzantine Emperor also continued to exist. The necessity of communication with a Rus fragmented in two forced the churchmen and statesmen of Byzantium to differentiate one Rus from the other in their documents, having given each a certain designation. The Byzantines applied ready geographical terms of classical antiquity: the little country and the great country. These geographical terms signify that initial metropole of a given people is called the little land, and the lands colonized by the metropole of this people are named the greater lands.

In Greek pronunciation, u was replaced by o, and therefore the Byzantines called the Russian people Ρώσοι, and our country was known as Ρωσσία. Proceeding from that, Byzantine men of letters termed Galicia-Volynia and Kievan Rus Little, and Northern Rus, Vladimir-Suzdal and Muscovy Great. Through Russian scholars, this terminology penetrated to Rus and became natural both in Little and Great Rus. As such, the historical understandings of Little Russia and Great Russia came to us as the cultural property of the Byzantine Empire.

Now let us cross over to the historical roots of Ukrainian nationalism. Whence appeared “Ukrainians” and “Ukraine” in place of the historical terms Little Russian and Little Russia?

We shall begin from the fact that the word “Ukraine” and “Ukrainian” in Russian chronicles are encountered only in the sense of borderlands, not as a land populated by an unknown “Ukrainian” people. The word Ukraina is only another form of the word okraina (borderland).

Researchers of Ukrainian nationalism relate the appearance of the word Ukraina, in the sense of a proper noun rather than common, to the end of the seventeenth century, when after the Pereyaslavl Rada of 1654 and the “eternal peace” concluded in 1686 between the Russian state and Poland (according to which left-bank Malorussia with Kiev went into the eternal possession of the Russian state), the Poles understood what a real danger the common faith and ethnicity among the residents of the Polish borderlands and the Russian state carried. Aiming to suppress the wish of Russian people living in Poland to reunite with the Russian state, Polish scholars directed all their efforts at proving that there were no Russians in Poland, only a special “Ukrainian” nationality. In historiography, there is a most widespread consensus on the role of Polish influence in divorcing Little Russia from Russia and in the formation of a Ukrainophile movement.

Summing up these opinions, we can repeat along with one of the researchers of this question that the Poles “took upon themselves the role of a midwife during the birth of Ukrainian nationalism and a nanny during its upbringing.”

The Twentieth Century

“Anti-Russian Rus,” founded by the Poles in the nineteenth century under the guise of Ukrainophilism for the national end of struggle against the Russian Empire over their lost sovereignty, changed masters a number of times in the twentieth century. Among them were the Austrians, the Germans and the Americans, but the goal of the movement’s existence was always the same: the dismemberment of the Russian nation.

For its part, Austro-Hungary dreamed of creating an allied Kievan kingdom headed by one or another branch of the Hohenzollerns or Habsburgs. Germany, as the stronger power, outstripped in her designs an Austro-Hungary weakened by internal dysfunction, as the latter empire thought sooner how to preserve what was already in her possession.

Germany’s wish to tear away the entire south of the Russian Empire (the coal of Donetsk, the oil of Baku, etc.) conformed to longtime dreams of a breakthrough to the East – here one can recall the project of a railroad from Berlin to Constantinople to Baghdad, and also the choice of allies for the First World War – Austro-Hungary, Bulgaria and Turkey – again an attempt to create a line from Berlin to Baghdad. Hence the desire to weaken Russia as much as possible before decisive world-scale battles, for which Germany was already preparing over several decades. And so, for example, under the German General Staff long before the First World War, there was organized a section engaged in Ukrainian affairs. This section executed projects and organized disunity inside the Russian nation.

As researcher of Ukrainian nationalism Prince A. M. Volkonsky wrote:

Germany needed to rupture the linguistic ties between the Little Russian and the Great Russian, for having torn away the cultured class of Russia’s south from the Russian literary and academic language, it would be easier to impose her German culture upon the country. The Germans began to support the artificial ‘Ukrainian mova.’ They acted in German fashion, systematically and not losing any time. From the first year of the Great War, Malorussian prisoners were separated into special camps and subjected there to ‘ukrainization’; for the most susceptible, something along the lines of a ‘Ukrainization Academy’ was set up in Koenigsberg. Hundreds of thousands of propagandized prisoners of war returning home to Little Russia in 1918 became the main instrument of spreading the Ukrainian idea in the peasant medium. (Prince A. M. Volkonsky. Historical Truth and Ukrainophile Propaganda. Turin, 1920. Page 129.)

The February Masonic conspiracy of 1917 did not allow Emperor Nicholas II carry out the general spring offensive along the entire front and once and for all break the forces of the exhausted enemy. After several months, Germany was able to bring her protégés to power in Russia – the Leninist Bolsheviks – and Grushevsky’s Mazepites in “independent Ukraine.” Thus Germany received a deferment from unavoidable defeat in the First World War for an entire year.

The south of Russia was vitally important for Germany. Matthias Erzberger, a German minister, said at an institutional gathering:

The Russian question is nothing less than part of a great debate the Germans are conducting with the English over the goal of world domination. We need Lithuania and Ukraine, which should be Germany’s forward positions. Poland should be weakened. And if Poland is in our hands, then we shall close all routes to Russia, and she will belong to us. Is it not clear that only on this path lies Germany’s future?

German statesmen acted completely consciously and systematically on that path, as evidenced by German Chancellor Michaelis in June of 1917:

We should be very careful that the literature by which we hope to strengthen the process of Russia’s collapse does not achieve exactly the opposite end… The Ukrainians still nonetheless reject the idea of total separation from Russia. Open interference from our side in favor of an independent Ukrainian state can doubtless be used by the adversary for the goal of exposing extant nationalist currents as created by Germany.(Zeman, Z. A. Germany and the Revolution in Russia 1915-1918. New York, 1958. P 65-67.)

But all hesitations were cast aside when the question of Germany’s fate became more acute. Hence the notion suggested by the Germans to the ideologues of Ukrainianism about an “independent Ukraine from the Carpathians to the Caucasus without master or servant.” And the Germans considered that from the Caucasus, they themselves could reach the Middle East.

At that time there also appeared ideas of a union from the Black to the Baltic Sea (the restoration of the Rzezcpospolita at a new stage of history?) – the alliance of Finland, Estonia, Latvia, Lithuania, Belorussia, and Malorussia. This possibility is now foreseen in further plans in the struggle with Russia: the separation of “Asiatic” Moscow from “civilized” Europe by a wall of “second-class” Europeans…

Ukrainian separatism in the twentieth century becomes ever more unprincipled – it is ready to reconcile with any regime as long as it was on its side, i.e. in one or another fashion supported the Ukrainian movement. And so many advocates for independence, headed by M. Grushevsky, finally ended up in the camp of the Bolsheviks, who recognized the terms “Ukrainian,” “Ukraine” and the “Ukrainian language.” In 1923, after the Twelfth Congress, the Communists declared a policy of indigenization, the development of all non-Russian nationalities (and those considered non-Russian), a program expressed in the Ukraine through the ukrainization of the population and the introduction of the Ukrainian language beginning with state and party officials. Having come to power, the Bolsheviks generally created all the conditions for the growth and maturation of Ukrainian nationalism, which upon the death of its Communist overseer shredded the unity of the Russian people, threatening in time to become a forward bulwark of anti-Russian forces in the world.

The modern state of Ukraine adopts in all manifestations of its policies a consistently anti-Russian position. As at the beginning of the twentieth century, Ukrainian separatism is tasked with founding a nation of “Ukrainians” through the formation of a Ukrainian ideological elite, which should fashion a single nation from the ethnographic distinctions of the Malorussian population of various provinces and from the myth of a unified Cossack tribe. An artificial willed ethnogenesis is created in the cauldron of the Ukrainian state. M. Grushevsky would write that “Ukrainianism in Russia should go beyond the boundaries of ethnographic nationality to become a political and economic factor and attend to the organization of Ukrainian society as a nation now if it doesn’t wish to be several generations late.”

Russian history has shown that the most terrible enemies of the Russian people have been of an internal nature. Russians in their placidity cannot fully believe that among their own might be traitors. Therefore the Ukrainian question is so important, for it is a matter of internal unity of the nation and a new gathering of lands that awaits our national-political awakening. So wrote the ideologue of discord, Dmitry Dontsov:

As a rule, the Ukrainian question appears like a comet over Europe’s political skies every time that a critical moment ensues for Russia.

The national goals of peoples who have matured to activity on a world scale are always directed toward the full mastery of their natural territory and influence upon vital lands adjoining the nation. Therefore, on the one hand, the task of the nation consists in defining the natural borders of the spread of its dominion and in the establishment of necessary influence upon vital neighboring regions. On the other hand, it follows to be wary of ideas such as the notion of world hegemony, as they inevitably lead to an extreme squandering of the nation’s energies and do not bring about the desired result.

For the achievement of the set objectives, the spiritual health and internal unity of the nation are necessary. The former is reached through support of the belief that is truth for the nation. Russians confess Orthodoxy, the only true and saving faith, and therefore the preservation of the Orthodox faith is the main task both for the Church and the state and for every Russian. The latter is reached by correct organization and support of the sovereign, social and cultural life of the nation, which it is necessary to protect from harmful outside influences, especially if they are aimed at, for example, Ukrainianism, the schism of the Russian nation.

lundi, 07 avril 2014

De Kosovo a Crimea. ¿Por qué lo llaman derecho cuando quieren decir poder?

Por Teresa Aranguren*

amerikosovo.jpgPero de qué se escandalizan cuando dicen que se escandalizan de la intervención rusa en Crimea. A juzgar por las declaraciones del presidente de los EEUU, de los dirigentes europeos y por supuesto también de toda una galería de analistas, expertos y tertulianos de eso que llamamos Occidente, nos enfrentamos a un caso, sin precedentes, de violación del derecho internacional y por tanto merecedor de respuesta adecuada, en forma de sanciones, por parte de La Comunidad Internacional. O sea que se trata de defender la legalidad o por expresarlo más filosóficamente de una especie de imperativo moral que nos obliga a actuar. Y la verdad es que planteado así no quedaría más remedio que suscribirlo.

Pero las leyes o rigen para todos o “no son”. Y por eso mismo hay que preguntarse qué pasa cuando quienes se erigen en principales valedores del derecho son al mismo tiempo quienes más descarada e impunemente lo quebrantan. Y sí, me refiero a EEUU y a sus aliados europeos, evitando conscientemente decir Unión Europea porque en cuestión de política exterior no suele ser Unión y menos aún Europea, sino simples “aliados de EEUU”.

Hay comparaciones que para algunos resultan odiosas no tanto porque no vengan al caso sino porque quizás vienen demasiado al caso. Son demasiado esclarecedoras. Como la de Kósovo y Crimea, en su momento respectivas provincias de Serbia y Ucrania, en las que una gran mayoría de la población que no se identifica con la nación a la que teórica o legalmente pertenece alienta reclamaciones secesionistas. Desde el punto de vista jurídico la situación es muy similar por no decir idéntica. Pero lo que valió para Kósovo no vale para Crimea. O viceversa.

Y sí, hay que recordar Kósovo. Hay que recordar que la OTAN, es decir EE.UU y sus aliados europeos, lanzó una campaña de ataques aéreos sobre lo que entonces aún se denominaba Yugoslavia en flagrante violación del Derecho Internacional.

Por supuesto la justificación del atropello fue muy humanitaria. Había que bombardear a unos para supuestamente salvar a otros: la población albanesa de Kósovo. La vía diplomática se dijo entonces estaba agotada. Pero bastaría recordar lo que ocurrió en las conversaciones de Rambouillet, la supuesta “última oportunidad para la paz”, cuando los ministros de exteriores europeos comparecieron sonrientes ante la prensa anunciando que el gobierno yugoslavo aceptaba las condiciones políticas que se le habían planteado y que por tanto la opción militar podía descartarse. Pero en esa rueda de prensa había una ausencia significativa, la de la secretaria de estado estadounidense, Madelaine Albraigh, que mientras los europeos se felicitaban por el acuerdo, estaba reunida con los representantes albano-kosovares, en concreto los dirigentes del grupo armado UCK ( ejército de liberación de Kósovo), para fijar un pliego de nuevas condiciones –entre ellas, la celebración de un referéndum que abriría la vía a la independencia de Kósovo y la presencia de tropas de la OTAN en todo el territorio de Yugoslavia- que difícilmente el gobierno de Belgrado podría aceptar. “No podemos bombardear a los serbios porque los albaneses no acepten” fue el comentario con el que, según una fuente diplomática, Madelaine Albraigh justificó la necesidad de endurecer las condiciones a la parte yugoslava. Así se agotó la vía diplomática. Yugoslavia no aceptó las nuevas condiciones. Poco después, el 24 de marzo de 1999, cayeron las primeras bombas.

Y durante tres meses los aviones de la OTAN bombardearon puentes, fábricas, barrios residenciales, trenes, coches de línea, hospitales, una embajada, un convoy de refugiados, el edificio de la televisión estatal…el concepto crimen de guerra cuadra bastante bien con muchos de aquellos ataques y la verdad no me hubiera importado acudir como testigo presencial de aquellos crímenes si alguno de ellos hubiera sido alguna vez juzgado. Pero siempre supimos que no lo serían. Que el derecho internacional no rige para EEUU y sus aliados. Que no se trataba de derecho sino de poder.

La campaña de ataques de la OTAN terminó con la firma de los acuerdos de Kumanovo, por los que el gobierno yugoslavo aceptaba retirar sus efectivos militares y policiales de Kósovo, devolver y ampliar el estatuto de autonomía al territorio y permitir el despliego de las tropas de la Otan en lo que aún era una provincia de Serbia; a cambio se ponía fin a los bombardeos y se garantizaba la integridad territorial de Yugoslavia, es decir, el estatus de Kósovo como provincia autónoma no sería alterado.

El final de la historia es sobradamente conocido: Kosovo proclamó su independencia con el activo respaldo de los países que habían bombardeado Yugoslavia y que -con alguna variación de matiz, como España que por razones obvias no ha reconocido la independencia de Kósovo- son los mismos cuyos representantes se llevan ahora las manos a la cabeza ante el supuesto desafío a la legalidad internacional perpetrado por Rusia.

Por cierto en el Kósovo independiente donde apenas queda presencia de las poblaciones- serbios, gitanos, goranos- no albanesas, se ubica Camp Bondsteel, la mayor base militar que EEUU tiene en el exterior y que empezó a construirse en junio de 1999, a los pocos días de la entrada de las tropas de la OTAN en el territorio. Además del valor estratégico de su emplazamiento, Camp Bondsteel ha servido, a partir de 2001, como centro de detención clandestino y alternativo a Guantánamo.

El argumento del derecho internacional en boca de algunos resulta obsceno.

* Periodista. Cubrió desde Belgrado y Prístina la campaña de bombardeos de la OTAN en Yugoslavia.

Fuente: Semanario Serbio

Extraído de El Espía Digital.

samedi, 05 avril 2014

La Suisse doit strictement préserver sa neutralité dans la crise ukrainienne

La Suisse doit strictement préserver sa neutralité dans la crise ukrainienne

par Gotthard Frick

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

«L’Occident» n’est pas la «Communauté internationale»!

«Les 1,3 milliards de musulmans mettent leur espoir en nous.» […] «Ils [l’Occident] nous agressent, nous tuent, occupent nos pays, renversent nos gouvernements, peu importe s’il s’agit de sunnites, de chiites, d’alaouites, de druses ou autres.» (Source: Organisation of the Islamic Conference, intervention de Mohammad Mahatir, à l’époque Premier ministre de la Malaisie et hautement respecté en Asie, lors du Xe Sommet islamique du 16 octobre 2003) Ceux qui voyagent beaucoup dans le monde entier connaissent la profondeur des blessures, l’intensité des ressentiments contre l’Occident que beaucoup d’êtres humains en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud éprouvent encore.


En croyant cependant ce que les hommes politiques et les médias disent, tout ce que «l’Occident» entreprend – à savoir les bombardements d’autres pays pour les soumettre, les opérations secrètes pour renverser leur gouvernement – est fait au nom de la «Communauté mondiale», du «Droit international», en faveur de la «protection de la vie humaine» et de «la démocratie» etc. Or, en dehors de ce monde occidental, les dignes motifs avec lesquels on justifie de telles actions sont conçus tels qu’ils sont dans la plupart des cas: des prétextes pour imposer, sans les moindre scrupules, les intérêts des Etats-Unis et d’autres puissances alliées.


Si la Suisse, pays resté encore plus ou moins neutre, soutient «l’Occident» dans ses conflits, par exemple avec des sanctions, nous voilà partisans d’une des parties au conflit, abandonnant ainsi notre neutralité.

Est-ce la fin de la neutralité suisse?

A d’autres occasions, j’ai déjà mis le doigt sur le fait que la Suisse était en train d’abandonner peu à peu sa neutralité (cf. Horizons et débats, no 12, 2013 et Revue militaire suisse de juillet 2013), collaborant par exemple au «Partenariat pour la Paix» de l’OTAN. La presse anglophone du parti communiste chinois affirme que ce «Partenariat» est un des instruments dont les Etats-Unis se servent pour imposer leurs intérêts stratégiques à l’échelle mondiale.


Par le démantèlement très avancé de notre armée de milice unique, dont tous les Etats généraux d’envergure ont pris connaissance, et l’incident de l’avion éthiopien détourné qui a ridiculisé la défense militaire d’un des pays les plus riches du monde même aux yeux des gens les plus simples – nous avons détruit, en peu d’années, l’image de la Suisse en tant que pays paisible mais apte à se défendre et strictement neutre.

La crise ukrainienne est le conflit le plus sérieux depuis la Guerre froide

Si nous ne voulons pas perdre l’ultime reste de crédibilité dans notre neutralité, la Suisse ne doit en aucun cas participer à des sanctions ou à d’autres mesures que «l’Occident» met en vigueur contre la Russie, et encore moins il lui incombe de mettre en place ses propres mesures punitives.

Prendre acte du point de vue de l’autre partie

La Suisse se doit de concevoir et de prendre au sérieux le point de vue de l’autre partie impliquées dans le conflit.


La Russie se croit dans son droit. Elle reproche à l’«Occident» de s’approcher d’elle avec l’alliance militaire de l’OTAN, qui la menace et l’encercle tout en brisant les promesses faites mutuellement lors de la dissolution de l’Union soviétique. La ligne rouge serait maintenant franchie.


A croire la presse anglophone du parti communiste chinois, cette grande puissance, elle aussi, voit «le cas ukrainien» différemment que l’«Occident». Tous les quotidiens dénoncent ses doubles standards et ainsi son hypocrisie, rappelant la circonstance que c’était l’Occident qui, dans le cas du Kosovo, avait raisonné que l’autodétermination des peuples devançait l’intégrité territoriale, tandis que dans le cas de la Crimée, ce même Occident prétendait le contraire. Dans le cas de l’Ukraine, l’«Occident» aurait soutenu la chute d’un gouvernement «démocratiquement élu mais corrompu».


Le quotidien «People’s Daily» du 19/3/13 conclut que de tels «doubles standards» reposent sur le fait que les «valeurs occidentales» se définissent sur la base des intérêts occidentaux (Mohammad Mahatir a déjà critiqué cet amalgame d’intérêts économiques et de prétendues «valeurs occidentales» il y a bien longtemps). Dans un article intitulé «Préoccupations hypocrites de l’Occident face à l’Ukraine», paru le 17 mars dans «Global Times» et «People’s Daily», figurait une liste de sept pays dans lesquels l’Occident est récemment intervenu militairement. L’auteur souligne que c’est l’absence de toute compréhension quant aux légitimes besoins de sécurité de la Russie qui préoccupe la Russie et «le reste du monde», soit le monde non-occidental. Les deux quotidiens expliquent par la suite que l’«Occident imbu de lui-même» ignore les leçons de l’histoire, ce qui aboutira à des conflits. Selon les mêmes sources, l’Occident aurait oublié que George Kennan, l’architecte de la politique d’endiguement occidental contre le bloc de l’Est, avait lui-même reconnu les légitimes besoins de sécurité de la Russie étant donné que l’Occident l’avait déjà attaquée deux fois. (Napoléon et Hitler).

La Chine estime que le redressement russe est plus avantageux que la menace qui en résulte

Il est intéressant de lire les réflexions de la presse chinoise quant à la force retrouvée de la Russie. Ainsi on exige, par exemple, que la Chine prenne la Russie comme bon exemple et résiste à la pression occidentale tout en constatant avec regret que les forces armées chinoises sont actuellement plus faibles que celles des Etats-Unis. De même on rappelle, en toute objectivité, que dans le passé une Russie forte avait employé sa prépondérance en faveur d’elle-même ce qui permet d’en conclure qu’elle pourrait, vu sa force retrouvée, de nouveau représenter une menace. Voilà comment les Chinois le comprennent, poursuit le commentaire (les Chinois ne se permettent pas d’illusions sur les «bourrelets d’amis»). Puisque Poutine, adhère encore à l’idée «désuète des sphères d’influence», cela pourrait en effet amener à des frictions avec la Chine. Mais étant donné que la Chine actuelle se trouve dans une position beaucoup plus forte qu’au XIXe ou XXe siècle et qu’elle collabore sur un plan stratégique avec la Russie au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai, de telles menacent s’excluent. Le commentaire affirme que dans un avenir prévisible, la plus grande pression dans les domaines géopolitique, idéologique et stratégique partirait de l’Occident, dominé par les Etats-Unis. Contrairement à cela la Chine favoriserait un monde multipolaire. Une Russie forte pourrait accélérer ce processus ce qui aboutirait à un monde essentiellement meilleur que celui, unipolaire, dirigé par les Etats-Unis.

L’ingérence «occidentale» dans le coup d’Etat en Ukraine

L’entretien téléphonique entre Victoria Nuland, vice-ministre américaine des Affaires étrangères, et Jeffrey Payette, ambassadeur des Etats-Unis à Kiev, publié le 8 février 2014 sur Internet, montre comment les Etats-Unis ont tiré les ficelles lors du coup d’Etat. Selon son scénario, seulement «un seul des trois valets» à savoir Yatseniouk, devrait accéder au nouveau gouvernement étant donné que Nuland l’avait bien positionné (aujourd’hui, il est le chef du gouvernement transitoire). La même source insiste également sur la nécessité de «travailler encore le boxeur Vitali Klitchko». Que celui-ci mobilise les masses ukrainiennes et «s’occupe ensuite de «ses devoirs à lui». Nuland ajouta encore son fameux «Fuck the UE» et que «les laquais Ban Ki-moon (secrétaire général de l’ONU) et Robert Serry (rapporteur spécial pour la Crimée)» étaient utiles pour unir l’opposition ukrainienne. Il s’agissait, selon Nuland, «de trouver encore une personnalité internationale» pour soutenir la conspiration. (La Democratic Alliance for Reforms de Klitchko, vient de refuser une participation au gouvernement – indice que le fossé vers le parti de Yatseniouk s’élargit).


C’est, en effet, étonnant de voir avec quelle évidence, voire effronterie, de hauts représentants de l’«Occident» s’empressèrent, tout-de-suite après les premières manifestations, de se rendre en Ukraine ou, comme c’était le cas avec le président Obama et d’autres chefs d’Etat occidentaux, de diffuser des déclarations soutenant les groupes qui se déclaraient, au début, être de l’opposition. Les Etats-Unis, l’UE, l’OTAN – tous avançaient le même argument à savoir que l’Ukraine pouvait elle-même décider de rejoindre telle ou telle organisation occidentale, l’OTAN inclus.


L’entretien téléphonique, intercepté et également publié entre le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, avec le ministre des Affaires étrangères estonien, Urmas Paet, permet de conclure que ce n’était probablement pas le président au pouvoir alors, Victor Ianoukovytch, qui était responsable des tirs sur la place Majdan, mais des individus qui font actuellement partie du gouvernement de transition, suspects d’avoir donné l’ordre aux tireurs d’élite de tirer, en même temps, sur les agents de police (15 morts) et les manifestants (plusieurs douzaines de morts) – ceci probablement pour attiser la colère populaire contre Ianoukovytch. Le ministre des Affaires étrangères estonien avait dit littéralement: «Il est troublant de constater que la nouvelle coalition ne veuille pas d’enquête sur ce qui s’est passé réellement.» Et Ashton, apparemment confuse, y a répondu: «Je pensais que nous la voulions, cette enquête – finalement, je crois – eh bien, je n’en sais rien. Sapristi!»


Le ministère des Affaires étrangères estonien a confirmé l’authenticité de cet entretien téléphonique tout en affirmant qu’on ne pouvait pas conclure des assertions du ministre des Affaires étrangères que l’Opposition était responsable. Jusqu’à présent, toute tentative de faire examiner les cadavres des agents de police par des experts neutres a été vouée à l’échec, action qui aurait permis de constater s’ils avaient été tués par les mêmes armes que les manifestants. Par conséquent le gouvernement transitoire n’en reste que suspect.
La «Neue Zürcher Zeitung», de son côté, a trouvé «honteux» que les ministres des Affaires étrangères allemand et français n’aient pas participé à ce soutien visible du soulèvement.
Selon la NZZ du 14/3/13, un des opposants au gouvernement, les plus bruyants et violents est entre autres le groupement «Swoboda», un parti d’extrême droite dont le chef, Oleh Tyahnybok, avait diffusé en 2003 l’appel suivant: «Accaparez-vous des fusils, combattez les cochons russes, les Allemands, les cochons juifs et autre vermine!»


Et le correspondant de la «Neue Zürcher Zeitung» d’ajouter que celui qui avait rencontré, ces dernières semaines, Tyahnybok ne trouvait guère d’indice que celui-ci aurait trouvé son chemin de Damas.


En décembre 2013, le sénateur américain McCain, parmi de nombreuses autres personnalités occidentales, a rendu visite à l’Ukraine. Il y a participé à une rencontre amicale avec Oleh Tyahnybok et les autres dirigeants du «Swoboda». Il est peu probable qu’il y ait tenue un discours sur la démocratie. Très probablement, il a discuté avec eux comment renverser le gouvernement, et comment sa fondation et les Etats-Unis pourraient y contribuer sur le plan financier ainsi que par des conseils et des faits.


Il semble que cet ambassadeur américain ait exercé des pressions massives sur tous les groupes pour que l’évolution se déroule dans la bonne voie et que les observateurs occidentaux, voulant suivre de près les élections sur la Crimée, soient influencés dans le sens d’y renoncer (Poutine avait invité l’OSCE à y déléguer des observateurs).


«Swoboda» fournit un vice-Premier ministre et 2 ministres au gouvernement de transition (fort de 21 membres), ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires dont le Procureur général (Source: Kkyiv Post du 27/2/14). Au sein du Parlement le mouvement dispose de 36 sièges sur 450. Un autre ministre est membre d’un autre parti de l’extrême droite.


Le «secteur droit», autre organisation de l’extrême droite, a nommé son président, Dimitri Yarosh, candidat à la présidence ukrainienne. Ce mouvement était impliqué – par ensemble avec l’organisation paramilitaire UNA-UNSO qui avait déjà combattu les Russes en Tchétchénie et en Moldavie – activement dans le coup d’Etat.


A part cela, il y a aussi des groupements authentiquement démocratiques représentés dans le gouvernement avec des ministres, la plupart d’entre eux proviennent de l’entourage du Premier ministre Yatseniouk, désigné par les Etats-Unis et élu par le Parlement.

Quelques questions provocatrices pour conclure

Est-il «blâmable» que le ministre des Affaires étrangères russe n’ait pas rendu visite aux partis favorisant l’indépendance de l’Ecosse, la sortie de l’Angleterre de l’UE ou la séparation de la Catalogne de l’Espagne pour les encourager? Pourquoi le président Poutine ne diffuse-t-il pas constamment des déclarations concernant les problèmes internes de ces trois Etats souverains? Comment l’«Occident» aurait-il réagi à de telles ingérences?


Comment les Etats-Unis et l’OTAN réagiraient-ils si la Russie avait fondé la CATO (Carribbean Treaty Organiszation) et que le Venezuela, la Bolivie et Cuba en fussent membres et si la Russie avait installé, à Cuba, un système de défense anti-missiles pour intercepter des «missiles iraniens»? (Pour mémoire: lorsqu’en 1962, l’Union soviétique installa à Cuba, aux portes des Etats-Unis, des missiles nucléaires, les Etats-Unis la menaça de guerre. A l’époque, tout le monde comprenait cette réaction.)


Y a-t-il une différence fondamentale entre le comportement de l’«Occident» dans le cas de l’Ukraine et celui de la Russie dans les exemples de scénarios fictifs?


Il est évident que la Suisse neutre ne peut se permettre de participer aux mesures prises par une quelconque partie de la crise actuelle.


Même si cette situation de départ contraignante liée à notre neutralité n’existait pas, la Suisse, dans ce conflit, n’aurait aucune raison de soutenir les Etats-Unis, étant donné qu’ils abusent de leur pouvoir économique depuis plusieurs années pour nous forcer à reprendre leur législation et à l’appliquer dans notre pays.


C’est pourquoi l’auteur espère que l’ordre mondial multipolaire, prôné par la Chine, se réalisera dans un proche avenir. Il est heureux d’avoir pu exprimer son avis également dans la presse chinoise.  

Sources:
www.mmo-champion.com/threads/1444332-Ukraine/page3
www.businessinsider.com/john-mccain-meets-oleh-tyahnybok-in-ukraine-2013-12
The Red Phoenix
www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4452331,00.html   
http://defendinghistory.com/24818/24818#more-24818
http://gatesofvienna.net/2013/12/things-are-not-what-they-seem/
(Traduction Horizons et débats)

Gotthard Frick a fait des études en civilisation française, économie politique et Business Administration à l’Université de Paris (Sorbonne et «Sciences Po»). Pendant de nombreuses années, il s’est occupé de grands projets d’infrastructure (centrales électriques, lignes à haute tension, routes, tunnels, systèmes d’irrigation) en Suisse et en outre-mer. Entre 1968 et 2004, il s’est occupé du développement et de la direction d’une entreprise de conseil, de management et de formation liée à une Haute Ecole spécialisée de langue anglaise qui travaillait dans le monde entier pour toutes les institutions financières internationales, les organisations de l’ONU (OIT, OMC, PNUD), l’OCDE, le gouvernement suisse et plusieurs autres gouvernements et entreprises. Actuellement, il réside souvent en Chine. Il a été commandant de bataillon dans l’infanterie. Grâce à ses visites dans diverses armées étrangères (Allemagne, Pakistan), à l’OTAN, ainsi que sur des bases de l’«US Air Force» en Allemagne et au Panama, il dispose de connaissances générales étendues dans le domaine militaire. Gotthard Frick est membre du Parti socialiste suisse.

vendredi, 04 avril 2014

Presseschau April 2014

zeitung-nzz-schueler-original.jpg

Presseschau
 
April 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
#####
 
AUßENPOLITISCHES
 
Staatskrise
Kapitalflucht bringt ukrainische Banken in Not
 
Kollaps droht
Ukrainische Sparer räumen Milliarden von Konten ab
 
Russische Invasion auf der Krim (Video)
(Das Video zeigt die erste Welle schwerbewaffneter Mi-24 Kampfhubschrauber beim Überfliegen von Sewastopol auf der Krim.)
 
Interview zum 90. Geburtstag
Peter Scholl-Latour: Das plant Putin auf der Krim
 
Wahlbeobachter auf der Krim Russland lädt Rechtspopulisten ein
 
(US-Kontakte zur ukrainischen Opposition)
Tod und Spiele
 
Krim-Krise
Deutschland und Polen verschärfen den Ton
Bei ihrem Besuch in Polen macht die Kanzlerin deutlich, dass sie den Bündnisfall nicht ausschließt. Das EU-Assoziationsabkommen soll schon nächste Woche kommen.
 
Antrag im Europaparlament: EU-Abgeordnete wollen Schröder Sprechverbot zur Krim erteilen
 
Deutscher Gesinnungsimperialismus im FAZ-Stil
Wer Putin unterstützt, soll in München nicht Musik dirigieren
 
Krimkrieg? Rußland, die Ukraine und wir
 
Sanktionen gegen USA?
Putin erkennt Krim als "unabhängigen Staat" an
 
Putins Schachmatt: Rückkehr zum Goldrubel
Was, wenn auch die Chinesen mitmachen?
 
Petition gestartet - Wir wollen Russia Today auf Deutsch
 
Einem General platzt der Kragen – USA 1935
 
(Altkommunisten machen mobil)
Zeichen der Solidarität
Eine deutsche Delegation beteiligt sich an Protesten gegen Treffen der Waffen-SS in Riga
Die Internationale Föderation der Widerstandskämpfer (FIR) und die Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes - Bund der Antifaschisten VVN-BdA beteiligen sich in diesem Jahr erstmals an den Protesten gegen den Aufmarsch zu Ehren der Waffen-SS im lettischen Riga.
 
Bank-Run: Chinesische Zentralbank beschwichtigt panische Sparer
 
ESM
Karlsruhe gibt grünes Licht für Euro-Rettungsschirm
 
Weltweite Kontoüberwachung rückt näher
 
Vereinigte autoritäre Staaten von Europa?
 
Vetternwirtschafts-Vorwürfe gegen Martin Schulz
 
Helmut Schmidt: Mein Europa Selbstbehauptung der europäischen Zivilisation
Für den früheren Bundeskanzler Helmut Schmidt gibt es in der EU zu viele Leute, „die rumquatschen“, aber zu wenige Leute, die wissen, wovon sie reden.
 
“Implicit Whiteness” und das Wählerpotential rechter Parteien in Europa
 
Rechtsextremer Front National erringt Kommunalwahl-Erfolge
 
(Und nun?... Frei nach Wowi ist´s doch gut so.)
Front-National-Bürgermeister ungewollt geoutet
 
Kommunalwahlen in Frankreich: Sozialisten räumen Niederlage ein
 
Kommunalwahlen sind erst der Anfang
Faschismus light: Fünf Gründe, warum Frankreich extrem nach rechts marschiert
 
101 Verletzte bei Protesten gegen Sparpolitik
In Madrid haben Zehntausende gegen die Sparpolitik der Regierung protestiert. Zusammenstösse zwischen Demonstranten und Sicherheitskräften forderten zahlreiche Verletzte, vor allem bei der Polizei.
 
(In der deutschen Presse völlig totgeschwiegen)
Venedig stimmt über Unabhängigkeit von Italien, EU und NATO ab
 
(Gute Sache, sollte man auch für Deutschland übernehmen…)
Knesset
Israel will den Begriff Nazi als Schimpfwort verbieten
Bis zu sechs Monate Haft und 20.000 Euro Strafe: Wer in Israel das Wort Nazi als Schimpfwort benutzt, soll künftig bestraft werden. Das sieht ein Gesetzentwurf vor.
 
(In manchen Ländern wird die Wehrpflicht abgeschafft, in anderen ausgeweitet…)
Wehrpflicht für die Gottesfürchtigen
Das israelische Parlament verabschiedet nach jahrelangem erbittertem Streit ein Gesetz, das auch ultraorthodoxe Juden zum Wehrdienst verpflichtet. Bislang waren die Orthodoxen vom Armeedienst befreit.
 
Ankara will Schulen des Erdogan-Rivalen Gülen schließen
 
Türkei
Erdogan will Facebook und Youtube verbieten
 
(…andere Sitten)
Zwischenfall in der Türkei
Mann erschießt Mutter in Istanbuler Gerichtsgebäude
 
Türkei
Erdogan siegt bei Kommunalwahlen und droht Gegnern
 
Libyen richtet Hilferuf an Vereinte Nationen
 
China
34 Tote bei unfassbarer Gewaltorgie auf Bahnhof
Mit Messern und Beilen bewaffnet, haben zehn Männer auf einem Bahnhof in der chinesischen Stadt Kunming Reisende angegriffen und ein Blutbad angerichtet. Die Regierung spricht von einem Terrorakt
 
Blutiger Terror in Nigeria
200 Tote durch Boko-Haram-Anschläge
 
Unglück in Abuja
Massenpanik in Nigeria: Mindestens sieben Tote
 
Werbung für American Apparel
Modelabel provoziert mit barbusiger Muslima
 
(Tenor: Die Europäer sind schuld)
Imperialismus-Kritiker Mishra: "Das westliche Abenteuer ist vorbei"
(kritische Leserdiskussion)
 
Indien
"Anti-nationales" Verhalten
Falsches Team bejubelt: 67 Studenten suspendiert
 
Neuseeland-Reise: Maori-König will Prinz William nicht treffen
 
Neu-Kaledonier horten Waffen vor Unabhängigkeits-Referendum
 
Camp 14 - Total Control Zone. In der Hölle Nordkoreas auf Arte
Nordkorea-Doku auf Arte: Hinter dem Stacheldraht
 
Trotz Fukushima: Japan bereitet Rückkehr zur Atomkraft vor
 
AKW Hamaoka in Japan
"Gefährlichstes Kraftwerk der Welt" soll wieder ans Netz
 
Drei Jahre nach Fukushima
Experten schlagen Alarm: Deutschland mangelhaft auf Atomunfall vorbereitet
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Rentenreform
Große Koalition der Alten
Warum macht die Große Koalition eine Politik für die Alten und zulasten der Jungen? Diese Frage stellt sich nach den jüngsten Rentenbeschlüssen auf’s Neue. Ökonomen haben eine klare Antwort.
 
Kommentar
Du bist Uli Hoeneß
von Ronald Gläser
 
Die Steuer-Diktatur
 
Schäuble dienstältester Abgeordneter
 
Schäuble ist ein politischer Pflegefall
Rücktritt nach Putin-Hitler-Vergleich überfällig
 
Ex-Abgeordnete
Job im Bundestag ist später oft ein Karrierekiller
Die ehemaligen Bundestagsabgeordneten tun sich schwer im normalen Berufsleben. Viele Ex-Mitglieder des letzten Bundestags sind noch immer arbeitslos. Die wenigsten bleiben in der Politik.
 
„Die ganze Geschichte“
Edathys geheimnisvolle Facebook-Botschaft
 
Unschuldslamm Edathy
 
Regierungskoalition einigt sich auf doppelte Staatsbürgerschaft
 
Grüne: “Mit dem Missverständnis aufräumen, als gebe es menschliche Rassen”
 
Änderung der Berliner Verfassung
Rasse soll aussterben
Bislang verbietet die Landesverfassung die Diskriminierung wegen der „Rasse“. Grüne und Piraten wollen den Begriff streichen.
 
Ex-Bundestagskandidat
Stalinismus-Vorwurf gegen Piratenpartei
 
Debatte um Parteiausrichtung
Piratenpartei verliert fast halben Bundesvorstand
 
AfD erringt juristischen Sieg gegen Michel Friedman
 
Journalismus: Von Einflüsterern, Strebern und Mitschwimmern
 
Forsa-Chef Manfred Güllner
Von der Meinungsforschung zur Meinungsmache
 
SPD-Medienholding macht Millionenverlust mit Kreuzfahrten
 
(SPD)
Hamburg überarbeitet Broschüre zur EU-Wahl
 
(Soviel zur nationalen Souveränität. Kalter Krieg, ich komme zurück...)
USA stationieren neue Atombomben in Deutschland
 
Zurück zur Wehrpflicht!
Viele Jahre hat der Westen jegliche Bedrohung aus dem Osten ausgeschlossen. Die fatale Folge ist, dass die Nato ihr Abschreckungspotenzial in Europa geschwächt hat Von Michael Wolffsohn
 
Akif Pirincci
Ein Sarrazin fürs Saftige
 
„Islam gehört zu uns wie die Reeperbahn nach Mekka“
Auf eine Currywurst mit dem Bestseller-Autor Akif Pirinçci, der das politisch unkorrekteste Buch des Jahres geschrieben hat
 
Akif Pirinçci liest aus »Deutschland von Sinnen«
 
Jüdische Gemeinde entsetzt
Antisemitismus-Vorwurf wegen Lied im Schweiger-"Tatort"
 
(Und noch eine "antisemitische" "Tatort"-Sendung…)
Frankfurter Tatort
Kein „Stolperstein“-Name für Kommissarin
 
„Morale Bombing“ war mörderisch, aber erfolglos
Veranstaltung anlässlich des 70. Jahrestages der Zerstörung der Altstadt
 
Dokumentation Brief an Bundespräsident Gauck wegen Gedenken 1. Weltkrieg
Initiative „Frankfurter Aufruf 1914-2014“
 
Frankfurter Aufruf 1914-2014
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Pier Paolo Pasolini: Faschismus, Antifaschismus und Konsumgesellschaft
 
Demonstranten verhindern Buchlesung von Sarrazin
 
Video von Störung einer Lesung Thilo Sarrazins im Berliner Ensemble
 
Sarrazin-Lesung abgebrochen
Peymann wirft Sarrazin-Störern „nazihaftes Gepöbel“ vor
 
Berlin: Tugendterror gegen Sarrazin
 
Gegenhalten lohnt sich
 
„Die liberale Gesellschaft und ihr Ende“
Frankfurter asozialistische Antifa bestätigt ein wichtiges Buch
 
Neuester Tugendterror – diesmal: Frankfurt
 
Karben Neue Rechte
Rechter ein ungeliebter Gast in der Kirche
 
Politische Gewalt und geistige Brandstifter
 
NRW: Polizei warnt vor linker Gewalt im Kommunalwahlkampf
 
(Amazon gegen Antaios)
amazon.de und der ehrbare Kaufmann
 
Bublies-Verlag
Säuberungen bei Amazon gehen weiter
 
amazon, Antaios und der Verlag Siegfried Bublies
 
(AfD)
Die „Zeit“ und Links zur Antifa
 
„Die Freiheit“ klagt gegen Beobachtung durch Verfassungsschutz
 
(Die Hetzmeute hat das nächste Opfer gefunden)
Rechter Mitarbeiter
Supermarkt entlässt Neonazi-Kassierer
 
Verfassungsschutz lässt von Linke-Abgeordneten ab
Das Bundesamt für Verfassungsschutz stellt die Beobachtung von Abgeordneten der Linkspartei im Bundestag ein. Extremistische Gruppen innerhalb der Partei bleiben allerdings weiterhin im Visier.
 
Gefälschter Hitlergruß: SJ-Funktionär verurteilt
 
Grüne Jugend ruft zum Eintritt in Rote Hilfe auf
 
Vater des ermordeten Uwe Mundlos klagt an:
“Das ist kein NSU-Netz, das ist ein Verfassungsschutznetz”
 
Nachschlag für Häftling Nr. 746/09
Diesen Februar vollendete Horst Mahler sein fünftes von zwölf Knastjahren. Vom erhofften Märtyrertum ist er weit entfernt. Er gerät sogar schon in Vergessenheit. Zeit, ihn endlich freizulassen.
 
("Antifa")
Sturmtrupp gegen die Republik
 
Finanzspritze für die Antifa
 
Anschlag auf CDU
Linksextremismus-Debatte in Sachsen-Anhalt
 
Berlin
Linksextremisten bedrohen CDU-Politiker Wansner
 
(Mit Linksetzung zu Indymedia. Die freuen sich über die Werbung…)
Aktivisten wollen gegen Kreuzberger Wirt demonstrieren
Hausverbot für Schwarze im „Liesert’s Falckensteiner“?
 
Keine Pille danach
Farbanschlag auf katholische Apotheke
 
Berlin: Auto von konservativem Journalisten niedergebrannt
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Ansturm auf Europa – Neue Studie des IfS
 
EU plant Lockerung der Visa-Regeln
 
Konzernnahe Stiftungen: Erziehungsziel “postnationale Gesellschaft”
 
Staatsgerichtshof kippt Ausländerwahlrecht in Bremen
 
Integrationsbeauftragte
Bundesregierung warnt vor angeblichem Rassismus
 
Politische Korrektheit
Neue Rassismus-Vorwürfe gegen „Knorkator“
 
Debatte um Preußens-Ausbeutungsgeschichte erwünscht
Antidiskriminierungsverein gegen "Mohrenrondell"
Das "Mohrenrondell" im Park Sanssouci sorgt für reichlich Diskussionsstoff. Ein Stadtverordneter hält die Bezeichnung für „kolonial-rassistisch geprägt“ und hat eine Namensänderung angeregt. Eine Idee, die Verwunderung, aber auch eine große Diskussion ausgelöst hat. Jetzt hat sich auch die Antidiskriminierungsberatung zu Wort gemeldet.
 
Kritik an Name für Skultpuren im Park Sanssouci
Diskussion um "Mohrenrondell" in Potsdam
Vier Skulpturen im Park Sanssouci in Potsdam sorgen für reichlich Diskussionsstoff: Das so genannte "Mohrenrondell" ist seit 1694 in der Brandenburgisch-Kurfürstlichen Kunstkammer nachweisbar und vermutlich italienischer Herkunft. Ein Stadtverordneter findet aber, dass diese Bezeichnung diskriminierend sei. Soll der Name geändert werden?
 
Fundamentalismus durch Globalisierung?
Dr. Claus-M. Wolfschlag: Zum Unterschied zwischen Islamismus und Salafismus
 
Londons Bürgermeister will Islamisten Kinder entziehen
 
Islamistischer Terror
Bombe auf Bonner Hauptbahnhof war Rache für Mohammed-Karikaturen
 
Offenbach
Ausstellung zum Thema Moscheenbau
„Abziehbild in den Köpfen ablegen“
 
TV-Serie “Lindenstraße” bekommt Moschee
 
Femen protestieren gegen Islamisten im Roten Rathaus
 
(web.de titelte dazu "Nazis machen Legoland dicht")
Rechtsradikale Drohungen: Legoland sagt Veranstaltung mit Muslimen ab
London (dpa/afp) - Nach rechtsradikalen Drohungen per E-Mail und mit Anrufen hat das Legoland in Windsor eine Veranstaltung mit muslimischen Teilnehmern abgesagt.
 
("Bundesgauckler" für Durchmischung)
Joachim Gauck
Ein Präsident im Problemkiez
Schmuddelig fand Joachim Gauck den Berliner Wedding, als er den Stadtteil nach dem Mauerfall besuchte. Jetzt wirbt er dort für weniger Angst vor ethnischer Durchmischung.
 
Berlin: Schulbesetzer prügeln auf Passanten ein
 
Asylmißbrauch
Berliner Senat hält Hütten am Oranienplatz für rechtmäßig
 
Görlitzer Park
Berlin: Grünes „Agreement“ mit Drogendealern geplatzt
 
Nach monatelangen Verhandlungen
Asylcamp in Berlin: Senat einigt sich mit illegalen Besetzern
 
Berlin-Oranienplatz: Die menschlichere Variante
 
Berlin: Kosten für Asylbewerber explodieren
 
Apartheid beachten!
Was wir mit dem Hoeneß-Geld alles machen können, von wo sich Weiße »verpissen« sollen, und wo die Kinder Kokain finden / Der Wochenrückblick mit Hans Heckel
 
Dietzenbach
Notunterkunft für Flüchtlinge
Erbitterter Streit um Göpfert-Haus
 
Höchste Zahl seit 20 Jahren im Kreis Offenbach
Kaum noch Platz für Flüchtlinge
 
Flüchtlinge in der Region
Kommentar: Brückenbauer gesucht
 
Kreistagsfraktion kritisiert Flüchtlingspolitik
FDP fordert mehr Betreuung
 
Niemand will den Asylanten-Ansturm bezahlen
Aber fast jeder will ein Lampedusa-Versteher sein
 
Armutseinwanderung
Fünfzig Prozent mehr Sozialhilfen für Bulgaren und Rumänen
 
(Trotz Fachkräftemangel?)
„Diskriminierung“
Studie: Wirtschaft benachteiligt türkischstämmige Lehrlinge
 
(Fachkräfte bei der Arbeit)
Kirche Berlin-Buch
20 Quadratmeter Kupferdach gestohlen!
 
Multikultureller Alltag
 
Niederlande
Rap-Video mit Wilders-Hinrichtung sorgt für Empörung
 
Köln
Schwein im Schaufenster: Moslems schüchtern Metzger ein
 
Wien
Vermutlich muslimischer Asylwerber zerstörte zahlreiche Statuen in Kirchen
 
Interview mit Autor Stefan Schubert
„Streetgangs sind gefährlicher als Hells Angels und Bandidos“
 
Offenbacher Dealer-Trio hochgenommen
Drogen im Wert von 500.000 Euro einkassiert
 
Augsburg
Ausländergewalt
Polizei verheimlichte Überfall auf Jungen
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Architektur der Tradition, Teil 1 und 2
 
Als Deutschland seine Städte in den Tod trieb
Vor fünfzig Jahren erschien Wolf Jobst Siedlers Buch "Die gemordete Stadt". Es war die einflussreichste Architekturpublikation der deutschen Nachkriegszeit und ist bis heute hochaktuell.
 
Wie eine Planerkaste unsere Städte ruiniert
Weil die Mieten in besonders beliebten Quartieren rasant steigen, rufen Politiker wieder nach Regulierung. Dabei war es dieser staatliche Zugriff, der nach 1945 die deutschen Städte entstellt hat.
 
Viadukt Chemnitz
Die Bahn will das nächste Baudenkmal abreißen
In Chemnitz soll eine prächtige Eisenbahnbrücke aus der Kaiserzeit abgerissen werden. Offenbar kümmert sich die Deutsche Bahn mittlerweile genauso wenig um Ästhetik wie um die Sorgen ihrer Fahrgäste.
 
Immobilienpreise in Berlin
Die Sehnsucht nach Altbauten wächst
 
Brandgefährliche Fassadendämmung:
Das falsche Spiel der Lobbyisten
 
Potsdam
Auf der Suche nach dem Adler
Freundschaftsinsel: Schwerer Verlust auf der Freundschaftsinsel: Die vergoldete Wetterfahne mit stilisiertem Adler, die eines der Torhäuser auf der Freundschaftsinsel bekrönte, ist verschwunden.
 
Der 22. März 1944 – Zerstörung der Frankfurter Altstadt
Vor 70 Jahren versank das Herz der Stadt in Schutt und Asche
 
Einige Filme zu Berlin am Anfang des 20. Jahrhunderts
Berlin 1900 in Colour - coloriert
(Dieser Film zeigt nicht nur Aufnahmen aus Berlin, sondern vor allem in der zweiten Hälfte von München. Trotzdem sehr interessant und wundervoll stimmungsvoll.)
Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Vor allem wegen der Straßenszenen mit Autos interessant)
Dieser Tourismusfilm ist nur etwas für Kenner bzw. Freunde der Berliner Altstadt
Alt-Berlin in den 20er Jahren - schwarz/weiß
(Das ist eine Stadtrundfahrt durch Alt-Berlin. Davon sind nur noch Reste vorhanden. Z.B. das Nikolaiviertel oder die Parochialkirche, die ihre verloren gegangene Turmspitze wieder erhalten soll.)
1936 Berlin Reichshauptstadt in Farbe
(Noch ganz ausgelassene Athmosphäre. Man sieht unter anderem noch Speers neue Reichskanzlei. Und die unzerstörte Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche. Dann Reichstag und Dom noch mit den alten Kuppeln, was Architekturkenner gleich bemerken werden. Und bei 2:22 das Stadtschloss, dass gerade wieder aufgebaut wird.)
 
NS Architektur in München - Führerbau - Braunes Haus etc.
 
Indianer fordern Skalp zurück
Karl-May-Museum Radebeul erhielt Brief aus Amerika
 
Deutschfeindlichkeit: Özlem Topçu über “deutsche” Identität
 
Antideutsche Klischees: Thorsten Hinz über Heinrich Manns “Der Untertan”
 
Der Untertan — weder typisch deutsch noch typisch wilhelminisch
Von Thorsten Hinz
 
(Zur Ökologie und politische Rechte)
Schein-Konservativ
 
Vor Energiegipfel
Hendricks erteilt Fracking eine Absage
 
Nasa-Studie: Warum unsere Zivilisation bald untergeht
 
Bildungssystemversagen
 
Deutschverbot im Radio
 
Kampf ums Binnen-I
 
Berlin bekommt Lesben-Friedhof
 
Gender Mainstreaming im Kindergarten
Die Autorin zeigt konkrete Ansatzmöglichkeiten zur Umsetzung der Strategie des Gender Mainstreaming.
 
Britische Krankenhäuser verbrennen tote Babys in Heizkraftwerk
 
Gauguin verbrennen?
 
"Miracle Village" in Florida
Im Dorf der Sexualstraftäter
 
Altern, ohne alt zu werden: Rainer Langhans
 
Kreative Arbeit
Grundeinkommen statt Urheberrecht?
 
Elefanten hören Geschlecht und Alter in menschlichen Stimmen
 
Uwe Steimle "Heimatstunde"
 
Uwe Steimle "Meine Oma, Marx & Jesus Christus"
 
"Heuchlerische Veranstaltung"
Eklat: Freiwild entscheiden sich für Echo-Boykott
 

Vérités ukrainiennes

ukraine_beautiful_sights_656061.jpg

Vérités ukrainiennes

LE POINT SUR L’UKRAINE

Des vérités qui peuvent déranger

Ex: http://www.terreetpeuple.com

Cet article vient en prolongement du dossier « Pourquoi l’Eurasie » du n° 59 de Terre et Peuple Magazine, en raison de l’évolution de l’actualité de ce pays. On s’y référera pour connaître tous les tenants et les aboutissants de la crise ukrainienne. En bref, l’Ukraine constitue un enjeu géopolitique primordial dans la guerre politico-économique sans merci que livre l’Occident américanisé et mondialisé à la Russie identitaire de Poutine. On connaît bien les preuves de ce containment : adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’OTAN, installation d’un bouclier antimissile aux portes de la Russie (Pologne, Roumanie, Turquie), soutien aux révolutions de couleur de toutes sortes (Serbie, Ukraine, Géorgie…) destinées à affaiblir la Russie dans son environnement direct.

Mais les Occidentaux sont allés trop loin et ont offert à Poutine l’occasion de laver l’humiliation vécue avec le bombardement des villes serbes et l’expulsion des Serbes du Kosovo en 1999. Poutine est un grand joueur d’échecs et un champion de judo, la première qualité lui donne l’avantage d’agir avec deux coups d’avance, la seconde lui permet d’esquiver les coups et d’utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui. La fessée infligée, en 2008, à la petite Géorgie trop amoureuse de l’oncle Sam, qui a permis de russifier les deux provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, aurait dû servir de leçon aux Occidentaux. Que nenni ! Ils ont cru pouvoir arracher l’Ukraine à l’influence du Kremlin.

La première tentative de 2004, dite « révolution orange » permet de mettre au pouvoir des pantins pro-occidentaux, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko. L’incurie et la corruption de leur gouvernement poussent le premier à l’exil et la seconde à la prison. En 2009, par effet de balancier, le prorusse Viktor Ianoukovitch (tout aussi corrompu) revient au pouvoir à l’issue d’élections irréprochables.

Le 21 novembre 2013, Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. En fait, il n’a pas le choix : cet accord impose à l’Ukraine de pousser progressivement les forces russes hors de Crimée (où, évidemment, l’OTAN ne tarderait pas à s’installer). Dès le lendemain, comme par hasard, la place Maïdan est occupée par des manifestants pro-occidentaux, très bien encadrés. Car, il est vrai que, depuis vingt ans, nombre d’ONG américaines sont à la manœuvre. C’est Victoria Nuland, l’envoyée spéciale judéo-américaine elle-même, qui a déclaré que les Etats-Unis avaient investi plus de 5 milliards de $ dans la révolution ukrainienne et qu’il était temps d’en retirer les fruits (propos auquel elle ajouta la délicieuse phrase : « I fuck European Union » !).

Le 21 février, Ianoukovitch signe un accord avec trois plénipotentiaires de l’Union européenne, le Polonais Sikorski, l’Allemand Steinmeier et le Français Fabius. Cet accord, destiné à ramener la paix civile, met en péril le plan judéo-américain qui exige l’éviction de Ianoukovitch et son remplacement par un gouvernement fantoche. Le lendemain, la place Maïdan s’enflamme, les bâtiments officiels sont attaqués et Ianoukovitch s’enfuit. Des observateurs neutres (il ne s’agit pas des médias français…) remarquent des tireurs sur les toits qui visent systématiquement les policiers ; certaines sources dénoncent la présence d’anciens agents du Mossad pour encadrer les émeutiers (une vieille tradition israélo-étatsunienne). Les forces de l’ordre paient un prix élevé : 17 morts et près de 500 blessés. Mais la démocratie et la liberté sont passées (sic). Tous les pays de l’UE, y compris ceux qui ont signé l’accord de la veille, s’empressent de reconnaître le gouvernement provisoire, au mépris des lois internationales, car il ne s’est agi que d’un coup d’Etat qui a chassé illégalement un président légitimement élu. Qu’à cela ne tienne !

Mais le scénario occidental, si huilé est-il, n’a pas envisagé l’inenvisageable. Comme le renard de la fable « Le corbeau et le renard », Poutine annexe, sans coup férir, la Crimée, acte irréversible s’il en est. Cela lui permet de ramener à la mère-patrie la population russe de la presqu’île, mais surtout de sécuriser la base de Sébastopol et ses annexes. L’ours russe reprend donc le contrôle de la mer Noire et s’ouvre en grand la porte vers la Méditerranée (et la base syrienne de Tartous).

Pour les Ukrainiens, le bonheur promis par l’Union européenne n’est pas pour demain. Comme prévu, Gazprom augmente le prix du gaz russe de plus d’un tiers. Mais les « amis » du peuple ukrainien ne se montrent guère plus généreux : le FMI impose à l’Ukraine un régime drastique avant de verser le premier dollar. Les Ukrainiens auraient dû écouter les Grecs, les Chypriotes et les Espagnols avant de se jeter dans les bras de l’UE. L’avenir de l’Ukraine est d’être un pont entre l’Europe et la Russie, pas d’être la dernière roue de la charrette bruxelloise ou un porte-avions américain au cœur de l’Eurasie.

Voici pour l’état des lieux, en évolution permanente. Mais il faut aussi s’attarder sur quelques zones d’ombre. Les nationalistes ukrainiens sont-ils sincères et manipulés, ou bien sont-ils complices des menées occidentales ? Certains d’entre nous sont fascinés par les mouvements Svoboda ou Praviy Sektor. Les voici déchirés entre leur poutinophilie et une certaine nostalgie. Je vais donc leur permettre de régler ce dilemme. Il ne suffit pas de se promener avec des tatouages et des colifichets pour avoir une conscience politique. La question est plutôt : « dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es ».

Le 7 février, soit deux semaines avant le coup d’Etat, Oleh Tyahnibok, leader de Svoboda, parade aux côtés de Victoria Nuland, d’Arseni Iatseniouk, son poulain (futur Premier ministre du gouvernement provisoire) et accessoirement membre de la Trilatérale, et enfin de Viktor Klitschko, le boxeur président du parti UDAR, qui est soutenu par l’International Republican Institute et le National Democratic Institute, tous deux bien connus pour être des courroies de transmission du Département d’Etat américain. On ajoutera que les trois interlocuteurs de Tyahnibok sont juifs, ce qui explique sans doute le soutien indéfectible que leur prodiguent nos produits maison, Fabius et Lévy. De quoi faire se retourner dans sa tombe Stefan Bandera, fondateur de Svoboda, qui ne passait pas pour être philosémite.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements qualifiés de populistes, et même de fascistes et de néonazis, se commettent avec les sionistes. Je rappellerai l’étrange voyage en Israël, en 2011, de 35 leaders européens des dits partis : Geert Wilders pour le PW hollandais, Filip Dewinter pour le Vlaams Belang flamand ou Heinz Christian Strache pour le FPÖ autrichien, parmi d’autres (Suédois, Allemands…). J’y ajouterai le pèlerinage de Louis Aliot, vice-président du FN, à Yad Vashem, la même année.

Quant à Praviy Sektor, son cas est encore plus intéressant. Né « spontanément » à l’automne 2013 de l’union de quelques groupuscules qui jugeaient Svoboda trop mou, il est subventionné par la diaspora ukrainienne des Etats-Unis (sic). Bizarrement, en mars 2014, Praviy Sektor fonde une nouvelle structure, Russian Legion, formée de Russes et destinée à lutter contre Poutine, y compris par des actes terroristes en Russie, notamment la destruction de pipelines. Pire encore, Dmitry Yarosh, le chef de Praviy Sektor, a fait alliance avec l’islamiste tchétchène Dokou Oumarov dans le but de « créer un front antirusse de l’Ukraine au Caucase ». Pour finir, j’ajouterai que Yarosh et des leaders du mouvement ont été reçus par l’ambassadeur d’Israël à Kiev, Reuven Din El, et se sont engagés à « lutter contre le racisme et l’antisémitisme ». Ce qui fait tache pour de soi-disant néonazis !

Quant à nous, notre positionnement est clair : les amis de nos ennemis (et les ennemis de nos amis) ne sont pas nos amis. Entre l’Occident (Etats-Unis, UE, Israël et quelques autres) qui veut imposer aux peuples une société mondialisée, déculturée et métissée, et un Poutine qui prône une révolution conservatrice et défend l’identité européenne et blanche, en rejetant l’immigration allogène et en réduisant l’islam conquérant, notre choix est fait.

Il y a vingt ans, j’avais tenté de convaincre mes amis croates et serbes de ne pas se tromper d’ennemis, à savoir les Bosniaques musulmans soutenus par « l’Occident ». Cela n’empêcha pas les néo-oustachis et les néo-tchetniks, les uns partisans de la Grande Croatie et les autres de la Grande Serbie, de s’entretuer au nom de toutes les haines accumulées. Il n’y eut que des vaincus : les Croates ne purent annexer la province d’Herceg Bosna et furent contraints de cohabiter avec les musulmans (qu’ils haïssent), et les Serbes durent abandonner la Krajina et la Slavonie, avant de perdre le Kosovo. Que ceci serve de leçon à tous les nationalistes dont le regard se limite aux rancœurs du passé, particulièrement à l’est de l’Europe.

Il serait ainsi dommage que les nationalistes ukrainiens soient aveuglés par leur russophobie, même si celle-ci est justifiée par le traitement infâme que leur ont infligé les Soviétiques pendant plus de 70 ans. Car l’Ukraine a le malheur de se situer au mauvais endroit tout en étant le « grenier à blé » de l’Europe de l’Est et un réservoir énorme de ressources naturelles. L’Ukraine a tout pour attiser les convoitises. Mais elle est aussi extrêmement fragile, car fracturée entre deux peuples inassimilables : l’Ouest catholique, dont l’histoire et la culture regardent vers la Pologne, la Lituanie et l’Autriche, et l’Est orthodoxe, qui n’a d’yeux que pour Moscou. Ce qui est donc en jeu, c’est un risque immense de guerre civile. Et pire encore. Qu’on se souvienne de ces mots de Jacques Benoist-Méchin, dans L’Ukraine, fantôme de l’Europe : « Et dans ce décor d’enfer, qui défie toute description, cinq armées différentes, venues de tous les coins de l’horizon, vont passer et repasser « comme une râpe » sur le corps sanglant de l’Ukraine : armée polonaise de Pilsudski, armée ukrainienne de Petlioura, armée blanche de Denikine et de Wrangel, armée noire des paysans anarchistes de Makhno, et enfin armées rouges de Staline et de Budienny ». L’Histoire n’est qu’un éternel recommencement.

AC

jeudi, 03 avril 2014

Énergies : vers un contrat russo-chinois de fourniture de gaz?

Énergies : vers un contrat russo-chinois de fourniture de gaz?

 
 
BRUXELLES (NOVOpress) - Les partisans de sanctions contre la Russie, notamment le Commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger et une grande partie de « l’élite » bureaucratique européenne, se plaisent régulièrement à souligner la dépendance économique et financière de la Russie des importations européennes, et par conséquent sa vulnérabilité économique.
 
Lien de cause à effet auquel Günther Oettinger n’a peut-être pas réfléchi, l’UE ne dispose de réserves de gaz que pour quelques jours si la Russie impose un arrêt de livraison, comme l’indique une étude réalisée par Steffen Bukold (politologue allemand, spécialiste des questions énergétiques).
 
En outre, la Russie semble avoir déjà trouvé des alternatives au marché européen : il se pourrait qu’il y ait un contrat d’approvisionnement de 30 ans avec la Chine. L’analyste de Citigroup Ronald Smith pense qu’un tel accord russo-chinois sera mis en place cette année.
 
Sans transition rapide vers les sources d’énergies renouvelables, l’UE est toujours dépendante des livraisons de gaz russe. Si l’Union européenne poursuit sa politique hostile à l’égard de la Russie, une hausse des prix ou des pénuries d’approvisionnement pourraient frapper l’économie européenne massivement… Non sans raison, l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a appelé les sanctions contre la Russie un “non-sens” (“dummes Zeug”).
 

http://fr.novopress.info/

Brèves considérations diverses et variées autour de la question des conflictualités spectaculaires

1314354523-femen-protest-during-independence-day-in-the-ukraine_803712.jpg

Brèves considérations diverses et variées autour de la question des conflictualités spectaculaires de l’imposture capitaliste présentement en œuvre en Ukraine et de ce qu’il convient d’en déduire historiquement…

par Gustave LEFRANÇAIS

« La diminution de l’intérêt de l’argent n’est donc un symptôme de l’abolition du Capital que dans la mesure où elle est un symptôme de sa domination en voie d’achèvement, donc de l’aliénation qui en devenant totale se hâte vers le mouvement de son auto-suppression. C’est en somme l’unique manière dont l’ordre existant confirme la réalité de son auto-négation. »

 

Marx, Manuscrits de 1844

 

« Il n’y a aucun pays en Europe qui ne possède quelque part les restes d’un ou plusieurs peuples, survivances d’une ancienne population refoulée, et soumise par la nation devenue plus tard l’élément moteur de l’évolution historique. Ces survivances d’une nation impitoyablement piétinée par la marche de l’histoire, comme le dit Hegel, ces résidus de peuples deviennent chaque fois les soutiens fanatiques de la contre-révolution, et ils le restent jusqu’à leur élimination et leur dénationalisation définitive; leur existence même n’est-elle pas déjà une protestation contre une grande révolution historique ?

 

L’année 1848 amena d’abord en Autriche la plus terrible confusion; les populations qui jusque là, grâce à Metternich, s’asservissaient réciproquement, connurent un moment d’émancipation. Allemands, Magyars, Tchèques, Polonais, Moraves, Slovaques, Croates, Ruthènes, Roumains, Illyriens, Serbes entrèrent alors en conflit tandis qu’à l’intérieur de chacune de ces nations les différentes classes se combattaient également. Mais l’ordre se fit bientôt dans cette confusion. Les combattants se partagèrent en deux grands camps armés : du côté de la révolution, les Allemands, les Polonais et les Magyars; du côté de la contre-révolution les autres peuples, tous les Slaves, à l’exception des Polonais, des Roumains et des Saxons de Transylvanie.

 

D’où vient ce partage suivant les nations et sur quels faits repose-t-il ?

 

Ce partage correspond à toute l’histoire profonde et antérieure des populations en question ».

 

Marx, Engels, « La lutte des Magyars », La Nouvelle Gazette Rhénane,

n° 194, 13 janvier 1849.

 

Pour Marx, à la suite de Hegel, les Écossais, les Basques, les Bretons, les Tchèques, les Slovaques, les Croates… et les Ukrainiens notamment comme bien d’autres peuples, s’ils possèdent des spécificités linguistiques et culturelles évidentes n’en sont pas moins des peuples non-historiques en ce sens que, contrairement aux Russes, aux Français et aux Allemands, leur surgissement et leur maintenance dans le mouvement réel, furent toujours formels et limités en ce que les courts instants de vraie souveraineté possible qu’ils eurent à connaître ne purent jamais, dans la longue durée des fracas de la confrontation historique universelle, faire émerger une matrice géo-politique de véritable force in-dépendante en auto-mouvement durable de portée inter-nationale. Les peuples dont la substance générique n’a pu ainsi s’objectiver dans une expression historique de déployer tangible n’ont donc qu’une existence historique formelle puisque leur substance a le défaut de ne pouvoir s’incarner comme effective persistance de dépliement tenace, d’abord, dans la dialectique de développement du devenir de l’aliénation économico-politique du monde puis, ensuite, dans celle du monde de la désaliénation de l’anti-économie et de l’anti-politique.

 

C’est là toute la différence de tumultes, de bouillonnements et d’incandescences entre la Commune hongroise en 1956 et le Printemps de Prague en 1968. Les textes du Conseil central ouvrier de Budapest, malgré leurs contradictions, tiraillements ou obscurité visent expressément à dépasser radicalement la double tromperie du capitalisme moderne de l’Ouest et de son double obsolète de l’Est alors que les réformistes du capitalisme d’État à visage humain qui réclamaient alors prioritairement plus de liberté marchande occidentaliste pour la Tchécoslovaquie, furent dans l’impossibilité complète de penser à l’au-delà de l’argent et de l’État.

 

Et si en 1793, paysans mayennais et vendéens furent à la pointe de la défense des communautés paysannes de l’Ouest contre la dynamique d’accaparement et de spoliation entreprise par la révolution bourgeoise terroriste, leur action oppositionnelle aux progrès de la marchandise fut intrinsèquement un contrecoup provisoire à l’initiative d’attaque de la marche en avant du procès historique d’éviction de tout ce qui préexista à l’existant du commerce absolutiste de la démocratie de l’argent. Comme seul Babeuf théoricien communiste du populicide vendéen sut le comprendre et l’exposer, la tyrannie robespierriste des exterminations nécessaires décima la paysannerie de l’Ouest car celle-ci s’ancrait de manière bien trop indomptable dans l’hier et elle immola conjointement la sans-culotterie enragée des faubourgs puisque celle-là s’arrimait de façon bien trop intraitable dans le futur.

 

Le Comité de Salut public avait sa propre temporalité arbitraire et discrétionnaire à souhait; celle de l’éternel présent des présentations obligatoires devant le Tribunal révolutionnaire de la reptation civique lequel décréta logiquement que tous ceux qui se situaient hors du dogme de sa répétition étaient des surnuméraires qu’il convenait de néantiser. Par conséquent, la Grande Terreur a eu pour seul objet de déblayer l’espace-temps des droits de l’homme affairé aux affaires selon le mot même de Barère, en s’empressant de guillotiner à la fois les adeptes de son antériorité et les approbateurs de sa contre-postérité.

 

En 1871, lors de la Commune de Paris, les Gardes mobiles bretons entravés par le poids d’un jadis démuni d’ouverture vers l’ultériorité, n’eurent pas de grande difficulté à ouvrir le feu sur les ouvriers insurgés car leur mode de perception appesanti d’historicité restreinte, ne pouvait accéder à cette dynamique subversive qui avait précisément permis l’ouverture de regard babouviste faisant pertinemment le lien entre les Communaux de l’ancien temps et la Commune des temps à venir.

 

Dans cette perspective du communisme comme tradition primordiale de l’humanité et contre la tradition falsifiée des monarchies de la rente foncière qui ouvrèrent la voie aux lignées de la rente commerciale puis industrielle, Marx ne cessa de se réclamer, contre tous les constructivismes du capitalisme étatique à venir, d’une permanence de radicalité humaine invariante qui traverse l’histoire depuis que les sociétés de l’avoir ont dé-fait les communautés premières de l’être et que l’aspiration des hommes à retrouver une vie humaine ne cesse de lutter pour ré-instaurer la Commune ontologique de l’anti-monnayable. Comme il le dit dans une de ses premières correspondances avec Ruge en 1843 : « On verra alors que, depuis longtemps, le monde possède le rêve d’une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. On s’apercevra qu’il ne s’agit pas de tirer un grand trait suspensif entre le passé et l’avenir, mais d’accomplir les idées du passé. On verra enfin que l’humanité ne commence pas une œuvre nouvelle, mais qu’elle réalise son œuvre ancienne avec conscience. »

 

L’Allemagne, en revanche, eut par sa place spécifique dans le déroulement historique général du temps de l’aliénation à connaître la longue guerre extrémiste des Paysans (en allemand : la Deutscher Bauernkrieg) sur lequel Engels écrivit une étude essentielle qui permet d’appréhender pour quelles raisons objectives cet emplacement capital de l’Europe qui connaissait des bouleversements économiques et sociaux majeurs du point de vue des forces productives historiques de son devenir politique d’ensemble, se formalisa en ce temps comme domicile de toutes les interrogations prééminentes de l’humain en quête de l’humain. Ainsi, en ce XVIe siècle fort singulier, où le Saint-Empire romain germanique éclatait en une multitudes de fragmentations contradictoires, cette insurrection paysanne imposante dessina là un conflit de classe de très haute intensité qui concerna de nombreuses régions entre 1524 et 1535 (de l’Allemagne du Sud en passant par la Suisse, la Lorraine et l’Alsace jusqu’en Westphalie et en Thuringe…). On nomma aussi cette guerre, le Soulèvement de l’homme ordinaire (Erhebung des gemeinen Mannes), ou encore la révolte des Rustauds. Des centaines de milliers d’hommes prirent les armes pour renverser l’ordre existant des servitudes religieuses et politiques… La répression qui s’ensuivit après la mobilisation catholique, protestante, bourgeoise et nobiliaire de toutes les forces de l’oppression fut féroce attendu que selon les estimations, l’on considère que plus de 100 000 paysans trouvèrent la mort. Nombre d’entre eux échappant toutefois à l’exécution, devinrent des proscrits qui survécurent en marge pendant des décennies en tant que bandes de frondeurs et de brigands dans les forêts profondes.

 

Hors du commun, cette Guerre des Paysans qui reprend le flambeau de tous les soulèvements intervenus au siècle précédent en Carinthie, en Forêt-Noire, au Palatinat ou en Franconie, reflète le souci d’un retour émeutier à un christianisme radical attentif aux vraies joies spirituelles et charnelles de l’humus. Cette Commune de la vraie vie de terre, annonce l’imminence irrémédiable de la fin du monde de la transaction et elle se veut millénarisme de la mutinerie généralisée, en recherche d’une immanence communautaire qui reflète la vraie transcendance d’un divin non séparé de l’homme et de la nature. Elle se pose comme l’expression insurrectionnelle absolue des aspirations cosmiques d’authenticité humaine de populations définitivement lassées de la bassesse, de la corruption et de la pestilence de toutes les pathologies hiérarchistes religieuses, politiques et sociales.

 

Et ce n’est point un hasard si là comme dans une préfiguration archéo-futuriste de toutes les Communes radicales à venir, de Paris à Barcelone en passant par Turin et Kiel, le lien dialectique était tissé entre l’hier dispersé par les progrès modernes de la Renaissance marchande et le futur qui allait s’ensuivre étant donné que pour cette guerre paysanne intransigeante contre l’argent et contre l’État, la nécessaire et immédiate réapparition du Christ sur la terre voulait prioritairement signifier que le seul temps désormais admissible était celui de la fin de toutes les servitudes et tyrannies d’ici-bas. À partir de là et de propagation critique en critique propagée, il était donc normal – en ce que la conscience en mouvement c’est le rapport avec ce qui entoure le mouvement de la conscience – que l’histoire allemande des longues trajectoires fut si riche en essentialité de radicalité. C’est pourquoi, du baroque au classique, et en passant de Bach à Beethoven, le mouvement réel de l’humanité consciente s’y ait reconnu en trouvant spécialement en Hegel cet horizon insurpassable qui permit à Marx (en adoptant/re-tournant la dialectique de la négation de la négation !) de pouvoir affirmer que le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer… mais le mouvement réel de l’humain qui abolit l’état actuel de la chosification… et dont les conditions révolutionnaires résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement dans la dynamique cataclysmique de la crise finale du Capital.

 

Ainsi en ces temps financiers de crise foncière généralisée et de pré-industrie en mouvement, le cœur de l’Allemagne se présenta là comme le cœur préparatoire du cœur de l’histoire subversive mondiale en même temps que l’Angleterre et la France allaient, elles, se montrer dans les temps industriels du mouvement foncier de la crise financière généralisée qui allait suivre en tant que cœur abouti de la subversion du monde de l’histoire. Depuis l’émergence néolithique des sociétés de l’avoir qui abrogèrent les communautés de l’être, l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes dont l’énergie vitale primordiale est caractérisée par l’espace-temps des contradictions historiques qui font le devenir des dialectiques d’élaboration du continent européen lequel a pour foyer révolutionnaire principiel les embrasements théorico-pratiques continus qui traversent les flux de pensée et d’action qui relient la philosophie allemande auto-abolie, l’économie politique classique anglaise auto-invalidée par la critique irrévocable de l’échangisme et du travail et l’auto-renversement définitif des mythologies révolutionnaires françaises par la critique irrémédiable du mensonge politique, tout ceci en tant qu’expression synthétique et maximaliste des luttes de classes les plus radicalement existantes.

 

Bien évidemment, il n’existe là aucun mépris, morgue ou déconsidération a priori pour certains peuples au bénéfice d’autres… Nous ne sommes point ici positionnés sur le territoire narcissique et névrotique des préjugés subjectivistes du nostalgisme de patelin mais exclusivement sur la terre réelle des mouvements objectifs qui font le faire tangible et palpable des différenciations historiques pratiques qui signalent froidement et scrupuleusement que chaque espace-temps d’un peuplement humain donné correspond naturellement à un seuil déterminé du développement mondial des forces productives paléolithiques des premières communautés humaines, puis des sociétés néolithiques qui firent naître la civilisation de l’avoir laquelle – par crises répétées des rapports de production matériels et symboliques de son itinéraire – finit par faire éclore la révolution marchande médiévale puis la révolution capitaliste de 1789 qui de contractions en soubresauts, finit par accoucher de l’horreur totalitaire de la démocratie du spectacle contemporain de la liberté despotique de l’argent.

 

Les conceptions théoriques des groupes subversifs maximalistes qui ne cessèrent de dénoncer le capitalisme d’État bolchévique comme l’avant-garde la plus avancée de mystification capitalistique du mouvement cosmopolite du spectacle de la tyrannie démocratique du profit ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel penseur du monde.

 

Elles ne sont que l’expression générale des conditions réelles, d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique mondial qui s’opère sous nos yeux dans chaque territoire particulier en des formalisations différenciées, en fonction des rapports physiques et allégoriques d’appropriation aliénatoire qui y ont existé jusqu’ici et qui définissent ainsi jusqu’à aujourd’hui une forme de distance très caractéristique entre le niveau d’oppression marchande tolérable et la perspective de retrouver une forme communarde de vie authentique.

 

Pour Marx à la suite de Hegel, il existe différents continents historiques qui par leur diversité et leur originalité classent et hiérarchisent nécessairement le temps du devenir humain :

 

— Les espaces du despotisme oriental qui en Afrique et en Orient, selon des formes particulières, ont vu la communauté originelle être peu à peu absorbée dans une domination étatique ou para-étatique épaisse et lourde qui a tout assimilé jusqu’à ne plus faire de l’homme qu’un appendice stationnaire du temps immobile de l’omnipotence coercitive.

 

— Les espaces de la mobilité européenne qui ont vu émerger un continent insurrectionnaire, fruit explosif comme le montra Engels, de la rencontre entre la décadence civilisationnelle romaine et l’archaïque propriété communiste germanique revitalisée par les invasions barbares qui y propagèrent partout le réveil ancestral des communaux de la terre qui seraient ensuite par l’enflammement du déracinement capitaliste transmutés théorico-pratiquement en insoumission communiste de la vie urbaine dénoncée…

 

Toutefois l’aire européenne si elle est la seule à pouvoir être définie comme véridiquement historique puisque c’est elle seule, en effet, qui sera le point d’ancrage primordial du devenir géo-politique actif de la longue durée traumatique qui fit, de la préhistoire jusqu’à maintenant, l’architecture centrale de la civilisation de la domination mondialiste de la marchandise, n’est pas homogène en ce qu’elle se divise en deux territorialités tout à la fois immobilières, mobilières et immatérielles; celle des populations dont l’implantation a produit une force productive historique à intentionnalité décisoire et celles qui se sont subordonnées durablement à l’emprise des premières pour finir qu’à n’être plus que leur duplication périphérique.

 

Pour ce qui concerne la sphère américaine et plus spécialement le domaine yankee, Marx souligne tant à partir de la Question Juive que du Capital, que c’est un continent statique et servile de nationalité chimérique dont le substrat est de voir justement disparaître toutes les ancestrales potentialités radicales de subversion européenne des premiers migrants pour les dissoudre dans la pure démocratie autocratique du monothéisme de l’argent, enfin devenu Dieu mondial.

 

C’est pour toutes ces raisons bien palpables et fondées que Marx et Engels pouvaient écrire en 1849 et suite au grand Printemps révolutionnaire européen de l’année précédente que, au regard du combat conscient pour une véritable communauté humaine, la « théorie de la fraternisation générale des peuples, sans égard à leur situation historique et au degré de leur évolution sociale, ne veut rien dire d’autre que fraterniser dans le vague ».

 

Ainsi, si demain lorsque la crise historique de la marchandise rendra impossible le mouvement de reproduction de la production capitaliste, l’ensemble des longitudes et latitudes de la planète finance se retrouvera en mouvement de lutte de classes offensif contre l’argent et l’État, la charnière indiscutable de toutes les séditions déterminantes passera au commencement de tous les commencements par Paris, Rome, Madrid et Berlin avant que d’atteindre Bratislava, New York ou Zagreb et c’est seulement ensuite que Taïwan, Buenos Aires ou Dakar pourront se mettre en branle d’insubordination… Ceci, non pas parce qu’il existerait de manière pré-jugée, une mythologique et impénétrable inégalité des populations humaines mais parce que le développement mondial des forces productives de l’aliénation historique s’est effectuée de manière hétérogène, disparate et composite et que par contrecoup dialectique, le sortir révolutionnaire de l’économie et de la politique sera lui-même bigarré, dissemblable et hétéroclite car le mouvement d’éradication de la domestication empruntera évidemment les mêmes chemins que ceux qu’a pris la généalogie de son contraire même si bien entendu, il le fera sous la forme qualitative du renversement humain de l’inversion inhumaine.

 

C’est en cela que la révolution sociale en tant que mouvement du négatif est bien la négation de la négation, c’est à dire ce parcours de réalité incendiaire qui détruit sur son passage toutes les logiques de pouvoir et de soumission qui relient le centre du fétichisme de la marchandise à la périphérie de tous les marchés du fétichisme et vice versa… Dans ces conditions, quelque soit la grève sauvage qui peut paraître à Ljubljana, à São Paulo, à Tokyo ou au Caire, elle ne peut parvenir à une dissémination séditieuse de large audience extrémiste que si elle rencontre les prolongements de la propagation inflammable généralisée qui résulte de la déflagration structurelle totale ressortissant de l’explosion sociale devenue irréductiblement réfractaire dans les grandes mégapoles européennes de la chosification là où l’affrontement entre la technologie de pointe de la réification et la mémoire souterraine des vieilles luttes communardes sera à son niveau le plus incisivement haut au moment ultime d’éclatement de la crise catastrophique du Capital.

 

Tout est artificiel et fallacieux dans la question ukrainienne, exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle de la crise du fétichisme marchand; et ce pour les mêmes motifs : c’est, en premier lieu, l’économie du falsifiant, c’est-à-dire la mystification de l’économie politique en décomposition qui l’a provoquée, et c’est évidemment le spectacle de l’inversion qui l’a, en un second temps, développée.

 

On ne discute là que de d’inepties et de niaiseries. Qui a raison ? Le gouvernement du spectacle mondialiste de l’O.T.A.N. et ses valets bruxellois, les fractions occidentalistes de la classe capitaliste ukrainienne ou leurs frères ennemis des courants poutinophiles qui rêvent d’une alliance privilégiée avec Moscou ?

 

La situation en Ukraine est essentiellement déterminée par les tensions inter-impérialistes qui traversent les reconversions présentes de l’échiquier géo-politique du marché depuis que l’archaïque capitalisme d’État soviétique en faillite a dû se transmuter en Russie patriotico-industrielle. Les conflits entre gangsters étatico-financiers dans un pays plus que jamais tiraillé entre l’Est et l’Ouest, n’ont cessé d’alimenter une pression grandissante à mesure que la faillite programmée d’une économie impossible ne cessait de faire de l’Ukraine une ruine écrasée par un passif de deux décennies de corruption débridée.

 

L’Ukraine fut le foyer historique du premier État slave oriental, fondé à l’origine par des Scandinaves : la Rous’ de Kiev nommée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie laquelle durant les Xe et XIe siècles fut passagèrement l’État le plus vaste et aussi, après l’Empire byzantin, l’un des plus puissants d’Europe. Toutefois, au XIIe siècle, de graves conflits fréquents éclatèrent entre différentes seigneuries locales jusqu’au point de mener l’État kiévien à l’affaissement puis au dépérissement par le biais d’un émiettement désordonné en de multiples principautés rivales. Kiev fut alors ravagé et ruiné par la principauté de Vladimir. La principauté de Vladimir – Souzdal (en russe : Vladimiro-Souzdalskoïe kniajestvo), était une principauté située sur le territoire actuel de la Russie qui succéda alors à la vieille Russie kiévienne après son éclatement. Ce fut la plus puissante des principautés russes nées de cette chute, de la fin du XIIe siècle jusqu’à la fin du XIVe siècle. C’est elle qui est classiquement considérée comme le berceau de la langue russe et de la Russie. Elle donna progressivement naissance au grand-duché de Moscou noyau du futur Empire russe.

 

Durant le XIVe siècle, les Polonais et les Lithuaniens en même temps qu’ils combattaient l’envahisseur mongol, firent passer finalement toute l’Ukraine septentrionale sous leur autorité. C’est durant cette domination lithuano-polonaise, à partir du XVe siècle, qu’apparurent les premières Cosaqueries : communautés combattantes de paysans orthodoxes qui refusaient la servitude et l’assimilation au commerce de l’urbanité polonaise catholique. Affaiblie par des querelles internes incessantes et les invasions mongoles, l’espace ukrainien fut ainsi progressivement intégré aux aires politiques de la Pologne-Lithuanie.

 

À la suite de la révolution paysanne anti-féodale des années 1650, la partie orientale de l’Ukraine s’émancipa du pouvoir lituanien et se constitua en communauté autonome cosaque : le Hetmanat cosaque, auto-administré par des représentants désignés et animé par un Hetman élu, fut établi et subsista pendant plus d’un siècle malgré le poids de la puissances moscovite de plus en plus attirée par les terres riches et fertiles du Sud.

 

La Russie de Catherine la Grande supprima le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et le partage de la Pologne permit alors à la Russie de récupérer pratiquement toute l’Ukraine à l’exception de la Galicie, passée sous contrôle de l’Empire autrichien.

 

Quant à la courte période de l’Ukraine indépendante moderne entre 1917 et 1920, elle fut brève et factice puisque la Rada ne parvint jamais à contrôler efficacement et durablement un territoire purement hypothétique, envahi d’abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre les Parti bolchevique, les Russes blancs, le mouvement makhnoviste et les forces de l’Entente.

 

De la sorte, l’Ukraine a fait partie pendant près de trois siècles et demi de l’Empire russe puis de l’Union soviétique et l’indépendance nouvellement acquise en 1991 découla d’abord du fait que l’U.R.S.S. avait cessé d’exister à la suite du procès d’auto-dislocation des années Gorbatchev.

 

Ainsi, si l’Ukraine n’a jamais eu la possibilité de bâtir un État persistant, ce n’est pas parce que son itinéraire historique est celui d’une nation, frappée de malédiction particulièrement déconcertante, perpétuellement écartelée au cours des siècles entre ses voisins russe et polonais. C’est dialectiquement et a rebours parce que malgré toute la force affective de son sentiment identitaire éventuel et la richesse virtuelle de sa littérature, elle n’a jamais eu la puissance manifeste d’une intentionalité résolue, décidée à entreprendre énergiquement la dislocation positive des tiraillements propres à cet écartèlement. Et si a contrario, la Prusse, à l’origine obscur petit territoire d’Europe orientale germanisé sous le contrôle des Chevaliers Teutoniques et cerné de toutes parts par la Pologne, la Russie et l’Autriche sut, lui, accéder graduellement au statut de puissance historique de premier plan, c’est bien sûr en raison du fait que dans le cadre du développement général des forces productives de l’économie politique de l’avoir, elle a eu la capacité gouvernementaliste de construire un cadre national adéquat au processus vers la modernité du système des objets marchands.

 

L’Ukraine est un espace économico-militaire d’importance pour les équilibres géo-politiques de la Russie. Placée juste dans l’axe qui relie l’Asie à l’Europe de l’Est, elle se présente ainsi comme l’inappréciable accès vers les mers chaudes qui donne dès lors toute sa dimension à la flotte de la Mer Noire, basée en Crimée. Et c’est aussi par l’Ukraine que passent les gazoducs qui alimentent l’Europe en gaz russe. Le coup d’État américain en Ukraine qui a vu le millionnaire américanolâtre Arseni Iatseniouk devenir tête du gouvernement ukrainien d’union nationale porte bien entendu les empreintes très visibles des services de renseignement otanistes lesquels apparaissent très clairement dans les événements qui ont conduit à l’élimination de Ianoukovitch lequel était totalement coupé d’une population profondément éreintée et exaspérée par le pourrissement et la décomposition d’une société de moins en moins lisible.

 

Quelques semaines à peine avant les événements théâtraux des grandes manigances de la place de l’Indépendance de Kiev, Iatseniouk participait d’ailleurs, en Pologne, à une réunion de la Commission Trilatérale au sujet de l’Ukraine laquelle était présidée par Jean-Claude Trichet (ancien président de la B.C.E. et membre du Groupe Bilderberg) dont le thème concernait justement les relations de l’Ukraine et de l’Union européenne.

 

De cette manière, les actuels événements en Ukraine se présentent assurément comme une réplique spectaculaire et affermie de la révolution orango-atlantiste de 2004 entretenue par les subsides des diverses officines où évoluent les compères du milliardaire Soros, ce talentueux et très fortuné courtier de l’armée de réserve immigrée et apôtre obséquieux du remplacement démographique de la veille souche historique communarde qui déclarait crânement dans une tribune publiée le 26 novembre 2013 dans le quotidien britannique The Guardian : « l’Europe a besoin d’une classe ouvrière rom ».

 

Cette manœuvre occidentaliste contre la Russie, au moment même où se peaufine le Grand Marché Transatlantique de l’ordre américain, a certes pour but d’imposer à Moscou les règles du nouveau partenariat international, voulu par les États-Unis mais plus fondamentalement elle ambitionne avant tout d’inféoder de plus belle une communauté européenne férocement atlantisée en lui interdisant toute virtualité d’autonomie commerciale et stratégique allant vers l’Est. Le but dépasse là largement l’Ukraine et vise à éliminer toutes les zones d’influence potentielles où l’Europe et la Russie pourraient se retrouver complémentairement dans un domaine euro-asiatique affranchi de la dominance de Wall Street et du Pentagone. Les services spéciaux étatsuniens savent que si la Russie parvient à remporter même en partie le bras de fer qui est aujourd’hui vicieusement conduit en Ukraine, elle réussira alors indéniablement à renforcer son empreinte dans l’ensemble de l’Europe de l’Est.

 

Les régimes étatisés concentrés qui, sous le nom de « socialismes » ont vu le jour en U.R.S.S. et dans les pays de l’Est de l’Europe n’ont été que des formes particulièrement brutales et condensées d’une tendance universelle au capitalisme d’État, propre à la première période de la décadence marchande depuis que la saturation des marchés qui avait rendu inévitable la première boucherie mondiale, a vu le systémique décroissement universel du taux de profit jeter l’humanité dans le cycle infernal : Crise, Guerre, Reconstruction, Crise

 

Les régimes étatisés disséminés qui, sous le nom de « post-socialismes » ont vu le jour après la pulvérisation de l’U.R.S.S. et dans les pays de l’Est de l’Europe n’ont été que des formes particulièrement désordonnées et confusionnistes d’une tendance universelle au chaos indistinctif des calculs illimités de la dictature absolue de la liberté du bénéfice, propre à la seconde période de la décadence marchande depuis que la saturation des marchés qui avait rendu inexorable la deuxième boucherie mondiale, a vu le systémique décroissement universel du taux de profit jeter l’humanité dans le cycle infernal : Crise, manipulation monétaire et terroriste de masse, Crise sur-aggravée

 

En ce scénario historique authentiquement flagrant, mentionnons le traité de Rapallo qui fut signé le 16 avril 1922 par l’Allemagne de Weimar et l’U.R.S.S. après qu’elles aient chacune de leur côté terminé de massacrer les insurgés récalcitrants des Communes de Berlin et de Kronstadt, ceci en marge des accords de Gênes qui visaient à établir un ordre monétaire mondial adéquat aux configurations générales issues de la Première Guerre mondiale. Ce traité permettait aux deux signataires de contourner l’isolement relatif dont ils étaient l’objet après la fin des hostilités et l’apparition de la révolution capitaliste bolchévique.

 

Par ce traité, l’Allemagne et l’U.R.S.S. renoncèrent aux réparations de guerre qu’elles se devaient l’une à l’autre mais surtout elles construisirent des relations diplomatiques et commerciales très privilégiées en mettant aussi en place une collaboration militaire secrète qui dura jusque dans les années 30, avec notamment des camps d’entraînement allemands secrets en U.R.S.S. dont une école de gaz de combat, une d’aviation et un centre d’études et d’entraînement pour les blindés.

 

La hantise de l’impérialisme américain c’est cette psychose qui demeure toujours même enfouie d’un intolérable Rapallo recommencé de manière étalée et renforcée, c’est la renaissance d’un bloc européen et dans une moindre mesure celle d’une puissance nippono-asiatique qui affranchis de la tutelle née des défaites de 45 pourraient reconstituer des aires de prospérité hors du giron du Diktat du billet vert. Les grandes contradictions essentielles du mode de production capitaliste n’ont pas lieu présentement entre Washington, Pékin et Moscou, tout simplement parce qu’au niveau des antinomies concurrentielles les plus cruciales de la crise de la technologie du taux de profit, Moscou et Pékin en sont encore à une exploitation à prédominance extensive même si cette dernière a su dernièrement s’amplement réformer. C’est Tokyo, Paris et Berlin qui en tant que pôles évidents de la contemporanéité concurrentielle la plus dangereuse de la compétitivité capitalistique, posent problème à l’industrie vieillie du Nouveau Monde de la spéculation. C’est pourquoi même s’il y eu parfois des duels militaires fiévreux entre Washington et Moscou (Vietnam, Cuba, Afghanistan…), ceux-ci étaient toujours bornés et contraints quelque soient leur intensité déconcertante de surface, à ne devoir finalement déboucher que sur des conférences d’apaisement, de conciliation et d’armistice.

 

L’ennemi premier de l’impérialisme américain c’est le contre-impérialisme potentiel d’une Europe relevée et dégagée des interdits, censures, totems et tabous du 8 mai 45. Ce n’est au demeurant pas un détail si la Maison-Blanche entendit annihiler Berlin avant de briser Tokyo. C’est pourquoi depuis que Jean Monnet, agent d’influence au service de l’Oncle Sam, permit la fondation atlantiste de l’Union européenne américanisée, le jeu yankee n’est plus de détruire le vieux continent sous les bombes mais de le faire disparaître imperceptiblement dans les processus troubles et ténébreux des décisions trafiquées de la Commission européenne laquelle a réduit subrepticement et furtivement l’Europe historique au statut de simple province boutiquière de l’expansion despotique américaine.

 

Lorsque l’abêtissement médiatique montre aux spectateurs européens la Russie poutinienne ambitionnant de récupérer la Crimée et qu’avec des cris d’orfraie, l’inintelligence et la nigauderie régnantes ne cessent de désigner Moscou, l’esprit d’intelligence, lui, regarde Paris et Berlin car il sait que dans l’ossature des stratégies indirectes qui s’écoulent de la crise du fétichisme de la marchandise, ce qui est là crucialement en cause c’est le fait que pour Washington, il faut impérativement détourner la dynamique capitaliste évoluée de l’Europe de l’Ouest d’aller massivement investir dans les immensités vétustes de l’Europe de l’Est.

 

La guerre de Crimée est un conflit meurtrier qui fit plus de 500 000 morts et qui opposa de 1853 à 1856 l’Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l’Empire français de Napoléon III et le royaume de Piémont – Sardaigne.

 

Napoléon III, voulant manifester sa bonne volonté soumise à l’égard du Royaume-Uni de la finance rayonnante, envoya des troupes françaises combattre aux côtés des Britanniques pour la défense de l’Empire ottoman et principalement des intérêts britanniques qui entendaient conserver à tout prix dans leur orbite la route commerciale des Indes, tout ceci à total contre-profit pour la France elle-même. La France fit là la guerre anti-russe de l’Angleterre contre ses propres intérêts tout comme en 1991, elle se plia aux nécessités insidieuses de l’intoxication qui légitima la guerre du Golfe afin de perdre l’essentiel de ses marchés proche-orientaux pour les abandonner à la mainmise économico-stratégique du complexe américano-sioniste.

 

Quant à la guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, si elle opposa bien à la surface visible des choses, le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés, le conflit marquait, originairement et dans la profondeur historique des déroulements majeurs, le point culminant de l’affrontement entre la volonté impérialiste de l’Angleterre financière, ayant soumis Napoléon III par le jeu des astuces de l’Entente cordiale, d’imposer son régime comme grande puissance incontournable en Europe, face à la volonté de Bismarck d’unifier l’Allemagne en un autre empire prédominant. Là encore, la France ne fit la guerre que pour une autre puissance qu’elle-même et si elle l’avait cependant gagné, les fruits de sa victoire eussent été immanquablement destinés à d’autres qu’elle puisqu’à mesure que progresse le processus de domination mondiale de la marchandise, l’impérialisme financier dominant, obnubilé par les nouveaux marchés à conquérir, pousse invariablement le devenir des mégapoles bancaires à fortifier leur domination navale et trans-continentale par l’infiltration, la manœuvre et la démolition des anciennes puissances terrestres d’antan.

 

Face à la réalité de la mondialisation despotique du quantitatif, la lutte de classe ne peut qu’être mondiale comme le proclamait dès 1848 le « Manifeste » : « Les prolétaires n’ont pas de patrie. » Ceci au sens où si ces derniers ont bien en tant qu’hommes séparés d’eux-mêmes un reste de patrimoine cosmique d’enracinement non mercantilisable datant d’avant la théologie de la monnaie, la nation étatique née des lumières policières de la raison marchande et qui a notamment provoqué les deux holocaustes mondiaux du XXe siècle, n’est bien qu’une abstraction de marché destinée à satisfaire uniquement les exigences de richesse des calculs de l’échange.

 

L’appel « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » n’a jamais été aussi actuel. Après avoir détruit et digéré toutes les anciennes territorialités pré-capitalistes de jadis d’où il était sorti pour les fondre progressivement en l’unité de ses marchés nationaux, le spectacle de la mondialisation capitaliste est maintenant en train de liquider les nations pour les fusionner en une vaste grande surface hors sol unifiée mondialement par le temps démocratique de la dictature de la valeur désormais totalement réalisée.

 

L’histoire ne repasse jamais les plats et tout essai de restauration finit inexorablement en comédie caricaturale. Il n’y aura pas de retour en arrière… Les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense. Ceux qui ne comprennent pas la réalité têtue de ce mouvement historique profond et irrévocable sont condamnés à l’appuyer par le fait même qu’ils le combattent à contre-temps à partir d’une simple dénonciation de ses effets. On ne peut lutter efficacement contre le spectacle mondial de l’économie politique en lui courant derrière pour regretter ce qu’il balaye et en tentant littérairement de faire réapparaître ce qui est justement en train de définitivement s’évanouir. On ne peut contre-dire et s’opposer véritablement au culte de la liberté de l’exploitation infinie qu’en livrant bataille en avant sur le seul terrain du triomphe dorénavant accompli de l’aliénation capitaliste totalement maîtresse de la totalité de la misère humaine.

 

Le développement totalitaire de la démocratie spectaculaire du marché des échanges narcissiques a fait de la logique de la conscience fausse l’unité mondialiste d’une temporalité unanime et partout présente où la réification est parvenue à l’occupation absolue de la vie sociale. Le mouvement constant de monopolisation de la vie historique par la dynamique du profit absolutiste a ainsi abouti à la complète domination de la temporalité irréversible de la valeur d’échange qui se présente dorénavant comme immobilisation exhaustivement advenue de l’histoire. Par suite, l’exhibition capitaliste de la vie dénaturée a unifié socialement l’espace en tant qu’objectivation unitaire du faux ubiquiste qui n’est plus limité maintenant par aucun autre espace extérieur à lui-même.

 

Mais la victoire de la marchandise totale est en même temps sa perte intégrale car la nécessité du développement infini de la marchandisation illimitée rend à l’avenir l’abondance économique in-capable d’étendre sa production autrement qu’en sapant les bases mêmes de la production de son extension. Le Capital a tout absorbé mais du sein même de cette ingurgitation démesurée, il réveille cette incontournable évidence que lorsque la marchandise ne peut plus assurer l’être de son propre devenir, le prolétariat peut enfin être lui-même la puissance de son auto-suppression, en devenant la classe de la conscience qui abolit toutes les classes de l’in-conscience. La démocratie concentrationnaire de la liberté autocratique du calcul est le pouvoir d’un monde renversé qui en se renversant, au moment où le gouvernement du chaos de l’indistinction mondialiste perdra le contrôle des esprits et des corps, fera re-vivre sous forme sur-amplifiée et achevée et cette fois vainqueur tous les moments passés et vaincus de la dialectique universelle des richesses de l’effectivité révolutionnaire.

 

À ce titre, quand la constante dissolution du mouvement de l’émancipation humaine radicale opérée par l’expansion du profit va être elle-même dissous par l’auto-dissolution du devenir-monde de la marchandise, le dé-chaînement général des ressouvenances pratiques de l’âme communarde se réveillera partout agrandie contre le mensonge de l’accumulation capitaliste impossibilisée. Au moment où interviendra l’auto-destruction du calendrier du temps irrévocable du marché mondial, l’immuable trivialité monotone du spectacle schizophrénique de la marchandise cessera de dominer l’existence puisque l’ex-ister de la force d’unification de la vie de l’homme aura enfin terminé le cycle de sa disparition dans le mouvement impérialiste de l’illusion quantitativiste.

 

Dans ces conditions, il faut bien voir que de même que les Communaux de la terre et les Communes de la barricade ont constamment été écrasés dans l’isolement d’une temporalité encore attardée, le mouvement révolutionnaire de la communauté bien venue ne pourra donc, lui, atteindre sa propre existence totale que dans la totalité pleinement avancée d’une temporalité où la mutilation capitaliste aura terminé de résorber son dispersé antérieur. C’est dans la lutte historique elle-même que se réalise la fusion de la connaissance et de l’action, de telle sorte que les espaces d’historicité récalcitrante placent dans le fil du temps de ceux qui se disposent plus en arrière, la garantie de la vérité de l’expropriation des expropriateurs lorsque la légalité scientifique du pouvoir de l’accaparement met en pièces le pouvoir scientifique de toutes les légalités d’accaparement.

 

Les facteurs dialectiques de temporalité différenciante qui firent que certaines aires de population furent plus historiques que d’autres sont liés aux conditions de genèse qui modelèrent la naissance collective des hommes ici ou là en ce que les conditions et rapports sociaux de production et de re-production renvoient toujours aux circonstances matérielles réelles de la réalité matérielle qui distingue, entre elles, l’ensemble des « naissances » c’est-à-dire des processus de natio qui configurèrent les figures humaines.

 

À mesure que se développe le mode de production capitaliste, les aires de peuplement les plus historiques se couvrent et se recouvrent de machines in-humaines de plus en plus perfectionnées et d’armes savantes de plus en plus dévastatrices pour que s’ordonnent les contradictions du monde de la vie factice vers la désagrégation générale qui conduit ainsi l’argent à se consommer/consumer lui- même.

 

Les facteurs de diversification entre aires plus ou moins historiques les unes que les autres sont liés et reliés au développement historique général des forces productives mondiales en tant que tel. On constate que l’importance des facteurs communautaires premiers diminuent au fur et à mesure que s’accroissent ceux de la nation étatico-fiscale et enfin que ces deux univers s’accrochent et se déchirent quand se développe la modernité affairiste des spéculations industrielles avec ses antagonismes de plus en plus acérés entre prolétariat et classe capitaliste.

 

À partir du moment où la totale domination réalisée de la marchandisation universelle se transmute aujourd’hui en faillite du rapport capitaliste lui-même étant donné que la crise de la dette ne peut plus escamoter la crise de sur-production du taux de profit, la question des espaces de turbulences historiques faibles ou fortes – si elle est déterminée évidemment et en premier lieu par les rapports capitalistes qui prennent de nos jours un caractère toujours plus aberrant et violent – est conditionnée en dernière instance au regard des éco-systèmes conscients et inconscients des facteurs d’historicité générique de longue durée qui font le niveau caractéristique du mental rétif de certains milieux alors que d’autres sont multiséculairement, peu ou prou, aux antipodes de tout insurrectionnisme.

 

La Commune de Paris renvoie aux troubles chroniques et dissidences opiniâtres de la paysannerie communeuse et elle fait lieu de passage maïeutique indispensable vers le mouvement communier ouvrier qui en 1968 sut faire surgir une grève générale de masse critique et argumentée contre la société de consommation spectaculaire des valeurs marchandes du crétinisme hédoniste qui recouvre actuellement, en des formes opposées mais complémentaires, la totalité du champ politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche de la gestion travailliste. C’est dans les conditions économiques les plus avancées de la crise du taux de profit que démarrera l’éclatement de la crise révolutionnaire qui de proche en proche, permettra que les luttes nées dans les conditions les plus arriérées passent à une étape supérieure de développement. Pour paraphraser Engels, disons que quatre siècles se sont écoulés depuis la grande Guerre des paysans et beaucoup de choses ont certes changé, « cependant, cette guerre n’est pas si loin des luttes du présent et les adversaires sont, pour une grande part, restés les mêmes qu’autrefois ». Ceci est éminemment symptomatique de l’implacable rigueur des lois historiques qui posent la place des différentes classes dans le devenir général du mouvement révolutionnaire de l’humain contre la liberté du commerce généralisée.

 

Les projets poursuivis par le mouvement communiste réellement agissant se consolideront donc centralement dans la prédominance des champs historiques où le fétichisme spectaculaire de la marchandise, mettra en premier à l’ordre du jour le retour ontologique vers la Commune de l’anti-argent lorsque là, ce dernier arrivera expressément au dernier stade capitaliste; celui de l’auto-négation de la loi de la valeur. La victoire du capitalisme est la victoire du temps profondément historique du système quantitatif des objets de l’argent. La victoire du communisme est la victoire du temps de l’histoire profonde du sacral in-appropriable de la qualité humaine. Le monde a possédé durant des siècles de domestication civilisationnelle l’espérance d’un temps d’être dont il doit maintenant posséder la conscience pour le vivre réellement en épanouissement communautaire. Les espaces européens où la culture historique fut la plus forte furent les lieux de la recherche critique de l’unité perdue la plus révolutionnaire. Il est donc normal que dans cette recherche de l’unité qui enfin va commencer à aboutir, les chemins d’hier indiquent la voie aux chemins de demain. Là où il y eu historiquement des Communes de radicalité, elles se relèveront pour revenir à échelle plus puissante et plus large en une ressuscitation achevée du satis-faire humain. Là où il n’y en eu point et malgré ce décalage, les hommes emprunteront à la suite, ce même cheminement de racines afin de s’assembler à la radicalité historique des dites Communes.

 

La constitution de la classe prolétarienne en sujet de son auto-abolition, c’est l’organisation des luttes révolutionnaires pour la fin de la marchandisation et l’organisation de la vie humaine dans un produire humain s’affranchissant enfin de tout monnayement : c’est là que doivent exister les conditions pratiques de la conscience, dans lesquelles la théorie de la pratique se confirme universellement en devenant théorie pratique quand les espaces-temps historiquement retardés rejoignent le temps des espaces de l’histoire anticipante. Cette question centrale de l’alignement homogénéisant des spatialités vécues et des temporalités vivantes a dès l’origine été envisagée par la théorie révolutionnaire à l’époque où s’est fondé le mouvement ouvrier maximaliste, c’est-à-dire quand cette théorie a d’emblée posé le caractère unitaire de la critique de l’économie politique venue de la pensée de l’histoire qu’elle s’était justement donné pour tâche de développer jusqu’à une pratique historique unitaire englobant toutes les étendues d’histoire, de tête, intermédiaires ou de queue jusqu’à ce tournant où tous les humains se pourront dire Communards et en refus de toutes les dominations-esclavages de l’État et du commerce.

 

Ainsi, dans les pays dits « sous-développés » comme dans les « sur-développés », à Paris comme à Moscou, à Washington comme à Kiev, la seule lutte humaine est la lutte directe et radicale contre le Capital et tous les gangs politiques, elle est la seule voie possible pour l’émancipation du prolétariat qui pour cela doit se nier en tant que tel en abolissant la marchandisation de la réalité.

 

En dépit de leurs désaccords sur les orientations impérialistes générales, ultra-modernisme capitaliste cosmopolite absolu à la sauce américano-financière ou capitalisme territorial à la mode nationale étatique, les différentes fractions politiques de la marchandise, de l’ultra-droite à l’ultra-gauche de tous les drapeaux de balivernes qui flottent de Kiev à Sébastopol en passant par Moscou et Washington, n’ont pas d’autre perspective que d’imposer davantage de misère, de détresse et d’ obscénité aux populations qu’elles entendent contenir, censurer et asservir.

 

Depuis la première boucherie capitaliste planétaire, toutes les guerres, chaudes, tièdes ou froides, sont des guerres impérialistes qui voient périr les hommes dans de funestes hécatombes entre États, petits, moyens ou grands, pour permettre simplement à ces derniers d’acquérir ou de conserver une place dans le spectacle aliénatoire de l’arène internationale de la circulation de l’argent. Ces guerres n’apportent à l’humanité internée que l’assujettissement, la mort et la destruction à une échelle de cauchemars sanglants toujours plus vaste. L’humanité prolétarisée ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et sa lutte pour l’auto-suppression mondiale du prolétariat en tant que tel, ceci contre toutes les cliques de la classe capitaliste dans tous les pays.

 

Toutes les idéologies nationalitaires, d’« indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ultimes avatars mystificateurs de la révolution cannibale des Lumières marchandes, quel que soit leur prétexte, droit-de-l’hommique, ethnique ou religieux, ne sont que des infections capitalistes vénéneuses pour détourner l’homme de son propre être générique anti-mercantile. En visant à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la classe capitaliste, elles mènent les humains à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions économiques et les affrontements politiques de leurs propres exploiteurs.

 

Ni dans un camp du Capital, ni dans aucun autre : la conscience radicale de l’Être de la vie sait que pour devenir elle-même, elle doit se produire comme acte cosmique de subversion absolue vers la constitution de la communauté humaine universelle pour un monde sans argent ni État.

 

Gustave Lefrançais pour l’inter-collectif L’Internationale

(mars 2014)

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3725

 

The “Pro-Russian” Libertarian Position of Richard Cobden

Nashi.jpg

The “Pro-Russian” Libertarian Position of Richard Cobden

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Richard Cobden, the great libertarian of the 19th century, man of peace, leader of the Anti-Corn Law League, and anti-imperialist, was once considered in line to be Prime Minister. Yet, like so many libertarians after him, he was destroyed for his opposition to nationalism and war. In Cobden’s case, his opposition to the Crimean War sent his political capital into a tailspin as not only the ruling classes savagely attacked him, but he was also abandoned by the liberal rank and file and who had supported his economic positions, but who shunned Cobden once he refused to jump on the war-hysteria bandwagon. One of the Cobden’s great “crimes,” according to his critics, was that he was an apologist for the Russian Empire. Cobden was no such thing, of course, but Cobden’s recognition of the motivations behind Russian actions in Europe and Crimea earned him condemnations from narrow-minded liberals who were more concerned with criticizing the Russians (who of course couldn’t have cared less what the British liberals thought) than with criticizing the British Empire, a leading source of political instability and despotism  worldwide.

mw01361.jpgSpeeches like this, in which Cobden simply examines the Russian point of view on the Polish and Crimean questions, while pointing to the British Empire’s own imperialism, did not earn Cobden any friends:

Lord Dudley Stuart (whose zeal, we fear, without knowledge, upon the subject of Poland, and whose prejudice against Russia have led him to occupy so much of the public time uselessly upon the question before us), in the course of his long speech in the House of Commons (February 19th) upon introducing the subject of Russian encroachments, dwelt at considerable length upon the lust of aggrandisement by which he argued that the government of St. Petersburg was so peculiarly distinguished; and he brought forward, at considerable cost of labour, details of its successive conquests of territory during the last century. Where the human mind is swayed by any passion of however amiable a nature, or where the feelings are allowed to predominate over the reason, in investigating a subject which appeals only to the understanding, it will generally happen that the judgment is defective. We attribute to the well-known fervour of Lord Stuart’s sentiments upon Russia and Poland, the circumstance that, during the fortnight which he must have employed in collecting the dates of the several treaties by which the former empire has wrested its possessions from neighbouring states, the thought never once occurred to him—a reflection which would have entered the head of almost any other man of sense, who sat down coolly to consider the subject—that, during the last hundred years, England has, for every square league of territory annexed to Russia, by force, violence, or fraud, appropriated to herself three. Such would have been the reflection which flashed across the mind of a statesman who sat down, dispassionately, to investigate the subject of Russian policy;

and it must have prevented him by the consciousness of the egotism and arrogance—nay, the downright effrontery of such a course—from bringing an accusation against another people which recoils with threefold criminality upon ourselves. Nor, if we were to enter upon a comparison of the cases, should we find that the means whereby Great Britain has augmented her possessions, are a whit less reprehensible than those which have been resorted to by the northern power for a similar purpose. If the English writer calls down indignation upon the conquerors of the Ukraine, Finland, and the Crimea, may not Russian historians conjure up equally painful reminiscences upon the subjects of Gibraltar, the Cape, and Hindostan? Every one conversant with the history of the last century will remember that England has, during almost all that period, maintained an ascendancy at sea; and colonies, which were in times past regarded as the chief source of our wealth and power, being pretty generally the fruits of every succeeding war, the nation fell into a passion for conquest, under the delusive impression that those distant dependencies were, in spite of the debt contracted in seizing them, profitable acquisitions to the mother country.Hence the British Government was always eager for hostilities the moment an excuse presented itself with one of the maritime continental states possessing colonies; and of the several conflicts in which we have been involved since the peace of Ryswick, at least three out of four have been consequent upon declarations of war made by England. Russia, on the contrary, has been nearly surrounded by the territory of barbarous nations, one of which [namely, Turkey] — by the very nature of its institutions warlike and aggressive—was, up to the middle of the last century, prompted by a consciousness of strength, and, since then, by a haughty ignorance of its degeneracy, to court hostilities with its neighbours; and the consequence of this and other causes is, that, in the majority of cases, where Russiahas been engaged in conflicts with her neighbours, she will be found to have had a war of self-defence for her justification. If such are the facts—if England has, for the sake of the spoil which would accrue to her superiority of naval strength, provoked war, with all its horrors, from weak and unwilling enemies, whilst Russia, on the contrary, with ill-defined boundaries, has been called upon to repel the attacks of fierce and lawless nations—surely, we must admit, unless pitiably blind by national vanity, that the gain (if such there be) resulting from these contentions, is not less unholy in the former than the latter case; and that the title by which the sovereign of St. Petersburg holds his conquered possessions is just as good, at least, as that by which the government of St. James’s asserts the right to ours. In the case of Poland, to which we shall again have to recur by and by, there was, indeed, a better title than that of the sword, but which, amidst the clamour of fine sentiments, palmed by philanthropic authors and speakers upon the much abused public mind about Russian aggression in that quarter, has never, we believe, been mentioned by any orator, reviewer, or newspaper writer of the present day.The “Republic of Poland” (we quote the words of Malte-Brun) “had been chiefly composed of provinces wrested from Russia, or from the Great Dukes of Galitch, Vladimir, Volynski, Polotzk, and particularly Kiow by Boleslas the Victorious, Casimir the Great, Kings of Poland, and by Gedimir, Great Duke of Lithuania. Thus the nobles were the only persons interested in the defence of provinces whose inhabitants were estranged from the Poles, although they had remained under their government from the time of the conquest. All the peasants of Podolia and Volhynia were Rousniacs, or Little Russians, ignorant of the language or customs of Poland, which may partly account for the success of the Russians in their invasions of the Polish Republic. The Poles, who were persecuted by intolerant Catholic priests, who disregarded the constitutions of the Polish Diet, abandoned their lords without reluctance, and received willingly their countrymen, the Russian soldiers, who spoke the same dialect as themselves. The division of Poland was, on the part of Russia, not so much a lawless invasion as an act of reprisal on former invaders. Had this leading historical fact been explained in the Russian manifesto, which was published in 1772, so much obloquy might not have been attached to the conduct of that people.”

The similarity with the current Crimean situation here should be easy to detect. Cobden points to the fact that the Turkish and Polish “victims” of Russian aggression were hardly sinless in their own dealings with the Russians historically, and that (echoing the modern Crimean situation further) many of the Russian “conquests” were in fact developments that brought populations within the Russian Empire that were happier there than under the fist of the Poles.

I do not present Cobden’s historical analysis as infallible of course, but to read this and conclude that Cobden was therefore “pro-Russian” or willing to simply turn a blind eye to matters of personal liberty requires a grotesque ignorance of both Cobden’s actual position and the history of Europe. The same might be said of critics of peace advocates like Ron Paul today.

mercredi, 02 avril 2014

Quince aniversario de la agresión salvaje de la OTAN que destruyó Yugoslavia

 

cagle00.jpgHace quince años, el 24 de marzo de 1999, la aviación de EEUU y la OTAN atacó un país ubicado en pleno centro de Europa: Yugoslavia. Los bombardeos duraron más de dos meses. Casi dos mil civiles murieron a raíz de la agresión. Los ataques aéreos fueron el punto culminante después de muchos años de una hostil campaña occidental en contra de ese poderoso Estado balcánico. Con las bombas y los misiles, que cayeron desde el cielo nocturno sobre Belgrado, Pristina y otras ciudades serbias, culminó la formación de un nuevo mapa de Europa del Este.

El analista político Alexánder Bovdunov, señala: –La idea era crear un foco de tensión en Europa, dificultando al máximo su conversión en un centro geopolítico independiente, por un lado, y por otro, aplastar y eliminar dentro de lo posible las fuerzas potencialmente capaces de ser aliados de los rusos. En primer término, Serbia y los serbios. Por algo fue que en ese conflicto EEUU y Europa, que le seguía la corriente, comenzaron respaldando a los croatas para terminar sofocando al Estado serbio y desatando el conflicto en torno a Kósovo para minimizar la influencia de los serbios en la región. Uno de los principales objetivos era demostrar que EEUU era capaz de imponer su voluntad al mundo entero y hacer lo que quisiera en cualquier punto de Europa. Gracias a Washington, en el mapa europeo surgió un cuasi Estado: la República de Kósovo. Su papel se limita prácticamente a ser otra cabeza de puente de EEUU en Europa.

El analista Vasili Kashirin explica: –Es un satélite fiable y leal de Occidente. En Kósovo está ubicada la mayor base militar de EEUU en el Viejo Continente. Los estadounidenses han construido allí toda una ciudad-fortaleza. Han llegado para quedarse durante décadas y no piensan abandonar ese territorio. Desde el punto de vista militar, fue un indudablemente triunfo de EEUU. Después de fraccionar Yugoslavia en pequeños países y enclaves, Occidente continuó imponiendo su “democracia alada” en Iraq, Afganistán y Libia, y al devastarlos, estuvo a punto de agredir a Siria, pero en ese momento el mecanismo de influencia unipolar falló, porque Rusia se opuso a la política “euroatlantista” en la región.

Vasili Kashirin señala: –La correlación global de fuerzas ha cambiado. Rusia ya no es tan débil como era en1999,lo demostró el año pasado durante la crisis siria, al impedir con su diplomacia razonable y posición que Occidente agrediera militarmente a Siria. El siguiente error del “euroatlantismo” fue su actitud respecto a Crimea. El deseo natural de Moscú de defender a la población ruso parlante de la península frente a los ultranacionalistas ucranianos, absolutamente justificable desde el punto de vista humano, ha sido interpretado por Occidente como una agresión militar rusa contra Ucrania. Y el resultado de la libre expresión de la voluntad de los crimeos a través de un referéndum ha sido calificada por el mismo como una violación de la integridad territorial del Estado ucraniano. A su vez, Vasili Kashirin califica la reacción de Occidente como una aplicación automática de la política de doble rasero. Solo que los tiempos han cambiado y esta política ha dejado de ser igual de eficaz que antes. Su incongruencia es demasiado evidente para todos.

Fuente: El Espía Digital

Pourquoi la Russie a raison

crimee_les_sanctions_tombent_sur_la_russie.jpg

Pourquoi la Russie a raison

par Guillaume Faye

Les provocations anti russes

En 1991, au moment de la fin de l’URSS, du Pacte de Varsovie et des menaces qu’ils représentaient, l’Otan aurait dû se dissoudre. Les vrais buts de l’Otan, instrument géostratégique de Washington, apparurent alors : non pas tant la défense de l’Europe que l’encerclement et l’endiguement de la Russie et le recul vers l’Est de sa sphère d’influence. Contrairement à ce qu’avait promis aux Russes Helmut Kohl, au nom de l’Occident, d’anciens pays de la zone ”socialiste” entrèrent dans l’UE (erreur économique de l’élargissement à tout le monde) et surtout dans l’Otan, ce qui apparut comme une provocation.

Seconde provocation dont les Russes se souviennent : la guerre de Yougoslavie menée par l’Otan (sans que l’Onu eût voix au chapitre) qui démembra la Yougoslavie, arracha le Kosovo à la Serbie, permit le bombardement de Belgrade. Puis ce furent l’affaire du ”bouclier antimissile” américain installé en Europe centrale, et les révolutions ”orange” en Ukraine et ”rose” en Géorgie, financées et pilotées par Washington, toujours pour grignoter la sphère géopolitique russe et ravaler la Russie post soviétique au rang de puissance régionale moyenne. Les mains tendues de Gorbatchev (la « Maison commune ») et de Poutine (la « Grande Europe ») furent repoussées avec mépris. En effet, le cauchemar de l’administration américaine est une union euro-russe, économique et militaire, de l’Atlantique au Pacifique, et la dissolution de l’Otan qui s’ensuivrait. Serviles, les chancelleries européennes ont suivi, abdiquant toute indépendance, piétinant leurs propres intérêts, la France reniant sa tradition gaullienne. 

On comprend, dans ces conditions, que le Kremlin, surtout depuis le principat de Poutine, s’estime être l’agressé. Jusqu’à présent, jamais les Russes n’avaient réagi à ces provocations, faisant profil bas. Jamais la Russie n’avait menacé l’Ouest ni tenté d’y pousser ses pions. L’Occident, piloté par Washington, a pratiqué le deux poids, deux mesures et la diplomatie à la tête du client.

Sans réfléchir, l’UE s’est alignée, comme toujours, sur les Etats-Unis, sans comprendre que son intérêt est l’alliance continentale russe et non pas l’alliance américaine de soumission. Si les vrais gaullistes étaient toujours au pouvoir en France, ils auraient fait une politique rigoureusement inverse. Le but, logique, de Washington est de casser tout renouveau de puissance russe et d’empêcher à tout prix un axe euro-russe. Donc, de réveiller la guerre froide.

Le but constant des Américains, que suivent les Européens serviles : empêcher la Russie de redevenir impériale, comme du temps des Tzars et de l’URSS, et la contenir dans un rôle de station-service, style super-Arabie du Nord. Il est logique que tout président américain, qu’il soit démocrate ou républicain, suive cette politique, qui est la logique même du tropisme thalassocratique (1).  Les USA sont peut-être maladroits dans la tactique mais remarquablement constants dans leur stratégie mondiale, depuis Wilson.

Le seul point où la Russie paraît avoir tort concerne l’irrespect du ”Mémorandum de Budapest”. Elle le signa en 1994 avec les USA et la Grande-Bretagne pour garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine contre l’abandon par cette dernière de l‘arsenal nucléaire hérité de l’URSS. Mais les raisons de cet abandon sont parfaitement compréhensibles d’un point de vue de russe puisque l’Occident n’a pas respecté sa parole.

Les craintes d’une menace militaire russe de la part des anciens pays du glacis soviétique, notamment les pays baltes où résident des minorités russophones et de la Pologne membres de l’UE, sont parfaitement infondées et surjouées.

On se scandalise que Poutine veuille rétablir la puissance et le prestige de la Russie en restaurant son influence dans l’ancien espace soviétique, de manière ”impériale”, en faisant obstacle à toute avancée de l’Otan et de l’UE dans ses marches géopolitique de l’Est. Mais enfin, cette visée est parfaitement légitime et correspond à l’histoire russe. Les Etats-Unis, eux, ne se gênent pas pour essayer d’établir leur ”empire” sur l’Amérique latine et une partie du Moyen-Orient, au prix d’interventions militaires brutales ou de déstabilisations. Deux poids deux mesures.

Ce n’est nullement la Russie de Poutine qui voulait la relance de la guerre froide : il s’agit d’une stratégie élaborée à Washington dès l’an 2000 lorsque Poutine a pris la succession de l’impotent Eltsine. Les Américains, au moins, défendent leurs intérêts de puissance. Alors que les Européens ont abandonné toute realpolitik au profit de lubies idéologiques, humanitaro-pacifistes.  Les Européens, aveuglés, dans le déni de leur déclin, se laissent abuser par une pseudo menace russe, alors que la véritable menace vient du Sud. Il n’est pas besoin de faire un dessin. 

Le rattachement légitime de la Crimée

La Crimée est russe depuis le XVIIIe siècle et la manière dont elle fut cédée à l’Ukraine par l’URSS de Kroutchtchev en 1954 contrevient au droit des peuples et n’a pas de valeur. Concernant le président ukrainien pro-russe, Ianoukovitch, certes un satrape – mais pas plus, voire moins, que des dizaines de dirigeants dans le monde courtisés par l’Occident – il fut élu régulièrement et il a été renversé illégalement. Issu d’émeutes et de la rue, le nouveau gouvernement provisoire ukrainien est illégitime. La décision prise en février par le nouveau pouvoir de Kiev de priver les russophones de l’officialité de leur langue fut non seulement une provocation irresponsable mais une mesure répressive violant toutes les règles de la démocratie. Les dirigeants occidentaux, partiaux, ne s’en sont pas émus. Cette mesure illégale a d’ailleurs été l’amorce des événements actuels.     

Contrairement à la propagande, l’armée russe n’a jamais envahi la Crimée. La présence des forces russes à Sébastopol était conforme aux traités internationaux. Certes, des milices pro-russes ont désarmé (pacifiquement) les forces ukrainiennes, mais nul ne peut contester la validité du référendum populaire de rattachement de la Crimée à la Russie. Poutine n’a rien manipulé du tout, il a saisi la balle au bond. C’est au contraire l’Occident qui a jeté de l’huile sur le feu en attisant une confrontation manichéenne entre une Russie impérialiste et agressive et une pauvre Ukraine victime. Tout cela dans le but de réveiller la guerre froide, afin d’affaiblir une Russie dont le retour de puissance offusque Washington et l’Otan.

Ce n’est pas la Russie de Poutine qui a décidé d’annexer illégalement la Crimée, c’est la Crimée qui a décidé, à la faveur d’une réaction ukrainienne russophobe attisée par l’Occident, de rejoindre sa mère-patrie, la Russie. De plus, en aucun cas les minorités ukrainiennes ou tatars de Crimée n’ont été menacées. Elles seront parfaitement protégées, y compris dans leurs droits linguistiques, par les autorités russes. Ce sont au contraire les russophones d’Ukraine qui prennent peur. 

En soutenant le coup d’État de Kiev, les démocraties occidentales (et avec elles l’inconstant BHL) ont passé par pertes et profit le fait que le gouvernement autoproclamé est en partie constitué de membres de Svoboda, un parti néo-nazi. Ce qui conforte parfaitement la prétendue ”propagande” russe. Oleg Tiahnybok, le président de ce parti, adepte sur les tribunes de quenelles en position haute, c’est-à-dire de saluts hitlériens, avait déclaré l’urgence de « purger l’Ukraine de 400.000 juifs ».

Le principe de l’intangibilité des frontières européennes qui, en 1992, après l’indépendance de l’Ukraine, avait interdit à la Russie de demander le retour de la Crimée en son sein, a été violé par l’Occident après la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo arraché à la Serbie malgré l’opposition de Moscou, mais aussi de l’Espagne et de la Grèce. Ce qui a donné une bonne raison à Poutine d’annexer sans un seul coup de feu la Crimée, après un référendum incontestable.

D’autre part, la récupération, sans usage de la force, de la base navale absolument vitale de Sébastopol était parfaitement compréhensible : la menace de la résiliation du bail par les autorités ukrainiennes et la possibilité très sérieuse de voir cette base enclavée et donc neutralisée dans un pays risquant d’être inféodé à l’Otan étaient inacceptables pour les Russes. 

Moscou a raison de refuser de négocier avec  un gouvernement provisoire autoproclamé, russophobe, qui a fait voter une loi inique retirant au russe son statut de langue officielle dans les régions russophones. Le droit international est une matière encore plus complexe que le droit pénal. Dans cette affaire, s’il n’a pas été entièrement respecté par la Russie, il l’a été moins encore par l’Occident qui, depuis l’invasion de l’Irak, n’a pas de leçons à donner.

En annexant la Crimée, la Russie a-t-elle perdu l’Ukraine ? C’est le leitmotiv constant des commentateurs occidentaux. Rien n’est moins sûr. L’Ukraine dépend économiquement et financièrement de la Russie bien plus que de l’Occident. L’industrie ukrainienne, par exemple, fournit largement l’armée russe. Le marché russe est indispensable à l’industrie ukrainienne. Sans l’aide financière russe, l’Ukraine ne peut pas s’en sortir. Les Occidentaux se contentent de promesses de prêts alors que Moscou a déjà prêté 3 milliards de dollars et les banques ukrainiennes ont été abondées de 20 milliards.

Faire miroiter à l’Ukraine la possibilité d’entrer dans l’UE – ce qui est une aberration économique – a été l’amorce de la crise. Il s’agissait d’une provocation à l’égard de la Russie, qui souhaitait depuis 1991 (avec l’accord des Occidentaux) maintenir ce pays frère dans la CEI-Communauté des États indépendants, bloc économique autour de la Russie.

En signant le 21 mars l’accord (économiquement irréalisable) d’association de l’Ukraine à l’UE avec le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, document que l’ex-président Ianoukovitch avait renoncé à signer le 21 novembre sous la pression russe, les Vingt-Huit ont commis un geste délibéré d’hostilité récidivée envers la Russie.  Les réactions de cette derrière sont d’ailleurs assez modérées.

Le salaire minimum en Ukraine est inférieur de 30% à celui des Chinois. Faire entrer l’Ukraine dans l’UE, comme la Géorgie, après des accords bidons d’association et de libre-échange avec Bruxelles, assortis de  promesses de prêts de la part d’une UE déjà financièrement exsangue, relève du mensonge diplomatique. L’intérêt de l’Ukraine est l’alliance économique avec la Russie.

Des sanctions économiques inappropriées 

Les Européens, en suivant les Américains dans des sanctions économiques absurdes, inefficaces, insultantes et ridicules contre la Russie, se tirent une balle dans le pied et nuisent à leurs intérêts. La Russie est le troisième partenaire économique de l’Europe. Les Allemands ont un besoin vital du gaz russe et les Britanniques des investissements russes dans la City. Le piètre chef de la diplomatie française, M. Fabius (qui avait voté contre Maastricht, donc contre l’élargissement inconsidéré de l’UE et qui maintenant veut y arrimer l’Ukraine !), est en train de torpiller le renouveau des relations franco-russes, au nom d’une conception pervertie de la ”démocratie” et par obéissance à ses maîtres. Les socialistes français – qui critiquaient le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan – s’alignent servilement sur la position de Washington et de Bruxelles (même entité) au mépris de l’indépendance nationale et des intérêts de l’Europe, entendue dans son vrai sens.        

À moyen terme, les sanctions économiques contre la Russie vont nuire à cette dernière : baisse des investissements en Russie, recherche d’autres fournisseurs de gaz et de pétrole, déstabilisation monétaire et financière. D’autant plus que la Russie a un besoin vital d’investisseurs étrangers car son tissu économique, hors industrie primaire d’hydrocarbures, est très insuffisant, surtout dans les nouvelles technologies. Néanmoins, les Occidentaux et notamment les Européens commettent deux lourdes erreurs : dépendants à 25% du gaz russe, ils s’exposent à une crise très grave d’approvisionnement ; d’autre part, les sanctions vont pousser les Russes à privilégier les investisseurs et exportateurs chinois au détriment des entreprises européennes. La Chine se frotte les mains. L’Empire du Milieu reste neutre, réarme et  compte les points.

Mais Washington  est un joueur de poker un peu nerveux et trop pressé. Car l’administration américaine a laissé voir son jeu le 26 mars lorsque Mr. Obama a déclaré aux dirigeants  agenouillés de l’Union européenne que les USA offraient leur gaz de schiste à la place du gaz russe (une source d’énergie que la France frileuse refuse d’exploiter sur son sol !), en poussant les licences d’exportation ; ce qui a pour but de faire signer aux Européens les accords de libre-échange unilatéraux et inégaux USA-UE. Le jeu de Washington est assez clair, sans vouloir sombrer dans la théorie du complot, et banalement machiavélien : créer une crise entre l’Europe et la Russie, les découpler ; 2) affaiblir les liens économiques euro-russes au profit d’exportations américaines sans contreparties.

Pour la France, ces sanctions sont très ennuyeuses : elles risquent de remettre en cause le marché de fournitures de navires de guerre porte-hélicoptères BPC à la marine russe. Ce qui va parfaitement dans le sens des intérêts de Washington, furieux de voir la France – pays de l’Otan – entamer une large coopération militaire avec la Russie, ce qui est complètement contraire au logiciel géostratégique américain. 

La nouvelle russophobie 

Mais une des raisons de la russophobie qui s’est emparée d’une partie des élites occidentales est que le régime russe ”poutinien” ne respecterait pas la démocratie et les valeurs humanistes. Ce syndrome idéologique fait bien rire les géostratèges cyniques de l’Administration américaine. L’hypocrisie est totale : on ne pousse pas ces cris de vierges effarouchées quand on reçoit en grande pompe le président chinois ou quand on traite avec les monarchies arabes despotiques. Notre clergé droit-de-l’hommiste se scandalise de l’interdiction de la Gay Pride ou de la propagande homo dans les écoles russes mais fait peu de cas de la peine de mort réservée aux homos dans maints régimes islamiques ”amis”.  

On rabâche avec une exagération ridicule que ” Poutine se comporte comme un despote du XVIIIe siècle ”, qu’il musèle les médias, que la Russie n’est pas un État de droit, etc. On a même comparé les récents événements à l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968 et à la politique hitlérienne en 1938-39. Pourtant, le régime russe et sa politique  sont largement plébiscités par la population ; ce qui n’est pas le cas pour les dirigeants français, imbus de leur suffisance morale. Mais, vous comprenez, ce n’est pas de la ”démocratie”, c’est du populisme. C‘est-à-dire du néo-fascisme, n’est-ce pas ? En France, la démocratie, ce n’est pas l’opinion du peuple mais celle des élites éclairées, ”républicaines”.

Poutine exaspère l’hyperclasse intellectuelle, politicienne et médiatique, parce qu’il défend des valeurs identitaires, parce qu’il traite de décadentes les sociétés européennes, parce qu’il adopte les positions de la révolution conservatrice.  Parce qu’il veut redonner son rang à son pays. Péché capital.  Bien sûr, la Russie n’est pas le paradis terrestre (le sommes-nous ?) mais la présenter comme une dictature dirigée par un nouveau Néron qui a tort sur tous les dossiers relève de la désinformation la plus inconséquente.   

 Notes:

(1) Contrairement à l’idée véhiculée par tous les journalistes, le Président des USA  ne ”dirige” pas, comme peut le faire par exemple le PR français. Il est plutôt le porte-parole des forces qui l’ont élu et surtout le jouet, en politique extérieure principalement, des influences croisées de la CIA, du State Department et du Pentagone, qui sont les gardiens du temple (cf mon essai Le Nouvel impérialisme américain, Éd. de l’Aencre). On l’a bien vu avec Bush junior : isolationniste avant d’être élu, les néoconservateurs et le Pentagone l’ont forcé à retourner sa veste et à se lancer dans les campagnes militaires que l’on sait. De même, Obama, qui se désintéressait de la question russe et voulait un apaisement, a été forcé de se réaligner sur la position anti-russe. Une position qui est d’ailleurs de plus en plus critiquée par beaucoup d’analystes américains, pour qui la russophobie est une impasse dramatique. Mais c’est un autre débat.    

L'atlantisme est un piège!...

L'atlantisme est un piège!...

par Bertrand Renouvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à l'atlantisme et à ses œuvres...

Obama Europe.jpg

L'atlantisme est un piège

Les manifestants de Kiev qui brandissaient des drapeaux bleus ont obtenu ce qu’ils voulaient : la signature du volet politique de l’accord d’association entre l’Union européenne et le pouvoir né de l’insurrection. Ils feraient bien de lire ce texte et de le mettre en relation avec les conditions posées par le Fonds monétaire international au début des discussions sur le prêt à l’Ukraine.

Il va presque sans dire que l’accord signé le 21 mars détruit définitivement l’illusion d’une intégration de l’Ukraine dans l’Union. En attendant la signature du volet économique qui devrait avoir lieu après l’élection présidentielle du 25 mai, les Ukrainiens noteront qu’ils sont désormais soumis aux principes de l’économie de libre marché (titre I, article 3) et qu’ils sont engagés dans une coopération impliquant des contacts militaires (titre II, article 5) avec des pays qui sont membres de l’Otan. Il s’agit donc d’un accord d’association européo-atlantique, qui réjouit les plus occidentalistes des Ukrainiens, soucieux de trouver assistance et protection contre le voisin russe. Leur joie sera de courte durée. Ils ont déjà constaté que l’Occident n’a pas empêché le rattachement de la Crimée à la Russie et ils auraient déjà dû s’apercevoir que l’économie de marché est celle du renard libre dans le poulailler libre. Pourquoi ?

Parce que le FMI exige, comme d’habitude, les « réformes » qui entraînent l’appauvrissement et le pillage des pays qui les acceptent : privatisations, annulation des subventions, augmentation des taxes, augmentation de l’âge de la retraite, augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité,  réduction de la protection sociale et des dépenses d’éducation… Choisi par les Etats-Unis et soutenu par Bruxelles, Arseni Yatseniouk, qui fait fonction de Premier ministre, a déjà engagé un programme de restrictions budgétaires pour prouver sa pleine et entière collaboration à cette sauvagerie programmée.

L’Ukraine est dans la mâchoire du piège atlantiste. La France aussi.

A Kiev, l’accord d’association et le prêt de 15 milliards de dollars constituent l’appât. A Paris, il se présente sous la forme du Pacte transatlantique sur le commerce et l’investissement (PTCI). Avec d’autres peuples européens, nous sommes confrontés à la même idéologie libre-échangiste assortie de la même promesse d’avenir radieux par les progrès de la concurrence sur le marché dérégulé. En France et dans d’autres pays, nous constatons que le gouvernement des Etats-Unis est le maître de la manœuvre commerciale et financière comme il est, avec l’Otan, le maître de la manœuvre militaire. La solidarité avec les Ukrainiens insurgés n’est pas plus gratuite que le partenariat transatlantique : il s’agit d’assurer la domination américaine sur un territoire européen aussi étendu que possible afin qu’un bloc atlantique puisse être opposé à la Chine – par ailleurs bordée par le Partenariat transpacifique.

Il ne s’agit pas d’un complot machiavélique mais d’une logique de puissance qui s’est réaffirmée après l’effondrement de l’Union soviétique. Au mépris de la promesse faite par James Baker à Mikhaïl Gorbatchev, l’Otan s’est étendue à l’Est, puis l’influence américaine s’est renforcée dans les Balkans, la France, divine surprise, est revenue dans le commandement militaire intégré et il a paru possible de rejeter la Russie encore plus loin vers l’Est par une révolution en Ukraine en attendant de faire la même opération en Biélorussie. Le Partenariat transatlantique ferait quant à lui l’affaire des multinationales américaines dans des secteurs-clés et permettrait à l’Allemagne de réorienter son approvisionnement énergétique. Alors que la France a tout à redouter d’un accord qui mettrait en péril ses secteurs les mieux protégés, François Hollande a souhaité une conclusion rapide des négociations pour éviter « une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». Cela signifie que, comme le retour dans l’Otan sous Nicolas Sarkozy, le PTCI doit être adopté sans débat public, à l’insu des peuples qu’on espère berner par la promesse d’un « plus de croissance ».

Face au déni de démocratie, face au piège atlantiste, nous développerons, avec nos amis, le projet salutaire d’une confédération européenne des Etats nationaux de l’ensemble du continent. L’avenir de l’Europe ne doit plus s’écrire à Washington.

Bertrand Renouvin (Blog de Bertrand Renouvin, 25 mars 2014)

EU: Сolossus with Feet of Clay

limites_elargissement.jpg

EU: Сolossus with Feet of Clay

Pyotr ISKENDEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Ten years ago, on March 29, 2004, the EU took a hasty decision on enlargement adding simultaneously ten more new members: Poland, Hungary, the Czech Republic, Slovakia, Slovenia, Lithuania, Latvia, Estonia, Cyprus and Malta. As a result, the European Union became an all-European organization instead of being an economic community. It gave rise to new problems and contradictions. 

The process of enlargement, unparalleled in EU’s history, lasted more than a year. The agreement on new states membership was signed on April 16, 2003 by EU members and ten candidates. It was to be followed by a period of ironing out details left unsolved even after the would-be members «swallowed» 300 directives and 100000 pages of pre-accession instructions. For instance, Hungary threatened to respond in kind in case it would be affected by work force restrictions. It referred to the principle of reciprocity stated in the accession agreement. The remaining difficulties had to be speedily ironed out at a number of high-level meetings held before the summit of March 25-26, 2004. 

Then the EU had to grapple with problems related to Cyprus. Brussels was frustrated over the results of referendum on «United Cyprus» that took place on April 24, 2004. The Cypriot Turks gave wide support of around 65% to the plan of then UN Secretary General Kofi Annan. 75% Greek Cypriots were against. They believed the concessions to the Turkish community went too far. But there was nothing to do about it. The EU kept in force its previous decision to make the Greek part of the island a de facto EU member while leaving the Turkish community out. 

On May 1, 2004, the ratified accession treaty finally entered into force. That day the EU heads of states and governments, including those of new members, gathered in Dublin (Ireland chaired the European Union at the time) to mark the event. 

At first the enlargement was to include Bulgaria and Romania. But the European Commission finally decided the states were not ready to join at the time. They acceded later on January 1, 2007. The postponement impacted the relationship with Brussels afterwards. The two states are still treated as outsiders. For instance, they have not been allowed to join the Schengen agreement as yet. In their turn, Bulgarians and Romanians complain about the double standards often adopted by the European Union. Romanian Foreign Minister Titus Corlatean, said in an interview for Die Welt that 7 years after joining the EU, Romanians still do not feel equal to other European citizens and it creates a state of frustration. «Romania's EU accession occurred 10 years ago and certainly there are many issues to be resolved. Meanwhile it is painful that the EU applies double standards and my country is subject to a special control mechanism», the diplomat said in an interview with the daily Die Welt. 

According to Madiafax report, «Romania often plays a role in the national election campaigns of other countries, where clichés are delivered that are extremely offensive to us. This creates frustration and makes many Romanians not feel equal to other European citizens»the Foreign Minister said while on a work visit in Germany.

The gist of the problem is extreme politicization of the European Union’s enlargement strategy. Politics, not economics, define the final decisions. As a result, the issues of social and economic inequality and political contradictions have to be solved after the countries have become members, not before. 

New EU members claim to be the victims of unfair treatment by Brussels bureaucracy while West European states have their own grievances and psychological complexes. Günter Verheugen, a German politician, who served as European Commissioner for Enlargement from 1999 to 2004, said the founding states see enlargement as a threat. And he admits that, once started, the process of enlargement cannot be stopped or delayed. At that, some states headed by France argued that the expansion should not run ahead of the integration processes inside the European Union. According to statistics, the mass enlargement had ambiguous results. Some states have displayed good dynamics in recent years. On the one hand, the GDP of the Czech Republic grew in 2005-2012 totally by 21, 4 %, in the same period the Slovakia’s GDP grew by 35, 6% and the figure was 33, 6% for Poland. In case of Baltic States - Estonia, Latvia and Lithuania - the average total growth index was 19-24%. 

On the other hand, the increase was mainly achieved during the first years of membership. Then it abruptly slowed down or even showed minus results. The «United Europe» failed to become a factor of stabilization for new comers. The close integration within the framework of Eurozone also failed. In 2005-2012 the total EU GDP grew by 8% in comparison with only 6,7 % in case of Eurozone. No surprise the sentiments of euroscepticism have significantly spread around in Central and Eastern Europe, including the attitude towards adopting the single European currency. Besides, the internal contradictions have been exacerbating along the North-South and West-East lines. The Ukraine’s becoming a failed state is a result of the EU’s policy of expansion further into Eurasia with the help of Eastern Partnership program… 

Peter S. Rashish, Senior Trade Advisor at Transnational Strategy Group LLC and a member of the Advisory Board of the American Security Project, said, «Considering the overwhelming geo-economics imperative of getting TTIP done, is there a risk that it could fail? Yes, if both the U.S. and the EU fall victim to what Freud called the «narcissism of minor differences» and take their eyes off the big picture for too long. While the U.S. and the EU have their legitimate differences on a number of trade, investment and regulatory matters, what divides the two sides of the Atlantic is minor compared to what unites their joint interests».

But in case of Eastern Europe the differences are hardly seen as minor. While becoming members they longed for concrete economic benefits. The hopes have been frustrated so far. 

mardi, 01 avril 2014

President Xi calls on China, Germany to build Silk Road economic belt

President Xi calls on China, Germany to build Silk Road economic belt

(Xinhua) - Ex: http://www.chinadaily.com

 

President Xi calls on China, Germany to build Silk Road economic belt
 
Chinese President Xi Jinping (center) visits Port of Duisburg of Germany March 29, 2014. [Photo/Xinhua]

 

DUSSELDORF, Germany - Chinese President Xi Jinping Saturday called on China and Germany to work together to build the Silk Road economic belt.

Xi made the remarks during a visit to Port of Duisburg, the world's biggest inland harbor and a transport and logistics hub of Europe.

 

 

 

 

The Chinese leader expressed the hope that Port of Duisburg will play a bigger role in the China-Germany and China-Europe cooperation.

Xi witnessed the arrival of a cargo train at the railway station in Duisburg from the southwestern Chinese city of Chongqing. The train had travelled all the distance along the Chongqing-Xinjiang-Europe international railway.

The Chinese president, accompanied by Vice German Chancellor and Minister of Economics and Energy Sigmar Gabriel, was warmly welcomed by Hannelore Kraft, premier of the State of North Rhine-Westphalia, and Soren Link, mayor of the city of Duisburg.

Kraft and Link, in their speeches at the welcome ceremony, said the state and the city will grasp the opportunities that the initiative on the Silk Road economic belt brings to them, and step up the cooperation with China.

Une épine fichée dans le pied de la globalisation

portrait%20paris.jpg

LA RUSSIE DU MAUVAIS COTE DE L'HISTOIRE

Une épine fichée dans le pied de la globalisation

Fabrice Fassio*
Ex: http://metamag.fr

Dirigeants, hommes d'affaires et chefs des médias occidentaux s'interrogent avec inquiétude sur la voie que suit la Russie contemporaine. Le Président des Etats-Unis vient d'ailleurs de l’affirmer : la Russie se trouve du mauvais côté de l'Histoire. Etrange idée selon laquelle l'Histoire aurait des côtés ! Enfin bref, le jugement du Président serait corroboré  par de nombreux faits, dont celui-ci : la Russie chercherait à reconstituer un bloc semblable à l'ancienne Union soviétique, cet empire du Mal qui avait donné tant de fil à retordre à Ronald Reagan. 

L'Occidentalisation

Dans ses oeuvres sociologiques, Alexandre Zinoviev  nomme "occidentalisation" la forme particulière que prend la globalisation dans les pays non occidentaux. Selon l'auteur russe, l'occidentalisation est la  stratégie visant à établir un ordre planétaire (global) conforme aux intérêts du monde occidental (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Australie, etc.)  Sous la conduite des Etats-Unis, explique l'auteur de l'Occidentisme, (Ed Plon, 1995) les pays de l'Ouest aspirent  à établir, dans les autres parties de notre planète, une organisation de la vie semblable à la leur.
                                                                                                                 
Afin d'incorporer le pays ciblé dans la sphère occidentale, il convient d'abord  de l'affaiblir. De nombreuses tactiques, explique l'auteur russe,  sont alors mises en oeuvre : diviser la population en groupes hostiles, l'inciter à envier l'abondance occidentale, soutenir les mouvements d'opposition, fournir une aide financière, séduire l'élite intellectuelle et les couches privilégiées, etc. Ce processus d'occidentalisation ne signifie pas malheur pour tous. Au contraire, certaines catégories de la population du pays en voie d'assimilation - les membres des couches supérieures en particulier-  peuvent trouver leur  compte dans cette "refondation", devenant ainsi un soutien intérieur au  processus d'assimilation. Les tentatives d'occidentalisation d'un pays ne sont pas toujours couronnées de succès (en Iran, par exemple). En revanche, lorsque l'opération réussit, le pays ciblé est  remodelé : les Occidentaux, aidés par  des forces intérieures locales,  mettent en place  un ordre étatique, économique et idéologique, imité du système occidental (capitaliste, occidentiste). Parlementarisme, multipartisme, élections, économie libéralisée, exaltation de l'argent, du sexe et de la violence, sont autant d'exemples d'éléments  imposés au pays  nouvellement inclus dans la sphère d'influence occidentale.           
Il va de soi que l'Occident entreprend le remodelage du pays ciblé dans son intérêt : mettre en place un gouvernement ami, trouver de nombreux débouchés pour ses produits industriels, s'approprier à bon prix des matières premières dont il a un besoin vital, etc.   

L'Occidentalisation appliquée à la Russie
                                                                                                                              
Elaborée par les pays occidentaux pendant la guerre froide, la stratégie d'occidentalisation a été utilisée contre l'Union soviétique qui représentait un réel danger pour l'hégémonie occidentale. Affaiblie par une profonde crise intérieure, l'Union soviétique  des années 1980-1990 s'est révélée incapable de préserver son organisation sociale (le communisme, le soviétisme) qui a été détruite sous la direction d'hommes d'Etat tels que Mikhaïl Gorbatchev ou Boris Eltsine, parrainés par leurs homologues de l'Ouest. 

Le territoire soviétique a éclaté en de nombreuses républiques  en proie à de multiples difficultés : chômage massif, diminution du pouvoir d'achat  des plus pauvres, dilapidation de la propriété d'Etat dans le secteur économique, collusion des milieux du pouvoir et de l'argent, baisse de la natalité, etc. L'Ukraine est  l'une de ces républiques issues de la désagrégation de l'espace soviétique. D'un point de vue sociologique, l’occidentalisation n’est pas un  phénomène monstrueux (anormal) mais, au contraire, un phénomène normal, autrement dit conforme aux règles régissant les rapports entre associations humaines différentes dont les intérêts s’opposent.  Les règles de la morale et du droit  ne s'appliquent pas aux  relations entre groupes humains.                                                      

Une occidentalisation limitée

Au cours des années  1980-1990, la Russie très profondément affaiblie s'est  engagée   sur les rails de l'occidentalisation, se rangeant  ipso facto  du bon côté de l'Histoire. Dans un entretien avec Galia Ackerman (Politique Internationale - La Revue n°92 - ÉTÉ - 2001) réalisé en 2001, Alexandre Zinoviev explique que la marge de manoeuvre  de Vladimir Poutine est bridée par les circonstances et que sa mission consiste à consolider et à rendre acceptable aux yeux du peuple russe le nouveau système économique et social issu du coup d'État gorbatchévien et eltsinien.  Cependant, note le philosophe, l'occidentalisation de la Russie ne signifie pas que tous les traits du soviétisme aient disparu. Dans cet entretien, l'auteur du "Facteur de la Compréhension" (Faktor Ponimania, ouvrage toujours pas publié en France) fait remarquer, par exemple, que l'administration présidentielle a repris les fonction du Comité Central  du PCUS (Parti Communiste d'Union Soviétique) ou bien  que les relations entre  le Kremlin et la Douma ressemblent de plus en plus aux rapports qui existaient entre le Politburo et le Soviet suprême du temps de l'URSS. Dans ce même entretien, le philosophe ajoute que le Parlement est devenu l'instrument docile de l'exécutif. L'occidentalisation de l'organisation étatique de la Russie post-soviétique est donc relative et limitée.

Une reprise en main

La situation de l'organisation étatique de la Russie n'est plus celle qui prévalait dans les toutes premières années de notre siècle. Vladimir Poutine et son équipe ont consolidé le pouvoir de l'Etat central, effectué des réformes et "changé de cap". Réorganisation de l'administration ("la verticale du pouvoir"), renforcement de l'armée et des services de renseignement, surveillance des médias, réhabilitation du secteur militaro-industriel, rapprochement avec la Chine, volonté de former un vaste ensemble eurasiatique, sont autant d'exemples que  les forces influentes  de l'Ouest interprètent comme un rejet de l'occidentalisation.  L'actuelle montée en puissance de la Russie sur la scène internationale est liée à cette reprise en main de l'Etat, opérée par le pouvoir suprême. Comme le note Alexandre Zinoviev dans ses ouvrages sociologiques, l'histoire de la Russie est une histoire de l'Etat. En renforçant les traits de l'ordre étatique  hérités de l'ancienne Union soviétique ou de l'époque tsariste, le pouvoir russe  a pour but de construire un Etat fort, véritable poste de commande de la société tout entière.  Cet Etat en voie de renforcement  porte en lui une tendance "impériale", autrement dit  une tendance à recréer un espace semblable à l'Union soviétique ou à l'empire tsariste.

La prison des peuples

Un événement similaire  s'est déjà produit dans l'histoire russe.  Au cours  de la première guerre mondiale,  l'Etat  tsariste s'est écroulé et les révolutionnaires ont pris le pouvoir. Une question se pose alors : pourquoi les  Bolcheviks  ont-ils reconstruit un empire quelques années après la Révolution d'Octobre alors qu'ils comparaient la Russie impériale - le mot de Vladimir Ilitch Lénine est célèbre - à "une prison des peuples" ?  Alexandre Zinoviev explique que, en dépit des slogans révolutionnaires et des intentions des chefs bolcheviks, le nouveau pouvoir central s'est trouvé contraint de restaurer l'empire, certes sous une forme  nouvelle qui prit le nom d'Union soviétique. La Révolution avait  éliminé la classe des capitalistes, qui avaient investi dans l'industrie, et celle des propriétaires terriens, mais elle avait préservé l'organisation étatique de l'époque tsariste. La tendance à créer une vaste union de peuples soumis à un pouvoir central découlait de l'organisation étatique russe  préservée par la Révolution.  De nos jours, cette tendance  se manifeste de nouveau et continuera de se manifester si le pouvoir suprême, quel que soit son chef, persévère dans sa volonté d'édifier un Etat fort en Russie. Il est possible que cette tendance prenne la forme d'une union eurasiatique ou bien d'une vaste zone d'influence.
.
Aujourd'hui, la reprise en main de l'organisation étatique, la montée en puissance de la Russie, la création d'une zone d'influence,  inquiètent à juste titre les forces supranationales prônant une gouvernance mondiale, ainsi que les puissances occidentales.  La Russie actuelle représente une épine fichée dans le pied de la globalisation, une véritable « empêcheuse » de tourner en rond. En ce sens, le Président des Etats-Unis a raison. Malgré tous les efforts founis par les Occidentaux, la Russie  glisse une nouvelle fois  du  mauvais  côté de l'Histoire, une vingtaine d'années après la chute fracassante  de l'empire du Mal.

*Fabrice Fassio est un spécialiste de l'oeuvre du logicien et sociologue russe : Alexandre Zinoviev. C'est bien volontiers que nous publions l'article qu'il nous a fait parvenir, basé sur les travaux fondamentaux d'Alexandre Zinoviev. 
 

Second tour : punition historique pour le pouvoir socialiste

3776d9fa.jpg

Second tour : punition historique pour le pouvoir socialiste
 
Mais la solution passe par les européennes

Raoul Fougax
http://metamag.fr
 
Les leçons du second tour des municipales confirment celles du premier. Le rejet du président et de son gouvernement,  c’est du jamais vu dans une élection locale devenue nationale. Le vote sanction a été aussi un vote contre le parti socialiste d’Harlem Désir soutenant la politique de l’exécutif.

Copé donne à l’Ump une grande victoire par défaut dont Juppé se présente comme un potentiel récupérateur. Le Fn fait mieux que prévu et confirme une implantation qui le libère du souci des signatures de la présidentielle.

Bon d’accord !  Mais après ?

Nous pensons que la solution de l’honneur serait celle de la dissolution. A un tel niveau d’humiliation et de désaveu on ne remanie pas, on dissout. La dissolution  permettrait au président, en cramant à Matignon pendant plus de deux ans un premier ministre de droite, de se refaire une santé à la Mitterrand.

Il y aura cependant remaniement et inflexion de la politique aux marges pour satisfaire la gauche de la gauche et les écolos. Mais pour le pays ce ne sera pas la solution. La solution consiste en un changement de politique nationale accepté par une Europe refondée. Nous en sommes à un tel point que les européennes apparaissent comme la solution à la soumission de nos gouvernants à des technocrates mondialistes. C’est une vague nationale populiste qui demeure sur le plan électoral la meilleure chance de la France de sortir d’un système mortifère imposé par Bruxelles.

De ces municipales il faut retenir une image  

C’est Fréjus sur BFM TV. Le porte-micro de la chaine est devant la permanence de l’élu du peuple, assiégée par une jeunesse immigrée qui ne peut même pas se féliciter de sa victoire. Le journaliste n’ose rien dire, il est tétanisé mais complice. A ses côtés des arabes- français ou non occupent l’espace physiquement. Ils écoutent, sont menaçants et arrogants dans le plus pur style «  racailles » pour bien s’assurer qu’aucun commentaire ne leur déplaise.

Leur attitude est claire, cette ville serait à eux, peu importe  pour qui les Français ont voté. Ils ne reconnaissent pas la loi de la démocratie mais veulent imposer leur loi de la rue et le font par une intimidation physique qui n’est même pas dénoncée par une presse aussi complaisante politiquement que lâche dans le comportement…. car même ceux qui étaient en studio n’ont rien dit.

C’est cela qu’il faut changer et cela ne passe pas seulement par des changements de maires à droite ou même par quelques villes conquises par le Fn. C’est une reprise en main  de notre destin assumée comme un héritage historique qui passe par  nos patries charnelles, nos villes, nos communes, nos régions mais aussi et surtout par la fin de la domination des partis de l’Europe mondialiste à Bruxelles.

 

lundi, 31 mars 2014

Surveillance : l’État français est-il en guerre contre les Français ?

surveillance-oeil.png

Surveillance: l’État français est-il en guerre contre les Français?

Auteur : Réseau Voltaire

La loi de programmation militaire française étend les pouvoirs des Armées à la « prévention de la criminalité ». Ce faisant, elle abroge, sur le modèle de ce qu’ont fait les États-Unis après le 11 Septembre, la distinction classique entre défense et sécurité intérieure, entre armée et police. Du coup, elle soumet les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère.

L’espionnage massif de ses citoyens par les services secrets d’un pays est aujourd’hui devenu la norme. À la faveur de la « lutte contre le terrorisme », la notion de guerre s’est introduite dans le Code pénal de l’ensemble des pays occidentaux. La dernière loi française de programmation militaire, qui vient d’être promulguée le 19 décembre 2013 [1], s’inscrit dans cette tendance de fusion du droit pénal et du droit de la guerre. Elle illustre une évolution du droit occidental qui, tout en concentrant l’ensemble des pouvoirs aux mains de l’Exécutif, place l’exception à la place de la norme et pose l’anomie comme base de reconstruction d’un nouvel ordre de droit. Cette mutation enregistre la fin d’une organisation, propre à la forme nationale de l’État, basée sur l’articulation de deux systèmes relativement séparés, État de droit à l’intérieur du pays et violence pure à l’extérieur.

Une loi militaire comme « prévention de la criminalité »

La loi de programmation militaire sert habituellement à encadrer les budgets des forces militaires de l’Hexagone. Cette année, elle sort du cadre de la défense pour englober « la lutte contre le crime ». Portant diverses dispositions, concernant à la fois la Défense et la Sécurité nationale, elle comprend un article 20 (l’ancien article 13) qui étend les pouvoirs de surveillance des autorités administratives françaises à « la prévention de la criminalité », fusionnant ainsi droit de la guerre et droit pénal en généralisant la tendance déjà imprimée par la lutte « antiterroriste » à l’ensemble du champ pénal. En visant génériquement la « prévention de la criminalité », ce régime s’appliquera à toutes les infractions. En soumettant les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère, la loi ne sépare plus intérieur et extérieur de la nation et ne distingue plus infraction pénale et gestion de l’hostilité. Ce processus omniprésent n’est pas seulement identifiable à l’intérieur du pays, mais aussi au niveau des conflits internationaux. Les engagements de la France en Libye et en Syrie procèdent à une indifférenciation entre action de guerre et fonction de police. La guerre n’est plus engagée, afin de se défendre ou de procéder à une conquête, mais pour « punir un dictateur ».

Afin de procéder à cette fusion du pénal et du militaire, la loi de programmation évince le pouvoir judiciaire et concentre les pouvoirs aux mains de l’exécutif. Non seulement le troisième pouvoir est totalement contourné, mais le seul dispositif de contrôle a posteriori (Commission de contrôle des écoutes et interceptions) relevant de l’Exécutif ne pourra émettre qu’une « recommandation » au Premier ministre.

La collecte de données porte sur les numéros de téléphone, les adresses IP, ou les listes de contact de correspondants téléphoniques, ainsi que sur les données de géolocalisation en temps réel. Seulement dans ce dernier cas, l’autorisation préalable du Juge des libertés ou de la CNCIS, l’autorité de contrôle relevant du pouvoir exécutif, reste nécessaire.

Ainsi, l’article 20 de la loi donne à l’administration le droit de collecter, en temps réel, sans recours à un juge et même sans autorisation préalable de l’organe administratif de contrôle, des informations sur les utilisateurs de réseaux de communication. Des agents individuellement désignés, relevant des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Économie et du Budget, ainsi que des « chargés de mission », peuvent désormais accéder directement aux données. La loi étend également le droit de regard à toutes informations et aux documents stockés par l’hébergeur et plus seulement aux données techniques.

De plus, les administrations vont pouvoir exiger des données pour des motifs très larges, notamment ceux prévus à l’article 241-2 du Code de la sécurité intérieure, c’est-à-dire concernant « la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées ».

Ainsi, l’article 20, qui entrera en vigueur en janvier 2015, permet la capture en temps réel sur simple demande administrative, sur « sollicitation du réseau », des informations et documents traités dans ceux-ci et non plus seulement les données de connexion des utilisateurs. La collecte directe d’informations se fera, non seulement auprès des fournisseurs d’accès (FAI et opérateurs de télécommunication), mais aussi auprès de tous les hébergeurs et fournisseurs de services en ligne. Aucune disposition ne limite le volume des collectes. Celles-ci pourraient passer par l’installation directe de dispositifs de capture de signaux ou de données chez les opérateurs et les hébergeurs. L’inscription des termes « sollicitation du réseau » signifie que les autorités souhaitent donner un cadre juridique à une interconnexion directe. Cette loi rend également permanents des dispositifs qui n’étaient que temporaires. Si cette loi française peut être comparée aux dispositions du Patriot Act états-unien [2], on doit alors faire référence au Patriot Act Improvement and Reautorisation Act of 2005 [3], promulgué en 2006 et qui rend permanentes les mesures temporaires prises immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001.

Une loi martiale numérique

Le pouvoir exécutif a toujours soutenu que la nouvelle loi ne portait aucunement sur le contenu des messages interceptés, mais uniquement sur les données de connexion. Cette lecture a été démentie par la CNIL qui, à la suite de la promulgation de la loi de programmation militaire, a déploré l’adoption de certaines mesures d’accès aux données personnelles prévues par son article 20. Elle a tout d’abord à nouveau regretté de ne pas avoir été saisie sur cet article lors de l’examen du projet de loi. Elle déplore surtout que « la rédaction définitive du texte et que le recours à la notion très vague d’informations et documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, semblent permettre aux services de renseignement d’avoir accès aux données de contenu, et non pas seulement aux données de connexion ».

L’article, entré en vigueur dès janvier 2014, confie au Premier ministre le soin de conduire l’action du gouvernement en matière de sécurité de l’information, en s’appuyant sur les services de l’ANSSI (Autorité nationale de sécurité des systèmes d’information). Il crée surtout un pouvoir de contre-attaque, aussi étendu que flou, qui autorise l’État à pirater des serveurs ennemis lorsque « le potentiel de guerre ou économique, la sécurité, ou la capacité de survie de la Nation » sont attaqués.

La loi ne définit pas ce qu’est une cybermenace et ne précise pas l’autorité compétente pour déterminer ce qui constitue une atteinte au « potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ». Avec une terminologie aussi large, cette législation pourrait, par exemple, s’attaquer à une manifestation organisée et diffusée a travers les réseaux sociaux.

Quant à l’article 22, il crée une obligation, pour les FAI, hébergeurs et autres opérateurs dont les infrastructures sont considérées d’importance vitale pour le pays, de mettre en place à leurs frais des outils de « détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes d’information ». Ces outils étant exploités par des tiers certifiés ou par les services de l’État lui-même, la loi autorise, dans les faits, le pouvoir exécutif à installer des sondes qu’il contrôle directement ou indirectement.

L’article 23 renforce l’insécurité juridique pour les auteurs ou vendeurs de logiciels qui pourraient permettre l’interception de données. Jusqu’à présent, l’article 226-3 du Code pénal interdisait les appareils ou dispositifs « conçus pour » intercepter des correspondances privées ou des données informatiques. Maintenant, seront interdits les dispositifs « de nature à » réaliser de telles infractions. L’intention ne sera plus à rechercher, seul le résultat , même accidentel, pourra compter.

Quant à l’article 23 bis, il donne accès aux fichiers d’abonnés à l’ANSSI, qui pourra obtenir les coordonnées de tout abonné, hébergeur ou éditeur de site Internet « pour les besoins de la prévention des atteintes aux systèmes de traitement automatisé » ou si l’agence estime que son système informatique est ou peut seulement être sujet à des attaques. L’ANSSI pourrait par exemple se faire communiquer les identités de tous les internautes dont les ordinateurs sont vulnérables, et identifier des cibles pour exploiter ces failles pour les propres besoins de la défense nationale.

Grâce à cette loi, les Français sont soumis à des procédures qui relevaient autrefois de la mise sous surveillance d’agents d’une puissance ennemie. Cette dernière législation n’est cependant que la dernière péripétie d’un ensemble de mesures débutant avec la Loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure (LOPSI 1), définitivement adopté le 29 août 2002 [4]. Cette législation permet déjà l’accès à distance de la police aux données conservées par les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet. Quant à la LOPPSI 2 [5], définitivement adoptée le 8 février 2011, elle permet de filtrer progressivement le Net et de légaliser l’introduction de mouchards (chevaux de Troie) au sein des ordinateurs privés.

Notes

[1] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do ;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000028338825&dateTexte=&oldAction=dernierJO&categorieLien=id

[2] http://politechbot.com/docs/usa.act.final.102401.html

[3] H.R. 3199, téléchargeable.

[4] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000780288%C2%A0%C2%BB

[5] La loi dite « LOPPSI 2 », Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, fait suite à « LOPPSI 1 » que Nicolas Sarkozy avait fait adopter en 2002 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Cf. Journal officiel de la République française n°0062 du 15 mars 2011, page 4582.

 

dimanche, 30 mars 2014

Les directives européennes contre les peuples

Marchas_de_la_Dignidad_22M.png

L’ESPAGNE A L’AGONIE

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Il y eut le mensonge des banques à sauver en sollicitant l’Etat, désormais endetté. Il n’y a pas très longtemps, en 2011, la dette publique espagnole atteignait 62% du PIB tandis que les dettes du secteur financier se montaient à 203% du PIB (le triple). La quasi faillite de la banque Bankia est causée, là-bas comme ici, par des montages financiers véreux. Pourquoi l’Etat aurait-il dû intervenir ? Un défaut de paiement de cette banque lui aurait-il posé un problème ? Il faut sans cesse le répéter. Depuis 2007, le scénario est toujours le même. Dans ce conte à dormir debout, les pouvoirs publics se mettent systématiquement au service des banques privées et financent leur sauvetage par l’emprunt public.
 
La crise est aggravée par la fuite des capitaux

Le secteur immobilier, en détresse comme tous les autres, pèse sur les bilans bancaires, d’autant plus que les capitaux fuient. Plus les gouvernements demanderont d’argent à Bruxelles, plus il y aura de capitaux à faire sortir. Depuis 2012, on sait que le total des créances douteuses des banques espagnoles se chiffre en milliard à trois chiffres… Cela ne sert à rien de s’entêter. Il faut réorganiser les banques. L’Etat prend le contrôle de leurs actions, étudie leurs manigances pour sanctionner les responsables alors qu’en même temps il transfère les clients et leurs comptes à de nouvelles institutions reposant sur les principes de la mutualité et de la coopérative.
 
La destruction du politique, là-bas comme ici
 
Le pouvoir politique s’identifie chaque jour, de plus à plus à une association de malfaiteurs. Il y eut Rodriguez Zapatero après José Maria Aznar et maintenant voilà le tour du pitoyable Mariano Ra(ba)joy. Aznar avait couvert les attentats de Madrid (11 mars 2004) en affirmant que les auteurs étaient des basques. A l’époque, quelques journalistes honnêtes avaient exploré au moins quatre autres pistes, portant sur des services secrets qui auraient monté l’opération sous faux drapeaux. Le site du réseau Voltaire avait soutenu l’hypothèse que l’attentat provenait des services secrets partisans de la « guerre au terrorisme ».
 
Depuis lors, la situation politique va de mal en pis. Tous les gouvernants, après quelques mois, tombent dans le discrédit. La population ne veut plus d’aucun parti politique, suivant en cela le processus qui débuta en Grèce et qui touche maintenant tous les pays. On se trouve face à des tensions sociales que la fonction politique, chargée normalement d’organiser la négociation entre groupes ne veut plus résoudre puisque les deux partis qui se succèdent sont composés des mêmes politiciens sans idées. Mariano Rajoy est obsédé, lui aussi, par les plans d’austérité, en fait la ruine de son peuple, avec l’élimination des dépenses publiques, comme l’avait été Zapatero. On fait cela partout en Europe, tant en Grèce qu’en Espagne, en Italie comme en France suivant en cela les directives de la Commission Européenne.
 
La botte de fer des armées d’occupation

Le gouvernement espagnol a accepté que les bases de Rota (Cádiz) et Morón de la Frontera (Seville) soient renforcées. A Rota sera installé un centre naval du bouclier antimissiles de l’OTAN pendant que Morón recevra un corps expéditionnaire de Marines (850 marines) avec toute sa logistique, puisque Obama a affirmé que Móron serait le lieu à partir duquel les USA pourraient entreprendre des opérations en Afrique. A Rota, est déjà arrivé - selon le site elespiadigital.com - le Donald Cook, puis viendra le Ross et, en 2015, le Carney et le Porter. Ces quatre bateaux maintiendront 5.000 personnels (Militaires, civils et familles) en permanence.
 
Dans l’immédiat, il en résulte des charges supplémentaires pour l’Etat espagnol qui paie toute la structure de surveillance et de protection de ces bases, et dont les services de renseignement ainsi que les données sur sa population vont passer entre les mains de l’OTAN et des Etats-Unis. Comment alors créer un axe de civilisation Paris-Berlin-Moscou lorsque des armées étrangères installent des bases de missiles dirigés principalement contre la Russie ?

Un espoir : la volonté des peuples

Les responsables politiques espagnols ne sont plus capables d’une pensée lucide. Ils incarnent parfaitement le niveau moyen du monde politique européen. Ce samedi 22 mars, le peuple espagnol a convergé vers Madrid et protesté contre cette situation politique. Chacun espère que les responsables seront bientôt empêchés de nuire.

EU Sanctions Against Russia to Cripple European Economy

Euro MP Pino Arlacchi

The EU sanctions against Russia would cripple the European economy instead, Euro MP Pino Arlacchi. “The position of the European Union should be different from the US position. Europe should not insist on the extension of sanctions. These sanctions are unwise. In fact, they are directed against us,” he said.

Arlacchi believes that the European Union would not be pushing the sanctions further. “Europe has every reason to cooperate with the Russian Federation, there is no obstacle for this,” he said, adding that the US has a completely different position.

“The US wants to become a global government, and any country that does not agree with this, becomes their enemy. The relations between Russia and the US are likely to stay tensed,” the Euro MP said.

The Ukrainian crisis was provoked by the EU interference with the internal affairs of the country, Euro MP Pino Arlacchi said.

“The EU supported the rebellion in Ukraine, without taking into account that Ukraine is a complicated country,” he said. Most of Ukraine is pro-Russian and even speaks Russian language, Arlacchi noted.

“We have supported a mild revolution… But we did not take into account the presence of the fascist elements in the new government. Five ministers have ties with the neo-Nazi ideology in their biographies. Bashfully we avert our eyes from seeing what is happening,” the politician confessed.

The US President Barak Obama has decided to visit Amsterdam, Haag, Brussels, Vatican, Rome and the Saudi Arabia. During his visits, Obama is to discuss Ukrainian issue with the countries’ officials. The US has to fulfill its plan, aimed at separation of Ukraine from Russia. After the Crimea decided to integrate with Russia, the plan took a different option from what the US had primarily expected. Some experts think that Obama will “accidentally” come to Kiev in order to support the legitimacy of the current Ukrainian government.

Current speech of the White House and the Department of State assume that there would be a lot of anti-Russian rhetoric during Obama’s visits. On March 26, Obama is to deliver a geopolitical speech, which is likely to be anti-Russian, in Brussels. Brussels will hold the EU-US conference and meeting with the Secretary General of NATO. Obama is to participate in the nuclear safety conference in Haag and urgent summit of G7. He is likely to lobby trade sanctions against Russia.

The results of the meeting with the Secretary General of NATO are evident. The meeting with the EU countries is a complicated issue. President Obama will try to persuade the EU to impose sanctions against Russia, but he can hardly do this. European nations don’t want to be an instrument in the hands of the US, paying for this with sanctions against Russia.

It’s hard to imagine that Europe will begin an economic fight against Russia, Natalia Kalinina, the Institute of World Economy and International Relations analyst, says.

“Today’s world economy is interrelated, so any wrong decision can destroy the system. That’s why talks about sanctions won’t end with any actions. In fact, the US is trying to put pressure upon the EU, but the latter will keep its economic relations with Russia.

There would be no Obama’s visits, if the US hadn’t failed to fulfill its “Ukrainian scenario”, European media says. There have been no EU-US conferences under the rule of President Obama. European countries became enraged after they found out that the US National Security Agency had used wiretapping against the EU officials. Obama refused to sign an agreement that would guarantee the disuse of such tools. If there was no conflict in Ukraine, Obama would face a numerous accusations from the part of the EU. The White House hopes that Ukrainian crisis, provoked with the help of the US, will help to overshadow Europeans’ discontent.

“If the Ukrainian crisis hadn’t occurred, President Obama would have held another type of conference with the EU,” Heather Conley, Head of European projects at the Washington Center for strategic and internationals studies, says. Ukrainian issue discussions are to “smooth things over in the EU-US relations, but they won’t help to abandon the problems”.

Nowadays, European media prefers to stick to anti-Russian rhetoric. However, the public opinion is changing. Today, the Independent published an article of Sir Tony Brenton, former British ambassador in Russia. He can hardly be called a “supporter of Russia”. Ex-ambassador proposes to recognize the Crimea’s integration with Russia.

In this article Brenton enumerates all real as well as pretended reasons of Russian complaints against the West – NATO extension to the East, support of Chechen separatists, Russophobe former president of Georgia Mikheil Saakashvili and semi-fascist government in Kiev. He proposes not to threaten Russia with sanctions and isolation, but to resume a dialogue.

Russia is ready for such a dialogue, Vilen Ivanov, councilor of Russian Academy of Sciences, says. The fact that Russia doesn’t response on the US bank sanctions is the proof of this intention.

“The fact that Russia doesn’t impose reciprocal sanctions means that Russian government acts wisely as this step couldn’t ameliorate the international relations. It might also show that Russia regards sanctions seriously.”

Without considering Russian interests and concerns, there would be no Ukrainian crisis settlement, Vilen Ivanov says. The US is better to listen to Brenton’s opinion, because the US rarely listens to such statements from the country’s most devoted partner in Europe.

“Though the West has managed to unite in imposing minor sanctions, it can hardly do the same with major sanctions, which would hit our own economies. Ukraine, even without the Crimea, is so closely connected to Russia that it would never gain prosperity without Moscow”.

“While not imposing reciprocal sanctions against the EU and the US, Russia shows its readiness to begin a dialogue. European ministers, especially Britain’s PM, should come to meet Russia. Western officials should take into account real concerns of Russia about the fact that the West is about to swallow Ukraine.”

Reprinted from The Voice of Russia.

samedi, 29 mars 2014

Allein Deutschland könnte den Krieg verhindern

haende_weg_von_syrien_03.jpg

Ex-Regierungsberater Paul Craig Roberts warnt vor US-geplanten III. Weltkrieg:

Allein Deutschland könnte den Krieg verhindern

Von Karl Müller
Ex: http://www.nrhz.de

Paul Craig Roberts gehört zu den namhaften und engagierten US-amerikanischen Kritikern des US-Kriegskurses der vergangenen mehr als 20 Jahre. Seine Kritik ist pointiert und unübersehbar. Er kennt die Regierungsarbeit in den USA als ehemaliger leitender Beamter in der US-Regierung aus nächster Nähe. Es gibt also keinen Grund, die Überlegungen von Paul Craig Roberts zu übergehen oder abzutun. Seine aktuelle Warnung vor einem US-geplanten Weltkrieg kann niemanden ruhen lassen. Und wenn er am Ende seines Artikels auf Deutschland zu sprechen kommt, dann muss sich auch jeder Deutsche angesprochen fühlen.

Die US-Regierung hat Deutschland seit mehr als 20 Jahren eine Rolle im Streben der USA nach Weltbeherrschung zugewiesen. Es ist richtig, dass sich die damalige US-Regierung unter Führung des Präsidenten George H. W. Bush viel stärker als zum Beispiel die britische oder französische Regierung für den Beitritt der DDR und damit für ein viel mächtigeres Deutschland an der Nahtstelle nach Osteuropa eingesetzt hat. Dass es aber gerade Condoleezza Rice war – Mitarbeiterin im Nationalen Sicherheitsrat bei George H. W. Bush und später dann Sicherheitsberaterin und Aussenministerin bei George W. Bush –, die ein sehr dickes Buch über den US-amerikanischen Beitrag zum mächtigeren Deutschland verfasst hat («Sternstunde der Diplomatie. Die deutsche Einheit und das Ende der Spaltung Europas», in deutscher Sprache 1997 erschienen), ist bezeichnend und ein Hinweis auf die lange Linie der letzten beiden Jahrzehnte.

Es ist eine seit Anfang der 90er Jahre gepflegte deutsche Illusion zu glauben, die US-Regierung hätte sich aus Liebe zu Deutschland und zu den Deutschen für die sogenannte «Wiedervereinigung» eingesetzt. Der tatsächliche Plan war schon damals, das «neue» Deutschland und eine EU unter der Führung dieses neuen Deutschlands als Speerspitze gegen Osteuropa und insbesondere gegen Russland einzusetzen, und das vor allem im Interesse der USA und letztlich auf Kosten Deutschlands und Europas. Wer dies nicht glauben mag, der lese das Kapitel über Russland im 1997 im Original erschienen Buch des US-Regierungsberaters Zbigniew Brzezinski, das den deutschen Titel «Die einzige Weltmacht. Amerikas Strategie der Vorherrschaft» trägt und interessanterweise mit einem Vorwort von Hans-Dierich Genscher versehen ist, also jenes ehemaligen deutschen Aussenministers, der jetzt wieder in die Schlagzeilen geraten ist, weil er «in stiller Diplomatie» seit mehr als 2 Jahren an der Freilassung desjenigen russischen Oligarchen gearbeitet haben soll, der Russlands Erdölreserven an US-amerikanische Konzerne ausverkaufen wollte und auch ansonsten mitnichten ein unbeschriebenes Blatt und keineswegs ein politischer Märtyrer ist, als der er in Deutschland stilisiert werden soll.
 
Dass nun schon seit geraumer Zeit die deutschen medialen Gehässigkeiten gegen Russland eine besonders bösartige Qualität erreicht haben, passt sehr gut zu dem, was Paul Craig Roberts schreibt und zur Rolle, die Deutschland zugedacht ist. Die massive antirussische Hetze in den deutschen Medien und von Seiten eines einflussreichen Teils der deutschen Eliten ist aber auch ein Hinweis darauf, dass es in Deutschland nach wie vor wichtige Gegenstimmen gibt, auch wenn diese sich derzeit nur wenig öffentliches Gehör verschaffen können. Dabei spielen ein Blick auf die Landkarte, wirtschaftliche Interessen aber auch geschichtliche Erfahrungen eine Rolle. Niemand in Deutschland darf vergessen, dass ein gegen Russland aggressives Deutschland beiden Ländern und Völkern unendlich viel Leid zugefügt hat. Im kollektiven Gedächtnis beider Völker wird dies noch verankert sein. Wer kann es verantworten, dass sich Geschichte eines Tages auf eine derart furchtbare Art und Weise wiederholt?
 
Paul Craig Roberts schreibt: «Allein Deutschland könnte die Welt vor Krieg bewahren und gleichzeitig seinen eigenen Interessen dienen.» Er hat Recht damit. Und er schreibt weiter: «Alles, was Deutschland zu tun hat, ist aus EU und Nato austreten. Die Allianz würde zusammenkrachen, und ihr Fall würde Washingtons hegemonistische Absichten ein für allemal beenden.» Auch hier hat er Recht. Aber das ist ein sehr grosser Schritt. Vielleicht würde es für den Augenblick schon reichen, alle «Verbündeten» in EU und Nato eindeutig wissen zu lassen, dass es für eine aggressive Politik gegen Russland hundertprozentig ein deutsches Veto geben wird. Ob das die deutsche Regierung von sich aus zu tun wagt, ist zweifelhaft. Aber wenn die Bürger Deutschlands deutlich machen, dass sie keinen Dritten Weltkrieg wollen; wenn sie deutlich machen, dass sie nur friedlich und für alle Seiten gedeihlich mit ihren nahen und fernen Nachbarn in Europa umgehen wollen; wenn es ein deutsches Crescendo gegen den Krieg und für den Frieden gibt – dann wird sich dem auch eine wankelmütige deutsche Politik nicht entziehen können und die von wem auch immer geführten Medien könnten mit ihrer Hetzkampagne einpacken. (PK)

Mehr Informationen unter  
Karl-Jürgen Müller ist Berufsschullehrer und Mitarbeiter der Redaktion Zeit-Fragen seit fast 20 Jahren, ist aktiv im Arbeitskreis Schule und Bildung in Baden-Württemberg, wohnt als deutscher Staatsbürger mit seiner Frau in der Schweiz.