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jeudi, 20 août 2020

Entretien sur Guillaume Faye et l’archéofuturisme - Robert Steuckers répond aux questions de Philip Stein

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Entretien sur Guillaume Faye et l’archéofuturisme

Robert Steuckers répond aux questions de Philip Stein

Monsieur Steuckers, vous êtes de nationalité belge et je suis Allemand mais nous pouvons réaliser cet entretien en langue allemande, sans avoir besoin de traducteur. Si je ne m’abuse, j’aurais pu poser mes questions en espagnol, en français ou en anglais. Comment êtes-vous parvenu à maitriser autant de langues européennes?

Ce n’est nullement étonnant: je ne suis pas le seul dans ce cas en Belgique. Le Prof. David Engels écrit tout aussi bien en français qu’en allemand (et en polonais!), sûrement parce qu’il est originaire d’Eupen; mon collègue linguiste et journaliste Lionel Baland, qui s’est spécialisé dans l’étude des partis et mouvements non-conformistes et populistes, qui est natif de Liège, travaille, lui aussi, en quatre langues (français, allemand, néerlandais et anglais); le Dr. Frank Judo a également eu l’occasion de prendre la parole en allemand lors d’un symposium dans la „Bibliothek des Konservativismus“, etc. Dans un groupe d’amis, à Louvain, nous utilisons très souvent la langue allemande et tous les membres de ce petit club sont invités à bien la connaître pour continuer à en faire partie. Par ailleurs, je suis diplômé de l’école des traducteurs. On peut aussi dire qu’entre néerlandophones et germanophones, la différence est mince: nous ne sommes séparés que par deux mutations consonantiques. Ensuite, j’ai suivi les cours de latin en secondaire à une époque où cela valait encore la peine d’étudier une langue morte, car ce n’était pas inutile, comme le racontent à l’envi tous les adeptes de la jactance néolibérale et festiviste. Sur base de ce savoir scolaire, les langues romanes sont d’un accès facile, du moins à la lecture. Finalement, mon épouse est née à Madrid, au pied du monticule où se trouve le palais royal. Cela aide.

Bildschirmfoto-2020-05-14-um-11-39-36_720x600.pngMalgré vos innombrables activités éditoriales et métapolitiques, nous n’allons pas parler de vous aujourd’hui mais de Guillaume Faye, plus précisément de sa brève nouvelle intitulée „Une journée dans la vie de Dimitri Léonidovitch Oblomov“ qui est parue en traduction allemande dans notre maison d’édition il y a quelques semaines. Sur votre compte Twitter, vous avez annoncé cette parution avec enthousiasme, sinon de manière euphorique. Révélez-nous pourquoi un tel enthousiasme ?

Le grand espoir de Faye était de voir ses travaux édités en allemand. Vous êtes donc ceux qui, post mortem, ont réalisé ce voeu très cher de mon vieux camarade décédé. En étalant cet enthousiasme euphorique, comme vous dites, j’ai voulu exprimer la joie que Faye aurait ressentie s’il avait pu savoir qu’un petit livre de lui était enfin paru en allemand, du moins après tant d’années. L’éditeur Wigbert Grabert avait certes fait traduire quelques-uns de ses textes mais non ses brochures théoriquement si importantes sur l’économie, la sexualité, la nouvelle société de consommation, la modernité, etc. Ces petits travaux, très denses, ont vraiment été pionniers dans notre mouvance. Faye a toujours essayé, dans les années 1980, d’être actif dans des cercles avant-gardistes. Récemment, j’ai découvert sur Facebook une brève allusion à ses „Soirées Avant-Guerre“ de Paris. Pierre Robin, un compagnon de Faye à cette époque, en est l’auteur.

Robin nous révèle, très exactement, ce que Faye concoctait dans ces années-là. Robin écrit, avec pertinence, que Faye, in petto, n’était pas vraiment intéressé par les musiques et les modes dites de la „New Wave“ mais, en revanche, il savait très bien que sans une „mise à jour“, rien ne serait plus possible. Dans ses souvenirs des „Soirées Avant-Guerre“ de Paris, Robin nous dit que, pour Faye, il n’était pas possible de réanimer la Weltanschauung classique, grecque et aristotélicienne, ni même le dionysisme des anciens Hellènes en répétant de manière scolaire les cours donnés jadis dans les classes d’humanités classiques. Il fallait donc d’autres moyens, d’autres instruments, pour tenter de sortir de l’étau de la modernité mortifère.

Ce n’est pas un secret de dire que cette petite nouvelle, que nous avons éditée en allemand, n’est qu’une annexe à son épais volume titré „L’archéofuturisme“, où il expose ses idées sur le monde futur après la „grande catastrophe“. Pouvez-vous nous esquisser ce que Faye entendait par „archéofuturisme“ et quel en était le noyau idéologique?

La réponse à votre question se repère aisément dans la nouvelle: on y décèle parfaitement ce qu’il a voulu dire. L’élite de l’Etat, de l’Empire, les dirigeants de la „Fédération“, avec leur formation pluridisciplinaire, les chefs des armées futures, seront futuristes, bénéficieront de toutes les technologies hypermodernes et les utiliseront comme instruments pour asseoir une puissance planétaire indestructible. Le reste de la population sera à nouveau lié à la terre, aura un mode de vie agraire, et développera une culture populaire stable et éternelle. L‘“archéofuturisme“ est donc archaïque, agraire, écologique pour la grande masse des populations et hyper-technique et futuriste pour les élites.

9781907166099-fr.jpgFaye s’intéressait très fort aux projets de chemins de fer, surtout pour la ligne transsibérienne „Baïkal-Amour“, aussi pour les anciens projets allemands de la „Breitspurbahn“, pour l’aérotrain de la France de De Gaulle, pour les projets japonais similaires, etc. Voilà pourquoi Oblomov passe sa journée dans un train, partiellement souterrain. Pour Faye, la tâche première de tout Etat ou de tout Empire était d’organiser des communications ultra-rapides, exactement comme l’empire romain reposait sur ses routes et en dépendait. Mon fils et moi-même fumes un jour très étonné de constater qu’il lisait avec grand intérêt des revues de vulgarisation scientifique traitant de toutes les nouvelles technologies et biotechnologies, comme Science & Avenir, Sciences & Vie, etc. Même si quelques gros malins, croyant tout savoir et se piquant d’être omniscients, considéraient que ce genre de préoccupation était ridicule, je persiste à croire, avec le recul, que les diplômés en sciences humaines, littéraires ou sociologiques, doivent se donner pour hygiène mentale de glaner du savoir sur les révolutions en cours dans les sciences naturelles, physiques, et dans les domaines des hautes technologies (comme la nanotechnologie par exemple), afin de ne pas énoncer des théories boiteuses et incomplètes.

Pourquoi Faye s’est-il décidé à ajouter cette petite nouvelle, un travail purement littéraire, à son livre sur l’archéofuturisme? Pour donner une teneur littéraire à la matière? Ou doit-on émettre l’hypothèse qu’il y a un „plus“ derrière cette décision, l’enthousiasme de Faye pour la littérature?

Faye, tout comme Jean Thiriart d’ailleurs, n’était pas tellement intéressé à la pure littérature, du moins pendant les années où je l’ai connu (car sa culture littéraire n’est pas négligeable pour autant). Il lisait essentiellement des ouvrages de sociologie (Maffesoli, Lipovetsky), de philosophie (Heidegger), de sciences politiques (Freund), d’économie (List, Perroux, Grjebine), d’histoire et de géographie, comme le prouve les recensions qu’il publiait dans éléments ou dans des feuilles internes du G.R.E.C.E. Une exception toutefois chez ces deux penseurs politiques non-conformistes: Louis-Ferdinand Céline, que tous deux appréciaient grandement. L’objectif de cette petite nouvelle bien ficelée de Faye, que vous venez de traduire et d’éditer, est d’éveiller l’attention de ses lecteurs sur le double aspect que porte en lui son concept d’archéofuturisme, notamment la nécessité de penser simultanément hypertechnicisme et archaïsme organique. Faye regrettait que les cercles de la nouvelle droite n’évoquaient jamais de telles thématiques ou les refoulaient. Cette attitude négative face aux hautes technologies ou aux biotechnologies était l’indice, à ses yeux, d’une attitude impolitique, contemplative et „muséale“, ce qu’il explique d’ailleurs très clairement, et avec emphase, dans son livre intitulé L’archéofuturisme. Il a très certainement souhaité créer un monde de science-fiction pour obliger les „littéraires“ de la nouvelle droite (comme les appelait Thiriart en se foutant d’eux copieusement!) à s’intéresser enfin à des thématiques porteuses d’avenir. Ce souhait englobait également les biotechnologies, thème choisi, pour l’un de ses livres, par son vieil ami italien, le juriste Stefano Sutti Vaj. Le futurisme de Faye doit être pensé simultanément avec le biotechnologisme de Sutti Vaj. Les deux approches, celle de Faye et celle de Sutti Vaj, sont malheureusement restées dans une impasse dans le petit univers néo-droitiste franco-italien.   

9781910524923-fr.jpgL’intérêt de Faye pour ce type de littérature se repère également dans le livre qui fait suite à L’archéofuturisme, soit L’Archéofuturisme V2.0: Nouvelles cataclysmiques, un volume constitué seulement de courtes historiettes, qui se focalisent toutes sur la thématique de l’archéofuturisme? Mais en 1985 déjà, Faye s’était profilé comme l’auteur d’une bande dessinée intitulée Avant-Guerre, où plusieurs éléments de ses futures nouvelles apparaissent, comme l’idée d’une „Fédération euro-sibérienne“. Faye a-t-il inventé un grande histoire, un monde qui lui était propre, auquel il a réfléchi pendant de longues années, qu’il a peaufiné en sa tête… ?

Oui, c’est certain. Il s’est aussi toujours intéressé à la conquête spatiale, aux projets européens Ariane. C’est aussi le résultat qu’un intérêt enthousiaste, depuis son enfance et son adolescence, pour la bande dessinée franco-belge, pour les „romans graphiques“ comme disent les Anglais aujourd’hui. Deux séries ont été déterminantes pour l‘engouement que Faye a eu, pendant toute sa vie, pour la conquête spatiale, pour les sciences et la haute technologie, soit pour le „futurisme“.  D’abord la série „Spirou et Fantasio“ de Franquin où deux scientifiques entrent en concurrence: d’une part, Zorglub, qui conçoit et construit d’étonnantes machines volantes puis envoie des centaines de fusées sur la lune pour y inscrire une publicité pour Coca-Cola; d’autre part, Pacôme, Comte de Champignac, qui est chimiste et crée des armes organiques inouïes au départ de champignons, comme, par exemple, le „Metamol“, qui ramollit et liquéfie tous les métaux. Le „Métamol“ détruit ainsi une armée sud-américaine et des tanks chinois. La base de Zorglub dans la jungle amazonienne est détruite par quelques grenades au „Métamol“ contenant un extrait de champignon capable de tout dévorer: toutes les constructions humaines sont alors englouties dans un magma vert et organique, à une vitesse inimaginable.

61sIMJwhfPL._SX380_BO1,204,203,200_.jpgEnsuite, il y a la série „Blake et Mortimer“ d’Edgard P. Jacobs, où l’on trouve un „roman graphique“, qui nous décrit et nous dessine un royaume d’Atlantide se situant sous les flots au beau milieu de l’Océan Atlantique, juste en dessous des Açores. Ce royaume sous-marin est dirigé avec sagesse par un vieux Basileus, inspiré par l’harmonie grecque antique, mais, il est simultanément menacé par des barbares surexcités qui entendent prendre le pouvoir et massacrer les Atlantes. Ces barbares finissent par vaincre mais détruisent les barrages qui protègent des flots la cité sous-marine d’inspiration platonicienne qui est alors engloutie par l’océan. Mais les Atlantes et leur Basileus peuvent quitter la Terre à temps à bord de centaines de fusées pour se donner un avenir sur une autre planète.

Faye était ensuite fasciné par les avions que Jacobs avait dessinés pour sa trilogie de la série „Black et Mortimer“, intitulée Le secret de l’Espadon, notamment „l’aile rouge“ du Colonel Olrik, incarnation du mal, et l’Espadon de ses adversaires anglais. Cet appareil a très nettement inspiré Faye quand il imaginait ses propres chasseurs „Squalines“, fers de lance des forces aériennes de la „Fédération“. On peut également ajouter que Faye a lu, avec beaucoup d’attention, les deux albums de „Tintin et Milou“, où Tintin s’embarque pour la lune avec le Capitaine Haddock dans une fusée qui ressemble aux V2 allemands de la seconde guerre mondiale. Les armes à ultra-sons inventées par le Professeur Tryphon Tournesol dans L’Affaire Tournesol l’intéressaient beaucoup, elles aussi.

6151weT+qiL.jpgLa fascination de Faye pour les technologies futuristes, pour l’exploration spatiale et les armes biologiques découle certainement d’une connaissance profonde des „romans graphiques“ belges de Franquin, Jacobs et Hergé. Dans la mouvance en France, il n’était d’ailleurs pas le seul dans ce cas: le musicien et dessinateur Jack Marchal, qui avait inventé le petit peuple des rats noirs néofascistes, avait à l’évidence puisé son inspiration chez le dessinateur wallon Raymond Macherot qui, lui aussi, avait créé un peuple de méchants rats vivant dans les égouts d’une ville imaginaire et en sortaient pour commettre mille méfaits. Ensuite son ami le peintre Olivier Carré et son camarade de combat (du moins au début de sa carrière) Grégory Pons étaient également „tintinophiles“, tout comme l’avocat genevois Pascal Junod (toujours très actif en Suisse romande) et moi-même. Cette influence de la bande dessinée belge ne se perçoit quasiment pas dans les milieux politiques germanophones. Je pense en outre qu’il aurait trouvé cela fantastique si des dessinateurs avaient utilisé les thèmes de son oeuvre métapolitique pour lancer de nouvelles séries de BD sur le marché !

Je serai direct: combien de science-fiction y a-t-il dans „Une journée dans la vie de Dimitri Leonidovitch Oblomov“ et dans les autres courtes nouvelles de Faye? Il affirme cependant qu’il s’agit d’une vision d’avenir très réaliste…

Oui, de fait, Faye rêvait d’un partenariat euro-russe où les distances immenses entre la Bretagne  -qu’il aimait parce que son meilleur ami, le nationaliste culturel breton Yann-Ber Tillenon lui avait communiqué le sens de la „bretonnitude“ tout en demeurant son plus fidèle soutien-   et la Sibérie orientale, plus exactement le Kamtchatka, auraient été surmontées par des moyens de communication hyperrapides. Dans sa courte nouvelle, une telle „Fédération“ euro-russe ou euro-sibérienne est devenue réalité. Et, comme je viens de le dire, l’élite de cette „Fédération“ est marquée et formée par une praxis hypertechnicisée et futuriste tandis que les masses populaires vivent à un rythme agraire et conservent, de manière vivante et créative, leurs vieilles racines culturelles celtiques, germaniques ou slaves. Faye réconcilie, dans cette nouvelle, les deux pôles, en apparence foncièrement différents, qui s’opposent au sein des mouvances conservatrices-révolutionnaires voire nationales-révolutionnaires et qui existaient déjà au temps de Weimar: le monde du „Travailleur“ d’Ernst Jünger et l’anti-technicisme de son frère Friedrich-Georg.  

En publiant L’archéofuturisme, Faye opère son retour dans la mouvance néodroitiste en 1998, après avoir passé de nombreuses années dans une sphère apolitique, où il a été animateur de radio et avait tourné le dos à la (méta)politique. Juste avant cette parenthèse, il s’était détaché de la „Nouvelle Droite“ d’Alain de Benoist ou, plutôt, en fut expulsé de manière particulièrement inélégante. Vous avez subi un sort analogue. Aviez-vous des contacts à cette époque? Comment, à votre avis, faudrait-il interpréter le retour de Faye, avec, pour arrière-plan, cette utopie archéofuturiste? Comment caractériser Faye à ce moment-là de son existence?

Le processus de rupture avec Benoist a duré environ huit mois, entre l’été 1986 et mars 1987, avant de devenir définitif. L’université d’été du G.R.E.C.E. de 1986 avait été un fiasco total. Faye a ensuite exprimé ses griefs à l’occasion du colloque annuel de l’association en novembre 1986. En mai 1987, il publie sa lettre d’adieu, rédigée en des termes courtois et modérés. Je l’ai traduite en allemand pour le bulletin de la D.E.S.G. (Deutsch-Europäische Studien-Gesellschaft), qui paraissait à Hambourg. A cette époque-là, grâce au soutien de Jean van der Taelen et de Guibert de Villenfagne de Sorinnes, j’étais parfaitement indépendant de la clique parisienne rassemblée autour de Benoist. Jean-Marie Simar, un ami de Liège, avait édité trois brochures de Faye avec de très modestes moyens: Europe et modernité (à coup sûr, l’essai le plus profond que Faye ait jamais écrit), Petit lexique du partisan européen (la première mouture de Pourquoi nous combattons ?) et L’Occident comme déclin (autre essai magistral qui, hélas, n’a jamais été traduit, pas même en anglais).

index.jpgAprès la rupture entre Faye et Benoist, je n’ai évidemment pas eu les réflexes imbéciles de la secte, en excommuniant à mon tour mon vieux camarade Guillaume Faye. Nous nous sommes vus en août 1987 en Suisse, où Pascal Junod, qui n’était pas encore un avocat renommé, avait organisé une fête paneuropéenne. Faye y a distribué sa lettre d’adieu et y a rencontré un bon paquet d’amis venus des quatre coins de la France et d’ailleurs. J’ai profité de l’occasion pour l’inviter en septembre à Bruxelles, dans les salons de l’Hôtel Métropole (aujourd’hui fermé pour cause de faillite suite au confinement de ce printemps 2020), afin qu’il puisse y présenter un livre et un thème, La soft-idéologie, qu’il avait travaillé et rédigé avec le grand analyste et stratégiste français des médias et des guerres de quatrième dimension, François-Bernard Huyghe. Faye, à l’époque, avait des contacts avec les cercles académiques les plus prestigieux. Sa conférence à Bruxelles sur la soft-idéologie fut la dernière qu’il fit à une tribune de la mouvance dite de „nouvelle droite“. Ensuite, pour moi, il a disparu, sans traces et sans donner signe de vie, dans le labyrinthe des médias alternatifs, polissons mais toutefois notoirement connus sur la place de Paris, où il joua, entre autres facéties, le rôle de Skyman, une sorte de superman vengeur des opprimés, capable d’organiser les plus désopilants des canulars.     

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Son retour, dans un premier temps, a été discret mais, selon sa bonne habitude, percutant. Il accorda un entretien à la rédaction d’une jeune revue à l’époque, Réfléchir & Agir (que l’on trouve dans tous les kiosques de France aujourd’hui). Le thème principal qu’il aborda dans cet entretien était les courants musicaux de l’époque qui auraient pu provoquer un effet de rupture salutaire dans la société et l’espace politique, du moins s’ils étaient impulsés dans la bonne direction par une élite porteuse d’une véritable Weltanschauung alternative. De cette manière, un monde alternatif aurait pu émerger. Un ami commun, qui militait pour diffuser Réfléchir & Agir, nous organisa une rencontre à Bruxelles, parce que Faye souhaitait me revoir avant de réapparaître pour de bon dans la mouvance. Un beau jour du printemps 1998, Faye sonna à la porte de ma maison. Il avait certes pris un coup de vieux car la vie dans le petit monde du „Showbiz“ n’est bien sûr ni paisible ni sobre. Cela avait laissé des traces. Mais nous avons entamé la conversation comme si la dernière réunion de son département „Etudes & Recherches“ avait eu lieu une semaine auparavant. Il était resté joyeux, espiègle et polisson, son rayonnement intellectuel était intact. Il nous expliqua ce que signifiait son concept d’archéofuturisme et annonça à tous les amis présents la parution imminente de son livre sur le sujet. Quelques membres de la section hambourgeoise de „Synergon“ étaient présents, de même que le Dr. Tomislav Sunic. Ce fut l’une des journées les plus inoubliables de mon existence !

Le terme central: „Fédération euro-sibérienne“: Faye, en fait, prend une position dans sa nouvelle, qui s’oppose à la conception que se fait Douguine de l’Eurasie. Faye plaide pour une „Euro-Sibérie“ qui ne comprend que la partie européenne de la Russie. Comment jugez-vous cette position aujourd’hui, en tenant compte de l’arrière-plan des querelles qui se sont faites jour dans les rangs de la nouvelle droite française?

Je pense qu’il ne faudrait pas prendre trop au sérieux les différences perceptibles dans les emplois des termes „Eurasie“ et „Euro-Sibérie“. Certes, Douguine est politiquement plus conséquent car il est derechef ancré dans les réalités de l’histoire russe, ce qui l’oblige à tenir compte des anciennes frontières de l’URSS défunte, où Staline a été, volens nolens, un successeur de Catherine II, la « rassembleuse des terres ». Douguine n’escamote pas de manière simpliste l’histoire de l’Union Soviétique. Faye, en fait, développe et élargit une perspective que l’on trouve tout à la fois chez De Gaulle et chez Thiriart: il espère ainsi faire émerger un „grand-espace continental“ qui serait suffisamment autarcique pour pouvoir résister aux entreprises malveillantes d’autres grands espaces impériaux. Faye est ici disciple de Friedrich List et de François Perroux, lequel avait esquissé des plans pour donner de la cohérence au continent latino-américain afin qu’il puisse s’affirmer contre les menées impérialistes de Washington. Pour Faye, pour Thiriart ou pour Perroux, les Etats, petits et moyens, de l’Europe sont trop exigus et l’Europe seule, sans la Russie-Sibérie, n’est pas suffisamment autarcique pour simplement survivre sur le long terme. La Russie, de son côté, est trop peu densément peuplée pour avoir un poids démographique suffisant, face à des adversaires potentiels.

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Le débat Faye/Toulaev à Moscou.

A Moscou et à Termonde (Dendermonde, Flandre orientale, une petite ville à proximité de Bruxelles), Faye a mené des débats intéressants avec un idéologue national russe, hispaniste et historien de l’art: Pavel Toulaev. Ce dernier critiquait le concept d’Euro-Sibérie dans la mesure où la Sibérie n’a jamais été un sujet de l’histoire et que, dans l’espace sibérien, seule la Russie l’a été et l’est restée, puisque l’empire mongol de Gengis Khan et de ses successeurs a définitivement disparu. C’est la raison pour laquelle Toulaev et l’activiste flamand russophone Kris Roman parlent plutôt d’Euro-Russie. On voit ici qu’il y a une différence notable entre cette perspective euro-russe, qui table sur des peuples de souche purement européenne, et la perspective „touranienne“ que Douguine a faite sienne, suite à d’autres eurasistes du 20ème siècle russe, qu’ils aient été « blancs » ou « rouges ». Quoi qu’il en soit, Faye a toujours été partisan d’une alliance euro-soviétique ou euro-russe, comme l’attestent ses très nombreux articles, parus sur son site, sur celui de Thomas Ferrier ( http://thomasferrier.hautetfort.com ) ou sur mon blog http://euro-synergies.hautetfort.com.

unnamed.jpgIl était, sur ce plan, sur la même longueur d’onde qu’Yvan Blot, un très ancien animateur de la nouvelle droite qui avait aussi rompu avec l’inénarrable de Benoist et qui est, hélas, décédé quelques mois avant Guillaume Faye, laissant un vide énorme dans la mouvance, qui n’est guère perçu dans l’espace germanophone, alors que Blot parlait parfaitement l’allemand. Il n’y a guère de querelles sur ce sujet dans les rangs de la nouvelle droite française actuelle: la plupart des activistes et sympathisants sont plutôt pro-russes, y compris bon nombre de catholiques de la vieille droite, bien que quelques-uns, et non des moindres, soutiennent l’ultra-droite ukrainienne (PS d’août 2020: les événements tout récents de Biélorussie modifieront sans doute quelque peu la donne, wait and see).  

Les Etats-Unis, dans sa nouvelle, connaissent un sort peu enviable, celui d’une implosion. Or Faye, à la fin de sa carrière, a pris parti pour Israël et a défendu une vision très négative de l’islam, qui correspond à celle des néoconservateurs américains, théoriciens du „Contre-Djihad“. Comment expliquez-vous cette mutation dans son discours? Est-ce une posture à prendre au sérieux?

De concert avec d’autres observateurs de la société américaine de ses dernières décennies, comme, par exemple, James Howard Kunstler ou Dmitry Orlov, Faye était convaincu que la trépidance qui sous-tend le dynamisme erratique de la société américaine ne pouvait se maintenir sur le long terme. En plus, pensait-il, les Etats-Unis sont marqués par une idéologie libérale incapacitante, un biblisme irréaliste et anti-scientifique et un moralisme agressif. Ces idéologèmes ne peuvent constituer de véritables fondements politiques, au sens où Carl Schmitt et Julien Freund entendaient et définissaient „le politique“. Sans fondements véritablement politiques, un Empire ne peut durer. Il est alors condamné à entrer en décadence. Dès lors, quand a émergé un gigantesque empire, fictif mais peut-être réel demain, comme la „Fédération“, les Etats-Unis se sont automatiquement ratatinés sur le plan de la puissance parce que, contrairement à la figure mythologique grecque d’Antaios, ils ne puisent pas leur force dans un terreau culturel „tellurique“, en entrant à intervalles réguliers en contact avec la Terre, ne se revigorent pas au contact d’un sol à eux. L’avenir appartient à des empires liés à leurs propres sols, qui construisent leur avenir à partir des forces vives de leur „arkhè“. La „Fédération“ euro-russe, tout comme la Chine ou l’Inde, est un empire de ce type, ancré sur son propre sol. La jeune femme indienne, qui voyage en compagnie d’Oblomov dans la nouvelle de Faye, appartient, elle aussi, à un empire ancré dans ses fondements védiques, comme elle le dit d’ailleurs dans la conversation qu’elle a engagée avec le haut fonctionnaire russe de la „Fédération“. Elle voyage en direction d’un autre empire traditionnel, la Chine, dont elle étudiera les fondements traditionnels sans s’y immiscer.

Couv-elements-53.jpgFaye a été dans les années 80, le fougueux avocat d’une coopération euro-arabe anti-impérialiste. Un colloque euro-arabe, visant un tel objectif, a eu lieu à l’université de Mons en Hainaut en 1985, auquel deux Allemands de la mouvance nationale-révolutionnaire, autour de la revue Wir Selbst,  ont participé: Siegfried Bublies et Karl Höffkes (et, moi, j’étais leur interprète). C’était au temps où le monde arabe était dominé par le nationalisme militaire (Algérie), par le laïcisme, le nassérisme, le baathisme ou l’idéal de la „troisième théorie universelle“ de Khadafi. Depuis lors, la donne a considérablement changé. Les réseaux salafistes et wahhabites saoudiens ont oblitéré toute la scène politico-religieuse arabe. Or le salafisme, le frèrisme et le wahhabisme sont des instruments de l’impérialisme américain tout comme le sionisme. Le salafisme a ébranlé durablement l’Algérie et, plus tard, a déstabilisé l’Egypte et meurtri la Syrie, qui se trouve aujourd’hui dans un bien triste état. Chacun sait aujourd’hui que Brzezinski a soutenu les moudjahiddins afghans et leur a fourni des missiles Stinger, tout en recrutant Ben Laden comme mercenaire saoudien pour combattre les Soviétiques dans les montagnes de l’Hindou Kouch. La situation n’est plus aussi simple, aussi gérable, que dans les années 1980.

Entre 2000 et 2004, Faye s’était lié d’amitié avec le géopolitologue Alexandre Del Valle, qui s’était posé comme l’avocat d’une orientation pro-sioniste. La plupart des observateurs de la mouvance nationale-révolutionnaire et néodroitiste en ont conclu que Faye avait opté pour un pro-sionisme radical. Ce qui est plus patent, ce qu’il serait plus pertinent de dire, c’est qu’il a réagi de manière trop émotionnelle et trop passionnelle, notamment dans son livre La nouvelle question juive parce qu’il en avait marre, plus que marre, d’entendre pérorer un certain Arnaud Guyot-Jeannin, satellite de l’inénarrable de Benoist, qui, avec une jactance aussi débile qu’insupportable, tentait de nous vendre un islamisme superficiel, caricatural et schématique. Les thèses de Del Valle se sont étoffées aujourd’hui et sont présentes dans bien des débats en France et en Italie. Dans son dernier livre, Le projet, il met l’accent sur le rôle des Frères musulmans dans l’émergence d’un indescriptible chaos au sein du monde arabe : la thèse est évidemment pertinente, on ne peut le nier. Del Valle avait commencé sa carrière, vers 1999, en dénonçant très clairement, et à très juste titre, l’alliance secrète entre les fondamentalistes islamistes et les faucons néoconservateurs américains. Sur ce plan, on ne peut pas dire qu’il s’est trompé. Son analyse de la situation en Syrie est également correcte. Mais, ce qu’il ne veut pas dire (ou ne peut pas dire), c’est que le sionisme est aussi un instrument de l’impérialisme américain. Les baathistes de Syrie, les Russes, les Chinois et les Chiites d’Iran ou du Liban forment ensemble, eux aussi, une alliance „contre-djihadiste“. Sans les salafistes, les wahhabites et les sionistes.

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Alain de Benoist s’est exprimé de manière très négative dans la recension qu’il a consacrée au livre de Faye L’archéofuturisme. De Benoist écrivait en conclusion: „Faye esquisse un univers fictif dans lequel je ne voudrais pas vivre“. Puis-je vous demander, tout en restant neutre et objectif, ce qui distingue Faye, le penseur et le provocateur, de ses anciens compagnons du G.R.E.C.E et ce qui rend la lecture de ses textes particulièrement intéressante?

Benoist ne s’intéresse pas du tout à la géopolitique, aux communications (terrestres et aériennes) ou aux hautes technologies (il est tenaillé par un affect anti-techniciste finalement très puéril). Ces désintérêts pour les thèmes concrets expliquent sa réaction négative, outre la haine viscérale qu’il portait à Faye. La vie idéale, pour le bonhomme de Benoist, se déroulerait dans des espaces intérieurs étroits et confinés, bourrés de bouquins et noyés dans un âcre brouillard de fumée de cigarettes, où erreraient aussi quelques chats discrets et fantomatiques qui compisseraient allègrement tapis et fauteuils (j’en ai fait la malodorante expérience dans un certain appartement sis dans une impasse parisienne à proximité du cimetière du Père Lachaise). Bien sûr, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai rien contre les chats (à condition qu’ils puissent grimper aux arbres avant de venir ronronner près de mon poêle à bois). Je trouve que les chats sont des animaux formidables. Mais, je vous l’avoue, je préfère me promener dans la forêt avec un chien.

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Une planche "publicitaire' dans la BD de Faye, intitulée "Avant-Guerre": la fascination pour les grands projets ferroviaires transparait ici nettement !

Mais, trêve de plaisanterie, je vais, comme vous, essayer d’être neutre et objectif: des centaines de gens ont été actifs dans les cercles et unités régionales du G.R.E.C.E. Chacune de ces femmes et chacun de ces hommes avaient derrière lui un itinéraire personnel, un vécu spécifique, un bagage intellectuel précis, des engouements particuliers voire des dadas agaçants. Beaucoup appréciaient Faye comme homme et, après qu’il eut quitté l’association, beaucoup la quittèrent aussi, remplacés notamment par de très jeunes éléments qui ont gobé tous les ragots vomis par le pontife Benoist. En gros, nous pourrions dire que Faye, comme il l’écrit du reste dans L’archéofuturisme, moquait copieusement le paganisme naïf et rejetaient les dadas (droitiers) sempiternellement répétés. Ceux qui ne pratiquaient pas ce paganisme de pacotille, ceux qui ne cultivaient ni dadas ni obsessions incapacitantes (ce terme est de Faye!) étaient ses camarades. Il faut répéter ici, pour dissiper les méchants ragots, que Faye était un personnage affable, toujours à l’écoute d’autrui pourvu que cet autrui racontait des choses pertinentes, lui faisait découvrir de nouveaux territoires intellectuels ou culturels; il n’aimait pas les polémiques personnelles. Moi, que voulez-vous, je suis un vieux Bruxellois, moqueur et sarcastique, cru et caustique, et je ne peux m’empêcher de me foutre de parigots arrogants et prétentieux qui dissimulent mal leur vide intellectuel derrière leurs vilaines grimaces. C’est ainsi et je paraphraserais volontiers Luther en disant: „Me voici, je ne peux autrement“ (Hier bin ich, ich kann nicht anders).

Guillaume Faye est mort en mars 2019. Vous l’aviez connu pendant des décennies. Quel type d’homme était-il? Quels livres lisait-il en privé? Quelles anecdotes pouvez-vous nous rappeler?  

91dD1-WQymL.jpgJ’ai connu Faye au début de l’année 1976 (ou fin 1975), une journée où il faisait très froid et où il prononçait une conférence à Lille sur l’indépendance énergétique de l’Europe (toujours des thèmes concrets !). Comme je viens de le dire, il était un homme très aimable, amical, toujours bienveillant, jamais agressif. Quand quelqu’un venait à lui en lui faisant entrevoir des perspectives nouvelles, il l’écoutait toujours attentivement (ce fut mon cas, alors que j’étais encore un gamin). Faye avait étudié dans un collège des Jésuites à Angoulême, où il avait reçu une solide formation classique, gréco-latine. De fait, sa culture antique était époustouflante. Il avait lu tout Platon et tout Aristote, avait intériorisé leur savoir et leur sagesse. Plus tard, quand il est venu à Paris pour étudier et qu’il s’est rapproché des cercles premiers de la „nouvelle droite“ dans la capitale française, c’est-à-dire les Cercles Vilfredo Pareto et Oswald Spengler, il s’est mis à lire Jouvenel, Freund, Schmitt et Raymond Ruyer. Plus tard, il découvrit les premiers livres, fondamentaux, de Michel Maffesoli. Ses axes de recherche étaient essentiellement politiques, au sens du politique tel que défini par Aristote, Schmitt et Freund, du politique au sens le plus noble du terme.

Quant aux anecdotes, il y en aurait des centaines à raconter ! Je n’en évoquerai qu’une. Immédiatement après son retour, lors de l’université d’été de Synergies Européennes 1998 qui se déroulait dans le Trentin, Faye est arrivé avec un léger retard à un séminaire sur l’oeuvre de Bertrand de Jouvenel. Le jeune conférencier expliquait très en détails tous les aspects que pouvaient revêtir les concepts forgés jadis par Bertrand de Jouvenel dans ses nombreux ouvrages. C’était complexe et assez fastidieux. Tout d’un coup, Faye a dit: „Minute, j’ai assisté jadis aux cours de Jouvenel en 1967. C’est ainsi qu’il expliquait ces notions…“. Et Faye commença à répéter magistralement les leçons de Jouvenel, comme s’il les avait entendues la veille. Il faut aussi ajouter qu’il avait la faculté de pratiquer ce que l’on appelle désormais „l’art de la mémoire“, soit une méthode que l’on a utilisée en Europe jusqu’au 18ème siècle, pour retenir les lignes d’un discours à prononcer. Comme les orateurs de jadis, Faye griffonnait quelques mots-clefs et quelques flèches sur des bouts de papier minuscules, concevait ainsi ce que les anciens nommaient un „chemin“, ce qui lui permettait, comme eux, de tenir un discours continu pendant deux heures ou plus. Je l’ai vu faire à Bruxelles, le jour où il a présenté son livre prophétique La convergence des catastrophes. Le tout tenait sur le côté pile d‘un sous-bock, le verso étant une réclame pour une cervoise quelconque. J’ai été posément étonné et ai admiré d’autant plus son savoir-faire.

Et pour terminer, cher Monsieur Steuckers, quels projets comptez-vous poursuivre, quelles idées entendez-vous défendre dans un avenir proche?

D’abord, il faut tenir. Je veux maintenir intact le rythme avec lequel je travaille aujourd’hui en gérant les sites et les comptes à mon nom ou à celui de Synergies européennes. Ensuite je souhaite publier et compléter mes archives et les éditer sous forme de livres, avec le concours de mes éditeurs. Ce sera beaucoup de travail. Enfin, je souhaite sillonner l’Europe (mais pas trop!) pour rencontrer ceux et celles qui travaillent avec assiduité pour faire triompher la même Weltanschauung.

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Pour commander la traduction allemande de la nouvelle de Faye: https://www.jungeuropa.de/buecherschrank/192/ein-tag-im-leben-des-dimitri-leonidowitsch-oblomow?c=37

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Pour commander "Guillaume Faye, cet esprit-fusée" auprès des éditions du Lore: http://www.ladiffusiondulore.fr/home/765-guillaume-faye-cet-esprit-fusee-hommages-verites.html

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

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Stefan Schubert:

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

Ex: https://kopp-report.de

Dieses Jahr wurde im Namen der Corona-Krise im Schnellschritt der Abbau elementarster Grundrechte umgesetzt. Begonnen hatte diese negative Entwicklung jedoch bereits seit Jahren durch die Regierung Merkel. Im Angesicht dieses nun offenen Trends in Richtung einer im Endeffekt geradezu totalitären Gesellschaft ist eine Neubewertung von Angela Merkels Vergangenheit dringend erforderlich. Nicht nur, dass die Kanzlerin im Unrechtsregime der DDR sozialisiert wurde, sie war Teil dieses Systems und arrangierte sich zudem perfekt mit dem autoritären Überwachungssystem, machte Karriere und genoss Privilegien.

Immer mehr Bürger stellen sich die berechtigte Frage, ob der angeordnete gesellschaftliche und wirtschaftliche Lockdown in dieser Weise gerechtfertigt war. Ob die Einschränkung elementarer Grundrechte in nie dagewesenem Ausmaß nicht viel früher und weitreichender hätte wieder aufgehoben werden müssen.

Die Bundeskanzlerin gehört zu den höchsten Repräsentanten unserer Demokratie, und die Grundlagen einer Demokratie bestehen in der ständigen Debatte mit dem Bürger und dem Hinterfragen von Regierungsentscheidungen, gerade wenn diese die rigidesten Maßnahmen seit dem Zweiten Weltkrieg darstellen. Merkel hatte somit die Pflicht, vor der Bevölkerung jeden Tag aufs Neue zu rechtfertigen, warum diese einschneidenden Maßnahmen weiter aufrechterhalten werden sollten und warum der permanente Ausnahmezustand die durch die Berliner Eliten propagierte neue Normalität sein sollte. Doch diese Diskussion versuchte Merkel mit einer Wortschöpfung abzuwürgen, die nichts Geringeres als eine Verhöhnung der Demokratie und der Bürger bedeutet

Diesen zwingenden demokratischen Diskurs erklärte Merkel zu »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte.

Dies belegt nicht nur die demokratiefeindliche Einstellung einer Angela Merkel, sondern wie abgehoben, wie empathielos sie dem Volk gegenübersteht. Sie verfügt über keinerlei Gespür für die Sorgen der Bürger, die zu Millionen um ihre Existenz bangen und befürchten, von der Kurzarbeit direkt in die Arbeitslosigkeit abgeschoben zu werden. Zudem droht 70000 Gastronomiebetrieben durch den Corona-Lockdown der Konkurs, und Zoos stellten Listen für die Schlachtung der Tiere auf, da sie aufgrund der Schließungen über keinerlei Einnahmen verfügten, um Futter zu kaufen. Und Millionen Menschen, die dieses Land nach dem Krieg wiederaufgebaut haben, sind gezwungen, ihren verbleibenden Lebensabend in der Isolation von Alten- und Pflegeheimen zu verbringen.

Angesichts dieser Zustände äußerte sich die Kanzlerin genervt, wenn Debatten und Antworten eingefordert wurden – »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte; das war das Einzige, was der Kanzlerin dazu einfiel. Darum stellt sich heute umso dringender die Frage: Wie wurde Angela Merkel zu der, die sie heute ist?

Angela Merkel – Profiteurin und Teil der SED-Diktatur

Im Netz kursieren zahlreiche Behauptungen, die Angela Merkel eine Spitzeltätigkeit für die Staatssicherheit unterstellen. Zwar war Merkel gerade am Anfang ihrer politischen Karriere von einem dichten Netz von Stasi-Top-Informanten wie Wolfgang Schnur umgeben, doch der ultimative Beweis der Existenz von »IM Erika« (angeblicher Deckname Merkels bei der Stasi) konnte bisher nicht erbracht werden. Zur umfangreichen Information sei der gut recherchierte Artikel »IM Erika – eine Spurensuche« auf der Website hubertus-knabe.de empfohlen.

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Der Historiker Knabe war unter anderem Gründungsdirektor der Gedenkstätte im früheren zentralen Stasi-Gefängnis Berlin-Hohenschönhausen, bis ihm durch den sozialistischen Berliner Kultursenator Klaus Lederer (Die Linke/SED) mit einer fadenscheinigen Begründung gekündigt wurde Doch auch ohne den Fall »IM Erika« abschließend bewerten zu können, wird eines bei den Recherchen zu Merkels familiärem und politischem Werdegang deutlich: Sie war umgegeben von einem Netzwerk sozialistischer Ideologen, die dem SED-Stasi-System angehörten. Besonders prägend für Merkels politische Ausrichtung war unzweifelhaft ihr Vater.

Hubertus Knabe schreibt dazu:

»In vielen Internet-Veröffentlichungen wird auch darauf hingewiesen, dass Angela Merkels Vater Anhänger des SED-Regimes oder sogar IM der Stasi gewesen sei. Tatsächlich siedelte er 1954 als Pfarrer aus Hamburg in die DDR über und beteiligte sich an führender Stelle an der Zerschlagung der damals noch gesamtdeutschen Organisation der Evangelischen Kirchen. Er war Mitglied des Stasi-gesteuerten ›Weißenseer Arbeitskreis‹ sowie der kommunistisch gelenkten Christlichen Friedenskonferenz (CFK). In Kirchenkreisen galt er deshalb als der ›rote Kasner‹, wie der Mädchenname Merkels lautet.«

9783929886375.jpgDer Autor der Jungen Freiheit, Hinrich Rohbohm, hat zudem für sein Buch System Merkel monatelang im Umfeld von Merkels Familie recherchiert. Demnach lehnte ihr Vater nicht nur die Wiedervereinigung, sondern auch die Gesellschaftsordnung der BRD ab. Am Abendbrottisch der Familie wurde ebenso intensiv über Politik gesprochen wie bei den regelmäßigen Treffen seines politischen »Hauskreises«, an denen auch Angela Merkel rege teilnahm. In Konflikt mit der SED-Diktatur kamen weder die Familie noch Merkel; ganz im Gegenteil, sie waren Teil der privilegierten Oberschicht und besaßen neben einem Dienstwagen auch einen Privatwagen. Ferner waren der Familie zahlreiche Russlandaufenthalte sowie Westreisen gestattet. Der SED-Staat ermöglichte Merkel zudem das Abitur und ein Physikstudium an der »roten« Karl-Marx-Universität in Leipzig, die als deutlich SED-konformer als andere Hochschulen galt. Ein Klassenkamerad Merkels erinnert sich, dass diese am Ende ihrer Schulzeit an den FDJ-Aktivitäten ihrer Abiturklasse führend mitwirkte. Auch an der Karl-Marx-Universität, wo die ideologische Indoktrination stark ausgeprägt war und es von Stasi-Mitarbeitern nur so wimmelte, übernahm sie FDJ-Funktionen. Gemäß Rohbohms Recherchen wurde Merkel von Kommilitonen als FDJ-Funktionärin bezeichnet, die Studenten »auf Linie gebracht« habe.

Weiterhin beschreibt Knabe den späteren Personenkreis, in dem sich Merkel bewegte:

»Tatsächlich waren wenigstens drei ihrer Kollegen am Zentralinstitut beim Staatssicherheitsdienst als Informanten erfasst: Hans-Jörg Osten (IM ›Einstein‹), Frank Schneider (IM ›Bachmann‹) und Michael Schindhelm (IM ›Manfred Weih‹). Mit Letzterem, den PDS-Kultursenator Thomas Flierl 2005 zum Generaldirektor der Berliner Opernstiftung berief, teilte sie sich eine Zeit lang ihr Büro. Als sie 1989 zum Demokratischen Aufbruch stieß, arbeitete sie mit einem weiteren Stasi-Informanten, dem ersten Parteivorsitzenden Wolfgang Schnur (IM ›Torsten‹ und ›Dr. Ralf Schirmer‹), zusammen. Im April 1990 wurde sie schließlich stellvertretende Regierungssprecherin unter dem letzten DDR-Ministerpräsidenten Lothar de Maizière, der in MfS-Unterlagen als IM ›Czerny‹ erfasst ist.«

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Im aktuellen Buch des Autors Vorsicht Diktatur! Wie im Schatten von Corona-Krise, Klimahysterie, EU und Hate Speech ein totalitärer Staat aufgebaut wird, wird der gesamte Komplex Merkel in der SED-Diktatur akribisch recherchiert und analysiert.

Auch die Recherchen der Merkel-Biografen Günther Lachmann (Welt) und Ralf Georg Reuth (Bild) haben Widersprüche, um nicht zu sagen Lügen von Merkel über ihre Rolle im SED-Staat enthüllt. So ist es als bewiesen anzusehen, dass sie als FDJ-Sekretärin für Agitation und Propaganda zuständig war.

Merkel bestreitet bis heute ihre Propagandatätigkeit für die SED-Diktatur, doch dem widerspricht ihr damaliger Gruppenleiter Hans-Jörg Osten. In den folgenden Jahren zwang Merkel der CDU kontinuierlich einen immer weiteren Linkskurs auf. Nach der Sozialdemokratisierung folgte die Öffnung der CDU zu Koalitionen mit den Grünen, die immer noch stark von ehemaligen Angehörigen der K-Gruppen geprägt waren und es bis heute sind. Schauen wir uns einmal genauer die Transformation der CDU unter Merkel in Sozialpolitik, Klimapolitik, Finanzpolitik, Wirtschaftspolitik, Energiepolitik, Europapolitik und nicht zuletzt in der Migrationspolitik an, dann ist eine Übereinstimmung mit Positionen des sogenannten demokratischen Sozialismus nicht von der Hand zu weisen.

Die entscheidende Frage im Jahr 2020 angesichts einer immer autoritärer agierenden Bundesregierung ist daher nicht, wie viel totalitärer SED-Sozialismus in der ehemaligen FDJ-Funktionärin Angela Merkel steckte, sondern wie viel totalitärer SED-Sozialismus noch heute in Angela Merkel steckt.

Bestellinformationen:

» Rainer Mausfeld: Angst und Macht, 128 Seiten, Paperback, 14,00 Euro – hier bestellen!

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Montag, 17.08.2020

Tim Marshall’s Prisoners of Geography

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Tim Marshall’s Prisoners of Geography

Tim Marshall
Prisoners of Geography: Ten Maps That Tell You Everything You Need to Know About Global Politics
London: Elliot and Thompson (2015)

The physical realities that underpin national and international politics are too often disregarded in both writing about history and in contemporary reporting of world affairs. Geography is clearly a fundamental part of the “why” as well as the “what.”

prisonersgeo-200x300.pngEver since I was a small child, roughly from age three or four, I remember staring transfixed at any map I could get my hands on. Atlases, globes, wall charts, everything to satisfy my voracious appetite for map-reading. It’s important to not confuse the map for the territory, but a map is a story of the territory, for those who know how to read it. I would scan maps for hours on end, learning to the best of my ability the various geographical features, the names of countries, cities, and capitals. Much of it I still remember even at my embarrassingly advanced age. So, it should come as no surprise to anyone that I was positively giddy when I heard that a book about maps that explain the world exists. And indeed, Prisoners of Geography: Ten Maps That Explain Everything About The World [1] claims that such maps exist.

The premise of the book is remarkably solid — you could even call it self-evident: the foreign policy and geopolitical decisions made by world leaders are constrained by geography, that nations, states, and leaders are in many ways prisoners of geography. For example, no matter the political system or leadership structure, a leader of Russia has an interest in exerting influence over Poland [2] due to the geography of the European Plain, which is narrowest in Poland — therefore, control of Poland means control of the land gateway between Western Europe and Russia. A Chinese leader, irrespective of political system or leadership structure, has an interest in controlling Tibet, given that all of China’s major and life-giving rivers spring from the Tibetan plateau. And an American state, regardless of political system or leadership structure, must control the port of New Orleans and its gates to the outside world – Florida, Cuba, and the Caribbean. Only then can the world oceans communicate with the vast inland of the North American continent through the many navigable waterways of the Mississippi-Missouri watershed. And of course, dreams of a politically united Europe remain just that: dreams. Unlike North America, a map of European watersheds [3]reveals a patchwork of medium and small riverbeds, with the notable exceptions of the Danube, Dniepr, Don, and Volga.

But aside from the great insights with regard to geography, Tim Marshall’s erstwhile effort gives us a case study of what mistakes smart and insightful people make when they are blinded to certain realities of the world. Indeed, how can the author — a British journalist and international correspondent in good standing — do something as crass as noticing the biological realities of nation and race?

A good example of the inner contradictions within the book itself resulting from race-blindness, and more importantly, blindness to racial conflict, arise when comparing and contrasting chapter 3 (which deals with the United States) and chapter 7 (which deals with India and Pakistan).

Marshall rightfully criticizes Pakistan as having no internal cohesive mechanism outside of Islam and opposition to India given that Pakistan consists of several squabbling ethnic groups. It’s dominated by and resentful of a Punjabi majority, and Marshall predicts a turbulent future for it. But he also gleefully predicts that the United States will keep on going, even as it wanes in power, completely ignoring the problem posed by the emergence of ethnic groups resentful of America’s historic people who are now on the way to becoming a minority. The crux of the argument for America’s continued wealth and power is predicated on the assumption that the port of New Orleans, connecting the Mississippi watershed to the Gulf of Mexico and the Florida peninsula — the gateway between the Gulf and the sea — will remain in American hands. But it is precisely these lands in America that are facing intense replacement migration. A majority Hispanic Florida might choose to leverage its geographic position, possibly in concert with Cuba and other Caribbean nations, and dictate terms to America’s inland, whose navigable rivers are meaningless without access to the high seas. Marshall describes the absolute necessity of the Mexican-American war and the importance of pushing the potentially hostile Mexican state far away from the port of New Orleans, but fails to see the danger that a majority-Hispanic Texas, or even Louisiana, could have on that same port. If the loyalty of the Pakistani Pashtuns to the regime in Islamabad cannot be counted on, can American Hispanics, especially Mexicans, be counted on to be loyal to the regime in Washington?

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Nowhere are the epicycles explaining away racial and ethnic differences more obvious than in the section on South America. The wealth of Chile, Argentina, Uruguay, and the Brazilian states of Rio Grande do Sul and Santa Catarina is due to the Rio de la Plata and the natural harbor of Buenos Aires, and in no way due to the white majority in South America’s Southern Cone. Or could it be that European settlers had the foresight to settle these productive regions? Hmm. Either way, a good deal of rationalization could be done away with if only the element of race were to be taken into account. Sadly, what could be an excellent exploration of African geography in chapter 5 descends into similar epicycles.

What can we, as Dissident Rightists and white nationalists, garner from this book? First of all, let’s look at the situation in America. Whites on the North American continent have leveraged the interconnectedness of its waterways to great effect and wealth, but, as mentioned before, the economic utility of the Mississippi-Missouri watershed depends on control of the gates of New Orleans and Florida. Many people assume that the Midwest, possibly the Pacific Northwest, and parts of inland Canada could become a homeland for whites on the North American continent. However, without control of New Orleans and Florida, or at the very least parts of the East Coast, such a country would have no means of entering the Atlantic and coordinating with Europe — preventing the cross-Atlantic cooperation that we have hitherto had for better or worse. Absent the Rio Grande, there are precious few natural barriers between the proposed Midwestern-Pacific Northwestern white homeland and Mexico — opening up the state to hostile invasion and infiltration. All of these factors will dictate the extent and borders of the proposed new homeland. It is important to remember that the USA and Canada took the shapes they took due to geographic expedience and constraints.

Second, we must look to Europe and her defenses. I’ve already written extensively about the possibility of a European alliance to defend the continent’s borders [5]. Geography works to our advantage here — Europe is easily defensible from the south and south-east, and extra layers of defense can be added by exerting influence on the Mediterranean’s south and Eastern shores. [6] The Atlantic to the West seems to be an unlikely route of attack, as does the Arctic to the north (although, as chapter 10 points out, the Arctic is now very much in play as icebreaker technology advances and the polar ice cap recedes). This leaves the East and our old friends of Velikaya Rus, whose loyalty to a potential alliance of European nations and potential imperial ambitions on Europe are something we have yet to determine. Poland will once again take center stage in world history, as it is there that the European plain is narrowest.

Thinking about maps and geography is good for its own sake, too. Obviously, it is fun, but more importantly, we who would be thinkers and rulers must of necessity take into account the facts on the ground; including the literal ground, the climate, the populations, the tides and ebbs and flows of rivers, the mountains, the woods, the deserts, and the seas. The land speaks.

But maps and lands do not tell the whole story. History and the future are tales not only of geography, but also of biology. Tim Marshall is fond of pointing out that geography is destiny, that nations and leaders are prisoners of geography. Our movement’s most emblematic maxim is that demographics are destiny. But a view of one without the other is incomplete. Just as a man needs two eyes to see properly, to perceive depth and nuance, so too does a geopolitical thinker need both geography and biology.

In any case, I warmly recommend everyone imbibe this excellent tome. Unfortunate though his blind spots may be, Marshall has much to teach us.

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Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2020/08/prisoners-of-geography/

URLs in this post:

[1] Prisoners of Geography: Ten Maps That Explain Everything About The World: https://www.goodreads.com/book/show/25135194-prisoners-of-geography

[2] exerting influence over Poland: https://www.counter-currents.com/2019/09/barbarians-from-the-east/

[3] map of European watersheds : https://www.thegeographeronline.net/uploads/2/6/6/2/26629356/3622986_orig.jpg

[4] here.: https://www.counter-currents.com/the-world-in-flames-order/

[5] European alliance to defend the continent’s borders: https://www.counter-currents.com/2020/04/good-fences-make-good-neighbors/

[6] exerting influence on the Mediterranean’s south and Eastern shores.: https://www.counter-currents.com/2020/04/mare-nostrum/

[7] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

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Au Touring Café de Hossegor: réflexions ironiques sur les masques et le covid-19

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Au Touring Café de Hossegor: réflexions ironiques sur les masques et le covid-19
Christian Garrabos

(via Facebook)

Hier, comme prévu, je suis allé prendre mon café au centre-ville d’Hossegor (au Touring, pas au Sporting comme je l’avais écrit !)

Port du masque obligatoire dans la ville. J’ai donc mis le mien. Tout le monde sait que je suis particulièrement discipliné ! (héhé…).

Dès l’instant où j’ai été mettre de l’argent dans l’horodateur, j’ai constaté que cette règle n’était pas respectée par tous, loin de là… et ce n’était pas que les jeunes qui oubliaient ce nouvel appendice. Arrivé au café, assis en vue du va-et-vient des passants. Je me suis mis à compter…

Très vite, je me suis dit qu’il serait intéressant, de séparer les jeunes des moins jeunes… (Je n’emploierais pas le qualificatif de « personnes à risque », tellement vague et subjectif, d’autant que les jeunes peuvent eux aussi, être à risques !)

Aussi vite, je me suis dit qu’il y avait les jeunes, réellement jeunes, moins de 30 ans… et les jeunes, un peu moins jeunes… Dans la même réflexion, je me suis dit qu’il serait intéressant de trouver le pourcentage de ceux qui portent un masque par rapport à ceux qui n’en portent pas dans leur catégorie d’âge… Sinon, mes chiffres risquaient de manquer de pertinence, n’est-ce pas ?

Il aurait été bien aussi, de voir quel est le nombre de ceux que ne portent pas un masque étant debout dans la rue, mais mangeant une glace. Et de ceux qui sont assis à la terrasse d’un bar, et qui voient passer des centaines de personnes à moins de 1 mètre d’elles !... Les mêmes et d’autres que j’ai retrouvés allant à la plage, sans masque cette fois-ci, et se croisant à touche-touche dans les allées menant à la plage !

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Pour résumer, avec tout ça j’étais un peu perdu pour assurer la pertinence et la fiabilité des statistiques que je voulais faire… Je dirais même que je me suis totalement perdu… Bref, à vue de nez (hihihi…), je pense que pas loin de 20 % des gens ne portaient pas de masque !

Je me suis posé alors une autre question… (C’est grave docteur ? Je n’y peux rien, je suis comme ça, depuis tout petit, en plus !) Dans tous ces gens que je voyais, combien étaient porteurs du virus ?

Je viens de lire les statistiques données par le journal Sud-ouest ce matin, ici, le taux de contamination est de 1,9 individu pour 100 000…, c’est dire que sur tout Hossegor, y compris Capbreton et les alentours, il doit y en avoir 1 ! Pas de bol de le croiser juste au moment où il postillonne !

Je parlais de statistiques officielles… La réflexion qui m’est venue devant mon café : comment arriver à connaitre le nombre de gens qu’un « positif » (pas un malade…) contamine, alors que l’on ne connait pas le nombre réel de malades ? Des projections ? Certes, mais sur des échantillons non représentatifs !

Et surtout, comment peut-on affirmer que la seconde vague se prépare, avec des malades qui ne sont pas malades, alors que les vrais malades sont en diminution et que le nombre de morts journaliers ne doit pas excéder celui que l’on aurait avec toutes les maladies liées à des insuffisances respiratoires ?

Vu les questions que je me suis posées, comment se fait-il que l’on ait des statistiques aussi simplistes, avec des critères de validité qui changent chaque semaine…

Quand je lis les données qui nous sont présentées par le bon professeur Salomon, et ce, depuis plus de six mois, j’ai la même sensation que celle que j’avais, les soirs de cuite, alors que je devais rendre un devoir auquel je n’avais rien compris et dans lequel il fallait bien que je donne quelques conclusions !

Certains d’entre vous auront peut-être vu à la télé, comme moi, fin mars, début avril, un homme présenté comme statisticien à l’Institut Pasteur, qui parlait du taux de dangerosité du virus, affirmer : « j’ai eu une intuition ! »
Admirable !

C’est vrai que l’on peut faire des statistiques sur les tirages de cartes et interpréter cela.
N’est-ce pas de la Chiromancie ?

Notes sur le commerce des Ménapiens

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Porcs antiques génétiquement reconstitués sur l'ancien territoire des Ménapiens.

Notes sur le commerce des Ménapiens
Sam D'roo

"Les Ménapiens étaient très réputés à l’époque romaine, pour leurs jambons. Ils étaient des produits de luxe que l’on offrait. Pour ces salaisons, les Ménapiens avaient besoin d’un produit indispensable : le sel. Ce sel était produit en grandes quantités sur les rivages de la façade maritime de la cité, depuis l’époque gauloise (Site de bray-Dunes) jusqu’au IIIe siècle. L’eau très salée, la saumure, était mise à chauffer dans des petits récipients, les godets, posés sur des fours à grille ou à pilier. Le sel était produit par évaporation de la saumure.

Dans la partie française du territoire, en bordure de la Colme, ainsi que dans la partie belge, plusieurs ateliers de fabrication de sel ont été retrouvés. On y retrouve beaucoup de ces piliers de four.

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Jambon de porc antique reconstitué

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Les fabricants de sel étaient des salinatores. Deux inscriptions retrouvées à Rimini mentionnent les salinatores originaires des cités des Ménapiens et des Morins. Ils offrent une dédicace de remerciement à un centurion de la légion V Victrix, basée sur le Rhin (entre 70 et 79 ap.), avec lequel ils commercent très probablement.
Enfin, tout au nord de la cité des Ménapiens, deux sanctuaires dédiés à la déesse Dea Néhalennia ont été mis en évidence par des stèles, des autels et des inscriptions. Il s’agit d’une déesse du sel qui protège les marins et marchands de sel." (OC 08 : Les Ménapiens, 23 avril 2020 in Les Patrinautes.fr)

"Mais si les Ménapiens et les peuplades voisines, abrités contre l'influence étrangère par les sables et par les eaux, demeurèrent Germains sur la frontière de la Gaule romaine, le contact des hommes du Midi n'en fut pas moins pour eux une cause puissante de progrès et de développement social. L'histoire a conservé quelques traces de l'activité que prit alors leur commerce naissant. On voit d'abord apparaître sur la table des Romains les viandes salées de la Ménapie, et les oies nourries dans les mêmes parages, qu'on amenait par centaines en Italie en leur faisant traverser les Alpes. Les étoffes de laine grossières mais chaudes qu'on tissait en Belgique. étaient recherchées à Rome pour les habillements d'hiver dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Arras est indiqué comme le lieu où leur fabrication devint le plus importante ; mais il n'est pas douteux qu'elle ne se répandît tout le long du littoral, puisque les âges suivants nous la montrent déjà familière aux habitants de la Frise. Les salines établies sur la côte même, et où les indigènes tiraient le sel des eaux de la mer en les faisant évaporer à l'aide du feu, prirent assez d'importance pour que les sauniers ménapiens fissent ériger à Ancône une statue monumentale en l'honneur d'un officier romain, de la protection duquel ils avaient sans doute à se louer. L'état florissant de la navigation est démontré par les autels votifs que les marchands faisaient élever à Néhalennia et à Neptune pour leur rendre grâce du succès de leurs entreprises. On en a retrouvé plusieurs dans une partie de l'île de Walcheren, aujourd'hui submergée par les flots, et il n'est pas douteux qu'un plus grand nombre n'ait été détruit partout où ils restaient à découvert après la conversion des peuples du Nord au christianisme." (Henri Guillaume Philippe Moke, Moeurs, usages, fêtes et solennités des Belges, Volume 1, Bruxelles : A. Jamar, 1854, p.57-58)

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"La situation topographique des sites de Steene-Pitgam est très proche de celle des Noires Terres à Ardres et des sites de Cappelle-Brouck. Ils sont localisés au bord de la zone de contact entre les limons et les dépôts marins de la transgression dunkerquienne à une altitude comprise entre 2,5 et 5 m. Les sites salins de la côte flamande sont situés en net retrait de l'ancien rivage. L'implantation en retrait du littoral, dans des zones marécageuses, est induite par le contexte géographique : ces marécages étaient inondés par la marée et ils permettaient de profiter de retenues naturelles dans lesquelles pouvait s'opérer la concentration de la saumure." (Hannois Philippe. Répertoire céramique ménapien et données nouvelles sur la fabrication du sel. In: Revue du Nord, tome 91,n°333,1999. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France. pp. 116)