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jeudi, 18 novembre 2021

Le nouveau capitalisme absolu-totalitaire, enfant de 68

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Le nouveau capitalisme absolu-totalitaire, enfant de 68

Diego Fusaro

Ex: https://www.geopolitica.ru/es/article/el-nuevo-capitalismo-absoluto-totalitario-hijo-del-68

Le nouvel esprit du capitalisme est a) totalitaire, car il occupe la réalité matérielle et immatérielle de manière totale et absolue, devenant comme l'air que nous respirons, saturant l'espace du monde (globalisation) et celui de la conscience, avec une colonisation de l'imaginaire, où tout est pensé sous forme de marchandise (dettes et crédits scolaires, location d'utérus, investissements affectifs, etc.). Il est également b) absolu, puisqu'il est désormais parfaitement "complet" (absolutus), c'est-à-dire réalisé dans son propre concept (tout, sans résidu, est devenu une marchandise): et il est parfaitement complet précisément parce qu'il est "libéré" (solutus ab) de toute limitation qui pourrait encore entraver, empêcher ou même ralentir son développement.

Malencontreusement salué comme un processus révolutionnaire d'opposition à l'ordre capitaliste, 1968 - comme le montre L'avenir nous appartient - doit être interprété, de manière diamétralement opposée, comme le mythe de la fondation du turbo-capitalisme: et, plus précisément, comme le point de passage décisif de la phase dialectique à la phase spéculative, et donc comme un moment entièrement inscrit dans la logique dialectique du capitalisme lui-même. En une formule, 1968 marque l'émancipation non pas du capitalisme [dal capitalismo, dans l'original italien], mais du capitalisme lui-même [del capitalismo, dans l'original ; Fusaro joue avec les mots dal et del en italien] : le capitalisme se débarrasse, uno motu, de la conscience bourgeoise malheureuse (remplacée par l'inconscience heureuse du consommateur plus-satisfait) et des luttes pour la reconnaissance du travail servile.

Ces dernières sont remplacées par les nouvelles luttes pour la libéralisation individualiste de la consommation et des mœurs (qui renforcent l'ordre de production au lieu de l'affaiblir) et pour l'économisation des conflits, c'est-à-dire par des luttes qui ne contestent pas le capitalisme, mais qui, en réclamant simplement de meilleures conditions salariales en son sein, l'assument comme un horizon indéfendable. Compris de cette façon, 1968 est le moment génétique du nouveau et terrifiant capitalisme absolu-totalitaire, qui dissout toutes les identités - y compris celle de classe - et produit une masse amorphe de consommateurs qui se rapportent à l'essentiel dans sa totalité sous forme de consommation : c'est le tournant vers l'individualisation post-bourgeoise, post-prolétarienne, ultra-capitaliste d'aujourd'hui.

Les soixante-huitards, en luttant contre la bourgeoisie, sa conscience malheureuse et ses héritages éthiques, ne luttaient pas, du même coup, contre le capitalisme, mais pour lui, si l'on considère qu'il était conforme à la logique même du développement dialectique du capitalisme de détruire à la fois la bourgeoisie et le prolétariat en tant qu'obstacles à l'extension illimitée de la forme marchandise et de ses pathologies. Plus précisément, le mouvement de 1968, en promouvant un ordre politique de type anarchique et libertaire, opposé aux grandes organisations comme intrinsèquement oppressives, a favorisé plutôt que contrarié la genèse de la dérégulation libérale et la nouvelle figure dialectique du capitalisme absolu-totalitaire, par laquelle il a été rapidement réabsorbé. C'était d'ailleurs l'une des nombreuses preuves du fait que, comme Marx le savait déjà, le capital est protéiforme et adaptable, tant que les formes d'extorsion de la plus-value sont garanties.

Le capitalisme surmonte dialectiquement les exigences antagonistes du prolétariat (lutte des classes, esprit de scission, organisations de partis, passion révolutionnaire) et, en même temps, la conscience bourgeoise malheureuse. Cette dernière représente également une contradiction au sein du capitalisme, non moins que les revendications antagonistes et potentiellement révolutionnaires du prolétariat, si l'on considère que la bourgeoisie a) a sa propre vocation universaliste qui peut la conduire - comme dans le cas de Marx - à remettre en cause le monde capitaliste historique dans lequel elle est la classe dominante, et b) dispose d'une sphère de valeurs et d'éthique qui ne peut être marchandisée et qui est donc en définitive incompatible avec les processus d'omni-mercantilisation propres au capitalisme absolu.

La bourgeoisie et le prolétariat, dans leur conflit dialectique, s'étaient développés dans le cadre de l'éthicité (Sittlichkeit) au sens hégélien, c'est-à-dire dans l'espace réel et symbolique des "racines" solides et solidaires de la vie communautaire, liées à la famille et à l'école, au syndicat et à l'État national souverain. Le capitalisme absolu-totalitaire dés-éthicise le monde de la vie, annihilant toute communauté résiduelle autre que celle, intrinsèquement communautaire, de l'éphémère contrepartie marchande : il déconstruit la famille et les syndicats, l'école et l'État national souverain, produisant l'espace ouvert du monde réduit au marché et habité seulement par des consommateurs déracinés et homologués, sans conscience antagoniste prolétarienne et sans conscience malheureuse postmoderne.

Dés-éthicisée, la société devient une simple société de consommation, un marché cosmopolite peuplé non pas de citoyens d'États-nations, de pères et de mères, mais uniquement de concurrents ; des concurrents qui, en l'absence de tout esprit communautaire, n'ont de rapports que sur la base des principes théorisés par la Richesse des nations d'Adam Smith - la dépendance omnilatérale de la nécessité et l'égoïsme acquisitif - par rapport au brasseur, au boucher et au boulanger.

Plus fort maintenant parce qu'il a traversé "l'immense puissance du négatif" de la scission et du conflit révolutionnaire entre la bourgeoisie et le prolétariat, le capitalisme devient un capitalisme absolu-totalitaire: absolu, parce que - comme on l'a dit - il correspond pleinement à son Begriff [concept] ; totalitaire, parce qu'il a subsumé sous lui toutes les sphères de la production, de l'existence et de l'imagination, du réel et du symbolique.

De même, du côté de la production intellectuelle, la "conscience malheureuse" s'est dissoute et, à la place de la classe dialectique de la bourgeoisie, a pris place une classe globale, qui n'est plus bourgeoise mais ultra-capitaliste, encline à accepter avec désinvolture le "polythéisme des valeurs" et les styles de vie à l'intérieur de la "cage d'acier" du monothéisme idolâtre du marché.

Source première: https://avig.mantepsei.it/single/il-nuovo-capitalismo-assoluto-totalitario-figlio-del-68

lundi, 12 juillet 2021

Le mondialisme et le nationalisme suite aux élections présidentielles américaines

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Le mondialisme et le nationalisme suite aux élections présidentielles américaines

Adrian Severin (19 janvier 2021)

Ex: https://www.estica.ro/article/globalism-si-nationalism-in-alegerile-americane/

Le déroulement rapide d'événements spectaculaires et particulièrement colorés, aux États-Unis et dans le monde, nous fait - pour la énième fois - perdre de vue la vue d'ensemble et ne plus distinguer ce qui est inévitable, légal, objectif, de ce qui est accidentel, hasardeux, subjectif.

DU POST-BIPOLARISME AU POST-AMERICANISME

Au-delà des détails, des personnages histrioniques ou séniles, des exaltations et des dépressions, des gestes et des bruits, aux États-Unis, une ère historique se termine et une autre commence.

L'ordre mondial bipolaire touche enfin à sa fin. Ne s'est-elle pas terminée en 1989, avec les accords soviéto-américains de Malte, ou au moins en 1991 avec la disparition de l'URSS ? Le bloc capitaliste n'a-t-il pas été vainqueur de la guerre froide, et la fin de la guerre froide n'a-t-elle pas fait place à l'ordre unipolaire américain, consacrant la pax Americana comme modèle d'ordre mondial ? Non !

L'ordre bipolaire était un ordre anational (il était structuré sur des critères idéologiques plutôt qu'ethnoculturels, l'idéologie transcendant l'ethnie/nation) et sa logique essentielle était celle de la lutte et de l'unité des opposés en équilibre ; un équilibre qui, bien que précaire, maintenait la paix mondiale, même relative. À l'époque de cet ordre, les conflits nationaux, qui avaient entraîné l'humanité dans deux guerres mondiales au cours du seul XXe siècle, étaient gelés, pour ne renaître qu'avec sa fin. Ajoutons que cet ordre était global, même si deux systèmes d'organisation de la société coexistaient en son sein, car ses lois de mouvement, sa dynamique, sa stabilité et sa sécurité étaient le résultat de ce pluralisme (plus précisément de ce dualisme)... global. En paraphrasant la formulation ultérieure de Deng Xiaoping, se référant à la Chine, nous pouvons parler d'"un ordre avec deux systèmes" ; en fait, un système mondial avec deux sous-systèmes.

Lorsque l'un des opposés qui, en s'appuyant l'un sur l'autre, assurent le fonctionnement de tels systèmes, s'effondre, l'autre s'effondre nécessairement aussi. À la place des deux, un autre ordre s'élève. Les illusions, ou l'entêtement aléatoire de certains, peuvent retarder cette issue, mais ils ne peuvent l'éviter.

Après 1990 et la dissolution du bloc soviétique, ce que beaucoup pensaient être un ordre unipolaire n'était rien d'autre qu'une période de transition dont le principal héritage était la disparition progressive du bloc capitaliste et de la puissance américaine en tant que puissance mondiale. Au fur et à mesure de la progression du processus, la place de ce qui apparaissait comme l'unipolarisme américain a été prise par le désordre d'un multipolarisme asymétrique spontané, avec et par lequel le bipolarisme a pris fin.

Les signes d'émancipation de l'Europe occidentale de la tutelle américaine étaient déjà apparus en 1991-1992. Les signes du déclin des États-Unis en tant que superpuissance mondiale survivante étaient apparus avec la mise en place de l'administration Bush Jr., également dans le cadre d'une grande fraude électorale qui ne pouvait plus être cachée. L'un des plus importants a été le refus du Conseil de sécurité des Nations unies, présidé par hasard par l'Allemagne, d'autoriser l'intervention militaire en Irak, qui, selon la thèse officielle de Washington, visait à confisquer les armes de destruction massive du dictateur Saddam Hussein, qui en réalité n'existaient pas (ce qui a facilité l'entrée de la Roumanie dans l'OTAN, de sorte que, selon les termes de Donald Rumsfeld, la "nouvelle Europe", toujours pro-américaine, prendrait la place de la "vieille Europe", de plus en plus américano-sceptique).

Ce que l'oligarchie américaine a voulu avec l'élection de Barak Obama, le premier président noir des États-Unis, est une question de hasard. Ce qui est sorti est une question de droit. La puissance américaine en déclin a évolué de manière schizophrénique, oscillant entre l'abandon de son rôle de gardien du monde et le maintien de son rôle de primus inter pares dans le processus de normalisation de cet ordre, qui devait être une version réinitialisée du "monde construit par l'Amérique" - comme le titre d'un célèbre livre de Robert Kagan (le mari néoconservateur de la terrible Victoria Nuland, sur le point de revenir dans l'administration transitoire de Joe Biden).

L'échec de l'administration Obama à mobiliser toutes les ressources intérieures de l'Amérique par la paix et l'intégration raciale, maintenant ainsi un ordre mondial sinon gardé par l'Amérique, du moins inspiré par elle, a porté Donald Trump au pouvoir. Après un néo-conservatisme de gauche et mondialiste, on a fait appel à un néo-conservatisme de droite et nationaliste. Au-delà de ses traits personnels, très critiquables, qui restent du domaine de l'accidentel, le président Trump, consciemment ou poussé par l'instinct, a cessé d'opposer le globalisme impérial à l'histoire, et s'est placé sur sa ligne, peut-être aussi dans l'intention de sauver l'impérialisme sous forme nationale. Il a ainsi effacé les dernières traces du bipolarisme et mis fin à l'histoire du post-bipolarisme.

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DE LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE À LA DISPARITION DE LA DÉMOCRATIE

La crise de la démocratie dure depuis longtemps. Ses principales caractéristiques sont de deux ordres.

D'une part, l'incapacité des électeurs à produire des dirigeants de qualité intellectuelle et morale. Les élections sont devenues un simple spectacle et une compétition entre experts en marketing commercial, ciblant les sections de la population les plus vulnérables à la désinformation et à la manipulation, et ont porté à la tête des États (y compris les États-Unis) des escrocs ou des "oligophrènes". La superstructure politique de l'État ne reflète pas entièrement sa base sociale, mais seulement les majorités composées de personnes ayant un faible niveau de culture (politique, mais pas seulement), ayant une compréhension déformée du fonctionnement de l'État, grands producteurs et dépositaires de problèmes mais auteurs insignifiants de solutions. Les dirigeants de ces électeurs n'ont aucun moyen de répondre à leurs attentes.

La conséquence est l'autre dimension de la crise, à savoir la rupture irrémédiable du lien de confiance entre élus et électeurs, entre dirigeants et dirigés. Même lorsque les dirigeants recommandent ou prennent de bonnes mesures, elles se heurtent au rejet populaire, qui découle de la méfiance de la société à l'égard de tout ce qui vient de la sphère politique.

Ce qui est "bon" dans cet électorat majoritaire, c'est qu'il est prêt à renoncer à ses droits (y compris ceux du système démocratique) dès qu'il est confronté à une menace venant apparemment de l'extérieur de la politique. C'est ce qui s'est passé avec le virus SARS-Cov2 et la pandémie de Covid 19.

En l'absence de réforme appropriée, la crise s'est transformée en mort: l'une subtile et provoquée, lorsque, par peur du virus, on a accepté, voire exigé, la désocialisation de la communauté humaine (en vue de la déstructuration des nations) et l'abolition des libertés pour lesquelles les peuples ont lutté jusqu'à la mort pendant des siècles, et l'autre brutale et spontanée, consistant à utiliser la force et la terreur (y compris la terreur d'État) pour faire taire les consciences ou les forces anarchiques encore vivantes. C'est ce qui se passe actuellement aux États-Unis.

Lorsque l'État a du mal à compter les voix, et que les résultats des élections sont déterminés sans un décompte complet et indiscutable, on ne peut plus parler de démocratie. Lorsque les élections ne sont pas seulement contestées sur le plan rhétorique, mais génèrent des émeutes de rue, la démocratie, dont l'essence est la correction des erreurs politiques sans violence dans les urnes, a cessé d'exister. Lorsque les élections sont précédées d'actes de vandalisme, entraînant, dans de nombreux centres urbains, le retrait des forces de l'ordre et l'émergence d'un pouvoir populaire anarchique, légitimé uniquement par sa capacité à semer la terreur autour de lui, c'est non seulement l'ordre démocratique qui s'est effondré, mais aussi l'État-nation (quelle que soit la définition qu'on lui donne). Lorsque les élections se déroulent dans une atmosphère caractéristique d'un état de siège, avec des institutions publiques et des magasins barricadés comme pour les protéger des ouragans, qui peut appeler cela de la démocratie ? Lorsque le corps législatif est pris d'assaut et occupé par des hordes de hooligans, que les unités de sécurité ne parviennent pas à arrêter, et que les législateurs sont mis en fuite ou contraints de tirer au revolver sur des citoyens en émeute, peut-on prétendre que le bâton n'a pas été voté ? Lorsque le relais du pouvoir, au lieu de passer tranquillement d'une administration à l'autre, dans l'esprit de l'unité nationale et de la réconciliation de la continuité et de la discontinuité, est remis aux militaires, qui sont appelés à "assurer la défense de la Constitution", quelle que soit la retenue et la sagesse dont les militaires peuvent faire preuve, on dit que la démocratie a disparu. La démocratie signifie, entre autres, le contrôle civil des militaires et non la défense de l'ordre civil par les militaires. Lorsque les forces politiques ne peuvent plus être le garant de l'ordre constitutionnel et que la fonction de garant est transférée aux forces armées, la démocratie n'est même plus virtuelle.

La démocratie se caractérise toujours par la transparence, et la transparence, qui fournit le contexte permettant de demander des comptes au pouvoir, est indissolublement liée à la liberté d'expression. Quel genre de démocratie peut-il y avoir lorsque même les messages du président sont censurés et bloqués, et qu'une véritable police de la pensée élimine les opinions "politiquement incorrectes" du discours public et des médias sociaux ?

La violence, les élections de substitution, la censure, le manque de transparence, les forces cachées qui dirigent le gouvernement, l'anarchie locale et la militarisation de l'action politique au niveau central, sans oublier l'annulation de nombreuses autres libertés individuelles (notamment la liberté de mouvement, la liberté d'association, la liberté de réunion et la liberté de manifester) sous le prétexte d'une pandémie : ce ne sont plus les signes d'une crise, mais de la mort de la démocratie.

Cette mort n'est pas accidentelle, mais légale. La démocratie a atteint ses limites historiques et est condamnée à se retirer dans une réserve stratégique dont on ignore quand, comment et où elle reviendra. En attendant, l'autoritarisme se réinstalle avec ses versions d'extrême-gauche et d'extrême-droite. La plus grande et la plus importante démocratie du monde, l'américaine, s'éteint. La seule chose urgente qui reste à faire est d'organiser nos propres vies dans un ordre étatique (je ne dis pas "national" car la démocratie meurt avec l'État-nation dans lequel elle est née) qui n'est pas seulement illibéral mais tout simplement antidémocratique.

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LA DICTATURE TECHNOLOGIQUE ET LA RÉ-IDÉOLOGISATION DES RELATIONS HUMAINES

On a pu observer avec beaucoup de perspicacité que les grandes entreprises commerciales qui possèdent les technologies permettant la communication mondiale, malgré leur course notoire au profit, ont perdu des sommes énormes en bloquant les messages adressés par le président Donald Trump à ses compatriotes au motif qu'ils ne sont pas corrects et appropriés. Qui juge qu'ils ne sont pas justes? Des décideurs anonymes au service d'un pouvoir occulte et illégitime. Qui décide qu'ils sont inadéquats? Les particuliers qui se montrent plus puissants que le dépositaire de la puissance publique.

Qu'est-ce qui en découle? D'une part, que le pouvoir privé se substitue au pouvoir public, que la légitimité et l'autorité sont séparées, la première restant dans le domaine public et la seconde passant dans le domaine privé. D'autre part, le pouvoir privé abandonne, au moins en partie, la logique du profit pour celle de la discipline de l'action sociale dans son ensemble.

Comment expliquer une telle fusion du public et du privé? Par la privatisation de l'idéologie et la fanatisation de la sphère privée. Les entreprises ne se battent plus pour forcer le politique à ouvrir des voies législatives et administratives à leur profit, au besoin en maîtrisant le mécontentement de la population, mais elles veulent s'emparer carrément de la population, en croyant que la technologie peut soit la remplacer, soit la soumettre, y compris et surtout par le lavage de cerveau.

La technologie est ainsi devenue, ou est sur le point de devenir, une idéologie, et de se transformer d'un outil au service de l'homme en un instrument de domination de l'homme; en fait, de transformer l'homme en un outil de la technologie. Une pensée mondialisée, une identité annulée, une société déshumanisée: telle est l'utopie vers laquelle tendent les fanatiques de la haute technologie, fondateurs de véritables sectes; où? Dans le pays le plus technologiquement avancé: les États-Unis (Si, selon Marx, le communisme pouvait prendre racine dans les pays les plus industrialisés, on pourrait dire aujourd'hui que le "technocratisme" émerge dans les pays les plus technologiquement avancés).

Depuis des années déjà, on parle de la manipulation de l'internet et de l'empoisonnement par les fake news de la communication numérique. J'ai moi-même proposé la conclusion d'accords internationaux visant à contrôler la prolifération de la désinformation et à protéger le droit des citoyens à une information correcte; tout comme on a tenté de contrôler la prolifération d'une autre arme de destruction massive ayant une force de destruction encore moindre, à savoir les armes nucléaires. Pas un seul pas n'a été fait dans cette direction.

Et maintenant, tout d'un coup, non seulement les nouvelles sont filtrées, mais aussi les opinions véhiculées sur Internet, mais non pas sur la base de réglementations transparentes et prévisibles adoptées par le pouvoir public démocratiquement légitimé, mais en contrôlant la conformité idéologique aux ambitions non déclarées d'un pouvoir privé caché, non légitimé par le peuple. Car toutes les informations ne sont pas bloquées, mais seulement celles qui contredisent les croyances de toute une pléthore de corporatistes autistes élevés dans les milieux décadents des universités américaines, avec la conviction qu'ils incarnent le progrès et qu'ils doivent donc contrôler et dominer l'humanité, voir Dieu, égaré. Un tel contrôle n'est pas seulement antidémocratique, il est impopulaire.

Comme d'autres dictatures mues par des utopies diverses, celle-ci aussi disparaîtra. Très probablement, il s'agira également d'une réponse légale au chaos post-bipolaire. La question est de savoir combien de temps durera cette transition vers un autre ordre humain, quels coûts devront être payés sur la route qui y mène et, surtout, si l'hybride de la technologie et de l'idéologie ne détruira pas complètement la capacité de l'humanité à se réinventer.

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MONDIALISATION ET NATIONALISME

Il y a trente ans, la disparition de l'ordre mondial bipolaire annonçait la transition vers un nouvel ordre mondial. La disparition du bipolarisme a été ressentie comme une revitalisation du nationalisme, et l'idée du nationalisme a été diabolisée et traitée comme un phénomène secondaire et transitoire.

La tentative ratée de monopolarisme et le désordre mondial qui s'en est suivi ont donné un élan au nationalisme, la mondialisation étant à son tour diabolisée.

Aujourd'hui, partout dans le monde, nous assistons à la confrontation entre le mondialisme et le nationalisme, avec un soutien relativement égal, sans remarquer que la mondialisation est non seulement inévitable mais aussi profitable, à condition que l'édifice politique mondial soit construit à partir de briques nationales, et qu'en l'absence d'un ordre mondial consensuel, le nationalisme nous repoussera vers la guerre. Elle ignore également le fait que tant le nationalisme des grandes puissances que l'absence de structure nationale des unions politiques supranationales conduisent à l'oppression impériale.

Sur la scène mondiale, des puissances qui n'ont plus les ressources nécessaires pour dominer le monde, comme la Russie, soutiennent la prééminence de l'ordre national. A l'inverse, les puissances qui disposent de telles ressources, comme la Chine, promeuvent l'idée d'un (nouvel) ordre mondial post-américain.

Lors de l'élection américaine, l'affrontement entre le camp Trump et le camp Biden/Harris a surtout opposé la vision nationaliste à la vision mondialiste. Les deux ont divisé la société américaine et la classe politique américaine. Et, peut-être pas tout à fait par hasard, les démocrates ont accusé Trump de collusion avec la Russie et les républicains Biden de bénéficier d'un soutien chinois.

La première confrontation entre la Russie et la Chine à avoir lieu sur le sol américain aurait-elle pu se dérouler sous nos yeux, aveuglés par le spectacle des faits ? On pourrait dire que, au moins au niveau des symboles et des idéologies, c'est ainsi que les choses se sont passées, préfigurant les développements futurs de la réalité politique. A cet égard, il n'est pas non plus étonnant que l'équipe Biden ait reçu le soutien de l'Europe allemande, de plus en plus proche de la Chine, qui souhaite non pas tant le retour de l'Amérique au premier plan du monde occidental, comme le promet Joe Biden, mais l'éradication du nationalisme américain, et à titre subsidiaire la disparition de l'ordre mondial américain, au profit d'un ordre lui aussi global, mais post-américain.

Dans la mesure où la vision mondialiste intrinsèque au mandat de l'administration Biden/Harris l'emporte, nous pouvons nous attendre à ce que l'idée nationale soit soumise à une pression accrue et, avec elle, à un rejet de la démocratie, en même temps qu'à l'installation d'une dictature culturelle et politique de la numérisation; la numérisation passant d'un moyen à une fin et d'un facilitateur de la vie sociale à un mode de vie sociale.

À quoi ressemblera ce nouveau monde ? Regardez autour de vous ! Les signes de cette évolution apparaissent. Il sera, pour autant que l'on puisse en juger, austère, frugal, uniforme, collectiviste (pas communautaire) mais désocialisé, agnostique, illibéral, avec beaucoup d'obligations individuelles et très peu de droits, et bien sûr numérisé. Et comme la direction est objective, il ne sert à rien de paniquer ou de se révolter. Nous devons optimiser et nous adapter. Le monde tel que nous le connaissons est en train de mourir. Un nouveau monde est né. Ce n'est pas à notre goût. Mais il semble que le pendule de l'histoire ne puisse être arrêté.

source : dcnews.ro

jeudi, 10 décembre 2020

Les sept piliers de la sagesse mondialiste

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Les sept piliers de la sagesse mondialiste

par NicolasBonnal
Ex: https://nicolasbonnal.wordpress.com

L’accélération de la dictature mondialiste et du génocide qui va l’accompagner (et qui a déjà commencé, comme le Grand Reset, depuis le début des années 70) suppose une armature idéologique formidable, susceptible de couper l’herbe sous le pied à la résistance et de mettre fin à toute volonté populaire de se défendre. Comme on a vu avec Zinoviev récemment, cette démocratie totalitaire s’est mise en place avec la fin du communisme et s’est accélérée avec Obama, quand la gauche mondiale a basculé définitivement dans le camp du fascisme oligarchique et génocidaire (en France avec la présidence précédente).

Synthétisons leur stratégie globale en désignant ces sept piliers de la sagesse du diable qui parodient ceux du colonel Lawrence. Tout tourne autour d’une double volonté : dépeupler et souiller la nature humaine (cf. les Orcs de Tolkien).

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Malthusianisme et antiracisme : la dépopulation a commencé dans les années 70 (on saluera le rôle effrayant de VGE, modèle de technocrate mondialiste). Le malthusianisme oligarque qui ne veut ni pauvres, ni familles, ni peuples, suscite partout l’effondrement du niveau de vie. Les politiques antinatalistes mises en place au Japon au lendemain d’Hiroshima ont produit aussi leurs effets. Jusque-là cette dépopulation était appliquée aux peuples de couleur, maintenant à tous les peuples occidentaux. La culpabilisation de ces derniers est aussi un instrument de poids en matière de dépopulation/contrôle.

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Déchristianisation et désespoir : la révolution Bergoglio n’est pas une cause, elle est une conséquence. L’Eglise s’est coupé les pieds et la tête avec Vatican II et peu à peu la société totalitaire du capital a pu imposer son agenda. La lettre d’encouragement à Davos et aux mondialistes aura satisfait tous les humanistes et la rédaction de la Croix. Cette déchristianisation est allée de pair avec une crétinisation des esprits. Le pape semi-analphabète est loin des grands jésuites du siècle des Lumières et de leur enseignement, et il est amusant (paradoxal au sens de Chesterton) de voir que le recul de la religion est allé de pair avec un recul de la culture des humanités et du respect du patrimoine.

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Ecologie/catastrophisme : l’écologie est arrivée comme une bombe au tout début des années 70 avec Soleil vert et tout le reste, tous ces films qui prédisaient un futur apocalyptique qui n’a pas eu lieu, mais que l’on va créer maintenant, comme on crée les coupures du courant, le sabotage énergétique et les pénuries. On assiste au saccage en Europe de centaines de paysages grandioses et même classés par ces éoliennes qui ravagent  la vue et le sol et sont, disait même le Monde, construites par l’argent des mafias. Mais quand on n’aime pas, on ne compte pas.

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Technophilie  et addiction : la technophilie se développe avec le fascisme rétro et avec un retour en arrière drastique en matière culturelle (le rétrofuturisme de mon internet nouvelle voie) : on oublie le passé classique et chrétien de l’Europe et on revient à la préhistoire, au temps païens et esclavagistes, à la barbarie imbécile teintée de survie. La technophilie est une drogue et en tant que drogue elle démobilise la victime et même la résistance. Elle est plus facile à se procurer que le reste maintenant – et moins chère.  J’avais dit que la seule manière de résister au camp de concentration électronique est le tellurisme. Voyez le Partisan de Carl Schmitt, penseur incompris qui célébra la résistance russe, espagnole, vietnamienne ; mais tout cela s’estompe avec un écran devant les yeux tout le jour. Se surinformer n’est pas résister. Demandez à Lucien Cerise qui prend en ce moment le risque de manifester régulièrement, de se faire arrêter et embarquer au poste. Soulignons le remarquable parcours (débats et happenings) de Florian Philippot au passage, pendant que le RN vote avec LREM…

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Féminisme et révolutions sexuelles : ici le projet est banal, la séparation des sexes et le malthusianisme, avec une touche de culture de soumission sadienne (LGBTQ…). Les moyens sont divers, qui vont de la pédophilie (voyez les articles de Vincent Held) à la chasse désormais banale  au mâle blanc en passant par la médiatisation hystérique de n’importe quel fait divers. Désolé, mais la parité a permis aussi de mettre un certain nombre d’incompétentes au pouvoir et on arrive à un sommet en la matière. On soulignera le rôle sinistre de la démocratie américaine en cette matière féministe. Mais Tocqueville et Beaumont nous avaient prévenus, avant Emmanuel Todd.

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Vaccination et pharmacie ; on parle de leurs vaccins et de leur capacité exterminatrice. Mais le vaccin n’est que la cerise sur le gâteau pourri de la médecine postmoderne. Debord a dénoncé, et bien des médecins depuis, jusqu’au jeune Louis Fouché, les méthodes démentes de la médecine spectaculaire censée approuver ce qui est, c’est-à-dire les cours de la bourse, une bourse qui n’a plus besoin pour monter de l’activité humaine et qui ne veut plus d’hommes. Une étude américaine vient de montrer que les enfants non-vaccinés sont en meilleure santé que les vaccinés. On s’en doutait, les vaccins étant moins utiles que jadis ;  Kennedy Jr (celui qu’ils n’ont pas encore tué) a rappelé qu’un américain subit la bagatelle de soixante-dix  vaccins aujourd’hui. Et 45% des Américains sont en mauvaise santé. Comme on a dit, le génocide est déjà commencé depuis les années 70.

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Enfin, la sacralisation de l’élite : c’est le plus inquiétant, ces monstres qui veulent être divinisés. Les gourous en matière informatique, économique et financière, culturelle et spirituelle sont apparus aussi à partir des années 70, copie de cette Inde sous contrôle. Une caste sacerdotale en émerge, formée par des économistes hauts tortionnaires, des hommes politiques indélogeables. Ici on a repris le modèle des castes. Les Schwab, Gates et autres, au lieu d’être traités comme les criminels qu’ils sont, sont considérés comme des brahmanes, des sauveurs, des guides. Les Lagarde, Merkel, May, au lieu d’être considérées comme des crétines devenaient, avant Greta, les femmes qui vont sauver le monde (dixit l’Express). Il est très important en effet pour soumettre la masse de désigner des grands-sorciers claniques, ce qui explique sans doute les tenues vestimentaires qui font en ce moment la popularité du vieux Schwab. Dans la parodie satanique traditionnelle sont a parlé Guénon, il règne une volonté de créer une pseudo-élite traditionnelle nous ramenant à la pureté primordiale (le Reset). Pour eux ce Reset est une catharsis.

00:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, mondialisme, globalisation, globalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 11 août 2020

L’Art au service du globalisme

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L’Art au service du globalisme

Entretien exclusif mené par Patrice-Hans Perrier avec Aude de Kerros et recension de son dernier ouvrage
Par Patrice-Hans Perrier

Ex: https://strategika.fr

5971fae2c6a8c2f8a5ce61b00aa23931.jpegPatrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar de Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs.
Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant d’aborder le genre littéraire. Patrice-Hans Perrier est un contributeur régulier de différents sites d’analyses stratégiques tels que le Saker francophoneDedefensaRéseau International. Vous pouvez aussi le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com et sur le réseau social VK.

Nous reprenons le fil de la discussion sur la place des arts et culture dans le processus de domination de l’ORDO globaliste. Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, plusieurs s’interrogent sur l’avenir de notre patrimoine culturel dans un contexte où les industries du divertissement sont en voie de reprendre totalement la main. Il y a péril en la demeure puisque les édiles parisiens, entièrement cautionnés par le gouvernement Macron, souhaitent profiter du grand chantier de reconstruction de la cathédrale gothique pour implanter un parc touristique au cœur de l’île de la Cité.

Vente de feu

En outre, le président français a prévu un délai de cinq années pour rebâtir une partie de l’œuvre colossale qui avait mis plus de deux siècles pour aboutir. Une pléiade d’experts se sont élevés contre ce projet marathon et certains y voient une volonté politique de faire coïncider l’aboutissement du chantier avec la venue des Jeux olympiques dans la capitale française. Qui plus est, plusieurs cabinets d’architectes internationaux se sont bousculés au portillon afin de présenter des esquisses de projets futuristes complètement irrespectueux de l’histoire et du patrimoine historique en présence. C’est un peu comme s’il fallait faire de Notre-Dame de Paris et de l’ensemble de l’île de la Cité une nouvelle destination prestigieuse dans le circuit des « nouvelles cités intelligentes » du futur.

Faire tabula rasa

Si la cathédrale pouvait constituer le cœur de la cité médiévale, elle ne représente plus qu’un centre touristique névralgique capable de drainer 14 millions de visiteurs par année. Il convient donc de « réhabiliter » ce monument historique en accord avec une vision de la mise en marché des « villes intelligentes » qui table sur l’« attractivité » afin de gagner des parts de marché. Puisque la cité est, désormais, livrée aux appétences des marchés financiers à l’international. Privée de sa légendaire flèche qui ressemblait à un gigantesque cadran solaire, le vaisseau de pierre ne sera jamais plus un lieu d’enseignement, de recueillement ou de pèlerinage. Nos décideurs politiques souhaitent plutôt en faire une sorte de sarcophage touristique au service d’une nouvelle mise en marché de l’île de la Cité.

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L’Art au service de la cité

Et, pourtant, l’écrivain Daniel-Rops nous avait déjà parlé de la naissance et de destinée des grandes cathédrales gothiques en des termes édifiants : « Il est arrivé quelquefois dans l’histoire – peu souvent – qu’une société humaine s’exprimât tout entière en quelques monuments parfaits et privilégiés, qu’elle sût faire tenir en des œuvres léguées aux générations futures tout ce qu’elle portait en soi de vigueur créatrice, de spiritualité profonde, de possibilités techniques et de talents. De telles fleurs ne jaillissent et n’atteignent à leur épanouissement que lorsque la sève est pure et abondante, c’est-à-dire lorsque la société est féconde, harmonieuse, et qu’il existe dans sa masse cet instinct de création, cette ferveur spirituelle qui, portant l’homme mortel au-dessus de lui-même, le poussent à s’éterniser. De telles œuvres ne naissent point par hasard, mais des patiences obscures et des grandes espérances, en un moment favorable du temps ».

La cité au service des promoteurs

Il semblerait que, de nos jours, seuls les centres d’achats et autres furoncles de l’architecture vedette soient conviés à ce remodelage des centres historiques d’une cité qui devient un parc d’attractions pour touristes et technocrates de la nouvelle « économie numérique ». Les populations autochtones ayant été repoussées vers les marges périurbaines, les monuments et les places qui formaient les fils génériques de ce tissu urbain ont été rasés ou mis sous verre. Et, c’est ce qui pourrait bien attendre Notre-Dame alors que l’essentiel des reliques urbaines ne sert plus qu’à appâter les consommateurs apatrides qui ont remplacé les anciens citoyens.

Nous l’avions déjà dit : « Que reste-t-il des cultures d’élite ou populaires, à une époque où les « produits culturels » tiennent lieu d’AVATARS qui servent à promouvoir des stratégies de marketing ou, pour dire les choses autrement, des campagnes d’endoctrinement des citoyens devenus consommateurs. De la notion d’industrie culturelle, c’est le premier terme qui retient notre attention en cela que la culture ne représente plus qu’une production étant prise en charge par une industrie au service de la plus-value matérielle ou symbolique captée par les forces dominantes du marché ». Or, dans un contexte où, pour l’essentiel, nos centres-villes ont été évidés de leurs populations, alors que le tissu urbain était détruit par les conquêtes des promoteurs immobiliers, les autorités en place ont pris le parti de conserver sous vide quelques chefs-d’œuvre architecturaux susceptibles de constituer des pôles d’attraction.

L’Art contemporain comme monnaie d’échange

C’est avec ces considérations en tête que nous avons entrepris un entretien privé avec Aude de Kerros, prétextant la sortie de son dernier ouvrage portant sur les enjeux actuels de l’Art contemporain international (ACI). « ART CONTEMPORAIN – MANIPULATION ET GÉOPOLITIQUE » ressemble à un véritable guide qui nous aide à saisir les enjeux d’un marché de l’art qui n’a de comptes à rendre qu’à une poignée d’investisseurs très fortunés.

Auteur, graveur et peintre, notre interlocutrice partage avec nous cette appréhension concernant la mainmise des milieux financiers sur un monde culturel qui est mis au pas afin de servir des objectifs de rentabilité à court terme et d’endoctrinement idéologique. Elle met la table pour une étude en profondeur des processus qui participent à la mondialisation des transactions qui émaillent un marché de l’art qui ressemble à s’y méprendre à une institution « capable de battre monnaie », dans un contexte où l’art ne sert plus que de « lettre de change ». Si l’Art contemporain est devenu un vecteur de soft power au service de toutes les CIA de ce monde, Aude de Kerros nous prévient que c’est Marcel Duchamp et les autres épigones de l’Art conceptuel qui ont permis de dématérialiser l’art pour en faire une « valeur faciale » ou valeur nominale.

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Il fallait bien dématérialiser l’art afin de pouvoir en faire une monnaie d’échange. C’est chose faite selon l’auteure qui estime que les dadaïstes, Marcel Duchamp et le POP ART américain ont permis aux opérateurs des marchés internationaux – et toutes les agences de renseignement – de pousser le marché de l’art dans les derniers retranchements de la fétichisation de l’objet et de sa prise en charge par la mise en marché de sa « valeur nominale ». Ainsi, toujours selon elle, « le conceptualisme n’est plus de l’art au sens commun du terme, qu’il soit moderne ou non : en art, la forme exprime le sens et les critères de jugement sont d’abord esthétiques. L’adoption du conceptualisme comme avant-garde unique autant que définitive a un avantage déterminant : avec ce nouvel instrument, la CIA n’est plus limitée par le silence des images, mais peut aussi s’approprier et détourner les discours révolutionnaires : critique sociale, art pour tous, table rase, etc., et, ainsi, créer un leurre qui serait fatal aux intellectuels de gauche ».

Détruire la notion d’oeuvre

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque où la CIA utilisait l’expression lyrique d’un Jackson Pollock ou le POP ART d’un Robert Rauschenberg comme armes de destruction massive contre le réalisme socialiste à l’honneur au sein des pays de l’ancien empire soviétique. Aude de Kerros passe au peigne fin l’époque charnière qui va de l’après-guerre jusqu’à mai 68 pour nous faire prendre conscience que les épigones de l’art conceptuel et du dadaïsme ont servi les visées impérialistes du marché de l’art new-yorkais et des services secrets américains. Profitant des Trente Glorieuses – les années de prospérité économique qui couvrent les années 1950-60-70 – les financiers anglo-saxons ont créé un nouvel avatar afin de monopoliser le marché de l’art contemporain et toutes ses déclinaisons. Ainsi, le marchand d’art américain Leo Castelli aurait manipulé – toujours si l’on se fie à l’analyse de Mme de Kerros – le critique d’art parisien Pierre Restany pour investir, tel un cheval de Troie, la Ville lumière. Disciple de la pensée de Marcel Duchamp, le théoricien Restany n’avait pas hésité à clamer dans son manifeste de 1960 que « La peinture est morte ! », un mot d’ordre qui convenait parfaitement aux financiers de Wall Street désireux de mettre la main sur le marché émergeant de l’Art contemporain.

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Aude de Kerros souligne que « la promotion par la CIA de l’expressionnisme abstrait en Europe n’a pas provoqué le choc attendu ». De fait, après la chute des régimes fascistes et nazis, et dans le sillage de la lente décomposition du bloc soviétique, l’esthétique néoréaliste n’avait plus la cote dans une Europe où tous les courants esthétiques se remettaient à circuler le plus librement du monde. Et, partant de là, la nouvelle peinture POP et l’expression lyrique ne constituaient pas vraiment de quoi jeter par terre les artistes du Vieux Continent. Si les croûtes de Jackson Pollock avaient bien suscité quelques mouvements de curiosité vers la fin des années 1950, l’armada du POP ART ne parviendra pas à faire de grands dommages dans les milieux de l’art parisien et ailleurs en Europe.

Toutefois, c’est la pensé de Marcel Duchamp qui parviendra à s’infiltrer par tous les pores d’un système de l’art désormais prisonnier des marchés anglo-saxons. Ainsi, « à partir de 1960, les stratégies de Castelli [manifestement adoubé par les marchés de Wall Street et les services secrets américains] et le travail de la CIA commencent à produire des résultats. Le choix d’une nouvelle avant-garde ayant pour théorie fondatrice le conceptualisme de Marcel Duchamp est efficace. Sa doxa affirme : « Est de l’art tout ce que l’artiste dit être de l’art ». Créer – poursuit Aude de Kerros – c’est concevoir et déclarer. L’œuvre c’est le concept ! La forme, l’objet matériel, n’est que la partie négligeable de l’œuvre, un artisanat que l’on peut sous-traiter. Duchamp définissait cette pratique conceptuelle comme un « non-art », ses artistes comme des « anarchistes ». Cette fois-ci, la rupture est totale : si l’art conceptuel est déclaré être de « l’art » à la place de « l’art » c’est que le mot « art » a changé de définition. Les critères, jusque-là esthétiques, de concordance entre fond et forme, étaient compréhensibles, partageables, discutables. Ils permettaient une évaluation à laquelle on pouvait adhérer ou non, en sachant pourquoi. Ce n’est plus le cas avec l’art conceptuel ».

Il s’agit d’un curieux paradoxe, le fait qu’un pseudo artiste parisien, Marcel Duchamp, ait fourni le cadre conceptuel idéal aux marchés new-yorkais ! Désormais, dans le sillage de la révolution libérale-libertaire, une nouvelle définition de l’art est née sur les prémisses des extravagances jetées à la face du monde par les dadaïstes, les conceptuels et leurs épigones de la « mort de l’art ».

Une dématérialisation de l’art

Aude de Kerros s’est confiée à nous dans le cadre d’un entretien qui portait justement sur cette dématérialisation de l’art au profit des nouveaux investisseurs dans le monde de la culture dite « contemporaine ». Interrogée au sujet de cette manipulation des produits de l’art contemporain, elle s’emporte : « Aujourd’hui, par exemple, j’ai appris qu’un artiste japonais ayant produit une sorte de petit graffiti – tout à fait simpliste –   a réussi à en tirer des millions sur le marché. Alors on se pose la question qui tue : « quel est le rapport entre la chose et le prix ? » La réponse est compliquée. Précisons qu’au départ, il y a peut-être 200 personnes qui jouent ensemble au sein d’un cercle fermé d’investisseurs privilégiés. Ils forment donc un réseau et c’est eux qui décident de la valeur « faciale » des œuvres qu’ils font circuler à travers leur cercle respectif. Après, vous avez le cercle des médias, parce qu’il faut bien rendre les choses visibles et vous retrouvez, à la toute fin de la chaîne, les institutions d’état qui achètent. Profitant de sa position d’initié, le collectionneur privilégié, avant même que l’œuvre n’ait été mise sur le marché, a déjà acheté le produit. Il y a tous les cercles concentriques des milieux de diffusion et de vente de l’art – galeries, biennales, ports francs, etc. – et, en dernier lieu, vous retrouvez les institutions publiques. Ce sont des joueurs qui jouent à un jeu financier dont le moteur est constitué de ce réseau de collectionneurs privilégiés qui sont capables d’investir entre 1 million et 100 millions pour une œuvre, comme ça, sans problème ! »

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Un système endogamique

On comprendra que, dans un tel contexte, une poignée de membres de l’hyperclasse soit en mesure d’influencer le « haut marché de l’art » et de phagocyter les institutions de l’état afin que les œuvres de leurs poulains y soient exposées et, partant, gagnent de la valeur sur le marché de la spéculation culturelle. C’est sans doute ce qui explique la raison pourquoi les institutions publiques complices ne veulent pas se départir de tout ce système de cotation, de mise en valeur et de promotion d’un art contemporain qui table sur des valeurs ontologiques résolument conceptuelles. Les produits artistiques, ainsi voulus, ne seront plus jugés sur cette base anthropologique qui, toujours selon Mme de Kerros, « fait que tout le monde recherche la beauté et l’harmonie au gré de son expérience avec l’œuvre d’art ».

Ainsi, quoi de plus commode que d’utiliser un système conceptuel fonctionnant sur le mode des vases communicants : de la conception de l’œuvre jusqu’à son évaluation, tout le discours qui sert à positionner l’art est construit à partir de valences qui n’ont rien à voir avec la valeur intrinsèque du « produit ». L’œuvre d’art sera, conséquemment, jugée sur la foi d’un système de valeurs abstraites, conceptuelles, qui peuvent être manipulées à volonté par les médias, le marché de l’art ou les spéculateurs. L’œuvre d’art à l’intérieur de ce système artificiel n’a donc plus aucune valeur en soi. C’est le discours sur l’art qui détermine la valeur et permet de fixer des cotations par la suite et, a fortiori, de justifier la monopolisation des institutions publiques pour diffuser les « produits » de ce marché artificiel qui fonctionne sur le mode de la boucle de rétroaction.

Et, parlant de ce mode de fonctionnement, notre interlocutrice précise que « ces gens-là sont actifs au sein d’un système endogamique et, s’il s’interrompt, tout s’effondre. C’est justement parce que c’est un système fermé que la valeur peut être produite. Mais, contre toute attente, ils devront subir les inconvénients des avantages. Le circuit du milieu intellectuel produisant une critique sur l’art est lié à l’état. Il s’agit donc d’un système qui se protège avec des gardiens, des barrières, et les bénéficiaires de ce système en vase clos sont désespérés parce que désormais, grâce à la circulation de l’information sur le net, on peut raconter leurs bêtises ».

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L’art a perdu son âme

Nous avions déjà précisé, dans un article s’intitulant La culture POP : art pornographique par excellence, que « des ready-made de Marcel Duchamp jusqu’aux troupeaux de badauds dénudés pour être photographiés par Spencer Tunick, en passant par l’arte povera des années 1970-80, le monde de l’art occidental se contente de mettre en scène des rogatons qui témoignent de l’emprise incontestable et incontestée du marketing. L’art contemporain tient lieu de processus de récupération des produits de la culture du marketing, puisque la culture n’est plus un espace de représentation au service de la quête spirituelle d’une collectivité donnée ».

Justement, à propos de cette spiritualité qui a été chassée du monde de l’art, Aude de Kerros estime que « l’effondrement de la notion du transcendant et de la spiritualité fait qu’il y a un vide considérable et c’est l’argent qui a fini par combler ce vide. L’argent n’a pas d’âme : c’est un bon serviteur et un mauvais maître. C’est l’effondrement de la civilisation qui est lié à l’effondrement de la spiritualité – et de la notion de la transcendance – qui fait que l’occident est si mal en point, parce que c’est une histoire occidentale cette affaire d’art contemporain ».

La réalité du globalisme

Prenant acte d’un globalisme qui n’est pas qu’une idéologie, mais pouvant correspondre à certains aspects de la réalité, Mme de Kerros nous aide à conclure notre article au moyen d’un passage révélateur contenu dans son dernier essai. En effet, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle nous prévient que « cette contrainte occidentale d’une idéologie de l’art, certes très adaptée aux affaires, peut-elle s’exercer encore longtemps sur un marché aujourd’hui mondialisé ? Si les intérêts d’argent sont aisément partageables à l’échelle planétaire, la culture ne s’impose pas si facilement … Artistes et amateurs originaires d’autres continents ne sont peut-être pas prêts à renoncer entièrement à leurs aspirations […] »

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S’il est vrai que plusieurs sociétés « émergentes » n’ont toujours pas été entièrement contaminées par ce système et cette vision mercantile de l’art, il n’en demeure pas moins que l’ubiquité d’Internet sert surtout à promouvoir des idéologies qui reposent, d’abord et avant tout, sur la « société du spectacle ». En outre, les derniers rescapés de la classe moyenne mourante n’ont pas toujours les moyens de se payer des œuvres d’art « abordables », dans un contexte où la fiscalité favorise surtout les gros investisseurs. On connaît la chanson au chapitre des paradis fiscaux et des autres voies de contournement qui sont l’apanage de l’hyperclasse.

Aude de Kerros nous confiait, en fin d’entretien, avoir espoir que les sites qui font la promotion des « artistes dissidents » pourront aider à mettre en place des marchés parallèles, pour que l’authentique création soit en mesure de se faire connaître. Encore faudrait-il que les internautes s’intéressent à autre chose qu’à la promotion de leur ego ou à cette fuite en avant qui caractérisent les communications postmodernes.

Optimiste, certes, Aude de Kerros demeure réaliste en affirmant que « le krach financier de 2008 a marqué un tournant dans le domaine de l’appréciation de l’Art contemporain. Le public mondial a assisté au grand spectacle de la dématérialisation des titres. D’évidence, les produits financiers dérivés, dits « sécurisés » n’avaient pas de contrepartie matérielle, ne reposaient pas sur une richesse tangible. Malgré le fait que le marché financier n’a pas entraîné le marché de l’art dans sa chute, l’analogie fut faite avec ce qui était devenu très semblable à un produit financier : l’Art contemporain ».

Un hubris démoniaque

Si ce système de l’Art contemporain a permis de dématérialiser les fondamentaux de l’expression artistique, c’est peut-être parce que nos élites ont été submergées par une hubris emportant tout sur son passage. Aude de Kerros nous aide à comprendre les ficelles d’un système de reproduction culturelle qui sert à « monétiser » des œuvres conceptuelles et, du même coup, à faire la promotion de messages qui font le jeu d’un soft power globaliste. Toutefois, elle n’épilogue pas trop sur cette dégénérescence qui est le propre des civilisations qui se meurent. Mis à part quelques perles, comme celle-ci : « L’art contemporain, dont le but proclamé est transgression, subversion, table rase, a eu depuis le début de son existence la nécessité impérieuse d’être rapidement muséifié pour exister. On peut dire que le musée d’Art contemporain est consubstantiel à cette redéfinition de l’art désormais séculaire ».

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In fine, si l’on suit le fil de la discussion, force-nous est de constater que les institutions publiques, prêtant main-forte à ce marché artificiel, ont contribué à sanctuariser un air du temps qui flirte dangereusement avec le nihilisme le plus complet. Rajoutons-en un peu, même si la coupe est pleine. Le terrible incendie qui a dévasté toute la charpente de Notre-Dame de Paris était-il le fruit d’un malencontreux hasard ou bien l’œuvre d’un mauvais génie de la performance in situ ? Toujours est-il que la reconstruction de ce trésor du patrimoine pourrait servir à reconvertir l’auguste cathédrale en musée … d’Art contemporain. On pourrait y reproduire, par hologrammes, des épisodes de cet incendie dantesque et, chemin faisant, célébrer la victoire d’une culture qui a définitivement enterré la spiritualité.

Un livre incontournable à lire :

« ART CONTEMPORAIN – MANIPULATION ET GÉOPOLITIQUE »

Par Aude de Kerros, aux Éditions Eyrolles, Paris, 2019, ISBN : 978-2-212-57302-2

Site de l’auteur :

https://www.audedekerros.fr/

Un entretien sur les tenants et les aboutissants de ce marché de l’Art contemporain :

L’Art au service du globalisme

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L’Art au service du globalisme

Entretien exclusif mené par Patrice-Hans Perrier avec Aude de Kerros et recension de son dernier ouvrage
Par Patrice-Hans Perrier

Ex: https://strategika.fr

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Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant d’aborder le genre littéraire. Patrice-Hans Perrier est un contributeur régulier de différents sites d’analyses stratégiques tels que le Saker francophoneDedefensaRéseau International. Vous pouvez aussi le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com et sur le réseau social VK.

Nous reprenons le fil de la discussion sur la place des arts et culture dans le processus de domination de l’ORDO globaliste. Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, plusieurs s’interrogent sur l’avenir de notre patrimoine culturel dans un contexte où les industries du divertissement sont en voie de reprendre totalement la main. Il y a péril en la demeure puisque les édiles parisiens, entièrement cautionnés par le gouvernement Macron, souhaitent profiter du grand chantier de reconstruction de la cathédrale gothique pour implanter un parc touristique au cœur de l’île de la Cité.

Vente de feu

En outre, le président français a prévu un délai de cinq années pour rebâtir une partie de l’œuvre colossale qui avait mis plus de deux siècles pour aboutir. Une pléiade d’experts se sont élevés contre ce projet marathon et certains y voient une volonté politique de faire coïncider l’aboutissement du chantier avec la venue des Jeux olympiques dans la capitale française. Qui plus est, plusieurs cabinets d’architectes internationaux se sont bousculés au portillon afin de présenter des esquisses de projets futuristes complètement irrespectueux de l’histoire et du patrimoine historique en présence. C’est un peu comme s’il fallait faire de Notre-Dame de Paris et de l’ensemble de l’île de la Cité une nouvelle destination prestigieuse dans le circuit des « nouvelles cités intelligentes » du futur.

Faire tabula rasa

Si la cathédrale pouvait constituer le cœur de la cité médiévale, elle ne représente plus qu’un centre touristique névralgique capable de drainer 14 millions de visiteurs par année. Il convient donc de « réhabiliter » ce monument historique en accord avec une vision de la mise en marché des « villes intelligentes » qui table sur l’« attractivité » afin de gagner des parts de marché. Puisque la cité est, désormais, livrée aux appétences des marchés financiers à l’international. Privée de sa légendaire flèche qui ressemblait à un gigantesque cadran solaire, le vaisseau de pierre ne sera jamais plus un lieu d’enseignement, de recueillement ou de pèlerinage. Nos décideurs politiques souhaitent plutôt en faire une sorte de sarcophage touristique au service d’une nouvelle mise en marché de l’île de la Cité.

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L’Art au service de la cité

Et, pourtant, l’écrivain Daniel-Rops nous avait déjà parlé de la naissance et de destinée des grandes cathédrales gothiques en des termes édifiants : « Il est arrivé quelquefois dans l’histoire – peu souvent – qu’une société humaine s’exprimât tout entière en quelques monuments parfaits et privilégiés, qu’elle sût faire tenir en des œuvres léguées aux générations futures tout ce qu’elle portait en soi de vigueur créatrice, de spiritualité profonde, de possibilités techniques et de talents. De telles fleurs ne jaillissent et n’atteignent à leur épanouissement que lorsque la sève est pure et abondante, c’est-à-dire lorsque la société est féconde, harmonieuse, et qu’il existe dans sa masse cet instinct de création, cette ferveur spirituelle qui, portant l’homme mortel au-dessus de lui-même, le poussent à s’éterniser. De telles œuvres ne naissent point par hasard, mais des patiences obscures et des grandes espérances, en un moment favorable du temps ».

La cité au service des promoteurs

Il semblerait que, de nos jours, seuls les centres d’achats et autres furoncles de l’architecture vedette soient conviés à ce remodelage des centres historiques d’une cité qui devient un parc d’attractions pour touristes et technocrates de la nouvelle « économie numérique ». Les populations autochtones ayant été repoussées vers les marges périurbaines, les monuments et les places qui formaient les fils génériques de ce tissu urbain ont été rasés ou mis sous verre. Et, c’est ce qui pourrait bien attendre Notre-Dame alors que l’essentiel des reliques urbaines ne sert plus qu’à appâter les consommateurs apatrides qui ont remplacé les anciens citoyens.

Nous l’avions déjà dit : « Que reste-t-il des cultures d’élite ou populaires, à une époque où les « produits culturels » tiennent lieu d’AVATARS qui servent à promouvoir des stratégies de marketing ou, pour dire les choses autrement, des campagnes d’endoctrinement des citoyens devenus consommateurs. De la notion d’industrie culturelle, c’est le premier terme qui retient notre attention en cela que la culture ne représente plus qu’une production étant prise en charge par une industrie au service de la plus-value matérielle ou symbolique captée par les forces dominantes du marché ». Or, dans un contexte où, pour l’essentiel, nos centres-villes ont été évidés de leurs populations, alors que le tissu urbain était détruit par les conquêtes des promoteurs immobiliers, les autorités en place ont pris le parti de conserver sous vide quelques chefs-d’œuvre architecturaux susceptibles de constituer des pôles d’attraction.

L’Art contemporain comme monnaie d’échange

C’est avec ces considérations en tête que nous avons entrepris un entretien privé avec Aude de Kerros, prétextant la sortie de son dernier ouvrage portant sur les enjeux actuels de l’Art contemporain international (ACI). « ART CONTEMPORAIN – MANIPULATION ET GÉOPOLITIQUE » ressemble à un véritable guide qui nous aide à saisir les enjeux d’un marché de l’art qui n’a de comptes à rendre qu’à une poignée d’investisseurs très fortunés.

Auteur, graveur et peintre, notre interlocutrice partage avec nous cette appréhension concernant la mainmise des milieux financiers sur un monde culturel qui est mis au pas afin de servir des objectifs de rentabilité à court terme et d’endoctrinement idéologique. Elle met la table pour une étude en profondeur des processus qui participent à la mondialisation des transactions qui émaillent un marché de l’art qui ressemble à s’y méprendre à une institution « capable de battre monnaie », dans un contexte où l’art ne sert plus que de « lettre de change ». Si l’Art contemporain est devenu un vecteur de soft power au service de toutes les CIA de ce monde, Aude de Kerros nous prévient que c’est Marcel Duchamp et les autres épigones de l’Art conceptuel qui ont permis de dématérialiser l’art pour en faire une « valeur faciale » ou valeur nominale.

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Il fallait bien dématérialiser l’art afin de pouvoir en faire une monnaie d’échange. C’est chose faite selon l’auteure qui estime que les dadaïstes, Marcel Duchamp et le POP ART américain ont permis aux opérateurs des marchés internationaux – et toutes les agences de renseignement – de pousser le marché de l’art dans les derniers retranchements de la fétichisation de l’objet et de sa prise en charge par la mise en marché de sa « valeur nominale ». Ainsi, toujours selon elle, « le conceptualisme n’est plus de l’art au sens commun du terme, qu’il soit moderne ou non : en art, la forme exprime le sens et les critères de jugement sont d’abord esthétiques. L’adoption du conceptualisme comme avant-garde unique autant que définitive a un avantage déterminant : avec ce nouvel instrument, la CIA n’est plus limitée par le silence des images, mais peut aussi s’approprier et détourner les discours révolutionnaires : critique sociale, art pour tous, table rase, etc., et, ainsi, créer un leurre qui serait fatal aux intellectuels de gauche ».

Détruire la notion d’oeuvre

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque où la CIA utilisait l’expression lyrique d’un Jackson Pollock ou le POP ART d’un Robert Rauschenberg comme armes de destruction massive contre le réalisme socialiste à l’honneur au sein des pays de l’ancien empire soviétique. Aude de Kerros passe au peigne fin l’époque charnière qui va de l’après-guerre jusqu’à mai 68 pour nous faire prendre conscience que les épigones de l’art conceptuel et du dadaïsme ont servi les visées impérialistes du marché de l’art new-yorkais et des services secrets américains. Profitant des Trente Glorieuses – les années de prospérité économique qui couvrent les années 1950-60-70 – les financiers anglo-saxons ont créé un nouvel avatar afin de monopoliser le marché de l’art contemporain et toutes ses déclinaisons. Ainsi, le marchand d’art américain Leo Castelli aurait manipulé – toujours si l’on se fie à l’analyse de Mme de Kerros – le critique d’art parisien Pierre Restany pour investir, tel un cheval de Troie, la Ville lumière. Disciple de la pensée de Marcel Duchamp, le théoricien Restany n’avait pas hésité à clamer dans son manifeste de 1960 que « La peinture est morte ! », un mot d’ordre qui convenait parfaitement aux financiers de Wall Street désireux de mettre la main sur le marché émergeant de l’Art contemporain.

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Aude de Kerros souligne que « la promotion par la CIA de l’expressionnisme abstrait en Europe n’a pas provoqué le choc attendu ». De fait, après la chute des régimes fascistes et nazis, et dans le sillage de la lente décomposition du bloc soviétique, l’esthétique néoréaliste n’avait plus la cote dans une Europe où tous les courants esthétiques se remettaient à circuler le plus librement du monde. Et, partant de là, la nouvelle peinture POP et l’expression lyrique ne constituaient pas vraiment de quoi jeter par terre les artistes du Vieux Continent. Si les croûtes de Jackson Pollock avaient bien suscité quelques mouvements de curiosité vers la fin des années 1950, l’armada du POP ART ne parviendra pas à faire de grands dommages dans les milieux de l’art parisien et ailleurs en Europe.

Toutefois, c’est la pensé de Marcel Duchamp qui parviendra à s’infiltrer par tous les pores d’un système de l’art désormais prisonnier des marchés anglo-saxons. Ainsi, « à partir de 1960, les stratégies de Castelli [manifestement adoubé par les marchés de Wall Street et les services secrets américains] et le travail de la CIA commencent à produire des résultats. Le choix d’une nouvelle avant-garde ayant pour théorie fondatrice le conceptualisme de Marcel Duchamp est efficace. Sa doxa affirme : « Est de l’art tout ce que l’artiste dit être de l’art ». Créer – poursuit Aude de Kerros – c’est concevoir et déclarer. L’œuvre c’est le concept ! La forme, l’objet matériel, n’est que la partie négligeable de l’œuvre, un artisanat que l’on peut sous-traiter. Duchamp définissait cette pratique conceptuelle comme un « non-art », ses artistes comme des « anarchistes ». Cette fois-ci, la rupture est totale : si l’art conceptuel est déclaré être de « l’art » à la place de « l’art » c’est que le mot « art » a changé de définition. Les critères, jusque-là esthétiques, de concordance entre fond et forme, étaient compréhensibles, partageables, discutables. Ils permettaient une évaluation à laquelle on pouvait adhérer ou non, en sachant pourquoi. Ce n’est plus le cas avec l’art conceptuel ».

Il s’agit d’un curieux paradoxe, le fait qu’un pseudo artiste parisien, Marcel Duchamp, ait fourni le cadre conceptuel idéal aux marchés new-yorkais ! Désormais, dans le sillage de la révolution libérale-libertaire, une nouvelle définition de l’art est née sur les prémisses des extravagances jetées à la face du monde par les dadaïstes, les conceptuels et leurs épigones de la « mort de l’art ».

Une dématérialisation de l’art

Aude de Kerros s’est confiée à nous dans le cadre d’un entretien qui portait justement sur cette dématérialisation de l’art au profit des nouveaux investisseurs dans le monde de la culture dite « contemporaine ». Interrogée au sujet de cette manipulation des produits de l’art contemporain, elle s’emporte : « Aujourd’hui, par exemple, j’ai appris qu’un artiste japonais ayant produit une sorte de petit graffiti – tout à fait simpliste –   a réussi à en tirer des millions sur le marché. Alors on se pose la question qui tue : « quel est le rapport entre la chose et le prix ? » La réponse est compliquée. Précisons qu’au départ, il y a peut-être 200 personnes qui jouent ensemble au sein d’un cercle fermé d’investisseurs privilégiés. Ils forment donc un réseau et c’est eux qui décident de la valeur « faciale » des œuvres qu’ils font circuler à travers leur cercle respectif. Après, vous avez le cercle des médias, parce qu’il faut bien rendre les choses visibles et vous retrouvez, à la toute fin de la chaîne, les institutions d’état qui achètent. Profitant de sa position d’initié, le collectionneur privilégié, avant même que l’œuvre n’ait été mise sur le marché, a déjà acheté le produit. Il y a tous les cercles concentriques des milieux de diffusion et de vente de l’art – galeries, biennales, ports francs, etc. – et, en dernier lieu, vous retrouvez les institutions publiques. Ce sont des joueurs qui jouent à un jeu financier dont le moteur est constitué de ce réseau de collectionneurs privilégiés qui sont capables d’investir entre 1 million et 100 millions pour une œuvre, comme ça, sans problème ! »

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Un système endogamique

On comprendra que, dans un tel contexte, une poignée de membres de l’hyperclasse soit en mesure d’influencer le « haut marché de l’art » et de phagocyter les institutions de l’état afin que les œuvres de leurs poulains y soient exposées et, partant, gagnent de la valeur sur le marché de la spéculation culturelle. C’est sans doute ce qui explique la raison pourquoi les institutions publiques complices ne veulent pas se départir de tout ce système de cotation, de mise en valeur et de promotion d’un art contemporain qui table sur des valeurs ontologiques résolument conceptuelles. Les produits artistiques, ainsi voulus, ne seront plus jugés sur cette base anthropologique qui, toujours selon Mme de Kerros, « fait que tout le monde recherche la beauté et l’harmonie au gré de son expérience avec l’œuvre d’art ».

Ainsi, quoi de plus commode que d’utiliser un système conceptuel fonctionnant sur le mode des vases communicants : de la conception de l’œuvre jusqu’à son évaluation, tout le discours qui sert à positionner l’art est construit à partir de valences qui n’ont rien à voir avec la valeur intrinsèque du « produit ». L’œuvre d’art sera, conséquemment, jugée sur la foi d’un système de valeurs abstraites, conceptuelles, qui peuvent être manipulées à volonté par les médias, le marché de l’art ou les spéculateurs. L’œuvre d’art à l’intérieur de ce système artificiel n’a donc plus aucune valeur en soi. C’est le discours sur l’art qui détermine la valeur et permet de fixer des cotations par la suite et, a fortiori, de justifier la monopolisation des institutions publiques pour diffuser les « produits » de ce marché artificiel qui fonctionne sur le mode de la boucle de rétroaction.

Et, parlant de ce mode de fonctionnement, notre interlocutrice précise que « ces gens-là sont actifs au sein d’un système endogamique et, s’il s’interrompt, tout s’effondre. C’est justement parce que c’est un système fermé que la valeur peut être produite. Mais, contre toute attente, ils devront subir les inconvénients des avantages. Le circuit du milieu intellectuel produisant une critique sur l’art est lié à l’état. Il s’agit donc d’un système qui se protège avec des gardiens, des barrières, et les bénéficiaires de ce système en vase clos sont désespérés parce que désormais, grâce à la circulation de l’information sur le net, on peut raconter leurs bêtises ».

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L’art a perdu son âme

Nous avions déjà précisé, dans un article s’intitulant La culture POP : art pornographique par excellence, que « des ready-made de Marcel Duchamp jusqu’aux troupeaux de badauds dénudés pour être photographiés par Spencer Tunick, en passant par l’arte povera des années 1970-80, le monde de l’art occidental se contente de mettre en scène des rogatons qui témoignent de l’emprise incontestable et incontestée du marketing. L’art contemporain tient lieu de processus de récupération des produits de la culture du marketing, puisque la culture n’est plus un espace de représentation au service de la quête spirituelle d’une collectivité donnée ».

Justement, à propos de cette spiritualité qui a été chassée du monde de l’art, Aude de Kerros estime que « l’effondrement de la notion du transcendant et de la spiritualité fait qu’il y a un vide considérable et c’est l’argent qui a fini par combler ce vide. L’argent n’a pas d’âme : c’est un bon serviteur et un mauvais maître. C’est l’effondrement de la civilisation qui est lié à l’effondrement de la spiritualité – et de la notion de la transcendance – qui fait que l’occident est si mal en point, parce que c’est une histoire occidentale cette affaire d’art contemporain ».

La réalité du globalisme

Prenant acte d’un globalisme qui n’est pas qu’une idéologie, mais pouvant correspondre à certains aspects de la réalité, Mme de Kerros nous aide à conclure notre article au moyen d’un passage révélateur contenu dans son dernier essai. En effet, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle nous prévient que « cette contrainte occidentale d’une idéologie de l’art, certes très adaptée aux affaires, peut-elle s’exercer encore longtemps sur un marché aujourd’hui mondialisé ? Si les intérêts d’argent sont aisément partageables à l’échelle planétaire, la culture ne s’impose pas si facilement … Artistes et amateurs originaires d’autres continents ne sont peut-être pas prêts à renoncer entièrement à leurs aspirations […] »

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S’il est vrai que plusieurs sociétés « émergentes » n’ont toujours pas été entièrement contaminées par ce système et cette vision mercantile de l’art, il n’en demeure pas moins que l’ubiquité d’Internet sert surtout à promouvoir des idéologies qui reposent, d’abord et avant tout, sur la « société du spectacle ». En outre, les derniers rescapés de la classe moyenne mourante n’ont pas toujours les moyens de se payer des œuvres d’art « abordables », dans un contexte où la fiscalité favorise surtout les gros investisseurs. On connaît la chanson au chapitre des paradis fiscaux et des autres voies de contournement qui sont l’apanage de l’hyperclasse.

Aude de Kerros nous confiait, en fin d’entretien, avoir espoir que les sites qui font la promotion des « artistes dissidents » pourront aider à mettre en place des marchés parallèles, pour que l’authentique création soit en mesure de se faire connaître. Encore faudrait-il que les internautes s’intéressent à autre chose qu’à la promotion de leur ego ou à cette fuite en avant qui caractérisent les communications postmodernes.

Optimiste, certes, Aude de Kerros demeure réaliste en affirmant que « le krach financier de 2008 a marqué un tournant dans le domaine de l’appréciation de l’Art contemporain. Le public mondial a assisté au grand spectacle de la dématérialisation des titres. D’évidence, les produits financiers dérivés, dits « sécurisés » n’avaient pas de contrepartie matérielle, ne reposaient pas sur une richesse tangible. Malgré le fait que le marché financier n’a pas entraîné le marché de l’art dans sa chute, l’analogie fut faite avec ce qui était devenu très semblable à un produit financier : l’Art contemporain ».

Un hubris démoniaque

Si ce système de l’Art contemporain a permis de dématérialiser les fondamentaux de l’expression artistique, c’est peut-être parce que nos élites ont été submergées par une hubris emportant tout sur son passage. Aude de Kerros nous aide à comprendre les ficelles d’un système de reproduction culturelle qui sert à « monétiser » des œuvres conceptuelles et, du même coup, à faire la promotion de messages qui font le jeu d’un soft power globaliste. Toutefois, elle n’épilogue pas trop sur cette dégénérescence qui est le propre des civilisations qui se meurent. Mis à part quelques perles, comme celle-ci : « L’art contemporain, dont le but proclamé est transgression, subversion, table rase, a eu depuis le début de son existence la nécessité impérieuse d’être rapidement muséifié pour exister. On peut dire que le musée d’Art contemporain est consubstantiel à cette redéfinition de l’art désormais séculaire ».

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In fine, si l’on suit le fil de la discussion, force-nous est de constater que les institutions publiques, prêtant main-forte à ce marché artificiel, ont contribué à sanctuariser un air du temps qui flirte dangereusement avec le nihilisme le plus complet. Rajoutons-en un peu, même si la coupe est pleine. Le terrible incendie qui a dévasté toute la charpente de Notre-Dame de Paris était-il le fruit d’un malencontreux hasard ou bien l’œuvre d’un mauvais génie de la performance in situ ? Toujours est-il que la reconstruction de ce trésor du patrimoine pourrait servir à reconvertir l’auguste cathédrale en musée … d’Art contemporain. On pourrait y reproduire, par hologrammes, des épisodes de cet incendie dantesque et, chemin faisant, célébrer la victoire d’une culture qui a définitivement enterré la spiritualité.

Un livre incontournable à lire :

« ART CONTEMPORAIN – MANIPULATION ET GÉOPOLITIQUE »

Par Aude de Kerros, aux Éditions Eyrolles, Paris, 2019, ISBN : 978-2-212-57302-2

Site de l’auteur :

https://www.audedekerros.fr/

Un entretien sur les tenants et les aboutissants de ce marché de l’Art contemporain :

dimanche, 31 mai 2020

Le Coronavirus comme va-tout du Nouvel Ordre Mondial

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Le Coronavirus comme va-tout du Nouvel Ordre Mondial

par Morad El Hattab

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Nous vivons une époque extraordinaire, pleine de faux-semblants, de mensonges entrecroisés et de vérités occultes, contre lesquelles toutes les conjurations d'imbéciles semblent se liguer...
 
Cette crise du Coronavirus sonne comme un point d'orgue, mettant en tension tout le ban et l'arrière ban des menteurs et autres éditorialistes patentés, stipendiés pour nous faire penser le plus loin possible de toute logique rationnelle. L'Histoire qui s'écrit sous nos yeux en est tellement brouillée, que nombreux sont ceux qui se résignent à contempler ce ballet grotesque. Cette Histoire dont nous sommes les acteurs nous est, de fait, confisquée, tant et si bien que derrière ce voile de mensonges peuvent s'activer impunément tous les marionnettistes pour déployer sans fin leurs intentions subversives...

« Il y a deux Histoires : l'Histoire officielle, menteuse qu'on enseigne, l'Histoire ad usum delphini, puis l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse ». Ces mots énigmatiques de Balzac[1] rejoignaient ceux de Disraeli qui avait pressenti de grands massacres à venir en Europe, à partir d'une agitation subtilement cornaquée par les grands affairistes internationaux depuis Londres : « Le monde est gouverné par de tout autres personnages que ne se l'imaginent ceux dont l'œil ne plonge pas dans les coulisses. »[2] Ces deux éminents connaisseurs de leur époque eurent en commun de révéler subtilement leurs grandes manœuvres occultes, mais sous une apparence de fiction, ce qui correspondait à l'époque au maximum dans la dénonciation sans perdre pour autant leur situation...

Deux niveaux de compréhension, ou la limite de la démocratie face à la subversion

Les esprits lucides sauront comprendre qu'en ce sens, rien n'a changé aujourd'hui. Il y a toujours deux niveaux de compréhension, une dualité inévitable qui pose en filigrane le problème inévitable de la démocratie : l'impossibilité, certes, d'expliquer toutes les problématiques en temps réel à tout le monde en même temps. Mais également, partant de là, la terrible facilité pour des opérateurs « indélicats » ou plutôt subversifs, de profiter de l'inertie et de la paresse des masses, de jouer de leurs émotions comme on jouerait d'un piano, afin de les amener à leur propre perte. Toute la problématique des idéologies se résume ainsi : des constructions d'idées artificielles, séduisantes, prétendant remplacer la réalité, pour amener finalement le bon peuple à désirer ardemment sa propre perte... Les idéologies rouges comme noires du XXe siècle en témoignent, de même que leurs ramifications plus récentes : pêle-mêle le djihadisme, ce bolchévisme du XXIe siècle prétendant remplacer l'Islam, mais aussi l'antifascisme « réactivé », l'antiracisme de synthèse, et toutes sortes de délires débilitants à la Greta Thunberg[3], masquant l'avancée de la pire idéologie de toutes : le Mondialisme, dont les émanations ont en fait été à l'origine de toutes les idéologies mortifères récentes.

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À notre époque également, la fiction permet toujours de révéler des faits dérangeants, dans les époques troublées où toute révélation frontale signifie bien souvent la mort. Et même une fiction trop « inspirée » peut causer la mort. Le destin de Tom Clancy à ce titre, et sa mort que d'aucuns ont pu considérer comme suspecte, l'a mêlé à des événements qui virent une tentative de détournement subversif de la République américaine, laquelle aurait dû être parachevée par l'arrivée d'Hillary Clinton à la présidence des États-Unis[4]. Pour conjurer ce risque, des martyrs se sont ainsi dressés pour divulguer des révélations subtiles et synchronisées, qui ont pu aboutir à un changement historique. Mais un changement qui n'est pas encore réellement compris en France...

De fait, ce changement fut double, orchestré parallèlement sur deux théâtres d'opérations cruciaux pour parvenir à modifier le futur : au Moyen-Orient, avec l'inversion du sort des armes en Syrie grâce à la Russie de Vladimir Poutine ; et aux États-Unis, grâce à une action résolue qui porta un coup d'arrêt à la tentative de subversion des États-Unis, aboutissant à la victoire inattendue du Président Donald Trump. Ces deux retournements de situation furent en fait subtilement synchronisés, à partir de la révélation en 2015 d'un « partage d'informations » depuis les États-Unis vers la Russie. Un partage en apparence « contre nature », qui émanait en fait de l'Armée américaine, et fut mené à bien dans le dos du Président Obama, afin de mettre en échec la guerre de Syrie et le découpage hasardeux du Moyen-Orient qui était alors ourdi en coulisses[5].

La Restauration de la République américaine, tournant historique capital contre la Subversion


Cette velléité des forces de sécurité américaine visant à conjurer la Subversion aux Etats-Unis se déclencha discrètement dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, mais ne put éclore réellement qu'à partir de l'affaire de Benghazi (septembre 2012) : l'Armée américaine et les patriotes américains vécurent bien mal à l'époque, d'avoir dû laisser mourir un Ambassadeur américain arabisant, J. Christopher Stevens, avec la pleine complicité de Barack Obama et d'Hillary Clinton, au nom d'intérêts qui n'avaient rien à voir avec les intérêts stratégiques des États-Unis.

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Au gré de cette sourde protestation, de nombreux lanceurs d'alerte sortirent alors progressivement de l'ombre : parmi eux notamment ceux qui avaient dénoncé les zones d'ombre de la guerre d'Afghanistan (Lt-Col. Shaeffer), ou bien les curieuses connexions avec les attentats de Boston de 2013 (Sibel Edmonds), ou encore l'omerta sans précédent suite au 11 septembre 2001 (Steve Pieczenik). Ce sont ces mêmes lanceurs d'alerte, Steve Pieczenik en tête, qui formèrent ensuite le fer de lance des révélations calculées progressivement, amenant au grand jour le travail occulte réalisé en sous-marin par les forces de sécurité et les patriotes américains. Ceci, afin de mettre en échec la tentative de coup d'État « en douce » qui aurait définitivement soumis les États-Unis au pire des mondialismes. Le mot d'ordre fut lancé par Steve Pieczenik en octobre 2015 : quand les Services secrets sont contraints de faire des « sales boulots » au mépris de leurs serments, par des personnels politiques qui ne sont rien d'autres que des traîtres, ils se vengent tôt ou tard...[6]
 
51+GHzt9crL._SX339_BO1,204,203,200_.jpgEt ce « Contre-coup » d'État, en réponse à cette tentative de coup d'État « en douce », ce fut la victoire du Président Trump. À vrai dire pas uniquement, puisque cette victoire du Président Trump ne signifia en fait que le début d'une épuration antisubversive de longue haleine aux États-Unis, laquelle a eu lieu en coulisses depuis maintenant quatre ans (2016-2020), et n'est certainement pas terminée... Mais cette victoire de Trump fut l'élément historique qui rendit possible une Restauration de la République américaine, en forme de Seconde Révolution américaine dans « l'esprit de 1776 »[7].

En effet, la victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis n'a pas dissipé tous les problèmes du jour au lendemain, dans la mesure où les racines de ces problèmes remontaient à des décennies de détournement de l'État aux États-Unis, voire même à des siècles pour ce qui concerne les aspects les plus sensibles. On peut comprendre en effet les éléments documentés relatifs à des décennies d'instrumentalisation anglo-américaine du terrorisme : pour des raisons relativement légitimes en Afghanistan contre l'URSS, mais bien moins légitimes au Moyen-Orient ou en Yougoslavie...[8] Et même aux États-Unis où, au plus fort de l'époque subversive d'Obama, on vit émerger d'étranges centres de formations de terroristes djihadistes sur le sol même des États-Unis (« Islamberg »), non sans lien avec certaines attaques suspectes couvertes par un silence encore plus suspect des autorités[9]. À un niveau supérieur de méta-analyse, on peut également reconnaître l'aspect historiquement inconstitutionnel de la mise en place de la FED aux États-Unis et toutes ses conséquences en termes d'attrition monétaire, qui initièrent l'endettement artificiel des États-Unis[10].

Mais lorsque l'on vit le Podesta Group, en tant que cheville ouvrière de la corruption d'un certain Barack Obama par l'entremise de pays bien identifiés du Moyen-Orient[11], le fait que son directeur John Podesta ait été dans le même temps directeur de campagne d'Hillary Clinton, pouvait déjà laisser envisager quelques « irrégularités institutionnelles ». Lorsqu'ensuite fut établie une connexion directe entre Huma Abedin, la vice-directrice de campagne d'Hillary Clinton, et les Frères musulmans[12], nombre de patriotes américains pouvaient dresser d'autant plus l'oreille, que la même Huma Abedin était impliquée dans le scandale des monceaux de courriels secrets laissés au grand jour par Hillary Clinton[13]. Lorsqu'ensuite la même Huma Abedin avait utilisé, pour ses échanges de courriels non protégés avec H. Clinton, l'ordinateur de son conjoint Anthony Weiner, par ailleurs mouillé dans une affaire de transgression sexuelle connue[14], de troublantes connexions apparaissaient avec d'autres réseaux interlopes. Lorsqu'enfin le même John Podesta, suspecté pour plusieurs affaires pédocriminelles[15], devenu entre-temps directeur de campagne d'Hillary Clinton, se trouva en connexion directe avec l'affaire pédocriminelle majeure du Pizzagate, ainsi qu'avec le pseudo-« art » d'une Maria Abramovitch dégénérée non loin derrière ces deux personnages, alors... Même les esprits les moins initiés se trouvèrent forcés de ressentir instinctivement que cet entrecroisement d'irrégularités, dépassant certes l'analyse rationnelle, cachait une tentative de détournement fondamental de l'Histoire des États-Unis.

Doit être en fait comprise ici une superposition de luttes d'influence entre le meilleur et le pire, dont les racines remontent aux très vieilles dégénérescences égypto-sumériennes trop peu comprises aujourd'hui. On en retrouve des traces dans notre Histoire ancienne : dans l'Ancien Testament puis dans l'Histoire connue depuis la révolte des Macchabées : l'opposition entre la spiritualité des prophètes contre d'anciens cultes déviants, puis contre un certain fanatisme clérical conspirant contre son propre État, à partir des princes hasmonéens de Judée. On en retrouve des expressions encore aujourd'hui en Israël, avec les exigences prétendument religieuses opposées au réalisme des serviteurs de l'État israélien comme Benny Gantz, ou des patrons du Mossad Meïr Dagan et Tamir Pardo... Les serviteurs de l'État n'ont pas manqué d'héroïsme non plus en Israël, pour éviter le pire et contenir les tendances messianiques les plus bellicistes, laissant ainsi envisager des solutions plus réalistes et viables avec les Palestiniens[16].

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C'est en Syrie avant tout qu'eut finalement lieu, par un subtil contrôle réflexif unifiant plusieurs grandes puissances majeures, le volet militaire du coup d'arrêt visant à conjurer les initiatives les moins avouables au Moyen-Orient. Dans une moindre mesure aussi au Yémen, pour mettre en échec une guerre générale contre tous les restes d'harmonie ayant survécu aux guerres scélérates de l'ère Bush Jr./Obama. Mais c'est bien aux États-Unis qu'eut lieu le vrai combat : un combat de civilisation, pour mettre en échec une subversion telle que l'on n'en avait plus vue depuis Néron. Et comme du temps du général et consul Corbulon, les Légions furent à la pointe de ce combat : spécialement l'Armée américaine, le Renseignement militaire (DIA) et la NSA.

Une crise opportune du coronavirus, pour masquer une épuration en phase finale


Il existe peu d'exemples dans l'Histoire d'une épuration aussi difficile menée contre une administration aussi largement gangrenée, avec un grand nombre d'opérateurs politiques nationaux jouant délibérément contre les intérêts stratégiques des États-Unis. Tout juste pourrait-on comparer cet effort avec celui qui eut lieu durant la République de Weimar, un sujet de toute façon trop peu compris aujourd'hui[17]. Mais après quatre ans de combat antisubversif mené en coulisses aux États-Unis depuis l'affaire de Benghazi (2012-2016), puis encore quatre ans de purge devenue toujours plus évidente depuis 2016, il semble bien que ce « duel des destins » ait atteint aujourd'hui sa nouvelle étape paroxystique aujourd'hui : une nouvelle et certainement ultime étape de cette lutte antisubversive pour la civilisation se déroule sous nos yeux, dans le monde entier et plus spécialement aux États-Unis.

L'écran de fumée délirant qui s'est déployé derrière cette crise du Coronavirus, qui commença fin 2019 en Chine pour déployer ses effets à partir de mars 2020 en Occident, a en effet deux sens : « l'Histoire officielle, menteuse qu'on enseigne », et « l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse ».

En apparence, un narratif officiel se déploie en effet à partir d'une pandémie regardée comme inévitable, justifiant « pour la plèbe » le déploiement des mesures les plus liberticides depuis l'effondrement du système soviétique. Grâce à ce narratif, l'effondrement économique mondial qu'une cessation imposée de toutes les activités engendrera immanquablement, permettra non seulement de camoufler une réalité brutale de ces derniers siècles de décadence économique occidentale : toutes les guerres et toutes les crises du capitalisme moderne sont globalement artificielles[18]. Mais en plus, la peur macrosociale et la sélection négative de l'information[19], ciblant toute vision dissidente de cette crise comme celle du Professeur Didier Raoult en France, rendra possible les décisions les moins défendables. Au hasard, un empoisonnement de masse sous prétexte de médecine, à grand renfort de technologies vaccinales détournées entre de mauvaises mains monopolistes, ce que les personnels médicaux les plus honorables dénoncent aujourd'hui. Protégées par un tir de barrage médiatique extraordinaire de mauvaise foi, les mêmes recettes des totalitarismes rouges et noirs du XXe siècle convergent aujourd'hui, afin de servir la soupe au pire des mondialismes tel qu'il fut théorisé depuis des années, et dont des personnages pour le moins équivoque comme Bill Gates sont les nouveaux prophètes[20]. C'est ce narratif qui est bien l'« histoire honteuse » dont parlait Balzac : une « Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements ».

550x827.jpgPourtant, des voix s'élevèrent en effet en Occident, face à l'hystérie collective soudaine que suscita l'emballement médiatique en Occident. Face aux médias clamant à l'unisson l'extrême dangerosité du coronavirus, pour légitimer des mesures de contrôle des populations tellement extrêmes qu'elles rappelaient les totalitarismes du XXe siècle. Aux États-Unis notamment, par la voix du Président Trump lui-même[21] et de Qanon, la voix occulte des patriotes américains[22]. Au Québec avec le média patriote Radio Québec, et même quelques personnages publics courageux qui eurent le cran de prendre publiquement position[23]. En Allemagne également, avec notamment la lettre ouverte du Professeur Sucharit Bhakdi à la Chancelière Angela Merkel[24]. En France, enfin, avec ce qui constituera certainement le plus gros scandale d'État depuis l'affaire dite du « sang contaminé », durant les années 1980.

La subversion de l'Occident passe par le détournement de la médecine

Il est une nouveauté tout à fait extraordinaire, d'avoir vu de manière si évidente en France l'application concrète de ce dont parlait Steve Pieczenik depuis des années aux États-Unis. Steve Pieczenik, médecin et psychiatre lui-même, avait en effet évoqué la façon dont certains milieux financiers de Wall Street parfaitement identifiés avaient infiltré la médecine américaine, en octroyant d'énormes financements (notamment à la prestigieuse université médicale de Cornell)[25]. Or ce fut exactement la même tentative de subversion de la médecine occidentale qui a pu être constatée en France, à l'occasion de la véritable persécution dont a été victime l'éminent professeur Didier Raoult durant cette crise du coronavirus.

Car l'un des plus grands chercheurs mondiaux parmi ceux qui appelèrent à la raison fut français : le professeur Raoult, infectiologue et professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes. Il fut en quelque sorte l'« héritier » du meilleur de l'ancienne médecine coloniale française, qui avait été nourrie de toute l'expertise des maladies tropicales que la France soigna en Afrique et en Asie, révolutionnant les conditions de vie des populations de l'ancien Empire français. Ce fut le Pr. Raoult qui valorisa les premières études chinoises sur le coronavirus, pour arriver rapidement à la mise au point d'une prophylaxie simple, à partir des médicaments utilisés par l'Armée française depuis des décennies et prescrits partout dans le monde aujourd'hui. Sauf que cette prophylaxie simple et peu onéreuse du Pr. Raoult, remettait en question toute l'intention fondamentale derrière cette crise du coronavirus : une intention de bâtir une médecine d'après les desideratas d'un lobbying pharmaceutique révoltant, consistant à rendre toujours plus cher des traitements toujours moins efficaces. Dans le même ordre d'idée, généraliser et multiplier sans cesse les obligations de vaccination détournées de leur but premier, et contre lesquelles s'était d'ailleurs élevé en France le même Pr. Raoult, ainsi que d'autres chercheurs de renom. Or, derrière cette idée de vaccination, émergeaient des doutes sérieux quant à l'existence d'un agenda occulte de bridage de la démographie mondiale, en même temps qu'une volonté de surveillance généralisée des populations. Certes, l'idée d'une certaine discipline démographique n'était pas nécessairement néfaste en elle-même, mais elle était ici laissée à la discrétion de groupes privés et autres fondations comme la Fondation Bill & Melinda Gates, qui n'avaient de philanthropique que le nom[26].

C'est donc dans ce contexte que le Pr. Raoult fut alors massivement critiqué par les « médias PC »[27], au gré d'une campagne de désinformation qui atteignit des sommets révoltant de mauvaise foi en France. Une écrasante majorité de médias se ligua en effet pour le faire passer comme « instable », « sectaire » ou pour discréditer ses compétences et prophylaxies pourtant reconnues dans le monde entier. Toute cette crise remettait au goût du jour l'idée que la science devait normalement briser les monopoles[28], une ancienne idée-force de l'idéalisme européen, mais dans un sens inversé illustrant la décadence de l'Occident : ce n'était plus la science qui brisait les monopoles, mais les monopoles pharmaceutiques qui voulaient à présent briser la science sur l'autel de l'argent. Le même argent, finançant à la fois les grands monopoles pharmaceutiques et les médias qui les défendaient, ou pire, le même argent nourrissant l'idéologie mondialiste et son fantasme lancinant de dépopulation mondiale...

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Dans tout autre contexte, un scientifique aussi peu attaquable que le professeur Raoult aurait très certainement pu être assassiné, au vu des intérêts énormes qu'il contrariait par sa démarche scientifique inébranlable. Mais du fait des divulgations multiples sur Internet qui permirent de préserver son crédit, tout en mettant en évidence les multiples conflits d'intérêts qui se dévoilaient chez ses détracteurs, du fait également des confirmations qui provinrent notamment des États-Unis et de Chine quant à la crédibilité de ses travaux, le professeur Raoult survécut à toutes ces tentatives de déstabilisation. Il en sortit même auréolé d'une gloire populaire spontanée en France, tandis que les dirigeants français s'enfonçaient dans leurs propres mensonges comme dans des sables mouvants.

C'est dans ce contexte, ayant vu tant aux États-Unis, en Russie, en Chine ou ailleurs, des prises de position souverainistes en faveur des remèdes du Pr. Raoult, qu'une autre institution est apparue comme profondément gangrénée par la Subversion, elle aussi. L'OMS, en effet, aura joué durant cette crise du coronavirus le même rôle infamant que celui joué par l'ONU durant la guerre de Syrie : on y vit des personnages hautement subversifs œuvrer depuis l'ONU contre la paix, alors que l'ONU a pour objet normalement de prévenir la guerre. Notamment Jeffrey Feltman, ancien Assistant-secrétaire d'État sous Obama (2009-2012), devenu Sous-secrétaire général de l'ONU aux affaires politiques. De même, en Libye, l'ONU ne fit rien de sérieux pour juguler la guerre puis les troubles depuis 2011, elle préféra plutôt en institutionnaliser les conséquences avec les accords de Skhirat puis le Pacte de Marrakech, pour propager une immigration désordonnée et déstabilisatrice pour l'Europe, plutôt que de résoudre les problèmes à leur racine[29]. Le même détournement de l'OMS fut clairement identifiable durant cette crise du coronavirus, décidant sans cesse en dépit du bon sens, et propageant la peur plutôt que la raison de toutes les façons possibles... Ce qui explique parfaitement l'opposition frontale du Président Trump à cette institution, malgré le contre-feu de désinformation médiatique habituelle qui tenta évidemment de présenter le Président américain comme un irresponsable[30].

L'épilogue de cette infâme déstabilisation contre l'un des plus grands professeurs de médecine français, faillit bien être un départ du professeur Raoult pour la Chine. Départ rapidement démenti certes, mais laissant entrevoir tout de même, les conséquences lamentables des agissements du parti subversif qui s'était opposé à lui durant la crise[31]. Comme du temps des pays communistes interdisant toute carrière à quiconque s'autorisait à penser en dehors des idéologies imposées, les gens intelligents ont assurément de plus en plus de mal à faire carrière en France. Mais le problème va au-delà d'un point de vue sur la France que l'on enseigne actuellement en Chine, selon lequel les Français « aiment beaucoup discuter mais ne savent pas décider »[32]. Par opposition à la leçon d'étatisme de bon sens qui fut adressée par les pays développés d'Asie, contrastant d'autant plus avec la décadence de l'Occident, cette crise du coronavirus aura plutôt mis en évidence le réel problème de la France : l'existence évidente d'un parti subversif qui détourne l'État, et qui détruit toute forme d'intelligence en France, forçant ses meilleurs talents à l'expatriation depuis déjà des années...

Ainsi, pour qu'existe une « histoire honteuse », il faut bien qu'existent pour la générer des humains qui devraient mourir de honte face à leurs propres agissements. Mais c'est tout l'aspect ironiquement salvateur de cette crise, que de forcer chacun à dévoiler ses allégeances : on est aujourd'hui ou bien du côté du bon sens souverain et de la vérité, ou bien du côté de la Subversion. Et toute tiédeur ou mollesse ne fait que travailler en faveur de cette subversion qui ne prospère que grâce à la lâcheté et la paresse macrosociale, telle qu'elle est encouragée depuis des années en Occident. « Dieu vomit les tièdes »...[33]

Une entente des hommes de bien pour conjurer le pire des Mondialismes


Mais face à cette histoire honteuse, semble se déployer pour la première fois de l'Histoire une entente des hommes de bien, unissant les patriotes fortifiés par une spiritualité saine du monde entier, et basée sur une expertise antisubversive qui était méprisée depuis des années[34].

C'est cette entente qui pourrait bien mettre en échec tout ce narratif lourdement faussé de la crise du Coronavirus, et emporter avec lui tout ce qui aurait dû constituer le « Nouvel Ordre Mondial » : c'est-à-dire le mondialisme qui se déployait depuis des décennies, et dont le but ultime était l'écrasement définitif des peuples : le Meilleur des Mondes et 1984 combinés... Orwell en avait d'ailleurs fait son avertissement final, lui qui en avait identifié les causes profondes à partir de la guerre d'Espagne, et mis en garde lui aussi à partir de fictions, contre l'intoxication des humains les moins spirituellement conscients, par le pouvoir qu'ils pourraient avoir sur d'autres humains[35] : « Si vous voulez une image du futur ? Imaginez une botte écrasant un visage humain... pour l'éternité »... Ce Nouvel Ordre Mondial ciblant jusqu'à l'âme humaine, semblait en apparence inarrêtable aux yeux des initiés qui suivaient son déploiement depuis des décennies, non sans inquiétude[36], à partir de cénacles de décisions internationalistes comme le groupe Bilderberg, la Trilatérale et d'autres puissants relais d'influence.

Or, contre toute attente, c'est une vérité spirituelle gnostique sans âge qui retrouve sous nos yeux incrédules une nouvelle application : lorsque de mauvaises forces sont à l'œuvre, il est un contresens spirituel de croire qu'il n'y a que ces mauvaises forces qui sont à l'œuvre. Notre planète a toujours été un état de probation, et l'humanité a toujours été l'objet d'une lutte d'influence. Mais chaque humain individuellement, doit faire le choix du bien, en pensée et surtout par les actes, sans quoi il sera toujours sous l'emprise potentielle du mal, faute de s'être résolu à un choix conscient du bien... Et ce défi, faire le bien par les œuvres pour conjurer le mal, mettre en échec le mal, servir la plus haute vision de l'humanité pour conjurer la plus basse, a été relevé par les patriotes chrétiens américains, rejoignant les patriotes chrétiens russes à l'œuvre depuis des années en Syrie.

La même lutte anti-fanatique qui mena à la naissance du christianisme puis plus tard de l'islam, ce que comprit l'ancienne expertise coloniale française, trouve ses prolongements dans le combat antisubversif des patriotes américains aujourd'hui aux États-Unis...

Une guerre occulte pour le contrôle des Etats-Unis, et du monde entier

Dès le début de la crise du coronavirus, la source Qanon qui servit depuis octobre 2017 de média occulte, dans le cadre du combat antisubversif des patriotes américains, diagnostiqua une intention politique évidente derrière l'hystérisation soudaine et synchronisée des médias PC, les mêmes médias qui déployaient le plus gluant des activismes anti-Trump depuis 2016. Il était évident en mars 2020, en effet, que cette crise était le dernier artifice trouvé par l'État profond pour éviter à tout prix l'explosion du Parti Démocrate, pour détruire tous les succès du Président Trump, pour camoufler le fiasco lamentable de Joe Biden en tant qu'adversaire potentiel, et pour tenter d'enrayer la purge historique de l'appareil d'État aux États-Unis[37].
 

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Plus grave fut surtout le diagnostic inspiré, par la même source Qanon, incriminant directement l'idéologie mondialiste comme responsable d'une subversion préméditée des États-Unis, en citant les mots d'Henry Kissinger à la conférence Bilderberg d'Evian, le 29 mai 1992[38] : « Aujourd'hui, les Américains seraient outragés si des troupes de l'ONU entraient à Los Angeles afin de restaurer l'ordre, mais demain ils seront pleins de gratitude ! Ceci est [sera] spécialement vrai à partir du moment où on leur aura dit auparavant qu'existe une menace extérieure, qu'elle soit vraie ou décrétée [officiellement comme vraie], menaçant notre existence même. C'est alors que tous les autres peuples du monde vont plaider auprès des dirigeants mondiaux pour qu'ils [les Américains] soient délivrés de ce mal. Ce que craint l'humain, c'est toujours l'inconnu. Si les choses sont présentées selon ce scénario, les droits individuels seront volontairement abandonnés pour la garantie du bien-être qui leur sera octroyé par le gouvernement mondial ». Et Qanon concluait dans son même message : « La guerre silencieuse continue... », confirmant donc clairement ce que les initiés sérieux avaient auparavant compris : c'est une guerre implacable qui est livrée pour le contrôle des États-Unis, entre les mondialistes et les patriotes souverainistes. Et cette guerre est sacrée, comme l'indique aussi régulièrement Qanon à mesure que cette lutte devient dantesque, évoquant l'« armure de Dieu » de Saint-Paul[39] comme un psaume de combat de ces Templiers modernes. Que ne voilà donc point une noble Croisade de notre temps !

Les décennies de subversion des États-Unis, sont en fait la continuité d'une Subversion lancinante dans l'Histoire de l'Occident, rarement comprise aujourd'hui parce que tant le catholicisme que le protestantisme ont oublié des pans cruciaux des enseignements chrétiens originels. Mais ils en ont une conscience instinctive aujourd'hui, grandissante à mesure qu'une subversion sans âge et dégénérée nous montre à nouveau son véritable visage.

Le Coronavirus comme va-tout du Nouvel Ordre Mondial


Et c'est là que survient cette crise du Coronavirus, dans ce contexte d'une purge occulte en cours aux États-Unis. Avant cette crise, un point de situation donnait le parti subversif perdant aux États-Unis, malgré quatre ans de lutte visant à pousser Trump au pire au Moyen-Orient comme en Asie. Au lieu de cela, à coups d'un subtil jeu d'échec, de Kabuki[40] et d'intoxications pas toujours compréhensibles, c'est une réelle désescalade qui a eu lieu sur ces deux théâtres d'opérations potentiels, tandis que se menait l'épuration historique de l'Administration américaine. La dynamique fut constante et le pire évité, malgré des médias bavant constamment leurs mensonges contre chaque fait et gestes de l'Administration Trump. Le Président Trump commença également à inverser structurellement une logique de vampirisme économique vidant de sa substance l'économie américaine, non pas au bénéfice de la Chine par les délocalisations mais bien au bénéfice de Wall Street et des mondialistes, depuis la visite secrète de Kissinger en 1971.

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Instrumentalisation mondialiste de cette crise du Coronavirus, relayée par le Parti Démocrate aux États-Unis, afin de détruire les succès économiques de Donald Trump qui promettaient sa réélection. L'âne - symbole du Parti Démocrate - maintient l'économie américaine sous l'eau, un œil sur les sondages malgré tout encore favorables à Trump pour l'élection de 2020 : « ce n'est toujours pas assez sûr pour sortir [du confinement] ».Et surtout, le Président Trump eut le courage historique de cibler les grands réseaux internationalistes mêlant la pédocriminalité et le trafic de drogue, pour des raisons là encore très anciennes mais certainement pas rationnelles... L'affaire Epstein n'était une nouveauté qu'aux yeux de ceux qui n'ont pas compris l'Histoire et ses luttes d'influence profondes... Le combat contre le matérialisme débilitant et les déviances érigées en mode de gouvernement en Occident, est mené aujourd'hui tambour battant par les patriotes américains, qui sont les premiers concernés.

C'est un duel d'eschatologies qui se déroule à notre époque. Les véritables musulmans le comprennent aussi, bien que nombre d'entre eux furent atteints dans leur foi par des décennies d'influence fanatique artificielle... Chaque homme de bien doit être aujourd'hui vent debout pour soutenir le combat que mènent les patriotes américains aux États-Unis. Des années de propagande ont érigé les États-Unis comme un bras armé du mondialisme, générant artificiellement les plus gros conflits entre les civilisations qui auraient dû déboucher sur une troisième guerre mondiale : entre le monde chrétien et le monde musulman d'une part, entre les États-Unis et la Russie ainsi que la Chine d'autre part. Le « déchaînement de la matière » dont les pires mondialistes rêvaient déjà avant les deux guerres mondiales précédentes... Les plus infâmes mondialistes patentés s'étaient alors pris à rêver comme ils le faisaient en fait depuis des décennies : « leur » Nouvel Ordre Mondial allait à coup sûr émerger de toutes leurs intrigues subversives, un gouvernement mondial devant émerger « à la place de la guerre ou après la guerre », pour reprendre les mots de leur représentant français Jacques Attali, imbu de son sentiment d'impunité[41].

Et pourtant, c'est potentiellement un autre « nouvel ordre mondial », imprévu par ces mêmes mondialistes, qui peut potentiellement émerger à l'occasion de cette crise...

Un nouvel ordre mondial à cinq émerge, face au Nouvel Ordre Mondial suicidaire

Ce qui restera dans l'histoire occulte comme la Restauration de la République américaine, naquit d'une leçon vieille comme la Rome antique : « que Rome prenne garde à la colère des légions »... Cette restauration fut facilitée par les patriotes russes, qui ne perdirent jamais de vue la façon dont les idéologies rouges avaient été artificiellement inoculées à la Russie pour la détruire de l'intérieur.

EXzdd2jXkAEXMi6.jpgEt à présent, cette même entente russo-américaine occulte, qui remonte à Lincoln et dont on trouve d'autres traces bien peu comprises dans l'histoire, se renouvelle sous nos yeux. Non pas par cette pantalonnade ridicule du « complot russe », qui aurait prétendument abouti à la victoire de Trump de 2016, fondée sur la fable du « rapport Steele » qui reviendra brutalement contre ses instigateurs bientôt, et restera dans l'Histoire comme l'Obamagate...[42] Mais c'est bien à l'occasion de cette crise du coronavirus que par nécessité, un axe occulte russo-américain va perdurer, plein de réalisme face au danger qui menace tant la Russie que les États-Unis en tant qu'États souverains.

Nous avons vu en effet un renouvellement informel de cette subtile entente russo-américaine initiée en Syrie, à travers les interventions simultanées aux États-Unis comme en Russie des patriotes les mieux informés. La source Qanon, délivrant d'ordinaire des messages peu nombreux, mais subtils et calculés quant à la purge de l'appareil d'État américain, s'est soudain animée d'une intense activité depuis février 2020 pour dénoncer toutes les manœuvres suspectes et délibérément subversives derrière cette crise. Du côté de Moscou, alors qu'un remaniement gouvernemental opportun venait d'avoir lieu[43], c'est un éminent membre du Renseignement militaire russe, Vladimir Vasilievich Kvachkov, qui avait été auparavant impliqué contre le puissant parti subversif qui avait tenté de dépecer la Russie durant les années 1990,[44] qui émit un point de vue similaire et assez peu modéré. Il concluait en effet que pour éradiquer le Coronavirus, il allait falloir surtout vaincre un virus transnational beaucoup plus puissant : c'est-à-dire les menées subversives internationalistes, désireuses de dresser les nations les unes contre les autres afin de faire progresser leur agenda inavouable...[45] Et même la Chine de Xi Jinping voit à présent s'ouvrir à elle l'opportunité de rejoindre cette alliance américano-russe dans un nouveau jeu des trois plus grandes puissances du monde, afin de sortir elle aussi de l'influence subversive qui a prétendu l'instrumentaliser depuis plus d'un siècle à présent... En adjoignant encore l'Angleterre, qui porte en elle les restes de l'ancienne et puissante expertise de l'Empire britannique, et l'Arabie Saoudite, qui joue actuellement un rôle clé dans l'atterrissage en douceur du Moyen-Orient depuis 2016 sous la protection des États-Unis de Donald Trump, c'est un nouvel ordre mondial qui émerge : non pas le Nouvel Ordre Mondial de George Bush Sr. dans le contexte du « Traité 2+4 » qui permit la réunification de l'Allemagne, mais une sorte de « nouvel ordre mondial à 3+2 », reniant le mondialisme destructeur des États-Nations par un nouveau réseau de souverainetés s'entraidant réciproquement.

Les États-Unis tout d'abord, vivent la restauration de leur ancien rôle historique, devenu bien moins évident aujourd'hui au fur et à mesure de leurs détournements par un puissant État profond. De leur rôle de première puissance mondiale découle l'importance cruciale de l'évolution de la situation interne aux États-Unis, et rien ne saurait être négligé pour aider les patriotes américains à recouvrer leur souveraineté.

Á ce titre, nous ne pouvons que louer la prise de conscience des minorités afro-américaines aux États-Unis, qui ont réalisé l'instrumentalisation politique dont ils ont été victimes depuis des années par le Parti Démocrate et l'État profond américain. Les noirs américains ont en effet été « utilisés comme des prostituées par le Parti Démocrate », aux dires de Quanell X, dirigeant de la branche texane du Nouveau parti Black Panther [New Black Panther Party], alors que leur condition financière, économique, académique, en matière de chômage et d'éducation, n'a fait qu'empirer[46]. Et c'est Joe Biden, ancien Vice-président d'Obama lourdement suspecté d'un autre vice (pédocriminel), mais malgré cela « présidentiable » pressenti contre Donald Trump lors des prochaines élections, qui vient de rappeler cette réalité. Toute honte bue, ne se rendant même plus compte de l'évidence grossière de sa stratégie d'influence éculée, il vient de tancer un citoyen américain noir susceptible de voter pour Donald Trump d'une façon tellement dominatrice que c'en était ridicule : « si vous avez un problème pour choisir de voter entre moi [Joe Biden] ou Trump, alors vous n'êtes pas noir ! »[47]. Joe Biden illustrait ainsi ce qu'avait résumé auparavant l'économiste noir américain Thomas Sowell : « Le racisme n'est pas mort, mais il est sous assistance vitale, gardé en vie par des politiciens, des prostituées de la race et des gens qui gagnent un sens de supériorité par la dénonciation des autres en tant que "raciste" »[48].

Ce sont à présent les musulmans qui doivent réaliser la même prise de conscience que les noirs américains, afin de contrer l'extraordinaire activisme prétendument « musulman » que les États-Unis ont connu durant ces dernières années. Alors que les États-Unis étaient officiellement en guerre contre des pays musulmans, au gré d'une idéologie du « choc des civilisations » qui fit bien souvent passer ces guerres pour des guerres « contre l'Islam » (au grand dam des vrais soldats américains sur le terrain)[49], une dynamique tout à fait contraire s'est dévoilée aux États-Unis, dont l'apogée fut identifiable durant l'ère Obama. Ce fut en effet l'apogée d'un activisme subtilement djihadiste ayant pignon sur rue aux États-Unis sous l'ère Obama, mais un activisme qui a perduré depuis quatre ans contre Trump. Il est dès lors urgent que les « vrais » musulmans, aux États-Unis et dans le monde, réalisent enfin l'importance de la lutte d'influence qui a lieu en ce moment même aux États-Unis, pour dénoncer avec les patriotes américains cet activisme indécent de l'État profond contre le Président Trump.

91dcj-owByL.jpgSi j'étais citoyen Américain, je serais très vraisemblablement accusé par Joe Biden de n'être « pas musulman » si je décidais de voter pour Donald Trump. Mais que lui répondrais-je ? Que les vrais musulmans savent ce qu'il s'est passé à Benghazi, et plus globalement durant toute l'époque de subversion des Clinton, Bush Jr. et Obama. Ils savent aussi qui a voulu créer une immigration déstabilisante pour les États-Unis depuis 1965 afin de ruiner leur modèle d'intégration vertueux par l'excellence, avec une pure volonté de subversion qui fut parfaitement identifiable sous l'ère Obama[50]. De même, les musulmans n'ignorent pas non plus les turpitudes personnelles transgressives de « creepy » Joe, et dès lors, ne sauraient accepter toute prétention de son auguste personne à leur donner des leçons de maintien et de morale. Pour toutes ces raisons, les hommes de bien musulmans, au même titre que les chrétiens américains, ne peuvent que se réjouir à l'avance de sa future défaite lors de la réélection à venir du Président Trump...

La Russie, ensuite, vit au terme de la guerre de Syrie l'aboutissement de sa nouvelle légitimité dans le concert des nations. La volonté implacable du Président Vladimir Vladimirovitch Poutine, appuyée par l'extraordinaire talent diplomatique de Sergueï Viktorovitch Lavrov, malgré les assassinats à répétition de diplomates russes, et la combativité légendaire des forces armées russes incluant des éléments musulmans du Caucase, qui avaient eu à combattre auparavant les djihadistes artificiellement importés en Russie : ce furent là les éléments d'une victoire historique qui signifia la première guerre perdue du mondialisme, éteignant un conflit qui aurait très bien pu contaminer le monde entier, à la fois en Syrie mais aussi en Ukraine. Malgré une situation toujours difficile en Syrie face aux « imprudences » de certains pays du Moyen-Orient, elle démontre que dans le combat eschatologique actuel, les chrétiens orthodoxes et d'Orient ont une longueur d'avance, n'ayant pas oublié la vraie Gnose. En témoigna une exposition d'icônes sécurisée à Tsaritsino en octobre 2016, rappelant que les vrais chrétiens n'ont pas oublié Sophia : la « Sagesse de Dieu », source de toute chose en notre monde, et principe féminin sacré tempérant les anciennes violences du Moyen-Orient...

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Icône de Sophia, la Sagesse de Dieu, entourée de Saints aux abords, fin XVIIe-début XIXe s. Tempera sur bois La façon dont le Ministre de la défense Sergueï Koujouguétovitch Choïgou, bien que versé dans les connaissances occultes des chamanes de l'Altaï, se signa lors du défilé du 9 mai 2015 sous la tour du Christ Sauveur, était lourde de sens quant à la nouvelle « guerre sacrée » menée par Moscou au Moyen-Orient[51]. Elle fit en ce sens le pont avec l'Extrême-Orient, un pont évident pour qui connaît les racines communes des spiritualités du monde à partir du Moyen-Orient et du Tibet, et dont le soufisme fut notamment l'une des passerelles...[52]

La Chine du Président Xi Jinping, donne vie à la clairvoyance prophétique de Charles De Gaulle, qui considérait que le communisme disparaîtrait avec le temps en Russie soviétique comme en Chine populaire, que le président De Gaulle fut d'ailleurs le premier chef d'État à reconnaître. Après avoir connu nombre de déstabilisations et d'humiliations depuis le XIXe siècle, étroitement liées à la même décadence du capitalisme occidental depuis l'Angleterre, et malgré les intrigues qui tentèrent de créer une Chine communiste durablement captive des mondialistes, c'est la vieille souveraineté du Céleste Empire qui renaît. La sublime leçon de profondeur civilisationnelle qui fut donnée lors des Jeux Olympiques de 2008, fut accompagnée par les premiers signes de lucidité contre l'idéologie communiste, grâce notamment à la meilleure influence française qui puisse encore exister à notre époque[53].

Après avoir adressé des messages d'ouverture à l'Occident dramatiquement égaré (2005-2015)[54], cette nouvelle Chine renaissante accompagna également le mouvement en soutenant discrètement l'action russe en Syrie. Comme la Russie en Tchétchénie et au Daghestan, elle aussi se trouvait ciblée par le terrorisme des séparatistes ouïghours, artificiellement généré par l'Etat profond américain depuis des années en Asie Centrale, qui menaçait l'intégrité nationale chinoise en poussant le Xinjiang à la sécession. Comme dans le Caucase, des enjeux énergétiques majeurs étaient la cause profonde de ces intrigues. Dans leur empressement à cibler sans cesse la Chine, certains médias occidentaux oublient volontiers qu'il existe d'autres communautés musulmanes qui sont des patriotes chinois, comme les Hui dans la Région autonome du Ningxia[55]. Le narratif hérité de la Guerre froide contre le communisme ne tenait plus, et les anciens réseaux djihadistes apparaissaient soudainement pour ce qu'ils étaient réellement : des troupes mercenaires utilisées dans des guerres asymétriques afin de nuire à des États souverains « indociles », pour le compte de forces subversives parfaitement identifiables[56].

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La victoire de Trump, premier Président américain reçu dans la Cité interdite, signifia une nouvelle opportunité pour la Chine aussi, et la possibilité d'une entente avec les États-Unis s'est développée subtilement depuis 2016. Mais une entente qui supposait de faire machine arrière dans la promotion d'un mondialisme historiquement voulu par Wall Street, utilisant les délocalisations chinoises pour ruiner le monde entier, et dont la Chine était l'otage bien plus que l'actrice[57]. Ceci supposait alors une certaine synchronisation avec les États-Unis afin d'éviter une explosion de l'économie chinoise, indirectement victime elle aussi du modèle économique occidental décadent, solutionnant au passage la question nord-coréenne par une nécessaire désescalade, en attendant l'inéluctable réunification avec Taïwan de manière tout aussi pacifique...

C'est dans ce contexte plein d'espoir que survint la crise du coronavirus, au gré de laquelle apparurent les mêmes lignes de failles en Chine : l'opposition du Président Xi Jinping face à l'existence d'un État profond en Chine, motivé certainement par un affairisme sécrété par la décadence de l'Occident, et possiblement appâté par des rêves de puissance dangereux. Une certaine inexpérience des serviteurs de l'État chinois face aux causes profondes de la décadence occidentale était à craindre, mais des leçons de sagesse bouddhiste et confucéenne peuvent tout autant être espérées aujourd'hui du Céleste empire. Face à ces luttes d'influences internes vieilles comme le monde qui prévalent partout, la tentative de créer un nouveau racisme antichinois du plus grand ridicule, à l'occasion de cette crise du coronavirus, n'apparaîtra comme rien d'autre qu'une énième tentative mondialiste visant à dresser les peuples les uns contre les autres...

L'Arabie quant à elle, fut l'otage et le point nodal de l'instrumentalisation du terrorisme au gré de la rivalité pétrolière historique entre les Britanniques et les États-Unis, ce qui fut dénoncé comme tel dès 1930 par le Renseignement français[58]. Les États-Unis reprirent cette continuité à leur compte après la Seconde Guerre mondiale, mais vécurent entre-temps leur détournement par l'État profond, lequel sut préserver ses intérêts bien plus que ceux des États-Unis, au besoin par des morts suspectes au sein de la famille royale (Roi Fayçal Al Saoud, 1975). Mais le net recul de cette subversion par l'État profond, actuellement aux États-Unis, permet à une dynamique nouvelle d'émerger en Arabie Saoudite. Un processus dual dans lequel un Jared Kushner est certes à la fois juge et partie, à la fois gendre et ambassadeur de Trump, mais dont l'action aura déjà eu une utilité historique au Moyen-Orient. Le Prince héritier Mohammed ben Salmane, qu'on veuille bien le comprendre ou non, est en ce moment l'homme clé du Président Trump, et prend la responsabilité courageuse de tenter d'inverser des décennies d'instrumentalisation mondialiste du djihadisme à partir du Moyen-Orient. Une instrumentalisation dont là encore, les Arabes ont été bien plus souvent les otages que les promoteurs...[59]

Dans ce contexte, le rôle de la Grande-Bretagne est inévitablement dual. Car les patriotes Britanniques ont certainement possédé la meilleure des expertises antisubversives au monde, concernant la Russie comme la Chine ou le Moyen-Orient, mais que cette expertise patriotique a été durement bridée depuis les années 1920. Car parallèlement, c'est depuis la même Grande-Bretagne qu'a été conçue la subversion de leurs rivaux économiques (français, allemands, russes, chinois, étasuniens, avant d'emporter dans la tourmente les restes de l'Empire britannique... La même lutte d'influence entre patriotes et État profond a eu lieu en Grande-Bretagne, à vrai dire depuis le XVIe siècle, et elle fut durablement perdue par les patriotes, mais temporairement seulement.

Des indices de subversion évidents au Royaume-Uni sont apparus au gré d'affaires sensibles récentes, couvertes par une omerta révoltante des médias publics, masquant certainement une subtile volonté de provocation. Dans quel but ? Afin de promouvoir l'idéologie artificielle du « choc des civilisations », opposant la Chrétienté à l'Islam de façon nécessairement violente. L'affaire des viols de Telford, ayant vu des milliers d'enfants ou de jeunes filles violés par des gangs immigrés indo-pakistanais, a été entourée d'un véritable secret d'État avec l'entière complicité des médias. De la même façon, ce sont de véritables persécutions qui ciblent les patriotes et militants Britanniques comme Stephen Yaxley-Lennon, connu sous le pseudonyme de Tommy Robinson. Or, les circonstances anormales dans lesquelles des soi-disant « musulmans » ont pu le battre impunément en prison, sont l'indice d'une instrumentalisation qui révèle une subversion évidente du Royaume-Uni, disposant de puissants relais au sein de l'appareil d'État.
 
10665049_547783445376545_1293872700676976774_n.jpgOn voit encore d'autres traces de cette subversion, quand la BBC s'obstine à réécrire sans cesse l'Histoire occidentale dans un sens « antiraciste », en faisant jouer les personnages européens par des immigrés d'origine africaine.[60] Ceci est visible dans tous les pays occidentaux, jusqu'au ridicule quand Lancelot[61], Achille[62] ou Louis XIV[63] sont joués alors par des acteurs noirs. On attend avec impatience une histoire de Nelson Mandela, de Martin Luther King ou de l'Empereur Kanga Moussa du Mali joués par des acteurs blancs, afin d'être sûr que personne ne soit choqué par ces réécritures de l'Histoire ridiculement parasitées par des partis-pris idéologiques...

Mais il y a pire, derrière ces trois exemples de subversion combinés. Ils peuvent constituer l'indice d'une stratégie mondialiste de contrôle réflexif dangereux : une volonté évidente de brimer les populations européennes, en les poussant ainsi subtilement à un nouveau sursaut nationaliste qui ne pourrait être qu'excessif en réaction. Cette façon de créer une prophétie autoréalisatrice en brimant les peuples occidentaux pour les pousser au pire ensuite s'est déjà vue dans l'Histoire... Et elle aboutirait sans surprise à légitimer le choc des civilisations, en légitimant une guerre culturelle et civilisationnelle des Occidentaux qui serait dirigée spécifiquement contre l'Islam. C'est la raison pour laquelle les véritables musulmans doivent dire clairement à l'Occident que les violeurs de Telford, ou les « musulmans » qui ont été « utilisés » pour bastonner Tommy Robinson, n'ont de musulman que le nom, et mériteraient un châtiment tel que jamais ils ne pourraient recommencer leurs méfaits ignobles...

Pourtant, malgré ces traces de subversion évidente en Grande-Bretagne, il est à croire que les patriotes britanniques ont su peser dans les élections américaines de 2016, indirectement avec Julian Assange tout du moins. Ceci, alors même que se déployait depuis la Grande-Bretagne le volet internationaliste de cette même subversion, tant contre les États-Unis (Rapport Steele) que contre la Russie (Affaire Skripal), avec un rôle très sale joué en Syrie ou en Ukraine... Sans doute, la Grande-Bretagne a su comme à d'autres occasions dans l'Histoire, placer ses pions pour tirer avantage de la situation dans toutes les hypothèses. Mais il est indéniable que la véritable Grande-Bretagne souffre depuis bien longtemps face à la Subversion...

  • Ce contexte de « nouvelle donne géopolitique », est donc une opportunité de toute façon pour la Grande-Bretagne. Elle ne perdra pas son tropisme impérial, et le « Brexit » finalement obtenu par Boris Johnson lui redonnera une nouvelle souveraineté, prenant une importance similaire en Grande-Bretagne à la victoire de Trump aux États-Unis. En lieu et place des « représailles » promises par l'Union Européenne, une nouvelle entente se dessine entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, dont le futur broyage de l'UE entre la rivalité commerciale sino-américaine sera une conséquence connexe[64]. La Grande-Bretagne saura tirer son épingle du jeu, en conservant la constance diplomatique de ses intérêts supérieurs, et espérons-le, en ciblant une subversion qui n'est pas récente en son sein, et qui atteint aujourd'hui gravement la substance même du peuple britannique[65]. Là encore, les chrétiens protestants sont bien souvent handicapés par une vision partielle de leur propre Histoire... Mais la Grande-Bretagne fut également à la tête du réformisme chrétien depuis Bède le Vénérable, puis dans la lutte d'influence interne au sein de la Franc-maçonnerie depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours...

La France, dernier bastion subversif au monde, attend son renouveau politique


Dans ce contexte d'un Nouvel Ordre Mondial imprévu des mondialistes, voyant l'émergence d'une entente nouvelle qualitative entre les États-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et l'Arabie Saoudite, que vont devenir les pays de l'Union Européenne impotente, nantis seulement d'une « souveraineté-croupion » ? L'Allemagne a été durablement soumise et brûle ses derniers feux économiques, son peuple réel disparaissant depuis des années sous l'effet conjugué d'idéologies ciblant là encore sa substance même. L'Italie s'est récemment débattue, mais se retrouve de nouveau soumise par un gouvernement subversif qui se moque éperdument du peuple italien. Et la France, dans tout cela ? Elle est devenue l'un des pires bastions subversifs de notre époque, et des détails très peu élogieux l'illustrent, que ne manquent pas de relever les Services de renseignement étrangers : depuis les gesticulations transsexuelles sur le perron de l'Élysée, jusqu'à la « retraite heureuse » dans le Périgord de Ghislaine Maxwell, l'ex « traitante » de feu Epstein d'après l'irréfutable Steve Pieczenik lui-même, qui jamais n'accusa personne sans preuve...[66] Or les « connexions françaises » de l'affaire Epstein sont connues, et pourtant rien n'a été entrepris en France pour collaborer avec la justice américaine[67]. Elle était considérée comme « disparue » aux États-Unis, et alors que l'Administration Trump avait lancé un mandat d'arrêt international contre elle, elle était pourtant bien au chaud en France sans être inquiétée le moins du monde...[68]

title-1576680650.jpgDepuis la victoire de Trump aux Etats-Unis et le net reflux de la pédocriminalité outre-Atlantique, la France passe de plus en plus pour le premier Etat pédocriminel au monde... Au point de susciter la préoccupation d'INTERPOL et d'EUROPOL. En France, chaque année, 58 000 enfants disparaissent et plus de 150.000 enfants sont violés[69], alors qu'à peine 0,3 % des agressions sexuelles sur mineurs sont condamnées ! C'est ainsi que l'on détruit la substance et l'avenir d'un peuple, et les Français qui tentent de protéger leurs enfants sont bâillonnés, dénigrés, voire accusés lorsqu'ils osent évoquer ce sujet. Selon Me Marie Grimaud, avocate pénaliste de l'association « Innocence en danger », « La France est l'eldorado des pédophiles. [...] Je le répète, aujourd'hui mieux vaut violer un enfant que de dealer du shit dans la rue. La sanction est beaucoup plus lourde pour le dealer que pour le violeur d'enfants ». Pire, elle rappelle que « si des magistrats estiment qu'un enfant de 5 à 6 ans peut éventuellement consentir à un rapport sexuel et éventuellement relaxer des individus pour cela, c'est que nous avons un problème dans la formation de nos magistrats. C'est ce que j'appelle la gouvernance des juges, qui va en deçà [au-delà] de ce que la loi prévoit »[70]. Djamila Allaf, directrice de l'association « Enfance au cœur », renchérit : en France, « les chiffres de la maltraitance des enfants sont terrifiants. Ils sont indignes d'une société qui se dit civilisée. Parce que le marqueur d'une civilisation, c'est sa capacité à protéger les plus faibles. Aujourd'hui, dans un pays comme la France, qui se dit pays des Droits de l'Homme, qui donne des leçons dans le monde entier, il y a 422 enfants qui sont violés chaque jour, 2 enfants qui meurent de maltraitance par jour. Et malgré cela on a toujours un silence sur cette question, ça reste tabou »[71]. Dans le contexte de l'Affaire d'Outreau, qui a défrayé la chronique, qui a fait énormément de mal à la cause des enfants en discréditant leur parole, une remarquable enquête non médiatisée d'un journaliste de l'AFP[72], rappelait qu'aucun enfant de l'affaire d'Outreau n'avait menti. Douze enfants ont bien été reconnus victimes de violences sexuelles dans un contexte de proxénétisme. Alors pourquoi leurs bourreaux ont-ils été protégés ? Était-ce un réseau susceptible de révéler des noms connus ? En tout cas, la France n'en sort pas grandie...et les enfants français continuent d'être torturés ![73]

Dans ces circonstances, comment veut-on que la France conserve encore une once de crédibilité auprès des chefs d'Etat étrangers ? Alors que dans le même temps le Président Trump a fait de la lutte contre la pédocriminalité une réelle cause nationale[74], à l'initiative notamment d'Ivanka Trump comme conseillère principale contre le trafic d'êtres humains, la France montre de graves signes de subversion, comme aux États-Unis du temps d'Obama. L'imbrication devient hautement suspecte quand la pédocriminalité se mêle aux questions antiterroristes, maltraitant des enfants au gré d'une interprétation tout à fait inadaptée des critères de « radicalisation », camouflant ses méfaits derrière la raison d'État. Ainsi en juin 2019, un Commandant des services secrets intérieurs (DGSI) se définissant lui-même comme « spécialiste de la manipulation », fut impliqué dans une grave affaire pédocriminelle avec une mineure « musulmane » au prétexte de déradicalisation, des milliers de photos pédopornographiques étant retrouvées dans ses ordinateurs[75]. Parallèlement, une cellule antiterroriste de la DGSI fut dénommée « Al-Lât », du nom d'une déesse pré-islamique, laissait envisager une volonté de considérer l'islam comme « l'ennemi intérieur »[76]. Dans ce contexte de graves détournements, les musulmans de France peuvent légitimement craindre pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Par ailleurs, des policiers habilités « secret défense » se permettent de fanfaronner en divulguant des informations relatives à des attentats potentiels, sans être capables d'empêcher lesdits attentats. Or, les musulmans de France ne peuvent ignorer combien ces attentats terroristes leur font injustement du tort. Tous ces éléments combinés laissent envisager un risque réel de guerre civile artificielle en France, officiellement menée « contre l'Islam », qui permettrait de faire diversion en faisant oublier les graves turpitudes des politiciens français actuels.

Les révélations relatives aux derniers attentats survenus en France achèvent de brosser un tableau noir de l'état réel des forces de sécurité, et de la sape délibérée de capacités antiterroristes françaises. Dans le contexte des enquêtes parlementaires relatives aux sanglants attentats du Bataclan de novembre 2015 (131 morts, 413 blessés), plusieurs révélations de haut niveau, dont celles de l'ex-patron du Renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, firent état d'un refus délibéré des autorités françaises et du Premier ministre Manuel Valls, qui refusa une liste de djihadistes fournie par les Services secrets syriens. Ce refus fut opposé « pour des raisons idéologiques », et eut pour conséquence la nécessité de mendier du renseignement aux sources étrangères, au grand dam des Services français dont la réputation était antérieurement sérieuse[77]. Entre-temps, un certain nombre de personnels de haut niveau des forces de sécurité furent inquiétés par le pouvoir, vérifiant la constante vieille comme Néron, voulant que les subversifs aient une peur proverbiale de leurs propres forces de sécurité lorsqu'elles ne sont pas castrées... Citons pour mémoire le cas de nos valeureux généraux Christian Piquemal (Légion étrangère), Didier Tauzin et Henri Poncet (Parachutistes), Bertrand Soubelet (Gendarmerie), Pierre Le Jolis de Villiers (Armée), outre des syndicats de police méprisés quand ils ne sont pas assez dociles (VIGI), et de nombreux exemples de personnels plus ou moins discrètement suspendus (Alexandre Langlois), évincés (Noam Anouar), suicidés (Maggy Biskupski), ou martyrs (Arnaud Beltrame)...

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Dans ce contexte de détournement et de pourriture rampante des services de l'État pour cause de basse cuisine politique et autre intrigues subversives, l'avenir de la France ne semblait déjà pas tout à fait radieux. Le contexte de la crise du coronavirus se surajoutant, les conséquences dans un futur proche pourraient surprendre le monde entier... La situation économique française était déjà fragile, sous l'effet combiné de l'Euro et de la guerre économique implacable menée contre elle depuis des années. La crise des Gilets jaunes, crise de ces « insurgés de la pauvreté » et derniers défenseurs du bon sens civil et populaire français, qui durait depuis plus d'un an attestait déjà de cette souffrance, pourtant pas récente puisque remarquée déjà par Mark Twain comme une des conséquences du capitalisme occidental décadent : « quand les riches volent les pauvres, on appelle ça les affaires : quand les pauvres se défendent, on appelle ça de la violence ». La situation économique française deviendra assurément désastreuse au sortir de cette crise du coronavirus, et nous pouvons compter sur l'extraordinaire indolence des personnels politiques français pour continuer à la rendre explosive. Pourtant, ces tristes sycophantes, comme Steve Pieczenik se plaisait à appeler les politiciens américains de l'ère Bush Jr./Obama, oublient la leçon de l'un de nos plus grands rois, Louis XI : « Quand l'orgueil chemine devant, honte et dommage suivent de près. »

La France est-elle « définitivement morte », comme s'en exclamait le futur maréchal de l'Empire britannique Jan Smuts après sa défaite de 1940 ? Que reste-t-il de la lucidité des rois de France contre l'accaparement financier, de celle de Napoléon contre les financiers internationalistes, de la doctrine sociale de l'Eglise contre son avachissement idéologique, ou de l'expertise antiterroriste française depuis Xavier de Hauteclocque[78] ? Cette expertise française existe, de même que ses continuateurs qui s'activent dans l'ombre. Mais trop peu de Français en ont une vision juste, car les moyens de l'État eux-mêmes sont mobilisés au service de la Subversion de la France, générant une distorsion de la réalité comme à l'époque subversive d'Obama aux États-Unis...

Pour autant, depuis des années les esprits lucides envisageaient un changement majeur en France, mais qui ne pourrait survenir qu'à la faveur d'un changement structurel qui allait avoir lieu aux États-Unis. Trop peu de Français ont compris jusqu'à présent, le renversement imprévu du monde et l'émergence potentielle d'un second « nouvel ordre mondial », comme constituant un contrecoup face à un premier « Nouvel Ordre Mondial » constitué progressivement et dans l'ombre. Comme à la suite de la victoire de Trump, c'est la même logique de « contrecoup patriotique » face à un « coup d'État subversif en douce », qui est en passe d'être généralisée au monde, à l'occasion de cette crise du coronavirus qui force tous les acteurs à dévoiler leurs allégeances réelles. Un net recul de l'État profond mondialiste semble pouvoir émerger dans les cinq plus importants pays du monde, États-Unis, Russie, Chine, Royaume Uni et Arabie Saoudite, avec le retour partout au bon sens patriotique et économique. Comme l'a souligné le théoricien politique russe, Alexandre Guelievitch Douguine : « L'ascension de Trump marque d'abord et avant tout la fin décisive du monde unipolaire. [...] Les peuples et les États du monde peuvent enfin respirer profondément. L'expansion du mondialisme a été stoppée au centre même de la mondialisation. Le nouveau monde multipolaire signifie que les États-Unis deviendront désormais l'un des pôles de l'ordre mondial, puissant et important, mais pas le seul, et surtout sans aucune prétention à être exceptionnel. »[79] La plus grande question, celle des enjeux monétaires, reste encore en suspens à l'heure où ces lignes sont écrites. Mais c'est pourtant un espoir réel qui se dévoile aujourd'hui sous nos yeux, à partir d'une crise sanitaire qui devait initialement pousser les peuples à la soumission par la peur, mais qui semble devoir se retourner contre ses instigateurs subversifs.

Cette dynamique nouvelle sera-t-elle comprise en France ? Pour la comprendre, encore faudrait-il commencer par en avoir une vision juste. L'historien britannique Arnold Toynbee remarquait qu'aucun processus historique n'était réellement irréversible. Nous pourrions compléter l'idée en parlant avant tout de mutations et de luttes d'influences sans cesse évolutives, entre l'harmonie et le chaos, deux forces sans lesquels les humains n'apprendraient jamais rien sur Terre...

flynn.jpgLe regretté Pierre Schoendoerfer considérait qu'un soldat avait pour devoir sacré de « mettre de l'ordre dans le désordre ». Le général Michael Flynn, directeur de campagne de Donald Trump, compara les citoyens réalisant avec responsabilité leur propre travail individuel de réinformation personnelle, à une « armée digitale » devant monter en ligne pour préserver son propre destin : sur Internet comme dans la vie réelle, afin de réduire toujours plus la surface d'action de la subversion sur les esprits non préparés. Certes, « l'Histoire est faite par peu d'Hommes », disait Jules César. Mais l'habitude résignée de voir un parti subversif, somme toute très faible, détourner impudemment un vieil État qui semble impuissant, alors que son Histoire permettrait pourtant de comprendre toutes les causes et conséquences de ce détournement, suscite une indolence qui prédispose à l'esclavage. Cette indolence résignée, c'était la situation exacte des États-Unis durant les mois qui précédèrent l'élection de Trump en 2016, lorsque les patriotes les mieux informés ne pouvaient que constater l'état de démoralisation du peuple : prêt à se soumettre à une justice subvertie qui venait de favoriser ce qui allait à coup sûr devenir une énième élection truquée, dont les États-Unis finissaient par avoir l'habitude...[80]

« - Vous plaît-il d'être des esclaves, vous plaît-il être des bébés » ?[81]

Et pourtant, il y eut une masse critique de patriotes déterminés et suffisamment informés pour se lever, pour relever le gant et renverser l'irréversible. Aujourd'hui, ce combat n'est pas terminé, et ne le sera sans doute jamais tant que des prises de conscience fondamentale n'auront pas été réalisées par un plus grand nombre d'humains. À notre époque pourtant, nous avons toutes les cartes en main pour comprendre le passé, pour entrevoir le futur, en tout cas pour combattre au présent et servir une plus juste vision du sens de l'existence humaine.

« - Tu dois prendre parti, sinon tu n'es pas humain »...[82]

Notes

[1] Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 8, p.535
[2] Coningsby ou la Nouvelle génération, 1844
[3] « Les grandes manœuvres financières derrière Greta et le « Changement climatique » : suivez l'argent... » — F.W. Engdahl, CVR, 25 septembre 2019 ; « La sombre histoire derrière le « réchauffement climatique » du GIEC » — F.W. Engdahl, RI, 30 octobe 2018
[4] « [NAVY 3] Conclusion CVR au sujet de l'amiral Williams : une information fuitée - indice de ce que les milieux patriotiques américains contestent leur Commandant en chef... » — CVR, 10 janvier 2016 ; « [IMPORTANT] La vérité sur la victoire de Trump : Analyse et synthèse. » — CVR, 21 novembre 2016 ; « Hommage des patriotes français au Dr. Steve Pieczenik PhD » — CVR, 9 novembre 2016
[5] « Sey[mour] Hersh via ZeroHedge : les militaires américains ont transmis du renseignement à Assad, dans le dos d'Obama et de la CIA. » — CVR, 25 décembre 2015
[6] « Le Dr. Steve Pieczenik défend les révélations de Trump sur le 11 septembre 2001 » — CVR, 20 octobre 2015
[7] « La Seconde Révolution américaine a été gagnée ! » — CVR, 10 novembre 2016 ; « [Entrevue Pieczenik - Alex Jones, Infowars] La République Américaine a été restaurée » — CVR, 3 janvier 2017
[8] Peter Dale Scott, L'État Profond, éd. Demi-Lune, 2016 ; Le Charme discret du Djihad, W. Engdahl, éd. Demi-Lune, 2018
[9] « Cas d'école : des reporters d'Infowars inquiétés pour vouloir enquêter sur un possible camp djihadiste sur le sol des USA... » — CVR, 2 décembre 2015
[10] Antony C. Sutton, The Federal Reserve Conspiracy/Le Complot de la Réserve Fédérale, éd. Nouvelle Terre, 1995-2009
[11] « NAVY 1 - Un amiral de l'U.S. Navy viré pour avoir questionné l'achat par Obama d'une propriété à Dubaï??? » — CVR, 10 janvier 2016 ; « L'atroce « Pizzagate » : un lien avec les récentes rumeurs de contestation des élections ? » — CVR, 26 novembre 2016
[12] « Le vrai crime dans l'«Huma-gate», ce sont les liens avec les Frères musulmans ! » — F. William Engdahl, Le Saker Francophone, 3 novembre 2016. Rappelé par Qanon, message n° 4284, le 19 mai 2020 : « Huma Abedin's ties to the Muslim Brotherhood" — The Hill, 23 août 2016
[13] « L'Inspection Générale (IG) du Département d'État a tranché : Hillary Clinton N'AVAIT PAS LE DROIT DE METTRE EN PLACE SON SERVEUR PRIVE !!! » — S. Pieczenik, CVR, 28 mai 2016 ; « Message du Renseignement Militaire (DIA) à Hillary Clinton : "retirez-vous de la course présidentielle pour cause d'investigation du FBI..." » — S. Pieczenik, CVR, 14 février 2016
[14] « "Les Trois Amigos": Anthony Weiner, Bob Filner, Eliot Spitzer... » — S. Pieczenik, CVR, 1er août 2013 ; « Le scandale Anthony Weiner sonne le glas du clan Bill/Hillary Clinton... » — S. Pieczenik, CVR, 19 janvier 2016 ; « Emails d'Hillary Clinton : trois affaires en une » — Les Echos, 31 octobre 2016
[15] « N'allez pas chercher le POTUS Trump ! » — S. Pieczenik, 30 juin 2017
[16] « Le «Superman israélien » Meir Dagan entre en dissidence sur le dossier iranien » — France24 ? 12 mars 2012 ; « Ex-chef du Mossad : l'armée prête à frapper l'Iran en 2011 sur ordre de Netanyahu » — Times of Israël, 1er juin 2018
[17] La Tragi-Comédie de la République Allemande. Albert GRZESINSKI. PLON, 1934. Comparer avec Qanon n°3991 du 28 avril 2020, montrant 21 personnages clés pro-Obama/Hillary Clinton qui furent proprement démis de leur fonction depuis 2016.
[18] Caroll Quigley, Tragedy & Hope, Macmillan Publishers, 1966, p. 1 311
[19] Andrew Lobaczewski, La Ponérologie Politique : Etude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques, Éditions Pilule Rouge, 2011
[20] « Le Coronavirus et la Fondation Gates » — F.W. Engdahl, RI, 19 mars 2020 ; Sur le mondialisme : Pierre Hillard, La marche irrésistible du nouvel ordre mondial, éd. Francois-Xavier de Guibert, réédition 2013
[21] Voir notamment « Une pandémie préméditée? » — Alexis Cossette-Trudel, Radio Québec, 4 avril 2020 et autres vidéos connexes de Radio Québec
[22] Entre de nombreux autres, voir notamment le message n°4009 de Qanon, reprenant l'intégralité des études disponible attentant de la dangerosité relative du coronavirus, pouvant être soigné de façon satisfaisante avec l'hydroxychloroquine.
[23] « Trudeau vs Cossette-Trudel » — Alexis Cossette-Trudel, 16 avril 2020
[24] «Offener Protest-Brief an Politik und Medien: Aufruf zur AUFHEBUNG der CORONA-ZWANGSMASSNAHMEN! » — PressePortal, 25 mars 2020
[25] Entrevue de Steve Pieczenik avec le avec le Dr. James F. Tracy, émission « Real politik », Truth Frequency Radio — CVR, 28-3-2016
[26] « Ce que les médias ont caché dans l'affaire sur l'autisme de De Niro » — F. W. Engdahl, 14 juin 2016
[27] Médias « Principaux Courants / Politiquement corrects » — Mainstream Medias
[28] Anton Zischka, La Science brise les monopoles, Bruxelles, Éditions de la Toison d'Or, 1941
[29] Morad El Hattab, Saïf al-Islam Kadhafi - Un rêve d'avenir pour la Libye, Édition Erick Bonnier, octobre 2019, p. 315
[30] « Coronavirus et nombre de décès douteux » — F.W. Engdahl, RI, 13 mai 2020 ; « Peut-on faire confiance à l'OMS ? » — F.W. Engdahl, RI, 5 avril 2020 ; « Phase de confinement : ce n'est pas un scénario futuriste » — F.W. Engdahl, RI, 12 mars 2020
[31] « Didier Raoult claquerait la porte à la France pour rejoindre la Chine, selon Entreprendre » — Midi Libre, 20 mai 2020 ; « Vers un départ de Didier Raoult pour la Chine ? Itinéraire d'une fake news » — LCI, 21 mai 2020
[32] « Propagande et contre-propagande ? Christophe Stalla-Bourdillon » — Thinkerview, 26 novembre 2019
[33] Apocalypse 3:15-16 : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
[34] Voir Qanon, message n°2645 : sur le lien entre la Ligue antifascistes dans l'Allemagne des années 1930 (aile paramilitaire du Parti Communiste allemand, interdite en 1933) et les Antifa « moderne » constituant la nouvelle aile paramilitaire du Parti Démocrate aux États-Unis.
[35] Voir les deux romans d'anticipation d'Orwell : 1984 (1949), La Ferme des animaux (1945)
[36] Daniel Estulin, La véritable histoire des Bilderberger, Editions Nouvelle Terre, 2009 ; Pierre Hillard, La marche irrésistible du Nouvel Ordre mondial ; Engdahl, F. William : Pétrole, une guerre d'un siècle : L'ordre mondial anglo-américain, éd. Jean- Cyrille Godefroy, 2007
[37] Message n°3897 et n°3896 du 23 mars 2020, Qanon
[38] Message n° 3916 du 8 avril 2020, Qanon
[39] Éphésiens 6,10-17, cité à répétition par Qanon, notamment le 11 mai 2020, message n°4207
[40] « [Frappe en Syrie, 1e vidéo] Un KABUKI [Théâtre traditionnel japonais] de GUERRE vis-à vis de la Chine et de la Corée du Nord. » — Steve Pieczenik, CVR, 8 avril 2017 ; « [IMPORTANT Un "Kabuki" de guerre feintée, pour servir une fragile dynamique de paix. » — CVR, 27 avril 2017
[41] « Il faudra un gouvernement mondial. Après, ou à la place de la guerre ? », Jacques Attali, émission « Arrêt sur Image », France 5, enregistrée le 5 juin 2010
[42] Voir l'intégralité des travaux d'Alexis Cossette-Trudel, Radio Québec, relatant 4 années de purge et de contre-influence discrète au sein de l'Administration Trump : « #ObamaGate: sédition et trahison » — Alexis Cossette-Trudel, Radio Québec, 10 mai 2020
[43] « En Russie, un remaniement qui confirme les hommes forts de Poutine » — Libération, 22 janvier 2020
[44] « Tchoubaïs, prochaine tête néolibérale à tomber en Russie ? » — F.W. Engdahl, RI, 10 février 2017 ; « Quand la Russie se débarrassera-t-elle de son talon d'Achille : la cinquième colonne ? » — F.W. Engdahl, Le Saker Francophone, 4 juillet 2016
[45] Vladimir Vasilyevich Kvachkov, ancien colonel russe Spetsnaz et officier du renseignement militaire, docteur en sciences militaires et publiques, « Полковник ГРУ: что скрывают за пандемией коронавируса? /Владимир Квачков » — Студия Рубеж, 24 mars 2020
[46] « New Black Panther Leader Quanell X: Trump Is Right About Democrats Exploiting Black Votes » — Breitbart, 26 août 2016, images de Fox 26 Houston, 23 août 2016
[47] « Biden: 'If you have a problem figuring out whether you're for me or Trump, then you ain't black'" — CNN, 23 mai 2020
[48] « Racism Isn't Dead — But It Is on Life Support » - Thomas Sowell, National Review, 18 novembre 2015
[49] Lt-CO A. Schaeffer, Opération Dark Hearth, éd. du Rocher, 2011
[50] « Le maire de Chicago Rahm Emanuel et Barack Obama : Bonnet blanc et blanc bênet ! » — S. Pieczenik, CVR, 4 janvier 2016 ; « L'Agit'prop dans le cloaque politique de Chicago, l'instrumentalisation des minorités contre Trump, et le rôle des Bush en sous-main...» — S. Pieczenik, CVR, 12 mars 2016 ; « Cas d'école du multiculturalisme importé aux États Unis : un complot antinational là-bas aussi ! » — CVR, 19 octobre 2016 ; « La guerre raciale artificielle aux États-Unis, comme conséquence de l'ère Obama. » — CVR 21 juillet 2017
[51] « Il s'est passé quelque chose de vraiment incroyable lors de la Parade du Jour de la Victoire » — RI, 12-5-2015, de Russia Insider, « Something truly amazing happened today », 9 mai 2015, via Le Saker
[52] Professeur Nader Angha, maître de la voix Oveyssi Shahmaghsoudi, Le soufisme : un pont entre les religions, MTO Shamaghsoudi Publications France, p. 8
[53] Le Dernier Loup, film franco-chinois de Jean-Jacques Annaud (2015)
[54] Dragon Blade, film sino-hongkongais de Daniel Lee (2015)
[55] « Les Hui, musulmans chinois modèles et patriotes » — Le Monde, 19 janvier 2018
[56] W. Engdahl, Le Charme discret du Djihad, éd. Demi-Lune, 2018. L'État Profond, Peter Dale Scott, éd. Demi-Lune, 2016
[57] « Le Talon d'Achille de la Chine est sa chance en or » — F.W. Engdahl, 14 octobre 2015
[58] Xavier de Hauteclocque, Le Turban vert, Éditions de la « Nouvelle Revue Critique », 1931 ; réédition Energeïa 2013
[59] Eric Laurent, La Face cachée du 11 septembre, Plon, 2004
[60] « Black to Life: Rethinking the Black Presence within British History - BBC Stories » — BBC Stories, 25-6-2019
[61] Once Upon a time, saison 5, Lancelot The Most Gallant Knight, ABC (États-Unis), 2015
[62] Troy, Fall of a City, BBC, 2018
[63] Ballet Royal de la Nuit, Présenté à l'Opéra Royal de Versailles les 24-26 novembre 2017
[64] « Le BREXIT, et la sécurisation d'une Nouvelle Union Anglophone » — F.W. Engdahl, RI, 14 avril 2017
[65] Voir par exemple le film britannique de 2018 Red Joan (Trevor Nunn), illustrant la subversion pro-soviétique en Grande-Bretagne durant les années 1930, et présentant comme positive pour l'Histoire la trahison d'une espionne britannique pro-soviétique qui contribua à donner la bombe atomique à l'URSS.
[66] « OPUS 167 : le Réseau pédophile Epstein. » — CVR, 13 juillet 2019
[67] « Jeffrey Epstein : une affaire française » — France Culture, 04 octobre 2019 ; « Jeffrey Epstein a « reçu » 3 fillettes françaises de 12 ans en cadeau d'anniversaire - afin d'abuser d'elles » — Epoch Times, 21 août 2019
[68] « Affaire Epstein: Ghislaine Maxwell, suspecte numéro 1 et introuvable » (Le Temps, 14 août 2019) ; Voir le dossier complet en 7 parties « Jeffrey Epstein et les Autres (1) — Dossier : Le Livre noir de Jeffrey Epstein » (« Faits et Documents » : n°471-477, décembre 2019-mai 2020).
[69] « Violences sexuelles faites aux enfants : une urgence humanitaire » — Libération, 2 mars 2015
[70] « Meurtre d'Angélique: "La France est l'eldorado des pédophiles" » — RMC, 30 avril 2018
[71] « Djamila Allaf : "422 enfants sont violés chaque jour en France" » — Sud Radio, 3 décembre 2018
[72] Jacques Thomet, Retour à Outreau. Contre-enquête sur une manipulation pédocriminelle, du journaliste, Ed. Kontre Kulture, 2013
[73] « Christine Djamila Allaf : "L'affaire Outreau a fait du mal à la cause des enfants" » — Sud Radio, 13 juin 2019
[74] « Trump crée un nouveau poste à la Maison Blanche dédié à la lutte contre le trafic d'êtres humains. » — Epoch Times, 3 février 2020
[75] « Ardennes : un cadre de la DGSI mis en examen et écroué pour viol sur mineure » — Le Parisien, 26 juin 2019
[76] « Al-Lât, divinité protectrice de l'État Français » — Médiapart, 7 décembre 2015
[77] « Collaboration avec les services syriens : des députés interrogent Valls » — Le Figaro, 20 novembre 2015 ; « [Scandale] L'ex-chef de la DST : M. Valls a refusé la liste des djihadistes français pour des raisons idéologiques » — Les Crises, 19 novembre 2015 ; « Insurrections, Espions, COVID-19, Crise mondiales Bernard Squarcini » — Thinkerview, 15 mai 2020 ; Voir aussi Morad El Hattab, Saïf al-Islam Kadhafi : un rêve d'avenir pour la Libye, éd. Erick Bonnier, 2019, p. 279.
[78] Xavier de Hauteclocque, éminent agent du Renseignement français et cousin du maréchal Philippe de Hauteclocque, dit Leclerc. Dans son Turban Vert (précité, 1930) et par ses autres travaux, il posa des questions dérangeantes sur les origines des crises internationales, du terrorisme armé et des guerres, et fut assassiné pour cela par les nazis — Comixtrip
[79] « La victoire de Donald Trump par Alexander Douguine » — Katehon, via Le Saker Francophone, 10 novembre 2016
[80] « Les 100 prochains jours seront critiques pour l'Amérique ! » — S. Pieczenik, CVR, 30 juillet 2016) ;
« PAS de Merci pour James Comey et Loretta Lynch! » — S. Pieczenik, CVR, 6 juillet 2016)
[81] Aldous Huxley, Le Meilleur des Monde
[82] Das Leben der Anderen, film de Florian Henckel von Donnersmarck, 2006


Morad EL HATTAB

vendredi, 17 avril 2020

Les «maîtres de l’univers» remarqueront-ils enfin que personne ne les prend plus au sérieux

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Les «maîtres de l’univers» remarqueront-ils enfin que personne ne les prend plus au sérieux

par Alastair Crooke

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
L’intrusion d’un événement totalement étranger – comme une pandémie – dans un statu quo donné, ne le rompt pas nécessairement en, et par, lui-même. Mais elle expose cruellement les lacunes et le fonctionnement du statu quo existant. Elle les montre, non seulement nus, mais dévoile aussi, soudainement, les sombres coulisses des prébendes, à peine légales, au profit des entreprises, des copains et des coquins de Wall Street.

Fiodor Dostoïevski expose dans Les Frères Karamazov une allégorie [Le grand Inquisiteur. En bref : Jésus revient sur terre et demande des comptes à l’Inquisiteur sur ses atrocités, NdT] qui peut être appliquée à notre époque, mais qui a eu lieu à Séville, au seizième siècle, le moment le plus terrible de l’Inquisition, lorsque des feux étaient allumés chaque jour à la gloire de Dieu – plutôt qu’à « la gloire de Mammon » comme aujourd’hui, dans des splendides auto da fé [actes de foi], où les « diaboliques hérétiques » étaient brûlés vifs. Le livre de Dostoïevski a été publié en 1880.

Dans cette ville, un événement entièrement étranger – dirions-nous non humain ? – se produit, qui perturbe profondément la société : les citoyens sont soudain arrachés à leur banal quotidien pour voir le statu quo avec un autre regard – les yeux grands ouverts.

Le Grand Inquisiteur de Séville est indigné. Cet événement étranger risque de gâcher son statu quo soigneusement conçu :

Oh, nous allons les persuader [les citoyens de Séville] qu’ils ne deviendront libres que lorsqu’ils renonceront à leur liberté et se soumettront à nous. Et aurons-nous raison, ou mentirons-nous ? [Peu importe] ils seront convaincus que nous avons raison… Recevant du pain de notre part, ils verront clairement que nous prenons le pain – fait par leurs mains – [juste] pour le leur rendre… En vérité, ils seront plus reconnaissants de l’avoir eu de nos mains – que pour le pain lui-même [car il sera alors béni, NdT] ! Ce n’est que trop bien, ils connaîtront la valeur d’une soumission complète ! Nous leur montrerons qu’ils sont faibles, qu’ils ne sont que des enfants pitoyables, mais que le bonheur enfantin est le plus doux de tous.

Nous les délivrerons de leurs péchés ; leur permettant de s’occuper de leurs vices. Nous surveillerons tout, réglementerons tout, ordonnerons et légiférerons pour tout – et serons aussi leur conscience – afin qu’ils n’aient pas à se donner la peine de trop penser ; ou, être obligés de prendre des décisions. Ils n’existent que pour nous servir, nous, l’élite qui les gouverne : les millions, aussi nombreux que les sables de la mer, qui sont faibles, ne doivent exister que pour l’élite qui les gouverne. Dans ce mystère, dit le Grand Inquisiteur, «réside le grand secret du monde».

Eh bien, nous y sommes : nous avons un événement étranger, la Covid-19. C’est différent, bien sûr. L’Inquisiteur a littéralement incinéré la menace – vivante – de l’ordre existant à Séville. De même, nos «élus» d’aujourd’hui sont également prêts à préserver le statu quo. Et pour des raisons très semblables à celles de l’Inquisiteur.

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Les élites d’aujourd’hui sont cependant confrontées à un modèle beaucoup plus complexe: nous parlons ici davantage des conséquences de la Covid-19 sur la psychologie humaine collective, plutôt que de l’efficacité de toute action entreprise, ou non, par la Fed, le G7 ou les Banques centrales. La menace à Séville concernait, fondamentalement, la transformation psychologique : «l’événement» de Séville a incité les citoyens à remettre en question le sens de leur vie – et à douter de l’organisation humaine – et de l’élite en particulier. Cela ne s’est pas bien terminé en Russie – ni pour les Inquisiteurs, finalement.

La question pour les gouvernements – au fond – est de savoir comment ressusciter une économie qui a été placée en hibernation. Les dirigeants occidentaux craignent que, si elle n’est pas réveillée – et rapidement -, il puisse y avoir des dommages permanents à l’infrastructure de l’économie réelle – et par conséquent, une série de défauts conduisant à une éventuelle crise financière, ou à l’implosion – c’est-à-dire un rideau final pour le statu quo. Donc, nous entendons beaucoup parler du fait que le remède est pire que le mal, c’est-à-dire qu’une économie bloquée peut être plus nocive que laisser des gens mourir de la Covid-19.

Mais le paradoxe ici est que les élites ne sont pas une organisation. Ce n’est pas la guerre contre le terrorisme. Il n’y a personne à blâmer – bien que les États-Unis souhaitent coller la Covid-19 sur le dos de la Chine : «Nous ne l’avons pas commencé». La «mort» est venue à nous – un événement de «l’au-delà». Le combat contre elle a néanmoins été déclaré «guerre complète». Il n’y a rien de tangible, pas de véritable ennemi «à combattre» – juste un virus qui change de forme, que les virologues décrivent comme «non vivant», mais tout de même à la limite de la vie. De telles entités ne peuvent littéralement pas être «tuées».

Et comment combattre cette guerre ? Où est le plan de bataille ? Il n’y en a pas. Il ne peut y en avoir – à part atténuer l’approche de la mort. Le Dr John Ioannidis, professeur de médecine et d’épidémiologie à l’Université de Stanford, nous dit que la modélisation dont dépend entièrement le plan du gouvernement pour sa campagne «militaire» est sans valeur :

Les données collectées à ce jour sur le nombre de personnes infectées et l’évolution de l’épidémie ne sont absolument pas fiables. Compte tenu des tests limités à ce jour, certains décès et probablement la grande majorité des infections dues au SRAS-CoV-2 (COVID-19) sont masquées. Nous ne savons pas si notre ignorance de l’étendue de l’infection se mesure par un facteur de trois, ou trois cents ! Trois mois après le début de l’épidémie, la plupart des pays, y compris les États-Unis, n’ont pas la capacité de tester un nombre important de personnes et aucun pays ne dispose de données fiables sur la prévalence du virus dans un échantillon aléatoire représentatif de la population en général…

Les taux de mortalité sont également similaires partout : alors que les chercheurs débattent de la cause d’un taux de mortalité supérieur à 10% en Italie, une chose est incontestable : les taux de mortalité augmentent. Presque tous les pays qui ont un grand nombre de cas signalés ont continué de voir les taux de mortalité augmenter. En Espagne, le taux de mortalité s’élève désormais à 8,7%. Il y a dix jours, il était de 5,4%. Aux Pays-Bas, il est de 8,3%. Il y a dix jours, il était de 3,8%. Au Royaume-Uni, il est de 7,1%. Il y a dix jours, il était de 4,6%. En France, le taux de mortalité est de 6,7%. Il y a dix jours, il était de 3,9%.

CGL1eUaU0AA2zNv.jpgEn d’autres termes, il semble que la mort prenne le dessus dans cette «guerre».

Et pourtant, derrière la crainte du gouvernement pour le statut financier et économique, se tapit un autre «démon» : l’hystérie de masse et la révolte de ceux qui, aujourd’hui au chômage, n’ont pas l’argent pour acheter de la nourriture. Encore une fois – la psychologie de la foule lors d’une émeute – est le fruit d’une psyché collective. Elle ne peut pas, littéralement, être tuée par des soldats. Cette psyché commence déjà à se manifester dans le sud de l’Italie où des gens, qui disent avoir faim et n’ont pas d’argent, prennent d’assaut les supermarchés et pillent la nourriture. Ce n’est que de la nourriture, pour l’instant, mais bientôt, ce sera une razzia pour de l’argent.

Les troubles sociaux et les émeutes sont susceptibles de faire encore plus peur aux gouvernements que les « bulles » dégonflées de leurs économies. Mais n’est-ce pas là le but du paradigme de la «guerre contre la mort» ? Police dans les rues ; patrouilles de l’armée ; loi martiale ; et criminalisation des mouvements non autorisés. Tout se prépare dans la perspective d’une révolte populaire, contre la crainte que les banlieues parisiennes, principalement immigrées, ou le Mezzogiorno italien, n’explosent.

La Fédération des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a récemment averti qu’une «bombe sociale pourrait exploser à tout moment» dans les villes occidentales. En effet, l’évolution de la pandémie, qui a plongé l’économie américaine dans une dépression, pourrait entraîner un effondrement social dans les principales métropoles, en particulier dans les zones à faible revenu.

Le désespoir gouvernemental – dû aux risques de désintégration sociale et économique – est susceptible de pousser les gouvernements à jouer soit sur une levée précoce des confinements, soit sur une levée partielle. Mais le même dilemme s’applique : les gouvernements le feront «à l’aveugle», ou sur la base d’une modélisation empiriquement erronée.

Et c’est un pari. Le laboratoire Signier nous donne cette illustration des mathématiques possibles derrière la «distanciation» :

Ceci, comme la plupart des modèles actuels, est une conjecture en termes d’hypothèses sous-jacentes (comme un taux d’infection de 2,5). Mais son message est clair. Opter pour une ouverture partielle ou une ouverture localisée invitera une sorte de phase deux. La Chine vit déjà cela – et a dû verrouiller la province de Jin juste après avoir réouvert Hubei.

Où se situe donc l’équilibre des avantages pour les dirigeants désespérés ? Qui sait ? Une phase deux peut arriver de toute façon ; le virus pourrait muter, comme ce fut le cas en août 1918 avec la grippe espagnole, et devenir plus – ou moins – mortel. Ce qui rend l’infection Covid-19 particulièrement difficile à gérer ou à prévoir, c’est qu’elle commence à partir du jour zéro, mais le porteur ne ressentira aucun symptôme de maladie, ceux-ci n’apparaîtront que 5 à 8 jours plus tard. Pourtant, pendant tout ce temps, il/elle sera 100% infectieux – et propagera potentiellement une nouvelle phase. Il n’y a pas de test général pour les anticorps.

Les gouvernements atténueront probablement de toute façon le confinement pour limiter les pressions sociales et économiques. Ils auront les doigts croisés sur le fait que la Covid-19 ne reviendra pas lors d’une nouvelle phase pour leur «faire un pied de nez» – et ridiculiser toutes les mesures. C’est un pari – et la crédibilité de ces gouvernements sera en jeu – quoi qu’ils fassent. Ils sont coincés entre Charybde et Scylla, et sans bonne option.

arton19508-4ca2a.jpgAlors, où cela nous mène-t-il ? À une schizophrénie, pas inattendue. D’une part, il y a ceux qui sont tellement sous l’emprise – au sens de J B Yeats – du statu quo, que tout autre chose qu’un rétablissement rapide de la «normalité» est hors de leur portée. La riposte mentale est fermée hermétiquement. À titre d’exemple :

Un ensemble bien connu de gestionnaires d’actifs britanniques, hier matin, a prédit allègrement une reprise en forme de V à partir du troisième trimestre… Ils pensent que les packages QE Infinity [planche à billets] ont « réglé » la bulle de la dette, le marché des actions est désormais réaliste pour une reprise mondiale, les gouvernements ont atténué les dégâts, et nous verrons un rebond massif du moral, de l’activité et de la demande, réprimés par le confinement, et les économies repartiront – dans une liesse débridée.

Cette ligne de pensée soutient que ce qui se passe aux États-Unis et en Europe n’est pas une véritable récession. Les fondamentaux économiques étaient excellents. Nous fermons l’économie uniquement à cause de la Covid-19. Donc, il suffira simplement de la redémarrer – tout ira bien.

Mais, tout comme de fortes doses de sucre raffiné peuvent avoir un impact sur le cerveau humain d’une manière similaire aux drogues provoquant une dépendance en libérant de la dopamine, le produit chimique «de récompense» du cerveau, nous avons depuis 2008-2009, ce que Dan Amoss appelle une «économie dopée au sucre».

Ainsi, la prescription inévitable – pour maintenir le statu quo – est plus de sucre, plus de dépenses et plus d’impression avec la planche à billets. Et si l’effet commence à diminuer, la réaction est de «doubler la dose». Tout cela est un vœu pieux. Cela fait partie de l’illusion. L’économie n’allait pas bien. Depuis 2008, la Fed alimente une économie gavée de sucre. C’est une bulle. C’est le problème. Et la bulle a peut-être été fatalement crevée.

Que se passera-t-il lorsque, finalement, nous serons libérés du confinement : nous allons sortir – toujours en clignant des yeux – dans la lumière du jour, mais ce sera un monde très différent. Nous verrons que l’action humaine – c’est-à-dire nos gouvernements – n’a pas du tout réussi à arracher même un simulacre de victoire dans cette guerre. Les récriminations vont se multiplier. Si la mort s’est retirée – ce sera finalement parce que la nature et la biologie l’ont voulu. Il y a, bien sûr, l’action humaine – mais il y a d’autres forces à l’œuvre dans notre Cosmos, qui peuvent faire apparaître pathétique l’orgueil humain prométhéen.

C’était juste une telle perspicacité qui avait troublé Séville, dans l’allégorie de Dostoïevski. L’intrusion étrangère dans leur ville a fait remonter, dans la conscience des souvenirs à moitié oubliés, ce que c’est d’être pleinement humain et a rappelé d’autre mode de réalisation du potentiel humain. La conscience de notre nature mortelle peut aussi souvent provoquer cet effet, bien sûr.

tumblr_p3ulxfr0V61shd00xo1_400.jpgCe qui suit sera un monde plus hésitant et prudent. Choqué économiquement, et profondément, je pense que nous serons beaucoup plus prudents à l’avenir : les utilisations de cartes de crédit seront divisées par deux ; nous essaierons d’économiser davantage et nous nous adapterons «à la décroissance». Allons-nous sortir et dépenser généreusement ? Un «sursaut» du refoulé ? Non. L’expérience pour tous a été un châtiment. Qui voit maintenant l’avenir avec certitude ? Chaque aspect de la vie va être changé. Certaines des petites entreprises réouvriront, mais beaucoup resteront fermées. Beaucoup d’entre nous continueront de travailler à domicile. Beaucoup d’entre nous ne travailleront pas du tout – et ne travailleront peut-être plus jamais.

Mais ce qui semble attiser la conscience publique est d’un type différent : l’empathie pendant la pandémie – il n’y en avait pas avant. Rappelez-vous comment la Covid-19 s’abattant sur Hubei serait bon pour l’Amérique. La solidarité – il n’y en a pas eu – du moins de l’UE, bien sûr. Le leadership – il n’y en avait pas, mais l’abondante corruption semi-légale – était visible. Trump a pris en charge le Trésor américain, qui à son tour, contrôle désormais entièrement la presse à imprimer les dollars de la Fed. Trump est le roi dollar. Il peut imprimer ce qu’il veut, le donner à qui le veut, via les véhicules secrets à usage spécial du Trésor (SPV), sous-traités au fond spéculatif Blackrock. Le budget américain est désormais une triste blague.

Comme l’a fait remarquer un banquier : « Aimeriez-vous être un candidat démocrate contre [un Trump] dépensant 2.000 milliards de dollars en infrastructures dans une économie faible ? Bonne chance avec ça ! »

Les yeux grands ouverts : où est notre boussole morale – ainsi que notre humanité commune ?

Le masque est tombé : est-ce là le point d’inflexion de l’ordre mondial, lorsque le système hyper-financiarisé occidental est incapable de se réformer, refuse de se réformer – et pourtant, en même temps, est incapable de se maintenir, comme il l’était autrefois ? Le système – si activement occupé à prendre soin de lui-même – remarquera-t-il seulement que le monde ne croit plus en lui, si peu soit-il ?

Alastair Crooke 

samedi, 22 février 2020

Ideología del gobierno mundial

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Ideología del gobierno mundial

Ex: https://www.geopolitica.ru

Publicado en la revista Elementy #2, Moscú, Rusia. Traducción de Juan Gabriel Caro Rivera

“La perversión debe entrar al mundo, pero desgracia para aquellos a través de cuyos esfuerzos vendrá”. Evangile

Después de la Guerra del Golfo, casi todos los medios de comunicación en Rusia, así como en Occidente, inyectaron en el lenguaje común la fórmula “Nuevo Orden Mundial”, acuñada por George Bush, y luego utilizada por otros políticos, incluidos Gorbachov y Yeltsin. El Nuevo Orden Mundial, basado en el establecimiento de un Gobierno Mundial Único, como lo han admitido con franqueza los ideólogos de la Comisión Trilateral y Bildenburg, no es simplemente una cuestión de dominación político-económica de una cierta camarilla “oculta” de banqueros gobernantes internacionales. Este “Orden” se basa en la victoria a escala mundial de una determinada ideología especial, por lo que el concepto se refiere no solo a los instrumentos de poder, sino también a la “revolución ideológica”, una conciencia de “golpe de estado”, un “nuevo pensamiento”.  La vaguedad de las formulaciones, el secretismo y la cautela constantes, el misterio deliberado de los mundialistas no permiten, hasta el último momento, discernir claramente el contorno de esta nueva ideología, que decidieron imponer a los pueblos del mundo. Y solo después de Irak, como si siguiera las órdenes de alguien, se acabaron ciertas prohibiciones y aparecieron varias publicaciones, que comenzaron a llamar a las cosas por sus nombres propios. Entonces, intentemos, sobre la base del análisis realizado por un grupo de autores de la junta editorial de “Elementos”, definir, en los términos más generales, los conceptos básicos de la ideología del Nuevo Orden Mundial.

El Nuevo Orden Mundial representa en sí mismo un proyecto escatológico y mesiánico, muy superior en alcance a otras formas históricas de utopías planetarias, como el primer movimiento protestante en Europa, el califato árabe o los planes comunistas para una revolución mundial. Quizás, estos proyectos utópicos sirvieron como preludios a la forma final del mundialismo, ensayos que probaron mecanismos de integración, efectividad de las estructuras de mando, prioridades ideológicas, métodos tácticos, etc. Tomando esto por un lado, el mundialismo contemporáneo, absorbiendo la experiencia del protestantismo, de las herejías escatológicas, las revoluciones comunistas y los cataclismos geopolíticos de siglos pasados han agudizado sus formulaciones finales, determinando finalmente lo que era pragmático e incidental en formas anteriores, y lo que realmente compuso la tendencia básica de la historia en el camino hacia el Nuevo Orden Mundial. Después de una secuencia completa de vacilaciones, ambigüedades, pasos pragmáticos y retiradas tácticas, el mundialismo contemporáneo finalmente ha formulado sus principios fundamentales con respecto a la situación presente. Estos principios se pueden asignar a cuatro niveles:

1.      Económico: la ideología del Nuevo Orden Mundial presupone un establecimiento completo y obligatorio del sistema de mercado capitalista liberal en todo el planeta, sin tener en cuenta las regiones culturales y étnicas. Todos los sistemas socioeconómicos que llevan elementos de “socialismo”, “justicia social o nacional”, “protección social” deben ser completamente destruidos y convertidos en sociedades de “mercado absolutamente libre”. Todos los coqueteos pasados ​​del mundialismo con modelos “socialistas” se están deteniendo por completo, y el liberalismo del mercado se está convirtiendo en la única forma dominante económica del planeta, gobernado por el Gobierno Mundial.

2.      Geopolítico: la ideología del Nuevo Orden Mundial da preferencia incondicional a los países que comprenden el Occidente geográfico e histórico en contraste con los países del Este. Incluso en el caso de una ubicación relativamente occidental de un país u otro, siempre será favorecida en comparación con su vecino del este. El esquema implementado previamente de alianza geopolítica de Occidente con el Este contra el Centro (por ejemplo, el Occidente capitalista junto con la Rusia comunista contra la Alemania nacionalsocialista) ya no es utilizado por el mundialismo contemporáneo. La prioridad geopolítica de la orientación occidental se está volviendo absoluta.

3.      Étnico: la ideología del Nuevo Orden Mundial insiste en la máxima mezcla racial, nacional, étnica y cultural de los pueblos, dando preferencia al cosmopolitismo de las grandes ciudades. Los movimientos nacionales y mininacionales, utilizados anteriormente por los mundialistas en su lucha contra el “gran nacionalismo” de tipo imperial, serán reprimidos decisivamente, ya que no habrá lugar para ellos en esta Orden. En todos los niveles, la política nacional del Gobierno Mundial se orientará hacia la mezcla, el cosmopolitismo, el crisol, etc.

4.      Religiosos: la ideología del Nuevo Orden Mundial está preparando la llegada al mundo de una cierta figura mística, cuya aparición se supone que cambiará drásticamente la escena religioso-ideológica en el planeta. Los ideólogos del mundialismo están convencidos de que lo que se quiere decir con esto es la llegada al mundo de Moshiah, el Mesías que revelará las leyes de una nueva religión a la humanidad y realizará muchos milagros. La era del uso pragmático de las doctrinas ateas, racionalistas y materialistas por los mundialistas ha terminado. Ahora, proclaman la llegada de una época de “nueva religiosidad”.

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Esta es exactamente la imagen que emerge de un análisis de las últimas revelaciones realizadas por ideólogos de la Comisión Tripartita, el Club Bildenburg, el Consejo Americano de Relaciones Exteriores y otros autores, atendiendo intelectualmente al mundialismo internacional en niveles muy diferentes, comenzando con el “neoespiritualismo” y terminando con diseños económicos y estructurales concretos de tecnócratas pragmáticos. El estudio cuidadoso de estos cuatro niveles de la ideología del Gobierno Mundial es una preocupación de muchos proyectos y trabajos de investigación serios, una parte de los cuales, esperamos, aparecerá en las páginas de los siguientes volúmenes de “Elementos”. Pero nos gustaría centrarnos en varios aspectos en este momento. En primer lugar, es importante tener en cuenta que esta ideología no puede calificarse como “derecha” o “izquierda”. Más que eso, dentro de él existe una superposición esencial y consciente de dos capas, relacionadas con las realidades políticas polares. El Nuevo Orden Mundial es radical y rígidamente “derechista” en el plano económico, ya que asume la primacía absoluta de la propiedad privada, los mercados completamente libres y el triunfo de los apetitos individualistas en la esfera económica. Simultáneamente, el Nuevo Orden Mundial es radical y rígidamente “izquierdista” en el frente político-cultural, ya que la ideología del cosmopolitismo, la mezcla y el liberalismo ético pertenecen tradicionalmente a la categoría de prioridades políticas “izquierdistas”. Esta combinación de la “derecha” económica con la “izquierda” ideológica sirve como eje conceptual de la estrategia mundialista contemporánea, la base para el diseño de la próxima civilización. Esta ambigüedad se manifiesta incluso en el mismo término “liberalismo”, que, en el nivel económico, significa “mercados absolutamente libres”, pero en el nivel ideológico designa una “ideología moderada de permisividad”. Hoy, podemos afirmar justificadamente que el Gobierno Mundial basará su dictadura no en algún modelo típico de “tiranía totalitaria”, sino en principios del “liberalismo”. Reveladoramente, es en este mismo caso que la terrible parodia escatológica llamada Nuevo Orden Mundial será perfeccionada y completada.

En segundo lugar, Occidente, al frente de las teorías geopolíticas del Nuevo Orden Mundial como el hemisferio donde se pone el Sol, el Sol de la Historia, asume el papel de un modelo estratégico y cultural. En el curso de la última etapa de realización de proyectos mundialistas, el simbolismo natural debe coincidir completamente con el simbolismo geopolítico, y la complejidad de la construcción, las maniobras y las alianzas políticas del bloque geopolítico anteriores, que los mundialistas usaron antes para alcanzar sus objetivos, ahora dan paso a Una lógica geopolítica clara como el cristal, que incluso un simplón es capaz de comprender. En tercer lugar, desde el punto de vista de tendencias religiosas tan diversas como el cristianismo ortodoxo y el islam, Moshiah, cuya llegada se supone que facilitarán las instituciones mundialistas en construcción, está claramente y sin ninguna duda asociada con la figura siniestra del Anticristo. Como se deduce de la lógica misma del drama apocalíptico, en el curso de la última lucha, el enfrentamiento ocurrirá no entre lo Sagrado y lo profano, ni entre Religión y ateísmo, sino entre Religión y pseudo-religión. Es por eso que Moshiah del Gobierno Mundial no es simplemente un “proyecto cultural”, un nuevo “mito social” o una “utopía grotesca”, sino que es algo mucho más serio, real, terrible. Es completamente obvio que los opositores al mundialismo y los enemigos del Nuevo Orden Mundial (los miembros del personal de “Elementos” se consideran entre ellos) deben asumir una posición radicalmente negativa con respecto a esta ideología. Esto significa que es necesario contrarrestar al Gobierno Mundial y sus planes con una ideología alternativa, formulada al negar la doctrina del Nuevo Orden Mundial.

La ideología radicalmente opuesta al mundialismo también se puede describir en cuatro niveles.

1.      Económico: prioridad de la justicia social, la protección social y el factor nacional “comunitario” en el sistema de producción y distribución.

2.      Geopolítico: una clara orientación hacia el Este y solidaridad con los sectores geopolíticos más orientales al considerar los conflictos territoriales, etc.

3.      Étnico: lealtad a las tradiciones y rasgos nacionales, étnicos y raciales de los pueblos y estados, con una preferencia especial por el “gran nacionalismo” de tipo imperial en contraste con los mini-nacionalismos con tendencias separatistas.

4.      Religioso: devoción a las formas religiosas originales y tradicionales: lo más importante, el cristianismo ortodoxo y el Islam, que identifican claramente la “nueva religiosidad”, el Nuevo Orden Mundial y Moshiah con el jugador más siniestro del drama escatológico, el Anticristo (Dadjal en árabe).

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El frente de guerra ideológica antimundialista también debe combinar en sí mismo elementos de ideologías “izquierdistas” y “derechistas”, pero debemos ser “derechistas” en términos políticos (en otras palabras, “nacionalistas”, “tradicionalistas”, etc.) y ” izquierdista “en la esfera económica (en otras palabras, partidarios de la justicia social,” socialismo “, etc.) De hecho, esta combinación no es solo un programa político convencional y arbitrario, sino una condición necesaria en esta etapa de la lucha. La prioridad geopolítica de Oriente nos obliga a renunciar por completo a los diferentes prejuicios “anti-asiáticos”, a veces sostenidos por la derecha rusa bajo la influencia de un mal y completamente inoportuno ejemplo de la derecha europea. El “anti-asiaticismo” solo juega en manos del Nuevo Orden Mundial. Y, finalmente, la lealtad a la Iglesia, las enseñanzas de los Santos Padres, el cristianismo ortodoxo es un elemento necesario y el más importante de la lucha antimundialista, ya que la sustancia y el significado de esta lucha es elegir al Dios verdadero, el “lado correcto”, la “parte bendecida”. Y nadie podrá salvarnos del falso encanto, el pecado, la tentación, la muerte, en este terrible viaje, excepto el Hijo de Dios. Debemos convertirnos en su anfitrión, su ejército, sus siervos y sus misioneros. El Gobierno Mundial es la última rebelión del mundo inferior contra lo Divino. Corto será el instante de su triunfo. Eterno será la alegría de aquellos que se unirán a las filas de los “últimos luchadores por la Verdad y la Libertad en Dios”.

El verdadero juez “vendrá inesperadamente”.

jeudi, 26 septembre 2019

CHISINAU FORUM III : Le système international actuel, du globalisme à la multipolarité

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CHISINAU  FORUM III

Le système international actuel, du globalisme à la multipolarité

par Irnerio Seminatore, président fondateur de l'Institut Européen des Relations Internationales

Table des matières:

  • Système et conjoncture;
  • Le système et ses niveaux de pouvoir;
  • Mouvements stratégiques et antinomies d'alliances en Eurasie;
  • Le système  multipolaire. "Un concert mondial des nations" ou une "gouvernance mondiale renforcée"?
  • De l'Europe à l'Eurasie. Un changement dans les paradigmes géopolitiques;
  • Le déclin d'Hégémon .Alternance hégémonique ou "révolution systémique";
  • A qui appartiendra le futur? L'espace planétaire, la démocratie et les Etats-Nations

Système et conjoncture

Le système international actuel, qui inclut le système interétatique, la société mondiale et la globalisation des économies, se caractérise par une triple dynamique, de fragmentation, de polarisation et de confrontation et cette dernière se traduit en une reconfiguration des alliances militaires, face aux risques de conflit entre la Chine, les États-Unis et la Russie, confrontés au piège de Thucydide ( G.Allison).

Ces risques appartiennent à l'ordre historique et instaurent une politique ambivalente, de rivalité-partenariat et antagonisme. Il s'agit d' une politique qui a pour enjeu le contrôle de l'Eurasie et de l'espace océanique indo-pacifique, articulant les deux stratégies complémentaires du Hearthland (1) et du Rimland (2).

Les rivalités, qui sécouent aujourd'hui plusieurs régions du monde ont forcé l'Est et l'Ouest à reserrer leurs alliances militaires et à s'interroger sur un nouveau projet de sécurité en Europe , de stabilité stratégique et d' unité  de l'espace européen.

Cependant toute tentative de définir un ordre régional quelconque ne peut être conçue que dans la perspective d'un ordre global et dans la recherche de formes d' équilibre et de stabilité à caractère planétaire.

C'est par référence à la triangulation géopolitique et stratégique de la Russie, des États-Unis et de la Chine, et en subordre, de l'Europe, de l'inde et du Japon, que doit être comprise la liberté de manœuvre des puissances régionales au Moyen Orient ,au Golfe et en Iran et c'est là que se situe l'une des clés de la stratégie générale des grandes puissances.

Le système et ses niveaux de pouvoir

Du point de vue analytique, le système international superpose plusieurs niveaux de pouvoir :

− les pôles de puissances classiques , pluricentriques et virtuellement conflictuels( Amérique, Europe Russie, Chine, Inde..)

− un bipolarisme global dissimulé, fondé sur un condominium à caractère asymétrique (Etats-Unis et Chine)

− trois grandes zones d'influence, inspirées par trois aires de civilisation, constituées par l'Europe, les États-Unis et l'Empire du Milieu.

Dans ce contexte, la grande scène du monde abritera une multitude de stratégies, qui seront universelles pour les Nations-Unies, économiques pour les institutions de Bretton-Woods, sécuritaires et militaires par le système des alliances régionales (OTAN).

La singularité géopolitique des États-Unis, la grande île du monde, est qu'elle sera forcée  de se normaliser dans l'immense étendue de l'Eurasie, centre de gravité de l'Histoire.

L'Amérique deviendra-t-elle un pôle de puissance parmi d'autres, disputé, mais toujours dominant?

Mouvements stratégiques et antinomies d'alliances en Eurasie

Dans tout système international, le déclin de l'acteur hégémonique se signale par un resserrement des alliances militaires. Ce moment se présente comme une antinomie d' options entre les puissances  conservatrices (ou du « status quo ») et les puissances perturbatrices (révisionnistes ou insatisfaites). 
Se départagent ainsi aujourd'hui, les deux stratégies des acteurs majeurs de la scène mondiale, une stratégie défensive, de stabilisation et de vigilance active pour l'Ouest et une stratégie offensive, de subversion et de remise en cause de la hiérarchie de puissance , pour l'Est.

Ainsi, dans la conjoncture actuelle, deux mouvements stratégiques rivaux s'esquissent au niveau planétaire :

- l'alliance sino-russe, assurant l'autonomie stratégique du Hearthland, en cas de conflit et promouvant, en temps de paix, la coopération intercontinentale en matière de grandes infrastructures, (projet OBOR /One Belt, One Road/, avec la participation d'environ 70 pays)

- la stratégie du "containement" des puissances continentales par les puissances maritimes du "Rimland" (Amérique, Japon, Australie, Inde, Europe etc), comme ceinture péninsulaire extérieure à l'Eurasie

Rappelons que les deux camps sont en rivalité déclarée et leurs buts stratégiques opposés.

En effet, le couple sino-russe est défini « concurrent stratégique », ou « concurrent systémique » (notamment par l'UE) et refuse de se soumettre à l'ordre international issu de la deuxième guerre mondiale et dessiné par les États-Unis

Le système multipolaire. Un " concert mondial des nations" ou une "gouvernance globale renforcée"?

La caractéristique fondamentale du système multipolaire n'est pas celle de s'asseoir sur une mondialisation, comme "gouvernance mondiale renforcée", complétant le système des Etats -Nations par des institutions mutilatérales  (ONU, FMI,G7, ou G20), dans le but de favoriser leur intégration dans un jeu coopératif mondial, mais d'identifier les intérêts essentiels des acteurs principaux, dont les objectifs sont virtuellement conflictuels.

Ainsi le but n'est pas de cerner des équilibres, fondés sur les concepts d'échanges et de coopération, mais de prévoir les ruptures stratégiques , sous la surface  de la stabilisation apparente.

De l'Europe à l'Eurasie. Un changement dans les paradigmes géopolitiques

Ainsi la  fin de la bi-polarité , avec l'effondrement de l’empire soviétique a engendré une source de tensions , entre les efforts centrifuges mis en œuvre par les États de proximité, « les « étrangers proches », visant à s'affranchir  du  centre impérial et la réaction contraire de Moscou, pour reprendre son autorité à la périphérie, par une série d'alliances enveloppantes. (OTSC, OCS )

La Russie et l’ensemble des nations d’Asie Centrale jusqu’aux pays du Golfe, du Moyen Orient et du Maghreb manquent de leaders ayant fait l’expérience de la démocratie et l’Union Européenne n’a pas conceptualisé une limite stratégique globale entre l’Atlantique et l’Asie Centrale, passant par la bordure de la Méditerranée et remontant le plateau turc et le Caucase, pour parvenir au pivôt des terres, le Heartland, dans un but d’influence et de maîtrise des tensions.

C’est l’Alliance Atlantique qui a vocation à opérer la soudure de l’intérêt géopolitique de l'Ouest, dans cette immense étendue entre l’Amérique et l’Europe.

Le « déclin d'Hégémon ». Alternance hégémonique ou "révolution systémique"?

La question qui émerge du débat sur le rôle des Etats- Unis, dans la cojoncture actuelle est de savoir si la « stabilité hégémonique » (R.Gilpin), qui a été assurée pendant soixante dix ans par l'Amérique, est en train de disparaître, entraînant le déclin d'Hégémon et de la civilisation occidentale , ou si nous sommes confrontés à une alternance hégémonique et à un monde post-impérial.

L'interrogation qui s'accompagne de celle-ci est également centrale et peut être formulée ainsi : « Quelle forme prendra-t-elle cette transition ? »

La forme, déjà connue, d'une série de conflits en chaîne, selon le modèle de Raymond Aron, calqué sur le XXème siècle, ou la forme d'un changement d'ensemble de la civilisation, de l'idée de société et de la figure de l'homme, selon le modèle des « révolutions systémiques », de Stausz-Hupé, scandées par quatre grandes conjonctures révolutionnaires, embrassant l'univers des relations socio-politiques du monde occidental et couvrant les grandes aires de civilisations connues.

Chacun de vous comprendra qu'il s 'agit là de notre propre question,celle de notre temps et de notre forum.

A qui appartiendra-t il le futur ? L'espace planétaire, la démocratie et les Etats-Nations

Dans le cadre d'un environnement interdépendant progresseront les nations qui ont été façonnées sous forme d'États-Nations et d'États-Civilisation. En effet ces nations disposent de configurations durables, car elles ont pu se prévaloir d'une base de stabilité politique, traditionnelle ou moderne, et d'une cohérence géographique et environnementale qui a permis leurs affirmations au cours de l'histoire et qui leurs permet aujourd'hui d' assurer leur survie.

Au plan philosophique et stratégique la nouvelle approche du processus historique sera systémique, pluraliste et complexe, antithétique de la méthode dialectique et universalisante de l'hégélianisme occidental.

Aujourd'hui les dessous de l'Histoire font apparaître les déceptions amères d'une crise de légitimité des démocraties, des conceptions de l'État de droit et des droits universels, coupables d'avoir dissocié l'intime relation entre l'universel et le particulier au profit de concepts et de visions du monde sans transcendence, ouvrant la voie à la révolte de la tradition et du passé, comme formes d'historicité authentiques.

L'élargissement du « modèle démocratique » apparaîtra ainsi, en son abstraction, comme l'expression d'une vision utopique de l'Histoire et se heurtera, à une interprétation messianique du monde historique.

Dans cette analogie, la tradition et les sociétés traditionnelles témoignent de l'expression d'autres formes d' « historicité », indifférentes à l'idée de rationalisme , de doute et de « démocratie », sauf pour les couches intellectuelles cosmopolites, libertaires et non organiques, exclues des offices publics.

L'interprétation de la démocratie comme « modèle » est également la négation de l'évolution des régimes politiques selon leur propre loi, ou selon leur propre individualité historique, qui est en Europe souverainiste ou stato-nationale.

Si le « modèle démocratique » devait prendre partout racine, cela correspondrait au triomphe de la « cité céleste» sur la « cité terrestre» de Saint Augustin, ce qui, dans les relations internationales, représenterait la victoire de l'angélisme sur les deux monstres bibliques du cahos primitif, Léviathan et Béhémoth, révoltés contre le créateur .

Bruxelles, le 11 septembre 2019

(1) Heartland , "le pivot géographique de l'histoire" , 1904 , Halford MacKinder
(2) Rimland , la bordure maritime de l'Eurasie , ou "inner crescent" , concept géostratégique de Nicholas Johan Spykman.

Texte conçu en vue de sa présentation au "IIIème Forum de Chisinau" des 20 et 21 Septembre 2019

 

mardi, 10 septembre 2019

The System that Kills the Peoples: The Birth of Neoliberalism

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The System that Kills the Peoples:
The Birth of Neoliberalism

Quinn Slobodian
Globalists: The End of Empire and the Birth of Neoliberalism
Cambridge: Harvard University Press, 2018

QS-glob.jpgOne of the seminal ideological battles of recent history has been that between internationalism, in one form or another, and nationalism. Countless words have been devoted to dissecting the causes, effects, merits, and drawbacks of the various incarnations of these two basic positions. Neoliberalism has, however, succeeded in becoming the dominant internationalist ideology of the power elite and, because nationalism is its natural antithesis, great effort has been expended across all levels of society towards normalizing neoliberal assumptions about politics and economics and demonizing those of nationalism.[1] [2] This all seems obvious now, almost like second nature to those involved in the conflict, but despite this – or rather because of this – it is necessary to investigate the intellectual history of neoliberalism so as to better understand how it took hold of the imagination of the world’s elites. The recent book by Canadian historian Quinn Slobodian, Globalists: The End of Empire and the Birth of Neoliberalism, is an excellent, thought-provoking work on the subject and should be required reading for all White Nationalists. The book can serve as both an introduction to a serious study of neoliberalism and a valuable addition to any scholar’s library.

Slobodian argues that neoliberalism arose at the end of empire “not to liberate markets but to encase them, to inoculate capitalism against the threat of democracy, and to reorder the world after empire as a space of competing states in which borders fulfill a necessary function” (p. 2). Readers might be surprised by his statement about the neoliberal conception of borders. This, after all, differs remarkably from popular understanding, but the key to resolving this seemingly odd position can be found in the “two worlds theory” articulated by Carl Schmitt in 1950. Slobodian writes:

One was the world partitioned into bounded, territorial states where governments ruled over human beings. This he called the world of imperium, using the Roman legal term. The other was the world of property, where in people owned things, money, and land scattered across the earth. This was the world of dominium (p. 10).

As the author points out, for Schmitt this was “something negative, an impingement on the full exercise of national sovereignty” (p. 10), but neoliberals found in it an accurate description of precisely that which they had been trying to preserve and enhance for many years. This is a fundamental point and it underlies much of what is to follow. The neoliberal project is not one of anarchic, borderless economic activity but rather a supranational security apparatus designed to protect capitalism as a system of laws, both formal and informal, based on the ideas of individual consumer sovereignty, mobile capital, the human rights of capitalists and corporations, and an almost religious faith in market forces which take precedence over national interest. The author refers to this as “militant globalism.” Simply put, borders are for people and people are always secondary to capital in the neoliberal order. The nation-state and its borders are tolerated by neoliberalism only to the extent that they can be made useful to global capitalism.

QS-portraitr.jpgSlobodian begins with the dramatic shift in political and economic conceptions of the world following the First World War. As he observes, the very concept of a “world economy,” along with other related concepts like “world history,” “world literature,” and “world affairs,” entered the English language at this time (p. 28). The relevance of the nineteenth-century classical liberal model was fading as empire faded and both political and economic nationalism arose. As the world “expanded,” so too did the desire for national sovereignty, which, especially in the realm of economics, was seen by neoliberals as a terrible threat to the preservation of the separation of imperium and dominium. A world in which the global economy would be segregated and subjected to the jurisdiction of states and the collective will of their various peoples was antithetical to the neoliberal ideal of free trade and economic internationalism; i.e., the maintenance of a “world economy.”

Many of the economists who were troubled by the rise of nationalism and who were sympathetic towards empire as a quasi-internationalist free trade system were at this time centered in Austria. Slobodian provides a valuable history of their activity, with a focus on Ludwig von Mises, the Jew who laid the groundwork for much of what became neoliberal orthodoxy. Mises was highly anti-democratic, approved of state violence against workers, and supported the use of military power to open overseas markets (p. 33). The author writes that, for Mises, the state “could find its legitimacy only in its defense of the sanctity of private property and the forces of competition” (p. 33). In a 1921 policy paper in which he advocated free trade for Austria, he also suggested “[lifting] prohibitions on imports and ports . . . privatizing pubic enterprises, eliminating food subsidies . . . [and] lifting entry and residence requirements for foreigners ” (p. 43). In 1930, while Mises was an adviser to the Vienna Chamber of Commerce, the organization urged the government to pass an “anti-terror law” to combat worker strikes (p. 46). But much of his efforts and those of his colleagues were directed towards the elimination of tariffs, including international propaganda missions on behalf of this idea through the International Chamber of Commerce, an organization that tried to liberalize the global economy in a fashion similar to what the League of Nations was trying to do in the realm of politics.

The Great Depression made their job harder by further weakening popular faith in the free market. Following its end, a number of important economists, including Friedrich von Hayek, moved to Geneva to escape what were for them unfavorable political conditions in various parts of Europe. It was here that the Geneva school of economists was born and neoliberalism coalesced as an ideology. One of the fundamental shifts that occurred here at this time was a shift away from the heavy reliance on statistics, data, and economic models which had been a feature of the earlier work of neoliberals, but had also grown in importance across the discipline as economists attempted to explain business cycles. Neoliberals now saw this as nascent economic planning and began “to take a step back and contemplate the core enabling conditions of the grander order itself” (p. 84). They began to believe that the world economy was “unknowable,” but that “this was not a dead end but the starting point for designing the order within which the world economy could thrive” (p. 84). They realized that theirs was an ideology that transcended the purely economic, or as the author puts it, ” . . . the defense of the world economy . . . was too important to be left to the discipline of economics” (p. 92).

Supposed libertarians like Mises and Hayek were quite comfortable with international governance, in violation of the ideals those who admire them today claim to hold. Slobodian describes how, during the 1930s, neoliberals had finally realized that the “self-regulating market was a myth,” decolonization was inevitable, and “that the era of the nation was irreversible” (p. 95). Their mission was to exert political pressure to manage this new reality in order to ensure that these developments did not allow for the rise of economic nationalism. Their answer was “loose federations within which the constituent nations would retain control over cultural policy but be bound to maintain free trade and free capital movement between nations” (p. 95).

A world federation or federations could guarantee the separation of imperium and dominium. The nation-state would remain useful as a legal entity to ensure territorial compliance with the federation’s legal structure, which, by design, would be unaccountable to the public and render the nation-states’ sovereignty “ornamental” (p. 112). It is of some interest that these ideas, supported by Mises and Hayek, were also pushed by Wilhelm Röpke (a German economist who fled Germany in opposition to Hitler’s anti-Semitism) as a way to prevent Germany from regaining its economic self-sufficiency following the Second World War (p. 113).

Slobodian next delves into the neoliberal use of rights in their quest for the security of global capitalism. He writes:

Against human rights, they posed the human rights of capital. Against the stateless person, they posed the investor. Against sovereignty and autonomy, they posed the world economy and the international division of labor. Their ‘national’ was both a person and a company (p. 125).

The author calls these “xenos rights,” from the Greek word meaning “guest-friend” (p. 123). As one might expect, for neoliberals the citizen is secondary to the cosmopolitan capitalist in the same way that the nation-state is secondary to the world economy. As such, in their conception of human rights, “the alien investor must actually have more rights than citizens” (p. 137). An example he discusses is the “Capitalist Magna Carta,” Deutsche Bank’s Hermann Josef Abs’ 1957 attempt to enshrine this concept into international law, which was supported in the United States by Emmanuel Celler, the infamous Jew behind the 1965 Hart-Celler Act.

The subject of race gets a chapter in the book as well. With the emergence of the Global South, often acting as a bloc on the world stage and often with political and economic demands quite different from those of the neoliberals, and with the simple reality of biological differences as factors in civilizational progression and any honest analysis thereof, race was bound to be a part of the discussion to some degree. But most neoliberals did not think in terms of race, and when they did, it was to minimize its importance, as in, for example, the case of Hayek, who publicly denounced apartheid in South Africa (p. 151). Worse than “racism,” however, were attempts to breach the separation of imperium and dominium with sanctions and other tools of economic control. “Moral demands,” writes the author, “even those legitimized through international organizations, had no mandate to disrupt the economic constitution of the world” (p. 180). Thus, neoliberals tended to oppose interference in South Africa and Rhodesia despite objecting to their “white supremacy.”[2] [3]

Slobodian discusses at length the race-consciousness of Wilhelm Röpke, one of the few neoliberals who defended white rule in South Africa. He was less concerned with the Soviet threat than the brown threat and envisioned a white alliance spanning the Atlantic Ocean (p. 156). Slobodian quotes him:

The more the non-European great powers emerge . . . and the civilizations of other continents begin to regard us with condescending self-confidence, the more it becomes natural and necessary for the feeling of spiritual and moral homogeneousness among Europeans to increase powerfully . . .the spiritual and political integration of Europe . . . only makes sense as part and parcel of a higher combination and organization of the resistance potential of the entire western world on both sides of the Atlantic (p. 156).

He received a great deal of support among American conservatives like William Buckley and Russell Kirk, who saw in him a sensible attitude towards race as well as an identifiable Christianity lacking in other neoliberals (pp.164-174). A case could be made that in a strange and tragic way, Röpke did far more harm to American conservatism than Hayek or Mises by helping to popularize destructive economic ideas and an (at least partially) foreign ideology in American Rightist discourse by way of simply having sane racial attitudes in insane times.

The relationship between neoliberals and the European Economic Community is the subject of one of the final chapters of the book. In it, the author describes two different strains of neoliberal thought regarding Europe: the universalists (including Röpke), who saw in European integration a large protectionist scheme and in talk of Eurafrica (the incorporation of former colonies into the EEC) an extension of empire, versus the constitutionalists (influenced by Hayek), who believed that “the EEC was an example of how to integrate a market with a legal structure able to enforce competition across borders” (p. 214). Both sides held nearly identical views of the world but, as the author notes, the universalists were purists whose ideas “lacked the mechanism of enforcement” (p. 215). The constitutionalists were willing to work with available tools and make ideological compromises to lay the foundations for a future supranational government. Slobodian argues that their disagreement was fundamentally a matter of perspective: the Euroskeptic universalists thought exclusively in terms of globalism and saw the EEC as a move away from international free trade, while the constitutionalists saw in the EEC “new means of enforcement and oversight that the neoliberal federalists in the 1930s had not dreamed of themselves” (p. 215).

Throughout the 1970s, developing nations accelerated the assertion of their interests. In the United Nations, the G-77 demanded various forms of economic intervention, which to neoliberals was a “misuse of state sovereignty to unsettle world economic order” (p. 222). The nature of the threat was in the unequal economic treatment demanded by these nations and could only be remedied by legal equality. This legal equality was justified by what the author calls “cybernetic legalism,” an approach to law based on Hayek’s study of cybernetics and systems theory. It “saw individual humans as units within a self-regulating system for which the lawmaker had the primary responsibility of transforming the system’s rules into binding legislation” (p. 224). For neoliberals, the market is a fundamentally unknowable domain of nearly infinite transactions, always in motion, always fine-tuning itself, and always guided by a sort of wisdom. The role of a government is to provide a legal framework within which this sacred progression towards equilibrium can continue without interruption. Hayek had begun to think in terms of “self-generating order” and “self-generating structure” (p. 225). As the author notes at the end of the chapter, it was in the 1970s that references to and images of the globe and globalism became prevalent in popular culture (p. 258). Hayek’s cybernetic legalism seems perfectly in tune with the “spiritual but not religious” secular mysticism of globalism, intertwined as it is with faith-based egalitarianism and Whig history.

Though nearly a century old, Mises’ ideas sound contemporary and all too familiar. The neoliberal notions of a world of interdependent and largely interchangeable individuals absorbed into a system of economy with a mysterious yet sacred logic requiring international treaties and opaque supranational organizations to ensure its security from the suspicious or disaffected masses, wars against “terror” with clear economic motives, and various policies designed to benefit capitalists but bejeweled in the language of humanitarianism are so commonplace in contemporary political discourse that most people barely give them a moment’s notice. Neoliberalism is now the baseline of political thought across the mainstream spectrum. The ideas of Mises, the Jew who “conceded somewhat cheerfully that his understanding of the world coincided in many ways with that of Karl Marx” (p. 107), and those which developed from his contingent of capitalist enforcers, have managed to grip the globe. Even Wilhelm Röpke, who had at least a partial understanding of the reality of race, was complicit in the global steamrolling of national sovereignty and the reduction in the quality of life of countless white men and women (and indeed countless non-whites), all forced into a fundamentally unnatural world order beyond their control and without their consent.

Neoliberalism, a term widely misused and an ideology widely misunderstood, has been a threat to nationalist movements worldwide for a century. It is a secretive, unaccountable, supranational world order designed to cripple national autonomy. Neoliberals, of course, know this: remember that a happy byproduct of their model was the prevention of German self-sufficiency in the post-war years. So whenever a neoliberal begins espousing the benefits of his ideology for a specific country, he is simply lying. Neoliberalism is at its core a corrosive imperialism, absorbing all it touches into its global empire with largely unseen violence and without its subjects ever being entirely sure to whom or what they are subjected: It is an imperialism of cowards and bureaucrats, the most ignoble form of an ignoble system. Neoliberalism was born at the end of empire in the traditional sense, but it did not replace it; it merely reconfigured it with new emperors, new armies, and different weapons.

Notes

[1] [4] The author rightly differentiates between “international” and “supranational,” but over time the two concepts have become roughly interchangeable in the popular imagination and so I will defer to common usage – barring a few specific exceptions.

[2] [5] The Jew Milton Friedman managed to be correct in his prediction about black rule in Rhodesia. Slobodian quotes him: “. . . [black rule] would almost surely mean both the eviction or exodus of most whites and also a drastically lower level of living and opportunity for the masses of black Rhodesians” (p. 178).

 

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jeudi, 14 février 2019

Attali et sa surclasse contre les Français

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Attali et sa surclasse contre les Français

Les Carnets de Nicolas Bonnal

La brutalité des méthodes de la surclasse en France commence à étonner le monde. Par hasard je suis tombé sur un article très commenté de Zerohedge.com et sur un reportage de la chaîne Cuatro en Espagne. Mais même si les médias étrangers réagissent, je pense qu’en France on ira jusqu’au bout : coup d’Etat et massacres. J’en mets ma main à couper ou plutôt à arracher. Avec la bénédiction de Bruxelles, du Figaro et des soixante-huitards bourgeoisement et pieusement réunis pour fêter le triomphe de leur champion face à un peuple réveillé trop tard.

On ne peut pas dire que le mentor du macaron ne nous avait pas prévenus. Il se nomme Attali, avait très mal conseillé Mitterrand en 1981, et, passé depuis à la déification du golem de marché, il écrivait voici vingt ans ce texte sur la surclasse dont Gille Chatelet s’est trop moqué – car il est plus inquiétant que drôle. Nous sommes le 7 mars 1999 et voici à quelle sauce le Français et l’Américains vont se faire manger :

« Un capitalisme entraîné par des forces nouvelles où émergera une élite nouvelle et où se prolétarisera l’ensemble des classes traditionnelles. »

Je voyais une émission à la télé espagnole sur des expatriés en Amérique, qui confirmait les évaluations de Michael Snyder sur son site apocalyptique : 40 000 dollars une opération chirurgicale, 36 dollars la douzaine de donuts (à bouffer debout dans un local sale), 40 000 dollars l’année d’études et un million une baraque moyenne (on était dans le Maine). La moitié des gens ne se chauffent pas ; le tout sur fond de célébration du rêve américain… On comprend pourquoi 60 000 américains crèvent des opiacés chaque année. C’est en effet le seul moyen de supporter ce système et sa surclasse.

Euphorique, Attali écrit (nous sommes je le rappelle le 7 mars 1999) :

« Aux Etats-Unis, la classe ouvrière est rapidement dissoute par la concurrence de la technologie du Nord et des salaires du Sud. Le salaire moyen ouvrier baisse depuis vingt ans. En dix ans, la proportion d’emplois précaires a quadruplé, et la probabilité d’être au chômage au moins une fois dans les cinq ans à venir a triplé. Cette précarisation touche peu à peu aussi la classe moyenne : ingénieurs, commerçants, employés, cadres sont menacés par l’entrée de l’informatique dans les services et par la concurrence de leurs homologues du Sud, qu’accélèrent les télécommunications. »

Et le bougre d’ajouter sur cette prolétarisation générale :

« Il n’y aura plus bientôt, à la place du salariat, qu’un vaste prolétariat déclassé. Même les fonctionnaires rejoindront cette cohorte, les déficits publics entraînant la quasi-faillite du budget fédéral. A l’inverse, les rémunérations de certains nouveaux venus n’ont jamais été aussi élevées. »

Je précise que pour moi la précarisation est générale. Les hasards de la vie ont fait que j’ai connu beaucoup de millionnaires en euros et qu’ils vivent tous de plus en plus mal, enfants, vieux, malades y compris (et ce pour les raisons citées plus haut). Prolétarisation des millionnaires…

Attali devient ensuite plus carnassier : « Ces fortunes nouvelles ne sont pas l’apanage de capitalistes traditionnels ni de dirigeants de grands groupes, mais plutôt des détenteurs ou de créateurs de rentes informationnelles, capables de disposer, même pour un temps bref, d’un savoir ou d’un savoir-faire unique. »

Il continue sans rappeler Robert Reich (dont j’ai parlé ici) et qui a inspiré avec ses « manipulateurs de symboles » toute cette envolée : 

« Dans ce capitalisme global de haute compétition et de faible inflation, il faudra disposer de capitaux liquides, n’avoir ni dettes ni immobilisations et, surtout, disposer d’une rente de situation technologique (un savoir, une compétence, une opportunité d’être un intermédiaire utile à la valorisation ou à la circulation de l’information, une innovation dans le placement de titres, la génétique, le spectacle ou l’art). »

Après c’est l’extase. On se croirait dans cet épisode de Star Trek où les dominants vivent sur une autre planète (Cloud minders, nuages) :

« Ceux qui seront les maîtres de ces rentes constitueront ce que j’appelle une surclasse parce qu’ils ne se regroupent pas en une classe dont les privilèges sont liés à la propriété des moyens de production et à transmission. Les théories libérales ou marxistes ne s’appliqueront pas à eux : ils ne sont ni entrepreneurs-créateurs d’emplois et de richesses collectives ni capitalistes-exploiteurs de la classe ouvrière. Ils ne possèdent pas les entreprises, ni les terres, ni les postes administratifs. »

Eloge de l’éphémère et du nomadisme (qui consiste à passer son temps au téléphone, dans les aéroports, les bagnoles, les avions, les hôtels…) :

 « Ils sont riches d’un actif nomade, monétaire ou intellectuel et l’utilisent de façon nomade pour eux-mêmes, mobilisant rapidement du capital et des compétences en des ensembles changeants pour des finalités éphémères où l’Etat n’a pas de rôle. Ils ne veulent pas diriger les affaires publiques (la célébrité politique est, pour eux, une malédiction). »

Après on se rapproche guilleret de l’actuel président et de son hugolienne cour des miracles :

« Ils aiment créer, jouir, bouger ; ils ne se préoccupent pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs enfants : chacun pour soi. Riches de surcroît, ils vivent luxueusement, souvent sans payer ce qu’ils consomment. »

Et puis on passe aux aveux. Avis aux gilets jaunes ! Cette société d’accapareurs hédonistes repose sur la violence :

« Ils portent avec eux le meilleur et le pire de demain, installant une société volatile, insouciante de l’avenir, égoïste et hédoniste, dans le rêve et la violence. »

Dans ce bolchévisme de marché, tout sera balayé, surtout les restes de la civilisation agricole :

« Les élites traditionnelles européennes seront, elles aussi, balayées par ces nouveaux venus. Civilisation agricole, l’Europe est en effet beaucoup moins bien placée que l’Amérique pour cette victoire de la mobilité. Elle aura plus de mal à accepter que le pouvoir économique ne soit plus réservé aux propriétaires de sols, des murs, d’usines ou de diplômes. Ses élites, qui cumulent ces propriétés devenues anachroniques, seront peu à peu déclassées. »

Ici on se moque du monde : en France la surclasse ne vient pas de la technologie mais des milliardaires enrichis par Mitterrand/Balladur/DSK et des hauts fonctionnaires dévoyés façon Minc-Attali (lisez Sophie Coignard…). Et Attali d’enfoncer encore la France périphérique de Guilluy et des paysans :

« La France est particulièrement mal préparée à cet avenir. C’est une nation paysanne et étatique (étatique parce que paysanne). Les élites en place feront tout pour barrer le passage à la surclasse. La France se méfiera d’elle, qu’elle confondra au mieux avec des saltimbanques et au pis avec des parasites. »

En vérité il y a eu fusion ! Et de nous faire le coup classique des lendemains qui chantent :

« Pourtant, il faut accepter cette mutation, car cette surclasse porte la créativité et le bien-être de demain. Certes, il ne faut pas faire de l’Amérique un modèle à suivre à l’identique. Là-bas, une surclasse triomphante flottera sur les eaux boueuses de la misère, et la réussite de quelques-uns se paiera au prix de la marginalisation du plus grand nombre et de la violence des déclassés. »

C’est Houellebecq qui écrit que le néolibéralisme millénariste projette, comme le bolchévisme, dans le futur une prospérité qui n’arrivera jamais, car elle ne peut arriver…

Attali explique que plus d’inégalités et de destructions mèneront à plus d’égalité :

« L’Europe ne doit pas avoir de complexes. Dans la formidable phase de croissance qui commence, et qui durera trente ans, l’Europe a toutes les chances d’être la première puissance du XXIe siècle. A condition de permettre à une surclasse européenne de s’exprimer librement et de mettre ses compétences créatives au service du long terme et de la solidarité. »

Schumpeter (le père incompris de la destruction créatrice), que de crimes décidément on commet en ton nom et en tes livres si peu/mal lus !

Après, comme Mao, Attali nous souhaite de gober une révolution culturelle dévoreuse :

« Pour cela, c’est plus qu’un programme politique qu’il faut imaginer, c’est une révolution culturelle : l’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse, la création de ces tribus de nomades sans cesse adaptables, libérant mille énergies et porteuse de solidarités originales. »

La suite est facile à prévoir : détruire (on appelle ça changer, disait Philippe Muray) ce qui existe :

« Il faut pour cela tout changer, et vite, dans le système fiscal, éducatif et social. Il faut une fiscalité favorisant la création plus que la possession de richesses, l’innovation plus que la routine, le travail à haute valeur ajoutée plus que le travail non qualifié. Il est absurde de ne s’intéresser qu’au travail non qualifié en baissant les charges qui pèsent sur lui alors que le chômage le plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés est celui des jeunes diplômés, membres potentiels de cette surclasse nécessaire et créateurs futurs d’emplois non qualifiés. Il faut favoriser par tous les moyens les créations de produits, d’idées, d’entreprises pour que naissent des emplois valorisants et que chacun puisse exprimer ses potentialités. »

Blague finale, on nous reparle de justice sociale :

« En contrepartie, il faut imposer une justice sociale plus exigeante qui assure à chacun l’égalité des chances d’accéder à cette surclasse. C’est-à-dire cesser de confondre sécurité et immobilisme et donner à chacun au minimum les moyens de manger, d’apprendre et de se loger. »

On rappellera à Attali que même le porte-parole Griveaux a du mal à se loger dans la ville de Paris asphyxiée (et c’est mérité) par le siège tenace des gilets jaunes.

Je ne me lancerai pas dans un débat sur la surclasse ; j’en ai parlé ici à propos de Robert Reich, qui comme Christopher Lasch soulignait la rupture entre les profiteurs (ex-élites) économiques et le peuple dans chaque pays occidental. Je rappellerai que, pour la surclasse, la France, ruinée et désindustrialisée, ne doit servir que de destination luxueuse aux oligarques. Et je me contenterai de rappeler cette phrase de Marx qui explique beaucoup mieux qu’Attali ce qui nous est arrivé depuis un petit demi-siècle :

« Le progrès industriel, qui suit la marche de l'accumulation, non seulement réduit de plus en plus le nombre des ouvriers nécessaires pour mettre en œuvre une masse croissante de moyens de production, il augmente en même temps la quantité de travail que l'ouvrier individuel doit fournir. A mesure qu'il développe les pouvoirs productifs du travail et fait donc tirer plus de produits de moins de travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant sa journée, soit en rendant son labeur plus intense, ou encore d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l'homme par la femme, l'adulte par l'adolescent et l'enfant, un Yankee par trois Chinois. »

Ajoutons avec Joseph Stiglitz que le seul vrai garant de notre niveau de vie était jusqu’à la fin des années 80 l’union soviétique. Et que depuis son effondrement (de l’URSS et de notre niveau de vie), la surclasse, c’est-à-dire la vielle bourgeoisie rapace bien maquillée avec sa garde-chiourme informatique, n’en a fait qu’à sa tête en revenant à son siècle préféré, le dix-neuvième. 

Sources

Attali – la surclasse, l’express, 7 mars 999

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire (Amazon.fr) 

Karl Marx – le capital, I, section VI

Robert Reich – The Work of nations

Christopher Lasch – la révolte des élites (Flammarion)

Marche républicaine à l’universel : la société ouverte et remplaciste

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Marche républicaine à l’universel : la société ouverte et remplaciste

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

L’idée de «société ouverte » dont parle Georges Soros n’est pas sortie spontanément de l’esprit nauséeux de ce spéculateur. Cette idée n’est pas davantage une invention du groupe de Bilderberg, de la Trilatérale, du Forum de Davos ou même de Karl Popper (et quoi qu’en dise Georges Soros). Popper a peut-être forgé l’expression « société ouverte » mais n’est à l’origine ni de  l’idée qui la sous-tend, ni de sa mise en application concrète.

La paternité de la « société ouverte » revient sans aucun doute à la révolution “française“. Non que cette révolution bourgeoise ait inventé stricto sensu cette idée stupide d’ouvrir la société aux quatre vents. Celle-ci courait chez les philosophes des lumières depuis un certain temps. Bien plutôt, la révolution “française“ a pour la première fois appliqué cette idée concrètement, lui donnant ainsi chair et vie. Les suivants et les suiveurs, les Popper, les Soros, n’ont fait que reprendre et étendre la recette républicaine.

On le sait, la bourgeoisie d’affaire qui prend le pouvoir à la fin du XVIIIe siècle est essentiellement représentée dans les assemblées révolutionnaires par des hommes de loi. Cette bourgeoisie d’affaire et ces hommes de loi (avocats, greffiers, conseillers d’Etats…) évoluent dans un monde où la notion de « contrat » est centrale : contrats de négoce, contrat de change, contrat de bail, contrat de prestation de service, contrat de mariage…. Dans ce monde, le contrat organise la vie des hommes et assure le bon fonctionnement de la vie en société. Naturellement, cette bourgeoisie d’affaire sera donc très sensible aux idées d’un Rousseau qui fera du « contrat social » le moyen de fonder une société libre et harmonieuse, voire de « régénérer » les sociétés traditionnelles fondées sur une identité culturelle.

Que dit en substance Rousseau ? Rousseau prétend qu’une juste société est une société produite par le rassemblement d’individus autour d’un contrat social préservant leurs droits naturels : la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l’oppression. Pour Rousseau, tout autre type de socialisation corrompt la bonté originelle de l’homme.

Rousseau ne parle ni des Français, ni des Chinois, ni des Lapons en particulier. Rousseau parle de l’Homme en général. Ce qu’énonce le philosophe est valable pour tous les hommes. La société fondée sur le contrat et sur la loi, et non sur une quelconque identité, ne discrimine pas selon l’origine, la religion ou la couleur de peau. Elle distingue ceux qui adhèrent au pacte social de ceux qui n’y adhèrent pas. Le corps politique est un club dont il suffit d’accepter le règlement intérieur pour devenir un de ses membres. Notons que ce règlement est acceptable par tous les hommes, puisque traduisant leur nature universelle, et non leurs cultures particulières. 

Par définition, la juste société est donc une société ouverte. Le contrat social est l’image philosophique du « pacte républicain » et le pacte républicain est la traduction politique du contrat social. La république est fondée sur le pacte républicain, et le pacte républicain, fondé sur le principe d’universalité, est ouvert à tous les hommes sans distinction d’origine, de race ou de religion. C’est pourquoi la république ouverte peut se dire « universelle ». Tous ceux qui souscrivent au pacte républicain « appartiennent » au corps politique qui en est l’émanation. C’est ainsi que, dès 1790, les Français deviennent, individuellement par le Grand Transfert, des « associés » dissociés de leur identité, et que peu après les Juifs deviennent des « Français ». Autrement dit, l’appartenance ne dépend plus de l’identité mais d’un acte juridico-administratif ouvert à tous ceux qui l’acceptent. L’appartenance est ouverte et ne nécessite plus une assimilation identitaire préalable.

Notons au passage que la francité perd sa dimension culturelle et devient une catégorie juridique. Etre Français a désormais une signification au niveau du Droit (l’appartenance à un Etat), mais ne veut plus rien dire du point de vue de l’identité ou de la lignée. La doctrine du Pacte républicain a donc bien détruit la francité.

La capacité à intégrer librement un corps politique s’organisant selon des valeurs universelles relevant de la nature de l’Homme, et non des valeurs particulières relevant d’une identité spécifique, est la marque des « sociétés ouvertes ». La révolution française a créé le premier modèle de société ouverte. Elle a expérimenté son principe d’universalité avec les populations juives, puis avec certains habitants des colonies, avant de le systématiser à travers le processus immigration-inclusion-naturalisation-changement ethnique du corps électoral.

En 1791, Adrien Duport (un des rédacteurs de la déclaration des droits de l’homme) dira, devant l’Assemblée, que le principe de citoyenneté n’autorise « aucune distinction ». En conséquence de quoi, ajoutait-il : « les Turcs, les Musulmans, les hommes de toutes les sectes sont admis à jouir en France des droits politiques ». Ce principe de citoyenneté, dissocié de l’identité, associé au principe d’universalité, n’annonce-t-il pas le destin funeste de notre pays et le Grand Remplacement qui vient ?

Antonin Campana

vendredi, 25 janvier 2019

Les antifas: l'armée de la terreur des globalistes

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Les antifas: l'armée de la terreur des globalistes

Alexandr Bovdunov

L’antifascisme est un simulacre, une copie sans l’original, il s’oppose à un fascisme qu’il a lui-même inventé, et qui en réalité n’existe pas.

« En résultat de l’affrontement entre les supporters de Trump et les antifascistes à Berkeley, 6 personnes ont été blessées », « les protestations contre le meeting de Marine Le Pen à Paris se sont transformées en affrontements massifs », « les antifascistes ont utilisé des cocktails Molotov au meeting de Marine Le Pen », « les groupes antifascistes sont soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque terroriste à Dortmund » – ce ne sont que quelques reportages de presse dans les dix derniers jours durant lesquels des groupes de jeunes gauchistes qui se qualifient d’« antifascistes » sont mentionnés d’une manière ou d’une autre. En Russie, ce mouvement est marginal. En Occident, tout est différent. Ici, il est devenu depuis longtemps une partie organique du Système.

L’antifascisme : l’ancien et le nouveau

L’antifascisme moderne est un phénomène tout à fait nouveau. En tant que sous-culture, il a pris forme dans les années 80, empruntant des symboles et des slogans à des mouvements historiques qui s’opposèrent à l’extrême-droite en Europe dans les années 1920-1940. En même temps, l’épine dorsale des nouveaux mouvements antifascistes était différente. Elle était formée d’anarchistes et de trotskistes qui furent marginalisés en résistant aux régimes  fascistes historiques dès la guerre civile espagnole, où le rôle de divers éléments radicaux parmi les Républicains fut très important. Les partis communistes staliniens jouèrent un rôle beaucoup plus grand dans l’affrontement avec les régimes fascistes, mais les antifascistes modernes préfèrent les blâmer en les qualifiant de « crypto-fascisme ». Que pouvons-nous dire des conservateurs et des nationalistes comme Ernst Niekisch et Otto Strasser en Allemagne ou des participants du mouvement de la Résistance en France, parmi lesquels il y avait des gens de gauche, de droite et même des nationalistes français ? En d’autres mots, il n’y a pas de continuité idéologique et historique entre les nouveaux groupes antifas et les groupes de la Résistance, qui combattirent les véritables fascistes.

Le financement de l’antifascisme

Mais il y a une autre connexion plus forte. Avec le capital financier. Par exemple, la Tides Foundation, qui est active aux Etats-Unis et qui reçoit des injections financières de George Soros, finance régulièrement des groupes antifascistes, incluant ceux qui organisent des émeutes de masse comme les affrontements de Berkeley en février de cette année, quand les antifascistes battent des gens, brûlent des voitures et cassent des vitrines.

Le mouvement « antiraciste » Black Lives Matter, qui s’occupe principalement d’organiser des émeutes de masse, a reçu 33 millions de dollars en 2016 de George Soros via l’Open Society Foundation et le Center for American Progress, dirigé par le tristement célèbre John Podesta. 100 autres millions de dollars ont été accordés par la Fondation Ford et l’organisation Borealis Philanthropy, qui a créé dans ce but le Movement Fund dirigé par des Noirs.

Le financement des initiatives antifascistes et antiracistes en Europe est aussi l’une des priorités de l’Open Society Foundation, ainsi que d’autres structures d’influence américaines. Par exemple, le même Fonds Ford contribuant activement à de nombreuses initiatives antiracistes à travers l’Europe. Le réseau d’organisations européennes SOS-Racisme, dont les débuts se firent en France, fut originellement créé par la gauche majoritaire à la requête du président Mitterrand et du Parti Socialiste. L’organisation est encore largement financée par l’Etat français.

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Tous les réseaux antifascistes en Europe sont liés à des Etats ou à des fonds caritatifs financés par des capitalistes. Il n’y a simplement pas d’autre argent disponible en Europe. Un paradoxe apparaît, c’est que les gauchistes et les anarchistes reçoivent des fonds venant de l’Etat et des capitalistes, c’est-à-dire de leurs principaux « ennemis de classe ». Mais pourquoi ?

Les sections d’assaut du libéralisme

La réponse est évidente : la gestion des flux d’argent est nécessaire pour réorienter les radicaux, les éloigner de la critique du système bourgeois et du combat contre lui, et les orienter vers l’action contre un « fascisme » mythique. Le capitalisme propose, au lieu de combattre contre lui, de s’attaquer à des fantômes idéologiques, ainsi qu’à des adversaires de ce même capitalisme dans le camp de la droite. C’est très opportun, sûr et profitable en termes d’argent.

Depuis quelque temps des idéologues disent aux débutants que les « fascistes » sont tous ceux pour qui l’esprit émancipatoire des Lumières est inacceptable, ceux qui ne veulent pas abandonner les identités collectives provenant de l’enracinement dans la tradition, l’ethnique, le national, le religieux et qui pensent que l’homme est un homme et qu’une femme est une femme et que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, ceux qui aiment leur peuple et leur histoire, qui ne voient pas seulement le nihilisme dans la culture mais aussi les valeurs de la continuité et du Logos.

En un mot, les « fascistes » sont ceux qui ne sont pas d’accord pour accorder à toutes les perversions possibles le statut de la norme sociale et de la loi légale. Pour un antifasciste professionnel, toute personne normale saine et équilibrée est un « fasciste ». Et avec un fasciste, comme disent les antifascistes, il ne faut pas discuter. Un bon fasciste est un fasciste mort. Cela nous rappelle quelque chose.

Le problème est que le phénomène du fascisme n’est pas du tout intégral idéologiquement. L’application du terme lui-même aux diverses doctrines des années 20 et 40 est une simplification excessive. Etendre à l’excès cette même interprétation du « fascisme » prive le concept de tout sens. Mais cela est accompagné de tant d’allusions traumatiques pour la conscience européenne d’après-guerre qu’il est impossible de s’empêcher de l’utiliser comme étiquette. Appelez votre ennemi idéologique « un fasciste », et les masses sont de votre coté. Et personne ne comprendra. L’important est simplement de crier le premier le qualificatif maudit. Et pour cela vous pouvez compter sur le grand capital et sur la machine étatique.

Les intellectuels occidentaux ont créé le concept de « fascisme éternel » dans l’esprit d’Umberto Eco, essayant d’étendre au maximum la définition de ce phénomène de manière à pouvoir l’appliquer au nombre maximum d’adversaires de l’ordre mondial libéral, pour les délégitimer et les faire attaquer par les « sections d’assaut » des antifascistes. Ainsi les représentants de toutes les forces populistes de droite n’appartenant pas au système en Europe, du Parti de la Liberté autrichien au Front National français et au Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni [UKIP], ont été qualifiés de fascistes.

Les antifascistes eux-mêmes vivent selon un principe complètement fasciste. « Abandonnons cette chimère de la conscience, le Führer pense à notre place ». Pour les antifascistes, en règle générale, ce sont les philosophes ultralibéraux venus de l’ancienne gauche qui pensent réellement. Comme le défunt André Glucksmann ou les bien vivants Daniel Cohn-Bendit et  Bernard-Henri Lévy. Ce dernier passe littéralement son temps dans toutes sortes de Maïdans, déclare régulièrement qu’il hait Poutine (un « fasciste »), et tourne des documentaires lorsqu’il faut justifier une invasion américaine d’un pays particulier. Saddam Hussein, Kadhafi, Assad, vous êtes des « fascistes » ! Donc nous venons vous rendre visite.

On ne voit pas en quoi ces intellectuels diffèrent des néoconservateurs américains, puisque leurs principes de base – la diffusion de la démocratie libérale dans le monde, le renversement des régimes « totalitaires », l’opposition à la Russie, l’appui à l’Etat d’Israël et aux Etats-Unis – sont les mêmes. Peut-être que la seule différence est que les néoconservateurs (également représentés, en règle générale et pour une raison quelconque, par d’anciens Juifs trotskistes) aiment Israël et les Etats-Unis un peu plus.

L’antifascisme au service de l’impérialisme

La définition communiste classique du fascisme comprenait celui-ci comme un phénomène sociopolitique complexe. Par conséquent, il mentionnait un capital financier comme principal sponsor et bénéficiaire et soulignait la nature agressive et impérialiste du fascisme. Les antifascistes ne se soucient pas de telles difficultés. Leur perception du monde est plate, ils se contentent de clichés et encore de clichés. Sinon ils comprendraient qu’il y a quelque chose en commun entre eux et les fascistes historiques.

L’antifascisme moderne est non seulement financé par le même capital financier, mais est aussi pleinement en solidarité avec les politiques agressives des pays occidentaux. Les antifascistes ont participé à toutes les révolutions de couleur que l’Occident a menées. Cependant, en Ukraine par exemple, en 2014, ils ne furent pas embarrassés par la présence de néonazis sur les barricades voisines.

Que nous prenions la guerre en Yougoslavie, le conflit du Kosovo, le bombardement de la Libye, les antifascistes prennent toujours parti pour l’hegemon et ses représentants. Ils sont toujours du coté des USA et des « rebelles » sponsorisés par eux : des Bosniaques et des Albanais aux extrémistes islamiques en Syrie. Si besoin est, ils soutiennent des nationalistes, des extrémistes religieux, n’importe qui. Ici, qui est « fasciste » et qui ne l’est pas est décidé par Bernard-Henri Lévy.

Un exemple typique est : les antifascistes et Trump. Immédiatement après l’élection du président américain Donald Trump, aux Etats-Unis et en Europe des milliers de manifestations contre le fascisme, la xénophobie et le sexisme eurent lieu. Trump fut dénoncé comme un envoyé de l’enfer lorsqu’il tenta de « vendre » à la société américaine une proposition de commencer à renégocier avec la Russie. Mais le même Trump lança une attaque de missiles contre la Syrie. Et où sont passés tous ces millions de gens avec des chapeaux roses ? Ils ont tabassé le leader de l’Alt Right, Richard Spencer, qui a organisé une manifestation contre la guerre. Eh bien, Bernard-Henri, qui avait précédemment attaqué Trump, s’est aligné sur les néocons, puisqu’il a fait bon accueil à l’attaque de missiles contre la Syrie aussi bien qu’aux actions pour intimider la Corée du Nord, disant que « c’est un geste courageux ».

L’antifascisme est du fascisme

L’antifascisme est un simulacre, une copie sans l’original, il s’oppose à un « fascisme » qu’il a lui-même inventé, et qui en réalité n’existe pas. Il prétend être le successeur de l’« antifascisme », qui n’en était pas un, car qu’est-ce que les communistes allemands des années 30 et Cohn-Bendit ont en commun ? Attaquer le vide, cela sert seulement à maintenir l’existence rabougrie d’un autre simulacre subculturel : le néonazisme, son frère jumeau. Enfin, il ne propose rien de positif. Seulement détruire, écraser, interdire. La psychologie typique du pogrom.

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Il n’est pas surprenant que les antifascistes manifestent en pratique un comportement fasciste. Un autre trait caractéristique des antifascistes est l’anti-intellectualisme. Si leurs adversaires de droite tentent d’organiser une discussion ou un discours, les antifascistes préfèrent interrompre l’événement, mais n’entrent pas dans un dialogue et ne justifient pas leur position. Un autre trait commun est l’intolérance envers les porteurs d’autres idées. Encore un autre : un penchant à la violence physique et à l’intimidation envers les adversaires. Enfin, l’absence de pensée critique, ce qui les empêche de voir une franche manipulation dans les actions de ceux qui les dirigent. Les antifascistes sont aveugles d’un œil : ils voient seulement un pseudo-fascisme et ne voient pas le vrai fascisme, celui qu’ils servent fidèlement.

Pour certains cela pourra paraître surprenant, mais l’antifascisme d’aujourd’hui est un phénomène réactionnaire qui protège l’hégémonie libérale, le statu quo libéral et les politiciens libéraux. Ceux qui ne veulent rien changer, qui veulent faire venir des millions de migrants et réduire la responsabilité sociale de l’Etat et du commerce, qui minent la souveraineté nationale de leurs pays en faveur du commerce transnational et qui sont étroitement impliqués dans les réseaux de la gouvernance mondiale.

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vendredi, 20 octobre 2017

Une autre internationale du chaos: le réseau Atlas

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Une autre internationale du chaos:  le réseau Atlas

par Auran Derien

Ex: https://metamag.fr

Le site “les crises” a publié un document fort pertinent sur la tyrannie installée en Amérique Hispanique par des organisations  essayant de se camoufler derrière les pensées de l’école néo-libérale.

Observer l’horreur créée par les dirigeants assassins de peuples qui dirigent ces think tank du réseau Atlas, ainsi que la sublime niaiserie des bedeaux qu’ils paient pour éructer des slogans de primates, expose la quintessence de l’inhumanité occidentale. La réalité nue et crue de ce monde  nous aide  à mieux comprendre ce que sont les dirigeants placés à la tête des États européens.

Un principe général : le trafiquant a toujours raison

Le réseau Atlas, en Amérique Hispanique, est très comparable aux réseaux de Young leaders européens financés par des dollars créés ex nihilo pour acheter des cerveaux  vaniteux, auxquels on déblaie le chemin vers des postes de responsabilité sous condition – tirée de la nigologie biblique – qu’ils rendent au centuple, à leurs maîtres, les sommes que ceux-ci ont fait descendre du ciel pour eux.

Les think tank du réseau Atlas sont simultanément des sectes  monothéistes et des associations de malfaiteurs. La croyance en quelques slogans y est fondamentale. Les chefs sont présentés comme purs, bons et justes, de sorte que tout leur est permis. Le crime contre les humains ayant une personnalité y est encouragé puisque seule la foi sauve et que de toutes façons tout est recouvert par la robe sans couture des vérités révélées.

Le réseau Atlas a pour fin de supprimer ce qui gêne le business. Le monde est trop complexe pour les têtes plates que l’on y recrute. Le concept de “public” doit être évacué. La philosophie est trop formatrice de pensée critique. Il ne doit rester que la supériorité a priori du trafiquant, cet escroc sublime qui incarne l’Être. Tous ceux qui ne trafiquent pas ne sont que des marchandises que l’on peut acheter, vendre, dépecer, etc. Donc, la où règne les voyous, en Argentine, au Brésil, en Colombie, au Honduras, etc. ce sont les pantins serviles du réseau Atlas qui tirent les ficelles.

La fin des universités et le retour des prédicateurs

Si l’éducation fut la grande aventure de l’Europe depuis les philosophes grecs, la naissance d’un esprit est désormais proscrite au profit de la fabrication  d’esclaves. Les think tank de la congrégation Atlas remplissent cette nouvelle fonction de destruction massive de la pensée. Le stackanovisme intellectuel, accumulation de justifications mensongères, remplit la vie des penseurs à la petite semaine entassés dans des bureaux chics mais hantés par la haine et le mensonge. Atlas porte sur ses épaules la stupidité monothéiste, les vérités révélées dont la sottise désole et d’où l’esprit a été banni. Les milliers de jocrisses payés par cet empire du néant respectent non seulement les règles de la double morale chère aux vétérotestamentaires mais aussi l’inversion des valeurs.

Au Brésil, une canaille  a été placée à la tête d’un groupe de cuistres caractérisé par sa haine du peuple mais qui a été nommé “Institut Mises” alors que Ludwig von Mises aurait  refusé qu’une bande d’escrocs utilise son nom. L’esprit, sens des ensembles et non addition simpliste de trucs destinés à tromper s’est envolé et on ne sait quand il pourra souffler à nouveau.

Les centrales multimédias intégrent désormais les techniques d’intervention à sens unique dans les réseaux sociaux, comme on a pu l’observer depuis l’élection de Donald Trump. Le gang GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), contrôlé par quelques fonds financiers, s’est transformé en une association d’assassins de la pensée et de prédicateurs. Le consistoire GAFA censure les humains qui pensent au lieu de croire. Seuls les groupuscules agités, contrôlés, financés par Atlas et compagnie ont le droit de pulluler en Amérique Hispanique où la pensée complexe disparaît au profit de la brutalité des multinationales et autres associations de malfaiteurs. Les nigauds au service d’Atlas sont d’ailleurs en admiration béate devant les criminels militaires chiliens ou argentins qui affirmaient lutter contre les bolchéviques alors qu’ils assassinaient leur peuple et son élite patriote pour complaire au pouvoir infâme installé à l’étranger mais qui payait en dollar. Car tout est là : être au service de la race supérieure des financiers est le seul patriotisme autorisé et approuvé…

Persécuter, partout, les peuples autochtones, est la conséquence normale de l’accaparement du monde par quelques mafias

Le cas de l’Argentine en est un exemple .

La privatisation signifie là-bas vendre des terres aux financiers amis, comme Benetton, la population locale étant incluse dans le lot. Après, un discours bien rôdé soutient qu’il n’existe pas de peuples autochtones, que chacun est un immigrant. En Argentine, les Mapuches seraient donc des étrangers, comme en Europe nous serions des nouveaux venus. Parallèlement, on fait disparaître les élites légitimes des peuples autochtones et on élimine la solidarité interne en envoyant par exemple des Mapuches de l’armée et de la police contre leur propre famille et, en France, en utilisant des “Versaillais”.

La continuité des méthodes révèle les auteurs de cette infâmie. En France, ils anônnent que les Européens sont des immigrés, et leurs élites disparaissent assassinées par les lois que font voter les  professionnels de l’antiracisme. Ainsi le monde passe-t-il aux mains de financiers véreux et de congrégations multinationales .

Lorsque de futures générations auront le courage de couper les têtes de l’hydre globalitaire, personne ne manifestera de nostalgie.

mercredi, 14 décembre 2016

End of the Liberal-Globalist Consensus

 

I believe that the Trump triumph cannot be understood in its true meaning unless we realize that it is an opening salvo in a total restructuring of American values away from the liberal global consensus that has held sway in this country at least since 1945.

That consensus, the comforting ideology of the Establishment agreed to by both parties and not substantially altered even under Reagan, was that American-style democracy, a liberalism tempered by the corporate-guided government, was the most important bulwark against international communism and the ultimate model for the rest of the “free world.”

In foreign affairs, it was based on a military confrontation with the Soviet Union, and with the collapse of the Soviet Union, that ideology seemed to have become world-dominant. But since it at bottom rested on the success of the military-industrial complex, it was necessary to create some new enemies and new wars, however, fruitless, and hence the Gulf war (1990-91), Somalia (1992-95), Bosnia (1994), Kosovo (1998-99), Afghanistan (2001–), Iraq (2003–), Libya (2011), and ISIS (2014–). At the same time, America was obliged to spread its style of “democracy” and prosperity to the rest of the world, hence the emphasis on globalism and “free trade,” enshrined in NAFTA, GATT, the World Trade Organization, and now the Trans-Pacific Partnership.

On the domestic side, the consensus rested on the unquestioned permanence of Social Security (and then Medicare) and the role of government in promoting and managing economic growth, in the Keynes-Galbraith style, tempered by the need to regulate excesses.  Progress was inevitable and desirable, and it included continued social and economic mobility, an unquestioned goal of equality in means and outcomes, and unflagging patriotism, made all the more fervent by  incessant wars.

And for both elements, it was a given that the mainstream media would play its part in bedrock support for the consensus with only an occasional uncovering of scandal to prove that the system was ever self-correcting.  Hence its endorsement of American interventionism, no matter how irrelevant or unwise, and sometimes acceptance of outright fabrications as in the case of the Gulf of Tonkin to start the Vietnam war and the weapons of mass destruction for the Iraq invasion. Politics was seen in the press as the pursuit of the agreed-upon consensus by equally matched parties differing in only the smallest ways as to how it would be carried out, with the press deciding which would be the important issues that they would discuss.

And then came Donald Trump.  Along with the Brexit in Britain and the rise of anti-immigrant populist parties in Europe, his victory has announced to the world that a new way of seeing and doing things has taken hold, displacing, at least temporarily, the economic and political certainties that sustained the now-reviled consensus.  The ways of the various establishments that dominated the West since the end of World War II have been challenged openly and a majority of the electorate in many places has put into office people who seek to undo them. New parties, new policies, are emerging everywhere.

Whether or not this challenge ultimately wins out—and we should expect considerable push-back by the consensus forces that have been in power for these seven decades—its triumph at this time, and in two of the most important countries in the world, is of indisputable significance.  I would argue that the next four years will, at the very least, begin to put entirely new people, and new types of people, in positions of power, with assumptions and goals that are markedly different from those that characterized the governments of years past—governments that basically failed in both foreign and domestic, especially economic, policies.

The Trump people will not have a confrontational stance with Russia and seem very likely to pull back from—if not out of–NATO, a useless and expensive holdover from the Cold War era that unaccountably keeps pestering Putin.  They do not seem likely to pursue the neocon’s ambition to force “democracy” on the Middle East—Trump was a gradual but firm opponent of the Iraq invasion—and may, in fact, begin the necessary pulldown of American troops there and even the downsizing of our 750 military bases around the world.

Nationalism will triumph over globalism, and I’d say Trump’s selection of an unqualified Nikki Haley to be ambassador to the United Nations is a sign that he will ignore the world body and presumably sharply cut the funds we give it.  Something will be done about the immigration mess and strengthen our borders, if only the enforcement of laws already on the books ignored and bypassed by Obama.

Similarly, it is clear that some adjustments will be made in the globalist free (for corporations) trade arrangements of the past, pushing America-first as far as possible—though  when Trump finds out this won’t bring jobs back to the Rust Belt that has been automated out of existence he will have to find something else to placate his base.  And that will probably be the ballyhooed infrastructure rebuilding, something that Trump understands and has proven his ability to master—I was in New York when he brought a new Central Park skating rink in under budget and under time—though  he needs to make sure that it doesn’t get taken over by a pork-minded Congress and used to find ways to cut ribbons rather than fix potholes.

It is difficult to see exactly how the populism that swept Trump to power will play itself out, but I expect his cabinet choices will be people encouraged to make some serious changes in the hide-bound and over-stuffed departments. Certainly, the new Health secretary will get rid of Obamacare and help Congress replace it, and the new Defense secretary can put an end to all the cosmetic efforts to put women and transgendered people in combat. And I wouldn’t be surprised if Trump actually made good on those familiar conservative threats to get rid of, or at least demote, the departments of education, housing, transportation, and energy. And at the very least replace all the attention given to minorities of all kinds, racial, sexual, and otherwise, with rhetoric about togetherness and all-Americanism.

I would not predict that the Trump revolution will be totally successful, but it seems certain to put an end to the failed and exhausted liberal-global consensus and may mark a new way of America acting in the world.  That can’t be all bad.

dimanche, 06 novembre 2016

Mondialisme, globalisme, multiculturalisme: analyse en profondeur de trois armes de déconstruction massive

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Mondialisme, globalisme, multiculturalisme: analyse en profondeur de trois armes de déconstruction massive

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

S’il est un ouvrage récent qu’il faut lire, quand on veut s’appuyer sur la « droite des valeurs » et sa juste voie de révolution conservatrice, c’est bien « Le multiculturalisme comme religion politique » du québécois Mathieu Bock-Côté (Editions du Cerf, 2016). Passionnant, convaincant, un travail complet de déconstruction de l’idéologie utopique de la révolution permanente, de « l’adaptation permanente aux exigences de la modernité ». La lutte historique des classes ayant montré ses limites pour faire avancer la Révolution mondiale, les régimes mis en place dans la ligne soviétique ayant furieusement tendance à réactiver des valeurs honnies comme la hiérarchie, le sens de l’Etat, la voie nationale, l’héroïsme de la lutte, l’esprit de sacrifice, la « nouvelle  gauche » soixante-huitarde a franchi une nouvelle étape du démontage vers une société fluide. Atomisée, autoritairement démunie de toute norme, différence, mémoire, enracinement, Etat-Nation, valeur spirituelle, religion, concepts qu’elle appelle « fascisme » par commodité, simplicité  de diabolisation.

Et cette lutte est totale, totalitaire, avec une police vigilante de la pensée qui traque tous ceux qui auraient la velléité de faire référence au Mal absolu et ses stéréotypes : nation, culture, hiérarchie, différence/ complémentarité des sexes, rituels religieux,  existence de Dieu, différence des générations, mémoire historique, souveraineté, démocratie de majorité, bon sens commun. La gauche s’étant ralliée à la Loi du Marché libéral  et à la social-démocratie, alors que la droite économique applique les valeurs hédonistes et de relativisation culturelle, sur fonds de globalisation de l’Economie, il ne reste plus que la surenchère maximaliste de déconstruction des valeurs pour concurrencer la gauche moraliste et la droite du pouvoir économique et financier. On y est. Les partis « libéraux » cèdent complètement sur les valeurs de bon sens pour laisser se déconstruire la cellule familiale, le mariage hétérosexuel, l’identité menacée par les flux migratoires incontrôlables, l’Etat social protecteur qui édicte des règles, des normes, met en place des digues régulatrices pour tempérer la concurrence sauvage et déloyale. Le démontage de la prospérité sociale par imposition de migrants, sur le modèle de l’inclusion (renoncement au principe de la vraie intégration/assimilation),  la judiciarisation de la vie politique avec menaces de faire condamner toute critique. Le conservatisme, critique raisonnable du mythe du progrès permanent est appelé phobie maladive, préjugé, repli frileux sur soi, homophobie, racisme, populisme, machisme, autoritarisme comme l’Ecole de Francfort caractérise la civilisation européenne chrétienne et gréco-romaine.

Ce modèle dominateur n’est pas démocratique, il ne compare pas son projet avec des alternatives, il s’impose comme le Bien, au service d’un « empire humanitaire universel »supérieur, sur le modèle des droits humains, à la démocratie et la gouvernance politique souveraine. Et condamne ses ennemis, les psychiatrise (la personnalité autoritaire, la paranoïa des critiques « complotistes », le pervers narcissique machiste qui ose se défendre contre des accusations), les ringardise, les rééduque comme dans la bonne société soviétique de l’URSS.

L’égalitarisme absolu, la judiciarisation du politique, la gouvernance morale ombrageuse d’en haut, la globalisation de la gouvernance (qui s’appuie sur le mythe du réchauffement climatique alors que l’écologie est une attitude éthique et responsable) est un rouleau compresseur qui s’accélère lorsque la résistance apparaît. Il faut en faire plus, intervenir militairement et humanitairement contre les vestiges autoritaires du passé, condamner plus, activer les flux migratoires, amplifier la stratégie du chaos et de la gouvernance mondiale. Activer la nouvelle démocratie égalitariste diversitaire, la  méfiance de soi, la repentance, la diabolisation du passé et de la mémoire. Ce livre est éclairant et il va jusqu’au noyau de la pensée totalitaire subversive. Il n’y manque que la réponse à la question : dans un monde sans frontières, sans identité, où l’humain est mis à nu, dépossédé de soi, sans valeurs d’enracinement et de vrai respect des différences, apparemment sans hiérarchie visible (tu seras condamné si tu t’opposes ou même ose y penser !) qui est aux commandes et qui  profite de cette machinerie totalitaire ?

Dominique Baettig, médecin, ancien Conseiller national, 3.11.2016

dimanche, 14 décembre 2014

La Russie face au globalisme

 

La Russie face au globalisme

Entretien avec Xavier Moreau

Dans cet entretien réalisé à Moscou, Xavier Moreau revient pour nous sur l'actualité du conflit en Ukraine, la soumission de la France dans l'affaire du mistral et d'autres questions brûlantes de l'actualité politique international. Plus largement, nous l'avons questionné sur l'avenir des relations euro-russes et sur la réalité de la Russie comme modèle alternatif au globalisme.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

vendredi, 06 septembre 2013

Les nouveaux visages du mondialisme

Les nouveaux visages du mondialisme

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

 

Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

 

Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

 

En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

 

On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

 

En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

 

Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

 

Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

 

À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

 

Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

 

En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

 

Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

 

Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

 

2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

 

3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

 

4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

 

5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

 

6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3301

mercredi, 13 février 2013

Governo Globale

Governo Globale

La storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale

Autore: Enrica Perucchietti  Gianluca Marletta 

Prezzo: € 10,03 (invece di €11,80)

 

Vuoi scoprire cos'è il Nuovo Ordine Mondiale?

Crisi economiche, rivoluzioni, guerre. Che cosa si cela dietro il rischio di crollo dell’Eurozona, la cosiddetta “Primavera Araba”, l’uccisione di Osama bin Laden, la guerra in Libia, i cablogrammi di Wikileaks, l’attentato di Oslo e Utoja e l’insediamento del governo Monti? Che cosa lega l’omicidio di John Kennedy all’assassinio di Olof Palme? Come fanno eventi in apparenza così diversi e distanti ad avere un’origine comune?

In questo saggio si svela per la prima volta in modo chiaro, completo e documentato, la storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale, dalle sue origini a oggi: la genesi, l’ideologia e le tappe storiche, dalle origini della modernità all'attuale sfida militare che vede come terreno di battaglia il Medio Oriente. Chi ha coniato il termine e chi perpetua in segreto il disegno di instaurazione di un governo globale? Quali interessi si nascondono dietro questo progetto? Che ruolo hanno i membri di affiliazioni e gruppi occulti che riuniscono i protagonisti della vita politica, economica e finanziaria globali? Quale disegno si nasconde dietro la diffusione della tossicodipendenza di massa, fenomeni inquietanti e criminali come il satanismo, certi movimenti “culturali”, o di “controcultura”, come la “rivoluzione” psichedelica? In questo gioco di equilibri, quale obiettivo nasconde il progetto di instaurazione di un Governo Globale che lungo il suo cammino assoggetta i Popoli, fa cadere nazioni e governi come pedine di un complesso domino di cui non si riesce a vedere il disegno complessivo?

Anteprima - Governo Globale - Libro

Sull'ondata della profezia Maya in merito all'imminente fine dei tempi, la sensazione che la fine della nostra civiltà possa coincidere con l'instaurazione di un governo globale di stampo totalitario si è trasmessa a gran parte della popolazione mondiale. Le catastrofi naturali, le crisi economiche e il disincanto delle masse nei confronti della politica hanno insinuato il dubbio che qualcosa di tremendamente drammatico stia per accadere. I segni di una trasformazione generale della società e del mondo, così come lo conosciamo, vengono di volta in volta individuati nei più disparati settori.

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Indice

Introduzione

  • Che cos’è il Nuovo Ordine Mondiale?

Parte Prima

  • Alle radici di un’idea: dalla Riforma protestante alla “missione” della stirpe anglosassone
  • Messianismo e Nuovo Ordine Mondiale
  • La questione dei “poteri occulti”
  • Dal popolo alla “massa”: tecniche e strategie per un dominio globale
  • La creazione del Mondo Nuovo: droga, sesso, de popolazione e “nuova spiritualità”

Parte Seconda

  • Come abbattere un regime: da Wikileaks alla “Primavera araba”, il sogno di un Nuovo Medio Oriente
  • Signoraggio e crisi economica: da Kennedy a Obama
  • Il “trattamento” Milosevic e le guerre dell’Impero: dalla Serbia alla Libia
  • 11 settembre 2001: le menzogne dell’Impero e la dottrina della guerra “preventiva”
  • Guerra al terrorismo, ovvero gli interessi delle lobby in Iraq e in Afghanistan
  • Le nove vite dello Sceicco del terrore: Osama bin Laden
  • False flags e scandali di corte: dalla strage norvegese all’Eliseo
  • Italia, Stato di banchieri: dalle profezie di Tremonti al tecnogoverno Monti
  • L’ombelico del Nuovo Mondo: USA o Cina?

 

 



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jeudi, 11 octobre 2012

The Strategy To Challenge Globalism

The Strategy To Challenge Globalism

Natella Speranskaya

mardi, 12 juin 2012

Multipolarity as challenge

Multipolarity as challenge

Interview with political analyst Alexander Latsa by N.Speranskaya for GRAnews

Ex: http://www.granews.info/

The collapse of the Soviet Union meant the cancellation of the Yalta system of international relations and the triumph of the single hegemony - the United States, and as a consequence, transformations of the bipolar world order to a unipolar model. Nevertheless, some analysts are still talking about a possible return to a bipolar model. How do you feel about this hypothesis? Is there a likelihood of emergence of a power capable of challenging the global hegemony?

The collapse of the Soviet Union has indeed led directly to an American domination of the world affairs. When Bush father proclaimed the new world order in the sands of Iraq, many (in the Western world) even thought that it would be so forever, that the history of ideas had stopped and that the world would from now on forever be under American domination. 

We can see today that those who thought so were wrong, and it only took a decade for History to take back its rights, leading America into wars that will accelerate its decline, while paradoxically, they were supposed to establish its domination. 

During the same decade, Russia was reborn from its ashes and has once again become a strong regional power, a power that has visions of domination of Eurasia, as Vladimir Putin hammered during his first speech as the elected president on May 7, 2012. 

We hear a lot more about the Russia / America confrontation than at the beginning of this century but these countries will probably never be anymore the main key players in the world of tomorrow, unlike America and the USSR in the world of yesterday. 

Logically, China is today targeted by the American strategists as being a main adversary as it is most likely to become the leading world power during this century, on an economical, financial and demographic level - perhaps even a military one. China should therefore become the biggest competitor of an America in decline, and if nothing is done, the world of tomorrow will be punctuated by the China/America opposition.

Zbigniew Brzezinski openly admits that the U.S. is gradually losing its influence. Here it is possible to apply the concept of "imperial overstretch", introduced by renowned historian Paul Kennedy. Perhaps, America has faced that, what was previously experienced by the Soviet Union. How do you assess the current state of the U.S.?

Zbigniew Brzezinski is getting older and is probably aware of his mistakes, realizing that his outlook for the future world (under an American domination) have not fully come true. I say "not fully” because today the world is still dominated by the American hyper-power. The dollar is still the dominant currency in 2012 and America remains the world's largest economy, although the 2008 crisis seems to have been almost fatal to this financial domination. On the military level, its predominance is also over. Iraq and especially Afghanistan have shown the limits of the American military supremacy. Nobody longer sees America as an invulnerable power as it was the case a decade ago. Curiously though, America just like the USSR chose to die and go to prove their vulnerability to the world in the same location:Afghanistan. I would like to add that this “end of Empire” had already been planned by a French sociologist, Emmanuel Todd, in 2002.

The loss of global influence of the U.S. means no more, no less, as the end of the unipolar world. But here the question arises as - to which model will happen the transition in the nearest future? On the one hand, we have all the prerequisites for the emergence of the multipolar world, on the other – we face the risk of encountering non-polarity, which would mean a real chaos.

In fact, no one knows what direct and indirect consequences the collapse of this superpower may have. Neither do we know if the unilateral post-transition will not be chaotic, nor how this potential chaos will occur. One can really wonder who the future major players will be in a "world of post-American domination."
China and India are likely to become (in that order) the two dominant powers in the Southern Eurasia and in the South East Asia. Russia will likely become the dominant power in Northern and Western Eurasia but it will also probably be a new pole of attraction for the European nations, for cultural, political and religious reasons.

I would also add that if neither China nor Russia nor India have and probably should not have, global ambitions, those powers should have strong regional ambitions in their respective zones of influence, that is to say in Eurasia / Central Asia / South East Asia. And yet this area is obviously a key strategic geopolitical area. Russian, Indian, Chinese and American regional interests will therefore probably continue to cross, and accentuate the new great game between these great powers at the heart of Eurasia. Thus it is doubtful that the transition towards a multipolar world (or at least towards a world that will no longer be under American control) happens in a non-chaotic, at least initially.

The project of "counter-hegemony", developed by Cox, aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. For this, Cox calls for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include those political actors who reject the existing hegemony. The basis of the unipolar model imposed by the United States, is a liberal ideology. From this we can conclude that the basis of the multipolar model just the same has to be based on some ideology. Which ideology, in your opinion, can take replace the counter-hegemonic one, capable of uniting a number of political actors who do not agree with the hegemony of the West?

The opposition of the communist and liberal ideologies had the advantage of structuring the world. With the victory of the liberal ideology, through the military and political victory of the Western coalition, there was more or less  a sense of global unity  because "the world" thought that victory was final and that the ideology of the winner would be "functional". But three decades later (and this has accelerated since the crisis of 2008) the system now appears to be corrupt, probably unsustainable and not adapted to the world. 

The liberal ideology has accelerated the globalization process, but this globalization has probably contributed indirectly to the destruction of the Western domination and of the related liberal ideology, that had put the economy at the heart of human history, just as Marxism had somehow done it before.

To have a glance at the emerging powers undoubtedly gives clues about the near future. The  new emerging  players of the world (BRICS for example), are a group of emerging powers that despite their important cultural, civilizational, geopolitical and demographic differences, also appear to have a lot of similarities. Their emergence is characterized by a type of development that challenges the recommendations of economic liberalism. These powers are characterized by strong state intervention. The BRICs are also societies in transition from an authoritarian tendency (China, Russia) or conservative societies dominated by a cast system (India, Brazil). Consequently they do not accept Western standards i.e. the rule of law and democracy. Their foreign policies are converging to challenge the status quo of the post-Cold War and the Western domination as it is American-centered. BRICS share a core value: a national sovereignty as a basic structural element  of the international system. Last, the BRICS systems have focused on societal systems based on traditions, identity and religion. All these are probably indications on the possible BRICS ideologies in construction, that will replace the current reigning ideology.

If we project the multipolar model on the economic world map, then we’ll get the coexistence of multiple poles, and at the same time, will create a complete matrix for the emergence of a new economy - outside of Western capitalist discourse. In your opinion, is the concept of “autarky of big spaces”, suggested by List, applicable for this?

I think we should differentiate the end of the unipolar world, and its corollary - the end of the current Western-centered world - from the globalization process, as the latter will continue. The Western world collapses mainly for political, demographic and economic reasons but also for spiritual ones. Its "code" of operation is clearly not functional anymore, nor adapted to today's world. Globalization will be lethal to the system that helped to accentuate it. Besides, the dominant power since the end of World War II (America) does not have the means anymore to promote its system of values and of thoughts, nor to impose its military domination. Therefore, America cannot control the Western world any longer.

That said, even if the Western world disappeared and even if the weakening of America continued during the first half of this century, globalization will spread culturally and demographically. As an example, in 2030, the world will perhaps count 8.5 billion people, and all the younger generation of the entire planet will read and write, which never happened before. There are human upheavals to come that are probably unprecedented. I do not think the anti-Western ideology is a sufficient vector to build a new world. BRICS though probably give a “first and vague” idea of what tomorrow's world could be: a world of civilizational and identity consolidation. Actually, it will be world made of a self-centered and wide open spaces.

Globalization should therefore widen and force "the worlds of tomorrow" to get more in contact the ones with the others, but one can sincerely doubt that this will happen in a friendly way and without tension. All this will probably be happening in a very chaotic way at first, since there will not be one dominant power able to more or less control, structure or master these flows.

Do you agree that now the fate of the world order is solved in Russia, that is, in the Heartland, to contain and weaken of which aims the Planetary U.S. strategy?

I see several interrelated equations together, and they are all related to the Heartland. First the global takeover of America and its globalist device happened via a projection capacity, that is to say, by extension beyond its borders to its military, economic and political devices, through NGOs and the revolutions of colours for example. This extension occurred through a unique  military control of the oceans in History, but also by using the dominated Western Europe as a bridgehead to attack Eurasia. This battle against the USSR for the global control turned  (since the fall of the Soviet Union) in a battle against Russia for the control of Eurasia.

Today the U.S. project is weakened by the financial, social, moral and political situation of the country. The expansion of NATO is jammed: the U.S. strategists surely foresaw Russia as a compliant bridgehead to America and that could attack an awakening China. But the reconstruction of Russia since March 2000 and the development of China hamper those plans. This is the reason why Russia is again the main enemy, as it prevents the American’s interference in what is known as the Heartland. 

Russia is now the key equation to prevent the unilateral world under American domination, to turn into a bilateral America / China world. Paradoxically, Russia will now have to deal with China in a subtle balance of forces, both friendly but firm.

We are now on the verge of paradigmatic transition from the unipolar world order model to the multi-polar one, where the actors are no more nation-states, but entire civilizations. Recently in Russia was published a book "Theory of multipolar world," written by the Doctor of Political and Social Sciences, Professor Alexander Dugin. This book lays the theoretical foundation, basis, from which a new historical stage can start, and describes a number of changes both in the foreign policy of nation-states and in today's global economy, which involve a transition to the multipolar model. Of course, this also means the emergence of a new diplomatic language. Do you believe that multipolarity is the natural state of the world and that transition to the multipolar model is inevitable?

I do not believe in the unipolar world and it seems to me that a multipolar world is best able to preserve the overall balance. But this requires several consistent players, of equivalent size and weight and whose own interests do not intersect. We know very well that this is not the case. The grandees of today and of tomorrow have their own interests in mind. I do not believe in an eternal honeymoon between non-western victorious countries.

In that sense, Russia may be facing a very difficult equation to contain an explosion in Asia: first, China will probably naturally and very quickly have its own sphere of influence felt in the pre-squared Russian Central Asia, and second, a Western coalition is currently installing a military device on the Western Russian side. Therefore, the collapse of the U.S. in my opinion refers directly to the place of Europe and Russia in the world of tomorrow. I put these two blocks together for several reasons. Neither Russia nor Europe can afford to face each other, as they both have strategic and structural weaknesses. Europe is currently an economic giant but a political and spiritual dwarf. On the opposite, Russia is a political and spiritual giant but also relatively an economic dwarf, apart from its raw materials.

The Europe / Russia relationship is one of the key points of the future. The political, economic and military potential of a European-Russian block, from the Atlantic to the Pacific Ocean, could make it become one of the giants of tomorrow's world.Of course it also means that Europe must accept to become part of a Eurasian  block, allied with Russia and all the countries that would choose to ally themselves with Russia too, in the near future. 

I spoke of the need to have players of similar size; As a French of Eurasia - and in order for this Eurasian block to constitute itself, I believe in the creation of a Paris-Berlin-Moscow-Astana axis. This huge Euro-Eurasian pole would be a sovereign power and would be essential to contribute to peace on the continent, and why not, in the world.

 

 

dimanche, 17 juillet 2011

J. P. Arteault / F. Sainz: les racines anglo-saxonnes du mondialisme

J. P. Arteault / F. Sainz: Les racines anglo-saxonnes du mondialisme

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mercredi, 06 juillet 2011

Globalisation, "superclasse" et mercenaires "éditocrates"

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Robert Steuckers :

Globalisation, « superclasse » et mercenaires « éditocrates »

 

Une version abrégée de ce texte est parue dans "Réfléchir et Agir", n°47, avril 2011

 

Il y a bien longtemps —quasiment depuis que le monde est monde—  qu’une catégorie de rêveurs songe à établir, en pensée d’abord, en actes ensuite, une « utopie planétaire », un monde tout à fait idéal, parfait, générant le bonheur sans discontinuité aucune. Armand Mattelart nous a brillamment esquissé la progression de cette idée dans un ouvrage concis et didactique : de Thomas More à la « Civitas christiana », du système de la paix perpétuelle à l’idéal du « genre humain » d’Anarcharis Cloots, de la religion de l’humanité d’Auguste Comte aux projets socialistes et communistes de la fin du 19ème siècle, du système wilsonien/rooseveltien des Nations Unies à la modernité managériale et aux inforoutes qui ouvrent tout à tous, l’histoire de la pensée et des hommes a été balisée de projets similaires. Nous vivons aujourd’hui l’aboutissement de ces rêves et force est de constater que les utopistes ne nous ont nullement mitonné un monde meilleur, plus gai à vivre, plus soucieux de réaliser les aspirations simples et profondes des hommes, plus juste ou plus « démocratique » ; leurs adversaires intellectuels, les « dystopistes » (de Zamiatine à Orwell et à Burgess) ont été des prophètes bien plus pertinents, des penseurs autrement plus profonds, des séismographes nettement plus subtils.

 

Le talon d’acier de l’idéologie globaliste se fait sentir surtout depuis l’effondrement du système soviétique, depuis la chute du Mur de Berlin. Nous avons tous été de gros naïfs, avouons-le, pendant les années d’euphorie, à partir de 1984, où Gorbatchev annonçait sa perestroïka et sa glasnost, jusqu’à 1989, lorsque les Hongrois ont démantelé le Rideau de Fer le long de la frontière autrichienne puis lorsque le Mur de Berlin a été ouvert par les Vopos, chargés auparavant de mitrailler tous ceux qui voulaient passer à l’Ouest. Quinze petits mois d’espoir ont encore suivi cette euphorie, avec, pour péripétie marquante, le simulacre de putsch qui a amené Eltsine au pouvoir, qui livrera la Russie à ceux qui entendaient depuis toujours la détruire. Enfin, juste après ce putsch de sotie, il y eut la Guerre contre Saddam, le vainqueur arabe des Perses avec l’appui occidental, devenu croquemitaine en un simple tour de bras médiatique ; cette guerre remettait les pendules à l’heure voulue par Washington : pas de puissance régionale capable d’autonomie en zone d’hydocarbures. La rente pétrolière irakienne était utilisée pour le développement intérieur du pays, pour la constitution d’une armée régionale solide, ensuite elle était répartie entre un éventail diversifié de fournisseurs extérieurs, russes, européens et japonais. Comme en Libye, mutatis mutandis… Ce genre de diversification, qui évite la dépendance à l’endroit d’un fournisseur unique ou trop important, avait été théorisée jadis par le Président des Seychelles. Cette pratique intelligente et commode est un scandale pour la superclasse au pouvoir : toutes les mannes pétrolières doivent confluer vers les seuls bassins de réception qu’elle contrôle. A la même époque, l’affirmation de l’Europe, enfin réunifiée après la chute du Rideau de Fer, n’a donc pas duré fort longtemps : les promesses de l’Acte unique n’ont pas été réalisées ou ne l’ont été que dans leurs aspects les plus désagréables et les plus mesquins, rendant l’idée européenne imbuvable pour beaucoup de nos concitoyens. La montée en puissance de l’Asie, réellement perceptible à l’aube des années 90, a été freinée par la crise de 1997. L’implosion yougoslave a démontré que l’Europe de Bruxelles et de Strasbourg n’avait aucun poids militaire ou diplomatique. Il y a donc exactement vingt ans que l’Europe montre, à la face du monde, qu’elle n’est qu’un gros pantin inerte, malgré sa réunification.

 

Pourquoi cette faiblesse ? Le ver était dans le fruit, bien avant novembre 1989. Depuis l’avènement de Thatcher en Grande-Bretagne, le néolibéralisme  —nouvelle idéologie mondialiste bien plus efficace que le communisme « spectaculaire » de mouture soviétique ou maoïste pour faire advenir les utopies et les rêvasseries « planétaristes »—  marque des points au sein même d’une grande puissance nucléaire, dotée d’un droit de veto à l’ONU : n’oublions pas que ce néolibéralisme anglais 1) inaugure, à Londres, le projet général de démantèlement de toutes les structures étatiques, 2) lance la pratique des délocalisations, notamment en permettant à des entreprises japonaises d’installer des usines de montage en Ecosse, où les ouvriers bénéficiaient peu ou prou des mêmes couvertures sociales que les Philippins, et 3) favorise la spéculation au détriment des investissements infrastructurels que pratiquaient les capitalismes plus patrimoniaux, ceux relevant du « modèle rhénan », selon la terminologie utilisée par Michel Albert. Car le mondialisme actuel, baptisé « globalisation », c’est tout cela in nuce. Les structures étatiques, produites par des continuités historiques localisées, portées par des peuples précis, sont balayées au nom du profit immédiat, comme elles auraient été balayés avec le même zèle par une sorte de communisme agissant au nom du progrès ou par des fondamentalistes estimant que les syncrétismes et les réalisations impériales/politiques sont autant d’hérésies, de trahisons de la « parole initiale ». Pour les tenants actuels de la veine utopique, désormais néolibéralisée, le progrès, c’est la dissolution de toutes les barrières politiques, géographiques et physiques et la disparition de tout ce qui recèle un résidu de « patrimonialité ». On ne peut plus qualifier cette démarche d’économie, de « nomos » d’un « oikos », de la gestion d’un lieu, mais c’est tout simplement la négation même de l’économie, c’est de l’anti-économie, puisqu’il n’y a plus de gestion, donc de régulation, qui soit considérée comme licite, et plus de « lieu » que l’on puisse gérer en particulier, sans être automatiquement accusé de « repli identitaire » (donc de paléocommunisme stalinien ou de fascisme).

 

L’entreprise thatchérienne, dans les années 80, était encore jugée comme une spécificité britannique, une originalité d’insulaires. L’Europe continentale, croyait-on, demeurerait immunisée contre cette rechute dans la « manchestérite », d’où le vigoureux plaidoyer de Michel Albert pour le « capitalisme patrimonial et rhénan ». La construction européenne allait s’effectuer, pensait-on, selon des règles continentales/socialistes, selon les axes préconisés, entre autres, par le fameux Plan Delors : investissement dans des infrastructures, lutte contre le chômage par la mise au travail d’une vaste main-d’œuvre, etc. Rien de cela n’est advenu ou n’advient que par à-coups, dans le désordre de politiques décidées sur fond de contradictions et de ressacs erratiques, dus aux changements réguliers de majorités, empêchant toute continuité décisionnelle. Les gauches, ou les formes diverses d’étatisme constructif, se sont avérées incapables de résister à la marée néolibérale. Tous les efforts de théorisation d’une alternative solide aux formes vermoulues du socialisme keynésien et au néolibéralisme thatchérien, entrepris par des cénacles aussi divers que les régulationnistes, les schumpéteriens, les anti-utilitaristes du MAUSS ou les collaborateurs des Editions La Découverte (ex-Maspero), n’ont rien donné sur le plan politique. La superclasse veillait. Quelle est-elle ?

 

69058779-de-superklasse-david-rothkopf-nieuw.jpgLe terme a été forgé récemment par David Rothkopf, journaliste américain couvrant les rencontres de Davos et d’autres lieux : cette superclasse est celle qui domine à l’ère idéologique du néolibéralisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, des cheiks du pétrole ou des décideurs politiques (essentiellement américains tels Kissinger et Brzezinski) voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature (comme le Brésilien Coelho, selon Rothkopf) ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, le plus souvent, un bon « parachute doré ». Il faut ajouter qu’elle est numériquement faible : selon Rothkopf, la superclasse compterait environ six mille personnes sur notre planète, dont un ou deux milliers fréquenteraient assidument les assemblées de Davos ou d’ailleurs. Le nombre très modeste des ressortissants de cette superclasse renverse la perspective classique des théories élitistes, écrit Rothkopf, telles qu’elles ont été énoncées par Vilfredo Pareto. Celui-ci avait bâti sa théorie de la circulation des élites sur un schéma masse/élite de 80%/20%. L’élite, jadis forte de plus ou moins 20% d’une population donnée, était biologiquement enchevêtrée dans la masse. Désormais, numériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cors et à cris l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet « globalitaire » ne peut donc pas recevoir le label de « démocratique ».

 

L’érosion de l’Etat, machine encadrée par des élites plus ou moins imbriquées dans le peuple souverain, a fait émerger, sur la scène, de nouvelles formes d’organisation sociale, auparavant marginalisées ou tenues sévèrement à l’écart de toute décision ou de toute initiative : les diasporas, les réseaux terroristes de mouture religieuse/fondamentaliste, les narcotrafiquants et les réseaux polycriminels, tous liés plus ou moins secrètement à la superclasse. En effet, l’Etat colmatait les brèches, où ces formes sociales auraient pu éventuellement s’engouffrer. Le néolibéralisme a ouvert des interstices, devenus autant de niches où s’épanouissent ces formes floues, secrètes, agissant plus ou moins dans l’ombre, plus ou moins en pleine clarté. Diasporas et réseaux fonctionnent au profit de l’hypermobilité économique inaugurée par le néolibéralisme : ils n’ont aucun intérêt à voir réapparaître des structures étatiques et politiques fortes, qui mettraient rapidement un terme à leurs agissements. Ils sont donc les alliés bénis de la « superclasse » pour perpétrer certaines formes de guerre asymétrique au sein des Etats récalcitrants. La superclasse peut faire appel à ces formes sociales nichées dans les interstices ouverts par le déclin de l’Etat. Si celui-ci réagit de manière musclée, il se voit aussitôt diabolisé par l’orchestre médiatique aux ordres.

 

Les diabolisations perpétrées par les médias officiels constituent, elles aussi, une forme de « guerre sans espace », définie notamment par le politologue allemand, disciple de Carl Schmitt, Rüdiger Voigt. Jadis, les médias étaient des institutions étatiques, à vocation didactique : ils informaient le peuple de la politique suivie par les dirigeants qu’il avait élus ou plébiscités. Les privatisations dans la sphère médiatique, effet pratique du néolibéralisme, ont permis l’intrusion de propagandes étrangères ou de propagandes insidieuses dans le corps populaire et parmi les gestionnaires légitimes de l’Etat, désorientant complètement les esprits, un peu comme le préconisait Sun Tzu à une époque où il n’y avait pas de mass-médias. Dans l’espace linguistique francophone, ce travail insidieux d’amener une propagande étrangère, à la teneur totalement différente des idéologies en place en France, a été l’œuvre des « nouveaux philosophes ». Ceux-ci ont réussi à diaboliser toutes les idéologies considérées à tort ou à raison comme « françaises » : le communisme (à connotations parfois nationales), le gaullisme (comme synthèse réalisée autour de la personnalité d’un général posé comme vainqueur et libérateur du pays), le personnalisme (très présent dans les médias et agissant souvent comme passerelle entre gaullistes et communistes). En procédant à ce travail de dénigrement en le travestissant comme une continuité logique de la révolte de 68, immédiatement après l’élimination puis le décès de De Gaulle, la « nouvelle philosophie » s’est donné un visage « branché », inattaquable parce qu’en l’attaquant on aurait égratigné la belle promesse d’émancipation de 68. Mais subtilement, derrière tout un dispositif intellectuel évoquant la perversité des maîtres penseurs (Hegel, Marx, Nietzsche) et sollicitant abusivement l’œuvre de Soljénitsyne, l’équipe de la « nouvelle philosophie » préparait ce que Bensadoun et Jumel appellent le « compromis historique ».

 

De quoi s’agit-il ? Les pseudo-révolutionnaires de mai 68 sont arrivés au pouvoir, deux décennies après les événements du quartier latin, après une bonne douzaine d’années de propagande « néophilosophique ». L’idéal de leurs jeunes années était le « socialisme autogestionnaire ». Ce n’est pas cet idéal-là qu’ils mettront en pratique. Pendant les années de leur traversée du désert, les hommes de cette génération feront ce que Bensadoun et Jumel nomment un « compromis historique » qui repose, expliquent-ils, 1) sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, 2) sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartrienne de la « culpabilité » des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire (et qui ose dire que les Européens n’ont pas été des criminels tout au long de leur existence en tant que peuple, nie le mal et attaque le bien, se posant comme véritable suppôt du Malin, donc comme un être qu’il faut faire taire et empêcher de nuire) et 3) sur un pari pour toutes les démarches « mondialisatrices », même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institutions comme la Commission Européenne, championne de la « néolibéralisation » de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection.

 

Ce « compromis historique », favorisé par la « nouvelle philosophie » dans l’espace médiatique (cf. supra), démontre  que les utopistes soixante-huitards, abreuvés par les utopies antérieures de Fourier à Owen en passant par Marx et les freudo-marxistes à la Reich, ne croient pas réellement aux beaux aspects de cet utopisme classique : ils cherchent simplement un instrument commode pour arriver au pouvoir, l’angélisme étant ici substance « vaselineuse » pour mieux faire passer le schmilblick. Ils ne parient plus sur le peuple mais sur d’autres figures sociales, tels le bon banquier débonnaire et philanthrope (Attali) ou l’entrepreneur dynamique et génial (concept fourre-tout destiné à critiquer les figures de l’Etat, principalement le fonctionnariat). La globalisation, et partant le néolibéralisme, ne peuvent fonctionner que s’il y a pour arrière-plan idéologique cette idée permanente de « culpabilité » : refuser, comme nous le faisons, le stigmate de cette culpabilité est donc l’indice d’une volonté de résistance et aussi d’une fidélité à un sain réalisme politique. Le discours enflé de nos ex-soixante-huitards sur la « démocratie » n’est qu’un leurre, puisque le compromis historique s’empresse de soutenir les décisions de toutes les instances qui n’ont aucune légitimité démocratique : on est loin de l’autogestion initialement chantée et promise. L’attitude récente de Daniel Cohn-Bendit et de Joschka Fischer le prouve une fois de plus, face à l’intervention occidentale en Libye, où les deux compères ont appelés à la guerre, en même temps que l’ancien chantre du thatchérisme en Belgique, le leader de l’ex-gouvernement « arc-en-ciel », Guy Verhofstadt. Gauchisme salace et violent, néolibéralisme passé de droite à gauche ne sont que pantomimes orwelliennes : visages de bon apôtre pacifiste, charriée par les médias, mais gueules tordues de haine, de bellicistes à tous crins, quand les maîtres l’ordonnent.    

 

1214393.jpgAujourd’hui, l’équipe première de la « nouvelle philosophie », agent d’influence du néolibéralisme globalisateur en France, s’est étoffée, si bien que l’on peut parler, avec Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle et Mathias Reymond, d’ « éditocrates », ceux « qui parlent de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi ». En récusant formellement les barrières géographiques et politiques, on rejette toute balise, et, sans balises, on peut effectivement raconter « n’importe quoi ». Parmi ces éditocrates : Alain Duhamel, Bernard-Henri Lévy, Christophe Barbier, Jacques Attali, Alexandre Adler, Laurent Joffrin et quelques autres.  

 

La globalisation et sa superclasse ont donc des mercenaires, insérés dans les fameux « interstices », dans les lézardes que présente désormais en tous lieux l’Etat national pantelant. Ces mercenaires mènent une « guerre asymétrique » particulière, et particulièrement pernicieuse, celle que Voigt appelle la « guerre des mots » et la « guerre des images », qui vise à faire triompher un impérialisme qui n’est plus nécessairement un « impérialisme spatial » mais un « impérialisme des flux » ou un « impérialisme fluide », dans la mesure où la puissance dominante, celle sur laquelle la superclasse compte pour agencer le monde à sa guise, est une thalassocratie et non une tellurocratie, que son modèle implicite est celui de la piraterie (forme non morale que l’on imite en « moralisant » outrancièrement son discours justificateur pour donner le change) et non celui du géomètre romain. Carl Schmitt, dans son « Glossarium », le volume qu’il a laissé à la postérité en demandant qu’on le publie dix ans après sa mort, annonçait et déplorait l’avènement d’un monde « fluide », résultat de la victoire incontestable de la thalassocratie américaine sur l’Europe, du Léviathan sur le Béhémoth, où le pseudo-Béhémoth soviétique, successeur à son corps défendant du Béhémoth allemand, n’a été, finalement, qu’un Béhémoth de guignol, incapable de parfaire sa tâche de « Katechon », de barrage contre les affres de la décadence. La « guerre asymétrique », menée contre les peuples par la superclasse, par « nouveaux philosophes » ou « éditocrates » interposés, sanctionne, selon Bensadoun et Jumel,  un « partage des rôles » : aux Etats-Unis, la puissance ; à l’Europe, la faiblesse.

 

Nous ne pouvons accepter la faiblesse pour nous-mêmes, et pour ceux qui nous suivront. Donc, il est parfaitement logique de combattre ceux qui veulent nous imposer un statut pérenne de faiblesse, une faiblesse entretenue comme les ribauds de la vieille Rome entretenaient les plaies de leurs enfants pour susciter la pitié des chalands. La superclasse veut pérenniser cette faiblesse. Pour y parvenir, elle fait usage d’instruments médiatiques, éditocratiques, intellocratiques, etc., dans une « guerre asymétrique », non déclarée mais menée avec obstination contre notre civilisation, que l’on culpabilise sans arrêt. Il faut donc combattre sans relâche le message véhiculé par ces instruments. Et par d’autres instruments : n’apprend-on pas que l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Paris, Jeremy Rivkin, formule le projet de manipuler les diasporas des banlieues françaises, à toutes fins utiles, si d’aventure un néo-gaullisme, un populisme de droite ou de gauche, entendaient rétablir une politique traditionnelle de défense du « Bien commun » d’aristotélicienne mémoire. Recep Tayyib Erdogan, et son ministre des affaires étrangères Davutoglu, le néo-ottoman, menacent de faire agir les réseaux mafieux turcs en cas de raidissement européen dans le dossier de l’adhésion turque, de la question des droits de l’homme en Turquie, du génocide arménien ou de l’occupation de Chypre.

 

On le voit : nous sommes en pleine guerre asymétrique. Depuis leurs retranchements dans les niches « intersticielles » de nos Etats en lambeaux, les commandos de tous poils, encouragés par la superclasse, sont présents, actifs ou dormants, pour nous maintenir en état de faiblesse pérenne. L’ennemi, jamais désigné par une classe politicienne et non plus politique, totalement déboussolée, prend de multiples visages, outre celui, évident, du bankster ou de l’entrepreneur renégat et délocalisateur : éditocrates, bandes banlieusardes, narcotrafiquants, mafieux anatoliens, illuminés prêts à croire à tous les boniments d’un discours médiatique totalement fabriqué, sans référence à un réel substantiel. Cet ennemi, nous, nous le connaissons, et, premier acte de résistance, nous refusons de l’écouter. Egalement quand certains de ces éditocrates prônent de fausses « guerres justes », contre la Serbie ou la Libye, en bénissant les guerres sans formes que mène la superclasse contre des récalcitrants de tous ordres, avec ses instruments privilégiés que sont l’US Army et l’OTAN. Le refus d’écouter, s’il se généralise en même temps que témoignages et prêches de réfutation, fera que la gouvernance mondialiste sera et restera introuvable. Et que seule notre tradition réellement politique, que notre tradition de géomètres romains, peut apporter de la véritable gouvernance. Il faut œuvrer pour qu’advienne un monde selon les vœux de ce bon vieux Carl Schmitt. Alors, du haut de son paradis catholique, rhénan et baroque, une grosse larme de joie, salée et lourde, coulera sur sa joue. Il l’aura bien méritée.

 

Robert STEUCKERS.

(Forest/Flotzenberg, avril 2011).

 

Bibliographie :

-          Roger BENSADOUN & Philippe JUMEL, Le compromis historique – La génération de 1968 au service de la mondialisation, Bruno Leprince éd., paris, 2003.

-          Chantal BORDES-BENAYOUN & Dominique SCHNAPPER, Diasporas et nations, Odile Jacob, Paris, 2006.

-          Mona CHOLLET, Olivier CYRAN, Sébastien FONTENELLE & Mathias REYMOND, Les éditocrates ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi, La Découverte, Paris, 2009 (édition de poche : coll. « Pocket », n°14.516, oct. 2010).

-          Daniel HILDEBRAND, « Imperialismus der Ströme statt Inperialismus der Räume ? überlegungen zum Bedeutungswandel der Raumdimension imperialer Herrschaft », in : Rüdiger VOIGT, Grossraum-denken – Carl Schmitts Kategorie der Grossraumordnung », Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2008, pp. 207-217.

-          Maxime LEFEBVRE, Dan ROTENBERG, avec la participation de Pascal GAUCHON, La genèse du nouvel ordre mondial, Ellipses, 1992.

-          Armand MATTELART, Histoire de l’utopie planétaire – De la cité prophétique à la société globale, La Découverte/Poche, n°98, Paris, 2009. 

-          Bernard RAQUIN, Les grandes manipulations des temps modernes, Ed. Trajectoire, Paris, 2005.

-          David ROTHKOPF, De superklasse – Het onzichtbare netwerk van een wereldwijde machtselite, Balans, Amsterdam, 2008.

-          Rüdiger VOIGT, Krieg ohne Raum – Asymmetrische Konflikte in einer entgrenzten Welt, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2008.

 

Revues à consulter :

- Diplomatie – Hors série n°11, avril-mai 2010 (Géopolitique mondiale de la drogue).

- Questions internationales, n°43, mai-juin 2010 (Mondialisation : une gouvernance introuvable).

- Géopolitique, n°110, juillet 2010 (Histoire de la mondialisation).

 

vendredi, 28 janvier 2011

Local contre global

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Terre & Peuple - Bannière Wallonie


 

 

Notre prochaine activité

 

ONZIEMES RENCONTRES DES IDENTITAIRES DE COLOMA

 

le samedi 12 février 2011

 

sur le thème
  

LOCAL CONTRE GLOBAL

 

L’utopie mondialiste globalitaire ne cesse de prouver sa nuisance et son inefficacité, sauf à permettre à une super-classe cosmopolite de s’enrichir monstrueusement.  Cette oligarchie tient les commandes de la manipulation macro-médiatique et macro-économique des masses.  C’est sur le plan de micro-structures que la résistance à l’aliénation doit et peut s’organiser.

 


François-Xavier Robert : Mondialisation et mondialisme : la mondialisation est une évolution naturelle millénaire; au contraire, le mondialisme, comme l’altermondialisme, sont des idéologies totalitaires.

Arnaud de Robert : La ré-appropriation par une information locale
Jonathan Le Clercq : La ré-appropriation par une monnaie locale

Table ronde :
Jean François, Lionel Franc, Gérald Fontaine, Xavier de Launay, Olivier Bonnet et Roberto Fiorini
La ré-appropriation par la culture locale, par les habitudes alimentaires locales, par les randonnées locales, par les traditions vestimentaires, les fêtes, les rites, les lieux sacrés locaux, l’économie équitable, le mouvement coopératif, le micro-capitalisme, la perma-culture biologique, les activités éducatives et sportives locales, etc

Conclusions : Une nouvelle résistance pacifique locale
Pierre Vial : Conclusions idéologiques et stratégiques
Hervé Van Laethem : Conclusions pratiques et tactiques

 

Accueil : 12h30  Ouverture de la séance : 14h

petite restauration, nombreux exposants,

Au Château Coloma, 25 rue J. De Pauw à Sint-Pieters-Leeuw


Itinéraire : Sur le ring ouest de Bruxelles, prendre la sortie 16 en direction de Leeuw-Saint-Pierre (le Château Coloma est fléché en blanc sur brun) ou prendre le bus H à la gare du Midi à Bruxelles (il a son arrêt au coin de la rue De Pauw)


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mercredi, 19 janvier 2011

Global Demos: Critical analysis of global democracies

 

Jure G. Vujić :

 

Global Demos: Crit­i­cal analy­sis of global democracies

 

Ex: http://www.new-antaios.net/

„Memoire-speech“ of Jure Vujic, at the inter­na­tional sci­en­tific Con­fer­ence of The Polit­i­cal sci­ence research cen­tre (Zagreb): „Euro­pean Union and Global Democ­racy“, Zagreb, May 29, 2008. Hotel Dora, Dori­jan Hall.

 

 

globalization.jpgJure Vujić,avo­cat,  diplomé de droit à la Fac­ulté de droit d’Assas ParisII, est un géopoliti­cien et écrivain franco-croate. Il est diplomé de la Haute Ecole de Guerre „Ban Josip Jelačić“ des Forces Armées Croates et de l’Academie diplo­ma­tique croate ou il donne des con­férences reg­ulières en géopoli­tique et géos­tratégie. Il est l’auteur des livres suiv­ants: „Frag­ments de la pen­sée géopoli­tique“ ( Zagreb, éditions ITG),“La Croatie et la Méditerrannée-aspects géopoli­tiques“( éditions de l’Académie diplo­ma­tique du Min­istère des Affaires Etrangères et des inté­gra­tions européennes de la République de Croatie) „Le ter­ror­isme intellectuel-Bréviaire héré­tique“ ( Zagreb, éditions Hasan­be­govic), „Place Maréchal Tito“-Mythes et réal­ités du tito­isme“ ( Zagreb, éditions Uzdan­ica), „Anam­nèses et tran­sits“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Nord-Sud l’honneur du vide“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Eloge de l’esquive“ ( Zagreb, éditions Ceres), „Le silence des anges– Apoc­ryphe du gen­erač Ante Gotov­ina“( Zagreb 2009.). Il est égale­ment l’auteur d’une cen­taine d’articles en philoso­phie, poli­tolo­gie, géopoli­tique et géos­tratégie. Il col­la­bore avec le Cen­tre d’Etudes Poli­tologiques de Zagreb.

 

The non-existent “global demos”

 

As an intro­duc­tion, i’d like to refer you to the title of the book by Pierre Rosan­val­lon “le peu­ple introu­vable”, the non exis­tent peo­ple, to affirm that “just as global peo­ple is non exis­tent – so is global democ­racy non-existent.” from its ancient ori­gin up to now democ­racy, as polit­i­cal order, has always been estab­lished in a lim­ited ter­ri­tory or com­mu­nity, as Greek polis was before and as national state is in the mod­ern age of lib­eral democ­racy. In the West­phalian inter­na­tional sys­tem, democ­racy exists when peo­ple group them­selves as dis­tinct nations liv­ing in dis­crete ter­ri­to­ries ruled by sov­er­eign states Lib­eral democ­ra­cies also have mul­ti­ple polit­i­cal par­ties par­tic­i­pat­ing in ‘free and fair’ com­pet­i­tive elec­tions, an inde­pen­dent mass media, edu­cated cit­i­zens, and the rule of law. Glob­al­iza­tion, how­ever, has pro­moted non-national, i.e. supra-national insti­tu­tions and com­mu­ni­ties with trans­bor­der mutual rela­tions. Glob­al­ity has tran­scended ter­ri­tory and  state sov­er­eignty. Supras­tate democ­racy of regional and transworld regimes has shown many demo­c­ra­tic deficits, as well. EU and UN are more bureau­cratic than demo­c­ra­tic insti­tu­tions. On the other hand, glob­al­iza­tion has opened greater space for demo­c­ra­tic activ­ity out­side pub­lic gov­er­nance insti­tu­tion through dif­fer­ent unof­fi­cial chan­nels, such as global mar­ket­place, global com­mu­ni­ca­tions, and global civil soci­ety.[1] Glob­al­iza­tion erodes the abil­ity of nation-states to exer­cise the effec­tive con­trol over the polit­i­cal agenda; glob­al­iza­tion elim­i­nates the social cor­rec­tives to the mar­ket econ­omy. States are los­ing their con­trol over:  finan­cial flows and transna­tional orga­ni­za­tion of pro­duc­tion, and infor­ma­tion flows,

Over the last years or so, ‘global gov­er­nance’ has emerged as a (neo-)liberal research agenda in inter­na­tional rela­tions the­ory. Global gov­er­nance refers to the way in which global affairs are man­aged, but Crit­ics argue that global gov­er­nance mech­a­nisms sup­port the neo-liberal ide­ol­ogy of glob­al­iza­tion and reduce the role of the state.

Today we see a new phe­nomen, gov­ern­ment by “Medi­acracy” as a new form of gov­ern­ment, dom­i­nated by mass media  .Spec­tacl soci­ete becomes the global spec­ta­cle soci­ety and global videosfere where the realty dis­olve in global sim­u­lakrum of Bau­drillard. Haber­mas named this fenomen „social refeudalisation“.

The global „lab­o­rat thought“.

Within this con­text and accord­ing to Haber­mas[2]. the EU should evolve towards “Euro­pean nation states” whose objec­tive is to serve as a sep­a­rate geopo­lit­i­cal block and a bal­ance vs. the Amer­i­can super­power describe by Haber­mas as a “vul­gar super­power.” Haber­mas devel­ops a con­cept of “euro– patri­o­tism,” which would later be renamed and refor­mu­lated through the polit­i­cal con­cept of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” — a fol­low up to civil soci­ety exam­ined by Dolf Stern­berger and Han­nah Arendt. This polit­i­cal con­cept implies the revival of demo­c­ra­tic prin­ci­ples as well as post-national forms of “demo­c­ra­tic loyalty.”

How­ever, even Haber­mas’ con­cept of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” is of a con­struc­tivist nature precisely because it endorses the idea of polit­i­cal affil­i­a­tion based on abstract eth­i­cal and con­sti­tu­tional prin­ci­ples and not rooted in the organic her­itage cou­pled with his­tor­i­cal and national expe­ri­ences of dif­fer­ent national cul­tures and tra­di­tions. Haber­mas’ con­struc­tivist thought, as well as the pre­ced­ing con­struc­tivist thought of Socrates and Rousseau, rep­re­sent the exper­i­men­tal side of post­moder­nity of a new “thought lab­o­ra­tory.” Julien Benda, very much in the foot­steps of this thought lab­o­ra­tory, dreamt of a united Europe along the lines of exclu­sively ratio­nal and mech­a­nis­tic prin­ci­ples. In the global “lab­o­ra­tory”, the trend of hybrid iden­tity, “ready­mad iden­tity” expresses the global pro­ces of „de-culturisation“.

 

National „Eros“ against „Global Thanatos“: search­ing post­mod­ern Appolonian

impe­ri­al­ity

 

Haber­mas insisted that Euro­peans denounce and renounce on every aspect of human pas­sion. The cleav­age between “supra­na­tional rea­son” and national pas­sion is often a sub­ject of debate regard­ing the issue of the polit­i­cal con­struc­tion of Europe. Accord­ing to Joseph Wal­ter ” the national  implies the fig­ure of Eros; it is rooted in a pre-modern world and it goes directly to the heart. It manip­u­lates emo­tions and exalts the roman­tic vision of social and cre­ative organ­i­sa­tions, which are able to match the exis­ten­tial quest located in a given time­frame and space.”  Supra­na­tional, by con­trast, is a syn­onym of “civ­i­liza­tion.” It rep­re­sents the post­mod­ern fig­ure requir­ing rea­son  in neo­clas­si­cal human­ism aim­ing at demys­ti­fy­ing Eros.

By using Oswald Spen­gler, it must be pointed to the dichotomy between cul­ture and civ­i­liza­tion. Cul­ture is an organic and dif­fer­en­ti­ated social cat­e­gory and also of a local and well-defined nature. We are, how­ever, wit­ness­ing the Niet­zschean phe­nom­e­non of trans­val­u­a­tion of all val­ues, whereby glob­al­ism acquires the sta­tus of civ­i­liza­tion and is thus designed to tame the unpre­dictable and archaic ves­tigis of prim­i­tive cul­tures. We are miles away from the  dialec­tics of Apollo and from the Dionysian con­struc­tive chaos. Instead, glob­al­ism becomes part o the decon­struc­tive chaos manip­u­lat­ing peo­ples and liv­ing cul­tures as if they were made out of clay.  The absence of the Apol­lon­ian pole and fig­ures as mod­els of light­ness and mod­esty, as well as the  absence of the ecu­meni­cal nature of imperium, lead a demos to accept social frag­men­ta­tion and dis­solv­ing forces of Eros, which are melt­ing down into a uni­formed and undif­fer­en­ti­ated process o of glob­al­is­tic and con­struc­tivist demos. Haber­mas, as an arche­type of a super ratio­nal­ist man, no longer believes in his own post-nationalist visions. Along with Der­rida he empha­sizes the “power of emo­tions,” as for instance dur­ing the call for mobil­i­sa­tion against war.

In the same vein, the utopia of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” does not con­tribute to the sta­bil­ity of Europe’s polit­i­cal iden­tity. Like­wise, cit­i­zens’ sol­i­dar­ity can­not be based solely on the prin­ci­ples of a sin­gle moral­is­tic and uni­ver­sal­is­tic belief.  With­out a com­monly defined firm eth­nic, reli­gious and cul­tural iden­tity, it is impos­si­ble to build up a strong Europe both from the inside and from the outside.

The global geo­con­struc­tivism and Demo­c­ra­tic expansionism

This opin­ion comes partly from its Enlight­en­ment lib­eral her­itage of ratio­nal­ist chal­lenge to reli­gious and com­mu­nal sol­i­dar­i­ties as ‘back­ward’. It is rein­forced pow­er­fully by the image of “bad nation­al­ism. So global democ­racy is not only a sys­tem of gov­ern­ment, it is a war against anti-democracy. Demo­c­ra­tic expan­sion­ism in the name of monoteism of mar­ket implies, in global per­spec­tive, a plan­e­tary civil war between democ­rats and anti-democrats. When the democ­rats have won, the planet will be demo­c­ra­tic: from their per­spec­tive a war of con­quest is logical.

Global ter­ri­tory is being for­mat­ted by regional and inter­na­tional pow­ers into sec­tors such as “dis­obe­di­ent coun­tries” – war machin­ery zones, “amiss countries-rogues states” – para-governmental zones and “emerg­ing mar­kets” – global finan­cial machin­ery and those which R. Cooper enti­tled “pre­his­toric chaotic zones” in which post­mod­ern pow­ers are obliged to inter­vene to estab­lish peace and sta­bil­ity. Such exper­i­men­tal geo­con­struc­tivism encoun­ters cer­tain reli­gious, national, eth­ni­cal or other forms of resis­tance due to its mechanistic-constructivistic nature which does not con­sider organic-historical con­tin­u­ums and the cat­e­gories of time and space.

As gen­eral wis­dom has it, democ­racy requires a demos, a group of indi­vid­u­als who have enough in com­mon to want to and to be able to decide col­lec­tively about their own affairs. there is no Euro­pean or global demos but only sep­a­rate national demoi. This is a pre­con­di­tion for what rep­re­sen­ta­tive democ­racy is all about, accept­ing to be in a minor­ity one day, expect­ing to be part of a major­ity another. National sov­er­eignty must be defended not as a reac­tionary reflex but as the ulti­mate guar­an­tee of democ­racy itself.

The abstract and con­struc­tivist sep­a­ra­tion between demos and eth­nos does not allow the process of sin­gling out iden­tity  which would at the same time enve­lope both the national and com­mu­ni­tar­ian iden­tity and which would enable the growth of post-nationalist  polit­i­cal cul­tures in Europe. This iden­tity would com­bine Herder’s culture-oriented d con­cept of national iden­tity  and Renan’s   civic and polit­i­cal con­cept of  national  iden­tity anchored in a “daily plebiscite.”  The entire his­tory of Europe demon­strates that Europe has only been able to affirm itself by reac­tive means i.e. by the “exter­nal enemy.” In some peri­ods this atti­tude of flam­ing “national Eros” per­mit­ted the defence of iden­tity of Europe. The reac­tu­al­i­sa­tion of Gumilev  con­cept of “pas­sion­ar­ity” is nec­es­sary to explained and pro­mote the vital energy and power of euro­pean demo­c­ra­tic and pop­u­lar  soul  in thee cur­rent state of biro­crat­i­cal Europe wich  described as deep struc­tural inertia.

Hor­i­zon­tal demoi-cracy and ver­ti­cal brusselisation

The legacy of the Euro­pean Eros is still alive toady, albeit in a latent form and fac­ing the growth and dom­i­na­tion of the liberal-capitalist global “Thanatos,” which in the wake of cul­tural and polit­i­cal uni­for­mity is caus­ing poverty and cre­at­ing cleav­ages between the South and the North, as well as cre­at­ing global pol­lu­tion and giv­ing birth to the cul­ture of death at plan­e­tary level. In an epoch when real eco­log­i­cal cat­a­stro­phes have become a real threat, when poverty and the dis­ap­pear­ance of rooted cul­tures and nations is under way, the preser­va­tion of “national and regional Eros” could have a role of a post– national maieu­tics in the for­ma­tion of the Euro­pean supra­na­tional iden­tity which would con­tain and encom­pass diverse Euro­pean “demos” (with­out uni­formed fusion) in order to pro­tect itself against the metas­ta­sis of the lib­eral and cap­i­tal­ist “Thanatos,”. Given the fact that in our mythol­ogy Eros remains a flip side of Thanatos, it is nec­es­sary to argue that the non-existent and fic­ti­tious global demos, designed for the for­ma­tion of demos and demoi-cracy, as e new matrix of the neo-imperial thought, must be for­mu­lated, accord­ing to Nico­laidis, along hor­i­zon­tal divi­sions of respon­si­bil­ity and sov­er­eignty of states and in stark oppo­si­tion to the ver­ti­cal “brus­seli­sa­tion” of nations-states. Such Euro­pean “demo-krateo” would be rooted in com­mon cul­tural iden­tity, mutual respect, peace­ful con­fronta­tion, and divi­sion of dif­fer­ent identities.

From the­o­log­i­cal state to global post-democracy
 

The cre­ation of the mod­ern world is based on sub­sti­tut­ing one type of foun­da­tion for another, mov­ing from a tran­scen­dent, magical-theological foun­da­tion to a ratio­nal, con­struc­tivist, imma­nent one.: Dispite the pro­ces of sec­u­lar­i­sa­tion of pol­i­tics,   the “reli­gious for­mula” – defined as the power of attrac­tion of “The divine One” or “The Immemo­r­ial One” – con­tin­ues to serve, in var­i­ous dis­guises, as a for­mal model. Lib­eral democracy’s [3]. Gauchet says that : “Three “lib­eral idols” – “progress”, “nation” and “sci­ence”, main­tain this “tran­si­tional con­cur­rence of oppo­sites”. But these three idols are based on beliefs, extend­ing the form of reli­gious belief with­out real­is­ing it. So this “happy coin­ci­dence” has a “hid­den dimen­sion that robs its agents of a cru­cial part of the his­tory they are liv­ing”: “The two sides of the coin are opposed, but at the same time, one side is shaped by the other – the reli­gious One”. the “cri­sis of lib­er­al­ism” is inevitable, as “the new idols will very quickly be hit by dis­be­lief ”: “this will be the fright­ful expe­ri­ence of the 20th century”

Niet­zsche is the first to proph­esy liberalism’s cri­sis: “What I relate is the his­tory of the next two cen­turies”, he wrote. Despite accel­er­at­ing the dethe­ol­o­gi­sa­tion of west­ern thought by pro­claim­ing that God is dead and shat­ter­ing the lib­eral idols by mak­ing him­self an apos­tle of inte­gral rel­a­tivism, he remains trou­bled by the “reli­gious for­mula”. “By dint of pos­i­tive espousal of the thirst for power and the eter­nal return, one still finds, after com­plete destruc­tura­tion, […] some­thing like The One and some­thing like a cos­mos” .Berg­son, Husserl and Hei­deg­ger would not escape this nos­tal­gia for pre-rational authen­tic­ity.
The arrival of the “organ­i­sa­tion age” lead­ing to the advent of a “world with­out mas­ters”. impe­ri­al­ist enter­prises are just “nar­cis­sis­tic con­struc­tions”, sym­bolic strate­gies to deal with the prob­lems of national iden­tity and col­lec­tive anx­i­ety. Marx called this lib­eral phas of capitalism’s “orgias­tic age”. The sep­a­ra­tion of civil soci­ety and State becomes inevitable: soci­eties, torn apart by the strug­gle of the vested inter­ests organ­is­ing them­selves against the State. This “dethe­ol­o­gi­sa­tion of his­tory”  is borne out not only in Sorel’s his­tor­i­cal cat­a­strophism but also in the cri­sis of tra­di­tion as an idea, the over­val­u­a­tion of an abso­lutised present ‚or again, by Tön­nies and Durkheim’s the­ory on the dis­ap­pear­ance of com­mu­nity ties in favour of con­trac­tual ones.
The turn of the XX. cen­tury State cer­tainly finds its learned the­o­rists in Jellinek, Esmein, Hau­riou or Carré de Mal­berg, who recog­nise the real­i­sa­tion of the mod­ern polit­i­cal order in the abstract, imper­sonal power of legislatorial-administrative struc­tures: the real sov­er­eignty lies with the for­mal insti­tu­tions of the State machin­ery and the civil ser­vice that assures its con­ti­nu­ity and effi­ciency. On the hori­zon of this “return of the enti­tled indi­vid­ual” is the out­line of a new indi­vid­u­al­ism (depicted by Ibsen, Georges Palante, Henry Michel), a “lib­er­tar­ian stance” that does not flow into any kind of col­lec­tive, and dras­ti­cally vio­lates the prin­ci­ple of “The One”. Glob­al­ism pro­motes sin­gle word model of con­struc­tivis­ti­cal unity ” ; unity of power, unity of the seen and unseen, unity of the social order, con­ti­nu­ity of the his­tor­i­cal order[4] .This pro­ces of cul­tural, social and polit­i­cal uni­formi­sa­tion called Désen­chante­ment du monde, in which the fas­ci­na­tion with unity was linked with reli­gious belief only in cer­tain of its belated forms, attrib­uted to con­t­a­m­i­na­tion of the uni­fy­ing ethos of logos. “

The con­tem­po­rary thought con­fronted a quite new sit­u­a­tion: the near com­plete eclipse of the polit­i­cal, as a mul­ti­far­i­ous tra­di­tion of civic dis­course, by a new order—the pseudo-consensual man­age­ment of mass soci­ety. of apa­thetic democracies—which he later more aptly dubbed post-democracies—into sharper focus. Post-democracy des­ig­nate a state  con­ducted by demo­c­ra­tic rules, but whose appli­ca­tion is pro­gres­sively lim­ited. The Eng­lish con­ser­v­a­tive jour­nal­ist Peter Oborne  pre­sented a doc­u­men­tary of the 2005 gen­eral elec­tion, argu­ing that it had become anti-democratic because it tar­geted a num­ber of float­ing vot­ers with a nar­row agenda.

This pro­ces of degra­da­tion of democ­racy rules explains the trans­for­ma­tion of national democ­ra­ties of XX. Cen­tury buil on the model of sovre­ingn nation-states to a run­ning evo­lu­tion within the mar­ket democ­ra­cies called neolib­eral post-democracy dur­ing the 21st cen­tury. This pro­ces od democ­racy denat­u­ra­tion calls atten­tion on recog­nised democ­ra­cies that are los­ing some of their foun­da­tions do evolve toward an Aris­to­cratic regime. Our global Post-democracy [5].are char­ac­terised with: non fair rep­re­sen­ta­tive elec­tions and with the impos­si­bil­ity to get bal­anced real debates. Hereby, while thus con­tra­dict­ing plu­ral­ist assump­tions, it seems to be an accepted pre­sump­tion, that the com­mon good were some­thing to be deter­mined objec­tively and that con­flicts of inter­est were not to be han­dled within demo­c­ra­tic processes but instead within admin­is­tra­tive proceedings

 

CONCLUSION

Democ­racy must now not only change its insti­tu­tional form, it must also rethink its polit­i­cal subject.In this way, the euro­pean demos most to be strans­formed on respon­si­ble demoi with par­tic­u­lary vizion of world , weltan­shang of incluzive democ­racy which. con­sti­tutes the high­est form of Democ­racy since it secures the insti­tu­tional pre­con­di­tions for polit­i­cal (or direct) democ­racy, eco­nomic democ­racy, democ­racy in the social realm and eco­log­i­cal democ­racy.  More specif­i­cally, a Con­sti­tu­tion cel­e­brat­ing the EU as demoi-cracy requires three con­sec­u­tive mouves away from main­stream Con­sti­tu­tional think­ing. First from com­mon iden­tity to the shar­ing of plural iden­ti­ties; sec­ondly from a com­mu­nity of iden­tity to

a com­mu­nity of geopo­lit­i­cal  projects founded on great con­ti­nen­tal spaces; and finally from multi-level gov­er­nance to multi-centred and mul­ti­po­lar governance.

Let me fin­ish by con­grat­u­lat­ing CPI on organ­is­ing this con­fer­ence, which pro­vided a forum for exchang­ing views on a fun­da­men­tal topic such as “EU and global democracy”.

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[1] E. Stiglitz, La grande desil­lu­sion, Paris Fayard, 2002.

 

[2] J. Haber­mas, Apres l’Etat-nation, Paris Fayard, 2000.

[3] Mar­cel Gauchet, L’Avènement de la démoc­ra­tie, Paris, Gal­li­mard, “Bib­lio­thèque des sci­ences humaines”, 2007

[4] Ibid., str.52–55

[5] Post-democracy, Colin Crouch, First Edi­tion, 2004.