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mercredi, 17 juillet 2024

Totalitarisme enragé

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Totalitarisme enragé

par Klaus Kunze

Source: http://klauskunze.com/blog/2024/07/17/der-rabiate-totalitarismus/

Il y a quelques jours à peine, le 14 juillet, nous nous étions penchés ici sur la parution d'un nouveau livre sous le titre « Le totalitarisme doux a triomphé » (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/07/14/le-totalitarisme-doux-a-gagne.html ). Trois jours plus tard, la réalité a dépassé tous les discours lénifiants, le nouveau totalitarisme, en effet, n'est plus doux. Près de Berlin, des hommes lourdement armés ont traîné sur le trottoir les meubles d'une maison d'édition. Pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre, une maison d'édition et de presse a été complètement interdite "par ordre du Mufti".

Cela soulève des questions juridiques, bien sûr, mais qui vont bien au-delà du droit.

Questions juridiques

Plusieurs commentateurs considèrent qu'il est illégal, ne serait-ce que par principe, d'appliquer la loi sur les associations et leur interdiction à une SARL. La loi sur les associations nous apprend cependant dans

  • 17 VereinsG

Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent aux sociétés anonymes, aux sociétés en commandite par actions, aux sociétés à responsabilité limitée, aux associations économiques concessionnaires conformément à l'article 22 du Code civil, aux sociétés européennes, aux coopératives, aux coopératives européennes et aux mutuelles d'assurance que 1.

si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples

à première vue, qu'elle s'applique également aux SARL « si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ».

La loi sur les associations s'applique indépendamment de la forme juridique d'une association,

  • 2 alinéa 1 VereinsG.

Au sens de cette loi, on entend par association, indépendamment de sa forme juridique, toute association dans laquelle une majorité de personnes physiques ou morales se sont volontairement regroupées pour une longue période dans un but commun et se sont soumises à une formation de volonté organisée.

Curieusement, en raison de cette assimilation, même une GmbH unipersonnelle est considérée comme une association.

  • 3 VereinsG

Une association ne peut être traitée comme interdite (article 9 alinéa 2 de la Loi fondamentale) que si une décision de l'autorité d'interdiction constate que ses objectifs ou ses activités sont contraires aux lois pénales ou qu'elle s'oppose à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ; la décision doit ordonner la dissolution de l'association (interdiction).

permet une interdiction si l'association est « contraire à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ». Dans le cas d'une association ou d'une SARL opérant dans plusieurs Länder, c'est le ministère fédéral de l'Intérieur qui est compétent (article 3, paragraphe 2, deuxième phrase, VereinsG).

Le 26 janvier 2022, la Cour administrative fédérale avait également déclaré légale l'interdiction de plusieurs GmbH, car leur « association mère », le PKK kurde, avait été interdite bien avant. Celles-ci avaient également distribué des magazines ainsi que des supports sonores.

Les dispositions de la loi sur les associations s'appliquent aux requérantes, constituent la base juridique du contenu réglementaire de la décision d'interdiction et permettent d'inclure ultérieurement des organisations partielles dans l'interdiction de l'association dans son ensemble.

(BVerwG, arrêt du 26 janvier 2022 - 6 A 7/19 -, point 26).

Voilà pour les questions de forme juridique.

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Massivement inconstitutionnel

Sur le fond, l'interdiction du Compact est cependant massivement anticonstitutionnelle. Alors que l'interdiction d'une association n'affecte que les droits de ses membres au libre développement de leur personnalité (art. 2 de la Loi fondamentale) et à la liberté d'association (art. 9 de la Loi fondamentale), l'interdiction de la SARL éditrice d'un journal constitue une atteinte à la liberté de la presse :

Art.5 al.1 GG

Toute personne a le droit d'exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, l'écrit et l'image et de s'informer sans entrave à partir de sources généralement accessibles. La liberté de la presse et la liberté d'information par la radio et le cinéma sont garanties. Il n'y a pas de censure.

Sous Nancy Faeser, la censure a bel et bien lieu. La Loi fondamentale a placé la barre très haut en ce qui concerne l'ingérence de l'Etat dans la liberté de la presse :

Art.5 al.2 GG

Ces droits trouvent leurs limites dans les dispositions des lois générales, dans les dispositions légales pour la protection de la jeunesse et dans le droit à l'honneur personnel.

Les lois générales sont des lois qui, par leur contenu, ne traitent pas des questions de presse. Ainsi, personne ne peut invoquer la liberté de la presse s'il l'utilise pour appeler au meurtre. C'est punissable, presse ou pas presse. La loi sur les associations ne fait pas partie des lois que la Cour constitutionnelle fédérale a déjà qualifiées de « loi générale » au sens de l'article 5 de la Loi fondamentale (voir Roman Herzog, in : Maunz-Dürig-Herzog, Kommentar zum Grundgesetz, Lfg.20, Art.5 I, II GG Rd.276).

Les dispositions de la loi sur les associations, selon lesquelles une société à responsabilité limitée peut être interdite si elle « s'oppose à l'ordre constitutionnel », ne sont cependant pas une « loi générale ». Elles ne le sont pas si, comme le fait Nancy Faeser, on les interprète de manière à interdire un organe de presse avec cette clause générale extensible. La liberté de la presse serait une farce si elle pouvait être officiellement suspendue à tout moment dès que le gouvernement confond et assimile sa politique gouvernementale à l'ordre constitutionnel.

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Interprétation conforme à la Constitution de la loi sur les associations

En cas de doute, toutes les dispositions de la loi simple doivent être interprétées conformément aux droits fondamentaux. Le cœur de la liberté de la presse serait violé si un gouvernement pouvait interdire un journal en affirmant qu'il est prétendument contraire à l'ordre constitutionnel. La Cour constitutionnelle fédérale a clairement établi ce que chacun peut faire en raison de sa liberté d'expression, et la presse encore plus :

La confrontation possible avec des opinions inquiétantes, même si elles sont dangereuses dans leurs conséquences intellectuelles et même si elles visent à un bouleversement de principe de l'ordre en vigueur, fait partie de l'État libéral. La protection contre un « empoisonnement du climat intellectuel » n'est pas plus un motif d'intervention que la protection de la population contre une atteinte à sa conscience juridique par des idéologies totalitaires ou une interprétation manifestement erronée de l'histoire (BVerfGE 124, 300 <334>).

(BVerfG, décision du 22 juin 2018 - 1 BvR 2083/15 -, point 26).

Il est permis à la presse de gauche de rêver à la révolution mondiale ou à Compact de « délégitimer » le gouvernement rouge-vert. Tant que l'on ne commet pas d'infraction, on peut même haïr ou aimer qui l'on veut. Nous n'avons pas connaissance d'une quelconque sanction de Jürgen Elsässer ou de ses auteurs pour un délit de presse.

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Le caractère politiquement explosif

L'action de Faeser est donc bien plus passionnante sur le plan politique que sur le plan juridique. Elle a manifestement le pouvoir d'interdire un journal. Nous verrons si la jurisprudence, en tant que pouvoir indépendant, la remettra à sa place.

Les anciennes règles du jeu ne s'appliquent plus : auparavant, les ministres devaient démissionner en cas de faute grave. Mais Faeser est jusqu'à présent soutenue fermement par la SPD et les Verts. Le jeu tourne exclusivement autour de la simple conservation du pouvoir, quoi qu'il arrive. L'État de droit, la décence et le style ne comptent plus pour rien. Nous voyons dans cette coalition gouvernementale une volonté de conserver le pouvoir à tout prix.

C'est devenu une caractéristique internationale de l'extrême gauche. Elle est mue par la haine et la volonté de détruire tout ce qui est de droite, ce qui va jusqu'à tirer sur Donald Trump. Oublions tout ce que nous avons appris de l'attachement de nos gouvernements à la loi et à l'État de droit. Un plaisantin, celui qui parlait encore d'une société au discours soigné. La guerre civile intellectuelle a éclaté. Les couteaux sont sortis. Les premiers coups de feu ont été tirés.

Dans les milieux de la radiodiffusion publique, on se réjouit déjà « quand les fascistes meurent ».

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Messages de Sebastian Hotz, collaborateur de la RBB

La gauche est remplie de fantasmes d'extermination. Elle ne joue plus selon les règles classiques de l'Etat de droit. Elle n'en use et n'en abuse que lorsqu'il s'agit d'imposer la prétention totalitaire de la gauche. Elle constitue toujours une minorité, comme le montrent les résultats des élections. Mais elle impose sa volonté et les règles du jeu à la majorité qui est attachée à l'État de droit. Cette majorité ne s'affirmera pas si elle ne comprend pas qu'on ne peut pas gagner selon les règles du football raffiné si l'adversaire joue au rugby en toute impunité.

La majorité des Allemands n'a ni la volonté ni la motivation de se battre pour notre liberté et notre État de droit. Comme d'habitude, en cas de bouleversement, le citoyen reste derrière le rideau et attend de voir quel drapeau doit être salué prochainement. Il agit selon le principe de Saint-Florian : « Saint Florian, épargne ma maison, mets le feu à celle des autres »!

La ligne de démarcation se situe ici entre la droite bourgeoise, qui a toujours été proche d'une vision du monde combative, et les partisans bourgeois de l'Union, qui semblent jusqu'à présent fermer les yeux jusqu'au moment où leur heure aura également sonné. Le prétendu fascisme commence finalement, comme on le dit depuis quelques années à l'extrême gauche, « au centre de la société ».

Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!

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Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!

Wolfgang Hübner

Pas de jérémiades, de désespoir ou de différenciation après la provocation du bloc de gauche au pouvoir avec l'interdiction de « Compact » : cette attaque contre la liberté de la presse et la liberté d'expression, contre la "droite" qui se renforce en Allemagne, contre toutes les formes d'opposition à la pseudo-pensée d'État et au système des lacunes, des haines et des mensonges véhiculé par les médias ne peut être contrée que par la solidarité et la résistance publiques. Maintenant, pas de discours bureaucratique impuissant sur la ministre Mme Faeser "qui aurait outrepassé ses compétences" et sur le « coup porté à la liberté de la presse », mais une mobilisation protestataire, y compris dans les rues.

Il va de soi que l'interdiction arbitraire doit être combattue par tous les moyens légaux disponibles. Mais personne ne doit croire ou espérer que cela suffira. Si la répression de l'État, pris en otage par la ministre antifa Faeser et par Haldenwang s'exerce ouvertement, seule l'offensive des démocrates peut y remédier. L'interdiction de « Compact » s'inscrit dans la lignée de la mise en scène fallacieuse de l'affaire dite « Wannsee » et de l'hystérie collective du début de cette année, des campagnes de soupçons et de perquisitions contre les politiciens de l'AfD que sont Maximilian Krah et Peter Bystron, ainsi que des procès et des condamnations absurdes prononcées contre Björn Höcke.

Pour les initiateurs de toutes ces mesures, il s'agit d'intimider au maximum non seulement l'opposition active au système, mais aussi le peuple tout entier. Personne ne doit s'étonner que les forces politiques de la SPD, parti historique en plein déclin, et des Verts, qui perdent leur prééminence idéologique, en soient les moteurs. Comme je l'ai écrit hier, ils utilisent leur pouvoir tant qu'ils peuvent encore en abuser. Ils ne sont arrêtés ni par la fausse opposition des CDU/CSU, ni par les libéraux de Lindner, ni par les médias déjà alignés.

Lorsque Faeser prétend que sa mesure est un coup dur contre l'extrémisme de droite, elle dit une contre-vérité : c'est un coup dur contre les droits civils les plus importants de nos concitoyens, contre les plus indispensables dans toute démocratie. Le style et le contenu de « Compact » ne peuvent et ne doivent donc pas avoir d'importance à ce niveau-ci de notre raisonnement. On pourra en débattre lorsque le magazine reparaîtra. Il s'agit maintenant de quelque chose de plus important, à savoir la défense des droits fondamentaux contre l'arbitraire et l'arrogance de l'État. S'y opposer n'est pas seulement un droit civique, mais un devoir civique.

Dans cette situation, tout ce qui divise les forces du camp conservateur, libéral de droite et de droite doit être mis de côté au profit du triomphe dans la défense des droits les plus élémentaires des citoyens. Si ce n'est pas le cas, ou si c'est insuffisant, Faeser et consorts considéreront cela comme une faiblesse et ne manqueront pas de porter le coup suivant. L'unité d'action nécessaire de cette résistance parlementaire et surtout extraparlementaire peut être formulée de manière concise et précise en termes de contenu : "Levée immédiate de toutes les mesures contre Compact - Pas de restriction arbitraire de la liberté de la presse et de la liberté d'expression !".

Ceux qui ne participent pas à cette action soutiennent les abus de pouvoir de Faeser, qui sont sans précédent dans l'histoire de la République fédérale depuis 1949. Même pendant l'affaire du « Spiegel » en 1962, le magazine concerné a pu continuer à paraître. L'attaque contre « Compact » vise à la destruction éditoriale, personnelle, financière et technique d'une voix politique qui ne doit pas se taire si l'Allemagne veut rester un Etat de droit (bien que celui-ci soit déjà très endommagé). Ce qu'il faut faire devrait être clair. Mais il faut maintenant l'organiser et le faire !

Wolfgang Hübner

vendredi, 31 mai 2024

Les poursuites engagées contre Raisa Blommestijn accentuent la pression sur la liberté d'expression

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Les poursuites engagées contre Raisa Blommestijn accentuent la pression sur la liberté d'expression

« Le gouvernement totalitaire dont je vous mets en garde depuis des années est en train de vous regarder en face.

Erick Overveen

Source: https://www.deanderekrant.nl/nieuws/vervolging-raisa-blommestijn-zet-vrijheid-van-meningsuiting-verder-onder-druk-2024-05-25

Raisa Blommestijn, ancienne présentatrice de Ongehoord Nederland, auteure et célèbre utilisatrice de Twitter, doit répondre à des accusations de diffamation collective et de calomnie devant la chambre multiple le 19 août prochain. Elle l'a annoncé cette semaine. On savait déjà qu'une enquête criminelle était en cours à son encontre. Selon Mme Blommestijn, les poursuites dont elle fait l'objet sont « politiquement motivées ». Elle affirme que son procès sera crucial pour l'avenir de la liberté d'expression.

Les accusations portées contre Mme Blommestijn se fondent sur un tweet dans lequel elle qualifie de « primates négroïdes » un groupe de jeunes noirs qui ont agressé un homme blanc à la gare d'Amsterdam-Bijlmer. Le ministère public estime que cette déclaration est potentiellement de nature à insulter un groupe.

Selon Mme Blommestijn, ses tweets avaient pour but d'exposer le problème de la violence des migrants et de souligner les dangers de l'immigration de masse. Son tweet dans lequel elle fait référence aux « primates négroïdes » - une déclaration faite à l'origine par le député FVD Gideon van Meijeren à la Chambre basse - a suscité beaucoup d'émoi en mai de l'année dernière. Mme Blommestijn a expliqué à De Andere Krant qu'en reprenant les termes de M. van Meijeren, elle entendait souligner l'importance de la liberté d'expression. « Cet élément n'est plus présent dans le récit. Mes tweets et mes déclarations ont été grossièrement sortis de leur contexte, ce qui souligne l'érosion rapide de tout contexte dans le domaine public ».

Sur X, Blommestijn a qualifié les actions du gouvernement de « totalitaires » et a remis en question les fondements de la démocratie néerlandaise : « Je savais que cela pouvait arriver, mais quand c'est si évident, noir et blanc, et que vous lisez que vous devez répondre devant plusieurs juges de commentaires politiques que vous faites sur les développements de la société, ce gouvernement totalitaire contre lequel j'ai mis en garde pendant des années vous regarde désormais vraiment en face. » Selon Mme Blommestijn, les poursuites dont elle fait l'objet constituent une atteinte à la liberté d'expression et visent à donner un exemple dissuasif à d'autres critiques. C'est pourquoi elle estime qu'il est essentiel qu'elle bénéficie d'un soutien juridique professionnel. À cette fin, elle sollicite le soutien du public.

Après son départ de ON !, Mme Blommestijn a adopté un profil un peu plus bas, principalement pour reprendre son souffle après ces années turbulentes. Mais elle a récemment découvert qu'elle ne recevait pas de compensation financière pour son procès, ce qui l'a obligée à revenir sur le devant de la scène. « Il s'agit d'une affaire très médiatisée qui définira les grandes lignes de la liberté d'expression dans les années à venir. Elle doit donc être traitée correctement avec une aide juridique professionnelle, mais sans financement, je n'ai pas d'autre choix que de me tourner à nouveau vers les médias pour raconter mon histoire, dans l'espoir que les gens voudront bien me soutenir.

Les poursuites dont elle fait l'objet ont suscité de nombreuses critiques. Le célèbre twittos de « droite » Gert Jan Mulder et le journaliste Wierd Duk de De Telegraaf ont exprimé leur inquiétude face à ce qu'ils considèrent comme une action politiquement motivée contre toute forme de dissidence. « L'OM fonctionne comme une police de la pensée et de l'opinion. C'est épouvantable ! Il s'agit d'une chasse aux sorcières politiquement motivée contre les opinions et les points de vue divergents. Sur tout ce qui n'est pas d'extrême gauche fasciste et totalitaire. Avec vos insultes de groupe", a tweeté Mulder. Duk a écrit : « C'est terrible d'apprendre la nouvelle de la persécution de Raisa Blommestijn. Je connais également des propos tenus à mon encontre qui devraient être soumis à la chambre des "condamnations multiples", mais cela n'arrivera jamais. N'est-ce pas, Piet Lekkerkerker, Erik van Muiswinkel, Peter Breedveld et bien d'autres ? Dans un État de droit démocratique, la politique du deux poids deux mesures est inacceptable, un point c'est tout ».

Mme Blommestijn subit également des critiques. On lui reproche notamment de ne pas avoir correctement mis en lumière le contexte de l'incident. La victime aurait embrassé un garçon de 16 ans sur la bouche sans y être invitée.

Selon l'avocat et professeur Paul Cliteur, l'affaire concerne principalement le droit à la liberté d'expression, qui risque d'être étouffé par la lutte contre la discrimination. Selon lui, cela affecte l'État de droit. « Les juges devraient être impartiaux et indépendants. Poursuivre n'est pas de mise. Et ces dernières années, les poursuites ont eu tendance à devenir de plus en plus politiques ».

jeudi, 15 février 2024

Raisa Blommestijn sur la liberté et l'expression en Russie et dans l'Occident libre

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Raisa Blommestijn sur la liberté et l'expression en Russie et dans l'Occident libre

Bron: https://twitter.com/rblommestijn/status/1756661910383047077

Ces derniers jours, on m'a souvent demandé si je ne m'inquiétais pas de la restriction de la liberté d'expression en Russie.

Franchement, je suis bien plus inquiète de la restriction de la liberté d'expression et de l'empiétement de la censure ici aux Pays-Bas et dans d'autres pays de l'ex-"Occident libre".

Dans un État de droit prétendument démocratique, toute personne qui s'exprime contre l'un des récits dominants est "annulée", ce qui peut aller du licenciement immédiat à des mécanismes d'exclusion plus subtils, comme le fait de ne plus être invité par des amis ou des membres de la famille ou de ne pas être pris en considération pour une quelconque promotion.

Et que dire de la nécessité de prendre constamment ses distances par rapport à toute opinion supposée indésirable d'une personne de votre entourage plus ou moins proche. Si vous ne le faites pas, vous risquez à nouveau l'"annulation" - mais, cette fois, pour quelque chose que vous n'avez même pas dit vous-même.

Et puis, bien sûr, il y a le "cadrage". Quiconque ose aller à l'encontre d'un discours dominant, qu'il s'agisse de la guerre en Ukraine, de la covidiotie, du changement climatique, de la propagande trans ou de l'ouverture des frontières, est traité de stupide, de mauviette, de raciste, de nazi ou de marionnette de Poutine.

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L'Union européenne va encore plus loin: la diffusion de "désinformation" (c'est-à-dire tout ce qui va à l'encontre du discours dominant) est freinée. Les plateformes, telles que X, qui veulent préserver la libre circulation de l'information sont menacées d'amendes colossales. Sur des plateformes comme Instagram et YouTube, les posts sont désormais largement supprimés ou font l'objet d'un avertissement.

Tout cela suscite une peur croissante. La peur de dire ce que l'on pense vraiment. La peur de s'élever contre des choses qui ne sont manifestement pas vraies. Et cette peur est un outil puissant pour continuer à forcer tout le monde dans la direction souhaitée.

C'est surtout cela qui me préoccupe. Je m'inquiète de la limitation du libre débat, de la limitation de la liberté d'expression et de la censure qui émerge de plus en plus dans notre pays, dans l'Occident tout entier.

Telle devrait être notre priorité, et non la façon dont Poutine traite les journalistes ou les dissidents.

vendredi, 28 juillet 2023

La censure des médias sociaux: entre l'hypocrisie progressiste et la servilité aux gouvernements

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La censure des médias sociaux: entre l'hypocrisie progressiste et la servilité aux gouvernements

Par Giovanni (Blocco studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/07/06/bs-censura-social-tra-ipocrisia-e-servilismo/

Depuis leur création, les réseaux sociaux ont souvent été considérés comme un espace numérique libre dans lequel les utilisateurs pouvaient exprimer leurs opinions sans trop se soucier de la censure de tiers. Certaines positions politiquement incorrectes, par exemple, ne trouveront jamais de place en prime time sur la Rai, mais sur facebook ou instagram, ceux qui embrassent une vision différente de celle du statu quo peuvent, ou plutôt pourraient, l'exprimer plus ou moins librement.

Il convient de parler au passé, car ces dernières années, ces mêmes plateformes qui permettaient une certaine liberté d'expression censurent aujourd'hui lourdement certains utilisateurs qui ne sont pas alignés sur la pensée unique. Cette censure peut prendre différentes formes, allant du bannissement du profil pendant un certain nombre de jours à la suppression de certains contenus, voire à la suppression totale du compte sans possibilité d'appel.

Beaucoup se souviendront de l'interdiction qui a frappé les mouvements italiens CasaPound et Forza Nuova en septembre 2019. Les profils Facebook et Instagram officiels de ces mouvements ainsi que ceux des associations qui leur étaient liées ont été supprimés d'un coup, de même que les comptes de centaines d'utilisateurs considérés comme proches de ce qu'on appelle "l'extrême droite". Cette censure est toujours active aujourd'hui: publier un post contenant les symboles des mouvements susmentionnés ou simplement les mentionner entraîne le risque de perdre le compte ou au moins de voir le contenu "incriminé" supprimé.

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Même YouTube n'est pas étranger à ce type d'interdiction : le cas de la chaîne de contre-information "Byoblu", dont près d'un demi-million d'abonnés ont été supprimés de la plateforme en 2021, est célèbre.

Certains affirment que cette censure est légitime puisque les réseaux sociaux sont des plateformes privées et que leurs propriétaires ont donc tout à fait le droit de restreindre l'accès de certains utilisateurs. Il est curieux de constater que les partisans de cette thèse absurde sont souvent les mêmes libéraux-progressistes qui s'autoproclament champions des droits civiques. En revanche, ces bien-pensants alignés sur la pensée des classes dirigeantes n'ont jamais rien à voir avec les interdictions et les restrictions sur les réseaux sociaux. La hache de la censure démocratique frappe les utilisateurs les plus politiquement incorrects, ceux qui, par exemple, pendant la pandémie, ont remis en question la légitimité des restrictions, ou ceux qui expriment encore des opinions contraires à l'immigration de masse qui touche notre pays et l'Europe en général.

Compte tenu de l'énorme utilisation des médias sociaux aujourd'hui, en être exclu, c'est à toutes fins utiles être réduit au silence devant un très large public. La liberté d'expression ne peut être considérée comme valable si certains décident d'en haut qui peut parler et qui ne le peut pas, au mépris de toutes les constitutions occidentales qui reconnaissent la liberté d'expression comme un droit universel. La constitution italienne en est un exemple (article 11 : "Toute personne a droit à la liberté d'expression [...] sans ingérence des autorités publiques et sans limites frontalières").

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Plus inquiétante encore que la censure en ligne est la servilité des gouvernements à l'égard des multinationales, dont Meta, le géant américain des réseaux sociaux. Si aujourd'hui les géants de la communication de masse éliminent les utilisateurs gênants, demain une multinationale high-tech, pour se remplir les poches, pourrait ordonner l'installation d'une puce sous-cutanée chez tout le monde, en faisant passer cela, ça va sans dire, pour un progrès (nous parlons en termes dystopiques, bien sûr, et volontairement exagérés, mais qui sait dans l'avenir !) Et nos gouvernements ? Au lieu de protéger la sacro-sainte liberté de choix, ils imposeraient des interdictions ad hoc pour pousser les gens à installer la puce, à l'instar de ce qui s'est passé avec la vaccination cov id19. Il suffit de dire qu'en Suède, pays très avancé, paradis sur terre pour les libéraux-progressistes, il est déjà possible de faire installer ces dispositifs qui permettent, entre autres, de payer en approchant simplement la main de l'appareil.

Depuis des décennies, la volonté des États-nations occidentaux passe après les diktats de la finance internationale. Le droit à la parole n'est qu'un des nombreux droits bafoués par les multinationales avec l'approbation des gouvernements réduits au rang de serviteurs du capital international.

Mais, comme on l'a déjà demandé, que deviendront la liberté et la volonté des peuples européens si nos gouvernements obéissent docilement à la volonté du capitalisme mondial ? L'avertissement est de rester sur ses gardes pour que les intérêts de quelques milliardaires de la haute finance ne l'emportent jamais sur la liberté des peuples souverains.

dimanche, 15 janvier 2023

Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

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Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/eu-journalistenchef-selenskyjs-neues-mediengesetz-widerspricht-eu-standards/

Bruxelles. La démocratie et les "valeurs" occidentales sont prétendument défendues en Ukraine - c'est du moins ainsi que les politiques et les médias le voient. Mais le vernis est depuis longtemps égratigné. L'Ukraine continue de s'enfoncer dans un marécage de corruption. Et la démocratie n'est pas vraiment au rendez-vous. Même Ricardo Gutiérrez, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), a dû le reconnaître. En effet, la nouvelle loi ukrainienne sur les médias, entrée en vigueur au début de l'année, est un véritable camouflet pour la liberté des médias (voir notre article). Elle donne au gouvernement beaucoup plus de pouvoir et d'influence sur les fournisseurs d'informations du pays.

Le chef des journalistes européens Gutiérrez est étonné - car la Commission européenne et les chefs de gouvernement sont muets : "Nous sommes surpris par le manque de réaction des pays occidentaux", a déclaré Gutiérrez à SVT, la télévision publique suédoise. "Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne disent pas à Zelenskyj que cette loi ne correspond pas à nos normes. Je dirais qu'il sera impossible pour l'Ukraine d'adhérer à l'UE avec une telle loi".

Le projet de loi litigieux a été élaboré il y a deux ans déjà, soit un an avant l'invasion russe de l'Ukraine. Dès son arrivée au pouvoir en 2019, Zelenskyj avait ordonné l'élaboration de la loi visant à renforcer la régulation des médias. Kiev ne peut donc pas invoquer l'attaque russe pour justifier cette tentative de censure étatique, vivement critiquée par les organisations de journalistes. "A notre avis, cette loi va permettre une censure arbitraire de la part du gouvernement ukrainien", déclare Gutiérrez.

Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes ukrainiens avait déjà déclaré que la loi constituait une menace pour la liberté de la presse dans le pays. "De tels pouvoirs sont clairement excessifs", écrivait l'organisation.

Lorsque le projet de nouvelle loi sur les médias a été publié, plusieurs organisations internationales de médias, dont le Comité pour la protection des journalistes et la Fédération européenne des journalistes, se sont prononcées contre. Ricardo Gutiérrez a déclaré au New York Times que la loi était contraire aux normes européennes en matière de liberté de la presse. "L'Ukraine démontrera son engagement européen en promouvant des médias libres et indépendants, pas en introduisant un contrôle étatique de l'information", a déclaré Gutiérrez.

En juillet déjà, la Fédération européenne des journalistes avait demandé aux autorités ukrainiennes de retirer le projet de loi sur les médias. Ce projet de loi "propose d'accorder à l'autorité nationale de régulation, le Conseil national de la radiodiffusion, des pouvoirs de régulation arbitraires et disproportionnés qui s'appliqueraient non seulement aux médias audiovisuels, mais aussi à la presse écrite et aux médias numériques", expliquait l'association. M. Gutiérrez a souligné que "la régulation forcée prévue par le projet de loi, entre les mains d'un régulateur entièrement contrôlé par le gouvernement, est digne des pires régimes autoritaires. Elle doit être retirée".

Le gouvernement Zelenskyj rejette de telles accusations. Selon le gouvernement de Kiev, la loi vise à être en conformité avec la législation européenne et à empêcher la propagande russe. La loi donne plus de pouvoir au Conseil national de la télévision et de la radio. Les membres du Conseil sont nommés par les députés. Selon l'Independent de Kiev, les sites d'information qui ne se sont pas enregistrés peuvent être fermés sans préavis par l'autorité.

L'été dernier, l'Ukraine a obtenu le statut de pays candidat à l'adhésion à l'UE. Selon le chef des journalistes de l'UE, M. Gutiérrez, ce n'est toutefois pas une option pour un pays qui ne favorise pas le pluralisme des médias et où le gouvernement contrôle une grande partie des médias. (mü)

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samedi, 08 octobre 2022

Graves menaces sur la liberté d’information

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Graves menaces sur la liberté d’information

par Georges FELTIN-TRACOL

Les prochaines années sont lourdes d’inquiétudes et de dangers pour la vraie presse d’opinion et la liberté des expressions les plus saines. On n’évoque donc pas ici des titres faussement rebelles comme Le Canard Enchaîné ou Charlie Hebdo. En quelques mois, plusieurs périodiques de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne se retrouvent en difficulté.

L’hebdomadaire Rivarol qui paraît depuis 1951, soit le doyen de la presse anti-conformiste et dissidente, subit les attaques du Régime. Il a perdu sa commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Son obtention, qu’il ne faut pas confondre avec d’éventuelles subventions ou aides versées par le ministère de la Culture, permet de bénéficier d’une TVA à 2,10 % et des tarifs postaux privilégiés pour son acheminement auprès du public. Depuis le 20 août, le groupe de grande distribution Carrefour ne le distribue plus dans ses magasins. N’allons plus faire nos courses dans cette enseigne.

Ce retrait ordonné par une instance présidée par un hiérarque du Conseil d’État, bien connu pour sa jurisprudence souvent liberticide (pensons à l’interdiction des spectacles de Dieudonné en 2015 ou, plus récemment, au covidisme ambiant), handicape le journal dont les coûts vont augmenter fortement. Ce retrait scandaleux découle d’une tribune libre de délation parue dans Le Monde du 7 mars 2022. À ce rythme de suspicion généralisée, s’abonner, acheter ou même lire Rivarol constituera une complicité morale d’apologie de crime contre l’humanité et d’incitation à la « hainnnnne »…

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Cette mesure folle constitue déjà un grave précédent. La prochaine cible se présente déjà. Il ne s’agit pas de Présent qui a cessé sa parution quotidienne début juillet. Un tribunal a prononcé pendant la période estivale la liquidation judiciaire de sa société éditrice. Une version hebdomadaire dirigée par l’Ami Xavier Eman devrait sortir dans les semaines à venir. Il ne s’agit pas non plus de l’excellent Réfléchir & Agir. Dans le numéro de cet été, le 74e, la rédaction annonçait que son 75e numéro qui vient d’ailleurs de paraître, ne sera plus disponible en magasin. La hausse des coûts de papier, des frais postaux, de l’impression, mais aussi la ponction sur le prix de chaque exemplaire par les messageries de la presse en perdition expliquent ce départ après plus de dix-sept ans en kiosque. Il faudra impérativement s’abonner, car on ne trouvera plus R&A dans les librairies amies.

Non, le prochain magazine qui risque de voir supprimer sa CPPAP est l’hebdomadaire libéral-conservateur Valeurs actuelles. Ses différentes condamnations – pour des sujets plus que véniels – prédisposent à cette éventuelle sanction. Si cette hypothèse se réalise, aucune publication qui sort quelque peu du ronron médiatique officiel ne sera à l’abri, y compris des revues par abonnement telles que Synthèse nationale ou Terre & Peuple Magazine.

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Faits & Documents annonce dans son n°507 du 1er au 15 juillet 2022 que son directeur de publication et unique rédacteur de la feuille confidentielle, Xavier Poussard, subit la vindicte de l’Élysée qui n’a pas apprécié son enquête impeccable sur Brigitte Macron. Outre une plainte au pénal pour une hypothèse immobilière vieille de cinq ans, on apprend que la Poste a bloqué l’envoi des numéros 505 et 506 et que les comptes bancaires professionnels et personnels de Xavier Poussard ont été fermés d’autorité. On attend toujours que Christophe Deloire et Reporters sans frontières dénoncent ces manœuvres. Dans l’Hexagone de Macron, il semble ainsi plus facile d’enquêter sur la fortune de Vladimir Poutine et des oligarques russes que sur les incohérences élyséenne. C’est plus rentable et moins fatigant de disserter sur l’état de santé supposé du président russe plutôt que de celui de Joe Biden ! La journaloperie franchit un cap.

Ces agressions contre une authentique presse indépendante font suite à d’autres entreprises hostiles à notre liberté de pensée. Maints comptes sur Facebook, Twitter et Youtube sont supprimés pour des motifs fallacieux. La « Vigie d’un monde en ébullition », n°22 du 1er mars 2022 abordait longuement ces sympathiques librairies à Nancy, à Paris et au Puy-en-Velay régulièrement prises à partie par la racaille antifa. Mais se préparent d’autres rétorsions plus vicieuses encore.

Franc Tireur est un hebdomadaire récent ouvertement macronien. Y sévissent ces Himalaya de la réflexion que sont Caroline Fourest et Christophe Barbier. Pour deux euros, cette feuille de chou donne à ses quelques lecteurs des textes d’une niaiserie incommensurable. Dans sa livraison du 3 août 2022, le n°38 comportait l’article d’un certain Thierry Maricourt à l’intitulé proche de la psychiatrie : « L’angoisse de la page brune ». En maquisard du lendemain matin, l’auteur dénonce « de multiples maisons de petite taille, dont le nom souvent n’indique pas leur orientation politique, [qui] relaient une pensée d’extrême droite décomplexée ». Il pointe pêle-mêle KontreKulture, Dualpha, L’Æncre, Déterna, les Éditions de la Nouvelle Librairie, Godefroy de Bouillon, Pardès, les Éditions de Chiré, Sorlot, les Nouvelles Éditions latines, Via Romana, Dominique Martin Morin, etc. Le piètre Roulletabille réalise finalement une enquête médiocre et bâclée puisqu’il ne mentionne pas Auda Isarn, les Éditions du Lore ou Les Bouquins de Synthèse nationale !

L’auteur de cet article lamentable souhaite-t-il que les libraires ne s’adressent plus à ces éditeurs et que les diffuseurs ne les distribuent plus ? Veut-il l’établissement d’une censure préalable pour certaines maisons d’édition et pour des auteurs particuliers ? La culture de la tomate édité par les Éditions brunes et sombres serait-il d’office un livre suspect ? Les mêmes qui soutiennent Salman Rushdie, qui prônent la « libération de la parole » et proposent de lutter « contre tous les tabous » s’élèvent contre de modestes maisons d’édition qui ont fait le choix de déplaire aux prescripteurs d’opinions fallacieuses.

Ces prises de position contre les publications, les éditeurs et les librairies de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne témoignent de leur immense inquiétude face au renversement en cours de ce monde dément. Ils enragent des avancées réelles contre l’indifférenciation programmée du Vivant. Poursuivons donc le combat en achetant, en lisant, en écoutant et en regardant d’autres canaux de ré-information et d’opinion !  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 45, mise en ligne le 4 octobre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

mercredi, 07 octobre 2020

L’arnaque de la mobilisation médiatique pour la liberté d’expression

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L’arnaque de la mobilisation médiatique pour la liberté d’expression

par Éric DELCROIX

La grande presse française s’est unie pour publier un appel intitulé « Ensemble défendons la liberté ». Une « Lettre ouverte à nos concitoyens » en faveur de la liberté d’expression qui a notamment été publiée dans Le Figaro, sur une page entière (page 5), le 23 septembre. Or, cette publication est intervenue 5 jours après l’incarcération, à la prison de Fleury-Mérogis, de l’écrivain et essayiste Hervé Ryssen pour délit d’opinion (loi Pleven). Une négation de la liberté d’expression, tue par cette même grande presse, si prompte à défendre la légitime liberté de Charlie-Hebdo, d’ailleurs à l’origine de l’appel.

*

*  *

Quand L’Humanité subjugue Le Figaro

Le texte d’« Ensemble défendons la liberté » cite, dans sa solennité incantatoire, les articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 insérée dans le préambule de la Constitution. Je vais faire de même ici mais, en soulignant (caractères gras) ce qui est important pour comprendre le propos révolutionnaire pour ce qu’il est et qui ne garantit rien à personne…

Article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
Article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

En d’autres termes, la Déclaration de 1789 – quelque peu brouillonne il est vrai, ne sachant pas trop qui est homme et qui est citoyen, ce qui est droit naturel et ce qui est nomocratie (c’est-à-dire la toute-puissance de la loi formelle écrite) – est ici parfaitement adaptable à la sauce stalinienne qui fut si chère à l’Humanité, autre cosignataire…

De l’incantation révolutionnaire de 1789 à la Terreur

Naïf Figaro, dont les rédacteurs ne savent plus lire un texte pour ce qu’il dit et non pour son prestige historique et idéologique… Car, enfin, que reste-t-il de la liberté d’opinion, si elle ne doit pas « troubler l’ordre public établi par la loi » ? Que reste-t-il de la liberté d’expression « sauf à répondre de l’abus… dans les cas déterminés par la loi » ?

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne garantit rien ici quant aux libertés qu’elle déclame, laissant la loi imposer n’importe quoi. Pas une ligne qui puisse froisser les mânes de Staline.

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Qu’attendent nos faiseurs d’opinion pour faire litière d’une Déclaration qui ne contient rien de tangible, hormis ses articles 7 et 17 ?
Le premier interdit la rétroactivité des lois, principe sur lequel la justice et le législateur s’assoient depuis le procès Barbie et la loi Taubira (2001), qui fait rétrospectivement de la traite négrière transatlantique un crime contre l’humanité.
Le deuxième proclame, quant à lui, simplement le droit de propriété.

Voilà pourquoi, comme Hervé Ryssen aujourd’hui, on peut être jeté en prison pour délit d’opinion, dans le respect littéral des droits de l’homme, comme on peut l’entendre à L’Humanité, avec la complaisance confraternelle du Figaro. Et pourtant les rédacteurs d’icelui devraient savoir qu’historiquement, derrière les droits de l’homme nous eûmes la Terreur…

Comme le disait Soljenitsyne, il se peut que le mensonge l’emporte, mais il ne doit jamais passer par nous !

Éric Delcroix

• D’abord mis en ligne sur Polémia, le 28 septembre 2020.

samedi, 16 mai 2020

Loi Avia, nouvelle tache indélébile

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Loi Avia, nouvelle tache indélébile

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: https://www.insolent.fr

On peut difficilement mettre, je crois, Mme Ruth Elkrief, et  BFM-TV auquel elle consacre ses talents, au premier rang des adversaires de la Macronie. C'est pourtant elle, si mon souvenir est exact, que j'ai entendue pour la première fois au début de ce printemps, qui parlait de la gestion lamentable des masques, comme d'une tache indélébile marquant au fer rouge ce gouvernement que le monde ne nous envie guère.

Hélas d'un point de vue objectif, cette faute difficilement effaçable ne peut être considérée ni pour la première depuis 2017, ni pour la dernière.

Les déclarations commises à Alger sur la colonisation, qualifiée pendant la campagne électorale, de crime contre l'humanité[1], ont semblé, par exemple, encore plus impardonnables, et de nature à empêcher que l'on ne puisse jamais se rallier à leur auteur.

En effet, elles constituaient le prélude à d'autres atteintes irrémédiable à la dignité française et à l'identité européenne.

L'une des plus graves a été scellée par le parti LREM avec la loi Avia dont le propos théorique prétend lutter contre la haine sur internet. Ce 13 mai, le texte a été adopté en deuxième lecture à l'assemblée, par la majorité macronienne et elle seule.

Elle s'inscrit certes dans la suite de toute la série des lois mémorielles absurdes et liberticides adoptées, l'une après l'autre, par la cinquième république depuis 40 ans, notamment depuis cette Loi Pleven de 1971 dont on ignore toujours qui l'a réellement votée.

Cependant, on doit prendre acte que, cette fois les députés de droite, ceux du groupe LR comme des non-inscrits d'étiquette RN ont pratiquement tous voté contre.

Notons aussi que des oppositions se sont levées chez les radicaux du groupe Libertés et Territoires, et au sein de la gauche qui s'est globalement abstenue. Également, le 12 mai, Mediapart publiait un dossier terrible contre la promotrice du texte.[2]

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Si le phénomène des sites internet, que nous appelons réseaux sociaux, induit la nécessité de règlements nouveaux, on pourrait se demander si la vraie question ne porte pas sur l'originalité de leur fonctionnement : dans le contexte du web 2.0, l'anonymat des intervenants fait porter sur les éditeurs juridiques des pages, une responsabilité disproportionnée. Remédier à ce travers ne devrait pas soulever de problèmes insolubles, mis personne ne semble s'en préoccuper.

En l'occurrence, pourtant, ce n'est pas à ce questionnement que répond la nouvelle loi.

Si un texte pareil était apparu au Nicaragua, ou dans une quelconque république bananière, catégorie vers laquelle semble désireuse d'évoluer le régime macronien, on pourrait se plaire à ironiser sur la signification même de ce mot. Là où il n'y a pas d'amour, est-ce nécessairement de la haine ? Montherlant, un peu oublié, c'est dommage, faisait lui-même l'apologie du mépris, qui, selon lui "fait partie de l'estime". Avec le propos de Mme Avia, conservera-t-on seulement le droit de demeurer dans l'indifférence ?

Observons avec Bruno Retailleau que "ce texte va confier aux GAFAM le soin de réguler une liberté publique, le soin de censurer. C'est la société de la surveillance généralisée que l'on nous propose". Et le chef de file des sénateurs LR renvoie à son discours de décembre 2019, lorsque la loi Avia se trouvait en discussion au sein de la chambre haute[3].

Et on tâtera bientôt, au sein des instances de censure du net, du poids des amis de l'islamo-terrorisme. La quête du politiquement correct caractérise, au plan électoral français la Macronie, au plan international les organisations patronnées par le financier Soros.  Mais le vrai processus reste formaté par les Frères musulmans. Il évoluera bientôt vers une loi contre le blasphème, revendication mondiale de l'islamisme.

J.-G. Malliarakis.

 
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Apostilles:

[1] cf. article  publié le 15 février "Macron qualifie la colonisation de crime contre l’humanité".
[2] cf. article "Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants".
[3]cf. son twitt du 13 mai 2020.

vendredi, 03 avril 2020

Le coronavirus ravive le fantasme de la surveillance générale et du contrôle total

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Le coronavirus ravive le fantasme de la surveillance générale et du contrôle total

 
 
Auteur : Karine Bechet-Golovko
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les effets politico-sociaux du coronavirus dépassent largement ses conséquences sanitaires. La communication autour de cette crise, qui n’est ni la première ni la dernière, place les populations dans une ambiance mortifère, renforce la massification de la personnalité, diluée dans la catégorie des malades potentiels ou des malades confirmés. Puisque l’homme a disparu derrière le malade, qui est devenu la forme d’existence sociale, que la forme d’existence individuelle est bannie car considérée et montrée comme dangereuse, les pouvoirs nationaux ont les mains libres pour tenter de réaliser l’éternel fantasme de la surveillance générale et s’engager sur la voie du contrôle total. Le rêve totalitaire réalisé sur la demande provoquée d’une population conditionnée. Quelques voix s’élèvent pour dénoncer les dangers d’un remède pire que le mal et qui lui survivra indubitablement. Snowden est de ceux-là.

La technologie de la gestion de la crise du coronavirus est aussi globale que le mal, produit de cette globalisation du monde. L’un des effets est la remise au goût du jour du fantasme, ancien et récurrent, de la surveillance générale. Ce spasme des sociétés, dans lesquelles les hommes, l’espace d’un instant, ont détourné le regard, pour finalement baisser les yeux.

Toute société repose sur l’équilibre fragile et instable d’un compromis entre la liberté et la sécurité, ce qui détermine la place de l’homme et le rôle de l’État. Une liberté absolue ne conduisant qu’au chaos et donc au pouvoir du plus fort, la présence de l’État est fondamentale, justement pour garantir les libertés réelles. Mais tout rapport de pouvoir, le pouvoir populaire vs. celui de l’État, implique pour éviter d’une part le chaos (pouvoir populaire total) et d’autre part la dictature (pouvoir total de l’État), que chacune des deux parties remplisse ses fonctions, ne les abdique pas. Or, la situation aujourd’hui est particulièrement déstabilisée. D’une part, les États ont abdiqué leur pouvoir au profit de structures globales et se sont transformées en organes d’exécution protégeant des intérêts qui les dépassent et divergent de ceux de leur propre population. D’autre part, terrifiées, les populations ont abdiqué leur pouvoir à l’État, pour les sauver d’un danger devenu mystique – État, qui a lui-même abdiqué. Les structures du monde globaliste se trouvent ainsi en situation de monopole du pouvoir., sans véritables contre-pouvoirs puisque les oppositions politiques sont inexistantes et les médias dociles.

Le coronavirus est l’occasion rêvée. Et les pays, les uns après les autres, se lancent dans une course à la surveillance et au contrôle total, donnant corps à Big Brother. Le virus est porté par l’homme. Donc l’homme est dangereux. Finalement, le danger vient bien plus de l’homme que du virus. Il faut le surveiller et le contrôler.

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En Russie, le maire de Moscou espère pouvoir tracer toute la population de la ville d’ici la fin de la semaine, grâce à l’obligation de sortir avec un QR code, sur le mode chinois. En Allemagne, les opérateurs de téléphonie partagent des millions de données avec les instances publiques, afin de suivre le déplacement des masses. Mais, pour l’instant, ces informations ne sont pas nominatives. L’Espagne se prépare à utiliser les données de géolocalisation des citoyens. Car n’oublions pas que tout citoyen est un malade potentiel, c’est le seul paradigme aujourd’hui d’existence sociale. Mais il faut aussi prévenir et savoir avant l’individu concerné s’il est en voie d’être malade ou pas, une application est donc en préparation pour que ces informations soient immédiatement transmises. Car, évidemment, en dehors du coronavirus, toutes les autres maladies ont été vaincues.

L’UE a validé ces pratiques :

Un traçage ouvertement accepté par le Comité européen de la protection des données (CEPD). Dans un communiqué du 19 mars, il indique que « le RGPD permet aux autorités sanitaires compétentes de traiter des données personnelles dans le contexte d’une épidémie ». Il est donc possible de traiter les informations anonymisées liées à la location des téléphones, par exemple.

La France planche aussi sur la réalisation technique du traçage de ses citoyens, conjugué avec les données personnelles sur la santé :

Dans le cas de la France, il n’est pas seulement question d’analyser des données de flux. L’Élysée réfléchit à l’opportunité « d’identifier les personnes en contact avec celles infectées par le virus du Covid-19 » grâce au numérique. « Mais si on doit savoir qui a été en contact avec des gens porteurs du virus, cela implique forcément que l’on utilise, en plus des données de géolocalisation, des données de santé ».

Les questions éthiques ont été rapidement écartées : la fin justifie les moyens. L’État de droit est mort. Les décisions liberticides sont formellement légitimées post-factum par des lois de complaisance, qui ne sont pas discutées au fond, mais uniquement sur la forme. Les mesures d’exception sont entrées dans la législation de droit commun, car le pouvoir se refuse de manière assez surprenante à déclarer les circonstances exceptionnelles. Si la situation est grave au point de devoir mettre les pays en quarantaine, de mettre les populations en résidence surveillée, l’économie en berne, il est impératif de déclarer ces régimes d’exception, qui permettent justement de prendre, temporairement, c’est-à-dire le temps que dure le danger exceptionnel, des mesures hors du commun. Et cela avec un système institutionnel de contrôle et de garanties. Mais nos dirigeants ont préféré une autre voie, celle de la normalisation d’une situation anormale, mettant par là même l’état de droit en danger. Et quand, comme en Hongrie, le Président pousse la logique à son terme, demande au Parlement de prolonger la loi sur l’état d’urgence, toute la bonne société globale s’indigne. Ce qui montre bien la dimension politique de cette crise.

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Cela souligne bien que les mesures extraordinaires de surveillance et de contrôle total ne sont pas envisagées comme des mesures temporaires. Elles doivent permettre de créer les bases d’une nouvelle réalité sociale, d’une nouvelle réalité politique. Quand les citoyens seront autorisés, sous certaines conditions, à sortir de chez eux.

Ce danger a été partiuclièrement bien pointé par Edward Snowden. Pas moins de 11 pays ont déjà mis en place des mesures de surveillance globale, scanner thermique, reconnaissance faciale, etc. Il craint qu’y prenant goût, les pouvoirs ne trouvent pas la force de revenir à la normale à la fin de la crise.  Crainte justifiée. Toute la question est celle de l’équilibre entre les mesures prises et les risques réels.

« Ils savent déjà ce que vous regardez sur Internet. Ils savent déjà où se situe votre téléphone. Maintenant, ils connaissent aussi votre rythme cardiaque et votre pouls. Qu’est-ce qui arrive si on ajoute l’intelligence artificielle dans le lot ? »

L’autre question est celle de la durée de ces mesures :

« Lorsque nous voyons les mesures d’urgence adoptées, en particulier aujourd’hui, elles ont tendance à être figées dans le temps. (…) L’urgence a tendance à s’étendre. Ensuite, les autorités se sentent à l’aise avec un nouveau pouvoir. Elles commencent à aimer ça (…). Les services de sécurité trouveront bientôt de nouvelles utilisations à cette technologie. Et lorsque la crise sera passée, les gouvernements pourront imposer de nouvelles lois qui rendront permanentes les règles d’urgence ».

Abdiquer ses libertés à un pouvoir sans contrôle et hors cadre juridique ne permettra pas de régler plus rapidement ni plus efficacement la crise sanitaire. Laisser les hommes enfermés à domicile ne les rendra ni immortels, ni invulnérables. Incorporer dans le droit commun des mesures d’exception ne permettra pas une meilleure gestion politique des crises. Cela pourrait même devenir une norme : à chaque apparition d’un virus, et ils apparaissent chaque année, ces mesures vont se répéter ? Puisqu’ils apparaissent à rythme régulier, cela vaut-il même la peine de revenir à la normale ?

En revanche, cela permet d’imposer par la force une nouvelle société, post-moderne, post-humaine, post-démocratique, qu’il fut impossible de totalement implanter par l’incitation.

PS : « La voix du télécran qui criaillait dans son oreille l’empêcha de suivre plus loin le fil de sa pensée. Il porta une cigarette à sa bouche. La moitié du tabac lui tomba tout de suite sur la langue. C’était une poussière amère qu’il eut du mal à recracher. Le visage de Big Brother se glissa dans son esprit, effaçant celui d’O’Brien. Comme il l’avait fait quelques jours plus tôt, il tira une pièce de monnaie de sa poche et la regarda. Dans le visage lourd, calme, protecteur, les yeux regardaient Winston. Mais quelle sorte de sourire se cachait sous la moustache noire ? Comme le battement lourd d’un glas, les mots de la devise lui revinrent :

« LA GUERRE C’EST LA PAIX 

LA LIBERTE C’EST L’ESCLAVAGE

L’IGNORANCE CEST LA FORCE »

George Orwell, 1984

Lire aussi:

- Selon Edward Snowden, le Covid-19 pourrait conduire à une surveillance étatique étendue et durable

- Géolocalisation, traçabilité et drones face au Covid-19 : Jacques Toubon donne l'alerte

 

mardi, 18 février 2020

La répression pénale s’introduit à l’intérieur de la conscience

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La répression pénale s’introduit à l’intérieur de la conscience

Par Raoul de Bourges 

71wNj1C-eaL.jpgJosé Ortega y Gasset affirmait que se proclamer de droite ou de gauche, c’était accuser dans l’un et l’autre cas une hémiplégie morale. Nulle possibilité que François Sureau tombât dans une quelconque infirmité. Il se campe de longue date en défenseur de la liberté, de toutes les libertés publiques. C’est le rôle impérieux qu’il s’arroge, une fois encore, avec la rigueur du juriste et la verve de l’avocat et écrivain qu’il est, dans son opuscule Sans la liberté publié en septembre 2019 aux Tracts Gallimard.

Notre fiévreux Don Quichotte n’aime rien moins que les lois liberticides : lois mémorielles, attributions aux magistrats du parquet de faire le tri entre les bons et les mauvais manifestants, loi organisant la répression des fausses nouvelles, loi imposant l’immatriculation des vélos. Il déteste qu’on touche aux symboles et le vélo est une sorte de citadelle qui, si elle cède, s’ajoutera à la longue liste des libertés envolées. Ainsi en est-il encore de la loi Avia qui doit être promulguée et qui « introduit désormais la répression pénale à l’intérieur de la conscience ». Cette loi se fixe comme objet de lutter contre les propos haineux sur Internet, ce que Sureau fustige évidemment : « Si l’on revient un instant aux "discours de haine" que la loi se propose désormais de faire réprimer par les sociétés privées qui les diffusent, et qui suscitent en effet le dégoût ou la révolte, il me semble qu’il est erroné de penser qu’une simple loi, par l’effet de son édiction, pourra réduire un phénomène qui résulte de mécanismes sociaux et humains complexes […] A l’heure où les gouvernements sont bien obligés d’avouer leur impuissance face aux dérèglements de l’environnement ou à la mondialisation des échanges […] Hantés par la crainte d’une violence sociale à la fois générale et diffuse, nous cherchons à recréer une forme de civilité par la répression. C’est une voie sans issue. » L’affirmation peut surprendre à l’heure où l’on ne voit pas comment, sans un retour à plus d’autorité et un rappel aux devoirs de chacun, on pourrait parvenir à restaurer la concorde sociale. Mais Sureau demeure inflexible en stipulant que l’Etat de droit, dans ses principes et ses organes, a été conçu pour que ni les désirs du gouvernement ni les craintes de peuples n’emportent sur leur passage les fondements de l’ordre politique, et d’abord la liberté : « C’est cette conception même que, de propagande sécuritaire en renoncements parlementaires, nous voyons depuis vingt ans s’effacer de nos mémoires sans que personne ou presque ne semble s’en affliger. » Ainsi prédit-il que la loi Avia nous ouvrira un horizon chinois, où l’Etat et les opérateurs, par une incessante coopération électronique, pourront rejeter un citoyen « vers les ténèbres extérieures de la mort sociale ». L’Etat orwellien dont le comportement est rarement un modèle, qu’il s’agisse de légalité ou d’honneur -pensons au débranchement de Vincent Lambert, honte absolue dont s’est couvert l’Etat qui aurait dû le sauver plutôt que de le sacrifier-, impose une tutelle toujours plus forte à laquelle le citoyen n’a pas d’autre choix que de s’y soumettre.

Si l’édifice des droits se lézarde, il ne faut pas se méprendre quant à l’intention de notre auteur. Il n’est nullement question pour lui de défendre la surenchère des droits qui embouteillent nos démocraties : « Le citoyen se pense moins comme citoyen que comme individu, réclamant des droits pour lui et des supplices pour les autres, prêt à ce que la liberté de tous s’efface pour peu qu’on paraisse lui garantir la sienne, sous la forme d’une pleine capacité de jouissance des objets variés qu’il aime. Bernanos écrit que la liberté des autres lui est aussi nécessaire que la sienne. Cette idée n’est plus si communément partagée. Les gouvernements n’ont pas changé. C’est le citoyen qui a disparu. » L’individu est devenu tout à fait solitaire, libre mais seul. Doté de droits quasi illimités, mais désespérément seul. Se pose dés lors la question de savoir à quelles appartenances il pourrait se rattacher. Au culte de la nature ? A celui du Dieu des catholiques qui longtemps prévalut en nos vieilles terres chrétiennes ? Sureau ne le dira pas, mais le libéralisme libertaire, cette version dévoyée de la liberté, a engendré deux monstres : le monstre du contrôle social et la société liquide de l’individu anomique sans racines et sans espérance.

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Impuissants à organiser leurs polices, depuis vingt ans, les gouvernements restreignent drastiquement les libertés pour conserver les faveurs du public et s’assurer de son vote, « nous éloignant chaque année un peu plus des mœurs d’une démocratie ». Or, la liberté est un bien très précieux sans laquelle il n’y a pas de société politique. La prééminence de l’égalité -de l’égalitarisme- comme pierre angulaire de l’action politique moderne est à cet égard préoccupante par le déséquilibre qu’elle engendre au sein même de nos valeurs fondatrices.

Ni de droite ni de gauche, disions-nous, l’avocat des libertés renvoie toutes les obédiences dos à dos : « La gauche a abandonné la liberté comme projet. La droite a abandonné la liberté comme tradition, comme élément central d’une tradition nationale au sens d’Edmund Burke. Le premier camp réclame des droits "sociétaux" comme on dit aujourd’hui, dans un long bêlement progressiste, le deuxième réclame des devoirs dans un grand bêlement sécuritaire. » Citant René Girard et son inspiré désir mimétique, Sureau déplore que nous nous exprimions avec les mots de nos maîtres, cependant que ces maîtres ne se survivent que dans leur docilité à nos passions : « Et quand bien même nous serions devenus incapables de former à nouveau le projet politique de la liberté, nous devrions encore préférer la simple licence, la pulvérisation de l’idée de liberté en cent images irréconciliables, sa diffusion en mille comportements opposés, plutôt que ce que l’ordre social nous promet : la dictature de l’opinion commune indéfiniment portée par les puissances nouvelles de ce temps, et trouvant un renfort inattendu dans le désir des agents d’un l’Etat discrédité de se rendre à nouveau utiles au service d’une cause cette fois enfin communément partagée -celle de la servitude volontaire. »

mardi, 04 février 2020

Pensées interdites

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Pensées interdites

par Rémi TREMBLAY

C’est une banalité que d’affirmer que les Milléniaux lisent peu. Bercés par les écrans et gavés par les médias sociaux et les vidéos en ligne, ils n’ont que peu d’intérêt pour la lecture et s’il existe des exceptions à cette règle, il reste que la plupart ne s’emballeront jamais en lisant la prose de Charles Maurras ou de Lionel Groulx. Mais l’objectif n’est pas ici de les convaincre de s’intéresser à ces lectures qu’ils trouveront probablement fastidieuses et rébarbatives, mais de leur présenter un livre choc composé d’une série d’aphorismes qui saura capter leur intérêt et les faire renouer avec la lecture, au moins le temps d’un livre.

ED40Y1nWwAA7BhA.jpgLe livre de Grégory Roose, Pensées interdites, est parfait pour celui qui n’a jamais ouvert un ouvrage de politique ou que rebute l’idée de se plonger dans de grandes dissertations philosophiques, bref, un ouvrage idéal pour le Millénial ou quiconque lit peu.

L’auteur en est à son premier titre. Mal pensant comme on les aime s’assumant totalement, Roose constate le Grand Remplacement et propose comme voie de sortie, le Grand Rapatriement, soit le divorce avec les éléments exogènes qui ont refusé de s’assimiler. Il est temps de dire adieu à ceux qui partagent la même maison, mais qui ne l’aiment pas et qui ne nous aiment pas. Nul racisme chez lui; il croit l’assimilation possible, mais celle-ci n’est réalisable que si les immigrants sont de bonne foi et s’ils ne sont pas trop nombreux. Deux conditions que l’immigration comme elle se pratique aujourd’hui ne remplit pas. Ainsi, « le Grand Rapatriement doit être la conséquence opérationnelle d’une rupture de contrat entre un peuple autochtone et des fragments de peuples exogènes et dissidents ».

Ses réflexions, parfois humoristiques, voire sarcastiques, touchent un grand nombre de sujets, de la déferlante migratoire au féminisme moderne en passant par l’automobile et le journalisme. Chaque sujet mériterait une analyse complète, mais c’est justement là le charme des aphorismes; présenter en quelques mots une pensée complexe. L’aphorisme est à l’essai politique, ce que le haiku est au sonnet.

Pour bien exemplifier le style de Roose, le mieux est de présenter certaines de ses réflexions :

  • Avoir toujours raison est un art. Savoir reconnaître ses torts est une vertu. La plupart des politiciens sont des artistes vicieux.

  • La loi contre les « fake news » est censée « protéger la vie démocratique et républicaine ». Tout comme le nom officiel de la Corée du Nord contient les mots république et démocratique. Vous me suivez ?

  • Notre défaite démographique, concomitante à l’invasion migratoire, sonnerait le glas de notre civilisation deux fois millénaire.

  • La gauche dite « antiraciste » racialise tous les débats, mais c’est la droite qui est régulièrement qualifiée de raciste et de réactionnaire. Cette gauche est un fléau sociétal qui doit être ringardisé au nom de l’intérêt général.

  • L’inversion des flux migratoires est notre seul salut possible. À défaut, la civilisation européenne, subjuguée, disparaîtra dans quelques générations.

  • Ne pas dire « égorgé », dire « blessé mortellement au cou »; ne pas dire « immigré clandestin », dire « primo-arrivant »; ne pas dire « Grand Remplacement ». Surtout, ne pas le dire.

  • La censure sur les réseaux sociaux s’organise. La presse clandestine a toutes les raisons de renaître de ses cendres.

L’auteur n’a pas le même sens de la formule que Robert Poulet ou Xavier Eman, plus contemporain, mais il n’en demeure pas moins que ses réflexions sont la plupart du temps justes et parviennent en quelques mots bien sentis à déconstruire l’argumentaire de nos opposants, empêtrés dans leurs contradictions, ce qui nous fait oublier le manque de fil conducteur. On reconnaît chez cet homme le courage que François Bousquet nous exhorte à adopter. D’ailleurs, certaines de ses réflexions auraient pu être tirées du Manuel de guérilla culturelle de ce dernier.

Il ne reste plus qu’à mettre ce livre dans les mains de ceux qui font de l’urticaire à la simple évocation du mot « lecture ». C’est le cadeau idéal pour le neveu millénial ou l’homme trop pressé pour prendre le temps de s’asseoir et de se plonger dans une lecture de fond.

Rémy Tremblay

Grégory Roose, Pensées interdites, Apoxa, 2019, 148 p., 8 €.

• D’abord mis en ligne sur EuroLibertés, le 24 janvier 2020.

samedi, 11 janvier 2020

Vérité, haine et censure

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Vérité, haine et censure

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr


Le Parlement est en train d’adopter la loi Avia contre les « contenus haineux » en ligne, quelque mois après la loi dite contre les fake news ou « infox ». La justification avancée dans les deux cas est qu’il faut protéger la démocratie contre une double influence : celle des informations fausses, éventuellement fabriquées et amplifiées par des services étrangers ou des professionnels de la manipulation, et d’autre part, contre des discours « de haine » qui inciteraient à la violence envers certaines catégories de personnes ou les stigmatiseraient. Bien entendu, personne n’a envie de voir circuler des photos truquées répandues par des armées de robot, ni des appels au meurtre et notre législation prévoit des sanction pour la fabrication de faux, les injures, les propos racistes, le harcèlement...
Les nouvelles lois témoignent d’une singulière évolution : dans les années 90 (lors du printemps arabe ou des révolutions de couleur) Internet et a fortiori les réseaux sociaux étaient censés ne menacer que les dictatures, puisqu’ils permettaient au peuple de s’exprimer et aux vérités censurées de toucher les internautes du monde entier. Or voici que le jugement se renverse. Les messages qui nient les fait éventuellement la science ou qui inventent des complots ou des scandales font peur. Et ceux qui incitent à l’extrémisme ou désignent telle catégorie de gens (qu’il s’agisse des LGBT ou des rouquins) comme mauvais par nature sont accusés de nous dresser les uns contre les autres. Sans réalité commune à laquelle se référer et sans respect minimum, nos sociétés verraient le lien social se déchirer : est-ce vraiment de la faute de quelques milliers de trolls ?
Il y a un peu de naïveté à attribuer ainsi un pouvoir de persuasion quasi mécanique à des assertions fausses ou une force d’incitation irrésistible à des images. Outre la loi, c’est faire bon marché des milliards de messages en sens contraire qui circulent sur les réseaux sociaux, des modérateurs et de systèmes de contrôle des plateformes, des médias classiques qui se dotent tous de rubriques de surveillance et de désintoxication, des milliers d’ONG qui font de même et de l’action spontanée des internautes qui n’aiment rien tant que ridiculiser un « fake » ou s’indigner d’un propos extrémiste. Pourquoi serait-ce si peu efficace et pourquoi deux lois (qui risque de donner des idées à des pays autoritaires) le seraient-elles ?

Elles ont subi des critiques de fond : ainsi l’ONG la Quadrature du Net ou encore un article de J. Turley professeur à l’université G. Washington qui dénonce «  une des plus grandes menaces mondiales contre la liberté d’expression ».

Ce type de lois de censure posent deux questions. Il y a d’abord celle du « pour quoi ? ». De la définition que l’on choisira (ou que l’État choisira) de la vérité ou de la haine peuvent dépendre d’énormes conséquences pour la liberté. Si nul ne doute que fabriquer des documents truqués soit répréhensible, la frontière risque d’être vite franchie entre faux et théorie douteuse, prévisions anticonformistes, opinion minoritaires, expression de doutes, opinion hétérodoxe etc. Après tout il y a eu des époques où ceux qui croyaient que la terre n’était pas plate ou que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive étaient traités de faussaires. Et -sauf appel explicite à prendre les armes -qu’est-ce qui « incite » à la haine : une critique théologique, une jugement sur les crimes historiques d’un peuple, le fait d’attribuer tel caractère ou de faire tel reproche à telle partie de la population ? Il suffit de songer au génocide arménien et à sa négation, à la frontière entre antisémitisme et antisionisme, ou à la définition d’islamophobie ou de racisme anti-blanc pour réaliser que la censure réclamée sera une arme pour disqualifier des groupes adverses . Il suffit de qualifier leur argumentation d’intention de nuire ou de tuer. Ceux qui auront le monopole du Vrai et du Bien auront celui du silence pour autrui.

Derrière la question du critère (pour quoi ?) se profile surtout celle du comment. Dans la cas de la loi infox, le juge des référés pourra demander aux plate formes (qui le font déjà avec leurs algorithmes et leurs milliers de modérateurs) de retirer les « faux ». Idem dans le cas des discours de haine chacun pourra signaler les contenus, que les GAFAM retirent déjà par millions que ce soit par conviction sincère ou par intérêt commercial pour leur image. En clair cela veut dire deux choses :
- dans un monde où l’information circule instantanément, seuls les grands du Net ont la capacité technique de retirer des contenus (ou des comptes) : le juge ou l’État ne peuvent que leur demander de le faire plus vite sous peine d’amende. Façon de feindre d’organiser des événements qui le dépassent. Il y a une énorme différence entre un compte supprimé par un algorithme et le procès de Zola.
- cette dépendance de l’opérateur technique et non de l’institution démocratique va ouvrir la voie aux stratégies du tricheur. Le groupe le plus organisé pour censurer ses adversaires (par exemple en cliquant en meute sur le bouton de dénonciation de contenus haineux ou suspects) a de bonne chances d’obtenir satisfaction : par sécurité les GAFA menacés de sanctions préféreront céder sans trop argumenter, et le processus d’intériorisation de la censure sur des sujets tabous se développera.

Les lois qui confèrent le pouvoir de dire le faux et le méchant, donc de décider ce qui doit être indicible, sont déjà dangereuses entre les mains du juge. Ici elles vont, de fait, être confiées à des opérateurs techniques qu’aucun peuple n’a élus. Est-ce un progrès pour la démocratie ?

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jeudi, 23 mai 2019

Douma, Assange, Skripal : charge des libéraux contre les dissidents

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Douma, Assange, Skripal : charge des libéraux contre les dissidents

Par John Wight

Ex: https://www.entelekheia.com

Paru sur RT sous le titre Douma, Assange, Skripal: Liberals in meltdown over dissident voices


L‘actrice de Hollywood Susan Sarandon vient d’apprendre que personne n’est plus illibéral qu’un libéral quand les préjugés qui sous-tendent sa vision du monde sont remis en question.

Le harcèlement qu’elle a subi sur les réseaux sociaux pour avoir osé se faire l’écho de préoccupations sur le récit officiel de l’attaque aux armes chimiques qui aurait eu lieu à Douma, près de Damas en avril 2018, se conforme à un schéma établi. Il stipule que quiconque ose remettre en question le récit officiel sur des sujets tels que le conflit en Syrie, le sort de Julian Assange, l’affaire Skripal, le Venezuela, l’Ukraine, etc, est soumis à un tir de barrage de diffamations et de calomnies.

Pour commencer par la Syrie, le travail de recherche entrepris par un groupe d’universitaires dissidents du Royaume-Uni connu collectivement sous le nom de Groupe de travail sur la Syrie, la propagande et les médias [Working Group on Syria, Propaganda and Media, voir l’article d’hier ici, NdT], sur l’attaque présumée aux armes chimiques de Douma par les forces gouvernementales syriennes, ainsi que d’autres attaques présumées, a déchaîné une crise d’hystérie dans les médias grand public.

Pour tout prix de leur travail, les membres du groupe se sont retrouvés dépeints en ennemis du peuple dans le Times of London (qui appartient au magnat des médias Rupert Murdoch), leurs photos et détails personnels ont été publiés et des pressions sont exercées sur les universités qui les emploient pour les faire licencier. Et tout cela parce qu’ils ont osé jeter le doute sur des événements tels que l’attaque présumée à l’arme chimique de Douma.

L’ampleur de la tentative de les réduire au silence est reflétée par un rapport interne de l’OIAC qui a récemment fait l’objet d’une fuite, et qui jette de sérieux doutes sur le fait que l’attaque ait été menée par les forces gouvernementales syriennes, comme on le prétend en Occident.

Vous vous souvenez que l’allégation selon laquelle les forces gouvernementales syriennes étaient responsables de l’attaque a servi de prétexte aux frappes aériennes américaines, britanniques et françaises et que des soldats syriens ont été tués par ces attaques ?

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Ce qui est sûr, c’est que le document de l’OIAC qui vient de faire l’objet d’une fuite valide le travail du Groupe de travail sur la Syrie, dont les membres ont sensibilisé de plus en plus de gens à la véritable nature du conflit et au rôle néfaste des gouvernements occidentaux dans la promotion de la cause des groupes d’opposition qui opèrent dans le pays et qui adhèrent à l’idéologie responsable des attentats du 11 septembre, de Madrid, de Londres, et de bien d’autres actes terroristes encore [notamment en France, NdT].

Sarandon ne fait pas partie du Groupe de travail sur la Syrie, mais pour avoir osé citer leur travail sur Douma dans un récent tweet, elle s’est trouvée harcelée sur les réseaux sociaux. Elle ignorait sans doute qu’en le faisant, elle se rendait coupable de soutenir des « Assadistes », des « théoriciens du complot », et qu’elle était « naïve ».

Les attaques ad hominem contre Sarandon étaient l’écho des injures dont a été victime le journaliste vétéran Robert Fisk, correspondant britannique au Moyen-Orient, quelques semaines après l’attaque présumée de Douma.

Fisk a été le premier journaliste occidental à visiter le site après que les forces gouvernementales syriennes aient libéré la région du groupe salafiste-djihadiste saoudien Jaysh al-Islam, un groupe dont il est prouvé qu’il avait employé des armes chimiques avant Douma.

Après son séjour, au cours duquel il s’était entretenu avec de nombreuses personnes sur le terrain, dont un médecin de la clinique où les victimes de l’attaque avaient été traitées, Fisk a écrit un article qui mettait en doute le récit officiel occidental utilisé comme prétexte pour les frappes aériennes mentionnées précédemment. Le résultat ? Vous l’aurez deviné : du jour au lendemain, Robert Fisk est passé du statut de journaliste primé et d’expert respecté de la région à celui « d’assadiste », de « théoricien du complot », de « larbin », « d’hurluberlu », etc.

Nous avons été témoins d’une dynamique similaire en ce qui concerne le sort de certains journalistes et du lanceur d’alerte Julian Assange, qui languit actuellement dans la prison de Belmarsh, à Londres, et risque d’être extradé vers les États-Unis via la Suède.

Ces dernières années, Assange a accumulé un certain nombre de sympathisants très en vue, au premier rang desquels l’actrice de Hollywood Pamela Anderson. Après lui avoir rendu visite à Belmarsh, l’actrice a fait l’objet d’un article à charge dans le Guardian. Ce même journal et site d’information a sans doute été le plus agressif de tous contre le fondateur de Wikileaks, pendant les sept années qu’il a passées à l’ambassade de l’Equateur.

Non content de cela, cependant, après qu’il eut été expulsé de force par un groupe de policiers britanniques en avril – dans une scène que l’on associerait plus volontiers à l’Allemagne nazie, dans les années 30, qu’à une démocratie respectueuse du Droit comme elles devraient l’être en 2019 – des articles d’opinion ont plaisanté sur son sort.

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D’autres exemples de cette tendance à l’écrasement des voix dissidentes entourent ceux qui ont osé soulever des questions sur la version officielle de l’affaire Skripal ; des questions qui, encore une fois, n’ont rien à voir avec une quelconque théorie du complot, mais découlent d’une simple analyse des détails de l’affaire.

Le point central est que, alors que le monde établi au service des valeurs libérales occidentales s’effondre autour d’eux – comme en témoignent le Brexit, l’élection de Donald Trump et un rejet croissant des communautarismes – les gardiens du libéralisme installés dans les médias et leurs compagnons de route des réseaux sociaux sont en crise, et attaquent tous azimuts.

Ces personnes sont l’incarnation même de la dissonance cognitive ; leur soutien aux droits de l’homme et à la démocratie ne se distingue pas de leur soutien à des guerres illégales et à des changements de régime, quels que soient le chaos et le carnage qui en résultent ; leur obsession pour les communautarismes ne se distinguent pas de leur soutien aux persécuteurs des lanceurs d’alerte et à la diabolisation des voix dissidentes.

Ils sont devenus si désaxés contre ceux qui osent exprimer des doutes sur leurs fétiches et leur idées reçues, qu’ils semblent bien être en voie de devenir l’équivalent moderne de ceux qui menaient la charge contre des gens tels que Copernic, l’astronome de la Renaissance du XVIe siècle qui avait compris le premier que la Terre tourne autour du soleil et non l’inverse (héliocentrisme), et Galilée, qui avait soutenu la théorie de Copernic au début du XVIIe siècle.

Dans son livre sur l’histoire du libéralisme occidental, ‘Le libéralisme: une contre-histoire’, Domenico Losurdo révèle qu’au lieu de la primauté des libertés individuelles, comme ses partisans l’affirment, le cœur du libéralisme tient à la délimitation d’un cercle de valeur humaine. A l’intérieur de ce cercle se trouvent les riches et les connectés – une bourgeoisie supranationale qui parle le langage du progressisme pour justifier des actes de barbarie.

Les empires fondés et les guerres menées au nom du libéralisme ont été presque sans fin, c’est pourquoi s’y opposer politiquement, intellectuellement et idéologiquement a toujours été et sera toujours la lutte centrale de tous ceux qui vivent en dehors de son exécrable cercle de « valeur ».

Si Susan Sarandon ne fait pas attention, elle pourrait bien se retrouver à nous y rejoindre.

 

Traduction Entelekheia

lundi, 06 mai 2019

Prisonnier politique

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Prisonnier politique

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Judas a vendu le Christ pour trente deniers. En cette période d’instabilité financière, le pathétique président équatorien Lenin Moreno a trahi Julian Assange pour un prêt de dix milliards de dollars accordé par la Banque mondiale, le FMI et d’autres organismes banksters. Au terme de six ans, neuf mois et vingt-deux jours de protection diplomatique, la police britannique a pu arrêter le fondateur de WikiLeaks dans l’ambassade de l’Équateur à Londres, ce 11 avril 2019.

La Grande-Bretagne souhaite juger Julian Assange pour toutes ces années où il a nargué depuis son balcon extraterritorial la méprisable caste britannique. En mauvaise condition physique, le dissident occidental croupit désormais dans la pire des prisons de la perfide Albion. Ses geôliers ne lui pardonneront jamais les nombreuses révélations sur la nature réelle des régimes politiques en vigueur en Occident, ces oligarchies ploutocratiques inféodées à Washington.

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Julian Assange risque maintenant les poursuites de trois États guère fiables sur le plan du droit, trois entités dont le système judiciaire privilégie l’argent, l’intérêt des officines et de leur caste et le politiquement correct, jamais la stricte vérité. Outre des tribunaux britanniques ivres de vengeance, la justice étatsunienne rêverait d’exécuter ce traître d’Australien. Pour quelle raison ? Depuis quand un non-Étatsunien devrait-il la moindre loyauté envers les États faillis d’Amérique ? Quant à la pseudo-justice de Stockholm, elle pourrait relancer des enquêtes autour des sornettes proférées par deux nymphomanes suédoises notoires (oui, on n’échappe pas parfois aux redondance !).

Le sort indigne qui frappe Julian Assange ne suscite guère d’empathie de la part de ses « confrères », les médiacrates. Révélateur fut ainsi le traitement de son arrestation au « 19 – 20 » de France 3 ce jour-là : la présentatrice osa parler de la fin d’une cavale. Plus forte que le paradoxe de Zénon d’Élée, la péronnelle venait d’inventer la « cavale statique » ou « immobile »…

Une pesante opacité entoure dorénavant le quotidien carcéral du plus célèbre prisonnier politique de la planète. Il faut en particulier craindre pour sa vie quand la mortalité en détention y est souvent plus élevée pour les personnalités dérangeantes. Ne peuvent plus en témoigner le penseur européen d’Amérique Francis Parker Yockey et le président serbe Slobodan Milosevic !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 123, mise en ligne sur TV Libertés, le 29 avril 2019.

09:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, julian assange, liberté d'expression | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 29 mars 2019

The Rise of Unfreedom in the West

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The Rise of Unfreedom in the West

Our tradition of free debate, the sine qua non of democratic life, is increasingly under attack in academia, the media, and politics.

 
Andrew A. Michta is the dean of the College of International and Security Studies at the George C. Marshall European Center for Security Studies. Views expressed here are his own.

mardi, 06 février 2018

La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

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La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

Ex: Suppression rapide des fausses nouvelles durant les périodes électorales, coopération des plateformes avec l’Etat et transparence exigée : la ministre de la Culture a précisé les contours de la nouvelle loi sur «la confiance dans l'information».

Ex: http://zejournal.mobi

Preuve de l’importance qu’Emmanuel Macron semble y consacrer : la loi sur les fausses informations avait été annoncée lors de ses vœux 2018. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a été tout aussi prompte à préciser la teneur de cette loi sur «la confiance dans l’information». Dans un entretien au JDD le 4 février, elle a annoncé la création d’une procédure judiciaire accélérée, une coopération requise des plateformes avec l’Etat et davantage de transparence sur les contenus sponsorisés.

Le ministre a donc défini plusieurs axes transversaux pour permettre au gouvernement de lutter avec rapidité et efficacité contre les informations erronées, particulièrement en période électorale.

Tout d’abord, face à la vitesse de propagation des contenus, et la capacité d’achat d’audience qui en démultiplie la pénétration, Françoise Nyssen a dégainé un dispositif législatif adapté : le référé. «Une procédure de référé judiciaire sera mise en place pour faire cesser rapidement la diffusion d'une fausse nouvelle, lorsque celle-ci est manifeste», a-t-elle déclaré. Le délai de suppression pourrait ne plus dépasser 48 h.

Autre moyen pour lutter contre les fausses informations : obliger les plateformes à rendre des comptes sur leurs contenus. Comment ? «La loi prévoira des obligations nouvelles pour les plateformes, qui devront coopérer avec l'État et être transparentes sur les contenus sponsorisés», a ajouté Françoise Nyssen. «S'il y a manquement aux obligations qu'imposera la loi (devoir de coopération, transparence sur les contenus sponsorisés), il y aura des sanctions», a-t-elle affirmé. 

Parallèlement, le texte empêchera les plateformes de pratiquer leurs propres règles de censures vis-à-vis des «vraies nouvelles», la ministre faisant à cet effet référence au tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet censuré par Facebook, une suppression qui avait fait polémique mais rendue possible en l’absence de cadre législatif. L’affaire a été portée devant les tribunaux le 1er février par l’utilisateur de Facebook qui avait vu sa publication du célèbre tableau retirée du réseau social et son compte bloqué.

Selon le quotidien Le Figaro, le texte aurait été l'objet de travaux préparatoires dès novembre 2017. Il serait déjà prêt, et la proposition de loi serait présentée par le groupe LREM à l'Assemblée nationale au printemps 2018, pour qu'elle soit déjà en place pour les élections européennes de 2019.  

Dans sa volonté affichée de lutter contre «le complotisme et le populisme», Emmanuel Macron avait annoncé le 3 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse un projet de loi visant à «protéger la vie démocratique». Evoquant «la vérité», ou encore «la liberté d'expression», le président de la République a expliqué que l'Etat souhaitait surveiller la façon dont les informations sont produites et diffusées.


- Source : RT (Russie)

samedi, 04 novembre 2017

Heurs et malheurs d’une utopie: la liberté d’expression

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Heurs et malheurs d’une utopie: la liberté d’expression

Dr Bernard Plouvier
Auteur, essayiste

Ex: https://metamag.fr

L’étude de la curieuse notion de liberté d’expression à travers les âges laisse perplexe. En dépit de milliers de livres consacrés à ce sujet, généralement dépourvus de réel intérêt pratique pour le lecteur, force est de reconnaître qu’elle n’a pratiquement jamais existé

Dans l’Antiquité égyptienne, mésopotamienne, juive, persane, chinoise ou grecque, le respect pour les institutions et les dieux est exigé sous peine de mort. Seul varie le mode d’exécution : lapidation, crucifixion ou, plus simplement, l’épée, avec des raffinements qui influent sur la durée du supplice. On n’envoie pas encore au bûcher ni ne pend : le bois et les cordes sont choses précieuses.

À Rome, une fois passées les luttes intestines du dernier siècle de la République romaine et du premier siècle de l’Empire, la liberté d’expression fut, pour la première fois dans l’histoire des civilisations, respectée aux IIe et IIIe siècles : « On peut penser ce que l’on veut et dire ce que l’on pense », écrit Tacite, contemporain de Trajan.

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Encore faut-il noter que sous César, sous Octave-Auguste ou sous Néron, l’on pouvait brocarder le maître sans encourir de foudres, mais, en cette époque de polythéisme bienveillant, Zeus-Jupiter lui-même était maudit des marins et des paysans en cas de mauvais temps.

terreurnazie.jpgCette mansuétude, rarement signalée par les historiens, permet d’évoquer une curiosité également « omise » par nombre d’auteurs. L’étude exhaustive des dossiers de la Gestapo rhénane (E. A. Johnson : La terreur nazie. La Gestapo, les Juifs et les Allemands ordinaires, Albin Michel, 2001) a démontré que, jusqu’au début de l’année 1943, la police de cette province prussienne très peuplée classait sans suite une majorité d’affaires d’injures au chef de l’État ou au parti : il fallait être récidiviste ou avoir occasionné un gros scandale pour être condamné quand on était un « allemand ordinaire » – ce qui , en l’occurrence, signifiait n’être ni juif, ni ancien militant des partis socialiste ou communiste… c’est encore un « fait maudit » de l’histoire, telle qu’elle est narrée.

Après l’époque des empereurs polythéistes ou panthéistes, le clergé chrétien, puis les dictateurs séculiers imposèrent leurs dogmes et rudement. En France, au dernier siècle de l’Ancien Régime, dire tant soit peu de mal du roi, de sa famille, de ses maîtresses, des ministres (du moins tant qu’ils étaient bien en cour), de la religion et des prélats et de deux ou trois babioles du même tabac, ne conduisait plus aux galères (c’est-à-dire au bagne), mais à La Bastille, au donjon de Vincennes ou au Fort l’Évêque.

Mais ce fut pire durant la Révolution où un mot de travers pouvait entraîner son auteur « à la lanterne » ou « au rasoir national ». Sous le Premier Empire, pas plus que sous la Restauration, la liberté d’expression n’eut droit de cité. Sous la monarchie de Juillet, se moquer du roi-bourgeois ouvrait droit à un hébergement aux frais de l’État, gracieux, mais un peu rude, et sous le Second Empire, être classé républicain procurait la même jouissance, à moins que l’individu ne s’offre le coût et les affres, ô combien romantiques, de l’exil.

Au total, pour le cas français, on peut considérer que la liberté d’expression a existé de 1871 à 1938 (avec une interruption de 1914 à 1918, pour cause de « bourrage de crânes »), puis de 1969 à 1972, millésime où recommencèrent les procès pour atteinte à la religion (à condition qu’elle fût exotique) ou à l’origine ethnique (même remarque). Et comme l’on n’arrête pas le progrès, depuis le 14 juillet 1990, on va en correctionnelle (17e Chambre de Paris), voire en prison, pour avoir osé contester des dogmes historiques parfois assez peu assurés..

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Bref, le palmarès français est peu reluisant, si l’on compare le score de notre cher « pays des Droits de l’homme » à celui des Imperatores romains, jugés impitoyables par de curieux auteurs. La liberté d’expression comme la Justice se laissent très aisément violer au nom de la « raison d’État ». Au moins, en temps de guerre civile ou étrangère, peut-on évoquer le Salut public pour expliquer, sinon excuser, les atteintes aux libertés. Il est d’autres causes absolument inexcusables : l’omnipotence d’un groupe d’influence (lobby, chez les anglo-us), la dictature des minorités, le fanatisme religieux.

Car, il a fallu attendre la décolonisation de l’Afrique et du Proche-Orient et le règne quasi-absolu du pétrodollar pour voir surgir de nouveau la théocratie musulmane, qui menace présentement l’Europe, comme elle l’avait fait du début du VIIIe au début du XVIIIe siècles. L’histoire des civilisations est chaotique : aux progrès succèdent des reculs considérables, pour peu que les Nations les plus avancées, mais aveulies et amollies, se laissent envahir par des sous évolués agressifs.

Que de riches humains, dépourvus d’idées générales, se moquent de la liberté d’expression pourvu qu’on leur octroie la pleine liberté de fabriquer et de vendre est chose fort ancienne. Il leur arrive même de trouver un (riche) philosophe pour étayer d’une belle rhétorique leurs revendications.

holbachsystnat.jpg« La liberté est celle de faire, pour son propre bonheur, tout ce qui ne nuit pas aux autres » (Paul-Henri d’Holbach, in Système de la nature, un puissant soporifique paru en 1770). Mais le bon apôtre exige de l’État qu’il protège entrepreneurs et négociants de « la populace imbécile, privée de lumières et de bon sens, qui peut à chaque instant devenir l’instrument et le complice des démagogues turbulents qui veulent troubler la société ».

C’est très exactement le fondement du discours des notables qui ont exploité, plus durement que sous l’Ancien Régime, les nations occidentales, de 1830 à la Grande Guerre (et même au-delà). Toute remise en cause de la domination de la trinité dorée des financiers, des entrepreneurs et des négociants est assimilée, par leurs complices du demi-monde de la politique et des media, à une subversion de l’État.

Tout affaissement du Pouvoir politique face au Pouvoir de l’argent est à la fois une catastrophe pour le menu peuple et pour les Nations, les ploutocrates étant cosmopolites du fait de leurs intérêts multinationaux, voire transcontinentaux. Cela est bien connu depuis le XVIIIe siècle.

Mais « l’anarchie pourrait bien être plus funeste aux pauvres qu’aux riches » (Numa Fustel de Coulanges, in Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, de 1875-77). Seul un État puissant, dirigé par des hommes probes, peut maîtriser la voracité des grands prédateurs, procurer aux citoyens l’accès au travail, source de leur dignité, ainsi qu’un minimum de protection sociale, mais aussi calmer les élans menaçants des fous furieux, prêts à tout oser, à tout faire pour assurer le règne de leur divinité ou de la « réforme sociale ». On connaît la ritournelle : « Pas de liberté pour les ennemis de La Liberté » !

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Tout ne serait-il qu’une question de subtilité dans la rhétorique ? Non point ! C’est affaire de véritable démocratie, soit de tolérance (presque) universelle. Car n’importe qui, même la pire andouille – par exemple un dinosaure communiste ou une féministe enragée – a le droit de dire ce qu’il (ou qu’elle) croit juste, pas obligatoirement ce qu’il (ou elle) « pense », parce que bien des gens parlent plus vite que leurs capacités cognitives ne fonctionnent.

Au total, tout est bon à être dit, sauf la pornographie et la calomnie qui, seules, relèvent de la censure. La liberté d’expression ne doit avoir de limites que dans ces deux registres.

Heureux les libres citoyens des États-Unis d’Amérique du Nord où cette liberté fondamentale est garantie par le Premier Amendement à la Constitution. Pour une fois qu’il y a quelque chose de bon à piquer aux USA, l’électorat français s’en moque ! Il semble préférer les hamburgers, le Coca et Halloween.

mercredi, 11 janvier 2017

La guerre contre les «fake news», fait partie d’une guerre contre la liberté d’expression

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La guerre contre les «fake news», fait partie d’une guerre contre la liberté d’expression

par Ron Paul, USA

Ex: http://www.zeit-fragen.ch 

C’est une attaque à la liberté que de s’en prendre au droit à la discussion des problèmes politiques, à la recherche de sources d’informations alternatives et à la promotion de causes et d’idées dissidentes […]. Si cet assaut continuel à la liberté d’expression aboutit, toutes nos libertés sont alors menacées.
[…]
Beaucoup d’opposants à la liberté d’expression soutiennent des lois et des règlementations visant à interdire aux activistes et aux organismes éducatifs la publication de faits touchants aux positions défendues par un candidat quelques mois avant son élection. Si ces lois sont appliquées, les seules sources d’informations sur un candidat seraient les medias et son équipe de campagne.
La Federal Election Commission (FEC) [Commission électorale fédérale] a récemment rejeté une proposition demandant d’exempter les livres, les films et les vidéos en continu de ces réglementations sur le langage. Une majorité des membres de la FEC sont donc d’avis que le pouvoir leur revient, par exemple, d’interdire la biographie d’Edward Snowden par Oliver Stone puisque celle-ci a été publiée deux mois avant l’élection présidentielle et qu’elle contient des extraits de médias, dans lesquels Hillary Clinton et Donald Trump s’expriment sur Snowden.
La menace la plus récente, et potentiellement la plus dangereuse, au «First Amendment» [Premier amendement à la Constitution des Etats-Unis interdisant au Congrès d’adopter des lois limitant les libertés d’expression, de religion, de la presse, et de réunion, ndlr.] est la guerre contre les «fake news» [nouvelles fausses, truquées ou falsifiées, ndt.]. Ceux qui mènent cette guerre utilisent en prétexte quelques «canulars» sur Internet pour justifier davantage de réglementations gouvernementales – et même de la censure pure et simple – de certains sites internet. Certains sites populaires, tel Facebook, n’attendent même pas que le gouvernement les force à réprimer les «fausses nouvelles» pour réagir.
Ceux qui demandent l’interdiction de «fausses nouvelles» veulent non seulement censurer les canulars facilement réfutables mais aussi employer des «gardiens/gatekeeper» (pour utiliser le terme fameux d’Hillary Clinton) commandités par le gouvernement, ayant le pouvoir de censurer nIMPORTE quelle information ou opinion déplaisant à l’establishment politique. Pourtant, aucun opposant aux «fausses nouvelles» n’a jusqu’à présent exprimé son inquiétude quant aux fausses nouvelles qui ont aidé à déclencher la guerre en Irak. Ces fausses nouvelles sont à l’origine de la déstabilisation du Moyen-Orient, de la montée en puissance de Daech et de plusieurs millions de morts.
La guerre contre les «fausses nouvelles» a pris un tournant inquiétant en qualifiant les sites et sources d’information alternatifs de colporteurs de propagande russe. Les cibles principales sont les critiques de la politique étrangère interventionniste américaine, les partisans de l’étalon-or, les critiques de la dette d’Etat mirobolante et même ceux qui se battent pour mettre fin à la militarisation de la police. Tous sont qualifiés d’agents russes anti-américains.
La semaine dernière, le Congrès a adopté une loi mettant en place un comité spécial composé d’importantes agences gouvernementales, chargé de contrer les interférences étrangères dans le processus des élections américaines. Certains ont appelé à une enquête menée par le Congrès sur une éventuelle intrusion russe dans les élections. Il est évident que le but de ces manœuvres est de faire taire et de discréditer ceux
qui remettent en question la propagande gouvernementale pro-Etat-providence/pro-guerre véhiculée par les grands médias alignés.
Les efforts d’interdire les «fausses nouvelles», de qualifier d’agents russes les opposants à la guerre et à la Réserve fédérale ainsi que d’autres mouvements pour la liberté et de vouloir interdire le débat sur le passé (ou le dossier) d’un candidat politique avant une élection à des organisations indépendantes, font partie de la guerre contre le Premier amendement. Tous les Américains, peu importe leur obédience politique, ont un intérêt à combattre ces tentatives de restreindre la liberté d’expression.     •

Source: http://ronpaulinstitute.org/archives/featured-articles/20... du 11/12/16

(Traduction Horizons et débats)

jeudi, 13 octobre 2016

La libertà di espressione ai tempi del pensiero unico

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lundi, 13 juin 2016

L'Union Européenne déclare la guerre à la liberté d'expression sur Internet

  • Les opposants affirment que cette initiative est, en réalité, une offensive contre la liberté d'expression en Europe. La définition bruxelloise des expressions « discours de haine » et « incitation à la violence » est si vague qu'elle inclut virtuellement tout ce qui relève du politiquement incorrect aux yeux des responsables européens, y compris la critique de la politique migratoire, de l'islam ou de l'UE elle-même.

  • Certains membres du Parlement européen ont qualifié le code de bonne conduite en ligne de l'UE –les contenus « choquants » seront retirés de l'Internet dans les 24 heures - d'« Orwellien ».

  • « En décidant qu'un commentaire 'xénophobe' sur la crise des migrants peut être qualifié de 'raciste', Facebook considère que la majorité des peuples européens... à une perception « raciste » de la situation ; la majorité des Européens a donc être condamnée comme 'raciste' » — Douglas Murray.

  • En Janvier 2013, Facebook a suspend le compte de Khaled Abu Toameh après qu'il ait écrit sur la corruption au sein de l'Autorité Palestinienne. Le compte a été réouvert le jour suivant, mais sans les deux posts incriminés et sans explication.

L'Union européenne (UE), en partenariat avec Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, a rendu public, le 31 mai 2016, un « code de conduite » pour lutter « contre la diffusion en ligne de discours de haine illégaux en Europe ».

Les partisans de cette initiative ont fait valoir que les récents attentats terroristes à Paris et à Bruxelles, obligent à réprimer les « discours de haine » qui sont au cœur de la propagande djihadiste en ligne.

Les opposants affirment que cette initiative est, en réalité, une offensive contre la liberté d'expression en Europe. Les définitions bruxelloises du « discours de haine » et de l' « incitation à la violence » sont si vagues qu'elles incluent virtuellement à peu près tout ce qui relève du politiquement incorrect aux yeux des responsables européens, y compris la critique de la politique migratoire, l'islam ou l'UE elle-même.

Certains membres du Parlement européen ont qualifié d'« Orwellien » le nouveau code européen de bonne conduite en ligne de l'UE, lequel exige que les contenus « choquants » soient retirés de l'Internet dans les 24 heures pour être remplacés par un « contre discours».

Ce « code de conduite » a été rendu public le 31 mai par un communiqué de la commission européenne, l'exécutif non élu de l'Union européenne. Le « code de conduite » indique :

« Les entreprises des technologies de l'information signataires de ce code de conduite s'engagent à continuer la lutte contre les discours de haine illégaux en ligne. Elles poursuivront notamment la mise au point de procédures internes et assureront la formation du personnel pour que la majorité des signalements valides puissent être examinés en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, pour retirer les contenus visés ou en bloquer l'accès ».

« Les entreprises concernées s'efforceront aussi de renforcer leurs partenariats actuels avec les organisations de la société civile, lesquelles contribueront à signaler les contenus favorisant les incitations à la violence et à la haine. Par ailleurs, les entreprises des technologies de l'information et la Commission européenne entendent poursuivre leurs travaux pour élaborer et promouvoir des contre-discours indépendants, ainsi que des idées et des initiatives nouvelles, et pour soutenir les programmes éducatifs qui encouragent l'esprit critique ».

Des extraits du « code de conduite » précisent :

« Les entreprises des technologies de l'information partagent également la volonté de la Commission européenne et des États membres de l'UE de lutter contre les discours haineux illégaux en ligne. Au sens de la décision-cadre 2008/913/JAI du Conseil du 28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal et des lois nationales qui la transposent, on entend par discours haineux illégaux toute incitation publique à la violence ou à la haine visant un groupe de personnes ou un membre d'un tel groupe, défini par référence à la race, la couleur, la religion, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique...

« Les entreprises des technologies de l'information soutiennent les efforts déployés par la Commission européenne et les États membres de l'UE pour relever le défi consistant à garantir que les plateformes en ligne n'offrent pas de possibilités de propagation virale des discours haineux illégaux diffusés en ligne. La propagation des discours haineux illégaux en ligne a des répercussions négatives non seulement sur les groupes ou les personnes qu'ils visent, mais aussi sur ceux qui s'expriment en faveur de la liberté, de la tolérance et de la non-discrimination dans nos sociétés ouvertes, et nuit au discours démocratique sur les plateformes en ligne.

« Si l'application effective des dispositions qui criminalisent les discours haineux dépend de l'existence d'un système solide d'application de sanctions pénales aux auteurs de ce type de discours, elle doit être complétée par des actions visant à garantir que, dès réception d'un signalement valide, les intermédiaires en ligne et les plateformes de médias sociaux agissent rapidement, dans un délai approprié, pour contrer les discours haineux en ligne. Pour être considéré comme valide dans ce contexte, un signalement ne devrait pas être trop imprécis ou indûment justifié.

« Les entreprises des technologies de l'information, agissant en fer de lance contre la propagation des discours haineux illégaux en ligne, sont convenues avec la Commission européenne d'un code de conduite qui définit les engagements publics ci-après :

  • « Les entreprises des technologies de l'information mettent en place des procédures claires et efficaces d'examen des signalements de discours haineux illégaux diffusés via leurs services de manière à pouvoir retirer les contenus concernés ou à en bloquer l'accès. Elles établissent des règles ou des lignes directrices internes précisant qu'elles interdisent la promotion de l'incitation à la violence et aux comportements haineux.
  • « Les entreprises des technologies de l'information examinent la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, retirent les contenus visés ou en bloquent l'accès.
  • « Les entreprises des technologies de l'information et la Commission européenne, conscientes de la valeur des voix indépendantes qui s'élèvent contre la rhétorique haineuse et les préjudices causés par celle-ci, entendent poursuivre leurs travaux pour élaborer et promouvoir des contre-discours indépendants, ainsi que des idées et des initiatives nouvelles, et pour soutenir les programmes éducatifs qui encouragent l'esprit critique ».

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L'accord prévoit également que les entreprises des technologies de l'information mettent en place, dans chacun des 28 Etats membres de l'Union européenne, un réseau de « rapporteurs de confiance » pour signaler des contenus en ligne qui font la promotion « de la violence et des comportements haineux ».

Vĕra Jourová, commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l'égalité des genres, a soutenu cette initiative :

« Les récentes attaques terroristes nous rappellent à quel point il est urgent de lutter contre les discours de haine en ligne. Les médias sociaux font malheureusement partie des moyens utilisés par les groupes terroristes pour radicaliser des jeunes, et par les racistes pour répandre la violence et la haine. L'accord conclu constitue une avancée importante pour qu'Internet reste un lieu d'expression libre et démocratique, dans lequel les valeurs et les législations européennes sont respectées. Je me félicite de l'engagement pris par les leaders mondiaux des technologies de l'information d'examiner la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s'il y a lieu, de retirer les contenus visés ou d'en bloquer l'accès ».

Tous ne sont pas d'accord. En Grande Bretagne, l'Association laïque nationale (National Secular Society ; NSS) a averti que les projets de l'Union européenne « reposent sur une définition vague du 'discours de haine' et représentent une menace pour les débats en ligne qui critiquent la religion ». La NSS a ajouté :

Cet accord intervient au beau milieu d'accusations répétées de la part d'ex-musulmans qui se plaignent d'être constamment censurés par les réseaux sociaux. Le Conseil des ex-musulmans de Grande Bretagne a commencé la collecte des cas de personnes censurées sur Facebook pour des propos « athées, laïques ou relevant de leur position d'ex-musulmans » à la suite de notifications de masse organisées par des « cyber djihadistes ». Ils ont demandé à leurs adhérents de rapporter les détails et les preuves de tous les types de pages et groupes qui ont été « bannis ou suspendus de Facebook pour avoir critiqué l'islam et l'islamisme.

Le responsable de la communication de NSS, Benjamin Jones a déclaré :

Loin de lutter contre le cyber djihad, l'accord risque d'avoir exactement l'effet inverse et de piéger tout débat critique sur la religion avec une étiquette de « discours de haine ». Les équipes peu ou mal formées de Facebook et Twitter, elles-mêmes en butte à leurs propres a priori idéologiques, peuvent considérer une critique acerbe de l'islam comme un discours de haine, surtout si des cyber-islamistes agissant en bande organisée, ciblent certaines pages ou certains utilisateurs.

Dans un entretien accordé au média en ligne Breitbart London, le président de l'ONG Index on Censorship, Jodie Ginsburg, a déclaré :

« Dans la plupart des pays d'Europe, les lois qui prétendent lutter contre le discours de haine sont trop larges et ambiguës. L'accord ne propose pas de définition satisfaisante du "discours de haine" et ne garantit pas la protection de la liberté d'expression.

« Une fois de plus, le pouvoir de déterminer et de sanctionner ce qui relève du discours de haine est délégué à des entreprises non élues. On étouffe ainsi la liberté d'expression en croyant rendre le monde plus sûr, Mais le monde ne deviendra pas plus sûr. Les idées et les opinions inacceptables deviendront souterraines, là où il deviendra plus difficile de les réprimer - ou de les questionner.

« La suppression de points de vue jugés impopulaires ou offensants a eu des précédents. Mais l'accord qui vient d'être signé risque d'amplifier le nombre de controverses concernant des suppressions de contenus – certes légales –mais qui se produiront via un abus ou un mauvais usage du processus de notification»

Deux collectifs d'associations de défense de la liberté d'expression, European Digital Rights et Access Now, ont annoncé leur décision de ne plus participer aux discussions avec la Commission européenne en raison de leur manque « de confiance dans le code de conduite irréfléchi qui a été mis au point ». Un communiqué en forme d'avertissement a été rendu public :

« En résumé, le "code de conduite" fait de la loi une règlementation de seconde zone, et confère un "rôle moteur" aux entreprises privées qui se voient priées de mettre en œuvre arbitrairement leurs conditions de service. Cette procédure, établie en dehors de tout cadre démocratique, met en place des règles de responsabilité peu claires pour les entreprises du Net. Elle crée également des risques sérieux pour la liberté d'expression, dans la mesure ou des contenus légaux, mais controversés, courront le risque d'être supprimés en raison de ce mécanisme de désactivation volontaire et déresponsabilisé ».

« Cela signifie que cet "accord" entre une poignée d'entreprises et la Commission européenne est susceptible d'entrer en violation avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (en vertu de laquelle toute restriction sur un droit fondamental doit être prévue par la loi), et jettera à bas, toute la jurisprudence construite par la Cour européenne des droits de l'homme sur la liberté de parole. »

Janice Atkinson, députée européenne indépendante de la région sud-est de l'Angleterre, a résumé les choses ainsi : « C'est Orwellien. Quiconque a lu 1984, voit la fiction devenir réalité ».

Avant même de signer le code de conduite de l'Union européenne, les grands réseaux sociaux ont allègrement réprimé la liberté d'expression, souvent à la demande des gouvernements étrangers.

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En Septembre 2015, la chancelière allemande Angela Merkel a été entendue - grâce à un micro laissé ouvert – demander en direct au PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, ce qu'il comptait faire pour bloquer les critiques de sa politique de porte ouverte à l'immigration.

En janvier 2016, Facebook a lancé une « Initiative de courage civique en ligne » (Online Civil Courage Initiative) pour inciter les usagers de Facebook en Allemagne « à combattre les discours de haine et l'extrémisme sur Internet ».

Sur le site de Gatestone Institute, le commentateur anglais Douglas Murray a remarqué que l'assaut lancé par Facebook contre « la parole raciste » semble « inclure la moindre critique de l'actuelle politique d'immigration catastrophiques de l'Union européenne ».

Il écrit :

« En décidant que des commentaires "xénophobes" , faits en réaction à la crise, sont également "racistes", Facebook fait de l'opinion de la majorité des Européens (qui, il faut le souligner, sont contre la politique de la Chancelière Merkel,) une opinion "raciste" et condamne donc la majorité des Européens considérés comme "racistes". C'est une politique qui va contribuer à pousser l'Europe vers un avenir désastreux ».

Facebook a également ciblé les contributeurs du Gatestone Institute. En Janvier 2013, Facebook a suspendu le compte de Khaled Abu Toameh après qu'il ait rendu compte de la corruption qui règne au sein de l'Autorité Palestinienne. Le compte a été réouvert le jour suivant, mais sans les deux posts incriminés et sans explication.

Abu Toameh écrit :

« C' est encore de censure dont il est question. Ils décident de ce qui est acceptable. Maintenant, nous devons faire attention à ce que nous postons et sur ce que nous partageons. Cela signifie-t-il que nous ne pouvons plus critiquer les gouvernements arabes ? »

En Juin 2016, Facebook a suspendu le compte d'Ingrid Carlqvist, expert suédois de Gatestone, après qu'elle ait posté une vidéo Gatestone intitulée « Migrants : une épidémie de viols en Suède ».

Dans un éditorial, Gatestone a écrit :

.. « L'énorme pression exercée par les lecteurs a attiré l'attention des médias suédois qui ont à leur tour critiqué la censure rigide exercée par Facebook. Le rapport de forces s'est alors inversé et Facebook est devenu plus conciliant. Ils ont rétabli le compte d'Ingrid, sans aucune explication, ni excuse. Ironie du sort, l'audience de la vidéo d'Ingrid en a été accrue.

« Facebook et l'UE ont reculé - pour le moment ! Mais leur projet de stopper la diffusion des idées qu'ils n'aiment pas est implacable. Ils reviendront. »

 

L'Union européenne (UE), en partenariat avec Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, a rendu public un « code de conduite » pour lutter « contre la diffusion en ligne de discours de haine illégaux en Europe. Le jour suivant, le compte Facebook d'Ingrid Carlqvist, l'expert suédois de Gatestone a été suspendu, après qu'elle ait posté une vidéo Gatestone intitulée : « Migrants : l'épidémie de viols s'étend en Suède ».

 

Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York. Il est aussi Senior Fellow dans le domaine des politiques européennes au Grupo de Estudios Estratégicos / Strategic Studies Group de Madrid. Suivez le sur Facebook et sur Twitter. Son premier livre, Global Fire, sera publié en 2016.

samedi, 21 mai 2016

Procès politiques et liberté d’expression

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Procès politiques et liberté d’expression

Conférence d’Alain Soral et Damien Viguier à Lyon

Alain Soral et Damien Viguier présenteront ensemble la conférence « Procès politiques et liberté d’expression » le vendredi 27 mai 2016 à 19h30 à Lyon.

Pour y assister, la réservation est obligatoire à l’adresse suivante : conf27mai2016@gmail.com

Merci de mentionner le nombre de places demandées, l’identité de tous les participants ainsi qu’un numéro de téléphone portable. Le lieu exact sera indiqué par courriel et SMS quelques heures avant la conférence.

Entrée : 10 € à payer sur place.

Le nombre de places étant limité, il est urgent de réserver vos places.
Les réservations de dernière minute ne pourront pas être traitées.

vendredi, 11 mars 2016

Un regard inquiet vers l’Allemagne

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«L’intoxication de la culture du débat»

Un regard inquiet vers l’Allemagne

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

En 1952, juste quelques années après la guerre et seulement un an après sa création, la Cour constitutionnelle fédérale allemande a interdit, pour la première fois dans son histoire un parti: la Sozialistische Reichspartei (SRP) [parti socialiste de l’empire]. Ce parti se considérait comme le successeur de la NSDAP [parti d’Hitler]. Quatre ans plus tard, en 1956, fut décidé jusqu’à nos jours, une nouvelle et ultime interdiction de parti, à savoir le Parti communiste allemand (KPD).


La Cour constitutionnelle tenta, par ces deux interdits, à répondre aux dispositions de la toute jeune Loi fondamentale de la République fédérale allemande, dans ses articles sur les partis (Article 21 Lf.), exigeant une démocratie forte: «Les partis qui, d’après leurs buts ou selon le comportement de leurs adhérents, tendent à porter atteinte à l’ordre constitutionnel libéral et démocratique, ou à le renverser, ou à mettre en péril l’existence de la République fédérale d’Allemagne, sont anticonstitutionnels.» Et de continuer: «La Cour constitutionnelle fédérale statue sur la question de l’anti-constitutionnalité.» Notamment cette dernière disposition devait garantir que le reproche de l’anti-constitutionnalité ne devienne pas un instrument de campagne électorale et de diffamation des adversaires politiques et que la question de l’anti-constitutionnalité soit étudiée de façon approfondie au plan juridique.


On sait peu de choses sur la façon dont la Cour constitutionnelle avait défini l’anti-constitutionnalité et notamment la notion de l’ordre constitutionnel libéral et démocratique (FDGO) évoqué dans l’article 21. On ne peut omettre de rappeler cette définition :
«L’Ordre constitutionnel libéral et démocratique dans le sens de l’article 21 II GG est un ordre qui établit, en dehors de toute violence et contrainte, un ordre d’Etat de droit sur la base de l’autodétermination du peuple, selon la volonté de la majorité, dans la liberté et l’égalité. Il faut inclure dans les principes fondamentaux de cet ordre au moins: le respect des droits humains concrétisés dans la Loi fondamentale, notamment le droit de la personne à la vie et au libre épanouissement, le respect de la souveraineté populaire, de la séparation des pouvoirs, de la responsabilité du gouvernement, du respect de la loi de la part de l’administration, de l’indépendance des tribunaux, du principe du multipartisme et de l’égalité de chances pour tous les partis politiques avec le droit constitutionnel de la formation et de l’exercice d’une opposition.» (BVerfGE 2, 1; Leitsatz 2, 12s.)


Malgré cela, on est en Allemagne en passe de placer les opinions et les activités politiques indésirables sous le verdict d’«extrémisme» politique afin de les rendre anticonstitutionnelles. Pendant plusieurs décennies, au cours de la guerre froide, il était opportun de mettre en garde notamment contre l’«extrémisme de gauche» et de mettre cette étiquette sur nombre de mouvements sociaux critiques. Depuis le début des années 90, certains cercles n’ont pas hésité à utiliser cette notion à la suite de l’adhésion de la RDA à l’espace occidental du pays – malgré la situation catastrophique due à cette adhésion, tant sur le plan économique que social, des populations de cette partie du pays – et recommencent depuis quelques années à utiliser la grande menace de l’«extrémisme de droite» concernant les citoyens de la partie orientale de l’Allemagne.


L’ancien président du Bundestag Wolfgang Thierse a exprimé sa suspicion envers la population de l’Est de l’Allemagne. Ce fut le cas après que, dans une ville de l’est de l’Allemagne, une centaine de personnes avaient tenté, en criant «Nous sommes le peuple», d’empêcher les passagers d’un bus de sortir devant un centre d’hébergement pour réfugiés et que, dans une autre ville de la région, un autre centre tout neuf ait été incendié avant qu’il n’ait pu être utilisé. Thierse a su immédiatement qui dénoncer en affirmant que les populations de l’est de l’Allemagne étaient plus «réceptives pour des messages misanthropes» et «moins enracinées dans leurs convictions démocratiques et morales». Cela rappelle les années 90 lorsqu’on tenta d’expliquer des manifestations violentes d’une certaine jeunesse de l’Est par des thèses absurdes qui devaient surtout servir à dénigrer l’éducation et le système scolaire de l’ancienne RDA.

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Les différents points de vue entre l’Est et l’Ouest du pays est illustré par le livre d’un partisan du mouvement PEGIDA (Sebastian Hennig: «Pegida. Spaziergänge über dem Horizont. Eine Chronik» [Une promenade au-dessus de l’horizon. Une chronique]). On peut lire dans la préface: «On ne peut nier: la majorité des manifestants de Pegida sont des personnes ayant déjà été dans la rue en automne 1989. […] L’engagement de Pegida de 2014/2015 n’est pas la suite de la révolution de 1989/90. Mais il y a des ressemblances: en y regardant de près même des ressemblances étonnantes. Nous sommes confrontés à une accumulation de problèmes qu’on ne peut exprimer avec le vocabulaire du système politique au pouvoir. Ceux qui tentèrent de poser ouvertement les questions dérangeantes dans leur propre langage furent rapidement traités de nazis par la presse alignée – ou se présentant comme telle. Cette réaction stupide de la presse a attisé les protestations et a finalement accentué la mobilisation des forces. Le fait de parler d’une ‹manifestation nazie› n’est que le reflet d’une impuissance des responsables politiques, incapables de sortir de leurs idées fixes, ne voulant pas se confronter à la nouvelle réalité. La phrase d’introduction du premier appel de Neues Forum de septembre 1989 reste entièrement d’actualité: ‹Dans notre pays, il semble que la communication entre l’Etat et la population est perturbée›.»


Michael Beleites, auteur de la préface du livre a tout de même été représentant de la Saxe pour les documents de la Stasi pendant 10 ans, de 2000 à 2010. Ne serait-il pas possible qu’un grand nombre des habitants de l’Allemagne de l’Est ait une plus forte sensibilité face aux mensonges et à la tromperie en politique et aux tendances dictatoriales?

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Un collègue de parti de Wolfgang Thierse, le ministre allemand de la Justice Heiko Maas est allé plus loin encore. Il a placé tous ceux qui émettaient des doutes quant à la légitimité de la politique allemande actuelle concernant l’asile et les réfugiés, dans le groupe des «incendiaires spirituels» [geistige Brandstifter]. On ne fit pas même halte devant l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Udo Di Fabio, ayant rédigé une expertise juridique pour le gouvernement bavarois, ce qui incita un journal tout à fait conformiste («Kölner Stadt-Anzeiger») d’écrire le 15 février 2016: «La perversion de la culture du débat en est venue à ce que le ministre de la Justice Heiko Maas (SPD) place l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Di Fabio dans le groupe des incendiaires spirituels.» Le triste dérapage verbal du politicien de la CDU et commissaire de l’UE Günther Oettinger face à la présidente du parti Alternative für Deutschland (AfD) Frauke Petry, n’a retenu l’attention des médias que brièvement. Normalement, de tels manquements à la dignité d’autrui exigeraient une démission.


Mais une telle perversion de la culture du débat n’est pas due au hasard. Son objectif est la diffamation et l’affaiblissement de la démocratie. Il s’agit d’empêcher une opposition «fondée sur la Constitution et capable de représenter une opposition». En ce basant sur le bon vieux principe «diviser pour régner!». C’est le résultat du fait que la classe politique du pays veut gouverner contre la volonté du peuple et qu’il n’est donc plus possible de lutter avec des arguments. Et cela se passe dans une situation où de lourdes tâches nous attendent. En fait, la politique allemande se trouve, depuis un certain temps déjà, face à une série de crises sérieuses et très réelles. Un coup d’œil attentif dans les journaux le prouve. Mais en réalité, on ne s’efforce pas de trouver des solutions à ces crises, mais bien au contraire de les attiser (sciemment?). Au lieu de chercher avec la population des solutions, auxquelles les gens pourraient faire confiance, on construit des états d’exceptions, on parle d’«absence d’alternatives», on impose de force des solutions, on gouverne contre le peuple – et tout cela avec le soutien des médias, mais aussi avec celui de personnalités et de pays étrangers, voire d’organisations internationales. Une chose est certaine: ce n’est pas ainsi qu’on trouvera des solutions correspondant au bien commun.


Dans son livre «Mit der Ölwaffe zur Weltmacht» [Vers la domination du monde avec l’arme du pétrole] William F. Engdahl a intitulé un chapitre «Le ‹projet Hitler›». Il y décrit les réseaux du monde de la finance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne dans les années 20 et 30 du siècle passé, qui mirent tout en œuvre pour affaiblir les démocraties européennes et permettre aux dictateurs de prendre le pouvoir. D’autres ouvrages importants confortent les thèses du livre d’Engdahl. Ce sont entre autres ceux de l’historien anglais Antony C. Sutton «Wallstreet und der Aufstieg Hitlers» [Wallstreet et la montée d’Hitler], de l’historien suisse Walter Hofer paru en 2001 et de l’historien américain Herbert R. Reginbogin «Hitler, der Westen und die Schweiz 1936–1945», ou encore celui paru il y a quelques années de Hermann Ploppa «Hitlers amerikanische Lehrer. Die Eliten der USA als Geburtshelfer des Nationalsozialismus» [Les maîtres américains d’Hitler. Les élites américaines comme accoucheuses du national-socialisme].


Aujourd’hui, même sans l’apparition d’un nouveau Hitler, le danger de la dictature est bien réel, également d’une dictature en Allemagne – cette fois-ci venant d’une autre direction géopolitique et avec d’autres formes de propagande que celle utilisée au cours des 12 années entre 1933 et 1945. Quel autre sens pourrait avoir sinon ce chaos voulu? Faut-il croire que la classe politique allemande voit sa voie vers la démocratie bouchée par l’ignorance et l’arrogance? Ou y aurait-il un plan caché dans tout ça?

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Martin Niemöller, ce théologien évangélique poursuivi par les nazis, nous a transmis la pensée suivante: «Lorsque les nazis ont déporté les communistes, je me suis tu, car je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont mis en prison les sociaux-démocrates, je me suis tu, car je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils s’en prirent aux syndiqués, je me suis tu, car je n’étais pas syndiqué. Lorsqu’ils s’en sont pris à moi, il n’y avait plus personne pour protester.»


Cette pensée n’a-t-elle pas regagné en actualité face à la «perversion de la culture du débat», des tentatives d’exclusion sociale et de dénigrements en Allemagne? 

lundi, 04 janvier 2016

Résistons! Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

Résistons! Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les valeurs de résistance, ne rien lâcher…

porte-voix1.jpgCeux qui s’illusionnent sur l’efficacité de la politique politicienne et les bienfaits très relatifs et largement surestimés de la démocratie directe helvétique manquent trop souvent d’une colonne vertébrale idéologique et d’une culture leur donnant des clés d’analyse à long terme ( « pérenne » comme on dit en novlangue d’Orwell,1984).Le nombre des électeurs ( les parts de marché électoral) peut certes être augmentée et mobilisée pour freiner l’irrésistible montée du mondialisme et des valeurs totalitaires de la lutte contre les inégalités naturelles et irréductibles. Mais aujourd’hui, l’influence, les arrangements consensuels discrets, la propagande médiatique uniformisée l’emportent  presque systématiquement. Il est important de savoir se former,  s’informer, en lisant revues et textes pluralistes et alternatifs, dissidents, hors du courant dominant, en accédant aux medias de réinformation accessible sur le Net (comme Lesobservateurs.ch mais il y en a beaucoup d’autres, comme Polemia et j’en passe). Avant que la censure et le contrôle d’Internet ne soient imposés pour des raisons bien sûr de lutte contre le terrorisme.

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Paru en 2015, sous la plume d’Éric Letty et Guillaume de Prémare, « Résistance au meilleur des Mondes » éditions Pierre Guillaume de Roux, est une excellente surprise. Issus de la Résistance populaire et spirituelle incarnée par La Manif pour Tous qui s’est dressée spontanément contre l’imposition ultralibérale du mariage pour tous par le sinistre gouvernement Hollande et la Loi Taubira, les auteurs nous réconcilient avec un stimulant et surprenant catholicisme de combat, de veilleurs. Qui ose se dresser, au nom d’un bio-conservatisme de bon sens et de respect de l’humain, contre le transformisme technologique, égalitaire,  soi-disant progressiste mais surtout totalitaire qui veut  rendre possible toutes les utopies et imposer le « Meilleur des Mondes » anticipé par Aldous Huxley en 1946.Un travail de déconstruction, au service d’un individualisme exacerbé, soumis au pouvoir  de puissances d’argent aveugles et préparé discrètement, c’est  l’empire du consensus, par des architectes zélés et influents est décrit de manière passionnante dans cet ouvrage percutant. Cette superclasse mondiale, oligarchique, décrite par Huntington et Attali, libre-échangiste et immigrationiste forcenée, considère les barrières nationales, mais aussi les identités sexuelles, la culture, les religions comme des obstacles qui sont en train ,espèrent-ils, de disparaître. Obstacles à la consommation de masse, à la satisfaction immédiate des désirs individualistes et égoïstes,  à la perspective de rendre possible, en modifiant le Droit et en utilisant la technologie qui augmente les potentialités humaines, le meilleur des mondes déshumanisé possible : identité de genre, grossesses extracorporelles, procréation médicalement assistée, désexualisation, dictature des experts, féminisation à outrance et haine du rôle du père, disparition de la filiation, de la famille traditionnelle et de l’Histoire individuelle et collective. A lire impérativement pour mieux comprendre les enjeux des batailles sociétales menées actuellement contre la plus petite entité sociale de résistance au meilleur des mondes utopique qu’est la famille ( une femme, un homme, des enfants, une filiation, des valeurs incarnées et inégalitaires puisque complémentaires).

Pour redevenir trivial, il est très important, le 28 février 2016 de voter OUI à l’initiative populaire fédérale « Pour le couple et la famille- non à la pénalisation du mariage, puisque la Constitution sera modifiée en précisant que » le mariage est l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme ».Il est important d’organiser la résistance, à cette occasion, même si elle est symbolique.

Une autre petite merveille d’impertinence est le dictionnaire de novlangue de Jean-Yves Le Gallou et Michel Geoffroy (Via Romana 2015). La novlangue, selon 1984 de George Orwell, oblige les gens à penser conformément à la ligne du parti (aujourd’hui le politiquement correct). On y apprend le pouvoir des mots sidérants pour diaboliser le déviant (homophobe, xénophobe, raciste), des mots tabous (frontières), des mots trompeurs (intégration, être bien intégré, c’est être bien installé). Le pouvoir de l’adversaire apparaît dans  l’usage imposé de la novlangue. Ici la résistance s’impose, appeler un chat un chat et non pas adopter le langage qui signe la soumission, la création de néo-besoins, de nouveaux désirs. Je ne résiste pas au plaisir d’un exemple : Père, terme ringard, sexiste et cryptofasciste. Laïc : personne qui trouve que toutes les religions sont respectables, sauf le catholicisme. Un pur régal pour se désintoxiquer l’imaginaire et oser penser non-conforme, selon les lois naturelles, le bon-sens,  la spiritualité conforme à la Tradition. Dans les recommandations de vote du 28 février, n’oublions pas de dire OUI  à l’initiative de mise en œuvre, pour l’expulsion des criminels étrangers. Même s’il est discutable de revoter pour faire appliquer un texte qui a déjà été accepté par une majorité des votants. Comme nous ne sommes encore pas dans le Village Global sous l’autorité morale du Gouvernement mondial, il est normal d’appliquer notre Droit et de ne pas obéir aux Juges étrangers ou chapeautés par le même Gouvernement Mondial. Rester maître chez soi et ne pas se faire imposer des prises en charge coûteuses et disproportionnées. Non au deuxième tunnel du Gothard, par respect de l’écologie intégrale et pour ne pas augmenter, en période d’accélération des migrations illégales qui s’imposent, la facilité de transiter par notre pays ou de s’y installer. OUI aussi à l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires.

Dominique Baettig, Médecin, ancien Conseiller national, militant souverainiste

jeudi, 10 décembre 2015

Garantir le droit et l’accès à la diversité de l’information, à la liberté d’expression… une lutte essentielle!

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Garantir le droit et l’accès à la diversité de l’information, à la liberté d’expression… une lutte essentielle!

 
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les « terroristes » dont les exploits effrayants sont amplifiés à dessein par les medias politiquement corrects ont déjà gagné en permettant de restreindre, pour la « bonne cause », bien sûr, la sphère privée. Comme en France, où l’effet Charlie (et qui d’ailleurs n’est pas Charlie ?) puis l’effet Bataclan ont entraîné et renforcé l’acceptation sans réel débat d’une Loi sur le renseignement et l’installation de l’état d’urgence sécuritaire. Ainsi le sinistre (de gauche bobo !) gouvernement responsable par sa politique aventureuse et risquée, interventionniste en Syrie, sous perfusion financière par le Qatar et la monarchie  familiale saoudienne, tout en refusant sa responsabilité patente, en profite pour s’immiscer dans la sphère privée des citoyens critiques et limiter leur libre expression et d’information. Oublié le laxisme dans le contrôle migratoire, oublié l’imposition du « vivre ensemble » unilatéral sous peine de sanctions. La gauche moraliste totalitaire rappelle que pour elle, la souveraineté nationale, l’autonomie économique, les valeurs identitaires, les vraies valeurs spirituelles chrétiennes, le racisme et l’islamophobie sont des délits bien pires encore que les dérives explosives de quelques radicalisés franco-belges qu’il ne faut pas amalgamer à l’Islam ou requérants illégaux syriens. L’ennemi principal et prioritaire, qualifié de droite extrême selon l’estampillage de réflexe pavlovien, c’est la population, droite et gauche nationale confondues, qui ose douter de la propagande officielle du Parti du Bien et cherchent des sources d’information critiques, pluralistes, sur internet, s’informer sur des sites alternatifs ou dissidents, peut-être même carrément complotistes, comme le susurre « Big Brother ».Il ne faut pas donner des moyens de contrôle supplémentaire à un régime de bienpensance moraliste et autoritaire, qui les utilisera d’abord contre l’opposition idéologique interne, ce serait suicidaire.

En Suisse la Loi sur le Renseignement, malgré ce que ne veulent pas voir la majorité des parlementaires qui l’ont acceptée, procède de la même logique inquisitoriale. La rétention de données et l’interception de tout ce qui passe par le câble et la fibre optique sont des moyens de surveillance de masse qui ne se basent sur aucune preuve mais seulement sur le soupçon. Des algorithmes informatiques vont détecter des faisceaux d’indices et des mots sensibles dans vos communications téléphoniques, mails, consultations de sites et induire des soupçons. Délit d’intention, de mauvaises pensées, de mauvaises lectures, de mauvaises influences. Pire, des logiciels espions, chevaux de Troie pourront être introduits à votre insu (perquisition en cachette) dans vos ordinateurs et vous surveiller, même si vous n’avez rien fait, rien dit ou juste exercé votre droit à la libre information, à la sphère privée. Que dire de la collaboration d’échanges avec les autres services de renseignements étrangers qui permettra de transmettre automatiquement et sans contrôle vos données à des services en guerre, antiterroriste ou économique.

Dans cette affaire, qui n’a rien à voir avec une gauche bisounours ou tendance matraque, la défense et le droit à la sphère privée, la protection contre l’Etat (et les autres Etats) fouineur et digital, le droit à la liberté de pensée, d’expression, de réunion, d’information l’emportent sur des considérations opportunistes justifiées de la soi-disant guerre contre le terrorisme. Celle-ci est menée par des gouvernements qui soutiennent eux-mêmes des groupes terroristes (les mêmes !), les arment, les sponsorisent et se réjouissent du bon travail qu’ils mènent en Syrie, au Yémen et ailleurs.

Il faut impérativement signer le référendum  du comité interpartis (dont le Parti Pirate) contre la Loi sur le Renseignement. Cette Loi est déjà en soi une petite victoire des actions terroristes qui crée des mécanismes de surveillance totalitaires permettant de repérer des intentions ou des déviances politiques de manière préventive. Cette société totalitaire de surveillance n’a pas pour objet final de contrôler les individus mais de faire intérioriser le sentiment du pouvoir absolu de l’administration concernant la vie privée et publique. Elle ne s’attaque pas à des actes ou des paroles déterminées mais au désir même de résistance.

Dominique Baettig, 9 décembre 2015,  Médecin, Ancien Conseiller national, militant souverainiste suisse.