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jeudi, 08 octobre 2015

Médias: de la colère aux bâillements

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Médias: de la colère aux bâillements

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste

Lorsque, rarement, je lis un article du Monde ou New York Times, je bâille. Autrefois je piquais une colère, mais j’ai arrêté parce que ça ne sert à rien.

Je piquais une colère parce que la prétention sous-jacente de tous les articles des soi-disant grands médias est de nous faire accéder à la réalité, à ce qui EST.

Personne ne peut nous donner accès à ce qui est, surtout lorsque ceux qu’on prend par la main pour les emmener au pays du réel s’attendent passivement à ce qu’on leur dévoile la réalité. Il n’y a pas de réalité pour un être qui accueille des informations comme une vache regarde passer un train, parce que la réalité ne se dévoile (un peu) qu’à ceux qui la cherchent.

Tout mouvement vers le réel exige un effort personnel, de la culture (surtout historique), de la réflexion. Ce mouvement ne s’achève jamais. Nous ne voyons jamais le réel que partiellement. Un bon journaliste le sait et reste donc humble. Hélas il n’y a pas beaucoup de journalistes humbles. Ils ne me semblent pas conscients qu’ils n’atteindront jamais LE réel.

Le plus étrange est qu’avoir conscience de nos limites lorsqu’on cherche le réel n’est pas difficile. Héraclite disait déjà au 6ème siècle avant J.C. que « tout passe ». La réalité ne cesse de nous filer entre les doigts, comme du sable. Comment, en dépit de cette évidence, la prétention de nous mettre en contact avec le réel a-t-elle pu s’imposer ?

Lorsque je vivais aux États-Unis, je publiais des articles dans le Wall Street Journal. J’étais tout content et je me disais que de retour en Suisse, une ou plusieurs portes allaient s’ouvrir devant moi grâce au crédit ainsi acquis. Ce fut tout juste le contraire. Je passais pour un horrible capitaliste. Ce journal était considéré partial, tandis que les « grands » journaux, eux, étaient objectifs. Ces soi-disant grands  journaux s’estimaient neutres, au-dessus de la mêlée et, à ce titre ne s’engageaient même pas dans un débat pour argumenter sur tel ou tel événement.

Quand j’évoquais le massacre d’officiers polonais à Katyn par les Soviets, massacre dissimulé, nié ou ignoré pendant une cinquantaine d’années , on ne me répondait même pas. Je ne m’étais pas hissé sur les hauteurs de la « grande » presse. Je croupissais dans l’émotionnel, le subjectif, la partialité.

Dans l’esprit du public et des journalistes, il ne s’agissait pas tant de distinguer entre droite et gauche qu’entre des « grands » journaux qui s’élevaient au-dessus de toutes les opinions et une presse d’opinion ne donnant accès qu’à des positions subjectives. Comme il n’y a pas d’informations objectives, la distinction entre « grands » journaux trônant souverainement au-dessus d’opinions partiales ne tient pas.

Pour quiconque s’intéresse à l’histoire du journalisme, cela saute aux yeux. Sur les régimes communistes il n’y a pratiquement pas eu d’informations. Deux journalistes resteront à jamais les symboles d’une presse pretendûment objective et en réalité pourrie par une idéologie, Walter Duranty et Patrice de Beer. Celui-ci parlait, dans Le Monde, de l’enthousiasme de la  population de Pnohm Penh à l’arrivée de Khmers rouges qui allaient exterminer cette population - celui-là, dans le New York Times, parlait d’Ukrainiens ayant seulement un peu faim alors qu’ils mouraient comme des mouches par millions dans une famine organisée par Staline.

En fait, la liste des occultations voulues ou non par une presse dite grande, est quasiment infinie. Je pense aux délires médiatiques sur Mao, aux diffamations lors du procès Kravchenko, à l’énorme écho médiatique donné au massacre d’une centaine d’innocents civils vietnamiens à My Lai, au moment même où la presse gardait un assourdissant silence sur l’exécution de 3000 personnes par les communistes à Hué.

Il n’y a aucune difficulté à montrer qu’un regard neutre et objectif sur le monde n’existe pas. Aucune difficulté non plus à montrer que le réel postulé au-delà des brisants du monde n’existe pas, parce ce n’est précisément qu’un postulat. Nécessaire, mais seulement un postulat.

Pourquoi donc tant de crédit accordé à la grande presse ? Il y a une réponse possible. Nous avons besoin d’un père au sens freudien du terme, c’est-à-dire de quelqu’un qui nous dise comment nous orienter dans la jungle du monde. Plus on s’attend passivement à voir la réalité dévoilée par les « grands » médias, plus on le cherche, ce père.

Les Suisses, pour l’instant, ne font pas exception puisqu’ils tiennent encore à Papa (et Maman) RTS. Mais heureusement pas pour longtemps si l’on examine les résultats du vote du 14 juin. Un jour prochain nous aurons de la diversité dans nos sources d’information et sortirons de cette oscillation perverse entre passivité et génuflexions devant quelque « père » médiatique.

Jan Marejko, 30 septembre 2015

 

L'accord Trans-Pacifique avant le Trans-Atlantique

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QUAND LE PACIFIQUE S'ÉVEILLERA....

L'accord Trans-Pacifique avant le Trans-Atlantique

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Les élus du Congrès américain ont accueilli prudemment ce lundi l'annonce d'un accord sur un traité de libre-échange trans-pacifique (TPP), qu'ils devront ratifier en 2016. La majorité républicaine est a priori favorable au libre-échange mais ses chefs de file dans le dossier réservaient toujours leur jugement, ce qui présage d'un examen difficile pour le président Barack Obama qui ne pourra en outre bénéficier du soutien uni de tout son parti. 

Selon une loi adoptée en juin, le Congrès devra voter pour ou contre l'accord commercial, sans pouvoir l'amender, mais la procédure prendra plusieurs mois, décalant tout vote jusqu'en plein milieu des primaires présidentielles. L'opposition la plus stridente viendra de la gauche du parti du président, la plupart des démocrates craignant que l'accord n'affaiblisse certaines industries américaines. Ils s'étaient déjà rebellés en juin et avaient voté contre la procédure d'examen accélérée. Une fois n'est pas coutume, Barack Obama avait dû alors se reposer sur ses adversaires républicains. « Cet accord fait suite aux accords commerciaux ratés avec le Mexique, la Chine et d'autres pays à bas salaires, et qui ont coûté des millions d'emplois et fermé des dizaines de milliers d'usines aux Etats-Unis », a déclaré le sénateur indépendant Bernie Sanders, candidat aux primaires démocrates pour la présidentielle 2016. La représentante démocrate Louise Slaughter a déjà prévenu qu'elle travaillerait avec des élus des parlements canadien et australien pour faire échouer l'accord, qui, selon elle, permettra l'importation de nourriture dangereuse, et empêchera celle de médicaments bon marché, comme les versions génériques de médicaments biologiques.
 
Le traité sur le partenariat Trans-Pacifique concerne près de la moitié de l’économie mondiale (40%) et instaure de nouvelles règles pour les entreprises traditionnelles mais aussi pour les entreprises en ligne. Comme on le sait, l’objectif déclaré du Partenariat Trans-Pacifique est de créer un bloc économique unifié pour que les entreprises puissent faire des échanges commerciaux plus facilement. Ce bloc unifié affecte toutes les entreprises mais remet aussi en cause les principes de base d’Internet. 

Ainsi, les termes d’une partie controversée de cet accord criminalisent la révélation "par un système d’ordinateur" des méfaits des entreprises, c'est la fameuse question des lanceurs d’alerte sur laquelle débute mercredi en France l'examen d'une loi sur la déontologie des fonctionnaires. Les clauses du Traité trans-Pacifique pourraient ainsi empêcher des journalistes d’enquêter sur certains comportements des entreprises. De plus, les fournisseurs de contenu, tels que YouTube ou Facebook, auraient l’obligation de supprimer un contenu pour lequel ils recevraient une plainte. De telles exigences nuiraient aux startups ou à des sites internet en les obligeant à répondre à chaque plainte. 

Même si ce Partenariat Trans-Pacifique couvre 40% de l’économie globale et unifie des pays différents, il utilise les règles restrictives américaines, celles du Patriot Act qui ont cours depuis samedi en France ,telles que la saisie des ordinateurs et des équipements impliqués dans une infraction alléguée par le gouvernement, ou encore, l’interdiction de la violation des cryptages numériques des dispositifs ou des travaux de créateurs (même à des fins juridiques). L'un des aspects les plus préoccupants du partenariat Trans-Pacifique, c’est qu'il pourrait générer et amplifier ces nouvelles règles de surveillance. On pourrait ainsi demander aux fournisseurs d’accès ou de services sur Internet de surveiller les activités des utilisateurs, de supprimer certains contenus d’Internet et d’empêcher certaines personnes d’accéder à certains contenus sur la Toile, prévient Expose the TPP, un groupe militant qui s’oppose justement à l’entrée en vigueur de ce traité.

 

Coming Soon from Telos Press: Ernst Jünger’s Sturm

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Coming Soon from Telos Press: Ernst Jünger’s Sturm

Coming on October 1st from Telos Press Publishing: Ernst Jünger’s Sturm. Pre-order your copy today, and we will ship it as soon as it is available.

JUNGER_Sturm_MED.jpgSturm
by Ernst Jünger

Publication Date: October 1, 2015
Pre-order your copy today.

Translated by Alexis P. Walker
With an Introduction by David Pan

Set in 1916 in the days before the Somme offensive, Ernst Jünger’s Sturm provides a vivid portrait of the front-line experiences of four German infantry officers and their company. A highly cultivated man and an acute observer of his era, the eponymous Lieutenant Sturm entertains his friends during lulls in the action with readings from his literary sketches. The text’s forays into philosophical and social commentary address many of the themes of Jünger’s early work, such as the nature of war, death, heroism, the phenomenon of Rausch, and mass society.

Originally published in installments in the Hannoverscher Kurier in 1923, Sturm fell into obscurity until 1960, when it was re-discovered and subsequently re-published by Hans Peter des Coudres, a scholar of Jünger’s work. This translation—the first to be published in English—brings to the English-speaking world a work of literature of interest not only to students of Jünger’s work and of World War I, but to any reader in search of a powerful story of war and its effects on the lives of the men who endure it.

Praise for Ernst Jünger’s Sturm

“The rediscovery of Ernst Jünger’s Sturm, abandoned by its author after its first publication in 1923, significantly alters our understanding of Jünger’s place in modern European literature. The literary and aesthetic moments, frequently seen as secondary in Jünger’s early work, turn out to be constitutive from the very beginning. While the plot deals with the experience of war in 1916, Sturm‘s ultimate concern is the possibility of radical modern art under conditions of extreme violence.”
—Peter Uwe Hohendahl, Jacob Gould Schurman Professor Emeritus of German Studies and Comparative Literature, Cornell University

“This translation of Sturm fills a long missing gap in the German war literature of the 1920s available to English readers. The translation by Alexis Walker is vibrant and precise while also reflecting the nuances and tone of the original German text. David Pan’s introduction sets the stage with a masterful overview of the context in which Sturm was written and pays particular attention to the debates since then on the aestheticization of the war experience.”
—Elliot Neaman, Professor of History, University of San Francisco

“An unblinking account of a culture in twilight, this novella recasts central themes of Ernst Jünger’s chronicles of the Great War: the unrelenting test of human perdurance under new technologies of annihilation; the naturalist’s precise aesthetic of life teeming amid martial insanity; and, a new note, the harrowing free fall of civilian life into erotic aimlessness and inebriated despair, for which only art serves for an antidote. In Alexis Walker’s carefully wrought translation, Sturm will be a welcome surprise to Jünger’s veteran readers, and an ideal introduction for those who are curious to know more than his name.”
—Thomas Nevin, author of Ernst Jünger and Germany: Into the Abyss, 1914–1945

“Had Stephen Crane’s Henry Fleming been born in 1895 Germany, his story might very well have read like the eponymous protagonist’s of Ernst Jünger’s Sturm. In a fascinating novella in turn meditative and wrenchingly physical, Jünger stages a drama of one man’s ideas about himself, as told through a narration conflicted about its own subject.”
—Alex Vernon, James and Emily Bost Odyssey Professor of English, Hendrix College

Sturm is a subtle novella about an intellectual in the trenches who sees the age of industrial-scale war as deeply dehumanizing, yet recognizes that this war has given him a sense of identity, and of community with others, that no peacetime experience could match. . . . Jünger is a remarkable writer. In this novella he comes across as a romantic with a loathing of modernity, especially as characterized by the overbearing state. The book is grim, and deeply pessimistic—but exceptionally interesting, and well worth reading.”
—George Simmers, Great War Fiction blog

About the Author

Ernst Jünger (1895–1998) was one of the most complex and controversial writers of twentieth-century Germany. Born in Heidelberg, he fought in the German Army during World War I, an experience that he would later recount in his gripping war memoir, Storm of Steel. Though Jünger would serve as a German officer during World War II, his 1939 novel On the Marble Cliffs daringly advanced an allegorical critique of Hitler’s regime. Over the course of his long literary career, Jünger would author more than fifty books, some of which are now available in English translation from Telos Press, including On Pain, The Adventurous Heart, The Forest Passage, and the brilliant dystopian novel Eumeswil.

Partenariat Transpacifique. Que cherche Obama?

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Partenariat Transpacifique. Que cherche Obama?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Partenariat transpacifique (TPP) a reçu l'accord de principe, le 5 octobre, des représentants des douze pays concernés (Etats-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande). Ce ne fut pas sans de multiples discussions, qui ont occupé plus de 5 jours.
 
Obama considère que ceci constitue pour lui un grand succès personnel. Il s'agit de l'aboutissement de discussions entamées en 2008, qui ouvre la porte à l'un des plus importants traités de libre-échange jamais signé. L'accord de principe doit maintenant être ratifié par les parlements de chacun des pays.

Sur un certain nombre de points, les oppositions entre pays étaient nombreuses. Il en a été ainsi de la protection des brevets dans le domaine des médicaments biotechnologiques. L'Australie, mais aussi le Chili et le Pérou, s'opposaient fermement à la protection dont dans le cadre du TPP jouiront les entreprises américaines du secteur. De même, l'ouverture du marché des produits laitiers canadien, japonais et américain aux exportations en provenance de Nouvelle-Zélande et d'Australie, plus compétitives, n'a pas été obtenue sans mal. Il en a été de même de l'ouverture du marché nord-américain dans le secteur des pièces détachées automobiles, où dominent les constructeurs japonais, très redoutés.

En définitive, l'accord prévoit la disparition de 18 000 droits de douane auxquels étaient assujetties les exportations américaines en direction de ses onze partenaires dans l'industrie mécanique, les technologies de l'information, la chimie ou les produits agricoles. Mais à l'inverse, il ouvrira le marché américain aux importations de milliers de produits de consommation courante, fabriqués dans les pays asiatiques à bas coût. Ceci entrainera nécessairement la disparition de milliers d'entreprises américaines dans ces domaines, déjà fortement éprouvées par la concurrence chinoise. Cela fait que le projet de TPP, censé bénéficier globalement aux Etats-Unis, a suscité l'opposition de nombreux parlementaires influents dans divers Etats de la fédération. Si Obama ne réussit pas à se faire reconnaître par le Congrès une procédure d'accord global (fast track), le TPP pourrait être rejeté.

Le libre échange, ruine des économies des pays développés ?

L'OCDE a récemment publié diverses études montrant que l'ouverture des frontières aux exportations des pays à bas coût, qu'il s'agisse des signataires du TPP ou de la Chine, non signataire, sera à terme insupportable pour les pays développés membres de l'OCDE, Europe mais aussi Etats-Unis. Il s'agira, selon le terme employé, d'un véritable tsunami. Comme l'a écrit Marc Antoine Rochet dans un article du 27 septembre publié par La Synthèse on line http://www.lasyntheseonline.fr/taux/banques_centrales/fed/la_fed_plus_proche_dun_qe4_que_dune_hausse_des_taux,31,4871.html

«  La vague actuelle de mondialisation invite schématiquement, à faire commercer, sans droits de douane, et en toute liberté, un nombre croissant de Pays : 161 membres de l'OMC. Les règles de cette organisation  aboutissent donc à mettre en compétition aujourd'hui 6,5 milliards d'êtres humains des Pays émergents face à un milliard dans les Pays matures. On ne peut imaginer une force déflationniste plus puissante. Les prix des produits fabriqués ou de services délivrés, et ainsi échangés mondialement,  ne peuvent qu'être moins chers que leurs équivalents produits dans les Pays de l'OCDE, vu l'écart des salaires et les dumpings fiscaux, sociaux et environnementaux pratiqués entre les mondes OCDE (34 Pays) et « non OCDE » (les 127 autres Membres de l'OMC). Cette progressive montée des eaux déflationniste engendre par ailleurs la création de classes moyennes dans les pays émergents et la diminution du pouvoir d'achat et du niveau de vie des classes moyennes dans les Pays de l'OCDE : voir à ce sujet la baisse du PIB par habitant dans de nombreux Pays de l'OCDE, ainsi que la baisse des revenus des classes moyennes, constatées depuis 2008. »
 
Quel objectif poursuit donc Obama dans sa volonté de faire accepter le TPP par le Congrès américain? Différentes raisons sont évoquées. La suppression des droits de douane bénéficiera non seulement aux entreprises des pays émergents mais aux nombreuses entreprise américaines délocalisées dans ces pays. Par ailleurs le TPP contrera les efforts de la Chine et de la Russie au sein du Brics et de l'OCS pour mettre en place des échanges entres ces pays libellées en yuan-rouble. Enfin et peut-être surtout, la référence du TPP pourra faire accepter plus facilement par les pays européens le TTIP outil d'une domination américaine renforcée sur l'Europe. Pour le moment, ces pays européens sont hésitants, malgré les multiples pressions américaines. Avec le TPP et le TTIP conjugués, ils seront alors doublement perdants, face aux exportations asiatiques et face aux exportations américaines. Ils seront en effet incapables de les concurrencer compte tenu des salaires et charges sociales pratiqués en Europe.

Plus généralement, le TPP permettra à Obama d'assurer à l'Amérique une vaste zone d'influence politique et militaire face à la Chine, considérée comme l'ennemi à abattre dans le Pacifique. Tout ceci vaut bien de sacrifier une grande partie des producteurs petits et moyens américains, qui ne se remettront pas de la suppression des droits de douanes et barrières réglementaires. Quand on veut dominer, comme le veut le Complexe-militaro-industriel relayé par Obama, il faut accepter d'en payer le prix, aux dépens de ses propres compatriotes.

Jean Paul Baquiast

Individualismo e Organicismo: il pensiero politico di Othmar Spann

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Individualismo e Organicismo: il pensiero politico di Othmar Spann

Ex: http://www.azionetradizionale.com
In questi ultimi giorni abbiamo approfondito la figura di Carlo Costamagna, delineandone l’Idea di Stato ed individuandone i punti di contatto con quella di Julius Evola.
Riteniamo, allo stesso modo, interessante pubblicare il contributo di un nostro collaboratore su una figura poco approfondita della Rivoluzione Conservatrice tedesca, quella di Othmar Spann, propugnatore di quella che Evola chiamerebbe “la grande tradizione politica europea”.
Viennese, studiò filosofia e scienze politiche in gioventù, per diventare poi il maggior esponente dell’ “universalismo organicista” che fu punto di riferimento per quanti tentarono di indirizzare in senso corporativo i fascismi europei. Proprio perchè fautore dello Stato Organico e avverso al totalitarismo, con l’occupazione dell’Austria da parte delle truppe tedesche, Spann fu incarcerato. Tornato in libertà, si ritirò a vita privata sino alla morte, avvenuta nel 1950. 
Scrisse delle sue vicissitudini Evola: «Gli Austriaci non perdonano le sue simpatie per la Germania, mentre i Tedeschi non gli perdonano le critiche da lui mosse al materialismo razzista».
Quanto ai rapporti con Evola, Spann risulta essere uno dei collaboratori stranieri della nota pagina Il Diorama filosofico curata da Evola nel giornale cremonese Il Regime Fascista di Farinacci.
Lasciamo l’ultima parola ad Evola:«Un suolo assai fecondo era anche presentato da Vienna, dove spesso trascorsi l’inverno, e dove entrai in relazione con esponenti della Destra e dell’antica aristocrazia, inoltre col gruppo facente capo al filosofo Othmar Spann, agente sulla stessa linea.» (Il cammino del Cinabro, Schweiller, Milano, 1973, p.139)

Per comprendere al meglio le opere e l’apparato concettuale del Barone Julius Evola, per capirne i rivoli, ma soprattutto la base della sua idea di Stato e società, non si può fare a meno di studiare le opere di Othmar Spann, (Vienna 1 ottobre 1878 -  Neustift 8 luglio 1950).

spann5758233-M.jpgInfatti, all’interno dell’opera Der wahre Staat (1921), sono contenuti principi, spunti, riflessioni poi riprese può volte dallo stesso Evola in molti dei suoi lavori.

Grazie allo stile asciutto e al ricorrente uso della schematizzazione, l’opera appare fruibile e facilmente comprensibile, soprattutto nei suoi punti più delicati. Tra questi, un posto sicuramente rilevante è attribuibile all’analisi di Spann sull’individualismo e alla seguente dicotomia tra l’individualismo stesso e universalismo.

L’analisi del primo tema necessita, secondo Spann, di una preventiva indagine sulla società, dalla quale risalta come ci siano due possibili interpretazioni di questo concetto: la prima afferma che la società “è una mera giustapposizione di singoli (individui) concepiti in sé e per sé come esseri indipendenti e a sé stanti”, quindi un insieme di atomi scissi tra loro; la seconda rappresenta la società come “ un tutto le cui parti non sono propriamente autonome e indipendenti, ma in un certo qual modo soltanto organi di questo tutto”: la loro esistenza è legata al fatto che sono parti necessarie della totalità.

Risalta bene agli occhi la grande differenza tra queste due concezioni, l’una legata all’individualismo, l’altra all’organicismo.

L’ideologia individualistica ha radici profonde, già durante il Rinascimento si avvia la cosiddetta “scoperta dell’individuo”, locuzione alle cui spalle si cela “il distacco e la liberazione da tutti i vincoli medievali della Scolastica”. Umanesimo e Rinascimento, coadiuvati poi dalla Riforma, annientano il Medioevo, e successivamente spetterà al giusnaturalismo forgiare la struttura di un nuovo ordinamento rigorosamente individualistico dello Stato e della società.

In questo nefasto percorso si possono scorgere due fasi dunque: la prima, corrispondente alla distruzione dello spirito e dei vincoli corporativi del Medioevo. La seconda legata all’irruzione delle idee individualistiche in politica, avente come acme la rivoluzione francese. Si noti come le analogie tra Spann ed Evola siano palesi.

Il pensiero individualista, secondo l’autore austriaco, ha come punto cardine l’autosufficienza, l’autarchia “spirituale” e, come meta, “l’individuo assoluto”, colui che basta spiritualmente a se stesso.

In questo tipo d’uomo sono ricompresi:

1)     l’uomo dello stato di natura pensato da Hobbes, in cui ogni singola persona, anche dopo la stipulazione del famoso patto, rimane autosufficiente poiché lo Stato che ne risulta è una mera società di protezione.

2)     L’Eracle, che, attingendo solo a sé stesso, si “prefigge lo scopo di superare, con infinita tensione della volontà, tutto quanto gli si contrappone”.

3)     Prometeo, il quale crede di agire facendo leva sulla sua roccaforte interiore, priva di Dio alcuno.

4)     Il genio, “visto come entità che si realizza e produce liberamente, estraendo ogni cosa dal suo essere”; il titanismo di Beethoven ne è un esempio.

5)     Robinson, il quale è autonomo anche per le cose materiali. Egli vive in completa indipendenza, non necessita della società.

Ad una prima occhiata, in tale classificazione potrebbe entrare anche la figura dell’eremita, poiché vive separato dal resto del mondo. Egli però non è veramente solo, anzi, vive insieme con Dio. Dunque, “ non si può pertanto riconoscere l’eremita come singolo assoluto, né come figura puramente individualistica. Egli rappresenta solo un personaggio apparentemente individualistico”.

Se dunque il singolo è totalmente indipendente, la società non può che essere una mera somma di queste individualità.

Proprio per le caratteristiche intrinseche dell’individualismo, l’individuo assoluto non può avere una moralità di fronte agli altri, ma soltanto verso se stesso. Dunque: “ per l’individualista c’è si un’etica individuale, ma non esiste etica sociale, c’è una moralità individuale, ma non una (originaria) moralità sociale”.

Al contrario, esiste un contratto tra i componenti della società il cui fine è quello di garantire aiuti, nella più semplice logica utilitaristica, la quale permea le uniche norme di comportamento sociale esistenti.

Oltre ad individuare i vari tipi d’uomo che possono essere ricompresi all’interno del concetto di individuo assoluto, Spann differenzia tre forme di individualismo:

1)   Anarchismo: tale tipo è collegabile all’affermazione:  “ Per me nulla sta al di sopra di me”, logicamente spiegabile con la convinzione dell’individuo assoluto di bastare a se stesso, di essere “interiormente solo e tutto con me stesso”. In questo ambito, all’individuo assoluto spetta la libertà illimitata, l’assenza di autorità, ossia, appunto, l’anarchia.

2)   Il Machiavellismo: secondo Spann, il pensiero di Machiavelli si poggia su un utilizzo, da parte del più forte, della società volto a soggiogare il più debole, dunque un uso della libertà in funzione di dominare l’inferiore.

3)   Il Diritto Naturale o la teoria del contratto: secondo tale teoria, l’anarchia in cui vivono i singoli è eliminata attraverso la stipulazione di un contratto  “ col quale gli uomini si garantiscono vicendevolmente sicurezza e diritto alla proprietà, dando in tal modo origine a comunità fondate sulla reciproca assistenza”. Tale caso ha però due varianti: la prima include la possibilità che gli uomini cedano i propri poteri nelle mani di un capo, che acquisisce incondizionati diritti di sovranità, che devono servire a garantire i diritti naturali di coloro che hanno stipulato il patto ( è la forma dell’assolutismo illuminato ). La seconda variante è caratterizzata dalla delega, stabilita dai cittadini, dei loro stessi diritti e poteri, a dei mandatari, che gli eserciteranno in nome dei singoli individui. (è il caso della democrazia e del liberalismo).

Ogni individualismo ha inoltre alcuni principi politici che lo caratterizzano.

1)   La libertà del singolo: la libertà deriva dall’autosufficienza del singolo ed è caratterizzata da due forme: una negativa, collegabile alla costrizione, poiché “ogni legame del singolo è una catena, un ostacolo frapposto alla sua autodeterminazione spirituale”. L’unico limite a tale libertà è il rispetto dovuto al contratto. Una positiva, che tramuta la libertà nella essenziale  condizione di vita del singolo, dato che al massimo grado delle “condizioni spirituali” dell’esistenza si perviene attraverso l’autosufficienza, ossia la libertà.

2)    Il minimo dei compiti dello Stato: il principio della libertà del singolo necessita come corollario la “massima non ingerenza dello Stato”, ridotto essenzialmente ad una associazione protettiva.

3)   Il diritto come minimo di limitazione reciproca della libertà: questo principio politico non riguarda né l’anarchismo, in cui v’è solo “un arbitrario ordinamento cooperativo, che può essere infranto in ogni momento”; né il machiavellismo, in cui a decidere è sempre il più forte. Discorso diverso riguarda il giusnaturalismo, che ammette il diritto, ma come “limitazione della libertà dell’uno attraverso la libertà dell’altro”, come uno strumento capace di concedere il massimo grado di libertà al minimo costo in termini di libertà stessa.

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Carlo Costamagna

Abbiamo detto dunque che una delle caratteristiche fondamentali dell’individualismo è proprio l’autosufficienza spirituale, la quale rivela “un orientamento morale a-metafisico” dell’individualismo”, causato dalla possibilità, per l’uomo, di ritirarsi in sé stesso.

Tale rifiuto della metafisica costituisce un importate attributo dell’individualismo, che si aggiunge alla tendenza utilitaristica insita in tale ideologia. Conformemente alla logica dell’utile, i valori morali non saranno validi aprioristicamente ed intrinsecamente, bensì lo saranno in quanto utili.

Da questo percorso si perviene ad una morale utilitaria, “buono si dimostra ciò che è utile”, ma anche ad un’etica relativistica, “il che vuol dire ch’essa può ben variare in conformità alle circostanze”.

Tale dottrina è al contempo empiristica, “vale a dire che la moralità è un risultato dell’esperienza, ossia dell’esperienza delle cose che si debbono considerare tanto utili quanto buone.

Infine, un ultimo carattere dell’individualismo è il cosmopolitismo. Infatti: “ Uguaglianza non significa soltanto uguaglianza entro i confini del proprio Stato, ma altresì “uguaglianza di tutto ciò che ha sembianze umane”. Così facendo tale ideologia porta a compimento due processi differenti: da un lato “rende tutti uguali, equiparando e atomizzando ogni cosa”; dall’altro crea tra uomo ed uomo un solco invalicabile.

Da tutta questa disamina risalta che il più grande errore dell’individualismo è, secondo l’autore, l’autosufficienza, che, se da un lato rende titanicamente grande il singolo, dall’altro diviene incredibilmente “povero e solitario”, creando altresì una forte confusione, dovuta alla pretesa impossibile di separare l’individuo dal mondo cosmico: “ Quando Eracle ha compiuto le sue imprese si pone la domanda: a che scopo è stato tutto ciò ? Nell’istante in cui ci si chiede questo, già si nega la propria autosufficienza e si cerca un ordine superiore il quale accolga in sé il mio, conferendo senso e valore alla mia dimensione. Con questa domanda il singolo s’inserisce nel tutto universale”.