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samedi, 25 avril 2015

Mesa redonda y debate sobre el concepto HISPANIDAD

Mesa redonda y debate sobre distintos puntos de vista del concepto HISPANIDAD en la actualidad, en el Hogar Social Madrid Ramiro Ledesma el 11 de abril de 2015.

Promis, la Longue Guerre avec Moscou durera jusqu’en 2024

Promis, la Longue Guerre avec Moscou durera jusqu’en 2024

Ex: http://www.dedefensa.org

unnamed.pngSelon le quotidien italien La Stampa, Obama avertit ses “amis” du bloc BAO, principalement de l’UE, que ses experts les plus fins sur la Russie ont consulté leur boules de cristal et conclu, 1) que Poutine restera au pouvoir jusqu’en 2024 (réélection en 2018), et 2) que la “guerre” (par conséquent, imagine-t-on) avec la Russie durera jusque-là ... “Au moins” jusque-là avec possibilité de poursuivre avec le successeur de Poutine, ou bien cela tient-il simplement à Poutine ? On verra ... C’est le National Security Council (NSC), c’est-à-dire l’espèce de “gouvernement spécial” qui étudie et produit les grandes orientations de la sécurité nationale pour le seul président US, qui a développé ces prévisions sous forme d’une sorte d’abstract avant d’en faire un grand rapport sous la direction de Celeste Wallander, directrice des affaires russes et eurasiennes dans cette organisation.

La Stampa dit avoir eu consultation du document adressé au gouvernement italien, comme sans doute, on peut le supposer, à d’autres pays européens et divers autres “amis” du bloc BAO. C’est RT qui signale cette publication de La Stampa sans donner beaucoup de précisions, le 22 avril 2015.

«The US reportedly expects that the ongoing confrontation with Russia would continue until at least 2024 and involve many directions. Washington wants to rally support of its European allies to continue mounting pressure on Moscow. The expected diplomatic and economic war of attrition is being outlined in a Russia policy review currently prepared by Celeste Wallander, special assistant to President Barack Obama and senior director for Russia and Eurasia on the National Security Council, reports Italian newspaper La Stampa. The publication said it learned details of the upcoming policy change from a preview that Washington sent to the Italian government to coordinate the future effort.

»US diplomats say Russia changed the cooperative stance it assumed after the collapse of the Soviet Union and is now using force to defend its national interests, the paper said. The change is attributed to the personality of Russian President Vladimir Putin, who, Washington expects, will remain in power until at least 2024. The change became apparent with the conflict in Ukraine, but was emerging since at least the 2008 conflict in South Ossetia, when Russia used military force after Georgia sent its army to subdue the rebellious region, killing Russian peacekeepers in the process.

»Washington’s solution to the new Russia is keeping sanctions pressure on it while luring its neighbors away with economic aid and investment, La Stampa said. The current round of sanctions, it reports, was designed not to have too much impact on the Russian economy so that a threat of harsher sanctions could be applied. While the tug of war in Europe continues into the next decade, Washington wants to continue cooperation with Russia in other areas like nuclear non-proliferation and space exploration. However until Putin is out of the picture, the US does not expect for things to go back to where they were, the newspaper said.

»The strategy was hardly unnoticed in Moscow, as evidenced by the annual report of the Russian Foreign Ministry published on Wednesday. The document said the US is pursuing “a systematic obstruction to Russia, rallying its allies with the goal to damage domestic economy” through blocking credits, technology transferee and an overall destabilization of the business environment.»

A ce stade d’approximation (contenu du document, réelle valeur qui lui est accordée, diffusion, etc.), il est très difficile de spéculer sur les très rares détails qui sont donnés ; au reste, il se pourrait bien que cette démarche soit inutile, tant ce type de travail débouche en général sur des spéculations invérifiables, répondant en général à un état d’esprit-Système “du jour” (ou de la semaine) puisqu’il s’agit d’évaluer quelque chose qui durera jusqu’en 2024 à la lumière d’une situation politique présente, et pour complaire à cette situation présente. En effet, sauf cas exceptionnel qui peut tenir soit d’une pulsion suicidaire soit d’un hasard extraordinaire, soit d’une défaillance tout aussi extraordinaire du Système, il n’y a en effet aujourd’hui plus rien, dans les sphères officielles et chez les experts-Système, dans le bloc BAO, qui ne réponde strictement au conformisme général, c’est-à-dire aussi bien à ce qu’attendent les dirigeants politiques selon les normes du système de la communication tel que le manipulent leurs communicants, et d’une façon générale au déterminisme-narrativiste. Le document témoigne de cela, y compris dans l’historique qui reprend tous les thèmes de la narrative du bloc BAO, y compris en attribuant toute la responsabilité de la guerre en Géorgie de 2008 à la seule Russie (c'est logique puisque les enquêtes internationales avaient confirmé à l’époque que c’était le Géorgie de Saakachvili qui avait attaqué avec les encouragements de Washington). On s’en tiendra donc à une analyse spéculative du fait lui-même de cette analyse prospective nous fixant le délai d’une Longue Guerre d’attrition avec la Russie au moins jusqu’en 2024, cela en corrélation avec le maintien au pouvoir de Poutine jusqu’en 2024.

Dans ce cas, il s’agit d’un renversement complet des perspectives et des prospectives US à cet égard, de ces derniers mois. La tendance-Système, selon les consignes écoutées au garde-à-vous, était de pronostiquer une réussite exceptionnelle de l’offensive lancée contre les Russie avec les sanctions et l’attaque financière de la fin 2014, avec comme programme pour suivre très, très rapidement un mécontentement accéléré de la population vis-à-vis du pouvoir (Poutine), la mise en cause de ce pouvoir, voire un regime change, voire même et surtout l’éclatement de la Russie à partir de 2015, – et, bien entendu, l’insupportable et autocratique Poutine balancé dans quelque poubelle de l’histoire passant par là. C’est une “pointure” dans l’expertise de l’URSS/Russie comme Strobe Talbott qui annonçait précisément cela en décembre dernier (voir Reuters, le 16 décembre 2014), comme nous le commentions le 22 janvier 2015. Il s’agissait d’un texte consacré à George Friedman, lui-même archétype de l’expert-Système postmoderne.

... Cela permet de rappeler que Friedman lui-même, dans son interview à Kommersant de décembre 2014 (voir le 22 janvier 2015) annonçait exactement la même chose que Talbott, jugeant que la Russie «fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique...». C’est une précision remarquable d'originalité alors que le président de la Russie réunit 85% de soutien puisque c’est sous-entendre par conséquent que la popularité extrême du régime est “une des conditions qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique”, – voilà donc Friedman, ou l’art de la diversion par l’inversion... Depuis, Friedman est par conséquent devenu l’expert n°1 de la pensée américaniste, qu’on écoute avec dévotion. Il devra donc simplement changer de calendrier narrativiste, et annoncer l’effondrement ou l’éclatement de la Russie pour 2025 finalement et toutes réflexions faites, – allez, disons le 4 juillet 2025, pour faire court et enrichir la fête nationale des USA qui auront à ce moment étendu leur hégémonie actuelle sur la Terre, à Mars et à Vénus (pour faire plaisir à Robert Kagan et à sa femme Victoria Nuland). Bref, – ou plutôt long, – le 22 janvier 2015, nous écrivions donc, Friedman et Talbott en bandouillère :

«... A cette lumière, voici que l’interview [de Friedman] nous apporte surtout, d’une remarque ici à une analyse là, une appréciation inédite et d’un très grand intérêt des intentions des USA maintenant que la crise ukrainienne est engagée dans son volume maximal. Cela nous instruit de la perspective qu’il faut attendre ... Les deux extraits que nous jugeons révélateurs sont les suivants:

»• “Je ne pense pas que le but principal des USA soit le changement de régime en Russie. Le but principal, c’était de limiter le plus possible les capacités de manœuvre des autorités russes, ce qui est effectivement en train de survenir. Mais il y a bien sûr d’autres facteurs qui jouent un rôle, comme par exemple le ralentissement de l’économie russe et la chute du prix du pétrole...”

»• “Mais la question principale est bien de savoir si la Russie peut évoluer dans tout cela en n’éclatant pas. Elle fait face désormais à tous les facteurs qui ont conduit à l’effondrement de l’Union Soviétique...”

»Il s’agit d’une précision capitale, qui s’accorde avec l’évolution de la situation intérieure à Washington, de l’utilisation à visage découvert par Washington de mesures d’agression et de guerre économiques contre la Russie, et jusqu’aux remarques redondantes d’Obama sur la débâcle économique de la Russie. (Comme toujours, on ne s’attache pas ici à l’intérêt de ces jugements, mais bien au fait qu’ils soient exposés en pleine lumière, rejoignant la démarche analytique-Système de Friedman.) Ainsi est-on conduit à admettre que Friedman ne dissimule rien lorsqu’il précise que Washington ne cherche pas à provoquer une situation de “regime change” à Moscou, qu’il cherche selon une logique différente à limiter, voire à neutraliser les capacités de manœuvre et de riposte du gouvernement russe. La raison en est donnée par la deuxième citation: le but, aujourd’hui à Washington, n’est plus de modifier le régime, de remplacer Poutine par une sorte d’Eltsine revu à la sauce Porochenko, mais bien d’accompagner et d’accélérer ce qui apparaît inéluctable aux yeux des experts-Système: l’effondrement de la Russie et son éclatement, – un remake décisif et enfin définitif de 1989-1991.

»Cette conception est recoupée par d’autres sources et déclarations, comme celle de Strobe Talbott, grand spécialiste[ ...] de la Russie dans l’establishment washingtonien, qui se fait spécialiste des questions ethniques pour annoncer, de son côté, l’effondrement de la Russie en 2015 à cause des poussées ethniques, notamment de la part des communautés musulmanes de la Fédération de Russie. (Voir le 16 décembre 2014, sur Reuters: “The year ahead [2015] could see the outbreak of the third Chechen war, which, in turn, could be the death knell of the Russian Federation in its current borders. If, as is imaginable, Russia dismembers itself later this century — the way the Soviet Union did in 1991 — it will largely be a consequence of President Vladimir Putin’s policies.”) Cela rejoint aussi l’idée du “breaking point” [de la Russie] pour lequel Obama affirme montrer une “strategic patience” qui sera récompensée effectivement par l’éclatement de la Russie (voir le 2 janvier 2015).»

... Et voilà que tout change ! Il va falloir modifier les manuels hyper-classifiés, puisqu’on nous annonce que l’indestructible Poutine, nouvel “homme d’acier” (“sens littéral du pseudonyme ‘Staline’”, nous dit Wikipédia), sera encore là en 2024, et donc, on l’imagine, la Russie complète et en bon état avec lui. Quant aux sanctions, décrites jusqu’à fin 2014 comme terribles et absolument dévastatrices (elles devaient emporter, avec l’ouragan financier en plus, la Russie en quelques semaines), elles deviennent d’une douceur presque angéliques, et si subtilement tactiques. («The current round of sanctions, it reports, was designed not to have too much impact on the Russian economy so that a threat of harsher sanctions could be applied.»)

Tout cela permet d’annoncer aux Européens, 1) qu’ils ont plus que jamais intérêt à rester groupés et regroupés autour du pôle de vertu, de puissance et d’intelligence que sont les USA, au moins jusqu’en 2024 ; 2) qu’ils resteront ennemis jurés de la Russie absolument poutiniennes, sans rapprochement possible, jusque-là ; 3) qu’il y aura de nouvelles sanctions puisque celles qui ont été appliquées étaient volontairement soft et qu’elles seront beaucoup plus dures que celles qui ont été imposées ; 4) que l’économie européenne, déjà sérieusement amochée par le blowback des sanctions actuelles, devra faire avec ; 5) que etc. Voilà où nous en sommes, puisque nous avons pris ce document au sérieux, et que rien ne peut plus nous étonner et que tout est possible ... Y compris que ce soit un canard concocté par WikiLeaks ou Anonymous, par la CIA dans l’un de ses multiples coups fourrés labyrinthiques ou par Poutine lui-même, pour se donner l’illusion de la durée...

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

La voie de l’Islande pour sortir de la crise financière

«Ne pas écouter les marchés financiers, mais le peuple» (Olaf Ragnar Grimsson, Président d’Etat)

par Werner Wüthrich, docteur ès sciences politiques

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Iceland 03.jpgRécemment le gouvernement islandais a informé la Commission européenne et le Conseil européen du retrait de sa demande d’adhésion (cf. Horizons et débats no 8 du 23/3/15). Le gouvernement rose-vert avait sollicité en juillet 2009 son adhésion, après que la crise financière aux Etats-Unis ait influé de manière catastrophique sur les banques du pays. Lorsque le pays s’est rétablit étonnamment vite et qu’en avril 2013 un nouveau gouvernement a été choisi, les négociations ont été gelées. Le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson a noté sur son site web: «Les intérêts de l’Islande sont mieux servi en dehors de l’UE.» La population n’approuverait pas l’adhésion, car ces dernières années, elle a réalisé, ce qu’elle a pu atteindre de ses propres forces. L’Islande est une île dans l’Atlantique avec 350?000 habitants. Le pays dispose de zones de pêche abondantes. Ses habitants pratiquent un peu d’agriculture avec beaucoup de moutons et accueillent de plus en plus de touristes parcourant le pays à cause de la beauté de la nature et de ses sources chaudes. Il fait bon vivre ainsi.
Lors de la dernière crise financière mondiale, l’Islande a pris une place importante – à plusieurs égards. La crise y a sévi encore beaucoup plus qu’ailleurs. En 2008, l’amoncellement de dettes était – au zénith de la crise – beaucoup plus élevé que dans les pays sud de l’UE. Alors que les dettes en Grèce s’élevaient à 175% du produit intérieur brut, les dettes de l’île atlantique (notamment celles des banques) étaient dix fois supérieur au du PIB, c’est à dire 1000% – donc un véritable scénario de catastrophe. Néanmoins, l’Islande se retrouve – sept ans plus tard – relativement en bonne santé. Comment cela s’est-il passé, comment cela a-t-il été possible?
Dans les années de la fin du millénaire, l’Islande se faisait remarquer par des taux de croissance très élevés. La raison n’était pas les fruits de la pêche, mais elle se trouvait ailleurs: les trois grandes banques s’étaient engagés dans un jeux risqué et avaient transformé l’île en une place financière globale. Elles attiraient par exemple des fonds d’épargnes de l’étranger avec des taux d’intérêts surélevés et investissaient cet argent dans des placements financiers risqués dans le monde entier – dans un premier temps avec succès. Les managers des banques responsables se présentèrent comme étant «modernes» et «ouverts» et rompirent avec les traditions de leur banque et de leur corps de métier – selon le proverbe: «Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser.» La cassure ou la chute arriva il y a sept ans – de façon massive – et produisit très rapidement la faillite des trois grandes banques.

Le peuple montra la voie au sujet des dettes extérieures

Le traitement des dettes extérieures des trois banques islandaises était controversé. Selon la doctrine occidentale, l’Etat respectivement les contribuables devaient au moins en partie en assumer la responsabilité. Il s’agissait avant tout des fonds dits Icesave. Icesave avait, en tant que filiale en ligne de la Landsbanki nationalisée, attiré pendant plusieurs années avec des intérêts élevés de nombreux petits épargnants étrangers, dont l’argent n’était pas couvert par l’assurance islandaise des dépôts. Avant tout la Grande Bretagne et les Pays-Bas, d’où venait la plus grande partie de fonds étrangers, exigèrent que l’Etat islandais rembourse ces fonds. Il s’agissait d’environ 4 milliards d’euros (environ 12?000 euros par habitant de l’Islande). Le gouvernement négocia avec les deux pays, qui accordèrent des taux bas et des délais de remboursement longs. Le Parlement islandais accepta le résultat des négociations et adopta le 30 décembre 2009 une loi réglant les modalités de remboursement. – Mais alors le peuple sortit dans les rues avec leurs casseroles et exprima son mécontentement de devoir endosser une responsabilité qui ne lui incombait pas. Les spéculateurs étrangers devaient eux-mêmes porter les conséquences de leurs actes. Finalement, ils avaient obtenu 10% ou plus pour leur argent. «Est-ce moralement et juridiquement justifié, de simplement attribuer le risque à l’Etat et aux contribuables?», figurait sur les transparents et les tracts. L’initiative citoyenne Defence organisa diverses manifestations d’opposition. Elle récolta plus de 60?000 signatures (de 350?000 habitants) et exigea un référendum populaire. Les citoyens assiégèrent la résidence du Président d’Etat avec des feux de Bengale rouges, signalant de manière bien visible un «stop» à cette politique. Le Président d’Etat Olaf Ragnar Grimsson entendit la voix du peuple et ordonna le référendum: «Le noyau de notre Etat islandais est, que le peuple est le juge suprême sur la validité des lois. C’est ainsi que j’ai décidé, en conformité avec la Constitution, de transférer la décision sur la loi en question au peuple.» – En mars 2010, 93% des votants dirent non au paiement des dettes bancaires par l’Etat.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient alors, faute de mieux, prêts à renégocier le remboursement des dettes bancaires. Dans un nouvel accord, l’Islande obtint des concessions supplémentaires et des allégements de paiement. Le remboursement fut prolongé jusqu’en 2046, suite à quoi la prochaine génération serait aussi concernée. Le Parlement islandais accepta. Le Président d’Etat fixa un nouveau référendum populaire. En avril 2011, le peuple refusa également cette nouvelle proposition. – Que faire?
Les Islandais résolurent leur problème bancaire de la manière suivante: les trois grandes banques durent annoncer faillite. La Landsbanki avec sa banque en ligne Icesave fut nationalisée, les deux autres ont été divisés en une «New Bank» et une «Old Bank». La New Bank (dotée de nouveaux capitaux) hérita des domaines d’activité nécessaires à l’intérieur du pays, tels les opérations de paiement, les bancomats, un service «crédit», etc. La Old Bank hérita des immenses amoncellements de dettes et toutes les affaires étrangères avec une quantité d’actifs douteux qu’on liquida lors d’une procédure de faillite. De cette manière, les guichets purent rester ouverts et les bancomats restèrent en fonction à tout moment. Les banques obtinrent de nouveaux noms. L’ancienne banque Kaupthing s’appelle aujourd’hui Arion, l’ancienne Glitinir s’appelle aujourd’hui Islandsbanki. Les trois banques (actuellement en partie en main étrangère) se limitent aux opérations bancaires traditionnelles à l’intérieur du pays.
Cette procédure de faillite nous rappelle à la déconfiture de la Swissair, suite à laquelle on a toute suite fondé une nouvelle petite entreprise – la Swiss – (actuellement contrôlée par la Lufthansa) et pendant laquelle les actifs restants de l’ancienne société et l’importante accumulation de dettes ont été entièrement liquidés lors de la procédure de faillite.

La maîtrise du quotidien et la récupération

La vie sur l’île était difficile depuis le début de la crise. La couronne islandaise perdit de sa valeur. Les prix augmentèrent. Les salaires réels baissèrent. La vie renchérit. Le chaumage augmenta. La performance économique avait déjà baissé de 7% en 2009. Le gouvernement eut besoin d’un crédit du FMI de 10 milliards de dollar, pour survivre à ces temps difficiles. Comme d’habitude, il posa ses conditions. Le gouvernement gauche-vert refusa cependant une politique de liquidation dans le domaine social. Elle réussit tout de même à remplir le programme du FMI. Des pays amis tels la Norvège et la Suède aidèrent avec de l’argent. On augmenta les impôts pour les habitants, la progression de l’impôt sur les revenus fut accentuée et on saisit une série de mesures peu orthodoxes pour réduire les dettes. On déclara, par exemple, tous crédits liés à des monnaies étrangères comme illégaux. Le gouvernement offrit aux entreprises des programmes spéciaux de restructuration de la dette. Pour les crédits immobiliers il y eut des réductions de la dette. Les petits propriétaires obtinrent des allégements de paiements. Pour protéger la monnaie et empêcher la fuite de capitaux, le gouvernement introduisit des contrôles de la circulation des capitaux toujours en vigueur. Les personnes privées voyageant à l’étranger ne peuvent changer qu’un nombre limité d’euros.
Le FMI respecta les démarches du gouvernement. Plus encore – il demanda au ministre islandais des Finances Steingrimur Sigfusson, s’il ne voulait pas devenir le responsable principal du FMI pour la Grèce. Celui-ci a cependant refusé cette proposition (Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21/2/15).
La crise en Islande n’a pas duré longtemps. La politique énergique, soutenue par le peuple, montra rapidement des résultats. Le tourisme et l’industrie de pêche profitèrent massivement de la monnaie faible. L’Islande devint bon marché. On importa moins de biens de consommation chers, en revanche, on produisit davantage à l’intérieur du pays. Trois ans après la baisse de 7% de 2009, il y eut une augmentation de 3% – un taux plus élevé que la moyenne de l’UE. L’inflation disparut et le taux de chômage se trouve aujourd’hui à 4% – comme en Suisse. Il n’existe pas de chômage des jeunes comme dans d’autres pays, où il a atteint des dimensions catastrophiques. – L’agence de notation Fitch a de nouveau augmenté la solvabilité du pays. Elle l’a explicitement justifié par «la réussite atteinte suite à des réponses peu orthodoxes à la crise».
En outre, la décision de la Cour de justice de l’AELE de l’année 2013 – ayant cette fois-ci pris une décision au profit du peuple – a été de grande utilité puisque la responsabilité de l’Etat pour les dettes bancaires étrangères a été refusée.

Succès survenu sur fond de souveraineté et de démocratie directe

Pourquoi le pays a-t-il si vite récupéré? Décisif pour le succès fut d’un côté la voix du peuple. Les Islandais n’ont pas seulement pris les bonnes décisions lors de deux référendums. La population a également, dans un grand nombre d’activités, participé activement aux événements – et cela toujours de manière non-violente. Avec des sites internet originaux, ils se sont défendus contre des tentatives de la Grande-Bretagne de placer les Islandais dans un coin terroriste afin de pouvoir geler leurs comptes en banques en Grande-Bretagne. Les Islandais ont en outre remonté les manches et ont remis leur économie nationale au pas. Les trois «nouvelles» banques, massivement réduites, y accomplissent leur tâche traditionnelle. La population a aussi empêché que les managers responsables du dérapage des banques reçoivent, comme ailleurs, d’énormes indemnités de départ en quittant leurs postes. Un bon nombre d’entre eux doivent faire face à des procédures judiciaires. Une commission d’enquête parlementaire a publié un rapport de 2000 pages, qui désigne un petit groupe d’environ 30 managers de banques, membres du gouvernement et de la banque centrale comme responsables principaux pour la débâcle financière. La Cour suprême a récemment jugé quatre d’entre eux avec des peines de prison de cinq à six ans pour des manipulations frauduleuses du marché et des abus de confiance, la punition la plus dure jamais prononcée en Islande dans le domaine de la criminalité économique.
En outre, la propre monnaie fut décisive pour le sauvetage du pays: la baisse massive de la couronne islandaise n’a pas mené au naufrage (comme certains prophètes financiers l’avaient prédit), mais c’était la condition préalable décisive pour une guérison rapide. Aujourd’hui, la couronne islandaise s’est stabilisée à environ 30% en dessous de sa valeur avant la crise. D’autres pays pourraient s’en inspirer! Pour un membre de la zone euro, la sortie de la monnaie commune serait la base pour une voie semblable.
Le succès de la voie islandaise pour sortir de la crise bancaire se distingue fortement de la voie centraliste, dirigée d’en haut, du sauvetage des banques et de la «gestion des dettes» de l’UE, où l’on maintien artificiellement en vie les banques en faillite et rend responsables les contribuables. L’Islande a clairement contredit l’idée que le sauvetage de grandes banques est «sans alternatives» (Too big to fail). Même si la voie de l’Islande ne peut pas être copiée telle quelle pour d’autres pays, elle inspire quand même à chercher courageusement de nouvelles voies. Elle montre aussi, comment un petit pays avec sa propre monnaie peut fièrement maintenir sa place dans le monde globalisé de la finance. La retrait de la demande d’adhésion en est la conséquence logique. Les problèmes financiers ne peuvent pas être résolus à huis-clos par une petite élite, mais la population et les contribuables doivent pouvoir aider de manière constructive à trouver le chemin du succès. Le fait que le FMI ait demandé au ministre islandais des Finances d’aider à maîtriser la crise de la dette en Grèce, parle pour-soi. 

Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

Interview du professeur Alfred de Zayas, spécialiste du droit international, Genève*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Alfred-de-Zayas.jpgA la fin de sa session printanière, le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a nommé un rapporteur spécial pour mener des investigations au sujet des violations des droits de l’homme lors de mesures coercitives unilatérales (par exemple des sanctions économiques). Cette nomination fut précédée de longues années de débats concernant la mise en cause du droit international par de telles sanctions. (cf. «Horizons et débats» no 6/7 du 9 mars 2015)
Le spécialiste du droit international Alfred de Zayas explique dans l’interview ci-dessous à quel point des sanctions unilatérales portent atteinte au droit international.

Horizons et débats: Dans votre rapport adressé au Conseil des droits de l’homme que vous avez déposé personnellement le 10 septembre 2014, vous mentionnez les mesures coercitives unilatérales, comme par exemple les sanctions économiques, comme étant non-pacifiques et pas en accord avec les objectifs et les principes des Nations Unies. Que vouliez-vous dire par là?

Alfred de Zayas: Non seulement les mesures coercitives unilatérales, mais souvent aussi les mesures multilatérales, violent autant la lettre que l’esprit de la Charte des Nations Unies, notamment le Préambule et les articles 1 et 2. L’organisation repose sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres. Les sanctions unilatérales et les embargos violent de nombreux accords internationaux et «les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées» (Statuts de la Cour internationale de justice, art. 38).

De quels principes de droit s’agit-il là?

Ce sont notamment le principe de la souveraineté étatique, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres Etats, la liberté de commerce internationale et, entre autres, la liberté de navigation. En outre, elles violent des principes de droit international, pacta sunt servanda, car les sanctions et les embargos empêchent l’exécution de traités de droit international en vigueur. L’application extraterritoriale de lois nationales représente une nouvelle forme de colonialisme qui revient à l’usurpation de compétences, presque une sorte d’annexion d’autres juridictions par le biais de moyens d’extension de la juridiction nationale.

Y a-t-il aussi des résolutions de l’ONU violées par les mesures coercitives unilatérales?

Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU sont violées, entre autres la Résolution 2625 (du 24 octobre 1970) concernant les relations amicales et la coopération entre les Etats, dont le préambule stipule que les Etats ont l’obligation «de s’abstenir d’intervenir dans les affaires de tout autre Etat». C’est «une condition essentielle à remplir pour que les nations vivent en paix les unes avec les autres». En outre, ils ont le devoir «de s’abstenir, dans leurs relations internationales, d’user de contrainte d’ordre militaire, politique, économique ou autre, dirigée contre l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de tout Etat.»
Et l’Assemblée générale de préciser: «Aucun Etat ni groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir, directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre Etat. En conséquence, non seulement l’intervention armée, mais aussi toute autre forme d’ingérence ou toute menace, dirigées contre la personnalité d’un Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels, sont contraires au droit international. Aucun Etat ne peut appliquer ni encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de toute autre nature pour contraindre un autre Etat à subordonner l’exercice de ses droits souverains et pour obtenir de lui des avantages de quelque ordre que ce soit.»

Que faut-il entendre par mesures de toute autre nature?

Par exemple un «blocus des ports ou des côtes d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat» représente une agression contre le droit international (Assemblée générale, Résolution 3314, article 3?c).

Y a-t-il des prises de position de la communauté internationale à ce sujet?

Les mesures coercitives unilatérales sont régulièrement désignées par la plupart des Etats comme étant contraires au droit international, comme par exemple dans les 23 résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’embargo contre Cuba (cf. résolution 69/5 du 28 octobre 2014). A l’occasion de l’adoption de cette résolution – 188 Etats étaient en faveur, deux se sont opposés (USA et Israël) et 3 se sont abstenus – plusieurs Etats ont désigné l’embargo explicitement d’«illégal».

C’est une majorité écrasante …

Lors des débats devant l’Assemblée générale, les représentants du continent sud-américain ont tous soutenu Cuba. Au nom de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), qui comprend les 33 pays des deux Amériques sauf les Etats-Unis et le Canada, l’ambassadeur du Costa Rica auprès de l’ONU, Juan Carlos Mendoza, a dénoncé l’effet ex-territorial des lois de blocus américaines dont sont concernés également des Etats tiers. «Les mesures unilatérales prises dans le contexte du blocus portent atteinte à de nombreuses entreprises qui, en accord avec le droit international, y compris les règles établies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont des relations commerciales avec Cuba.» Les représentants du Mouvement des Etats non-alignés ont également précisé que les sanctions contre Cuba étaient «illégales».

Les Etats-Unis sont-ils l’acteur principal en matière de sanctions?

Selon les informations du Trésor américain, les Etats Unis entretiennent actuellement 26 «Sanctions Programs» (www.treasury.gov/resource-center/sanctions/Programs).
L’application ex-territoriale de lois nationales, tel par exemple le Helms-Burton Act du 12 mars 1996, violent également les droits de nombreux d’Etats tiers et ont souvent été condamnées par la communauté des Etats comme violant le droit international.

Selon vos explications, il est évident que les sanctions unilatérales portent massivement atteinte au droit international.

Oui, la question de leur illégalité est claire. Le problème reste de savoir comment le droit international peut être appliqué de façon effective. Jusqu’à présent, il n’y a pas de possibilité pour l’ONU de forcer l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à se comporter en conformité avec le droit international. Ils ont une impunité de fait.
On pourrait toutefois lancer une procédure de réclamation d’un Etat auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, selon l’article 41 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ce qui forcerait l’ONU à prendre la chose en main, au moins pour discuter la situation et trancher, même si rien ne change. Une condamnation a quand même une certaine valeur morale.

Quelles normes relatives aux droits de l’homme peuvent être violées par des sanctions?

Le droit à la vie (article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les sanctions contre l’Irak, l’Iran, Cuba, le Soudan, le Venezuela, le Zimbabwe, etc. ont aggravé la situation de l’approvisionnement dans ces pays. Des gens sont morts par manque de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et de médicaments. Par ailleurs, l’exercice des droits économiques et sociaux, protégé par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, se voit ainsi bafoué. Les sanctions peuvent également être en violation des Conventions de Genève et d’autres traités de droit international humanitaire.

Dans ce cas, les nouvelles sanctions contre la Russie sont également problématiques?

Une décision juridique éclairante sur cette question serait souhaitable comme, par exemple, un avis de la Cour internationale de justice conformément à l’art. 96 de la Charte des Nations Unies. Cela serait utile pour l’analyse plus détaillée des divers aspects des sanctions et de leurs implications pour les droits de l’homme.

Si les sanctions sont illégales, qu’est-ce que cela signifie pour les Etats qui les soutiennent?

Il en naît le devoir de se racheter, en particulier lorsque les droits de l’homme sont violés; quand, par exemple, les sanctions mènent à une famine, à l’utilisation de la force, à une immigration de masse ou au nettoyage ethnique. Selon le principe erga omnes (concernant tous les Etats), les Etats n’ont pas le droit de reconnaître les violations du droit par d’autres Etats ou d’y apporter un quelconque soutien, par exemple financier. Mais comme je l’ai dit ci-dessus, le droit international n’est pas automatiquement mis en application. Pour cela, nous avons besoin de la volonté politique de la communauté internationale. Mais hélas, la solidarité internationale n’est pas coutume et la plupart des medias jouent le jeu des puissants.

Quand peut-on dire que des sanctions sont «légales»? Cette notion ne se cristallise-t-elle pas toujours dans une zone grise?

Bien qu’il existe de nombreuses «zones grises» dans le droit international, la situation est un peu plus claire ici. Conformément à l’article 41 de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité peut imposer des sanctions économiques, mais seulement après s’être assuré, sous l’égide de l’article 39 de la Charte, que la paix a été compromise. Celles-ci ont été utilisées avec succès par exemple dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid en Rhodésie/Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Un embargo sur les armes pourrait être absolument légal si le but final est de promouvoir la paix et de permettre une solution diplomatique à un conflit. Un embargo sur les armes devrait être imposé à toutes les parties d’un conflit, et la communauté internationale doit s’engager activement pour un cessez-le-feu et des négociations de bonne foi. Mais la plupart des sanctions ne sont pas efficaces ou s’avèrent même contre-productives. Les sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies peuvent dégrader considérablement non seulement la situation des droits de l’homme dans un Etat, mais aussi faciliter ou y mener à la corruption et à la criminalité.

Qu’est ce qu’on peut dire en conclusion jusqu’à présent?

Tout régime de sanctions – unilatéral ou multilatéral – doit être soumis aux contrôles réguliers et sa conformité avec le droit international doit être jugé par un système légal compétent. En outre, il ne suffit pas que les sanctions soient juridiquement légales; elles doivent également poursuivre un but concis, légitime, servir la paix et respecter le principe de proportionnalité. Les régimes de sanctions doivent être vérifiés régulièrement – et s’ils violent les droits humains et n’apportent aucun effet positif, ils doivent être supprimés. Dans un monde globalisé, les sanctions ne peuvent être imposées en raison d’intérêts géopolitiques ou économiques, et si elles blessent les droits des personnes et des Etats, c’est alors qu’émerge pour l’émetteur le devoir de compensation adéquate envers les victimes de ces sanctions.

Quels sont les derniers développements sur cette question à l’ONU?

En mai 2014, le Conseil des droits de l’homme a organisé une conférence sur les sanctions unilatérales et multilatérales, à laquelle j’ai participé activement. Denis Halliday, ancien coordinateur humanitaire en Irak, y a dénoncé les sanctions insensées contre l’Irak de 1991 à 2003, ayant coûté la vie à plus d’un million de personnes. Le rapport de cet atelier a été discuté lors de la 27e session du Conseil des droits de l’homme en septembre 2014. Par la suite, le Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été invité à réaliser une étude et à préparer des recommandations, qui viennent maintenant d’être présentées au Conseil dans sa 28e session. Le 28 mars, en outre, Idriss Jazairy (ancien Ambassadeur de l’Algérie auprès des Nations Unies) a été nommé Rapporteur spécial sur les conséquences négatives des mesures coercitives unilatérales par rapport aux droits de l’homme.

Sinon, que peut-on faire contre de telles sanctions?

Les médias doivent également participer. Dans la plupart des cas, les populations ne savent pas quels crimes sont commis en leur nom, quelles mesures nos Etats prennent, causant alors des conséquences terribles pour les populations d’autres pays. Il est aussi de notre responsabilité, en tant que citoyens, de protester là-contre: «Pas en notre nom!» Le 19 mars 2015 a eu lieu une réunion scientifique à Londres, où j’ai participé avec plusieurs professeurs d’Oxford, de Londres, de Paris, etc. Le consensus était que les régimes de sanctions soulèvent davantage de problèmes qu’ils ne peuvent en résoudre et que le dialogue et la médiation de l’ONU sont meilleurs que des mesures punitives affectant principalement les populations civiles et causant beaucoup de souffrances.

Monsieur le Professeur, merci beaucoup de cette interview.    

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

*    La conversation correspond à l’opinion personnelle
du professeur de Zayas et n’a pas été officiellement tenue en sa qualité de Rapporteur spécial.
Cf. www.alfreddezayas.com et
http://dezayasalfred.wordpress.com

Eurasia XXXVII (1/2015)

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

Eurasia XXXVII (1/2015)

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI

L’EURASIA AGGREDITA SU PIÙ FRONTI
Ecco di seguito l’elenco degli articoli presenti in questo numero, con un breve riassunto di ciascuno di essi.

Editoriale
Claudio Mutti, L’Eurasia aggredita su più fronti

Dossario: L’Eurasia aggredita su più fronti

LA GUERRA SU PIÙ FRONTI CONTRO IL CUORE DELL’EURASIA
di Mahdi Darius Nazemroaya

Gli USA hanno scatenato in Eurasia e in Africa una Guerra su più fronti che si estende all’America Latina. Lo scopo di Washington e Wall Street è di impedire l’integrazione eurasiatica e la nascita di un blocco economico rivale. È in questo contesto che Washington sta destabilizzando la Siria, l’Iraq e l’Ucraina. L’obiettivo strategico consiste nell’impedire che attorno al centro del Continente eurasiatico si uniscano le periferie dell’Europa occidentale e dell’Estremo Oriente. Ecco perché Washington sta facendo il possibile contro la Federazione Russa e contro l’Unione Economica Eurasiatica.

O l’OCCIDENTE O L’EURASIA
di Spartaco Alfredo Puttini

Lo svolgersi degli eventi che si susseguono sulla scena internazionale palesano ogni giorno di più uno stato di crescente tensione. Non si allude qui ai vari focolai che tormentano diverse regioni del pianeta, magari da decenni, ma alla crescente rivalità che divide e contrappone le grandi potenze. Per tutti coloro che hanno guardato con occhi disincantati la realtà internazionale di questi ultimi decenni il manifestarsi delle divergenze tra l’Occidente guidato dagli Stati Uniti da un lato e la Russia ed altre forze dall’altro non rappresenta una novità, ma una conferma. La conferma della inevitabile alterità fra il tentativo di egemonia statunitense e la volontà di una serie di Stati e di popoli di difendersi e di ripristinare un equilibrio di potenza, favorendo la nascita di un mondo multipolare.

LA QUESTIONE UCRAINA IN PROSPETTIVA GEOPOLITICA
di Fabio Falchi
Riguardo alla “questione ucraina”, i media occidentali non si limitano alla consueta criminalizzazione del “nemico”, bensì “ignorano” quasi del tutto le vicende belliche del conflitto russo-tedesco nel 1941-45 e non esitano a presentare una visione palesemente “distorta” della stessa storia della Russia. Nondimeno, è palese che gli “strateghi occidentali” siano perfettamente consapevoli che quanto accade in Ucraina è una minaccia gravissima alla sicurezza nazionale della Russia. Posto allora che non è verosimile che gli Stati Uniti vogliano combattere una guerra termonucleare contro la Russia, è lecito ritenere che si sia in presenza di una vera e propria strategia della tensione, che ha come obiettivo la destabilizzazione non solo della Russia ma anche della stessa Europa.

LA SINDROME DI GORBACIOV
di Vincenzo Mungo
La politica di Gorbaciov fallì nel suo obiettivo anche a causa delle incertezze della classe dirigente sovietica di quel periodo. Oggi, sotto l’incalzare della pressione occidentale, la classe dirigente russa rischia di diventare preda di un analogo complesso di paure, di indecisioni e di eccessiva tolleranza verso gli avversari. Qualora essa si lasciasse contagiare di nuovo dalla “sindrome di Gorbaciov”, non farebbe altro che consegnare il Paese all’imperialismo americano.

LA BIELORUSSIA AL BIVIO
di Giuseppe Cappelluti
Tradizionalmente la Bielorussia è il più filorusso tra gli Stati postsovietici: la sua popolazione si percepisce tanto come bielorussa quanto come russa, e il suo governo è uno dei maggiori fautori dell’integrazione eurasiatica. Tuttavia, negli ultimi mesi, le tensioni in Ucraina e le pressioni incrociate di Russia e Occidente hanno spinto il Paese in una posizione non facile, da cui esso sta cercando di uscire riscoprendo il nazionalismo e adottando una posizione ambigua sulla crisi in corso nel Paese esteuropeo. Alcuni, specie in Occidente, sostengono – non senza una certa Schadenfreude – che Russia e Bielorussia stiano vivendo una sorta di crisi di coppia. Una rottura vera e propria, però, è tutt’altro che probabile.

LA REPUBBLICA OLTRE IL DNESTR
di Ivelina Dimitrova
La Repubblica moldava di Pridnestrov’e, la Transnistria, è uno Stato che, benché non sia riconosciuto da nessuno, tuttavia esiste dal 2 settembre 1990, quando, all’epoca della sua dichiarazione di indipendenza, molti degli attuali membri dell’UE non esistevano ancora come Stati. La Transnistria è un paese che ha il suo esercito, la sua frontiera, la sua moneta, la sua polizia ed una sua spiccata identità “nazionale”. Oggi, con il conflitto in Ucraina, questa piccola striscia di terra ha assunto un’importanza ancora più grande dal punto di vista geopolitico.

LA CORSA ALL’ARTICO
di Emiliano Vitaliano
Negli ultimi anni lo scioglimento progressivo dei ghiacciai ha spinto varie potenze mondiali a manifestare interesse per le ingentissime risorse naturali dell’Artico. La Russia intravede in questa zona una possibilità di rafforzare la propria economia e di giocare un ruolo da protagonista nella politica mondiale. La Cina è interessata, oltre che ai vari giacimenti, anche ai nuovi corridoi di navigazione, così come l’UE. Le risorse naturali dell’Artico fanno gola anche agli USA, i quali temono la vicinanza della Russia alle coste americane. Insomma, l’Artico è lo scenario in cui si stabiliranno i nuovi equilibri geopolitici del pianeta.

UNA “PIETRA NERA” A STELLE E STRISCE STA COMPRANDO L’ITALIA?
di Stefano Vernole
Il fondo d’investimento statunitense Blackstone e il suo ex gestore Blackrock stanno acquisendo sempre più potere in Italia, quasi a compensare il recente attivismo economico della Repubblica Popolare Cinese nel nostro paese. L’indebitamento statale, le misure finanziarie richieste per adeguarsi ai parametri europei, le nuove privatizzazioni hanno aperto diverse prospettive agli investitori ma soprattutto agli speculatori, mentre lo sguardo “interessato” dei servizi di sicurezza italiani sembra posarsi più sui primi che sui secondi. Dietro un’apparente concorrenza di carattere commerciale si nasconde uno scontro geopolitico determinante per le sorti dell’Eurasia.

EUROPA: TERRA DI CONQUISTA O CAMPO DI BATTAGLIA?
di Alessandra Colla
I fatti di Parigi sono stati magistralmente usati per rafforzare una concezione negativa dell’Islam e per rilanciare l’immagine dell’Occidente come portatore di libertà e tolleranza. Facendosi carico di un’offensiva contro l’Islam, l’Europa non fa altro che svolgere il “lavoro sporco” richiesto dal progetto della globalizzazione americana.

Osservatorio

L’EUROPA DIVISA: BUDAPEST E ATENE
di Ivelina Dimitrova

Mai come oggi i rapporti tra il Cremlino e l’Occidente sono stati così tesi. Tuttavia, nell’attuale situazione di stagnazione economica e di instabilità politica, una parte significativa dell’opinione pubblica europea si sta chiedendo il perché di tanto accanimento nei confronti della Russia e molti uomini politici ritengono vitale per l’Europa il miglioramento delle relazioni con il Cremlino. Grecia ed Ungheria, in particolare, stanno conducendo una politica pragmatica nei confronti della Federazione Russa, essendo più preoccupate di tutelare l’interesse nazionale che di adeguarsi totalmente alle imposizioni occidentali.

I RAPPORTI FRA GRECIA E TURCHIA E IL RUOLO DI MOSCA
di Aldo Braccio
Chi soffia sul fuoco dello scontro di civiltà addita non di rado come modello dell’opposizione fra “Europa cristiana” e “Asia islamica” proprio il contrapporsi di Grecia e Turchia. Prescindendo da queste enfatizzazioni interessate, è certo che non mancano motivi di contrasto fra i due Paesi: la questione cipriota – ampliata oggi dalla scoperta dell’importanza dell’isola nel reperimento di risorse energetiche – quella inerente la ripartizione degli spazi marittimi e il problema scottante del transito di immigrati clandestini ne sono gli elementi salienti. L’entrata in scena del nuovo governo greco – significativamente sostenuto dalla minoranza turca presente in territorio ellenico – può favorire un percorso di reciproca collaborazione soltanto faticosamente intrapreso negli anni scorsi con la costituzione di un Consiglio di alta cooperazione strategica. Fondamentale nella ricerca di nuovi e più stabili equilibri sarà il ruolo che svolgerà la Russia, potenza eurasiatica di riferimento e di richiamo per Atene (come gli esponenti di Syriza hanno decisamente ribadito) ma anche interlocutore assolutamente imprescindibile per Ankara; fra Grecia e Turchia potrà essere Mosca – anziché l’Unione Europea, che non ha fin qui voluto o saputo svolgere tale ruolo – a favorire un’intesa in questo importante quadrante del Mediterraneo.

PREMESSE E CONSEGUENZE DEL VOTO GRECO
di Andrea Turi
Il leader di Syriza, Alexis Tsipras, trionfa nelle elezioni politiche anticipate di fine gennaio. Un successo annunciato che impaurisce i creditori internazionali e la troika. Cosa comporta la vittoria del partito antiausterità? Chi sono i suoi alleati di governo? La Grecia è pronta a guardare verso altre direzioni e a muoversi oltre il mero atlantismo della sua politica estera? Cronistoria e analisi di un voto figlio della crisi ellenica.

FRONT NATIONAL… FRONT FAMILIAL
di Yannick Sauveur
La presentazione del Front National che viene fatta al grande pubblico è ampiamente viziata. Una comprensione più esatta di quello che è il FN, da quando Marine Le Pen ne ha assunto la presidenza (gennaio 2011), non può prescindere dalla storia del partito, a partire dalla sua fondazione nel 1972. Considerato in una prospettiva diacronica, il FN rivela continuità e momenti di rottura; questi ultimi, più formali che sostanziali.

L’INCERTO FEDERALISMO IRACHENO
di Ali Reza Jalali
Il sistema di governo dell’Iraq si caratterizza per una marcata autonomia delle regioni rispetto al governo centrale, muovendosi dunque, dopo gli anni del dominio nazionalista di Saddam, da un modello tendenzialmente accentratore a un modello di tipo vagamente federale, con i vantaggi e gli svantaggi che derivano da questa impostazione. I vantaggi derivano dalla scelta di instaurare un modello che, almeno in linea teorica, si addice a un paese non omogeneo come l’Iraq; gli svantaggi invece derivano dall’eccessiva frammentazione che il federalismo comporta in un paese con forti pulsioni alla secessione, al terrorismo settario e alle ingerenze straniere dei vari attori regionali, senza dimenticare il ruolo fortemente deleterio dell’intervento occidentale del 2003.

L’IDROPOLITICA DELLA TURCHIA
di Francesco Ventura
Il controllo delle acque dei fiumi Tigri ed Eufrate da parte della Turchia può conferire ad Ankara il ruolo di serbatoio idrico del Vicino Oriente, riequilibrando il potere derivante dal possesso degli idrocarburi degli Stati arabi. La nuova geopolitica turca, così come interpretata dall’attuale Primo Ministro turco Ahmet Davutoglu nella sua opera Profondità strategica. Il ruolo internazionale della Turchia, trova nello sviluppo del Progetto dell’Anatolia Sudorientale (GAP) uno strumento per aumentare il proprio peso specifico in tutta la regione. Uno strumento di medio-lungo periodo che, vista la crescente scarsità idrica, sarà sicuramente cruciale nel futuro prossimo.

NUOVE FORME DI POLITICA MIGRATORIA
di Gabriele Abbondanza
L’attuale scenario internazionale presenta una lunga lista di aree critiche, alla base di un rinnovato insieme di flussi migratori irregolari. Italia e Australia sono due paesi che, nonostante le evidenti differenze culturali e la distanza geografica, risentono in maniera simile di tali fenomeni, in particolare dell’immigrazione illegale via mare. Il presente saggio si propone di approfondire le politiche migratorie dei due paesi, radicalmente diverse per mezzi e scopi, per poi auspicare la combinazione delle pratiche migliori di entrambi i sistemi, proponendo l’idea di una “Soluzione Mediterranea”.

Interviste

INTERVISTA A TOUAMI GARNAOUI
a cura di Anna Maria Turi

Will Greece Join the Eurasian Union?

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F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Will Greece Join the Eurasian Union?

At the very least the new Greek government realizes it must play in a deadly power game over the future of the nation in an asymmetrical manner. The so-called Troika—EU Commission, European Central Bank and IMF—is demanding blood from a turnip when it comes to Greece. So after hitting a granite wall in appealing for easing of the austerity to permit Greek economic growth to begin climbing back to solvency, the government of Greek Prime Minister Alexis Tsipras is looking at every option. The latest move is their looking east to Moscow and then Beijing. The Greek crisis, which began in October 2009 is at a critical crossroads.

In 2007-2008 as the US-centered sub-prime real estate debt crisis first erupted, Greek state debt was around 100% of GDP, higher than EU average but not unprecedented and manageable. By 2014 the debt had soared to 175% of GDP, higher than even Italy. The country had to take €240 billion from the Troika to avoid debt default, a step that would have brought German and French banks holding Greek bonds to likely default. At the start of the Greek crisis Greek bonds were held by mainly EU banks who found the higher interest rates attractive. When a bank crisis in Germany and France threatened as a Greek default threatened, the EU governments, the IMF and the European Central Bank took over 80% of Greek sovereign debt, letting the private banks once more off the hook at the expense of Greek and European taxpayers.

Either the Euro or Dollar goes

Greece was literally the Achilles Heel of the Euro and Washington and Wall Street hit it with a savagery not seen since they ran the Asia Crisis and Russian sovereign default crises in 1997-1998. When Greece imploded in late 2009 the dollar was the main currency under threat of abandonment. The Chinese were openly rebuking the US Government for letting its own deficits and debt explode at a rate well over $1 trillion a year. The response of the US Treasury Financial Warfare Division, the Federal Reserve and of Wall Street and the rating agencies was to launch a counter attack on the euro to “save” the dollar. It worked and few of the naïve Berlin politicians, certainly not Schäuble, nor Merkel, had a clue how sophisticated the Washington currency war machinery had become. They began to find out.

The USA credit rating agencies, led by Standard & Poors and Moody’s, took the unprecedented step of downgrading Greek government debt three notches in one day in April 2010 just as EU Governments had agreed a Greek rescue plan. That downgrade to so-called junk status meant that pension funds and insurance companies around the world were immediately forced to dump their Greek bonds by law, forcing interest rates Greece must pay to borrow, were it even able, to unpayable levels. A cabal of New York hedge fund managers led by George Soros met to coordinate Geek speculative attacks, worsening the crisis and the costs to Greek taxpayers.

What did Greece get for that new debt? A bloody austerity dictate from the EU, led by German Finance Minister Wolfgang Schäuble whose austerity demands made Heinrich Brüning in 1931 look like an angel of mercy. Unemployment soared to depression levels of 27% for the general population, falling to 25.7% in January 2015—hailed by Brussels and Berlin as a “sign” their austerity is working!—youth unemployment reaching well over 60%. The IMF as always, dictated massive cuts in public employees and health and education services to “save” money, only making tax revenues decline more. It all demonstrated what Germans knew painfully well from the 1930’s, namely that austerity never solves a debt crisis, only real economic growth.

The left party of Tsipras, Syriza, which evolved out of the Greek Communist Party after the collapse of the Soviet Union was elected in January by a desperate electorate fed up with depression and Weimar-style austerity without end. Tsipras’ mandate is to get a better economic future for Greeks. His only option at this point is to opt out of the Euro and perhaps also out of the EU and NATO.

The British Telegraph reported on April 2, a week before likely IMF loan payment default by Greece that Greece was drawing up drastic plans to nationalize the country’s banking system and introduce a parallel currency to pay bills unless the eurozone takes steps to defuse the simmering crisis and soften its demands. Sources close to the ruling Syriza party said the government is determined to keep public services running and pay pensions as funds run critically low. The Telegraph cites a senior Greek official: “We are a Left-wing government. If we have to choose between a default to the IMF or a default to our own people, it is a no-brainer. We may have to go into a silent arrears process with the IMF. This will cause a furore in the markets and means that the clock will start to tick much faster,” the source told The Telegraph.

Failing to get one Euro of genuine relief from Schäuble or the EU, and with the prospect of default on a €458 million repayment to the IMF or default on state pensions, Tsipras flew to Moscow to meet with Putin. Despite that Greece paid the €458 million to the International Monetary Fund on April 9, the real question is the next payments Greece must make every week in April and a further $7.75 billion it will have to pay in May and June, while struggling to pay its own government staff and state pensions.

Greece as Russian Energy Hub?

The Putin Tsipras meeting prepared for possible future steps that could alter the future of not only Greece but of the entire EU. President Putin announced after his talks with Tsipras on April 8 that Tsipras did not ask Russia for financial aid.

What they did discuss was potentially far more significant for Greece. They talked about energy projects including Putin’s proposed Turkish Stream to deliver Russian gas to Turkey instead of directly to the EU after Brussels, pushed by Washington, sabotaged the Russian South Stream gas project.

Turkish Stream proposes to deliver gas to the Greek border adjacent to Turkey. Greek Energy Minister Panagiotis Lafazanis said that Athens supports Russia’s planned Turkish Stream pipeline project, as well as extending the gas route to Greece. Russia and Turkey signed a memorandum of understanding on the construction of the gas pipeline between the two countries under the Black Sea in December 2014. Greece would then become a distribution hub to further passage of gas to consumers in southern Europe including Italy, an alternative to the defunct South Stream.

Putin remarked after his talks with Tsipras at their joint press conference in Moscow on 8 April, “Of course, we have discussed the prospects of realization of the large infrastructure project which we call Turkish Stream — a key project for transporting Russian gas to the Balkans, maybe to Italy, the countries of Central Europe. The new route will provide for the Europeans’ needs in fuel, and would allow Greece to become one of the main power distribution centers on the continent, could help attract significant investments into the Greek economy.” Greece would also earn gas transit fees of hundreds of millions of euros annually if it joins the Turkish stream pipeline project.

In turn, Tsipras said that Athens is interested in attracting investment in construction of the pipeline on its territory to handle gas coming through the Turkish Stream.

According to media reports, Putin and Tsipras will also focus on possible discounts on Russian natural gas for Greece. In addition Russia discussed investing in joint venture companies with the Greek government. Initial projects to be explored include a public Greek-Russian company and Russian investment in the harbor at Thessaloniki that the IMF demands be privatized as well as railway participation. Following last week’s talks with Russian Energy Minister Alexander Novak and Russian energy company Gazprom CEO Alexei Miller, Lafazanis said that Athens had asked for a cut in its price for Russian natural gas.

Russia and Eurasia?

Putin called for trade relations to be restored between Russia and the EU, including Greece. He said the two had discussed “various ways of co-operating, including major projects in energy. Under these plans, we could provide loans for certain projects,” Putin said, adding that it was not a question of aid. One of those plans is for the pipeline called “Turkish Stream”, to channel natural gas from the Turkish-Greek border into Greece.

For his side Tsipras made clear his government opposed any new sanctions on Russia, something that Washington was not at all pleased about, with US media editorials attacking Greece for being the mythical Trojan Horse for Russia to get back into the EU orbit. Responding in his typically droll humor, the Russian president told BBC, “About mythology and Trojan horses and so forth: the question would be valid if I was the one going to Athens,” he said. “We are not forcing anyone to do anything.”

Recent polls show that well over 63% of Greeks are warm to Russia as an ally, while only 23% feel warm towards the EU. The two countries, Russia and Greece, share a common Orthodox religion and historically were close. Costas Karamanlis, Greek conservative Prime Minister from 2004-09 pursued a “diplomacy of the pipelines,” where he saw Greece as a gateway for Russian oil and gas to Europe. Washington and Brussels were furious. Karamanlis was voted out in suspicious circumstances a year after signing a gas deal with President Putin, just before the revelation of the financial crisis. After he lost elections in 2009, it emerged that Russia’s FSB security agency had warned its Greek counterpart, EYP, of a 2008 plot to assassinate Karamanlis to halt his pro-Moscow energy alliance.

Trojan Horses, Achilles Heels and the rich heritage of Greek mythology do nothing to solve the crisis of Greece, which, in reality, is the general crisis of European civilization.

What no one in Berlin, Paris or Rome dare to address is the reality that the European Union countries are dying. Demographically, economically and morally they are in a death agony downward spiral. Either they make a definitive break with the bankrupt Washington and NATO Atlantic dollar world and throw their lot fully behind making the Eurasian Economic Union led by Russia into a viable new region of economic prosperity, along with China and the New Silk Road high-speed rail projects criss-crossing Eurasia, or in four or five years at best the EU will be choking in its own debt and economic depression as is Greece today.

The only other option open at this time, the option of the status quo financial powers that be, was tried in Nazi Germany, Vichy France and Mussolini Italy in the 1930’s. We don’t need to try that again.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/04/16/will-greece-join-the-eurasian-union/