Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 03 novembre 2023

La validité et l'efficacité de la pensée de Perón

7a0343bc9be213bdbed8828f8c69cb12.jpg

La validité et l'efficacité de la pensée de Perón

Antonio Rougier

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41680/opinion/la-vigenci...

Comme la vie le veut, et parce que les âmes sœurs se rencontrent aussi, je suis entré en contact via Facebook avec Pedro Jubera García de Madrid. Et, partant de conceptions apparemment différentes (socialisme espagnol et justicialisme argentin), nous nous sommes mis d'accord sur les fondamentaux : le respect de la dignité humaine et la lutte pour la justice sociale.

Sur cette base, il me demande d'essayer d'apporter des concepts sur "la validité et l'efficacité de la pensée de Perón" (dans un bref résumé) afin de contribuer à sa clarification dans les milieux espagnols à travers la prestigieuse REVISTA GEOESTRATEGIA.

Ma gratitude est suprême.

Péronisme ou justicialisme

Commençons par clarifier le "nom". Il faut savoir que le mot Justicialismo est synonyme de "doctrine péroniste". Parmi les idées et les concepts qui fondent le projet politique, le "péronisme" a été la première concrétisation de ces "idées ou doctrine" au cours de la vie du général Juan Domingo Perón.

Cela signifie qu'il peut y avoir d'autres "réalisations" de la doctrine péroniste, des idées de Perón, du justicialisme, comme ce fut le cas en Argentine, selon mon concept, du kirchnerisme et de l'actuel "multilatéralisme" en tant qu'expression de la "troisième position" proposée par Perón.

La coïncidence entre la "doctrine péroniste" et le "justicialisme" se trouve dans la définition même de la doctrine péroniste :

"La Doctrine péroniste ou Justicialisme, qui a pour but suprême d'atteindre le bonheur du Peuple et la grandeur de la Nation, au moyen de la Justice sociale, de l'Indépendance économique et de la Souveraineté politique, en harmonisant les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles, et les droits de l'individu avec les droits de la société".

Et sa réalisation, Perón l'explique ainsi, en parlant de sa "troisième position" le 1er décembre 1952 :

"Le gouvernement des nations peut se réaliser de différentes manières ; mais toutes, au cours de l'histoire, ont oscillé comme un pendule entre l'individualisme et le collectivisme. Nous pensons qu'entre ces deux extrêmes, il existe une troisième position, plus stable et permanente, et c'est sur cette troisième position que nous avons fondé toute notre doctrine, dont les principes constituent le Justicialisme et dont la réalisation est le Péronisme".

Nous essaierons donc désormais de partager avec vous ce qu'est le Justicialisme, dont la première "réalisation" a été le Péronisme. Et qui a été pensé comme une proposition universelle, comme nous essaierons de le justifier.

Le Justicialisme est un Mouvement National

Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que toute la proposition politique de Perón, dans ses idées et ses réalisations, s'adressait et s'adresse toujours "au peuple argentin dans son ensemble". Par conséquent, le Justicialisme n'est pas un "parti politique", même s'il prend cette forme pour pouvoir participer à la structure "démocratique" nationale et internationale actuelle.

Parce que Perón a pris l'Argentine, l'ensemble du peuple argentin comme une unité, comme un corps, comme une organisation unique. Et pour Perón, toute organisation, et donc l'Argentine, doit comporter deux éléments essentiels :

- l'organisation spirituelle, constituée par l'ensemble des idées et surtout par l'objectif qui "unit" les membres de toute organisation. Idées ou objectifs qui visent à unir les membres du Mouvement Justicialiste National.

- L'organisation matérielle, constituée par la forme et la manière de réaliser ces idées, cette finalité, que Perón appelle "formes d'exécution".

peron.jpg

Pour Perón, l'instrument de l'organisation spirituelle est la "doctrine". Réaliser ce qu'il appelle "l'unité de conception", l'unité d'idées, l'unité d'objectifs au sein du peuple dans son ensemble.

Pour que le peuple nous accompagne librement et volontairement dans la réalisation de ces idées, de cette doctrine. Réaliser "l'unité d'action". Une tâche qui implique nécessairement une occupation constante pour "transmettre" ces idées, cette Doctrine.

Le but premier pour atteindre le but suprême

Le but premier des idées, d'une "doctrine nationale" était de réaliser ce qu'il appelait "l'unité nationale" le 1er mai 1950 avec ces concepts.

"Pour que notre peuple adopte notre idéologie et réalise la coïncidence essentielle pour atteindre notre objectif premier d'unité nationale, il était nécessaire d'abattre toutes les barrières de séparation entre le peuple et ses gouvernants et entre les différents groupes sociaux d'un même peuple, et de faire en sorte que chaque Argentin se sente maître de son propre pays. C'est pourquoi nous avons lancé le grand objectif de notre mouvement : la justice sociale".

La doctrine n'est pas née d'une réflexion de bureau mais d'un "processus" permanent de contact et de dialogue avec les travailleurs en particulier.

Ce processus peut se résumer ainsi : le premier objectif de Perón était la "justice sociale" : que chaque Argentin vive un peu plus heureux, un peu plus dignement que jusqu'alors, comme le veut le principe de la "dignité humaine".

Lorsqu'il a essayé de mettre cela en pratique, il a constaté que presque tous les biens du pays se trouvaient dans des mains étrangères : la Banque centrale, les chemins de fer, les transports terrestres et maritimes, etc. Il lui faut donc réaliser l'"indépendance économique" et la "souveraineté politique" sans lesquelles cette justice sociale est impossible.

f6aa43ab00db9b7a867357de7e2e02b1.jpg

b2e98553027a29c27a216cd4baebc312.jpg

La réalisation de cette "justice sociale" par le biais de l'"indépendance économique" et de la "souveraineté politique" a pris toute la durée du premier gouvernement : de 1946 à 1951, et il l'a réalisée par le biais du premier plan quinquennal.

Une fois la "justice sociale" réalisée avec succès au cours de cette période et en préparation du deuxième plan quinquennal, il définit "la doctrine péroniste ou justicialisme" comme le troisième article de la loi "nationale" 14.184 du deuxième plan quinquennal :

"Aux fins d'une interprétation correcte et d'une exécution efficace de la présente loi, la "doctrine nationale", adoptée par le peuple argentin, est définie comme la doctrine péroniste ou le justicialisme, qui a pour objet:

- L'objectif suprême est d'atteindre le bonheur du peuple et la grandeur de la nation,

- par la justice sociale, l'indépendance économique et la souveraineté politique,

- en harmonisant les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles, et les droits de l'individu avec les droits de la société.

L'objectif premier de "l'unité nationale" pour atteindre l'objectif suprême du "bonheur du peuple et de la grandeur de la nation".

Tous ces concepts proposés dans l'histoire, en tant que projet politique, n'ont été proposés par le Justicialisme qu'avec cette clarté et sont parfaitement réalisables aujourd'hui dans n'importe quelle partie du monde.

Dans n'importe quel pays du monde, il est possible de former un Mouvement qui vise le "tout" du Peuple. Il est "national".

Il a pour but premier l'unité nationale.

Son but suprême doit être "le bonheur de son peuple et la grandeur de sa nation".

Qu'il réalise ce bonheur et cette grandeur par la justice sociale, l'indépendance économique et la souveraineté politique.

En cherchant toujours, en toutes choses, à harmoniser les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles et les droits de l'individu avec ceux de la société.

Bien sûr, en essayant de comprendre, par la réflexion et l'étude, quel est le sens et la signification que le Justicialisme donne à chacun de ces concepts.

Un sens et une signification que l'on retrouve dans le plan de formation mis en œuvre par Perón à travers l'École supérieure péroniste et les Écoles syndicales pour parvenir à l'"élévation culturelle" permanente de l'ensemble du peuple. Vous pouvez consulter ce plan sur le site www.escuelasuperiorperonista.com

Et dont la première et synthétique explication se trouve dans ce résumé.

APERÇU GÉNÉRAL DE LA DOCTRINE PÉRONISTE OU JUSTICIALISME:

1 - Objectifs de la doctrine.

1.1 - Immédiat : l'unité nationale. 1.2.

1.2 - Ultime : bonheur du peuple et grandeur de la nation.

2.- L'homme, la femme, l'être humain est une dignité (c'est le principe philosophique fondamental).

2.1 - Est un principe et une fin en soi (a des valeurs individuelles).

2.2 - Elle a une fonction sociale (valeurs sociales).

2.3 - Elle a des valeurs spirituelles (c'est l'harmonie de la matière et de l'esprit).

3.- La justice sociale (c'est le principe sociologique fondamental), qui implique :

3.1 - Elever la culture sociale (sociologie de la culture)

3.2 - Dignifier le travail (sociologie du travailleur, de la famille, du peuple, de l'Etat).

3.3 - Humaniser le capital (sociologie économique).

4.- L'indépendance économique (principe économique fondamental) signifie:

4.1 - Récupérer le patrimoine national (première étape).

4.2 - Réactiver l'économie (mettre le capital au service de l'économie).

4.3 - Répartir équitablement les richesses (mettre l'économie au service de la fonction sociale).

5.- La souveraineté politique (c'est le principe politique fondamental) qui signifie :

5.1 - Respecter la souveraineté des citoyens (droits des citoyens)

5.2.- Respecter la souveraineté du peuple (démocratie).

5.3 - Respecter la souveraineté de la Nation (autodétermination des Peuples).

44a731fa88affd849db310e4824ade1f.jpg

Sans jamais oublier le fondement spirituel du Justicialisme et ses conséquences, exprimé dans ce texte de l'Histoire du Péronisme d'Eva Perón.

"Les doctrines triomphent, dans ce monde, selon la dose d'amour infusée dans leur esprit. C'est pourquoi le Justicialisme, qui commence par affirmer qu'il est une doctrine d'amour et finit par dire que l'amour est la seule chose qui construit, triomphera.

Plus la doctrine est grande, plus elle est niée, plus elle est combattue. C'est pourquoi nous, les Justiciers, nous devons être fiers de savoir que les incapables, les vendus, les vénaux, ceux qui ne sont pas dans les intérêts patriotiques, la combattent de l'intérieur et de l'extérieur. Notre doctrine doit être bien grande quand elle est ainsi redoutée, combattue, détruite".

"Son efficacité et sa permanence dans le temps (1945-2023), comme le dit une chanson populaire : "malgré les bombes, les fusillades, les camarades morts, les disparus, ils ne nous ont pas vaincus". Et ils ne nous vaincront pas parce que le Justicialisme est une doctrine d'amour, parce que l'amour est la seule chose qui construit. Ce n'est qu'avec l'amour que l'on peut construire le bonheur d'un peuple et la grandeur d'une nation.

Et l'amour ne peut être tué. Il ne meurt jamais".

lundi, 27 juin 2022

De l'État néolibéral à l'État justicialiste

81JmXQbf2oL.jpg

De l'État néolibéral à l'État justicialiste

"Dans l'état de justice, la vocation à former une communauté est fondamentale. Des liens sociaux stables ne peuvent être construits avec des individus égoïstes et matérialistes", affirme l'auteur.

Aritz Recalde

Ex : https://revistazoom.com.ar

"Nous ne sortirons pas de cette crise uniquement avec des plans macroéconomiques ou en ajustant le déficit fiscal. Cela va plus profondément, éthiquement, moralement, dans le sous-sol où se construit la société visible de notre époque. Nous devons chercher une issue et trouver comment faire de la Communauté organisée une réalité".

Antonio Cafiero

Mondialisation néolibérale

"Il ne peut y avoir d'organisation économique mondiale avec l'immense pouvoir de quelques nations d'un côté et le reste du monde appauvri de l'autre".

Antonio Cafiero

La notion de mondialisation néolibérale a été formulée et diffusée par les nations occidentales anglo-saxonnes. Ses partisans prétendent qu'elle fournit l'explication à une mondialisation inévitable et qu'elle décrit un processus naturel dans le développement des relations internationales. En réalité, elle n'est pas la seule et nécessaire façon d'organiser le système mondial, mais représente les intérêts et profite aux intérêts d'un petit groupe d'États et de sociétés.

La mondialisation néolibérale impose et justifie la division internationale du sous-développement. Sa vocation d'universalité la rend totalitaire et ses détracteurs nient le droit à l'autodétermination nationale des peuples et des pays du monde. Dans son système de pensée binaire, il y a la liberté d'être néolibéral, mais la possibilité de ne pas l'être est supprimée.

La mondialisation néolibérale construit et justifie le chaos politique du monde contemporain, qui se caractérise par cinq aspects :

- Premièrement : l'existence de quelques nations riches et d'une majorité de pays pauvres et sous-développés.

- Deuxièmement, il existe des nations souveraines qui décident et planifient leurs propres projets de développement et d'autres qui obéissent à des mandats extérieurs.

- Troisièmement : à cause du développement d'un système économique international qui privatise les bénéfices pour quelques banques et sociétés financières basées dans les pays centraux, tout en socialisant les pertes pour tous les peuples du monde.

- Quatrièmement : l'existence de pays qui exportent des denrées alimentaires et, paradoxalement, produisent en même temps des millions de personnes affamées. Il y a des États qui accumulent la dette extérieure et augmentent en même temps leur dette sociale. Dans la division internationale du sous-développement, les pays faibles cèdent leurs marchés, leurs ressources naturelles et leur souveraineté aux puissances anglo-saxonnes.

- Cinquièmement, par la formation d'un ordre politique qui génère de profondes divisions au sein de chaque nation. Le néolibéralisme divise les zones géographiques en zones développées intégrées à la consommation capitaliste et en périphéries pauvres de mise au rebut social. Politiquement, elle sépare l'élite qui décide des masses qui, tout au plus, délibèrent, mais ne gouvernent jamais. Sur le plan social, la mondialisation néolibérale divise les habitants de la nation en trois grands secteurs : les exclus, les exploités et les intégrés au système.

Fondements idéologiques de la mondialisation néolibérale

"Le néolibéralisme, bien que minoritaire en tant que courant politique, tente d'installer - sous les auspices des puissants - une culture hégémonique et se présente comme la seule alternative rationnelle au progrès. Ses airs messianiques évoquent ceux du marxisme du siècle dernier. Il tente d'imposer ses croyances, ses valeurs et ses paradigmes au péronisme : il s'affirme dans les vertus supposées du marché maximum et de l'État minimum et se moque de l'autonomie nationale, de l'égalité, de l'équité et de la solidarité".

Antonio Cafiero

La mondialisation néolibérale est soutenue sur la base d'une idéologie qui est assimilée et acceptée par un secteur important de la société. Elle fait surtout consensus parmi les classes supérieures et les secteurs moyens. Les piliers idéologiques sur lesquels il repose sont les suivants :

- Matérialisme : les gens se réunissent sur la base de principes économiques et s'intègrent et se relient les uns aux autres sur la base du marché dans le seul but d'accumuler des biens.

- Individualisme : les valeurs de la communauté sont niées et la culture nationale est écartée comme étant capable de construire un principe de solidarité sociale et une unité de destin.

- Société stratifiée : les différences sociales se creusent et des classes antagonistes se forment. Les néolibéraux proposent un État de classe et donnent le pouvoir politique au secteur économiquement dominant.

- Immoralité : les personnes sont considérées comme une variable du marché et la totalité de la personne humaine est ignorée. C'est pourquoi ils proposent l'exploitation et la mise au rebut social comme moyens censés attirer les investissements. Ils n'ont aucune morale et, pour accumuler des richesses, ils sont prêts à briser tous les codes culturels et historiques et à se comporter au-delà du bien et du mal.

- Le cosmopolitisme économique : ils ne croient pas en la capacité du producteur et du travailleur national à construire et à commander un programme économique. Ils donnent au capital étranger le contrôle des principaux leviers de la production et cet acteur cesse d'être un allié pour devenir le centre du projet de développement.

- L'idéologie agro-exportatrice : ils proposent d'orienter toute l'activité productive vers le commerce extérieur. Le marché intérieur et la recherche de la qualité de vie des personnes disparaissent comme objectifs de développement. Le secteur de l'exportation devient la fin de toute programmation économique et cesse d'être un moyen pour le progrès intégral du pays.

L'état justicialiste

"El fin proper de la societat civil no consiste no solament en garantir el respect als llibertats individuals i als drets de cada cada tots, i assegurar el bé material : hauria també de procurar el bé verdaderamente human de la societat, que és de orden moral".

Jaques Maritain

"La loi a une fonction morale : elle est l'éducatrice des hommes dans la science d'être libre ; et les devoirs qu'elle impose, quand elle est juste, lient la conscience. Une prescription injuste n'est pas formellement une loi ; c'est pourquoi il est permis d'y résister".

Jaques Maritain

Gobernador_Antonio_Cafiero.jpg

Dans le cadre de certains de ses cours en 1989, le penseur et homme politique de Buenos Aires, Antonio Cafiero (photo), a mentionné que "les libéraux parlent de l'État de droit, nous parlons de l'État de justice (l'Etat justicialiste). Les libéraux parlent des Droits du Citoyen, nous parlons des Droits de l'Homme, qui est plus qu'un citoyen : l'homme est une personne qui génère une famille, un travail, des professions, une vie de quartier, une vie de voisinage, des partis politiques et une multitude d'actions sociales. Les libéraux croient à la magie du marché libre, nous ne croyons pas à la main invisible et nous ne croyons pas non plus à la main de fer qui étouffe toute initiative et dirige toute activité; nous croyons plutôt à ce que Perón appelait la "main directrice", c'est-à-dire la planification concertée".

Selon Cafiero, l'état justicialiste comprend l'état de droit, mais va bien au-delà en proposant l'organisation d'un gouvernement et d'une communauté dont le but est la dignité, la justice et la liberté humaine. L'État justicialiste contient une éthique nationale, un humanisme social et une volonté politique de réalisation historique.

Dans la vision doctrinale du penseur de Buenos Aires, la démocratie ne peut être subsumée à l'application d'un régime politique formel ou simplement procédural. En effet, pour Cafiero, la démocratie doit être consolidée comme la volonté d'un peuple à réaliser dans une période historique. L'activité politique ne se réduit pas aux questions juridiques institutionnelles, mais inclut les "droits sociaux, économiques, culturels et même spirituels" d'un peuple.

Dans l'état justicialiste, la vocation à former une communauté est fondamentale. Des liens sociaux stables ne peuvent être construits avec des individus égoïstes et matérialistes. Cafiero a souligné que "les peuples n'avancent pas dans l'histoire derrière les objectifs de la consommation, mais guidés par des passions élevées". L'égoïsme du marché n'est pas un facteur d'agglutination sociale; cette place est prise par les valeurs transmises par la culture et par l'héritage historique d'un peuple.

La communauté ne naît pas d'un contrat ou d'un simple pacte juridique et rationnel, mais implique l'unité morale et affective de la communauté. La nation est une unité politique et émotionnelle de destin et non une accumulation grégaire d'individus capitalistes.

L'ordre international

Cafiero considère que l'immense inégalité entre les nations est un facteur de déstabilisation de l'ordre mondial. Il a également remis en question le colonialisme, l'interventionnisme et les diverses violations de la souveraineté exercées par les organisations, les puissances et les sociétés internationales.

Selon lui, les communautés doivent revendiquer le droit inaliénable à l'autodétermination politique, économique et culturelle face à la mondialisation néolibérale. En 2006, il a préconisé de forger un "nationalisme compétitif" qui "défend l'identité de nos nations et fait valoir que la mondialisation ne doit pas progresser en ignorant les patries. Il défend la propriété nationale des ressources naturelles. Cela encourage la participation des entreprises nationales. Cela encourage la fierté nationale.

La sphère nationale serait la base de la construction de la souveraineté régionale et de la "citoyenneté latino-américaine progressive".

L'individu et la communauté

"La communauté à laquelle nous devrions aspirer est celle où la liberté et la responsabilité sont à la fois la cause et l'effet d'une joie d'être fondée sur sa propre dignité, où l'individu a quelque chose à offrir au bien général et pas seulement sa présence muette".

Antonio Cafiero

Cafiero estime qu'il est essentiel de promouvoir l'autonomie de l'individu en tant que personne et critique les États communistes, car dans le "système collectiviste, il n'y a pas de liberté, et l'État absorbe progressivement toutes les fonctions, insécurisant l'individu". Selon lui, l'intégrité de l'individu et la reconnaissance de la juste valeur du travail doivent être garanties.

D'autre part, il considérait que la liberté individuelle devait être comprise en fonction de sa fonction sociale. Les gens devaient agir sur la base des valeurs de solidarité et de patriotisme. L'individu devait assumer la mission d'accompagner les objectifs collectifs du peuple et de la nation. En 1989, Cafiero souligne que "nous remplacerons l'égoïste parfait par la personnalité communautaire transcendante, nous voulons l'homme qui aspire à un destin supérieur".

La propriété privée et l'État social

Pour construire l'État de justice (justicialiste), il faut refonder l'État libéral. La fonction du gouvernement ne peut pas être uniquement de garantir ou d'imposer l'égoïsme d'une classe sociale. Selon Cafiero, l'État doit fixer les orientations et les objectifs politiques visant à réaliser les droits de la communauté. Selon lui, "le bien commun est le but et la raison d'être de tous les actes de gouvernement".

D_NQ_NP_634003-MLA48924283844_012022-V.jpgCafiero a souligné qu'il n'y a pas d'ordre économique viable sans "respect de l'économie nationale en tant qu'unité nationale". Dans ce cadre, l'État doit contribuer à la réalisation de l'indépendance économique, qui est le fondement de la souveraineté politique nationale. En 1952, il mentionne que dans le justicialisme, "la richesse est considérée comme un bien individuel qui doit remplir une fonction sociale". Personne n'a de droits absolus sur les richesses de la terre : ni l'homme ni la société".

Selon le penseur de Buenos Aires, l'État a la tâche incontournable d'être le garant de la justice distributive et de la dignité humaine. Il a souligné que "la solution aux graves problèmes de la marginalité et de la pauvreté ne peut être laissée aux lois du marché ou à l'aide sociale. Elle appelle à une politique commune de l'État et des libres organisations du peuple".

La volonté politique pour la réalisation de l'histoire

"Le péronisme n'est pas une étape dans la marche vers le socialisme démocratique ou marxiste, il n'est pas né pour éviter le communisme, il ne peut pas non plus être confondu avec le radicalisme (...) le nôtre est un projet spécifique et original".

Antonio Cafiero

Tout au long de sa remarquable carrière au sein du parti, Cafiero a réfléchi sur l'origine, l'histoire et l'avenir du justicialisme, auquel il attribuait un protagonisme politique indélébile. En 1984, il a déclaré que "le péronisme ne sera pas absorbé par d'autres mouvements tant qu'il continuera à exprimer une façon de penser et de sentir l'Argentine qui lui est propre et qui n'est pas transférable".

Selon lui, le péronisme ne peut être caractérisé comme un simple mécanisme électoral, ni comme un système de gestion des problèmes sociaux.

la-independencia-economica-el-pensamiento-de-antonio-cafiero.jpg

Selon lui, le justicialisme est une organisation et une doctrine humaniste en mouvement derrière une mission transcendante. Le péronisme contient et émane une doctrine d'"affiliation socio-chrétienne" qui "est au Mouvement ce que l'âme est au corps". C'est pourquoi ses militants doivent être convaincus de la valeur de leur cause et, comme le soutient Cafiero, "on ne peut pas se battre sans vérités".

Le justicialisme, selon Cafiero, est une tradition historique faite de volonté politique, c'est une réalité culturelle en développement et un Mouvement de réalisations économiques et sociales.

Le péronisme est une cause nationale et démocratique de réparation sociale et contient une aspiration à la justice qui cherche à libérer le pays et à rendre sa dignité à l'homme argentin dans une communauté organisée.

Cafiero soutient que "le péronisme n'est pas né pour les petites tâches ; il est en politique pour les grandes causes". Le justicialisme est un projet de développement intégral, une émotion en mouvement, une pensée qui se renouvelle, une mystique de la grandeur nationale et une foi populaire dans la capacité du triomphe de la cause.

lundi, 06 juin 2022

Sur la vérité politique

3bdb9ab6f558738174c36fcd7d9b6c03.jpg

Sur la vérité politique

Par Pablo Anzaldi           

La thèse libérale défend la primauté de l'individu sur la communauté politique, primauté qui est constituée comme un dispositif au service du désir des individus.

Son fondement métaphysique est l'idée de la nature comme matière et mouvement dépourvus de fins, sur laquelle repose la primauté de l'économie par rapport au politique primauté qui, elle, se constitue à partir de l'exaltation du vice individuel érigé sophistiquement en moteur du bien-être général.

Déconnecté de sa finalité transcendante, l'individualisme s'érige sur lui-même dans un mouvement chaotique et incontrôlé, qui converge vers le sommet de la pyramide du pouvoir concentré. Le néolibéralisme est la projection politique de cette philosophie et le corrélat idéologique des banques privées et de la finance internationale. Selon son credo, tous les peuples de la terre doivent se soumettre au flambeau de Wall Street.

f68be6ce096af4ada14b67ddc8f127c0.jpg

Selon ce renversement de l'ordre des moyens et des fins, le phénomène de l'exploitation du travail et de l'exclusion sociale dans son extension globale sous tous les régimes politiques peut être considéré comme une conséquence politique de la thèse libérale et de son fondement métaphysique. Parallèlement à cela, la démocratie en tant que ploutocratie réelle se constitue comme le système qui - dans le même souffle - reproduit l'inversion des moyens et des fins, car elle oriente un régime politique comme une fin et plie le bien commun.

Face à cela, l'insipide philosophie des valeurs qui soutient le discours prétendument contre-hégémonique n'est rien d'autre qu'une manifestation de subjectivisme idéaliste, c'est-à-dire un des facteurs de plus qui déforment l'horizon de la réalité. D'autres manifestations de critique et d'opposition comme le marxisme, l'humanisme immanentiste ou le culturalisme ethniciste - pendant des années serviles à la philosophie nihiliste des valeurs - ne font que récapituler et approfondir certaines des déviations mentionnées ci-dessus.

1) L'approche du malaise contemporain peut être élucidée et affrontée, au niveau de la théorie, en retravaillant une idéologie politique orientée vers le Bien Commun et la Justice comme spécification du Droit, en tenant compte de l'expérience des luttes contre l'usure et pour la coexistence correcte entre l'Etat, le Travail et le Capital.

La récupération du réalisme philosophique est une tâche inévitable au sein de la culture politique de notre peuple, saturée d'images et de confusions. En ce sens, les grandes thèses réalistes gagnent en importance : le finalisme de la réalité comme fondement métaphysique de l'ordre politique, la nature finaliste de l'homme, la finalité de l'être, du savoir et de l'agir, la communauté politique comme perfection de la nature humaine, le Bien commun comme finalité des régimes politiques. En bref, la connaissance politique en tant que science pratique finaliste des affaires humaines. Avant toute affirmation d'identité, il est nécessaire de disposer d'un savoir politique qui se concentre sur la réalité concrète et s'y rattache par le biais de délibérations et de recherches orientées vers ce qui est bon et juste. Pour paraphraser Hipólito Yrigoyen, c'est "la cause contre le régime fallacieux et incrédule".

2) La pensée politique réaliste et orientée vers la justice n'est pas une nouveauté sur le sol argentin. La pensée de Perón est la version la plus puissante de la tradition classique et chrétienne, argentine et américaine. La célèbre phrase "La seule vérité est la réalité" est le trou de serrure par lequel on peut accéder à sa pleine compréhension. Qu'est-ce que la réalité ? Elle est ce qu'elle est en elle-même - "de suyo", dirait Xavier Zubiri - et est tendue vers son entéléchie, c'est-à-dire vers des fins de perfection. La Doctrine Justicialiste a été proposée de manière dynamique comme un ensemble harmonieux de parties tendant à l'élévation physique, matérielle et spirituelle du Peuple. La tâche de sa récupération, de son remaniement et de sa projection est la tâche politique qui réintroduit la vérité au milieu du libéralisme esclavagiste. Et lorsque la Vérité émerge, les eaux se séparent, les fronts sont délimités et le mouvement politique renaît dans le cœur du peuple.

*Pablo Anzaldi : Pablo Antonio Anzaldi (1972). Politologue. Professeur d'université. Leader justicialiste.

pabloanzaldi@gmail.com

lundi, 13 janvier 2020

Del Estado Neoliberal al Estado de Justicia

Neoliberal-826x459.jpg

Del Estado Neoliberal al Estado de Justicia

"En el Estado de Justicia la vocación de formar comunidad es fundamental. No se pueden construir vínculos sociales estables con individuos egoístas y materialistas" afirma el autor.

 

“No vamos a salir de esta crisis sólo con planes macroeconómicos o ajustando el déficit fiscal. Esto es más profundo, en lo ético, en lo moral, en los subsuelos en donde se edifica la sociedad visible de nuestro tiempo. Tenemos que buscar la salida y resolver cómo concretamos la Comunidad Organizada”.

Antonio Cafiero

La Globalización Neoliberal

“No puede haber organización económica mundial con el inmenso poderío de unas pocas naciones por un lado y el resto del orbe empobrecido por el otro”.

Antonio Cafiero

La noción de Globalización Neoliberal fue formulada y difundida por las Naciones occidentales anglosajonas. Sus impulsores postulan que explica una inevitable mundialización y que describe un proceso natural del desenvolvimiento de las relaciones internacionales. En realidad, no es la única y necesaria forma de organizar el sistema mundial, sino que representa y que beneficia a los intereses de un grupo reducido de Estados y de corporaciones.

La Globalización Neoliberal impone y justifica la división internacional del subdesarrollo. Su vocación de universalidad la hace totalitaria y sus detractores niegan el derecho a la autodeterminación nacional de los pueblos y de los países del mundo. En su sistema de pensamiento binario existe la libertad de ser neoliberal, pero está suprimida la posibilidad de no serlo.

La Globalización Neoliberal edifica y justifica el caos político en el mundo contemporáneo, que está caracterizado por cinco aspectos:

– Primero: por la existencia de pocas Naciones ricas y de una mayoría de países pobres y subdesarrollados.

– Segundo: hay Naciones soberanas que deciden y que planifican sus proyectos de desarrollo y otras que acatan los mandatos externos.

– Tercero: por el desenvolvimiento de un sistema económico internacional que privatiza ganancias en unos pocos bancos y empresas financieras radicadas en los países centrales; y que en paralelo socializa las pérdidas sobre el conjunto de los pueblos del mundo.

– Cuarto: por la existencia de países que exportan alimentos y que en paralelo y paradójicamente, producen millones de hambrientos. Hay Estados que acumulan deuda externa y al mismo tiempo acrecientan la deuda social. En la división internacional del subdesarrollo los países débiles entregan a las Potencias anglosajonas sus mercados, sus recursos naturales y su soberanía.

– Quinto: por la conformación de un orden político que genera profundas divisiones dentro de cada Nación. El neoliberalismo divide las áreas geográficas entre zonas desarrolladas integradas al consumo capitalista y periferias pobres de descarte social. Políticamente, separa a la elite que decide de la masa que a lo sumo delibera, pero que nunca gobierna. En el terreno social, la Globalización Neoliberal divide a los habitantes de la Nación en tres grandes sectores que son los excluidos, los explotados y los integrados al sistema.

Fundamentos ideológicos de la Globalización Neoliberal

“El neoliberalismo, si bien minoritario como corriente política, trata de instalar –con el auspicio de los poderosos- una cultura hegemónica y se presenta como la ubica alternativa racional al progreso. Sus aires mesiánicos evocan los del marxismo en el siglo pasado. Está tratando de imponer sus creencias, valores, paradigmas al peronismo: se afirma en las supuestas virtudes del mercado máximo y del Estado mínimo y se despreocupa de la autonomía nacional, la igualdad, la equidad y la solidaridad”.

Antonio Cafiero

La Globalización Neoliberal se sostiene en base a una ideología que es asimilada y aceptada por un sector importante de la sociedad. Principalmente, adquiere consenso entre las clases altas y los sectores medios. Los pilares ideológicos en los que se apoyan son los siguientes:

Te puede interesar  El peronismo y sus laberintos

– El materialismo: las personas se reúnen sobre principios económicos y se integran y se relacionan a partir del mercado con la única finalidad de acumular bienes.

– El individualismo: se niegan los valores de comunidad y se desestima que la cultura nacional pueda edificar un principio de solidaridad social y una unidad de destino.

– La sociedad estratificada: se profundizan las diferencias sociales y se conforman clases antagónicas. Los neoliberales proponen un Estado de clase y le otorgan el poder político al sector económicamente dominante.

– La inmoralidad: se considera a los pueblos como una variable de mercado y se desconoce a la persona humana integral. Es por eso, que proponen la explotación y el descarte social como un supuesto medio para atraer inversiones. No tienen moral y con el objetivo de acumular riquezas están dispuestos a romper todos los códigos culturales e históricos y se comportan más allá del bien y del mal.

– El cosmopolitismo económico: no creen en la capacidad del productor y del trabajador nacional para construir y comandar un programa económico. Le otorgan al capital extranjero el manejo de los principales resortes de la producción y éste actor deja de ser un aliado para conformarse como el centro del proyecto de desarrollo.

– La ideología agroexportadora: proponen orientar toda la actividad productiva al comercio exterior. El mercado interno y la búsqueda de la calidad de vida del pueblo desaparecen como metas del desarrollo. El sector exportador se vuelve el fin de toda la programación económica y deja de ser un medio para el progreso integral del país.

valls_medef.jpg

El Estado de Justicia

“El fin propio de la sociedad civil no consiste solamente en garantizar el respeto a las libertades individuales y a los derechos de cada uno, y asegurar el bien material: debe asimismo procurar el bien verdaderamente humano de la sociedad, que es de orden moral”.

Jaques Maritain

“La ley tiene un oficio moral: es maestra de los hombres en la ciencia de ser libres; y los deberes que impone, cuando es justa, obligan a la conciencia. La prescripción injusta no es formalmente ley; por eso es permitido resistirla”.

Jaques Maritain

En el marco de unos cursos del año 1989 el pensador y político bonaerense Antonio Cafiero, mencionó que “los liberales hablan del Estado de Derecho, nosotros hablamos del Estado de Justicia. Los liberales hablan de los Derechos del Ciudadano, nosotros hablamos de los Derechos del Hombre, que es más que un ciudadano: el hombre es una persona que genera familia, trabajo, profesiones, vida barrial, vida vecinal, partidos políticos y una multitud de acciones sociales. Los liberales creen en la magia del mercado libre, nosotros no creemos en la mano invisible y tampoco creemos en la mano de hierro que ahoga toda iniciativa y conduce toda actividad; creemos más bien en lo que Perón llamaba la “mano que guía”, que es la planificación concertada”.

En la óptica de Cafiero, el Estado de Justicia incluye al Estado de Derecho, pero lo supera ampliamente al proponer la organización de un gobierno y de una comunidad cuya meta es la dignidad, la justicia y la libertad humana. El Estado de Justicia contiene una ética nacional, un humanismo social y una voluntad política de realización histórica.

En la visión doctrinal del pensador bonaerense, la democracia no puede subsumirse a la aplicación de un régimen político formal o meramente procedimental. En realidad, para Cafiero la democracia debe consolidarse como la voluntad de realización de un pueblo en un tiempo histórico. La actividad política no se reduce a lo jurídico institucional, sino que incluye los “derechos sociales, económicos y culturales y hasta espirituales” de un pueblo.

Te puede interesar  El tercio para el peso

En el Estado de Justicia la vocación de formar comunidad es fundamental. No se pueden construir vínculos sociales estables con individuos egoístas y materialistas. Destacó Cafiero que los “pueblos no avanzan en la historia detrás de los objetivos de consumo, sino guiados por pasiones elevadas”. El egoísmo del mercado no es un factor de aglutinación social, sino que ese lugar lo ocupan los valores trasmitidos por la cultura y por el legado histórico de un pueblo.

La comunidad no nace de un contrato o de un mero pacto legal y racional, sino que implica la unidad moral y afectiva de la comunidad. La Nación es una unidad política y emocional de destino y no una acumulación gregaria de individuos capitalistas.

El orden internacional

Cafiero consideró que la inmensa desigualdad existente entre las Naciones era un factor desestabilizador del orden mundial. Asimismo, cuestionó el colonialismo, el intervencionismo y las diversas violaciones de la soberanía que ejercieron los organismos internacionales, las Potencias y las corporaciones.

En su óptica, las comunidades tenían que reivindicar el irrenunciable derecho a la autodeterminación política, económica y cultural frente a la Globalización Neoliberal. En el 2006 propugnó forjar un “nacionalismo competitivo” que “defiende la identidad de nuestras naciones y sostiene que la globalización no debe avanzar ignorando las patrias. Que defiende la propiedad nacional de los recursos naturales. Que alienta la participación de las empresas nacionales. Que estimula el orgullo nacional”.

La esfera nacional sería la base para constituir la soberanía regional y la “paulatina ciudadanía latinoamericana”.

El individuo y la comunidad

“La comunidad a la que debemos aspirar es aquella donde la libertad y la responsabilidad son causa y efecto de una alegría de ser fundada en la dignidad propia, donde el individuo tenga algo que ofrecer al bien general y no sólo su presencia muda”.

Antonio Cafiero

Cafiero creyó primordial impulsar la autonomía del individuo en tanto persona y caracterizó críticamente a los Estados comunistas, ya que en el “sistema colectivista no existe la libertad, y el Estado va absorbiendo paulatinamente todas las funciones, insectificando al individuo”. En su ideario, se tenía que garantizar la integridad de la persona y el reconocimiento del justo valor del trabajo.

Por otro lado, consideró que la libertad individual debía ser entendida desde una función social. Los pueblos tenían que actuar a partir de los valores de solidaridad y de patriotismo. El individuo debía asumir la misión de acompañar los fines colectivos del pueblo y de la Nación. En 1989 Cafiero destacó que “al egoísta perfecto lo suplantaremos por la personalidad comunitaria trascendente, queremos al hombre que aspira a un destino superior”.

arbre neoliberal.jpg

La propiedad privada y el Estado social

Para edificar el Estado de Justicia debe refundarse el Estado Liberal. La función del gobierno no puede ser solamente la de garantizar o la de imponer el egoísmo de una clase social. En la óptica de Cafiero el Estado tiene que fijar las directivas políticas y los objetivos tendientes a consumar los derechos de la colectividad. En sus palabras “el bien común es la meta y la razón de ser de todos los actos de gobierno”.

Te puede interesar  Recuperar lo fugado

Cafiero destacó que no hay orden económico viable si no se “respeta la economía nacional como unidad nacional”. En este marco, el Estado debe contribuir a consumar la independencia económica que es la base de la soberanía política nacional. En 1952 mencionó que en el Justicialismo “la riqueza es considerada como un bien individual que debe cumplir una función social”. Nadie tiene derecho absolutos sobre las riquezas de la tierra: ni el hombre, ni la sociedad”.

Tal cual plantea el pensador bonaerense, le corresponde al Estado la indelegable tarea de ser el garante de la justicia distributiva y de la dignidad humana. Destacó que “la solución de los graves problemas de la marginalidad y la pobreza no puede ser librada a las leyes del mercado ni al asistencialismo. Reclama una política común del Estado y las organizaciones libres del pueblo”.

La voluntad política de realización histórica

“El peronismo no es una etapa en la marcha hacia el socialismo democrático o marxista, ni nació para evitar el comunismo, ni puede confundirse con el radicalismo (…) el nuestro es un proyecto específico y original”.

Antonio Cafiero

A lo largo de su destacada trayectoria partidaria, Cafiero reflexionó acerca del origen, de la historia y del futuro del Justicialismo al cual le atribuyó un protagonismo político indelegable. En 1984 mencionó que “el peronismo no será absorbido en otros movimientos en tanto siga expresando un modo de pensar y sentir la Argentina que le es propio e intransferible”.

En su óptica, el peronismo no podía ser caracterizado como un mero mecanismo electoral y tampoco como un sistema de gestión de los problemas sociales.

En su punto de vista, el Justicialismo es una organización y una doctrina humanista en movimiento detrás de una misión trascendente. El peronismo contiene y emana una doctrina de “filiación socialcristiana” que “es al Movimiento lo que el alma al cuerpo”. Es por eso, que sus militantes deben convencerse del valor de su causa y tal cual sostiene Cafiero “no se puede luchar sin verdades”.

El Justicialismo en la perspectiva de Cafiero, es una tradición histórica hecha voluntad política, es una realidad cultural en desenvolvimiento y un Movimiento de realizaciones económicas y sociales.

El peronismo es una causa nacional y democrática por la reparación social y contiene un anhelo de justicia que busca liberar al país y dignificar al hombre argentino en una Comunidad Organizada.

Cafiero sostiene que el “peronismo no nació para las tareas pequeñas; está en política para las grandes causas”. El Justicialismo es un proyecto de desarrollo integral, una emoción en marcha, un pensamiento que se renueva, una mística de grandeza nacional y una fe popular en la capacidad del triunfo de la causa.

Leer más:

Rehacer la Patria
        Aritz Recalde

Universalismo, globalización y el Estado nación
        Antonio Muñiz

El liberalismo como ideología de dependencia
        Juan Godoy

Política en ruinas
        Aritz Recalde

El Plan Vida, las manzaneras y el potencial transformador de la organización vecinal
        Aritz Recalde

La decadencia del imperio americano
      Antonio Muñiz

jeudi, 05 janvier 2017

Nacional Justicialismo

Peron and Eva Duarte Peron painted by Numa Ayrinhac close up Casa Rosado Buenos Aires.jpg

Nacional Justicialismo

Ex: http://tercerapn.blogspot.com 


El Movimiento Nacional Justicialista o peronismo es un movimiento de masas argentino creado alrededor de la figura de Juan Domingo Perón que protagonizó los últimos 60 años de la historia de Argentina. El nombre formal del partido es Partido Justicialista.
 
Origen
 
El peronismo surge posteriormente al golpe de estado de 1943 que dio origen a la llamadaRevolución del 43, encabezado por los generales Arturo Rawson y Pedro Pablo Ramírez, y apoyado entre otros por un grupo de jóvenes oficiales del Ejército Argentino nucleados en el Grupo de Oficiales Unidos(GOU), que se oponía a la participación argentina en la Segunda Guerra Mundialsosteniendo la tradicional posición "neutralista"de la Argentina.

El GOU fue un grupo de enlace bastante informal entre jóvenes oficiales superiores que consideraban necesario"restablecer la moral y disciplina dentro del ejército". Este grupo se declaraba en contra del comunismo.

Los fundadores que formaron el núcleo inicial (diecisiete oficiales) eran amigos que habían decidido encontrarse regularmente, el coronel Saavedra y el coronel Mittelbach, porque compartían las mismas inquietudes, concluyendo que era necesario organizar y unificar a los oficiales de todas las guarniciones.

Emilio Ramírez, Juan Domingo Perón, y Urbano de la Vega, fundadores del GOU, formaban parte del estado mayor revolucionario antiyrigoyenista.

El programa del GOU se convirtió finalmente en el programa de la revolución del 43. En realidad, el GOU recién se formaliza operativamente después de la revolución de junio, como una especie de prolongación del ministerio de Guerra del que Perón era secretario. Allí era donde se imprimían las circulares del GOU con los mimeógrafos oficiales. El general Farrell, ministro de Guerra, y su esposa Beatriz Verdún convocaban a los jefes y oficiales para que se encontraran con el mismo Perón.

Situación económica y política del país

La estructura económica del país había cambiado profundamente durante la década del 30, debido a la gran depresión que provocó una reducción importante del comercio internacional. Esto afectó a la economía argentina, basada en la agroexportación, que hubo de reconvertirse mediante el control del mercado de carnes y granos y una acelerada industrialización basada en la sustitución de importaciones de los productos manufacturados. Este proceso fue acompañado de un importante flujo migratorio interno desde las zonas rurales del interior hacia la periferia de las grandes ciudades (fundamentalmente Buenos Aires, Rosario y Córdoba). Estas nuevas masas populares, empleadas en las nuevas industrias y sin antecedentes de sindicalización, son las que constituirán la base del movimiento peronista.

Las primeras elecciones (24 de febrero de 1946)

Se puede fechar el nacimiento del movimiento peronista el 17 de octubre de 1945 cuando las movilizaciones populares organizadas por la Confederación General del Trabajo Argentina de Ángel Borlenghi lograron la liberación de Juan Domingo Perón, quien había sido encarcelado por sectores militares opuestos a su influencia creciente en el gobierno. Desde este momento, Perón se convirtió en el candidato oficial del régimen para las elecciones presidenciales de 1946. Perón se presentó como candidato del Partido Laborista, llevando como vicepresidente a Hortensio Quijano, un radical de la disidente Junta Renovadora. Las elecciones polarizaron al país: por un lado el peronismo, sustentado por el gobierno militar, los sindicalistas de la CGT y grupos yrigoyenistas del radicalismo, U. C. R. Junta Renovadora o FORJA (Donde se encontraban reconocidas personalidades como Arturo Jauretche, Raúl Scalabrini Ortiz, etc.), y de los conservadores de las provincias del interior, y por el otro la Unión Democrática cuya fórmula era Tamborini/Mosca y cuya proclama general, leída durante el acto de cierre de campaña, expresaba como objetivo: "Cerraremos definitivamente el paso a las hordas que agravian la cultura convertidos en agentes de una dictadura imposible…"

La Unión Democrática era impulsada por la Unión Cívica Radical e integrada por los partidos Socialista, Demócrata Progresista, el Partido Comunista y los conservadores de la Provincia de Buenos Aires. En estas elecciones, los Estados Unidos -que no le perdonaban a Perón su neutralidad en la Segunda Guerra Mundial y sus definiciones nacionalistas-, asumieron una participación directa y activa, a través de su embajador Spruille Braden. Este hecho provocó que el peronismo hiciera su campaña en base a la autodeterminación argentina frente a la prepotencia imperialista de Estados Unidos y le permitió acuñar un eslogan que se reveló decisivo: "Braden o Perón". Triunfó Perón, con el 56% de los votos.
 

desca.jpg


La primera presidencia de Perón

Tras asumir la presidencia, Perón comienza rápidamente a consolidar su poder. En lo interno, disuelve al Partido Laborista y lo integra en el nuevo Partido Peronista (llamado brevemente Partido Único de la Revolución), del que Perón es el primer afiliado (29 de enero de 1947), y que contará con tres ramas: la sindical (la CGT, única confederación sindical permitida), la política y, a partir de 1952, al permitirse el voto a la mujer, la rama femenina. Más tarde se considerará a la Juventud Peronista como cuarta rama del Movimiento. Por otra parte se procedió a la remoción vía juicio político de los miembros de la Corte Suprema de Justicia, a excepción del Dr. Tomás Casares y en 1949 se convocaron elecciones para la Asamblea Constituyente que dictó una nueva Constitución acorde con los principios del peronismo.

El gobierno peronista fue duro con la oposición política y sindical, algunos de cuyos dirigentes fueron arrestados a pesar de los fueros parlamentarios, como fue el caso de Ricardo Balbín o Alfredo Palacios. Durante las décadas posteriores, se acusó reiteradamente al gobierno peronista de discriminación político partidaria (discriminación posteriormente aplicada cuando los otros partidos prohibieron el partido peronista durante los 60), sobre todo en el ámbito educativo. Se afirmó que en las universidades nacionales se despedía a los profesores disidentes, y que se impedía ejercer a docentes si no estaban afiliados al partido peronista. Se impulsó a la CGU (Confederación General Universitaria) como representante de los estudiantes en oposición a la mayoritaria FUA (Federación Universitaria Argentina), conducida en ese entonces por el Partido Comunista. Con un criterio similar, se creó la UES (Unión de Estudiantes Secundarios).

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo. Aún así, Perón vuelve a triunfar en 1952.

El Estado del bienestar y la economía del primer peronismo

La llegada del peronismo al poder en democracia se produce en plena posguerra mundial, lo cual significaba la debilidad económica de una Europa en ruinas, y el liderazgo creciente de Estados Unidos en el Hemisferio Occidental. En este escenario, Argentina se encontraba por primera vez en su historia en la posición de acreedor de los países centrales, gracias a las exportaciones de carnes y granos a las potencias beligerantes. El principal deudor era el Reino Unido que ante la emergencia declaró su iliquidez, bloqueando la libre disponibilidad de esos montos. El gobierno peronista optó por utilizar esos créditos para adquirir empresas de servicios públicos de capital británico.

La bonanza económica de la Argentina continuaba, impulsada por el creciente mercado que se había formado por la baja de las importaciones provenientes de los países en guerra. Esto permitió al gobierno aplicar una vasta política de bienestar que incluía la efectivizacion de nuevos derechos sociales, como períodos de vacaciones y descanso, planes de vivienda, inversiones en salud y educación, etcétera. Estas conquistas sociales fueron ampliamente capitalizadas por las figuras de Perón y su esposa, Eva Perón, que manejaba una fundación de asistencia social financiada principalmente con fondos estatales y algunos aportes empresarios. Las nacionalizaciones y estatizaciones de los servicios públicos, como los ferrocarriles británicos, fueron conquistas de soberanía e independencia económica.

No obstante, el contexto mundial pronto dejó de ser favorable ya que los Estados Unidos mediante el Plan Marshall, comenzó a ubicar sus excedentes agrícolas en Europa limitando el acceso al mercado de los alimentos argentinos.

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo, como el ajuste del gasto público.
 

desca2.jpg


Situación político-económica durante la segunda presidencia de Juan Domingo Perón

Durante la Segunda Guerra Mundial, Argentina llenó sus arcas de dinero mediante la exportación de materias primas (cereales y carnes, principalmente) a los países beligerantes europeos (sobre todo a Gran Bretaña). Fue una época de gran prosperidad para el país. Sin embargo, dicha situación cambió, ya que Estados Unidos colocó sus excedentes agrícolas en Europa, lo cual generó que se limitaran las exportaciones de Argentina. Además, en 1949, los mercados se retrajeron y esto trajo aparejado una gran reducción en las exportaciones argentinas (de productos primarios). Por otra parte, las reservas acumuladas se consumieron desmesuradamente, finalizando de este modo, con el período de gran prosperidad económica. La crisis tocaba la puerta del país.

No obstante a lo acontecido, el gobierno tenía la esperanza de que el desarrollo de la industria sacara al país de la situación en la cual se encontraba. Pero para ello, era necesario el uso de combustibles, acero, maquinarias y demás repuestos que el país, en ese momento, carecía. Por ende, tuvo que acudir a la cruel decisión de importarlos. Por este motivo, el desarrollo industrial no resultó fácil, y desencadenó las peores consecuencias: inflación y desocupación.

Para romper el esquema y para cambiar las circunstancias, es decir, para salir de la situación, en 1952, el gobierno decidió llevar a cabo un segundo plan Quinquenal, el cual tuvo vigencia entre 1953 y 1957. Este, planteaba básicamente como objetivo fundamental, asegurar el desarrollo de la economía social por medio de actividades que ayuden a gestar la independencia económica del país. Con este fin, el Estado se reservaba el manejo del comercio exterior, guiado por el propósito de defender la producción Nacional y obtener términos de intercambios justos y equitativos. Su empresa estaba también orientada a la consolidación y diversificación de los mercados de importación y exportación, en los cuales, obviamente, se veía involucrado el país.

Además se hicieron algunos ajustes, que consistieron en: restringir el consumo interno, por lo cual fueron eliminados subsidios a diversos bienes de uso popular; se estableció una veda parcial al consumo de carne; y se levantó el congelamiento de los alquileres. Por otra parte se proclamó "la vuelta al campo", donde el Instituto Argentino de Promoción del Intercambio (IAPI) invirtió su mecanismo y emprendió la tarea de estimular a los productores rurales con precios retributivos.

Según Luis Alberto Romero, "Esta política apuntaba a aumentar la disponibilidad de divisas para seguir impulsando el desarrollo del sector industrial."

Para desarrollar el sector industrial y salir de la crisis (la cual había generado disconformidad en los sindicatos y en el Ejército) se limitó el crédito industrial y el uso de las divisas, y se dio prioridad a las empresas grandes, sobre todo, a las industrias de bienes de capital. Uno de estos casos, fue la reactivación de la empresa siderúrgica SOMISA. Otra medida consistió en el congelamiento por dos años de los contratos colectivos de trabajo. Otro ‘gesto’ importante del Estado fue que, en 1955, incentivó que empresarios y sindicalistas se juntaran para discutir sobre temas inherentes a las relaciones laborales. También, el gobierno, se enfocó en atraer capitales extranjeros. Un proyecto de gran importancia fue el petrolero. Argentina realizó un acuerdo con una filial de la Standard Oilde California, que consistía en la explotación de 40.000 (cuarenta mil) hectáreas en la provincia de Santa Cruz.

Todas estas medidas generaron la reducción de la inflación, y el re-equilibrio de la balanza de pagos. Pese a eso, no se obtuvieron cambios significativos en lo que respecta al agro y a la industria.

El Golpe militar de 1955

Sucesivos enfrentamientos con la iglesia y con los sectores más conservadores del agro y la industria, enrarecen el clima político.

El 16 de septiembre de 1955, el ejército que se identificaba con el liberalismo, al mando de Eduardo Lonardi, produjo el tercer Golpe de Estado en la Argentina.

Esos sectores comenzaron a conspirar, entonces, para derrocar a Perón. Organizaron un golpe de Estado con la decisiva participación de oficiales del Ejército y principalmente de la Marina. Las razones del descontento anidaban en el creciente enfrentamiento de Perón con la Iglesia Católica.

En verdad, la crisis económica había precipitado también la puja distributiva: el sector más rico y propietario, del campo o la industria, no estaba dispuesto a tolerar una distribución del ingreso semejante: el 50 por ciento del PBI pasaba a los trabajadores.

Los gobiernos que se sucedieron entre 1955 y 1973 -tanto civiles como militares-, mantuvieron la proscripción del Peronismo, prohibiendo la participación política del partido y del movimiento.

desca3.jpgBombardeo a Plaza de Mayo

El primer intento golpista ocurrió el 16 de junio de 1955. Con el objetivo de matar a Perón, aviones de la Marina y de la Fuerza Aérea, con escaso apoyo del Ejército, bombardearon la Plaza de Mayo. Fue una masacre de ciudadanos de a pie. Se estimó en unos mil muertos, aunque las cifras oficiales nunca se conocieron. Perón se había refugiado en el Ministerio de Guerra y los conspiradores finalmente se rindieron.

Ese accionar tensó aún más la furia de los peronistas. Esa noche, varias iglesias fueron incendiadas. Perón hizo algunas concesiones entonces: defenestró a varios ministros para aplacar la furia opositora. Pero era tarde. El 16 de septiembre estalló un levantamiento en Córdoba encabezado por el general Eduardo Lonardi y secundado por el general Pedro Eugenio Aramburu. Las tropas leales a Perón no pudieron sofocarlo. La Marina, liderada por el almirante Isaac Rojas, encabezó el golpe contra Perón: sus naves bloquearon Buenos Aires y su estado mayor amenazó con volar los depósitos de combustible de La Plata y Dock Sud.

El Ministro de Guerra, General Lucero, pidió parlamentar y leyó una carta en la que Perón solicitaba la negociación de un acuerdo. La carta no hablaba de renuncia, sí de renunciamiento, pero la Junta de Generales Superiores del Ejército decidió considerarla como una renuncia y negociar con los golpistas, mientras miles de peronistas fieles, encolumnados detrás de la CGT pedían armas para defender a lo que consideraban su gobierno.

El 20 de septiembre Perón se refugió en la embajada del Paraguay y en la Cañonera que lo llevó a Asunción y a lo que sería el comienzo de su largo exilio de casi 17 años.

Ideología

El peronismo ha acogido numerosas tendencias ideológicas que han entrado permanentemente en conflicto con el correr de los años.

Desde su aparición en la escena política nacional, el peronismo fue definido por Perón como un Movimiento Nacional, que englobaba un sector social denominado "clase trabajadora". Este apelativo, que inicialmente fue un eufemismo utilizado por el General para distinguir su concepción "nacional y popular" de los criterios "marxistas proletarios", se convirtió en un breve lapso en una definición doctrinaria que afirmaba para el peronismo la oposición a la lucha de clases. En ese marco, el Movimiento Peronista comprendía (idealmente) a todos aquellos que podían coincidir con los conceptos de Justicia Social, Soberanía Política e Independencia Económica. Esta interpretación de Perón posibilitó el inesperado crecimiento de su estructura política y la llevó a niveles de representatividad popular que jamás se habían alcanzado en América Latina.

Sin embargo, para mantener esa situación era necesario concentrar permanentemente la posibilidad de generar doctrina, ya que la masividad del movimiento exigía contentar y contener a sectores con intereses contradictorios. La interpretación de la realidad no podía entonces quedar en manos de una estructura colegiada, que obligatoriamente hubiera generado conflictos y disidencias internas y externas reduciendo a mediano plazo el caudal de poder del Movimiento. Perón concentra sobre sí esa tarea con exclusividad, generando un Consejo Superior del cual era, en la práctica, el único integrante con voz y voto. Asimismo, si entre el Consejo Superior y las bases del Movimiento existieran intermediarios, la doctrina sería mediatizada por ellos y adecuada a sus intereses sectoriales, lo que terminaría encorsetando al propio Perón.

Se adopta entonces el modelo de comunicación directa entre el líder y las masas: un movimiento absolutamente horizontal, con un único emergente. Para confirmar este análisis, surge claramente el ejemplo de Evita, que en poco tiempo comienza a cumplir ese rol de intermediaria entre el conductor y el pueblo. El discurso y el accionar de Evita mediatizan la doctrina hasta tal punto que el movimiento se sectoriza rápidamente. Comienza a generarse la división de intereses que Perón procuraba evitar. La absoluta inclinación de Evita hacia los llamados "descamisados", genera resquemores, miedo e indignación entre los militares, la iglesia y la clase media, que inicialmente aceptaban a Perón, en tanto su proyecto fuera difusamente humanitario y "justicialista".

La dicotomía peronista entre Movimiento y Partido

El movimiento, en tanto masivo, garantiza el poder. Pero ese poder se formaliza en el gobierno y, por consiguiente, en una estructura capaz de ganar elecciones. Esa estructura no puede ser un partido tradicional -en la medida que sus integrantes (generalmente de clase media) empezarían a definir políticas-, ni un partido revolucionario, porque obligaría a adoptar una ideología obrera (y el abandono de la "Tercera Posición"). Surge así la concepción peronista del partido como "herramienta electoral".

En el campo de las relaciones internacionales, Perón abogó siempre por esa tercera posición equidistante entre elcomunismo soviético y el capitalismo estadounidense, lo que lo llevó a apoyar al Movimiento de Países No Alineados y buscar puntos de contacto con Gamal Abdel Nasser y Jawaharlal Nehru. Hizo siempre profesión de fe latinoamericanista ("El año 2000 nos encontrará unidos o dominados") y cultivó buenas relaciones con gobernantes de la región: Alfredo Stroessner de Paraguay, Marcos Pérez Jiménez (Venezuela), Omar Torrijos (Panamá) (todos le darían asilo luego del golpe de estado de 1955 antes de recalar en la España de Francisco Franco), así como con el Partido Nacional de Uruguay y el gobierno de Carlos Ibáñez del Campo en Chile.

descamisados.jpgLas Veinte Verdades Peronistas

"Estas son las Veinte Verdades del Justicialismo Peronista. He querido reunirlas así para que cada uno de ustedes las grabe en sus mentes y sus corazones; para que las propalen como un mensaje de amor y justicia por todas partes; para que vivan felices según ellas y también para que mueran felices en su defensa si fuera necesario..." (Juan Perón, 17 de octubre de 1950)

  1. La verdadera democracia es aquella donde el gobierno hace lo que el pueblo quiere y defiende un solo interés: el del pueblo.
  2. El Peronismo es esencialmente popular. Todo círculo político es antipopular, y por lo tanto, no es peronista.
  3. El peronista trabaja para el Movimiento. El que en su nombre sirve a un círculo, o a un caudillo, lo es sólo de nombre.
  4. No existe para el Peronismo más que una sola clase de hombres: los que trabajan.
  5. En la Nueva Argentina el trabajo es un derecho que crea la dignidad del hombre y es un deber, porque es justo que cada uno produzca por lo menos lo que consume.
  6. Para un Peronista de bien, no puede haber nada mejor que otro Peronista.
  7. Ningún Peronista debe sentirse más de lo que es, ni menos de lo que debe ser. Cuando un Peronista comienza a sentirse más de lo que es, empieza a convertirse en oligarca.
  8. En la acción política la escala de valores de todo peronista es la siguiente: primero la Patria, después el Movimiento, y luego los Hombres.
  9. La política no es para nosotros un fin, sino sólo el medio para el bien de la Patria, que es la felicidad de sus hijos y la grandeza nacional.
  10. Los dos brazos del Peronismo son la Justicia Social y la Ayuda Social. Con ellos damos al Pueblo un abrazo de justicia y de amor.
  11. El Peronismo anhela la unidad nacional y no la lucha. Desea héroes pero no mártires.
  12. En la Nueva Argentina los únicos privilegiados son los niños.
  13. Un gobierno sin doctrina es un cuerpo sin alma. Por eso el Peronismo tiene su propia doctrina política, económica y social: el Justicialismo.
  14. El Justicialismo es una nueva filosofía de vida simple, práctica, popular, profundamente cristiana y profundamente humanista.
  15. Como doctrina política, el Justicialismo realiza el equilibrio del derecho del individuo con la comunidad.
  16. Como doctrina económica, el Justicialismo realiza la economía social, poniendo el capital al servicio de la economía y ésta al servicio del bienestar social.
  17. Como doctrina social, el Justicialismo realiza la Justicia Social, que da a cada persona su derecho en función social.
  18. Queremos una Argentina socialmente justa, económicamente libre, y políticamente soberana.
  19. Constituimos un gobierno centralizado, un Estado organizado y un pueblo libre.
  20. En esta tierra lo mejor que tenemos es el Pueblo.

Influencia del peronismo en la cultura argentina

Desde sus orígenes el peronismo estuvo fuertemente relacionado con la cultura popular en Argentina, partiendo de la propia Eva Perón, actriz con cierto éxito. Tuvo la adhesión de intelectuales (Leopoldo Marechal, Rodolfo Puiggrós, Juan José Hernández Arregui, Raúl Scalabrini Ortiz, Arturo Jauretche, John William Cooke); de músicos, compositores y deportistas (Hugo del Carril, Enrique Santos Discépolo, Homero Manzi, José María Gatica), y juristas, médicos y profesionales (Arturo Sampay, Ramón Carrillo).
 
La televisión en Argentina se inició el 17 de octubre de 1951 con la transmisión del acto del Día de la Lealtad Peronista en la Plaza de Mayo. Durante los dos primeros mandatos presidenciales de Perón, el cine argentino tuvo un importante desarrollo y difusión a nivel hispanoamericano, generando obras maestras como Las aguas bajan turbias de Hugo del Carril.

lundi, 29 décembre 2014

Kerry Bolton’s Perón & Perónism

Eva-and-Juan-Peron-eva-peron-evita-32257964-605-425.gif

Kerry Bolton’s Perón & Perónism

By Eugène Montsalvat 

Ex: http://www.counter-currents.com

Kerry Bolton
Perón and Perónism
London: Black House Publishing, 2014

PeronandPeronism-182x300.jpgPerón and Perónism is an excellent resource on the political thought of Argentina’s three-time president Juan Domingo Perón. It places him firmly among the elite ranks of Third Position thinkers. His doctrine of Justicalism and his geopolitical agenda of resistance to both American and Soviet domination of Latin America have demonstrated enduring relevance. Influenced by Aristotle’s conception of man as a social being and the social teachings of the Catholic Church, Perón proved to be an insightful political philosopher, developing a unique interpretation of National Syndicalism that guided his Justicalist Party. While his career was marked by turmoil, he pursued an agenda of the social justice, seeking the empowerment of the nation’s working classes as a necessary step towards the spiritual transformation of the country. Perón’s example stands as a beacon to those who seek the liberation of man from the bondage of materialism, and the liberation of the nation from foreign domination.

Juan Domingo Perón was born on the 8th of October 1895 and graduated from the Colegio Militar, entering the military as a sublieutenant. He later attended the Escuela Superior de Guerra, and became a professor of military history at the War College. His mission to Europe in 1939 proved to be a formative experience on his political consciousness. He was inspired by Mussolini’s rejection of both American capitalism and Soviet communism, stating that, “When faced with a world divided by two imperialisms, the Italians responded: we are on neither side. We represent a third position between Soviet socialism and Yankee imperialism.” Perón became a member of the Group of United Officers (GOU) that overthrew in the Argentine government in 1943.

The GOU was menaced by American pressure due to Argentina’s neutrality in the Second World War and its pro-Axis government. An attempt to buy arms from Germany resulted in American ships being sent to patrol near the mouth of the River Plate and the refusal of American banks to transfer Argentine funds. In response Argentina severed relations with the Axis, but that did not prevent an American embargo.

Within the GOU government, Perón eventually became Vice President, Minister of War, Secretary of Labor and Social Reform, and head of the Post-War Council. He became known as a champion of labor, supporting unionization, social security, and paid vacations, meeting populist radio actress Eva Duarte, his second wife, in the process. However, Perón’s success attracted suspicion from others in the government and General Eduardo Avales forced him to resign his posts and had him imprisoned on October 10th 1945.

However, the forced resignation and imprisonment of Perón triggered a fateful sequence of events that were eventually commemorated in Justicalist ideology on “Loyalty Day.” In response to Perón’s imprisonment, Eva Duarte rallied his supporters in labor, and the CGT labor union declared a general strike. Workers mobbed the labor department in support of the profit-sharing law Perón sponsored. They ran the police gauntlet to flood the plaza in front of the presidential palace. Perón was released and declared his candidacy for the presidency before throngs of supporters from the blacony of the presidential palace on October 17th, now celebrated as “Loyalty Day” by Perónists.

The 1946 election was essentially a struggle between Perón and the US-backed oligarchy of Argentina. Perónist posters asked “Braden or Perón?,” referencing the American ambassador Spruille Braden. The United States attempted to demonize Perón, accusing him of collaboration with the Axis in the Second World War and claiming that Perón planned to institute a totalitarian state, with tactics reminiscent of latter days attempts to paint any leader who doesn’t toe the American line as a rogue who hates freedom. The document summarizing America’s vendetta against Perón was adopted by the anti-Perón Unión Democrática, which comprised both oligarchs and some communist elements. The willingness of the opposition to act as lapdogs for Yankee imperialism only strengthened Perón’s support and he won the election of February 24th 1946.

Perón’s base of support came from the working classes, nicknamed descamisados, the shirtless. The doctrine that drew their support, Justicialism, is a type of National Syndicalism, devoted to the achievement of social justice within the context of the nation as an organic social unit. Perónist constitutional thinker Arturo Sampay defined social justice as “that which orders the interrelationships of social groups, professional groups, and classes with individual obligations, moving everyone to give to other in participation in the general welfare.”

The achievement of social justice would necessitate the elimination of artificial distinctions in society, such as economic classes and political parties. Instead every sector of society would be organized into its own syndicate, essentially the equivalent of the medieval guilds that were destroyed in the French Revolution. Perón saw in the guilds of the past an alternative to the capitalist system of wage labor, providing a social dimension to labor. The worker was a craftsman, integrated into the wider world, instead of a mere cog for the capitalists. Perón saw capitalism as the exploitation of producers by the owners of the means of production:

Capitalism refines and generalizes the system of wages throughout the production area, or the exploitation of the poor by the wealthy. This gives birth to new economic and social classes. For one the holders of the means of production – machinery, art, tools, workshops, that is – the capitalist bourgeoisie; on the other hand, employees or the proletariat to deliver the first fruits of their creative efforts.

Man thus becomes a number, without the union corporation, without professional privileges, without the protection and representation of his Estate. The political party establishes the non-functional structure that serves the bourgeoisie in power.

Justicialism sought to undo this distortion of the natural order caused by capitalism. To achieve this, Perón gave a special position to labor unions as leading actors, seeing them as the basis for the syndicates he envisioned to represent each function in society. He sought to transform enterprises into cooperatives where profits where shared between all the producers. Their governing bodies would be the syndicates, who served the national interest, rather than capitalists who served profit alone. Private property would still exist under Justicalism, but it would be distributed so as to encourage production, the ownership of property yoked to the greater good of the nation. He stated that every Argentine should have his own property, yet he believed that factories and businesses should belong to those who work in them. Industries crucial to the maintenance of national sovereignty and economic independence like banking and mining would belong to the state, in order to prevent foreign capitalists from seizing the vitals of the Argentine nation. Perón’s government nationalized the banks, the railways, the airlines, the port of Buenos Aires, and he established the state run oil and gas industry. Much like the Catholic social doctrine of Distributism, Justicialism did not seek to eliminate private property but to give each man what was necessary to produce for the greater good of society.

For Perón work would become an ideal higher than mere bread-winning. It is a spiritual calling that links the achievements of an individual to the achievements of the past and his people. It is a tool of individual and social growth. Work should be mandatory, with everyone striving to contribute, however at the same time the dignity of the worker must be enshrined by law. As such the government enacted a “Workers’ Bill of Rights.” It affirmed the right to a fair wage, unionization, education, safe working conditions, healthcare, adequate healthcare and housing, and social security. However, unlike modern social democrats who see the welfare state as simply providing for man’s materialistic needs, Perón saw it as step towards the spiritual development of the people.

Citing Aristotle’s belief that man was a social being who actualized himself through participation in society, he saw eliminating material hardships as the first step in developing the virtue of the people. Through communal organization the ideal of a better humanity could be reached. In a further tribute the classical ideals of communal self-improvement, Perón emphasized the importance of physical exercise, stating that:

the educated man must have developed to being harmonious and balanced in both his intelligence and his soul and his body. . . . We want intelligence to be in the service of a good soul and a strong man. In this we are not inventing anything, we are going back to the Greeks who were able to establish that perfect balance in their men in the most glorious period of its history.

Through sports the youth would develop civic virtue, training men for a life of service. One of the administrations involved in implementing this task was the Fundación Eva Perón.

The Fundación Eva Perón was a social aid agency named for Juan Domingo’s wife, Eva, who played a leading role in it. Established in 1948, its goals included giving scholarships and training to the poor, constructing housing, schools, hospitals, and other public buildings, and engaging in work for the common good. Eva Perón termed this Social Aid, a form of collective self help, explicitly rejecting the idea of charity, saying:

The donations, which I receive every day, sent into the Fund by workmen, prove that the poor are those who are ready to do the most to help the poor. That is why I have always been opposed to charity. Charity satisfies the person who dispenses it. Social Aid satisfies the people themselves, inasmuch as they make it effective. Charity is degrading while Social Aid ennobles. Give us Social Aid, because it implies something fair and just. Out with charity!

Among the successful Social Aid projects of the Fundación Eva Perón were the training of nurses, the establishment of large hospitals termed policlincs, the establishment of mobile health care trains, and the construction of homes for the elderly, students, and children.

Given the active and outspoken role Eva Perón played in the Justicalist movement, one would think she would be embraced as a feminist icon. However, Evita herself disdained such characterizations and affirmed the necessity of differing roles for the sexes. She said:

Every day thousands of women forsake the feminine camp and begin to live like men. They work like them. They prefer, like them, the street to the home. They substitute for men everywhere. Is this “feminism”? I think, rather, that is must be the “masculinization” of our sex.

And I wonder if all this change has solved our problem? But no, all the old ills continue rampant, and new ones too, appear. The number of women who look down upon the occupation of homemaking increases every day. And yet that is what we are born for. We feel we are born for the home, and home is too great a burden for our shoulders. Then we give up the home . . . go out to find a solution . . . feel that the answer lies in obtaining economic independence and working somewhere. But does that makes us equal to men? No! We are not like them! We feel the need of giving rather than receiving. Can’t we work for anything else than earning wages like men?

The Justicialist creed of social justice supported the family as the basis of society. Juan Perón stated, “Man is created in the image and likeness of God. But this transcendent unity is by nature a social being: born of a family, man and woman, as the first basic social group and the parents provide essential care, without which man cannot survive. This develops within a broader community that was forming along centuries and, therefore, provides the imprint of a civilization and a historical culture. It develops into productive, cultural, professional and other intermediate communities.” In providing social welfare Perón was not replacing the family with the state, but ensuring that a man could afford to feed his family, to maintain their well-being so as to encourage their social development within the nation. By tending this seed of the nation, Justicialism would ensure the growth of virtue among the citizens.

A further part of Perón’s social agenda was the destruction of usury. Perón held that the creation of money should serve a social purpose, not profit the bankers. His government nationalized the banks. Perónist Arturo Sampay said, “Whoever gives the orders on credit and the expansion or contraction of the money supply, controls the development of the country.” As a basic principle of national sovereignty the nation cannot be indebted to private bankers or foreign investors. If a bank is foreign owned or invested in foreign trade, it serves the interests of the foreigners, not the country. Perón termed the banks sepoys, referring to Indian troops who served British imperialism. Perón’s government used the National Mortgage Bank to provide money for public housing at low interest rates, which allow many people to own homes, leading to a more the equitable distribution of property. Perón believed that the money supply should not be manipulated by bankers for profit, but increased or decreased at a rate tied to the work done by the members of the nation. Money was not tied to vague financial mechanisms, but real labor and production. Perón wrote:

But in the domestic, social economy our doctrine states that the currency is a public service that increases or decreases, is valued or devalued in direct proportion to the wealth produced by the work of the Nation.

Money is for us one effective support of real wealth that is created by labor. That is, the value of gold is based on our work as Argentines. It is not valued at weight, as in other currencies based on gold, but by the amount of welfare that can be funded by working men. Neither the dollar or gold are absolute values, and happily we broke in time with all the dogmas of capitalism and we have no reason to repent. It happens, however, as to those who accept willingly or unwillingly the orders or suggestions of capitalism, that the fate of their currencies is tied to what is minted or printed in the Metropolis, encrypting all the wealth of a country circulating with strong currencies, but without producing anything other than currency trade or speculation. We despise, perhaps a bit, the value of hard currencies and choose to create instead the currency of work. Maybe this is a little harder than what you earn speculating, but there are fewer variables in the global money game.

Gentleman, in terms of “social economy,” it is necessary to establish definitely: The only currency that applies to us is the real work and production that are born on the job.

Perón’s rejection of international monetary conventions attracted the enmity of the foreign powers intent on using Argentina’s wealth for their own gain. Argentina explicitly rejected the International Monetary Fund. In foreign trade, instead of pursuing exchanges through currency Argentina sought to swap foreign commodities for their commodities, directly bartering goods instead of money. Perón’s refusal to abide by the demands the United States’ global plutocracy drew America’s ire. In 1948 the US excluded Argentine exports from the Marshall Plan zone. Attempts to resolve their differences where stymied by Congress’ refusal to accept the role of the Argentina Institute for the Promotion of Trade (IAPI), which sold Argentine commodities on the international market and subsidized their national production. This autarchic economic planning mechanism flew in the face of America’s pursuit of globalization. If Argentina refused to give dollars, instead seeking to barter goods, the US demanded that they give concessions to American companies, allowing foreign industry to compete with national ones Perón was devoted to developing. America’s assault on Argentina’s economy was a grievous blow to the Perón government, and he began his second term in 1952 with a $500 million trade deficit. That year saw meat shortages and power failures, and while the economy recovered somewhat from 1953 to 1955, the stage was set for the downfall of the regime. In 1955, after a failed coup attempt on September 3rd, a successful coup attempt was launched by the Navy on the 16th. Perón left for Paraguay on the 20th and eventually settled in Spain. The fall of Perón’s government led to the sale of national assets to US corporations, by 1962 production had dropped, the trade deficit had massively increased, and the price of of food increased by 750%.

 

Juan_Peron_con_banda_de_presidente.jpg

 

While his attempts to resist Yankee domination failed and led to the end of his second term, Perón attempted to develop a geopolitical doctrine that would prevent Latin America from falling prey to the predations of the US. He proposed a formation of a geopolitical bloc to resist the Superpowers intent on controlling Latin America, effectively making him an advocate of the multi-polar world envisioned by Russian geopolitical theorist Alexander Dugin fifty years later. In 1951 he articulated his goal:

The sign of the Southern Cross can be the symbol of triumph of the numina of the America of the Southern Hemisphere. Neither Argentina, nor Brazil, nor Chile can, by themselves, dream of the economic unity indispensable to face a destiny of greatness. United, however, they form a most formidable unit, astride the two oceans of modern civilization. Thus Latin-American unity could be attempted from here, with a multifaceted operative base and unstoppable initial drive.

On this basis, the South American Confederation can be built northward, joining in that union all the peoples of Latin roots. How? It can come easily, if we are really set to do it.

We know that these ideas will not please the imperialists who divide and conquer. United we will be unconquerable; separate defenseless. If we are not equal to our mission, men and nations will suffer the fate of the mediocre. Fortune will offer us her hand. May God wish we know to take hold of it. Every man and every nation has its hour of destiny. This is the hour of the Latin people.

Perón made overtures to the governments of Brazil and Chile to pursue regional cooperation. In 1953, Chile’s president Carlos Ibáñez del Campo, a friend of Perón, signed an agreement with Argentina to reduce tariffs, facilitate bilateral trade, and establish a joint council on relations between the two nations. Similarly, he pursued integration with Brazil, led by the corporatist Getulio Vargas. While Vargas had been supported in the presidential election by Argentina, he was constrained by pro-American forces in Brazil’s government and a general reliance on American trade. Any chance of integration faded with the suicide of Vargas in the face of an impending revolt.

Perón’s geopolitical relations also extended to Europeans who sought to break free from the American domination that had descended upon the continent in the wake of the Second World War. Like Latin America, Europe had been subjected to Yankee imperialism. Perón met several times with Oswald Mosley, the former leader of the British Union of Fascists, who advocated the formation of an integrated European bloc to reject American and Soviet domination after the World War II, analogous to the Latin American continental unity that Perón supported. Mosley visited Argentina in 1950 and his views may have shaped the development Perón’s geopolitical vision. From exile Perón wrote to Mosley, “I see now we have friends in common whom I greatly value, something which makes me reciprocate even more your expressions of solidarity . . . I offer my best wishes and a warm embrace.”

Among the mutual friends of Mosley and Perón was Jean Thiriart, whom he met through German commando Otto Skorzeny. Like Mosley, Thiriart advocated the formation of a unified Europe to combat American imperialism, though on a more militant level. He saw Latin America, which had been engaged in struggles against American domination for far longer than Europe as an ally to his cause. Perón responded positively to Thiriart’s ideas writing, “A united Europe would count a population of nearly 500 million, The South American continent already has more than 250 million. Such blocs would be respected and effectively oppose the enslavement to imperialism which is the lot of a weak and divided country.” Thus a fundamental alliance between Third World Third Positionism and European Third Positionism existed.

From exile in 1972, Perón addressed the situation of the Third World, decrying the social and ecological destruction wrought by international capitalism. He made several recommendations in that speech regarding the necessary steps they must take to ensure social justice in their nations:

  • We protect our natural resources tooth and nail from the voracity of the international monopolies that seek to feed a nonsensical type of industrialization and development in high tech sectors with market-driven economies. You cannot cause a massive increase in food production in the Third World without parallel development of industries. So each gram of raw material taken away today equates in the Third World countries with kilos of food that will not be produced tomorrow.
  • Halting the exodus of our natural resources will be to no avail if we cling to methods of development advocated by those same monopolies, that mean the denial of the rational use of our resources.
  • In defense of their interests, countries should aim at regional integration and joint action.
  • Do not forget that the basic problem of most Third World countries is the absence of genuine social justice and popular participation in the conduct of public affairs. Without social justice the Third World will not be able to face the agonizingly difficult decades ahead.

Among the Third World countries that Perón took an interest in was Qaddafi’s Libya. When Perón returned to power a delegation was sent to Libya and various agreements on cooperation were signed. These included deals on scientific and economic cooperation between the two countries, cultural exchange, and the establishment of a Libyan-Argentine Bank for investment. Geopoliticallly Qaddafi’s belief in Arab unity aligned with Perón’s views on the creation of blocs to resist imperialism. Like Perón’s Justicialism, Qaddafi pursued an autarkic economic policy he termed “Arab socialism” aimed at the spiritual development of the nation. Qaddafi’s government outlasted Perón and he pursued aligned with Latin American resistors to American imperialism. His government was particularly close to Hugo Chávez’s Venezuela.

Hugo Chávez, the late leader of Venezuela explicitly declared, “I am really a Perónist. I identify with this man and his thought, who asked that our countries are no longer factories of imperialism.” Chávez revived Perón’s dream of a geopolitical bloc to challenge American domination with his Bolivarian Revolution, creating the Bolivarian Alliance for the People of our America (ALBA). As of this writing ALBA contains eleven member countries, Antigua and Barbuda, Bolivia, Cuba, Dominica, Ecuador, Grenada, Nicaragua, Saint Kitts and Nevis, Saint Lucia, Saint Vincent and the Grenadines and Venezuela. This bloc represents a collection of nations who reject American neo-liberalism and support social welfare and mutual economic aid. Given Chávez’s depiction as a thorn in the side of the American establishment, we can say that Perónist ideals represent a very real challenge to the American New World Order today.

While exile provided Perón with an opportunity to expand his geopolitical contacts and develop his philosophical vision, the election of Héctor Cámpora, a Perónist, who provided the opportunity for Perón to return and run for president, led to a third term as President of Argentina. However, in Perón’s absence, major rifts had developed in the Justicialist movement. The tension between left and right wing factions would eventually develop into open violence. The leftist factions eventually formed a radical guerrilla group, the Montoneros. Perónist guerrilla warfare had an early supporter in John William Cooke, a Perónist who eventually fled to Cuba. His influence eventually opened a way for Marxists to infiltrate the movement. Perón himself was strongly anti-communist, stating that “the victim of both communism and capitalism is the people.” Perón believed that communism and capitalism were part of an “international synarchy” against the people stating “The problem is to free the country and remain free. That is, we must confront the international synarchy of communism, capitalism, Freemasonry, and the Catholic Church, operated from the United Nations. All of these forces act on the world through thousands of agencies.” More right wing factions represented by the CGT claimed that “international synarchy” was attacking their leaders.

On the day of Perón’s return the conflict between left and right turned into open bloodshed at Ezeiza airport. Armed supporters from both tendencies had gathered and a shot rang out. The leftists returned fire, targeting those on the overpass podium. 500 Montoneros stormed the podium but were eventually routed by security forces. Overall 13 people were killed. Perón’s plane was diverted to ensure his safety.

Perón appointed staunch anti-communist José Rega as an intermediary to the left-wing Perónist Youth, signaling his opposition to their cause. Representatives of the Perónist Youth were removed from the Supreme Council of the Justicialist Party, and he instructed CGT leader José Rucci to purge the labor movement of Marxists. Two days after Perón’s election on September 23rd 1973, Rucci, his closest ally and likely political heir, was assassinated by Montoneros. The loss of his likely successor negatively impacted Perón’s already feeble health.

On the 19th of January 1974 the Marxist People’s Revolutionary Army (ERP) attacked the Azul army base. Perón believed they had been aided by Governor Oscar Bidegain, who had bused armed Leftists into Ezeiza. At a May Day rally Perón declared that the young left radicals were dishonoring the founders of the party, upon which the leftists walked out of the rally. Perón attempted to rally the people one last time, making a speech on a freezing day in June. His failing health declined steeply and he died on July 1st.

Following his death, his widow and vice-president Isabel took office. However, the Montoneros declared a full insurrection on the 6th of September. Moreover, economic conditions rapidly spun out of control, leading to a CGT general strike, combined with an escalating rebellion by the left. The Argentine Anticommunist Alliance, led by Rega, waged a bloody counter-revolutionary struggle. National production slowed to a crawl and inflation soared. In 1976, Isabel was overthrown by the army.

The ouster of Isabel Perón did not spell the end of Perónism, however. Currently Justicialist Party member Cristina Kirchner is the president of Argentina, succeeding her late husband, Nestor Kirchner. While she has received some criticism from more traditional Perónists, she has attempted to repudiate the polices of neo-liberalism. In 2012 a bill was introduced to ensure that the Central Bank acted in the interest of social equity. Moreover, Perónist movements outside the Kirchner regime enjoy a great deal of support. Outside of Argentina, the late Hugo Chávez lead the Perón-influenced Bolivarian Revolution, as previously mentioned. It appears, that after years of struggle and heartbreak, Perónism is once again leading Latin America’s resistance to US neo-liberal imperialism.

Kerry Bolton’s book should become essential reading for all of those who wish to see how a mass movement can be built from the ground up to challenge superpowers. It places Perón in his rightful place as one of the great Third Position thinkers, rallying the workers against communism and capitalism for the spiritual growth of the nation. It will not be lengthy digressions on IQ and philosophy that challenge the American liberal empire, but showing the common man the way to a higher life, against the forces of greed and materialism. Perónism represents a true creed of social justice, one of service to society. If there is to be any real progress for the New Right, they must embrace the shirtless ones who toil for their nation as Perón did.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/12/kerry-boltons-peron-and-peronism/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/12/PeronandPeronism.jpg

[2] Perón and Perónism: http://www.amazon.com/gp/product/0992736544/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0992736544&linkCode=as2&tag=countecurrenp-20&linkId=QW4F5XW2P5ZWSDC6

mardi, 16 septembre 2014

Les charognards contre les peuples

 char49582-1.jpg

Les charognards contre les peuples

par Georges FELTIN-TRACOL

Si les feux de l’actualité se focalisèrent au cours de cet été 2014 sur l’inquiétante épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest, la guerre civile en Ukraine, les avancées de l’État islamiste en Orient, la crise gouvernementale hexagonale ou les succès sportifs français, seule la presse écrite a largement commenté le brûlant litige entre l’Argentine et la finance internationale anonyme.

 

À l’heure où se discutent en catimini les accords transatlantiques et que la « justice » étatsunienne condamne à 8,97 milliards de dollars le groupe bancaire français B.N.P. – Paribas parce qu’elle a commercé dans cette monnaie hors du territoire yankee avec des États (Cuba, Soudan, Iran) soumis à un embargo du fait de leur refus de s’écraser devant Washington, ce qui arrive à l’Argentine risque à brève échéance d’atteindre tous les États réfractaires au nouveau désordre mondialiste préparé par l’hyper-classe ploutocratique apatride.

 

En 2001, Buenos Aires se déclara en défaut de paiement pour un montant de 82,2 milliards de dollars. De nombreux créanciers se retrouvèrent lésés si bien que le gouvernement argentin engagea des négociations qui aboutirent en 2005 et en 2010 à une restructuration de la dette. L’accord conclu stipule que 92 % des prêteurs abandonnent plus de 70 % de leurs créances. Seule une infime minorité l’a désavoué dont les « fonds vautours » qu’il serait plus judicieux de nommer « fonds charognards ». Aurelius Management et N.M.L. Capital, filiale d’Elliott Management fondé et présidé par l’Étatsunien Paul Singer, en sont d’excellents exemples.

 

Incarnation d’une économie spéculative et improductive, Paul Singer se consacre à « l’achat de dette “ décotée ”. Il acquiert pour une bouchée de pain les créances d’États en difficulté, dont les propriétaires sont lassés d’attendre un hypothétique remboursement. Entre ensuite en scène une armada de juristes, banquiers et consultants pour contraindre le pays récalcitrant à honorer ses échéances. Par la négociation, mais surtout devant les tribunaux (1) ». Bref, c’est une sorte de Bernard Tapie à la puissance mille et à la voracité planétaire.

 

L’Argentine endettée

 

Puissance industrielle et rurale, l’Argentine a bénéficié entre 2002 et 2012 de la hausse du cours des matières premières agricoles. Elle régla dès  « 2003, par anticipation et en une seule fois, la totalité de ce qu’elle devait au Fonds monétaire internationale (F.M.I.), et dernièrement, le 28 juillet, au Club de Paris (2) ». Or, le 23 février 2012, un juge fédéral, octogénaire, du district de New York nommé en 1972 par Richard Nixon (3), Thomas Griesa, « interdit à l’Argentine d’honorer ses échéances sur sa nouvelle dette […] tant qu’elle ne remboursait pas, en parallèle, 1,33 milliard de dollars aux porteurs de sa vieille dette (4) », en l’occurrence les fonds charognards. « Entre 2005 et 2010, des fonds d’investissement spécialisés entre autres dans les titres obligataires, rachètent à des créanciers ayant refusé la restructuration de 2005 (donc parmi les 7 % restant) leurs titres de dette sur l’Argentine. N.M.L. Capital et Aurelius Management […] entrent alors en possession de ces titres (libellés en dollars américains), en les rachetant à prix cassés à des investisseurs en cessation de paiement. Ils se retournent ensuite contre l’Argentine pour en exiger le remboursement, par l’intervention de la justice américaine qui est en mesure d’agir, car la dette détenue par ces fonds est libellée en dollars et relève donc de sa juridiction (5). » Pis, au moment de l’acceptation de l’emprunt étranger, le « contrat stipule les obligations qui pèsent tant pour l’emprunteur, l’Argentine, que sur ses créanciers. Le contrat précise également la loi applicable, l’Argentine ayant choisi d’émettre sa dette, en fonction de différents critères (tel que le lieu d’émission), sous l’empire de quatre lois différentes : la sienne, la loi de l’État de New York, la loi anglaise et la loi japonaise. Ce contrat ajoute, enfin, que si un différend venait à opposer les parties, un juge aurait compétence pour le trancher (6) ».

 

Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner conteste la décision du juge Griesa devant la Cour suprême des États-Unis qui, le 16 juin 2014, refuse d’examiner l’affaire et rend dès lors le jugement exécutoire. « Mais l’État argentin s’est vu dans l’impossibilité d’honorer un remboursement de 539 millions de dollars à ces créanciers, car la Cour suprême américaine a bloqué dans le même temps tous les remboursements tant que les “ fonds vautours ” n’ont pas reçu prioritairement les 1,5 milliard de dollars exigés (7). » L’ordonnance de Thomas Griesa avertit que « les établissements financiers qui aideraient l’Argentine à passer outre cette interdiction pourraient être considérés comme complices (8) ». Qu’attendent donc les banques russes, mises sur liste noire par l’Occident, pour aider l’Argentine ? La Russie ferait là un beau pied-de-nez au B.O.A. (9). Par cette incroyable pression judiciaire, véritable précédent géopolitique, car « la remise en cause de la souveraineté de l’Argentine avec les fonds N.M.L. Capital et Aurelius Management envoie un signal assez inquiétant (10) », Thomas Griesa ne cache pas qu’il veut « en tant que juge, trouver un mécanisme légal qui empêche la République [d’Argentine] d’ignorer [s]es sentences (11) ».

 

L’Argentine réplique à cette décision inique en estimant que cet individu « “ a outrepassé sa juridiction ”, parce qu’ “ un juge des États-Unis n’a pas compétence pour porter atteinte au recouvrement des titres régis par les lois de l’Angleterre et du Pays de Galles et payés en euros conformément à une procédure de règlement qui ne passe pas par les États-Unis ” (12) ». Cette argumentation juridique défense déplaît à Thomas Griesa qui « menace de poursuivre l’Argentine pour “ outrage ” si elle continue à diffuser des informations “ fausses et trompeuses ” (13) ». Il se permet ainsi d’intimider un gouvernement souverain ! L’impudence de ce petit personnel inféodé au Grand Capital paraît sans limites ! Conscient toutefois de sa témérité, Griesa revient néanmoins sur sa bravade. Néanmoins, « dans une ultime tentative, Buenos Aires a proposé de régler les fonds dans le pays plutôt qu’à New York. “ Illégal ”, a répondu l’inflexible juge (14) ». Le 7 août dernier, la présidente de la nation argentine a donc saisi la Cour internationale de justice installée à La Haye aux Pays-Bas. Or Washington ne la reconnaît pas !

 

La justice comme arme décisive yankee

 

Le démêlé entre l’Argentine et les charognards soutenus par l’Oncle Sam dépasse les seuls cadres juridique, financier et économique. Les États-Unis postulent depuis longtemps que leurs lois ont une portée internationale qui balaient les souverainetés étatiques. On a oublié que le 28 février 1990, par six voix contre trois, la Cour suprême autorisait sa police, en réalité le F.B.I., la C.I.A. et d’autres officines plus discrètes, à perquisitionner dans le monde entier ainsi qu’à arrêter tout non-Étatsunien poursuivi par les autorités et les tribunaux outre-Atlantique. Sous les présidences Bush fils et Obama, des citoyens étatsuniens ont même été assassinés à l’étranger par les drones. Par conséquent, « avec la décision de la Cour suprême, la situation devient encore plus simple : d’une part, les ressortissants étrangers, qui sont supposés obéir aux lois américaines, peuvent être arrêtés dans n’importe quel pays du monde, même sans le consentement du pays concerné et conduits de force aux États-Unis. […] D’autre part, s’ils doivent obéir à la lex americana, ils ne peuvent prétendre bénéficier des protections qu’elle prévoit pour les seuls citoyens des États-Unis (15) ». Il est plus que probable que le calamiteux traité transatlantique en préparation s’accompagnera de dispositions juridiques et sécuritaires qui rendront effectif un mandat d’arrêt transatlantique à l’encontre de tous les ennemis du B.O.A. Le juge Griesa y contribue à sa manière.

 

Le fameux traité Union européenne travestie – États-Unis n’est que l’arbre qui cache une inquiétante forêt. Connaissez-vous le T.i.S.A. (Trade in Services Agreement) ou « Accord sur le commerce des services » qui se discute, hors d’une O.M.C. décatie, entre une cinquantaine d’États ? Ce T.i.S.A. entend réduire (effacer serait plus juste) les barrières réglementaires aux échanges internationaux de services (dans leur plus large acception). Bannissant toute préférence régionale, nationale ou continentale, le texte comporte deux modalités dangereuses défendues par les Anglo-Saxons : « La “standstill clause ”, ou clause du statu quo, interdirait ainsi aux pays d’établir dans le futur un niveau de régulation supérieur à celui en vigueur au moment de la signature de l’accord. Et selon la clause de cliquet (“ ratchet clause ”), toute nouvelle dérégulation établirait un plancher irréversible (16). »

 

En dépit de ses velléités d’omnipotence, la justice étatsunienne n’est pas toute puissante, surtout si elle se confronte à la souveraineté revendiquée d’États volontaristes. Qu’on pense au Bélarus ! Et que vaudraient les sentences d’un Thomas Griesa face à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord, voire à l’Inde ? Certains croient que « la solution réside dans la création d’un Tribunal international des faillites d’État, conformément à la proposition élaborée par le F.M.I. en 2002 mais refusée par une alliance entre les États-Unis et les grands pays émergents (17) ».

 

Le tribunal d’arbitrage privé a cependant la préférence des banksters. Les contribuables français connaissent bien cette procédure qui leur a coûté la broutille de 403 millions d’euros lors du conflit entre Bernard Tapie et Le Crédit lyonnais aux temps de Sarközy président, cet autre Hollande. Les plus avertis de l’opinion publique savent que le traité de libre échange U.E. – U.S.A. en discussion s’inspire de l’accord – toujours pas entériné – entre l’U.E. et le Canada. L’Allemagne rechigne en effet sur certaines dispositions du traité, en particulier l’I.S.D.S. (Investor-State Dispute Settlement) que Britanniques, Étatsuniens et Canadiens jugent intouchable et non négociable. « Ce mécanisme de règlement des différends indique que les entreprises étrangères peuvent poursuivre des États si elles considèrent qu’un gouvernement enfreint les termes d’un accord commercial. En théorie, il veille à offrir un filet de sécurité juridique aux firmes investissant à l’étranger. […] L’I.S.D.S. indique […] que le désaccord doit être tranché par un tribunal arbitral international. L’instance privilégiée dans ce cas est le Centre international des règlements des différends liés à l’investissement, un organe dépendant de la Banque mondiale basée à Washington, dont les juges sont des professeurs de droit ou des avocats d’affaires nommés au cas par cas (18). »

 

La vive résistance argentine décuple l’envie des cénacles financialistes de recourir systématiquement à la justice étatsunienne quand les tribunaux privés sans appel n’ont aucun effet. Les États-Unis sont instrumentalisés par la finance, car, – c’est le paradoxe -, « pour privatiser, pour déréguler, pour imposer la loi du profit, il faut un État fort, comme on le voit aux États-Unis ou en Chine (19) ». La motivation pécuniaire joue aussi son rôle. Les fonds charognards « exigent un remboursement à 100 %, quitte à entamer de longues procédures devant les tribunaux américains ou anglais, réputés protecteurs pour les créanciers. “ Quel investisseur acceptera maintenant la restructuration d’une dette souveraine sachant que tout le processus peut être bloqué par la justice ? ”, s’interroge Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis (20) ».

 

Quel État voyou ?

 

Pour sa part, Nicolas Baverez ose écrire que « l’Argentine est un État voyou qui a érigé en modèle économique la spoliation à intervalles réguliers des investisseurs et de ses créanciers publics et privés. Les fonds injustement qualifiés de “ vautours ” ont fait œuvre de salubrité publique en rappelant Buenos Aires au respect des ses obligations financières et de la règle de droit (21) ». Ainsi donc, c’est l’Argentine qui gèle les avoirs financiers russes, iraniens, syriens ou bélarussiens. L’éditorialiste ami du Siècle a une singulière vision de l’État voyou, lui qui côtoie en permanence la voyoucratie hexagonale en col blanc. Oui, il existe des États et des entités voyous : les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël, l’Union (pseudo-)européenne, la République hexagonale (qui bafoue sa propre signature), la Cour pénale internationale, le F.M.I., l’O.T.A.N., la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Baverez a oublié (ou ne sait pas) qu’« au cours des années 1990, l’économie argentine se “ dollarise ” fortement et le gouvernement émet des obligations en devises étrangères, notamment en dollars américains (22) ». Il s’agit de l’héritage de Carlos Menem, le soi-disant péroniste-populiste qui détruisit l’idéal justicialiste pour la pourriture libérale. Sous sa présidence précocement « bling bling », « l’Argentine a appliqué un programme économique ultra-libéral (libéralisation brutale de l’ensemble des marchés allant jusqu’à l’abandon totale de sa souveraineté monétaire, le peso devenant égal au dollar), souligne Pierre Salama. Ce programme économique a eu un certain succès au début : fin de l’hyperinflation, croissance économique élevée mais très volatile, diminution de la pauvreté mais augmentation des inégalité. Le Fonds monétaire international (F.M.I.) avait alors désigné l’Argentine comme étant sa “ meilleure élève ” (23). »

 

L’Argentine est surtout punie parce qu’elle pratique une économie protectionniste. « La croissance est évidente (le F.M.I. lui concède quand même un taux de croissance de 4,2 % pour 2012, mais du bout des lèvres), s’enthousiasme Aymeric Chauprade, et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du Libano-Argentin Menem (24). » On peut néanmoins regretter que cette politique audacieuse se confine au seul cadre national argentin et se détourne de toute concertation sérieuse avec ses partenaires du MERCOSUR afin de constituer un authentique protectionnisme continental. Washington profite des rivalités historiques, économiques et même sportives au sein du Marché commun sud-américain pour le désarmer et l’affaiblir.

 

Certes, le gouvernement de Cristina Kirchner n’est pas exempt de critiques. Trahissant un péronisme bien mal en point pour une variante australe de la sociale-démocratie, la « Martine Aubry » de Buenos Aires a, elle aussi, appliqué un programme sociatéliste et gendériste. L’homoconjugalité y est reconnue en juillet 2010 tandis que le transsexualisme devient légal au printemps 2012. Il manque toujours au Cône Sud un chef charismatique capable d’unir autour de lui le peuple, l’armée et la nation contre le danger financier mondialiste. En attendant, « pour avoir choisi un traitement non orthodoxe de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain. Cette décision embarrasse nombre de pays avancés. Suivre la décision de ce tribunal, c’est précipiter la crise en Argentine, faire subir à une grande majorité d’Argentines une politique d’austérité insoutenable, c’est accepter qu’une décision d’un tribunal puisse prévaloir sur la souveraineté des États, c’est enfin accroître le risque d’une remise en cause des décisions prises pour restructurer la dette de la Grèce et celle d’autres pays (25) ».

 

Une étroite alliance transnationale

 

Les effets se font déjà sentir ailleurs. « L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. Le capitalisme global est complètement hors sol. Il n’a été que très partiellement affecté par la crise financière car aucune mesure n’a véritablement été prise pour enfin le réguler. […] La cécité des actionnaires et la politique de la courte vue prédominent. Plus que jamais l’idéologie qui domine est : “ Prends l’oseille et tire-toi ” (26). » La situation s’aggrave dans l’Hexagone. « La collusion entre certains politiques, la haute administration des finances et le système bancaire est un scandale. Résultat : les lois sont trop laxistes. Et les multinationales redistribuent des dividendes massifs alors que le patron de la Banque de France persiste à dire qu’il y a des risques pour le financement de l’économie (27). »

 

Cette étroite complicité concerne aussi Elliott Management de Paul Singer (« Chanteur » en français). Ce « maître-chanteur » de très haut vol veut accroître sa fortune et celle de ses partenaires. Il subventionne les O.N.G. qui, plus que jamais, relèvent des forces mentales d’occupation qu’il faut combattre. Par exemple, « en 2006, dans ses efforts pour récupérer des créances du Congo-Brazzaville, Elliott accumule les preuves du train de vie luxueux du président Denis Sassou-Nguesso, avant de les faire fuiter auprès d’une O.N.G. Achetés moins de 20 millions de dollars, ses emprunts lui rapporteront 90 millions… […Pour l’Argentine] l’opération afficherait un rendement de 1 600 % (28) ». Mais ces prédateurs n’entendent pas les avertissements avisés de l’ancien Premier ministre malaysien, Mohamad Mahathir, pour qui « les États-Unis sont en faillite, mais les gens continuent d’accepter le dollar. C’est pourtant de la monnaie de singe ! Ils ont imprimé des milliards de dollars avec la quantitative easing mené par la Fed. Ce sont des bouts de papier sans valeur, mais les gens l’acceptent du fait de la puissance et des menaces américaines (29) ».

 

Les initiatives nocives de Paul Singer ne s’arrêtent pas à l’extorsion (légale ?) des États. Elles sapent les fondements traditionnels de la société. « Une conception de la finance aussi égalitariste que libérale […] semble évidente à Paul Singer, soutien indéfectible du Parti républicain. L’homme a notamment contribué à l’élection de Rudolph Giulani à la mairie de New York, et compte parmi ses investisseurs Mitt Romney. Mais il a aussi consacré plus de 425 000 dollars au soutien du mariage gay, après le coming out de l’un de ses fils (30). » Qu’en pensent donc les zélés conservateurs libéraux qui mélangent dans leurs délires abjects le libéralisme, le conservatisme et le sociétalisme ? Dans son bloc-notes, Ivan Rioufol pérore sur « le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre (31) ». Mais où se trouve ce « monde libre » ? Pense-t-il à l’O.T.A.N. belliciste et aventurière ? Considère-t-il l’Occident, les États-Unis et l’O.M.C. comme des joyaux à protéger ? Mensonges !  « L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable, prévient Philippe de Villiers. Elle veut “ otaniser ” le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’O.T.A.N., c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent (32). » Quitte à pratiquer une rhétorique digne de la Guerre froide, le plumitif néo-cons totalement ringard et vraiment à l’Ouest, continue encore son sale boulot de détourner de braves lecteurs vers des cibles secondaires, alors que l’ennemi principal demeure les États-Unis d’Amérique, leur hyper-classe, leurs nervis intercontinentaux et l’Oligarchie planétaire mondialiste. Voilà pourquoi les Européens épris d’identités charnelles et de justice sociale réelle se sentent tous maintenant Argentins ! Plus que jamais, America delenda est !

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Audrey Tonnelier, « Elliott, le fonds vautour qui fait trembler les États », dans Le Monde, le 29 juillet 2014.

2 : Christine Legrand, « À Buenos Aires, les Argentins se réveillent sous le choc », dans Le Monde, le 1er août 2014.

3 : Si, aux États-Unis, les juges locaux et fédérés sont élus, les juges fédéraux sont, eux, nommés par le président après l’accord du Sénat. Les plus intrigants termineront leur carrière à la Cour suprême.

4 : Isabelle Chaperon, « Le combat de Buenos Aires contre les banques », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

5 : Victor Lequillerier, « Un accord entre l’Argentine et ses créanciers est possible. La décision américaine est un épisode d’un long feuilleton », dans Le Monde, le 29 août 2014.

6 : Alain Gauvin, « Buenos Aires est mauvais payeur, les sanctions judiciaires sont justifiées », dans Le Monde, le 29 août 2014.

7 : Victor Lequillerier, art. cit.

8 : Isabelle Chaperon, art. cit.

9 : Sur son excellent site de defensa, Philippe Grasset a inventé le concept de B.A.O. pour « Bloc américaniste occidentaliste ». Cependant, B.O.A. (Bloc occidental atlantiste) paraît plus signifiant dans la guerre des idées avec l’image du lent étranglement des peuples libres par la finance gendériste, armée, multiculturaliste,  sécuritaire et sociétaliste.

10 : Victor Lequillerier, art. cit.

11 : Isabelle Piquer, « Thomas Griesa, un juge anti-système aujourd’hui très fatigué », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

12 : Isabelle Chaperon, art. cit.

13 : Christian Losson, « Fonds vautours : l’Argentine à la relance », dans Libération, le 11 août 2014.

14 : Fabrice Rousselot, « L’imperturbable juge qui défie l’Argentine », dans Libération, les 23 et 24 août 2014.

15 : Jan Krauze, « La Cour suprême confirme le droit de la police américaine de perquisitionner à l’étranger », dans Le Monde, le 2 mars 1990.

16 : Marie Charrel, « Huis clos autour de la libéralisation des services », dans Le Monde, 5 août 2014. On lira aussi Raoul Marc Jennar, « Cinquante États négocient en secret la libéralisation des services », dans Le Monde diplomatique, septembre 2014. On attend aussi sur ce sujet l’essai d’Arnaud Raffard de Brienne consacré au traité transatlantique à paraître aux Bouquins de Synthèse nationale.

17 : Nicolas Baverez, « Les dettes se paient toujours », dans Le Point, le 10 juillet 2014.

18 : Marie Charrel, « L’Allemagne, trouble-fête des négociations transatlantiques », dans Le Monde, 5 août 2014.

19 : « Le temps du “ commun ”. Entretien avec Pierre Dardot et Christian Laval », dans Le Nouvel Observateur, le 31 juillet 2014.

20 : Donald Hébert avec Tancrède Bonora, « Après l’Argentine, à qui le tour ? », dans Le Nouvel Observateur, le 14 août 2014.

21 : Nicolas Baverez, art. cit.

22 : Victor Lequillerier, art. cit.

23 : Pierre Salama, « La justice américaine cherche à punir l’Argentine pour l’exemple. Buenos Aires sanctionné pour la gestion non orthodoxe de sa dette », dans Le Monde, le 21 août 2014.

24 : Aymeric Chauprade, « Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine », mis en ligne sur Carnet de bord d’Aymeric Chauprade. Le blog de la géopolitique multipolaire, le 21 avril 2012.

25 : Pierre Salama, art. cit.

26 : Benjamin Coriat, « On vit dans une économie casino », dans Libération, le 20 juillet 2014.

27 : Jean-Paul Pollin, « La France se plie aux règles de la finance », dans Libération, le 20 juillet 2014.

28 : Audrey Tonnelier, art. cit.

29 : dans Le Monde, le 14 août 2014.

30 : Audrey Tonnelier, art. cit.

31 : dans Le Figaro, le 29 août 2014.

32 : « L’Amérique veut abattre Poutine pour installer son modèle de société en Russie. Entretien avec Philippe de Villiers », dans Le Figaro, le 18 août 2014.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3938

 

vendredi, 15 février 2013

L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

justicia-de-dios-justicia.jpg

L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

LA LEZIONE DI MARCEL DE CORTE

di Piero Vassallo

  Ex: http://www.riscossacristiana.it/

Dal gorgo oscuro, in cui Armando Plebe e i suoi ectoplasmi neodestri avevano immerso l'ingente e preziosa eredità del Novecento antimoderno, il sagace e instancabile Rodolfo Gordini ha salvato la memoria del filosofo belga Marcel de Corte (1905-1994) geniale interprete dell'aristotelismo cristiano.

 

Durante gli anni di piombo, De Corte, insieme con Ettore Paratore, Marino Gentile, Nicola Petruzzellis, Thomas Molnar, Vintila Horia, Alexandr Maximov, Maurice Bardèche, Francesco Pallottino, Ugo Spirito, Giano Accame, Giuseppe Sermonti Augusto Del Noce, Fausto Gianfranceschi, Mario Attilio Levi, Francesco Grisi, Marco Tangheroni, Roberto De Mattei, Cristina D'Ancona fu impavido protagonista degli Incontri romani della cultura refrattaria, splendidamente organizzati, da Giovanni Volpe, in un assediato e silenziato margine.

Risultato del salvataggio compiuto da Gordini è la splendida riflessione decorteiana sulla giustizia, un'opera idealmente dedicata agli orfani della cultura di destra, pubblicata da Cantagalli editore anticonformista di lungo corso in Siena.

Con scelta felice, Gordini ha affidato a un insigne filosofo del diritto, Danilo Castellano, il compito di selezionare e commentare i saggi controcorrente dell'insigne studioso belga.

Castellano, che negli anni  settanta si laureò discutendo, con Augusto Del Noce, una tesi sulla filosofia di De Corte (tesi che fu immediatamente pubblicata da Pucci Cipriani, editore controrivoluzionario in Firenze) è, infatti, l'esponente di punta della scuola di pensiero, costituita da cattolici intransigenti per la difesa e la restaurazione del diritto naturale, oggi tenuto sotto schiaffo dai testimoni cadaverici dei sogni mummificati dalla chiacchiera laica intorno alla giustizia democratica e progressiva.

Castellano rammenta, infatti, che "La polemica di De Corte è costruttiva sua perché ha per presupposto la metafisica della realtà sia perché è propriamente una denuncia delle assurdità della Modernità". E puntualmente cita i più vistosi controsensi: "La storia non ha, infatti, una direzione obbligata (la libertà dell'uomo sarebbe, in questo caso, un flatus vocis) l'evoluzionismo è una credenza ingenua (l'uomo, per esempio, continua ad essere uomo perché nato dall'uomo), la scienza non può avere per oggetto il proprio metodo anche se proposto e usato con rigore (la logica, infatti, non è fondativa ma dimostrativa) la filosofia non è un esercizio intellettuale ma apprensione di ciò che è in conformità alla sua essenza e al suo fine".

Castellano osa aggredire il feticcio della sovranità popolare, un prodotto della elucubrazione irrealistica, che capovolge le verità stabilite dal senso comune e impone leggi conformi all'assolutismo democratico: "L'elaborazione inflazionata di teorie sulla e della giustizia nel nostro tempo rappresenta la prova della riduzione della giustizia a strumento usato contro la vera giustizia. Spesso, infatti la giustizia ai nostri tempi è usata contro la giustizia, perché anziché essere cercata e individuata viene invocata ed elaborata sulla base e per l'applicazione di una teoria".

In anni avvelenati dalle ideologia a trazione soggettivistica, De Corte ha osato rivendicare i principi del realismo filosofico. Ha stabilito, infatti, che "la società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Di qui la puntuale e drastica confutazione delle ideologie che fondano il diritto sulla volontà e sulle passioni dei singoli: "La giustizia istituisce tra uomo e uomo una relazione sociale caratterizzata da una realtà per se stessa indipendente dalle passioni, sempre soggettive".

Fonte della legge non è il desiderio del soggetto fantasticante ma la società naturale, la famiglia, da cui il singolo dipende: "La società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Separate dal loro naturale fondamento, le società ispirate alle ideologie sono pseudo-comunità, "entità prive di esistenza reale i cui spettri dissimulano, per coloro che le immaginano, l'esistenza terribilmente reale, ma inavvertita delle loro vittime, di protesi più vive in apparenza, ma più costrittive quanto alle relazioni naturali con gli altri nelle varie società cui apparteniamo".

La società fondata dall'ideologia promuove la guerra contro la legge naturale ossia l'eversione e la dissoluzione della famiglia, onde l'imposizione di leggi infami e grottesche a vantaggio dell'infedeltà coniugale, della sterilità, della rivolta dei figli.

De Corte annuncia il destino di una società fondata da utopisti e demagoghi sul rifiuto di obbedire alla legge naturale: "la rivoluzione distruttrice di tutte le assise sociali naturali arriva rapidamente al suo apogeo, la dissocietà lascia il posto ad una ricostruzione della vita secondo lo schema ideologico; questa società nuova, privata dei suoi fondamenti di giustizia, può stare in equilibrio solo grazie a ciò che Nietzsche i ganci d'acciaio di uno Stato senza società".

Il fantasma della sovranità popolare abolisce la famiglia per istituire una società dominata da deformi controfigure dei genitori.

Generata dalla dissocietà moderna, la democrazia assoluta si rovescia in oligarchia e mette in scena i promotori dell'infelicità generale: il banchiere vampiresco, il parassita politicante, topo nel formaggio, il gabelliere sadico, il ministro sproloquiante, il pubblico ministero fustigante, il giornalista comiziante arroventato, la meretrice filosofante,  l'assistente sociale dissociante, la levatrice mortuaria, lo psichiatra sfrenante, il pederasta etico, il teologo ateo.

Il rito del suffragio universale uguale per tutti è una parentesi: "Non c'è uguaglianza tra il popolo e i suoi rappresentanti e ministri. Non c'è uguaglianza tra la maggioranza e la minoranza. La democrazia è in realtà una aristocrazia camuffata. ... Sotto il presunto regno del Numero e della Massa si nasconde il potere di un'oligarchia in cui si combinano, in misura variabile, la potenza del Denaro e quella del Sofisma, che hanno per scopo di far prendere ai cittadini imbrogliati lucciole per lanterne".

De Corte sostiene appunto che la democrazia moderna prospera su un ordine sociale alterato dalla falsa giustizia: "La rivoluzione conserva come una mummia la pseudo-società da essa generata".

In ultima analisi, si dimostra la vanità e la sterilità della politica nutrita dall'illusione di restaurare l'ordine usando gli strumenti consegnati dal potere democratico e rinunciando all'azione intesa alla bonifica del pensiero moderno.

L'ordine sociale, infatti, può essere restaurato solo dalla politica al seguito dell'azione propriamente missionaria svolta da una società di pensiero cristianamente ispirata e culturalmente attrezzata e perciò capace di contrastare efficacemente il Sofisma.

Già esistente ma divisa da infantili gelosie, tale società dovrebbe aderire alle ragioni dell'unità ed agire, per quanto oggi possibile, imitando l'esempio dei missionari che hanno convertito l'Europa pagana.

Le cocenti delusioni procurate dai reiterati e umilianti fallimenti della destra italiana dimostrano, ad ogni modo, l'illusorietà della politica pura, cioè priva del sostegno di un adeguato pensiero.

La lettura del testo decorteiani è pertanto suggerita al vasto popolo dei delusi in sosta dolente nel deserto prodotto dai discepoli politicanti di Plebe e dai successori di Gaucci. Un vuoto desolante, che solo la fedeltà al diritto naturale e alla sua fonte religiosa potrebbe finalmente colmare.

samedi, 04 décembre 2010

Une biographie d'Evita Peron

Evita.JPG

VIVA EVITA !

Jean-Claude Rolinat présente sa biographie d'Eva Peron...

 

Evita Peron quadri.jpgJean-Claude Rolinat a publié dernièrement, aux éditions Dualpha, une remarquable biographie d'Eva Peron.
 
Evita, comme l'appelaient affectueusement les "descamisados", principaux soutiens du régime nationaliste populaire instauré par son mari, Juan Domingo Peron, en Argentine de 1945 à 1954, est un personnage historique qui mérite d'être étudié. Le livre de Jean-Claude Rolinat a le mérite d'aborder la vie de la "Sainte argentine" à la fois avec passion et objectivité.
 
Un livre à lire absolument et un cadeau idéal pour ceux qui veulent faire plaisir à un camarade à l'approche des fêtes.
 
Afin d'assurer la promotion et la diffusion de cette belle biographie d'Evita Peron :
 
Dimanche 5 décembre, l'auteur sera au Salon du livre d'histoire, à la Maison de la chimie, 28  rue  Saint-Dominique, Paris 7ème,
 
Mercredi 8 décembre, à partir de 19 h 00, il est invité par Martial Bild dans son libre journal sur Radio Courtoisie, 95.6 mgz à Paris et RP, 
 
Samedi 11 décembre, l'après-midi, il sera à la Librairie Primatice, 10, rue Primatice à Paris 13ème (métro Place d'Italie),  
 
et le jeudi 13 janvier 2011, à 19 h 00, il sera reçu par Serge Ayoub pour une conférence au  "Local", 92  rue de Javel, Paris 15ème.
 
Evita Perón, la reine sans couronne des Descamisados, par Jean-Claude Rolinat, Editions Dualpha, 244 pages, 29,00 €

 

vendredi, 13 mars 2009

Falange contra el Opus: la gran contradiccion bajo el franquismo

Falange contra el Opus: la gran contradicción bajo el franquismo

Infokrisis.-Dentro de nuestra iniciativa de recopilar escritos elaborados hace años, hemos encontrado éste, inacabado, que debería haber formado parte de un estudio más amplio sobre la historia de España en el que intentábamos realizar una aproximación a nuestro pasado desde el punto de vista de la doctrina evoliana. Para esta doctrina el elemento central es el reconocimiento de la antítesis de dos fuerzas a las que Evola llama "Luz del Norte" de tipo viril,  guerrero, masculino, solar y de otra la "Luz del Sur" de carácter femenino, telúrico, sacerdotal y lunar. Nos pareció que en el siglo XX, la antítesis desarrollada bajo el franquismo entre la Falange y el Opus Dei respondía con una precisión asombrosa a este esquema interpretativo. Ahora recuperamos el artículo escrito hace 15 años.

 

Estabilizada la España de la postguerra, resuelto el contencioso entre el nazismo y las democracias y aislados del resto del mundo, la vida siguió en nuestro numantino país. Aquella manifestación en la Plaza de Oriente que contestó el aislamiento internacional fue el desfío que lanzó la España vencedora en la guerra civil. "Si ellos tienen ONU, nosotros tenemos dos". El humor de "La Codorniz", conducido por antiguos voluntarios de la "División Azul", humoristas próximos a la Falange y cínicas gentes de derecha, junto al surrealismo cultural, hizo posible aguantar las precariedades de la postguerra.

La España vencida desapareció en el exilio, las cárceles, los silencios y las sentencias de muerte, ejecutadas o no. El maquís representó poco, numérica y efectivamente. La "invasión" del Valle de Arán, fue una gesta apreciada solo para sus protagonistas. España permaneció indiferente. A principios de los sesenta los últimos maquisards fueron cazados como conejos sin que sus muertes merecieran algo más que escuetas notas de prensa en las que inevitablemente se hablaba de "bandoleros" y atracadores. La España republicana estuvo ausente durante 40 años ("Cien años de honradez y 40 de vacaciones", fue la irónica adaptacion del lema del PSOE en la transición) y solo los comunistas, con sus rígidos criterios organizativos, su esquematismo mental y utilizando la estrategia de la hormiga laboriosa consiguieron salir del franquismo con un activo político que, luego, Carrillo se encargó de dilapidar.

Estábamos en 1946. El régimen había sufrido una evolución desde que los militares se alzaran diez años antes apoyados por grupos activistas de derecha y extrema-derecha y con la adquiescencia de un sector de la sociedad y el apoyo de los fascismos internacionales. Mientras la victoria sonrió a las tropas del Eje, Franco, gallego él, apostó sin fanatismo por la alianza germano-italiana. Colocó en el tablero a los 18.000 voluntarios de la División Azul. Y subrayo lo de voluntarios; los he conocido bien y doy fe de que fueron los que quisieron, incluso los que lo hicieron no por idealismo sino para redimir su apellido de pasadas colaboraciones republicanas. Pero Franco se reservó alguna que otra carta. No entró en la guerra. La victoria de las armas aliadas, iniciada a partir del desembarco en el Norte de Africa, hubiera resultado imposible de estar las dos orillas de Gibraltar en manos de un Eje ampliado con España asociada. A partir de ahí todo fue coser y cantar y, por lo demás, los contingentes judíos asilados por España, justificaban el que, en caso de victoria de los aliados, Franco pudiera presentar algún as en la manga.

Venció el bando aliado. Hasta ese momento, Franco había utilizado la retórica imperial de la Falange para dar empaque y tono al régimen. Probablemente él mismo se sintiera atraído por este discurso ampuloso que hundía sus raíces en una parte de nuestra historia. Nadie cuestionaba -solo algunos falangistas- que el partido fundado por José Antonio Primo de Rivera, Ramiro Ledesma y Onésimo Redondo, era el "fascismo español". Si vencía el Eje, la carta de Franco era tener un partido único de características similares al fascismo y al nazismo. Al resultar derrotado, hubo que buscar una ideología de sustitución. Esa fue el nacional-catolicismo; con él la "Luz del Sur" prendió de nuevo en nuestro país.

Las críticas e ironías a las que se ha hecho acredor el franquismo proceden en buena medida de este giro ideológico. "El florido Pensil", el catecismo de Ripalda y los rosarios del Padre Peyton, la censura en manos eclesiales y la mojigatería, eran propias del nacional-catolicismo, no de la Falange. Un somero estudio sobre la Sección Femenina o sobre el carácter de los intelectuales falangistas, los hace muy distantes del espíritu sacerdotal y pacato de sus colegas nacional-católicos. Estos, surgidos del adaptacionismo de la derecha liberal (la CEDA) que, con los años, tras percibir que lo del franquismo iba para largo, se convirtieron en la cuarta fuerza del régimen (tras al falange, el carlismo y el ejército), con pretensiones hegemónicas. Los falangistas fueron recluidos en algunos ministerios arquetípicos y en consonancia con sus ideales sociales. Girón de Velasco instituyó la Seguridad Social y el grueso de la legislación laboral franquista; por más que antiliberales, tales leyes podrían ser hoy reivindicadas por las organizaciones obreras situadas más a la izquierda, en caso de que supieran algo de la historia social de éste país. En cuanto al carlismo, se le encasilló en el Ministerio de Justicia y poco más, a la espera de que se fuera desleyendo como un azucarillo, como así ocurrió. El ejército ya había tenido una guerra (la civil), algunos militares tuvieron dos (la civil y el frente del Este junto con la Wermatch) y los más veteranos, incluso tres (la civil, la División Azul y las anteriores campañas de Africa). Los hubo con cuatro (a las anteriores hubo que añadir la miniguerra del Ifni). Todos ellos querían tranquilidad y disfrutar los galones y condecoraciones ganadas. Los "propagandistas" católicos subieron enteros en el gobierno.

Y así llegamos a los años cincuenta cuando aparecen elementos nuevos. España tenía que salir, no solo del subdesarrollo, sino del hambre secular. Había restricciones eléctricas, racionamiento y carestía, estraperlo; miseria, en definitiva.

Cuando Franco e Eisenhower firman los acuerdos de cooperación, España entra en la recta del desarrollismo y, oh maravilla de maravillas, ni los carlistas, ni la falange, ni los propagandistas, ni mucho menos el ejército, estaban en condiciones de liderar la nueva etapa y facilitar una clase política tecnocrática. Un oscuro grupo, en cambio, sí: el Opus Dei. A partir de ese momento se instaló una contradiccion fundamental en el interior del régimen, entre los sectores de la Falange (no específicamente conservadores, sino dotados de ideales patrióticos y sociales) y el Opus Dei (no necesariamente progresista, sino simplemente tecnócratico). Todos ellos, como los carlistas, propagandistas y militares, eran "franquistas" en el sentido de que el adaptacionismo de Franco, permitió que en unos momentos del régimen se jugara con una alineación y en otros con otra; o incluso que en el mismo tiempo unos peones fueran puestos a trabajar en unas posiciones y otros en otras. Y la cosa duró hasta el último aliento del eufemísticamente llamado "anterior jefe del Estado".

Pero todas estas vivas muestras de pragmatismo, oportunismo de escasos principios, realpolitik y adaptacionismo, no pueden eludir el hecho fundamental, a saber, que entre la Falange y el Opus Dei existió una contradicción metafísica que hacía de ambos, quintaesencias de dos principios opuestos desde la fundación de nuestro país: el elemento guerrero y el sacerdotal, lo solar y lo lunar, lo guerrero y lo sacerdotal, lo viril y lo telúrico, la "Luz del Norte" y la "Luz del Sur", se manifestaron nuevamente e imprimieron carácter a esos años.

Influyente, primero, en la Corte del "anterior jefe de Estado", residual en el decenio de la rosa, el Opus Dei, en el momento de escribir estas líneas, cabalga de nuevo a lomos del centro-derecha [recordar que este artículo se escribió durante la primera legislatura del "aznarato"]. Por lo demás, Juan Pablo I, al buscar apoyos sobre los que reconstruir la Iglesia, tras la desbandada postconciliar, buscó y obtuvo sostén en "Comunión y Liberación" y el "Opus Dei". Agradecido, el polaco, tuvo a bien hacer aquello que iba mucho más allá del surrealismo religioso: intentar llevar a Escribá de Balaguer a los altares. Y uno se pregunta, si los santos de hoy son como son -y en el caso de Escribá, sabemos cómo son- ¿qué podremos pensar de los santos de ayer que, a lo peor, les concedieron tal título por cualquier componenda de baja estofa?.

No vemos gran cosa de santo en el Opus, como no sea la candidez de sus más abnegados miembros. Lo que vemos en el Opus es la quintaesencia acrisolada del Espíritu del Sur, oscuro, sufriente y lunar, telúrico y ginecocrático (a pesar de su misoginia), en la que se entremezclan lo peor del modus operandi masónico, la piedad más beata y, finalmente, los trucos de ilusionismo propios de cualquier espectáculo de "music hall".

Se diría que, con el Opus Dei estamos ante un tipo de espiritualidad femenina químicamente puro, enemigo jurado e irreconciliable de cualquier otra posición y que, a la postre, explica la conflictualidad con la Falange, e incluso con los jesuitas (los "soldados del papa") y otras órdenes religiosas de distinta inspiración. Difícilmente el Opus Dei podría entenderse con los Jesuitas. El hijo de comerciantes que era Escribá estaba espiritual y anímicamente alejado del espíritu militar de los hijos de Ignacio de Loyola y en cuanto a las órdenes mendicantes, Escribá no podía sino despreciarlas. Dios debía ser adorado con pompa, boato y ostentación.

Casi a modo de caricatura, el Opus Dei remite a los aspectos más problemáticos de la "Luz del Sur". Luz lunar, el Opus prefiere el secreto y la clandestinidad a los espacios abiertos y a las claridades solares. Para justificar tal opción gusta hablar de discrección y silencio. La máxima 970 del "Camino" dice: "Es verdad que he llamado a tu apostolado discreto "silenciosa y operativa misión" y no tengo nada que rectificar" y "que pase inadvertida vuestra condición como pasó la de Jesús durante treinta años". Hay otras muchas referencias más en el librito caótico, y en ocasiones delirante, escrito por Escribá; el mismo tema del secreto vuelve a repetirse en las Constituciones de la Obra: "Con el objeto de alcanzar su fin con eficacia, el Instituto como tal quiere vivir oculto"; más adelante especifican "Los miembros numerarios y supernumerarios deben estar convencidos de la necesidad de guardar un prudente silencio acerca del nombre de otros miembros y no revelar a nadie su propia filiación a la obra". En cuanto a las propias Constituciones "no han de divulgarse, ni siquiera han de traducirse a lenguas vulgares".

Junto al secreto, el desprecio por la naturaleza humana que se considera fuente de pecado en sí misma, remite igualmente a la temática propia de la "Luz del Sur", del ser caído, incapaz de superar por sí solo su miseria existencia y al que sólo la Gracia de Dios puede redimir. La Gracia es administrada por el sacerdote que opera en el Opus en forma de director espiritual y al que se le debe sumisión total. Las desafortunadas comparaciones entre el hombre y el borrico (una canción cantada a menudo en centros del Opus dice así "Vas a ser burro de noria, borrico siempre serás") que ya hiciera Lutero cuatro siglos antes ("El alma del hombre es como un asno que puede ser cabalgado por Dios o por el diablo"), el cerco de censuras y prohibiciones al que está sometido el miembro de la Obra (las revistas de información general están prohibidas), la falta de autonomía personal de los miembros que deben consultar cualquier pequeña decisión de sus vidas a su director espiritual al que le deben, no fidelidad, sino sumisión absoluta ("Ocultar algo personal a los directores era tener un pacto con el diablo" decía una ex-miembro del Opus), su consideración enfermiza de la sexualidad en la que los llamamientos a la castidad son todavía más desagradables que en lo más desagradable de la concepción evangélica, y, finalmente, la consideración mesiánica de que solo hay salvación posible en el interior de la institución y, fuera de ella, aguarda una irremisible condenación eterna ("El que se va de la Obra traiciona y vende a Jesús", "Nadie que se ha ido de la Obra ha sido feliz"), y finalmente, el papel atribuido a la Virgen en la fundación de la Obra (las biografías "oficiales" sostienen que la Virgen se apareció a Escribá con una rosa en la mano pidiéndole la fundación del Opus), todo ello definen un tipo de espiritualidad enfermiza idéntica a la que ha dado origen a otras manifestaciones de la "Luz del Sur".

En cuanto a la vida y a la personalidad del fundador, existe en él una apetencia de lujo y ampulosidad propias de una espiritualidad telúrica y lunar. No se recató de utilizar estrategias subrepticias y ladinas, callar, esconder, permanecer en la sombra, ocultos, estudiar cómo alcanzar más influencia y peso (tema titánico de la búsqueda de poder). Escribá dijo en cierta ocasión a un colaborador, "cuando tengamos las cátedras, todos tendrán sus carreras, sus doctorados, muchos títulos, porque eso atrae mucho a la gente (...) Nuestro fin es acaparar todas las carreras para que así podamos dar a los nuestros sus carreras hasta sin examinarse, muchos títulos y condecoraciones". Nosotros mismos nos hemos sorprendido de leer estas líneas y confirmar, por nuestros conocimientos directos, que efectivamente algunos miembros del Opus Dei están modelados en esta óptica. Hemos conocido incluso a uno que ha llegado a falsificar burdamente el título de periodista y a llenar las paredes de su despacho con decenas de títulos de dudosa catadura. Seguramente eso es lo que Escribá alababa en su "Camino" llamándolo "santa desvergüenza".

Junto a todo este cúmulo de despropósitos, la personalidad de Escribá se muestra pobre, justo en aquel punto en donde debería de aquilatar más riqueza el fundador de una Orden religiosa: en su espíritu. Ególatra despiadado, orgulloso y engreído, caprichoso, altivo, despreciativo incluso para con la figura del Papa y de la jerarquía ("He conocido siete papas, cientos de cardenales, miles de obispos. Pero fundadores del Opus solo hay uno"), altamente inmaduro (en una discusión intrascendente durante una comida, al verse sin argumentos contra su oponente, Escribá fue acalorándose y en un momento dado sacó la lengua a su oponente), esclavo de la gula (en una ocasión pidió la séptima tortilla porque las seis anteriores no estaban a su gusto) y de la avaricia (ya desde pequeño confiesa que le gustaba tocar las monedas que entraban en el comercio paterno), proclive a los accesos de ira (bastaba con que alguien no lo tratara como creía que merecía ser tratado o que ocurriera un error de protocolo para que se enfureciera. Ruiz Jiménez, entonces Ministro de Educación, al encontrárselo en Roma se dirigió a él diciéndole "¿Qué tal padre Escribá?". Escribá se volvió enfurecido y sin recoger la mano que Ruiz Jiménez le tendía. En efecto, quería que se le llamara Padre o Monseñor, pero no "Padre Escribá" como a cualquier otro sacerdote. Otros han dicho de él que sus maneras eran "bruscas y violentas", a la más mínima contrariedad perdía los estribos y empezaba a gritar), en cuanto a la envidia no podía evitar sentirla hacia los jesuitas (el padre Arrupe, General de la Compañía de Jesús hubo de llamarlo tres veces y por tres veces recibió la respuesta de que "el Padre no se encontraba en casa". Escribá jamás devolvió la llamada)... Escribá no ahorraba en demasía ninguno de los siete pecados capitales.

Desgraciadamente para el Opus Dei, la figura de Escribá de Balaguer está demasiado próxima a nuestro presente como para que podamos mitificarla y hacer de él un santo. Falta materia prima y sobran medios de comunicación. La característica de nuestro tiempo es la inmediatez en la transmisión de la información y esto va en detrimento de que nos podamos tomar en serio el proceso de beatificación y su presumible resultado final.

Las biografías oficialistas cuentan que la Virgen se apareció al joven Escribá de Balaguer, cuando aún no se llamaba así, y le pidió la fundación del Opus Dei, organización que, ya desde el principio, se sitúa bajo el signo de la Madre. Para colmo, en cierta correspondencia Escribá firma como
"Mariano" detalle, ya de por sí, suficientemente significativo de su fe en la "Mediadora".

Es suficientemente conocido que nuestro hombre nació en Barbastro, pero mucho menos que fue bautizado con el nombre de José María Escriba Albás. Y decimos bien, Escriba y no Escribá. La sutileza del acento o no acento en la "a", marca la diferencia. Por algún motivo que se nos escapa, el "Padre", tal como gustan referirse al fundador del Opus sus miembros, desfiguró hasta tal punto su nombre que, con el paso de los años, este inicial se transformó en Josemaría Escribá de Balaguer. El segundo apellido, Albás, fue relegado al olvido; un "de Balaguer" que parecía otorgarle prosapia y patente de nobleza, vino de Dios sabe dónde y el José María se hizo uno, transformándose en Josemaría sin que se sepan los motivos exactos que justificaron la transformación.

Su juventud no fue ni edificante edificante ni aplicado. Estudiante más que irrelevante, vocación tardía, Jesús Ynfante llega a decir de él que fue "oscuro, introvertido, y con notable falta de agudeza, un hombre -concluye- de pocas luces". Hubo en 1920 una expulsión del seminario de Logroño por motivos no suficientemente aclarados. Algunos se imaginan lo peor que, por respeto a los muertos, preferimos silenciar. En el seminario de Zaragoza destacó, no por arriba, sino por abajo; Salvador Bernal lo califica de "inconstante y altivo".

La mitología del Opus explica que el 2 de octubre de 1928, en el momento de la consagración de la Hostia y el Cáliz, el curita tiene una visión: ve lo que Dios espera de él. Es el pistoletazo de salida del Opus Dei. Pero nadie se entera, ni siquiera sus amigos más íntimos de la época, para los que el único proyecto fundacional era una asociación universitaria que debería de haberse llamado "Caballeros Blancos". Ninguna crónica registra nada mas de tales caballeros. El nombre, en cualquier caso, sugiera que el gusto por los títulos y los nombres altisonantes le venía ya de lejos.

Pocos años después se sabe que Escribá utilizaba un látigo de nueve colas y cadena con púas para flagelarse. Las paredes del cuarto de baño estaban frecuentemente bañadas con su propia sangre que salpicaba las paredes. Cuando uno se azota es, fundamentalmente, por tres motivos: por perversión, porque le provoca placer o por trastorno psíquico. Los místicos pertenecen al segundo grupo; sinceramente, no sabemos en cuál de los tres situar a Escribá. Esta y otras costumbres y rumores que circulaban en aquellos años sobre su persona, nos dan de él un cuadro particularmente sombrío. Y desde luego, poco sano. A esto hay que añadir la misoginia. Escribá y su Opus opinan que el estado natural de la mujer de la Obra debe ser el embarazo y el padre Urteaga, uno de los mejores comunicadores de la Obra allá por los años sesenta, sostenía que "las mujeres se salvan teniendo hijos".

Esta misoginia, demasiado evidente, por lo demás, parece en contradicción el espíritu telúrico del Opus al cual ya hemos aludido. No es así. El telurismo está presente en toda la obra a y en todo el espíritu de Escribá. La "Luz del Sur" no exige fidelidad sino sumisión (Escribá aborrecía que le besaran solo el anillo pastoral, exigía que le besaran la mano de rodillas). La "Luz del Sur" se caracteriza en su arte por una frondosidad exuberante y desenfrenada, bien presente en los oratorios de la Obra y el de Escribá en particular, "opulento e inaccesible". Nada que ver con la austeridad olímpica de la "Luz del Norte". Escribá viajó siempre, a partir de sus años de gloria, acompañado de un séquito encargado de servirle. Una ex-miembro del Opus declaró que había tenido que dar por inservivle un colchón recién comprado por que no alcanzaba por 3 cm. las dimensiones establecidas. Cuando se desplazaba a América se hacía enviar los melones por avión. Comía siempre con platos de la mejor porcelana, cubiertos de plata. En Roma, durante el Concilio, un obispo invitado por Escribá se sintió sumamente incómodo comiendo con cubiertos chapados en oro. Todo eso que hoy se llama "imagen", que no es realidad sino reflejo de la realidad, pertenece a la concepción sudista del mundo, hoy en marcha triunfal hacia el precipicio. Escribá, para eso de la imagen, era único. Amaba los títulos universitarios y de nobleza, convencido de que podían atraer dinero e influencia. Tras la "Luz del Sur" y tras el Opus, en definitiva, lo que se percibe es un amor al dinero, no en tanto que tal, sino como vehículo de poder. Es el dominio de la naturaleza, una vez más, lo que interesa, incluso con un cierto desprecio sobre sí mismo. Escribá, por cierto, decía que "para fundador bueno, el que viene embotellado", refiriéndose a la conocida marca de coñac. A partir de 1968, cultivando su imagen, recibe -mejor, compra- el título de Marqués de Peralta. Ese gusto por la imagen alcanzó más allá de la muerte. Su proceso de beatificación hay que considerarlo como el maquillaje final de su imagen.

¿Dónde radica la fuerza del Opus Dei? ¿por qué sus afiliados están tan comprometidos con la asociación y tienen tanta fe en la obra del "Padre"? No basta con decir que se trata de un grupo de presión y que, por tanto, sus miembros extraen beneficios e influencia social. Esto equivaldría a dar la razón a quienes han comparado al Opus con una "masonería blanca". No es así, conozco bien a ambos bandos y puedo decir que mientras el compromiso masónico es extremadamente débil (un ágape, una tenida a la semana y poco más), el miembro del Opus Dei lo es desde que ingresa en la Obra hasta que muere, lo que se le exige es de tal calibre que nadie que no haya sufrido un lavado previo de cerebro, puede aceptar. Si a un masón se le pidiera que utilizara el cilicio y el flagelo veríamos donde quedaba su "compromiso con la humanidad". La masonería y el Opus, fuera de alguna coincidencia formal, son estructuras radicalmente diferentes y que, en absoluto, responden a una misma mentalidad. La fuerza del Opus radica en algo muy distinto que la convicción de que en sus filas se va a obtener promoción social. En cuanto a las similitudes formales, es cierto que los miembros del Opus se reconocen entre sí mediante palabras secretas ("Pax" dice uno para reconocer si hay algún miembro de la Obra; "in aeternum", se le responde), como también es cierto que en las reuniones de cúpula se llamen por un número y no por su nombre. En un momento dado hubo incluso un código secreto para la correspondencia en el que cada numeral o combinación de numeral con vocales tenía un significado. "El código se guardaba en un libro llamado de San Girolano", recuerda una ex-miembro de la Obra.

La lectura de algunas obras de místicos y sus biografías dan la sensación de que les ha sonado la flauta por casualidad. En el Siglo de Oro, ya hemos visto, hubo muchos de estos casos. Se trató de místicos autodidactas que sufrieron una experiencia paranormal trescientos años antes de que Aldoux Huxley escribiera "Las puertas de la percepción". En la historia y en las vivencias de algunos miembros del Opus se divisan los mismos elementos tratados por Huxley. ¿Espiritualidad? Más bien habría que hablar de trucos, meros trucos generados a partir de una alteración en la química de la sangre que producen visiones beatíficas. El sujeto interpreta tales visiones y las dramatiza en forma de experiencias místicas, pero en realidad se trata de fenómenos suficientemente conocidos y explicados, sobre los que no hay duda. Caso diferente de las auténticas experiencias místicas de, por ejemplo, San Juan de la Cruz o en nuestro siglo de Teresa Neumann que, efectivamente, se sitúan en un terreno más próximo a la experiencia trascendente.

Javier Ropero en su libro "Hijos del Opus Dei" profundiza brillantemente en este terreno y a él remito. Con todo, hay otros testimonios y rumores que corren por la "Obra" que abundan en la dirección interpretativa de Ropero.

España en los años 20 y 30 es un hervidero de espiritismo, mesmerismo, teosofía y doctrinas ocultistas. Incluso los medios anarquistas fueron un receptáculo de estas corrientes. Al leer "Camino", da la sensación de que Escribá de Balaguer estaba familiarizado con esta temática y, por lo demás, no hay que olvidar que las 999 sentencias de su libro han sido colocadas deliberadamente. El era consciente e ironizaba al respecto que 999 es el número de la Bestia, 666, invertido. Se decía, igualmente, que en el primer oratorio del Opus, Escribá, mediante un hábil juego de luces y espejos, daba la sensación de que levitaba. Más elementos, confirman que Escribá conocía algunos "trucos" que facilitaban el acceso a engañosas experiencias seudo-místicas. 

Cito a Huxley: "Una mezcla -completamente no tóxica- se siete partes de oxígeno y tres de anhídriho carbónico produce en quienes la inhalan ciertos cambios físicos y psicológicos que han sido descritos minuciosamente. Entre estos cambio el más impotante, es un notable incremento en nuestra capacidad para "ver cosas" cuando los ojos están cerrados (...) Estas largas suspensiones de respiración llevan a una alta concentración de anhidrido carbónico en los pulmones y en la sangre y este aumento de la concentración de CO2 disminuye la eficiencia del cerebro como válvula reductora y permite la entrada a la conciencia de experiencias visionarias o místicas del más allá". Ropero, recuerda que los oratorios del Opus Dei son reducidos, cerrados, con escasa ventilación, hay en ellos velas, flores y se consume incienso, suelen utilizarse para sesiones de oración comunitaria, se entonan cánticos religiosos y oraciones decenas de veces repetidas. Es fácil intuir lo que sucede: la atmósfera del lugar se empobrece de oxígeno, mientras la proporción de CO2 crece. De manera monocorde se recitan jaculatorias que inhiben la consciencia. Tras un cuarto de hora de recitar una jaculatoria (frase breve), permaneciendo en silencio y con los ojos cerrados, con la química de la sangre alterada, se accede a un estadio diferente al de la conciencia ordinaria y, por tanto, se tiene tendencia a creer que se ha vivido una experiencia mística. Tal experiencia está además facilitada por las mortificaciones (el cilicio, las flagelaciones, el dormir poco cambiando incluso la almohada por una guía telefónica y el colchón por una tabla). Huxley escribe: "si se analizan los efectos de la autoflagelación resulta muy claro que provocaban experiencias visionarias. Para empezar, liberaban gran cantidad de adrenalina y gran cantidad de histamina, y ambas tienen efectos muy extraños sobre la mente. En el Medievo, cuando no se conocía el jabón ni los antisépticos, cualquier herida que pudiese infectarse lo hacía y los productos proteínicos de emergencia entraban en la sangre. También sabemos que estas cosas tienen efectos psicológicos muy interesantes y extraños. El cura de Ars, a quien un obispo prohibió las flagelaciones escribió nostálgicamente: "Cuando se me permitía hacer lo que quería con mi cuerpo, Dios no me negaba nada"".

La falta de alimento, los ayunos prolongados, unido a todo lo anterior, contribuyen a aumentar la facilidad para tener experiencias seudo-místicas que no son sino respuestas fisiológicas del cuerpo ante situaciones distintas de las habituales pero que nada tienen que ver con la verdadera espiritualidad. La "Luz del Sur" está plagada de estos casos en los que los coribantes, los sacerdotes de Atis, los flagelantes medievales, se azotaban hasta la saciedad o se castraban simplemente para alabar a la Diosa y obtener de ella visiones beatíficas. Stanley Krippner recuerda que "... algunas sectas judías también utilizaban los vapuleos rituales para obtener experiencias de éxtasis; tal era una de las grandes ceremonias del Día del Perdón. La flagelación voluntaria tuvo lugar como devoción extática o exaltada en casi todas las religiones. Los egipcios se azotaban a sí mismos durante los festivales anuales en honor de su diosa Isis; en Esparta, los niños eran flagelados ante el altar de Artemisa Ortia hasta hacerlos sangrar. En Alea, en el Peloponeso, se azotaba a las mujeres en el templo de Dionisos; y en el festival romano de las lupercalias se azotaba a las mujeres en una ceremonia purificadora"... Cultos femeninos (Artemisa, Isis) o telúricos (Dionisos, las lupercalias, el hebraismo), henos aquí en las antípodas de la serenidad olímpica que busca la experiencia trascendente en la serenidad y en la quietud, no por la vía del martirio del cuerpo, sino por el distanciamiento consciente y voluntario del mundo de los sentidos. La misma iglesia católica -y más en concreto la Regla de San Benito y el propio San Francisco- condenó la búsqueda de la experiencia mística si era, a la postre, una búsqueda del placer.

Habría que añadir que la abundancia de oro o de irisaciones doradas en las salas del Opus reservadas al culto, con sus reflejos, facilita el engaño de los sentidos. A partir de todo esto puede entenderse que los crucifijos -ricamente labrados en oro y piedras- vistos por gentes que han pasado por las pruebas descritas antes (cilicio, látigo, ayunos, jaculatorias, respirando atmósfera rica en CO2), crean ver que Cristo se mueve en su cruz, les habla o flota en el aire... Se trata de un simple "truco" del que Escribá no fue el único en beneficiarse. Hoy, buena parte de las sectas destructivas -entre las que el Opus figura para muchos- obtienen el control de sus miembros generando visiones de esta forma. Tal es la fuerza de atracción del Opus. En un mundo en el que la verdadera espiritualidad está ausente, cualquier "emoción fuerte" neoespiritualista, puede cautivar al más escéptico.

Junto a esto, hay algo en el Opus que no está complementamente clarificado. No me voy a referir a sus inextricables orígenes, a la imposibilidad histórica de confirmar la historia ideal del Opus dictada por Escribá, sino a las influencias que sufrió. No creo que tomara un modelo en la masonería, más bien creo que lo encontró en "El Abetal" (La Sapiniere, organización clandestina y secreta católica de finales del sgilo pasado y principios de este) de Monseñor Benigni y en los jesuitas. ¿Eso es todo?

Hay algo más que se escapa al analista pero que planea en los primeros años de la Obra. Hay algunos elementos tomados de la mística masónica ("sobre este aparente desorden cada uno tiene que construir su propio orden" escribía el opusdeista Salvador Bernal parafraseando el "Ordo ab Chao" masónico). Miguel Fisac, uno de los primeros afiliados al Opus, cuenta que cuando fue por primera vez al primer oratorio de calle Ferraz, 50, se alarmó. El confesor de Escribá, el padre Valentín Sánchez, vislumbró también aroma de herejía en el Opus y rompió con Escribá. Algún testimonio remite a la residencia de la calle Jenner de Madrid, donde existía un oratorio "adornado con signos cabalísticos y masónicos". Un profesor de Derecho Internacional afirmó que la palabra "SOCOIN" (Sociedad de Cooperación Intelectual, sigla con la que el Opus dió sus primeros pasos) corresponde a una secta hebraica. En 1941, tras crearse el Tribunal para la Represión de la Masonería y el Comunismo, Escribá debió compadecer al sospecharse que "bajo el nombre de Opus Dei se escondía una rama judaíca de la masonería"... Exajeraciones, quizás, pero todas van en la misma dirección y, por lo demás, me parece excepcionalmente sólida la opinión de quienes hacen de Escribá de Balaguer un judío converso, cuya psicología responde a la del "marrano" tal como ha sido acotada y definida por Julio Caro Baroja.

Ya hemos visto la portentosa historia de los criptojudíos españoles, veamos ahora las pistas que nos da la biografía de Escribá. Su propio nombre, aquel con el que fue bautizado, Escriba, delata su origen. Un escriba es un "doctor e intérprete de la ley judía". Caro Baroja, bromeando, decía que este apellido no era el mejor para pasar camuflado. El acento cambia poco, apenas transforma un apellido grave en agudo. Su padre, comerciante en paños, tenía la misma profesión que los judíos altoaragoneses. Barbastro, por lo demás, fue en el siglo XV una de las más prósperas juderías del reino. En el siglo XI, durante el reinado de Pedro I, ya se registraron falsas conversiones de Judíos en Huesca. El propio Escribá parecía querer delatar este origen: "somos el resto del pueblo de Israel" decía frecuentemente. Las sucesivas modificaciones del nombre de Escriba corresponde a la traducción judía. Mendizábal, el factotum de al desarmotización, era un judío converso de apellidos Alvárez Méndez. La costumbre judía de evitar que los muertos judíos o "marranos" reposaran en cementerios consagrados, fue seguida por Escribá al enterrar a sus progenitores en la cripta de la casa del Opus en la madrileña calle de Diego de León.

También es posible establecer vínculos con una especie de neo-templarismo adulterado del que existieron pequeños núcleos en España desde 1820 como ya hemos visto. Durante mucho tiempo los supernumerarios, para acentuar su carácter de pobreza, dormían en parejas en los pisos del Opus, lo que dió lugar a que la falange les acusara repetidamente de prácticas homosexuales. Quizás fuera en imitación de la leyenda templaria que mostraba a dos caballeros sobre una sola montura. El Opus y los templarios tienen como característica común utilizar cruces sin que aparezca el cuerpo de Cristo, ni la notación INRI. Y también la extraña tendencia a utilizar patas de oca. Se sabe que monseñor Escribá solía dibujar patos, e incluso en el Molino Viejo, en la provincia de Segovia, se conserva pintado un pato dibujado por él. Los templarios y las hermandades de constructores que de ellos dependieron utilizaban el grafiti de la pata de oca como símbolo de reconocimiento y firma. Otros han querido ver en la insistencia de la cruz sin la imagen de Cristo y la reiteración de rosas en toda la iconografía del Opus, una alusión a la secta de los rosacruces. ¿Dónde empieza la exageración y dónde termina la realidad?

En los primeros tiempos, Escribá acarició la la idea de forjar una orden católica y caballeresca, los "Caballeros Blancos", y siempre tuvo presente el deseo de entroncar con la nobleza. Caro Baroja recordaba que una característica de los conversos fue "buscar entronque con linajes aristocráticos". Dado el voto de castidad y su alejamiento de la nobleza tradicional, su único camino, como hemos visto, fue la adquisición del título nobiliario a buen precio.

Lo que más llama la atención en los encontronazos entre la Falange y el Opus es que los primeros, que contaban entre sus fundadores con una buena cantidad de títulos nobiliarios (como también existieron en el Partido Fascista y el en Partido Nazi, especialmente en las SS), quisieron proletarizarse, mientras que los miembros del Opus (y, muy en especial, su fundador) buscaron recubrirse del manto de nobleza. Ya hemos expuesto las razones de la ubicación del Opus Dei en las cotas iluminadas por la "Luz del Sur". Vayamos a por su oponente.

En la Falange distinguimos dos elementos perfectamente diferenciados; de un lado aquellos que le confieren un carácter excepcionalmente vitalista y aristocrático, frecuentemente enunciados a nivel simbólico y existencial, y de otro, un grado de confusionismo ideológico que, lejos de desaparecer, fue creciendo a medida que avanzaba en su andadura política. Estos dos elementos se contrarrestaron frecuentemente; ninguno de sus miembros estuvo en condiciones de superar la contradicción y las influencias opuestas, ni siquiera el mismo Primo de Ribera y mucho menos Manuel Hedilla. Así pues, oscilando entre las altas cimas de la metafísica y las más bajas cotas de la demagogia social, entre lo más vertical y lo horizontal por definición, la Falange supuso el último intento de encarnar la "Luz del Norte", de la que lo único que nos queda es un compendio de libros y escritos, buscados por los bibliófilos y coleccionistas y que, nadie hasta ahora, ha sabido "aggiornar".

Hemos hablado de símbolos. Mal que les pese a los falangistas, su organización jamás tuvo una ideología digna de tal nombre; como máximo una concepción del mundo y en absoluto cerrada. No, la Falange fue entre 1933 y 1936, entre su fundación y el desencadenamiento de la guerra civil, un estado de espíritu, en absoluto una ideología. Antes de esa fecha no existía y después estuvo combatiendo en los frentes. Entre ambas, las necesidades de la lucha política hicieron que no pudiera elaborarse ninguna doctrina coherente. Pero existieron símbolos, allí donde las teorías callan, que nos hablan de un impulso vital en el cual se reconocen, si bien que atenuados, confusos y de forma inconsciente, los rasgos de la "Luz del Norte".

El yugo y las flechas (la Y de Ysabel y la F de Fernando, blasón de los Reyes Católicos que herederá Carlos V), el hecho de que sean cinco las flechas (número de perfección y límite de las posibilidades humanas), el cisne (emblema del Frente de Juventudes y del Sindicato Español Universitario, ave solar por excelencia junto al aguila y el león, identificada con Helias, el caballero del Sol), el rojo y el negro de la bandera (símbolos de la dualidad, de la muerte y de la vida, de la tradición y la revolución), la garra irradiante (la garra del león, otro animal solar, de la que irradia el sol), el "Cara al Sol" (título suficientemente explícito del espíritu solar que animaba a la primera Falange), el recuerdo a los muertos, "presentes" (al igual que los antiguos pueblos nórdicos germánicos que se sentían acompañados por sus ancestros), las alusiones a la "guardia de los luceros" (entendida como la compuesta por aquellos camaradas que han muerto en circunstancias heroicas), las continuas referencias a un estilo austero y duro, desprovisto de lujo y oropeles, castellano, en definitiva, la valoración de la Edad Media como quintaesencia de lo español, los llamamientos a una vocación heroica, las asimilaciones del militante como "mitad monje mitad soldado", o de la sociedad ideal con "ángeles armados en las jambas de las puertas", todo esto, si bien no conforma una ideología en el sentido estricto de la palabra, si en cambio conforma una concepción del mundo emanada directamente de la "Luz del Norte".

No queremos entrar en las polémicas sobre las implicaciones reales o supuestas de la Falange en episodios indignos y rechazables; los años en los que dió a luz fueron turbulentos y precedieron la gran catástrofe de nuestro país en el siglo XX, la guerra civil. El fusilamiento de García Lorca (refugiado en casa de falangistas sevillanos), la represión contra los militantes republicanos, las "patrullas del amanecer", son solamente episodios aislados en la historia de la Falange y, más bien, forman parte de la historia de la guerra civil. Es suficientemente conocido que los entendimientos entre anarquistas y falangistas, incluso hasta los años sesenta, habían empezado con el trasvase de militantes de la CNT y del pestañismo a filas falangistas en los años de la preguerra. A efectos del presente estudio, lo que hace que podamos valorar un movimiento histórico como Falange Española, no es su participación en tal o cual episodio concreto, afortunado o desgraciado, sino lo que puede deducirse de su espíritu. A este respecto, incluso los más acérrimos detractores reconocerán que una élite falangista  -en la que podemos situar a Dionisio Ridruejo- no solamente proclamaron unos valores y principios generales, sino que estuvieron dispuestos a vivir y a morir, inspirados en ellos. Eso les llevó a muchos de ellos a las estepas rusas enrolados como voluntarios en la División Azul y que solo recibieron una cruz de palo como recompensa; otros, prefirieron desligarse del régimen que nació de la sublevación de julio de 1936, y que, en su criterio, no se adaptaba a la imagen que se hacían de su estado ideal; muy pocos formaron organizaciones disidentes, inspiradas en Miguel Hedilla, segundo Jefe Nacional de Falange. Estos fueron los menos y, en una condiciones políticas muy favorables, no estuvieron en condiciones de completar los principios apenas enunciados por Primo de Rivera, Onésimo Redondo y Ramiro Ledesma. Falange se fue extinguiendo poco a poco.

Respecto a los tres fundadores hay en ellos diferencias no desdeñables. Están, bien es cierto, unidos por lo que podríamos llamar "sentimiento imperial", la sensación de que el mejor momento de la hispanidad fue el período iniciado con los Reyes Católicos y concluido con los últimos austrias. Las ideas de centralidad, de ímpetu político-religioso, el carácter antiburgués, el culto a la juventud, el sentido de disciplina y sacrificio, esto es, el espíritu de milicia heroica, el gusto por la aventura y, finalmente, la síntesis entre la Tradición española y la Revolución, hacen de Falange Española, lo que algunos han llamado "Vía Solar". Pero, al margen de esto, Primo de Ribera, Ledesma y Redondo, sostenían orientaciones sensiblemente diferentes. Redondo era un castellano viejo; católico, antisemita, su austeridad y entereza fueron siempre proverbiales; cuando uno se aproxima a su biografía cree estar ante aquellos castellanos que combatieron a la morisma y tiene la sensación de que las gentes de Fernán González debieron estar, más o menos, cortadas con el mismo patrón. Onésimo es el católico militante de viejo estilo que tiene muy pocos puntos en común con Ramiro Ledesma, ateo impenitente, vitriólico, activista, intelectual frío que unos días colocaba un petardo y al día siguiente publicaba un ensayo en "La Revista de Occidente". Partidario de "nacionalizar a las masas anarcosindicalistas", hubo en él rasgos de populismo y demagogia que compartió con Primo de Rivera. Este, por su parte, hijo del General del mismo nombre, pertenecía a los círculos aristocráticos madrileños y estaba relacionado con una pléyade de intelectuales y artistas de vanguardia que constituyeron el núcleo fundacional de la Falange. Formado por Rafael Sanchez Mazas, Agustín de Foxá, Alvaro Cunqueiro, Eugenio Montes, Rafael García Serrano, Luys Santa Marina, Felipe Ximenez de Sandoval, Gonzalo Torrente Ballester, Dionisio Ridruejo, Ernesto Giménez Caballero, Mourlane Michelena, Víctor de la Serna, pintores como Alfonso Ponce de León o Cossío, Samuel Ros, José María Alfaro, con el patronazgo espiritual de Eugenio d’Ors, Maeztu y Ortega, estamos ante un grupo de intelectuales, más que ante el grupo activista que hoy recordamos.

Pero Falange Español no representaba la "Luz del Norte" en estado puro sino adulterado y con la tensión metafísica rebajada. Su "vocación imperial" no tuvo posibilidad de manifestarse en una opción política concreta, simplemente se tradujo en un nacionalismo extremo, al igual que la oposición a la burguesía y al capitalismo no llevó a fórmulas de superación, sino a una admiración indecorosa y acrítica hacia los movimientos sociales de izquierda, por igualitarios y uniformizadores que fueran. Ramiro Ledesma, desde su revista "La Conquista del Estado" pudo gritar "Viva la Alemania de Hitler, viva la Italia de Musolini, viva la Rusia de Stalin", y escribir luego que más le lucía la camisa roja de Garibaldi que la negra de Mussolini, expresiones desgarradas de un deseo de revancha social e igualitarismo uniformizador, en contradicción con los ideales jerárquicos que exhibía en otros escritos.

Especialmente, en Ramiro Ledesma se percibe la falta de sensibilidad hacia lo sagrado. Viendo en la Edad Media, una edad oscura, percibe en las formas renacentistas su estilo ideal.  Alguién pudo decir con justicia que mientras Marx practicaba un materialismo económico, Ledesma profesaba un materialismo guerrero. La "idea imperial" no es tomada sino en función del poder que le atribuye para relanzar un nacionalismo español, un nacionalismo laico y de masas. Ledesma, pero también José Antonio y Onésimo Redondo, no dudan a la hora de utilizar y predicar la violencia para alcanzar los objetivos políticos. Se trata de un pragmatismo exajerado y de un activismo a ultranza derivados de su particular visión del mundo. Hubo en Falange una desviación titánica y prometeica, en ocasiones incluso fálica, única vía en la que supieron hacer desembocar la visión militar y heroica de la vida. Por lo demás, cuando José Antonio aludía a la "dialéctica de los puños y las pistolas" no hacía otra cosa más que abrir o insertarse en una espiral de violencia que terminó por anegarle a él y al propio movimiento.

Pero allí donde el espíritu de la Falange es más distante de la "Luz del Norte" es en la concepción del Estado. Ni Ramiro Ledesma, ni Primo de Rivera, consiguieron consolidar una teoría del Estado, pero las pocas frases, esparcidas aquí y allí, en sus escritos, dan pie a pensar que junto a la idealización del papel de las masas (la "nacionalización de las masas sindicales" que pedía Ramiro Ledesma), ambos perciben el Estado como un "instrumento totalitario". En sus escritos no se encuentran alusiones a la sociedad trifuncional, mucho menos a los cuerpos intermedios, tan solo vagas y preocupantes alusiones al papel de los sindicatos. Fueron los teóricos del franquismo quienes se encargaron de completar estos enunciados y dar forma a la "democracia orgánica" como alternativa a la "democracia liberal".

El elemento que permite situar a José Antonio Primo de Rivera por encima de los otros dos fundadores y ver en él al receptáculo de la "Luz del Norte" es su vocación poética. Solo José Antonio como figura central del grupo de intelectuales falangistas, supo apreciar el valor de la poesía en la formación de una visión del mundo.

Cuando faltaron los fundadores de la Falange y los elementos más representativos, poco dados a tareas de gobierno, prefirieron optar por enrolarse en la División Azul, nadie se preocupó de completar la doctrina falangista. El franquismo utilizó a la Falange como levadura de las masas; sus ideales sociales, su consigna mil veces repetida de "Patria, Pan, Justicia", podían constituir un reclamo, como de hecho así ocurrió durante veinticinco años, entre 1939 y 1964. Al cerrarse este ciclo, el Opus Dei ya despuntaba como la fuerza hegemónica en los gobiernos de Franco.

La lucha entre la Falange y el Opus Dei fue larvando durante los años 60 y estalló con el "affaire" MATESA. Por esas fechas la Falange ya estaba excepcionalmente debilitada y reducida a una mera cáscara sin vida. Los locales del Movimiento Nacional estaban vacíos, el Frente de Juventudes, la Sección Femenina, los Sindicatos, la Guardia de Franco, no eran sino estructuras burocráticas esclerotizadas que apenas podían hacer nada frente al Partido Comunista y a la extrema-izquierda.

El Opus Dei, sus bancos y ministerios, sus industriales, sus tecnócratas, no preveyeron que al trabajar por la construcción de un capitalismo tardío, estaban generando una estructura económica de tipo liberal-capitalista que entraba flagrantemente en contradicción con la estructura política del Estado, autoritaria y paternalista. Cuando, para sobrevivir, esa estructura económica precisó impulsar un cambio para promover un mayor crecimiento, sacrificó a la estructura política. Eso ocurrió a mediados de los años 70.

En el momento que Franco muere, la derecha carece de organización política, está en el poder, es el poder, pero no tiene estructura de partido y, por tanto, no estará en condiciones de afrontar una etapa democrática formal. Es el período de las Asociaciones Políticas, el "espíritu del 12 de febrero" y la Ley de Reforma Política. La derecha intenta ganar tiempo, liderar el proceso de cambio. Ahí está el Opus Dei intentando no perder el tren. Sin embargo, a partir de 1977, los mayores éxitos los consigue en el extranjero y, a partir de la entronización de Juan Pablo II, en la propia Roma.

En cuanto a la Falange, llegó a la transición en un estado de total descomposición y con un alto grado de confusionismo político. Multifraccionada, perdidos los líderes e intelectuales que le dieron vida, habiendo dado la espalda incluso a los propios orígenes, sufrió un proceso continuado de empequeñecimiento y gropuscularización en el que todavía se encuentra hoy.

Lo que tuvo de "Luz del Norte" hace sesenta años, hace ya mucho que se extinguió.

© Ernest Milà – infokrisis – infokrisis@yahoo.es – http://infokrisis.blogia.com – Se prohíbe la reproducción de este artículo sin indicar procedencia

mardi, 10 mars 2009

Peron y el socialismo nacional

Perón y el socialismo nacional

Ex: http://elfrentenegro.blogspot.com/



Juan Domingo Perón y el socialismo nacional:
LA EMPRESA PARA QUIEN LA TRABAJA
por Javier Iglesias

El texto que sigue ha sido reeditado en Barcelona (1998) por la Asociación Alternativa Europea. Su autor, de origen español, era dirigente del peronismo, lider del Movimiento de los Sin Techo bonaerense cuando, en septiembre de 1996, fue asesinado en la capital argentina en una emboscada tendida por la policía menemista.

Introducción

Las realizaciones y conquistas sociales del Peronismo en su primera etapa de gobierno (1946-1955), son tantas y tan importantes que, entre los propios seguidores de dicho Movimiento, es común interpretarlas como el fruto de una Revolución totalmente realizada; una especie de "Edad de Oro" de los trabajadores y del Pueblo argentino que, con algunas variaciones de detalle, puede y debe recuperarse mediante la organización y la lucha.

Paradójicamente esa versión del Peronismo como una Revolución "concluida" que hay que repetir y recuperar, no coincide en lo más mínimo con lo que pensaban aquellos que la llevaron a cabo en el pasado, ni mucho menos y en especial, con los planteamientos del mismo General Juan Domingo Perón. Para todos ellos, la riquísima experiencia política, económica y social del periodo 1943-1955 es apenas el inicio de una transformación revolucionaria mucho más profunda y, por lo que se refiere a lo económico, el verdadero comienzo de un proceso de gradual socialización de los medios de producción.

Que ese objetivo socializante es afirmado explícitamente y desde un principio por importantes sectores del Movimiento Peronista, puede probarse con la simple lectura de los estatutos de la CGT aprobados en su Congreso Extraordinario de abril de 1950. En su Preámbulo, después de afirmar que "la Doctrina Peronista, magistralmente expuesta por su creador, el General Juan Perón, define y sintetiza las aspiraciones fundamentales de los trabajadores argentinos y les señala la verdadera doctrina, con raíz y sentido nacional, cuya amplia y leal aplicación ha de forjar una Patria Justa, Libre y Soberana", fundamentan esa definición ideológica en el hecho de que:
"El proceso de realización tiende hacia la gradual socialización de los medios de producción y en cambio impone al proletariado el deber de participar y gravitar desde el terreno sindical para afianzar las conquistas de la Revolución Peronista, para consolidarlas en el presente y ensancharlas en el futuro". [1]

La inequívoca definición del Movimiento Obrero Argentino -calificado habitualmente por el General Perón como la "columna vertebral" del Peronismo- no es, por otra parte, una simple declaración sectorial. En ocasión tan importante como el 1º de mayo de 1952, en su alocución a los legisladores argentinos con motivo de la inauguración del 86º periodo ordinario de sesiones del Congreso Nacional, el propio Líder justicialista también afirma tajantemente:

"Así como la clase de los hombres que trabajan va substituyendo a los representantes del individualismo capitalista en el panorama político, también la clase de los hombres que trabajan va substituyendo progresivamente a las empresas individualistas, con las nuevas organizaciones de tipo cooperativo. Ello significa que los trabajadores, por la natural evolución económica de nuestro sistema, van adquiriendo progresivamente la propiedad directa de los bienes capitales de la producción, del comercio y de la industria. Este camino, por el que avanzan ya los trabajadores argentinos, tiene un largo pero fecundo recorrido y posibilitará el acceso del pueblo a la conducción de su propia economía. El viejo ideal del pueblo, en la plena posesión de sus derechos políticos, sociales y económicos, se realizará entonces, y en aquel momento la justicia social alcanzará la cumbre de sus objetivos totales y la doctrina peronista será la más bella y absoluta de las realidades". [2]

Que el Peronismo fundacional aspiraba a la total socialización de "los bienes capitales de la producción, del comercio y de la industria" resulta, pues, irrefutable, más allá del ritmo de esa socialización; ritmo que, como es natural, depende más de la cambiante relación de fuerzas nacional e internacional que de cuestiones ideológicas o esquemas teoricistas de salón.
Tercera Posición

Cuando, a partir de los propios textos peronistas, afirmamos que el Peronismo apunta hacia la socialización de los medios de producción, ¿estamos coincidiendo con la acusación del "nacionalismo" fascistizante y antiperonista según la cual el Justicialismo sería "un movimiento que sale del capitalismo y camina hacia el comunismo"? [3] Obviamente no. Los creadores de la Doctrina Peronista siempre recalcaron su carácter de "Tercera Posición"; sus postulados anticapitalistas pero, a la vez, diferentes de los del colectivismo totalitario y burocrático marxista. En el ya citado discurso del 1º de mayo de 1952 es también Perón el que recalca magistralmente ese "tercerismo" económico peronista:

"Para el capitalismo la renta nacional es producto del capital y pertenece ineludiblemente a los capitalistas. El colectivismo cree que la renta nacional es producto del trabajo común y pertenece al Estado, porque el Estado es propietario total y absoluto del capital y del trabajo. La doctrina peronista sostiene que la renta del país es producto del trabajo y pertenece por lo tanto a los trabajadores que la producen." [4]

El Peronismo no confunde, por lo tanto, socialización con estatización. Es anticapitalista pero pretende, a diferencia del marxismo, no la entrega de los medios de producción a un gigantesco Estado-Patrón dictatorial sino directamente a los propios trabajadores. Se trata de una concepción con mucha semejanza con lo que posteriormente será conocido como "socialismo autogestionario" [5] aunque también puede considerarse emparentada a las posiciones del anarcosindicalismo y del "sindicalismo revolucionario" europeo anterior a la Segunda Guerra Mundial; algo que han destacado recientes estudios ideológicos imparciales como los de Cristián Buchruker: "Más que del socialismo clásico, el peronismo en gestación adoptó ideas fundamentales del anarcosindicalismo hispano-francés, el cual ya tenía una tradición no despreciable en el gremialismo argentino. Se trata aquí de dos exigencias: a) el directo protagonismo político del sindicato (no por mediación del partido) sobre todo a través de la huelga general como instrumento de acción; y b) el objetivo lejano de una administración de los medios de producción por los sindicatos mismos." [6].

Postmarxismo revolucionario

Debe destacarse, por otra parte, que el "tercerismo" peronista no implica necesariamente "equidistancia" con respecto al capitalismo y al comunismo. En ello es igualmente diáfano Perón:
"Pensamos que tanto el capitalismo como el comunismo son sistemas ya superados por el tiempo. Consideramos al capitalismo como la explotación del hombre por el capital y al comunismo como la explotación del individuo por el Estado. Ambos 'insectifican' a la persona mediante sistemas distintos. Creemos más; pensamos que los abusos del capitalismo son la causa y el comunismo el efecto. Sin capitalismo el comunismo no tendría razón de ser, creemos igualmente que, desaparecida la causa, se entraría en el comienzo de la desaparición del efecto." [7]

Es decir: el objetivo del Peronismo no es otro que hacer desaparecer el capitalismo -la "causa" de todos los problemas económicos, políticos y sociales- lo que, por si mismo, impedirá que surja un "efecto" indeseado: el capitalismo estatal "insectificante" comunista. Esta distinción es enormemente importante porque hoy, ante el pase de las burocracias ex-comunistas de la URSS y Europa del Este al bando capitalista encabezado por los archibandidos yanquis, no faltan pícaros supuestamente "peronistas" que declaran "superada" la Tercera Posición y "recomiendan" la "aceptación del triunfo capitalista". A esos proveedores de coartada de la claudicación y el más infame renunciamiento, les conviene repasar las luminosas enseñanzas de Perón y la compañera Evita: "El peronismo no puede confundirse con el capitalismo, con el que no tiene ningún punto de contacto. Eso es lo que vió Perón, desde el primer momento. Toda su lucha se puede reducir a esto: en el campo social, lucha contra la explotación capitalista." [8].

El Peronismo, por lo tanto, se enfrenta implacablemente al capitalismo más allá de si el comunismo existe o no. Su rivalidad con el marxismo es en el terreno de la eficacia revolucionaria: ver quién consigue derribar finalmente al injusto sistema capitalista. De ahí las precisas orientaciones del General Perón: "Nosotros somos la cabeza del movimiento nacional revolucionario. A ningún partido o movimiento se le debe permitir colocarse en una actitud más 'revolucionaria' que la nuestra. El día que eso ocurriera, habríamos perdido nuestra 'razón de ser' como movimiento, al ser reemplazados en la conducción popular. A los justicialistas que se coloquen en actitudes 'conformistas' o 'conciliadoras' para con el sistema imperante en nuestra patria, hay que expulsarlos del Movimiento sin miramientos. Son enemigos del pueblo y por lo tanto, enemigos nuestros." [9].

La deserción de las cúpulas marxistas -ya sean socialdemócratas o comunistas- del frente revolucionario al que supuestamente pertenecían, resuelve en la práctica el pleito entre Peronismo y marxismo al probar que el único anticapitalismo y antiimperialismo posible en la actualidad es el corporizado en Movimientos Nacional-Populares y Terceristas de Liberación: auténtico Peronismo argentino, bolivarianos de Venezuela, fundamentalismo revolucionario islámico de las naciones y pueblos musulmanes, resistencia armada torrijista panameña, etc. Los escasos núcleos que, con mejores deseos que resultados, aún intentan seguir aferrados a la vieja liturgia tradicional comunista, antes o después abandonarán las marchitas y superadas banderas del comunismo para integrarse lisa y llanamente a las pujantes fuerzas del nacionalismo popular revolucionario y de la Tercera Posición.

Proceso de socialización

Siendo el General Perón el conductor de un proceso revolucionario real y no un utopista de gabinete, es lógico que el grueso de su producción teórica más que dedicarse a teorizar sobre la sociedad futura se concentre en los problemas prácticos de un gobierno de liberación nacional y social o, tras la contrarrevolución oligárquica de 1955, en la lucha concreta para la recuperación del poder por parte del pueblo argentino. Eso no significa que el proceso de socialización por el propugnado sea tan a largo plazo que se convierta en una simple e inoperante expresión de deseos o fórmula retórica. De hecho el máximo dirigente justicialista expone en forma constante y repetida las fórmulas específicas que, a su juicio, revestirá ese proceso de socialización no estatista. Un interesante aporte doctrinario en ese sentido es el vertido en una larga conferencia concedida en 1970 al periodista uruguayo Carlos María Gutiérrez, corresponsal de Prensa Latina. Ante la pregunta "¿usted cree que además habría de ir, en el caso de la toma del poder, a la destrucción de ese tipo de estructuras burguesas; digamos, de la libre empresa, para emplear el término corriente? ¿Ir más allá de lo que se fue entre 1950 y 1955?", Perón responde sin la menor duda: "Nosotros lo estábamos haciendo, pero lo estábamos haciendo a través de un sistema. Que ya había empresas... Las cervecerías del país estaban todas en manos de una cooperativa del sindicato de cerveceros. Yo pensaba hacer lo mismo con los ferrocarriles, en cuanto suprimiera el déficit; entregarlos al sindicato de los ferrocarriles. Y había fábricas, como... De la Lanera del Sur... la... no me acuerdo cómo se llama, que ya estaban sobre ese sistema.
La concepción es ésta: un promotor de empresa emplea cien millones para promover una empresa. Hasta que él ha retirado esos cien millones más su interés, esa empresa debe ser exclusivamente de él. Pero cuando ha retirado su capital, más un interés razonable, esa empresa ya no es de él; es de todos los que la trabajan. Esa es la concepción cooperativista de la empresa. Por ese sistema, usted va llevando todo hacia cooperativas; cooperativas donde trabajan patrones, obreros y todos, pero que trabajan en la producción.
Ahora, si eso no se hace en todas las empresas, el Estado, al final tendrá que hacerse cargo de aquellas donde no se ha realizado." [10].

Se trata de una cita tan extensa como instructiva que nos muestra un modo (no el único propuesto por Perón) de llegar gradual e incruentamente a la entrega de los bienes de producción a los trabajadores; recalca la concepción cooperativista-sindical de ese proceso de socialización y, a la vez, recuerda ejemplos concretos con los que el Peronismo en el poder avanzó en ese sentido.

Cooperativas y Peronismo

La concepción de las formas cooperativistas de propiedad como uno de los medios principales de socialización no estatista de la economía es lógica "porque -como recalca Perón- es un ideal justicialista que todo el proceso económico quede en manos de los 'hombres que trabajan' y el sistema cooperativo tiende a ello." [11].

Que no se trata de una mera declaración retórica salta a la vista si comparamos, por ejemplo, las cifras relativas al cooperativismo argentino entre 1946 y 1951. Entre esas fechas, el número de cooperativas pasa de 1.299 a 2.400, el número de asociados de 500.000 a 800.000, el capital suscrito (en millones de m$n) de 95 a 350, y las operaciones efectuadas (también en m$n) de 361 a 2.000. O dicho sea de otro modo: en apenas cinco años el sector cooperativo aumenta en un 100% en su número, en un 60% en asociados, en un 260% del capital suscrito, y en un 440 por ciento de las operaciones realizadas.

Este gigantesco salto se profundiza aún más a partir de 1952 y, sobre todo, con la promulgación del Segundo Plan Quinquenal. En su exposición del 1º de mayo de ese año, el General Perón muestra esa línea estratégica en lo económico: "Las cooperativas agrarias han merecido nuestro total apoyo, como que ellas son, en la economía social de la doctrina peronista, unidades de acción económica que realizan el acceso de los hombre que trabajan a la posesión total del instrumento y del fruto de sus esfuerzos. La ayuda crediticia a las cooperativas alcanzó en el quinquenio a la suma de 1.000 millones de pesos y va en progresivo aumento. Señalo como norma tendida hacia el futuro la de preferir en el crédito a las organizaciones cooperativas sobre las empresas de carácter individual. Llegaremos progresivamente a dejar en manos de la organización cooperativa agraria todo el proceso económico de la producción. No debe haber en el país un sólo agricultor que no sea cooperativista, porque la organización cooperativa es al trabajador agrario lo que la organización sindical es al trabajador industrial, sin que esto signifique que la industria no pueda organizarse en forma cooperativa." [12].

La cooperativización-socialización total de los medios de producción es, por lo tanto, un objetivo explícito del Peronismo. Esa cooperativización se concentra en un principio sobre todo en el terreno agrario, por ser ésta un área económica de más fácil socialización y donde, además, existe una notable tradición de organizaciones cooperativas previa al Justicialismo, pero se expande hasta lograr el fin señalado por Juan Domingo Perón: las "cooperativas como unidades básicas justicialistas para la organización nacional de la producción, la industria y el comercio." [13].

Estado Revolucionario

La defensa que el Peronismo hace del modelo cooperativo de organización económica, no puede ni debe confundirse con las fantasías reformistas que sobre las cooperativas tienen grupos pequeñoburgueses como los diversos desprendimientos del Partido Socialista del reputado gorila Juan B. Busto. El Movimiento Nacional de Liberación creado por Perón, al contrario que dichos grupos socialdemócratas, sabe que, aunque parezca una perogrullada recordarlo, el sistema capitalista está creado para que triunfen los capitalistas y, por tanto: "Los fracasos del cooperativismo, en tiempos de la economía capitalista, son explicables y perfectamente lógicos: una cooperativa, exponente perfecto de economía social, no podía conciliar sus intereses ni podía enfrentarse con los monopolios del capitalismo." [14]. Para evitar eso hace falta un ordenamiento político y social, un Estado, que cambie las "reglas de juego" capitalistas y las sustituya por otras de tipo revolucionario, popular, anticapitalista y pro-cooperativista, ya que "indudablemente el movimiento cooperativo no puede ir adelante sin el apoyo del Gobierno. En todas las partes del mundo las cooperativas han fracasado cuando han tenido en contra al Gobierno." [15].

En concreto, ello implica:

1º) Arrebatar a la oligarquía el control sobre los sectores claves de la economía. Según la Constitución Justicialista de 1949, en su artículo 40, esos sectores clave son la importación y exportación, minerales, caídas de agua, yacimientos de petróleo, de carbón y de gas, y las demás fuentes naturales de energía, con excepción de los vegetales, así como los servicios públicos. Corresponde su propiedad, en un principio, al Estado aunque, como ya vimos, a medida que avanza el proceso revolucionario parte de esas actividades pueden pasar a manos de los trabajadores del sector por medio de sus cooperativas obreras o sindicatos. Es posible también, como muestra el caso de SEGBA, la existencia de formas intermedias de cogestión obrero-estatal así como empresas con conducción tripartita: Estado-trabajadores-usuarios.

2ª) Una planificación indicativa que, sin caer en los errores centralistas burocráticos de la planificación de tipo estatista-comunista, impida que con el viejo cuento del "mercado libre" acaben manipulando la economía un puñado de grandes empresas extranjeras o nativas: "La cacareada 'libertad de la economía' no ha pasado nunca de ser una ficción, desde que, a la economía o la dirige el Estado o la hacen, en su lugar, los grandes consorcios capitalistas, con la diferencia de que el primero puede hacerlo en beneficio del pueblo; en cambio, los segundos lo hacen generalmente en su perjuicio." [16].

3º) Formas de apoyo directo del Estado a las cooperativas y empresas sindicales, lo que incluye desde apoyo crediticio preferencial hasta la contratación directa por parte del Estado en aquellas tareas que éste suele descargar en las empresas capitalistas. Aquí conviene recordar una directísima afirmación del General Perón ante miembros del Comité Central y delegados regionales de la CGT que visitaron la Residencia Presidencial de Olivos el 9 de agosto de 1950: "El Gobierno está dispuesto a dar a las cooperativas obreras la oportunidad para que hagan negocios que les permitan ganar mucho dinero; en lugar de dárselos, como se hacía antes, a entidades capitalistas.".

4º) El combate en el terreno ideológico contra las supervivencias de la mentalidad individualista burguesa, fomentando el conocimiento de las formas de economía social y cooperativista, especialmente entre la juventud. El Segundo Plan Quinquenal, por ejemplo, en su apartado IV.G.14 sostiene: "La difusión de los principios del cooperativismo y la constitución de cooperativas escolares y estudiantiles serán auspiciadas por el Estado a fin de contribuir a la formación de la conciencia nacional cooperativista y prestar servicios útiles a los alumnos." [17].

Socialización integral

Cuando anteriormente recordábamos que para el General Perón las cooperativas debían tender a convertirse en las "unidades básicas justicialistas para la organización nacional de la producción, la industria y el comercio", queda claro que la socialización-cooperativización que el Peronismo propugna no se reduce al nivel de cada empresa o unidad económica de producción. Esto es así porque si bien la entrega de todas las empresas a sus propios técnicos y trabajadores autoorganizados en cooperativas, impide tanto la explotación del hombre por el hombre (capitalismo), como la explotación del hombre por el Estado (comunismo) no por ello resuelve todos los problemas de la economía. Para empezar, no asegura la igualdad de oportunidades puesto que existen sectores económicos más productivos que otros y, dentro de cada sector económico, empresas más grandes y más chicas, más modernas y más atrasadas, etc. Tampoco se garantiza una real solidaridad nacional desde el momento en que si esas empresas cooperativizadas se desenvuelven en el marco de una economía de mercado necesariamente se provocará una brutal competencia entre las empresas, considerando cada colectivo obrero o cooperativa un rival en la búsqueda del beneficio a los otros colectivos obreros cooperativos.
Para evitar esos posibles efectos negativos el General Perón impulsa no cooperativas aisladas sino "la unversalización de la organización cooperativa" [18] mediante la Federación de Cooperativas de cada rama de producción. Éstas, estructuradas democráticamente y desde abajo hacia arriba, permiten que cada empresa sea gestionada de un modo directo y sin burocracias externas por sus propios técnicos y trabajadores, pero, a la vez, crea canales solidarios de redistribución de los beneficios generales para apoyar a aquellas cooperativas obreras asociadas que, por diversas razones, tienen que sufrir desventajas objetivas ajenas al trabajo o la gestión de su colectivo laboral: implantación en provincias alejadas del circuito comercial, catástrofes naturales...

Hay que resaltar que, como detalla Perón el 13 de octubre de 1952 en una exposición ante representantes de las cooperativas agropecuarias, esas Federaciones de Cooperativas no engloban sólo a una rama económica sino que participan de un modo directo en todo el proceso productivo y de comercialización. En el caso de esas mismas cooperativas agrarias, Perón propugna concretamente los siguientes campos de acción: "El gobierno aspira a que las cooperativas agropecuarias constituyan las unidades básicas de la economía social agraria y participen, primero: en el proceso colonizador y en la acción estatal tendiente a lograr la redistribución de la tierra en unidades económicas sociales adecuadas. Segundo: que participen en el proceso productivo mediante la utilización racional de los elementos básicos del trabajo agropecuario: maquinaria agrícola, galpones ferroviarios, silos, elevadores de granos, semillas, etc., etc. Tercero: que participen también en el proceso interno de comercialización de las cosechas de sus asociados, para lo cual el Estado auspiciará el acceso de los productores organizados a los centros de consumo, mercados oficiales, proveedurías, etc. Cuarto: que participen en el proceso de la industrialización regional primaria de la producción agropecuaria de sus asociados. Sexto: que participen en la acción estatal tendiente a suprimir toda intermediación comercial innecesaria. Séptimo: que participen en la fijación de precios básicos y precios diferenciales que se fijarán a favor de las cooperativas agropecuarias. Octavo: que participen en la redistribución de los márgenes de utilidad que se obtengan con motivo de la comercialización. Noveno: que participen en la acción social directa a cumplirse en forma integral en beneficio de los productores agropecuarios; y, décimo: el Estado auspicia la organización de un sistema nacional unitario de cooperativas de productores agropecuarios que represente a todos los productores del país y defienda sus intereses económicos y sociales." [19].

Se trata, por lo tanto, de una estructuración integral de la economía que, partiendo de las cooperativas autónomas y descentralizadas, engloba el proceso de producción en su conjunto, racionalizando ese mismo proceso productivo, abaratando costos e impidiendo que cada sector de la cadena productiva y de comercialización compita con los otros. Con decir que para el Líder Justicialista "el gobierno está dispuesto a prestar la ayuda más extraordinaria para que las cooperativas instalen sus propias fabricaciones de herramientas y maquinarias agrarias" [20], está todo dicho. Cada Federación de Cooperativas o "Sistema Nacional Unitario de Cooperativas" además de englobar a todas las cooperativas de ese sector económico, coordina el proceso de producción en su conjunto: desde la producción propiamente dicha a la comercialización, pasando por el transporte y hasta la fabricación de bienes y elementos necesarios.

Empresas sindicales

Las cooperativas federadas no son el único método de socialización impulsado por el Peronismo. En la antes citada entrevista concedida por el General Perón a Carlos María Gutiérrez, el creador del Peronismo menciona un tipo especial de cooperativas: la cooperativa de sindicatos. En éstas, la coordinación de las distintas empresas cooperativizadas se da mediante la organización sindical que, de un modo natural, alcanza a toda la rama de producción. Se alcanza así la vieja tesis del sindicalismo revolucionario, que tanta influencia tuviera en el Movimiento Obrero pre-peronista, y que desde la Carta de Amiens (1916) había proclamado que "el sindicato actualmente nada más que un grupo de resistencia, será en el futuro responsable de la producción y distribución, bases de la organización social" [21]. Como ese modelo de cooperativización sindicalista es más fácil de aplicar en la industria, sector más importante de la economía argentina, es por ello lógico que sea ese mismo modelo el que tienda a predominar en el ideario peronista de tal manera que Perón llega a definir al Estado Peronista futuro como un "Estado Sindicalista" [22].

Las cooperativas o empresas sindicales han sido denominadas a veces también como "Empresas Comunitarias". En "Fundamentos de Doctrina Nacional Justicialista", texto de la "Escuela Superior de Conducción Política del Movimiento Nacional Justicialista" (entre paréntesis, entidad nada sospechosa de "desviaciones izquierdistas") se define de la siguiente forma a la Empresa Comunitaria:
"Considerada en su aspecto funcional, la empresa es una comunidad jerarquizada de productores, diversamente especializados, que aúnan esfuerzos para fabricar determinado artículo o prestar determinado servicio, valiéndose para ello de las herramientas o máquinas que impone la técnica moderna. Considerada, por el contrario, en su aspecto legal, esta misma empresa no pasa, hoy en día, de un mero capital que compra máquinas, materias primas y trabajo. Pura ficción. Pues si con un golpe de varita mágica se suprimieran los dueños del capital, la empresa seguiría funcionando sin la menor perturbación, mientras que pararía y desaparecería si se eliminasen los productores. No basta, por lo tanto, mejorar el nivel de vida del proletariado. No basta dar al productor el lugar que le corresponde en la Comunidad. No resuelve nada cambiar el sistema capitalista sustituyendo la oligarquía burguesa por una oligarquía burocrática. Lo que hace falta es suprimir el salariado, devolviendo a la empresa, aprehendida en su realidad orgánica, la posesión y, de ser posible, la propiedad de su capital, así como la libre disposición del fruto de su trabajo. Cualquier ente social -individuo, grupo o comunidad- tiene el derecho natural de poseer los bienes que le son imprescindibles para subsistir y realizarse plenamente. El municipio, por ejemplo, tiene naturalmente derecho a la propiedad de la vía pública o de la red de alumbrado. El municipio en sí, no la suma de sus habitantes. Cuando alguien viene a instalarse en una ciudad, no tiene que comprar su parte de calle ni de usina; ni la vende cuando se va. La empresa es también un ente social independiente de sus integrantes individuales del momento. Es ella la que tiene que ser dueña de su capital, al que encontrará y usufructuará el productor entrante y dejará para sucesor el productor saliente. Esto vale tanto para la empresa industrial como para la empresa agropecuaria. Los reformistas pequeños burgueses que quieren lotear las unidades orgánicas de nuestro campo fomentan el minifundio y la miseria. La tierra debe ser de quienes la trabajan, como las máquinas de quienes trabajan con ellas. Tal principio no supone, en absoluto, el parcelamiento de la propiedad de los instrumentos de la producción, sino la supresión de la propiedad individualista de bienes que otros -individuos o grupos- necesitan. O sea la supresión del parasitismo en todas sus formas. Eliminado el parasitismo capitalista, las clases desaparecerán 'ipso facto'. No habrá más burgueses ni proletarios, sino productores funcionalmente organizados y jerarquizados en sus empresas. El gremio perderá entonces el carácter clasista que le ha impuesto una lucha necesaria cuya responsabilidad no lleva y volverá a convertirse en una federación de empresas comunitarias, con el patrimonio asistencial que necesita y los poderes legislativo y judicial que definirán sus fueros. En cada gremio, un banco distribuirá el crédito entre las empresas, dentro del marco de la planificación y conducción económica del Estado nacional. La Revolución Justicialista no busca, pues, llegar a una componencia entre capitalismo individualista y capitalismo estatal, ni 'mejorar las relaciones entre capital y trabajo'. Repudia íntegramente cualquier forma de explotación del hombre por el hombre y quiere volver, en todos los campos, al orden social natural. Es éste el sentido de nuestra Tercera Posición." [23].

Las cooperativas sindicales o empresas comunitarias, por lo tanto, coinciden con las cooperativas "tradicionales" en que la propiedad no pertenece a un capitalista individual burgués o al Estado-patrono, pero, a la vez, se diferencian de esas mismas cooperativas en que la propiedad no es divisible ya que pertenece íntegramente a la comunidad laboral de técnicos y trabajadores que las componen. Además, volvemos a recalcarlo, la solución peronista no es sólo a nivel microeconómico (socialización de la empresa) sino también a nivel macroeconómico (socialización global de la economía).

Conducción económica de la Nación

Lo que denominamos socialización "global" o "integral" de la economía es otro de los rasgos que diferencia al Peronismo tanto del capitalismo como del comunismo. Para el General Perón:
"La doctrina económica que sustentamos establece claramente que la conducción económica de un país no debe ser realizada individualmente, que esto conduce a la dictadura económica de los trusts y monopolios capitalistas. Tampoco debe ser realizada por el Estado, que convierte la actividad económica en burocracia, paralizando el juego de sus movimientos naturales. El Justicialismo, siempre en su tercera posición ideológica, sostiene que la conducción económica de la Nación debe ser realizada conjuntamente por el gobierno y por los interesados, que son los productores, comerciantes, industriales, los trabajadores y aun los consumidores; ¡vale decir, por el gobierno y por el pueblo organizado! Mientras esto no se realice plenamente, el gobierno cometerá los errores propios de toda conducción unilateral y arbitraria por más buena voluntad que tenga." [24].

Estas indicaciones, que se refieren a la etapa de transición del Peronismo (cuando aún existe un importante sector económico privado), no suponen, ni mucho menos, que el Líder de la Revolución Nacional argentina oculte el objetivo final anticapitalista de su proyecto. De ahí que, a continuación de lo anterior, aclare: "Nosotros queremos compartir con los intereses privados la conducción económica de la República, pero exigimos que esos intereses se coloquen en la línea peronista que apunta a nuestros dos grandes objetivos económicos: la economía social y la independencia económica, porque ellos son mandato soberano que el pueblo nos ha impuesto y que nosotros tenemos que cumplir de cualquier manera: con la colaboración de las fuerzas económicas si es posible, o enfrentándolas, si ellas no quieren compartir con nosotros el mandato del pueblo soberano. En esta tierra no reconocemos, señores, más que una sola fuerza soberana: la del pueblo. Todas las demás están para servirla. Cualquiera que intente invertir este valor fundamental está, por ese solo hecho, atentando contra el primero, básico y esencial principio del peronismo; atenta, por lo tanto, contra el pueblo y está, por otra parte, fuera de la Constitución Nacional que rige el derrotero de la República (...) Es necesario que nadie se llame a engaño: la economía capitalista no tiene nada que hacer en nuestra tierra. Sus últimos reductos serán para nosotros objeto de implacable destrucción." [25].

La conclusión es que, ya sea con la participación de las organizaciones empresariales (en la etapa de transición) o sin ellas (cuando el Peronismo ha logrado su objetivo económico de entregar los medios de producción a los propios trabajadores autoorganizados), existe una planificación democrática e indicativa en la que participan el gobierno, los trabajadores (mediante los sindicatos, federaciones de cooperativas y de empresas comunitarias), organizaciones de usuarios de servicios y consumidores y todo tipo de organizaciones libres del Pueblo. Se evitan así los errores burocráticos de una planificación burocrática y ultracentralizada como la comunista y, por otro lado, se da un margen de maniobra relativamente grande al mercado [26].

Estado Sindicalista

Pero no sólo el Estado Justicialista va delegando gradualmente funciones económicas en las organizaciones de trabajadores. De hecho el Peronismo apunta a la socialización de la economía y del poder por lo que esas mismas organizaciones de trabajadores, federadas democráticamente desde la empresa hasta subir a nivel nacional, acaban asumiendo la representación y control político gradual del país: "La representación política tiene una función esencial que cumplir en el juego de la verdadera democracia que nosotros propugnamos. Pero también sostengo, como un principio indiscutible que emana de la experiencia política de los últimos tiempos, entre nosotros y en el mundo entero, que tan esenciales como las organizaciones políticas son, en el juego de la verdadera democracia, las organizaciones sindicales. No existe contradicción en nuestra doctrina cuando afirmamos que éste indudablemente es un momento de transición de los Estados políticos a los Estados de estructura sindical (...) La afirmación del derecho a la cooperación con el gobierno del país que nosotros reconocemos, propugnamos y realizamos para las organizaciones sindicales no excluye el derecho de ningún otro argentino; pero en la misma medida en que todos los ciudadanos del país vayan integrando la única clase de argentinos que debe existir en esta tierra: la clase de hombres que trabajan, la representación política dejará de serlo en el antiguo y desprestigiado sentido de la palabra, para adquirir el nuevo sentido peronista de su dignidad." [27].

La socialización de la economía y del poder, por lo tanto, van íntimamente ligadas y, como sagazmente afirmará Perón en un texto de 1968, ambos aspectos no se pueden jamás desligar ya que, en última instancia, los partidos demoliberales (instrumentos burgueses de deformación y control de la voluntad popular) son una consecuencia del capitalismo y, por lo tanto, sin acabar con el capitalismo es imposible sustituirlos por un nuevo y más efectivo tipo de democracia de los trabajadores: "Los que saben 'tomar el rábano por las hojas' y son partidarios de erradicar la política, suelen intentar hacerlo por decreto, sin percatarse que es muy difícil 'matar a nadie por decreto' cuando las causas siguen generando sus efectos, porque poca importancia tiene la existencia legal cuando está sometida la existencia real. Para que desaparezcan las entidades demoliberales, es preciso que antes desaparezca el demoliberalismo. En el mundo de nuestros días, al desaparecer paulatinamente el sistema capitalista, vienen desapareciendo también los partidos demoliberales, que son su consecuencia. Resulta lo más anacrónico cuando se atenta contra esas formaciones políticas mientras por otro lado se trata de afirmar por todos los medios el sistema que los justifica. La intención de dejar a los pueblos sin ninguna representación no es nueva ni es original porque todas las dictaduras lo intentan, pero la Historia demuestra elocuentemente que, cuando ello se produce, las consecuencias suelen ser funestas para las mismas dictaduras que lo promueven." [28].

Al contrario que el demoliberalismo capitalista y burgués, el Peronismo busca "una democracia directa y expeditiva" [29], pero a ella no se llega por dictaduras totalitarias de tipo fascista o marxista, sino por la profundización de esa misma democracia política y su extensión al terreno económico mediante la socialización directa (y no estatista) de los medios de producción. Se trata evidentemente, de un proceso largo, complejo y gradual del que, con sincera modestia, Perón reconoce haber iniciado tan sólo los primeros pasos: "Entre lo político y lo social el mundo se encuentra en un estado de transición. Tenemos la mitad sobre el cuerpo social y la otra mitad sobre el cuerpo político. El mundo se desplaza de lo político a lo social. Nosotros no estamos decididamente ni en un campo ni en el otro; estamos asistiendo al final de la organización política y al comienzo de la organización social (...) Es decir, todo ese proceso se va realizando. Yo no puedo abandonar el partido político para reemplazarlo por el movimiento social. Tampoco puedo reemplazar el movimiento social por el político. Los dos son indispensables. Si esa evolución continúa, nosotros continuaremos ayudando a la evolución. Cuando llegue el momento propicio le haremos un entierro de primera, con seis caballo, al partido político y llegaremos a otra organización. Pero estamos en marcha hacia el Estado Sindicalista, no tengan la menor duda." [30].

La democracia fabril y la autogestión de la economía irá, por lo tanto, sustituyendo gradualmente a los partidos políticos que no tienen porqué ser prohibidos o ilegalizados ya que, dejados de lado por los ciudadanos-productores, lanquidecerán y desaparecerán como cáscaras vacías.

¿Utopía Peronista?

¿Hasta qué punto puede llegar esa socialización de la economía y el poder propugnada por el Peronismo? De hecho el General Perón, y con él la mayoría de teóricos justicialistas, se han negado siempre a elaborar complejísimas elucubraciones al respecto por ser revolucionarios y no utopistas o futurólogos. Además: "La apelación a la utopía es, con frecuencia, un cómodo pretexto cuando se quiere rehuir las tareas concretas y refugiarse en un mundo imaginario; vivir en un futuro hipotético significa deponer las responsabilidades inmediatas. También es frecuente presentar situaciones utópicas para hacer fracasar auténticos procesos revolucionarios. Nuestro modelo político propone el ideal no utópico de realizar dos tareas permanentes: acercar la realidad al ideal y revisar la validez de ese ideal para mantenerlo abierto a la realidad del futuro." [31].

Desde esa perspectiva, desde la visión de un modelo "ideal" al que acercar la realidad y a revisar a la luz de esa misma realidad, puede ser de cierto interés la descripción que del socialismo nacional peronista hace, en la década de los 70, la hoy desaparecida "Tendencia Nacional y Popular del Peronismo":

"El socialismo nacional es el proyecto dentro del cual el pueblo argentino ejercerá un poder decisivo por sí y ante sí en los niveles del Estado, la empresa y la universidad a través del control obrero de los medios de producción, de comunicación y de educación. Es un socialismo de autogestión en el que cada fábrica, cada taller, cada laboratorio, aula o biblioteca se transforma en una célula política con poder de crítica y de control sobre la planificación nacional y la acción política interior y exterior. El socialismo nacional es la democratización absoluta del aparato informativo y la apertura integral de la capacitación técnica a la masa obrera. Es la formación de un partido capaz de emitir todos los impulsos ideológicos necesarios para que en cada momento del proceso el pueblo esté presente, real e intensamente, en la elaboración de las supremas decisiones nacionales. Es la asamblea del pueblo que transforma esos impulsos en leyes populares. Es el Estado técnico-planificador que concierta toda la actividad informativa y prospectiva desde y hacia las estructuras sociales y económicas descentralizadas. Socialismo nacional significa plena vigencia de la opinión comunitaria a través de consejos de producción, servicios y educación. Es la empresa bajo control del colectivo obrero. Es la universidad gobernada por profesores revolucionarios, investigadores y estudiantes. Es la alianza de la universidad y la empresa socializada y sometida al régimen de autogestión. Socialismo nacional es, en suma, participación total, justicia para los trabajadores y dominio del pueblo de todos los resortes de acción política." [32].

Peronismo de los trabajadores

Críticas de detalle al margen, el texto anterior puede considerarse una interesante aproximación a una economía peronista plenamente realizada aunque, volvemos a repetirlo, si en el Peronismo no abundan descripciones detalladas de ese tipo es porqué, a imitación de su fundador, la tarea esencial es imponer en la práctica un modelo político, económico y social que parta de la realidad actual para crear esa realidad nueva. Una realidad que, en un principio, no es aún socialista sino nacional y popular ya que la Argentina preperonista (como reconoce el propio Lenin en su célebre "El Imperialismo, Etapa Superior del Capitalismo" [33]) era una virtual "colonia comercial" británica. Por ello mismo, y sin necesidad de basarse en textos extranjeros, Perón afirma tajantemente que la tarea previa de cualquier revolucionario no era y no es otra que lograr quebrar esas cadenas imperialistas y recuperar la autodeterminación nacional, ya sea frente al imperialismo inglés del pasado o el imperialismo yanqui actual, que recolonizó la Argentina precisamente a partir del derrocamiento militar del Gobierno Popular Peronista en 1955:
"La felicidad de nuestro Pueblo y la felicidad de todos los pueblos de la tierra, exigen que las naciones cuya vida constituyen sean socialmente justas. Y la justicia social exige, a su vez, que el uso y la propiedad de los bienes que forman el patrimonio de la comunidad se distribuyan con equidad. Pero mal puede distribuir equitativamente los bienes de la comunidad un país cuyos intereses son manejados desde el exterior por empresas ajenas a la vida y al espíritu del Pueblo cuya explotación realizan. ¡La felicidad del Pueblo exige, pues, la independencia económica del país como primera e ineludible condición!" [34].

Consecuencia lógica del carácter antiimperialista de la revolución argentina durante su primera etapa es que la contradicción central no es "socialismo o capitalismo" sino "Patria o colonia", "Nación o Imperio", "Liberación o Dependencia". Sectores patrióticos y antiimperialistas, aunque no necesariamente defensores de un socialismo nacional tal cual lo entendía el General Perón, pueden y deben participar activamente en ese verdadero Movimiento Nacional de Liberación que es el Peronismo. Más aún, toda la historia del Peronismo puede reducirse a un esfuerzo doble, genialmente ejemplificado por la conducción de Perón: de un lado ampliar al máximo el Peronismo y su campo político y social de influencia; de otro lado generar los "anticuerpos" organizativos e ideológicos de masas suficientes como para que esa misma amplitud no acabe generando desviacionismos de "derecha" o de "izquierda", o frenando el impulso revolucionario del Movimiento de masas. Y aquí viene como anillo al dedo recordar una de las más conocidas cartas del General Perón a la Juventud Peronista: "No intentamos de ninguna manera sustituir a un hombre por otro; sino un sistema por otro sistema. No buscamos el triunfo de un hombre o de otro, sino el triunfo de una clase mayoritaria, y que conforma el Pueblo Argentino: la clase trabajadora. Y porque buscamos el poder, para esa clase mayoritaria, es que debemos prevenirnos contra el posible 'espíritu revolucionario' de la burguesía. Para la burguesía, la toma del poder significa el fin de su revolución. Para el proletariado -la clase trabajadora de todo el país- la toma del poder es el principio de esta revolución que anhelamos, para el cambio total de las viejas y caducas estructuras demoliberales. (...) Si realmente trabajamos por la Liberación de la Patria, si realmente comprendemos la enorme responsabilidad que ya pesa sobre nuestra juventud debemos insistir en todo lo señalado. Es fundamental que nuestros jóvenes comprendan, que deben tener siempre presente en la lucha y en la preparación de la organización que: es imposible la coexistencia pacífica entre las clases oprimidas y opresoras. Nos hemos planteado la tarea fundamental de triunfar sobre los explotadores, aun si ellos están infiltrados en nuestro propio movimiento político." [35].

La Tercera Posición justicialista no es, por lo tanto, un pálido capitalismo reformista "de rostro humano" ni una mezcla arbitraria de capitalismo y marxismo. Es una solución revolucionaria e integral: "El objetivo central de la 'Tercera Posición' puede resumirse así: 'Socializar sin disolver la personalidad, socializar sin extinguir la independencia de la conciencia individual frente al estado, socializar sin confundir totalmente individuo y sociedad, sociedad y estado." [36].

El General Perón, con su lenguaje siempre más sencillo y comprensible, lo sabrá decir de otra forma: "No todo es pan en esta vida. El trabajador debe no sólamente sembrar el trigo y amanasar el pan sino conquistar una posición, desde la cual puede dirigir la plantación y la fabricación del pan." [37].

Vigencia revolucionaria del Peronismo

En 1983, a poco de recuperar la democracia política en la Argentina, un estudioso del Justicialismo aseguraba con notable perspicacia sobre el Movimiento Peronista:
"En el aspecto ideológico se presentan, en términos sintéticos, tres grandes opciones: a) la de la alvearización bajo el modelo de un partido de inspiración social-cristiana o laborista, ésta última con cierta tradición en el Movimiento; b) la opción por el partido de vanguardia, contenida en las formulaciones del proyecto foquista guerrillero; c) la orientación hacia una democracia autogestionaria de los trabajadores que parte de las experiencias de lucha del justicialismo para articular democracia, lucha obrera y cuestión nacional." [38].

Dichas opciones, a grosso modo, se corresponden con tres interpretaciones históricas diferentes sobre la Doctrina Peronista:

a) Aquellos que se conforman con una reedición más o menos actualizada del periodo 1944-55, es decir: un capitalismo nacional autónomo, independiente con respecto al imperialismo, con fuertes rasgos democrático-populares y altamente distributivo. En esta visión que podríamos denominar "histórica" o "tradicional" del Peronismo deben ubicarso no sólo las fracciones "social-cristiana", "socialdemócrata" o "laborista", sino también ciertas corrientes "nacionalistas", incluso "fascistizantes" (que desdeñan los aspectos democráticos del pensamiento de Perón) o el autodenominado "nacionalismo popular revolucionario peronista", formalmente más "izquierdista" y en la práctica más combativo pero que, respecto a sus objetivos finales, no supera los límites de todo este espacio peronista.

b) El Peronismo fuertemente "heterodoxo" continuador de la pequeña burguesía peronizada en la decada del '60 y que, en diferentes grados y proporciones intenta amalgamar Peronismo y elementos ideológicos extraños a la tradición justicialista: planteamientos filocastristas o maoizantes, foquismo, "nueva izquierda" de los '60, etc. Esta corriente, hoy muy debilitada tras la derrota montonera, intenta ir más allá de la experiencia de 1945-55 pero el Socialismo Nacional que propugna tiene excesiva influencia marxista por lo que choca con la "lógica" del grueso del Peronismo que, generalmente con razón, tiende a visualizarlo como excesivamente en los bordes del Peronismo, con un pié dentro y otro en dirección a las sectas antiperonistas.

c) Quienes entienden que el desarrollo natural del Peronismo es una "democracia autogestionaria de los trabajadores" surgida no por introducción de una ideología o construcción teórica ajena al Peronismo sino como desarrollo de los planteamientos teóricos del propio General Perón y de la experiencia y memoria histórica del conjunto del Movimiento (y no sólo de fracciones internas "de vanguardia"). Esta corriente, por su mismo apego al "sentido común" de las bases y cuadros históricos del Peronismo y, además, ante la bancarrota histórica del marxismo (que salpica a la "izquierda peronista") neo o postmoderna, es la única que, hoy por hoy, puede hegemonizar a la militancia más combativa y consecuente del Movimiento, impidiendo la reedición de enfrentamientos fraticidas internos como los de la década del '70. Más aún, como esta corriente "revolucionaria ortodoxa" o "revolucinaria tercerista" (por reivindicar explícitamente el anticapitalismo del Peronismo, pero también su antimarxismo) surge de la "profundización" del Peronismo "tradicional" y no, como en el caso del montonerismo, de su negación, su posibilidad de desarrollo es enorme; en especial porqué ante una camarilla liberal que usurpa la conducción del Justicialismo pero niega todos sus postulados históricos (nos referimos, obviamente al menemismo) todos los sectores del Peronismo pueden actuar en conjunto durante un largo tiempo más allá de sus matices: "laboristas", "social-cristianos", "socialdemócratas", "nacionalistas", "nacionalistas populares revolucionarios" y "terceristas revolucionarios". El crecimiento de esta última tendencia depende, por lo tanto, más que de la prédica diferenciadora e ideologista, de la conducción práctica de todas y cada una de las luchas y su resultado organizativo.

Notas

1. Este Preámbulo puede consultarse en Julio Godio, El Movimiento Obrero Argentino (1943-1955), Ed. Legasa, Bs. As., 1990, pp. 211 y ss.
2. Juan Domingo Perón, Mensaje del Presidente de la Nación Argentina General Juan Domingo Perón al inaugurar el 86º Periodo Ordinario de Sesiones del Honorable Congreso Nacional, Subsecretaría de Informaciones de la Presidencia de la Nación, 1952, pp. 125-126.
3. Julio Meinville, Política Argentina 1949-1956, p. 284 (artículo del 29 de junio de 1951).
4. Juan Domingo Perón, op. cit., p. 47.
5. El término "autogestión" fue introducido en Francia a fines de los años 60 para designar un modo de socialismo no estatista, caracterizado por la "gestión directa" de la empresa por sus propios trabajadores, y no por los capitalistas privados o el Estado. Junto a esa concepción "restringida" de la autogestión (económica y reducida a nivel de empresa) existe otra concepción más amplia, y también más próxima al pensamiento del General Perón, que entiende la autogestión no sólo en el plano económico sino también, y a la vez, en el terreno político; socialización de la economía y el poder. La autogestión "integral" tiene entre sus antecedentes a diversas expresiones no marxistas del Movimiento Obrero europeo (asociacionismo de Proudhon, socialismo utópico de Fourier, anarcosindicalismo y sindicalismo revolucionario español, italiano y francés, guildismo inglés), corrientes marxistas diferenciadas del stalinismo y el trotskismo (consejistas, "titismo" yugoeslavo), pensadores revolucionarios cristianos (Mounier, Lebret) y ciertos Movimientos de Liberación del Tercer Mundo (el Frente de Liberación Nacional argelino durante la etapa de Ben Bella, la "Ujamaa" de Nyerere en Tanzania, la Revolución Nacional de Velasco Alvarado en Perú, determinados planteamientos del General Torrijos en Panamá, etc.). Se tratan, en todo caso, de diversos modelos nacionales que, hasta el momento, no se han consolidado por razones de orden político: relación de fuerzas nacional e internacional, etc.
6. Cristián Buchrucker, Nacionalismo y Peronismo, Ed. Sudamericana, Bs. As., 1987, p. 318.
7. J.D. Perón, La Fuerza es el Derecho de las Bestias, 1958, p. 14.
8. Eva Perón, "Historia del Peronismo" (curso de 1951), en Clases y Escritos Completos (1946-1955), Ed. Megafón, Bs. As., 1987, Tomo III, p. 98.
9. Juan Domingo Perón, Breve Historia de la Problemática Argentina, Ed. Claridad, Bs. As., 1989, p. 151 (transcripción de una serie de entrevistas concedidas a Eugenio P. Rom en 1967).
10. Juan Domingo Perón en Carlos María Gutiérrez, Reportaje a Perón. Diálogo sobre la Argentina Ocupada, Schapire Editor, Bs. As., 1974, p. 79.
11. Juan Domingo Perón, Mensaje del Presidente..., op. cit., p. 83.
12. Ibid., pp. 82-83.
13. Ibid., p. 57.
14. Ibid., p. 38.
15. Juan Domingo Perón, discurso ante horticultores bonaerenses en la Casa de Gobierno, 21 de septiembre de 1951.
16. Juan Domingo Perón, Los Vendepatria. Las pruebas de una Traición, Ed. Freeland, Bs. As., 1974, p. 166 (la primera edición es de 1957)
17. 2º Plan Quinquenal, Subsecretaría de Informaciones de la Presidencia de la Nación, Bs. As., 1953, p. 89.
18. Juan Domingo Perón, discurso ante representantes de cooperativas agrarias, 13 de octubre de 1952. Reproducido íntegramente en Mundo Peronista, Bs. As., n. 33, 15 de noviembre de 1952, p. 44.
19. Ibid., pp. 44-45.
20. Ibid., p. 45.
21. La progresiva "nacionalización" del Movimiento Obrero Argentino en el periodo de la "Década Infame" y su posterior influencia en el naciente Peronismo puede comprobarse en Hiroshi Matsushita, Movimiento Obrero Argentino (1930- 1945), Hyspamérica, Bs. As., 1983.
22. Sobre la influencia de la doctrina sindicalista revolucionaria en el Peronismo y el concepto de "Estado Sindicalista" en el General Perón ver la segunda parte del presente estudio: Sindicalismo Revolucionario Peronista, Ed. Guerra Gaucha, Bs. As.
23. Escuela Superior de Conducción Política del Movimiento Nacional Justicialista, Fundamentos de Doctrina Nacional Justicialista, Eds. Realidad Política, Bs. As., 1985, pp. 103-104.
24. Juan Domingo Perón, Mensaje del Presidente..., op. cit., p. 67.
25. Ibid. pp. 68-69.
26. No se trata, obviamente, del delirio liberal-menemista de la "economía popular de mercado", versión disfrazada de la "economía social (?) de mercado" del infame Alsogaray. Sin embargo, en experiencias socialistas autogestionarias bastante desarrolladas, como es el caso de la Yugoslavia de Tito, la práctica demostró la imposibilidad de una planificación total y la necesidad, dentro de una planificación indicativa, de ciertas formas de mercado libre que, al no existir grandes monopolios ni diferencias económicas destacadas, es realmente eso: libre. Ver D. Bilandzic y S. Tokovic, Autogestión (1950-1976), El Cid Editor, Bs. As., 1976.
27. Juan Domingo Perón, Mensaje al Presidente..., op. cit.. pp. 122-123.
28. Juan Domingo Perón, La Hora de los Pueblos, Ed. Distribuidora Baires, Bs. As., 1974, p. 130 (la primera edición es de 1968).
29. "Por otra parte, la democracia de nuestro tiempo no puede ser estática, desarrollada en grupos cerrados de dominadores por herencia o por fortuna, sino dinámica y en expansión para dar cabida y sentido a las crecientes multitudes que van igualando sus condiciones y posibilidades a las de los grupos privilegiados. Esas masas ascendentes reclaman una democracia directa y expeditiva que las viejas ya no pueden ofrecerles", Ibid., p. 14.
30. Juan Domingo Perón, discurso ante escritores asociados a la Confederación Argentina de Intelectuales, reproducido por Hechos e Ideas, Bs. As., n. 77, agosto de 1950.
31. Juan Domingo Perón, Modelo Argentino para el Proyecto Nacional, Ediciones Realidad Política, Bs. Aires, 1986, p. 88 (esta obra es el discurso pronunciado el 1º de mayo de 1974 por el General Perón ante la Asamblea Legislativa al inaugurar el 99º periodo de sesiones ordinarias del Congreso, así como el proyecto que presentó al mismo).
32. Este manifiesto, de junio de 1972, se encuentra reproducido como anexo en varios autores, Peronismo: de la Reforma a la Revolución, A. Peña Lillo Editor, Bs. As., 1972, pp. 187 y ss.
33. "No sólo existen los dos grupos fundamentales de países -los que poseen colonias y las colonias-, sino también, es característico de la época, las formas variadas de países dependientes que desde un punto de vista formal, son políticamente independientes, pero que en realidad se hallan envueltos en las redes de la dependencia financiera y diplomática. A una de estas formas de dependencia, la semicolonia, ya nos hemos referido. Un ejemplo de otra forma lo proporciona la Argentina.", V. I. Lenin, El Imperialismo, Etapa Superior del Capitalismo, Ed. Anteo, Bs. As., 1975, pp. 105-106. La edición original es de 1916.
34. Juan Domingo Perón, Mensaje del Presidente..., op. cit., p. 31.
35. Carta de Juan Domingo Perón a la Juventud Peronista, octubre de 1965. Reproducida en Roberto Baschetti, Documentos de la Resistencia Peronista (1955-1970), Puntosur Eds., Bs. As., 1988, pp. 222-223.
36. Salvador Ferla, La Tercera Posición Ideológica y Apreciaciones Sobre el Retorno de Perón, Ed. Meridiano, Bs. As., 1974, p. 23.
37. Juan Domingo Perón, discurso ante representantes obreros, 24 de febrero de 1949. Citado en Habla Perón (selección de textos), Ed. Realidad Política, Bs. As., 1984, p. 106.
38. Jorge Luis Bernetti, El Peronismo de la Victoria, Ed. Legasa, Bs. As., 1983, pp. 210-211. Por "alverización" se entiende un proceso de "domesticación" e integración al Sistema, similar al que Alvear realizará con la Unión Cívica Radical a la muerte de Hipólito Yrigoyen.