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lundi, 04 mai 2020

Anton Mussert, fasciste batave

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Anton Mussert, fasciste batave

par Christophe Dolbeau

            Au nombre des leaders fascistes qui ont essaimé dans l’Europe des années 1930, le Néerlandais Anton Mussert est certainement l’un des moins connus du grand public. Chef du Mouvement national-socialiste des Pays-Bas (Nationaal-Socialistische Beweging der Nederlanden ou NSB), il est le plus souvent présenté, fort succintement, comme un pâle imitateur d’Adolf Hitler et une piteuse créature des nazis, mais peut-être mérite-t-il mieux que ce portrait sommaire et affligeant.

Un brillant ingénieur

            Fils de Johannes Leonardus Mussert (1856-1913), instituteur et directeur d’école, et de Frederika Witlam (1856), Anton Adriaan Mussert – que ses parents nomment couramment « Adje » – vient au monde le 11 mai 1894 à Werkendam, une petite commune du Brabant-Septentrional. Il est le cinquième enfant de la famille (1). D’abord scolarisé dans l’école de son père, il fréquente ensuite le lycée de Gorinchem (Gorkum) où il obtient plutôt facilement son baccalauréat en 1912. Attiré par les voyages et les navires, le jeune homme (qui appartient à l’association Onze Vloot ou Notre Flotte) souhaiterait endosser l’uniforme de la Marine et faire une carrière d’officier, mais sa petite taille (moins d’un mètre soixante-cinq) et une vue déficiente lui barrent irrémédiablement cette voie. Sur les conseils de son père, il décide donc d’entreprendre des études de génie civil. C’est alors qu’éclate la Première Guerre mondiale, ce qui l’incite à se porter volontaire dans l’armée, toujours dans l’espoir d’y faire carrière, à l’instar de son frère aîné Jo. Une fois encore, ses espérances vont être déçues : affecté dans l’artillerie de forteresse, il n’atteint en effet que le modeste grade de caporal, avant d’être réformé (1915) pour un grave problème rénal. Cette fois, le jeune homme se résoud à suivre une voie civile et rejoint l’École Polytechnique de Delft.

            Étudiant brillant, Anton Mussert est également un élément particulièrement sérieux qui ne participe jamais aux fêtes étudiantes, ne fume et ne boit pas. Solitaire, on ne lui connaît que deux amis, Willem Schermerhorn (1894-1977), qui sera plus tard Premier ministre, et le Juif Jacob Josephus Jitta (1893-1991) qui restera longtemps l’un de ses proches… Sa formation s’achève le 5 juillet 1918, date à laquelle il décroche, cum laude, son diplôme d’ingénieur. Entre-temps, l’étudiant s’est marié, le 19 septembre 1917, ce qui a soulevé pas mal de vagues au sein de la famille. Âgé de 23 ans, Mussert a en effet épousé, grâce à une dispense royale et malgré l’opposition de sa mère, sa tante Maria Witlam (1876-1951) qui a tout de même 18 ans de plus que lui. [Bien qu’il soit membre de l’Église Réformée et réputé plutôt strict, Anton Mussert aura tout au long de son existence une vie sentimentale agitée. On lui connaît plusieurs liaisons extra-conjugales, notamment avec Jadwiga Rosenblatt (1886-1950), une Juive d’origine polonaise, et avec Marietje (Miep) Mijnlieff, la fille (1923-2016) de sa cousine Helena Mijnlieff-Verburg (1889-1951)]

           hlmnha_56-0000003_0001.jpg Fraîchement diplômé, Mussert entre en 1918 au Service national des eaux (Rijkswaterstaat) puis deux ans plus tard, il intègre le Service provincial des eaux d’Utrecht qui offre une meilleure rémunération. Il passe alors pour un technicien remarquable, doublé d’un homme de qualité « dont la personnalité résultait d’une pensée droite et opiniâtre et qui avait un sens profond de l’ordre, de la règle et des convenances bourgeoises »(2). Remarqué pour son zèle et son efficience, il est d’ailleurs rapidement promu et devient, le 1er novembre 1927, à 33 ans, le plus jeune ingénieur en chef du pays. Son premier véritable engagement politique est lié à sa profession puisqu’il a trait au projet de construction d’un canal reliant le Rhin au port d’Anvers. Jugeant ce plan trop favorable à la Belgique et contraire aux intérêts de Rotterdam, de nombreux patriotes néerlandais s’y opposent. Ils se regroupent au sein d’un Comité d’action (Nationaal Comité van Actie) dont Mussert est le secrétaire, et font campagne contre le traité belgo-hollandais que le gouvernement a signé en 1925. Au final, cette mobilisation porte ses fruits : en 1927, l’accord est rejeté par le Sénat et le ministre des Affaires Étrangères, Herman van Karnebeek, contraint de démissionner. À compter de cette époque, Mussert s’implique de plus en plus dans le débat politique. Probablement influencé par les succès de Mussolini, il se rapproche du Dietsche Bond, la Ligue Thioise, qui milite pour la création de Grands Pays-Bas. On le retrouve aussi dans les rangs de la Nationale Unie ou Union nationale, le mouvement nationaliste et corporatiste du professeur F. C. Gerretson (3).

Le national-socialisme néerlandais

            À la fin des années 1920 et au début des années 1930, les Pays-Bas n’échappent pas à la récession mondiale : un très fort chômage s’instaure, de nombreuses faillites surviennent, d’innombrables boutiquiers subissent une forte paupérisation, et le climat général du pays s’en ressent. Le Parti social-démocrate et les partis confessionnels se montrent incapables de juguler la crise qui finit même par ébranler les forces armées. Le 5 février 1933, aux Indes orientales néerlandaises, les marins du croiseur De Zeven Provinciën se mutinent et il faudra bombarder le navire pour ramener son équipage à la raison. Dans ce contexte délétère, nombre de Néerlandais espèrent un sursaut national et en viennent à souhaiter un pouvoir fort, capable de prendre des mesures radicales. L’exemple italien impressionne. C’est dans cette perspective que le 14 décembre 1931, Anton Mussert et Cornelis van Geelkerken (1901-1976) fondent, à Utrecht, le Mouvement national-socialiste des Pays-Bas (NSB). Le chef suprême ou Leider en sera Mussert. Contrairement à ce que l’on pourrait croire à la vue de sa dénomination, le nouveau mouvement s’inspire beaucoup plus du fascisme que du national-socialisme allemand. Mussert se vante d’ailleurs de n’avoir jamais lu Mein Kampf et de n’avoir aucune intention de le faire. Admirateur de Mussolini, il se déclare hostile à la démocratie et favorable à un gouvernement fort, mais ne préconise ni racisme ni antisémitisme. Le mouvement comptera d’ailleurs dans ses rangs et parmi ses bailleurs de fonds un certain nombre de Juifs. « Le NSB n’était pas foncièrement antisémite », remarque Anthony Anderson (4), « et certains Juifs hollandais adhérèrent au mouvement ». « Mussert », ajoute Francis Bertin (5), « ne songea pas, du moins pendant les années précédant la Seconde Guerre mondiale, à assumer les options idéologiques nationales-socialistes allemandes : les idées de primauté raciale, de valeur du sang, de Lebensraum, de conception du monde fondée sur un dynamisme du devenir, ne figurèrent nullement dans les idées du NSB ». Le programme du NSB repose avant tout sur quatre valeurs fondamentales : la croyance en Dieu, l’amour de la Patrie, le service et la solidarité. Favorable à l’instauration d’un État corporatif et chrétien, il prône la lutte contre le libéralisme et le marxisme, réclame l’ordre et la vertu, garantit la propriété privée, invoque le nationalisme néerlandais et la fierté nationale, affirme le primat des intérêts nationaux et proclame son attachement à l’empire colonial. En 1937, un document du mouvement précise encore que « le national-socialisme veut instaurer un esprit de volonté, de fierté, de sentiment du devoir, de foi en sa propre force, de droit à l’existence, de sens national, de sentiment de solidarité, de volonté de coopération, de générosité, pour qu’il en résulte une nation florissante et rénovée qui offre la possibilité d’un bien-être moral et physique à ses fils de toutes conditions et de tous métiers » (6). Jusque là, on ne peut pas vraiment dire que la nouvelle formation se montre particulièrement transgressive et subversive.

          Mussertaffiche.jpg  Dirigée avec talent et sincérité, elle rencontre en tout cas un indéniable succès. De 1000 adhérents à peine, à ses débuts, elle recrute vite et regroupe déjà 33 000 membres en 1934, puis 52 000 en 1936. Une grande manifestation qu’elle organise à Amsterdam, en 1934, réunit plus de 25 000 personnes. S’inspirant beaucoup de ce qui se fait en Italie et en Allemagne, l’appareil du mouvement est assez complexe. Les militants portent un uniforme noir et saluent à la romaine en prononçant les mots de « Hou Zee » (héritée du langage des marins, cette expression signifie quelque chose comme « Garde le cap ! » ou « Bonne navigation ! »). Le swastika n’a pas cours au NSB, mais le mouvement de Mussert utilise souvent la rune du loup ou crampon (Wolfsangel) qui figure sur certains fanions et oriflammes. Il utilise par ailleurs les anciennes couleurs nationales – orange, blanc et bleu – ou « Prinsenvlag ». À partir de 1936, le drapeau du mouvement se composera, quant à lui, de deux bandes horizontales, noire et rouge, avec au centre un triangle (symbolisant le delta du Rhin) renfermant un écusson aux couleurs orange-blanc-bleu, frappé d’un lion avec flèches et épée et encadré des lettres NSB. Le siège central du NSB est à Utrecht et la formation s’articule en dix-sept districts qui se divisent eux-mêmes en groupes et blocs. Le mouvement dispose d’un hebdomadaire, Volk en Vaderland, d’un quotidien, Het Nationale Dagblad, et d’un mensuel, Nieuw Nederland, qui tous trois atteignent un vaste public (certains numéros spéciaux de Volk en Vaderland seront tirés à 800 000 et même un million d’exemplaires durant la campagne électorale de 1935). Au fil du temps, le NSB se dote d’une organisation féminine, la Nationaal-Socialistische Vrouwenorganisatie (7) qui édite son propre journal, De Nationaal-Socialistische Vrouw. Il se dote également d’une organisation de jeunesse ou Nationale Jeugdstorm, ainsi que d’une association étudiante ou Nederlandsche Nationaal-Socialistische Studentenfederatie (NNSS) qui publie le journal De Wig (le groupe prendra en 1940 le nom de Nederlandsche Nationaal-Socialistische Studentenfront). Il existe aussi un Front Paysan ou Boeren Front qui attirera jusqu’à 50 000 agriculteurs. Comme il sied à tout mouvement fasciste de l’époque, le NSB crée en outre un service d’ordre ou Weer Afdeeling (d’abord nommé Weerbaarheids Afdelingen). Composé de douze brigades (avec un effectif global atteignant parfois 15 000 hommes), ce corps de défense possède un hymne spécifique, WA marscheerd (sur l’air du Horst Wessel Lied) et son propre journal, De Zwart Soldaat. Il se double d’un discret service de renseignement ou Centrale Inlichtingen Dienst.

            Dynamique, le NSB effectue une percée significative lors des élections d’avril 1935 où il attire au moins 300 000 électeurs, soit un score encourageant de 7,94% qui lui assure 44 sièges (sur 535) à la Chambre. Joint au décorum menaçant dont s’entoure le mouvement, ce succès électoral inquiète désormais sérieusement les partis traditionnels qui s’accordent tous sur l’impérative nécessité de barrer la route à la formation de Mussert. Dès avril 1934, ce dernier a dû abandonner son emploi suite à la promulgation par le gouvernement d’un décret interdisant à tous les fonctionnaires d’adhérer au NSB. En riposte à cette mesure, le mouvement créera la qualité de « membre secret ». Ces péripéties n’empêchent pas le chef du mouvement d’effectuer une tournée triomphale d’un mois à Java et Sumatra où il compte de nombreux partisans et où le gouverneur général Bonifacius Cornelis de Jonge (1875-1958), un sympathisant, le reçoit à deux reprises avec tous les égards. La répression ne cesse pourtant de se durcir : une seconde loi vient interdire aux civils de porter des uniformes, et une troisème prohibe l’usage de drapeaux et insignes politiques. Même les églises s’en mêlent : la hiérarchie calviniste interdit aux fidèles d’adhérer au NSB, tandis que l’Église Catholique menace de priver de sacrements les militants de ce mouvement. Plusieurs lettres pastorales condament explicitement le national-socialisme et adjurent les croyants de s’en tenir éloignés. En juin 1936, Mussert tentera, avec l’aide de Mussolini, de convaincre le Vatican de faire lever ces interdits, mais sa démarche demeurera sans effet.

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Germanophilie et répression

            Le dénigrement systématique dont le NSB fait l’objet constitue un gros obstacle à son développement car il entretient un hallo négatif autour du mouvement et finit par faire naître des craintes à son sujet. Le phénomène, il faut bien le dire, est facilité par la radicalisation du NSB, au sein duquel l’attraction du nazisme allemand se fait de plus en plus sentir. Le 7 août 1936, le mouvement a reçu l’adhésion de Meinoud Marinus Rost van Tonningen (1894-1945), un ancien haut fonctionnaire de la SDN (8), qui se pose vite en rival de Mussert et en germanophile avéré. Compétent, diligent et efficace, le nouveau venu stimule indubitablement le militantisme, mais il entraîne aussi le NSB dans une direction qui n’était pas initialement celle de ses fondateurs. Des notions nouvelles, le Sang et le Sol (Blut und Erde), l’antisémitisme et la suprématie de l’État intègrent désormais la rhétorique du mouvement et s’affichent à la une de son journal (dont Van Tonningen devient rédacteur en chef). La conséquence de cette réorientation et de la campagne antifasciste est immédiate : les effectifs baissent et aux élections de mai 1937, le score du NSB n’est plus que de 4,22%, ce qui ne lui assure plus que quatre députés et deux sénateurs. Le 16 novembre 1936, Anton Mussert est reçu par Hitler (et à cette occasion, Herman Gœring lui affirme que jamais le Reich ne revendiquera un mètre carré de territoire néerlandais…). À compter de cette époque, et peut-être simplement pour ne pas se laisser déborder par Van Tonningen, il change de ton vis-à-vis des Juifs. Dans une interview qu’il accorde, le 6 octobre 1937, au journaliste américain (et marxiste) Barrie Stavis, Mussert rappelle que les « bons Juifs » peuvent adhérer au NSB (où ils seraient une cinquantaine), mais il ajoute que s’il y a désormais un problème juif aux Pays-Bas, c’est de la propre faute des Israélites : « Moi, je n’ai jamais parlé d’eux avant qu’ils me désignent comme leur ennemi. Mais oui, je suis leur ennemi. Ils constituent une menace pour la civilisation – comme les communistes. Je suis leur ennemi et le resterai » (9). Peu de temps après cette déclaration, le NSB annonce que dorénavant, les Juifs ne pourront plus adhérer au mouvement. En 1938 toujours, Mussert propose officiellement de réunir la Guyane anglaise, la Guyane française et le Surinam pour en faire un foyer national juif. En compensation pour la perte du Surinam, les Pays-bas recevraient une partie du Mozambique portugais. Soumis au Parlement, le projet sera discuté et largement rejeté. Dans la fameuse interview accordée à Stavis, Mussert ne se cache pas non plus d’avoir plus de sympathie pour le Reich que pour le Royaume-Uni : « Avec une flotte pour protéger nos Indes Orientales, je m’allierais à l’Allemagne », déclare-t-il. « Nous appartenons à la même souche germanique et les gens de même race doivent marcher ensemble. De plus, le fascisme doit conquérir le monde » (10).

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L'armée néerlandaise pendant la "drôle de guerre".

En septembre 1939, lorsque la guerre éclate entre l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, les Pays-Bas restent neutres, en espérant bien, comme en 1914-18, être épargnés par le conflit. Pour sa part, le NSB (surtout les éléments proches de Rost van Tonningen) ne se cache pas d’être favorable au Reich. Mussert lui-même demeure cependant circonspect. En janvier 1940, il déclare à deux agents allemands qui l’ont approché que ses militants ne se battront jamais contre leurs compatriotes, mais en avril, il affirme à une journaliste américaine de CBS qu’en cas de guerre, les gens du NSB se contenteront d’attendre les Allemands « les bras croisés » (11). Ce positionnement ambigu rend le mouvement suspect et l’expose à toutes sortes de rumeurs malveillantes. Au mois d’avril 1940, le célèbre journaliste Vladimir Poliakoff (« Augur ») annonce, par exemple, dans le New York Times, que le NSB s’apprête à enlever la reine Wilhelmine, ce qui entraîne aussitôt la proclamation de l’état de siège aux Pays-Bas. Le 19 avril, une vingtaine de cadres du NSB sont arrêtés sur soupçon d’appartenance à la 5e colonne. Mussert échappe à la rafle mais il doit désormais se cacher dans une ferme.  Les autorités ont la main particulièrement lourde puisque ce sont bientôt 10 000 membres et sympathisants du NSB qui sont arbitrairement internés. Parfois victimes de violences, certains y laisseront la vie : « Sept d’entre eux », écrit A. H. Paape, « trouvèrent la mort dans des fusillades provoquées par la nervosité de leurs gardiens » (12) Finalement, le 10 mai 1940, la Wehrmacht lance une offensive contre les Pays-Bas afin de couper l’herbe sous les pieds des Britanniques qui auraient pu tenter de passer par là pour attaquer le Reich. Puissant et techniquement impeccable, l’assaut ne laisse aucune chance à la petite armée néerlandaise dont le commandant en chef, le général H. G. Winkelman (1876-1952) capitule le 15 mai. Dès le 13, la reine et le gouvernement ont quitté le territoire, confié le pouvoir à des secrétaires généraux, et gagné Londres d’où ils vont diriger la résistance. Durant les brefs combats, le NSB ne fait rigoureusement rien pour aider l’ennemi et les quelque 100 à 200 Hollandais qui assistent les troupes d’invasion proviennent pour la plupart du Parti national-socialiste hollandais des travailleurs ou NSNAP (13), une formation rivale de celle de Mussert. « Après la guerre », précise F. Bertin (14), « les enquêtes menées pour découvrir une complicité pratique du NSB dans l’attaque allemande ne découvrirent rien de positif en ce sens ». À titre personnel, Anton Mussert perd à cette époque son frère Jo. Lieutenant-colonel d’active, ce dernier est abattu, le 14 mai, par deux subalternes égarés qui le soupçonnent, à tort, de vouloir trahir. Il sera totalement réhabilité après-guerre.

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Jeu de dupes

            À la cessation des hostilités, Anton Mussert pense que les Allemands vont lui confier les rênes du pays et débute alors un grand jeu de dupes qui va durer cinq ans. Le 16 mai 1940, interdiction est faite au Néerlandais de s’exprimer à la radio comme il en avait l’intention. Berlin a d’autres plans. Le 18 mai, le ministre Arthur Seyss-Inquart (15) est nommé Commissaire du Reich aux Pays-Bas (Reichskommissar für die Niederlande) où il entre officiellement en fonction le 29. Outre ce plénipotentiaire, les autorités comprennent le général d’aviation Friedrich Christiansen (1879-1972), commandant en chef de la Wehrmacht, le Brigadeführer SS Hanns Albin Rauter (1895-1949), responsable des services de sécurité et de la police, et l’Oberdienstleiter Fritz Schmidt (1903-1943), délégué du parti nazi. Mussert a bien mandaté le comte d’Ansembourg (16) pour le représenter auprès des occupants mais ceux-ci n’ont a priori aucun désir de coopérer avec le NSB. En fait, Seyss-Inquart s’efforce, dans un premier temps, d’obtenir la coopération de formations moins marquées. C’est dans cette perspective que se constituent un Comité National puis, le 24 juillet 1940, une Union Néerlandaise (Nederlandsche Unie). Approuvée par les secrétaires généraux, cette Union Néerlandaise – qui n’a rien à voir avec le NSB – est en phase avec les ex-Présidents du Conseil Hendrikus Colijn et Dirk Jan de Geer (17) qui reconnaissent la primauté de l’Allemagne et prônent tous deux une collaboration dans la dignité. Le nouveau groupement est bien accueilli par la population et recrute près de 400 000 membres en deux mois ; en février 1941, il compte déjà 800 000 adhérents et montera même jusqu’au million. Rappelons au passage que les Pays-bas n’ont alors que 8,7 millions d’habitants. Prête à collaborer, l’Union Néerlandaise se montre néanmoins rétive à toute tentative de germanisation et de nazification, ce qui contrarie le Reichskommissar et finit par entraîner, en décembre 1941, la dissolution de l’association. Autre groupe à subir les foudres de Seyss-Inquart, le parti social-démocrate qui est interdit en juin 1941. Durant un an, l’occupant a essayé, en vain, de prendre le contrôle de ce parti, ainsi que des syndicats, mais ils ont préféré se saborder plutôt que de se soumettre…

            arméeNL40.jpgÀ ce stade, il ne reste plus pour « collaborer » que les partis et mouvements qui se réclament d’une idéologie proche du nazisme, à savoir le NSB, le NSNAP et le Zwart Front. À l’instar des anciens Présidents du Conseil que nous avons déjà mentionnés (et de nombreux autres politiciens européens), Anton Mussert pense que l’Allemagne a définitivement gagné la partie, et que la collaboration est « l’unique chance qui reste à la Hollande de préserver son indépendance dans la future Europe hitlérienne » (18). Le 5 juin 1940, il rencontre donc Seyss-Inquart qui ne possède pas une très haute opinion du chef fasciste. « Le Leider du NSB », note F. Bertin, « restait attaché à l’autonomie de la Hollande et l’esprit profond du national-socialisme lui restait étranger » (19). Mussert multiplie cependant les gestes de bonne volonté, dont tous ne sont d’ailleurs pas très habiles : ainsi, le 22 juin 1940, lors d’une étrange « fête de la Libération », offre-t-il une cloche en bronze de trois tonnes à Herman Gœring, alors qu’un mois plus tôt, le 14 mai, la Luftwaffe a bombardé Rotterdam, tué un millier de civils et fait 80 000 sans abri…

Quiproquo

            Le problème majeur auquel Mussert ne va cesser de se heurter, c’est que les Allemands ne partagent absolument pas sa vision des choses. Lorsqu’il envisage une alliance avec le Reich, ses interlocuteurs songent à une annexion pure et simple. « À sa façon », remarque justement A. Anderson (20), « Mussert était un ardent patriote. Pour lui, il était tout simplement impensable que la Hollande devînt un territoire allemand ». Afin de sauver les apparences, au plan constitutionnel, le juriste Johan Herman Carp (1893-1979) suggère de placer Mussert à la tête du Conseil d’État, ce qui ferait un peu de lui le régent du royaume et l’autoriserait à conclure la paix avec l’Allemagne. Cette astucieuse solution permettrait d’officialiser l’alliance avec l’Allemagne et reconnaîtrait implicitement l’indépendance des Pays-Bas. Le 16 août 1940, c’est sans surprise que le Commissaire du Reich refuse ce plan. La survie des Pays-Bas ne figure décidément pas à l’agenda nazi. En témoigne encore l’attitude de la censure qui empêche la publication d’un article où Mussert affirme : « Nous n’avons jamais demandé et nous ne demanderons jamais à devenir Allemands, pas plus que nous ne demanderons jamais à un Allemand de devenir Néerlandais. Nous aimons notre pays et notre drapeau, tout comme ils aiment les leurs » (21). Le chef du NSB pourrait s’en tenir là et se retirer du jeu mais tel n’est pas son choix. À la fin août 1940, il signe une « Note sur l’union des peuples germaniques » (Bond van Germaansche volkeren) et se rend, le 23 septembre suivant, à Berlin pour y soumettre son projet à Hitler. Mussert souhaite non seulement sauver l’indépendance de sa patrie, mais propose aussi de créer de Grands Pays-Bas qui comprendraient la Hollande, la Frise, les Flandres et une partie du nord de la France, et s’appuieraient sur les colonies néerlandaises, le Congo et la communauté sud-africaine des Afrikaans (22). Cet « empire thiois » serait bien sûr le vassal et l’obligé du Reich. Plus tard, il évoquera à nouveau une union nordique – avec respect des langues vernaculaires, des religions, des fiertés nationales, des coutumes et des cultures – seule capable, selon lui, de tenir tête aux USA, au Japon et à l’URSS. Il va sans dire que le Führer ne se prononce pas…

            Parallèlement à leurs manœuvres avec l’Union Néerlandaise, les Allemands s’efforcent d’instrumentaliser Mussert et le NSB sans leur accorder rien de concret. Le 30 juin 1941, Seyss-Inquart supprime tous les partis politiques sauf le NSB, ce qui a pour conséquence d’attirer dans le mouvement la plupart des militants du NSNAP et du Zwart Front. Cet afflux d’éléments pro-nazis vient sensiblement renforcer Rost van Tonningen et l’aile germanophile du NSB. Le mouvement avoisine dès lors les 100 000 adhérents. Les occupants ne prennent pas Mussert au sérieux et préfèrent de toute évidence travailler avec Van Tonningen qui prône ouvertement l’absorption des Pays-Bas par le Reich. Hostile à cette ligne, Mussert ne possède visiblement ni l’énergie ni le tempérament de s’y opposer fermement. « En faisant de la surenchère », notent P. Milza et M. Benteli, « les partisans de Van Tonningen vont obliger Mussert à s’engager plus loin dans la voie de la collaboration mais sans qu’il se soit jamais rallié à leurs vues pangermanistes » (23). « Sa force et son caractère », renchérit A. H. Paape (24), « étaient insuffisants pour en faire autre chose qu’un jouet aux mains des Allemands ; il fit de plus en plus de concessions importantes, et il se laissa récompenser par des promesses qui ne se concrétisèrent qu’à peine ».

qKZzgOgcBs6WdQgDEn2r.jpgUn chef impuissant

            Au nombre des déficiences de Mussert, il faut tout d’abord mentionner son incapacité à garder le contrôle de ses troupes. Défavorable au recrutement de SS au sein de son mouvement, il finit cependant, dès juin 1940, par céder aux pressions de Gotlob Berger et Hanns Albin Rauter. De jeunes militants rejoignent donc le régiment “Westland“ puis la 5e division blindée “Wiking“. Le 11 septembre 1940, Mussert charge même Johan Hendrikus Feldmeijer (1910-1945) de créer une SS Générale néerlandaise (Nederlandsche SS, puis, à partir du 1er novembre 1942, Germaansche SS in Nederland). Théoriquement indépendante des Allemands, cette organisation (7000 hommes, répartis en 5 régiments territoriaux) se présente comme la garde du Leider, mais en pratique, elle échappe largement à son emprise et servira de vivier à la Waffen-SS. Les relations de Mussert avec l’institution SS seront toujours exécrables. Venu inspecter, en décembre 1940, la SS Générale néerlandaise, le Dr Joseph Grohmann accuse le NSB de n’être qu’un « repaire de Juifs et de francs-maçons » (25). Quant au chef du NSB, c’est à son corps défendant qu’il finit par autoriser l’enrôlement de ses adhérents dans la Waffen-SS. Ce faisant, il perd toute autorité sur eux. En juin 1941, peu après l’annonce de l’attaque contre l’URSS, Arnold Meijer (1905-1965), chef du Nationaal Front, lance un appel à la constitution d’une légion de volontaires ou Vrijwilligerslegioen Nederland. Relayée par Mussert et le général Hendrik Alexander Seyffardt (1872-1943), ancien chef d’état-major de l’armée royale, l’idée fait vite son chemin : le 27 juillet, les premières recrues, largement issues du NSB, défilent à La Haye, avant de partir pour Debica, en Pologne. Chapeautés par la Waffen-SS, ce qui n’était pas prévu, ces hommes vont se battre dans le secteur de Leningrad, puis en Croatie, avant d’intégrer la 4e brigade SS “Nederland“ (1943) et de constituer enfin la 23e division SS “Nederland“. Tout ce que Mussert obtient de Berlin, c’est que ces soldats puissent porter sur le bras un écusson aux couleurs du Prinsenvlag (orange-blanc-bleu). Il aurait bien voulu en outre qu’ils ne prêtent pas serment à Hitler mais il ne pourra l’éviter. Lui-même sera d’ailleurs appelé, le 12 décembre 1941, à prouver sa loyauté au Reich en prêtant serment au Führer, en présence de Martin Bormann et du ministre Hans Lammers. Au total, près de 30 000 Néerlandais passeront par la Waffen-SS, quelque 8000 par le NSKK et 14 000 par l’Organisation Todt. Ajoutons qu’outre ces formations militaires ou paramilitaires, il existe également, aux Pays-Bas, un Front du Travail (NAF), avec près de 600 000 membres, et un Service du Travail (NAD) de 20 000 recrues. Sur tous ces gens, Mussert n’a aucun pouvoir.

            Quels que soient les efforts de Mussert, ses relations avec la SS restent mauvaises. Réticent à l’égard de la personnalité même du Néerlandais (dont il considère notamment le mariage comme un inceste) et très hostile aux idées « européistes » du Leider, Himmler favorise ostensiblement Rost van Tonningen et les tenants de la Grande Allemagne. Ses adjoints ne sont pas plus tendres : dans une lettre en date du 14 novembre 1942, le Brigadeführer Rauter juge que « Mussert est un petit-bourgeois, intérieurement ennemi des Allemands et Hollandais cent pour cent », avant de préconiser carrément « d’anéantir le NSB » (26). Cyniques, les Allemands continuent toutefois à se servir du mouvement néerlandais, mais sans offrir grand chose en contrepartie. Le 10 décembre 1942, Hitler reçoit Mussert auquel il octroie officiellement le titre de Leider van het Nederlandsche volk ou Guide du peuple néerlandais. Il ne s’agit néanmoins que d’un titre purement honorifique et le pouvoir réel demeure aux mains de Seyss-Inquart. Cette « promotion » est annoncée avec un certain éclat aux Hollandais, le 13 décembre, à l’occasion du 11e anniversaire du NSB. Elle incite Mussert à constituer (janvier 1943), autour de Johan Herman Carp, une espèce de cabinet fantôme (Gemachtigden van den Leider) de neuf secrétaires d’État (dont ses rivaux Rost van Tonningen et Cornelis van Geelkerken). Ces hommes n’ont qu’un rôle consultatif, ce qui n’empêche pas la résistance d’abattre rapidement trois d’entre eux ! De plus en plus audacieuse, cette résistance (en l’occurrence le groupe communiste CS-6) s’en prend aussi au vieux général Hendrik Seyffardt qui est abattu sur le pas de sa porte, le 5 février 1943 (il mourra le lendemain), ainsi qu’au président de la Chambre de Culture, Hermannus Reydon, qui est assassiné le 23 août suivant. Suite à cette multiplication d’actes hostiles, les Allemands déclenchent – contre l’avis de Mussert – une vaste campagne de représailles, l’opération « Silbertanne », qui coûtera la vie à plus de 50 otages. Ils créent aussi une police auxiliaire (Hulppolitie) et exigent que les militants du NSB se muent désormais en supplétifs de leurs services de sécurité. Le général Hanns Albin Rauter place d’ailleurs le service de renseignement du NSB sous son autorité directe, tandis que l’on procède (mars 1943) au recrutement d’une Garde Nationale ou Landwacht que commanderont Van Geelkerken et Arie Johan Zondervan. Il y aura encore, en 1945, la constitution d’une seconde unité SS, la 34e division “Landstorm Nederland“, grâce à l’enrôlement de miliciens NSB. Ces mesures ne relèvent aucunement de Mussert qui se trouve placé au pied du mur et ne peut que cautionner ou s’effacer.

            Un autre sujet de friction entre le Leider et les Allemands concerne la politique antisémite de ces derniers. Quoiqu’il ait tenu, à partir de 1938, des propos très hostiles à la communauté israélite, Anton Mussert n’a jamais été un antisémite fanatique. Entraînés par plus extrémistes que lui, nombre de membres du NSB prêtent cependant la main aux rafles qu’organise la police nazie, quand ils n’opèrent pas, de leur propre chef et pour leur propre compte, quelques exactions. Plus de 105 000 Juifs sont alors arrêtés et déportés. Dans les camps de transit situés aux Pays-Bas (Westerbork, Bois-le-Duc, Amersfoort), ils sont souvent gardés par des policiers ou des SS hollandais. Pusillanime, Mussert ne proteste pas mais s’associe discrètement au plan du secrétaire général à l’Intérieur K. J. Frederiks qui entreprend de « sécuriser » certains Juifs (artistes, intellectuels, anciens combattants).

JoSpier1947.jpgCeux-ci sont placés dans deux résidences protégées, De Schaffelaar et Huize de Briezen, à Barneveld, ou encore à la Villa Bouchina, à Doetinchem. Dans ce dernier lieu séjournent notamment neuf Juifs (27), dont l’illustrateur Jo Spier (photo), un ami personnel de Mussert (28). Cette protection ne suffira malheureusement pas à empêcher la déportation des intéressés qui finiront tout de même par être expédiés vers le ghetto de Theresienstadt. La répression ne vise pas que les Juifs mais frappe toute la population néerlandaise. Après l‘échec de l’opération « Market Garden » (parachutage de troupes alliées près d’Arnhem) qui s’est accompagnée d’une grève générale des chemins de fer, Seyss-Inquart riposte en bloquant, de novembre 1944 à février 1945, l’approvisionnement des grandes villes. On parlera d’hiver de la faim (hongerwinter) et le manque de nourriture fera au moins 18 000 morts. Là encore, Mussert se tait. Il est d’autant plus impuissant que le 5 septembre 1944 (le mardi fou ou « Dolle Dinsdag »), ses partisans, pris de panique, se sont massivement enfuis en Allemagne avec femmes et enfants. Près de 65 000 d’entre eux campent près de Lunebourg, en Basse-Saxe. Ceux qui sont restés, les plus décidés, se rangent désormais derrière les Allemands et abandonnent le Leider à son sort ; Van Tonningen et Van Geelkerken ayant été démis de leurs fonctions de vice-présidents du NSB, Mussert se trouve dans un grand isolement. Comme l’écrit A. H. Paape, « son parti, son mouvement n’avaient pas besoin d’être liquidés à l’heure de la libération du territoire ; ils étaient morts depuis longtemps » (29).

Une triste fin

            La situation militaire semblant définitivement compromise, Anton Mussert envisage de rejoindre le NSKK en qualité de simple chauffeur de camion, mais il n’aura pas le temps de mettre ce plan à exécution. Victime, le 25 avril 1945, d’un accident de voiture, il se retrouve à l’hôpital Maria Stichting, à Haarlem – où il échappe de justesse à un enlèvement par des résistants – puis à l’hôpital Bronovo de La Haye. Sorti le 4 mai et rentré à Utrecht, au siège du NSB, il y apprend la capitulation des troupes allemandes du secteur et prend dès lors ses dispositions pour se rendre aux nouvelles autorités. Le 7 mai 1945, il avertit la police locale qu’il se tient à sa disposition : aussitôt appréhendé, il est incarcéré à Scheveningen. C’est la fin du NSB.

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L'arrestation de Mussert.

L’épuration qui débute alors est extrêmement rigoureuse puisqu’elle entraîne le placement en détention de 150 000 à 200 000 personnes. Toutes ne restent pas incarcérées, mais selon Paul Sérant (30), il y a encore, en octobre 1945, 96 000 prisonniers politiques, dont 24 000 femmes. Même les enfants paient le prix fort puisque 12 000 d’entre eux sont placés dans des foyers provisoires et 8000 dans des camps spéciaux. En ce qui le concerne, le Leider est jugé les 27 et 28 novembre 1945 à La Haye, dans la salle de bal du Palais Kneuterdijk. Accusé de collaboration avec l’ennemi, de violation de la Constitution et de haute trahison, Mussert soutient que son seul but fut d’éviter l’annexion, de sauver la souveraineté néerlandaise, et de garantir la place du royaume dans la future Europe de Hitler. Reconnu coupable, il est condamné à mort le 12 décembre. Son appel ayant été rejeté (20 mars 1946), le condamné rédige une lettre d’adieu au peuple néerlandais. Dans ce document, daté du 28 mars 1946, il justifie son engagement politique, met en parallèle son action et celle de la résistance, et compare enfin son sort à celui de Johan van Oldenbarnevelt et Johan de Witt, qui furent tous deux injustement condamnés à mort au XVIIe siècle (31). Le 5 mai 1946, la reine Wilhelmine rejette son recours en grâce, ce qui scelle définitivement le sort de l’ex-Leider. Deux jours plus tard, le 7 mai 1946, Anton Mussert est extrait de sa cellule vers 6h du matin. Accompagné de son beau-frère, Willem Torpstra, du révérend Sijbrandij et de deux gardiens, il gagne, en voiture, le Waalsdorpvlakte, un site où 250 résistants ont été passés par les armes durant l’Occupation. Le peloton d’exécution est déjà en place et à 6h 30, tout est terminé. « La mort de tout homme, même celle de Mussert, mérite le respect », écrit sobrement le journal socialiste Het Vritje Volk

            La saga du Leider néerlandais ne s’arrête pas tout à fait là. Inhumée anonymement dans un carré particulier du cimetière central de La Haye, sa dépouille mortelle ne va pas y rester. Dans la nuit du 16 au 17 juin 1956, un commando de vétérans du Front de l’Est et de militants flamands du Vlaams Militanten Orde enlève en effet le cercueil et va le réenterrer dans un lieu secret, probablement en Flandre. Dirigée par le nationaliste flamand Bert Eriksson (1931-2005), il s’agit de l’opération « Wolfsangel ». Fort marries, les autorités néerlandaises prétendront par la suite que le commando s’est trompé de cercueil et que les restes de Mussert ont été ensevelis dans une fosse commune et mélangés à d’autres… Le mystère demeure.

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Mussert dans sa cellule.

Soixante-quinze ans après l’exécution d’Anton Mussert, il est permis de s’interroger sur l’équité de la peine qui l’a frappé. Sincère et apparemment désintéressé (32), le chef du NSB ne fut probablement pas le pire des protagonistes de cette tragique époque. On peut certes lui reprocher d’avoir volontairement collaboré avec l’occupant et ce faisant cautionné les excès de ce dernier. On peut également regretter la consternante docilité dont il s’obstina à faire preuve durant cinq ans. Il faut cependant tenir compte du fait que ses choix, ou ses silences, n’eurent jamais pour but de servir « méchamment » (33) les intérêts de l’ennemi ni de desservir ses compatriotes. Mussert pensait, naïvement sans aucun doute, défendre son pays et en assurer la survie. Lorsque des crimes furent commis, ce fut le plus souvent à l’initiative d’individus qui prétendaient agir en son nom, mais qui opéraient en fait pour le compte de la police nazie. Si l’on compare enfin la sanction maximale qui lui fut infligée à celles qui frappèrent d’autres collaborationnistes de premier plan, force est de conclure que sa condamnation fut plus emblématique que vraiment appropriée. Il fallait exorciser une collaboration qui n’avait pas été que purement symbolique et permettre aux Pays-Bas de figurer dignement dans le cortège des vainqueurs antifascistes. Il fallait donc un symbole, un archétype de traître à châtier, et ce fut assez logiquement le fondateur et Leider du NSB. À côté de cela, Jan Eduard de Quay (1901-1985), qui avait dirigé l’Union Néerlandaise, sera anobli et deviendra même Premier ministre (1959). Vice-président du NSB, chef des jeunesses, inspecteur de la Landwacht et SS-Oberführer, Cornelis van Geelkerken (1901-1979) sortira de prison en 1959. L’ancien ministre-président Dirk Jan de Geer (1870-1960) s’en tirera avec un an de détention et une amende de 2000 florins ; le chef du Front du Travail, Hendrik van Woudenberg (1891-1967) sera libéré en 1956 ; Arie Johan Zondervan (1910), inspecteur de la Landwacht et vétéran du Front de l’Est, sera libéré en 1951, et Jacobus Schrieke, patron de la police, en 1955… Incarnation désignée de la trahison et bouc émissaire de toutes les frustrations de la défaite et de l’occupation, personne n’aurait compris, en 1946, que Mussert ne fût pas fusillé. Pour les Néerlandais, son procès et sa fin ne furent pas tant une question de justice qu’un exutoire collectif.

Christophe Dolbeau

Notes:

(1) Au total, il y a eu sept enfants, à savoir Josephus (Jo) Adrianus (1880-1940), Maarten (Max) Johan (1882-1941), Jacobus Frederik (1884-1884), Helena (Leni) Arnolda Frederika (1887-1954), Anton Adriaan (1894-1946), Frederika Johanna (1899-1900) et Jakoba (Coby) Maria (1898-1981).

(2) Voy. A. H. Paape, « Le mouvement national-socialiste en Hollande – Aspects politiques et historiques », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 17e année, n° 66, p. 35.

(3) Le Dr Frederik Carel Gerretson (1884-1958) était professeur d’histoire coloniale à l’Université d’Utrecht. Co-fondateur en 1925 de l’Union Nationale, il fut aussi l’un des dirigeants de l’Union Historique Chrétienne (calviniste). Défenseur de la Royal Dutch et de l’empire, il fut sénateur en 1951.

(4) Voy. Anthony Anderson, « A Forgotten Chapter. Holland Under the Third Reich », conférence donnée le 17 octobre 1995 à l’Université de Californie du Sud.

(5) Voy. F. Bertin, L’Europe de Hitler, vol. 1, Paris, Librairie Française, 1976, p. 185.

(6) Ibid, p. 186.

(7) dirigée notamment par A. M. van Hoey Smith-van Stolk, Olga de Ruiter-van Lankeren Matthes (1902-1982), Elisabeth Keers-Laseur (1890-1997) et Julia op ten Noort (1910-1994).

(8) Né en Indonésie et fils de général, Meinoud Marinus van Tonningen fut durant dix ans le représentant de la SDN à Vienne où il se lia au chancelier Dollfuss. Chargé par Seyss-Inquart de la liquidation des partis de gauche néerlandais, il fut également président de la Banque Nationale des Pays-Bas (et fut peut-être tué, le 6 juin 1945, car il en savait trop long sur certaines transactions financières ayant eu lieu sous l’Occupation).

(9) Voy. Barrie Stavis, « Holland Has a Führer Too », New Masses du 4 janvier 1938, p. 17-18. [Les propos que Stavis (1906-2007) met dans la bouche de Mussert semblent sujets à caution car ce journaliste (et futur dramaturge) ne fait pas montre à l’égard du chef du NSB d’une grande objectivité. Dans le même texte, il parle en effet « de sa bestialité, de son opportunisme, de son fanatisme barbare, de sa vanité de paon et de son peu de compassion et d’humanité » (sic). Il existe de nombreuses photographies de Mussert et chacun peut y constater que le Néerlandais possédait un physique assez banal, bréviligne et bien découplé. Or Stavis le décrit comme « petit, avec un ventre rond et bien nourri, une paire de bajoues et un double menton » ; plus loin, il évoque « ses yeux bleus, froids, et bordés de rouge », ainsi que « sa bouche mauvaise et cruellement mince, semblable à une fente » (p. 17). Après l’avoir encore comparé à une grenouille, il conclut en affirmant que c’est un piêtre orateur, peu convaincant et dépourvu de charisme (p. 18). Il semble que l’on soit donc bien fondé à douter des propos qu’il rapporte…]

(10) Ibid, p. 17.

(11) Cité par F. Bertin, op. cit., p. 192.

(12) Voy. A. H. Paape, op. cit., p. 47.

(13) Fondé en 1931, le Nationaal-Socialistische Nederlandsche Arbeiderspartij est une petite formation, très antisémite, dirigée par l’économiste Ernst Herman van Rappard (1899-1953).

(14) Voy. F. Bertin, op. cit., p. 195.

(15) Avocat de formation, l’Autrichien Arthur Seyss-Inquart (1892-1946) a été chancelier puis gouverneur (Reichstatthalter) d’Autriche et vice-gouverneur de Pologne occupée, avant d’être nommé Commissaire du Reich aux Pays-Bas. Condamné à mort à Nuremberg, il a été exécuté par pendaison le 16 octobre 1946.

(16) Ancien maire d’Amstenrade et sénateur du Limbourg, le comte Maximilianus Victor Eugène Hubertus Josef Maria de Marchant et d’Ansembourg (1894-1975) sera Commissaire du Limbourg durant l’Occupation. Condamné en 1946 à 15 ans de détention, il sera libéré en 1954.

(17) Avocat et deux fois président du Conseil des ministres, Dirk Jan de Geer (1870-1960) a d’abord émigré à Londres en mai 1940, avant de rentrer aux Pays-Bas et d’y publier une brochure conseillant aux habitants de coopérer avec les Allemands.

(18) Voy. Pierre Milza et Marianne Benteli, Le Fascisme  au XXe siècle, Paris, Éditions Richelieu, 1973, p. 318.

(19) F. Bertin, op. cit., p. 208.

(20) Voy. A. Anderson, op. cité.

(21) Voy. Paul Sérant, Les vaincus de la Libération, Paris, Robert Laffont, 1964, p. 335.

(22) Dans le même esprit, Mussert et Van Tonningen demanderont à Alfred Rosenberg (1893-1946), le ministre des Territoires de l’Est, d’octroyer aux Pays-Bas des zones de colonisation en Russie [où existent d’ailleurs, près d’Irkoutsk, des villages de « Hollænders » ayant conservé leurs traditions néerlandaises]. Entre 1941 et 1944, quelques centaines de Néerlandais partiront effectivement s’établir en Biélorussie et en Russie – Voy. Geraldien von Frijtag, « Le projet colonial hollandais pendant la Seconde Guerre mondiale », Encyclopédie pour une histoire nouvelle de l’Europe [en ligne].

(23) Voy. P. Milza et M. Benteli, op. cit., p. 318.

(24)  Voy. A. H. Paape, op. cit., p. 54.

(25) Voy. F. Bertin, op. cit., p. 216.

(26) Ibid, p. 214.

(27) Il était prévu à l’origine d’en accueillir 63…

(28) Dessinateur humoristique et publicitaire, Joseph Eduard Adolf Spier (1900-1978) fut par la suite déporté à Theresienstadt où il collabora, en 1944, au tournage d’un film (Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet). Émigré aux USA après la guerre, il y poursuivit sa carrière d’illustrateur.

(29) Voy. A. H. Paape, op. cit., p. 59.

(30) Voy. P. Sérant, op. cit., p. 338.

(31) Voy. Franz W. Seidler, Die Kollaboration, Munich-Berlin, Herbig, 1999, p. 397.

(32) Nous disons « probablement » car une chercheuse, le Dr Tessel Pollmann, soutient que Anton Mussert aurait possédé cinq maisons, une imprimerie, une maison d’édition, une villa, ainsi que des antiquités dérobés à des Juifs, soit une fortune évaluée à un million de florins de 1945 (ou 5 millions d’euros actuels) – voy. Haaretz du 8 avril 2009 (« Researcher : Dutch Nazi Collaborator Stole Millions »). Cette affirmation paraît bien étonnante et bien tardive. S’agissant pour la plupart de biens immobiliers difficiles à dissimuler, on peut s’étonner qu’il n’en ait jamais été fait état lors de la procédure engagée contre Mussert en 1945…

(33) Ce furent les Belges qui introduisirent cette notion très subjective dans leur Code pénal, après la Première Guerre mondiale. Elle était destinée à souligner le caractère malveillant de certains actes délictuels.

1001004011858902.jpgBibliographie

– Paul Sérant, Les vaincus de la Libération, Paris, Robert Laffont, 1964.

– A. H. Paape, « Le mouvement national-socialiste en Hollande – Aspects politiques et historiques », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 17e année, n° 66 (avril 1967).

– Lawrence D. Stokes, « Anton Mussert and the NSB : 1931-45 », History, vol. 56, n° 188 (octobre 1971).

– Pierre Milza et Marianne Benteli, Le Fascisme au XXe siècle, Paris, Éditions Richelieu, 1973.

– Francis Bertin, L’Europe de Hitler, vol. 1, Paris, Librairie Française, 1976.

– Franz W. Seidler, Die Kollaboration, Munich-Berlin, Herbig, 1999.

– Jan Meyers, Mussert, een politiek leven, Soesterberg, Aspekt, 2005.

– Tessel Pollmann, Mussert and Co, Amsterdam, Boom, 2012.         

vendredi, 23 novembre 2018

Zwarte Piet: The Face of National Resistance in The Netherlands

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Zwarte Piet: 
The Face of National Resistance in The Netherlands

In The Netherlands we have an annual tradition called Sinterklaas, which is a colloquial expression that signifies the celebration of a Christmas-like holiday named after St. Nicholas, a Byzantine bishop and saint from Anatolia, famous for his charity to children. The actual roots of the holiday go farther back to pagan traditions celebrating Yule and the coming of winter. The fatherly, horse-riding saints and the bearded Father Christmas with his sleigh are, in the end, all Christianized versions of Odin. Nordic and Germanic countries generally all celebrate this Odin-like figure and his holiday, of which Christmas is one, Sinterklaas another, and Krampus a third. In the same vein, Sinterklaas is also connected to the Austrian Krampus celebration. Both Sinterklaas and Krampus feature a bearded bishop accompanied by servants who bring gifts to children. In Krampus’ case, the servants are demons who hunt the naughty children. At Sinterklaas, Zwarte Piet (“Black Pete”) performs the same role. He hands out punishment to the naughty children, and candy and presents to the well-behaved children.

Zwarte Piet, unlike the demon Krampus, is a caricature of a negro (note that neger, or negro in English, is still a commonly used term for blacks in The Netherlands). He is always played by white men or women in blackface, featuring thick red lips, large golden earrings, a curly wig, and a funny accent, dressing like a sixteenth-century page. It couldn’t be more obvious that he is a caricature of a black man. Civic nationalists steadfastly deny that this is so, however, and insist that it is just chimney soot and colonial garb, and that people shouldn’t complain so much about racism, anyway. Truth be told, it probably was just a modification of Krampus to suit the Dutch colonial epoch; but yes, it is a caricature of a black slave.

Obviously, in our Americanized public discourse, given that Europe today is a cultural slave to America, this became a problem. Black activists started complaining that Zwarte Piet was a racist caricature offensive to “Dutch people of African descent.” In 2013, the United Nations ruled that it was a problematic tradition and should be changed. And since 2013, a debate is ongoing about Zwarte Piet every year, lasting from November until mid-December, when Sinterklaas is celebrated.

Strangely, this issue of removing blackface from an ancient children’s holiday became a robust redoubt for the defense of nationalism. When polled, eighty percent of Dutch people said that Zwarte Piet should not change. Every even vaguely nationalist or patriotic politician, media personality, actor, and academic declared themselves to be against changing Zwarte Piet. Whether conservative, libertarian, or populist, the Right was united on this issue. The Dutch could swallow mass migration, the legalization of gay marriage, a mosque on every street, a million Muslims in their country, increased crime, and increased taxes to fund the expanded welfare state – but this is where the Dutch drew the line. We will keep our blackface, and no foreign institution, activist group, or lobbyist in the world will change our minds. If necessary, blackface will be defended with violence.

Last year during Sinterklaas, the ceremony marking Saint Nicholas’ entry into The Netherlands was to be held in Dokkum, a Frisian town in the north of the country. Traditionally, a different town is selected every year for Saint Nicholas’ “official” entry. It has to be a coastal town, because he arrives by steamboat. The anti-Zwarte Piet discussion had been ongoing for four years by that point, and several activist groups had emerged whose aim was banning Zwarte Piet: “Kick Out Zwarte Piet” (KOZP), “Graauwe Eeuw” (Grey/Grim Century, a play off of the Golden Century, the era when the Dutch were the preeminent European naval and colonial power), “Stop Blackface,” and “New Urban Collective.” These groups were all set up and led by blacks, most of whom were recent arrivals from Africa to boot. Of these groups, KOZP is the most prominent, and I will use their name to refer to all the anti-Zwarte Piet black activists generally.

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KOZP announced that they would demonstrate in Dokkum against Zwarte Piet, and at the same time one of the leaders of Graauwe Eeuw made death threats against the actor playing Saint Nicholas. He said he wished to see “blood and bone splinters rain upon the children in attendance.” The local Frisians decided they weren’t about to let this happen, so on the day of the event, some fifty locals blocked the highway to Dokkum with their tractors and cars, preventing KOZP from entering the town and allowing the celebrations to carry on as usual. The media was scandalized, while the common man heralded them as heroes.

The locals involved were all charged with blocking a highway and endangering traffic. In a highly politicized trial, a dozen or so of the Frisians were tried and convicted, and given comparatively heavy sentences. These snelwegblokkeerders have become folk heroes. At their trial, several hundred people showed up to support them, including politicians of the PVV (Geert Wilders’ party) and some prominent Right-wing journalists. The instigator of the blockade, a local businesswoman, was given a month in jail and two hundred forty hours of community service. In comparison, a Polish drunk driver who killed two people at a zebra crossing last year got only one hundred ten hours of community service.

The trial was held less than two weeks before Sinterklaas 2018 and became a huge media spectacle. Tensions were high given that it coincided with the revival of the usual debate about Zwarte Piet during the 2018 holiday season. In the last few weeks, over three hundred thousand euros has been crowdfunded to support the convicted Frisian snelwegblokkeerders.

And then it was time for Sinterklaas 2018. Last Saturday, November 17, was the beginning of this year’s celebration. As usual, an actor dressed as Saint Nicholas with a host of Zwarte Piet helpers sailed into The Netherlands on a steamboat. This year, the town to receive the official Saint Nicholas was Zaanstad. Most towns and even small villages who host the event hold a parade for Saint Nicholas and his helpers. The KOZP announced that they would hold demonstrations against the event in eighteen towns and cities. The news spread like wildfire, and many nationalist groups announced counter-actions, mostly dressing up as Zwarte Piet to spite the Left and handing out candy and nationalist flyers to children. It was good optics.

But the bad optics started on the day itself. As I said, eighty percent of Dutch people support Zwarte Piet staying black. And this discussion has been ongoing for five years, with the common man on the side of Zwarte Piet, while the Left, the media, and minority activists oppose him. Anger has been growing on both sides. On the day, things escalated quickly. Loose coalitions of football hooligans, activists, and working-class men started fights with the KOZP demonstrators. I will list the most notable events of the day:

  1. In Rotterdam, people drove cars into the crowds of KOZP demonstrators and hurled fireworks, eggs, and stones at them. Football hooligans from Feyenoord FC got in fistfights with them. Police had to pull the two camps apart several times with their batons. Several people were hospitalized and others arrested.
  2. In Eindhoven, several hundred hooligans from PSV FC stormed a KOZP anti-Pieten demonstration of about fifty people, breaking through the police cordon and forcing the KOZP to take refuge in a police station, all the while pelting them with eggs and beer cans.
  3. In Leeuwarden, the locals attempted to break through a police cordon to get at the KOZP demonstrators, but they failed after police reinforcements arrived. In response, the locals paid an organ player to play Sinterklaas songs and loudly sang along to drown out the demonstrators.
  4. In The Hague, a KOZP demonstration began later in the day. Large groups of gathering football hooligans from ADO Den Haag intent on disrupting the protest were stopped by police cavalry charges.
  5. In Groningen, locals and football hooligans attempted to break through the police lines to get to KOZP demonstrators. Although unable to get through, they spent the day shouting in heated exchanges with the protesters.
  6. In Hilversum, a small KOZP protest was forced to flee to a police station after about one hundred fifty locals and hooligans arrived to chase them off the street.

There were other altercations that didn’t turn violent and were limited to verbal abuse in Den Helder, Tilburg, Amstelveen, and Hoorn. In total, sixty-two people were arrested and over a dozen hospitalized. Everywhere KOZP went, they were either forced to retreat or to rely on a strong police presence to remain. Thousands of ordinary Dutchmen mobilized throughout the country in a manifestation of spontaneous rage against the minority grievance industry that is spoiling their culture, traditions, and their children’s parties. The line had been drawn in the sand, and this is where the Dutch literally fought to keep their way of life.

For us Dutch etnonationalists, however, it is an odd spectacle. We of course aren’t opposed to Zwarte Piet. We support Zwarte Piet if only so that we can annoy the Left and the grievance industry. And we acknowledge that Zwarte Piet is in fact a caricature of a black man. On the other hand, we also don’t care that some are offended. They can go and be offended somewhere that isn’t in The Netherlands. But why is it this event that sparked blind fury among the common Dutchmen? Why not one of the myriad other problems caused by multiculturalism? We have been abused, dispossessed, burdened with taxes, beaten, robbed, and assaulted by all the joys of multicultural society for decades now – and this is the breaking point? Blackface on an actor performing for children?

My personal theory is that this was such a blatant case of anti-white activism, and combined so many facets of the anti-white crusade in it, that for the common man who intuitively senses that something is wrong – who doesn’t like multiculturalism, but can’t yet articulate the cause – now sees the culmination of several decades of his dispossession embodied in a single cause: the anti-Zwarte Piet movement.

Suddenly, it has all been revealed to him. The anti-white hatred. The enmity that his own institutions have for him. All the dimensions of white dispossession are present: the Leftist media siding with an aggrieved minority against the general populace, despite eighty percent opposing the change; an activist group of recent immigrants who openly hate whites and who are ungrateful for everything Dutch society offers them; a legal system that punishes the natives disproportionately while letting minorities off the hook; a very weak excuse to pass unpopular measures (“we need to make Zwarte Piet inclusive of children from all backgrounds”); and elitist Left-wing politicians denouncing the prevailing racism among the working class.

The native Dutchman sees this dishonesty and unfairness subverting his traditions, and he suddenly realizes, “Wait a minute, this is what they have been doing all along!” He grows furious; not even his child’s party is safe from them. Not even his own childhood memories. So there is the line in the sand. No more, they say. They pushed too far.

I therefore encourage the Left to continue to try and ban Zwarte Piet, and to take even harsher repressive measures against those who rioted on Saturday (which the Minister for Justice, Grapperhaus, has already announced). Those who defended Dokkum last year were put through a political show trial. In response, this year thousands of men stood up and decided to fight – in some cases physically – when it was necessary. Let the Left keep escalating. The Dutch are angry. If they want to make Zwarte Piet an icon of nationalist resistance against globalism and multiculturalism, then blackface will become an act of defiance in our country.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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dimanche, 20 août 2017

The Netherlands in the Napoleonic Wars

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The Netherlands in the Napoleonic Wars

Ex: http://madmonarchist.blogspot.com
 
At the time of the outbreak of the French Revolution, The Netherlands was still a republic, albeit a very business-minded republic with a prince, usually, holding the place of honor in government. This was the United Provinces, as they were often called, though some still referred to the area as the Spanish Netherlands to differentiate the lands from Belgium which was known as the Austrian Netherlands. Both areas were to see rebellions and upheavals and their destinies would prove to be intertwined. In the Austrian Netherlands, Catholics and leftist republicans joined forced in opposition to Emperor Joseph II to proclaim the independence of the “United States of Belgium” which was eventually suppressed by Emperor Leopold II. The trouble brewing in Belgium, where Catholic opposition to the Emperor brought about a common cause with the dissident, revolutionary sect, was the primary reason why Joseph II was probably the most anti-American and pro-British monarch on the continent during the American War for Independence as he feared the precedent this would set for his Belgian subjects.

In the United Provinces, there had long been a tension, periodically breaking out into violence, between the republican faction and the royalist faction (or ‘Orange party’) of Dutch politics with the republicans wanting to keep the country a republic and, indeed, make it even more republican while the Orange party wanted to empower the Prince of Orange and make him king. The American War for Independence also highlighted this division as the Prince of Orange, Willem V, favored the British while the republican government favored the American patriots and ultimately succeeded in bringing the Dutch republic into the war against Britain alongside the American rebels (though the Dutch did not benefit by it). As in Belgium, the Dutch republicans seem to have been inspired by the American example as illustrated by how they began calling themselves the Patriot party in opposition to the Orange party. They became even bolder until finally clashes broke out between the Patriots and the Dutch army which tended to be loyal to the Prince of Orange. The situation became so serious that it took an armed intervention by King Friedrich Wilhelm II of Prussia to see the Dutch patriots cleared out.

Prince Willem V was thus in control but only by the grace of Prussian bayonets when the French Revolution began to come to a boil and, given recent events, he was well aware of the danger of such ideology spreading. In 1792 the French declared war on Austria and prepared to invade Belgium where they expected popular support. The Prince of Orange, not being in the strongest position, held back. However, 1793 saw the regicide of King Louis XVI of France and every royal in Europe was instantly made aware of how serious this situation was. On February 1, the United Provinces, led by Prince Willem V, declared war on the French Republic, joining the “War of the First Coalition”. There was, originally, some success when an Austrian-Dutch army led by the Prince of Coburg defeated the French under General Charles Dummouriez at the Battle of Neerwinden on March 18 in Belgium, however the Prince of Orange and his Dutch troops were defeated at Menin on September 3 and another Austro-Dutch army was defeated by the French at the Battle of Wattignies in October. The Austrians on their own, as well as the British and their German comrades did no better in the face of the mass conscript armies of France.

1794 saw the last of the coalition forces driven from Belgium and the country was annexed to the French Republic and would remain so for quite some time. That same year, French forces under General Charles Pichegru invaded the Netherlands along with a contingent of anti-Orange Dutch patriots led by General Herman Willem Daendels in a surprise attack during the harsh winter. Local republican revolutionaries rose up in support of the invaders, making things even more difficult. Whereas, in the past, the French had been traditional enemies of the Dutch, the French had made themselves the most acceptable allies for Dutch, Protestant, republicans by embracing republicanism and tearing down the Catholic Church as well the monarchy. The French republicans declared that they had come to “liberate” the Netherlands and in 1795 declared the country the Batavian Republic. Defeated from without and betrayed from within, Prince Willem V was forced to go into exile in England. The new French-backed Batavian Republic was declared a “sister republic” of France, one of many such puppet-republics the French established in the wake of their armies.
 

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However, not everyone felt “liberated” by this turn of events. The behavior of the French republicans won them few friends outside the already ideologically committed and the French also annexed Flanders, Maastricht, Venlo and part of Walcheren with Flushing to France. The British, however, still had a good intelligence service operating in the area and took notice of the growing Dutch discontent with their so-called liberators and in 1799, as part of the War of the Second Coalition, launched a joint invasion of the Batavian Republic along with an Imperial Russian Army force. The British were led by the “Grand Old” Duke of York and the Russians by General Johann H. von Fersen. They were met by a Franco-Batavian (Dutch) force of about equal size but, after initial success, in battles lasting from August to November, the Anglo-Russian army was ultimately forced to retreat, leaving the Netherlands once again to the First French Republic and their local collaborators. The House of Orange had not been mere spectators to these events as the Hereditary Prince of Orange, later Willem VI, participated in the campaign alongside the British and Russians. In fact, he was instrumental in the seizure of a naval squadron known as the “Vlieter Incident” with the ships ultimately being sold to the Royal Navy.

The Prince of Orange also wrote a series of letters in 1795 known as the “Kew Letters” while in exile, instructing the governors of the Dutch colonies overseas to resist the French and cooperate with the British, in his capacity as Captain-General of the Dutch armed forces, in the hope of keeping these territories from being controlled by the Batavian Republic. Malacca, Amboina and West Sumatra (in the Dutch East Indies) did so and surrendered to the British without opposition. Cochin, or Dutch Malabar in India, on the other hand, required some “persuasion” from the Royal Artillery but, in the end, the Dutch holdings in India and Ceylon were captured by the British. Also in 1795 the British sent an expedition to seize control of the Dutch Cape Colony at the bottom of Africa. The local Dutch forces offered determined resistance but were finally compelled to surrender on September 15. Later, the British would hand the cape over to the Batavian Republic as part of a peace agreement and so another expedition would have to take it back again. When the Napoleonic Wars finally ended, the British would give back the Dutch colonies they seized, but not all of them, keeping some, such as the Cape colony, for themselves as it was a highly prized strategic chokepoint, controlling access to and from the Indian Ocean and south Atlantic.

Meanwhile, in 1803, Jan Rudiger Schimmelpenninck was elected President of the Batavian Republic but things began to change thanks to the grander aspirations of one Napoleon Bonaparte. After succeeding in making himself “Emperor of the French”, the client republics that France had set in neighboring countries suddenly received an upgrade to become client monarchies. In 1806 the Batavian Republic, at the behest of its French masters, became the Kingdom of Holland and the Emperor Napoleon awarded the new Dutch kingdom to his brother Louis (originally Luigi) who became King Ludwig I of Holland (or to be more precise, Lodewijk I). This led to a rather unusual situation as the new King Ludwig proved to be quite popular with his new Dutch subjects. Unlike, for instance, Napoleon’s older brother who became King of Spain, many Dutch people embraced their new monarch or, at least, did not dislike or oppose him. To his credit, Ludwig I took his new position seriously and tried to be a good king. That, however, ultimately led to trouble with his brother. King Ludwig I was supposed to be little more than a puppet but he was a puppet who tried to pull his own strings and when Dutch and French interests conflicted, Napoleon expected French interests to prevail. However, his brother actually stood up for Dutch interests which caused Napoleon no small amount of frustration (and at a time when he had much to be frustrated about).

Louis_Napoleon.jpgThis tension between the two Bonaparte brothers was exacerbated by the effort of the Emperor Napoleon to defeat Britain by means of economic strangulation. He instituted the Continental System which forbid France and all countries controlled by or allied with France from trading with the British which, as it turned out, proved more ruinous for the continent than it did for Britain and particularly for The Netherlands which had a heavily trade-based economy. Needless to say, smuggling soon reached epidemic proportions because of this and Napoleon was so desperate to stamp it out that in 1810 he simply annexed the Kingdom of Holland and it was absorbed into the French Empire. The former King Ludwig I, by then none too popular with his brother, fled into exile in the Austrian Empire and remained there for the rest of his life. So it was that, until 1813, the Dutch, willingly or not, mostly fought alongside the French under Napoleon. For some, this did not seem all that unnatural given the long history of Anglo-Dutch rivalry and warfare.

Because of this situation, there were prominent Dutch military men on both sides of the conflict. General Jan Willem Janssens had fought against the British at the Cape Colony and Java, was made Secretary-General for War for the Kingdom of Holland by Louis Bonaparte and then, after annexation, fought for Napoleon under Ney in the War of the Sixth Coalition. He would later serve as War Minister for the Kingdom of the United Netherlands in the last campaign against Napoleon. General David Hendrik Chasse, regarded by many as the best Dutch soldier of the period, was from the Patriot party and commanded the Dutch brigade that fought for Napoleon in Spain for which exploits he was elevated to baron. He carried on in French service after the annexation but remained bitter about it though he won decorations and promotions for outstanding service, even being credited with saving the French army at the Battle of Maya. For his offensive spirit and fierce attacks, Napoleon nicknamed him, “General Bayonet”. He too though would later fight against Napoleon as commander of the Third Netherlands Division during the Waterloo campaign. Later still, he would defend Antwerp during the Belgian Revolution.

One soldier of the Dutch army who fought against the French revolutionaries as well as Napoleon the whole way was not actually Dutch but a Swiss professional soldier; Jean Victor de Constant Rebecque. He first came to France as part of the Swiss Guard protecting the King. He survived the massacre of his regiment during the Revolution and from there was employed by the Dutch, serving in the regiment of Prince Frederick. When the French conquered the United Provinces, he served with the British and later the Prussians before returning to the British along with the Prince of Orange during the Peninsular War under the Duke of Wellington. After the downfall of Napoleon, according to a previous agreement by the major allied powers, the former United Provinces as well as Belgium were to be united into one country with the Prince of Orange as its monarch. This would be the Kingdom of the United Netherlands which would officially come into being in 1815, combining the Seven Provinces, Belgium and Nassau, though Nassau would later be traded for Luxembourg. This was because the allies wanted a strong monarchy as a buffer between the French and the Germans. Rebecque was instrumental in organizing the Dutch-Belgian army and would serve as Quartermaster-General and chief aid to the Prince of Orange (commander of the Allied I Corps) in the Waterloo campaign.

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Prince Willem V of Orange was long since gone by then, having died in exile in Germany in 1806 (in fact, his body was only reburied in The Netherlands in the 1950’s). He was succeeded by his son Prince Willem VI of Orange, however, in 1813 he had, with the downturn of fortune for Napoleon, returned to the Netherlands and received quite a warm welcome, almost everyone by that time having turned against the French. In 1815, with the support of the allies, he proclaimed himself King Willem I of the United Netherlands, also becoming, in due course, Grand Duke of Luxembourg. His son and heir was the Prince of Orange who would fight on more than one battlefield as chief deputy to the Duke of Wellington with his old military tutor Rebecque as his ‘right hand man’. Unfortunately, the military reputation of the Dutch, particularly as it concerns the Waterloo campaign, has suffered considerably and quite unjustly at the hands of their British allies, both in accounts from participants, post-war historians and even television filmmakers.

Probably because so many had fought with the French, the British may not have been inclined to trust the Dutch too much and, in addition, there was the already mentioned long history of Anglo-Dutch rivalry in trade, colonial expansion and naval supremacy. Whatever the cause, the British quite unfairly ridiculed and derided the Dutch participation in the Waterloo campaign. More recently, historians have done serious research, not simply repeating what others wrote before them and have found that the standard British version of events was not true, indeed, in some cases was shown to be impossible. The truth is that the Dutch-Belgian army played a critical part in the final campaign against Napoleon. Indeed, if Rebecque had not countermanded an order from Wellington so that the Dutch-Belgian troops stayed and fought at the crossroads of Quatre Bras, the British would not have been able to occupy the choice position that Wellington had picked out to do battle at Waterloo. The Prince of Orange himself, has often been portrayed in a grossly exaggerated way as being totally incompetent. This is also not true. Though the Prince of Orange certainly made some mistakes, they were not due to incompetence but simply to his lack of experience.
 

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As it happened, the troops with the orange cockades acquitted themselves well and, again, if the Dutch forces had not held off the French for as long as they did at Quatre Bras, the subsequent defeat of Napoleon at Waterloo might never have happened. However, it did and so King Willem I was secure on his throne, achieving what almost all the Princes of Orange before him had dreamed of since the winning of Dutch independence. As things were established, he was also pretty much an absolute monarch, though that situation would not survive him. The French Revolution and Napoleonic Wars could be seen as the fire in which the modern Kingdom of the Netherlands was forged. At the beginning of the era, they were a republic, the Seven Provinces which was often called the United Provinces but which were far from united. Crippled by the feuds between the orange and patriot parties, the country was an easy victim of the revolutionary French. However, they endured and finally fought their way back, emerging as a strong and, mostly, united kingdom. Belgium and Luxembourg was part from them in time but for the Netherlands itself, the Napoleonic Wars were a pivotal moment in history. The Dutch had gone in as a republic but emerged as a monarchy.

00:57 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, pays-bas, hollande, ère napoléonienne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 12 avril 2016

Les Pays-Bas ont-ils ouvert une crise continentale?

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Les Pays-Bas ont-ils ouvert une crise continentale?

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Les Pays-Bas font partie des Etats fondateurs de l’Union Européenne. Signataires du traité de Rome, ils sont historiquement attachés au libre-échange et à la construction communautaire. Un tiers d’entre eux s’est déplacé cette semaine au referendum d’initiative populaire sur l’accord de libre association entre l’Union Européenne et l’Ukraine. À une écrasante majorité, les électeurs ont manifesté leur opposition à ce texte, ce qui empêche sa ratification par le pays. Potentiellement, c’est la politique de l’Union vis-à-vis de l’Ukraine qui est remise en cause.

Les Pays-Bas, ce caillou dans la chaussure européenne

Pour l’Union, mise à rude épreuve par la crise des migrants qu’elle a très provisoirement réglée, le referendum hollandais est un mauvais présage. À quelques semaines du referendum britannique, le signal envoyé est celui d’un refus populaire et majoritaire opposé à la conception germanique de l’Union.

C’est en effet l’Allemagne qui a pesé de tout son poids pour soutenir l’Ukraine contre la Russie. Et c’est l’Allemagne qui a tendu les relations avec Poutine en favorisant la construction de relations bilatérales privilégiées avec l’Ukraine. Ces choix sont en tout cas mal compris à l’Ouest, où les Néerlandais viennent de les rejeter officiellement.

Il va maintenant falloir faire avec ce nouvel incident de parcours qui affaiblit la légitimité des politiques européennes. Formellement, l’accord d’association ne pourra se passer de la ratification néerlandaise sans perdre ses bases juridiques. L’option finale sur le dossier risque d’être compliquée à assumer.

L’Union est-elle menacée?

A ce stade, ni Jean-Claude Juncker ni Donald Tusk n’ont annoncé le moindre changement dans les options communautaires. Si cet attentisme se justifie par le besoin de laisser le gouvernement néerlandais digérer son échec, il rappelle aussi que l’Union n’est pas conduite aujourd’hui par des leaders charismatiques capables de dégager des visions à long terme.

Cette apathie politique de l’Union est probablement son handicap fondamental. Le sentiment que les peuples aboient et que la caravane communautaire passe devrait en sortir accentué. Le « cause toujours tu m’intéresses » de la démocratie européenne est une donnée brute de l’Union.

On en mesurera le prix lors du referendum sur le Brexit. Face à des Britanniques épuisés par la machinerie bruxelloise, l’immobilisme de Donald Tusk (qui s’est empressé de dire que le referendum néerlandais ne changerait rien à court terme), le président du conseil, devient un jeu dangereux.

Le traité transatlantique et le suicide européen

On notera au passage que Juncker et Tusk ne sont pas les seuls à jouer avec le feu. Angela Merkel, leur mère protectrice, continue à épuiser ses voisins avec ses lubies. La dernière en date consiste à pousser à la conclusion rapide du traité de libre-échange transatlantique. Le sommet franco-allemand a permis de l’évoquer. Voici ce qu’indique le relevé de décisions:

La France et l’Allemagne soutiennent la conclusion d’un accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis qui soit ambitieux, équilibré et mutuellement bénéfique, si possible avant la fin de l’année si les conditions sont réunies. L’accord de partenariat commercial transatlantique, en permettant un accès renforcé au marché américain pour nos entreprises, devra offrir des opportunités pour plus de croissance et d’emploi en France et en Allemagne et permettra une coopération réglementaire selon les normes les plus élevées pour une économie durable.

La France et l’Allemagne seront en particulier vigilantes sur l’atteinte d’un résultat ambitieux et équilibré pour l’Union européenne dans les négociations, notamment sur l’accès aux marchés publics aux Etats-Unis, y compris au niveau subfédéral, sur la reconnaissance des indications géographiques, sur les services (transport maritime et coopération réglementaire en matière de services financiers en particulier), ainsi que sur les questions non-tarifaires dans le domaine agricole et agro-alimentaire, ou encore sur des objectifs ambitieux s’agissant du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises.

En ce qui concerne le mécanisme de règlement des différends investisseur/Etat, l’accord est une occasion d’établir un modèle pour les futures négociations commerciales, sur la base des propositions faites par la Commission.

Mais qu’espère Angela Merkel avec ce traité?

http://www.eric-verhaeghe.fr/pays-bas-ont-ouvert-crise-co...

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samedi, 10 novembre 2012

Bolland, Verviers en Wichman

Bolland, Verviers en Wichman

Ex: http://cruycevanbourgonje.wordpress.com/

VERVIERS.jpgWil men een geboortejaar voor de conservatieve revolutie in Nederland vaststellen, dan kan men niet anders dan het jaar 1921 noemen, waarin twee grote persoonlijkheden op de voorgrond traden: Prof. Bolland en Emile Verviers (foto). Verviers wendde zich in 1921 met een open brief tot H.M. de Koningin, waarin o.a. werd aangedrongen op de vorming van een nationaal kabinet. De sympathiebetuigingen, die hij naar aanleiding van deze open brief uit het gehele·land ontving, waren voor Dr. Verviers aanleiding om over te gaan tot de oprichting van het tijdschrift “Katholieke Staatkunde”, later veranderd in “Opbouwende Staatkunde”, waarin hij gelegenheid vond zijn ideëen nader uiteen te zetten. Tot het einde van het jaar 1924 is dit blad regelmatig verschenen; daarna werd de uitgave plotseling stopgezet. Van zijn hand verscheen o.a. een studie over “De kentering in het materialistisch denken” (Oisterwijk 1927). Dr. Verviers doceerde economische politiek aan de Universiteit te Leiden. Hoewel het “Genootschap voor Opbouwende Staatkunde”, waarin o.m. priester Wouter Lutkie een belangrijke rol vervulde, formeel bleef voortbestaan, gold het tijdschrift Opbouwende Staatkunde als te zijn opgenomen in het orgaan van het Verbond voor, Actualisten, De Vaderlander, dat in de zomer van 1924 verscheen. De ware reden voor de opheffing van het tijdschrift en de daaraan voorafgegane naamsverandering, was de zware druk, die van de zijde van de kerkelijke overheid op Dr. Verviers werd uitgeoefend. Eerst tien jaar later verscheen hij weer in de openbaarheid, nu als hoofdredacteur van het maandblad Nieuw Nederland, dat zich aankondigde als een onafhankelijk orgaan ter bestudering en bevordering van de nieuwe gedachte. Daaraan werd toegevoegd dat de Nationaal Socialistische Beweging in Nederland met belangstelling kennis nam van de vrije uitingen der medewerkers, om zich op den duur het beste daaruit tot het hare te maken. Dr. Verviers open de het eerste nummer (Juni 1934) met een artikel. getiteld “Orde”, eindigend met de woorden: “Laten wij, nu alles onder onze voeten wegzinkt, elkaar in de aangegeven geest eendrachtig de hand reiken tot nationale wederopstanding van ons volk. En er groeie een herboren, een Nieuw Nederland, uit de wijsheid en het sterk geloof van onze mannen, uit de toewijding en de liefde van onze vrouwen, uit de moed en de fierheid van onze jongelingschap, uit de schone en scheppende hope van onze jonge meisjes. Hou Zee!” In de loop van de tweede jaargang (1935) trad hij – andermaal als gevolg van de druk, die op hem uitgeoefend werd – als hoofdredacteur af; otn door Dr. R. van Genechten en E. J. Roskam te worden opgevolgd. Dr. Verviers trad daarna niet meer op de voorgrond.

Geheel los van het initiatief van Dr. Verviers stond de bekende rede van Prof. Bolland, “Tekenen des Tijds”, uitgesproken op 28 September 1921 ter gelegenheid van de opening der colleges aan de Leidse Universiteit en herhaald te Amsterdam, Den Haag en Rotterdam; deze rede verscheen bij de uitgeverij Adriani te Leiden in druk, terwijl in 1940 bij de uitgeverij Versluys te Amsterdam een fotografische herdruk verscheen. Hierin werd o.a. gezegd: “Hegel heeft eens de vraag afgewezen, of monarchie dan wel democratie beter was. En op zichzelve, dat is als eenzijdigheden, zijn zij dan ook beide verkeerd, wat ik U verzoek als mijn oordeel te bedenken, in geval gij straks in verzoeking mocht komen om te wanen, dat ik onvoorwaardelijk voorstander ben van de monarchie. Een partijganger van vorstelijke willekeur ben ik nooit geweest en ben ik ook nu niet. Maar ik besef. dat bijvoorbeeld in Duitsland de vorsten middelpunten zijn geweest van organische samenwerking, en de mogendheden, die tegen het hart van Europa, hun eigen hart. hadden samengespannen, hebben in 1918 geweten wat zij eisten, toen zij aftreding der vorsten eisten. Zij wilden Duitsland zwakker zien. Sedert dien is Duitsland gedesorganiseerd en zijn ongeluk zal het ongeluk blijken ook van zijn overwinnaars. Wijzelf zijn met onze vermolmde, oppervlakkige en verkankerde beschaving sedert 1918 vooruitgegaan naar beneden, naar ontwrichting en staatsbankroet, naar ontreddering en ontbinding, natuurlijk ten gevolge van het zogenaamde volksgezinde, in werkelijkheid gewetenloze drijven der communisten, socialisten en overige democraten, maar voorgegaan ook, ja voortgestuwd en voortgedreven, door de verdwaasde regering zelf, een zogenaamd rechts ministerie, dat ten believe der op geldelijk voordeel azende medestanders en democratisch veeleisende tegenstanders een voorbeeldeloze geldverkwisting en revolutionaire wetten op zijn geweten heeft, wetten en maatregelen, die ten verderve leiden”. Deze rede droeg overigens ook een sterk anti-semietisch karakter.

In zijn hoofdwerk “Zuivere Rede en Hare Werkelijkheid” heeft Prof. Bolland zijn politieke philosophie neergelegd, speciaal in de hoofdstukken “De geest der samenleving”, “Het maatschappelijke vraagstuk”, “Boek der Spreuken” en “Nieuwe Spreuken”, waarin hij een vernietigend oordeel uitsprak over de democratie: “Democraten zijn ezeldrijvers, die om de ezel te regeren, des ezels achterdeel vereren”. Indien in het Nederland van deze tijd een Mussolini was opgestaan, zou Bolland hier zonder enige twijfel de rol van Gentile in Italië, als wijsgerige grondlegger van het fascisme, hebben vervuld. De rode gemeenteraad van Amsterdam weigerde dan ook enkele jaren geleden een straat naar deze “fascistische voorman” te noemen. De invloed, die Bolland met zijn werken op een groot deel van de Nederlandse intellectuelen heeft uitgeoefend, is zeer zeker groot geweest. Hoewel de meest uiteenlopende stromingen zich op Hegel kunnen beroepen, tot het Marxisme toe, heeft men toch niet zonder reden de Neo-Hegelianen in Nederland en vele vertegenwoordigers van andere wijsgerige scholen, die de invloed van Hegel hebben ondergaan, wei crypto-fascisten genoemd, voorzover zij al geen volbloed fascisten of nationaal-socialisten waren. Een fervent tegenstander als Prof. Telders mag onder de “rechtse” Hegelianen bijna als een uitzondering op de regel worden beschouwd. Van de vele Hegelianen, die medewerken aan de talloze nationaal-socialistische en fascistische periodieken, die in de nu volgende jaren het licht zien, mogen hier genoemd worden: Prof. Dr. T. Goedewaagen, Prof. J. Hessing, Ir. B. Wigersma, maar ook Dr. Van Lunteren, Ir. Staargaard en J. Flentge. Men begreep in deze kring, dat een politieke stroming niet alleen op een gevoelsmatig beleden “mythe”. maar ook op een min of meer wijsgerige wereldbeschouwing dient te berusten; alle publicaties in een tijdschrift als “De Waag” en van de zogenaamde “Waagkringen” tonen duidelijk deze strekking. Zo hebben dan de Neo-Hegelianen in hoge mate tot een ideologische fundering van de conservatieve revolutie in Nederland bijgedragen. Maar reeds enkele jaren voor deze intellectuele beweging in Nederland groeide, was hier een “man van de daad” opgetreden, die de eerste conservatief-revolutionaire volksbeweging in het leven riep. Het was de uitzonderlijke en natuurlijk veel omstreden figuur van Erich Wichman (foto), die in 1918 de groep der Rebelse Patriotten formeerde.

wichman.jpgZijn brochures (o.a. “Lenin stinkt” en “Hieronymus de Momper”) waren revolutionair van stijl; hij schreef niet alleen een pamflet tegen het Belgische verdrag, maar joeg ook met een pistool in de hand – geassisteerd door een veldwachter met getrokken sabel – een groep Belgische demonstranten in zeeuws-Vlaanderen op de vlucht. Zijn geschriften en zijn actief optreden, o.a. op de verjaardag van Prinses Juliana, toen Wichman de VARA-microfoon stuksloeg, waarvoor Teun de Klepperman een schimprede zou houden, en als gevolg daarvan een vechtpartij met de socialist Meyer Sluizer, waarbij hij een paar gebroken ribben opliep, bezorgden Wichman een grote populariteit . Hij was ook de eerste die een bezem als symbool gebruikte, een voorbeeld dat druk navolging gevonden heeft. De vele kunstenaars onder zijn volgelingen – ook Wichman zelf was schilder – kregen bij de acties van “De Anderen”, zoals Wichman en de zijnen zich veelal noemden, gelegenheid genoeg hun artistieke neigingen bot te vieren: straten en muren en verkiezingsborden van tegenstanders werden met de meest pakkende leuzen voorzien.

Een van zijn volgelingen, Dr. H. Bruch, beschrijft in “Dietbrand” (jrg. 1, nr. 3, Dec. 1933) zijn optreden in de volgende jaren als volgt: “Als wij een voorgeschiedenis van de volkse beweging in Noord-Nederland zouden willen schrijven, dan zouden wij zeker de Rapaljepartij moeten noemen. Er was in Nederland toen kiesdwang ingevoerd, omdat in een democratische staat iedereen verstand van kiezen schijnt te hebben, zelfs als hij het kennelijk niet wil. Anarchisten en anderen ( “De Anderen”, gelijk ze zich noemden) dreven deze beweging, maar eigenlijk was Wichman de drijvende kracht. Een “partij” was er niet, maar de democraten schrokken geweldig en maakten na het succes een noodwetje, waardoor herhaling onmogelijk werd. Toen als nu was de democratie verdraagzaam voor zichzelf, maar onverdraagzaam jegens “de anderen”. In Amsterdam werd in 1921 bij de gemeenteraadsverkiezingen een tweemanslijst ingediend met aan het hoofd een bekend straattype, bijgenaamd Had-je-me-maar. Het christelijk-historische dagblad stilde honend voor, de nieuwe partij Rapalje-partij te noemen, waarop het antwoord was: gelijk jullie zelf eens de scheldnaam Geuzen tot een erenaam maakten, zo aanvaarden wij nu deze naam als een erenaam. Onder de weinigen die begrepen dat er iets meer aan de hand was dan een doodgewoon relletje, was Bolland, die in zijn rede “De Tekenen des Tijds” opmerkte: “De veertienduizend inwoners van Amsterdam, die bij de gemeenteraadsverkiezingen van dit jaar (1921) op twee straatzwervers hebben gestemd, hebben het klassieke blijk geleverd van het plichtsgevoel allereerst, en voorts van het staatkundige in- en doorzicht, dat men in zaken van hogere gemeenschap bij de gemene man heeft aan te nemen; zij hebben duidelijk en zuiver de strekking van de democratische staatsinrichting aan het licht gebracht”. Na de verkiezing van Had-je-me-maar heeft de politie er voor gezorgd, dat hij zich terugtrok: een verklaring met een kruisje ondertekend (hoewel de man schrijven kon, maar de democratie is alleen in theorie precies in zulke ding en) of anders: opzending naar de strafkolonie Veenhuizen.

Behalve bij enkelen, ontbrak het begrip van wat er aan de Hollandse samenleving schortte zozeer, dat de “overwinning” door Wichman als een nederlaag beschouwd werd. Hij verliet het land, niet hoewel. Maar omdat hij het liefhad.”

In 1924 keert Wichman in Nederland terug, na een driejarig verblijf in Duitsland en Italië; tevoren had hij in een brief, gepubliceerd in “Opbouwende Staatkunde” (10 Jan. 1924) Dr. Verviers zijn diensten aangeboden… Hij kwam als soldaat, maar vond geen generaal. geen luitenant en zelfs geen korporaal om hem aan te voeren”. Als enkeling, samenwerkend met een paar “Anderen” zoals Sinclair de Rochemont en Dr. Labouchere, zet hij zijn strijd voort. In een brochure .. Het Fascisme in Nederland” in de serie “Pro en Contra” ( Baarn 1925) vat hij zijn streven nog eenmaal samen: “Alles is heden bedacht en berekend. Er is geen plaats meer in deze wereld voor avontuur, imprevu, elasticite, phantasie en “daemonie”. Het allerdomste verstand geldt alleen. God is “stil gaan leven”. Het is een dode tijd, een tijd zonder ziel, zonder geloof, zonder kunst, zonder liefde (haar draagster, de zeer irrationele vrouw, is tot een uiteraard minderwaardige man geworden, ja zelfs begiftigd en vergiftigd met het erbarmelijke “kiesrecht”). Dit is geen tijd meer, een overgang, wie weet waarheen? – Als alles anders wordt dan wij willen – en waarom zou het niet anders worden? – dan kan men ons weer “dwazen” noemen. Elke daad kan een dwaasheid heten, is in zekere zin een dwaasheid. En wie bang is een “dwaas” te heten, ja te zijn: wie bang is het levend deel van een levend geheel te zijn: wie niet “dienen” wij: wie ter wille van zijn kostelijke “persoonlijkheid” geen “factor” wil zijn en misschien het omgekeerde bewerken van wat hij dacht: wie schuwt een “melaatse des geestes” te worden: wie geen “stukje” kan zijn, geen blad in de wind, geen dier in nood, geen soldaat in een loopgraaf, geen man met knuppel en revolver op de Piazza del Duomo (of op de Dam); wie niets begint, als hij het einde niet ziet, wie niets doet, om geen domheid te doen die alleen is de ware ezel! Men bezit niets, wat men niet weg kan smijten, ook zichzelf en eigen leven niet. – En daarom kunnen wij nu misschien deze “Republique des Camerades”. dete stal der “mauvais bergers”, uitmesten. Ja, met geweld. ja, met “onwettige middelen”! “Door frazen is ‘t volk bedorven, ‘t zal door frazen niet genezen worden” (Multatuli). Nogmaals dan: “te wapen!”

In de Oudejaarsnacht van het jaar 1928 stierf Erich Wichman tengevolge van een longontsteking, die hij tijdens het graafwerk bij de doorbraak van de Vecht in Utrecht, waarvoor hij in een lezing op de studentensocieteit te Utrecht vrijwilligers had gevraagd, had opgelopen. De 4e Januari 1929 werd hij, gevolgd door een stoet van de meest uiteenlopende volgelingen, ter aarde besteld; zijn kist was gedekt door de Prinsevlag. De herinnering aan hem is door verschillende schrijvers (naast de reeds genoemde Dr. Bruch o.a. Dr. A. A. Haighton, George Kettmann Jr. en Prof. Dr. T. Goedewaagen; zie Voorrede Gedenkboek Amsterdamse Keurkamer) vastgehouden. In het boek “Erich Wichman tot 1920″, ingeleid door Dr. W. Vogelsang, zijn ook vele van zijn beste qrtikelen en schetsen samengevat. De bijgaande foto werd genomen na de plaatsing van een steen op zijn graf; bekende figuren zijn o.a. (van rechts naar links): Gerard Knuvelder (4), Jan Baars Sr. (6), Larsen van Neerland (7), Jan Baars (8), Alfred Haighton (9) en Dr. Laboue. Zij allen hebben het werk van Erich Wichman voortgezet – en groeperingen, waarin zij later zijn opgetreden, hebben zich dan ook op Erich Wichman als hun pionier beroepen! – enerzijds in het Verbond Actualisten en de daaruit voortgekomen groepen, anderzijds ook in minder uitgesproken politieke bewegingen, waaraan wij thans aandacht willen wijden.

wich002witt01_01_tpg.gifIn Mei 1924 herleefde de activiteit van de groep Opbouwende Staatkunde onder een nieuw bestuur. Spreekbuis van deze groep was het vanaf April 1925 verschijnende maandblad Politiek Herstel. “tijdschrift uitgegeven door een groep Katholieken ter bevordering der anti-democratische herstel-gedachte”. In het eerste nummer citeert de redactie, bestaande uit Mr. Jos. Gillissen, J. J. M. Haslinghuis, Mr. L. van Heyst, Mr. O. Baron van Howell tot Westerflier en P. de Kuyper, baar uitspraak van 1924: “Wij zouden in dit inleidingswoord niet volledig zijn, wanneer we niet wezen op de lichtpunten voor de toekomst. Ten eerste is sinds de oprichting van het tijdschrift (Opbouwende Staatkunde) reeds een belangrijk deel van het gestelde doel (een nationale. anti- democratische, ommekeer in de geesten) verwezenlijkt. We willen niet zeggen dat dit uiterlijk, formeel, door de officieële organen en personen erkend wordt, maar toch, voor degeen die wat dieper schouwt achter de schijn der dingen en der personen, zijn er talrijke onbedriegelijke tekenen in ons nationale leven, die wijzen op een (zij ‘t grotendeels halfbewuste) evolutie in onze richting. Het zaad door Verviers en Lutkie uitgestrooid, beeft wortel geschoten.” En de redactie kon daar nu aan toevoegen, dat deze ontwikkeling sindsdien nog duidelijker aan het daglicht getreden was. Duidelijk werd de hier gepropageerde Nederlandse Herstel-beweging geplaatst in het kader van een reeds lang groeiende, diep gefundeerde Europese cultuurstroming.

mardi, 02 octobre 2012

GEERT WILDERS: CRÓNICA DE UN FRACASO PREVISIBLE

GEERT WILDERS:
CRÓNICA DE UN FRACASO PREVISIBLE

Las elecciones legislativas celebradas en los Países Bajos el pasado 12 de septiembre dieron la victoria al VVD (Partido Liberal de derecha) dirigido por el primer Ministro Mark Rutte, que tendrá que pactar con los laboristas, los otros vencedores de la cita electoral para formar nuevo gobierno. Se trata de dos partidos europeístas moderados y vinculados a la clase política oficialista del país;  fieles cumplidores de las órdenes de los tecnócratas de Bruselas.
La izquierda troszkista no logra los resultados positivos que anunciaban las encuestas, los verdes no crecen, mientras que democristiano y liberales de izquierda pierden fuelle, aunque alguno de ellos podría entrar en la coalición gubernamental.
Sin embargo el gran derrotado de esa noche electoral, es el político nacional-liberal Geert Wilders, puesto que su partido, el PVV pierde la mitad de sus diputados. Y lo que es peor para Wilders, entre la opinión pública se extiende  la sensación es que el PVV irá desinflándose paulatinamente: tulipán de un día.
Las razones de este fracaso son claras: unos ocasionales, otros estructurales. Y en ambos casos de difícil remisión por la formación.
Wilders, decidió desde un primer momento que no quería convertir a su PVV en un partido convencional, con órganos internos, militancia, cuadros de mandos o formación. Temía que ellos pudieran modificar la línea que él mismo tenía marcada para el PVV. De hecho su partido no admitía afiliados normalmente -había una asociación de simpatizantes de Geert Wilders- y la imagen que proyecta el PVV es la de un partido sometido a las decisiones únicas y caprichosas de una persona, incapaz de general a su alrededor un equipo de colaboradores eficaz; algo que la sociedad neerlandesa considera una fracaso.
El PVV convirtió las elecciones en un referéndum sobre el futuro del euro. Y el riesgo de convertir unas elecciones en lo que no son le explotó en sus manos. La apuesta por una salida unilateral del euro es un argumento “populista” cuando se trata de llamar la atención, pero es percibido como una peligrosísima aventura cuando se vota en serio, más aún en una sociedad tan acostumbrada a la “sensatez” como es la neerlandesa.
El intento de convertir las elecciones generales en un plebiscito sobre el euro, jugó doblemente en contra del PVV, primero por el motivo expuesto más arriba, segundo porque hizo que desplazara de su mensajes los dos argumentos que le habían servido para lograr los éxitos anteriores: la islamización y la inseguridad. Una lección clara, la de que cada partido debe mantener sus ideas-fuertes con las que ha hacerse presente en el discurso político.
La orientación en materia de política exterior impuesta por Wilders al PVV le ha valido el aislamiento y el vacío del resto de las fuerzas identitarias europeas. Aislamiento querido y buscado por el propio Wilders declarando “no quiero estar con racistas como el Vlaams Belang o el Front National” y también por las fuerzas identitarias, el líder del FPÖ austriaco, HC Strache declaró: “considero que Geert Wilders es humo de paja que pronto se extinguirá. No aspiro a ninguna colaboración con él en razón de sus posiciones frente al mundo árabe. Alguien que hace afirmaciones como por ejemplo que los árabes deben ser expulsados más allá del Jordán o que ha iniciado quemas del Corán no puede ser nuestro aliado” .En este sentido el aislamiento de Wilders recuerda al de su antecesor político Pim Fortuny –conocido homosexual- sobre el que Jean Marie Le Pen manifestó “no tenemos ningún contacto político ni personal. No solemos frecuentar los mismos lugares”.
En política exterior, Wilders ha declarado, y lo hizo en su viaje a Jerusalén, la total sumisión de su partido a los intereses de Israel, y de su protector en la zona, los Estados Unidos. Los Países Bajos son una de las zonas de la Unión Europea con menor grado antisemitismo, pero es obvio que a nadie le gusta que su país sea sumiso de una potencia extranjera en política exterior, sino que la misma se defina según los propios intereses nacionales.
La pregunta es ahora, ¿Sobrevivirá Wilders a este fracaso? ¿EL PVV sigue siendo el tercer partido del país? Mientras tanto un nuevo partido nacionalista ha sugerido en los Países Bajos, el DPK del antiguo diputado Hero Brinkman, que fundado hace poco tiempo no ha podido estructurarse lo suficiente como preparar la campaña electoral y no ha logrado ningún escaño en estas elecciones. Mucho nos temeos que el DPK copia y repite mucho de los errores del PVV. Difícil panorama para construir una alternativa identitaria y social neerlandesa.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

mercredi, 09 février 2011

Niederlande rüsten von Windenergie auf Kernkraft um

Niederlande rüsten von Windenergie auf Kernkraft um

Udo Ulfkotte

 

Die Niederlande gelten als die Erfinder umweltfreundlicher Windenergie. Sie haben nun einmal genauer nachgerechnet – und setzen künftig auf Kernkraft. Und zwar aus Gründen des Umweltschutzes.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/udo-ulfko...

 

 

samedi, 18 décembre 2010

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Wie der holländische Geistesaristokrat Rob Riemen gegen den Rechtspopulisten Geert Wilders und das Böse kämpft.
Rob%20Riemen.jpgDie moderne Kultur, so klagte einst der italienische Philosoph Julius Evola, beschränke sich nicht darauf, „die aktivistische Orientierung des Lebens abzuspiegeln“. Sie peitsche den menschlichen Aktivismus sogar noch auf, weil sie in ihm etwas sehe, „was sein soll, weil es gut ist, so zu sein“. Und er stellte fest, man sei heute an einem Punkt angelangt, „wo für diejenigen, die noch nicht ganz jene antiken Überlieferungen vergessen haben, auf denen unser wahrer Geistesadel beruhte, sich eine genaue Rechenschaftsablegung über die Lage unter Beziehung eines überlegenen Gesichtspunktes gebieterisch aufdrängt. Unsere ,moderne’ Welt erkennt nur mehr die zeitverhaftete Wirklichkeit an.

Jede transzendente Schau gilt ihr als ,überwunden’.“

So stand es 1933 in dem nationalkonservativen Hamburger Organ „Deutsches Volkstum“, das zuletzt als „Halbmonatsschrift für das Deutsche Geistesleben“ firmierte. Zwei Jahre später erkundete Evola (1898 – 1974) in seinem Hauptwerk „Revolte gegen die moderne Welt“ schon den Begriff des kriegerischen Adels. 1941 verkündete der abtrünnige Katholik „Die arische Lehre von Kampf und Sieg“ und setzte 1943 in „Grundrisse der faschistischen Rassenlehre“ Geistesadel und rassische Identität vollends in eins. Für den Mussolini-Freund war dies eher ein ins Sakrale gewendeter Archaismus als Hitlerei, dessen gedankliche Dürftigkeit er, der sich in besseren Traditionen des deutschen Kulturpessimismus zu Hause wähnte, distanziert gegenüber stand. Aber Heinrich Himmler, Reichsführer der SS, verschlang Evolas esoterische Wirrnisse; sie waren mit den Verbrechen der Nazis zumindest kompatibel.

Um „Adel des Geistes“, wie es Rob Riemen, der Gründer des Tilburger Thinktanks Nexus, im Untertitel seines gleichnamigen Traktates tut, „ein vergessenes Ideal“ zu nennen, braucht es also schon eine gehörige Portion Geschichtsvergessenheit, Selbstbewusstsein oder Naivität. Vielleicht aber auch alles drei – und einen mächtigen Dekontaminator. In Riemens Fall übernimmt Thomas Mann die Rolle des Kammerjägers, ein Schriftsteller, den er so sehr bewundert, dass er von ihm gleich den Titel seines ganzen Buches übernimmt. „Adel des Geistes“ hießen auch die „Sechzehn Versuche zum Problem der Humanität“, mit denen Mann 1945 in Aufsätzen zu Goethe, Kleist, Wagner und Tolstoi einen Humanismus zu rehabilitieren versuchte, den Krieg und Nationalsozialismus ruiniert hatten.

Riemens Ehrgeiz ist dabei ebenso überhistorisch wie aktuell. Sein Traum von einem neuen, aus der Kontemplation wachsenden Geistesadel richtet sich gegen die Vergötzung animalischer Ideale, wie er sie in der heutigen Gesellschaft verkörpert sieht. „Alles ist erlaubt. Sinn ist etwas Unbekanntes; an seine Stelle tritt der Zweck. ,Spaß’ und ,Genuss’ ersetzen das Bewusstsein für Gut und Böse. Da das Bleibende nicht existiert, muss alles sofort passieren, neu und schnell sein.“ Für ihn gibt es keinen Zweifel: „Es ist dieser Nihilismus der Massengesellschaft, der die Kultur, das Bindegewebe der Gesellschaft, wie Krebs angreift und zerstört.“ Und so kämpft er, zum Teil mit Formulierungen, die geradewegs von Julius Evola stammen könnten, gegen den „Totalitarismus der Taliban“ und jedes Verständnis für die „gewalttätige mittelalterliche Theokratie“, die ihn hervorgebracht hat. Im Unterschied zu Evola jedoch verfolgt er einen strikt antifaschistischen Kurs.

In dem soeben erschienenen Essay „Die ewige Wiederkehr des Faschismus“ („De eeuwige terugkeer van het fascisme“, Uitgeverij Atlas) attackiert er den holländischen Rechtspopulisten Geert Wilders und dessen Freiheitspartei, mehr noch aber die Umstände, die die Wahlerfolge des Islamkritikers möglich gemacht haben. Er lamentiert über bürgerliche Parteien, die ihre Ideen verleugnen, über Intellektuelle, die sich dem Nihilismus hingeben, über Universitäten, die in ihrem Bildungsauftrag versagen, über die Gier der Wirtschaft und die Willfährigkeit der Medien. Kurz: das geistige Vakuum, in dem Faschismus gedeihen kann. Ein Wort, das für Wilders zu hoch gegriffen sein mag, gemessen an Riemens übrigen hochtönenden Entwürfen aber seinen Sinn hat.

Nichts von den Diagnosen, die er in „Adel des Geistes“ stellt, ist per se falsch – und trotzdem stimmt etwas Grundsätzliches mit ihnen nicht. Denn wenn die Rettung unseres Zeitalters in der Besinnung auf die Werte der Alten liegt, wie konnte Evola ihnen dann einen so offenkundig antihumanistischen Auftrag abgewinnen? Warum klingt, was Riemen zu sagen hat, so fatal nach zahnlos bundespräsidialen Sonntagspredigten und vatikanischem Geschwätz?

Rob Riemen, 1962 geboren, und damit ein Jahr älter als Geert Wilders, ist eine weltläufige Erscheinung. Sein 1994 drei Jahre nach dem „Nexus Journal“ gegründetes Amsterdamer Nexus Institut bringt, wie er erklärt, „führende Intellektuelle, Künstler, Diplomaten und andere Entscheidungsträger zusammen und lässt sie über die Fragen nachdenken und sprechen, die wirklich von Bedeutung sind. Wie sollen wir leben? Wie können wir unsere Zukunft gestalten? Können wir aus der Vergangenheit lernen? Welche Werte und Ideen sind wichtig?“

Die Abgründe, die Riemens dem Individuum und dem Gewissen verpflichteten Denken von Evolas heidnischem Kraut-und-Rüben-Gebräu trennen, sind schnell benannt. Der Gral, den Julius Evola 1934 in „Das Mysterium des Grals“ beschwor, ist ein anderer als derjenige, den Thomas Mann 1924 im „Zauberberg“ suchte und von dem Riemen schreibt, es sei „nicht der Kelch von Jesu Letztem Abendmahl, sondern ein Geheimnis, ein Rätsel. Es ist das ewige Geheimnis, das der Mensch für sich selbst ist, es sind die unbeantwortbaren Fragen des menschlichen Seins. Nur dann, wenn der Mensch diese ewigen Fragen seiner Existenz respektiert, bleibt er empfänglich für die lebensgebenden Werte und für die Bedeutungen, ohne die es keine menschliche Würde geben kann.“

Und doch gibt es zwischen Riemens aufklärerischem und Evolas antiaufklärerischem Denken, das unter Neonazis und Darkwave-Jüngern höchste Popularität genießt, Verbindendes, einen Ekel wider alles Massenkulturelle, der Evola in den sechziger Jahren zu einem einflussreichen Pasolini von rechts machte – und Riemen heute zum Zeremonienmeister einer hochkulturellen Selbstberuhigung. Er hat das Eremitische des Stefan-Georgelnden Männerbundes Castrum Peregrini in der Amsterdamer Herengracht öffentlichkeitswirksam beerbt.

Erst vor drei Wochen veranstaltete der studierte Theologe an der Tilburger Universität eine Konferenz über die Gespenster von Nationalismus, Antisemitismus und Populismus. Mario Vargas Llosa hielt die Eröffnungsrede. Im Juni mietete er das Amsterdamer Concertgebouw, um über „What is Next for the West? Superman meets Beethoven“ zu debattieren. Diesmal referierte sein Lehrmeister, der Universalgelehrte George Steiner, der der amerikanischen Originalausgabe von „Nobility Of Spirit“ ein Vorwort beisteuerte, das in der deutschen Ausgabe erstaunlicherweise fehlt. Und im vergangenen Februar lud er Daniel Barenboim ein, um über „Die Ethik der Ästhetik“ zu sprechen.

Unter Namen von Weltrang macht es Riemen nicht mehr. Darin liegt auch sein Talent als Fundraiser. Es gibt, wie die Liste der Sprecher und Autoren auf www.nexus-instituut.nl zeigt, wenig bedeutende Denker, die in den letzten Jahren nicht die Wege von Nexus gekreuzt hätten, insofern sie nicht unter Riemens Nihilismus-Verdikt fallen. Denn er sucht nach einem Geist, der in der Lage ist, die dunklen Triebkräfte der Gesellschaft zu zähmen, einer Bildung, die sie vor der Barbarei bewahrt, und einer Elite, die das als Entität imaginierte Böse in Schach hält. Es ist die Idee, politiklos Politik machen zu können.

Die Vorstellung, am künstlerischen Wesen könne die Welt genesen, hat am virtuosesten Friedrich Schiller in seinen „Briefen über die ästhetische Erziehung des Menschen“ formuliert. „Alle Verbesserung im Politischen soll von Veredlung des Charakters ausgehen“, heißt es mit Blick auf die Französische Revolution, „aber wie kann sich unter den Einflüssen einer barbarischen Staatsverfassung der Charakter veredeln? Man müsste also zu diesem Zwecke ein Werkzeug aufsuchen, welches der Staat nicht hergibt, und Quellen dazu eröffnen, die sich bei aller politischen Verderbnis rein und lauter erhalten.“ Und weiter: „Den Stoff zwar wird er von der Gegenwart nehmen, aber die Form von einer edleren Zeit, ja, jenseits aller Zeit, von der absoluten, unwandelbaren Einheit seines Wesens entlehnen.“

Der Mensch, sagt Rob Riemen mit Gracián, „ist ein Barbar, wenn er nicht über das einzige Wissen verfügt, das für seine Würde zählt: dass er sich in den Tugenden und geistigen Werten üben muss, die ein harmonisches Miteinander des Menschen ermöglichen.“

Es geht um „Erhebung aus dem, was der Mensch auch ist: eine blinde Kraft.“ Und er folgert: „Adel des Geistes ist das zeitlose Kulturideal.“ Das wiederum ist George Steiner, weichgespült – weil ohne das dialektische Bewusstsein, mit dem Steiner daran erinnert, dass „die Barbarei des 20. Jahrhunderts im Kernland der europäischen Kultur ausgebrochen“ sei. „Die Todeslager wurden nicht in der Wüste Gobi noch in Äquatorialafrika errichtet.“

Solange Riemen Geistesaristokratie nicht in einen sozialen Kontext stellt und dabei sicher auch Unverträglichkeiten entdeckt, solange führt das Ideal des großen Einzelnen nur zu einer überholten Idee von Märtyrertum. Es ist absurd, in Leone Ginzburg, dem Mitbegründer des Turiner Einaudi Verlags und Ehemann von Natalia Ginzburg, der 1944 im römischen Gefängnis Regina Coeli zu Tode gefoltert wurde, nur den sokratisch Wahrheitsliebenden zu sehen und nicht auch den liberalen Sozialisten, der mit dem Partito d’Azione eine Vorstellung davon hatte, wie Italien auszusehen hätte. Im Namen metaphysischer, von keinem postmodernen Zweifel angekränkelter Überzeugungen ignoriert Riemen das Wechselverhältnis von individueller Moral und Politik, immer auf dem Sprung heraus aus seiner Zeit, hin zu ewigen Werten, zur Natur der Dinge und zum Wesen des Menschen. Als wäre es nicht unsere vornehmste Aufgabe, gegen die Erfahrung, dass alles vermeintlich Unwandelbare eben doch auch ganz anders sein könnte, etwas Humanes zu definieren.

 

 

vendredi, 13 novembre 2009

Nederland : hoogleraren protesteren tegen verengelsing

Nederland: hoogleraren protesteren tegen verengelsing


Ex: Deltastichting - Nieuwsbrief nr. 29 - November 2009
De Noord-Nederlandse vereniging Taalverdediging bestaat straks 12 jaar. Ze stelt als doel de Nederlandse taal te verdedigen. Daarbij gaat het niet, zoals in Vlaanderen destijds, om strijd om de Nederlandse taal tegen de Franse taaloverheersing te verdedigen.
 
Wat er nu in Nederland gebeurt, is het massaal binnendringen van het (en dan nog vaak een zéér approximatief) Engels in het onderwijs, de administratie, tot in de gewone samenleving toe. Een voorbeeld tussen velen brengt ons het blad Taalverdediging van de herfst 2009. Onder de titel “lerarenprotest” wordt een open brief geciteerd, die een groep hoogleraren Nederlands aan de minister van onderwijs, de heer Roland Plasterk, hebben gestuurd.
 
Een paar citaten: “In hoog tempo neemt aan onze universiteiten het Engels de plaats in van het Nederlands. Niet alleen verschijnen veel scripties in het Engels, terwijl er colleges in het Engels gegeven worden, wanneer er studenten aanwezig zijn die het Nederlands niet verstaan, en in toenemende mate als dat niet het geval is”. En verder: “Wij menen dat het wetenschappelijke, culturele en maatschappelijke belang van Nederland gediend is met het voortbestaan van het Nederlands als voertaal van de wetenschap”. En tenslotte: “Een goed verankerde positie van het Nederlands kan bereikt worden als de belangen van de Nederlandse taal als vanzelfsprekend worden gebruikt op de universiteiten, tenzij er gegronde redenen zijn om een andere taal te hanteren. Voorlichtingsteksten van universiteiten – denk aan websites – behoren al helemaal in het Nederlands beschikbaar te zijn”.
 
Ik beperk met tot die korte uittreksels. Voor Vlamingen is het even een cultuurschok te ervaren dat, na decennialange strijd om de vernederlandsing van Gent en Leuven bijvoorbeeld, er nu nog verzamelen moet geblazen worden rond de …hernederlandsing van Nederlandse universiteiten.
 
Taalverdediging werkt – met beperkte middelen – uitstekend in de strijd om onze taal. We volgen hun activiteit op de voet.

(Karel van Vaernewyck)
 
 
Taalverdediging, postbus 71827, NL-1008 EA Amsterdam.
Het 3-maandelijks blad kost 12 euro per jaar.
Rekening KBC Hamont: 733 – 0128072 – 62.
 

lundi, 08 juin 2009

Il trionfo di Wilders

geert-wilders.jpg
Il trionfo di Wilders, crociato anti-islam nell’Olanda multietnica
Ora che il Pvv – il Partito per la Libertà – di Geert Wilders ha triplicato i propri consensi, trionfando con un probabile 21% e ipotecando sei seggi alle elezioni europee nei Paesi Bassi, nella vicina Bruxelles si scorge l’avvisaglia di una valanga di voti anti-europei, o almeno euroscettici. Lo pensano anche a Londra, dove il Times prevede un successo della destra. E soprattutto a New York, dove il Wall Street Journal “candida” Wilders alla guida del governo nel 2011 e anticipa i successi dei «partiti nazionalisti» anche «nel Regno Unito, in Francia, Italia, Ungheria, Romania, Austria e Belgio». Come la nave-fantasma dell’Olandese volante annuncia sventure a chi la incontra, le urne presagiscono il crollo del vecchio modello di Unione a 27, che più si allarga e più si sfalda.

A meno di un’inversione di rotta, come quella impressa dagli elettori olandesi, che hanno incoronato il Pvv primo partito proprio a Rotterdam, governata da un sindaco marocchino. Soltanto nell’Amsterdam delle luci rosse la sinistra mantiene consensi.

«È un deputato coraggioso e un punto di riferimento che non ha temuto di sfidare le minacce degli islamisti che attaccano chi documenta il carattere macellaio di questo fondamentalismo islamico», dichiara il leghista Mario Borghezio, unico politico italiano che ha osato incontrarlo a Roma, il 19 febbraio scorso, in occasione del conferimento a Wilders del premio Oriana Fallaci. «Se gli olandesi lo hanno apprezzato, io stesso ho avuto modo di trovare un’intesa con lui. E ora spero di averlo nel mio gruppo», annuncia Borghezio prospettando un successo anche per la Lega Nord sulla scia del successo del Pvv: «Sono convinto che noi otterremo almeno il doppio rispetto alle ultime elezioni, conquistando un deputato anche nell’Italia centrale». Il vento di destra non è soltanto una reazione ai governi socialisti, allora? «No, è una reazione sana all’invasione islamica».

Comunque gli anniversari non perdonano. Esattamente vent’anni dopo la caduta del Muro di Berlino, mentre nella capitale tedesca si decide finalmente di abbattere il monumento a Karl Marx e Friedrich Engels, si incrina anche il predominio del multiculturalismo e del politicamente corretto.

Sarà per questo che la Commissione europea è atterrita dal risultato elettorale nel Paese che aveva fatto della tolleranza e dell’integrazione una bandiera. Vorrebbero che si sapesse più tardi possibile. Bruxelles si sentono già accerchiati e tentano un ultima sortita con un attacco all’Aia, che già dalla serata di giovedì aveva diffuso il verdetto delle urne, nonostante l’embargo comunitario che impone di attendere la fine delle elezioni in tutta l’Ue prima di procedere alla pubblicazione dei risultati. Lo scopo è di evitare che il voto in alcuni Paesi possa influenzare chi vota dopo.

Ma ormai era fatta. Gli exit poll privati circolavano già appena dopo la chiusura delle urne. Inutile tentare di mantenere il segreto, che tanto non era più tale. Le autorità olandesi assicurano che daranno a Bruxelles tutte le spiegazioni richieste sulla diffusione dei risultati elettorali delle europee, privilegiando comunque il diritto degli elettori di conoscere rapidamente i risultati.

Gli euroburocrati sono incerti sul da farsi. Rischiano di lanciare un messaggio controproducente. Se l’opinione pubblica interpretasse il richiamo come una punizione inflitta all’Olanda per aver votato a destra, più che per aver violato le normative comunitarie, la perdita di consensi verso Eurolandia potrebbe ampliarsi ancora.

(http://www.libero-news.it/articles/view/549452)

http://www.pi-news.org/wp/uploads/2009/05/pk090523_islamwildersanklage_en.jpg

lundi, 01 juin 2009

L'Eurabie a une capitale: Rotterdam

L'Eurabie a une capitale: Rotterdam

Ex: http://chiesa.espresso.reppublica.it

Ici, des quartiers entiers donnent une impression de Moyen Orient, les femmes circulent voilées, le maire est musulman, les tribunaux et les théâtres appliquent la charia. Un grand reportage dans la ville la plus islamisée d'Europe

par Sandro Magister


 



ROME, le 19 mai 2009 – L’un des résultats les plus incontestables du voyage de Benoît XVI en Terre Sainte est l’amélioration des rapports avec l'islam. Les trois jours passés en Jordanie, puis la visite à la Coupole du Rocher à Jérusalem ont fait passer dans le grand public musulman – pour la première fois aussi largement – l'image d’un pape ami, entouré de leaders musulmans heureux de l’accueillir et de collaborer avec lui pour le bien de la famille humaine.

Mais la distance entre cette image et la réalité crue des faits est également incontestable. Non seulement dans les pays sous domination musulmane, mais aussi là où les disciples de Mahomet sont minoritaires, par exemple en Europe.

En 2002 Bat Ye'or, une chercheuse née en Egypte et de nationalité britannique, spécialiste de l’histoire des minorités chrétiennes et juives – dites "dhimmi" – dans les pays musulmans, a créé le mot "Eurabie" pour définir le destin vers lequel elle voit se diriger l'Europe. Un destin de soumission à l'islam, de "dhimmitude".

Oriana Fallaci a repris le mot "Eurabie" dans ses écrits et lui a donné une résonance mondiale. Le 1er août 2005, Benoît XVI l’a reçue en audience privée, à Castel Gandolfo. Elle refusait le dialogue avec l'islam, lui le voulait et le veut. Mais ils sont tombés d'accord – comme elle l’a raconté ensuite – pour reconnaître "la haine de soi" dont l'Europe fait preuve, son vide spirituel, sa perte d'identité, alors même que le nombre d’immigrés de confession musulmane y augmente.

La Hollande est à cet égard un test extraordinaire. C’est le pays où le libre arbitre individuel est le plus développé – au point que l'euthanasie des enfants y est permise – où l'identité chrétienne s’est le plus effacée, où la présence musulmane devient la plus arrogante.

Le multiculturalisme y est la règle. Mais les contrecoups sont également dramatiques: de l’assassinat du leader politique anti-islamiste Pim Fortuyn à la persécution de la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali et au meurtre du metteur en scène Theo Van Gogh, condamné à mort pour le film "Submission" qui dénonce les crimes de la théocratie musulmane. Le successeur de Fortuyn, Geert Wilders, vit depuis six ans sous protection policière 24 heures sur 24.

Il y a en Hollande une métropole où cette nouvelle réalité se voit à l’œil nu, plus qu’ailleurs. Où des quartiers entiers sont des morceaux de Moyen-Orient, où se dresse la plus grande mosquée d'Europe, où les tribunaux et les théâtres appliquent des éléments de la loi islamique, la charia, où beaucoup de femmes circulent voilées, où le maire est musulman et fils d’imam.

Cette métropole, c’est Rotterdam, deuxième ville de Hollande pour la population, premier port d'Europe pour le volume des échanges.

Le reportage qui suit, réalisé à Rotterdam et publié par le quotidien italien "il Foglio" le 14 mai 2009, est le deuxième d’une série de sept qui constitue une grande enquête sur la Hollande.

L'auteur, Giulio Meotti, écrit aussi pour le "Wall Street Journal". Il publiera en septembre prochain un livre-enquête sur Israël.

La photo ci-dessus, intitulée "Musulmanes à Rotterdam", a figuré dans une exposition de deux photographes hollandais, Ari Versluis et Ellie Uyttenbroek en 2008.


Dans la casbah de Rotterdam

par Giulio Meotti


A Feyenoord, on voit partout des femmes voilées filer comme l’éclair dans les rues du quartier, évitant tout contact, surtout avec les hommes, même un contact visuel. Feyenoord a la taille d’une ville, 70 nationalités y cohabitent, on y vit de subventions et d’habitat populaire. C’est là que l’on comprend le mieux que la Hollande – avec toutes ses lois anti-discrimination et toute son indignation morale – est une société à ségrégation totale. Bombardée deux fois par la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, Rotterdam est une ville neuve. Comme Amsterdam, elle est en dessous du niveau de la mer mais, contrairement à la capitale, elle n’a pas de charme libertin. A Rotterdam ce sont les vendeurs arabes d’aliments halal qui dominent l'esthétique urbaine, pas les néons des prostituées. Partout on voit des casbah-cafés, des agences de voyages qui offrent des vols pour Rabat et Casablanca, des posters de solidarité avec le Hamas et des cours de néerlandais à prix avantageux.

Deuxième ville du pays, c’est une ville pauvre mais aussi le moteur de l'économie avec son vaste port, le plus important d'Europe. Peuplée majoritairement d’immigrés, elle possède la mosquée la plus haute et la plus imposante de toute l’Europe. 60 % des étrangers qui arrivent en Hollande viennent habiter ici. Ce qui frappe le plus quand on entre dans la ville en train, ce sont les mosquées énormes, fascinantes, dans un paysage verdoyant, luxuriant, boisé, humide : on dirait des corps étrangers par rapport au reste. On l’appelle "Eurabie". Imposante, la mosquée Mevlana des Turcs a les minarets les plus hauts d'Europe, plus hauts même que le stade de l’équipe de football Feyenoord.

Beaucoup de quartiers de Rotterdam sont sous le contrôle de l'islamisme le plus sombre et le plus violent. La maison de Pim Fortuyn se détache comme une perle dans une mer de tchadors et de niqabs. Elle se trouve au 11 Burgerplein, derrière la gare. De temps à autre, quelqu’un vient poser des fleurs devant la maison de ce professeur assassiné à Amsterdam le 6 mai 2002. D’autres laissent un papier: "En Hollande on tolère tout, sauf la vérité". Un millionnaire nommé Chris Tummesen a acheté la maison de Pim Fortuyn pour qu’elle reste intacte. Le soir précédant le meurtre, Pim était nerveux, il avait dit à la télévision qu’un climat de diabolisation s’était créé contre lui et ses idées. Et puis c’est arrivé, avec ces cinq coups de feu dans la tête, tirés par Volkert van der Graaf, militant de la gauche animaliste, un jeune maigrelet, calviniste, aux cheveux rasés, aux yeux sombres, habillé comme un écologiste pur - gilet fait main, sandales, chaussettes en laine de chèvre - végétarien absolu, "un garçon impatient de changer le monde", disent ses amis.

Depuis peu, on a vu apparaître, au centre de Rotterdam des photos mortuaires de Geert Wilders, placées sous un arbre avec une bougie indiquant sa mort prochaine. Aujourd’hui l’homme politique le plus populaire de la ville est Wilders, héritier de Fortuyn, ce professeur homosexuel, catholique, ex-marxiste, qui avait lancé un parti pour sauver le pays de l'islamisation. A ses funérailles il ne manquait que la reine Béatrice pour que l'adieu au "divin Pim" devienne royal. D’abord présenté comme un monstre (un ministre hollandais l’a traité d’"untermensch", sous-homme pour les nazis), il a ensuite été idolâtré. Les prostituées d’Amsterdam ont déposé une couronne de fleurs au pied de l'obélisque des victimes sur la place Dam.

Il y a trois mois, L'Economist, un hebdomadaire éloigné des thèses anti-islamiques de Wilders, qualifiait Rotterdam de "cauchemar eurabe". Pour beaucoup de Hollandais qui y vivent, l'islamisme est aujourd’hui un danger plus grave que le Delta Plan, le système de digues compliqué qui empêche les inondations venues de la mer, comme celle de 1953 qui fit 2 000 morts. La pittoresque petite ville de Schiedam, à côté de Rotterdam, a toujours été un bijou dans l’esprit des Hollandais. Mais elle a perdu cette aura de mystère il y a trois ans, quand elle est devenue, dans les quotidiens, la ville de Farid A., l'islamiste qui menaçait de mort Wilders et la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali. Depuis six ans, Wilders vit sous protection policière 24 heures sur 24.

A Rotterdam les avocats musulmans veulent aussi changer les règles de droit, demandant à pouvoir rester assis quand le juge entre. Ils ne reconnaissent qu’Allah. L'avocat Mohammed Enait a refusé de se lever quand les magistrats sont entrés dans la salle, disant que "l'islam enseigne que tous les hommes sont égaux". Le tribunal de Rotterdam lui a reconnu le droit de rester assis: "Il n’existe aucune obligation juridique imposant aux avocats musulmans de se lever devant la cour, dans la mesure où ce geste est en opposition avec les préceptes de la foi musulmane". Enait, qui dirige le cabinet d’avocats Jairam Advocaten, a expliqué qu’il "considère tous les hommes comme égaux et n’admet aucune forme de déférence envers qui que ce soit". Tous les hommes, mais pas toutes les femmes. Enait est connu pour son refus de serrer la main aux femmes, dont il a dit plusieurs fois qu’il les préférait avec la burqa. Et des burqas, on en voit beaucoup à Rotterdam.

Que l'Eurabie existe désormais à Rotterdam, cela a été démontré par une affaire survenue en avril au Zuidplein Theatre, l’un des plus prestigieux de la ville, moderniste et fier de "représenter la diversité culturelle de Rotterdam". Situé au sud de la ville, il est subventionné par la mairie que dirige Ahmed Aboutaleb, musulman et fils d’imam. Il y a trois semaines, le Zuidplein a accepté, au nom de la charia, de réserver tout un balcon aux femmes. Cela se passait non pas au Pakistan ou en Arabie saoudite, mais dans la ville d’où les Pères Fondateurs sont partis pour les Etats-Unis. Ici les pèlerins puritains débarquèrent du Speedwell qu’ils échangèrent contre le Mayflower. Ici a commencé l'aventure américaine. Ici, aujourd’hui, la charia est légalisée.

A l’occasion du spectacle du musulman Salaheddine Benchikhi, le Zuidplein Theatre a répondu favorablement à sa demande de réserver les cinq premiers rangs aux femmes. Salaheddine, éditorialiste du site Morokko.nl, est connu pour son opposition à l'intégration des musulmans. Le conseil municipal l’a approuvé: "Selon nos valeurs occidentales, la liberté de vivre sa vie en fonction de ses convictions est un bien précieux". Un porte-parole du théâtre a aussi défendu le metteur en scène: "Il est difficile de faire venir les musulmans au théâtre, alors nous sommes prêts à nous adapter".

Le metteur en scène Gerrit Timmers est également prêt à s’adapter. Ce qu’il dit est assez symptomatique de ce que Wilders appelle "auto-islamisation". Le premier cas d’autocensure est apparu justement à Rotterdam, en décembre 2000. Timmers, directeur du groupe théâtral Onafhankelijk Toneel, voulait mettre en scène la vie de la femme de Mahomet, Aïcha. Mais l'œuvre a été boycottée par les acteurs musulmans de la compagnie quand il est devenu évident qu’ils allaient être une cible pour les islamistes. "Nous aimons beaucoup la pièce, mais nous avons peur", ont-ils dit. Le compositeur, Najib Cherradi, a déclaré qu’il se retirerait "pour le bien de ma fille". Le quotidien "Handelsblad" a intitulé un article "Téhéran sur Meuse", du nom du fleuve qui arrose Rotterdam. "J’avais déjà fait trois spectacles sur les Marocains et, pour celui-là, je voulais des acteurs et des chanteurs musulmans", nous raconte Timmers. "Mais ils m’ont dit que c’était un sujet dangereux et qu’ils ne pouvaient pas y participer parce qu’ils avaient reçu des menaces de mort. A Rabat un article a dit que nous finirions comme Salman Rushdie. Pour moi, il était plus important de continuer le dialogue avec les Marocains que de les provoquer. Voilà pourquoi cela ne me pose pas de problème si les musulmans veulent séparer les hommes et les femmes dans un théâtre".

Nous rencontrons le metteur en scène qui a introduit la charia dans les théâtres hollandais, Salaheddine Benchikhi. Il est jeune, moderne, orgueilleux, parle un anglais parfait. "Je défends le choix de séparer les hommes des femmes parce qu’ici il y a la liberté d'expression et d’organisation. Si les gens ne peuvent pas s’asseoir où ils veulent, c’est de la discrimination. Il y a deux millions de musulmans en Hollande et ils veulent que notre tradition devienne publique, tout évolue. Le maire Aboutaleb m’a soutenu".

Il y a un an, la ville est entrée en ébullition quand les journaux ont rendu publique une lettre de Bouchra Ismaili, conseillère municipale de Rotterdam: "Ecoutez bien, freaks fous, nous sommes ici pour y rester. C’est vous qui êtes des étrangers ici, avec Allah de mon côté je ne crains rien ; laissez-moi vous donner un conseil: convertissez-vous à l'islam et trouvez la paix". Il suffit de faire un tour en ville pour comprendre que, dans bien des quartiers, on n’est plus en Hollande mais dans un morceau de Moyen-Orient. Certaines écoles ont une "salle du silence" où les élèves musulmans, majoritaires, peuvent prier cinq fois par jour, avec un poster de la Mecque, le Coran et des ablutions rituelles avant la prière. Un autre conseiller municipal musulman, Brahim Bourzik, veut faire dessiner en divers points de la ville des emplacements où s’agenouiller en direction de la Mecque.

Sylvain Ephimenco, journaliste franco-hollandais, vit à Rotterdam depuis 12 ans. Il a été pendant 20 ans correspondant de "Libération" en Hollande et est fier de ses références de gauche. "Même si je n’y crois plus maintenant", dit-il en nous accueillant dans sa maison qui donne sur un petit canal de Rotterdam. Non loin de là se trouve la mosquée Al-Nasr de l'imam Khalil al Moumni, qui, au moment de la légalisation du mariage gay, a dit que les homosexuels étaient des "malades pires que des porcs". De l’extérieur, on voit que la mosquée, construite par les premiers immigrés marocains, a plus de 20 ans. Moumni a écrit une brochure qui circule dans les mosquées hollandaises, "Le chemin du musulman", dans lequel il explique qu’il faut couper la tête aux homosexuels et "l’accrocher au bâtiment le plus haut de la ville". A côté de la mosquée Al-Nasr nous nous asseyons dans un café réservé aux hommes. En face, il y a un abattoir halal musulman. Ephimenco a écrit trois essais sur la Hollande et l'islam ; aujourd’hui c’est un éditorialiste connu du quotidien chrétien de gauche "Trouw". Il a la meilleure perspective pour comprendre une ville qui, peut-être plus qu’Amsterdam elle-même, incarne la tragédie hollandaise.

"Ce n’est pas vrai du tout que Wilders recueille des voix dans les banlieues ; tout le monde le sait même si on ne le dit pas", nous dit-il. "Aujourd’hui, les électeurs de Wilders sont des gens cultivés, même si au début c’était la Hollande des classes modestes, des tatoués. Beaucoup d’universitaires et de gens de gauche votent pour lui. Le problème, c’est tous ces voiles islamiques. Derrière chez moi, il y a un supermarché. Quand je suis arrivé, il n’y avait pas un seul voile. Aujourd’hui, à la caisse, il n’y a que des musulmanes en tchador. Wilders n’est pas Haider. Il est de droite mais aussi de gauche, c’est un Hollandais typique. Ici, il y a des horaires réservés aux femmes musulmanes à la piscine. Voilà l'origine du vote pour Wilders. Il faut arrêter l'islamisation, la folie du théâtre. A Utrecht, il y a une mosquée où les services municipaux sont séparés pour les hommes et les femmes. Les Hollandais ont peur. Wilders s’oppose au Frankenstein du multiculturalisme. Moi qui étais de gauche et qui aujourd’hui ne suis plus rien du tout, je dis que nous avons atteint la limite. J’ai senti que les idéaux des Lumières étaient trahis par cet apartheid volontaire, je sens que, dans mon cœur, les idéaux d'égalité entre hommes et femmes et de liberté d'expression sont morts. Ici la gauche est conformiste et la droite a une meilleure réponse au multiculturalisme fou".

Tariq Ramadan, le célèbre islamiste suisse qui est aussi consultant spécial de la municipalité, enseigne à l’Erasmus University de Rotterdam. Des déclarations de Ramadan critiquant les homosexuels ont été découvertes par la plus connue des revues gay hollandaises, "Gay Krant", dirigée par un journaliste loquace, Henk Krol. Dans une cassette vidéo, Ramadan définit l'homosexualité comme "une maladie, un désordre, un déséquilibre". Dans le même film, Ramadan parle aussi des femmes, "dans la rue, elles doivent garder les yeux baissés". Le parti de Wilders a demandé que le conseil municipal soit dissous et l'islamiste genevois chassé, mais ce dernier a vu son contrat renouvelé pour deux ans. Au même moment, de l’autre côté de l'océan, l'administration Obama confirmait à Ramadan que l’accès au territoire des Etats-Unis lui restait interdit. Dans l’un des films que détient Krol, Ramadan dit aux femmes: "Allah a une règle importante: si tu cherches à attirer l'attention par du parfum, par ton aspect ou tes gestes, tu n’es pas dans la bonne direction spirituelle".

"Quand Pim Fortuyn a été tué, cela a été un choc pour tout le monde : un homme avait été assassiné à cause de ce qu’il disait", nous dit Krol. "Ce pays n’était plus le mien. Je pense encore à quitter la Hollande, mais pour aller où? Ici nous avons tout critiqué, l’Eglise catholique et la protestante. Mais quand nous avons critiqué l'islam, on nous a dit: Vous êtes en train de créer de nouveaux ennemis! ". D’après Ephimenco, le secret du succès de Wilders, c’est la rue: "A Rotterdam il y a trois mosquées énormes, dont l’une est la plus grande d'Europe. Il y a de plus en plus de voiles islamiques et un élan islamiste venu des mosquées. Je connais beaucoup de gens qui ont quitté le centre-ville pour la banlieue riche et blanche. Mon quartier est pauvre et basané. C’est une question d’identité, dans la rue on ne parle plus néerlandais, mais arabe et turc".

Nous rencontrons l'homme qui a hérité de la rubrique de Fortuyn au quotidien "Elsevier". Bart Jan Spruyt est un jeune et vigoureux intellectuel protestant, fondateur de la Edmund Burke Society mais surtout auteur de la "Déclaration d’indépendance" de Wilders, dont il est le collaborateur depuis le début. "Ici, un immigré n’a pas besoin de lutter, d’étudier, de travailler, il peut vivre aux frais de l’Etat", nous dit Spruyt. "Nous avons fini par créer une société parallèle. Les musulmans sont majoritaires dans beaucoup de quartiers et demandent la charia. Ce n’est plus la Hollande. Notre usage de la liberté a fini par se retourner contre nous, c’est un processus d’auto-islamisation".

Spruyt était un grand ami de Fortuyn. "Pim a dit ce que l’on savait depuis des décennies. Il a attaqué l’establishment et les journalistes. Il y a eu un grand soulagement populaire quand il est entré en politique, on l’appelait le ‘chevalier blanc'. La dernière fois que j’ai parlé avec lui, une semaine avant sa mort, il m’a dit qu’il avait une mission. Son assassinat n’a pas été le geste d’un fou solitaire. En février 2001, Pim a annoncé qu’il voulait que l’article premier de la constitution hollandaise sur la discrimination soit modifié parce que selon lui, et il avait raison, cet article tue la liberté d’expression. Le lendemain, dans les églises hollandaises, en général vides et utilisées pour des réunions publiques, le journal d’Anne Frank a été lu en guise de mise en garde contre Fortuyn. Pim était vraiment catholique, plus qu’on ne le croit ; dans ses livres il critiquait l'actuelle société sans père, sans valeurs, vide, nihiliste".

Chris Ripke est un artiste connu en ville. Son atelier est proche d’une mosquée dans Insuindestraat. En 2004, choqué par l’assassinat du metteur en scène Theo Van Gogh par un islamiste hollandais, Chris a décidé de peindre sur le mur de son atelier un ange et le commandement biblique "Gij zult niet doden", tu ne tueras pas. Les gens de la mosquée voisine ont trouvé le texte "offensant" et ont appelé celui qui était alors maire de Rotterdam, le libéral Ivo Opstelten, qui a ordonné à la police d’effacer la peinture, jugée "raciste". Wim Nottroth, un journaliste de télévision, s’est mis devant en signe de protestation. La police l’a arrêté et le film a été détruit. Ephimenco a fait pareil à sa fenêtre: "J’y ai placé une grande toile blanche avec le commandement biblique. Des photographes et la radio sont venus. Si on ne peut plus écrire ‘tu ne tueras pas' dans ce pays, alors cela veut dire que nous sommes tous en prison. C’est comme l'apartheid, les blancs vivent avec les blancs et les noirs avec les noirs. Il y a un grand froid. L'islamisme veut changer la structure du pays". Ephimenco pense qu’une partie du problème est la déchristianisation de la société. "Quand je suis arrivé ici, dans les années Soixante, la religion était en train de mourir, un fait unique en Europe, une déchristianisation collective. Et puis les musulmans ont remis la religion au centre de la vie sociale. Aidés par l'élite antichrétienne".

Nous sortons faire un tour dans les quartiers islamisés. A Oude Westen on ne voit que des arabes, des femmes voilées de la tête aux pieds, des magasins alimentaires ethniques, des restaurants islamiques et des shopping centers de musique arabe. "Il y a dix ans, il n’y avait pas tous ces voiles", dit Ephimenco. Derrière chez lui, dans une zone bourgeoise et verdoyante avec des maisons à deux étages, il y a un quartier islamisé. Partout des enseignes musulmanes. "Regardez tous ces drapeaux turcs. Là, il y a une église importante, mais elle est vide, plus personne n’y va". Au centre d’une place se dresse une mosquée avec des inscriptions en arabe. "Avant, c’était une église". Pas très loin, il y a le plus beau monument de Rotterdam, une petite statue en granit de Pim Fortuyn. Sous la tête en bronze brillant, la bouche ouverte pour prononcer le dernier discours en faveur de la liberté de parole, il y a une inscription en latin: "Loquendi libertatem custodiamus", gardons la liberté de parler. Chaque jour quelqu’un dépose des fleurs.

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Le quotidien qui a publié l’enquête:

> Il Foglio

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Tous les articles de www.chiesa à propos des rapports entre l’Eglise catholique et le monde musulman:

> Focus ISLAM

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Traduction française par
Charles de Pechpeyrou.