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mercredi, 18 août 2021

Informatique et nouvel ordre mondial: un rappel de Claude Lévi-Strauss

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Informatique et nouvel ordre mondial: un rappel de Claude Lévi-Strauss

Nicolas Bonnal

Le nouvel ordre mondial se met en place sur fond d’apparent effondrement américain : en réalité GAFA et oligarques se foutent du peuple américain, devenu un troupeau réductible et contrôlable comme un autre. Certains risquent d’être déçus par le comportement des Talibans qui se sont vus régaler le pays, relâchés par les Américains, et dont certains leaders ont été préparés par le Dr Seligman et les procédés de Guantanamo. 

En réalité on se prépare à la monstrueuse fourmilière électronique dans tous les pays, musulmans, chinois ou autre, et on cherche comme en France et en Europe à contrôler la masse par le « virus » et par cette informatique qui nous a réduits à l’état de bêtes ou pour mieux dire d’insectes (prédiction de Kojève, voyez mon texte). On a vu que le Ghana sera le premier pays à utiliser la biométrie sans contact dans le programme national de vaccination.

On ignore les corps, on attaque l’esprit, et cet esprit, conformément aux prédictions de Tocqueville (et de Thulsa Doom du film Conan) permet de faire agir le groupe de primates comme la colonie de fourmis.

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En France on comprend enfin que leur Informatique sert à recréer des castes. Ceux qui ne seront pas vaccinés seront traités un certain temps comme des sous-hommes en attendant leur extermination par une élite qui, comme Enthoven, les trouve fous et dangereux.

Il faut donc revoir le fondamental texte de Lévi-Strauss sur les origines de l'écriture: comme l’informatique, l’écriture a servi au contrôle et à l’esclavage, pas à faire de la littérature et de la poésie – qui elles-mêmes auront surtout servi à sélectionner des profs et des élèves. Pour Lévi-Strauss, « la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement. »

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Elle ne fut pas facteur de progrès cette écriture, tout comme cette informatique qui accélère l’effondrement culturel, musical, politique, cinématographique ou autre de notre ex-civilisation:

  « Inversement, depuis l'invention de l'écriture jusqu'à la naissance de la science moderne, le monde occidental a vécu quelque cinq mille années pendant lesquelles ses connaissances ont fluctué plus qu'elles ne se sont accrues. On a souvent remarqué qu'entre le genre de vie d'un citoyen grec ou romain et celui d'un bourgeois européen du XVIIIe siècle il n'y avait pas grande différence. Au néolithique, l'humanité a accompli des pas de géant sans le secours de l'écriture ; avec elle, les civilisations historiques de l'Occident ont longtemps stagné. Sans doute concevrait-on mal l'épanouissement scientifique du XIXe et du XXe siècle sans écriture. Mais cette condition nécessaire n'est certainement pas suffisante pour l'expliquer. »

Esclavage, castes, contrôle, voilà la fonction de l’écriture (et de l’informatique des techno-féodaux dont je parlais il y a vingt ans avant d’être plagié) :

  « Si l'on veut mettre en corrélation l'apparition de l'écriture avec certains traits caractéristiques de la civilisation, il faut chercher dans une autre direction. Le seul phénomène qui l'ait fidèlement accompagnée est la formation des cités et des empires, c'est-à-dire l'intégration dans un système politique d'un nombre considérable d'individus et leur hiérarchisation en castes et en classes. Telle est, en tout cas, l'évolution typique à laquelle on assiste, depuis l'Égypte jusqu'à la Chine, au moment où l'écriture fait son début: elle paraît favoriser l'exploitation des hommes avant leur illumination. Cette exploitation, qui permettait de rassembler des milliers de travailleurs pour les astreindre à des tâches exténuantes, rend mieux compte de la naissance de l'architecture que la relation directe envisagée tout à l'heure. Si mon hypothèse est exacte, il faut admettre que la fonction primaire de la communication écrite est de faciliter l'asservissement. »

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Ne pas trop se faire d’illusions sur la poésie : « l'emploi de l'écriture à des fins désintéressées, en vue de tirer des satisfactions intellectuelles et esthétiques, est un résultat secondaire, si même il ne se réduit pas le plus souvent à un moyen pour renforcer, justifier ou dissimuler l'autre. »

Rappelons-nous que Platon dans le dialogue Phèdre tort aussi le cou à l’écriture. Le pharaon Thamous déclare au dieu Thot qui vient de l’inventer:

Le roi répondit : Industrieux Theuth, tel homme est capable d’enfanter les arts, tel autre d’apprécier les avantages ou les désavantages qui peuvent résulter de leur emploi ; [275a] et toi, père de l’écriture, par une bienveillance naturelle pour ton ouvrage, tu l’as vu tout autre qu’il n’est : il ne produira que l’oubli dans l’esprit de ceux qui apprennent, en leur faisant négliger la mémoire. En effet, ils laisseront à ces caractères étrangers le soin de leur rappeler ce qu’ils auront confié à l’écriture, et n’en garderont eux-mêmes aucun souvenir. Tu n’as donc point trouvé un moyen pour la mémoire, mais pour la simple réminiscence, et tu n’offres à tes disciples que le nom de la science sans la réalité ; car, lorsqu’ils auront lu beaucoup de choses [275b] sans maîtres, ils se croiront de nombreuses connaissances, tout ignorants qu’ils seront pour la plupart, et la fausse opinion qu’ils auront de leur science les rendra insupportables dans le commerce de la vie. »

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Revenons à Lévi-Strauss qui voit aussi les pièges de l’alphabétisation au dix-neuvième siècle:

« Si l'écriture n'a pas suffi à consolider les connaissances, elle était peut-être indispensable pour affermir les dominations. Regardons plus près de nous : l'action systématique des États européens en faveur de l'instruction obligatoire, qui se développe au cours du XIXe siècle, va de pair avec l'extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l'analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n'est censé ignorer la loi. »

Et notre grand esprit de comprendre que tout le monde copie les Occidentaux ne fût-ce que pour les remplacer :

« Du plan national, l'entreprise est passée sur le plan international, grâce à cette complicité qui s'est nouée, entre de jeunes États - confrontés à des problèmes qui furent les nôtres il y a un ou deux siècles - et une société internationale de nantis, inquiète de la menace que représentent pour sa stabilité les réactions de peuples mal entraînés par la parole écrite à penser en formules modifiables à volonté, et à donner prise aux efforts d'édification. En accédant au savoir entassé dans les bibliothèques, ces peuples se rendent vulnérables aux mensonges que les documents imprimés propagent en proportion encore plus grande. »

L’instruction serait un mensonge ? Mazette...

Sources:

Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, 1955, p. 346-347.

https://www.amazon.fr/Internet-nouvelle-initiatique-Nicol...

https://www.dedefensa.org/article/levi-strauss-et-la-civi...

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2021/08/16/la-r...

https://fr.sputniknews.com/blogs/201610091028072465-kojev...

http://ww2.ac-poitiers.fr/philosophie/sites/philosophie/I...

Relancer l'intégration latino-américaine

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Relancer l'intégration latino-américaine

Le continent sud-américain pourrait s'affranchir de l'influence des États-Unis si les pays commencent à collaborer étroitement

Ex: https://katehon.com/ru/article/perezagruzka-latinoamerikanskoy-integracii

Pedro Castillo a officiellement pris ses fonctions de président du Pérou le 28 juillet.

Peu de gens ont remarqué que le parti Pérou Libre, dont Castillo est issu, se décrit comme marxiste-léniniste, ce qui est un cas sans précédent pour le Pérou et l'Amérique latine elle-même. Fait important, le nouveau président est un opposant à l'avortement et au mariage homosexuel, ce qui est atypique pour la gauche latino-américaine. L'élection d'une nouvelle figure reflète clairement les aspirations des masses à des politiques plus souveraines et plus justes. Il s'agit maintenant pour M. Castillo d'être à la hauteur de cette confiance et d'entamer une coopération intensive avec des collègues d'autres pays qui partagent une vision de l'indépendance et d'un avenir décent pour leurs peuples.

Compte tenu du climat actuel sur le continent, une situation très intéressante se dessine. De l'héritage du tournant de gauche du début des années 2000, seul le Venezuela a survécu à la bataille contre l'hégémonie américaine, et, il faut l'ajouter, cette résistance s'est déployée avec grande difficulté. La Bolivie a été mise hors jeu pendant un certain temps, mais a réussi à se remettre sur les rails après la dernière élection présidentielle. L'Équateur et, plus tôt encore, le Honduras sont tombés. En Argentine, les péronistes sont revenus au pouvoir après le néolibéral Mauricio Macri. Il y a une chance qu'au Brésil, la gauche puisse reprendre le pouvoir. Lors des élections régionales de la fin de l'année dernière, ils ont remporté une majorité de sièges. Le Mexique, lui aussi, suit une voie souveraine pragmatique tout en comprenant la nécessité d'un engagement formel avec les États-Unis. Ajoutez à cela Cuba, qui est effectivement un avant-poste de la résistance à l'hégémonie américaine. Le résultat est un axe géopolitique dont les membres résistent à la domination de Washington et cherchent à relancer les processus d'intégration qui ont été bloqués ou affaiblis par des forces extérieures et des contradictions internes.

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La crise de l'OEA et le retour de l'intégration régionale

À la veille de l'investiture de Pedro Castillo, le président mexicain López Obrador a sévèrement critiqué les actions des États-Unis et de leur structure mandataire appelée Organisation des États américains (OEA). Le président a ouvertement déclaré qu'il enverrait de l'aide humanitaire à Cuba malgré l'embargo américain. Les actions de Washington ont été qualifiées d'"inhumaines et barbares". Quant à l'OEA, elle était à l'origine un instrument de l'influence américaine dans les Amériques. "L'Union panaméricaine", qui a précédé l'OEA, a été créée pour mettre en œuvre la stratégie de la "doctrine Monroe". L'OEA a son siège à Washington, ce qui indique sans équivoque la position hégémonique des États-Unis. Comme de nombreuses structures dépassées telles que la SEATO et la SENTO, l'OEA n'a également plus aucune raison d'exister si ce n'est de continuer à servir les intérêts de la Maison Blanche. La proposition du président mexicain López Obrador est donc opportune et pertinente. Dans un monde de plus en plus multipolaire, un nouveau mécanisme est nécessaire pour le dialogue politique dans les Amériques.

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Efrain Guadarrama (photo), directeur des institutions et mécanismes régionaux américains du ministère mexicain des affaires étrangères, a commenté les propos du président mexicain comme suit :

"Le discours du président López Obrador reflète la réalité dans laquelle nous vivons dans notre hémisphère. Nous avons actuellement une "Organisation des États américains" qui ne se concentre que sur les questions qui sont controversées et qui divisent. Cela n'est pas acceptable et constitue un symptôme clair que la SV ne fonctionne pas et n'est pas adaptée aux circonstances".

Interrogé par les médias sur la perspective d'un rétablissement de l'intégration régionale en Amérique latine et dans les Caraïbes, M. Guadarrama a déclaré que "c'est certainement une image positive et encourageante. Lorsque le Mexique a assumé la présidence intérimaire de la CELAC en janvier 2020, les différences entre les États membres sont apparues clairement. D'autre part, lors de cette dernière réunion des ministres des affaires étrangères, nous avons vu qu'absolument tous les pays sont venus avec des attitudes coopératives, en se concentrant sur les défis communs auxquels nous sommes confrontés en tant que région, principalement à cause de la pandémie. La pandémie nous a obligés à nous asseoir et à chercher des stratégies régionales pour faire face à la situation. Nos programmes de collaboration les plus importants, menés par la CELAC, étaient donc basés sur une distribution beaucoup plus équitable des vaccins. Cela nous a permis de faire bénéficier sept pays de vaccins et de nombreux autres de l'EVD. Notre analyse montre que plus de 50 % des gouvernements du bloc ont bénéficié de nos programmes de collaboration pendant la pandémie.

La crise pandémique a permis aux pays d'Amérique latine de se réengager dans la coopération et la collaboration.

Les élections présidentielles au Chili auront lieu en novembre, ce qui sera également important pour l'Amérique du Sud. Le principal vecteur des intérêts américains reste la Colombie, qui est secouée depuis des mois par de nombreuses manifestations et émeutes. Le Nicaragua organisera également des élections générales en novembre - et il existe déjà des preuves d'ingérence de Washington et de ses agents (ainsi que des tentatives actuelles d'organiser des émeutes à Cuba). Dans l'ensemble, la situation actuelle est encourageante. L'inclusion de l'"axe du bien" (pour citer Hugo Chávez), c'est-à-dire l'Iran et la RPDC, ainsi que le soutien de la Russie et de la Chine, pourraient constituer des facteurs supplémentaires pour la création rapide d'un pôle géopolitique ibéro-américain.

Chine, Russie, Turquie et Pakistan : le nouveau "Grand Jeu" est en marche.

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Chine, Russie, Turquie et Pakistan : le nouveau "Grand Jeu" est en marche

Lorenzo Vita

Ex: https://it.insideover.com/politica/cina-russia-turchia-e-pakistan-si-muove-il-grande-gioco-afghanistan.html

La chute de Kaboul ouvre des scénarios nouveaux: qui prendra la place laissée vacante par le retrait des États-Unis? Peut-être personne. Peut-être tous, en divisant le pays. Ou peut-être y aura-t-il une puissance capable de l'emporter sur une autre. Pour l'instant, il est impossible de faire des prédictions. Ce qui est certain, en revanche, c'est que la diplomatie des autres puissances régionales s'est employée, depuis quelque temps, à enrayer une catastrophe largement prévisible.

Après avoir sécurisé le personnel, les chancelleries travaillent maintenant sur la manière de gérer ce qui semble désormais être définitivement un nouveau régime : l'Émirat islamique d'Afghanistan. L'envoyé du Kremlin en Afghanistan, Zamir Kabulov, a confirmé que l'ambassadeur à Kaboul rencontrera les talibans mardi. M. Kabulov a déclaré à Radio Echo Moskvj que la réunion ne constituait toutefois pas un accord pré-écrit: "La reconnaissance ou non dépendra de ce que fera le nouveau régime". Le représentant russe à Kaboul, l'ambassadeur Dmitry Zhirnov, a expliqué à Russia 24 que les talibans avaient garanti leur engagement en faveur d'un "Afghanistan exempt de terrorisme et de trafic de drogue, où les droits de l'homme seront respectés". "Un pays qui aura de bonnes relations avec le monde entier". Mais l'ambassadeur lui-même s'est montré prudent. L'ordre qui est venu de Moscou semble être d'accorder une attention particulière à la situation nouvelle: les talibans, après tout, sont très bien connus dans les hiérarchies militaires et politiques russes. Et c'est pourquoi de nombreuses variables vont peser sur la reconnaissance de l'émirat : à commencer par la question du terrorisme, très chère au Kremlin. La Russie ne semble pas particulièrement satisfaite de ce qui se passe en Asie centrale, et c'est l'une des raisons pour lesquelles elle a mobilisé ses troupes pour des exercices qui ressemblent aussi à un avertissement.

La reconnaissance du gouvernement taliban interroge également Pékin. La Chine n'a jamais nié avoir tissé un réseau de relations avec les "étudiants coraniques", comme en témoigne la rencontre à Tianjin, en juillet, entre le ministre Wang Yi et une délégation de talibans dirigée par le mollah Abdul Ghani Baradar. Ainsi, au lendemain de la chute de Kaboul, le gouvernement de la République populaire a donné ses premières instructions. La porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré que son pays avait l'intention d'entretenir une "coopération de bon voisinage et amicale" avec l'Afghanistan, en assumant "un rôle constructif dans la paix et la reconstruction".

L'objectif est d'intégrer le pays dans le projet stratégique "One Belt One Road". Toutefois, comme le rapporte Agi, il ne faut pas oublier les liens du nouvel émirat avec les fondamentalistes islamiques, qui inquiètent également la Chine. C'est ce qu'a expliqué l'ancien ambassadeur en Iran, Hua Linming, au South China Morning Post. "Le groupe a des liens tellement profonds et complexes avec des groupes extrémistes et terroristes, a déclaré le diplomate chinois, qu'il est trop tôt pour dire à quel point la Chine doit être inquiète." Ouverture, donc, mais sans dose excessive d'optimisme. Le chaos et l'insurrection islamiste sont des éléments qui font réfléchir tout le monde, même le Politburo chinois. Et il est clair qu'il sera important de comprendre non seulement comment la Chine se comportera, mais aussi ce que fera le rival stratégique qui pourrait entrer dans le jeu en Asie centrale : l'Inde.

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La Turquie, le seul pays de l'OTAN qui semble s'intéresser à l'Afghanistan, aussi pour des intérêts stratégiques purement nationaux, observe également avec attention ce qui se passe à Kaboul. Recep Tayyip Erdogan, qui avait proposé de rester en charge de l'aéroport de la capitale afghane après le retrait des forces occidentales, craint désormais une vague de réfugiés prêts à franchir la frontière turque après avoir traversé l'Iran. Comme le rapporte l'agence Anadolu, le président turc s'est exprimé depuis Istanbul avec son homologue pakistanais, Arif Alvi, pour rappeler l'engagement conjoint d'Ankara et d'Islamabad en faveur de la sécurité en Afghanistan. C'est un élément à prendre en compte, étant donné que les relations entre les deux pays se sont également renforcées sur le plan militaire. Ce n'est pas un hasard si les deux dirigeants se sont rencontrés à Istanbul pour le lancement d'un navire construit dans les arsenaux turcs. Erdogan a également téléphoné au Premier ministre pakistanais, Imran Khan, pour décider des prochaines étapes. Un axe intéressant qui parle aussi chinois, sachant que le Pakistan a depuis longtemps renforcé ses liens stratégiques avec Pékin et que la Turquie, oscillant constamment entre l'Ouest et l'Est, n'a jamais nié avoir une forte attirance pour les sirènes de l'Est.

Les propos du propre envoyé de la Russie pour l'Afghanistan pèsent également sur la Turquie. Dans une interview accordée à Echo Moskvj, Kabulov a pointé du doigt précisément les fonds du Golfe Persique. Et il est clair que si la délégation des Talibans se trouvait à Doha, au Qatar, la connexion avec les Turcs risque d'être trop facile. L'alliance entre le dirigeant turc et le Qatar est bien connue. Et ces mots sur les Talibans "soutenus par certains fonds islamiques, principalement basés dans la région du Golfe Persique" risquent d'être un message russe à toutes les forces impliquées dans la région. Ankara inclus.

mardi, 17 août 2021

Démocratie puérile et pénalisante

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Démocratie puérile et pénalisante

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-democrazia-puerile-e-penale

Professeur, il a dit un gros mot, mettez-le dehors, punissez-le. J'ai l'impression d'être de retour à l'école primaire, ou plutôt au jardin d'enfants. Essayez un instant de séparer les accusations récurrentes des motivations habituelles et du fond idéologique obsessionnel, du politiquement correct qui les soutient. Essayez de voir le mécanisme qui se met en place chaque fois que le Durigon de service fait une blague inconvenante sur le fascisme, les gays, les transsexuels et les lesbiennes, les femmes à forte poitrine, les noirs et les migrants, les juifs ou les laissez-passer verts (ndt: Durigon est un député italien au franc parler). Le premier ruffian commence, il se lève et moucharde le professeur, puis la petite voix commence à serpenter jusqu'à devenir un chœur, une meute de chiens enragés, écumant de la bouche et prenant plaisir à aboyer et mordre ensemble. Et puis la flagellation commence, la poursuite, l'exigence d'excuses, de repentir et d'un cordon sanitaire, avec une demande pressante aux compagnons du réprouvé de se séparer de lui et d'abattre leur ami, afin de les diviser, de les embarrasser et de les affaiblir ; puis l'accusation d'expulsion tombe péremptoirement, l'appel à l'instituteur, au directeur, d'appeler les concierges et de le mettre hors de la classe.

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Récemment, le lynchage a évolué ou est devenu immature, vous l'avez dit, car des signatures sont collectées pour faire interdire la bête qui a prononcé le mot infâme. Les signatures au parlement et dans les journaux, les prochaines seront les signatures au poste de police ou au tribunal. Il y a des vipères ou des serpents qui s'énervent ou s'enivrent dès qu'ils entendent que quelqu'un a transgressé, pour pouvoir sauter sur la cathèdre et jouer les professeurs censeurs, les bons avec leur petit doigt levé; combien de chacals et de hyènes, même avec leur sourire, qui cherchent toujours les méchants pour se sentir supérieurs, inflexibles et purificateurs. Mettez-le dehors, dit le petit mot interdit. Peu importe ce que vous avez fait jusqu'ici dans la vie, votre comportement général, votre CV, vos mérites et vos démérites. Un petit mot et vous êtes ruiné. Un mauvais mot efface tout. Il a dit le mauvais mot, Professeur...

C'est comme un jeu de l'oie dans une sorte de variante perverse ; si tu touches une case, tu quittes le jeu, tu restes immobile pendant un tour ou tu retournes plusieurs cases en arrière: et si tu touches le scandale suprême, tu finis dans la case de la mort, et comme disaient les enfants du sud, statte accuorte picciré, ssi vai inda a'mort a'fortune inzerr a'port (attention petit, si tu entres dans la boîte avec la tête de mort, la fortune ferme la porte). Il ne se passe pas une semaine, ou peut-être un jour, sans qu'il y ait un méchant à lapider, à mettre derrière le tableau noir et peut-être à mettre à la porte.

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Bien sûr, il ne manque pas de contre-punks qui prononcent le mot interdit pour gagner un quart d'heure de célébrité ou pour s'attirer la sympathie des méchants, autrement dit, pour s'attirer la sympathie et le soutien du camp adverse. Mais il me semble que tout se déroule dans une atmosphère qui rappelle le Cuore d'Edmondo de Amicis à l'envers ; appelons-le le Bile d'Immondo de Nemicis...

Comment juger cette régression puérile de la politique à laquelle se prêtent même les chefs de parti et les personnalités institutionnelles ? Un mauvais mélange d'acidité et d'infantilisme, d'arrogance puérile et d'arrogance rancunière, un cas de guppery idéologique...

Quand la dénonciation et l'agression du troupeau dépassent-elles le stade infantile pour entrer sur la scène politique ?

Quand on se rend compte qu'on ne peut pas être accusé et accusateur à tour de rôle, au hasard, quand ça arrive, mais qu'il y a une partie des écoliers qui est toujours sous la menace du jugement et une autre partie qui juge toujours et propose des punitions et des expulsions. Quelqu'un à l'école primaire avait l'habitude de dire : c'est le tableau noir du bien et du mal, en général ils sont toujours les mêmes. Oui, mais lorsque certains appartiennent à un camp et d'autres à l'autre, alors vous vous rendez compte que vous êtes proclamé bon ou mauvais en fonction de votre affiliation. Si l'on exclut la différence de mérites et de cursus, il reste deux hypothèses : soit il existe une différence ethnique, raciale, soit il existe une différence de classe, entre maîtres et subordonnés. Le bien contre le mal.

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Le côté pathologique de la chose est que les personnes ne sont pas jugées sur la base de lois universelles, comme c'est le cas pour les codes civils et pénaux, mais sur la base d'un code politico-idéologique auquel certains adhèrent et d'autres s'y opposent, qui ont manifestement une échelle de priorités différente. L'anomalie est donc qu'une race ou une classe décide du bien et du mal sur la base d'un système de "valeurs" partisan, partagé par un seul camp. Vous déterminez qui fait le mal et qui ne le fait pas, et décidez des sanctions qui en découlent en fonction de votre code idéologique. Le joueur est en même temps l'arbitre du jeu. Vous jugez, il est accusé, toujours. Résultat : farce ou guerre civile, ou les deux.

Comment s'en sortir ? Soit nous nous mettons d'accord sur un périmètre précis et universel de valeurs partagées, puis nous respectons mutuellement les valeurs qui nous divisent, soit si une partie juge l'ensemble, nous sommes dans un régime coercitif, et les gens se sentiront à nouveau sous dictature ou surveillance et voteront peut-être pour se rebeller. Fin du raisonnement, ou plutôt raisonnement sans fin, cela ne sert à rien, demain on reprend les frasques punitives. Suivant.

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Un monde post-pandémique avec changements dans le système logistique. La position-clef de la Thaïlande

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Un monde post-pandémique avec changements dans le système logistique. La position-clef de la Thaïlande

Dmisa Malaroat

Ex: https://www.geopolitica.ru/en/article/post-pandemic-world-changes-logistic-system

Même si la Thaïlande est toujours dans la confusion et ne parvient pas à trouver sa propre voie pour faire avancer l'économie du pays, les pays du monde entier commencent à prévoir leurs prochaines années. Ils ont dit qu'il y aurait l'expansion de l'économie internationale et des chaînes de valeur mondiales: GVCs. En outre, l'assouplissement des mesures préventives de la COVID-19 se produira de telle sorte que les gens devront s'y tenir et faire avancer l'économie en même temps.

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Dmisa Malaroat

Dans cet article, je vais tenter de prédire l'avenir de la situation logistique générale dans le monde qui est sur le point de changer avec le passage du pouvoir dans la géographie économique et avec le COVID-19 comme impulsion supplémentaire. J'accorde de l'importance aux changements dans le système logistique car la Thaïlande, en ce domaine, fait partie des chaînes de valeur mondiales. De plus, la Thaïlande est un importateur et un exportateur tant au niveau de la production que de la consommation. Le fait de faire partie des chaînes de valeur mondiales favorise l'expansion de l'emploi, la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Cependant, les chaînes de valeur mondiales ne peuvent pas exister si toutes les procédures du système logistique ne fonctionnent pas bien ou présentent des obstacles. Voici les prédictions de l'analyse de l'intelligence stratégique concernant l'aspect logistique.

1) La complication persistante apportée par le COVID-19 a entraîné une pénurie de conteneurs, et les taux de fret étaient si élevés qu'ils ne valaient pas la peine d'être négociés.

De 2020 à aujourd'hui, les transports maritimes et aériens sont toujours incapables de fonctionner normalement. Sans compter le gel du secteur manufacturier dans certains pays, qui fait que le cargo, dont le nombre de voyages est déjà en baisse, n'a pas de cargaison et que les conteneurs ne sont pas chargés lors de certains voyages. De plus, cela fait que les conteneurs transportant des marchandises vers le pays consommateur ne reviennent pas vers le pays producteur. Par conséquent, un problème qui se posera à court terme (1 à 2 ans) avant que la chaîne de valeur internationale ne soit à pleine capacité comme avant la pandémie du COVID-19 est la pénurie de conteneurs et les frais de fret plus élevés.

La navigation à vide, c'est-à-dire la navigation de navires avec des conteneurs qui retournent au pays producteur sans être chargés, fait que les taux de fret actuels (juin 2021) pour les expéditions vers les Amériques et l'Europe ont augmenté de 200 % à 300 % par rapport à la même période l'année dernière (1) (Visit Limlurcha, 2021). De plus, les mesures d'assouplissement, qui réduiront le coût des conteneurs entrants vides, que le gouvernement a prises pendant l'épidémie du COVID-19, ne sont pas claires quant à leur poursuite ou non.

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Cette situation place les entrepreneurs thaïlandais dans une position risquée en raison de l'augmentation continue des coûts d'expédition. En tant que producteurs, les entrepreneurs thaïlandais fixent généralement le prix de leurs marchandises pour la livraison au port (Free on Board : FOB), et les importateurs ou les acheteurs à destination sont responsables du fret. Pour cette raison, les entrepreneurs thaïlandais peuvent produire mais ne peuvent pas exporter car l'importateur ne peut pas supporter le coût du transport. Ils se tournent alors vers d'autres fabricants pour commander des produits dont le coût peut être plus élevé, mais dont la source de production est plus proche, ce qui réduit le coût du transport. En particulier, les clients des fabricants thaïlandais ayant un pouvoir d'achat élevé en Europe et en Amérique.

2) Impact sur le système logistique en cas de confrontation en mer de Chine méridionale.

La zone de la mer de Chine méridionale, dans l'océan Pacifique, est une zone de conflit entre les nations et les zones économiques suite à de vieux différends territoriaux. De plus, il s'agit d'une zone de revendication économique exclusive entre la République populaire de Chine, la République de Chine (Taiwan), les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et l'Indonésie. Par conséquent, les stratégies de sécurité des États-Unis et l'expansion de leur rôle dans les dimensions économique et sécuritaire font que les États-Unis apparaissent comme un autre fauteur de conflit dans la région. De même, les patrouilles de navires et d'avions de guerre dans les eaux territoriales contestées et la revendication du droit de sauvegarder la liberté et la sécurité de la navigation constituent des vecteurs de turbulences. Sans compter que les États-Unis ont soutenu les armes et financé les affaires militaires des pays qui sont parties prenants dans ces conflits locaux.

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D'autre part, la Chine a également agi de manière provocante, notamment en construisant une île artificielle, en suscitant un affrontement entre la Chine et le Vietnam au sujet des eaux territoriales et des possibilités d'exploration des ressources en juillet 2019. Sans parler du lancement de la nouvelle loi qui donne le droit à la défense maritime de la République populaire de Chine d'utiliser des armes contre les navires étrangers sans restreindre leur application [2] (Kobchai Chooto, 2021).

Les conflits dans les eaux sensibles surviennent pour plusieurs raisons, notamment les conflits au sujet de réminiscences historiques et de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (Convention on the Law of the Sea : UNCLOS), publiée en 1982, le conflit entre la Chine et Taïwan, la ruée vers les ressources naturelles, notamment la pêche, le pétrole brut et le gaz naturel, et les conflits entre les superpuissances, en particulier la Chine et les États-Unis (Council on Foreign Relations, 2021).

Bien sûr, si la situation litigieuse en mer de Chine méridionale atteint le point de rupture et que les forces du pays le plus puissant sont utilisées pour contrôler la zone, ce qui est possible à l'avenir. Si l'on considère les changements dans l'ordre mondial et la possibilité d'une confrontation entre les États-Unis et la Chine, une chose qui sera affectée est le transport maritime de l'océan Pacifique et les routes logistiques le reliant à l'océan Indien, soit l'une des plus importantes routes maritimes du monde. En outre, dans le pire des cas, il pourrait être impossible de faire naviguer des navires et des avions dans la zone contestée, ce qui affectera sérieusement la dimension économique.

Selon l'étude de Cosar et Thomas (2020), le modèle du système d'information géographique (SIG) et le modèle d'équilibre général calculable (EGC) ont été utilisés pour tester l'hypothèse. Selon cette étude, si le navire ne peut pas naviguer à travers la mer de Chine méridionale et les îles indonésiennes, il doit emprunter une route maritime allant de l'océan Indien à l'Australie avant de couper à nouveau dans l'océan Pacifique. En outre, elle suppose que les ports du Cambodge, de Hong Kong, de l'Indonésie, de la Malaisie, des Philippines, de Singapour, de Taïwan, de la Thaïlande et du Vietnam seront fermés.

Selon cette étude, le niveau de bien-être social (satisfaction du public) des pays d'Asie de l'Est, d'Asie du Sud-Est et des îles de l'océan Pacifique chutera de 6,2 % à 12,4 %. En outre, le niveau de bien-être social de la Thaïlande a diminué entre 9,15 % et 20,97 %, ce qui en fait la cinquième économie la plus touchée après Taïwan, Singapour, Hong Kong et le Vietnam. Sans parler du fait que les pays de ce groupe connaîtront des réductions importantes de leur PIB réel. Notamment, les pays ayant des dépenses militaires plus élevées auront des baisses de PIB réel encore plus importantes [4] (Coşar et Thomas, 2020).

3) Transport ferroviaire reliant l'Asie du Sud-Est à l'Europe dans le cadre de l'initiative "Belt and Road" (BRI)

Le projet BRI est un projet initié par la Chine, il s'est développé de manière continue depuis 2012/2013. Le 2 décembre 2021, les lignes ferroviaires à grande vitesse la ligne Laos-Chine, d'une distance de 417 kilomètres, seront officiellement ouvertes au service. La gare est située près du pied du premier pont de l'amitié (Nong Khai - Vientiane). Le transport du nord-est de la Thaïlande à Kunming, la principale ville de la province du Yunnan, peut être effectué en 10 à 15 heures [5] (Xinhua, 2021). De plus, si l'on considère les lignes de chemin de fer en Chine et celles qui relient la Chine au nouveau corridor économique du pont terrestre eurasien vers l'Europe occidentale et la Scandinavie, dont les trains sont déjà en service. Un conteneur de 22.000 kg sera livré de la frontière thaïlandaise à n'importe quel endroit en Europe en 20 à 22 jours (contre 40 à 50 jours par fret maritime). Le coût du transport de la Chine vers l'Europe est d'environ 8000 dollars par conteneur (contre 4000 USD/conteneur si le transport se fait par bateau et 32.000 USD/conteneur si le transport se fait par avion).

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Par conséquent, l'avenir sur lequel il faut se concentrer est le changement des routes commerciales et le changement de perspective de la Thaïlande vis-à-vis de la Chine. À l'origine, la Chine était considérée comme la source des matières premières et des produits que la Thaïlande importait pour la production et la distribution. De même, la Chine est considérée comme le plus grand marché du monde où la Thaïlande souhaite exporter. Cependant, à court terme, le statut de la Chine en tant que lien logistique important reliant l'Asie et l'Europe deviendra une nouvelle force et une influence importante de la Chine dans l'arène géopolitique.

Cependant, la Thaïlande doit repenser le projet de train à grande vitesse. En particulier, la ligne nord-est (Bangkok - Nong Khai) et la ligne sud (Bangkok - Padang Besar), quand ces deux lignes seront-elles achevées? Aujourd'hui, l'avancement du projet est très en retard par rapport à l'objectif antérieurement fixé. Ces deux lignes ferroviaires seront connectées au système ferroviaire du Laos et de la Malaisie, reliant ainsi le commerce continental au détroit de Malacca et à Singapour.

La raison de ce projet est qu'aujourd'hui, la situation de la Thaïlande est un chaînon manquant du système logistique. Si elle peut être reliée, la Thaïlande en bénéficiera grandement, tant sur le plan économique que sur celui de la stabilité, car elle est le centre de la liaison ferroviaire dans la région.

4) Investissements dans les infrastructures liés à la logistique routière.

La Thaïlande occupe une position stratégique en tant que plaque tournante des transports en Asie du Sud-Est. De plus, depuis les années 1990, la Thaïlande et les pays de la sous-région du Grand Mékong (GMS) ont reçu le soutien de la Banque asiatique de développement pour connecter de nombreux réseaux routiers et le développement de corridors économiques avec la Thaïlande qui fera office de plaque tournante dans la nouvelle connexion.

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En outre, la Thaïlande a développé des infrastructures et amélioré la réglementation, notamment en offrant des avantages sous la forme de zones économiques spéciales (ZES) totalisant 10 zones. En outre, le projet de corridor économique oriental (EEC) reliera la Thaïlande et les pays voisins, notamment le long des trois principaux corridors économiques (voir la carte) [7] [8] (Banque asiatique de développement, 2018 ; Bureau du Conseil national de développement économique et social, 2021).

Voici les 3 principaux corridors économiques.

Le premier est le corridor économique nord-sud ou l'autoroute n°3 (R3), qui relie Kunming, la principale ville de la province du Yunnan, en Chine. Il traverse la Thaïlande en passant par Chiang Rai et descend vers le sud pour rejoindre la Malaisie dans les provinces de Songkhla et Narathiwat. Cette zone est une extension que la Banque asiatique de développement considère comme potentielle. En outre, la Thaïlande a positionné la zone spéciale de développement économique dans la province de Chiang Rai (3 districts, 21 sous-districts, superficie de 1.523,63 km2), la province de Songkhla (district de Sadao, 4 sous-districts, superficie de 552,30 km2) et la province de Narathiwat (5 districts, 5 sous-districts, superficie de 235,17 km2).

La suivante est le corridor économique Est-Ouest ou l'autoroute n°2 (R2), qui relie Pathein (dans le prolongement), Myanmar à la Thaïlande via la province de Tak, et se connecte au Laos au deuxième pont de l'amitié dans la province de Mukdahan. L'autoroute se termine à Danang, qui est la troisième ville portuaire du Vietnam. La Thaïlande a positionné le développement économique spécial pour quatre zones: la première zone est la province de Tak (3 districts, 14 sous-districts, superficie de 1419 km2), la seconde est la province de Mukdahan (3 districts, 11 sous-districts, superficie de 578,5 km2), la zone suivante est la province de Nakhon Phanom, une zone de développement économique spécial (2 districts, 13 sous-districts, superficie de 794 km2). La dernière zone est la province de Nong Khai (2 districts, 13 sous-districts, 474,67 km2), qui sera la station terminale du système ferroviaire à grande vitesse du Nord-Est qui sera relié au projet de train à grande vitesse Laos-Chine.

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Le dernier est le corridor économique du Sud ou l'autoroute n°1 qui relie la baie du Bengale à Dawei Myanmar à Kanchanaburi. (La zone spéciale de développement économique de Kanchanaburi comprend 2 sous-districts du district de Mueang, 260,79 km2). Elle sera reliée à Bangkok par des autoroutes interurbaines avant de se diviser en deux lignes; la direction nord sera reliée au Cambodge dans la province de Sa Kaeo (la zone spéciale de développement économique de Sa Kaeo comprend 2 districts, 4 sous-districts, 332 km2), la direction sud passera par le projet de corridor économique oriental (EEC) dans les provinces de Chachoengsao, Chonburi et Rayong. En outre, elle comprendra la zone de développement économique spécial de la province de Trat (3 sous-districts du district de Khlong Yai, superficie de 50,20 km2) avant de se connecter à la ville portuaire de Prah Sihanouk au Cambodge.

Selon une étude de Dobronogov et Farole (2012), la mesure la plus importante du succès du développement des ZES est l'emplacement géographique. Elle permet de lier le secteur manufacturier à ses atouts en matière de ressources naturelles, de ressources humaines et de grands marchés dans les zones ciblées [9]. Comme on l'a déjà noté, si la Thaïlande gère ces zones en collaboration avec les pays voisins de l'ANASE de manière efficace, tout en donnant la priorité au soutien des ressources de manière égale sans accorder trop d'importance à une zone. Par conséquent, l'avenir de ces zones frontalières deviendra de nouvelles frontières qui ouvriront de futures opportunités de commerce et d'investissement internationaux.

Afghanistan, le jeu des ombres. Un livre pour comprendre

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Afghanistan, le jeu des ombres. Un livre pour comprendre

par Marco Valle

Ex: https://www.destra.it/home/afghanistan-il-gioco-delle-ombre-un-libro-per-capire/

Rudyard Kipling a dédié ses plus beaux poèmes - The Barrak Room Ballads - aux humbles soldats de la reine Victoria, aux pauvres Tommies qui défendaient les limes de Britannia, le grand royaume de la veuve Windsor. Les vers racontent le labeur et la misère, l'héroïsme et la tragédie: le fardeau de l'empire à travers les yeux de la fine ligne rouge, cette fine ligne rouge qui s'étend de l'Afrique et de Hong Kong jusqu'aux portes de l'Afghanistan, la frontière du Nord-Ouest. Une fine ligne rouge de fusils, d'uniformes, d'hommes.

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Une "ballade" en particulier frappe par sa crudité. Dans Le jeune soldat britannique, le vétéran donne à la recrue de précieux conseils, qu'ils soient d'ordre pratique ou comportemental, jusqu'à l'horrible vérité finale: "Et quand tu seras blessé et abandonné,/et que les femmes afghanes viendront découper ce qui reste,/Tire ton fusil et tire-toi une balle dans la tête/et va vers ton Dieu de soldat".

Un avertissement qui n'est pas anodin et qui confirme combien le souvenir des guerres anglo-afghanes (1839-42 et 1878-80) était encore brûlant à l'aube du 20ème siècle. Pour les Britanniques, ce fut un véritable cauchemar, synonyme de terribles défaites - bien pires, pour la tranquillité de nos anglophiles, qu'Amba Alagi ou Adua... - dont le point culminant fut la folle retraite de Kaboul en 1842: une marche vers la mort qui engloutit 4500 soldats et plus de 14.000 civils.

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Mieux vaut oublier. Rien d'étrange: les Britanniques (et leurs historiens...) sont des spécialistes de l'effacement, de l'amnésie. Les guerres afghanes (comme les défaites devant les Zoulous et les sanglantes escarmouches du Soudan avec les Mahdistes) ne sont que des détails. Minimaux. Sans importance. Pour l'édition britannique, donc, l'épiphanie de l'empire mort est toujours une bonne affaire. Ceux d'outre-Manche, comme l'intendance de la mémoire napoléonienne, suivent le mouvement.

Heureusement, un historien écossais, William Dalrymple, s'est enfin attaqué au désastre de l'armée anglo-indienne en Asie centrale. Avec un regard neuf. Dans son livre Return of a King. The battle for Afghanistan (Bloomsbury, 2013), l'universitaire calédonien a enquêté sur l'échec des expéditions d'Albion en Asie centrale. Il a essayé de comprendre les raisons, les motifs et les contextes.

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Le diagnostic de Dalrymple est impitoyable. Pour Londres, aux XIXe et XXe siècles, l'Afghanistan était le bastion avancé contre l'avancée des Russes tsaristes (le Grand Jeu décrit par Kipling dans Kim) vers les mers chaudes et l'Inde, le joyau de la couronne. D'où l'idée irréfléchie de conquérir une terre invincible. Une folie militaire et une folie politique. L'auteur souligne méticuleusement l'inexpérience des généraux et leur sous-estimation des capacités militaires des tribus pachtounes et tadjikes, sans oublier l'incapacité des politiciens à comprendre la complexité de la réalité tribale afghane.

Les histoires d'avant-hier sont terriblement similaires à celles d'hier (l'invasion soviétique) et d'aujourd'hui (la "mission" occidentale). Les similitudes sont pressantes, les coïncidences surprenantes. Les mêmes frontières, les mêmes clans, les mêmes routes, les mêmes lieux. Le résultat est identique: la retraite, la descente du drapeau. Une défaite, aujourd'hui, qui est malheureusement aussi italienne. L'Afghanistan, une fois de plus, se confirme comme le "tombeau des empires".

D'où les questions. Pourquoi ce pays inhospitalier et extrêmement pauvre a-t-il toujours été la cible de conquêtes et le théâtre de conflits ? Pourquoi cette terre désolée et désolante est-elle incontrôlable et ses peuples - une mosaïque d'ethnies, un puzzle de clans et de familles - indomptables? Depuis Alexandre le Grand, l'Afghanistan reste pour les étrangers une énigme, une équation impossible. Pourquoi?

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Eugenio Di Rienzo apporte une réponse sérieuse, articulée et non conventionnelle dans son livre Afghanistan, il Grande Gioco. Ce professeur, qui enseigne l'histoire moderne à l'université Sapienza de Rome et dirige la glorieuse Nuova Rivista Storica, reconstitue les événements d'Afghanistan avec une formidable impertinence, les replaçant magistralement dans les processus géopolitiques de l'époque. S'appuyant sur une excellente documentation (fruit d'un remarquable travail d'archivage), Di Rienzo explique les événements actuels en nous ramenant en 1914. Aux "canons d'août". Quand tout a commencé.

Quelques jours après l'assassinat à Sarajevo de l'héritier de François-Joseph, l'Europe explose. La longue vague meurtrière a également atteint le lointain émirat de Kaboul, la destination la plus ingrate (hormis le Tibet théocratique et les divers confettis de la péninsule arabique) pour tout diplomate de carrière. Soudain, cet État asiatique reculé est devenu partie intégrante d'un conflit mondial. Au milieu de mille difficultés, une mission germano-ottomane atteint la capitale pour convaincre l'émir Habibullah de rejoindre un hypothétique mouvement panislamique et de déclencher une guerre contre l'Inde britannique et la Russie tsariste. Un choix stratégique et géopolitique intelligent mais irréaliste. La grande révolte musulmane reste une illusion et les lignes de front se stabilisent loin, trop loin, du regard du monarque.

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Le prudent souverain - bien qu'anglophobe et russophobe - fait la sourde oreille, se met à l'affût des armées turco-germaniques et, finalement, éconduit poliment le Lawrence teutonique avec beaucoup de belles paroles mais sans engagement. La mission est un échec - comme toutes les autres tentatives insurrectionnelles pro-germaniques au Moyen-Orient et en Asie - mais Berlin n'a pas oublié Kaboul. Après la chute du Kaiser, la République de Weimar - un État beaucoup plus sérieux que l'image fatale qui l'entoure encore - a relancé une politique asiatique aussi dénuée de préjugés qu'ambitieuse, fixant l'Afghanistan comme l'un de ses repères géo-économiques.

Entre 1923 et 1939, l'Allemagne, redevenue une puissance industrielle sans appétit territorial, se propose comme le partenaire idéal de l'émirat misérable mais fier et investit des capitaux importants pour la modernisation du Pays. Une présence dynamique qui a immédiatement alarmé ses encombrants voisins: le gouvernement britannique à Delhi et l'Union soviétique. Au fil des ans, les deux puissances ont cherché à marginaliser les Allemands envahissants et ont tenté de satelliser le pays à leur avantage. Dans un inquiétant "jeu d'ombres", les Soviétiques et les Britanniques ont à plusieurs reprises fomenté des troubles internes et menacé d'invasion et de chantage économique. En vain. Chose incroyable, malgré les crises dynastiques, les querelles de clans et la terrible misère du peuple, Kaboul a su préserver sa liberté d'action et une politique étrangère autonome, apparemment ambiguë, mais payante.

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À cette époque, comme le rappelle le Prof. Di Rienzo, l'Italie de Mussolini tentait également de se tailler un espace politique et économique en Asie centrale. Avec des résultats mitigés. Malgré les efforts de nos diplomates - au premier rang desquels l'ambassadeur Piero Quaroni (photo) - les relations et les échanges sont restés modestes. La faute, une fois de plus, à des visions étroites et dépassées. Passatiste. Le mot de l'auteur: "Comme cela s'est produit pour l'affaire de l'exploitation des ressources pétrolières irakiennes, la politique étrangère italienne, ancrée au dogme de l'"acquisition territoriale" et incapable de comprendre le concept moderne de "sphère d'influence", s'est révélée inadéquate pour affronter la diplomatie expérimentée des anciens États coloniaux, en écartant l'absence d'un dessein stratégique différent de la protection des intérêts de l'"arrière-cour méditerranéenne". Un retard culturel qui marquera (et pénalisera) l'intervention guerrière italienne de juin 1940 et les événements ultérieurs. Un fait important sur lequel Mme Mogherini devrait réfléchir.

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Passons à l'année 1939. Cette année-là, les inquiétudes britanniques atteignent leur paroxysme avec l'annonce du pacte Molotov-Ribbentrop. L'accord entre les deux principales puissances totalitaires - un processus complexe, admirablement étudié par le professeur et Eugenio Gin dans Le potenze dell'Asse e l'Unione Sovietica (Rubbettino editore) - a bouleversé le cadre géopolitique de l'époque. Partout. Même en Afghanistan. Comme le souligne Di Rienzo, "grâce à cet accord, les anciennes ambitions russes d'atteindre les Dardanelles, le golfe Persique et le golfe du Bengale se sont combinées à celles du Troisième Reich, qui était déterminé à démanteler les positions de suprématie acquises par la France et l'Angleterre au Moyen-Orient, en Asie et en Inde, en utilisant l'accord construit entre l'irrédentisme arabe, l'extrémisme islamique et le nazisme".

Une opportunité unique, pleine d'implications extraordinaires mais incroyablement perdue. Gaspillée. Quoi qu'il en soit, au cours de ces mois, l'Afghanistan est redevenu central. La cour poussiéreuse de Kaboul était au centre de mille manœuvres, complots et conspirations; le col de Khyber, la frontière, se transformait soudain en un petit front de la grande guerre mondiale. Les tribus (bien payées par les agents de l'Axe) se soulèvent, les nationalistes indiens attendent fébrilement les ennemis de la Grande-Bretagne. Un jeu inconnu mais mortel dans lequel l'Italie, grâce à Quaroni, a joué un rôle important. Ensuite, tout s'est enchaîné rapidement: la rupture entre Hitler et Staline, la campagne de Russie, Stalingrad, l'effondrement de l'Allemagne. En 1943, avec pragmatisme, les seigneurs afghans oublient leurs sympathies hitlériennes et reprennent leur politique d'équilibre entre l'URSS et l'Occident. Les Britanniques n'étant plus dans le coup, c'est au tour des Américains et (à nouveau) des Soviétiques. Le roi Zaher Shah (un homme cultivé et désenchanté, amoureux de l'Italie) et son Premier ministre (ainsi que son beau-frère) Mohammed Daoud demandent à tous de l'argent, des armes et la tranquillité. Un équilibre précaire, mais fonctionnel. Pour l'Afghanistan et le monde.

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En haut, Zaher Shah; en bas, Mohammed Daoud qui le renversa en 1973.

Tout s'est arrêté en 1973. Daoud détrône son parent royal et proclame une république bizarre avec le soutien de généraux pro-soviétiques. En 1978, en guise de remerciement, les communistes locaux ingrats l'ont massacré, lui et toute sa famille, ont inventé une improbable révolution ouvrière afghane, puis ont immédiatement commencé à se massacrer entre eux. En décembre 1979, dégoûté par les camarades afghans, le sénescent secrétaire général du Parti communiste soviétique, Leonid Brejnev, ordonne l'invasion. Ce qui devait être une simple opération de police (l'aide habituelle à un "parti frère") est devenu une tragédie qui a déclenché la (sacro-sainte) rébellion contre l'Armée rouge et déterminé - encadré dans les manœuvres ambiguës des Saoudiens et des Pakistanais - le soutien des USA aux fondamentalistes de partout (y compris le jeune et "fiable" milliardaire saoudien d'alors, Oussama Ben Laden).

Tout s'est terminé en 1989 avec l'implosion de l'URSS. Une victoire pour l'Occident. Du moins, apparemment. Peu, très peu ont compris (et comprennent) les risques et les dangers que réservent le "scorpion afghan" et cette tranche aride et vide du globe. L'incroyable myopie des chancelleries, l'étrange insouciance des services secrets doivent faire réfléchir.

Eugenio Di Rienzo ne fait aucune concession. Lorsque l'"empire du mal" soviétique s'est effondré, aucun président, aucun analyste et aucun général "n'a prévu à ce moment-là que la même force qui avait écrasé l'Armée rouge violerait, un matin de septembre 2001, le ciel de New York, transformant pour des milliers d'Américains la guerre des autres en une guerre chez eux".

En conclusion, l'heure est au réalisme politique. D'analyse et de froideur. De projets historiques. Malheureusement, depuis des décennies, le monde occidental est à court de "nouveauté", il a cessé de penser en termes de grande politique. Les erreurs sont lourdes, peut-être sans remède. Au Levant, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie centrale. En Afghanistan. L'auteur est pessimiste. Nous avons peur à juste titre.

"Et les femmes afghanes viennent couper ce qui reste,/ Te traîner jusqu'à ton fusil et te tirer dans la tête/ Et aller à ton Dieu comme un soldat".

Eugenio Di Rienzo, AFGHANISTAN, il Grande Gioco, Salerno editrice, Rome 2014, 189 p., 12,00 euros

lundi, 16 août 2021

Terreur républicaine et dictature sanitaire: un retour sur Taine et son anglaise anonyme

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Terreur républicaine et dictature sanitaire: un retour sur Taine et son anglaise anonyme

Nicolas Bonnal

La France se paie de mots depuis 1789, droits de l’homme, liberté. Ces mots mènent à l’abattoir ou à la dictature, et ce de manière récurrente et régulière. J’en ai parlé déjà en citant Cochin ou Guénon.

De 1792 à 1795, une Anglaise anonyme (une espionne ! Une espionne !) décrit les horreurs librement consenties de la Révolution Française. Taine préface. Florilège de citations du Séjour en France alors ; la première est notre préférée. Le Français supporte la tyrannie si on lui laisse (déjà) miroiter un petit amusement au bout de son code QR :

« Au lieu d’imposer sa douleur à la société, un Français est toujours prêt à accepter des consolations et à se joindre aux divertissements. Si vous lui racontez que vous avez perdu votre femme ou vos parents, il vous dit froidement : “ Il faut vous consoler ” — et s’il vous voit atteint d’une maladie : “ Il faut prendre patience. ” — Lorsque vous leur dites que vous êtes ruiné, leurs traits s’allongent davantage, leurs épaules se lèvent un peu plus et c’est avec plus de commisération qu’ils répondent : “ C’est bien malheureux; mais enfin, que voulez-vous ? ” Et, au même instant, ils vous racontent leur bonne fortune aux cartes ou s’extasient sur un ragoût. »

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Les Français adorent leur administration, surtout si elle est oppressive (Macron a compris que plus il tape, plus il est respecté) :

« Les Français semblent n’avoir d’énergie que pour détruire, et ils ne s’insurgent que contre la douceur ou l’enfance. Ils se courbent devant une administration oppressive; mais ils deviennent agités et turbulents devant un prince pacifique ou pendant une minorité. »

Les préfets, les commissaires, les experts, les décideurs, on adore ça :

« La plupart des départements sont sous la juridiction d’un de ces souverains dont l’autorité est presque illimitée. Nous avons en ce moment dans la ville deux députés qui arrêtent et emprisonnent selon leur bon plaisir. Vingt et un habitants d’Amiens ont été saisis, il y a quelques nuits, et sont encore enfermés, sans qu’on ait spécifié aucune charge contre eux.

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Les grilles de la ville sont fermées; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs. »

Parfois on se rend compte que tout va mal, mais, comme dit notre Anglaise (elle en a fait autant pour la Liberté que mon Tolkien), le courage s’évapore en conversations :

« Vous pouvez voir maintenant combien la liberté s’est accrue en France depuis la révolution, la déposition du roi et l’avènement d’une république. Quoique les Français subissent ce despotisme sans oser en murmurer ouvertement, on voit beaucoup de chuchotements mélancoliques et de petits mouvements d’épaules significatifs. Le mécontentement politique a même un langage approprié qui, quoique peu explicite, n’en est pas moins parfaitement compris. Ainsi, quand vous entendez un homme dire à un autre : “ Ah ! mon Dieu ! on est bien malheureux dans ce moment-ci ! ” — “ Nous sommes dans une position très-critique; ” — ou : “ Je voudrais bien voir la fin de tout cela ! — vous pouvez être sûr qu’il désire ardemment la restauration d’une monarchie et qu’il espère avec une égale ferveur vivre assez longtemps pour voir pendre la Convention. Cependant leur courage s’évapore en conversations ; ils avouent que leur pays est perdu, qu’ils sont gouvernés par des brigands; puis ils rentrent chez eux et cachent tous leurs objets précieux qui sont encore exposés. Cela fait, ils reçoivent avec une complaisance obséquieuse la prochaine visite domiciliaire. La masse du peuple, quoique aussi peu énergique, est plus obstinée et naturellement moins traitable. Mais quoiqu’ils murmurent et usent de délais, ils ne résistent pas, et tout se termine généralement par leur soumission implicite. »

Guerre contre le virus, contre l’islam, contre la Russie, contre l’Allemagne, contre l’Europe ? On est toujours en guerre et on recrute le surplus de population affamée :

« Les députés-commissaires dont je vous ai parlé ont passé quelque temps à Amiens pour hâter la levée des recrues. Les dimanches et jours de fête, ils ordonnaient aux habitants de se rendre à la cathédrale, où ils les haranguaient en conséquence, les appelant à la vengeance contre les despotes coalisés, s’étendant sur l’amour de la gloire et sur le plaisir de mourir pour son pays. »

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La clé c’est l’absence de courage :

« Enfin, après beaucoup de murmures, la présence des commissaires et de quelques dragons a fini par arranger les choses très-pacifiquement. Beaucoup sont partis, et, si les dragons restent, les derniers suivront bientôt. Ceci est un compte rendu exact de l’état des choses entre la Convention et le peuple; tout est effectué par la crainte, rien par l’attachement; l’une n’est obéie que parce que l’autre n’a pas le courage de résister. »

La presse est aussi manipulée et monocorde qu’aujourd’hui (pas besoin des oligarques !) :

« Tous les journaux français sont remplis des descriptions de l’enthousiasme avec lequel les jeunes gens s’élancent aux armes à la voix de leur patrie. »

Crise financière et économique, une question d’habitude :

« La défiance contre les assignats et la rareté du pain ont fait promulguer une loi qui oblige les fermiers, sur tous les points de la république, à vendre leur blé à un certain prix, infiniment au-dessous de celui qu’ils exigeaient depuis quelques mois. La conséquence fut qu’aux marchés suivants il n’y eut aucun arrivage de blés, et maintenant les dragons sont forcés de courir la contrée pour nous préserver de la famine. »

Notre écrivaine note dans un bel élan le beau bilan :

« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les moeurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes. Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. »

La dette immonde est déjà là, c’est une habitude révolutionnaire qu’on ne perdra jamais :

« Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles. Tout ceci est l’oeuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise... »

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Vive les commissaires qui en profitent pour se venger (on dénonce et guillotine aussi les prêtres qui confessent) :

« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés…ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu. »

Dans cette maison des morts digne de Dostoïevski (cf. l’homme qui s’habitue à tout – voyez mon livre), on exige en plus le sourire :

« L’homme est enclin à tout supporter, et souvent la volonté de faire le mal suffit pour nous donner un plein pouvoir sur le bonheur des autres. Mais le système de la Convention est plus original; non contente de réduire le peuple à l’esclavage le plus abject, elle exige un semblant de satisfaction et édicte des peines, à des époques déterminées, contre ceux qui refusent de sourire...Il y a à Paris de splendides fêtes où chaque mouvement est réglé d’avance par un commissaire; les départements, qui ne peuvent imiter la magnificence de la capitale, sont obligés néanmoins de témoigner leur satisfaction. Dans toutes les occasions où une réjouissance publique est ordonnée, on garde la même discipline; et les aristocrates, dont les craintes surmontent généralement les principes, ne sont pas les moins zélés... L’extrême despotisme du gouvernement semble avoir confondu tous les principes de bien et de mal, d’honneur et de déshonneur. » 

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La soumission des imbéciles est telle qu’on n’a plus besoin de les arrêter. Ils vont d’eux-mêmes à la prison. Un email, pardon, un message suffit :

« Cependant, telle est la soumission du peuple à un gouvernement qu’il abhorre, qu’on juge à peine nécessaire maintenant d’arrêter quelqu’un dans les formes. Souvent ceux dont on veut s’assurer ne reçoivent rien de plus qu’un mandat écrit, leur enjoignant de se rendre à telle prison et ils sont plus ponctuels à ce désagréable rendez-vous qu’à la visite la plus cérémonieuse ou à la plus galante assignation. On empaquette à la hâte quelques objets nécessaires, on fait ses adieux, on va à pied à la prison et on place son lit dans le coin désigné, comme si la chose était toute naturelle. »

La centralisation rêvée, la voici :

« Le comité de salut public marche rapidement à la concentration absolue du pouvoir suprême, et la Convention, qui est l’instrument de l’oppression universelle, devient elle-même un corps insignifiant, dont les membres sont peut-être moins en sûreté que ceux qu’il tyrannise. Ils cessent de discuter et même de parler. »

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On arrêtera là. Les amateurs pourront aussi découvrir un grand livre en quatre volumes recommandé par Taine : l’Histoire de la Terreur de Mortiner-Ternaux. C’est en six volumes.

Sources :

https://archive.org/details/histoiredelaterr06ternuoft?vi...

http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civ...

http://classiques.uqac.ca/classiques/taine_hippolyte/sejo...

https://www.amazon.fr/Coq-h%C3%A9r%C3%A9tique-Autopsie-le...

https://strategika.fr/2020/07/19/augustin-cochin-et-le-pi...

dimanche, 15 août 2021

« Au secours ! La Chine régule ses entreprises », s’écrient les médias occidentaux

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« Au secours ! La Chine régule ses entreprises », s’écrient les médias occidentaux

Par Ilya Tsukanov

Source Sputnik News

Ces dernières années, les régulateurs chinois se sont progressivement efforcés de combler les lacunes fiscales et d’améliorer les réglementations, en particulier dans le contexte de l’escalade continue des tensions avec les États-Unis, qui ont engagé la superpuissance économique naissante dans une guerre commerciale et technologique se chiffrant en centaines de milliards de dollars.

Les médias économiques américains et britanniques s’insurgent contre le plan récemment dévoilé par le gouvernement chinois visant à renforcer son contrôle sur des secteurs stratégiques clés de l’économie, notamment la technologie, les soins de santé, la production alimentaire et les produits pharmaceutiques.

Mercredi, Xinhua publiait les directives approuvées par le Conseil d’État (c’est-à-dire le cabinet) et le Comité central du Parti communiste chinois, intitulées « Sur la mise en œuvre de la construction d’un gouvernement de droit (2021-2025) ».

Ce document, qui doit être mis en œuvre par toutes les régions et tous les départements gouvernementaux, décrit une série de mesures visant à améliorer « considérablement » l’administration, à délimiter clairement le pouvoir administratif, à optimiser les fonctions des agences d’État, à accélérer la construction d’un « gouvernement axé sur les services » et à « continuer à optimiser un environnement commercial régi par la loi. » L’approche « centrée sur le peuple » est censée être guidée par le système socialiste chinois et la pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère.

Le document appelle notamment à la création d’un « environnement commercial stable, équitable, transparent et prévisible dans le cadre de l’État de droit », y compris la protection des droits de propriété et la gestion indépendante des entreprises, ainsi que des règles visant à « empêcher l’abus du pouvoir administratif pour éliminer et restreindre la concurrence. »

Elle préconise également l’accélération de « la construction de la crédibilité dans les affaires gouvernementales », notamment en créant et en s’efforçant d’améliorer la responsabilité « en cas de malhonnêteté du gouvernement, en renforçant les sanctions pour malhonnêteté et en se concentrant sur les comportements malhonnêtes dans des domaines tels que le financement de la dette, les marchés publics, les appels d’offres et la promotion des investissements ».

La stratégie espère atteindre ses objectifs en partie grâce à l’utilisation de la technologie, notamment la numérisation continue de l’administration à l’aide d’Internet, du big data, de l’IA et de l’application de la loi assistée par la technologie (c’est-à-dire des choses comme la surveillance à distance), plus la création d’une nouvelle base de données nationale d’application du droit administratif.

Dans l’ensemble, le document s’inscrit dans le droit fil des réformes engagées par Xi Jingping depuis son arrivée au pouvoir en 2012 pour inverser et réduire progressivement la dépendance économique de la Chine vis-à-vis de l’Occident, pour « réaliser la modernisation socialiste et le rajeunissement national » et pour améliorer la « gouvernance fondée sur le droit. »

Les médias occidentaux expriment leurs inquiétudes concernant cette stratégie, la caractérisant comme la dernière tentative de Pékin de « réprimer le monde des affaires ».

Dans son article sur le plan quinquennal, le Financial Times suggère qu’il s’agit d’une tentative du Parti communiste d’affirmer sa « suprématie sur la deuxième économie mondiale », les nouvelles mesures de surveillance étant décrites comme la « dernière étape d’un assaut réglementaire ».

Au même moment, Bloomberg avertit que le nouveau « plan quinquennal appelant à une réglementation accrue de vastes pans de l’économie » a « laissé les investisseurs perplexes » et fournit « un cadre général pour une plus forte répression des industries clés ».

Bloomberg constate que les investisseurs en Chine ont déjà « cherché à donner un sens à cet assaut réglementaire » qui a eu lieu ces derniers mois, « en particulier après que les autorités ont interdit tout bénéfice dans le secteur du soutien scolaire, évalué à 100 milliards de dollars. »

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Le journal économique souligne que l’année dernière a été marquée par des enquêtes anti-monopoles sur les géants technologiques du pays, notamment Alibaba Group (qui a été condamné à une amende de 2,8 milliards de dollars en avril pour avoir abusé de sa position sur le marché), et par la mise en place de contrôles obligatoires de la cybersécurité des sociétés étrangères cotées en bourse.

BBC Business a quant à lui intitulé son article « La Chine annonce que la répression de ses entreprises va durer des années », et se plaint également du fait que les actions des sociétés chinoises cotées sur les marchés boursiers des États-Unis, de Hong Kong et de la Chine continentale ont déjà « fortement chuté cette année en raison des préoccupations croissantes des investisseurs concernant cette répression ».

Bruce Pang, responsable de la recherche chez China Renaissance, une importante banque d’investissement et de conseil, se montre moins alarmiste dans son évaluation des réformes de Pékin en matière d’État de droit, déclarant au Financial Times que « les organismes de réglementation chinois continueront à examiner minutieusement les entreprises des secteurs liés à l’internet et aux technologies sur une série de problèmes, telles que les cotations à l’étranger, la sécurité des données, la vie privée des consommateurs, les pratiques anticoncurrentielles et les irrégularités en matière de fusion. »

« Les décideurs politiques souhaitent aborder et résoudre les questions sociales de manière efficace et efficiente afin de garantir l’équité sociale, la justice, l’égalité et la sécurité nationale, ainsi que la prévention des risques », a ajouté M. Pang.

Le plan quinquennal « État de droit » ne doit pas être confondu avec le plan quinquennal national, un document de planification complet qui décrit la stratégie de développement économique du pays pour les années 2021-2025. Ce plan a été approuvé lors d’un plénum du Comité central en octobre 2020 et prévoit de faire de la Chine une économie « modérément développée » d’ici 2035, avec un PIB par habitant d’environ 30 000 dollars. Le plan prévoit également de soutenir la poursuite de la mise en œuvre de l’ambitieuse stratégie mondiale d’infrastructure des Nouvelles Routes de la soie, des initiatives en matière d’énergie verte visant à réduire les émissions de carbone et à augmenter la production de véhicules hybrides, ainsi que des mesures visant à renforcer les capacités scientifiques et les dépenses du pays en matière de recherche et de développement, à la fois par le biais de directives économiques et d’incitations fiscales.

Ilya Tsukanov

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

La crise des Caraïbes

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La crise des Caraïbes

Daniele Perra

Ex: https://www.eurasia-rivista.com/la-crisi-caraibica/

Eurasia. Rivista di studi geopolitici a récemment consacré deux numéros (II et III de 2021) à la "géopolitique des sectes" et au rôle que certains de ces groupes religieux (ou pseudo-religieux), souvent hétéro-dirigés, peuvent jouer dans la poursuite de buts précis qui dépassent le côté exclusivement "spirituel". Les événements récents dans la région de la mer des Caraïbes ne sont pas étrangers à cette dynamique. Dans cette analyse, nous tenterons de démontrer pourquoi et de comprendre l'évolution géopolitique de la région.

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Le 7 juillet, un commando de mercenaires a attaqué la résidence du président haïtien Jovenel Moïse. D'après les déclarations de certaines personnes impliquées dans l'attaque (sur laquelle planent encore beaucoup d'obscurités, notamment en termes de lacunes dans le système de sécurité, étant donné que, curieusement, aucun membre de la garde présidentielle n'a été blessé dans l'affrontement), l'objectif initial était d'enlever le Président. Au lieu de cela, l'opération s'est terminée par son assassinat et par de graves blessures infligées à sa femme.

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Dans les heures qui ont suivi l'attaque, la police haïtienne a affirmé que le pasteur évangélique Christian Emmanuel Sanon, originaire d'Haïti mais résidant en Floride depuis plusieurs décennies, était le cerveau de l'opération. Selon le New York Times, Sanon a affirmé qu'il avait été désigné par Dieu (et les États-Unis) pour remplacer Moise et changer son pays, en commençant par remplacer la langue française par l'anglais. 

Dans ce but précis, Sanon aurait recruté un groupe de mercenaires par le biais de la société CTU Security, basée en Floride et dirigée par le "réfugié" vénézuélien Antonio Emmanuel Intriago Valera. Le commando était composé de 28 hommes: 26 Colombiens (pour la plupart d'anciens soldats) et deux Américains d'origine haïtienne. Nombre de ces hommes, selon l'aveu du ministère américain de la défense, ont reçu une formation aux États-Unis alors qu'ils faisaient encore partie de l'armée colombienne. Certains d'entre eux, en outre, semblent être étroitement liés à la DEA et au FBI[2].

Après l'assassinat du président en exercice, une partie du commando aurait pénétré dans le périmètre de l'ambassade de Taïwan, où la police a arrêté au moins onze d'entre eux. Là encore, on ne sait pas exactement comment les mercenaires ont réussi à se rapprocher de l'ambassade et à y pénétrer sans difficulté particulière. Toutefois, la porte-parole du ministère taïwanais des Affaires étrangères, Joanne Ou, a laissé entendre que le personnel diplomatique avait immédiatement prévenu la police lorsque les membres des commandos sont entrés dans le bâtiment. Il reste à savoir pourquoi les mercenaires ont choisi de s'y réfugier.

À cet égard, il convient de rappeler qu'Haïti est l'un des 17 pays qui entretiennent des relations diplomatiques complètes avec Taïwan. Le rôle de ce que Pékin définit comme une "province séparatiste" ne doit en aucun cas être sous-estimé dans le cas d'Haïti. Comme cela a été rapporté à plusieurs reprises dans les pages d'Eurasia, le renforcement de la coopération commerciale entre les États-Unis et Taïwan a été le cheval de bataille de l'administration Trump ces derniers mois. Le choix par le nouveau président Joseph R. Biden du conseiller en stratégie indo-pacifique Kurt M. Campbell (un ancien théoricien obamaïen du pivot vers l'Asie) a réaffirmé la nécessité de poursuivre dans la même direction que Mike Pompeo [3].

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Les séparatistes taïwanais ont également une histoire de collaboration étroite avec la secte connue sous le nom de Falun Gong (définie comme "un instrument d'attaque contre la Chine" dans un article intéressant du rédacteur en chef adjoint d'Eurasia Stefano Vernole) [4], qui est à son tour étroitement liée aux évangéliques nord-américains et au groupe QAnon [5].

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Nous ne voulons pas entrer ici dans le bien-fondé des accusations de corruption et de mauvaise gestion des affaires publiques adressées au défunt président haïtien. Ces considérations concernent ceux qui s'occupent de journalisme géopolitique (un domaine dans lequel l'information italienne est désormais saturée). Ce qui est intéressant pour les besoins de cette analyse, c'est de constater que, depuis 2018, de nombreux articles sont parus dans les médias se référant plus ou moins directement au gouvernement taïwanais, dans lesquels est formulée l'hypothèse que la République populaire de Chine tente de tromper les alliés de la "province séparatiste" en leur garantissant des prêts sans intérêt. Outre l'exemple de pays comme le Burkina Faso, le Salvador et la République dominicaine (qui ont récemment abandonné leurs liens diplomatiques avec Taïwan au profit de Pékin), Haïti est clairement mentionné dans ces articles [6]. Le journal pro-occidental South China Morning Post, à peu près au même moment, a avancé l'hypothèse que le président Moïse (en poste depuis 2017), intéressé par les projets de la Nouvelle route de la soie, était même prêt à un renversement soudain de l'approche diplomatique haïtienne traditionnelle envers Taïwan [7].

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À ce stade, il n'est pas surprenant qu'il y a quelques jours seulement, plusieurs membres du Congrès américain aient ouvertement accusé la Chine de s'ingérer dans la politique intérieure d'Haïti et aient également affirmé que cette ingérence se propage rapidement dans tout le bassin des Caraïbes.

Indépendamment de l'hypocrisie habituelle de ceux qui opèrent militairement dans les mers des autres mais revendiquent un contrôle absolu sur les zones proches de leurs propres côtes, une telle perspective, en termes géopolitiques, ne peut être considérée que comme une menace existentielle par les États-Unis. En effet, depuis l'époque de la Doctrine Monroe et des théories de l'amiral Alfred T. Mahan sur l'influence de la puissance maritime dans l'histoire, le bassin des Caraïbes, avec le Golfe du Mexique, est considéré par les stratèges nord-américains comme la "Méditerranée des États-Unis": un espace maritime dans lequel aucune menace à l'hégémonie nord-américaine ne peut être tolérée (aucune autre puissance ne peut y opérer impunément). Les exemples les plus évidents de cette hypothèse sont la crise des missiles cubains dans les années 1960 et la tentative d'invasion manquée de la baie des Cochons (également à l'époque grâce à l'imbrication des services secrets, des "dissidents" et des groupes criminels organisés basés en Floride). Un exemple plus récent est la tentative d'imposer un blocus naval au Venezuela bolivarien.

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La Doctrine Monroe, formulée en 1823, mérite un bref examen car elle fait souvent l'objet de malentendus flagrants. Ce qui est historiquement considéré comme une manifestation de l'isolationnisme nord-américain est en réalité la première formulation programmatique de l'impérialisme américain, surtout lorsqu'il est passé d'une doctrine applicable à un "grand espace" géographiquement défini à un principe universaliste valable pour le monde entier avec Wilson. Aujourd'hui, la position isolationniste est surtout soutenue par ceux qui pensent qu'un renforcement intérieur est une condition et une prémisse indispensable à une future et nouvelle projection extérieure de puissance. C'est, par exemple, ce que le trumpisme a essayé de faire, trompant même certains eurasistes naïfs (espérons-le) qui ont essayé de construire une alliance tactique avec le trumpisme.

En dépit de la rhétorique du "retour de l'Amérique", cette stratégie est la même que celle que l'administration Biden tente de poursuivre (bien qu'avec des mots d'ordre différents). L'objectif, en fait, est celui d'une reconstruction de la cohésion sociale interne et d'une "normalisation" du "patio trasero" en vue d'une confrontation prochaine et peut-être décisive avec les forces de l'Eurasie, afin d'éviter ce qui semble de toute façon être une évolution inévitable de l'ordre mondial vers la multipolarité.

Les préoccupations relatives à la normalisation de l'"arrière-cour" ont largement caractérisé l'ère Trump. Ce processus, en fait, était considéré par l'administration précédente comme moins coûteux que les opérations extracontinentales. Le succès de la déstabilisation des réalités les plus hostiles aux États-Unis dans la région (Cuba, Nicaragua et Venezuela en premier lieu) a également été considéré comme utile en vue de la campagne électorale de 2020. Cette approche, conforme à l'habituelle continuité géopolitique entre les administrations américaines, est héritée de la tristement célèbre doctrine Cebrowski-Rumsfeld, qui visait à éliminer toutes les entités étatiques qui n'étaient pas directement soumises à l'hégémonie américaine dans deux zones très spécifiques: le Proche et le Moyen-Orient et la mer des Caraïbes.

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Sur la base de ces hypothèses, l'amiral Kurt W. Tidd (photo) a élaboré en 2018 une doctrine précise de déstabilisation du Venezuela ("dictature de gauche infectant toute la région") construite sur quelques points précis: aggraver le mécontentement populaire par la hausse des prix et la pénurie de produits de première nécessité (nourriture et médicaments); favoriser et accroître l'instabilité interne [9].

Cette stratégie est la même que celle utilisée depuis plusieurs décennies, à travers l'embargo économique, contre Cuba, qui se trouve aujourd'hui au centre d'une nouvelle tentative de déstabilisation.

Le cas cubain est assez complexe et, dans ce contexte, nous ne voulons pas nier l'existence de certains facteurs critiquables dans le système qui régit l'île. Cependant, ce qu'a été la stratégie nord-américaine à l'égard de Cuba, encore renouvelée avec plus de 200 nouvelles mesures restrictives imposées par l'administration Trump, peut être bien résumée par les mots du diplomate nord-américain Lester Mallory (photo, ci-dessous), prononcés dès les années 1960: "La seule façon d'arracher un soutien interne (à Fidel et à la Révolution) est la déception et l'insatisfaction populaires qui découlent du malaise économique [...] Nous devons rapidement employer tous les moyens possibles pour débiliter la vie économique de Cuba [...] une ligne de conduite qui, étant la plus habile et discrète possible, obtient les plus grands avantages par la privation d'argent pour soutenir les salaires réels, provoque la faim, le désespoir et la chute possible du gouvernement."

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J'ai affirmé à plusieurs reprises que le Covid-19, quelle que soit son origine, peut toujours être utilisé comme une arme (même simplement en termes de propagande). Les manifestations cubaines, en fait, auraient été déclenchées par une augmentation rapide (et plutôt suspecte) du nombre de cas sur l'île. Une nouveauté importante si l'on considère que Cuba, pendant toute la première année de la pandémie, a réussi à maîtriser les contagions et les décès et même à développer deux vaccins (Soberana 02 et Abdala) qui semblent avoir une efficacité considérable contre le virus.

Outre la géopolitique des vaccins (l'"Occident" dirigé par l'Amérique du Nord, terre de compétition capitaliste, n'admet pas de concurrents à un moment de l'histoire où il est nécessaire de se regrouper), il ne faut pas oublier qu'en mai de cette année, dans le sillage du Plan conjoint de coopération 2021-2026 pour la mise en œuvre du protocole d'accord entre le gouvernement de la République de Cuba et la Commission économique eurasienne du 31 mai 2018, Cuba a ratifié une disposition visant à établir une coopération effective avec les pays de l'Union économique eurasienne: un projet qui, à long terme, pourrait détacher l'île de l'étau de l'embargo nord-américain [10].

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Il va sans dire que dans le discours annonçant cette ratification, le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez (photo, ci-dessus) a ouvertement dénoncé les tentatives occidentales répétées de discréditer et de déstabiliser le Belarus, y compris la tentative d'assassinat de son président Aljaksandr Lukashenko.

À vrai dire, et pour étayer partiellement la thèse de la "spontanéité" initiale des manifestations (mais pas de la "mèche"), il faut dire que beaucoup de ceux qui sont descendus dans les rues des villes cubaines pour protester ont presque immédiatement pris leurs distances avec les fauteurs de troubles et les infiltrés, réaffirmant leur loyauté envers la Révolution et dénonçant les tentatives flagrantes d'exploitation "occidentale".

Dans les années 1980, le "géopoliticien militant" (définition de Claudio Mutti) Jean Thiriart, dans son style purement pragmatique, soutenait qu'une Europe unie et souveraine (de Dublin à Vladivostok), dans un hypothétique ordre multipolaire devrait avoir le courage de "renoncer" au mythe de la révolution cubaine (et donc laisser l'île à un nouveau destin de destination exotique pour les touristes et les joueurs nord-américains) en échange du contrôle absolu de la Méditerranée et de l'élimination de cet avant-poste "occidental" (source d'instabilité permanente) que représente l'entité sioniste.

Un tel plan, à ce jour, reste très éloigné. Par conséquent, toute personne qui s'oppose fermement à l'impérialisme nord-américain, quelles que soient ses différences idéologiques, ne peut qu'adopter une position de défense claire de la souveraineté cubaine contre toute forme d'ingérence extérieure.

NOTES:

[1] Cf. Why is a Florida-based pastor under arrest for the assassination of Haiti’s President?, www.time.com.

[2] Jovenel Moise: ‘Colombia ex-soldiers in plot to kill Haiti president’, www.bbc.com.

[3] Sur le récent renforcement de la coopération Etats-Unis/Taïwan, cf. Il ruolo strategico del Mare Cinese Meridionale, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 1/2021. Topujours dans les colonnes d'Eurasia (nr. 2/2021) voir également l'article intitulé “Da Trump a Biden”.

[4] S. Vernole, Falun Gong: strumento di attacco contro la Cina, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 2/2021.

[5] Sur les relations entre QAnon et d'autres phénomènes pseudo-religieux de matrice nord-américaine, on pourra consulter: QAnon: radici ideologiche e ruolo geopolitico, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, nr. 2/2021.

[6] Cf. China tries to lure Haiti away from Taiwan with interest-free loans, www.taiwannews.com.

[7] Cf. Beijing targets Haiti as a bid to isolate Taiwan from its diplomatic allies heads to the Caribbean, www.scmp.com.

[8] Cf. US lawmakers warn of chinese meddling in Haiti-Taiwan ties, www.focustaiwan.tw.

[9] Plan to overthrow the Venezuelan Dictatorship – Masterstroke, su www.voltairenet.org.

[10] Cf. Cuba ratifica la disposizione di stabilire con una cooperazione effettiva con gli Stati membri dell’Unione Economica Eurasiatica, www.granma.cu.

Daniele Perra

Depuis 2017, Daniele Perra collabore activement à la revue Eurasia. Rivista di studi geopolitici et le site informatique qui y est lié. Ses analyses portent principalement sur les relations entre la géopolitique, la philosophie et l'histoire des religions. Diplômé en sciences politiques et en relations internationales, il a obtenu en 2015 un master en études moyen-orientales de l'ASERI - Alta Scuola di Economia e Relazioni Internazionali de l'Università Cattolica del Sacro Cuore de Milan. En 2018, son essai Sulla necessità dell'impero come entità geopolitica unitaria per l'Eurasia a été inclus dans le vol. VI des Quaderni della Sapienza publiés par Irfan Edizioni. Il collabore assidûment avec de nombreux sites Internet italiens et étrangers et a accordé plusieurs interviews à la radio iranienne Radio Irib. Il est l'auteur du livre Être et Révolution. Ontologie heideggérienne et politique de la libération, préface de C. Mutti (Nova Europa 2019).

La revue de presse de CD - 15 août 2021

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La revue de presse de CD

15 août 2021

AFRIQUE

L’Afrique, perpétuel cobaye de « Big Pharma » ?

Les manigances des grands groupes pharmaceutiques, exposées dans La constance du jardinier, un roman de John Le Carré, ne relèvent pas non plus de la pure fiction. Le livre, adapté au cinéma, est basé sur le scandale du Trovan (ou trovafloxacine), au Nigeria. Plusieurs procès ont suivi un essai « sauvage » de cet antibiotique, réalisé en 1996 par Pfizer. Le médicament, mis sur le marché en 1997, a été retiré en raison de ses effets secondaires.

Le Monde diplomatique

https://blog.mondediplo.net/l-afrique-perpetuel-cobaye-de...

AMÉRIQUE DU SUD

L’Amazonie : un espace mal connu

L’Amazonie fait rêver alors même que cet espace est mal connu. Espace vaste, divers, pas uniquement composé de forêt, il est peu hospitalier pour les populations qui l’habitent. Son aménagement est un enjeu majeur pour le Brésil et le monde.

Conflits

https://www.revueconflits.com/amazonie-decouvrir-un-espac...

ASIE

Istanbul, le canal de la discorde

Samedi 5 juillet 2021, Recep Tayyip Erdogan a officiellement inauguré les travaux du Kanal Istanbul, une voie navigable de 45 kilomètres de long, 150 mètres de large et 25 mètres de profondeur qui reliera la mer Noire à la mer de Marmara. Aussi grand, sinon plus, que Suez et Panama, l'ouvrage contournera le détroit du Bosphore, décongestionnant le passage maritime encombré (48.000 transits par an en moyenne) et transformant la partie européenne de la métropole turque en une véritable cité insulaire.

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http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/08/07/i...

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CULTURE

Curzio Malaparte: ambigu et fascinant

Après plus de 20 ans, la maison d'édition Luni editrice a décidé de republier "Curzio Malaparte" de Giuseppe Pardini, qui, à la différence de la biographie de Giordano Bruno Guerri L'arcitaliano (Bompiani, 1980), se concentre sur l'aspect purement politique de l'écrivain de Prato, reconstruisant son idéologie comme "plus linéaire et plus solide" que ce qui est communément jugé, voyant dans l'histoire personnelle de Malaparte pas mal d'éléments d'incertitude, de remise en question et de contradiction.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/08/10/m...

ÉTATS-UNIS

Julian Assange et l’Espionnage Act (1/6) : Histoire des menaces à la liberté de la presse

Dès leurs premières années, les États-Unis ont trouvé des moyens de nier les droits d’une presse libre lorsqu’il était politiquement opportun de le faire. L’un des derniers moyens a été d’arrêter l’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, il y a 29 mois, le 11 avril 2019, et de l’inculper – c’est la première fois qu’un éditeur et journaliste est inculpé en vertu de l’Espionnage Act de 1917 pour possession et publication de secrets d’État.

Les-crises.fr

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Les révélations de Daniel Hale sur le crime aveugle des drones américains

Daniel Hale a révélé le meurtre généralisé et aveugle de non-combattants dans la guerre mondiale des drones américains. Pour son héroïsme, il a été condamné à 45 mois de prison tandis que ceux qui dirigent ces crimes de guerre continuent leur folie meurtrière.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/les-revelations-de-daniel-hale-...

GÉOPOLITIQUE

L'OTAN, l'alliance militaire qui est devenue religion

Un article intéressant de Jon Schwarz dans The Intercept retrace l'histoire de l'OTAN et réfléchit à sa pertinence aujourd'hui. Il rappelle que l'OTAN est née dans l'urgence après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, à une époque où l'Europe était détruite et où "la puissance des États-Unis était si prépondérante qu'elle pouvait simplement dicter leur conduite à ses alliés".

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/08/08/l...

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POLITIQUE

L’ascension des technocrates

Une des lignes de fracture de notre époque est la question de savoir si les gens peuvent décider de leurs propres affaires ou bien dans quelle mesure des experts peuvent décider pour eux.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/08/08/402942-lascension...

RUSSIE

La Russie travaille activement à une alternative au canal de Suez

Pour la réussite économique, on le sait, il ne suffit pas de produire des biens. Il faut aussi les livrer à l’acheteur. C’est pourquoi les voies de transport deviennent chaque jour plus critiques. Et c’est pourquoi, parallèlement à l’utilisation de voies de transport déjà connues, la Chine, par exemple, crée sa propre Nouvelle route de la soie, construit, au Nicaragua, une alternative au canal de Panama, tandis que la Turquie construit un canal d’Istanbul parallèlement à son traditionnel Bosphore. Ces efforts ont été stimulés par l’incident du 28 mai bloquant le canal de Suez, qui a conduit de nombreux pays à chercher des alternatives à cette artère de transport égyptienne. Le PDG du géant danois du transport maritime Moller-Maersk, Soren Skou, a parlé au Financial Times de cette accélération inconditionnelle des changements dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des marchandises, après le blocage du canal de Suez. Étant donné l’importance particulière, dans ces conditions, de la création d’une voie de transport durable et rentable pour les participants au commerce international entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est, la Russie a participé activement à la recherche d’alternatives.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-travaille-activem...

Article de Vladimir Poutine : De l’unité historique des Russes et des Ukrainiens

« Lors de la récente Ligne directe [échange annuel de Vladimir Poutine avec des citoyens russes], interrogé sur les relations russo-ukrainiennes, j’ai déclaré que les Russes et les Ukrainiens formaient un seul peuple, un tout. Ces paroles n’étaient pas motivées par des considérations à court terme ou par le contexte politique actuel. C’est ce que j’ai dit à de nombreuses occasions et ce que je crois fermement. J’estime donc nécessaire d’expliquer ma position en détail et de partager mes analyses de la situation actuelle. »

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/08/12/article-de-vladimir...

SANTÉ

Covid : comment l’irrationalité s’est emparée de nos sociétés

Le texte qui suit est une application des travaux de psychologie cognitive au cas de la gestion de l’épidémie de covid.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/08/11/403080-covid-comm...

samedi, 14 août 2021

L'hémisphère occidental s'engage-t-il dans une "guerre civile à cause du covid"?

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L'hémisphère occidental s'engage-t-il dans une "guerre civile à cause du covid"?

par Robert Bridge

Source : contre-information & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-emisfero-occidentale-si-sta-lanciando-in-una-guerra-civile-per-il-covid

Les passeports vaccinaux dans les grandes villes seront considérés comme un abus de pouvoir politique à des fins inavouées, écrit Robert Bridge.

Des conditions d'apartheid sont créées dans les pays occidentaux entre les vaccinés et les "anti-vaccinistes". Et avec l'introduction des passeports vaccinaux, qui pourraient théoriquement refuser les services les plus élémentaires et les plus essentiels aux personnes non vaccinées, les choses pourraient empirer très rapidement.
Cela n'a pas été le cas. Ce qui a commencé comme un "15 jours pour aplanir la courbe", puis comme un programme de vaccination volontaire, est en train de se transformer en une forme de gouvernement surdimensionné, car les choses simples que les gens considéraient comme allant de soi - aller au restaurant, au théâtre et prendre le train - nécessiteront bientôt des passeports de vaccination obligatoires. Les citoyens accepteront-ils tranquillement ces mesures sans précédent sans se battre ? Jusqu'à présent, cela ne semble pas évident.

Alors que le consommateur moyen des médias grand public en entend rarement parler, des manifestations et des blocages massifs contre les vaccins, dont la taille des foules n'avait pas été vue depuis les jours précédant la guerre d'Irak en 2003, ont secoué toutes les régions du monde occidental. La semaine dernière, par exemple, des milliers de personnes ont fait fi de l'interdiction des mesures anti-covid en Allemagne et sont descendues dans la rue pour protester en masse. Un manifestant serait mort après avoir forcé une barricade de la police. Plusieurs policiers ont été blessés dans la mêlée qui a conduit à l'arrestation de 600 manifestants. Et alors que les gouvernements commencent à déployer leurs passes sanitaires dans un contexte de scepticisme généralisé quant à la sécurité des vaccins Covid, la résistance promet de s'intensifier.

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La France, par exemple, alors même que l'immunité collective naturelle et les taux de vaccination au sein de la population augmentent, jette les bases d'un système national de passeport vaccinal. Le 9 août, les citoyens français devront présenter une preuve de vaccination, un test négatif pour le coronavirus ou la preuve qu'ils se sont récemment rétablis de Covid-19 pour pouvoir entrer dans une série d'espaces publics, notamment les restaurants, les musées et les transports en commun. L'Italie a commencé un programme similaire le 6 août. Imaginez ce que dira un Italien ou un Français lorsqu'on l'empêchera d'entrer dans son café préféré du coin, faute de documents. En attendant, les professionnels de la santé en France devront être vaccinés d'ici la mi-septembre. Les travailleurs syndiqués disent qu'ils protesteront contre ces demandes.

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Comme on pouvait s'y attendre, les Français, qui connaissent bien les mouvements révolutionnaires, n'ont pas pris la nouvelle à la légère. Depuis que le président Emmanuel Macron a fait cette annonce il y a trois semaines, les citoyens ont organisé des manifestations de masse, attaqué des centres de vaccination et se sont généralement comportés comme le font les foules en colère.

Avec la suffisance et le manque total de conscience de soi qui le caractérisent, M. Macron s'est moqué des manifestants, qui trouvent la perspective de jouer aux échelles bureaucratiques pour le reste de leur vie tout à fait répugnante, voire carrément tyrannique.

"Quelques dizaines de milliers de personnes ont perdu la raison à tel point qu'elles sont capables de dire que nous vivons dans une dictature", a déclaré Macron dans une interview à Paris Match, selon des extraits mis en ligne avant la publication de l'article jeudi. "Leur attitude est une menace pour la démocratie. Ils mélangent tout".
Il est étrange que le dirigeant français ne voie pas que menacer les moyens de subsistance de millions de personnes - qui souhaitent simplement avoir une voix et peut-être même un vote sur ce qui est fait à leur corps au nom de la science - est la véritable "menace pour la démocratie".

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Pendant ce temps, le peuple australien connaît des conditions qui pourraient être décrites comme une loi martiale de facto. Sydney, capitale de la Nouvelle-Galles du Sud, approche de la septième semaine d'un blocus de neuf semaines au cours duquel les citoyens n'ont pas le droit de quitter leur domicile, sauf pour acheter de la nourriture, se faire soigner et effectuer des travaux "essentiels". Le long blocus de la plus grande ville d'Australie a déclenché des manifestations de rue massives, de nombreuses personnes ne comprenant pas la réaction à seulement 10 décès dus au COVID-19 liés à l'épidémie actuelle.

Quelque 300 soldats collaborent avec la police pour surveiller les personnes mises en quarantaine et organiser des contrôles routiers, ce qui constitue l'un des ordres de confinement les plus stricts jamais imposés en Australie. Les véhicules contenant plus de deux personnes sont arrêtés pour inspection.

Alors que le blocus de Sydney ne devrait pas prendre fin avant le 28 août, des rumeurs circulent déjà selon lesquelles le gouvernement va prolonger les ordres de blocus alors que des rapports de décès liés à la variante Delta circulent.

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Pendant ce temps, aux États-Unis, la pandémie de Covid semble souvent être davantage une bête de somme partisane qu'un fléau médical. L'écrivain conservateur Victor Davis Hanson a résumé le climat de discorde qui règne dans le pays lorsqu'il a rappelé que c'est l'administration Biden, en collaboration avec les grands médias, qui a "accusé les "super-vaccinés" de contaminer parfois les personnes déjà vaccinées, comme si les plus de 100 millions d'adultes qui ne sont pas encore complètement vaccinés étaient des "red-state taps" qui fréquentent les bars honky-tonk et les rassemblements de motards.
Montrant que la réalité est bien différente, Hanson a rappelé que l'été dernier "plus de 1000 prestataires médicaux avaient accordé des exemptions générales exclusivement aux manifestants de BLM, se massant dangereusement dans les rues pendant des semaines pour manifester."

Il a également souligné le désastre à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, où "deux millions d'étrangers en situation irrégulière devraient franchir la frontière sud l'année prochaine, en toute impunité mais sans vaccinations, sans tests COVID-19 et sans restrictions de la part de Washington. "

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Dans le même temps, une récente épidémie de COVID-19 à Provincetown, dans le Massachusetts, "n'était pas due à des Néandertaliens de droite", a noté M. Hanson. "Elle était imputable aux célébrations annuelles de la gay pride au cours desquelles plusieurs milliers de fêtards ont déferlé dans les bars, clubs, restaurants et hôtels."

Ce n'est certainement pas quelque chose que les médias traditionnels pensaient couvrir.
À cette hypocrisie flagrante s'ajoute un climat oppressant de censure qui a stoppé net les recherches médicales, comme si le scepticisme et le progrès scientifique s'excluaient mutuellement. En effet, même les médecins qui osent remettre en question le bien-fondé de l'utilisation d'urgence, des vaccins non approuvés par la FDA, de l'utilisation de masques et des règles de distanciation sociale deviennent des parias des médias sociaux et disparaissent. Malgré, ou à cause, de l'absence manifeste de débat libre et ouvert sur la science qui sous-tend le Covid, les villes et les États démocratiques se précipitent pour mettre en place des passeports vaccinaux comme ceux qui émergent en Europe.

À partir du 13 septembre, la ville de New York, contrairement à la sagesse dont fait preuve la Californie, qui est le précurseur national, exclura les personnes non vaccinées des clubs de fitness, des restaurants et des théâtres. En plus de porter potentiellement le coup de grâce à de nombreuses petites entreprises de la mégapole, le soi-disant "Key Pass to New York" alimentera probablement l'exode de la Big Apple qui a commencé en mars 2020. Pour les New-Yorkais qui choisissent de rester, tout en refusant le vaccin, il sera difficile de contenir leur ressentiment et leur colère d'être privés des choses qui rendent la vie urbaine possible.

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Pendant ce temps, à l'autre bout du pays, dans un autre super-État libéral, Los Angeles étudie une proposition similaire à celle de New York, bien que celle-ci inclue les "magasins de détail". En d'autres termes, sans carte de vaccination, de nombreuses personnes pourraient avoir de grandes difficultés à acheter de la nourriture et des médicaments.

Avec des millions d'Américains toujours réticents à recevoir un vaccin qui n'a pas été entièrement approuvé par la Food and Drug Administration, l'introduction de laissez-passer pour les vaccins dans les deux plus grandes villes américaines - poussée avec une aide non négligeable de CNN, semble-t-il - va accroître les tensions à un moment où de nombreuses personnes sont déjà préoccupées par la nécessité de garder de la nourriture sur la table en période économique imprévisible.

En somme, l'autorisation des passeports vaccinaux dans les grandes villes du monde ne sera pas considérée comme un outil médical nécessaire pour maintenir les gens en bonne santé, mais plutôt comme un abus de pouvoir politique pour des motifs inavoués qui n'ont rien à voir avec la démocratie.

Source : Strategic Culture

Traduction : Lucian Lago

Sur la guerre de demain et sur l'ordre mondial post-occidental

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Sur la guerre de demain et sur l'ordre mondial post-occidental

Irnerio Seminatore

Source: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2021/ao-t/sur-la-gu...

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TABLE DES MATIÈRES

Paix et guerre, une coexistence historique

Gouverner la guerre?

T. Hobbes, de "l'état de nature" ou de l'insociabilité de l'homme

La "Loi contre le Séparatisme" en France et la "Guerre Civile" menaçante

Hobbes, la société sans maître et la dictature consulaire

L'impérialité mutipolaire et ses guerres

Diplomatie et guerre. Sur les grandes rivalités hégémoniques

Le "Mémorandum Crowe" et la rivalité anglo-allemande

La "Déclaration Stoltenberg" et la rivalité sino-américaine

La prise de conscience historique et la subordination de la démocratie à l'hégémonie

La dés-occidentalisation du monde et l'asymétrie des volontés

L'amplification des dangers et la guerre de demain

Hétérogénéité du système et multipolarité

Fin de la stabilité hégémonique et monde post-occidental

"Conflits en chaîne" ou "révolution systémique"?

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Paix et guerre, une coexistence historique

Scruter les signes c'est maîtriser l'avenir, car tout est signe et indice dans les plus hautes combinaisons stratégiques! Dans le domaine de la menace et du défi de la mort imminente, toute mutation exige déchiffrement et interprétation, car le réel est instable et s'habille de configurations transitoires en mutation permanente. Agir c'est non seulement prévoir, mais interpréter les formes, à partir de manifestations infimes. En effet on peut passer soudainement de la prééminence stabilisatrice d'une politique sans combat, la dissuasion réciproque, à une stratégie de frappe en premier. Ce qui est constant dans l'affrontement belliqueux, c'est la destruction sanglante et la mort à grande échelle. Les pays faibles ou affaiblis deviennent des proies pour leurs rivaux prédateurs, car dans la guerre la violence est originelle et comporte, comme idée maîtresse, le principe d'anéantissement. En tant qu'action guerrière elle conjugue stratégie et politique et oppose l'affrontement à l'évitement du combat. Elle doit porter un préjudice à l'ennemi et pas seulement le tromper par la ruse. Pour les réalistes, une fois déchaînée, la guerre s'érige en sujet et refuse tout modèle et toute maîtrise à son encontre,car elle se commue en royaume de l'incertitude et en brouillard. Elle devient un pari, pris sur la décision et une affaire aventureuse et aléatoire. Puisque la guerre, en tant que conflit de grands intérêts reglé par le sang, est un acte de violence poussé à ses limites extrêmes et destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté, quelle est sa nouvelle nature et quel sont les signes avant coureurs de la guerre de demain? Une ambition, une nécessité politique, une rupture? Si le centre de gravité de la guerre repose sur la psychologie des duellistes et sur leurs volontés de se battre, le fondement de leur nature est dans l'homme lui même. La concrète historicité du conflit repose sur les moyens, les modalités et les techniques, mais le principe de la guerre est an-historique. Ce principe est ancré dans l'inimitié et l'hostilité radicales, constamment renouvelés par la politique. Il est enraciné dans la nature imparfaite de l'homme et de la société, ainsi que dans le prix du sang à payer pour la course improbable vers le principe de coopération et la métaphysique de la paix. La guerre n'est pas une arène de la raison, même si l'histoire mondiale est un tribunal qui a pour mission de gouverner le monde. L'aphorisme d’Héraclite selon lequel "Polemos, pater panton" (la guerre est le père de toutes choses), exprime l'idée selon laquelle la loi plus générale, inexorable et immuable de la nature exige un gouvernement par l'homme des instincts fondamentaux et primaires, la bellicosité et la "jealous emulation", qui mènent irréversiblement à la guerre. Celle-ci cependant a un but constant, de créer de nouvelles relations de coopération, bref une paix plus sûre et meilleure. Gouverner au même temps la paix et la guerre est la tâche suprême de la politique mondiale, car la paix et la guerre, qui coexistent dans le monde, constituent les deux revers d'une même médaille, l'expression de l'autonomie de l'hommes des conditionnements de la vie sur terre, naturels et sociaux, surnaturels et physiques, coercitifs et libres.

Gouverner la guerre?

Gouverner la guerre! C'était l'ambition de la grandeur, de César à Napoléon, à Hitler! Gouverner le conflit c'est l'ambition du politique; bref de la politique et de l’État, ou de l'ubiquité du culturel et du social, par la contrainte du stratégique et du militaire. Les théories de la guerre et les philosophies de l'histoire constituent les deux revers de l'être et du devoir être, comme contradiction du réel et de l'idéal, sous la législation de l'intention hostile et de l'Histoire turbulente, autrement dit, d'une idée pessimiste de l'homme, gouverné par la chute, par le Mal et par la nature insociable de l'homme (Hobbes). L'homme gouverné par le fanatisme du Bien ne peut être conduit que par l'idée d'une croisade ou par une inspiration faible, celle de la paix, de la seule coopération et d'un multilatéralisme de groupe, bref, par une "gouvernance civile" et a-stratégique (Union européenne) ou par une "défense collective" (OTAN), menées sous la houlette d'un tutorat brutal (américain).

Le prix de la mort et de la destruction inhérent à la guerre exige une qualité civique, la citoyenneté et une légitimité incontestable, celle d'un pouvoir souverain, maître de la décision d'exception, l'ouverture des hostilités, du commandement politique, l'ordre de mourir, et de l'insatiable volonté de nuire et de détruire, plier la volonté de l'autre ou des autres.

La guerre commence, s’affirme et se termine par la destruction de tout système dogmatique de pensée. Elle résulte à chaque fois et d'abord d’une percée intellectuelle. Or, le système dogmatique de nous jours, en Europe, consiste à émousser par le droit, l’économie, le scientisme et l’humanitaire, l’effet brutal de l’épée, du sang, de la destruction et de la mort. En effet c’est l’élément culturel qui constitue le concept d’ennemi et avec lui tout concept de guerre.

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T. Hobbes, l'état de nature ou l'insociabilité de l'homme

Thomas Hobbes, lorsqu’il s'exprime sur la guerre avait été précédé par Machiavel, Grotius et Pufendorf et ces deux derniers par la prééminence philosophique d'Aristote et de Cicéron. Leurs postulats implicites vont commander aux spéculations sur la guerre de demain, en distinguant ce qui est variable, l'historicité des moyens et des modes de combat, soient-ils stratégiques ou tactiques, de leurs traits invariants et marquants, le caractère politique de la guerre et l'occurrence an-historique de l'affrontement belliqueux. Les occasions infiniment renouvelées d'hostilités entre les hommes et entre les États imposent la distinction sur les différents usages de la violence brute, puisque la guerre implique la mise un œuvre planifiée et à long terme d'une politique de défense et de sécurité, à caractère proprement géopolitique et stratégique. La politique de défense est fondée sur la taille de l'ennemi, la passionalité du peuple, l'espérance politico-stratégique de gain, les prévisions des buts, le calcul des moyens, les renseignements disponibles, l'état de la société et l'univers de la parole et des images, qui sont des pouvoirs puissants et inséparables de la pratique de la guerre. Il s'agit des aspects tactiques et opérationnels, ceux de la bataille, des duels et de la conquête des cœurs. Tout autre est par contre l'importance, pour la transformation du champ diplomatique et par les acteurs aux prises, de la constitution de coalitions et d'alliances, afin d'équilibrer ou déstabiliser le jeu adverse et maintenir ou consolider la cohésion entre les alliés, autour de principes communs. Le débat actuel sur la guerre de demain, robotisée, numérisée, atomique et spatiale appartient au domaine du combat et du terrain, tandis que l'état d'insécurité appartient à l'ordre dominant des États, à la condition hiérarchique et au même temps chaotique des unités politiques, à leurs équilibres et rapports de forces, ou en d'autres termes, à l'état de nature perpétuelle "des monstres froids". Cependant l'expérience de la guerre entre les États, qui a été lourdement oubliée par les européens, n'ajoute rien à la guerre civile entre citoyens et non citoyens, à l'intérieur des différents pays-membres (entre croyants en la valeur de l'autorité établie et opposants de toute nature au principe d'autorité et de leadership, principalement étrangers). La guerre entre puissances souveraines est en effet de même nature que celle entre races, ethnies et peuples, décolonisés, insurgés, anarchistes, LGBT, wokistes et black-matters, qui vivent dans les entrailles des sociétés et pullulent dans le désordre de ses ruines. Il s'agit d'assemblages chaotiques de masses sans "surmoi", encore endormies dans l'esclavage intellectuelle de l'humanité, qui n'a jamais cessé d'exister et qui perdure dans l'illusoire robotisation des esprits, sous le vernis hideux de l'égalité et de la civilité apparente.

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La "Loi contre le Séparatisme" en France et la "Guerre Civile" menaçante

Tout vaux mieux, pour Hobbes, que la guerre civile. La France voudrait l'éviter, tardivement, par la "loi contre le séparatisme" et pour le "Respect des principes de la République", votée à l'Assemblée Nationale le 23 juillet 2021. A propos de la guerre civile,dont le risque est cachée sous le terme de "séparatisme", une analogie s'impose. En situant "l'état de nature" qui caractérise las rapports inter-étatiques au même niveau que celui des rapports internes, Hobbes donne tout son sens aux relations d'hostilités qui assimilent en profondeur les deux types de guerre, la crainte permanente de la mort violente, ou encore la désagrégation des États. Ainsi "l'état de société" ressemble à "l'état de nature", et celui-ci est déjà la guerre de demain, mais de l'intérieur. Or, puisque "l'état de nature" est identifié à l'hostilité et au chaos, l'état d'insécurité qui en résulte est une condition de déchirement, où le pouvoir commun cesse d'assurer l'ordre et la sécurité et chacun reprend en main son droit de se défendre par lui même (Jus gladii privati). Cette condition de dissolution et de calamité, si semblable aux "zones de non droit" des banlieues françaises, soumises à une loi incompatible avec celle de l’État en place, la Charia, fait naître le besoin d'un maître, car n'importe quel régime ou quelle tyrannie vaux mieux, dit Hobbes, qu'une société sans maître et sans lois. Sans un gouvernement "d'arbitrage", au sens de l'équilibrage des forces et de gouvernement des affaires courantes, les hommes et les groupes vivraient dans un état de "guerre civile permanente".

Hobbes, la société sans maître et la dictature consulaire

Là où les regroupements sociaux ont de surcroît des appartenances culturelles et civilisations antagonistes et étrangères, comme en beaucoup de pays occidentaux, la fonction d'arbitrage du pouvoir doit s'imposer comme autorité inconditionnelle et, si nécessaire, comme "dictature consulaire" ou dictature transitoire, appuyée sur les légions, plutôt que sur le Sénat, sur la décision plutôt que sur la délibération sans fin. La dictature consulaire n'est guère à confondre avec la tyrannie, qui est l'abus de pouvoir de gouvernants qui se placent eux mêmes en état de guerre contre le consensus des dominés, suscitant une "rébellion". Un tel recours à l'arbitraire de la part des gouvernants, typique de l'état de nature et de l'absence de lois qui le caractérise, provoquerait, chez les individus, d'après Locke, le droit naturel de se défendre. Le but d'éviter une rechute dans le chaos et d'éviter la dissolution de la société, qu'elle puisse s'appeler, France, Allemagne ou Europe, rend plausible, suivant les classiques, un recours à un gouvernement, qui embrasse à la fois les deux concepts, de paix et de guerre,afin de préserver la cohésion sociale De paix, puisque la paix n'existe pas en nature et elle est l’œuvre de la politique et de l’État et de guerre, sanglante et brutale, car la guerre, en vue de la paix civile est un moyen en vue de sa fin,autrement dit, la pacification durable des hommes. En réalité, si la paix a pour cadre général et artificiel la société civile, elle s'accomplit dans la cité et dans la nation. En Europe, selon le modèle augustinien de la séparation des deux cités, de Dieu et de César, en Islam, selon la loi divine, supérieure et unique du Coran. Guerre de religions et guerre des dieux ? C'est l’enjeu de la guerre de demain sur le plan intérieur. La guerre, comme gouvernement de la coexistence entre les États, implique une coexistence complexe de la paix et de la guerre et donc un difficile gouvernement du système-monde. Le désordre chaotique des États et de leurs regroupements géopolitiques doivent en somme cohabiter avec "l'insociable sociabilité" des sociétés civiles de Hobbes. Dans ce cas, l'idée de paix fait figure d'ultime rationalité de l'espoir humain.

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L'impérialité mutipolaire et ses guerres

La guerre inter-étatique de demain sera dictée, comme toujours, par un cumul de crises sans issues. La recherche d'un espace de liberté de la part des unités politiques majeures sera portée par la logique de prééminence ou de suprématie, qui ne coïncidera pas toujours avec le concept d'impérialité hégémonique et sa vision. La naissance de celle-ci a précédé la naissance de l'Europe et a comporté une série séculaire d'affrontements sanglants. Quant à l'Europe d'aujourd'hui, structurellement allergique à tout projet de prise de souveraineté et à toute culture agonistique, ses guerres seront dictées et presque imposées par son avenir eurasien et euro-atlantique, une posture inconfortable qui la lie, par l'histoire à son passé civilisationnel et par la géopolitique à sa dimension euro-continentale. Les formes politiques de ces enchevêtrement de conflits ne serons plus celles menées par les démocraties parlementaires des États nationaux, mais celles autocratiques ou présidentialistes des empires continentaux de jadis.

L'Europe des nations, issue du reflux de la mondialisation (2015-2021), n'est plus celle des nationalismes offensifs et rivaux des entre deux guerres, mais celle de la sauvegarde de leurs identités menacées. Le contenu de l'idée nationale est autre aujourd'hui que par le passé. La politique de dissociation nationale (Brexit) et d'intégration impériale (atlantisme), répugne à la France, isolée et déclinante, mais séduit l'Allemagne montante, dépourvue de la vieille conscience historique et passée de la doctrine du "peuple-maître" à celle du "peuple-partenaire", mal cousue dans les habits d'un fédéralisme administratif et d'un européanisme exsangue. La France, minée de l'intérieur par l'effondrement de l'autorité est à l'aube d'une "surprise stratégique" venant de l'intérieur, par la remise en cause, qui lui sera fatale, de son unité constitutive, le peuple-nation.

Quelle que soit la part de l'Europe dans les batailles pour la suprématie du système, la victoire militaire, au plan historique, sera t-elle encore, celle des puissances maritimes, auxquelles elle appartient? Dans une conjoncture totalement inédite, les guerres majeures de demain seront des guerres d'une impérialité multipolaire, à échiquier systémique, à projection planétaire et au choc violent et rapide, dévalorisant le principe de l'équilibre des forces. Les acteurs mineurs, européens et asiatiques, joueront leur partition robo-numérique, en vassales de chaque pôle, sous la coordination autoritaire des trois maîtres dominants de bloc (États-Unis, Chine et Russie), et les buts de guerre assignés, excluront toute paix de compromis.

Il s'agira de guerres d'anéantissement ou de soumission, car la violence paroxystique de leurs concepts stratégiques excluront toute coexistence civilisationnelle. L'enjeu sera, dès le début, une impérialité sans partage et celle-ci aura une dominance, scientifique, cognitive et intellectuelle, qui soumettra l'affrontement global, aux ambitions et aux projets de leurs maîtres.

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Le monde des Impérialités établies sera soumis à une sorte de "soft balancing" de la part des puissances régionales existantes, réagissant, en contre-tendance, à toute politique de primauté. Cette évolution n’infirme pas la considération de fond que la solution des problèmes majeurs exigera toujours une intervention ou un soutien de la part des puissances majeures. L’avenir du multilatéralisme, asservi à la logique des grandes puissances sera un multilatéralisme de groupe, qui pourra jouer un rôle influent, à la condition qu'il y soient inclus les grands acteurs du système.

Quoi donc de la future distribution des pouvoirs intermédiaires, ou encore de la démographie et des ressources? Quoi de la justification et de la légitimité des nouvelles hiérarchies et des nouveaux souverains-gouverneurs? Dans ce nouveau Moyen-Age post-moderne de l'affrontement, nous assisterons à l'émergence d'une nouvelle sacralité du pouvoir,ritualisé avec des liturgies modernisés, à la manière des anciens royaumes, légitimant, aux jeux des opinions, la victoire de la robotique guerrière et de la puissance numérique. Entre l’Égypte des Pharaons et la ruche des abeilles, l'architecture des souverainetés impériales choisira les formes de soumission du travail planétaire et le nouveau servage des continents, où des lutte pour la liberté, marginales et rebelles, rappellerons l'ancien mythe de Sisyphe.

Les masses dépolitisées des ingénieurs, scientifiques, business-man et financiers, apporterons leurs savoirs et compétences aux plate-formes systémiques des États majeurs, jusqu'à la surveillance semi-permanente des données sensibles. La géopolitique des données constituera le reflet et la substance de cette rupture culturelle et scientifique .

In fine, dans ce tournant décisif du procès historique, l'opprobre impérial tombera sur la démocratie, l'égalité et l'histoire sociale du progrès et la nouvelle ère sera inégalitaire, positiviste, post-humaniste et post-hégélienne, dessinée par la force de transformation des rivalités de la triade (Chine, États-Unis et Russie) et par la montée des périphéries du monde.

A partir d'ici, l'histoire du futur engendrera une nouvelle guerre contre la renaissance de la dialectique de la raison, philosophiquement iconoclaste et l'Impérialité s'en défendra avec acharnement. Le rêve même de la grande Harmonie se désagrégera alors de l'intérieur et tombera en ruine, enfermé par la grande muraille de l'oubli et des utopies.

Un débat se fait jour dans l'immédiat sur la guerre inter-étatique de demain, s'interrogeant sur la forme que prendra le conflit, de haute intensité, de "guerre sans limites", ou encore de "guerre invisible", secrète et souterraine? La conjoncture que nous vivons, par sa réticence dans l'emploi de la force militaire de la part des acteurs majeurs de la scène internationale et de de l'extension visible des domaines de l'affrontement, impliquera "un changement de la grammaire stratégique, mais pas de la logique de la guerre" (Clausewitz). Il en résultera un nouveau visage de la guerre, profondément modelé par la révolution technétronique et par le complexe militaro-numérique, qui affecte la stratégie des moyens et le champ de bataille, provoquant une inversion de l'innovation qui va désormais du civil au militaire et du stratégique au politique.

L'impérialité, comme tendance à la suprématie et à l'empire découle d'une vision moniste de l'histoire, à la différence de la multipolarité, fondée sur l'hétérogénéité et le pluralisme des États, unifiés par l'unicité du système et distincts par la race, par la culture et l'histoire.

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Diplomatie et guerre. Sur les grandes rivalités Hégémoniques

Le "Mémorandum Crowe" et la rivalité anglo-allemande

Dans le contexte des théories sur la "montée pacifique" de la Chine et sur l'avènement d'un "monde harmonieux", le niveau d'assurance de ces déclarations dépend du niveau de crédibilité de la diplomatie et du degré de confiance, induit par la stabilité régionale. Ces deux référents peuvent être compromis par le développement de la technologie et des systèmes d'armes, conçus en vue d'acquérir une avancée stratégique significative et cet impact amène en retour à une course aux armements et à des risques de conflits. C'est au sujet d'une analyse comparée des équilibres internationaux du concert européen du XIXème et des perturbations dans le calcul des rapports de force, successifs à l'unification de l'Empire allemand en 1871, que le débat sur le destin national de la Chine (2007-2010), a suscité une quête sur les sources de la confiance d'un pays millénaire, la tradition, l'idéologie et l'esprit national. L'analyse historique semble avoir démontré que les causes du conflit de la première guerre mondiale en Europe furent moins les structure des rapports de forces issus de l'unification allemande, que les enjeux et les ambitions des élites de l'Empire et, parmi d'autres importants facteurs, le plus influents de tous, le nationalisme et les irrédentismes diffus. La rivalité anglo-allemande, qui se greffait sur cette tension permanente, domina la politique européenne de la fin du XIXème, lorsque le monde se résumait à l'Europe et fut caractérisée par les difficultés d"une diplomatie rigide et sans flexibilité, limitant le champ d'action des principaux pays du concert européen. En effet, compte tenu de l'unification de l'Allemagne montante, qui se sentait entourée d'hostilité et de limites à son influence, poussa le Foreign Office britannique à s'interroger sur la menace objective de l'Empire allemand, pour sa survie et pour la compatibilité de la montée en puissance, surtout navale, d'un pays continental, avec l'existence même de l'Empire britannique.

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Aujourd'hui comme hier la compétition est devenue stratégique et la limitation des espaces de manœuvre consentis, a provoqué la lente création de deux blocs d'alliances rivales, auxquelles le nationalisme ou le souverainisme renaissants fournissent l'aliment idéologique pour les futurs belligérants. En ce qui concerne l'analogie historique, toujours imprécise, entre la situation européenne du XIXème et celle eurasienne du XXIème, la question de fond,qui préoccupait la Grande Bretagne de l'époque et les États-Unis d'aujourd'hui, était de savoir si la crise d'hégémonie et le problème de l'alternance qui iraient se manifester, étaient dus à la structure générale de la configuration du système ou à une politique spécifique de l'un ou de l'autre des deux "compétitors" et si, in fine, l'existence même de l'empire américain serait menacée et avec elle, celle de l'Occident et de la civilisation occidentale, jusqu'à sa variante russo-orthodoxe. Le "Mémorandum Crowe", dans le cas de l'Allemagne montante et dans le cadre d'une analyse de la structure de la puissance, concluait pour l'incompatibilité entre les deux pouvoirs, britannique et allemand, et excluait la confiance et la coopération de la part de la Grande Bretagne. Ainsi l'importance des enjeux, interdisait à celle-ci d'assumer des risques et l'obligeait à prévoir le pire. Ce qui arrivera avec la première et deuxième guerre mondiales.

La "déclaration Stoltenberg" et la rivalité sino-américaine

Y t-il quelque chose d'équivalent du "Mémorandum Crowe" dans la crise d'hégémonie des États-Unis et dans la montée en puissance de la Chine, comparable à celle des deux pouvoirs anglo-allemand du XIX /XXème siècle et, dans notre cas à l'existence même de l'Occident?

Partie et juge de ce "Grand-Jeu" d'alternance historique, l'Alliance Atlantique, devenue une alliance de sécurité à perspective globale, par la voix de son Secrétaire Général, Jens Stoltenberg, a souligné l'importance du "moment charnière" de l'OTAN, dans le but de relever la gravité de l' inversion de prééminence entre États-Unis et Chine et l'exigence, pour les puissances occidentales, d'en relever le défi.

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L'hégémonie chinoise paraît inacceptable à l'Amérique impériale, comme l'allemande à la Grande Bretagne du XIXème siècle et, par l'intermédiaire de l'OTAN en Europe et de l'Anzus en Extrême Orient, elle doit apparaître comme telle, à une grande partie de ces pays.

Ainsi le Sommet du 15 juin 2021 à Bruxelles pourra-t-il avoir la même signification et portée pour les États-Unis que le "Mémorandum Crowe" pour l'empire britannique du XIXème? L’ambiguïté des interprétations n'exclut pas le risque du pire. Donner la priorité à l'isolement de la Chine et à la désescalade avec la Russie, en a été la lecture plus optimiste pour le destin de l'Occident L'idée de créer une alliance mondiale des démocraties à deux pôles, l'OTAN, pour le théâtre européen et le Quad (Usa, Japon Australie et Inde) pour l'Asie-Pacifique, a justifié, en arrière fond, deux projets concordants, une indépendance politique et une autonomie stratégique de l'Europe vis à vis des États-Unis et simultanément la recherche d'un apaisement vis à vis de la Russie. Face à la résilience de l'Alliance atlantique et à l'influence grandissante de la Chine, la menace immédiate est apparue cependant celle de la Russie (Ukraine, Bélarus et Pays Baltes), restaurant la confiance contradictoire des élites asservies à l'Amérique déclinante.

La prise de conscience historique et la subordination de la démocratie à l'hégémonie

Ainsi, sommes nous étonnés qu'une alliance politique et militaire (l'OTAN), à un "moment charnière" de son histoire, fonde, par une déclaration de son Secrétaire général, sa prise de conscience historique sur un tournant décisif dans l'évolution du monde comme géopolitique accomplie et qu'elle présente ce moment comme une leçon pour l'avenir et comme une liaison du présent et du passé? Moment éclairant ou paradoxe sans précédents? Que signifie-t-elle cette conscience, si non l'inscription de notre futur proche dans les déterminismes des grandes forces historiques, autrement dit dans les traits originaux d'une conjoncture planétaire, où une seule question est essentielle: "Le "Grand Jeu" du XXIème siècle se passera-t-il à l'intérieur du système ou sera-t-il une remise en cause de ce dernier, remettant en question la structure et la hiérarchie de celui-ci et renversant la civilisation de l'Occident?" Dans cette perspective le dilemme de la paix et de la guerre n'est plus une pure hypothèse, mais un alignement nécessaire à Hégémon, dont la portée transcende le conjoncture et concerne l'histoire de l'humanité toute entière. Avoir l'idée d'être engagés dans l'histoire suppose, pour une collectivité donnée,d'avoir une vision plus large de la simple connaissance, incluant un choix d'action, comme un engagement "libre" et à haut risque.

Concrètement et stratégiquement l'antagonisme sino-américain au Sommet de Bruxelles, a pris le dessus sur le rapprochement russo-chinois, de telle sorte que la logique de la contingence transforme la nature traditionnelle des concepts et que la démocratie devient un instrument de l'hégémonie (et pas le contraire); une modalité pour garder ou pour atteindre le pouvoir global, puisque la protection et la sécurité sont conditionnées par l'obéissance (Hobbes).

liuMGf.jpgDès lors le débat sur le "destin national" (Liu Mingfu), qui s'est tenu en Chine dans les années 2010, a quitté le terrain du politique pour devenir le mode de penser d'une civilisation en marche et d'un puissant univers qui ré-émerge et s'affirme (Chine) à l'échelle mondiale.

La menace régionale est devenue systémique et elle n'est plus seulement d'ordre militaire mais repose sur l'unité organique d'un "sens", qui mobilise les esprits et les forces de toute une époque et trouve sa forme accomplie non pas dans un régime politique précaire et abstrait (la démocratie et l'universalisme politique régnant et contingent), mais dans l'empire, la forme "perfectissima" du gouvernement des hommes, transcendant la politique et les changements séculaires des équilibres des pouvoirs.

Pouvons nous dire avec certitude qu'une hégémonie politico-culturelle sur l'Eurasie, plus encore qu'une supériorité politico-stratégique menace l'indépendance des autres États du monde et l'existence même de leur souveraineté?

La logique du doute est de méthode, car le critère de l'ami et de l'ennemi reste latent dans la politique intérieure et sert à briser toute opposition (Navalny, Hong-Kong, Taïwan, Xinjiang), remettant en cause la distinction traditionnelle de légalité et de légitimité, poussée à son extrême dans la politique internationale. L'ennemi devient une puissance objective et hostile et c'est là, dans les "moments charnière" de Stoltenberg, que la tension latente devient active et maintient l'histoire du monde en mouvement

La confiance stratégique et la coopération authentique d'un Sommet de l'OTAN pourront elles interdire, freiner ou retarder la confrontation ou le "duel du siècle"? De la part de qui et sous quelle forme viendra-t-elle la décision? Sera-t-elle individuelle ou collective, proche ou à long terme, vue l'énormité des enjeux et la rupture de la digue, fissurée par l'antagonisme des mondes, qui retient l’Himalaya et le Tibet de leur glissement tectonique vers les deux Océans, Indien et Pacifique, eux mêmes périclitants.

La désoccidentalisation du monde et l'asymétrie des volontés

Les formes de antagonisme dans les différentes régions de la planète est l'un des thèmes majeurs du "Rapport de la CIA sur l’État du monde en 2020", publié en 2005, au titre significatif: "La désoccidentalisation du monde". Celle-ci peut être résumée à une augmentation des dépenses militaires, bien supérieures à celles de l'Europe et donc à une inversion de l'asymétrie des moyens, comme preuve d'une asymétrie des volontés.

Dilemme global, dans un cadre géopolitique planétaire et contraignant, celui d'un système international en pleine transformation, dont les principes constitutifs, la hiérarchie et les interdépendances, sont contestés et remises en cause politiquement.

Le concept-clé de cette remise en discussion est celui de monde multipolaire et le cadre dominant celui de sa triade, États-Unis, Russie et Chine. L'Europe en revanche est entrée à nouveau dans un processus d'instabilité et de désagrégation (Brexit, fissuration est-ouest, tensions euro-turques, crises migratoires etc). Le terme extrême et radical de cette transformation s'appelle "guerre" et celle ci concerne la configuration système lui même, sa hiérarchie et sa philosophie, bref, son pouvoir et son impérialité historique.

L'amplification des dangers et la guerre de demain

Scruter les signes de cette évolution c'est maîtriser l'avenir, car tout est signe et indice dans les plus hautes combinaisons stratégiques! En effet on ne combat pas les accidents mais les vagues montantes et irrésistibles. Or, la guerre de demain c'est la menace d'aujourd'hui, qui grandit sous un nouveau visage et au cœur des défis les plus grands. La guerre de demain n'est pas seulement limitée à la modification du visage apparent de la guerre ou à sa "grammaire", mais, et encore plus, à l'extension de sa "logique" profonde, politique et systémique.

Cette logique s'appelle direction de l'histoire, ou, en d'autres termes, inversion d'une hégémonie montante, que nous appelons une 'impérialité, élevée à la sommité des événements par le sentiment métaphysique de l’homme. Or dans les guerres s'affrontent les peuples qui partagent les mêmes métaphysiques ou les mêmes dieux et toutes les divinités de la lutte, même endormies, sont réveillés par les passionalités des peuples en situation de danger.

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Ainsi nous pouvons dire, par une sorte d'analogie hasardeuse, que la perte de l'unité stratégique de l'Occident, la crise des démocraties, l'émergence des régimes autoritaires et l'ère de la démondialisation actuelle, coïncident avec une période d'amplification des dangers, représentés par des ruptures de la rationalité dissuasive et, au niveau conventionnel, par des combats déréglés, hybrides et hors limites.

Hétérogénéité du système et multipolarité

Enfin, compte tenu de l'hétérogénéité du système, cette situation engendre une stratégie défensive de la part d'Hégémon, consistant à anticiper la dissidence de membres importants de la communauté d'appartenance (sortie de la Grande Bretagne de l'UE et l'éloignement de l'UE des États-Unis), en maintenant au même temps la cohésion des alliances (OTAN/ANZUS).

Au niveau des nouvelles incertitudes et des nouveaux défis, l'Europe aura des difficultés à établir une connexion entre la diplomatie multilatéraliste, pratiquée jusqu'ici et la diplomatie multipolariste dominante dans la scène planétaire. Le multipolarisme s'affirme comme tendance à la régularité classique des regroupements politiques dans l'organisation des relations internationales et la compréhension de cette évolution exige, aux vues de la puissance dominante du système (les États-Unis), de faire recours à deux grandes interrogations :

- Quelle stratégie adopter vis à vis d'une grande coalition eurasienne et anti-hégémonique, Russie-Chine-Iran ?

- Quelles hypothèses de conflits ouverts entre pôles et quels scénarios de belligérance entre pôles continentaux et pôles insulaires.

Fin de la stabilité hégémonique et monde post-ioccidental

La question qui émerge du débat sur le rôle des États-Unis, dans la conjoncture actuelle, en Europe et dans le monde, est de savoir si la "stabilité hégémonique" (R. Gilpin), qui a été assurée pendant soixante dix ans par l'Amérique, est en train de disparaître, entraînant le déclin d'Hégémon et de la civilisation occidentale, ou si nous sommes confrontés à une alternance hégémonique et à un monde post-occidental. La transition de la fin de la guerre froide au système unipolaire à intégration hiérarchique incomplète s'est précisé comme une évolution vers un pouvoir partagé et un leadership relatif.

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La transition nouvelle (celle de la nouvelle guerre froide), s'est manifestée comme :

- l'incapacité d'Hégémon d'imposer un ordre planétaire contraignant et comme lente décomposition du moment américain (déclin progressif de l'unipolarisme capacitaire et de l'unilatéralisme décisionnel).

Cela s'est traduit:

- par le passage de la "global dominance" de la période unipolaire au "global leadership", qui définit une série d'équilibres de réseaux et une fonction d'arbitrage que la puissance dominante (USA) exerce au sein de ses équilibres de réseaux.

En ce sens, le "leadership global" des États-Unis, face a la Russie et à la Chine, dispose d'un large éventail d'options, lui permettant de faire recours à une panoplie des moyens politiques plus différenciés :

*un réseau mondial inégalé d’alliances militaires; des partenariats stratégiques de choix, à l’extrémité ouest du Heartland (Europe), ou dans la jonction intercontinentale du plateau turc et sur la façade littorale de Moyen Orient (Israël), ainsi qu'une constellation insulaire et péninsulaire des "pays pivots", tout au long du Rimland (Japon, Inde, Golfe)

* in fine, un multilatéralisme institutionnel et informel, alternatif et de convenance.

Au passif des États-Unis, ces atouts ne peuvent cacher les déconvenues et les échecs, dont le plus retentissant a été l'Afghanistan. Ici les leçons apparaissent en toute lumière: la reconquête du pouvoir par les taliban, la poursuite et l'extension de l’instabilité en Asie centrale au détriment de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Pakistan, et, indirectement de la Russie, mais à l'avantage de la Chine. La poursuite du conflit n'a d'autre but que de déstabiliser l'Iran.

En termes plus imaginatifs on pourrait traduire cette situation comme celle des souverains des trois empires qui, dans la "Grande salle du Millenium", enfouie au cœur du Karakorum, se disputent le monde, le billiard à côté du cercueil, le Groenland contre la Terre du feu et l’Arctique contre l'Antarctique aux confins des Océans, et sous le regard perçant de la Force, de la Justice et de la Morale.

Conflits en chaîne ou "révolution systémique"?

L'interrogation qui s'accompagne à ce déclin et à la transition vers un système multipolaire articulé, est également centrale et peut être formulée ainsi: "Quelle forme prendra-t-elle cette transition?"

La forme, déjà connue, d'une série de conflits en chaîne, selon le modèle de Raymond Aron calqué sur le XXème siècle, ou la forme plus profonde, d'un changement bouleversant de la civilisation, de l'idée de société et de la figure de l'homme, selon le modèle des "révolutions systémiques", de Stausz-Hupé, embrassant l'univers des relations socio-politiques du monde occidental et couvrant les grandes aires de civilisations connues? Dans ce cas, il apparaît évident que cette transition ne marquera pas un accord sur des principes de légitimité, pouvant assurer la stabilité du monde, comme aux temps du Congrès de Vienne de 1815, mais la concordance fatale d'un condominium sur le monde entre les États-Unis et la Chine, ou une guerre générale et totale pour la prééminence impériale, comme dans la guerre du Péloponnèse. Concordance inexorable, inhérente à la dimension contingente de l'histoire humaine et à la fatalité des destins politiques, selon l'interprétation globale du devenir et selon les modèles stylisés de "rupture", qui n'ont épargné aucune grande civilisation. Hier, comme aujourd'hui, la réflexion sur la guerre est à la base de toute philosophie de la paix, car la ruine d'un système est aussi la naissance d'un autre, lié à une autre idée constitutive, ou à une autre civilisation.

Bruxelles, le 11 Août 2021

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VIDEOS

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Les vidéos ci jointes ébauchent une réflexion sur une pédagogie européenne et internationale alternative et préludent à cinq réalisations thématiques, produites il y a cinq ans (2017).

Ces deux premières vidéos portent les titres:

"Changer d'Europe, sans changer de civilisation"

https://www.youtube.com/watch?v=BX72peB9Mm0


"La révolution des patriotes et la Reconquista de l'Europe"

https://www.youtube.com/watch?v=4u3k4gnfT7M

vendredi, 13 août 2021

Giorgio Agamben: les vrais enjeux

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Les vrais enjeux

par Giorgio Agamben

Source : Giorgio Agamben & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-vera-posta-in-gioco

Ce qui est frappant dans les discussions sur le passeport vert et le vaccin, c'est que, comme cela se produit lorsqu'un pays glisse sans s'en apercevoir vers la peur et l'intolérance - et c'est sans doute ce qui se passe en Italie aujourd'hui - c'est que les raisons perçues comme contraires non seulement ne sont aucunement prises au sérieux, mais sont hâtivement rejetées, quand elles ne deviennent pas purement et simplement l'objet de sarcasmes et d'insultes. On pourrait dire que le vaccin est devenu un symbole religieux, qui, comme toute croyance, agit comme une division entre les amis et les ennemis, les sauvés et les damnés. Comment une thèse qui s'abstient d'examiner les thèses divergentes peut-elle être considérée comme scientifique et non religieuse ?

C'est pourquoi il est important de préciser tout d'abord que le problème pour moi n'est pas le vaccin, tout comme dans mes interventions précédentes ce n'était pas la pandémie, mais l'utilisation politique qui en est faite, c'est-à-dire la manière dont elle a été gouvernée depuis le début.

Aux craintes qui apparaissaient dans le document que j'ai signé avec Massimo Cacciari, quelqu'un a sagement objecté qu'il ne fallait pas s'inquiéter, "parce que nous sommes en démocratie". Comment est-il possible que nous ne nous rendions pas compte qu'un pays qui est en état d'exception depuis près de deux ans et dans lequel les décisions qui restreignent fortement les libertés individuelles sont prises par décret (il est significatif que les médias parlent même d'un "décret Draghi", comme s'il émanait d'un seul homme) n'est en fait plus une démocratie ? Comment est-il possible que la concentration exclusive de nos attentions sur les contagions et la santé empêche de percevoir la Grande Transformation qui est en train de se produire dans la sphère politique, dans laquelle, comme cela s'est produit avec le fascisme, un changement radical peut effectivement avoir lieu sans qu'il soit nécessaire de modifier le texte de la Constitution ?

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Et ne faut-il pas réfléchir au fait que les mesures exceptionnelles et les mesures ponctuelles ne sont pas dotées d'une échéance définitive, mais sont sans cesse renouvelées, comme pour confirmer que, comme les gouvernements ne se lassent pas de le répéter, rien ne sera plus jamais comme avant et que certaines libertés et certaines structures fondamentales de la vie sociale auxquelles nous étions habitués sont annulées sine die ? S'il est vrai que cette transformation - et la dépolitisation croissante de la société qui en résulte - est en cours depuis un certain temps, n'est-il pas d'autant plus urgent de faire une pause pour évaluer ses résultats extrêmes pendant qu'il est encore temps ? Il a été observé que le modèle qui nous gouverne n'est plus la société de discipline, mais la société de contrôle - mais jusqu'où pouvons-nous accepter ce contrôle ?

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C'est dans ce contexte que le problème politique du passeport vert doit être posé, sans le confondre avec le problème médical du vaccin, auquel il n'est pas forcément lié (on a fait toutes sortes de vaccins dans le passé, sans que cela ne soit jamais discriminatoire pour deux catégories de citoyens). Le problème n'est pas, en effet, seulement celui, certes grave, de la discrimination d'une classe de citoyens de seconde zone: c'est aussi celui, qui tient certainement plus à cœur aux autres gouvernements, du contrôle généralisé et illimité qu'il permet sur les titulaires bêtement fiers de leur "carte verte".

Comment est-il possible - demandons-nous encore une fois - qu'ils ne se rendent pas compte que, obligés de montrer leur passeport même pour aller au cinéma ou au restaurant, ils seront contrôlés dans chacun de leurs mouvements ?

Dans notre document, nous avons établi une analogie avec la "propiska", c'est-à-dire le passeport que les citoyens de l'Union soviétique devaient présenter lorsqu'ils voyageaient d'un endroit à l'autre. C'est l'occasion de préciser, comme cela semble malheureusement nécessaire, ce qu'est une analogie juridico-politique. Nous avons été accusés, de manière injustifiée, d'établir une comparaison entre la discrimination résultant du passeport vert et la persécution des Juifs. Il devrait être clair une fois pour toutes que seul un imbécile mettrait sur un pied d'égalité ces deux phénomènes, qui sont évidemment très différents. Mais il ne serait pas moins stupide s'il refusait d'examiner l'analogie purement juridique - je suis un juriste de formation - entre deux lois, comme la législation fasciste sur les Juifs et celle sur l'institution du laissez-passer vert. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les deux dispositions ont été adoptées par décret-loi et que toutes deux, pour ceux qui n'ont pas une conception purement positiviste du droit, sont inacceptables, car - quelles que soient les raisons invoquées - elles produisent nécessairement cette discrimination d'une catégorie d'êtres humains à laquelle un Juif devrait être particulièrement sensible.

Encore une fois, toutes ces mesures, pour ceux qui ont un minimum d'imagination politique, doivent être placées dans le contexte de la Grande Transformation que les gouvernements des sociétés semblent avoir à l'esprit - en supposant qu'il ne s'agisse pas plutôt, comme c'est possible, de l'avancée aveugle d'une machine technologique qui a désormais échappé à tout contrôle. Il y a de nombreuses années, une commission du gouvernement français m'a convoqué pour donner mon avis sur la création d'un nouveau document d'identité européen, qui contenait une puce avec toutes les données biologiques de la personne et toute autre information possible la concernant. Il me semble évident que la carte verte est la première étape vers ce document dont l'introduction a été retardée pour une raison quelconque.

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Il y a une dernière chose que je voudrais porter à l'attention de ceux qui sont prêts à dialoguer sans insulter. L'être humain ne peut pas vivre s'il ne se donne pas des raisons et des justifications pour sa vie, qui, de tout temps, ont pris la forme de religions, de mythes, de croyances politiques, de philosophies et d'idéaux de toutes sortes. Ces justifications semblent aujourd'hui - du moins dans la partie la plus riche et la plus technologisée de l'humanité - avoir disparu, et les hommes sont peut-être pour la première fois confrontés à leur pure survie biologique, qu'ils semblent incapables d'accepter.

Cela seul peut expliquer pourquoi, au lieu d'assumer le simple et aimable fait de vivre côte à côte, on a ressenti le besoin d'établir une implacable terreur sanitaire, où la vie sans justification plus idéale est menacée et punie à chaque instant par la maladie et la mort. De même qu'il est insensé de sacrifier la liberté au nom de la liberté, il n'est pas possible de renoncer, au nom de la vie nue, à ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.

mercredi, 11 août 2021

L’analyse de François Jay : La nouvelle campagne du Général Macron

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L’analyse de François Jay

La nouvelle campagne du Général Macron

 

Source: www.liguedumidi.com

 

Le petit caporal Macron a pris en 2017, le pouvoir à la hussarde. Une affaire réglée en quelques mois et à la surprise des vieilles badernes du PS, et de LR. Devenu Président, nous dirons « général », il a engagé une nouvelle campagne pour se maintenir au pouvoir. Comme pour la précédente, il prend des risques et surprend.

 

LE PAYS DIVISÉ EN DEUX

 

Les commentateurs et les conseillers s'affolent : une partie de la population s'est mobilisée, dans la rue, en plein été, contre les mesures « Passe-Sanitaire ». Du jamais vu… Tout au moins à notre époque. On se souvient que les « évènements » de mai 68 ont été enterrés par les vacances... Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se produit. Les manifestations grossissent, pendant les vacances. Les échéances successives qui imposent à la population la vaccination, poussent dans la rue de plus en plus de Français. L'action du Gouvernement est en train de créer, de toute pièce, une opposition irréductible. Macron divise les Français en deux camps, un camp important, ceux qui bénéficient du « passe-sanitaire », les vaccinés (deux fois pour le moment) et les autres. Ces deux camps sont de taille inégale, les Kollabos sont une large majorité, mais les manifestants sont certainement les plus déterminés. Ils sont à la limite de la révolte, face à l'agression qu'ils subissent. Ils ont conscience d'être pris dans un piège. Ils le vivent très mal. Ils sentent bien qu'ils sont pris dans une nasse, et pris pour des cons.

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Macron veut qu'ils se soumettent. Et pour les faire céder, Macron va jusqu'à leur faire perdre leur emploi (et sans droit au chômage, un scandale pur, pour des gens qui ont cotisé !), ne plus pouvoir se faire soigner, ne plus pouvoir se déplacer, ne plus pouvoir s'approvisionner dans les grands centres commerciaux. Ils se retrouvent, par la volonté du Prince, privés de services pour lesquels ils payé impôts et cotisations... Volés, comme dans un bois !

 

BOUTE FEU

 

Il est clair que Macron veut mettre le feu au pays. La manœuvre est évidente, grossière. Et personne, parmi les leaders, ne proteste. Aucune dénonciation (à part Philippot). Les syndicats sont couchés -à part Force Ouvrière- et quelques syndicats catégoriels. Comment les Centrales syndicales peuvent-elles accepter une agression pareille contre les salariés ? L'absence de réaction en dit long sur l'état du mouvement syndical en France. Les syndicats vivent des subventions de l'Etat. Ils ne sont plus une arme de défense des salariés. Ils sont un instrument aux mains du pouvoir.

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Même silence, incroyable, du monde politique. Macron ne semble pas avoir d'opposant. La classe politique s'est compromise depuis des mois dans la glu des mesures « politiques » de lutte contre l'épidémie : pas de masques, masques obligatoires ; enfermement, libération, enfermement, libération... ; Remdesivir, puis plus de Remdesivir ; vaccins libérateurs, puis vaccins obligatoires... Elle semble sidérée comme la majorité de la population... Les politiques ont peur. Ils attendent ! Macron est seul sur scène, et il fait le spectacle tout seul. Il mène la danse, les journalistes battent la mesure et font la claque. Les mesures qu'il prend et qui risquent de mettre le pays à feu et à sang, semblent même approuvées par l'opposition. Il va pouvoir les justifier par « l'épidémie », et jouer le « sauveur ». Quand la rue sera en feu, le boutefeu deviendra pompier. Comme De Gaulle en 68, il recueillera les suffrages de la peur...

Tout au moins, voilà sa manœuvre. N'oublions pas qu'il y a eu un premier acte à cette méthode, l'affaire des gilets jaunes. La répression (sanglante) et sans pitié a permis à Macron de remonter dans les sondages. Parce que, même avec presque rien à perdre, l'électeur veut de l'ordre... Un climat social tendu, ce serait pour Macron l'assurance d'une réélection... Il a vérifié, avec les gilets jaunes, que ça marche.

 

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L'INCONNUE DE LA JEUNESSE

 

C'est une constante de l'histoire, qu'une population jeune est propice à la guerre ou aux mouvements sociaux violents. C'est ce que nous avons vu, récemment, avec les « Printemps Arabes ». Aujourd'hui, la mobilisation estivale touche une population peu politisée, qui se situe à droite ou à gauche...des actifs, ou des retraités, des femmes autant que des hommes. Les jeunes, lycéens et étudiants ne sont pas présents.

 

Mais que se passera-t-il à la rentrée ? Même si la population française est relativement âgée, la jeunesse qui est rassemblée pendant la période scolaire dans les centres-villes des Métropoles, peut entrer dans les manifestations de protestation. Ce qui ne s'était pas passé au moment du mouvement des gilets jaunes. Les motifs de mobilisation touchent directement les préoccupations des jeunes et des adolescents : la possibilité de voyager, de sortir en boite, d'aller aux concerts, aux spectacles, de trouver des jobs d'étudiant...

 

Le thème de la liberté, et de l'avenir est très sensible. Et que dire de l'inconnue des effets à long terme des vaccins qui ne sont que des produits expérimentaux ? Difficile que cette crainte ne touche pas les plus jeunes.

 

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Même s'il a eu la prudence d'exonérer les forces de l'ordre des obligations vaccinale, même s'il a désamorcé la bombe que constitue le transport routier en permettant aux chauffeurs de continuer à travailler sans être vaccinés, Macron prend un risque politique. Il reste l'inconnue de l'ampleur de la réaction du monde étudiant. Macron compte certainement sur ses supplétifs que sont les black-blocks pour diviser le mouvement de protestation. Pour monter les manifestants de droite contre les manifestants de gauche... Mais cette méthode qui a si bien réussi contre les gilets jaunes, fonctionnera-t-elle cette fois encore ?

 

Les gauchistes vont-ils encore sauver Macron ?

lundi, 09 août 2021

Les nouveaux chiens de garde et le passe sanitaire

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Les nouveaux chiens de garde et le passe sanitaire

par Nicolas Bonnal

La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards…de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros, dégoûte les Français, tant elle aura été crasse et ignoble depuis le début de cette histoire : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé. Malheureusement il n’y a rien de nouveau sous le soleil: depuis les années Mitterrand et le passage du col Mao au Rotary (Hocquenghem) nous sommes dans un présent permanent d’omerta (Coignard), d’abjection et de désinformation. Nous sommes là pour enrichir les riches et pour empoisonner les Français, disent les gardiens de camp médiatique et électronique.

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C’est que les gens dont nous parlons sont des chiens de garde. Et quels dobermans ! Et quels roquets !  Revenons-en alors au maître-livre de Serge Halimi, trublion du Monde diplomatique, qui rappelait dans son très documenté pamphlet que le journaliste est avant tout un enthousiaste :

« La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de « l’information ». Le journaliste est alors prodigieusement libre. Et il est heureux. On lui octroie en prime le droit de se croire puissant. Fêtard sur la brèche d’un mur de Berlin qui s’ouvre à la liberté et au marché, petit soldat ébloui par l’armada de l’OTAN héliportant au Kosovo la guerre « chirurgicale » et les croisés de l’Occident, avocat quotidien de l’Europe libérale au moment du référendum constitutionnel : reporters et commentateurs eurent alors carte blanche pour exprimer leur enthousiasme. Le monde avait basculé dans la « société de l’information », avec ses hiérarchies « en réseau », ses blogs et ses nouveaux seigneurs. »

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La presse fut chargée d’encenser Davos :

« Le capitalisme a ses charités, ses philanthropes dont la mission est d’enjoliver un système peu amène envers ceux qu’il ne comble pas de ses bienfaits. La presse trône au premier plan de ces campagnes de blanchiment. Ainsi, Davos, autrefois conclave des « global leaders » soucieux de « créer de la valeur » pour leurs actionnaires, serait presque devenu un lieu de virée pour patrons copains et citoyens. »

Halimi tacle au passage l’effarant Joffrin :

« N’accablons pas Laurent Joffrin. Lui qui, pendant les années Reagan, célébra les États- Unis et le libéralisme (l’émission « Vive la crise ! » fut en partie son œuvre) n’a fait que traduire à sa modeste échelle ce que, sous la double pression de la concentration capitaliste et d’une concurrence commerciale favorisant le conformisme et la bêtise, le journalisme est devenu presque partout : creux et révérencieux. »

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La géographie ça sert d’abord à faire la guerre, disait Yves Lacoste. La presse encore plus, surtout dans une puissance belligène et coloniale :

« Pendant les guerres, la presse se soucie moins de consensus, de pédagogie, de complexité, et davantage de réchauffer l’ardeur des combattants. Presque tout a été dit sur l’effondrement de l’esprit critique lors de la guerre du Golfe où, mis à part L’Humanité et La Croix (par intermittence), chacun des directeurs de quotidien se plaça au service de nos soldats. Quasiment unanimes, les hebdos, radios et télévisions firent chorus, se transformant en classe de recyclage pour officier au rancart vaincu en Algérie trente ans plus tôt et soucieux de prendre, dans les médias, sa revanche sur les Arabes. »

Halimi souligne cette haine pathologique du peuple. On la sentit venir en 1992 au moment de Maastricht. Juste là confinée au nationaliste pauvre (raciste, fasciste, nazi, antisémite, etc.), cette haine se communiqua à tout le peuple de gauche, du centre ou d’ailleurs :

« En 1992, la campagne du référendum sur le traité de Maastricht répéta les « dérives » observées pendant la guerre du Golfe. Là encore, beaucoup de choses se conjuguèrent : la volonté d’encourager l’élite éclairée qui construit l’avenir (« l’Europe») alors que le peuple ne sait qu’exhaler ses nostalgies, sa « xénophobie » et ses « peurs » ; la préférence instinctive pour les options du centre, surtout lorsqu’elles s’opposent aux extrêmes « populiste » et « nationaliste » ; enfin la place accordée aux avis des experts et des intellectuels, eux aussi particulièrement sensibles aux ressorts précédents. Intelligence contre irrationalité, ouverture contre repli, avenir contre passé, ordre contre meute : tous ces fragments d’un discours méprisant de caste et de classe resurgirent au moment du référendum de mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. »

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Et comme on continue de chercher la petite bête immonde ici et ailleurs, Halimi rappelle :

« Il a fallu attendre la fin du second septennat de François Mitterrand pour découvrir que l’ancien président de la République avait, sciemment et longtemps après la guerre, continué à fréquenter un haut dignitaire de Vichy impliqué dans les basses œuvres de ce régime, qu’il avait envoyé à la guillotine des militants de l’indépendance algérienne…Tant d’enquêteurs et tant de journaux se prétendant concurrents pour arriver à ce résultat-là!»

Ce qui est juif, disait Goebbels à Fritz Lang, nous en décidons. Ce qui est antisémite aussi.

Concluons philosophiquement comme l’andouille Ferry. La presse française est crevée depuis longtemps. Comme l’Eglise ou les partis, elle survit en hystérésis, grâce à nos subventions.

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A propos d'un interview de Sergio Romano sur la compétition entre les États-Unis et la Chine

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A propos d'un interview de Sergio Romano sur la compétition entre les États-Unis et la Chine

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/51835/lintervista-di-sergio-romano-e-la-competizione-usa-cina

88304399249788830439924-195x300.jpgL'interview de Sergio Romano à Libero, qui décrit le changement qui s'est produit aux États-Unis, passant d'un président isolationniste, et donc non hostile à l'intégration européenne, à un empereur qui entend restaurer l'hégémonie américaine dans le monde, mérite d'être lue.

L'interview de Romano

Mais la réaffirmation de l'unicité (incontestable) de la puissance américaine dans le monde se fait évidemment au détriment des pays européens, puisque "le leadership mondial signifie toujours enlever du pouvoir à d'autres sujets", à qui l'on demande de revenir au rôle d'États clients du maître d'outre-mer.

Relancer l'alliance atlantique", explique M. Romano, "n'a qu'une seule signification: nous, les États-Unis, nous nous occupons de la politique de sécurité mondiale, nous avons le monopole de la force et nous prenons seuls les décisions. Aussi : nous protégeons nos alliés. Mais tout cela constitue une entrave à l'intégration européenne".

En ce qui concerne les relations avec la Russie, M. Romano a réitéré ce qu'il a toujours expliqué, à savoir que Moscou considère l'élargissement et le renforcement de l'OTAN dans les pays baltes et en Europe orientale, notamment à ses frontières, avec une "hostilité objective". Si Biden est capable de comprendre ces préoccupations, dit Romano, ce sera bon pour le monde.

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Il est inutile de brandir l'affaire de la Crimée dans une perspective anti-russe, puisqu'elle est désormais russe et le restera. Sur ce point, un exemple intéressant : "Rappelons que Khrouchtchev a concédé la péninsule à Kiev en 1954 comme lorsqu'un riche industriel donne les clés de sa Ferrari à un employé pour aller faire un tour"...

Enfin, M. Romano fait part de sa perplexité face à l'idée de M. Biden de lancer une "ligue des démocraties", en déclarant : "Nous n'en avons pas besoin. Quel est l'intérêt ? Dire que Xi Jinping n'est pas démocratique ? Objectivement, cela me semble être un geste anti-chinois".

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"Nous, Européens, avons-nous intérêt à donner des leçons de démocratie aux Chinois ? - Non. Biden n'est pas Trump, et j'ajouterais heureusement. Mais il n'admettra jamais que les États-Unis ont besoin de la Chine comme adversaire. Nous, Européens, en revanche, n'en avons pas du tout besoin [...]. Et attaquer Pékin sur la question de la contagion me semble être la pire des choses.

Le scoop australien et le défi de la Chine

Sur ce dernier point, nous avons un autre scoop qui voudrait renforcer la thèse selon laquelle le coronavirus a été créé dans le laboratoire de Wuhan et a échappé à tout contrôle. Sky News Australia, qui dispose de preuves de la présence de chauves-souris dans le biolab de Wuhan sur lequel les chercheurs ont mené des expériences risquées, a avancé cette affirmation.

Un scoop bizarre, puisque le fait qu'il y ait eu des chauves-souris ou non ne change rien, puisque les chercheurs du laboratoire ont déclaré qu'ils menaient des études sur les virus provenant des chauves-souris, notamment sur le Sras, qui avait sévi en Chine en 2002 (il est évident qu'un bio-lab l'étudie, comme il est évident que le biolab de Fort Detrick étudie les "pathogènes les plus dangereux du monde").

Nous n'entrerons pas dans les détails, qui ne nous intéressent pas pour le moment, mais nous nous limiterons à observer l'origine du nouveau scoop, l'Australie, et à prendre note d'une coïncidence chronologique.

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Cette nouvelle intervient alors que le plus grand État australien (qui est une fédération), l'Australie occidentale, a appelé à une politique moins hostile à la Chine, expliquant qu'il ne s'agit pas de "s'incliner" devant Pékin, mais d'initier une politique plus "rationnelle" à l'égard du géant asiatique. Après le scoop de Sky News Australia, nous pensons que la demande aura été soumises à des critiques.

La compétition avec Pékin sera longue et il faudra malheureusement s'habituer à cette alternance de haute et de basse tension, à ce courant de nervosité qui traverse le monde, fonctionnel et nécessaire à la relance du leadership global des Etats-Unis.

Il y a de l'ironie dans tout cela. La présidence Biden voudrait tourner la page de la folie néocon qui a produit tant de désastres aux États-Unis et surtout dans le monde, et revenir aux gloires des présidences démocratiques à la Kennedy (c'est du moins l'image qui est passée dans les narratifs officiels, la réalité étant bien différente).

Revenir, c'est-à-dire, à l'époque où l'Empire n'avait besoin que de déployer sa puissance douce et sa persuasion morale pour subordonner l'Occident à lui et tenir à distance les menaces extérieures, la guerre étant reléguée à un recours extrême.

Mais malheureusement, la concurrence avec la Chine est très éloignée de ce modèle idéal. La nervosité dont il est imprégné et la propagande enflammée qui l'accompagne vibrent encore de toute la folie néocon que cette présidence voudrait reléguer au registre des mauvais souvenirs.

 

Les effets du Covid sur le populisme : la pandémie l'a-t-elle affaibli ou renforcé ?

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Les effets du Covid sur le populisme: la pandémie l'a-t-elle affaibli ou renforcé?

Federico Giuliani

Ex: https://it.insideover.com/politica/gli-effetti-del-covid-sul-populismo-la-pandemia-lo-ha-indebolito-o-rafforzato.html

La pandémie de Covid-19 a affecté la vie quotidienne des gens, l'économie et, bien sûr, la politique. Les gouvernements, afin de contenir les contagions, ont mis en place une série de mesures pour empêcher la propagation incontrôlée du Sars-CoV-2. Le problème principal - qui est aussi la critique que de nombreux leaders d'opinion et intellectuels n'ont cessé de formuler - est que la lutte contre le coronavirus risque de produire des effets irréversibles au sein de la société et, plus particulièrement, dans ces mécanismes délicats qui régulent les relations interpersonnelles.

Si, pour enrayer les infections, il est nécessaire de limiter les possibilités de contact avec les autres, de réduire les sorties inutiles, de mettre fin aux activités "non essentielles", de fréquenter les écoles à distance, etc., si tout cela se produit, alors non seulement la vie quotidienne des personnes, mais aussi leur façon de vivre dans la communauté humaine seront complètement bouleversées. Aux premiers stades de l'urgence sanitaire, alors que personne ne savait ce qu'était ce virus et comment il agissait, les citoyens du monde entier - à l'exception de cas sporadiques - ont accueilli favorablement les confinements et les mesures restrictives. À long terme, un an et demi après le déclenchement de la pandémie, le récit paternaliste de la protection de la santé a commencé à s'estomper.

Avec une économie dans le marasme - si personne ne peut sortir et si les activités "non essentielles" sont arrêtées, une bonne partie de l'économie cesse de fonctionner - nous avons commencé à voir des protestations contre les mesures restrictives colportées par les différents gouvernements. Dans un tel scénario, quel rôle ont joué les partis populistes ? Ou plutôt, l'avènement de la variable Covid-19 a-t-il affaibli leur champ d'action ou a-t-il donné une nouvelle vigueur à des formations politiques qui avaient stagné après des années de polémiques contre les élites ?

La pandémie et le phénomène populiste en Europe

En observant la scène européenne, nous avons constaté que dans pratiquement tous les pays, il existe un phénomène populiste qui se respecte. De l'Espagne à la France, de l'Italie à l'Allemagne, en passant par le Royaume-Uni et la Suède, les situations à prendre en compte sont multiples. Pour donner un aperçu général, nous avons fait appel à Marco Tarchi, politologue, l'un des principaux experts du populisme, professeur de sciences politiques à l'université de Florence et auteur de Italia Populista. Dal qualunquismo a Beppe Grillo (Il Mulino).

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"D'une certaine manière, la pandémie a affaibli le populisme. Lorsqu'un pays est confronté à une menace qu'il ressent comme sérieuse, et de surcroît inattendue, il a tendance à se rassembler en majorité autour de ceux qui le gouvernent. En d'autres termes, elle ressent le besoin paternel, et donc celui qui gouverne devient en quelque sorte un phare et un point de référence pour la communauté", a expliqué M. Tarchi.

Si l'on exclut le cas controversé d'Orban, des Polonais et d'autres gouvernements d'Europe de l'Est, dans les pays où le phénomène populiste était en progression, la crise sanitaire a fortement réduit sa capacité à s'implanter et à s'étendre. À quel avenir faut-il s'attendre ? Il est difficile de donner une réponse définitive, car l'avenir du populisme, a ajouté M. Tarchi, dépend avant tout d'une variable, à savoir "les proportions des conséquences négatives de la crise de Covid sur le système économique et social".

L'importance de l'économie

En Europe, des mesures ont été prises pour éviter le risque d'une débâcle économique. "Nous savons que, par l'injection de capitaux virtuels, les politiques de la BCE, l'UE, etc., nous avons essayé et essayons de contenir, ou plutôt de pousser le plus loin possible dans le temps, un éventuel effondrement du système économique productif", a souligné M. Tarchi. Cette manœuvre va-t-elle réussir ? " Le succès ou l'échec des populistes en dépend. Comme certains l'ont admis, tôt ou tard, la "facture" devra être payée", a ajouté le professeur.

En bref, beaucoup dépendra de la manière dont les gouvernements pourront se prémunir contre d'hypothétiques crises économiques qui pourraient frapper leurs pays respectifs. Il n'est pas certain que cela se produise, mais il est plausible de s'attendre à ce que certaines catégories de citoyens, parmi les classes les moins aisées, se retrouvent dans la situation désagréable de devoir "payer la facture" des fermetures.

Il est clair que, à mon avis, il y aura un renouveau du populisme", a déclaré Tarchi, "également en raison d'une autre conviction, que je ne suis pas le seul à avoir, mais que j'ai exprimée de manière particulièrement forte depuis plus de vingt ans. Le populisme est un phénomène cyclique". Dans quel sens cyclique ? " Comme l'a écrit Loris Zanatta, le populisme est une rivière karstique : il disparaît puis réapparaît. Nous n'avons jamais vu de populisme avec une tendance linéaire. Par conséquent, nous devions nous attendre à ce que, après des années et des années de croissance, nous ayons un reflux de ce phénomène".

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La (grande) limite du populisme

Le populisme a, entre autres, une énorme, énorme limite. Qu'est-ce que c'est ? "Il ne peut pas se donner de solidité car cela est en dehors de sa nature. Les mouvements qui se donnent une solidité - ajoute Tarchi - sont ceux qui sont structurés, organisés et institutionnalisés. De par leur nature, les mouvements populistes ne vivent pas bien l'institutionnalisation. Ils le subissent ou deviennent autre chose. Nous verrons ce qui se passera mais, comme je l'ai écrit il y a des années, le populisme est "l'invité inconfortable des démocraties"".

Et qu'est-ce que cela signifie ? "Le phénomène populiste reste toujours présent au sein des démocraties et ne peut jamais en être chassé. Par moments, il sera manifestement présent, puis il disparaîtra et reviendra. Pour l'instant, nous n'avons guère vu de populisme réellement ancré dans un réseau gouvernemental, du moins en Europe. Si cela se produit, ce sera quelque chose de nouveau. Mais comment se porte le populisme, à la lumière de la pandémie de Covid ?

"Pas bien, bien qu'il ne soit nullement dans le coma. Il a un problème de santé passager, et comme toujours ses chances ou ses malheurs dépendent de l'état de santé de ses adversaires. Le populisme se lève, en fait, lorsque les institutions de la démocratie libérale commencent à grincer, lorsque les partis traditionnels ne peuvent plus bénéficier de la confiance de la population, etc." En tout état de cause, le populisme ne peut être considéré, comme certains le prétendent, comme la cause des crises, mais plutôt comme la "conséquence des crises dont il se nourrit"". De ce point de vue, "les crises étant une constante périodique de la politique, le populisme ne disparaîtra jamais. Il aura cependant des moments de splendeur et des moments négatifs".

dimanche, 08 août 2021

Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

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Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

par Nicolas Bonnal

Le pouvoir y certes est allé fort. Alors on rassemble facilement un million de personnes dans les rues alors on se dit qu’on a gagné. Mais ce n’est pas si simple. On aura bientôt cinquante millions de vaccinés et ces vaccinés ne seront pas commodes. Samedi je n’ai pas eu l’impression d’une manif de vainqueurs, mais de perdants, de minoritaires et d’isolés. L’écrasante majorité des beaufs de ce pays sont pour le passe comme ils ont été pour la guerre contre l’Irak, la Syrie, la Libye, les confinements, les masques, la mondialisation, Macron, la russophobie viscérale, le Reset, l’écologie, le reste. On retrouve les chiffres de Stanley Milgram, alors pourquoi s’étonner ? 60% gobent tout, 30% doutent, 10% résistent. Je sais que les sondages sont truqués, mais voyez la réalité du terrain. Ceux de mes lecteurs qui travaillent me le disent, qu’on les persécute au boulot.  Et on n’est qu’un début. Macron a la majorité et les médias derrière lui, plus les milliers de milliards de ses oligarques. Il peut voir venir.

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Un rappel : on fascise les non-vaccinés parce qu’ils parlent d’étoile jaune. Mais on en parle en Israël. Et Stefan Zweig (suicidé en 1941) ne disait pas que les juifs étaient gazés par Hitler en 1938 à Vienne ; il disait que les Juifs n’avaient plus le droit de s’asseoir sur un banc, d’aller au restaurant ou au cinéma. Zweig aussi explique que la masse anesthésiée finit par s’en foutre du sort du juif – comme aujourd’hui le vacciné du non-vacciné. Au-dessus plane donc une élite surhumaine ou transhumaine qui LUI VEUT VRAIMENT DU MAL. Regardez une brève et belle émission du Journal L’Humanité: une petite mignonne explique à partir de 1’23 qu’elle n’a plus de droits et qu’elle est harcelée au boulot par ses gentils collègues (« ils sont tous pour le vaccin, ils disent que je suis un danger pour la nation »). Je répète, c’est ce que me confirment MES LECTEURS QUI TRAVAILLENT. Une bonne dame confirme que les vaccinés accusent et persécutent. Plus il y aura de vaccinés, plus il aura de persécutions.

Le vacciné a tout pour se sentir bien dans sa peau. Dans ses mémoires Maurice Bardèche en effet explique que les Français cherchaient à survivre (ô marché noir…) et que le sort des Juifs leur était indifférent.  Bardèche : « le public ne me sembla montrer aucune sensibilité particulière à l'égard de l'avenir qu'on pouvait craindre pour les Juifs résidant en France. La partie de la population dont je pouvais connaître les sentiments avait cru, à tort ou raison, je n'en sais rien, que la plupart des Juifs avaient souhaité cette guerre, combattu ceux qui voulaient l'éviter. »

Les minorités non vaccinées seront accusées de ne pas tenir compte des braves gens qui risquent d’être contaminés à cause d’elles. On verra la suite. Il est facile de parler de révolte de rue alors qu’ils ont encore la loi martiale et l’OTAN dans leur pochette-surprise. Vive notre âge obscur.

https://strategika.fr/2021/06/12/a-la-lumiere-du-covid-st...

https://www.youtube.com/watch?v=zrux9n1itIs

https://ia802904.us.archive.org/27/items/Souvenirs_48/Bar...

 

 

jeudi, 05 août 2021

Chine : l'ordre dirigé par les États-Unis est régi par la loi de la jungle

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Chine: l'ordre dirigé par les États-Unis est régi par la loi de la jungle

par Markku Siira

Ex: https://markkusiira.blogspot.com/

La secrétaire d'État adjointe américaine Wendy Sherman s'est rendue à Tianjin, en Chine, où elle a été reçue par le ministre des affaires étrangères Wang Yi et le vice-ministre des affaires étrangères Xei Feng. 

Un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a qualifié les entretiens de "profonds, francs et bénéfiques pour les relations entre les deux pays".

Toutefois, lors du briefing, le vice-ministre des affaires étrangères Xie Feng a vivement critiqué la "rhétorique américaine de la concurrence, de la coopération et de la confrontation", qui "met réellement l'accent sur la confrontation, car la coopération est un objectif et la concurrence un piège narratif". Xie a également qualifié les États-Unis d'"inventeur et détenteur du brevet de la diplomatie coercitive".

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Wendy Sherman et Xie Feng.

La Chine considère à juste titre que l'ensemble de l'"ordre international fondé sur des règles" n'est qu'un déguisement qui enveloppe les règles établies par quelques pays occidentaux pour les autres. Il s'agit d'une "version américaine de la loi de la jungle", où Washington "rejette le droit international largement accepté et piétine le système pour en tirer profit et intimider les autres", a déclaré Xie.

Commentant les questions relatives aux droits de l'homme, M. Xie a déclaré que les États-Unis "devraient d'abord s'occuper de leurs propres problèmes avant de pointer du doigt les autres". Les États-Unis prétendent être les champions de la démocratie et des droits de l'homme, alors qu'ils ont commis des génocides contre des peuples indigènes et mené des guerres dans le monde entier sous le couvert de mensonges inventés.

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Par le passé, la Chine a souligné l'importance de créer une bonne atmosphère pour les négociations avec les États-Unis. Même si les deux parties étaient engagées dans des discussions animées, la Chine ne les rendrait pas nécessairement publiques. Cette fois, la Chine s'est empressée de rendre publique la déclaration sévère de Xie concernant la réunion de Tianjin. Il s'agit d'une répétition du changement d'attitude de la Chine à l'égard des États-Unis qui a commencé avec les récents pourparlers d'Anchorage.

Ces changements reposent sur le fait que Pékin en a assez d'un Washington autoritaire et que les politiciens chinois ne s'imaginent plus que les relations entre les deux pays vont s'améliorer sensiblement dans un avenir proche.

Le message de la Chine est clair : la politique vicieuse et conflictuelle des dernières administrations américaines a conduit le peuple chinois à être prêt à former un front uni contre l'intimidation occidentale. Comme l'indique le journal chinois Global Times, l'arrogance américaine doit faire l'objet d'une réponse plus franche.

Les faucons de guerre américains croient toujours qu'il est possible de contenir le développement de la Chine et d'amener la République populaire au même type de chaos interne et d'effondrement que celui qu'a connu le précédent partenaire de combat des États-Unis, l'Union soviétique. 

De cette manière, les États-Unis ne feront que bouleverser l'ordre mondial et exacerber les relations entre les grandes puissances. Le régime chinois veillera à avoir une plus grande tolérance à l'instabilité que les États-Unis eux-mêmes.

La Chine doit accélérer le renforcement de sa puissance globale et se préparer au pire scénario d'une confrontation avec les États-Unis et leurs principaux alliés qui dégénérerait en affrontement militaire.

Entre-temps, les États-Unis tentent d'utiliser l'endiguement stratégique pour vaincre la Chine, tandis que cette dernière, par son développement continu, tente de montrer que les fantasmes américains de suprématie ne comptent plus dans le monde réel. 

L'objectif de Pékin est de faire comprendre aux Américains que leur administration ne doit pas faire de la Chine un "ennemi fabriqué". Les États-Unis devraient abandonner leur politique de sanctions et de conflits et apprendre à vivre pacifiquement avec une Chine forte et souveraine.

mercredi, 04 août 2021

Tout ce qui nous restera de l'"ancienne normalité" sera le souvenir...

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Tout ce qui nous restera de l'"ancienne normalité" sera le souvenir...

par Daniele Scalea

Source : Daniele Scalea & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tutto-cio-che-rimarra-a-noi-della-vecchia-normalita-sara-il-ricordo


Lorsque l'État s'arroge un nouveau pouvoir, il le fait presque toujours pour faire face à une "urgence". Puis l'urgence disparaît mais le nouveau pouvoir demeure.

C'est ainsi que s'est construit l'État moderne en Europe (l'urgence à l'époque était principalement celle d'entretenir de grandes armées permanentes : une fois les guerres terminées, les armées restaient avec tout l'appareil fiscal, administratif et logistique pour les entretenir). Pour prendre un exemple plus proche de chez vous : vous souvenez-vous comment les gens voyageaient en avion avant le 11 septembre 2001 ? Vingt ans ont passé mais les mesures de sécurité supplémentaires pour les voyages en avion sont restées et sont maintenant acceptées par tous comme la norme.

Voilà. Ce covid créera une "nouvelle normalité", nous ont-ils dit immédiatement et en toute franchise. Si j'ai prêché en mars 2020 qu'il fallait s'opposer au confinement, c'est parce que je savais que les "deux semaines pour abaisser la courbe" auraient un impact bien plus important que cette simple parenthèse de 14 jours.

En l'absence d'une forte réaction de la société (qui a d'ailleurs dans une large mesure salué les initiatives du gouvernement), l'État a consolidé entre ses mains de nouvelles compétences et de nouveaux pouvoirs qui lui resteront acquis, quel que soit les avatars du virus.

Ne vous attendez donc pas à ce que le Draghi de demain dise: "C'est le retour à la normale de 2019". Dorénavant, l'État pourra imposer des confinements ou d'autres mesures restrictives/coercitives en fonction des pics de maladies infectieuses (ne serait-ce que la grippe). Le principe restera que si vous avez des symptômes de la grippe (toux, éternuements), vous ne pouvez pas quitter la maison. Un passeport interne sera appliqué à chaque citoyen. Il est probable que le modèle sera également appliqué à d'autres domaines, en premier lieu l'écologie (pourquoi pas des confinements pour sauver l'environnement ?). Et comme je l'ai déjà écrit, le laissez-passer vert dissimule l'introduction en Europe d'un système de crédit social à la mode chinoise.

Tout ce qui nous restera de l'"ancienne normalité" sera le souvenir, et avec lui le regret de l'avoir perdue et de ne pas l'avoir léguée à nos enfants.

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Pass sanitaire, biopolitique et apartheid social: quelles perspectives? Réponses de Nicolas Bonnal

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Pass sanitaire, biopolitique et apartheid social: quelles perspectives?

Réponses de Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal répond aux questions de strategika.fr au sujet du pass sanitaire et des évolutions possibles de la situation actuelle.

Strategika  – Le professeur Neil Ferguson a récemment expliqué que l’épidémie de Coronavirus pourrait être jugulée d’ici octobre. D’autres sources semblent indiquer la possible arrivée de nouveaux protocoles de traitements anti-covid en Octobre. Rappelons que Neil Ferguson – que les anglais appelle « Professor Lockdown » – est à l’origine du célèbre modèle de l’Imperial College de Londres. C’est lui qui avait averti Boris Johnson que, sans un confinement immédiat, le coronavirus causerait 500 000 décès et submergerait le National Health Service. Ses projections amèneront la plupart des gouvernements occidentaux à suivre la même politique. Il préconisait aussi dès le départ un confinement de 18 mois en six étapes. Confinement qu’il avait d’ailleurs lui-même enfreint dès mars 2020. Les récentes déclarations de Neil Ferguson ont amené Boris Johnson à mettre en garde la population contre des conclusions « prématurées ».

Dans la foulée de ces déclarations en Grande-Bretagne, on commence aussi à parler de la chute des contaminations pour d’autres pays comme les Pays-Bas ou la Tunisie, deux pays qui connaissent de grands soulèvements populaires. Selon vous, pourquoi Ferguson fait-il ces déclarations en ce moment ? Est-ce pour tenter de juguler la colère populaire qui monte dans le monde entier ? Allons-nous vers un changement dans la narration covidienne ?

Les propos de ce dangereux imbécile à la solde de Bill Gates sont une bonne nouvelle, mais vous avez raison d’y déceler un piège. Je rappelle mon texte de Zweig sur le manège nazi ; une dose, une pause ; une dose, une pause. Zweig rappelle aussi que le troupeau laisse tomber les victimes expiatoires, les boucs émissaires (penser au sort des futurs non-vaccinés). On ferme les yeux et on pense à autre chose pendant que les fervents et les bourreaux volontaires s’agitent. Ceci dit les mondialistes sont allés trop vite : ils nous ont vomi dessus et ont en fait alerté l’opinion éclairée (la « complotiste ») en délivrant bêtement leur programme monstrueux. Les gouvernements sont tous ou presque allés trop loin dans cette histoire. Sont-ils achetés par Gates et les labos, sont-ils idiots ou sont-ils simplement soucieux d’exercer leur droit de contrôle sur les populations, c’est toute la question. Proudhon et Tocqueville en ont déjà parlé il y a plus d’un siècle et demi, de ce pouvoir moderne inquiétant et omniprésent. Les guerres et les épidémies renforcent les pouvoirs, et Foucault (la référence la plus usitée dans le monde des travaux universitaires, et ce n’est pas fortuit) a bien décrit les effarantes mesures contre la peste de Marseille en 1720. Mais il y a aussi un plus : le virus ne tue plus, le vaccin oui, et seule l’effarante pression médiatique, la plus folle étant en France, maintient la fiction. Donc la pause est possible (mais pas en France)  ou même l’oubli du Covid, en attendant un nouveau storytelling de terreur déjà dans les dossiers atlantistes : terrorisme, climat, guerre contre la Russie. Il faut bien s’occuper.

Strategika – Pourquoi le gouvernement accélère-t-il la marche en France et tente-t-il de faire passer en force le pass-sanitaire au risque de déclencher un soulèvement populaire plus massif encore que celui des gilets jaunes ? Est-ce justement parce qu’il sait que la fenêtre de tir covidienne va bientôt se refermer ?

Revenons sur cette exception française. Le pouvoir pour l’instant en France ne veut pas changer de narration. Ailleurs il est plus prudent, sauf en Italie, création napoléonienne, et qui en a repris toutes les tares. Ce refus peut causer sa perte ici. On a un mélange de jacobinisme psychopathe, de bonapartisme aigu, et aussi de morgue caractéristique de de notre gauche caviar néo-mitterrandienne. C’est Saint-Germain de Prés qui veut tout vacciner avec la presse subventionnée. On en revient au dix-neuvième siècle de Napoléon III et de la République, qui à l’époque chassait les catholiques au lieu des non-vaccinés. J’ai parlé de tout cela dans mon Coq hérétique il y a vingt-cinq ans : la France est un pays autoritaire, hiérarchisé (Victor Hugo parle même de la « prodigieuse pyramide » au début des Misérables). Si nous nous en sortons, il faudra épurer ce pays, sa presse, son administration, liquider enfin Paris et son élite vulcanisée, comme disait Balzac. Car la dictature de la gauche libérale que prévoyais dans mon Macron publié en 2017 est arrivée. Et on ne s’en sortira pas avec trois manifs. Il faudra refaire des institutions dans un esprit libertarien. L’administration et l’Etat français qui tue et remplace sa population, qui la vaccine et la terrifie en reproduisant les méthodes du nazisme (simple mutation de la démocratie libérale) et de l’apartheid, doivent être radicalement transformés. Ne pas comprendre cela c’est se donner au prochain dictateur, qui sera de centre-droit ou de centre-gauche. Et pour lui comme pour sa presse la fenêtre covidienne n’est que médiatique, donc cela peut durer tant que les gens y croient, comme la peur de l’enfer. J’ajoute que cela ne marcherait pas sans la crétinisation et la préparation d’une grande partie de l’opinion. Certains me trouvent pessimiste mais Victor Hugo a dû attendre la défaite de Sedan pour rentrer à Paris. Et ce n’est pas Jean Moulin qui a libéré la France, mais le débarquement et l’Armée rouge.

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Strategika – Sur quoi la colère populaire et les manifestations peuvent-elles déboucher selon vous ?

On bouge, mais attention, le pouvoir est féroce. Il l’était déjà sous Hollande. Il peut fermer nos sites, coffrer Boutry ou Philippot, utiliser comme il l’a fait attentats et risques de guerre pour se renforcer. Ce n’est pas Ursula qui le contredira.  Ce pouvoir est du centre catho-bobo, donc il peut s’appuyer sur toutes les âmes damnées et Dieu sait que ce pays en compte. Il a aussi l’appui absolu de la presse et des télés (voyez la presse aux cent bras dans Maurice Joly). Mais soyons optimistes. C’est un énorme mouvement de masse. On peut espérer une suspension du passe avec des arrangements sinon ; ou, si la gendarmerie, la police et les militaires se réveillent enfin, à une transformation radicale à un putsch à l’envers, et à un départ des monstres. Ne rêvons pas trop, mais sincèrement on peut y  arriver. Il y aura un déclic, me disait Lucien il y a peu. Il a lieu et il peut aller loin car c’est la première qu’un gouvernement est suffisamment stupide et criminel pour marginaliser et priver de droit un tiers de sa population dans un pays moderne. Avant on avait l’alibi du racisme, là on n’a même pas d’alibi, sauf celui d’un vaccin qui ne marche pas, qui tue, et qui commence à être connu en ce sens. Ce pouvoir tyrannique irréel fournirait une bon sujet de nouvelle pour Philip K. Dick (voyez le livre de ma femme) ou même pour Buzzati ou pour Marcel Aymé, pour rester plus près de chez nous. Mais comme je le disais, il faudra un conseil national de la résistance en France pour empêcher notre administration pléthorique et notre Etat de nuire aux humains (je ne dis même pas citoyens, j’en ai marre du mot) de vivre tranquillement. J’étais à Biarritz à la plage il y a deux ans : la militarisation de cet espace beatnik par le surf industrialisé, les CRS, les sifflets, le troupeau résigné, m’a donné la nausée. On me reproche mon défaitisme et ma francophobie, il faut voir où sont tombés les Français avec leur politiciens mondialisés. Et discutez avec les gens, ils vous ricanent tout de suite au nez en lançant le mot d’ordre complotiste. Vaincus par les rhinocéros, les antisystèmes se réfugient dans le clic, ce qui n’est d’ailleurs bon ni pour eux ni pour le pays.

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Strategika – Est-il imaginable qu’on en finisse réellement avec le Covid ? Si oui le scénario covidien va-t-il être remplacé par autre chose ?

Ce Covid est un jeu pour nous exterminer à terme. Mais c’est un jeu ; rappelons Roger Caillois alors, qui dans son livre sur les Jeux parle de la Mimicry : on adore se faire peur ; on adore jouer au bourreau ou à l’expert ; on adore jouer au trouillards, et on adore jouer au dénonciateur. Cette dimension ludique de notre apocalypse pour débiles légers est ignorée, et c’est dommage. Tout le monde fait son théâtre comme pendant la Révolution (voyez Furet, Cochin, ou même Tocqueville et la révolution imbécile de 1848). On est dans une réalité bien française. Le Grand Reset c’est la pénurie et internet, a dit mon ami Alexandre. L’occupation c’était la pénurie et la radio. Et quelques résistants…

 Le jeu éculé du Covid, ils  peuvent le remplacer par autre chose ; le climat, une autre épidémie, le musulman gauchiste, le russe aux missiles entre les dents. On n’a pas cité  chez les antisystèmes le très bon livre de Zylberman intitulé Tempêtes microbiennes. Ce chercheur officiel a franchi un Rubicon en expliquant comment on avait lancé médiatiquement tout un tas d’épidémies, et comment on les gérait militairement en accord avec l’OTAN. Il fallait donc que cela nous tombe dessus. C’est fait. Comme disait Guy Debord, le destin du spectacle (de la démocratie occidentale) n’est pas de finir en despotisme éclairé. On connaît les épouvantables décisions en matière de désindustrialisation et de famine, décisions bénies par les médias et les bobos. Le fait d’ailleurs que l’occident veuille se désindustrialiser tout en menaçant le reste de la planète du feu nucléaire montre qu’il est entre les mains de sociopathes dûment sélectionnées par les Bilderbergs, Trilatérale et autre OTAN depuis soixante ans. Ces types-là doivent dégager : si on contente de trois manifs contre le passe, ils reviendront à la charge comme un moustique affamé. Enfin, n’oublions  pas que les chefs de la Résistance ont vite été écartés du pouvoir après la Guerre.

Strategika – Tout comme Bill Gates, l’épidémiologiste Bruce Aylward, conseiller du directeur de OMS et responsable du programme international Covax expliquait « qu’il faut vacciner autour de 60 % de la population mondiale pour stopper l’épidémie de Covid-19 ». Peut-on penser qu’une fois atteint ce taux de vaccinations dans la plupart des pays, les autorités lâcheront prise ? Que feront-elles alors des non-vaccinés ? Vont-elles tenter de réduire ce bloc d’irréductibles sur le temps long afin d’atteindre une couverture vaccinale totale ou accepteront-elles qu’une partie de la population (30, 20 % ?) continue de vivre normalement sans être vaccinée ? Comment devront alors vivre les humains non-vaccinés ? Seront-ils réellement des citoyens de seconde zone voire pire ? Un contrôle biopolitique global de type chinois est-il envisageable pour l’ensemble de l’humanité ou le réel est-il encore trop conservateur ? 

Le contrôle biopolitique peut aussi être festif, ludique, humanitaire (pensons à Philippe Muray), décalé, cool (pensons à Lipovetsky). Une émission sur You tube et Mr Président remonte dans les sondages. Beaucoup de gens sont vaccinés, beaucoup de gens sont bêtes, beaucoup de gens sont prêts à jouer le rôle (cf. supra) du bourreau volontaire. On a cent ans de radio, télé, propagande, abrutissement, écologie, humanitarisme, autoritarisme de marché et de gauchisme sociétal. Pensons à la jeune fille, alors, livre admirable par son contenu et même par sa forme. Sur l’affaire de Perpignan (rue piétonne pour vaccinés seulement) une jeune fille a répondu à Philippot (rendons-lui hommage, c’est une révélation, et remarquons que les politiciens courageux auront encore été les gaullistes : lui, avec Asselineau et Dupont-Aignan) qu’il se foutait du monde pour tout un tas de raisons. Cette folle ne veut plus d’un non-vacciné dans sa cour de récré. En effet le rêve du bobo techno écolo et bio c’est d’être le seul dans la rue avec une trottinette électrique, son masque, sa puce sous-cutanée et son smartphone. Pour lui le reste est de la viande sale et doit disparaître, être incinéré si possible. Ces types et ces filles sont mûrs pour l’asile.

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Mais encore une fois, ce programme psychotique est-il réalisable ? Il semble que non : il ne faut pas trop toucher à la vie ordinaire des gens, surtout dans un occident où n’a pas connu de famine ou de misère crasse depuis des siècles. On le peut, mais en guerre… Mais on sent que l’intention est forte, que le soutien est fort et que si la victime ne se défend pas, elle finira à l’abattoir filmé par Franju dans le Sang des bêtes. Pour le contrôle biopolitique, il faut en revenir à ce que nous disions plus haut : il faut une remise à plat des institutions en France, il faut remettre l’informatique à sa place. Comme je le disais dans ma conclusion (Internet nouvelle voie initiatique), l’informatique et le web sont la meilleure et la pire des choses, comme la langue d’Esope. Il va falloir enfin apprendre à les maitriser. Sinon d’animal politique peu glorieux qu’il était depuis Aristote, l’homme deviendra un animal cyber-politique. La déshumanisation du monde moderne, sa fervente déchristianisation, y compris dans le troupeau catho et dans la hiérarchie ecclésiastique, nous y ont goulûment préparé, à cette techno-servitude dans le camp de concentration électronique. 

mardi, 03 août 2021

Réalisme vs libéralisme: surmonter la démence politique

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Réalisme vs libéralisme: surmonter la démence politique

Alexandre Douguine

J'ai remarqué que l'analyse politique en Russie a récemment commencé à se dégrader rapidement. L'émotion et l'hystérie ont complètement remplacé la rationalité. Avec la prolifération contagieuse des blogs vidéo et des stratégies de morpion, quels que soient les sujets abordés - élections ou vaccination, gay pride ou école supérieure d'économie, forum de Saint-Pétersbourg ou exercices de l'OTAN - tout se résume au dilemme des jeux Simple Dimple ou Pop It... Pauvre conscience, qu'es-tu devenue...

Malgré le fait que la démence soit en augmentation et touche de plus en plus les milieux politiques et ceux des experts, il convient de garder une certaine sobriété et rationalité. Et pour y parvenir, il est nécessaire de considérer la Russie et sa politique dans son ensemble - avec une certaine distance. Nous l'oublions constamment, nous le prenons pour acquis... Mais peu à peu, cette évidence est perdue de vue, oubliée et plus personne ne s'en souvient, ne le sait ou ne veut le savoir.

La clé pour comprendre tous les processus politiques qui se déroulent dans la Russie contemporaine est la confrontation globale entre deux modèles de l'ordre mondial futur. C'est le différend fondamental qui oppose le globalisme à la multipolarité. La théorie des relations internationales le décrit comme le grand débat entre les réalistes et les libéraux.
Poutine est un réaliste classique en matière de relations internationales. Il perçoit la souveraineté nationale de la Russie comme quelque chose d'absolu. Non pas comme une simple convention, mais précisément comme une réalité parfaite, ou du moins un mouvement décisif pour la faire advenir à la réalité. Tout le reste en découle.

La Russie devrait être un centre autonome de prise de décision au niveau mondial, et la politique intérieure devrait être totalement libre de toute influence extérieure. Soit la Russie est souveraine, soit il n'y aura plus de Russie, ou peut-être même plus d'humanité du tout. C'est exactement ce que Poutine exprime en toute clarté.  Et rien que pour ça, certains l'admirent, d'autres le détestent.

Mais il existe un point de vue opposé. Elle est représentée par le libéralisme dans les relations internationales. C'est la position de Joe Biden et de son administration. Il s'agit du mondialisme habituel qui voit l'histoire du monde comme une progression linéaire, qui nous conduit inexorablement de l'ère des États-nations, qui se termine maintenant, à un gouvernement mondial supranational. Tout expert en relations internationales qui a lu au moins quelques manuels dans cette discipline sait que le gouvernement mondial n'est pas le produit de théories de conspiration délirantes, mais l'objectif clairement énoncé et ouvertement proclamé du libéralisme quand il aborde les relations internationales. Dans ce cas, la souveraineté - et encore moins la souveraineté authentique, sur laquelle insiste Poutine, est en contradiction directe avec le mondialisme et l'ordre mondial libéral.

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Nous pourrions être surpris de voir à quel point les Américains réagissent douloureusement à toute ingérence - le plus souvent imaginaire - dans leur politique intérieure, et à quel point, en revanche, ils s'immiscent de manière flagrante et cavalière dans la politique de la Russie, de la Biélorussie, de la Hongrie, de la Turquie ou de l'Iran, soutenant tout élément extrémiste marginal - pour autant qu'il contribue à affaiblir la souveraineté et à faire basculer le pays dans le marasme.

Il ne s'agit pas seulement d'un double standard et d'un mensonge éhonté de l'Occident. Les libéraux croient sincèrement que leur intervention est un progrès, puisqu'elle mène à l'abolition des États-nations et à un gouvernement mondial, et que toute réponse symétrique de la part des réalistes est quelque chose d'outrageant et de scandaleux, voire de criminel. Il ne s'agit pas seulement d'une démarche logique de la part de ceux qui sont attaqués sur leur propre territoire, car pour les libéraux, tout territoire est sciemment le leur. D'où une pression aussi forte sur la Russie et un soutien ouvert aux cinquième et sixième colonnes -  agents directs du mondialisme libéral.

C'est l'algorithme de base de ce qui se passe dans la réalité politique russe. Ce n'est pas Simple Dimple contre Pop It, mais le réalisme et la souveraineté contre le libéralisme et le mondialisme - voilà le problème.

Et les élections, et les processus économiques, et les problèmes de pandémie et de vaccination, et les remaniements de personnel, et la succession même du pouvoir qui deviendra tôt ou tard inévitable, malgré des reports temporaires - tout cela se résume finalement à la confrontation de deux modèles d'ordre mondial.

D'une part, il y a la multipolarité et une Russie souveraine et tout ce qui mène à cet objectif et contribue à sa réalisation.

De l'autre, l'effondrement de ce cours, l'effondrement des vecteurs patriotiques et l'effondrement dans le libéralisme. Nous savons ce qu'il en est depuis les années 1990 et en partie depuis le bref règne, Dieu merci, du libéral modéré Medvedev.

C'est le sens de ce qui se passe dans la politique intérieure russe, sans parler de la politique étrangère. Et c'est un processus ouvert - comme toujours dans l'histoire, cela dépend de chacun. Et si nous n'avons pas complètement perdu la capacité de raisonner, c'est de cette question fondamentale, de ce dilemme, que doit partir toute analyse, tout raisonnement, toute argumentation et tout pronostic.

Francis Cousin - Tyrannie sanitaire du Capital

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"Pour Demain"

Francis Cousin - Tyrannie sanitaire du Capital

 
 
Si mon travail vous a plu, n'hésitez pas à me soutenir par un don : https://fr.tipeee.com/des-paluches-et...
 
 
 
Francis Cousin inaugure cette nouvelle émission "Pour Demain", afin de nous préparer intellectuellement aux manifestations des samedis. Avant de protester, nous nous devons de comprendre ce qui est en train de se jouer dans nos vies. Ne lâchons rien et rendez-vous samedi dans la rue, soyez nombreux !
 

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Se procurer ses ouvrages : http://guerredeclasse.fr/boutique/

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lundi, 02 août 2021

Éthiopie - Un drame sanglant se déroule dans la Corne de l'Afrique

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Éthiopie : le conflit continue

Éthiopie:
Un drame sanglant se déroule dans la Corne de l'Afrique

Ex: https://katehon.com/ru/article/efiopiya-konflikt-prodolzhaetsya

Les affrontements armés entre les forces gouvernementales et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont commencé en novembre de l'année dernière. Le même mois, la province a été occupée par la Force de défense nationale éthiopienne, les troupes de l'État éthiopien d'Amhara et la Force de défense érythréenne, qui s'était alliée au gouvernement fédéral. La victoire semblait acquise, mais le TPLF s'est allié à des groupes d'opposition tigréens, à des vétérans militaires et à des volontaires. En conséquence, les forces de défense du Tigré (TDF), motivées à cause des violences commises par les forces de la coalition gouvernementale, ont vaincu l'armée éthiopienne à la fin du mois de juin de cette année. L'opération Allula a permis à la SOT de reprendre la majeure partie du Tigré en quelques jours. Des milliers de soldats gouvernementaux ont été faits prisonniers et le gouvernement fédéral a été contraint de déclarer un cessez-le-feu unilatéral - admettant ainsi sa défaite. L'armée éthiopienne a effectivement cessé d'exister.

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Fin juin également, le Parti de la prospérité éthiopien, dirigé par le Premier ministre sortant Abiy Ahmed, a remporté la victoire, obtenant 410 des 436 sièges du Parlement. Environ un cinquième du pays n'a pas participé, ce qui a réduit la légitimité sur laquelle on pouvait compter pour mettre en œuvre des réformes économiques et centraliser la gouvernance.

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Le gouvernement fédéral, ne disposant plus de moyens militaires, a commencé un blocus du Tigré. Les troupes en retraite ont pillé les infrastructures, notamment les banques et les télécommunications, tandis qu'Addis-Abeba a cessé de fournir les services de base. Selon l'ONU, quelque 4 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, et environ 400.000 personnes sont en situation de détresse. Depuis, le gouvernement fédéral a été accusé de manière crédible d'utiliser le blocus alimentaire comme arme de guerre, et le Conseil de sécurité des Nations unies a évoqué le risque de famine. Les États-Unis et l'Union européenne ont fait pression sur le gouvernement éthiopien en privé et en public. En décembre 2020, l'UE a suspendu une parte de subvention se montant à quelque 109 millions de dollars. Les États-Unis ont imposé des sanctions en matière de voyages à certains responsables gouvernementaux éthiopiens et érythréens, aux forces Amhara et aux membres du TPLF, et ont suspendu les mesures de sécurité et l'aide financière. La suspension du financement du développement multilatéral, dont l'Éthiopie a cruellement besoin, a également été évoquée. La Russie et la Chine ont fait preuve de plus de retenue mais n'ont pas opposé leur veto aux initiatives occidentales aux Nations unies.

Selon les statistiques, environ 90% des habitants du Tigré sont des chrétiens orthodoxes. Par conséquent, des narratifs circulent, évoquant un génocide pour des motifs religieux.

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Dans le même temps, le Premier ministre Abiy Ahmed a fait de la surenchère dans sa rhétorique contre le TPLF, le décrivant comme une organisation terroriste qui recrute des enfants soldats. En outre, des accusations ont été portées contre les Tigréens qui ne soutenaient pas les actions des troupes fédérales, ce qui a été immédiatement suivi de rafles massives dans les zones urbaines.

Le SOT a répondu en envahissant les zones du Tigré tenues par les Amhara et l'État voisin d'Afar, menaçant ainsi la principale liaison ferroviaire de l'Éthiopie avec Djibouti. Abiy, pour sa part, a appelé les États éthiopiens à fournir des troupes. Oromia, Sidama, Southern Nations, Nationalities and Peoples, Somali Region, Benishangul-Gumuz, Gambella et Harari les ont tous proposés, selon les chiffres officiels. La mobilisation des troupes des États régionaux d'Éthiopie met en évidence la faiblesse du gouvernement fédéral, mais elle pourrait aussi être le point de départ d'une guerre civile plus large, car le pays compte de nombreuses lignes de fracture au sein de ses unités administratives et de sa société.

Avant le conflit de novembre 2020, des violences ont éclaté dans plusieurs États - Oromia, Tigré, Amhara, Somalie et Nations du Sud - où il existe des divisions politiques internes ou des insurrections actives. Parallèlement, les bénéfices inégaux de l'agriculture à grande échelle, du développement des infrastructures et de l'accaparement des terres sont à l'origine de mécontentements et de déplacements depuis des décennies. Les tensions au sein de la population sont en hausse, avec des taux d'inflation allant de 20 à 30 %.

Le pays est donc dans une situation très précaire. Abiy a abandonné le système politique que lui ont légué ses prédécesseurs, que l'on peut définir comme étant un "ethno-fédéralisme".

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Abiy Ahmed a peu de marge de manœuvre. De leur côté, les SOT ont refusé de négocier tant que les forces non tigréennes n'auront pas complètement abandonné la zone administrative du Tigré (Tigray). Ils utilisent maintenant leur avantage militaire pour tenter de lever le siège du Tigré et menacent de riposter en coupant les liaisons de transport avec Djibouti. Les Djiboutiens seraient en train de déplacer des troupes pour sécuriser le trafic ferroviaire, mais jusqu'à présent seulement jusqu'à leur frontière. Cela met en évidence la possibilité d'une participation régionale plus large. Il existe également un potentiel de participation soudanaise. Les forces soudanaises ont occupé des terres agricoles le long de la frontière éthiopienne à El Fashag à la mi-décembre de l'année dernière, dans la même zone par laquelle la SOT tente de briser le blocus actuel du Tigré. L'Érythrée se maintient dans le nord du Tigré. Il est également rapporté que le président somalien Farmajo a fourni des troupes, un fait que ses adversaires politiques utilisent maintenant habilement contre lui pendant la campagne électorale ratée.

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Paradoxalement, ni l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) dans la Corne de l'Afrique ou l'Union africaine n'offrent aucune solution immédiate. L'Union africaine a nommé trois envoyés de haut niveau pour servir de médiateurs, mais les efforts diplomatiques de l'Éthiopie ont détourné l'énergie de l'Union africaine vers les enquêtes sur les violations des droits de l'homme au lieu d'une action politique plus décisive et immédiate. L'IGAD a fait preuve de faiblesse ou d'indécision face aux précédents conflits régionaux et a jusqu'à présent été soumise à l'"Union africaine". Il est clair que ces deux organisations seront considérées par le TPLF comme des agents de l'Éthiopie, ce qui les rendra impropres à toute médiation.

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dimanche, 01 août 2021

La revue de presse de CD - 01 août 2021

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La revue de presse de CD

01 août 2021

AFRIQUE

Civils et religieux chrétiens victimes du conflit du Tigré en Éthiopie

Le 4 mars 2021, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet, appelait à une enquête indépendante sur de possibles « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité » commis en Éthiopie dans l’État régional du Tigré, où plus de 90% de la population est chrétienne, essentiellement orthodoxe. Ces crimes sont commis dans le contexte de la guerre civile qui a éclaté en Éthiopie en novembre 2020, entre les Forces de Défense Nationale Éthiopienne (ENDF) et les Forces de Défense du Tigré (TDF). Dans une étude publiée par l’Institut des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de Budapest, Philippe Pellet, de l’Institut de Recherche Religion et Société de Budapest, analyse les causes et les conséquences de cette guerre civile.

Conflits

https://www.revueconflits.com/tigre-victimes/?utm_source=...  

AMERIQUE DU SUD

Amérique latine : la Révolution n’est jamais morte

En Amérique latine, les mythes révolutionnaires sont éternels. Mythe de la Révolution, mythe de la théologie du peuple et aujourd’hui de l’indigénisme. L’histoire semble patiner sans cesse et rester bloquée dans les années 1970.

Conflits

https://www.revueconflits.com/orbis-geopolitique-amerique...

ASIE

Le conflit entre l’Indonésie et la Papouasie occidentale ou comment un pays colonisé est devenu colonisateur

La mort dans une embuscade, le 25 avril dernier, d’un brigadier général indonésien en charge du renseignement militaire dans le cadre de la lutte contre le mouvement séparatiste de libération de la Papouasie occidentale constitue un pas de plus dans l’escalade de ce conflit lancinant qui empoisonne la vie du pays depuis l’indépendance proclamée par Sukarno en août 1945, après trois siècles et demi de colonisation néerlandaise.

The Conversation

https://theconversation.com/le-conflit-entre-lindonesie-et-la-papouasie-occidentale-ou-comment-un-pays-colonise-est-devenu-colonisateur-164110?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2025%20juillet%202021%20-%202012619772&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2025%20juillet%202021%20-%202012619772+CID_846e0e3cddaa2a775a65ffbce1fb221f&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Le%20conflit%20entre%20lIndonsie%20et%20la%20Papouasie%20occidentale%20ou%20comment%20un%20pays%20colonis%20est%20devenu%20colonisateur

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ETATS-UNIS

Internet Année Zéro : la naissance des monstres numériques

Internet Année Zéro (Divergences 2021) est le dernier essai de Jonathan Bourguignon, spécialiste des origines du capitalisme numérique américain. Il y retrace l’avènement de la société de surveillance contemporaine à travers une galeries de portraits (Peter Thiel, Elon Musk) et le récit des chemins de traverse entre la contreculture américaine des années 60-70 et la cyberculture de la Silicon Valley. Fait notable pour un ouvrage de ce genre, une partie conséquente du livre est réservée à l’émergence du numérique chinois, permettant au lecteur de découvrir l’autre empire informatique actuel, celui des BATX et de la « grande muraille numérique », filtrant les influences extérieures. Les lignes suivantes sont extraites de son ouvrage.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/internet-annee-zero-ou-leclairant-recit-d...

FRANCE

Système Macron : se débarrasser du virus

La gestion de la pandémie Covid 19 présente des caractéristiques très particulières dans notre pays. Qu’on le veuille ou non, le refus de la vaccination y est massif, comme le sont les mesures incitatives pour une bonne part inapplicables, et incontestablement pour beaucoup liberticides adoptées par le Parlement français. Il y a aussi l’adoption dans l’urgence sans débat digne de ce nom et dans la passivité des organes de contrôle du pouvoir exécutif, ainsi qu’une absence criante d’information crédible acceptable par le plus grand nombre. Ces gens mentent tout le temps.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/07/systeme-macron-se-debar...

Les risques de l’avènement de nouvelles formes numériques de surveillance sanitaire

Si la période exceptionnelle peut justifier certaines atteintes aux libertés et des outils inédits, il faut rappeler les risques de l’effet « cliquet », bien connu en matière sécuritaire, qui interdit tout retour en arrière.

Contrepoints

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Des ravages de la domination gauchiste en salle des profs

On parle trop peu de Robert Redeker, à tous points de vue. Parce que son travail de philosophe est remarquable : son dernier opus, « Les Sentinelles d’humanité », est un chef-d’œuvre d’intelligence et de profondeur. Le lire, c’est semer en nous des graines pour « quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés » – il y a du Soljenitsyne chez Redeker. Mais aussi parce qu’il a été un lanceur d’alerte d’un grand courage, en a payé le prix fort, et que nous n’avons tiré aucune leçon de son histoire. Si nous l’avions fait, Samuel Paty serait encore en vie et Mila n’aurait pas dû être déscolarisée, prisonnière dans son propre pays.

Causeur

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GEOPOLITIQUE

Conflit frontalier sino-indien : la faute à la colonisation britannique ?

Inde et Chine ne cessent de s’attaquer le long de leur frontière commune. Des escarmouches qui comptent déjà plusieurs dizaines de morts. Le dernier livre de Kyle Gardner, The Frontier Complex : Geopolitics and the Making of the India-China Border, 1846-1962 tente de comprendre les causes de ce conflit et ce qu’il pourrait advenir de cette région.

Conflits

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La sécurité des données est une question de sécurité nationale

Avec la sanction spectaculaire infligée à la plateforme de transport par taxi Didi Chuxing immédiatement après son introduction en bourse, le gouvernement chinois a ouvert un nouveau front dans sa répression réglementaire des sociétés Internet : celui de la sécurité des données. Les vagues précédentes de cette répression se sont concentrées sur la réglementation financière et antitrust, faisant passer le message que les sociétés Internet ne bénéficieraient plus d’une réglementation légère mais devraient respecter les mêmes normes que toutes les autres entreprises.

Conflits

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L'Iran contraint de torpiller la construction turco-britannico-israélienne dans le Caucase du Sud

Les Iraniens voient actuellement se profiler des menaces concrètes pour leurs intérêts nationaux. Le désir de la Turquie de placer trois pays de la région sous son contrôle est lourd de conséquences pour l'Iran. Cette manoeuvre turque est fortement déguisée en "coopération", mais les Iraniens savent comment les choses se passeront à l'avenir. Ils se préparent à leur tour à affronter différents scénarios potentiels. Dans le même temps, l'Iran souhaite établir de bonnes relations avec tous les pays de la Transcaucasie, y compris l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Mais étant donné que pendant toutes ces années, l'Azerbaïdjan a mené une politique de double jeu vis-à-vis de l'Iran, étant sous l'influence indéniable d'Israël, de la Turquie et du Royaume-Uni, il est stratégiquement important pour les Iraniens d'avoir de bonnes et étroites relations avec l'Arménie.

Euro-synergies

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Guerre du Haut-Karabagh : quels enseignements pour la France ?

La guerre du Haut-Karabagh, qui a opposé l’Azerbaïdjan à la république d’Artsakh soutenue par l’Arménie, a défrayé la chronique mondiale du 27 septembre 2020 à la signature du cessez-le-feu sous patronage de la Russie le 10 novembre de la même année. Résurgence d’un conflit territorial ancien, les hostilités ont pris la forme d’une guerre interétatique, symétrique, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. A la fois classique du point de vue de ses enjeux et des parties en conflit et contemporain sur le plan des moyens employés et des équipements, ce conflit apparaît comme un laboratoire de la guerre de haute intensité.

Conflits

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Le Pakistan, cœur des rivalités stratégiques et bombe à retardement ?

Au lendemain de sa séparation avec l’Inde, en 1947, le Pakistan devint l’un des postes les plus avancés de la guerre froide, « a front country » comme Le Pentagone le qualifiait alors. Ligne de fracture, lieu d’affrontement idéologique privilégié entre les puissances du « Grand Jeu », le Pakistan n’a trouvé aucun bénéfice à la fin de l’affrontement entre Soviétiques et Américains. Au contraire, il s’est enfoncé chaque année un peu plus dans les dissensions internes et les rivalités ethniques, bien que sa situation géographique continue à le placer aux avant-postes des convoitises entre puissances rivales.

The Conversation

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SANTE

Le retour du masque obligatoire en extérieur

La science est devenue pour certain un argument parmi tant d’autres comme la sécurité ou la santé pour imposer aux Français une société de surveillance.

Contrepoints

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UNION EUROPEENNE

La CEDH, grande instance idéologique européenne, veut imposer le mariage homosexuel en Russie

La CEDH continue sa lutte idéologique, qui est bien sa première raison d'être, et vient de condamner la Russie pour ne pas garantir d'union juridique pour les couples de même sexe. La violation de l'article 8 concernant la vie privée et familiale se fonderait sur l'absence de droit pour l'Etat d'invoquer la désapprobation majoritaire de la société et son obligation de trouver un moyen légal de mettre en oeuvre les droits de minorités - contre la majorité, évidemment lorsque cela concerne les cultes du monde postmoderne, au nombre desquels se trouve l'obligation inconditionnelle de révérer les LGBT. C'est ça la liberté, c'est ça la démocratie : la dictature des minorités, quand elles entrent dans le "bon" cadre idéologique, afin de détruire les sociétés. La Russie s'y oppose

Russiepolitics

https://russiepolitics.blogspot.com/2021/07/la-cedh-grand...