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vendredi, 02 septembre 2011

Jürgen Spanuth's "Atlantis of the North"

Jürgen Spanuth's Atlantis of the North

Anglo Pyramidologist

Ex: http://www.wermodandwermod.com/ 

Jürgen Spanuth was a German classicist and theologian. He wrote three major works on Atlantis, atleast two being translated into English shortly after their German publication, the first being Atlantis: the Mystery Unravelled (1953, tr. 1956), the second solely titled Atlantis (1965) and the third Atlantis of the North (1976, tr. 1979).

Spanuth's approach to Atlantis was professional, as a classical scholar he had access to many ancient inscriptions, writings and fragments (especially Greek) and his expertise in this field meant he could quote and examine them in great detail. His original book 'Atlantis the mystery unravelled' was the most comprehenesive containing a massive amount of referenced classical sources. The purpose of Atlantis of the North (as the introduction states on the first few pages) was merely to be a ''shorter version'' of the original, for better access and understanding for the reader. There are still hundreds of classical sources however found cited throughout the book.

Spanuth made some unique identifications and discoveries about Atlantis no other had before his time, all of these are presented in his excellent book. Firstly, he was the first to discover that the 'Atlantic Ocean' of the ancient Greeks was not confined to the Atlantic we know today in the west, but also the Arctic Ocean or North Sea. Ancient Greek poets (i.e Euripides) placed Atlas (the bearer of the world-pillar) in the extreme north, not the west. The waters that surrounded Atlas were called the 'Atlantic sea', and as Spanuth discovered most ancient Greek writers placed this sea in the far north. There are many other unique findings Spanuth wrote about, he identified the Atlanteans Plato wrote about who invaded Libya and Egypt as being the mysterious 'Sea Peoples' who attacked parts of Southern Europe and North Africa around 1200BC. His evidence again being professional - translated egyptian inscriptions and papyrus such as the Medinet Habu texts, which identify the 'Sea Peoples' as coming a homeland from the far north. Spanuth identified this homeland, as being the North Sea.

Spanuth's personal identification of Atlantis was with Heligoland, a small Island within the North Sea - just off the coast of Germany. Now he may have been wrong about specifically Heligoland, but his identification with the North Sea i believe was spot on. Buy and read his work to see all the evidence. This is top scholar material, backed up with lots and lots of classical documentation. Spanuth stuck to Plato's original writings on Atlantis, which is precisely why his work should be read, he was not a crackpot linking Atlantis to aliens or powerful technology you today hear with New-Ager type authors, he was a genuine well educated classicist. I believe Spanuth got very close to the absolute truth regarding Atlantis, and he did this just soley by studying Plato's account and classical sources. Other men for hundreds of years made the mistake of adding to Plato's writings on Atlantis and twisting or inventing what they wished to see.

Source: Amazon

Aux sources de l'islamisme allemand contemporain

Wolfgang KAUFMANN:

Aux sources de l’islamisme allemand contemporain

 

L’islamisme allemand contemporain trouve ses racines chez les volontaires musulmans levés contre l’URSS de Staline

 

Depuis un discours controversé du Président fédéral Wulff, on discute de plus en plus intensément en Allemagne pour savoir si l’islam est propre à ce pays ou non. Les débatteurs ne sont à l’unisson que sur un point: l’islam est désormais présent en terre germanique. La même remarque vaut pour l’islamisme. Ce qui conduit tout naturellement à la question: comment l’islamisme est-il arrivé en Allemagne?

 

Vu l’immigration de plusieurs millions de Turcs musulmans, on peut supposer que l’islamisme présent aujourd’hui en terre allemande provient de cette vague migratoire. Toutefois, on doit bien constater que l’infiltration initiale d’un islamisme en Allemagne n’est pas un effet de l’immigration, après 1945, de travailleurs de confession musulmane. Deux livres publiés récemment le démontrent:

Stefan MEINING,

Eine Moschee in Deutschland. Nazis, Geheimdienste und der Aufstieg des politischen Islam im Westen, Verlag C. H. Beck, München, 2011, 316 pages, 19,95 euro.

 

&

 

Ian JOHNSON,

Die vierte Moschee. Nazis, CIA und der islamische Fundamentalismus, Verlag Klett-Cotta, Stuttgart, 2011, 360 pages, 22,95 euro.

 

Ces deux livres sont parus quasi simultanément, leurs titres se ressemblent fort et leurs couvertures également: ce qui pourrait faire penser à une action concertée. Cependant, à la lecture, on s’aperçoit quand même qu’il s’agit d’un hasard.

 

Les deux ouvrages décrivent le même phénomène. Stefan Meining, rédacteur du magazine politque “Report München”, dépendant de l’ARD, se concentre sur la responsabilité des services allemands dans l’émergence de l’islamisme, tandis que Ian Johnson, Prix Pulitzer, met surtout l’accent sur celle des services secrets américains. La lecture de ces deux ouvrages nous donne une belle image d’ensemble et nous permet de constater, en plus, que l’islamophilie peut prendre de multiples visages. La direction nationale-socialiste —rien moins!— fut la première a faire venir délibérément en Allemagne des représentants de la haute hiérarchie de l’islam politique, à commencer par Hadj Mohammed Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem et chef religieux de la communauté musulmane de Palestine. Le motif de cette démarche se trouve dans la ferme résolution de Hitler lui-même, de son Ministre des affaires de l’Est Alfred Rosenberg, ainsi que des chefs de la Wehrmacht et de la Waffen-SS, d’utiliser et d’engager l’islam comme arme secrète contre l’URSS. Dans le cadre de cette politique, plusieurs centaines de milliers de musulmans du Caucase et d’Asie centrale ont été, jusqu’en 1945, enrôlés dans des unités de volontaires comme la “Division SS musulmane Nouveau Turkestan”. Ces unités avaient tout naturellement beoin d’un accompagnement politique et religieux.

 

La plupart de ces légionnaires musulmans, qui ont eu la chance, après la défaite de l’Allemagne, de ne pas avoir été rapatriés de force et d’avoir ainsi échapper à la mort par fusillade, se sont installés à Munich et ses environs. Parmi eux: quelques imams qui avaient auparavant servi dans les unités de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS. Trois cents de ces “oubliés” fondèrent en 1953 la “Religiöse Gemeinschaft Islam” (“Communauté religieuse islamique”). Dès ce moment, le jeu a repris car le gouvernement fédéral allemand avait, lui aussi, l’intention d’utiliser à son profit les émigrants de confession musulmane. L’acteur principal de cette politique, côté allemand, fut le “Ministère fédéral des expulsés, réfugiés et victimes de la guerre”. A cette époque-là, ce ministère était placé sous la houlette de Theodor Oberländer (membre du parti “Gesamtdeutscher Block”/”Bund der Heimatvertriebenen und Entrechten” – “Bloc pour toute l’Allemagne”/”Ligue des Expulsés et Spoliés”). Pendant la guerre, Oberländer avait été le commandeur d’une unité spéciale de la Wehrmacht, la “Bergmann”, au sein de laquelle servaient d’assez nombreux volontaires musulmans venus du Caucase. L’objectif d’Oberländer était d’utiliser la “Religiöse Gemeinschaft Islam” pour faire éclater l’Union Soviétique en provoquant une révolte généralisée des peuples non russes, ce qui aurait entraîné, comme effet second, la réunification de l’Allemagne dans les frontières de 1937. C’est la raison pour laquelle, par l’entremise d’Oberländer, l’association musulmane de Munich a reçu le soutien financier du gouvernement fédéral allemand.

 

L’islam politique a été une arme pendant la Guerre Froide

 

Parallèlement aux tentatives ouest-allemandes d’enrôler l’association musulmane de Bavière, la CIA, et son organisation satellite, l’AMCOMLIB (“American Committee for Liberation from Bolshevism”) commencent, elles aussi, à s’intéresser aux exilés ex-soviétiques et musulmans de Munich et de sa grande banlieue. Or les Américains paient beaucoup mieux que les Allemands: les membres de la “Communauté Religieuse Musulmane”, fixés à Munich, vont progressivement se faire recruter pour agir dans le cadre de la guerre psychologique menée par les Etats-Unis. Ils vont commencer par une collaboration au micro de “Radio Liberty” où ils vitupèreront contre la politique soviétique à l’égard des nationalités et de la religion islamique. L’islam politique allemand s’est donc transformé en un instrument américain dans la Guerre Froide, chargé de “tordre le cou” au communisme athée, avec, pour corollaire, d’amener à une révision générale des conséquences de la seconde guerre mondiale.

 

Les ex-légionnaires anti-soviétiques, qui se laisseront embrigader dans les services allemands ou américains, ne se présenteront pas, à l’époque, comme des fondamentalistes musulmans, à l’instar de ceux que nous connaissons aujourd’hui: ces anciens soldats de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS s’étaient assimilés au mode de vie allemand; ils aimaient boire de l’alcool et se livrer à de joyeuses libations; leurs femmes et leurs filles ignoraient délibérément les prescriptions vestimentaires islamiques; toutes les autres consignes religieuses n’étaient pas davantage prises au pied de la lettre. Chose curieuse et digne d’être rappelée: c’est justement cette liberté par rapport aux prescrits rigoureux de la religion musulmane qui va provoquer une mutation décisive de la situation. Elle a eu lieu à l’occasion de la première “conférence islamique d’Allemagne”, tenue le 26 décembre 1958 dans la salle paroissiale catholique Saint-Paul à Munich.

 

Lors de cette manifestation, pour la première fois, des étudiants très croyants et très rigoristes, venus des pays arabes, rencontrent les émigrés issus des régions islamisées de l’URSS. Au départ, il n’y a pas de confrontation directe entre les deux groupes: tous s’accordent pour que soit réalisé un premier objectif, celui de construire un lieu central de prière à Munich. Pour y parvenir, ils créent au début du mois de mars de l’année 1960, une “Commission pour la Construction de la Mosquée”. Le directeur de cette commission, que les participants ont élu, n’était pas un ancien légionnaire issu du Turkestan ou du Caucase mais l’Egyptien Said Ramadan, figure de proue du mouvement des “Frères musulmans” qui était aussi, à l’époque, secrétaire général du “Congrès islamique mondial”. La raison principale qui a justifié l’élection de Said Ramadan fut qu’on espérait qu’il ramènerait des subsides en provenance des pays arabes pour la construction de l’édifice religieux. C’est ce qu’il fit. Mais, simultanément, il entama une campagne de dénigrement des anciens légionnaires des armées allemandes, parce que leur mode de vie n’était plus “pur”, ce qui conduisit à leur marginalisation totale.

 

Au bout de ce processus d’éviction, qui se situe en mars 1962, les protagonistes arabes d’une interprétation pseudo-traditionaliste et rigide de l’islam ont pris le contrôle de la Commission, qui, quelques mois plus tard, allait se dénommer “Islamische Gemeinschaft in Süddeutschland” (“Communauté Islamique d’Allemagne du Sud”). Depuis le 4 décembre 1982, elle s’appelle, en bout de course, “Islamische Gemeinschaft in Deutschland”. Depuis lors, l’organisation établie à Munich a servi de plaque tournante à un réseau islamiste qui n’a cessé de croître à la manière d’un rhizome sur tout le territoire de la République fédérale, sans que les autorités allemandes ne s’en alarment outre mesure.

 

Celles-ci n’ont montré de l’intérêt pour ce réseau qu’à partir du 11 septembre 2001, lorsque le troisième président en fonction, le Syrien Ghaleb Himmat, fut soupçonné de terrorisme: d’après les renseignements fournis par le “Financial Crimes Enforcement Network”, une instance dépendant du Ministère américain des finances, il aurait fonctionné comme fournisseur de fonds pour al-Qaïda.

 

Wolfgang KAUFMANN.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°35/2011; http://www.jungefreiheit.de ).

 

jeudi, 01 septembre 2011

Marc Laudelout sur "Méridien Zéro"

Marc Laudelout sur "Méridien Zéro"

Boreas Rising

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Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 1

By Michael O'MEARA

Ex: http://www.counter-currents.com/ 

 “History is again on the move.”
—Arnold Toynbee

For a half-century, we nationalists stood with the “West” in its struggle against the Asiatic Marxism of the Soviet bloc. There was little problem then distinguishing between our friends and our foes, for all evil was situated in the collectivist East and all virtue in the liberal West.

Today, things are much less clear. Not only has the Second American War on Iraq revealed a profound geopolitical divide within the West, the social-political order associated with it now subverts our patrimony in ways no apparatchik ever imagined. Indeed, it seems hardly exaggerated to claim that Western elites (those who Samuel Huntington calls the “dead souls”)[1] have come to pose the single greatest threat to our people’s existence.

For some, this threat was discovered only after 1989. Yet as early as the late forties, a handful of white nationalists, mainly in Europe, but with the American Francis Parker Yockey at their head, realized that Washington’s postwar order, not the Soviet Union, represented the greater danger to the white biosphere.[2] Over the years, particularly since the fall of Communism, this realization has spread, so that a large part of Europe’s nationalist vanguard no longer supports the West, only Europe, and considers the West’s leader its chief enemy.[3]

For these nationalists, the United States is a kind of anti-Europe, hostile not only to its motherland, but to its own white population. The Managerial Revolution of the thirties, Jewish influence in the media and the academy, the rise of the national security state and the military-industrial complex have all had a hand in fostering this anti-Europeanism, but for our transatlantic cousins its roots reach back to the start of our national epic. America’s Calvinist settlers, they point out, saw themselves as latter-day Israelites, who fled Egypt (Europe) for the Promised Land. Their shining city on the hill, founded on Old Testament, not Old World, antecedents, was to serve as a beacon to the rest of humanity. America began—and thus became itself—by casting off its European heritage. The result was a belief that America was a virtuous land, dedicated to liberty and equality, while Europe was mired in vice, corruption, and tyranny. Then, in the eighteenth century, this anti-Europeanism took political form, as the generation of 1776 fashioned a new state based on Lockean/Enlightenment principles, which were grafted onto the earlier Calvinist ones. As these liberal modernist principles came to fruition in the twentieth century, once the Christian, Classical vestiges of the country’s “Anglo-Protestant core” were shed, they helped legitimate the missionary cosmopolitanism of its corporate, one-world elites, and, worse, those extracultural, anti-organic, and hedonistic influences hostile to the European soul of the country’s white population.[4]

This European nationalist view of our origins ought to trouble white nationalists committed to a preserving America’s European character, for, however slanted, it contains a not insignificant kernel of truth. My intent here is not to revisit this interpretation of our history, but to look at a development that puts it in a different racial perspective. So as not to wander too far afield, let me simply posit (rather than prove) that the de-Europeanizing forces assailing America’s white population are only superficially rooted in the Puritan heritage. The Low Church fanatics who abandoned their English motherland and inclined America to a biblical enterprise, despite their intent, could not escape their racial nature, which influenced virtually every facet of early American life. Indeed, the paradox of America is that it began not simply as a rejection but also as a projection of Europe. Thus, beyond their ambivalent relationship to Europe, Americans (until relatively recently) never had any doubt that their race and High Culture were European. As such, they showed all the defining characteristics of the white race, taming the North American continent with little more than rifles slung across their backs, and doing so in the European spirit of self-help, self-reliance, and fearlessness. As Francis Parker Yockey writes: “America belongs spiritually, and will always belong to the [European] civilization of which it is a colonial transplantation, and no part of the true America belongs to the primitivity of the barbarians and fellaheen outside of this civilization.”[5]

As long, then, as Americans were of Anglo-Celtic (or European) stock, with racially conscious standards, their Calvinist or liberal ideology remained of secondary importance. Our present malaise, I would argue, stems less from these ideological influences (however retarding) than from a more recent development—the Second World War—whose world-transforming effects were responsible for distorting and inverting our already tenuous relationship to Europe. For once our motherland was conquered and occupied (what the apologists of the present regime ironically refer to as its “liberation”) and once the new postwar system of transnational capital was put in place, a New Class of powers with a vested interest in de-Europeanizing America’s white population was allowed to assume command of American life. The result is the present multiracial system, whose inversion of the natural order negates the primacy of our origins and promises our extinction as a race and a culture. The only possibility of escaping its annihilating fate would seem, then, to be another revolutionary transformation of the world order—one that would throw the existing order into crisis and pose an alternative model of white existence. The “Paris-Berlin-Moscow Axis” formed during the recent Iraq war, I believe, holds out such a possibility.

Genesis of an Axis

As part of its Mobiles Géopolitique series, the Franco-Swiss publisher L’Age d’Homme announced in April 2002 the release of Paris-Berlin-Moscou: La voie de l’indépendance et de la paix (Paris-Berlin-Moscow: The Way of Peace and Independence). Authored by Henri de Grossouvre, the youngest son of a prominent Socialist party politician, and prefaced by General Pierre Marie Gallois, France’s premier geostrategic thinker, Paris-Berlin-Moscou argued that Europe would never regain its sovereignty unless it threw off American suzerainty and did so in alliance with Russia.

In recommending a strategic alliance between France, Germany, and Russia for the sake of a Eurasian federation stretching from the Atlantic to the Pacific, Grossouvre’s thesis seemed entirely utopian. For although the prospect of such an alliance had long animated the imagination of revolutionary nationalists, it seemed more fantasy than possibility, even when proposed by a well-connected and reputable member of the governing elites. Fantasy, however, rather unexpectedly took hold of the international arena. Within months of the book’s publication, its thesis assumed a life of its own, as the new Likudized administration in Washington started beating the drums for another war on Iraq.

The axis and the war it sought to avoid will be looked at in the following sections. Here, a few words on Grossouvre’s book are in order, for, besides being one of those novel cases where life seemed to imitate art, it stirred the European public, was extensively reviewed, led to the organization of several international conferences attended by diplomats, military leaders, and parliamentarians, and culminated in a website with over two thousand pages of documentation.[6] Its effect on the European—especially on the anti-liberal—spirit has been profound. If the axis it proposes is stabilized as an enduring feature of the international order (and much favors that), a realignment as significant as 1945 could follow.

Paris-Berlin-Moscou begins by acknowledging the common values linking America and Europe, the so-called Atlantic community, as well as the US role in guaranteeing European security during the Cold War. On both these counts, the author’s establishment ties are evident, for no anti-liberal views the Atlantic relationship in quite such uncritical terms. Nevertheless, in arguing that these two factors no longer justify Europe’s dependence on the United States, he breaks with the prevailing system (or at least what was the prevailing system) of strategic thought.

In Grossouvre’s view, Europe’s geopolitical relationship to the United States was fundamentally altered between 1989 and 1991, when Eastern Europe threw off its Soviet yoke, Germany reunified, and Russia called off the Communist experiment begun in 1917. Then, as Europe’s strategic dependence on the US came to an end, so too did its heteronomy.[7] Moreover, it is only a matter of time, Grossouvre predicts, before Russia recovers, China develops, and US power is again challenged. In the meantime, US efforts to perpetuate its supremacy, defend its neo-liberal system of global market relations, and stifle potential threats to its dominance are transforming it into a force of international instability. But even if this were not the case, Grossouvre contends that Europeans would still need to separate themselves from America’s New World Order (NWO), for their independence as a people is neither a luxury nor a vanity, but requisite to their survival.[8] For as Carl Schmitt contends, it is only in politically asserting itself that a people truly exists—conscious of its place in history, oriented to the future, and secure in its identity.[9]

Europe’s ascent—and here Grossouvre most distinguishes himself from the reigning consensus—will owe little to the European Union (EU). Although its GNP is now approaching that of the US; its share of world imports and exports is larger; its manufacturing capacity and productivity are greater; its population is larger, more skilled, and better educated; its currency, the euro, sounder; and its indebtedness qualitatively lower, the EU does not serve Europe in any civilizational sense.[10] Its huge unwieldy bureaucracy serves only Mammon, which means it lacks a meaningful political identity and hence the means to play an international role commensurate with its immense economic power. It indeed caricatures the “European idea,” representing a technocratic economism without roots and without memory, focused on market exchanges and financial orthodoxies that are closer in spirit to America’s neo-liberal model than to anything native to Europe’s own tradition. (As one French rightist argues, “Every time the technocrats in Brussels speak, they profane the idea of Europe.”)[11] The EU’s growth has, in fact, gone hand in hand with the weakening of its various member states—and the corresponding failure to replace them with a continental or federal alternative.[12] Given its current enlargement to twenty-five members, political unity has become an even more remote prospect, particularly in that many of the new East European members lack any sense of the European idea.

A strong centralized state, however, is key to Europe’s future. Since the Second World War, power is necessarily continental: Only a Großraum (large space), a geopolitically unified realm animated by a “distinct political idea,” has a role to play in today’s world.[13] Yet even with the dissolution of the East-West bloc, a continental state is not likely to emerge from the EU’s expanding market system. If earlier state-building is any guide (think of Garibaldi’s Italy, Kara-George’s Serbia, Pearse’s Ireland, or Washington’s America), political unification requires a vision, a mobilizing project, emanating from a history of blood and struggle. As Jean Thiriart writes: “One does not create a nation with speeches, pious talk, and banquets. One creates a nation with rifles, martyrs, jointly lived dangers.”[14] For Grossouvre, this mobilizing vision is De Gaulle’s Grande Europe: a political-civilizational Großraum pivoted on a Franco-German confederation (encompassing Charlemagne’s Francs de l’Ouest et Francs de l’Est), allied with Russia, and forged in opposition to the modern Carthage.

The three great continental peoples, he believes, constitute the potential “core” around which a politically federated Europe will coalesce. Like De Gaulle, who refused to accept his country’s defeat in 1940 and who fought all the rest of his life against the conquerors of 1945, Grossouvre views the entwined cultures of the French, Germans, and Russians as fundamentally different from les Anglo-Saxons (the English and the Americans), whose thalassocratic, Low Church, and market-based order favors a rootless, economic definition of national life. Accordingly, for most of her history, with the tragic exception of the 1870–1940 period, France’s great enemy was “perfidious Albion,” not Germany.[15] Then, after 1945, this larger historical relationship was resumed, as numerous cooperative ventures succeeded in blunting nationalist antagonisms—to the point that war between them is now inconceivable.[16] Finally, in 1963, when De Gaulle and Konrad Adenauer signed the Treaty of Elysée, their reconciliation was formalized on the basis of an institutionalized system of social, economic, and political collaborations. Their supranational commitment to Europe has since had a powerful synergetic effect, influencing virtually every significant measure undertaken in the name of continental unity. The complementary nature of these closely related peoples has, in fact, triumphed over the political disunity that came with the Treaty of Verdun (843).[17] While a confederation between France and Germany is probably still on the distant horizon, the history of the last 60 years suggests that their national projects are converging.[18] Until then, they are likely to continue to speak with a single voice, for France and Germany are more than two states among the EU’s twenty-five. In addition to being the crucible of European civilization, their combined populations (142 million), their economic power (41 per cent of the EU), and, above all, their capacity to transcend national interests make them special—the nucleus, the motor, the vanguard of a potentially united Europe. Whatever political organization the EU eventually achieves will undoubtedly be one of their doing.

A somewhat different convergence is also under way in the East. The fall of the Berlin Wall in 1989 and Germany’s ensuing reunification shifted Europe’s center of gravity eastward. The EU’s enlargement to Eastern Europe this year moved it even farther in this direction. The consolidation of Europe’s eastward expansion hinges, though, on Russia, whose white, Christian people, as the historian Dieter Groh argues, represents one of the great primeval stirrings of the European conscience.[19] (It was the Roman Catholic Church, in its schism with Orthodox Christianity in 1054, not Russia’s history, culture, or racial disposition that kept it from being recognized as a European nation.) France has ancient ties with Russia and today shares many of the same geopolitical interests. But it is Germany that is now most involved in Russian life. She is Russia’s chief trading partner, her banks are the chief source of Russian investment capital, and her 1800 implanted entrepreneurs the leading edge of Russian economic development.[20] Thanks to these ties, along with bimonthly meetings between Russia’s Vladimir Putin and Germany’s Gerhard Schröder, Russia is presently engaged in numerous joint ventures with the EU. Together, they have put seven communications satellites into orbit, developed a global positioning system (Galileo) to rival the American one (GPS), signed numerous agreements in the field of aerospace research, given one another consultative voice in the other’s military operations, upgraded and expanded the roads, canals, and railways linking them, brokered a series of deals related to gas and energy, and established an elaborate system of cultural exchanges. Visa-free travel between Russia and the EU is expected by 2007. And though Russia is too big to be integrated into the EU, she is nevertheless developing relations with it that portend ones of even greater strategic significance.

Russia also sees its future in Europe. Since the collapse of Communism and the imposition of what critical observers characterize as a “Second Treaty of Versailles,” it has been on life-support.[21] The economy is in shambles, the state discredited, society afflicted with various pathologies, and its former empire shattered. The appointment of Vladimir Putin in 1999 and his subsequent election as president in 2000 and again in 2004 represent a potential turnaround (even if he is not the ideal person to lead Russia). Full recovery is probably still far off, but it has begun and Europe—its capital, markets, and expertise—is necessary to it. Putin also believes Europe’s growing estrangement from America’s unilateral model of hegemony will eventually lead it into a collective security pact with Russia.[22] Having distanced himself from the pro-American regime of the corrupt Yeltsin, whose liberal market policies were an excuse to plunder the accumulated wealth of the Russian people, and having had his various efforts at rapprochement rebuffed by the Bush administration (which continues to encroach on Russia’s historical spheres of interest), this Deutsche im Kreml now looks to exploit his German connections to gain a wedge in European affairs.[23]

His Eurocentric policies are already assuming strategic form, for Russia’s vast oil reserves have the potential of satisfying all of Europe’s energy needs. (As russophobes say, Russia will build her hegemony in Europe with pipelines.) To consolidate these emerging East-West exchanges, Russia has recently received a €400 million grant to modernize its institutional, legal, and administration apparatus to accord with the EU’s. At the same time, tariffs on Russian imports have been slashed (50 percent of Russian exports now go to the EU) and the EU is sponsoring Russia’s admission to the World Trade Organization. Putin’s arrest of the oligarch Mikhail Khodorkovsky, one of the principal proponents of US-style “casino capitalism,” and the seizure of his massive Yukos oil concern, the resignation of the last Yeltsin holdovers, especially Alexander Voloshin; and an ongoing series of internal reforms, however incomplete, represent further steps toward a restoration of Russian state power.[24] Finally, Russia possesses the military capacity, even in its debilitated state, to guarantee Europe’s security, for in a period when America’s “new liberal imperialism” runs roughshod over European concerns, threatening endless conflicts detrimental to their interests, Russia suddenly becomes a credible defense alternative.[25]

Grossouvre concludes that an axis based on France’s political leadership, Germany’s world class economy, and Russia’s military might represent the potential nucleus of a future Eurasian state. Five distinct advantages, he argues, would follow from such a rapprochement: It would guarantee Europe’s independence from America, correct certain imbalances in the globalization process, enhance the EU’s security, solve its energy needs, and complement the different qualities of its allied members. If such an axis draws the chief continental powers into a more enduring alliance, it will inevitably reshape the international order, making the white men of the North—the Boreans—the single most formidable force in the world.[26] It should come as no surprise, then, that Grossouvre’s most strident critics are to be found in those former left-wing Jewish ranks (as represented by Bernard-Henri Lévy, André Gluckmann, Alain Finkielkraut, etc.), who, like our home-grown neocons, champion the raceless, deculturated policies of Washington’s New World Order.

Notes

1. Samuel P. Huntington, Who Are We? The Challenge to America’s National Identity (New York: Simon and Schuster, 2004), pp. 264ff.

2. Francis Parker Yockey, The Enemy of Europe (Reedy, W.V,: Liberty Bell Publications, 1981). In this same period, a related argument can be found in the works of Maurice Bardèche, Julius Evola, Otto Strasser, and, later, Jean Thiriart.

3. For example: Claudio Finzi, “‘Europe’ et ‘Occident’: Deux concepts antagonistes,” Vouloir (May 1994); Guillaume Faye, Le système à tuer les peuples (Paris: Copernic, 1981).

4. For example, Robert de Herte (Alain de Benoist) et Hans-Jürgen Nigra (Giorgio Locchi), “Il était une fois l’Amérique,” Nouvelle Ecole 27–28 (Fall 1975); Robert Steuckers, “La menace culturelle américaine” (January 16, 1990), http://foster.20megsfree.com [2]; Reinhard Oberlercher, “Wesen und Verfall Amerikas” (n.d.), http://www.deutsches-kolleg.org [3]

5. Francis Parker Yockey, “The Destiny of America” (1955), http://www.counter-currents.com/2011/06/the-destiny-of-america/ [4]

7. Emmanuel Todd, Après l’empire: Essai sur la décomposition du système américain (Paris: Gallimard, 2002); Charles A. Kupchan, The End of the American Era: U.S. Foreign Policy and the Geopolitics of the 21st Century (New York: Knopf, 2002).

8 Henri de Grossouvre, Paris-Berlin-Moscou: La voie de l’indépendence et de la paix (Lausanne: L’Age d’Homme, 2002), p. 47.

9 Carl Schmitt, The Concept of the Political, tr. by G. Schwab (Chicago: University of Chicago Press, 1996), p. 53.

10 Robert Went, “Globalization: Can Europe Make a Difference?,” EAEPE 2003 conference paper, http://eaepe.infomics.nl/papers/Went.pdf [6]

11. Louis Vinteuil, “Discours sur l’Europe” (July 20, 2004), http://www.voxnr.com

12. Pierre-Marie Gallois, Le consentement fatal: L’Europe face aux Etats-Unis (Paris: Seuil, 2001).

13. In 1943, at the height of the Second World War, Pierre Drieu La Rochelle wrote: “The national era has come to an end and an age of [continental] empires is dawning.” See Révolution Nationale: Articles 1943–44 (Paris: L’Homme Libre, 2004), p. 7. Theoretically, the notion of a European Großraum was worked out in Carl Schmitt, Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum Europaeum (Cologne: Greven Verlag, 1950); its most impressive programmatic formulation is Jean Thiriart, Un empire de 400 millions d’hommes: L’Europe (Brussels, 1964).

14. Jean Thiriart, For the European Nation-State (Paraparaumu, NZ: Renaissance Press Pamphlet,  n.d.).

15. Pauline Schnapper, La Grande Bretagne et l’Europe: Le grand malentendu (Paris: Eds. Presses de Sciences Po, 2000); Christian Schubert, Grossbritannien: Insel zwischen den Welten (Munich: Olzog, 2004).

16. Brigitte Sauzay, “L’Allemagne et la France: Quel avenir pour la coopération?” (n.d.), http://geogate.geographie.uni-marburg.de [7]

17. This treaty divided Charlemagne’s empire, separating the Germanic tribes of the West from those of the East. In one respect, the fratricidal history of nineteenth and twentieth century nationalism was a history of this separation.

18. Blanine Milcent, “La ‘Françallemagne’ attendra,” L’Express, December 11, 2003.

19. Dieter Groh, Russland und das Selbstverständis Europas (Neuwied: Luchterhand Verlag, 1961). Also see Georges Nivat, Russie-Europe: La fin du schisme (Lausanne: L’Age d’Homme, 1993); Andreas-Renatus Hartmann, “Die neue Nachbarschaftspolitik der Europäischen Union” (April 16, 2004), http://www.boschlektoren.de [8]

20. Klaus Thörner, “Das deutsche Spiel mit Russland” (February 2003), http://www.diploweb.com

21. Nikolai von Kreitor, “Russia and the New World Order” (1996). Published years before the Iraq war, Kreitor’s article is perhaps the single most important analysis to have been made of the international situation leading up to the war. My views here are much indebted to it.

22. Wladimir Putin, “Russland glaubt an die große Zukunft der Partnerschaft mit Deutschland,” Die Zeit (April 10, 2002).

23. Alexander Rahr, “Ist Putin der ‘Deutsche’ im Kreml?” (September 2002), http://www.weltpolitik.com [9]

24. Jacques Sapir, “Russia, Yukos, and the Elections” (February 2004), worldoil.com ; “Poutine restaure l’Etat: Un entretien avec Jacques Sapir,” Politis 774 (November 6, 2002); Wolfgang Strauss, “Putin oder Chodorkowski: 14. März, eine Niederlage Amerikas” (March 29, 2004), http://staatsbriefe.de [10]

25. One sign of this capacity is the fact that in 2003, Russia became the world’s number one arms exporter. See P. Schleiter, “Defense, securité, relations internationales” (April 25, 2004), http://www.polemia.com [11]; also Yevgeny Bendersky, “Keep a Watchful Eye on Russia’s Military Technology” (July 21, 2004), http://www.pinr.com [12]

26. The notion of a possible northern imperium of white men is taken from Guillaume Faye, Le coup d’Etat mondial: Essai sur le Nouvel Impérialisme Américain (Paris: L’Æncre, 2004), pp. 183ff. On the myth of the Boreans (or Hyperboreans), see Jean Mabire, Thulé: Le soleil retrouvé des hyperboréens (Lyon: Irminsul, n.d.).

Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 2

A Defensive Alignment

The Paris-Berlin-Moscow axis arose in reaction to the Second American War on Iraq. It needs thus to be understood in the context of that war, which the Bush administration treated as the second phase of its war on terror, the first being the invasion of Afghanistan and the assault on the Taliban regime harboring bin Laden’s al-Qa’ida (both of which, incidentally, were, via the CIA and Pakistan’s ISI, made in the USA).[1] However much it resembled the Anglo-Afghan and Russo-Afghan wars of the nineteenth century, the American assault on Afghanistan did not provoke the kind of opposition that Iraq would, for there was still enormous sympathy for the US after “9/11.” “Victory,” moreover, came quickly, as it had for all former conquerors. The Taliban were chased from Kabul and the warring tribes associated with the US-supported Northern Alliance, which did most of the fighting on the ground, soon gained control of the countryside. While Afghanistan has since reverted to a pre-state form of regional, tribal rule (ideal for narco-terrorists) and most al-Qa’ida fighters succeeded in dispersing, the Bush administration was nevertheless able to broadcast publicly satisfying TV images of swift, forceful action.[2]

Buoyed up by the nearly effortless rout of the medieval Taliban, Bush adopted the policies recommended by his neoconservative advisers,[3] whose neo-Jacobin assertion of American power not only has nothing to do with fighting Islamic terrorism, but cloaks a Judeo-liberal vision of global domination which threatens to turn the entire Middle East into something akin to Israel’s occupation of the West Bank. Key to their vision is Iraq, whose threat to Israel has been repackaged by such Jewish propaganda mills as the Project for the New American Century as a threat to US security. Besides promoting a peculiar blend of liberal statist and Zionist strategic concerns that represents a turn (not a break) in US foreign policy, the Krauthammers, Wolfowitzes, and other sickly neocon types advising the administration seek to “Sharonize” Washington’s strategic culture. To this end, military force is designated the option of choice, and a moralistic Manichaeanism which pits the US and Israel against the world’s alleged evils is used to legitimate the most dishonorable policies.[4] As the former wastrel of the Bush dynasty signed on to this Likud-inspired agenda, he began making a case for extending his antiterror crusade to Mesopotamia. Iraq’s “Hitler-like tyrant,” he claimed, had links with al-Qa’ida and weapons of mass destruction (WMD) capable of reaching the United States.

While America’s TV-besotted masses had little difficulty swallowing his unsubstantiated argument, the rest of the world balked.[5] At this point in early 2002, the two shores of the Atlantic began pulling apart. German chancellor Gerhard Schröder was the first major European figure to oppose Bush’s war plans. He was soon joined by French president Jacques Chirac. In July 2002 they issued a joint declaration formally rejecting the US proposal, stating that the UN’s embargo and its inspectors were doing their job and that the proposed attack would only distract from the “real war on terror.” By September, Russia (whose economic situation required the good graces of Washington) hinted that it too would veto a UN resolution sanctioning war. Then, on February 10, 2003, Putin joined Chirac and Schröder in issuing a declaration condemning what one senior US intelligence officer later called “an avaricious, premeditated, unprovoked war against a foe who posed no immediate threat.”[6]

The Paris-Berlin-Moscow axis thus originated as a temporary coalition organized around a single point of agreement. Convinced that Bush had failed to make his case for war, the French, Germans, and Russians thought the evidence for al-Qa’ida links and WMD was unconvincing (we know now, by the government’s own admissions, that it was a tissue of lies, distortions, and manipulations).[7] Their coalition was nevertheless more than a response to a momentary disturbance in the world system. As one high-level Russian analyst characterized it, the coalition was a “rebellion against a unilateral America unwilling to accommodate European interests.”[8] As such, it announced a possible geopolitical power shift from the Atlantic to Eurasia.

Globalism at Gunpoint

Since the Cold War’s end, international relations have undergone changes as fundamental as those following the world-historical realignment of 1945.[9] The neoconservatives influencing Bush, in their preemptive crusade for what is tendentiously labeled “global democracy,” have been anxious to take advantage of these “shifting tectonic plates in international politics . . . before they harden again.”[10] As Robert Kagan and William Kristol, two of the chief neocon publicists, argue: There is a danger today that an unassertive US will lose control of the world order it created in 1945. Beginning with the fall of the Soviet Union, when the field was cleared of possible rivals, they believe the US should have consolidated its “benevolent hegemony,” turning the unipolar moment into the unipolar era. Instead, George I and Clinton allegedly failed to exploit the moment, further ensnaring the US in multilateral relations that compromised its power and interests.[11]

Against this trend, the Bush administration has carried out what some characterize as a “revolution in foreign policy.” Without abandoning Washington’s objective of developing a global market system based on American-style liberal-democratic principles, it now employs hegemonist methods, codified in the new Bush Doctrine, that change the way the US asserts its power abroad.[12] In this vein, the administration dismisses international laws and institutions, as it asseverates America’s unilateral right to alter the world system however it wishes, including attacking and overthrowing states deemed a threat to its security. Traditional strategies of deterrence and containment have consequently been supplanted by a proactive policy of prevention and preemption, just as ad hoc coalitions are given precedence over established alliances and collective security arrangements, regime change over negotiations with “failed” states, and ideological goals over previous notions of the national interest.[13]

The entire tenor of American power has thus altered, but against those who claim Bush has abandoned the core assumptions of the liberal internationalist tradition, the conservative Andrew J. Bacevich points out that his foreign policy innovations are largely methodological in character. For the past half century, no matter which party occupied the White House, US policy has pursued a single overarching goal: “global openness”—as in Hay’s “Open Door” imperialism—which promotes the movement of goods, peoples, and fashions into and out of world markets for the sake of US capitalist concerns.[14] Moreover, in assuming responsibility for this integrated international trading system—this “empire”—the US wins the right not only “to sell Big Macs and Disney products round the world,” but to govern the system itself.

While Bacevich’s argument is an excellent foil to those seeking to portray Bush as a revolutionary—somehow different from the Democrats who have manipulated the United States into most of the 20th century wars and played a leading role in semantically transforming “democracy” and “human rights” into the totalitarian double-speak of the NWO—Bacevich nevertheless ignores the different ways in which the two parties implement their liberal internationalist principles. Republicans, especially since Reagan, are inclined to see the growth of US national power as the precondition for sustaining their imperial system, while Democrats look to the universalization and institutionalization of their liberal principles. This disposes Republicans to a unipolar model of liberal internationalism based on military supremacy, unlike Democrats, who favor a world-government model emphasizing the economic facets of globalization and the need for international regulation. (Lately, though, the Democratic world-government types, if such influential liberal internationalists as those associated with Richard Haas of the Council on Foreign Relations and Helmut Sonnenfeldt of the Brookings Institution are any guide, seem increasingly disposed to the unipolar model; John Kerry’s neocon cloning of Bush’s foreign policy also suggests a shift toward the Republican vision.) But whether pursued by Republicans or Democrats, this liberal internationalist agenda, with its emphasis on the antitraditional and anti-Aryan forces of free trade, free markets, and open societies, has been a bane to white people everywhere—for it wars against “the fundamental value of blood and race as creators of true civilization.”[15]

In pressing into areas which were off-limits during the Cold War, Washington’s imperial market system has become increasingly aggressive. Under Clinton, the Weinberger/Powell Doctrine of avoiding military engagements unless absolutely necessary was discarded, as the “unipolar moment” ushered in by the Soviet collapse was treated as a blank check for “intervening practically wherever and whenever it chose.” In this spirit, Clinton’s Secretary of State contemplated invading Iraq and disparaged the principle of national sovereignty. Her distinction between war and the use of military force has since reoriented US policy, as military interventions overseas cease being labeled wars and become armed forms of “humanitarianism.”[16] Finally, the Clinton Doctrine of Enlargement, in championing the worldwide spread of US-style democracy and free markets (that is, the globalist assault on national identity and national institutions), privileged unilateralism (rechristened “assertive multilateralism”) over containment and disarmament.[17]

Although he avoided Bush’s swaggering brand of leadership, Clinton was only slightly less coercive in promoting the totalitarian ideology of openness.[18] It is hardly irrelevant that Iraq was bombed nearly every day of his administration, that Bosnia was turned into a US military protectorate, and that unilateral military action, in one of the great “war crimes” of the 20th century, was taken against Serbia. Though smaller in scale than Operation Iraqi Freedom, the terrorist air assault on this proud little country (whose historical role was the defense of the white borderlands) aimed at “spreading democracy” for the sake of openness. Symptomatic of the “openness” Washington favors, the Albanian Liberation Front (UCK), an Islamic, drug-smuggling, terrorist mafia with links to al-Qa’ida, was armed and trained by Clinton’s government and a quarter million Christian Serbs, whose nationalist aspirations represented an affront to the New World Order, were ethnically cleansed from Kosovo.[19] These interventions by the Clintonistas also played a leading role in destabilizing the international state system, giving rise to new stateless groups whose megaterrorism is historically unprecedented. The horror of 9/11 and the unfathomable massacre of Russian children at Beslan, not to mention numerous lesser affronts to our humanity, have roots in Clinton’s Yugoslavian intervention. Bush has simply accelerated this process, which is nourishing new, more nihilistic forms of terrorism.[20]

Although he came into office complaining of Clinton’s immodest foreign policy, Bush II has actually gone further, introducing methods which removed the existing restraints on Washington’s use of military force and whatever reservation it might have in violating national sovereignty.[21] Like Clinton, he is a man beholden to alien and dishonorable interests, and inspired by a juvenile notion of power. His “faith-based foreign policy,” like the alley-cat policies of his predecessor, privileges the liberalization of global trade relations, imposes the cosmopolitan imperatives of his corporate supporters on virtually every issue pertinent to the nation’s biocultural welfare, rejects the American tradition of “isolationism,” and runs roughshod over whoever resists an order hostile to ethnocultural particularisms (unless they take innocuous folkloric forms). He might differ with Clinton in favoring a missile defense system, a different approach to China, and a Likudnik rather than a Laborite Zionism, but he is no less committed to a global system of market democracies “open to trade and investment, and policed by the United States.” As one Marxist puts it: “Playboy Clinton, Cowboy Bush, same policy.”[22] With his “Judeo-Protestant” rhetoric of American exceptionalism and his willingness to remove the velvet glove from America’s mailed fist, Bush’s “jackbooted Wilsonianism” differs from that of his predecessor mainly in linking economic globalization to “military modernization.”

As the neoconservatives Thomas Barnett and Henry Gaffney argue, the Bush Doctrine ought to be viewed as a necessary complement to the globalizing process. They claim that before 9/11 globalization (which much of the world identifies with Americanization) was mainly economic, thought best left to business. The collapse of the Twin Towers has since (allegedly) triggered a more serious reflection on America’s role as globalism’s “system administrator.” In their view, bin Laden’s al-Qa’ida, Saddam Hussein’s Iraq, and all the “rogue states”—Bush’s “axis of evil”—act as “dangerous disconnects” from a world based on interdependence and a single framework of economic governance. (Although they refrain from taking their argument to its logical conclusion, globalization here is inadvertently revealed as the harbinger of global terror.)[23] Faced with these threats to its one-world system, the market not only needs to be policed, the US has a responsibility to maintain its harmonious functioning. Bush’s unilateralist use of force, in applying military power whenever violent “disconnects” interrupt the international flow of labor, raw materials, and energy, Barnett and Gaffney argue, aims at ensuring the security and operability of the globalizing process.[24] But what they do not mention is that once economic globalization is joined with “military globalization,” the globalizing process is not so much ensured as altered, becoming less a neutral extension of economic trends (not that it ever was simply that) and more a classic expression of imperial power. In Iraq, for instance, the American army had no sooner occupied Baghdad than its neoconservative viceroy, Paul Bremer, began to dismantle the Iraqi state, privatize the economy, open the borders to unrestricted imports (unless they came from France or Germany), and, within two weeks of his arrival, had declared that Iraq was “now open for business.”[25]

September 11, then, did not change the long-range goal of US foreign policy (global openness), only the way in which it was pursued. The restraints on military force, already compromised under Clinton, were formally thrown off and a proactive doctrine of preemption superseded the more reactive methods of containment and disarmament. At the same time, Clinton’s human rights rhetoric and “humanitarian” militarism were jettisoned for the bellicose language of “strategic vital interests” and “imperial responsibilities.” It would be misleading, however, to think the transatlantic rift was due solely to Bush’s militaristic assertion of US global interests. Long before 9/11, real policy differences had begun to emerge: over trade; agriculture; armament exports; relations with Cuba, Iran, and Korea; the Palestinian-Israeli conflict; the Echelon economic espionage system monitoring European faxes, e-mails, and phone calls; the Kyoto Protocol; globalization; the abrogation of the ABM treaty; the euro and the dollar, etc. All these differences, in one way or another, reflected Europe’s unwillingness to remain a pawn on Washington’s global chessboard.[26] In the year leading up to Iraq, as Europe sought to check Bush’s unilateralist moves, the transatlantic relationship went into crisis, forcing France and Germany to assert their autonomy sooner than they might otherwise have intended.[27]

Notes

 

1. Alexandre del Valle, Islamisme et Etats-Unis: Une alliance contre l’Europe (Laussanne: L’Age d’Homme, 1999).

2. Justin Raimondo, “Afghanistan: The Forgotten War” (June 21, 2004), http://antiwar.com; Elaine Sciolino, “NATO Chief Offers Bleak Analysis,” New York Times, July 3, 2004.

3. Louis R. Browning, “Bioculture: A New Perspective for the Evolution of Western Populations,” The Occidental Quarterly 4(1) (Spring 2004).

4. There is still no satisfactory treatment of neocon foreign policy. One of the better recent ones, although highly flawed, especially in ignoring its Jewish roots, is Stefan Halper and Jonathan Clarke, America Alone: Neo-Conservativism and the Global Order (Cambridge: Cambridge University Press, 2004). On neoconservatism’s racial basis, see Kevin MacDonald, “Understanding Jewish Influence III: Neoconservatism As a Jewish Movement,” The Occidental Quarterly 4(2) (Summer 2004). The previous, and in many ways, still existing strategic basis of U.S. policy is perhaps best represented by Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives (New York: Basic Books, 1997). On the larger historical contours of U.S. foreign policy, see Walter A. McDougall, Promised Land, Crusader State: The American Encounter with the World since 1776 (New York: Houghton Mifflin, 1997).

5. John Le Carré, “The United States Has Gone Completely Mad,” London Times, January 15, 2003. With some irony, one Russian general, Leonid Ivashov, characterized the U.S. media coverage of the war debate (and not simply that of Fox News) as something one might expect in a “police state.” See Johannes Voswinkel, “Schmallippig im Kreml,” Die Zeit (15/2003). For one of the more interesting critiques of the controlled media’s role in mobilizing the population behind Bush’s crusade, see David Miller, “Caught in the Matrix” (April 26, 2004), http://www.scoop.co.nz [2]

6. The anonymous author of Imperial Hubris (2004), quoted in Julian Borgen, “Bush Told He Is Playing into Bin Laden’s Hands,” The Guardian, June 19, 2004.

7. Andrew Buncombe, “Carter Savages Bush and Blair,” The Independent, March 27, 2004; David Corn, The Lies of George W. Bush (New York: Three Rivers Press, 2004); F.-B. Huyghe, “Pour en finir avec les ADM” (February 2004), http://vigirak.com [3]; the Carnegie Endowment for International Peace, “WMD in Iraq” (January 2004), http://www.ceip.org [4]

8. Viatcheslav Dachitchev, “La Turkie doit-elle faire partie de l’Europe?” (July 8, 2004), http://www.voxnr.com [5]

9. Gabriel Kolko, “The U.S. Must Be Contained: The Coming Elections and the Future of American Global Power” (March 12, 2004), http://www.counterpunch.org [6]; Robert L. Hutchins, “The World after Iraq” (April 8, 2003), http://www.cia.gov

10. Norm Dixon, “What’s behind War on Terrorism? (September 2002), www.globalresearch.ca [7]

11. Robert Kagan and William Kristol, “The Present Danger,” The National Interest 59 (Spring 2000).

12. The Bush Doctrine was elaborated in three key documents, which can be accessed at http://www.whitehouse.gov [8].  They are: “Presidential Speech of 17 September 2001,” “President Bush Delivers Graduation Speech at West Point” (June 1, 2002), “The National Security Strategy of the United States of America” (September 2002).

13. François Géré, “La nouvelle stratégie des Etats-Unis” (May 2002), http://www.diploweb.com [9]; Ivo H. Daalder and John M. Lindsay, America Unbound: The Bush Revolution in Foreign Policy (Washington: Brookings Institution Press, 2003), p. 13; Chalmers Johnson, “Sorrows of Empire” (November 2003), http://www.fpif.org [10]

14. Andrew J. Bacevich, American Empire: The Realities and Consequences of U.S. Diplomacy (Cambridge: Harvard University Press, 2002).

15. Julius Evola, Three Aspects of the Jewish Problem (N.P.: Thomkins & Cariou, 2003), p. 36.

16. Thomas W. Lippman, Madeleine Albright and the New American Diplomacy (Boulder: Westview Press, 2004). In his treatment of the subject, James Mann suggests (correctly, in my view) that the move to military assertiveness begins, haphazardly, with George I. See Rise of the Vulcans: The History of Bush’s War Cabinet (New York: Viking, 2004), pp. 179–97.

17. Phillipe Grasset, “Finalement, Clinton sera-t-il réélu?” (June 25, 2004), http://www.dedefensa.org [11]

18. Nikolai von Kreitor, “American Political Theology” (n.d.), http://foster.20megsfree.com [12]; Mann, Rise of the Vulcans, pp. 214–15.

19. Michael A. Weinstein, “Containment or Concessions: The Eclipse of Regime Change” (June 28, 2004), http://www.yellowtimes.org [13]; Hunt Tooley, “The Bipartisan War Machine” (September 17, 2003), http://www.mises.org [14]; Pierre M. Gallois, La sang du pêtrole: Bosnie (Lausanne: L’Age d’Homme, 1996).

20. Brendan O’Neill, “Beslan: The Real International Connection” (8 September 2004), http://www.spiked-online.com [15]; David Halberstam, War in a Time of Peace: Bush, Clinton and the Generals (New York: Scribner, 2001).

21. Bacevich, American Empire, p. 199; Daalder and Lindsay, America Unbound, pp. 36–40.

22. Samir Amin, “Le contrôle militaire de la planète” (February 17, 2003), http://www.alternatives.ca [16]

23. “Globalization inevitably generates global terror. For if the U.S. claims the entire planet as its sphere of vital interests, then all the territory of the U.S. becomes a possible sphere of vital interests for global terrorists.” See Alexander Dugin, “Premiers signes de l’apocalypse” (October 18, 2004), http://www.voxnr.com [17]

24. Thomas Barnett and Henry Gaffney, “Operation Iraqi Freedom Could Be the First Step toward a Larger Goal: True Globalization,” Military Officer 1(5) (May 2003); also Thomas Barnett, The Pentagon’s New Map: War and Peace in the 21st Century (New York: Putnam, 2004). Cf. Alain Joxe, “Les enjeux stratégiques globaux après la guerre d’Iraq” (May 27, 2003), http:www.ehess.fr [17]

25. Naomi Klein, “Baghdad Year Zero: Pillaging Iraq in Pursuit of a Neocon Utopia,” Harper’s Bazaar (September 2004).

26. Charles A. Kupchan, “The End of the West,” The Atlantic Monthly (November 2002).

27. Europe’s growing alienation from the U.S. is thus not just about the latter’s unilateralist bullying. In addition to the above cited issues, it also touches on the drug-running, mafia, terrorist, and espionage networks that the U.S. operates in Europe. For example, see Rémi Kaufer, L’arme de la désinformation: Les multinationales américains en guerre contre l’Europe (Paris: Grasset, 1999); Xavier Rauffer, Le grand réveil des mafias (Paris: Lattés, 2003); Karl Richter, Tödliche Bedrohung USA: Waffen und Szenarien der globalen Herrschaft (Tübingen: Hohenrain Verlag, 2004); Alexander del Valle, Guerres contre l’Europe (Paris: Syrtes, 2001); Robert Steuckers, “Espionage par satellites, guerre cognitive, manipulation par les mafias” (November 2003), http://www.centrostudaruna.it; Thierry Meyssen, “Propagande états-unien” (January 2, 2003), http://www.reseauvoltaire.net [18]

Boreas Rising:
White Nationalism & the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis, Part 3

A Promising Rapprochement

In the last instance, the US-European rift of 2002–2003 followed from the Cold War’s end, which destroyed the rationale for the transatlantic alliance and hence the restraints on European autonomy. For without the Red Army on the Elbe, Europe was no longer obliged to take orders from the West Wing. Because NATO has outlived its usefulness and Bush’s unipolar security system made no accommodation to Europe’s post-Cold War status, the more self-confident Europeans have begun to distance themselves from Washington.

However headline-capturing, their modest assertion of autonomy has nevertheless been carried out in ways that are thoroughly inadequate to Europe’s independence, based as they are on principles of jurisprudence and ethics, rather than on more consequential forms of power. In Robert Kagan’s now famous characterization, Europeans are from Venus and Americans from Mars, with the former acting as if the world were governed by abstract Kantian principles, ignorant of or unwilling to acknowledge the violent Hobbesian reality which Americans, especially after 9/11, have been forced to confront.[1] In other words, Europeans look to negotiations, diplomacy, and international law to resolve international disputes, while Americans emphasize the importance of military force. These differing “perspectives and psychologies of power,” the anti-white Kagan suggests, explain something of what divides the two shores of the Atlantic.[2] But perhaps more debilitating than Europe’s “Kantianism” (which will not last) is the fact that its increasingly autonomous foreign policy is less an expression of its political identity (although it is that) than a symptom of its liberal evasion of what such an identity ought to entail.

In France, for instance, which is the sole continental country to have defended the European idea in the last half century, as well as maintained a nuclear arsenal and professional army worthy of a “power,” opposition to US unilateralism has been framed largely in liberal internationalist terms that draw attention away from the state’s failed domestic policies. Since De Gaulle’s death, France has been in decline. The population is aging, millions of inassimilable Muslim immigrants are colonizing its lands, and virtually all the major institutions are in need of reform. Having eyes only for the “poor immigrant,” the metastasizing state bureaucracy imposes unrealistic social laws that hamper production and serve as a force for national decline. At the same time, the historical sources of nationalism have been dissolved, the native French dispirited by the institutionalization of multiculturalism, and the country’s extraordinary military and diplomatic apparatus, the necessary basis of both French and European power, if not neglected, then underfunded.[3] The hoopla that comes with France’s resistance to Bush simply focuses attention away from these failures and toward geopolitical developments that are potentially key to Europe’s future, but whose import is limited by the state’s misconceived domestic policies. As Julius Evola puts it: “The measure of freedom is power.”[4] And because Europeans are now uncomfortable with the exercise of power, their freedom is necessarily limited.

It is worth recalling that Jacques Chirac was responsible for the totalitarian mobilization against the presidential candidacy of the nationalist Jean Marie Le Pen in 2002.[5] Like much of the European governing class, he is a product of the same plutocratic system that subordinates national interests to international finance, indifferent to everything associated with his people’s blood and soil.[6] Such a system, as our own experiences reveal, is incapable of producing anything other than mediocrities. In this spirit, Chirac’s opposition to Washington’s unipolar order orients to a multipolar model based on liberal market principles hostile to Europe’s unique bioculture. As Guillaume Faye points out, Chirac’s opposition to the Iraq war was motivated less by his Gaullist nationalism (which he routinely betrays) than by his pacifist and Third World politics.[7] With the 2007 presidential elections in view, his foreign policy seems, in fact, aimed at the new Muslim electorate, which thrives on his anti-American, Third World, and multilateralist posturing.[8]

Faye also claims that American power is ultimately a reflex of Europe’s refusal of power.[9] Like many commentators, he stresses that US power in this period is greatly exaggerated and goes unchecked mainly for want of challengers. Revealingly, Chirac has, for all his opposition to Bush, done little to rearm Europe and what he does do he does for the worst of reasons, neglecting Grande Europe in the name of a legalistic idealism that contradicts the biocultural foundations of European life. Rather than fixating on the illegalities and incivilities of American unilateralism (which has proven to be a paper tiger in Iraq), he and other establishment leaders would make a greater contribution to Europe’s destiny if they devoted more attention to its military, restored the basis of its national identity, and addressed the real dangers coming from the South. Worse, they wholeheartedly subscribe to the American model of ethnopluralism, communitarianism, and multiculturalism. Just as US leaders think nothing of sending troops halfway around the world to fight a war whose immediate beneficiary is Israel, ignoring the more serious security threat posed by the Third World’s incessant assaults on the country’s southern border, European elites (and the demonstrators massed behind them) trumpet their solidarity with the Islamic Middle East, whose immigrants are presently rending the fabric of European life. There are good reasons for opposing Bush’s war, but the liberal ones motivating Chirac cannot but come back to haunt the continent.

Germany’s relationship with the US is significantly different than France’s, but no less infused with noxious anti-identitarian influences. Germany was virtually remade by the Americans after 1945 and throughout the Cold War remained subservient to them. Yet Germany is slowly beginning to throw off her tutelage. Schröder nevertheless adheres to values and policies that qualify as examples of Kagan’s Kantianism (i.e., pure liberalism). More than Chirac, he upholds Washington’s earlier liberal internationalism, criticizing Bush for violating its principles.[10] (As one journalist for the Süddeutsche Zeitung writes: “We [Germans] owe a great debt to the US for contributing to our transformation into truly democratic citizens after World War II. . . . They [Americans] must forgive us if we have difficulty letting go some of the lessons we have learned.”)[11] It was thus his pacifism—his Social Democratic opposition to power per se—rather than any geopolitical ambition for a powerful Europe that seems to have prompted his opposition to the Iraq war.[12] And in this, alas, he resembles much of the German population, which prefers bourgeois comforts to those virtues that made earlier generations great. Finally, Schröder, like Chirac, supports Turkey’s admission to the EU and panders to the new “German Turk” electorate. He might therefore have been the first German chancellor since Hitler to frontally oppose Washington, but he has no intention of letting the old anti-liberal dream of white renaissance out of the bag.[13]

Despite the mediocre stature of these politicians, which makes them ill-suited to the great tasks at hand, I would argue that the “force of things”—the realities of power and the dictates of survival—is greater than those charged with carrying them out.[14] This seems especially evident in Europe’s rapprochement with Russia. For as France and Germany become increasingly alienated from the US, they lean eastward—even though French and German elites have much more in common with their American than their Russian counterparts.[15]

A rapprochement between the three great European peoples promises great things. As Karl Haushofer once said: “The day when Germans, Frenchmen, and Russians unite will be the last day of Anglo-Saxon [i.e., liberal] hegemony.”[16] Bush—and this is why his administration seems destined to achieve world-historical significance—has brought about what a century of US geostrategists have sought to prevent. Conversely, it is hardly coincidental that even at the Cold War’s height, a wing of the French military looked to Russia as a possible ally. In 1955, the prominent geostrategist, Admiral Raoul Castex, published an article titled “Moscou, rempart de l’Occident?” (Moscow, rampart of the West?), in which he wondered if Russia might not one day become “the vanguard of the white world’s defense.”[17] Today, in a period when Grande Europe—from Dublin to Vladivostok—is at peace, white nationalists in Europe and America again pose Castex’s question and again affirm the possibility that Russia has a leading role to play in the white race’s defense. Indeed, the question now possesses a qualitatively greater weight than it did a half century ago, before the Third World hordes, abetted by the West’s liberal elites, began their colonization of our lands. Russia, moreover, is not just the last white nation on earth, but the only one to have shown the slightest interest in defending its ethnoracial identity. (Our russophobic nationalists might be reminded that the former Soviet Union was the sole white power to define nationality racially.) Its heritage of nationalism, socialism, and anti-liberalism also lends it something of that “Prussian socialism” which Spengler and Yockey saw as the one viable antidote to Western liberalism.[18] In courting Russian support in their conflict with the US, French and German elites might think Putin will be converted to their misconceived Kantianism, but in the great racial-civilizational battles that lie ahead, it is far more likely that Russia’s ethnonationalism will prevail.[19]

America’s Future

Since the rise to world power of the United States, white America has been in decline. For most of the twentieth century, but especially since the end of the Second World War, the country’s overlords have taken one step after another to de-Europeanize its white population. To this end, white culture and identity have been socially re-engineered. White communities, schools, and businesses have been forced to integrate with races previously considered inferior and inimical. And, for the last 40 years, whites have been expected to replace themselves with Third World immigrants. As the biocultural identity of white Americans gives way to a universal, transnational, and global one (the ideological analogue of the New World Order), they are further alienated from who they are.[20] Against this de-Europeanization and the postnational, multiracial regime succeeding it, the small, isolated pockets of white resistance confront a seemingly impossible task—similar to the one King Canute faced when he tried to hold back the ocean tide. Because of this, I would argue that only a catastrophe will save white America. Only a catastrophic collapse of the political, institutional, and cultural systems associated with imperial America—call it the managerial state, liberal democracy, corporate capitalism, the NWO, or whatever label you prefer—holds out any possibility that a small, racially conscious vanguard of white Americans will succeed in defending their people’s existence.[21] With the Iraq war, Bush—”this Buster Keaton of the apocalypse”—has opened a Pandora’s box of catastrophes. He, in fact, has done more to discredit, weaken, and vilify the existing systems of liberal subversion than any previous president, inadvertently creating conditions that should give white Americans another chance to regain control of their destiny. In this spirit, his administration acts as “a lightning rod for catastrophes.”  As one foreign observer notes: “The paradox of the present situation is that the worse the crisis becomes, the more Washington reinforces the position that evokes so much resistance.”[22] Indeed, his “war on terror creates more monsters than its destroys.”[23] Lacking the cognitive and normative tools to deal with a complex area like the Mideast, the president ends up managing the Iraqi occupation “by the seat of his pants.”[24] And as he does, the real dangers threatening the country are totally ignored: the dangers posed by the mestizo and Asiatic colonization of our lands, the growth of US Muslim communities, the denationalization of the economy and the looming fiscal crisis of the state, the Zionist domination of the political and information systems, the replacement of truth with propaganda and disinformation, the deculturation and miscegenation of our people, and the unrelenting assault on everything associated with the “freedoms” he allegedly defends in Mesopotamia. Instead of inaugurating a new era of unchallenged American power and enhancing national security, Bush seems set on preparing their demise.[25] Since the murderous terror of 9/11, his administration has shattered the myth of American military omnipotence, tarnished the country’s moral authority, alienated its allies, squandered its once formidable diplomatic powers, created the basis of an anti-US realignment, and undermined America’s image not only as a force for democracy and order, but as a secure economic haven. This latter tendency is now causing overseas investors to think twice about sending their capital to the US, which, combined with the ballooning expenses of the Iraq war, is hastening the dollar’s decline and the country’s economic deterioration. But more than undermining American power and prestige, the Bush administration has discredited the liberal civilizational model associated with the United States, provoking, in the process, a worldwide revulsion against the “American way of life.”[26]

The simple-minded, dishonorable, and raceless character of Bush’s government—riddled with Israeli spies and unsavory influence peddlers and premised on the belief that truth is irrelevant to its political calculus—seems to epitomize nothing so much as the debilitated state of our governing classes and their inability to serve as a nation-bearing stratum. That for the first time in American history Europe is not the focus of US strategic thinking, but rather Israel, should say it all.[27] It would be misleading, though, to think the failures at the highest level of state are simply the result of an unusually incompetent administration or its alien controllers. For even the “opposition” party produces candidates who are but variants of the reigning mediocrity.[28] This suggests that the system itself is bankrupt. Not coincidentally, the telltale signs of blockage, symptomatic of regimes heading toward the abyss (or “staying the course,” as George II says), appear now with increased frequency. The great bard of our decline, H. Millard, likens America to a runaway train. “The Israel firsters, neurotics, low IQ PTA types, political opportunists, easily susceptible dupes, genocidal blenders, party loyalists, war profiteers, and opportunists of various stripes” who are at the controls either have no idea of what they are doing or an unwillingness to profess it publicly.[29]

Contrary to the pipedreams of both our conservatives and liberals, there will be no going back.[30] Like the Soviet Union in the 1980s, the US has become bogged down in a protracted war at the very moment its economy is in steep decline. The slash-and-burn policies Bush has introduced will also be extremely difficult to retract, no matter who captures the White House in 2008. But even if there were a desire to retract them, the means are lacking. For example, in 1956, when Dwight Eisenhower warned France and England not to retake the Suez Canal, after Egypt nationalized it, he was able to threaten the stability of their national currencies. Today, the dollar is itself threatened.[31] For all the fabled shock and awe of US power in this period, the country is qualitatively weaker than it was a generation ago, when it was able to rein in the largest European empires. This erosion of its economic, diplomatic, moral, and even military power, combined with the near universal opposition to its increasingly unilateral and militaristic foreign policy, cannot but provoke a geopolitical realignment. The prospect of the Iraq war spreading to Iran and elsewhere will simply compound these destabilizing forces.[32] Increased conflict abroad, growing dissent at home, and deep division within the government itself are also likely to foster decisional paralysis, further exacerbating the crisis.

But however this crisis plays out, America and Europe seem set on a collision course.[33] Already wary of Washington, France and Germany (along with Spain, Belgium, and Italy, once Berlusconi goes) will eventually have no choice but to reposition themselves in opposition to it, for their strategic imperatives are increasingly at odds. This is certain to trigger new conflicts and new alignments, compelling Europeans to reaffirm their sovereignty—and their distinct strategic identity. As they do, their cooperation is bound to deepen and their nationalist consciousness to grow. At the same time, certain mentalities will be forced to change and certain taboos to fall, including the postmodern ones that leave Europe powerless. The collapse of the Cold War alliance system also throws open the strategic-political parameters of the international arena. The future, as a consequence, now holds out several possible alternatives. The Paris-Berlin-Moscow axis may still lack credibility, but this is probably less important than the effect it has had—and will continue to have—on the European spirit. It thus promises a possible renewal. The big question is whether or not Europeans have the will and acumen to realize it.

Fundamental to virtually all schools of geopolitical thought is the notion that the augmentation of power in one part of the world inevitably comes at the expense of another part. If the Paris-Berlin-Moscow axis continues to affect the continent and shift power out of the Atlanticist camp, this cannot but destabilize the United States, for without its omnipotent dollar and its domination of global markets, it will no longer be able to consume more than it produces, to live on credit, to afford the social-welfare measures that buy off the Africans and tame the Mexicans, to sustain the social-engineering schemes discriminating against the talents and energies of its white majority, to afford the police, the drugs, the TVs, and the computer toys that narcotize its cretinized masses. The institutionalization of such an axis is also likely to dislodge America’s dominant place in the world system, setting off economic disruptions that will make it impossible for whites to live in the old way, to lose themselves in vacuous material comforts, to accept the lies that fly in the face of reality. Once this point is reached, European-Americans will be forced to act like people elsewhere who are suddenly thrown into a do-or-die situation.[34]

Like the “American Century” Henry Luce announced in 1941, the “New American Century” of Washington’s current generation of schemers and chiselers promises an even greater holocaust of our people. The future they envisage might indeed be called the New Anti-White Century. For like the order issuing from their Second World War, the one planned for the period following Iraq will not serve white America, only the alien, plutocratic, and cosmopolitan interests aligned in the current Washington-London-Tel Aviv axis.

No one should be surprised, then, that when the inevitable collapse comes, white America’s front fighters will not mourn the eclipse of the so-called American Century, for they are nationalists not in the nineteenth century sense. They do not fight for the petty-statism of the so-called “nation-state”—which is now made up of peoples from many different nations. The American, German, and French states—none of these entities any longer represent the descendants of those who founded them. As Sam Francis puts it, “the state has become the enemy of the nation.”[35] And as a thousand years of European history demonstrate, whenever the state and the nation come into conflict, the latter inevitably proves the stronger. I think it is no exaggeration to claim that only on the ruins of the existing political order will white America be reborn—and reborn not as another constitutional “nation-state” which elevates abstract rights above biocultural imperatives, but as a northern imperium of white peoples who, as Bismarck exhorted, “think with their blood.”

Those who would dismiss the Paris-Berlin-Moscow axis as a temporary happenstance, a product of convenience, inflated with purely speculative significance, should be reminded that the 21st century will decide if white people have a future or not. From this perspective, collapse and realignment are necessities—and necessities have a way of engendering the imagination appropriate to them. For when the world’s population reaches ten billion, when China, India, and all Asia challenge the white man’s dominance, when the colored multitudes crossing our borders are magnified by ten or a hundred, when oil is depleted and raw materials are used up, when all the forests have been cut down and all the cultivable lands claimed, and—hopefully—when the Paris-Berlin-Moscow axis has established an alternative realm of white existence, the ensuing chaos cannot but sunder whatever misbegotten allegiance white Americans have had to the present system. Then, in alliance with their kinsmen in Europe and Russia, they—if they are to survive as a people—will have no choice but to accept that they are made not in the multihued images of a deracinated humanity, but in that of the luminous Boreans, whose destiny opposes the darkening forces of Bush’s America.

Let us prepare for the coming collapse.

Notes

1. Robert Kagan, Of Paradise and Power: America and Europe in the New World Order (New York: Knopf, 2003), p. 3. Actually, the unreferenced metaphor originates with Denis MacShane, “Europe and America Need Each Other More Than Ever,” http://www.post-gazette.com [2]

2. Kagan, Of Paradise and Power, p. 28.

3. Guillaume Faye, La colonisation de l’Europe: Discours vrai sur l’immigration et l’Islam (Paris: L’Æncre, 2000); Nicolas Baverez, La France qui tombe (Paris: Perrin, 2004).

4. Julius Evola, Imperialismo pagano: Il fascismo dinanzi al pericolo euro-cristiano (Padua: Ar, 1996), p. 45.

5. Yves Daoudal, Le tour infernal: 21 avril–5 mai (Paris: Godefroy de Bouillon, 2003).

6. Yves-Marie Laulan, Jacques Chirac et le déclin français 1974–2002 (Paris: François-Xavier de Guilbert, 2001); Emmanuel Ratier, Le vrai visage de Jacques Chirac (Paris: Facta, 1995).

7. Faye, Le coup d’Etat mondial, p. 113.

8. Omer Taspinar, “Europe’s Muslim Streets,” Foreign Policy (MarchApril 2003).

9. As Schröder says: “Es gibt nicht zu viel Amerika, es gibt zu wenig Europa.” See “Die Krise, die Europa eint: Ein Gespräch mit Gerhard Schröder,” Die Zeit (14/2003). Cf. Philippe Grasset, “Le dilemme stratégique des U.S.A: Sa faiblesse militaire” (June 15, 2004), http://www.dedefensa.org

10. Günter Maschke, “Vereinigte Staaten sind die Macht der Unordnung,” Deutsche Stimme (June 2003).

11. Quoted in Richard Lambert, “Misunderstanding Each Other,” Foreign Affairs (March–April 2003).

12. Alexander Rar, “Europa ist Zerspaltet” (December 15, 2003), http://evrazia.org [3]

13. Edouard Husson, “Crise allemande, crise européenne?” (March 2003), http://www.diploweb.com [4]

14. As Joseph de Maistre said of the revolutionaries of 1789: “Ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes.” See Considérations sur la France (Lyon: Vitte, 1924), p. 7.

15. Maja Heidenreich, “Europa und Russland: Eine rückblickende und analysierende Darstellung” (n.d.), http://www.boschlektoren.de/ [5]

16. Quoted in Sacha Papovic, “De la dialectique géopolitique” (August 2003), http://www.voxnr.com.

17. Cited in “Russie-France-Allemagne” ( n.d.), http://www.paris-berlin-moscou.org [6]

18. Oswald Spengler, Preussentum und Sozialismus (Munich: Beck, 1919); K. R. Bolton, ed., Varange: The Life and Thoughts of Francis Parker Yockey (Paraparaumu, NZ: Renaissance Press, 1998), pp. 36–38. Also N. N. Alexeiev, “Raisons spirituelles de la civilisation eurasiste” (1998), http://www.voxnr.com [7]

19. W. Joseph Stoupe, “The Inevitability of a Eurasian Alliance” (August 17, 2004), http://atimes.com [8]

20. James Kurth, “The War and the West,” Orbis (Spring 2002).

21. Guillaume Faye, Avant-Guerre: Chronique d’un cataclysme annoncé (Paris: L’Æncre, 2002).

22. Philippe Grasset, “Comment Rumsfeld devient le garante de l’aventure irakienne” (May 11, 2004), http://www.dedefense.org [9]

23. François-Bernard Huyghe, Quatrième guerre mondiale: Faire mourir et faire croire (Paris: Rocher, 2004), p. 9.

24. D. Priest and T. E. Ricks, “Growing Pessimism on Iraq: Doubts Increase within U.S. Security Agencies,” The Washington Post, September 29, 2004.

25. Philippe Grasset, “La destruction méthodique de la puissance américaine” (September 27, 2004), http://www.dedefensa.org [10]; Guatam Adhikari, “The End of the Unipolar Myth,” International Herald Tribune, September 27, 2004.

26. Philippe Grasset, “Comment l’américainisme est en train d’apparaître pour ce qu’il est: un problème de civilisation” (September 1, 2004), http://www.dedefensa.org [10]

27. Brent Scowcroft, George I’s national security adviser, has publicly criticized George II for being “inordinately influenced by Israel’s Prime Minister Ariel Sharon. ‘Sharon just has him wrapped around his little finger’, Scowcroft said. ‘I think the president is mesmerized.’“ See “Key GOP Figure Raps Bush on Mideast,” San Francisco Chronicle, October 17, 2004.

28. Ehsan Ahari, “How Bush, Kerry Are One and the Same” (September 2, 2004), http://www.latimes.com [11]

29. H. Millard, “Ridin’ the Runaway Train Named America” (2004), http://www.newnation.org [12]

30. Françoise Vergniolle de Chantal, “Les débats américains sur la relations transatlantiques” (2004), http://robert-schuman.org [13]

31. Ian Williams, “Deterring the Empire” (May 13, 2003), http://www.alternet.org [14]

32. David Wood, “U.S. to Sell Precision-Guided Bombs to Israel” (September 23, 2004), http://www.newhousesnews.com [15]

33. Ian Black, “The Transatlantic Drift,” The Guardian, September 20, 2004; Philippe Grasset, “L’UE: Une stratégie de rupture avec l’Amérique” (September 20, 2004), http://www.dedefensa.org [10]

34. Faye, Avant-Guerre.

35. Sam Francis, “When the State Is the Enemy of the Nation” (July 19, 2004), http://www.vdare.com [16] This is not to say that the state is inherently the enemy of the nation—only that this is the case with the existing liberal state. On the difference between statism and nationalism, see Walker Connor, Ethnonationalism: The Quest for Understanding (Princeton: Princeton University Press, 1994).


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

La légende de Friedrich Hielscher

 

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La légende de Friedrich Hielscher

Dr. Peter BAHN

La fondation d’une “Église” panenthéiste au XXe siècle et ses fausses interprétations ultérieures

Pendant des décennies, la vie et l’œuvre de l’auteur, philosophe religieux et érudit, le Dr. Friedrich Hielscher (1902-1990) a donné lieu à toutes sortes de fausses interprétations spéculatives. Cela est particulièrement vrai avec le genre de littérature “ésotérique” populaire, dans laquelle Hielscher a sans cesse été le sujet des plus folles spéculations et assertions. Au début des années 60, une “légende Hielscher” extrêmement négative était déjà née, à laquelle des embellissements encore plus hardis ont été régulièrement ajoutés jusqu’à aujourd’hui. Cette légende est, cependant, pratiquement à des années-lumière des véritables actions et intentions de Hielscher, et est dépourvue de toute référence à la réalité.

Pour pouvoir aller au fond de ces spéculations, et pour déterminer leurs sources d’origine, il est d’abord nécessaire d’examiner le cours de la vie de Hielscher. Concernant les années jusqu’en 1954, cela peut être assuré avant tout au moyen de son autobiographie (1). Concernant la période de temps ultérieure, il existe — dans la littérature, du moins — seulement des morceaux fragmentaires et dispersés d’information dont l’accès est difficile (2). Par contre, les archives existantes relatives à Hielscher sont beaucoup plus riches, en particulier sa production littéraire (3) et sa correspondance avec Ernst Jünger, qui dura de 1926 à 1986 (4).

Fils d’un marchand de textiles, Friedrich Hielscher était né le 31 mai 1902 à Plauen, dans le Vogtland, et grandit à Guben, en Niedersaulitz. À l’âge de 17 ans, il sortit diplômé du Lycée Humaniste de Plauen. Immédiatement après ses examens finaux, il rejoignit une unité des Corps Francs qui prit part aux combats de résistance contre les groupes polonais en Haute Silésie (5). Son unité fut plus tard incorporée dans l’armée allemande. En mars 1920, Hielscher refusa de participer au putsch de Kapp, et quitta l’armée (6). Il commença ensuite à étudier le droit à l’Université de Berlin et suivit aussi des cours à la Faculté des Sciences Politiques (7). Ces études de sciences politiques l’amenèrent en étroit contact avec Theodor Heuss, avec qui il se lia d’amitié pour la vie (8). À Berlin, Hielscher rejoignit le corps de duellistes étudiant “Normannia”, et jusqu’aux années 70 il fut une autorité active pour l’histoire du groupe, ainsi qu’un conférencier recherché concernant l’Assemblée de Kosen (9).

Alors que la courte période dans les Corps Francs fut marquée beaucoup plus par des aspirations à l’indépendance et à l’aventure que par des visions politiques concrètes (10), pendant le cours de ses études à Berlin Hielscher devint graduellement plus politisé. Après une affiliation temporaire au Reichsclub du Parti du peuple allemand national-libéral (11), il gravita vers les cercles des “gauchistes de la droite” et des “nouveaux nationalistes”. Ces petits cercles, qui tournaient autour de certains journaux et de projets de publications, cherchaient à combler le fossé entre l’arrière-plan intellectuel du mouvement des travailleurs socialistes et celui du nationalisme traditionnel (12). En même temps, il croisa le chemin de personnalités comme le philosophe culturel Oswald Spengler (13) et la sœur de Nietzsche, Elizabeth Förster-Nietzsche, cette dernière rencontre étant due aux nombreuses visites de Hielscher aux archives de Nietzsche à Weimar du fait de son travail promotionnel (14). En 1926, Hielscher termina son cursus par une thèse intitulée Die Selbstherrlichkeit : Versuch einer Darstellung des deutschen Rechtsgrundbegriffes (La souveraineté : un essai de présentation de la base de la loi allemande), pour laquelle il se vit décerner un double doctorat, summa cum laude, en philosophie du droit et en histoire du droit (15). Mais il trouva que son travail ultérieur, bureaucratique et réglementé, en tant que clerc juridique, était un tel supplice qu’en novembre 1927 il fut déchargé de la fonction publique à sa propre requête (16). Pendant le reste de sa vie, il vécut comme un universitaire — tant bien que mal — avec les bénéfices de publications, de cours et de commissions de recherche occasionnelles.

Hielscher, qui avait entre-temps développé un étroit contact personnel avec Ernst Jünger, fut à partir de 1926 un collaborateur actif aux divers journaux liés au « nouveau nationalisme » national-révolutionnaire. Son premier essai parut à la fin de 1926 dans le magazine Neue Standarte-Arminius : Kampfschrift für deutsche Nationalisten. Avec son titre, Innerlichkeit und Staatskunst (Intériorité et art étatique), il indiqua dès le début qu’il ne se préoccupait pas d’activité politique superficielle, car les choses n’en étaient pas « au commencement d’un nouveau départ, mais plutôt à la fin du vieil effondrement » (17). Cet effondrement ne pouvait être surmonté que par une nouvelle « foi (...) qui portera l’avenir allemand et sans laquelle le nouveau travail ne sera pas commencé » (18).

Avec l’accent mis par ce premier texte sur l’importance fondamentale d’une nouvelle foi, un trait avait déjà émergé dans l’œuvre de Hielscher qui allait rapidement s’intensifier, et qui resterait prédominant jusqu’à la fin de sa vie. Hielscher ne pensait “politiquement” que d’une manière secondaire et transitoire ; il se préoccupait beaucoup plus de tirer un nouvel “art étatique” des concepts religieux. Cela était déjà clair à la fin des années 20 au vu de sa correspondance avec Ernst Jünger. En conséquence, en novembre 1929 il envoya à Jünger une “déclaration de foi” (Bekenntnis) idéologico-religieuse, et dans une autre lettre quelques semaines plus tard il parla de la nécessité de la naissance d’une « Église invisible » qui serait efficace en termes de foi tout comme de politique (19). Vivant à l’époque dans la solitude d’un presbytère de la région de Lausitz, où un ancien ami d’école servait comme pasteur protestant, Hielscher travaillait sur son livre Das Reich, qui fut publié en 1931 (20). Celui-ci fut précédé par les premiers numéros d’un périodique du même titre que Hielscher avait édité depuis septembre 1930. Un cercle d’adeptes, loyal à Hielscher en tant que spiritus rector, se forma progressivement autour du journal et à partir des lecteurs du livre, qui avait provoqué un débat considérable. Jusqu’en 1933 ce cercle fut essentiellement tiré des rangs du Mouvement de la Jeunesse et des groupes de jeunesse nationaux-révolutionnaires (21).

L’unité de foi et de politique postulée par Hielscher, d’« intériorité et art étatique », ne fut pas sans conséquence sur la structure et l’activité de son cercle. Dans les années entre 1932 et 1935, l’association grandit, selon les mots de Hielscher, à la foi « comme une résistance contre la populace, et comme une Église » (22). Hielscher considéra toujours le mouvement national-socialiste comme une « populace », contre qui il se trouvait en opposition diamétrale pour des raisons idéologico-religieuses. En fait, le cercle autour de Hielscher se voyait à la fois comme une « Église embryonnaire » avec les activités rituelles correspondantes, et comme un « État embryonnaire » avec la tâche de résister au national-socialisme (23), bien qu’il soit peu probable que tous les membres politiquement actifs du cercle aient participé avec la même intensité aux aspects religieux du groupe. En tout, le groupe était formé d’environ cinquante personnes, dont les noms peuvent être déterminés à partir des archives relatives à Hielscher (24).

Les activités du cercle, à la fois comme « Église » et comme groupe de résistance, étaient menées sur la base d’un système idéologico-religieux extraordinairement complexe. Ceci n’avait pas été emprunté par Hielscher à d’autres sources sous une forme finie, mais fut développé successivement à partir d’axiomes fondamentaux spécifiques. D’importance centrale était l’idée de la foi comme « base de l’action » incontestable, et donc de leitmotiv essentiel pour toute action humaine (25). À un niveau subordonné à cette signification de la foi en général (c’est-à-dire, d’une foi en tant que telle), Hielscher plaçait sa propre théologie concrète avec sa vision particulière sur Dieu, les dieux, et l’homme — une vision qu’il définissait comme « païenne ».

Le point de départ était la perception panenthéiste de Dieu comme « l’Éternel, en qui tout est contenu » (26). Ainsi, Dieu n’était pas extérieur au monde, mais au contraire le monde était en Lui ; il n’était pas le Créateur, mais plutôt celui qui (à partir de lui-même) crée continuellement. Hielscher reliait cela à diverses notions. De la compréhension du monde par Nietzsche comme “volonté de puissance”, il extrapolait l’idée de devenir un « avec le monde éternellement en devenir » (27). De cela pouvait « être perçue … une conscience de Dieu » (28). En même temps, il revenait spécifiquement à la pensée de l’hérétique et érudit du début du IXe siècle, Jean Scot Erigène, d’après qui, « Dieu est tout ce qui est éternel et tout ce qui est advenu » (29). Erigène décrivait aussi Dieu comme une « unité multiple à l’intérieur de lui-même » (30). Cette idée domina exclusivement et complètement les convictions religieuses de Hielscher et de son cercle jusqu’à la fin des années 30, avant d’être élargie (avec des conceptions qui étaient systématiquement dérivées du penseur susmentionné) pour inclure des « dieux » ou des « messagers célestes », qui en tant que « particularités » (Besonderungen) personnelles du « tout-puissant et seul vrai Dieu » apparaissaient comme médiateurs entre ce dernier et les êtres humains. À cet égard, des éléments polythéistes trouvés dans la pensée classiciste allemande (en particulier dans les œuvres de Gœthe et de Hölderlin) — mais habillés par Hielscher en dieux de la mythologie germanique (« Wode », « Thor », « Loki », « Freya », « Sigyn », etc.) — furent repris et incorporés structurellement (31). En tant qu’« âme », l’être humain aussi n’était rien d’autre que l’une des « particularités » émanant de la plénitude du seul vrai Dieu. Pour Hielscher, cela conduisait en conséquence à un rejet des conceptions occidentales modernes de l’individu autonome : chaque « âme » (c’est-à-dire chaque être humain) reçoit « sa propre essence à tout moment de Dieu » (32).

De ces conceptions de base, à partir du début des années 30 le cercle Hielscher développa un système de croyance qui se différenciait continuellement par de nouvelles manifestations, ainsi que par une pratique liturgique avec des cérémonies pour le cycle de l’année et le cours de la vie. Avec l’inauguration du nouvel appartement de Hielscher à Falkenhain près de Berlin le 27 août 1933 vint la première « observance » (Andacht) officielle de l’« Église ». Celle-ci fut dès lors considérée comme la véritable date de fondation de l’Église, que Hielscher nomma la Unabhängige Freikirche (UFK), l’Église Libre Indépendante (33). Cela fut suivi par des élaborations liturgiques, orientées exclusivement d’après les études folkloriques, mythologiques et historico-religieuses faites par les membres du groupe ; ces études étaient presque exclusivement à diffusion interne. En 1941, ils réussirent à terminer une série annuelle de rituels païens constituée de 24 cérémonies (34). Chaque cérémonie était consacrée à l’un des 12 dieux germaniques, et était combinée (comme Ernst Jünger le laissa entendre dans une entrée de son Journal de Paris en octobre 1943, écrite après une rencontre avec Hielscher) avec diverses correspondances symboliques — signes, arbres, fleurs, animaux, aliments, boissons, « couleurs inhérentes » et « couleurs apparentes » (Wesensfarben und Erscheinungsfarben) (35). En même temps, en tant que chef de l’UFK, Hielscher accomplit aussi des cérémonies de baptême et de mariage pour des membres de son cercle, suivies plus tard par les premières funérailles du groupe (36).

 

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Structurellement, la liturgie des services religieux spécifiques de l’UFK — avec leurs invocations, prières, chants, et lectures — contenait aussi des éléments qui pouvaient clairement être trouvés, de cette manière ou d’une manière similaire, parmi les communautés de la foi chrétienne. Les différences sont essentiellement en termes de contenu, qui dans l’UFK se distinguait par le panthéon des dieux germaniques avec le « seul vrai Dieu » au-dessus de lui. Mais il y avait quelque chose d’autre. Dans son autobiographie, Hielscher se décrivit expressément — traçant une distinction explicite avec Ernst Jünger — comme un « mystique » (37). La signification imprégnant les cérémonies à l’intérieur de l’UFK se trouvait donc dans un contexte très spécifique. Hielscher soulignait en conséquence qu’avec ces cérémonies, « l’Église célébrerait la domination du céleste dans cet espace et dans ce temps » (38) et parlait de « revenir de la cérémonie pour [faire] nos devoirs quotidiens avec une énergie et un pouvoir nouveaux » (39). Cela faisait penser à une compréhension mystique de la religion, voyant l’expérience contemplative intérieure du numineux comme une source d’énergie, particulièrement pour le croyant individuel prenant part aux cérémonies.

Pour Hielscher et son cercle, la résistance contre le national-socialisme se nourrissait à des sources religieuses. C’était beaucoup moins une critique des mesures politiques individuelles prises par le régime NS — bien qu’ici aussi, Hielscher développa diverses positions dissidentes, dont la discussion sort du cadre de cet essai — qu’un rejet de principe. À cause de son manque de connexion transcendantale, le règne NS était vu par le cercle Hielscher comme un niveau décadent d’État, une forme de règne de la populace qui — en particulier à cause de son idéologie raciale biologique — était devenue asservie à la « matière » et à ce qui est purement matériel. Pour Hielscher, l’infiltration et la subversion depuis l’intérieur semblait être un chemin praticable de résistance, bien qu’à la lumière de la faiblesse numérique de son cercle cette stratégie se heurta rapidement à des facteurs limitants. Si des membres du cercle Hielscher parvinrent à occuper des positions de niveau intermédiaire dans l’armée, dans le contre-espionnage, et dans les SA et les SS, très peu de choses — en plus de rassembler des informations et d’offrir occasionnellement une aide à des victimes individuelles de la persécution politique — purent être faites.

Une exception fut l’influence exercée sur l’Ahnenerbe, l’organisation de recherche SS fondée le 31 juillet 1935, et dont Wolfram Sievers, un jeune ami de Hielscher et aussi un membre de l’UFK, parvint à devenir l’administrateur (40). Au-delà de son but originel de faire progresser l’étude de la « préhistoire spirituelle » (Geistesurgeschichte) (41), l’Ahnenerbe, un objet de prestige pour Heinrich Himmler, se subdivisa graduellement en de nouveaux départements de recherche consacrés à l’histoire de l’art, aux sciences naturelles, à la médecine, et même à la technologie (42). En résultat de l’implication ultérieure des départements médicaux dans les expériences humaines barbares conduites par les SS, Sievers, qui en dépit de sa désapprobation religieusement motivée de ces incidents s’était trouvé incapable d’agir ouvertement contre eux, fut condamné à mort au procès de Nuremberg et pendu (43). Hielscher — qui avait même reçu, sous la protection de son ami (44), des commissions de recherche temporaires de l’Ahnenerbe concernant des matières folkloriques et historico-culturelles — tenta sans succès jusqu’à la fin d’obtenir une grâce pour Sievers. Immédiatement avant l’exécution, il rendit visite à Sievers en prison et célébra une cérémonie d’adieu religieuse avec lui, en accord avec les observances de son Église païenne (45). C’est cet événement en particulier qui donna lieu plus tard à un grand nombre de spéculations extravagantes.

Quand c’était faisable, Hielscher tira avantage de ses activités pour l’Ahnenerbe, qui étaient occasionnellement combinées avec des voyages de recherche, pour aider des gens qui étaient politiquement ou racialement persécutés (46), et pour cultiver des contacts avec divers groupes de la résistance antinazie (47). En septembre 1944, il fut arrêté par la Gestapo en liaison avec l’assassinat manqué de Hitler par le comte von Stauffenberg, emprisonné pendant quelques mois, et torturé. Ce fut l’intervention de Sievers à cette époque qui conduisit à sa libération sous « condition de servir au front », et qui lui sauva finalement la vie (48).

Après 1945, le cercle Hielscher cessa toute activité politique et se concentra exclusivement sur des recherches religieuses cadrant avec les paramètres de l’UFK. Basant sa perspective sur une vision cyclique de l’histoire et employant une terminologie saisonnière, Hielscher pensait que l’humanité se trouvait dans un « hiver » historique (qui avait commencé vers 1800 avec la Révolution française et la montée de l’industrialisation) au milieu duquel on devait procéder d’une « impossibilité de l’État » fondamentale, nécessitant une construction conceptuellement nouvelle de l’État. En contraste, « l’Église dans l’hiver » était vue comme la « racine du printemps, et la première étape du Reich » (49), et le nouveau centre de ses recherches apparaissait comme la prochaine étape logique. Pendant des décennies, cela resta le travail de l’UFK. Et tout comme elle l’avait fait durant le Troisième Reich, sous la République Fédérale d’Allemagne l’UFK maintint une isolation presque complète vis-à-vis de l’extérieur. Des années 50 jusqu’aux années 80, l’activité de l’UFK fut caractérisée par des « journées de l’Église » annuelles, des célébrations internes, et l’accumulation d’une masse de compositions internes qui existent sous forme hectographique ; celles-ci traitent surtout de questions de théologie et de philosophie de l’histoire (50). L’âge avancé de ses membres (car des membres nouveaux et plus jeunes pouvaient difficilement être introduits) et 2 crises de l’« Église », en 1969-70 et 1983-84 (51), affaiblirent finalement un cercle qui n’avait jamais été particulièrement fort — à tel point que dans les années précédant la mort de Hielscher en mars 1990, l’UFK était principalement composée de lui-même et de son épouse Gertrud.

En conclusion, on peut souligner que Hielscher, qui sortit du courant national-révolutionnaire politiquement motivé de la période de Weimar, s’était déjà tourné à la fin des années 20 vers des thèmes religieux d’une manière intensifiée, et qu’en résultat de cette tendance il avait créé sa propre Église « païenne ». À première vue, l’UFK semble comparable à de nombreuses autres initiatives religieuses völkisch contemporaines, mais elle différait de celles-ci par sa formulation d’un système théologique strictement axiomatique et par un rejet consécutif de toutes les conceptions raciales-biologiques, et donc matérialistes. Hielscher et son cercle désapprouvèrent le système NS depuis le début, mais tentèrent de faire usage de leurs positions par l’infiltration d’institutions spécifiques (l’Ahnenerbe en particulier), dans le cadre d’un effort de résistance. En faisant cela, Hielscher entra en conflit mortel avec la Gestapo. Après 1945, il se retira presque complètement de la vue du public, et à part ses activités avec la société de duellistes étudiants et la publication de son autobiographie, il s’employa seulement à cultiver les pratiques mystiques-contemplatives de son Église.

À la place de cette histoire exacte, qui peut être vérifiée complètement par les preuves et les archives littéraires, à partir de 1960 une toile de fausses interprétations, de spéculations et de formulations légendaires commença à se développer, qui n’avait plus aucun rapport avec la vie et l’œuvre réelles de Hielscher. Cependant, il est nécessaire d’aborder la question, car une grande partie de ce que le grand public, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Allemagne, connut sur Hielscher dans les dernières décennies a été influencée et embrouillée par ces formulations légendaires. Une analyse impartiale de Hielscher — et particulièrement de son système théologique, qui contient quelques éléments très remarquables — peut difficilement avoir lieu tant qu’un roncier de mythes négatifs obstrue l’accès nécessaire.

À l’origine de la formulation légendaire se trouvait le livre Le matin des magiciens, par Louis Pauwels et Jacques Bergier, publié en France en 1960 et bientôt traduit dans diverses langues. L’intention de base des auteurs était de souligner certains aspects de la réalité terrestre qui restent en-dehors de l’actuel modèle d’explication rationaliste et positiviste. Sur cette toile de fond, ils soulignaient — et pas d’une manière détaillée, finalement — divers cotés "
obscurs" et "bizarres" de l’histoire intellectuelle du XXe siècle et suggéraient des références historiques (réelles ou spéculatives). L’arrière-plan supposément ésotérique ou « occulte » du national-socialisme était d’un intérêt particulier. Il était inévitable que dans ce contexte, les prédilections de Heinrich Himmler pour la mythologie germanique et pour les rituels des Männerbünde traditionnels, l’histoire des Châteaux de l’Ordre du NS, et les activités de recherche appropriées de l’Ahnenerbe aient aussi été mentionnées (52).

À cause de la cérémonie d’adieu maintenant bien connue avant l’exécution de Wolfram Sievers — absolument pas mentionnée par Hielscher dans son autobiographie —, Hielscher se trouva lui-même dans les vues de Pauwels et Bergier. Ils le présentèrent d’emblée comme le « maître spirituel » de Sievers (53), ce qui avait bien sûr une certaine plausibilité du fait de l’appartenance de Sievers au cercle de résistance à motivation religieuse de Hielscher. Mais devant l’histoire organisationnelle suffisamment documentée de l’Ahnenerbe (54), beaucoup plus aventurée était l’assertion factuelle dans le même paragraphe que la création de son organisation aurait pu en fait procéder d’une « initiative privée » de Hielscher (55), qui avait de plus noué une « amitié mystique » avec l’explorateur suédois Sven Hedin. Ce que nous devons faire de cette « amitié mystique » — qui n’est mentionnée ni dans l’autobiographie de Hielscher (où il parle souvent volontiers et abondamment de ses rencontres et amitiés avec diverses personnalités) ni dans sa production littéraire — est une question que Pauwels et Bergier laissent sans réponse. Néanmoins le détour imaginatif vers les premières explorations de Hedin en Asie Centrale cadrait opportunément avec l’élaboration d’une « doctrine secrète » nationale-socialiste, apparemment influencée par l’Extrême-Orient, dont la genèse et l’établissement étaient supposés avoir été substantiellement influencés par Sven Hedin – et par Hielscher (56).

En fait, Pauwels et Bergier concédaient quelques phrases plus tard que Hielscher ne fut jamais un national-socialiste, mais affirmaient qu’un lien existait à travers sa communauté « avec les doctrines ‘magiques’ des grands maîtres du national-socialisme » (57). Mais c’est précisément par cette attribution d’idées « magiques » à Hielscher que Pauwels et Bergier révélaient en fait combien ils en connaissaient peu sur son système religieux-cosmologique, car Hielscher s’était toujours fermement opposé au concept et à la pratique de la « magie ». Il insistait particulièrement là-dessus dans son autobiographie, qui fut disponible dès 1954 (et qui était donc parfaitement accessible à Pauwels et Bergier). Dans celle-ci, dénotant une différence caractéristique entre sa vision du monde et celle de Ernst Jünger, il qualifiait sa perspective personnelle de mystique, alors que celle de Jünger était magique (58). Et il y avait encore une autre source pour ce rejet de la magie qui était rigoureusement déduit du système religieux-cosmologique de Hielscher, d’après lequel il n’est pas possible pour l’être humain « d’approcher les dieux, de s’attribuer leur bénédiction, de s’élever jusqu’à eux » (59). Le 11 décembre 1956, Hielscher écrivit à Friedrich Georg Jünger, le frère d’Ernst Jünger, que la magie était la « tentative inadaptée, mais toujours coupable, d’utiliser des moyens terrestres, à savoir ceux de la sorcellerie, pour mettre le Céleste à son service ». La magie blanche était encore plus répréhensible que la magie noire, car le magicien « blanc » était coupable de « désirer soumettre un bon esprit », au lieu d’un mauvais esprit, « à sa propre volonté » (60).

Mais Pauwels et Bergier ne s’intéressaient pas à tout cela. Bien éloignés de toute source concernant la vie et l’œuvre de Hielscher, ils lui attribuaient finalement « un rôle important dans l’élaboration de la doctrine secrète [nationale-socialiste] » (61), cette froide et cruelle doctrine supposément transmise par Sven Hedin à partir de l’Asie, qui se trouve derrière les événements politiques et qui selon les auteurs pourrait aussi expliquer les actions des protagonistes du national-socialisme et en particulier des SS. Une conjecture grandiose de ce genre, tirée du néant et diffusée internationalement à travers le livre de Pauwels et Bergier en grandes éditions, établit un sol fertile idéal dans les années suivantes pour des spéculations encore plus hardies et des affirmations de plus en plus téméraires concernant le rôle de Hielscher pendant l’ère NS.

Un exemple typique à cet égard est le livre The Spear of Destiny (La lance du destin) de l’auteur britannique Trevor Ravenscroft, dans lequel Hielscher — bien sûr à nouveau sans l’ombre d’une preuve et en résultat de la « méthode » des racontars sans mesure — est une fois de plus décrit comme ayant été le chef spirituel de l’Ahnenerbe, et « la plus importante figure en Allemagne après Adolf Hitler lui-même » (62). « Le Führer », d’après Ravenscroft, demanda à Hielscher de le conseiller « dans toutes les matières occultes », et dans l’éventualité d’une victoire allemande dans la seconde guerre mondiale, Hielscher « aurait bien pu devenir le Grand Prêtre d’une nouvelle religion mondiale qui aurait remplacé la Croix par le Svastika » (63). Finalement, Ravenscrof imaginait aussi que Hielscher lui-même était celui qui avait développé un mystérieux « rituel de l’air suffoquant » par lequel des membres sélectionnés des SS « prêtaient serment d’allégeance irrévocable aux puissances sataniques » (64). Le fait que même dans la seconde édition révisée de son livre (65), Ravenscroft écrivait encore « Heilscher » au lieu de « Hielscher » est probablement indicatif de la connaissance des faits et des sources par cet auteur et quelques autres de ce genre.

Un autre auteur de langue anglaise, Gerald Suster, approcha le sujet d’une manière similaire. Dans un livre portant le titre sensationnel : Hitler : Black Magician, il se sentit obligé d’écrire que Hielscher avait déjà fondé l’Ahnenerbe en 1933, après quoi elle reçut une reconnaissance « officielle » en 1935 (66). D’après Suster, Hielscher influença les SS en particulier, et à un degré beaucoup plus élevé que ce qu’on en savait généralement » (67). Suster aussi n’avait pas l’ombre d’une preuve pour ces affirmations, sans même parler de sources pouvant être vérifiées par une bibliographie ou par des archives. La bibliographie de son livre de 222 pages tient en moins de 2 pages. Bien que la bibliographie ne contenait ni l’autobiographie de Hielscher ni la littérature spécialisée sur l’Ahnenerbe, l’édition britannique du Matin des magiciens de Pauwels et Bergier, publiée en 1964, se trouve être une fois encore l’une des sources principales (68).

Les mêmes associations spéculatives, faisant pour la plupart des références directes et explicites à Pauwels/Bergier et Ravenscroft, peuvent aussi être trouvées dans le volumineux livre Das Schwarze Reich, signé de l’auteur « E.R. Carmin », manifestement un pseudonyme, ce dernier affirmant révéler l’influence considérable de toutes sortes de sociétés secrètes sur la politique du XXe siècle. Le livre parut en 1994 chez un petit éditeur de Rhénanie, passa d’abord relativement inaperçu, mais connut une large diffusion 3 ans plus tard lorsqu’il fut publié en édition de poche par la célèbre Heyne Verlag de Munich. « Carmin » non seulement reprit les habituelles formulations légendaires de ses antécédents littéraires, comme l’« amitié mystique » entre Hielscher et Sven Hedin, mais prit soin de concocter — comme ingrédient original et additionnel à la florissante légende Hielscher — des liens entre l’Église clandestine de Hielscher (dont, cependant, il ne connaissait pas le nom) et le désir d’Alfred Rosenberg de créer une Église nationale du Reich (69). En passant, « Carmin » décrit aussi le principal ouvrage historico-philosophique de Hielscher, Das Reich, comme un « roman » (70), jetant une lumière révélatrice à tous égards sur ce genre de recherche « historique » contemporaine.

Une contribution complètement unique à la « légende Hielscher » qui non seulement s’inspira de spéculations antérieures mais aussi contribua fortement à celles-ci fut faite par l’auteur chilien et ardent admirateur de Hitler, Miguel Serrano, avec son livre El cordon dorado : Hitlerismo esoterico. Ce dernier parut en espagnol en 1978 et fut publié dans une traduction allemande en 1987. Dans ce livre, Serrano expose en détail une ligne complète de tradition spirituelle, incluant les doctrines de l’hindouisme, de l’alchimie médiévale, des Templiers, des Cathares et des Rosicruciens, qui conduit directement à un national-socialisme interprété d’une manière « ésotérique » dans lequel un Adolf Hitler survivant continue à vivre au Pôle Sud. Au milieu de tout cela, Hielscher, parmi tous les gens respectueusement appelés « les initiés » par Serrano, était placé à la même hauteur que les « chefs supérieurs et inconnus de l’Hitlérisme » et même élevé au niveau d’un « chef spirituel des SS » (71).

L’appendice bibliographique de Serrano manquait lui aussi de toute trace de l’autobiographie de Hielscher, des autres textes publiés par Hielscher, et du matériel approprié qui se trouve dans les archives. Mais le Matin des magiciens se trouve encore une fois parmi les sources données, cette fois-ci dans sa traduction espagnole de 1963 (72). Cela souligne à nouveau le rôle joué par Pauwels et Bergier pendant des décennies comme fournisseurs de slogans pour un genre complet de littérature. Les diverses tentatives de diaboliser la vie et l’œuvre de Hielscher en termes d’un bizarre ésotérisme « noir » (comme dans les ouvrages de Pauwels et Bergier, Ravenscroft, Suster et « Carmin ») recoupent ici la tentative de Serrano de l’utiliser dans le contexte d’un hitlérisme « ésotérique » et « tantrique ».

Complètement négligé était par contre tout examen des positions réelles de Hielscher, et particulièrement des éléments fondamentaux de son système religieux-cosmologique. Au mieux, des fragments et des lambeaux conceptuels furent extraits, volontairement mal interprétés et insérés dans des contextes historiques contemporains auxquels ils étaient en fait diamétralement opposés. Cela est particulièrement vrai dans le cas du peu qui était connu (comme ce qui venait du journal de Ernst Jünger) concernant l’Église libre païenne de Hielscher, et qui fut plus tard interprété avec empressement comme une indication de « rites » satanistes et de « doctrines secrètes ». Le refus strict et permanent de Hielscher de permettre un plus large accès aux dogmes et à la liturgie de son Église était — de son point de vue — logique et bien-fondé. Il était basé sur la supposition que c’était précisément à la lumière des expériences négatives avec le Troisième Reich que le petit cercle de ses fidèles devait être protégé, et qu’en général seules quelques personnes étaient assez mûres en esprit et en caractère pour saisir le système de croyance axiomatiquement construit de l’UFK, intuitivement aussi bien que mentalement.

Involontairement, cependant, cette position clandestine encouragea la croissance illimitée de légendes et se révéla finalement comme contre-productive. C’est seulement après un examen minutieux, basé sur les sources existantes, sur les motivations, les fondements spirituels et les pratiques réelles du cercle de Hielscher — qui existait encore dans les années 80 — que ces formulations légendaires seront écartées et permettront l’étude d’un aspect fertile et très intéressant de l’histoire intellectuelle du XXe siècle.


Peter Bahn (traduit d’allemand en anglais par Michael Moynihan et Gerhard)

Cet essai est originellement paru sous le titre « Die Hielscher-Legende : Eine panentheistische ‘Kirchen’-Gründung des 20. Jahrhunderts und ihre Fehldeutungen » dans le journal allemand Gnostika, N° 19 (octobre 2001), pp. 63-76. Cette nouvelle version, traduite en anglais et avec des références bibliographiques élargies, est publiée par TYR avec l’aimable autorisation de l’auteur.

NOTES

[1] Cf. Friedrich Hielscher, Fünfzig Jahre unter Deutschen [Cinquante ans parmi les Allemands], Hambourg, Rowolt 1954.

[2] Ici les articles suivants doivent être mentionnés en particulier : Marcus Beckmann, « Dem anderen Gesetz gehorschen : Zum Tode Friedrich Hielschers », in Fragmente 6 (1990), pp. 4-13 ; Werner Barthold, « Die geistige Leistung Friedrich Hielschers für das Kösener Corpsstudentum », in Einst und Jetzt : Jahrbuch des Vereins für corpsstudentische Geschichtsforschung, vol. 36 (1991), pp. 279-82 ; Karlheinz Weissmann, « Friedrich Hielscher : Eine Art Nachruf », in Criticon 123 (janvier/février 1991), pp. 25-28 ; Peter Bahn, « Glaube–Reich–Widerstand : Zum 10. Todestag Friedrich Hielschers », in Wir selbst : Zeitschrift für nationale Identität, Nos 1-2 (2000), pp. 21-33; Peter Bahn, « Ernst Jünger und Friedrich Hielscher : Eine Freudschaft auf Distanz », in Les Carnets Ernst Jünger, N° 6 (2001), pp. 127-45.

[3] C’est le Dépôt Friedrich Hielscher dans les Archives du District de Schwarzwald-Baar (Willingen-Schwenningen) ; un index électronique des archives est actuellement en préparation. Abrégé SBDA à partir de maintenant.

[4] Celle-ci se trouve parmi les documents Ernst Jünger aux Archives de Littérature Allemande à Marbach ; il y a aussi d’autres lettres de Hielscher dans d’autres collections de papiers non-publiés, comme ceux concernant Friedrich Georg Jünger.

[5] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 21-29.

[6] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 31.

[7] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 33-35.

[8] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 45-47.

[9] Friedrich Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 35-38, et Barthold, 1991. Concernant les activités de Hielscher dans la société de duellistes, voir aussi Hermann Rink, « Friedrich Hielscher » in Thomas Raveaux et Marcus Beckmann, eds., Veritati : Festschrift für Friedrich Hielscher zum 85. Geburtstag (Würzburg: auto-édition, 1987), pp. 19-22.

[10] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 21-22.

[11] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 41-44.

[12] Concernant ce courant en général, et le rôle – partiel et marginal – de Hielscher, Cf. entre autres : Karl O. Paetel, Versuchung oder Chance ? Zur Geschichte des deutschen Nationalbolchewismus (Göttingen, Musterschmidt, 1965 ; new ed., Koblenz, Bublies, 2000) ; Otto-Ernst Schüddekopf, Nationalbolchewismus in Deutschland 1918-1933 (Frankfurt/Berlin/ Vienna : Ullstein, 1972) ; Louis Dupeux, Nationalbolchewismus in Deutschland 1918-1933 : Kommunistische Strategie und konservative Dynamik (Munich, Büchergilde Gutenberg, 1985) ; Suzanne Meinl, Nationalsozialisten gegen Hitler : Die nationalrevolutionäre Opposition um Friedrich Wilhelm Heinz (Berlin, Siedler, 2000). Le texte standard biographique/bibliographique sur ce sujet est Armin Mohler, Die Konservative Revolution 1918-1932 : Ein Handbuch, 3ème éd., élargie avec un volume supplémentaire contenant aussi des corrections (Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1989). Hielscher, que Möhler décrit correctement comme « bâtisseur de système » typique parmi les nationaux-révolutionnaires, est détaillé à la p. 450.

[13] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 82-83.

[14] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 84.

[15] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 105. Sa thèse, qui contenait beaucoup de références à la pensée de Nietzsche et de Spengler, parut sous forme de livre en 1930, publiée par Frundsberg-Verlag, Berlin.

[16] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 111.

[17] Cf. Friedrich Hielscher, « Innerlichkeit und Staatskunst », in Neue Standarte-Arminius: Kampfschrift für deutsche Nationalisten, numéro du 26 décembre 1926, pp. 6-8. Cité ici et plus bas d’après la réimpression aux pp. 335-38 de Jahrbuch zur Konservative Revolution 1994 (Cologne : Anneliese Thomas, 1994), p. 335.

[18] Cf. Hielscher, 1926 (1994), p. 337.

[19] Cf. les lettres de Hielscher datées du 28 novembre 1929 et du 12 janvier 1930, dans les documents Ernst Jünger aux Archives de Littérature Allemande.

[20] Cf. Friedrich Hielscher, Das Reich (Berlin, Das Reich, 1931).

[21] Sur la formation du cercle Hielscher et ses efforts pendant la dictature NS, Cf. Rolf Kluth, « Die Widerstandgruppe Hielscher » in Pusl : Dokumentationschrift zur Jugendbewegung, N° 7 (déc. 1980), pp. 22-27.

[22] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 237.

[23] Cf. Friedrich Hielscher, « Die Entwicklung unserer Kirche » [Le développement de notre Église], texte aux SBDA, documents Hielscher, N° 73, p. 1-2.

[24] Cf. Friedrich Hielscher, « Bericht über die unterirdische Arbeit gegen den Nationalismus » [Rapport sur le travail souterrain contre le national-socialisme], texte aux SBDA, documents Hielscher, N° 140 (avec index des personnes appartenant au cercle).

[25] Cf. Friedrich Hielscher, Die Selbstherrlichkeit : Versuch einer Darstellung des deutschen Rechtsgrundbegriffes (Berlin, Frundsberg, 1930), pp. 63-64.

[26] Cf. lettre de Hielscher datée du 28 novembre 1929, dans les documents Ernst Jünger aux Archives de Littérature Allemande.

[27] Cf. Hielscher, Die Selbstherrlichkeit, 1930, p. 83.

[28] Cf. Hielscher, Die Selbstherrlichkeit, p. 81.

[29] Cf. Johannes Scotus Eriugena, Über die Einteilung der Natur, trad. Par Ludwig Noak (Hambourg, Felix Meiner 1994), p. 325.

[30] Cf. Eriugena, Über die Einteilung der Natur, p. 324.

[31] Cf. « Die 1. Klasse des heidnischen Glaubensunterrichts während der Schule » [La première classe de l’enseignement religieux païen à l’école], texte aux SBDA, documents Hielscher, N° 15 (probablement écrit par Hielscher).

[32] Cf. la lettre de Hielscher à Alfred Schäffer datée du 23 janvier 1931, dans la collection Walter Ehlers aux Archives de Littérature Allemande.

[33] Cf. SBDA, documents Hielscher, N° 81, et le document public du notaire de Triberg daté du 6 juillet 1966 concernant une déclaration sous serment de Hielscher sur la fondation de la « Unabhängige Freikirche » en 1933 (copie en possession de l’auteur).

[34] Cf. Friedrich Hielscher, « Die Entwicklung unserer Kirche », p. 2.

[35] Cf. Ernst Jünger, Strahlungen II : Das zweite Pariser Tagebuch, „Kirchhorster Blätter : Die Hütte im Weinberg“, édition de poche (Munich, Deutscher Taschenbuchverlag 1988), pp. 172-73 (entrée du 16 octobre 1943). Ernst Jünger lui-même ne fut jamais membre de l’Église de Hielscher, mais fut l’une des quelques personnes extérieures informées de son existence et de son développement par son vieil ami Hielscher. Les diverses lettres et pièces jointes de Hielscher à Jünger jusqu’aux années 1980 doivent être notées à cet égard (Cf. la correspondance Ernst Jünger-Friedrich Hielscher dans les documents Ernst Jünger aux Archives de Littérature Allemande).

[36] Cf. Hielscher, « Die Entwicklung », p. 2.

[37] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 117.

[38] Cf. Friedrich Hielscher, « Der Aufbau der Kirche » [La construction de l’Église], texte N° 16 dans les documents Hielscher aux SBDA, p. 18.

[39] Cf. Hielscher, « Der Aufbau », p. 18.

[40] Cf. Michael H. Kater, Das Ahnenerbe der SS 1935-1945 (Stuttgart : Deutsche Verlagsanstalt, 1974), p. 38.

[41] Cf. Kater, 1974, p. 27. Sur les connotations originelles du nom de l’institution, voir l’article de Joscelyn Godwin sur Hermann Wirth dans ce numéro de TYR.

[42] Cf. Kater, Das Ahnenerbe, p. 215.

[43] Pour une évaluation critique du rôle de Sievers, Cf. Kater, Das Ahnenerbe, pp. 317-19, et la description antérieure plus positive de Sievers dans Alfred Kantorowicz, Deutsches Tagebuch, Pt. 1 (Munich, Kindler, 1959), pp. 496-507.

[44] Cf. Kater, Das Ahnenerbe, p. 323.

[45] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 453-54.

[46] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 444-47.

[47] Cf. Friedrich Hielscher, « Die Hielscher-Gruppe 1933-1945: Bericht über die unterirdische Arbeit gegen den Nationalsozialismus », dans Jahrbuch zur Konservative Revolution 1994 (Cologne : Anneliese Thomas, 1994), p. 329-34, ainsi que la description par Kluth (1980).

[48] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 402-26.

[49] Cf. Friedrich Hielscher, « Die Entwicklung », p. 3.

[50] Les textes se trouvent dans les documents Hielscher aux SBDA.

[51] Le matériel sur la cause et le cours des « crises de l’Église » qui furent liées à la scission peut être trouvé en grande quantité sous les mots-clés « 1. Kirchenkrise » et « 2. Kirchenkrise » dans les documents Hielscher aux SBDA. L’« Église Libre », qui fut dissoute dans les années 90, émergea de la « première crise » sous la direction du Dr. Rolf Kluth, directeur temporaire des Bibliothèques d’État et Universitaire de Brême et membre du cercle Hielscher depuis les années 30 ; en comparaison, la « seconde crise » ne conduisit pas à la formation d’un nouveau groupe, mais plutôt à l’implosion de l’UFK.

[52] Louis Pauwels et Jacques Bergier, Aufbruch ins dritte Jahrtausend : Von der Zukunft der phantastischen Vernunft, édition de poche (Munich, Heyne 1982), pp. 379-90. Ce matériel apparaît aux pp. 200-10 de l’édition américaine, publiée sous le titre de The Morning of the Magicians (New York, Stein & Day, 1963).

[53] Cf. Pauwels et Bergier, Aufbruch..., p. 389. Apparaît à la p. 206 de l’édition américaine.

[54] Ici le travail classique de Kater (1974) doit être cité en particulier. Cette histoire bien documentée de l’Ahnenerbe, cependant, est limitée par la large omission d’une analyse des projets de recherche spécifiques menés par l’Ahnenerbe, que ce soit dans le domaine de l’histoire intellectuelle ou dans celui des développements technologiques spécifiques.

[55] Cf. Pauwels et Bergier, Aufbruch , p. 389. Apparaît à la p. 206 de l’édition américaine.

[56] Ibid.

[57] Ibid.

[58] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, pp. 115-17.

[59] Cf. Hielscher, Fünfzig Jahre, p. 115.

[60] Lettre dans les documents Friedrich Georg Jünger aux Archives de Littérature Allemande.

[61] Cf. Pauwels et Bergier, Aufbruch..., p. 390. Apparaît à la p. 207 de l’édition américaine.

[62] Cf. Trevor Ravenscroft, Die heilige Lanze : Der Speer von Golgotha, 2° éd. (Munich, Universitas 1996), p. 265. Apparaît à la p. 259 de l’édition américaine de The Spear of Destiny (New York, G.P. Putnam’s Sons, 1973).

[63] Ibid.

[64] Ibid.

[65] The Spear of Destiny parut originellement en Grande-Bretagne en 1972 et ne fut pas traduit en allemand avant 1988 !

[66] Cf. Gerald Suster, Hitler : Black Magician, 2° éd. (Londres, Skoob, 1996), p. 182.

[67] Cf. Suster, Hitler, p. 184.

[68] Cf. Suster, Hitler, pp. 211-12.

[69] Cf. E.R. Carmin, Das Schwarze Reich : Geheimgesellschaften und Politik im 20. Jahrhundert, édition de poche (Munich, Heyne 1997), pp. 143, 701.

[70] Cf. Carmin, Das Schwarze Reich, p. 700.

[71] Cf. Miguel Serrano, Das Goldene Band: Esoterischer Hitlerismus, German edition (Wetter, Teut-Verlag 1987), p. 245.

[72] Cf. Serrano, Das Goldene Band, p. 373-98.

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NOUS APPELONS TES LOUPS

Nous appelons tes loups
Et appelons ta lance
Nous appelons les Douze
A descendre du ciel jusqu’à nous.
Avant tout nous t’appelons Toi.
Maintenant vient la chasse sauvage,
Maintenant que la corne retentisse,
Pour que les morts ne se lamentent pas.
L’ennemi est tombé
Avant le lever du jour.

La proie n’a pas de nom,
L’ennemi n’a pas de visage,
La carcasse pas de descendance,
Juste est le tribunal.
La moisson est passée,
La paille est vendue chaque jour,
Les corbeaux maintenant réclament
La part qui leur est due.
La chasse a commencé :
Maintenant, Seigneur, ton salut
Nous soutient !

- Friedrich Hielscher

(traduit de l’allemand en anglais par Gerhard et Michael Moynihan)

Article paru dans la revue américaine « TYR », volume 2, 2003-2004 (publiée par Joshua Buckley et Michael Moynihan ; un numéro par an).

 

Le Bulletin célinien n°333

Le Bulletin célinien n°333 - septembre 2011

Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°333.

Au sommaire :

Marc Laudelout : Bloc-notes
François Gibault : Céline n’a pas besoin de célébration nationale
Michel Uyen : Un nouveau livre sur l’exil danois
M. L. : Réception critique du Céline de Henri Godard
Philippe Alméras : Céline à la sauce velours
M. L. : Jérôme Dupuis, Rouletabille du journalisme littéraire
M. L. : Pierre Duverger, photographe de Céline
Pierre de Bonneville : Villon et Céline (2)
M. L. : L’Année Céline 2010

Un numéro de 24 pages, 6 € franco. Le Bulletin célinien, B. P. 70, Gare centrale, BE 1000 Bruxelles.

Le Bulletin célinien n°333 - Bloc-notes

 
En cette époque où dérision et sarcasmes triomphent, j’imagine les commentaires acidulés de certains apprenant que la tombe de Céline fut fleurie le 1er juillet par la Société des Études céliniennes. Que les persifleurs me pardonnent de ne pas faire chorus. J’ai apprécié cette initiative qui s’avère, par les temps qui courent, vraiment anticonformiste. Quelques jours avant la date anniversaire, François Gibault adressa un courrier aux membres parisiens de la SEC pour leur donner rendez-vous au cimetière de Meudon. Le BC décida alors de relayer l’information auprès de ses abonnés disposant d’une adresse électronique.
C’est ainsi qu’une soixantaine de personnes se retrouvèrent autour de la tombe de Céline pour lui rendre l’hommage refusé par la République au début de cette année. L’initiative ne fit-elle pas l’unanimité au sein du bureau de la SEC ? Toujours est-il que celui-ci ne fut représenté que par son président ¹. Sans doute peut-on comprendre l’absence de certains. D’autant qu’être présent à Meudon ce 1er juillet, c’était s’exposer au risque de côtoyer des personnes souhaitant surtout rendre hommage à l’auteur des « pamphlets ». Cela n’a pas manqué. Certains d’entre eux, davantage familiers du Coran que de Céline, font partie de cette cohorte admirative d’un seul pan de son œuvre pour les raisons que l’on devine. Dont un individu qui, sûr de son petit effet, exhibait ostensiblement un exemplaire de Bagatelles pour un massacre. Certes on me dira que cette faune avait une allure tout à fait célinienne tant certains semblaient issus en droite ligne de Guignol’s band. Au moins faut-il reconnaître qu’ils se tinrent cois et ne troublèrent en aucune façon la réunion ².
Bien entendu, il importe de respecter la sensibilité de chacun. Ainsi n’aura-t-on pas été étonné de ne pas rencontrer certains céliniens patentés. On se souvient de l’embarras de l’un d’entre eux, il y a quelques années, lorsqu’à l’issue d’une émission télévisée, Bernard Pivot demanda benoîtement aux invités d’imaginer une question à poser à Céline si, par miracle, il apparaissait devant eux.
Coïncidence : ceux qu’on peut qualifier de « céliniens historiques » – François Gibault, Frédéric Vitoux, Philippe Alméras et Henri Godard – ont cette particularité commune d’avoir écrit une biographie de Céline. La dernière en date étant celle de Henri Godard. Pour ma part, j’ai apprécié la finesse et la densité de ce travail même s’il y a inévitablement des réserves à formuler. Le climat délétère de la IIIe République eût mérité d’être décrit tant il explique aussi l’éclosion des écrits de combat. En revanche, l’auteur montre bien comment Céline est venu à l’écriture, lui qui fut élevé dans un milieu où rien ne le prédisposait à une destinée d’écrivain. Les pages concernant ses années de formation sont éclairantes à cet égard. Dans notre numéro de juin, nous avons publié l’appréciation élogieuse de Frédéric Vitoux. Vous lirez dans ces pages celle, plus critique, de Philippe Alméras, ainsi qu’un panorama de la réception critique du livre. Le BC renoue ainsi avec le débat qu’il a toujours tenté de privilégier — le lecteur demeurant finalement seul juge.

Marc LAUDELOUT


1. Rappelons que les membres du conseil d’administration sont : Isabelle Blondiaux, André Derval, David Fontaine, Henri Godard, Marie Hartmann, Catherine Rouayrenc, Christine Sautermeister, et Alice Stašková. Cela étant, plusieurs céliniens, membres ou non de la SEC, étaient présents : David Alliot, Anne Baudart, Christian Dedet, Michel Déjus, Jérôme Dupuis, Valeria Ferretti, Matthias Gadret, Philippe Ginisty, Frédéric Monnier, etc.
2. Cf. Louis Egoïne de Large, « Chapeau Meudon et Bagatelles », Le Clan des Vénitiens [http://blanrue.blogspot.com], 10 juillet 2011.

Pour un grand empire turkmène contre Staline

Wolfgang KAUFMANN:

Pour un grand empire turkmène contre Staline

 

L’historien allemand Jörg Hiltscher a analysé les plans secrets des Turcs pendant la seconde guerre mondiale

 

seconde guerre mondiale, deuxième guerre mondiale, Turquie, panturquisme, pantouranisme, Proche Orient, Asie mineure, Asie, affaires asiatiques, Au début du mois de juillet 1942, tout semblait accréditer que la Wehrmacht allemande courait à la victoire définitive: l’Afrika Korps de Rommel venait de prendre Tobrouk et se trouvait tout près d’El Alamein donc à 100 km à l’ouest du Canal de Suez; au même moment, les premières opérations de la grande offensive d’été sur le front de l’Est venaient de s’achever avec le succès escompté: la grande poussée en avant en direction des champs pétrolifères de Bakou pouvait commencer. Tout cela est bien connu.

 

Ce qui est moins connu en revanche est un fait pourtant bien patent: au moment où les Allemands amorçaient leur formidable “Vormarsch” de l’été 42, un autre déploiement de troupes de grande envergure avait lieu au Sud-Ouest des frontières géorgiennes et arméniennes. Sur l’ordre du chef de l’état-major de l’armée turque, Fevzi Çakmak, 43 divisions, totalisant 650.000 hommes, avançaient vers les régions orientales de l’Anatolie. Il ne s’agissait évidemment pas de défendre l’intégrité territoriale de la Turquie contre une attaque potentielle de Staline car celui-ci ne pouvait opposer, dans la région transcaucasienne, que 80.000 soldats (dont des bataillons féminins et des milices arméniennes).

 

Çakmak agissait surtout comme un militant des cercles panturquistes, qui rêvaient d’une alliance avec les forces de l’Axe victorieuses, surtout l’Allemagne et le Japon, pour réaliser leurs propres ambitions de devenir une grande puissance. Ces ambitieux étaient grandes, et même fort grandes, comme l’atteste une note des affaires étrangères de Berlin, rédigée après une conversation avec le panturquiste Nouri Pacha: “De tous les territoires jusqu’ici soviétiques, ils revendiquent en premier lieu l’Azerbaïdjan et le Daghestan située au nord de ce dernier; ensuite, ils réclament la Crimée, de même que toutes les régions situées entre la Volga et l’Oural”. Une revendication complémentaire concernait “le Turkestan, y compris la partie occidentale de l’ancien Turkestan oriental, appartenant officiellement à la Chine mais se trouvant actuellement sous influence soviétique”. En plus de tout cela, Nouri réclamait “les régions peuplées d’ethnies turcophones dans la partie nord-occidentale de l’Iran, jusqu’à la ville d’Hamadan et une bande territoriale frontalière dans le nord de la Perse, depuis la pointe sud-orientale de la Mer Caspienne le long de l’ancienne frontière soviétique”. Nouri n’oubliait pas non plus de revendiquer “la région irakienne de Kirkouk et Mossoul”, de même “qu’une bande territoriale située dans le protectorat français de Syrie”.

 

En tentant de créer un grand empire de cette ampleur, la Turquie se serait bien entendu placée entre toutes les chaises... D’une part, elle serait entrée en conflit avec l’Allemagne et avec le Japon, parce que Berlin et Tokyo briguaient certaines de ces régions. D’autre part, tout ce projet constituait une déclaration de guerre implicite à l’URSS et à la Grande-Bretagne. Pour cette raison, il s’est tout de suite formé à Ankara une forte opposition aux aventuriers panturquistes, regroupés autour de Çakmak et du Premier Ministre Refik Saydam, surtout que plusieurs indices laissaient accroire qu’ils préparaient un putsch pour s’emparer de tout le pouvoir.

 

Cette situation explique pourquoi Saydam, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1942 a eu une soudaine et très mystérieuse “crise cardiaque”, qui le fit passer de vie à trépas, et que son ministre de l’intérieur et chef des services secrets, Fikri Tuzer, qui partageait la même idéologie, a connu le même sort, quelques jours plus tard. A la suite de ces deux “crises cardiaques” providentielles, le Président anglophile et neutraliste, Ismet Inönü, fut en mesure de chasser tous les autres panturquistes du cabinet et d’isoler Çakmak. Ensuite, Inönü annonça lui-même officiellement devant la grande assemblée nationale turque qu’il disposait des moyens nécessaires pour éliminer les orgueilleux qui nuisaient aux intérêts de la Turquie.

 

Ces événements sont étonnants à plus d’un égard: si les panturquistes avaient réussi leur coup, ils auraient peut-être pu changer le cours de la guerre car la Turquie, pendant l’été 1942, disposait d’une armée d’1,2 million d’hommes, et étaient par conséquent le poids qui aurait pu faire pencher la balance. Pourtant l’historiographie a généralement ignoré ces faits jusqu’ici;  ce qui est encore plus étonnant, c’est que Hitler n’a pas appris grand chose de cette lutte pour le pouvoir à Ankara. Le Führer du Troisième Reich n’a pas été correctement informé des vicissitudes de la politique turque parce que les quatorze (!) services de renseignement allemands qui s’occupaient de glaner des informations sur la Turquie se sont montrés totalement inefficaces.

 

Le travail de l’historien Jörg Hiltscher mérite dès lors un franc coup de chapeau. Sa thèse de doctorat est enfin publiée; elle concerne, comme nous venons de le voir, la politique intérieure et extérieure de la Turquie pendant la seconde guerre mondiale. Elle démontre aussi l’inefficacité de la direction nationale-socialiste face aux questions turques. La façon de travailler de Hiltscher mérite d’être évoquée dans cette recension: notre historien a fourni un effort sans pareil, lui qui travaille dans le secteur privé; il a dépouillé et exploité près de 200.000 documents, sans avoir jamais reçu le moindre centime d’une instance publique ou d’un quelconque autre mécène. Ce qui nous laisse aussi pantois, c’est la rigueur et l’acribie avec lesquelles il a dressé un synopsis du chaos que représentait les services de renseignements du Troisième Reich. Il est le seul à l’avoir fait jusqu’ici.

 

Face à l’intensité de ce travail, nous pouvons affirmer que le titre de la thèse de Hiltscher est un exemple d’école de modestie exagérée car jamais il ne dévoile à ses lecteurs le caractère inédit et unique de ses recherches. La retenue dont Hiltscher fait preuve contraste avec l’emphase dont font montre certains historiens universitaires fats, comme Peter Longerich, qui ressassent éternellement les mêmes banalités et puisent toujours aux mêmes sources (cf. “Junge Freiheit”, n°14/2011) mais vendent leurs recherches comme de formidables exploits scientifiques ouvrant des pistes nouvelles.

 

Wolfgang KAUFMANN.

(article paru dans “Junge Freiheit”, n°33/2011; http://www.jungefreiheit.de/ ).