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mardi, 09 avril 2013

Good bye Lénine, bonjour la mondialisation !

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Good bye Lénine, bonjour la mondialisation !

par Nicolas Bonnal
 

Et les disciples, s’approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles?

Matthieu, 13, 10.

Lorsque j’avais rédigé mon livre sur Internet la Nouvelle voie initiatique, j’avais constaté que le lexique des médias et de la « nouvelle économie » venait tout entier de la Bible et de la religion (paraboles, émission, chaîne, ondes, câble, antennes). Ce n’est bien sûr qu’un hommage du vice à la vertu : on se souvient que Trotski voulait vider les églises en remplissant les salles de cinéma, et c’est pour cela que le cinéma soviétique (qui me plaît tant) a une dimension et un contenu formel si hiératique… et orthodoxe. Le monde moderne est une immense entreprise de démolition et de sidération mentale qui recycle les outils de l’aventure spirituelle médiévale.

On se souvient que Good bye Lénine se voulait une comédie sur la transition du communisme au libéralisme, de l’Allemagne de l’Est à l’Allemagne de l’Ouest, ou plutôt à l’est de l’Allemagne. Une femme tombe dans le coma et son fils lui fait gentiment, avec un copain bricoleur, croire qu’elle est encore dans son petit monde communiste pour ne pas l’achever à son réveil : car la mère était une bonne communiste. J’ai beaucoup voyagé dans les pays communistes quand il y en avait encore, et je dois confesser que si les détails de la vie ordinaire étaient souvent exaspérants (encore que pas partout), la grande majorité des gens y était adorable et solidaire. Je me souviens en particulier de la Roumanie, celle de Ceausescu, où il y avait encore énormément de francophones et d’amateurs de la culture française. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire qu’un mauvais système économique et politique produit de bonnes gens. Le nôtre est de pire en pire, de système capitaliste et mondialisé, et il les pourrit toujours plus, les gens.

Ce n’est pas le sujet : le sujet c’est Good bye Lénine, film que l’on n’a pas compris parce que qu’on cherchait à y voir ce qui n’y est pas. Ce qui y est et très nettement, ce ne sont pas les gens, tous comateux, c’est la télévision.  Le problème, ce n’est pas ce que voit la mère, le problème c’est que la mère voit la télévision. Et la télévision ne remplace pas la réalité, la télévision est la réalité. Le fils veut prolonger le communisme mais établit le règne matriciel de l’occident médiatique. La mère du jeune est-allemand (excellent Daniel Brühl) peut voir ce qu’elle veut ensuite par la fenêtre, Coca-Cola, les immigrés vietnamiens, l’immobilier en déroute dans le Berlin d’alors (aujourd’hui ville la plus chère d’Europe et l’une des moins sûres, il ne faut pas désespérer), elle ne va pas le comprendre, parce qu’elle voit la télévision. La télévision est comme un faux prêtre parodique, la télévision réinterprète le réel comme un pasteur délinquant. La télévision est sa commande à distance. Le commentateur – son fils ou le présentateur – lui explique toutes les images ridicules qu’elle peut voir, et elle le croit. La télévision prend l’habitude pour notre Bien de distordre la réalité. A ce propos je suis toujours fasciné par les images No comment de la chaîne (sic encore) Euronews, images non commentées qui nous libèrent finalement de l’interprétation, de la médiation et du mensonge. Malheureusement le public n’a pas ce courage : il lui faut son commentaire qui est le même partout dans monde, et il refuse le comment se taire qui le libérerait de son rapport aliéné à la réalité ; et le libérerait des grands prêtres qui nous expliquent toute de travers depuis, mettons, les années 1830 (voyez Balzac, Edgar Poe, Tolstoï et leur compréhension du rôle malappris de la presse de masse). Le monde devient alors cette histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

« C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu’entendant ils n’entendent ni ne comprennent. »

La mère se réveille donc, absorbe et gobe tout, comme le téléspectateur moyen, celui qui croit qu’Assad tue les Syriens, que la BCE fait ce qu’elle peut, que Bernanke a sauvé le monde, que Goldman Sachs le couve, que l’ouverture des frontières est une bénédiction, que l’immigration est une chance pour la France, que Honni soit qui Mali pense, que le gouvernement fait ce qu’il peut et qu’on fera mieux la prochaine fois, en élisant Copé, Fillon, je ne sais qui. Sans oublier le péril nucléaire au Japon qui a fait trois Hiroshima et le réchauffement climatique après trois hivers épouvantables.

« Et lui, répondant, leur dit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n’est pas donné. »

La mère quitte donc le mensonge simplet du communisme pour entrer dans l’ère pan-mensongère du mondialisme dévoyé, dénoncé en vain par des myriades d’écrivains de droite comme de gauche. Sur le communisme, personne ne se faisait d’illusion ; tandis que sur notre société… C’est bien la preuve que l’oppression matricielle des médias y est bien plus forte (ou que l’on est au paradis !). Comme l’a expliqué Debord :

Un pouvoir absolu supprime d’autant plus radicalement l’histoire qu’il a pour ce faire des intérêts ou des obligations plus impérieux, et surtout selon qu’il a trouvé de plus ou moins grandes facilités pratiques d’exécution…

Le spectaculaire intégré a fait mieux, avec de très nouveaux procédés, et en opérant cette fois mondialement. L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de faire savoir qu’on en rit.

Pensez à Ben Laden : invisible le jour de son attentat, invisible le jour de sa mort, inexistant dans sa vie comme dans sa mort. Mais omniprésent médiatiquement : un EGM, être généré médiatiquement par le spectaculaire intégré, dans toute sa splendeur. Ce lémur des médias conspirateurs aura bien remplacé tous nos murs de Berlin. Mais je me tais, le commissaire politique des conspirations va bientôt me faire taire.

Le film Good bye Lénine se termine bien, comme notre monde moderne. La mère meurt, et l’on projette ses cendres sur les toits au milieu des antennes de télévision.

Qui m’a reproché d’évoquer le baroque ?

La femme regardait les comédiens avec la fixité morne de l’abrutissement, sans paraître bien se rendre compte de ce qu’elle voyait. ( Capitaine Fracasse )

samedi, 16 mars 2013

Finanzkapitalistische Raumrevolution

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Finanzkapitalistische 

Raumrevolution

Bernd RABEHL
 
Ex: https://rabehl.wordpress.com/

Ein Anfall

Im Haushaltsausschuss des Bundestages verlor Finanzminister Schäuble in den letzten Novembertagen 2012 jeden Anstand. In Brüssel und in Paris hatte er sich darauf eingelassen, dass die Bundesrepublik erneut Milliardenbeträge nach Griechenland pumpen würde, um dort den Staatsbankrott zu vermeiden. Das überschuldete Griechenland, ein Mafiastaat, der jede moderne Verwaltung und Aufsicht vermissen liess, eine Gesellschaft, unterentwickelt, ohne produktive Industrie und Landwirtschaft, strategischer Militärstützpunkt der NATO, heruntergekommerner Tourismusort, unterschied sich vom technologisch und industriell hochgerüsteten Zentraleuropa grundsätzlich. Hinzu kam, dass die vergangenen Militärdiktaturen und eine von der Mafia gesteuerte „Demokratisierung“ vermieden, den Sozial- und Militärstaat mit einer modernen Steuergesetzgebung und rationalen Bürokratie zu verbinden. Die Kontrollen durch das Parlament blieben mangelhaft. Selbst die europäischen Auflagen und Rechtsdirektiven wurden missachtet. Ein aufgeblasener Apparat diente als Selbstbedienungsladen der Staatsangestellten, der Spekulanten und des organisierten Verbrechens. Der Parasitismus der unterschiedlichen sozialen Schichten wurde sogar noch gefördert und die EU Zuschüsse grosszügig verteilt. Gewinne und Profite wurden nicht registriert und versteuert und eine masslose Verschuldung eingeleitet. Sie wurden über landeseigene und internationale Privat- und Kreditbanken, Hedgfonds und über die europäische Umverteilungen finanziert. Alle lebten in Saus und Braus.
In Griechenland wurden zu hohe Renten und Löhne gezahlt und zugleich riesige Gewinne realisiert. Sie wurden nicht erwirtschaftet, sondern über Kredite und Schulden aufgebracht. Nach den Gesichtpunkten der industriellen Durchschnittsproduktivität und nach dem Zustand von Staat und Recht, lag Griechenland irgendwo in Nordafrika. Dieser Kontinent hatte, bezogen auf Technologie, Arbeitsteilung, Produktion, Verkehr, Recht, Verwaltung, Lug und Trug den Balkan, Süditalien, Südspanien und Portugal erreicht. Der Überbau von Staat und Politik als ein Gebilde aus Korruption, Parasitismus, Vetternwirtschaft, Plünderung hatte mit Zentraleuropa nichts gemeinsam. Riesensummen wurden aus diesen Industriestaaten in das europäische „Afrika“ transferiert. Von dort wurden sie als billige Beute von den reichen und einflussreichen Familien in die Schweiz auf Geheimkonten gebracht oder an die nordamerikanischen Spekulanten weitergereicht. Sie hatten den griechischen Staat mit Krediten ausgeholfen. Die griechischen Regierungen verfälschten in der Vergangenheit die Bilanzen und den Stand der Verschuldung, um in das „Paradies“ der Europäische Union zu gelangen. Die deutschen Steuerzahler finanzierten dadurch die griechischen Betrüger und Absahner oder die nordamerikanischen Kredithaie. Ein grosser Rest wurden an die überbezahlten Staatsangestellten und Rentner bezahlt, um sie ruhig zu stellen und dem System eine demokratische Legitimation zu geben. Kein Wunder, dass in einem derartigen Milieu der Spiritualismus gedieh. Die faschistische „Morgenröte“ pendelte sich zu einer starken Partei auf. Die deutschen Steuerzahler leistete sich den Luxus, einen kranken und maroden Staat zu unterstützen, der unbedingt zu Europa gehören sollte. Diese Entscheidung wurde jedoch in USA gefällt.

Geostrategisch bildete Griechenland für diese Militärmacht einen Flugzeugträger, einen Militärstützpunkt und hielt die Meerenge der Dardanellen nach Russland unter Aufsicht. Griechenland stellte die Verbindung zur Türkei her und bildete die Brücke in den Nahen Osten. Es konnte mit dem albanischen Kosovo und Kroatien verbunden werden, die durch die amerikanischen Bombardements Serbien entrissen wurden. Es hielt die Verbindung nach Bulgarien und Rumänien, die unter nordamerikanischen Einfluss gestellt werden sollten. Griechenland schuf die Garantien für ein europäisches Mittelmeer. Es bildete eine Voraussetzung für ein „Grossisrael“, das sich gegen die arabischen Anreinerstaaten behaupten musste. Nordafrika oder die Nahoststaaten sollten militärisch und politisch dem Einfluss des islamischen Fundamentalismus entwunden werden. Sie sollten wie der Irak und Syrien einer Neuordnung unterliegen. Der zukünftige Krieg gegen den Iran benötigte die geostrategische Position Griechenlands und die finanzielle Unterstützung Deutschlands. Dieser deutsche Staat wurde von den USA angewiesen, das südeuropäische „Afrika“ und Israel zu stabilisieren. Es wurde zugleich darauf vorbereitet, in der Zukunft den Bestand der Mafiastaaten Bulgarien und Rumäniens zu gewährleisten. Frankreich entzog sich der Verpflichtung und geriet selbst in eine Finanzkrise. Deutschland sollte den geldpolitischen Hintergrund für ein „nordamerikanisches Europa“ bilden, das sich gegen Russland, gegen China und den Iran in Front brachte. Die Hauptabsatzmärkte der deutschen Wirtschaft lagen in diesen „feindlichen Regionen“ und im Gegensatz zu dem Aufmarsch wäre eine friedliche Koexistenz mit diesen Ländern notwendig. Deutschland als Wirtschaftsmacht und Griechenland als machtpolitischer Dominostein bildeten eine erzwungene Einheit. Den Deutschen wurde ein neues „Versailles“ aufgedrängt, an dem es kaputt gehen konnte. Das konnte Schäubele alles wissen. Er konnte sich den Auflagen und Befehlen der NATO und der USA schwer entwinden. Er fühlte sich inzwischen als Vertrauensmann dieser Mächte. Er hatte Schwierigkeiten, sich diesen Manipulationen zu entziehen. Die Frage stand im Raum, wie lange er diese Rolle aufrechterhalten wollte?

Der Finanzminister war innerlich erregt, denn er konnte nicht begründen, warum er der deutschen Republik derartige Zahlungen zumutete. Ihm fehlte jedes plausible Argument. Also schrie und pöbelte er. Jetzt im Ausschuss, Ende November, kommentiert durch FAZ, FR und FTD, fühlte er sich von der Linksabgeordneten Pau angegriffen und er wehrte sich gegen den SPD – Hinterbänkler aus Hamburg, der nicht einmal wusste, worum es ging, sondern für Würde und Anstand sorgen wollte. Schäubele brüllte über zehn Minuten in den Saal hinein und gab zu erkennen, dass er die Übersicht verloren hatte.  Er ahnte wohl, dass die europäische Krise wie in Argentinien 2001 in einem Staatsbankrott enden konnte. Er wusste, dass er deutsche Interessen kaum noch wahrnahm. Er konnte auch die Tatsache nicht verdrängen, dass er die Ziele der NATO, der EU und der USA bediente und dadurch die staatliche Souveränität Deutschlands unterminierte. Seit Ende der achtziger Jahre hatte er sich in der Regierung Kohl als ein Mann der „Kompromisse“ bewährt. Jetzt steuerte er die Finanzpolitik der Regierung von Angela Merkel und würde den Wohlstand der Mittelklassen in Deutschland riskieren und die Armut der millionenfachen Habenichtse in dieser Gesellschaft vergrössern. Die Zahlungen an Griechenland würden die Inflation und die Steuern steigern. Er wusste, dass Europa sich auf einen Krieg zubewegte. Sehr bald musste die Bundesregierung den Einsatz deutscher Soldaten in der Türkei, in Syrien, Ägypten und im Iran rechtfertigen. Schräuble schrie seine masslose Wut heraus, denn sein unbedachtes Spiel wurde offenkundig.

Planspiele

Listen wir die einzelnen Massnahmen auf. An die wirtschaftliche Konsolidierung der südeuropäischen Staaten durch eine gezielte Entwicklungspolitik wurde in Brüssel und Berlin nie gedacht. Statt die Riesensummen für die Spekulanten, die Absahner und die Mafia zu vergeuden, wäre es durchaus sinnvoll gewesen, den Ausbau der Infrastruktur dieser Länder zu finanzieren, um eine industrielle Grundlage zu schaffen. Allerdings hätten die EU – Institutionen die Kontrolle der Investitionen übernehmen müssen, um den korrupten Poltikern der Zugriff zu entziehen. Statt Israel mit Atom- U – booten auszurüsten und Militärausgaben zu übernehmen, hätte Deutschland die israelische Wirtschaft stabilisieren können, um einen Friedensprozess des Ausgleichs gegen die Kriegspropheten in diesem Land einzuleiten. Derartig Visionen durften nicht einmal erwähnt werden. Jede rationale Politik wurde von EU und NATO verworfen. Stattdessen einigten sich der griechische Staat und die Europäische Zentralbank darauf, die finanziellen Griechenlandhilfen, von denen Deutschland den Anteil von etwa 70% aufbrachte, zu einem „Schuldenschnitt“ zu nutzen. Die Schuldenagentur in Athen legte Rückkaufwerte für die ausstehenden Staatsanleihen für „private Investoren“ fest. Sie erreichten einen höheren „Preis“, als von den griechischen und nordamerikanischen Investoren erwartet worden war. Der „Internationale Währungsfonds“ (IWF) sollte ruhig gestellt werden. Zugleich wurde es wichtig, die Verluste der Anleihen zu begrenzen und die Inhaber zu veranlassen, die Papiere zu einem nicht erwarteten Wert zurückzugeben. Der „Umtausch“ bzw. der „Rückkauf“ der Staatsanleihen durch die staatliche Agentur wurde mit Hilfe des europäischen und deutschen Hilfsgeldes attraktiv gestaltet, um die Gläubiger zu veranlassen, die fälligen Staatsschulden abzugeben. Der griechische Staat sollte dadurch einen Anfang gestalten, die riesigen Schulden zu tilgen.

Der internationale Anleihenmarkt reagierte mit einem Kurssprung der griechischen Staatspapiere. Sie stiegen von 4.31 Punkten auf 40.06 Zählern. Sogar der Euro konnte im Kurs gegenüber dem Dollar zulegen und stabilisierte seinen Kurswert, weil die Griechen zu einem nicht erwarteten Teilpreis die „Privatschulden“ bezahlten. Die Regierung in Athen verfolgt den Plan, mit Mitteln des Euro – Rettungsfonds (ESFS) die von Privatinvestoren oder Fondsgesellschaften gehaltenen Anleihen im Umfang von 10 Milliarden Euro zurückzukaufen. Es handelt sich um Papiere, die Griechenland im Frühjahr 2012 im Verfahren einer Umschuldung aufgelegt hatte. Der Rückkauf soll die Schulden, da der Preis  zum Ursprungswert halbiert wurde, um rund 20 Milliarden Euro senken. Etwa Eindrittel der von Privatbanken gehaltenen Schulden wären durch diesen Rückkauf beglichen. Den Grossteil der griechischen Schulden, ein paar 100 Milliarden Euro, halten die Europäische Zentralbank, der Internationale Währungsfonds (IWF) und einzelne europäische Staaten. Die genaue Höhe dieser Werte fand bisher keine „öffentliche Zahl“. Gehen die Privatbanken auf dieses angebotene Geschäft des Rückkaufes ein, gibt es einen Wegweiser für die Freigabe der seit Juni „eingefrorenen“ Hilfsgelder. Die Entschuldung Griechenlands könnte langfristig über einen geregelten Rückkauf, über Staatsverträge und über den notwendigen Umbau des Sozial- und Steuerstaates angegangen werden.

Der vorsichtige Anleihenrückkauf verfolgt das Ziel, bis 2020 die Verschuldung auf 124% des Bruttoinlandsprodukts zu senken. Ohne derartige Massnahmen würden die Schulden Griechenlands „explodieren“ und den Staat in den Bankrott treiben. Ein derartiger Staatspleite würde das Land unregierbar machen, denn Teile der Betriebe der Dienstleistung, der Verwaltung, der Kommunen, der Staatswirtschaft würden schliessen müssen und zugleich die anderen „Südstaaten“ der EU in den Strudel der Staatspleiten reissen. Massenstreiks und soziale Unruhen waren zu erwarten. 2014 hätten die Schulden fast 200% des skizzierten Inlandsprodukts erreicht. Der Schuldenrückkauf musste deshalb sicherstellen, dass die Privatinvestoren auf das Geschäft eingehen und sich verpflichten, die angebotene Teilsumme zu akzeptieren. Die Staats- und staatlichen EU – Bankschulden wurden über Staatsverträge geregelt, an die sich die privaten „Spekulanten“ nicht halten mussten. Sie konnten internationale Gerichtshöfe anrufen, ihr Geld einklagen und den Schuldnerstaat in die Pleite jagen. Das passierte 2001 in Argentinien. 2012 wurde der Staatsbankrott des südamerikanischen Staates nicht abgewendet, denn die einzelnen Privatfonds bestanden auf der Zahlung des „gesamten Preises“ der Schulden. Die Konstruktion des Schuldenrückkauf war auch für Griechenland schwierig und der Staat musste eine „wacklige Normalität“ organisieren. Das komplizierte „Kartenhaus“ konnte schnell zusammenstürzen.

Die Entschuldung Griechenlands kannte drei Phasen. Zuerst mussten die Privatkunden, privaten Banken und Spekulanten in die Massnahmen eingebunden werden. Danach regelten Staatsverträge und Abmachungen den Rückkauf der Schulden von den Staatsbanken und Einzelstaaten. Unter Umständen wurde die Summe der Schulden Griechenland erlassen, falls nicht die anderen Schuldnerstaaten wie Spanien, Portugal, Italien, Irland u. a. die gleichen Bedingungen „einklagen“ würden. Der Schuldenrückkauf lief deshalb in der Form einer „Auktion“, um die Stimmungen und Interessen auf dem „Schuldenmarkt“ zu testen. Die Investoren und Gläubiger mussten ihre Preisvorstellungen offenlegen. Danach wurde von der Staatsagentur das Kaufangebot unterbreitet. Griechenland bot seinen Gläubigern je nach Laufzeit der Anleihe zwischen 30,2% und 38,1% des Nennwerts der jeweiligen Staatsanleihe. Den Zuschlag erhalten die Höchstgebote, die zwischen 32% und 40% liegen konnten. Auf dem freien Markt war lediglich mit einer Offerte zwischen 20% und 30% zu rechnen. Für einen begrenzten Zeitraum konnten die Spekulanten mit einem Zuschlag von etwa 10% rechnen.  Sie hatten oft die Papiere auf dem niedrigen Stand von ca. 8% des Kurswerts gekauft und verdienten so nebenbei ein paar hundert Millionen Euro, denn Deutschland hatte nun zugesagt, weiterhin für die Schulden Griechenlands aufzukommen. Stimmten sie zu und schalteten nicht die internationalen Gerichtshöfe ein, konnte die zweite und dritte Phase eingeleitet werden. Nicht nur der deutsche Finanzminister zeigte sich nervös. Alles hing an einem „seidenen Faden“.

In Argentinien war 2001 eine derartige Planung gescheitert, die nordamerikanischen Spekulanten und die unterschiedlichen Staatsbanken unter einen „Hut“ zu bringen. Der Staatsbankrott zerstörten den argentinischen Mittelstand, der in Bezug auf Bildung, Dienstleistung, Sicherheit, Gesundheit, Fürsorge, Erziehung usw. vom Staat anhängig war und auf die Strasse gesetzt wurde. Dieser Mittelstand hatte die Elektro-, Mode-, Computer-, Nahrungsmittel-, Bau- und Autoindustrie „gefüttert“ und diese Branchen durch die Arbeitslosigkeit und Pleiten in den Ruin getrieben. Die Immoblienpreise zerfielen. Die Hedgefonds hatten sich am Spiel der „Entschuldung“ nicht beteiligt. Bis heute wird das ausländische Kapital angeklagt, Argentinien in den Abgrund zu treiben. Der Populismus von Cristina Kirchner bekam Auftrieb und aktualisierte den antiimperialistischen Kampf. Vor allem der Hedgefonds Eliot Capital und Aurelius Capital und der Internationale Währungsfonds (IWF) verklagten den argentinischen Staat auf die Zahlung von 1,5 Milliarden Dollar. Sie erhielten 2012 vor dem amerikanischen Gerichtshof Recht. Bereits Ende 2005 beglich Argentinien die Schulden beim IWF, bevor die anderen Gläubiger abgefunden wurden. Der IWF hatte 2001 einen Kredit zurückgehalten und den Staatsbankrott ausgelöst. Argentinien pocht heute auf Souveränität und ist bemüht, den Einfluss des internationalen Finanzkapitals zurückzudrängen, um so etwas wie „Souveränität“ zu erlangen. Die genannten Hedgefonds beteiligten sich nicht am „Schuldenschnitt“. Sie klagten vor dem US – Gericht auf Gleichbehandlung. Die Klage wurde in der ersten Instanz anerkannt. Muss Argentinien zahlen, wäre ein zweiter Staatsbankrott angesagt. Dieses Beispiel beweist, dass der Prozess und die Phasen der Entschuldung eine weitere Komplikation enthalten, ziehen die Spekulanten nicht mit. Sie verfolgen andere Ziele als die Staaten und sind primär an hohen Gewinnen und an der Sicherung der Rohstoffe, Ländereien und Immobilien interessiert. Sie setzen wie in Südeuropa auf Krieg, um die „Landmächte“ Iran, Russland und China zu entmachten. Die „Logik“ ihrer Spekulation ist schwer zu durchschauen. In Nordamerika und in Europa begründeten sie eine Doppelmacht zum Präsidenten oder zu den Staaten der EU, da eine Bankkontrolle fehlte bzw. zu Beginn der neunziger Jahre abgeschafft wurde. Die neuen Rohstoffe, Industrien und Immobilien in Osteuropa, Russland und Afrika sollten gesichert werden.

Die griechische Staatsanwaltschaft demonstrierte der europäischen Öffentlichkeit nach der letzten Zahlung der Hilfsgelder, was die griechischen Spekulanten mit dem leicht verdienten Geld aus der EU anfingen. Die Staatsanwaltschaft untersuchte Vorwürfe gegen knapp 2000 Griechen, die Bankkonten bei der Genfer Filiale der britischen Grossbank HSBC eingerichtet hatten. Ihnen wird Steuerhinterziehung, Geldwäsche und Finanzbetrug vorgeworfen. Illustre Namen aus Politik, Bankgeschäft und Mafia sind auf der Liste der Betrüger zu finden. Sie belegen Verbindungen, die vorher nicht einmal vermutet wurden. Mit dem Namen von Magret Papandreou tauchten Hinweise auf die Spitzen der politischen Elite auf. Sie lenkten auf raffinierte Weise Zahlungen aus der EU auf ihre Konten, überwiesen die Summen auf Schweizer, britische oder nordamerikanische Banken und kauften mit diesem Geld etwa in Berlin, München oder Frankfurt/ Main Immobilien, Mietshäuser, Grundstücke und landwirtschaftliche Nutzflächen. Die einzelnen Wohnungen wurden mit „Eigenbedarf“ belegt, verkauft und die Mieter vertrieben. Das Geld kam also nach Deutschland zurück und wurde in „sichere Anlagen“ investiert, weil Zentraleuropa für die Spekulanten eine gute Adresse war. Zugleich wurden die deutschen Steuerzahler, die die Zahlungen nach Griechenland aufbrachten und soweit die Wohnhäuser von den neuen griechischen Hausbesitzern „besetzt“ wurden, aus ihren Wohnungen gejagt.

Die griechische Staatsanwaltschaft deckte diese Machenschaften auf, um den Gremien der EU und Deutschlands die europäische Normalität des Rechtsstaates in Griechenland zu signalisieren, falls weiterhin die Unterstützungsgelder flossen. Sie brachten „Bauernopfer“, ohne den Kreislauf oder den Geldtransfer kaschieren zu wollen. Das europäische Geld wurde teilweise in Griechenland abgezweigt und landete auf den Konten  in der Schweiz. Von dort wurde das Geld zum Immobilien- und Landkauf in Europa eingesetzt oder wurde genutzt, Ländereien oder Wälder  in West- oder Ostafrika zu erwerben. Das „Holz“ wurde geschlagen und die Wälder gerodet. Anschliessend wurden riesige Soya-, Mais- oder Zuckerrohrfarmen errichtet, um aus diesen genmanipulierten Naturrohstoffen Biogas oder Bioöl herzustellen, das in Europa teuer zu Weltmarktpreisen verkauft wurde. Die afrikanischen Bauern wurden vertrieben und schlugen sich nicht selten als Flüchtlinge nach Europa durch. Allein an diesem Beispiel lässt sich die „negative Funktion“ der Finanzspekulation und des Finanzkapitals aufzeigen. Die Zerstörung aller „Produktivkräfte“ enthielt keinerlei Schaffenskraft oder eine Zielsetzung, die Weltgesellschaften zu stabilisieren. Falls die Regierungen der Zerstörungswut und der Raffgier dieses Kapitals keinen Einhalt boten, würde es über den Weltmarkt Not und Elend tragen. Die enge Kooperation der Spekulanten mit den Ganoven der Mafia und der politischen Eliten, die die griechische Staatsanwaltschaft aufgedeckt hatte, entwarf ein erstes „Gesicht“ dieses Kapitals, das keinerlei Moral oder Verantwortungsethik kannte. Erstaunt waren die Berichterstatter der Zeitungen, dass die Parteien des Bundestages, etwa die Grüne Partei und die CDU zu fast 100% der Griechenlandhilfe zustimmten. War die Erwartung einer zukünftigen „Koalition“ so gross, dass diese Parteien die aktuelle „Raumrevolution“ des Finanzkapitals nicht zur Kenntnis nahmen und sich diesen Manipulationen auslieferten? Würde ein Verteidigungsminister Trittin, deutsche Soldaten in die Türkei und in den Iran schicken? Gab es keinen „Karl Liebknecht“ bei den grünen Aufsteigern? Wurde die ganze Biographie dieser Poitiker für einen Staatsjob riskiert?

Fragen des Weltmarktes

Wieso konnte Afrika in Gestalt der Misswirtschaft, der niedrigen Arbeitsproduktivität, der Arbeitslosigkeit, der Überbevölkerung, der Verschuldung nach Südeuropa hineinragen? Warum wurde Russland „asiatisiert“? Wie konnte es passieren, das Afrika, Asien und Lateinamerika sich in den nordamerikanischen Kontinent eingruben? Die Kriterien sollen entschlüsselt werden in der je spezifischen Form des Kapitalismus der einzelnen Gesellschaften und Regionen. Die Übersetzung der technologischen Revolutionen in die Produktivität der Industrie und in den rationalen Aufbau von Staat, Recht und Verwaltung bestimmen ein weiteres Thema.  Berücksichtigt werden soll das Ausmass der Konzentration und Zentralisation der Produktion, der Banken und des Handels. Die Machtpolitik der Kapitalfraktionen, vor allem des Finanz- und Medienkapitals und der politischen Klasse, bildet einen anderen Gesichtspunkt. Die Kriegs- und Rüstungswirtschaft, gekoppelt mit den unterschiedlichen Ansätzen von Diktatur, mit der Neudefinition der Klassen und Völker und mit den politischen Bündnissen der einzelnen Eliten, umreissen einen weiteren Masstab der kapitalistischen Durchdringung der einzelnen Kulturen und Erdteile. Wichtig bleibt in diesem Zusammenhang von Machtpolitik und Imperialismus die Disposition der Ideologie und die Umsetzung in Propaganda, Reklame und politische Religion. Der Okkultismus der herrschenden Cliquen gewinnt an Bedeutung, denn sie reagieren auf eine wachsende Rationalität von Organisation und Planung, auf die Unregierbarkeit von „Massen“, die durch Automation und Denkmaschinen aus Arbeit und „Brot“ gedrängt werden. Die herrschenden Machteliten  verbergen über rassische, religiöse oder völkische Mythologien die Potentialitäten der sozialen Frage und der „Freiheit“. Sie begründen über Verschwörungen und parapsychologische Phantasmen den Führungsanspruch. Im Angesicht einer technisch begründeten Produktionsordnung radikalisieren die Spekulanten und Ideologen den Irrationalismus und zerren die Neuzeit zurück in das dunkle Mittelalter. Wie lassen sich nun derartige Differenzen und die Formen von Machtpolitik skizzieren?

1.    Differente Akkumulationsbedingungen des Kapitals im Weltmaßstab: Entscheidend für die potentielle Einheit und für den hierarchischen Aufbau des Weltmarktes sind und waren die unterschiedlichen Akkumulationsbedingungen des Kapitals. Marx und Engels skizzierten bereits die unterschiedlichen Formen einer ursprünglichen Akkumulation des Kapitals in England, Frankreich, Preussen, Russland und Nordamerika. England wies die klassische Form des Kolonialismus, der Vertreibung, des Handels, des Manufakturkapitals, der „industriellen Revolution“ und der Proletarisierung der eigentumslosen Bauern und Städter auf. Frankreich und USA kannten neben dem Staat die Unterstützung des Finanzkapitals, das jeweils die Kredite für die industrielle Akkumulation zur Verfügung stellte. Die Rüstungswirtschaft und der Aufbau einer modernen Armee und Flotte wurden Motor einer technologischen „Revolution“, die sich an den neusten Waffensystemen orientierte. Die staatlichen Investitionen wurden durch Kredite unterstützt, die das Finanzkapital zur Verfügung stellte. Es favorisierte die Herausbildung der Monopole, der Trust und Syndikate, um die organisatorische und wertmässige  Konzentration der Produktion durch eine Zentralisation der „Produktivkräfte“ zu steigern, die eine bessere Arbeitsteilung und eine enge Kooperation der Betriebe und Regionen ermöglichten. Preussen bereits übersetzte über Staat und Armee die technologischen und industriellen Errungenschaften des „Westens“ in Reformen und in eine staatskapitalistische Kriegswirtschaft, die auf der Privatwirtschaft fusste, zugleich jedoch die Erfindungen und Entdeckungen, die Forschung materiell und produktiv in der Rüstung umsetzte. Die Mischformen staatlicher und privater Initiativen wurden bedeutsam. Diese wiederum beeinflusste die zivile Produktion. Über eine weitgefächerte Bildung der Berufs- und Ingenieursschulen und über das System der Forschungsstätten, der Naturwissenschaften und technischen Universitäten wurde ein Mittelstand geschaffen, der als Unternehmer, Forschungsintelligenz, Management, Verwaltungsspezialist, Offizier die Effiziens und die Breite der industriellen Produktion in Gross- und Kleinbetrieben förderte. Über diese technologische und bildungspolitische Kooperation manifestierten sich politische Bündnisse zwischen den Facharbeitern und Ingenieuren, Gewerkschaften und Unternehmern, Parteien und Armee. Die Kriegswirtschaft als staatskapitalistisches Unternehmen bewährte sich nach 1945 als eine enge Zusammenarbeit der gesellschaftlichen Kräfte. So „gewann“ das westliche Deutschland in den fünfziger Jahren durch ein „Wirtschaftswunder“ nachträglich den II. Weltkrieg.

2.    Staatskapitalistische Erweiterung der kapitalistischen Industrialisierung: In Russland und USA wurde dieses „preussische Modell“ (Stolypin nach 1905, New Deal nach 1934) übernommen, wirkte jedoch unterschiedlich. Russland wollte den preussischen Reform- und Militärstaat übertragen, scheiterte jedoch an der Schwäche der Staatseliten und des russischen Industriekapitals. Die Arbeiterklasse als legale Gewerkschaft konnte sich nicht formieren. Die bolschewistische Diktatur errichtete nach 1917 einen Kriegskommunismus, der primär über Terror und Zwang die industrielle Akkumulation umsetzte. Zugleich wurden die Klassen und Völker über die Staatsdespotie und die Zwangsarbeit umdefiniert in „werktätige Massen“. Die Rüstung stand im Mittelpunkt, erlangte jedoch nie die Produktivität des westlichen Kapitalismus und konnte nur bedingt auf die zivile Produktion übertragen werden. Trotz einer Bildungsreform fehlten in einer Mangelwirtschaft die produktiven Facharbeiter und Ingenieure. In einem Zwangssystem verpasste die Propaganda und die politische Ideologie die Erziehung selbstbewusster und produktiver Arbeitskräfte. Bis 1989 konnte die Diktatur über Polizei- und Militärgewalt das russische Imperium bewahren, das danach unter den Schlägen des westlichen Kapitalismus sehr schnell zusammenbrach. Die  russische Macht, eingeklemmt in den Methoden von Staatskapitalismus, Planwirtschaft, despotischer Präsidialmacht und Privatkapital, hatte Probleme die innere Konsistenz gegen die vielen Völker und nationalen Märkte zu behaupten. Der Präsident Putin nahm deshalb die Ziele der bolschewistischen Expansion erneut auf, um sich gegen das US – Finanzkapital behaupten zu können, das an den Rohstoffen  und an den Zerfall Russlands in Einzelrepubliken interessiert ist.

3.    Finanzkapitalistische Formen der Konzentration und Zentralisation des Kapitals: In USA sorgte das Finanzkapital für die wirtschaftpolitische Besonderung und „Funktion“ der Monopole und Syndikate, die durch Armee und Flotte unterstützt und durch die Präsidialmacht finanziert und kontrolliert wurden. Schon deshalb erlangte hier das Finanzkapital den Zuschnitt einer Doppelmacht, die Einfluss nahm auf die „Politik“ und die Medien und ausserhalb der Verfassung innen- und aussenpolitische Ziele verfolgte. Es sicherte sich den Zugriff auf die Weltrohstoffen und forderte die Unterstützung von Armee und Flotte. Es konkurierte mit dem europäischen  und asiatischen Imperialismus und übernahm sehr bald die Erbschaft des spanischen, portugiesischen, französischen und englischen Imperialismus. Der dreissigjährige Krieg mit Deutschland und Japan nach 1914 liess sich nicht vermeiden. Der Sieg über Japan und Deutschland machten Russland und China zu den Hauptgegnern. Nicht der amerikanische Präsident propagierte den Mythos von „Feindschaft“ und „Okkupation“, sondern das Finanzkapital folgte hier der Logik von Profit, Macht, Markt und Rohstoffsicherung, kaschierte jedoch diese Ansprüche unter den Handels-, Freiheits- und Menschenrechten. Es sorgte dafür, dass über internationale Verträge und Militärstützpunkte die mediale „Inszenierung“ und Gestaltung der Demokratie und die Herrschaft der Machteliten auf die Einflusszonen übertragen wurden. Neben den russischen und chinesischen „Reichen“ und „Kontinenten“ wurde nach 1918 und vor allem nach 1945 und 1989 ein nordamerikanisches „Imperium“ gefestigt und ausgedehnt.

4.    Der chinesische Weg der Industrialisierung: China kombinierte die russische Erfahrung von Staatskapitalismus und Planung mit einer Öffnung zum Weltmarkt und zum westlichen Finanzkapital. Es sicherte vielfach das chinesische Reich über staatliche Grossbetriebe, Zwangsarbeit, Kleinwirtschaft, „Kommunen“, das Primat der “Partei“, Militarisierung der Gesellschaft und Polizeiwillkür. Die Gefahr der Verselbständigung einer „Despotie“ sollte durch die materiellen Anreize eines mittelständischen Privatkapitalismus und der „Konkurrenz“ der staatlichen Grossbetriebe auf dem Weltmarkt aufgebrochen werden. Jedoch nicht die kapitalistischen Investoren oder das private Kapital sollte die Oberhand gewinnen und dem westlichen Finanzkapital Einfluss und Herrschaft gewähren. Der chinesische Staatskapitalismus improvisierte als Staatshandel und Staatsbank die westlichen Methoden der Spekulation und der Kreditvergabe und koppelte diese „Kapitalisierung“ mit einer ökonomischen Politik des privaten Handels, des Mittelstands und der Bauernwirtschaft. Zugleich produzierten die Staatsbetriebe vorerst Ramschprodukte für den Weltmarkt, stellten sich jedoch auf eine Qualitätsarbeit im Auto- und Maschinenbau ein. Ob dieser Kriegskommunismus als Friedenswirtschaft Erfolg haben wird, wird sich zeigen. Eine Rüstungswirtschaft, moderne Armee und Flotte belegen die Ziele eines chinesischen Imperialismus, der seinen Einfluss in Asien und Afrika ausbaut. Hatte Russland Mühe, sich als europäische und asiatische Macht zu konsolidieren, stemmte sich die Volksrepublik China gegen die us-amerikanischen Ansprüche von Weltmacht und Einflusszonen.

5.    Mischformen der Industrialisierung: Der asiatische Kontinent weist neben dem japanischen und chinesischen Weg zum Kapitalismus Wirtschaftsexperimente auf, die sich an Europa, die USA, Russland oder das britische Empire orientieren. Die wachsende „Überbevölkerung“ kann durch eine mässig wachsende Wirtschaft nicht absorbiert werden. Sie wandert ab, gefördert durch den Weltmarkt oder durch ein EU – Recht oder illegal, nach Europa, Russland oder Nordamerika. Dadurch entstehen in diesen Gesellschaft „kulturelle Zonen“, die die ursprüngliche, nationale Kultur zersetzen oder zu einem neuen, anderen Zusammenhalt kombinieren.

6.    Die Teilmärkte unter dem Druck des Weltmarktes: Der Weltmarkt teilt sich auf in die unterschiedliche Teilmärkte, die zwar der industriellen Produktivität „Rechnung“ tragen und sich den Durchschnittpreisen, Gewinnen und Profiten annähern, trotzdem die Politik und den Staat als Regulator benötigen. Dieser Staatseingriff wird durch das nordamerikanische Finanzkapital in Lateinamerika, Europa, Afrika, Australien, Asien, Russland und China aufgebrochen. Die Sicherung der Weltrohstoffe wird als Ursache der Intervention genannt. Es geht jedoch darum, jede Souveränität und Unabhängigkeit auszulöschen, um über einen Weltmarkt die eigene Ordnung zu sichern, die eine Konkurrenz der kulturellen Werte, der politischen Mächte oder gar des Fremdkapitals nicht dulden kann. Die Sicherung der Macht des Finanzkapitals benötigt den Staat und die Legitimation über eine „parlamentarische Demokratie“, die allerdings den Interessen der Lobbygruppen des Kapitals folgen muss. Diese „Legitimation“ durch die „Massen“ benötigt die mediale Inszenierung von Politik und Wohlbefinden und sie ist auf die Einfluss- und Machtlosigkeit der „Bürger“ und „Wähler“ angewiesen. Schon deshalb werden die Partei- und Staatseliten kontrolliert, „bezahlt“ und „verwaltet“. Derartige Herrschaftsmethoden und Feindbilder gegen Russland, China, den Iran, den Islamismus erfordern die politische, wirtschaftliche und kulturelle Einheit des Imperiums.

7.    Die Theorie des staasmonopolistischen Kapitalismus und die Fragen der „Raumrevolution“: Nikolai Bucharin und Eugen Varga begründeten eine Theorie des „Staasmonopolistischen Kapitalismus“ (Stamokap), die von einer doppelten Negation der finanzkapitalistischen Intervention auf Wirtschaft und Staat ausging. Die Existenz der „Sowjetunion“ und der kommunistischen Arbeiterbewegung zwang nach diesem theoretischen Kalkül das Finanzkapital, einen Sozialstaat anzuerkennen und zu fördern und zugleich gegen die kommunistische Herausforderung faschistische oder konterrevolutionäre Parteien oder Formationen zu formieren. Mit Hilfe dieser „konterrevolutionären Kräfte“ wurden Kriege vorbereitet, konnte Georgij Dimitroff auf dem VII. Weltkongress der Kommunistischen Internationale berichten. Ein ausserökonomischer Faktor verlangte neben den Verfassungsrechten die Anerkennung sozialer Rechte im Staatsaufbau. Zugleich fand der „Faschismus“ Unterstützung, um die kommunistischen Ansprüche einzugrenzen und zu überwinden. Wir folgen dagegen der Einschätzung von Karl Marx, Rudolf Hilferding, W. I. Lenin, Rosa Luxemburg, Max Horkheimer und Herbert Marcuse. Die Arbeiten der konservativen Denker um Max Weber, Carl Schmitt und Ernst Forsthoff über die Herrschaftsformen und über den Status von Recht und Verfassung geben weitere Einblicke.

8.    Zur Theorie der Doppelmacht: Das Finanzkapital formierte neben dem nationalen Staat eine internationale Doppelmacht. Die Staatsinterventionen bzw. die Methoden des Staatskapitalismus wurden genutzt, eigene Interessen umzusetzen. Die „Inszenierung“ der Demokratie als Parteienherrschaft und als Medienmacht sollte sicherstellen, die politischen Eliten in Abhängigkeit zu bringen und die sozialen Klassen und Interessengruppen zur Anerkennung bestehender Herrschaft zu zwingen. Die Umdefinition der Klassen in Publikum, Konsument, Zuschauer usw. sicherte neben der Subsumtion der politischen Eliten unter die kapitalistischen Interessen die Macht des Finanzkapitals, ohne Widerstand oder Widerworte zu riskieren. Die „Paralyse“ und die „Chaotisierung“ der Gesellschaft, ihre Pauperisierung und Verwahrlosung garantierten die finanzkapitalistische Macht als demokratisch inszenierte Diktatur. Diese Macht wirkte expansiv und empfand jeden Widerspruch als politische Herausforderung, so dass neben dem Sicherheitsstaat der Sozialstaat die Ausmasse eines totalen Staates gewann, ohne allerdings eine offensive „Militarisierung“ und „polizeistaatliche Kontrolle“ der Gesellschaft zu eröffnen. Die Sicherung der Weltrohstoffe und die massive Aufrüstung trugen die Potenzen neuer Kriege. Neue Regionen und Kontinente sollten vom Imperium besetzt werden.

9.    Finanzkapitalistische Machtprinzipien und die Zerstörung der kontinentalen Ordnung: das Beispiel Russland. Der Zusammenbruch des russischen Kriegskommunismus Ende der achtziger Jahre hatte viele Ursachen. Die Planwirtschaft verlor die Übersicht über die industriellen und materiellen Ressourcen. Die Hierarchie der politischen und wirtschaftlichen Entscheidungsträger potenzierte einen Bürokratismus, der auf die produktiven und technologischen Veränderungen der industriellen Produktion nicht mehr reagieren konnte. Die Mangelwirtschaft schuf Unzufriedenheit im Volk. Die Arbeitsethik wurde zerstört. Schlamperei, Diebstahl, Gleichgültigkeit und Sabotage gehörten zum Arbeitstag der Ingenieue und Arbeitskräfte. Die ideologische Propaganda verlor jede Resonanz. Die Mangel- und Planwirtschaft gab den russischen Werktätigen „überschüssiges Geld“, das sie nicht ausgeben konnten, weil es nichts zu kaufen gab. Die Korruption zerfrass eine geplante „Reproduktion“ der Wirtschaft. Ein „geheimer Kapitalismus“ breitete sich über den Schwarzmarkt und über die organisierte Kriminalität in der Wirtschaft und in den „Staatsorganen“ aus. Den Rüstungswettstreit zwischen USA und UdSSR musste die russische Diktatur verloren geben. Die Rüstungswirtschaft befruchtete nicht die Konsumindustrie. Sie kostete Riesensummen Rubel. Forschung und Spionage waren schlecht mit der Wirtschaft koordiniert. Armee und Geheimpolizei konnten die Gesellschaft nicht länger „militarisieren“ oder kontrollieren. Im wachsenden Chaos konnte sich das finanzkapitalistische Prinzip von Macht und Geschäft ausbreiten, wie Michail Chodorkowski in „Mein Weg, ein politisches Bekenntsnis“ beschreibt. Erste Reformen legalisierten zum Ende der achtziger Jahre den „grauen“ und den „schwarzen“ Markt. Ein eigenständiges „Wirtschaften“ sollte die Kooperation zwischen den Staatsunternehmen und den Universitäten erleichtern. Die Kosten sollten für die staatlichen Grossbetriebe gesenkt werden. „Private Kooperative“ sollten die Möglichkeiten schaffen, mehr Konsumgüter herzustellen.  Chodorkowski organisierte in Moskau an der Universität und an der Akademie der Wissenschaften junge Forschungsspezialisten, die neue technische Produkte entwarfen und für den Konsummarkt aufbereiteten. Vor allem die Computertechnik, die Produktion künstlicher Diamanten oder Kunststoffe, Farben wurden für russische Verhältnisse übersetzt, verändert und für die Massenproduktion vorbereitet. „Leistungsverträge“ zwischen den einzelnen Abteilungen der Universität und den Staatsbetrieben wurde geschlossen, um an „Material“ oder Rohstoffe heranzukomen. Ein staatliches Komitee für Preise behinderte weiterhin die Flexibilität der Kooperativen und sorgte für langwierige und bürokratische Verfahren. Das „übeschüssige Geld“ der Betriebe und der Konsumenten verlangte nach einem „freien Handel“, der schliesslich von der staatlichen Preisaufsicht gewährt wurde. Die Planwirtschaft zerbrach. Jetzt liefen sogar die Geheimpolizisten zu den neuen Unternehmern über und lieferten Informationen. Chodorkowski erlangte dadurch von der Staatsbank die Erlaubnis, eine „Geschäftsbank“ zu gründen und mit Devisen und ausländischen Waren, etwa mit amerikanischen Computern, „russifiziert“ im Sprachprogramm und in der „Logistik“, zu handeln. Als erfolgreicher Unternehmer unterstützte er Jelzin bei der Präsidentenwahl Mitte der neunziger Jahre. Es gelang ihm, Erdölquellen und Rohstoffelder zu erwerben und gründete im neuen Jahrtausend den Yukos – Konzern. Er kooperierte eng mit den nordamerikanischen Chevron – Konzern und wollte eine Pipeline nach China und nach Murmansk errichten. Von Chevron übernahm er unterschiedliche Technologien, die das nordamerikanische Patent trugen, die als „Privileg“ die Dieselproduktion aus Erdgas „revolutioniert“ hätten. Chodorkowski  finanzierte die russischen Parteien Jabloko, Einheitliches Russland, sogar eine Kommunistische Partei. Zugleich wollte er Fernsehsender aufkaufen, Universitäten und Forschungsakademien einrichten und sich als Präsidentschaftskandidat gegen Putin aufstellen lassen. Er verkörperte ohne Zweifel die amerikanische „Freiheit“ in Russland, trotzden stand die „Struktur“ von Politik und Öffentlichkeit, Technik und Patentrecht, Finanzkapital und Rohstoffverarbeitung, Wissenschaft und Forschung nicht in der „russischen Tradition“. Der Schutz des Volkes, der Rohstoffe und der Wirtschaft liess sich mit dieser „Kapitalisierung“ nicht vereinbaren. Nicht aus dem „russischen Kontinent“ wurden neue Formen der Demokratie, des Rechts und des Marktes aus dem „Kriegskommunismus“  ertrotzt, sondern das Prinzip des westlichen Finanzkapitalismus wurde „aufgeproft“. Das mag der Grund sein, warum der Präsident Putin Michail Chodorkowski verhaften liess.

10.    Die vier Säulen der nordamerikanischen Zivilisation: In Strategiepapieren des Center for a New American Security (CNAS) und des German Marshall Fund of the United States (GMFUS) werden die vier Säulen der nordamerikanischen Weltordnung herausgestellt. Sie umfassen Frieden, Wohlstand, Demokratie und Menschenrechte. Sie werden gesichert und ausgebaut über die Welthandelsordnung (WTO), Weltfinanzordnung (IWF), Seefahrtfreiheit (UNCLOS), die Nichtverbreitung von Atomwaffen und die Menschen- und Freiheitsrechte. In Russland und vor allem in China werden diese Säulen des nordamerikanischen Imperiums nicht anerkannt. Die chinesische Volksrepublik unterläuft durch Staatsunternehmen, durch die Staatsbank und durch die Kopie der finanzkapitalistischen Methoden in Handel und Kreditmarkt die Welthandelsordnung. China untergräbt durch eigene Kreditvergaben den internationalen Währungsfonds und wickelt den Welthandel nicht über den Dollar, sondern über den chinesischen Yuan ab und vergibt eigenständig Kredite an afrikanische und lateinamerikanische Staaten. Diese Grossmacht benutzt den Dollar zur „Gegenspekulation“, um die manipulierte Staatsverschuldung und Währungspolitik des nordamerikanischen Finanzkapitals in den Staatsbankrott der USA zu überführen. China verstösst gegen das internationale Seerecht, denn es beansprucht Inseln im südchinesischen Meer. Es will die Rohstoffe und Erdöllager für die chinesische Volkswirtschaft sichern. Der Bau der Atomwaffe wird durch China in Nordkorea und im Iran unterstützt. Es akzeptiert nicht die westlichen Handels-, Menschen- und Freiheitsrechte und unterstützt eine politische Ordnung, die sich grundsätzlich von der nordamerikanischen Demokratie unterscheidet. Dadurch gibt primär China sich als „Feind“ der USA und Westeuropas zu erkennen. Cuba, Venezuela, Iran, Russland wären machtunfähig, würde China nicht für die Souveränität dieser Staaten einstehen.

11.    Die USA und die „Swingstaaten“: Um China zu isolieren, orientieren die USA sich auf die „Übergangs- und Swingstaaten“, die eine eigenständige Industrialisierung durchführen und zugleich Teilmärkte des Welthandels bilden. Es handelt sich um Brasilien, Indien Indonesien und die Türkei. Diese Staaten sollen überzeugt werden, die chinesische Wirtschaftsexpansion zu stoppen. Im Rahmen der WTO sollen Schutzzölle gegen chinesische Importe erhoben werden. Mit den einzelnen Unternehmerverbänden sollen Verhandlungen aufgenommen werden, die chinesische Konkurrenz einzudämmen und zu vermeiden, chinesische Kredite anzunehmen. Freihandelszonen mit den USA sollen gegründet werden, um die eigene Wirtschaft zu fördern und den Einfluss des IWF zu gewährleisten. Aus diesem Währungsfonds sollen die Nationalbanken und Staaten Kredite aufnehmen. Eine Kooperation mit Brasilien sollen die USA befähigen, in Afrika eine neue Entwicklungspolitik aufzunehmen, die sich nicht primär um die Rohstofflager kümmert, sondern die wirtschaftlichen Grundlagen der einzelnen Staaten fördert. Die chinesischen Erfolge in Afrika beunruhigen die USA, die Brasilien einsetzen müssen, um auf die afrikanische Kultur und Sozialstruktur eingehen zu können, ohne die korrupten Eliten zu unterstützen. Die Militärmacht der Türkei wird angesprochen, die arabischen Armeen in Saudiarabien zu trainieren und die Verbindungen zur NATO und zur Bundeswehr zu verstärken. Das türkische Militär soll zur politischen Stabilisierung der Region beitragen, falls ein interner Bürgerkrieg die staatliche Struktur Syriens und des Iraks zerstört. Die türkische Armee soll die Intervention der USA oder Israels „übernehmen“ und zugleich den Nahen Osten im Sinne der nordamerikanischen Ordnung befrieden. Der Türkei wird zugestanden, dass kein kurdischer Staat gegründet werden kann. Ausserdem soll die Türkei Teil der EU werden, um diesen Staatenbund und die NATO in den potentiellen Krieg gegen den Iran und gegen Russland einzubinden. Diese Swingstaaten sollen angeregt werden, Parteien und politische Eliten im nordamerikanischen Sinn aufzubauen. Ausserdem sollen Nichtregierungsorganisationen (NGO) den chinesischen Einfluss in Indonesien und in den arabischen Staaten zurückdrängen.

12.    Die Weltüberbevölkerung und die sozialen Völkerwanderungen: Die Produktivität der kapitalistischen Industriezweige und das Wachsen der Weltbevölkerung „produzieren“ eine Überbevölkerung, die von den bestehenden Arbeitsmärkten der einzelnen Staaten nicht aufgenommen werden kann. Eine grosse Masse, junge und alte Arbeitskräfte, Flüchtlingen, Vertriebene, Verelendete, Arme, Emigranten werden durch Sozialhilfen und Hilfsgelder ernährt. Sie erlauben primär in Zentraleuropa, in Deutschland und in einzelnen Städten und Staaten der USA den Betroffenen ein „Überleben“, das lediglich den Bruchteil des Wohlstands des Mittelstands erreicht. Fast Eindrittel der europäischen Bevölkerung geriet in den Status der Hilfsbedürftigen. Sie „geniesst“ einen Lebensstandard, der zwar im Masstab des Landes „erbärmlich“ bleibt, trotzdem gegenüber Afrika, Asien und Lateinamerika eine „Verheissung“ vorstellt. Dort darben fast Zweidrittel der Völker ohne Land, ohne Auskommen und Arbeit in den Slumgrosstädten. Eine industrielle Entwicklung scheint unmöglich zu sein, weil die imperialistischen Mächte an Rohstoffen, Urwald und Land interessiert sind und die korrupten Eliten diese Interessen bedienen. Vor allem die Jugend kennt deshalb nur ein Ziel, nach Europa oder Nordamerika zu kommen, um hier zu überleben. Dieser Sozialstaat und dieses Flüchtlingslager in Europa müssen polizeiliche Methoden der Kontrolle einsetzen, um diese Massenbevölkerung der Paupers unter Aufsicht zu halten. Nicht allein der Ausnahmestaat, Rüstung und Militär bedrohen den Rechtsstaat, er wird zugleich durch den Sozialstaat untergraben, der die Hilfsgelder verteilen muss. Neben dem Ausbau des Sicherheits-, Militär- und Polizeistaates übernimmt der Sozialstaat Polizeiaufgaben, denn Einkommen, Bankkonten, Geschäfte, Krankheit, Geburt, Gesundheit der einzelnen Bürger werden durch diesen Staat registriert und verwaltet. Die kleine Schicht der Millionäre und Milliardäre aus dem Sektor der Finanzspekulation wird allerdings von diesen Massnahmen ausgenommen.

13.    Jugendarbeitslosigkeit: Nach Berechnungen der Internationalen Arbeitsorganisation (ILO) hat die aktuelle Krise fatale Auswirkungen auf die Sockel- und Jugendarbeislosigkeit. Die produktive Industrie, Wirtschaft und Verwaltung können in Europa die Masse der Arbeitslosen nicht mehr aufnehmen und beschäftigen. Selbst wenn die Konjunktur irgendwann wieder anspringen würde, wäre diese Massenarbeitslosigkeit nicht überwindbar. In Spanien etwa lag die strukturelle Arbeitslosigkeit Ende 2011 bei 12,6% der arbeitsfähigen Bevölkerung. Diese Arbeitslosen würden zu keinem Zeitpunkt mehr einen Arbeitsvertrag erhalten. Griechenlands „bereinigte“ Erwerbslosenrate wies die Ziffer von 12,8% auf. Vor allem die Südländer der EU gewannen für Investoren keinerlei Attraktivität. Sie errichteten die neuen Autofabriken oder Zuliefererfirmen in China, Indien oder in USA. Die miserable Schul- und Berufsausbildung, die schlechte Arbeitsmoral und die Kosten schreckten die Finanziers ab. Dadurch stieg die „Trendarbeitslosigkeit“ in Südeuropa noch weiter. Vor allem junge Menschen sind von dieser Arbeitslosigkeit betroffen. Ihre Biographie wird kaum eine Beschäftigungskarriere aufweisen, falls sie nicht nach Nordeuropa auswandern. Bei den jungen Menschen unter 25 Jahren ist in Europa fast jeder vierte ohne Arbeitsplatz, Die Arbeitslosigkeit erreicht in dieser Gruppe oder „Generation“ der Erwerbslosen über 25%. Eine wachsende Verwahrlosung der Jugend ist zu erwarten. Soziale Unruhen und Radikalismus finden in dieser hoffnungslosen Jugend ein Echo. Zwar sollen staatliche Massnahmen eine „Bildungspolitik“ ergänzen, die die Jugend bisher an die Universitäten, Schulen und Fachhochschulen versetzt hatte, ohne ihr gesellschaftlich notwendige Berufe oder Fachwissen zu vermitteln. Derartige Bildungsmassnahmen sind kaum finanzierbar, werden jedoch von der EU erweitert und auf die Unterschichtsjugend ausgedehnt, ohne zu wissen, welche Ziele diese „Beschäftigungstherapie“ verfolgt. Sie in die Armeen zu stecken, die Gesellschaften zu militarisieren, würde die Gewaltbereitschaft und die Kriegsgefahr erweitern. Den Zynismus der Politiker kann sich niemand vorstellen, die Jugenderwerbslosigkeit und die Massenarbeitslosigkeit über Kriege regeln zu wollen.

14.    Die Neugeburt des nordamerikanischen Kontinents: Eine neue Lage auf dem Weltmarkt entstand, als sich herausstellte, dass in den USA riesige Erdöl- und Erdgaslager gefunden wurden. Die Preise für Energie mussten nicht ausschliesslich über die Sicherung der Weltrohstoffe gewährleistet werden. Das US – Finanzkapital verfügte über Rohstoffreserven, die für eine Reindustrialisierung Nordamerikas eingesetzt werden konnten. Die industrielle Infrastruktur wurde bisher durch den europäischen Maschinenbau, die Auto-, Chemie- und Pharmaindustrie gefährdet. In USA war ausserdem die Bildungskapazität der Facharbeiter, der Ingenieure und des mittleren Managements unterentwickelt. Neben der Spitzenforschung und neben den Spezialisten und Forschern in der Rüstungsindustrie fehlte der Unterbau einer grundlegenden Fach- und Berufsausbildung. Durch die billigen Energiepreise für Kohle, Diesel, Bezin und Elektrizität verlangten die Hilfs- und Massenarbeiter keine hohen Löhne, denn die Sozial-, Renten- und Gesundheitsabgaben waren gering. So kann passieren, dass der deutsche Maschinenbau, die Autoindustrie und die anderen produktiven Industriezweige in Nordamerika neue Betriebe aufbauen und die Gesellschaft bildungs- und berufsmässig „kultivieren“. Der Schaden, den die Finanzoperationen und Spekulationen in Nordamerika angerichtet hatten, wird plötzlich durch die nordeuropäischen Kulturleistungen relativiert und zurückgenommen. Es ist jedoch anzunehmen, dass das US – Kapital aus den alten Fehlern nichts lernen wird. Erneut wird das Prinzip des „Catch is catch can“ alle Aufbauleistungen zerfetzen. Ein „europäischer“ Reform- und Bildungsstaat wird nicht existieren.

15.    Über den Okkultismus als Herrschaftsprinzip: Die Marx’sche Religionskritik und die konservative Feindanalyse stimmen in einzelnen Punkten überein. Für Marx stand in der Kritik am Christentum fest, dass der Geldfetisch, das Finanzgebaren, die Spekulation, die Gesinnungsethik des Geldgeschäfts alle Religionen erfassten, die wie die jüdischen, katholischen, protestantischen und islamischen Religionen von einem einzigen „Menschengott“ sprachen, der im Leben der Menschen und zugleich in der Geschäfts- und Arbeitsethik „verkörpert“ wurde. Nicht nur dass die Menschen in diesen Religionen sich als Menschheits- und Sozialprinzip selbst anbeteten, sie übertrugen nach Marx die Geldakkumulation und die Mühen der notwendigen Arbeit auf die Religion als Schuld und Verheissung. Dadurch verloren die religiösen Menschen das Bewusstsein von Freiheit und Gerechtigkeit. Sie leiteten die Freiheits- und Menschenrechte aus den frühen und entstehenden Kapitalismus ab. Ein „Geld- und Warenfetisch“ wurde nach Marx auf den Liberalismus und auf die unterschiedlichen Utopien und „politischen Religionen“ übertragen. Durch diese Übermacht der religiösen Mysterien im menschlichen Denken wurden die die nachfolgenden Ideologien als „politische Religionen“ einem wachsenden Irrationalismus ausgesetzt. Je technisch rationaler die Gesellschaft durch den modernen Kapitalismus gestaltet wurde, desto irrationaler wurde der Glauben bzw. die ideologische Weltsicht.  Völkerhass, Rassismus, Astrologie, Weltuntergang, Wunderglauben und Mystik steigerten den irrationalen „Verstand“ in einer durchrationalisierten und technologisch vollkommenen „Gesellschaftsmaschine“. Dieser religiöse Okkultismus war deshalb nach Marx Mittel, die Aufklärungsphilosophie zu verfälschen und die soziale Angst und Entwurzelung zu politisieren. Die Herrschaft der wenigen Geldmagnaten und Mächtigen konnte nur gelingen, wenn die Klassen, Völker und Nationen jeden Gedanken an die eigene Stärke und Tradition verloren und sich in einem Kampf der Religionen und Kulturen verschleissen liessen. Marx sprach diese Religionskritik wiederholt als Form der „Entfremdung“ und der „reellen Subsumtion“ der Arbeitskräfte unter die Kapitalbedingungen von Markt, Geld, Lohn, Profit, Preis und Produktion an. Dem atheistischen Materialisten interessierten nicht die moralischen, ethischen und kulturellen Aufgaben der „Menschengottreligionen“, um so ewas zu garantieren wie „Gottvertrauen“, Moral und Verantwortungsethik. Die Religion gewann bei den Konservativen einen anderen Stellenwert. Die konservativen Kritiker des Liberalismus und der modernen Ideologien setzten eine Feindanalyse an den Anfang der Staats- und Demokratiekritik. Der Feind und Gegner der eigenen Kultur, der die Lebens- und Arbeitsbedingungen bedrohte oder sogar zerstörte, sollte analytisch bestimmt werden, um einen fatalen „Funktionalismus“ bzw. eine Rechtfertigung der kapitalistischen Produktion oder des Bankgeschäfts zu vermeiden. Katholizismus oder Protestantismus bezeichneten den Ausgangspunkt der Feindsicht. Der wachsende Irrationalismus, die Dekadenz, die Zerstörungswut, die „Fäulnis“ des Feindes sollte benannt werden, um sich der eigenen Kraft und Gesellschaftlichkeit zu vergewissern. Die christliche Religion bildete die Voraussetzung der Feindanalyse. Sie gab Grundwerte und Tradition. Diese Vorgehendweise lässt sich in der Philosophie von Martin Heidegger, in der Soziologie von Hans Freyer, in den Arbeiten von Ernst Jünger und in der Staatstheorie von Carl Schmitt aufspüren.

Skizzen einer „Raumrevolution“ in Europa

Die USA übertrugen nach dem II. Weltkrieg ihre Herrschaftsmethoden und die Prinzipien der Macht auf Westeuropa und Japan. Nach 1989 wurden Versuche gestartet, Osteuropa, Russland, die Türkei und sogar den Nahen Osten nach diesen Ordnungsfaktoren zu gestalten. Die USA betätigten sich in diesen Gesellschaften nicht offen als Kolonialmacht, Diktatur und Unterdrücker, obwohl der militärische Sieg und die Besetzung der genannten Länder erst die Garantie bot, die eigenen Interessen umzusetzen. Formal wurden die Freiheits- und Demokratierechte eingeführt und sogar Wirtschaftskonjunkturen angestossen, die dazu beitrugen, das Elend und die Folgen der Kriege und Diktatur zu überwinden. Die Werte und Formen einer instrumentalisierten „Demokratie“ wurden aus USA übersetzt und verbunden mit einem kapitalistischen Lebensstil, Medienkult und Konsumideologie. Die Vereinzelung und Zersplitterung aller sozialen Klassen, Schichten, Bürger und Interessen durch derartige Methoden sicherte den kleinen Gruppen in Wirtschaft und Staat die Macht. In den zwei, drei Grossparteien verwalteten und gestalteten ausgesuchte und überprüfte Eliten, Cliquen und Gruppen eine parlamentarische Demokratie, die den Widerspruch und die Konkurrenz der unterschiedlichen Demokratieformen nicht kannte. Die Wähler wurden zu den „Konsumenten“ und Zuschauern von Ereignissen, Debatten und politischen Szenen, ohne selbst entscheiden zu können. Eine „Einheitspartei“ inszenierte Demokratie als Spektakel.

Westdeutschland gewann ab Mitte der fünfziger Jahre über den Marshall – Plan durch eine „Wohlstandsgesellschaft“ sogar nachträglich gegenüber einzelnen West- und Oststaaten den II. Weltkrieg. Ohne die Unterstützung der USA wäre die Wiedervereinigung der zwei Deutschlands nach 1989 unmöglich gewesen. Umgekehrt half  das geeinte Deutschland den USA, in Osteuropa, in Asien und Nordafrika Einflüsse zu gewinnen, um die Rohstoff- und Absatzmärkte zu sichern. Die enge Kooperation der deutschen und nordamerikanischen Wirtschaft war Ausdruck der Präsenz und der direkten Eingriffe der USA. Umgekehrt profitierten die deutschen Märkte von der Dynamik und der Politik Nordamerikas. Allerdings vermieden die deutschen Regierungen, sich in die Interventionskriege dieser Grossmacht hineinziehen zu lassen. Weder in Korea, in Vietnam, im Irak, in Syrien kämpften deutsche Truppen oder Legionäre. Der Krieg in Afghanistan dokumentierte eine ersten „Waffenbrüderschaft“ und es ist zu vermuten, dass ein Angriff auf den Iran eine deutsche, militärische Teilhabe verzeichnen würde. Die Bundesrepublik stabilisierte im Sinne der USA Westeuropa und erleichterte den Zusammenbruch des „Kriegskommunismus“ in Osteuropa. Trotzdem wiesen beide Mächte eine eigene und andere Tradition von Wirtschaft und Politik auf. In der Gegenwart scheint die zerstörerische Kraft des Finanzkapitals dieses „Bündnis“ und die Stabilität der gemeinsamen Ziele zu untergraben.

Der erste Kanzler der Bundesrepublik Deutschland, Konrad Adenauer, setzte auf eine enge Zusammenarbeit mit den USA, um einen neuen, deutschen Teilstaat aus den Resten bzw. Trümmern der NS – Diktatur und der preussischen Tradition zu begründen. Ihm war zugleich wichtig, die westdeutsche Wirtschaft technologisch zu erneuern und über eine Wirtschaftskonjunktur, die „Eingliederung“ der vielen Flüchtlinge, Ausgebombten und „Heimkehrer“ zu gewährleisten. Aus dem Schutt der NSdAP zwei Grossparteien zu errichten und zu zwei politischen, fast „identischen“ Lagern zu fügen, ohne der NS – Ideologie einen Auftrieb zu geben, konnte ohne die USA nicht gelingen. Diese Grossmacht verzichtete auf eine „antifaschistische Neuordnung“, die in Potsdam zwischen der UdSSR und den Westalliierten ausgehandelt wurde und stützte sich auf deutsche Kämpfer und „Partisanen“ aus den Wehrmachtverbänden, der GESTAPO und der SS, um einen russischen Angriff abwehren zu können. Präsident Harry Truman und sein Geheimdienstchef Allan Dulles waren überzeugt, dass die russische Gegenmacht die revolutionären Unruhen in China, Indien, Persien, Griechenland, Westeuropa und Afrika ausnutzen würde, um mit den kampferprobten Panzerverbänden bis zum Atlantik vorzustossen. Die deutschen Kämpfer sollten einen Partisanenkrieg eröffnen und die Rote Armee aufhalten, bis die nordamerikanischen Bomberverbände den Vormarsch zusammemschiessen würden. Eine Geheimarmee, Gladio,  von ein paar zehntausend Mann, wurde mit amerikanischen Waffen und Offizieren ausgerüstet. Die USA als Siegermacht schienen mit dem Anspruch der Freiheits- und Menschenrechte die Anschauungen eines „Führerstaates“ und die Utopien der kommunistischen Ideologie endgültig zu widerlegen und durch den materiellen Realismus einer Konsumgesellschaft, des Wohlstands und der wehrhaften Demokratie zu begründen. Endlich „kämpfte“ das westliche Restdeutschland auf der richtigen Seite.
Im Sog dieser geheimen Militarisierung des entstehenden „Kalten Krieges“ entdeckte der ersten Bundeskanzler der deutschen Westrepublik die Chance, aus den unverbrauchten „Resten“ des deutschen Volkes und aus den produktiven Beständen von  Wirtschaftsfachleuten, Managern, Militär und Sicherheitsdiensten einen neuen Staat aufzubauen. Die katholische Bourgeoisie des Rheinlandes, Schwabens und Bayerns sollte das soziale Fundament des neuen Staates abgeben. Die katholische und christliche Arbeiterbewegung, alles tapfere Soldaten und Facharbeiter, sollten die bürgerlichen Ansprüche ergänzen und zu einer Bündnis- und Volkspartei vereinen. Der Antipreusse Adenauer nahm die Reform- und Bündnispolitik des preussischen Staates auf, internationalisierte sie jedoch durch den europäischen Katholizismus, der die Grundlagen des europäischen Faschismus und deutschen Nationalsozialismus pragmatisch und ideologisch überwinden sollte. Ihm war zugleich wichtig, den Staat Israel anzuerkennen und eine Politik der Wiedergutmachung an den Juden einzuleiten, um zu vermeiden, dass die zionistischen Kreise in Israel, Europa oder USA Front bezogen gegen den westdeutschen Teilstaat. Der neue Bundesstaat und die Kanzlerdemokratie waren auf die Unterstützung der USA angewiesen, um das Experiment der Neugründung mit den alten, belasteten Beamten und Funktionären zu starten und die politischen Wurzeln einer „Volkspartei“, der CDU/CSU zu stabilisieren, die gerade nicht eine Fluchtburg der Parteigenossen der NSdAP werden sollte. Dieses doppelte Experiment einer Staatsgründung und der Formierung einer Parteiendemokratie gelang, weil der Kanzler Adenauer den Auflagen des Besatzungsstatutes, der „Kanzlerakte“ und der Verträge mit den USA genügte. Er spielte den „Kanzler der Alliierten“, wie Kurt Schumacher höhnte, und erschuf aus den Trümmern der deutschen Kriegswirtschaft und des totalen Staates eine neue Ordnung und Ökonomie. Diese Politik folgte den Direktiven und Vorbehalten der USA und besass trotzdem eine deutsche Tradition. Die Bündnis- und Reformpolitik, die Verbindung von Sozial- und Sicherheitsstaat, die staatliche Konjunkturpolitik, das weitgefächerte Bildungsprogramm, der wachsende Wohlstand, die Einrichtung einer „nivellierten Mittelstandsgesellschaft“, der soziale Aufstieg eines geschundenen Volkes nahmen die Tradionen Preussens und der „deutschen Reiche“ seit 1871 auf.

Die Bundesrepublik überrundete sehr schnell Frankreich und England. Es mussten keine Koloialkriege geführt werden. Ausserdem musste kein „Kolonialreich“ finanziert werden. Es war nicht nötig, die vielen Wirtschaftsflüchtlinge aus Nordafrika und dem „Empire“ aufzunehmen. Die Bundesrepublik verfügte über das Fachwissen und den Aufbauwillen eines Restvolkes, das die Wirtschaftsräume Ostdeutschlands und Osteuropas aufgeben musste. In Westeuropa behinderten die Kolonien ein „Neubeginnen“. Stattdessen siedelte Nordafrika in Südfrankreich und Kalkutta breitete sich in London und Manchester aus. Die Kolonialkriege erreichten die „Mutterländer“ und destabilisierten Wirtschaft und Politik. England und Frankreich verloren nachträglich den II. Weltkrieg und waren auf die Wirtschaftskraft der Bundesrepublik angewiesen, um selbst ein labiles Gleichgewicht zu halten. General De Gaulle bewunderte deshalb den Kanzler Adenauer und wollte die westdeutsche Politik aufnehmen und erweitern in ein Europa der „Vaterländer“. Nach diesem Muster sollte eine „Europäische Union“ errichtet werden. Die Bundesrepublik wurde zum wirtschaftlichen und kulturellen „Drehpunkt“ des neuen Europas erklärt. Eine derartige „Integration“ lag durchaus im Interesse des nordamerikanischen Finanzkapitals. Vorerst musste deshalb eine neue Ostpolitik eingeleitet werden, um Russland und Osteuropa zu destabilisieren.

Die beiden Deutschlands, die Bundesrepublik und die DDR, wurden in den Plänen der NATO und des Warschauer Paktes als Regionen des Krieges, des Aufmarsches und des Einsatzes von Raketen gesehen. Diese beiden Deutschlands wären in eine Mondwüste bei Ausbruch des modernen und totalen Krieges verwandelt worden. Die westdeutschen Kanzler und die Staatsratsvorsitzenden der DDR wussten, welchem Zwang und welcher Verantwortung sie ausgesetzt wurden. Die USA beobachteten misstrauisch die Angebote Stalins an den Kanzler Adenauer, die deutsche Einheit und einen Friedensplan zu riskieren. Er lehnte ab, denn die USA hielten die Bundeswehr, den Bundesnachrichtendienst und die Regierung unter Kontrolle. Die Nato- und die Wirtschaftsverträge nahmen neben dem Besatzungsrecht und den Stationierungsauflagen der Bundesrepublik die Souveränität. Adnauer verhandelte mit Nikita S. Chrustchew Mitte der fünfziger Jahre über die Rückkehr der deutschen Kriegsgefangenen. Erste Handelsverträge wurden geschlossen. Ludwig Erhardt weigerte sich, die Kriegspolitik der USA in Vietnam und im Nahen Osten in den sechziger Jahren zu unterstützen. Die Studentenrevolte war ihm willkommerner Anlass, vor einem Kriegseinsatz deutscher Soldaten im Ausland zu warnen. Die Regierungen unter den Kanzlerschaften von Georg Kiesinger und Willy Brandt setzten die Adenauerpolitik fort, denn die Sozialdemokratie hatte die „List der Vernunft“ des alten Kanzlers übernommen und sie war wie die CDU daran interessiert nach 1961, nach dem Mauerbau in Berlin, die Kriegsfronten im Osten durch einen Reform- und Gullaschkommunismus aufzuweichen. Die Verwestlichung der Oststaaten und der DDR lag durchaus im Interesse der USA und im Kalkül der finanzkapitalistischen „Doppelmacht“.

Erst 1989, beim Zusammensturz des Kriegskommunismus, traten Widersprüche auf. Kanzler Helmut Kohl wurde von der US – Regierung und vom Finanzkapital auf die Chancen der „deutschen Einheit“ aufmerksam gemacht. Es wurde wichtig, die Generalität und das Offizierkorps der „Volksarmee“ und der „Sovetskaja Armija“ abzufinden und ihnen den Verteidigungswillen zu nehmen. Noch wichtiger wurde es, dem Geheimdienst, KGB, MfS und HVA, neue Aufgaben in der Wirtschaft zu übertragen, ohne eine „revolutionäre Rachejustiz“ einzuleiten. Nicht vergessen werden durfte, die Parteiführung von SED und KPdSU zu schonen und ihre Legalisierung in einer neuen Republik zu gewährleisten. Die Formel der „friedlichen Revolution“ im Osten umschrieb die Manöver, den alten Führungskadern aus Politik, Militär und Sicherheit im Osten Straffreiheit zu gewähren und sie unterzubringen im Sozialstaat und in der Wirtschaft. Voraussetzung dafür war, die entstehende „soziale Revolution“ aufzuhalten und stattdessen die Ordnung der alten Bundesrepublik als Rechtsstaat und als Parteiendemokratie in den Osten zu überführen. Gelang diese „Transformation“ der BRD in die DDR, konnte sie in Osteuropa und in Russland als Programm der „Demokratisierung“ wiederholt werden. Diese Vereinigung der beiden Deutschlands und der beiden Europas kostete mehrere hundert Milliarden DM. Weitgehend die deutsche Wirtschaft brachte diesen Betrag auf und wurde belohnt mit neuen Absatzmärkten, Immobilien und billigen Industrieinvestitionen. Als Verhandlungsführer dieser komplizierten „Übertragung“  wirkte im Auftrag von Helmut Kohl der Staatssekretär Schäubele, heute Finanzminister und Geburtshelfer eines europäischen Einheitsstaates.

Irgendwann nach 1990 entstanden Gegensätze in den politischen Perspektiven des europäischen Kontinents gegenüber der Weltmacht USA. Als finanzkapitalistische und politische Doppelmacht waren die USA an der Zerschlagung Russlands als Grosstaat, Imperium, Kultur, Rohstoffreserve, Industriegigant und asiatische Gegenmacht interessiert. Russland sollte in viele Kleinstaaten zerlegt werden. Die wichtigen Rohstoffregionen sollten durch nordamerikanische Konzerne besetzt werden. Die ehemaligen, russischen Sateliten sollten durch nordamerikanische Stützpunkte und Finanzhilfen unter die Hegemonie der USA gestellt werden. Vor allem Deutschland musste dagegen am russischen Teilmarkt interessiert sein. Wie nach 1871 waren deutsche Investitionen  und industrielle Aufbauhilfen gefragt, um den alten morbiden Planstaat, den Sicherheits- und Militärapparat zu überwinden. Die Kombination von Staatskapitalismus, kapitalistischer Grosswirtschaft und Handel, von Mittelstand- und Sozialspolitik und der Einführung einer weitgefächerten Berufsbildung boten Alternativen zum „Kriegskommunismus“, aber auch zur Negativkraft des Finanzkapitalismus, dessen Zerstörungswut in USA und Südeuropa zur Deindustrialisierung, zur Massenarmut, Arbeitslosigkeit und zur Prassucht der Superreichen verleitet hatte. Die „Negation“ der Aufbauarbeit oder das Fehlen einer „neuen Schaffenskraft“, aus den Trümmern neue Initiativen, Technologien und produktive Ansätze zu „zaubern“, wiesen auf eine tiefe Krise der finanzkapitalistischen Spekulation. Der Verlust an Möglichkeiten oder die Realität einer „negativen Aufhebung“ des Kapitalismus auf kapitalistischer Grundlage belegten den Einbruch aller Potenzen. Eroberungskriege wiesen auf einen letzten Ausweg. Selbst die neuen Rohstoff- und Erdölfunde in den USA und die Hineinnahme der europäischen und deutschen Bildungs- und Wirtschaftskraft zum Neuanfang einer Industrieproduktion demonstrierten den grundlegenden Widerspruch, dass der US – Staat die Zerstörungswut des Finanzkapitals nicht länger zügeln konnte. Oder war zu erwarten, das die lateinamerikanischen und afrikanischen Völker in USA das „Steuer“ herumrissen und einen neuen Reform- und Gesundheitsstaat schufen und der finanzkapitalistischen Spekulation Aufsicht und Regulation aufzwangen?  Der europäische Kontinent und hier Deutschland und Russland würden aus der kombinierten staats- und privatkapitalistischen Wirtschaft und vor allem aus einer „Revolution von oben“ neue Anfänge hervorbringen.

Diese Alternativen sind öffentlich kaum diskutierbar, weil die Medien, die Parteien und die Politik, die „Negativkräfte“ der fianzkapitalistischen Spekulation in Südeuropa, in Griechenland und USA nicht erörtern und darstellen. Darüber darf nicht gesprochen werden. Die Überwindung oder „Abschaffung“ der Arbeiterbewegung in Deutschland hat alle Konflikte und gegensätzliche Interessen eingeebnet. Die Forschungsinstitute der Parteien und Universitäten sind angewiesen, über den „Negativfaktor“ Finanzkapital keinerlei grundlegende Analysen zu erheben. Die Medien hüllen sich in „Schweigen“ oder in vagen Andeutungen. Es bleibt trotzdem erstaunlich, dass die Hintergründe der aktuellen Krise nicht benannt werden dürfen. Das mag an der Doppel- bzw. Parallelmacht des Finanzkapitals liegen, das über „Logen“, Geheimbünde, Absprachen, Verschwörungen Staat und Wirtschaft durchziehen und die Medien beherrschen. Die devoten Eliten in Parteien und Staat wagen es nicht, aufzubegehren, um ihren Lebensstandard und ihre Position nicht in Frage zu stellen. „Verschwörungen“ bringen letztlich keinerlei Lösung. Sie verstärken ein Chaos durch Entscheidungslosigkeit der Eliten oder durch eine „Paralyse“, die die gesamte Gesellschaft erfasst. Schon deshalb werden Ereignisse auftreten, die wie ein Befreiungsschlag wirken werden.

Mit der nordamerikanischen Doppelmacht des Finanzkapitals ist nicht etwa eine „jüdische Plutokratie“ oder eine „jüdische Weltherrschaft“ gemeint. Diese Form des Kapitalismus lässt sich nicht auf eine Ethnie festschreiben. Die antisemitische Polemik eines Joseph Goebbels diente dem Weltmachtanspruch der NS – Diktatur und entbehrte jeder wissenschaftlichen Grundlage. Dass es auch jüdische Banker und Spekulanten gibt, verleiht diesem Kapital nicht ein irgendwie „jüdisches Wesen“. Der Finanzkapitalismus folgt einer geldspezifischen und finanzpolitischen Logik, die sich aus der „Struktur“ des Geldes, der Spekulation, der Aktie, des Fonds, der Börse, des Handels usw. ergibt. Selbst der Existenzkampf des israelischen Staates hat mit den finanzkapitalistischen Operationen wenig zu tun. Allerdings liegt er in einer Region, deren Bodenschätze für die Spekulation interessant sind. Kurzschlüsse in die skizzierte Richtung zu vollziehen, lässt sich aus den anwachsenden okkultischen Strömungen im modernen Kapitalismus erklären, einen „Schuldigen“ oder das „Böse“ schlechthin zu finden.

vendredi, 08 février 2013

La planète disneylandisée

A propos de : Sylvie Brunel :
La planète disneylandisée (Editions Sciences Humaines)



Ex: http://zentropaville.tumlblr.com/

Le tourisme de masse est l’image la plus visible de la mondialisation, il suffit de vivre à proximité d’un hôtel de quelque importance pour en convenir. En France, notamment, première destination mondiale avec 85 millions de visiteurs, on voit concrètement les effets de la montée des classes moyennes dans les pays émergents et l’apparition concomitante du temps libre. Après les Chinois, de plus en plus nombreux à visiter notre pays, ce sont désormais les Indiens qui promènent en groupes serrés leurs yeux écarquillés en quête de dépaysement. Alors qu’ils n’étaient que 25 millions en 1950 et essentiellement occidentaux, les touristes sont aujourd’hui un milliard de par le monde et probablement deux en 2020… Autant dire qu’il s’agit de la première industrie planétaire, 12% du PIB mondial, presque autant en termes d’emplois, avec une croissance de 15% par an. Impossible dans ces conditions que le tourisme n’ait pas d’effet sur les territoires, lui qui contribue par ailleurs, à lui seul, à 5% des émissions de gaz à effet de serre.

C’est ce que Sylvie Brunel, géographe de son état et voyageuse devant l’éternel, appelle la disneylandisation du monde, la propension à créer un peu partout des enclaves protégées, balisées, destinées à ces populations itinérantes dans un temps limité, afin de leur offrir l’aventure en toute sécurité, la nature authentique au plus près du parking, la rencontre avec l’Autre assigné à résidence culturelle. « Nous rêvons, dit-elle, d’animaux sauvages mais gentils, de forêts vierges mais aménagées, de peuples primitifs mais accueillants ». Ce monde réduit et circonscrit, intégralement organisé, le modèle en vient évidemment des parcs à thèmes, avec leurs infrastructures intégrées, leurs agglomérations hôtelières, leur accessibilité maximale et leurs liaisons aériennes spécifiques. Mais surtout le simulacre qu’ils proposent d’un monde recomposé, comme dans cette attraction de Disneyland Paris, laquelle attire à elle seule autant de visiteurs que la Tour Eiffel, et qui vous propose un circuit en bateau et en musique sur tous les continents et dans toutes les civilisations du monde, plus exactement leurs stéréotypes éprouvés, les Mexicains avec sombrero et cactus, les Tahitiennes dansant le tamouré, les Japonaises en kimono et à Paris le Moulin-rouge et les danseuses du Crazy Horse… Le tout réalisé par des automates. Mutatis, mutandis, la matrice de l’industrie mondialisée du tourisme est là, qui donne forme à ce que l’anthropologue Rachid Amirou, dans son livre sur l’imaginaire touristique, désignait comme la métaphore de l’objet transitionnel de Winnicot, la réalité visée étant ici l’image du paradis perdu plutôt que la présence rassurante de la mère. « La disneylandisation consiste à transformer le monde en décor. Parfois le décor prend tellement de place qu’il oublie même qu’il est censé reconstituer une réalité : un mois dans l’année, on peut ainsi profiter d’une « plage » à Paris », ajoute Sylvie Brunel. Qui ne dit mot des automobilistes autochtones ni de leur estivale résignation à voir le bitume recouvert de sable fin sur une voie rapide et pompidolienne, sorte d’inversion paradoxale et lancinante du slogan soixante-huitard « sous les pavés, la plage ». Une zone centre « à éviter » nous répètent désormais tous les ans à même époque les panneaux du boulevard périphérique.

Car s’il est vrai que certains peuples comme les Aborigènes australiens ou les Maoris néo-zélandais, les chamanes de Mongolie ou les Amérindiens doivent en partie au tourisme et à l’audience qu’il leur a donné d’avoir recouvré certains droits sur leurs territoires ancestraux, s’il est vrai que parmi les 50 pays les plus pauvres, les 4/5ème tirent l’essentiel de leurs ressources des flux touristiques, la disneylandisation produit la plupart du temps des effets pervers sur les populations concernées. En Afrique, par exemple, des parts croissantes du territoire sont affectées à des parcs naturels au nom de la protection d’animaux qui finissent par proliférer, se concentrer sur les rares points d’eau au détriment des pâturages et saccager les récoltes de ceux qui se voient ainsi exclus de leurs terrains de chasse, de culture ou de nomadisme. Au Gabon, 13 parcs nationaux ont été créés depuis 2004, qui dépossèdent de leur terre un nombre croissant de sociétés paysannes, un tiers de la superficie de la Zambie et de la Tanzanie en est couverte, ainsi que de réserves de chasse, un quart du territoire ougandais. Au Kenya, où l’on a reconstitué des villages masaïs « typiques », seul 1% des recettes touristiques reviennent à ceux qu’on a figé dans leur « authenticité » au milieu de réserves destinées à protéger la biodiversité, un argument avancé pour séduire le tourisme vert, écolo-responsable mais qui fait l’impasse sur la spoliation subie par ceux qui se refusent à jouer le rôle qu’on leur impose et sont chassés, du coup, de leurs meilleurs lieux de vie. Comme dit encore Rachid Amirou : « le tourisme de développement durable peut être un frein durable au développement des populations, comme si elles étaient assignées à résidence identitaire car, dans notre imaginaire, elles sont censées ne pas changer ».

C’est cette réalité ambivalente que Sylvie Brunel décrit aussi dans le périple qui fait la matière de son livre, « un tour du monde d’une durée inférieure de moitié à celui de Phileas Fogg », soit en quarante jours, et avec mari et enfants… Du geyser néozélandais qui jaillit à 10h15 pétantes au paradis sous perfusion de Bora Bora, en passant par le pays des kangourous écrasés, où l’abondance de pâtés d’animaux servis hachés le long des routes a définitivement rendu sa fille aînée végétarienne, les parcmètres au beau milieu de la nature sauvage des parcs naturels canadiens, l’ascension du Corcovado à Rio en escalator ou l’entrée en chaussettes sur le territoire américain pour cause de sécurité anti-terroriste, le récit réjouissant de son voyage offre un saisissant tableau de la planète Mickey.

Jacques Munier

mercredi, 06 février 2013

Comprendre la mondialisation en dix leçons


Géopolitique en livres: "Comprendre la mondialisation en dix leçons" par Philippe Conrad sur realpolitiktv

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dimanche, 20 janvier 2013

La corruption : arme de la mondialisation

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La corruption : arme de la mondialisation

Une norme légale en Occident?

Auran Derien

Ex: http://metamag.fr/

Le dernier rapport publié par Transparency international considère que le niveau de corruption est décevant  dans la zone Euro, notamment en Grèce et en Italie. Il  reprend ainsi un discours démagogique sur la corruption du secteur public puis affirme niaisement que la lutte contre la corruption est l’une des clés pour sortir la Grèce de la crise.

Plus le gang globalitaire crée des centres du type Transparency, plus l’hypocrisie se répand et plus les mensonges éhontés peuvent circuler. A la fin, l’infamie couvre notre monde en toute légalité. Car là est l’escroquerie fondamentale dont ne parle jamais Transparency : la corruption légale est la norme en occident. Selon le Service Central de Prévention de la Corruption (SCPC qui fonctionne en France) celle-ci utilise des professionnels, dénommés conseils voir intermédiaires en accommodement dans les affaires. Des sociétés spécialisées, où tout est légal, se chargent de l’industrie de la corruption. Deux méthodes sont particulièrement répandues : la facturation de prestations fictives par des sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux et les sur-facturations et sous-facturations d’achats et de ventes entre sociétés liées. 

De plus, la corruption passive et le trafic d’influence ne sont pas couverts par les conventions que promeut la globalisation pestilentielle et ses pitres tarifés. La corruption passive désigne le cas où l’initiative de la demande de pots-de-vin est prise par le décideur ou l’exécutant détenteur d’un pouvoir de  décision ou d’exécution. 

Le trafic d’influence est qualifié d’ “actif” lorsque la personne qui souhaite une décision en sa faveur propose des avantages à un tiers susceptible d’influencer le décideur. Le trafic d’influence est passif lorsqu’un personnage qui peut jouer un rôle dans la décision propose de sa propre initiative ses services illégaux et rémunérés.

Une corruption pas seulement financière. 

Le favoritisme qui conduit à sélectionner une entreprise peu efficace est une forme de pot-de-vin. C’est un sabotage. Du point de vue de l’efficacité économique globale, la corruption réside tout autant dans le fait de recevoir un “dessous-de-table” (somme versée à un quidam pour favoriser un projet) non déclaré que dans celui de bâcler son travail, d’être paresseux, incompétent et sans conscience professionnelle. Chaque fois, des personnes ou des groupes vivent largement sans fournir une contribution positive à l’ensemble. Le parasite, fléau de l’Europe maastrichtienne, est aussi et surtout un corrompu. Pourquoi ne pas en parler?

Pas de supra classe globalitaire sans corruption.

La curiosité intellectuelle des grands penseurs de Radin (selon la belle expression forgée autrefois par feu Pierre Dac) à propos de la lutte contre la corruption ne va pas jusqu’à interroger le monde dont ils sont l’émanation. Pourtant, le psychanalyste Horst-Eberhard Richter, alors directeur de l'Institut Sigmund Freud de Francfort, a publié en 1996 un ouvrage au titre explicite : « Le grand art de la corruption », dans lequel il se préoccupe de démontrer de manière systématique comment la corruption est l’instrument de contrôle indispensable pour la classe dominante globalitaire. 

Il n’est ni le premier ni le seul. On peut dire que la corruption morale est organisée systématiquement et très consciemment. Un changement de valeurs a été imposé peu à peu en Europe à travers un nouveau paradigme introduit depuis la deuxième guerre mondiale: toutes les élites attentives aux voies de leur conscience, préoccupées par la vérité, et voulant œuvrer pour le bien-être général, bref ceux qui cherchaient à mener une vie utile aux autres, ont été transformées en monstres de foire, uniquement préoccupées par leurs plaisirs. On citera l’Institut Tavistock mais tant au M.I.T. que dans d’autres universités soi-disant prestigieuses, de petites coteries réfléchissent  à la façon de corrompre la population le plus efficacement possible.

Mensonge pieux, double morale, etc.

Les éthologistes incitent à penser que l’être humain, il y a très longtemps, a appris à faire confiance à son prochain, une fois passée la période probatoire d’observation. Ce “degré de confiance” s’est accru dans les sociétés européennes du fait de la liberté d’expression qui y a régné en comparaison avec d’autres civilisations. Car la liberté d’expression a un avantage fondamental : beaucoup de faussaires, sur des affaires simples, sont démasqués et signalés. Cependant, le centre névralgique du mensonge, comme l’a enseigné Nietzsche, est au cœur des religions monothéistes et de leur caste sacerdotale qui a besoin du mensonge pour vivre. 

Produire du faux est devenu une activité à plein temps pour des canailles cherchant à vivre en parasites sur la société de confiance. Pour cela, il convient de retourner les signes “crédibles”, ceux qui sont transmis par éducation, une fois que l’on a bien étudié la mentalité de la population que l’on veut tromper. Ainsi, on constate en Europe que le désert s’étend - des pans entiers de l’économie disparaissent, d’autres deviennent les auxiliaires de prédateurs, comme la banque et la grande distribution -  et cela laisse de marbre les chargés d’étude de la corruption...Par exemple, ils parlent peu - ou jamais - des partenariats public-privé pratiqués à l'Organisation Mondiale de la Santé...et qui expliquent que 45 millions d'Européens aient été vaccinés pour le seul profit de quelques multinationales lors de la pandémie de grippe A (H1N1) .


La France au 22ème rang! 

La corruption n’a bien sûr rien à voir avec le niveau d’intelligence. Au contraire, beaucoup d’observations montrent que la plupart des personnes à haute capacité intellectuelle sont défaillantes dans la réussite matérielle et sociale. Le succès mondain nécessite la présence d’un facteur que les étatsuniens ont appelé “social or machiavellian intelligence”, considéré comme indépendant du QI, mais dont le niveau influe grandement sur la position socio-économique des individus. La compétition sociale suppose une intention de réussir. Y parvenir impose de développer une certaine lucidité par laquelle on détectera des signaux qui dévoilent les intentions des autres. Il s’ensuit que l’émission de fausses informations sera stratégiquement avantageuse pour celui qui les émet, lorsque de tels signaux sont suffisamment rares pour être interprétés par les autres comme véridiques. C’est exactement ce à quoi nous convie Transparency : faire croire que la corruption émane du politique, ce qui est exact en partie, mais n’est pas l’essentiel dans un monde occidental qui répand le néant, crée partout le désert.

La réalité, sordide, est que le monde des affaires, et les membres fanatiques de la supra classe mondiale incarnent la corruption, et utilisent tous les moyens pour qu’elle prospère, dont les services spéciaux. Dans les grands groupes  américains, les services secrets (CIA notamment) entretiennent des  agents dans le cadre du programme  "NOC" (No official cover). Ce sont des officiers de la CIA qui se présentent comme des  cadres ordinaires. Ils sont envoyés en mission dans des pays “amis" - comme les pays européens - et ont  pour fonction de recruter des agents, choisis parmi les dirigeants : patrons, hauts fonctionnaires, politiciens. La corruption est donc systématique de la part des multinationales. 

Quel avenir pour l’Europe ? 

On ne pourra pas reconstruire rapidement un monde où la recherche de la vérité, la liberté de pensée et de parler, ainsi que l’éthique de l’honneur guideront des élites véritablement choisies. La tyrannie des trafiquants est désormais trop installée pour que l’esprit public s’évade de la propagande crasseuse que les médias imposent au quotidien. La corruption est une donnée pratique dont on peut limiter les effets et l’importance par l’éducation, les associations indépendantes de penseurs, la diversité des centres de diffusion et la limitation du pouvoir des congrégations multinationales. La globalisation pousse dans l’autre sens. Aussi incarne-t-elle aujourd’hui l’inhumanité.

 

mardi, 08 janvier 2013

Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

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Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

El discurso identitario es la antítesis ideológica al paradigma de la globalización mundialista, de raíz neoliberal y de voluntad cosmopolita.

Frente a este intento de reducción de los pueblos y las identidades del mundo una tiranía mundialista, totalitaria y economicista; los identitarios oponemos el discurso de la diferencia, del derecho de los pueblos y de la defensa de las culturas.

 
Frente a su idea de un mercado universal donde las personas y los pueblos sean reducidos a consumidores-productores intercambiables y despersonalizados, los identitarios proponemos la creación de grandes espacios económicos continentales y autocentrados. Ésa es nuestra voluntad de construir Europa.

Conscientes de la necesidad de dotar de contenido a nuestra  alternativa identitaria, anunciamos el inicio de una actividad editorial y cultural en ese sentido. Como adelanto de lo que decimos, adjuntamos el prólogo de una obra que aparecerá en los próximos meses escrita conjuntamente por el conocido filósofo identitario, Laureano Luna y por Enric Ravello.
 
 Prólogo que a modo de presentación de ideas, escrito íntegramente por Laureano Luna y del que consideramos necesaria una máxima difusión.

 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

 

 

 REFLEXIONES PARA LA LUCHA POLÍTICA SOCIAL-IDENTITARIA

 
I. Una lucha política revolucionaria tiene que basarse en una idea racional y más racional que sus rivales. Esto es así porque la historia de Europa ha demostrado que, en el medio y largo plazo, Europa marcha siempre hacia mayores niveles de racionalidad.

 
Eso implica identificar una idea última que informe y gobierne la lucha política. Nadie hace historia sino a lomos de un caballo y de una gran idea. Hoy, para nosotros, esa idea sólo puede ser la preservación de la civilización occidental. Haga solamente un intento esbozado de caracterizar a nuestra civilización. Intentémoslo primero a través de sus cuatro grandes valores:

 
-el conocimiento, como acercamiento racional a la realidad;

-el deber, como mandato de la racionalidad práctica;

-el amor, como empatía con todos los seres capaces de sufrir;

-la belleza.

 
Para seguir caracterizándola debemos señalar que nuestra civilización exige de la sociedad, para considerarla una sociedad civilizada, que satisfaga las condiciones siguientes:

 
-que esté dirigida a propiciar el desarrollo de la racionalidad y, por tanto, que respete las libertades cívicas que permiten al ciudadano pensar, investigar, expresarse, asociarse y manifestarse libremente, y que a la vez eduque a los ciudadanos para que desarrollen el sentido del deber y el temperamento que permite cumplirlo, incluso en las condiciones más desfavorables;

 
-que no admita más desigualdades que las que están justificadas por  los méritos o las capacidades o por el bien común de todos los ciudadanos;

 
-que sea una sociedad abierta a la participación política del pueblo, en la que las decisiones políticas no estén reservadas a una persona o a un grupo;

 
-que en ella la economía esté al servicio de la comunidad, controlada por el poder político y sometida a mecanismos de solidaridad que aseguren la cohesión social.

 
Erigir la defensa de la civilización occidental como eje ideológico de una lucha política sólo tiene sentido si esa civilización está bajo una amenaza de dimensiones históricas: hacer política revolucionaria es hacer historia y para hacer historia hay que captar el sentido del momento histórico, es decir, hay que identificar qué es lo que está históricamente en juego en el punto de la historia en el que se opera.

 
Y lo que está en juego es la civilización.

 
La civilización europea está amenazada por un avatar del capitalismo salvaje, al que llamamos capitalismo global. El capitalismo global destruye las bases, es decir, las condiciones de posibilidad de la civilización como la entendemos. Por una parte, el capitalismo global mina las bases naturales de la civilización, esto es, sus condiciones naturales de posibilidad, y, por otra parte, socava igualmente sus condiciones sociales de posibilidad.

 
El capitalismo global amenaza las condiciones naturales de posibilidad de la civilización occidental eliminando progresivamente la población que ha creado esta civilización a lo largo de los últimos 2.500 años: no hay garantía alguna de que la civilización, tal como la conocemos y valoramos, pueda sobrevivir a la desaparición de la población que la creó. Y amenaza igualmente esas condiciones destruyendo el medio ambiente que es imprescindible para el mantenimiento de la vida humana civilizada.

 
Además, el capitalismo global amenaza las condiciones sociales de posibilidad de la civilización occidental al menos de tres maneras:

 
-destruyendo la tradición cultural, moral y espiritual occidental;

 
-sustituyendo la democracia por el poder del dinero, y sustituyendo los procesos democráticos de toma social de decisiones por los mecanismos del mercado global;

 
-eliminando el sentido social de la economía: el capitalismo global es intrínsecamente neoliberal y está aprovechando la apertura de los mercados a nivel mundial para destruir las conquistas de las clases trabajadoras en los últimos 200 años, conquistas que son ahora parte integrante de nuestra civilización.

 
II. Toda lucha política genera amigos y enemigos. Esas amistades y enemistades se basan primariamente en intereses y secundariamente en sentimientos y principios ideológicos. Todo movimiento político necesita analizar quiénes son sus amigos y quiénes son sus enemigos. Sus amigos se convertirán en su clientela política potencial.

 
Una lucha política por la civilización occidental y contra el capitalismo global tendrá en Europa como aliados naturales a las clases trabajadoras y a las pequeñas empresas; tendrá como enemigos al gran capital y a la clase política ligada a él. Igualmente tendrá como enemigos a los transmisores de la ideología dominante, a quienes, diciéndose de izquierdas o de derechas, son en realidad meros ‘progres’ apegados a los dogmas de la superestructura ideológica del capitalismo global; y éstos son esencialmente los medios de comunicación.

 
La globalización es consecuencia de la dinámica del capitalismo y parte del credo neoliberal: es esencialmente la libre circulación de mercancías, capitales y mano de obra. A su vez el neoliberalismo es consecuencia de la concepción ilustrada del ser humano como un yo puro, sin determinaciones biológicas o culturales y sin vínculos comunitarios: es la ideología del hombre como individuo químicamente puro; es la falsificación sistemática de la naturaleza humana. Es ésta ideología la que ha desembocado históricamente, como en su producto final, en el capitalismo global: ese es el fondo real de esa concepción del hombre, su materialización. La concepción ilustrada del hombre como un yo puro sobrevivirá con el triunfo de la globalización o sucumbirá con su fracaso porque la barbarie de la globalización capitalista es el secreto desvelado de las ideologías que sobre la concepción ilustrada del hombre se articulan.

 
En esta circunstancia histórica hay tres intereses que convergen llamativa y poderosamente:

 
-los intereses morales de quienes están dispuestos a luchar por ese milagro de la historia que llamamos civilización occidental;

-los intereses ideológicos de quienes defienden una concepción del hombre alternativa, espiritual, comunitaria e identitaria;

-los intereses económicos de las clases trabajadoras.

 
A nivel abstracto esto es así porque todos esos intereses son enemigos del capitalismo global y ante tamaño enemigo la definición política esencial es a favor o en contra.

 
Pero la historia tiene tramas mucho más concretas. El capitalismo global, mediante la anulación de facto de las fronteras políticas, ha puesto a competir a los trabajadores del mundo occidental con los trabajadores del resto del mundo, cinco veces más numerosos y con salarios medios siete veces más bajos. Esta competencia se realiza a través de tres mecanismos:

 
-la inmigración;

-la deslocalización y la concentración de las inversiones en el tercer mundo;

-las importaciones desde países que producen con dumping social y ecológico, es decir, con salarios de miseria, con condiciones laborales de semiesclavitud y sin pagar impuestos para la protección del medio.

 
Mientras los trabajadores occidentales perciban salarios más altos o disfruten de mejores condiciones salariales:

 
-serán paulatinamente sustituidos por inmigrantes;

-serán despedidos porque la producción se trasladará a países con mano de obra más barata;

-serán despedidos porque sus empresas no podrán competir con las que producen en el tercer mundo y exportan a Occidente.

 
El proceso sólo terminará cuando los salarios reales de los trabajadores occidentales hayan descendido a menos de la mitad, cuando sus condiciones de trabajo hayan empeorado sustancialmente y ellos estén incondicionalmente en manos de las empresas, y cuando las cotizaciones sociales, y con ellas las prestaciones sociales, hayan disminuido hasta hacer desparecer el estado del bienestar. Es decir, el proceso desembocará en la restauración del capitalismo salvaje y la consiguiente destrucción de las conquistas sociales de Occidente y, con ellas, de la misma civilización europea.

 
Lo que la globalización significa es esencialmente esto: los trabajadores dejan de estar protegidos por sus estados nacionales (de las patrias que en su lucha conquistaron e hicieron solidarias), de modo que sus vidas empiezan a estar en manos de los mercados mundiales. El final del siglo XX vio romperse el pacto fordista-keynesiano, que había limado la lucha de clases desde 1945. Desde los años ochenta el gran capital ha lanzado una nueva lucha de clases, dirigida contra los derechos de los trabajadores y contra la economía social. Los trabajadores tarde o temprano responderán alzándose contra el capitalismo global. Y sólo podrán hacerlo buscando sustituir la lógica del dinero por la lógica democrática, la lógica de los mercados por la lógica política, es decir, apelando al poder político de los estados nacionales. Pero el fundamento de esos estados es la identidad nacional y cultural de las poblaciones. Por eso, la rebelión de las clases trabajadoras es lo único que se interpone entre nosotros y la sustitución de la civilización por el capitalismo salvaje, y esa sublevación será una revolución contra los mercados y por los estados nacionales. En consecuencia, la lucha obrera, la lucha identitaria y la lucha por la civilización occidental han sido unidas por la historia con lazo tan fuerte que el hombre no podrá separarlas.

 
Y ese lazo alumbrará nuevas ideologías, que serán nuevas concepciones del ser humano.

 
Para poner en pie la lucha de clases en el siglo XXI hay que comprender la naturaleza del capitalismo global y la de su única alternativa posible: la revolución social-identitaria. Todo lo demás es tontería. Quienes digan defender a los trabajadores y luchar contra el capitalismo pero renieguen de las fronteras e identidades nacionales, defiendan la inmigración y el libre comercio, no defienden a los trabajadores ni luchan contra el capitalismo: hacen el juego a éste y paralizan la lucha de los trabajadores creando desconcierto. Esos constituyen esa izquierda, ya falsa por vieja, que, ignorando cómo luchar contra el capitalismo global, se dedican a expandir la ideología antipatriótica que allana su desarrollo.

 
Y la única manera de revertir el proceso globalizador para preservar nuestras tradiciones culturales y los valores de la civilización occidental consiste en apoyarse en los intereses de los trabajadores: quienes no vean que toda lucha por las identidades nacionales y por la civilización pasa hoy por una posición social y económica anticapitalista serán absolutamente incapaces de contribuir a esa lucha y se convertirán en aliados objetivos de los globalizadores.

 
III. El arma más poderosa del capitalismo es la ideología. El control moderno de las masas no se realiza generalmente a través de la violencia o la coerción física sino mediante el control mental: en palabras de Marx, mediante la superestructura ideológica.

 
La superestructura ideológica del capitalismo global es el antirracismo. No un antirracismo sincero, entendido como defensa de los pueblos y las personas contra la opresión de otros pueblos o contra las discriminaciones injustas. No, no es ese el antirracismo que transmiten los medios de comunicación. Se trata del antirracismo como negación del derecho de los pueblos a su identidad y a regir sus destinos dentro de sus legítimas fronteras. Se trata de un antirracismo diseñado para paralizar en el alma de los trabajadores, y mediante el sentimiento de culpabilidad, las protestas contra la inmigración, la deslocalización y las importaciones con dumping social y ecológico. Se trata de un antirracismo diseñado para obligar a los pueblos a abandonar el control democrático-político de sus vidas en manos de los mercados. Se trata de un antirracismo que es en realidad un racismo anti-blanco, que pretende infiltrar en el sentir de los trabajadores a los que quiere dominar un sentimiento de culpabilidad que atenace su capacidad para ver claramente la realidad y para alzarse eficazmente para transformarla.

 
El falso antirracismo de los políticos, de los medios de comunicación, de los libros de texto no es más que una superestructura ideológica diseñada con el propósito de hacer bajar nuestros salarios.

 
La defensa de los derechos de los trabajadores europeos, la defensa de la civilización occidental, la defensa del derecho de los pueblos a ser dueños de su destino y a conservar su identidad, no es racismo. Oponerse a la invasión migratoria que va a destruir la identidad y las conquistas sociales de Occidente no es racismo, no es oponerse al inmigrante. Y no lo es porque sólo si Occidente se mantiene como fortaleza social, como plaza fuerte de las conquistas sociales y civilizatorias de la humanidad, será posible evitar que la humanidad entera se sumerja en la barbarie del capitalismo salvaje. Europa debe erigirse en fortaleza social y civilizatoria para que su coraje en la lucha por la justicia sea ejemplo y semilla para la lucha de los trabajadores por sus derechos en el mundo entero.

 
No es racismo; es pura lucidez histórica. Si los medios de comunicación (es decir, los transmisores canónicos de la ideología del capitalismo global) tachan de racismo a nuestra posición, la razón última es que nuestra lucha por la identidad amenaza al capitalismo y a los intereses del dinero.  

 
IV. Occidente es esencialmente Europa. Los EEUU, como entidad política, no son una parte de Occidente sino más bien el brazo armado de su peor enemigo: el brazo armado del capitalismo global.

 
Los europeos tenemos varios niveles de identidad. Somos bávaros o provenzales o galeses o gallegos. Somos españoles, alemanes o franceses. Somos europeos.

 
El patriotismo de los trabajadores, el que tiene que enfrentar y vencer al capitalismo global, debe respetar todos esos niveles de identidad. Cualquier centralismo jacobino que ahogue la identidad de las regiones de Europa peca contra el derecho de los pueblos a su identidad. Y los nacionalismos que pretenden un soberanismo imposible y vacío de contenido pecan contra la necesidad de apuntalar los estados nacionales para hacerlos más fuertes que el poder del dinero, más fuertes que los mercados, más fuertes que sus enemigos. Finalmente, cualquier sentimiento antieuropeo basado en exclusivismos nacionales peca contra la patria futura de los trabajadores europeos y la cuna de nuestra civilización compartida. Examinemos este último punto.

 
El primer gran intento de globalización capitalista se quebró en la crisis del 29 y dio lugar a un resurgir de los nacionalismos. Estamos ahora en otro nivel de la historia. Ninguna nación europea podrá jugar en solitario un papel relevante en la política mundial. Sólo Europa podrá hacerlo. Los actuales estados nacionales europeos deben constituirse en los ladrillos de la construcción europea, de una confederación europea que actúe a nivel mundial como un solo agente político para defender los valores de nuestra civilización. A pesar de que la Unión Europea y la Eurozona son creaciones del capitalismo, concebidas como grandes espacios para el neoliberalismo y como pasos hacia la globalización, nosotros no debemos destruirlas sino más bien conquistarlas y cambiarlas de signo hasta dotarlas de carácter social, identitario y civilizatorio. Igual que durante siglos los estados nacionales sirvieron a los intereses de la burguesía hasta que los trabajadores y su lucha los conquistaron e inculcaron en ellos la dimensión social y solidaria que hoy estamos en trance de defender, de esa misma manera los trabajadores conquistarán y transmutarán el monstruo neoliberal que hoy llaman Europa en una confederación social-identitaria.

 
V. The future’s not ours to see: ‘no nos cabe ver el futuro’ dice la famosa canción Qué será, será.

 
Pero hay razones para la esperanza. El capitalismo global se convierte progresivamente en un modo de producción ineficiente. Los mercados, cuanto más independientes se hacen del control estatal, se vuelven más inestables, porque los sistemas complejos tienden a hacerse inestables si no se dotan de elementos de control central. Los mercados, cuanto más internacionalizados se vuelven, más inestables resultan, porque los sistemas complejos se vuelven inestables cuando no adoptan fronteras que los protejan de las perturbaciones procedentes del exterior. Un puñado de teorías lógico-matemáticas (la teoría de sistemas, la dinámica de sistemas, la teoría de los sistemas dinámicos discretos…) nos están avisando de que el capitalismo global es intrínsecamente inestable y, como tal, condenado a convertirse en ineficiente. Las repetidas burbujas y sus estallidos son manifestaciones de esa ineficiencia.

 
Probablemente, el modelo económicamente más eficaz de organización para la humanidad es el modelo de las áreas autocentradas: grandes áreas de tradición y cultura semejantes convertidas en zonas de libre comercio y en actores geopolíticos en la escena mundial: Europa, Norteamérica, los países árabes, Latinoamérica, China y el extremo oriente… Las simulaciones por ordenador sugieren que la organización económica más estable es la que se corresponde con un mundo dividido en un puñado de áreas autocentradas, áreas en las que la economía esté controlada por poderes políticos democráticos e imbuidos de los valores de los pueblos, áreas nunca aisladas pero sí dotadas de fronteras que eviten que el colapso en un punto del globo se convierta en colapso universal.

 
El capitalismo global es además ineficiente en el medio plazo porque es un sistema depredador, porque la lógica de los mercados y el dinero es incompatible con la lógica del equilibrio entre la humanidad y su planeta. Sólo una lógica política nueva, sustentada por una concepción nueva del hombre y su relación con la naturaleza, puede resultar en una economía sostenible.

 
La humanidad evoluciona siempre en el medio y largo plazo hacia mayores cotas de racionalidad y eso en economía significa también mayor eficiencia. Esa simple constatación alimenta la esperanza de que, por simples necesidades económicas, el capitalismo global tendrá que ser desechado. Esa mutación histórica, el hundimiento del capitalismo global, otorgará una oportunidad a quienes luchan por un orden más justo y más acorde con la verdadera naturaleza humana.

 
Al menos si han visto con lucidez y se han preparado con diligencia.

 
Siles. Diciembre del 2012. Laureano Luna Cabañero

jeudi, 11 octobre 2012

The Strategy To Challenge Globalism

The Strategy To Challenge Globalism

Natella Speranskaya

dimanche, 01 juillet 2012

Pour l’hyperclasse mondiale et l’ONU, l’UE doit « saper l’homogénéité » de ses Etats membres !

Pour l’hyperclasse mondiale et l’ONU, l’UE doit « saper l’homogénéité » de ses Etats membres !

Comme l’indique un article de la BBC, au moins les choses sont claires pour Peter Sutherland, représentant spécial de l’ONU pour les affaires de migration en tant que dirigeant du « Forum Mondial sur la Migration et le Développement » : L’UE devrait « faire de son mieux pour saper l’homogénéité » de ses Etats membres !

Interrogé par le sous-comité aux affaire internes de l’UE de la Chambre des Lords en Angleterre, qui mène actuellement une enquête sur les migrations globales, il a pris pour modèle « les Etats-Unis, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande » qui « sont des sociétés d’immigrés » s’accommodant donc « plus facilement des gens d’autres horizons que nous le faisons nous-mêmes »,  qui « entretenons un sens d’homogénéité et de différence par rapport aux autres. Et c’est exactement ce que l’Union Européenne, selon moi, devrait s’efforcer de saper ».

Avant d’ajouter devant le comité de la Chambre des Lords que les migrations étaient une « dynamique cruciale pour la croissance économique » dans certaines nations de l’UE, « malgré le fait que cela soit difficile à expliquer aux citoyens de ces Etats ». La population vieillissante et en déclin dans des pays comme l’Allemagne ou le Sud de l’UE était « l’argument-clef, je rechigne à utiliser ce mot car des gens l’ont attaqué, pour le développement d’Etats multiculturels », a-t-il ajouté. « Il est impossible de considérer que le degré d’homogénéité que l’autre argument implique puisse survivre car les Etats doivent devenir plus ouverts, au niveau des gens qui les peuplent. Tout comme le Royaume-Uni l’a démontré ».

Homme aux multiples casquettes, Peter Sutherland est aussi président non-exécutif de Goldman Sachs International, recteur à la London School of Economics, ancien président du géant du pétrole BP et membre important du Groupe Bilderberg. Ainsi que le patron européen du Transatlantic Policy Network, un institut euro-américain ultra-puissant dont le but est de faire émerger un bloc euro-atlantique unifié dans tous les domaines d’ici 2015. Et de 2001 à 2010, il a présidé la section Europe de la Commission Trilatérale.

Novopress

samedi, 07 janvier 2012

The End of Globalization

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The End of Globalization

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

The market is an inherently global institution. The market is non-racist, non-nationalist, and non-religious, for as long as decisions are made solely in monetary terms, the race, nationality, and religion of buyers and sellers simply do not matter. Often, they are completely unknown.

I know the ethnic identity of the owners of the Armenian rug shop and the Chinese restaurant down the street. But what is the race, ethnicity, or nationality of the Coca-Cola Corporation? Its stockholders, employees, and customers have every identity in the world. But the corporation has none. It is global, cosmopolitan. As its famous jingle tells us, it wants to teach the world to sing in perfect harmony, meaning that it wants a pacified planet where people have relinquished all boundaries and identities that might impede the sale of Coke.

Globalization is the process of making the inherently global, cosmopolitan potential of the marketplace actual by breaking down racial, national, religious, and cultural barriers to the market, such as protectionist laws, religious prohibitions on usury, ancient enmities between peoples, sentimental attachments to one’s community, tribe, homeland, etc.

For consumers in the First World, globalization starts out as a good thing. They can take their First World wages and buy lots of cheaper goods manufactured in the Third World. For capitalists based in the First World, it is an even better thing, for they can make enormous profits by selling Third World goods at only slightly lower prices than goods manufactured at far greater expense in the First World—and pocket the difference.

For example, to use arbitrary numbers, when shoes were made in America, a pair of shoes retailing for $100 might be manufactured by a worker being paid $10/hour, 40 hours/ week + overtime pay, plus benefits, plus vacation time, in a factory regulated for health, safety, and environmental impact. Sure, it sounds like a lot of bother. But it never prevented American shoe manufacturers from becoming millionaires.

And when such a manufacturer left his factory at the end of the day, his luxury car would share the road with the modest cars of his own employees. He would pass through a bustling downtown where the wives of his employees shopped; he would pass the school attended by the children of his employees; he might even attend the local high school football game and cheer the sons of his workers; he would drive through neighborhoods with neatly painted houses and manicured lawns, where his employees lived. And when he arrived at his columned mansion, he would simply pull off the road into his driveway. There would be no security gates and guards to protect him.

With globalization, however, a similar pair of shoes retailing for $95 might be manufactured in Indonesia by a half-starved wretch making a fraction of the wages, with no overtime, no vacation, and no benefits, in a factory with no regulations for health, safety, or environmental impact. And the shoe manufacturer pockets the difference.

Even if the American owner of an American-founded, American-based, American-staffed shoe manufacturer had a sentimental attachment to his nation and his employees, he could not compete with rivals who had no such ties. In the end, he would have to close his factory: either to ship his jobs to the Third World or simply due to bankruptcy. Thus the globalization process selects for and rewards rootless cosmopolitanism and anti-national, anti-patriotic, anti-communitarian sentiments.

In the long run, globalization means one thing: the equalization of wages and living standards over the whole globe. That means that First World living standards will fall a great deal, and Third World living standards will rise a little bit, until parity is achieved. In other words, globalization means the destruction of the American working and middle classes, a reduction of their standard of living to those of Third World coolies. Globalization means the reversal of the progress in living standards since the industrial revolution.

Specifically, globalization means the reversal of the genuine progress made by the left: the higher pay, shorter work days, and benefits won by the labor movement; the health-care, safety, welfare, and old age programs created by liberals and social democrats (programs that do not exist in the Third World); and the environmental protections won by ecologists (which are only imposed on the Third World by the First World, which will no longer have that luxury).

Globalization also affects the rich. First of all, those who have grown rich by selling things to the working and middle classes of the First World will disappear along with their customers. There will no longer be a market for riding lawnmowers or camper trailers. The rich who remain will produce either for the global super-rich or the global proletariat. And the lives of the rich will be dramatically transformed as well. Some people will grow very rich indeed by dismantling the First World. But they will end up living like the rich of the Third World.

They will commute from fortified factories or offices to fortified mansions in armored limousines with armed guards past teeming slums and shantytowns. They will socialize at exclusive clubs and vacation at exclusive resorts under the watchful eyes of security guards. Like Marie Antoinette, who liked to play milkmaid in the gardens of Versailles, they might even pretend to be bohemians in million-dollar flats in Haight Ashbury, or cowboys on twenty-million dollar ranches in Wyoming, or New England villagers in million-dollar cottages on Martha’s Vineyard—having ridden to the top of a system that has exterminated the people who created these ways of life.

The consequences of globalization are not secret. They are not random and unpredictable. They are not even arcane or controversial. They are predicted in every introductory economics textbook. They are apparent in the stagnation of American working and middle class living standards beginning in the 1970s and the steep declines of the last decade, when 50,000 American manufacturing facilities closed their doors, many to ship their jobs overseas—while millions of immigrants, legal and illegal, came to compete with Americans for the jobs that remain, depress wages, and consume public services for which they cannot pay.

Yet the American middle and working classes were never allowed a choice about globalization, for the obvious reason that they would never have approved of their pauperization. The labor movement, the political parties, the churches, and all other forces that are capable of resisting globalization have been coopted.

Sincere progressives recognize the destructive effects of globalization, but most of them think that the only alternative to global capitalism is global socialism, which is no solution, even if it could be attained.

But if we reject globalization, what is the natural economic unit? This is where White Nationalists are able to address the genuine concerns of the Occupy movement and other progressive critics of globalization. For the boundary where globalization ends is the nation. The United States and every other European nation entered modernity and made most of their economic and social progress by practicing nationalistic economic policies, including protectionism. Prosperity and social justice will return when globalization is replaced by economic nationalism.

Libertarians decry protectionism as benefiting one group at the expense of another (as if globalization did not do the same thing). But this is the wrong way to look at it. Every individual wears different hats and plays different roles: producer, consumer, family member, citizen, etc. Free trade makes us good consumers, but it also makes us bad citizens by undermining social justice and national sovereignty. Protectionism limits our acquisitiveness as consumers, but it strengthens us as citizens. Free trade empowers some businessmen at the expense of the common good, making them bad citizens. Protectionism and other regulations make all businessmen good citizens by making it impossible to profit at the expense of the common good—which leaves no shortage of opportunities to generate wealth in a socially responsible fashion.

But wouldn’t the completion of globalization, whether socialist or capitalist, be worth it, if it really could lead to a world without nations, borders, boundaries, and wars? It is this utopian hope that sustains the allegiance of many globalists despite the spreading desolation of the Earth. It is the same hope that sustained Communists despite the oceans of blood they spilled.

There are two basic replies to this. One is to argue that it is not worth it, which the die-hard utopian would never accept. The other is to argue that a world without nations will never be achieved, and the people who are pushing it, moreover, are not even serious about the notion. Globalization is not the overcoming of nationalism, but merely the way that market dominant nations break down barriers to expanding their own economic power. Today’s color-coded, Twitter and Facebook powered insurrections in Eastern Europe and the Muslim world are merely the modern version of the empire-building and gunboat diplomacy of centuries past. George Soros is just the Cecil Rhodes of today.

Jews like Soros, of course, are the primary preachers of universalist schemes such as global trade, open borders, racial miscegenation, multiculturalism, and other forms of identity erasure. But they show no signs of practicing these same policies among themselves. What is theirs they keep; what is ours is negotiable. The implication is obvious: their goal is to destroy all national boundaries and racial and cultural identities that serve as impediments to expanding Jewish power. Globalization is not a path to universal freedom. It is the creation of one neck to bear a Jewish yoke for eternity.

It is easy to see why Jews think that the devastation caused by globalization is worth it to them, but it is hard to understand why anybody else wishes to go along with it, except for the alienated, deracinated products of cultural decline. And even these people have to be asking themselves if this is the world they really want.

Universalism, after all, is not really universal. Only whites seem susceptible to it in large enough numbers to matter. But if universalism is merely a racially and culturally European belief system, then globalization will only work by exterminating Jews and other ancient, ethnocentric people like the Chinese, Koreans, Japanese, Armenians, etc., who refuse to jump into the global melting pot. This means that globalization is not the path to a liberal utopia, but merely a genocidal extension of European imperialism. But given the massive investment in Holocaust propaganda, even the most fanatical globalists don’t have the heart for that solution, so in the end, they would have to allow ethnocentric peoples to opt out.

And if Jews and others get to opt out of globalization, then why can’t the rest of us? Especially since unreciprocated free trade is regressive, dissolving national sovereignty, undermining social justice, and delivering the destinies of European peoples into the hands of aliens.

The conclusion is clear: Progressive advocates of globalization are either ignorant or they are dishonest shills for a process that will pauperize and enslave the people they pretend to defend. There is a vast constituency in America for a racially-conscious, nationalistic, anti-globalist, protectionist, progressive political party. They are only waiting for leadership.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/12/the-end-of-globalization/

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mardi, 18 octobre 2011

Richard Melisch - Globalisierung - Der letzte Akt

Richard Melisch - Globalisierung - Der letzte Akt

samedi, 15 octobre 2011

Jacques Sapir: qu'est-ce que la mondialisation?

Jacques Sapir: qu'est-ce que la mondialisation?

jeudi, 18 août 2011

Crise systémique globale

 

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Crise systémique globale 

2011 : L'année impitoyable, à la croisée des trois chemins du chaos mondial

- Communiqué public GEAB N°51 (15 janvier 2011) -    

 
Ce numéro 51 du GEAB marque le cinquième anniversaire de la publication du Global Europe Anticipation Bulletin. Or, en Janvier 2006, à l'occasion du GEAB N°1, l'équipe de LEAP/E2020 indiquait à l'époque qu'une période de quatre à sept ans s'ouvrait qui serait caractérisée par la « Chute du Mur Dollar », phénomène analogue à celui de la chute du Mur de Berlin qui entraîna dans les années suivantes l'effondrement du bloc communiste, puis celui de l'URSS. Aujourd'hui, dans ce GEAB N°51 qui présente nos trente-deux anticipations pour l'année 2011, nous estimons que l'année à venir sera une année charnière dans ce processus s'étalant donc entre 2010 et 2013. Elle sera en tout état de cause une année impitoyable car elle va en effet marquer l'entrée dans la phase terminale du monde d'avant la crise (1).

Depuis Septembre 2008, moment où l'évidence de la nature globale et systémique de la crise s'est imposée à tous, les Etats-Unis, et derrière eux les pays occidentaux, se sont contentés de mesures palliatives qui n'ont fait que masquer les effets de sape de la crise sur les fondements du système international contemporain. 2011 va, selon notre équipe, marquer le moment crucial où d'une part ces mesures palliatives voient leur effet anesthésiant s'évanouir tandis que, au contraire, vont brutalement surgir au premier plan les conséquences de la dislocation systémique de ces dernières années (2).

En résumé, 2011 va être marquée par une série de chocs violents qui vont faire exploser les fausses protections mises en place depuis 2008 (3) et qui vont emporter un à un les « piliers » sur lesquels reposent depuis des décennies le « Mur Dollar ». Seuls les pays, collectivités, organisations et individus qui ont réellement entrepris depuis trois ans de tirer les leçons de la crise en cours pour s'éloigner au plus vite des modèles, valeurs et comportements d'avant la crise, traverseront cette année indemnes ; les autres vont être emportés dans le cortège de difficultés monétaires, financières, économiques, sociales et politiques que réserve 2011.

Ainsi, comme nous considérons que 2011 sera globalement l'année la plus chaotique depuis 2006, date du début de nos travaux sur la crise, notre équipe s'est concentrée dans le GEAB N°51 sur les 32 anticipations de l'année 2011, qui comportent également nombre de recommandations pour faire face aux chocs à venir. C'est ainsi une sorte de carte prévisionnelle des chocs financiers, monétaires, politiques, économiques et sociaux des douze prochains mois qu'offre ce numéro du GEAB.

Si notre équipe estime que 2011 sera l'année la plus terrible depuis 2006, date du début de notre travail d'anticipation de la crise systémique, c'est parce qu'elle est à la croisée des trois chemins du chaos mondial. Faute de traitement de fond des causes de la crise, depuis 2008 le monde n'a fait que reculer pour mieux sauter.
 

Un système international exsangue

Le premier chemin que la crise peut prendre pour générer un chaos mondial, c'est tout simplement un choc violent et imprévisible. L'état de délabrement du système international est désormais tellement avancé que sa cohésion est à la merci de toute catastrophe d'envergure (4). Il suffit de voir l'incapacité de la communauté internationale à efficacement aider Haïti depuis un an (5), des Etats-Unis à reconstruire la Nouvelle Orléans depuis six ans, de l'ONU à régler les problèmes du Darfour, de la Côte d'Ivoire depuis une décennie, des Etats-Unis à faire avancer la paix au Proche-Orient, de l'OTAN à battre les Talibans en Afghanistan, du Conseil de Sécurité à maîtriser les questions coréenne et iranienne, de l'Occident à stabiliser le Liban, du G20 à mettre fin à la crise mondiale qu'elle soit financière, alimentaire, économique, sociale, monétaire, … pour constater que sur l'ensemble de la palette des catastrophes climatiques et humanitaires, comme des crises économiques et sociales, le système international est désormais impuissant.

En fait, depuis le milieu des années 2000 au moins, l'ensemble des grands acteurs mondiaux, au premier rang desquels se trouvent bien entendu les Etats-Unis et son cortège de pays occidentaux, ne fait plus que de la communication, de la gesticulation. Dans la réalité, rien ne va plus : la bille des crises tourne et chacun retient son souffle pour qu'elle ne tombe pas sur sa case. Mais progressivement la multiplication des risques et des thèmes de crise ont transformé la roulette de casino en roulette russe. Pour LEAP/E2020, le monde entier commence à jouer à la roulette russe (6), ou plutôt à sa version 2011 « la roulette américaine », avec cinq balles dans le barillet.     

Evolution mensuelle de l'indice Alimentation de la FAO (2010) et des prix des principales denrées alimentaires (2009/2010) (base 100 : moyenne 2002-2004) - Source : FAO/Crikey, 01/2011
Evolution mensuelle de l'indice Alimentation de la FAO (2010) et des prix des principales denrées alimentaires (2009/2010) (base 100 : moyenne 2002-2004) - Source : FAO/Crikey, 01/2011
L'envolée des prix des matières premières (alimentaires, énergétiques (7),...) doit nous rappeler 2008 (8). C'est en effet dans le semestre précédant l'effondrement de Lehman Brothers et de Wall Street que s'est situé le précédent épisode de fortes hausses des prix des matières premières. Et les causes actuelles sont de la même nature que celles d'hier : une fuite hors des actifs financiers et monétaires en faveur de placements « concrets ». Hier les gros opérateurs fuyaient les crédits hypothécaires et tout ce qui en dépendaient ainsi que le Dollar US ; aujourd'hui ils fuient l'ensemble des valeurs financières et les bons du Trésor (ç) et autres dettes publiques. Il faut donc s'attendre entre le Printemps 2011 et l'Automne 2011 à l'explosion de la quadruple bulle des bons du Trésor, des dettes publiques (10), des bilans bancaires (11) et de l'immobilier (américain, chinois, britannique, espagnol, … et commercial (12)) ; l'ensemble se déroulant sur fond de guerre monétaire exacerbée (13).

L'inflation induite par les Quantitative Easing américain, britannique et japonais et les mesures de stimulation des mêmes, des Européens et des Chinois va être l'un des facteurs déstabilisant de 2011 (14). Nous y revenons plus en détail dans ce GEAB N°51. Mais ce qui est désormais évident au regard de ce qui se passe en Tunisie (15), c'est que ce contexte mondial, notamment la hausse des prix des denrées et de l'énergie, débouche dorénavant sur des chocs sociaux et politiques radicaux (16). L'autre réalité que dévoile le cas tunisien, c'est l'impuissance des « parrains » français, italien ou américain pour empêcher l'effondrement d'un « régime-ami » (17).
 

Impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux

Et cette impuissance des principaux acteurs géopolitiques mondiaux est l'autre chemin que la crise peut utiliser pour générer un chaos mondial en 2011. En effet, on peut classer les principales puissances du G20 en deux groupes dont le point seul point commun est qu'ils ne parviennent pas à influencer les évènements de manière décisive.

D'un côté on a l'Occident moribond avec, d'une part, les Etats-Unis, dont l'année 2011 va démontrer que le leadership n'est plus qu'une fiction (voir dans ce GEAB N°51) et qui tentent de figer tout le système international dans sa configuration du début des années 2000 (18) ; et puis on a l'Euroland, « souverain » en gestation qui est actuellement essentiellement concentré sur son adaptation à son nouvel environnement (19) et son nouveau statut d'entité géopolitique émergente (20), et qui n'a donc ni l'énergie, ni la vision nécessaire pour peser sur les évènements mondiaux (21).

Et de l'autre côté, on trouve les BRIC (avec en particulier la Chine et la Russie) qui s'avèrent incapables pour l'instant de prendre le contrôle de tout ou partie du système international et dont la seule action se limite donc à saper discrètement ce qui reste des fondements de l'ordre d'avant la crise (22).

En fin de compte, c'est donc l'impuissance qui se généralise (23) au niveau de la communauté internationale, renforçant non seulement le risque de chocs majeurs, mais également l'importance des conséquences de ces chocs. Le monde de 2008 a été pris par surprise par le choc violent de la crise, mais le système international était paradoxalement mieux équipé pour réagir car organisé autour d'un leader incontesté (24). En 2011, ça n'est plus le cas : non seulement il n'y a plus de leader incontesté, mais le système est exsangue comme on l'a vu précédemment. Et la situation est encore aggravée par le fait que les sociétés d'un grand nombre de pays de la planète sont au bord de la rupture socio-économique.
 
Evolution du prix de l'essence aux Etats-Unis (2009-2011) - Source : GasBuddy, 01/2011
Evolution du prix de l'essence aux Etats-Unis (2009-2011) - Source : GasBuddy, 01/2011

Des sociétés au bord de la rupture socio-économique
 
C'est en particulier le cas aux Etats-Unis et en Europe où trois ans de crise commencent à peser très lourd dans la balance socio-économique, et donc politique. Les ménages américains désormais insolvables par dizaines de millions oscillent entre pauvreté subie (25) et rage anti-système. Les citoyens européens, coincés entre chômage et démantèlement de l'Etat-providence (26), commencent à refuser de payer les additions des crises financières et budgétaires et entreprennent de chercher des coupables (banques, Euro, partis politiques de gouvernement, …).

Mais parmi les puissances émergentes aussi, la transition violente que constitue la crise conduit les sociétés vers des situations de rupture : en Chine, la nécessité de maîtriser les bulles financières en développement se heurte au désir d'enrichissement de secteurs entiers de la société comme au besoin d'emploi de dizaines de millions de travailleurs précaires ; en Russie, la faiblesse du filet social s'accommode mal de l'enrichissement des élites, tout comme en Algérie agitée par des émeutes. En Turquie, au Brésil, en Inde, partout la transition rapide que connaissent ces pays déclenche émeutes, protestations, attentats. Pour des raisons parfois antinomiques, développement pour les unes, appauvrissement pour les autres, un peu partout sur la planète nos différentes sociétés abordent 2011 dans un contexte de fortes tensions, de ruptures socio-économiques qui en font donc des poudrières politiques.

C'est sa position à la croisée de ces trois chemins qui fait ainsi de 2011 une année impitoyable. Et impitoyable elle le sera pour les Etats (et les collectivités locales) qui ont choisi de ne pas tirer les difficiles leçons des trois années de crise qui ont précédé et/ou qui se sont contentés de changements cosmétiques ne modifiant en rien leurs déséquilibres fondamentaux. Elle le sera aussi pour les entreprises (et pour les Etats (27)) qui ont cru que l'embellie de 2010 était le signe d'un retour « à la normale » de l'économie mondiale. Et enfin elle le sera pour les investisseurs qui n'ont pas compris que les valeurs d'hier (titres, monnaies, ….) ne pouvaient pas être celles de demain (en tout cas pour plusieurs années). L'Histoire est généralement « bonne fille ». Elle donne souvent un coup de semonce avant de balayer le passé. Cette fois-ci, elle a donné le coup de semonce en 2008. Nous estimons qu'en 2011, elle donnera le coup de balai. Seuls les acteurs qui ont entrepris, même laborieusement, même partiellement, de s'adapter aux nouvelles conditions générées par la crise pourront tenir ; pour les autres le chaos est au bout du chemin.
 
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Notes:

(1) Ou du monde tel qu'on le connaît depuis 1945 pour reprendre notre description de 2006.

(2) La récente décision du ministère du Travail américain d'étendre à cinq ans la mesure du chômage de longue durée dans les statistiques de l'emploi US, au lieu du maximum de deux ans jusqu'à maintenant, est un bon indicateur de l'entrée dans une étape nouvelle de la crise, une étape qui voit disparaître les « habitudes » du monde d'avant. D'ailleurs, le gouvernement américain cite « la montée sans précédent » du chômage de longue durée pour justifier cette décision. Source : The Hill, 28/12/2010

(3) Ces mesures (monétaires, financières, économiques, budgétaires, stratégiques) sont désormais étroitement connectées. C'est pourquoi elles seront emportées dans une série de chocs successifs.

(4) Source : The Independent, 13/01/2011

(5) C'est même pire puisque c'est l'aide internationale qui a apporté le choléra dans l'île, faisant des milliers de morts.

(6) D'ailleurs Timothy Geithner, le ministre américain des Finances, peu connu pour son imagination débordante, vient d'indiquer que « le gouvernement américain pouvait avoir à nouveau à faire des choses exceptionnelles », en référence au plan de sauvetage des banques de 2008. Source : MarketWatch, 13/01/2011

(7) D'ailleurs l'Inde et l'Iran sont en train de préparer un système d'échange « or contre pétrole » pour tenter d'éviter des ruptures d'approvisionnement. Source : Times of India, 08/01/2011

(8) L'indice FAO des prix alimentaires vient de dépasser en Janvier 2011 (à 215) son précédent record de Mai 2008 (à 214).

(9) Les banques de Wall Street se débarrassent actuellement à très grande vitesse (sans équivalent depuis 2004) de leurs Bons du Trésor US. Leur explication officielle est « l'amélioration remarquable de l'économie US qui ne justifie plus de se réfugier sur les Bons du Trésor ». Bien entendu, vous êtes libres de les croire comme le fait le journaliste de Bloomberg du 10/01/2011.

(10) Ainsi l'Euroland avance déjà à grand pas sur le chemin décrit dans le GEAB N°50 d'une décote en cas de refinancement des dettes d'un Etat-membre ; tandis que désormais les dettes japonaise et américaine s'apprêtent à entrer dans la tourmente. Sources : Bloomberg, 07/01/2011 ; Telegraph, 05/01/2011

(11) Nous estimons que d'une manière générale les bilans des grandes banques mondiales contiennent au moins 50% d'actifs-fantômes dont l'année à venir va imposer une décote de 20% à 40% du fait du retour de la récession mondiale avec l'austérité, de la montée des défauts sur les prêts des ménages, des entreprises, des collectivités, des Etats, des guerres monétaires et de la reprise de la chute de l'immobilier. Les « stress-tests » américain, européen, chinois, japonais ou autres peuvent toujours continuer à tenter de rassurer les marchés avec des scénarios « Bisounours » sauf que cette année c'est « Alien contre Predator » qui est au programme des banques. Source : Forbes, 12/01/2011

(12) Chacun de ces marchés immobiliers va encore fortement baisser en 2011 pour ceux qui ont déjà entamer leur chute ces dernières années, ou dans le cas chinois, va entamer son dégonflement brutal sur fond de ralentissement économique et de rigueur monétaire.

(13) L'économie japonaise est d'ailleurs l'une des premières victimes de cette guerre des monnaies, avec 76% des chefs d'entreprises des 110 grandes sociétés nippones sondées par Kyodo News se déclarant désormais pessimistes pour la croissance japonaise en 2011 suite à la hausse du Yen. Source : JapanTimes, 04/01/2011

(14) Voici quelques exemples édifiants rassemblés par l'excellent John Rubino. Source : DollarCollapse, 08/01/2011

(15) Pour rappel, dans le GEAB N°48, du 15/10/2010, nous avions classé la Tunisie dans les « pays à risques importants » pour 2011.

(16) Nul doute d'ailleurs que l'exemple tunisien génère une salve de réévaluation parmi les agences de notation et les « experts en géopolitiques » qui, comme d'habitude, n'ont rien vu venir. Le cas tunisien illustre également le fait que ce sont désormais les pays satellites de l'Occident en général, et des Etats-Unis en particulier, qui sont sur le chemin des chocs de 2011 et des années à venir. Et il confirme ce que nous répétons régulièrement, une crise accélère tous les processus historiques. Le régime Ben Ali, vieux de vingt-trois ans, s'est effondré en quelques semaines. Quand l'obsolescence politique est là, tout bascule vite. Or c'est l'ensemble des régimes arabes pro-occidentaux qui est désormais obsolète à l'aune des évènements de Tunisie.

(17) Nul doute que cette paralysie des « parrains occidentaux » va être soigneusement analysée à Rabat, au Caire, à Djeddah et Amman par exemple.

(18) Configuration qui leur était la plus favorable puisque sans contrepoids à leur influence.

(19) Nous y revenons plus en détail dans ce numéro du GEAB, mais vu de Chine, on ne s'y trompe pas. Source : Xinhua, 02/01/2011

(20) Petit à petit les Européens découvrent qu'ils sont dépendants d'autres centres de pouvoir que Washington. Pékin, Moscou, Brasilia, New Delhi, … entrent très lentement dans le paysage des partenaires essentiels. Source : La Tribune, 05/01/2011 ; Libération, 24/12/2010 ; El Pais, 05/01/2011

(21) Toute l'énergie du Japon est concentrée sur sa tentative désespérée de résister à l'attraction chinoise. Quant aux autres pays occidentaux, ils ne sont pas en mesure d'influer significativement sur les tendances mondiales.

(22) La place du Dollar US dans le système mondial fait partie de ces derniers fondements que les BRIC érodent activement jour après jour.

(23) En matière de déficit, le cas américain est exemplaire. Au-delà du discours, tout continue comme avant la crise avec un déficit en gonflement exponentiel. Pourtant même le FMI tire désormais la sonnette d'alarme. Source : Reuters, 08/01/2011

(24) D'ailleurs même MarketWatch du 12/01/2011, se faisant l'écho du Forum de Davos, s'inquiète de l'absence de coordination internationale, qui est en soi un risque majeur pour l'économie mondiale.

(25) Des millions d'Américains découvrent les banques alimentaires pour la première fois de leur vie, tandis qu'en Californie, comme dans de nombreux autres états, le système éducatif se désagrège rapidement. En Illinois, les études sur le déficit de l'Etat le comparent désormais au Titanic. 2010 bat le record des saisies immobilières. Sources : Alternet, 27/12/2010 ; CNN, 08/01/2011 ; IGPA-Illinois, 01/2011 ; LADailyNews, 13/01/2011

(26) L'Irlande qui est face à une reconstruction pure et simple de son économie est un bon exemple de situations à venir. Mais même l'Allemagne, aux résultats économiques pourtant remarquables actuellement, n'échappe pas à cette évolution comme le montre la crise du financement des activités culturelles. Tandis qu'au Royaume-Uni, des millions de retraités voient leurs revenus amputés pour la troisième année consécutive. Sources : Irish Times, 31/12/2010 ; Deutsche Welle, 03/01/2011 ; Telegraph, 13/01/2011

(27) A ce sujet, les dirigeants américains confirment qu'ils foncent tout droit dans le mur des dettes publiques, faute d'anticiper les difficultés. En effet la récente déclaration de Ben Bernanke, le patron de la FED, dans laquelle il affirme que la Fed n'aidera pas les Etats (30% de baisse des revenus fiscaux en 2009 d'après le Washington Post du 05/01/2011) et les villes qui croulent sous les dettes, tout comme la décision du Congrès d'arrêter l'émission des « Build American Bonds » qui ont évité aux Etats de faire faillite ces deux dernières années, illustrent un aveuglement de Washington qui n'a d'équivalent que celui dont Washington a fait preuve en 2007/2008 face à la montée des conséquences de la crise des « subprimes ». Sources : Bloomberg, 07/01/2011 ; WashingtonBlog 13/01/2011
 
Jeudi 11 Août 2011

samedi, 13 août 2011

Démondialisation = survie des peuples européens

Démondialisation = Survie des Peuples Européens...

Par Marc Rousset (*)

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

Un mot nouveau, le plus souvent critiqué dans les médias, a fait son apparition : la démondialisation. Selon Pascal Lamy, socialiste carriériste à l’OMC  baignant dans le libre échangisme anglo-saxon, style Dominique Strauss-Kahn et Christine Lagarde,  la démondialisation est un concept réactionnaire (1). Les droits de douane nourriraient la xénophobie et le nationalisme, bref  la démondialisation ne serait rien d’autre que « l’horreur national-protectionniste ».

Quant à Patrick Artus, suite aux fonctions rémunérées qu’il exerce chez dans le Système, il n’est pas à une contradiction près ! Après avoir écrit « Globalisation, le pire est à  prévoir » (2), il pense désormais qu’il serait fou de « refuser la mondialisation » (3).

Frédéric  Lordon (4), lui, se demande, à juste titre, si la Chine dont le salaire mensuel moyen est de 150 euros, ne deviendra pas à son tour victime de délocalisation au Vietnam, au salaire moitié moindre de 75 euros !... à moins que la mondialisation ne connaisse un rebond en direction du continent africain « encore entièrement à enrôler et qui cassera tous les prix ». Il s’interroge aussi pour savoir (5) si les rapports entre les nations doivent se concevoir sous l’exclusive perspective de la marchandise et constate que les libéraux lessivent les entendements au point de faire oublier qu’entraver un peu la circulation des conteneurs et des capitaux n’interdit nullement de « promouvoir la plus grande circulation des œuvres, des étudiants, des artistes, des chercheurs, des touristes, comme si la circulation marchande était devenue la jauge exclusive du degré  d’ouverture des nations »

Avec la même approche que  le Prix Nobel Maurice Allais, je suis intervenu plusieurs fois dans tous mes ouvrages (6) et de multiples chroniques pour montrer que le libre échange mondialiste était en fait un véritable suicide économique de l’Occident orchestré par les sociétés multinationales. Ce  qui est bon pour les entreprises multinationales  est de plus en plus nuisible aujourd’hui pour les Etats-Unis (taux de chômage réel de 17,2%) et les salariés européens qui perdent leurs emplois industriels ! Un protectionnisme européen salvateur, afin de garder les économies d’échelle compétitives que ne peut offrir un espace national, s’imposera donc lors des révolutions nationales à venir ! L’Union Européenne n’est aujourd’hui qu’un agent de la décadence industrielle et de la mondialisation, « un sas de décompression » selon Régis Debray, au service des entreprises multinationales avec des conséquences gravissimes pour les peuples européens : désindustrialisation, précarisation, perte de « savoir faire » industriel, paupérisation, déqualification des emplois, développement des services à la personne sans aucun intérêt technologique, perte d’identité et immigration extra-européenne.

Au-delà du dogme libre échangiste mondialiste, il est possible de concevoir une économie mondiale avec plusieurs espaces autarciques autocentrés et des flux d’échanges maitrisés entre ces espaces. La démondialisation correspond au simple bon sens de nos pères et à la nécessité de défense urgente, de survie identitaire et économique des peuples européens !

(*) économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

Notes 

(1) Le Monde éditorial du 1er Juillet 2011

(2) La Découverte, Paris 2008

(3) Patrick Artus, « Ce n’est pas le moment de refuser la mondialisation », Flash Economie Natixis, n°472-21 juin 2011

(4) Frédéric Lordon, Le Monde Diplomatique, août 2011, p. 8

(5) Ibid p 9

(6) La Nouvelle  Europe Paris-Berlin-Moscou - pp. 47-65, Godefroy de Bouillon, 2009

dimanche, 07 août 2011

Die US-Hochfinanz treibt die Welt systematisch in die Zinsknechtschaft

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Die US-Hochfinanz treibt die Welt systematisch in die Zinsknechtschaft

Eine neue Form des Imperialismus

von Prof. Dr. Eberhard Hamer (ex: http://www.zeit-fragen.ch/)

Manches, was an der Euro-Krise und der Weltfinanzkrise widersinnig erscheint, könnte dennoch strategisch sinn- und planvoll sein:

  • Warum mussten die US-Bürger die Staatshaftung für die schiefgelaufenen Spekulationen der Hochfinanz-Banken übernehmen?
  • Und warum mussten auch die EU-Staaten die Haftung für die Verluste der internationalen Zockerbanken übernehmen?
  • Und warum hat die der Hochfinanz gehörende FED (Federal Reserve Bank) den Zinssatz für ihre Eigentümerbanken auf null gesetzt?
  • Warum haben die internationalen Zockerbanken den Ländern mehr Kredite aufge-drückt, als diese bei normalem Zins bedienen, geschweige denn zurückzahlen könnten?
  • Und warum haben die in die Politik gewechselten Bankster-Kollegen Sarkozy, Trichet, Strauss-Kahn und Obama die Regierungen der soliden Euro-Länder gezwungen, als Gesamtschuldner für die Schulden der überschuldeten Staaten mit einzutreten und die EU gegen alle Satzungen und Verträge zur Transferunion umzudrehen?
  • Und warum musste die EZB (Europäische Zentralbank) entgegen ihrer Satzung mehr faule Kredite der Zockerbanken für verschuldete Staaten (Griechenland, Portugal) übernehmen, als sie Eigenkapital hat?
  • Und warum dürfen die internationalen Banken, welche die faulen Kredite an die Pleitestaaten vergeben haben, nicht an der Haftung für diese Kredite beteiligt werden?
  • Warum darf nach privatisierten Supergewinnen an den faulen Finanzprodukten nur noch über sozialisierte Haftung und Rückzahlung diskutiert werden?
  • Und warum weigern sich die Weltfinanzindustrie und die ihr untertänigen Regierungen so beharrlich, längst vorhandene Zahlungsunfähigkeit von Schuldnerländern (Griechenland, Portugal, Irland u.a.) zuzugeben?
  • Und warum dürfen die überschuldeten Pleiteländer wie Griechenland oder Portugal keinen Staatsbankrott erklären und sich darüber wieder sanieren?

Zu all diesen Einzelfragen gibt es Tausende von politischen und wirtschaftlichen Erklärungen oder Lösungsvorschlägen, deren Nachteil aber darin liegt, dass sie selektiv erklären oder lösen, aber keine Gesamtschau und noch weniger eine Gesamtstrategie hinter diesen Fragen vermuten. Die offizielle Presse sekundiert sie damit, dass man an keine «Verschwörungstheorien» gegen die US-Hochfinanz denken dürfe.

Tatsächlich aber ergeben alle diese Einzelfragen einen gemeinsamen Sinn, wenn man in ihnen Auswüchse eines dahinterstehenden strategischen Planes sieht. Das gilt insbesondere für die Tatsache, dass die Überschuldungskrise einzelner europäischer Länder und der USA nicht kurzfristig und damit weniger schmerzhaft gelöst wird, sondern in die Länge gezogen wird.

John Perkins ist ein mutiger Mann. Er lebt noch – wenn auch unter neuer Identität. Er war jahrelang einer der Spitzenagenten der US-Hochfinanz und hat die von ihm und seinen «Economic Hit Men (EHM)»-Kollegen inszenierten kriminellen Machenschaften beschrieben. Sein atemberaubendes Buch «Bekenntnisse eines Economic Hit Man» (München 2007, ISBN 978-3-442-15424-1) zeigt die Machenschaften der US-Hochfinanz und der von ihr abhängigen US-Administration, welches auch für die heutige Finanzkrise Antworten gibt: «Economic Hit Men (EHM) sind hochbezahlte Experten, die Länder auf der ganzen Welt um Millionen Dollar betrügen. Sie schleusen Geld von der Weltbank, der US Agency for International Development (USAID) und anderen ausländischen ‹Hilfsorganisationen› auf die Konten grosser Konzerne und in die Taschen weniger reicher Familien, die die natürlichen Rohstoffe unseres Planeten kontrollieren. Die Mittel der EHM sind betrügerische Finanzanalysen, Wahl-manipulationen, Bestechung, Erpressung, Sex und Mord. Ihr Spiel ist so alt wie die Macht. Doch heute im Zeitalter der Globalisierung hat es neue und erschreckende Dimensionen angenommen.» (S. 9)

«Das ist die eigentliche Kompetenz der EHM: Wir bauen ein Weltreich auf. Wir sind eine Elite aus Frauen und Männern, die internationale Finanzorganisationen dazu benutzen, jene Bedingungen zu schaffen, mit denen andere Länder der Korporatokratie unterworfen werden sollen. Und diese Korporatokratie beherrscht unsere grössten Konzerne, unsere Regierung und unsere Banken. Wie unsere Pendants in der Mafia bieten wir, EHM, einen Dienst oder eine Gefälligkeit an. Das kann z.B. ein Kredit zur Entwicklung der Infrastruktur sein, Stromkraftwerke, Schnellstrassen, Häfen, Flughäfen oder Gewerbeparks. An den Kredit ist die Bedingung geknüpft, dass Ingenieurfirmen und Bauunternehmer aus unserem Land all diese Projekte bauen. Im Prinzip verlässt ein Grossteil des Geldes nie die USA. Es wird einfach von Banken in Washington an die Ingenieurbüros in New York, Houston oder San Francisco überwiesen.

Obwohl das Geld fast umgehend an Unternehmen zurückfliesst, die zur Korporatokratie (dem Geldgeber) gehören, muss das Empfängerland alles zurückzahlen, die Schuldsumme plus Zinsen. Wenn ein EHM richtig erfolgreich ist, dann sind die Kredite so hoch, dass der Schuldner nach einigen Jahren seinen Zahlungsverpflichtungen nicht mehr nachkommen kann. Dann verlangen wir wie die Mafia unseren Anteil. Dazu gehört vor allem: Die Kontrolle über Stimmen in der Uno, die Errichtung von Militärstützpunkten oder der Zugang zu wichtigen Ressourcen wie Öl oder die Kontrolle über den Panama-Kanal. Natürlich erlassen wir dem Schuldner dafür nicht die Schulden – und haben uns so wieder ein Land dauerhaft unterworfen.» (S. 22/23)

Das unbegrenzte Geld für solche Machenschaften hat die US-Hochfinanz durch die ihr gehörende FED. Es wird einfach neu gedruckt. In den letzten 35 Jahren hat sich die Dollarmenge auf diese Weise vervierzigfacht (bei nur vervierfachtem Güterwachstum). Dieses Geld ist die Macht, mit welcher die US-Hochfinanz die gesamte Welt beherrscht, sich dienstbar macht und diejenigen, welche ihr Geld angenommen haben, zu Zinssklaven macht.

Perkins beschreibt, wie mit gefälschten Gutachten übermässige Kredite in die Länder (und wieder zurück in die USA) gedrückt werden, wie mit Bestechungen oder Drohungen die Regierungen kreditgeneigt gemacht werden. Wer gar zu widerspenstig ist, erleidet Unfälle wie die Präsidenten Torrijos (Panama), Roldos (Ecuador), Allende (Chile) u.a.

«Wer das Geld hat, der beherrscht die Welt», wird S. Rothschild zitiert, und wer die FED besitzt, hat eine Gelddruckmaschine, die ihm unbegrenzte Geldmittel zur Welt-Geld-Herrschaft liefert.

Die neue Form der Weltherrschaft liegt nur darin, dass sie nicht mehr militärisch Völker unterjocht, sondern den Völkern zuerst übermässige Kredite andient, um mit Hilfe von deren Verzinsung die finanzielle und wirtschaftliche Herrschaft über dieses Volk zu erringen (Schuld-Zins-Knechtschaft).

Auch in der Euro-Krise kann man das gleiche Muster wiederentdecken:

Griechenland war eigentlich schon pleite, als es mit von Goldman Sachs gefälschten Bilanzen und Bonitäten in die Euro-Zone gezogen wurde. In diesem neuen Verbund haben die internationalen Banken nun Griechenland noch hemmungsloser kreditiert, bis Griechenland nicht nur überschuldet, sondern eigentlich auch zahlungsunfähig war.

Statt nun in Griechenland einen sauberen Staatsbankrott und danach Sanierung zuzu-lassen, haben die internationalen Banken «alternativlos» von den übrigen Euro-Ländern einen «Rettungsschirm» angeblich für Griechenland, in Wirklichkeit aber für die Bankenschulden verlangt und bekommen, so dass die internationalen Banken nicht nur Griechenland allein als Schuldner hatten, sondern die Einzelschulden zu Gesamtschulden aller europäischen Länder wurden und die EU im ESM (Europäischen Stabilitätsmechanismus) zur Transferunion.

Nicht nur für die Länder, sondern auch für die internationalen Banken wurde der Rettungsschirm zum Netz, mit dem sie ihre gesamten unsoliden Finanzprodukte erst an die einzelnen Länder und damit an die Gemeinschaft abladen konnten – eine so gewaltige Schuldensumme (Europa: 6000 Milliarden Euro), dass nicht nur die Schuldnerländer, sondern auch die freiwillig in die Gesamthaftung eingetretenen soliden Länder aus dieser Last nicht mehr herauskommen werden, sondern endgültig in die Schuldknechtschaft und Zinsknechtschaft der US-Hochfinanz fallen. In den nächsten 50 Jahren wird also in Europa weniger für den eigenen Wohlstand als für die Zinsen der Hochfinanzkredite gearbeitet.

Wenn man John Perkins gelesen hat, versteht man auch, weshalb man die Verschul-dung Deutschlands für fremde Banken und fremde Länder als «ohne Alternative» durchsetzen musste. Es ging nicht um den Euro und nicht einmal um Europa, sondern um die Erhaltung der Kredite der Hochfinanz und darum, dass nicht im Zusammenbruch eines Landes diese Kredite und die damit verbundene Zinsknechtschaft aufgelöst würden.

Aus diesem Grunde darf es auch keine «private Beteiligung» an den Schulden geben, dürfen nicht die Täterbanken zur Entschuldung der Staaten – etwa durch Schuldenschnitt – mit herangezogen werden. Die Schulden sollen nicht mehr das Problem der Gläubiger sein, sondern allein des Schuldnerstaates und der mit ihm in Gesamthaftung verbundenen Euro-Länder – insbesondere Deutschlands.

Die Weltherrschaft der US-Hochfinanz mit Hilfe von hemmungslos gedrucktem Geld, Krediten und Zinsen ist eine neue Form des Imperialismus, die nicht mehr auf Bajonette, sondern auf Schulden baut.

Die Verschuldung der Welt gegenüber der US-Hochfinanz hat zudem den Vorteil, dass sie auch die wohl kommende Abwertung des Dollars in andere Währungen überdauert, sogar relativ gleich bleibt. Das System ist so klug konstruiert, dass die einzelnen Bürger und Länder glauben, das geschähe in ihrem Interesse oder im Interesse «europäischer Solidarität», während es in Wirklichkeit allein dem Finanzimperialismus dient.

Würden allerdings die Schuldnerländer, wie vor Jahren Argentinien, abwerten und die Zinszahlungen einstellen, hätte die Hochfinanz grösste Probleme, weil damals die Mobilisierung ihrer Welthilfstruppen wie IWF, Weltbank, EMF o.a. nicht geholfen hat. Argentinien hat sich durchgesetzt und sich sogar saniert. Die Hochfinanz muss also alles daran setzen, dass sich solche Beispiele – z.B. in Griechenland? – nicht wiederholen, damit ihr die Steine nicht aus der Mauer brechen. Aber sie hat ja willige Helfer im Brüsseler Politbüro, bei der EZB, im IWF u.a., die gerade mit dem ESM daran arbeiten, die Verschuldung zumindest noch längerfristig zu erhalten.

Nun zeigt sich, dass es für die Finanzknechtschaftspolitik der Hochfinanz Sinn macht, vorerst noch am Schrecken ohne Ende zu halten, statt an einem Ende mit Schrecken, weil die Transferunion und zum Beispiel die endgültige Schuldenübernahme Deutschlands erst noch festgezurrt werden müssen, bevor es eine Lösung geben darf.    •

John Perkins, Bekenntnisse eines Economic Hit Man. München 2007. ISBN 978-3-442-15424-1

Keim für weitere krisenhafte Entwicklungen

Leider gibt es aber doch eine ganze Reihe von Faktoren, die zu einer vorsichtigeren Einschätzung mahnen. Eine zweite Grosse Depression konnte zwar abgewendet werden, aber die Kosten der Krisenbekämpfung waren ausserordentlich hoch und könnten den Keim für weitere krisenhafte Entwicklungen in sich tragen. Da sind zunächst einmal die offensichtlichen Kosten für die staatlichen Haushalte zu nennen. Zahlreiche Länder hat die Kombination aus krisenbedingt einbrechenden Staatseinnahmen und massiven Ausgaben-erhöhungen zur Krisenbekämpfung an den Rand des Staatsbankrotts gebracht. Die europäische Schuldenkrise ist nur die offensichtlichste Folge dieser Entwicklung. Die Tatsache, dass im Mai 2011 die Sorge um eine kaum vermeidbar scheinende Umschuldung Griechenlands bereits wieder die Schlagzeilen dominierte, zeigt, dass diese Krise noch nicht ausgestanden ist. Aber auch die finanzielle Situation in den USA auf Bundes- und Einzelstaatenebene ist so besorgniserregend, dass hier ohne weiteres der nächste grosse Krisenherd entstehen könnte. Es wird jedenfalls noch Jahre dauern, bis sich die Staatshaushalte erholt haben werden und sich die Lage normalisiert hat.

Aymo Brunetti. Wirtschaftskrise ohne Ende?, Seite 150f

thk. Das 2011 erschienene Buch von Aymo Brunetti «Wirtschaftskrise ohne Ende» ist eine lohnenswerte Lektüre, die die Hintergründe und Zusammenhänge der aktuellen Finanz- und Wirtschaftskrise darlegt. Für den Autor, der die Direktion für Wirtschaftspolitik im Staatsekretariat für Wirtschaft (SECO) des Eidgenössischen Volkswirtschaftsdepartements leitet und zudem als Titularprofessor an der Universität Basel und als Honorarprofessor an der Universität Bern lehrt, sind die Folgen der Krise noch nicht überstanden, und er sieht beträchtlichen Handlungsbedarf. Aymo Brunetti zeigt in leicht verständlicher Sprache und sachlicher Art und Weise auf, wie die globale Wirtschaftskrise entstanden ist, wie Regierungen und Zentralbanken darauf reagiert haben und wie die europäische Währungsunion ins Wanken geraten ist. Das Buch bietet eine leicht lesbare Orientierungshilfe, die es erlaubt, in kurzer Zeit einen Überblick über die komplexen Zusammenhänge der aktuellen Krise zu gewinnen.

Ehemaliger Ministerpräsident Erwin Teufel zur EU: «Die Staatschefs brechen das Recht»

zf. In einem Gespräch mit der Frankfurter Allgemeinen Sonntagszeitung vom 31. Juli nahm der ehemalige Ministerpräsident von Baden-Württemberg, Erwin Teufel, sehr kritisch zu den Euro-Plänen der Staats-und Regierungschefs der EU-Staaten Stellung. Teufel, so die Zeitung, «sieht das Vertrauen in die europäischen Staats-und Regierungschefs erschüttert, weil diese sich selbst nicht mehr an Recht und Gesetz hielten.» Teufel wörtlich: «Das Vertrauen in die handelnden Staatsmänner in Europa ist verlorengegangen. Wenn Staats-und Regierungschefs in einer Nacht wesentliche Stabilitätskriterien wegputzen, die in Verträgen festgehalten, also geltendes Recht sind, geht Vertrauen verloren. Vom Bürger erwartet man, dass er sich an Normen, an Recht und Gesetz hält […] - und Staats-und Regierungschefs tun es nicht.»

samedi, 06 août 2011

George Soros' International School of Youth Corruption

George Soros’ International School of Youth Corruption 

Marek Glogoczowski

Ex: http://freespeechproject.com/

 

 

soros.jpgGeorge Soros is a businessman-philanthropist, whose activities are known to professionals worldwide. In USA he operates the Institute of Open Society, in countries belonging to the former Soviet Block he operates a number of similar foundations, which in case of Poland holds the “royal” name of Bathory Foundation. These “philanthropist” institutions have – or had – a substantial influence on composition of consecutive post-communist governments in Eastern Europe, especially governments of big countries - in Poland, with George Soros Fund are linked three first “independent” Prime Ministers (Mazowiecki, Bielecki, Suchocka); in Russia to Soros’ “boys” belong such ardent reformers as PM Gajdar, Kirylenko and Niemcov. In his book “Underwriting Democracy” of 1993, George Soros claims to be – together with his associate, professor Jeffrey Sachs – a true Funding Father (or rather a Godfather) of all these “Protocols of Zion” styled reforms, which we had to suffer in Eastern Europe.

Today, with Soros Fund is linked in Poland the most influential journal “Gazeta Wyborcza” – which journal already in 1989 paved the way for the “Solidarity” electoral victory over PZPR, the declining at that time Polish Communist Party. In Slovakia with Soros’ Invisible Empire is linked the TV station “Markiza”, which helped to remove, during 1998 elections, the supposedly undemocratic Meciar’s government. Inside Serbia the Soros Fund operated in Kosovo, until 1999 NATO bombings, a Civil Center in Pristina, which fought for the national independence of the local Albanian majority, and in Belgrade it still operates the famous “Radio B-92”, which played a substantial role in anti-Milosevic’s student riots in 1996/7. (And than, in October 2000, it helped the “civilized” – i.e. bulldozer and Parliament fire assisted – destruction of the last socialist regime in Europe.) At present many of Soros Fund linked intellectuals are in key positions of institutions controlling economies and cultures of former East Block countries, and in Budapest this Foundation operates a whole International University of Central Europe. George Soros plays also an important role in USA foreign politics, already in 1980 he organized, together with his close associates, Secretaries of State Zbig Brzezinsky and Mad Albraight, a National Endowment for Democracy (NED) fund, which is a kind of joint venture of CIA and private business, greed oriented, activities.

The best summary of George Soros humanitarian activities in South-East Europe gave Gilles d’Aymery in an article “Mapping the Human Rights Crowd in the Balkans” published on July 23, 2001 in the Jugoinfo vitrine: "Behind the veil of legitimacy and humanitarian concerns can be found the same powerful people and organizations such as the Open Society Institute of the billionaire and - as always characterized - philanthropist, George Soros, the Ford Foundation, the United States Institute of Peace, the National Endowment for Democracy and many more, financing and using a maze of well known NGO’s such as Human Rights Watch, Amnesty International, the International Crisis Group, etc., as well as more obscure entities ... But, among all of them, shining as the Southern star, is George Soros who, like an immense Jules Verne octopus, extends his tentacles all over Eastern Europe, South-Eastern Europe, the Caucasus as well as the republics of the former Soviet Union. With the help of these various groups (it is possible) not only to shape but to create the news, the agenda and public opinion to further aims which are, in short, the control of the world, its natural resources and the furtherance of the uniform ideal of a perfect world polity made in America.

Despite such richness of this philanthropist activities, the general public hardly knows his name. During our meeting at Ljublana, young, 20 – 25 years old, EU sceptics from several countries virtually ignored the name of Soros, my equal age, 59 years old Swiss German friend from Zurich wrote me that in his well informed country perhaps 2 percent of people knows about this billionaire. And in Poland surely no more than 10 percent of adult population knows who was the true author of widely despised “Balcerowicz’s reforms”. Despite this “educated” public ignorance, Soros’ “missionary” role is perceptible at the planetary scale: according to Schiller’s Institute data, the “man of Soros” in the European Commission is professor Romano Prodi, in Malaysia our philanthropist is officially searched for enormous financial frauds, and in Italy he is officially considered persona non grata for similar reasons. We can take for granted that these last facts are only summits of a whole “iceberg” of fraudulent affairs in which our billionaire-philanthropist-politician is – or was – engaged in.

The mystery of his success in world-wide speculation George Soros explained in a surprisingly honest statement, during an interview he gave to the Swiss weekly “L”hebdo” of May 1993. He said “I SPECULATE ON DISCREPANCY BETWEEN THE REALITY AND THE PUBLIC IMAGE OF THIS REALITY, UNTIL A CORRECTIONAL MECHANISM OCCURS, WHICH APPROACHES THESE TWO.” It is evident that a skillful speculator is not used to wait passively until such discrepancy occurs. To the contrary, with his “creativity of an investor” he purposefully enlarges the gap between the ‘real reality” and its public image. (To put this statement into a plain language, a good speculator, knowing principles of the stock exchange, is feeding the public with the fake information – or, in more polite words, with DISINFORMATION – in order to gather personal profits.)

The "liberal” idea of a purposeful construction of a fake image of the world – in order to get the political power – is also expressed in Soros’ book „Underwriting democracy” (in French version “Sauver la démocratie a l’Est”) published in 1993. He writes there for example: “In a normal state of affairs it is necessary that a movement (a political one, but also commercial, scientific and religious ones – M.G.) is pushed sufficiently far, before forces occur, which are able to correct the deformation (of image of reality) which was at its base.” Putting this statement once again into a plain language, it means that the more aggressively a person – or a group, a coterie or a Mafia – is able to lie-up the image of reality, the longer this group is expected to remain in power. (The same maintained Goebbels 70 years ago: the bigger the lie is, the better it holds.)

George Soros even explains in detail how the elaborated by him program of “Americanization” of Eastern Europe works. He informs in “Underwriting Democracy” that behind his philanthropic idea of creation of Open Society Foundations was ” the creation of an international web (...) at the heart of which will be the computerized base of (personal) data, which enable the Western Multinational Societies to find candidates, which they are searching for”. In short, all these Soros-Fundation educated and kept in computer memories young men and women are prepared to fulfill functions of so-called “influence agents”, which behave in a way similar to that of Japanese geishas. These Young Urban Professionals, thanks to their fluent knowledge of languages and multiple, delicate social contacts with bureaucracy in target countries, facilitate the implementation in their homelands not only of Western Multinationals, but also of Western sub-cultures and Western habits of consumption of appropriate, personality enriching, commercial goods.

For the first time I heard that Soros Fundation corrupts young people, from the mouth of Piotr Ikonowicz, about twenty years younger than me leader of the Polish Socialist Party. How does this corruption is organized in detail? In general it takes the form of an ordinary training very similar to the one practiced while teaching young dogs to bark at a “stranger”. In case of ‘education’ of “Soros youth” (SorosJugend) the “food” necessary for such training consists of all these computers, lavish scholarships, luxury cars and invitations for dinners and seminars in four stars hotels. In general this was/is sufficient to bribe not only the young but also adult “intellectuals” in a target country. An example of this gave few years ago the former finance minister of Poland, Grzegorz Kolodko, in a Warsaw satirical “Nie” weekly. He reported there the story how a “well known investor” (his name he dared not to disclose) was able to buy, only at the cost of few dozens of millions of dollars spent for Warsaw’s “elite”, the Polish Bank Handlowy having the value of 1,5 billion of dollars.

The specific task of all these Bathory Foundation trained ‘watchdogs’ of Open Society consist of “barking” (in tune with Their Master’s Voice), against all individuals which may endanger the Private Property of ‘feeding’ them Lord. Observing the behavior of journalists linked with this ‘watchdog’ formation, one finds easily that all their vigor and sense of humor is exploited for the task of continuous, monotonous defamation of national leaders, which have an authentic, popular support. (This was the case, for example, of Soros/NED sponsored Students in Market Theology “Otpor” movement in Serbia; the similar baiting of Lukashenko we witness today in Belorussia.)

Once competent people are removed from key posts of a target country, its pillage, by the gang of “Global Investors”, can proceed at full speed, thanks to utter cretins (like Walesa or Buzek in Poland), or opportunists (like Djindzic in Serbia), which get installed at commands of the state. It is evident that in order to obtain the public (i.e. media) consent for such ‘reforms’, all more observant and honest people have to disappear from the public life. Usually it is sufficient to associate them with despised (by “Soros’ Family”, of course) ‘communists, fascists, reactionaries and populists’; but in particular cases it becomes necessary to kidnap them to the Hague’s ICTY. (Or simply, to murder them by the ‘invisible death squads” – inside Serbia, after Milosevic was ousted from power, about 20 personalities were liquidated in this way.) The best, and at the same the shortest description of the general direction of all “reforms” we have in Eastern Europe was given to me, in May 1999, by an old professor of Slavic literature, Vladimir Bozkov from Skopie, Macedonia. At that time he witnessed nearly every day how B-52 bombers fly towards his former homeland. Impressed by this techno-spectacle he told me, during our meeting at Moscow, “Oni chotiat’ ubit’ vsiech umnych ljudi”: (THEY WANT TO KILL ALL THINKING PEOPLE). I think that this is the essential goal, which our beloved “Global Investors” are aiming at.

The very ethics of “misinformation as a tool of survival and conquest” belongs to the “aristocratic” pattern of behavior, which spontaneously developed among Stock Exchange players. It is already in 1813 brothers Johannes and Nathan Rotschild, by a skillful, gossiped at London’s & Paris Stock Exchanges, lie about the outcome of the Waterloo battle, were able to earn in one “scoop” 40 million francs, making out of their family the richest Banking Group in Europe. (By the way, according to Schiller’s Institute, George Soros is associated with this famous Rotschild Banking Group.)

Here I come to the point, which I want to stress in the conclusion. Already in the Antiquity the Greek philosopher Socrates argued that (in contradiction with the Biblical version of original sin) people are not evil by their nature, but they are becoming evildoers out of their ignorance. The Global Stock Exchange is by its very nature the place where the MISINFORMATION (or the production of ignorances) has become the principal source of personal enrichment of ‘Investors’. By an imitation of Stock Exchange ‘Super Stars’ like George Soros, every day more and more numerous ‘young wolves of interest’ are polluting the Planet with lies supposed to bring them their selfish, pecuniary happiness. It is precisely from Stock Exchanges radiates in all directions the Lie – and thus automatically also the Evil and Ugliness – which has become the ever more visible symbol of Our Civilization. (By the way, these B-52 bombers, which 2,5 years ago impressed so much professor Bozkov from Skopie, I can see at present over Tatra Mountains, during their return to Germany from antiterrorist missions in Afghanistan.)
Stock Exchanges and bourgeois Banks were permitted to operate only in 16 century Europe by our religious reformers, dreaming about ‘New Jerusalem’. We can trace thus the origin of these modern ‘Temples of Lie’, back to the Old Jerusalem’s Temple of Merchants two thousand years ago. At that time Jewish dissidents considered their Temple of Hypocrites as “brigands cavern”. Considering this last expression as an ‘approaching the reality’ description, we can take for sure that nothing will turn for a better in our Brave (observe the military stout of Americans!) World until we kick Global Investors out of our homelands.

[The slightly enlarged version of speech delivered by Marek Glogoczowski during the EU(RO)-skeptic Youth Camp held at Ljublana, Slovenia, Sept. 26-27, 2001. Published at several websites, for ex. www.icdsmireland.org/resources/background/2003/soros-corruption.htm , also at www.left.ru  ]

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vendredi, 05 août 2011

Les Islandais ne veulent pas casquer pour les dettes des banques

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Les Islandais ne veulent pas casquer pour les dettes des banques

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

gk. Il n’y a pas une seule manière pour les gouvernements et les peuples d’Europe de réagir à la crise financière. Un pays de l’UE, l’Irlande, a, sans consulter le peuple, repris les dettes dues aux spéculations hasardeuses de ses grandes banques et a plongé dans la crise des dettes souveraines. Elle a ensuite été enfermée par l’UE dans une cage politique, économique et financière appelée «plan de sauvetage». L’Islande, quant à elle, qui n’est pas membre de l’UE, a choisi une autre voie.
A la suite de la crise économique et financière de 2008, les trois banques islandaises Kaupthing, Glitnir et Landsbanki avaient été emportées dans le tourbillon de la débâcle financière américaine. Pendant des années, louées vivement par les analystes et les politiques responsables de l’économie, elles avaient participé à d’incroyables spéculations financières qui avaient atteint un volume énorme. Et cela, comme c’était l’habitude jusque-là, avec très peu de fonds propres. En quelques jours, ces trois banques étaient devenues insolvables. Leurs faillites figuraient parmi les 10 plus importantes du monde. En tout, elles avaient accumulé 100 milliards de dettes, une somme représentant trois fois le PIB de l’Islande qui compte quelque 311 000 habitants. Le gouvernement n’eut pas d’autre solution que de nationaliser les trois banques afin de maintenir au moins les transactions financières. De nombreuses PME firent également faillite et le chômage quadrupla pour atteindre 8%. Les Islandais pensaient qu’un changement de gouvernement et une adhésion prochaine à l’UE allaient les sortir de leur situation catastrophique. Par bonheur, la Norvège et la Suède, pays voisins, leur accordèrent des crédits à long terme. Et il fallut demander l’aide du FMI. Tout d’abord, le nouveau gouvernement social-démocrate fut dans l’incapacité de se porter garant des dettes des trois banques surdimensionnées et les spéculateurs européens, avant tout de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, exercèrent des pressions sur lui. Pendant des années, ils avaient, avant tout grâce à l’Icesave, banque en ligne filiale de la Landsbanki, empoché de juteux intérêts et ne voulaient pas admettre qu’ils devaient supporter les conséquences de leurs spéculations. Ils avaient une telle influence en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas que ces deux pays leur remboursèrent leurs mises et réclamèrent cet argent à l’Islande. Ils voulaient empêcher l’adhésion de l’Islande à l’UE si elle ne remboursait pas les 3,8 milliards des spéculateurs. La Grande-Bretagne est même allée jusqu’à se servir de la loi antiterroriste pour menacer de bloquer les transactions financières internationales de l’Islande et de saisir les avoirs islandais. Le gouvernement et le Parlement islandais ont cédé, prêts à rembourser l’argent.
Cela signifie que chaque Islandais se serait endetté de 18 000 euros plus les intérêts courus. Ces 3,8 milliards d’euros correspondaient à environ 40% du PIB et dépassaient le budget total du pays. 90 000 Islandais adressèrent une pétition au gouvernement et réclamèrent, avec succès, un référendum sur la question. En mars 2010, 93% des citoyens refusèrent de cautionner les dettes occasionnées par les spéculations étrangères.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas lâchèrent alors un peu de lest, baissèrent le taux d’intérêt à 3,2% et prolongèrent les échéances jusqu’en 2046. Malgré le résultat du référendum, le gouvernement et le Parlement islandais cédèrent une nouvelle fois et acceptèrent cette offre, toujours dans l’intention d’adhérer à l’UE.
Le peuple islandais était en ébullition, des personnalités en vue s’opposaient à cette solution malgré les menaces du gouvernement social-démocrate qui agitait la menace du chaos économique et social. L’écrivain Einar Már Gudmundsson, notamment, protesta contre la décision du gouvernement prétendument inévitable: «Nous ne pouvons pas nous permettre de jeter dans la gueule du capital international nos ressources telles que les pêcheries et l’énergie thermale. Le 5 janvier 2010, de manière tout à fait inattendue, le Président Olafur Ragnar Grimmsson surprit le gouvernement en refusant de ratifier la nouvelle loi sur le remboursement des clients étrangers de la banque Icesave adoptée par le gouvernement et le Parlement. Il exigea la tenue d’un nouveau référendum qui eut lieu en avril 2011. La perspective de devoir, sous le diktat de l’UE, vendre les pêcheries et les ressources énergétiques trouva, malgré les promesses et les menaces, peu d’écho dans la population et 60% des Islandais réitérèrent leur «non».
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas continuèrent de soutenir les spéculateurs et menacèrent alors de porter plainte contre l’Islande devant la Cour de justice de l’AELE. L’affaire est en cours. Jusqu’ici, aucun document n’a pu être produit qui prouverait que l’Etat a offert des garanties aux spéculateurs.
La situation économique de l’Islande s’améliore peu à peu, le chômage baisse, les pêcheries et le tourisme sont en plein boom. La chute du taux de croissance qui avait atteint, en 2010, son point le plus bas, -7%, a pu être freinée. Le taux d’inflation, qui était monté à 19% en 2001, est redescendu à 1,9% en février dernier. La production industrielle également a augmenté de 19% en 2009 l’année dernière. Les économistes parlent déjà du «miracle de l’après-crise». Une des raisons en est que l’Islande a sa propre monnaie. 

dimanche, 30 janvier 2011

Ayméric Chauprade: contre le nouvel ordre mondial !


Ayméric Chauprade: contre le nouvel ordre mondial!

mercredi, 19 janvier 2011

Philippe Conrad présente "2030, la fin de la mondialisation" d'Hervé Coutau-Bégarie


Philippe Conrad présente "2030, la fin de la mondialisation" d'Hervé Coutau-Bégarie

vendredi, 10 décembre 2010

Mondialisation, délocalisations, dumping

Mondialisation, délocalisations, dumping

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Tribune libre de Paysan Savoyard, faisant suite à celles parues les 08 avril 2010, 13 juin 2010 et 24 septembre 2010, ces différents articles composant une série consacrée aux politiques économiques et sociales suivies depuis cinquante ans.

Le processus de libéralisation entrepris dans les pays industrialisés à la fin des années 1970 (voir la tribune parue le 24 septembre 2010) s’est accompagné de la mondialisation de l’économie de marché. La mondialisation est le processus qui conduit d’une part la plupart des pays de la planète à adopter l’économie de marché et qui les amène d’autre part à développer entre eux des échanges économiques croissants, échanges qui concernent les biens, les services et les capitaux.

  • La mondialisation : une application des thèses libérales

La mondialisation constitue une application des thèses économiques libérales :

- Le libéralisme préconise en effet que les différents marchés nationaux soient ouverts les uns aux autres. L’ouverture des marchés est profitable pour deux raisons. Elle accroît la concurrence, puisque les acteurs sont plus nombreux, en bénéficiant aux entreprises efficaces à qui elle permet une augmentation du nombre de leurs clients. Elle permet également à ces entreprises des « économies d’échelle » dans le processus de production. Pour ces raisons, le libéralisme prohibe le système inverse : le protectionnisme.

 

- La théorie économique libérale, en second lieu, considère comme souhaitable que s’organise une spécialisation des différents pays en fonction de leurs « avantages comparatifs ». Par exemple il sera profitable aux différents acteurs de l’économie mondiale que les activités industrielles utilisant une main d’oeuvre nombreuse soient concentrées dans les pays où les salaires sont faibles.

Dans la pratique, les États peuvent être tentés de profiter de l’ouverture des autres pays, tout en pratiquant à leurs frontières un protectionnisme plus ou moins discret (c’est le cas des États-Unis, du Japon et de la Chine notamment).

 

  • Les étapes de la mondialisation : diminution des barrières douanières et libération des mouvements de capitaux

La libéralisation des échanges commerciaux va être mise en oeuvre après la guerre entre occidentaux, à l’inspiration des États-Unis. Dès la conférence de Bretton-Woods (1944), un cycle de négociations s’engage pour libéraliser le commerce mondial : il s’agit de procéder à un abaissement des droits de douane et de faire disparaître les normes nationales à effet protectionniste. Ces négociations, cependant, ne concernent pour l’essentiel que les occidentaux et quelques pays non occidentaux membres de l’OCDE, comme le Japon.

La libéralisation du commerce international va changer de dimension et devenir vraiment mondiale à compter du moment où la Chine décide, au début des années 1980, tout en restant dirigée sur un mode autoritaire par le parti communiste, de participer elle aussi progressivement à la mondialisation de l’économie. La chute du « Mur » (1989) et la disparition des blocs accentuent à leur tour la mondialisation. L’économie libérale, qui ne concernait jusque-là que l’occident, va dès lors être adoptée par la quasi-totalité des pays de la planète.

Dans ce contexte d’élargissement géographique de la mondialisation, les États vont prendre à partir des années 1980 deux types de décisions pour développer les échanges commerciaux internationaux :

- Ils vont d’abord décider d’accentuer la libéralisation du commerce extérieur. Les cycles de négociation du GATT, devenu OMC, ne concernent plus cette fois les seuls occidentaux mais la majorité des pays. Ces négociations aboutissent à la poursuite de la politique d’abaissement des droits de douane et des barrières non tarifaires d’une part ; et à l’ouverture de secteurs jusque-là protégés de la concurrence internationale (comme le textile) d’autre part.

Un nouveau cycle de négociation est en cours depuis plusieurs années («  Doha round »), qui a pour objectif de libéraliser les échanges dans le secteur des services et dans celui de l’agriculture (si cette négociation aboutit, elle devrait se traduire notamment par une profonde modification de la politique agricole commune européenne, PAC, et par un abaissement des subventions et garanties dont bénéficient jusqu’à présent les agriculteurs européens).

- Les États participant à la mondialisation vont décider d’autre part de libéraliser les mouvements internationaux de capitaux. Jusqu’aux années 1980 il existait dans la plupart des pays un « contrôle des changes » : toute opération de change de monnaie (par exemple la conversion de francs en marks) ne pouvait s’effectuer qu’avec l’accord des autorités publiques, l’objectif du contrôle des changes étant d’empêcher les sorties massives de capitaux hors du territoire national et de protéger la valeur de la monnaie nationale (en France le contrôle des changes prenait en pratique la forme suivante : au-delà d’un certain montant, la sortie de capitaux nécessitait une autorisation administrative ; en deçà, l’opération de sortie de capitaux faisait l’objet d’une pénalisation financière sous forme d’une obligation de dépôts non rémunérés à la Banque de France).

Dans les années 1980, conformément aux principes de l’économie libérale, les États (occidentaux du moins) qui pratiquaient un contrôle des changes ont décidé de le supprimer et de libéraliser les mouvements de capitaux. En France la décision de supprimer le contrôle des changes est prise par le gouvernement (socialiste) en 1985, avec effet au 1er juillet 1986. Dans le cadre de l’Union européenne, cette décision prend la forme d’une directive adoptée par les gouvernements des États membres le 24 juin 1988).

Ces différentes décisions vont permettre, comme c’était l’objectif, une forte augmentation du commerce mondial, qui va croître à un rythme toujours nettement supérieur à celui de la production (voir les données de l’OCDE).

Ces politiques de libéralisation vont également avoir trois autres conséquences majeures : le développement des délocalisations ; la mise en œuvre d’un processus mondial de dumping ; et la financiarisation de l’économie (il sera traité de ce dernier point dans le cadre du prochain article de la présente série).

 

  • Les conséquences de la mondialisation : délocalisations, désindustrialisation, chômage

Les politiques de libéralisation vont tout d’abord conduire au phénomène des délocalisations. Une partie importante des industries utilisant une main-d’œuvre nombreuse vont être délocalisées dans les pays à bas coûts (concrètement la délocalisation s’effectue de la façon suivante : l’entreprise, française par exemple, qui veut délocaliser sa production crée une filiale dans le pays dans lequel elle veut délocaliser, ferme une unité de production en France, puis transfère la production dans une unité créée ou rachetée par sa filiale ; la production est donc sous-traitée à la filiale ; l’entreprise rapatriera ensuite la partie de la production qu’elle souhaite vendre sur le marché français. Le rapatriement de cette production délocalisée sera considéré par la comptabilité nationale française comme une importation ; du point de vue de l’entreprise il ne s’agira que d’un « échange intra-firme »).

Indice de l’ampleur des délocalisations, le commerce intra-firme représente une part croissance des échanges internationaux (actuellement environ un tiers).

La délocalisation présente pour les entreprises un quadruple avantage : les salaires directs versés dans les pays destinataires sont nettement plus faibles (une délocalisation en Chine permet couramment de diviser le coût salarial par dix) ; la protection sociale, qui augmente le coût salarial, y est faible ou inexistante ; le droit du travail y est peu contraignant ou inexistant ; il en est de même des contraintes environnementales.

Depuis une décennie, ce sont maintenant une partie des emplois de services qui font également l’objet de délocalisations. Sont concernés notamment les centres d’appel ou encore les opérations d’administration des entreprises comme l’affacturage ou l’établissement de la paie.

Ce phénomène de délocalisation stricto sensu (sous-traitance à une filiale d’une production jusque-là située sur le sol national) se double d’un second phénomène d’effet identique : l’importation de biens produits dans des pays à bas coûts par des entreprises étrangères (et non plus, comme dans le cas des délocalisations au sens strict, par des filiales d’entreprises françaises). Ces importations viennent évincer les productions nationales devenues non compétitives (par exemple les centrales d’achat des hypermarchés sont au premier rang des importateurs de produits chinois en France).

De nombreuses zones ont été destinataires de ces opérations de délocalisation (Asie, Maghreb, Europe de l’est…). Cependant le principal acteur du mouvement est la Chine devenu comme on le sait en moins de 20 ans le principal « atelier du monde » (selon un analyste, la part de la Chine dans la production manufacturière mondiale est passée de 7,5 % en 1999 à 18,6 % en 2009 ; Le Monde du 22/11/10)

 

Quels sont les effets des délocalisations ?

Les délocalisations et les importations en provenance de pays à bas coût entraînent dans des pays comme la France un important phénomène de désindustrialisation. La part occupée par le secteur industriel dans le PIB s’est ainsi fortement réduite (elle est passée de 44 % en 1959 à 30 % en 2006 ; sce Insee Première n°1136 mai 2007) ; la part de l’emploi industriel dans l’emploi total s’est contractée encore plus fortement, en raison notamment de l’ampleur des investissements de productivité dans l’industrie, et n’est plus que de 14 % ; voir ce document de l’INSEE ). (Sans que cela change la signification de ces données, il convient d’apporter certaines nuances : par exemple de nombreuses entreprises sous-traitent désormais à des sociétés de service des fonctions périphériques, comme le nettoyage des locaux, qu’elles effectuaient elles-mêmes par le passé ; ce phénomène a pour effet de gonfler la part des services dans le PIB sans incidence sur la réalité de l’activité).

La conséquence majeure reste la suivante : il est extrêmement probable que ce phénomène de délocalisation et de désindustrialisation soit la cause principale du chômage massif auquel un pays comme la France est confronté depuis plusieurs décennies.

 

Il faut ici évoquer les thèses des partisans de la mondialisation, qui affirment tout au contraire que, dans les pays « développés », le commerce international aboutit à créer davantage d’emplois qu’il n’en supprime (voir par exemple INSEE Économie et statistiques 427-428, 2009, p.21 et suivantes). Leur argumentaire repose en particulier sur les éléments suivants :

-Les partisans de la mondialisation considèrent que des pays comme la France sont en effet nécessairement conduits, en raison des inévitables délocalisations, à abandonner les productions « traditionnelles » fortement utilisatrices de main d’œuvre. Ces pays peuvent en revanche – et le doivent – se spécialiser sur des productions « à forte valeur ajoutée » et utilisant des technologies avancées.

Les délocalisations et la croissance des échanges permettent en effet le développement des pays émergents, leur enrichissement et la création dans ces pays d’une classe moyenne et d’un marché intérieur de consommation : ces pays constituent dès lors un débouché pour nos exportations de biens d’équipement et de biens de consommation.

Si elle conduit des pays comme la France à perdre les emplois ouvriers traditionnels, l’économie mondialisée leur permet donc en revanche de développer des emplois qualifiés (conception, marketing, commerce…) dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Ce processus de remplacement d’emplois peu qualifiés par des emplois hautement qualifiés correspond à la logique du développement économique des pays avancés.

-Les partisans de la mondialisation font valoir deuxièmement que la délocalisation de certaines productions n’empêche pas la valeur ajoutée attachée à ces productions de rester localisée pour l’essentiel dans les pays développés (en effet dans le prix de vente des produits distribués en Europe ou aux États-Unis, la part correspondant aux coûts de production est devenue faible ; en raison des délocalisations l’essentiel du prix est désormais constitué de la valeur du brevet, de celle du logiciel, du marketing et de la commercialisation. Or ces différentes valeurs restent produites dans les pays occidentaux, dont elles alimentent le PIB).

-Les zélateurs de la mondialisation ajoutent que les salaires et les revenus élevés distribués par l’économie mondialisée sont également à l’origine de la création, dans les pays riches, de nouveaux emplois de service (services à la personne notamment ; par exemple un trader peut créer un emploi de femme de ménage à domicile, ce que ne pouvait faire un ouvrier smicard).

-Les économistes que la mondialisation séduit expliquent enfin que le développement des pays émergents va conduire leurs salariés à obtenir des hausses de salaires, lesquelles égaliseront progressivement les conditions de concurrence et supprimeront à terme les processus de délocalisations.

 

Cet argumentaire mondialiste nous paraît fortement contestable (et pour tout dire grossièrement mensonger) :

-Le scénario de la mondialisation heureuse suppose tout d’abord que des pays comme la France soient à même de maintenir durablement leur position dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Or il n’est pas assuré que des pays comme la Chine ou l’Inde ne soient pas capables à terme de développer eux aussi (et à moindre coût) une production dans les domaines de haute technologie (informatique, télécommunications, biotechnologies, nanotechnologies…).

-L’argumentaire pro mondialisation n’est pas recevable, en second lieu, parce que le nombre des emplois supprimés par la désindustrialisation est de toute évidence très supérieur au nombre des emplois générés par la nouvelle économie mondialisée (dans les secteurs de la haute technologie, de la finance …). Le constat découle mécaniquement de la nature même du processus de délocalisation. Les activités à haute valeur ajoutée incorporent davantage de technologie, c’est-à-dire qu’elles requièrent davantage de « facteur capital ». Les types de productions délocalisées sont celles qui au contraire utilisent un « facteur travail » important. Pour le pays qui délocalise et se spécialise sur la production fortement capitalistique, le solde en emplois liés directement à la spécialisation internationale est donc nécessairement négatif.

- En outre les emplois créés par l’économie mondialisée ne sont pas de même nature que les emplois détruits. L’économie mondialisée génère dans nos pays deux types d’emplois, des emplois fortement qualifiés d’une part et des emplois d’exécution sans qualification d’autre part (transport et livraison, services à la personne…). Or les emplois industriels s’adressaient eux à une population à qualification intermédiaire, souvent acquise « sur le tas » au sein de l’entreprise. La désindustrialisation risque donc de se traduire par le « déclassement » d’une partie des emplois et par le basculement d’une partie importante de la population active vers des emplois sans qualification.

-Il faut voir en outre que les emplois industriels supprimés et les emplois de la nouvelle économie ne sont pas situés au même endroit sur le territoire national (du moins dans le cas de la France). On voit mal comment les régions touchées par la désindustrialisation (qui ne sont généralement pas, qui plus est, des régions touristiques) vont pouvoir bénéficier des emplois de haute technologie et de services qui, eux, sont concentrés dans les grandes agglomérations.

-Les partisans de la mondialisation insistent, on l’a vu, sur le fait que les pays développés, s’ils doivent abandonner les emplois industriels peu qualifiés au processus de délocalisation, peuvent en revanche conserver les emplois qualifiés liés aux activités hautement technologiques. Or l’on constate que la délocalisation concerne désormais également des emplois qualifiés. C’est ainsi que les activités de recherche-développement des entreprises font désormais également l’objet de délocalisations.

-L’argument selon lequel le rattrapage progressif des salaires dans les pays émergents supprimera à terme l’intérêt de procéder à des délocalisations ne nous paraît pas davantage recevable. Le processus de rattrapage, en effet, s’il se produit jamais, sera d’une durée telle qu’il n’empêchera pas la désindustrialisation complète des pays occidentaux de se produire d’ici là. On peut de toute façon parier qu’il existera encore longtemps des pays à bas coût qui pourront constituer des réceptacles pour les délocalisations (c’est ainsi par exemple que lorsque les dragons d’Asie du sud-est sont devenus des pays développés, le Japon a automatiquement déplacé ses délocalisations sur le Vietnam).

-Enfin l’argument mondialiste selon lequel les pays d’accueil de nos délocalisations pourront constituer des zones de débouché pour nos exportations est parfaitement illusoire. Les pays dont il s’agit sont en effet fortement protectionnistes (leurs importations représentent une part faible de leurs exportations). Ces pays n’ont de cesse que de développer, à l’abri du protectionnisme et grâce aux transferts de technologie que nous leur consentons, un secteur industriel qui sera à même, le moment venu, de se passer de nos exportations (on se doute bien par exemple que les ventes d’avions, de TGV ou de centrales nucléaires resteront des opérations one shot ; grâce au transfert de technologie que nous accordons, dans une logique d’avidité court-termiste, grâce au copiage et à la contrefaçon, grâce à l’espionnage industriel intense auquel se livrent les chinois, notamment par le biais de leurs étudiants disséminés en occident, la Chine devrait être rapidement en mesure de développer ses propres productions, qui viendront à terme concurrencer les nôtres sur le terrain des prix. Le plus farce, dans le cas de la France du moins, est que les grands contrats d’exportations que nous obtenons à grands renforts de cocoricos sont assortis non seulement de transferts de technologie suicidaires mais également de crédits-acheteurs avantageux supportés par le Trésor français – et in fine le plus souvent par le contribuable – et même parfois d’aides budgétaires aux États acquéreurs). Cette réflexion attribuée à Lénine prend ici tout son sens : « Ils nous vendront jusqu’à la corde avec laquelle nous les pendrons ».

 

Ajoutons ce dernier élément. Les partisans de la mondialisation et des délocalisations s’appuient sur l’exemple de l’Allemagne pour illustrer le fait que la mondialisation peut tout à fait permettre aux anciens pays industriels de rester compétitifs et de dégager d’importants excédents de leur commerce extérieur. L’argument, là encore, ne nous paraît pas probant :

-Le succès du commerce extérieur allemand, en premier lieu, repose sur le fait que les produits allemands bénéficient d’une image de marque qui conduit les consommateurs à accepter d’acquitter un prix élevé (« l’effet qualité l’emporte sur l’effet prix »).  Il reste à démontrer que cet avantage pourra subsister sur le long terme, lorsque les producteurs des pays émergents auront pu, le temps passant, construire eux-aussi des effets de marque.

-Le succès allemand est fondé également sur la politique de contraction salariale qui a été conduite par l’Allemagne cette dernière décennie (alors que le coût salarial allemand était en 2000 encore supérieur à ce qu’il était en France, il est aujourd’hui nettement inférieur ; cf. ce document de l’INSEE). Cette politique constitue une application de la concurrence par le dumping, engendrée par la mondialisation, au détriment des salariés (cf. le paragraphe suivant). La généralisation de cette politique à toute l’Europe se traduirait pour la majorité de la population, par une régression sociale significative.

-Il faut prendre en compte, en outre, le fait que l’Allemagne construit sa compétitivité en procédant elle-même à des délocalisations massives dans les pays à bas coût, notamment dans les pays d’Europe centrale nouveaux adhérents de l’UE. Les produits sous-traités sont packagés et marketés sous marque allemande tout en ayant été fabriqués pour l’essentiel dans les pays à bas coûts. Là encore l’Allemagne utilise les techniques offertes par la mondialisation au détriment des salariés des autres pays européens.

-Enfin l’essentiel des excédents allemands résulte des échanges commerciaux de l’Allemagne avec ses voisins européens. Le succès isolé de l’Allemagne, au détriment des pays européens qui ne se sont pas adaptés au même degré à la nouvelle donne économique, ne signifie donc pas que les pays « développés » pourront collectivement tirer parti de la mondialisation.

 

Le dossier des délocalisations soulève cette dernière question. Si les conséquences de la mondialisation sur l’emploi dans un pays comme la France paraissent fortement négatives, peut-on soutenir que les consommateurs ont toutefois profité de la baisse des prix des produits fabriqués à bas coût ? Les ouvriers devenus chômeurs sont-ils du moins des consommateurs heureux ?

L’appréciation de l’évolution des prix des produits en question est rendue délicate par le fait que, grâce aux progrès techniques, les industriels ont pu introduire dans leurs productions des améliorations qui profitent au consommateur (à prix égal la qualité des voitures, par exemple, s’est améliorée et les prestations se sont étendues). Même si nous n’avons pas de données chiffrées à faire valoir, il nous paraît cependant possible d’affirmer, en écho à ce que ressentent la plupart des consommateurs, qu’à l’évidence les producteurs n’ont pas intégralement répercuté dans leurs prix la très importante baisse des coûts de production engendrée par les délocalisations intervenues ces deux dernières décennies, augmentant par là-même, de façon sans doute significative, leur taux de profit.

 

 

  • Les conséquences de la mondialisation : dumping social, fiscal et environnemental

La seconde conséquence majeure de l’évolution initiée depuis une trentaine d’années est la suivante : la mondialisation débouche sur une généralisation des phénomènes de dumping, à la fois social, fiscal et environnemental, en raison du mécanisme suivant :

Dans l’économie non mondialisée et fortement encadrée par les États qui préexistait à la mondialisation, la puissance publique, comme on l’a vu dans un article précédent, pratiquait des politiques de régulation et d’intervention (impôts élevés, contraintes sociales et fiscales sur les entreprises…). Les détenteurs de patrimoines, propriétaires et dirigeants des entreprises, étaient contraints de s’inscrire dans ce cadre : ils ne pouvaient échapper à ces règles et à ces prélèvements puisque, en raison du contrôle des changes, il leur était impossible de transférer leurs capitaux hors de leur pays de résidence (sauf à tenter en fraude de placer le contenu de « valises de billets » dans des paradis fiscaux, opération dont la nature limitait nécessairement l’ampleur). A compter du moment où le contrôle des changes a été supprimé, les détenteurs de capitaux ont pu décider librement de les transférer dans les pays les plus « accommodants », pratiquant une fiscalité faible et appliquant des règles sociales (niveau de salaires, droit du travail) peu contraignantes pour les employeurs.

Va alors s’exercer un effet de dumping général. Afin que tous les capitaux et hauts revenus ne soient pas transférés dans les pays « accommodants » (ce qui ruinerait et bloquerait l’activité économique des pays « développés », d’Europe occidentale en particulier), ces pays développés sont conduits à aligner dans une certaine mesure leurs standards fiscaux et sociaux sur ceux des pays pratiquant le dumping. Pour ces pays développés, l’abaissement des standards sociaux est également nécessaire pour que les productions restant localisées en Europe conservent une certaine compétitivité face aux importations des pays à bas coûts.

Cet effet de dumping social et fiscal contribue à expliquer l’ensemble des mesures qui ont été prises par les pouvoirs publics dans les pays d’Europe occidentale depuis le début des années 1980, et dont la précédente « tribune », consacrée à la politique de libéralisation, dressait une liste : baisse générale des impôts sur les hauts revenus, sur les patrimoines et sur les bénéfices des sociétés ; libéralisation des conditions d’utilisation du travail à temps partiel, en intérim et des contrats à durée déterminée…

De leur côté les entreprises se sont efforcées de réduire la masse salariale par des investissements de productivité et par la limitation des salaires (c’est ainsi que, comme on l’a vu plus haut, les efforts salariaux demandés aux salariés allemands depuis une décennie contribuent à expliquer le maintien d’un important excédent commercial de l’Allemagne).

 

 

  • La mondialisation a été décidée et organisée par les dirigeants occidentaux

Il faut ici insister sur un point décisif. La mondialisation, contrairement à ce que cherchent à faire croire les politiciens et les oligarques, ne s’est nullement imposée aux pays occidentaux. Ce ne sont pas la disparition du bloc de l’Est et le changement de politique de la Chine qui expliquent, à eux-seuls et au premier chef, les délocalisations et l’effet de dumping général qui les accompagne. Délocalisations et dumping n’ont été rendue possibles que grâce aux décisions stratégiques évoquées plus haut, prises en toute conscience par les dirigeants occidentaux, sous l’influence des Etats-Unis : l’abaissement des barrières douanières et la libération des mouvements de capitaux.

Sans liberté des mouvements internationaux de capitaux, en effet, il n’y a pas de délocalisation possible, car une délocalisation suppose une conversion de fonds en monnaie étrangère. Par exemple un industriel qui souhaite fermer une unité de production en France pour la transférer à l’étranger doit, pour y financer l’achat d’une unité de production, convertir des francs (aujourd’hui des euros) en la monnaie étrangère pratiquée dans le pays d’implantation (il s’agit le plus souvent du dollar). En système de contrôle des changes, cet industriel doit obtenir l’autorisation de l’Etat, qui peut la refuser soit pour protéger la monnaie soit précisément pour éviter les délocalisations. L’opération est en revanche sans contrainte en système de liberté des changes.

Les délocalisations supposent d’autre part un abaissement suffisant des droits de douane. En effet les produits fabriqués de façon délocalisés sont le plus souvent consommés dans les anciens pays de production, l’Europe et les Etats-Unis, les populations des pays émergents ne disposant pas, pour l’heure, d’un pouvoir d’achat suffisant pour les acquérir. Les produits délocalisés sont donc importés par les pays de consommation. Cette importation n’est réalisable que si les droits de douane sont faibles.

On le voit, les deux types de décision étaient nécessairement liées, l’une supposant nécessairement l’autre : sans décision de procéder à la libération des mouvements internationaux de capitaux et sans décision de réduire les barrières douanières, il n’y avait pas de délocalisations possibles.

*

Nous terminerons en soulignant ces trois points :

- Redisons d’abord que la mondialisation est directement liée à la politique de libéralisation qui a été décrite dans le précédent article, et ce doublement :

La mondialisation, tout d’abord, est la mondialisation de l’économie de marché, gérée de façon libérale (en rupture avec le système d’économie mixte pratiquée en Europe occidentale jusqu’au début des années 1980). Mondialisation et libéralisation sont en quelque sorte les deux faces d’une même pièce.

D’autre part les deux phénomènes, comme on l’a vu, s’alimentent et se renforcent l’un l’autre. Un système mondialisé n’est possible que si des mesures de libéralisation sont prises au préalable (baisse des droits de douane, suppression du contrôle des changes). Une fois mis en place, la mondialisation pousse à son tour à de nouvelles mesures de libéralisation (par effet de dumping généralisé).

- Second élément de conclusion: la catégorie des salariés (c’est-à-dire la grande majorité de la population) a pâti de la mondialisation à de nombreux égards (c’est également le cas par voie de conséquence des artisans, commerçants ou agents des services publics situés dans les régions désindustrialisées) : chômage massif ; déqualification d’une partie du stock d’emplois ; pression à la baisse sur les salaires et les conditions d’emploi ; report sur les salariés des charges d’impôt dont se sont débarrassés, à la faveur du phénomène de dumping fiscal, les titulaires de hauts revenus et les détenteurs de patrimoines… Voulue par une petite minorité, la mondialisation n’a profité qu’à celle-ci.

- Autorisons-nous pour finir à quitter quelque peu le registre de la pondération formelle et la tournure d’expression distanciée qui sied au traitement de ces sujets controversés. Les gouvernants qui se succèdent depuis le début du processus de mondialisation (restons ici sur le cas de la France) viennent, à tour de rôle, dire leur désolation devant les conséquences sociales du phénomène, compatir aux malheurs du temps et promettre avec résolution des mesures énergiques pour que les lendemains se remettent à chanter. La caste des journalistes serviles est, elle, chargée de monter en épingle, pour désarmer les critiques et calmer la plèbe, les quelques cas de relocalisation qui paraît-il se produisent (et qui portent sur une poignée d’emplois). La preuve la plus patente de l’hypocrisie de ces oligarques est qu’aucun d’entre eux, jamais, ne songe à remettre en cause la mondialisation. Mieux, leur priorité absolue est de condamner sans relâche « les tentations protectionnistes ».

Appuyons une fois encore sur ce point nodal : la mondialisation n’est en rien le fruit d’évolutions qui échappaient quoi qu’ils fissent aux gouvernements des pays développés ; elle ne constitue aucunement une évolution naturelle qui nolens volens s’imposait. Les mutations géopolitiques (ouverture économique de la Chine, disparition des blocs) ont certes accentué et donné toute sa dimension au processus de mondialisation : mais celui-ci, insistons-y, n’a été rendu possible que par la volonté exprès des gouvernements occidentaux.

La libéralisation et la mondialisation de l’économie revêtent également un autre aspect, celui de la financiarisation, qui constituera le sujet du prochain article.

samedi, 20 novembre 2010

2030, la fin de la mondialisation?

2030, la fin de la mondialisation ?

(H. Coutau-Bégarie)

Ex: http://www.scriptoblog.com/

Professeur_Coutau-Begarie.jpgDerrière un titre un peu racoleur, « 2030, la fin de la mondialisation » est en réalité un ouvrage technique, rédigé dans le cadre de l’Institut de Stratégie Comparée, répondant lui-même à une commande de la Délégation aux Affaires Stratégiques du Ministère de la Défense. L’étude repose sur un postulat : étant donné qu’il est impossible de prévoir les ruptures radicales technologiques, on admettra par hypothèse qu’il n’y en aura pas. Il s’agit, dans ce cadre prédéfini, de voir où en sera la question de la sécurité mondiale, en 2030, dans l’hypothèse où aucune innovation technologique soudaine et, à ce stade, imprévisible, ne viendrait bouleverser la donne.

Cela étant posé, pour Hervé Coutau-Bégarie (HCB), il faut penser la question de la sécurité mondiale en 2030 en référence à une tendance lourde et, selon lui, irréversible : l’avènement de la post-mondialisation, c'est-à-dire l’ordre qui naîtra sur les ruines de la mondialisation néolibérale de la fin du XX° siècle. Il faut donc comprendre ceci : HCB, un expert reconnu, tient l’effondrement du système mondial contemporain non pour probable, mais pour certain, déjà avéré en fait – nous vivons pour lui dans le délai de latence entre cet effondrement et le moment où les débris de l’immense construction commenceront à se pulvériser en percutant le sol. Soit dit en passant, qu’un expert quasi-institutionnel formule cette théorie en dit long sur le véritable cadre de réflexion de nos classes dirigeantes (les vraies, pas celles qui passent à la télé).

Quatre facteurs majeurs doivent être intégrés, pour HCB, si l’on veut modéliser aussi correctement que possible l’impact de cette dislocation géopolitique globale (pour reprendre l’expression du laboratoire GEAB)...

 

Facteur démographique : la population mondiale va continuer de croître, à un rythme de moins en moins rapide, mais qui restera soutenu jusqu’en 2030. Il en résultera une envolée des flux migratoires, aujourd’hui déjà considérables (8 à 10 millions d’immigrés première et deuxième génération en France, chiffre officiel sous-estimé probablement). Une éventuelle amélioration des conditions de vie dans les pays d’origine ne modifiera pas cette tendance avant 2030, car l’écart de niveau de vie est tel que le choix de l’émigration restera encore attirant à cette date (et, en outre, il se peut même que cela favorise l’émigration, puisque le financement du voyage deviendra plus facile). En France, sur la base d’un modèle de stabilité des comportements démographiques et des flux entrants, les immigrés extra-européens représenteront 24 % de la population totale en 2030 et 42 % des naissances. En 2040, une naissance sur deux sera d’origine extra-européenne dans notre pays.

Le facteur démographique implique, pour la France, une extrême vulnérabilité au phénomène « islamo-terroriste », et d’une manière générale à toutes les formes de déstabilisation utilisant les populations musulmanes déracinées en Europe. Surtout, il pose le problème de la viabilité même de la société française : si l’extra-européanité implique un sentiment d’appartenance extérieur à la francité, une France où une naissance sur deux serait extra-européenne est-elle encore française ? Au-delà du cas français, le facteur démographique va déstabiliser profondément tout l’Occident et la Russie, menacés d’être conquis de l’intérieur par des populations allogènes n’adhérant pas aux valeurs des sociétés d’accueil.

Facteur écologique : les problèmes sont souvent grossièrement caricaturés. En réalité, si on se limite à l’horizon 2030, il est peu probable que des évènements écologiques majeurs surviennent (à plus long terme, c’est un autre problème, mais hors étude). Le seul vrai problème à cette échéance est l’eau, qui commence déjà à manquer réellement dans certaines régions (rapports Israël/Palestine, par exemple). [Sur cette question, voir sur ce site « Les guerres de l’eau »] A noter : pour HCB, le pic pétrolier se situe après 2030, donc hors étude. Il admet par contre que sa perspective, et la hausse de la demande, vont provoquer un accroissement des tensions autour des gisements d’hydrocarbures.

Ce « facteur écologique » aura des conséquences paradoxales. Dans certains cas, il en résultera des tensions, autour de l’eau et du pétrole. Dans d’autres cas, au contraire, les pays concernés seront poussés à davantage de coopération, justement pour mieux prospecter et utiliser les ressources. D’une manière générale, il faut ici distinguer les situations où les acteurs ont intérêt à la collaboration (parce qu’il y a assez de ressources pour tous, à condition de bien les utiliser) et celles où ils n’y ont pas intérêt (parce qu’il n’y a de toute façon pas assez de ressources). Il en découle semble-t-il que jusqu’en 2030, l’eau pourrait bien être un facteur belligène plus significatif que le pétrole.

Facteur économique : HCB estime que le système financier international ne sera pas fondamentalement remis en cause avant 2030 (une affirmation qui  risque de provoquer quelques ricanements ici). Il pense que les Etats vont en quelque sorte s’organiser pour maintenir la fiction d’un marché autorégulé, alors qu’en fait, le « divin Marché » ne fonctionne plus qu’à coup de transfusion d’argent public. Et HCB conclut que cet édifice branlant tiendra encore environ deux décennies, donc précisément jusqu’en 2030 (une estimation  qu’on pourra trouver trop optimiste…). Jusqu’à cette échéance, il suppose un « power shift » progressif des USA vers la Chine, au fur et à mesure que l’Etat US ruiné devra toujours plus compter sur l’Asie pour se financer (ce qui sous-entend que les Chinois vont continuer à financer le consommateur US pendant 20 ans, via l’Etat US). En somme, il s’agirait ici d’admettre que l’hégémonie US peut perdurer encore 20 ans, grâce, nous dit HCB, à la « force intrinsèque » des USA, qui représenteraient paraît-il 25 % de la richesse mondiale, « spontanément ». Hum. C’est le cadre de réflexion de HCB… Attendons quelques années, et on verra ce qu’on verra…

Passons à autre chose.

Le facteur idéologique et religieux, qui sera marqué par l’irrésistible déclin des « religions séculières », c'est-à-dire les idéologies, l’effervescence religieuse (montée des fondamentalismes, développement d’une spiritualité centrée soit sur le petit groupe sectaire, soit sur l’individu), la décomposition accélérée du christianisme (sous toutes ses formes) et la montée en puissance de l’islam (avec, en interne, un heurt inévitable entre les diverses écoles d’interprétation, affrontement largement surdéterminé par le devenir de la monarchie saoudienne, principal bailleur de fonds de l’islam wahhabite). Cet aspect des choses est assez peu approfondi chez HCB.

D’une manière générale, sur la base de ces hypothèses relatives  aux quatre facteurs qu’il a choisi d’étudier, HCB envisage les décennies 2010-2030 comme l’affrontement d’une force, la montée des facteurs chaotiques, et d’une contre-force, la capacité du système (financier, politique, médiatique) à verrouiller le débat, maintenir la fiction opérante de sa propre efficacité, et interdire le surgissement d’idées nouvelles fondatrices de propositions alternatives. Bref, une situation classique de fin de cycle.

 

*

 

Cette fin de cycle sera, selon HCB, rythmée par le recul de l’emprise exercée par les Etats, jusqu’au point où des réactions de « reprise en main » vont se produire… Ou, pour le dire autrement : le rythme de la dislocation géopolitique mondiale sera donné par celui de la dislocation des entités étatiques elles-mêmes, puis par le rythme de leur retour en force, une fois que cette dislocation aura produit un chaos tel que les forces non-étatiques souhaiteront ce retour.

L’érosion des Etats est inévitable dans un premier temps. Elle sera le résultat de l’alliance objective du système économique globale (les multinationales, les grandes banques d’affaires, etc.), du système supra-étatique en formation (l’ONU, le FMI, l’UE, etc.) et de la « société internationale » (la conscience globale construite par les réseaux d’information contemporains, Internet en premier lieu), tous coalisés pour l’instant, malgré leurs oppositions bilatérales marquées, lorsqu’il s’agit d’interdire la « reprise en main » de la situation dégradée par les Etats.

Cependant, cette alliance anti-étatique ne va pas perdurer, et c’est le « renversement d’alliances » qui va, justement, donner le tempo de la dislocation géopolitique globale. La reprise en main par l’Etat sera en effet, à un certain moment, possible, dans la mesure où, en s’affaiblissant, il pourrait disparaître comme protecteur des autres systèmes, en particulier le système économique (cf. le « retour de l’Etat », en catastrophe, en 2008, à la demande des grandes institutions financières). Le système économique, jusqu’ici surtout préoccupé de limiter le pouvoir de l’Etat, va progressivement basculer dans une alliance objective avec l’Etat contre la « société internationale », de plus en plus franchement altermondialiste, voire antimondialiste. Il n’y aura pas, estime HCB, de fuite en avant mondialiste, vers un « super Etat global » : la situation n’est pas mûre pour cela, les logiques nationales et de territoire sont, pour l’instant, encore bien trop fortes.

Toutefois, pour HCB, cette reprise en main par les Etats ne se déroulera pas nécessairement sous la forme d’un simple retour des entités  étatiques préexistantes, pas plus qu’il ne s’inscrira obligatoirement dans une reformulation du système inter-étatique du XX° siècle. De nombreuses entités étatiques sont menacées d’explosion, en Afrique en particulier (Côté d’Ivoire, Somalie, Nigéria, par exemple). Les Etats qui reviendront, lorsque le système économique renversera son alliance pour se défendre contre la « société internationale », seront ceux qui auront survécu à une première phase de dislocation généralisée, située précisément sur la période 2010-2030. C'est-à-dire que l’enjeu des deux décennies qui viennent, pour les Etats, est de survivre à l’implosion de la mondialisation contemporaine pour reprendre ensuite le jeu à leur compte, une fois cette implosion consommée.

Quels sont les Etats qui sortiront gagnants de cette « lutte pour la survie » ? Pour HCB, ce ne sont pas forcément les plus grands. Le levier technologique est désormais si puissant qu’il peut compenser un très grand déficit d’étendue. Il est plus important à présent de savoir organiser un territoire restreint que de régner sur un territoire immense, mais désorganisé et/ou mal utilisé. L’autre clef du succès sera l’aptitude à projeter, à partir d’un territoire restreint mais très bien organisé, des réseaux permettant d’utiliser le levier technologique à grande échelle, sans pour autant s’encombrer du coût de gestion du territoire. HCB, c’est à noter, se démarque ici d’Attali : pour ce dernier, il résulte de ce constat que l’avenir est au « nomadisme » ; non, répond HCB, l’avenir est au réseau projeté à partir d’un territoire, ce qui n’est pas la même chose.

En tout état de cause, conclut HCB concernant la question de la dislocation latente de l’ordre international contemporain, ce qui est certain, c’est que nous entrons dans deux décennies très dangereuses, qui verront les signes avant-coureurs d’une catastrophe globale latente, signes avant-coureurs qui, en eux-mêmes, seront souvent, déjà, des catastrophes locales. Assez sceptique sur la réalité de la « menace terroriste » (récurrente, mais, dit-il, marginale), il souligne en revanche les risques réels liés, selon lui, à la multiplication potentielle des conflits asymétriques (très consommateurs en ressources, jusqu’à justifier, pense-t-il, un éventuel retour de la conscription), à la possibilité désormais avérée de la « technoguérilla » urbaine (utilisation de « technologies du pauvre » par des guérillas opérant en zone urbaine ou périurbaine, situation qui peut mettre en échec les armées occidentales conventionnelles), et, surtout, à l’existence de « foyers de tension » susceptibles d’impliquer des puissances nucléaires dans une « escalade non programmée » (Inde/Pakistan, en premier lieu – visiblement, pour HCB, le pays à observer attentivement en termes de sécurité internationale est bien plus le Pakistan que l’Iran !). On relèvera, à ce propos, qu’HCB considère que l’acquisition de la Bombe par l’Iran est de toute manière inéluctable…

 

*

 

Comment ces Etats confrontés à une période-test de vingt ans doivent-ils réagir ?

HCB commence par souligner la continuité de plus en plus grande entre sécurité intérieure et sécurité extérieure, et, à ce titre, rappelle la nécessité d’un renforcement de la frontière. Dans la mesure où les facteurs d’instabilité extérieurs vont avoir de plus en plus de caisses de résonnance sur le territoire (cf. le facteur démographique), il faut compartimenter, pour pouvoir contrecarrer une continuité dangereuse. Autre tendance corrélée : le primat de l’information, avec une détection très en amont des menaces (en vue d’une interception aux frontières ou d’une neutralisation sur place).

Dans ce contexte où l’information sur la menace peut suivre de très près sa détection, l’utilisation des forces spéciales va aller croissante. On écrasera l’adversaire avant qu’il ait eu le temps d’atteindre la taille critique au-delà de laquelle des moyens massifs doivent être employés. Des frappes ciblées, à l’aide de guidage satellite, par drones par exemple, seront fréquentes ; mais rien ne remplacera en dernier ressort les moyens humains projetables discrètement, à longue distance. Les corps lourdement blindés, développés par les armées occidentales en vue d’une confrontation  avec le Pacte de Varsovie en Centre-Europe, justifieront de plus en plus difficilement leur existence ; un double mouvement, si l’on a bien compris HCB, sera observable : d’une part vers des forces spéciales de professionnels hautement qualifiés, chargés de frappes ponctuelles discrètes, à partir de bases off shore très souvent, et d’autre part une infanterie d’occupation du terrain en vue des conflits asymétriques. Bref, on passerait d’un modèle militaire encore marqué par le souvenir de la Deuxième Guerre Mondiale, avec ses grandes batailles de chars, à un modèle à deux vitesses : forces spéciales d’un côté pour les opérations offensives, milice de l’autre (cf. ci-dessus), pour tenir le terrain dans un conflit asymétrique (y compris, du moins on peut le supposer, sur le territoire national proprement dit – cela, évidemment, HCB ne le dit pas…).

Cette tendance générale est impulsée par les USA, mais HCB souligne que la France ne doit pas s’en inspirer trop directement. Elle doit chercher à construire un outil militaire adapté à ses moyens propres, ce qui implique, en particulier, de privilégier souvent une optique de dissuasion, plutôt qu’une perspective de « force écrasante ». Et, donc, la conclusion de HCB est, pour dire les choses simplement, que la France, dans un environnement où elle est confrontée à une mutation globale imprévisible,  doit avant tout chercher à préserver son autonomie en termes de moyens d’action – justement parce que ce sont les Etats disposant d’une telle autonomie qui ont le plus de chance de passer la « période-test » 2010-2030.

Ces Etats-là pourront  intégrer, le moment venu, le « directoire » mondial de la sécurité globale, un « directoire » constitué des Etats puissants, capables de s’opposer au chaos croissant, et que le « système économique » finira par appeler de ses vœux. Ou bien, autre version, ils pourront prendre le leadership d’un « bloc régional », dans la perspective d’un monde organisé par grandes zones relativement étanches l’une à l’autre. Ou encore, troisième possibilité, ils pourraient s’inscrire dans un système global de l’équilibre, organisé par quelques puissances dominantes.

Plutôt que de courir derrière une « Europe puissance » bien nébuleuse, nous dit HCB, c’est de cela qu’on devrait, avant tout, se préoccuper : conserver intacte la puissance française, pendant la « période-test » de survie des Etats, pour intégrer une construction plus large après, dans la phase de renaissance du système inter-étatique global, en position de force.

vendredi, 20 août 2010

Terre & Peuple Magazine n°44

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Terre & Peuple Magazine n°44 - été 2010

Éditorial de Pierre Vial :

Le devoir de Résistance

 Les media nous ont assené pendant plusieurs jours les images d’Epinal d’un 18 juin 1940 bidonné au maximum pour essayer de ressusciter une légende gaulliste que le petit Sarkozy, qui se raccroche maintenant à toutes les branches, essaye désespérément d’instrumentaliser à son profit mais dont les historiens savent combien elle est un montage construit a posteriori pour tenter de justifier l’ambition dévorante de celui qui s’attira un jour cette remarque de Churchill : “Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé”. Le message de haine véhiculé par le gaullisme, qui a provoqué le bain de sang de “l’Épuration” de 1944-1945 (c’est à dire l’assassinat de plusieurs dizaines de milliers de personnes), continue à semer son poison : le 14 juin FR3 a diffusé une émission de Marie Drucker (famille bien connue) qui a été à jet continu un monument de haine antiallemande, jalonnée de “reconstitutions” (c’est-à-dire des images tournées aujourd’hui, avec des comédiens) censées apporter une “explication historique” mais qu’aucun historien digne de ce nom ne peut cautionner tant le souci de propagande était évident.
 
Dans une excellente mise au point (Rivarol, 18 juin 2010) José Castano rappelle la phrase-couperet d’un certain Antoine de Saint-Exupéry (qui, lui, a risqué sa peau, jusqu’à en mourir) : “Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité”. On ne bâtit rien de solide sur le mensonge car il finit tôt ou tard par se retourner contre ses utilisateurs. C’est pourquoi la nécessaire résistance qui doit s’organiser aujourd’hui contre les envahisseurs n’a rien à gagner à vouloir se couvrir d’une défroque gaulliste d’ailleurs devenue guenille, que certains vont chercher dans les poubelles de l’histoire pour essayer d’obtenir ainsi un brevet d’“honorabilité”, en s’imaginant que se placer sous le symbole du 18 juin leur redonnera une virginité… Le gaullisme a été une désastreuse parenthèse de l’histoire de France. Il est naïf, ambigu voire suspect de prétendre le contraire car la résistance nationale populaire doit se construire aujourd’hui sur des bases claires, authentiques et honnêtes, en se défiant par-dessus tout des récupérations que le Système met en place, pour se gagner quelques clients, depuis qu’il constate le ras-le-bol d’un nombre croissant d’Européens devant les prétentions désormais sans limites des envahisseurs.
L’actualité quotidienne en apporte une confirmation désormais permanente, avec son lot d’agressions, de vols, de meurtres, de viols : devant la passivité, la lâcheté des autorités officielles,les envahisseurs peuvent se croire, à juste titre, tout permis, en terrain conquis. Ils multiplient les provocations, avec un terrain d’action privilégié : les bals, foires, fêtes foraines, qu’ils choisissent pour montrer qu’ils font la loi en agressant systématiquement jeunes Européens et Européennes venus là pour se distraire, comme cela a été le cas récemment au parc Astérix (voir Présent du 26 mai) et comme c’est le cas en permanence à la Foire du Trône. Là, cependant, les forains se chargent de faire le ménage car ils savent ne pouvoir compter  sur des forces de police qui ont consigne de leur hiérarchie d’éviter les “tensions” (en clair, de laisser faire la racaille).
 
Car les naïfs qui s’imaginent être protégés par la police voire l’armée oublient que celles-ci comportent désormais dans leurs rangs des gens “issus de la diversité” qui ne feront jamais rien contre leurs “frères” (de race). Un rapport du Ministère de la défense datant de 2007 signalait déjà “l’attitude intransigeante et revendicative tournant à la provocation des JFOM” (traduction en clair : “Jeunes Français (!) d’origine maghrébine”) et leur “surdélinquance au sein même de leur régiment”. Un jeune officier parachutiste explique que dans son unité les JFOM passent leurs journées à boire de la bière (qu’en pense l’imam ?) en regardant des films pornos et que tout officier les sanctionnant est dénoncé comme raciste… et doit, d’ordre supérieur, annuler la sanction ! On se souvient de la mutinerie, en 1999, sur le porte-avions Foch, de marins maghrébins protestant contre des missions de frappe sur le Kosovo musulman. Depuis, la situation a empiré dans des proportions spectaculaires, qui correspondent à l’accroissement constant du nombre des envahisseurs. Un rapport médical concernant la drépanocytose révèle que les populations d’Afrique noire et du Maghreb représentent aujourd’hui 25,42 % des naissances en Rhône-Alpes, 32,51% en Provence-Côte d’azur, 54,15% en région parisienne. Pourquoi les envahisseurs se gêneraient-ils, puisqu’ils savent avoir l’appui de politiciens de droite et de gauche ? Le maire député-maire UMP de Saint-Louis (Haut-Rhin) fournit gratuitement un terrain d’une valeur de 345 000 euros pour la construction sur sa commune d’une seconde mosquée de 2 000 m2. Le 13 mai, le maire socialiste de Torcy (Saône-et- Loire) a inauguré “sa” mosquée, où il voit une preuve de “mixité sociale” (traduction : raciale), en présence de Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses d’Algérie. Celui-là même qui a fait fermer l’an dernier dix églises en Algérie, déclarant : “J’assimile l’évangélisation au terrorisme”. Silence radio de la hiérarchie catholique, battue, cocue et contente. Et pendant ce temps, à Paris, des milliers de musulmans occupent le vendredi des rues entières à Paris, comme à la Goutte d’Or, pour faire leur prière, les fesses levées, en direction de La Mecque.
Alors ? Alors est venu le temps où la résistance, la vraie, est un devoir impérieux pour tout Européen ayant encore la volonté de vivre debout. Sous des formes humoristiques, à coup de saucisson ? Pourquoi pas. Mais il faut penser à d’autres solutions. Car, malheureusement, le combat de survie auquel nous sommes confrontés n’est pas une plaisanterie. Le savent bien ceux qui ont conscience que c’est leur vie, celle des leurs, de leurs proches qui est en jeu. Certains vont encore dire que je dramatise. Que je me trompe. J’aimerais beaucoup me tromper. Mais…

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samedi, 26 juin 2010

Les méfaits de la globalisation

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Archives de Synergies Européennes - 2003

Louis VINTEUIL :

Les méfaits de la globalisation

De nos jours l’Europe, sous le masque de cette pâle caricature qu’est l’Union Européenne, est soumise à un processus d’homogénéisation dont les vecteurs et principes capitalistes et militaires sont ceux du « manu-militarisme » et du « manu-monétarisme ». En ce sens, l’Union Européenne constitue un mécanisme régional  politico-économique, un maillon dans la chaîne du globalisme qui assoit sa primauté planétaire par le biais d’une cartellisation régionale du monde. Dans cette même direction, les régimes capitalistes ultralibéraux ainsi que les sociales démocraties qui sont en oeuvre dans la plupart des pays européens ne constituent que des mécanismes régulateurs des intérêts du grand capital financier regroupés dans le groupe G7. Les fondements de l’actuelle construction européenne reposent sur un système de valeurs hérité de la Renaissance : anthropocentrisme, conception technicienne et scientiste de la vie, économicisme exacerbé, obsidionalité et biosidionalité technologique qui considèrent la nature humaine comme un produit de consommation illimité. Derrière le bien être matériel universel et la prospérité globale, se cache une stratégie de développement qui n’est en fait qu’une stratégie de violence dont les pivots sont l’égocentrisme, l’anthropocentrisme et la conception de l’existence fondée sur une croissance continue indifférenciée et dont les armes sont l’exploitation illimitée des ressources naturelles et humaines à l’échelle planétaire. Cette stratégie de la croissance continue —et dont le père spirituel est Joseph Retinger—  n’est au fond qu’une stratégie de la tension qui aboutit à l’utilisation entropique des hommes et de la nature et devient la forme contemporaine de l’évolutionnisme global high-tech. La première ébauche de cette Europe capitaliste, entamée à Bilderberg dans les années 50 et qui fut teintée d’un certain type de Macartysme américain, sera parachevée par la doctrine de la trilatérale qui fera de l’Europe une corporation, une chasse gardée des oligarchies financières transnationales. L’Europe transformée en un immense supermarché , grande ferme soumise au jeu du marché spéculateur.

L’idéologie globale est par essence totalitaire, affectée d’un évolutionnisme pathogène car, par la voie du manu-militarisme et du manu-monétarisme, elle entend effacer et niveler toutes les diversités, les réalités naturelles et plurielles afin de soumettre les peuples aux sacerdoces des lois du monothéisme du marché. Ce manu-militarisme et ce manu-monétarisme ne sont  que les moyens pour créer une zone globale de libre échange, dominée par les cartels financiers anglo-saxons. La globalisation ne s’est jamais fixée pour but philanthropique de créer une utopie d’une communauté mondiale pacifique et fraternelle. Elle n’est qu’un processus avancé de libéralisation des marchés, de délocalisation et de dérégulation des économies ainsi qu’un instrument de conquête capitaliste dans la marche au plus grand profit. En voulant contrôler l’évolution de toute forme d’existence, le globalisme engendre une communication socio-culturelle destructive, dont l’uniformisation et le nivellement viennent détruire la communication naturelle génétique.

La manipulation mentale généralisée

Ce qui caractérise  la société globale, c’est indéniablement la manipulation mentale généralisée. En effet la société globale est un vaste laboratoire où l’on s’ingénie à créer par le contrôle des esprits une société psycho-civilisée qui, grâce à la génétique, expérimente le clonage d’êtres humains, décervelés et domestiquées. C’est en quelque sorte le remake du « procédé Bokanosky » imaginé par Aldous Huxley dans le « Meilleur des mondes ». Le but est, dans l’esprit d’un Francis Fukuyama , par l’intermédiaire des biotechnologies, d’abolir le temps et les concrétudes naturelles, pour mettre un terme à l’histoire et abolir les êtres humains en tant qu’êtres concrets, pour aller au-delà de l’humain. Par les procédés de manipulation mentale on aboutit dans cette société globale à une nouvelle forme d’esclavagisme moderne. En effet, dans le passage au XXIème siècle, les nouvelles technologies, informatiques et images, bouleversent toutes les données de la vie quotidienne tout comme le champ de toutes les investigations scientifiques. L’écran devient fatal et omniprésent, comme du reste le règne du spectacle et du simulacre. C’est de l’intérieur du monde envahissant des images que peut se voir la manipulation vidéographique, se déployer le règne des artifices et des simulations, se mettre en place une sacralisation nouvelle de l’image et de sa présence. La manipulation mentale dont je parle s’apparente à celle qu’exercerait une secte globale. En effet, il y a une parenté flagrante entre la secte, exigeant le consentement intime à un groupe donné et l’adhésion au marché universel , société à la fois globale et fragmentée en cellules consuméristes rendues narcissiques. La société-bulle des cultes sectaires n’est que le plagiat microsociologique de la secte globale planétaire sommant chacun de devenir un « gentil et docile membre de l’humanité » .

Comme dans les sectes, la société globale qui se propose d’abolir le temps et l’histoire, sécrète en elle une volonté de suicide collectif refoulée, l’autodestruction étant vécue de manière indolore tel un voyage spirituel vers une autre incarnation. Il s’agit bien d’une nouvelle forme de « Karma »moderne. La révolution technologique, le règne du cyberspace, la révolution numérique, le développement des réseaux électroniques d’information provoquent un syndrome de saturation cognitive. Assommés par un flux continus d’informations et d’images, les individus sont de moins en moins en mesure de penser et de décider, donc finalement de travailler ; étant de plus en plus accablés et abrutis.

La cyber-crétinisation

Nous sommes au coeur de la cyber-crétinisation. La manipulation mentale aboutit de même à la colonisation de l’inconscient et de l’imagination, en tant qu’espace intime onirique, symbolique et archétypale. Le capitalisme traditionnel, qui se contentait jadis de la publicité, s’attaque aujourd’hui aux domaines du rêve, de l’imagination, dans les visions du monde les plus intimes. Cette colonisation de l’imagination s’opère par la diffusion de supplétifs telle la science fiction, prêt-à-porter de l’imaginaire s’adressant aux « étages intérieurs » de l’inconscient, un imaginaire standardisé, pauvre, qui se réduit le plus souvent à des formes bâtardes de vulgarisation, nulles aussi bien sur le plan littéraire qu’intellectuel. Le loisir imaginaire contemporain qui vise à instaurer une société de joie permanente se réduit à une incitation collective à l’achat. La production symbolique, autrefois ajustée à l’évolution des siècles, est devenue frénétique. Le but est ici d’aboutir à une perte d’identité et des capacité réactives. Ainsi la société globale est une vaste techno-utopie à propos de laquelle Armand Mattelart écrit « qu’elle se révèle une arme idéologique de premier plan dans les trafics d’influence, en vue de naturaliser la vision libre-échangiste de l’ordre mondial, la théocratie libérale ».

Une nouvelle forme de “racisme global”

 L’Egoité, l’anthropocentrisme et le scientisme, qui font les fondements évolutionnistes du globalisme, sont les matrices d’une nouvelle forme de « racisme global ». En effet, de part sa politique ultralibérale et les discriminations culturelles et économiques qu’il implique, le globalisme tend à accroître le fossé entre le développement psychologique et social des hommes, lequel ne correspond plus à l’évolution de sa dynamique biologique. Les types classiques de cette nouvelle forme de racisme et d’eugénisme global résultent des nouvelles formes de manipulations génétiques et de clonage qui bouleversent le cours naturel et biologique des hommes alors qu’elles augmentent les disparités culturelles et économiques. Une nouvelle forme de darwinisme social postmoderne apparaît  sous les traits de l’ultralibéralisme global qui ne laisse aucune chance aux peuples et aux individus. Une nouvelle forme d’hominisation globale de l’être humain apparaît avec le globalisme par la création et la promotion d’un génotype générique, docile consommateur entièrement conditionné par l’idéologie dominante.

Cette nouvelle hominisation est à l’opposé de la bio-pluralité des peuples et de la terre qui tend de plus en plus à disparaître. Le globalisme véhicule une conception anthropocentrique de la science alors que la science devrait être biocentrique. D’autre part, le globalisme n’est que l’expression de l’américanisation unilatérale du monde entier, l’américanisme comme universalisme, l’américanisme comme mondialisme, l’américanisme comme néocolonialisme moderne. Au lendemain de la révolution d’octobre, Lénine écrivait « l’impérialisme stade suprême du capitalisme ». Au seuil du troisième millénaire, le capital international fait monter la donne : le globalisme américain devient le stade suprême de l’impérialisme moderne. Avec ce globalisme sensé apporter la prospérité à l’échelon planétaire, on a vu émerger des « villes globales », des « cités globales », lesquelles ont généré un processus de paupérisation croissante qu’on peut qualifier de « bidonvillisation » accélérée à l’échelle du globe.

La formule des “3D”

Autrement dit , la fondation du village planétaire creuse davantage l’incommensurable fossé entre riches et pauvres. Nouvelle division internationale du travail, nouveaux conflits sociaux, capital spéculatif à 90%, voilà le nouveau visage de l’exploitation capitaliste des grands groupes multinationaux. En réalité ce qu’on entend par “mondialisation”, c’est la généralisation du système capitaliste à tous les Etats de la planète. Le « laisser faire, laisser passer », cher à A. Smith, s’est mué en un nouveau slogan qui charrie le démantèlement des barrières douanières, la suppression de toutes sortes de contraintes au libre déplacement des capitaux tout en exigeant la « non ingérence » des Etats dans la régulation des économies. « Tout ce que l’Etat peut faire, c’est ne rien faire », claironnent les mondialistes. D’où la formule des  3 D  qui se trouve consacrée de plus en plus : désintermédiation, déréglementation et décloisonnement. La mondialisation a créé un vaste horizon économique qui reste à peu près vide sur le plan symbolique et qui s’offre dès lors à l’imagination utopique. Néanmoins on assiste paradoxalement au déclin de l’américanité comme utopie, espace de rêve et de remplacement. Plusieurs données supportent un constat d’échecs des grandes utopies américaines : la démocratie radicale, le melting pot, les mythes latino-américains indigénistes de l’hybridation ou du métissage biologique d’où devait résulter une race supérieure, sont tous autant d’utopies qui n’ont pas trouvé de traduction dans le domaine social et économique et auxquelles se sont substitués les modèles  de ghettoïsation raciale et ethnique. L’idéologie globaliste est en fait un processus de falsification négative et perfide du monde.

mercredi, 24 mars 2010

LEAP: les cinq séquences de la phase de dislocation géopolitique globale

LEAP : les cinq séquences de la phase de dislocation géopolitique globale

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 mars 2010

En cette fin de premier trimestre 2010, au moment où sur les fronts monétaires, financiers, commerciaux et stratégiques, les signes de confrontations se multiplient au niveau international, tandis que la violence du choc social de la crise se confirme au sein des grands pays et ensembles régionaux, le LEAP/Europe2020 est en mesure de fournir un premier séquençage anticipatif du déroulement de cette phase de dislocation géopolitique mondiale.

Hercule capturant Cerbère, par Hans Sebald Beham, 1545 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Nous rappelons que cette phase ne peut être un prélude à une réorganisation pérenne du système international que si, d’ici le milieu de cette décennie, les conséquences de l’effondrement de l’ordre mondial hérité de la seconde guerre mondiale et de la chute du Rideau de Fer, sont pleinement tirées. Cette évolution implique, notamment, une refonte complète du système monétaire international, pour remplacer le système actuel, fondé sur le Dollar américain, par un système basé sur une devise internationale, dont la valeur dérive d’un panier des principales monnaies mondiales, pondérées par le poids respectif de leurs économies.

En publiant, l’année dernière à la même époque, un message en ce sens sur une pleine page du Financial Times, à la veille du sommet du G-20 à Londres, nous avions indiqué que la « fenêtre de tir » idéale pour une telle réforme radicale, se situait entre le printemps et l’été 2009, faute de quoi le monde s’engagerait dans la phase de dislocation géopolitique globale à la fin 2009 (1).

Cliquez sur le graphique pour l'agrandir

L’ « Anneau de Feu » des dettes souveraines – Répartition graphique des Etats, en fonction de leur dette et de leur déficit publics (en % PIB) – Source : Reuters Ecowin, 02/2010

L’échec du sommet de Copenhague en décembre 2009, qui met fin à près de deux décennies de coopération internationale dynamique sur ce sujet, sur fond de conflits croissants entre Américains et Chinois, et de division occidentale sur la question (2), est ainsi un indicateur pertinent, qui confirme cette anticipation de nos chercheurs. Les relations internationales se dégradent dans le sens d’une multiplication des tensions (zones et sujets), tandis que la capacité des Etats-Unis à jouer leur rôle d’entraînement (3), ou même tout simplement de « patron » de leurs propres clients, s’évanouit chaque mois un peu plus (4).

En cette fin de premier trimestre 2010, on peut notamment souligner :

. la dégradation régulière des relations sino-américaines (Taïwan, Tibet, Iran, parité Dollar-Yuan (5), baisse des achats de Bons du Trésor US, conflits commerciaux multiples…)
. les dissensions transatlantiques croissantes (Afghanistan (6), OTAN (7), contrats ravitailleurs US Air Force (8), climat, crise grecque…)
. la paralysie décisionnelle de Washington (9)
. l’instabilité sans répit au Moyen-Orient (10) et l’aggravation des crises potentielles Israël-Palestine et Israël-Iran
. le renforcement des logiques de blocs régionaux (Asie, Amérique latine (11) et Europe en particulier)
. la volatilité monétaire (12) et financière (13) mondiale accrue
. l’inquiétude renforcée sur les risques souverains
. la critique croissante du rôle des banques US associée à une réglementation visant à régionaliser les marchés financiers (1)
. etc.

Evolution de la rentabilité (en %) du New York Stock Exchange de 1825 à 2008 – Sources : Value Square Asset Management / Yale School of Management, 2009

Parallèlement, sur fond d’absence de reprise économique (15), les confrontations sociales se multiplient en Europe, tandis qu’aux Etats-Unis, le tissu social est purement et simplement démantelé (16). Si le premier phénomène est plus visible que le second, c’est pourtant le second qui est le plus radical. La maîtrise de l’outil de communication international par les Etats-Unis, permet de masquer les conséquences sociales de cette destruction des services publics et sociaux américains, sur fond de paupérisation accélérée de la classe moyenne du pays (17). Et cette dissimulation est rendue d’autant plus aisée que, à la différence de l’Europe, le tissu social américain est atomisé (18) : faible syndicalisation, syndicats très sectorisés sans revendication sociale générale, identification historique de la revendication sociale avec des attitudes « anti-américaines » (19)… Toujours est-il que, des deux côtés de l’Atlantique (et au Japon), les services publics (transports en commun, police, pompier…) et sociaux (santé, éducation, retraite…) sont en voie de démantèlement, quand ils ne sont pas purement et simplement fermés ; que les manifestations (20), parfois violentes, se multiplient en Europe, tandis que les actions de terrorisme domestique ou de radicalisation politique (21) sont de plus en plus nombreuses aux Etats-Unis.

En Chine, le contrôle croissant de l’Internet et des médias est, avant tout, un indicateur fiable de la nervosité accrue des dirigeants pékinois, en ce qui concerne l’état de leur opinion publique. Les manifestations sur les questions de chômage et de pauvreté continuent à se multiplier, contredisant le discours optimiste des leaders chinois sur l’état de leur économie.

En Afrique, la fréquence des coups d’Etat s’accélère depuis l’année dernière.

Et en Amérique latine, malgré des chiffres macro-économiques plutôt positifs, l’insatisfaction sociale nourrit les risques de changements de cap politique radicaux, comme on l’a vu au Chili.

Evolution de la dépense nominale (22) dans l’OCDE (en % du PNB de l’année précédente) – Source : MacroMarketMusings / David Beckworth, 11/2009

L’ensemble de ces tendances est en train de former très rapidement un « cocktail socio-politique explosif », qui conduit directement à des conflits entre composantes de la même entité géopolitique (conflits Etats fédérés/Etat fédéral aux Etats-Unis, tensions entre Etats-membres dans l’UE, entre Républiques et Fédération en Russie, entre provinces et gouvernement central en Chine), entre groupes ethniques (montée des sentiments anti-immigrés un peu partout) et recours au nationalisme national ou régional (23) pour canaliser ces tensions destructrices. L’ensemble se déroulant sur fond de paupérisation des classes moyennes aux Etats-Unis, au Japon et en Europe (en particulier au Royaume-Uni et dans les pays européens et asiatiques (24), où les ménages et les collectivités sont les plus endettés).

Dans ce contexte, le LEAP/E2020 considère que la phase de dislocation géopolitique mondiale va se dérouler selon cinq séquences temporelles, qui sont développées dans ce [numéro], à savoir :

0. Initiation de la phase de dislocation géopolitique mondiale – T4 2009 / T2 2010
1. Séquence 1 : Conflits monétaires et de chocs financiers
2. Séquence 2 : Conflits commerciaux
3. Séquence 3 : Crises souveraines
4. Séquence 4 : Crises socio-politiques
5. Séquence 5 : Crises stratégiques

Par ailleurs, dans ce numéro [...], notre équipe présente les huit pays qui lui paraissent plus dangereux que la Grèce en matière de dette souveraine, tout en présentant son analyse de l’évolution post-crise de l’économie financière, par rapport à l’économie réelle. Enfin, le LEAP/E2020 présente ses recommandations mensuelles (devises, actifs…), y compris certains critères pour une lecture plus fiable des informations, dans le contexte particulier de la phase de dislocation géopolitique mondiale.

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Notes :

(1) Joseph Stiglitz et Simon Johnson ne disent désormais pas autre chose, quand ils estiment que la crise est en train de devenir une occasion ratée de réforme du système financier mondial, qui va conduire rapidement à de nouveaux chocs. Source : USAToday, 12/03/2010

(2) Américains et Européens ont des positions diamétralement opposées sur ce sujet et l’arrivée au pouvoir de Barack Obama n’a fait que rendre plus compliqué le positionnement public des Européens (puisqu’ils se sont affirmés d’emblée « Obamaphiles »), sans changer la donne sur le fond.

(3) Même dans le domaine de la recherche, la place des Etats-Unis recule très rapidement. Ainsi, le classement mondial des meilleures institutions de recherche ne compte plus que six institutions américaines sur les quinze premières, contre quatre européennes et deux chinoises ; et aucune, dans les trois premières places. Source : Scimago Institutions Rankings 2009, 03/2009

(4) Comme l’illustre l’attitude d’Israël, qui agit dorénavant de manière presque injurieuse vis-à-vis de Washington. C’est un indicateur important, car personne mieux que les alliés les plus proches, n’est en mesure de percevoir le degré d’impuissance d’un empire. Les ennemis, ou bien les alliés récents ou éloignés, sont incapables d’une telle perception, car ils n’ont pas un accès aussi intime au pouvoir central, ni un recul historique suffisant pour pouvoir déceler une telle évolution. L’éditorial de Thomas Friedman dans le New York Times du 13/03/2010 illustre bien le désarroi des élites américaines, face à l’attitude de plus en plus désinvolte de leur allié israelien, et également l’incapacité de l’administration américaine à réagir fermement à cette désinvolture.

(5) Le ton monte considérablement sur cette question, qui devient un enjeu de pouvoir symbolique autant qu’économique, pour Pékin comme pour Washington. Sources : China Daily, 14/03/2010 ; Washington Post, 14/03/2010.

(6) Le repli probable d’un grand nombre de troupes de l’OTAN hors d’Afghanistan, en 2011, conduit ainsi la Russie et l’Inde à développer une stratégie commune, notamment avec l’Iran, pour prévenir un retour des Talibans au pouvoir ! Source : Times of India, 12/03/2010

(7) Outre la chute du gouvernement néerlandais sur la question de l’Afghanistan, c’est maintenant d’Allemagne que vient l’idée d’intégrer la Russie à l’OTAN, une bonne vieille idée russe, au prétexte que l’OTAN n’est plus pertinente dans sa forme actuelle. Source : Spiegel, 08/03/2010

(8) Les Européens sont tous très remontés, suite à la décision de Washington d’éliminer, de facto, l’offre européenne du grand contrat de renouvellement des ravitailleurs de l’US Air Force. Cette décision marque probablement la fin du mythe (en vogue en Europe) d’un marché transatlantique des armements. Washington ne laissera pas d’autres compagnies que les siennes gagner de tels grands contrats. Les Européens vont donc devoir envisager sérieusement de se fournir essentiellement, eux aussi, auprès de leur industrie de défense. Source : Financial Times, 09/03/2010

(9) Même le Los Angeles Times du 28/02/2010 se fait l’écho des inquiétudes de l’historien britannique Niall Ferguson, qui estime que l’ « empire américain » peut désormais s’effondrer du jour au lendemain, comme ce fut le cas pour l’URSS.

(10) Et le fait que l’ensemble du monde arabe est désormais fortement affecté par la crise économique mondiale, va ajouter à l’instabilité régionale chronique. Source : Awid/Pnud, 19/02/2010

(11) Le Vénézuela s’équipe ainsi d’avions de chasse chinois. Une situation de scénario de politique fiction, il y a seulement cinq ans. Source: YahooNews, 14/03/2010

(12) Comme nous l’avions anticipé dans les précédents [numéros], la « crise grecque » se dissipant, on retourne aux réalités des tendances lourdes de la crise et, comme par hasard, depuis quelques jours, on commence à voir de nouveau des analyses qui mettent en perspective la perte, par les Etats-Unis, de leur notation AAA concernant leur dette ; et la fin du statut de monnaie de réserve du Dollar. Sources : BusinessInsider/Standard & Poor’s, 12/03/2010

(13) Le graphique ci-dessous illustre la volatilité toujours plus forte qui caractérise les places financières et qui, selon le LEAP/E2020, est un indice de risque systémique majeur. Si on regarde la rentabilité du New York Stock exchange sur plus de 180 ans, on constate que les années de la décennie passée (2000-2008 et on pourrait certainement y ajouter 2009) figurent aux extrêmes des meilleurs et des pires résultats. C’est un résultat statistiquement improbable, sauf à ce que les marchés financiers, et les tendances qui les animent, soient entrés dans une phase d’incertitude radicale, détachés de l’économie réelle et de son inertie. La taille des ordres passés sur les marchés financiers mondiaux s’est ainsi réduite de 50% en cinq ans, sous l’effet de l’automatisation et des méthodes à « haute fréquence », accroissant donc leur volatilité potentielle. Source : Financial Times, 21/02/2010

(14) Le récent avertissement du Secrétaire d’Etat au Trésor US, Thimoty Geithner, concernant les risques de dérive transatlantique en matière de réglementation financière, n’est que le dernier indice de cette évolution. Source : Financial Times, 10/03/2010

(15) Dernier exemple en date, la Suède, qui pensait avoir traversé la crise, se retrouve à nouveau plongée dans la récession, au vu des très mauvais chiffres du 4° trimestre 2009. Source : SeekingAlpha, 02/03/2010

(16) Le taux de chômage US est désormais voisin de 20%, avec des pics à 40%-50% pour les classes sociales défavorisées. Pour éviter de faire face à cette réalité, les autorités américaines pratiquent, à très grande échelle, une manipulation des chiffres de la population active et de la population à la recherche d’emploi. L’article de Steven Hansen publié le 21/02/2010 sur SeekingAlpha et intitulé « Which economic world are we in ? », offre une perspective intéressante à ce sujet.

(17) Une analyse, certes radicale mais très bien documentée et assez pertinente de cette situation, est développée par David DeGraw sur Alternet du 15/02/2010.

(18) Source (y compris les commentaires) : MarketWatch, 25/02/2010

(19) C’est la suspicion du « Rouge », du « Coco », qui dormirait dans chaque syndicaliste ou manifestant pour des causes sociales.

(20) Même aux Etats-Unis, où les étudiants manifestent contre les hausses des droits d’inscription et où la population s’inquiète de la fermeture de la moitié des écoles publiques dans une ville comme Kansas City, tandis qu’à New York ce sont 62 brigades de pompiers qui vont être supprimées. Sources : New York Times, 04/03/2010 ; USAToday, 12/03/2010 ; Fire Engineering, 11/03/2010

(21) De Joe Stack aux Tea Parties, la classe moyenne américaine tend à se radicaliser très rapidement depuis la mi-2009.

(22) La dépense nominale est la valeur totale des dépenses, dans une économie non corrigée de l’inflation. C’est, en fait, la valeur de la demande totale. On constate, sur ce graphique, que la crise marque un effondrement de la demande.

(23) Le terme régional est utilisé ici au sens géopolitique, d’ensemble régional (UE, Asean…).

(24) Ainsi en Corée du Sud, l’endettement des ménages continue de s’aggraver avec la crise, tandis que les entreprises accumulent des réserves de liquidités au lieu d’investir, car elles ne croient pas à la reprise. Source : Korea Herald, 03/03/2010

LEAP Europe 2020

(Merci à SPOILER)

jeudi, 17 décembre 2009

Questions internationales: mondialisation et criminalité

Dans les kiosques !

Impératif ! Lecture vivement conseillée !

Questions Internationales n°40 Novembre/Decembre 09 HQ [Hotfile]

mardi, 08 décembre 2009

Qu'est-ce que la démondialisation?

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Qu'est-ce que la démondialisation?

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Le modèle de démondialisation se déline en onze point clés :

1        Le centre de gravité de l’économie doit être la production destinée au marché intérieur et non à l’exportation.

2        Le principe de subsidiarité doit être inscrit dans la vie économique par des incitations à produire les biens à l’échelle locale ou nationale tant que cela peut se faire à des coûts raisonnables, afin de protéger la communauté.

3        La politique commerciale (autrement dit les quotas et les barrières douanières) doivent avoir pour but de protéger l’économie locale contre les importations de matières premières subventionnées, à des prix artificiellement bas.

4        La politique industrielle (qui inclut subventions, barrières douanières et échanges commerciaux) doit avoir pour objectif de revitaliser et de renforcer le secteur manufacturier.

5        Toujours remises à plus tard, les mesures de redistribution équitable des revenus et des terres (y compris la réforme foncière en milieu urbain) peuvent créer un marché intérieur dynamique qui deviendra le pilier de l’économie et produira au niveau local des ressources financières pour l’investissement.

6        Accorder moins d’importance à la croissance, mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité de vie et renforcer l’équité, c’est contribuer à réduire les déséquilibres environnementaux.

7        La mise au point et la diffusion de technologies vertes doivent être encouragées tant dans l’agriculture que dans l’industrie.

8        Les décisions économiques stratégiques ne peuvent être laissées au marché ni aux technocrates. Toutes les questions vitales (déterminer quelles industries développer, celles qu’il faut abandonner progressivement, quelle part du budget de l’Etat consacrer à l’agriculture, etc.) doivent au contraire faire l’objet de débats et de choix démocratiques.

9        La société civile doit en permanence surveiller et superviser le secteur privé et l’Etat, selon un processus qui doit être institutionnalisé.

10     Le régime de la propriété doit évoluer pour devenir une économie mixte intégrant coopératives et entreprises privées et publiques mais excluant les groupes multinationaux.

11     Les institutions mondiales centralisées comme le FMI ou la Banque mondiale doivent céder la place à des institutions régionales bâties non sur l’économie de marché et la mobilité des capitaux, mais sur des principes de coopération qui, selon l’expression utilisée par Hugo Chavez pour décrire son Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), “transcendent la logique du capitalisme”.

Le modèle de démondialisation a pour objectif d’aller au-delà de la théorie économique étriquée de l’efficacité, pour laquelle le critère essentiel est la réduction du coût unitaire, quelles qu’en soient les conséquences en termes de déstabilisation sociale ou écologique. Il s’agit de dépasser un système de calcul économique qui, selon les termes de l’économiste John Maynard Keynes, a transformé “l’existence tout entière en parodie d’un cauchemar de comptable”. »

 

Walden Bello, membre de la Chambre des représentants des Philippines, professeur de sociologie, Foreign Policy in Focus (USA), septembre 2009