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lundi, 27 avril 2020

Développer une mentalité de guerrier

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Développer une mentalité de guerrier

Ex: https://survivreauchaos.blogspot.com
 
Je ne sais pas en ce qui vous concerne mais je trouve que la situation dans notre pays se détériore à grande vitesse, en particulier pour ce qui concerne le nombre des "incivilités" de nos aliens, et leur dureté.

Nous assistons de plus en plus souvent à des actes criminels d'une violence inouïe, que le Gouvernement est désormais incapable de contenir et de châtier, quand bien même il en aurait l'intention.

A vrai dire, je pense que nous sommes assis sur une cocotte-minute au bord de l'explosion, et qu'il ne faudra pas attendre très longtemps pour que le couvercle nous saute aux fesses...

Aujourd'hui, chaque manifestation, pour quelque motif que ce soit, nous offre son lot de dégradations, de voitures brûlées, et de vitrines brisées. Les règlements de compte se font désormais à l'arme de guerre et en pleine rue, les agressions de toute nature se multiplient à une vitesse folle, nos filles se font violer à tire-larigot, et comme si cela ne suffisait pas, nous faisons rentrer chaque jour de nouveaux contingents de criminels en puissance !

En fait, tous les motifs sont bons pour passer au délit, même les plus futiles. 1500 voitures brûlées, tel est le triste résultat des "célébrations" de la Saint Sylvestre dans notre beau pays. Un sacré début d'année pour ceux qui triment chaque jour au boulot en échange d'une maigre pitance et qui en plus, perdent en une nuit le moyen de s'y rendre ! Mais il est clair qu'avec leur cinquantaine de véhicules de fonction, tous payés par ceux-là qui, justement, triment chaque jour, nos marionnettes au pouvoir n'ont que faire de telles considérations.

A cela, nous n'y pouvons rien, du moins à notre niveau. Ce que nous pouvons faire, par contre, c'est nous préparer pour les temps difficiles. Pour les prochains combats. Dans notre corps, notre âme, et notre esprit.

C'est le propos de cet article.
"Sur cent hommes, dix ne devraient même pas être là, quatre-vingts sont juste des cibles, neuf sont de vrais combattants, et nous avons de la chance de les avoir, car ce sont eux qui font la bataille. Ah, mais l'un, c'est un guerrier, et lui ramènera les autres."
Cette pensée d'Héraclite, déjà citée lors d'articles précédents, montre bien l'extrême rareté des véritables guerriers sur les théâtres d'opérations, y compris, dans une moindre mesure, parmi les soldats professionnels. Si une telle chose était vraie à son époque, on peut facilement imaginer à quel point elle l'est plus encore aujourd'hui. Quels seraient les pourcentages actuels, après deux générations pizza-canapé-télévision ? Mieux vaut peut-être ne pas chercher à savoir.

Cet article traite donc de la manière de développer une Mentalité de guerrier, de la conserver, et de la mettre en oeuvre dans notre vie. Ceci dans le but de posséder un esprit suffisamment fort pour le jour où les lumières vont s'éteindre, même s'il reste de moins en moins de temps.

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Acquérir une Mentalité de guerrier

Lorsqu'on parle de "mentalité de guerrier", on l'associe presque toujours à l'agressivité et la détermination dans un combat armé. Or une telle mentalité signifie bien plus que cela, de même qu'elle implique un domaine bien plus vaste que celui des seuls affrontements en arme.

Une mentalité du guerrier consiste d'abord dans la capacité à surmonter les défis et l'adversité au quotidien. Elle consiste à posséder, comprendre et utiliser un ensemble de compétences physiques ET psychologiques qui permettent à un être humain d'être efficace, adaptatif et persistant. Une telle mentalité combinera de façon optimale la prise de décision, les techniques psychologiques, ainsi que les compétences physiques et tactiques apprises à l'entraînement et/ou par l'expérience.

Le but d'un guerrier est d'intégrer le psychologique à l'entraînement physique et tactique pour ajouter une dimension souvent négligée, mais nécessaire pour atteindre la performance maximale d'une compétence. C'est pour cela que les forces d'élite travaillent aussi dur. Il ne s'agit pas de "briser" la volonté des nouvelles recrues, comme les gauchistes et autres pacifistes aiment à dire, mais de développer la résistance mentale indispensable au soldat professionnel. Car si vous n'entraînez pas cette dernière activement, vous ne serez pas devenu un guerrier complet, peu importe les aptitudes physiques que vous auriez pu développer par ailleurs.

Vous découvrirez, avec un entraînement adéquat, que vous pouvez acquérir le pouvoir de surmonter n'importe quel obstacle et de changer vos résultats. Ce faisant, vous ferez ressortir l'esprit guerrier qui est en vous.

Si vous vous considérez comme un individu autonome et capable, alors vous devez agir suivant une mentalité de guerrier. Par vos pensées, vos actions, votre entraînement et vos capacités, vous travaillez à devenir une incarnation de la mentalité guerrière. Ce n'est pas quelque chose dont vous devez vous préoccuper seulement si vous exercez une profession martiale. Dans la grande tradition Française de l'autonomie individuelle, nous devrions tous être des individus capables et autonomes. Alors nous serons à même de nous protéger nous-même, ainsi que notre famille et nos enfants.

Ce qui est souvent oublié est le fait que l'acquisition de la mentalité guerrière et des compétences associées ne relève pas seulement de capacités tactiques. En fait, le développement d'un état d'esprit guerrier est un processus de construction du caractère qui débordera du cadre martial, pour bénéficier à tous les domaines de la vie professionnelle et privée.

Dans ce but, nous devrons travailler les qualités suivantes :

• La condition physique et la force
• Des compétences en auto-défense et au combat à main nue
• Des compétence aux armes
• Des compétences en tactique et stratégie
• Du courage physique et moral

Ce qui est souvent négligé, mais essentiel à un véritable état d'esprit guerrier :

• La capacité à résoudre les problèmes et à prendre des décisions
• La performance sous le stress
• La résilience psychologique
• La volonté de gagner
• La capacité de travailler en équipe
• Des qualités de meneur
• La conscience de la situation
• Des compétences en communication

Vous devez activement travailler ces compétences et qualités afin d'investir dans vous-même. Ceux d'entre nous qui les ont développées en rejoignant l'armée ou les FO et en servant ont dû le faire par un travail acharné. Bien entendu, d'autres professions développent aussi de telles qualités, peut-être sous une forme moins directement tactique. Quelles que soient l'activité que vous auriez pu exercer, l'important est de continuer à les travailler. Personne ne peut se reposer sur ses lauriers. Rien de moins qu'un engagement à cela, et vous perdez votre temps.

Si vous souhaitez évoluer vers un état d'esprit guerrier complet, vous devez considérer la manipulation d'armes à feu comme une simple progression vers un entraînement tactique plus complexe. Beaucoup de survivalistes se cantonnent dans une zone qu'ils affectionnent en particulier, ce qui leur est préjudiciable et ne permet pas non plus de développer l'ensemble des compétences et qualités mentionnées ci-dessus. Le but des stages et autres formations à la survie est de "sortir de sa zone de confort" afin de permettre ce processus.

Le principal malentendu parmi ceux qui "tirent" ou "cognent" est qu'ils ne réalisent pas que la capacité d'atteindre une cible est nécessaire mais pas suffisante pour développer l'état d'esprit guerrier et les connaissances tactiques réelles. L'adresse au tir ne confère aucune compétence tactique en soi. Ce qu'il faut vraiment, c'est pouvoir tirer, bouger, et communiquer dans un environnement de combat. Ce sont des mots très simples en apparence, mais ils décrivent parfaitement la complexité de l'entraînement tactique.

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Être un guerrier, maintenant

Si vous voulez gagner la guerre, vous devez être un guerrier. Il en va de même pour les autres domaines, y compris la vie de tous les jours. Nous sommes tous capables d'adopter un état d'esprit guerrier, c'est juste une question d'engagement.

La plupart des gens ne comprennent pas ce que signifie être un guerrier. Ils pensent que c'est le genre de chose que des connards égoïstes diraient d'eux-mêmes, ceux-là mêmes qui ont besoin de justifier la façon misérable dont ils traitent les autres.

Un tel comportement est le contraire d'une mentalité de guerrier. Les véritables guerriers se mettent en danger pour les gens qu'ils servent. Un guerrier est complètement concentré, discipliné et agressif, non par égoïsme, mais au nom des autres.

Chaque général a un président à qui il doit rendre des comptes, et dans votre cas, votre président est votre compagnon d'armes, votre groupe, ou votre famille. Ce sont les gens que vous représenterez lorsque vous irez vous battre, et si vous voulez qu'ils gagnent, vous devez comprendre ces trois lois de la guerre.

Règle 1 : N'agissez que lorsque cela vous est bénéfique

"Si c'est à votre avantage, avancez ; sinon, restez là où vous êtes... Un royaume qui a été détruit une fois ne peut plus jamais renaître ; de même les morts ne peuvent jamais être ramenés à la vie. " - Sun Tzu

Tout acte comporte des risques. Quitter votre emploi pour partir vous installer à la campagne, investir votre argent dans une nouvelle entreprise, voire choisir une nouvelle orientation ou de nouveaux équipements pour être plus autonome : tout cela invite à l'inconnu dans votre vie.

Avant de faire quoi que ce soit, pesez le pour et le contre. Si la balance ne penche pas massivement vers le pour, alors abstenez-vous.

C'est une question de discipline. Prendre un risque parce que vous trouvez quelque chose d'intéressant, et non parce que vous voyez l'avantage que cela vous procure, est un geste indiscipliné. Au fur et à mesure que les obstacles vont surgir - ce qu'ils ne manqueront pas de faire - votre intérêt s'estompera. Vous aurez du mal à maintenir la discipline nécessaire pour continuer, et vous finirez par échouer.

En pesant le pour et le contre, vous savez à quoi ressemble la victoire, et vous êtes prêt à surmonter tout ce qui pourrait vous empêcher de la remporter. C'est une manifestation de l'état d'esprit guerrier.

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Règle 2 : savoir ce qui libère la bête en vous

Nous avons tous des périodes où nous sommes proche de notre vitesse de pointe, où nous pensons avec acuité, où nous agissons rapidement, où nous sommes complètement concentré sur la tâche à accomplir. On peut appeler cela le mode "bête sauvage".

Pour être un guerrier, vous devez trouver ce qui déclenche la "bête" qui est en vous, et l'intégrer à votre routine.

Pour certains, ce sera par le physique. Ils vont se lever tous les matins à 5h00, se plonger dans un bain glacé, et poursuivre par une heure de sport. Tout cela, avant même de partir au travail.

Quand le corps est engagé à ce niveau, on sait qu'il pourra supporter 6 à 8 heures en "mode animal". La poussée d'endorphine va le porter durant toute la journée.

Pour d'autres, ce sera la méditation. Pour vous, ce pourrait être quelque chose de différent. Ce qui est important, c'est que vous trouviez ce qui débloque l'animal qui est en vous, et que vous le systématisiez pour pouvoir opérer au plus haut niveau chaque jour.

Chaque guerrier suit un rituel avant d'aller au combat, et quand vous trouvez le vôtre, vous avez d'autant plus de chances de sortir victorieux.

Règle 3 : s'engager à atteindre son objectif sans honte

Aucune campagne militaire réussie ne commence avec un objectif vague. Aucun général ne dit : "Nous voulons globalement gagner plus de batailles que nous n'en perdons". Il faut avoir une vision claire de la victoire que l'on veut.

La plupart des gens le comprennent intuitivement, mais ils se sentent mal à l'aise à l'idée de s'engager aussi intensément dans la réalisation de leurs objectifs. Ils ont peur de ce que les autres vont dire, d'être étiqueté comme une personne qui "se prend trop au sérieux".

Imaginez un commando qui réduit son intensité au combat parce que quelqu'un lui a dit que c'était "inapproprié"...

Vous devez faire deux choses :

1. Accepter que les personnes qui jugent de votre ambition et de votre orientation puissent ne pas être des acteurs clés dans votre vie.

2. Bloquer les périodes où vous êtes concentré à 100 % sur votre travail.

Pensez-vous que les soldats répondent aux appels Facebook pendant les combats ? Lorsqu'ils sont engagés, ils le sont pleinement. Rien ne les distrait. Vous avez besoin de ce même niveau d'engagement mental.

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On peut appeler cela : "passer en mode clandestin". Tous les membres de votre famille et de votre entourage devraient savoir que lorsque vous agissez en mode clandestin, vous êtes plus ou moins injoignable. Ce que vous faites pendant cette période devrait être le plus important, parce que vous êtes complètement engagé dans le combat.

On pourrait penser que l'on sacrifierait sa vie personnelle en vivant de cette façon, mais c'est en fait le contraire qui est vrai. Parce que vous êtes capable d'opérer à un tel niveau, vous pourrez alors vous consacrer entièrement à votre famille lorsque vous remonterez pour prendre l'air.

Les vendredis soirs en famille, les rendez-vous avec votre femme ou votre compagne, les matchs de football avec les enfants, rien de tout cela ne doit être interrompu par le travail, parce que vous savez qu'il n'y a pas moyen d'être à mi-chemin dans une fusillade.

Vos enjeux sont trop élevés pour être autre chose qu'un guerrier

Être un guerrier revient à prendre les relations au sérieux. Vos relations avec vos clients, vos relations avec vos concurrents, vos relations avec vous-même et vos relations avec votre famille.

Un échec dans l'une de ces relations peut ruiner votre vie. Il ne s'agit pas là d'une hyperbole. Je veux dire littéralement que votre vie entière peut être minée si vous n'accordez pas assez d'importance à l'une de ces relations.

Heureusement, pour adopter un état d'esprit guerrier, il suffit d'avoir un carnet de notes et un peu de courage. Dans les heures qui suivent, vous pourriez mettre sur papier vos objectifs quotidiens, une nouvelle routine pour débloquer la bête qui est en vous, et un calendrier pour organiser votre vie professionnelle et familiale.

Ensuite, la seule chose qui vous sépare de la vie de guerrier est votre engagement.

Alors engagez-vous.

6 stratégies pour développer une mentalité de guerrier

1- Fuir les oiseaux de mauvaise augure. Lorsque nous recevons de mauvaises nouvelles ou que nous traversons une période traumatisante, notre réaction naturelle est d'aller chercher du soutien auprès des autres. Bien que la sensibilisation soit importante, le fait de savoir vers qui nous tourner pour nous soutenir l'est encore plus

Les situations difficiles nous plongent dans notre état le plus vulnérable. Nous avons besoin du soutien de ceux qui peuvent nous élever et nous faire avancer. Dans ces moments, nous avons besoin du soutien de ceux qui sont plus forts que nous.

2- Sortir le plus rapidement possible de la question du "pourquoi moi ?". Il est dans la nature humaine de perdre le contrôle et se sentir victime des circonstances. Lorsque les choses changent radicalement, un processus de deuil est souvent nécessaire pour finalement accepter la nouvelle réalité. Ce processus peut inclure le déni, la colère, le deuil et enfin l'acceptation.

3- Maîtriser la peur. La peur est aussi une réponse naturelle aux nouvelles et aux situations qui changent la vie. Pourtant, nous devrions toujours nous souvenir qu'il ne s'agit que d'une émotion, et rien d'autre. Si nous lui donnons du pouvoir - si l'on entre dans le processus du "que va-t-il arriver si..." - alors nous devenons paralysés. Il n'y a pas de temps pour l'inertie ou l'inaction.

72febf815e2a313f7edb19c5446a2daa--soldati-army-soldier.jpg4- Chercher une nouvelle "tribu". Lorsque les règles et les paramètres de notre vie quotidienne changent, nous devons créer un groupe - ou intégrer une structure existante - de manière à savoir que nous ne sommes pas seuls. Ceci afin de pouvoir prendre des décisions éclairées fondées sur des connaissances et des faits, plutôt que sur l'émotion. Nous avons besoin de gens comme nous.

Nos autres tribus pourraient ne pas comprendre, ou même approuver. Ce n'est pas notre problème. Notre guérison et nos progrès dépendent de l'obtention d'un soutien adéquat.

5- Prendre le contrôle de la situation. Ce n'est peut-être pas la situation que vous auriez choisie, mais c'est VOTRE situation. Choisissez d'en prendre le contrôle. Soit nous contrôlons nos circonstances (même les plus difficiles), soit elles nous contrôlent.

6- Se rappeler qu'une situation ne nous définit pas. Votre situation actuelle n'est qu'un morceau du canevas qu'est votre vie, un épisode passager plus ou moins bref. A une certaine époque, j'ai failli mourir de faim et de soif, littéralement. Une fois l'épreuve passée, je ne suis pas devenu boulimique pour autant. Certaines personnes que je connais luttent contre la dépression ; elles ne sont pas la dépression. Plusieurs de mes relations ont connu un échec commercial ou un divorce. Ils sont plus que leur situation professionnelle ou conjugale.

Nous avons le pouvoir de décider de la façon dont nous coexistons avec notre nouvelle réalité, de la mesure selon laquelle elle nous définit. La vie offre à tous autant que nous sommes un mélange de bon et de mauvais. La manière dont tout cela se manifeste dépend en grande partie de nos perspectives et de notre état d'esprit. Nous ne sommes pas nos luttes. Elles ne sont qu'une partie des personnes extraordinaires que nous sommes.

C'est en intégrant et en développant ces nouvelles habitudes que nous acquérons un état d'esprit guerrier. Il ne s'agit pas seulement de dégainer le plus vite, ou de cogner le plus fort ; il s'agit de développer les qualités à la fois mentales et physiques qui permettront de tirer le meilleur parti de nos compétences et de nos savoir-faire, le jour où notre vie ou celles de nos proches en dépendront...

15:37 Publié dans Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : militaria, éthique guerrière, éthique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 21 janvier 2020

La globalité à l’étude: des alternatives éthiquement responsables à l’actuel système économique et financier mondial

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La globalité à l’étude: des alternatives éthiquement responsables à l’actuel système économique et financier mondial

par Hans Köchler*

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Je diviserai mes remarques en trois sections: 1) constat de la situation actuelle 2) causes 3) alternatives à l’ordre mondial existant – et comment celles-ci peuvent être conformes aux principes éthiques.


Commençons par le constat de la situation actuelle.

Le terme «globalité» (globality) a été lancé dans le monde entier lors des débats en langue anglaise dans le contexte des discussions de Davos à la fin du dernier millénaire. («Responsible Globality» était le thème général du Forum économique mondial de 1999). Ce qui est proposé, c’est un état d’unité mondiale déterminant la vie quotidienne de chaque être humain et résultant d’une interdépendance économique de plus en plus complexe par-delà toutes les frontières nationales. Cette vision d’un monde unifié de la globalité est surtout propagée par les prétendus précurseurs du monde soumis à l’influence occidentale tels Thomas L. Friedman (avec son best-seller «The World is Flat») et Kishore Mahbubani (avec son livre «The Great Convergence – Asia, the West and the Logic of One World», également établi comme best-seller). Mais en fait, le terme «globalité» décrit les conséquences du désir débridé de profit de l’homme à l’aide de la technologie, accompagné d’une sorte d’illusion de la toute-puissance, nourrie précisément de ces possibilités techniques.

Le monde: toujours et encore un lieu de conflits

Cependant, depuis que la «globalité» a été diagnostiquée comme un état, l’histoire à plutôt évoluer dans le sens contraire. Elle n’est pas arrivée à son terme, comme le pensaient Francis Fukuyama, un autre «précurseur» du monde occidental, et les apologistes du «Un seul monde» (One World) sous les auspices de la prétendue économie libérale de marché. A mon avis, nous sommes confrontés ici, une fois de plus, à la problématique de toutes les visions séculaires de la fin des temps. Indépendamment du point de vue individuel, personne ne peut affirmer, ici et maintenant, en 2019, que le monde consiste en un seul grand réseau de l’interaction universelle de tous les domaines étatiques, économiques et culturels au sein duquel la «liberté», comprise selon la conception occidentale, aurait triomphé. Le monde continue d’être un lieu de conflits, d’antagonismes et de tensions économiques, sociales et culturelles, où les acteurs les plus puissants rivalisent pour la suprématie.


La paix mondiale est précaire. Le mot-clé adapté à cette situation – je suis désolé de ne pas pouvoir approfondir ce point ici – est le dit «piège de Thucydide».1 En outre, il faut noter que le gouffre entre les riches et les pauvres s’est creusé dans de nombreuses régions et aussi au sein des Etats du monde industrialisé au cours des dernières années et décennies. Enfin, il convient également de souligner que les flux migratoires ont énormément augmenté en raison, entre autres, des guerres d’agression, mais également en raison de l’écart de prospérité, ce qui a transformé des régions auparavant stables en des zones déséquilibrées voire en conflit.

Au lieu d’une prise de conscience mondiale, la méfiance et l’aliénation s’accentuent

Comme résultat empirique, on pourrait affirmer succinctement qu’une conscience globale ne s’est en fait développée nulle part, malgré qu’elle nous soit prescrite à tous par les «globalistes». En réalité, il y a une méfiance croissante entre les blocs et les groupes anciens ou actuels, les supposés «acteurs» sur la scène international. Il y a aussi une aliénation croissante au niveau des visions du monde et des civilisations, par exemple dans les relations entre le monde islamique et le monde occidental.

Recherche débridée du profit et démantèlement des barrières commerciales au niveau mondial

Cela m’amène à la deuxième partie de mes considérations, la question des causes.
L’événement décisif ayant conduit à la situation décrite ici de manière très succincte est probablement le déchaînement de la recherche du profit au niveau mondial après la suppression des barrières existantes encore à l’époque de la bipolarité – c’est-à-dire lors de la division est-ouest. C’était la «victoire» du système économique «libéral» proclamée par le monde occidental – même si l’on peut actuellement constater que cette proclamation était prématurée. Cette soi-disante victoire d’un modèle économique très spécifique a déclenché les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés. Cette évolution doit également être considérée en relation étroite avec les luttes militaires pour le pouvoir des dernières années et décennies.

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En outre, nous devons également faire référence au démantèlement mondial des barrières commerciales dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui a également signifié que – du point de vue du monde occidental – les anciens opposants ont été progressivement intégrés au système.


Il faut également y ajouter l’influence de la prétention globale (et idéologique) au pouvoir du modèle économique libéral. Cela devient particulièrement clair en lisant attentivement le best-seller de Mahbubani de 2013. L’idéologie du libéralisme économique n’est finalement pas remise en question. Le fait est cependant que le libre jeu des forces, tel qu’il est propagé sous le titre de la globalité, signifie anarchie non seulement au niveau régional, mais aussi et surtout au niveau mondial. Nous le constatons à nouveau actuellement, à la suite de conflits commerciaux – voire guerres commerciales – éclatant ou réapparaissant dans diverses régions de notre planète.

Opposition à la revendication du pouvoir universel

Mais en même temps, selon la loi Actio et Reactio, on peut affirmer que, suite à ce développement, les tendances opposées à la revendication du pouvoir universel du modèle se proclamant vainqueur se sont constamment renforcées. Il existe de nouveaux regroupements ou formes de coopération régionaux et mondiaux pouvant être interprétés comme une réaction à ces évolutions, à l’instar des BRICS (en tant que cadre de coopération entre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou, plus récemment, de l’Union eurasienne.
Les conflits d’intérêts et les formations de blocs auxquels je fais référence ici ne sont plus principalement de nature militaire, mais plutôt de nature économique et civilisationnelle. Ils sont également des facteurs supplémentaires cruciaux d’instabilité systémique et d’imprévisibilité des développements géopolitiques.
Il convient également de noter que, dans le sens d’Actio et Reactio, il n’y a pas eu uniquement une mobilisation des forces sous forme d’alliances économiques. Il existe également quelque chose comme une réaction contre la primauté idéologique – la prétention universelle au pouvoir – du modèle économique néolibéral. Cela se voit surtout dans les développements en Chine et en Russie.
Une telle réaction peut également être observée au niveau socioculturel, donc au niveau sociétal. Malgré ou précisément à cause de l’Internet et du bombardement constant par des informations et de la propagande, une sorte de processus de démarcation envers le modèle économico-libéral est en cours dans divers domaines et de nombreuses régions du monde. Dans des cercles culturels et des régions très différents, on peut observer de plus en plus souvent une affirmation renforcée de l’identité par l’accentuation de sa propre tradition, donc le retour explicite à cette tradition. Cela est particulièrement vrai pour les développements dans le monde islamique, mais également dans d’autres grandes régions culturelles hors d’Europe, comme l’Inde.

«Retour à ses propres valeurs»

Il y a déjà plusieurs décennies, dans le cadre de débats sur la coopération internationale, j’ai parlé de la dialectique de l’identité à l’ère de la civilisation technique et j’ai fait des propositions pour un système de coexistence pacifique. Dans ce contexte, il y a aussi une résistance croissante envers les élites mondiales autoproclamées dans les domaines notamment des valeurs et du politiquement correct. Le «retour à ses propres valeurs», comme on pourrait aussi appeler ce processus, c’est-à-dire à la tradition, n’aurait pas eu lieu si la pression globaliste et le paternalisme n’étaient pas devenus aussi importants.
La croyance irrationnelle dans le pouvoir d’autorégulation des marchés au niveau mondial ne peut tout simplement pas être maintenue. L’expression si souvent utilisée des prétendues «situations gagnant-gagnant» est, me semble-t-il, trompeuse dans le domaine de la concurrence économique mondiale. Dans de très nombreuses constellations, le profit d’un part signifie une perte de l’autre part. Un exemple est la situation des travailleurs manuels dans les pays industriels traditionnels, dont l’Allemagne et l’Autriche. Cette problématique a déjà été soulevée par le journaliste autrichien Hans-Peter Martin, il y a deux décennies, dans son best-seller «Le piège de la mondialisation. L’agression contre la démocratie et la prospérité», lorsqu’on commençait à parler de la mondialisation. La promesse, selon laquelle il suffit de se soumettre au changement tant vanté de la mondialisation pour que tout le monde finisse par y gagner, est superficielle. Elle fait appel à une attente naïve du salut, selon laquelle, si toutes les frontières et toutes les restrictions aux interactions économiques et sociales sont éliminées, c’est-à-dire s’il n’existe plus qu’un seul grand cadre mondial uniforme, tous les problèmes seront résolus.

Sécuriser la revendication du pouvoir par une politique de sanctions

Il me semble que les conflits éclatent maintenant aussi ouvertement parce que l’instrument des sanctions unilatérales est de plus en plus utilisé pour provoquer des guerres économiques d’une ampleur alarmante. Cela est particulièrement visible dans les développements entre la République populaire de Chine et les Etats-Unis. La politique de sanctions se recoupe avec la recherche de la suprématie politique et militaire – et contredit d’ailleurs l’idéologie quasi officielle de la globalisation dans de nombreux pays. Cette doctrine signifierait – en accord avec le credo de l’OMC – la primauté du libre-échange mondial. Dans la pratique, cependant, la politique de sanctions sert avant tout l’unique objectif du globalisme, à savoir le maintien du pouvoir du bloc qui s’est déclaré, à la fin de la guerre froide, comme la soi-disant communauté internationale. Les Etats-Unis et leurs alliés tentent ainsi de garantir leur prétention au pouvoir dans le monde entier et à long terme.
Cependant, ce genre de globalité – pour le répéter – est une illusion. Il est finalement totalitaire. Il est en contradiction avec l’autodétermination des peuples, est donc également antidémocratique et – en raison de la résistance croissante des personnes concernées, qu’elle provoque dans toutes les régions – elle n’est avant tout pas durable. On pourrait aussi parler ici d’une sorte de construction conceptuelle découlant simplement de l’affirmation de soi d’un groupe d’Etats privilégiés, mais ne reflétant nullement les conditions économiques et sociales réelles sur notre planète.
Aujourd’hui, la remise en cause du modèle de pensée globaliste est souvent discréditée comme «populisme» – ou alors comme un soulèvement des perdants ou des opposants à la modernisation. En tant que personne sachant penser de façon indépendante, il ne faut pas se laisser intimider par cela. Pour moi, il n’y a jamais eu de lignes directrices quant au cadre dans lequel on a le droit de penser ou de s’exprimer.

Alternatives au globalisme fondées sur l’éthique

Cela m’amène à la troisième et dernière partie de mes considérations: quelles sont les alternatives au projet de globalisme, c’est-à-dire au projet d’une unité mondiale, à mon avis, mal comprise? Et sur quels principes éthiques ces alternatives doivent-elles être fondées?

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Que nous en soyons toujours conscients ou non dans notre vie quotidienne, nous sommes tous membres de l’unique humanité; en ce sens, chaque individu fait partie d’un grand tout. On pourrait aussi parler ici de façon un peu hymnique – ou philosophique, dans le sens de la tradition idéaliste allemande – de l’universalité de l’esprit. Chaque membre de l’espèce humaine participe à cette universalité – dans chaque culture, à chaque époque, et de façon totalement indépendante des conditions économiques dans lesquelles il vit. Le fait que l’individu se considère comme cosmopolite, comme un habitant de notre terre en communauté avec tous les autres (cf. Emmanuel Kant) ne signifie pas pour autant qu’il doive renoncer à son identité de membre d’un peuple, d’un Etat, d’une civilisation, et se considérer uniquement comme un citoyen d’un Etat mondial finalement inexistant. Ce serait une illusion totalitaire excluant toute diversité. Dans ma lecture, le cosmopolitisme que j’oppose ici à l’idéologie du globalisme, signifie plutôt l’unité de tous les êtres humains en tant que membres de l’humanité (humanitas) dans la diversité des peuples et de leurs cultures, y compris leurs intérêts très spécifiques, également économiques. Cela peut également être exprimé par un slogan propagé par l’ONU (même s’il se réfère aux cultures au sens étroit): «Unity in Diversity» [Unité dans la diversité].
Les objectifs de l’alternative proposée sont donc les suivants:

  1. Préservation de la liberté: Il ne s’agit là ni d’arbitraire, de despotisme ou d’égoïsme, mais de la possibilité pour chaque communauté – soit un peuple, soit un Etat – de développer et de façonner son identité sans paternalisme. A cet égard, il ne pourrait y avoir de directives émanant d’une autorité mondiale autoproclamée, ni de coercition exercée au travers de pressions économiques – et encore moins par des sanctions économiques. Au cours des dernières décennies, ceux qui détiennent le pouvoir ont de plus en plus tenté d’imposer à l’aide de la coercition économique leur propre conception de la liberté, qui – comme nous l’avons vu à plusieurs reprises – peut aller jusqu’à l’utilisation de la force militaire. S’il n’en tenait qu’à la volonté de ces pays, ces méthodes appartiendraient déjà au droit coutumier.
  2. Equité dans la sauvegarde des chances de vie offertes par cette planète, suite à l’utilisation responsable des possibilités techniques: concrètement, cela implique une utilisation des ressources sur la base de la durabilité et de la responsabilité envers le bien commun, déjà évoquées au début – non seulement envers la collectivité à laquelle on appartient, mais aussi envers la communauté internationale dans son ensemble. Pour illustrer cela en termes simples, on pourrait faire référence à la problématique dite de l’Amazonie. (Je pense ici à l’impact potentiel sur l’environnement au niveau mondial de l’exploitation de la plus grande forêt tropicale humide de la planète.)
  3. Equité dans le commerce mondial: si l’on veut atteindre ces objectifs, il est essentiel de respecter dans le commerce mondial le principe de réciprocité et non pas la poursuite éhontée de ses propres intérêts. L’équité signifie que l’on tient toujours compte des intérêts d’autrui lorsqu’il s’agit d’articuler au niveau international ses propres intérêts.

Seul si ces trois objectifs sont poursuivis de manière consistante et cohérente (donc libre de toute contradiction), il me semble possible d’imaginer la paix au niveau mondial – à savoir une paix stable plutôt qu’une situation générant des conflits de plus en plus brutaux pour l’accaparement des ressources de plus en plus rares. C’est là aussi que se trouve le grand dilemme d’une politique environnementale globale.

Atteindre les objectifs de manière éthiquement responsable

Les principes nécessaires à la réalisation de ces objectifs – et cela m’amène à la fin de mes propos –, c’est-à-dire les principes selon lesquels on peut réaliser ces objectifs de manière éthiquement responsable, sont en réalité déjà tous précisés dans les statuts des organisations mondiales existantes. Je pense notamment aux Nations Unies et à leurs organisations subordonnées. La Charte des Nations Unies – la Constitution de l’Organisation mondiale – contient, entre autres, les principes de non-ingérence, de non-violence, mais également le principe de réciprocité, implicite dans le concept de la «sovereign equality» (égalité souveraine) de tous les Etats. Il s’agit là également de principes qui – bien que souvent ignorés quand il en va de la politique de pouvoir – sont inscrits dans le statut de l’Organisation mondiale du commerce. J’entends par là surtout le principe de non-discrimination dans les relations commerciales internationales.
La philosophie d’une telle version alternative d’un ordre mondial non globaliste est magnifiquement exprimée, de manière presque poétique, dans le préambule de la Charte des Nations Unies. Ce qui manque – comme presque toujours et comme partout – est la mise en application. Suite au développement des possibilités techniques – quand soudain le monde entier (ou, comme on aime à le dire aujourd’hui dans l’esprit de McLuhan, le «village planétaire» [Global Village]) est transformé en marché ouvert 24 heures sur 24 – s’est créée une dynamique d’activité économique nécessitant une régulation dans le sens des objectifs précédemment mentionnés. Il ne s’agit pas d’un appel à une intervention dictatoriale, mais d’un rappel des responsabilités imparties à chaque acteur économique international envers le grand ensemble. Il ne s’agit donc pas, si l’on veut utiliser la terminologie anglaise, de «government» – d’un gouvernement mondial interférant dans les affaires de l’Etat souverain –, mais de principes – au sens de la «governance», une coordination entre égaux – devant être exigés de tous les acteurs.

L’égalité des chances économiques contre la globalisation débridée

Pour ne pas rester dans l’abstraction: concernant la justice, il s’agit ici notamment de l’égalité des chances économiques et plus précisément – dans la dite économie de marché libre – d’éviter les distorsions de concurrence, également et surtout au niveau international. Pour illustrer ce point, on pourrait signaler un dilemme particulier de la globalisation débridée: il existe une multitude d’Etats souverains dont les systèmes sociaux, économiques et juridiques sont très différents. Certains pays d’Europe s’orientent vers le système de l’«économie sociale de marché» – en Autriche, nous parlons aussi de «partenariat social». Dans d’autres pays, les droits sociaux des travailleurs et des employés sont souvent définis de manière très différente. Dans de nombreux pays, les normes sociales sont très inférieures à celles, par exemple, de l’Autriche ou de l’Allemagne.
Quel est donc le problème concernant les distorsions de la concurrence? Si l’on supprime soudainement toutes les barrières, donc toutes les limites à l’activité économique, cela revient dans une telle économie de marché libre à une sorte de concurrence déloyale et prédatrice. On transfère les sites de production – en raison de l’obligation de réaliser des bénéfices – là où cela revient moins cher, grâce à des normes sont moins strictes. Cela entraîne des conséquences négatives à deux égards: premièrement, le chômage ou le dumping salarial dans les pays dits industrialisés, avec pour conséquence une baisse du niveau de vie. Cette évolution est manifeste depuis belle lurette.

Pas de démantèlement des barrières commerciales sans harmonisation des normes sociales

Deuxièmement, il convient de souligner que, même si la délocalisation de la production peut créer des possibilités de revenus supplémentaires dans les pays plus pauvres, ces pays se verront également contraints d’accepter des conditions de travail abusives, comme cela a été démontré par exemple en Asie du Sud-Est. Selon l’argumentation en vigueur, il faut pourtant accepter cela pour empêcher la migration de ce cirque vers des lieux, où le même travail «coûte encore moins cher». D’un point de vue éthique, si l’on veut démanteler, voire abolir complètement les barrières commerciales, il faudrait en même temps adapter les normes sociales, sinon c’est le règne du capitalisme à la manière du Far West. Il ne faudra donc pas s’étonner des flux migratoires mondiaux et des grands mouvements migratoires à l’intérieur de certaines régions.
Et si l’on ne veut pas franchir le pas d’une réharmonisation des normes sociales, tout «libre» commerce mondial globalisé est alors une exploitation et une injustice. A mon avis, l’Etat souverain doit, dans ce contexte, revendiquer son autorité. Pour expliquer ce que cela signifie concrètement, on peut se référer à la problématique structurelle similaire régnant dans le domaine monétaire en Europe. Il y a une monnaie unique, l’euro, mais il n’existe pas de système unique de politique économique et financière, de sorte que l’ensemble du système est dysfonctionnel et finalement voué à l’échec. Il n’est pas possible d’adopter une certaine mesure à un certain niveau et de laisser tout le reste tel quel. Concrètement – en ce qui concerne le problème de la prévention des distorsions concurrentielles et de la justice en général –, il serait nécessaire d’introduire des réformes dans les statuts de l’OMC et de l’OIT, l’Organisation internationale du travail. Celles-ci pourraient être débattues et initiées à l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette année, où l’on célèbre à Genève le 100e anniversaire de la fondation de l’OIT, serait une bonne occasion de réfléchir à la justice dans le monde du travail au niveau mondial. Il y aurait là également une responsabilité morale à assumer de la part des communautés religieuses.
Compte tenu de l’écart toujours important, et souvent même s’élargissant, entre d’une part l’engagement en faveur des objectifs et d’autre part la mise en œuvre de ces nobles objectifs que j’ai brièvement énumérés ici, je me risquerais à une forme de conclusion relevant d’un bon sens pas encore totalement globalisé: tant qu’il n’y aura pas de normes sociales applicables de façon universelle – c’est-à-dire pouvant être appliquées partout –, la liberté de l’économie ne pourra et ne devra pas être «moralement illimitée». Car chaque peuple, en tant que communauté de citoyens responsables, doit pouvoir définir et réaliser sa propre identité, y compris ses intérêts économiques. Cela signifie que le globalisme en tant qu’idéologie du «un seul monde» – qui est d’ailleurs en fait inexistant – doit être, dans l’intérêt de la liberté, remis à sa place.
Et pour conclure, un ceterum censeo: je n’ai pas soutenu ici l’idée de la «splendid isolation», une idéalisation romantique d’un retour aux sources, voire à une existence autosuffisante et autocentrée. J’envisage – avec tout ce que j’ai tenté d’esquisser ici – en quelque sorte une véritable communauté internationale, dans laquelle chaque Etat exploite pleinement son potentiel – économique et culturel – en coopération avec tous les autres et sur un pied d’égalité. C’est là, de façon purement sémantique, le sens d’«inter-national», donc: inter-étatique; ce n’est justement pas une forme d’organisation que l’on appelle supra-nationale. Interétatique signifie qu’il existe des règles, devant être négociées par des entités agissant ensemble de manière autonome. Il ne s’agit donc pas de l’Etat en tant que communauté standardisée, soumise aux prétendues contraintes de la globalisation. Il n’est pas question de l’Etat «globalisé», mais d’un Etat agissant dans le monde entier sur la base de sa souveraineté tout en assumant sa responsabilité pour la préservation des bases vitales de tous – et pas seulement de celles de ses propres citoyens. Formulé sous forme de slogan tel un impératif, cela donne: Responsabilité cosmopolite plutôt que soumission à une dictature globaliste!    •

*    Conférence présentée en Suisse le 30 août 2019 dans le cadre du Congrès international «Mut zur Ethik» dont le thème était «Alternatives au globalisme et à la globalisation».

1    En 2012, le politologue de Harvard Graham Allison a développé la théorie du piège de Thucydide (Thucydides’ Trap) dans le contexte de l’influence mondiale croissante de la République populaire de Chine. Allison y reprend une idée de Thucydide selon laquelle la guerre du Péloponnèse (431–404 av. J.-C.) était inévitable, car elle était due à la montée en puissance d’Athènes et aux craintes que celle-ci avait déclenchées à Sparte. D’après Allison, cette théorie pourrait s’appliquer à des situations d’époques ultérieures, dans lesquelles une puissance hégémonique déjà existante s’était vue contestée par un nouveau rival en pleine expansion, ce qui dégénérait souvent en conflits militaires. Allison fait valoir que dans la constellation actuelle, l’essor économique et militaire de la Chine et les craintes correspondantes des Etats-Unis pourraient avoir les mêmes effets sinistres. Dans ce contexte, une politique défensive se renforçant mutuellement des deux côtés (par exemple dans le contexte d’une guerre tarifaire) pourrait éventuellement conduire à un conflit armé [ndlr., d’après Wikipédia].

samedi, 05 mai 2018

Evola’s Nietzschean Ethics: A Code of Conduct for the Higher Man in Kali Yuga

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Evola’s Nietzschean Ethics:
A Code of Conduct for the Higher Man in Kali Yuga

The subtitle of the English translation of Julius Evola’s Ride the Tiger (Cavalcare la Tigre) promises that it offers “A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul.”[1] [2] As a result, one comes to the work with the expectation that it will constitute a kind of “self-help book” for Traditionalists, for “men against time.” One expects that Evola will offer moral support and perhaps even specific instructions for revolting against the modern world. Unfortunately, the subtitle proves misleading. Ride the Tiger is primarily devoted to an analysis of aspects of the present age of decline (the Kali Yuga): critiques of relativism, scientism, modern art, modern music, and of figures like Heidegger and Sartre; discussions of the decline of marriage, the relation between the sexes, drug use, and so forth. Many of the points Evola makes in this volume are made in his other works, sometimes at greater length and more lucidly.

JEv-FN.jpgFor those seeking something like a “how to” guide for living as a Traditionalist, it is mainly the second division of the book (“In the World Where God is Dead”) that offers something, and chiefly it is to be found in Chapter Eight: “The Transcendent Dimension – ‘Life’ and ‘More than Life.’” My purpose in this essay is to piece together the miniature “survival manual” provided by Chapter Eight – some of which consists of little more than hints, conveyed in Evola’s often frustratingly opaque style. It is my view that what we find in these pages is of profound importance for anyone struggling to hold on to his sanity in the face of the decadence and dishonesty of today’s world. It is also essential reading for anyone seeking to achieve the ideal of “self-overcoming” taught by Evola – seeking, in other words, to “ride the tiger.”

The central figure of the book’s second part is unquestionably Friedrich Nietzsche, to whom Evola repeatedly refers. Evola’s attitude toward Nietzsche is critical. However, it is obvious that Nietzsche exercised a profound and positive influence on him. Indeed, virtually every recommendation Evola makes for living as a Traditionalist – in this section of the work, at least – is somehow derived from Nietzsche. This despite the fact that Nietzsche was not a Traditionalist – a fact of which Evola was well aware, and to which I shall turn later.

In the last paragraph of Chapter Seven, Evola announces that in the next chapter he will consider “a line of conduct during the reign of dissolution that is not suitable for everyone, but for a differentiated type, and especially for the heir to the man of the traditional world, who retains his roots in that world even though he finds himself devoid of any support for it in his outer existence.”[2] [3] This “line of conduct” turns out, in Chapter Eight, to be based entirely on statements made by Nietzsche. That chapter opens with a continuation of the discussion of the man who would be “heir to the man of the traditional world.” Evola writes, “What is more, the essential thing is that such a man is characterized by an existential dimension not present in the predominant human type of recent times – that is, the dimension of transcendence.”[3] [4]

Evola clearly regarded this claim as of supreme importance, since he places the entire sentence just quoted in italics. The sentence is important for two reasons. First, as it plainly asserts, it provides the key characteristic of the “differentiated type” for whom Evola writes, or for whom he prepares the ground. Second, the sentence actually provides the key point on which Evola parts company with Nietzsche: for all the profundity and inspiration Nietzsche can provide us, he does not recognize a “dimension of transcendence.” Indeed, he denigrates the very idea as a projection of “slave morality.” Our first step, therefore, must be to understand exactly what Evola means by “the dimension of transcendence.” Unfortunately, in Ride the Tiger Evola does not make this very easy. To anyone familiar with Evola’s other works, however, his meaning is clear.

“Dimension of transcendence” can be understood as having several distinct, but intimately-related meanings in Evola’s philosophy. First, the term “transcendence” simply refers to something existing apart from, or beyond the world around us. The “aristocrats of the soul” living in the Kali Yuga must live their lives in such a way that they “stand apart from” or transcend the world in which they find themselves. This is the meaning of the phrase “men against time,” which I have already used (and which derives from Savitri Devi). The “differentiated type” of which Evola writes is one who has differentiated himself from the times, and from the men who are like “sleepers” or pashu (beasts). Existing in the world in a physical sense, even playing some role (or roles) in that world, one nevertheless lives wholly apart from it at the same time, in a spiritual sense. This is the path of those who aim to “ride the tiger”: they do not separate themselves from the decay, like monks or hermits; instead they live in the midst of it, but remain uncorrupted. (This is also little different from what the Gurdjieffian tradition calls “the fourth way,” and it is the essence of the “Left-Hand Path” as described by Evola and others.)

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However, there is another, deeper sense of the “dimension of transcendence.” The type of man of which Evola speaks is not simply reacting to the world in which he finds himself. This is not what his “apartness” consists in – not fundamentally. Nor does it consist in some kind of intellectual commitment to a “philosophy of Traditionalism,” as found in books by Evola and others. Rather, “transcendence” in the deepest sense refers to the Magnum Opus that is the aim of the “magic” or spiritual alchemy discussed by Evola in his most important works (chiefly Introduction to Magic and The Hermetic Tradition). “Transcendence” means the overcoming of the world and of the ego – really, of all manifestation, whether it is objective (“out there”) or subjective (“in here”). Such overcoming is the work of what is called in Vedanta the “witnessing consciousness.” Evola frequently calls this “the Self.” (For more on this teaching, see my essays “What is Odinism? [5]” in TYR, Vol. 4 [6], and “On Being and Waking” in TYR, Vol. 5, forthcoming [7].)

These different senses of “transcendence” are intertwined. It is only through the second sense of “transcendence,” of the overcoming of all manifestation, that the first sense, standing apart from the modern world, can truly be achieved. The man who is “heir to the man of the traditional world” can retain “his roots in that world” only by the achievement of a state of being that is identical to that of the “highest type” of the traditional world. That type was also “differentiated”: set apart from other men. Fundamentally, however, to be a “differentiated type” does not mean to be differentiated from others. It refers to the state of one who has actively differentiated “himself” from all else, including “the ego.” This active differentiation is the same thing as “identification” with the Self – which, for Evola, is not the dissolution of oneself in an Absolute Other, but the transmutation of “oneself” into “the Self.” Further, the metaphysical differentiation just described is the only sure and true path to the “differentiation” exhibited by the man who lives in the Kali Yuga, but stands apart from it at the same time.

Much later I will discuss how and why Nietzsche fails to understand “the dimension of transcendence,” and how it constitutes the fatal flaw in his philosophy. Recognizing this, Evola nonetheless proceeds to draw from Nietzsche a number of principles which constitute the spirit of “the overman.”[4] [8] Evola offers these as characterizing his own ideal type – with the crucial caveat that, contra Nietzsche, these principles are only truly realizable in a man who has realized in himself the “dimension of transcendence.” Basically, there are ten such principles cited by Evola, each of which he derives from statements made by Nietzsche. The passage in which these occur is highly unusual, since it consists in one long sentence (lasting more than a page), with each principle set off by semi-colons. I will now consider each of these points in turn.

1. “The power to make a law for oneself, the ‘power to refuse and not to act when one is pressed to affirmation by a prodigious force and an enormous tension.’”[5] [9] This first principle is crucial, and must be discussed at length. Earlier, in Chapter Seven (“Being Oneself”), Evola quotes Nietzsche saying, “We must liberate ourselves from morality so that we can live morally.”[6] [10] Evola correctly notes that in such statements, and in the idea of “making a law for oneself,” Nietzsche is following in the footsteps of Kant, who insisted that genuine morality is based upon autonomy – which literally means “a law to oneself.” This is contrasted by Kant to heteronomy (a term Evola also uses in this same context): morality based upon external pressures, or upon fealty to laws established independent of the subject (e.g., following the Ten Commandments, conforming to public opinion, acting so as to win the approval of others, etc.). This is the meaning of saying, “we must liberate ourselves from morality [i.e., from externally imposed moral commandments] so that we can live morally [i.e., autonomously].” In order for the subject’s standpoint to be genuinely moral, he must in a sense “legislate” the moral law for himself, and affirm it as reasonable. Indeed, for Kant, ultimately the authority of the moral law consists in our “willing” it as rational.

Of course, Nietzsche’s position is not Kant’s, though Evola is not very helpful in explaining to us what the difference consists in. He writes that Nietzsche’s notion of autonomy is “on the same lines” as Kant’s “but with the difference that the command is absolutely internal, separate from any external mover, and is not based on a hypothetical law extracted from practical reason that is valid for all and revealed to man’s conscience as such, but rather on one’s own specific being.”[7] [11] There are a good deal of confusions here – so much so that one wonders if Evola has even read Kant. For instance, Kant specifically rejects the idea of an “external mover” for morality (which is the same thing as heteronomy). Further, there is nothing “hypothetical” about Kant’s moral law, the “categorical imperative,” which he specifically defines in contrast to “hypothetical imperatives.” We may also note the vagueness of saying that “the command” must be based “on one’s specific being.”

jev-cumbres.jpgStill, through this gloom one may detect exactly the position that Evola correctly attributes to Nietzsche. Like Kant, Nietzsche demands that the overman practice autonomy, that he give a law to himself. However, Kant held that our self-legislation simultaneously legislates for others: the law I give to myself is the law I would give to any other rational being. The overman, by contrast, legislates for himself only – or possibly for himself and the tiny number of men like him. If we recognize fundamental qualitative differences between human types, then we must consider the possibility that different rules apply to them. Fundamental to Kant’s position is the egalitarian assertion that people do not get to “play by their own rules” (indeed, for Kant the claim to be an exception to general rules, or to make an exception for oneself, is the marker of immorality). If we reject this egalitarianism, then it does indeed follow that certain special individuals get to play by their own rules.

This does not mean that for the self-proclaimed overman “anything goes.” Indeed, any individual who would interpret the foregoing as licensing arbitrary self-indulgence of whims or passions would be immediately disqualified as a potential overman. This will become crystal clear as we proceed with the rest of Evola’s “ten principles” in Chapter Eight. For the moment, simply look once more at the wording Evola borrows from Nietzsche in our first “principle”: the “power to refuse and not to act when one is pressed to affirmation by a prodigious force and an enormous tension.” To refuse what? What sort of force? What sort of tension? The claim seems vague, yet it is actually quite clear: autonomy means, fundamentally, the power to say no to whatever forces or tensions press us to affirm them or give way to them.

The “forces” in question could be internal or external: they could be the force of social and environmental circumstances; they could be the force of my own passions, habits, and inclinations. It is a great folly to think that my passions and such are “mine,” and that in following them I am “free.” Whatever creates an “enormous tension” in me and demands I give way, whether it comes from “in me” or “outside me” is precisely not mine. Only the autonomous “I” that can see this is “mine,” and only it can say no to these forces. It has “the power to refuse and not to act.” Essentially, Nietzsche and Evola are talking about self-mastery. This is the “law” that the overman – and the “differentiated type” – gives to himself. And clearly it is not “universalizable”; the overman does not and cannot expect others to follow him in this.[8] [12]

In short, this first principle asks of us that we cultivate in ourselves the power to refuse or to negate – in one fashion or other – all that which would command us. Again, this applies also to forces within me, such as passions and desires. Such refusal may not always amount to literally thwarting or annihilating forces that influence us. In some cases, this is impossible. Our “refusal” may sometimes consist only in seeing the force in question, as when I see that I am acting out of ingrained habit, even when, at that moment, I am powerless to resist. Such “seeing” already places distance between us and the force that would move us: it says, in effect, “I am not that.” As we move through Evola’s other principles, we will learn more about the exercise of this very special kind of autonomy.

2. “The natural and free asceticism moved to test its own strength by gauging ‘the power of a will according to the degree of resistance, pain, and torment that it can bear in order to turn them to its own advantage.’”[9] [13] Here we have another expression of the “autonomy” of the differentiated type. Such a man tests his own strength and will, by deliberately choosing that which is difficult. Unlike the Last Man, who has left “the regions where it is hard to live,”[10] [14] the overman/differentiated man seeks them out.

Evola writes that “from this point of view everything that existence offers in the way of evil, pain, and obstacles . . . is accepted, even desired.”[11] [15] This may be the most important of all the points that Evola makes in this chapter – and it is a principle that can serve as a lifeline for all men living in the Kali Yuga, or in any time. If we can live up to this principle, then we have made ourselves truly worthy of the mantle of “overman.” The idea is this: can I say “yes” to whatever hardship life offers me? Can I use all of life’s suffering and evils as a way to test and to transform myself? Can I forge myself in the fire of suffering? And, going a step further, can I desire hardship and suffering? It is one thing, of course, to accept some obstacle or calamity as a means to test myself. It is quite another to actively desire such things.

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Here we must consider our feelings very carefully. Personally, I do not fear my own death nearly as much as the death of those close to me. And I fear my own physical incapacitation and decline more than death. Is it psychologically realistic for me to desire the death of my loved ones, or desire a crippling disease, as a way to test myself? No, it is not – and this is not what Evola and Nietzsche mean. Rather, the mental attitude in question is one where we say a great, general “yes” to all that life can bring in the way of hardship. Further, we welcome such challenges, for without them we would not grow. It is not that we desire this specific calamity or that, but we do desire, in general, to be tested. And, finally, we welcome such testing with supreme confidence: whatever life flings at me, I will overcome. In a sense, I will absorb all negativity and only grow stronger by means of it.

3. Evola next speaks of the “principle of not obeying the passions, but of holding them on a leash.” Then he quotes Nietzsche: “greatness of character does not consist in not having such passions: one must have them to the greatest degree, but held in check, and moreover doing this with simplicity, not feeling any particular satisfaction thereby.”[12] [16] This follows from the very first principle, discussed earlier. To repeat, giving free rein to our passions has nothing to do with autonomy, freedom, or mastery. Indeed, it is the primary way in which the common man finds himself controlled.

To see this, one must be able to recognize “one’s own” passions as, in reality, other. I do not choose these things, or the power they exert. What follows from this, however, is not necessarily thwarting those passions or “denying oneself.” As Evola explains in several of his works, the Left-Hand Path consists precisely in making use of that which would enslave or destroy a lesser man. We hold the passions “on a leash,” Evola says. The metaphor is appropriate. Our passions must be like well-trained dogs. Such animals are filled with passionate intensity for the chase – but their master controls them completely: at a command, they run after their prey, but only when commanded. As Nietzsche’s words suggest, the greatest man is not the man whose passions are weak. A man with weak passions finds them fairly easy to control! The superior man is one whose passions are incredibly strong – one in whom the “life force” is strong – but who holds those passions in check.

4. Nietzsche writes, “the superior man is distinguished from the inferior by his intrepidity, by his defiance of unhappiness.”[13] [17] Here too we have invaluable advice for living. The intrepid man is fearless and unwavering; he endures. But why does Nietzsche connect this with “defiance of unhappiness”? The answer is that just as the average man is a slave to the passions that sweep him away at any given time, so he is also a prisoner of his “moods.” Most men rise in the morning and find themselves in one mood or another: “today I am happy,” “today I am sad.” They accept that, in effect, some determination has been made for them, and that they are powerless in the matter. If the unhappiness endures, they have a “disease” which they look to drugs or alcohol to cure.

evola-the-yoga-of-power.jpgAs with the passions, the average man “owns” his moods: “this unhappiness is mine, it is me,” he says, in effect. The superior man learns to see his moods as if they were the weather – or, better yet, as if they were minor demons besetting him: external mischief makers, to whom he has the power to say “yes” or “no.” The superior man, upon finding that he feels unhappiness, says “ah yes, there it is again.” Immediately, seeing “his” unhappiness as other – as a habit, a pattern, a kind of passing mental cloud – he refuses identification with it. And he sets about intrepidly conquering unhappiness. He will not acquiesce to it.

5. The above does not mean, however, that the superior man intrepidly sets about trying to make himself “happy.” Evola quotes Nietzsche as saying “it is a sign of regression when pleasure begins to be considered as the highest principle.”[14] [18] The superior man responds with incredulity to those who “point the way to happiness,” and respond, “But what does happiness mean to us?”[15] [19] The preoccupation with “happiness” is characteristic of the inferior modern type Nietzsche refers to as “the Last Man” (“‘We have invented happiness,’ say the last men, and they blink. They have left the regions where it was hard to live, for one needs warmth.”[16] [20]

But if we do not seek happiness, in the name of what do we “defy unhappiness”? Answer: in the name of greatness, self-mastery, self-overcoming. Kant can be of some limited help to us here as well, for he said that the aim of life should not be happiness, but making oneself worthy of happiness. Many individuals may achieve happiness (actually, the dumber one is, the greater one’s chances). But only some are worthy of happiness. The superior man is worthy of happiness, whether he has it or not. And he does not care either way. He does not even aim, really, to be worthy of happiness, but to be worthy of greatness, like Aristotle’s “great-souled man” (megalopsuchos).[17] [21]

6. According to Evola, the superior man claims the right (quoting Nietzsche) “to exceptional acts as attempts at victory over oneself and as acts of freedom . . . to assure oneself, with a sort of asceticism, a preponderance and a certitude of one’s own strength of will.”[18] [22] This point is related to the second principle, discussed earlier. The superior man is master, first and foremost, of himself. He therefore seeks opportunities to test himself in exceptional ways. Evola provides an extended discussion of one form of such self-testing in his Meditations on the Peaks: Mountain Climbing as Metaphor for the Spiritual Quest (and, of course, for Evola mountain climbing was not entirely metaphorical!). Through such opportunities, one “assures oneself” of the strength of one’s will. But there is more: through such tests, one’s will becomes even stronger.

“Asceticism” suggests self-denial. But how does such testing of the will constitute “denying oneself”? The key, of course, lies in asking “what is my self?” The self that is denied in such acts of “self-mastery” is precisely the self that seeks to hold on to life, to safety, to security, and to its ephemeral preoccupations and possessions. We “deny” this self precisely by threatening what it values most. To master it is to progressively still its voice and loosen its hold on us. It is in this fashion that a higher self – what Evola, again, calls the Self – grows in us.

7. The superior man affirms the freedom which includes “keeping the distance which separates us, being indifferent to difficulties, hardships, privations, even to life itself.”[19] [23] This mostly reaffirms points made earlier. But what is “the distance that separates us”? Here Nietzsche could be referring to hierarchy, or what he often calls “the order of rank.” He could also be referring to the well-known desire of the superior man for apartness, verging sometimes on a desire for isolation. The superior man takes himself away from others; he has little need for the company of human beings, unless they are like himself. And even then, he desires the company of such men only in small and infrequent doses. He is repulsed by crowds, and by situations that force him to feel the heat and breath and press of others. Such feelings are an infallible marker of the superior soul – but they are not a “virtue” to be cultivated. One either has such feelings, or one does not. One is either the superior type, or a “people person.”

jev-bow.jpgIf we consult the context in which the quote appears – an important section of Twilight of the Idols – Nietzsche offers us little help in understanding specifically what he means by “the distance that separates us.” But the surrounding context is a goldmine of reflections on the superior type, and it is surprising that Evola does not quote it more fully. Nietzsche remarks that “war educates for freedom” (a point on which Evola reflects at length in his Metaphysics of War), then writes:

For what is freedom? Having the will to responsibility for oneself. Maintaining the distance that separates us. Becoming indifferent to trouble, hardships, deprivation, even to life. Being ready to sacrifice people to one’s cause, not excluding oneself. Freedom means that the manly instincts, the instincts that celebrate war and winning, dominate other instincts, for example the instinct for “happiness.” The human being who has become free, not to mention the spirit that has become free, steps all over the contemptible sort of wellbeing dreamt of by grocers, Christians, cows, women, Englishmen, and other democrats. The free human being is a warrior.[20] [24]

The rest of the passage is well worth reading.

8. Evola tells us that the superior man rejects “the insidious confusion between discipline and enfeeblement.” The goal of discipline is not to produce weakness, but a greater strength. “He who does not dominate is weak, dissipated, inconstant.” To discipline oneself is to dominate one’s passions. As we saw in our discussion of the third principle, this does not mean stamping out the passions or denying them. Neither does it mean indulging them: the man who heedlessly indulges his passions becomes “weak, dissipated, inconstant.” Rather, the superior man learns how to control his passions and to make use of them as a means for self-transformation. It is only when the passions are mastered – when we have reached the point that we cannot be swept away by them – that we can give expression to them in such a way that they become vehicles for self-overcoming.

Evola quotes Nietzsche: “Excess is a reproach only against those who have no right to it; and almost all the passions have been brought into ill repute on account of those who were not sufficiently strong to employ them.”[21] [25] The convergence of Nietzsche’s position with Evola’s portrayal of the Left-Hand Path could not be clearer. The superior man has a right to “excess” because, unlike the common man, he is not swept away by the passions. He holds them “on a leash” (see earlier), and uses them as means to transcend the ego, and to achieve a higher state. The common man, who identifies with his passions, becomes wholly a slave to them, and is sucked dry. He gives “excess” a bad reputation.

9. Evola’s penultimate principle is in the spirit of Nietzsche, but does not quote from him. Evola writes: “To point the way of those who, free from all bonds, obeying only their own law, are unbending in obedience to it and above every human weakness.”[22] [26] The first words of this passage are somewhat ambiguous: what does Evola mean by “to point the way of those who . . .” (the original Italian – l’indicare la via di coloro che – is no more helpful). Perhaps what is meant here is simply that the superior type points the way for others. He serves as an example – or he serves as the vanguard. This is not, of course, an ideal to which just anyone can aspire. But the example of the superior man can serve to “awaken” others who have the same potential. This was, indeed, something like Nietzsche’s own literary intention: to point the way to the Overman; to awaken those whose souls are strong enough.

10. Finally, Evola tells us that the superior type is “heir to the equivocal virtus of the Renaissance despots,” and that he is “capable of generosity, quick to offer manly aid, of ‘generous virtue,’ magnanimity, and superiority to his own individuality.”[23] [27] Here Evola alludes to Nietzsche’s qualified admiration for Cesare Borgia (who Nietzsche offers as an example of what he calls the “men of prey”). The rest of the quote, however, calls to mind Aristotle’s description of the great-souled man – especially the use of the term “magnanimity,” which some translators prefer to “greatness of soul.”[24] [28] The superior man is not a beast. He is capable of such virtues as generosity and benevolence. This is because he is free from that which holds lesser men in thrall. The superior man can be generous with such things as money and possessions, for these have little or no value for him. He can be generous in overlooking the faults of others, for he expects little of them anyway. He can even be generous in forgiving his enemies – when they are safely at his feet. The superior man can do all of this because he possesses “superiority to his own individuality”: he is not bound to the pretensions of his own ego, and to the worldly goods the ego craves.

FNiet-dessins.jpgEvola’s very long sentence about the superior man now ends with the following summation:

all these are the positive elements that the man of Tradition also makes his own, but which are only comprehensible and attainable when ‘life’ is ‘more than life,’ that is, through transcendence. They are values attainable only by those in whom there is something else, and something more, than mere life.

In other words, Nietzsche presents us with a rich and inspiring portrayal of the superior man. And yet, the principles he discusses will have a positive result, and serve the “man of Tradition,” only if we turn Nietzsche on his head. Earlier in Chapter Eight, Evola writes: “Nietzsche’s solution of the problem of the meaning of life, consisting in the affirmation that this meaning does not exist outside of life, and that life in itself is meaning . . . is valid only on the presupposition of a being that has transcendence as its essential component.” (Evola places this entire statement in italics.) In other words, to put the matter quite simply, the meaning of life as life itself is only valid when a man’s life is devoted to transcendence (in the senses discussed earlier). Or we could say, somewhat more obscurely, that Nietzsche’s points are valid when man’s life transcends life.

Evola’s claim goes to the heart of his criticism of Nietzsche. A page later, he speaks of conflicting tendencies within Nietzsche’s thought. On the one hand, we have a “naturalistic exaltation of life” that runs the risk of “a surrender of being to the simple world of instincts and passions.” The danger here is that these will then assert themselves “through the will, making it their servant.”[25] [29] Nietzsche, of course, is famous for his theory of the “will to power.” But surrender to the baser impulses of ego and organism will result in those impulses hijacking will and using it for their own purposes. One then becomes a slave to instincts and passions, and the antithesis of a free, autonomous being.

On the other hand, one finds in Nietzsche “testimonies to a reaction to life that cannot arise out of life itself, but solely from a principle superior to it, as revealed in a characteristic phrase: ‘Spirit is the life that cuts through life’ (Geist ist das Leben, das selber ins Leben schneidet).” In other words, Nietzsche’s thought exhibits a fundamental contradiction – a contradiction that cannot be resolved within his thought, but only in Evola’s. One can find other tensions in Nietzsche’s thought as well. I might mention, for example, his evident preference for the values of “master morality,” and his analysis of “slave morality” as arising from hatred of life — which nevertheless co-exist with his relativism concerning values. Yet there is so much in Nietzsche that is brilliant and inspiring, we wish we could accept the whole and declare ourselves Nietzscheans. But we simply cannot. This turns out to be no problem, since Evola absorbs what is positive and useful in Nietzsche, and places it within the context of Tradition. In spite of what Nietzsche himself may say, one feels he is more at home with Tradition, than with “perspectivism.”[26] [30]

Evola’s ten “Nietzschean principles,” reframed for the “man of Tradition,” provide an inspiring guide for life in this Wolf Age. They point the way. They show us what we must become. These are ideas that challenge us to become worthy of them.

Notes

[1] [31] Julius Evola, Ride the Tiger: A Survival Manual for the Aristocrats of the Soul, trans. Joscelyn Godwin and Constance Fontana (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2003).

[2] [32] Evola, 46, my italics.

[3] [33] Evola, 47.

[4] [34] Übermensch; translated in Ride the Tiger as “superman.”

[5] [35] Quoting Nietzsche, Will to Power, section 778.

[6] [36] Evola, 41. Translator notes “adapted from the aphorism in Kritische Gesamtausgabe, vol. 7, part 1, 371.”

[7] [37] Evola, 41.

[8] [38] There is a great deal more that can be said here about the difference between Kantian and Nietzschean “autonomy.” Indeed, there is an argument to be made that Kant is much closer to Nietzsche than Evola (or Nietzsche) would allow. Ultimately, one sees the stark difference between Kant and Nietzsche in the “egalitarianism” of the different formulations of Kant’s categorical imperative. How can a man who is qualitatively different and superior to others commit to following no other law than what he would will all others follow? How can he affirm the inherent “dignity” in others, who seem to have no dignity at all? Should he affirm their potential dignity, which they themselves simply do not see and may never live up to? But suppose they are so limited, constitutionally, that actualizing that “human dignity” is more or less impossible for them? Kant wants us to affirm that whatever men may actually be, they are nonetheless potentially rational, and thus they possess inherent dignity. For those of us who have seen more of the world than Königsberg, and who have soured on the dreams of Enlightenment, this rings hollow. And how can the overman be expected to adhere to the (self-willed) command to always treat others as ends in themselves, but never as means only – when the vast bulk of humanity seems hardly good for anything other than being used as means to the ends of greater men?

[9] [39] The translator’s note: “Adapted from Twilight of the Idols, ‘Skirmishes of an Untimely Man,’ sect. 38, where, however, it is ‘freedom’ that is thus gauged.” Beware: Evola sometimes alters Nietzsche’s wording.

[10] [40] Nietzsche, Thus Spake Zarathustra, “Zarathustra’s Prologue,” 5.

[11] [41] Evola, 49.

[12] [42] Evola, 49. The Will to Power, sect. 928.

[13] [43] Will to Power, sect. 222.

[14] [44] Will to Power, sect. 790.

[15] [45] Will to Power, sect. 781.

[16] [46] Thus Spake Zarathustra, “Zarathustra’s Prologue,” 5.

[17] [47] Aristotle also said that the aim of human life is “happiness” (eudaimonia) – but “happiness” has a connotation here different from the familiar one.

[18] [48] Will to Power, sect. 921.

[19] [49] Twilight of the Idols, “Skirmishes of an Untimely Man,” sect. 38. Italics added by Evola.

[20] [50] See Twilight of the Idols, trans. Richard Polt (Indianapolis: Hackett Publishing, 1997), 74-75.

[21] [51] Here I have substituted the translation of Walter Kaufmann and R. G. Hollingdale for the one provided in Ride the Tiger, as it is more accurate and concise. See The Will to Power, trans. Kaufmann and Hollingdale (New York: Vintage Books, 1967), 408.

[22] [52] Evola, 49.

[23] [53] The translators of Ride the Tiger direct us here to Beyond Good and Evil, sect. 260.

[24] [54] Grandezza d’animo literally translates to “greatness of soul.”

[25] [55] Evola, 48.

[26] [56] Evola writes (p. 52), “[Nietzsche’s] case illustrates in precise terms what can, and indeed must, occur in a human type in which transcendence has awakened, yes, but who is uncentered with regard to it.”

 

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mercredi, 17 janvier 2018

Stoic Spiritual Hygiene with Regard to Normies

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Stoic Spiritual Hygiene with Regard to Normies

Ancient philosophy, as Pierre Hadot has argued, was not merely a set of ideas but meant to include something far more practical: the leading of a good life in the pursuit of truth. In the case of Stoicism, as with Cynicism, the notion of leading a philosophical way of life is particularly explicit and central.[1] [2]

The philosopher is interested in living a life according to purpose and principle, as opposed to the frivolous or the popular. This necessarily can make him seem a bit of a kill-joy and can make interacting with what we call “normies” problematic. This is not a new problem. Here is Epictetus’ advice on avoiding gossip, chit-chat about the ball-game, and other small talk:

Lay down from this moment a certain character and pattern of behavior for yourself, which you are to preserve both when you’re alone and when you’re with others.

Remain silent for the most part, or say only what is essential, and in few words. Very infrequently, however, when the occasion demands, do speak, but not about any of the usual topics, not about gladiators, not about horse-races, not about athletes, not about food and drink, the subjects of everyday talk; but above all, don’t talk abut people, either to praise or criticize them, or to compare them. If you’re able to so, then, through the manner of your own conversation bring that of your companions round to what is fit and proper. But if you happen to find yourself alone among strangers, keep silent. (Handbook, 33)

stoique.jpg“Show, don’t tell,” besides being good writing advice, is then an important Stoic principle concerning philosophy. One will always be tempted to make a philosophical and political point in order to show off or best another in argument, which of course defeats the whole purpose. Epictetus reiterates the point:

Never call yourself a philosopher, and don’t talk among laymen for the most part about philosophical principles, but act in accordance with those principles. At a banquet, for example, don’t talk about how one ought to eat, but eat as one ought. . . . And accordingly, if any talk should arise among laymen about some philosophical principle, keep silent for the most part, for there is great danger that you’ll simply vomit up what you haven’t properly digested. (Handbook, 46)

Epictetus is quite explicit that adoption of the Stoic way of life means a radical change, perhaps analogous to religious conversion. The change is so radical that one must be careful who one associates with. Obviously, one’s own spiritual practice will be all the greater insofar as one associates with like-minded people. Conversely, this also means one may have to abandon boorish old friends:

This is a point to which you should attend before all others, that you should never become so intimately associated with any of your former friends and acquaintances that you sink down to the same level as them; for otherwise, you’ll destroy yourself. But if this thought worms its way into your mind, that “I’ll seem churlish to him, and he won’t be as friendly to me as before,” remember that nothing is gained without cost, and that it is impossible for someone to remain the same as he was if he is no longer acting the same way. Choose, then, which you prefer: to be held in the same affection as before by your former friends by remaining as you used to be, or else become better than you were and no longer meet with the same affect . . . if you’re caught between two paths, you’ll incur a double penalty, since you’ll neither make progress as you ought nor acquire the things that you used to enjoy. (Discourses, 4.2.1-5).

Epictetus_Enchiridion_1683_page1.jpgThe message is clear: the low spiritual and intellectual condition of “normies” is highly contagious, one must exercise the utmost caution. No doubt this bad condition has been severely aggravated and magnified by television and pop culture.

By these metrics, I observe that the modern university experience is something of an anti-education: the stupidities of youth are exaggerated and made fashionable, rather than curtailed. The soul grows obese with pleasure and pride, rather than being moderated and cultivated. (I note in passing that Plato would no doubt be surprised, to not say worse, to learn that “academia” would grant degrees to 40 percent of the population.)

The Stoic will manage his social relations with moderation. He will economically support himself, honor his parents, and find a wife and raise of family of his own. Nonetheless, to the extent possible within the web of relations implied by his social role, he will live a philosophical life, and raise his peers by his example. In this, I should think, a shared spiritual practice with the wife and other immediate family is a great aid, to not say fundamental: by prayer, meditation, readings, song, and other rituals in common, one can lift up souls away from the sensuous and the frivolous, and towards principle.

References

Epictetus, Discourses, Fragments, Handbook, trans. Robin Hard (Oxford: Oxford University Press, 2014).

[1] [3] Epictetus scolds those who adopt the name Stoic but prefer to talk about philosophical principles than live them:

What difference does it make, in fact, whether you expound these teachings or those of another school? Sit down and give a technical account of the teachings of Epicurus, and perhaps you’ll give a better account than Epicurus himself! Why call yourself a Stoic, then; why mislead the crowd; why act the part of a Jew when you’re Greek? Don’t you know why it is that a person is called a Jew, Syrian, or Egyptian? And when we see someone hesitating between two creeds, we’re accustomed to say, “He is no Jew, but is merely acting the part.” But when he assumes the frame of mind of one who has been baptized and has made his choice, then he really is a Jew, and is called by that name. And so we too are baptized in name alone, while in fact being someone quite different, since we’re not in sympathy with our own doctrines, and are far from making any practical application of the principles we express, even though we take pride in knowing them. (Discourses, 2.9.19-22)

Epictetus repeatedly contrasts Middle-Eastern “Jews, Syrians, and Egyptians” with “Romans,” as culturally and perhaps ethnically others.

 

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[2] [1]: #_ftn1

[3] [1]: #_ftnref1

 

lundi, 16 juin 2014

Die Ethik des Drohnenkriegs

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Die Ethik des Drohnenkriegs

Von Byung-Chul Han

Ex: http://www.matthes-seitz-berlin.de

Alle, vom Luftwaffenchef der Bundeswehr über den Wehrbeauftragten des Bundestages bis zum Bundesverteidigungsminister, wollen sie haben, die bewaffneten Drohnen, am besten sofort. Kürzlich heißt es aus dem Verteidigungsministerium, der Einsatz von bewaffneten Drohnen sei »ohne Zweifel sinnvoll«. Trotz massiver Probleme, die die Tötung per Knopfdruck mit sich bringt, geht kein Aufschrei durch die Gesellschaft.

Zweifellos stellen diese fliegenden Kampfroboter einen militärtechnischen Fortschritt dar. Bedeuten sie aber auch einen ethischen Fortschritt, weil man eigene Soldaten keiner Lebensgefahr aussetzt? Thomas de Maizière ist der Ansicht, dass eine Waffe stets ethisch als neutral zu betrachten sei. Macht es tatsächlich keinen ethischen Unterschied, die Gegner zu töten, ohne selbst in Erscheinung zu treten, ohne sich selbst in Lebensgefahr zu bringen? Wäre nicht der Einsatz meines Lebens eine notwendige Bedingung für die Rechtfertigung der Tötung des Gegners im Krieg? Nach dem Ehrenkodex der Ritter, der die westliche Vorstellung der militärischen Ehre maßgeblich geprägt hat, ist nicht ehrenhaft, den Feind anzugreifen, ohne sich selbst in Gefahr zu bringen. Ehrenhaft ist es nur, den Feind auf dem Schlachtfeld zu töten. Unehrenhaft ist dagegen, den Feind außerhalb des Schlachtfeldes heimtückisch zu töten, ihn etwa zu vergiften.

Wichtig für die Gerechtigkeit im Kampf ist vor allem die Symmetrie der Mittel. Besitzt mein Gegner nur ein Schwert, so ist der Gebrauch einer Armbrust verwerflich. Daher erscheint der Einsatz von Drohnen den betroffenen Muslimen als feige und unmoralisch. Die Tötung per Mausklick gleicht für sie einem heimtückischen Mord. Auch in der Geschichte des Krieges gab es immer wieder Versuche, Tötungsmittel einzuschränken. Sie dienten, wie Carl Schmitt sagen würde, zur »Hegung des Krieges«. So wurde z. B. im 2. Lateran-Konzil von 1139 für den Krieg zwischen christlichen Fürsten und Völkern jeder Einsatz von Fernwaffen verboten.

Für Clausewitz ist der Krieg ein Duell. Daher gibt es im Krieg Regeln im Gegensatz zum Mord, der keiner Regel unterliegt. In seiner berühmten Abhandlung »Vom Krieg« definiert Clausewitz den Krieg als Zweikampf: »Wir wollen hier nicht erst in eine schwerfällige publizistische Definition des Krieges hineinsteigen, sondern uns an das Element desselben halten, an den Zweikampf. Der Krieg ist nichts als ein erweiterter Zweikampf.« Der Krieg ist ein geordneter, regelgeleiteter Zweikampf. Er ist, so lautet die berühmte Formel von Clausewitz, die »Politik mit anderen Mitteln«. Die Betonung liegt in dieser Formulierung nicht, wie gewöhnlich angenommen, auf »anderen Mitteln«, d.h. auf der Gewalt, sondern auf der Politik. Da der Krieg eine Politik ist und bleibt, kann es auch das Ende des Krieges, d.h. einen Friedensschluss geben. Möglich wird dadurch die Rückkehr zur Politik mit gewaltlosen Mitteln. Die Regeln der Tötung, zu denen alle Kriegsparteien sich verpflichten, sorgen dafür, dass nach dem Krieg genug Raum bleibt für politische Verhandlungen. Die regellose Tötung dagegen vernichtet den Raum des Politischen. Der Krieg als erweiterter Zweikampf unterscheidet sich grundsätzlich von der Kampfhandlung, die heute immer mehr zu einem gegenseitigen Terror und Mord jenseits der Rechtsstaatlichkeit und des Völkerrechtes verkommt.

Heute werden Kriege selten gegen andere Staaten geführt. An die Stelle der zwischenstaatlichen Kriege treten Bürgerkriege oder Einsätze gegen nichtstaatliche Akteure wie Terrornetzwerke. Diese Entstaatlichung des Krieges führt zu dessen Entpolitisierung, die in der Folge auch eine Entmoralisierung und eine Enthegung des Krieges mit sich bringt. In diesen neuen Kriegen gibt es keine Regeln der Tötung, die für die Hegung des Krieges notwendig wären. Der Feind, gegen den ein Krieg im klassischen Sinne zu führen ist, ist kein Verbrecher, den es auf jeden Fall zu vernichten gilt. Er ist vielmehr ein gleichberechtigter Gegner, den es zu besiegen gilt. So werden dem Feind dieselben Rechte zugestanden, die ich für mich in Anspruch nehme. Der Krieg muss festen Regeln folgen. Ein ethisches Minimum ist erforderlich, damit er tatsächlich eine Politik mit anderen Mitteln bleibt. So ist es verboten, Kombattanten, die hors de combat sind, zu töten. Der Drohnenkrieg ist kein combat. Dem Gegner wird nicht einmal die Möglichkeit gewährt, sich zu ergeben oder sich zu verteidigen, denn es gilt ja, ihn auf jeden Fall zu töten, zu vernichten, zu liquidieren. Er ist kein Feind im eigentlichen Sinne, sondern ein Verbrecher. So wird die gezielte Tötung nicht vom Militär, sondern vom zivilen Geheimdienst durchgeführt. Die Degradierung und Inkriminierung des Gegners zum Verbrecher ist die Voraussetzung für die gezielte Tötung, die keine Kriegs- sondern eine Polizeiaktion darstellt.

Der Drohnenkrieg wirft sowohl juristische als auch ethische Fragen auf. Die Kritiker erheben den Vorwurf außergerichtlicher Hinrichtung. Menschen werden hier oft nach sehr fragwürdigen Kriterien hingerichtet, ohne dass ihre Schuld bewiesen wäre. Der Verdacht genügt für die Tötung. Sie werden also umgebracht. Die gezielte Tötung durch Drohnen verletzt das Prinzip des Rechtsstaates. Die Befürworter weisen auf ihr Recht der Selbstverteidigung hin. Der Artikel 51 der UN-Charta lautet: »Diese Charta beeinträchtigt im Falle eines bewaffneten Angriffs gegen ein Mitglied der Vereinten Nationen keineswegs das naturgegebene Recht zur individuellen oder kollektiven Selbstverteidigung.« Aber die präventive Tötung auf Verdacht hat insofern keine Legitimation, als sie ohne jede unmittelbare Bedrohung erfolgt. Getötet werden dabei auch ganz unschuldige Zivilisten. Dann »bedauern« es die Amerikaner. Ist es nicht zynisch, die Tötung unschuldiger Menschen zu »bedauern«, ohne dass die Täter je zur Rechenschaft gezogen würden?

Die Rechtswissenschaftler der Stanford University und der New York University kommen in ihrer kürzlich veröffentlichten Studie »Living Under Drones« zu dem Urteil, die präventive Tötung durch Drohnen verringere die terroristische Bedrohung nicht. Seit dem Einsatz der Drohnen sei sie sogar stark erhöht, weil er Rache und Hass schüre. Die Zahl freiwilliger Kämpfer sei exponentiell gestiegen. Die am Himmel kreisenden Drohnen würden die ganze Bevölkerung, die ganze Region terrorisieren. Der Alltag der Bevölkerung sei ganz von Angst bestimmt. Aus Angst würden sich Menschen nicht mehr trauen, auf den Markt oder in die Moschee zu gehen. Auch Versammlungen fänden seltener statt. Seit 2004 sollen durch Drohnenangriffe mehr als 3000 Menschen getötet worden sein, darunter viele Zivilisten und Kinder. Angesichts der relativ geringen Terrorgefahr im Westen stellt sich die Frage nach der Verhältnismäßigkeit und dem Sinn dieser Tötungsaktion, die sich ihrerseits als Terror offenbart. Kriege ohne Feinde verkommen zu Terror und Morden. Die Gegner sind, genauer besehen, nicht einmal Verbrecher, denn sie werden getötet, ohne dass sie verhaftet und vors Gericht gestellt werden. Oder sie stellen einen absoluten Verbrecher, einen absoluten Bösen dar.

Als ein Medium ist die Waffe nie ethisch neutral. Auch hier gilt die These von McLuhan: »The Medium is the Message.« Das Medium ist kein bloßer Träger einer Botschaft. Vielmehr wird die Botschaft vom Medium gleichsam hervorgerufen. Das Medium vorbestimmt das Denken und das Verhalten. Es induziert und legt eine Haltung nahe. Deshalb stellt der Einsatz eines ganz neuen Vernichtungsmediums kein rein technisches Problem dar. Er macht sogar eine Neudefinition des Krieges notwendig. So kommt Carl Schmitt angesichts des Einsatzes des Kampfflugzeuges ins Grübeln. Der Luftkrieg lässt, abgesehen von Luftschlachten, kein Gegenüber zu, in dem die beiden Kriegführenden auf gleicher Ebene gegenüberstünden. So stellt dieses neue Vernichtungsmedium die alte terrane, d.h. auf die Erde bezogene Ordnung und Topologie des Krieges, den Nomos der Erde selbst in Frage.

Die technisch bedingte frontale Stellung der Kämpfenden geht mit der Gegenüberstellung der gleichberechtigten Gegner einher. Die räumliche und die rechtliche Gleichstellung bedingen einander. Im Luftkrieg ist kein Gegenüber, kein Angesicht-zu-Angesicht der Kämpfenden möglich. Der Einsatz eines Kampfflugzeuges erzeugt eine Hierarchie, eine vertikale Topologie, die die Topologie des konventionellen Krieges ungültig werden lässt. Die Topologie des Gegenüber steht in einer spezifischen Verbindung mit der geistigen Haltung gegenüber dem Gegner. Er erscheint mir als ein Feind (justus hostis), der genauso viele Rechte hat wie ich. Die Überlegenheit im topologischen Sinne, d.h. das Über-dem-Gegner-Sein bringt eine andere Haltung gegenüber dem Gegner hervor. Die Asymmetrie des Vernichtungsmediums verleitet den Überlegenen zu einer ganz anderen Einschätzung des Unterlegenen. So stellt Carl Schmitt in »Der Nomos der Erde« eine sehr faszinierende These auf: »Der Überlegene hält seine Waffen-Überlegenheit für einen Beweis seiner justa causa (gerechte Sache) und erklärt den Feind für einen Verbrecher, weil man den Begriff des justus hostis nicht mehr zu realisieren vermag.«

Beim Drohneneinsatz ist die Asymmetrie total. Sie ist auch in dem Sinne total, dass es nicht möglich ist, den Angreifer zu töten. Er ist eben nicht dort, wo die Tötung geschieht. Allein diese totale Ungleichheit macht den Kriegsbegriff selbst obsolet. Carl Schmitt spricht von einer Zwangsmaßnahme: »Zum Krieg auf beiden Seiten gehört eine gewisse Chance, ein Minimum von Möglichkeit des Sieges. Hört das auf, so ist der Gegner nur noch Objekt einer Zwangsmaßnahme.« Die Tötung als Zwangsmaßnahme macht nicht nur die Möglichkeit des Krieges zunichte, sondern auch die der Politik.

Die Asymmetrie des Vernichtungsmediums geht mit der Diskriminierung und Inkriminierung des Feindes einher. Hier ist das Medium nicht ethisch neutral. Es stellt eine bestimmte moralische Haltung gegenüber dem Gegner her. Das Medium macht ihn zum Verbrecher. Dem Einsatz der bewaffneten Drohnen wohnt eine ethische Vorentscheidung inne. Oder Technik und Ethik bedingen einander und hängen voneinander ab. So ist es heute wichtiger denn je, über die mediale Bedingtheit der Ethik nachzudenken.

Die gezielte Tötung per Mausklick gleicht immer mehr einer Menschenjagd, die sogar brutaler und rücksichtsloser ist als Jagd von Wild. In der Jägersprache bedeutet das »Ansprechen« die Identifizierung des Tieres nach Alter, Geschlecht und Gesundheit. Man »spricht« das Wild gezielt »an«, bevor man es tötet. Tötung ohne Ansprache ist Mord. Selbst in der Jagd gibt es also ein ethisches Minimum. Fällt es ganz weg, pervertiert sie zu einer blinden Tötung. Es gilt z. B. als verwerflich, den Kitzen die Geiß wegzuschießen. Die Jäger sprechen von der »Ansprechskunst« oder vom »Ansprechskünstler«. Der Ausdruck »Ansprechen« weist ferner darauf hin, dass der Jäger erst eine Beziehung zum Tier aufnehmen muss, bevor er es tötet. Ist es überhaupt möglich, aus so großer Distanz eine Beziehung mit dem Gegner aufzubauen? Auch im Krieg ist die Tötung ohne Ansprache ein Mord. Die Drohnen oder Kampfroboter, die bald per Algorithmen autonom Entscheidungen treffen werden, sind nicht in der Lage, Menschen anzusprechen. Allein aus diesem Grund wären sie zu verbieten. Mit zunehmender Bequemlichkeit der Tötung und zunehmender Distanz, aus der sie erfolgt, nimmt die ethische Verantwortung ab.

Es ist pervers, vor einem Bildschirm sitzend die ganze Region, die ganze Bevölkerung in Angst und Schrecken zu versetzen. Es ist moralisch verwerflich, vom bequemen Sessel aus per Joystick Menschen zu töten. Joy heißt Freude. Der Habitus des Videospiels überträgt sich unweigerlich auf die Tötung per Joystick. Selbst der Ego-Shooter kann getötet werden, ein Drohnenpilot befindet sich dagegen außer jeder Gefahr. Der digitale Habitus, der allgemein zur Erosion des Verantwortungsgefühls führt, ist bei dieser Arbeit am Töten nicht ganz abzuschütteln. Er überzieht die Tötung außerdem mit dem Schein des Virtuellen. Sie ist nur noch als unscharfes Bild erfahrbar, was ihr jede existenzielle Dringlichkeit nimmt. Die Drohnenpiloten arbeiten in Schichten. Die Tötung ist für sie also eine Arbeit, nach der man womöglich auf die Party geht. Ihnen entzieht sich die ganze Schwere der Tötung eines Menschen. Die vereinzelten Berichte über die psychischen Schäden der Drohnenpiloten sind noch kein Gegenbeweis. Nur wenige äußern sich ja tatsächlich darüber. Tele-Traumata werden wohl zu vernachlässigen sein.

Trotz digitaler Vernetzung beeinflusst die räumliche Nähe und Ferne - zum Glück immer noch - das menschliche Verhalten. Allein die sehr große räumliche Entfernung, aus der die Tötung erfolgt, nimmt ihr jede reale und existenzielle Dimension. Und das Medium ist nie neutral gegenüber dem Zweck. Kafka stellt sogar die postale oder telegrafische Kommunikation in Frage. Man könne einen nahen Menschen fassen und an einen fernen Menschen denken, alles andere gehe über Menschenkraft. Einen Menschen aus so großer Entfernung zu töten ginge ebenfalls über Menschenkraft, vor allem über Menschlichkeit. Kafka schließt seine Überlegungen über Fernkommunikation mit dem Wort: »Die Gespenster werden nicht verhungern, aber wir werden zugrunde gehen.«

Der Mensch ist ein zoon ethikon, bevor er ein zoon technikon ist. Im Gegensatz zum Wild antworten die Menschen, wenn man sie anspricht. Antwort verlangt nach Verantwortung. Die Drohnen sind sprachlos. Sie sind nicht fähig zur Ansprache und Verantwortung, ja sie vernichten die Sprache selbst. Es ist menschlicher, mehr Sprache, mehr Gespräch zu wagen, sich in der Ansprechkunst zu üben als in die Kriegstechnik zu investieren. Gewiss wird nicht die Technik, sondern die Ethik die Zukunft der Menschheit entscheiden.

 

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Byung-Chul Han

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dimanche, 03 novembre 2013

Les leçons de Peter Koslowski face à la post-modernité

Les leçons de Peter Koslowski face à la post-modernité

par Jacques-Henri Doellmans

Peter Koslowski.jpgPeter Koslowski, jeune philosophe allemand né en 1952, est professeur de philosophie et d'économie politique à l'Université de Witten/Herdecke, président de l'Institut CIVITAS, Directeur de l'Institut de Recherches en Philosophie de l'Université de Hanovre. Son objectif est de déployer une critique fondée de la modernité et de tous ses avatars institutionalisés (en politique comme en économie). Ses arguments, solidement étayés, ne sont pas d'une lecture facile. Rien de son œuvre, déjà considérable, n'a été traduit et nous, francophones, avons peu de chances de trouver bientôt en librairie des traductions de ce philosophe traditionnel et catholique d'aujourd'hui, tant la rigueur de ses arguments ruine les assises de la pensée néo-gnosticiste, libérale et permissive dominante, surtout dans les rédactions parisiennes!

Koslowski est également un philosophe prolixe, dont l'éventail des préoccupations est vaste: de la philosophie à la pratique de l'économie, de l'éthique à l'esthétique et de la métaphysique aux questions religieuses. Koslowski est toutefois un philosophe incarné: la réflexion doit servir à organiser la vie réelle pour le bien de nos prochains, à gommer les dysfonctionnements qui l'affectent. Pour atteindre cet optimum pratique, elle doit être interdisciplinaire, éviter l'impasse des spécialisations trop exigües, produits d'une pensée trop analytique et pas assez organique.

Pour la rédaction d'un article, l'interdisciplinarité préconisée par Koslowski fait problème, dans la mesure où elle ferait allègrement sauter les limites qui me sont imparties. Bornons-nous, ici, à évoquer la présentation critique que nous donne Koslowki de la “postmodernité” et des phénomènes dits “postmodernes”.

La “modernité” a d'abord été chrétienne, dans le sens où les chrétiens de l'antiquité tardive se désignaient par l'adjectif moderni, pour se distinguer des païens qu'ils appelaient les antiqui. Dans cette acception, la modernité correspond au saeculum de Saint-Augustin, soit le temps entre la Chute et l'Accomplissement, sur lequel l'homme n'a pas de prise, seul Dieu étant maître du temps. Cette conception se heurte à celle des gnostiques, constate Koslowski, qui protestent contre l'impuissance de l'homme à exercer un quelconque pouvoir sur le temps et la mort. Le gnosticisme  —qu'on ne confondra pas avec ce que Koslowski appelle “la vraie gnose”—  prétendra qu'en nommant le temps (ou des segments précis et définis du temps), l'homme parviendra à exercer sa puissance sur le temps et sur l'histoire. Par “nommer le temps”, par le fait de donner des noms à des périodes circonscrites du temps, l'homme gnostique a la prétention d'exercer une certaine maîtrise sur ce flux qui lui échappe. La division du temps en “ères” antique, médiévale et moderne donne l'illusion d'une marche en avant vers une maîtrise de plus en plus assurée et complète sur le temps. Telle est la logique gnostique, qui se répétera, nous allons le voir, dans les “grands récits” de Hegel et de Marx, mais en dehors de toute référence à Dieu ou au Fils de Dieu incarné dans la chair des hommes.

Parallèlement à cette volonté d'arracher à Dieu la maîtrise du temps, le gnosticisme, surtout dans sa version docétiste, nie le caractère historique de la vie de Jésus, rejette le fait qu'il soit réellement devenu homme et chair. Le gnosticisme spiritualise et dés-historise l'Incarnation du Christ et introduit de la sorte une anthropologie désincarnée, que refusera l'Eglise. Ce refus de l'Eglise permet d'éviter l'écueil de l'escapisme vers des empyrées irréelles, de déboucher dans l'affabulation phantasmagorique et spiritualiste. L'Incarnation revalorise le corps réel de l'homme, puisque le Christ a partagé cette condition. Cette revalorisation implique, par le biais de la caritas  active, une mission sociale pour l'homme politique chrétien et conduit à affirmer une religion qui tient pleinement compte de la communauté humaine (paroissiale, urbaine, régionale, nationale, continentale ou écouménique). L'homme a dès lors un rôle à jouer dans le drame du saeculum,  mais non pas un rôle de pur sujet autonome et arbitraire. Si les gnostiques de l'antiquité avaient nié toute valeur au monde en refusant l'Incarnation, l'avatar moderne du gnosticisme idolâtrera le monde, tout en le désacralisant; le monde n'aura plus de valeur qu'en tant que matériau, que masse de matières premières, mises à la totale disposition de l'homme, jetées en pâture à son arbitraire le plus complet. Le gnosticisme moderne débouche ainsi sur la “faisabilité” totale et sur la catastrophe écologique.

Si le premier concept de modernité était celui de la chrétienté imbriquée dans le saeculum  (selon Saint-Augustin), la deuxième acception du terme “modernité” est celle de la philosophie des Lumières, dans ses seuls avatars progressistes. Koslowski s'insurge contre la démarche de Jürgen Habermas qui a érigé, au cours de ces deux dernières décennies, ces “Lumières progressistes” au rang de seul projet valable de la modernité. Habermas perpétue ainsi la superstition du progressisme des gauches et jette un soupçon permanent sur tout ce qui ne relève pas de ces “Lumières progressistes”. L'idée d'un progrès matériel et technique infini provient du premier principe (galiléen) de la thermodynamique, qui veut que l'énergie se maintient en toutes circonstances et s'éparpille sans jamais se perdre au travers du monde. Dans une telle optique, l'accroissement de complexité, et non la diminution de complexité ou la régression, est la “normalité” des temps modernes. Mais, à partir de 1875, émerge le second principe de la thermodynamique, qui constate la déperdition de l'énergie, ce qui permet d'envisager la décadence, le déclin, la mort des systèmes, la finitude des ressources naturelles. Le projet moderne de dominer entièrement la nature s'effondre: l'homme gnostique/moderne ne prendra donc pas la place de Dieu, il ne sera pas, à la place de Dieu, le maître du temps. Dans ce sens, la postmodernité commence en 1875, comme le notait déjà Toynbee, mais ce fait de la déperdition n'est pas pris en compte par les idéologies politiques dominantes. Partis, idéologues, décideurs politiques agissent encore et toujours comme si ce second principe de la thermodynamique n'avait jamais été énoncé.

Pourtant, malgré les 122 ans qui se sont écoulés depuis 1875, l'usage du vocable “postmoderne” est venu bien plus tard et révèle l'existence d'un autre débat, parti du constat de l'effondrement de ce que Jean-François Lyotard appelait les “grands récits”. Pour Lyotard, les “grands récits” sont représentés par les doctrines de Hegel et de Marx. Ils participent, selon Koslowski, d'une “immanentisation radicale” et d'une “historicisation” de Dieu, où l'histoire du monde devient synonyme de la marche en avant de l'absolu, libérant l'homme de sa prison mondaine et de son enveloppe charnelle. Pour Marx, cette marche en avant de l'absolu équivaut à l'émancipation de l'homme, qui, en bout de course, ne sera plus exploité par l'homme ni assujetti au donné naturel. Lyotard déclarera caducs ces deux “grands récits”, expressions d'un avatar contemporain du filon gnostique.

A la suite de cette caducité proclamée par Lyotard, le philosophe allemand Odo Marquard embraye sur cette idée et annonce le remplacement des deux “grands récits” de la modernité européenne par une myriade de “petits récits”, qu'il appelle (erronément) des “mythes”. Le marxisme, l'idéalisme hégélien et le christianisme, dans l'optique de Marquard, sont “redimensionnés” et deviennent des “petits récits”, à côté d'autres “petits récits” (notamment ceux du “New Age”), auquel il octroie la même valeur. C'est le règne de la “polymythie”, écrit Koslowski, que Marquard érige au rang d'obligation éthique. Le jeu de la concurrence entre ces “mythes”, que Koslowski nomme plus justement des “fables”, devient la catégorie fondamentale du réel. La concurrence et l'affrontement entre les “petits récits”, le débat de tous avec tous, le jeu stérile des discussions aimables non assorties de décisions constituent la variante anarcho-libérale de la postmodernité, conclut Koslowski. Ce néo-polythéisme et cet engouement naïf pour les débats entre tous et n'importe qui dévoile vite ses insuffisances car: 1) La vie est unique et ne peut pas être inscrite exclusivement sous le signe du jeu, sans tomber dans l'aberration, ni sous le signe de la discussion perpétuelle, ce qui serait sans issue; 2) Totaliser ce type de jeu est une aberration, car s'il est totalisé, il perd automatiquement son caractère ludique; 3) Cette polymythie, théorisée par Marquard, se méprend sur le caractère intrinsèque des “grands récits”; contrairement aux “petits récits”, alignés par Marquard, ils ne sont pas des “fables” ou de sympathiques “historiettes”, mais un “mélange hybride d'histoire et de philosophie spéculative”, qui est “spéculation dogmatique” et ne se laisse pas impliquer dans des “débats” ou des “jeux discursifs”, si ce n'est par intérêt stratégique ponctuel. La polymythie de Marquard n'affirme rien, ne souhaite même pas maintenir les différences qui distinguent les “petits récits” les uns des autres, mais a pour seul effet de mélanger tous les genres et d'estomper les limites entre toutes les catégories. Les ratiocinations évoquant une hypothétique “pluralité” qui serait indépassable ne conduisent qu'à renoncer à toute hiérarchisation des valeurs et s'avèrent pure accumulation de fables et d'affabulations sans fondement ni épaisseur.

Après la “polymythie” de Marquard, le second volet de l'offensive postmoderne en philosophie est représentée par le filon “déconstructiviste”. En annonçant la fin des “grands récits”, Lyotard a jeté les bases d'une vaste entreprise de “déconstruction” de toutes les institutions, instances, initiatives, que ces “grands récits” avaient générées au fil du temps et imposées aux sociétés humaines. Procédant effectivement de cette “spéculation dogmatique” assimilable à un néo-gnosticisme, les “grands récits” ont été “constructivistes”  —ils relevaient de ce que Joseph de Maistre appelait “l'esprit de fabrication”—  et ont installé, dit Koslowski, des “cages d'acier” pour y enfermer les hommes et, aussi, les mettre à l'abri de tout appel de l'Absolu. Ces “cages d'acier” doivent être démantelées, ce qui légitime la théorie et la pratique de la “déconstruction”, du moins jusqu'à un certain point. Si déconstruire les cages d'acier est une nécessité pour tous ceux qui veulent une restauration des valeurs (traditionnelles), faire du “déconstructivisme” une fin en soi est un errement de plus de la modernité. Toujours hostile aux avatars du gnosticisme antique, à l'instar du penseur conservateur Erich Voegelin, Koslowski rappelle que pour les gnoses extrêmes, le réel est toujours “faux”, “inauthentique”, “erratique”, etc. et, derrière lui, se trouvent le “surnaturel”, le “tout-autre”, l'“inattendu”, le “nouveau”, l'“étranger”, toujours plus “vrais” que le réel. Pour Lyotard et Derrida, le philosophe doit toujours placer ce “tout-autre” au centre de ses préoccupations, lui octroyer d'office toute la place, au détriment du réel, toujours considéré comme insuffisant et imparfait, dépourvu de valeur. Lyotard veut privilégier les “discontinuités” et les “hétérogénéités” contre les “continuités” et les “homogénéités”, car elles témoignent du caractère “déchiré” du monde, dans lequel jamais aucun ordre ne peut se déployer. L'idée d'ordre  —et non seulement la “cage d'acier”—   est un danger pour les déconstructivistes et non pas la chance qui s'offre à l'homme de s'accomplir au service des autres, de la Cité, du prochain, etc.

Pour Koslowski, cette logique “anarchisante” dérive de Georges Bataille, récemment “redécouvert” par la “nouvelle droite”. Bataille, notamment dans La littérature et le mal, explique que la souveraineté consiste à accroître la liberté jusqu'à obtenir un “être-pour-soi” absolu, car toute activité consistant à maintenir l'ordre est signe d'escalavage, d'une “conscience d'esclave”, servile à l'égard de l'“objectivité”. L'homme ne peut être souverain, pour Bataille, que s'il se libère du langage et de la vie, donc s'il est capable de s'auto-détruire. Le moi de Bataille renonce de façon absolue à défendre et à maintenir la vie (laquelle n'a pas de valeur comme le monde n'avait pas de valeur pour les gnostiques de la fin de l'antiquité, qui refusaient le mystère de l'Incarnation). L'apologie du “gaspillage”, antonyme total de la “conservation”, et la “mystique du moi” chez Bataille débouchent donc sur une “mystique de la mort”. En ce sens, elle surprivilégie la dispersio des mystiques médiévaux, lui accorde un statut ontologique, sans affirmer en contre-partie l'unio mystica.

Telle est la critique qu'adresse Koslowski à la philosophie postmoderne. Elle ne s'est pas contenté de “déconstruire” les structures imposées par la modernité, elle n'a pas rétabli l'unio mystica, elle a généralisé un “déconstructivisme” athée et nihiliste, qui ne débouche sur rien d'autre que la mort, comme le prouve l'œuvre de Bataille. Mais si Koslowski s'insurge contre le refus du réel qui part du gnosticisme pour aboutir au déconstructivisme de Derrida, que propose-t-il pour ré-ancrer la philosophie dans le réel, et pour dégager de ce ré-ancrage une philosophie politique pratique et une économie qui permette de donner à chacun son dû?

Dans un débat qui l'opposait à Claus Offe, politologue allemand visant à maintenir une démocratie de facture moderne, Koslowski indiquait les pistes à suivre pour se dégager de l'impasse moderne. Offe avait constaté que les processus de modernisation, en s'amplifiant, en démultipliant les différenciations, en accélérant outrancièrement les prestations des systèmes et sous-systèmes, confisquaient aux structures et aux institutions de la modernité le caractère normatif de cette même modernité. Différenciations et accélérations finissent par empêcher la modernité d'être émancipatrice, alors qu'au départ son éthique foncière visait justement l'émancipation totale (i.e.: échapper à la prison du réel pour les gnostiques, s'émanciper de la tyrannie du donné naturel chez Marx). Pour réintroduire au centre des préoccupations de nos contemporains cette idée d'émancipation, Offe prône l'arrêt des accumulations, différenciations et accélérations, soit une “option nulle”. Offe veut la modernité sans progrès, parce que le progrès fini par générer des structures gigantesques, incontrôlables et non démocratiques. Il réconcilie ainsi la gauche post-industrielle et les paléo-conservateurs, du moins ceux qui se contentent de ce constat somme toute assez facile. Effectivement, constate Koslowski, Offe démontre à juste titre qu'une accumulation incessante de différenciations diminue la vitalité et la robustesse de la société, surtout si les sous-systèmes du système sont chacun monofonctionnels et s'avèrent incapables de régler des problèmes complexes, chevauchant plusieurs types de compétences. Si les principes de vérité, de justice et de beauté s'éloignent les uns des autres par suite du processus de différenciation, nous aurons, comme l'avait prévu Max Weber, une vérité injuste et laide, une justice fausse et laide et une esthétique immorale et fausse. De même, le divorce entre économie, politique et solidarité, conduit à une économie impolitique et non solidaire, à une politique anti-économique et non solidaire, à une solidarité anti-économique et impolitique. Ces différenciations infécondes de la modernité doivent être dépassées grâce à une pratique de l'“interpénétration” générale, conduisant à une polyfonctionalité des institutions dans lesquelles les individus seront organiquement imbriqués, car l'individu n'est pas seulement une unité économique, par exemple, mais est simultanément ouvrier d'usine, artiste amateur, père de famille, etc. Chaque institution doit pouvoir répondre tout de suite, sans médiation inutile, à chacune des facettes de la personnalité de ce “père-artiste-ouvrier”. Offe considère que l'“interpénétration” pourrait porter atteinte au principe de la séparation des pouvoirs. Koslowski rétorque que cette séparation des pouvoirs serait d'autant plus vivante avec des institutions polyfonctionnelles et plus robustes, taillées à la mesure d'hommes réels et complexes. L'“option nulle” est un constat d'échec. L'effondrement de la modernité politique et des espoirs qu'elle a fait naître provoque la déprime. Un monde à l'enseigne de l'“option nulle” est un monde sans perspective d'avenir. Un système qui ne peut plus croître, s'atrophie.

Pour Koslowski, c'est le matérialisme, donc la pensée économiciste,  —la sphère de l'économie dans laquelle la modernité matérialiste avait placé tous ses espoirs—  qui est contrainte d'adopter l'“option nulle”. Comme cette pensée a fait l'impasse sur la culture, la religion, l'art et la science, elle est incapable de générer des développements dans ces domaines et d'y susciter des effets de compensation, pourtant essentiels à l'équilibre humain et social. L'impasse, le sur-place du domaine socio-économique doit être un appel à investir des énergies créatrices et des générosités dans les dimensions religieuses, artistiques et scientifiques, conclut Koslowski.

Telle est bien son intention et Koslowski ne se contente pas d'émettre le vœu d'une économie plus conforme aux principes de conservation et d'équilibre des philosophies non modernes. Deux livres très denses témoignent de sa volonté de sauver l'économie et le social de la stagnation et du déclin induits par l'“option nulle”, constatée par Offe, un politologue déçu de la modernité mais qui veut à tout prix la sauver, en dépit de ses échecs patents. Dans cette optique, Koslowski a écrit Wirtschaft als Kultur  (1989) et Die Ordnung der Wirtschaft  (1994) (réf. infra). Ces deux ouvrages sont si fondamentaux que nous serons contraints d'y revenir: retenons, ici, que Koslowski, dans Wirtschaft als Kultur, part du constat que les réserves naturelles de la planète s'épuisent, qu'elles sont limitées, que cette limite doit être prise en compte dans toutes nos actions, qu'elle implique ipso facto que le progrès accumulatif illimité est une impossibilité pratique. A ce progressisme qui avait structuré toute la pensée moderne, Koslowski oppose les idées d'une “justice” et d'une “réciprocité” dans les échanges entre l'homme et la nature. Ensuite, il plaide pour une réinsertion de la pensée économique dans une culture plus globale, laissant une large place à l'éthique du devoir. Il esquisse ensuite les contours de l'Etat social postmoderne, qui doit être “subsidiaire” et prévoir une solidarité en tous sens entre les générations. Cet Etat postmoderne et subsidiaire doit participer, de concert avec ses homologues, à la restauration d'un marché intérieur européen, prélude à la naissance d'une “nation européenne”, capable d'organiser ses différences ethniques et culturelles sans sombrer dans le nivellement des valeurs qu'un certain discours sur la “multiculturalité” appelle de ses vœux (Koslowski se montre très sévère à l'égard de cet engouement pour la “multiculture”).

Dans Die Ordnung der Wirtschaft, ouvrage très solidement charpenté, Koslowski jette les bases d'un néo-aristotélisme, où s'allient “philosophie pratique” et “économie éthique-politique”. Cette alliance part d'une “interpénétration” et d'une “compénétration” des rationalités éthique, économique et politique. Ainsi, la “bonne politique” est celle qui ne répond pas seulement aux impératifs politiques (conservation du pouvoir, évitement des conflits), mais vise le bien commun et la couverture optimale de tous les besoins vitaux. Les structures économiques, toujours selon cette logique néo-aristotélicienne, doivent également répondre à des critères politiques et éthiques. Quant à l'éthique, elle ne saurait être ni anti-économique ni anti-politique. Cette volonté de ne pas valoriser un domaine d'activité humaine au détriment d'une autre postule de recombiner ce que la modernité avait voulu penser séparément. La philosophie pratique d'Aristote entend également conserver les liens d'amitié politique (philia politike)  entre les citoyens et les communautés de citoyens, qui fondent le sens du devoir et de la réciprocité. Koslowski relie ce principe cardinal de la pensée politique aristotélicienne aux travaux de la nouvelle école communautarienne américaine (A. MacIntyre, M. Walzer, Ch. Taylor, etc.). Le néoaristotélisme met l'accent sur le retour indispensable de la vertu grecque de phronesis:  l'intelligence pratique, capable de discerner ce qui est bon et utile pour la Cité, dans le contexte propre de cette Cité. En effet, la rationalité pure, sur laquelle l'hypermodernité avait parié, exclut le contexte. L'application de cette rationalité décontextualisante dans le domaine de l'économie a conduit à une impasse voire à des catastrophes: une rationalité économique réelle et globale exige une immersion herméneutique dans le tissu social, où se conjuguent actions économiques et politiques. Enfin, le réel est le fondement premier de la philosophie pratique et non le “discours” ou l'“agir communicationnel” (cher à Habermas ou à Apel), car tout ne procède pas de l'agir et du parler: l'Etre transcende l'action et ses déterminations précèdent l'acte de parler ou de discourir.

La pensée philosophique et économique de Koslowski constitue une réponse aux épreuves que nous a infligées la modernité: elle représente la facette positive, le complément constructif, de sa critique de la modernité gnosticiste. Elle est un chantier vers lequel nous allons immanquablement devoir retourner. Puisse cette modeste introduction éveiller l'attention du public francophone pour cette œuvre qui n'a pas encore été découverte en France et qui complèterait celles de Taylor, MacIntyre, Spaemann, déjà traduites.

Bibliographie:

- Peter KOSLOWSKI, «Sein-lassen-können als Überwindung des Modernismus. Kommentar zu Claus Offe», in Peter KOSLOWSKI, Robert SPAEMANN, Reinhard LÖW, Moderne oder Postmoderne?, Acta Humaniora/VCH, Weinheim, 1986.

- Peter KOSLOWSKI, Wirtschaft als Kultur. Wirtschaftskultur und Wirtschaftsethik in der Postmoderne, Edition Passagen, Wien, 1989.

- Peter KOSLOWSKI, Die Prüfungen der Neuzeit. Über Postmodernität. Philosophie der Geschichte, Metaphysik, Gnosis, Edition Passagen, Wien, 1989.

- Peter KOSLOWSKI, «Supermoderne oder Postmoderne? Dekonstruktion und Mystik in den zwei Postmodernen», in Günther EIFLER, Otto SAAME (Hrsg.), Postmoderne. Anspruche einer neuen Epoche. Eine interdisziplinäre Erörterung, Edition Passagen, Wien, 1990.

- Peter KOSLOWSKI, Die Ordnung der Wirtschaft, Mohr/Siebeck, Tübingen, 1994.

 

jeudi, 25 octobre 2012

Leonidas & the Spartan Ethos

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Leonidas & the Spartan Ethos

By Theodore J. O'Keefe

Ex: http://www.counter-currents.com/

The Persian rider edged his horse cautiously forward. Just ahead the coastal plain dwindled to a narrow passage between the mountains and the sea, scarcely wider than a carriage track. Somewhere within the pass, the Greeks had massed to deny the Persians entry. It was the duty of the horseman to determine the size and disposition of their forces. Xerxes, his lord, the emperor of the Persians, knew that if his troops could force the pass, which the Greeks called Thermopylae, his armies could then stream unchecked into the heart of Greece.

The scout caught his breath as he sighted the Greeks in the western end of the pass. His trepidation gave way to surprise as he looked more closely. There were only about 300 of them, arrayed before a wall which blocked further access to the pass, and they were behaving most oddly. Some, stripped naked, performed exercises, like athletes before a contest. Others combed their long, fair hair. They gave their observer no notice.

Were these the vaunted Spartans? The Persian turned his horse and rode back to the imperial camp.

Xerxes received the scout’s report with undisguised amazement. The behavior of the Greeks seemed impossible to account for. Until now his advance down the northern coast of Greece had resembled a triumphal procession. City after city had submitted with the symbolic offering of earth and water. When at last the Greeks seemed disposed to stand and fight, their most gallant soldiers, the Spartans, were conducting themselves more like madmen than warriors.

The emperor summoned Demaratus, who had been a king of the Spartans until his involvement in political intrigues had forced him to flee to the Persian court. While Xerxes listened from his golden throne, Demaratus spoke of the Spartans:

“Once before, when we began our march against Greece, you heard me speak of these men. I told you then how this enterprise would work out, and you laughed at me. I strive for nothing, my lord, more earnestly than to observe the truth in your presence; so hear me once more. These men have come to fight us for possession of the pass, and for that struggle they are preparing. It is the common practice for the Spartans to pay careful attention to their hair when they are about to risk their lives. But I assure you that if you can defeat these men and the rest of the Spartans who are still at home, there is no other people in the world who will dare to stand firm or lift a hand against you. You have now to deal with the finest kingdom in Greece, and with the bravest men.”

The year was 480 B.C. During the previous three years Xerxes had assembled what promised to be the mightiest military force the world had ever seen, drawn from every corner of his far-flung realms. Modern historians are properly skeptical of the millions of soldiers and sailors meticulously enumerated by the great historian Herodotus, and of his endless catalogs of camel-riding Arabs, trousered Scythians, and frizzy-haired Ethiopians. Nevertheless, Herodotus’ account gives dramatic expression to the feeling of the Greeks that all the numberless, swarthy hordes of Africa and Asia were advancing on them.

Ten years before, the Athenians, who had aroused the wrath of Xerxes’ father and predecessor, Darius, by aiding their Ionian Greek cousins of Asia Minor in an unsuccessful revolt against their Persian overlords, had all but annihilated a Persian punitive expedition at Marathon, a few miles from Athens. It was Xerxes’ purpose to avenge that defeat and to crush the power of the impudent Hellenes, as the Greeks called themselves, once and for all.

There was more to it than that. Xerxes was a Persian, an Aryan, of the noble Achaemenid line, descended ultimately from the same race as the Hellenes. His ancestors had ranged the mountains and steppes of Iran and Central Asia, proud and free.

But as the Persians had increased their power and then wrested the great empire of the Near East from the Babylonians, their kings had fallen prey to the power and the regalia and the idea of empire. Once the Iranian leaders had regarded themselves, and been regarded, as first among Aryan equals. Now his fellow Persians, like all his other subjects, abased themselves at Xerxes’ feet. And like his imperial predecessors, Xerxes intended to make the remainder of the known world do the same.

As the Persian army moved ponderously across the great bridges with which the emperor had joined Europe and Asia at the Dardanelles, the Hellenes hesitated. Xerxes had accompanied the exertions of his engineers with a diplomatic campaign. While his engineers built the Dardanelles bridges and dug a canal across the Acte peninsula in Thrace by which his fleet could circumvent the stormy cape, his diplomats worked to promote defeatism in Greece. Argos and Crete promised to stay neutral, and the priestess of Delphi muttered gloomy oracles of Persian conquest.

The delegates from the Hellenic city-states who gathered at the Corinthian Isthmus in the spring of 480 were at first divided as to their course of action. The Peloponnesians were for guarding only their southern peninsula, while the Athenians and their allies on the neighboring island of Euboea pressed for an expedition to the north of Greece. Eventually the congress of diplomatic representatives agreed to dispatch a joint force of Athenians and Peloponnesians to the Vale of Tempe, in northern Thessaly, which seemed a fit place to bar the Persians’ way from Macedonia into Greece.

At Tempe, to their dismay, the Hellenes found that other passes afforded the invader entry into Hellas from the north. As the Greek contingent retreated to the south, the northern Greeks abandoned their determination to resist and submitted to the Persian emperor.

As Xerxes’ forces began to advance south from Macedonia into Greece, the Greeks were thrown into something of a panic. Following their first contact with the numerically superior Persian fleet, the Greek navy fled down the straits between Euboea and the Greek mainland. Only the loss of a considerable number of the Persian ships in a storm off the Artemisian cape at the northern tip of Euboea emboldened the Hellenic fleet to sail northward to face the enemy once more. In the meantime the Athenians made plans to evacuate their population to the islands of Salamis and Aegina to the southwest.

One force remained in the field to confront the Persians with determined opposition: Leonidas, king of the Spartans, had occupied the crucial pass at Thermopylae.

The gateway from northern to central Greece, Thermopylae stretched more than four miles between the towering wall of Mt. Oeta and the waves of the Malian Gulf. At both its eastern and western extremities, the pass contracted to a narrow, easily defended pathway. For much of the intervening distance, the pass billowed out into a broader expanse. Here there were a number of thermal springs, both salt and sulfur, from which Thermopylae derived its name, which means “hot gates.”

The garrison which held Thermopylae was at first considerably larger than the 300 Spartans whom the Persian scout had glimpsed at the western entrance to the pass. Behind the wall, which the Greeks had hastily rebuilt after occupying the pass, and along the ridge of Mt. Oeta, Leonidas had stationed nearly 7000 troops. About half of them were men from Sparta’s neighbor cities in the Peloponnesus. The rest were Boeotians from Thebes and Thespiae in central Greece, or hailed from nearby Phocis and Locris.

Although their Greek allies were many times more numerous, Leonidas and his Spartan guard formed the backbone of the Hellenic defense force. In recognition of the peril attending their mission, the 300 consisted exclusively of men with living male heirs, so that names and bloodlines would be carried on if they fell. Leonidas and his men were the elite of an elite, and on their example would depend the conduct of the other Greeks at Thermopylae.

What manner of men were the Spartans, that Xerxes hesitated to pit his myriads against their hundreds?

The origins of Sparta are shrouded in the mists of Greek antiquity, but it is certain that Sparta was founded by the Dorians. The last wave of Hellenic migrants from the north, the Dorians swept their Greek predecessors, the Achaeans, westward into Attica and Asia Minor. From the time of the Dorian migrations, the traditional division of the Hellenes into Dorians, Ionians, and Aeolians begins to take shape.

The Dorians were probably more Nordic in type than the other Greek tribes. As the great classicist Werner Jaeger wrote, “The Dorian race gave Pindar [the great poet of Thebes] his ideal of the fair-haired warrior of proud descent.” As Jaeger implies, the Dorians—above all those in Sparta—placed a premium on the preservation and improvement of their native stock.

One branch of the Dorians invaded the district of Laconia in the southeastern Peloponnesus. In the words of the great historian J. B. Bury, “The Dorians took possession of the rich vale of the Eurotas, and keeping their own Dorian stock pure from the admixture of alien blood reduced all the inhabitants to the condition of subjects. . . . The eminent quality which distinguished the Dorians from the other branches of the Greek race was that which we call ‘character’; and it was in Laconia that this quality most fully displayed and developed itself, for here the Dorian seems to have remained more purely Dorian.”

The city of Sparta arose from the amalgamation of several neighboring villages along the Eurotas. The Spartans gradually came to wield political power over the other Dorians in Laconia, the so-called perioeci, who nevertheless retained some degree of self-government and ranked as Laconian, or Lacedaimonian, citizens.

Not so the racially alien helots, the pre-Dorian inhabitants of Laconia, whom the Spartans reduced to serfdom and denied all political rights. The helots bore their servitude grudgingly and threatened constantly to revolt and overthrow their masters. To contain the helots’ revolutionary inclinations, the Spartans organized periodic campaigns, containing something of the spirit of both the fox hunt and the pogrom, in which their young men were given free rein to wreak havoc and eliminate the more truculent and dangerous of their serfs.

During the eighth century, the Dorians conquered the Messenians, who had occupied the remainder of the southern Peloponnesus. A century later, they suppressed a Messenian uprising only after a long and difficult war. From that time on, constrained to manage their own helots and the unruly Messenians as well, the Spartans evolved a unique ethos involving both the preservation of their racial integrity and a comprehensive system of military education and organization.

To a greater extent than any state before or since, the Spartans safeguarded and improved their biological heritage with an uncompromising eugenics program. Marriage outside the Spartan racial community was forbidden, nor was immigration tolerated. There were penalties for celibacy and late marriage, while men who fathered several children could be exempted from standing watch at night, and even from paying taxes.

The Spartans required that the newborn be presented for inspection by officers of the state. Sickly or deformed offspring were left to die.

According to the ancient biographer Plutarch, Lycurgus, the legendary lawgiver of Sparta, made even further provisions for healthy progeny, which continued to be adhered to in classical times. After describing the chaste upbringing of young Spartans of both sexes, Plutarch continues:

After guarding marriage with this modesty and reserve, he [Lycurgus] was equally careful to banish empty and womanish jealousy. For this object, excluding all licentious disorders, he made it, nevertheless, honorable for men to give the use of their wives to those whom they should think fit, so that they might have children by them. . . . Lycurgus allowed a man who was advanced in years and had a young wife to recommend some virtuous and approved young man, that she might have a child by him, who might inherit the good qualities of the father, and be a son to himself. On the other side, an honest man who had love for a married woman upon account of her modesty and the well-favoredness of her children, might, without formality, beg her company of her husband, that he might raise, as it were, from this plot of good ground, worthy and well-allied children for himself. And indeed, Lycurgus was of a persuasion that children were not so much the property of their parents as of the whole commonwealth, and, therefore, would not have his citizens begot by the first-comers, but by the best men that could be found; the laws of other nations seemed to him very absurd and inconsistent, where people would be so solicitous for their dogs and horses as to exert interest and to pay money to procure fine breeding, and yet kept their wives shut up, to be made mothers only by themselves, who might be foolish, infirm, or diseased; as if it were not apparent that children of a bad breed would prove their bad qualities first upon those who kept and were rearing them, and well-born children, in like manner, their good qualities.

As might be gathered, the women of Sparta were regarded, first of all, as the mothers of Spartan children. The young women were educated for childbearing. They engaged in vigorous gymnastic exercises and dances, often while nude, to the scandal of the other Greeks, although the Spartan women were proverbial for their chastity. Doubtless in consequence of heredity as well as a carefully cultivated physical fitness, the women of Sparta were accounted the most beautiful in Hellas.

Despite the emphasis on their role as mothers, Sparta’s women were the freest in Greece. Indeed, they were accused of dominating the Spartan men. When Gorgo, the wife of Leonidas, was so taunted, she summed up the situation of the Spartan women succinctly: “We rule men with good reason, for we are the only women who bring forth men.”

The men of Sparta were raised to be soldiers. They left the management of commercial affairs and the trades to the perioeci and devoted themselves exclusively to the business of government and war. Each Spartan citizen supported himself from a hereditary plot of land, farmed by the helots, which could not be alienated by sale or division.

Between the ages of seven and twenty the Spartans received their soldierly training. They acquired far more than a mechanical mastery of military skills. Their instructors strove to inculcate in their cadets an absolute devotion to Sparta, the ability to endure any hardship, and an unwavering courage on the battlefield.

To keep the young men on their mettle, the Spartan training system played off the exigencies of discipline against the defiant and adventurous spirit of youth. Young Spartans were compelled to steal their food, yet subjected to severe punishment if they were caught, a seeming paradox epitomized in the story of the Spartan boy who let the fox he concealed under his cloak tear at his vitals rather than give himself away. The Spartan school was a cruel but effective one, for it caught its students up in the enthusiasm of constant challenge and danger.

When he reached the age of 20 the young Spartan became a full-fledged soldier. For the next ten years he lived the barracks life with his comrades. Allowed to take a wife, he saw her only during brief and furtive visits. In times of peace, the young men were instructors to the Spartan boys.

On his thirtieth birthday the Spartan was invested with the remainder of his civic rights and duties. Thenceforth he attended the apella, the assembly of the people, and could vote on measures proposed by the two kings or by the ephoroi, Sparta’s five-man judiciary. The Spartan could at last establish his own household, although still bound to dine in common with his peers.

The principal fare at these communal messes was a black broth much favored by the Spartans, although the other Hellenes found it hard to stomach. (After sampling it a visitor from opulent Sybarisis supposed to have exclaimed, “Now I know why Spartans have no fear of death!”)

The Spartans spiced their meals with a dry and pithy wit renowned through Hellas as much for its substance as for its sting. As Plutarch tells it, Lycurgus replied to a Spartan who had advocated democracy, “Begin, friend, and set it up in your family.” Or, as the Spartan women are supposed to have said when handing their sons their shields before they marched to battle, “With it or on it.”

Spartan law reinforced its citizens’ contempt for luxury by banning private ownership of gold and silver. The result, according to Plutarch, was that “merchants sent no shiploads into Laconian ports; no rhetoric-master, no itinerant fortune-teller, no harlot-monger, or gold- or silver-smith, engraver, or jeweler, set foot in a country that had no money; so that luxury, deprived little by little of that which fed and fomented it, wasted to nothing and died away of itself.” Like the Spartans’ wills, their coins were made of iron.

Sparta’s military life did not stifle the minds and spirits of its citizens. Early in its history Sparta was a leading center of poetry and music. Terpander and Alcman brought the lyre and lyric from Asia Minor to the banks of the Eurotas. Lame Tyrtaeus, Lacedaimon’s native son, shaped his country’s ethos with his martial songs. Choral songs and dances carried on, in which the Spartan men melodically affirmed their patriotism, and the Spartan maidens urged them on to future deeds of valor. Rightly Pindar sang of Sparta:

“Councils of wise elders here, /And the young men’s conquering spear, / And dance, and song, and joy appear.”

It was not so much the Spartans’ works of art as the Spartan ideal which won the admiration of great Hellenic thinkers such as Plato. There was something noble in the stem simplicity of the Spartan way of life. Sparta’s fundamental laws, the rhetroi, which Lycurgus was said to have received direct from “golden-haired Apollo,” were few, unwritten, and to the point. Their purpose, to mold men of character in the service of the common good, struck a responsive chord through allHellas.

It is not difficult to detect in the wistful praise the Hellenes paid to Sparta a longing for the values and uses of their Indo-European forebears. Outside of Sparta these had all too often been forgotten amid the lures of Oriental luxury, or lost forever due to mixing of Hellenic blood. The Spartans, just as they transformed the rough-hewn, wooden longhouses of their northern ancestors into gleaming Doric temples, developed from their innate, racial outlook a guide and bulwark for their state.

And, of course, it was on the battlefield that the Spartan arete, or manly excellence, found its chief expression. The Spartans asked not how many the enemy were, but only where they were. They were ignorant of surrender, but knew well how to die.

But let Plutarch speak once more: “It was at once a magnificent and a terrible sight to see them march on to the tune of their flutes, without any disorder in their ranks, any discomposure in their minds, or change in their countenances, calmly and cheerfully moving with the music to the deadly fight. Men in this temper were not likely to be possessed by fear or any transport of fury, but with the deliberate valor of hope and assurance, as if some divinity were attending and conducting them.”

Such were the men who faced Xerxes and his host atThermopylae.

Xerxes waited for four days, in the hope that the Greeks would abandon their position, as they had in Thessaly. His attempt at psychological warfare was lost on the Spartans. When a fearful Greek from the surrounding countryside informed the Spartan Dieneces that “so many are the Persian archers their arrows blot out the sun,” Dieneces was unperturbed: “If the Persians hide the sun, we shall have our battle in the shade.”

On the fifth day, seething with anger at the Greeks’ impertinence, Xerxes sent forth an assault force of Medes and Cissians, Iranian kindred to his own Persians.

Xerxes’ troops stormed the western gate to Thermopylae with a valor exceeding their skill in combat. The Spartans met and overwhelmed them in the narrow space between the rocks and the water. Well armored, wielding their long spears expertly, the Spartan heavy infantry was more than a match for the Iranians with their short swords and wicker shields. The Spartans cut them down by the hundreds at close quarters.

From a neighboring hill, seated on his throne of gold, Xerxes watched the fighting, fuming at what he deemed his soldiers’ incompetence. To bring the matter to a quick end, he ordered his elite guard, the King’s Immortals, forward to the deadly pass. Again the Spartans outfought the emperor’s men.

All at once the Spartans turned and fled, seemingly in panicky confusion. With a shout, the Immortals rushed forward in disarray. But the Spartans were all around them in an instant, and they cut the emperor’s picked troops to pieces. According to Herodotus, Xerxes, watching from his hill, “leapt to his feet three times, in terror for his army.”

The next day’s fighting went no better for the Persians. The Greek allies took turns spelling the Spartans at the western approach, and once again the Hellenes reaped a bloody harvest. As the sun set over the western mountains, the waters of the gulf lapped crimson at the heaps of Persians on the shore.

That night, as Xerxes puzzled bitterly how to break the death grip of the Greeks on Thermopylae, a traitor came forth from a local district, looking for a rich reward. The information he gave the emperor was the doom of the men of Thermopylae.

Ephialtes the Malian revealed to Xerxes the existence of a path over the hills and along the crest of Mt. Oetato the rear of Thermopylae. The path was not unknown to Thermopylae’s defenders, and Leonidas had stationed the Phocian troops along Mt.Oela’s ridge to ward off enemy attempts to flank his forces in the pass.

At dawn the next morning, the Phocians heard the sound of marching feet advancing through the fallen leaves which carpeted the floor of the oak forest below the summit of Mt. Oeta. As the Greeks sprang to arm themselves, the Immortals, their ranks reinforced, rushed up the mountainside. The Phocians retreated to the highest point on Mt. Oetaunder a hail of Persian arrows, but the emperor’s picked troops disdained to close with them. Swerving to the left, they made their way down the mountain to a point east of Thermopylae’s rear approach. The Hellenes in the pass were trapped between two Persian forces.

Leonidas learned of the threat from his lookouts along Mt. Oeta and stragglers from the Phocian contingent. He quickly took stock of the changed circumstances. It was evident to the Spartan king that the pass could not be held much longer. The Greeks to the south had need of the troops engaged in Thermopylae’s defense.

But there were other considerations. Leonidas and his 300 men were first of all Spartans. The laws and customs of their native city bade them to conquer or die at the posts assigned them, whatever the superiority of the enemy’s numbers. And there was an oracle, made known at the outset of the Persian invasion, which prophesied that Sparta or a Spartan king must fall in the coming conflict.

Leonidas dismissed the allied troops, all but the men of Thebes and Thespiae. The remainder of the Peloponnesians, as well as the Phocians and Locrians, made their way across the hills between the Persian armies, to fight again another day.

The next morning, after Xerxes had poured a libation to the rising sun, his men stormed Thermopylae from both sides. Scornful of their own lives, Leonidas and his men surged out to meet the Persians on the open ground before the narrow entrance to the pass. Godlike the Spartans swept forward, cutting a swath through the enemies’ ranks. Again they exacted a fearful toll, as the Persian officers drove their men on from the rear, making liberal use of their whips.

The Hellenes fought with reckless courage and with grim determination. When their spears splintered and broke, they fought on with their swords. Leonidas fell, and a fierce struggle raged over the body of the Spartan king. Four times the Persians were repulsed, and many of their leaders, including two of Xerxes’ brothers, were slain.

Gradually the remaining Spartans, bearing the fallen Leonidas, fell back to a small elevation within the pass. There they made a last stand. Beside them fought the brave citizens of Thespiae. The Thebans covered themselves with disgrace by throwing down their arms and submitting abjectly to Xerxes.

After a short but furious resistance, the Spartans and the Thespians were annihilated by the swarming Persian infantry. When all was still, and Xerxes walked among the dead on the battleground he had until then avoided, the Persian emperor was stricken with anger at the tenacity which Leonidas had displayed in thwarting his imperious will. He ordered the Spartan king beheaded, and his head fixed on a stake.

Once more Xerxes summoned Demaratus.

“Demaratus,” he began, “you are a good man. All you said has turned out true. Now tell me, how many men of Lacedaimon remain, and are they all such warriors as these fallen men?”

“Sire,” Demaratus replied, “there are many men and towns in Lacedaimon. But I will tell you what you really want to know: Sparta alone boasts eight thousand men. All of them are the equals of the men who fought here.”

When Xerxes heard this he paled. The memory of Demaratus’s words must have been much with him during the next few months, until Leonidas’ Spartan comrades avenged him at the climactic battle of Plataea and drove the Persian horde forever from Hellenic soil.

The Greeks erected several monuments at Thermopylae, bearing suitable inscriptions. A lion marked the spot where Leonidas perished. But it was the marker the Spartans raised to the memory of their 300 countrymen which best evokes the spirit of their people. With laconic brevity it read:

“Wanderer, if you come to Sparta, tell them there / You have seen us lying here, obedient to their laws.”

Source: Kevin Alfred Strom, ed., The Best of Attack! and National Vanguard Tabloid (Arlington, Va.: National Vanguard Books, 1984), pp. 127-130.

 


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jeudi, 02 juin 2011

Il vero problema per José Ortega y Gasset, è che la società non possiede più una morale

Il vero problema, per José Ortega y Gasset, è che la società non possiede più una morale

di Francesco Lamendola

Fonte: Arianna Editrice [scheda fonte]





Rileggere Ortega y Gasset è una operazione sempre attuale e sempre necessaria, poiché i pericoli della società di massa da lui evidenziati, nel suo saggio «La ribellione delle masse», sono ancora gli stessi, semmai più urgenti e minacciosi, benché l’opera del filosofo spagnolo sia stata scritta nell’ormai lontano  (lontano?)  1930.

Vale la pena di rileggerlo, dunque, perché egli è stato uno dei non molti autori che hanno saputo cogliere in pieno il fenomeno degenerativo dell’uomo moderno, dell’uomo-massa, quando ancora buona parte degli intellettuali europei si attardavano a ragionare sull’uomo secondo categorie ottocentesche o, addirittura, settecentesche, vale a dire illuministe e piattamente, acriticamente ottimiste, fiduciose nei due talismani della democrazia e del progresso - inteso, quest’ultimo, essenzialmente come aumento quantitativo dei beni e dei servizi e come perfezionamento dell’apparato tecnico-industriale.
Ma è opportuno saperlo rileggere liberamente, senza addentrarsi specificamente nel processo del suo pensiero storico e sociologico e senza fare, pertanto, della filologia filosofica; è opportuno rileggerlo con la consapevolezza di cittadini del terzo millennio, che sanno di non avere più molto tempo a disposizione, perché la situazione si è di molto aggravata in questi ultimi ottant’anni e il tempo per correre ai ripari è ormai quasi scaduto.
Anzitutto, Ortega y Gasset non teme di distinguere la categoria della vita nobile da quella della vita volgare: caratterizzate, la prima dal concetto di forza, la seconda da quello d’inerzia; per concludere che il mondo moderno, il mondo dell’uomo-massa, si svolge ormai all’insegna dell’inerzia e, quindi, della vita volgare.
Dai suoi tempi, il democraticismo rozzo e petulante ha fatto passi da gigante e il solo parlare di “vita nobile” e di “vita volgare” suscita una reazione istintiva non solo negli intellettuali, tutti debitamente progressisti e democraticisti, ma anche nelle persone comuni e illetterate, perché sa maledettamente di aristocratico; e ormai il cliché dell’aristocrazia come di una forza sociale obbrobriosa, che ha sfruttato il sangue del popolo per secoli e millenni, si è definitivamente insediato nell’immaginario collettivo e tutto ciò che sa di aristocratico provoca, nel migliore dei casi, fastidio e irritazione.
Poco importa se “aristocratico” significa, alla lettera, “il migliore”, e se tutti i filosofi più grandi, a cominciare da Platone, hanno sempre sostenuto che la società dovrebbe essere guidata dai migliori: ormai il credo democratico, secondo il quale tutti gli uomini sono uguali non solo nei diritti, ma anche nelle capacità e nello spirito di dedizione al bene comune, ha diffuso universalmente l’dea che non deve esservi nulla di “nobile” che si distingua da ciò che è “plebeo”, perché tutto deve essere uguale a tutto e nessuno deve poter emergere: pena, il vedere vanificata la “sacra” Rivoluzione francese e ristabilito l’odioso Ancien Régime.
In base al Pensiero Unico democratico, oggi imperante, non si può dire che esistono cose volgari, idee volgari, persone volgari: bisogna proclamare otto volte al giorno che tutti sono ugualmente nobili, confondendo in maniera marchiana la pari dignità e, in ultima analisi, la sacralità di ogni anima umana, con ciò che, poi, i singoli individui decidono di fare della propria vita; confondendo, cioè, la nobiltà della natura umana, quale essa può diventare a prezzo di impegno, lavoro e fatica, e la pretesa nobiltà di ogni comportamento umano, fosse pure il più volgare, il più vile, il più spregevole.
Dunque, diciamolo forte e chiaro: non tutte le esistenze umane sono spese all’insegna della nobiltà; molte, al contrario, sprofondano, sovente per una libera scelta, nel fango dell’abiezione, dell’egoismo distruttivo, della malvagità intenzionale.
Non è vero che tutte le filosofie sono uguali; che tutti i comportamenti umani si equivalgono; che l’importante è sviluppare pienamente la propria libertà, concepita come arbitrio individuale e come assenza di obblighi e di doveri; non è vero che tutte le verità hanno lo stesso valore, che ciascuno è padrone di stabilire e perseguire la propria personale verità; e non è vero che spendere la propria vita nella ricerca esclusiva del piacere e del potere è la stessa cosa che spenderla per conseguire saggezza, consapevolezza e rispetto del bene universale.
Qui c’è un grosso equivoco da chiarire, una volta per tutte; un equivoco che è stato alimentato ad arte: se è vero, infatti, che ogni vita merita amore e rispetto (e non solo quella degli umani, ma anche delle creature non umane), è altrettanto chiaro che non meritano lo stesso rispetto tutte le forme in cui la vita si realizza: quella dello spacciatore di droga, ad esempio, o dello sfruttatore di donne, non merita certo lo sesso rispetto di quella di colui che vive cercando di aiutare il prossimo e rispettare il più debole.
Anche se possiamo immaginare che dietro una vita mal spesa vi siano, a loro volta, dei tristi precedenti di ignoranza e, forse, di violenza, ciò dovrebbe indurre alla compassione, ma non alla confusione del giudizio morale: il fatto che un violentatore pedofilo abbia, magari, subito a sua volta degli abusi sessuali quand’era piccolo, dovrebbe insegnarci a non giudicare con troppa facilità, ma - d’altra parte - non può e non deve diventare una ragione per l’indifferentismo etico, per il permissivismo e per una colpevole indulgenza nei confronti del male.
Soprattutto, non dobbiamo esitare a chiamare le cose con il loro nome e, quindi, a dichiarare che una vita spesa a vantaggio del bene è una vita nobile e degna di essere portata ad esempio, mentre una vita all’insegna dell’egoismo e della prevaricazione è volgare e chi la pratica non merita alcuna considerazione, alcuna tolleranza, alcuno sconto, fino a quando non decida di ravvedersi, di riparare al male fatto e di espiare le proprie colpe.
Secondo l’analisi di Ortega y Gasset, noi siamo anzitutto ciò che il nostro mondo ci invita ad essere: e il mondo moderno, il mondo dell’uomo-massa, ci invita continuamente ad essere delle volgari nullità, preoccupate solo di saziare il ventre e i bassi appetiti e di esercitare una qualche forma di potere o di autorità sui nostri simili, non in base a dei meriti effettivi, ma unicamente in base alla furbizia, al cinismo e alla mancanza di scrupoli.
Si è instaurata, nel corso dell’ultimo secolo, una vera e propria pedagogia alla rovescia, una vera e propria selezione dei peggiori, ai quali si aprono tutte le strade dell’affermazione sociale, del predominio culturale e del potere economico e politico; selezione dei peggiori che si regge sulla menzogna democraticista, secondo cui tutti gli uomini possiederebbero uguali meriti e uguali competenze e tutti sarebbero degni di uguale stima, purché si adattino perfettamente al modello etico, politico e culturale dominante.
La civiltà dell’uomo-massa ha prodotto addirittura una apposita scienza, la psichiatria, per “normalizzare” sempre più gli individui potenzialmente ribelli e per omologare, appiattire, spogliare di ogni originalità, tutti i suoi membri; una scienza il cui braccio armato, la psicoanalisi freudiana, funziona come una solerte forza di polizia mentale, il cui scopo è persuadere l’individuo che non vi è pace se non nel fare propri tutte le dottrine, tutti i comportamenti, tutte le aberrazioni della cosiddetta “civiltà”, a cominciare dalle sue stesse, deliranti teorie psicologiche sul padre, sull’invidia del pene, sull’incesto, su Dio e sulla nascita delle nevrosi.
In luogo di un individuo creativo, che offre ai suoi simili la ricchezza del suo pensiero e delle sue emozioni, la società moderna tende a riprodurre individui grigi e conformisti, non importa se ammantati delle vesti ridicole dell’anticonformismo di massa; individui stanchi e rassegnati, che non si meravigliano più di nulla, che credono solo nella religione della scienza materialista e del progresso quantitativo; bambini che, a sei anni, sembrano già dei vecchietti vissuti e annoiati, senza spontaneità, senza fantasia, senza gioia e senza occhi per vedere la bellezza del mondo e per gioirne e provarne gratitudine.
Ora, secondo Ortega y Gasset, per la prima volta dalla notte dei tempi, la storia d’Europa appare affidata alla decisione dell’uomo volgare; o, in altri termini, per la prima volta l’uomo volgare, che, in passato, si lasciava dirigere, ora ha deciso di governare il mondo (ai tempi in cui scriveva il filosofo spagnolo, l’Europa dirigeva ancora il mondo).
Dunque, se prima esisteva un centro direzionale della vita politica europea, della sua economia, della sua cultura, ora non c’è più; al suo posto, vi sono una miriade di egoismi individuali, di presunzioni individuali, di ignoranze individuale, sorretti, chissà perché, dalla convinzione di essere legittimati da una filosofia dei diritti e, quindi, di esercitare un legittimo ruolo storico.
Il “bimbo viziato” della storia europea, il “signorino insoddisfatto”, è salito alla ribalta, rivendica i suoi diritti, pretende il suo spazio: è l’erede che si comporta esclusivamente come erede, colui che non ha dovuto faticare per guadagnarsi la propria posizione, ma sfrutta la fatica altrui e, in compenso, ha dei formidabili appetiti da far valere.
Il “bimbo viziato” della civiltà moderna è pieno di tendenze incivili; è, alla lettera, un nuovo barbaro, con l’aggravante che non sa di esserlo, ma pensa e si comporta, anzi, come se lui solo rappresentasse il concentrato di ciò che è “civile”; è l’uomo medio che si è insediato nel mondo della sovrabbondanza dei mezzi, che lui percepisce solo in senso quantitativo; e i cui orizzonti, le cui aspirazioni, la cui volontà non si dirigono mai verso la propria interiorità, che non esiste, ma unicamente verso il mondo esterno, che ritiene essere lì a sua completa disposizione.
L’uomo medio è, per formazione e per vocazione, uno specialista: non vede la complessità dei problemi, ma solo quel segmento di essi su cui può e vuole esercitare una competenza specifica, una forma di dominio; e il mondo moderno è, in sintesi, la barbarie dello specialismo eretto a sistema, dello specialismo svincolato da qualunque sistema di etica.
Lo Stato moderno è il risultato della tirannia dell’uomo massa che, per la prima volta nella storia, pretende di riferire ogni cosa a sé, non si lascia dirigere, non si lascia organizzare, non si lascia formare, ma esige che tutto s’inchini al suo numero, alla sua volgarità, al suo specialismo: uno Stato fuori controllo, senza un centro propulsore e senza un ideale; che nasce unicamente dalla somma matematica dei suoi componenti e che sta correndo chissà dove.
L’Europa ha dimenticato che l’uomo è una creatura costituzionalmente destinata a cercare e a seguire un’istanza di ordine superiore: ora come ora, le masse andate al potere non seguono altro impulso che il proprio meschino tornaconto immediato, e lo spacciano per interesse nazionale o, addirittura, sovranazionale.
Dato che lo Stato è essenzialmente una tecnica, una tecnica di natura politica e amministrativa, lo Stato moderno è diventato una mina vagante: lo dirigono dei “tecnici” altamente deresponsabilizzati e la società dovrà vivere in funzione dello Stato, l’uomo dovrà vivere e lavorare per mantenere la macchina del governo.
Lo Stato, gigantesco parassita, succhierà dalla società ogni linfa vitale e finirà per paralizzare e irrigidire ogni manifestazione spontanea: sarà uno Stato di cui aver paura, uno Stato di polizia, il cui fine principale non consisterà più nella ricerca del bene pubblico, ma nel mantenimento di una burocrazia elefantiaca.  
Ancora: la politica degli Stati è il risultato di un’azione di comando; ma non c’è comando senza una istanza di ordine spirituale: il comandare è l’arte di dirigere le masse in una certa direzione, in base a determinati valori. Il rapporto tra chi comanda e chi obbedisce è la risultante di una situazione spirituale, nella quale vi è una condivisione della necessità che qualcuno comandi, e che questo qualcuno rappresenti un movimento dello spirito.
Invece nella società moderna nessuno vuole più obbedire, tutti vogliono solo comandare: e non per andare in una qualche direzione o per realizzare un’idea, ma solo per l’esercizio del potere in quanto tale.
I “piani quinquennali” dell’economia sovietica sono un buon esempio di questo comando della tecnica, di questo specialismo amorale, dell’uomo-massa che ha ridotto l’arte del governo a mero esercizio di una tecnica quantitativa; e, più in generale, il bolscevismo è l’ideologia corrispondente alla coscienza dell’uomo-massa, che non sa obbedire né riconoscere la propria natura inferiore, ma pretende di esercitare il potere in nome della massa in quanto massa, fatto inaudito e mai verificatosi nella storia dell’umanità.
Il cuore del problema della modernità, per Ortega y Gasset, è, pertanto, lo smarrimento della morale: la civiltà moderna, che è la civiltà delle masse in rivolta, rifiuta ogni etica dei doveri, dunque ogni etica tout-court, anche se non ha l’onestà intellettuale di dichiararlo apertamente e si gingilla con le parole.
La mancanza di una morale è la mancanza di una istanza superiore, la perdita di un’idea, di un principio rispetto al quale gli uomini si sentano legati, vincolati, obbligati: da quando trionfa l’Europa dei “diritti”, gli obblighi sono caduti e ciascuno ha delle pretese da far valore, ma nessuno è disposto a sottoporre la propria libertà a dei limiti, se non - come appunto nel bolscevismo - in vista di un aumento della forza materiale delle masse, che consenta loro di prendersi una “storica” rivincita sulle classi egemoni.
Soffermiamoci sulla questione dell’oblio della morale.
Scrive José Ortega y Gasset nell’ultimo capitolo del suo classico «La ribellione delle masse» (titolo originale: «La rebelión de las masas»; traduzione italiana di Salvatore Battaglia, Bologna, Società Editrice Il Mulino, 1962, pp.152-154), intitolato «Il vero problema»:

«Questo è il problema: l’Europa è rimasta senza morale. Non è che l’uomo-massa disprezzi la morale antiquata a vantaggio di un’altra che s’annunzia, ma è che il centro del suo regime vitale consiste precisamente nell’aspirazione di vivere senza sottoporsi a nessuna morale. Non è da prestar fede a nessuna parola quando si sentono parlare i giovani di “nuova morale”.Nego recisamente che esista oggi in qualunque angolo del continente un qualsiasi gruppo informato da un nuovo “ethos”che abbia sembianze d’una morale. Quando si parla di “nuova morale”, non si fa altro che commettere una immoralità di più e tentare il mezzo più comodo per compiere un contrabbando.
Per questa ragione sarebbe un’ingenuità rinfacciare all’uomo d’oggi la sua carenza di moralità. L’imputazione lo lascerebbe senza disagio e, anzi, lo lusingherebbe. L’immoralismo è arrivato a un prezzo molto basso, e chiunque ostenta di esercitarlo.
Se mettiamo da parte - come si è fatto in questo saggio - tutti i gruppi che significano sopravvivenza del passato - i cristiani, gli “idealisti”, i vecchi liberali, ecc. - non si troverà fra tutti quelli che rappresentano l’epoca attuale la cui altitudine dinanzi alla vita non si riduca a credere che gli spettino tutti i diritti e nessun obbligo. È indifferente che si mascheri di reazionario o di rivoluzionario: per modi attivi o per vie passive, alla fine, il suo stato d’animo consisterà, in maniera decisiva, nell’ignorare ogni obbligo e nel sentirsi, senza che egli stesso sospetti perché, soggetto di illimitati diritti.
Qualunque sostanza che cada su un’anima siffatta darà lo stesso risultato, e si tramuterà in un pretesto per non sottoporsi a nulla di concreto. Se si presenta come reazionario o antiliberale, sarà per poter affermare che la salvezza della patria, dello Stato, dà diritto a mortificare tutte le altre norme e a far violenza al prossimo, soprattutto se il prossimo possiede una personalità eminente. Però si verifica lo stesso se gli capita d’essere rivoluzionario: il suo apparente entusiasmo  per l’operaio manuale, per il miserabile e per la giustizia sociale, gli serve da travestimento per potersi disciogliere da ogni obbligo - come la cortesia, la veridicità e, soprattutto, il rispetto e la stima degli individui superiori. Io so di non pochi che sono entrati in questo o quel partito operaio non per altro che per conquistare dentro se stessi il diritto di disprezzare l’intelligenza e di risparmiarsi gl’inchini dinanzi a lei. In quanto alle altre “dittature”, abbiamo già visto come allettino l’uomo-massa schiacciando tutto quanto sembrava eminente.
Questa repellenza per ogni obbligo spiega, in parte, il fenomeno, fra ridicolo e scandaloso, che si sia fatta ai giorni nostri una piattaforma della “giovinezza” come tale. Forse l’epoca nostra non presenta un tratto più grottesco di questo. Le persone, goffamente, si dichiarano “giovani” perché hanno udito che il giovane ha più diritti che obblighi, una volta che può rimandare l’osservanza di questi ultimi fino alle calende greche della maturità. Sempre il giovane, come tale, si è considerato esentato di fare o di aver già fatto “imprese”. Sempre è vissuto di credito. Questo è insito nella natura dell’uomo. Era come un falso diritto, fra ironico e tenero,  che i non giovani concedevano ai ragazzi. Però è stupefacente ch’essi ora lo assumano come un diritto effettivo, e precisamente per attribuirsi tutti gli altri che appartengono soltanto a chi abbia fatto già qualcosa.
Per quanto sembri menzogna, si è giunti a fare della gioventù un “chantage”. In realtà, viviamo in un tempo di “chantage” universale che assume due forme di smorfia complementare:  c’è lo “chantage” della violenza e lo “chantage” dell’umorismo. Con l’uno o con l’altro si tende sempre alla stessa cosa: che l’inferiore, che l’uomo volgare possa sentirsi esentato da ogni disciplina.
Perciò, non bisogna nobilitare la crisi attuale considerandola come il conflitto  fra due morali o civiltà, l’una caduca e l’altra albeggiante.  L’uomo-massa manca semplicemente di orale, che è sempre, per essenza,  sentimento di sottomissione a qualcosa, coscienza di osservanza e di obbligo. Però forse è un errore dire “semplicemente”. Perché non si tratta soltanto del distacco di questo tipo di creatura dalla morale. No: non rendiamogli così facile la sua fatica. Dalla morale non è possibile affrancarsi senz’altro. Ciò che con un vocabolo perfino difettoso dal lato grammaticale, si chiama “amoralità” è una cosa che non esiste. Se non ci si vuole affidare ad alcuna norma, bisogna pure, si voglia o no, sottostare alla forma di negare ogni morale: e ciò non +è amorale ma immorale. È una morale negativa che conserva dell’altra la forma vuota.
Come si è potuto credere nella “amoralità” della vita? Senza dubbio, perché ogni cultura e la civiltà moderna conducono a questa convinzione. Adesso l’Europa raccoglie le peno0se conseguenze della sua condotta spirituale. Si è gettata senza riserve nella direzione d’una cultura magnifica ma sprovvista di radici…»

“Chantage”, ricatto: come aveva saputo vedere avanti Ortega y Gasset, benché scrivesse quasi un secolo fa, quando ancora non esistevano né la bomba atomica, né la televisione, né il computer, né il telefonino cellulare.
È il ricatto del democraticismo volgare, secondo il quale nessuno può essere ricondotto sotto l‘etica dei doveri, perché, prima, ciascuno ha un lunghissimo elenco di diritti da far valere; per cui, ad esempio, nessun figlio può essere “costretto” dai genitori a mettersi a studiare seriamente, oppure a cercarsi un lavoro, perché, prima, la famiglia ha il dovere di mantenerlo per tutto il tempo che lui deciderà necessario per terminare gli studi o per trovarsi, appunto, un lavoro, magari a trenta, a quaranta anni compiuti: e ciò con la benedizione del legislatore e con la solerte protezione del giudice e delle forze dell’ordine.
È il ricatto per cui non si possono chiudere le frontiere a milioni di migranti che sbarcano sulle nostre spiagge, perché essi fuggono da situazioni di difficoltà, talvolta (ma non sempre) di pericolo, quindi hanno il “diritto” di essere accolti, di essere sfamati, di essere sistemati, di avere un lavoro e di ottenere la nostra cittadinanza, compreso il diritto di voto, nel giro di pochi anni; anche se il lavoro non c’è nemmeno per noi e i nostri figli; anche se i nostri nonni, quando emigravano in cerca di pane, non irrompevano oltre le frontiere altrui, ma si presentavano disciplinatamente e chiedevano di essere accolti in prova, rispettando la condizione di avere un contratto di lavoro e di rigare dritto come lavoratori-ospiti.
Senza una morale, nessuna società va lontano; ma può anche succedere, come è il nostro caso, che la vecchia morale, bandita perfino dai libri di scuola (proibito, ormai, parlare delle radici cristiane dell’Europa: sarebbe un delitto di lesa maestà del laicismo massonico), venga usata come una clava per ricattare le coscienze e per far valere la pretesa di sempre nuovi diritti da parte di sempre nuovi soggetti.
Senza che si parli mai dei corrispondenti doveri…


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vendredi, 25 mars 2011

La dignité japonaise et le réveil de l'homme européen

La dignité japonaise et le réveil de l’homme européen

Par Julien Langella

 Au royaume de la fleur et de l’acier, les rivières de feu ont tout emporté… Ou presque. Comme hier l’Occident sous la conduite américaine, au sortir de la Second Guerre mondiale, la vague meurtrière du tsunami n’a pas entamé l’âme des Japonais, fils des Bushi, moines de la voie de l’épée dont les vertus irriguent encore la nation du Soleil écarlate. « Parties sur quelle mer, quelle terre / je l’ignore. / Elles demeurent invisibles, / les nobles âmes / gardiennes du pays » (poême de l’impératrice Michiko [1]). L’âme du peuple japonais, elle, est éternelle : elle demeure plus que jamais visible au milieu du chaos. Elle nous rappelle, à tous les égards, l’âme européenne. Pour un Européen, la conduite actuelle des Japonais n’est pas si mystérieuse et impénétrable que les journalistes et les faiseurs d’opinion veulent bien le dire. Et pour cause : leurs anticorps sont aussi les nôtres…

Les Japonais donnent une « leçon de sang froid » aux Occidentaux selon le géographe Philippe Pelletier (Le Parisien [2], 16 mars). C’est ce que l’on peut lire dans la presse à propos du « fatalisme actif » de la société nippone (Le Point [3], 17 mars). Pour J-F Sabouret, chercheur au CNRS et spécialiste du Japon, « les Japonais sont formés, rompus à résister, à supporter à se taire ». A la question de savoir si les Japonais sont matérialistes, il répond qu’ils le sont « tout autant que nous » mais que leur « culture profonde ne l’est pas ». De plus, ils sont « viscéralement attachés à cette terre étroite, ils n’ont pas de pays de rechange ». Doit-on en conclure que notre « culture profonde », à nous autres Européens, ne nous arme pas assez contre un tel cataclysme ? Ce serait faire fausse route.

Bien qu’affectée par le cancer prométhéen répandu par la foi cartésienne en la « maîtrise » et en la « possession » de la nature, la « culture profonde » des Européens demeure tout autant armée que celle des Japonais pour faire face à des bouleversements inattendus. N’a-t-on pas hérité des vertus stoïciennes par l’entremise des Romains, premiers Empereurs d’Europe, qui avaient fait leur la vieille morale de Zénon de Citium [4] et la philosophie d’Epictète [5], qui se voulait efficace « comme un poignard » pour l’homme soumis aux tempêtes de la vie ? L’enkheiridion (le poignard) voué à transpercer les frontières des cénacles de lettrés pour irriguer et affermir les cœurs des candidats au vrai bonheur n’a t-il pas guidé celui des Césars ?

L’empereur philosophe Marc-Aurèle exprime la subtile quintessence de ce « fatalisme actif » dans ses Pensées [6] : « tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel dont tu fais partie (…) Le bien est ce que comporte la nature universelle et ce qui est propre à sa conservation. Or, ce qui conserve le monde, ce sont les transformations des éléments, aussi bien que celles de leurs combinaisons. Que cela te suffise et te serve de principes. Quant à ta soif de livres [comprendre par là la soif de connaissances scientifiques], rejette-la, afin de ne pas mourir en murmurant, mais véritablement apaisé et le cœur plein de gratitude envers les Dieux. (…) Tout faire, tout dire et tout penser en homme qui peut sortir à l’instant de la vie. (…) Si l’on envisage la mort en elle-même, et si on en écarte les fantômes dont elle s’est revêtue, il ne restera plus autre chose à penser, sinon qu’elle est une action naturelle. Or celui qui redoute une action naturelle est un enfant ». Et puisque l’on peut mourir à tout moment, il ne faut pas vivre ses derniers instants en épicurien et, à l’inverse, « tenir [sa vie] à l’écart de toute irréflexion, de toute aversion passionnée qui t’arracherait à l’empire de la raison et de tout ressentiment à l’égard du destin ». Maitrise de ses émotions, acceptation sereine du destin, de la mort et des cycles de la vie : si l’on gratte le vernis superficiel de la modernité, on se rend vite compte que ces vertus cardinales sont aussi européennes.

Pour Jean-Marie Bouissou, spécialiste du Japon, autre chose explique l’attitude japonaise : « un cataclysme n’est jamais la fin du monde, parce que la culture japonaise ne connait pas la fin du monde » (France 3 [7], 16 mars). Pour Alain de Benoist [8], les Japonais, « au lieu de le dramatiser, s’abandonnent au cours de la vie et respectent la volonté autonome du monde ». Mais ce naturalisme et sa vision cyclique des choses, antidote à l’angoisse millénariste de l’apocalypse, sont-ils si exotiques pour nous autres Européens ? Non, en rien. Les Grecs, dont nous descendons, voyaient « la progression du monde comme un cycle et ont donc une conception cyclique du temps » (Philippe Nemo, Qu’est-ce que l’Occident ? [9]). Lucilio Vanini [10], au 17ème siècle, exprimera la même chose à sa manière : « Achille assiégera Troie à nouveau ; les mêmes religions, les mêmes cérémonies renaîtront ; l’histoire humaine se répète ; il n’est rien qui n’ait déjà été ». Le libertin italien a raison d’évoquer l’Iliade, on peut notamment y lire : « comme naissent les feuilles, ainsi font les hommes : une génération naît à l’instant où une autre s’efface » (chant VI). C’est l’« Eternel retour » (Philippe Nemo). L’artiste polyvalent et animateur de radio Jacques Languirand explique [11] que « cette conception du temps cyclique est apaisante en ce qu’elle explique la répétition des gestes : il s’en dégage une grande sagesse ». Au 19ème siècle, le philosophe Gaston Bachelard [12] ajoutera son couplet à cette mélodie éternelle : « je ne vis pas dans l’infini, parce que dans l’infini on est pas chez soi ».

Mais s’il y a bien une chose dont les Européens peuvent se targuer de posséder en propre, et que les Japonais n’ont pas, c’est cette culture de l’effort individuel et héroïque, accompli par la personne humaine et glorifié comme tel, irréductible au groupe social auquel elle se rattache. Car il y a quelque chose qui ressemble à l’abolition de la personnalité dans la discipline sociale des Japonais, quelque chose qui apparait comme « grégaire » pour les fils d’Homère que nous sommes, habitués à voir glorifiée dans notre littérature « l’individualité enracinée, et non l’individualisme qui en est la perversion ». En effet, les romanciers européens « placent l’individualité des personnages au centre du récit, ce que l’on ne trouve dans la tradition d’aucune autre civilisation » (Dominique Venner [13]). Quant à la pensée grecque, avec Xénophon [14] entre autre, elle « croit dans le rôle des individualités dans la vie sociale et dans l’histoire » et sera concrétisée par les juristes romains qui « ont dessiné les frontières du mien et du tien », ayant ainsi « inventé l’homme lui-même, c’est-à-dire la personne humaine individuelle, libre, ayant une vie intérieure, un destin réductible à aucun autre ». Le mot « personne » lui-même vient du latin per-sona, du nom du masque équipé d’un porte-voix que portaient les acteurs au théâtre, ce qui donnera persona, c’est-à-dire « personnage » (Philippe Nemo, Histoire des idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen-Âge [15]). Alors que pour H. Ten Kate [16], anthropologue suisse du 20ème siècle naissant, « l’un des caractères les plus typiques de l’âme japonaise est son impersonnalité » et le « tout-puissant esprit de troupeau ».  Or, face aux désastres, il faut aussi des héros, pas seulement des fourmis.

Mais ces « fourmis » ont une qualité décisive : leur homogénéité ethnique. Quand on observe à quel point notre société multiculturelle est multi-raciste et violente en « temps de paix », on n’ose imaginer le déchaînement de comportement tribaux et agressifs auquel on serait livré face à une telle catastrophe… Par ailleurs, il est des hommes comme Yukio Mishima [17] qui, fidèles à la voie des Samouraï, ont donné, par la mise scène de leur propre mort selon le rite traditionnel du seppuku, un exemple d’esthétisme et d’humanisme viril qui incarne le tragique européen de manière tellement soignée qu’ils n’ont rien à envier à leurs voisins de l’ouest.  Car ces fourmis savent se faire frelons. Par son acte grandiose, après avoir lancé son appel tonitruant au réveil de la race yamato, Mishima a, sans le savoir, rappelé aux Européens un pilier fondamental de leur identité, eux qui, d’Achille au Cid en passant par Lancelot, ont célébré plus que quiconque le devoir d’héroïsme. Puisse leur dignité actuelle dans l’adversité inciter les Européens à redevenir eux-mêmes. Et puisque le chemin est long et semé d’embuches, un bon guide s’impose :

« Agis sans mauvais gré, sans mépris de l’intérêt commun, sans irréflexion, sans tirer par côté. Qu’aucune recherche ne pare ta pensée. Parle peu, et ne t’ingère point dans de multiples affaires. En outre, que le Dieu qui est en toi protège un être mâle, vénérable, un citoyen, un Romain, un chef qui s’assigne à lui-même son poste, tel un homme enfin qui attendrait, sans lien qui le retienne, le signal pour sortir de la vie, n’ayant besoin ni de serment ni de personne pour témoin. C’est ainsi qu’on acquiert la sérénité, l’art de se passer de l’assistance d’autrui, l’art de se passer de la tranquillité que les autres procurent. Il faut donc être droit, et non pas redressé.

En moins de dix jours tu paraîtras un dieu à ceux qui maintenant te regardent comme un fauve ou un singe. »

Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même. [6]

Julien Langella


Molodoi – Soleil et Acier :


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[1] poême de l’impératrice Michiko: http://www.amazon.fr/S%C3%A9-oto-chant-Imp%C3%A9ratrice-Michiko-Japon/dp/2915369062/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1300494868&sr=8-2

[2] Le Parisien: http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/les-japonais-nous-donnent-une-lecon-de-sang-froid-16-03-2011-1361180.php

[3] Le Point: http://www.lepoint.fr/

[4] Zénon de Citium: http://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9non_de_Citium

[5] Epictète: http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pict%C3%A8te

[6] Pensées: http://www.amazon.fr/Pens%C3%A9es-pour-moi-m%C3%AAme-Marc-Aur%C3%A8le/dp/2080700162/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1300589313&sr=8-1

[7] France 3: http://www.2424actu.fr/actualite/japon-un-calme-etonnant-du-peuple-japonnais-2300095/#read-2300095

[8] Pour Alain de Benoist: http://books.google.fr/books?id=jd-YQqAhS7sC&pg=PA566&lpg=PA566&dq=japon+homog%C3%A9n%C3%A9it%C3%A9+ethnique&source=bl&ots=h_iN2PErrj&sig=3-vMx-mVYZd5fj11DgUXQCE48HI&hl=fr&ei=6JKDTen-NYuF5AbmqL3BCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCsQ6AEwAw#v=onepage&q=japon%20homog%C3%A9n%C3%A9it%C3%A9%20ethnique&f=false

[9] Qu’est-ce que l’Occident ?: http://www.amazon.fr/Quest-ce-que-lOccident-Philippe-Nemo/dp/2130546285/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1300576557&sr=8-2

[10] Lucilio Vanini: http://fr.wikipedia.org/wiki/Giulio_Cesare_Vanini

[11] Jacques Languirand explique: http://www.radio-canada.ca/par4/esp/temps.html

[12] Gaston Bachelard: http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Bachelard

[13] Dominique Venner: http://www.dominiquevenner.fr/#/la-bible-des-europeens/3228811

[14] Xénophon: http://fr.wikipedia.org/wiki/X%C3%A9nophon

[15] Histoire des idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen-Âge: http://www.amazon.fr/Histoire-id%C3%A9es-politiques-lAntiquit%C3%A9-Moyen/dp/2130538169/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1300583654&sr=8-4

[16] pour H. Ten Kate: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1908_num_9_1_7054?_Prescripts_Search_tabs1=standard&

[17] Yukio Mishima: http://www.theatrum-belli.com/archive/2006/07/19/mishima-la-renaissance-du-samourai.html

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samedi, 18 décembre 2010

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Rob Riemens Kampf gegen Geert Wilders

Wie der holländische Geistesaristokrat Rob Riemen gegen den Rechtspopulisten Geert Wilders und das Böse kämpft.
Rob%20Riemen.jpgDie moderne Kultur, so klagte einst der italienische Philosoph Julius Evola, beschränke sich nicht darauf, „die aktivistische Orientierung des Lebens abzuspiegeln“. Sie peitsche den menschlichen Aktivismus sogar noch auf, weil sie in ihm etwas sehe, „was sein soll, weil es gut ist, so zu sein“. Und er stellte fest, man sei heute an einem Punkt angelangt, „wo für diejenigen, die noch nicht ganz jene antiken Überlieferungen vergessen haben, auf denen unser wahrer Geistesadel beruhte, sich eine genaue Rechenschaftsablegung über die Lage unter Beziehung eines überlegenen Gesichtspunktes gebieterisch aufdrängt. Unsere ,moderne’ Welt erkennt nur mehr die zeitverhaftete Wirklichkeit an.

Jede transzendente Schau gilt ihr als ,überwunden’.“

So stand es 1933 in dem nationalkonservativen Hamburger Organ „Deutsches Volkstum“, das zuletzt als „Halbmonatsschrift für das Deutsche Geistesleben“ firmierte. Zwei Jahre später erkundete Evola (1898 – 1974) in seinem Hauptwerk „Revolte gegen die moderne Welt“ schon den Begriff des kriegerischen Adels. 1941 verkündete der abtrünnige Katholik „Die arische Lehre von Kampf und Sieg“ und setzte 1943 in „Grundrisse der faschistischen Rassenlehre“ Geistesadel und rassische Identität vollends in eins. Für den Mussolini-Freund war dies eher ein ins Sakrale gewendeter Archaismus als Hitlerei, dessen gedankliche Dürftigkeit er, der sich in besseren Traditionen des deutschen Kulturpessimismus zu Hause wähnte, distanziert gegenüber stand. Aber Heinrich Himmler, Reichsführer der SS, verschlang Evolas esoterische Wirrnisse; sie waren mit den Verbrechen der Nazis zumindest kompatibel.

Um „Adel des Geistes“, wie es Rob Riemen, der Gründer des Tilburger Thinktanks Nexus, im Untertitel seines gleichnamigen Traktates tut, „ein vergessenes Ideal“ zu nennen, braucht es also schon eine gehörige Portion Geschichtsvergessenheit, Selbstbewusstsein oder Naivität. Vielleicht aber auch alles drei – und einen mächtigen Dekontaminator. In Riemens Fall übernimmt Thomas Mann die Rolle des Kammerjägers, ein Schriftsteller, den er so sehr bewundert, dass er von ihm gleich den Titel seines ganzen Buches übernimmt. „Adel des Geistes“ hießen auch die „Sechzehn Versuche zum Problem der Humanität“, mit denen Mann 1945 in Aufsätzen zu Goethe, Kleist, Wagner und Tolstoi einen Humanismus zu rehabilitieren versuchte, den Krieg und Nationalsozialismus ruiniert hatten.

Riemens Ehrgeiz ist dabei ebenso überhistorisch wie aktuell. Sein Traum von einem neuen, aus der Kontemplation wachsenden Geistesadel richtet sich gegen die Vergötzung animalischer Ideale, wie er sie in der heutigen Gesellschaft verkörpert sieht. „Alles ist erlaubt. Sinn ist etwas Unbekanntes; an seine Stelle tritt der Zweck. ,Spaß’ und ,Genuss’ ersetzen das Bewusstsein für Gut und Böse. Da das Bleibende nicht existiert, muss alles sofort passieren, neu und schnell sein.“ Für ihn gibt es keinen Zweifel: „Es ist dieser Nihilismus der Massengesellschaft, der die Kultur, das Bindegewebe der Gesellschaft, wie Krebs angreift und zerstört.“ Und so kämpft er, zum Teil mit Formulierungen, die geradewegs von Julius Evola stammen könnten, gegen den „Totalitarismus der Taliban“ und jedes Verständnis für die „gewalttätige mittelalterliche Theokratie“, die ihn hervorgebracht hat. Im Unterschied zu Evola jedoch verfolgt er einen strikt antifaschistischen Kurs.

In dem soeben erschienenen Essay „Die ewige Wiederkehr des Faschismus“ („De eeuwige terugkeer van het fascisme“, Uitgeverij Atlas) attackiert er den holländischen Rechtspopulisten Geert Wilders und dessen Freiheitspartei, mehr noch aber die Umstände, die die Wahlerfolge des Islamkritikers möglich gemacht haben. Er lamentiert über bürgerliche Parteien, die ihre Ideen verleugnen, über Intellektuelle, die sich dem Nihilismus hingeben, über Universitäten, die in ihrem Bildungsauftrag versagen, über die Gier der Wirtschaft und die Willfährigkeit der Medien. Kurz: das geistige Vakuum, in dem Faschismus gedeihen kann. Ein Wort, das für Wilders zu hoch gegriffen sein mag, gemessen an Riemens übrigen hochtönenden Entwürfen aber seinen Sinn hat.

Nichts von den Diagnosen, die er in „Adel des Geistes“ stellt, ist per se falsch – und trotzdem stimmt etwas Grundsätzliches mit ihnen nicht. Denn wenn die Rettung unseres Zeitalters in der Besinnung auf die Werte der Alten liegt, wie konnte Evola ihnen dann einen so offenkundig antihumanistischen Auftrag abgewinnen? Warum klingt, was Riemen zu sagen hat, so fatal nach zahnlos bundespräsidialen Sonntagspredigten und vatikanischem Geschwätz?

Rob Riemen, 1962 geboren, und damit ein Jahr älter als Geert Wilders, ist eine weltläufige Erscheinung. Sein 1994 drei Jahre nach dem „Nexus Journal“ gegründetes Amsterdamer Nexus Institut bringt, wie er erklärt, „führende Intellektuelle, Künstler, Diplomaten und andere Entscheidungsträger zusammen und lässt sie über die Fragen nachdenken und sprechen, die wirklich von Bedeutung sind. Wie sollen wir leben? Wie können wir unsere Zukunft gestalten? Können wir aus der Vergangenheit lernen? Welche Werte und Ideen sind wichtig?“

Die Abgründe, die Riemens dem Individuum und dem Gewissen verpflichteten Denken von Evolas heidnischem Kraut-und-Rüben-Gebräu trennen, sind schnell benannt. Der Gral, den Julius Evola 1934 in „Das Mysterium des Grals“ beschwor, ist ein anderer als derjenige, den Thomas Mann 1924 im „Zauberberg“ suchte und von dem Riemen schreibt, es sei „nicht der Kelch von Jesu Letztem Abendmahl, sondern ein Geheimnis, ein Rätsel. Es ist das ewige Geheimnis, das der Mensch für sich selbst ist, es sind die unbeantwortbaren Fragen des menschlichen Seins. Nur dann, wenn der Mensch diese ewigen Fragen seiner Existenz respektiert, bleibt er empfänglich für die lebensgebenden Werte und für die Bedeutungen, ohne die es keine menschliche Würde geben kann.“

Und doch gibt es zwischen Riemens aufklärerischem und Evolas antiaufklärerischem Denken, das unter Neonazis und Darkwave-Jüngern höchste Popularität genießt, Verbindendes, einen Ekel wider alles Massenkulturelle, der Evola in den sechziger Jahren zu einem einflussreichen Pasolini von rechts machte – und Riemen heute zum Zeremonienmeister einer hochkulturellen Selbstberuhigung. Er hat das Eremitische des Stefan-Georgelnden Männerbundes Castrum Peregrini in der Amsterdamer Herengracht öffentlichkeitswirksam beerbt.

Erst vor drei Wochen veranstaltete der studierte Theologe an der Tilburger Universität eine Konferenz über die Gespenster von Nationalismus, Antisemitismus und Populismus. Mario Vargas Llosa hielt die Eröffnungsrede. Im Juni mietete er das Amsterdamer Concertgebouw, um über „What is Next for the West? Superman meets Beethoven“ zu debattieren. Diesmal referierte sein Lehrmeister, der Universalgelehrte George Steiner, der der amerikanischen Originalausgabe von „Nobility Of Spirit“ ein Vorwort beisteuerte, das in der deutschen Ausgabe erstaunlicherweise fehlt. Und im vergangenen Februar lud er Daniel Barenboim ein, um über „Die Ethik der Ästhetik“ zu sprechen.

Unter Namen von Weltrang macht es Riemen nicht mehr. Darin liegt auch sein Talent als Fundraiser. Es gibt, wie die Liste der Sprecher und Autoren auf www.nexus-instituut.nl zeigt, wenig bedeutende Denker, die in den letzten Jahren nicht die Wege von Nexus gekreuzt hätten, insofern sie nicht unter Riemens Nihilismus-Verdikt fallen. Denn er sucht nach einem Geist, der in der Lage ist, die dunklen Triebkräfte der Gesellschaft zu zähmen, einer Bildung, die sie vor der Barbarei bewahrt, und einer Elite, die das als Entität imaginierte Böse in Schach hält. Es ist die Idee, politiklos Politik machen zu können.

Die Vorstellung, am künstlerischen Wesen könne die Welt genesen, hat am virtuosesten Friedrich Schiller in seinen „Briefen über die ästhetische Erziehung des Menschen“ formuliert. „Alle Verbesserung im Politischen soll von Veredlung des Charakters ausgehen“, heißt es mit Blick auf die Französische Revolution, „aber wie kann sich unter den Einflüssen einer barbarischen Staatsverfassung der Charakter veredeln? Man müsste also zu diesem Zwecke ein Werkzeug aufsuchen, welches der Staat nicht hergibt, und Quellen dazu eröffnen, die sich bei aller politischen Verderbnis rein und lauter erhalten.“ Und weiter: „Den Stoff zwar wird er von der Gegenwart nehmen, aber die Form von einer edleren Zeit, ja, jenseits aller Zeit, von der absoluten, unwandelbaren Einheit seines Wesens entlehnen.“

Der Mensch, sagt Rob Riemen mit Gracián, „ist ein Barbar, wenn er nicht über das einzige Wissen verfügt, das für seine Würde zählt: dass er sich in den Tugenden und geistigen Werten üben muss, die ein harmonisches Miteinander des Menschen ermöglichen.“

Es geht um „Erhebung aus dem, was der Mensch auch ist: eine blinde Kraft.“ Und er folgert: „Adel des Geistes ist das zeitlose Kulturideal.“ Das wiederum ist George Steiner, weichgespült – weil ohne das dialektische Bewusstsein, mit dem Steiner daran erinnert, dass „die Barbarei des 20. Jahrhunderts im Kernland der europäischen Kultur ausgebrochen“ sei. „Die Todeslager wurden nicht in der Wüste Gobi noch in Äquatorialafrika errichtet.“

Solange Riemen Geistesaristokratie nicht in einen sozialen Kontext stellt und dabei sicher auch Unverträglichkeiten entdeckt, solange führt das Ideal des großen Einzelnen nur zu einer überholten Idee von Märtyrertum. Es ist absurd, in Leone Ginzburg, dem Mitbegründer des Turiner Einaudi Verlags und Ehemann von Natalia Ginzburg, der 1944 im römischen Gefängnis Regina Coeli zu Tode gefoltert wurde, nur den sokratisch Wahrheitsliebenden zu sehen und nicht auch den liberalen Sozialisten, der mit dem Partito d’Azione eine Vorstellung davon hatte, wie Italien auszusehen hätte. Im Namen metaphysischer, von keinem postmodernen Zweifel angekränkelter Überzeugungen ignoriert Riemen das Wechselverhältnis von individueller Moral und Politik, immer auf dem Sprung heraus aus seiner Zeit, hin zu ewigen Werten, zur Natur der Dinge und zum Wesen des Menschen. Als wäre es nicht unsere vornehmste Aufgabe, gegen die Erfahrung, dass alles vermeintlich Unwandelbare eben doch auch ganz anders sein könnte, etwas Humanes zu definieren.

 

 

mardi, 23 novembre 2010

A propos du "Petit traité des vertus réactionnaires" d'Olivier Bardolle

A propos du « Petit traité des vertus réactionnaires » d'Olivier Bardolle

par Christopher Gérard

Ex: http://www.polemia.com/ 

 

« Je n’appartiens pas à un monde qui disparaît. Je prolonge et je transmets une vérité qui ne meurt pas. » Nicolás Gómez Dávila

Gainsborough_The_Blue_Boy-wr400.jpg« Apologie du courage, sens de l’honneur, individualisme aristocratique, ampleur de vue, goût du risque, perception du tragique, conscience de sa responsabilité, affirmation de soi, sens de l’Histoire », telles sont ces vertus que, depuis la fin des Grandes Conflagrations et l’entrée en dormition de notre continent, un surmoi progressiste a diabolisées à l’extrême pour mieux castrer intellectuellement et spirituellement les fils d’Europe.

Disciple du regretté Philippe Muray, ce contempteur de l’homo festivus dont les charges contre l’imposture aux mille faces nous font tant défaut aujourd’hui, Olivier Bardolle incarne un singulier paradoxe, puisque ce publicitaire passé par les milieux du cinéma américain se révèle lecteur attentif de Céline et de Cioran, de Baudelaire et de Nietzsche ! Un martien dans le monde aseptisé du divertissement de masse, doublé d’un hoplite qui, manifestement, en a soupé de progresser masqué. Un combattant qui jette le gant avec panache … non sans avoir pris la sage précaution de fonder sa maison d’édition (*) !

Son essai ? Une courageuse démolition de notre modernité finissante ; une exhortation passionnée au sursaut individuel et collectif, nourrie de références historiques et littéraires, que les puristes jugeront parfois journalistiques (quelques approximations, quelques affirmations contestables en effet), mais à l’allégresse communicative.

L’essentiel : Bardolle sonne le tocsin sans poser au scrogneugneu ranci (la droite des boites de nuit), mais en héritier effaré par notre déclin, en amoureux déçu d’une civilisation en pleine liquéfaction. Ne pousse-t-il pas la provocation jusqu’à se réclamer, au début comme à la fin de son pamphlet, du héros de Gran Torino, ce film de et avec Clint Eastwood, belle défense et illustration de l’homme de droite ?

Le mot est lâché. Droite (passéisme, réaction,…). Depuis plus d’un demi-siècle, il suffit à ostraciser sans appel, à précipiter le démon dans la géhenne, à le condamner au Non-Etre (qui « n’est pas », pour citer le confrère Parménide) et ce au nom de la doxa bohémienne-bourgeoise, mixte de conformisme et de délire sécuritaire, de « désir du pénal » (Muray) et de puritanisme mesquin. Ce sera d’ailleurs l’une de mes critiques : trop indulgent à l’égard des Etats-Unis, Bardolle ne voit pas assez à quel point l’infection qui nous ronge prend sa source dans l’idéologie biblique telle que mise en pratique par les rescapés du Mayflower. S’il avait, par exemple, lu L’Interrogatoire de Vladimir Volkoff, magistrale description de la perversion yankee, sa démonstration aurait gagné en profondeur. Mais ne lui cherchons pas de poux dans la tête, à notre héraut d’un conservatisme sans illusions ni complexe ; suivons-le plutôt dans son salubre jeu de massacre.

Qu’est-ce qu’être conservateur aujourd’hui (réactionnaire, antimoderne, etc.), sinon refuser de toute son âme ce bestial enthousiasme qui saisit les croisés du Bien (éventuellement en version techno-festive : Fesse-Bouc, Haïpode et autres vecteurs d’aliénation), tout entiers à leur volonté impie de changer et/ou de sauver le monde ? Conscient de la fragilité d’équilibres payés au prix de la sueur et du sang, le conservateur entend préserver l’héritage pour le transmettre sans fanfare ni imprécations. Comme disait Burke, to conserve in order to preserve (**). Posture éminemment tragique, dénuée d’illusions sur un homo sapiens vu pour ce qu’il est : un prédateur – homo homini lupus – dont les instincts doivent être bridés, notamment par un sévère dressage. Sagesse de la réaction, fondée sur l’expérience, et donc sur la mémoire, car le conservateur est « un lyrique doublé d’un mémorialiste impénitent », empli d’une saine méfiance pour l’avenir (surtout quand il est présenté comme radieux) aux antipodes de l’utopiste qui, dans son refus du réel, en vient à haïr l’homme de chair et de sang qui ose résister à la mise au pas. Nostalgique du monde d’avant une déchéance d’ampleur quasi cosmique (l’Age d’or, la Chute, 1789, 1968, …), le conservateur porte son regard en amont avec le sentiment diffus d’être né trop tard dans un siècle de limaces. Idéaliste certes, moins dangereux toutefois que l’illuminé progressiste, friand de chasses aux sorcières. Désespéré par refus des chaleureuses impostures, sceptique, et tenant d’un temps alluvial, - qui n’est jamais celui de la table rase. Tel est le conservateur (« un mot qui commence mal », disait Thierry Maulnier).

Bardolle décrit bien cet état d’esprit sans craindre de pousser le bouchon assez loin, ce qui le rend d’autant plus sympathique. Ainsi, quand il écrit, impavide : « le risque réactionnaire – le fascisme à l’ancienne – n’existe plus. La société occidentale, furieusement matérialiste, n’en a plus la capacité spirituelle, elle n’en a pas non plus les nerfs ni le courage. » Décidément, le « mental de planqué » de notre société l’écœure au point de lui faire proférer des horreurs, voire de citer avec jubilation Georges Steiner qui, dans Libération, s’exclame : « je préfère un SS cultivé à un beach boy ».

Ce grand désenchanté - Bardolle, pas Steiner – saisit bien à quel point notre modernité est allergique à l’autorité, par haine du père (figure évacuée de notre univers) et par désir infantile d’une liberté sans bornes (« jouir sans entraves », le pire des esclavages !). Aversion pour toute hiérarchie, c’est-à-dire pour tout principe, toute sacralité (archè et hiéros en grec), analysée en son temps par un auteur que Bardolle ne cite pas, René Guénon, dans La Crise du monde moderne, lumineuse description de la soumission moderne du supérieur à l’inférieur. Le corollaire en est le refus de l’effort, qui mène au gâtisme précoce, celui du grand jardin d’enfants qu’est devenu notre monde : « L’individu contemporain ne veut plus apprendre, ne veut plus souffrir, ne veut plus subir ». Autre conséquence de cette paresse fondamentale, la hantise du risque, de la responsabilité… et de la mort qui tout emporte. Tel est sans doute le clivage essentiel : le progressiste, sinistre amateur de pyramides et de triangles, est affolé par l’idée même de la mort, qui pour le réactionnaire est une compagne de chaque instant, une inspiratrice.

Nostalgie de la verticalité, dégoût pour le catéchisme rose bonbon, regard critique posé sur le mythe foncièrement progressiste – donc utopique - de la croissance indéfinie dans un monde fini, attachement viscéral pour ce qui perdure (pérenne est un mot de droite, éphémère évoque la gauche ; durable relevant lui de l’escroquerie pure), Bardolle passe en revue les grands thèmes de la vision du monde conservatrice. Ses propos sur l’Islam divergent, Dieux merci, de la mélasse que nous servent les notaires de la parole : « Jusqu’où iront la mauvaise conscience et la veulerie de l’homme blanc repentant à l’égard d’un Islam conquérant ? ». Sur ce sujet, Bardolle se prétend optimiste, sans doute parce que, en raison des dogmes républicains, il a tendance à minimiser le caractère ethnique de la fracture. Toutefois, il n’hésite pas à rompre quelques lances bienvenues contre le mythe du métissage rédempteur – dogme absolu de notre modernité festive – comme sur le pullulement anarchique de l’espèce.

Avec un réjouissant bon sens, vertu réactionnaire par essence, Bardolle propose quelques « conseils de survie » à l’hypermodernité : le odi profanum vulgus et arceo (« je déteste la foule infâme et m’en écarte ») du confrère Horace, « laisser les autres à leur propre enfer et tenir le vôtre à distance », vivre en hoplite et, last but not least, rayer le mot bonheur de son vocabulaire au profit d’un pessimisme ironique (que les bonnes âmes, tant pis pour elles, prendront pour du cynisme).

Son essai se termine par un appel à retrouver la virtus des Stoïciens, manifestement préférée au masochisme galiléen, une excellence tempérée par la bonté, vertu conservatrice soulignée naguère par un auteur que Bardolle semble ignorer, le colombien Nicolas Gomez Davila : « Traiter l’inférieur avec respect et tendresse est le syndrome classique de la psychose réactionnaire ».

Christopher Gérard
12/11/2010
http://archaion.hautetfort.com/

  • (*) Ollivier Bardolle, Petit traité des vertus réactionnaires, L’Editeur, sept. 2010, 216 pages. Préface (critique) d’Eric Naulleau, 12€
  • (**) M. Bardolle me permettra ce léger coup de patte : comment E. Burke, disparu en l’an de grâce 1797, pourrait-il avoir pris position sur Auschwitz ?

Voir aussi la critique de Didier Marc sur « Porte Louise », le dernier roman de Christopher Gérard;
et celle de GT sur le « Songe d’Empédocle » du même Christopher Gérard.

Salut à Bruno de Cessole, auteur d’un beau papier sur Bardolle dans Valeurs actuelles (23 septembre 2010).

Correspondance Polémia – 17/11/2010

mercredi, 13 octobre 2010

Nietzsche contra Wagner - Etica contra estética

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NIETZSCHE CONTRA WAGNER

ÉTICA CONTRA ESTÉTICA

Sebastian J. Lorenz
 
Con sus concepciones sobre la “voluntad de poder”, su visceral anti-cristianismo –que consideraba una creación del judaísmo-, sus anuncios sobre el advenimiento del “super-hombre” (Übermensch) y la formación de una casta aristocrática superior, Nietzsche es, sin lugar a dudas, el filósofo más determinante en la construcción ideológica del nazismo y, desde luego, un pilar fundamental en la formación intelectual de Hitler, el cual, según la opinión mayoritaria, se apropió de la doctrina nietzscheana para legitimar su nueva concepción del mundo, si bien podemos adelantar que, colocado en la disyuntiva entre Nietzsche y Wagner, el Führer nunca ocultó su admiración por la Weltanschaung de este último, mucho más acorde con sus ideales estéticos.
La importancia de la filosofía de Nietzsche en la formación de la ideología nazi no es un tema pacífico. César Vidal, que no alberga dudas sobre la conexión nietzscheana con el nazismo, examina la exposición que efectúa Nietzsche sobre la antítesis entre una “moral de señores”, aristocrática, y una “moral de esclavos”, de resentimiento, correspondiendo la primera a los valores superiores de las razas germánicas, y la segunda a la moral judeo-cristiana (Judea contra Roma). Otros, como Ferrán Gallego, consideran que la manipulación del filósofo sólo pudo realizarse ejerciendo una profunda violencia sobre el sentido de la obra de Nietzsche. «A sabiendas de que nunca conseguirían ponerse a la altura de Nietzsche, se resignaron a falsificar la de Zaratustra».
El “mensajero del nihilismo” fue, desde luego, un predicador militante contra el orden caduco y la moral convencional, pero lo hacía desde un profundo individualismo que se oponía a las distintas formas de dominio ejercidas sobre las masas con el oscuro objetivo de anular toda personalidad. «Los buenos conocedores de la cultura alemana rechazaron la caricatura de un Nietzsche pangermanista, oponiendo su feroz individualismo a las tesis nacionalistas raciales que desembocarían en el nazismo». De hecho, Nietzsche sentía un auténtico desprecio por la cultura alemana de su tiempo, admirando en cambio la rusa, la francesa, la italiana, la española y, especialmente, la cultura clásica grecolatina, pero las alabanzas dedicadas a las bestias rubias germánicas de los vándalos y los godos fueron finalmente manipuladas por los teóricos nacional-racistas.
Desde luego, no cabe duda alguna de que Nietzsche identificaba al hombre ario y a la bestia rubia con la nobleza y la aristocracia, con la moral de señores propia de los conquistadores, si bien resultaría desproporcionado identificar a los arios rubios con su prototipo de hombre superior. Sin embargo, el filósofo utiliza comparativamente a las razas oscuras y a las razas rubias para distinguir lo malo y lo vulgar de los hombres de rasgos oscuros –los pre-arios en Europa- de lo noble y lo aristocrático que define, según él, al hombre ario. «Resulta imposible no reconocer, en la base de todas estas razas nobles, al animal de rapiña, la magnífica bestia rubia que vagabundea codiciosa de botín y victoria», escribirá Niezstche, reconociendo además «el derecho a no librarse del temor a la bestia rubia que habita en el fondo de todas las razas nobles …». Pues es “la bestia rubia”, una horda de hombres depredadores y conquistadores, el sinónimo de grandeza y nobleza.
Nietzsche utiliza su “bestia rubia” para enfatizar y ejemplarizar la antítesis entre la «humanidad aria, totalmente pura, totalmente originaria» y el «cristianismo, brotado de la raíz judía, que representa el movimiento opuesto a toda moral de la cría, de la raza, del privilegio: es la religión antiaria per excellence …», para finalizar con una inquietante duda sobre el futuro de la supuesta raza aria: «¿Quién nos garantiza … que la raza de los conquistadores y señores, la de los arios, no está sucumbiendo incluso fisiológicamente?». El filósofo alemán se remonta, obviamente, a la civilización indo-aria para ejemplarizar su sistema jerárquico racial, en cuya cúspide sitúa a la “bestia rubia” germánica, antítesis de los representantes degenerados del judeo-cristianismo, dividiendo su sociedad ideal en “brahmanes”, guerreros y sirvientes, además de los “chandalas”.
En definitiva, una sociedad elitista y aristocrática basada en la desigualdad que debe asumir la raza germánica frente a la mediocridad impuesta por el cristianismo, “hijo espiritual del judaísmo”. Nietzsche anuncia el “nuevo hombre” aristocrático, anticristiano, antijudío, que sólo responde a su “voluntad de poder”, el hombre sobrehumano que es, en realidad, el hombre superado en una evolución ascendente. Por eso, Hitler dirá tiempo después que el nacionalsocialismo no es un movimiento político, ni siquiera una religión, sino “la voluntad de crear un nuevo hombre”.
Nietzsche no fue propiamente un antisemita, si bien su inicial relación-admiración por Wagner le hizo alabar su visión espiritual de la vida, de la que los alemanes corrientes habían sido arrebatados por la mísera y agresiva política del judaísmo. Desde luego, el filósofo consideraba la ética judía como una “moral de esclavos” (Sklaven-Moral), el pueblo del que Tácito pensaba que había nacido para la esclavitud, siendo manifestaciones de la misma el cristianismo y el socialismo que propugnan la igualdad. Por eso, el judío se rebela contra las razas aristocráticas: «Roma vio en el Judío la encarnación de lo antinatural, como una monstruosidad diametralmente opuesta a ella, y en Roma fue hallado convicto de odio a toda la raza humana y con toda la razón para ello, por cuanto es correcto enlazar el bienestar y el futuro de la raza humana a la incondicional supremacía de los valores aristocráticos, de los valores romanos». Los judíos, según Nietzsche, habían falseado de tal forma la historia universal y los valores de la humanidad, que incluso resultaba inconcebible que el cristiano albergase sentimientos antijudíos: “Dios mismo se ha hecho judío!”.
El pensamiento aristocrático se confunde, en numerosas ocasiones, con el determinismo biológico que clasifica jerárquicamente a las razas según unos supuestos cánones creativos. La nueva raza de los super-hombres, la raza superior procedería –mediante el dominio de la voluntad- a la transmutación de los valores, creando otros nuevos que regirían para sí mismos y para las razas destinadas a la esclavitud. Nietzsche estaba de acuerdo con Gobineau, Wagner y Chamberlain, cuando calificaba la raza aria como “raza genuina, fisiológicamente superior a las otras razas y hecha para gobernarlas”. «Toda elevación del tipo “hombre” ha sido siempre obra de una sociedad aristocrática y así será siempre … una sociedad creyente en una larga escala de graduaciones de rango y diferencias en una forma u otra».
Como se ha apuntado, Nietzsche y Wagner, una vez superado su idilio artístico inicial, mantuvieron un crudo enfrentamiento ideológico, controversia que luego se reproduciría, en el seno del nacionalsocialismo, entre los seguidores del filósofo y del compositor, aunque sería la doctrina nietzscheana la que obtendría la mayoría de adhesiones, puesto que la concepción del mundo wagneriana se refugió en restringidos círculos intelectuales y artísticos que le restaron popularidad en la Alemania nazi, pese a contar con el apoyo incondicional del propio Hitler. Mientras Rosenberg, Darré o Himmler rechazaban la visión ética y mística del compositor y utilizaban el “superhombre” de Nietzsche para justificar el sometimiento de los más débiles –cruel filosofía que tuvo nefastas consecuencias en las generaciones de la época- los minoritarios círculos wagnerianos hacían de la compasión de los fuertes hacia los menos dotados una virtud ennoblecedora.

lundi, 14 juin 2010

El hombre integro (spoudaios) como norma del obrar

19296D1_apollon_v.jpgEl hombre íntegro (spoudaios) como norma del obrar

Alberto Buela (*)

 

En estos días que nos hemos enterado por un estudioso amigo, que los ingleses de Oxford, que solo se citan a sí mismo en los estudios aristotélicos, han citado nuestra vieja traducción de 1981 del Protréptico de Aristóteles, única obra en castellano citada por ellos desde la época del ñaupa.

Y además, luego de haber visto como el gallego Megino Rodríguez se hizo el burro en su lamentable traducción del 2005, no haciendo ni siquiera mención a la existencia de nuestro trabajo, es que vamos a  encarar lo que para nosotros es la médula de la ética del hijo de Efestiada de Calcide.

Y lo vamos a hacer porque a esta altura de la soirée [1] pretendemos ofrecer, al lego en forma simple y clara, la idea fuerza que funda la ética aristotélica y que recorre toda la obra del esposo de Pythia y de Herpilis.  

La intención expresa que nos guía es dejar de lado toda actitud erudita, llevándonos del consejo del Don Miguel Reale, ese gran pensador brasileño cuando afirmaba: cultura es aquello que queda cuando el andamiaje de la erudición se viene abajo.

 

El tutelado de Próxenes se ocupó durante toda su vida del tema ético, desde sus primeros escritos como el Protréptico hasta sus últimos como la Magna Moralia [2]. O sea, desde sus treinta y un años siendo aún discípulo de Platón hasta los sesenta y dos cercanos a su muerte.

 

Antes que nada, cabe destacar la exigencia aristotélica en ética; de llevar a la práctica aquello que se estudia y así lo afirma en forma tajante y definitiva: “Lo que hay que hacer después de haberlo aprendido, lo aprendemos haciéndolo… practicando la justicia nos hacemos justos y practicando la temperancia temperantes” (EN. 1103 a 31). “Puesto que el presente estudio no es teórico como los otros, pues investigamos- en ética- no para saber qué es la virtud sino para ser buenos” (EN. 1103 b 28). El realismo aristotélico es el signo de su filosofía, es por ello que el genial Rafael pinta a Aristóteles señalando con su índice la tierra mientras camina junto a Platón.

 

Y de qué tipo y clase es ese hombre bueno que nos propone el maestro de Alejandro?  Es el spoudaios (spoudaioV), el phronimos(fronimoV). Es la idea fuerza, es el centro de toda le ética aristotélica, de modo que si caracterizamos acabadamente estos conceptos vamos a comprender su mensaje ético.

Ya en uno de sus primeros escritos, el Protréptico,  afirma:“Además qué regla (kanon) o qué determinación precisa (oroV  akribesteroV) de lo que es bueno podemos tener sino el criterio del hombre sapiente (fronimoV). Frag. 39. “todos estamos de acuerdo que el hombre más íntegro dirija (spoudaiotaton arcein). Frag. 38.

Al respecto afirma en la Ética Nicomaquea: “El spoudaios enjuicia correctamente todas las cuestiones prácticas y en todas ellas se le devela lo verdadero…quizá el spoudaios difiere de los demás por ver lo verdadero en cada cuestión como si fuera el canon y la medida en ellas”  (EN. 1113 a 29-32). Como se dijo la areté (excelencia) y el spoudaios parecen ser la medida de todas las cosas. Éste está de acuerdo consigo mismo y tiende con toda su alma a fines que no divergen entre sí” (EN. 1166 a 12-19). Y más adelante, casi al final de la ética va ser mucho más explícito: “En los hombres los placeres varían mucho pues las mismas cosas agradan a unos y molestan a otros… Esto ocurre con las cosas dulces, que no parecen lo mismo al que tiene fiebre que al que está sano y lo mismo ocurre con todo lo demás. Pero en tales casos, se considera que lo verdadero es lo que le parece al spoudaios, y si esto es cierto, y la medida de cada cosa son la areté (excelencia) y el spoudaios como tal, son placeres los que a él le parecen y agradables aquellas cosas en que se complace” (EN. 1176 a 17-19).

 

 

Vemos por estas y otras muchas citas[3] que podríamos agregar que los términos spoudáios y phrónimos van a tener, desde sus primeros escritos hasta los últimos, un peso significativo y determinante en toda la ética del padre de Nicómano. Ellos son el centro y el fundamento de toda su ética.

El primer significado del término spoudáios menta el esfuerzo serio y sostenido aplicado a una cosa digna y en una segunda acepción se vincula a las nociones de areté (excelencia o perfección) y agathós (bien).

Esta valoración del spoudaios, por el padrino de Nicanor, como última  regla y norma en las cuestiones prácticas y morales es asombrosa. Erróneamente, como le ocurrió a Dirlmeier, el último traductor al alemán, se puede pensar que se asemeja al adagio del sofista Protágoras: “el hombre es la medida de todas las cosas”, pero en realidad el dueño de Tacón, Filón y Olímpico se distancia porque el spoudaios no es el hombre común del sofista sino el hombre digno. Y con esta afirmación se aleja también de Platón y sus normas universales para el obrar.

Sin quererlo nos ayuda, el maestro de Teofrastro, a enfrentar la filosofía moral moderna y la certeza que busca ésta en los juicios ético-morales. Ante el rigorismo ético del pensamiento ilustrado, de la ética autónoma, del formalismo kantiano, y la ética veterotestamentaria, Aristóteles nos propone el criterio de lo verosímil como guía y norma del hacer y del obrar. “Pues no se puede buscar del mismo modo el rigor en todas las cuestiones, sino en cada una según la materia que subyazca a ellas” (EN. 1098 a 27).

 

 

Viene ahora la cuestión de cómo traducir estos dos términos cruciales para la comprensión de la filosofía práctica del hijo de Nicómaco.

 

Así para spoudaios [4]J. Tricot traduce por “l´homme de bien o vertueux”. Pallí Bonet y E.Sinnott  por “hombre bueno”. J. Montoya y T. de Koninck por “hombre virtuoso”.  Emile Bréhier  David Ross y Nicola  Abbagnano por “sofós”, esto es por sabio, sage o saggio. En cambio ya el español Antonio Tovar en 1953 lo traduce por “diligente” y muchos años después el alemán Harder lo traduce por “hombre noble y serio”. Y el argentino Pablo Maurette por “hombre circunspecto”, “ya que el adjetivo castellano expresa a la vez la idea de sabiduría pero también anuncia seriedad, paz interior y perseverancia. P.Aubenque la traduce por “diligente y serio”.

 

En nuestro criterio, traducir spoudaios por bueno tiene una connotación exclusivamente moral que el término griego supera. En cuanto a la traducción por virtuoso, el término no existe en griego.

Traducir por sabio es una visión intelectualista. Más cerca del original están las versiones de hombre noble, serio o circunspecto pero dejan de lado el aspecto práctico del spoudáios. En cuanto a la traducción por diligente, a la inversa que la anterior, se limita solo al aspecto práctico del spoudáios, es por eso que Aubenque (l´éponge) se percata y agrega el término serio.  

 

Nosotros preferimos traducirlo por “hombre íntegro y diligente” pues cada vez que se plantea el tema del criterio en la elección ética o en la vida práctica es el spoudáios quien aparece. Y es como hombre digno que agota en sí la función propia del hombre (juzga adecuadamente)  y como diligente actúa siempre de acuerdo con la areté (la excelencia o perfección) de cada cosa, acción o situación.

Aquello que asombra de esta idea del spoudaios es que éste no es ni se alza como una regla trascendente, como los diez mandamientos, sino que el spoudaios mismo es quien se convierte en la medida de la acción perfecta tanto en el hacer como en el obrar.

 

En el spoudaios su deseo se refiere siempre al bien y como cada cual es bueno para sí mismo es, en definitiva para nosotros para quienes queremos el bien, ya que la preferencia de sí mismo se encuentra en el fondo de todos los deseos.

El spoudaios es el que realiza al grado máximo las potencialidades de la naturaleza humana. Lo que caracteriza al spoudaios es contemplar la verdad en cada acción o tarea y el es la referencia y la medida de lo noble y agradable.

El spoudaios hace lo que debe hacer de manera oportuna. Es el hombre que actúa siempre con la areté. Este concepto de areté no se limita simplemente al plano moral como sucede cuando se la traduce por “virtud” sino que debe de ser entendida como excelencia o perfección de las cosas y las acciones y así podemos hablar de la areté del ojo que es percibir bien, la del caballo que es correr, la del ascensor que es subir y bajar. Es decir que la areté expresa y tiene tanto un contenido moral y ético como funcional, y es por ello que debemos traducir y entender el término areté como excelencia, perfección o acabamiento de algo.

Y esto es lo que logra el spoudaios con su obrar y con su hacer, transformase, él mismo, en canon y la medida que se presenta como norma no trascendente de la sociedad,[5] y es por esta última razón que sólo a partir de él podemos conseguir la implantación de un verdadero y genuino humanismo.

 

En cuanto al concepto de phrónesis hace ya muchos años en nuestra traducción al castellano del Protréptico (1981) hemos sostenido: “La aparición por primera vez del término phrónesis, capital para la interpretación jaegerdiana del Protréptico, nos obliga a justificar nuestra traducción del vocablo. Hemos optado por traducir phronimos por sapiente y phrónesis por sapiencia por dos motivos. Primero porque nuestra menospreciada lengua castellana (no se aceptaban comunicaciones en castellano en los congresos internacionales de filosofía en la época) es la única de las lenguas modernas que, sin forzarla, lo permite. Y segundo, porque dado que la noción de phrónesis implica la identidad entre el conocimiento teorético y la conducta práctica, el traducirla por “sabiduría” a secas, tal como se ha hecho habitualmente, es mutilar parte del concepto. Ello implica in nuce una interpretación platónica del Protréptico, y traducirla por “prudencia” la limita a un aspecto moral que el concepto supera, mientras que “sapiencia o saber sapiencial”, implica no sólo un conocimiento teórico sino también su proyección práctica“ [6].

Ya observó hace más de medio siglo ese agudo traductor de Aristóteles al castellano que fue el mejicano Antonio Gómez Robledo: “Hoy la prudencia tiene que ver con una cautela medrosa y no con el heroísmo moral, el esfuerzo alto y sostenido de la virtud”.

 

Sobre este tema es interesante notar que los scholars ingleses, especialistas desde siempre en los estudios aristotélicos, se han jactado de sus traducciones por lo ajustado de las mismas a la brevedad de la expresión griega. Sin embargo en esta ocasión tanto el inglés como el francés han tenido que ceder a la precisión del castellano. Así para phrónesis ellos necesitan de dos términos, sea practical wisdom o saggesse practique, en tanto que al castellano le alcanza con uno: sapiencia.[7] Ya decían nuestros viejos criollos: Hay que dejar de ser léido para ser sapiente. Así la tarea del sapiente consiste en saber dirigir correctamente la vida. Su saber, a la vez,  teórico y práctico le permite distinguir lo que es bueno de lo que es malo y encontrar los medios adecuados para nuestros fines verdaderos: “los sapientes buscan lo que es bueno para ellos y creen que es esto lo que debe hacerse” (EN. 1142 a 1).

 

Spoudaios y phronimos, íntegro y sapiente, son dos caras de una misma moneda, son dos términos que pintan conceptos similares, solo se distinguen por los matices, uno destaca la integridad, la seriedad que viene del verbo spoudázein y otro el matiz más intelectual que viene del verbo phronéin.

Así el hombre íntegro y sapiente será aquel que sabe actuar en la vida cotidiana de forma tal que sus acciones, por lo incierta que es la vida en sí misma, se transforman en norma y medida de lo que debe hacerse para el buen vivir.

 

 

(*) arkegueta, aprendiz constante

Universidad Tecnológica Nacional (UTN)

alberto.buela@gmail.com                                                                                 



[1] Es que llevamos 40 años leyendo sistemáticamente al Discípulo.

[2] Los escritos que tratan específicamente de la ética son: Protréptico, Ética Eudemia, Ética Nicomaquea, Magna Moralia (algunos (Aubenque) dicen que no sería de Aristóteles y otros (Ackrill) que sí), y uno pequeño De virtutibus et vicis donde no hay en toda la opera omnia  de Aristóteles ni en ninguno de los sesudos comentaristas del Estagirita una síntesis más acabada de su teoría de las virtudes como la que nos brinda este pequeño tratado. Está bien, no salió de la pluma de Aristóteles, pero quien quiera que haya escrito este opúsculo conocía al Filósofo como los mejores.

[3] Cf. EN 1179 b 20; 1155 a 12-19; EE 1218 b 34; Rhet 1367 b 21, etc.

[4] Cf. EN, 1109a 24, 1113a 25, 1114b 19, 1130b 25, 1144a 17 y 1154a 6

[5] Salvando la distancia teológica que media, el spoudaios nos recuerda el Jesús existencial que se alza como norma, aquel del: ego sum via, veritas et vita  o “el que no está conmigo está contra mi”.

[6] Aristóteles: Protréptico, Bs.As., Ed. Cultura et labor, 1983, p. 44

[7] Existe una anécdota de José Luís Borges quien ante la jactancia inglesa de la brevedad de su expresión tomó un cuento inglés y lo escribió en castellano mucho más breve. De ello se dio cuenta André Malreaux cuando caracterizó el mérito de Borges afirmando: “su genio está en la economía y belleza de su expresión”.

mardi, 09 mars 2010

Ethisch bankieren?

manifgrece.jpgEthisch bankieren?

Ex: http://yvespernet.wordpress.com/

Het spreekwoord “Met zo’n vrienden heb je geen vijanden meer nodig” is wel enorm van toepassing momenteel op de rol van banken als Goldman Sachs in de Griekse financiële crisis. De Griekse overheid is nu volop bezig met extreme besparingen om hun economie, de Euro en hun plaats in de Europese Unie te redden. Bij die laatste waren ze enkel kunnen toetreden omdat zij hun begrotingstekorten konden verdoezelen. Tekorten die ze verdoezelden met de hulp van Goldman Sachs.

Goldman Sachs helped the Greek government to mask the true extent of its deficit with the help of a derivatives deal that legally circumvented the EU Maastricht deficit rules. At some point the so-called cross currency swaps will mature, and swell the country’s already bloated deficit. [...] But in the Greek case the US bankers devised a special kind of swap with fictional exchange rates. That enabled Greece to receive a far higher sum than the actual euro market value of 10 billion dollars or yen. In that way Goldman Sachs secretly arranged additional credit of up to $1 billion for the Greeks.

Bron: http://www.spiegel.de/international/europe/0,1518,676634,00.html

Uiteraard zit Griekenland nu diep in de problemen, met dank aan het hyperkapitalisme van de bankiers. Maar men zou toch denken dat met heel de zaak van de kredietcrisis en de banken die voortaan ethisch zouden gaan bankieren, dat dit soort praktijken tot het verleden zouden horen. Denk maar opnieuw…

De bank Goldman Sachs die Griekenland hielp met het verstoppen van hun enorme begrotingstekorten, waarmee ze een tijdbom onder de Griekse economie plaatsten, is nu weer betrokken in financiële transacties i.v.m. Griekenland. Een tijd geleden werd Golman Sachs nog genoemd als één van de grote redders van de Griekse economie.

A team from Goldman Sachs was in Athens on Thursday shepherding representatives ofPaulson, the US hedge fund, around meetings with local bankers, economists and analysts. The client visit, the second to Athens this month arranged by the US investment bank, highlights a deepening involvement with Greece’s socialist government as it desperately tries to shore up the public finances and avoid default – and comes after the Financial Times reported this week that the bank was mooting a controversial debt deal with China.

Goldman has not been given an official mandate by the government, but it is playing a large role in the rescue effort. Last year it took George Papaconstantinou, the finance minister, on his first roadshow to London and Frankfurt, along with Deutsche Bank.

Bron: http://www.ft.com/cms/s/0/53bbbd40-0c42-11df-8b81-00144feabdc0.html

Maar ondanks deze show die ze opzetten om zichzelf voor te stellen als de grote redders van Griekenland, komt de waarheid uiteindelijk toch aan het licht. Terwijl Goldman Sachs zichzelf aan het publiek wilt tonen als de grote redder in tijden van nood, is de bank achter de schermen actief bezig met te speculeren tegen Griekenland. Dit heeft als effect dat Griekenland véél moeilijker geld zal kunnen lenen, waardoor de crisis erger zal worden en de besparingen ingrijpender. Goldman Sachs zal eraan verdienen, de Grieken zullen de gevolgen dragen…

Bets by some of the same banks that helped Greece shroud its mounting debts may actually now be pushing the nation closer to the brink of financial ruin, Nelson D. Schwartz and Eric Dash report in The New York Times. Echoing the kind of trades that nearly toppled the American International Group, the increasingly popular insurance against the risk of a Greek default is making it harder for Athens to raise the money it needs to pay its bills, according to traders and money managers.

Bron: http://dealbook.blogs.nytimes.com/2010/02/25/banks-bet-greece-defaults-on-debt-they-helped-hide/

dimanche, 20 décembre 2009

Entretien avec Maître Jure Vujic

Jure_Vujic[1].jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2001

 

ENTRETIEN avec MAITRE JURE VUJIC

 

 

Jure Vujic, avocat, diplômé de droit à la Faculté de droit d'Assas Paris II, est géopoliticien et écrivain franco-croate. Il est diplômé de la Haute Ecole de Guerre „Ban Josip Jelacic“ des Forces Armées Croates et de l'Académie diplomatique croate où il donne des conférences régulières en géopolitique et géostratégie. Il est l’auteur des livres suivants:  Fragmenti geopoliticke misli ( Zagreb, éditions ITG, 2004), Hrvatska i Mediteran – geopoliticki aspekti ( éditions de l'Académie diplomatique du Ministère des Affaires Etrangères et des intégrations européennes de la République de Croatie, 2008)  Intelektualni terorizam - Hereticki brevijar ( Zagreb, éditions Hasanbegovic, 2007), Trg marsala Tita: Mitovi i realnosti titoizma “ ( Zagreb, éditions Uzdanica, 2008), „Anamnèses et transits“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Nord-Sud l'honneur du vide“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Eloge de l'esquive“ ( Zagreb, éditions Ceres, 2006), Kad andeli utihnu - Apokrif Ante Gotovine “( Zagreb 2009). Il est également auteur d'une centaine d'articles en philosophie, politologie, géopolitique et géostratégie. Il collabore avec le Centre d'Etudes Politiques de Zagreb, les journaux „Vjesnik“, „Fokus“ „Vijenac“, „Hrvatski list“, Eurasia, Catholica, etc.

 

Maitre Jure Vujic, co-fondateur de la revue «Au fil de l'épée », collaborateur aux revues «Nouvelles de Synergies Européennes» et «Vouloir», penseur et écrivain, a répondu aux questions que lui a posées Robert Steuckers, responsable de Synergies européeennes.

 

Pouvez nous exposer les principales caractéristiques de la société globale contemporaine ?

 

Ce qui caractérise à mon sens la société globale c'est indéniablement la manipulation mentale généralisée. En effet la société globale est un vaste laboratoire où l'on s'ingénue à créer par le contrôle des esprits une société psycho civilisée qui grâce à la génétique expérimente le clonage d'êtres humains, décervelés et domestiqués, C'est en quelque sorte le remake du « procédé Bokanovsky » imaginé par Adous Huxley dans « le Meilleur des mondes ». Le but est dans l'esprit d'un Francis Fukuyama d'abolir . par l'intermédiaire des biotechnologies d'abolir le temps et les conrétudes naturelles, pour mettre un terme à l'histoire et anéantir les êtres humains en tant qu'êtres concrets, pour aller au de là de l'humain. Par les procédés de manipulation mentale on aboutit dans cette scociété globale à une nouvelle forme d'esclavagisme moderne. En effet, les nouvelles technologies informatiques et le monde des images, bouleversent toutes les données de la vie quotidienne comme le champ des investigations scientifiques. L'écran devient fatal et omniprésent comme du reste le règne du spectacle et du « simulakrum » de l'époque postmoderne stigmatisé par Jean Baudrillard. C'est de l'intérieur du monde envahissant des images que peut se voir la manipulation vidéographique, se déployer le régne des artifices et des simulations, se mettre en place une sacralisation nouvelle de l'image et de sa présence. La manipulation mentale dont je parle s'apparente à une secte globale. En effet, il y a une parenté flagrante en tre la secte, exigeant le consentement intime à un groupe donné et l'adhésion au marché universel , société à la fois globale et fragmentée en cellules consuméristes rendues narcissiques. La « société bulle » des cultes sectaires n'est que le plagiat microsociologique de la secte globale planétaire sommant chacun de devenir un « gentil et docile membre de l'humanité »_ Comme dans les sectes, la société globale qui se propose d'abolir le temps et l'histoire sécréte en elle une volonté de suicide collectif refoulée, l'autodestruction étant vécue de manière indolore de manière aseptique tel un voyage spirituel vers une autre incarnation. Il s'agit bien d'une nouvelle forme de « Kharma »moderne. La révolution technologique, le règne du cyberspace, la révolution numérique, le développement des réseaux électroniques d'information provoquent un syndrome de saturation cognitive. Assommés par un flux continu d'informations et d'images, les individus sont de moins en moins en mesure de penser et de décider, donc finalement de travailler, étant de plus en plus accablés et abrutis. Nous sommes au coeur de la cybercrétinisation. La manipulation mentale aboutit de même à la colonisation de l'inconscient et de l'imagination, en tant qu'espace intime onirique et symbolico-archétypal. Le capitalisme traditionnel qui se contentait jadis de la publicité s'attaque aujourd'hui aux domaines du rêve, de l'imagination, dans les visions du monde les plus intimes ; Cette colonisation de l'imagination s'opère par la diffusion de supplétif telle la science fiction, prêt à porter de l'imaginaire s'adressant aux « étages inférieurs » de l'inconscient, un imaginaire standardisé, pauvre,  qui se  ré duit le plus souvent à des formes bâtardes de vulgarisation, nulles aussi bien sur le plan littéraire qu'intellectuel. Le. loisir. imaginaire comtemporain qui vise à instaurer une société dejoie permanente se résout a une incitation collective à l'achat. La production symbolique autrefois ajustée à l'évolution des siècles est devenue frénétique, Le but est ici d'aboutir à une perte d'identité et des capacités réactives. Ainsi la société globale est une vaste techno utopie à propos de laquelle Armand Mattelart a dit « qu'elle se révèle une arme idéologique de premier plan dans les trafics d'influence, en vue de naturaliser la vision libre échangiste de l'ordre mondial, la théocratie libérale ».

 

Pour finir avec ce tableau, je dirais que la société globale est affectée d'un complexe Oedipe idéatique . Je m'explique, Pour reprendre un schéma Freudien dont je récuse. Toutefois.,le réductionnisme, la résolution du complexe d' Oedipe, s'effectue dans les conditions suivantes : le devenir fils requiert le deuil du « père idéalisé » (le tout puissant non « castré »), Cest àdire le consentement à la finitude du père, un tel consentement marque la reconnaissance de la différence et de la similitude entre le fils et le père. Dans notre société globale, faute de procédés d'idéalisation, le fils tue prématurément le père, de sorte que son deuil est en quelque sorte avorté. Il devient un individu néopatrimonial autocentré, qui résulte non d'une filiation naturelle voir paternelle mais d'une filiation patrimoniale, non pas héréditaire, mais toute artificielle, matérielle, autogénérée, une filiation bâtarde. En l'absence « d'une castration symbolique du fils », ce dernier ne peut articuler simultanément d'une part le manque d'oùj ili naît comme sujet, sa finitude, sa mortalité, et d'autre part son identification au père. La société globale est un auspice d'orphelins néo-patrinioniaux. Oedipo idéatique je disait. Idéatique, car selon la théorie du néocoriservateur, Arnold Gehien, la conscience suprême dans la vie sociale est la conscience idéative laquelle consiste en une activité créatrice qui s'exprime par la création et le fondement d'institutions, La société globale faute de vision de monde, engagée sur la voie d'un progrès sans fin s'emploie à démultiplier a l'infini les institutions pour pallier à son manque de conception et de sens historique. C'est la raison pour laquelle on aboutit à une hypertrophie institutionnelle de même qu'à une inflation législative et bureaucratique, dédale où le pauvre Oedipe se débat tel un foetus traumatisé.

 

Croyez vons en un possible éclatement de la société globale ?      

 

Même si je dois deçevoir les adeptes de l'apocalypse et les futurologues fantaisistes, les disciples du Kali Yuga, je ne suis pas en mesure de donner un réponse exacte à cette question et Préfère me cantonner à certaines leçons tirées de l'expérience Organiciste. Tout Etat, toute nation, toute culture comme tout corps social, sont en quelque sorte des Organismes. Le développement de tout organisme s'exprime Par la différenciation au sein de l'unité. Mais on doit admettre aussi la proposition contraire : à savoir que l'approche de, la décomposition se traduit par la confusion de ce qui fut distinct. Cette décomposition se traduit par un fléchissement de cette unité qui régnait sur l'innombrable variété des parties intégrantes. Ce morcellement qui marque l'affaiblessement de l'unité peut être la fin de tout. Le commencement de la fin. Le processus de  développement dans la vie organique suppose une gradation lente, la passage successif du plus simple au progressive , la plus complexe. , l'individualisation a la différenciation de tous les phénomènes analogues. L'unité dans la diversité, la complexité « florissante et polymorphe » est l'apogée du développement organique. A contraire la, société globale affiche sous le visage fallacieux dé ladifférence apparente , une complexité artificielle, mécaniciste et infernale, qui n'aboutit nullement à une différenciation par gradation mais bien à une uniformisation par nivellement, Toute société est vouée à des phases de naissance, de développement et de maturation puis de décomposition et de mort. La mort et la décomposition d'un organisme sont précédées des mêmses symptômes : simplification des parties intégrantes, diminution du nombre des signes, affaiblissement de l'unité et de la force, en même temps que confusion. Tout baisse graduellement, se dégrade et fusionne. C'est à ce momment là qu'entrent en scène la corruption et la mort. On aboutit alors au déclin de la forme qui n'est autre qu'une idée intérieure qui empêche la matière de se disjoindre.

 

Tous les sympthomes énoncés se retrouvent dans la société globale : uniformisation et simplification des parties intégrantes, absence de signes et règne des messages-information par écrans interposés, affaiblissement de l'unité et de la force par propagation du progressisme libéral et de l'égalitarisme niveleur, et confusion par démultiplication polyarchique des centres de décisons ; une telle société quiest en voie de décomposition pourrait bien imploser par entropie. Mais on ne peut préjudicier sur la fin d'une société:» l'agonie peut être lente, si lentequ'elle peut durer des années ou des siècles entiers, le temps durant lequel l'identité de peuples ainsi que des cultures entières peuvent disparditre.

 

Pouvez vous vous définir politiquement ?

 

Au lieu de typologies politico idéologiques, je crois plutôt à un certain déterminisme du tempérament, du caractère, l'oeuvre de l'intuition, une certaine tendance qui conditionnent dès notre plus jeune âge notre orientation politique. Comme Nikos Kazantzaki, je crois qu'il faut plutôt que de se soucier des hommes davantage aimer la flamme qui n'est pas humaine et qui les brûle. « Nous ne devons pas lutter pour l'humanité, niais pour cette flamme qui transforme en feu cette paille humide, l'inquiet, le ridicule que nous appelons humanité ». Oui il s'agit d'une tendance spCcifique, stylistique particulière, une résonnance insolite bref une intuition qui prend forme progressivement pour se traduire par une expression idéologique et politique. Non pas qu'il s'agit de ne pas se soumettre à un examen critique, mais plutôt accepter ce déterminisme et travailler pour que cette tendance aboutisse au plus haut degré de maturation, qui n'est rien d'autre qu'une conviction, une foi élégamment habillée. Une visée globale à la fois nuancée et déterminée, tranchée et rapace, agairie et détachée, visée incarnée par une certaine pensée vivante, un certain mode d'être, des formes d'actions qui résultent d'un vécu subjectif et qui poussent à agir, construire un devenir, ouvrant sur une voie chargée d'un sens historique, une destinée capable de recevoir un futur antérieur au de là des dichotomies tradition/modernité. Plus' qu'une mécanique particulière de 'structuration idéologique, il s'agit d'une tension qui oriente et enflamme l'action.

 

Je commencerais par une citation de L.F Céline : « la vieillesse rabâche et la jeunesse déconne ». Pour na part, arrivé à l'âge moyen et après avoir atteint un certain degré de maturité je l'espère, l'autoattribution d' étiquettes politiques ne me convient plus, elles me semblent risibles et incongrues à la fois. J'aurais peur de me répéter, de rabâcher et de décevoir les lecteurs. De nos jours se dire national révolutionnaire, nouvelle droite, nouvelle gauche, anarcho syndicaliste, de droite ou de gauche dans le cadre du système global qui détient des procédés d'autorégulation, de récupération et de neutralisation de groupes politiques les plus marginaux jugés subversifs, me semble tout à fait illusoire. D'autant plus que l'appartenance à une famille politique quelconque de doite ou de gauche me semble être un réflexe sécuritaire, que j'ai il y a longtemps dépassé, car j'ai fais l'expérience que l'on appartient nullement à un groupe social, politique, ni même pas à soi  même, si ce n'est à rien. Appartenir ou la douce complainte des adeptes du nostrisme. Je dois remarquer d'ailleurs que tous les disciples du cororminautarisme, du national, de la mouvance de droite ou de gauche sont profondément, contaminés par l'individualisme. On le voit dans leur impossibilité de fédérer les plus petites formations politiques et la fragmentation en plusieurs chapelles sectaires. J'inviterais donc tous les sbires du communautarisme à venir faire l'expérience sur le terrain, de vivre quelque temps dans les sociétés de type holiste dans les pays islamiques du moyen orient, en Asie en Inde, ou bien dans certaines régions de l'Europe centrale, plutôt que de cogiter et de se délécter cérébralement sur les bienfaits des sociétés communautaires, archaiques et appartenant à un passé mythique. Je vous assure que beaucoup d'entre eux désenchanteraient rapidement et reviendraient camper dans les cériacles hermétiques et confortables sur des positions incohérentes car mis à l'épreuve par le vécu subjectif Je préfère tout simplement garder ma dignité, en restant libre et debout, et prendre à chaque fois levirage d'un exil intérieur pour n'appartenir à rien, pour tout simplement demeurer et comprendre en toute liberté. C'est la raison pour laquelle je préfère développer une Pensée qui échappe aux carcans conformistes du globalisme ce qui n'est pas chose facile.

 

Parler de non conformisme à l'heure ou tous les avatars institutionnels, médiatiques ,politiques et sociaux du « political correct », font Office de sacerdoce religieux de pédagogues

sociaux et de censeurs à l'oeuvre dans toutes nos bonnes vielles démocraties Parlementaires, me parait être un exercice périeux engagé sur une pente raide de désaveu collectif. Faire

l'apologie élogieuse des Premiers non conformistes libertins du 18è' siècle, de Brantôme, Montluc, Bodin, Serres, de Verville, Vauquelin de la Fresnaye et dont le courant de

penser  constituait         ce        que      l'on       appelle aujourd'hui «artistocratisme      libertin » jusqu'aux        non conformistes contemporains anarcho-droitistes, Bernanos, Nimier, Céline et tant d'autres, se reclarner comme l'héritier de leur pensée, peut être éminemment honorable pour leur mémoire et rhétoriquernent satisfaisant, mais sans doute quelque peu prétentieux, lorsqu'un sait que seuls des êtres d'exception peuvent assumer un combat intégral et quasi

ontologique contre la société globale, et les plus faibles se fourvoieront très vite eux mêmes sur ce chemin dangereux. Etaler incongrûment les pâles constats de l'uniformisation et

du nivellement culturel dans nos sociétés dominées par l'anomie généralisée, dénoncer les mécanismes perfectionnés d'autorégulation et de récupération à l'oeuvre dans tous les

sytèmes bourgeois, nous conduit dans les méandres de réflexes conditionnés que nous contestons à priori pour aboutir a une réaction unique, contestataire dans l'âme, mais cependant stérile sur le plan pratique, et laquelle ne représente au fond que le pendant politique et philosophique opposé, „l'alter ego“renversé et répudié de la pensée dominante qui se nourrit allégrement de boucs émissaires affaiblis et manipulés. Dire et crier à tout bout de champ que le système nous. menti s'apparente aujourd'hui à une vérité de polichinelle. Les guerres de tranchée que se  livrent depuis des décennies certains individus libres face au mollock étatique, le monstre froid Nietzchéen, qui broit les individualités sur son passage, sont inéluctablement enlisés dans l'absence de stratégie globale, l'incohérence et l'inconsistance de certains laudateurs de l'ordre à tout prix, ou tout simplement dans le désarroi et la fatigue des protagonistes de « l'anticonformisme ». Bernanos l'avait bien compris : « les Êtres d'exception se forment à la lisière des pouvoirs forts ». Les tenants de l'ordre établi et leurs sbires goulurnent stipendiés ont bien compris la leçon : la démocratie parlementaire, le constitutionnalisme, les relais institutionnels et médiatiques de la société civile qui ne sont ce que Gramsci et Althusser appelèrent les « appareils de répression idéologique », sont bien plus efficaces dans la neutralisation de leurs ennemis que la bayonnette des militaires, car ils noient toute discussion supposée contestatrice dans le cadre d'une discussion globalisante par excellence, ou la confrontation des opinions finit par devenir une douce complainte consensuelle. La « clasa discutadora » de Donoso Cortes reste triomphante. Charles Péguy avait raison « ne rien dire c'est déjà capituler ». Il faut être agairi de cet irrespect chronique fait de manisfestations intermittentes et d'une lucidité à tout épreuve pour éviter les colibris de la récupération. Comprendre cela c'est déjà percevoir les crêtes escarpées d'une attitude authentiquement non conformiste.

 

 

Croyez vous encore en un non conformisme de gauche ou de droite ?

 

Les « non conformistes » de gauche, les quelques réscapés bolchos et rnaoistes, les anarcho libertaires, les émules de la nouvelle gauche de l'école de Francfort, que l'on retrouve dans les manifestations anti globalistes à Seattle et à Prague, restent depuis la dislocation de l'Union soviétique, marginalisés dans les dédales de la protohistoire relégués a un sectarisme épidermique, ou bien habilement transformés en courroie de transmission du système, porte parole et avantgarde de la mouvance globale de l'Euro social démocratie. Que dire d'un non conformisme à droite ? depuis 1789, la gauche prêche la fidélité aux idéaux de la Révolution fi ançaise. A l'inverse la droite se définit par le refus de ces idéaux. Elle n'est pas toujours réactionnaire mais elle originairement réactive. Se définir par le refus de quelque chose c'est accepter d'occuper une situation dérivée et rion matricielle, depuis deux siècles , la droite française occupe cette espace de négativité.

 

Que pensez vous de la possibilité de voir,se constituer un front idéologique contre révolutionnaire ?

 

L'histoire de la droite n'est que l'histoire d'une suite de division. La droite contre révolutionnaire est en voie de disparition et ne subsiste que dans un état embryonnaire qui se préoccupe plus de bons dieuseries que de pratique politique. Tout le monde à droite semble au moins rhétoriquement, rejeter l'héritage de 1789, sinon de 1793, même Le Pen , la droite monarchiste et intégriste reste empêtrée dans les inimités entre légitimistes et orléanistes, sans parler de la droite nostalgique bonapartiste et vichysoise.

 

Quels seraient alors les fils conducteurs et idéologiques d'une pensée authentiquement non conformiste ?

 

Etre non conformiste de nos jours ce serait refuser un certain ,ordre naturel des choses qui constitue le fondement de la pensée dominante, et autour duquel s'articule l'ordre publie qui lui même se confond avec la vérité officielle, et la politique qui reste cantonnée à la sauvegarde d'une prétendue morale publique. A l'inverse il s'agit de proclarrier la relativité générale des prduction humaines, des moeurs, des idéaux, des régles morales, des tendances esthétiques, comme autant de valeurs et de formes humaines  , Cela consiste à poursuivre et re3ter fidèle à une certaine conception tragique de l'homme et du monde, que les détracteurs épris d'empirisme béat refusent au nom de leur commodité intellectuelle.

 

Pouvez vous nous expliquer cette notion du tragique dansle monde ?

 

Le « tragisme » inhérent à notre non conformisme, consiste à accepter que l' univers est immense et infini alors quel 'homme est éphémère. Ainsi le vif sentiment tragique de, la vie present chez les esprits élevés s'inscrit dans lajouissance de r intensité de chaque mstant. Mais c'est aussi clarner la révolte permanente sans se résigner et être conseientque l'homme est appelé à historiciser son existence, et d'avoir la puissance de volonté nécessaire pour donner une forme dans un monde livré. au chaos. La forme, oui, voilà le mot clé, le concept central de nos préoccupations dans un monde deliquescent  voué à l'adoration du glossaire mécanique de l'argent. L'idéal  de forme, initié par les, doriens, qui s'est perpétue au cours des siècles, du moyen âge à l Age d'or chretien de la Renaissance , en passant par les arts florissants du 18ème siècle et présent dans une certaine mesure chez certains mouvements avantgardistes du 20ème siècle. Mais il convient de transcender cet idéal de forme comme simple attribut esthétique pour en faire un impératif catégorique existentiel et absolu ; « Autarciac », être sa propre loi, son propre principe disaient les anciens Romains, incarner une forme constitue chez l'homme un des attributs les plus nobles mais aussi des plus subversifs, face à une sociéte ou les idées, les principes se diluent dans un moule sulfureux et acide d'où sortent les pigmalions en série, les « remake » du dernier homme Nietzchéen, miniatures hominisés, écervelés, désensibilisés par une castration intellectuelle, produits fétiches de la société de consommation. Incarner une forme, c'est encore mûrir une disposition intérieure qui conjugue la nécessité, l'art de la nuance, le détachement et mépriser dignement sans hair, en étant conscient tout comme l'avait compris Drieu La Rochelle que « le venin de la faiblesse est dans la haine et l'accoutumance ».

 

Ainsi la forme devient un véritable antidote efficace contre le monde opaque de nos contemporains qui ricanent méchamment dans leurs niaiseries pusillanimes, sans avoir la force de regarder à la petite surface d'eux mêmes pour y entrevoir leur petitesse d'esprit et leur gouardise atavique. Une chose est sur, nos contemporains fiaissent tout ce qui est forme et pure beauté, lesquelles dans leur esprit ne sont que le fruit de la séléction naturelle. C'est pourquoi ils cultivent l'hypersubjectivisme, le relatif et la morbidité. Ils préfèrent l'informe, les laminations corporelles et spirituelles désarticulées par le jeu des compromissions, des alliances et des traîtrises, lot quotidien des existences sereines et communes. Nos contemporains vivent enfermes dans une caverne d'ombres qui ne sont pas malheureusement la projection des idées Platoniciennes, mais représentent les chimères fictives d'un monde Dantesque. C'est pourquoi l'égalitarisme tant vénéré par nos aieuls de la pévolution française, sur l'autel de la déesse Raison, constitue l'alibi favori des esprits médiocres, comme 116 l'évolutionnisme est la profession de foi des parvenus, afin de maintenir dans l'abrutissement, l'incapacité réactive des pans entiers de la population, quotidiennement gavé à la soupe médiatique, et dans le but d'écouler en toute quiétude leur camelote dans leur négoce usurier. Les affinités naturelles sur lesquelles de nos temps se bâtissent les prétendues amitiés, les amours, les réseaux de relations ne sont qu'une supercherie du monde monderne, dans laquelle se complaisent les invertébrés du système qui cultivent le nostrisme, la proximité, et l'identique par souci sécuritaire. Le non conformisme au contraire reconnait l'excellence des affinités éléctives qui sont soumises à notre libre examen et notre liberté de choix. Ce que redoutent les contemporains qui nous gouvernent, c'est, la luminosité d'un homme en forme, verticalité tendue, avec la prestance d'une proue, et qui comme les anciens perses se limitent à « bander l'arc et dire la vérité », seuls actes de foi qui dans leur dépouillement et leur sobriété propagent un souffle de liberté rédempteur.

 

Endosser une forme, c,est aussi revendiquer une vision plurielle du monde qui requiert un certain détachement à l'égard des biens matériels et du bonheur illusoire sur cette terre. C'est tout comme les gueux qui dans leurs hailloris rapiécés, portaient la croix et dédiaient leur dernier souffle dans le grodndement du « Quirie Eleison miscre nostre » ; alors la forme revêt la tunique de la passion, s'anime au coeur, de cette légion d'infortunés, sublimes cadavres en marche, morts vivants lancinants, aux bannières en berrie, de pure braise, psalmodiant les dernières paroles: « Pater, quia nesciunt, quid faciunt ». L'humilité prend corps. dans la supplication, la divine supplication, le « lamentu » du proscrit. L'humilité chavire dans l'écueil d'une pose statuaire dans le plasma marbré, son bustier rafistolé glapit aux accents d'une supplication qui émerge des sillons d'une glèbe ingrate qu'on lacère hardiement pour récolter que des racines décapitées. Cette supplication ne vocifère pas, ne quémande rien, comme elle n'éspère rien, car si c'était le cas elle serait vite renvoyée dans l'antichambre des bacchantes, qui désabusées attendent, gloussent et s'éteignent dans l'ivresse carnassière. Comme Charles Péguy l'a si bien écrit chez les modernes la supplication est une opération d'aplatissement mais infiniement plus profonde, plus vraie, tout autre, toute sage, toute résigéne est la supplication dans laquelle le supplié a une grande, une haute situation humaine. Alors la supplication constitue un vaste mouvement de retournement convulsif qui ne tolère aucun aucun atemoierrient évasif, aucune pose, aucune mise à l'épreuve devant la vindicte du révolté, de l'humble, du bâni ; car c'est avec verve, avec un courroux cinglant qu'il faut supplier méticuleusement sans signe de soumission, chasser les soubresauts élégiaques d'une pensée résignée et tout dire comme Céline le préconisait: »il faut tout dire, se taire, c'est trahir ». Cette supplication est un appel à l'affranchissement des intelligences et à la libération des âmes. Il s'agit d'une affaire d'honneur, car tous les menteurs et les laches baissent l'honneur qu'ils vilipendent et vitupèrent comme s'acharnant sur un vieillard affaibli , car l'honneur représente pour eux cette sonnerie stridente qui retentit dans leurs oreilles affaissées suspendues telles des fibules de pacotille. Car l'on ne peut conspuer l'honneur, comme on ne peut le décliner par une volte face, car il est entier et intégral comme l'amour  , il faut l'affronter, le regarder en face , mais pour cela il faut avoir du courage....

 

Une chose est sûre , Pescroquerie se perpétue remarquablement depuis 1789. Il n'en demeure pas moins pour employer des expressions à la mode que les droits de l'homme et l'égalitarisme, figures d'images virtuelles et synthétiques restent soumises à la triste réalité de Ferosion sociale, la paupérisation sociale acrrue et la criminalité rampante. Certes les acteurs d'hier ont troqué leur étoffe tricolore thermidorienne pour leur complet gris de l' Enarque docile, des dynasties bourgeoises qui nous gouvernent depuis des siècles dans l'irresponsabilité et la démission, restent les mêmes et la souveraineté nationale, la liberté et la dignité humaine sont bradées au nom des intérêts du capital financier dans une grande foire et en toute impunité  Avoir ce tableau la. roulette russe pourrait être lejeu favori de ceux qui ont chosis la voie du non conformisme. Mais les dés sont jetés, il faut affronter avec courage le Grand Inquisiteur Dostoïevskien qui dévore les libertés vulnérables et chancelantes de notre monde Orwellien , Le sentiment d'être un réprouve, mis au pied du mur, revient à accepter le bréviaire d'une conjuration permanente dans la joie et la sérénité , une joie qui comme le disait F. Nietzsche « veut l'éternité de tout ce qui est ».

 

Croyez vous au retour de l'idéologie et quelle serait son rôle dans notre société globale ?

 

Le discours dominant de la pensée globale qu'il soit de droite ou de gauche est celui de la priorité de la question sociale qui est à l'oeuvre dans tous les social démocraties au pouvoir, et qui tend volontairement à se substituer à la question nationale : il s'agit en fait du retour de la compétition pour le contrôle du champ intellectuel et religieux et du champ politique. En d'autres termes, i . e pense que ce qui est a l'ordre du jour est le fondement même du projet social et historique (de la rationalité ou de la transcendance) et ce que cela peut engager dans la gestion des systèmes des relations au sein du Soi et avec l'altérité : la question de l'enjeu d'une véritable idélogie à la fois nationale, et grande européenne est la réinscription du religieux dans la sphère politique qui sera en mesure de mettre un terme au « liberal age ». Sans me prononcer pour une quelconque forme de fétichisme de l'idélogie, à notre époque d'anomie généralisée, et de dépolitisation endémique, je pense~ qu'il convient de réhabiliter le rôle moteur d'une grande idélogie « oecuménique » qui devrait être un instrument de libération et de galvanisation des forces populaires inhibées, latentes de la société. Si j'insiste sur le rôle de l'idélogie dans la politique et de la société, c'est que l'homme politique est un animal idéologique. L'idéologie n'est pas qu'un leurre (le leurre fait partie de la réalité) , elle structure le comportement de l'homme d'autant plus que l'homme travaille contre ses intérets propres tout en les transposant sur la lutte contre les autres. Ce mécanisme étrange est une sorte de « pulsion aveugle ».

 

En ce sens  l'esprit de stratégie que développe volontiers l'homme politique est une manière de se préserver contre cette énergie irrationnelle. La stratégie introduit au jeu, elle introduit de l'ordre, lequel entraine au désordre et aux guerres de position. L'idéologie est dore, pour les partis, une référence de base afin d'affirmer leur identité, leur rôle dans la société, puisqu'elle permet au politicien de se reproduire en tant qu'animal idéologique. Dans le jeu de la contiguïté idéologique, plusieurs positions sont à conquérir: une concurrence déclarée ou suspendue, une alliance tantôt larvée ou ouverte , une complémentarité où chacun a sa place réelle , le regroupement par séries de différences ou par une simple juxtaposition , une fédération comme horizon ou comme projet fiable . Ce type d'idéologie secondée par une authentique éthique de droits et de devoirs tenderait à regrouper de façon oecuménique et à l'échelon national, les oppositions à l'intérieur de l'Etat et de l'administration, les oppositions veritablement alternatives a l'intérieur des Partis, les oppositions a l'oeuvre à tous les échelons associatif, les oppositions par l'abstention lors des élections, les oppositions radicales contre tout système électoral, les oppositions silencieuses difficiles a identifier qui sommeillent dans la communaute de base. Cette série d'oppostions latentes et explicites alimente chacune de nos sociétés. La fonction du politique serait d'identifier, d'intégrer et de polariser les positions de conflits, les potentialités « subversives et alternatives »et de les mettre en place dans.. une strucure révolutionnaire identifiable à un Etat de salut publie, Etat à la fois national remplissant une fonction « anagogique » et dont le moteur est une révolution permanente pour combattre le libéralisme intégral, véritable fléau du globalisme en oeuvre. Transnational et transétatique, ce phénomène a atteint une autonomie aux effets encore incalculables de l'économie par rapport au politique, dictant ses choix politiques aux Etasnations les plus fragiles, en fin ce qui reste des Etats nations ; Ajustez vos économies et soyez démocrates en imitant notre sacrosaint modèle : tel est le slogan en vogue. Pour les pays en voie de développement on utilise le chantage de la stratégie du « coupe feu » en vertu de laquelle on leur octroit de l'aide qu'à condition de libéraliser leur marché. Le libéralisme théocratique est le fer de lance du règne du marché sans frontières, concurrence intraitable qui pousse à la

modernisation soutenue de l'entreprise, à la mondialisation informatisée des flux et reflux monétaires, à un autre nouveau partage de la décision internationale du travail (matérielle ou virtuelle) . Pour contrecarrer le libéralisme qui détruit les fondements de la nation, les liens organiques et de solidarité de la société, dans sa logique irréversible, il est fondamental à chaque échelon national des nations européennes de rétablir la suprématie du politique sur l'économique et le fiancier.

 

Avant de penser géopolitiquement à une Union grande européenne, l'idéal serait de constituer à chaque échelon national, de vastes mouvements politiques auto centrés en équilibre avec leurs forces constructrices et destructrices, regroupés autour d'une communauté d'esprit et de valeurs salutaires, autour d'objectifs prioritaires dont le but principal est de rétablir la suprématie du politique pour l'ancrer dans tous les segments de la vie sociale, Cela présuppose une redéfinition et un recentrage radicale de la notion de Hierarchie et de PAutorité dans le sens d'un élitisme profond. Les leaders de tels mouvements seront amenés à être des manieurs d'hommes et d'idées selon la nouvelle loi de la hierarchie, du principe elitiste défini par Mosca, Pareto, Michels. Hierarchie établie en toute légitimité charismatique ou par d'autres moyens. A ce propos, le poète Ezra Pound écrivit « lorsque l'usure s'est installée dans toutes les couches de la société, le bistouri du chirurgien devient nécessaire.... ». Ou bien était il vraiment fou ou avait il fait preuve d'une extrême lucidité. J'opterais pour cette dernière explication.

 

Quelle est votre orientation philosophique ?

 

Tercerisme et differenciation !

 

Dans dans le monde des idées, comme dans la praxis existentielle, il est toujours plus facile d'exclure, de dissocier, de séparer des éléments, des notions , des concepts, des croyances contraires, apparement  antinomiques plutôt que de les relier, les réconcilier, y déceler les points de convergences tout en respectant leur sigularité et autonomie intrinsèque, et en évitant l'écueil d'un syncrétisme réducteur. D'ailleurs la signification originelle etymologique de toute vraie religion, le vocable « religare » signifie relier, réconcilier.L'“Ekumen“ non pas dans un sens strictement ecclesial et institutionnel, mais dans son sens étymologique, vient du verbe « oikos », habiter, vient de l'expression qui veut dire « la terre entière » donc le monde entier, connu à une époque donnée. Cet « Ekumen », cette « terre entière » renferment et expliquent la condition cosmique de l'homme son « autochtonie », son inaliénable appartenance à la terre, son être au monde, l'eau (Peau de la matrice maternelle, de l'oasis, ou de la pluie qui donne la vie, mais aussi l'eau du déluge ou de la mer qui dévaste ou noie), le feu ( le feu qui réchauffe et revigore, mais aussi qui brûle et détruit, le feu solaire créateur, ou le feu de l'enfer), la cendre ou la terre (la terre mère de notre naissance et subsistance, mais aussi la terre sépulcre de notre tombeau et de notre retour à la poussière) , le pain (le pain blanc de nos joies mais aussi le pain bis de nos larmes et de nos manques insatisfaits), la lumière (la lumière qui éclaire et rassure, mais aussi qui aveugle et dévoile au grand jour les trahisons). Ces éléments ou étants subsistarits qui sont les supports de l'autochtonie, de l'être au monde viennent métaphoriser l'existence de chacun. Bien en deçà de la conscience que nous en avons ou de l'intention que nous affichons, ils nous renvoient archaiquement l'écho de notre indissoluble mariage avec la terre, de notre condition existentielle originelle de l'être au monde. L'Ekumen, l'Oikos, représentent à mon sens notre habitus orginel, notre nomos spirituel pancréatique, où vient se consurrier, se rejoindre et se réconcilier tous les opposés, les impondérables antinomiques, la résolution de toutes les contradictions individuelles comme universelles. Il s'agit ici d'aboutir à un principe d'individuation dans le sens que lui a donné Nicolas de Cuses par le jeu de la résolution des conflits. Cet Ekumen est le lieu d'expression er de réalisation du schéma symbolique de l'altérité. En effet, la résolution et la conjonction des éléments antinomiques s'opèrent par le jeu « oecuménique » d'une différenciation, et d'un acte de néantisation. Non point le schéma métaphysique de la différence, conçue comme distance et éloignement, mais la différenciation par l'altérité. En effet, ce type de différenciation est intrinséquernent lié à une identité ou similitude des deux termes. Identité et différence sont exprimés comme « co appartenantes » et corpropriétaires l'une à l'autre, ainsi que l'a démontré Heidegger dans Identité et Différence. Non point donc comme deux réalités pleines qui seraient seulement en rapport dialectique inséparable  , un peu comme le recto verso d'une feuille de papier. mais comme deux réalités qui n'adviennent que barrée chacune par l'autre (de même que la présence et l'absence). La différenciation-altérité n'est jamais autant réalisée que dans la relation d'identité similitude, alors que l'altérité est le lieu symbolique d'où peut s'effectuer toute communication. Par ce que l'autre, le différent, le contradictoire, l'opposé est un sujet, et non un objet. C'est ici qu'intervient un deuxième concept central, la « taxis », qui nous renvoit à la notion grec d'un ordre trinaire, à l'idéal symphonique terceriste. Ce principe trinaire est aussi à l'origine de la corpropriété de l'homme concept qui articule dans'« l'archi symbole » du propre corps de chaque sujet, un triple rapport :au système culturel du groupe (corps social), à sa mémoire collective (corps traditionnel) et à l'univers (corps cosmique). Une telle articulation symbolique s'effectue de manière originale pour chacun, selon notamment l'histoire de son désir. Mais chacun n'est soi même que par ce qu'il est habité par ce triple corps. La « taxis » pésuppose que l'unicité et la totalité ne peuvent être réalisées par un procédé uniforme, par un nivellement unilatéral, mais intégre l'idée de la polymorphie respectueuse de la diversité. L'unicité ne peut être atteinte par la voie de la contrainte, mais uniquement par la voie de l'assimilation intériorisation et l'ouverture extériorisa tien. L'unicité de la taxis est à la fois mystère, communion et vocation. Comme dans l'unicité trinaire de la „taxis“, comme du reste est présent dans tout homme et être vivant, la matière et le spirituel, je suis convaincu en l'existence et l'action bénéfique d'une troisème force, sorte de réalité intermédiaire, modalité d'existence spécifique. Dans toute réalité intermédiaire, toute interface ou isthme, réside une forme d'entre deux, inséparable et insaisissable, un domaine de l'existence situé entre une: réalité déjà considérée comme existante et une autre envisagée comme non encore existante, c'est à dire non encore actualisée. Ainsi cette troisième forme, réalité intermédiaire reste une, identique à elle même, quel que soit le domaine où on l'envisage et la fonction qu'elle assure dans l'existence. Elle s'applique à des réalités les plus diverses qui la délimitent. Elle peut être considérée dans le processus d'actualisation des potentialités quasi divines, comme une relation toujours unique unissant les domaines où les mêmes réalités sont vues sous différentes perspectives.

 

A cet égard, l'idée d'illusion, non pas un phénomène qui réduit l'illusion à des représentations objectivables et subjectivisantes, joue un rôle primordial dans le processus de différenciation Dans le prolongement de la phénoménologie de Husserl, l'illusion est concue comme une action « édeitique » structurante de la conscience et qui aboutit à l'appréhension  d 'une surréalité. En ce sens il convient de déconstruire les fondements de la Raison pour lui restituer sa, fonction de turbulence et d'agressivité. Une raison expérimentale serait susceptible d'organiser surrationneleme le réel comme le rêve expérimental de Tristan Tzara organise surréalistiquement la liberté poétique. Nous sommes au coeur de l'idée de surrationalisme et de surerriffirisme forgé par Craston Bachelard et se, fondant sur les travaux de métagéométrie de Lobatchewsky et de Ouspensky. L'acte de langage est au centre de la notion de taxis, il est le lieu originel du rapport de l'altérité. Il correspond à la structure triadique de la personae » linguistique ( le « il », le « neutre je », le relationnel» ,le « différent »). C'est de cette faille insaturable d'altérité que nait la différenciation et la réciprocité permettant la communication. La troisième force, réalité terceriste dynamisante qui agit telle une monade, ne fait qu'actualiser cet acte de langage entre réalité distinctes et antinomiques j . usqu'à leur communion dialectique. Ainsi l'Ekumen, notre Oikos, habitus spirituel en perpétuel devenir est le lieu d'expression d'un langage synthétisant, oecuménique et unificateur qui mène vers l'ouverture sur le monde, lequel est indissociable de l'ouverture sur le temps, du temps profane qui ne touve sa consécration que dans je temps sacré transcendental, le temps existentiel de N. Berdiaeff, le monde de la totalité fragmentée de laquelle s'échappe et se dissocie les éléments distincts, parcellisés, individualisés, faute d'une différenciation par altérité correspond dans sa substance à une spirale ouverte regroupant globalement des éléments et unions secondaires induites dans l'erreur et l'illusion durant leur long voyage de permutation. Le jeu synthétisant de la taxis dont la force motrice est cette réalité trinaire intermédiaire, établit un rapport dialectique entre ces fragments du tout qui touvent ensemble et individuellement dans leur organisation organique et systémique, et dans le cadre du temps historique conçu comme espace symbolique, leur place mobile et multidimensionnelle dans l'interaction et la communion. Ainsi dans le cadre de l'Ekumen, se rencontre et se consument en se copénétrant dans un rapport dialectque d'altérité, le logos /concu comme langage, le penser/monde, le théos/dieu du monde, le Kosmos et la Physis/monde de la nature, Epoha/le monde historique, la Poesis et la Tehné/monde de la poésie et de l'art, et l'Anthropos/le monde de l'homme. L'ensemble de ces catégories particulières peut être contradictoire, se combattre, s'opposer, mais force est de constater que leur signification et interprétaion thématique, spéculative, théorique et technico scientifique ne font que résulter du monde et ne peuvent être réduites qu'à cela. L'ensemble de ces vocables, mots magiques, formules diverses s'explique par leur jeu mystérieux. Ce qui est pluriel et fondamental ne peut être traduit que dans l'unité d'une totalité quelconque. Car le véritable fondement ne résulte pas seulement de la synthèse de tous les avis et positions engagés dans un processus centrifuge, sans passer par une démarche centripète et centrale. De même qu'il existe un rapport dialectique entre la « tehné » et le rite/anthropos, de même il existe une intime communion, une copénétration entre le logos/langage et la « poesis ». le poème ne fait dailleurs que manifester ce qui « se joue » en tout language même le plus quotidiennement banal : la poésie proprement dite n'est jamais seulement qu'un mode plus haut de la fréquence plus subtile de la langue quotidienne, comme dans la « notion pure » Mallarméenne. La métaphore en tant que parole action, une parole qui construit qui fait  « poiein »le monde, n'est pas une sorte d'exorcisme, mais elle est ce qui porte le langage au plus proche de sa source vive. La poésie écrivait Bachelard, met le langage en état d'émergence. L'homme /Anthropos a une vocation poétique pour accomplir dans toute son essence la présence du monde , il est traversé par un dire qui le constitue et qui est le dire de l'être

 

La totalité et l'unicité représente cette ouverture vers le temps, passé, présent et avenir. L'homme est plongé dans un monde fracturé et fragmentarisé, lui même et les fragments sont

impliqués dans le jeu relationnel entre forces opposées. Cette situation qui peut être douloureuse pourtant l'interpelle sur le déplacement des horizons, de l'horizon du monde. Cette idée, cette notion d'Ekumen, n'est pas un monde figé, un mythe archaique, elle est une certaine expérience intérieure qui peut etre l'oeuvre de chaque homme, en effort tendu pour penser, intéger de façon synchronique, le logos, le théos, le kosmos, la physis, le bios, la psyché, la polis, la poesis et la tehné, pour dépasser leur dissociation et les réconcilier dans une direction d'ouverture ontologique multidimensionnelle et transhistorique, parfbis sans rechercher par crispation le sens et la vérité des choses et des êtres humains, qui au fond ne sont que des signes, L'Ekumen établit entre l'espace et le temps un rapport hérméneutique. En ce sens l'espace est conçu comme le lieu privilégié de rencontre et de communication entre le rituel et l'outil. Le rituel n'est pas compris ici dans un sens archaique et ne saurait être réduit à une forme de cristallisation du social dans un mode Durkheimien. Il s'agit ici d'un phénomène de « filialisation » qui essentialise à chaque instant. tout outil, tout élément appréhendé, manié concu comme un tout, qu'il soit ludique, utilitaire, ou a vocation prométhéenne transformable. Ici la dialectisation, la »communio » entre le tehné et l'action de l'anthropos proviennent et s'effectuent par le jeu d'un vieux fond de schèmes sub- rituel qui nous parlent sans cesse. Exemple la station verticale, le geste partageur droite/gauche ou avant/arrière, l'introspection ou la projection, l'action circulaire, l'ouverture ou la fermeture de la main, la souillure qui  vient tâcher la peau ou la purification qui vient l'effacer. Ce sont autant de schèmes sub-rituels appartenants à la symbolique primaire inscrite dans le topique du corps. Cette dialectisation rituelle entre l'anthropos et la tehné, l'outil et le rite aboutit à la « teleiosis » de l'homme, métaphorisée dans chaque action par le symbole du remplissage des mains qui désigne ainsi son accomplissement. De la sorte, il existe une imbrication du tehné et du rituel/anthropos, du matériel et du sacré. L'espace devient un espace polyphonique où s'opére une subtile articulation essentialiste entre le domaine matériel et spirituel. Le temps dans mon intime conviction est une vaste transhumance de l'esprit qui s'exile volontairement et intérieurement, et par voie de despatialisation conjointe, pour vaincre la peur, principale obstacle à la réalisation de toute forme d'Ekumen d'unité. Ainsi cette transhumance jalonnée par les réminiscences, les anmnèses et transits s'apparente à un voyage intérieur herméneutique où l'on rencontre autant de signes révélateurs, guides espistémologiques et esthétiques, et s'apparente donc à un voyage.,qui est un départ renouvelé et perpétuel vers le devenir qui mène à l'extérieur de soi même et nous fait osciller entre le réel et l'imaginaire , cette même transhumance, est un chemin tansitif, car penser, exister même, c'est par là même être toujours en chemin. Mais,un tel chemin n'est pas objectivisable comme une voie tracée devant nous. Il est inséparable de nous mêmes, C'est un « be wëgender . weg », un chemin cheminant, un chemin transitif; « c'est le chemin qui met tout en chemin; et ce chemin est parlant. Il est parlant en ce qu'il est ouvert à l'appel premierde l'être à l'égard duquel toute parole humaine est écoute et réponse. Il n' y a pas de récompenses ni de trésors à saisir au bout du chemin ». La seule forme de récompense n'est autre que le travail d'acheminement qui se fait en nousmêmes, travail d'enfantement de nous mêmes. Cet enfantement qui révèle la vraie nature de l'être qui sans mesure, calcul, sans explication ni justification est pure grâce

par don. Ici le véritable événement à penser et à méditer est l'appropriation du gratuit qui ne peut s'effectuer que dans une démarche de « désappropriation ». le mode humain de l'appropriation de l'être comme jeu et trace est la désappropriation.

 

Dans votre perspective qu'est ce que l'individu peut attendre de l'existence ?

 

Il s'agit ici pour chaque être de l'attente d'une venueprésence, une présence dont l'essence est la venue, l'avénement dans le temps chronologique de ce qui est donc essentiellemnt marqué du trait de l'absence « la trace matinale de la différence », qui telle une présence trace s'inscrit dans le temps transcendental et existentiel, qui n'est autre que l'éternel présent.

 

Comment qualifieriez vous votre sensibilité et votre style littéraire ?

 

Je pourrais me définir, même si je m'éfforce d'échapper à toute forme de catégorisation, ou plutôt je serais e . nelin à me réclamer d'un certaine forme d'existentialisme postsymbolique, un parnassien intuitionniste d'avant garde. En effet je pense que la vie intérieure, l'intuition sensible mis en forme est susceptible non seulement d'influer profondément sur toutes les formes de l'art mais aussi d'orienter tel un diapason l'existence entière. Dans mes écrits je me fais le chantre d'un certain imagisme émancipé de l'emprise de la réflexion affligeante; imagisme, faisceau d'images motrices qui véhiculent une imagination épurée, c'est à dire qu'elle est attirée ou possédée par l'image sans essayer de comprendre le sens de l'image. Il s'agit tout simplement de sentir, d'avoir l'intuition que l'image a une certaine signification, qu'elle est donc l'expression d'un état d'ame, cette expression n'est qu'une correspondance dont il est difficile ou impossible de donner une explication logique que d'ailleurs je ne recherche pas. Ainsi ma traduction ou la correspondance imaginative pourra être tour à tour d'apparence classique et d'apparence abstraite incohérente. Le style doit avoir une grande liberté, mais ponctué par un certain rythme. Les phrases peuvent se juxtaposer, s'entrechoquer, sans aucun souci de logique, mais elles doivent être ponctuées d'une rythmique intérieure de l'émotion qui les porte. Pour moi comme du reste je l'ai écrit dans mon ouvrage « Les bûchers de la Renaissance », l'art n'est peut être que la rythmique des formes absolues, et la forme absolue s'apparente à la beauté optimale  lontenue dans l'équation minimale, Le mouvement n'est plus qu'un mouvement musical échappant à un examen analytique. Ces formes absolues s'enroulent ou se diffusent ou bien jaillissent par brèves échappées et par ellipses. Il s'agit de phrases rytmiques et non logiques  Le symbolisme ne doit pas être pris a la lettre, il ne s'agit nullement de la transposition allégorique d'une image, d'un discours mais une suggestion comme une corde  vibre au son qu'elle même doit rendre. Henri de Régnier disait à ce propos « la poésie semble donc résigner son vieux pouvoir oratoire dont elle s'est servie si longtemps. Elle n'explique pas, elle suggère. » Encore une fois, je le répète la pratique du symbole n'est ni la comparaison ni la métaphore qui sont plus ou moins cherchés ou du moins acceptées par l'intelligence. Il s'agit parfois d'une intervalle , d'une faille, d'une image brisée,d'une arabesque qui jaillissent spontanement et dont on sent qu'elles ne traduisent pas mais qu'elles expriment qu'elles contiennent l'idée et l'émotion. Ici nous sommes dans le domaine du signe incantatoire, Paul Claudel disait: « le langage en nous prend une valeur moins d'expression que de signe, de surface et de l'esprit.“ Comme tous les philosophes qui influencèrent le mouvement symboliste, tels Hartmann et Shopenhauer ou chez les symbolistes décadents tel Jules Laforgue, je pense qu'à notre époque globale et virtuelle, le thème de l'illusion est d'une grande actualité, et comme je l'ai souligné auparavant l'illusion comme structure organisatrice d'une surréalité. A cet titre mes travaux littéraires et philosophiques s'inscrivent dans la lignée d'auteurs et de penseurs tels que Maurice Maeterlinck, Peter Jacobsen, Gontcharov, Lenormand, L. Pirandello, Ibsen, Henry Bataille, dont la réflexion était centrée sur le monde subsconscient et le sens de la réalité cachée, l'invisible derrière le visible. J'acceuille toutes les illusions dan , leur totalité et dans l'indifférenciation, toutes celles qui se présentent, celles qui' expriment des dégoûts comme celles qui égarent un instant dans le rêve, des visions de vie plate et grossières comme des rêveries exaltantes cosmogoniques, sans souci de codes, du goût, sans crainte du cru, du forcené, des dévergondages cosmologiques et du grottesque.

 

Tout comme grand européen que je suis, dans un sens métapolitque, je puis me dire existentialiste, car depuis Kierkegaard, Bergson, Max Scheler, Husserl, Heidegger,

 

Merleau Ponty, Louis Lavelle, les questions relatives au rapport essence existence, temps existence, la liberté, l'angoisse, l'intention action, subi ectivism e obj ectivisme restent des questions fondamentales et d'une extrême actualité. Existentialiste, j'ai toujours prôné pour la suprématie de la vie sur les structures abstraites et la réhabilitation de l'irrationalisme contemporain qui trouve ses ramifications philosophiques chez Schopenfauer, Nietzche, Adler, Jung, Schelling, Maurice Blondel, Wilhelm Dilthey, G . Simmel. En matière de morale, si mon option philosophique est d'essence terceriste, je réfute l'aliénation de la personne aux morales .classiques qui soumettent l'homme à un ordre préétabli par une « troisième personne ». Il convient en morale de rétablir la souveraineté de la « première personne », et il n'y a de moralité que dans la fidélité à soi même, dans t'obéissance aux exigences profondes de sa nature, comme le suggérait Georges Gusdorf.

 

Existentialiste, car depuis des décennies, depuis Wittgenstein, la philosophie contemporaine est soumise à une.contagion de la pensée analythique et pragmatique typiquement anglosaxone laquelle se livre à des divagations discurssives et spéculatives sur des thèmes stériles. En effet je. pense que la pensée antique, celle du moyen âge, de la Renaissance étaient hantées par la quête du sens et de la signification , l'essentiel de l'effort théorique et philosophique de ces périodes civilisationnelles, s'orientaient vers la morale, la religion, la mystique, les questions de l'être et de l'existant. La civilisation contemporaine et surtout en fin de siècle est une civilisation de l'information et de l'image. Toutefois je pense que la quête du sens ne sera jamais abandonnée, car elle est intimement liée à l'humanisme de l'homme à son essence même. Extentialiste, je suis car je pense que la portée et la thématique de l'ontologie et de l'épistémologie sont plus imprtants que la simple analytique discurssive à base syllogiste. La .. pensée . philosophique  européenne contemporaine se devrait de restituer et se consacrer comme depuis l'antiquité à la vraie question de toute grande philosophie qui est dans le sens donné à l'homme, à son devenir dans le monde, son rapport avec le temps et l'espace, avec le temps historique, l'infini, la mort, le pouvoir, la transcendance. A ce titre je pense que toute « tradition philosophique » se doit d'être revivifiée, irriguée par de nouveaux courants de penser, et je pense que l'apport de penseurs structuralistes tels que Lacan, Baudrillard, Derrida, Lyotard, Foucault en tant que Nietzchéens postmodemes est considérable dans la critique de la modernité et la déconstruction du langage dogmatique de la pensée unique, par le biais d'une démarche « rhizornique » et transversale. Mon existentialisme n'a que faire d'un réductionnisme rationaliste et logique, prétentieuse logique car elle n'a rien à faire dans le monde des idées, ni du reste dans la destinée du monde et de l'homme. Le plan de la réalité apparente n'est pas celui de la réalité transcendante. Cette dernière n'est pas faite de poussière de réalités pratiques pragmatiques. C'est un monde indépendant, organisé non pas par causes et effets, principes et conséquences, mais par analogies. Il s'agit d'un ordre d'affinités electives. L'une des plus grandes questions de l'homme est celui de son rapport et sa lutte avec l'infini et l'éternité. Et bien je terminerais pour clore cet entretien avec une citation de Mallarmé qui traduit très bien ce thème: .»un coup de dés jamais n'abolira le sort ».

 

Quels sont vos projets ?

 

Tout en continuant ma collaboration dans Synergies Européennes et avec au Fil de l'Epée, je viens d'inaugurer une série de brochures sous le sigle « Oikos » qui reprendra les thèses philosophiques et politiques que je viens de tracer sur des thèmes varies touchant aussi bien à la religion, la sociologie qu'à la politique. Les premières de ces brochures : »Benedetto Croce, la dialectique de la différence et l'esthétisation phalangiste de l'action », « Surrationalisme et suprématique de l'illusion », « le martyre de l'aigle bicéphale, petite chronique du Saint Empire », « L'expérience coloniale d'Alexandre le Grand », sont disponibles chez SynergiesBelgique et dans les points librairies habituels , Je rappelle que mon premier ouvrage « les Bûchers de la Renaissance » qui est un essai personnel sur le devenir de l'Europe à travers une actualisation des thèmes philosophiques et politiques de la Renaissance, ainsi que mon ouvrage philosophique « Anamnèses et transits » sont en vente sur commande toujours chez Synergies Européennes Belgique.

 

mardi, 24 novembre 2009

Samurai: storia, etica e mito

Samurai: storia, etica e mito





La società giapponese

La società giapponese del XVI secolo aveva una struttura definibile come feudalesimo piramidale.
Al vertice di questa ideale piramide vi erano i signori dell’alta nobiltà, i daimyo, che esercitavano il loro potere tramite legami personali e familiari. Alle dirette dipendenze dei daimyo vi erano i fudai, ovvero quelle famiglie che da generazioni servivano il proprio signore. In questo contesto i samurai rappresentavano una casta familiare al servizio dei daimyo, ne erano un esercito personale.
Accadeva che durante le guerre feudali, il clan sconfitto, per non perdere le proprietà precedentemente conquistate, entrava a far parte dello stato maggiore del clan vincitore con funzioni di vassallaggio.
In questa organizzazione politica, quella militare dei samurai aveva caratteristiche e funzioni proprie al suo interno. Divisi in 17 categorie, i samurai avevano il compito di rispondere alla chiamata alle armi del daimyo cui facevano riferimento combattendo con armi proprie. Al di sotto dei samurai propriamente detti, ma facenti parte della stessa famiglia, vi erano i sotsu (“truppe di fanteria”) a loro volta divisi in 32 categorie.
Alla base della piramide troviamo gli ashigaru, cioè la maggior parte dei combattenti (soldati semplici diremmo oggi) che erano per lo più arcieri e lancieri o semplici messaggeri. Nei periodi di pace gli ashigaru svolgevano mansioni come braccianti del samurai incaricato al loro mantenimento.


Excursus storico sui samurai


L’epopea dei samurai comincia nel periodo Heian (794-1185).
Alla fine del XII secolo il governo aristocratico di Taira subì una sconfitta nella guerra di Genpei cedendo il potere al clan dei Minamoto. Minamoto Yoritomo, spodestando l’imperatore, assunse di fatto il potere col titolo di shogun (capo militare) e fu lui a stabilire la supremazia della casta dei samurai, che fino a tal periodo svolgeva il ruolo di classe servitrice in armi estromessa da questioni di natura politica. Nei 400 anni a venire la or più accreditata casta guerriera avrebbe svolto un ruolo decisivo nella difesa del Giappone da tentate invasioni esterne, – come quella mongola del XIII secolo –, e nelle faide interne tra i vari feudatari (daimyo), tra le quali vanno ricordate quella del periodo Muromachi (1338-1573) in cui gli shogun Ashikaga affrontarono i daimyo, e quella del periodo Momoyama (1573-1600) in cui i grandi samurai Nobunaga (in foto) prima e il suo successore Hideyoshi dopo si batterono per sottomettere il potere dei daimyo e riunificare il paese.

La politica interna troverà stabilità al termine della battaglia di Sekigahara (1600), nella quale il feudatario Tokugawa Ieyasu, col titolo di shogun, sconfiggendo i clan rivali, assumerà pieni poteri sul paese insediando il suo “regno” nella città di Edo (odierna Tokyo) e inaugurando il periodo che da tale città prese nome (1603-1867), mentre l’imperatore rimaneva di fatto confinato nell’antica capitale Kyoto.
In questo periodo la pace fu garantita dal fatto che i daimyo giurarono fedeltà, di fatto sottomettendovisi, allo shogunato e a loro volta mantennero all’interno dei loro castelli contingenti di soldati e servi. Le conseguenze per la casta dei samurai furono immediate. Divenuta una casta chiusa e non essendoci più motivi di gerre feudali, il suo ruolo guerriero assunse sempre più toni di facciata: i duelli, in un contesto dove regnava la pace tra clan, divennero per lo più di tipo privato. Lo sfoggio di abilità guerriere e l’uso della spada (per il samurai un vero e proprio culto religioso) avveniva, in maniera sempre più frequente, soltanto per scopi cerimoniali; mentre le funzioni a cui venivano sempre più spesso preposti erano di tipo burocratico ed educativo, integrandosi sempre di più nella società civile. Un segnale della trasformazione del ruolo dei samurai è testimoniato dai rapporti che questi intrapresero con il disprezzato ceto chonin (borghesia in ascesa). Tale avvicinamento ha avuto tuttavia una grande importanza per aver “esportato” i valori della “casta del ciliegio” nella società civile fino ad oggi.

Una classe di samurai che fece la sua comparsa in questa epoca di pace fu quella dei ronin (“uomini onda” o “uomini alla deriva”). Si tratta di quei soldati rimasti senza signore perché soppresso il feudo di appartenenza; in sostanza samurai declassati.
Con la caduta dell’ultimo shogunato, vale a dire quello di Yoshinobu Tokugawa, ebbe inizio l’era Meiji (1868-1912). Fu questo un periodo di radicali riforme, note con il nome di “rinnovamento Meiji”, le quali investirono a pieno anche la struttura sociale del Sol levante: l’imperatore tornava ad essere la massima figura politica a scapito dello shogunato, lo Stato fu trasformato in senso occidentale e i feudi soppressi. La casta samurai abolita in funzione di un esercito nazionale.


L’arte e l’onore. La morte e il ciliegio


hana wa sakuragi, hito wa bushi (“Tra i fiori il ciliegio, tra gli uomini il guerriero”)

La costante ricerca di una condotta di vita onorevole si fondeva, nell’etica della guerra del samurai, con una disciplina ferrea nelladdestramento marziale. Anche durante la pace del lungo periodo Edo, i samurai coltivarono le arti guerriere (bu-jutsu, oggi budo). Le principali discipline praticate e di giorno in giorno perfezionate erano il tiro con larco (kyu-jutsu, oggi kyudo), la scherma (ken-jutsu, oggi kendo) e il combattimento corpo a corpo (ju-jutsu, oggi più comunemente conosciuto come ju-jitsu).

La katana (“spada lunga”) era il principale segno di identificazione del samurai e lacciaio della lama incarnava tutte le virtù del guerriero; ma più che questa funzione meramente riconoscitiva, la spada rappresentava un vero e proprio oggetto di culto. L’attenzione rivolta nel costruirla (sarebbe più preciso dire crearla), nel curarla e nel maneggiarla dà l’impressione che la spada venisse venerata più che utilizzata.
Trattando la figura del samurai non è possibile scindere l’allenamento fisico da quello spirituale, così come non è possibile scindere l’uomo dal soldato; tuttavia, per fini esemplificativi, potremmo dire che se il braccio era rafforzato dalla spada, lo spirito era rafforzato dalla filosofia confuciana. Fin da bambino, il futuro guerriero, veniva educato all’autodisciplina e al senso del dovere. Egli era sempre in debito con l’imperatore, con il signore e con la famiglia e il principio di restituzione di tale debito era un obbligo morale, detto giri, che accompagnava il samurai dalla culla alla tomba.

Il codice d’onore del samurai non si esauriva, tuttavia, nel principio giri, ma spaziava dal disprezzo per i beni materiali e per la paura, al rifiuto del dolore e soprattutto della morte. È proprio per la preparazione costante all’accettazione della morte che il samurai scelse come emblema di appartenenza alla propria casta il ciliegio: esso stava infatti a rappresentare la bellezza e la provvisorietà della vita: nello spettacolo della fioritura il samurai vedeva il riflesso della propria grandezza e così come il fiore di ciliegio cade dal ramo al primo soffio di vento, il guerriero doveva essere disposto a morire in qualunque momento.
Se morte e dolore erano i principali “crimini”, lealtà e adempimento del proprio dovere erano le principali virtù; atti di slealtà e inadempienze erano (auto)puniti con il seppuku (“suicidio rituale”, l’harakiri è molto simile, ma è un’altra cosa...).
Il codice d’onore del samurai è espresso, dal XVII secolo, nel bushido (“via del guerriero”), codice di condotta e stile di vita riassumibile nei sette princìpi seguenti:

- , Gi: Onestà e Giustizia
Sii scrupolosamente onesto nei rapporti con gli altri, credi nella giustizia che proviene non dalle altre persone ma da te stesso. Il vero Samurai non ha incertezze sulla questione dell’onestà e della giustizia. Vi è solo ciò che è giusto e ciò che è sbagliato.

- , Yu: Eroico Coraggio
Elevati al di sopra delle masse che hanno paura di agire, nascondersi come una tartaruga nel guscio non è vivere. Un Samurai deve possedere un eroico coraggio, ciò è assolutamente rischioso e pericoloso, ciò significa vivere in modo completo, pieno, meraviglioso. L’eroico coraggio non è cieco ma intelligente e forte.

- , Jin: Compassione
L’intenso addestramento rende il samurai svelto e forte. È diverso dagli altri, egli acquisisce un potere che deve essere utilizzato per il bene comune. Possiede compassione, coglie ogni opportunità di essere d’aiuto ai propri simili e se l’opportunità non si presenta egli fa di tutto per trovarne una.

- , Rei: Gentile Cortesia
I Samurai non hanno motivi per comportarsi in maniera crudele, non hanno bisogno di mostrare la propria forza. Un Samurai è gentile anche con i nemici. Senza tale dimostrazione di rispetto esteriore un uomo è poco più di un animale. Il Samurai è rispettato non solo per la sua forza in battaglia ma anche per come interagisce con gli altri uomini.

- , Makoto o , Shin: Completa Sincerità
Quando un Samurai esprime l’intenzione di compiere un’azione, questa è praticamente già compiuta, nulla gli impedirà di portare a termine l’intenzione espressa. Egli non ha bisogno né di “dare la parola” né di promettere. Parlare e agire sono la medesima cosa.

- 名誉, Meiyo: Onore
Vi è un solo giudice dell’onore del Samurai: lui stesso. Le decisioni che prendi e le azioni che ne conseguono sono un riflesso di ciò che sei in realtà. Non puoi nasconderti da te stesso.

- 忠義, Chugi: Dovere e Lealtà
Per il Samurai compiere un’azione o esprimere qualcosa equivale a diventarne proprietario. Egli ne assume la piena responsabilità, anche per ciò che ne consegue. Il Samurai è immensamente leale verso coloro di cui si prende cura. Egli resta fieramente fedele a coloro di cui è responsabile.

Che i Samurai, nei tanti secoli della loro storia, si siano sempre e comunque attenuti a questi princìpi, è un elemento di certo secondario, né tantomeno spetta a noi il compito di ergerci a giudici. Ciò che rimane indelebile e si manifesta in tutta la sua grandezza è invece lo spirito autentico e “romantico” di un’etica guerriera (ma non solo guerriera) fondata sul rispetto, l’onore, la lealtà, la fedeltà, il coraggio e l’abnegazione: valori che furono incarnati da molti samurai i cui nomi sono stati – a buon diritto – consegnati alla storia. E in una società che sembra aver smarrito la bussola, sempre timorosa (finanche di se stessa), l’etica samurai potrebbe rappresentare un ausilio, una salda coordinata per un recupero dell’autocoscienza e della padronanza di sé; sicuramente un ottimo strumento per il rifiuto di un’esistenza meschina ed esclusivamente materiale e per una riscoperta del proprio spirito. Lo stesso spirito che animò i “guerrieri-poeti” i quali, grazie alla lama della loro spada e al tenue turbinare dei fiori di ciliegio, seppero coniugare sapientemente Poesia e Azione.

Percorrere e tracciare i lineamenti fondamentali della storia dei samurai non è cosa facile perché alla mera ricostruzione evolutiva dei fatti si intreccia inevitabilmente la visione, più romantica che storica, della figura del guerriero in sé, il samurai appunto. Per il giapponese questa figura non è la semplice “protagonista” di un certo periodo storico; è, al contrario, il periodo storico, il tempo a trovarsi in una posizione di sudditanza rispetto al mito e alle tradizioni che intorno a tal mito sono state costruite, tanto che il tempo stesso risulta avere un ruolo secondario di fronte al “protagonista” che questo tempo ha vissuto. Cosicché parlare di “etica della guerra” e di “cultura samurai” ci appare come un discorso sempre attuale, che esula dalla visione della storia come “trattato dello ieri” e ci pone in quella che è la giusta visione della storia, vale a dire la storia come “metafora del mito”. Utile ribadire che ogni area geografica e culturale ha avuto (ha) i suoi (e di tutti) miti eternamente attuali.

jeudi, 24 septembre 2009

Capitalistas y Caballeros

CAPITALISTAS Y CABALLEROS

Ex: http://digart3.wordpress.com/

Todas las semanas llega algún caballero cruzado del capital cantando las virtudes de la flexibilización del mercado de trabajo, o lo que es lo mismo, el despido libre. El último, el ex presidente del gobierno. Alumno aventajado de Bush y su virtuosismo, se suma a la plétora de salvadores de la humanidad. Lo cual, no es de extrañar, por otro lado, en este tipo de personajes.

La “rigidez” del mercado de trabajo no parece ser la causa de la actual crisis económica. Y la flexibilización laboral no será la solución. Basta con darse un par de vueltas por la red para encontrar los motivos de la actual crisis. Por otro lado, ¿No es acaso EE.UU – o cualquier otro país flexible- el paradigma de la libertad del mercado de trabajo y donde, precisamente, la crisis se inició y dista de resolverse?.

 

En general, los argumentos que sostienen los defensores del despido libre se resumen en:

La economía del siglo XXI demanda trabajadores dispuestos a la superación profesional. Trabajadores competitivos y arduos defensores de la formación y evolución continua en sus capacidades productivas.

El despido libre no es una merma de los derechos laborales del trabajador. Al contrario, es el acicate que necesita para esforzarse en ser el mejor recurso humano del mercado: el más productivo. Lo cual, también repercutirá en su vida social.

La flexibilidad del mercado de trabajo facilitará la capacidad de adaptación de las empresas. Permitirá recompensar a los mejores y arrinconar a los peores.

Además, mejorará la competitividad de las empresas, las cuales podrán enfrentarse al mercado internacional en igualdad de condiciones -dado qué, en otros países, las condiciones laborales son nulas o muy escasas, abaratando costes de producción-.

En pocas palabras: la racionalización de la productividad humana – el ideal de siempre-. El Ser Humano pierde su condición natural para sumirse al proceso que él mismo ha creado. El Ser Humano se confirma como un recurso humano. Una máquina, un objeto.

Y todo ello lo adornan y justifican con la típica candela del “como es políticamente incorrecto, suena mal… pero oiga, esto del despido libre es la leche, eh?!”.

Se podría debatir largo y tendido sobre el alcance y razón de tales argumentos liberales sin llegar a un acuerdo. Lo que está fuera de toda duda es que tales argumentos son fruto de exhaustivos análisis dentro de un modelo socio económico: el capitalista.

La economía científica, como todo método analítico, observa modelos para su estudio y desarrollo, para la emisión de conclusiones de largo alcance y por su puesto, como cualquier otra ciencia, es experimental. Sin embargo, a diferencia de las Ciencias Naturales, los experimentos económicos no suelen dar los resultados esperados en el mundo real. Aunque la Economía se sirva de instrumentos matemáticos, no nos confundamos, su objeto de estudio es una actividad convencional y humana. Mientras en física, sabemos que si lanzamos un euro al aire, se acelerará con la gravedad al caer, en economía, ese euro, dentro de un tiempo, tendrá un valor incierto. Las “leyes” económicas son una creación humana y además, están sujetas a infinidad de condiciones, muy difíciles de cuantificar y controlar – como la gran mayoría de los fenómenos naturales, por cierto-.

Todas las previsiones y conclusiones económicas se basan en un modelo ideal. Un modelo, el económico-capitalista, que poco a poco, penetra a lo largo del mundo, a fin de dar vigor a sus propias leyes -convencionales-. Y como cualquier otro modelo, el capitalista no es una excepción. Pretende solaparse a la realidad.

Existen dos formas para que un modelo se adecue a la realidad, para que sea fiable en sus predicciones. Adaptando el modelo a la realidad, es el caso de las ciencias naturales o doblegando la realidad a los principios del modelo; Es el caso de los modelos ideales económicos y en general, sociales.

La historia está repleta de modelos sociales ideales. Unos han desaparecido por su incapacidad de ligarse a la realidad, otros han tenido que adecuarse a esta. En el primero de los casos podemos hablar del modelo social feudal o soviético-comunista, por ejemplo. En el segundo, el capitalismo o el cristianismo. El feudalismo y el comunismo soviético no pudieron hacer frente a los cambios sociales de sus respectivos momentos. De hecho, un simple giro hacia la adaptación, como fue la Perestroika, bastó para su desmoronamiento total, al poner en evidencia una realidad que distaba del modelo socio económico oficial.

Un modelo puede ser viable, perdurar, aun con adaptaciones a la realidad, siempre y cuando posea coherencia interna.

El capitalismo entró cual elefante en una cacharrería a finales del XVIII y todo el XIX. Hubo de adaptarse y moderarse a fin de no desaparecer. A lo largo de todo el siglo XX se vio obligado a “corregir” algunos de sus mandamientos. Aunque cedió, usó la tregua para modelar, poco a poco, la realidad a su antojo, mediante mecanismos indirectos y sutiles: medios de masas. Hasta tal punto el capitalismo ha ido calando en la sociedad qué, a día de hoy, cualquier otro modelo económico es considerado utópico por la masa. Tan bien abonado ha quedado el camino mediante métodos más o menos legítimos que a mediados de los 80 el capitalismo pudo expresarse de nuevo, en todo su esplendor, aunque lo llamaron “neoliberalismo”.

Ahora bien, ningún analista puede negar que la realidad dista de cualquier modelo, más aun si el objeto de su estudio es el Ser Humano y sus interrelaciones. Tan impredecibles y a veces, sorprendentes, como las interacciones cuánticas.

¿Alguien duda que el cristianismo de hoy día no es el mismo del Antiguo Régimen?.  Sin embargo,  si la realidad de hoy día sufre una readaptación acorde con principios y valores de la Edad Media, una involución, a nivel social, el cristianismo tendría el terreno adecuado – y legítimo- para volver a quemar paganos. La realidad está viva, los modelos no, a lo sumo, se adaptan por supervivencia y jamás dejan de aspirar y conspirar, para que la realidad se adapte a su ideal.

Un sesudo analista siempre dejará algún resquicio para la duda, consciente de la complejidad inabarcable de la realidad. Es una falacia afirmar que no existen sociedades perfectas. Lo que no existen son sociedades que se adecuen a un modelo ideal, perfectamente.

En conclusión, ¿Podemos afirmar que la flexibilización será el remedio para el fin de la crisis?. Más aun, ¿podemos afirmar que el despido libre solucionará algo?.

Si observamos algunos argumentos fundamentales en pro del despido libre, se desprende que estos no son coyunturales. En otras palabras, el despido libre es una máxima del modelo capitalista, haya o no crisis. Es una necesidad para que el modelo capitalista pueda realizarse en toda su extensión y la crisis la excusa perfecta para adecuar la realidad un poco más al modelo capitalista.

Con permiso de Jon Ariza para NR.

jeudi, 02 octobre 2008

Les leçons de Peter Koslowski face à la post-modernité

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Les leçons de Peter Koslowski face à la post-modernité

 

par Jacques-Henry Doellmans

 

Peter Koslowski, jeune philosophe allemand né en 1952, est pro­fes­seur de philosophie et d'économie politique à l'Université de Wit­ten/Her­decke, président de l'Institut CIVITAS, Directeur de l'In­sti­tut de Recherches en Philosophie de l'Université de Hanovre. Son ob­jectif est de déployer une critique fondée de la modernité et de tous ses avatars institutionalisés (en politique comme en économie). Ses argu­ments, solidement étayés, ne sont pas d'une lecture facile. Rien de son œuvre, déjà considérable, n'a été traduit et nous, fran­co­phones, avons peu de chances de trouver bientôt en librairie des traductions de ce philosophe traditionnel et catholique d'aujour­d'hui, tant la ri­gueur de ses arguments ruine les assises de la pen­sée néo-gnosti­ci­ste, libérale et permissive dominante, surtout dans les rédactions pa­risiennes!

 

Koslowski est également un philosophe prolixe, dont l'éventail des pré­occupations est vaste: de la phi­losophie à la pratique de l'écono­mie, de l'éthique à l'esthétique et de la métaphysique aux questions re­ligieuses. Koslowski est toutefois un philosophe incarné: la réfle­xion doit servir à organiser la vie réelle pour le bien de nos pro­chains, à gommer les dysfonction­ne­ments qui l'affectent. Pour at­teindre cet op­timum pratique, elle doit être interdisciplinaire, évi­ter l'impasse des spécialisations trop exigües, pro­duits d'une pensée trop analytique et pas assez orga­ni­que.

 

Pour la rédaction d'un article, l'interdisciplinarité préconisée par Koslowski fait problème, dans la me­sure où elle ferait allègrement sauter les limites qui me sont imparties. Bornons-nous, ici, à évo­quer la présentation critique que nous donne Koslowki de la “post­mo­dernité” et des phénomènes dits “postmodernes”.

 

La “modernité” a d'abord été chrétienne, dans le sens où les chré­tiens de l'antiquité tardive se dési­gnaient par l'adjectif moderni, pour se distinguer des païens qu'ils appelaient les antiqui. Dans cette ac­ception, la modernité correspond au saeculum de Saint-Augustin, soit le temps entre la Chute et l'Accomplissement, sur lequel l'homme n'a pas de prise, seul Dieu étant maître du temps. Cette con­ception se heurte à celle des gnostiques, constate Koslow­ski, qui protestent contre l'impuissance de l'homme à exercer un quelconque pouvoir sur le temps et la mort. Le gnosticisme  —qu'on ne confon­dra pas avec ce que Koslowski appelle “la vraie gnose”—  prétendra qu'en nommant le temps (ou des segments précis et définis du temps), l'homme parviendra à exercer sa puissance sur le temps et sur l'histoire. Par “nommer le temps”, par le fait de donner des noms à des périodes circonscrites du temps, l'homme gnostique a la prétention d'exercer une certaine maîtrise sur ce flux qui lui échappe. La divi­sion du temps en “ères” antique, médiévale et moderne donne l'illusion d'une marche en avant vers une maîtrise de plus en plus assurée et complète sur le temps. Telle est la logi­que gnostique, qui se répé­tera, nous allons le voir, dans les “grands récits” de Hegel et de Marx, mais en dehors de toute réfé­rence à Dieu ou au Fils de Dieu incarné dans la chair des hommes.

 

Parallèlement à cette volonté d'arracher à Dieu la maîtrise du temps, le gnosticisme, surtout dans sa version docétiste, nie le ca­ractère historique de la vie de Jésus, rejette le fait qu'il soit réelle­ment devenu homme et chair. Le gnosticisme spiritualise et dés-his­torise l'Incarnation du Christ et introduit de la sorte une anthro­pologie désincarnée, que refusera l'Eglise. Ce refus de l'Eglise per­met d'éviter l'écueil de l'escapisme vers des empyrées irréelles, de déboucher dans l'affabulation phantasmagorique et spiritualiste. L'In­carnation revalorise le corps réel de l'homme, puisque le Christ a partagé cette condi­tion. Cette revalorisation implique, par le biais de la caritas  active, une mission sociale pour l'homme politique chré­tien et conduit à affirmer une religion qui tient pleinement compte de la communauté humaine (paroissiale, urbaine, régionale, natio­na­le, continentale ou écouménique). L'homme a dès lors un rô­le à jouer dans le drame du saeculum,  mais non pas un rôle de pur sujet au­tonome et arbitraire. Si les gnostiques de l'antiquité avaient nié toute valeur au monde en refusant l'Incarnation, l'avatar mo­der­ne du gno­sticisme idolâtrera le monde, tout en le désacralisant; le monde n'aura plus de valeur qu'en tant que matériau, que masse de ma­tiè­res premières, mises à la totale disposition de l'homme, je­tées en pâture à son arbitraire le plus complet. Le gnosticisme mo­der­ne dé­bou­che ainsi sur la “faisabilité” totale et sur la catastrophe écolo­gi­que.

 

Si le premier concept de modernité était celui de la chrétienté im­bri­quée dans le saeculum  (selon Saint-Augustin), la deuxième ac­ception du terme “modernité” est celle de la philosophie des Lumiè­res, dans ses seuls avatars progressistes. Koslowski s'insurge contre la démarche de Jürgen Habermas qui a érigé, au cours de ces deux dernières décennies, ces “Lumières progressistes” au rang de seul pro­jet valable de la modernité. Habermas perpétue ainsi la super­sti­tion du progressisme des gauches et jette ainsi un soupçon per­manent sur tout ce qui ne relève pas de ces “Lumières progres­sistes”. L'idée d'un progrès matériel et technique infini provient du premier principe (galiléen) de la thermodynamique, qui veut que l'énergie se maintient en toutes circonstances et s'éparpille sans ja­mais se perdre au tra­vers du monde. Dans une telle optique, l'ac­crois­sement de complexité, et non la diminution de com­plexité ou la régression, est la “normalité” des temps modernes. Mais, à partir de 1875, émerge le se­cond principe de la thermodynamique, qui con­sta­te la déperdition de l'énergie, ce qui permet d'envisager la déca­dence, le déclin, la mort des systèmes, la finitude des ressources na­turelles. Le pro­jet moderne de domi­ner entièrement la nature s'ef­fon­dre: l'homme gnostique/moderne ne prendra donc pas la place de Dieu, il ne sera pas, à la place de Dieu, le maître du temps. Dans ce sens, la post­modernité commence en 1875, comme le notait déjà Toynbee, mais ce fait de la déperdition n'est pas pris en compte par les idéologies politiques dominantes. Partis, idéologues, décideurs politiques a­gis­sent encore et toujours comme si ce second principe de la ther­mo­dynamique n'avait jamais été énoncé.

 

Pourtant, malgré les 122 ans qui se sont écoulés depuis 1875, l'usa­ge du vocable “postmoderne” est venu bien plus tard et révèle l'exis­tence d'un autre débat, parti du constat de l'effondrement de ce que Jean-François Lyotard appelait les “grands récits”. Pour Lyo­tard, les “grands récits” sont représentés par les doctrines de Hegel et de Marx. Ils participent, selon Koslowski, d'une “immanentisation ra­di­cale” et d'une “historicisation” de Dieu, où l'histoire du monde de­vient synonyme de la marche en avant de l'absolu, libérant l'hom­me de sa prison mondaine et de son enveloppe charnelle. Pour Marx, cette marche en avant de l'absolu équivaut à l'émancipation de l'homme, qui, en bout de course, ne sera plus exploité par l'hom­me ni assu­jet­ti au donné naturel. Lyotard déclarera caducs ces deux “grands récits”, expressions d'un avatar contemporain du filon gno­sti­que.

 

A la suite de cette caducité proclamée par Lyotard, le philosophe al­lemand Odo Marquard embraye sur cette idée et annonce le rem­pla­cement des deux “grands récits” de la modernité européenne par une myriade de “petits récits”, qu'il appelle (erronément) des “my­thes”. Le marxisme, l'idéalisme hégé­lien et le christianisme, dans l'optique de Marquard, sont “redimensionnés” et deviennent des “pe­tits récits”, à côté d'autres “petits récits” (notamment ceux du “New Age”), auquel il octroie la mê­me va­leur. C'est le règne de la “po­lymythie”, écrit Koslowski, que Marquard érige au rang d'obli­ga­tion éthique. Le jeu de la concurrence entre ces “mythes”, que Kos­low­ski nomme plus justement des “fables”, devient la catégorie fon­damentale du réel. La concurrence et l'affrontement entre les “pe­tits récits”, le débat de tous avec tous, le jeu stérile des discussions aimables non assorties de décisions constituent la variante anarcho-libérale de la postmodernité, conclut Koslowski. Ce néo-polythéisme et cet engouement naïf pour les débats entre tous et n'importe qui dévoile vite ses insuffisances car: 1) La vie est unique et ne peut pas être inscrite exclusivement sous le signe du jeu, sans tomber dans l'aberration, ni sous le signe de la discussion perpétuelle, ce qui serait sans issue; 2) Totaliser ce type de jeu est une aberration, car s'il est totalisé, il perd automati­quement son caractère ludique; 3) Cette po­lymythie, théorisée par Marquard, se méprend sur le ca­rac­tère intrinsèque des “grands ré­cits”; con­trai­rement aux “petits ré­cits”, alignés par Marquard, ils ne sont pas des “fables” ou de sym­pa­thiques “historiettes”, mais un “mé­lange hybri­de d'histoire et de philosophie spéculative”, qui est “spéculation dog­matique” et ne se laisse pas impliquer dans des “dé­bats” ou des “jeux discursifs”, si ce n'est par in­térêt stratégique ponctuel. La polymythie de Mar­quard n'affirme rien, ne souhaite même pas mainte­nir les différen­ces qui distin­guent les “petits récits” les uns des autres, mais a pour seul effet de mélan­ger tous les genres et d'estomper les limites en­tre toutes les catégories. Les ratiocinations évoquant une hypothéti­que “pluralité” qui serait indépassable ne con­duisent qu'à renoncer à toute hiérarchisation des valeurs et s'avèrent pu­re accumulation de fables et d'affabu­la­tions sans fondement ni épaisseur.

 

Après la “polymythie” de Marquard, le second volet de l'offensive postmoderne en philosophie est re­présentée par le filon “décon­struc­ti­viste”. En annonçant la fin des “grands récits”, Lyotard a jeté les bases d'une vaste entreprise de “déconstruction” de toutes les in­stitutions, instances, initiatives, que ces “grands récits” avaient générées au fil du temps et imposées aux sociétés humaines. Procé­dant effecti­vement de cette “spécu­la­tion dogmatique” assimilable à un néo-gnosticisme, les “grands récits” ont été “constructivistes”  —ils relevaient de ce que Joseph de Maistre appelait “l'esprit de fa­bri­cation”—  et ont installé, dit Ko­slow­ski, des “cages d'acier” pour y enfermer les hommes et, aussi, les mettre à l'abri de tout appel de l'Ab­solu. Ces “cages d'acier” doi­vent être démantelées, ce qui légi­ti­me la théorie et la pratique de la “déconstruction”, du moins jus­qu'à un certain point. Si déconstruire les cages d'acier est une nécessité pour tous ceux qui veulent une restauration des valeurs (tradition­nel­les), fai­re du “déconstructivisme” une fin en soi est un errement de plus de la mo­dernité. Toujours hostile aux ava­tars du gnosticis­me an­ti­que, à l'instar du penseur conserva­teur Erich Voegelin, Ko­slowski rap­pelle que pour les gnoses extrê­mes, le réel est toujours “faux”, “inauthen­tique”, “erratique”, etc. et, derrière lui, se trouvent le “sur­na­turel”, le “tout-autre”, l'“inattendu”, le “nouveau”, l'“étran­ger”, tou­jours plus “vrais” que le réel. Pour Lyotard et Derrida, le phi­lo­so­phe doit tou­jours placer ce “tout-autre” au centre de ses pré­occu­pa­tions, lui oc­troyer d'office toute la place, au détriment du réel, tou­jours con­si­déré comme in­suffisant et imparfait, dépourvu de valeur. Lyotard veut privilégier les “discontinuités” et les “hété­ro­généités” contre les “continuités” et les “homogénéités”, car elles témoignent du ca­ractère “déchiré” du monde, dans lequel jamais au­cun ordre ne peut se déployer. L'idée d'ordre  —et non seulement la “cage d'a­cier”—   est un danger pour les déconstructivistes et non pas la chan­ce qui s'offre à l'homme de s'accomplir au service des autres, de la Cité, du prochain, etc.

 

Pour Koslowski, cette logique “anarchisante” dérive de Georges Ba­taille, récemment “redécouvert” par la “nouvelle droite”. Bataille, notamment dans La littérature et le mal, explique que la souverai­neté consiste à accroître la liberté jusqu'à obtenir un “être-pour-soi” absolu, car toute activité consistant à maintenir l'ordre est signe d'es­calavage, d'une “conscience d'esclave”, servile à l'égard de l'“objectivité”. L'homme ne peut être souverain, pour Bataille, que s'il se libère du langage et de la vie, donc s'il est capable de s'auto-détruire. Le moi de Bataille renonce de façon absolue à défendre et à maintenir la vie (laquelle n'a pas de valeur comme le monde n'a­vait pas de valeur pour les gnosti­ques de la fin de l'antiquité, qui refusaient le mystère de l'Incar­na­tion). L'apologie du “gaspillage”, anto­nyme total de la “conservation”, et la “mystique du moi” chez Ba­taille débouchent donc sur une “my­sti­que de la mort”. En ce sens, elle surprivilégie la dispersio des mystiques médiévaux, lui accorde un sta­tut ontologique, sans affirmer en contre-partie l'unio mystica.

 

Telle est la critique qu'adresse Koslowski à la philosophie postmo­der­ne. Elle ne s'est pas contenté de “déconstruire” les structures im­posées par la modernité, elle n'a pas rétabli l'unio mystica, elle a gé­né­ralisé un “déconstructivisme” athée et nihiliste, qui ne débou­che sur rien d'autre que la mort, comme le prouve l'œuvre de Ba­taille. Mais si Koslowski s'insurge contre le refus du réel qui part du gnosticisme pour aboutir au déconstructivisme de Derrida, que pro­pose-t-il pour ré-ancrer la philosophie dans le réel, et pour dégager de ce ré-ancrage une philosophie politique pratique et une écono­mie qui permette de donner à chacun son dû?

 

Dans un débat qui l'opposait à Claus Offe, politologue allemand vi­sant à maintenir une démocratie de facture moderne, Koslowski in­diquait les pistes à suivre pour se dégager de l'impasse moderne. Of­fe avait constaté que les processus de modernisation, en s'am­pli­fiant, en démultipliant les différencia­tions, en accélérant outranciè­re­ment les prestations des systèmes et sous-systèmes, confis­quaient aux structures et aux institutions de la modernité le ca­rac­tè­re normatif de cette même modernité. Différenciations et accé­lé­rations finissent par empêcher la modernité d'être émancipatrice, a­lors qu'au départ son éthique foncière visait justement l'émanci­pa­tion tota­le (i.e.: échapper à la prison du réel pour les gnostiques, s'émanciper de la tyrannie du donné naturel chez Marx). Pour réin­troduire au centre des préoccupations de nos contemporains cette idée d'é­man­cipation, Offe prône l'arrêt des ac­cumulations, différen­ciations et ac­célérations, soit une “option nulle”. Offe veut la moder­ni­té sans pro­grès, parce que le progrès fini par générer des struc­tu­res gigantesques, incontrôlables et non démo­cratiques. Il réconcilie ainsi la gauche post-industrielle et les paléo-conservateurs, du moins ceux qui se contentent de ce constat somme toute assez fa­cile. Effectivement, constate Koslowski, Offe démontre à juste titre qu'une accumulation incessante de différenciations diminue la vi­ta­lité et la robustesse de la société, surtout si les sous-systèmes du sy­stème sont chacun monofonctionnels et s'avèrent incapables de ré­gler des problèmes complexes, chevauchant plusieurs types de compétences. Si les principes de vérité, de justice et de beauté s'é­loi­gnent les uns des autres par suite du processus de différencia­tion, nous aurons, comme l'avait prévu Max Weber, une vérité in­juste et laide, une justice fausse et laide et une esthétique immorale et fausse. De même, le divorce entre économie, politique et solida­ri­té, conduit à une économie impolitique et non solidaire, à une politi­que anti-économique et non solidaire, à une so­lidarité anti-écono­mi­que et impolitique. Ces différenciations infécondes de la moder­ni­té doivent être dépassées grâce à une pratique de l'“in­ter­péné­tration” générale, conduisant à une polyfonctionalité des insti­tutions dans lesquelles les individus seront organiquement imbriqués, car l'individu n'est pas seulement une unité économique, par exemple, mais est simultanément ouvrier d'usine, artiste ama­teur, père de famille, etc. Chaque institution doit pouvoir répondre tout de suite, sans médiation inutile, à chacune des facettes de la personnalité de ce “père-artiste-ouvrier”. Offe con­si­dère que l'“interpéné­tration” pourrait porter atteinte au prin­cipe de la séparation des pouvoirs. Koslowski rétorque que cette sé­pa­ration des pouvoirs serait d'au­tant plus vivante avec des insti­tu­tions polyfonctionnelles et plus robustes, taillées à la mesure d'hommes réels et complexes. L'“op­tion nulle” est un con­stat d'échec. L'effondrement de la modernité politique et des es­poirs qu'elle a fait naître provoque la déprime. Un monde à l'en­sei­gne de l'“option nulle” est un monde sans per­spective d'avenir. Un sy­stème qui ne peut plus croître, s'atrophie.

 

Pour Koslowski, c'est le matérialisme, donc la pensée économiciste,  —la sphère de l'économie dans la­quelle la modernité matérialiste avait placé tous ses espoirs—  qui est contrainte d'adopter l'“option nulle”. Comme cette pensée a fait l'impasse sur la culture, la reli­gion, l'art et la science, elle est incapable de générer des développe­ments dans ces domaines et d'y susciter des effets de compensation, pourtant essentiels à l'équilibre humain et social. L'impasse, le sur-place du domaine socio-économique doit être un appel à investir des énergies créatrices et des générosités dans les dimensions re­li­gieuses, artis­tiques et scientifiques, conclut Koslowski.

 

Telle est bien son intention et Koslowski ne se contente pas d'émet­tre le vœu d'une économie plus con­forme aux principes de conser­va­tion et d'équilibre des philosophies non modernes. Deux livres très denses témoignent de sa volonté de sauver l'économie et le so­cial de la stagnation et du déclin induits par l'“option nulle”, consta­tée par Offe, un politologue déçu de la modernité mais qui veut à tout prix la sauver, en dépit de ses échecs patents. Dans cette opti­que, Koslowski a écrit Wirtschaft als Kultur  (1989) et Die Ordnung der Wirtschaft  (1994) (réf. infra). Ces deux ouvrages sont si fonda­mentaux que nous serons contraints d'y revenir: retenons, ici, que Koslowski, dans Wirtschaft als Kultur, part du constat que les réser­ves naturelles de la planète s'épuisent, qu'elles sont limitées, que cette limite doit être prise en compte dans toutes nos actions, qu'elle implique ipso facto que le progrès accumulatif il­limité est une impossibilité pratique. A ce progressisme qui avait structuré toute la pensée moderne, Koslowski oppose les idées d'une “justice” et d'une “réciprocité” dans les échanges entre l'homme et la nature. Ensuite, il plaide pour une réinsertion de la pensée économique dans une culture plus globale, laissant une large place à l'éthique du devoir. Il esquisse ensuite les contours de l'Etat social postmo­derne, qui doit être “subsidiaire” et prévoir une solidarité en tous sens en­tre les générations. Cet Etat postmoderne et subsidiaire doit partici­per, de concert avec ses homologues, à la restauration d'un marché intérieur européen, prélude à la naissance d'une “nation européen­ne”, capable d'organiser ses différences ethniques et culturelles sans sombrer dans le nivellement des valeurs qu'un certain dis­cours sur la “multiculturalité” appelle de ses vœux (Koslowski se mon­tre très sévère à l'égard de cet engouement pour la “multicul­tu­re”).

 

Dans Die Ordnung der Wirtschaft, ouvrage très solidement char­pen­té, Koslowski jette les bases d'un néo-aristotélisme, où s'al­lient “phi­lo­sophie pratique” et “économie éthique-politique”. Cette al­liance part d'une “interpénétration” et d'une “compénétration” des ratio­na­lités éthique, économique et poli­tique. Ainsi, la “bonne politi­que” est celle qui ne répond pas seulement aux impératifs politiques (con­servation du pouvoir, évitement des conflits), mais vise le bien commun et la couverture optimale de tous les besoins vitaux. Les structures économiques, toujours selon cette logique néo-aristotéli­cien­ne, doivent également répondre à des critères politiques et é­thi­ques. Quant à l'éthique, elle ne saurait être ni anti-économique ni anti-politique. Cette volonté de ne pas valoriser un domaine d'acti­vi­té humaine au détriment d'une autre postule de recombiner ce que la modernité avait voulu penser séparément. La philosophie prati­que d'Aristote entend également conserver les liens d'amitié politi­que (philia poli­tike)  entre les citoyens et les communautés de cito­yens, qui fondent le sens du devoir et de la récipro­cité. Koslow­ski relie ce principe cardinal de la pensée politique aristotélicienne aux travaux de la nou­velle école communautarienne américaine (A. MacIntyre, M. Walzer, Ch. Taylor, etc.). Le néoaristoté­lisme met l'ac­cent sur le retour indispensable de la vertu grecque de phrone­sis:  l'intelligence pratique, capable de discerner ce qui est bon et utile pour la Cité, dans le contexte propre de cette Cité. En effet, la ratio­na­lité pure, sur laquelle l'hypermodernité avait parié, exclut le con­texte. L'application de cette ra­tionalité décontextualisante dans le domaine de l'économie a conduit à une impasse voire à des cata­s­tro­phes: une rationalité économique réelle et globale exige une im­mersion herméneutique dans le tissu social, où se conjuguent ac­tions économiques et politiques. Enfin, le réel est le fondement pre­mier de la philosophie pratique et non le “discours” ou l'“agir com­mu­nicationnel” (cher à Habermas ou à Apel), car tout ne procède pas de l'agir et du parler: l'Etre transcende l'action et ses détermi­na­tions précèdent l'acte de parler ou de discourir.

 

La pensée philosophique et économique de Koslowski constitue une réponse aux épreuves que nous a infligées la modernité: elle repré­sente la facette positive, le complément constructif, de sa critique de la modernité gnosticiste. Elle est un chantier vers lequel nous al­lons immanquablement devoir retourner. Puisse cette modeste in­troduction éveiller l'attention du public francophone pour cette œu­vre qui n'a pas encore été découverte en France et qui complèterait celles de Taylor, MacIntyre, Spaemann, déjà traduites.

 

Bibliographie:

 

- Peter KOSLOWSKI, «Sein-lassen-können als Überwindung des Modernismus. Kommentar zu Claus Offe», in Peter KOSLOWSKI, Robert SPAEMANN, Reinhard LÖW, Moderne oder Postmo­der­ne?, Acta Humaniora/VCH, Weinheim, 1986

 

- Peter KOSLOWSKI, Wirtschaft als Kultur. Wirtschaftskultur und Wirtschaftsethik in der Postmoderne, Edition Passagen, Wien, 1989.

 

- Peter KOSLOWSKI, Die Prüfungen der Neuzeit. Über Post­mo­dernität. Philosophie der Geschichte, Metaphysik, Gnosis, Edition Passagen, Wien, 1989.

 

- Peter KOSLOWSKI, «Supermoderne oder Postmoderne? Dekon­struk­tion und Mystik in den zwei Postmodernen», in Günther EIFLER, Otto SAAME (Hrsg.), Postmoderne. Anspruche einer neuen Epoche. Eine interdisziplinäre Erörterung, Edition Pas­sagen, Wien, 1990.

 

- Peter KOSLOWSKI, Die Ordnung der Wirtschaft, Mohr/Siebeck, Tübingen, 1994.

par Jacques-Henri Doellmans 

mercredi, 28 mai 2008

Si nous ne sommes pas les meilleurs....

935449668.jpg"SI NOUS NE SOMMES PAS LES MEILLEURS NOUS N'AVONS PAS DE RAISON D'ÊTRE"

"Ainsi parlaient les derniers chevaliers. Ainsi devons-nous parler... N'en déplaise aux esprits simples, ce sont les chefs et les minorités qui font l'histoire. Mais nous devons respecter les lois de notre solitude. Répondre à l'idée de masse par l'idée d'élite. Résister à "l'Administrationisme" par l'idée de hiérarchie des hommes et des faits. Reprendre de fond en comble la conception même des rapports sociaux, construire d'abord notre royaume en nous-mêmes, en respecter les lois parmi nous. Nous sommes des croyants et non pas des agitateurs... On ne réveille des affaiblis que par la force et la volonté tenace. On ne sort de la vulgarité un peuple qu'en lui lançant des mots d'ordre un peu élevés. Ne courant ni après une situation ni après un bulletin de vote, nous n'avons pas de concessions à faire. Nous sommes trop pauvres pour accroître notre fortune. Trop certains pour redouter l'échec des premières années. Notre faiblesse même nous impose de tendre à devenir sans trêve moralement supérieurs. (...) Affirmant par notre nom même d'où nous venons nous ne devrions plus maintenant nous soucier que de savoir où nous irons. Et de l'affirmer. Et de le réaliser. Etant la jeunesse nous sommes l'avenir. Cette affirmation banale n'est sans doute pas inutile... Si nous voulons agir selon notre volonté et ce que nous nommons notre "mission", alors QUALITE d'abord et en tout."  

Jean Mabire in Viking, Cahiers de la jeunesse des pays normands

00:17 Publié dans Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean mabire, citation, normandie, éthique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook