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jeudi, 02 septembre 2021

Bonnal et l'Apocalypse Planétaire

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Le CDG-NB N.07

Bonnal et l'Apocalypse Planétaire

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 31 août 2021.
 
 
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mercredi, 01 septembre 2021

Quand le Jerusalem Post exécute notre vieil empire américain

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Quand le Jerusalem Post exécute notre vieil empire américain

Nicolas Bonnal

La presse israélienne est souvent surprenante et honnête. Voilà qu’elle nous apprend que l’empire américain se meurt, malgré nos médias ou des agents appointés pour célébrer sa survie. Il n’y a plus grand-chose à en dire sauf qu’il a été remplacé par une redoutable matrice informatique (la pieuvre hugolienne des Travailleurs de la mer) dont nous commençons à ressentir les affres. Cette pieuvre se tourne avec Big Pharma contre les peuples occidentaux qui se croyaient jusque-là maîtres du monde libre ; voir ce qui se passe en Israël, en France et en Amérique du Nord. Les sadiques n’ont plus qu’à torturer leurs populations avec leurs sponsors.

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Dans un article, publié le 27 août par le Jerusalem Post, Amotz Asa-El (photo), journaliste et écrivain israélien, conclue que l’ère de l’impérialisme américain est révolue : 

 « L’Empire, l’ère la plus ambitieuse, la plus contradictoire et la plus coûteuse de l’histoire américaine, est sur le point de prendre fin. Ce qui a commencé avec les conquêtes d’Hawaï et des Philippines il y a plus de 120 ans, et a produit plus tard l’empire le plus puissant de l’histoire, est maintenant devenu absurde en termes de taille, exorbitant en termes de coûts et sans rapport avec ses objectifs », écrit Amos Asa-El au début de son article. 

Rappel de la stupidité dudit empire qui ne fut à 90% qu’une gabegie bureaucratique et militaire financée par un dollar imprimable à volonté :

« Compte tenu de l’histoire impériale, des circonstances internationales et du code génétique de la société américaine, le retrait mondial est en effet ce que l’Oncle Sam devrait faire maintenant. […] L’imperium américain a implanté 800 bases dans le monde, plus de 20 fois ce que les quatre autres superpuissances ont combiné. Le nombre de militaires américains stationnés à l’étranger, 200 000, est égal à la taille de l’ensemble de l’armée permanente de la France. Quelque 150 des 195 pays du monde accueillent des troupes américaines. Les dépenses militaires annuelles de l’Amérique s’élèvent à plus de 770 milliards de dollars. Eh bien, ils voulaient des choses différentes à des moments différents. À la fin de la prochaine guerre mondiale, la position impériale de l’Amérique a été transformée : ce n’était plus une jeune nation en quête de la puissance, mais désormais animée par le souci de la survie dans ce monde. »

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Notre auteur se pose la bonne question :

« Pourquoi alors entourer le globe de troupes, de bases et de porte-avions ? Et pourquoi dépenser 770 milliards de dollars par an pour la défense, alors qu’il y a dans chaque métropole américaine des ghettos tentaculaires où des millions d’Américains sous-éduqués croupissent dans la pauvreté, l’indignité et le désespoir ? »

Et de conclure :

« L’imperium américain est devenu une absurdité qui néglige le bien-être des Américains et vide ses bourses afin de lutter pour une cause impossible contre des ennemis qui n’existent plus ».

Rappel : l’empire aujourd’hui liquide ses propres populations.

Sources:

https://www.jpost.com/international/the-american-empire-i...

https://strategika.fr/2020/07/10/declin-imperial-et-triom...

 

jeudi, 26 août 2021

Le soma de Huxley et le vaccin mondialiste

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Le soma de Huxley et le vaccin mondialiste

par Nicolas Bonnal

Le soma était une plante dangereuse, si dangereuse qu'elle rendait même malade le grand dieu du ciel en personne, Indra. Les simples mortels mouraient parfois d'une dose un peu trop forte mais l'expérience procurait une telle béatitude transcendante et une telle illumination qu'elle était considérée comme un privilège qu'on ne pouvait payer trop cher.

Aussi, ce genre de toxicomanie n'était-il pas un vice personnel, mais bien une institution politique, l'essence même de la Vie, de la Liberté et de la Poursuite du Bonheur garanties par la Déclaration des Droits. Mais ce privilège inaliénable des sujets, précieux entre tous, était en même temps l'un des instruments de domination les plus puissants dans l'arsenal du dictateur. L'intoxication systématique des individus pour le bien de l'Etat (et, incidemment, pour leur propre plaisir) était un élément essentiel du plan des Administrateurs Mondiaux. La ration de soma quotidienne était une garantie contre l'inquiétude personnelle, l'agitation sociale et la propagation d'idées subversives. Karl Marx déclarait que la religion était l'opium du peuple, mais dans le Meilleur des Mondes la situation se trouvait renversée : l'opium, ou plutôt le soma, était la religion du peuple. Comme elle, il avait le pouvoir de consoler et de compenser, il faisait naître des visions d'un autre monde, plus beau, il donnait l'espoir, soutenait la foi et encourageait la charité.

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Par exemple, le calmant classique est l'opium, mais c'est aussi un stupéfiant dangereux qui, depuis les temps néolithiques jusqu'à aujourd'hui, a fait des toxicomanes et ruiné des santés sans nombre. On peut en dire autant de l'alcool, euphorisant classique, qui, selon les termes du psalmiste, « réjouit le cœur de l'homme ». Malheureusement, il ne fait pas que cela; pris en quantités excessives, il provoque la maladie, l'accoutumance et, depuis huit à dix mille ans, il a été une cause majeure de crimes, de chagrins domestiques, de dégradation morale et d'accidents évitables.

Pendant ce temps, des forces impersonnelles sur lesquelles nous n'avons presque aucun contrôle semblent nous pousser tous dans la direction du cauchemar de mon anticipation et cette impulsion déshumanisée est sciemment accélérée par les représentants d'organisations commerciales et politiques qui ont mis au point nombre de nouvelles techniques pour manipuler, dans l'intérêt de quelque minorité, les pensées et les sentiments des masses. Ces procédés seront étudiés dans les chapitres suivants; bornons-nous pour le moment à ces forces impersonnelles qui sont en train de rendre le monde si peu sûr pour les démocraties, si peu hospitalier pour la liberté individuelle.

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Un état de crise continu justifie le contrôle continu de tout et de tout le monde par les agents du gouvernement et c'est précisément cette tension entretenue à quoi l'on peut s'attendre, dans un monde où la surpopulation crée une situation telle que la dictature sous les auspices communistes devient presque inévitable.

Dans un tel univers, les Petits, avec leurs fonds de roulement insuffisants, sont gravement désavantagés; dans la concurrence avec les Gros, ils perdent leur argent et finalement leur existence même, en tant que producteurs indépendants - les Gros les ont dévorés. A mesure que les Petits disparaissent, la puissance économique en vient à être concentrée entre des mains de moins en moins nombreuses. Dans une dictature, les Grosses Affaires, rendues possibles par des progrès techniques constants et la ruine des Petites Affaires qui en est résultée, sont sous le contrôle de l'Etat - c'est-à-dire celui d'un groupe peu nombreux de chefs politiques et des soldats, policiers, fonctionnaires exécutant ses ordres. Dans une démocratie capitaliste comme les U.S.A., elles sont sous la coupe de ce que le professeur C. Wright Milis a appelé I'Elite du Pouvoir.

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https://reseauinternational.net/dostoievski-et-la-prophet...

 

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vendredi, 20 août 2021

Bonnal et l'Exception Française

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Bonnal et l'Exception Française (la Crise Sanitaire)

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 17 août 2021.
 
 
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lundi, 16 août 2021

Terreur républicaine et dictature sanitaire: un retour sur Taine et son anglaise anonyme

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Terreur républicaine et dictature sanitaire: un retour sur Taine et son anglaise anonyme

Nicolas Bonnal

La France se paie de mots depuis 1789, droits de l’homme, liberté. Ces mots mènent à l’abattoir ou à la dictature, et ce de manière récurrente et régulière. J’en ai parlé déjà en citant Cochin ou Guénon.

De 1792 à 1795, une Anglaise anonyme (une espionne ! Une espionne !) décrit les horreurs librement consenties de la Révolution Française. Taine préface. Florilège de citations du Séjour en France alors ; la première est notre préférée. Le Français supporte la tyrannie si on lui laisse (déjà) miroiter un petit amusement au bout de son code QR :

« Au lieu d’imposer sa douleur à la société, un Français est toujours prêt à accepter des consolations et à se joindre aux divertissements. Si vous lui racontez que vous avez perdu votre femme ou vos parents, il vous dit froidement : “ Il faut vous consoler ” — et s’il vous voit atteint d’une maladie : “ Il faut prendre patience. ” — Lorsque vous leur dites que vous êtes ruiné, leurs traits s’allongent davantage, leurs épaules se lèvent un peu plus et c’est avec plus de commisération qu’ils répondent : “ C’est bien malheureux; mais enfin, que voulez-vous ? ” Et, au même instant, ils vous racontent leur bonne fortune aux cartes ou s’extasient sur un ragoût. »

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Les Français adorent leur administration, surtout si elle est oppressive (Macron a compris que plus il tape, plus il est respecté) :

« Les Français semblent n’avoir d’énergie que pour détruire, et ils ne s’insurgent que contre la douceur ou l’enfance. Ils se courbent devant une administration oppressive; mais ils deviennent agités et turbulents devant un prince pacifique ou pendant une minorité. »

Les préfets, les commissaires, les experts, les décideurs, on adore ça :

« La plupart des départements sont sous la juridiction d’un de ces souverains dont l’autorité est presque illimitée. Nous avons en ce moment dans la ville deux députés qui arrêtent et emprisonnent selon leur bon plaisir. Vingt et un habitants d’Amiens ont été saisis, il y a quelques nuits, et sont encore enfermés, sans qu’on ait spécifié aucune charge contre eux.

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Les grilles de la ville sont fermées; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs. »

Parfois on se rend compte que tout va mal, mais, comme dit notre Anglaise (elle en a fait autant pour la Liberté que mon Tolkien), le courage s’évapore en conversations :

« Vous pouvez voir maintenant combien la liberté s’est accrue en France depuis la révolution, la déposition du roi et l’avènement d’une république. Quoique les Français subissent ce despotisme sans oser en murmurer ouvertement, on voit beaucoup de chuchotements mélancoliques et de petits mouvements d’épaules significatifs. Le mécontentement politique a même un langage approprié qui, quoique peu explicite, n’en est pas moins parfaitement compris. Ainsi, quand vous entendez un homme dire à un autre : “ Ah ! mon Dieu ! on est bien malheureux dans ce moment-ci ! ” — “ Nous sommes dans une position très-critique; ” — ou : “ Je voudrais bien voir la fin de tout cela ! — vous pouvez être sûr qu’il désire ardemment la restauration d’une monarchie et qu’il espère avec une égale ferveur vivre assez longtemps pour voir pendre la Convention. Cependant leur courage s’évapore en conversations ; ils avouent que leur pays est perdu, qu’ils sont gouvernés par des brigands; puis ils rentrent chez eux et cachent tous leurs objets précieux qui sont encore exposés. Cela fait, ils reçoivent avec une complaisance obséquieuse la prochaine visite domiciliaire. La masse du peuple, quoique aussi peu énergique, est plus obstinée et naturellement moins traitable. Mais quoiqu’ils murmurent et usent de délais, ils ne résistent pas, et tout se termine généralement par leur soumission implicite. »

Guerre contre le virus, contre l’islam, contre la Russie, contre l’Allemagne, contre l’Europe ? On est toujours en guerre et on recrute le surplus de population affamée :

« Les députés-commissaires dont je vous ai parlé ont passé quelque temps à Amiens pour hâter la levée des recrues. Les dimanches et jours de fête, ils ordonnaient aux habitants de se rendre à la cathédrale, où ils les haranguaient en conséquence, les appelant à la vengeance contre les despotes coalisés, s’étendant sur l’amour de la gloire et sur le plaisir de mourir pour son pays. »

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La clé c’est l’absence de courage :

« Enfin, après beaucoup de murmures, la présence des commissaires et de quelques dragons a fini par arranger les choses très-pacifiquement. Beaucoup sont partis, et, si les dragons restent, les derniers suivront bientôt. Ceci est un compte rendu exact de l’état des choses entre la Convention et le peuple; tout est effectué par la crainte, rien par l’attachement; l’une n’est obéie que parce que l’autre n’a pas le courage de résister. »

La presse est aussi manipulée et monocorde qu’aujourd’hui (pas besoin des oligarques !) :

« Tous les journaux français sont remplis des descriptions de l’enthousiasme avec lequel les jeunes gens s’élancent aux armes à la voix de leur patrie. »

Crise financière et économique, une question d’habitude :

« La défiance contre les assignats et la rareté du pain ont fait promulguer une loi qui oblige les fermiers, sur tous les points de la république, à vendre leur blé à un certain prix, infiniment au-dessous de celui qu’ils exigeaient depuis quelques mois. La conséquence fut qu’aux marchés suivants il n’y eut aucun arrivage de blés, et maintenant les dragons sont forcés de courir la contrée pour nous préserver de la famine. »

Notre écrivaine note dans un bel élan le beau bilan :

« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les moeurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes. Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. »

La dette immonde est déjà là, c’est une habitude révolutionnaire qu’on ne perdra jamais :

« Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles. Tout ceci est l’oeuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise... »

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Vive les commissaires qui en profitent pour se venger (on dénonce et guillotine aussi les prêtres qui confessent) :

« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés…ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu. »

Dans cette maison des morts digne de Dostoïevski (cf. l’homme qui s’habitue à tout – voyez mon livre), on exige en plus le sourire :

« L’homme est enclin à tout supporter, et souvent la volonté de faire le mal suffit pour nous donner un plein pouvoir sur le bonheur des autres. Mais le système de la Convention est plus original; non contente de réduire le peuple à l’esclavage le plus abject, elle exige un semblant de satisfaction et édicte des peines, à des époques déterminées, contre ceux qui refusent de sourire...Il y a à Paris de splendides fêtes où chaque mouvement est réglé d’avance par un commissaire; les départements, qui ne peuvent imiter la magnificence de la capitale, sont obligés néanmoins de témoigner leur satisfaction. Dans toutes les occasions où une réjouissance publique est ordonnée, on garde la même discipline; et les aristocrates, dont les craintes surmontent généralement les principes, ne sont pas les moins zélés... L’extrême despotisme du gouvernement semble avoir confondu tous les principes de bien et de mal, d’honneur et de déshonneur. » 

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La soumission des imbéciles est telle qu’on n’a plus besoin de les arrêter. Ils vont d’eux-mêmes à la prison. Un email, pardon, un message suffit :

« Cependant, telle est la soumission du peuple à un gouvernement qu’il abhorre, qu’on juge à peine nécessaire maintenant d’arrêter quelqu’un dans les formes. Souvent ceux dont on veut s’assurer ne reçoivent rien de plus qu’un mandat écrit, leur enjoignant de se rendre à telle prison et ils sont plus ponctuels à ce désagréable rendez-vous qu’à la visite la plus cérémonieuse ou à la plus galante assignation. On empaquette à la hâte quelques objets nécessaires, on fait ses adieux, on va à pied à la prison et on place son lit dans le coin désigné, comme si la chose était toute naturelle. »

La centralisation rêvée, la voici :

« Le comité de salut public marche rapidement à la concentration absolue du pouvoir suprême, et la Convention, qui est l’instrument de l’oppression universelle, devient elle-même un corps insignifiant, dont les membres sont peut-être moins en sûreté que ceux qu’il tyrannise. Ils cessent de discuter et même de parler. »

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On arrêtera là. Les amateurs pourront aussi découvrir un grand livre en quatre volumes recommandé par Taine : l’Histoire de la Terreur de Mortiner-Ternaux. C’est en six volumes.

Sources :

https://archive.org/details/histoiredelaterr06ternuoft?vi...

http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civ...

http://classiques.uqac.ca/classiques/taine_hippolyte/sejo...

https://www.amazon.fr/Coq-h%C3%A9r%C3%A9tique-Autopsie-le...

https://strategika.fr/2020/07/19/augustin-cochin-et-le-pi...

mardi, 10 août 2021

Tocqueville et la destruction du Nouveau Monde par ses conquérants

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Tocqueville et la destruction du Nouveau Monde par ses conquérants

par Nicolas Bonnal

« A mesure que nous avancions, le but de notre voyage semblait fuir devant nous. »

Tocqueville n’a pas fait que de l’analyse en voyageant en Amérique ; il a aussi fait du tourisme avec son ami Beaumont et son bref journal de voyage est un des plus beaux et plus durs qui soient ; car le style incomparable de notre artiste romantique se heurte au mur de briques du puritain américain qui va détruire le monde. Chercher la nature façon Thomas Cole et Alfred Bierstadt est déjà dur ; en effet :

« Une des choses qui piquaient le plus notre curiosité en venant en Amérique, c’était de parcourir les extrêmes limites de la civilisation européenne, et même, si le temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de ces tribus indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de se plier à ce que les blancs appellent les délices de la vie sociale ; mais il est plus difficile qu’on ne croit de rencontrer aujourd’hui le désert. A partir de New-York, et à mesure que nous avancions vers le nord-ouest, le but de notre voyage semblait fuir devant nous. Nous parcourions des lieux célèbres dans l’histoire des Indiens, nous rencontrions des vallées qu’ils ont nommées, nous traversions des fleuves qui portent encore le nom de leurs tribus; mais partout la hutte du sauvage avait fait place à la maison de l’homme civilisé, les bois étaient tombés, la solitude prenait une vie. »

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Les indiens eux-mêmes sont déjà des êtres qui rétrécissent, comme dans le film éponyme de Jack Arnold. Tocqueville ajoute sans concession :

« Les Indiens que je vis ce jour-là avaient une petite stature; leurs membres, autant qu’on en pouvait juger sous leurs vêtements, étaient grêles; leur peau, au lieu de présenter une teinte rouge cuivré, comme on le croit communément, était bronze foncé, de telle sorte qu’au premier abord elle semblait se rapprocher beaucoup de celle des mulâtres. Leurs cheveux noirs et luisants tombaient avec une singulière raideur sur leurs cous et sur leurs épaules. Leurs bouches étaient en général démesurément grandes, l’expression de leur figure ignoble et méchante. Leur physionomie annonçait cette profonde dépravation qu’un long abus des bienfaits de la civilisation peut seul donner. On eût dit des hommes appartenant à la dernière populace de nos grandes villes d’Europe, et cependant c’étaient encore des sauvages. Aux vices qu’ils tenaient de nous se mêlait quelque chose de barbare et d’incivilisé qui les rendait cent fois plus repoussants encore. »

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Le contact avec l’Occident souille. On ne saurait être plus guénonien. Et pourtant on n’a pas affaire à des inconnus :

« Ces êtres faibles et dépravés appartenaient cependant à l’une des tribus les plus renommées de l’ancien monde américain. Nous avions devant nous, et c’est pitié de le dire, les derniers restes de cette célèbre confédération des Iroquois, dont la mâle sagesse n’était pas moins connue que le courage, et qui tinrent longtemps la balance entre les deux plus grandes nations de l’Europe. »

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Iroquois.

L’égoïsme froid de l’Américain frappe Tocqueville (il a bouleversé et révolté Beaumont – voyez nos textes) :

« D’autres avouaient que probablement l’Indien mourrait; mais on lisait sur leurs lèvres cette pensée à moitié exprimée : qu’est-ce que la vie d’un Indien? C’était là le fond du sentiment général. Au milieu de cette société si jalouse de moralité et de philanthropie, on rencontre une insensibilité complète, une sorte d’égoïsme froid et implacable lorsqu’il s’agit des indigènes de l’Amérique. Les habitants des États-Unis ne chassent pas les Indiens à cor et à cri ainsi que faisaient les Espagnols du Mexique; mais c’est le même instinct impitoyable qui anime ici comme partout ailleurs la race européenne. »

On ne peut pas dire qu’il la porte dans son cœur cette race européenne qui a rompu déjà avec ses racines spirituelles et le règne de la qualité.

Il ne faut pas lui parler de promenade romantique à notre pionnier :

« Traverser des forêts presque impénétrables, passer des rivières profondes, braver les marais pestilentiels, dormir exposé à l’humidité des bois, voilà des efforts que l’Américain conçoit sans peine s’il s’agit de gagner un dollar, car c’est là le point; mais qu’on fasse de pareilles courses par curiosité, c’est ce qui n’arrive pas jusqu’à son intelligence. Ajoutez qu’habitant d’un désert il ne prise que l’œuvre de l’homme. Il vous enverra volontiers visiter une route, un pont, un beau village; mais qu’on attache du prix à de grands arbres et à une belle solitude, cela est pour lui absolument incompréhensible. Rien donc de plus difficile que de trouver quelqu’un en état de vous comprendre. »

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Après Tocqueville se lance dans de belles descriptions méditatives et presque transcendantales. On pense à Chateaubriand, Senancour, à Maurice de Guérin (merveille méconnue du centaure) :

« Il est difficile de se figurer le charme qui environne ces jolis lieux où l’homme n’a point fixé sa demeure, où règnent encore une paix profonde et un silence non interrompu. J’ai parcouru dans les Alpes des solitudes affreuses où la nature se refuse au travail de l’homme, mais où elle déploie jusque dans ses horreurs mêmes une grandeur qui transporte l’âme et la passionne. Ici la solitude n’est pas moins profonde, mais elle ne fait pas naître les mêmes impressions. Les seuls sentiments qu’on éprouve en parcourant ces déserts fleuris, où, comme dans le Paradis de Milton, tout est préparé pour recevoir l’homme, c’est une admiration tranquille, une émotion douce et mélancolique, un dégoût vague de la vie civilisée, une sorte d’instinct sauvage qui fait penser avec douleur que bientôt cette délicieuse solitude aura cessé d’exister. »

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Mais le blanc va arriver: « déjà, en effet, la race blanche s’avance à travers les bois qui l’entourent, et dans peu d’années l’Européen aura coupé les arbres qui se réfléchissent dans les eaux limpides du lac et forcé les animaux qui peuplent ses rives de se retirer vers de nouveaux déserts. »

Il y a quand même des mavericks chez ces blancs, des artistes, des coureurs des bois comme on disait :

« …ce sont les Européens qui, en dépit des habitudes de leur jeunesse, ont fini par trouver dans la liberté du désert un charme inexprimable. Tenant aux solitudes de l’Amérique par leur goût et leurs passions, à l’Europe par leur religion, leurs principes et leurs idées, ils mêlent l’amour de la vie sauvage à l’orgueil de la civilisation, et préfèrent à leurs compatriotes les Indiens, dans lesquels cependant ils ne reconnaissent pas des égaux. »

Mais il n’y a rien affaire contre le blanc destructeur :

« ce peuple immense qui, comme tous les grands peuples, n’a qu’une pensée, et qui marche à l’acquisition des richesses, unique but de ses travaux, avec une persévérance et un mépris de la vie qu’on pourrait appeler héroïque, si ce nom convenait à autre chose qu’aux efforts de la vertu; peuple nomade que les fleuves et les lacs n’arrêtent point, devant qui les forêts tombent et les prairies se couvrent d’ombrages, et qui, après avoir touché l’Océan-Pacifique, reviendra sur ses pas pour troubler et détruire les sociétés qu’il aura formées derrière lui… »

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Avant de détruire ou de bombarder le reste du monde ! Comme dit Beaumont l’Amérique est le seul pays qui n’ait pas eu d’enfance mystérieuse ! Sa mission était de nous engloutir dans la matrice mafieuse, matérialiste et numérique.

415KXSPMA9L._SX195_.jpgPuis notre voyageur redevient poète et évoque la similitude entre cette forêt et le grand océan. On pense à Melville, à Moby Dick bien sûr et au si bel essai de Jacques Cabau sur la Prairie perdue :

« Il nous est souvent arrivé d’admirer sur l’Océan une de ces soirées calmes et sereines, alors que les voiles, flottant paisiblement le long des mâts, laissent ignorer au matelot de quel côté s’élèvera la brise. Ce repos de la nature entière n’est pas moins imposant dans les solitudes du Nouveau-Monde que sur l’immensité des mers. »

Et plus loin :

Ce n’est pas au reste dans ce seul cas que nous avons remarqué la singulière analogie qui existe entre la vue de l’Océan et l’aspect d’une forêt sauvage. Dans l’un comme dans l’autre spectacle, l’idée de l’immensité vous assiège. La continuité, la monotonie des mêmes scènes étonne et accable l’imagination. »

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On a déjà évoqué nos coureurs des bois (redécouvrez en ce sens la captive aux yeux clairs de Hawks) ; ils reviennent sous la plume de notre indien :

« Pénétrez sous cette cabane de feuillage; vous y rencontrerez un homme dont l’accueil cordial et la figure ouverte vous annonceront dès l’abord le goût des plaisirs sociaux et l’insouciance de la vie. Dans le premier moment, vous le prendrez peut-être pour un Indien. Soumis à la vie sauvage, il en a volontairement adopté les habits, les usages et presque les mœurs : il porte des mocassins, le bonnet de loutre et le manteau de laine. Il est infatigable chasseur, couche à l’affût, vit de miel sauvage et de chair de bison. »

Or cet homme est un bon Français :

« Cet homme n’en est pas moins resté un Français gai, entreprenant, fier de son origine, amant passionné de la gloire militaire, plus vaniteux qu’intéressé, homme d’instinct, obéissant à son premier mouvement moins qu’à sa raison, préférant le bruit à l’argent. Pour venir au désert, il semble avoir brisé tous les liens qui l’attachaient à la vie. On ne lui voit ni femme ni enfants. »

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Et de le comparer au rude américain enfant de Caïn :

« A quelques pas de cet homme habite un autre européen qui, soumis aux mêmes difficultés, s’est raidi contre elles. Celui-ci est froid, tenace, impitoyable argumentateur. Il s’attache à la terre et arrache à la vie sauvage tout ce qu’il peut lui ôter. Il lutte sans cesse contre elle, il la dépouille chaque jour de quelques-uns de ses attributs. Il transporte, pièce à pièce, dans le désert ses lois, ses habitudes, ses usages, et, s’il se peut, jusqu’aux moindres recherches de sa civilisation avancée. L’émigrant des États-Unis n’estime de la victoire que ses résultats… »

Tocqueville sent le danger du métissage ; et il écrit à ce sujet :

« Ne sachant comment se guider au jour incertain qui l’éclaire, son âme se débat péniblement dans les langes d’un doute universel : il adopte des usages opposés, il prie à deux autels, il croit au rédempteur du monde et aux amulettes du jongleur, et il arrive au bout de sa carrière sans avoir pu débrouiller le problème obscur de son existence. »

Ce qu’il ressent dans son voyage (la région de Détroit et du lac Erié donc) c’est l’effrayant et rapide bouleversement en cours :

« Cinquante lieues séparent encore cette solitude des grands établissements européens, et nous sommes peut-être les derniers voyageurs auxquels il ait été donné de la contempler dans sa primitive splendeur : tant est grande l’impulsion qui entraîne la race blanche vers la conquête entière du Nouveau-Monde! C’est cette idée de destruction, cette arrière-pensée d’un changement prochain et inévitable qui donne, suivant nous, aux solitudes de l’Amérique un caractère si original et une si touchante beauté. »

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On est presque chez Tolkien (chez Fenimore Cooper il règne une aura presque elfique parfois). L’homme a un trop grand pouvoir de destruction. Tocqueville :

« On les voit avec un plaisir mélancolique. On se hâte en quelque sorte de les admirer. L’idée de cette grandeur naturelle et sauvage qui va finir se mêle aux magnifiques images que la marche de la civilisation fait naître. On se sent fier d’être homme, et l’on éprouve en même temps je ne sais quel amer regret du pouvoir que Dieu vous a accordé sur la nature. L’âme est agitée par des idées, des sentiments contraires; mais toutes les impressions qu’elle reçoit sont grandes, et laissent une trace profonde. »

Sources :

Tocqueville : Quinze Jours au Désert souvenirs d’un voyage en Amérique

https://fr.wikisource.org/wiki/Quinze_Jours_au_D%C3%A9sert_souvenirs_d%E2%80%99un_voyage_en_Am%C3%A9rique

https://www.amazon.fr/GRANDS-WESTERNS-AMERICAINS-approche-traditionnelle/dp/198318294X/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=bonnal+westerns&qid=1628501397&sr=8-1

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bonnal/dp/1521035520/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=bonnal+chroniques&qid=1628501421&sr=8-1

https://www.amazon.fr/Tolkien-dernier-gardien-Nicolas-Bonnal/dp/1973276747/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=bonnal+tolkien&qid=1628501439&sr=8-1

https://www.les4verites.com/international/gustave-de-beaumont-et-la-critique-radicale-de-la-democratie-americaine

https://www.amazon.fr/prairie-perdue-Cabau-Jacques/dp/2020026074/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=jacques+cabau&qid=1628501842&sr=8-1

 

 

dimanche, 08 août 2021

Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

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Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

par Nicolas Bonnal

Le pouvoir y certes est allé fort. Alors on rassemble facilement un million de personnes dans les rues alors on se dit qu’on a gagné. Mais ce n’est pas si simple. On aura bientôt cinquante millions de vaccinés et ces vaccinés ne seront pas commodes. Samedi je n’ai pas eu l’impression d’une manif de vainqueurs, mais de perdants, de minoritaires et d’isolés. L’écrasante majorité des beaufs de ce pays sont pour le passe comme ils ont été pour la guerre contre l’Irak, la Syrie, la Libye, les confinements, les masques, la mondialisation, Macron, la russophobie viscérale, le Reset, l’écologie, le reste. On retrouve les chiffres de Stanley Milgram, alors pourquoi s’étonner ? 60% gobent tout, 30% doutent, 10% résistent. Je sais que les sondages sont truqués, mais voyez la réalité du terrain. Ceux de mes lecteurs qui travaillent me le disent, qu’on les persécute au boulot.  Et on n’est qu’un début. Macron a la majorité et les médias derrière lui, plus les milliers de milliards de ses oligarques. Il peut voir venir.

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Un rappel : on fascise les non-vaccinés parce qu’ils parlent d’étoile jaune. Mais on en parle en Israël. Et Stefan Zweig (suicidé en 1941) ne disait pas que les juifs étaient gazés par Hitler en 1938 à Vienne ; il disait que les Juifs n’avaient plus le droit de s’asseoir sur un banc, d’aller au restaurant ou au cinéma. Zweig aussi explique que la masse anesthésiée finit par s’en foutre du sort du juif – comme aujourd’hui le vacciné du non-vacciné. Au-dessus plane donc une élite surhumaine ou transhumaine qui LUI VEUT VRAIMENT DU MAL. Regardez une brève et belle émission du Journal L’Humanité: une petite mignonne explique à partir de 1’23 qu’elle n’a plus de droits et qu’elle est harcelée au boulot par ses gentils collègues (« ils sont tous pour le vaccin, ils disent que je suis un danger pour la nation »). Je répète, c’est ce que me confirment MES LECTEURS QUI TRAVAILLENT. Une bonne dame confirme que les vaccinés accusent et persécutent. Plus il y aura de vaccinés, plus il aura de persécutions.

Le vacciné a tout pour se sentir bien dans sa peau. Dans ses mémoires Maurice Bardèche en effet explique que les Français cherchaient à survivre (ô marché noir…) et que le sort des Juifs leur était indifférent.  Bardèche : « le public ne me sembla montrer aucune sensibilité particulière à l'égard de l'avenir qu'on pouvait craindre pour les Juifs résidant en France. La partie de la population dont je pouvais connaître les sentiments avait cru, à tort ou raison, je n'en sais rien, que la plupart des Juifs avaient souhaité cette guerre, combattu ceux qui voulaient l'éviter. »

Les minorités non vaccinées seront accusées de ne pas tenir compte des braves gens qui risquent d’être contaminés à cause d’elles. On verra la suite. Il est facile de parler de révolte de rue alors qu’ils ont encore la loi martiale et l’OTAN dans leur pochette-surprise. Vive notre âge obscur.

https://strategika.fr/2021/06/12/a-la-lumiere-du-covid-st...

https://www.youtube.com/watch?v=zrux9n1itIs

https://ia802904.us.archive.org/27/items/Souvenirs_48/Bar...

 

 

mercredi, 04 août 2021

Pass sanitaire, biopolitique et apartheid social: quelles perspectives? Réponses de Nicolas Bonnal

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Pass sanitaire, biopolitique et apartheid social: quelles perspectives?

Réponses de Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal répond aux questions de strategika.fr au sujet du pass sanitaire et des évolutions possibles de la situation actuelle.

Strategika  – Le professeur Neil Ferguson a récemment expliqué que l’épidémie de Coronavirus pourrait être jugulée d’ici octobre. D’autres sources semblent indiquer la possible arrivée de nouveaux protocoles de traitements anti-covid en Octobre. Rappelons que Neil Ferguson – que les anglais appelle « Professor Lockdown » – est à l’origine du célèbre modèle de l’Imperial College de Londres. C’est lui qui avait averti Boris Johnson que, sans un confinement immédiat, le coronavirus causerait 500 000 décès et submergerait le National Health Service. Ses projections amèneront la plupart des gouvernements occidentaux à suivre la même politique. Il préconisait aussi dès le départ un confinement de 18 mois en six étapes. Confinement qu’il avait d’ailleurs lui-même enfreint dès mars 2020. Les récentes déclarations de Neil Ferguson ont amené Boris Johnson à mettre en garde la population contre des conclusions « prématurées ».

Dans la foulée de ces déclarations en Grande-Bretagne, on commence aussi à parler de la chute des contaminations pour d’autres pays comme les Pays-Bas ou la Tunisie, deux pays qui connaissent de grands soulèvements populaires. Selon vous, pourquoi Ferguson fait-il ces déclarations en ce moment ? Est-ce pour tenter de juguler la colère populaire qui monte dans le monde entier ? Allons-nous vers un changement dans la narration covidienne ?

Les propos de ce dangereux imbécile à la solde de Bill Gates sont une bonne nouvelle, mais vous avez raison d’y déceler un piège. Je rappelle mon texte de Zweig sur le manège nazi ; une dose, une pause ; une dose, une pause. Zweig rappelle aussi que le troupeau laisse tomber les victimes expiatoires, les boucs émissaires (penser au sort des futurs non-vaccinés). On ferme les yeux et on pense à autre chose pendant que les fervents et les bourreaux volontaires s’agitent. Ceci dit les mondialistes sont allés trop vite : ils nous ont vomi dessus et ont en fait alerté l’opinion éclairée (la « complotiste ») en délivrant bêtement leur programme monstrueux. Les gouvernements sont tous ou presque allés trop loin dans cette histoire. Sont-ils achetés par Gates et les labos, sont-ils idiots ou sont-ils simplement soucieux d’exercer leur droit de contrôle sur les populations, c’est toute la question. Proudhon et Tocqueville en ont déjà parlé il y a plus d’un siècle et demi, de ce pouvoir moderne inquiétant et omniprésent. Les guerres et les épidémies renforcent les pouvoirs, et Foucault (la référence la plus usitée dans le monde des travaux universitaires, et ce n’est pas fortuit) a bien décrit les effarantes mesures contre la peste de Marseille en 1720. Mais il y a aussi un plus : le virus ne tue plus, le vaccin oui, et seule l’effarante pression médiatique, la plus folle étant en France, maintient la fiction. Donc la pause est possible (mais pas en France)  ou même l’oubli du Covid, en attendant un nouveau storytelling de terreur déjà dans les dossiers atlantistes : terrorisme, climat, guerre contre la Russie. Il faut bien s’occuper.

Strategika – Pourquoi le gouvernement accélère-t-il la marche en France et tente-t-il de faire passer en force le pass-sanitaire au risque de déclencher un soulèvement populaire plus massif encore que celui des gilets jaunes ? Est-ce justement parce qu’il sait que la fenêtre de tir covidienne va bientôt se refermer ?

Revenons sur cette exception française. Le pouvoir pour l’instant en France ne veut pas changer de narration. Ailleurs il est plus prudent, sauf en Italie, création napoléonienne, et qui en a repris toutes les tares. Ce refus peut causer sa perte ici. On a un mélange de jacobinisme psychopathe, de bonapartisme aigu, et aussi de morgue caractéristique de de notre gauche caviar néo-mitterrandienne. C’est Saint-Germain de Prés qui veut tout vacciner avec la presse subventionnée. On en revient au dix-neuvième siècle de Napoléon III et de la République, qui à l’époque chassait les catholiques au lieu des non-vaccinés. J’ai parlé de tout cela dans mon Coq hérétique il y a vingt-cinq ans : la France est un pays autoritaire, hiérarchisé (Victor Hugo parle même de la « prodigieuse pyramide » au début des Misérables). Si nous nous en sortons, il faudra épurer ce pays, sa presse, son administration, liquider enfin Paris et son élite vulcanisée, comme disait Balzac. Car la dictature de la gauche libérale que prévoyais dans mon Macron publié en 2017 est arrivée. Et on ne s’en sortira pas avec trois manifs. Il faudra refaire des institutions dans un esprit libertarien. L’administration et l’Etat français qui tue et remplace sa population, qui la vaccine et la terrifie en reproduisant les méthodes du nazisme (simple mutation de la démocratie libérale) et de l’apartheid, doivent être radicalement transformés. Ne pas comprendre cela c’est se donner au prochain dictateur, qui sera de centre-droit ou de centre-gauche. Et pour lui comme pour sa presse la fenêtre covidienne n’est que médiatique, donc cela peut durer tant que les gens y croient, comme la peur de l’enfer. J’ajoute que cela ne marcherait pas sans la crétinisation et la préparation d’une grande partie de l’opinion. Certains me trouvent pessimiste mais Victor Hugo a dû attendre la défaite de Sedan pour rentrer à Paris. Et ce n’est pas Jean Moulin qui a libéré la France, mais le débarquement et l’Armée rouge.

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Strategika – Sur quoi la colère populaire et les manifestations peuvent-elles déboucher selon vous ?

On bouge, mais attention, le pouvoir est féroce. Il l’était déjà sous Hollande. Il peut fermer nos sites, coffrer Boutry ou Philippot, utiliser comme il l’a fait attentats et risques de guerre pour se renforcer. Ce n’est pas Ursula qui le contredira.  Ce pouvoir est du centre catho-bobo, donc il peut s’appuyer sur toutes les âmes damnées et Dieu sait que ce pays en compte. Il a aussi l’appui absolu de la presse et des télés (voyez la presse aux cent bras dans Maurice Joly). Mais soyons optimistes. C’est un énorme mouvement de masse. On peut espérer une suspension du passe avec des arrangements sinon ; ou, si la gendarmerie, la police et les militaires se réveillent enfin, à une transformation radicale à un putsch à l’envers, et à un départ des monstres. Ne rêvons pas trop, mais sincèrement on peut y  arriver. Il y aura un déclic, me disait Lucien il y a peu. Il a lieu et il peut aller loin car c’est la première qu’un gouvernement est suffisamment stupide et criminel pour marginaliser et priver de droit un tiers de sa population dans un pays moderne. Avant on avait l’alibi du racisme, là on n’a même pas d’alibi, sauf celui d’un vaccin qui ne marche pas, qui tue, et qui commence à être connu en ce sens. Ce pouvoir tyrannique irréel fournirait une bon sujet de nouvelle pour Philip K. Dick (voyez le livre de ma femme) ou même pour Buzzati ou pour Marcel Aymé, pour rester plus près de chez nous. Mais comme je le disais, il faudra un conseil national de la résistance en France pour empêcher notre administration pléthorique et notre Etat de nuire aux humains (je ne dis même pas citoyens, j’en ai marre du mot) de vivre tranquillement. J’étais à Biarritz à la plage il y a deux ans : la militarisation de cet espace beatnik par le surf industrialisé, les CRS, les sifflets, le troupeau résigné, m’a donné la nausée. On me reproche mon défaitisme et ma francophobie, il faut voir où sont tombés les Français avec leur politiciens mondialisés. Et discutez avec les gens, ils vous ricanent tout de suite au nez en lançant le mot d’ordre complotiste. Vaincus par les rhinocéros, les antisystèmes se réfugient dans le clic, ce qui n’est d’ailleurs bon ni pour eux ni pour le pays.

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Strategika – Est-il imaginable qu’on en finisse réellement avec le Covid ? Si oui le scénario covidien va-t-il être remplacé par autre chose ?

Ce Covid est un jeu pour nous exterminer à terme. Mais c’est un jeu ; rappelons Roger Caillois alors, qui dans son livre sur les Jeux parle de la Mimicry : on adore se faire peur ; on adore jouer au bourreau ou à l’expert ; on adore jouer au trouillards, et on adore jouer au dénonciateur. Cette dimension ludique de notre apocalypse pour débiles légers est ignorée, et c’est dommage. Tout le monde fait son théâtre comme pendant la Révolution (voyez Furet, Cochin, ou même Tocqueville et la révolution imbécile de 1848). On est dans une réalité bien française. Le Grand Reset c’est la pénurie et internet, a dit mon ami Alexandre. L’occupation c’était la pénurie et la radio. Et quelques résistants…

 Le jeu éculé du Covid, ils  peuvent le remplacer par autre chose ; le climat, une autre épidémie, le musulman gauchiste, le russe aux missiles entre les dents. On n’a pas cité  chez les antisystèmes le très bon livre de Zylberman intitulé Tempêtes microbiennes. Ce chercheur officiel a franchi un Rubicon en expliquant comment on avait lancé médiatiquement tout un tas d’épidémies, et comment on les gérait militairement en accord avec l’OTAN. Il fallait donc que cela nous tombe dessus. C’est fait. Comme disait Guy Debord, le destin du spectacle (de la démocratie occidentale) n’est pas de finir en despotisme éclairé. On connaît les épouvantables décisions en matière de désindustrialisation et de famine, décisions bénies par les médias et les bobos. Le fait d’ailleurs que l’occident veuille se désindustrialiser tout en menaçant le reste de la planète du feu nucléaire montre qu’il est entre les mains de sociopathes dûment sélectionnées par les Bilderbergs, Trilatérale et autre OTAN depuis soixante ans. Ces types-là doivent dégager : si on contente de trois manifs contre le passe, ils reviendront à la charge comme un moustique affamé. Enfin, n’oublions  pas que les chefs de la Résistance ont vite été écartés du pouvoir après la Guerre.

Strategika – Tout comme Bill Gates, l’épidémiologiste Bruce Aylward, conseiller du directeur de OMS et responsable du programme international Covax expliquait « qu’il faut vacciner autour de 60 % de la population mondiale pour stopper l’épidémie de Covid-19 ». Peut-on penser qu’une fois atteint ce taux de vaccinations dans la plupart des pays, les autorités lâcheront prise ? Que feront-elles alors des non-vaccinés ? Vont-elles tenter de réduire ce bloc d’irréductibles sur le temps long afin d’atteindre une couverture vaccinale totale ou accepteront-elles qu’une partie de la population (30, 20 % ?) continue de vivre normalement sans être vaccinée ? Comment devront alors vivre les humains non-vaccinés ? Seront-ils réellement des citoyens de seconde zone voire pire ? Un contrôle biopolitique global de type chinois est-il envisageable pour l’ensemble de l’humanité ou le réel est-il encore trop conservateur ? 

Le contrôle biopolitique peut aussi être festif, ludique, humanitaire (pensons à Philippe Muray), décalé, cool (pensons à Lipovetsky). Une émission sur You tube et Mr Président remonte dans les sondages. Beaucoup de gens sont vaccinés, beaucoup de gens sont bêtes, beaucoup de gens sont prêts à jouer le rôle (cf. supra) du bourreau volontaire. On a cent ans de radio, télé, propagande, abrutissement, écologie, humanitarisme, autoritarisme de marché et de gauchisme sociétal. Pensons à la jeune fille, alors, livre admirable par son contenu et même par sa forme. Sur l’affaire de Perpignan (rue piétonne pour vaccinés seulement) une jeune fille a répondu à Philippot (rendons-lui hommage, c’est une révélation, et remarquons que les politiciens courageux auront encore été les gaullistes : lui, avec Asselineau et Dupont-Aignan) qu’il se foutait du monde pour tout un tas de raisons. Cette folle ne veut plus d’un non-vacciné dans sa cour de récré. En effet le rêve du bobo techno écolo et bio c’est d’être le seul dans la rue avec une trottinette électrique, son masque, sa puce sous-cutanée et son smartphone. Pour lui le reste est de la viande sale et doit disparaître, être incinéré si possible. Ces types et ces filles sont mûrs pour l’asile.

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Mais encore une fois, ce programme psychotique est-il réalisable ? Il semble que non : il ne faut pas trop toucher à la vie ordinaire des gens, surtout dans un occident où n’a pas connu de famine ou de misère crasse depuis des siècles. On le peut, mais en guerre… Mais on sent que l’intention est forte, que le soutien est fort et que si la victime ne se défend pas, elle finira à l’abattoir filmé par Franju dans le Sang des bêtes. Pour le contrôle biopolitique, il faut en revenir à ce que nous disions plus haut : il faut une remise à plat des institutions en France, il faut remettre l’informatique à sa place. Comme je le disais dans ma conclusion (Internet nouvelle voie initiatique), l’informatique et le web sont la meilleure et la pire des choses, comme la langue d’Esope. Il va falloir enfin apprendre à les maitriser. Sinon d’animal politique peu glorieux qu’il était depuis Aristote, l’homme deviendra un animal cyber-politique. La déshumanisation du monde moderne, sa fervente déchristianisation, y compris dans le troupeau catho et dans la hiérarchie ecclésiastique, nous y ont goulûment préparé, à cette techno-servitude dans le camp de concentration électronique. 

jeudi, 29 juillet 2021

Auteurs libertariens: une bonne petite bibliographie

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Auteurs libertariens: une bonne petite bibliographie

par Nicolas Bonnal

Les intellectuels libertariens ont révisé toute leur histoire américaine. À l’heure de l’État profond devenu fou et rigolo, ce n’est pas une inutile affaire ; deuxièmement, ils se rapprochent du guénonisme (c’est très visible chez l’Allemand Hans Hoppe). La montée de l’État, de la bureaucratie, de la réglementation, de la fiscalisation suppose une dégénérescence métaphysique, celle que pressentaient d’ailleurs les taoïstes chinois il y a plus de deux mille ans, quand les empereurs (relisez René Grousset) organisaient déjà des Grands remplacements de population: un autre livre à écrire ! La réfutation taoïste de l’État providence fut il y a vingt ans mon premier texte posté sur le web, par Alain Dumait, aux 4 vérités.Tout est disponible gratuitement sur Mises.org. Vous donnez ce que vous voulez. Je ne sais pas si j’écrirai un livre de présentation de cette splendide école, qui se rattache à Tocqueville, Benjamin Contant, et Frédéric Bastiat. Raico n’aimait pas trop Hayek et il adorait ces penseurs français. Une grande partie des libéraux que j’ai connus dans les années quatre-vingt-dix ont fini néocons.

J’ai insisté surtout sur les travaux historiques, plus intéressants pour nous.

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On commence par Murray Rothbard, auteur du manifeste libertarien. Ses pages sur l’histoire diplomatique sont extraordinaires de culot, de bon sens et d’autorité. Il exonère Staline pour la Guerre Froide, comme Ralph Raico d’ailleurs ! On peut lire aussi son livre sulfureux sur Wall Street et les banques. Enfin, bien sûr, Rothbard irrépressible, où il défend sa conception de la culture et du cinéma, qui est la mienne ; et le film de Corneau Tous les matins du monde. Dans le même livre, Murray faisait la chasse aux chasseurs d’antisémites ! On n’a pas fini de rire ! C’était à propos des menaces et des insultes qui frappaient le pauvre Buchanan. Murray définit nûment la théorie de la conspiration « Ce qui s’oppose au mensonge des historiens officiels. »

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Ralph Raico est mort en 2016, raison de plus pour l’honorer cinq ans plus tard, ce maître. Son chef-d’œuvre concerne les grands leaders et les grandes guerres. Ces grands leaders sont tous des catastrophes car pour devenir un grand président, il faut la guerre, civile ou mondiale. Wilson, Lincoln, Roosevelt, etc. sont restés dans les mémoires grâce à leurs horreurs.

Lisez aussi le Raico sur les libéraux romantiques français.

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Shaffer Butler : Les magiciens d’Ozymandia, d’après le beau poème oublié de Shelley. Le ton est plus philosophique et traditionnel. Butler fait le commentaire de l’écroulement vaseux de la civilisation US et occidentale. C’est lui l’auteur du « test Hitler », d’où il ressort que « l’écolo antitabac, contrôleur de vitesse, végétarien et guerrier humanitaire Hitler est, quand il est présenté anonymement, plus populaire auprès des jeunes que Jefferson (esclavagiste, rebelle armé, contrebandier, planteur de tabac,…) »

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John Denson, Les reconsidérations sur la présidence. Livre collectif et splendide sur la montée du totalitarisme américain. Une contribution de l’universitaire Michael Levin, sur le président comme ingénieur social. Comment aussi on a saboté les études (un autre grand humaniste juif, Harold Bloom, en avait parlé), l’armée, tout au nom du PC.

Les coûts de la guerre, essai sur les victoires pyrrhiques de l’Amérique. Merveilleux ouvrage collectif. Édité encore par John Denson. Extraordinaire contribution de Rothbard sur les deux seules guerres justes (1776 et Sécession, côté sudiste bien sûr) et de Joseph Stromberg sur la guerre hispano-américaine de 1898, qui démarra avec un faux attentat et se termina par un génocide aux Philippines, puis la fondation de l’interventionnisme destructeur et presque calamiteux (Cuba, Corée, Vietnam, l’Amérique centrale…).

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La Guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle par Harry Elmer Barnes. J’ai évoqué Frédéric Sanford sur la manière dont Roosevelt empêcha un règlement européen et antihitlérien à Munich. Sur ces sinistres affaires, lire et relire aussi Guido Preparata. Hitler, le monstre anglophile et utile pour la dominance anglo-saxonne dans ce monde…

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Le mythe de Roosevelt de John Flynn qui a vu la montée de l’ère managériale en même temps que James Burnham. Livre effarant par sa justesse. Lisez tout John Flynn, journaliste et héros de la guerre antisystème.

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Thomas Di Lorenzo : Lincoln, qui montre ce que tous les lecteurs de mémorialistes savaient : Lincoln détraqué, homme du business et des tarifs douaniers, fanatique étatique de la loi, et qui prépara sur les cendres du vieux sud (600 000 morts pour abolir un esclavage aboli partout ?) le nouveau désordre américain.

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Démocratie, le dieu qui a échoué, de l’Allemand Hans-Hermann Hoppe. Un régal pour les réacs.

 

lundi, 26 juillet 2021

Georges Bernanos et la fin du réflexe de liberté chez les modernes

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Georges Bernanos et la fin du réflexe de liberté chez les modernes

par Nicolas Bonnal

De son splendide pamphlet anticapitaliste et antimoderne « La liberté pourquoi faire ? » extrayons ces perles :

Bernanos redéfinit l’optimiste : « L’optimisme est un ersatz de l’espérance, dont la propagande officielle se réserve le monopole. Il approuve tout, il subit tout, il croit tout, c’est par excellence la vertu du contribuable. Lorsque le fisc l’a dépouillé même de sa chemise, le contribuable optimiste s’abonne à une Revue nudiste et déclare qu’il se promène ainsi par hygiène, qu’il ne s’est jamais mieux porté. Neuf fois sur dix, l’optimisme est une forme sournoise de l’égoïsme, une manière de se désolidariser du malheur d’autrui. Au bout du compte, sa vraie formule serait plutôt ce fameux « après moi le déluge », dont on veut, bien à tort, que le roi Louis XV ait été l’auteur. L’optimisme est un ersatz de l’espérance, qu’on peut rencontrer facilement partout, et même, tenez par exemple, au fond de la bouteille. »

Bernanos distingue optimisme et espérance :

« L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles. L’espérance est une vertu, virtus, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté. […] Mais l’espérance se conquiert. On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts et d’une longue patience. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. »

L’homme n’est pas un animal politique (on sait vite comment cela dégénère, surtout en ce moment) ; il est surtout un animal susceptible d’être sauvé, malgré son matérialisme et sa bestialité :

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« L’homme, comme tout autre animal, ne vit que pour son bien-être, il n’y a rien pour lui qui soit plus précieux que la vie, et rien dans la vie qui ne soit plus précieux que la jouissance. Ce n’est souvent que trop vrai, soit. Mais si ce n’est pas vrai une fois sur cent, ou sur cent mille, ou sur un million, cela suffirait pour prouver que l’homme est un être capable de se dépasser lui-même, et dès lors le monde capitaliste ou marxiste ne peut plus être qu’une expérience faussée, puisqu’elle part d’une définition fausse de l’homme. »

Comme Virgil Gheorghiu (voyez mon texte sur la Vingt-cinquième heure et les esclaves mécaniques), Bernanos remarque nous payons cher notre inféodation à la technique (voyez smartphone et QR phone) :

« Car la machine est essentiellement l’instrument de la collectivité, le moyen le plus efficace qui puisse être mis à la disposition de la collectivité pour contraindre l’individu réfractaire, ou du moins le tenir dans une dépendance étroite. Quand les machines distribuent à tous la lumière et la chaleur, par exemple, qui contrôle les machines est maître du froid et du chaud, du jour et de la nuit. Sans doute, cela vous paraît très naturel. Vous haussez les épaules en vous disant que je veux en revenir à la chandelle. Je n’en veux nullement revenir à la chandelle, je désire seulement vous démontrer que les machines sont entre les mains du collectif une arme effrayante, d’une puissance incalculable. »

Ensuite notre grande âme annonce le contrôle aisé des cerveaux :

« […] Si vous n’y prenez garde, un jour viendra où les méthodes actuelles de la propagande paraîtront ridiculement désuètes, inefficaces. La biologie permettra d’agir directement sur les cerveaux, il ne s’agira plus de confisquer la liberté de l’homme, mais de détruire en lui jusqu’aux derniers réflexes de la liberté. […] »

C’est que l’homme moderne n’aime pas la liberté et qu’il est diablement simplifié (liberté, connecté, voter et consommer) :

« Des millions et des millions d’hommes dans le monde, depuis vingt ans, ne se sont pas seulement laissé arracher par la force la liberté de pensée, ils en ont fait, ils en feront encore, comme en Russie, l’abandon volontaire, ils considèrent ce sacrifice comme louable. Ou plutôt, ce n’est pas un sacrifice pour eux, c’est une habitude qui simplifie la vie. Et elle la simplifie terriblement, en effet. Elle simplifie terriblement l’homme. Les tueurs des régimes totalitaires se recrutent parmi ces hommes terriblement simplifiés. »

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Poussant plus loin Gustave Le Bon Bernanos décrit la masse moderne, fasciste, libérale ou communiste, et il voit poindre un isolé groupe d’hommes libres :

 « Les masses sont de plus en plus faites non pas d’hommes unis par la conscience de leurs droits et la volonté de les défendre, mais d’hommes de masse faits pour subsister en masse dans une civilisation de masse où le moindre petit groupe dissident d’hommes libres serait considéré comme une grave rupture d’équilibre, une menace de catastrophe, une espèce de lézarde, de fissure capable d’entraîner brusquement la chute de tout l’édifice. La dictature des masses n’est nullement la libération des masses. »

On rigole, mais seuls les saints pourront nous sauver, rappelle le Grand Georges :

« C’est la sainteté, ce sont les saints qui maintiennent cette vie intérieure sans laquelle l’humanité se dégradera jusqu’à périr. C’est dans sa propre vie intérieure en effet que l’homme trouve les ressources nécessaires pour échapper à la barbarie, ou à un danger pire que la barbarie, la servitude bestiale de la fourmilière totalitaire. »

Source:

Georges Bernanos, La liberté pourquoi faire ?

 

dimanche, 25 juillet 2021

Paul Nizan et le caractère technocratique de notre tyrannie bourgeoise

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Paul Nizan et le caractère technocratique de notre tyrannie bourgeoise

par Nicolas Bonnal

Nous sommes dirigés par des bourgeois, nous le savons grâce aux gilets jaunes maintenant. Même volage libertin, le « bourgeois sauvage », comme j’écrivais jadis, type Valls ou Hollande, sera sans pitié pour les questions de pognon et de mondialisation, et il le sera d’autant plus qu’il est préoccupé de questions de migrations, de climat, de régionalisme ultra ou de pollution. Il est humanitaire, donc plus moral que le peuple qu’il exploite et méprise. Soros, Rothschild, Macron, BHL, Pinault, les larbins surpayés de la télé et tutta quo sont des bourgeois qui estiment valoir plus que nous, en termes matériels, mais aussi moraux. Ils s’arrogent donc le droit de nous remplacer. Et ils ont gardé, avec leur modèle anglo-saxon, comme ennemi de  toujours, la Russie, qui, tzariste, communiste ou orthodoxe-démocrate, a le pouvoir de les rendre fous.

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On en reviendra à Paul Nizan que j’ai enfin découvert en relisant les Nouveaux chiens de garde de Serge Halimi. Halimi a très bien décrit la déviance du journaliste de marché dans son livre bourré de notes, mais il a omis de rendre un hommage au livre de Nizan (voyez wikisource), qui est un chef-d’œuvre. 

Le bourgeois exploite certes, et il aime les hommes, mais à distance. C’est pourquoi il n’aime pas son prochain. Le milliardaire américain conchie les déplorables, le milliardaire européen conchie son gilet jaune et le fait coffrer en lançant une énième chasse au terroriste invisible.

Nizan donc :

« Le bourgeois est un homme solitaire. Son univers est un monde abstrait de machineries, de rapports économiques, juridiques et moraux. Il n’a pas de contact avec les objets réels : pas de relations directes avec les hommes. Sa propriété est abstraite. Il est loin des événements. Il est dans son bureau, dans sa chambre, avec la petite troupe des objets de sa consommation : sa femme, son lit, sa table, ses papiers, ses livres. »

5b893c8e2886852d6c97f4f429b556a3.jpgJusque-là on est au dix-neuvième siècle. Après Nizan se montre visionnaire. Le bourgeois-Jules-Verne, coincé dans son avion, son building ou son condominium, voit le monde comme une émission de télé-réalité. Comme dans le sketch des Guignols qui nous montrait un Balladur effrayé de ces gens qu’il voyait des fois à la télé, et qui étaient des Français… Nizan annonce ici Debord et sa société du spectacle, il annonce aussi le monde des écrans où tout est vu à distance :

« Tout ferme bien. Les événements lui parviennent de loin, déformés, rabotés, symbolisés. Il aperçoit seulement des ombres. Il n’est pas en situation de recevoir directement les chocs du monde. Toute sa civilisation est composée d’écrans, d’amortisseurs. D’un entrecroisement de schémas intellectuels. D’un échange de signes. Il vit au milieu des reflets. Toute son économie, toute sa politique aboutissent à l’isoler. » 

Charles Gave rappelait récemment que le bourgeois bobo adore l’humanité mais qu’il déteste les Français. Chez Nizan cela donne déjà ça :

« La société lui apparaît comme un contexte formel de relations unissant des unités humaines uniformes. La Déclaration des Droits de l’Homme est fondée sur cette solitude qu’elle sanctionne. Le bourgeois croit au pouvoir des titres et des mots, et que toute chose appelée à l’existence sera, pourvu qu’elle soit désignée : toute sa pensée est une suite d’incantations. Et en effet pour un homme qui n’éprouve pas effectivement le contact de l’objet, par exemple les malheurs de l’injustice, il suffit de croire que la Justice sera : elle existe déjà pour lui dès qu’il la pense. Il n’y a pas un écart douloureux entre ce qu’il éprouve et ce qu’il pense. »

Le bourgeois est dans l’abstraction. Au dix-neuvième on se fout en Grande-Bretagne de la famine irlandaise (trois millions de morts) mais on veut abolir l’esclavage en Amérique. John Hobson parlait d’inconsistance dans son classique sur l’impérialisme occidental : vers 1900, 90% des sanglantes conquêtes coloniales avaient des alibis humanitaires, comme aujourd’hui.

Nizan encore :

« Car sa vie n’est pas moins abstraite et solitaire que sa pensée. Un abîme ne sépare point son être privé et sa personne morale. Les Droits de l’Homme expriment assez complètement le peu de réalité qu’il possède. Marx a donné des descriptions admirables de cet Homme bourgeois « membre imaginaire d’une souveraineté imaginaire, dépouillé de sa vie réelle et individuelle et rempli d’une généralité irréelle ».

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Le bourgeois crée une série d’êtres abstraits avec le transgenre et le reste, et de problèmes abstraits pour éviter de parler des questions qui fâchent, comme le fait qu’1% des gens détiennent 93% des richesses mondiales (80% selon le Figaro, mais pourquoi chicaner avec la presse-Dassault ?), ou que vingt-sept Français possèdent plus que trente-deux millions... Quand on sait que les premiers aiment les domestiques non déclarés, les éoliennes et les évasions fiscales, sans oublier l’art contemporain le plus putréfié (lisez Tolstoï qui le sentait venir), on comprend mieux nos problèmes, surtout qu’ils contrôlent les médias et ont fait élire leur falote et efféminée marionnette à l’Elysée en profitant de la fin, dangereuse pour eux à long terme, du binôme bouffon droite-gauche.

Puis Nizan décrit comment le bourgeois devient dangereux. La technologie est venue pour servir ses desseins, le cancer technologique dont nous parle Philippe Grasset dans plusieurs livres inspirés.

« Dans son univers où rien n’arrive réellement, il doit avoir, pour continuer à vivre, l’illusion qu’il se passe quelque chose. Mais l’intelligence est justement le seul élément de l’homme qui puisse se développer pour soi. La pauvreté réelle de la vie bourgeoise permit aux jeux de l’esprit une prolifération autonome. L’intelligence bourgeoise se développa comme un cancer.Ce que le bourgeois ne trouvait pas dans la pratique véritable de la vie humaine, il dut le remplacer par quelque chose qui était au dedans de lui, qui lui permettait malgré tout de s’affirmer qu’il vivait. »

On répètera cette phrase apocalyptique : « L’intelligence bourgeoise se développa comme un cancer. » Et cela donne dans les hautes sphères bureaucratiques le besoin de faire envahir l’Europe, de fracasser le monde arabe, de démolir la Chine ou la Russie, et de nous mettre sans rire aux énergies non polluantes tout en prenant l’avion cent fois par an.

Car on se doute que le destin de l’ère bourgeoise n’est pas de finir en despotisme éclairé. Découvrez Paul Nizan en tout cas, le penseur obscur qui a mis le doigt ou cela fait le plus mal : le bourgeois est prétentieux, il se la pète, il est content de lui alors qu’il commet toutes les injustices de la terre, que ce soit aujourd’hui en province, au Yémen, en Grèce ou en Palestine :

« Ne parlent-ils pas de Liberté, de Justice, de Raison, de Communion ? Ne se mettent-ils point sans cesse dans la bouche les mots d’Humanisme et d’Humanité ? Ne savent-ils point que leur mission est d’éclairer et d’aider les hommes ? C’est ainsi qu’ils font la théorie de la pratique bourgeoise, qu’ils font la métaphysique de l’univers auquel le bourgeois tient : le bourgeois fut toujours un homme qui justifiait son jeu temporel par le rappel de sa mission spirituelle. Le bourgeois sait. Ses fonctions économiquement, politiquement dirigeantes exigent d’être complétées et garanties par des fonctions spirituellement dirigeantes. »

Tout cela rappelle l’effarant Maurice Godelier, universitaire-anthropologue-concepteur de la théorie du genre, et qui avoue « être fonctionnaire au service de l’Humanité »…

Nizan sur notre omniprésente racaille philanthrope :

« Le bourgeois est conseiller et il est protecteur. Il incline à la philanthropie. Il fonde des dispensaires. Des crèches. Noblesse obligeait. Bourgeoisie oblige. »

Les sources principales :

Paul Nizan – les chiens de garde (wikisource.org)

Serge Halimi – les nouveaux chiens de garde (raisons d’agir)

Nicolas Bonnal – la culture comme arme de destruction massive, Céline pacifiste enragé (Amazon.fr)

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Guy Debord – Commentaires sur la Société du Spectacle

http://www.bvoltaire.fr/bourgeoisie-barbare-hait-populo-r...

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Gouverner-par-le-c...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2018/01/15/tocquevill...

https://www.youtube.com/watch?v=skddjC5j4cc

vendredi, 02 juillet 2021

Confinement et crétinisation systémique des enfants (et des parents)

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Confinement et crétinisation systémique des enfants (et des parents)

par Nicolas Bonnal

On connaît les conséquences sur les sportifs français (Lemaître, Mbappé, cyclistes du Tour de France…)  des décisions de nos génies de la politique et de la médecine des labos. Voyons pour les enfants. On se doute que ces derniers allaient sortir particulièrement esquintés et déglingués des décisions gouvernementales.  Pour une fois, on ne va pas crier au complotisme, car ces données viennent du Monde. On cite donc sans commenter cet extrait qui vient du quotidien de la pensée inique (« dans le monde renversé le vrai est un moment du faux », a dit excellemment Guy Debord):

« Une baisse sensible des capacités physiques, mais aussi intellectuelles, des enfants… Les effets des confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19 sont préoccupants, selon une étude menée auprès de 90 élèves de CE1 et CE2 d’écoles de Vichy, dans l’Allier, et de Riom, dans le Puy-de-Dôme, en septembre 2019 et en septembre 2020. »

Et puis, zut alors, on se met même à parler de catastrophe :

« Les chiffres sont catastrophiques », résume Martine Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU Clermont-Ferrand, qui dirige l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), et coordonne ce travail dont les résultats, préliminaires, ont été soumis à publication. En un an, l’indice de masse corporelle (IMC, poids divisé par la taille au carré), reflet de la corpulence, a augmenté de 2 à 3 points en moyenne. « Nous n’avons jamais vu ça, s’alarme la spécialiste. Des enfants sportifs, sans aucun problème de santé, aucun problème de poids, ont grossi de 5 à 10 kg, du fait de l’arrêt de la pratique sportive. Et tous n’ont pas repris l’activité physique. »

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On découvre aussi qu’ils ne peuvent plus courir ni réfléchir (remarquez, c’était presque déjà le cas, car le capitalisme de catastrophe a fait tout ce qu’il a pu) :

« Essoufflés au bout de dix mètres

La condition physique de ces jeunes de 7-8 ans s’est fortement dégradée. Lors du test navette, épreuve classique qui consiste à courir de plus en plus vite d’un plot à un autre (éloignés de 10 m), « des enfants, déjà très essoufflés, n’arrivaient pas à atteindre le premier plot avant le premier bip », décrit la professeure Duclos. Un constat également inédit, selon elle. Certains étaient incapables de faire le parcours d’habiletés motrices (parcours chronométré comprenant différents obstacles). »

Ici chez moi je vois des crétins pousser des chariots à 500 euros avec des gosses de cinq à sept ans dedans. Ces enfants sont condamnés à ne pas courir en attendant de ne pas savoir marcher (voyez le film Wall E). Mais restons-en à l’article du Monde qui évoque l’abrutissement massif des petits d’homme (que ne les confie-t-on aux loups, comme Romulus ou Mowgli ?) :

« Parallèlement, leurs capacités cognitives auraient baissé d’environ 40 %. Pour les mesurer, l’équipe du CHU de Clermont-Ferrand a notamment eu recours à un test consistant à relier les lettres aux chiffres correspondant dans l’ordre alphabétique, dans un temps imparti. Tous les écoliers l’ont fait dans le temps limite en septembre 2019. Un an plus tard, un grand nombre n’a pas terminé. « Un an de confinement a été catastrophique, à un moment essentiel de plasticité neuronale », constate Martine Duclos. »

Pas si sottes, les deux journalistes du Monde rappellent qu’on était déjà mal partis :

« Ces résultats sont d’autant plus inquiétants que la situation antérieure était déjà peu brillante. Ainsi, avant la pandémie, en France, 87 % des adolescents de 11 à 17 ans ne respectaient pas l’heure quotidienne d’activité physique préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pendant le premier confinement, seulement 0,6 % d’entre eux ont atteint ce seuil, la proportion étant de 4,8 % chez les 5-11 ans (2,8 % des filles et 6,5 % des garçons), selon le Report Card de l’Onaps, l’état des lieux de l’activité physique et de la sédentarité des enfants et adolescents publié en janvier. »

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Le reste est réservé aux abonnés du Monde ! Donc…

Comme on l’a dit la situation était déjà grave. Les enfants sont rendus tarés par la technologie, la malbouffe et la prostration physique (voyez mon article sur l’idiocratie, et les références au cinéma de Jarmusch ou Payne). Je vais donc republier une lettre de lecteur, PHD en linguistique (ce n’est pas pour faire chic), père de trois enfants, expatrié et qui m’écrivait il y a trois ans déjà sur ce sujet :

« Pour le dire rapidement, ma belle-mère, instit donc depuis presque quarante ans, est terrifiée par ce qu’elle voit depuis peu. Les parents perçoivent majoritairement leurs enfants comme des nuisances. Du coup au moindre bruit, à la moindre agitation, ils leur mettent la tablette dans les mains, ils ne parlent jamais avec eux, ne s’intéressent pas à ce qu’ils font, ne jouent pas avec eux… Ils cherchent seulement à les figer (poussette, tétine, tablette, nourriture sucrée à volonté). »

Mon lecteur poursuit :

Dans sa classe de 4/5 ans, elle observe:

  • les mains complètement molles (elle appelle ça les “mains tabléteuses”): ils ne savent pas tenir un plateau droit, ont du mal à utiliser des crayons de couleur.
  • ils ne savent pas jouer avec des cubes. Quand on leur donne un bac de cubes, ils se contentent de brasser les cubes, il ne leur vient pas à l’esprit qu’on peut faire quelque chose avec.
  • un élève fait son activité en étant debout sur sa chaise : “Aydan assied toi”. Le gamin va ranger son activité, il n’a pas compris.
  • à un autre élève : “Louan, va prendre une activité”, l’élève va s’asseoir.
  • les mômes connaissent tous leurs couleurs en anglais, mais aucun ne les connaît en français (parce que l’appli de jeu gratuite sur les tablettes est en anglais)
  • premières tentatives de fellation dans les toilettes. Les garçons regardent du porno dans le bus qui les conduit aux matchs de foot/rugby avec papa.
  • la plupart des élèves pourraient être diagnostiqués comme ayant des TED (troubles envahissants du développement, incluant l’autisme), pourtant c’est juste l’effet des tablettes et du comportement des parents qui se débarrassent de leurs enfants.
  • Elle a dû abandonner la lecture de livres pour enfants de ce niveau, pour des livres habituellement réservés à un public d’enfants de 18 mois/2 ans parce que les élèves ne comprennent rien. Ils n’ont pas de vocabulaire, leurs phrases ne sont pas structurées. Les instits commencent traditionnellement l’apprentissage des gestes d’écritures dès la fin de la grande section. Il s’agit de travailler la motricité fine, de comprendre ce que c’est “en dessous”, “sur”, “entre” ou “au-dessus” par rapport à une ligne. Elle ne peut plus le faire, car les élèves de 4 ans ont la motricité d’un enfant de 12 mois. Ils vont devoir reculer l’âge d’apprentissage de l’écriture, et donc de la lecture. »

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La démission des parents est bien entendu totale, pardon, globale :

Mon lecteur :

« Les parents ne sont donc plus violents avec leurs enfants (on a beau jeu de légiférer sur la fessée quand presque tout le monde assomme son môme à coups de tablettes, de tétines, de poussettes et de sucreries), mais le deviennent de plus en plus avec le personnel enseignant. Ils mentent aussi sans vergogne, pour des motifs futiles. Ils se plaignent qu’on mette leurs mômes à la sieste. “Vous comprenez, quand ils dorment l’après-midi, à la maison, ils sont plein d’énergie”. Avoir autre chose que des zombies, quelle horreur en effet… »

Et de comparer la situation avec d’autres endroits :

« On parle ici d’école de campagne, entendez-moi bien. Tout cela est confirmé par une autre connaissance, instit en Lozère.

Une amie institutrice en Australie reconnaît parfaitement ces descriptions, et ajoute que le manque d’empathie, et le manque de patience, sont absolument effarants. Un gamin de 5 ans est maintenant incapable d’attendre quelques minutes, ou se mettra à hurler comme un autiste à la moindre frustration.

Moi je veux bien qu’on m’explique que la baisse du QI c’est le grand remplacement, et que le grand remplacement ça doit nous inquiéter. Mais c’est le grand remplacement de l’humain par le zombie, par le golem, par le robot qu’on observe. Car face à la destruction du monde par la tablette, toutes les races et toutes les classes semblent également atteintes dans les témoignages qui nous sont faits.

Vous imaginez ces mômes dans quarante ans ? »

Non on ne les imagine pas. Ceux qui parlent de l’an 2100 se foutent de nous comme ceux qui parlent de reprise économique, de victoire contre la Russie, d’immunité à partir du vaccin. 

Sources principales :

https://voxnr.com/49225/un-lecteur-met-en-garde-parents-e...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/28/les-co...

jeudi, 01 juillet 2021

De Platon à Packard: de la gestion du troupeau humain par les élites

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De Platon à Packard: de la gestion du troupeau humain par les élites

par Nicolas Bonnal

Hannibal a traduit Dean Arnold, auteur qui évoque la conspiration des élites à travers les âges ; en vérité nous en sommes toujours au même point. Il y a un troupeau et un berger qui veut en réduire le nombre ou en corriger le comportement. Ce berger ou philosophe-roi s’entoure de gardiens (les phulakes de Platon). Il est aujourd’hui aidé par l’ingénierie sociale massifiée et industrialisée. Le grand Vance Packard, auteur des Hidden persuaders (alias la persuasion clandestine), termine son livre effarant (encore plus effrayant que la Propagande de Bernays) par l’évocation du bio-contrôle. Et cela donne :

« Finalement - disons vers l’an 2000 — peut-être toute cette profondeur la manipulation de la variété psychologique semblera d'une manière amusante démodée. D'ici là, peut-être que les biophysiciens prendront le relais avec « bio-contrôle », qui est la persuasion en profondeur poussée à son paroxysme. Le bio-contrôle est la nouvelle science du contrôle des processus mentaux, réactions émotionnelles et perceptions sensorielles par des signaux bioélectriques. »

Packard enfonce le knout :

« La réunion de la National Electronics Conference à Chicago en 1956 a entendu l'ingénieur électricien Curtiss R. Schafer, du Norden- Ketay Corporation, explorer les possibilités surprenantes du biocontrôle. Comme il l'envisageait, l'électronique pourrait prendre le contrôle des indisciplinés humains. Cela pourrait épargner aux endoctrineurs et aux contrôleurs de la pensée beaucoup d'agitation et d'ennui. Il l'a fait paraître relativement simple. »

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Le cerveau humain est un outil :

« Les avions, les missiles et les machines-outils sont déjà guidés par l'électronique et le cerveau humain - étant essentiellement un ordinateur - peut l'être aussi. Déjà, grâce au bio-contrôle, les scientifiques ont changé le sens de l'équilibre des gens. Et ils ont fait des animaux avec le ventre plein, ils ont faim et ils ont peur quand ils n'ont rien à craindre. »

Et les conclusions sont terribles (je rappelle qu’on est en 1956) :

« Le magazine Time l'a cité comme expliquant : La réalisation ultime du bio-contrôle peut être le contrôle de l'homme lui-même…Les sujets contrôlés ne seraient jamais autorisés à penser comme personnes. Quelques mois après la naissance, un chirurgien équiperait chaque enfant avec une douille montée sous le cuir chevelu et des électrodes atteignant les zones du tissu cérébral. ... ... ... Les perceptions sensorielles et musculaires de l'enfant, son activité pourrait être modifiée ou complètement contrôlée par des signaux émis par des émetteurs contrôlés par l'État. »

Le Monde a évoqué le déclin cognitif des enfants avec le confinement ; ils sont aussi épuisés sur le plan physique après dx mètres de course. Bref l’Etat les tient et les parents déjà soumis vont les faire vacciner. Mais au point où nous en sommes…

Passons à Dean Arnold, ensuite, qui cite Platon et le livre V, monstrueux et totalitaire, de sa République si peu vilipendée par nos profs de philo (vous attendiez quoi de ces fonctionnaires ?) :

 « Encore une fois, il est difficile pour nous tous d'imaginer des gens « sympas » pensant de cette façon, ou agissant en conséquence. Cependant, la mentalité d'élite a toujours été avec nous, depuis que Platon a écrit sa République il y a 2300 ans. Chaque enfant étudie ce livre dans des écoles préparatoires comme celle où les Gates ont été formés.

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Le plus célèbre des philosophes grecs nous a dit que la classe dirigeante est celle « dont le but sera de préserver la moyenne de la population ». Il a en outre déclaré: «Il y a beaucoup d'autres choses qu'ils devront considérer, telles que les effets des guerres et des maladies et de tout autre organisme similaire, afin d'éviter autant que possible que l'État devienne trop grand ou trop petit. "

Platon ajoute que le contrôle de la population doit se faire en secret, ce que l'on pourrait appeler une conspiration. « Maintenant, ces événements doivent être un secret que seuls les dirigeants connaissent, ou il y aura un autre danger que notre troupeau… éclate dans la rébellion. »

Citons un peu de Platon alors pour compléter (livre V, traduction Chambry, 459-461 pour les amateurs). Mariage d’amour et famille interdits, reproduction garantie par et pour l’Etat totalitaire, comme chez le vieil Huxley :

« Toi donc, qui es législateur, en choisissant parmi les femmes, comme tu as fait parmi les hommes, tu assortiras les caractères, autant que possible. Or, toute cette jeunesse, ayant la même demeure et la même table et ne possédant rien en propre, sera toujours ensemble; et vivant ainsi mêlée dans les gymnases et dans tous les autres exercices, je pense bien qu'une nécessité naturelle la portera à former des unions…Mais, mon cher Glaucon, dans un État où les citoyens doivent être heureux, il ne peut pas être permis de former des unions au hasard ou de commettre des fautes du même genre, et les magistrats ne devront pas le souffrir. »

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Ensuite on pratique l’eugénisme :

« C'est à toi, Glaucon, de me le dire. Je vois que tu élèves dans ta maison des chiens de chasse et des oiseaux de proie en grand nombre. As-tu pris garde à ce qu'on fait pour les accoupler et en avoir des petits?

Que fait-on?

Parmi ces animaux, quoique tous de bonne race, n'en est-il pas quelques-uns qui l'emportent sur les autres?

Sans toutes ces précautions dans l'accouplement, n'es-tu pas persuadé que la race de tes chiens et de tes oiseaux dégénérerait beaucoup?

Oui.

Crois-tu qu'il n'en soit pas de même des chevaux et des autres animaux?

Il serait absurde de ne pas le croire.

Grands dieux! mon cher ami, quels hommes supérieurs nous faudra-t-il pour magistrats, s'il en est de même à l'égard de l'espèce humaine! »

L’homme est un animal ici comme chez Darwin. Kojève a parlé de notre futur d’abeilles. Comme nos politiques les magistrats de la cité platonicienne (influence sur More, Campanella, Cyrano, etc.) ont tous les pouvoirs :

« Il me semble que les magistrats seront obligés de recourir souvent au mensonge et à la tromperie pour le bien des citoyens; et nous avons dit quelque part que de semblables moyens sont utiles, lorsqu'on s'en sert en guise de remède. »

Les membres des familles ne se connaissent pas, seuls les magistrats savent le tout (on est dans de la science-fiction, vous ne voyez pas ?) :

« Il faut, selon nos principes, rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite, et très rares entre les sujets les moins estimables de l'un et de l'autre sexe; de plus, il faut élever les enfants des premiers et non ceux des seconds, si l'on veut avoir un troupeau toujours choisi; enfin, il faut que les magistrats seuls connaissent toutes ces mesures, pour qu'il y ait le moins de discorde possible dans le troupeau. »

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Les magistrats régulent (c’est la gouvernance !) :

« Ainsi il sera à propos d'instituer des fêtes où nous rassemblerons les époux futurs, avec des sacrifices et des hymnes appropriés à ces solennités. Nous remettons aux magistrats le soin de régler le nombre des mariages, afin qu'ils maintiennent le même nombre d'hommes, en réparant les vides de la guerre, des maladies et des autres accidents, et que l'État, autant qu'il se pourra, ne s'agrandisse ni ne diminue. »

C’est le bon vieux contrôle des populations et des copulations utiles qui comme chez les SS doivent produire une élite guerrière ; ce n’est pas un hasard si le film 300, anti-iranien à souhait, faisait son éloge de Sparte et de sa constitution particulière (lisez le livre universitaire et très précis de mon ami d’enfance Nicolas Richer, qui devient un bestseller) :

Quant aux enfants :

« Les enfants, à mesure qu'ils naîtront, seront remis entre les mains d'hommes ou de femmes, ou d'hommes et de femmes réunis et qui auront été préposés au soin de leur éducation; car les charges publiques doivent être communes à l'un et à l'autre sexe.

Oui.

Ils porteront au bercail commun les enfants des citoyens d'élite, et les confieront à des gouvernantes, qui auront leur demeure à part dans un quartier de la ville. Pour les enfants des citoyens moins estimables, et même pour ceux des autres qui auraient quelque difformité, ils les cacheront, comme il convient, dans quelque endroit secret et qu'il sera interdit de révéler. »

Les femmes qui servent de cadres aussi dans cette société LGBTQ (tout le monde vit nu une partie du temps et en commun) sont des reproductrices étatiques avant de devenir des fonctionnaires préposées à la garde du troupeau :

« Les femmes donneront des enfants à l'État depuis vingt ans jusqu'à quarante; et les hommes, après avoir laissé passer la première fougue de l'âge, jusqu'à cinquante-cinq. » 

Le monde de Platon fait penser à l’âge de cristal, film dystopique des années 70. Persécution pour le contrevenant :

« Si donc il arrive qu'un citoyen, soit au-dessous, soit au-dessus de cet âge, s'avise de prendre part à cette œuvre de génération qui ne doit avoir d'autre objet que l'intérêt général, nous le déclarerons coupable et d'injustice et de sacrilège, pour avoir donné la vie à un enfant dont la naissance est une œuvre de ténèbres et de libertinage et l'enfant sera considéré dans l'Etat comme illégitime, né d'un concubinage et sans les auspices religieux. »

Platon a servi de modèle à la Renaissance (pensez à la sinistre abbaye de Thélème de Rabelais qui inspirera le sataniste britannique Alastair Crowley). La régulation et le contrôle du troupeau sont revenus au goût du jour : le contrôle étatique et médiatique est total (prison ferme pour les parents qui refusent l’éducation du genre en Allemagne), le troupeau est anesthésié et quoiqu’en pense Maffesoli il ne se révolte pas du tout. Il est prêt.

Dernier rappel : dans sa Persuasion clandestine, Packard évoque les mêmes problèmes de pénurie que mon ami Alexandre, et donc à terme la même nécessité d’en finir avec un troupeau qui consomme trop, et qui sera conduit à l’abattoir via le bio-contrôle. Les masques, confinements et vaccins ont bien préparé aussi cette soumission du troupeau, qui rime avec abstention.

Sources :

https://numidia-liberum.blogspot.com/2021/06/en-2009-proj...

https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9publique_(trad._...

https://www.amazon.fr/Sparte-Nicolas-RICHER/dp/2262039356...

https://www.algora.com/Algora_blog/2021/06/27/2009-projec...

https://archive.org/download/the-hidden-persuaders-vance-...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/28/les-co...

 

 

dimanche, 27 juin 2021

La guerre contre la Russie, un alibi pour accélérer le Reset?

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La guerre contre la Russie, un alibi pour accélérer le Reset?

par Nicolas Bonnal

Pourquoi cette guerre contre la Russie ? Les fous alliés ne savent-ils pas qu’ils s’écroulent économiquement et militairement – et surtout intellectuellement ? Mais au moment où certains optimistes les voient s’écrouler, eux se voient resplendissants, en train de mettre la population européenne au pas. Le traité Tafta qui faisait peur aux naïfs il y a quelques années va être appliqué, et nous sommes plus impuissants que jamais face à des élites devenues folles, et devenues les sectatrices de la secte technognostique (voyez mon premier livre sur internet) de Davos, secte illuminée d’un monde aussi farfelu et irréel (disait Borges le 23 novembre 1944) que celui de ces mêmes nazis.

C’est là qu’on peut juger de l’utilité d’une guerre contre la Russie ; et mon lecteur Alexandre Karadimas (le Grand Reset c’est la pénurie et internet) me dit comme ça en passant que cette guerre – une guerre immobile comme celle de 1984, que l’on ne gagne pas et où l’on ne bouge pas – serait pour ces élites tarées une merveilleuse opportunité, comme dirait Klaus Schwab, pour nous mettre au pas.

En vrac ils pourraient (vous pourrez ajouter ce que vous voudrez naturellement) :

Supprimer le web contestataire et ne garder que le web abrutissant. Voyez Biden qui a fait interdire entre deux gargouillements 17 sites de la résistance.

Ils pourraient passer très vite à la confiscation des logements.

Ils pourraient passer à l’argent numérique encore plus vite que prévu et confisquer nos avoirs bancaires (que faut-il faire ? Acheter des monnaies mais un Gold Reserve Act nous attend au tournant).

Ils pourraient institutionnaliser définitivement les couvre-feux.

Ils pourraient récupérer le nationalisme débile qui est increvable en Europe et le systématiser contre la Russie, non pour envahir ce grand pays, mais pour nous faire mener une vie de crève-misère. Orwell le précise bien dans son livre-phare (un manuel du pouvoir, comme dit Lucien Cerise). Céline a parfaitement compris que le nationalisme est toujours le plus grand ami des Etats, et qu’un Etat totalitaire a toujours à gagner d’un regain de chauvinisme ou de jingoïsme. Et en Europe on n’en n’est jamais très loin.

Ils pourraient mettre en place le camp de concentration électronique, profitant comme toujours de la trouille et de l’abrutissement des populations.

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Attention, cette guerre devra être dosée. Il n’est pas question pour nos bourricots fascisés de vaincre la Russie : il est question de l’utiliser pour nous anéantir humainement, démographiquement (-20% de natalité depuis le Covid) et économiquement. Evidemment en anéantissant leur propre socle matériel ces imbéciles ne pourront écraser ni la Chine ni la Russie. Mais allez chercher une logique chez une secte ; comme disait Borges, les nazis veulent être battus.

Puissent-ils l’être et radicalement, et prochainement.

Orwell et le Reset, en attendant : « Le but primordial de la guerre moderne est de consommer entièrement les produits de la machine sans élever le niveau général de la vie. »

A lire: https://www.dedefensa.org/article/lantirussisme-a-la-lumiere-de-george-orwell

 

 

samedi, 26 juin 2021

Le vicomte de Bonald et le catastrophique modèle britannique

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Le vicomte de Bonald et le catastrophique modèle britannique

par Nicolas Bonnal

Nous sommes dominés par le monde anglo-américain depuis deux siècles, et sommes à la veille de la troisième guerre mondiale voulue par ses élites folles. L’Angleterre veut nous précipiter dans une guerre avec la Russie tout en montrant l’exemple sur le plan orwellien, vaccinal et bien sûr malthusien. Victor Hugo a décrit l’horreur féodale britannique dans l’Homme qui rit (j’y reviendrai). Mais le premier penseur français à avoir radicalement déconstruit la crapulerie britannique fut le vicomte de Bonald.

J’ai glané ces citations (voyez archive.org), dans les dix-sept volumes de Bonald (1754-1838), cet unique défenseur de la Tradition (j’allais écrire bon guénonien : hyperboréenne) française. Je les distribue à mes lecteurs au petit bonheur.

A l’époque de Macron et de l’oligarchie mondialiste, ce rappel :

« Ceci nous ramène à la constitution de l'Angleterre, où il n'y a pas de corps de noblesse destinée à servir le pouvoir, mais un patriciat destiné à l'exercer. »

J’ai souvent cité ce surprenant passage des Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand (3 L32 Chapitre 2) :

« Ainsi ces Anglais qui vivent à l'abri dans leur île, vont porter les révolutions chez les autres ; vous les trouvez mêlés dans les quatre parties du monde à des querelles qui ne les regardent pas : pour vendre une pièce de calicot, peu leur importe de plonger une nation dans toutes les calamités. »

On comprend enfin que le commerce américain ne prépare pas la paix mais la guerre. Bonald se montre ici d’accord avec les marxistes (comme souvent) en rappelant que l’Angleterre est toujours en guerre :

« L'Angleterre est en système habituel, je dirais presque naturel de guerre, ou du moins d'opposition, avec tous les peuples du monde, et le repos ne peut être pour elle qu'un état forcé et accidentel. Cet état d'opposition est totalement indépendant des dispositions personnelles et du caractère particulier de ceux qui la gouvernent : il tient à sa position insulaire, à sa constitution populaire, qui donne à sa politique un caractère inquiet et agresseur, et qui la place constamment dans le système d'accroissement, et jamais dans celui de repos et de stabilité; en sorte que, comme elle est continuellement agitée au dedans, on peut dire qu'elle entretient au dehors et dans le monde politique le mouvement perpétuel. »

Sur le même inquiétant sujet Bonald ajoute, non sans quelque réminiscence de Thucydide (voyez livre premier, CXL et suivantes):

« Cette disposition à toujours s'étendre, et cette facilité à attaquer partout, ont, dans tous les temps, donné aux peuples dominateurs des mers, comme l'observe Montesquieu, un tour particulier d'esprit impérieux et arrogant, dont les Anglais ne sont pas exempts; en sorte que le caractère particulier de l'Anglais est la soif démesurée d'acquérir et la fureur de la cupidité, parce que le système politique de l'Angleterre est une tendance sans mesure à l'accroissement. »

9782364410022-475x500-1.jpgSanctions économiques et commerciales ? L’Angleterre les applique déjà :

« L'Angleterre n'attaque pas le territoire de tous les peuples; mais elle en attaque le commerce ou par la force ou par la ruse…

Au reste, les peuples commerçants ont tous plus ou moins de cet esprit envahisseur, comme tous les hommes qui font le commerce ont tous le désir de s'enrichir les uns aux dépens des autres. »

Bonald offre une belle comparaison psychologique entre les peuples agricoles qui ont disparu et les commerçants :

« Et il est peut-être vrai de dire que le commerce, qui peuple les cités, rapproche les hommes sans les réunir, et que l'agriculture, qui les isole dans les campagnes, les réunit sans les rapprocher. »

Et de conclure cruellement sur le destin colonial anglo-saxon :

« Ainsi le vol et l'intempérance, vices particuliers aux sauvages, sont très-communs chez les Anglais. Le peuple y est féroce jusque dans ses jeux; les voyageurs l'accusent d'un penchant extrême à la superstition, autres caractères des peuples sauvages… »

Si « le credo a été remplacé par le crédit » (Marx toujours), la superstition aujourd’hui c’est le fanatisme médiatique (voyez Macluhan encore et la galaxie Gutenberg). Ces peuples soi-disant libres sont toujours les plus conditionnés par la presse et leurs médias. « L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire », écrit un Guy Debord toujours hautement inspiré.

L’Angleterre, rappelle Bonald est aussi philosophe (« quelle race peu philosophique que ces Anglais », écrira Nietzsche dans Jenseits, §252), et sa philosophie a créé le bourgeois moderne, « le dernier homme », comme l’a bien vu Fukuyama (The end of history, chapter XVII) :

« On pourrait, avec plus de raison, représenter l'Angleterre exportant dans les autres États le philosophisme, dissolvant universel qu'elle nous a envoyé un peu brut à la vérité, mais que nous avons raffiné en France avec un si déplorable succès. »

Hélas, l’Angleterre est une puissance mimétique, disait René Girard, et Bonald avant lui :

« Les autres nations, et particulièrement la France, n'ont pas fait assez d'attention à cet engouement général que les Anglais ont eu l'art d'inspirer pour leurs mœurs, leurs usages, leur littérature, leur constitution. »

Bonald voit poindre le continent américain, qui sauvera les miséreux de Dickens d’une organisation sociale scandaleuse (combien de famines, de pendaisons, de déportations ?) :

« Dans l’état où se trouvent aujourd'hui les deux mondes, il en faudrait un troisième où pussent se réfugier tous les malheureux et tous les mécontents. L'Amérique, dans l'autre siècle, sauva peut-être l'Angleterre d'un bouleversement total. »

Bonald explique même l’excentricité britannique :

« Après les changements religieux et politiques arrivés en Angleterre sous Henri VIII, on remarqua dans cette île une prodigieuse quantité de fous, et il y a encore plus d'hommes singuliers que partout ailleurs. »

Les individus et même le pays peuvent rester sympathiques (William Morris, Chesterton, Tolkien, mes témoins de mariage…) :

« Heureusement pour l'Angleterre, elle a conservé de vieux sentiments, avec ou plutôt malgré ses institutions. »

Surtout, l’Angleterre ne défend que l’argent :

4109Y12GPqL._SX302_BO1,204,203,200_.jpg« Dans ce gouvernement, il est, dans les temps ordinaires, plus aisé au particulier de constituer en prison son débiteur, qu'au roi de faire arrêter un séditieux, et il est moins dangereux pour sa liberté personnelle d'ourdir une conspiration que d'endosser une lettre de change; c'est ce qu'on appelle la liberté publique. »

Il faut dire que le roi là-bas n’est pas un monarque.

Le modèle social (Bonald écrit avant Dickens, il est contemporain du grand penseur incompris Godwin) reste ignominieux et humainement destructeur :

« Les fabriques et les manufactures qui entassent dans des lieux chauds et humides des enfants des deux sexes, altèrent les formes du corps et dépravent les âmes. La famille y gagne de l'argent, des infirmités et des vices ; et l'État une population qui vit dans les cabarets et meurt dans les hôpitaux. »

Le commerce n’enrichit pas forcément les nations, rappelle notre grand esprit :

« Le commerce fait la prospérité des États; on le dit : mais avant tout il veut la sienne; et toutes les usurpations y trouvent des fournisseurs, la contrebande des assureurs, et les finances des agioteurs, qui font hausser ou baisser les fonds publics dans leur intérêt, et jamais dans celui de l'État. »

La dépravation sociale, morale, mentale, y est totale (relisez Defoe, l’affreux de Quincey ou découvrez Hogarth sous un autre angle –le rake’s progress) :

« Dans les petites villes, les spectacles et les cafés, prodigieusement multipliés, et les cabarets dans les campagnes, dépravent et ruinent toutes les classes de la société, et troublent la paix et le bonheur des familles. Les tavernes et les liqueurs fortes sont, en Angleterre, une cause féconde de mendicité. »

Déficit commercial ? Perversion de modèle économique ? Dépendance aux importations ? Lisez Bonald sur l’Angleterre :

« Telle nation qu'on regarde comme la plus riche, l'Angleterre, par exemple, est, comme nation, réellement plus pauvre que bien d'autres, parce qu'elle est, comme nation, moins indépendante, et qu'elle a, plus que les nations continentales, besoin des autres peuples et du commerce qu'elle fait avec eux, sur eux, ou contre eux, pour subsister telle qu'elle est. »

Surtout pas de blocus, pas d’autarcie alors :

 « De là vient que la guerre la plus dangereuse qu'on lui ait faite, est la mesure qui l'excluait des ports de toute l'Europe. »

Bonald ne parle pas de la dette publique qui émerveille Marx (Capital, I, sixième partie) et atteint 200% du PNB pendant les guerres napoléoniennes !

Le bilan du miracle industriel célébré par tous les imbéciles depuis deux siècles ou plus :

« Qu'est-il résulté en Angleterre de l'extension prodigieuse donnée à l'industrie et au système manufacturier ? une population excessive, une immense quantité de prolétaires, une taxe des pauvres qui accable les propriétaires, une guerre interminable entre agriculture , qui veut vendre ses denrées à un haut prix pour atteindre le haut prix des frais de culture, et les fabricants qui voudraient les acheter à bon marché pour pouvoir baisser le prix de leurs salaires et soutenir la concurrence dans les marchés étrangers ; l'impossibilité à une famille distinguée de vivre à Londres conformément à son rang, même avec cent mille livres de rente ; tous les extrêmes de l'opulence et de la misère, et les malheurs dont ils menacent tous les Etats. »

Et c’est ce modèle qui a triomphé dans le monde ; il n’aurait plus manqué que cela…

 

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vendredi, 25 juin 2021

Bonnal et les élections régionales

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Bonnal et les élections régionales

 
Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, rubrique de Café Noir du mardi 22 juin 2021. Publiée le jeudi 24 juin 2021.
 
 
Chroniques sur la Fin de l’Histoire https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-...
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
 
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
 
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c...
 
SITE DE NICOLAS BONNAL: https://nicolasbonnal.wordpress.com/

mercredi, 23 juin 2021

Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

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Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

par Nicolas Bonnal

C’est le grand et dernier débat du moment. On nous prépare des horreurs ; mais est-ce pour obéir aux caprices des oligarques qui tiennent la planète (ou plus exactement le petit occident si timide au G7) ou parce que quelque chose de plus grave se prépare ? Mon lecteur et ami Alexandre l’a écrit ici : le grand Reset « c’est la pénurie et internet ». C’est avant tout la pénurie. Sur son blog déjà ancien, Patrick Reymond martèle notre épuisement des ressources et des énergies, un peu comme Ugo Bardi (et sa falaise de Sénèque) régulièrement traduit par Hervé sur lesakerfrancophone.fr. La pénurie sera terrible et frappera le monde entier. Voyez le déclin de vie américain expliqué depuis quinze ans par des observateurs alertes comme Michel Snyder (doublement du prix du logement et des voitures d’occasion en deux ans) et Howard Kunstler, qui recommande de vivre dans de petites villes.

Cela ne nous empêche pas d’être dirigé par des idiots de village médiatique. On laisse un concurrent résumer les vaticinations et décisions du G7 :

« Le document entérine la mise en place de passeports vaccinaux et de moyens de contrôle numériques pour tous les voyageurs du monde (si vous habitez l’un des pays concernés ou si vous y passez, attendez-vous à être infiniment plus surveillés et à ce que votre liberté de voyager soit entravée). Le document prévoit aussi la fin des véhicules à moteur fonctionnant aux carburants fossiles et la transition vers les énergies vertes et vers un objectif zéro carbone (si vous habitez l’un des pays concernés, attendez-vous à être plus pauvre car cela va couter très cher, et c’est vous qui paierez, attendez-vous aussi à un chômage élevé, à une croissance en chute libre, et apprenez à faire du vélo). Le document prévoit la fin des réfrigérateurs, des congélateurs et de l’air conditionné pour 2030, au nom d’un machin appelé le SEAD, Super-Efficient Equipment et Appliances Deployment (attendez-vous à un retour aux années 1950, ou l’absence de réfrigération et de congélation conduisait à des intoxications alimentaires, et attendez-vous si vous vivez dans des régions chaudes à transpirer). »

Le niais occident prétend par ce modèle misérable contrer la Chine :

« Comme tout cela implique des règlementations et des bureaucrates, le document prévoit aussi des embauches de bureaucrates par milliers et des dépenses par dizaines de milliards.  En supplément, les signataires entérinent la mise en place d’un impôt minimal de 15 pour cent pour toutes les entreprises dans les pays concernés, et ils prévoient de dépenser des milliards pour équiper les pays en voie de développement en moyens d’utilisation d’énergies renouvelables, aux fins de contrer la Belt and Road Initiative chinoise, qui ne repose sur aucune de ces lubies. »

Sauf que la Chine, certainement mieux dirigée par son élite de bureaucrates, sera aussi victime de cette crise de l’énergie ; mais on lui fait plus confiance qu’à Macron et à ses éoliennes…

Je laisse ici Patrick Reymond prendre le relais. Il évoque la Russie puissance autarcique la plus riche du monde (et qui devrait le rester) :

« – Intoxication médiatique grave de Jean Quatremer : Il dit que la Russie n’est plus une superpuissance.

Bon, une puissance nucléaire capable de détruire la totalité de la flotte US en une journée, l’armée ukrainienne en une heure, l’OTAN en trois jours (optimisme débridé), qui est excédentaire pour toutes les matières énergétiques, ce qui en fait la caid le la cours de récré et de la planète, ouvre une usine par jour depuis 20 ans,  parce que le bredin n’a pas compris que sans énergie, il n’y a tout simplement pas d’économie. Simplement en remontant les manettes du gaz et du pétrole, la Russie est capable de détruire l’économie mondiale en un claquement de doigts… »

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L’abrutissement du journaliste moyen français est total : Quin et ses copains nous annonçaient un lâcher de croc par le sénile Biden : on a vu le résultat ; car on n’est qu’au début du prochain et rapide effondrement final des Etats désunis d’Amérique.

Puis Patrick évoque un article de Sannat sur l’effondrement du logement neuf en France. Rappelons qu’EDF produit 20% de moins d’énergie qu’en l’an 2000. Et ça donne :

«Sannat n’a pas compris… Quand on a moins d’énergie, on fait moins de tout, y compris des logements, gros consommateurs pour la construction. Et comme je l’ai dit, au bas mot, c’est la remontée du nombre de têtes par logement qui est à l’œuvre. 5 au lieu de 2.5, ce n’est pas encore beaucoup. Pour la « demande forte », on verra si elle est plus forte avec le resserrement bancaire. »

Tout cela est à rapprocher de l’explosion des prix du logement (doublement dans les Rocheuses) et des voitures d’occasion (+20% en six mois !) aux USA. Rappelons qu’en France l’âge médian de l’acheteur de voiture neuve est de soixante ans. En vérité on est déjà pauvre et on est déjà en pénurie. Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes en mode reset depuis cinquante ans. La France produit beaucoup moins de voitures qu’en 1970. Et les trottinettes électriques pour bobos usagés ont remplacé partout ou presque le chopper d’Easy rider.

Et je ne sais plus si cela se terminera en dictature. Ils vont essayer mais on aura peut-être l’effondrement avant. Notre Lucien Cerise écrivait/répondait dans Rivarol :

« Le monde va donc sombrer dans l’inintelligence artificielle et le stade terminal de l’idiocratie.
 L’automatisation complète du globe terrestre, objectif poursuivi par le Great Reset, sera en fait le grand dysfonctionnement généralisé et la grande désorganisation méthodique de la vie sur Terre. Nous allons entrer dans le royaume de la déglingue définitive et de l’effondrement systémique dans l’abrutissement technophile. »

Autrement dit ce sera : déglingue par pénurie ou déglingue par tyrannie ; ou déglingue par les deux. On comprend pourquoi l’Assemblée nationale se met à persécuter les survivalistes !

La situation US est catastrophique, voyez le point quotidien de Snyder ; et on comprend pourquoi Biden ne la ramène plus face à Poutine, qui est dix fois mieux armé. On risque d’assister à un effondrement énergétique, économique, voire militaire de plusieurs pays occidentaux. Certains nonagénaires génocidaires comme Schwab ou la Reine de pique britannique essaieront de nous parler du reset et de transition énergétique, reprenant à leur manière torve le mot de Cocteau : « de ce mystère feignons d’être les organisateurs ».

Sources principales :

http://lachute.over-blog.com/2021/06/pele-mele-du-17/06/2...

Pénurie de logements neufs ! « On assiste à une chute vertigineuse de la construction neuve »

https://www.cultureetracines.com/actualites/lucien-cerise...

https://www.dreuz.info/2021/06/17/biden-humilie-les-etats...

http://theeconomiccollapseblog.com/we-should-be-shocked-b...

samedi, 05 juin 2021

"1979 l'Année Charnière" avec Robert Steuckers & "Les nonagénaires génocidaires" avec Nicolas Bonnal

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Café Noir N.26

"1979 l'Année Charnière" avec Robert Steuckers & "Les nonagénaires génocidaires" avec Nicolas Bonnal

 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. Émission du vendredi 04 juin 2021 avec Pierre Le Vigan et Gilbert Dawed.
 
Première Partie: 1979 l'Année Charnière avec Robert Steuckers
et Deuxième Partie: Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal: Les Nonagénaires Génocidaires.
 
 
INDEX (pour naviguer la vidéo, cliquer sur les liens)
 
00:00 - Présentation & Introduction
05:10 - La "Cancel" & "Woke" Cultures
08:30 - La Chine s'ouvre à l'Économie de Marché
10:00 - Le Retour de Khomeini à Tehran
13:20 - Les Verts en Allemagne
16:10 - Le Néo-conservatisme aux USA (Reagan)
17:00 - Le Néo-libéralisme en Grande Bretagne (Thatcher)
27:28 - Jean-Paul II en Pologne
28:30 - Les Boat-People
30:10 - La Nouvelle Philosophie en France
34:53 - La Prise de l'Ambassade USA à Tehran
37:50 - La Double Décision de l'OTAN (Allemagne)
43:45 - L'Invasion de l'Afghanistan par l'Union Soviétique
46:35 - Les Premiers "Regime Change"
50:45 - La Première Conférence Internationale sur le Climat
51:10 - L'Emergence du Système Monétaire Européen
 
52:44 - Le CDGNB: Les Nonagénaires Génocidaires
 

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RÉFÉRENCES
Frank Bösch (Wikipédia France) https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_B...
Zeitenwende 1979. Als die Welt von heute begann, Frank Bösch, Beck C. H., 2019 (Le changement d'époque de 1979 - Quand commença le monde d'aujourd'hui).
De la Chine, Henry Kissinger, Fayard, 2012
La Société ouverte et ses ennemis, Karl Popper, Seuil, 2018
Le Suicide français, Éric Zemmour, Albin Michel, 2014
Le Testament de Dieu, Bernard-Henri Lévy, Grasset, 1979
Les Maîtres penseurs, André Glucksman, Grasset, 1977
No Society, Christophe Guilluy, Flammarion, 2018
 
SITES
Robert Steuckers (Euro-Synergies) http://euro-synergies.hautetfort.com/

vendredi, 28 mai 2021

Stefan Zweig et la grande uniformisation du monde

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Stefan Zweig et la grande uniformisation du monde

par Nicolas Bonnal

 

« On aurait dit des grosses bêtes bien dociles, bien habituées à s’ennuyer. »

                                                        Le Voyage dans le passé.

La dictature sanitaire a renforcé la tendance lourde à l’extermination des nations, des cultures et des traditions. L’unification parfois folle et aberrante des politiques de santé au détriment de la santé des nations  a bien renforcé ce « capitalisme totalitaire » (Bernanos) et anglo-saxon dont le but est le meurtre du monde par le lit social-impérialiste de Procuste de la mondialisation. Les persécutions et la dérive autoritaire des soi-disant démocraties occidentales et de l’Europe de la monstrueuse Van Der Leyen (descendante de nazis et d’esclavagistes tout de même, voyez Wikipédia) ne connaissent plus de limites et n’e connaitront plus, si nous n’y mettons un terme, d’une manière ou d’une autre.

Liquéfaction des nations, des sexes, des religions (avec la bonne volonté papiste c’est entendu) d’un côté, renforcement du terrorisme sanitaire et administratif de l’autre, le tout pour créer ce paradis infernal dont rêvent nos utopistes depuis des siècles (voyez le grand livre de Mattelart qui détaille bien la montée séculaire de cette utopie planétaire). L’alliance de la finance, du capital, des administrations et des médias sous contrôle rendent cette opération de magie noire apparemment imparable.

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Cette dénonciation a souvent été l’apanage de gens de droite comme Céline ou Bernanos. Comme j’e l’ai montré c’est dans la Conclusion des mémoires d’outre-tombe que résonne le premier appel à la mobilisation politique  et spirituel contre le monde moderne. Dans mon livre sur Céline j’ai établi un aparallèle entre les dénonciations souvent incomprises de Céline et les meilleurs chapitres du surprenant Loup des steppes de Hermann Hesse, qui lui aussi se déchaîne contre l’entrée en vigueur d’une civilisation basée sur la consommation, l’abrutissement et la massification ; j’ai nommé la civilisation américaine, pas la première qui a ses défauts et ses qualités comme toutes (qui va jeter la pierre à Poe, Melville, Frank Lloyd Wright ou Charles Ives ?) mais la deuxième celle de l’écrasement des identités de tout ordre, et qui réunit le monde sous la grand étendard (standardisation) de la consommation. C’est la révolution hollywoodienne si l’on veut, celle que célèbre Bernays dans un livre célèbre que j’ai maintes fois évoqué.

Elle apparait dans les années vingt et commence à gêner des gens plus à gauche, et même des « juifs cosmopolites » comme Stefan Zweig l’alors l’écrivain le plu dans le monde, et qui avant de devenir un nostalgique furieux (voyez l’admirable Monde d’hier) tente de dénoncer cette uniformisation/ américanisation du monde et de nous donner les moyens (toujours plus difficiles) d’y échapper.

C’est dans une dissertation que Zweig dénonce en 1926 cette entropie du monde moderne. Il voit deux choses : cette menace est américaine, et elle menace l’Europe, qui est encore le continent de la variété et des nations – aujourd’hui un conglomérat affairiste et russophobe. Zweig :

« Une impression tenace s’est imprimée dans mon esprit : une horreur devant la monotonie du monde…. Nous devenons les colonies de la vie américaine, de son mode de vie, les esclaves de la mécanisation de l’existence …»

Certes cette américanisation peut aussi enchanter les imbéciles ;  mais Zweig voit dans cette américanisation une tendance lourde à la servitude volontaire. A la même époque Céline parle de ce troupeau américain de bêtes dociles, bien habituées à obéir. Un coup de woke et de Biden, de masque et de vaccin ?

Zweig : « Pour les âmes serviles tout asservissement parait doux et l’homme libre sait préserver sa liberté en tout lieu… Le vrai danger pour l’Europe me parait résider dans le spirituel. »

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La Boétie parlé comme Chrysosotome des boissons, des tables et des spectacles pour abrutir les massés (voyez le passage sur les origines lydiennes du mot ludique) ; et Zweig de noter :

«  La plupart des gens ne s’aperçoivent pas à quel point ils sont devenus des particules, des atomes d’une violence gigantesque. Ils se laissent ainsi entrainer par le courant qui les happe vers le vide ; comme le disait Tacite : « Ruere in servitium » ils se jettent dans l’esclavage ; cette passion pour l’auto-dissolution a détruit toutes les nations… »

La dissolution ici en Espagne comme en France (où l’on a pas besoin d déconsruire une histoire qui n’est plsu enseigéne depuis des décennies, pas vraie ?) de la nation est notoire. Et on ne parlera aps de ‘lAllemagne et du reste.

Zweig ajoute sur ce renforcement à la passivité (le masque étant un vêtement à la mode comme les autres maintenant) :

…Cette uniformité enivre par son gigantisme. C'est une ivresse, un stimulant pour les masses, mais toutes ces merveilles techniques nouvelles entretiennent en même temps une énorme désillusion pour l’âme et flattent dangereusement la passivité de l’individu. Ici aussi comme dans la danse, la mode et le cinéma, l’individu se soumet au même gout moutonnier, il ne choisit plus à partir de son maître intérieure mais en se rangeant à l’opinion de tous… Conséquences : la disparition de toute individualité, jusqu’à dans l’apparence extérieure. »

La conclusion de Zweig :

« Le fait que les gens portent tous les mêmes vêtements, que les femmes revêtent toutes la même robe et le même maquillage n'est pas sans danger : la monotonie doit nécessairement pénétrer à l’intérieur. Les visages finissent tous par se ressembler parce que soumis aux mêmes désirs… Une âme unique se crée, mue par le désir accru d’uniformité, et la mort de l‘individu en faveur d’un type générique».

Et à l'époque ou un serviteur de la Bête comme Bernays, encense ce monde de la manipulation et d’uniformisation, Zweig écrit : "Séparons-nous à l'intérieur mais pas à l'extérieur: portons les mêmes vêtements, adoptons le confort de la technologie, ne nous consumons pas dans une distanciation méprisante, dans une résistance stupide et impuissante au monde. Vivons tranquillement mais librement, intégrons nous silencieusement et discrètement dans le mécanisme extérieur de la société, mais vivons enfin en suivant notre seule inclination, celle qui nous est la plus personnelle et gardons notre propre rythme de vie...".

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Zweig lutte contre l'empire (le monde moderne donc). Ce n'est pas un hasard s'il se rapproche d'une autre machine à niveler, l'empire romain, dont le résultat fut de rendre les hommes sots (voyez nos réflexions sur Hollywood et l'idiocratie) pour des siècles. Il rapproche donc notre écrivain de Sénèque qui note (Lettre à Lucilius, V): "Ayons des façons d'être meilleures que celles de la foule, et non par contraire (Id agamus ut meliorem vitam sequamur quam vulgus, non ut contrariam...)".    

C’est que Sénèque aussi avait en tant que penseur fort à faire avec son empire…

On peut trouver le texte en bilingue de Zweig aux éditions Allia, pour une somme dérisoire.

 

mardi, 25 mai 2021

Bonnal et la dictature sanitaire

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Le CDG-NB N.01

Bonnal et la dictature sanitaire

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, rubrique extraite de Café Noir du vendredi 21 mai 2021 (N.24 – Palestine : Terrorisme ou Guerre de Libération Nationale)
 
 
RÉFÉRENCES (LIVRES)
 
Georges Bernanos – La Liberté pour quoi Faire ? https://livre.fnac.com/a10106031/Geor...
Nicolas Bonnal – Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
RÉFÉRENCES (FILMS)
 
Vol au-dessus d'un Nid de Coucou https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_au-...

vendredi, 14 mai 2021

Thoreau et la difficile désobéissance civile face à la dictature sanitaire

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Thoreau et la difficile désobéissance civile face à la dictature sanitaire

par Nicolas Bonnal

« La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines… »

Relire Thoreau par les temps qui courent en occident est intéressant, parce que ce légendaire résistant nous explique à quel point il est difficile de… résister. Et il ne fait pas de cadeaux, même à ceux qui se disent résistants :

« Ils parlent de changer la société, mais ils n’ont point de refuge hors d’elle. »

Thoreau en grand ancêtre des libertariens (une école où l’on trouve le meilleur et parfois le pire) explique comme les taoïstes (voyez le Tao Te King) que le gouvernement idéal serait celui qui ne gouvernerait pas :

« De grand cœur, j’accepte la devise : « Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois également : « que le gouvernement le meilleur est celui qui ne gouverne pas du tout » et lorsque les hommes y seront préparés, ce sera le genre de gouvernement qu’ils auront. »

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Thoreau refuse l’esclavage (un homme sur six alors est esclave : on n’est pas woke pour rien en Amérique) et la guerre contre le Mexique. L’Amérique hispanique fut volée et conquise, et on assiste en ce moment à une Reconquista – si j’ose dire. Thoreau explique cette guerre car les gouvernements américains servent déjà (en 1849) les intérêts des oligarques :

« L’armée permanente n’est que l’arme d’un gouvernement permanent. Le gouvernement lui-même — simple intermédiaire choisi par les gens pour exécuter leur volonté —, est également susceptible d’être abusé et perverti avant que les gens puissent agir par lui. Témoin en ce moment la guerre du Mexique, œuvre d’un groupe relativement restreint d’individus qui se servent du gouvernement permanent comme d’un outil ; car au départ, jamais les gens n’auraient consenti à cette entreprise. »

Mais Thoreau se fait peu d’illusions : les gens veulent du gouvernement et des interventions étatiques. Il explique :

« Le gouvernement n’a ni vitalité ni l’énergie d’un seul homme en vie, car un seul homme peut le plier à sa volonté. C’est une sorte de canon en bois que se donnent les gens. Mais il n’en est pas moins nécessaire, car il faut au peuple des machineries bien compliquées — n’importe lesquelles pourvu qu’elles pétaradent — afin de répondre à l’idée qu’il se fait du gouvernement. »

La crise actuelle a montré la formidable faiblesse du caractère humain (voyez mon émission sur Coronavirus et servitude volontaire) ; de cette faiblesse résulte la montée de la puissance étatique et donc militaire. Thoreau :

« Le résultat courant et naturel d’un respect indu pour la loi, c’est qu’on peut voir une file de militaires, colonel, capitaine, caporal et simples soldats, enfants de troupe et toute la clique, marchant au combat par monts et par vaux dans un ordre admirable contre leur gré, que dis-je? contre leur bon sens et contre leur conscience, ce qui rend cette marche fort âpre en vérité et éprouvante pour le cœur. »

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Puis Thoreau devient terrible. L’homme moderne sert l’Etat comme une machine. Et là il règle ses comptes :

« La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. Ceux-là ne commandent pas plus le respect qu’un bonhomme de paille ou une motte de terre. Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. »

Certes tout le monde est a priori hostile à la tyrannie :

« Tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c’est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables. Il n’en est guère pour dire que c’est le cas maintenant. »

Mais qui est pris à agir contre réellement ?

« Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme ; qui se proclamant héritiers de Washington ou de Franklin, restent plantés les mains dans les poches à dire qu’ils ne savent que faire et ne font rien ; qui même subordonnent la question de la liberté à celle du libre-échange et lisent, après dîner, les nouvelles de la guerre du Mexique avec la même placidité que les cours de la Bourse et peut-être, s’endorment sur les deux. »

Thoreau a observé en effet qu’on s’endort au milieu des news qui a cette époque arrivent par télégraphe. C’est dans Walden. Il aussi écrit que l’info est devenue un éther, une drogue (voyez mon texte « De Platon à Cnn »). Il établit une différence entre l’homme de vertu et le facile défenseur de la vertu :

« On tergiverse, on déplore et quelquefois on pétitionne, mais on n’entreprend rien de sérieux ni d’effectif. On attend, avec bienveillance, que d’autres remédient au mal, afin de n’avoir plus à le déplorer. Tout au plus, offre-t-on un vote bon marché, un maigre encouragement, un « Dieu vous assiste » à la justice quand elle passe. Il y a 999 défenseurs de la vertu pour un seul homme vertueux. »

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Cela donne un résistant sur mille contre la dictature actuelle, et pas 10 ou 30% comme le croient les distraits. Nous sommes d’accord.

Thoreau vomit donc les tièdes comme les rédacteurs de l’apocalypse :

« Même voter pour ce qui est juste, ce n’est rien faire pour la justice. Cela revient à exprimer mollement votre désir qu’elle l’emporte. Un sage n’abandonne pas la justice aux caprices du hasard ; il ne souhaite pas non plus qu’elle l’emporte par le pouvoir d’une majorité. Il y a bien peu de vertu dans l’action des masses humaines. Lorsqu’à la longue la majorité votera pour l’abolition de l’esclavage, ce sera soit par indifférence à l’égard de l’esclavage, soit pour la raison qu’il ne restera plus d’esclavage à abolir par le vote. Ce seront eux, alors, les véritables esclaves. »

Il enfonce le clou :

« Ainsi, sous le nom d’Ordre et de Gouvernement Civique, nous sommes tous amenés à rendre hommage et allégeance à notre propre médiocrité. On rougit d’abord de son crime et puis on s’y habitue ; et le voilà qui d’immoral devient amoral et non sans usage dans la vie que nous nous sommes fabriquée. »

Comment résister ? Par exemple en ne payant pas ses impôts :

« Si un millier d’hommes devaient s’abstenir de payer leurs impôts cette année, ce ne serait pas une initiative aussi brutale et sanglante que celle qui consisterait à les régler, et à permettre ainsi à l’État de commettre des violences et de verser le sang innocent. Cela définit, en fait, une révolution pacifique, dans la mesure où pareille chose est possible. »

Cela serait bien en effet mais cela nous semble difficile à une époque où tout le monde, entrepreneurs compris, finit par vivre de l’Etat (c’est la logique du Reset et de la dictature numérique en cours d’achèvement) et de la dette publique.

Textes :

https://instituthommetotal.fr/bibliotheque/PDF/henry-david-thoreau-la-desobeissance-civile.pdf

http://www.dedefensa.org/article/de-platon-a-cnn-lenchain...

https://www.dedefensa.org/article/guenon-et-le-rejet-des-...

jeudi, 13 mai 2021

Du retour de Malthus et du devoir de dépeuplement

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Du retour de Malthus et du devoir de dépeuplement

par Nicolas Bonnal

Marx a écrit de nombreux textes contre Malthus. Il sentait que la tendance lourde ou finale serait au malthusianisme qui est le propre des élites anglo-saxonnes (normandes plutôt). Ces élites éternellement sans pitié ont dépeuplé l’Ecosse, l’Irlande et aussi le pays de Galles, dépeuplé par les guerres et le charbon, et où fut tourné l’effrayant Prisonnier. Puis elles ont créé une Amérique vide de rares colons où furent massacrés les indiens et exploités les esclaves africains. L’explosion démographique européenne et le capitalisme industriel peuplèrent cette Amérique, mais le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie restèrent vides ; on sait que ces médiocres dominions appliquent à la lettre la dictature sanitaire, avec une conscience que seule peut leur envier la France à Macron ou l’Allemagne de Merkel, qui applique le plan Morgenthau presque à la lettre.

Marx explique surtout que pour Malthus il faut rendre la population surnuméraire. Elle ne l’est pas au départ, mais elle le devient. On fabrique un être humain bon à rien dans les mégalopoles et puis on le lui reproche ensuite. Nous sommes de trop et pour être de trop – et donc « exterminables » – il faut être sans travail, ce qui arrive partout maintenant. Complexé ou abruti, le surnuméraire humain se laisse effacer.

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Comme je l’ai expliqué dans mon texte sur le Reset, nous avons été conditionnés par le cinéma pour crever, et ce depuis un demi-siècle.  Nous vivons une époque formidable qui relève en effet des bonnes dystopies des années 70. Je recommanderais ironiquement « Woody et les robots (Sleeper) »… En voyage dans les années 2200 dans une société néototalitaire, notre bon Woody trouve qu’elle ressemble à sa bonne vieille Californie sociétale. On n’y a aucune liberté, on n’y fait plus l’amour ni l’humour… Quant à ce qu’on y mange… On n’y voit pas d’enfants. On n’en voit jamais dans les films dystopiques. Car à quoi serviraient-ils en effet sinon à être mangés ? Kronos le mangeur d’enfants rime avec chronos le temps qui passe.

L’addiction technologique, les news, la théorie du genre, les migrations impromptues, le pullulement législateur (relisez Lao Tsé), l’ineptie fiscalité, le féminisme ultra, les éoliennes, la dinguerie écolo ou la mode hyper-végétarienne ont un seul but : la réduction du stock humain jugé pléthorique. Mais tout cela reste timide à côté du moyen définitif employé par nos grands-argentiers et usuriers : l’argent. 

Rien de neuf depuis Marx et Malthus, dira-t-on. 

Le coût de la vie devient fou en Occident et il est nié par les instituts de statistiques ; on sait évidemment pourquoi. Car la folie haussière voulue par les banquiers centraux et leurs séides a un effet collatéral – une conséquence objective bien visible: le dépeuplement. Il est trop cher de faire des enfants, de les élever, de les mettre au monde au sens noble du terme.

Mon ami Hervé avait traduit pour lesakerfrancophone.fr un texte étonnant de l’économiste hérétique Chris Hamilton. Et lui donne une info que taisait Michael Snyder dans ses chroniques sur les US décatis : la belle chute démographique.

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Et cela donne:

« De 2007 à 2018, les naissances aux États-Unis ont diminué de 470 000 sur une base annuelle, soit une baisse de 11 %. Le taux de fécondité aux États-Unis a également baissé, passant de 2,12 à 1,72 naissances, soit une baisse de 18 % (2,1 naissances chez les femmes en âge de procréer est considéré comme une croissance zéro). Cela s’est traduit par 4,5 millions de naissances nettes de moins aux États-Unis depuis 2007 que ce que le recensement avait estimé en 2000 et à nouveau en 2008. C’est plus d’une année entière de naissances qui n’ont jamais eu lieu. »

Chris donne les conséquences de cet effondrement forcé de la natalité :

« La forte baisse des naissances, par rapport à la hausse anticipée, et le ralentissement de l’immigration anticipée ont eu pour conséquence que le recensement a revu à la baisse la croissance de la population américaine jusqu’en 2050 de plus de 50 millions de personnes. »

Les détails arrivent chez notre économiste et accrochez-vous ? car ils sont effrayants et concernent toutes les races (même les gilets jaunes ?)…

« Le déclin des naissances aux États-Unis a été particulièrement marqué chez les personnes ayant les revenus et les actifs les plus faibles. De 2007 à 2016, les taux de fécondité des Amérindiens sont passés de 1,62 à 1,23. Le taux de natalité hispanique est passé de 2,85 à seulement 2,1. Le taux de natalité des Noirs est passé de 2,15 à environ 1,9 et celui des Blancs de 1,95 à 1,72 (mise à jour avec le rapport national des statistiques de l’état civil jusqu’en 2017 … Le taux de natalité des Hispaniques est tombé sous le seuil de remplacement à 2,006, celui des Noirs à 1,824 et celui des Blancs à 1,667). Encore une fois, ces taux de natalité ne sont valables que jusqu’en 2016, les baisses en 2017 et 2018 sont importantes et s’accélèrent. »

La natalité baisse ou s’effondre en Grèce en en France, en Espagne, en Italie, etc. Idem en Amérique du sud ou en Asie où le coût de la vie est prohibitif.

Hamilton explique la conspiration des Harpagon pour nous faire disparaître :

« La raison de la baisse rapide des taux de natalité depuis 2007 aux États-Unis et dans la plupart des pays du monde semble être les programmes actuels de ZIRP, les faibles taux d’intérêt et les programmes d’assouplissement quantitatif qui ont pour effet de gonfler les prix des actifs. »

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Observation-clé de notre hérétique :

« La majorité des actifs sont détenus par de grandes institutions et par des populations qui ne sont plus en âge de procréer. Ces politiques se traduisent par une hausse des prix des actifs beaucoup plus rapide que celle des revenus. Par exemple, les éléments non discrétionnaires comme la maison ; le loyer ; l’éducation ; les soins de santé ; les assurances ; la garde d’enfants, etc. augmentent en flèche par rapport aux salaires. »

A moins de bosser dans le foot ou comme gardiens-cadres-supérieurs du camp électronique-GAFA, les jeunes adultes sont sacrifiés, on le voit autour de nous.Serveur dans un café paumé ou ingénieur sous-payé dans une métropole surpeuplée ; je connais personnellement des dizaines de cas, tous d’anciens étudiants du reste. 

Hamilton écrit :

« Pour les jeunes adultes, cela signifie qu’ils comptent beaucoup plus sur l’endettement pour s’instruire et qu’une proportion beaucoup plus grande de leur revenu subséquent est consacrée au service de cette dette. Il en résulte aussi une plus grande dépendance des jeunes adultes à l’égard de l’endettement pour acheter une maison ou une plus grande partie de leur revenu pour payer leur loyer, fournir des soins de santé, s’assurer ou s’occuper de leurs enfants (puisque les deux parents travaillent généralement à temps plein). »

On liquide les stocks de population pauvre :

« Le résultat net de ces politiques du gouvernement fédéral et de la banque centrale visant à stimuler le marché boursier, le prix des maisons et l’effondrement des intérêts payés sur l’épargne est l’effondrement des taux de natalité et du total des naissances. Cela diminue la demande actuelle et future et la qualité de vie des jeunes, des pauvres, surtout des non-Blancs, ce qui représente peut-être le plus grand transfert de richesse que l’humanité ait connu. »

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Le robot remplacera le philippin. La bourse monte comme ça, miraculeusement, indépendamment du chiffre d’affaires et des perspectives macroéconomiques. Les banques centrales suffisent à rassurer les marchés par leur comportement saligaud. Le super-Mario a bien mérité de son employeur Goldman Sachs. Par contre, si le marché n’a plus besoin de notre consommation, mais seulement de notre disparition ou de notre remplacement, faisons notre prière…

Et Chris de conclure pour nous éclairer :

« Ainsi, les États-Unis continuent le débat ridicule sur le « Mur de Trump » et les naissances internationales continuent de s’effondrer de Chine en Russie, en Europe, au Japon, en Corée du Sud, etc. Le coupable de la décélération des naissances est la « médecine » de la banque centrale et du gouvernement fédéral pour gaver le prix des actifs, détruisant l’avenir pour faciliter la vie des riches et des personnes âgées. Il en résulte un effondrement des taux de fécondité dans le monde entier […] ce qui fait que les gains financiers sont transférés à une minorité décroissante de détenteurs d’actifs et les pertes aux jeunes, aux pauvres et à ceux qui ont peu ou pas de biens. »

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C’est Gilles Chatelet que j’ai évoqué ici qui mêlait Hermès (la duperie de la communication typique de notre monde néototalitaire) et le vieux scélérat anglican. Car comme on citait Malthus et son irréprochable et inusable essai sur les populations :

« Un homme qui est né dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses  parents la subsistance qu’il peut justement leur demander et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit à la plus petite portion de nourriture et, en fait, il est de trop. Au grand banquet de la Nature, il n’a pas de couvert pour lui. »

Très juste donc, grand maître et inspirateur de nos socialos-néo-libéraux. A ceci près qu’aujourd’hui, non content d’interdire la table aux pauvres, on vire de table une partie de ceux qui étaient déjà assis. C’est même pour cela qu’on nous demande de voter… on verra si les exterminés réagiront…

Rappelons que les Harpagon qui dirigent le monde, les décisionnaires donc, sont des nonagénaires génocidaires. On a la famille d’Angleterre, le prince Charles, Schwab, Rockefeller, Soros, Rothschild, Gates (qui a 66 ans mais en paraît le double), des poignées de faces hideuses effritées qui n’ont qu’une seule obsession : liquider la jeunesse et dépeupler à coups de vaccins ou de privations.

 

mardi, 11 mai 2021

Vigny et la servitude militaire : propos atemporels sur la lettre des généraux

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Vigny et la servitude militaire: propos atemporels sur la lettre des généraux

par Nicolas Bonnal

La réaction des militaires est une bonne et intéressante chose. Renvoyons dos à dos le national-chauvinisme et le gauchisme écervelé, et soulignons en quoi cette réaction lettrée est importante : elle donne raison à Vigny et nous confirme dans notre présent éternel. Depuis 200 ans rien ne bouge en France : le peuple est cuit et cocu, la bourgeoisie et les banquiers sont tout-puissants et mondialistes, le nationalisme et le catholicisme sonnent creux. Alors on râle comme Céline.

Dans Servitude et grandeur militaire, texte magique que je mets au niveau de la conclusion des Mémoires d’outre-tombe,  on peut lire ceci sur nos militaires ennuyés après les épopées napoléoniennes (on en reparle) :

« Leur couronne est une couronne d’épines, et parmi ses pointes je ne pense pas qu’il en soit de plus douloureuse que celle de l’obéissance passive. »

unnamedAdVsgm.jpgVigny qui est jeune officier comprend aussi que les militaires seront toujours un peu ringards, un peu en retard : « …la vie ou du caractère militaire, qui, l’un et l’autre, je ne saurais trop le redire, sont en retard sur l’esprit général et la marche de la Nation, et sont, par conséquent, toujours empreints d’une certaine puérilité. »

Les militaires sont résignés (toujours ?) :

« Ce n’est pas sans dessein que j’ai essayé de tourner les regards de l’Armée vers cette GRANDEUR PASSIVE, qui repose toute dans l’abnégation et la résignation. »

Vigny rappelle le destin glorieux des militaires d’antan. Il souligne comme Tocqueville que la grande France est morte sous Louis XIV (et comme il a raison !) :

« Soumis à l’influence toute populaire du prêtre, il ne fit autre chose, durant le moyen âge, que de se dévouer corps et bien au pays, souvent en lutte contre la couronne, et sans cesse révolté contre une hiérarchie de pouvoirs qui eût amené trop d’abaissement dans l’obéissance, et, par conséquent, d’humiliation dans la profession des armes. Le régiment appartenait au colonel, la compagnie au capitaine, et l’un et l’autre savaient fort bien emmener leurs hommes quand leur conscience comme citoyens n’était pas d’accord avec les ordres qu’ils recevaient comme hommes de guerre. Cette indépendance de l’Armée dura en France jusqu’à M. de Louvois, qui, le premier, la soumit aux bureaux et la remit, pieds et poings liés, dans la main du Pouvoir souverain. »

Cette histoire d’uniformes m’évoque celle des masques ; combien ont refusé vraiment d’en porter ? Vous ? Moi ? Un sur mille ? Un sur un million ?

Et de donner ce bel exemple (l’inévitable vieux noble breton) :

« Ils haïssaient particulièrement l’uniforme, qui donne à tous le même aspect, et soumet les esprits à l’habit et non à l’homme. Ils se plaisaient à se vêtir de rouge les jours de combat, pour être mieux vus des leurs et mieux visés de l’ennemi ; et j’aime à rappeler, sur la foi de Mirabeau, ce vieux marquis de Coëtquen, qui, plutôt que de paraître en uniforme à la revue du Roi, se fit casser par lui à la tête de son régiment : «Heureusement, sire, que les morceaux me restent, »dit-il après. C’était quelque chose que de répondre ainsi à Louis XIV. »

Après Napoléon donc  l’armée piétine et devient fonctionnaire :

« L’Armée moderne, sitôt qu’elle cesse d’être en guerre, devient une sorte de gendarmerie. Elle se sent honteuse d’elle-même, et ne sait ni ce qu’elle fait ni ce qu’elle est ; elle se demande sans cesse si elle est esclave ou reine de l’État : ce corps cherche partout son âme et ne la trouve pas.

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L’homme soldé, le Soldat, est un pauvre glorieux, victime et bourreau, bouc émissaire journellement sacrifié à son peuple et pour son peuple qui se joue de lui; c’est un martyr féroce et humble tout ensemble, que se rejettent le Pouvoir et la Nation toujours en désaccord. »

Vigny souligne l’ennui : 

« La vie est triste, monotone, régulière. Les heures sonnées par le tambour sont aussi sourdes et aussi sombres que lui… La servitude militaire est lourde et inflexible comme le masque de fer du prisonnier sans nom, et donne à tout homme de guerre une figure uniforme et froide. Aussi, au seul aspect d’un corps d’armée, on s’aperçoit que l’ennui et le mécontentement sont les traits généraux du visage militaire. »

Obéir, obéir, obéir, tel est votre destin, militaires, fût-ce à des Macron, à des Hollande, à des Sarkozy et aux leaders américains de l’OTAN :

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« La Grandeur guerrière, ou la beauté de la vie des armes, me semble être de deux sortes: il y a celle du commandement et celle de l’obéissance. L’une, tout extérieure, active, brillante, fière, égoïste, capricieuse, sera de jour en jour plus rare et moins désirée, à mesure que la civilisation deviendra plus pacifique ; l’autre, tout intérieure, passive, obscure, modeste, dévouée, persévérante, sera chaque jour plus honorée… »

On parle beaucoup de Napoléon ces temps-ci. Vigny aussi, et un peu plus intelligemment que les commentateurs câblés :

« C’est une chose merveilleuse que la quantité de petits et de grands tyrans qu’il a produits. Nous aimons les fanfarons à un point extrême et nous nous donnons à eux de si bon cœur que nous ne tardons pas à nous en mordre les doigts ensuite. La source de ce défaut est un grand besoin d’action et une grande paresse de réflexion. Il s’ensuit que nous aimons infiniment mieux nous donner corps et âme à celui qui se charge de penser pour nous et d’être responsable, quitte à rire après de nous et de lui. »

Le futur est au Gambetta, au Paul Reynaud, au Sarkozy :

« Bonaparte est un bon enfant, mais il est vraiment par trop charlatan. Je crains qu’il ne devienne fondateur parmi nous d’un nouveau genre de jonglerie… »

Vigny imagine une conversation entre le pape et Napoléon. Et le phénomène corse d’éructer contre le vieux pontife en des termes américains (« nous inventons la réalité » - voyez Karl Rove) :

« Mon théâtre, c’est le monde ; le rôle que j’y joue, c’est celui de maître et d’auteur ; pour comédiens j’ai vous tous, Pape, Rois, Peuples ! et le fil par lequel je vous remue, c’est la peur ! - Comédien ! Ah ! il faudrait être d’une autre taille que la vôtre pour m’oser applaudir ou siffler, signor Chiaramonti !Savez-vous bien que vous ne seriez qu’un pauvre curé, si je le voulais ? Vous et votre tiare, la France vous rirait au nez, si je ne gardais mon air sérieux en vous saluant. »

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La France avec Napoléon devient le pays de la pose militaire (René Girard en a bien parlé dans son livre sur Clausewitz) et cela va lui coûter de cher de 1870 à 1940 :

- « C’est vrai ! Tragédien ou Comédien. - Tout est rôle, tout est costume pour moi depuis longtemps et pour toujours. Quelle fatigue ! quelle petitesse ! Poser ! toujours poser ! de face pour ce parti, de profil pour celui-là, selon leur idée. Leur paraître ce qu’ils aiment que l’on soit, et deviner juste leurs rêves d’imbéciles. »

Dans le même temps Vigny pressent l’effondrement chrétien du pays (cela met du temps un effondrement, voyez Michelet sur cette question) :

« Cependant il secoua la tête avec tristesse, et je vis rouler de ses beaux yeux une larme qui glissa rapidement sur sa joue livide et desséchée. Elle me parut le dernier adieu du Christianisme mourant qui abandonnait la terre à l’égoïsme et au hasard. »

Vigny résume cette ennuyeuse époque bourgeoise (lisez ce qu’écrit Marx sur Malthus comme as du « dépeupler bourgeois » pour comprendre) :

« Les Grandeurs éblouissantes des conquérants sont peut-être éteintes pour toujours. Leur éclat passé s’affaiblit, je le répète, à mesure que s’accroît, dans les esprits, le dédain de la guerre, et, dans les cœurs, le dégoût de ses cruautés froides. Les Armées permanentes embarrassent leurs maîtres. »

Il ne reste comme chez Balzac que la consommation :

« Dans le naufrage universel des croyances, quels débris où se puissent rattacher encore les mains généreuses ? Hors l’amour du bien-être et du luxe d’un jour, rien ne se voit à la surface de l’abîme. On croirait que l’égoïsme a tout submergé ; ceux même qui cherchent à sauver les âmes et qui plongent avec courage se sentent prêts à être engloutis. »

Comme tous les vrais chrétiens (Drumont, Bloy, Bernanos), Vigny comprend les cathos bourgeois issus de la Révolution et du concordat mieux que personne :

« Les chefs des partis politiques prennent aujourd’hui le Catholicisme comme un mot d’ordre et un drapeau ; mais quelle foi ont-ils dans ses merveilles, et comment suivent-ils sa loi dans leur vie ? - Les artistes le mettent en lumière comme une précieuse médaille, et se plongent dans ses dogmes comme dans une source épique de poésie ; mais combien y en a-t-il qui se mettent à genoux dans l’église qu’ils décorent ? »

Mais remontons le moral des troupes – et pas du troupeau de la servitude volontaire. Que reste-t-il à nos soldats alors et aux rares rebelles de la France du coronavirus et du nouvel ordre mondial ? Oh, un mot pas très compliqué : l’honneur. 

Vigny : « Cette foi, qui me semble rester à tous encore et régner en souveraine dans les armées, est celle de l’HONNEUR. L’Honneur, c’est la conscience, mais la conscience exaltée. - C’est le respect de soi-même et de la beauté de sa vie portée jusqu’à la plus pure élévation et jusqu’à la passion la plus ardente. »

Le baroud d’honneur, comme on dit. On verra si nous en sommes capables, et si nous saurons pour une fois ne pas nous contenter d’un paraphe.

Sources :

https://www.dedefensa.org/article/balzac-et-la-prophetie-...

https://www.les4verites.com/international/chateaubriand-e...

https://www.dedefensa.org/article/comment-loccident-zombi...

https://www.amazon.fr/Louis-Ferdinand-C%C3%A9line-pacifis...

dimanche, 09 mai 2021

Nicolas Bonnal: Sur la comédie musicale

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Nicolas Bonnal: Sur la comédie musicale

Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

C’est d’abord un livre de couple écrit avec ma Tetyana, musicienne et traductrice, qui a découvert le sujet avec moi. Car c’est en effet un sujet que je connaissais mal, à part deux ou trois comédies légendaires et quelques numéros de claquette de Fred Astaire. Mais je savais qu’il y avait eu un âge d’or, comme on dit, une Amérique heureuse avant les années soixante (Kennedy, Vietnam, Amérique woke, pseudo-libération sexuelle, etc.). Or j’aime la nostalgie et le culte de la nostalgie est fort en Amérique, et depuis longtemps. Il s’éteindra avec le dernier petit blanc. On appelle ce cinéma nostalgique Americana (voyez ou découvrez Henry King), et il s’est illustré dans la comédie musicale. Voyez Belle de New York ou l’admirable Chanson du Missouri de Minnelli. C’est l’Amérique d’avant les guerres, l’armée, les impôts, la Fed et toutes horreurs. C’est le monde d’avant les guerres, d’avant la grande crise aussi. On y célèbre le progrès technique (chansons sur le trolley, sur les trains, etc.), on n’en a pas peur comme aujourd’hui. Voilà pour les raisons psychologiques.

51KI1TL3XfL._AC_SY445_.jpgEt quels films vous ont enchanté ?

Pour les raisons artistiques, j’ai découvert émerveillé vers quarante ans les Sept fiancées pour sept frères et Brigadoon, dont j’ai parlé dans mon livre sur le paganisme (Plutarque, l’Autre Monde, l’Ecosse mythique…). Et de fil en aiguille j’ai acheté et vu presque tous les films de cette belle époque du cinéma. Elle n’a duré que trente ans et en particulier, quinze de 1945 à 1960. Après c’est le déclin et la perte du goût. West Side Story signe la fin du rêve américain : conflits raciaux, conflits sexués (rien à voir avec la savoureuse guerre des sexes de Lubitsch ou Donen), criminalité et sottise massifiée. Il y a pléthore de films admirables et méconnus : le Pirate de Minnelli avec un Gene Kelly au mieux de sa forme. C’est un film sur l’hypnose dans une île coloniale espagnole.

Avec votre épouse, vous insistez beaucoup sur les onirismes, les symbolismes et toute une poésie qui semble décalée dans un spectacle grand public.

Tout cela n’était pas décalé à l’époque. On a Brigadoon, grand film onirique (changer de réalité et revenir aux temps anciens), on a Yolande et le voleur, film que nous adorons avec Tetyana et qui montre une Amérique du sud hispanique, idéale, chrétienne et fantaisiste. Les grands moments de Chantons sous la pluie avec Cyd Charisse relèvent du pur onirisme. On a Oz bien sûr et cela ouvre d’autres horizons : le totalitarisme que nous vivons aujourd’hui avec la technologie et les médias. Oz est une parabole sur le pouvoir et ses illusions. D’autres films évoquent le cauchemar comme les 5000 doigts du Dr T ou Chitty-Chitty Bang-Bang où un prince fou confine les enfants…Il y a aussi une belle présence de Leslie Caron dans le film Lily qui offre une belle méditation sur la réalité ontologique des marionnettes. Nous insistons aussi sur l’hypnose car il y a une séduction qui s’opère à partir du chant et de la danse : d’où mes références à la Bible et au Zarathoustra de Nietzsche.

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Vous aimez le côté caustique de la comédie musicale ?

Tout à fait ; il y a une critique marrante et constructive, un goût de la satire sociale dans la tradition de Molière ou d’Aristophane. Drôle de frimousse en met plein la gueule au parisien et au sartrien, à l’intello prétentieux (et le film se termine par une danse devant une chapelle !). C’est un spectacle pour jeunes qui aime se moquer des vieilleries et des icônes du jour, avec un Fred Astaire époustouflant qui frôle alors la soixantaine ! Les films de Donen sont plus critiques que ceux de Minnelli (encore que…). La Belle de Moscou avec Cyd et Fred  se moque des élites soviétiques qui vont trahir car elles veulent le confort ! Beau fixe sur New York aussi dénonce le rôle à venir de la télé qui détruit alors le cinéma classique hollywoodien et abrutit les masse avec la pub et le direct. Ici la critique de la télé est plus percutante que celle de Debord ou d’Adorno. Un américain à Paris aussi est très critique sur le monde de l’art, des riches, sur la déception dans la vie. Tout cela doit beaucoup au génie de Lerner, qui est mon scénariste préféré (My Fair Lady). Les Juifs ont été omniprésents dans cette affaire ; j’ai d’ailleurs insisté dans mon livre sur le génie juif sans qui la comédie musicale n’aurait pas existé. Découvrez le prodigieux chorégraphe Michael Kidd qui a réglé d’incomparables ballets, comme celui des frères et de leur fiancées dans la construction de la grange (événement mythique dans l’Amérique ou l’Europe rurale traditionnelle).

Vous insistez beaucoup sur la marine et la guerre…

Oui. 12 millions de mobilisés, des gars angoissés, des fiancées abandonnées, et la conquête du monde par la marine (cf. Spykman et la thalassocratie). Tout cela succède à la crise qui a permis de révéler le génie de Busby Berkeley et de l’extraordinaire, de la génialissime artiste portugaise Carmen Miranda qui triompha à Hollywood comme au Brésil. Cela donne des opus comme une Journée à New York de mon Donen ou l’incomparable Anchors aweigh (Escale à Hollywood) de Sidney. Sinatra, si beau et si charmant jeune, y chante avec le chef d’orchestre espagnol Iturbi, Gene Kelly y danse avec la souris animée Jerry et on a dans ce film géant de grands moments de musique classique ; la très belle Kathryn Grayson y est sublime. Même Hair finira par une évocation de la guerre du Vietnam, puisque l’empire ne se repose jamais et qu’il navigue toujours. Le symbolisme de la navigation est très présent dans le cinéma américain de l’époque : on succède aux Anglais et on prend le contrôle du monde avec le dollar, la cigarette et Rita Hayworth. Cette dernière est d’ailleurs très bonne chanteuse et danseuse, et pas que dans Gilda.

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En un mot, qu’est-ce qui fait le génie de cette époque vernie du cinéma ?

L’amour. Comme on a dit à l’époque, c’est l’amour de la femme, de la vie, du pays, et de l’activité humaine ! Sans compter la danse et la musique et le technicolor ! Amen…

00:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas bonnal, cinéma, état-unis, comédie musicale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 08 mai 2021

Coronavirus et Servitude Volontaire

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Café Noir N.22

Coronavirus et servitude volontaire

Avec Nicolas Bonnal

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du vendredi 7 mai 2021 avec Gilbert Dawed & Nicolas Bonnal.
 
 
RÉFÉRENCES
 
Si quelques Résistants… Coronavirus et Servitude Volontaire https://www.amazon.fr/quelques-resist...
 
Psychologie des foules et religion vaccinale Quelques citations du bon Dr Gustave Le Bon, dont les enseignements demeurent impeccables. https://voxnr.com/51315/psychologie-d...
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c... #cafenoiraef