vendredi, 03 novembre 2023
Paul Watzlawick et les bizarreries américaines
Paul Watzlawick et les bizarreries américaines
Nicolas Bonnal
Watzlawick avait écrit un passionnant guide anticonformiste de l’usage de l’Amérique. Il a été publié en allemand et pas en anglais et on comprend vite pourquoi tant ce grand lecteur de Gheorghiu, de Tocqueville ou de Dostoïevski a été choqué par les caractères monstrueux de la matrice américaine qui achève de nous engloutir aujourd’hui. Toute la civilisation US était programmée pour se/nous mener à la catastrophe : on sent pointer cet aspect dans des livres comme « Comment réussir à échouer » ou « Faites vous-même votre malheur » - tous publiés au Seuil – qui finalement expliquent comment le projet occidental capote : par culte du perfectionnisme et de la solution qui crée le problème. Il est clair du reste que cet échec va être le nôtre et qu’il nous exterminera – tout comme il tourmente les victimes de ce culte de la solution. Qu’il s’agisse du carbone, du vaccin, de la sécurité numérique, tout est mis en œuvre pour nous liquider dans un lit de bonnes intentions.
J’adore ce passage sur le père impossible en Amérique (on n’y est pas un son of a bitch pour rien) :
« Au début de son traité The American People, devenu un classique, l’anthropologue britannique Geoffrey Gorer analyse le phénomène typiquement américain du rejet du père, et l’attribue à la nécessité, qui s’imposait pratiquement à chacun des trente millions d’Européens qui émigrèrent aux États-Unis entre 1860 et 1930, de s’adapter aussi vite que possible à la situation économique américaine. Mais, en s’efforçant de faire de ses enfants (généralement nés aux États-Unis) de « vrais » Américains, il devint, pour ces derniers, un objet de rejet et de dérision. Ses traditions, ses connaissances insuffisantes de la langue et surtout ses valeurs constituaient une source de gêne sociale pour la jeune génération qui fut, à son tour, victime de la réprobation de ses enfants. Ce rejet du père comme symbole du passé va de pair avec la surestimation des valeurs nouvelles et donc de la jeunesse. »
Le culte de la jeunesse c’est celui de la marchandise nouvelle qui chasse l’autre, a dit Debord. Ici aussi :
« Ce rejet du père comme symbole du passé va de pair avec la surestimation des valeurs nouvelles et donc de la jeunesse. Le trentième anniversaire est cette date fatidique qui vous met au rebut du jour au lendemain, et mieux vaut ne pas parler du quarantième. Il en va de même avec l’engouement pour tout ce qui est nouveau, et tire sa qualité de cette nouveauté, même s’il s’agit d’une vieillerie sortie tout droit du magasin de friperie. »
La liquidation du père est générale : Lipovetsky avait décrit le déclin du père musulman en France dès les années 80 en France (relisez l’imposante Ere du vide) ; elle a été facilitée par les modes, la création/manipulation de la sous-culture et la musique destinée à la jeunesse - et aujourd’hui par la technologie qui crée des barrières infranchissables entre technophiles et « petits vieux » de quarante ans. Smart-siphonnés et Tik toqués sont dans leur monde.
Mais ce n’est pas tout. Watzlawick rappelle que ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on constate une prodigieuse inculture et une prodigieuse sous-information américaine (et maintenant en France et en Europe). Les Américains sont pauvres en informations (allez, Tocqueville écrit la même chose !) :
« Volontairement, et d’une manière spontanée, les Américains ont atteint un degré d’appauvrissement de l’information et une conformité d’opinions qui feraient pâlir d’envie les gouvernements de démocraties populaires, soucieux d’insuffler leur ligne de pensée à leurs sujets récalcitrants. Je ne peux émettre qu’en dilettante des considérations théoriques sur la manière par laquelle on en est arrivé là, mais vous vous rendrez compte, très rapidement, qu’il en est vraiment ainsi. La liberté d’opinion et de presse américaine, tant vantée, existe, cela ne fait aucun doute. »
On a vendu écrit le maître cette liberté pour « le plat de lentilles de la conformité » (Macluhan remarque aussi qu’en Amérique on a cent chaines qui crachent toutes la même chose) :
« Personne ne prescrit au citoyen ce qu’il doit penser, croire ou éprouver. Mais, soit les Américains ont vendu cette liberté pour le plat de lentilles de la conformité, si bienfaisante, soit ils n’en ont jamais fait usage. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat est le même : le moindre quotidien de province de l’Europe à l’ouest du rideau de fer vous donne plus d’informations sur la situation mondiale qu’il n’est possible d’en obtenir aux États-Unis. »
On voit ce qui se passe mondialement : chasse au virus, puis chasse au russe, puis chasse au palestinien – et au « pro-palestinien » (rebaptisé « pro-Hamas » pour faire court) qui trouverait que huit mille femmes et enfants tués cela ferait beaucoup – en attendant le million de déportés qui enchantera le bloc bourgeois de Lordon.
Watzlawick explique comment toute cela fonctionne, cette information, comment tout cela se transmet, comme une banale et dégueulasse bouffe de fastfood :
« Aux États-Unis, le journal que vous lisez importe peu, car leurs nouvelles, mâchées et livrées sous un emballage aseptique de cellophane métaphorique, paraissent toutes sortir d’un même et unique supermarché de l’information. Même le style reste largement identique, et de méchantes langues prétendent que la formation d’un journaliste se limite à l’apprentissage de trois règles : 1. Tell them what you are going to tell them. 2. Tell them. 3. Tell them what you have just told them. (En français, du fait des différents sens de tell, cela donne : 1. Annonce-leur (c’est-à-dire aux lecteurs) ce que tu vas leur dire. 2. Dis-le-leur. 3. Explique-leur ce que tu viens de leur dire.) »
Après on rabâche comme à la télé avec des chroniqueurs et des commentateurs (c’est Jean-Luc Godard qui disait que BHL n’était ni un écrivain ni un cinéaste mais un éditorialiste : de fait nous sommes assiégés d’éditorialistes-répétiteurs) :
« Ces produits font ensuite l’objet d’un développement subjectif dans les élucubrations de chroniqueurs appelés columnists qui, tous les jours de l’année, sur la même page du journal, minimisent avec humour certains événements ou les commentent de manière à les rendre édifiants pour tout lecteur ayant un Q.I. de 85. »
Sur la radio Watzlawick écrit des lignes terribles (on repense au début de Citizen Kane – ou à des dessins animé de Tex Avery) :
« Les innombrables stations de radio américaines appartiennent au secteur privé et vivent d’émissions publicitaires. Leurs fonctions récréatives ne possèdent plus, à l’ère de la télévision, beaucoup d’importance, et elles servent uniquement de bruit de fond. Certaines d’entre elles semblent entièrement automatisées et, s’il arrive un incident avec un disque ou une bande magnétique, l’appareil tourne à vide jusqu’à ce que quelqu’un s’en rende compte. »
Comme le froncé de Macron (cf. mon texte sur le « peuple nouveau »), l’américain de Watzlawick ne veut que se fondre dans la masse, vivre et penser comme tout le monde (Tocqueville ou Francis Parker Yockey ont écrit des lignes flamboyantes à ce sujet, comme Georges Duhamel) :
« Alors qu’un Européen ne supporte pas d'être pris pour Monsieur Tout-le-monde, le souci majeur d’un Américain est de ne pas dévier des normes du groupe. La différence entraîne l’expulsion du groupe, la mise au ban. D’où, probablement, sa répugnance à se retrouver tout seul au restaurant, car cela laisse supposer que personne ne l’aime. »
Watzlawick appuie aussi sur un point important : l’américain a droit au bonheur – c’est dans sa constitution et c’est une erreur de Jefferson dit le maître. Cette chasse folle et obligatoire au bonheur va précipiter les catastrophes.
« Peut-être cette exigence du droit au bonheur est-elle liée à cette rage de psychologie et de thérapie des Américains : personne ne cache qu’il est en analyse depuis des années, bien au contraire, cela fait partie, en quelque sorte, de son prestige social. »
La chasse au bonheur nécessite un couple parfait ; un couple parfait nécessite discussions et règlements de comptes ; et là Watzlawick cite un chercheur français très oublié :
« Ce procédé n’est, semble-t-il, pas nouveau, mais redécouvert, car en 1938 déjà le journaliste français Raoul de Roussy de Sales décrivit, dans son essai Love in America, ce culte de la « sincérité ravageuse » :
« Les époux semblent perdre d’innombrables heures du jour et de la nuit à l’analyse des failles qui entachent leur liaison. Ils sont convaincus qu’il faut — selon les préceptes de la plupart des psychologues et pédagogues modernes — affronter résolument la vérité (...) Quel que soit l’attrait de cette théorie, sa mise en pratique s’avère généralement lourde de conséquences, et ceci pour plusieurs raisons. Premièrement, la vérité est un explosif qu’il faut manipuler avec précaution, surtout dans la vie conjugale. Il n’est pas nécessaire de mentir, mais jongler avec des grenades à main à seule fin de prouver son intrépidité ne rime pas à grand-chose. Deuxièmement, la théorie préconisant une sincérité absolue part du principe qu’un amour qui ne résiste pas à des assauts permanents ne mérite pas, de toute façon, d’être entretenu. Il y a, en effet, des gens qui prennent leur vie amoureuse pour une éternelle bataille de Verdun. Et, une fois que le système de défense est irrémédiablement détérioré, l’un ou même les deux partenaires invoquent une incompatibilité d’humeur désespérée. A la suite de quoi on divorce et l’on choisit quelqu’un d’autre, avec qui l’on sera de nouveau d’une sincérité sans ménagement, le temps d’une saison. »
On a l’impression d’une comédie screwball ou les mariés/fiancés/partenaires ne sont que deux acteurs qui parlent vite en se/nous cassant les oreilles : on reverra les classiques casse-têtes de Howard Hawks à ce sujet qui célèbrent des couples d’acteurs-amants-bateleurs sans enfants.
Tout cela est aussi lié au goût de la chicane qui est si américain (voyez ce passage de Robert Reich qui explique que dans un patelin il faut être deux avocats pour faire fortune) :
« Les Américains en général, et les Californiens en particulier, sont les gens les plus chicaneurs de la terre », constata, dès 1977, le conseiller juridique du gouverneur de Californie, qui semble bien placé pour le savoir. Il existe, en Californie, 62.000 avocats, auxquels s’ajoutent 5000 nouvelles recrues par an. Sur l’ensemble du territoire fédéral, le nombre des avocats grimpa de 250.000 en 1960 à plus de 622.000 en 1984 et on estime qu’ils seront plus d’un million vers 1995. Comment peut-on résister, devant une telle offre, à porter n’importe quelle vétille devant les tribunaux ? »
La déclaration d’indépendance fut une drôle de date : la fin de l’humanité et son remplacement par l’anormalité.
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Le Kazakhstan et l'OTAN: l'atlantisme au cœur de l'Eurasie
Le Kazakhstan et l'OTAN: l'atlantisme au cœur de l'Eurasie
Source: https://katehon.com/ru/article/kazahstan-i-nato-atlantizm-v-serdce-evrazii
Selon les médias, un centre d'opérations de maintien de la paix de l'OTAN a ouvert ses portes au Kazakhstan le 24 octobre. L'ambassadeur des États-Unis au Kazakhstan, Daniel Rosenblum, a assisté à la cérémonie d'ouverture. Après que le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou attendait des "informations détaillées" sur cet épisode, le ministère de la défense du Kazakhstan s'est empressé de déclarer que seule une nouvelle salle de conférence du Centre des opérations de maintien de la paix avait été inaugurée dans le pays. L'ambassadeur américain a toutefois participé à l'événement: il s'est avéré que c'est l'ambassade américaine qui a financé l'ouverture de la salle de conférence.
Cet épisode illustre l'une des composantes de la politique américaine à l'égard du Kazakhstan: la pénétration dans le pays sous le prétexte du maintien de la paix et de la lutte contre les menaces.
Kazakhstan - OTAN : coopération militaire
Les relations entre l'OTAN et le Kazakhstan se développent activement depuis 1992, date à laquelle le Kazakhstan a adhéré au Conseil de coopération euro-atlantique. En 1994, la république post-soviétique a adhéré au programme du Partenariat pour la paix. Le document cadre du Partenariat fixe les objectifs suivants: développer la transparence dans les processus de planification et de budgétisation militaires ; assurer le contrôle démocratique des forces armées ; maintenir la capacité et l'état de préparation des forces pour contribuer aux opérations dirigées par les Nations Unies et/ou l'OTAN ; développer une relation militaire de coopération avec l'OTAN pour la planification conjointe de la formation et des exercices afin d'améliorer la capacité à mener des opérations de maintien de la paix, des opérations humanitaires et d'autres opérations ; créer, à long terme, une force capable d'interopérabilité avec l'OTAN ; et développer la capacité à mener des opérations de maintien de la paix, des opérations humanitaires et d'autres opérations".
De facto, toutes ces priorités visent à renforcer le contrôle de l'OTAN sur les forces armées du Kazakhstan, et non l'inverse. Cela est compréhensible. Le "Partenariat pour la paix" était initialement prévu comme une étape préparatoire à une entrée ultérieure dans l'Alliance. Lorsqu'un pays ne devait pas être admis à l'origine pour des raisons politiques, comme dans le cas de la Russie dans les années 1990, ou - comme dans le cas du Kazakhstan - parce qu'il se situe en dehors de la zone de responsabilité du traité de Washington de 1949, l'OTAN utilise le document-cadre pour contrôler les forces armées du "partenaire".
Un examen rapide des instruments officiels du "partenariat" Kazakhstan-OTAN nous permet de tirer une conclusion sûre : il vise à un contrôle total. Il aborde les questions de la planification de la défense et de la transformation des forces armées de la République du Kazakhstan, de la préparation et de l'équipement d'un "contingent de maintien de la paix conforme aux normes de l'OTAN", de la "formation des officiers d'état-major", de la coopération intensive dans le domaine de l'éducation militaire, de la fourniture d'équipements militaires, etc.
Depuis 2007, l'université de défense nationale du Kazakhstan participe au programme de renforcement de la formation à la défense (DEEP) de l'OTAN. Depuis 2020, le Kazakhstan accueille KAZCENT, le Centre de formation du Kazakhstan pour le programme du Partenariat pour la paix de l'OTAN, qui propose des cours "d'anglais militaire et de procédures relatives au personnel de l'OTAN, ainsi qu'un cours d'introduction à l'histoire, à l'économie et à la culture de l'Asie centrale et de l'Afghanistan". L'OTAN participe à la formation des sous-officiers et des officiers des forces armées de la République du Kazakhstan.
Tout cela nécessite la présence d'instructeurs et de conseillers de l'OTAN au sein des troupes, la transparence des forces armées du Kazakhstan vis-à-vis de l'Alliance de l'Atlantique Nord, l'accès de l'OTAN aux documents d'état-major et aux informations confidentielles concernant les forces armées du Kazakhstan, ainsi que la formation de spécialistes kazakhs au sein de l'OTAN. Cela ouvre un large espace aux activités de renseignement et à l'organisation de réseaux d'influence occidentaux, non seulement au Kazakhstan, mais aussi dans les structures de l'Organisation du traité de sécurité collective dans son ensemble. Dans le même temps, des exercices conjoints avec l'OTAN "Steppe Eagle" sont menés.
Pour le monde extérieur, la tâche principale de la coopération est "les opérations de maintien de la paix", mais la raison pour laquelle une organisation agressive a été choisie comme partenaire principal pour le maintien de la paix n'est pas expliquée par les autorités d'Astana.
Intérêts de l'OTAN
Le Centre européen George C. Marshall note que dans le contexte des intérêts de l'OTAN en matière de maintien de la paix, le Centre européen pour la sécurité et la coopération en Europe (ECSEC), le Centre européen George C. Marshall et le Centre européen pour la sécurité et la coopération en Europe (ECSEC) se sont engagés à coopérer avec l'OTAN en matière de maintien de la paix. Le Centre européen George C. Marshall note que, dans le contexte des événements en Ukraine, "les programmes de formation visant à améliorer le professionnalisme de l'armée kazakhe pourraient être un moyen rentable pour les États-Unis de développer un partenariat à long terme avec le pays le plus stable d'Asie centrale". Selon Sebastian Engels, analyste au Marshall Center, les programmes de coopération de l'armée kazakhe avec l'OTAN :
- renforceront "l'interopérabilité avec l'OTAN et augmenteront la probabilité d'une participation du Kazakhstan aux opérations de l'ONU dans le cadre d'une brigade de maintien de la paix (BIRFA), ce qui est un objectif à long terme de l'IPAP du Kazakhstan et, jusqu'en 2014, l'objectif principal des Etats-Unis". - l'objectif principal des États-Unis" ;
- influer sur la politique intérieure du Kazakhstan : "les valeurs libérales et démocratiques seront introduites soit directement dans les classes à thème occidental développées par le consortium des académies de défense et des instituts d'études de sécurité du Partenariat pour la paix (PfPC), soit de manière osmotique par l'interaction avec des soldats et des civils américains au cours d'échanges ou dans des installations militaires américaines" ; - réduire la "dépendance du Kazakhstan à l'égard des États-Unis" ;
- réduire la "dépendance" du Kazakhstan à l'égard de la Russie dans le domaine militaire : "certains aspects de l'amélioration militaire dépassent les capacités de la Russie, comme la formation des sous-officiers, la logistique, la gestion de la formation et les ressources humaines. Les États-Unis, qui disposent des sous-officiers les plus compétents de toutes les forces armées et qui déploient depuis des décennies leurs propres efforts de professionnalisation, sont les mieux placés pour relever ce défi.
"En nous implantant dans les instituts et les académies du Kazakhstan, nous aurons une compréhension fondamentale de leur mentalité en matière de défense et nous serons en mesure d'influencer leurs attitudes à l'égard des positions occidentales... Le fait d'avoir des experts intégrés à des postes clés permettra aux États-Unis d'influencer la prise de décision au Kazakhstan en temps de crise", a déclaré un analyste d'un centre affilié à l'OTAN et au gouvernement des États-Unis.
Liens toxiques entre le Kazakhstan et les États-Unis
La défense contre les menaces biologiques est un autre domaine de coopération entre le Kazakhstan et l'armée américaine. Toutefois, la Russie a une opinion divergente sur le rôle des États-Unis. Comme l'a déclaré l'ancien médecin sanitaire russe Gennady Onishchenko au Laboratoire central de référence, près d'Almaty, "des formulations biologiques militaires sont en cours de développement". Cet endroit n'a rien à voir avec les soins de santé civils du Kazakhstan". De leur côté, les autorités kazakhes affirment qu'il n'y a actuellement aucun Américain dans ce laboratoire, qui a été construit avec des fonds américains, et que tous les travaux sont effectués par des scientifiques kazakhs.
Les États-Unis s'intéressent également aux questions de sûreté nucléaire au Kazakhstan : le pays est l'un des plus grands exportateurs d'uranium et abrite plusieurs installations du programme nucléaire soviétique, notamment les réacteurs d'Alma-Ata et de Kurchatov, l'ancien centre du site d'essais nucléaires de Semipalatinsk. En 2017, le Kazakhstan a ouvert un centre de formation à la sûreté nucléaire (NSTC). Ce centre a été créé avec le soutien de l'Administration nationale américaine de la sécurité nucléaire (NNSA). En août 2023, les États-Unis ont organisé un exercice de sûreté nucléaire au Kazakhstan.
De facto, les États-Unis ont créé des centres pour leur présence militaire au Kazakhstan, ce qui affecte les questions de sécurité biologique et radiologique, en contradiction avec la lettre et l'esprit des obligations du Kazakhstan en tant que membre de l'OTSC et de l'OCS, affirment les experts russes.
Coopération avec le Royaume-Uni
En avril 2022, le Kazakhstan a signé un plan de coopération militaire avec le Royaume-Uni pour la période 2022-2023. Ce plan a été précédé par la participation active d'officiers britanniques à des programmes conjoints entre le Kazakhstan et l'OTAN et par l'accord d'un programme de coopération renforcée en matière de défense en 2013-2014. Ce sont les instructeurs britanniques qui enseignent principalement l'anglais au personnel militaire kazakh.
Fin septembre 2023, le ministre britannique de la Défense, James Hippey, s'est rendu au Kazakhstan pour discuter de la coopération militaire et "s'est félicité du soutien du Kazakhstan au régime de sanctions contre la Russie".
Le Kazakhstan et la Turquie
Outre les États-Unis, le Kazakhstan renforce sa coopération militaire avec un autre membre de l'OTAN, la Turquie. En juillet 2023, des responsables militaires turcs ont discuté avec les dirigeants du ministère de la Défense du Kazakhstan des perspectives de relations bilatérales dans les domaines de l'éducation militaire, de la formation au combat et du maintien de la paix.
En mai 2022, lors de la visite de la délégation du président kazakh Kasym-Jomart Tokayev à Ankara, un mémorandum sur la coopération militaro-technique a été signé, en vertu duquel le Kazakhstan peut commencer l'assemblage et la maintenance sous licence des drones turcs ANKA. Aibek Barysov, président de l'Association des entreprises de l'industrie de la défense du Kazakhstan, a déclaré qu'il souhaitait développer davantage la coopération avec Ankara et les entreprises turques. Il a fait remarquer que les normes de l'OTAN sont plus modernes et plus sûres, et donc plus attrayantes.
La volonté du Kazakhstan de renforcer la coopération avec l'OTAN est également attestée par la tentative d'Astana d'acheter plus de 800 véhicules ARMA à la société turque Otokar pour plus de 4 milliards de dollars en 2022.
La fin du multi-vectorialisme ?
Le Kazakhstan a refusé de soutenir la Russie depuis le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine. Le président Kasym-Jomar Tokayev a promis de suivre le "régime de sanctions" contre la Russie. Cette attitude est objectivement contraire aux intérêts du pays, dont les entreprises tirent de facto un grand profit de leur participation aux mécanismes de contournement des sanctions. Culturellement et économiquement, le Kazakhstan est étroitement lié à la Russie et à la Chine.
Les tendances négatives de la politique du Kazakhstan sont liées à l'influence atlantiste, qui contredit les intérêts objectifs du pays et l'identité eurasienne de ses peuples. Les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni sont désormais très actifs en Asie centrale. L'objectif est de creuser un fossé dans les relations avec Moscou et Pékin en exploitant les frustrations des élites nationales face à la puissance des deux voisins. Par conséquent, l'OTAN cherche également à renforcer son influence dans la région.
Il s'agit toutefois d'un défi sécuritaire pour la Russie et la RPC qui, dans le contexte de la détérioration des relations avec l'Occident collectif, voient d'un très mauvais œil les signes d'une présence atlantiste dans la région. Le Kazakhstan s'efforce à présent de maintenir une stratégie d'équilibre entre eurasistes et atlantistes. L'aspect le plus visible de la coopération avec l'OTAN: l'exercice Steppe Eagle n'a pas eu lieu en 2023. À d'autres niveaux, cependant, l'interaction non seulement persiste, mais se développe.
La réaction de Moscou à l'événement avec l'ambassadeur américain au Centre des opérations de maintien de la paix montre que de tels contacts ne sont plus acceptables pour Moscou non plus. Dans ces conditions, il sera difficile pour le Kazakhstan de maintenir le multi-vectorialisme comme principe principal de sa politique étrangère. Il faut choisir : soit les atlantistes, qui cherchent à déstabiliser la région pour créer des problèmes à Moscou et à Pékin, soit le vecteur eurasien de développement - un pari sur la multipolarité, le refus de coopérer avec les atlantistes, le développement pacifique et harmonieux et l'amitié avec les voisins.
23:18 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, otan, kazakhstan, asie centrale, asie, affaires asiatiques | |
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La validité et l'efficacité de la pensée de Perón
La validité et l'efficacité de la pensée de Perón
Antonio Rougier
Source: https://geoestrategia.es/noticia/41680/opinion/la-vigenci...
Comme la vie le veut, et parce que les âmes sœurs se rencontrent aussi, je suis entré en contact via Facebook avec Pedro Jubera García de Madrid. Et, partant de conceptions apparemment différentes (socialisme espagnol et justicialisme argentin), nous nous sommes mis d'accord sur les fondamentaux : le respect de la dignité humaine et la lutte pour la justice sociale.
Sur cette base, il me demande d'essayer d'apporter des concepts sur "la validité et l'efficacité de la pensée de Perón" (dans un bref résumé) afin de contribuer à sa clarification dans les milieux espagnols à travers la prestigieuse REVISTA GEOESTRATEGIA.
Ma gratitude est suprême.
Péronisme ou justicialisme
Commençons par clarifier le "nom". Il faut savoir que le mot Justicialismo est synonyme de "doctrine péroniste". Parmi les idées et les concepts qui fondent le projet politique, le "péronisme" a été la première concrétisation de ces "idées ou doctrine" au cours de la vie du général Juan Domingo Perón.
Cela signifie qu'il peut y avoir d'autres "réalisations" de la doctrine péroniste, des idées de Perón, du justicialisme, comme ce fut le cas en Argentine, selon mon concept, du kirchnerisme et de l'actuel "multilatéralisme" en tant qu'expression de la "troisième position" proposée par Perón.
La coïncidence entre la "doctrine péroniste" et le "justicialisme" se trouve dans la définition même de la doctrine péroniste :
"La Doctrine péroniste ou Justicialisme, qui a pour but suprême d'atteindre le bonheur du Peuple et la grandeur de la Nation, au moyen de la Justice sociale, de l'Indépendance économique et de la Souveraineté politique, en harmonisant les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles, et les droits de l'individu avec les droits de la société".
Et sa réalisation, Perón l'explique ainsi, en parlant de sa "troisième position" le 1er décembre 1952 :
"Le gouvernement des nations peut se réaliser de différentes manières ; mais toutes, au cours de l'histoire, ont oscillé comme un pendule entre l'individualisme et le collectivisme. Nous pensons qu'entre ces deux extrêmes, il existe une troisième position, plus stable et permanente, et c'est sur cette troisième position que nous avons fondé toute notre doctrine, dont les principes constituent le Justicialisme et dont la réalisation est le Péronisme".
Nous essaierons donc désormais de partager avec vous ce qu'est le Justicialisme, dont la première "réalisation" a été le Péronisme. Et qui a été pensé comme une proposition universelle, comme nous essaierons de le justifier.
Le Justicialisme est un Mouvement National
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que toute la proposition politique de Perón, dans ses idées et ses réalisations, s'adressait et s'adresse toujours "au peuple argentin dans son ensemble". Par conséquent, le Justicialisme n'est pas un "parti politique", même s'il prend cette forme pour pouvoir participer à la structure "démocratique" nationale et internationale actuelle.
Parce que Perón a pris l'Argentine, l'ensemble du peuple argentin comme une unité, comme un corps, comme une organisation unique. Et pour Perón, toute organisation, et donc l'Argentine, doit comporter deux éléments essentiels :
- l'organisation spirituelle, constituée par l'ensemble des idées et surtout par l'objectif qui "unit" les membres de toute organisation. Idées ou objectifs qui visent à unir les membres du Mouvement Justicialiste National.
- L'organisation matérielle, constituée par la forme et la manière de réaliser ces idées, cette finalité, que Perón appelle "formes d'exécution".
Pour Perón, l'instrument de l'organisation spirituelle est la "doctrine". Réaliser ce qu'il appelle "l'unité de conception", l'unité d'idées, l'unité d'objectifs au sein du peuple dans son ensemble.
Pour que le peuple nous accompagne librement et volontairement dans la réalisation de ces idées, de cette doctrine. Réaliser "l'unité d'action". Une tâche qui implique nécessairement une occupation constante pour "transmettre" ces idées, cette Doctrine.
Le but premier pour atteindre le but suprême
Le but premier des idées, d'une "doctrine nationale" était de réaliser ce qu'il appelait "l'unité nationale" le 1er mai 1950 avec ces concepts.
"Pour que notre peuple adopte notre idéologie et réalise la coïncidence essentielle pour atteindre notre objectif premier d'unité nationale, il était nécessaire d'abattre toutes les barrières de séparation entre le peuple et ses gouvernants et entre les différents groupes sociaux d'un même peuple, et de faire en sorte que chaque Argentin se sente maître de son propre pays. C'est pourquoi nous avons lancé le grand objectif de notre mouvement : la justice sociale".
La doctrine n'est pas née d'une réflexion de bureau mais d'un "processus" permanent de contact et de dialogue avec les travailleurs en particulier.
Ce processus peut se résumer ainsi : le premier objectif de Perón était la "justice sociale" : que chaque Argentin vive un peu plus heureux, un peu plus dignement que jusqu'alors, comme le veut le principe de la "dignité humaine".
Lorsqu'il a essayé de mettre cela en pratique, il a constaté que presque tous les biens du pays se trouvaient dans des mains étrangères : la Banque centrale, les chemins de fer, les transports terrestres et maritimes, etc. Il lui faut donc réaliser l'"indépendance économique" et la "souveraineté politique" sans lesquelles cette justice sociale est impossible.
La réalisation de cette "justice sociale" par le biais de l'"indépendance économique" et de la "souveraineté politique" a pris toute la durée du premier gouvernement : de 1946 à 1951, et il l'a réalisée par le biais du premier plan quinquennal.
Une fois la "justice sociale" réalisée avec succès au cours de cette période et en préparation du deuxième plan quinquennal, il définit "la doctrine péroniste ou justicialisme" comme le troisième article de la loi "nationale" 14.184 du deuxième plan quinquennal :
"Aux fins d'une interprétation correcte et d'une exécution efficace de la présente loi, la "doctrine nationale", adoptée par le peuple argentin, est définie comme la doctrine péroniste ou le justicialisme, qui a pour objet:
- L'objectif suprême est d'atteindre le bonheur du peuple et la grandeur de la nation,
- par la justice sociale, l'indépendance économique et la souveraineté politique,
- en harmonisant les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles, et les droits de l'individu avec les droits de la société.
L'objectif premier de "l'unité nationale" pour atteindre l'objectif suprême du "bonheur du peuple et de la grandeur de la nation".
Tous ces concepts proposés dans l'histoire, en tant que projet politique, n'ont été proposés par le Justicialisme qu'avec cette clarté et sont parfaitement réalisables aujourd'hui dans n'importe quelle partie du monde.
Dans n'importe quel pays du monde, il est possible de former un Mouvement qui vise le "tout" du Peuple. Il est "national".
Il a pour but premier l'unité nationale.
Son but suprême doit être "le bonheur de son peuple et la grandeur de sa nation".
Qu'il réalise ce bonheur et cette grandeur par la justice sociale, l'indépendance économique et la souveraineté politique.
En cherchant toujours, en toutes choses, à harmoniser les valeurs matérielles avec les valeurs spirituelles et les droits de l'individu avec ceux de la société.
Bien sûr, en essayant de comprendre, par la réflexion et l'étude, quel est le sens et la signification que le Justicialisme donne à chacun de ces concepts.
Un sens et une signification que l'on retrouve dans le plan de formation mis en œuvre par Perón à travers l'École supérieure péroniste et les Écoles syndicales pour parvenir à l'"élévation culturelle" permanente de l'ensemble du peuple. Vous pouvez consulter ce plan sur le site www.escuelasuperiorperonista.com
Et dont la première et synthétique explication se trouve dans ce résumé.
APERÇU GÉNÉRAL DE LA DOCTRINE PÉRONISTE OU JUSTICIALISME:
1 - Objectifs de la doctrine.
1.1 - Immédiat : l'unité nationale. 1.2.
1.2 - Ultime : bonheur du peuple et grandeur de la nation.
2.- L'homme, la femme, l'être humain est une dignité (c'est le principe philosophique fondamental).
2.1 - Est un principe et une fin en soi (a des valeurs individuelles).
2.2 - Elle a une fonction sociale (valeurs sociales).
2.3 - Elle a des valeurs spirituelles (c'est l'harmonie de la matière et de l'esprit).
3.- La justice sociale (c'est le principe sociologique fondamental), qui implique :
3.1 - Elever la culture sociale (sociologie de la culture)
3.2 - Dignifier le travail (sociologie du travailleur, de la famille, du peuple, de l'Etat).
3.3 - Humaniser le capital (sociologie économique).
4.- L'indépendance économique (principe économique fondamental) signifie:
4.1 - Récupérer le patrimoine national (première étape).
4.2 - Réactiver l'économie (mettre le capital au service de l'économie).
4.3 - Répartir équitablement les richesses (mettre l'économie au service de la fonction sociale).
5.- La souveraineté politique (c'est le principe politique fondamental) qui signifie :
5.1 - Respecter la souveraineté des citoyens (droits des citoyens)
5.2.- Respecter la souveraineté du peuple (démocratie).
5.3 - Respecter la souveraineté de la Nation (autodétermination des Peuples).
Sans jamais oublier le fondement spirituel du Justicialisme et ses conséquences, exprimé dans ce texte de l'Histoire du Péronisme d'Eva Perón.
"Les doctrines triomphent, dans ce monde, selon la dose d'amour infusée dans leur esprit. C'est pourquoi le Justicialisme, qui commence par affirmer qu'il est une doctrine d'amour et finit par dire que l'amour est la seule chose qui construit, triomphera.
Plus la doctrine est grande, plus elle est niée, plus elle est combattue. C'est pourquoi nous, les Justiciers, nous devons être fiers de savoir que les incapables, les vendus, les vénaux, ceux qui ne sont pas dans les intérêts patriotiques, la combattent de l'intérieur et de l'extérieur. Notre doctrine doit être bien grande quand elle est ainsi redoutée, combattue, détruite".
"Son efficacité et sa permanence dans le temps (1945-2023), comme le dit une chanson populaire : "malgré les bombes, les fusillades, les camarades morts, les disparus, ils ne nous ont pas vaincus". Et ils ne nous vaincront pas parce que le Justicialisme est une doctrine d'amour, parce que l'amour est la seule chose qui construit. Ce n'est qu'avec l'amour que l'on peut construire le bonheur d'un peuple et la grandeur d'une nation.
Et l'amour ne peut être tué. Il ne meurt jamais".
22:36 Publié dans Histoire, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : argentine, juan peron, evita peron, justicialisme, peronisme, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, théorie politique, philosophie politique | |
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Ludi plebeii (4-19 novembre)
Ludi plebeii (4-19 novembre)
Source: https://www.romanoimpero.com/2019/11/ludi-plebei-4-19-novembre.html
"Chaque manifestation de la vie, tant publique que privée, était à Rome étroitement liée aux idées religieuses : de la naissance du citoyen à son éducation, à son entrée dans la vie publique, à son mariage, à l'accomplissement de tout devoir civil et militaire, jusqu'à la clôture de son cycle mortel, et même au-delà, dans la tombe, avec le profond sentiment religieux qui l'entourait et la protégeait, la maintenant à travers les âges, comme un avertissement perpétuel aux descendants et aux concitoyens : le véritable monument, qui "monet", dans le sens latin le plus propre du terme. C'est ainsi que les manifestations les plus anciennes de l'éducation physique à Rome nous apparaissent intimement liées au double objectif de l'entraînement à la guerre et de l'expression du culte aux divinités de la patrie, ce dernier étant une condition préalable essentielle du premier" (GIUSEPPE MARCHETTI LONGHI - Ludi et cirques dans la Rome antique).
Les Ludi Plebei étaient une série de fêtes religieuses romaines qui se déroulaient du 4 au 17 novembre, puis du 18 au 19 novembre. Comme tous les jeux (ludi), ils comprenaient à la fois des représentations théâtrales (ludi scaenici) et des compétitions athlétiques. Les édiles de la plèbe étaient responsables de ces jeux qui se déroulaient dans le Cirque Flaminius, une exception car la plupart des jeux se déroulaient dans le Cirque Maxime.
Les Ludi Plebei ont été instituées par et pour les plébéiens, afin qu'elles puissent être célébrées parmi les gens du peuple, sans être datées par le calendrier officiel. Ce fut le cas jusqu'à ce que les plébéiens obtiennent de plus grands pouvoirs et qu'ils deviennent officiels.
COURSES DE CHARS
Au cours de l'événement, des courses de chars étaient également organisées :
- le 13 novembre (Idibus Novembribus), la fête de Jupiter (Epulum Iovis).
- le 14 novembre, un défilé des équites avec les honneurs militaires accrochés aux armures de parade.
- Une procession semblable aux Ludi Romani en général, avec les Flamines qui sacrifient des taureaux, mais aussi des porcs et des moutons.
- Du 15 au 17 novembre, des courses de chars, mais aussi de chevaux individuels avec des jockeys dans une sorte de "palio".
- Les 18 et 19 novembre (ante diem quartum decimum Kalendas Decembres et ante diem tertium decimum Kalendas Decembres), des fêtes étaient célébrées à la fin des Ludi Plebei. Des marchés et des foires s'y tenaient certainement pour acheter ou vendre des marchandises à la fin des Ludi Plebei.
Naturellement, ils comprenaient non seulement la procession (où les femmes, mais pas seulement, défilaient avec les plus belles robes) mais aussi des spectacles, et pas seulement des danses et des compétitions athlétiques, car c'est là que Plaute a présenté pour la première fois sa comédie Stichus lors des jeux plébéiens de 200 av. Tite-Live note que les ludi ont été répétés trois fois en 216 avant J.-C., en raison d'une erreur rituelle (vitium) qui a interrompu le bon déroulement des jeux.
LE CIRQUE FLAMINIUS
Le cirque Flaminius, situé dans la partie la plus méridionale du Champ de Mars, près des rives du Tibre, a été construit par le censeur plébéien Gaius Flaminius Nepot (celui-là même qui a fait construire la Via Flaminia) en 221 avant J.-C., en 220 avant J.-C., et les premiers jeux publics ont été institués la même année, mais Cicéron pensait qu'il s'agissait des plus anciens ludi de Rome, donc bien antérieurs (5ème-4ème siècle avant J.-C.).
Le cirque était circulaire, mais même s'il ne disposait pas d'une piste spéciale pour les courses de chars, il n'aurait pas été difficile d'en préparer une à travers des barrières en bois, pour les prisons et la colonne vertébrale centrale. Dans les premiers temps, il mesurait 500 mètres de long et occupait une grande partie des terres Flamini sur lesquelles il était construit. Le cirque n'avait pas de sièges ni d'installations permanentes.
Mais son terrain était si tentant pour les promoteurs qu'au 2ème siècle avant J.-C., l'espace fut réduit pour la construction de bâtiments et de monuments jusqu'à ce qu'au 3ème siècle après J.-C., il ne reste du cirque qu'une place de 300 mètres de long où se déroulaient les Ludi (jeux publics).
La zone était parfois utilisée comme lieu d'assemblée et même comme marché. En 2 av. J.-C., le cirque fut transformé en un immense bassin destiné à accueillir 36 crocodiles, qui furent tués lors des célébrations de l'inauguration du Forum d'Auguste, et en 9 ap. J.-C., Auguste décerna la Laudatio à Drusus dans cet espace.
SUR LES COURSES DE CHARS
Strabon n'en fait pas mention lorsqu'il évoque le cirque Flaminius. Valerius Maximus affirme que les Ludi Plebeii (jeux de la plèbe) s'y déroulaient, mais d'autres sources le démentent. Titus Livius et Marcus Terentius Varro mentionnent que certains jeux se déroulaient à l'intérieur du cirque, comme les Ludii Taurii, organisés en l'honneur des dieux des enfers, qui ne se déroulaient que dans le Circus Flaminius, car ils étaient liés à l'espace et c'est là que se déroulaient les courses de chevaux et non de chars, mais avec un seul jockey, comme dans les enjeux médiévaux.
Naturellement, les paris et les déjeuners somptueux avec des démonstrations immodérées de la part des plébéiens et des affranchis fleurissaient, avec une telle ostentation qu'en 161 avant J.-C., le consul Gaius Fannio Strabo proposa la loi, qu'il appela Lex Fannia, qui fixait à 100 as le plafond des dépenses pour les déjeuners organisés à cette occasion.
Autour du cirque Flaminius, plusieurs édifices ont vu le jour :
- Le temple de la Piété, près du Forum Holitorium (photo), à côté du temple de Janus, détruit lors de la construction du théâtre de Marcellus.
- Le temple de Mars, au nord-ouest du cirque.
- Le temple de Jupiter Stator (érigé par Quintus Caecilius Metellus Macedonianus)
- Six autres temples, dont le temple d'Apollon, se trouvaient à proximité en 220 av. J.C.
- Une statue dédiée à Divus Augustus a été érigée en l'an 15 par Gaius Norbanus Flaccus sur la place. - Le portique d'Octavie, reconstruit sur l'ancien Porticus Metelli.
- Le temple de Junon Regina (érigé par le censeur M. Aemilius Lepidus en 179 av. J.C.).
- À l'est s'élevait le théâtre de Marcellus, construit entre 45 et 17 avant J.-C., qui occupait une grande partie du cirque.
L'un des trois arcs de triomphe, érigés en l'honneur de Germanicus, servait d'entrée à la place. La zone a été abandonnée vers la fin du IVe siècle, en même temps que les bâtiments qui s'y trouvaient.
L'ancienne zone occupée par le cirque se situait entre les actuelles Via del Teatro di Marcello, Piazza Cairoli, Via del Portico di Ottavia et les rives du Tibre, entre l'actuelle synagogue et le quartier juif.
BIBLIOGRAPHIE:
- Eutropius - Breviarium ab Urbe condita
- Giuseppe Marchetti Longhi - Ludi et cirques dans la Rome antique
- G. Marchetti Longhi - Circus Flaminius - Notes sur la topographie de la Rome antique et médiévale
- Daniel P. Harmon - The Religious Significance of Games in the Roman Age - in The Archaeology of the Olympics - University of Wisconsin Press - 1988
19:51 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : traditions, rome antique, antiquité romaine, jeux, rome, humanités gréco-latines | |
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