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vendredi, 20 juin 2014

Que devrait faire l'Europe face à un “Djihadistan” au Moyen-Orient?

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Que devrait faire l'Europe face à un “Djihadistan” au Moyen-Orient?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.dedefensa.org

Appelons “Djihadistan” un nouvel Etat qui s'installerait, à cheval sur la Syrie (dans le nord-est du pays) et sur l'Irak (dans l'Ouest et le Nord). Il résulterait des succès que rencontre actuellement le groupe djihadiste dirigé par l'Irakien Abou Bakr Al-Baghdadi, nommé l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). L'ambition de ces combattants est de mettre en place un véritable nouvel Etat dans ces régions, contrôlant les populations, les ressources (pétrolières) et les territoires. Il s'agirait d'un Etat appliquant une charia rigoureuse capable de lui donner une puissance offensive idéologique bien au delà de ses frontières. Or l'Europe ne peut rester indifférente : l'EIIL séduit des centaines, peut-être des milliers, de jeunes musulmans européens, venus se battre dans ses rangs, essentiellement en Syrie.

Que pourrions nous conseiller, si nous étions en charge d'une encore improbable diplomatie européenne ?

• Prier instamment les Américains de ne pas intervenir militairement. C'est pourtant semble-t-il ce qu'ils se préparent à faire, en se limitant d'ailleurs à des frappes aériennes, envois d'armes et autres mesures aux retombées plus catastrophiques les unes que les autres. Il faut rappeler aux Américains que si la situation est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est dans la continuité des politiques belliqueuses inaugurées par Bush. La chute de Saddam Hussein, qu'ils avaient provoquée, principalement pour s'emparer de ses ressources en pétrole, a contribué à soulever le couvercle d'une marmite qui depuis ne s'est jamais refermée. Qu'ils se limitent dorénavant à défendre leurs intérêts directs, par exemple les voies de communication à travers les détroits.

• Consulter les principaux Etats directement menacés par le futur Djihadistan, afin de définir avec eux des politiques de prévention, à moduler au cas par cas, et que l'Europe pourrait appuyer. Ces Etats, concernés à des titres différents sont la Russie, l'Iran, la Turquie, l'Egypte et, un peu plus loin, les pays du Maghreb, notamment l'Algérie. Il conviendra par contre de déployer la plus grande prudence à l'égard des pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et le Qatar. Ceux-ci jouent simultanément plusieurs jeu, dont ils se servent pour abuser le monde entier: le jeu de leurs intérêts pétroliers et de leurs investissements économiques dans le monde, le jeu de l'Amérique, le jeu des multiples djihadistes qu'ils financent partout. Des contacts devront évidemment aussi être pris avec le Pakistan, sans oublier cependant que celui-ci pourrait prochainement se radicaliser sous l'effet des groupes djihadistes qui l'attaqueront de plus en plus et pourraient y prendre le pouvoir un jour.

• Cesser de tenter, à la suite des Américains, de renverser Bashar al Assad. La politique de la Russie, récemment rappelée par Vladimir Poutine, est la bonne: sans approuver ses excès considérer qu'il est seul à pouvoir empêcher une extension de l'EIIL à toute la Syrie

• Pratiquer une politique de non-intervention active à l'égard des différentes composantes du Djihadistan. Celles-ci sont trop diverses pour s'entendre longtemps. On verra ressurgir les oppositions entre tribus, entre sunnites, chiites et Kurdes, entre émirs et combattants d'origines différentes voulant exploiter à leur seul profit les conquêtes pétrolières faites. Il y a tout lieu de penser qu'en quelques mois, la belle union espérée par l'EIIL se sera désagrégée, et que des modus vivendi redeviendront possibles avec les voisins et avec les Européens eux-mêmes. Il suffirait sans doute d'attendre un peu. Malheureusement l'attente n'est pas une vertu que pratiquent les excités et néo-cons occidentaux de tous bords.

• Renforcer sur le territoire européen les politiques et de contrôle et de défense à l'égard des djihadistes, extérieurs ou provenant de l'Europe elle-même, qui tenteraient de la déstabiliser. Sur ce plan, que nous n'aborderons pas ici, les Européens auront fort à faire. Ils ne pourront compter que sur eux-mêmes à cette fin.

A partir de cela, un point très difficile restera à résoudre: comment l'Europe devrait-elle se comporter pour tenter de limiter les aventures de toutes sortes auxquelles pousse actuellement Israël, fort de l'appui américain - tout en assurant le cas échéant à l'Etat juif la nécessaire protection qu'il serait en droit d'attendre de l'Europe en cas d'embrasement de la région ?

Il semble que, pour Vladimir Poutine, se pose une question de même nature. Ce serait une raison de plus pour que les Européens se concertent avec les Russes afin de définir des politiques communes au Moyen Orient.

Jean-Paul Baquiast

US in Iraq: Geopolitical Arsonists Seek to Burn Region

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Tony Cartalucci

US in Iraq: Geopolitical Arsonists Seek to Burn Region

Ex: http://journal-neo.org

When a fire is raging, firefighters are called – not the arsonist who started it, especially if they return to the scene of the crime dragging a barrel of gasoline behind them. Yet, this is precisely what the US proposes – that they – the geopolitical arsonists – be allowed to return to Iraq to extinguish the threat of heavily armed sectarian militants streaming from NATO territory in Turkey and edging ever closer to Baghdad.

ISIS: Made in USA

The Islamic State in Iraq and Syria (ISIS) is a creation of the United States and its Persian Gulf allies, namely Saudi Arabia, Qatar, and recently added to the list, Kuwait. The Daily Beast in an article titled, “America’s Allies Are Funding ISIS,” states:

The Islamic State of Iraq and Syria (ISIS), now threatening Baghdad, was funded for years by wealthy donors in Kuwait, Qatar, and Saudi Arabia, three U.S. allies that have dual agendas in the war on terror.

Despite the candor of the opening sentence, the article would unravel into a myriad of lies laid to obfuscate America’s role in the creation of ISIS. The article would claim:

The extremist group that is threatening the existence of the Iraqi state was built and grown for years with the help of elite donors from American supposed allies in the Persian Gulf region. There, the threat of Iran, Assad, and the Sunni-Shiite sectarian war trumps the U.S. goal of stability and moderation in the region.

However, the US goal in the region was never “stability” and surely not “moderation.” As early as 2007, sources within the Pentagon and across the US intelligence community revealed a conspiracy to drown the Middle East in sectarian war, and to do so by arming and funding extremist groups including the Muslim Brotherhood and Al Qaeda itself. Published in 2007 – a full 4 years before the 2011 “Arab Spring” would begin – Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh’s New Yorker article titled, “”The Redirection: Is the Administration’s new policy benefiting our enemies in the war on terrorism?” stated specifically (emphasis added):

To undermine Iran, which is predominantly Shiite, the Bush Administration has decided, in effect, to reconfigure its priorities in the Middle East. In Lebanon, the Administration has coöperated with Saudi Arabia’s government, which is Sunni, in clandestine operations that are intended to weaken Hezbollah, the Shiite organization that is backed by Iran. The U.S. has also taken part in clandestine operations aimed at Iran and its ally Syria. A by-product of these activities has been the bolstering of Sunni extremist groups that espouse a militant vision of Islam and are hostile to America and sympathetic to Al Qaeda.

The 9 page, extensive report has since been vindicated many times over with revelations of US, NATO, and Persian Gulf complicity in raising armies of extremists within Libya and along Syria’s borders. ISIS itself, which is claimed to occupy a region stretching from northeastern Syria and across northern and western Iraq, has operated all along Turkey’s border with Syria, “coincidentally” where the US CIA has conducted years of “monitoring” and arming of “moderate” groups.

In fact, the US admits it has armed, funded, and equipped “moderates” to the tune of hundreds of millions of dollars. In a March 2013 Telegraph article titled, “US and Europe in ‘major airlift of arms to Syrian rebels through Zagreb’,” it was reported that a single program included 3,000 tons of weapons sent in 75 planeloads paid for by Saudi Arabia at the bidding of the United States. The New York Times in its article, “Arms Airlift to Syria Rebels Expands, With C.I.A. Aid,” admits that the CIA assisted Arab governments and Turkey with military aid to terrorists fighting in Syria constituting hundreds of airlifts landing in both Jordan and Turkey.

The vast scale of US, NATO, and Arab aid to terrorists fighting in Syria leaves no doubt that the conspiracy described by Hersh in 2007 was carried out in earnest, and that the reason Al Qaeda groups such as Al Nusra and ISIS displaced so-called “moderates,” was because such “moderates” never existed in any significant manner to begin with. While articles like the Daily Beast’s “America’s Allies Are Funding ISIS” now try to portray a divide between US and Persian Gulf foreign policy, from Hersh’s 2007 article and all throughout the past 3 years in Libya and Syria, the goal of raising an army in the name of Al Qaeda has been clearly shared and demonstrably pursued by both the US and its regional partners.

The plan, from the beginning, was to raise an extremist expeditionary force to trigger a regional sectarian bloodbath – a bloodbath now raging across multiple borders and set to expand further if decisive action is not taken.

Iran Must Avoid America’s “Touch of Death” and Sectarian War at All Costs

Despite an open conspiracy to drown the region in sectarian strife, the US now poses as a stakeholder in Iraq’s stability. Having armed, funded, and assisted ISIS into existence and into northern Iraq itself, the idea of America “intervening” to stop ISIS is comparable to an arsonist extinguishing his fire with more gasoline. Reviled across the region, any government – be it in Baghdad, Tehran, or Damascus – that allies itself with the US will be immediately tainted in the minds of forces forming along both sides of this artificially created but growing sectarian divide. Iran’s mere consideration of joint-operations with the US can strategically hobble any meaningful attempts on the ground to stop ISIS from establishing itself in Iraq and using Iraqi territory to launch attacks against both Tehran and Damascus.

Any Iranian assistance to Iraq should be given only under the condition that the US not intervene in any manner. Iran’s main concern should be portraying the true foreign-funded nature of ISIS, while uniting genuine Sunni and Shia’a groups together to purge what is a foreign invasion of Iraqi territory. Iran must also begin allaying fears among Iraq’s Sunni population that Tehran may try to use the current crisis to gain further influence over Baghdad.

While the US downplays the sectarian aspects of ISIS’ invasion of Iraq before global audiences, its propaganda machine across the Middle East, assisted by Doha and Riyadh, is stoking sectarian tensions. The ISIS has committed itself to a campaign of over-the-top sectarian vitriol and atrocities solely designed to trigger a wider Sunni-Shia’a conflict. That the US created ISIS and it is now in Iraq attempting to stoke a greater bloodbath with its already abhorrent invasion, is precisely why Tehran and Baghdad should take a cue from Damascus, and disassociate itself from the West, dealing with ISIS themselves.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine New Eastern Outlook”.

jeudi, 19 juin 2014

The ISIS Crisis

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The ISIS Crisis: Have The Sunnis Unleashed an Uncontrollable Genie?

by Gwenyth Todd

Ex: http://journal-neo.org

The sudden, successful attack by the Islamic State Of Iraq and Syria (ISIS) caught many states off-guard.  While international attention has been diverted by the situation in the Ukraine, and to a lesser extent by the internal conflict in Syria, the wealthy Sunni states have been acting quickly and effectively to build a Sunni army made up of extremists militants from around the globe.

ISIS has been growing for the past decade.  Initially, Turkish Prime Minister Erdogan seemed to welcome the support of the Islamic State of Iraq (ISI) into the fray of the Syrian civil war.  ISI was originally a group composed of dispossessed Iraqi Sunnis, bolstered by extremist Sunnis from other countries, to seek redress for those have lost family, influence and property as a result of the US invasion of Iraq in 2003.  Many Iraqi Sunnis were forced to flee into Eastern Syria.  There they became increasingly radicalized against both the West and the Shi’a branch of Islam, represented in national form by the Government of Iran and, more recently, in the Government of post-2003 Iraq.

When Turkish Prime Minister Erdogan decided to try to unseat the Syrian political regime led by President Bashar Al-Assad, Turkey and others offered full support to ISI and other Sunni Muslim rebel groups with varying agendas.  In the process, an untold amount of arms and funds were provided to shadowy extremists.

It was only early in 2014 that Turkish Prime Minister Erdogan seemed to realize that the ISI fighters would not make good allies in Syria, as it became clear that they included violent extremists.  By then, it was too late.  ISI now added another letter “S” for “Sham (meaning “Levant” or “Greater Syria”).  ISIS thus became officially a militia-style, angry, Islamic fundamentalist group,with a transnational,agenda.  A monster was maturing.

While Turkey pulled its support for ISIS in 2014, Gulf Arab states appear to have allowed their citizens to step into the breach and arm and fund ISIS.  The goal seems to be to accomplish what the US and the West refused to do: force the Shi’a from power in Syria and Iran while creating a new, credible threat to Israeli expansion into the occupied territories.  Members of ISIS are ready to die for their fundamentalist Sunni beliefs, something that most wealthy Gulf Arab states appreciate but want someone else to actually carry out.

The result is becoming increasingly clear.  ISIS militants, armed to the teeth with US military hardware, have mounted a thus successful, brutally violent and cruel attack on the Iraqi city of Mosul and beyond.  Iraqi Prime Minister Nuri Al-Maliki is begging the US for military assistance which Obama is loath to provide.  Iranian military units are reportedly already deployed within Iraq and may be all that stands between Baghdad surviving or falling to ISIS forces.

Meanwhile, the Gulf Arab states do not appear to comprehend just how existential a threat ISIS could pose to the monarchies of the Gulf, whom ISIS views as completely corrupt.  ISIS will accept Gulf Sunni money for now but will turn on them as soon as practical.  ISIS first wants to take back Iraq, topple the Iranian regime, topple the Syrian regime and then focus on bringing a more Islamic lifestyle to those Sunni states left standing. This lifestyle would be unacceptable to most Gulf businessmen and leaders, even in conservative countries like Saudi Arabia, but the Gulf states do not seem to understand the danger ISIS may pose in the long-term.

This is one conflict where both Israel and the US can sit back and observe, at least for now.  It is flushing out extremists on all sides and, in the short term, this is not seen as a bad thing by outsiders.  Similarly, the Gulf Arabs are basking in the glow of victory emanating from the fall of Mosul and the reported massacre of Shi’a residents, and are not looking ahead.

What can be done to avert further disaster?

The first step is to convince the Gulf Sunnis that ISIS is dangerous to them as well as everyone else.  This will not be easy.  The Gulf Sunnis have lived in fear since the toppling of Saddam in 2003 brought Iran to their borders.  The perceived betrayal by the US suggests that the Gulf Sunnis are not going to trust the US to advise them objectively.  Still, as more footage is released of the atrocities committed by ISIS, the Gulf Sunnis may become more open to dialogue.

The second step is to find out precisely how much support has already been provided to ISIS by regional actors so the international community can assess the scope of the military threat.  This is a delicate task.  Ensuring the Arabs do not “lose face” for having backed the extremists in ISIS since its inception may be impossible, but unless the Gulf Sunnis address the matter, the supply chain to ISIS of funds and armaments will continue unchecked.

Thirdly, if the Gulf Sunnis can accept that this ISIS monster must be destroyed, the reality that Iran is likely to be part of the effort will be very painful for them to accept.  It is a dangerous proposition for Sunni monarchies to cooperate with Shi’a groups when the Sunnis continue to treat their own Shi’a populations as second-class, unwelcome heretics.  That said, cooperation between Sunni and Shi’a will likely be critical in stopping the spread of the ISIS militia’s campaign.

For once, this is truly a regional war that the West, East and even Israel can likely watch play out as Sunnis and Shi’a fight each other to the death.  Yet from a Western and Israeli perspective ISIS cannot be allowed to actually win, any more than Iran can be allowed to win. Still, as long as oil continues to flow, it is unlikely the West will intervene in a meaningful, military manner, even though the civilian casualties are mounting exponentially.  The West would prefer to let Iran bear the burden of fighting ISIS, trusting that eventually the Gulf Sunni states will panic and stop supporting ISIS.  Until then, there will likely be a lot of sitting back and observing the conflict unfold.

Clearly, the ISIS genie is out of its bottle and its masters have yet to order it back inside. The question is, do its masters still have the authority to contain it if the situation worsens? At this point, it seems highly doubtful that the key Sunni players in the region are thinking that far ahead.

Gwenyth Todd a former Adviser to President Clinton, expert in international security policy, she hold M.A from Georgetown University, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook“ 

mardi, 17 juin 2014

Missing Saddam

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Missing Saddam

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
The neo-conservatives who have driven the foreign policies of Barack Obama and his predecessor, George W. Bush, have seen their plans for total disruption of the Middle East come to fruition. It was the neocons’ insatiable desire to eliminate every Arab populist socialist government that now has a breakaway faction of Al Qaeda, assisted by former members of Saddam Hussein’s Republican Guard, seizing Mosul and Tikrit and is now within marching distance of Baghdad. In January, the Iraqi jihadists seized control of Fallujah, the site of one of the bloodiest battles during the U.S. invasion of Iraq.

President Obama, who withdrew the bulk of U.S. troops from Iraq, leaving a few U.S. military trainers and even more civilian security contractors, stated during a June 12 meeting with Australian Prime Minister Tony Abbott that Iraq will need «more help» from the United States. Observers of the current jihadist-led Sunni offensive in Iraq reason that Obama will deploy armed drones to deal with the insurgency, just as he has done in Yemen, Somalia, Libya, Mali, and Syria…

Obama also said, «We have a stake in making sure that these jihadists are not getting a permanent foothold in either Iraq or Syria.» Yet, it was Obama’s provision of military assistance to the Syrian rebels trying to topple President Bashar al Assad from power in Damascus that allowed victories of insurgent forces of the Islamic State in Iraq and the Levant («al Sham») (ISIL or «ISIS») over their erstwhile allies, the Al Nusra Front and its Al Qaeda cadres, to capture Western-supplied weapons from Al Nusra and establish bases of operation inside Syria from which to launch their assault on Iraqi cities. 

The rise of a Sunni Islamic caliphate between Syria and Iran is the product of the covert «evil alliance» between Israeli right-wing nationalists of Likud and the settlers’ parties and the jihadist-supporting Saudis and Qataris. The covert deals struck between Mossad and the Saudi Mukhabarat General Intelligence, all with a «wink and a nod» from John O. Brennan, the Saudiphile director of the Central Intelligence Agency are no longer clouded in secrecy. It has always been the desire of the regimes in Riyadh, Doha, and Jerusalem to bring about the fall of the Shi’a-led government of Iraq, the pro-Iranian Alawite-led government of Syria, and ultimately the government of Iran.

Former U.S. Secretary of State Colin Powell’s «Pottery Barn» rule, which warned the previous administration that if it invaded and occupied Iraq, it would own the country, has come true. However, thanks to the incompetent National Security Adviser products of misguided U.S. racial and gender «affirmative action» programs in the Bush and Obama administrations – namely Drs. Condoleezza Rice and Susan Rice, respectively -- the U.S. not only «owns» Iraq, but also Libya, Yemen, and the mess that now ensues in Syria and may plague Lebanon if the name «Islamic State of Iraq and the Levant» is any indication of the ultimate territorial ambitions of the rising caliphate. The rise of the Muslim Brotherhood in Egypt and an Islamist government in Tunisia was also a result of the neocon-Israeli plan, hatched with the House of Saud, to destabilize every Arab country that had been governed by governments with pan-Arab Socialist or Nasserite roots.

There have been enough meetings between Israeli Mossad chief Tamir Pardo and Princes Muqrin and Bandar, the two former heads of Saudi intelligence, to prove that when it comes to destabilization of Arab countries, Israel has no better friends in the Middle East than the House of Saud. The new head of Saudi intelligence, General Youssef al Idrissi, reportedly maintains the close contacts of his predecessors with Mossad and the current offensive by Sunni jihadists against the pro-Iranian Shi’a-led government in Baghdad is made to order for the palates of the Saudis and Israelis, both of whom are opposed to the Obama administration’s emerging détente with Iran.

Al Qaeda and the various «Al Qaeda» branches in Syria, Yemen, North Africa, and the Horn of Africa that Riyadh finances and controls have never threatened Israel as much as they have the United States, Western European countries, and secular Arab governments. For example, it was Israeli operatives in and around the World Trade Center and Muslim sympathizers of the Taliban in New York and New Jersey, who were tipped off in advance about the September 11, 2001 attack by reputed Al Qaeda terrorists and consequently arranged to be absent from the area that fateful morning. 

ISIL, which is said to be leading the jihadist forces in Iraq, is said to be so extreme that Al Qaeda broke relations with it. Of course, the late British Foreign Secretary Robin Cook wrote, before his untimely death, that «Al Qaeda» was merely a CIA database of jihadist mercenaries and Arab weapons dealers for hire. In the Middle East, one should beware of mirages and it suits the powers in Jerusalem and Riyadh to convince the world that they would never be the covert manipulators of ISIL. This Judeo-Wahhabist state support for terrorism is all carried out with the blessing of the CIA’s Brennan, whose career began and remains mired in the darkest sewers of the CIA’s Clandestine Service.

Of course, there would be a vastly different situation in the Middle East had the United States ignored the machinations of the neocons and their Israeli puppet masters and permitted not only Saddam Hussein and his Ba’ath Socialist Party to stay in power in Iraq but also supported Libya’s Muammar Qaddafi and Syria’s Assad against Salafist and Al Qaeda rebels. 

The offensive against Baghdad and the government of Prime Minister Nouri al-Maliki bears a striking resemblance to the Al Qaeda and Salafist campaign against Qaddafi in Libya and the subsequent uprising against Assad in Syria. The United States and the Saudis and Qataris provided weapons to Al Qaeda and Salafist rebels in eastern Libya, all with the blessing of the Israelis and their propaganda mouthpieces like Bernard-Henri Levy, the French Zionist interlocutor between Binyamin Netanyahu in Jerusalem and the Al Qaeda forces in Benghazi. Western weapons and those captured from Qaddafi’s arsenals were then shipped to Syrian jihadists who took up arms against Assad. The Syrian jihadists immediately linked up with Al Qaeda in Mesopotamia (AQIM) and ISIL, two Saudi creations. The combined army of ISIL, Al Qaeda/Al Nusra Front defectors, and former Iraqi officers in Saddam’s army and Republican Guard, using bases inside Syria, launched their invasion of Iraq. 

ISIL forces are storming into one Iraqi town after another in American-supplied desert- camouflaged Humvees, all captured from Iraqi military bases, with the black and white jihadist flag waving above them. The jihadists have also captured American-supplied helicopters from Mosul airport and another airbase in east Samarra. 

Obviously, the Saudis and Israelis are not keen on the jihadists tangling with the Kurds who not only deployed their peshmerga military forces to ensure the jihadists did not take control of any Kurdistan territory in northern Iraq but also captured critical oil installations in Kirkuk.

America broke Iraq. It broke Libya, Yemen, Syria, and Egypt. The Middle East would be a much safer and saner region had the United States and its insidious neocons allowed Saddam Hussein, Muammar Qaddafi, and Bashar al-Assad to deal with the Saudi and Israeli instigators of terrorism and violence. Rather than Islamic emirates and caliphates popping up in eastern Libya, Syria, and Iraq, the Middle East should still have Baath Party governments in Iraq, Syria, and the former People’s Democratic Republic of [South] Yemen, and the Socialist Jamahiriyah should still remain supreme in Libya. Yes, and we should all miss Saddam Hussein…

 
Tags: Al Qaeda Iraq Middle East US

dimanche, 15 juin 2014

Le terrorisme, stade final du processus démocratique

Irak: vers la création d’un état islamique
 
Le terrorisme, stade final du processus démocratique

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Trois ans après le départ des troupes américaines du sol irakien, le pays est plus que jamais au bord du chaos, menacé par des conflits ethniques et religieux entre sunnites, chiites et Kurdes. L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) gagne du terrain dans le nord de l'Irak, région qui concentre une grande partie des champs pétrolifères et des raffineries du pays. Des centaines de djihadistes se sont emparés coup sur coup de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, ainsi que des parties de deux autres provinces proches. « Toutes les unités militaires ont quitté Mossoul et les habitants ont commencé à fuir par milliers vers la région autonome du Kurdistan », a confirmé un officier de haut rang. 

 
L'EIIL a revendiqué  les attaques à Ninive, province pétrolière sunnite, et affirmé avoir saisi des armes par milliers. Il contrôlait déjà Fallouja et plusieurs autres secteurs de la province occidentale d'Al-Anbar, à majorité sunnite et voisine de Ninive, alors que le pays, qui ne connaît pas de répit depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, est emporté depuis un an et demi dans une spirale de violences. La chute de Saddam a ouvert la boite de pandore et les américains ont bien été incapables de la refermer. Les avancées des insurgés témoignent d'une situation chaotique sur le plan sécuritaire, alimentée par les tensions confessionnelles sunnites/chiites et le conflit en Syrie voisine. Les Etats-Unis ont ainsi plaidé en faveur d'une «  réaction ferme et coordonnée » pour reprendre Mossoul et se sont dit prêts à fournir à Bagdad toute l'aide nécessaire pour la mener à bien.

Dans un communiqué, Jen Psaki, la porte-parole du département d'Etat a indiqué : « Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les événements qui se sont produits au cours des dernières 48 heures à Mossoul, où des éléments de l'Etat islamique en Irak et au Levant se sont emparés d'une partie importante de la ville. La situation reste extrêmement grave. Les Etats-Unis vont fournir toute l'aide nécessaire au gouvernement irakien dans le cadre de l'Accord-cadre stratégique pour contribuer au succès de ces efforts ».

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a également exprimé sa préoccupation : « Le secrétaire général exhorte tous les dirigeants politiques à présenter un front uni face aux menaces qui pèsent sur l'Irak, qui ne peuvent être dissipées que dans le cadre de la Constitution et d'un processus politique démocratique ».

Ils ont tout de même bonne mine avec leur processus démocratique. Des terroristes sont en train de se constituer un état confessionnel en Irak, espérant l’étendre à la Syrie. Il s'installe à cheval sur la Syrie ( dans le nord-est du pays ) et sur l'Irak ( dans l'Ouest et le Nord ). C'est un événement d'une portée considérable, non seulement pour la région, mais aussi pour l'Europe.

Profitant de l'affaiblissement, voire de l'éclatement, de ces deux ex-Etats forts du Proche-Orient, le groupe djihadiste que dirige l'Irakien Abou Bakri Al-Baghdadi, l'Etat islamique en Irak et au Levant ( EIIL ), ne cesse d'agrandir son domaine. Jamais Al-Qaïda, même en Afghanistan sous le règne des talibans, à la fin des années 1990, n'avait contrôlé pareil territoire.

L'EIIL supplante Al-Qaïda en puissance de feu et en moyens financiers. Prônant officiellement la même pureté islamiste sunnite et la même violence extrême, il peut modifier durablement la carte de la région, amputant la Syrie et l'Irak d'une partie de leurs provinces pétrolières. L'Europe ne peut rester indifférente : l'EIIL séduit des centaines, peut-être des milliers de jeunes musulmans européens, venus se battre dans ses rangs, essentiellement en Syrie.

Si les américains et leurs pantins sur place sont impuissants, ils pourraient  peut-être faire appel à Assad.

‘Iraanse legerdivisie trekt Irak binnen voor strijd tegen Al-Qaeda/ISIS’

‘Iraanse legerdivisie trekt Irak binnen voor strijd tegen Al-Qaeda/ISIS’
 

Obama stuurt leger Irak mogelijk gevechtshelikopters, raketten en drones te sturen, maar geen grondtroepen

Koerdische leger neemt Kirkuk en olievelden Noord-Irak in

Rebellen Syrië juist bewapend door VS, getraind in Turkije


Troepen van ISIS in Irak, met linksonder –van één van hun websites- een kaartje met daarop de hele wereld onderworpen aan de zwarte islamitische Shariastrijders.

Volgens Israëlische inlichtingenspecialisten is een Iraanse legerdivisie gisteren de grens met Irak overgestoken om de strijd aan te binden met de aan Al-Qaeda verbonden islamitische terreurbeweging ISIS (Islamistische Staat van Irak en de Levant). President Obama overweegt om de in het nauw gedreven Iraakse premier Nuri al-Maliki gevechtshelikopters en meer lucht-grondraketten te sturen, en tevens om Amerikaanse drones in te zetten – iets wat volgens de Wall Street Journal in het geheim al is gebeurd (4). Het zou voor het eerst zijn dat Amerika en Iran samen tegen een vijand vechten.

De troepen van ISIS/Al-Qaeda zijn de hoofdstad Baghdad tot op 70 kilometer genaderd. Daarom arriveerde de Iraanse generaal Qassem Soleimani gisterenmiddag in Baghdad om de Shi’itische regering van al-Maliki te helpen het gedemoraliseerde en uiteengescheurde Iraakse leger weer op poten te krijgen.

Hoewel tienduizenden Soenitische strijders zich bij de zwarte vlag van ISIS hebben aangesloten, zijn ze nog niet sterk genoeg om Baghdad te veroveren. Dit geeft premier al-Maliki, president Obama en de Iraanse opperleider Ayatollah Khamenei de tijd om een tegenstrategie te bedenken.

VS en Iran samen tegen ISIS

Met het inzetten van een legerdivisie hoopt Khamenei de val van al-Maliki en Baghdad te voorkomen. Daarbij krijgt hij mogelijk voor het eerst de hulp van Obama, die serieus overweegt om het Iraakse leger te voorzien van drones, gevechtshelikopters en meer lucht-grondraketten. In maart werden er al zo’n 100 Hellfire raketten naar Irak gestuurd. Amerikaanse grondtroepen zullen vooralsnog niet worden ingezet, maar Obama overweegt wel om luchtaanvallen uit te voeren (3).

Bizar genoeg worden de aan Al-Nusra/Al-Qaeda verbonden rebellen in buurland Syrië juist door de VS gesteund. De regering Obama bewapent dus beide partijen in strijd tussen de Soenitische en Shi’itische moslims. (2)

Ondanks de ontkenningen van Obama worden de rebellen volgens een commandant wel degelijk bewapend door de VS, onder andere met anti-tankwapens. Tevens worden rebelleneenheden militair getraind in Turkije.

Koerden grote winnaars

De grote winnaar van de strijd tussen het Soenitische ISIS en de Shi’itische Iraakse regering is de semiautonome Koerdische republiek in het noorden van het land. Nu de 12e Iraakse legerdivisie die Kirkuk en de omringende olievelden verdedigde uit elkaar is geslagen, heeft het Koerdische Peshmerga leger er onmiddellijk de controle overgenomen. Hiermee is een oude droom van de Koerden, namelijk controle over de olie in het noorden van Irak, in vervulling gegaan.

Xander

(1) DEBKA
(2) Zero Hedge
(3) The Hill
(4) Wall Street Journal (via Infowars)

dimanche, 08 juin 2014

Salvaje campaña de Al Qaeda en Siria e Irak contra símbolos y religiones ‘heréticas’

 
Imagen mostrando la destrucción de la estatua asiria en contrada en Tell Ajajah, al sur de Hasaka. / APSA

Imagen mostrando la destrucción de la estatua asiria encontrada en el yacimiento de Tell Ajajah, al sur de Hasaka. / APSA

Salvaje campaña de Al Qaeda en Siria e Irak contra símbolos y religiones ‘heréticas’

Manuel Martorell

Ex: http://www.cuartopoder.es

La Asociación para la Protección de la Arqueología Siria (APSA) ha difundido nuevas e impactantes imágenes de lo que está suponiendo la guerra siria para el patrimonio internacional. En una de ellas, tomada en un lugar indeterminado al sur de Hasaka, se puede ver cómo varios milicianos integristas destrozan a martillados una estatua del periodo asirio, alrededor del año 1.000 antes de Cristo.

Según los datos difundidos por esta asociación en su página web, quienes destrozan esta reliquia arqueológica serían miembros del Estado Islámico de Irak y Siria (ISIS), en estos momentos la organización vinculada a Al Qaeda más fuerte en estos dos países. Este grupo habría detenido a varias personas por realizar una excavación ilegal en el yacimiento de Tell Ajajah, pero, una vez las piezas robadas en su manos, se dedicaron a destruirlas por considerarlas signos paganos.

No es la primera vez que el Estado Islámico arremete contra objetos o lugares de valor patrimonial o religioso al considerarlos incompatibles con su restrictiva visión del islam. Esta misma asociación coloca varios ejemplos más de mausoleos islámicos que también han sido destruidos pese a su gran valor religioso, como ha ocurrido con los de Tell Sahuk y Tell Maruf, donde están enterrados, respectivamente, los cheiks Names y Keznawi, ambos destacadas figuras sufíes.

El mausoleo sufí de Keznawi antes y después de su destrucción. / APSA

El mausoleo sufí de Keznawi antes y después de su destrucción. / APSA

La misma suerte han corrido antiguas iglesias cristianas o monumentos naturales a los que los locales dan un valor religioso, dejando claro así que están dispuestos a hacer tabla rasa en las zonas que todavía están bajo su control en Siria o en las que están actualmente cayendo en sus manos en el norte de Irak, donde este grupo está cobrando una inusitada fuerza tras las sucesivas derrotas sufridas en el país vecino.

Precisamente, las informaciones que llegan de esta zona de Irak indican que el ISIS está recuperando su fuerza en las provincias de Nínive y Anbar, volviendo a controlar áreas urbanas en Mosul y Faluya, hasta el punto de que, en esta ciudad, abren y cierran las compuertas del río Tigris a su antojo.

Este hecho es bastante significativo respecto a la impotencia del Gobierno de Bagadad, que, incapaz de recuperar el control de la ciudad, debe contentarse con protestar porque el cierre de las compuertas compromete el suministro de agua a la capital por un lado y por otro provoca inundaciones en amplias zonas del curso superior, anegando cosechas y áreas habitadas.

Aún más preocupante es la campaña de limpieza étnica que en los últimos meses está lanzando contra corrientes religiosas no islámicas o que no siguen la ortodoxia suní, sobre todo en torno a la ciudad de Mosul, una zona habitada tanto por turcómanos chiíes, como por yezidis, cristianos asirio-caldeos y shabaks, seguidores estos últimos de un credo exotérico próximo a los alevis de Turquía.

La tumba del cheik Names (izq.) y lo que quedó de ella (dcha.). / APSA

La tumba del cheik Names (izquierda) y lo que quedó de ella (derecha). / APSA

Según informa la agencia de noticias Aina, generalmente bien informada sobre lo que ocurre en esa zona de Irak, el Estado Islámico está obligando a las familias asirio-caldeas a abandonar sus casas, prohibiendo, además, a quienes huyen que vendan sus propiedades para poder asentarse con el dinero conseguido en otros lugares más seguros.

Son varias las informaciones que hablan de ejecuciones sumarias y decapitaciones de propietarios de inmobiliarias por haber participado en estas transacciones, incluso pese a haber hecho las operaciones de compra-venta de forma secreta fuera de las oficinas. Esto es lo que habría ocurrido con los agentes de la inmobiliaria Zurhur que, tras ser secuestrados, habrían sido llevados frente a la sede de la inmobiliaria para ser degollados delante de su jefe. Lo mismo habría ocurrido con el propietario de la inmobiliaria Al Nur, también de Mosul. Se calcula que en los dos últimos años, una decena de personas habrían sido asesinadas por este mismo motivo en esta parte de Irak.

También se considera que unas 5.000 familias asirio-caldeas se encontrarían en esta tesitura de tener que abandonar sus propiedades sin poder venderlas.

Por su parte, en la zona de Muafakiwiya, son los shabak quienes están recibiendo las amenazas de esta organización islamista. Los shabak forman una pequeña comunidad que acepta tanto elementos cristianos como musulmanes pero que es considerada herética por la ortodoxia suní. El 10 de octubre del pasado año, mientras celebraban la mahometana Fiesta del Cordero, estalló un camión bomba que dejó decenas de muertos. Se calcula que un millar de fieles han sido asesinados en la última década y unas 1.500 familias han tenido que hacer las maletas y marcharse.

La última ofensiva de Al Qaeda es ahora dirigida contra los yezidis, todavía seguidores, 3.000 años después, de las enseñanzas de Zaratustra. Los yezidis –que también están extendidos por Turquía, Siria, Irán, Armenia y Georgia- habitan en Irak fundamentalmente en la región de Sinjar, situada entre la ciudad de Mosul y la frontera con Siria. Las 4.000 familias que viven en la zona de Rabia, justo donde se encuentra la aduana de Al Yarubiya, han recibido ya el ultimátum: o se van o mueren.

samedi, 07 juin 2014

Turkije blokkeert Eufraat, drinkwater miljoenen Syriërs en Irakezen in gevaar

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Turkije blokkeert Eufraat, drinkwater miljoenen Syriërs en Irakezen in gevaar

Als het waterniveau in het Assad-stuwmeer nog verder daalt, valt ook de productie van electriciteit stil en zou de dam uiteindelijk zelfs compleet kunnen instorten.

De Turkse regering van premier Erdogan heeft twee weken geleden de watertoevoer van de rivier de Eufraat compleet stopgezet. Hierdoor is het waterniveau in de cruciale Tishrin stuwdam al 6 meter gedaald. Als er niets gebeurt dan komen miljoenen Syriërs en Irakezen zonder drinkwater te zitten en dreigt er een enorme humanitaire catastrofe – een regelrechte oorlogsmisdaad van het islamistische regime in Ankara.

Ongeveer anderhalve maand geleden begonnen de Turken het water van de Eufraat geleidelijk weg te pompen, om het twee weken geleden geheel te stoppen. Het Assad-stuwmeer bij de in de Eufraat gelegen Tishrin dam, die wordt gecontroleerd door de aan Al-Qaeda verbonden terreurbeweging ISIS, is hierdoor al 6 meter gedaald en heeft zo al miljoenen kubieke meters water verloren. Als het waterniveau nog verder zakt, dan moet de dam buiten bedrijf worden genomen.

In al-Khafsa, het gebied ten oosten van de zwaar bevochten Syrische stad Aleppo, is het waterniveau reeds gevaarlijk gedaald. Vandaag of morgen zullen de hulpreservoirs in al-Khafsa droogvallen, waardoor 7 miljoen Syriërs van drinkwater zullen worden afgesneden.

Dam kan compleet instorten

Als het stuwmeer droogvalt zal het achtergebleven slib het bouwwerk onder grote druk zetten, waardoor de dam uiteindelijk zelfs compleet zou kunnen instorten. De waterdoorvoer door de dam moet dus noodgedwongen worden stopgezet, waardoor er ook geen elektriciteit meer kan worden geleverd. (1)

Enkele voorgestelde noodmaatregelen, zoals het weer in gebruik nemen van de centrale bij al-Safira, zullen niet kunnen voorkomen dat de drinkwatervoorziening geheel stil zal vallen. De enige partij die een ramp nog kan voorkomen is de Turkse regering.

Al-Qaeda blokkeert drinkwater Aleppo

Eerder deze maand blokkeerden de door het Westen en Turkije gesteunde Al-Nusra/Al-Qaeda rebellen de watertoevoer naar grote delen van Aleppo, waardoor 1,5 miljoen mensen zonder zuiver drinkwater kwamen te zitten. Het Rode Kruis doet er alles aan om een ‘humanitaire en gezondheidsramp in de stad te voorkomen.’ (2)

Turkije is samen met China en Burundi het enige land ter wereld dat in 1997 tegen de VN-Conventie over het gebruik van internationale waterstromen stemde. Ankara erkent de Eufraat enkel als ‘grensoverschrijdende rivier’, niet als ‘internationale rivier’, waardoor de internationale regelgeving niet van toepassing zou zijn. In 1994 garandeerde Turkije de doorvoer van een minimale hoeveelheid water naar Syrië en Irak.

Xander

(1) Al-Akhbar
(2) Volkskrant

mardi, 06 mai 2014

The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction

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The Iran/Iraq War: Mutual Assured Destruction

(Excerpted from Chapter 10: The Iran/Iraq War: Big Oil & Their Bankers…)

In 1979, as Iranian revolutionaries were taking charge in Tehran, Carter National Security Adviser, Afghan Frankenstein godfather and Trilateral Commission co-founder Zbigniew Brzezinski was in Kuwait City meeting with Kuwaiti Emir Sheik Jaber Ahmed al Sabah, House of Saud envoys and Iraqi President Saddam Hussein.  The group decided that Saddam’s Republican Guard would seize the oil-rich Iranian province of Khuzistan.

In 1980 Iraq invaded Iran.  That same year Kuwait’s Ambassador to the UN shed light on the forces which used Brzezinski to goad Hussein into his attempt to partition Iran’s oilfields.  He informed the UN General Assembly of, “a cabal which controls, manipulates and exploits the rest of humanity by controlling the money and wealth of the world”.

Silent Weapons for Quiet Wars

The cabal which Kuwait’s UN Ambassador was referring to controls the JASON Society which, according to author William Cooper’s book Behold a Pale Horse, emerged from a 1952 alliance between Europe’s Black Nobility, the Illuminati and the Vatican.  The JASON Society is also known as The Order of the Quest, the exact name of the Afghan Roshaniya “all-seeing ones”.  The power structure for JASON is recruited from Skull & Bones, Scroll & Key, Britain’s Group of Oxford and the German Thule Society.  JASON has close ties to the Trilateral Commission and the CFR. [1]  Its name comes from the story of Jason and the Golden Fleece, which denotes a search for truth.

President Eisenhower commissioned JASON to investigate the UFO question. Many of the group’s top scientists came from the Manhattan Project which developed the atomic bomb.  The group was behind the advent of submarine warfare and President Reagan’s Star Wars initiative.  JASON is the driving force behind secret US military technology being developed at places like Area 51 near Groom Lake, Nevada.

Cooper, a former Naval Intelligence officer, states that JASON scientists have come to the conclusion that the greenhouse affect may actually lead to a new Ice Age.  The Pentagon Papers revealed that JASON was behind an electromagnetic barrier placed over the DMZ (demilitarized zone) during the Vietnam War. [2]  JASON, through the Black Nobility, serves the Bilderberger Group, whose Policy Committee, at its first known meeting in 1954, endorsed a JASON document titled Silent Weapons for Quiet Wars.  Research for the document was done at the Rockefeller Foundation’s Harvard Economic Research Project.  What follows are excerpts of the document, which Cooper claims to have had in his possession:

“This publication marks the 25th anniversary of the Third World War, called the ‘Quiet War’, being conducted using subjective biological warfare…implying extensive objectives of social control and destruction of human life, i.e., slavery and genocide…dominance revolved around the subject of energy sciences…bookkeeping can be made king if the public can be kept ignorant of the methodology…it was agreed that a nation or world of people who will not use their intelligence are no better than animals…Such people are beasts of burden and steaks on the table by choice and consent…consequently …it was decided to privately wage a quiet war…shifting the natural and social energy of the undisciplined and irresponsible many into the hands of the self-disciplined, responsible and worthy few.

In order to achieve a totally predictable economy, the low-class elements of the society must be brought under total control, i.e., must be housebroken, trained and assigned a yoke…the lower class family unit must be disintegrated by the process of increasing preoccupation of the parents…The quality of education given to the lower class must be of the poorest sort…with such an initial handicap, even the bright lower class individuals have little hope of extricating themselves from their assigned lot in life.  This form of slavery is essential to maintaining some measure of social order, peace and tranquility for the ruling upper class.

The public cannot comprehend this weapon, and therefore cannot believe they are being attacked and subdued.  The general public…has become a herd of proliferating barbarians…a blight upon the face of the earth…it is possible to program computers…(to) bring about the complete control and subjugation of the public…the simplest form of economic amplifier is advertising.  If a person is spoken to by a TV advertiser as if he were a 12-year-old, then…he will reach into his economic reservoir to buy that product…achieved by disengaging their minds…engaging their emotions…the more confusion, the more profit.  Create problems, then offer solutions…keep the public entertainment below the 6th grade level…keep the public busy…back on the farm with the other animals…silent weapons technology is an outgrowth of a simple idea discovered, succinctly expressed and effectively applied by…

Mr. Mayer Amschel Rothschild…Rothschild discovered the missing passive component of economic theory known as economic inductance…That principle is ‘when you assume the appearance of power, people soon give it to you’…Rothschild discovered that currency or deposit loan accounts had the required appearance of power that could be used to induce people into surrendering their real wealth in exchange for a loan of promissory notes (paper money).

Mr. Rothschild loaned his promissory notes to individuals and governments.  Then he would make money scarce, tighten control of the system, and collect collateral through the obligation of contracts (debt)…The pressures could be used to ignite war.  Then he would control the availability of currency to determine who would win the war.  That government which gave him control of its economic system got his support…balanced by the negation of population (genocide)…war is therefore the balancing of the system by killing the true creditors…the politicians are publicly hired hit men that justify the act (of war)…take control of the world by the use of economic silent weapons in the form of ‘quiet warfare’ and reduce economic inductance of the world to a safe level by the process of benevolent slavery and genocide…if the lower classes can be postponed long enough, the elite can achieve energy dominance…the ‘Presidential’ level of commander-in-chief is shared by the international bankers.”

Arming the Iranians

While Brzezinski gave Saddam the green light to invade Iran, CIA Director Bill Casey met Iranian Shah loyalist Cyrus Hashemi in Madrid, ostensibly to plan a new round of “energy domination” and “economic inductance”.  The US would now arm both Iran and Iraq then send them to war, hoping to decimate both oil price-hawk nations.

In 1981 while Hashemi was panhandling Princess Ashraf, the Shah of Iran’s sister, for $20 million to launch Hardy Boy John Shaheen’s Hong Kong mujahadeen fronts, brother Jamshid bought a Greek freighter and made four trips between the Israeli Port of Eliat and the Port of Bandar Abbas on Iran’s Arabian Sea coast.  His cargo was $150 million in weapons and ammunition produced by Israeli Defense Industries under US license.

Arif Durfani, a Pakistani arms dealer, ran another Enterprise cell that delivered hundreds of millions of dollars in weaponry to the Iranians.  Durfani was a close friend of BCCI-founder Aga Hasan Abedi, whose bank financed the operation.  He was also tight with the Saudi Gokal brothers, who shipped the weapons from Israel to Iran. [3]  While the Iranian port at Bandar Abbas was humming with activity, other shipments of TOW missiles were entering Iran from the north at Tabriz.

Overseeing the arming of Iran was Assistant Secretary of Defense Richard Armitage, the Far East Trading Company godfather and Valerie Plame leaker.  Armitage was assured a steady supply of weapons by Chief White House Liaison to Saudi Arabia Richard Secord.  In 1985 Ted Shackley met with Cyrus Hashemi in Hamburg, where Hashemi introduced him to Manucher Gorbanifar, another former SAVAK agent who now worked for Israeli Mossad.  Gorbanifar was a friend of Iranian President Hashemi Rafsanjani, whose family owned pistachio groves in Iran.  He worked with BCCI’s Black Network and often procured financing for his weapons deals from Saudi billionaire Adnan Khashoggi.  Gorbanifar became the key Iranian contact to Secord’s Enterprise.

BCCI paid Southern Air Transport pilots like Eugene Hasenfus to fly Enterprise weapons to both the Nicaraguan contras and the Iranian mullahs.  In 1978 42% of Southern Air’s CIA contracts were for flights to Iran.  In 1997 the Mobile Register reported an incident in that Alabama city involving a Southern Air Transport plane.  The aircraft landed at Mobile Aerospace Technologies.  Mechanics working on the plane popped off a fiberglass panel and found hundreds of kilos of cocaine.  The Southern Air flight had originated in Latin America and was en route to Miami, but had taken a rather circuitous detour to Germany along the way. [4]

The US sent Hawk and Phoenix missiles to protect Iran’s oil installations, especially the vast Kharg Island facility which includes the massive Abadan refinery at the strategic mouth of the Shatt al-Arab waterway on the Persian Gulf.  Mansur Rafizadeh, former SAVAK intelligence officer and CIA liaison, said the US had thrown its support behind Ayatollah Khomeini, thinking Islamic fundamentalism the best defense against communism in the Middle East.  This strategy was certainly playing out in Afghanistan, where the CIA was funding the most fanatical faction of mujahadeen Assassins.

Despite releasing the US hostages the day Reagan was inaugurated, the Iranians had saved a powerful trump card.  Iran is the main supporter of Hezbollah, the militia group battling Israel’s occupation of southern Lebanon.  The Israelis continually thumb their noses at UN Resolution 3236, which calls for a Palestinian state. They have seized additional Arab lands in Egypt, Syria, Jordan and Lebanon through invasions in 1956, 1967 and 1973.  In 1978 Israeli troops marched into southern Lebanon where they remained until 2001.  In 1984 the US vetoed a unanimous UN resolution calling on Israel to respect international law and pull out of Lebanon.  In June 2006 Israel bombed Beirut and sent troops into Lebanon after two of its soldiers were allegedly kidnapped.  Over 500 Lebanese civilians were killed.

Lebanon was for decades an offshore banking haven utilized by the CIA via Edmund Safra’s Republic Bank and a web of Beirut drug and gold smugglers. Henry Kissinger is a friend of Safra. Both sat on the board of American Express.  When Syrian-backed Arab nationalists took control of Lebanon they cracked down on drug money laundering.  Republic moved its headquarters to New York where it continued to be a major player in the gold market.  In 1999 Republic was bought by a bigger goldfish- HSBC.

British, Israeli and American bankers were forced to move their operations to Dubai and Bahrain, while their MI6, Mossad and CIA goons harassed the new Lebanese government.  In 1982 the USS New Jersey shelled Beirut in its backing of pro-Israeli Lebanese militia leader Amin Gemayel. That same year Israeli Defense Minister Ariel Sharon, now the country’s prime minister, oversaw the massacre of hundreds of Lebanese at Sabra and Shatila.  In January 2002 Gemayel, who took part in the massacre under Sharon’s command, was gunned down as he was about to testify on the ordeal before a Belgian court. [5]  The court indicted Sharon for war crimes anyway.

Hezbollah retaliated to the massacres by kidnapping CIA Chief of Middle East Operations William Buckley.  Buckley had been the CIA contact to the mid-1970’s Argentine fascists, who tossed 30,000 suspected leftists into the Atlantic Ocean. [6]  Buckley was tortured and left for dead, but not until Hezbollah made videotapes of Buckley singing about CIA black operations in the region.  Hezbollah was still holding five other CIA agents as hostages.

In 1983 Hezbollah bombed a US Marine barracks in Beirut killing 283 American soldiers and precipitating a US withdrawal from Lebanon.  The CIA countered with a March 1985 car bomb in a crowded Shi’ite suburb of Beirut, killing 80 civilians and injuring 200.  Few people will ever know what Buckley confessed to his Hezbollah interrogators, but apparently the CIA thought the tapes embarrassing enough to cut a deal with Hezbollah’s Iranian backers.

Former SAVAK agent and CIA liaison Mansur Rafizadeh said the CIA was pursuing a two-track strategy in Iran.  On the one hand they were arming the Ayatollah and helping him crush the Iranian left.  On the other hand they were working to destabilize the Khomeini regime in a variety of ways.  The CIA was funding Iranian exile groups like the Paris-based Front for the Liberation of Iran and the Cairo-based Radio Nejat.

In 1986 the CIA recruited the Shah’s exiled son to deliver an 11-minute derision of the mullahs which was piped into Iran with CIA help and shown on the nation’s television networks.  Robert Sensi, a CIA agent who worked with BCCI money launderer Faisal Saud al Fulaij’s Kuwaiti Airways, set up CIA front companies in Iran with the help of Habib Moallem.  Through these fronts, they recruited Iranian agents who would spy on the mullahs and help destabilize the government.

Arming the Iraqis

The Saudis and Kuwaitis agreed to fund Saddam Hussein’s attack into Iran’s oil-rich Khuzistan Province at Brzezinski’s request.  The idea was to sever Khuzistan from the rest of Iran, then install a pliable government with which the Four Horsemen could do business.  Khuzistan contains the strategic Shatt al-Arab Waterway, which flows into the Persian Gulf and forms the Iran/Iraq border.  Kharg Island, in the waterway’s delta, is home to the bulk of Iran’s oil processing facilities, including the Abadan and Ahwaz refineries.

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Khuzistan is also home to 90% of Iranian oil reserves and most of Iran’s significant natural gas reserves, which are surpassed only by those in Russia and Turkmenistan.  Khuzistan is the stronghold of the Tudeh and People’s Mujahadeen Parties, thorns in the side of the Ayatollah, the Shah and Big Oil alike.  The population of the province is largely Arab and Kurdish, while Persians predominate elsewhere in Iran.  The CIA hoped to exploit these ethnic differences as it so often does.

Brzezinski told Saddam that his Revolutionary Guard would be seen entering Khuzistan as, “great Arab liberators”.  Hussein was also assured control of the Shatt al-Arab, which former Iraqi President al-Bakr had ceded to Iran under the 1973 Algiers Agreement in return for a cessation of Shah and CIA backing of Iraqi Patriotic Union of Kurdistan rebels.  In 1980 Hussein’s troops invaded Iran.  Iraq gained control of the prized Shatt al-Arab only briefly. Its troops were seen by the Khuzistanis for what they really were- tools of US imperialism.  The real US goals were quite different from what Brzezinski had told Saddam Hussein.

While the CIA was funneling information to the Ayatollah and his goons on Iranian nationalists, Saddam Hussein’s troops now pounded the leftists as a rear guard.  Iranian dissidents, who had backed Mohammed Mossadegh’s calls to nationalize Iran’s oil in the 1950’s, and who later launched the oilfield strikes against the Iranian Consortium that brought the Shah to his knees, were now caught in a crossfire of the CIA’s making.

Iraqi forces also targeted Iran’s oil infrastructure.  MIG-27 fighters strafed the refineries at Abadan and Ahwaz on Kharg Island, while Revolutionary Guard troops laid waste to facilities at Iran’s largest port of Khorramshahr on the Persian Gulf. [7]  By disrupting Iranian oil exports, the CIA hoped to starve the mullahs of foreign exchange, a situation which would lead to a devaluation of the Iranian rial and subsequent hyperinflation.  The CIA could then exploit the economic decay to turn the country against the Khomeini government.  Iran, which had become a modern nation state, saw decades of progress destroyed during the war with Iraq.  The nation was literally de-modernized.

The CIA’s goals toward Iraq were no different.  Throughout the war GCC members Kuwait, Saudi Arabia and the UAE provided Saddam with interest-free loans.  The Saudis and Kuwaitis sent Iraq over $120 billion. [8]  Kuwait, the UAE and Jordan all made their ports available to the Iraqi Navy.  Saudi Arabia and Oman provided landing rights for Iraqi MIG-27 fighters.  The US was joined by Israel, Russia, Italy, France, Egypt and Brazil in sending Iraq weapons through the Jordanian Port of Aqaba.  US corporations such as Honeywell, Rockwell, Unisys and Hewlett Packard sent over $40 million in dual-use items to both Iran and Iraq during the war.

The CIA took a shine to Saddam Hussein for the same reason they worked with Ayatollah Khomeini.  In 1974, as Revolution Command Council Internal Security Chief, Hussein attacked leftist political parties in Iraq. Jalal Talabani’s Patriotic Union of Kurdistan worked for CIA and the Shah of Iran in attacking the al-Bakr government in Baghdad.  Al-Bakr was an influential OPEC price hawk leader who railed against Big Oil dominance over Arab oil.

Saddam was doing everything he could to suppress these voices.  From 1974-75 250,000 Iraqi Kurds fled to Iran.  In April 1979, while his Ba’ath Party thugs were brutalizing Shi’ite Muslims, leftists and renegade Kurd factions, Saddam signed a security agreement with Saudi Arabia.  By 1980 Saddam, a Sunni Muslim, banned two major Shi’ite political parties in Iraq- al-Dawah al Islamiyya and al-Mujahidin.  Iranian-born Shi’ites were deported, along with 3,000 leftists.  Twenty-two Ba’ath leaders accused of collaborating with Syria were executed. [9]

Hussein’s purges looked so similar to the ones being conducted by the Ayatollah that one had to wonder if Saddam had not also received a Company hit list.  Thrilled with Saddam’s fascist killing spree, Western multinationals flocked to Iraq where a massive agricultural privatization was under way.  Cooperative land that had grown staple foods for Iraqi peasants for decades was now for sale to the highest bidder.  A handful of wealthy Iraqis got most of the land and their diras (estates) began cultivating crops for export.

Iraq was forced to import basic foods like wheat and rice to feed its suddenly landless people.  Western grain giants Cargill and Continental Grain (now merged), Louis Dreyfus, Andre and Bunge & Born moved in to fill the void.  In 1982 Iraq imported 820,000 tons of US grain. [10]

Other segments of Iraq’s economy were ceded to multinationals as well.  Had Saddam cut a deal with the West, whereby US corporations got greater access to Iraq’s economic spoils in return for US support in his war with Iran?

Until 1984 the US publicly favored Iran in the war with Iraq.  Then Iran reclaimed the Shatt al-Arab Waterway and Khuzistan Province.  The tide of the war was turning in Iran’s favor.  In 1984 the US began re-flagging Kuwaiti oil tankers in the Persian Gulf which, it claimed, came under attack by Iranian gunboats.  Actually it had been the Iraqis who started the tanker war that year.  By 1987 the Iraqi Navy had damaged 219 oil tankers. [11]

The shift was on. In 1984 Reagan removed Iraq from the State Department list of nations that support terrorism.  That year marked the beginning of the War of Cities, when numerous major cities in both countries were reduced to rubble, including the capitals Tehran and Baghdad.  Both countries targeted the economic infrastructure of the other.  A 1985 CIA memo to Director Casey stated, “Our tilt to Iraq was timely when Iraq was against the ropes and the Islamic Revolution was on a roll”.

Picture.jpgIn 1987 85,000 Iranian troops overran Fao, Iraq’s main oil terminal for its vast Rumaila oilfields near the Kuwaiti border.  Under the pretext of a US Navy re-flagging operation, forty-two US Naval vessels arrived in the Persian Gulf.  US gunboats shelled Iranian oil installations at the mouth of the Shatt al-Arab and shot down an Iranian passenger jumbo jet, killing everyone on board.  When Iraq used mustard gas against its own Kurdish people in 1987, the US looked the other way and began to arm Saddam Hussein.

The House of Saud, which had been bankrolling the Iraqi war effort all along, now began to work through BCCI to arm the Iraqis.  In addition to the $1 billion/month they were sending Saddam, the Saudis now provided intelligence, logistics and weapons, including NK-84 helicopters.  The Saudis entered a joint venture to help strengthen Baghdad’s nuclear capabilities, which the Israelis had wiped out in a 1981 bombing raid commanded by Ariel Sharon. [12]

Saudi Arabia and Iraq set up Gulf International Banks to supplement the BCCI channel.  A 1989 Defense Department study showed US military aid to the Saudis landing in Iraqi accounts in Switzerland.  US AWAC surveillance planes flew from Saudi bases and gathered intelligence for Iraq.  The US/Saudi collaboration was so blatant that many believed the Americans were directing Saudi security agencies. [13]

Mutual Assured Destruction

The US continued to play both sides in the Iran/Iraq War, backing one country until it had a military advantage, before switching sides to back the other.  The US resisted any moves to negotiate a peace treaty. Both countries saw their infrastructure leveled, their economies crippled and their people decimated.  In Iraq 750,000 people were killed.  A 1979 memo to President Carter from NSA Brzezinski, explains the US policy, “the Iran-Iraq conflict is a unique opportunity to consolidate our security position”.

The Export Import Bank provided $200 million in taxpayer insured loans to Iraq, most of which were funneled through Banco Nacionale de Lavoro.  The Commodity Credit Corporation provided a similar amount of taxpayer-insured loans so Iraq could buy grain from Cargill and Continental Grain.  As much as 20% of the US rice crop was sold to Iraq. By the first quarter of 1990 Iraq was the United States’ third largest trading partner. [14]  Iraq owed $241 billion to global creditors: $120 billion to Kuwait and Saudi Arabia, $9 billion to Russia and $3 billion to Japan.  In 1989 Japan cut Iraq off.

iran_iraq_stalemate.jpgCarter NSA Gary Sick, said later that, “the US has resisted all moves in the United Nations toward a negotiated settlement of the tanker war”. [15]  The US Navy’s re-flagging operation established a permanent US presence in the Persian Gulf.  Reagan Defense Secretary Casper Weinberger, who was later Knighted by Queen Elizabeth II for his genocidal efforts, characterized the re-flagging as a “trade-off for basing rights”, in GCC countries.  The monarchs had been slow to cooperate with US security plans in the region.  The Iran/Iraq War had the effect of scaring the daylights out of the emirates and getting them on board with US plans to modernize bases in Saudi Arabia and to build new ones in the other GCC emirates.

Saudi/US relations became very cozy during this time, especially on the military front.  The Saudis became the biggest annual recipient of US military aid.  In 1983 the Saudis received $17 billion in US military hardware.  In 1984 that jumped to $22.7 billion.  Richard Secord was in the thick of it- brokering the sale of five AWACs to the Saudis the night Reagan was sworn into office.  Hidden in the $8.5 billion package was a provision that beefed up the Kingdom’s C3 system at bases, some of which contain underground nuclear command centers that only US personnel can control.

By 1993 the Saudis had spent $156 billion on the joint Saudi/US military buildup within the Kingdom.  The US now effectively occupied Saudi Arabia, guarding the 261 billion barrels of Four Horsemen oil.  Many members of Congress were not even aware of what was going on.  As Rep. Howard Metzenbaum (D-OH) said, “The US/Saudi relationship is different because only a tiny White House club is in the know”. [16]

Iran and Iraq are the only two OPEC nations with large enough oil reserves to challenge Saudi/GCC control over oil prices.  Iraq is second only to the Saudis with 112 billion barrels of oil reserves and much of the country remains unexplored.  Iran has close to 100 billion barrels of crude.  Both are firmly in the camp of the OPEC price hawks.  By disrupting oil flows from these two nations, Big Oil eliminated competition and kept the price hawks busy rebuilding their shattered economies instead of rallying for OPEC unity.

Both Iran and Iraq’s primary oil exporting facilities- Khorramshahr and Fao respectively- were demolished during the war.  Iran’s entire Kharg Island facilities were leveled.  Iraq was now deeply in debt to the Saudis and Kuwaitis.  Many of both nations’ oil tankers were damaged in the tanker war.  The cities of both countries required billions of dollars and a decade to be rebuilt as a result of the war of the cities.  It was a war of attrition with each side suffering untold loss of life and $25-35 billion worth of damage.

In CIA-think, a decisive victory by either Iran or Iraq would have left the winner in a position to take on the Saudis militarily.  A staggering defeat by either might breed internal revolutionary forces who would challenge the Ayatollahs or Saddam, who had been quite useful to the CIA in wiping out nationalistic elements and in providing a pretext for the US military buildup in the Persian Gulf.  But a long war of attrition would leave both nations crippled and focused on rebuilding.  Neither would have the luxury of mounting any sort of challenge to Four Horsemen control over Persian Gulf oil.

Big Oil used the war as another excuse to hike gas prices in the US.  The GCC sheiks filled the oil shortfall which the war created, pumping out more than enough crude to move wholesale prices lower on world markets.  The Four Horsemen pocketed the difference, while stockpiling crude oil.  A memo uncovered by Edwin Rothschild, energy adviser for the group Public Citizen, sums up US policy towards Saudi/GCC overproduction and the misery it brings the poor countries of OPEC.  The memo, sent by Undersecretary of State Richard Murphy to the Saudi government, said simply, “Let the market rule”.

Lower wholesale prices made it more difficult for Iraq and Iran to rebuild. In 1988 Iran earned 90% of its hard currency through oil exports. Iraq gained 99% of its foreign exchange from oil.  Both the Iraqi dinar and the Iranian rial plummeted.  In 1994 the rial lost 100% of its value.  Before the war Iraq had $40 billion in hard currency reserves. Afterwards, it had zero and huge debts to pay.

The Israelis worked hand-in-hand with the US to destroy both nations.  While supplying Mustafa Barzani’s Kurds in their attacks on Iraq, the Israelis duplicitously provided missile targeting to Saddam Hussein for his attacks on Iranian cities via US spy satellites.  In 1988 Mossad launched Operation Brush Fire, a psychological warfare campaign designed to draw the US military further into the Middle East conflagration.  Their ultimate goal was to have the US destroy Iraq’s powerful military, while leaving their “perfect villain” Saddam in power.

The campaign was launched when Israeli commandos bombed an Iraqi weapons plant at Al-Iskandariah in at attempt to make “Iraqi weapons of mass destruction” a global household phrase.  Mossad set up a London Observer freelance journalist named Farzad Bazroft to take the story international.  Bazroft had been investigating the death of Shah-loyalist tuned Mossad arms dealer Cyrus Hashemi and had gotten too close to the truth, which was that Mossad had eliminated Hashemi.  Knowing Bazroft would be seen as a foreign spy by Baghdad after the Mossad terrorism at the weapons plant, they sent him into Iraq.  Saddam took the bait and Bazroft was hung as a spy creating an even bigger international incident.  To speed things along, Mossad leaked secret documents on Iraqi weapons programs to ABC News.

US and Israeli arms merchants made a killing during the war.  The US refused to supply spare parts to either side, so when a weapons system broke Iran or Iraq would be expected to buy a whole new system.  This policy bolstered the bottom lines of US defense contractors and assured that battlefield weapons malfunctions could not be fixed on the spot, thus negating the momentum which the side on the offensive had attained. This helped keep the war in a constant state of stalemate.

Israeli Defense Minister Ariel Sharon used the conflict as an opportunity to bomb Baghdad’s nuclear facilities in 1981.  In 1982 Sharon declared that Israel was siding with Iran, but his exact words were more revealing.  Sharon declared at a conference in Paris that, “Israel has a vital interest in the continuing war in the Persian Gulf and in Iran’s victory.”  In 1986 retired Mossad Chief General Aharon Yariv declared the US and Israeli position more succinctly when he stated bluntly, “It would be good if the Iran/Iraq War ended in a tie, but it would be better if it continued”.

[1] Behold a Pale Horse. William Cooper. Light Technology Press. Sedona, AZ. 1991. p.81

[2] Ibid. p.83

[3] The Outlaw Bank: A Wild Ride into the Secret Heart of BCCI. Jonathan Beaty and S.C. Gwynne. Random House. New York. 1993. p.268

[4] The Spotlight. June 1997

[5] BBC World News. January 2002

[6] The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence and International Fascism. Henrik Kruger. South End Press. Boston. 1980. p.217

[7] The Reign of the Ayatollahs: Iran and the Islamic Revolution. Shaul Bakhash. Basic Books, Inc. New York. 1984. p.193

[8] Iraq and Kuwait: A History Suppressed. Ralph Schoenman. Veritas Press. Santa Barbara, CA. 1990. p.21

[9] Beyond the Storm: A Gulf Crisis Reader. Phyllis Bennis and Michel Monshabeck. Olive Branch Press. Brooklyn, NY. 1991. p.31

[10] Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship. Marion Farouk-Sluglett and Peter Sluglett. I.B. Tauris & Company, Inc. 1990. p.260

[11] “The Gulf Between Pretense and Reality”. Larry Everest. In These Times. 7-20-88. p.9

[12] “The Arming of Saudi Arabia”. Frontline. PBS. 2-16-93

[13] The Gulf: Scramble for Security. Raj Choudry. Sreedhar Press. New Dehli. 1983. p.108

[14] March to War. James Ridgeway. Four Walls Four Windows. New York. 1991. p.13

[15] Everest. p.9

[16] Frontline

Dean Henderson is the author of five books: Big Oil & Their Bankers in the Persian Gulf: Four Horsemen, Eight Families & Their Global Intelligence, Narcotics & Terror Network, The Grateful Unrich: Revolution in 50 Countries, Das Kartell der Federal Reserve, Stickin’ it to the Matrix & The Federal Reserve Cartel.  You can subscribe free to his weekly Left Hook column @ www.deanhenderson.wordpress.com

lundi, 17 mars 2014

Iraq Blames Qatar and Saudi Arabia for Terrorism

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Iraq Blames Qatar and Saudi Arabia for Terrorism: Re-run of Afghanistan and Pakistan

Salma Sribi and Michiyo Tanabe

Modern Tokyo Times

Prime Minister Nouri Maliki of Iraq denounces Qatar and Saudi Arabia for supporting terrorism and sectarianism against Iraq. Maliki made it abundantly clear that Qatar and Saudi Arabia are involved in the destabilization of Iraq based on Gulf petrodollars, their geopolitical ambitions, sectarian factors and other negative realities. Of course, this highlights the sham of Saudi Arabia that often claims it is fighting terrorism but in reality this nation turns this clock on and off when it suits the elites in Riyadh.

Indeed, the only real fear for Saudi Arabia and other Gulf states is to keep internal terrorism at bay. Therefore, exporting terrorism and spreading sectarianism is the mantra. Of course, major Western powers also conveniently use terrorism and sectarianism when the time suits. This reality applies to fighting on the same side in Afghanistan (1980s/1990s); Bosnia; Libya and currently in Syria. However, it is Gulf petrodollars, Salafi ideology, exporting militancy and funding sectarian ventures based on the intrigues of feudal kingdoms, where all the barbaric synergy comes together.

Maliki spoke frankly to France 24 about Qatar and Saudi Arabia supporting the brutal terrorist and sectarian insurgency in Iraq. Maliki says: I accuse them of inciting and encouraging the terrorist movements. I accuse them of supporting them politically and in the media, of supporting them with money and by buying weapons for them…I accuse them of leading an open war against the Iraqi government.”

Lee Jay Walker at Modern Tokyo Times says: “This reality is like a re-run because in Afghanistan it is clear that Pakistan is involved in many murky terrorist and sectarian dealings against this nation. In other words, the allies of America and the United Kingdom are the same nations assisting terrorism against governments and nations they are meant to be supporting. Of course, this equally entails that many British and American soldiers have been killed and maimed because of the collective intrigues of so called allies. Despite this, what is the comeback against Pakistan, Qatar and Saudi Arabia?”

President Hamid Karzai of Afghanistan is saying the same with regards to Pakistan destabilizing his country. The New York Times reports “Mr. Karzai charged that elements of the Pakistani government were still supporting Islamic militants, as they had in the past, and that if such sources of terrorism were not defeated, Afghans and international soldiers would continue to die.”

The above was stated in 2006 yet in 2011 Karzai made it clear that nothing had changed. In the Washington Post they quote Karzai saying: “Pakistan has pursued a double game toward Afghanistan, and using terrorism as a means continues.” Of course, in 2014 this same opinion is held by many in Afghanistan but at no time is Pakistan worried about becoming a pariah – just like Qatar and Saudi Arabia don’t have to worry. Therefore, what is going on in the corridors of power in Washington and London?

While Maliki was accusing Qatar and Saudi Arabia yet another barbaric terrorist attack killed over 30 Iraqi nationals. The latest terrorist attack took place at a checkpoint in Hilla. Like usual, Sunni Islamic jihadists attacked Hilla because this area is predominantly Shia and Takfiri hatred towards this community knows no boundaries.

France 24 reports: Maliki went on to say that not only did Saudi Arabia support terrorism in countries such as Iraq and Syria, but around the world.”

Lee Jay Walker says: “Afghanistan and Iraq are paying a heavy price because of the respective intrigues of Qatar, Pakistan, and Saudi Arabia. India knows full well that being the largest democracy in the world doesn’t appear to resonate in London and Washington. After all, for decades Pakistan is exporting terrorism to Kashmir and many brutal terrorist attacks in India can be traced back to Pakistan. Yet, despite this reality, and the obvious connection linking Pakistan with many terrorist and sectarian factions in Afghanistan, this still doesn’t prevent America and the United Kingdom from supporting Pakistan in the field of economic and military support. Indeed, it appears that just like American and British soldiers are expendable to political elites in Washington and London; the same can clearly be said about Pakistan soldiers being killed based on the intrigues of Pakistan.”

In 2013 just below 9,000 people were killed in Iraq because of sectarian and terrorist forces. This figure is the highest since 2007 and says much about the bankruptcy of President Obama in America. Indeed, France 24 should be asking why France is involving itself along with Turkey against the government of Syria. After all, like Maliki says about Qatar and Saudi Arabia: “They are attacking Iraq through Syria, and in a direct way.”

Until Gulf and Western powers are held accountable then sadly the destabilization of nations will continue whereby terrorism is a useful tool. Obviously, this reality is being ignored by the United Nations therefore the same methodology will continue to be utilized by the same Gulf and Western powers – along with Turkey and Pakistan that continue to switch the terrorist clock on.

Lee Jay Walker gave guidance to both writers

http://www.france24.com/en/20140308-france24-exclusive-interview-iraq-maliki/

http://www.bbc.com/news/world-middle-east-26501610

http://www.nytimes.com/2006/12/13/world/asia/13afghan.html?_r=0

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

jeudi, 06 mars 2014

De la guerre civile en Irak

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Bernhard Tomaschitz:

De la guerre civile en Irak

L’année 2014 sera terrible pour l’Irak

Comme en Syrie, l’Arabie saoudite attise le conflit

Près de onze années se sont écoulées depuis l’agression délibérée, contraire aux principes du droit des gens, que les Etats-Unis ont perpétrée contre l’Irak en 2003. Aujourd’hui, ce malheureux pays risque bien de sombrer dans le chaos et l’anarchie. Les combattants de l’ISIL (“Pour un Etat islamique en Irak et au Levant”), une organisation terroriste qui, dit-on, serait étroitement liée à Al Qaeda, ont pris le contrôle de vastes portions de la province occidentale d’Al-Anbar. Les attentats ponctuent chaque journée qui passe. Pourtant le premier ministre irakien Nuri al-Maliki reste serein. Il a confiance en ses troupes: “Nous vaincrons Al Qaeda”, affirme-t-il.

A Washington, on analyse la situation avec un oeil plus réaliste. Les Etats-Unis livrent des armes légères à l’armée irakienne, dans l’espoir qu’avec cet arsenal réduit cette armée, théoriquement alliée, va pouvoir à terme empêcher qu’un territoire assez vaste et cohérent de l’Irak et de la Syrie soit soustrait à l’influence des islamistes. Mais ce qu’il faut surtout rappeler c’est que des voix se font entendre à Washington qui critiquent le retrait des troupes américaines en 2011 et réclament dès lors un nouvel engagement combattant dans le pays ravagé par la guerre civile. Récemment donc deux sénateurs influents, John McCain et Lindsey Graham, ont déclaré: “Que les choses soient claires: la position du gouvernement, qui voulait aller dans le sens du gouvernement irakien et ne voulait pas maintenir les forces armées américaines au-delà de l’année 2011, était manifestement erronée”. Al-Maliki voit les choses autrement, bien sûr, et défend sa décision d’hier de faire partir le plus vite possible les soldats américains.

Al-Maliki n’est toutefois par entièrement innocent: il est partiellement coupable de la détérioration de la situation. Chef du gouvernement, il appartient à la majorité chiite de la population, que le régime de Saddam Hussein avait réduit à l’insignifiance politique. Al-Maliki s’est ensuite efforcé de marginaliser les sunnites. Par voie de conséquence, la loyauté de ces derniers envers le nouvel Etat irakien post-baathiste, pour autant qu’elle ait jamais existé, s’est évanouie comme neige au soleil. Cette disparition de toute loyauté sunnite a favorisé le développement de groupes comme Al Qaeda ou l’ISIL.

La politique actuelle d’Al-Maliki vise à amener les Américains à livrer davantage d’armes. Il a transmis à Washington une liste d’armements jugés nécessaires pour chasser les islamistes de la province d’Al-Anbar. Pourtant les armes arrivent depuis assez longtemps. En décembre 2013, le “New York Times” rapportait qu’une cargaison de 75 missiles anti-chars Hellfire était arrivée en Irak. Ensuite, le Pentagone s’est déclaré prêt à livrer en 2014 au gouvernement de Bagdad des chasseurs F-16, des hélicoptères Apache et, surtout, des dizaines de drones d’observation. Mais les experts militaires cités par le “New York Times” sont très sceptiques: même dotés de ces armements sophistiqués, ils doutent que l’armée irakienne soit capable de vaincre les insurgés sunnites.

Le ministre irakien des affaires étrangères, Hoshyar Zebar, quant à lui, a avoué qu’une intervention américaine directe, par le biais de drones, était de plus en plus envisageable “depuis quelques mois”. Si le conflit gagne en intensité, l’engagement de troupes américaines n’est pas une option à exclure, même si Kerry affirme encore aujourd’hui que “les godillots des GI’s” ne fouleront plus le sol irakien.

Cependant, il faut bien constater que les islamistes irakiens ne seraient pas aussi forts, comme leurs homologues syriens d’ailleurs, s’ils ne bénéficiaient pas d’un soutien massif des Saoudiens. Le royaume wahhabite du désert arabique joue effectivement un rôle clef dans ces conflits d’Irak et de Syrie. On sait qu’il est riche de sa rente pétrolière, que sa religion d’Etat est le wahhabisme, forme la plus rigide de l’islam, qu’il soutient partout dans le monde les tenants de ce rigorisme. Le 4 janvier 2014, l’agence iranienne de presse “Fars News Agency” écrivait: “Tandis que la Turquie a fermé de large portions de sa frontière aux terroristes et tandis que la Jordanie songe à restreindre le droit d’entrer et de circuler sur son territoire aux ressortissants saoudiens qui cherchent à entrer en Irak via le royaume hachémite de Jordanie, les frontières de l’Irak en plein désert sont à peine contrôlées par les militaires irakiens et les pistes de ce désert constituent dès lors les voies de pénétration pour le soutien logistique et militaire que l’Arabie saoudite apporte aux terroristes syriens”.

La question se pose quant au rôle douteux que joue ce grand allié des Etats-Unis au Proche Orient —le deuxième après Israël— souligne Andreï Akoulov du centre d’études stratégiques russe “Strategic Culture Foundation”: “L’Arabie saoudite constitue la principale menace pour la paix au Proche Orient. Les guerres régionales et les conflits religieux dans cette région du monde sont financées et armées par Ryad”. La tragédie syrienne, pour l’expert russe, est une “conséquence directe” de l’immixtion saoudienne, appuyée par les Etats-Unis. L’Irak, dès lors, devra faire face à “une nouvelle vague d’attentats à la bombe”, parce que les Saoudiens tentent de créer un équilibre régional à leur seul profit et au détriment de l’Iran.

L’Arabie saoudite est en mesure de pratiquer cette politique belligène tout simplement parce que celle-ci est la suite logique des guerres fomentées et déclenchées par les bellicistes néo-conservateurs qui ont tenu le haut du pavé à Washington sous la présidence de George W. Bush. Un autre expert russe, actif dans la même fondation, Nikolaï Bobkin, souligne la responsabilité des Etats-Unis dans l’éclosion du conflit. En effet, les interventions américaines, en Afghanistan d’abord, en Irak ensuite, “ont bouleversé l’équilibre fragile des forces et enclenché un processus de concurrence entre Iraniens et Saoudiens pour la maîtrise du Proche Orient”.

Une question cruciale demeure cependant ouverte: pendant combien de temps les Etats-Unis miseront-ils encore sur un allié qui contrecarre leurs intérêts au Proche Orient, bien plus intensément que ne le firent jamais les Iraniens? Voilà sans doute pourquoi, à court ou moyen terme, on voit se profiler un rapprochement entre Washington et Téhéran.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°4/2014; http://www.zurzeit.at ).

lundi, 03 mars 2014

The Partitioning of Iraq

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The Partitioning of Iraq: Will the Country Remain on the Map?

Anton VESELOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Recently news from Iraq has all but disappeared from the reports of world news agencies. As if on command, the largest Western media outlets have begun to strictly measure out coverage of events in this country. The multistage Iraqi scheme, which has required colossal expenses and huge casualties, is failing, and the situation is threatening to go completely out of control and progress in an entirely different direction than that which was scripted.

The occupation of Iraq in 2003 and the overthrow of Saddam Hussein and the Ba’ath party marked the beginning of massive repressions of those who had held more or less significant posts in the previous regime. However, soon minor functionaries began to be subject to persecution, and then ordinary citizens, mostly from among Sunnites. The ruling Shiite bloc of Nouri al-Maliki has conducted an openly discriminatory policy toward Sunnites throughout the years of its governance. More than once the state bureaucracy, the armed forces, the police and intelligence agencies have been purged of people who confess Sunni Islam. All attempts by various political forces, including on the parliamentary level, to start a dialog for the purpose of national harmony have been left unanswered by the authorities, and peaceful demonstrations all end the same way: with crackdowns and numerous casualties. Purges, raids and «preventative arrests» took on such proportions that a backlash was inevitable.

Over 9,000 people were killed in Iraq in 2013, and over 1000 in January 2014 alone. Propagandistic attempts to blame everything on the machinations of outside forces and hosts of foreign al-Qaeda insurgents are no longer working: it is becoming obvious that the country is in the grip of a civil war. It is becoming increasingly more violent and is sweeping over more and more regions of the country, increasing casualties and limiting possibilities to choose a future. 

Iraq is experiencing a very dramatic period in its history, when the disintegration of the country could become a reality at any moment. Iraqi Kurdistan is already essentially no longer under Baghdad's control and is self-sufficient, with almost all of the agencies, symbols and attributes of an independent state. The situation with regard to security in the provinces of Baghdad, Salah ad-Din, Ninawa, Diyala and several others is extremely tense; the armed conflicts and terrorist attacks which take place each month number in the triple digits. The situation has become most acute in the country's largest province by area, al-Anbar. Since December of last year fierce battles have been being fought there between the government forces, which in Iraq are called the «Shiite Militia of al-Maliki» and local Sunnite tribes who have despaired of gaining equal rights through peaceful means. 

On December 28, commando and army forces conducted yet another operation to wipe out the tent camps of protesters by force. Casualties were numerous. The next day a member of parliament from the al-Anbar province who tried to act as a mediator in negotiations with Baghdad was arrested, despite his parliamentary immunity; the legislator received gunshot wounds when his house was stormed, and his brother and four bodyguards were killed. Local sheikhs issued a call to arms. Support arrived from other provinces to aid their brothers in faith. A day later the army and police had been driven from many districts and the armed opposition had taken control of almost all of the al-Anbar province, including the provincial capital Ramadi and the large city of Fallujah, which in Iraq is glorified as «the stronghold of the spirit and the symbol of resistance» - American troops were only able to enter the city a year and a half after their «declaration of victory», having lost over 400 men in battle.

Despite the arrival of reinforcements (according to some reports, another 90,000 troops and policemen were deployed to the province), the many attempts by government forces, commando troops and the police to enter the cities did not meet with success, and in mid-January a siege began: the suburbs are completely blocked off, and residential neighborhoods are coming under intensive fire from artillery, tanks and helicopters. There have been numerous civilian casualties, but those who attempt to leave the battle zone cannot do so, as the bridges on the main highways which connect the cities with neighboring provinces have been blown up, and the back roads have been blocked by the army under the pretext of «preventing the spread of terrorism». The province is on the brink of a humanitarian disaster; On February 6 the head of the UN Mission in Iraq, Nikolai Mladenov, stated that international funds have started sending urgent deliveries of essential commodities to al-Anbar (the first delivery is to be enough for 45,000 people). On February 9 Iraqi Deputy Prime Minister Saleh al-Mutlaq appealed to the European Union to immediately send humanitarian aid to al-Anbar… 

On April 30 there are to be parliamentary elections in Iraq, after which there will probably be some changes. The country has come to a dead end. The parliament is dysfunctional; many members do not participate in sessions as a sign of protest against the government's policies, and the lack of a quorum makes it impossible to make decisions. The draft of the country's 2014 budget has not yet been discussed, and many other important bills are in limbo as well. A huge number of vitally important projects which have not been confirmed and have not received funding remain on paper, while the giant revenues from oil and gas go into accounts opened in the U.S. 

Many in Iraq have a good idea of where this money goes after that; that is why the Ministry of Finance's refusal to observe a law passed in 2013 which was to increase the amount allocated to provincial budgets for oil extracted there from $1 to $5 per barrel for 2014 caused a storm of protest among local authorities. Governors and provincial councils started actively developing coordinated measures for influencing the government. Judging by official statements, provincial leaders are determined and intend to get the draft budget for 2014 revised by any means available. 

On January 11 in al-Diwaniyah, al-Qadisiyyah province, the «Middle Euphrates Convention» was convened with the participation of the governors of five provinces; the convention demanded «the fair distribution of revenues in proportion to the population». On January 25 in Basra, the capital of Iraq's oil extraction, a conference was held with the participation of official representatives of eight oil and gas producing provinces, as well as the parliament's petroleum committee. The next day the governor of Basra, Majid al-Nasrawi, announced that he had filed suit against the Ministry of Finance for its violation of the 2013 law. It is worth noting that the Basra provincial council gave official permission to hold meetings and demonstrations condemning the actions of the country's government and urged everyone to work toward securing «the lawful rights of the residents of the province, which has the richest resources in the country but is at the bottom of the list with regard to prosperity».

According to many analysts, the personal authority, influence and political weight of Nouri al-Maliki and the State of Law Coalition he leads have dropped noticeably. Accusations of authoritarianism, wholesale corruption, inability to maintain security even in the center of the capital (the average number of terrorist attacks with human casualties in Baghdad has grown over the past three years from 70 to 110 per week), and a lack of desire to seek compromise, along with unceasing attempts to physically eliminate his opponents, all seriously reduce Nouri al-Maliki's chances to occupy the post of prime minister and supreme commander in chief for a third time.

Iraqi leaders over the past 10 years have behaved like favored minions. Many former functionaries of the «new democratic government» have already found refuge in prestigious areas of London, starting with the first Minister of Defense, Hazim al-Shaalan (who was once accused of stealing one and a half billion dollars in just the first year in his post). Many current officials have also foresightedly acquired real estate there. According to data from the parliamentary anti-corruption committee, the amount of money embezzled from the treasury and sent abroad is approaching 200 billion dollars.

Foreseeing developments which could be dangerous for them, the current authorities are seriously concerned about preserving the status quo (this is called «continuity of reforms») in order to prevent power from shifting into the hands of their opponents. Recently feverish attempts have been being made to get out of the crisis, including by generating rather unexpected initiatives.

For example, in Baghdad they have officially began talking about redrawing the administrative map of the country, increasing the number of provinces from 18 to 30. Their willingness to do this is supported by a number of official statements, one of which (dated January 21, on the formation of 4 new provinces) was unexpected even for the residents of the municipal district of Fallujah itself, to say nothing of the leadership of the al-Anbar province. The cunning of the idea of fragmentation is that it simultaneously accomplishes several aims, namely:

- dismembering «rebellious» provinces with mostly Sunnite populations while at the same time attempting to bring representatives of the tribes which have joined the Sahwa («Awakening») movement to power; in particular, it has already been decided to turn a number of municipal districts in the provinces of al-Anbar, Salah ad-Din and Ninawa into provinces;

- knocking some of the trumps out of the hands of the leaders of Iraqi Kurdistan by turning 4-5 municipal districts into separate provinces, which would lead to a reduction in the territory and population of the current autonomous region and a diminishing of its weight and influence on the country's political arena. And this regards not only the disputed territories in the provinces of Wasit, Diyala, Ninawa and Kirkuk, but also the «traditionally Kurdish» Dohuk and as-Sulaymaniyyah;

- changing the overall alignment of forces in the country by putting loyal people into the leadership of the newly formed provinces. At the municipal elections in 2013 the ruling coalition lost gubernatorial posts even in such strategically important provinces as Baghdad and Basra, retaining fewer than half of the gubernatorial seats, and that with restrictions.

However, considering the weakness of the state machinery and the growing centrifugal tendencies of the local authorities, the process could get out of control, and the repartitioning of territories could bring about the opposite effect, causing entire regions to split off and create autonomous regions (following the example of Kurdistan). For example, the governor of the Ninawa province has already stated that if practical steps are taken to split municipal districts off from the province as has been announced, all efforts will be made to turn the province into an autonomous territory. This statement received widespread support, including from the oil-rich South. In the provinces of Basra and Maysan there have already been demonstrations in support of giving the status of provinces to several municipal districts, including those located in oil-producing regions, with the subsequent formation of a «Southern Confederacy» on the model of Kurdistan.

Today practically all the conditions have been created for the transformation of Iraq into a federative state with dozens of provinces grouped into 3-4 autonomous territories (tentatively Shiite, Kurdish and Sunnite ones) on the basis of tribal connections, religious affinity and economic interests, with severe restriction of the powers of the Center.

Outwardly such a program seems difficult to implement; in order to legislatively formalize such decisions there will need to be parliamentary conciliatory commissions, committees, secondary legislation, etc., to say nothing of amendments to the country's constitution. However, if one looks at the matter more attentively, the thought arises that perhaps that is the common interest of the key players who are influencing developments.

The West, headed by the United States, as well as Iran, Saudi Arabia, Turkey, and obviously Israel, have an interest in keeping Iraq from ever again rising to the position of a powerful regional state; they need it to remain a manageable supplier of high-quality petroleum with minimal costs for extraction and export, and also to serve as a bargaining chip in resolving problems of another order.

Most likely the future state structure of Iraq and the country's fate are being decided now not in Baghdad, but in back room negotiations between «very interested parties»... There have been many examples in the history of the Middle East where states appeared or disappeared from the political map during a game of bridge, and the borders between them were drawn with an ordinary ruler. In spite of all the technological achievements of the past decades, in geopolitics and geo-economics little has changed since then.

_________________________________ 

* The Sahwa movement was created by the U.S. in the beginning of the occupation by paying off tribal sheikhs in exchange for their non-resistance. Many Iraqis to this day see the members of Sahwa as traitors and collaborators, and they are one of the main targets of armed attacks.

dimanche, 19 janvier 2014

Western and Gulf barbarity

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Western and Gulf barbarity: Iraq and Lebanon can go to Hell providing Syria falls

Jibril Khoury and Walter Sebastian

Modern Tokyo Times - http://moderntokyotimes.com

The political leaders of America, France, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom should be held accountable for helping to spread terrorism, Salafi indoctrination and boosting the cause of Takfiri Islamist who rejoice in killing fellow Muslims and non-Muslims. It is also abundantly clear that in order to destroy Syria that major Gulf and Western powers care little about destabilizing Iraq and Lebanon because violence and tensions are on the rise in both nations. Of course, you have other players like Jordan implementing anti-Syrian policies alongside Kuwait and other Gulf states which are involved in the venture to crush the Syrian government. Likewise, Libya is a go-between in the Levant for sending military hardware and untold numbers of terrorists have entered Syria from this country and other regional nations like Tunisia in North Africa.

Lee Jay Walker at Modern Tokyo Times says: “Ironically, the Obama administration believes that it is fine to enter talks with the Taliban in Afghanistan via the terrorist sponsoring nation of Qatar. Therefore, the Obama administration which supports homosexual and female rights in America now wants open dialogue with the Taliban which supports killing apostates to Christianity, killing homosexuals, stoning women to death for adultery – and so forth. This isn’t so surprising because the Taliban is the real mirror of Saudi Arabia but of course Gulf nations are much more dangerous because they export Salafi hatred all over the world based on their petrodollars. However, it is strange that open talks with the secular government of Syria is shunned by America but being allies with Islamist apartheid forces in Saudi Arabia and talking to “year zero Islamists” in Afghanistan is fine.”

Turning back to the crisis in Syria then it is clear that outside nations care little about the consequences engulfing Iraq and Lebanon. After all, by funneling more military arms to various groups of terrorists within the so-called Free Syrian Army (FSA) and other al-Qaeda affiliated terrorist groups; then clearly the consequences of this were bound to reverberate into Iraq and Lebanon. Despite this, and with the deaths of thousands of American, British and other allied troops in Iraq, it now seems that these troops were mere fodder. This is based on the reality that al-Qaeda affiliated groups have not only gone back into areas they were forced out of in Iraq but now they are also stretching their dangerous tentacles to Lebanon and Syria.

Indeed, under the current Obama administration and the governments of France and the United Kingdom, a whole array of terrorist groups have more space to move because of the collective policies of the above troika of destabilizing powers. Al-Qaeda and other terrorist groups are now moving easily from Iraq to the Levant and have greater freedom in many parts of North Africa and West Africa. At the same time, Salafi Islam is spreading because of nations like Kuwait, Qatar and Saudi Arabia therefore Sufi shrines are being destroyed by Islamists which hate religious diversity in Libya, Mali and Somalia. Alongside this you have state sponsored indoctrination being spread to the Middle East and parts of Africa – and much further afield – whereby Christians can be hunted down like wild animals in Somalia by the al-Shabaab because of Gulf petrodollars and religious channels emanating from the Gulf region. In this sense, America and the United Kingdom are openly siding with the Islamist Salafi objectives of major Gulf powers. Not surprisingly, Ethiopia, Kenya, Nigeria and Uganda are keeping a watchful eye on events.

All major regional powers and Western nations understand that Iraq and Lebanon are very fragile therefore events in Syria will spiral out of control. Yet this reality doesn’t enter the agenda at the moment because the only goal is to destroy Syria at all costs providing the government is overthrown. The elites in the Gulf and West care little about the reality of what happened to Afghanistan, Iraq and Libya because they are not blind to reality. Therefore, their collective actions against Syria are not only barbaric against this nation but they are also notifying Iraq and Lebanon that they can go to hell.

Currently Lebanon isn’t anywhere near like Iraq and Syria but the omens are not looking good because dangerous Takfiri forces backed by outside nations are intent on spreading sectarianism in this country. Recent history in this nation points to a very delicate balance because you have many different religious sects. It is therefore extremely barbaric that outside nations are flooding Syria with terrorists, mercenaries, military weapons and are enabling Salafists to spread sectarianism. Not surprisingly, the monthly death rate is once more in the thousands in Iraq because al-Qaeda affiliated groups, military weapons and enormous indoctrination is mirroring what is happening in Syria. This collective chaos is being backed by Ankara, Doha, London, Paris, Riyadh and Washington – and others within the Gulf.

Hatred towards the Shia within the Takfiri and other Sunni Islamist camps is extremely hostile.  Abu Muhammad al Adnani in early 2012 (Al Qaeda in Iraq) stated “So, Iraq, Iraq, O people of the Sunnah. Stop the black extension that is coming towards you. Cut off the head of the [Shi'ite] snake, the tail of which is amongst you. Know that the coming stage is a stage of real confrontation and war against the despicable [Shi'ites], whether you like it or not, and that the war of the Sunnis with the [Shi'ites] is not a sectarian war, like people are braying about. A sect is part of something, and the [Shi'ites] don’t have anything to do with Islam; they have their own religion and we have our own. The war of the Sunnis with the [Shi'ites] is a religious war, a holy war of faith, a war of faith and unbelief, a war of idolatry and monotheism. There is no way out of it and there is no swerving from it. The [Shi'ites] know this well.”

The above mindset is being openly supported by leading Gulf powers and the CIA, MI6 and other covert agencies are linking many terrorist ratlines in order to send military arms to religious fanatics and terrorists in Syria. Libya is a powerful nation for manipulation because central forces have been destroyed and the NATO, mercenary and terrorist chain is strong. Meanwhile, Turkey is a major conduit whereby weapons from a host of nations are openly manipulating the border area and likewise Lebanon is of strategic importance for nations supporting terrorism, sectarianism and sedition.

Iraqi nationals must be wondering what they did because minorities like the Christians and Mandaeans have been cleansed in many areas under the watch of America, the United Kingdom and other allied forces; untold numbers of Muslims have been killed because of terrorism and sectarianism; and other powerful brutal realities. Now, once more, Iraq is being undermined by the policies of Ankara, Doha, London, Paris, Riyadh and Washington – and other Gulf nations. Therefore, it is abundantly clear that the lives of Iraqi and Syrian nationals are cheap to the above ruling elites in their respective nations. Given this reality, Iraq, Lebanon and Syria fear the worse because Takfiri Islamists – combined with Western intrigues and the support of international terrorism – is without doubt the most dangerous unified force for any nation and region to face.

Over forty years ago major Gulf powers, Western nations and Pakistan supported the same Islamist thought patterns many decades ago in Afghanistan. The legacy of this reality is still causing mayhem in Afghanistan today while Pakistan managed to destabilize itself. Women are now in the shadows, terrorism is rampant in Afghanistan and Pakistan, the Shia are slaughtered in Pakistan on a regular basis, non-Muslims have no rights in Afghanistan and apostates face persecution – and religious bigotry is part and parcel of modern day Pakistan. In other words, it is a nightmare because Sunni Islamist terrorist groups in Pakistan kill Shia Muslims in mosques, kill girls for studying, attack hospitals and even kill people during funeral processions.

The above madness in Afghanistan and Pakistan was created by the combined forces of major Western and Gulf powers alongside Pakistan playing a very dangerous game. Secret services including the CIA, MI6 and the ISI therefore spread untold mayhem and of course this also laid the foundations for September 11. Therefore, major powers understand what they are doing in Syria and they know the repercussions of Afghanistan; this reality means that Iraq and Lebanon can go to hell providing they remove the Syrian government. Sadly, the same barbaric nations escape international criminal courts because they play by the rules they created.

Lee Jay Walker gave guidance to both main writers

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

lundi, 13 janvier 2014

"Al Qaeda se extiende en Irak como un virus imparable"

Ex: http://www.elespiadigital.com

Las fuerzas policiales iraquíes y tribus locales lograron expulsar del centro de la ciudad de Ramadi a los yihadistas del Estado Islámico de Irak y el Levante y retomar así el control de la ciudad, ocupado por el grupo vinculado a Al Qaeda.

Las consecuencias del conflicto sirio parecen tener su eco directo en Irak. Miles de ciudadanos han abandonado la provincia de Anbar después de que los islamistas tomaran el control de las ciudades de Ramadi y Faluya. Estas dos localidades, estratégicas durante la invasión de EE.UU., se convirtieron en un bastión de Al Qaeda. Ahora, el Gobierno del país intenta restablecer el mando en la región.

"Las fuerzas armadas iraquíes nunca abandonarán Anbar porque nunca se marcharon, ya estaban allí desde antes", afirma Adnan al Shahmani, asesor del primer ministro del país, Nuri al Maliki.

Antes de la invasión de EE.UU., el yihadismo era casi inexistente en Irak. Dos años después de la retirada de las tropas estadounidenses del país, se muestra poderoso, mientras que Washington, por su parte, parece desentenderse totalmente del tema. Según el secretario de Estado estadounidense, John Kerry, se trata de "una lucha que pertenece a los propios iraquíes".

Un equipo de RT conversó con un miembro de Al Qaeda en Irak hace seis meses y entonces aseguraba que el destino de Siria estaba unido al de Irak. Llegó el momento, decía, de desestabilizar el Gobierno de Al Maliki.

Karlos Zurutuza, corresponsal de la agencia de noticias IPS, cree que "el vacío de poder que está surgiendo en toda la región de Oriente Medio y el norte de África está haciendo que Al Qaeda se extienda como un virus imparable".

La decisión de grupos tribales sunitas marcará el rumbo del conflicto

Paradójicamente, Irán y EE.UU. están de acuerdo en su apoyo al Gobierno de Al Maliki, mientras que los sunitas ven la realidad muy diferente. En los últimos años las tensiones sectarias han fragmentado el país. Actualmente, es difícil encontrar una identidad común en Irak. Si en 2005 tenían que decidir entre las tropas de EE.UU. o Al Qaeda, ahora vuelven a encontrarse entre la espada y la pared.    

"Los sunitas de Irak son los parias de la invasión de 2003, los parias del Gobierno a manos de Nuri al Maliki tras años de marginación sistemática. La población sunita se encuentra entre un Gobierno que les rechaza y unos agentes extranjeros extremistas dispuestos a luchar por un emirato sunita", opina Karlos Zurutuza.

Algunos expertos ya adelantaban el caos que se vive en Irak hace ya casi una década. "'En lugar de unir a Irak, tras el año 2005 habrá un conflicto tribal más grave, profundas diferencias religiosas que llevarán a Irak a más caos y a una guerra civil sangrienta'. Eso lo dijimos en 2004. El país está en ruinas", opina el analista internacional Gerald Celeste.

Así, la clave la tienen los grupos tribales. Su decisión marcará el rumbo del conflicto. Los ciudadanos iraquíes, mientras tanto, vuelven a ser las víctimas, como tras la invasión estadounidense. De nuevo, se ven obligados a desplazarse a otros lugares y a refugiarse de un conflicto ya regional.    

Desde el año 2009 Irak había reducido el número de homicidios por año de manera sustancial. En 2013, no obstante, hubo un punto de inflexión y fue el más sangriento en un lustro. Viendo la compleja situación que asola ahora a Irak, parece que se avecinan, una vez más, tiempos oscuros para el país.

dimanche, 12 janvier 2014

Fallujah: Obama’s Newest Headache

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Fallujah: Obama’s Newest Headache

Melkulangara BHADRAKUMAR

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Guernica in the Spanish civil war, My Lai in the Vietnam War, Guantanamo Bay in the war on terror – these have been powerful symbols. The siege of Fallujah in May 2004 stands out in the Iraq War as the bloodiest battle that the United States fought since the Vietnam War. The US Marines suffered 40 deaths in the siege, while Iraqi civilian casualties were in the hundreds. The US forces reportedly used F-16 warplanes to blitz residential areas in Fallujah with cluster bombs. The majority of prisoners were executed…

As the US Marine Corps announced a ceasefire and withdrew in May 2004, mosques proclaimed the victory of insurgents and Fallujah’s transformation began as a sort of Islamic mini-state with Sharia law. So, in the fall of that year, in late October, the US military returned with another major offensive with aerial attacks and precision-guided missiles followed by a full-blooded assault by the Marines backed by artillery and armor in early November – Operation Phantom Fury. 

This is how CNN’s Karl Penhaul reported on November 9: «The sky over Fallujah seems to explode as U.S. Marines launch their much-trumpeted ground assault. War planes drop cluster bombs on insurgent positions and artillery batteries fire smoke rounds to conceal a Marine advance». According to Washington Post, white phosphorous grenades and artillery shells were used to create «walls of fire» in the city. Doctors later reported seeing melted corpses. No one knows the casualty figures; as of November 18 US military claimed 1200 ‘insurgents’ had been killed and 1000 captured… 

A Guardian report said over 70 percent of the city’s homes were destroyed along with sixty schools and sixty-five mosques and shrines. There has been anecdotal evidence of large increases in cancer, infant mortality, etc. among the survivors, triggering speculation that there was use of depleted uranium leading to environmental contamination. 

It is extremely important to recollect the horrendous living memory of Fallujah to understand what happened last week when the centre of the city fell into the hands of fighters from the al-Qaeda-linked Islamic State in Iraq and Levant [ISIL]. Fallujah, along with the capital of Anbar province, Ramadi, was a stronghold of Sunni insurgents during the US occupation of Iraq and al-Qaeda militants largely took over both cities last week. Hundreds of ISIL fighters have entered Fallujah. 

Pundits have begun analyzing the factors behind. The dominant narrative is that the Iraqi government led by Prime Minister Nouri al-Maliki failed to reach out to the Sunnis and alienating them during the period since the US troops pulled out in 2011. Indeed, the latest flare-up happened after Maliki dispatched troops last week to break up an year-old Sunni protest in Ramadi to voice their grievances of political exclusion. Almost all Sunnis have turned against the government and are opposed to the Iraqi security forces, although not all have aligned themselves with the ISIL. 

Meanwhile, the turmoil in Syria in which ISIL is playing a lead role has compounded the security situation in Iraq. The ISIL has been targeting Shi’ites, which at once gives the conflict in Anbar a sectarian overtone. Also, Iraq is heading for parliamentary poll in April and there are conspiracy theories that Maliki is calibrating a confrontation with Sunnis and raising the spectre of the al-Qaeda threat that might help him rally the Shi’ite opinion to support his re-election. 

However, Maliki’s decisions are also prompted by the real fear that his Shi’ite-led government is besieged and faces the threat of being overrun Sunnis. To say he contrived the al-Qaeda takeover in Fallujah stretches credulity. The ISIL comprises hardened fighters coming in from Syria where the US’ regional allies in the Persian Gulf, especially Saudi Arabia, have been inducting foreign fighters and supporting them financially and with weapons. Also to be factored in is the so-called Sahwa, the Awakening, which the US created as surrogate force to fight the al-Qaeda and was abandoned when the American troops withdrew in 2011. Most of its leaders have been assassinated. 

Suffice to say, in terms of political morality or strategy, the Barack Obama administration cannot wash its hands off the emergent situation in Fallujah. The blame for the Iraq’s unraveling as a nation should lie with the George W. Bush presidency. Bush’s forecast of ‘mission accomplished’ in Iraq and Gen. David Petraeus’ brag about the Awakening sound hollow today. 

To be sure, how Obama responds to the situation in Fallujah has wider implications for the US’ regional strategies. Secretary of State John Kerry said, «We’re not contemplating putting boots on the ground. This is their [Iraqis’] fight, but we’re going to help them in their fight». 

The White House spokesman Jay Carney said Washington is «accelerating» its deliveries of military equipment to Iraq and «looking to provide an additional shipment of Hellfire missiles» in the coming months as well as ten surveillance drones in the coming weeks and another 48 later this year. Carney added that Washington is «working closely with the Iraqis to develop a holistic strategy to isolate the al-Qaeda-affiliated groups», but ultimately Iraq must handle the conflict itself. 

The point is, US fought ferociously in 2004 to keep al-Qaeda out of Fallujah and now they’ve returned and may create a base there and this is every bit the US’ fight and Maliki government is a quasi-ally of Washington. The US’ interests in the region will be seriously hurt if al-Qaeda establishes another foothold in the region. And, of course, the whole region is watching Washington’s grit to take on al-Qaeda. 

The Republican hawks like Senators John McCain and Lindsey Graham blame Obama for the situation insofar as he didn’t try hard enough to reach an agreement with Maliki to keep US troops in Iraq beyond 2011. However, the criticism won’t gain traction as the domestic attitudes in the US favor the idea that despite the upheaval in the Middle East, the US will do well to seek a diplomatic and political engagement with the region rather than a military settlement. 

The choices that lie ahead for Obama can be viewed from three perspectives. First, the Fallujah situation sails into view at an awkward time – when the Obama administration proposes to maintain anywhere around ten to twelve thousand US troops in Afghanistan. That plan lacks support within the US and the Fallujah situation is a timely warning about the dangers of maintaining a large residual force in Afghanistan. 

Second, Fallujah highlights that the wars in Syria and Iraq and the dangerous slide in Lebanon have morphed. At the same time, Fallujah is not an al-Qaeda problem alone. It is a city that became irreconcilably alienated in the brutal violence of US occupation and it no longer feels it’s a part of Iraq. Thus, Fallujah calls attention to a far more fundamental question regarding the future of Iraq itself. This, again, holds some stark lessons for Afghanistan where too the US occupation hastened the fragmentation along ethnic and religious lines. A response to the crisis by accelerating weapons deliveries to the Iraqi government will not solve the problem and may even make it worse. 

A third stunning aspect is that the Fallujah situation finds the US and Iran on the same side. Their respective interests in Iraq vary but they share the profound concern that an international movement of Sunni fighters fired by Wahhabi ideology is raising the black flag of al-Qaeda along sectarian fault lines. Neither is willing to intervene and Tehran too promises military aid but shows reluctance to put ‘boots on the ground’. 

The Obama administration could be edging close to acknowledging Iran’s influence on regional issues – Iraq, Syria, Afghanistan, Yemen – and this hastens regional realignments. Saudi Arabia accuses the Obama administration of strengthening Iran’s regional at the expense of Washington’s traditional allies and also alleges that Tehran is pursuing a clever strategy to undermine the US-Saudi alliance. 

Indeed, Foreign Minister Mohammad Javad Zarif said at a meeting with a visiting delegation of Italian lawmakers on Sunday in Tehran that the spread of radicalism in the Middle East would pose unpredictable threats to other parts of the world as well unless countered through effective international cooperation. The Intelligence Minister Seyed Mahmoud Alavi claimed that the western powers realize that international cooperation is needed to counter the «threat of terrorism by Takfiri groups». 

Significantly, a bipartisan a group of influential figures in the US foreign policy establishment addressed a letter to the US Senate on Monday urging that no new sanctions be passed against Iran, warning that it would potentially move the US closer to war. Ryan Crocker who was a former ambassador to Iraq, led the initiative.

vendredi, 10 janvier 2014

Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

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Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

L’inconséquence occidentale au pied du mur

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Des dizaines de jihadistes ont été tués ou capturés en Syrie par les rebelles qui ont décidé de combattre leurs anciens alliés en raison de leurs multiples abus, selon une ONG. Les jihadistes, dont de nombreux étrangers, avaient rejoint la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad lorsque la révolte, au départ pacifique, contre le pouvoir s'est militarisée. Signe des ramifications du conflit syrien dans les pays voisins, ce même groupe extrémiste sunnite vient de prendre le contrôle de Falloujah, à 60 km de Bagdad, et de revendiquer un attentat suicide au Liban contre un bastion du Hezbollah, parti chiite qui combat aux côtés du régime syrien.

 
"L'état islamique" a été décrété à Falloujah, grande ville de 300 000 habitants, située à moins de 70 km à l'Ouest de Bagdad. EIIL a nommé un gouverneur pour la ville. L'Etat islamique en Syrie et au Levant (EIIL) est un agrégat de groupuscules liés à Al Qaïda-Irak, fort de plusieurs milliers d'hommes. Il compterait 12 000 combattants en Syrie, où le groupe est proche du Front Al-Nosra. Il est très présent dans plusieurs villes syriennes, dont Alep et Idlib. Des combats entre l'EIIL et d'autres forces rebelles liées à l'ASL (Armée syrienne libre) ont fait ce vendredi au moins 16 morts et des dizaines de blessés. L'EIIL est notamment accusé d'avoir kidnappé, torturé et tué des membres de l'opposition à Assad moins portés sur le djihad, comme le docteur Hussein al-Suleiman.

Voila qui prouve que la guerre contre Saddam Hussein était une stupidité politique fondée de plus sur un mensonge criminel. Voila qui démontre de la même manière que l’aveuglement anti-Assad au nom de la démocratie double la stupidité irakienne d’une ineptie syrienne. L’Occident atlantique a ouvert le chemin à l’établissement d’un califat islamiste regroupant Bagdad et Damas et soutenu par les wahhabites du golfe.

En Irak on a abattu les sunnites laïcs pour imposer des Chiites et en Syrie on veut abattre des chiites laïcs pour le plus grand profit d’islamistes sunnites. Tout cela n’a aucune cohérence, ni aucun sens. Si ce n’est que l’idéologie démocratique mettant dans le même sac tous les régimes autoritaires fait le jeu de tous ceux qui les combattent. Cela conduit à un chaos régional en attendant peut être un nouvel ordre bien plus menaçant que l’ancien. Le processus a été entamé par les guerres contre l’Irak et il se poursuit en Syrie.

Alors que le pouvoir syrien résiste, celui mis en place par les Américains à Bagdad perd pied. Ce sont maintenant deux régimes chiites qui sont menacés et, grâce à Washington, le salut de Bagdad et Damas passe de plus en plus par Téhéran et le Hezbollah.

Beau résultat.

De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

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De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

Ex: http://www/dedefensa.org

Ainsi commence l’année 2014… Il y a près de dix ans, en fait en avril puis en novembre 2004, en deux séquences marquées par des provocations par ignorance, des erreurs grossières, des massacres froidement perpétrés avec l’emploi d’armes de hautes technologies, avec l’usage fameux pour ses effets biologiques à long terme des obus à uranium appauvri du canon GAU-8A de 30mm à six tubes de l’avion d’appui rapproché de l’USAF A-10A Thunderbolt II, les forces US avaient finalement investi la ville irakienne de Faloujah dont le contrôle leur échappait, comme dans une grande partie de l’Irak où des terrorismes extérieurs venaient prêter main-forte aux factions sunnites et chiites alors unies contre l’ennemi américaniste. Le commandant des Marines qui mena l’assaut final sur Faloujah en novembre 2004, après de méchants et sanglants coups d’arrêt, nous faisait irrésistiblement penser à John Wayne, l’acteur qui fut le meilleur soldat de celluloïd de l’histoire d’Hollywood, évitant par ailleurs de s’engager dans la vraie guerre du Pacifique pour ne pas priver les studios et la narrative américaniste d’une si bonne représentation du soldat idéal. (Pour le John Wayne de Faloujah, voir le 22 décembre 2004.)

Faloujah fut donc le premier symbole furieux du chaos et de l’aveuglement sanglant et cruel que constitua l’intervention US en Irak, dans le cadre de l’entreprise généralisée de conversion du monde à l’entropisation prônée par notre contre-civilisation, et servie par ses relais empressés du bloc BAO. Ainsi, près d’une décennie plus tard, Faloujah a été “reprise”, – “reprise” des mains des “infidèles”, puisqu’il semble désormais acquis que n’importe qui est plus ou moins l’“infidèle” de quelqu’un d’autre. Comme elle le fut en 2004, la ville de Faloujah redevient en 2014 un point stratégique et symbolique, dans le système de la communication, du chaos du monde qui paraît entré dans sa phase finale. Entretemps, c'est-à-dire entre 2004 et 2014, le susdit-chaos a largement progressé, comme il se doit. La “reprise de Faloujah” en 2014 semble une des nouvelles à peu près “stable” du week-end, agrémentée de précisions diverses et peu encourageantes sur le sort de forces irakiennes dans la ville. Le symbolisme de la chose éclaire les événements de ces derniers jours. Opérationnellement, on observe qu’une autre ville irakienne, Ramadi, proche de la frontière syrienne, a été investie par Al Qaeda & consorts, et fait l’objet de tentative de reprise par l’armée irakienne (voir le Guardian du 6 janvier 2014). Le secrétaire d’État John Kerry, qui est en train d’essayer avec obstination d’arranger quelque chose entre Israéliens et Palestiniens, nous dit sa préoccupation en des termes qui évoquent incontestablement la barbarie :

«We are very, very concerned about the efforts of al-Qaida and the Islamic State of Iraq in the Levant – which is affiliated with al-Qaida – who are trying to assert their authority not just in Iraq, but in Syria. These are the most dangerous players in that region. Their barbarism against the civilians in Ramadi and Falluja and against Iraqi security forces is on display for everyone in the world to see.»

Ce premier week-end de 2014 a donc été le temps de diverses nouvelles explosives venues du chaudron du Moyen-Orient, principalement autour de l’axe Irak-Syrie-Liban, avec les autres acteurs divers autour et alentour (Israël, l’Iran, l’Arabie, les USA évidemment, la Turquie avec ses propres troubles intérieurs, etc.). C’est l’occasion d’observer que la situation en Irak, du point de vue du désordre, est largement sur le point de concurrencer en désordre furieux et en cruauté celle de la Syrie, bouclant pour l’instant la boucle des responsabilités fondamentales du chaos actuel : mission accomplished de ce point de vue, et l’Occident devenu bloc BAO a parfaitement exporté son propre désordre, mais pour n’en faire rien d’autre qu’étaler son impuissance et en recevoir les effets réverbérés et multipliés d’une façon régulière depuis 2008. L’année 2013 à été en Irak, du point de vue des morts du fait des violences politiques, la pire depuis 2007, avec plus de 10 000 morts (Antiwar.com, le 2 janvier 2014.) En Syrie, les rebelles se battent entre eux (Antiwar.com, le 4 janvier 2014) et s’accusent les uns les autres de servir secrètement le pouvoir syrien de Bachar al-Assad. Un chef d’un groupe d’al Qaeda et citoyen saoudien, arrêté au Liban pour l’attentat contre l’ambassade d’Iran, est mort le lendemain dans sa prison, nécessairement dans des conditions suspectes. Les acronymes de al Qaeda & consorts volent désormais depuis l’affaire libyenne et l’apparition d’AQMI, ou “Al Qaeda au Maghreb Islamique, nouveau facteur d’information introduit dans le circuit du système de la communication pour enfler ce dossier insaisissable. Nous avons désormais AQI (“Al Qaeda en Irak”), nous avons aussi ISIS, pour Islamic State of Iraq and Syria, nous avons des nouvelles continues et édifiantes des projets de califat islamiste, avec pour la séquence la représentation de plus en plus évidente de l’Arabie Saoudite en rogue state, étrange transmutation venue d’un pays extraordinairement immobiliste, prudentissime, comme on le connaissait dans les années 1970. Le chaos est parmi nous parce que nous sommes le chaos.

Peut-être l’observation la plus significative nous vient-elle du site DEBKAFiles, dont les accointances nous sont connues (voir, par exemple, le 13 février 2012). Le 5 janvier 2014, DEBKAFiles nous décrit à sa manière le tourbillon des événements en cours … «All these events add up to Al Qaeda-Iraq, Al Qaeda-Syria and the Abdullah Azzam Brigades having come together for a mighty push to seize footholds in a vast swathe of Middle East territory, along a line running between three Arab capitals - Baghdad, Damascus and Beirut.
 Al Qaeda is turning itself into the Sunni knife for slicing through the Shiite axis linking Tehran to Damascus and the Lebanese Hizballah in Beirut. Our military sources say a major escalation of this violent confrontation is building up for the near term in Iraq, Syria and Lebanon and may not stop there; there may also be spillover into Israel and Jordan.
..»

… Sans aucun doute, le commentaire le plus intéressant que fait DEBKAFiles dans son texte, celui auquel nous voulons arriver, concerne la position d’Israël dans cette tourmente dont nul ne sait vraiment le sens, qui tourbillonne, qui s’enchevêtre, qui se développe comme un feu-follet… Israël, en plein désarroi, car ne sachant plus qui est l’ennemi, non pas parce que cet ennemi est secret et impossible à trouver, mais parce qu’il y en a trop qui le sont, qui pourraient l'être, qui ne le sont peut-être pas. Ainsi avec ce commentaire nous apprenons sans réelle surprise qu’“Israël a de plus en plus de difficultés à déterminer qui sont ses amis … et qui sont ses ennemis”.

«Israel finds itself caught between two equally hostile and dangerous radical forces, both of which enjoy powerful backing. On the one hand, the Obama administration is eager to maintain US rapprochement with Iran to the point of allowing the brutal Bashar Assad to remain in power. On the other, former US ally Saudi Arabia is willing to back Muslim elements close to Al Qaeda, like the Sunni forces in Iraq and their counterparts in Lebanon, for the sake of sabotaging Washington’s current policies. In these circumstances, Israel finds it increasingly difficult to determine which are its friends in the Middle East arena – and worth helping – and which its foes.»

2004-2014, effectivement Faloujah comme un symbole à la fois du chaos et à la fois de la forme circulaire et sans fin ni début du chaos, puisque revenant dans cette occurrence à son point de départ, et le désarroi israélien comme le symbole du symbole, celui d’une entité qui a tout manipulé, tout diabolisé, tout radicalisé, pour se retrouver coincée dans cette étrange quête : dans ce tourbillon d’agresseurs agressés et de victimes qui ripostent, qui sont mes amis et qui sont mes ennemis ? L’extraordinaire amoncellement de moyens producteurs de violence et de tactiques de déstructuration poursuivies par le bloc BAO au service d’une stratégie caractérisée par le vide sidéral, le néant presque impeccable, cette combinaison étrange qui sied tant aux automatismes du Système au travers de la formule dd&e mais qui se retourne nécessairement contre le Système selon la formule classique du plus court chemin de la surpuissance à l’autodestruction, voilà qui est en train de commencer à donner ses effets remarquables et spectaculaires au Moyen-Orient, dans la zone cataloguée la plus sensible, la plus délicate de la planète. Le “travail” accompli par le bloc BAO depuis 2001-2004, des duettistes Bush-Blair à la phalange héroïque qui comprend notamment Netanyahou et ses obsessions, la rock star BHO et ses incertitudes, notre président-poire et ses audaces de notaire de province qui découvre le monde, ce “travail” semble répondre à toutes les attentes qu’on pouvait y mettre. Le chaos se répand désormais à flots souterrains continus et dans ce mode de visibilité sporadique qui est le sien, avec les accointances et les alliances des uns et des autres perdues dans un bouillon désormais indéchiffrable ; le chaos devenu comme une sorte d’“expression spontanée” du multiculturalisme et de l’entropisation individuelle réduisant le passé et l’avenir au présent constitué en narrative, en vogue dans nos programmes scolaires et dans nos galeries d’“art contemporain”. Le monde est en train de se transmuter avec une remarquable ponctualité et une non moins remarquable rapidité en une sorte de tour de Babel chaotique, où les étages auraient été interverties, les volées d’escalier montées à l’envers, le cul projeté par-dessus tête et les fondations d’en-dessous proches de se croire proches du ciel.

Heureusement que les peuplades du bloc BAO rentrent des “vacances des fêtes”, avec elles leurs directions politiques prêtes à prendre à bras le corps les urgences du jour. Le ministre de l’Intérieur s’occupera donc en priorité de l’“affaire Dieudonné” tandis que le ministre des affaires étrangères s’informera pour savoir si Bachar est toujours incrusté dans sa présidence discréditée, pour savoir s’il peut commencer à envisager la célébration d’une ère nouvelle au Moyen-Orient, pour savoir si l’on peut vraiment y faire, comme prévu, du droitdel’hommisme et du postmodernisme, voire du post-postmodernisme. Le Sénat des États-Unis, lui, tente de se rassembler sous la férule de l’AIPAC pour parer au plus pressé : imposer de nouvelles sanctions à l’Iran et au danger pressant que fait peser sur le monde le programme nucléaire de ce pays. L’expression “danser sur un volcan” n’a pas de raison d’être : certes, The Independent annonce (ce 6 janvier 2014) que le risque d’éruption du super-volcan qui ne dort que d’un œil sous les beautés étranges du Yellowstone National Park dans le Wyoming est plus grand qu’on ne croyait mais, vraiment, plus personne, sauf les fous qui ont choisi la danse de saint-Guy (certes, il y en a beaucoup), ne devrait vraiment avoir envie de danser. En un sens qui pourrait paraître rassurant pour l’automatisme des pensées, l’habituelle prédiction accompagnant désormais notre nouvelle années de 2014 comme reconduction de 1914 (2 janvier 2014) est au rendez-vous, le 6 janvier 2014 dans The Independent. Il s’agit du professeur Margaret MacMillan, de l’université de Cambridge, dans un article de Foreign Affairs...

«Now, as then, the march of globalisation has lulled us into a false sense of safety. The 100th anniversary of 1914 should make us reflect anew on our vulnerability to human error, sudden catastrophes, and sheer accident. Instead of muddling along from one crisis to another, now is the time to think again about those dreadful lessons of a century ago in the hope that our leaders, with our encouragement, will think about how they can work together to build a stable international order.»

... Ce qui nous laisse rêveur, nous, c’est “l’impression trompeuse de sécurité” dans laquelle nous aurait cantonnés la globalisation. Ces gens-là éprouvent-ils vraiment cette “impression trompeuse de sécurité” depuis 9/11, depuis l’Irak, depuis Falloujah-2004 et Falloujah-2014, depuis le tsunami et la destruction du monde en rythme-turbo, depuis les banques en 2008, depuis..., depuis... ? Peut-être faudrait-il les détromper avant qu’ils ne se laissent tout de même aller à danser. Le pont du Titanic prend de la gite et l'on pourrait glisser.

mercredi, 08 janvier 2014

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Amerikaanse 'surge' uit 2005-2007 alsnog grote mislukking


Strijders van Al-Qaeda nemen Fallujah in.

Al-Qaeda in Irak en Syrië (ISIS) heeft met behulp van de Soennitische stammen in West Irak een cruciale overwinning geboekt op het Iraakse leger. De troepen van de terreurorganisatie namen grote delen van de belangrijke steden Ramadi en Faluja in, waarna het leger op de vlucht sloeg. Al-Qaeda beheerst nu een gebied van Ramadi (110 km. ten westen van Baghdad) tot aan de Syrische stad Al-Raqqah (160 km. oostelijk van Aleppo), een afstand van bijna 500 kilometer. Abu Bakr al-Baghdadi, de commandant van Al-Qaeda in dit gebied, wil hier het islamitische kalifaat oprichten.

Nog maar twee weken geleden startte het Iraakse leger een offensief tegen Al-Qaeda, om het land te verlossen uit de verwoestende greep van de jihadstrijders. Het militaire offensief is echter gestuit. Soldaten gooiden hun vuurwapens neer en sloegen op de vlucht, waarbij ze ook hun zware wapens achterlieten.

Amerikaanse 'surge' alsnog grote mislukking

ISIS werd met name door de Soennitische stammen in westelijk Irak aan de overwinning geholpen. Dat is wrang, gezien het feit dat dit dezelfde groepen zijn die door Amerika werden bewapend om in de jaren 2005-2007 te helpen in de 'surge' die generaal David Petraeus tegen Al-Qaeda voerde, en die volgens Washington zo succesvol zou zijn geweest.

Anno 2014 blijkt die 'surge' echter als een boemerang te zijn teruggekeerd. Sinds de Amerikaanse invasie van Irak in 2003 heeft het Iraakse leger nog nooit zo'n grote nederlaag geleden, en Al-Qaeda zo'n enorme overwinning. ISIS commandant Al-Baghdadi bezwoer dan ook dat hij in het gebied dat het westen van Irak en het oosten van Syrië omvat, het eerste islamitische kalifaat in het Midden Oosten zal uitroepen.

Al-Nusra in Syrië sluit zich mogelijk aan bij kalifaat

Omdat de Amerikaanse troepen drie jaar geleden uit Irak werden teruggetrokken, is er geen leger in de regio dat de opmars van Al-Qaeda kan stoppen. Al-Nusra, de tak in Syrië, heeft door de overwinning in Irak strategische diepte verkregen. Hun leider, Abu Mohammad al-Julani (Golani), zal waarschijnlijk aankondigen dat zijn beweging zich aansluit bij de nieuwe islamistische staat.

Het samengaan van de Al-Qaeda takken in Irak en Syrië zal mogelijk ook andere islamistische groepen aantrekken. Omdat het al zijn reserves heeft verbruikt is het enige dat het Iraakse leger nog kan doen zich terugtrekken in Baghdad, en proberen de hoofdstad te verdedigen.

Tegenslag voor Iran, VS, Assad en Hezbollah

De nederlaag van het Iraakse leger is een forse tegenslag voor Iran, dat het Iraakse offensief, dat werd geleid door de pro-Iraanse premier Nouri al-Maliki, ondersteunde. Het is ook slecht nieuws voor de Syrische president Assad en Hezbollahleider Hassan Nasrallah, die in Syrië juist aan de winnende hand leken. Ook de VS blijkt met het geven van zware wapens aan het Iraakse leger voor de verliezende partij te hebben gekozen.

Bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië

Het islamitische kalifaat in oprichting is een grote bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië, zeker omdat Al-Qaeda de afgelopen tijd ook in Libanon en in de Egyptische Sinaïwoestijn de nodige successen heeft geboekt.

Xander

(1) DEBKA

mardi, 26 novembre 2013

Russia and Middle East Policy: Story of Success and Growing Clout

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Andrei AKULOV

Ex: Strategic-Culture.org

Russia and Middle East Policy: Story of Success and Growing Clout

Resurgent Russia is asserting itself in the Middle East as a big an important international player. The recent diplomacy that averted a U.S. strike on Syria underscored the extent to which Moscow’s steadfast support for its last remaining Arab ally has helped to solidify its role. Russian President Vladimir Putin has emerged as the world leader with the single biggest influence over the outcome of a raging war that is threatening the stability of the broader region. Meanwhile new alliances and old friendships are being revived reaching out to countries long regarded as being within the Western, predominantly US, sphere of influence. Egypt, Jordan and Iraq are exploring closer ties with Moscow at a time when the Obama administration fails to come up with clear-cut regional policy.

Iraq

On October 16 Iraqi Prime Minister Nuri al-Maliki’s top media adviser said that that Baghdad had begun receiving arms from Russia under a historic $4.3-billion deal it signed last year but then scrapped amid corruption allegations. A review conducted, Baghdad had ultimately decided to keep the agreement. It makes Russia the Iraq’s second-largest arms supplier after the United States to herald its return to a lucrative Middle East market.

Iraqi officials announced at the start of the year that Baghdad had canceled the contract due to corruption allegations that were not spelled out. “We really did have suspicions about this contract,” the Iraqi government’s media adviser Ali al-Musawi told Russia’s RT state-run broadcaster. “But in the end the deal was signed. We have currently started the process of implementing one of the stages of this contract.” (1) The shopping list includes 40 MI-35 and Mi-28NE attack helicopters (4 rotary wing aircraft added as a bonus to make the deal really lucrative), as we’ll as 42 Pantsir-S1 surface-to-air missile systems. In case of helicopters, the number 40 justifies the creation of helicopter service center on Iraqi soil.  Further discussions were also held about Iraq’s eventual acquisition of MiG-29 jets and heavy armored vehicles along with other weaponry. Musawi said Iraq was primarily interested in acquiring helicopters that could be used by the military to hunt down suspected rebels staging attacks across the war-torn country. Alexander Mikheyev, deputy general director at Russian state arms exporter Rosoboronexport, said in late June that the helicopter contract also covers pilot and technical personnel training and the delivery of essential weapons systems. This is the first contract with Iraq under the package agreement, he added. (2)

By the end of last month it was reported that the northern Kurdistan regional government ordered 14 light helicopters from US MD Helicopters formally for local security forces and medical emergencies. Allegedly the rotary wing aircraft will join the inventory of Peshmerga armed formations.  Unlike in the case of the US, Baghdad may not worry about Moscow, military cooperation with Iraqi Kurds is not on its agenda.  Washington also looks disapprovingly at Iraq’s contacts with Iran, while Iraq felt small when its peace proposals on peaceful management of Syria’s conflict were ignored by Washington. Iraq’s Prime Minister put forward the detailed plan this August with no response from the US.  Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki has made two trips to Moscow in the past year and none to the United States.

Jordan

 According to RIA-Novosti news agency, on November 15 an official from Russia’s state arms exporter Rosoboronexport said Jordan is interested in locally assembling Russian-designed helicopters and anti-tank missile systems. “Our Jordanian colleagues have shown interest in setting up domestic assembly of portable Kornet anti-tank missile systems and several types of helicopters,” said Mikhail Zavaly, head of the Rosoboronexport delegation at the Dubai Air Show 2013. Russia’s Kornet-E system, produced for export, has a firing range of up to 5,500 meters (18,000 feet) and features semi-automatic laser-beam guidance with a thermal imaging site. The system, armed with missiles using dual warheads with shaped charges, is highly effective against tanks with reactive or explosive armor as well as against fortified buildings and helicopters. In May this year Jordan has already launched licensed production of Russian-designed Nashab RPG-32 portable rocket-propelled grenade launchers, which the Jordan Times (3) reports is superior to the RPGs that are currently used by the Jordanian armed forces. Jordan is manufacturing weapons as part of a joint venture with Russia. The plant, which manufactures RPG-32 Hashim launchers, is located about 20 kilometers northeast of Jordan’s capital, Amman. It has been built and equipped by the Jordanian side, whereas Russia’s Rosoboronexport is supplying components for the assembly of the grenade launchers and is overseeing the production process. (4)

On October 25 Jordan announced that it has selected Russian state-owned firm Rosatom as its preferred vendor to construct two 1,000-megawatt (MW) nuclear power plants at a site near Qusayr Amra, some 60 kilometres northeast of Amman and at the edge of the northern desert by 2022. As part of the decision, the government and the Russian firm have entered negotiations over electricity pricing in order to reach a final agreement and break ground on the reactors by 2015. Energy officials listed the safety track record of the firm’s AES92 VVER1000 reactor technology among the main advantages of the Russian bid, which beat out shortlisted French firm AREVA’s experimental ATMEA1 reactor and Canadian AECL’s CANDU technology.

No doubt financial arrangements played an important role. Under the proposal Rosatom has agreed to take on 49 per cent of the plants’ $10 billion construction and operation costs on a build-own-operate basis with the government shouldering the remaining 51 per cent and retaining a majority share in the plants.

The proposal mirrors a similar agreement struck by Rosatom and Turkey in 2010, under which the firm is set to construct four 1,000MW reactors at a $20 billion price tag.

Officials say the deal aims to help achieve energy independence in Jordan, which imports around 97 per cent of its energy needs at a cost of over one-fifth of the gross domestic product, and bring stability to a sector that has been impacted by ongoing disruptions in Egyptian gas.  

Jordan has become the third Arab state to pursue peaceful nuclear energy, with the UAE set to build four reactors with a combined 5,600MW capacity by 2020 and Egypt reaffirming earlier this month its plans to establish a 1,000MW reactor by the end of the decade. (5)

On November 15 His Majesty King Abdullah and a visiting Russian Agriculture Minister Nikolai Fedorov stressed their commitment to boosting cooperation between the two countries and to maintain coordination and consultation vis-à-vis various regional issues of mutual concern. At a meeting with and the accompanying delegation, the King highlighted cooperation prospects and means to develop them in the various sectors, mainly agriculture, tourism, transport and energy as well as in economic fields. The minister is co-chairing the joint Jordanian-Russian Intergovernmental Commission’s meetings in Amman. Fedorov asserted Russia’s commitment to strengthening its relations with the Kingdom and to maintain coordination on all issues of mutual concern, stressing Russia’s willingness to support the Kingdom in the fields of energy, transport, agriculture, tourism and capacity building.

Commending the Kingdom’s track record, the Russian official expressed appreciation of Jordan’s progress in various areas and lauded the Kingdom’s position on different regional issues as well as His Majesty’s efforts to foster peace and stability.

During Russian President Vladimir Putin’s visit to the Kingdom last year, Jordan and Russia signed an agreement to establish a joint Jordanian-Russian committee to activate cooperation between them. The two countries are also bound by several agreements on economic cooperation.

Jordanian officials held negotiations with the Russian delegation at the Planning and International Cooperation Ministry, and agreed to form a joint business committee to boost commercial and investment cooperation between the two countries.

Saif told reporters following the meeting that Jordan and Russia had signed a memorandum of understanding in the field of nuclear technology, adding that a Jordanian official delegation would visit Moscow early next year

The Russian minister indicated that the two sides also agreed to increase the inflow of Russian tourists seeking religious and medical tourism. 

8 years ago President Putin said he was sorry the bilateral trade turnout was just over modest $50 million. It grew up to $426, 5 million in 2012.

Egypt

Russian Foreign and Defense Minister Sergey Lavrov and Sergei Shoigu paid a visit to Egypt on November 13-15 for a two-day visit to discuss «the full spectrum» of ties between the two countries, including «military-technical cooperation».  President Putin is expected to visit to Egypt pretty soon.  The talks revealed Egypt is seeking to acquire fighter planes, air-defence systems and anti-tank missiles with 24 MiG-29 M2 fighters are at the top of the shopping list added to the Buk M2, Tor M2 and Pantsir- S1 short- to medium-range Russian defence systems. 

Last month the US froze a sizable portion of the yearly $1.5 billion aid package as a sign of discontent with Egypt’s slow progress towards democracy. The step followed after the delivery of four F-16 fighter jets was suspended and biennial US-Egyptian military exercises were cancelled.

In Egypt, where the military-backed government has accused Washington of sympathy toward the Muslim Brotherhood, some protesters have hailed Putin as a potential diplomatic counterbalance to the United States. Pro-military demonstrators have even drawn parallels between the former KGB operative and their own strongman: During a July protest in the city of Alexandria, pro-military demonstrators unveiled a large poster of the Russian President wearing a naval uniform beside that of Army Chief Abdel Fattah al-Sisi, bearing the inscription "Bye bye, America!"

       ***

The Russia-initiated breakthrough on Syria is followed by a host of tangible Middle East policy successes. No doubt it’s a feather in the Russian leadership’s hat, the country is strongly back in the region, its clout growing by leaps and bounds, while the US faces the music having lost its way in the regional maze of overlapping problems and complexities. No calls for revival of Cold War days competition, to the contrary joining together to get down to brass tacks will benefit all. The initiative on Syria proved the possibility and expediency of this approach.        


 Endnotes:

1)    http://rt.com/news/iraq-election-candidates-dead-031/

2)    http://en.ria.ru/military_news/20131017/184210687.html

3)   http://jordantimes.com/king-abdullah-inaugurates-jordanian-russian-rpg-factory

4)  http://en.ria.ru/military_news/20131115/184734272/Jordan-Wants-to-Make-Russian-Helicopters-Anti-Tank-Missiles.html

5)   http://jordantimes.com/russian-firm-set-to-build-jordans-first-nuclear-plants

 

dimanche, 24 novembre 2013

Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

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Notes sur le désordre “apolaire” du Moyen-Orient

Ex: http://www.dedefensa.org

L’étrange “politique” américaniste au Moyen-Orient, que certains voient comme un spectacle de “folies-bouffe” (ce 7 novembre 2013), d’autres comme une quête dérisoire et sans fin de l’«America’s Top Diplomat [Kerry] Lost in Space» (voir le 3 novembre 2013, sur TomDispatch.com), conduit à un désordre considérable que certains acteurs mieux organisés songeraient à réorganiser.

De là s’explique l’entêtement considérable du site DEBKAFiles à construire, nouvelle exclusive après nouvelle exclusive, l’impression d’une sérieuse entreprise de réorganisation de la région de la part de la Russie, à laquelle Israël, incontestable pays favori du même DEBKAFiles, ne serait pas indifférent. D’où, selon une logique développée par la même source, cette rencontre Poutine-Netanyahou du 20 novembre à Moscou, annoncée le 5 novembre un peu avant que John Kerry, le “Top Diplomat Lost in Space” ait posé un pied, le gauche ou le droit, sur le sol israélien. La nouvelle de cette rencontre n’a guère suscité de commentaires ni de supputations dans la presse-Système des pays du bloc BAO, à peine son annonce ici et là, ce qui est peut-être un indice de son importance. Ainsi en est-il également (discrétion) de la visite de Lavrov et du ministre russe de la défense russe au Caire, mardi et mercredi prochain.

Note sur un “fil rouge” à suivre avec des pincettes

Si nous citons DEBKAFiles avec toutes ses casseroles des liens avec la propagande et “les services” israéliens, c’est avec les considérables réserves d’usage, maintes fois mentionnées, avec à boire et à manger, avec fort peu à boire (source claire) et beaucoup à manger (débris troubles et stagnants) ... L’expression «se dit d’un liquide, vin, bouillon, café, etc., trouble et épais» et, au figuré, «se dit d’une question qui présente deux sens, d’une affaire qui peut réussir ou ne pas réussir, d’un ouvrage où il y a du bon et du mauvais».

Il faut donc séparer le bon grain de l’ivraie (autre expression, marquant décidément combien cette sorte de situation est courante) ; c’est notre tâche et une tâche délicate, où l’intuition prend le pas sur la connaissance. Si nous citons DEBKAFiles (bis), un peu comme un fil rouge de cette Notes d’analyse, c’est parce qu’il faut reconnaître au site israélien qu’il a beaucoup insisté et “révélé” sur des événements qui commencent à se concrétiser, et notamment (voir ci-dessous), le cas du rapprochement vers une coopération stratégique et militaire, – ce qui n’est pas rien en fait de bouleversement, – de la Russie et de l’Égypte.

Judo Bandar-Poutine

Il y a plusieurs volets, plusieurs orientations, certains diraient “plusieurs pistes” dans cette supputation que constituent ces Notes d’analyse, mais la logique répond à un grand événement qui est celui d’une nouvelle “grande absence”, qui est la politique en pleine dissolution des USA au Moyen-Orient. Le premier signe déjà lointain, entretemps considérablement brouillé par divers événements où l’habileté bien connue mais un peu trop réduite à la tactique de manigance de Prince Bandar-le-diabolique, remonte à la rencontre extrêmement secrète de ce dernier avec Poutine, à la fin juillet. Rarement rencontre “secrète” n’aura reçu autant d’attention et de célébrité, autant d’interprétations, autant d’appréciations impératives et en divers sens contraires.

Le 24 août 2013, nous donnions notre appréciation de cet événement “secret” en signalant au moins un point d’accord, qui aurait été l’idée que la Russie envisage de vendre des armes à l’Égypte (Bandar parlant alors au nom des Saoudiens qui soutiennent financièrement l’Égypte depuis l’intervention des militaires et la chute de Morsi donnent aux Égyptiens une aide financière puissante, supérieure à $10 milliards). Ces échanges de vue se faisaient sur fond de mésentente grandissante entre les USA et l’Égypte, et un sentiment anti-US grandissant en Égypte, – la chose s’étant confirmée depuis par des mesures de restrictions de l’aide militaire US à l’Égypte. Le reste de l’entretien “secret” est plus incertain, voire franchement antagoniste, avec des menaces voilées de Bandar (qui s’en délectaient) à l’intention des Russes et des réactions furieuses de Poutine.

(Un conseiller de Poutine qui se trouvait, avec quelques autres, dans l’antichambre de cette rencontre en tête-à-tête [plus les interprètes] qui dura quatre heures, a fait quelques confidences à quelques amis. Il vit sortir de l’entretien un Poutine manifestement furieux, presque rouge de colère, et un Bandar avec une expression presque triomphante et certainement sardonique. Dans la perspectives qu’on connaît désormais, on fera de ces précisions d’humeur un témoignage des caractères respectifs plus qu’une mesure des résultats de la rencontre. C’est vrai qu’il y eut des mots de Bandar qui ressemblait à des menaces adressées à la Russie [le passage sur le terrorisme tchétchène et les JO de Sotchi], et Poutine n’aime pas qu’on traite la Russie comme une vulgaire Syrie ; peut-être la colère de Poutine, personnage que les gazettes anglo-saxonnes nous décrivent comme “très physique”, vint-elle de son regret qu’il n’y ait pas eu un complément à l’entretien du type rencontre de judo.)

Lavrov au Caire

Nous restons sur cette question des relations Russie-Égypte et des armes russes ... Après diverses affirmations officieuses à cet égard et dans le sens évoqué plus haut, dès le courant août (voir le 19 août 2013), notamment très péremptoires de la part de DEBKAFiles, l’idée a pris une tournure très officielles depuis hier (Novosti, le 8 novembre 2013), et une allure-turbo avec l’annonce de la visite des ministres russes de la défense et des affaires étrangères la semaine prochaine (les 12-13 novembre) pour la négociation de contrat d’armements russes modernes portant sur $4 milliards.

«“We are ready to negotiate with the Egyptian side the possibility of deliveries of new weaponry as well as repairing equipment supplied in Soviet times,” the Rosoboronexport official told RIA Novosti. He said such new deliveries would depend on Egypt’s ability to pay for them. But he noted, “Moscow is ready to discuss with Cairo a possible loan to that country.” [...]

«Russian Foreign Ministry spokesman Alexander Lukashevich said earlier Friday that Russian Defense Minister Sergei Shoigu and Foreign Minister Sergei Lavrov will meet with their Egyptian counterparts during their visit to Egypt on November 13-14. The Russian delegation will include the first deputy director of the Federal Service on Military-Technical Cooperation, Andrei Boitsov, and Rosoboronexport officials. “The upcoming visit will help us to outline the prospects of our [defense] cooperation,” the Rosoboronexport source said...»

Sur cette question des armements russes pour l’Egypte, DEBKAFiles frappait fort, le 29 octobre 2013, en écrivant que les Egyptiens, qui recevaient ce jour-là au Caire le chef d’état-major adjoint russe et chef du GRU, le général Kondrachov, voudraient effectivement beaucoup d’armes russes, dont des missiles balistiques de théâtre à portée moyenne (2 000 kilomètres), des SS-25. («[The Egyptians] told the Russian general that Moscow’s good faith in seeking to build a new military relationship between the two governments would be tested by its willingness to meet this Egyptian requirement. They are most likely after the brand-new SS-25 road-mobile ICBM which has a range of 2,000 km., which the Russians tested earlier this month.») Le 4 novembre 2013, DEBKAFiles remet cela en annonçant que les Russes demanderaient aux Égyptiens la disposition d’une port de relâche qui serait presque une base en Égypte pour leur flotte en Méditerranée (Alexandrie et Port-SaÏd étant parmi les options envisagées). Le site israélien ne manque pas de répéter ce qu’il martèle régulièrement, savoir que tout cela est soutenu, non plus encore, encouragé et même machiné par les Saoudiens de Riyad, comme vu plus haut dans le chef franc et ouvert de prince Bandar : «As DEBKAfile reported earlier, Saudi Arabia engineered the Russian-Egyptian rapprochement with a view to bringing Russian military advisers back to Egypt for the first time since they were thrown out in 1972. Moscow was designated as major arms supplier to the Egyptian army in lieu of Washington.»

Passons donc, puisqu’on nous y invite, à l’Arabie Saoudite.

Fureurs saoudiennes

Depuis près de deux mois, depuis l’attaque US avortée contre la Syrie, l’Arabie tempête. Il y a d’abord le volet opérationnel et stratégique agressif : prendre en mains les affaires, et suppléer à l’inconsistance et à la dissolution de la politique US, contre la Syrie, mais aussi contre la “machination“ US du rapprochement avec l’Iran. Il y a ensuite et surtout la dénonciation extraordinaire des USA par l’Arabie. La fureur anti-US de l’Arabie s’est étalée publiquement à partir de la mi-octobre. La “crise syrienne” (guillemets nécessaire) est ainsi devenue “la crise autour de la Syrie” avec le considérable appendice iranien. Essayons, non pas d’y voir plus clair, mais simplement de dérouler quelques nouvelles qui, mises à bout à bout, rendent un son charmant de désordre chaotique ou de chaos désordonné, c’est selon. Là-dessus, rien n’empêche de construire de grandes prospectives concernant cette région, ce n’est pas Prince Bandar qui démentira.

La colère, voire le mépris furieux des Saoudiens vis-à-vis de leurs tuteurs et alliés de plus de deux tiers de siècle s’est affichée et s’affiche sans la moindre retenue. Le 24 octobre, le service BBC Monitoring Middle East a diffusé une traduction d’un article du Elaph News Website, site réputé comme influent et bien informé pour l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Il y a d’abord les remarques extrêmement acerbes, et publiques, de Prince Turki al-Fayçal, membre de la famille royale, ancien chef du renseignement saoudien, ancien ambassadeur du royaume à Londres et à Washington... «Prince Turki al-Faysal made scathing critical remarks of Obama’s policies in Syria and described them as “worthy of lamentation.” [...] Prince Turki described Obama`s policies in Syria as “lamentable” and mocked the US-Russian agreement on getting rid of the chemical weapons of Al-Asad`s government. [...] [Turki] said: “The present drama on the international control of the chemical arsenal of Bashar al-Asad will be comical, if not blatantly ridiculous, and it aims at giving the chance to Mr Obama to back down (on carrying out military strikes) and also help Al-Asad to slaughter his people.”»

Le même texte, après avoir détaillé divers aspects de la situation saoudienne en fonction de sa brouille, ou supposée avec les USA, conclut à partir d’une source saoudienne présentée comme très sûre et de très haut niveau : «The Saudi source said: “All the options are on the table now, and certainly there will be some impact.” He added that no more coordination with the United States will take place concerning the war in Syria where Saudi Arabia provides opposition groups fighting Al-Asad with weapons and money.»

L’idylle Tel Aviv-Ryhad

On sait que cette querelle entre l’Arabie et les USA a été présentée avec le complément d’un rapprochement stratégique remarquable entre les Saoudiens et Israël. Des informations officieuses ont déjà cité des visites de Prince Bandar en Israël et, dans l’autre sens, des déploiement de certains militaires israéliens, notamment en Arabie (voir notre texte du 19 octobre 2013). Le climat de la communication est à mesure ... Un commentaire israélien typique de cette situation est celui de Ariel Kahane, dans Ma’ariv du 25 octobre 2013 : «The rift between the US and its allies in the Middle East on the Iranian issue is widening. For the first time in the region’s history, the Arab countries are forming a united front with Israel against the more lenient position being taken by the Obama administration.» Il y a beaucoup d’écho aux déclarations de la ministre israélienne Tzipi Livni lors d’un récent colloque (voir Gulf News [Reuters], le 25 octobre 2013 : «Israelis, Saudis speaking same language on Iran, says Tzipi Livni. There is a need to cooperate with those who perceive Iran as a threat, says minister...»).

DEBKAFiles s’intéresse évidemment beaucoup à cette querelle entre USA et Arabie, d’autant plus qu’il y a cet élément de proximité de circonstance de l’Arabie avec Israël. Le 25 octobre, le site, dans son domaine payant, affirmait que les Saoudiens avaient décidé de livrer des armes avancées (missiles) antichars et antiaériennes rapprochées, du type que les pays du bloc BAO, et surtout les USA, ont officiellement prohibé de crainte qu’elles ne tombent dans les mains des extrémistes. La décision est aussi bien opérationnelle (en faveur des rebelles syriens) que politique (en défiance des USA). Le rapport de DEBKAFiles annonçait notamment  : «The US media suddenly discovered Tuesday Oct. 22 that Saudi Arabia had a serious bone to pick with US President Barack Obamaover his Middle East policies, a pivotal development which DEBKA has been carefully tracking in the four months since the first major falling-out occurred over Egypt’s military coup. [...] The Saudis had meanwhile gone into action. That same Tuesday, DEBKA's intelligence sources in the Gulf disclose, a small summit met quietly in Riyadh of likeminded Mideast and Gulf heads of state to determine how and from what territory heavy weapons systems would be put in the hands of the Syrian rebel militias backed by Saudi intelligence. They decided that those militias must be given enough anti-aircraft and anti-tank missiles to stand up to Assad’s army – a direct challenge to the Obama administration’s resolve to keep out of rebel hands the heavy hardware capable of contending with Bashar Assad’s tanks and air force.»

L’Amérique qui-n’a-rien-à-craindre

Pour autant, la partie US et le bloc BAO, du côté des commentateurs, ne s’affolent nullement. Ce point de vue du type “pas de panique, la situation est sous contrôle” est appuyé sur les certitudes occidentales et surtout anglo-saxonne, d’une hégémonie continue et de la situation, pour les alliés-vassaux, de ne pouvoir rien faire d’important sans le soutien anglo-saxon. C’est ce que notait Karen Elliott House, dans le Wall Street Journal du 24 octobre 2013 ; elle parlait, pour qualifier la position de l’Arabie, d’une situation où leur propre survivance continue à dépendre de leurs protecteurs de déjà plus d’un demi-siècle : «Sadly for the Saudis, there is no alternative protector, which means the two countries will continue to share an interest, however strained, in combating terrorism and securing stability in the Persian Gulf.» On peut trouver la même analyse, par exemple, chez Shashank Joshi, du Royal United Services Institute (RUSI) britannique, rapporté par Bloomsberg.News le 23 octobre 2013.

Certains vont même jusqu’à rassurer Washington sur l’excellence de sa “politique” en l’assurant que l’Arabie et ses amis du Golfe, avec leur soi-disant politique indépendante, vont rapidement se trouver devant le monstre qu’ils ont contribué à créer : un al Qaïda gonflé aux stéroïdes du Golfe, se retournant contre le Golfe. C’est le cas de David Andrew Weinberg, Senior Fellow à la Foundation for Defense of Democracies (un think tank de tendance néoconservatrice, semble-t-il), sur CNN le 25 novembre 2013...

«Some observers are bullishly optimistic about the foreign policies of America’s Gulf allies, suggesting Saudi Arabia backs “the least Islamist component of the rebellion” and Qatar’s young new emir is displaying a more “mature” foreign policy that seeks to avoid controversy in places like Syria. However, there is worrying news coming from Syria’s Raqqa Province, now controlled by the al Qaeda affiliate Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL). Hateful books described by several different sources as the area’s new academic curriculum,reportedly originate from Saudi Arabia.»

Alerte terrorisée

Tous ces avis sont relatifs dans la mesure où ils parlent d’une “politique” des USA au Moyen-Orient. On sait l’état de la chose. Par contre, là où ils n’ont pas nécessairement tort, même si par inadvertance peut-être, dans l’évaluation des situations et la perception des différents acteurs, c’est pour ce qui concerne la “politique extérieure” de l’Arabie/des pays du Golfe. On peut même prendre l’avis de Weinberg et remarquer qu’il rejoint des appréhensions de DEBKAFiles, pourtant dans le camp opposé pour ce cas puisque favorable in fine à la “politique” saoudienne de la saison, à la fois anti-iranienne et anti-US, donc proche d’Israël, – mais tout ce beau monde se trouvant, à cause de leur autre “politique“ syrienne anti-Assad, effectivement en train de fabriquer un monstre.

Donc, le 26 octobre 2013, DEBKAFiles sonne l’alarme, pour Israël, pour le Liban, pour la Jordanie, pour l’Égypte, enfin pour l’Arabie Saoudite, voire pour l’Irak et le Yemen (sans parler de la Syrie), etc. Soudain, l’on fait état d’une monstrueuse extension des effectifs et des capacités d’al Qaïda à partir du “centre” syrien, et cela malgré que les activités des divers pays cités comme étant menacés aient contribué, au moins indirectement, à cette expansion en affrontant le régime syrien d’Assad. (On notera dans cette citation qu’il est même question d’un apport de djihadistes du Caucase, ce qui nous amène à nous interroger à propos des affirmations bombastiques de prince Bandar face à Poutine fin juillet, sur sa capacité à faire faire ce qu’il veut aux terroristes islamistes du même Caucase...)

«The alarm in the Israeli and Jordanian high commands over Al Qaeda’s looming encroachments is shared by Saudi Arabia, whose intelligence services now estimate that Al Qaeda and its multiple branches have massed some 6,000 fighting activists in Syria – 12 percent of them Saudi nationals. Since more are pouring into the country all the time, intelligence experts in Riyadh calculate that the current number will double itself in the next six months. And that will not be the end: the 12,000 jihadists concentrated in Syria by next spring may have multiplied to 15-18,000 by the winter of 2014. Most of them are streaming in from across the Muslim world including the Russian Caucasian.

»Saudi Intelligence chief Prince Bandar bin Sultan, who is in charge of the Saudi effort in Syria, has warned that Riyadh cannot afford to have al Qaeda hanging massively over its front, back and side doors – in Syria, Iraq, Yemen and Egyptian Sinai, and threatening to overrun Lebanon and Jordan. A jihadi victory in Syria would boost al Qaeda in Iraq on its northern border.

»Israel is in the same position...»

Perspectives iranienne et syrienne

... Tout cela nous conduit à minimiser considérablement le tohu-bohu considérable fait autour de la fronde saoudienne, menaçant de partir en guerre au côté d’un Israël qui ne sait plus exactement qui attaquer en premier. Quant à une alliance israélo-saoudienne pour ramener l’Iran “à l’âge de pierre”, selon la délicieuse recette du général LeMay en mal d’attaque aérienne, on peut s’autoriser quelque scepticisme, – entre Israël qui ne contrôle plus ses propres drones destinés à réduire la défense anti-aérienne iranienne (voir le 19 octobre 2013), et l’Arabie qui attaque à coups de $milliards et de djihadistes qui lui reviennent en boomerang “gonflé aux stéroïdes”. Il y a bien les annonces spectaculaires jusqu’au surréalisme d’une Arabie saoudite devenant nucléaire avant l’Iran, grâce à l’achat d’une bombe pakistanaise, resucée d’un vieux canard relancé par la BBC (le 6 novembre 2013) et dont profite DEBKAFiles pour étoffer ses scoops parfois très fantasyland ; le doute est de rigueur, comme chaque fois lorsqu’une narrative veut nous convaincre que l’Arabie a des muscles et aura l’audace de s’en servir. Comme dit la chanson : «Che sera, sera...»

En attendant, les négociations sur l’Iran, comme on le sait, ont avancé. Prêtes d’être bouclées ce 9 novembre, dans tous les cas pour ce qui est d’un accord intermédiaire, bloquées par la France posant en extrémiste de type neocon et défenderesse des intérêts israéliens selon ses étranges et nouvelles habitudes de politique extérieure correspondantes à une situation intérieure en complète dissolution, on espère que leur reprise, le 20 novembre, permettra effectivement un tel accord. (Voir Russia Today le 9 décembre 2013.) A côté de cela, l’autre point chaud qui faillit, lui aussi (puisqu’on a souvent parlé de guerre mondiale à propos de l’Iran), nous précipiter fin août dans une “Troisième Guerre mondiale” terriblement usée à force de n’avoir pas servi, dito la Syrie, se replie dans les violences coutumières et les amertumes des rebelles, entre ceux de ces rebelles qui croient qu’Assad va gagner (Antiwar.com le 9 novembre 2013) et ceux des rebelles qui espèrent qu’Assad l’emportera, plutôt que les extrémistes djihadistes (Buzzfeed, le 8 novembre 2013). Bien entendu, la perspective de Genève-II continue comme d’habitude à s’éloigner au plus l’on s’en rapproche, et DEBKAFiles clame bien fort (le 6 novembre 2013), se référant à de nouvelles perspectives où la rencontre Poutine-Netanyahou tient une place majeure : «Geneva II cancelled: Moscow I is the big coming event...»

... Si nous sommes si courts sur ces deux chapitres, si importants puisqu’ils ont monopolisé l’essentiel de la tension au Moyen-Orient depuis sept et trois ans, et ’attention officielle par conséquent, c’est parce que notre sentiment est que nous serons très vite en voie de découvrir, si leurs tendances actuelles se poursuivent, qu’ils sont moins importants en eux-mêmes que par les tensions centrifuges et indirectes considérables qu’ils ont suscitées. Ces deux énormes crises ont été suscitées par des montages, par des narrative, essentiellement de fabrication garantie bloc BAO comprenant Israël certes (à peu près dans la proportion, pour la paternité des narrative, de 99% contre 1% en faveur du bloc, pour prendre le rapport favori de notre Système triomphant). Ces deux crises sont, pour leur ampleur et leur expansion, l’expression des phantasmes, des paranoïas, de la “fuite en avant” mâtinée d’hybris grossière, enfin de l’auto-terrorisation des directions politiques du Système attentives aux agitations des basse-cours provinciales de leurs capitales respectives. Leurs issues, si issues il y a et si c’est dans le sens qui se dessine, ne constitueraient pas un bouleversement mais un règlement géopolitique dans une époque qui n’évolue que sous la dynamique du système de la communication. Pour prendre la perspective la plus optimiste, on dirait qu’un accord avec l’Iran ne ferait pas de l’Iran le pays hégémonique et conquérant du Moyen-Orient, parce que l’Iran, qui a une diplomatie avisée et principielle, ne mange pas de ce pain-là ; et un tel accord ne créerait pas un axe Washington-Téhéran, parce que les USA ne peuvent faire d’axe avec personne et qu’ils ont l’esprit ailleurs, complètement ailleurs, c’est-à-dire en plein effacement...

Le changement profond de ce bouleversement tourbillonnant et vibrionnaire actuel se trouve, à notre sens, dans deux orientations respectivement d’influence et de désordre, qui, toutes les deux, dépendent dans leur expansion, moins de la géopolitique que de la communication.

Le triomphe méthodologique russe

Certes, on peut parler dans l’évolution générale de la situation du Moyen-Orient d’un “triomphe russe” dans la méthodologie, obtenu avec un sang-froid remarquable et sans agitation excessive malgré des situations qu’on percevait parfois comme très pressantes, et justement ce sang-froid et cette absence d’agitation ayant projeté une perception à la fois de fermeté de comportement, de sûreté de jugement, de solidité de situation, de retenue de l’ambition. A peu près tout le contraire des USA, qui ont congénitalement un comportement erratique, un jugement changeant, une situation totalement incertaine et des ambitions grotesques de réaffirmation constante d’une hégémonie en pleine dissolution, et ainsi les USA qui ne cessent de s’éclipser de plus en plus rapidement, comme on s’efface, des restes de leur position “impériale”. Ainsi les Russes apparaissent-ils comme une “borne de stabilité” (plutôt que l’expression trop structurée de “pôle de stabilité”, – voir plus loin), dont la proximité n’est pas vraiment dangereuse, au contraire de l’instabilité US qui risquerait à chaque moment de vous emporter. (Même des acteurs devenus secondaires à cause de leur propre comportement erratique, reconnaissent cela, comme la Turquie, qui resserre ses liens aussi bien avec l’Iran qu’avec la Russie, selon cette même logique qu’on décrit ici.)

Les cas les plus remarquables concernent les deux pays les plus instables ou les plus extrêmes dans leurs positions vis-à-vis des USA et vis-à-vis des tensions en cours. D’un côté, beaucoup sinon tout semble opposer, dans nombre de circonstances, Israël et l’Arabie Saoudite d’une part, la Russie de l’autre. Il y a des occurrences où l’on pourrait même envisager qu’ils s’opposent directement dans des situations d’affrontement (la Syrie). Pourtant, la tendance inverse semble devoir trouver une possibilité de s’exprimer, voire de gagner du terrain si l’on accepte certaines interprétation, – , savoir que, pour ces deux pays, une proximité avec la Russie présente de nombreux avantages de situation, – sans qu’il soit question d’“alliance”, de “tutorat”, etc., de quelque façon que ce soit. Ainsi, et pour prendre le cas précis vu plus haut, un mouvement se dessine-t-il pour envisager que la Russie puisse constituer, en échange d’avantages stratégiques, une sorte de soutien extérieur à l’Égypte, pour tenter d’éviter à ce pays de sombrer dans une instabilité meurtrière ou suicidaire. C’est favoriser, dans le chef d’une Arabie anti-Assad, deux pays qui sont ouvertement (Russie) ou discrètement (Égypte) pro-Assad.

On peut certes parler d’un “retour triomphal” des Russes, dans la possibilité de telles perspectives, par rapport aux décennies qui viennent de s’écouler. Mais il s’agit plus d’une situation à la fois méthodologique et sanitaire qui s’imposerait devant les dégâts causés à la structuration de la région durant ces dernières années. La Russie, plus qu’une ambition, plus encore que ses intérêts, représente une référence, voire une influence principielle dont tout le monde sent la force stabilisatrice. Bien entendu, le comportement erratique et incontrôlé des pays du bloc BAO a grandement servi à mettre cette vertu en évidence.

... Mais pourtant triomphe le monde apolaire

Pour autant, nous retenons notre plume en évoquant cette perspective, cette hypothèse de développement, du moins dans toutes ses conséquences. Le côté sombre, inéluctable de la situation, c’est le désordre qui s’est installé, qui a proliféré, qui a transgressé les frontières, qui a infesté les psychologies, imprégné les esprits et orienté les pensées, et que plus rien ne semble pouvoir écarter tant il est devenu naturel aux événements. Il n’y a pas de responsabilité directe pour cette évolution, on veut dire pas un seul acteur, pas une seule politique à mettre en accusation principalement mais les divers outils, accélérateurs, fomenteurs que constituent divers acteurs et leurs politiques, d’une tendance générale et irrésistible. Certains sont des exécutants zélés certes, mais ils suivent plus qu’ils ne provoquent même s’ils contribuent à la préparation des événements.

D’une certaine façon, il y a un besoin de stabilisation des crises impliquant les acteurs étatiques (Iran, Syrie) parce que le désordre prend le dessus partout, que ce soit celui de l’expansion du terrorisme semi-idéologique et d’une exaltation nihiliste, et de plus en plus semi-mafieux ; que ce soit le désordre des pays du bloc BAO qui commence à se plonger dans sa crise interne générale (NSA et le reste) après les aventures extérieures couronnées d’échecs et de déstabilisation de ces dernières années, et eux-mêmes, ces pays, outils majeurs de la déstabilisation que l’on décrit ici et acteurs majeurs du processus d’autodestruction ; que ce soit le désordre d’acteurs incertains et passant d’une position extrême à une autre position extrême (Israël, Arabie) ; que ce soit le désordre des situations internes elles-mêmes, qu’on supposerait stabilisées en fonction des développements politiques généraux (voir l’extraordinaire reportage de Andre Vltchek dans CounterPunch, le 14 octobre 2013, sur le désespoir, l’amertume, la haine anarchiste régnant en Égypte). Ainsi, la phase actuelle où l’on perçoit la possibilité du règlement de grandes crises d’axes jusqu’alors déstabilisateurs, où l’acteur principiel prend la place centrale, n'est en rien synonyme d’apaisement, et certainement pas de restructuration ; tout au contraire, la déstructuration subsiste, et la dissolution intervient dans certains cas. Simplement, et somme toute fort logiquement, il y a de moins en moins de cohérence, de logique politique justement dans cette évolution.

D’une certaine façon, il s’agit, expression appropriée tombée miraculeusement par rapport à la politique française totalement invertie de la bouche du ministre Fabius lors d’une récente conférence à Science Po, de la découverte angoissée d’un monde apolaire (ou bien “zéropolaire”, mais nous préférons nettement la précédente, et la conservons) ; après les épisodes unipolaire et multipolaire, un monde “sans pôle”, qui a perdu toute forme et toute cohésion... Un monde de toutes les opportunités de crises et de tensions souvent surgies par surprise... Un monde de tempêtes, sans vent dominant et où tous les vents prétendent dominer dans une surenchère de souffles furieux, où la tempête lève de tous les côtés.

dimanche, 05 mai 2013

USA haben Tausende unersetzlicher irakischer Kulturschätze gestohlen

Irakischer Archäologe: USA haben Tausende unersetzlicher irakischer Kulturschätze gestohlen

Redaktion

Der irakische Archäologe und Architekt Ihsan Fathi zeigte sich gegenüber RussiaToday überzeugt, zu den schwerwiegendsten Folgen des nunmehr seit zehn Jahren anhaltenden Krieges im Irak gehöre die Zerstörung des jahrtausendealten kulturellen Erbes des Landes.

 

Neben den Tausenden während des Krieges gestohlener oder auf andere Weise illegal angeeigneter kultureller Schätze seien Werte in Milliardenhöhe aus »der irakischen Zentralbank ohne jegliche schriftliche Dokumentation in die USA« geschafft worden. »Ich bin sicher, dass alles,in der Zentralbank und anderen Banken aufbewahrt war, ohne jegliche Dokumentation in die USA gebracht wurde und dort bis heute in Archiven gelagert wird. Darunter befinden sich große Mengen an Dokumenten mit enormer historischer Bedeutung, deren Wert in Geld nicht zu bestimmen ist, die die USA an sich genommen haben.«

Bisher sind alle Versuche der irakischen Regierung, diese gestohlenen Schätze wieder ausgehändigt zu bekommen, gescheit.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/redaktion/irakischer-archaeologe-usa-haben-tausende-unersetzlicher-irakischer-kulturschaetze-gestohlen.html/

jeudi, 02 mai 2013

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

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Irak, Afghanistan, Libye, Syrie…

La démocratie peut-elle être installée par des armées étrangères ?

Rony Brauman*

Ex: http://metamag.fr/
En Syrie, comme en Libye, ces événements se situent dans le monde arabe et aux abords de la Méditerranée. Ces points communs renforcent le contraste entre le volontarisme de l’intervention étrangère en Libye et la prudence qui peut paraître excessive face à la situation en Syrie. Mais il convient de se placer au-delà d’une démarche purement morale qui récuserait ces différences de traitement, car le propre de la politique internationale consiste à tenir compte de la singularité des circonstances et des événements.
 
Le cas Libyen

En Libye, l’extrême faiblesse diplomatique et militaire du régime a rendu l’intervention possible. Kadhafi, isolé, ne bénéficiait d’aucun appui au Conseil de sécurité de l’ONU, contrairement à la Syrie qui est soutenue par la Russie et la Chine. Le régime libyen était également très faible sur le plan militaire : chaque intervention de son armée au Tchad s’était soldée par une défaite, son aviation était presque inexistante, ses blindés en mauvais état et ses troupes divisées.
 
Par ailleurs, des dirigeants européens voyaient dans l’intervention en Libye l’occasion de créer dans leur pays un sentiment d’union nationale. Mise à part la période d’enlisement constatée par les militaires eux-mêmes, une seule bavure importante de l’Otan a eu lieu, ce qui est très peu dans une guerre de sept mois. Cette guerre, menée avec un savoir-faire technique notable, a rassemblé la quasi-totalité de la classe politique française, des opinions et des éditorialistes. Les conditions favorables étaient donc réunies pour qu’adviennent une victoire militaire et un résultat politiquement acceptable. La défaite de Kadhafi était certaine, mais le doute subsistait quant à ce qui allait suivre son exécution et la défaite du régime. J’en parle d’autant plus librement que j’étais l’un des rares opposants à cette intervention.
 

Rony Brauman et BHL : Guerre juste ou juste une guerre ? 
 
Les conditions dans lesquelles la guerre a été déclenchée restent à éclaircir mais tout laisse à penser que Nicolas Sarkozy et Claude Guéant l’ont très vite voulue. Les manifestations ont commencé le 15 février à Benghazi du fait de l’emprisonnement d’un avocat, militant des droits de l’homme, avant de s’étendre rapidement dans l’est du pays, les premiers affrontements se produisant le 17 février à Benghazi (7 morts). On ignorait tout, en France et en Angleterre, de ceux qui allaient diriger ce soulèvement. Or il n’a fallu que trois semaines entre le premier jour du soulèvement et la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) comme instance légitime, alors que la composition de ce dernier était inconnue, et il n’a fallu qu’une semaine de plus pour l’entrée en guerre. 
 
Le CNT a été d’emblée reconnu par la France dès le 10 mars, sous l’influence avérée de Bernard-Henri Lévy, et décrété seul représentant légitime du peuple libyen. En moins de trois semaines, cette nouvelle instance remplaçait les représentants de l’État libyen au Conseil des droits de l’homme et au Conseil de sécurité de l’ONU, alors que Kadhafi se trouvait encore en place et que la Libye faisait partie du Conseil de sécurité au moment de la guerre. Il n’existe pas, à ma connaissance, de précédent à cette situation et cette procédure inédite est passée inaperçue, comme si elle allait de soi. Il est vrai qu’elle se justifiait par l’accumulation d’allégations alarmantes : usage d’avions contre des manifestants, déploiements de milliers de mercenaires dopés au Viagra, déjà coupables de milliers de morts et de viols, colonnes de chars marchant sur Benghazi pour exterminer les insurgés et leurs complices... S’il est avéré que la répression avait fait dès le début mars plusieurs dizaines de morts et que des chars avaient pénétré dans Benghazi (d’où ils avaient été repoussés par les insurgés), le reste des allégations reste à prouver. Cette précipitation en dit long sur la légèreté dont a fait preuve l’ensemble de la classe politique et de la classe « éditocratique » françaises. 
 
Aujourd’hui, le pays se morcelle, les milices surarmées se multiplient et n’entendent pas abandonner le pouvoir qu’elles ont réussi à prendre, d’autant moins que le CNT ne représente personne, même en Cyrénaïque dont il est issu. J’ajoute que, selon le CNT, le bilan humain de cette guerre se monte à 30 000 morts, chiffre présenté par les nouvelles « autorités » comme un minimum. Si elle a été menée dans le but d’épargner des vies, le résultat est catastrophique et l’on comprend que ces chiffres aient été escamotés par les tenants de l’intervention.
 
« Deux poids deux mesures ? »

Face à la situation syrienne, l’approche des dirigeants occidentaux semble beaucoup plus élaborée ; la situation politique locale est prise en compte, alors même qu’elle a été délibérément ignorée en Libye. Ils ont à l’esprit les distances qui séparent l’opposition extérieure de l’opposition intérieure, ce qui oppose les groupes d’insurgés dans les différentes régions et, à l’intérieur de ces régions, les divisions entre les diverses composantes de l’opposition syrienne. Les diplomaties sont prêtes à travailler avec certaines d’entre elles, d’autres semblent plus menaçantes pour l’unité syrienne et pour l’établissement d’un état de droit. On peut dire que la lucidité, le réalisme comme méthode (et non pas comme principe) ont trouvé toute leur place dans la situation syrienne et si certains parlent de « deux poids, deux mesures » je ne suis pas mécontent que la réaction soit mieux mesurée et réfléchie en Syrie.
 
                                                     L'ambassade de France à Tripoli dévastée par un attentat
 
D’autres situations ont pu faire l’objet de réactions de type « deux poids, deux mesures ». Ainsi, quand l’Irak a envahi le Koweït, une coalition internationale s’est dressée. Mais quand les États-Unis ont envahi l’Irak, malgré une opposition presque unanime, on n’a pas imaginé qu’une coalition internationale pouvait se constituer pour leur faire la guerre. Outre le rapport de force militaire en faveur des États-Unis, personne n’a émis l’idée qu’il serait souhaitable d’arrêter les États-Unis plutôt que de les laisser dégrader une situation déjà très complexe au Proche-Orient. 
De la même manière, personne n’a souhaité engager une action militaire contre Israël envahissant le Liban en 2006 ou « matraquant » Gaza en 2009 ; personne aujourd’hui ne souhaite s’attaquer à Israël, lorsque ce pays envisage sérieusement une attaque sur l’Iran avec des conséquences qui pourraient être catastrophiques selon de nombreux experts stratégiques israéliens eux-mêmes, y compris d’anciens patrons du Mossad ou d’anciens chefs d’État-major.
 
Malgré toutes les critiques que je peux formuler vis-à-vis de la politique israélienne, je ne prônerais certainement pas une attaque militaire contre l’Iran, non pas parce qu’il devrait être de toute éternité exempt de toute mesure de rétorsion, mais parce que je suis convaincu que les résultats seraient pire que le mal que l’on veut traiter. Dans ce genre d’affaires comme en pharmacologie, on n’est jamais certain de trouver d’emblée la solution positive. En médecine comme en politique, un bon traitement est le résultat d’un bon calcul ; personne ne peut savoir d’avance ce qui va se passer. C’est pourquoi je défends l’idée de « deux poids, deux mesures », car c’est bien en fonction des conséquences plus ou moins prévisibles des décisions qu’il faut se déterminer.
 
Ingérence et recours à la guerre : quelle légitimité ?

L’ingérence et le recours à la guerre sont-ils forcément légitimes pour défendre les droits de l’homme ? Lorsqu’on pose comme objectif le rétablissement d’une situation favorable aux droits de l’homme, par l’interposition d’un bouclier qui viendrait protéger des civils contre les menées agressives de forces armées, on est apparemment précis, mais en réalité on est dans le vague le plus complet. 
 
« Protéger les populations », comme on le dit maintenant à la suite de la résolution de 2005 du Conseil de sécurité, c’est ni plus ni moins établir un gouvernement, car c’est précisément à l’instance qui gouverne le territoire qu’il revient de protéger la population. Ou alors l’alternative serait la fragmentation du pays en autant de groupes de populations qu’il existe de menaces et l’on assisterait non seulement à la guerre de tous contre tous mais au morcellement généralisé de tous les pays dans lesquels des violations sérieuses et répétées des droits de l’homme se produisent. S’ingérer pour protéger des populations afin de défendre leurs droits fondamentaux, c’est la recette pour le chaos, c’est l’invitation à entrer dans un grand nombre de conflits, car il y a un grand nombre de pays où les droits de l’homme sont violés. 
 
Faut-il pour autant condamner toute intervention armée, tout usage de la violence, dans le domaine international, autrement que pour assurer la défense de son propre territoire ? Ma position est plus nuancée. La guerre de défense garde toute sa légitimité et nul ne condamnerait un pays pour avoir voulu défendre ses frontières contre une agression extérieure, y compris des pays qui viennent défendre le pays envahi contre l’agresseur extérieur.
 
Reste à déterminer dans quelles conditions des interventions extérieures comme au Sierra Leone, au Kosovo, au Timor, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Irak ou en Libye... peuvent être un recours légitime. De saint Augustin et saint Thomas jusqu’à la résolution du Conseil de sécurité de septembre 2005 instituant la « responsabilité de protéger », les cinq critères de la guerre dite juste sont restés remarquablement stables : ce sont l’autorité légitime, la cause légitime, la proportionnalité des moyens, l’usage de la guerre comme dernier recours et enfin des chances raisonnables de succès. Le contenu de ces critères se comprend différemment selon les époques (pour saint Thomas, l’autorité légitime était l’Eglise et la cause légitime la défense des chrétiens) mais, si évolutifs qu’ils soient, ils conservent un sens immédiatement intelligible et figurent à peu près sous cette forme dans le document des Nations Unies (l’autorité légitime étant aujourd’hui le Conseil de sécurité et la cause légitime la défense de la paix et la prévention de crimes contre l’humanité). Je laisserai de côté les trois premiers, d’ordre juridique, pour mettre en exergue les deux derniers que je qualifie d’éthico-politiques.
 
On peut analyser les « chances raisonnables de succès » au vu de la série assez longue d’interventions qui se sont produites depuis la chute du mur de Berlin, de la première guerre d’Irak jusqu’à la guerre en Libye. Certaines de ces interventions peuvent être considérées comme des « succès raisonnables », même si le terme « succès » peut sembler déplacé, car ces guerres provoquent toujours des destructions et des souffrances, des déplacements de population aux effets durables. Des succès raisonnables ont été remportés, lors de la première guerre d’Irak, lorsque le mandat était extrêmement clair : il s’agissait de faire sortir du territoire koweitien les troupes irakiennes qui s’y trouvaient. L’objectif était facile à cerner et le résultat simple à constater, dès que les troupes irakiennes furent rentrées chez elles. Un mandat limité, précis, observable sur le terrain est donc une condition. 
 
En Sierra Leone, il s’agissait de défendre le régime en place contre une offensive de la guérilla du RUF . Ce régime mis en place par les Nations Unies, renforcé par une élection et défendu par la communauté internationale, était mis en danger par une guérilla très violente venue menacer la capitale et dont les exactions étaient connues de tous. Les forces spéciales britanniques sont intervenues et, en un mois, ont battu la guérilla après une intervention très meurtrière, considérée comme réussie parce que la menace contre le gouvernement légal a été levée. Au terme de cette victoire, les SAS britanniques sont rentrées chez eux et le conflit était terminé. Ce n’était pas une guerre des droits de l’homme. Si on s’était intéressé au bilan des droits de l’homme, on aurait constaté qu’un certain nombre des composantes qui formaient le gouvernement sierra-léonais de l’époque s’était rendu coupable d’exactions comparables à celles du RUF. Pour les instances internationales, il s’agissait d’abord de la protection du gouvernement et de la stabilité du pays.
De la même façon en Côte d’Ivoire, l’installation d’Alassane Ouattara dans le palais présidentiel et l’éviction de Laurent Gbagbo pouvaient parfaitement être défendues. L’objectif était clair. Il s’agissait de destituer Gbagbo qui se cramponnait au pouvoir après des élections qui venaient de donner la victoire à son concurrent, selon les observateurs chargés de la régularité du vote. Il est avéré qu’Alassane Ouattara s’est rendu coupable d’exactions, au même titre que Gbagbo peut-être, même s’il demeure difficile de déterminer avec précision les auteurs de ces massacres dans ce genre de situation. Les violations des droits de l’homme se partagent entre les deux camps. Ce n’est pas sur ce point que l’intervention militaire a été menée, mais sur l’objectif précis de la mise en place du nouveau gouvernement reconnu par les Nations Unies et élu par le peuple ivoirien.
 
On pourrait continuer sur le Kosovo. Les alliés ont misé sur l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, qui était connue, et pas nécessairement de façon honorable. Cependant, le territoire était limité et se prêtait à un contrôle militaire réel. Le Kosovo est aujourd’hui une garnison de l’Otan. Jusqu’à peu, des soldats américains gardaient encore ses frontières et le pays vit sous perfusion européenne ; il ne vit pas très bien, mais un certain calme règne. Ce n’est pas sur la question des droits de l’homme que l’on s’est déterminé. Je précise que j’étais pour ma part engagé du côté bosniaque et que j’ai pris parti pour le cosmopolitisme de la Bosnie multiethnique, mais je rappelle au passage une vérité factuelle bien peu connue. Les termes de « purification ethnique » – qui ont pris force de formulation juridique aujourd’hui –, apparaissent dans un mémorandum de l’Académie des sciences de Belgrade en 1986-1987 pour désigner une situation que les nationalistes serbes redoutaient au Kosovo. C’était un vieil enjeu pour eux et ils soutenaient que les Serbes du Kosovo étaient menacés d’être « ethniquement purifiés » par les Albanais yougoslaves du Kosovo, le berceau historique de la Serbie. De fil en aiguille, sur un mode militant très émotionnel et fusionnel, on a fait un renversement de programme dans un renversement de termes, et l’on a prêté aux nationalistes serbes le projet de la purification ethnique comme programme central. Le paradoxe ultime de cette situation, c’est que la prophétie des nationalistes serbes du Kosovo s’est réalisée avec l’aide de ceux qui entendaient défendre le pluralisme, le cosmopolitisme et le multi-ethnisme. 
 
Reste que c’est bien avec des objectifs politiques que l’intervention a été conduite au Kosovo, celui d’empêcher que l’on ne redessine des frontières en fonction de la race et par la force sur le territoire européen. C’est la leçon des guerres en Yougoslavie et c’est la raison pour laquelle – tout en étant non interventionniste en général –, je considère que les interventions armées en Bosnie puis au Kosovo ont eu des justifications sérieuses et que leurs résultats qui ne sont pas enthousiasmants, mais pas désastreux non plus. Cependant, dès lors que l’on déplace la question du mode de la responsabilité politique vers celui des droits de l’homme, on est dans l’hubris, dans la démesure, dans le no limit. On n’en finit pas de filer des paradoxes troublants dès lors qu’on installe le débat comme l’ont fait Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann, tous ces interventionnistes prêts à toutes les guerres pour les droits de l’homme. Pour terminer, un mot sur le critère du « dernier recours », pour rappeler que c’est au contraire une guerre de recours immédiat qui a été conduite en Libye, toute offre de médiation – il y en a eu plusieurs – ayant été systématiquement écartée.
 
Ma réponse à la question qui est posée initialement est donc négative : la force permet de renverser un régime, dictatorial ou non, mais elle allume des incendies qu’elle est impuissante à éteindre et elle ne permet certainement pas d’installer la démocratie.
 
*Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à Sciences Po, auteur notamment de "Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire" (Seuil) et de "Humanitaire, diplomatie et droits de l’homme" (éditions du Cygne).
 
Article paru dans : politique-autrement.org
Les illustrations sont de la rédaction

mercredi, 03 avril 2013

Obama et son Vietnam du Proche-Orient

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Obama et son Vietnam du Proche-Orient

Hypothèses

 
Le pays du Sham – ou grande Syrie – concentre une extraordinaire diversité humaine tant au plan ethnique qu’au plan des confessions et des langues. Des églises donnent encore la messe dans la langue de Jésus et en Syriaque. C’est vous dire la précieuse diversité humaine de cette région (et de ses connexions méditerranéennes) qui dit les origines et les péripéties de la formation de la pensée et de l’imaginaire du Monde Occidental. Croyances, écriture et Ecritures, mythes et Raison, cosmogonies, géométrie et arithmétique, philosophie, concepts et modèles politiques, tout ou presque de la culture occidentale vient de cette région, musée vivant qu’aucun incendie, y compris les croisades et le Sykes-Picot, n’a pu détruire.

Un monde sensé et une humanité intelligente auraient témoigné au pays du Sham  la même attention respectueuse manifestée à la biodiversité sans laquelle rien ne peut se régénérer. La dispersion des Chrétiens d’Irak montre le désastre infligé à cette diversité par les politiques des USA, d’Israël et de leurs auxiliaires wahhabites. Un jour, il faudra bien rajouter aux crimes de l’impérialisme l’atteinte à l’« homo diversité » au même titre que l’atteinte à la biodiversité.

En réglant les petits et les grands problèmes de ses auxiliaires turcs et israéliens, en redonnant de l’éclat à un Erdogan bien terni par ses déceptions syriennes, en anesthésiant avec quelques dollars un roi jordanien effrayé par son inexorable départ au profit d’une nouvelle entité islamiste jordano-palestinienne qui soulagera Israël de ses Palestiniens de Cisjordanie, en ordonnant la démission d’un Mikati, qui a tout fait pour faciliter les activités de l’ASL et d’El Qaïda, et en donnant ipso facto le signal d’une offensive généralisée contre la Syrie et contre les positions du Hezbollah, Obama vient de mettre de l’ordre dans ses troupes. Cette offensive sera sans merci.

La concentration de troupes mercenaires et djihadistes au Liban, en Turquie, en Jordanie paraît suffisante pour donner l’estocade à l’armée syrienne. Obama a mis dans cette annonce tous les signes d’une lutte pour la vie ou pour la mort. En réaffirmant que le minimum est le départ d’El Assad, il brûle ses vaisseaux et s’interdit toute retraite. Il avertit ses troupes qu’elles jouent leur survie. La formation de ce gouvernement sous chefferie américaine porte le même sens. Que reste-t-il à négocier si ce gouvernement d’une faction politique – car il existe d’autres oppositions en dehors de la coalition et notamment celle de Manaâ – occupe le siège de toute la complexe Syrie et sous ce nouveau-ancien ?

En Côte d’Ivoire, en Libye, aujourd’hui en Syrie et au Mali, la ligne de conduite invariable des puissances coloniales reste le refus de toute issue négociée. En imposant cette ligne de conduite, les USA poussent sciemment à l’irréparable pour préparer dans les têtes le recours à un refuge communautaire et à un état confessionnel ou ethnique. Voilà le crime que commet en ce moment Obama en mettant en bon ordre de marche Netanyahu, Erdogan, Abdallah II, le Qatar, l’Arabie saoudite et des forces libanaises agglomérées autour de Hariri. Il doit aboutir à la mort de la nation syrienne et libanaise, à la mort de la vie commune, dans une identité nationale et humaine commune de cette extraordinaire diversité. Le meurtre d’El Bouti par son message de terreur et de promesse de nettoyage participe de cet ordre de guerre.

Obama a échoué les trois premiers plans offensifs. Il en est au quatrième avec la même obstination, car il mesure ce qu’un échec américain en Syrie signifierait pour sa force de dissuasion déjà mise mal par Chavez, par l’Iran et moins spectaculairement par les Brics. Il ne s’agit plus de l’hybris d’une Clinton survoltée par l’audace de la volonté adverse syrienne, mais de la froide évaluation qui a investi l’hybris dans la nécessité de la guerre de destruction de toute la région.

Pour réussir sa guerre, qui devait rester circonscrite à la Syrie, Obama est obligé de l’élargir au Liban pour frapper le Hezbollah tenu pour facteur essentiel de la résistance syrienne, de mobiliser encore plus de forces incluant Israël et la Jordanie, de faire encore plus de place au Qatar et aux djihadistes et, donc, faire peser plus de menaces à cette diversité humaine qui n’aura plus que le choix de la résistance. Quand ils organisent le 2 et le 4 août 1964 la provocation du Golfe du Tonkin, les USA ne doutaient pas de leur victoire au Vietnam. La même hybris les aveugle aujourd’hui.

 Mohamed Bouhamidi

samedi, 30 mars 2013

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

Bagdad. Une image parmi d’autres des attentats qui ont fait 65 morts en Irak, le 19 mars 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de l’invasion du pays

Dix ans après la mission Iraqi Freedom, menée par les Américains et les Anglais, pour renverser Saddam Hussein, l’Irak est toujours un pays d’une grande instabilité, déchiré par des tensions entre communautés et secoué par des attentats terroristes.

Pourquoi, alors que le pays s’est doté d’une constitution et est redevenu un grand pays exportateur de pétrole, la situation est-elle toujours aussi instable d’un point de vue politique et communautaire ?

Karim Pakzad, chercheur à l’Iris, spécialiste de l’Irak, analyse pour BFMTV.com une situation complexe aux sources de tension multiformes.

Quelle est la situation politique en Irak aujourd’hui ?

L’Irak connait une crise politique multiforme. Malgré les élections législatives et la formation d’un parlement, il y a de nombreuses tensions, d’une part entre la communauté chiite qui gouverne l’Irak et qui compose la majorité de la population, et les sunnites, mais aussi entre les Kurdes et le gouvernement. Après la chute de Saddam Hussein, les Irakiens se sont dotés d’une constitution qui leur a permis d’organiser des élections dans des conditions assez satisfaisantes, à laquelle l’ensemble des communautés ont eu accès.

Mais c’est la communauté chiite, majoritaire en Irak, qui gouverne. Entre sunnites et chiites, le conflit date de l’intervention américaine, qui a privé les arabes sunnites du pouvoir. Jusqu’à 2003, les sunnites gouvernaient. Ils ont perdu le pouvoir à la suite des élections.

Quelles sont les critiques émises à l’encontre du gouvernement irakien ?

Les sunnites accusent le Premier ministre d’autoritarisme et de monopoliser le pouvoir. Nouri al-Maliki, en place depuis 2006, est à la fois Premier ministre, ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité nationale.

De leur côté, les Kurdes accusent le gouvernement de Maliki de ne pas appliquer la constitution. Celle-ci prévoit un système fédéral en Irak. Les Kurdes ont appliqué ce principe, dès le lendemain de l’adoption de la constitution. Ils ont leur propre gouvernement, leur propre président et leur propre parlement. Mais les chiites et les sunnites n’ont pas encore appliqué ce système.

Les chiites qui détiennent le pouvoir central, et les ressources pétrolières, n’y ont pas intérêt. Les sunnites n’y ont pas intérêt non plus, parce que les régions qu’ils occupent sont dépourvues de ressources pétrolières.

Y a-t-il un risque de guerre civile en Irak ?

Tous les éléments d’une guerre civile sont réunis en Irak, si la crise politique continue. Les sunnites n’ont jamais accepté d’avoir perdu le pouvoir et les chiites ne sont pas disposés à partager ce pouvoir de façon équitable.

En outre, la région occupée par les Kurdes apparaît presque comme un état indépendant. C’est une région qui connait un développement économique foudroyant. Les Kurdes revendiquent la ville de Kirkouk, qu’ils considèrent comme leur capitale historique. Mais ni les chiites ni les sunnites ne sont disposés à leurs céder. Et la constitution, qui prévoit un référendum sur le sort de Kirkouk, n’est pas appliquée.

La guerre civile peut-elle être évitée ?

L’influence des Ayatollah chiites, qui commencent à critiquer et prendre leurs distances vis-à-vis de Maliki, pourrait être déterminante. Les Ayatollah chiites ont en effet une influence extraordinaire sur les chiites irakiens, le gouvernement irakien, mais aussi sur les chiites du monde entier.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour installer en Irak une certaine stabilité. Il faudrait d’une part que les prochaines élections, qui auront lieu dans un an, se déroulent d’une manière satisfaisante, et qu’une autre alliance autour des chiites et des Kurdes arrive à former un gouvernement plus acceptable pour les sunnites. D’autre part, il faudrait que ce gouvernement arrive à limiter l’influence des pays étrangers comme l’Iran et Arabie saoudite.

L’Irak a les moyens suffisants pour se développer. Les revenus pétroliers irakiens s’élevaient ainsi à 100 milliards de dollars en 2012.

Quels sont les autres facteurs de déstabilisation du pays?

Avec le renversement de Saddam Hussein, l’Irak n’est plus aujourd’hui un pays uniquement arabe. La constitution irakienne définit l’Irak comme un pays composé de différentes communautés. Ainsi le président de la République, Jalal Talabani, est-il kurde, et le Premier ministre chiite. Or, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe persique (peuplés de sunnites) n’ont jamais accepté le pouvoir chiite. A mesure que les rivalités dans la région entre l’Iran (chiite) et l’Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar (tous trois sunnites) augmentent, cela déstabilise un peu plus la situation en Irak.

Depuis dix ans, les attentats ont principalement visé la communauté chiite. La branche irakienne d’Al-Qaïda, mais aussi les anciens du parti Baas (le parti de Saddam Hussein), ou encore les islamistes irakiens, tentent de déstabiliser l’Irak pour revenir au pouvoir, aidés en cela par l’Arabie saoudite. Ils tablent sur la marginalisation de l’Iran, menacé par certaines puissances étrangères, qui ne pourrait pas intervenir en cas de guerre civile. C’est aussi l’analyse des nationalistes sunnites du parti Baas et des partis islamistes sunnites. Voilà pourquoi les attentats anti-chiites continuent.

Enfin, la situation en Syrie envenime la crise politique en Irak. Le gouvernement irakien craint que le remplacement de Bachar al-Assad (qui est soutenu par l’Iran chiite) ne permette l’arrivée au pouvoir des sunnites en Syrie. En renforçant la communauté arabe sunnite cela renforcerait la crise politique en Irak. Voilà pourquoi le pouvoir irakien est l’un des gouvernements arabes qui n’est pas tout à fait favorable à l’opposition syrienne.

BFMTV

mercredi, 27 mars 2013

Saddam Hussein’s Revenge

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Saddam Hussein’s Revenge

By Patrick J. Buchanan

Ex: http://www.theamericanconservative.com/

Ten years ago, U.S. air, sea, and land forces attacked Iraq. And the great goals of Operation Iraqi Freedom?

Destroy the chemical and biological weapons Saddam Hussein had amassed to use on us or transfer to al-Qaida for use against the U.S. homeland.

Exact retribution for Saddam’s complicity in 9/11 after we learned his agents had met secretly in Prague with Mohamed Atta.

Create a flourishing democracy in Baghdad that would serve as a catalyst for a miraculous transformation of the Middle East from a land of despots into a region of democracies that looked West.

Not all agreed on the wisdom of this war. Gen. Bill Odom, former director of the National Security Agency, thought George W. Bush & Co. had lost their minds: “The Iraq War may turn out to be the greatest strategic disaster in American history.”

Yet, a few weeks of “shock and awe,” and U.S. forces had taken Baghdad and dethroned Saddam, who had fled but was soon found in a rat hole and prosecuted and hanged, as were his associates, “the deck of cards,” some of whom met the same fate.

And so, ’twas a famous victory. Mission accomplished!

Soon, however, America found herself in a new, unanticipated war, and by 2006, we were, astonishingly, on the precipice of defeat, caught in a Sunni-Shia sectarian conflict produced by our having disbanded the Iraqi army and presided over the empowerment of the first Shia regime in the nation’s history.

Only a “surge” of U.S. troops led by Gen. David Petraeus rescued the United States from a strategic debacle to rival the fall of Saigon.

But the surge could not rescue the Republican Party, which had lusted for this war, from repudiation by a nation that believed itself to have been misled, deceived and lied into war. In 2006, the party lost both houses of Congress, and the Pentagon architect of the war, Don Rumsfeld, was cashiered by the commander in chief.

Two years later, disillusionment with Iraq would contribute to the rout of Republican uber-hawk John McCain by a freshman senator from Illinois who had opposed the war.

So, how now does the ledger read, 10 years on? What is history’s present verdict on what history has come to call Bush’s war?

Of the three goals of the war, none was achieved. No weapon of mass destruction was found. While Saddam and his sons paid for their sins, they had had nothing at all to do with 9/11. Nothing. That had all been mendacious propaganda.

Where there had been no al-Qaida in Iraq while Saddam ruled, al-Qaida is crawling all over Iraq now. Where Iraq had been an Arab Sunni bulwark confronting Iran in 2003, a decade later, Iraq is tilting away from the Sunni camp toward the Shia crescent of Iran and Hezbollah.

What was the cost in blood and treasure of our Mesopotamian misadventure? Four thousand five hundred U.S. dead, 35,000 wounded and this summary of war costs from Friday’s Wall Street Journal:

“The decade-long [Iraq] effort cost $1.7 trillion, according to a study … by the Watson Institute for International Studies at Brown University. Fighting over the past 10 years has killed 134,000 Iraqi civilians … . Meanwhile, the nearly $500 billion in unpaid benefits to U.S. veterans of the Iraq war could balloon to $6 trillion” over the next 40 years.

Iraq made a major contribution to the bankrupting of America.

As for those 134,000 Iraqi civilian dead, that translates into 500,000 Iraqi widows and orphans. What must they think of us?

According to the latest Gallup poll, by 2-to-1, Iraqis believe they are more secure — now that the Americans are gone from their country.

Left behind, however, is our once-sterling reputation. Never before has America been held in lower esteem by the Arab peoples or the Islamic world. As for the reputation of the U.S. military, how many years will it be before our armed forces are no longer automatically associated with such terms as Abu Ghraib, Guantanamo, renditions and waterboarding?

As for the Chaldean and Assyrian Christian communities of Iraq who looked to America, they have been ravaged and abandoned, with many having fled their ancient homes forever.

We are not known as a reflective people. But a question has to weigh upon us. If Saddam had no WMD, had no role in 9/11, did not attack us, did not threaten us, and did not want war with us, was our unprovoked attack on that country a truly just and moral war?

What makes the question more than academic is that the tub-thumpers for war on Iraq a decade ago are now clamoring for war on Iran. Goal: Strip Iran of weapons of mass destruction all 16 U.S. intelligence agencies say Iran does not have and has no program to build.

This generation is eyewitness to how a Great Power declines and falls. And to borrow from old King Pyrrhus, one more such victory as Iraq, and we are undone.

Patrick J. Buchanan is the author of “Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? [1]” Copyright 2012 Creators.com [2].