samedi, 10 septembre 2011
Un Quatre Septembre à l'envers
Un Quatre Septembre à l’envers
par Georges FELTIN-TRACOL
De nombreuses villes françaises comportent une rue en l’honneur du 4-Septembre. Or très peu de personnes en connaissent la signification. Par cette appellation, on tient à célébrer la proclamation de la IIIe République en 1870 à Paris. Il est rare en revanche de trouver des rues mentionnant le 22 septembre 1792 (naissance de la Ire République) ou du 25 février 1848 (pour la IIe République). Quant aux IVe et Ve Républiques, elles n’ont jamais été proclamées, même s’il fut prévu de le faire en 1944 depuis le balcon de l’hôtel de ville de la Capitale. De Gaulle rejeta la proposition parce qu’il s’estimait représenter la République depuis le 16 mai 1940
La venue de la IIIe République, le 4 septembre 1870, fut inattendue tant le Second Empire paraissait consolidé pour une décennie au moins. Le 8 mai précédent, un plébiscite organisé par Napoléon III sur les réformes de l’Empire libéral obtenait environ 7 358 000 oui contre 1 572 000 non. Le parti du non, les républicains, sortit de la consultation dépité, las, désespéré même, par l’éclatant succès impérial. Or, quatre mois après, profitant des défaites militaires françaises face aux armées germano-prussiennes et, en particulier, de la chute de Sedan avec Napoléon III fait prisonnier, le camp républicain tenait sa vengeance et, au mépris du récent résultat plébiscitaire, prononçait la déchéance du Second Empire et imposait un nouveau régime.
Certes, entre 1870 et 1879, cette république fut une « république de ducs » dominée par une majorité royaliste et présidée par un maréchal de France au cerveau de cheval. Jusqu’en 1879, le Parlement siégeait à Versailles et le troisième paragraphe – jamais modifié – de l’article Ier de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875 stipulait que « le dimanche qui suivra la rentrée, des prières publiques seront adressées à Dieu dans les églises et dans les temples pour appeler son secours sur les travaux des Assemblées » ! Ce ne fut qu’en 1879 – 1880 que la majorité dorénavant républicaine imposa le 14 juillet et La Marseillaise comme fête nationale et hymne officiel. Au cours de la décennie 1870, profitant des féroces dissensions au sein de la famille royaliste, les républicains donnèrent aux électeurs une image de sérieux et de respectabilité si bien qu’ils engrangèrent les victoires électorales partielles avant de remporter les législatives de 1876 et de 1877.
Il ne faut pas cependant croire, comme l’affirment d’une manière sotte et péremptoire Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg, que le « 4 septembre 1870 : c’est la date de naissance de la IIIe République – autoritaire, laïque, patriote et sociale (dans Le Monde Magazine, 30 juillet 2011) ». Autoritaire, la IIIe République ? À part de l’élimination voulue des langues vernaculaires, elle se caractérisa par une instabilité parlementaire chronique compensée par des personnalités de grand caractère. Laïque ? Pas avant la réforme constitutionnelle de 1879 et les lois scolaires de Ferry en 1881 – 1882. Patriote ? Oui, si on confond ce terme avec un revanchisme dément et un antigermanisme primaire. Sociale ? Nullement, si on la compare avec les avancées sociales de l’Allemagne bismarckienne. Souvenons-nous des fusillades de Decazeville en janvier 1887, du 1er mai 1891 à Fourmies, de Villeneuve – Saint-Georges et de Draveil en 1908 ainsi qu’à la belle mais vaine révolte du Midi de 1907. La IIIe République était profondément conservatrice, bourgeoise et bornée.
Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, politologues et journalistes en mal de sensations fortes (ils n’osent quand même pas s’aventurer en Afghanistan…) évoquent parfois les possibilités d’un nouveau 21 avril ou d’un 21 avril à l’envers. Dans la première hypothèse, le second tour opposerait Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen tandis que dans la seconde, Marine Le Pen affronterait le candidat socialiste.
Plutôt que d’entretenir une gesticulation électorale médiocre, le mouvement non-conformiste, identitaire, populiste, radical et solidariste devrait dès à présent penser à l’éventualité d’un 4 septembre à l’envers. C’est-à-dire ? Même sanctionné récemment et régulièrement par le suffrage, un régime politique reste fragile surtout si un aléa majeur vient à le déstabiliser comme la prise de Sedan et l’arrestation de l’Empereur par les Prussiens par exemple. Détestant le Second Empire et récusant toute union nationale sous l’autorité de l’impératrice – régente ou du jeune prince impérial, les républicains firent passer en priorité leur haine du régime sur l’intérêt national. Quelle leçon de réalisme politique !
Au lieu de se perdre dans des campagnes électorales dispendieuses marquées par un gaspillage considérable de temps, d’énergie militante et d’argent, la Rébellion radicale, identitaire et sociale devrait agir dans quelques créneaux métapolitiques fructueux en labourant les champs de l’esprit. À savoir :
— insister sur la formation militante par le biais de radios hertziennes (Radio Courtoisie) ou sur Internet (Radio Bandiera Nera, Europa Radio, l’émission « Méridien Zéro »), de revues (Éléments, Réfléchir & Agir, Flash, Faits et Documents, Krisis, Nouvelle École …), de livres (l’excellent Eurocalypse du collectif Solon), des sites Internet (Vox N.-R., Euro-Synergies, Polémia, blogue de Yann Redekker…), de cercles informels de lecture, d’écoute et de discussion;
— promouvoir l’aide sociale aux plus défavorisées comme le font déjà Solidarité populaire, Action populaire et sociale ou Solidarité des Français;
— faciliter la mise en place de structures réticulaires efficientes en prise dans le quotidien avec la constitution de coopératives d’achats, de ventes, etc., afin de faire travailler et vivre les nôtres (soutien à des A.M.A.P. pas exclusivement agricoles, créer des lieux de convivialité comme le font les Identitaires de Paris avec la Barricade, de Lyon avec La Traboule, le Local 92 de Serge Ayoub à Paris, etc.).
Comme l’exprime fort bien dans un article essentiel de Michel Drac dans Rébellion (n° 49, juillet – août 2011), la priorité revient désormais à la formation, partout où c’est possible, de Bases autonomes durables (B.A.D.). Certaines réalisations sont déjà en cours, qu’elles soient visibles ou plus discrètes.
Toutes ces initiatives visent à reconstituer un tissu social dissident dense à l’échelle locale afin de permettre une meilleure diffusion – réception de nos idées. Ce n’est qu’à et par la base qu’elles seront légitimées et prendront une valeur alternative à la société présente. Le travail peut paraître long, ingrat, fastidieux; il est plus important qu’une participation électorale aléatoire.
N’écartons pas cependant de nos pensées que le Kairos cher aux Grecs qui peut surgir à tout moment. Au XXe siècle en France, cet instant décisif fut à chaque fois parasité par un homme providentiel. N’en déplaise à la Gôche et à l’Université, délaissons immédiatement le 6 février 1934, les 21 – 26 avril 1961 et Mai 1968. Le 6 février 1934 n’a jamais été une tentative de coup d’État fasciste de la part de Ligues désunies, mais l’impitoyable répression policière de manifestants en colère contre les turpitudes politiciennes d’alors. Les plus récentes recherches historiques démontrent l’impréparation, l’amateurisme et la désorganisation, tant matériel que psychologique et politique, du putsch d’Alger des 21 au 26 avril 1961 dont l’objectif n’était pas la conquête du pouvoir, mais une sorte de rappel aux promesses du 13 mai 1958 en faveur de l’Algérie française. Quant à Mai 1968, malgré le passage secret et furtif de De Gaulle à Baden-Baden, jamais le régime ne vacilla : Georges Pompidou agissant pour la circonstance en renard matois. non, les deux seuls occasions de basculement se jouèrent en mai – juin 1940 et au 13 mai 1958. Or, pour ces deux circonstances exceptionnelles, Philippe Pétain et Charles de Gaulle firent don de leur personne à la France et parvinrent à canaliser les mécontentements à leur profit.
De pareils géants historiques n’existent pas aujourd’hui ! Voit-on vraiment V.G.E., Chirac, Rocard, Mauroy en recours suprême en cas de péril majeur ? Quant aux prétendants (le duc d’Anjou Louis-Alphonse de Bourbon, le prince impérial Charles Bonaparte, le duc de Vendôme Jean d’Orléans), les Français dans leur majorité ne les connaissent pas et pourraient même les considérer comme des anachronismes vivants. Non, s’il survenait une nouvelle et terrible « Débâcle » politique, économique, financière, voire militaire, il reviendrait à une élite militante sûre et déterminée de s’affirmer dans le chaos ambiant. Les B.A.D. en constitueront les socles indispensables à notre survie. Une grande école française proclame : « Ils s’instruisent pour vaincre ». Qu’on s’instruise donc chez soi ou dans les B.A.D. afin de vaincre ensuite ! Et scrutons toujours l’horizon qui se couvre lentement d’orages salutaires. Les terribles vents de l’histoire souffleront bien, tôt ou tard, dans notre direction…
Georges Feltin-Tracol
Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com
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Protestantism, Capitalism, & Americanism
Protestantism, Capitalism, & Americanism
By Edouard RIX
Translated by M. P.
Ex: http://www.counter-currents.com/
Many authors distinguish between, on the one hand Catholicism, which is supposed to be a negative Christianity incarnated by Rome and an anti-Germanic instrument, and, on the other hand, Protestantism, which is supposed to be a positive Christianity emancipated from the Roman papacy and accepting traditional Germanic values. In this perspective, Martin Luther is a liberator of the German soul from the despotic and Mediterranean yoke of papal Rome, his grand success being the Germanization of Christianity. The Protestants thus include themselves in the line of the Cathars and the Vaudois as representatives of the Germanic spirit in rupture with Rome.
But in reality, Luther is the one who first fomented the individualist and anti-hierarchical revolt in Europe, which would find expression on the religious plane by the rejection of the “traditional” content of Catholicism, on the political plane by the emancipation of the German princes from the emperor, and on the plane of the sacred by the negation of the principle of authority and hierarchy, giving a religious justification to the development of the merchant mentality.
On the religious plane, the theologians of the Reformation worked for a return to sources, to the Christianity of the Scriptures, without addition and without corruption, that is to say, to the texts of the Oriental tradition. If Luther rebelled against “the papacy instituted by the Devil in Rome,” it is only because he rejected the positive aspect of Rome, the traditional, hierarchical, and ritual component subsisting in Catholicism, the Church marked by Roman law and order, by Greek thought and philosophy, in particular that of Aristotle. Moreover, his words denouncing Rome as “Regnum Babylonis,” as an obstinately pagan city, recall those employed by the Hebraic Book of Revelation and the first Christians against the imperial city.
The balance sheet is as completely negative on the political plane. Luther, who presented himself as “a prophet of the German people,” favored the revolt of the Germanic princes against the universal principle of the Empire, and consequently their emancipation from any supranational hierarchical link. In effect, by his doctrine that admitted the right of resistance to a tyrannical emperor, he would legitimize rebellion against imperial authority in the name of the Gospel. Instead of taking up again the heritage of Frederick II, who had affirmed the superior idea of the Sacrum Imperium, the German princes, in supporting the Reformation, passed into the anti-imperial camp, desiring nothing more than to be “free” sovereigns.
Similarly, the Reformation is characterized on the plane of the sacred by the negation of the principle of authority and hierarchy, the Protestant theologians accepting no spiritual power superior to that of the Scriptures. Effectively, no Church or any Pontifex having received from the Christ the privilege of infallibility in matters of sacred doctrine, every Christian is able to judge for himself, by individual free examination, apart from any spiritual authority and any dogmatic tradition, the Word of God.
Besides individualism, this Protestant theory of free examination is connected with another aspect of modernity, rationalism, the individual who has rejected any control and any tradition basing himself on what, for him, is the basis of all judgment, reason, which then becomes the measure of all truth. This rationalism, much more virulent than that which existed in ancient Greece and in the Middle Ages, would give birth to the philosophy of the Enlightenment.
Beginning from the sixteenth century, Protestant doctrine would furnish an ethical and religious justification to the rise of the bourgeoisie in Europe, as the sociologist Max Weber demonstrates in The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism, a study on the origins of capitalism. According to him, during the initial stages of capitalist development, the tendency to maximize profit is the result of a tendency, historically unique, to accumulation far beyond personal consumption.
Weber finds the origin of this behavior in the “asceticism” of the Protestants marked by two imperatives, methodical work as the principal task in life and the limited enjoyment of its fruits. The unintentional consequence of this ethic, which had been imposed upon believers by social and psychological pressures to prove one’s salvation, was the accumulation of wealth for investment. He also shows that capitalism is nothing but an expression of modern Western rationalism, a phenomenon closely linked to the Reformation. Similarly, the economist Werner Sombart would denounce the Anglo-Saxon Handlermentalitat (merchant mentality), conferring a significant role to Catholicism as a barrier against the advance of the merchant spirit in Western Europe.
Liberated from any metaphysical principle, dogmas, symbols, rites, and sacraments, Protestantism would end by detaching itself from all transcendence and leading to a secularization of any superior aspiration, to moralism, and to Puritanism. It is thus that in Anglo-Saxon Puritan countries, particularly in America, the religious idea came to sanctify any temporal realization, material success, and wealth, prosperity itself being considered as a sign of divine election.
In his work, Les États-Unis aujourd’hui, published in 1928, André Siegfried, after having emphasized that “the only true American religion is Calvinism,” had already written: “It becomes difficult to distinguish between religious aspiration and pursuit of wealth . . . One thus admits as moral and desirable that the religious spirit becomes a factor of social progress and of economic development.” North America features, according to the formula of Robert Steuckers, “the alliance of the Engineer and the Preacher,” that is to say, the alliance of Prometheus and of Jean Calvin, or of the technics taken from Europe and of Puritan messianism issued from Judeo-Christian monotheism.
Transposing the universalistic project of Christianity into profane and materialistic terms, America aims to suppress frontiers, cultures, and differences in order to transform the living peoples of the Earth into identical societies, governed by the new Holy Trinity of free enterprise, global free trade, and liberal democracy. Undeniably, Martin Luther and, even more so, Jean Calvin, are the spiritual fathers of Uncle Sam . . .
As for us, we young Europeans viscerally reject this individualist, rationalist, and materialist West, the heir of the Reformation, the pseudo-Renaissance, and the French Revolution, as so many manifestations of European decadence. We will always prefer Faust to Prometheus, the Warrior to the Preacher, Nietzsche and Evola to Luther and Calvin.
Source: http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EpVAkuZFllAtfQNhcl.shtml [3]
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
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Institute of Archaeomythology
Institute of Archaeomythology
Het onderzoeksinstituut Institute of Archaeomythology (http://www.archaeomythology.org/) bouwt principieel voort op de interdisciplinaire Indo-Europeanistiek, zoals deze werd vorm gegeven door de Litouwse archeologe Marija GIMBUTAS.
Het Instituut wordt mede gedragen door Harald HAARMANN, bekend van allerlei werken over de geschiedenis van beschavingen, talen, volkeren, alfabetsystemen en tijdsberekeningen.
In 2010 verscheen van zijn hand in de serie C.H. Beck Wissen (http://www.chbeck.de/trefferliste.aspx?toc=3343) de misschien wel beste, beknopte én up-to-date inleiding op de problematiek van de (Proto-)Indo-Europeanen: Die Indoeuropäer. Herkunft, Sprachen, Kulturen (nummer 2706 van de reeks).
In deze handige pocket geeft Haarmann een stand van zaken van onze kennis inzake de oertaal van de (Proto-)Indo-Europeanen en inzake hun oorspronkelijke bakermat in de Zuid-Russische steppe - hij volgt in dezen dus duidelijk de lijn-Gimbutas, net zoals Mallory, Anthony, Sergent en Lebedynsky, om er maar enkelen te noemen. Hij licht toe hoe deze steppenomaden te paard vanaf de 4de eeuw voor onze tijdrekening in westelijke en in oostelijke richting zijn uitgezwermd, en hoe ze zich geleidelijk aan vermengden met andere culturen en tenslotte sedentair werden in Iran, India, West-Europa en tot aan de grens met China. Van dit proces getuigen niet enkel de talen van de Indo-Europeanen, maar ook hun mythen en talrijke archeologische vondsten.
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vendredi, 09 septembre 2011
Jazeker, ons onderwijs boert achteruit
Jazeker, ons onderwijs boert achteruit
Gerard Bodifee
Minister Pascal Smet laat weten dat de kwaliteit van het onderwijs in Vlaanderen niet achteruit gaat (DS 27 augustus). Hij spreekt een groot deel van de vijfduizend leraren tegen die in een enquête te kennen gaven dat het niveau van ons onderwijs, vooral het secundair onderwijs, daalt. De leraren spreken vanuit hun ervaring op het terrein. Waarop baseert de minister zich? Geeft hij alleen maar een goed-nieuws-show weg, of presenteert hij een correct beeld van de werkelijkheid?
Uiteindelijk tellen alleen de feiten. Vergelijkingen met het onderwijs in het buitenland zijn moeilijk te maken wegens verschillende curricula, criteria en demografische gegevens. Bovendien zou bij een eventuele soortgelijke ontwikkeling in onze buurlanden een achteruitgang hier niet aan het licht komen. Waar een vergelijking met Aziatische landen wel enigszins mogelijk is (met betrekking tot wiskunde bijvoorbeeld) blijkt dat we onze eersterangspositie snel aan het verliezen zijn.
Engels dan maar?
Maar er zijn feiten die door iedereen geconstateerd kunnen worden zonder diepgravend onderzoek. Neem de kennis van de Nederlandse taal. Jongeren kunnen over het algemeen hun moedertaal niet meer correct schrijven, zoals elk bedrijf dat sollicitatiebrieven ontvangt constateert. De achteruitgang betreft niet alleen de spelling, maar ook grammatica, stijl en woordenschat. (Daartegenover staat dat men de jonge generatie graag een compliment wil geven voor inventiviteit in het taalgebruik, maar dat hebben ze niet op school geleerd.) Even dramatisch is de achteruitgang van de kennis van de Franse taal. Vlaanderen speelt daarmee in dit complexe land een van zijn belangrijkste troeven kwijt. Onze legendarische tweetaligheid is verschrompeld tot een Waals niveau. En al blijft Duitsland onze grote buur, de studie van die taal is zo goed als volledig uit het secundair onderwijs verdwenen.
Staat tegenover een vermindering van de kennis van het Nederlans, Frans en Duits, niet een meer parate kennis van het Engels, de nieuwe lingua franca? Indien men vertrouwdheid met deze taal als maatstaf neemt, kan hier van een vooruitgang gesproken worden. Maar als men het zou wagen te polsen naar bekendheid met de Engelse literatuur, of naar de vaardigheid om zich correct en genuanceerd in de Engelse taal uit te drukken, verdwijnt al snel elke reden tot optimisme.
Oud is uit
Is er dan niets dan slecht nieuws? Laten we de werkelijkheid onder ogen zien, ook als die niet beantwoordt aan het rooskleurige beeld dat de minister ervan ophangt. Neem het vak geschiedenis. Na decennia van didactische experimenten, waarbij chronologie en feitenkennis moesten wijken voor thema's en projecten, is vrijwel elk historisch besef bij de leerlingen verdwenen. Nog slechts een miniem deel van de leerlingen kan genieten van een kennismaking met antieke talen. Daardoor dreigen we voor het eerst in onze geschiedenis afgesneden te worden van de wortels van de eigen beschaving. Leerlingen zijn niet meer vertrouwd met de betekenis van oude symbolen, traditionele gebruiken of religieuze riten. Met de inhoud van teksten, zowel religieuze als profane, die onze beschaving gesticht en gevormd hebben, komen ze nauwelijks nog in aanraking.
Misschien heeft deze kritiek te veel met het verleden te maken. Dient het onderwijs niet op de toekomst gericht te zijn? Het is niet nodig hier een van de vele wijze spreuken aan te halen die leren dat er geen toekomst opgebouwd kan worden zonder kennis van het verleden. We bepalen ons hier tot de feiten. Ook met de zogenaamde exacte vakken, die volgens de algemene mening de toekomst vertegenwoordigen, gaat het niet goed. Wiskunde en fysica lijden onder de dwang om elk probleem aanschouwelijk voor te stellen, in directe aansluiting op de leefwereld van de jongeren. Maar wiskunde is per definitie een oefening in abstract denken. Het mathematische denken kwijnt weg, wanneer het vervangen wordt door anekdotiek en alledaagsheid.
Leve de romantiek
Er kan geen twijfel bestaan over de desastreuze gevolgen van dertig jaar vernieuwing en geëxperimenteer. Het is nodig de werkelijkheid onder ogen te zien. Kritiek op vernieuwing wordt vaak afgedaan als nostalgie naar een verleden 'toen alles beter was'. Maar dat is onzin. Vanzelfsprekend deugde vroeger niet alles (zo was goed onderwijs maar voor een minderheid weggelegd). Evenmin is alles wat nieuw is, goed. In plaats van de ontkenning, hebben we een remedie nodig. Het gezag van de leraar voor de klas moet hersteld worden. Laat bureaucraten en avant-garde pedagogen plaats maken voor bekwame en bezielde leerkrachten. Alleen de weg die tot herstel van de kwaliteit van het onderwijs kan leiden, is de juiste weg, ook als die terug zou voeren naar een meer traditioneel onderwijs.
Minister Smet orakelt dat onderwijs waarin een leraar voor de klas staat en de leerlingen luisteren, in geen geval kan terugkeren. Dat is romantiek uit de negentiende eeuw, sneert hij. Maar wat was er verkeerd aan de romantiek? Waarom mag wat ooit degelijk was, in geen geval terugkeren?
00:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enseignement, école, pédagogie, éducation, flandre | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Warum das Gaddafi-Regime gestürzt wurde
Geheimdienste, Euro-Krise und Libyen: Warum das Gaddafi-Regime wirklich gestürzt wurde
Udo Ulfkotte
Zugegeben, man kann das Wort »Libyen« inzwischen nicht mehr hören. Aber selbst in den Hauptnachrichtensendungen wird inzwischen so viel Unsinn über Libyen verbreitet, dass wir nachfolgend einfach einmal jene Fakten auflisten, die von offiziellen Medien aus Unwissenheit oder absichtlich verschwiegen werden. Die Wahrheit sieht dann etwas anders aus. Und Sie werden schnell merken, wie Sie als Durchschnittsbürger von Politik und Medien an der Nase herumgeführt wurden. Denn ohne die Aktionen in Libyen wären französische Banken zusammengebrochen.
Tatsache ist: In Ländern wie Bahrain, Saudi-Arabien oder den Vereinigten Arabischen Emiraten ist keine militärische Intervention geplant, um die dortigen Diktatoren zu stürzen. Im Gegenteil: Länder wie Deutschland wollen die Diktatoren dort sogar noch mit deutschem Fachpersonal und mit Waffen unterstützen. Warum also intervenierte man ausgerechnet in Libyen? Kennen Sie die Fakten, dann kennen Sie die Wahrheit.
00:18 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : libye, méditerranée, afrique, affaires africaines, afrique du nord, monde arabe, monde arabo-musulman, géopolitique, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Libye: pétrole et droits de l'homme
Libye pétrole et droits de l'Homme
La campagne militaire engagée au printemps contre le régime de Kadhafi étant terminée, pour la mission initialement définie, on peut maintenant parler tout à fait librement de la Libye sans risquer d'attenter au moral de l'armée française.
Je redis en cette occasion que, de mon point de vue, (1)⇓ la capacité de défense et d'action des nations européennes représente, dans ce type de situation, un enjeu beaucoup plus important que toutes les autres considérations.
Les gouvernements de Paris et de Londres s'étaient engagés, pour la première fois depuis 1956, dans un processus de confrontation : il eût été catastrophique que cette opération échouât comme il était advenu de celle de Suez.
Défendre l'armée française partout où elle se bat me semble à la fois un impératif moral et politique qui devrait s'imposer à tous les Français. Et, en même temps il implique de se préoccuper sérieusement des insuffisances de nos capacités militaires que dénoncent les plus hautes instances de l'État-major : on pouvait craindre au printemps que la France et l'Angleterre ne soient pas en mesure d'atteindre leurs objectifs.
On peut remarquer à cet égard, et on doit le souligner, que les forces adverses leur ont tenu la dragée haute plus longtemps que prévu.
Quant aux dépenses qu'a engendrées cette affaire, on les estime pour la république jacobine à hauteur de 200 millions d'euros contre 270 millions de livres sterling, soit 306 millions d'euros du côté britannique, (2)⇓ beaucoup moins que l'effort financier des États-Unis qui revendiquent 27 % des sorties aériennes.
Depuis hier 1er septembre la réunion des 60 pays présentés pour "amis de la Libye" se tient à Paris. Elle met en lumière les vraies préoccupations de la plupart des États participants. L'attitude "chacun pour soi" des gouvernements européens persiste à se présenter de manière de plus en plus inquiétante.
Rappelons qu'une des conditions essentielles du traité négocié à Maastricht en 1991, beaucoup plus importante que les critères monétaires, comportait une identité de défense autour de l'Union de l'Europe occidentale. Et on remarquera que, depuis, celle-ci a disparu.
On soulignera également l'évanescence de la politique extérieure commune sous la responsabilité de Lady Ashton. Reconnaissons-lui au moins ce mérite : elle joue sans défaillir ce rôle de figuration intelligente pour lequel on l'a embauchée.
On savait l'Union européenne plus encline à se préoccuper de consommatique que de géopolitique. On découvre que, désunie, l'Europe réduite à son grouillement de 27 nains, qu'aucune Blanche Neige ne semble envisager de sortir de leurs enfantillages, se révèle encore plus mercantile dans la division.
Des soupçons contradictoires avaient été exprimés au moment de la décision d'intervenir en Libye.
Par charité chrétienne on m'abstiendra de citer ici ceux qui pensaient que l'on faisait la guerre pour complaire à BHL, aussi bien que leurs contradicteurs aux yeux desquels on prenait pour Tobrouk un taxi, conduit par feu Oussama bin Laden.
Car, non seulement les uns et les autres se fourvoyaient eux-mêmes, plus encore qu'ils ne trompaient leurs lecteurs ou leurs auditeurs, mais, se croyant anticonformistes, ils se situaient bien au-dessous de la vérité.
Le roi de la brosse à reluire glapissait sa chronique ce 2 septembre sur RTL consacrée au dossier libyen sans prononcer le mot pétrole. Autant dire qu'il s'agissait de la question essentielle puisqu'Alain Duhamel n'en parlait pas.
Le fameux projet surnommé "Eurabia" se développe en effet depuis bientôt 40 ans dans un contexte de servilité devant la finance pétrolière. On l'a rebaptisé, ces derniers temps, "Union pour la Méditerranée" et on veut à tout prix nous fourguer comme paradigme le modèle turco-démocratique de l'AKP, en oubliant bien sûr que l'habile démagogue Erdogan avait accepté en 2010 de recevoir le "prix Kadhafi des Droits de l'Homme". Dernière survivance du traité de Sèvres, l'Irak petroleum company n'aspire plus qu'à redevenir la Turkish petroleum company.
Ne nous parlez donc plus de guerre pour les droits de l'Homme. Dites en toute franchise que vous cherchez à rassurer les émirs et à défendre les intérêts du CAC 40. Cela deviendra plus crédible et plus tangible.
Mais quels que soient les motifs à court terme de ce genre de confrontations, on doit mettre en garde nos compatriotes quant aux échéances des conflits futurs. Ils surgiront de manière d'autant plus inéluctable que nos moyens de défense ont été rognés, d'année en année, depuis maintenant un demi-siècle.
On fait de la sécurité intérieure un enjeu électoral, et cela ne manque pas de justification.
Qui osera se faire écho, dans la prochaine campagne présidentielle, et au cours de la campagne législative qui suivra, des signaux d'alarme très nets lancés par les chefs militaires ?
JG Malliarakis
Apostilles
- cf. notre chronique du 21 mars "Les occidentaux face à leurs ennemis" qui nous a valu bien sûr quelques crachats.⇑
- f. Le Canard enchaîné du 24 juillet.⇑
- cf. "Le prétendu modèle turc".⇑
Vous pouvez entendre l'enregistrement de nos chroniques
sur le site de Lumière 101
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Why Gaddafi got a red card
Why Gaddafi got a red card
By Pepe Escobar
Surveying the Libyan wasteland out of a cozy room crammed with wafer-thin LCDs in a Pyongyang palace, the Democratic People's Republic of Korea's Dear Leader, Kim Jong-il, must have been stunned as he contemplated Colonel Muammar Gaddafi's predicament.
"What a fool," the Dear Leader predictably murmurs. No wonder. He knows how The Big G virtually signed his death sentence that day in 2003 when he accepted the suggestion of his irrepressibly nasty offspring - all infatuated with Europe - to dump his weapons of mass destruction program and place the future of the regime in the hands of the North Atlantic Treaty Organization (NATO).
Granted, Saif al-Islam, Mutassim, Khamis and the rest of the
Gaddafi clan still couldn't tell the difference between partying hard in St Tropez and getting bombed by Mirages and Rafales. But Big G, wherever he is, in Sirte, in the central desert or in a silent caravan to Algeria, must be cursing them to eternity.
He thought he was a NATO partner. Now NATO wants to blow his head off. What kind of partnership is this?
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jeudi, 08 septembre 2011
Le Yogi et le commissaire
Ex : http://zentropa.splinder.com/post/25473109/le-yogi-et-le-commissaire
Le yogi et le commissaire
Futur auteur de Le zéro et l’infini, Arthur Koestler avait joué un rôle important dans la guerre d’Espagne comme agent du Komintern. Par ses écrits, il avait donné le ton d’une propagande antifranquiste qui a perduré. Plus tard, ses déceptions firent de lui un critique acéré du stalinisme. À l’été 1942, il publia un texte qui marquait sa rupture : Le yogi et le commissaire. Deux théories, écrivait-il, prétendent libérer le monde des maux qui l’accablent. La première, celle du commissaire (communiste) prône la transformation par l’extérieur. Elle professe que tous les maux de l’humanité, y compris la constipation, peuvent et doivent être guéris par la révolution, c’est-à-dire par la réorganisation du système de production. À l’opposé, la théorie du yogi pense qu’il n’y a de salut qu’intérieur et que seul l’effort spirituel de l’individu, les yeux sur les étoiles, peut sauver le monde. Mais l’histoire, concluait Koestler, avait consacré la faillite des deux théories. La première avait débouché sur les pires massacres de masse et la seconde conduisait à tout supporter passivement. C’était assez bien vu et totalement désespérant.
C’était bien vu à une réserve près. Pourquoi fallait-il donc « sauver » le monde ? Et le sauver de quoi au juste ? La réponse était dans la vieille idée de la Chute et dans celle, plus récente, du Progrès. L’une et l’autre impliquaient l’idée de salvation. Si les théories opposées du yogi et du commissaire avaient fait tant d’adeptes au XXe siècle en Occident, c’est qu’on avait pris l’habitude depuis longtemps de penser la vie en termes de rédemption ou d’émancipation.
Il n’en avait pas toujours été ainsi. La Grèce antique, par exemple, avait une approche toute différente, assez voisine de celle du Japon traditionnel. Nulle intention de changer le monde, mais la volonté de construire et de conduire sa vie en visant l’excellence. C’était une forme de spiritualité vécue dans l’immanence, mais on ne le savait pas. Elle avait sa source dans l’œuvre d’Homère que Platon appelait « l’éducateur de la Grèce ». Homère avait exprimé un idéal éthique, celui du kalos kagathos, l’homme beau et noble. Idéal aristocratique qui devint celui de tous les Grecs à l’époque classique. Seulement, cet idéal n’a jamais été regardé comme une spiritualité. Au contraire, les philosophes l’ont souvent dénigré en laissant entendre que seules leurs spéculations conduisaient à la sagesse.
En dépit de tout, pourtant, cet idéal n’a pas cessé d’irriguer une part essentielle du comportement européen le plus noble, mais jamais de façon explicite. Lacune due notamment à un parfait contresens sur l’idée de spiritualité.
Il faut comprendre que la spiritualité ne se confond pas avec les mystiques du vide. Elle est indépendante du surnaturel. Elle est ce qui élève au-dessus de la matérialité brute et de l’utilitaire, donnant un sens supérieur à ce qu’elle touche. Les pulsions sexuelles appartiennent à la matérialité, tandis que l’amour est spiritualité. Le travail, au-delà du désir légitime de rémunération, s’il a le gain pour seule finalité, patauge dans le matérialisme, alors que, vécu comme accomplissement, il relève de la spiritualité. Autrement dit, ce qui importe n’est pas ce que l’on fait, mais comment on le fait. Viser l’excellence de façon gratuite, pour la beauté qu’elle apporte et qu’elle fonde, est la forme européenne de la spiritualité, qu’il s’agisse de l’embellissement de la demeure par la maîtresse de maison, de l’abnégation du soldat ou du dressage équestre.
Ces réflexions peuvent sembler futiles face aux grands enjeux historiques de notre temps. En réalité, la spiritualité et son contraire commandent largement ces derniers. À la différence des animaux, les hommes ne sont pas programmés par l’instinct. Leur comportement dépend de leurs représentations morales, religieuses ou idéologiques, donc spirituelles.
Faute d’avoir été formulée, reconnue et revendiquée, l’authentique spiritualité européenne est ignorée. Et plus on avance dans l’ère de la technique triomphante, plus elle est masquée par un matérialisme étouffant. D’où l’attrait illusoire pour les spiritualités orientales, le « yogi » comme disait Koestler. Pour renaître, ce n’est pourtant ni sur les bord du Gange ni au Tibet que les Européens se laveront des souillures de l’époque, mais à leurs propres sources.
► Dominique Venner.
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Piet Tommissen o dell'ostinazione - In Memoriam
Piet Tommissen o dell'ostinazione
In memoriam (1925-2011)
Günter Maschke
Si è spento lo scorso 21 agosto Piet Tommissen, sociologo ed economista belga, noto per i suoi studi su Vilfredo Pareto e Carl Schmitt, del quale fu amico e bibliografo e alla cui opera, a lungo negletta, ha dedicato una quantità di scritti che hanno contribuito a diffonderla su scala internazionale. Molto stretto fu anche il suo rapporto con Julien Freund. Tommissen – “il matto” come lo definiva amabilmente Gianfranco Miglio – è stato senz’altro uno degli esponenti più in vista della tradizione del realismo politico europeo e un punto di riferimento per tutti i giovani studiosi che a questa tradizione si sono richiamati nel corso degli anni. Lo ricordiamo pubblicando l’omaggio che in occasione dei suoi 75 anni, nel 2000, gli ha dedicato Günter Maschke, a sua volta amico ed editore di Schmitt, nonché curatore di alcune sue importanti raccolte di scritti.
Cicerone disse una volta: «Niente fa più impressione dell’ostinazione». Questa frase potrebbe applicarsi perfettamente alla vita e all’opera dell’economista politico fiammingo Piet Tommissen, che ha festeggiato lo scorso 20 marzo i suoi 75 anni conservando intatta la sua impressionante energia lavorativa.
Quanti cercano ancora la prova dell’evidenza che ogni cultura riposa sull’atto gratuito, sul lavoro prestato senza remunerazione, la troveranno nella persona di Piet Tommissen. Dopo la Seconda guerra mondiale, Carl Schmitt era il capro espiatorio favorito nella sfera delle scienze giuridiche e politiche tedesche, ma anche, occorre ripeterlo, la «quercia sotto cui i cinghiali venivano a cercare i loro tartufi» (Roman Schnur dixit). Durante questo buio periodo, il giovane Piet Tommissen ha dato la sua amicizia a Schmitt, insieme ad alcuni, rari fedeli amici tedeschi; ha presto redatto la prima bibliografia di Carl Schmitt in condizioni difficili (Versuch einer Carl-Schmitt-Bibliographie, Academia Moralis, Düsseldorf 1953). E quando dico «condizioni difficili», voglio ricordare ai miei contemporanei che Tommissen ha effettuato questo lavoro molto prima che esistessero ovunque, come oggi, delle fotocopiatrici in cui è possibile riprodurre testi a bizzeffe. Tommissen ritrascriveva a mano, con la sua penna a inchiostro, centinaia di articoli di Schmitt o li batteva su una vecchia macchia per scrivere da viaggio, con carta carbone, per aspera ad astra. Ha effettuato questo lavoro quand’era uno studente senza mezzi, nei duri anni del dopoguerra in cui ogni viaggio esplorativo verso Plettenberg (dove Schmitt si era ritirato) presentava continue difficoltà finanziarie. È dunque con inizi così difficili che Tommissen, nel corso degli anni, è divenuto il migliore esperto, e il più meticoloso, dell’opera di Carl Schmitt.
I frutti di questo lavoro così disinteressato si ritrovano oggi in innumerevoli articoli e studi, in nuove bibliografie e, a partire dal 1990, in una collana di libri battezzata «Schmittiana» che esce presso Duncker & Humblot a Berlino. Oggi noi riteniamo tutti che simili lavori siano facili da realizzare, ma fu lungi dall’essere così all’epoca eroica del giovane studente e del giovane economista Tommissen. Direi persino di più: senza la marea di contributi e di dettagli apportati e scoperti da Tommissen, l’impresa di diffamazione internazionale che ha orchestrato il boicottaggio e l’ostracismo contro Schmitt – e contribuito così alla sua gloria! – apparirebbe ancora più sciocca e pietosa perché non avrebbe alcun valido argomento, né saprebbe nulla delle tante sfaccettature delle sua persona.
Tommissen, che ha studiato le scienze economiche alla Haute Ecole économique Sint-Aloysius a Bruxelles e all’Université des Jésuites di Anversa, ha dovuto lavorare, accanto alle sue ricerche, per guadagnarsi il pane come procuratore industriale. Accede al titolo di dottore nel 1971 presentando una tesi su Vilfredo Pareto. Intitolata De economische epistemologie van Vilfredo Pareto (Sint-Aloysius Handelshogeschool, Bruxelles 1971), questa tesi può essere considerata come una delle più importanti e fondamentali opere mai redatte sul grande uomo. Ogni ricercatore che desiderasse dedicarsi seriamente all’italiano Pareto dovrebbe acquisire almeno una conoscenza passiva dell’olandese. Il che non mi impedisce di rimpiangere che Tommissen non abbia scritto il suo libro in tedesco o in francese: ma, ahimè, la gloria è ingiusta, mostruosa per le lingue minoritarie. In questo lavoro, noi incontriamo già tutto Tommissen: un osservatore interdisciplinare che si serve di questa interdisciplinarietà con la massima naturalezza, come se fosse evidente; un autore che possiede la grande arte di mettere in esergo i legami tra le cose più diverse. Alla lettura di questa tesi, non acquisiremo solo conoscenza dei problemi fondamentali dell’economia politica europea fino agli anni che hanno immediatamente seguito la Prima guerra mondiale, ma anche di tutto lo sfondo politico, filosofico e psicologico che animava il «solitario di Céligny». Tommissen ci restituisce con amore e espressività tutto questo sfondo, di solito ignorato da molti autori, troppo legati alla superficie dei testi. Nessun altro studio dettagliato renderà pertanto la tesi di Tommissen caduca.
Ma si capirebbe male il personaggio Tommissen se lo si considerasse solo come uno specialista di Schmitt e Pareto, lui che ha insegnato dal 1972 al 1990 alla Haute Ecole d’Economie Sint-Aloysius di Bruxelles in cui curava la collana «Eclectica» che contiene montagne di tesori, di aneddoti e dettagli sempre inaspettati su Schmitt. Pochi ricercatori sanno in Germania che conosce anche bene Georges Sorel, Julien Freund e il pensiero politico francese del XIX e del XX secolo. Tommissen ha sempre dichiarato, expressis verbis, che voleva praticare le «scienze umane nel senso più ampio del termine».
Un esempio particolarmente sorprendente di concretizzazione di questa volontà è il suo libro Economische Systemen (Uitgeverij N.V., Deurne, 1987). In poche pagine, Tommissen vi abbozza la storia delle idee economiche dall’antichità alla Cina post-maoista e le innumerevoli note e considerazioni fondate che ha aggiunto al testo ci aprono a quel dramma che è la storia economica dell’umanità e ci comunicano le radici e le fondamenta politiche, culturali e ideologiche dell’uomo lavoratore nel corso della storia. Un buon libro rende la lettura di cento altri superflua e ci incoraggia a leggerne ancora altre migliaia. Ecco! Straordinarie conoscenze in letteratura e storia dell’arte… Ma in tutti i lavori di economia e scienze politiche scritti da Tommissen il lettore è costantemente sorpreso dalle sue straordinarie conoscenze della letteratura e della storia dell’arte, poiché aveva a lungo accarezzato l’idea di studiare la filologia germanica e la storia dell’arte. Conosce ad esempio il dadaismo e il surrealismo europei in tutte le loro varianti. Non aveva ancora trent’anni quando invitava già nelle Fiandre per tenervi delle conferenze autori tedeschi come Heinz Piontek e Heinrich Böll (e sarei tentato di aggiungere: quando questi erano ancora degli scrittori interessanti!).
Solo quanti sono consapevoli dell’enorme lavoro prestato da Tommissen hanno il diritto di pronunciare una critica: questo maestro della nota a piè di pagina esagera talvolta nel suo zelo di voler dire tutto, poiché sottovaluta spesso le conoscenze dei suoi lettori. Ma in Tommissen non vi è alcun orgoglio a motivare la sua azione, né alcuna vanità, perché è il calore umano incarnato. Per lui, l’uomo è nato per aiutare il suo prossimo e per ricevere da questo un aiuto equivalente. Tanto che Tommissen, l’eminenza, non ha alcuna vergogna di imparare qualcosa, anche d’infima importanza, in uno scrittoretto appena uscito dalla pubertà e senza esperienza.
Una fedele dedizione a Pareto e Schmitt
Sempre felice di dare un’informazione, sempre alla ricerca di informazioni da altri con la più squisita amabilità, Tommissen ha permesso la nascita di molti lavori scientifici e ha seminato molto più di quanto i tanti ingrati lascino intendere al loro pubblico. Un uomo di questa natura così particolare e valida merita i nostri omaggi perché ha dedicato volontariamente e fedelmente una grande parte della sua vita a quelli che considera i suoi maestri: Vilfredo Pareto e Carl Schmitt. Viene in mente un brillante saggista e sovrano narratore come Adolf Frisé che per molti decenni non ha esitato a esplorare l’opera di Robert Musil e a diffonderla. Spesso la luce che brilla sotto il moggio è la più viva! Ad multos annos, Piet Tommissen!
00:13 Publié dans Hommages, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théorie politique, politologie, sciences politiques, carl schmitt, piet tommissen, flandre, révolution conservatirce, hommage, nécrologie, günter maschke | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Presseschau - September 2011 (2)
Presseschau
September 2011 (2)
Noch ein paar Nachträge des Monats, die in die Presseschau spezial einzuarbeiten vergessen worden waren...
Bei DGB-Diskussion in Offenbach mit OB-Kandidaten will am Kopftuch-Tabu für Erzieherinnen keiner rütteln
Geschichten aus der Fremde
http://www.op-online.de/lokales/offenbach/ob-wahl/geschichten-fremde-1384914.html
(unaufgeregte Leserdiskussion)
Hanau
Rechtsextremismus in der Region: Verfassungsschutz beobachtet neue Gruppe "Nationale Sozialisten"
"Bewegung in der Szene"
http://www.op-online.de/nachrichten/hanau/bewegung-szene-1384223.html
Internet
Cyber-Mobbing auf dem Vormarsch
http://www.pcwelt.de/news/Internet-Cyber-Mobbing-auf-dem-Vormarsch-3396214.html
Cyber-Mobbing
Kommentar: Über Folgen aufklären
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/kommentar-ueber-folgen-aufklaeren-1384573.html
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Multikulti-Schock: Migranten wollen keine Roma-Kinder an Schulen
Multikulti-Schock: Migranten wollen keine Roma-Kinder an Schulen
Udo Ulfkotte
Die multikulturelle Schein-Idylle bricht immer schneller auseinander. Gerade erst haben wir darüber berichtet, dass amerikanische Indianer aus rein rassistischen Gründen Schwarze verjagen. Und schon kommt die nächste schockierende Nachricht: In Belgien wollen Migranten ihre Kinder nicht länger in Schulklassen mit anderen Migrantenkindern schicken. Vor allem Roma und christliche Osteuropäer lehnen sie strikt ab. Mitten in Europa bricht aus Sicht der Migranten nun auseinander, was ohnehin nicht zusammen gehört.
Die Belgier rieben sich in den vergangenen Tagen verwundert die Augen. Sie lasen Schlagzeilen in den Zeitungen wie »Ook allochtonen ontvluchten concentratiescholen«. Das bedeutet übersetzt, dass Ausländer keine Schulklassen mit vielen Ausländerkindern wollen. In solchen Artikeln heißt es dann, intelligente Migranten zögen überall ihre Kinder aus Schulklassen mit hohem Ausländeranteil ab und schickten diese lieber in »weiße Vorstädte« zum Unterricht, wo noch möglichst wenig Migrantenkinder seien. In einer Stadt wie Antwerpen findet man deshalb jetzt in der Innenstadt an den Schulen fast nur noch Ausländerkinder und in den Schulen der Vorstädte die Kinder der Einheimsichen und von intelligenteren Migranten.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : flandre, belgique, immigration, multiculture, multiculturalisme, société multiculturelle, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Actualizacion DISENSO
Actualización DISENSO
Sección "Pensamiento Nacional": Historia y memoria nacional en Argentina. Por Alberto Buela.
Sección "Pensamiento Político": La globalización para bien de los pueblos. Perspectivas de la nueva teoría política. Por Leonid Savin.
Sección "Pensamiento Político": Los constructores de "cartas otorgadas". por Tiberio Graziani.
Sección "Filosofía": Brentano, el eslabón perdido de la filosofía contemporánea. Por Alberto Buela
Sección "Biblioteca": El Origen del conocimiento moral de Franz Brentano.
Sección "Other Languages": Entretien avec le Pr Alberto Buela sur l’accord franco-brésilien pour les sous-marins d’attaque. Entrevista de Novopress a Alberto Buela.
SE RUEGA DIFUSIÓN.
Hasta la próxima!
www.disenso.org - info@disenso.org - Dirección Postal: Casilla 3198 (1000) Bs.As - Argentina
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mercredi, 07 septembre 2011
Krantenkoppen - September 2011 (1)
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110901_051
http://www.yesmagazine.org/new-economy/the-north-dakota-miracle-not-all-about-oil
http://www.independent.ie/national-news/families-in-modern-ireland-skip-food-to-pay-the-mortgage-2859883.html
http://www.irishtimes.com/newspaper/world/2011/0826/1224303000900.html
http://xinos.wordpress.com/2010/12/27/die-deutsche-karte/
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25984
http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2011/08/23/libi-navo-bommen-gaven-de-doorslag
http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2011/08/26/etienne-davignon-en-de-roep-om-neoliberale-liefdadigheid
http://www.lepost.fr/article/2011/08/23/2573981_pourquoi-les-libyens-aiment-le-colonel-kadhafi.html
http://www.lislamiste.com/2011/08/27/israel-acteur-important-dans-la-conflit-libyen/
https://rt.com/news/french-total-oil-libya-013/
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110824_175
http://www.youtube.com/watch?v=jRWF1hgBVQ0
17:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, europe, affaires européennes, flandre, pays-bas, journaux, presse, médias | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Stefan Hug: Migrantengewalt
Der Politikwissenschaftler Stefan Hug analysiert auf hohem Niveau und stets untermauert mit Beispielen aus dem polizeilichen Alltag die Ursachen und Auswirkungen der extrem hohen Gewaltkriminalität, die von Teilen der türkischen und arabischen Migranten ausgeht. Dabei findet der religiös-kulturelle Hintergrund dieser überwiegend muslimisch geprägten Zuwanderer sein besonderes Interesse. Viele von ihnen verhalten sich nicht anders als in ihren Herkunftsländern, in denen der Rechtsstaat ein Fremdwort und die eigene Sippe der einzige verläßliche Rückhalt ist; Herkunftsländer, in denen Nichtmuslime Menschen zweiter Klasse sind, gegängelt und unterdrückt werden.
Hug kommt in seiner faktenreichen Studie, die durch Detailkenntnisse aus den Bereichen der bundesdeutschen Polizeiarbeit und Verwaltung, der Rechtsprechung und der Gesetzgebung geprägt ist, zu der alarmierenden Erkenntnis: Das staatliche Gewaltmonopol in Deutschland ist extrem gefährdet. In vielen Stadtteilen, in denen sich Parallelgesellschaften mit eigenem, islamisch fundiertem Recht herausgebildet haben, existiert es eigentlich gar nicht mehr. Denn wenn die Polizei mit Moscheegemeinden kooperieren muß, um Recht durchzusetzen, wenn viele Türken und Araber Polizisten nur noch anerkennen, wenn diese selbst Türken und Araber, Muslime sind, dann hat der Staat verloren. Wenn das Gewaltmonopol geteilt wird, ist es kein Monopol mehr.
Die Arbeit Hugs erhält einen besonderen Wert auch dadurch, daß er diese für den staatlichen Zusammenhalt und die demokratische Konstitution Deutschlands so verheerende Entwicklung stets in einen geistesgeschichtlichen und politischen Zusammenhang einzuordnen versteht und die wahren Ursachen nicht bei den Migranten, sondern bei den Deutschen und ihrer unterdrückten nationalen Identität sieht. Unser Staat wird nicht von Fremden unterminiert – vielmehr entmachtet er sich systematisch selbst! Und wo der Staat keine Macht mehr hat, ist dem Bürgerkrieg der Boden bereitet!
Stefan Hug, M.A., Jahrgang 1968, studierte Politikwissenschaft und Volkskunde in Kiel und Tübingen. Tätigkeit als freier Autor und Journalist. Zahlreiche Publikationen zu kulturellen und historisch-politischen Themen in der Bundesrepublik, der Schweiz und Österreich. Letzte Buchveröffentlichung: "Hollywood greift an! Kriegsfilme machen Politik…" (Graz 2009)
Wir bitten um Vorbestellungen!
17:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : immigration, allemagne, europe, affaires européennes, multiculture, muticulturalisme, société multiculturelle, violence, violences urbaines | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Der Westen will die Kontrolle über den Erdölreichtum Libyens an sich reissen
Der Westen will die Kontrolle über den Erdölreichtum Libyens an sich reißen
Prof. Michel Chossudovsky
Die libyschen Revolutionäre haben den Krieg in dem erdölreichen nordafrikanischen Land noch gar nicht gewonnen, da diskutieren die westlichen Mächten bereits etwa darüber, dass die Übergangsregierung in der Ära nach Gaddafi die Erdölverträge erfüllen müsse.
Wären die USA und ihre NATO-Verbündeten auch bereit, im Falle interner Streitigkeiten in der libyschen Krise ihre Erdölinteressen mit Bodentruppen durchzuzusetzen?
In einem Interview mit Press TV erläutert Michel Chossudovsky, Direktor des Zentrums zur Forschung zur Globalisierung, die derzeitigen Entwicklungen. Im Folgenden lesen Sie eine geringfügig überarbeitete Fassung des Interviews.
Interview mit dem Direktor des Zentrums für Forschung zur Globalisierung (CRG) Prof. Michel Chossudovsky
Die Westmächte haben erklärt, die internationale Gemeinschaft werde den politischen Übergang zu einem freien und demokratischen Libyen unterstützen. Welche Form wird diese »Unterstützung« annehmen? Soll Libyen eine »Demokratie nach westlichem Vorbild« aufgezwungen werden? Was bedeutet das für die libysche Bevölkerung? Die gleiche Sprache und die gleichen Begriffe waren auch zu hören, als sie vor zehn Jahren Afghanistan und vor acht Jahren den Irak angriffen. Die Vereinigten Staaten beharren immer noch darauf, dass ihre Soldaten Immunität vor Strafverfolgung genießen sollten. Womit ist in Libyen zu rechnen?
16:27 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, libye, afrique, affaires africaines, afrique du nord, pétrole, hydrocarbures, méditerranée, géopolitique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Onderwijs of diplomafabriek?
Onderwijs of diplomafabriek?
Nikolas Cloet
Ex: http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=2K3EKQAJ
Voor mij staat de keuzevrijheid van de student centraal. En die keuzevrijheid is maar volledig als elke studiekeuze gelijkaardige financiële consequenties heeft, zoals inschrijvingsgelden. Studenten horen hun studiekeuze niet af te stemmen op een tijdelijk economisch fenomeen.
Als een student vrijwillig kiest voor een 'zachte' opleiding, en er bewust voor kiest om werkzekerheid, een hoog loon en pakweg een bedrijfswagen links te laten liggen, zegt dat dan niet genoeg? Wat levert het op studenten af te leveren met een diploma dat niet bij hun interesses aansluit? Als docent zie ik genoeg hoe belangrijk persoonlijke motivatie is voor de prestaties van een student. Wie zijn studiekeuze louter afstemt op werkzekerheid, zal vroeg of laat zichzelf tegenkomen. Uiteindelijk functioneren mensen maar echt als hun werk ook bij hun persoonlijkheid past.
Ik gruw van het idee dat wij alleen maar studenten moeten klaarstomen voor het bedrijfsleven. Ik ben docent omdat ik ervan hou om studenten te leren nadenken. Om hun inzichten bij te brengen. Om ze een algemeen kader en een ruime blik mee te geven. Dat laatste staat in het hoger onderwijs al jaren ernstig onder druk.
Hogescholen, nog meer dan universiteiten misschien, schuiven meer en meer op richting diplomafabriek. Algemeen vormende vakken als godsdienst, filosofie, geschiedenis en sociologie moeten inboeten, omdat zij geen directe economische return opleveren. Nochtans zullen de intellectuelen van morgen mee moeten kunnen redeneren in een steeds complexere samenleving. Wat hebben we aan een land, waarin alle vacatures opgevuld zijn en alle technische systemen functioneren, maar waar niemand heeft geleerd wat kritisch nadenken is, waar niemand heeft stilgestaan bij de achtergrond van de filosofische of religieuze argumenten van personen uit het 'andere kamp'. Wat hebben we aan technocraten die niet meer kunnen lezen, die niet meer kunnen schrijven, die niet meer kunnen denken?
Pleiten voor het toeleiden, op welke manier dan ook, van studenten naar knelpuntberoepen is trouwens ook een onderschatting van onze vrije markteconomie. Als onze vrije markteconomie ingenieurs te kort heeft, dan zijn het de marktmechanismen die ervoor moeten zorgen dat er genoeg ingenieurs aangetrokken worden. Een grote vraag (naar diploma's) zal uiteindelijk ook leiden naar een groter aanbod. Maar het kan niet zijn dat ons onderwijssysteem de broek laat zakken voor een voorbijgaand economisch fenomeen. Sjacheren met inschrijvingsgelden om studenten in een bepaalde richting te lokken kan geen optie zijn.
Toch pleit ik niet voor een strikte scheiding tussen onderwijs en arbeidsmarkt. Er ligt zelfs nog een groot terrein braak waar het (hoger) onderwijs in Vlaanderen schitterende diensten kan bewijzen aan het bedrijfsleven: navormingen voor de al actieve beroepsbevolking. Het is voor een bedrijf immers heel vruchtbaar (en rendabel) te investeren in gespecialiseerde opleidingen van een ervaren werknemer die al een duidelijk beeld heeft van zijn carrière. Voor zulke opleidingen is het wel perfect verantwoord om hogere inschrijvingsgelden te vragen, zodat ook de onderwijsinstellingen erbij winnen.
Ons hoger onderwijslandschap richt zich nog te veel op studenten en te weinig op actieve professionals. En daar is een fundamentele ommeslag nodig want leren is een levenslang proces geworden. Onze huidige generatie studenten mag verwachten dat zij zullen leren en specialiseren tot hun 67ste. Daarom: laat de studentenjaren nog jaren zijn waar dromen, idealen en persoonlijke vrijheid primeren. De economie zal later snel genoeg de overhand nemen.
16:23 Publié dans Actualité, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : étudiants, universités, pédagogie, jeunesse, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 06 septembre 2011
Y. M. Adeline: 1914, tragédie européenne
1914: Une tragédie européenne
Par Yves-Marie Adeline
00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 1914, première guerre mondiale, histoire | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Presseschau - September 2011 (1)
Presseschau
September 2011 (1)
AUßENPOLITISCHES
Nach Norwegen-Massaker
EU sagt Rechtsextremismus den Kampf an
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,776761,00.html
Krieger wider die Gleichheit
http://www.taz.de/1/archiv/digitaz/artikel/?ressort=me&dig=2011%2F08%2F04%2Fa0128&cHash=561da1c208
Jörges: „Vom Hass verblendete Anti-Islamisten“
http://www.pi-news.net/2011/08/jorges-vom-hass-verblendete-anti-islamisten/#more-205072
Das Monster, die Mitte und die Medien
http://www.sezession.de/26200/das-monster-die-mitte-und-die-medien.html
Fjordman tritt an die Öffentlichkeit
http://www.sezession.de/26279/fjordman-tritt-an-die-offentlichkeit.html#more-26279
(ehrliches Völkchen)
Erdbeben
Japaner finden Milliarden Yen unter Trümmern
http://www.focus.de/panorama/welt/erdbeben-japaner-finden-milliarden-yen-unter-truemmern_aid_656552.html
(Die problematische Rolle von Juden (wohlgemerkt nicht DER Juden!) bei der Propagierung des Multikulturalismus anhand eines Beispiels ...)
"Jews will play a leading role in multicultural Europe," says Jewish researcher
http://www.youtube.com/watch?v=VYeZW-WcSlc
Berlin, Libyen und der Westen
http://www.sezession.de/27589/berlin-libyen-und-der-westen.html#more-27589
(und hier meldet sich mal wieder einer der Kriegshetzer zu Wort…)
Oettinger kritisiert deutsche Libyen-Politik
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/oettinger-kritisiert-deutsche-libyen-politik-zr-1379384.html
Ursache für Absturz in Afghanistan klar
Granate traf US-Hubschrauber
http://www.n-tv.de/politik/Granate-traf-US-Hubschrauber-article4005316.html
"Geheimaktion Gross-Moskau"
Megapolis: Russlands Hauptstadt soll mächtig wachsen
http://www.abendblatt.de/vermischtes/article1978682/Megapolis-Russlands-Hauptstadt-soll-maechtig-wachsen.html
"Tigerstaat hineinlassen"
Daimler-Chef wirbt für Türkei-Beitritt der EU
http://www.welt.de/wirtschaft/article13464985/Daimler-Chef-wirbt-fuer-Tuerkei-Beitritt-der-EU.html
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
(umfassende Kritik der „political correctness“ !)
Der lange Arm des Teufels - oder:
das Unerklärbare erklären
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=142
Die verdunkelte Aufklärung – Teil II
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e45bb27b2b.0.html
(Zum Zustand der CDU)
Eine Schwalbe macht noch keinen Sommer
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54866b366a6.0.html
Bürgerliche Werte
„Ich beginne zu glauben, dass die Linke recht hat“
Im bürgerlichen Lager werden die Zweifel immer größer, ob man richtig gelegen hat, ein ganzes Leben lang. Gerade zeigt sich in Echtzeit, dass die Annahmen der größten Gegner zuzutreffen scheinen.
Von Frank Schirrmacher
http://www.faz.net/artikel/C30351/buergerliche-werte-ich-beginne-zu-glauben-dass-die-linke-recht-hat-30484461.html
Konservative zweifeln an ihren Analysen
Aus Erfahrung klüger
http://www.taz.de/Debatte-zu-Schirrmachers-Linksbekenntnis/!76617/
Die linke Versuchung des Bürgers Schirrmacher
…und die bürgerliche Klarsicht des Dramatikers Strauß
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=157
Der rechte Abschied von der Politik
http://www.tagesanzeiger.ch/ausland/amerika/Der-rechte-Abschied-von-der-Politik/story/22710602
LobbyControl. Initiative für Transparenz und Demokratie
http://www.lobbycontrol.de/blog/
Magistrat erhöht Limit
Streit um Darmstadts Schulden
http://www.hr-online.de/website/rubriken/nachrichten/indexhessen34938.jsp?rubrik=36098&key=standard_document_42289405
Der ideelle Schatten der Krise
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f2db01b426.0.html
(richtiger Kommentar…)
Wulffs Schelte an Politik
Kommentar: Präsidiale Luftnummer
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/kommentar-praesidiale-luftnummer-1375357.html#
"...auch wenn es uns schmerzt."
BDI-Präsident Hans-Peter Keitel nennt den Preis für die Euro-Rettung
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=159
Wowereit: Großes Verständnis für Papst-Proteste
http://www.morgenpost.de/printarchiv/titelseite/article1745295/Wowereit-Grosses-Verstaendnis-fuer-Papst-Proteste.html
Verquere Sprachpolitik im Ländle
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a7b705ec09.0.html
Stasi-Geschichte
Tausende West-Spione der DDR unentdeckt
http://www.focus.de/politik/deutschland/stasi-geschichte-tausende-west-spione-der-ddr-unentdeckt_aid_653060.html
Bild verkauft DDR-Nationaltrikots
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50ff97f844a.0.html
Schwedische Königin Silvia
Nazi-Vergangenheit des Vaters widerlegt?
http://www.sueddeutsche.de/leben/schwedische-koenigin-silvia-nazi-vergangenheit-des-vaters-widerlegt-1.1129865
Rudolf Hess – ein Nachtrag
http://www.sezession.de/27335/rudolf-hess-ein-nachtrag.html#more-27335
(Auweia, soviel Dummheit tut schon weh…)
Skandal bei Kanu-WM! Nazi-Hymne für deutsches Sieger-Duo
http://www.bild.de/sport/mehr-sport/kanurennsport/nazi-hymne-bei-wm-siegerehrung-19492860.bild.html
Kanu-WM: Bei Siegesfeier ertönte plötzlich Nazi-Hymne
http://www.tt.com/csp/cms/sites/tt/%C3%9Cberblick/Sport%C3%BCberblick/Sport%C3%BCberblickContainer/3241093-8/kanu-wm-bei-siegesfeier-ert%C3%B6nte-pl%C3%B6tzlich-nazi-hymne.csp
Skandal um Nazi-Hymne bei Kanu-EM
Bei der Siegerehrung ertönte die seit der NS-Zeit in Deutschland geächtete erste Strophe des Deutschlandlieds.
http://kurier.at/sport/sportmix/4144195.php
(Jetzt wird der Run auf Billy-Regale erst richtig losgehen…)
Ikea
Dunkle Nazi-Vergangenheit des reichsten Schweden
http://de.finance.yahoo.com/nachrichten/Dunkle-Nazi-Vergangenheit-yahoofinanzen-1357646171.html
Der wahnsinnige Sklave – Teil I
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59040361d7b.0.html
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS
Mathias Brodkorb
Wo der rechte Rand verläuft
http://www.freitag.de/kultur/1130-medientagebuch
(Straßenbenennung nach Kommunisten in Berlin)
Freiwillig von West nach Ost
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M546e09b020c.0.html
(Zu „Antifa“-Mordaufrufen)
Quod erat demonstrandum
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5cc50cdbb53.0.html
(Säure-Angriff)
„Demokratische“ Gewalt
„Kampf gegen Rechts“ wird immer krimineller!
http://www.npd-mv.de/index.php?com=news&view=article&id=2439&mid=7
(Eine Geschmacklosigkeit jagt die andere…)
Wahlkampf in Berlin
Jörg Haider im Kampf gegen die NPD
"Die Partei" überklebt Plakate der Rechtextremisten
http://derstandard.at/1313024746816/Wahlkampf-in-Berlin-Joerg-Haider-im-Kampf-gegen-die-NPD
Jungsozialist ruft zum Massenmord auf
http://www.pi-news.net/2011/08/jungsozialist-ruft-zum-massenmord-auf/#more-207872
Wieder brennende Autos in Berlin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M58f828b3a3f.0.html
Berlin und die brennenden Autos: „Unsere Ehre heißt Feigheit“
http://www.sezession.de/27506/berlin-und-die-brennenden-autos-unsere-ehre-heist-feigheit.html#more-27506
Linksradikale Szene nimmt Berliner Politiker ins Visier
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55013a4691c.0.html
Linksextremist attackiert Berliner Pro Deutschland-Chef
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M519302ac9b7.0.html
Brutaler Angriff auf Raimund Borrmann
http://www.mupinfo.de/?p=12828
Linke Gewalt wird totgeschwiegen
http://www.pi-news.net/2011/08/linke-gewalt-wird-totgeschwiegen/#more-204833
Nazis im Briefkasten
Ungewöhnliche Post: Die Antifa outet mit Flyern rechte Aktivisten - deren Nachbarn im Nord- und Ostend sowie in Bornheim sind überrascht.
http://www.fr-online.de/frankfurt/nazis-im-briefkasten/-/1472798/9679714/-/index.html
Nordrhein-Westfalen gründet Beratungsnetzwerk für Opfer rechtsextremer Gewalt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M565350798a0.0.html
Prominente fordern Distanzierung von "Junger Welt"
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M584809cfc9d.0.html
Linken-Chef Ernst gibt CSU Schuld für Angriffe auf Parteibüros
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ba9d610023.0.html
Polizei durchsucht Räume von Jenaer Jugendpfarrer
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54d1dd89c43.0.html
Linksextreme Internetseite ruft zum Mord an Polizisten auf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59409f2dfb0.0.html
Altermedia unter neuer Adresse
http://altermedia-deutschland.info/
Rechtsextremismus
Prüfstelle setzt Zeitschrift „Bock“ auf den Index
http://www.haz.de/Hannover/Aus-der-Stadt/Uebersicht/Pruefstelle-setzt-Zeitschrift-Bock-auf-den-Index
Am Pranger der Islamkritiker
Die Suche nach den Machern der rechtsextremen Internet-Seite "Nürnberg 2.0"
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/dlfmagazin/1521383/
Islam-Kritiker betreiben Internet-Pranger
Unworte und Untaten
http://www.sueddeutsche.de/medien/islam-kritiker-betreiben-internet-pranger-unworte-und-untaten-1.1126349
Kult der Beliebigkeit
Teil 1: Grauzonen und rechte Lebenswelten in Punk und Oi
http://aib.nadir.org/index.php/archiv/59-kult-der-beliebigkeit-91
Kontroverse Blutachse
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5146ba5f947.0.html
Linke Aggregatszustände (1): „Die Linke“ stumpf mit dem Kopf gegen die Wand der eigenen Schwächen
http://www.sezession.de/26342/linke-aggregatszustande-1-die-linke-stumpf-mit-dem-kopf-gegen-die-wand-der-eigenen-schwachen.html#more-26342
Linke Aggregatszustände (2): Pathologisch im Laufrad der NS-Geschichte
http://www.sezession.de/27134/linke-aggregatszustande-2-pathologisch-im-laufrad-der-ns-geschichte.html
Linke Aggregatszustände (3): Restbestände alter Analysefähigkeit
http://www.sezession.de/27220/linke-aggregatszustande-3-restbestande-alter-analysefahigkeit.html
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
Aufruhr in Tottenham, Nordlondon
http://www.pi-news.net/2011/08/aufruhr-in-tottenham-nordlondon/#more-205132
Tottenham und die Angst der Medien
http://www.sezession.de/26287/tottenham-und-die-angst-der-medien.html
(Eines der herrlichsten Zitate zu den Ausschreitungen war in diesem vielfach gedruckten dpa-Text von Michael Donhauser zu finden: „Die Bereitschaft, die Grenzen des Gesetzes zu überschreiten, scheint in den sozialen Brennpunkten stark ausgeprägt.“…)
Banden ließen Ruinen zurück
http://www.salzburg.com/online/nachrichten/newsletter/Banden-liessen-Ruinen-zurueck.html?article=eGMmOI8Vgjajhw1LDUly4fDZpmUm8F6fiZ5KgE7&img=&text=&mode=
Wer so alles krude ist …
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M524c457f24c.0.html
Schluß mit dem Geplärre!
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57a38c5e869.0.html
Zweite Krawallnacht in London
Randale breiten sich aus
http://www.n-tv.de/mediathek/videos/politik/Randale-breiten-sich-aus-article3999501.html
Cameron droht mit harten Strafen
Toter bei Krawallen in London
http://www.n-tv.de/politik/Toter-bei-Krawallen-in-London-article4005781.html
Chaos in London
http://www.spiegel.de/video/video-1142507.html
Amateuraufnahmen zeigen Krawalle in London
http://www.welt.de/videos/panorama/article13534745/Amateuraufnahmen-zeigen-Krawalle-in-London.html#autoplay
London ist das Fukushima der Grünen
Dramatische Warnzeichen aus der „Vielfalt“-Gesellschaft
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=145
Cameron will „moralischen Kollaps“ bekämpfen
http://www.focus.de/politik/ausland/gesellschaft-cameron-will-moralischen-kollaps-bekaempfen_aid_655557.html
Britische Randalierer sollen Schäden selbst reparieren
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iVwINLb55sFNdRDkzTK6qiZh8JJw?docId=CNG.44ac13390f8c236c35d1544318f6c74a.1b1
Britische Randalierer
Das System in der Gangsta-Falle
http://www.faz.net/artikel/C30351/britische-randalierer-das-system-in-der-gangsta-falle-30487404.html
Wissenschaftler warnt vor ethnischen Unruhen in Deutschland
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M55aa240c4b8.0.html
Deutscheopfer.de – Der Verbrechens-Report und die islamische Paralleljustiz
http://www.sezession.de/27621/deutscheopfer-de-der-verbrechens-report-und-die-islamische-paralleljustiz.html
Ein Jahr nach Sarrazin – neue Studie des IfS
http://www.sezession.de/27577/ein-jahr-nach-sarrazin-neue-studie-des-ifs.html#more-27577
Ausstellung im MfK Frankfurt
Sarrazin im Fettnapf
http://www.hr-online.de/website/rubriken/kultur/index.jsp?rubrik=5986&key=standard_document_42304189&tl=rs
Von Sarrazin bis Guttenberg: Gewinner-Karikaturen
http://www.rp-online.de/kultur/Von-Sarrazin-bis-Guttenberg-Gewinner-Karikaturen_bid_66912.html
Böhmer erneuert Kritik an Sarrazin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f0a5df5ca6.0.html
Die Feinde der Integration
Über die Stadtsoziologie an der Frankfurter Universität
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=149
Alte Menschen, weniger Geburten
Super, Deutschland schafft sich ab!
Kolumne von Deniz Yücel
http://www.taz.de/!75707/
Der lustige Yücel
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M53ff82156f1.0.html
Die "Deutschen" mit An- und Abführungszeichen
Grüne DeutschlandhasserInnen
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=158
Gemeine Integrationsministerin
„Je mehr Türken wir im Lande haben, desto mehr Unruhe haben wir.“
http://www.migazin.de/2011/08/23/bilkay-oeney-je-mehr-tuerken-wir-im-lande-haben-desto-mehr-unruhe-haben-wir/
(Wenn Vielfalt zur Einfalt wird…)
Berliner Wahlkampf in Kreuzberg
„Vier türkischstämmige Kandidaten für Marzahn!“
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article13545333/Vier-tuerkischstaemmige-Kandidaten-fuer-Marzahn.html
Türkischstämmiger Grünen-Politiker in Rangelei verwickelt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50941050834.0.html
Islamisten-Partei macht Stimmung gegen Schwule und Lesben
http://www.haolam.de/index.php?site=artikeldetail&id=6180
"Nein zu Sarrazin!"
Multikulturelle Partei kämpft gegen Migranten-Stigma
http://www.welt.de/regionales/berlin/article13549458/Multikulturelle-Partei-kaempft-gegen-Migranten-Stigma.html
Zigeuner fordern preiswerten Wohnraum
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M553974ed4c3.0.html
Fibelkinder gestern und heute
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5afcb480036.0.html
Beschimpfungen und Gewalt
So chaotisch geht es an deutschen Schulen zu
http://www.welt.de/politik/deutschland/article13437242/So-chaotisch-geht-es-an-deutschen-Schulen-zu.html
Die Hölle im Hamsterrad oder Brandbriefe aus Berlin
http://www.sezession.de/27587/die-holle-im-hamsterrad-oder-brandbriefe-aus-berlin.html#more-27587
(da müssen eben Vitamintabletten künftig durch HartzIV übernommen werden…)
Neue Studie
Verschleierung soll Vitamin-D-Mangel befördern
http://www.welt.de/gesundheit/article13558163/Verschleierung-soll-Vitamin-D-Mangel-befoerdern.html
Deutsche in Wedding
Zu Hause geblieben und fremd geworden
http://www.tagesspiegel.de/berlin/zu-hause-geblieben-und-fremd-geworden/4504750.html
Ein bißchen fremd im eigenen Land, ein bißchen Vorbürgerkrieg und ein „Haus Sarrazin“
http://www.sezession.de/27379/ein-bischen-fremd-im-eigenen-land-ein-bischen-vorburgerkrieg-und-ein-haus-sarrazin.html
No-Go-Areas in deutschen Stadtvierteln
http://www.pi-news.net/2011/08/no-go-areas-in-deutschen-stadtvierteln/#more-204982
Bad Kreuznach
Jahrmarkt nach Bombendrohung evakuiert
http://www.focus.de/panorama/welt/bad-kreuznach-jahrmarkt-nach-bombendrohung-evakuiert_aid_657390.html
Südländer prügeln Familienvater krankenhausreif
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5911e5a07f0.0.html
Frankfurt-Ginnheim
Brutaler Überfall auf Rentnerin
http://www.op-online.de/nachrichten/frankfurt-rhein-main/brutaler-ueberfall-rentnerin-1362933.html
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
Stadtplanung Berlin
Neumann verteidigt steigende Kosten für Stadtschloss
http://www.morgenpost.de/printarchiv/berlin/article1739713/Neumann-verteidigt-steigende-Kosten-fuer-Stadtschloss.html
Wenn deutsche Häuser könnten, würden sie flüchten
http://www.welt.de/debatte/kolumnen/Maxeiner-und-Miersch/article13525922/Wenn-deutsche-Haeuser-koennten-wuerden-sie-fluechten.html
Erst denken, dann dämmen
Symposium in Potsdam zur energetischen Gebäudesanierung
http://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Symposium_in_Potsdam_zur_energetischen_Gebaeudesanierung_2300211.html
Lex Eigennutz
Schleswig-Holstein schafft den Denkmalschutz ab
http://www.baunetz.de/meldungen/Meldungen-Schleswig-Holstein_schafft_den_Denkmalschutz_ab_2141011.html
(Deutscher Denkmalschutz mal wieder gegen historisch angepasstes Bauen…)
Papenburger will investieren
Millionenobjekt droht an Optik zu scheitern
http://www.noz.de/lokales/56794960/millionenobjekt-droht-an-optik-zu-scheitern
Suburbia ohne Sub
Die meisten Menschen haben keineswegs das Bedürfnis nach Peripherie oder Suburbia. Was heißt das für die Stadt? Prognosen und Gebote für eine urbane Architektur
http://www.freitag.de/kultur/1131-suburbia-ohne-sub
(Eine deutsche Kirche, von der orthodoxen Kirche übernommen. Die evangel. Kirche durfte sie nicht bekommen. Das Ende der Fresken ...)
Kirche Domnau, Ostpreußen
http://neskromnii.livejournal.com/61471.html
Mitten in Deutschland
Der letzte Wirt
http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,778536,00.html
Wie die Marburger Altstadt (beinahe) abgerissen wurde
http://www.suite101.de/content/wie-die-marburger-altstadt-beinahe-abgerissen-wurde-a98627
Traditionalismus als kulturelle Prägung?
http://www.heise.de/tp/artikel/33/33685/1.html
(Der Pinkelpolizistin-Jungkünstler bei seinem nächsten „Streich“…)
Grober Unfug und ganz viel Dummheit – Kunststudent demoliert Goldenen Reiter
http://www.dnn-online.de/dresden/web/dresden-nachrichten/detail/-/specific/Grober-Unfug-und-ganz-viel-Dummheit-Kunststudent-demoliert-Goldenen-Reiter-1617838083
Bekannter Künstler entzahnte Löwen
http://www.sz-online.de/nachrichten/artikel.asp?id=2832685
"Vom Aussteigen und Ankommen": Ideen vom alternativen Leben
http://www.stern.de/kultur/buecher/vom-aussteigen-und-ankommen-ideen-vom-alternativen-leben-1704011.html
Frank Ochmann
Verführt - Verwirrt - Für dumm verkauft
Wie wir Tag für Tag manipuliert werden und was wir dagegen tun können
http://www.randomhouse.de/book/edition.jsp?edi=360906
Aufstand der Videospieler
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M58171fc0c28.0.html
Unser täglich Talk: Plasberg räumt Mittwochsendeplatz für Jauch
Worte satt: Die ARD sendet von Ende August an fünf Talks die Woche. Inhaltliche Bereicherung oder Einheitsbrei? Nun hat sich der ehemalige Chef des Adolf-Grimme-Instituts, Bernd Gäbler, in einer kritischen 149-Seiten-Analyse zu Wort gemeldet.
http://www.stern.de/kultur/tv/unser-taeglich-talk-plasberg-raeumt-mittwochsendeplatz-fuer-jauch-1716948.html
30 Jahre Chaos Computer Club
Mit dem Hacken davongekommen
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/23185/mit_dem_hacken_davongekommen.html
Medien im digitalen Zeitalter
Journalismus extralang
http://www.sueddeutsche.de/medien/medien-im-digitalen-zeitalter-journalismus-extralang-1.1135014
Zu viele Facebook-Anmeldungen
CDU sagt Sommerfest ab
http://www.fr-online.de/rhein-main/cdu-sagt-sommerfest-ab/-/1472796/9554144/-/
Das Symbol des Bösen
Die Bekenntnisse des Massenmörders Charles Manson triefen vor Selbstmitleid und Selbstgerechtigkeit. Mehr Licht in die Motive und Hintergründe der Untaten bringen sie jedoch nicht
http://www.heise.de/tp/artikel/35/35265/1.html
Abholzung im Amazonas-Gebiet
Regenwald stirbt schneller
http://www.n-tv.de/panorama/Regenwald-stirbt-schneller-article4013761.html
Anekdoten eines Vermieters
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M58bc0a69174.0.html
Michael Klonovsky: „Der Held. Ein Nachruf“
http://www.sezession.de/27642/michael-klonovsky-der-held-ein-nachruf.html#more-27642
Die barbarische Moderne
Wie auf dem iPad der zivilisatorische Film rückwärts läuft
http://www.heise.de/tp/artikel/35/35387/1.html
Stuckrad Late Night - Bushido liest Sarrazin
http://www.youtube.com/watch?v=1LYwFvU9DTQ
Helge Schneider als Karl Marx
http://www.youtube.com/watch?v=4HH3OYlFoWQ
http://www.youtube.com/watch?v=mchm3o8KKe4
Sonnenkind (Liedermacher)
http://www.youtube.com/watch?v=WAna0ihXqYE&feature=related
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lundi, 05 septembre 2011
Adieu au Professeur Piet Tommissen (1925-2011)
Adieu au Professeur Piet Tommissen (1925-2011)
Quelques jours après avoir lu l’hommage publié par “Junge Freiheit” suite au décès du Professeur Helmut Quaritsch, l’ancien éditeur de la revue “Der Staat” (Berlin), j’apprenais, jeudi 1 septembre, en feuilletant sur le comptoir même du marchand de journaux mon “’t Pallieterke” hebdomadaire, dont je venais de prendre livraison, la mort du Professeur Piet Tommissen, qu’évoque avec une belle émotion le journal satirique anversois. Deux géants mondiaux des sciences politiques viennent donc de disparaître cet été, nous laissant encore plus orphelins depuis les disparitions successives de Panayotis Kondylis, de Julien Freund, de Gianfranco Miglio ou d’Armin Mohler.
A la recherche de Pareto et Schmitt
J’avais appris, tout au début de mon itinéraire personnel, où, forcément, les tâtonnements dominaient, qu’un certain Professeur Tommissen avait publié des ouvrages sur Vilfredo Pareto et Carl Schmitt. Nous savions confusément que ces auteurs étaient extrêmement importants pour tous ceux qui, comme nous, refusaient la pente de la décadence que l’Occident avait empruntée dès les années 60, immédiatement après les “technomanies” et les américanismes des années 50. Nous voulions une sociologie et, partant, une politologie offensives, contructrices de sociétés ayant réagi vigoureusement, “quiritairement” contre l’éventail d’injustices, de dysfonctionnements, d’enlisements, de déliquescences que le complexe bourgeoisisme/économicisme/libéralisme/parlementarisme avait induit depuis la moitié du 19ème siècle. Pareto démontrait (et Roberto Michels plus sûrement encore après lui...) quelles étaient les étapes de l’ascension et du déclin des élites politiques, destinées au bout de trois ou quatre générations à vasouiller ou à se “bonzifier” (Michels). Nous voulions être une nouvelle élite ascendante. Nous voulions bousculer les “bonzes”, leur indiquer la porte de sortie. Naïveté de jeunesse: ils sont toujours là; pire, ils ont coopté les laquais de leur laquais. Nous connaissions moins bien Schmitt à l’époque mais nous devinions que sa définition du “politique” impliquait d’aller à l’essentiel et permettait de trier le bon grain de l’ivraie dans le kaléidoscope des agitations politiques et politiciennes du 20ème siècle: que ce soit sous la république de Weimar, dans le marais politicard de la pauvre Belgique de l’entre-deux-guerres (le “gâchis des années 30” dira le Prof. Jean Vanwelkenhuyzen), dans les turpitudes des Troisième et Quatrième Républiques en France auxquelles De Gaulle, formé par René Capitant, disciple de Carl Schmitt, tentera de mettre un terme à partir de 1958.
Première rencontre avec Piet Tommissen dans la rue du Marais à Bruxelles
Il y avait donc sur la place de Bruxelles, un professeur d’université qui s’occupait assidûment de ces deux géants de la pensée politique européenne du 20ème siècle. Il fallait donc se procurer ses ouvrages et les lire. J’avais vu une photo du Professeur Tommissen dans un numéro d’ “Eléments” ou dans une autre publication du “Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Civilisation Européenne”. Ce visage rond et serein m’avait frappé. J’avais retenu ces traits lisses et doux et voilà qu’en février ou en mars 1975, en sortant des bâtiments réservés aux romanistes et germanistes des Facultés Universitaires Saint-Louis, rue du Marais à Bruxelles, je vois tout à coup le Prof. Piet Tommissen, campé devant l’entrée du 113, à l’époque occupé par la “Sint-Aloysius Handelhogeschool”, où il dispensait ses cours. Il était impressionnant, non seulement par la taille mais aussi, faut-il le dire, par le joyeux embonpoint qu’il affichait, lui qui fut aussi un très fin gourmet et un bon amateur de ripailles estudiantines, ponctuées de force hanaps de blonde cervoise. Je suis allé vers lui et lui ai demandé, sans doute un peu emprunté: “Bent u Prof. Tommissen?”. Une certaine appréhension me tourmentait: allait-il envoyer sur les roses le freluquet que j’étais? Que nenni! Le visage rond et lisse de la photo, ancrée dans le recoin d’une de mes circonvolutions cérébrales, s’est aussitôt illuminé d’un sourire inoubliable, effet d’une sérénité intérieure, d’une modestie et d’une bonté naturelles (et sans pareilles...). Cette amabilité contrastait avec l’arrogance qu’affichaient jadis trop d’universitaires, souvent à fort mauvais escient. Le Prof. Tommissen était à l’évidence heureux qu’un quidam cherchait à se procurer ses ouvrages sur Pareto et Schmitt. Il m’a indiqué comment les obtenir et je les ai achetés.
Piet Tommissen et Marc. Eemans
Ensuite, plus aucune nouvelle de Tommissen pendant au moins trois longues années. Je le retrouve plus tard dans le sillage de son ami Marc. Eemans, avec qui il avait édité de 1973 à 1976 la revue “Espaces”. Je rencontre Eemans, comme j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de le rappeler, à l’automne 1978, sans imaginer que le peintre surréaliste et évolien était lié d’une amitié étroite avec le spécialiste insigne de Pareto et Schmitt. L’histoire de cette belle amitié, ancienne, profonde, intense, n’a pas encore été explorée, n’a pas (encore) fait l’objet d’une étude systématique. De tous les numéros d’ “Espaces”, je n’en possède qu’un seul, depuis quelques semaines seulement, trouvé chez l’excellent bouquiniste ixellois “La Borgne Agasse”: ce numéro, c’est celui qui a été consacré par le binôme Tommissen/Eemans à l’avant-gardiste flamand Paul Van Ostaijen, dont on connait l’influence déterminante sur l’évolution future de Marc. Eemans, celui-là même qui deviendra, comme l’a souligné Tommissen lui-même, “un surréaliste pas comme les autres”. A signaler aussi dans les colonnes d’ “Espaces”: une étude de Tommissen sur la figure littéraire et politique que fut l’étonnant Pierre Hubermont (auquel un étudiant de l’UCL a consacré naguère plusieurs pages d’analyses, surtout sur son itinéraire de communiste dissident et sur son socialisme particulier dans un mémoire de licence centré sur l’histoire du “Nouveau Journal”; cf. Maximilien Piérard, “Le Nouveau Journal 1940-1944 - Conservation révolutionnaire et historisme politique – Grandeur et décadence d’une métapolitique quotidienne”; promoteur: Prof. Michel Dumoulin; Louvain-la-Neuve, 2002).
“De Tafelronde” et “Kultuurleven”
Tommissen, comme Schmitt d’ailleurs, n’était pas exclusivement cantonné dans les sciences politiques ou l’économie: il était un fin connaisseur des avant-gardes littéraires et artistiques, s’intéressait avec passion et acribie aux figures les plus originales qui ont animé les marges enivrantes de notre paysage intellectuel, des années 30 aux années 70. On devine aussi la présence de Tommissen en coulisses dans l’aventure de la fascinante petite revue d’Eemans et de Gaillard, “Fantasmagie”. “Espaces” fut une aventure francophone de notre professeur flamand, par ailleurs très soucieux de maintenir et d’embellir la langue de Vondel. Mais ses initiatives et ses activités dans les milieux d’avant-gardes ne se sont pas limitées au seul aréopage réduit (par les circonstances de notre après-guerre) qui entourait Marc. Eemans. En Flandre, Tommissen fut l’une des chevilles ouvrières d’une revue du même type qu’ “Espaces”: “De Tafelronde”, à laquelle il a donné des articles sur Ernst Jünger, Jean-Paul Sartre, Stefan George, Apollinaire, Edgard Tijtgat, Alfred Kubin, etc. Parallèlement à “Espaces” et à “De Tafelronde”, Piet Tommissen collaborait à “Kultuurleven”, qui a accueilli bon nombre de ses articles de sciences politiques, avec des contributions consacrées à Henri De Man, Carl Schmitt, Vilfredo Pareto et des notules pertinentes sur Thom et sa théorie des catastrophes, sur René Girard, Rawls et Baudrillard, sans oublier Heidegger, Theodor Lessing et Otto Weininger.
“Dietsland Europa”
Tommissen n’avait pas peur de “se mouiller” dans des entreprises plus audacieuses sur le plan politique comme “Dietsland-Europa”, la revue du “flamingant de choc”, un coeur d’or sous une carapace bourrue, je veux parler du regretté Bert Van Boghout qui, souvent, par ses aboiements cinglants, ramenait les ouailles égarées vers le centre du village. On sait le rôle joué par des personnalités comme Karel Dillen, futur fondateur du “Vlaams Blok”, et par le Dr. Roeland Raes, dans le devenir de cette publication qui a tenu le coup pendant plus de quarante années sans faiblir. Tommissen et moi, nous nous sommes ainsi retrouvés un jour, en l’an de grâce 1985, au sein de la rédaction d’un numéro spécial de la revue de Van Boghout sur Julius Evola, dossier qui sera repris partiellement par la revue évolienne française “Totalité” de Georges Gondinet. C’était au temps béni du meilleur adjoint que Van Boghout ait jamais eu: l’étonnant, l’inoubliable Frank Goovaerts, qui pratiquait les arts martiaux japonais jusque dans l’archipel nippon, traversait chaque été la France en moto, jouait au bridge comme un lord anglais et était ouvrier sur les docks d’Anvers; il fut assassiné dans la rue par un dément en 1991. Dans les colonnes de “Dietsland-Europa”, Tommissen a évoqué son cher Carl Schmitt, qui le méritait bien, le livre de Bertram sur Nietzsche, Hans Freyer (dont on ne connait que trop peu de choses dans l’espace linguistique francophone), Pareto, les courants de droite sous la République de Weimar, la théorie schmittienne des grands espaces et la notion évolienne de décadence.
L’appel de Carl Schmitt: devenir des “Gardiens des Sources”
Au cours de cette période —j’ai alors entre 18 et 24 ans— j’apprends, sans doute de la bouche d’Eemans, que la Flandre, et plus particulièrement l’Université de Louvain, avait connu pendant l’entre-deux-guerres, à l’initiative du Prof. Victor Leemans, une “Politieke Academie”, dynamique think tank focalisé sur tous les thèmes de la sociologie et de la politologie qui nous intéressaient. Tommissen s’est toujours voulu incarnation de l’héritage, réduit à sa seule personne s’il le fallait et s’il n’y avait pas d’autres volontaires, de cette “Politieke Academie”. Il a oeuvré dans ce sens, en laissant un maximum de traces écrites car, on le sait, “les paroles s’envolent, les écrits restent”. C’est la raison pour laquelle il est resté un “octogénaire hyperactif”, comme le soulignait très récemment Peter Wim Logghe, rédacteur en chef de “Teksten , Kommentaren en Studies”. Pourquoi? Parce que, dans ses “Verfassungsrechtlichen Aufsätze” et plus particulièrement dans la 5ème subdivision de la 17ème partie de ce recueil, intitulée “Savigny als Paradigma der ersten Abstandnahme von der gesetzesstaatlichen Legalität”, Carl Schmitt a réclamé, non pas expressis verbis mais indirectement, l’avènement d’une sorte de centrale intellectuelle et spirituelle, qu’il évoquait sous le nom poétique de “Hüter der Quellen”, “les Gardiens des Sources”. Voilà ce que Tommissen a voulu être: un “Gardien des Sources”, dût-il se maintenir à son poste comme le soldat de Pompéi ou d’Herculanum, en dépit des flots de lave qui s’avançaient avec fureur face à lui. Quand la lave refroidit et se durcit, on peut en faire de bons pavés de porphyre, comme celui de Quenast. Avec la boue “enchimiquifiée” et les eaux résiduaires de la société de consommation, on tuera jusqu’à la plus indécrottable des chienlits. Petite méditation spenglerienne et pessimiste...
La “Politieke Academie”
Nous aussi, nous interprétions, sans encore connaître ce texte fondamental de Schmitt, notre démarche métapolitique, au dedans ou en dehors de la “nouvelle droite”, peu importait, comme une démarche de “gardien des sources”. Alors qu’avons nous fait? Nous avons entamé une recherche de textes émanant de cette “Politieke Academie” et de ce fascinant Prof. Leemans. Nous avons trouvé son Sombart, son Marx, son Kierkegaard, que nous comparions aux textes sombartiens édités par Claudio Mutti et Giorgio Freda en Italie, aux rares livres de Sombart encore édités en Allemagne, notamment chez DTV; nous cherchions à redéfinir les textes marxiens à la lumière des dissidents de la IIème et de la IIIème Internationales (Lassalle, Dühring, De Man,...). Mais la “Politieke Academie” avait des successeurs indirects: nous plongions dans les trois volumes de monographies didactiques sur la vie et l’oeuvre des grands sociologues contemporains que la célèbre collection “Aula” offrait à la curiosité des étudiants néerlandais et flamands (“Hoofdfiguren uit de sociologie”); seul germaniste dans le groupe, j’ajoutais les magnifiques ouvrages de Helmut Schoeck (dont: “Geschichte der Soziologie – Ursprung und Aufstieg der Wissenschaft von der menschlichen Gesellschaft”). Tout cela constituait un complexe de sociologie et de sciences politiques tonifiant; avec cela, nous étions à des années-lumière des petits exercices insipides de statistiques étriquées et de meccano “organisationnel” à l’américaine, nappé de la sauce vomitive du “politiquement correct”, qu’on propose aujourd’hui aux étudiants, en empêchant du même coup l’avènement d’une nouvelle élite, prête à amorcer un nouveau cycle sociologique parétien, en coupant l’herbe sous les pieds d’avant-gardistes qui sont tout à la fois révolutionnaires et “gardiens des sources”.
A cette époque de grande effervescence intellectuelle et de maturation, nous avons rencontré le Professeur Tommissen à la tribune du “Centro Studi Evoliani” de Marc. Eemans, où il a animé une causerie sur Pareto et une autre sur Schmitt. Nous connaissions mieux Pareto grâce à l’excellent ouvrage de Julien Freund sur le sociologue et économiste italien, paru à l’époque chez Seghers. Notre rapport à Schmitt, à l’époque, était indirect: il passait invariablement par l’ouvrage de Freund: “Qu’est-ce que le politique?”. De Carl Schmitt lui-même, nous ne disposions que de “La notion du politique”, publié chez Calmann-Lévy, grâce à l’entremise de Julien Freund, sans que nous ne connaissions véritablement le contexte de l’oeuvre schmittienne. Celle-ci n’était accessible que via des travaux académiques allemands, difficilement trouvables à Bruxelles. Finalement, j’ai obtenu les références nécessaires pour aller commander les ouvrages-clefs du “solitaire de Plettenberg” chez ce cher librairie de la rue des Comédiens, au coeur de la vieille ville de Bruxelles. Résultat: une ardoise, alors considérable, de 5000 francs belges, que mon père est allé apurer, tout à la fois catastrophé et amusé. Une bêtise d’étudiant, à ses yeux... Nous étions au printemps de l’année 1980 et une partie de l’ardoise (il n’y avait pas seulement les 5000 francs résiduaires payés par mon géniteur...) avait été généreusement offerte par le Bureau de traduction de Mr. Singer, chez qui j’avais effectué mon stage pratique obligatoire de fin d’études. Singer, germanophone issu de la communauté israélite berlinoise, aimait les étudiants qui avaient choisi la langue allemande: il voulait toujours leur offrir des livres qui exprimaient la pensée nationale allemande, sinon des ouvrages qui communiquaient à leurs lecteurs l’esprit prussien de discipline. Quand je lui ai suggéré de me financer du Carl Schmitt, Singer, déjà octogénaire et toujours sur la brèche, était enchanté. Et voilà comment, de Tommissen à Singer, et de “Over en in zake Carl Schmitt” jusqu’à la pharamineuse commande au libraire de la rue des Comédiens, a commencé mon itinéraire personnel de schmittien en herbe. Inutile de préciser, que cet itinéraire est loin d’être achevé...
“Nouvelle école”: Tommissen à mon secours
En 1981, très exactement à la date du 15 mars, je débarque avec mes parents et mes bagages à Paris, où me reçoivent les amis Gibelin et Garrabos. J’étais devenu le secrétaire de rédaction de “Nouvelle école”, la très belle revue de l’inénarrable et fantasque de Benoist. Celui-ci, avec l’insouciance et l’impéritie de l’autodidacte parisien prétentieux, avait décidé de me faire fabriquer des numéros de “Nouvelle école” sur Pareto et sur Heidegger. C’est évidemment de la candeur de journaliste. Comment peut-on demander à un galopin de tout juste 25 ans, qui n’a pas étudié les sciences politiques ou la philosophie, de fabriquer de tels dossiers en un tourne-main? Tout simplement parce qu’on est un farfelu. Mais, moi, on ne m’a jamais appris à discuter, d’ailleurs Schmitt abhorrait la discussion à l’instar de Donoso Cortès. Il fallait obéir aux ordres et aux consignes: il fallait agir et produire ce qu’il fallait produire. Donc il a bien fallu que je m’exécute, sans trop gaffer. Comment? Eh bien, en m’adressant aux deux seules personnes, que je connaissais, qui avaient pratiqué Pareto à niveau universitaire: Bernard Marchand et Piet Tommissen! Bernard Marchand avait rédigé un mémoire à l’UCL sur les néo-machiavéliens, tels que James Burnham les avait présentés. Il nous a livré, à titre d’introduction, une version adaptée et complétée de son mémoire. Tommissen est ensuite venu à mon secours et m’a confié des textes de lui-même et d’un certain Torrisi. Guillaume Faye, plus branché sur les sciences politiques, a commis un excellent texte sur la notion de doxanalyse qu’il avait tiré de sa lecture très attentive des oeuvres de Jules Monnerot. D’où: première mission accomplie! Réaction grognone de de Benoist, dans l’affreux bouge dégueulasse de restaurant, qui se trouvait à côté des bureaux du GRECE, rue Charles-Lecocq dans le 15ème, et où il avait l’habitude de se “restaurer”: “C’est la colonisation belge... Je vais finir par m’appeler Van Benoist et, toi, Guillaume, tu t’appeleras Van Faye...”. Il ne manquait plus que “Van Vial” et “Van Valla” au tableau... Après cette parenthèse parisienne, où les anecdotes truculentes et burlesques ne manquent pas, il fallait que j’accomplisse mon service militaire et que je mette la dernière main à mon mémoire de fin d’études, commencé en 1980.
La défense orale de mon mémoire: encore Tommissen à mon secours!
Vu la maladie puis le départ à la retraite de mon promoteur de mémoire, Albert Defrance, je ne présente mon pensum au jury qu’en septembre 1983. Ce n’est pas un mémoire transcendant. Ecole de traduction oblige, il s’agit d’une modeste traduction, annotée, justifiée et explicitée dans son contexte. Mais elle entrait dans le cadre des sciences politiques, telles que nous les concevions. Au début, j’avais souhaité traduire un des ouvrages de Helmut Schoeck mais ceux-ci étaient tous trop volumineux pour un simple mémoire dit de “licence” (selon le vocabulaire belge, avant l’introduction du vocabulaire de Bologne). Finalement, le seul ouvrage court brossant un tableau intéressant des pistes sociologiques et politologiques que nous aimions explorer était celui d’Ernst Topitsch et de Kurt Salamun sur la notion d’idéologie. Mais problème: Defrance s’intéressait à la question mais il n’était plus là. Mon cher professeur de grammaire allemande, Robert Potelle, reprend le flambeau mais avoue, avec la trop grande modestie qui le caractérise, qu’il n’est pas habitué à manier le vocabulaire propre à ces disciplines. Frau Costa, notre professeur d’histoire allemande, fait preuve de la même modestie exagérée (“Wie haben Sie einen solchen Wortschatz meistern können?”), alors que son cours sur le passage de Weimar au national-socialisme, avec la fameuse “Ermächtigungsgesetz” fut une excellente introduction à une problématique abordée par Schmitt. Que faire? Comment trouver un universitaire germanophone spécialisé dans la thématique? C’est simple: appeler Tommissen pour qu’il soit l’un de mes lecteurs extérieurs. Rendez-vous est pris à Grimbergen, dans le foyer, antre et bibliothèque de notre professeur. Tommissen accepte: il aime la clarté et la concision de Topitsch et Salamun. Lors de la défense orale, Tommissen aiguille le débat sur une note, que j’avais ajoutée, sur la notion wébérienne de “Wertfreiheit”. Ce terme est intraduisible en français. Seul Julien Freund avait forgé une traduction acceptable: “neutralité axiologique”. En effet, si je suis “libre”, donc “frei” donc en état de “liberté”, de “Freiheit”, et si je suis dépourvu de tout “jugement impromptu de valeur”, donc si je suis “neutre”, quand j’observe une réalité sociologique ou politique, qui, elle, véhicule des valeurs, je suis en bout de course “libre de toute valeur”, donc “axiologiquement neutre”, chaque fois que je pose un regard scientifique sur un phénomène social ou politique. Weber plaçait aussi cette notion de “Wertfreiheit” dans le contexte de sa distinction entre “éthique de la responsabilité” (“Verantwortungsethik”) et “éthique de la conviction” (“Gesinnungsethik”). Ni l’une ni l’autre ne sont dépourvues de “valeur” mais la responsabilité implique un recul, un usage parcimonieux et raisonnable des ressources axiologiques tandis que la conviction peut, le cas échéant, déboucher sur des confrontations et des blocages, des paralysies ou des déchaînements, justement par absence de recul et de parcimonie comportementale.
Voilà ce que j’ai pu répondre, en bon allemand, et ainsi obtenir une distinction. Je la dois indubitablement à l’ascendant de Tommissen et à sa manière habile de poser effectivement la question principale qu’il convenait de poser face à ce mémoire, modeste traduction.
La bibliothèque de Grimbergen
L’un des premiers textes de Piet Tommissen fut un récit de son voyage, avec son épouse Agnès, chez Carl Schmitt, à Plettenberg en Westphalie. Avec grande tendresse, Tommissen a décrit ce voyage, la réception profondément amicale que lui avait prodiguée Carl Schmitt. A mon tour de raconter aussi deux ou trois impressions de ma visite à Grimbergen, pendant l’été 1983: accueil chaleureux d’Agnès et Piet Tommissen, visite de la bibliothèque. Dans la pièce de séjour, il y avait ce fauteuil du maître des lieux, tout entouré d’étagères construites sur mesure, croulant sous le poids des livres du mois, potassés pour écrire le prochain article ou essai. Tout, dans la maison, était agencé pour faciliter la lecture. La bibliothèque de Grimbergen était fabuleuse: elle mérite bien la comparaison avec les autres grandes bibliothèques privées que j’ai eu l’occasion de visiter: celle d’Alain de Benoist évidemment; celle de Mohler, vue à Munich en plein été torride de 1984; celle, luxuriante et chaotique de Pierre-André Taguieff, véritable labyrinthe où évoluait un gros chat teigneux et espiègle; celle, somptueuse, dans la villa de Miglio, vue en mai 1995 à Côme et celle de Peter Bossdorf, la plus magnifiquement agencée, vue en automne 2010. Cette évocation des grandes bibliothèques est évidemment un clin d’oeil à Tommisen: celui-ci s’enquerrait toujours des livres achetés par ses hôtes et leur demandait d’évoquer leurs bibliothèques...
Pierre-André Taguieff à Bruxelles
Plus tard, début des années 90, quand Pierre-André Taguieff préparait son ouvrage “Sur la nouvelle droite”, paru en 1994 chez Descartes & Cie, il avait sollicité un rendez-vous avec Tommissen et avec moi-même: le soir de cette journée, nous avons dîné dans un restaurant minuscule, uniquement destiné aux gourmets, en compagnie de mon camarade Frédéric Beerens et d’un majestueux ami de Tommissen, affublé d’une énorme barbe rousse qui lui couvrait un poitrail de taureau. Discussion à bâtons rompus, surtout entre Taguieff et Tommissen sur la personnalité de Julien Freund. On reproche à Taguieff certains travaux jugés inquisitoriaux sur la “nouvelle droite” ou sur les mouvements populistes (l’ouvrage de Taguieff sur “L’illusion populiste” est d’ailleurs le plus faible de ses ouvrages: les chapitres concernant la Flandre et l’Autriche ne comportent aucune référence en langue néerlandaise ou allemande!). Mais il faut rendre hommage au philosophe qui a critiqué le “bougisme” contemporain et a assorti cette critique d’un appel à la résistance de toutes les forces politiques qui n’entendent pas s’aligner sur les poncifs dominants. Ensuite, l’oeuvre majeure de Pierre-André Taguieff, “L’effacement de l’avenir” deviendra indubitablement un grand classique: on y découvre un excellent constat de faillite du “progrès”, une critique extrêmement pointue du présentisme ainsi qu’une critique fort pertinente des nouvelles formes de fausse démocratie qui ne sont, explique Taguieff, que des “expertocraties”. On peut évoquer ici le “double langage” de Taguieff, non pas au sens orwellien du terme, où la “liberté” serait l’ “esclavage”, mais dans le sens où nous avons affaire à un théoricien en vue de la gauche mitterrandienne et post-mitterrandienne, obsédé par le joujou “racisme” comme il y avait un “joujou nationalisme” du temps de Rémy de Gourmont, un intellectuel post-mitterrandien qui a pondu une triclée de travaux sur cette notion-joujou qui n’a pas d’autre existence ou de statut que ceux de “bricolages médiatiques”; au fond: s’il existe à l’évidence des préjugés raciaux, cela n’empêchera nullement le pire des racistes de trouver un jour son bon “nègre”, son “bon arbi” ou son juif favori. Même le Troisième Reich recrutait Blancs, Blacks et Beurs, et Indiens bouddhistes, hindouistes, musulmans ou sikhs, pourvu qu’il s’agissait de lutter contre la ploutocratie britannique. Et le plus acharné des anti-racistes fulminera un jour contre un représentant quelconque d’une autre race que la sienne ou sera agité par un prurit antisémite; dans la vie quotidienne les exemples sont légion. Quant aux Blancs, ils sont tout aussi victimes de préjugés raciaux que les autres.
Taguieff situe ses propres travaux sur le racisme et l’anti-racisme dans le cadre d’un axe de recherches inauguré par l’Américain Gordon W. Allport (“The Nature of Prejudice”, 1ère éd., 1954): le danger que recèle ce genre de démarche, qui est propre à un certain libéralisme totalitaire, est d’amorcer une critique des “préjugés” qui amènera à un rejet puis à un arasement des “valeurs”, posées derechef comme des “irrationalités” à gommer, des valeurs sans lesquelles aucune société ne peut toutefois fonctionner, sans lesquelles toute société devient, pour reprendre la terminologie du Prof. Marcel De Corte, principal collaborateur d’Eemans au temps de la revue “Hermès” (1933-1939), une “dissociété”. Taguieff est conscient de ce danger car son idéologie “républicaine” (certes plus nuancée que les insupportables vulgates que l’on entend ânonner à longueur de journées) n’est pas dépourvue de “valeurs”, notamment de “valeurs citoyennes”, qui risquent l’arasement au même titre que les valeurs catholiques, conservatrices ou “raciques” (dans la mesure où elles sont vernaculaires), pour le plus grand bénéfice de l’idéologie présentiste qui conçoit la société non pas comme une communauté de destin mais comme un supermarché. Taguieff est donc ce penseur post-mitterrandien, qui a partagé l’illusion de la grande foire multiraciale annoncée par les “saturnales de touche-pas-à-mon-pote” (dixit Louis Pauwels), et, simultanément, le penseur d’une “nouvelle révolution conservatrice” à la française, une “révolution conservatrice” qui critique de fond en comble la notion fétiche de progrès. C’est en ce sens que j’ai voulu présenter ses ouvrages lors d’une université d’été de “Synergies Européennes” en Basse-Saxe. Taguieff mérite maintenant plus que jamais ce titre de “théoricien révolutionnaire-conservateur” car il a oeuvré d’arrache-pied pour poursuivre, défendre et illustrer l’oeuvre de Julien Freund. Quant à la critique des préjugés, mieux vaut se plonger dans les écrits et les pamphlets de ceux qui luttent contre le festivisme (Philippe Muray), facteur d’un impolitisme total, ou contre les vrais préjugés et débilités du “politiquement correct” comme Elizabeth Lévy, Emmanuelle Duverger ou Robert Ménard. Ce sont là critiques bien plus tonifiantes.
Après le dîner avec Tommissen et son ami barbu, Beerens et moi avons ramené notre bon Taguieff à son hôtel: n’ayant pas le coffre et l’estomac breugheliens comme les nôtres, il est revenu de nos agapes en état de franche ébriété; sur la banquette arrière de la petite Volkswagen de Beerens, il émettait de joyeuses remarques: “je suis un être dédoublé, ha ha ha, un bon joueur d’échecs, hi hi hi, je parle avec tout le monde, hu hu hu, et je roule tout le monde, ha ha ha!”. Enfin un intellectuel parisien qui se comportait comme nos joyeux professeurs qui manient allègrement la chope de bière, comme Tommissen ou l’angliciste Heiderscheidt, ou comme l’heideggerien Gadamer, qui participait, presque centenaire, aux canti de ses étudiants et tenait à respecter les règles des festivités estudiantines. Dommage que Taguieff ne soit pas resté longtemps ou ne soit jamais revenu: on en aurait fait un bon disciple de Bacchus et du Roi Gambrinus! En réalité, c’est vrai, il est un “être dédoublé”, in vino veritas, mais il ne “roule” pas tout le monde, il séduit tout le monde, tant les tenants de la gôôôche de toujours que les innovateurs qui puisent dans le vrai corpus de la “révolution conservatrice”!
La Foire du Livre à Francfort
Mais où Tommissen était le plus présent, sans y être physiquement, c’était à la Foire du Livre de Francfort, que j’ai visitée de 1984 à 1999, ainsi qu’en 2003. Pour moi, la Foire du Livre de la métropole hessoise a toujours été “maschkinocentrée”, c’est-à-dire centrée autour de la truculente personnalité de Günter Maschke, cet ancien révolutionnaire de mai 68, devenu schmittien, un des plus grands schmittiens de la Planète Terre au fil du temps. Et qui dit Günter Maschke, dit Carl Schmitt et tout l’univers des schmittiens. Après avoir arpenté pendant toute la journée les énormes halls de la Foire, nous nous retrouvions fourbus le soir chez Maschke, pour discuter de tout, mais pas dans une ambiance compassée, faite de sérieux papal: nous avons sorti les pires énormités, en riant comme des collégiens ou des soudards qui venaient d’achever une bataille. A la table, outre le grand expert militaire suisse Jean-Jacques Langendorf, et le Dr. Peter Weiss, directeur de la maison d’édition “Karolinger Verlag”, nous avions très souvent le bonheur d’accueillir le grand philosophe grec Panayotis Kondylis et l’écrivain allemand Martin Mosebach. Dans ces joyeuses retrouvailles annuelles, Maschke évoquait toujours Tommissen avec le plus grand respect. En effet, de 1988 à 2003, Piet Tommissen a publié ses miniatures sur Carl Schmitt dans la série “Schmittiana”, chez le prestigieux éditeur berlinois Duncker & Humblot, acquerrant la célébrité dans l’univers restreint des bons politologues, qui sont tous, évidemment, des schmittiens, où qu’ils vivent sur le globe! Le système Tommissen, celui de la note pertinente, y a fait merveille: en quoi consiste l’excellence de ce système? Eh bien, il aiguille le train de la recherche vers des voies souvent insoupçonnées. Schmitt a rencontré telle personnalité, lu tel livre, participé à tel colloque: Tommissen explicitait en peu de mots l’intérêt de cette rencontre, de cette lecture ou de cette participation pour le reste ou la suite de l’oeuvre et ouvrait simultanément des perspectives nouvelles et inédites sur la personnalité rencontrée, l’auteur du livre lu par Schmitt ou les organisateurs du colloque qui avait bénéficié de sa participation. La même méthode vaut bien entendu pour Eemans et le champs énorme que celui-ci a couvert en tant que peintre avant-gardiste, éditeur de revues originales, historien de l’art. On a pu se moquer de cette méthode: à première vue et pour un esprit borné, elle peut paraître désuète mais, à l’analyse, elle porte des fruits insoupçonnés. Enfin, en 1997, nous avons pu célébrer la parution de “In Sachen Carl Schmitt” auprès de “Karolinger Verlag”, avec une analyse des textes satiriques de Carl Schmitt et une autre sur la correspondance Schmitt/Michels.
Alberto Buela et Horacio Cagni à Bruxelles
J’ai eu aussi le bonheur de recevoir un jour à Bruxelles le Dr. Alberto Buela et le Dr. Horacio Cagni du CNRS argentin. Ils voulaient voir trois personnes: Tommissen, dont ils n’avaient pas l’adresse, Christopher Gérard, l’éditeur de la revue “Antaios”, et moi-même. Ce ne furent que joie et libations. D’abord en l’estaminet aujourd’hui disparu que fut “Le Père Faro” à Uccle, ensuite sur la terrasse de “chez Karim”, Place de l’Altitude Cent, où la faconde de Buela, philosophe, professeur d’université, sénateur et rancher argentin, fascinait les autres clients et même les passants qui s’arrêtaient et commandaient un verre de vin, pour avoir l’insigne plaisir de l’entendre discourir! Bref, comme me disait en juin dernier un animateur de la radio “Méridien Zéro” (Paris): la métapolitique par la joie ! “Metapolitik durch Freude”! Le lendemain: à quatre, Buela, Cagni, Gérard et moi, nous prenions le train vers Vilvorde, où nous attendait Tommissen pour nous véhiculer jusqu’à Grimbergen. Nouvelle visite de la bibliothèque où le maître des lieux me montre une collection complète de mes “Orientations”, magnifiquement reliée et placée dans la bibliothèque aux côtés d’autres revues du même acabit. Et toujours le fauteuil, entouré d’étagères sur mesure... Ensuite, libations dans une salle jouxtant l’Abbaye et la Collégiale Saint Servais de Grimbergen: les bières de l’Abbaye, généreusement offertes par Tommissen, ont coulé dans nos gosiers. Thème du fructueux débat entre Tommissen et Buela: Carl Schmitt et l’Amérique latine. On sait que Buela écrit inlassablement des articles philosophiques à dimensions véritablement politiques (au sens de Schmitt et de Freund), et qui gardent une mesure grecque, au départ d’auteurs hispaniques, marqués par la tradition espagnole et par l’antilibéralisme de Donoso Cortès, qui ont tant fasciné Carl Schmitt.
Visite à Uccle
Après la mort prématurée de son épouse Agnès, Tommissen, au fond, était inconsolable. La grande maison de Grimbergen était devenue bien vide, sans la bonne fée du foyer. Notre professeur a pris alors la décision de s’établir à Uccle, dans un complexe résidentiel pour seniors, où il s’est acheté un studio, dans lequel il a empilé la quintessence de sa bibliothèque. Là il rédigera ses “Buitenissigheden”, ses “Extravagances”, et sans doute les dernières livraisons de ses “Schmittiana”. Je lui ai rendu visite deux fois, d’abord avec ma future épouse Ana, ensuite avec mon fils. Lors de notre première visite, il m’a offert ses “Nieuwe Buitenissigheden”, avec de la matière à traiter fort bientôt car, en effet, ce petit volume aux apparences fort modestes, contient trois thématiques qui m’intéressent: Wies Moens comme avant-gardiste et “révolutionnaire conservateur” flamand et nationaliste. Un auteur qui fascinait également Eemans et a sans doute contribué à déterminer ses choix, quand il entra en dissidence définitive et orageuse par rapport au groupe surréaliste bruxellois, autour de Magritte, Mariën, Scutenaire et les autres. Il me reste à travailler cette matière “Moens” et à l’exposer un jour au public francophone. Deuxième thématique: la “Politieke Academie”, dont il s’agira de réactiver les projets jusqu’à la consommation des siècles. Troisième thématique: la théorie de Brück, qui fascinait les rois Albert I et Léopold III, et qui sous-tend une variante du “suprématisme” anglo-saxon. Mais, infatigable, et porté par la ferme volonté d’écrire jusqu’à son dernier souffle, pour témoigner, révéler, arracher à l’oubli ce que ne méritait pas de l’être, Tommissen avait également sorti en 2005, “Driemaal Spengler”, un recueil de trois maîtres articles sur Oswald Spengler, parmi lesquels une étude sur la réception de l’auteur du “Déclin de l’Occident” en Flandre. La réception, lors de cette première visite à l’appartement d’Uccle, fut joviale. Notre professeur était au mieux de sa forme.
Juillet 2011: ultime visite
Notre dernière visite, début juillet 2011, cinq semaines avant sa disparition et sous une chaleur caniculaire, avait pour objet premier de lui communiquer, entre autres documents, une copie d’un entretien que l’on m’avait demandé sur Marc. Eemans et le “Centro Studi Evoliani”. Cet entretien se référait souvent à la monographie que Tommissen avait consacrée au “surréaliste pas comme les autres”. Cet entretien a plu à beaucoup de monde, y compris au nationaliste révolutionnaire évolien Christian Bouchet et à l’inclassable post-communiste Alain Soral qui l’ont immédiatement affiché sur leurs sites respectifs. Pour définir les positions d’Eemans dans cet univers avant-gardiste et surréaliste, je ne pouvais pas trouver de meilleur inspirateur que Tommissen. J’ai trouvé notre Professeur assez fatigué mais il faut dire aussi que l’après-midi de notre visite était particulièrement chaud, lourd et malsain. La conversation s’est déroulée en trois volets: Eemans et les cercles politico-littéraires ou politico-philosophiques des années 30 en Belgique, avec surtout la présence à Pontigny de Raymond De Becker qui y évoqua le néo-socialisme de De Man et Déat, un thème récurrent dans les recherches de Tommissen; le cercle “Communauté” fondé par Henry Bauchau et De Becker; leur “académie” à laquelle participait Marcel De Corte, également collaborateur de la revue “Hermès” d’Eemans; l’évolution de Bauchau et De Becker vers la psychanalyse jungienne (et les retombées de cet engouement sur Hergé) et la participation de De Becker à la revue “Planète” de Louis Pauwels. Sans compter l’impasse dans laquelle s’est retrouvée l’intelligentsia “conservatrice” ou “révolutionnaire-conservatrice” ou “non-conformiste des années 30” en Belgique, à partir du moment où l’Action Française de Maurras est condamnée par le Vatican en 1926; pour remplacer l’idole Maurras, désormais à l’index, une partie de cette intelligentsia va changer de gourou et adopter Jacques Maritain. Les vicissitudes de cette transition, que n’a pas vécu l’intelligentsia flamande, expliquent sans doute le peu de rapports entre les intellectuels des deux communautés linguistiques, ou le caractère très ténu de leurs références communes. Enfin, l’étude de Tommissen sur le rapport entre Francis Parker Yockey et la chorégraphe flamande Elsa Darciel (cf. euro-synergies.hautetfort.com/ ). Au cours de l ‘entretien, mon fiston et moi-même fûmes gâtés: deux volumes autobiographiques de Tommissen (“Een leven vol buitenissigheden”) et un volume avec la bibliographie complète des oeuvres de notre professeur. Deuxième volet: Tommissen n’a cessé d’interroger mon fils sur les innovations à la KUL, sur l’état d’esprit qui y règne, sur les matières qui y sont enseignées, etc. Troisième volet, avec mon épouse; Tommissen n’importunait jamais les dames avec ses engouements politiques ou philosophiques, il passait aux thèmes de la vie quotidienne et de la famille. Il nous a dit: “Aimez-vous et profitez des bons côtés de la vie”. Ce fut notre dernière rencontre.
Nous avions promis de nous revoir en septembre pour poursuivre nos conversations: cette année les voies du dépaysement estival nous ont menés tour à tour en Zélande, dans l’Eifel et les Fagnes, au Cap Blanc-Nez et sur la côte d’Opale, dans la Baie de la Somme, à Oslo, dans les Vosges et en Franche-Comté, sur le Chasseral suisse et sur les bords du Lac de Neuchâtel. Le 21 août, deux jours après notre retour de cette escapade dans le Jura, Piet Tommissen s’éteignait à Uccle. Une magnifique et émouvante cérémonie a eu lieu à Grimbergen le 26 août, ponctuée par le “Gebed aan ’t Vaderland”.
Avec la disparition de Piet Tommissen, ce sont des pans entiers de souvenirs, de la mémoire intellectuelle de la Flandre, qui disparaissent. Mais, avec lui, une chose est sûre: nous savons ce que nous devons faire jusqu’à notre dernier souffle de vie. Nous devons témoigner, lire, recenser, repérer des anecdotes en apparence futiles mais qui expliquent les transitions, notamment les transitions qui partent de la gauche officielle pour aboutir à des gauches non conformistes comme celles que parcoururent Pierre Hubermont ou Walter Dauge en Wallonie, celles qu’empruntèrent Eemans ou Moens qui, tous deux, mêlent étroitement avant-gardes, militantisme flamand et engouements philosophiques traditionnels. Nous devons aussi rester des schmittiens, attentifs à tous les aspects de l’oeuvre du “catholique prussien du Sauerland”. Car il s’agit de demeurer, envers et contre toutes les déchéances, tous les impolitismes et tous les festivismes, des “Gardiens des sources”.
En attendant, nous devons encore dire “Merci! Mille mercis!” à Piet Tommissen, pour sa gentillesse et pour son érudition.
Robert STEUCKERS.
Rédigé, grande tristesse au coeur, à Forest-Flotzenberg, le 4 septembre 2011.
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Hervé Juvin sur l'immigration de peuplement
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dimanche, 04 septembre 2011
Entretien avec Dominique Venner
Entretien avec Dominique Venner
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De la Perse à l'Inde: les commandos allemands au Proche et au Moyen Orient de 1914 à 1945
Rudolf MOSER:
De la Perse à l’Inde: les commandos allemands au Proche et au Moyen Orient de 1914 à 1945
Les études historiques se rapportant aux trente ans de guerres européennes au cours du 20ème siècle se limitent trop souvent à des batailles spectaculaires ou à des bombardements meurtriers, qui firent énormément de victimes civiles, comme Hiroshima ou Dresde. Les aventures héroïques de soldats allemands sur des fronts lointains et exotiques ne sont guère évoquées, surtout dans le cadre de l’historiographie imposée par les vainqueurs. La raison de ce silence tient à un simple fait d’histoire: les puissances coloniales, et surtout l’Angleterre, ont exploité les peuples de continents tout entiers et y ont souvent mobilisé les indigènes pour les enrôler dans des régiments à leur service.
L’historiographie dominante, téléguidée par les officines anglo-saxonnes, veut faire oublier les années sombres de l’Empire britannique, ou en atténuer le souvenir douloureux, notamment en valorisant le combat de cet officier anglais du nom de Thomas Edward Lawrence, mieux connu sous le nom de “Lawrence d’Arabie”. Cet officier homosexuel a mené au combat les tribus bédouines de Fayçal I qui cherchaient à obtenir leur indépendance vis-à-vis de l’Empire ottoman. Il fallait, pour les services naglais, que cette indépendance advienne mais seulement dans l’intérêt de Londres. Le 1 octobre 1918, Damas tombe aux mains des rebelles arabes et, plus tard dans la même journée, les forces britanniques entrent à leur tour dans la capitale syrienne. Mais les Arabes étaient déjà trahis depuis deux ans, par l’effet des accords secrets entre l’Anglais Sykes et le Français Picot. L’ensemble du territoire arabe de la Méditerranée au Golfe avait été partagé entre zones françaises et zones anglaises, si bien que les deux grandes puissances coloniales pouvaient tranquillement exploiter les réserves pétrolières et contrôler les régions stratégiques du Proche Orient. La liberté que Lawrence avait promise aux Arabes ne se concrétisa jamais, par la volonté des militaires britanniques.
Beaucoup de tribus de la région, soucieuse de se donner cette liberté promise puis refusée, entrèrent en rébellion contre le pouvoir oppressant des puissances coloniales. La volonté de se détacher de l’Angleterre secoua les esprits de la Méditerranée orientale jusqu’aux Indes, tout en soulevant une formidable vague de sympathie pour l’Allemagne. Les rebelles voulaient obtenir un soutien de la puissance centre-européenne, qui leur permettrait de se débarrasser du joug britannique. Ainsi, pendant la première guerre mondiale, le consul d’Allemagne en Perse, Wilhelm Wassmuss (1880-1931), fut un véritable espoir pour les indépendantistes iraniens, qui cherchaient à se dégager du double étau russe et anglais. L’historien anglais Christopher Sykes a surnommé Wassmuss le “Lawrence allemand” dans ses recherches fouillées sur les Allemands qui aidèrent les Perses et les Afghans dans leur lutte pour leur liberté nationale.
Fin 1915, début 1916, le Feld-Maréchal von der Goltz, commandant en chef des forces armées de Mésopotamie et de Perse, entre dans la ville iranienne de Kermanshah. Les Perses s’attendaient à voir entrer des unités allemandes bien armées, mais le Feld-Maréchal n’entre dans la ville qu’avec deux automobiles. Pendant ce temps, le Comte von Kanitz avait constitué un front contre les Anglais qui avançaient en Perse centrale. Les forces qui meublaient ce front étaient composées de gendarmes iraniens, de mudjahiddins islamiques, de mercenaires, de guerriers tribaux (des Loures et des Bachtiars) et de Kurdes. La mission militaire germano-perse se composait de trente officiers sous le commandement du Colonel Bopp. Le gouvernement de Teheran cultivait une indubitable sympathie pour les Allemands: l’Angleterre se trouvait dès lors dans une situation difficile. Lorsque la Turquie ottomane entra en guerre, un corps expéditionnaire britannique, sous le commandement de Sir Percy Cox, occupa Bassorah et Kourna. La Perse se déclara neutre mais, malgré cela, les Anglais continuèrent à progresser en territoire perse, pour s’assurer l’exploitation des oléoducs de Karoun, entre Mouhammera et Ahwas.
Les tribus des régions méridionales de la Perse étaient toutefois fascinées par Wassmuss, le consul allemand de Boushir, originaire de Goslar. Wassmuss traversa le Louristan, région également appelée “Poucht-i-Kouh” (= “Derrière les montagnes”), où vivaient des tribus éprises de liberté, celles des Lours. En 1916, Wassmuss fait imprimer le journal “Neda i Haqq” (“la Voix du droit”) à Borasdjan, “pour éclairer et éveiller l’idée nationale persane”. Wassmuss travailla d’arrache-pied pour influencer le peuple iranien. Son journal en appelait à la résistance nationale et préchait la révolte contre l’ennemi qui pénétrait dans le pays. Wassmuss fut ainsi le seul à pouvoir unir les tribus toujours rivales et à leur donner cohérence dans les opérations. “Les chefs religieux distribuèrent des directives écrites stipulant qu’il était légal de tuer tous ceux qui coopéraient avec les Anglais”. Mais tous les efforts de Wassmuss furent vains: il n’y avait aucune planification et la révolte échoua, littéralement elle implosa. Elle est venue trop tard: dès le début de l’année 1918, les troupes britanniques avaient occupé la majeure partie du territoire perse, en dépit de la neutralité officielle qu’avait proclamée le pays pour demeurer en dehors du conflit.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Alliés ne s’intéressaient qu’au pétrole, qu’à assurer leur prédominance économique en Iran, et ne se souciaient guère de lutter contre l’idée nationale persane. Rien n’a changé sur ce chapitre aujourd’hui: les Occidentaux ne cherchent que des avantages économiques. Toujours pendant le second conflit mondial, près d’un million d’hommes, épris de liberté, se sont rangés aux côtés de la Wehrmacht allemande, dans l’espoir de libérer leur pays de la tutelle des puissances coloniales occidentales: parmi eux, on compte les Indiens de la Légion “Asad Hindi”, les troupes recrutées par le Mufti de Jérusalem, les combattants issus des tribus du Caucase et quelques nationalistes iraniens. Ces derniers ont également apporté leur soutien à une opération osée, et sans espoir, que l’on avait baptisée “Amina”. Elle avait été planifiée par l’Abwehr de l’Amiral Canaris et devait être menée à bien par des soldats de la fameuse division “Brandenburg”.
L’objectif était de détruire la raffinerie de pétrole d’Abadan afin d’interrompre l’approvisionnement en carburant de la flotte britannique du Proche Orient. Mais les troupes britanniques et soviétiques sont entrées dans le Sud et dans le Nord de l’Iran, le 25 août 1941 et l’opération prévue par Canaris n’a pas pu avoir lieu. Plusieurs unités iraniennes résistèrent âprement mais dès le 28 août, elles ont dû capituler. Mais la lutte clandestine s’est poursuivie: début 1942, l’Abwehr allemande engage cent soldats indiens, qu’elle a bien entraînés, pour faire diversion dans l’Est de l’Iran. Les autres théâtres d’opération, très exigeants en hommes et en matériels, et l’éloignement considérable du front persan ont empêché toute intervention directe des Allemands. Les ressortissants allemands qui se trouvaient encore en Perse, après l’entrée des troupes britanniques et soviétiques, ont courageusement continué à soutenir les efforts des résistants iraniens. Il faut surtout rappeler les activités légendaires de Bernhard Schulze-Holthus, qu’il a déployées auprès des tribus guerrières des Kashgaï. Il était le conseiller du chef tribal Nazir Khan, qui refusait de payer des impôts à Teheran. Le rejet de la présence britannique conduisit donc à cette alliance germano-perse. Après plusieurs défaites, qui coûtèrent beaucoup de vies au gouvernement central iranien, celui-ci conclut un armistice avec Nazir Khan. Ce traité promettait l’autonomie aux Kashgaïs et leur fournissait des armes. En 1943, Nazir Khan revient de son exil allemand. Les Britanniques l’arrêtent et l’échangent en 1944 contre Schulze-Holthus.
De nos jours encore, les régions du monde qui ont fait partie de l’Empire britannique sont des foyers de turbulences, surtout au Proche Orient. La question est ouverte: à quand la prochaine attaque contre le “méchant Iran”, que décideront bien entendu les “bonnes” puissances nucléaires?
Rudolf MOSER.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°44/2010; http://www.zurzeit.at ).
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samedi, 03 septembre 2011
Sur le "Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie" de Pascal Gauchon
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La tragédie des "Wolfskinder" dans l'Allemagne d'après-guerre
Pieter AERENS:
La tragédie des “Wolfskinder” dans l’Allemagne d’après-guerre
Le terme allemand “Wolfskinder” —littéralement “enfants-loups”— désigne les orphelins de guerre allemands qui, après la capitulation du Troisième Reich, ont été laissés à eux-mêmes et qui, à la recherche de nourriture en dehors des frontières allemandes, ont erré dans des pays étrangers, surtout en Pologne, en Lithuanie et en Union Soviétique (dans la partie de la Prusse Orientale annexée à l’URSS). Leur nombre s’élève à plusieurs milliers d’enfants et leur sort fut bien souvent épouvantable. Beaucoup de “Wolfskinder”, d’“enfants-loups”, sont morts de faim, ont été assassinés, violés, maltraités ou exploités comme esclaves. Quelques centaines d’entre eux ont été recueillis par des familles lithuaniennes (souvent sans enfant), puis adoptés. Ils ont perdu ainsi leur identité allemande. Après la fameuse “Wende”, le “tournant”, c’est-à-dire après la chute du Rideau de Fer et du Mur de Berlin, les autorités allemandes officielles ont montré pour la première fois de l’intérêt pour ces “enfants-loups” qui étaient entretemps devenus des quadragénaires voire des quinquagénaires. Les médiats aussi leur ont consacré de l’attention.
A la demande de la chaine de télévision ZDF, la journaliste Ingeborg Jacobs a réalisé un documentaire en trois volets, intitulé “Kinder der Flucht” (“Enfants de l’Exode”). Ce documentaire a été télédiffusé en 2006 et a suscité énormément d’intérêt. Le sort affreux de ces “enfants-loups” a soulevé une émotion générale dans tout le pays. Dans son documentaire, la journaliste et réalisatrice Ingeborg Jacobs, traite du cas épouvantable de Liesabeth Otto, qui avait sept ans en 1945. Mais Ingeborg Jacobs n’a pas pu exploiter toute la documentation qu’elle avait glanée pour son reportage; elle a alors décidé de publier un livre particulier, consacré uniquement à Liesabeth Otto (“Wolfskind: Die unglaubliche Lebensgeschichte des ostpreussischen Mädchens Liesabeth Otto” – “Enfant-Loup: l’incroyable biographie d’une petite fille de Prusse Orientale, Liesabeth Otto”, Munich, Propyläen, 2010). Avant d’avoir publié l’histoire de Liesabeth Otto, Ingeborg Jacobs avait déjà, en 2008, édité un ouvrage sur les viols en masse des filles et femmes allemandes par les soldats de l’armée soviétique. “Freiwild: Das Schicksal deutscher Frauen 1945” – “Gibier à disposition: le sort des femmes allemandes en 1945”). Mais bornons-nous ici à recenser le calvaire de Liesabeth Otto.
Le père de la petite Liesabeth était un pauvre ouvrier plâtrier, mobilisé par l’armée: il avait été porté disparu dans la tourmente de la guerre. La mère de la fillette meurt de faim et d’épuisement en mai 1945 dans la ville de Dantzig, complètement détruite par les opérations militaires et les bombardements. Avec sa soeur aînée et son frère, Liesabeth essaie de survivre. Les journées se passaient à chercher quelque chose de mangeable. Ils mangeaient de tout: des chats, des moineaux, ... Les feuilles de tilleul ou les orties étaient considérées comme des friandises. Pour un misérable quignon de pain, Liesabeth se dispute violemment avec sa soeur aînée et prend la fuite. Sa soeur aurait littéralement crevé de faim en 1947, à l’âge de seize ans. En Prusse Orientale, des centaines de millers d’Allemands sont morts de faim entre 1945 et 1948. Les Soviétiques et les Polonais refusaient d’aider les Allemands enfermés dans des camps. Ils se bornaient à les hisser sur toutes sortes de moyens de transport pour les envoyer vers l’Ouest. L’expulsion de près de cinq millions de personnes constitue la plus grande opération d’épuration ethnique de tous les temps.
Jetée dans les flots de la Memel
Liesabeth s’est alors introduite comme passager clandestin dans un train de marchandises qui roulait en direction de la Lithuanie. Pendant le long voyage, elle a mangé des petites boulettes qui avaient un drôle d’air et un goût bizarre. Sa faim était trop forte. Elle ne le savait pas, ne pouvait le savoir: c’était du crottin séché. A l’arrivée, elle est tombé inconsciente sur le quai. Un homme l’a prise en pitié et l’a amenée chez lui. L’épouse de ce brave homme s’est occupée d’elle, lui a coupé les cheveux qui étaient pleins de poux et a jeté au feu ses vêtements qui sentaient horriblement mauvais. Pendant un certain temps, tout alla bien avec Liesabeth. Jusqu’au jour où des gamins de rue l’ont attrapée et ont joué “P’tit Hitler” avec elle. Les enfants en général sont souvent très cruels avec les plus faibles et les plus jeunes d’entre eux. Cette cruauté a frappé Liesabeth, à l’âge de huit ans. Après que les sauvageons l’aient rouée de coups de poing et de pied, ils l’ont pendue et ils ont pris la fuite. Un passant, qui cheminait là par hasard, l’a sauvée de justesse d’une mort par strangulation. Plus tard, elle a souvent pensé que ce passant n’aurait jamais dû l’apercevoir. Tenaillée par la peur, elle n’a plus osé revenir au foyer de l’homme qui l’avait trouvée dans la gare et de la femme qui l’avait soignée.
Aussi solitaire qu’un loup, elle a erré pendant un certain temps dans la forêt. Un jour, la gamine fut battue presque à mort par un paysan parce qu’elle lui avait volé un poulet. Âgée de huit ans, elle fut violée une première fois puis enfermée dans un sac et jetée dans les flots de la rivière Memel. On la sauva une fois de plus.
Pendant quelques temps, elle a trouvé refuge chez un groupe de “Frères de la Forêt” —les “Frères de la Forêt” lithuaniens menaient une guerre de guérilla contre l’occupant soviétique— pour qui elle servait de courrier. Liesabeth, qui fut alors rebaptisée “Maritje”, fut bien traîtée par les résistants lithuaniens et reçut suffisamment à manger. En 1949, elle a dû abandonner ses protecteurs. La situation devenait trop dangereuse pour les “Frères de la Forêt” Ils ne pouvaient plus s’occuper des “enfants-loups” allemands qui se trouvaient parmi eux. Pendant de nombreuses années, d’anciens soldats allemands luttaient avec les Lithuaniens dans cette guerre de partisans.
Le Goulag
A la fin de 1949, les derniers Allemands de Prusse orientale furent déportés vers l’Ouest. Tous les Allemands devaient se rassembler en des lieux préalablement indiqués. Liesabeth voulait aller en Allemagne de l’Ouest. Des gens, qui lui voulaient du bien, la dissuadèrent d’entreprendre ce voyage. Les trains, disaient-ils, ne prendraient pas la direction de l’Allemagne mais de la Sibérie. Liesabeth, qui vient d’avoir onze ans, les croit et poursuit ses pérégrinations.
Pour avoir à manger, elle travaille dur dans des fermes. Parfois, elle vole. A quinze ans, elle est prise la main dans le sac et livrée à la milice soviétique. Les miliciens communistes ne montrèrent pas la moindre pitié et l’envoyèrent dans une prison pour enfants, à 400 km à l’Est de Moscou. Là-bas règnait la loi du plus fort. Les raclées et les viols étaient le lot quotidien des internés. Les autorités du camp laissaient faire. Liesabeth/Maritje tomba enceinte et donna son bébé à une détenue qui venait d’être libérée. Au bout de quelques jours, l’enfant mourut. Dès qu’elle eut fêté ses dix-huit ans, Liesabeth/Maritje fut expédiée au goulag, dans un camp pour dangereux criminels de droit commun. Elle y fut régulièrement rossée et violée. Elle donna la vie à une deuxième fille mais le bébé était trop faible et décéda dans le camp. Elle ne fut libérée qu’en 1965. Elle avait vingt-sept ans.
Cette femme, durcie par les privations, n’avait toutefois pas d’avenir. Qui irait donc embaucher une femme qui avait fait autant d’années de prison? Finalement, Liesabeth/Maritje trouve du travail au sein d’une “brigade de construction”, qu’on expédie à Bakou dans le Caucase. Les hommes considéraient que toutes les femmes étaient des prostituées. Pour échapper à cette suspicion permanente, elle se marie et donne naissance à une troisième fille, Elena. Mais le mariage ne dure pas longtemps. Liesabeth est souvent battue par son mari, qui, de surcroît, la traite, elle et sa fille, de “sales fascistes allemandes”. Après trois ans de mariage, c’est le divorce.
Epilogue à Widitten
L’heureux dénouement ne vint qu’en 1976. Grâce à une recherche menée par la Croix Rouge allemande, elle a pu reprendre contact avec son père et son frère Manfred. Après 31 ans de séparation, ce fut pour elle une émotion intense de retrouver son père et son frère à Braunschweig. Un interprète était présent. Liesabeth ne prononçait plus que quelques mots d’allemand, avec grande difficulté. Pourtant cette rencontre n’eut pas que des conséquences heureuses. Manfred n’était pas fort content de retrouver sa soeur. Pendant de nombreuses années, il avait vécu en pensant que sa soeur était morte. Or voilà qu’elle réémerge quasiment du néant et qu’il doit partager l’héritage paternel avec elle. Liesabeth ne se sent pas heureuse en Allemagne et repart avec sa fille Elena en Russie, où on l’insulte en permanence, où on la traite de “Boche” et de “fasciste”. En Allemagne, les voisins la désignaient sous le terme “Die Russin”, “la Russe”. Liesabeth/Maritje n’avait plus de nationalité...
Son père veilla toufois à ce qu’elle puisse acheter et meubler une petite maison avec un lopin de terre à Widitten en Prusse Orientale. Au début, elle se heurta à l’hostilité de ses voisins russes. La mère comme la fille étaient saluées chaque jour que Dieu fait par de vibrants “Heil Hitler!”. On maltraitait leurs animaux. Ce n’est qu’après l’implosion de l’URSS que leur situation s’est bien améliorée. En 1994, Liesabeth reçoit pour la première fois la visite d’Ingeborg Jacobs.
Des vois s’élèvent en Allemagne pour donner, au moins à une école, le nom d’un “enfant-loup” oublié, après 65 ans... Sera-ce fait?
Pieter AERENS.
(article paru dans “’t Pallieterke”, Anvers, 5 janvier 2011).
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vendredi, 02 septembre 2011
La critica a "la cosa en si"
La crítica a “la cosa en sí”
(Schopenhauer-Brentano-Scheler)
Alberto Buela (*)
La aparición de Kant (1724-1804) en la historia de la filosofía ha sido caracterizada, no sin razón, como la revolución copernicana de la disciplina. Y así como con Copérnico el sol se transformó en centro del universo desplazando a la tierra, así con Kant la filosofía en el problema del conocimiento dejó de considerar al sujeto un ente pasivo para otorgarle actividad. El mundo dejo de ser el mundo para ser “mi mundo”. El mundo es la representación que el sujeto tiene de él.
Pero Kant fue más allá y concibió a los entes siendo fenómenos para la gnoseología y noúmenos para la metafísica. Es decir, los entes nos ofrecen lo que podemos conocer pero además poseen un “en sí” ignoto. Y acá Kant comete el más grande y profundo error que produce la metafísica moderna: afirmar que existe “la cosa en sí”.
Ya Fichte(1762-1814), en vida de Kant y entrevistándose con él le dijo: ¿cómo puedo sostener, sin contradicción, la existencia de “la cosa en sí”, si al mismo tiempo no puedo conocerla?. Kant lo despachó con cajas destempladas.
Luego vino Schopenhauer (1788-1860) y demostró que la cosa en sí es la voluntad y el mundo no es otra cosa que voluntad y representación. La representación que nos hacemos de los fenómenos y la voluntad que es su fundamento. En forma inteligente y profunda, el solitario de Danzig, no fue contra todo Kant sino contra la parte espuria y errónea de su filosofía.
Se produce en el ínterin una especie de suspensión del pensamiento filosófico clásico con la aparición, cada uno en su estilo, de Feuerbach(1804-1872), A.Ruge(1802-1880), Marx(1818-1883), Stirner(1806-1856), Bauer(1809-1882), Kierkegaard (1813-1855), Nietzsche (1844-1900) donde el tema principal de la metafísica, “la cosa en sí o el ente en tanto ente” , es dejado de lado.
Pero resulta que hay un filósofo en el medio. Ignorado, silenciado, postergado, no comprendido. El hombre más inteligente, profundo y cautivador de su tiempo, Franz Brentano (1838-1917), que se da cuenta y entonces va a afirmar que el ser último de la conciencia es “ser intencional” y que dicha intencionalidad nos revela que el objeto no tiene una existencia en una zona allende, en una realidad independiente, sino que existe en tanto que hay acto psíquico como correlato de éste. De modo que el objeto es concebido como fenómeno, pero el ente es una realidad sustancial que está allí y que tiene existencia independiente del sujeto cognoscente. Es lo evidente, y lo evidente no necesita prueba, pues todo lo que es, es y lo que no es, no es.
Muchos años después, Heidegger (1889-1976) en carta el P. Richardson le cuenta que se inició en filosofía leyendo a Brentano y que su Aristóteles sigue siendo el de Brentano. Y que, “lo que yo esperaba de Husserl era las respuestas a las preguntas suscitadas por Brentano”.
Finalmente Max Scheler (1874-1928), discípulo de E. Husserl que lo fue, a su vez, de Brentano, es el que ofrece una respuesta total y definitiva al falso problema planteado por Kant cuando en uno de sus últimos trabajos afirma: “Ser real es mas bien, ser resistencia frente a la espontaneidad originaria, que es una y la misma en todas las especies del querer y del atender”. La cosa en sí no existe como tal sino que es el impulso de resistencia que el ente nos ofrece cuando actuamos sobre él.
Curiosamente en Heidegger, donde uno esperaría encontrar una crítica furibunda a la cosa en sí, no sólo no se encuentra sino que en el texto emblemático sobre el asunto, Kant y el problema de la metafísica, que para mayor curiosidad dedica a Max Scheler, aparece una aceptación explícita cuando hablando del objeto trascendental igual X afirma: “X es un “algo”, sobre el cual, en general, nada podemos saber…”ni siquiera” puede convertirse en objeto posible de un saber” [1]. ¿No se aplica acá, la objeción de Fichte a Kant?. ¿Será por esto que en las conversaciones de Davos, en torno a Kant, Ernst Cassirer afirmó: “Heidegger es un neokantiano como jamás lo hubiera imaginado de él”.
I- Schopenhauer: el primer golpe a la Ilustración
En Arturo Schopenhauer (1788-1860) toda su filosofía se apoya en Kant y forma parte del idealismo alemán pero lo novedoso es que sostiene dos rasgos existenciales antitéticos con ellos: es un pesimista y no es un profesor a sueldo del Estado. Esto último deslumbró a Nietzsche.
Hijo de un gran comerciante de Danzig, su posición acomodada lo liberó de las dos servidumbres de su época para los filósofos: la teología protestante o la docencia privada. Se educó a través de sus largas estadías en Inglaterra, Francia e Italia (Venecia). Su apetito sensual, grado sumo, luchó siempre la serena reflexión filosófica. Su soltería y misoginia nos recuerda el tango: en mi vida tuve muchas minas pero nunca una mujer. En una palabra, conoció la hembra pero no a la mujer.
Ingresa en la Universidad de Gotinga donde estudia medicina, luego frecuenta a Goethe, sigue cursos en Berlín con Fichte y se doctora en Jena con una tesis sobre La cuádruple raíz del principio de razón suficiente en 1813.
En 1819 publica su principal obra El mundo como voluntad y representación y toda su producción posterior no va a ser sino un comentario aumentado y corregido de ella. Nunca se retractó de nada ni nunca cambió. Obras como La voluntad en la naturaleza (1836), Libertad de la voluntad (1838), Los dos problemas fundamentales de la ética (1841) son simples escolios a su única obra principal.
Sobre él ha afirmado el genial Castellani: “Schopen es malo, pero simpático. No fue católico por mera casualidad. Y fue lástima porque tenía ala calderoniana y graciana, a quienes tradujo. Pero fue “antiprotestante” al máximo, como Nietzsche, lo cual en nuestra opinión no es poco…Tuvo dos fallas: fue el primer filósofo existencial sin ser teólogo y quiso reducir a la filosofía aquello que pertenece a la teología” [2]
En 1844 reedita su trabajo cumbre, aunque no se habían vendido aun los ejemplares de su primera edición, llevando los agregados al doble la edición original.
Nueve años antes de su muerte publica dos tomos pequeños Parerga y Parilepómena, ensayos de acceso popular donde trata de los más diversos temas, que tienen muy poco que ver con su obra principal, pero que le dan una cierta popularidad al ser los más leídos de sus libros. Al final de sus días Schopenhauer gozó del reconocimiento que tanto buscó y que le fue esquivo.
Schopenhauer siguió los cursos de Fichte en Berlín varios años y como “el fanfarrón”, así lo llama, parte y depende también de Kant.
Así, ambos reconocen que el mérito inmortal de la crítica kantiana de la razón es haber establecido, de una vez y para siempre, que los entes, el mundo de las cosas que percibimos por los sentidos y reproducimos en el espíritu, no es el mundo en sí sino nuestro mundo, un producto de nuestra organización psicofísica.
La clara distinción en Kant entre sensibilidad y entendimiento pero donde el entendimiento no puede separarse realmente de los sentidos y refiere a una causa exterior la sensación que aparece bajo las formas de espacio y tiempo, viene a explicar a los entes, las cosas como fenómenos pero no como “cosas en sí”.
Muy acertadamente observa Silvio Maresca que: “Ante sus ojos- los de Schopenhauer- el romanticismo filosófico y el idealismo (Fichte-Hegel) que sucedieron casi enseguida a la filosofía kantiana, constituían una tergiversación de ésta. ¿Por qué? Porque abolían lo que según él era el principio fundamental: la distinción entre los fenómenos y la cosa en sí”.[3]
Fichte a través de su Teoría de la ciencia va a sostener que el no-yo (los entes exteriores) surgen en el yo legalmente pero sin fundamento. No existe una tal cosa en sí. El mundo sensible es una realidad empírica que está de pie ahí. La ciencia de la naturaleza es necesariamente materialista. Schopenhauer es materialista, pero va a afirmar: Toda la imagen materialista del mundo, es solo representación, no “cosa en sí”. Rechaza la tesis que todo el mundo fenoménico sea calificado como un producto de la actividad inconciente del yo. ¿Que es este mundo además de mi representación?, se pregunta. Y responde que se debe partir del hombre que es lo dado y de lo más íntimo de él, y eso debe ser a su vez lo más íntimo del mundo y esto es la voluntad. Se produce así en Schopenhauer un primado de lo práctico sobre lo teórico.
La voluntad es, hablando en kantiano “la cosa en sí” ese afán infinito que nunca termina de satisfacerse, es “el vivir” que va siempre al encuentro de nuevos problemas. Es infatigable e inextinguible.
La voluntad no es para el pesimista de Danzig la facultad de decidir regida por la razón como se la entiende regularmente sino sólo el afán, el impulso irracional que comparten hombre y mundo. “Toda fuerza natural es concebida per analogiam con aquello que en nosotros mismos conocemos como voluntad”.
Esa voluntad irracional para la que el mundo y las cosas son solo un fenómeno no tiene ningún objetivo perdurable sino sólo aparente (por trabajar sobre fenómenos) y entonces todo objetivo logrado despierta nuevas necesidades (toda satisfacción tiene como presupuesto el disgusto de una insatisfacción) donde el no tener ya nada que desear preanuncia la muerte o la liberación.
Porque el más sabio es el que se percata que la existencia es una sucesión de sin sabores que no conduce a nada y se desprende del mundo. No espera la redención del progreso y solo practica la no-voluntad.
El pesimista de Danzig al identificar la voluntad irracional con la “cosa en sí” puede afirmar sin temor que “lo real es irracional y lo irracional es lo real” con lo que termina invirtiendo la máxima hegeliana “todo lo racional es real y todo lo real es racional”. Es el primero del los golpes mortales que se le aplicará al racionalismo iluminista, luego vendrá Nietzsche y más tarde Scheler y Heidegger. Pero eso ya es historia conocida. Salute.
Post Scriptum:
Schopenhauer en sus últimos años- que además de hablar correctamente en italiano, francés e inglés, hablaba, aunque con alguna dificultad, en castellano. La hispanofilia de Schopenhauer se reconoce en toda su obra pues cada vez que cita, sobre todo a Baltasar Gracián (1601-1658), lo hace en castellano. Aprendió el español para traducir el opúsculo Oráculo manual (1647). También cita a menudo El Criticón a la que considera “incomparable”. Existe actualmente en Alemania y desde hace unos quince años una revista de pensamiento no conformista denominada “Criticón”. También cita y traduce a Calderón de la Barca.
Miguel de Unamuno fue el primero que realizó algunas traducciones parciales del filósofo de Danzig, como corto pago para una deuda hispánica con él. En Argentina ejerció influencia sobre Macedonio Fernández y sobre su discípulo Jorge Luis Borges. Tengo conocimiento de dos buenos artículos sobre Schopenhauer en nuestro país: el del cura Castellani (Revista de la Universidad de Buenos Aires, cuarta época, Nº 16, 1950) y el mencionado de Maresca.
El último aporte hispano a Schopenhauer es la traducción de los Sinilia, los pensamientos de vejez (1852-1860) con introducción, traducción y notas de Juan Mateu Alonso, en Contrastes, Universidad de Málaga, enero-febrero, 2009.
II- Brentano, el eslabón perdido de la filosofía contemporánea
Su vida y sus influencias [4]
Franz Clemens Brentano (1838-1917) es el filósofo alemán de ancestros italianos de la zona de Cuomo, que introduce la noción de intencionalidad en la filosofía contemporánea. Noción que deriva del concepto escolástico de “cogitativa” trabajado tanto por Tomás de Aquino como por Duns Escoto en la baja edad media. Lectores que, junto con Aristóteles, conocía Brentano casi a la perfección y que leía fluidamente en sus lenguas originales.
Se lo considera tanto el precursor de la fenomenología (sus trabajos sobre la intencionalidad de la conciencia) como de las corrientes analíticas (sus trabajos sobre el lenguaje y los juicios), de la psicología profunda (sus trabajos sobre psicología experimental) como de la axiología (sus trabajos sobre el juicio de preferencia).
Nació y se crió en el seno de una familia ilustre marcada por el romanticismo social. Su tío el poeta Clemens Maria Brentano(1778-1842) y su tía Bettina von Arnim(1785-1859) se encontraban entre los más importantes escritores del romanticismo alemán y su hermano, Lujo Brentano, se convirtió en un experto en economía social. De su madre recibió una profunda fe y formación católicas. Estudió matemática, filosofía y teología en las universidades de Múnich, Würzburg, Berlín, y Münster. Siguió los cursos sobre Aristóteles de F. Trendelemburg Tras doctorarse con un estudio sobre Aristóteles en 1862,Sobre los múltiples sentidos del ente en Aristóteles, se ordenó sacerdote católico de la orden dominica en 1864. Dos años más tarde presentó en la Universidad de Würzburg, al norte de Baviera, su escrito de habilitación como catedrático, La psicología de Aristóteles, en especial su doctrina acerca del “nous poietikos”. En los años siguientes dedicó su atención a otras corrientes de filosofía, e iba creciendo su preocupación por la situación de la filosofía de aquella época en Alemania: un escenario en el que se contraponían el empirismo positivista y el neokantismo. En ese periodo estudió con profundidad a John Stuart Mill y publicó un libro sobre Auguste Comte y la filosofía positiva. La Universidad de Würzburg le nombró profesor extraordinario en 1872.
Sin embargo, en su interior se iban planteando problemas de otro género. Se cuestionaba algunos dogmas de la Iglesia católica, sobre todo el dogma de la Santísima Trinidad. Y después de que el Concilio Vaticano I de 1870 proclamara el dogma de la infalibilidad papal, Brentano decidió en 1873 abandonar su sacerdocio. Sin embargo, para no perjudicar más a los católicos alemanes —ya de suyo hostigados hasta llegar a huir en masa al Volga ruso por la “Kulturkampf” de Bismarck [5]— renunció voluntariamente a su puesto de Würzburg, pero al mismo tiempo, se negó a unirse a los cismáticos “viejos católicos”. Pero sin embargo este alejamiento existencial de la Iglesia no supuso un alejamiento del pensamiento profundo de la Iglesia pues en varios de sus trabajos y en forma reiterada afirmó siempre que: «Hay una ciencia que nos instruye acerca del fundamento primero y último de todas las cosas, en tanto que nos lo permite reconocer en la divinidad. De muchas maneras, el mundo entero resulta iluminado y ensanchado a la mirada por esta verdad, y recibimos a través de ella las revelaciones más esenciales sobre nuestra propia esencia y destino. Por eso, este saber es en sí mismo, sobre todos los demás, valioso. (…) Llamamos a esta ciencia Sabiduría, Filosofía primera, Teología» (Cfr.: Religion und Philosophie, pp.72-73. citado por Sánchez-Migallón).
Se desempeñó luego como profesor en Viena durante veinte años (entre 1874 y 1894), con algunas interrupciones. Franz Brentano fue amigo de los espíritus más finos de la Viena de esos años, entre ellos Theodor Meynert, Josef Breuer, Theodor Gomperz (1832-1912). En 1880 se casó con Ida von Lieben, la hermana de Anna von Lieben, la futura paciente de Sigmund Freud. Indiferente a la comida y la vestimenta, jugaba al ajedrez con una pasión devoradora, y ponía de manifiesto un talento inaudito para los juegos de palabras más refinados, En 1879, con el seudónimo de Aenigmatis, publicó una compilación de adivinanzas que suscitó entusiasmo en los salones vieneses y dio lugar a numerosas imitaciones. Esto lo cuenta Freud en un libro suyo El chiste.
En la Universidad de Viena tuvo como alumnos a Sigmund Freud, Carl Stumpf y Edmund Husserl, Christian von Ehrenfels, introductor del término Gestalt (totalidad), y, discrepa y rechaza la idea del inconsciente descrita y utilizada por Freud. Fue un profesor carismático, Brentano ejerció una fuerte influencia en la obra de Edmund Husserl, Alois Meinong (1853-1921), fundador de la teoría del objeto, Thomas Masaryk (1859-1937) KasimirTwardowski, de la escuela polaca de lógica y Marty Antón, entre otros, y por lo tanto juega un papel central en el desarrollo filosófico de la Europa central en principios del siglo XX. En 1873, el joven Sigmund Freud, estudiante en la Universidad de Viena, obtuvo su doctorado en filosofía bajo la dirección de Brentano.
El impulso de Brentano a la psicología cognitiva es consecuencia de su realismo. Su concepción de describir la conciencia en lugar de analizarla, dividiéndola en partes, como se hacía en su época, dio lugar a la fenomenología, que continuarían desarrollando Edmund Husserl (1859-1938), Max Scheler (1874-1928), Martín Heidegger (1889-1976), Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), además de influenciar sobre el existencialismo de Jean-Paul Sartre (1905-1980) con su negación del inconsciente.
En 1895, después de la muerte de su esposa, dejó Austria decepcionado, en esta ocasión, publicó una serie de tres artículos en el periódico vienés Die Neue Freie Presse : Mis últimos votos por Austria, en la que destaca su posición filosófica, así como su enfoque de la psicología, pero también criticó duramente la situación jurídica de los antiguos sacerdotes en Austria. In 1896 he settled down in Florence where he got married to Emilie Ruprecht in 1897. En 1896 se instaló en Florencia, donde se casó con Emilie Ruprecht en 1897. Vivió en Florencia casi ciego y, a causa de la primera guerra mundial, cuando Italia entra en guerra contra Alemania, se traslada a Zurich, donde muere en 1917.
Los trabajos que publicaron sus discípulos han sido los siguientes según el orden de su aparición: La doctrina de Jesús y su significación permanente; Psicología como ciencia empírica, Vol. III; Ensayos sobre el conocimiento, Sobre la existencia de Dios; Verdad y evidencia; Doctrina de las categorías, Fundamentación y construcción de la ética; Religión y filosofía, Doctrina del juicio correcto; Elementos de estética; Historia de la filosofía griega; La recusación de lo irreal; Investigaciones filosóficas acerca del espacio, del tiempo y el continuo; La doctrina de Aristóteles acerca del origen del espíritu humano; Historia de la filosofía medieval en el Occidente cristiano; Psicología descriptiva; Historia de la filosofía moderna, Sobre Aristóteles; Sobre “Conocimiento y error” de Ernst March.
Lineamientos de su pensamiento
Todo el mundo sabe, al menos el de la filosofía, que no se puede realizar tal actividad sino es en diálogo con algún clásico. Es que los clásicos son tales porque tienen respuestas para el presente. Hay que tomar un maestro y a partir de él comenzar a filosofar. Brentano lo tuvo a Aristóteles, el que le había enseñado Federico Trendelenburg (1802-1872), el gran estudioso del Estagirita en la primera mitad de siglo XIX.
En su tesis doctoral, Sobre los múltiples significados del ente según Aristóteles, que tanto influenciara en Heidegger, distingue cuatro sentidos de “ente” en el Estagirita: el ente como ens per accidens o lo fortuito; el ente en el sentido de lo verdadero, con su correlato, lo no-ente en el sentido de lo falso; el ente en potencia y el ente en acto; y el ente que se distribuye según la sustancia y las figuras de las categorías. De esos cuatro significados, el veritativo abrirá en Brentano el estudio de la intencionalidad. Pero al que dedica con diferencia mayor extensión es al cuarto, el estudio de la sustancia y su modificación, esto es, a las diversas categorías. Esto se debe, en parte, a las discusiones de su tiempo en torno a la metafísica aristotélica. En ellas toma postura defendiendo principalmente dos tesis: primera, que entre los diferentes sentidos categoriales del ente se da una unidad de analogía, y que ésta significa unidad de referencia a un término común, la sustancia segunda, que precisamente esa unidad de referencia posibilita en el griego deducir las categorías según un principio.[6]
Investigó las cuestiones metafísicas mediante un análisis lógico-lingüístico, con lo que se distinguió tanto de los empiristas ingleses como del kantismo académico. Ejerciendo una gran influencia sobre algunos miembros del Círculo de Viena.
En 1874 publica su principal obra Psicología como ciencia empírica, de la que editará tres volúmenes, donde realiza su principal aporte a la historia de la filosofía, su concepto de intencionalidad de la conciencia que tendrá capital importancia para el desarrollo posterior de la fenomenología a través de Husserl y de Scheler.
Sólo lo psíquico es intencional, esto es, pone en relación la conciencia con un objeto. Esta llamada «tesis de Brentano», que hace de la intencionalidad la característica de lo psíquico, permite entender de un modo positivo, a diferencia de lo que no lograba la psicología de aquella época, los fenómenos de conciencia que Brentano distingue entre representaciones, juicios teóricos y juicios prácticos o emotivos (sentimientos y voliciones).
Todo fenómeno de conciencia es o una representación de algo, que no forzosamente ha de ser un objeto exterior, o un juicio acerca de algo. Los juicios o son teóricos, y se refieren a la verdad y falsedad de las representaciones (juicios propiamente dichos), y su criterio es la evidencia y de ellos trata la epistemología y la lógica; o son prácticos, y se refieren a la bondad o a la maldad, la corrección o incorrección, al amor y al odio (fenómenos emotivos), y su criterio es la «preferencia», la valoración, o «lo mejor», y de ellos trata la ética. Al estudio de la intencionalidad de la conciencia lo llama psicología descriptiva o fenomenología.
En 1889 dicta su conferencia en Sociedad Jurídica de Viena “De la sanción natural de lo justo y lo moral” que aparece publicada luego con notas que duplican su extensión bajo el título de: El origen del conocimiento moral”, trabajo que publicado en castellano en 1927, del que dice Ortega y Gasset, director de la revista de Occidente que lo publica, “Este tratadito, de la más auténtica filosofía, constituye una de las joyas filosóficas que, como “El discurso del método” o la “Monadología”… Puede decirse que es la base donde se asienta la ética moderna de los valores”.
Comienza preguntándose por la sanción natural de lo justo y lo moral. Y hace corresponder lo bueno con lo verdadero y a la ética con la lógica. Así, lo verdadero se admite como verdadero en un juicio, mientras que lo bueno en un acto de amor. El criterio exclusivo de la verdad del juicio es cuando, éste, se presenta como evidente. Pero, paradójicamente, lo evidente, va a sostener siguiendo a Descartes, es el conocimiento sin juicio.
Lo bueno es el objeto y mi referencia puede ser errónea, de modo que mi actitud ante las cosas recibe la sanción de las cosas y no de mí. Lo bueno es algo intrínseco a los objetos amados.
Que yo tenga amor u odio a una cosa no prueba sin más que sea buena o mala. Es necesario que ese amor u odio sean justos. El amor puede ser justo o injusto, adecuado o inadecuado. La actitud adecuada ante una cosa buena es amarla y ante una cosa mala, el odiarla. “Decimos que algo es bueno cuando el modo de referencia que consiste en amarlo es el justo. Lo que sea amable con amor justo, lo digno de ser amado, es lo bueno en el más amplio sentido de la palabra»”.
La ética encuentra su fundamento, según Brentano, en los actos fundados de amor y odio. Y actos fundados quiere decir, que el objeto de ser amado u odiado es digno de ser amado u odiado. El “ajuste” entre el acto de amor u odio al objeto mismo en ética, es análogo, según Brentano, a la “adecuación” que se da en el juicio verdadero entre predicado y objeto.
La diferencia que existe entre uno y otro juicio (el predicamental y el práctico) es que en el práctico puede darse un antítesis (amar un objeto y , pasado el tiempo, odiarlo) mientras que en el lógico o de representación, no.
Dos meses después el 27 de marzo de 1889 dicta su conferencia Sobre el concepto de verdad, ahora en la Sociedad filosófica de Viena. Esta conferencia es fundamental por varios motivos: a) muestra el carácter polémico de Brentano, tanto con el historiador de la filosofía Windelbang (1848-1915) por tergiversar a Kant, como a Kant, “cuya filosofía es un error, que ha conducido a errores mayores y, finalmente, a un caos filosófico completo” (cómo no lo van a silenciar luego, en las universidades alemanas, al viejo Francisco). b) Nos da su opinión sin tapujos sobre Aristóteles diciendo: “Es el espíritu científico más poderoso que jamás haya tenido influencia sobre los destinos de la humanidad”. c) Muestra y demuestra que el concepto de verdad en Aristóteles “adecuación del intelecto y la cosa” ha sido adoptada tanto por Descartes como por Kant hasta llegar a él mismo. Pero que dicho concepto encierra un grave error y allí él va a proponer su teoría del juicio.
Diferencia entre juicios negativos y juicios afirmativos. Así en los juicios negativos como: “no hay dragones”, no hay concordancia entre mi juicio y la cosa porque la cosa no existe. Mientras que sólo en los juicios afirmativos, cuando hay concordancia son verdaderos.
“el ámbito en que es adecuado el juicio afirmativo es el de la existencia y el del juicio negativo, el de lo no existente”. Por lo tanto “un juicio es verdadero cuando afirma de algo que es, que es; y de algo que no es, niega que sea”.
En los juicios negativos la representación no tiene contenido real, mientras que la verdad de los juicios está condicionada por el existir o ser del la cosa (Sein des Dinges). Así, el ser de la cosa, la existencia es la que funda la verdad del juicio. El “ser del árbol” es lo que hace verdadero al juicio: “el árbol es”.
Y así lo afirma una y otra vez: “un juicio es verdadero cuando juzga apropiadamente un objeto, por consiguiente, cuando si es, se dice que es; y sino es, se dice que no es”.(in fine).
Y desengañado termina afirmando que: “Han transcurrido dos mil años desde que Aristóteles investigó los múltiples sentidos del ente, y es triste, pero cierto, que la mayoría no hayan sabido extraer ningún fruto de sus investigaciones”.
Su propuesta es, entonces, discriminar claramente en el juicio “el ser de la cosa” que equivalente a ”la existencia”, de “la cosa” también denominada por Brentano ”lo real”. Existir o existencia, y ser real o realidad es la dupla de pares que expresan el “ser verdadero” y el “ser sustancial” respectivamente, que él se ocupó de estudiar en su primer trabajo sobre el ente en Aristóteles.
Conviene repetirlo, existir, existencia y ser verdadero vienen a expresar lo mismo: la mostración del ente al pensar. Y la cosa, lo real, el ser sustancial expresan lo mismo: el ente en sí mismo. Vemos como Brentano, liquida definitivamente “la cosa en sí” kantiana.
Aun cuando claramente Brentano muestra como “el objeto no tiene un existencia en la realidad independiente, o más allá del sujeto, sino que existe en tanto que hay un acto psíquico”, y este es el gran aporte a la psicología de Brentano.
Metafísicamente, todo lo que es, es. Y se nos dice también en el sentido de lo verdadero. En una palabra el ser de la cosa se convierte con la verdadero, sin buscarlo Brentano retorna al viejo ens et verum convertuntur de la teoría de los transcendentales del ente.
Y así da sus dos últimos y más profundos consejos: “Por último, no estaremos tentados nunca de confundir, como ha ocurrido cada vez más, el concepto de lo real y el de lo existente”. Y “podríamos extraer de nuestra investigación otra lección y grabarla en nuestras mentes para siempre…el medio definitivo y eficaz (para realizar un juicio verdadero) consiste siempre en una referencia a la intuición de lo individual de la que se derivan todos nuestros criterios generales”.
No podemos no recordar acá, por la coincidencia de los conceptos y consejos, aquella que nos dejara el primer metafísico argentino, Nimio de Anquín (1896-1979),: “Ir siembre a la búsqueda del ser singular en su discontinuidad fantasmagórica. Ir al encuentro con las cosas en su individuación y potencial universalidad”.[7]
Franz Brentano es el verdadero fundador de la metafísica realista contemporánea que luego continuarán, con sus respectivas variantes, Husserl, Scheler, Hartmann y Heidegger.
En el mismo siglo XIX, a propósito de la encíclica Aeterni Patris de 1879 se dará el florecimiento del tomismo, sostenedor también, pero de otro modo, de una metafísica realista.
Siempre nos ha llamado la atención que los mejores filósofos españoles del siglo XX se hayan prestado a ser traductores de los libros de Brentano: José Gáos de su Psicología, Manuel García Morente de su Origen del conocimiento moral, Xavier Zubiri de El provenir de la filosofía, Antonio Millán Puelles de Sobre la existencia de Dios. Y siempre nos ha llamado la atención que no se enseñara Brentano en la universidad.
El problema de Brentano es que ha sido “filosóficamente incorrecto”, pues realizó una crítica feroz y terminante a Kant y los kantianos y eso la universidad alemana no se lo perdonó. Realizó una crítica furibunda a la escuela escolástica católica y eso no se le perdonó. Incluso se levantaron invectivas denunciándolo, que al criticar el concepto de analogía del ser, adoptó él, el de equivocidad. Un siglo después, el erudito sobre Aristóteles, Pierre Aubenque, vino a negar en un libro memorable y reconocido universalmente, Le problème de l´être chez Aristote (1962) la presencia en los textos del Estagirita del concepto de analogía.(si detrás de esto no está la sombra del viejo Francisco, que no valga).
Polemizó con Zeller, con Dilthey, con Herbart, con Sigwart. Criticó, como ya dijimos, a Kant, Descartes, Hume, Hegel, Aristóteles, y a Überweg. No dejó títere con cabeza. Sólo le faltó pelearse con Goethe. Fue criticado por Freud, que se portó con él, como el zorro en el monte, que con la cola borra las huellas por donde anda. Husserl no solo tomó y usufructuó el concepto de intencionalidad sino también el de “retención” que es copia exacta de concepto bentaniano de “asociación original”, pero eso quedó bien silenciado.
Filosóficamente, esta oposición por igual al idealismo kantiano y a la escolástica de su tiempo le valió el silencio de los manuales y la marginalización de su obra de las universidades. Quien quiera comprender en profundidad y conocer las líneas de tensión que corren debajo de las ideas de la filosofía del siglo XX, tiene que leer, forzosamente a Brentano, sino se quedará como la mayoría de los profesores de filosofía, en Babia.
El es el testigo irrenunciable de la ligazón profunda que existe en el desarrollo de la metafísica que va desde Aristóteles, pasa por Tomás de Aquino y Duns Escoto, sigue con él y termina en Heidegger. No al ñudo, el filósofo de Friburgo, realizó su tesis doctoral sobre La doctrina de las categorías y del significado pensando que era de Duns Escoto, cuando después se comprobó que el texto de la Gramática especulativa sobre el que trabajó, pertenecía a Thomas de Erfurt (fl.1325).
La invitación está hecha, seguro que algún buen profesor o algún inquieto investigador recoge el guante.
Nota: Bibliografía de F. Brentano en castellano
Psicología (desde el punto de vista empírico), Revista de Occidente, Madrid, 1927
Sobre la existencia de Dios, Rialp, Madrid 1979.
Sobre el concepto de verdad, Ed. Complutense, Madrid, 1998
El origen del conocimiento moral, Revista de Occidente, Madrid 1927. (Tecnos, Madrid 2002).
Breve esbozo de una teoría general del conocimiento, Ed. Encuentro, Madrid 2001.
El porvenir de la filosofía, Revista de Occidente, Madrid 1936
Aristóteles y su cosmovisión, Labor, Barcelona 1951.
Sobre los múltiples significados del ente según Aristóteles, Ed. Encuentro, Madrid 2007
Razones del desaliento en filosofía, Ed. Encuentro, Madrid, 2010
Existen además, en castellano, trabajos de consulta valiosos sobre su filosofía como los debidos a los profesores Mario Ariel González Porta y Sergio Sánchez-Migallón Granados.
III- Max Scheler y el sentido de la realidad
El tema de cómo saber que la realidad exterior existe no ha sido un asunto menor para la filosofía moderna. En general y desde sus primeros tiempos la filosofía ha desconfiado siempre de los sentidos externos: ya Heráclito sostenía, tirado en la playa: el sol es grande como mi pie.
En la modernidad Descartes: “he experimentado varias veces que los sentidos son engañosos, y es prudente, no fiarse nunca por completo de quienes nos han engañado una vez.” [8]
Max Scheler trata en tema, específicamente, en una meditación titulada La metafísica de la percepción y la realidad que estuvo incluida en uno de sus últimos trabajos Erkenntnis und Arbeit (Conocimiento y trabajo) de 1926.
Es sabido que el fundador de la fenomenología, Edmundo Husserl (1859-1938), maestro de Scheler, se propuso construir una filosofía como ciencia estricta y para ello sostuvo: zu den Sachen selbst (ir a las cosas mismas) que son las que aparecen a la conciencia. Esta conciencia es una trama de relaciones intencionales, pues la conciencia tiende a objetos, in-tendere. Y para ello Husserl no ha querido plantearse la existencia de objetos reales como existencias en sí y ha recurrido a la epoché, a la puesta entre paréntesis de la existencia en sí de las cosas. Limitándose a la descripción de las estructuras y de los contenidos intencionales de la conciencia. De modo tal que exista o no exista la realidad, ese no es un problema de la fenomenología de Husserl. En una palabra, Husserl postergó el tema o problema de “la cosa en sí” y no se animó a tomar partido, cosa que sí va a hacer su discípulo.
Max Scheler va a seguir con el método de fenomenológico de su maestro y su ontología como teoría general de los objetos pertenecientes a distintas esferas: reales (naturales y culturales), ideales, valores y metafísicos. Destacándose sobre todo con brillantes estudios sobre los objetos culturales y axiológicos. Pero al mismo tiempo se va a modificar o completar el mismo método.
Las categorías que son las que acompañan a cada tipo de ser, no son como en Aristóteles producto de la predicación o formas de decir el objeto y que previamente son modos de existencia. No, para la fenomenología las categorías son modos de presentación “en mi conciencia” de tales objetos y no de existencia fuera de mi.
Cuando Scheler en la plenitud de su capacidad filosófica aborda el tema concreto del trabajo, el objeto propio del mismo lo lleva a dar un paso más allá que su maestro. Mientras que para Husserl, sobre todo para el primero, el existir fuera de mi conciencia de las cosas es solo presuntiva. Presumimos que las cosas pueden tener un ser en sí mismas, pero no estamos tan seguros. En sus últimas conclusiones, niega esta existencia presunta (Cfr. Ideas), mientras que para Scheler podemos tener un saber cierto de esa realidad en sí.
Y lo afirma en forma tajante: “los centros de resistencia del mundo, tal cual han sido dados a la experiencia práctica de la voluntad de trabajo y del actuar en el mundo, han confirmado su eficacia en la relación práctica entre el hombre y el mundo”. [9]
De modo tal que solamente en el transcurso del trabajo ejercido sobre el mundo el hombre aprende a conocer el mundo objetivo y causal, aquel que se da en el espacio y en el tiempo. El trabajo y no la contemplación es “la raíz más esencial de toda ciencia positiva, de toda intuición, de todo experimento”.
El hombre posee además otra posibilidad de conocimiento a través de la percepción sensorial que se expresa en el conocimiento filosófico. Este conocimiento es de dos tipos: a) el de las esencias al que se llega a través “del asombro, la humildad y el amor espiritual hacia lo esencial” mediante la reducción fenomenológica de la existencia en sí de los objetos y b) de los instintos, impulsos y fuerzas que viene de las imágenes a la que se llega “por la entrega dionisíaca en la identificación con el impulso cuya parte es también nuestro ser impulsivo”.
Y concluye Scheler: “Pero el verdadero conocimiento filosófico sólo nace en la máxima tensión entre ambas actitudes y a través de la superación de esta tensión, en la unidad de la persona.” [10]
La existencia de un mundo real es preexistente a todo lo demás, tanto a la concepción natural del mundo cuanto cualidades de la percepción. Está ahí y preexiste a los dominios de la mundanidad interior y exterior, a la existencia de las categorías.
De este mundo sabemos por “la resistencia” que nos ofrece a la actividad sobre él. “Ser real es mas bien, ser resistencia frente a la espontaneidad originaria, que es una y la misma en todas las especies del querer y del atender.” [11]
Este ser real existe antes de todo pensar y percibir. El ser real puede preexistir también a todos los actos intelectuales, cuyo único correlato es la “consistencia” y nunca la existencia.
La existencia esta dada porque el ser real es algo preexistente al conocer y que solo sabemos de él por el impulso de resistencia que nos ofrece cuando actuamos sobre él.
En el fondo el ser real es “ser querido” y no “pensado” a través del fundamento del mundo y el principio de la experiencia de la resistencia es un acto volitivo. Scheler se da cuento y menta allí la sombra de Maine de Biran y de Schopenhauer.
Y termina enunciando las cuatro leyes que rigen la realidad y que preexisten a todo lo que aparece en las esferas de los objetos: 1) la realidad de algo “Real Absoluto”, esperado como posible. 2) la realidad del prójimo y de la comunidad, como el tú y el nosotros. 3) el mundo exterior como ser real de algo que existe y 4) la realidad del ser corporal, vivido como propio.
Estas cuatro leyes nos vienen a mostrar el principio fundamental de toda la filosofía de Scheler, aquel que aplica a todas las esferas del ser y los objetos según la cual lo real, lo resistente, lo que existe en sí, es mayor y surge allí donde nuestro dominio de las cosas es menor. Así, el domino del hombre es mínimo sobre el ser absoluto en cambio nuestro dominio es máximo sobre la máquina, que es nuestro producto. Frente a las personas nuestro dominio es muy limitado pero sobre los animales es mayor. “El dominio es infinitamente menor sobre lo viviente que sobre lo inanimado” [12]
Esto le permite establecer una jerarquía en las esferas que luego va a aplicar en su axiología y su ética. Y allí nos va a sorprender cuando enuncia que el espíritu carece de la fuerza y energía para obrar, pues toda la energía procede del impulso vital. Así, éste se espiritualiza sublimándose y el espíritu opera vivificándose. Pero solo la vida puede poner en actividad y hacer realidad en espíritu.
Breve biografía
Max Scheler (1874-1928) Hijo de un campesino bávaro luterano y madre judía, se bautiza católico en 1889. Es alumno de Simmel y Dilthey y le dirige su tesis Rudolf Eucken, quien hizo su tesis sobre el lenguaje de Aristóteles (el método de la investigación aristotélica 1872) y que había estudiado a su vez con Trendelenburg, el gran estudioso del Estagirita en el siglo XIX. En 1902 conoce a Husserl y su método fenomenológico y en 1907 al gran teólogo von Hildebrand. Por escándalos de su mujer, de la que se separa, en 1911 la universidad de Munich le retira la venia dicenti.
Prácticamente sin trabajo y viviendo de cursos privados y de la ayuda de sus amigos, Scheler produce sus mejores y más profundas obras. Este período, conocido como el del “Nietzsche católico”, dura hasta 1924, año en que se separa de su segunda mujer, se casa con una alumna y se aleja del catolicismo. Conrad Adenauer le devuelve la venia docente y se reintegra a la universidad. A partir de sus publicaciones de 1927 y 1928, año de su fallecimiento, Scheler cae en una especie panenteísmo. El puesto del hombre en el cosmos, su última obra, es ejemplo emblemático de ello.
Bibliografía en castellano
(1912) El resentimiento en la moral, de J. Gaos, Madrid, 1927; Buenos Aires, 1938; Edición de José Maria Vegas, Madrid, 1992; Caparros Editores, S. L. Madrid, 1993.
(1913) Etica, nuevo ensayo de fundamentacion de un personalismo etico. Traducción de de Hilario Rodríguez Sanz. Introducción de Juan Miguel Palacios. Tercera editción revisada. Caparrós Editores (Collección esprit, 45). Madrid, 2001, 758 págs.
(1916-23) Amor y conocimiento, di A. Klein, Buenos Aires, Sur, 1960.
De lo eterno en el hombre. La esencia y los atributos de Dios, de J. Marias, Madrid, 1940.
(1917) La esencia de la filosofía y la condición moral del conocer filosófico, de E.Tabernig de Pucciarelli e I. M. de Brugger, Buenos Aires, 1958, 1962.
(1913-22) Esencia y formas de la simpatía, de J. Gaos, Buenos Aires, 1923, 1943. Íngrid Vendrell Ferran revisó la traducción, 2005. Ediciones Sígueme Salamanca, España.
(1912) Los ídolos del autoconocimiento. Traducción e introdución de Íngrid Vendrell Ferran. Ed. Sígueme. Salamanca, 2003
(1914) Sobre el pudor y el sentimiento de vergüenza. Traducción e introducción de Íngrid Vendrell Ferran. Ed. Sígueme. Salamanca, 2004.
Sociologia del saber, de J. Gaos, Madrid, 1935.
(1928) El saber y la cultura, de J. Gomez, Madrid 1926, 1934; Buenos Aires, 1939; Santiago, 1960.
La idea del hombre y la historia, Madrid, 1926, e Buenos Aires, 1959.
(1928) El puesto del hombre en el cosmos, de V. Gaos, Madrid, 1929, 1936. Nueva traducción por V. Gómez. Introducción de W. Henckmann. Barcelona: Alba 2000.
El porvenir del hombre, Madrid 1927.
(1921) La idea de paz y el pacifismo, de Camilo. Santé, Buenos Aires, 1955.
(1911) Muerte y supervivencia. Traducción de Xavier Zubiri. Presentatión de Miguel Palacios. Ediciones Encuentro (opuscula philosophica, 3), Madrid, 2001, 93 págs.
(1914-16)Ordo Amoris, Traducción de Xavier Zubiri. Edición de Juan Miguel Palacios. Segunda edición. Caparrós Editores (Collección Esprit, 23), Madrid, 2001, 93 págs.
(1911-21) El Santo, el genio, el heroe, de E. Tabernig, Buenos Aires, 1961.
(1926) Conocimiento y trabajo, de Nelly Fortuna, Ed. Nova, Buenos Aires, 1969
(1918-1927) Metafísica de la libertad, E. Nova, Buenos Aires, 1960
arkegueta, mejor que filósofo
Universidad Tecnológica Nacional –Argentina-
[1] Heidegger, M: Kant y el problema de la metafísica, FCE, México, 1973, p.109
[2] Castellani, Leonardo: Schopenhauer, en Revista de la Universidad de Buenos Aires, cuarta época, Nº 16, 1950, pp.389-426
[3] Maresca, Silvio: En la senda de Nietzsche, Catálogos, Buenos Aires, 1991, p. 20
[4] Estos datos que pasamos nosotros y muchos más, se pueden encontrar en los buscadores de Internet, no así en los manuales al uso de la historia de la filosofía contemporánea, que, en general, escamotean la figura y los aportes de Brentano. O peor aún, lo limitan al lugar común de inventor de la intencionalidad de la conciencia.
[5] La persecución que sufrieron los católicos alemanes bajo el gobierno de Bismarck (1871-1890) ha sido terrible. Más de un millón de ellos huyeron a Rusia donde los recibió el Zar con un convenio de estadía por cien años. Pasado el siglo muchos de esos “alemanes del Volga” vinieron a radicarse en la Argentina en la zona de Coronel Suárez, al sur oeste de la provincia de Buenos Aires. Duró tanto el hostigamiento a los católicos de parte de la Kulturkampf, que cuenta Heidegger (1889-1976), que su padre era el sacristán de la iglesia de San Martín de su pueblo natal, y que los protestantes se la devolvieron, recién, un año antes de que él naciera.
[6] 80 años después, en 1942 publicó Nimio de Anquín en Argentina un trabajo definitivo sobre el tema Las dos concepciones del ente en Aristóteles, Ortodoxia Nº 1, pp.38-69, Buenos Aires, 1942, del que se han privado de leer hasta ahora los europeos. 40 años después, en 1982 con motivo de mi tesis doctoral en la Sorbona bajo la dirección de Pierre Aubenque, ví como éste gran erudito se arrastraba sobre las tintas del libro Z de la Metafísica de Aristóteles, sin poder llegar a la suela de los zapatos de de Anquín.
[7] Anquín, Nimo de: Ente y ser, Gredos, Madrid, 1962
[8] Descartes: Meditaciones metafísicas, meditación primera, ab initio.
[9] Scheler, Max: Conocimiento y trabajo, Ed. Nova, Buenos Aires, 1969, p. 274
[10] Scheler, Max: op.cit. p.279
[11] Scheler, Max: op.cit. p.280
[12] Scheler, Max: op.cit. p.301
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