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jeudi, 17 décembre 2009

Al-Zaïdi: symbole de la résistance anti-américaine

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Al-Zaïdi : un symbole de la résistance anti-américaine

Ex: http://unitepopulaire.org/

 

 

Mardi 8 décembre, le Club 44 recevait un invité de marque : Muntader Al-Zaïdi, journaliste irakien devenu célèbre dans le monde entier pour avoir osé, lors d’une conférence de presse de l’ancien président George Bush en Irak, lancer sur celui-ci une de ses chaussures en signe de protestation. S’en étaient ensuivis plusieurs mois de prison, dont trois d’isolement complet, et de nombreuses tortures, avant sa libération et son départ pour la Suisse, où le journaliste réside pour quelques mois, le temps de mettre sur pied une fondation en faveur des veuves et des orphelins de guerre, l’Al-Zaïdi Foundation.

Après avoir remercié la Suisse de l’avoir accueilli – « La Suisse, nation du monde libre » a-t-il précisé, rappelant que notre pays n’avait pas pris part à la croisade américaine en Orient – Al-Zaïdi a tenté de nous décrire la situation actuelle du peuple en Irak, la terreur qui y règne, l’insécurité permanente, l’écrasement physique et moral des habitants sous la botte de l’occupant. Contenant avec peine son émotion, il a évoqué devant nous les passants écrasés par les hammers et les jeeps de l’armée US, les gamins de sept ans tirés dans la rue à bout portant par les snipers américains, les viols en série, l’inquiétude des parents lorsque leurs enfants sont sur le chemin de l’école, la pénurie de tous les biens de consommation (y compris le pétrole, ce qui est un comble !), la corruption généralisée des partis au pouvoir (plusieurs dizaines de milliards de dollars !), tous sous contrôle de l’envahisseur, l’humiliation quotidienne de tout un peuple sous le joug de l’étranger.

L’engagement d’Al-Zaïdi en faveur de la paix ne date pas d’hier. Journaliste depuis plusieurs années pour la télévision, ses ennuis ont vraiment commencé le jour où il a réalisé un reportage sur le cas d’une femme violée par des GIs. Quelques heures après avoir rendu sa vidéo, il apprend qu’elle sera censurée et il est kidnappé par des agents américains qui le séquestrent plusieurs jours, le frappent et le menacent de mort. Rendu à la liberté, il décide pourtant de ne pas se laisser intimider et continue, tant que faire se peut, de faire son travail d’information avec sérieux, quitte à voir sa sécurité devenir de plus en plus compromise. Puis vient ce fameux jour de l’“attentat” à la chaussure. « Toutes les informations que vous avez pu obtenir sur la situation en Irak, nous explique-t-il, sont les informations que les Américains veuillent que vous receviez. On a fait croire au monde que l’armée US a été accueillie par notre peuple comme une armée de libérateurs, que nous l’avons reçue avec des roses. Si j’ai lancé ma chaussure contre Bush, c’était pour montrer au monde que non, personne ne le recevait avec des roses ici ! » Il précise le sens de ce symbole : « J’ai répondu à leur agression par une chaussure, parce que ce sont des chaussures qui nous écrasent tous les jours, parce que c’est sur leurs chaussures qu’on trouve le sang de nos concitoyens. »

L’Irak d’aujourd’hui, nous rappelle-t-il, c’est plus d’un million de martyrs, plus d’un million de veuves et plus de cinq millions d’orphelins. « En ce 9 décembre, pendant que nous parlons, ont eu lieu plusieurs attentats, plusieurs agressions, une centaine de morts rien que pour ce mardi. » L’Irak occupée, ce sont aussi des destructions matérielles incommensurables, des écoles fermées et un recul historique du niveau général d’instruction de la jeunesse, des dizaines de milliers de prisonniers détenus sans chef d’accusation. Al-Zaïdi a subi le sort de ces prisonniers : on l’a bastonné à coups de barres de fer et de câbles électriques, on l’a forcé à rester dans l’eau glacée en plein mois de janvier, on lui a fissuré le crâne, brisé les dents et le dos – et quant aux autres tortures subies, par pudeur, il préfère ne pas les évoquer devant nous. Aujourd’hui à peu près remis de ses blessures, il est toujours suivi médicalement et avoue, même hors d’Irak, vivre dans une menace permanente – bien qu’il précise qu’en Suisse, il n’a pour le moment rencontré aucun problème. Il ne souhaite toutefois pas demander l’asile politique chez nous : son but, coûte que coûte, est de retourner dans sa patrie pour œuvrer pour la paix et pour mener la lutte contre l’occupant ; il dit être prêt à offrir sa vie pour cette cause. « Il y a deux types de journalistes en Irak : les collaborateurs et les résistants. Je fais partie des seconds. »

S’en est suivie une petite partie de questions-réponses avec le public – j’en retranscris ci-dessous les plus intéressantes :

 

Pensez-vous que l’arrivée au pouvoir de Barak Obama puisse représenter un espoir pour le peuple irakien ?

« Jamais un homme politique n’aura autant parlé de paix sans faire quoi que ce soit dans ce sens. Ceux qui lui ont remis le Prix Nobel de la paix ont fait une grosse erreur ! Entre Bush et Obama, il n’y a pas de rupture, c’est une permanence. Mais il est vrai qu’Obama n’est que le fonctionnaire d’une plus grosse machine et qu’on ne peut pas demander à un simple fonctionnaire d’outrepasser ses fonctions… »

Si les Américains quittent l’Irak, ne risque-t-on pas de voir la guerre civile se radicaliser entre communautés, en l’absence d’ennemi commun ?

« C’est un argument fallacieux qui a été largement propagé par les médias aux ordres. Il n’y a pas de “communautés” en Irak : il y a des sunnites, des chiites, des kurdes, des chrétiens, des gens qui pratiquent des religions différentes mais qui ne se regroupent pas en fonction de leur foi et qui vivent très bien intégrés les uns avec les autres. Les mariages entre les uns et les autres sont monnaie courante et, pour tout dire, on parle rarement de religion au quotidien. Certaines de ces religions ont cohabité sur notre territoire depuis des millénaires, nous n’avons tout de même pas toujours été en guerre ! Ceux qui, aujourd’hui, commettent des attentats et tentent en vain de répandre la guerre civile inter-communautaire ne sont pas des gens du peuple, ce sont des milices fanatisées ; ces dernières sont, directement ou indirectement, encouragées par le pouvoir américain qui souhaite développer le communautarisme pour nous affaiblir. »

Mais auriez-vous pu vous débarrasser de Saddam Hussein sans l’intervention militaire américaine ?

« Je ne répondrai qu’une chose : ce n’est pas parce qu’on a une épine dans l’œil qu’il faut se laisser énucléer. »

Quels seront les projets concrets que va lancer votre fondation ?

« Nous ne souhaitons pas faire du simple humanitaire, nous souhaitons intégrer les victimes de la guerre à ce travail de pacification. Par exemple, nous allons réunir des veuves pour fabriquer des objets et des jouets pour les orphelins d’Irak, et nous les ferons distribuer par des handicapés et des blessés de guerre. Comme le dit le proverbe chinois, nous ne désirons pas donner seulement un poisson à nos frères, nous voulons leur apprendre à pêcher. »

Que pensez-vous du récent vote en Suisse concernant les minarets ?

« Je ne connais pas très bien le paysage politique suisse. Mais je pense que vous devez faire confiance à votre démocratie : le peuple se trompe rarement sur ses intérêts. Votre modèle est exemplaire, je rêve de le voir un jour faire sa place en Irak. Nous sommes pour l’instant gouvernés par des collaborateurs. Peu m’importe que notre chef soit sunnite ou chiite, je ne désire qu’une chose : qu’il soit un nationaliste irakien ! Lorsque le soleil se lèvera enfin à nouveau sur ma patrie, lorsque l’occupant repartira, tous ceux qui se sont agglutinés autour de lui comme de la cire, tous ceux-là fondront car ils ne seront plus rien sans l’occupant. Le salut de mon pays ne viendra pas d’un prince sur un cheval blanc, c’est tout un peuple qui doit se lever ! Et demain, peut-être, la démocratie… »

 

compte rendu : pour Unité Populaire, David L’Epée

vendredi, 30 octobre 2009

Iraq, Afganistan y la doctrina Obama en "el tablero de ajedrez" eurasiatico

Iraq, Afganistán y la doctrina Obama en “el tablero de ajedrez” euroasiático

El teniente coronel Eric Butterbaugh, oficial del Pentágono a cargo de la vocería del Comando Central norteamericano, manifestó que en Iraq, territorio medioriental de 437.072 Km2, permanecen 120 mil soldados estadounidenses, aunque no se enviarán -dijo- los 4 mil previstos que reemplazarían los equivalentes de la Guardia Nacional de EEUU apostados en Bagdad.

Ello significa que en el país medioriental hay, por cada 3,6 kms cuadrados de territorio iraquí, un soldado ocupante de la más agresiva potencia mundial, lo cual es una proporción que pone en duda la legitimidad de cualquier proceso electoral, legislativo o presidencial en un país que aspire a ser reconocido como legal, ocupado por tropas extranjeras.

Sobre esas condiciones muy reales y precisas, el primer ministro iraquí, Nuri al-Maliki se encuentra realizando una visita a Washington para buscar “apoyo político” del gobierno de Barack Obama y así garantizar -ante las diversas fuerzas políticas iraquíes- las mejores condiciones que permitan avalar el reconocimiento legítimo de las próximas elecciones parlamentarias a celebrarse en el 2010, en un país desvastado por la guerra de agresión, desestructurado por los ocupantes norteamericanos y necesitado de apoyo internacional para su reconstrucción.


Se recordará que la tal ‘reconstrucción de Iraq’ nunca pasó de declaraciones altisonantes del dúo Bush-Cheney y que derivó -más que en un hecho positivo para los iraquíes- en el enriquecimiento de empresas privadas del grupo económico estadounidense al cual pertenecen los ex-mandatarios de la Casa Blanca, que se introdujo en Iraq para saquearlo con jugosos contratos firmados “a punta de fusil y de mirillas laser”.

De aquí que ahora el Pentágono haya informado de la cancelación del envío de unos 4 mil soldados estadounidenses y a su vez, haya comunicado que los elementos de su Guardia Nacional estacionados en Bagdad, regresarán a EEUU dentro de cuatro meses, según precisó el alto oficial del Comando Central, en lo que parece ser ‘una lavadita de cara’ de frente a las elecciones parlamentarias iraquíes que proporcionalmente tendrán varios militares norteamericanos por cada urna de votación.

Tales declaraciones, tanto del gobernante iraquí Malikí, como del militar estadounidense Butterbaugh, están inscritas en la actual doctrina estratégica de los EEUU, comenzada a denominarse “Doctrina Obama”, la cual en sus delineamientos iniciales previó “la salida militar” paulatina de Iraq y la ampliación de la ocupación del estratégico territorio de Afganistán con las consiguientes acciones sobre los países fronterizos como Irán, Pakistán, la India, Uzbequistán, Turkmenistán, el occidente de China, Turquía, Armenia y el propio Iraq, y controlar un acceso directo a Rusia a través del Mar Caspio, también fronterizo con Afganistan.

Eric Butterbaugh, al iniciarse la ocupación de Irak, ostentaba el cargo de Mayor de la Fuerza Aérea y Vocero del Comando de Defensa Aeroespacial norteamericano en Colorado Springs. Luego de transcurrir seis años de guerra en Irak donde han muerto más de 4 mil militares estadounidenses, el ahora Teniente Coronel Buterbaugh, como Vocero del Comando Central, parece ser que será quien anuncie otro probable desastre estadounidense, ahora en Afganistán, donde ya la cifra de estadounidenses muertos sobrepasa los 400.

Sin dudas, consolidar esa posición de alta estima geopolítica, por estar en el centro del ”tablero de ajedrez” euroasiático, es lo que parece ser la obsesión de Barack Obama para enfrentar militarmente en un futuro no previsible, a sus más potentes adversarios: China y Rusia.

De manera que Irak, podría a pasar a un segundo plano y entonces pasar al primero, no la guerra en Afganistán, sino el incremento de las contradicciones entre EEUU y todos esos países fronterizos con la nación euroasiática, varios de ellos ya incorporados a la potente Organización de Cooperación de Shanghai OCSh, la cual celebrará en estos días una nueva Cumbre.

Ernesto Wong Maestre

Extraído de ABN.

~ por LaBanderaNegra en Octubre 22, 2009.

mardi, 20 octobre 2009

L'Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

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L’Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

 

La Turquie vient, on le sait, de se faire rappeler à l’ordre par Israël pour deux motifs: le ministre israélien des affaires étrangères, Avigor Liebermann, dont on se souvient des propos fort indélicats à l’égard des voisins arabes de l’Etat hébreu, n’a guère apprécié les émissions de la télévision d’Etat turque, où les soldats israéliens sont campés comme de sombres brutes qui assassinent à qui mieux mieux des civils palestiniens; ensuite, Ankara s’est opposé à la participation israélienne à des manoeuvres dans l’espace aérien turc.

 

Mais il n’y a pas qu’Israël qui s’insurge. L’Irak aussi. Les relations turco-irakiennes s’étaient pourtant améliorées depuis 2003, l’année où l’invasion américaine avait mis un terme au pouvoir de Saddam Hussein. Les relations économiques entre les deux pays  n’ont plus cessé de  se renforcer. Mais, malgré cette amélioration des rapports commerciaux, deux problèmes demeurent: d’abord, les fréquentes violations de la frontière irakienne par des unités turques, cherchant à frapper les bases arrière du PKK kurde. Les incursions musclées de l’armée turque ont redoublé d’intensité ces derniers mois. Les Irakiens souhaitent que cela cesse.

 

Deuxième problème: l’eau. On sait que la maîtrise des eaux et des nappes phréatiques deviendra à très court terme le problème numéro un dans les pays semi-désertiques où les zones arables et irriguées sont réduites par rapport à une démographie en pleine croissance. La Turquie continue à pomper l’eau des fleuves mésopotamiens, le Tigre et l’Euphrate, qui prennent tous deux leurs sources sur territoire turc. L’Irak est en permanence menacé de sécheresse et, pire, sans eau et sans paix intérieure dans les régions septentrionales de son territorie, ne peut pas amorcer de reconstruction.

 

La violence continue aussi à frapper la communauté chiite irakienne, notamment à Kerbala. En tout, l’Irak doit déplorer 85.694 morts et quelque 147.000 blessés, dus à des attentats. Moralité générale: les Etats-Unis se sont montrés incapables d’assurer la paix dans le pays qu’ils ont envahi et occupé. Ils ne méritent pas le statut d’hegemon qu’ils prétendent exercer. La Turquie, qui n’a plus l’extension impériale qu’elle possédait du temps des sultans ottomans, tente de jouer un rôle accru de puissance régionale, mais le redécoupage territorial d’après 1918 dans la zone entre Méditerranée et Golfe Persique, partiellement révisé lors du Traité de Lausanne en 1923 (plus d’Arménie indépendante, plus de présence grecque à Smyrne), interdit de rejouer pleinement ce rôle: les entités étatiques nées des accords Sykes-Picot et des Traités de Sèvres et de Lausanne ont acquis un statut autonome, avec une géopolitique particulière, qui n’accepte plus l’ingérence ni la tutelle turques. Personne ne semble avoir relu les écrits des “arabistes” des décennies 1890-1914 qui avaient revendiqué, face à l’éclosion de l’idéologie pantouranienne en Turquie, dans le sillage de la prise de pouvoir des Jeunes Turcs, l’unité des Arabes de la péninsule arabique et des pays arabophones situés au sud de la Turquie (Syrie, Palestine, Liban, Irak).

 

Dans les écrits, rédigés souvent en français, de ces précurseurs du panarabisme de Michel Aflaq, on décèle la volonté de créer un bloc arabe au départ des régions arabophones de la péninsule arabique et du Croissant Fertile, dont le ciment ne serait pas tant l’islam que la langue arabe qui, elle, unit effectivement Arabes chrétiens et musulmans. Cette vision a servi à fomenter la révolte arabe patronné par le fameux Lawrence d’Arabie en 1916 puis à animer la plupart des visions politiques à l’oeuvre dans le futur Etat irakien. A méditer, car c’est, indépendamment de la présence américaine, l’idéologie qui anime tout décideur irakien. Dans cette optique, la Turquie s’occupe des affaires turques et les Arabes des affaires arabes. Chacun sur son territoire, chacun avec sa langue. Un partage des tâches qui ne doit pas empêcher l’entente économique.

 

(sources: “Iraq asks Turkey to stop cross-border raids on Kurds”, in: “International Herald Tribune”, Oct. 16, 2009).

dimanche, 04 octobre 2009

La guerre en Irak est-elle finie?

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La guerre en Irak est-elle finie ?

Exclusivité: http://unitepopulaire.org/

Depuis que le nouveau président américain, Barak Obama, a promis que les forces américaines allaient quitter l’Irak, la couverture médiatique sur ce pays a beaucoup diminué. Tout va-t-il donc pour le mieux dans chez les Irakiens ? En 2009, les efforts américains paraissent se focaliser sur la pacification de l’Afghanistan, et bien que cette tâche semble perdue, c’est sur cette affaire que les médias se concentrent pour le moment. Pour celles et ceux qui suivent l’information hors des médias traditionnels – notamment sur les divers sites d’information dont l’excellent Antiwar – il apparaît que la violence en Irak, un peu à la baisse en 2007, s’est de nouveau élevée à un niveau terrifiant. Attentats, voitures piégées, kamikazes, tirs de mortiers, faisant des centaines de morts par semaine… Si les soldats américains, retranchés dans leurs immenses bases et ambassades, semblent ne pas trop subir de pertes, et que le nombre de morts et blessés mercenaires reste aussi flou que jamais, ce sont les civils irakiens de toutes confessions, âge et sexe, qui sont le plus touchés.

Il est légitime de se demander si la guerre en Irak est finie, si les forces américaines vont quitter (officiellement, sinon officieusement) le pays, et quels sont les enjeux politiques et géostratégiques locaux et régionaux qui pourraient aider à répondre à ces questions. C’est afin de répondre à ces questions que l’historien français Denis Gorteau a écrit un livre, La Guerre en Irak Est-elle Finie ?, édité aux éditions Yvelines en juin 2009, qui résume fort bien les tenants et les aboutissants de cette guerre déclenchée par George W. Bush en 2003.

Je recommande ce livre a toute personne ne connaissant que peu de choses sur cette région-là du monde, car en 273 pages, c’est toute l’histoire du Moyen-Orient (et des Etats-Unis) qui est résumée de manière concise et intelligente. Même l’historien amateur ou passionné de géostratégie dont je suis peut trouver dans ce livre, au-delà de l’exposé des faits, un bon nombre d’idées judicieuses sur la manière dont pétrole, Israël, l’Iran, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, le nationalisme arabe et l’Islam s’emboîtent en alliances, parfois contre-nature, conflits – larvés ou ouverts – pour façonner, souvent de manière tragique, une région stratégiquement vitale pour le monde moderne. Même le lecteur d’excellents livres sur le sujet, comme Cobra II de Michael R. Gordon, Fiasco de Thomas E. Ricks, Hubris de Michael Isikoff, ou la trilogie de Bob Woodward (Plan of Attack, Bush at War, State of Denial) pourra trouver dans La Guerre en Irak Est-elle Finie ? des idées pertinentes et novatrices, malgré – ou justement parce que – l’approche très factuelle, mais dans laquelle on sent un vrai attachement de l’auteur pour les peuples de la région qui subissent depuis fort longtemps un cycle d’injustices et de violences inouïes.

Denis Gorteau, qui sera d’ailleurs en conférence prochainement à Genève sur ce thème (date à préciser), explique notamment très bien les différentes facettes historiques de cette guerre et touche très rapidement aux sujets qui ont rendu la situation si cruelle pour les Irakiens et si inextricable pour l’ensemble des acteurs du conflit.

 

pour Unité Populaire, Piero Falotti

vendredi, 12 juin 2009

Krieg, weil Saddam die Dollar-Herrschaft in Frage stellte

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Archiv - September 2003

Krieg, weil Saddam die Dollar-Herrschaft in Frage stellte

Gerhoch Reisegger über den 11. September 2001, den Irak-Krieg und Alternativen zur Globalisierung

http://www.deutsche-stimme.de/

 

DS: In Ihrem neuen Buch »Wir werden schamlos irregeführt – Vom 11. September zum Irak-Krieg« wollen Sie durch die Auswertung und Verknüpfung einer Vielzahl von Quellen belegen, daß sowohl die Anschläge vom 11. September 2001 als auch der US-Angriffskrieg gegen den Irak das Ergebnis von Fälschungen und Manipulationen der Geheimdienste und der Administration der USA sind. Worauf stützen Sie Ihre These, daß die Attentate des 11. September ein lange geplanter und technisch wie medial mit größtem Aufwand durchgeführter Betrug sind?

 

Reisegger: Die als »Beweise« gelieferten Fernseh-Bilder erwiesen sich bei genauer Analyse als Fälschungen, sogenannte »virtual reality« eben. Wenn jenseits jedes vernünftigen Zweifels feststeht, daß Ursache und Wirkung nicht im behaupteten Zusammenhang stehen können, kann das Ereignis – die angeblich als fliegende Bomben benutzten Kamikaze-Flieger – aus physikalischen und geometrischen Gründen unmöglich stattgefunden haben. Dies haben wir anhand der publizierten offiziellen »Beweise« nachgewiesen. Die Wirkung – der Brand und der anschließende Kollaps der WTC-Türme und von Teilen des Pentagons – muß daher andere Ursachen haben. Damit sind alle weiteren Geschichtchen über Passagierlisten, Flugzeugentführungen, Bekenner-Videos eines Phantoms bin Laden, gefundene Betriebsanleitungen zum Fliegen einer Boeing 767 in Arabisch, das was sie sind: Desinformation.

Sobald dies einmal unumstößlich feststeht, ist auch der ganze Verlauf des Geschehens in völlig anderer Weise nurmehr zu erklären und zu verstehen. Es handelt sich also offensichtlich um ein Staatsverbrechen, dessen Urheber an den entscheidenden Hebeln der Macht sitzen, die bei einer derartigen Planung von den beabsichtigten politischen Wirkungen ausgehen, das heißt die medial zu transportierende politische »Erklärung« des Geschehens ist der eigentliche Ausgangspunkt. Die »Geschichten« rund um das Ereignis sind daher die lange geplanten und gut vorbereiteten Kernpunkte, zu denen ein passender Auslöser – »9.11.« – in Gang gesetzt wurde.

Die politische und ökonomische Analyse würde natürlich auch zu einem »gesetzmäßig« ablaufenden Prozeß führen, an dessen Ende ebenso der »perpetual war« zur Erreichung des »ewigen Friedens« steht. Nur sind diese »Gesetze«, die man in den Politischen Wissenschaften aufgestellt hat, nicht von der gleichen unerbittlichen Strenge und Konsequenz wie die Gesetze in den Naturwissenschaften; sie sind im strengen Sinn überhaupt keine »Naturgesetze«, so daß man hier lange darüber streiten kann ob und welche Ursachen diese oder jene Wirkungen gehabt haben. Im Fall des 11. September aber sind die politischen und ökonomischen Fakten in den USA schon seit langem so, daß sie ganz zwanglos die Anschläge erklären und dafür auch das stärkste Motiv abgeben.

 

DS: Die Zwillingstürme des World Trade Center waren eines der wichtigsten Symbole für die ökonomische und kulturelle Macht der USA überhaupt. Wäre es denn nicht geradezu irrsinnig und selbst für eine Supermacht wie die Vereinigten Staaten hochgefährlich, solch ein Machtsymbol im Zuge eines Komplotts selbst zu zerstören?

 

Reisegger: Ich glaube, daß hier die »Symbolik« erstens sehr überschätzt wird, denn Symbole sind letztlich geistig-ideelle Angelegenheiten, und ich sehe nicht, daß dazu in den USA eine besondere Affinität besteht. Im Gegenteil, im Land des grenzenlosen Materialismus scheint mir das das letzte Motiv zu sein, das die Handlungen determiniert.

Für die Änderung der Anti-Kriegsstimmung in den USA gegen den Eintritt in den Zweiten Weltkrieg bedurfte es des »Überfalls« der Japaner auf die Pazifik-Flotte der USA in Pearl Harbor, für den Vietnam-Krieg des selbst inszenierten Vorfalls in der Tonking-Straße, etc. Die Liste ist beliebig fortsetzbar. Für die einseitige Aufhebung des Völkerrechts, den »Krieg gegen den Terror«, der sich laut Sicherheitsberaterin Condoleezza Rice gegen 60 bis 70 Länder richtet, also die halbe Welt, bedarf es eines besonders starken Mittels: eben der Sprengung der WTC-Türme. Im übrigen verläßt sich die Macht der USA ja nicht auf Symbole, sondern ihre Macht stützt sich ganz einfach auf die ungeheuerlichsten Gewaltmittel und Terrormethoden.

 

DS: In der nicht unbeträchtlichen Literatur zum 11. September 2001, die die Ereignisse anders als offiziell verordnet deutet, sind Sie einer der wenigen Autoren, die versuchen, die Zerstörung des WTC in den Gesamtzusammenhang der diesem Ereignis vorausgehenden, sich zu Ungunsten der USA zuspitzenden weltwirtschaftlichen und weltpolitischen Lage zu stellen. Wie stellt sich diese Lage in groben Zügen dar?

 

Reisegger: Dies ist mit einem einzigen Satz zu beantworten: Die USA sind bankrott. Wirtschaftlich, moralisch und geistig. In welcher Dimension sich dieser Bankrott abspielt, ist ja wesentlicher Inhalt des Buches. Er übersteigt all unsere Vorstellungskraft. Noch sind die USA die gefährlichste und bedrohlichste Militärmacht. Allerdings hat Macht weit mehr Dimensionen als nur die militärische. Wenn eine oder mehrere dieser anderen Dimensionen der Macht weggebrochen sind, so reicht die militärische nicht aus, den Status zu halten.

Die Wirtschaft als eines der wichtigsten Elemente politisch-gesellschaftlicher Existenz ist, wie erwähnt, bankrott. Die Legitimität, manchmal als die »moralische« Autorität oder »Führungsrolle« der USA umschrieben, ist ebenfalls vor aller Welt in nichts zerronnen. Einen gesellschaftlichen Zusammenhalt gibt es nicht, weil es in den USA ja nicht einmal den Begriff des Volkes gibt. Die bei uns – fälschlich – geglaubte geistige und wissenschaftliche Potenz ist ein Ammenmärchen; tatsächlich ist das allgemeine Bildungsniveau erbärmlich und der Analphabetismus breiter Schichten erinnert an Dritte-Welt-Länder.

Die Perspektiven sind bloß in Deutschland so verbogen, weil wir als besiegtes und total umerzogenes Volk am selbständigen Denken seit bald 60 Jahren gehindert werden. Was bei uns angeblich geglaubt wird oder geglaubt werden muß, ist in anderen Ländern etwas entspannter. Dort hat man längst die Zeichen der Zeit erkannt und sieht die USA wie sie sind: ein verkommenes Imperium, das sein Ende mit einem letzten großen Ausfall – im totalen Krieg – aufzuhalten sucht.

 

DS: Welche Motive haben Ihrer Ansicht nach die USA zum Irak-Krieg bewogen?

 

Reisegger: Motiv für den Irak-Krieg war ausschließlich das Öl. In einem doppelten Sinn freilich. Meist sieht man bei uns nur die alleinige Ressource Öl als Energieträger einer industrialisierten Welt. Diese zu besitzen und zu kontrollieren wäre schon Motiv genug, sich mittels eines Raubkrieges in deren Besitz zu setzen. Der meiner Ansicht nach viel bedeutendere Grund lag aber im »Verbrechen« Saddam Husseins, den Dollar als Handelswährung in Frage zu stellen, indem er das irakische Öl nicht mehr für Dollar verkaufte. Das heißt, er hat die Funktion des Dollars als Reservewährung in Frage gestellt. Hier verstehen die USA aber keinen Spaß, denn mit einem Satz die Sache auf den Punkt gebracht handelt es sich um folgendes: Die USA fabrizieren Dollar – fiat-money, aus dem Nichts geschöpft und durch nichts gedeckt –, und der Rest der Welt produziert Güter, leistet Dienstleistungen oder fördert Rohstoffe, die mit diesen Dollar-Billionen von den USA »gekauft« werden. Wertvolles wird also gegen Wertloses – Papiergeld – getauscht.

Auf dieser Grundlage funktionierte der geradezu von der US-Verfassung garantierte »American way of life«. In dem Augenblick, wo der Rest der Welt nicht mehr mitspielt, ist der Bankrott der USA auch unmittelbar von den Amerikanern zu spüren, denn dann »geht nichts mehr«. Das heißt, der Irak hatte jenseits des Ölbedarfes einer amerikanischen Verschwendungsgesellschaft (über 50 Prozent des in den USA verbrauchten Öls muß importiert werden, in den kommenden Jahren steigt dies auf zwei Drittel des Bedarfes an.) mit seiner Weigerung, Dollars weiter anzunehmen, den USA den Totenschein ausgestellt.

 

DS: In Ihrem Buch stellen Sie die These auf, daß die USA we-gen einer sich ankündigenden Dollar-Krise und einem historisch singulären volkswirtschaftlichen Ungleichgewicht zu einer globalen »Flucht nach vorn« gezwungen sind. Können Sie einige Aspekte dieser makroökonomischen Krise der USA erläutern?

 

Reisegger: Die obigen Ausführungen sind bereits die Umrisse der Krise der USA. Leider bleiben wir davon nicht verschont. Das Problem ist, daß in einer begrenzten Welt mit begrenzten Ressourcen ein exponentielles Wachstum nicht »ewig« möglich ist. Die kapitalistischen Wirtschaftsdoktrinen beruhen aber gerade darauf. An einem Beispiel kann ich es vielleicht klarmachen: Geld und Waren/Dienstleistungen befinden sich in einem Kreislauf und gleichsam in einem »Gleichgewicht«. Wenn also das Geld sich durch Verzinsung ständig nominell vermehrt, müssen sich die Waren und Leistungen im gleichen Ausmaß vermehren. Das übersteigt natürlich längst den natürlichen Bedarf.

Es bedürfte einer Reform des Geldwesens, weil von hier aus die derzeitigen inneren Zwänge ausgehen. Das bedeutet einerseits eine Normierung des Geldes (um es den Manipulationen der Politiker und Banken zu entziehen), eines weitgehenden Zinsverbotes, um arbeitslose Einkommen zu unterbinden, seines Einsatzes als Risiko-Kapital, was konkret bedeutet, daß Kapitalbesitz denselben Gewinn- und Verlustmöglichkeiten unterliegt, wie jedes menschliche Unternehmen. Das ist natürlich das schiere Gegenteil zu einem MAI-Abkommen, das den (Finanz-) Kapitalbesitzer auf Kosten der Allgemeinheit allein vor jeglichem Risiko und Verlust schützen soll, wie dies eigentlich auch bei jedem Bankkredit – in der Regel – der Fall ist (auch wenn ein Geschäft kein Erfolg wurde, sind Zinsen und Tilgung für ein dafür zur Verfügung gestelltes Darlehen weiter zu zahlen).

 

DS: Als ökonomische Alternative zur Globalisierung schlagen Sie ein Autarkiekonzept vor. Wie müßte dieses beschaffen sein, um ökonomisch tragfähig zu sein?

 

Reisegger: Bei den Ausführungen zur Autarkie bezog ich mich auf eine Ausführung Erich Frieds und hatte auch die Ideen Johann Gottlieb Fichtes vom »Geschlossenen Handelsstaat« im Kopf. Die Durchführung solcher alternativer Konzepte ist freilich eine schwierige Sache, weil man ja gegen ein ganz anders gepoltes Umfeld ankämpfen muß. Die Grundgedanken sind aber die: Die Autarkie basiert auf der Volksgemeinschaft und auf Solidarität, die es natürlich nur in kleineren, überschaubaren Gesellschaften geben kann. Das impliziert von vornherein eine organische Ordnung und Organisation des Gemeinwesens. Damit werden schon viele der heutigen Auswüchse auf natürliche Weise begrenzt. Im praktischen Bereich handelt man auf Gegenseitigkeit: Das heißt man organisiert den Außenhandel bi- oder multilateral. Ich liefere dies und jenes gegen bestimmte andere Güter in einem ausgeglichenen Umfang. Die Handelsströme bleiben ausgeglichen, vergleichbare Güter sind die wertmäßige Grundlage des Tausches/Handels. Märkte werden gegen ruinöse Konkurrenz geschützt, weil die importierten Mengen dem Bedarf angepaßt sind. Markt und Wettbewerb sind nach wie vor die innerstaatliche Norm, aber innerhalb einer jedem Volk eigenen Ordnung.

Es ist dies in der Tat die Antithese zur Globalisierung – und die einzige Hoffnung zum Überleben. Im Grunde war und ist dies die Norm. Die relativ kurze Zeit des angeblichen Fortschritts, der »offenen Märkte«, der »offenen Gesellschaft«, kann sich nicht als in der Menschheitsgeschichte »bewährtes« Modell ausgeben. In einem Jahrhundert haben wir die größten Katastrophen erlebt, und wie es aussieht beschleunigt sich alles noch mehr.

 

DS: Der Rezensent Ihres Buches in der Zeitung »Junge Freiheit« stellte sich die Frage, »was die Welt und vor allem Europa und Deutschland von einem Staat zu erwarten haben, in dem Ereignisse wie der 11. September möglich und zum Mittel der Politik geworden sind«. Darf ich diese Frage an Sie weitergeben?

 

Reisegger: Nun, die Frage habe ich in meinem Buch selbst schon gestellt. Sie ist, wie Sie unschwer erkennen, eine rhetorische, und somit zugleich die Antwort. Wir haben absolut nichts von diesem Staat zu erwarten. Ich habe zwar geschrieben und es in der nächsten Ausgabe meines Buches nochmals ausdrücklich betont: ich kann zwischen dem Volk und dem einfachen Amerikaner und den politischen und wirtschaftlichen »Eliten« natürlich unterscheiden. Wenn also von den USA, Amerika, und so weiter die Rede ist, meine ich das System, den »American way of life«. Es wäre auch zu billig zu sagen, die Amerikaner sind mitschuldig, weil sie ja die demokratische Möglichkeit hätten, sich eine andere Regierung zu wählen. So etwas ist ein Popanz und die Vokabel »Demokratie« schafft natürlich nichts dergleichen. Sie, die Amerikaner, sind in Wahrheit ebenso Geiseln ihrer eigenen kriminellen Cliquen, die die Verfassung, die Bürgerrechte, den Rechtsstaat überhaupt längst außer Kraft gesetzt haben.

Andererseits ist aber auch nicht viel von »den« Amerikanern zu erwarten. Das, was Gotthard Günther in seiner »Amerikanischen Apokalypse« beschrieben hat, ist möglicherweise eine sich anbahnende Änderung hin zu einem Dritten Weltalter, als Nachfolge der Hochkulturen der zweiten Stufe, wo sich aber die jeweiligen Vertreter ebensowenig zu sagen haben wie jene der ersten Stufe (der Cromagnon-Mensch), denen der zweiten Stufe (den Vertretern der uns historisch bekannten folgenden Hochkulturen). Wir haben uns nichts zu sagen, die Banalität amerikanischer Philosophie wirkt auf uns geradezu lächerlich. Die wirkliche Übernahme dieser Lebensweise wäre der Tod des »Alten Europa«, dessen, was Europa und das Abendland war und noch ist.

 

DS: Zum Schluß noch eine grundsätzliche Frage: Die Fakten- und Materiallage bei vielen weltpolitisch wendeträchtigen Vorkommnissen in der Geschichte ist nach wie vor zwiespältig. Da besteht einerseits die Gefahr, ein vorgegebenes und manipuliertes Geschichtsbild unhinterfragt zu übernehmen, das andere Extrem besteht darin, sich in haltlosen Verschwörungstheorien zu verstricken, die im Endeffekt nur die eigenen Ohnmachtsgefühle erhöhen. Welcher Umgang mit Geschichte ist Ihrer Ansicht nach angemessen?

 

Reisegger: Damit komme ich zu einer grundsätzlichen Frage des Umganges mit Geschichte: wie kann man Sein und Schein auseinanderhalten? Nun, am besten indem man bei der Wahrheit bleibt. Ich reagiere allergisch auf die Unterstellungen mit dem Wörtchen »Verschwörungstheorie«. Immer dann wenn man jemandem auf die Schliche kommt, ertönt dieses Wort wie die Posaunen von Jericho. Es ist klar, was damit bezweckt wird: jeden Diskurs zu unterbinden, indem man diffamiert. Lautstärke gegen Inhalt. Dogma gegen Wahrheitssuche. Das funktioniert, aber – zum Glück – nicht wirklich.

Wie kommt man nun durch dieses Dickicht an Fakten und Fiktion? Man muß eine ganzheitliche Betrachtung anstellen, das Allgemeine vor dem Speziellen und über längere Zeiträume das Prozeßhafte zu erkennen versuchen, auch die Parallelen, die eigenen Methoden und ihren Geltungsbereich kennen, aber ebenso jene der »anderen Seite«. Das Studium Carl von Clausewitz‘ kann nicht schaden: Beurteilung der Lage und der Mittel in bezug auf das Ziel, und zwar der eigenen wie jener des Feindes. In einem so rückgekoppelten Prozeß entwickelt man die Strategie, wobei sich je nachdem Ziel wie Strategie ändern können. Damit erkennt man meist auch, was Faktum und Täuschung ist, was fehlt und was abstrahiert werden kann.

Um nochmals auf den 11. September zurückzukommen: Wenn die zentrale These dieses ganzen (Lügen-) Gebäudes einstürzt, ist es nicht mehr notwendig, sich mit allen Details in ihrer unendlichen Verästelung zu befassen, denn stürzt einer der sie tragenden Pfeiler, stürzt das ganze Gebilde in sich zusammen. Es ist dann irrelevant, ob oder ob nicht jemand angeblich mit dem Handy aus einem Flugzeug telefoniert hat, oder ob oder ob nicht jemand etwas gesehen hat (haben kann) oder sich es nur einbildet, oder ob man in einem Segelfliegerverein eine Boeing zu fliegen lernen kann oder nicht.

 

DS: Sehr geehrter Herr Reisegger, ich bedanke mich für das Gespräch.

 

Das Gespräch führte DS-Mitarbeiter Hugo Fischer

Biographie

Gerhoch Reisegger

Reisegger arbeitet als selbständiger Unternehmensberater, zuvor war er Geschäftsführer eines Informatik-Unternehmens und Marketing-Direktor der österreichischen Tochter eines US-Computer-Konzerns. Dem österreichischen Bundesheer gehört er als Reserveoffizier an. Reisegger ist ein gefragter Vortragsredner, beispielsweise beim internationalen Kongreß der Russischen Akademie der Wissenschaften. Er ist Gründer und Obmann der »Johann Heinrich von Thünen Gesellschaft Österreich zur Förderung neuer Ansätze in Land- und Forstwirtschaft und der Nationalökonomie«. Er entfaltete eine rege publizistische Tätigkeit, beispielsweise für die Zeitschrift »Staatsbriefe«, die Weltnetzseite »www.staatsbriefe.de« und das Weltnetz-Nachrichtenportal »www.rbi-aktuell.de.« Im Mai diesen Jahres erschien von unserem Gesprächspartner das Buch »Wir werden schamlos irregeführt – Vom 11. September zum Irak-Krieg« (496 S., Pb., 153 Abb., EUR 19,50).

mercredi, 27 mai 2009

G. Deschner: Die Kurden - Volk ohne Staat

 

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Günther Deschner: Die Kurden. Volk ohne Staat

Ex: http://www.fes.de/


 
       
     
       
  München 2003
Herbig-Verlag, 349 S.
   
 

Nach Arabern, Türken und Persern sind die Kurden das viertgrößte Volk des Nahen Ostens. Ein 30 Millionen-Volk mit einer Jahrtausende alten Geschichte und Kultur, aber ohne eigenen Staat. Kurdistan findet sich auf keiner Landkarte. "Kurdistanim ka?" - "Wo ist mein Kurdistan?" singt der berühmte kurdische Barde Sivan Perwer und rüttelt damit die Kurden immer wieder auf zum Kampf für Freiheit und nationales Selbstbestimmungsrecht, den sie gleichwohl erfolglos führen, seit ihr Land nach dem ersten Weltkrieg zerstückelt und unter den Staaten Türkei, Iran, Syrien und Irak aufgeteilt wurde.

In "Die Kurden. Volk ohne Staat" analysiert der Publizist und Nah-Ost-Experte Günther Deschner Gründe und Zusammenhänge für die Unterdrückung eines Volkes, dessen Ziel es einzig ist, sein politisches, wirtschaftliches, kulturelles und soziales Leben nach eigenen Vorstellungen zu gestalten. Herausgekommen ist dabei eine ebenso fundierte wie spannend geschriebene politisch-historische Darstellung des Kurdenproblems - unter Einbeziehung aktueller Entwicklungen im Irak-Konflikt. Nicht zuletzt setzt die vorliegende Monographie Maßstäbe für spätere Arbeiten zum Thema Kurden/Kurdistan.

Deschner versteht sich expressis verbis als Anwalt der Kurden. Seit 1972 hat er Kurdistan mehrfach bereist, den Kampf der Kurden um Unabhängigkeit hautnah mitverfolgt und Gespräche geführt mit wichtigen Kurdenführern wie dem kurdischen Mythos Mustafa Barsani, dem Chef der Patriotischen Union Kurdistan (PUK) Dschalal Talabani sowie dem gescheiterten PKK-Führer Abdullah Öczalan. Stets wurden und werden, so seine nüchterne Bilanz, die Kurden als Bauern auf dem Schachbrett der regionalen wie auch internationalen Machtpolitik hin- und hergeschoben.

Detail- und faktenreich schildert der Autor anhand einer Fülle von Beispielen, wie Verträge, die den Kurden das Recht auf Unabhängigkeit versprachen, gebrochen wurden. Dabei spannt das Buch einen weiten Bogen von der ersten Aufteilung Kurdistans zwischen Osmanen und Persern 1639 bis hin zum "Dolchstoß aus Teheran und dem zweifachen Verrat durch Amerika" 1975 und 1991.

Vor allem die neuere Geschichte der Kurden ist reich an Aufständen und Befreiungskriegen, in denen die Kurden sich gegen Umsiedlung, Assimilierung und Vernichtung wehren und für ihre geschichtliche und politische Identität kämpfen. Deschner spricht hier von einem bis in unsere Zeit in wechselnder Intensität anhaltenden Völkermord, von der Welt kaum registriert und kritisiert. Erst die Aufhebung des Ausnahmezustands Ende 2002 bedeutete für das kurdische Südostanatolien das Ende eines 15-jährigen, blutigen Bürgerkriegs. Zwar hat das türkische Parlament auf Drängen der Europäischen Union eine Reihe von Reformen auch hinsichtlich der kulturellen Freiheiten der Kurden eingeleitet. Gleichwohl harren noch viele Gesetze ihrer administrativen Umsetzung.

Unterdessen rückt der Krieg im Irak den jahrzehnte währenden Kampf der Kurden um Freiheit und Unabhängigkeit in den Blickwinkel der internationalen Politik. Zwar leben die Kurden im Nordirak seit dem Golfkrieg 1991 faktisch unter einem Autonomiestatut, mit eigenem Parlament und internationalen Kontakten - fast ein eigener Staat, wie Deschner feststellt. Allerdings hängt dieser, wie sich jetzt zeigt, am seidenen Faden. Die Kurden erhoffen sich in einem neuen föderalen System eine Ausweitung ihrer Autonomiezone, nicht zuletzt als Belohnung für ihre Koalitionstreue im Kampf gegen Saddam Hussein. Es geht ihnen hierbei auch um ihr historisch angestammtes Recht auf die 3000 Jahre alte - auf Ölfeldern liegende - Stadt Kirkuk, dem "kurdischen Jerusalem", als künftige Hauptstadt Irakisch-Kurdistans. Doch auch diesmal, wie schon so oft in der Vergangenheit, fürchten die Kurden, verraten und im Stich gelassen zu werden.

Überhaupt spielt Kirkuk, von den Kurden als "das Herz Kurdistans" verehrt, eine zentrale Rolle für die weitere Entwicklung in Irakisch-Kurdistan. Kirkuk ist ein Schmelztiegel unterschiedlicher Volksgruppen. Neben den Kurden, die bereits jetzt wieder eine große Mehrheit bilden, leben hier vor allem die großen und kleinen Minderheiten der Turkmenen, der Araber und der christlichen Assyrer. Während die zentralen Positionen in der Stadt inzwischen von Kurden besetzt sind - so ist der Bürgermeister seit Juni 2003 wieder ein Kurde und die Stadtpolizei besteht zu 80 Prozent aus Kurden - nehmen die Spannungen zwischen den Volksgruppen zu, vor allem zwischen Kurden und Turkmenen. Die Turkmenen fühlen sich mittlerweile als Iraker und befürworten einen irakischen Zentralstaat. Ob und inwieweit die kurdische Wiederbesiedlung der Region unterdessen zu einer Beschneidung der Rechte von Minderheiten geführt hat, dieser Frage geht das Buch allerdings nicht nach.

Indes: Der erweiterte Autonomieanspruch der Kurden ist nicht nur den USA ein Dorn im Auge, die ob ihrer jüngst wieder bezeugten strategischen Allianz mit der Türkei für einen ungeteilten Irak eintreten, sondern weckt auch Ängste in Ankara und Damaskus. Und das zu Recht, so Deschner. Denn ein erfolgreicher Kurdenstaat im Irak würde zweifelsohne mobilisierend auf die Kurden der angrenzenden Regionen wirken. In diesem Zusammenhang verweist der Autor auf die engen Kontakte zwischen den verschiedenen Volksteilen, die bis zum Ersten Weltkrieg kaum reale Grenzen kannten. Die guten Verbindungen zwischen irakischen, türkischen und iranischen Kurden, spielen "eine das kurdische Bewusstsein stark beschleunigende Rolle". Aber auch die europäische "Diaspora" spielt eine besondere Rolle, wenn es um den schnellen Austausch von Nachrichten, Meinungen und Stimmungen via Presse, Rundfunk, Internet und bislang drei Satelliten-TV-Sender geht. Das aus der Türkei verdrängte kurdische Landproletariat finde dabei häufig erst in Deutschland, Belgien und Frankreich seine kurdische Kultur. "Die Kurden sind wohl vor der werdenden politischen zuerst eine Kulturnation", so Deschner.

Gleichwohl, so mahnt der Autor, bestehe jederzeit die Gefahr des Ausbruchs der alten "kurdischen Krankheit", der notorischen Uneinigkeit untereinander. "Die Kurdenstämme", so zitiert Deschner eine alte Chronik, "halten untereinander nicht zusammen; keiner will dem anderen gehorchen und untertan sein." Wenn es jetzt in Irakisch-Kurdistan zu Konflikten zwischen Kurden komme, so Deschner, dann gehe es dabei aber weniger um hehre politische Ziele, sondern vielmehr um Macht, Ansehen und Eitelkeit einzelner Parteifunktionäre, Stammesfürsten und Familienclans. Die beiden wichtigsten Kurdenführer des Irak indessen, Massud Barsani, der Vorsitzende der Kurdistan Democratic Party (KDP), und Dschalal Talabani, Chef der Patriotischen Union Kurdistans (PUK), sind zwar nicht "immer ein Herz und eine Seele", wie Deschner betont, doch eint sie bei aller Rivalität das zusammen ausgearbeitete Konzept zur Verteidigung der Autonomie. Sowohl die territoriale Aufteilung in PUK- und KDP-Regionen als auch die gemeinsam von beiden Parteiführern gesteuerte kurdische Regionalregierung und das Parlament in Erbil, tragen nach Deschner ebenso zum derzeit herrschenden Burgfrieden bei.

Ausführlich diskutiert der Autor die grundsätzlich unter den Kurden umstrittene Frage, inwieweit ein föderales, national begrenztes Autonomiekonzept den Menschen zwar etwas mehr Freiheit bringt, letztlich jedoch die Spaltung des kurdischen Volkes zementiert und den Traum eines kurdischen Einheitsstaates in weite Ferne rückt. Für Deschner freilich geht dieser alte, neue Traum an der politischen Realität der dem Nahen Osten immanenten nationalen, religiösen und wirtschaftlichen Spannungen völlig vorbei. Vielmehr appelliert er an die Führer und Politiker der irakischen Kurden, auf dem "gewachsenen kurdischen Potential" aufzubauen, um so zwischen Träumen und Realpolitik, zwischen Geschichte und Hoffnung, die kurdische Realität zu gestalten: Eine Realität von Freiheit und Unabhängigkeit zunächst im Irak, wegbereitend für die Kurden in der Türkei, im Iran und in Syrien.

Günther Frieß
Riegelsberg

         
       

samedi, 16 mai 2009

Entrevista a Khodhayer W. H. al-Murshidy (Partido Baaz)

Entrevista al portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista y del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico, Khodayer W.H. Al-Murshidy

“Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación

“Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación. Al Qaeda entró en Iraq con los norteamericanos. Al Qaeda no existía antes de la ocupación. Durante el primer año el objetivo de Al Qaeda eran los propios soldados norteamericanos, posteriormente Al Qaeda deja de atacar al ejército norteamericano y se dedica a atacar a la población civil, en escuelas, mercados etc. La dirección de Al Qaeda está en manos de norteamerica, de esta forma pueden hablar los ocupantes de que vienen a defender a la población civil y que es la resistencia la que mata a los civiles iraquíes”.

Así asegura Abu Mohamed, seudónimo de Khodayer W.H. Al-Murshidy. Tiene 53 años, es médico oncólogo y profesor de la Universidad de Bagdad. Desde finales de 2006, es el representante y portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista (PBAS) y del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico (FPNI), conjunto de organizaciones que luchan contra la ocupación de Iraq y que engloban a la mayor parte de las organizaciones opuestas a la ocupación, desde los sectores comunistas hasta sectores confesionales moderados o la propia Alianza Patriótica Iraquí (API).Desde la ocupación de Bagdad hace ahora seis años, Abu Mohamad se ha convertido en el referente público acreditado del denominado nuevo baazismo iraquí, que con otras organizaciones promueven la reconstrucción democrática y social del país sobre bases no sectarias ni confesionales. Este sector se opone tanto a la ocupación militar estadounidense como a la actuación de Al-Qaeda en Iraq, tanto por sus métodos de terrorismo indiscriminado contra civiles y determinadas comunidades, como por su posición extremadamente reaccionaria en aspectos sociales, de tal forma que en estos momentos Al Qaeda en Iraq está siendo contestada militarmente por la resistencia iraquí.


1. Cómo ve usted la situación de la cuestión Iraquí dentro de la sociedad europea que hace unos años se manifestó claramente contra la guerra de ocupación de su país?

El pueblo español y los pueblos europeos se volcaron en la ayuda al pueblo de Iraq antes de la guerra, estamos muy agradecidos por la movilización de los amigos españoles contra la guerra de agresión contra nuestro país. Nosotros somos los representantes del pueblo iraquí y con los que tienen que hablar los ocupantes. Hoy cuando los europeos se quedan sin empleo es también debido al enorme costo económico de esa guerra. La inversión del gobierno Busch en la guerra contra Iraq ha acabado de arruinar a su propio país y lanzar a todo el mundo a una enorme recesión económica.

2. La imagen que promovieron los medios de comunicación del partido Baas y su más alto dirigente Sadam Husein, era la de un partido centralista, represor y dictatorial, usted es tanto portavoz del Partido Baaz Árabe Socialista (PBAS) como del Frente Patriótico Nacionalista e Islámico y de mando militar unificado, ¿qué ha cambiado en el partido Baaz tras la invasión de Iraq?

El frente nacionalista e islámico es el representante de la resistencia iraquí, representa las facciones militares y políticas de la resistencia iraquí, también se compone de otros grupos que no aceptan la ocupación militar. Dentro de este frente es el partido Baaz quién representa en este momento la resistencia, con 5 millones de simpatizacentes y militantes, forma el partido más importante. El partido Baaz quiere construir, desde bases democráticas y humanitarias un nuevo Iraq. Quiere no sólo expulsar a los norteamericanos sino librar al país de problemas étnicos o sectarios, con respeto a las minorías y a la diversidad que existe en el país. La visión del Frente es diferente a la de la época anterior, se basará en la democracia y la integración de todas las etnias.

3. ¿Cómo se agrupan las diferentes corrientes de la resistencia?

La resistencia iraquí está unida en tres grandes formaciones políticas, la primero es la Alianza superior para la “Yihab” y la liberación, se compone a su vez de 33 partidos y organizaciones, engloba a árabes, turcos, kurdos, turcomanes etc… es multiétnica y multirracial, se extiende por todo el país. Su objetivo es la liberación de Iraq de la ocupación americana. Es un movimiento nacionalista y no radical (en sentido religioso), se enfrenta contra el terrorismo y el sectarismo. El 90 % de la resistencia está dentro de este Frente. Los otros dos grupos opuestos a la ocupación son el Frente para el cambio (6 organizaciones) y el Frente para la mejora (2 organizaciones) entre los dos representan el 10% de la resistencia, son islámicos y fundamentalistas, no representan al pensamiento nacional iraquí, aunque hay un acercamiento entre los 3 los grupos.

La lucha militar ha hecho que los militares EEUU pierdan la guerra en Iraq, hay miles de muertos. Según las cifras oficiales. 4500 soldados americanos muertos. 40000 heridos, 12000 sufren enfermedades mentales derivadas de la guerra. 3000 suicidios. Las cifras reales son mucho mayores puesto que los norteamericanos no incluyen la muerte de los mercenarios o aquellos soldados que aún no son ciudadanos norteamericanos aunque combaten en sus filas. Los afectados directos superan los 60000 según fuentes oficiales más de 1/3 del total de las fuerzas implicadas. La resistencia tiene datos que multiplican estas cifras.

4. ¿La resistencia incluye facciones de Al Qaeda?, ¿consideran ustedes a Al Qaeda en Iraq como una organización resistente?

Al Qaeda no forma de parte de la resistencia sino de la ocupación. Al Qaeda entró en Iraq con los norteamericanos. Al Qaeda no existía antes de la ocupación. Durante el primer año el objetivo de Al Qaeda eran los propios soldados norteamericanos, posteriormente Al Qaeda deja de atacar al ejército norteamericano y se dedica a atacar a la población civil, en escuelas, mercados etc. La dirección de Al Qaeda está en manos de norteamerica, de esta forma pueden hablar los ocupantes de que vienen a defender a la población civil y que es la resistencia la que mata a los civiles iraquíes.

5. Según algunos medios de comunicación, noticias divulgadas en ocasiones por los mismos mandos militares de EEUU en Iraq, hay diferencias tribales que han conducido a enfrentamiento entre grupos, contra Al-Qaeda y contra las tropas de ocupación. Desde su punto de vista. ¿cuál es la situación real?

La sociedad iraquí es una sociedad tribal muy mezclada y con diversas confesiones. Antes de la ocupación las familias iraquíes convivían sin problemas, es muy normal familias formadas por miembros con diferentes confesiones religiosas, marido chiita, mujer sumita o al contrario, familias kurdas mezcladas o católicas etc. Los enfrentamientos entre sunitas y chiitas, lo son en la medida que fuerzas extranjeras, incitan a escuadrones de la muerte a masacrar a la población civil, intentando enfrentar a unas comunidades contra las otras. Aquí la influencia de Irán, EEUU e Israel se ven claramente, es un intento de conseguir la segregación étnica del país. En ocasiones las milicias mafiosas de unas mismas confesiones religiosas se enfrentan entre ellas por conseguir zonas de influencia económica dentro de las ciudades, aunque pertenecen a la misma confesión. No representan más allá del 5% de la población iraquí, el resto el 95% no aceptan a estas milicias. No tenemos miedo a una guerra sectaria en Iraq, no pasará nunca. Los norteamericanos y la ocupación, intentan fomentar la guerra civil después de su derrota para justificar la permanencia en el país. La resistencia, en cambio, se compone de miembros del pueblo de todo el espectro social del país. La resistencia se está enfrentando a esta política, que pretende destruir al país como unidad

6. ¿Consideran ustedes a la corriente de Moqtda as-Sáder y su Ejército del Mahdi una fuerza resistente?

La corriente de Moqtda as- Sader y el ejército del Mahdi, no es una parte de la resistencia iraquí, están dentro de la ocupación, forman parte de ella, tienen 24 diputados en el parlamento colaboracionista, 3 ministros en el gobierno, han creado milicias y grupos terroristas, han asesinado a muchos nacionalistas iraquíes y a mucha otra gente de confesiones religiosas diferentes en nuestro país. Tienen el apoyo directo de Irán que ha enviado armamento, pretenden fomentar la guerra civil en Iraq con el apoyo del gobierno colaboracionista. Cuando se diferenciaron del gobierno, hubo enfrentamientos militares entre las milicias y el gobierno colaboracionista, se retiraron los tres ministros pero quedaron los parlamentarios. ¿Cómo se puede ser de la resistencia y formar parte de un gobierno que ha creado la misma ocupación? En estos momentos, oficiales del ejército regular iraní comandan al ejército del Mahdi. Tampoco podemos olvidar la intervención del Mossad israelí en la colocación de bombas en los mercados y las escuelas. El sector nacionalista que convivía en el ejército del Mahdi ha abandonado el grupo en señal de protesta. En este momento el dirigente máximo de este grupo, Moqtda as-Sader, vive bajo la protección de Irán en la ciudad iraní de Qon,

7. La posición del presidente Obama respecto a Irán parece que varía. ¿Qué papel desempeña Irán en este panorama?

No existe ningún enfrentamiento real en cuanto al tema de la ocupación entre Irán, EEUU e Israel, el único problema que existe en este momento es la no aceptación por parte de EEUU del programa nuclear Iraní, intentan partir el país en zonas de influencia. El interés de Israel es que Irán fomente la lucha sectaria entre facciones en el país. Las declaraciones de Obama sobre Irán apuntan a un pacto entre los tres países en un intento de derrotar a la resistencia y fragmentar el país. Declaraciones como las de Simón Pérez (presidente de Israel) señalando que hay históricamente, desde la época del Imperio persa de Nabucodonosor, unas buenas relaciones entre el pueblo persa y Israel abundan en la idea de un pacto entre los tres. La única solución es la victoria de la resistencia iraní, no aceptamos otra cosa que no sea la victoria cueste lo que cueste.

8. ¿Cuáles son las demandas de la resistencia? ¿Están ustedes dispuestos a negociar con EEUU?

Estamos construyendo una sociedad multiétnica, basada en la democracia, pero no la democracia que nos han traído los EEUU, basada en el asesinato, la matanza o el robo, sino una democracia donde estén reconocidos todos los derechos humanos y la población tenga los medios básicos de subsistencia (casa, comida, escuelas….) La democracia que han traído los americanos no tiene nada que ver con todo eso. Nosotros, la resistencia iraquí, pedimos la libertad cono en España, donde existan diversos partidos no sólo un partido único.

La negociación con EEUU se producirá cuando el último soldado de EEUU abandone el país, en ese momento y no otro estaremos en disposición de negociar con norteamerica de nación a nación. Los discursos de Obama siguen los mismos pasos firmados por Bush y su gobierno. ¿Qué pasa con los muertos, heridos y exiliados? No habla de la situación en Irak del medio centenar de bases que tiene por todo el territorio. En el momento que habla de retirar tropas se están creando tres super-bases aéreas con pistas de despegue de 4 km de longitud. Por ahora no ha cumplido nada. Continúa la fachada de un gobierno iraquí detrás del cual todos los equipos y los asesores vienen de fuera del país. Obama parece querer evitar la derrota. Que recuerde que con esta guerra Bush humilló a su propio país y a su ejército. Se pueden ver por Bagdad, a soldados ocupantes llorando. Han sufrido cerca de 60000 bajas, un tercio del total de las tropas implicadas entre muertos en combate, heridos, suicidios y trastornos mentales. Esta guerra, le ha supuesto a EEUU miles de millones de dólares en pérdidas, (algunos económistas hablan de 3 billones de dólares). Y es una de las causas de la actual crisis mundial.

9. Recientemente usted desmentía al ex primer ministro Iyad Alawi, quien afirmó que había contactos entre EEUU y la resistencia que usted representa.

La primera condición es la retirada completa de las tropas de ocupación y detener el proceso político iniciado en Iraq. La ocupación militar está fuera de la ley, por tanto todo lo que han hecho está fuera de la ley. Nosotros queremos reconstruir Iraq de forma democrática, no con las milicias sectarias que existen en este momento. EEUU tiene que pagar las indemnizaciones correspondientes por todo el daño que han hecho en Iraq. Tiene que hablar con los representantes del pueblo iraquí que son la resistencia representada por el partido Bass. El ejército ni la policía actual no representan al estado iraquí en cuanto que está divido en milicias sectarias, pretendemos un ejército nacional que represente a todo Iraq como una nación. El partido Bass que es la vanguardia de la resistencia, representa al pueblo iraquí.

10. ¿Cómo está la situación militar en estos momentos por parte de la resistencia?

Desde el comienzo de la ocupación la resistencia ha realizado más de 55000 operaciones militares, en este momento realizan cerca de 60 diarias. La lucha no es sólo militar, sino económica y política, está dentro del pueblo, no sólo la realizan militares sino toda la población en su conjunto. Resistir forma parte de la vida cotidiana de muchas familias, se lleva una vida normal de lunes a viernes para luego planificar y estudiar como atacar a las tropas invasoras. La resistencia tiene un enorme stock de armas, sabe cómo usarlas y está preparada para resistir durante generaciones si es necesario. Habitualmente los ataques se hacen con grupos dispersos por todo el territorio de 4 personas.

11. ¿En caso de que las tropas estadounidenses se retiren de Iraq, no habría una guerra civil en el país?

No habrá guerra civil en el país porque la diferenciación étnica en el país es consecuencia de la ocupación y de las tropas extranjeras que se han afincado en el país, es completamente ajena a la realidad del país antes de la ocupación.

12. Como valoran los sucesivos discursos de Obama sobre la retirada de las tropas en Iraq? ¿A qué se debe el cambio de actitud de EEUU en la actualidad?

El cambio de actitud de la administración norteamericana es debido a la derrota militar que ha sufrido. El poderoso ejército norteamericano ha sido incapaz de derrotar la resistencia del pueblo iraquí, al mismo tiempo que se enfangaba más y más en la guerra, las dificultades económicas para la superpotencia se han agudizado. Es en este contexto donde los discursos del presidente Obama intenta salvar una situación que se les hace muy difícil. A pesar de ello hay muchas cosas que no están claras en las problemas del presidente. Del compromiso inicial de retirada en seis meses se ha pasado a la retirada en 16 y posteriormente a 19 o más según el Secretario de Defensa. El presidente Obama no ha mencionado que va hacer con los 180000 mercenarios que están en el país. Tampoco habló de las 50 bases norteamericanas en Iraq. ¿Qué va hacer de las 3 bases supergigantes que hay en construcción o ampliación en este momento?

¿Que hará con los consejeros norteamericanos?, cada ministro tiene un grupo de asesores americanos que son los que realmente mandan

Tampoco habló de las leyes económicas legisladas durante 6 años. ¿Qué va hacer con la Ley de privatización de los hidrocarburos?. ¿Qué va hacer con la gente que en este momento control realmente el país?

En su discurso Obama no habló en ningún momento del derecho de los iraquíes a su propio país a su propio territorio. No habló de las indemnizaciones que ha de pagar a Iraq.

13. ¿Qué condiciones debe darse para la reconstrucción? ¿Cómo se puede reconstruir un país partiendo de la base de una destrucción tan absoluta como la que se sufre el país en estos momentos?

Efectivamente, la destrucción del país es enorme, pero tenemos una gran experiencia en la reconstrucción. En la guerra de 1991 fueron lanzadas sobre el país 130000 tm de bombas, el pueblo iraquí con sus propios medios fue capaz de reconstruir todas las infraestructuras básicas en menos de un año. La electricidad fue restituida en tres meses tras el ataque en 1991. Hoy, tras seis años de ocupación, han sido incapaces de dar electricidad al país más allá de 3 horas diarias. Irak tiene una red de técnicos que muchos países del mundo no tienen. Según la OMS y la UNESCO, la cobertura médica meses antes de la guerra del Golfo, era la mejor de todo Oriente Medio. Confiamos plenamente en nuestros técnicos y científicos para reconstruir el país. Pedimos a todos los que nos ayudan que colaboren en la reconstrucción de Iraq.

Eduardo Luque

Extraído de Visiones Alternativas.

jeudi, 12 mars 2009

Golfe: la Pax Americana contre l'Europe et le Japon

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ARCHIVES DE SYNERGIES EUROPEENNES - 1995

 

Golfe: la pax americana contre l'Europe et le Japon

Entretien avec Stefano Chiarini

 

Stefano Chiarini, envoyé spécial au Moyen-Orient du journal Il Manifesto, est aussi le directeur des Editions Gamberetti qui, depuis trois ans, se sont spécialisées dans les thématiques de politique interna­tionale, en s'intéressant plus particulièrement à la problématique Nord/Sud, à la question palestinienne et aux minorités ethniques en Europe. Parmi les titres les plus significatifs parus dans leurs collections “Orienti” et “Equatori”, signalons "Amicizie pericolose" d'Andrew et Leslie Cockburn, sur les rapports entre la CIA et le Mossad, "Anno 501, la conquista continua" de Noam Chomsky et l'anthologie de récits "Strade di Belfast", dû à la plume du leader du Sinn Fein, Gerry Adams.

 

Q.: Quand sont nées les Editions Gamberetti?

 

SC: En gros, après la Guerre du Golfe. J'y avais été envoyé spécial. Revenu en Italie, j'ai participé à de nombreux débats sur la question et je me suis aperçu combien la réalité des faits avait été manipulée. Les mass media, le télévision en tête, mais aussi les quotidiens et les revues, nous ont donné une image complètement distordue de ce conflit. Nous avons donc voulu répondre à une exigence intellectuelle: ap­profondir le sujet et fournir une documentation adéquate sur ces événements en particulier et, de façon plus générale, sur tout ce qui se passe sur la scène moyen-orientale.

 

Q.: Que s'est-il passé réellement à Bagdad en 1991?

 

SC: On a surtout pu constater les premiers effets de la disparition de l'URSS. Quand l'Union Soviétique était là, et qu'elle était forte, les Américains n'auraient jamais osé entreprendre ce qu'ils ont entrepris. Autre aspect à prendre en considération: la guerre du Golfe a davantage été une guerre contre l'Europe et le Japon que contre l'Irak; cette guerre a été menée par l'Amérique pour qu'elle puisse contrôler directe­ment les sources d'approvisionnement énergétique. Les Etats-Unis n'ont plus agi par l'intermédiaire d'Israël. Leur rôle dans la région où se trouvent les principales sources de pétrole de la planète est apparu en pleine lumière. Depuis lors leur mainmise sur la région est allée en s'accélérant. Enfin, pour imposer la pax americana entre Israël et les Palestiniens, les Etats-Unis devaient nécessairement “redimensionner” l'unique pays encore en mesure de leur provoquer des problèmes dans la région, c'est-à-dire l'Irak, riche en pétrole, disposant d'une armée capable d'intimider ses adversaires potentiels, présentant une cohé­rence interne assez satsifaisante. Le pétrole doit donc rester aux mains des émirats et des cheiks, de tous les pays possédant des régimes de ce type, forts sur le plan économique mais faibles sur le plan mili­taire. L'Irak était l'unique pays arabe qui avait et de l'eau et du pétrole, une population assez nombreuse, un bon niveau technologique et une armée relativement solide. En puissance, c'était le pays le plus indé­pendant et le moins facile à faire chanter de toute la zone.

 

Q.: Et l'Iran?

 

SC: Je ne me réfère qu'aux seuls pays arabes. L'Iran avait été détruit préalablement par l'Irak, manifes­tement sur ordre des Américains eux-mêmes. Dont la duplicité comportementale est désormais évidente. La diplomatie américaine est prête dorénavant à détruire ou à aider les intégrismes au gré de ses conve­nances. N'oublions pas que l'Arabie Saoudite est nettement plus intégriste que l'Iran, tout en entretenant des rapports optimaux avec les Etats-Unis, au point d'être son meilleur allié dans la région.

 

Q.: Il me semble que les éditions Gamberetti ont évité jusqu'ici d'aborder le problème “islamique”, et se sont concentrées exclusivement sur les pays et les mouvements “laïques”...

 

SC: Nous nous sommes préoccupés par exemple de la question palestinienne qui est en quelque sorte la clef de voûte de la région. D'après moi, le problème n'est pas tant celui de l'intégrisme, car, comme on le voit, les Etats-Unis tentent de se rapprocher de l'Arabie Saoudite, mais bien plutôt celui de la distribution des ressources. Le thème des mouvements islamiques est certes un thème fort important, mais ne cons­titue nullement le nœud gordien du Moyen-Orient. Le nœud du problème est celui de l'accès aux plus im­portantes sources énergétiques de la planète et de la distribution des ressources. Les Etats-Unis sont tout prêts à s'allier avec ceux, intégristes ou laïcs, qui leur consentiront l'accès et le contrôle du pétrole; et sont prêts à annihiler militairement et politiquement ceux qui tenteraient de leur barrer la route.

 

(propos recueillis par Pietro Negri, pour le magazine romain Pagine Libere, n°2/1995).

mardi, 27 janvier 2009

Amerika, Irak en Afghanistan

Amerika, Irak en Afghanistan

Geplaatst door yvespernet op 24 januari 2009

Obama heeft steeds gezegd dat hij een grotere prioriteit aan Afghanistan zou geven, wat hij nu ook lijkt te doen. Zeker als we de laatste berichten lezen:

http://www.breitbart.com/article.php?id=CNG.f0535773d1a3f8152cda2b8c05239f06.571&show_article=1

Six more bodies were recovered from the rubble of an Al-Qaeda den hit by a suspected US missile, pushing the death toll in two separate strikes to 21, security officials said Saturday.

“Six bodies of local tribesmen were found in the rubble of the house which was destroyed in a US missile strike on Friday just outside the town of Mir Ali in North Waziristan district,” the official said. On Friday officials said eight people including five foreigners — Pakistani officials use the term “foreigners” to describe Al-Qaeda militants — died in the missile strike at the house of a pro-Taliban tribesman near Mir Ali.

http://www.breitbart.com/article.php?id=CNG.218ce0f638cd0dae6e3387b8ce74033a.4a1&show_article=1

Up to 20,000 US Marines could be deployed to Afghanistan after an expected Marine withdrawal from Iraq within six to eight months, Marine Commandant James Conway said Friday. “The time is right for Marines to leave Iraq,” the top Marine officer said, reflecting on the improved security situation there.

Niet dat de Amerikanen een duurzaam stabiel Irak achterlaten. Zij laten vooral een regering achter die erin geslaagd is om met geld en door het afstaan van haar macht aan lokale milities haar basis te verbreden. Vaak loop dit machtsverdeling ook totaal op een manier die allesbehalve degelijk is. Bv de beslissing van Iraaks premier Maliki om stammenraden op te richten die aan bagdad verantwoording afleggen, maar niet aan de lokale overheden. Tot zover de pogingen tot een federaal 

Irak. Of die basis houdbaar is op lange termijn is nog maar de vraag. Het Leger van de Madhi van Muqtada al-Sadr bestaat nog steeds.

Maar de echte puinhoop is Afghanistan. Daar is de ondergang van de Taliban al meerdere keren voorspeld: “Afghan insurgents ‘on brink of defeat’ Missions by special forces and air strikes byunmanned drones have “decapitated” the Taliban and brought the war in Afghanistan to a “tipping point”, the commander of British forces has said. (http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/onthefrontline/2062440/Afghanistan’s-Taliban-insurgents-’on-brink-of-defeat’.html) ” Andere feiten spreken dat dan weer tegen: “KABUL: Taliban insurgents have mounted their most serious attacks in six years of fighting, an ambush on French troops Tuesday that killed 10 soldiers and wounded 21, according to military officials, and a complex attack Monday night on a U.S. military base with several suicide bombers. (http://www.iht.com/articles/2008/08/19/asia/afghan.php)

President Karzai is de facto ook niet meer dan de burgemeester van Kabul, over de rest van Afghanistan regeert hij gewoon niet. Het Afghaanse politiesysteem is doordrenkt van corruptie, het leger is gedemoraliseerd en te klein en ook corrupt. Er zijn 70.000 Afghaanse soldaten op een bevolking van 32 miljoen, zeer weinig als je bedenkt dat het land de facto in een burgeroorlog zit. De Taliban opereren weer op ongeveer 75% van het Afghaanse grondgebied. Tenzij de Afghani zelf willen, zal Afghanistan geen vrede kennen. Pashtun, de grootste etnische groep met 42%, hebben reeds de troepen van Alexander bevochten en zijn een volk van krijgers. Noch Alexander, de Sovjets, de Timuriden, de Britten of welk volk dan ook heeft hen onder de knoet gekregen. Amerika zal hier ook niet in slagen.

Benieuwd hoe Obama dit wil gaan oplossen…

samedi, 06 décembre 2008

Obama et les impératifs d'une superpuissance

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Obama et les impératifs d’une superpuissance

Pourquoi la politique étrangère d’Obama ne sera guère innovante

Les médias ont poussé des cris de jubilation lors de l’élection d’Obama et leur enthousiasme ne s’est pas encore entièrement estompé : les experts, eux, sont quasi unanimes. Pour eux, le président Obama n’imposera pas de changements révolutionnaires à la politique étrangère américaine. Celle-ci obéit à des impératifs existentiels depuis longtemps incontournables, ce qui ruinera les espoirs de tous les naïfs qui ont imaginé des changements spectaculaires ; de plus, la liste des conseillers qu’a nommés le Président est révélatrice d’un désir de continuité musclée en politique étrangère.

Lors de la campagne électorale, les Républicains avaient annoncé qu’Obama précipiterait l’Irak dans le chaos, abandonnerait Israël à lui-même et négocierait directement avec l’Iran. Mais au cours de cette campagne, Obama a dû rapidement tenir compte de la réalité américaine et a bien vite cessé de parler d’un retrait prochain des troupes ; il préférait évoquer une diminution des effectifs, mais « uniquement si la situation le permettait ». La fermeture du camp de Guantanamo, sur l’île de Cuba, mettrait un terme définitif à une situation juridique fort douteuse et permettrait ainsi de gagner des sympathies auprès des opinions publiques européennes, mais cette fermeture n’empêchera pas les services secrets américains et les militaires de recourir à des méthodes d’enquête et d’audition controversées. Mais à la différence que personne n’entendra jamais plus parler des détenus des nouveaux camps secrets, si secrets qu’ils ne pourront plus constituer un argument critique pour les adversaires des Etats-Unis.

Ensuite, Obama a promis de renforcer les troupes en Afghanistan : c’est une démarche qui se comprend et s’avère nécessaire du point de vue américain, vu la situation dramatique qui s’impose, chaque jour davantage, à ce malheureux pays. Pour pouvoir aligner les troupes nécessaires, Obama est obligé de modifier les priorités du budget militaire des Etats-Unis. L’administration Bush jr visait certes à entretenir les deux théâtres d’opération d’Irak et d’Afghanistan mais aussi à perpétuer la supériorité américaine dans les divers secteurs de l’armement, dont les systèmes de défense anti-missiles, la construction de bâtiments supplémentaires pour l’US Navy et la modernisation de la force aérienne (le passage des avions classiques aux chasseurs et bombardiers furtifs). Obama souhaite concentrer les efforts budgétaires sur le soldat et son équipement sur le terrain où ils effectuent leur mission. D’une part, ce projet d’Obama participe d’une analyse réaliste de la situation en Irak et en Afghanistan, car il faut y gagner la guerre que l’on est en train de mener et non pas déjà s’équiper pour une guerre future de plus en plus improbable. Mais cette analyse réaliste, d’autre part, implique un risque sérieux : celui de perdre l’avance que détiennent les Etats-Unis, en matière militaire, sur la Chine et la Russie. Par ailleurs, la crise financière a démontré, une fois de plus, combien les Etats-Unis, la Chine et la Russie sont dépendants les uns des autres, ce qui implique que le risque de perdre de l’avance est finalement assez faible et peut donc être pris sans trop de danger.

Pour ce qui concerne Israël, rien ne changera dans la politique extérieure américaine. Deux des nouveaux conseillers, qu’Obama vient de nommer, sont juifs, dont Rahm Emanuel, né en Israël, où il a servi comme soldat. Son père, dans un entretien accordé à un journal israélien, a laissé sous-entendre que son fils veillera à ce que le nouveau Président se rangera du côté d’Israël contre les Arabes.

L’Europe se retrouvera plus que jamais dans un vilain engrenage. Le nouveau Président ne changera pas de politique ; il ne changera que de rhétorique. Par conséquent, la seule politique européenne intelligente sera de rassembler enfin les forces et les ressources de notre continent pour lui donner une politique extérieure efficace au lieu d’attendre, passivement, qu’un nouveau Président fasse son entrée à la Maison Blanche de Washington. Il faut que cette politique extérieure européenne façonne le monde selon un sens voulu par l’Europe.

Gert BACHMANN.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°48/2008, trad.. franc. : Robert Steuckers). 

 

 

samedi, 22 novembre 2008

Soldats américains: perdu en bourse l'argent gagné au combat

Des soldats américains en Irak ont perdu en bourse l'argent gagné au  combat

Publié le 10 novembre 2008 sur http://www.egaliteetreconciliation.fr

 

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En allumant son ordinateur ces dernières semaines, le lieutenant-colonel Mark Grabski ne consultait pas les derniers sondages sur la présidentielle américaine mais contemplait l'étendue de ses pertes sur des sites financiers.


"Mes favoris comprenaient la liste des sociétés dans lesquelles ma caisse de retraite complémentaire investissait. Et tous les jours, je voyais leurs cours s'effondrer", dit ce militaire en poste sur la base américaine de Speicher, au nord de Bagdad. "J'ai perdu actuellement des dizaines de milliers de dollars" dans la crise financière, assure cet officier de 31 ans, chargé de l'inspection générale de la base.

"Le tiers de mon salaire est versé sur le thrift savings program", une retraite complémentaire privée réservée aux fonctionnaires et militaires américains. "J'ai perdu 30% de cette retraite dans la crise financière", assure-t-il. Cette retraite privée s'ajoute à la pension de l'armée, qui n'a pas pâti de la crise, et qui atteint 50% du salaire des militaires qui ont servi 20 ans, 75% pour ceux qui ont 30 ans d'ancienneté. A Camp Speicher, la crise a souvent éclipsé la campagne présidentielle. Le cyclone financier a été d'autant plus cruellement ressenti qu'il s'agit pour ces soldats d'argent gagné à force de patrouilles, parfois de combats, dans la poussière de Tikrit, un fief de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein.

L'impact de la crise sur les portefeuilles et les retraites privées des soldats américains déployés en Irak est difficile à mesurer. Les officiers, plus âgés et soucieux de leur avenir, ont sûrement plus pâti du tourbillon des places boursières. Mais les jeunes recrues ne sont pas épargnées. "Nous avons encouragé les jeunes soldats à souscrire à des retraites privées.

Quand un soldat arrive au Koweït, avant d'être déployé en Irak, c'est même un des premiers prospectus qu'on lui donne", souligne le lieutenant-colonel Grabski.

Pour le commandant Daniel Meyers, qui travaille au commandement central de l'armée américaine pour le nord de l'Irak, les pertes sont plus limitées, "3.100 dollars". "Je ne verse que 8% de mon salaire (environ 5.000 dollars en Irak, ndlr), mais c'est une somme pour moi", dit-il.
En regard, un simple soldat déployé en Irak touche environ 2.000 dollars par mois. Dans le centre de commandement, au pire de la crise, les analystes financiers ont succédé aux joueurs de base-ball du "World Series" sur les écrans de télévision.

"Tout le monde suivait la crise. Quand la cloche (de fin de séance à Wall Street, ndlr) retentissait, j'étais traumatisé. Je ne dormais plus que deux heures par nuit", se souvient l'officier, originaire de l'Etat de New York. Ce militaire de 32 ans, dont la division est basée en Allemagne, attend peu du prochain président américain. "Sauf peut-être si (Barack) Obama nomme quelqu'un à l'instance de régulation des marchés ou si le Congrès adopte des lois de régulation", dit-il. Depuis, le lieutenant-colonel Grabski, comme le commandant Meyers, attendent simplement que le marché remonte pour pouvoir espérer récupérer leur mise.

D'autres soldats, plus proches de la retraite, ont en revanche beaucoup perdu ces dernières semaines. "Je suis à trois ans de la retraite et j'ai perdu la moitié de mes fonds", peste un sergent originaire d'Alabama sous couvert de l'anonymat. "Je n'accuse personne, en signant le contrat, je savais que ces placements étaient risqués", dit cet homme d'une cinquantaine d'années, dont bientôt 30 dans l'armée. "Mais quand je pars en mission, il m'arrive de penser que j'étais tout près d'une belle retraite. Quelques mois à tirer avant de toucher enfin la retraite de l'armée, plus ma complémentaire privée. Je ne m'imaginais pas continuer à travailler dans le civil après 30 ans de carrière militaire", regrette-t-il.

Source : http://news.tageblatt.lu

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mercredi, 03 septembre 2008

Doctrine de Monroe et géopolitique moderne

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James Monroe

Pankraz / “Junge Freiheit”:

 

Doctrine de Monroe et géopolitique moderne

 

Les héritiers de Friedrich Ratzel et de Karl Haushofer ont bien du pain sur la planche ces jours-ci. Le concept de “géopolitique”, qu’ils ont forgé jadis, est dans toutes les bouches. En effet, les événements de Géorgie et autour de la Géorgie ont fait prendre conscience même au plus obscur des téléspectateurs que la politique étrangère actuelle n’est pas un jeu simple, qui se joue sur un damier rudimentaire et enfantin et sur base de quelques règles proprettes de politologie et de quelques principes juridiques relevant du droit de gens, mais qu’elle est bien plutôt un art de jonglerie, d’une haute complexité, avec  un nombre incalculable de balles qui, de surcroît, sont de dimensions différentes, et dont le mouvement propre est seulement “devinable” par les acteurs en piste et ne peut jamais, ne pourra jamais, être totalement prévisible.

 

Celui qui voudra sur le long terme connaître le succès en politique étrangère devra, par la force des choses, se faire géopolitologue. Il ne suffit pas de se réclamer pompeusement des droits de l’homme, qui sont abstraction, et, pour le reste, s’efforcer d’avoir un potentiel supérieur de suffrages ou de présenter de bons scores électoraux, il faudra bien plutôt immerger ses pensées dans le “génie de l’espace” (comme disait Rudolf Kjellén), c’est-à-dire respecter au cas par cas les traditions régionales, prendre au sérieux les passions du lieu, se donner des idées claires, sans illusions, au-delà de l’espace réduit de ses propres compétences et autorités. 

 

En fait, ce que je dis là sont de pures évidences, que l’on pouvait déjà lire chez Montesquieu (1689-1755). L’ère du colonialisme européen et, à la suite de celui-ci, l’époque de la communication technique embrassant le globe tout entier (la “globalisation”) ont fait en sorte que ces évidences ont perdu de leur lustre. On s’est mis à cultiver l’illusion que l’on pourrait (et devrait) mettre tout dans le même sac, juger tout à la même aune, en matière de politique. On a tenté de mettre en pratique des doctrines sotériologiques universelles, ce qui eut des conséquences désastreuses. La fable qu’un “policier mondial”, soi-disant hissé au-dessus de tous les partis, a eu son heure de gloire; un “policier mondial” qui aurait eu le droit de s’immiscer partout dans tout, avec ou sans l’aval d’un caucus ou d’un conseil autorisé.

 

Ce que nous apercevons aujourd’hui, c’est la fin de cette politique de la “planche à dessin”, de l’épure permanente hors du réel, et le retour de la géopolitique. On reconnaît désormais, lentement mais sûrement, que les “droits fondamentaux”, conçus par la pensée aux heures les plus sublimes de l’histoire occidentale, se télescopent en permanence dans le concret des situations spatiales/territoriales; il en va ainsi de la doctrine de l’intangibilité des Etats et de leurs frontières; cette doctrine de l’intangibilité se heurte, sans espoir aucun d’accalmie, à celle du droit des peuples à l’auto-détermination. 

 

Si les Albanais du Kosovo ont le droit de se débarrasser des structures étatiques qui les liaient à la Serbie, pourquoi les Ossètes du Caucase n’auraient-ils pas, à leur tour, le droit de se séparer de l’Etat géorgien? Quelle loi autorise-t-elle l’une sécession et interdit l’autre? Quelle loi autorise-t-elle l’OTAN, instance étrangère à l’espace balkanique, de bombarder Belgrade dans l’intérêt des Albanais? Quelle loi interdit-elle à la Russie, qui est depuis des siècles la puissance protectrice des Ossètes, d’intervenir à leur profit en Géorgie? Ces lois, que j’évoque dans mes questions, n’existent pas, ni réellement ni potentiellement.

 

Il n’existe que des intérêts et des rapports de force entre regroupements d’Etats, proches ou étrangers à l’espace où se déroulent les affrontements. Sur leurs torts ou leurs raisons ne statue pas une “table de lois” transcendantale, mais, à chaque fois, une constellation régionale concrète, faite d’accords, de conventions et de nécessités. Il est clair, bien évidemment, que les forces inhérentes à l’espace ou proches de cet espace, c’est-à-dire les forces qui sont immédiatement confrontées à la teneur de ces accords et conventions, les forces dont le quotidien est marqué par ceux-ci, ont un droit plus direct et prépondérant à agir ou réagir sur le terrain que les forces qui sont étrangères à cet espace. Ce principe demeure valable même à notre époque de communication globale, où la politique qui régit le flux des finances et des matières premières est mondiale.

 

Lorsque le président américain James Monroe proclame en 1823 la fameuse doctrine qui porte son nom, il a posé, à coup sûr, le premier grand acte de géopolitique prévoyante, visant le long terme. Les Etats-Unis ne se mêleront pas des affaires européennes, disait Monroe, rassurant; mais il fallait aussi que les Européens s’interdisent toute immixtion dans les affaires américaines ou toute implantation de colonies sur un territoire américain. La devise était: “L’Europe aux Européens”, ce qui avait pour corollaire implicite, “L’Amérique aux Américains”.

 

Bien entendu, nous pourrions dire que ce sont là des déclarations et des mots d’ordre antérieurs à la globalisation: il n’en demeure pas moins vrai qu’ils recèlent un solide noyau de réalisme, transcendant les époques; les peuples auraient eu un avenir bien meilleur, s’ils avaient écouté ces déclarations et mots d’ordre plus attentivement; nous aurions pu éviter toute l’ère du colonialisme européen et des guerres mondiales. Aujourd’hui, sous les conditions dictées par les technologies globales de la communication à haute vitesse, plus aucune Doctrine de Monroe n’est possible, sous quelque forme que ce soit. Mais son intention première était juste, comme nous nous en apercevons à nouveau, chaque jour, dans les faits.

 

Prenons en considération la guerre d’Irak et ses conséquences catastrophiques. Le gouvernement Bush, à Washington, disposait de toutes les informations nécessaires pour évaluer de manière réaliste les conséquences de cette guerre. Mais il a obtenu exactement le contraire de ce qu’il avait planifié. Il voulait affaiblir l’Iran, mais celui-ci s’est considérablement renforcé. Mais, au fond, il ne s’agissait pas vraiment d’informations disponibles mais bien plutôt de l’incapacité américaine  —parce que l’Amérique, là-bas, est une puissance totalement étrangère à l’espace moyen-oriental—  à comprendre et à interpréter correctement les informations disponibles dans le cadre des spécificités régionales de cette partie du monde.

 

Les géopolitologues conclueront dès lors: lorsque l’on cherche à résoudre les conflictualités d’une région du monde, il faut appliquer une sorte de principe de subsidiarité, tenant compte du degré d’éloignement spatial par rapport au foyer du conflit. Cet éloignement devant constituer l’instrument de mesure le plus important. Les premiers à pouvoir exercer le droit de résoudre un conflit devraient être les Etats, les peuples et les ethnies qui sont directement concernés par les affrontements. Dans ce cadre, la voix des acteurs les plus modestes devraient peser davantage dans la balance que celle des acteurs les plus puissants. Les forces qui, elles, sont éloignées géographiquement et mentalement du foyer de conflit devront se contenter de patienter et, dans les cas où elles interviendraient effectivement, elles devraient le faire avec beaucoup de décence, de distance et d’indépendance. Elles devraient juguler leur fringale de puissance et surtout faire montre d’une réelle retenue dans leurs médias.

 

Tout beuglement médiatique émis au départ d’un poste soustrait à tous les dangers de la belligérance, dans des rédactions ou des bureaux très lointains sont une nuisance, du point de vue géopolitique. Bien sûr, cela vaut aussi, et d’abord, pour les parties directement concernées. Pour le reste, la géopolitique relève bien de l’esprit de notre temps. Elle vit une nouvelle haute conjoncture.  C’est bon signe.

 

PANKRAZ.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°36/2008 – 29 août 2008 – trad. franç.: Robert Steuckers).

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lundi, 21 juillet 2008

Saddam éliminé parce qu'il voulait passer à l'Euro...

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Gerhoch REISEGGER :

 

Saddam a été éliminé parce qu'il voulait facturer son pétrole en euro et non plus en dollars!

 

Gerhoch REISEGGER est conseiller d'entreprise indépendant actuellement. Précédem­ment, il a connu une carrière de chef d'entreprise dans le domaine de l'informatique. Il a été le directeur du marketing d'une filiale autrichienne d'un consortium américain d'ordinateurs. Il est officier de réserve dans l'armée fédérale autrichienne. Il a étudié la physique à la “Technische Universität” de Vienne. Il a fait de longs séjours profes­sion­nels à l'étranger, surtout dans le domaine de l'informatique. Depuis quelques années, il déploie une grande activité de publiciste et de conférencier sur les thèmes de l'économie mondiale et de la géopolitique. Il a notamment pris la parole lors de congrès inter­nationaux de l'«Académie Russe des Sciences». Le thème de sa conférence de 2001 était: « Sur la situation géopolitique dix après l'effondrement de l'Union Soviétique ». Il a aussi participé au congrès international sur la globalisation et les problèmes de la nou­velle histoire, en 2002 à Moscou. Il a participé à plusieurs universités d'été et sé­minaires de “Synergies Européennes”, notamment à Sababurg en novembre 1997, à Trente en 1998 et à Pérouse (Perugia) en 1999. Il a participé à l'organisation d'un symposium à l'U­niversité des Saints Cyril et Méthode à Thyrnau/Trnava, sur l'Europe centrale, l'Union Européenne et la globalisation (novembre 2000). Ses contributions sont parues dans de nombreuses revues à Munich, Graz, Vienne, Berlin, Belgrade, Bruxelles, Sofia, Moscou et Bruges. Il est également le fondateur de la Société Johann Heinrich von Thünen en Au­triche, dont les objectifs sont de promouvoir de nouveaux projets dans les domaines de l'agriculture, de la sylviculture et de l'économie politique en général. Il est le président de cette société depuis 1996. Ces dernières années, Gerhoch Reisegger a effectué de nom­breux voyages d'étude en Macédoine, en Serbie, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Slovaquie, en Hongrie et en Grèce. Il s'intéresse tout particulièrement à l'histoire po­li­tique et économique des Balkans et des pays d'Europe centrale et orientale.

 

En novembre 2000, l'Irak décide de vendre son pétrole contre des euro, ce qui a eu pour effet immédiat la reprise des bombardements par les Anglo-Américains. La Malaisie semblait prête à le suivre dans cette voie. Quant à la Russie , elle cherchait à forger une alliance stratégique sur base de l'énergie, non seulement avec l'UE mais aussi avec d'autres puissances du continent eurasiatique. Ce remaniement planétaire aurait évidemment eu pour effet immédiat de mettre un terme à la politique du “pétrole libre”, dont les Etats-Unis sont les premiers bénéficiaires, parce que le pétrole est facturé en dollars, lesquels sont accumulés à des fins spéculatives. Les Etats-Unis n'auraient plus pu faire pression sur les autres puissances en arguant de leurs privilèges, dont ils jouissent parce qu'ils émettent la devise servant à l'achat des hydrocarbures. C'est ainsi qu'ils ont établi leur puissance dans le monde. Mais, si le projet de Saddam Hussein et des Malais, voire des Russes, aboutissait, la fin de l'hégémonie américaine deviendrait à terme une certitude. A la condition, bien sûr, que l'UE accepte ce nouveau jeu sans être sabotée par la Grande-Bretagne (or ce sabotage est parfaitement prévisible, vu l'attitude prise par Blair dans le conflit contre l'Irak).

 

 

Un contrôle monopolistique sur les sources d'énergie dans le monde

 

 

Nous avons derrière nous cent années de domination anglo-saxonne dans le domaine du pétrole. Rappelons quelques faits historiques : le tandem germano-ottoman s'oppose à l'Angleterre lors de la construction de la ligne de chemin de fer Berlin-Bagdad, ce qui induit Londres à déclencher la première guerre mondiale. Après la seconde guerre mondiale, les assassins d'Enrico Mattei et du Roi Faysal d'Arabie Saoudite empêchent in extremis l'abandon du dollar par les Arabes et l'alliance euro-arabe. En 1990, l'Irak tombe dans le piège : l'ambassadrice américaine April Glaspie fait savoir à Saddam Hussein que toute invasion irakienne du Koweit serait une affaire arabo-arabe, dans laquelle les Etats-Unis ne prendraient pas position. Cette ruse a permis de déclencher une guerre contre l'Irak sans avoir à demander au Congrès américain d'avaliser une guerre d'agression. Au même moment, des forces secrètes provoquent la dissolution de l'Union Soviétique, puis de la CEI , puis de la Fédération de Russie, en favorisant l'émergence de nouveaux Etats “indépendants”, aussitôt reconnus, dans la “ceinture pétrolière” autour du Caucase. L'objectif est identique, comme le souligne sans vergogne Zbigniew Brzezinski dans Le grand échiquier. Cet objectif est le suivant : exercer au bénéfice des Etats-Unis un contrôle monopolistique sur les sources d'énergie dans le monde.

 

Le geste de Saddam Hussein, s'il avait réussi, aurait porté au dollar un coup fatal et donné à l'euro l'élan qui lui manquait. Personne ne semble avoir analysé les choses dans cette perspective. Pourtant d'autres indices corroborent notre vision : lorsque les Allemands et les Russes avaient envisagé la création d'une alliance monétaire germano-russe, Alfred Herrhausen, impulseur de cette idée, l'a payé de sa vie en 1989 (…). Examinons la situation de manière plus précise. Que s'est-il passé au cours de ces récentes années, de manière occultée? Les médias américains taisent le véritable motif de la guerre contre l'Irak : il s'agit d'imposer leur devise dans les transactions pétrolières. Le gouvernement américain veut empêcher à tout prix que les pays de l'OPEC suivent l'exemple de l'Irak et prennent l'euro pour devise de ces transactions. Ce serait la fin de l'hégémonie américaine. Comme l'Irak dispose des secondes réserves mondiales en quantité, les Etats-Unis, pour des raisons stratégiques évidentes, veulent s'emparer de celles-ci afin de briser le cartel de l'OPEC en exploitant à fond les réserves irakiennes. Toute autre solution aurait fait courir de hauts risques à l'économie américaine, car celle-ci repose entièrement sur la domination du dollar dans les transactions pétrolières et en tant que devise de réserve. Les Etats-Unis ont pu, jusqu'ici, satisfaire leurs appétits pétroliers démesurés : grâce à leur privilège, qu'ils détiennent depuis 1945, les Etats-Unis produisent des dollars (“fiat money”) et le reste du monde doit leur fournir des marchandises contre ces pétro-dollars.

 

 

Saddam Hussein avait promis de facturer son pétrole en euro

 

 

Mais, à partir du moment où Saddam Hussein promet de facturer son pétrole en euro, les Etats-Unis savent qu'ils ne pourront plus mobiliser une coalition internationale contre lui, comme ils l'avaient fait auparavant. Plus personne, dans les chancelleries et chez les véritables décideurs, ne croyait la propagande américaine, arguant que “Saddam cherchait à jouer le monde”, alors qu'il satisfaisait à toutes les demandes de l'ONU et que les 300 inspecteurs des Nations Unies, déployés en Irak, n'avaient strictement rien trouvé comme “armes de destruction massive”. Malgré toute la rhétorique qu'ils ont utilisée, Bush et la CIA ne sont pas parvenu à faire croire au monde que Saddam Hussein et Al Qaida étaient de mèche.

 

La seule raison de faire tomber Saddam Hussein résidait dans sa décision de novembre 2000, de facturer le pétrole en euro et non plus en dollar. En prenant cette décision, son sort était scellé. Bush, un obligé de l'industrie pétrolière, partageait avec ces dernières un projet géostratégique clair, qui nécessitait le déclenchement d'une deuxième guerre du Golfe, sur des prétextes entièrement “fabriqués”, s'il le fallait. Qui plus est, l'Irak a changé en euro ses réserves de 10 milliards de dollars qu'il avait placées auprès de l'ONU, dans le cadre du programme “nourriture contre pétrole”. Cette guerre n'a donc rien à voir avec les aspects dictatoriaux du régime de Saddam Hussein ou avec la détention d'armes de destruction massive. Son objectif premier est d'intimider les pays de l'OPEC, qui, s'ils suivaient le programme de Saddam Hussein, risqueraient de se voir infliger le même sort. Il s'agit bien entendu de les empêcher de suivre ce “mauvais exemple” irakien. Saddam Hussein s'est décidé pour l'euro au moment où celui-ci valait 0,80 dollar. C'est ce qui explique pourquoi le dollar à perdu 20% de sa valeur par rapport à l'euro depuis la fin de l'année 2002 (cf. Charles Recknagel, « Iraq : Baghdad Moves to Euro », http://www.rferl.org/nca/features/2000/11/01112000160846.... ).

 

 

Que ce serait-il passé si l'OPEC avait brusquement adopté l'euro? Tous les Etats exportateurs de pétrole et leurs banques centrales auraient dû changer leurs réserves de devises en euro et abandonner le dollar. Le dollar aurait perdu automatiquement la moitié de sa valeur, avec toutes les conséquences que cela aurait entraîné pour l'économie américaine, c'est-à-dire une épouvantable inflation. Les investisseurs étrangers ayant acheté des actions et des titres libellés en dollars, s'empresseraient de s'en débarrasser, provoquant une prise d'assaut des banques comme dans les années 30. Le déficit américain en commerce extérieur, qui est énorme, ne pourrait plus être maintenu en équilibre. L'Etat américain serait de facto en faillite. La double crise russe et latino-américaine scellerait le sort de la première puissance militaire mondiale.

 

 

La priorité : éviter le crash définitif du dollar

 

 

Les choses semblent claires : le problème du pétrole dépasse de loin la problématique soulevée par l'Irak de Saddam Hussein, et englobe l'Iran, l'Arabie Saoudite et le Venezuela. Le danger pour le dollar est si grand que même les problèmes actuels de l'économie américaine peuvent attendre; la priorité est d'éviter le crash définitif du dollar, qui serait irrémédiable si l'OPEC adopte l'euro. Le rôle de la Russie , de l'Inde et de la Chine   dans le “grand jeu” est parfaitement clair aussi : le territoire de ces trois puissances occupe le “pont terrestre” eurasien, autrement dit, dans les termes mêmes de Brzezinski, la “nouvelle route de la soie”. La domination de l'espace eurasien semble plus solide que la domination exercée via le dollar. Jusqu'à présent, les Etats-Unis ont dominé les autres puissances grâce à leur dollar, par le monopole que leur devise nationale exerçait sur le commerce mondial. La machine militaire américaine doit servir à forcer les autres à revenir sur le “chemin de la vertu”, c'est-à-dire à un commerce mondial uniquement axé sur le dollar.

 

Les médias américains cachent également les raisons qui poussent le gouvernement Bush à parler systématiquement d'un “axe du mal” : l'Iran, inclus dans cet axe en même temps que son ancien ennemi mortel Saddam Hussein, souhaite lui aussi vendre son pétrole contre des euro (cf. Roy Gutman & John Barry, « Beyond Baghdad:Expanded Target List»,http://www.unansweredquestions.net/timeline/2002/newsweek...). La banque centrale iranienne est favorable à ce passage à l'euro, maintenant que la devise de l'UE s'est consolidée. En 2002, l'Iran a converti une bonne part de ses réserves en euro, probablement plus de la moitié, comme l'explique Mohammad Abasspour, membre de la Commission du développement au parlement iranien (cf. «Forex Fund Shifting to Europe», in : Iran Financial News, 25 août 2002; http://www.payvand.com/news/02/aug/1080.html... ). Cette politique suivie par l'Iran est un indice fort, démontrant bien que les Iraniens, à leur tour, veulent opter pour l'euro, comme devise des transactions pétrolières (cf. « Economics Drive Iran Euro Oil Plan. Politics Also Key », http://www.iranexpert.com/2002/economicsdriveiraneurooil2... ).

Dans un tel contexte, qui s'éton­ne­ra que l'Iran devienne la prochaine cible de la “lutte contre le terrorisme”?

 

Le Venezuela, quatrième producteur de pétrole et également membre de l'OPEC, pourrait opter pour la même politique. Hugo Chavez a commencé, à son tour, une politique commerciale de troc avec les pays voisins, en é­changeant du pétrole contre des marchandises dont le peuple vénézuélien a un besoin urgent. Le Venezuela ne dispose pas de grandes réserves de dollars : en pratiquant le troc, il sort ipso facto du cycle conventionnel des transactions pétrolières. Les Etats-Unis n'ont jamais cessé de conspirer contre Chavez. Indice : Bush a approuvé le putsch militaire manqué d'avril 2002, où la CIA a certainement joué un rôle actif, a tiré les ficelles (cf. Larry Birms & Alex Volberding, « US is the Primary Loser in Failed Venezuelan Coup », in : Newsday, 21 avril 2002;

 http://www.coha.org/COHA%20_in%20_the_news/Articles%20200...). Mais ces intrigues permanentes de Washington pourraient pousser plus rapidement le Venezuela de Chavez à adopter l'euro et de réaliser une politique que les Etats-Unis cherchent à tout prix à éviter.

 

 

Le chantage nord-coréen

 

 

Les médias américains taisent une autre tendance qui se fait jour dans la politique économique mondiale : d'autres pays que le Venezuela, l'Iran ou certains pays de l'OPEC convertissent leurs réserves en euro, comme la Chine et, plus récemment, la Russie (cf. « Euro continues to extend its global influence », http://www.europartnership.com/news/02jan07.htm... ). La Corée du Nord, autre pays inclus dans l'“axe du mal”, s'est officiellement décidé, le 7 décembre 2002, d'opter pour l'euro plutôt que pour le dollar dans ses transactions commerciales avec le reste du monde (cf. Caroline Gluck, « North Korea embraces the euro », 1/12/2002). La Corée du Nord cherche sans nul doute à se venger du très dur embargo sur le pétrole que lui ont imposé les Etats-Unis. Les Nord-Coréens espèrent sans doute faire fléchir les Etats-Unis, obtenir des matières premières et des denrées alimentaires importantes en promettant à Washington de conserver le dollar comme devise de leurs transactions. Le programme nucléaire nord-coréen est probablement un instrument de ce chantage.

 

 

Javad Yarjani, chef du département d'analyse des marchés pétroliers auprès de l'OPEC, a tenu un discours très intéressant en Espagne en avril 2002 (cf. « The Choice of Currency for the Denomination of the Oil Bill », http://www.opec.org/Newsinfo/Speeches/sp2002/spAraqueSpai... ). Ce discours traitait de la problématique de la devise dans les transactions pétrolières. Les médias américains ont censurés cette information. Yarjani a notamment dit ceci : « A la fin des années 90, plus des quatre cinquièmes des transactions en devises et la moitié des exportations mondiales se font en dollars. En outre, la devise américaine forme deux tiers des réserves officielles de devises dans le monde. Le monde dépend donc du dollar pour son commerce; les pays sont donc liés aux réserves en dollars, alors que cette devise existe sans aucun rapport avec la part produite par les Etats-Unis dans la production mondiale. La part du dollar dans la commerce mondial est bien plus élevée que la part du commerce international américain… La zone euro détient une part bien plus importante du commerce mondial que les Etats-Unis; tandis que les Etats-Unis ont un déficit commercial gigantesque, la zone euro, elle, est en équilibre… En outre, il convient de remarquer que la zone euro est un importateur plus important de pétrole et de produits dérivés que les Etats-Unis… A court terme, les pays membres de l'OPEC continueront à accepter des paiements en dollars. Mais, dans l'avenir, ils n'excluent pas une facturation et un paiement en euro… Si l'euro en vient à ébranler la solidité du dollar, il faudra l'inclure a fortiori comme critère de paiement des transactions pétrolières. Dans ce cas, nous verrons émerger un système qui sera bénéfique à bon nombre de pays. Si l'intégration européenne se poursuit et si l'économie européenne se consolide, ce système deviendra une réalité ».

 

 

L'euro deviendra-t-il la devise des transactions pétrolières dans le monde?  

 

Ce discours, fondamental pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui, prévoit un élargissement de l'UE en 2004, où cette dernière comptera alors 450 millions d'habitants, avec un PIB d'environ 9,5 milliards. Cet élargissement constituera à coup sûr un encouragement pour les pays de l'OPEC qui souhaitent passer à l'euro. Nous ne comptons pas dans notre calcul les potentiels de l'Angleterre, de la Norvège , du Danemark et de la Suède , qui ne sont pas membres de l'Union monétaire. Depuis avril 2002, quand Yarjani a tenu son discours en Espagne, le rapport dollar-euro s'est inversé, et le dollar ne cesse de chuter.

 

Si la Norvège se décide à facturer son pétrole en euro et si l'Angleterre adopte l'euro, ce sera un tournant important pour l'OPEC, qui choisira ipso facto l'euro. Pour la Norvège , la décision suédoise aura une valeur d'exemple, à laquelle le Danemark ne pourra pas se soustraire. Une fois de plus, c'est l'Angleterre qui pose problème : c'est d'elle que dépendra le futur statut de l'euro : deviendra-t-il la devise des transactions internationales ou non? Quoi qu'il en soit, le monde s'est mis tout entier en mouvement pour contester la suprématie du dollar. Dans deux ou trois ans, l'OPEC prendra sa décision finale.

 

 

L'économie américaine sera mortellement frappée, car, comme je l'ai déjà dit, elle est intimement lié au rôle du dollar en tant que devise de réserve. Un effondrement du dollar aurait pour effet d'intervertir les rôles entre les Etats-Unis et l'UE dans l'économie mondiale, ce que Washington peut difficilement accepter. Raison pour laquelle les menaces militaires américaines seront déterminantes dans l'attitude des pays de l'OPEC. La politique égoïste de Washington, qui méprise les traités du droit international, qui déploie un militarisme agressif, trouvera tôt ou tard ses limites. La rhétorique belliciste de Bush n'a pas placé les Etats-Unis sous un jour avantageux. Washington passe désormais pour une puissance agressive, fautrice de guerre, qui ne tient même plus compte des décisions de l'ONU et n'agit qu'à sa guise.

 

 

Un futur effondrement américain?

 

L'hégémonie américaine prendra fin tôt ou tard. Les Etats-Unis ne peuvent pas éternellement faire appel à la force militaire pour maintenir leur suprématie. Au contraire, les gesticulations militaires, même si elles sont en apparence couronnées de succès, sont un indice de faiblesse et de déclin. Le sociologue français Emmanuel Todd, qui avait prédit la fin de l'URSS en 1976, vient de poser un diagnostic similaire pour les Etats-Unis. Les causes principales du futur effondrement américain sont les suivantes, d'après Todd : un prix trop élevé pour le pétrole et une dévaluation trop importante du dollar.

 

Cet effondrement comporte évidemment des risques politiques majeurs, mais le plus grand danger qui nous guette est une détérioration drastique de l'économie japonaise. A plus ou moins long terme, le Japon ne pourra pas faire face à un prix trop élevé du pétrole (45 dollars par baril). Si les banques japonaises subissent un krach, leur trop grande dépendance vis-à-vis du pétrole, une dépendance qui est de l'ordre de 100%, entraînera une réaction en chaîne en Asie du Sud-Est, qui aura des effets immédiats en Europe et en Russie. Après cette triple crise extrême-orientale, européenne et russe, les Etats-Unis seront touchés à leur tour.

 

Quelle est la situation qui encadre tout cela?

◊ La guerre américaine contre le terrorisme entraîne déjà, comme on peut le constater chaque jour, d'immenses déficits, avec, en prime, une balance commerciale américaine plus déficitaire que jamais.

 

◊ Beaucoup de pays en voie de développement suivent l'exemple du Venezuela et de la Chine , ainsi que d'autres pays, et changent leurs réserves de devises, constituées principalement de dollars, en euro et en or.

 

◊ L'OPEC pourrait très bien passer à l'euro ou se doter d'une devise propre, couverte par les réserves de pétrole. Le monde islamique prévoit d'autres initiatives, comme, par exemple, celle que suggère le Premier Ministre de Malaisie, Mahathir : la création d'un “dinar-or”. Pour cette raison Mahathir a été déclaré “ennemi public numéro un” par le spéculateur Georges Soros.

 

◊ Les pays en voie de développement, dont les réserves en dollars sont réduites, pourraient également transformer leur économie en économie de troc. Ce système est plus facile à gérer actuellement, via des opérations d'échange effectuées par le biais de techniques informatiques. Ces pays pourraient commercialiser ainsi leurs matières premières, sous-évaluées sur les marchés mondiaux dominés par le dollar et les Etats-Unis. Le Président vénézuélien Chavez a signé treize contrats de troc de ce type, prévoyant l'échange de matières premières indispensables au Venezuela contre du pétrole.

 

◊ Les Etats-Unis ne pourront financer indéfiniment leur déficit commercial (± 5% du PIB) et la guerre permanente qu'ils ont déclenchée, sous prétexte de lutte contre le terrorisme.

 

 

Les pétro-dollars, instruments de la puissance américaine

 

Les élites américaines le savent, mais ne veulent pas le faire connaître via les médias : la force du dollar ne repose pas en soi sur les capacités réelles de l'économie nationale américaine. En réalité, la force du dollar repose depuis 1945 sur le privilège d'être la devise de réserve internationale et la devise “fiat” pour les transactions pétrolières dans le monde entier (les fameux “pétro-dollars”). Les Etats-Unis font effectivement imprimer des centaines de milliards de ces pétro-dollars que les Etats nationaux, dans le monde entier, utilisent pour acheter du pétrole auprès des producteurs de l'OPEC, à l'exception de l'Irak, partiellement du Venezuela, qui hésite encore à passer à d'autres formes de transactions, et prochainement l'Iran. Ces pétro-dollars sont renvoyés aux Etats-Unis par les pays de l'OPEC, où, par le truchement de “Treasury Bills” ou d'autres titres ou valeurs libellés en dollars ou encore, par des investissements immobiliers, ils sont réinvestis dans les circuits américains. Ce retour des pétro-dollars à l'Amérique est le prix que les pays producteurs de pétrole doivent payer pour acheter la tolérance américaine à l'égard de ce cartel que constitue l'OPEC.

 

Le dollar est donc l'instrument de la suprématie globale des Etats-Unis, car seuls les Etats-Unis sont autorisés à l'imprimer. Le dollar, devise “fiat”, est à la hausse depuis seize ans, en dépit du déficit record de la balance commerciale américaine et en dépit des dettes énormes que l'Amérique a contractées.

 

Les réserves en dollars doivent impérativement être reconverties en dépôts américains, ce qui entraîne un surplus de capitaux en circulation pour le bénéfice de l'économie américaine. Mais après une année de corrections importantes, les actions américaines gardent la santé depuis une période de 25 ans. Le surplus de la balance américaine des capitaux, provenant des investissements étrangers, finance le déficit de la balance commerciale. Qui plus est, toute valeur libellée en dollar, indépendamment du lieu où elle se trouve, est de facto une valeur américaine. Comme le pétrole s'achète et se vend en dollars, en vertu de la puissance américaine consolidée en 1945, et comme le dollar est une devise créée quasiment ex nihilo pour le commerce du pétrole, on peut dire effectivement que les Etats-Unis possèdent les réserves pétrolières mondiales : celles-ci sont à leur disposition. Plus les Etats-Unis produisent des “green backs” (des dollars), plus les valeurs américaines augmentent. La politique du dollar fort constitue donc un double avantage et bénéfice pour les Etats-Unis.

 

 

Augmenter la production de pétrole dans l'Irak occupé pour faire crouler l'OPEC

 

 

Cette situation actuelle, marquée par l'injustice, ne se maintiendra que si :

 

◊ les peuples du monde continuent à acheter et à payer le pétrole dont ils ont besoin, de même que d'autres matières premières, en dollars;

 

◊ la devise de réserve pour les transactions pétrolières mondiales reste le dollar, et le dollar seul.

 

L'introduction de l'euro constitue un facteur nouveau, qui constitue la première menace pour la suprématie économique américaine.

 

Au vu de toutes ses données, les Etats-Unis vont donc déclencher une guerre contre l'Irak, chasser Saddam Hussein et augmenter démesurément la production de pétrole en Irak, afin de vendre le pétrole à bas prix et, ainsi, détruire le cartel que constitue l'OPEC, ce qui aura pour conséquence d'empêcher l'ensemble des pays producteurs de passer à l'euro. Tel est le véritable enjeu de la guerre contre le terrorisme ou l'axe du mal. La mise en scène ne trompe personne d'éclairé : les Etats-Unis ont d'ores et déjà annoncé la couleur. Ils imposeront un gouvernement militaire américain dans l'Irak conquis, afin de pouvoir mener leur politique. La première mesure qu'ils prendront sera de ramener l'Irak dans le giron du dollar. A partir de ce moment-là, un gouvernement fantoche gouvernera le pays comme en Afghanistan. Bien entendu, les champs pétrolifères seront placés sous la garde des soldats américains. La junte de Bush pourra quintupler la production du pétrole irakien, de façon à faire sauter les quotas imposés par l'OPEC (pour l'Irak : deux millions de barils par jour). Plus personne, dans de telles conditions, ne voudra encore réduire ses quotas. Mais, les Etats-Unis devront quand même compter sur une résistance des pays de l'OPEC.

 

Pendant le programme “pétrole contre nourriture”, l'Irak a vendu en cinq ans pour 60 milliards de dollars de pétrole, ce qui fait moins d'un million de barils par jour. Après quelques investissements nécessaires dans les infrastructures d'exploitation, la production irakienne pourra facilement passer à sept millions de barils par jour (2,5 milliards de barils par an). Si l'on tient compte du fait que la production mondiale est de 75 millions de barils par jour et que l'OPEC en produit 5 millions par jour, on comprend aisément que la politique américaine vis-à-vis du pétrole irakien vise ni plus ni moins la destruction de l'OPEC, ce qui fera baisser le prix du pétrole à plus ou moins dix dollars le baril. Les pays importateurs de pétrole économiseront ainsi chaque année 375 milliards de dollars. D'où cette phrase entendue aux Etats-Unis : « The Iraq war is not a money­maker, but it could be an OPEC breaker » (La guerre contre l'Irak ne rapportera sans doute pas d'argent, mais cassera sûrement l'OPEC).

 

 

L'OPEC devra réagir

 

 

Cette réflexion, posée par un belliciste américain, est forcément venue à l'esprit des représentants de l'OPEC. Les Américains considèrent que ce jeu dangereux est la “meilleure des solutions”, du moins si tout se passe bien. Mais, l'OPEC ne restera pas sans réagir, si les Américains pompent le pétrole irakien à leur profit et à tire-larigot. Assister à ce pillage les bras ballants équivaut à un suicide pour l'OPEC. Déjà la résistance à l'encontre des projets américains dans le monde est éloquente, même si les centaines de milliers de gens qui défilent dans les rues n'en sont pas conscients. A terme, les pressions et les initiatives américaines pourraient bien échouer.

 

L'OPEC devra passer à l'euro pour les transactions pétrolières, rien que si elle veut assurer sa survie. Une telle décision signifierait la fin du dollar américain comme devise hégémonique, la fin du statut d'unique hyperpuissance.

 

Il y a un an environ, l'hebdomadaire britannique The Economist évoquait le paradoxe de la puissance américaine (cf. John Nye, « The new Rome meets the new Barbarians », The Economist, 23.3.2002; Nye est le Doyen de la “Kennedy School of Government” de Harvard et l'ex-Assistent Secretary of Defence, en 1994-1995, est, avec Samuel Huntington, éditeur de Global Dilemmas, au centre même du nouveau cénacle de ceux qui forgent et déterminent l'actuelle politique extérieure américaine). L'article de Nye dans The Economist dit bien qu'à long terme la puissance américaine ne pourra pas subir de défis sérieux, mais qu'elle se trouve néanmoins face à des challenges qui vont l'obliger à s'unir à d'autres Etats au sein de “coalitions”, afin de ne pas devoir recourir sans cesse à la force militaire brutale pour contraindre le monde à fonctionner selon la volonté américaine, mais à créer les conditions d'un soft power, d'une puissance douce. L'argumentation de John Nye est un savant dosage de vérités factuelles incontestables, de désinformations savamment distillées, d'analyses cohérentes et de menaces à peine voilées.

 

 

Dans sa démonstration, la partie la plus intéressante, à mes yeux, est celle où il évoque les “trois types de puissance”.

C'est-à-dire :

 

◊ la puissance militaire;

 

◊ la puissance économique et

 

◊ la puissance qui découle des “relations transnationales telles qu'elles existent au-delà de tout contrôle exercé par les gouvernements” (exemples : les transferts par voie électronique de sommes d'argent gigantesques au sein même du système bancaire international, les réseaux terroristes qui apparaissent toujours immanquablement quelque part, les trafics internationaux d'armes et de drogues, les “hackers” d'internet ou des systèmes informatiques).

 

 

L'analyse de la puissance américaine par John Nye

 

 

La présence de ces trois formes de puissance est une évidence objective. Mais elles ne sont pas nouvelles. Clausewitz, et Sun Tzu dans la Chine antique, n'ont jamais réduit leurs analyses de situation aux forces quantitatives des armées. Clausewitz constatait, c'est bien connu, que la guerre est la poursuite de la politique par des moyens militaires, mais des moyens militaires qui sont toujours mêlés à d'autres moyens. La politique américaine n'échappe pas à cette règle clausewitzienne.

 

Nye perçoit la puissance militaire américaine comme “unipolaire”. Il veut dire par là que les Etats-Unis seuls sont aujourd'hui en mesure de “projeter” leurs forces armées nucléaires ou conventionnelles partout dans le monde, donc de menacer tous les Etats de la planète et de leur faire effectivement la guerre. Dans l'état actuel des choses, cette remarque est vraie, sans nul doute, mais, quoi qu'on en dise, l'armée russe est toujours une donne dont il faut tenir compte et elle dispose aussi d'armes nucléaires balistiques. Quant à la Chine , elle est tout simplement trop importante quantitativement, pour être vaincue par la puissance militaire américaine. L'incertitude qui règne aujourd'hui quant à la puissance réelle des armées russes et chinoises vient du fait que la Russie et la Chine sont des nations de grande culture et de longue mémoire et qu'elles ne vont évidemment pas tenter quoi que ce soit, au risque de provoquer une conflagration universelle. Par conséquent, cette sobriété russe et chinoise fait que les menaces américaines fonctionnent… encore (comme le disait Madeleine Albright : «… we have the means and the will to use it » ; = nous avons les moyens et la volonté de les utiliser).

 

Quant à la deuxième dimension de la puissance, c'est-à-dire la puissance économique, John Nye avoue qu'elle est aujourd'hui multipolaire, avec, pour protagonistes, l'Europe, le Japon et les Etats-Unis. Ensemble, ces trois puissances valent les deux tiers du PIB mondial. Mais cette vision des choses repose sur une distorsion des faits monétaires réels, avec une devise gonflée artificiellement parce qu'elle est la devise standard, la “fiat-money”. L'Amérique, contrairement à ce que John Nye veut bien nous dire, est de facto en faillite. Elle vit d'importations non payées en provenance du reste du monde. Il peut parler de “multipolarité” autant qu'il le voudra, la menace qui pèse le plus lourdement sur les Etats-Unis se situe bien au niveau de la puissance économique.

 

 

Le rôle des banques

 

 

La troisième dimension, celle des relations transnationales, est un cas particulier. Nye ne nous parle que modérément du rôle des banques et insiste plutôt sur celui des hackers et d'internet. Or le rôle des banques demeure cardinal; en temps de paix, le système bancaire est l'arme préférée des Etats-Unis quand il s'agit de déstabiliser les pays étrangers. Nye nous parle d'une “puissance largement répandue dans le monde et, à son propos, il paraît inutile de parler d'unipolarité, de multipolarité ou d'hégémonisme”. Nye minimise donc les effets d'une “puissance anonyme”, alors qu'elle est celle du dollar; en fait, il veut dissimuler les usages qu'en font les Etats-Unis, car les impulsions données par Washington au système bancaire international constituent les moyens secrets mis en œuvre par la puissance américaine. Quand on ne sait pas par qui on est attaqué, ni l'endroit où cette attaque se déploie, la riposte s'avère difficile, sinon impossible. Les Etats-Unis jouent ici un rôle crucial, ou pour être plus précis, ce sont surtout les instances dominantes de la côte Est des Etats-Unis qui le jouent. Prenons par exemple la situation du Japon. Si les Japonais souhaitaient brusquement mettre un terme à leurs problèmes de finances et de dettes, il leur suffirait de liquider pour 1000 milliards de dollars de titres libellés en cette devise, qui sont en leur possession. Une telle action précipiterait les Etats-Unis dans le marasme le plus total. Les Américains le savent. C'est pourquoi l'ancien ministre des finances américain O'Neill a clairement déclaré que cette “option” n'était pas “ouverte” pour les Japonais.

 

Les agencements de la puissance économique fonctionneront comme facteurs de puissance uniquement si le reste du monde continue à se laisser imposer les règles voulues par les Etats-Unis, c'est-à-dire aussi longtemps que le dollar servira de devise de réserve.

 

Nye nous a donc clairement évoqué, dans son article de The Economist, quels sont les domaines clefs de la puissance actuellement dans le monde, mais aussitôt évoqués, il les drape dans une brume de désinformation. Il nous dit que la stabilité des finances internationales est d'une importance vitale pour le bien-être des Américains, mais que, pour y parvenir, les Etats-Unis ont besoin de la coopération d'autres puissances, afin d'assurer cette stabilité pour l'avenir. Mais cette requête, quémandant la coopération de tierces puissances, est un indice du commencement de la fin. Toute construction qui perd l'une de ses colonnes porteuses s'effondre.

 

Petit secret du “nouvel ordre mondial” : le reste du monde pourrait jeter les Etats-Unis en bas de leur piédestal, dès le moment où il proclamerait la fin du dollar comme devise standard des échanges internationaux. C'est un dilemme crucial auquel l'Amérique ne pourra pas sortir dans l'avenir proche. Mais le processus de la chute ne s'est pas encore mis en marche, parce que l'ensemble des pays occidentaux en serait également ébranlé et les dirigeants de ces pays craignent d'affronter de tels bouleversements. Mais ces craintes pourraient fort bien se dissiper quand il apparaîtra de plus en plus clairement que les Etats-Unis se conduisent comme le “Super-Etat-Voyou”, menaçant tous les pays du monde. Cette conduite inacceptable risque de faire émerger une donne : celle que les Etats-Unis veulent à tout prix éviter.

 

 

L'Iran et le Venezuela pourraient choisir l'euro

 

L'économie japonaise pourrait fort bien s'effondrer. L'Iran, le Venezuela et plusieurs autres pays pourraient choisir l'euro comme devise pour les échanges commerciaux internationaux. La décision de l'OPEC de passer à l'euro pourrait accélérer le processus. Qui plus est, en dépit de ces risques très réels, les Etats-Unis n'ont pas cessé de pratiquer leur politique désastreuse, avec :

 

◊ un accroissement massif de leur déficit ;

 

◊ une absence de volonté réelle de faire passer un système de supervision général des actions en bourse (le SEC; “Stock Exhcange Control”) ;

 

◊ un échec de leurs politiques économique et fiscale.

 

La plupart des Américains n'en n'ont pas idée, car leurs médias ne leur en parlent pas. On gave les citoyens américains —comme du reste les citoyens européens—  de consommation et de loisirs. Seuls internet et les réseaux de samizdat fournissent encore de véritables informations.

 

 

CONCLUSION :

 

 

Dans un premier temps, il semble plus que probable que toute tentative d'un pays de l'OPEC, de passer à l'euro, se verra combattue par les Etats-Unis, soit par des moyens directement militaires, soit par des opérations camouflées des services secrets. Sous le prétexte de la guerre permanente contre le terrorisme, le gouvernement américain manipule les citoyens des Etats-Unis et de tous les autres pays du monde, via les médias qu'il domine, et trompe l'opinion mondiale sur les véritables motifs économiques de la guerre contre l'Irak. Cette guerre n'a évidemment rien à voir avec les menaces imaginaires que Saddam Hussein aurait fait peser sur la région en déployant des armes de destruction massive, tout aussi imaginaires, comme on le sait aujourd'hui. Le motif de cette guerre est de perpétuer la domination du dollar comme devise dans les transactions pétrolières. Ce n'est pas un contexte qui s'est développé seulement au cours des derniers mois : les décisions avaient déjà été prises avant l'accession au pouvoir de l'équipe de Bush, représentant des lobbies pétroliers. De plus, la banqueroute virtuelle des Etats-Unis est un fait avéré depuis bien plus longtemps. Les attentats du 11 septembre a été un “second Pearl Harbor”, comme bon nombre d'observateurs l'ont d'ores et déjà constaté. Avec ces attentats, la propagande de guerre a pu commencer à battre son plein.

 

 

La confrontation dollar / euro semble inévitable, même si l'euro, au départ, avait été voulu par les Américains. Après les guerres de religion et d'idéologie, nous verrons l'avènement d'une nouvelle catégorie de guerres : les guerres de devises.

 

 

11 septembre 2001 = nouveau Pearl Harbor

 

 

Les gens se sont posé plusieurs questions après le 11 septembre 2001 : sur les motivations de ces attentats, d'une part, sur les possibilités réelles de les perpétrer, d'autre part, parce qu'on mettait en doute la présentation qu'en avaient faite les médias. Les gens veulent aller au bout des choses. Sur le plan purement physique, nous devons d'emblée rejeter la thèse officielle avancée par les Etats-Unis sur ces attentats, soit la thèse qui prétend que des terroristes islamistes ont utilisé des avions comme bombes volantes pour détruire les deux immeubles qui symbolisaient la politique globaliste des Etats-Unis; de même, la motivation fabriquée de toutes pièces par les grands médias est dénuée de tout fondement : on ne peut en rien affirmer que ces attentats constituent la vengeance du monde islamique contre l'impérialisme américain.  Or si l'on rejette la thèse officielle de Washington et des médias à sa dévotion, on pose ipso facto la question de savoir quelles sont les véritables causes intérieures qui ont motivé ces attentats. On ne peut plus éluder cette question avec le mépris habituel, en disant qu'elle participe de la “théorie de la conspiration”. L'hypothèse la plus plausible est la suivante : à moyen terme, les Etats-Unis et les médias qu'ils téléguident ne pourront plus dissimuler aux citoyens du monde l'imminence d'une crise économique et d'un effondrement des marchés financiers; par conséquent, il leur fallait trouver un bouc émissaire. L'argumentation tient la route. Vu la dimension gigantesque de la crise qui nous attend, l'événement devait être hyper-frappant, aussi frappant que l'avait été Pearl Harbor, qui a servi de prétexte pour l'entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941. Le 11 septembre 2001 est par conséquent, aux yeux des esprits critiques et lucides, un nouveau Pearl Harbor, un prétexte idéal pour entamer un nouveau processus de guerres en chaîne.

 

 

Si l'on a observé, comme je l'ai fait, la situation économique réelle du monde depuis quelques années, on constate que les médias ne révèlent jamais au public la situation réelle et manipulent les informations. Ce silence et ce tissu de mensonges attestent de l'ampleur de la catastrophe qui nous attend. A l'aide de l'arithmétique la plus élémentaire, on doit déjà pouvoir constater qu'une bulle financière aussi énorme éclatera tôt ou tard. La bulle financière qui a crû sur les marchés financiers de manière exponentielle éclatera effectivement et donnera lieu à un krach épouvantable. Les bénéfices artificiels, engrangés à la suite de bilans faussés, n'existent que sur le papier et doivent immanquablement conduire à la faillite.

 

 

A. Greenspan : sommes-nous proches d'une dictature mondiale?

 

 

Bon nombre de démonstrations faites par A. Greenspan, avant qu'il ne devienne le chef de la “Federal Reserve Bank” prouvent qu'il savait tout cela, aussi bien que n'importe quel individu capable de raisonner correctement. Greenspan est devenu entre-temps l'homme le plus puissant de l'économie américaine et donc du monde entier. Va-t-il laisser aller les choses à vau-l'eau? Je ne le pense pas. Et je me rappelle quelques réflexions émises par Barnick, qui nous annonçait l'avènement d'une ère nouvelle : nous sommes, disait-il, bien près d'une dictature mondiale, appelée à gérer les ressources qui se raréfient et pour garantir un “ordre social” cohérent aux masses désormais atomisées et dépourvues de moyens. Ces réflexions, qui se veulent d'ordre philosophique, sont intégrées depuis des années dans les “think tanks” des planificateurs américains. Les exemples sont légion : bornons-nous à citer Huntington et Brzezinski, dont les idées servent à consolider et à justifier des opérations dont les objectifs sont essentiellement économiques et géopolitiques. Ces réflexions philosophiques ont donc un impact direct sur la réalité du monde : les observateurs européens, chinois et surtout russes s'en rendent parfaitement compte.

 

La situation est analysée d'une manière quelque peu différente à Moscou, où l'on est parfaitement conscient des issues dramatiques potentielles qu'elle aura. A la mi-mai 2001, un congrès s'est tenu au Kremlin, dont l'objet était : « Les temps après le dollar ». Après le dollar comme devise de réserve, s'entend. A Moscou, on spécule déjà sur le chute de l'actuel système monétaire. I. P. Panarine, de l'Académie Diplomatique du Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, optait pour une position euro-centrée. Il pensait que les Etats-Unis éclateraient en groupes d'Etats séparés, voire antagonistes, d'ici une dizaine ou une quinzaine d'années, à cause de la crise économique. Indépendamment de cette analyse russe, mentionnons une étude plus ancienne, celle du Russe germano-balte Georg Knüpfer qui prédisait en 1963 déjà que les Etats-Unis éclateraient en quatre morceaux antagonistes et ne seraient plus capables d'exporter la guerre, comme ils l'avaient toujours fait (cf. Der Kampf um die Weltherrschaft). Si Al Gore, représentant du grand capital, avait remporté les élections, le risque d'un éclatement des Etats-Unis aurait été plus grand encore que sous la houlette de Bush. Les Etats-Unis sont prêts à tout, y compris à multiplier les interventions militaires, pour conserver l'influence du dollar sur le monde entier.

 

Tels sont les plans concoctés dans l'orbite de la finance américaine. Dans le fond, il s'agit d'une déclaration de guerre pour une guerre économique totale, car les conséquences sont clairement perceptibles :de nombreux pays ont été détruits économiquement au cours de ces dernières décennies.

 

 

Pillage du monde par le dollar

 

 

Avec un dollar surévalué, les Etats-Unis se sont approprié dans le passé récent le fruit du travail des peuples, leurs ressources énergétiques (dont le pétrole) sans contrepartie. Mais, parce comportement, ils préparent, sans vouloir s'en rendre compte, l'abandon par ces peuples du dollar au profit d'une autre montagne de papier, l'euro. Les Américains ont acheté les entreprises performantes (pas les autres), les mines, les champs pétrolifères, les droits d'exploitation de ceux-ci, à l'aide de leur “fiat money”. Ils ont pillé les économies des peuples étrangers, pour les exploiter à fond puis les laisser péricliter en dévaluant le dollar. Par cette manière de procéder, les Etats-Unis se sont approprié le capital réel des peuples et, par les dévaluations successives et bien calculées du dollar, ils ont épongé leurs dettes gigantesques, que, de toutes les façons, ils n'auraient jamais pu payer. Ces dettes sont ensuite éparpillées à travers le monde entier, qui, au lieu de posséder du capital réel  —c'est-à-dire des entreprises productives, des matières premières, etc.—  ne possèdent plus que des montagnes de dollars sans valeur.

 

On verra si le programme actuel des élites américaines va réussir ou échouer. Mais, quoi qu'il en soit, l'euro existe. Quant au franc suisse, il n'est plus vraiment un “havre sûr”, depuis les dernières décisions du gouvernement helvétique : par toutes sortes de trucs, de ruses et de tromperies, ce gouvernement a réussi à fourguer aux Suisses une modification constitutionnelle, permettant de lever la couverture or du franc suisse. Vu sous cet angle, le travail des globalistes a le vent en poupe.

 

Gerhoch REISEGGER.

(version française: Robert Steuckers).