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mercredi, 21 juillet 2021

La moralinocratie de l’UE super-wokeniste : il est temps de prendre la guerre culturelle européenne au sérieux

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La moralinocratie de l’UE super-wokeniste : il est temps de prendre la guerre culturelle européenne au sérieux

Le monde globaliste, pour les quelques personnes qui aspirent à s’enrichir, est considéré comme une véritable corne d’abondance de satisfactions matérielles innombrables.

Par Alastair Crooke

Source: https://lesakerfrancophone.fr/ & Strategic Culture

À la fin du mois dernier, l’UE s’est effondrée dans une crise de nerfs affectiviste. Cela s’est produit lorsque Charles Michel, président du Conseil, a décidé d’inscrire au sommet un débat sur les LGBTQI et les valeurs de l’UE, en réaction à une lettre inquiète signée par 17 pays-membres. Le Premier ministre néerlandais Rutte a profité de ce moment pour «monter au nucléaire» (comme il l’avait promis auparavant), en déclarant avant le sommet : «Mon objectif est de mettre la Hongrie à genoux sur cette question». Et, lors du sommet lui-même, Rutte a menacé la Hongrie : ce pays doit «abroger» sa «loi anti-gay» (prétendument anti-gay) et « respecter les droits de l’homme fondamentaux ; ces exigences ne sont pas négociables, la Hongrie les accepte ou elle doit partir [de l’UE]. »

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Rutte a néanmoins reconnu : «Je ne peux pas les pousser dehors».  Il a simplement affirmé que la (prétendue) loi “anti-gay” d’Orbán «contredit gravement les valeurs que défend l’Europe», et a insisté sur le fait qu’elles n’étaient pas à débattre. Si l’UE n’agit pas maintenant, elle cessera d’être une union de valeurs et deviendra un simple bloc commercial, a insisté Rutte. Le débat a ensuite pris une tournure très personnelle et émotionnelle :

«Nous nous connaissons depuis huit ans, mais cela me blesse», a déclaré Xavier Bettel à Orbán dans la salle du sommet. Le Premier ministre luxembourgeois est marié à un homme et a été l’un des initiateurs de la lettre de protestation des 17 États. «Je ne suis pas devenu gay. Je le suis. Ce n’est pas un choix… Ma mère me déteste pour cela. Ce [projet de loi hongrois] est très mauvais. C’est stigmatisant», a-t-il déclaré, selon des responsables. «Je vous respecte, mais c’est une ligne rouge. Il s’agit de droits fondamentaux, du droit d’être différent».

Eh bien, voilà : la guerre culturelle, et sa compagne, – la guerre contre le “populisme”, – gronde, attisée désormais par un vent de tempête. Comme en Amérique, elle aura de profondes conséquences, et donnera lieu à de vives tensions internes.

Le début de cette “guerre” remonte aux années 1990, lorsque la Hongrie et la Pologne «ont mené l’Europe de l’Est dans la thérapie de choc économique, en poussant les réformes du marché au-delà de ce que leurs conseillers occidentaux exigeaient. Mais sur le plan culturel, les droites polonaise et hongroise ont choisi une voie plus conservatrice». En particulier, plutôt que d’ouvrir les frontières de son pays pour compenser le déclin démographique, Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, a considéré la famille traditionnelle comme la voie royale pour stimuler la croissance nationale. Depuis 2010, qui a marqué le début du rôle d’Orbán en tant que Premier ministre, le nombre de mariages chez les Hongrois a augmenté de 89,5% ; et le taux de fécondité est en hausse.

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Ces deux États continuent néanmoins de se considérer comme profondément européens même s’ils se sont éloignés de la promotion par l’UE du cosmopolitisme comme finalité culturelle primordiale, à réaliser par l’ouverture des frontières et le mélange volontaire d’un grand nombre de peuples différents qui en découle.

Orbán est loin d’être le seul à adopter une position traditionaliste. À Rome, par exemple, le Vatican a pris l’initiative inhabituelle d’entreprendre une démarche diplomatique auprès du gouvernement italien concernant un projet de loi. Cette loi, connue sous le nom de “projet de loi Zan” (du nom du législateur militant pour l’homosexualité Alessandro Zan), a été approuvée l’année dernière par la Chambre basse du Parlement italien et fait depuis l’objet d’un débat acharné au Sénat. Le projet de loi qualifie explicitement la violence à l’encontre des personnes LGBTQI de crime de haine, l’assimilant à une attaque raciale ou antisémite, et prévoit des sanctions sévères en cas d’infraction. Le leader de la Ligue (le parti), Salvini, a déclaré que cette loi punirait ceux «qui pensent qu’une maman est une maman et qu’un papa est un papa». De nombreux Italiens ordinaires seraient d’accord.

Même les parents des élites progressistes sont inquiets, – comme en témoigne la démarche du Vatican, – car ils voient la communauté progressiste de méritocratie qu’ils imaginaient se métamorphoser en une sorte de « moralinocratie » super-wokeniste. Et ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que les tests académiques ne soient abolis au nom de la lutte contre le racisme. «Alors comment diable êtes-vous supposé faire entrer votre fille à Oxford, si elle est blanche ? Payer un chirurgien wokeniste (à moins que l’assurance sociale couvre cette intervention) pour procéder à l’ablation de ses seins à l’âge de seize ans, – voilà la nouvelle ‘cool-attitude’». Abigail Shrier en parle dans son nouveau livre Irreversible Damage: The Transgender Craze Seducing Our Daughters. De nombreux parents sont au bord de la crise de nerfs.

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Et, comme en Amérique, les parents n’apprécient pas non plus que l’on enseigne à leurs enfants la Théorie critique de la race (TCR). Cette dernière est issue d’une école de pensée d’intellectuels marxistes de l’après-révolution russe désappointés du fait que la révolution communiste n’avait pas balayé l’Europe, comme Marx l’avait prédit. Cette “théorie de la race” révisionniste a actualisé Marx en transformant la lutte des classes en une lutte entre «ceux qui ont le pouvoir dans la société et ceux qui ne l’ont pas».

Les deux variantes marxistes s’appuient pourtant sur le même dualisme perturbateur de l’oppresseur contre l’opprimé, pour provoquer le conflit entre les couches de la société. Et c’est bien le cas : on apprend à une jeune génération en rupture et en désaccord avec ses parents, à considérer ceux-ci comme des racistes congénitaux.

La semaine dernière, l’UE a déclaré la guerre à ces angoisses parentales. Elle a pris le parti de la TCR et a brandi la cause des LGBTQI.

C. J. Hopkins, que Matt Taibbi a un jour décrit comme une version post-soviétique d’un écrivain самиздат (c’est-à-dire un écrivain si perspicace que, tôt ou tard, tant l’écrivain que ses lecteurs seront conduits en prison ! – ce qui, soit dit en passant, est un compliment de la part de Taibbi), a cherché à expliquer ce qui est en train de se passer.

Yves Smith, qui écrit sur le remarquable blog économique Naked Capitalism, développe la prophétie de Hopkins. Il écrit :

Alors que je commence à expliquer le travail de Hopkins à mes amis et voisins progressistes (encore) bien éduqués [à New York], je suis surpris, encore et encore, qu’ils soient sereinement inconscients de ce qui me semble si évident : la montée de la censure aux États-Unis – la censure des libéraux-progressistes ! … “Écoutez”, [écrit Hopkins en 2017, la première année de la présidence de Trump] “Je crois savoir ce que vous pensez. Mais ce n’est pas que les progressistes ne se soucient pas réellement des valeurs libérales-progressistes fondamentales, comme la liberté de la presse et de parole, – et tout le reste. C’est simplement qu’ils ont désespérément besoin que les démocrates reprennent la Chambre des représentants et le Sénat l’année prochaine, afin de pouvoir s’atteler à la mise en accusation de Trump…” “Le but de toute cette propagande [en particulier concernant le piratage russe] est de délégitimer Donald Trump”, “et de réaffirmer de manière prophylactique le monopole des classes dirigeantes néolibérales sur le pouvoir, la ‘réalité’ et la ‘vérité’.

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En pratique, le récit “la Russie a volé l’élection de Trump” a fait d’une pierre deux coups : l’un était contre Trump, l’autre contre Poutine. Pourquoi ? Eh bien, dans le capitalisme oligarchique, l’immense richesse de ce dernier est à la fois l’enclume et le marteau, sur lesquels sont forgés les récits occidentaux de la “réalité” politique. Ils “martèlent” chaque “réalité” successive. Ce n’est pas le cas en Russie et en Chine. Le pouvoir des dirigeants politiques l’emporte sur les machinations oligarchiques (ils vont à l’essentiel). Il n’en a pas toujours été ainsi. Sous Eltsine, les oligarques cosmopolites ont été à deux doigts de kidnapper littéralement la Russie, mais Poutine est entré en scène et à tout gâché. Les oligarques sont toujours tenus à distance.

Le thème principal de Hopkins est cependant la guerre contre le populisme (le sujet qui a tant absorbé les euro-élites lors de leur sommet du Conseil). Il pose la question suivante: Comment, et pourquoi, le capitalisme mondial incontrôlé a-t-il abouti à cette guerre contre le populisme ? «Le problème c’est [répond-il] … eh bien, le problème … c’est les gens.»

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Hopkins écrit, dans The Last Days of the Trumpian Reich :

Ce ne sont pas les gens riches et puissants comme eux [qui sont le problème], ni les gens dont ils ont besoin pour continuer à travailler, à consommer et à servir les intérêts de leurs prêts, mais … vous voyez, ce sont tous ces autres gens. Les gens de la classe ouvrière non éduqués, non-wokenistes. Des gens qui portent des armes et sont fanatiquement religieux. Les racistes, les théoriciens de la conspiration. Les déplorables. Les populistes, pour tout dire.

Des gens dont ils n’ont plus besoin. Ces gens ont été un problème récemment. Non seulement ils sont un frein au système, mais ils ont activement interféré avec lui, en votant pour le Brexit, en élisant Donald Trump, en refusant d’abandonner leurs valeurs traditionnelles et leurs idées dépassées (par exemple, la souveraineté nationale, la liberté d’expression et la biologie des mammifères), en refusant de se rallier à l’idéologie capitaliste mondiale , – ils sont vraiment une épouvantable plaie.

Yves Smith encore :

 Le paragraphe [ci-dessus] éclaire le travail de Thomas Frank et est éclairé par celui-ci, qui a si brillamment montré – surtout dans son chef-d’œuvre, “Listen : Liberal” – comment, depuis l’élection de notre premier président néolibéral en 1992 (qui était, de manière significative, l’année suivant l’effondrement de l’URSS), les démocrates se sont réinventés comme le parti de la classe libérale-progressiste, créative, professionnelle et gestionnaire : le parti de la méritocratie institutionnalisée, le parti, par-dessus tout, des gagnants. Alors, oui, comme une évidence, on a appris aux démocrates à être ouvertement hostiles aux “déplorables” de la classe ouvrière, comme Hillary Clinton les a officiellement nommés, à les considérer comme “une épouvantable plaie”, comme l’écrit Hopkins.

Et les déplorables sont vraiment un frein au système capitaliste mondial. (La plupart d’entre eux veulent des soins de santé gratuits, a-t-on jamais vu ça !) Beaucoup d’entre eux ont voté pour le socialiste Bernie Sanders, et, bien pire, bien pire, un plus grand nombre d’entre eux ont voté pour le “dictateur fasciste suprématiste blanc-nationaliste Nazi-Hitler » (comme l’a dit Glenn Greenwald !), c’est-à-dire Trump. Ils sont vraiment, – le fond du problème ici – des Losers avec un grand “L”.

Les progressistes, les bienpensants (comme les a appelés Thomas Frank), – les “gagnants”, donc,  – qui lisent le New York Times et le Washington Post, écoutent NPR et regardent MSNBC et CNN, qui sont allés dans de bonnes universités et ont obtenu toutes sortes de titres professionnels, sont certainement assez bien informés pour savoir que l’avenir est tout entier dans le capitalisme mondial. Et ils savent que, s’ils respectent les règles, le capitalisme mondial a une place pour eux. En outre, ils savent (ou pourraient facilement le comprendre) que le capitalisme mondial n’a pas de place pour les perdants de la vie. C’est juste de la merde puante, n’est-ce pas ?

Ainsi, lorsque la Reset, – le “Nouveau Normal” – a été dévoilé à Davos, des millions de personnes vivaient déjà une réalité dans laquelle les faits ne comptaient plus du tout, où des choses qui ne se sont jamais produites officiellement, – se sont produites. Et d’autres choses qui se sont manifestement produites ne se sont jamais produites ; pas officiellement dans tous les cas, c’est-à-dire qu’il s’agissait de théories du complot “d’extrême droite”, de “fake news”, de désinformation ou de ce qu’on veut du genre, même si les gens savaient que ce n’était pas le cas.

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Comment le Davos propose-t-il alors de faire passer l’humanité dans le “Nouveau Normal” ? Eh bien, peut-être que le Davos veut aller dans la direction opposée à la pureté épistémologique ? C’est-à-dire qu’il cherche à générer un grand nombre de réalités contradictoires, pas seulement des idéologies contradictoires mais de véritables réalités mutuellement exclusives, qui ne pourraient pas exister simultanément… ce qui pourrait quand même faire assez peur aux gens. Cela pourrait devenir la “page blanche” mentale sur laquelle pourraient être écrites les réalités délibérément fluides du genre cosmopolite et des identités auto-définies.

L’Élite oligarchique cherche maintenant à “dévaloriser” toutes les valeurs nationales restantes, à briser la cohésion nationale, – parce que son objectif logique n’est pas de créer une nouvelle idéologie (il n’en a pas besoin). Il s’agit plutôt d’imposer un ordre mercantiliste mondial unique, en commençant par la monétisation de toutes les “choses” possibles, puis leur “capitalisation” en nouveaux “actifs” financiers.

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Bien sûr, même le Reset a besoin de son récit. Il s’agit alors, – n’importe quel récit de l’establishment fait l’affaire (voyez ce “Reality Check de la BBC), – de mettre une ligne Maginot, une frontière idéologique défensive, entre “la vérité” telle que définie par les classes dirigeantes, et n’importe quelle autre contredisant leur récit.

Les “classes dirigeantes” accréditées (telle celle de Bruxelles) savent que leur succès est en grande partie rendu possible par leur enthousiasme pour les récits officiels. Leur espoir collectif est que le récit correct leur offre un espace sûr et durable. D’un côté de la ligne Maginot se trouve donc la société “normale”, l’emploi bien rémunéré, l’avancement professionnel et tous les autres avantages considérables de la coopération avec les classes dirigeantes. De l’autre côté, c’est la pauvreté, l’anxiété, la stigmatisation sociale et professionnelle, et diverses autres formes de souffrance et de discrimination.

De quel côté du mur voulez-vous être ? Chaque jour, d’innombrables façons, chacun d’entre nous se voit poser cette question et doit y répondre. Conformez-vous, et il y a une place pour vous à l’intérieur. Refusez, et … eh bien, bonne chance de l’autre côté.

Alors, à quoi ressemblera la “Conquête d’Absolument Tout” de l’oligarchie mondiale ? Un monde de consommateurs atomisés, dépouillés de leurs droits et de toute allégeance à la famille, au clan, à la nation, à la religion ou même à une appréciation culturelle significative.

Peu importe, un monde globaliste, pour les quelques personnes qui aspirent à y devenir immensément riches, est toujours considéré comme une véritable corne d’abondance d’innombrables satisfactions matérielles. Un tapis volant qu’ils seraient bien stupides d’abandonner. Et pourtant l’inquiétude monte, même chez les milliardaires. Le monde s’oriente vers de nouvelles directions bien incertaines. Jeter son dévolu sur les “Maîtres de l’Univers” pourrait finalement s’avérer n’avoir été qu’une chimère éphémère.

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Pour “le plus grand nombre”, bien entendu, le Reset technologique et robotique proclamé par les gens de Davos sera un lieu d’esclavage glorifié, vécu dans des déserts d’isolement social. Dans la mesure où certains parmi le grand nombre ont vu ce qu’un Reset technologique leur réserve, ils n’aiment pas ça. On y hume à plein nez le totalitarisme, le féodalisme technologique, – et ils ont commencé à s’y opposer. Ils sont alors … “populistes”. C’est-à-dire qu’ils deviennent un énorme problème pour leurs maîtres. Il n’est pas étonnant que le sommet du Conseil de l’UE ait été si houleux et si désemparé.

Alastair Crooke

Traduit par Dedefensa, relu par Zineb

mardi, 20 juillet 2021

Giorgio Agamben: Carte verte

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Carte verte

par Giorgio Agamben

Dans un texte précédent, nous avons mise en exergue la discrimination injuste frappant une classe de citoyens exclus de la vie sociale normale suite à l'introduction de ce soi-disant "laissez-passer vert". Cette discrimination est une conséquence nécessaire et calculée, mais n'est pas l'objectif principal de l'introduction du laissez-passer vert, qui vise non pas les citoyens qui seront exclus, mais l'ensemble de la population. L'objectif des gouvernements à travers ce passeport sanitaire est, en fait, un contrôle méticuleux et inconditionnel de tout mouvement des citoyens, semblable au passeport interne que chacun devait avoir sur soi pour se déplacer d'une ville à l'autre sous le régime soviétique.

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Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, cependant, le contrôle est encore plus absolu, car il concerne tout mouvement du citoyen, qui devra montrer son laissez-passer vert à chaque fois qu'il se déplace, même pour aller au cinéma, assister à un concert ou s'asseoir à la table d'un restaurant. Paradoxalement, le citoyen non enregistré sera plus libre que celui qui dispose d'un laissez-passer vert, et ce devrait être la masse même des citoyens détenteurs de cette carte sanitaire qui devrait protester et se rebeller, car désormais ils seront comptés, surveillés et contrôlés dans une mesure sans précédent, même dans les régimes les plus totalitaires.

Il est important de noter que la Chine a annoncé qu'elle maintiendrait ses systèmes de suivi et de surveillance même après la fin de la pandémie. Comme cela devrait être évident pour tous, avec le passeport vert, ce n'est pas la santé mais le contrôle de la population qui est en jeu, et tôt ou tard, même le public qui a sa carte aura l'occasion de s'en rendre compte à ses dépens.

Source:

https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tessera-verde

lundi, 19 juillet 2021

Xavier Naidoo et le Nouvel Ordre Mondial

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Xavier Naidoo et le Nouvel Ordre Mondial

par Joakim Andersen

Un établissement politique, marqué par une intransigeance idéologique, est durement touché lorsque l'un des artistes les plus acclamés du pays se retourne contre divers éléments de son idéologie hégémonique. Un facteur difficile à contrôler lorsque l'artiste en question a également des origines raciales particulières, une circonstance atténuante lorsqu'il s'agit de théories du complot ayant des liens limités avec l'opposition partisane et un soutien populaire limité. Dans ce cas, l'établissement doit-il donner un exemple potentiellement risqué et placer l'ensemble de l'œuvre de l'artiste dans le "dépotoir de la mémoire" au sens orwellien du terme, ou doit-il tenter de séparer musique et politique, avant et après ? Un tel dilemme a tourmenté l'establishment allemand à propos de la métamorphose de Xavier Naidoo, qui est passé du statut de musicien chrétien populaire à celui de contestataire de nombreux tabous.

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Naidoo est un métis d'origine indienne et européenne, et sa foi chrétienne inspire plusieurs de ses chansons. Il connaît également un grand succès dans les domaines de la soul, du R&B et du hip-hop, six de ses albums ayant atteint la première place des hit-parades allemands. La musique de Naidoo a une touche personnelle indéniable, avec une quête récurrente de transcendance, comme dans Alles kann besser werden et Welt. Au cours de sa carrière, il a souvent collaboré avec des artistes "afro-allemands" moins connus et les a soutenus de diverses manières, la race n'étant manifestement pas un facteur pertinent pour le chanteur qui a aussi fait de la musique avec RZA et Kool Savas.

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Kool Savas et RZA.

Mais malgré cela, il n'est plus reconnu aujourd'hui comme une réussite de la politique d'intégration, comme on pourrait pourtant s'y attendre. Pendant des années, Naidoo a défié latéralement et ouvertement les limites de ce qui peut être dit, les privilèges associés à la couleur de la peau et au succès lui donnant un peu plus de latitude que d'autres en Allemagne. Pendant une décennie, il a décrit l'Allemagne comme un pays occupé par les États-Unis. C'est un point de vue qu'il partage avec les Reichsbürgern, les "Citoyens du Reich", pour lesquels il a prononcé un discours en 2014 (ndt: les "Reichsbürger" estiment que seules sont légitimes les institutions du 2ème Empire allemand).

Naidoo est difficile à situer politiquement ; l'élément central semble être un fondamentalisme chrétien libertaire et littéraliste. Ce qui en soi n'est pas acceptable lorsque c'est Friday For Future, la famille Rothschild et la politique migratoire allemande plutôt que les "nazis" qu'il considère comme des menaces pour la liberté et le christianisme. En 2012, bien avant "Q" et autres, dans Wo sind sie jetzt, il décrivait avec le rappeur germano-turc Kool Savas une élite mondiale avec des éléments de "Okkulte Rituale" (de "rituels occultes"), etc. Naidoo et Savas ont été accusés d'homophobie et d'incitation à la haine à cause de la chanson.

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Au lendemain des migrations de 2015 et de la "Wilkommenkultur" établie (la "culture de l'accueil"), Naidoo a de nouveau vivement réagi. Des clips vidéo ont été divulgués dans lesquels il chantait, entre autres, que bien qu'il aime tout le monde, il ne pouvait s'empêcher de réagir "wenn fast jeden Tag ein Mord geschieht, bei dem Gastgeber ein Leben stiehlt", "quand presque tous les jours un meurtre a lieu, l'invité volant une vie à l'hôte". Cela n'a rien à voir avec une quelconque haine des musulmans ; au contraire, Naidoo s'est opposé aux guerres contre les musulmans en Syrie et ailleurs. Mais il est clair qu'il lie la migration au Nouvel Ordre Mondial.

Dans le contexte de la gestion de la corona, des restrictions et des vaccins, l'engagement politique de Xavier est entré dans une nouvelle phase. Pour le meilleur ou pour le pire, on pourrait être tenté d'ajouter. Il collabore notamment sur le titre de la compilation Ich mach' da nicht mit avec des rappeurs allemands moins connus sous le nom collectif Rapbellions. Le message est étonnamment explicite, presque une déclaration de guerre. Le SCEP déclare entre autres qu'il est temps de "prendre les armes et d'écraser l'État profond", Der Typ qui "oublie les moutons, il est temps de réveiller les lions". Un intérêt plus ou moins sincère pour les théories de la conspiration, les illuminati, etc. se retrouve dans la sphère du hip-hop, exprimé par Vinnie Paz et DJ Muggs, entre autres. Parfois comme un fond fascinant pour les paroles, parfois pour être beaucoup plus littéral. Pour la plupart, cependant, cette tendance reste politiquement non pertinente. Ce n'est pas le cas de Naidoo. Il s'est récemment rapproché de la droite nationaliste en Allemagne et a réévalué certaines positions de la jeunesse. En 2020, il a décrit les politiciens comme des traîtres et les médias comme une "Lügenpresse" (une "presse mensongère") dans Marionnet.

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Xavier n'est pas la seule célébrité allemande à avoir effectué un parcours similaire. Le célèbre chef végétalien Attila Hildmann, également connu sous le nom de la "star végétalienne", est l'un d'entre eux. D'origine turque mais adopté par des parents allemands, il était autrefois présenté comme un exemple célèbre d'intégration réussie ; depuis qu'il a pris position pour le nationalisme allemand et "contre l'immigration de masse, les élites juives et la politique de Corona", entre autres, ces éloges se sont quelque peu estompés. Hildmann se trouve actuellement en Turquie pour échapper à diverses poursuites engagées par la "justice" allemande. Moins dramatiquement, la chanteuse Nena remet en question la politique officielle de gestion de la pandémie Corona.

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Attila Hildmann et Nena.

Dans l'ensemble, il s'agit d'un phénomène contemporain complexe mais intéressant. Naidoo est passé du statut d'artiste célèbre, parfois "antiraciste", à une déclaration de guerre totale à l'establishment allemand. L'efficacité de cette démarche reste à voir, d'une part parce qu'il est désormais privé de ses canaux de communication qui les rapprochaient de la population, d'autre part parce qu'il se concentre sur des questions sans grand impact populaire. Ce dernier point est intéressant en soi, car il semble que les musiciens qui s'engagent politiquement aient tendance à le faire sous des formes spécifiques, indépendamment de leur position politique. On pourrait parler d'un "populisme mythifié" dans le cas de Naidoo, de la même manière que de nombreux musiciens des années 1960 ont embrassé une idéologie de gauche mythifiée plutôt que "scientifique". Il est difficile de déterminer dans quelle mesure cela est lié à la surreprésentation d'un type de personnalité païenne ou musicale ; quoi qu'il en soit, Naidoo est profondément chrétien et croit vivre les derniers jours. On peut interpréter cela littéralement et voir les mondialistes comme des satanistes conscients, on peut aussi y voir une description mythique d'une réalité factuelle. On peut le comparer à la façon dont les maoïstes du Sendero Luminoso utilisaient le pishtaco du folklore local, une créature démoniaque qui vole la graisse humaine, pour décrire les impérialistes et leurs complices locaux. Des exploiteurs en chair et en os au sens figuré aux exploiteurs au sens propre. Le langage mythique n'est pas nécessairement de droite ou de gauche, mais il semble plaire davantage à certains types de personnalité qu'à d'autres.

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Le langage mythique semble également être plus répandu dans certaines phases historiques que dans d'autres. Lorsque la classe ouvrière anglaise, dans sa jeunesse, s'est ralliée à des figures comme le "Général Ludd" et le "Capitaine Swing", c'était un premier pas sur la voie de formes d'organisation plus efficaces. Les mouvements Rapbellion et Q peuvent être considérés de ce point de vue, comme des prototypes. Ce sont des personnes qui, plus tôt que d'autres, ont reconnu les signes des temps, notamment le remplacement de l'information et de la communication par la dictée des élites. Et que la liberté et la sécurité sont rapidement réduites. La réponse à cette question est une distinction ami-ennemi très nette, si ultra-politique qu'elle déborde facilement sur l'apolitique. La perspective mythique et religieuse peut également signifier une explication incomplète de ce qui se passe, parfois une perspective temporelle dangereuse. Quoi qu'il en soit, la parenté avec d'autres populismes est claire, que l'on considère qu'ils sont nuisibles, honteux ou potentiellement fructueux, que l'on voit dans ces phénomènes des prototypes populistes ou des problèmes de démarrage. Le fait que l'un des musiciens allemands les plus en vue se retourne contre l'ordre établi doit être considéré comme un signe que nous vivons une époque passionnante et dramatique.

Source : https://motpol.nu/oskorei/2021/07/14/xavier-naidoo-och-nwo/

 

Pour une nouvelle politique sexuelle

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Pour une nouvelle politique sexuelle

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Conseiller général de l’Ain entre 1935 et 1940, le journaliste et écrivain Alfred Fabre-Luce (1899 – 1983), un temps néo-socialiste aux côtés de Marcel Déat avant de se rapprocher du PPF (Parti populaire français) de Jacques Doriot, défend avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale l’entente franco-allemande, pilier fondamental de toute alliance européenne viable. À la fin des « Années folles », il scandalise la bonne société en rédigeant Pour une politique sexuelle (1). Il promeut la contraception et exige que la syphilis et les autres maladies vénériennes soient déclarées « fléaux nationaux ». Pari audacieux de la part de ce visionnaire !

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Près d’un siècle plus tard, la sexualité demeure une question politique de premier ordre avec le déchaînement actuel de propagande des organisations féministes et LGBTistes. Il faut ici saluer la clairvoyance de Guillaume Faye qui, par deux essais brillants (2), signala l’importance du sujet.

Des constats effrayants

index.jpgEn février 2017, journaux imprimés, numériques et audio-visuels commentent une affaire sordide de mœurs. Le tribunal correctionnel de Pontoise reporte l’audience et demande une requalification des faits. Le Parquet poursuit en effet un homme de 28 ans accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec une fille de 11 ans dans une banlieue francilienne. La médiatisation de ce faits-divers incite le gouvernement macroniste d’Édouard Philippe d’envisager l’instauration d’un âge légal minimal à l’acte sexuel.

Le sujet revient en janvier 2020 avec l’incroyable règlement de compte littéraire de Vanessa Springora, nouvelle directrice des éditions Julliard, contre Gabriel Matzneff qui l’initia, trente ans plus tôt, aux plaisirs de la chair quand elle n’avait que quatorze – quinze ans et lui, cinquante ans (3). La parution de ce bouquin au style plat, à la prose fade et à la narration digne d’une lycéenne attardée, déclenche une indignation médiatique conséquente. De belles âmes germanopratines se focalisent sur un octogénaire malade afin de mieux écarter des feux de l’actualité l’existence confirmée de réseaux pédophiles trans-Atlantique autour du milliardaire Jeffrey Epstein qui détenait, avenue Foch à Paris, une modeste thébaïde. Nul ne sait d’ailleurs comme le « suicidé » a pu acquérir une telle fortune opaque en si peu de temps.

Par-delà ces crimes et délits sexuels, on assiste aussi à une véritable intrusion (pénétration ?) de l’État républicain cosmopolite dans la vie privée des Français. Incapable de réclamer de substantiels impôts aux GAFAM, les gouvernements préfèrent perquisitionner l’intimité de leurs concitoyens. Il s’en suit des discussions byzantines tournant autour de l’âge approprié de dépucelage (13, 14, 15, 16, 17, 18, 21 ou 101 ans ?). Le Parlement a voté un seuil d’âge, fixé à 15 ans, en-deçà duquel tout acte de pénétration sexuelle commis par un adulte sera automatiquement considéré comme un viol. Or, le diable se cache toujours dans les détails. Comment la loi réagit si un jeune majeur entretient une relation physique avec une mineure ? Certains législateurs ont craint que des parents accusent le petit copain, âgé de 18 ans et deux mois, de leur fille de 17 ans et un mois, de détournement de mineur.

Cela pourrait changer dans les prochaines années. Toujours en pointe dans la déconstruction de la civilisation européenne, Jacques Attali propose à l’automne 2012 de légaliser le changement de prénom. Il suggère de modifier l’article 60 du Code civil afin de permettre « à chaque personne, à partir de l’âge de 18 ans, de choisir librement son prénom » et ce, de manière irréversible (4). Divagations pré-séniles ? Non ! Le gouvernement sociétaliste islamo-gauchiste espagnol souhaite que le parlement adopte son projet de loi permettant à toute personne âgée au moins de 16 ans de solliciter un changement légal de nom et de sexe sur ses papiers d’identité sans aucune autorisation des parents ou sans avoir accès à un traitement de blocage hormonal au début de la puberté. Si les individus obtiennent le droit de changer de sexe et/ou de genre, pourquoi ne pourraient-ils pas changer de prénom ? Avant de pouvoir changer son âge inscrit à l’état-civil…

Changeons tout !

En novembre 2018, un Néerlandais de 69 ans demande à un tribunal des Pays-Bas de pouvoir légalement avoir vingt ans de moins en prétextant que les études cliniques lui confirment la jeunesse de son organisme. Pour se justifier, lui qui souhaite draguer sur Tinder en toute quiétude, il prend exemple sur le changement de sexe autorisé. « Nous pouvons aujourd’hui choisir notre travail, genre, orientation politique et sexuelle, déclare-t-il à la presse. Nous avons même le droit de changer de nom. Alors pourquoi ne pas avoir le droit de changer d’âge ? (5) » Véritable Rosa Parks de l’âgisme, Emile Ratelband (photo) est un précurseur. Bien que débouté un mois plus tard, son combat commence à peine. Quand il deviendra possible de changer son âge légalement à volonté, un jour, on aura 100 ans et le lendemain, 12 ans, qu’est-ce qui empêchera qu’un « mineur » de 60 ans séduise une lycéenne ou que celle-ci s’affirme âgée de 59 ans ?

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On oublie par ailleurs l’éventualité de relations intimes entre une femme plus âgée et son partenaire, surtout si celui-ci est plus jeune qu’elle. On peut penser au drame de Gabrielle Russier, professeur de français en lycée qui se suicida en 1969 parce qu’elle entretenait une liaison avec l’un de ses élèves qui l’épousera ensuite. Aux États-Unis, une série récente revient sur l’affaire Mary Kay Letourneau, cette enseignante de mathématiques qui eut des relations sexuelles avec l’un de ses élèves alors âgé de 12 ans. Après sept années de détention, elle l’épouse et a d’autres enfants de lui avant de décéder prématurément. Dans le film 20 ans d’écart de David Moreau sorti en 2013, Alice Lantins, jouée par Virginie Elfira, s’approche de la quarantaine. Afin de rester dans le coup et de se faire bien voir de son employeur, elle séduit Balthazar (Pierre Niney) de vingt ans son cadet. La mode est bien aux « cougars », ces femmes d’âge mûr qui recherchent des aventures avec plus jeunes qu’elles. Souvent aisées, ces féministes venues d’Allemagne ou de Scandinavie se paient pendant leur séjour en Afrique un gigolo. Cette forme nouvelle de néo-colonialisme occidental ne semble pas gêner les habituels dénonciateurs « décoloniaux ».

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Palme d’or au festival de Cannes en 2013, La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche raconte que l’héroïne, Adèle, 17 ans au début du film, devient l’amante d’Emma âgée de 25 ans. Le détournement de mineure, patent, y est donc magnifié ! C’est la raison pour laquelle la majorité a décidé de ne pas criminaliser une relation adolescente qui pourrait se poursuivre au-delà de la majorité du plus âgé des deux en adoptant une notion d’écart d’âge de cinq ans. Elle entérine une réalité de plus en plus banale. Par exemple, la fille adoptive de Johnny Hallyday, Jade, 17 ans, se photographie en bikini près d’une piscine de Saint-Barthélémy dans les Antilles et poste sur Instagram ses clichés pour son chéri, Tristan Garnier Labadie, de trois ans son aîné !

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Une autre loi française de répression sexuelle pénalise encore plus les clients de prostituées. S’ils ont recours à des prostituées mineures, ils sont désormais passibles d’une peine de vingt ans de prison. Qu’on se souvienne d’un jugement récent en appel à propos de l’agression de Viry-Châtillon dont l’un des accusés est condamné à dix-huit ans de prison. Ainsi vouloir brûler des policiers dans leur voiture de fonction coûterait-il moins cher que de s’offrir les services physiques d’une altruiste tarifée. Une erreur – volontaire ou non – de rédaction modifie la teneur de l’article 11 de la loi. En omettant le mot « mineur » accolé à « prostituée », le client d’une prostituée adulte peut se voir inscrit pour deux décennies dans le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Enfin, n’oublions pas que ce même client risque une amende de 3750 € et un stage stalinien de citoyenneté alors que le consommateur de drogue ne peut recevoir qu’une amende forfaitaire de 200 €. On perçoit la puissance et la nocivité des idéologies féministe et dyssexuelle.

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Des pré-adultes avancés

L’indispensable décence publique ne semble pas concerner le gouvernement de Jean Castex. Le 27 août 2020 paraissait au Journal officiel un décret rendant la contraception gratuite aux mineures de moins de 15 ans… Comment est-ce possible ? Leurs peluches les mettraient-elles enceintes ? Depuis 2013, la gratuité des moyens contraceptifs, dont la pilule aux effets écologiques dévastateurs, est même autorisée aux adolescentes de 15 à 18 ans. Dans le même temps, l’Éducation nationale devrait multiplier les cours d’éducation sexuelle en les liant à la lutte contre les discriminations, ce qui signifie en fait un intense endoctrinement scolaire en faveur de toutes les dyssexualités. Pourquoi alors écoles primaires, collèges et lycées ne recruteraient-ils pas dans le cadre de ces cours bien intentionnées prostituées et gigolos, actrices et acteurs porno ?

Malgré un discours convenu sur l’« amour » hypostasié, les conservateurs chrétiens ne s’opposent pas aux relations sexuelles entres adolescents. Ils rejettent surtout toute idée de contraception. En 2007, ils s’enthousiasment pour le film étatsunien Juno, Oscar du meilleur scénario original. Ce film qui change des grosses productions hollywoodiennes (pas de courses-poursuites de voitures, de moto, d’avions ou de vaisseaux spatiaux, ni d’affrontements eschatologiques entre le Bien et le Mal) raconte la vie de Juno McGuff, 16 ans, qui, enceinte, refuse d’avorter. Bien des associations pro-vie y voient la consécration cinématographique de leur combat.

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Juno propulse au premier plan l’actrice canadienne interprète de Juno, Ellen Page. Or, après s’être mariée avec la danseuse Emma Portner, cette végane annonce le 1er décembre 2020 son changement trans et non-binaire et souhaite qu’on l’appelle désormais « Elliot ». Les conservateurs ont rarement de chance avec leurs modèles médiatiques…

La question sexuelle en Occident en 2021 révèle une contradiction flagrante : les enfants doivent être vus comme des adultes à part entière tandis que leurs parents ne cessent d’être infantilisés. Ce thème s’inscrit en outre dans des sociétés à la fois avancées du point de vue technique et moralement dégénérées, d’où la prise en compte relative de la diffusion croissante par de nombreux supports de ce vecteur de décadence : la pornographie.

Habituée à une mixité qui vire souvent en promiscuité sexuelle et observant la démission des parents, volontairement ou sous la menace des assistantes sociales, la jeunesse soumise aux droits de l’homme néfastes ignore ses limites et reproduit des comportements vus sur les réseaux sociaux, à la télévision, au cinéma et dans le show biz. Malgré la mièvrerie de son article (6), la journaliste Sophie Carquain aborde les relations adolescentes et montre indirectement la profonde toxicité des séries télévisées regardées par un public immature et naturellement lubrique. On apprend dans cette enquête qu’une certaine Louise « s’affirme “ bisexuelle ” à seulement 12 ans. “ Ma bisexualité, explique-t-elle, je l’ai découverte d’abord en regardant une série télé qui mettait en scène deux lycéennes de 15 ans. Ça m’a donné envie de vivre la même chose… Et puis, peu de temps après, je me suis aperçue que j’aimais ma copine Chloé ! Je lui en ai parlé et l’on a décidé d’être en couple, mais on ne s’est pas embrassées ni tenue la main, précise la jeune fille, parce que c’était le début du confinement. Et l’on continue comme ça ”. »

Parents sous conditions

On ne saura ce qu’en pensent les parents de Louise. À tort ! À 12 ans, cette jeune fille devrait avoir d’autres préoccupations. Cependant, si ses parents apprennent son « choix », ils ont intérêt à l’approuver sous peine de représailles socio-pédagogiques de la part de l’État-nounou libéral de surveillance – despotique libertaire. Il va de soi que si la jeune Louise avait osé assister à une conférence patronnée par le cercle culturel Heidegger et Pataphysique, ses parents l’en auraient immédiatement dissuadée. Toutefois, l’ère du pater familias romain n’est-il pas révolu ? N’est-ce pas concomitant avec l’émergence des transidentités ?

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Une enquête récente du Williams Institute à l’UCLA School of Law (Californie) estime à 1,2 million le nombre d’Étatsuniens non binaires, c’est-à-dire qui ne se ressentent ni strictement hommes, ni strictement femmes, entre les deux, un mélange des deux ou encore aucun des deux. Il est effarant que la majorité ait moins de 29 ans (7). Les sociétalistes espagnols déclenchent d’ailleurs la colère des féministes. Leur projet de loi en faveur de la transidentité rend possible aux personnes non binaires, qui ne se considèrent ni homme, ni femme de ne pas mentionner le sexe sur leur papier d’identité. Certaines féministes hystériques revendiquent des transports en commun ou des compartiments réservés aux femmes. Que faire si un « ancien » homme non opéré qui s’estime être femme y monte ? Le délire sociétal ambiant risque d’enrichir les avocats et de surcharger les tribunaux…

Outre la fin de la mixité scolaire préjudiciable à l’apprentissage des enfants et des adolescents, il importe dans le cadre d’un État inspiré des principes platoniciens et du Docteur Alexis Carrel d’interdire toute expérience sexuelle avant la majorité. Certes, si rester vierge à 40 ou à 55 ans interroge, interdire toute approche charnelle, y compris le moindre baiser, public ou non, entre adolescents canaliserait leur énergie et leur dynamisme vers les buts élevés de l’intellect et de la maîtrise de soi. Les êtres supérieurs n’ont-ils pas une sexualité tardive ?

Les adolescents qui enfreindraient cet interdit seraient sanctionnés par une forte amende payée par leurs parents respectifs ou par eux-mêmes plus tard, par la publication en ligne de leur identité et des périodes supplémentaires de service civique communautaire obligatoire. Période d’éveil et de formation du caractère, l’adolescence doit être en priorité dédiée aux sports de combat et d’endurance ainsi qu’à une quête avide de connaissances théoriques et pratiques. Dans cette perspective de dressage sélectif des jeunes âmes, l’entrée à l’âge adulte se formalise par une épreuve proche de l’antique cryptie spartiate.

Il revient enfin aux parents d’éduquer leurs enfants, et non à l’État authentique qui se réserve pour l’instruction martiale et l’enseignement pédagogique approprié. Reconnaissons cependant que des couples présentent parfois une réelle inaptitude à élever correctement leur progéniture puisque, ne pouvant pas avoir d’animaux, ils ont des gamins. Pourquoi dès lors ne pas imposer un permis de procréation et/ou de parentalité ? Cette mesure de bon sens, véritable acte politique d’hygiène familiale, améliorerait largement les qualités physiques et psychiques d’une population albo-européenne aujourd’hui bien dégradée.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Alfred Fabre-Luce, Pour une politique sexuelle, Grasset, 1929.

2 : Guillaume Faye, Sexe et idéologie, Le Labyrinthe, 1983. Contredisant ce livre et le dépassant, Guillaume Faye, Sexe et dévoilement, Éditions du Lore, 2011.

3 : Vanessa Springora, Le consentement, Grasset, 2020.

4 : Jacques Attali, « Le droit de changer de prénom », mis en ligne sur Slate, le 13 novembre 2012.

5 : On peut trouver sur Internet ce cas appelé à se multiplier dans les prochaines années.

6 : Sophie Carquain, « Leurs amours, on s’y perd », dans Version Femina, du 17 au 23 août 2020.

7 : Williams Institute, « Nonbinary LGBTQ Adults in the United States », juin 2021, sur https://williamsinstitute.law.ucla.edu/publications/nonbinary-lgbtq-adults-us/

dimanche, 18 juillet 2021

La revue de presse de CD - 18 juillet 2021

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La revue de presse de CD

18 juillet 2021

DESINFORMATION

L’IA pourrait aussi servir à créer de la désinformation scientifique

L’intelligence peut aussi devenir un vrai danger en matière de désinformation dans le domaine scientifique. Des chercheurs américains ont ainsi constaté qu’il est possible de générer de fausses nouvelles en ayant recours au générateur de texte de type GPT-2 de la société OpenAI. Cette découverte est assez effrayante et ils citent l’exemple de la fourniture de conseils médicaux erronés à des médecins qui mettraient la vie de leurs patients en jeu.

Presse citron

https://www.presse-citron.net/lia-pourrait-aussi-servir-a...

Covid-19 - Berceau du variant Delta, qu'est l'Inde devenue ?

Les médias nous présentent le variant Delta comme une inquiétante menace pour la France et pour l’Europe. On s’intéressera ici au destin de ce variant Delta là où il est apparu : en Inde.

Mediapart blog

https://blogs.mediapart.fr/enzo-lolo/blog/060721/covid-19...

Jean Castex confirme la création d'une agence de lutte contre les manipulations de l'information

Le Premier ministre a confirmé mardi le lancement en septembre de cette agence qui doit permettre de lutter contre la "menace informationnelle et des ingérences étrangères dans le débat public". Baptisée "Viginum", ses effectifs vont croître pour atteindre 50 agents en janvier 2022

France Inter

https://www.franceinter.fr/politique/jean-castex-confirme...

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EDUCATION

Michel Onfray : "On avance à grand pas vers une fabrication d'illettrés"

VIDEO. Xavier Niel, magnat des télécoms, de la presse, et fondateur de l'"Ecole 42", a récemment signé un partenariat avec l'Éducation nationale). L'objectif : enseigner la "pensée algorithmique" aux enfants de CM1, CM2, et de 6ème... Le codage plutôt que les fondamentaux, la machine plutôt que le livre, la robotisation plutôt que l'élévation ? La Macronie, grande horlogère de la "fabrique des crétins" ?

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co572630/michel-onfra...

ETATS-UNIS

Le confinement a détruit les classes populaires aux États-Unis

Les restrictions liées à la crise sanitaire ont engendré de graves inégalités économiques entre les foyers modestes et les classes aisées.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/11/401287-le-confine...

FRANCE

Les élections professionnelles, autre visage de la société abstentionniste

On a généralement ignoré l’anomie – soit le déclin des formes de régulation et des valeurs collectives – qui frappe la société française. Les élections professionnelles en apportent une illustration.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/10/401293-les-electi...

La guerre de tous contre tous

La fracture vaccinale qui s’installe sera une de plus (une de trop) pour la société française qui ne sait déjà plus « vivrensemble »…

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/12/401392-la-guerre-...

Les non-vaccinés seront des citoyens de seconde zone

Emmanuel Macron vient de franchir la ligne rouge en désignant ouvertement de potentiels coupables d’une quatrième vague de covid.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/13/401477-les-non-va...

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GEOPOLITIQUE

Drogue : l’autre fléau qui mine la Syrie

L’éclatement du conflit syrien en 2012 bouleversa l’équilibre des trafics, en modifiant tant les opportunités que les contraintes pour les trafiquants. De fait, ce que l’on peut appeler à première vue des « économies de guerre » au sens défini par Jenny H. Peterson, à savoir des « systèmes dans lesquels les incitations économiques motivent les acteurs à inciter et à participer à la violence politique, ou qui facilitent le conflit en cours en fournissant un moyen de financer la lutte violente » ont vu le jour, notamment au sein des groupes armés opposés à Damas. Pour répondre aux besoins de liquidité, taxes, kidnapping, trafics des ressources disponibles et autres extorsions devinrent monnaie courante. Dans la même lignée, le trafic de stupéfiants prend peu à peu de l’importance, et notamment le Captagon, facile à synthétiser et très prisé notamment dans le Golfe. La Syrie devient alors en un temps record le centre névralgique de la production de Captagon dans le monde.

Geopragma

https://geopragma.fr/drogue-lautre-fleau-qui-mine-la-syrie/

Sergej Lavrov sur l'Occident : "Son ère est terminée"

Si les Américains pensent, après le sommet Biden-Poutine à Genève, qu'ils ont neutralisé la Russie et peuvent maintenant se consacrer à contenir la Chine afin de préserver leur hégémonie mondiale, ils se trompent. Moscou continuera à agir de concert avec les puissances révisionnistes pour accélérer la transition de l'ordre hégémonique occidental en déclin vers un ordre international multipolaire.

Euro synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/07/09/s...

UNION EUROPEENNE

L'Union européenne se plie aux exigences des États-Unis et suspend son projet de taxe numérique

Washington a obtenu ce qu'il voulait. Bruxelles a accepté lundi 12 juillet de geler son projet de taxe numérique européenne, très critiqué par les États-Unis, pour ne pas compromettre l'accord historique sur la fiscalité des multinationales qui devrait aboutir en octobre. Des négociations sur un big bang fiscal qui doit mettre fin aux paradis fiscaux et conduire les plus grandes entreprises, y compris celles du numérique, à payer une part d'impôt plus équitable, sont en cours à l'OCDE. Elles ont reçu samedi le soutien politique des pays du G20.

Business Insider

https://www.businessinsider.fr/lunion-europeenne-se-plie-...

vendredi, 16 juillet 2021

Élections parlementaires bulgares, juillet 2021

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Élections parlementaires bulgares, juillet 2021

par Enric Ravello Barber

Les résultats des élections législatives bulgares d'avril dernier ont été tels qu'il était impossible de former un gouvernement comme nous l'avions annoncé (1).

Le 11 juillet, les Bulgares se sont à nouveau rendus aux urnes pour voter sur la composition de leur parlement national. Si, en avril, le candidat Slavi Trifonov (ITN - "Il y a un tel peuple") avait été le dauphin surprise avec 16,1%, il est maintenant devenu le vainqueur des élections, passant à 24,1%, laissant en deuxième position celui qui est toujours président par intérim et fut le vainqueur en avril, le conservateur Boiko Borissov (GERB), qui passe de 33,7% en avril à 23,5%.

Trifonov est un chanteur et célèbre présentateur de télévision, anticorruption et négationniste du COVID-19, qui a basé sa campagne sur l'attaque de la corruption structurelle du parti conservateur au pouvoir.  Pour cette raison, toute possibilité de gouvernement de coalition entre son parti ITN et le parti conservateur GERB était exclue. Une autre option, mathématiquement possible mais politiquement irréalisable, aurait été une coalition entre l'ITN et le Parti socialiste, qui a atteint 15 % en avril et se situe maintenant à 13,4 %. La troisième option mathématiquement possible, une coalition entre conservateurs et socialistes, avait également peu de chances de se concrétiser. Les analystes évoquent déjà la possibilité d'une troisième élection.

Dans le camp nationaliste, la division des candidatures a provoqué le départ du parlement des formations nationalistes présentes depuis 2017.  L'existence de quatre candidatures a fragmenté le vote et aucune d'entre elles n'avait atteint en avril les 4% requis pour entrer au Parlement. La même situation s'est répétée en juillet. Les quatre candidatures patriotiques ont obtenu 8,41 % des voix, mais aucune d'entre elles n'a réussi à franchir la barre des 4 %.

Patriotes bulgares (candidat formé par : VMRO - Mouvement national bulgare, Front national, Front pour la santé de la Bulgarie et de la Volva) : 3,16 %.

Renaissance : 2,97 %.                            

Été bulgare : 1,81 %.          

Ataka : 0,47 %.

Espérons que si une troisième chance se présente, les nationalistes sauront trouver la formule pour être présents au Parlement de Sofia.   

Source: https://www.enricravellobarber.eu/2021/04/elecciones-legistaltivas-en-bulgaria.html#.YPANPn7tb

Pauvre peuple cubain

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Jordi Garriga 

Pauvre peuple cubain

Ex: https://www.mediterraneodigital.com/opinion/columnistas-de-opinion/jordi-garriga/cuba-libre

Je ne suis jamais allé à Cuba, mais tous les témoignages directs me confirment la grande misère qui règne dans ce pays. Je n'ai pas besoin que les médias ou les ennemis du régime me parlent de la triste situation, ni qu'ils l'exagèrent. C'est clairement indéfendable.

L'expérience cubaine est l'exemple parfait de l'aspect irréel et utopique du village d'Astérix. Dans les bandes dessinées des héros gaulois affrontant l'Empire romain, seule la potion magique les a sauvés de l'anéantissement par les légions. Cuba n'avait pas de potion, il avait le bloc soviétique.

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La révolution qui a porté Fidel Castro au pouvoir était une révolution contre une autre dictature, celle du général Batista. De 1952 à 1959, il y a eu à Cuba un gouvernement dont le président avait un salaire plus élevé que celui du président des États-Unis, qui a fait de l'île un centre international de trafic de drogue, un casino et un bordel pour les Yankees, où la mafia possédait des hôtels et des salles de jeu. Un tiers de la population cubaine vivait au seuil de pauvreté et la situation était particulièrement triste dans les campagnes : seuls 11% des paysans consommaient du lait, 4% de la viande et 2% des œufs. 43% étaient analphabètes.

Après le triomphe des révolutionnaires, le gouvernement américain lui-même a soutenu le nouveau régime, car les Yankees étaient conscients du désastre et de la corruption générés par leur employé Batista. Dans ce nouvel état des choses, Castro n'était que le commandant militaire. L'idéologie même de Fidel était une énigme pour les services secrets américains eux-mêmes : lors d'une comparution devant le Congrès en décembre 1959, le directeur adjoint de la CIA a déclaré : "Nous savons que les communistes considèrent Castro comme un représentant de la bourgeoisie".

Cependant, les premiers pas de Castro, en tant que président au cours de ses deux premières années de mandat, ont provoqué une réaction des États-Unis. Si Batista avait été "un fils de pute, mais notre fils de pute", le nouveau gouvernement cubain n'était pas très docile et la CIAa immédiatement entamé une escalade d'attaques, de bombardements, de tentatives d'invasion, d'attentats, de boycotts, etc. qui a facilité le rapprochement avec l'URSS. Le village cubain d'Astérix n'avait pas d'autre issue à l'époque. Ainsi, en 1961, Castro s'exprime ouvertement en tant que marxiste-léniniste, inaugurant une confrontation à tous les niveaux avec le géant du monde occidental.

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Ce castrisme anti-occidental a duré jusqu'à aujourd'hui, où il semble que le peuple cubain en ait assez. Mais je crains qu'ils en aient assez depuis des décennies. Il s'agit certainement d'une situation très difficile : les Cubains, comme tous les habitants de la planète, veulent vivre en paix et en bénéficiant d'un certain degré de bien-être. Il semblerait que ce bien-être proviendrait du côté américain. Mais en quoi consisterait ce bien-être ? Car dans les pays qui les entourent, comme Haïti, avec le revenu par habitant le plus pauvre des Amériques et 80% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, ou la Jamaïque, avec une dictature cachée de quelques familles qui contrôlent l'économie... le système économique est capitaliste et l'intégrité des gouvernements y est plus que douteuse.

En fin de compte, tout est affaire de géopolitique : la chute du régime cubain pourrait bien se décider dans des bureaux éloignés de La Havane, que ce soit à Washington, Pékin ou Moscou. Il s'agit d'un grand jeu sur l'échiquier mondial et Cuba n'est qu'une pièce de plus. Que la balance penche d'un côté ou de l'autre, c'est le peuple cubain qui paiera la facture : blocus, faim et résistance ou colonisation, capitalisme sauvage assorti d'idéologies post-modernes...

Le principal crime du régime communiste cubain, outre le maintien d'une idéologie historiquement ratée, est de ne pas avoir les dimensions chinoises et de n'avoir jamais pu garantir à son peuple la pleine souveraineté et le développement de son bien-être, de ses plans et de ses objectifs.

Jordi Garriga
Technicien industriel spécialisé dans la gestion des CNC. Collaborateur de plusieurs médias espagnols et étrangers en tant qu'auteur, traducteur et organisateur. Essayiste, il a publié plusieurs ouvrages sur des sujets historiques, politiques et philosophiques. Il a été un militant et un cadre politique des Juntas Españolas et du Mouvement social républicain.

jeudi, 15 juillet 2021

La technocrature jette le masque

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La technocrature jette le masque

Vers un esprit sain dans un corps sain

par Pièces et main d’œuvre

Ex: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1520

On se croyait seuls depuis lundi soir, dans le silence de l’été, comme tant d’autres sans doute, « abasourdis », « sidérés » par la « brutalité » du coup de force sanitaire du Chef d’En Marche, champion de la classe technocratique. Des messages de désarroi nous parvenaient de gens « pris par surprise », contraints d’annuler des événements, des réunions, des voyages, des vacances, contraints de subir des injections sous peine d’exclusion sociale, fichés, dénoncés à la vindicte officielle – celles de l’État et des forces qui le soutiennent, CSP +++ et Bac +++, de droite et de gauche « en même temps », bourgeois technocrates du Figaro et technocrates bourgeois du Monde. En attendant quoi ? D’être harcelés à domicile par les brigades sanitaires ? On se croyait seuls en voyant ce million de récalcitrants céder à la contrainte, souvent la rage au cœur, et se précipiter sur les sites de vaccination, à peine terminé le discours du Médecin-Président, afin d’éviter les représailles.

Mais aujourd’hui nous ne sommes plus seuls. Partout dans le pays, à Annecy, Toulon, Perpignan, Grenoble, Chambéry, Paris, Toulouse, Montpellier, Lyon, Marseille, Rouen, Nantes, Caen, Bastia, Avignon, Saint-Etienne, Lille, Bordeaux, La Rochelle, Douarnenez, Avignon, des manifestations spontanées, sans partis ni syndicats, ont scandé « Liberté ! ». A Grenoble comme ailleurs, les 200 manifestants repoussés par les forces de l’ordre de la place où avait lieu le défilé militaire, ont ainsi célébré dignement le sens de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790.

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En annonçant l’obligation du « pass sanitaire » aux plus de 12 ans pour visiter les lieux culturels, les cafés-restaurants, les hôpitaux, les centres commerciaux et pour se déplacer en train ou en car, Emmanuel Macron relègue la France dans le cercle des pays qui font des droits fondamentaux la rançon de leur incompétence butée : Israël, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan sont les seuls à imposer un passeport sanitaire pour l’accès à certains lieux.

Le président français prévient déjà que « nous devrons sans doute nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français », c’est-à-dire rejoindre le Tadjikistan, le Turkménistan et le Vatican. Ce n’est pas du Tintin, c’est notre futur proche.

Et ailleurs ? La cour constitutionnelle espagnole a retoqué l’obligation vaccinale en Galice, en raison de la « limitation des droits fondamentaux » que celle-ci impliquait. Angela Merkel a été catégorique : « Nous n’avons pas l’intention de suivre la voie que la France vient de proposer ». Le Conseil d’Europe a voté le 27 janvier 2021 une résolution - non contraignante juridiquement - préconisant de « s’assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n’est PAS obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement (voir ici). »

Gouverner, c’est mentir. Macron, fin avril 2021 : « Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis (cf ici). »

La technocratie n’a pas plus de parole que de principes. La fin (l’efficacité et la puissance) justifie les moyens (la machination du monde et des hommes).
La méthode (« une incitation maximale », selon Gabriel Attal, la voix de son maître) rappelle, entre mille précédents, la suppression des cabines téléphoniques plaçant les réfractaires au téléphone portable devant un fait accompli intenable. Nulle loi ne vous oblige à acheter un portable, naturellement. On ne vous oblige pas, mais vous êtes obligés.

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Depuis un an et demi, les barrières tombent. État d’urgence sanitaire ; gouvernement par décrets sur décisions à huis-clos du « conseil de défense sanitaire » ; atteintes à la législation nationale (autorisation de pose d’antennes-relais hors cadre règlementaire) et européenne (dérogation à certaines règles sur les essais cliniques et sur l’usage d’OGM pour les vaccins) ; atteinte au secret médical, création de fichiers de malades (SI-Dep), de cas contact (Contact Covid), de vaccinés (SI Vaccin Covid), intégrant des données personnelles de santé sans l’autorisation des personnes ; traque numérique via TousAntiCovid ; site « anti fake news » du gouvernement recommandant les médias officiels, sans oublier le déferlement des techniques manipulatoires du nudge, telle cette « autorisation de déplacement dérogatoire » assortie d’amendes.

Le mépris du peuple et de la démocratie est tel qu’entre mars 2020 et mars 2021, le Conseil d’État, saisi par des citoyens, des associations, des organisations professionnelles, a suspendu 51 mesures du gouvernement ou de collectivités locales. Interdiction de manifester, usage de drones par la police, de caméras thermiques dans les écoles, obligation de port du masque partout, interdiction de sorties des résidents d’Ehpad : si on les avait oubliées, ces décisions que le Conseil d’État a suspendues « pour préserver des libertés auxquelles il était porté une atteinte excessive » rappellent la pente sur laquelle la technocratie nous entraîne, dans sa volonté de tout contrôler, tout centraliser, tout asservir au primat de l’efficacité et de sa puissance.

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Nul ne sait aujourd’hui comment le Conseil d’État jugera le projet de loi destiné à imposer la vaccination, sous le masque d’un « pass sanitaire » triant les bons et les mauvais citoyens. La Cnil elle-même, chambre d’enregistrement des atteintes aux libertés, s’émeut d’un risque « d’accoutumance » à ce tri. De fait, l’injonction à l’injection fonctionne. Entre les lamenti des représentants des cafés-restaurants et du monde de la culture, craignant pour leur chiffre d’affaires et les complications pratiques, plus d’un million de Français ont cédé en quelques heures. Les vacances, comme prévu, quitte à se plier à la contrainte. Qu’accepteront-ils la prochaine fois ?

Nous ne sommes pas contre la vaccination. Nous avons reçu notre lot d’injections depuis notre enfance et dans nos voyages. Et sans doute, la plupart des récalcitrants ne seraient pas opposés à la vaccination si l’industrie pharmaceutique et l’État qui la soutient n’avaient multiplié depuis des décennies ce qu’ils nomment des « scandales sanitaires », et qui sont en fait des crimes industriels (sang contaminé, Mediator, thalidomide, etc).

Nous sommes contre la contrainte, comme ce quadragénaire vacciné, qui refuse de présenter son « passeport » pour bénéficier d’un droit légitime. Ou comme cette patronne de bistrot, qui se fera vacciner « à contrecœur » mais pour qui « il est humainement impossible de refuser de servir un client, quel qu’il soit ». Que vaudra son humanité quand elle risquera 45 000 € d’amende et de la prison ferme ?

Les statisticiens et les organisateurs nous abreuvent de ratio « bénéfice/risque », quand nous, les humains, sentons que le recours à la vaccination relève d’un équilibre entre intimité et responsabilité, entre choix des modes de soin et solidarité collective, impliquant un rapport personnel à la maladie, à la mort et au vivant, et un regard critique sur la technoscience et l’industrie. Chacun doit y penser par lui-même et dans la confrontation des idées. La santé publique n’est pas le domaine réservé des biocrates.

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Ainsi devrait-on discuter les causes des « maladies de civilisation » - de la civilisation industrielle - qui tuent infiniment plus que le coronavirus. Le Covid-19 a tué en France, à ce jour, 0,17 % de la population (111 000 personnes). Chaque année, le cancer tue 0,23 % des Français (plus de 150 000). L’État n’interdit ni les pesticides, ni les productions cancérigènes de l’industrie chimique et du nucléaire, ni les industries polluant l’air ; leurs industriels ne risquent ni la prison ni des amendes colossales. Il est plus facile de s’en prendre à des patrons de cafés ou de cinémas. La technocratie, dans sa folie de toute-puissance, détruit en même temps la nature et la liberté.

« Fuyez la manie ancienne des gouvernements de vouloir trop gouverner ; [...] en un mot, rendez à la liberté individuelle tout ce qui n’appartient pas naturellement à l’autorité publique, et vous aurez laissé d’autant moins de prise à l’ambition et à l’arbitraire » (Robespierre, le 10 mai 1793).

Quand la voix de la Terreur elle-même nous met en garde contre l’ambition et l’arbitraire, nous avons quelques raisons de l’entendre. Nous savons que cette « crise sanitaire » constitue un exercice pour la technocratie dirigeante : toutes les contraintes instituées ne disparaîtront pas, elles seront aggravées avec chaque nouvelle crise (climatique, écologique, sociale, etc), de façon à lui fournir un confort de pilotage maximal.

Nous en appelons à tous pour maintenir nos engagements, nos réunions, notre vie civique, sociale, culturelle, de façon paisible et déterminée. Nous ne devons pas perdre ce que nos aïeux ont gagné en 1789.
Refusons le chantage et l’intimidation.
Renforçons notre immunité individuelle et collective, luttons contre le virus de la contrainte.

Pièces et main d’œuvre
Grenopolis, 14 juillet 2021

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mercredi, 14 juillet 2021

L'Europe à l'approche des temps troublés

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Irnerio SEMINATORE

Tout converge, dans les analyses et les réflexions actuelles, pour indiquer que nous sommes entrés dans une période de temps troubles et à la veille de chocs de haute intensité qui concerneront les acteurs moyens ou mineurs des sous-systèmes régionaux; en ce qui concerne l'Europe, les relations Nord-Sud, les rapports Est-Ouest, ainsi que la Méditerranée élargie (MEMA).

Déclarations, prises de positions, dispositifs diplomatiques et intellectuels, exercices militaires et précédents historiques, tout est mise en œuvre en vue d'un retournement de situation, à savoir une conjoncture de mouvement et de risque, qui présuppose l'hypothèse d' un engagement conflictuel étendu.

Le signe le plus inquiétant de cette montée des tensions est le démenti des dangers, le besoin de détournement des mots qui désignent la dégradation de l'environnement socio-stratégique, la confluence de tendances lourdes, le potentiel de désordre et d'incertitudes et la différente perception des risques et des menaces, impliquant une redéfinition du concept de "sécurité globale".

Les termes qui cachent cette situation et qui sont destinés à tracer les limites du tolérable dans les relations de compétition et d'affrontement possible, sont représentés par la notion de "ligne rouge".

Subtile redéfinition du vocabulaire, cette "ligne", trahit la difficulté de se retenir dans l'usage de la force militaire et l'impossibilité de la remplacer par des options substitutives.

Les intentions hostiles, la violence potentielle et la menace de sanctions, ou, pour finir, la réprobation morale se limitent pour l'heure, à la dénonciation politique et médiatique.

Nous en connaissons le vocabulaire et ses figures emblématiques, rivalité ou hostilité, ennemi ou compétiteur, partenaire ou adversaire.

Quant au régimes politiques et aux formes de gouvernement, démocratie ou autocratie.

Au sujet des régimes historiques, civilisations ou empires.

En ce qui concerne l'Europe, la condition de fragmentation politique et d'acteur subordonné, doué d'une volonté non partagée d'indépendance politique et d'autonomie stratégique.

Aux jeux du monde, l'Europe porte dans son DNA une culture du refus des enjeux conflictuels et son rôle actuel et ardus consiste à passer d'une puissance désarmée et civile à un puissance d'affrontement et de confrontation.

Cela suppose une sorte de désenchantement et d'éveil stratégique, un changement des paradigmes intellectuels et une adaptation du projet initial aux enjeux et à la logique de compétition et de survie.

Telle à un météorite dans l'espace de la galaxie systémique, l'Union Européenne est aujourd'hui sans pilote et sans direction et perce l'éther raréfié de la politique mondiale entre le réel et le virtuel.

Or, l'espace de la "pensée unique" suggère que cette course hors du temps soit celle d'un "modèle de gouvernance", qui traduit un effet de la mondialisation, en quête d'histoire.

Un "modèle" qui nécessite d'un ordre et d'une décision, capable de préserver une stabilité minimale sans plonger dans le chaos et en donnant l'illusion d'être encore dans un devenir signifiant.

Or, ce qui marque symboliquement la fin d'un cycle de régulation européenne et internationale, est l'émergence d'un système multipolaire en déséquilibre et spécifiquement d'une transversalité compétitive à long terme, comme frein et tampon à la montée paroxystique de le conflictualité.

Les États continentaux européens, depuis 1945, ont intégré, pour survivre, l'idée d'équilibre et de coalition et renoncé à celle d'empire, de supériorité nationale et de peuple-maître, sauf la Grande Bretagne, qui rêve de revenir à l'idée de Commonwelth.

Ils se sont subordonnés à l'idée de fédération ou de confédération et leurs systèmes des partis ont prêté allégeance aux deux vainqueurs, russes et américains, sous la forme idéologique du communisme et du libéralisme (ou encore de démocratie).

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Aujourd'hui la corruption de l'idée de liberté, devenue individualiste et convertie en relativisme absolu (idéologie LGBT, transgendre, écolo, Woke etc.) et la disparition de grands courants idéaux, affaiblissent l'ordre interne et l'ordre international.

Au sein de l'Union européenne, la politique de dissociation nationale (Espagne) et d'intégration (ou subordination) impériale (Otan), qui aurait dû être garantie par une tendance unitariste des institutions européennes, n'a pas préservé les équilibres internationaux face au pari lancé par le Royaume Uni (Brexit).

Ainsi des scénarios de "gouvernance" se sont imposés sous la traduction du concept aseptisé de "policy" (société civile internationale, à fondement transactionnel et coopératif), plutôt que sous celle de gouvernement des équilibres et des rapports de force, relevants du "politics" et de l’État, à base compétitive et conflictuelle et dans une perspective géopolitique, continentale et systémique.

L'universalisme démocratique abstrait et celui de droits humains ont été utilisés pour dissoudre les vieilles identités séculaires dans un globalisme apatride et encourager les flux indiscriminés de migrations, négatrices des civilisations et des cultures nationales.

L'affaiblissement des passions nationales a justifié, à gauche des échiquiers politiques nationaux,des pratiques multi-culturalistes de rabaissement du geist national.

Ces incompréhensions, d'ordre historique, n'ont pas interdit la sortie de la Grande Bretagne de l'Union Européenne, qui a dû revoir ses modèles de "gouvernance".

Voici ces mêmes "modèles", formulés il y a six ans, à la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne et aujourd'hui à nouveau sur le tapis, en raison de leur remise en cause par le gouvernement britannique (aux jeux de l'UE).

Bruxelles, le 11 Juillet 2021

***

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Source: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2016/d-cembre/le-brexit-la-r-forme-de-lunion-et-la-multipolarit

Le "Brexit", la réforme de l'Union et la multipolarité

Modèles de gouvernance, interactions stratégiques et logique de risque

Irnerio Seminatore

Table des matières

Le Brexit et ses options. Une approche formelle

La réforme de l'Union et les trois types de gouvernance

La dimension Nord-Sud

Les trois modèles d’exécutif européen. Équilibres et fonctions

Sur la logique du risque

Rupture ou adaptation?

Adaptation

Rupture

Abstract

La sortie de la Grand Bretagne est examinée à partir des répercussions sur les nouveaux modèles de gouvernance de l'Union:

- celui d'un exécutif "Hard", ou d'un duopole imparfait (Fr+D)

- celui d'un exécutif "Soft", ou d'un unipolarisme souple (D)

- celui d'un exécutif "Flexible", ou d'un modèle multipolaire (Fr, D, It, Pl, Es)

On y passe en revue les caractéristiques structurelles et dynamiques (équilibre et fonctions) et on y dégage les jeux stratégiques de ces différentes conjectures. Ceci dans le cadre interne (par un questionnement sur la "rupture institutionnelle", ou sur "l'adaptation"), et dans le cadre international, en fonction des choix des acteurs, concernant la redistribution du pouvoir au sein d'une "Balance" planétaire de type multipolaire.

Le Brexit et ses options. Une approche formelle

La sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne, comme acteur national essentiel, engendrera une série de répercussions, à caractère systémique :

- sur les nouveaux modèles de gouvernance de l'UE

- sur l'interaction stratégique entre acteurs majeurs de la scène mondiale

- sur la logique du risque politique, militaire et financier de l'ensemble occidental.

Ces répercussions peuvent conduire également à un séisme géopolitique prolongé : la dislocation du sous-système régional européen, car le retrait d'un acteur essentiel engendre instabilité et conflit.

En effet la défection d'un acteur étatique ne peut être compensée par un sous-système social, la "société civile", qui n'est pas inspirée par l'intérêt individuel d'un acteur national

a) La sortie de l'Union fait reprendre au Royaume-Uni son rôle traditionnel de balancier dans les affaires du continent, comme arbitre de ses équilibres politiques et militaires et comme garant de son ancrage dans le camp euro-atlantique.

En puissance océanique et nucléaire, la Grande Bretagne renforce également sa liberté d'action sur la scène européenne, à travers l'OTAN (balance régionale), et sur la scène mondiale, par le biais du Commonwealth (balance planétaire) et favorise indirectement une distribution du pouvoir plus large et plus souple, qui augmente les incertitudes et pousse à l'établissement de nouvelles règles du jeu dans le domaine économique et financier.

Ainsi une conduite diplomatico-stratégique plus résolue et plus aventureuse vis-à-vis de la Russie aura pour effet de transformer la compétition existante en rivalité et le partenariat intergouvernemental, établi avec l'Union, en hostilité, voire en confrontation eurasienne et continentale.

b) l'UE, qui s'est révélée incapable de conserver sa cohésion interne, comme création hybride et identité cosmopolite, prend conscience, dans une conjoncture de fortes tensions internationales, de l’impossibilité pour une structure administrative de créer les conditions d'une unité politique et d'un leadership partagé.

De surcroît, elle est dans l'obligation de choisir entre un partenariat atlantique et un rôle planétaire d'acteur incomplet : la première option la place dans une position subordonnée vis-à-vis de la stratégie globale des États-Unis via l'OTAN, la deuxième dans une condition solitaire par rapport à une ré-configuration de son projet initial. Il s'agit là de la quête d'un espace de manœuvre plus autonome et plus indépendant, à obtenir par des ententes bi- ou multilatérales, avec une ou plusieurs puissances extérieures, eurasienne (Russie, Turquie, Moyen Orient,Chine)) ou extra-européennes (États-Unis).

Le but de la réforme de l'Union serait de reprendre son rôle de puissance d'équilibre dans le système global, lui empêchant de dériver vers un vide géopolitique entre l'Est et l'Ouest et d'interdire la constitution d'alliances défavorables à ses intérêts dans un monde multipolaire à forte compétition stratégique.

Par ailleurs un sous-système politique sans leadership ne peut se maintenir, car il est soumis à des forces centrifuges aboutissant à la désagrégation de l'ensemble.

La réforme de l'Union et les trois types de gouvernance

Dans cette situation, trois types de gouvernance européenne sont hypothisables pour l’émergence d'un exécutif central, adapté à cette nouvelle phase de la vie internationale:

- un exécutif "hard", fondé sur un duopole imparfait, asymétrique et nécessairement élastique, autrement dit sur un centre de pouvoir d'impulsion et d'action à deux membres, dont un soit organisateur et directeur et l'autre légitimant.

Cet exécutif, aux ressources et capacités différentes, disposerait de protection dissuasive indépendante et de jeux d'influence coordonnés et repartis régionalement (Fr+D).

- un exécutif "soft", représenté par un unipolarisme souple, à prédominance allemande, mais soumis à une logique de compromis constant qui affecterait toute initiative d’envergure et toute projection extérieure.

- un exécutif "pentapolaire" ou " flexible", au pouvoir décisionnel faible ou affaibli par les variables de coalitions internes diversifiées (Fr, D, It, Pl, Es).

Du point de vue de la légitimité politique, la première figure d’exécutif serait oligarchique, la deuxième autocratique et la troisième polyarchique.

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Dans les trois hypothèses, le régime démocratique serait sur le déclin et inadapté, car la différence entre les régimes politiques semble appartenir pour certains aux conjontures ordinaires et pas aux conjonctures chaotiques.

Au sein de l'ambiance extérieure et du système international, en sa configuration planétaire et multipolaire, ces trois expressions du pouvoir européen auraient à choisir entre une vision restreinte ou élargie du système mondial, en fonction des alignements de demain ou d'une guerre générale probable :

- une vision restreinte, fondée sur la "triade stratégique" États-Unis, Russie et Chine, sur des loyautés rigides et sur un système d’alignement des intérêts, compétitif et hiérarchique.

- une vision élargie, appuyée sur des blocs régionaux, autorisant une liberté de manœuvre plus large, bien que conditionnée par des "limites" ou par des "combinaisons variables".

Il s'agirait dans ce cas d'un type d'association ambiguë, mi-coopératif, mi-conflictuel.

Les limites de ce type d'association seraient constituées par un mix d’intérêts géopolitiques globaux et de valeurs ou principes nationaux ou universels.

Si l'on prend en considération les grandes orientations de la politique mondiale et l'on tient compte de l’évolution probable du monde, l’exécutif européen aurait a trancher sur des options à large spectre entre interventionnisme, attentisme ou isolationnisme, aux différentes issues et espoirs du gain. Par ailleurs, à l'ère de la balistique et de l’atome, le recours aux alliés pour rétablir des équilibres compromis, appartient à l'époque ante-nucléaire et n'exige nullement la défaite des forces armées de l'adversaire.

La dimension Nord-Sud

Cependant, l'engagement européen fera ses épreuves obligées dans la dimension Nord-Sud, autrement dit dans une relation de jonction et de crise entre deux sous-systèmes régionaux (Europe-Méditerranée-Golfe), une relation de crise identitaire, fusionnelle ou d'endiguement, avec l'Islam et les puissances islamiques. Cette dimension est à considérer considérer comme un système sociétal et politique antagoniste et alternatif.

Cet engagement ne pourrait être assumé individuellement, mais seulement sous forme collective ou d'alliance, après avoir établi les critères de stabilité atteignables au niveau régional.

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En effet, la préservation de l’équilibre de forces dans hémisphère Nord, entre puissances majeures de la planète demeure un préalable à tout engagement. Ce dernier aurait pour but de distinguer dans l'Islam ses trois expressions conjointes:

- d'une religion politique universaliste

- d'une structure étatique supra-nationale et multi-ethnique (Califat)

- d'un ordre international, visant le "déséquilibre permanent", comme mouvement fidéiste et conquérant *.

La ré-assurance de sécurité, pour le cas d'affrontements prévisibles et destinée à intervenir dans des crises prolongées ou des conflits ouverts, internes ou extérieures, exige un choix de système d'ordre civilisationnel.

*Ce "déséquilibre" procéderait par étapes successives ou par vagues, allant du royaume de "Al Islam" (la station de la paix ou de l’équilibre), à celle de "Al Harbi" (posture du déséquilibre et de la guerre), par un moyen de transformation et d'affrontement, selon le principe d'un ordre supérieur et seul légitime, le Djihad, incompatible, par son essence universaliste, avec le principe d'ordre inter-étatique d'empreinte westphalienne, fondé sur le respect de la souveraineté et la non-ingérence.

Les trois modèles d’exécutif européen.

Équilibres et fonctions

En revenant à la figure de l’exécutif européen "hard" ou "bipolaire souple", ce type de pouvoir est fondé sur la distinction entre les deux fonctions, de légitimation (FR) et d'organisation hiérarchique et capacitaire (D).

Les mutations internes de structure politique y seraient limitées et l’intégration hiérarchique comporterait une extension fonctionnelle aux ressources, sans exclure des formes d’adhésion ou de coopération complémentaires et ultérieures et sans faire disparaître les nations et les pouvoirs indépendants. Il s'agirait dans ce cas d'un type d’exécutif supranational à caractère confédéral, qui se situe, comme sous-système régional, entre le système international de l’équilibre des XIX eme et XX ème siècles, constitué par des acteurs nationaux essentiels et le système international universel d'aujourd'hui de type multilatéral (Nations Unis), issu de l’idéalisme wilsonnien après le collapse du concert européen des entre-deux guerres mais incapable d'assurer un ordre régional quelconque.

Les marges d'initiative et de manœuvre de ce type d’exécutif seraient plus importantes des autres figures d'organisation politique, car leur fonction historique consisterait à préserver l’indépendance et la souveraineté de l'ensemble continental en crise:

- en européanisant l'OTAN

- en réintégrant la Russie dans l'architecture européenne de sécurité

- en jouant à un équilibre des forces, à caractère multipolaire et tout premièrement eurasiatique, pour éviter ou limiter les conflits systémiques ou globaux, induits par l'acteur hégémonique extérieur (USA) et visant à éliminer son rival (Russie).

L'unité allemande issue de la chute du Mur de Berlin et de l’évolution conjointe du système international et de l'Union Européenne, suggère davantage ce type de formule comme remodelage souhaitable du pouvoir en Europe.

L’exécutif "soft" correspondrait en Europe à une forme d'unipolarisme imparfait, à prédominance allemande et comporterait une latence d'oppositions internes inexprimées mai réelles.

En effet, la "limite" de ce type d’exécutif serait constituée par la préoccupation des membres de la confédération européenne des États, de faire barrage à un exécutif fort par une coalition ou une opposition de bloc, diversifiée et variable. Cette opposition se manifesterait à l'occasion de tout effort ou de toute tentative allemande d'assumer une position prépondérante de type permanent ou structuré. Elle pourrait conduire à la désagrégation de l'unité et à redessiner le pouvoir régional, remettant en cause les relations entre sous-systèmes régionaux extérieurs, par une politique d'alignement divergente ou déviante (Eurasie, Moyen Orient, Chine et Amériques).

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L’exécutif "flexible" ou "pentapolaire" (D, Fr, It, Pl, Es) correspond à une forme démocratique ou égalitariste du pouvoir et des relations de puissance à souveraineté multiples, par leur nature hiérarchique. Ainsi il serait paralysant, trop faible ou intempestif vis-à-vis des menaces, en raison du partage inégal des risques et des intérêts contradictoires de ses membres et ressemblerait plutôt au Saint Empire Romain Germanique remis à l'ordre du jour par l'histoire. Il manquerait des capacités de conception et de vision communes et ferait apparaître des clivages importants dans la définition des relations indépendantes et dans l'action de rééquilibrage avec la Russie, ainsi que dans la reconstitution d'un équilibre eurasien acceptable. Il favoriserait ainsi, dans les moments cruciaux, la discorde intergouvernementale et l’intrusion d'Hégémon.

Face au joueur russe, qui maîtrise l'ensemble de pièces sur l’échiquier de négociations aussi bien économiques et commerciales, que géopolitiques et stratégiques et qui demeure soucieux de défendre ses intérêts nationaux, privilégiant les rapports de forces et n’hésitant pas à adopter des positions dures dans les relations internationales, ce type d’exécutif serait constamment en panne d'initiatives et incapable de calculs stratégiques à long terme.

L'influence de discordances idéologiques des partenaires européens et les divisions entre l'Est et l'Ouest, apparues à propos de migrants et de préoccupations ethniques et religieuses dans la lutte au terrorisme international, approfondiraient les disparités existantes. Les uns considéreraient l'immigration et les stratégie d'accueil comme inconcevables et déstabilisantes et les autres comme compatibles et démographiquement souhaitables.

On rajoutera une divergence sécuritaire majeure quant à la "dimension septentrionale" de l’Union Européenne et au "roll-back" de l'OTAN, régulièrement dénoncé par la Russie.

L'espace baltique, la crise ukrainienne, les provocations du "regime change", les menaces balistiques des BAM, les prépositionnements militaires couvrant les frontières russes de la Lituanie à la Géorgie jusqu'au Caucase, rajouteraient de l’intrusion et du risque.

En témoigne la publication du nouveau "Livre Blanc" sur la sécurité de la République Fédérale d'Allemagne, qui traite désormais Moscou d'"adversaire", plutôt que de "partenaire" et considère que la Russie "se détourne de l'Europe, renforce la compétition stratégique et intensifie son activité militaire près des frontières avec l'Union Européenne". Selon ce document, pour l'Allemagne qui doit faire face à dix menaces conjointes, "la Russie continuera de présenter dans un proche avenir, un défi pour notre continent". Ainsi et pour conclure, un exécutif flexible, dépourvu de leadership institutionnalisé et soumis à des jeux de coalition internes variables, représente l'instrument le moins approprié pour traiter les relations internes de l'UE et pour trouver des solutions à la sécurité du continent, dans le système international multipolaire porté à l'extension des antagonismes, y compris nucléaires à tout le système, de manière uniforme.

Au courant de la nouvelle "guerre froide", conséquente à l'hétérogénéité des systèmes politiques et des pôles de pouvoir et ouverte par le coup d'État de Maïdan et le retour de la Crimée à la Russie, la pratique des alliances dépend en large partie des ressources politiques et militaires et la diplomatie d'un « linkage horizontal », permettant de jouer aux crises croisées sur plusieurs théâtres de conflit, par une forte interaction stratégique. Une aggravation du climat politique international en résulterait de manière inévitable.

Simultanément, les systèmes balistiques et nucléaires mis en place, disposant de capacités qui vont de la dissuasion totale à la dissuasion minimale, dite du "faible au fort", compliqueraient la prévisibilité des initiatives adverses.

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Dans ce cadre, les crises peuvent-elles représenter une occasion pour tester une plus grande cohésion au sein des alliances sur lesquelles fait prise l’interventionnisme des puissances majeures ? L'expérience prouve que "la paix grâce à la crise" ne peut représenter une solution, tout comme un bond dans l'inconnu ne peut être une chance pour un alpiniste au bord du gouffre.

Dans le monde actuel et à l’échelle globale, la variante des "systèmes de blocs instables" est représentée par la prolifération nucléaire incomplète.

Ainsi, le passage d'une situation bipolaire à une configuration multipolaire de l'environnement stratégique implique que la permanence d'une confrontation périodique renforce la cohésion des alliances, rendant plus stables les formes d’équilibre existantes dans un système bipolaire. La multipolarité augmenterait les incertitudes et compliquerait les combinaisons possibles au sein des alliances établies.

Or, lorsque les menaces et les adversaires sont multiples, il est difficile d'atteindre une quelconque unité d'action entre les États d'une même coalition.

Dans le cas de l'Europe, la difficile recherche de cette unité à été l'objet du Sommet de l'OTAN à Varsovie.

À ce propos, la défection d'un quelconque État ("Brexit"), pourrait avoir une importance considérable sur l’équilibre des forces, qui serait soumis à la recherche de moyens de compensation (ex. relance économique ou réarmement).

Sur la logique du risque

En termes de "risque", le développement du jeu stratégique entre adversaires potentiels, dans le cadre d'une structure de compétition à deux pôles, ne serait plus le même dans le cadre d'un échiquier multipolaire.

Les craintes réciproques, découlant du calcul d'attaquer en premier son adversaire ou de ne pas l'attaquer, engendrerait une situation de "stress" qui pousse l'attaquant à préférer la guerre préemptive à une guerre lancée par l'adversaire.

Dans un duel à plusieurs joueurs pour la suprématie mondiale, l'exigence d'un exécutif européen fort et proactif devient un facteur décisif existentiel et un élément important de négociation ou d'amoindrissement du risque, compte tenu des deux menaces qui pèsent sur l'Europe, sub-étatique, terroriste et sociétale la première, inter-étatique, pluripolaire et géopolitique la deuxième.

L’hypothèse d'une "guerre hybride" qui est la forme combinée de cette menace binaire pesant sur les pays européens de l'Ouest, cette forme de conflit s'inscrirait comme un gant de velours dans l'état de décomposition des sociétés occidentales et d'une crise interne majeure affectant l’"être" national (ex. guerre civile), en complexifiant les ripostes de survie et les "purges" anti-terroristes, stabilisatrices de l'organisme social, tant au niveau infra que trans-étatique.

Ce type de conflit, de type fusionnel, hybridant la guerre conventionnelle, irrégulière et civile, puissamment actées par la cyberguerre et le terrorisme islamiste s’étendrait à la guerre psychologique, subversive et d'intelligence, préparée et suivie par une immense manipulation de masse. Une manipulation qui à déjà commencé, car elle vise à faire accepter à des populations rétives l'inacceptable, la perte de leur identité et la soumission à une subculture tribale hostile et historiquement incompatible.

Rupture ou adaptation?

Adaptation

L'Europe, après une succession ininterrompue de crises a-t-elle atteint un seuil de rupture, qui reste à consommer, marquée par des fortes tensions sociales et politiques et par une situation de violence latente, définie par certains, de pré-révolutionnaire ?

Quel type de liaison existe-t-il entre la crise économique et financière de 2008, la dette grecque irrésolue, le rejet de la mondialisation, le malaise social et l'absence de reprise économique, l’impraticabilité du multiculturalisme, l'incompatibilité de l'Islam en ses différentes solutions, l’impossible intégration des migrants et le déni de réalité de la part des classes dirigeantes ?

La guerre hybride ukrainienne de 2014, les attentats du terrorisme islamique en France de 2015 et 2016, la politique d'ouverture aux réfugiés d’août 2015 et les accords Erdogan-Merkel sur le contrôle des flux migratoires sont-ils des moments isolés et sans connexion entre eux ?

Peut-on expliquer le coup d’État contre Erdogan et le rapprochement Ankara-Moscou par la seule soumission à la politique américaine et la crise du régime démocratique, encourageant encore davantage la désaffection diffuse du projet européen ?

Faut-il oublier l’interventionnisme actif d'Hégémon et ses savants mélanges de desseins géopolitiques et d'encouragements au "regime change" ?

La nouvelle incompréhension Est-Ouest et le fossé permanent entre Nord et Sud ont fait atteindre un seuil de rupture et une situation de tension et de confrontation sociale et politique à la relation entre la "vieille" et la "nouvelle" Europe. Or, pour l'ensemble de ces phénomènes les gouvernements n'offrent ni de solutions ni de projets et l’Union n'a pas de Plan B pour l'avenir.

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L'acceptation de la tutelle américaine, l'inertie des classes dirigeantes du continent, intellectuellement épuisées par la lutte au communisme qui les avait laissé sans rêves, sans idées, sans vision et sans stratégie à long termes, se reflète par la prédominance des États-Unis et par une évaluation de leur propres impuissances, quant au diagnostic du paysage sécuritaire et stratégique dans le monde, en même temps que de leurs impératifs de survie.

L’Europe, qui avait renoncé à la guerre comme instrument de règlement des différends infra-européens, réintégra l'Allemagne dans le jeu de la politique continentale en réarmant celle-ci au sein de l'OTAN. Dans les années 1990 la réunification du "Mittel Lage" après la chute du Mur de Berlin, sonnant le glas des pays communistes de l'Est, puis de l'Union Soviétique, ne comporta pas l'intégration de la Russie, qui avait cessé d’être l'ennemi, dans le concert européen. Par myopie politique et par faute stratégique l'Europe appuya les "révolutions de couleurs", qui compromirent les relations politiques avec la fédération russe.

S'estimant un "pôle de stabilité" consolidé, l'Europe ne bâtit pas sur cet acquis une conception large de la paix et de la co-prosperité eurasienne avec Moscou, orientant l’évolution vers une multipolarité favorable à ses intérêts bien-compris et au développement de l’immense potentiel eurasien.

L'acceptation de la prédominance américaine ne put se traduire par une adaptation de la démilitarisation du continent autour d'objectifs planétaires à long termes, concentrant les pays européens sur d'autres éléments clés d'une stratégie globale de l'Europe, à la taille de ses responsabilités, de ses capacités et des besoins du monde.

Les aspects plus évidentes de sa sécurité ne furent pas conçus comme dissuasifs par rapport à des puissances virtuellement rivales ou hostiles. Elle ne développa pas également un pouvoir militaire indépendant, renforçant ses capacités conventionnelles, nucléaires, numériques et spatiales.

D'acteur de premier rang de la vie internationale qu'elle avait été tout au long de l'histoire pendant quatre siècles, l'Europe est devenue progressivement un objet insignifiant du jeu des puissances mondiales.

L’évolution de l'Europe et de l'UE pendant la guerre froide, insularisa le continent au sein de duopole de puissance russo-américain, au lieu de le transformer en troisième force, comme la conçurent les Pères de "l'Europe des Patries", en opposition aux fauteurs de intégrationnisme atlantique. L'adaptation de la reconstruction du continent pendant la longue période de la confrontation idéologique, allant de 1945 aux années 1990, fut une reddition peu contestée aux priorités américaines. Par rapport au premier conflit mondial, l’effondrement européen de la deuxième guerre se révéla plus profond que prévu, car il affecta l'esprit national commun des différents pays, le "Geist" européen, plus encore que les cultures nationales, c'est à dire la personnalité et la "volonté d'être" de toute une civilisation.

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Ce qui fut distinctif d'un long héritage, la symbolique de la grandeur et de la conquête, devint banalisé, rabaissé et anéanti.

Le temps est ainsi venu de revenir à l'analyse des grands enjeux de la politique mondiale et à l'amoralisme de la tradition réaliste dans le combat contre le fanatisme et l'immoralité de l'islamisme. Cette analyse n'exonère pas d'un bilan du projet européen, qui a échoué dans son but et dans sa promesse, consistant à résoudre l'antinomie théorique et factuelle entre l'Histoire violente et l'idéal pacifique, autrement dit entre le problème machiavelien des moyens légitimes et le problème kantien des finalités éthiques.

Rupture

Dans la redéfinition de son rôle dans l'ordre européen et mondial, qui ne manquera pas d'avoir des répercutions de grande portée sur le continent et sur la redistribution du pouvoir en Eurasie, les institutions européennes, actuelles ou reformées et les pays membres de demain pèseront dans la balance planétaire en fonction de choix dissonants.

Ces derniers peuvent être ainsi résumés :

- reformer en profondeur l’Union et continuer de s’aligner sur la politique américaine et sur une alliance atlantique européanisée.

- s'adapter au retour de la Russie, en l’intégrant dans une architecture de sécurité renégociée en termes de zones d'influence et de pôles de pouvoir bien identifiés.

- s'appuyer sur des politiques étrangères nationales concertées, en tenant compte des intérêts communs et individuels et de la considération que dans la plupart des cas la menace anti-force demeure la plus probable et la plus crédible.

- faire reposer la sécurité du continent sur une évaluation autonome de la réalité et sur un calcul, mis à jour périodiquement, de l’équilibre global, sans se contenter des ambiguïtés de la dissuasion et des assurances et des promesses d'Hégémon, en s'adaptant au déplacement de l'axe de gravité des tensions et du potentiel de conflit vers l'Asie Pacifique.

Cette attitude préservera la personnalité, l'identité et l'homogénéité culturelle et civilisationelle, élaborées par l'Europe au cours des millénaires.

L’évolution de ces transformations internes et internationales, nous dira si ce renouveau se fera par une rupture du "status quo" ou par une adaptation douloureuse de la paix civile et de la diplomatie, par le droit, la morale ou l'idée.

A un regard lucide de la situation actuelle et de la conjoncture globale, les politiques d'adaptation semblent avoir rendu leur âme et le concept et les forces de rupture avoir pris le dessus sur le code non écrit de la légalité et de la légitimité dans l'usage de la force, en imposant leurs ambitions, leurs buts et leur soif de changement.

Au XXIème siècle, le rêve d'un nouvel ordre mondial reprend cependant son souffle, sous les turbulences d'une perspective globale, menaçante et assombrie par le risque d'un recours à la violence paroxystique entre unités politiques en compétition permanente.

Bruxelles, le 11 Août 2016

Publié sur le site www.ieri.be le 16 décembre 2016

Demain la guerre civile, vraiment ?

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Demain la guerre civile, vraiment?

par Georges FELTIN-TRACOL

51jpRSNvcEL.jpgIl y a trente ans, en 1991, l’ancien policier Charles Pellegrini répondait aux interrogations de Serge Ferrand dans un ouvrage au titre inquiétant : Demain la guerre civile ? Le thème fait depuis florès tant en librairie que dans les débats audio-visuels et sur les réseaux sociaux numériques. Suite à la fameuse tribune des militaires mise en ligne sur Place d’armes et reprise par Valeurs actuelles, un sondage de l’Institut Harris montre que 45 % des Français estiment que nous allons vers une guerre civile. La France connaîtrait dans les prochaines décennies, dans les prochaines années, voire dans les prochains mois, de terribles déchirements internes. L’hypothèse la plus envisagée opposerait les Français d’origine européenne aux descendants des populations allogènes venues d’Afrique et d’Orient, souvent de foi mahométane, à l’instar des deux tomes du surfait Guérilla de Laurent Obertone. Le concept de guerre civile à venir est-il cependant crédible ?

Si la Guerre d’Algérie a conduit au début des années 1960 l’Hexagone au bord de la guerre civile, la dernière en date remonte à 1944 – 1945 avec la sanglante « Épuration ». Les commentateurs qui parient sur cette éventualité gardent en mémoire la longue guerre du Liban (1975 – 1990) et s’imaginent des scènes semblables au conflit syrien dans des paysages berrichons, marseillais ou bretons familiers. Ils se trompent !

Des événements comparables n’affecteraient pas l’Hexagone, car les tensions supposées pourraient être d’ordre moléculaire, c’est-à-dire de basse intensité. Certes, les heurts pourraient être violents, mais ils se limiteraient à des zones géographiques précises. En outre, la France n’est ni le Liban, ni la Syrie ou l’Irak. On voit mal en effet un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, détenteur de l’arme atomique, qui dispose de plusieurs centrales nucléaires et des centres de retraitement radio-actif, première puissance militaire de l’Union pseudo-européenne, plonger sans la moindre réaction dans un conflit intérieur. Sait-on par ailleurs que plus de soixante-dix chefs d’État et de gouvernement y possèdent une résidence secondaire ? Par exemple, le roi du Maroc séjourne longuement dans un château d’Île-de-France; la dynastie royale belge passe ses vacances sur l’île d’Oléron; la famille grand-ducale de Luxembourg est mitoyenne du fort présidentiel de Brégançon au bord de la Méditerranée.

Il est donc difficile de croire que le voisinage de la France, les institutions de l’Union dite européenne et l’Alliance Atlantique assisteraient au délitement socio-politique français. En cas d’effondrement des institutions républicaines et de vacance complète du pouvoir, l’OTAN et la Commission de Bruxelles interviendraient certainement dans le cadre d’une résolution onusienne avec l’intervention de forces armées restauratrices de l’« ordre » marchand – progressiste. Verrait-on alors l’entrée en fonction d’une AMGOT (gouvernement militaire américain des territoires occupés) nouvelle mouture prévue à la veille de l’invasion anglo-saxonne du 6 juin 1944 et jamais appliquée en raison de l’hostilité virulente du général De Gaulle et de la Résistance intérieure ?

En cas de guerre civile « perlée » ou totale, qui profiterait finalement de la situation anxiogène ? Gageons que le Bloc occidental atlantiste (BOA) serait ravi d’étouffer la voie spécifique française, de la contraindre à rentrer définitivement dans la nasse mondialiste et de lui retirer sa précieuse dissuasion nucléaire à l’avantage de Washington, de Bruxelles et de Berlin, deux fidèles larbins du Capitole, de Wall Street et d’Hollywood. Ce n’est pas anodin si depuis la présidence de Bill Clinton (1993 – 2001), l’ambassade étatsunienne installée à un jet de pierre de l’Élysée investit massivement dans les banlieues de l’immigration. Les officines yankees se retrouvent avec leurs concurrentes britanniques, turques, israéliennes, algériennes et marocaines.

Si un conflit identique aux tragédies survenues au Yémen ou en Afghanistan est assez improbable, une stratégie de la tension proche des « années de plomb » 1970 – 1980 en Italie ou de la « crise d’octobre » 1970 au Québec s’envisage réellement. Il est en tout cas évident que l’hyper-caste cosmopolite a décidé d’accélérer et d’amplifier le populicide programmé des Albo-Européens.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 222, mise en ligne sur TVLibertés, le 6 juillet 2021. Il s’agit de l’ultime « Chronique du Village planétaire » destinée à TVLibertés.

mardi, 13 juillet 2021

La dictature de Macron comme à la parade

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La dictature de Macron comme à la parade

par Nicolas Bonnal

Voici où nous en sommes : vaccination avant incarcération et extermination (mais avec assentiment populaire). Et cela gagnera toute l’Europe. Voyez la Grèce, l’Allemagne ou la Belgique…

Macron établit sa dictature avec l’assentiment de la ploutocratie totalitaire : voyez mon livre de 2017, quand j’ai évoqué la fin des libertés. J’annonçais aussi de nouvelles résistances, mais de ce côté, au pays de Louis XIV, de Napoléon, de Napoléon III, de la Vendée, des Massacres de septembre, des guerres mondiales et coloniales, des droits du citoyen et du politiquement correct remixé Mai 68, on a été moins entreprenant que prévu – à part la protestation pétrolière et vite calmée (et encadrée) des gilets dits jaunes.

Tout cela je l’avais exposé dans mon universitaire pamphlet intitulé le Coq hérétique : la France n’était pas la terre de la liberté. Point. Les plus grands écrivains du dix-neuvième siècle l’avaient dit, et ils avaient fini par inspirer le dernier grand esprit français François Furet (Penser la révolution française). Jouvenel dans son Du pouvoir eut le courage de mettre les pendules à l’heure après 1945 quand il inventa la fastueuse expression « démocratie totalitaire » depuis rebaptisée « société ouverte ».

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De la même manière on assiste depuis quelques semaines à une disparition des antisystèmes ; le front se fracture et je l’avais dit aussi en me basant sur le film de Don Siegel L’invasion des profanateurs de sépulture. A la fin le héros (excellent Kevin McCarthy – sic) se retrouve seul face aux extraterrestres ou comme dirait Philippot aux rhinocéros. La fin-vaseline a été rajoutée sur ordre des studios, alors que Siegel (l’évadé d’Alcatraz…) voulait montrer une seule chose : nous devenions des légumes face à l’Etat et à la télé ; rappel, le héros résistant est médecin aussi, et c’est un beau clin d’œil. A la même époque on réalise aussi à Hollywood l’Homme qui rétrécit, qui rétrécit face à la science, face au médecin, face au chat, face à la femme libérée. Rien de neuf là aussi : lisez le livre VIII de Platon et le compte-rendu que j’en ai fait.

Les antisystèmes et les rebelles se volatilisent donc comme l’Eglise. Des gusses comme le Saker insultent, le vieux catho Castelnau ronchonne, Raoult rétropédale, le Tandonnet évoque une panique, les pépères comme Sannat résistent passivement, les Ménard et les Marianne veulent vacciner à tour de bras. En réalité ce n’est pas qu’il y avait fausse opposition ou opposition contrôlée, c’est qu’il n’y avait pas d’opposition du tout. Les types aboient, prennent leur coup de pied et partent la queue entre les pattes. C’est très bien expliqué dans Point Break.

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Tandonnet, ex-conseiller de Sarkozy et biographe de Tardieu (il faut le faire), ose écrire que le pouvoir panique. C’est comme si on disait que Louis-Napoléon Bonaparte paniquait le 2 décembre 1851 ou que Hitler tremblait de peur avant l’incendie du Reichstag. Il devrait lire Jouvenel ou Tocqueville au lieu de les citer ; le pouvoir ne fait que se renforcer. Il le fait car il a affaire à un peuple de semi-esclaves qui a cru se libérer en 1789 ou en 1870. On en revient à l’hallucination collective dont j’ai parlé maintes fois et qui dure en occident depuis la Renaissance et la machine à imprimer (Gutenberg, Faust, la planche à billets…).

La liberté occidentale est un mythe absolu : les gouvernements occidentaux sont toujours enragés, bolchéviques, oligarchiques, fascistes, ce qu’on voudra. Le populo continuera de se coucher, comme le remarquaient en leur temps Céline, Drumont et Bernanos.

Les bourreaux volontaires vont charger, et le troupeau s’incliner.

On conseillera aux résistants de se faire une raison avec leurs paquets. Ce n’est pas la Résistance qui a libéré la France, contrairement à l’énième mythe reçu.

Liens:

https://reseauinternational.net/celine-et-la-soumission-i...

https://reseauinternational.net/ecrabouillement-de-trump-...

https://reseauinternational.net/le-nouvel-ordre-mondial-e...

https://www.dedefensa.org/article/platon-nous-decrivait-i...

http://www.dedefensa.org/article/de-platon-a-cnn-lenchain...

lundi, 12 juillet 2021

Entretien avec "Ego Non" par The Conservative Enthusiast

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Entretien avec "Ego Non"

par The Conservative Enthusiast

Ex: https://conservativeenthusiast.com/interview-tce-23-ego-non/

1- Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, présentez-vous.

“Je suis belge, j’ai 24 ans et je termine des études de philosophie cette année. Il y a quelques mois maintenant, j’ai lancé une chaîne de philosophie politique sur YouTube.”

2-: Quel est votre parcours ? Votre jeunesse, vos études, vos projets déjà réalisés et vos succès passés ?

“J’ai grandi dans la ville de Liège, dans la région wallonne et francophone de Belgique. Ayant découvert le monde antique enfant, sur les genoux de ma mère, à travers les grands récits de la mythologie grecque, l’amour de la beauté et de la grandeur est profondément ancré en moi. La culture grecque n’est en effet pas anodine, elle vous communique pour toujours, et à jamais, le sens d’une hiérarchie des valeurs face auxquelles les slogans modernes apparaissent comme ce qu’ils sont vraiment : des simulacres de valeurs.

Passionné par la culture européenne, j’ai appris l’anglais, l’allemand et le russe quand j’étais adolescent. A l’âge de 18 ans, avant de commencer l’université, j’ai décidé de passer plusieurs mois en Allemagne et en Russie pour perfectionner la connaissance de ces langues et pour découvrir la mentalité de ces pays. Cette expérience a sans nul doute contribué à consolider en moi un profond européanisme. A mon retour, j’ai commencé des études de philosophie en Belgique – ainsi qu’à Fribourg, en Suisse, pour une année. Même si je m’étais déjà intéressé à la pensée politique auparavant, c’est pendant ces années universitaires que je me suis véritablement formé intellectuellement de mon côté, en lisant tout ce que je pouvais trouver comme vieux livres dans les bouquineries de la capitale. C’est aussi à cette époque, il y a trois ans maintenant, que j’ai été baptisé et que je me suis converti au catholicisme.”

3-: Qu’est-ce qui vous a amené à lancer votre projet ? Quelles sont les étapes qui vous y ont menées ?

“A vrai dire, l’idée de faire des vidéos ne m’est venue que très récemment, je n’y avais guère vraiment songé auparavant. Elle m’est venue d’un regret de voir que certains concepts ou idées majeures de la pensée politique de droite n’étaient pas assez connus ni mobilisés. Cela m’avait particulièrement frappé avec certains concepts de Guillaume Faye, tels que « l’archéofuturisme » (auquel j’ai consacré ma première vidéo), qui méritent, à mon sens, d’être plus largement diffusés.”

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4-: Pouvez-vous nous expliquer plus en détail en quoi consiste vos projets, votre démarche et pourquoi vous faites ce que vous faites ?

“Dans chacune de mes vidéos, j’essaie donc d’exposer un concept ou une idée majeure d’un auteur, en essayant à chaque fois de le relier, d’une façon ou d’une autre, à une problématique politique contemporaine. Je ne prétends nullement à la neutralité, bien au contraire.

Le choix des idées que je présente reflète naturellement une orientation politique, même si je ne partage pas forcément toutes les pensées de l’auteur dont je parle. Je poursuis donc un double but :

1) Susciter la curiosité intellectuelle des spectateurs en faisant découvrir certains auteurs ou certaines idées

2) Offrir un nouvel angle pour repenser ou recentrer une problématique politique contemporaine

L’on critique en effet bien souvent les délires et les dérives de la pensée de gauche, progressiste et égalitaire. La critique est saine et même bien souvent salutaire, mais il me semble qu’il faut aussi savoir dépasser ces dérives par « le haut », si je puis dire. Face à la conception du monde propre des hommes de gauche, qui est totale, il faut savoir aussi offrir une conception du monde totale. Prenons un exemple précis : la gauche est égalitaire par essence. Devons-nous nous contenter de dénoncer les dérives de l’égalitarisme tout en conservant l’Égalité comme valeur intouchable ? Ou bien plutôt montrer que la beauté du monde et que le développement de la personne humaine ne vont pas sans l’Inégalité ? C’est ce que j’ai essayé de faire avec ma vidéo sur la « philosophie de l’Inégalité » de Nicolas Berdiaev notamment.”

5-: Quelles sont vos principales sources d’inspiration, vos influences et vos références ?

“Elles sont nombreuses et diverses. Depuis que je suis en âge de m’intéresser à la philosophie, j’ai toujours cherché à prélever le meilleur parmi les auteurs que je lisais, indépendamment de tout esprit de chapelle. Néanmoins, pour ce qui est de la pensée politique à proprement parler, les courants qui m’ont le plus marqué sont la Révolution Conservatrice allemande, l’Action Française historique, les penseurs russes des XIXe et XXe siècles (C. Leontiev, Dostoïevski, Berdiaev, Soljenitsyne, etc.) et des philosophes de la théorie politique pure, comme Machiavel, Vilfredo Pareto ou Carl Schmitt. A cela s’ajouteraient évidemment bien d’autres penseurs, différents les uns des autres comme Proudhon ou Joseph de Maistre par exemple, mais je voudrais surtout mentionner Guillaume Faye dont la découverte récente de l’œuvre fut à bien des égards déterminante pour moi.”

6-: Qu’est-ce que le conservatisme selon vous ? Et pensez-vous qu’il est important aujourd’hui ?

« Conservateur, voilà un mot qui commence bien mal », disait plaisamment Thierry Maulnier. En fait, comme pour toute étiquette, tout dépend de la définition qu’on en donne. Le conservatisme, comme simple volonté de préserver le statut quo, de ralentir la marche du progrès, est condamné à être à la remorque de ceux qui écrivent l’histoire. Cette forme de conservatisme, tiède et frileux, n’a pas grand intérêt et je comprends même qu’il suscite une forme de répulsion chez tous ceux qui aspirent à la grandeur.

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En revanche, il existe une définition plus noble et radicale du conservatisme dans laquelle je me reconnais tout à fait. Pour cela, je voudrais citer Arthur Moeller van den Bruck : « Nous vivons pour léguer un héritage. Celui qui ne croit pas que nous remplissons le but de notre existence dans le court laps de temps, durant la minute qui s’écoule, celui-là est conservateur ». Si, pour l’homme de gauche, la vie est un but en soi, le conservateur estime au contraire qu’une vie ne suffit pas pour créer les choses que veulent atteindre l’esprit et la volonté d’un homme. Reconnaissant la puissance médiatrice du présent qui transmet le passé à l’avenir, il voit la suite des générations occupées à construire leur histoire et leur nation. À cet égard, aucune pensée politique véritable ne peut faire l’économie de ce conservatisme : il faut se considérer comme un point de passage, comme un point reliant le passé au futur, se sentir touché par l’esprit de son peuple à travers les âges pour être appelé à faire de la politique. De plus, le conservatisme tel que l’envisage Moeller van den Bruck est une force dynamique et créatrice, nécessairement active face aux destructions engendrées par les pensées égalitaristes et libérales. C’est pourquoi il écrivait avec une grande justesse : « Auparavant, les conservateurs tentaient d’arrêter la révolution, maintenant, nous devons en prendre la tête ». L’enjeu du conservatisme actuel n’est donc pas, à mon sens, d’adopter une posture purement défensive, mais de reprendre les rênes de notre destinée historique en lui insufflant un esprit nouveau.”

7-: Que pensez-vous du contexte actuel de la société en France, en Europe ? Et à l’échelle du monde ?

” Parlons sans détour, l’Europe est en péril mortel, cernée par d’innombrables menaces : un grand remplacement de population accompagné d’une « grande déculturation » qui empêche de voir ce qui crève les yeux, un vieillissement dramatique ainsi qu’un déclin démographique de la population européenne, une disparition des instincts vitaux les plus évidents au profit de comportements collectifs suicidaires, un implacable « déclin du courage », etc. Cette « convergence des catastrophes », selon l’expression de Guillaume Faye, indique a priori un avenir bien sombre à l’Europe (et ce même constat s’applique peu ou prou à tous les pays occidentaux).  

Néanmoins, malgré toutes ces raisons objectives de craindre le pire, cette époque de crise me paraît également une période de refondation, une opportunité que nous avons de reprendre sur de nouvelles bases. Notre civilisation pourrait très bien disparaître, certes, mais elle pourrait aussi se réaffirmer sur des bases plus fortes qu’autrefois. C’est pourquoi l’enjeu en vaut la chandelle et qu’il faut, plus que jamais, se lancer dans la bataille.”

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8-: Si vous deviez donner 5 éléments sur lesquels tout français devrait sérieusement travailler au niveau individuel, lesquels seraient-ils ?

1- Fonder une famille ou la consolider : d’un point de vue collectif comme individuel, cette tâche est capitale. Au niveau collectif, il faut impérativement inverser la tendance démographique que connaît l’Europe. Mais un tel raisonnement peut sembler très abstrait. Au niveau individuel, fonder une famille est aussi, et même en premier lieu, une façon de se réaliser comme personne. Si nous vivons pour léguer un héritage, comme je l’ai dit plus haut, il faut bien avoir des héritiers pour qui se battre. Beaucoup de gens, gagnés par le désespoir et le pessimisme, se demandent si cela vaut encore la peine d’agir. Ils ne se poseraient sûrement pas cette question s’ils avaient des enfants.

2- Renouer avec la Beauté : un des traits de l’époque contemporaine qui me frappe le plus est le culte de la laideur. La laideur s’est infiltrée partout, dans l’architecture, dans la mode, dans l’art, dans la langue, dans la musique, etc. Or, notre combat est autant éthique qu’esthétique. Nous devons incarner une voie aussi rationnelle que belle ; le fond ne va pas sans la forme adéquate.

3- Apprendre au moins une langue étrangère : en plus de l’utilité évidente que cela comporte, la connaissance des langues étrangères permet de s’évader mentalement et de relativiser les discours qu’on entend dans notre pays. De plus, s’il s’agit d’autres langues européennes, cela permet justement de nouer des liens de fraternité avec des Européens d’autres horizons.

4- Se regrouper en communautés : face au déclin démographique que nous connaissons, il faut se préparer à vivre en minorité dans de larges portions de nos territoires et être, de ce fait, prêts à nous entraider. De plus, la société étant largement baignée d’idées de gauche insupportables au sens strict, la solitude et l’isolement peuvent rendre fous ceux qui partagent nos idées sans pouvoir les exprimer. Un dicton bien connu disait jadis : « Un chrétien seul est un chrétien en danger ». Or, cela s’applique également aujourd’hui à tous ceux qui ne pensent pas selon le moule conformiste de l’époque.

5- Se réinsérer dans la longue mémoire européenne : contre les ethnomasochismes de tout poil, de gauche comme de droite, il s’agit de se réapproprier notre histoire, notre identité et notre culture. Les diverses mythologies indo-européennes, la philosophie classique, la religion chrétienne et la science occidentale sont constitutives de l’âme européenne et de sa grandeur. Les simplifications outrancières qui cherchent à faire l’impasse sur telle ou telle dimension de notre histoire sont l’effet d’une cécité intellectuelle qu’il faut dépasser

9-: Pouvez-vous nous partager votre ressenti sur la jeunesse d’aujourd’hui ?

“Il est double et paradoxal. D’un côté, la rupture dans la chaîne de transmission a produit une jeunesse complètement inculte, apathique, conformiste et profondément imprégnée par la haine de soi. Mais, d’un autre côté, ce grand vide culturel suscite également, dans une part non négligeable de cette même jeunesse, un désir ardent et sincère de se redresser et de retrouver l’héritage dont on les a privés. Il y donc, désormais, plus de gens désireux de défendre leur civilisation dans la nouvelle génération que dans l’ancienne. Et ce fait est très encourageant.

10-: Beaucoup de jeunes français cherchent à renouer avec leur héritage, quel est le meilleur moyen selon vous d’y parvenir ?

“En puisant directement dans ce que notre civilisation a produit de meilleur : la musique de Vivaldi, de Schubert et de Wagner, la littérature de Shakespeare, de Racine, de Schiller et de Pouchkine, ou encore la grande peinture flamande par exemple. Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres, la civilisation européenne étant si riche rien que dans le domaine artistique qu’une vie entière ne suffirait pas pour en faire le tour !”

11-: Quels sont les principaux dangers qui menacent la civilisation européenne selon vous ?

” Le danger le plus urgent est sans conteste le changement de peuple. De même que la Chine ne serait plus la Chine si les Chinois étaient remplacés par des Péruviens, une Europe sans Européens ne serait plus européenne. Je me sens gêné de devoir énoncer une telle évidence, mais, contrairement à ce que dit l’adage cartésien, le bon sens n’est plus la chose du monde la mieux partagée. Tel n’est évidemment pas le seul danger qui guette notre civilisation, mais c’est celui qui nous commande de réagir le plus rapidement et le plus efficacement avant qu’il ne soit trop tard.

Toutefois, en plus de cette menace première, concrète et tangible, il y un problème majeur en amont qui empêche sa résolution. C’est ce que Soljenitsyne avait nommé « le déclin du courage ». Les Européens semblent en effet être entrés dans une forme de léthargie, comme si plus rien ne les affectait. Si l’expression de « décadence occidentale » a un sens, selon moi, c’est dans cette perte de toute énergie vitale qu’il faut le chercher.”

12-: Quels sont les principaux espoirs et leviers qui permettraient de surpasser ces menaces ?

“En dépassant le stade de l’analyse pour passer à celui de la croyance et du mythe, au sens sorélien du terme. Il faut être capable de proposer une vision du monde suffisamment forte pour s’emparer du cœur et de l’imagination de tous ceux qui ne veulent pas mourir et les inciter à se redresser. On ne surmontera le manque de courage et l’apathie générale qui consiste à « se laisser vivre » où le courant nous emporte que lorsque nous aurons à nouveau des raisons de vivre et de mourir. Pour cela, il faudra être capable de constituer, dans les années à venir, une élite en mesure de montrer la voie à suivre.”

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13-: Quels sont les personnalités, auteurs, initiatives ou organisations qui paraissent dignes d’intérêts aujourd’hui selon vous ?

“Elles sont trop nombreuses pour que je me montre exhaustif. Par principe, je regarde avec sympathie tous ceux qui défendent, d’une façon ou d’une autre, la civilisation européenne. Je ne comprends pas et je déplore même les querelles de chapelle qui opposent stérilement les divers camps de la droite, surtout quand on voit l’incroyable capacité qu’a la gauche de se mobiliser – ne fût-ce que provisoirement – contre nous. C’est un comble en effet que la gauche arrive à nous désigner comme son ennemi principal, alors que nous autres, lecteurs de Carl Schmitt, n’arrivons pas à le faire avec elle.

Je voudrais néanmoins citer quelques personnalités ou initiatives qui m’intéressent tout particulièrement :

Dans le contexte francophone, il y a d’abord l’Institut Iliade dont le combat « pour la longue mémoire européenne » me semble incarner une ligne juste et cohérente, ainsi que la Nouvelle Librairie, que le lecteur passionné que je suis regarde avec gratitude. Alexandre Cormier-Denis du Québec est également une figure que je suis avec intérêt, à qui s’ajoute ensuite Daniel Conversano, qui a le grand mérite de proposer pragmatiquement un communautarisme européen intelligent et qui s’efforce de dépoussiérer les idées de droite de façon souvent tonique et truculente. Et enfin, je voudrais mentionner le nom de Robert Steuckers, pour qui j’ai beaucoup d’estime, et dont les réflexions géopolitiques mériteraient d’être plus connues par la jeune génération.

A l’étranger, voici seulement quelques personnalités ou organisations parmi d’autres qui suscitent mon attention :

Götz Kubitschek en Allemagne, un des fondateurs de l’Institut für Staatspolitik, un think-tank de la Neue Recht allemande, ainsi que du journal Sezession et des « éditions Antaios », qui republient des auteurs comme C. Schmitt, les frères Jünger, O. Spengler mais aussi des auteurs français récents comme Renaud Camus, Jean Raspail ou Dominique Venner.  En Russie, je m’intéresse aux travaux de Pavel Tulaev et à sa revue Atheneum (Атеней). Je regarde ensuite avec enthousiasme et curiosité le rapide développement de la chaîne de télévision conservatrice et nationaliste Tsargrad TV (Царьград ТВ) de Konstantin Malofeev ainsi que celui du groupe de réflexion Katehon (Катехон).”

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14-: Y a t-il un sujet qui vous paraît délaissé aujourd’hui ou que vous considérez ne pas voir suffisamment dans les médias ou le débat public ?

” A peu près tous les sujets dignes d’intérêt sont mis de côté dans le débat public, et plus encore dans les universitaires occidentales où l’insignifiance semble être devenue la règle d’or.

15-: Pouvez-vous nous donner un livre, un film et une musique qui selon vous vous représente, ou auxquels vous tenez ?

  • Le « Tannhäuser » de Richard Wagner, dont la musique a changé ma vision du monde à jamais.
  • « L’idiot » de Dostoïevski
  • « Autant en emporte le vent » de Victor Fleming

16-: Que pensez-vous pouvoir apporter à quelqu’un qui vous découvre ?

“Fidèle au mot de Bergson, selon lequel il faut s’efforcer d’agir en homme de pensée et de penser en homme d’action, j’espère offrir aux spectateurs une pensée non pas abstraite, mais qui a pour finalité de reconduire à l’action. Toute pensée véritable et féconde, en effet, naît de l’action pour y retourner. Une pensée qui n’agit pas ne compte pas pour grand-chose, mais, de même, une action qui ne pense pas ne mène à rien non plus. Telle est en tout cas mon ambition. Aux spectateurs de me dire si je suis sur la bonne voie.”

17-: Quels sont vos projets à l’avenir ? Dans les prochaines semaines et mois, à court terme, mais également votre vision à long terme.

“Je vais continuer ma lancée avec le même genre de vidéos que j’ai déjà réalisées. Toutefois, dès que j’aurai un peu plus de temps, je compte diversifier le contenu de ma chaîne en proposant d’autres sortes de vidéos ainsi que des entretiens avec certains intellectuels qui me semblent dignes d’intérêt.

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18-: Où peut-on vous suivre ? Sur quel média ou réseau êtes-vous le plus actif?

19-: Un mot pour la fin ?

Dans la mesure de nos moyens, essayons de rester toujours fidèles à nos principes et de ne jamais, à l’instar de Soljenitsyne, faire de concession sur ce que nous estimons être la vérité. La force des idéologies égalitaires contemporaines repose principalement sur l’inertie et le conformisme de la masse. Le combat commence donc au quotidien, en chacun de nous. Sachons dire avec fierté : « Etiam si omnes, ego non ; même si tous, moi pas ! »

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Le mondialisme et le nationalisme suite aux élections présidentielles américaines

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Le mondialisme et le nationalisme suite aux élections présidentielles américaines

Adrian Severin (19 janvier 2021)

Ex: https://www.estica.ro/article/globalism-si-nationalism-in-alegerile-americane/

Le déroulement rapide d'événements spectaculaires et particulièrement colorés, aux États-Unis et dans le monde, nous fait - pour la énième fois - perdre de vue la vue d'ensemble et ne plus distinguer ce qui est inévitable, légal, objectif, de ce qui est accidentel, hasardeux, subjectif.

DU POST-BIPOLARISME AU POST-AMERICANISME

Au-delà des détails, des personnages histrioniques ou séniles, des exaltations et des dépressions, des gestes et des bruits, aux États-Unis, une ère historique se termine et une autre commence.

L'ordre mondial bipolaire touche enfin à sa fin. Ne s'est-elle pas terminée en 1989, avec les accords soviéto-américains de Malte, ou au moins en 1991 avec la disparition de l'URSS ? Le bloc capitaliste n'a-t-il pas été vainqueur de la guerre froide, et la fin de la guerre froide n'a-t-elle pas fait place à l'ordre unipolaire américain, consacrant la pax Americana comme modèle d'ordre mondial ? Non !

L'ordre bipolaire était un ordre anational (il était structuré sur des critères idéologiques plutôt qu'ethnoculturels, l'idéologie transcendant l'ethnie/nation) et sa logique essentielle était celle de la lutte et de l'unité des opposés en équilibre ; un équilibre qui, bien que précaire, maintenait la paix mondiale, même relative. À l'époque de cet ordre, les conflits nationaux, qui avaient entraîné l'humanité dans deux guerres mondiales au cours du seul XXe siècle, étaient gelés, pour ne renaître qu'avec sa fin. Ajoutons que cet ordre était global, même si deux systèmes d'organisation de la société coexistaient en son sein, car ses lois de mouvement, sa dynamique, sa stabilité et sa sécurité étaient le résultat de ce pluralisme (plus précisément de ce dualisme)... global. En paraphrasant la formulation ultérieure de Deng Xiaoping, se référant à la Chine, nous pouvons parler d'"un ordre avec deux systèmes" ; en fait, un système mondial avec deux sous-systèmes.

Lorsque l'un des opposés qui, en s'appuyant l'un sur l'autre, assurent le fonctionnement de tels systèmes, s'effondre, l'autre s'effondre nécessairement aussi. À la place des deux, un autre ordre s'élève. Les illusions, ou l'entêtement aléatoire de certains, peuvent retarder cette issue, mais ils ne peuvent l'éviter.

Après 1990 et la dissolution du bloc soviétique, ce que beaucoup pensaient être un ordre unipolaire n'était rien d'autre qu'une période de transition dont le principal héritage était la disparition progressive du bloc capitaliste et de la puissance américaine en tant que puissance mondiale. Au fur et à mesure de la progression du processus, la place de ce qui apparaissait comme l'unipolarisme américain a été prise par le désordre d'un multipolarisme asymétrique spontané, avec et par lequel le bipolarisme a pris fin.

Les signes d'émancipation de l'Europe occidentale de la tutelle américaine étaient déjà apparus en 1991-1992. Les signes du déclin des États-Unis en tant que superpuissance mondiale survivante étaient apparus avec la mise en place de l'administration Bush Jr., également dans le cadre d'une grande fraude électorale qui ne pouvait plus être cachée. L'un des plus importants a été le refus du Conseil de sécurité des Nations unies, présidé par hasard par l'Allemagne, d'autoriser l'intervention militaire en Irak, qui, selon la thèse officielle de Washington, visait à confisquer les armes de destruction massive du dictateur Saddam Hussein, qui en réalité n'existaient pas (ce qui a facilité l'entrée de la Roumanie dans l'OTAN, de sorte que, selon les termes de Donald Rumsfeld, la "nouvelle Europe", toujours pro-américaine, prendrait la place de la "vieille Europe", de plus en plus américano-sceptique).

Ce que l'oligarchie américaine a voulu avec l'élection de Barak Obama, le premier président noir des États-Unis, est une question de hasard. Ce qui est sorti est une question de droit. La puissance américaine en déclin a évolué de manière schizophrénique, oscillant entre l'abandon de son rôle de gardien du monde et le maintien de son rôle de primus inter pares dans le processus de normalisation de cet ordre, qui devait être une version réinitialisée du "monde construit par l'Amérique" - comme le titre d'un célèbre livre de Robert Kagan (le mari néoconservateur de la terrible Victoria Nuland, sur le point de revenir dans l'administration transitoire de Joe Biden).

L'échec de l'administration Obama à mobiliser toutes les ressources intérieures de l'Amérique par la paix et l'intégration raciale, maintenant ainsi un ordre mondial sinon gardé par l'Amérique, du moins inspiré par elle, a porté Donald Trump au pouvoir. Après un néo-conservatisme de gauche et mondialiste, on a fait appel à un néo-conservatisme de droite et nationaliste. Au-delà de ses traits personnels, très critiquables, qui restent du domaine de l'accidentel, le président Trump, consciemment ou poussé par l'instinct, a cessé d'opposer le globalisme impérial à l'histoire, et s'est placé sur sa ligne, peut-être aussi dans l'intention de sauver l'impérialisme sous forme nationale. Il a ainsi effacé les dernières traces du bipolarisme et mis fin à l'histoire du post-bipolarisme.

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DE LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE À LA DISPARITION DE LA DÉMOCRATIE

La crise de la démocratie dure depuis longtemps. Ses principales caractéristiques sont de deux ordres.

D'une part, l'incapacité des électeurs à produire des dirigeants de qualité intellectuelle et morale. Les élections sont devenues un simple spectacle et une compétition entre experts en marketing commercial, ciblant les sections de la population les plus vulnérables à la désinformation et à la manipulation, et ont porté à la tête des États (y compris les États-Unis) des escrocs ou des "oligophrènes". La superstructure politique de l'État ne reflète pas entièrement sa base sociale, mais seulement les majorités composées de personnes ayant un faible niveau de culture (politique, mais pas seulement), ayant une compréhension déformée du fonctionnement de l'État, grands producteurs et dépositaires de problèmes mais auteurs insignifiants de solutions. Les dirigeants de ces électeurs n'ont aucun moyen de répondre à leurs attentes.

La conséquence est l'autre dimension de la crise, à savoir la rupture irrémédiable du lien de confiance entre élus et électeurs, entre dirigeants et dirigés. Même lorsque les dirigeants recommandent ou prennent de bonnes mesures, elles se heurtent au rejet populaire, qui découle de la méfiance de la société à l'égard de tout ce qui vient de la sphère politique.

Ce qui est "bon" dans cet électorat majoritaire, c'est qu'il est prêt à renoncer à ses droits (y compris ceux du système démocratique) dès qu'il est confronté à une menace venant apparemment de l'extérieur de la politique. C'est ce qui s'est passé avec le virus SARS-Cov2 et la pandémie de Covid 19.

En l'absence de réforme appropriée, la crise s'est transformée en mort: l'une subtile et provoquée, lorsque, par peur du virus, on a accepté, voire exigé, la désocialisation de la communauté humaine (en vue de la déstructuration des nations) et l'abolition des libertés pour lesquelles les peuples ont lutté jusqu'à la mort pendant des siècles, et l'autre brutale et spontanée, consistant à utiliser la force et la terreur (y compris la terreur d'État) pour faire taire les consciences ou les forces anarchiques encore vivantes. C'est ce qui se passe actuellement aux États-Unis.

Lorsque l'État a du mal à compter les voix, et que les résultats des élections sont déterminés sans un décompte complet et indiscutable, on ne peut plus parler de démocratie. Lorsque les élections ne sont pas seulement contestées sur le plan rhétorique, mais génèrent des émeutes de rue, la démocratie, dont l'essence est la correction des erreurs politiques sans violence dans les urnes, a cessé d'exister. Lorsque les élections sont précédées d'actes de vandalisme, entraînant, dans de nombreux centres urbains, le retrait des forces de l'ordre et l'émergence d'un pouvoir populaire anarchique, légitimé uniquement par sa capacité à semer la terreur autour de lui, c'est non seulement l'ordre démocratique qui s'est effondré, mais aussi l'État-nation (quelle que soit la définition qu'on lui donne). Lorsque les élections se déroulent dans une atmosphère caractéristique d'un état de siège, avec des institutions publiques et des magasins barricadés comme pour les protéger des ouragans, qui peut appeler cela de la démocratie ? Lorsque le corps législatif est pris d'assaut et occupé par des hordes de hooligans, que les unités de sécurité ne parviennent pas à arrêter, et que les législateurs sont mis en fuite ou contraints de tirer au revolver sur des citoyens en émeute, peut-on prétendre que le bâton n'a pas été voté ? Lorsque le relais du pouvoir, au lieu de passer tranquillement d'une administration à l'autre, dans l'esprit de l'unité nationale et de la réconciliation de la continuité et de la discontinuité, est remis aux militaires, qui sont appelés à "assurer la défense de la Constitution", quelle que soit la retenue et la sagesse dont les militaires peuvent faire preuve, on dit que la démocratie a disparu. La démocratie signifie, entre autres, le contrôle civil des militaires et non la défense de l'ordre civil par les militaires. Lorsque les forces politiques ne peuvent plus être le garant de l'ordre constitutionnel et que la fonction de garant est transférée aux forces armées, la démocratie n'est même plus virtuelle.

La démocratie se caractérise toujours par la transparence, et la transparence, qui fournit le contexte permettant de demander des comptes au pouvoir, est indissolublement liée à la liberté d'expression. Quel genre de démocratie peut-il y avoir lorsque même les messages du président sont censurés et bloqués, et qu'une véritable police de la pensée élimine les opinions "politiquement incorrectes" du discours public et des médias sociaux ?

La violence, les élections de substitution, la censure, le manque de transparence, les forces cachées qui dirigent le gouvernement, l'anarchie locale et la militarisation de l'action politique au niveau central, sans oublier l'annulation de nombreuses autres libertés individuelles (notamment la liberté de mouvement, la liberté d'association, la liberté de réunion et la liberté de manifester) sous le prétexte d'une pandémie : ce ne sont plus les signes d'une crise, mais de la mort de la démocratie.

Cette mort n'est pas accidentelle, mais légale. La démocratie a atteint ses limites historiques et est condamnée à se retirer dans une réserve stratégique dont on ignore quand, comment et où elle reviendra. En attendant, l'autoritarisme se réinstalle avec ses versions d'extrême-gauche et d'extrême-droite. La plus grande et la plus importante démocratie du monde, l'américaine, s'éteint. La seule chose urgente qui reste à faire est d'organiser nos propres vies dans un ordre étatique (je ne dis pas "national" car la démocratie meurt avec l'État-nation dans lequel elle est née) qui n'est pas seulement illibéral mais tout simplement antidémocratique.

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LA DICTATURE TECHNOLOGIQUE ET LA RÉ-IDÉOLOGISATION DES RELATIONS HUMAINES

On a pu observer avec beaucoup de perspicacité que les grandes entreprises commerciales qui possèdent les technologies permettant la communication mondiale, malgré leur course notoire au profit, ont perdu des sommes énormes en bloquant les messages adressés par le président Donald Trump à ses compatriotes au motif qu'ils ne sont pas corrects et appropriés. Qui juge qu'ils ne sont pas justes? Des décideurs anonymes au service d'un pouvoir occulte et illégitime. Qui décide qu'ils sont inadéquats? Les particuliers qui se montrent plus puissants que le dépositaire de la puissance publique.

Qu'est-ce qui en découle? D'une part, que le pouvoir privé se substitue au pouvoir public, que la légitimité et l'autorité sont séparées, la première restant dans le domaine public et la seconde passant dans le domaine privé. D'autre part, le pouvoir privé abandonne, au moins en partie, la logique du profit pour celle de la discipline de l'action sociale dans son ensemble.

Comment expliquer une telle fusion du public et du privé? Par la privatisation de l'idéologie et la fanatisation de la sphère privée. Les entreprises ne se battent plus pour forcer le politique à ouvrir des voies législatives et administratives à leur profit, au besoin en maîtrisant le mécontentement de la population, mais elles veulent s'emparer carrément de la population, en croyant que la technologie peut soit la remplacer, soit la soumettre, y compris et surtout par le lavage de cerveau.

La technologie est ainsi devenue, ou est sur le point de devenir, une idéologie, et de se transformer d'un outil au service de l'homme en un instrument de domination de l'homme; en fait, de transformer l'homme en un outil de la technologie. Une pensée mondialisée, une identité annulée, une société déshumanisée: telle est l'utopie vers laquelle tendent les fanatiques de la haute technologie, fondateurs de véritables sectes; où? Dans le pays le plus technologiquement avancé: les États-Unis (Si, selon Marx, le communisme pouvait prendre racine dans les pays les plus industrialisés, on pourrait dire aujourd'hui que le "technocratisme" émerge dans les pays les plus technologiquement avancés).

Depuis des années déjà, on parle de la manipulation de l'internet et de l'empoisonnement par les fake news de la communication numérique. J'ai moi-même proposé la conclusion d'accords internationaux visant à contrôler la prolifération de la désinformation et à protéger le droit des citoyens à une information correcte; tout comme on a tenté de contrôler la prolifération d'une autre arme de destruction massive ayant une force de destruction encore moindre, à savoir les armes nucléaires. Pas un seul pas n'a été fait dans cette direction.

Et maintenant, tout d'un coup, non seulement les nouvelles sont filtrées, mais aussi les opinions véhiculées sur Internet, mais non pas sur la base de réglementations transparentes et prévisibles adoptées par le pouvoir public démocratiquement légitimé, mais en contrôlant la conformité idéologique aux ambitions non déclarées d'un pouvoir privé caché, non légitimé par le peuple. Car toutes les informations ne sont pas bloquées, mais seulement celles qui contredisent les croyances de toute une pléthore de corporatistes autistes élevés dans les milieux décadents des universités américaines, avec la conviction qu'ils incarnent le progrès et qu'ils doivent donc contrôler et dominer l'humanité, voir Dieu, égaré. Un tel contrôle n'est pas seulement antidémocratique, il est impopulaire.

Comme d'autres dictatures mues par des utopies diverses, celle-ci aussi disparaîtra. Très probablement, il s'agira également d'une réponse légale au chaos post-bipolaire. La question est de savoir combien de temps durera cette transition vers un autre ordre humain, quels coûts devront être payés sur la route qui y mène et, surtout, si l'hybride de la technologie et de l'idéologie ne détruira pas complètement la capacité de l'humanité à se réinventer.

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MONDIALISATION ET NATIONALISME

Il y a trente ans, la disparition de l'ordre mondial bipolaire annonçait la transition vers un nouvel ordre mondial. La disparition du bipolarisme a été ressentie comme une revitalisation du nationalisme, et l'idée du nationalisme a été diabolisée et traitée comme un phénomène secondaire et transitoire.

La tentative ratée de monopolarisme et le désordre mondial qui s'en est suivi ont donné un élan au nationalisme, la mondialisation étant à son tour diabolisée.

Aujourd'hui, partout dans le monde, nous assistons à la confrontation entre le mondialisme et le nationalisme, avec un soutien relativement égal, sans remarquer que la mondialisation est non seulement inévitable mais aussi profitable, à condition que l'édifice politique mondial soit construit à partir de briques nationales, et qu'en l'absence d'un ordre mondial consensuel, le nationalisme nous repoussera vers la guerre. Elle ignore également le fait que tant le nationalisme des grandes puissances que l'absence de structure nationale des unions politiques supranationales conduisent à l'oppression impériale.

Sur la scène mondiale, des puissances qui n'ont plus les ressources nécessaires pour dominer le monde, comme la Russie, soutiennent la prééminence de l'ordre national. A l'inverse, les puissances qui disposent de telles ressources, comme la Chine, promeuvent l'idée d'un (nouvel) ordre mondial post-américain.

Lors de l'élection américaine, l'affrontement entre le camp Trump et le camp Biden/Harris a surtout opposé la vision nationaliste à la vision mondialiste. Les deux ont divisé la société américaine et la classe politique américaine. Et, peut-être pas tout à fait par hasard, les démocrates ont accusé Trump de collusion avec la Russie et les républicains Biden de bénéficier d'un soutien chinois.

La première confrontation entre la Russie et la Chine à avoir lieu sur le sol américain aurait-elle pu se dérouler sous nos yeux, aveuglés par le spectacle des faits ? On pourrait dire que, au moins au niveau des symboles et des idéologies, c'est ainsi que les choses se sont passées, préfigurant les développements futurs de la réalité politique. A cet égard, il n'est pas non plus étonnant que l'équipe Biden ait reçu le soutien de l'Europe allemande, de plus en plus proche de la Chine, qui souhaite non pas tant le retour de l'Amérique au premier plan du monde occidental, comme le promet Joe Biden, mais l'éradication du nationalisme américain, et à titre subsidiaire la disparition de l'ordre mondial américain, au profit d'un ordre lui aussi global, mais post-américain.

Dans la mesure où la vision mondialiste intrinsèque au mandat de l'administration Biden/Harris l'emporte, nous pouvons nous attendre à ce que l'idée nationale soit soumise à une pression accrue et, avec elle, à un rejet de la démocratie, en même temps qu'à l'installation d'une dictature culturelle et politique de la numérisation; la numérisation passant d'un moyen à une fin et d'un facilitateur de la vie sociale à un mode de vie sociale.

À quoi ressemblera ce nouveau monde ? Regardez autour de vous ! Les signes de cette évolution apparaissent. Il sera, pour autant que l'on puisse en juger, austère, frugal, uniforme, collectiviste (pas communautaire) mais désocialisé, agnostique, illibéral, avec beaucoup d'obligations individuelles et très peu de droits, et bien sûr numérisé. Et comme la direction est objective, il ne sert à rien de paniquer ou de se révolter. Nous devons optimiser et nous adapter. Le monde tel que nous le connaissons est en train de mourir. Un nouveau monde est né. Ce n'est pas à notre goût. Mais il semble que le pendule de l'histoire ne puisse être arrêté.

source : dcnews.ro

dimanche, 11 juillet 2021

La revue de presse de CD - 11 juillet 2021

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La revue de presse de CD

11 juillet 2021

AFRIQUE

Afrique de l’Ouest. La violence (parfois) terroriste dans la « zone des trois frontières »

La cartographie de la violence dans la « zone des trois frontières » permet non seulement de comprendre le déplacement de celle-ci mais également de faire des prévisions pour l’avenir. La cartographie est ici essentielle pour matérialiser les phénomènes criminels.

Conflits

https://www.revueconflits.com/terrorisme-burkina-faso-her...

EDUCATION

Grandes écoles et climat : la fabrique du conformisme

Nos grandes écoles fabriquent-elles du conformisme ? La question n’est pas nouvelle, mais elle m’est apparue avec une singulière acuité la semaine dernière après avoir reçu soixante candidats en oral d’admission. À part quelques heureuses exceptions, j’ai été frappé de l’uniformité de leurs centres d’intérêt autour de la question climatique. Cette uniformité, soit qu’elle représente une simple façade pour les candidats, soit qu’elle soit sincère, pose un véritable risque économique et sociétal.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/07/401107-grandes-ec...

Enseignants et laïcité, le péril jeune 

Les enseignants, de moins en moins attachés à la laïcité ? Dans son étude « Les enseignants, la laïcité et la place des religions à l’école », l’Ifop fait le constat d’une mutation inquiétante chez les moins de 30 ans, de plus en plus attirés par un multiculturalisme à l’anglo-saxonne.

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co571540/enseignants-...

ETATS-UNIS

Ingérence et droit international : l’exemple des États-Unis et de l’Ukraine 

En théorie, le droit international interdit de s’immiscer dans les affaires des autres. Mais comme l’illustre le cas des États-Unis et de l’Ukraine, certains États ont une conception toute singulière du principe de non-ingérence.

Front Populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co566675/ingerence-et...=

Le-chef-de-LFI-et-candidat-a-la-presidentielle-2022-Jean-Luc-Melenchon-a-Saint-Claude-dans-le-Jura-le-10-juin-2021-1045062.jpg

FRANCE

Jean-Luc Mélenchon ou le « law fare » à géométrie variable

Jean-Luc Mélenchon est un critique acerbe de ce que l’on appelle le « Law fare » en Amérique latine. Ce terme désigne ce que les intellectuels latino-américains appellent la « guerre judiciaire du néolibéralisme en Amérique latine ». C’est ni plus ni moins que l’instrumentalisation de la justice, qu’elle soit pénale, civile, administrative ou financière afin de se débarrasser des politiques pourtant régulièrement élus, mais qui s’opposent à la mainmise des intérêts américains et financiers sur le sous-continent. Pour les remplacer par des politiciens plus accommodants.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/07/jean-luc-melenchon-ou-l...

Vaccination obligatoire contre le covid : la force pour masquer l’échec

Comme pour l’état d’urgence sanitaire, on envisage d’emblée de restreindre et supprimer des libertés par anticipation du risque, le tout avec l’approbation d’une majorité sidérée par la comm’ de l’exécutif.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/06/401081-vaccinatio...

Le sort actuel de Mila est une honte pour la France

La condamnation de onze harceleurs de la jeune femme ne suffira pas à lui assurer une vie acceptable, ni à nous racheter une dignité, à nous, les Français, qui permettons qu'elle reste emmurée dans notre indifférence.

Slate

http://www.slate.fr/story/212070/comment-proteger-mila-ad...

GEOPOLITIQUE

Nord Stream 2 : comment interpréter la fin des sanctions américaines ?

Le 19 mai 2021, pendant les préparatifs du sommet entre Vladimir Poutine et Joe Biden à Genève dans le cadre du G7, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken annonce que les États-Unis renoncent aux sanctions qu’ils avaient imposées au projet du gazoduc Nord Stream 2. Pourquoi ce revirement ?

The Conversation

https://theconversation.com/nord-stream-2-comment-interpr...

Brise de mer ou avis de tempête ?

Le 28 juin dernier a commencé un exercice d’envergure de l’OTAN impliquant 5000 hommes, 40 avions, 32 navires en provenance de 32 pays et des 6 continents. Baptisé Sea Breeze 2021, il a pour théâtre le nord ouest de la Mer Noire ainsi que trois régions ukrainiennes et doit se prolonger jusqu’au 10 juillet. Son objectif, d’après le commandant en chef de la flotte ukrainienne, est de relever le degré de sécurité dans la région de la Mer Noire, et faire en sorte que cette mer soit « une zone de stabilité et de paix et puisse être utilisée par des ressortissants de tous les continents ». Pour la seule année 2021, l’OTAN aura organisé 7 exercices militaires sur le territoire ukrainien et que l’incident impliquant un navire britannique au large de la Crimée le 23 juin a été très peu apprécié à Moscou.

Geopragma

https://geopragma.fr/brise-de-mer-ou-avis-de-tempete/

vendredi, 09 juillet 2021

Afghanistan, Pakistan : l’échec américain...

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Afghanistan, Pakistan : l’échec américain...

Général Jean-Bernard Pinatel

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Jean-Bernard Pinatel, cueilli sur Geopragma et consacré à l'échec américain en Asie centrale... Officier général en retraite et docteur en sciences politiques, Jean-Bernard Pinatel a déjà publié plusieurs essais dont Russie, alliance vitale (Choiseul, 2011) et Carnet de guerres et de crises 2011-2013 (Lavauzelle, 2014).

Afghanistan, Pakistan : l’échec américain

Le 4 juillet 2021, jour de  l'« independance day », les Etats-Unis achèveront leur retrait d’Afghanistan mettant un terme à 20 ans de guerre, la plus longue de leur histoire au cours de laquelle au 13 avril 2021  ils avaient perdu 2 349 soldats et avaient déploré 20 149 blessés.

Pour effectuer un retrait de leurs troupes d’une façon honorable, le 12 septembre 2020, les Américains ont lancé la nième négociation intra afghane avec les Talibans. Mais pas un seul observateur de bonne foi peut croire que les Talibans voudront les poursuivre après le 4 juillet. Pourquoi ? Parce qu’en Afghanistan les Etats-Unis ont fait face à une guerre révolutionnaire dans laquelle les objectifs religieux des talibans « instaurer un ordre islamique et vertueux pour remplacer l’ordre païen et corrompu » se sont entremêlés avec les objectifs mafieux des trafiquants de pavot. En effet, devant la nécessité de financer leur guerre et de s’attacher la complicité des campagnes, les Talibans ont décidé de faire des producteurs et des trafiquants de pavot, leurs compagnons de route alors qu’avant l’invasion américaine ils les exécutaient. Cette interdépendance nous la retrouvons dans nos banlieues. Elle est la cause des échecs de la politique de réconciliation que le Président Kasaï a tenté plusieurs fois de négocier. Pour les Talibans il n’est pas question de composer avec un pouvoir corrompu, pour les trafiquants, la paix est synonyme de développement économique et donc de fin de leur business alors qu’en temps de guerre, la culture du pavot et leur trafic sont une condition de survie pour la population rurale.

Même la représentante spéciale de l’ONU Mme Lyons n’y croit pas. Tout en saluant diplomatiquement les avancées dans les pourparlers de paix entre l’Afghanistan et les Talibans, puisque les deux parties ont annoncé le 2 décembre 2020 « qu’elles avaient formé un comité de travail chargé de discuter de l’ordre du jour », elle s’est inquiétée d’une violence incessante qui reste « un obstacle sérieux à la paix ». 

En effet, entre le 13 juillet et le 12 novembre 2020, 9600 atteintes à la sécurité attribuées aux Talibans à Al Qaida ou à Daech ont été recensées dans tout le pays. En octobre et novembre 2020, les engins explosifs improvisés ont ainsi causé 60% de victimes civiles de plus qu’à la même période en 2019. Et au dernier trimestre 2020, le nombre d’enfants victimes de violences a augmenté de 25% par rapport au trimestre précédent.  Les attaques contre les écoles ont été multipliées par quatre.

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Même à Kaboul, les Américains et les forces gouvernementales n’arrivent pas à assurer la sécurité.  Le 8 mai 2021, deux mois avant le retrait total des forces américaines, une explosion devant une école pour filles à Kaboul fait au moins 85 morts et des centaines de blessés ; 8 jours plus tard le 15 mai 2021, un attentat revendiqué par Daech dans une mosquée soufi, a occasionné plus de 60 morts et plusieurs centaines de blessés.  

Comment expliquer cet échec de la première puissance militaire et économique du monde.

La première cause de cet échec est l’inadaptation totale de la politique de défense, de la stratégie opérationnelle et de l’armée américaine à la menace.

La première erreur stratégique des conseillers de Bush junior a été de croire que l’on pouvait gagner cette guerre sans modifier la doctrine d’emploi de leurs forces classiques prévue pour des combats de haute intensité. Conformément à la doctrine militaire américaine, ils ont mené comme en Irak jusqu’en 2009 une guerre à distance sans mobiliser et entrainer des troupes locales et en causant des pertes considérables à la population.

L’inadaptation de cette stratégie opérationnelle est résumée par le colonel Michel Goya dans ses « impressions de Kaboul », je cite : « une mission moyenne de deux heures de vol, sans tir, d’un chasseur bombardier américain équivaut presque à la solde mensuelle d’un bataillon Afghan ».

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Bien plus, Michel Goya dans « les armées du chaos » donne un exemple édifiant de l’inefficacité de cette guerre à distance, je cite : « des statistiques montrent qu’il faut aux américains une moyenne de 300 000 cartouches pour tuer un rebelle en Irak ou en Afghanistan ». Le chef de bataillon d’Hassonville du 2ème REP écrivait en écho dans le Figaro du 20 avril 2010 : « L’une des clés du succès du contingent français dans sa zone de responsabilité est d’être parvenu à contrôler nos ripostes et de ne tirer que pour tuer des cibles parfaitement identifiées ».

Ce choix initial a entrainé des pertes considérables dans la population tant en Afghanistan qu’au Pakistan. L’étude « Body count » menée par des médecins légistes anglo-saxons, que l’on peut télécharger sur le web, chiffre entre 2003 et 2011 à au moins de 150 000 civils tués par les frappes américaines en Afghanistan et de l’ordre de 50 000 au Pakistan.

Cette analyse est confirmée par le Général Stanley Cristal qui, prenant le commandement du théâtre d’opérations en juin 2009, déclare dans son premier discours aux troupes américaines « je crois que la perception causée par les pertes civiles est un des plus dangereux ennemis auquel nous devons faire face ».

La seconde raison de cet échec est que Washington a cru qu’il pourrait gagner ce conflit local sans adapter sa stratégie diplomatique et militaire mondiale qui considérait la Chine et la Russie comme les deux menaces principales. C’est une erreur récurrente des Américains, ils croient toujours qu’ils peuvent ménager la chèvre et le chou.

Ainsi depuis le début du XXIème, les Etats-Unis confrontés à la montée en puissance de la Chine, ont initié un partenariat stratégique avec l’Inde. En 2005, les deux pays ont signé un accord-cadre de défense de dix ans, dans le but d’étendre la coopération bilatérale en matière de sécurité. Ils se sont engagés dans de nombreux exercices militaires combinés et l’Inde a acheté d’importantes quantités d’armes américaines ce qui fait des États-Unis l’un des trois principaux fournisseurs d’armement de l’Inde après la Russie et Israël.

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Ce partenariat stratégique avec leur ennemi héréditaire, a inquiété les stratèges pakistanais qui ont revu à la baisse leur engagement aux côtés des Etats-Unis au moment même où les Américains avaient besoin d’une collaboration sans faille du Pakistan pour gagner la guerre en Afghanistan.  En effet, les Talibans sont majoritairement des Pachtounes qui représentent 40% de la population afghane et leur ethnie est présente de part et d’autre de la frontière avec le Pakistan. Ainsi les Américains n’ont jamais pu obtenir une coopération efficace pour éviter que le Pakistan ne constitue une base arrière pour les Talibans. En effet les dirigeants pakistanais, obnubilés par leur conflit avec l’Inde, doivent prendre en compte la possibilité que les Talibans puissent revenir un jour au pouvoir à Kaboul. Or l’Afghanistan est pour eux un allié vital car il leur offre la profondeur stratégique qui leur manque face à l’Inde.

De même, en se rapprochant de l’Inde, les Américains ouvraient la porte à la Chine qui s’est empressée de nouer un partenariat stratégique avec le Pakistan.  Il s’est rapidement concrétisé par une très importante coopération militaire et économique. Le New-York Times du 19 décembre 2018 écrit je cite : « depuis 2013, année de lancement des routes de la Soie le Pakistan est le site phare de ce programme : le corridor industriel actuellement en travaux à travers le Pakistan – environ 3 000 kilomètres de routes, de voies ferrées, d’oléoducs et de gazoducs – représente à lui seul un investissement de quelque 62 milliards de dollars ». 

Pour la partie chinoise, un double impératif stratégique a guidé sa signature : la sécurisation de ses voies d’approvisionnement en pétrole et en gaz en bâtissant une voie terrestre d’acheminement évitant le détroit de Malacca et pouvant à terme aller jusqu’à l’Iran et la lutte « contre les trois fléaux » qui menacent le Xinjiang chinois : terrorisme, extrémisme, séparatisme. Trois mois après cette signature Ben Laden était exécuté par des navy seals américains ; coïncidence troublante quand on sait qu’il était l’instigateur de nombreux attentats islamistes en Chine.

Depuis cette coopération stratégique n’a fait que se renforcer. En mai 2019, le vice-président chinois Monsieur Wang a effectué une visite au Pakistan au cours de laquelle il s’est entretenu avec le président et le Premier ministre pakistanais du renforcement des relations bilatérales. M. Wang a déclaré que la Chine et le Pakistan étaient des “amis de fer”.

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Par ailleurs les Américains ont rejeté avec dédain l’aide des Russes que Poutine a proposée juste après le 9/11. Le 2 octobre Poutine avait rencontré le secrétaire général de l’OTAN à Bruxelles et lui a proposé l’aide de la Russie contre Al-Qaida notamment au Tadjikistan où stationnait la 201 division de fusiliers motorisés russe ; en Ouzbékistan où ils possèdent une base aérienne à Ghissar. Mais pour le complexe militaro-industriel américain l’opposition avec la Russie était à l’époque vitale car elle leur permettait de justifier un budget militaire qui était pourtant dix fois supérieur à celui de la Russie alors que la menace militaire chinoise était alors insignifiante.

20 ans plus tard pour Biden et ses conseillers, il est temps de tourner la page et d’éviter une alliance stratégique de la Russie avec la Chine et je partage l’analyse de Renaud Girard qui dans Figaro vox met la rencontre Biden-Poutine du 16 juin 2021 à Genève sous la raison de leur intérêt commun : freiner l’ascension de la Chine. Certes cela ne se fera pas en un jour mais cela permet d’identifier que l’absence de vision stratégique à long terme des hommes politiques occidentaux et par conséquence l’absence de prise en compte des conséquences des stratégies mondiales des grands acteurs internationaux sur les théâtres d’opération régionaux ne permet pas de gagner les guerres régionales.

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Macron devrait s’en inspirer et, plus que l’appui significatif des européens que nous recherchons désespérément sans succès depuis 10 ans, c’est de celui de la Russie dont nous avons besoin au Sahel. J’ai publié en 2011 un livre intitulé « Russie alliance vitale » où je montrai que ce pays était notre meilleur allié face à l’islamisme et à la montée en puissance de la Chine. Malheureusement Sarkozy, Hollande et Macron, vassaux zélés de Washington, se sont lancés en Libye, Syrie et Sahel dans des opérations extérieures sans mettre en place le contexte diplomatique qui aurait permis de transformer nos victoires militaires en succès politiques.

En conclusion :

Le retrait américain marque la fin de la domination anglo-saxonne sur l’Asie centrale que les britanniques avaient établis depuis le milieu du XIXème siècle et une preuve de plus de la montée en puissance de l’Asie face à l’Occident. La France qui se prépare à modifier sa stratégie dans le Sahel devrait tirer les leçons de cet échec américain en Afghanistan et au Pakistan.

Jean-Bernard Pinatel (Geopragma, 28 juin 2021)

Sergej Lavrov sur l'Occident : "Son ère est terminée"

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Sergej Lavrov sur l'Occident : "Son ère est terminée"

par Rodolfo Casadei

Ex: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/sergej-lavrov-sull-occidente-finita-la-sua-era

Si les Américains pensent, après le sommet Biden-Poutine à Genève, qu'ils ont neutralisé la Russie et peuvent maintenant se consacrer à contenir la Chine afin de préserver leur hégémonie mondiale, ils se trompent. Moscou continuera à agir de concert avec les puissances révisionnistes pour accélérer la transition de l'ordre hégémonique occidental en déclin vers un ordre international multipolaire.

C'est la conclusion la plus importante en termes géopolitiques que l'on tire de la lecture de l'article du ministre russe des Affaires étrangères Sergej Lavrov intitulé "Le droit, les droits et les règles" paru sur le site de son ministère le 28 juin dernier.

Un long texte de près de 30 000 frappes qui repropose les positions traditionnelles de la Russie de Poutine en matière de relations internationales, mais aussi des soulignements relativement nouveaux et au moins une bourde de propagande qui en a fait sourire plus d'un : à un certain moment, Lavrov affirme, on ne sait pas sur la base de quelles informations, que "dans certains pays occidentaux, les élèves apprennent à l'école que Jésus-Christ était bisexuel".

Deux poids, deux mesures

Le fait que Biden ait utilisé le sommet de Genève pour jeter les bases d'une sorte de pacte de non-agression avec Moscou afin de pouvoir concentrer toutes les ressources stratégiques américaines dans le bras de fer avec Pékin, est apparu clairement lorsque lui et Poutine ont publié une déclaration commune axée sur la nécessité d'un "dialogue pour la stabilité stratégique" afin de "réduire le risque de conflits armés et la menace de guerre nucléaire", car "une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée".

M. Lavrov a clairement indiqué que la Russie considère l'attitude de l'Occident comme agressive et qu'elle ne se soumettra pas aux diktats des Américains et des Européens justifiés par les exigences de la "démocratie" et des "droits de l'homme", car l'Occident a l'intention d'imposer à tous ses règles, qui diffèrent de celles établies par les traités internationaux et l'ONU.

    "Ces réunions", a écrit M. Lavrov dans la première partie de son discours, en faisant référence au sommet du G7 en Cornouailles, au sommet de l'OTAN et à la réunion de M. Biden avec les dirigeants de l'UE, "ont été soigneusement préparées de manière à ne laisser aucun doute sur le fait que l'Occident voulait envoyer un message clair : "nous sommes unis comme jamais auparavant et nous ferons ce que nous pensons être juste dans les affaires internationales, en forçant les autres, en premier lieu la Russie et la Chine, à suivre notre exemple". Les documents adoptés lors des sommets de Cornouailles et de Bruxelles ont cimenté le concept d'un ordre mondial fondé sur des règles, par opposition aux principes universels du droit international qui ont pour source première la Charte des Nations unies".

Ce sera le leitmotiv de tout le discours de M. Lavrov : l'Occident promeut un multilatéralisme à son usage et à sa consommation, fondé sur des règles qu'il fixe lui-même de temps à autre, et rejette le multilatéralisme fondé sur la Charte des Nations unies et sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. L'exemple classique du double standard occidental se répète : dans la crise du Kosovo, l'Occident applique le principe d'autodétermination de la population locale parce que cela lui convient, alors que dans le cas du référendum en Crimée, il le rejette parce qu'il ne répond pas à ses intérêts.

La Russie et la Chine dans une même phrase

Lorsque M. Lavrov veut souligner l'arrogance de l'Occident à l'égard des autres pays, il mentionne toujours la Russie et la Chine dans la même phrase :

    "Qualifiées de "puissances autoritaires", la Russie et la Chine ont été désignées comme les principaux obstacles à la mise en œuvre du programme décidé lors des sommets de juin."

    "L'Occident a réservé les termes les plus élevés au fonctionnement interne des pays "non démocratiques" et à ses efforts pour les remodeler afin qu'ils correspondent au cliché occidental. C'est pourquoi on exige que Moscou et Pékin, ainsi que d'autres, suivent les prescriptions occidentales en matière de droits de l'homme, de société civile, de traitement de l'opposition, de médias, de gouvernance et d'interaction entre les pouvoirs de l'État."

    "Les politiciens éclairés d'Europe et d'Amérique reconnaissent que cette politique extrémiste ne mène nulle part, et ils commencent à penser de manière pragmatique, en reconnaissant qu'il n'existe pas de civilisation unique dans le monde. Ils commencent à reconnaître que la Russie, la Chine et les autres puissances régionales ont des milliers d'années d'histoire, leurs propres traditions, leurs propres valeurs et leur propre mode de vie. Les tentatives visant à déterminer quelles valeurs sont meilleures et quelles valeurs sont pires n'ont aucun sens. L'Occident doit simplement reconnaître qu'il existe des façons de gouverner qui peuvent être différentes de l'approche occidentale, et accepter et respecter cela comme un fait."

Contre Macron, pour Orban

Malgré la référence aux politiciens européens éclairés, le texte de Lavrov est plein de ressentiment à l'égard de l'Union européenne, qu'il accuse d'être totalement alignée sur les intérêts de Washington et arrogante dans sa prétention à imposer son idée du multilatéralisme aux autres pays par la force des sanctions économiques contre les récalcitrants. La cible des critiques du ministre russe des Affaires étrangères sont notamment la France en la personne d'Emmanuel Macron, l'Allemagne, la Pologne et les pays baltes.

Alors qu'au moins deux clins d'œil sont réservés à Viktor Orban, qui n'est pas cité nommément. La première est lorsque Lavrov écrit qu'"il est significatif que le terme "démocratie autocratique" ait été évoqué, bien que timidement. Ce sont des considérations utiles, et les politiciens les plus réfléchis qui sont actuellement au pouvoir devraient les prendre en considération."

Dans un autre passage, il déclare : "Les tentatives des politiciens sensés de protéger la jeune génération de la propagande agressive des LGBT se heurtent aux protestations belliqueuses de l'Europe 'éclairée'".

La fin de l'Occident

Le texte prend parfois le ton de l'invective ou celui de la prophétie :

    "En étendant les sanctions et autres mesures coercitives illégitimes à l'encontre d'États souverains, l'Occident promeut un gouvernement totalitaire des affaires mondiales, adoptant une posture impériale et néocoloniale dans ses relations avec les pays tiers."

    "Pris dans son ensemble, historiquement, l'Occident a dominé le monde pendant 500 ans. Or, on assiste aujourd'hui à la fin de cette époque; l'Occident s'accroche au statut dont il jouissait en freinant artificiellement les processus objectifs qui déterminent l'émergence d'un monde polycentrique."

    "Les anciennes puissances coloniales cherchent à effacer cette mémoire en la remplaçant par des rituels conçus à la hâte, tels que l'agenouillement avant une compétition sportive, afin de détourner l'attention de leur responsabilité historique dans les crimes de l'ère coloniale."

    "Avec son attitude méprisante envers les autres membres de la communauté internationale, l'Occident se retrouve du mauvais côté de l'histoire."

Enfin, il annonce les intentions de la Russie à l'ONU :

    "Les efforts visant à apporter plus de démocratie dans les relations internationales et à affirmer un monde polycentrique comprennent une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU qui renforcerait la présence des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, et mettrait fin à l'anomalie de la surreprésentation de l'Occident dans le principal organe de l'ONU."

Le rameau d'olivier dans la dernière phrase de l'article contient une référence moqueuse à ce qui est considéré comme la prétention de l'Occident à dicter les règles :

    "Nous serons toujours ouverts à un dialogue honnête avec toute personne qui démontre une volonté de trouver un équilibre des intérêts mutuels, fermement ancré dans le droit international. Ce sont les règles auxquelles nous adhérons".  

 

mercredi, 07 juillet 2021

Napoléon, entre opportunisme et messianisme républicain

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Napoléon, entre opportunisme et messianisme républicain

par Frédéric Andreu-Véricel

La commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon ne nous apprend rien ou presque sur Napoléon que nous ne sachions déjà. Bonaparte est avant tout un général de la Révolution, despotique, opportuniste et peu soucieux de la vie des hommes.
En revanche, cette commémoration en demi-teinte nous en dit beaucoup sur notre époque. Devons-nous commémorer ou non le «grand homme»? Lui faire un procès pour racisme? Raser les Invalides? Déboulonner ses statues?

L'Histoire nous apprend qu'une période de chaos dressé contre la Loi Naturelle est presque toujours accompagnée d'un messianisme. Minés par la corruption et totalement dépassés par les événements, le clan Sieyes et les politiciens du « centre droit » de l’époque qui forment le gouvernement du Directoire cherchent un homme à poigne pour sauver leur sacro-sainte République. Le consensus de l’époque est pour l’idée de Mirabeau, une monarchie républicaine.

Le plan est de se servir de Bonaparte puis de l’écarter du pouvoir. Cela aurait dû être Joubert mais celui-ci trouva la mort en Italie; Lafayette est pour sa part discrédité. Il ne reste que Napoléon devenu célèbre depuis la campagne d’Italie. Plutôt que de parler de destin, parlons plutôt de contexte.

Retenons que le règne de idées finit en général très mal et la Révolution Française n'a d'ailleurs même pas bien commencé. Une décennie de guerre civile quasi-permanente, de nuit sociale laisse place à la banqueroute économique et la corruption généralisée. Le régime ne pouvait conduire qu'à un régime militaire. La situation que nous connaissons aujourd'hui, malmenée par des idéologues ultra libéraux, pourrait nous conduire, elle aussi, à un coup d'Etat militaire. L'Histoire ne se répète pas mais recycle en revanche ses scénarios.

En deux années, Bonaparte redresse un pays ruiné. Nous pouvons lui rendre grâce d'avoir mis un terme à la Révolution, même si ses réformes serviront de marche-pieds à l’invasion de l'Europe. Le logiciel de Napoléon n’est pas l’ordre organiciste mais messianiste, le soft power des droits de l'Homme.

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Mais comparaison n’est pas raison. En ce début de XIXème siècle, l'heure de la France avait sonné grâce à la convergence de plusieurs paramètres. Tout d'abord, elle était, avec 27 millions d'habitants (contre à peine 9 pour le Royaume-Uni), la Chine de l'Europe. En outre, la langue diplomatique de l'Europe était le Français. Cependant, il manquait à la France un atout essentiel pour assoir son hégémonie, la maîtrise des routes maritimes. La flotte d'Ancien Régime était loin d'être négligeable, mais c'est la Révolution Française qui a entrainé la chute de la Marine car les amiraux français, en majorité nobles, refusèrent de servir la Révolution et l'Empire.

La juxtaposition de ces atouts et faiblesses françaises forme une solution explosive qui n'attendait qu'une étincelle. Cette explosion s'appelle Bonaparte, un militaire corse promu général à 24 ans. Il mit son talent militaire à lutter contre l'hégémonie anglaise mais sans marine, il n'eut d'autre choix que de livrer bataille indéfiniment sur terre contre des coalitions financées en sous main par la Couronne anglaise. Cela fit les affaires de la Perfide Albion qui pu annexer les îles hollandaises et françaises (dont la Martinique) pendant que les Européens étaient occupés à se faire la guerre. Pour financer les armées de toute l'Europe contre Napoléon, les Britanniques empruntent l'équivalent de 7 fois la masse monétaire du monde qu'ils rembourseront dès les années 1830.

Se faisant, Napoléon est aussi un héritier. Il poursuit à bien des égards la politique d'expansion de la France de ses prédécesseurs. Louis XIV avait annexé l'Alsace, Louis XV la Corse, mais les Bourbons se limitaient à repousser les frontières du domaine royal et non à annexer tout le continent. Les ardeurs des Bourbons étaient par ailleurs tempérées et encadrées par une politique d'alliance. Ce sont les diplomates qui étaient souvent issus du clergé qui dirigeaient en fait. Le régime napoléonien, autocratique, ne connaissait pour sa part pas la tempérance; il ne cessa jamais son expansion parfois en dépit du bon sens.

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Il fit passer la conquête de l'Europe sous couvert de messianisme révolutionnaire. Bien sûr, la personnalité de Napoléon compte mais compte aussi la dynamique de la Révolution et son logiciel universaliste. Napoléon dira : " je suis le messie de la Révolution". On a retrouvé des médailles « miraculeuses » de la Campagne d’Italie en plusieurs régions d’Europe. C’est dire le sentiment religieux que l’on prête à Napoléon.

La personnalité de Napoléon est complexe. Je situerais la personnalité de Napoléon quelque part entre celle de Robespierre et celle de Talleyrand.  Robespierre fut un idéologue incorruptible (Napoléon fut d'ailleurs un proche du frère de Robespierre) et Talleyrand était tout le contraire. Napoléon agit guidé moins par principe que par pragmatisme servit d'un génie militaire hors du commun.

I : Napoléon, grand stratège en communication

Afin d'implanter son pouvoir, Napoléon ne peut s'appuyer sur aucune légitimité du pouvoir. Il n'est pas un Bourbon, ni un Romanov, mais est issu d'une petite aristocratie foncière d'Ajaccio, grande rivale des Paoli. Depuis son mariage avec Marie-Louise, il ne cesse de rappeler qu'il.est le "neveu" de Louis XVI. Le sacre va lui permette d'asseoir sa légitimité; les prouesses militaires vont faire le reste.

Je parlerais moins de "propagande" à son endroit que du "mentir vrai" de son roman politique. Quelques exemples. Après la bataille d'Eylau, Il organise un concours de peinture afin de montrer qu'il en est le vainqueur. Les toiles devaient le montrer en monture de cheval, magnanime envers les vaincus.

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En fait, le jour de la bataille, la tempête de neige empêcha toute visibilité. Le lendemain, personne ne savait qui était vraiment le vainqueur de ce qui apparu comme un carnage. La propagande picturale permit de compter Eylau au nombre des 77 victoires gravées sur l'Arc de Triomphe. Les Russes qui revendiquent eux aussi la victoire, ne font point allusion aux charges de cavalerie de Murat, pourtant légendaires côté français.

On pourrait multiplier les exemples de récupération idéologique. À Sainte Hélène, Napoléon fait vendre son argenterie afin de répandre dans l'opinion l'idée que les Anglais le maltraitent…

N'oublions pas que Napoléon a été toujours obsédé par la légitimité comme celle des révolutionnaires sans cesse divisés en factions. Comme eux, il était perçu comme un usurpateur par l'ensemble des cours d'Europe et par les royalistes français. C'est en jouant un double jeu que la maison d'Autriche accepte le mariage de Napoléon et de Marie-Louise.

S'il nous apparaît aujourd'hui comme un "héros" c'est parce qu'il a sut jouer sur les schèmes de l'imagerie chrétienne, revêtir les habits de la gloire ou ceux du martyr. Il vécu par ailleurs avant l'invention de la photographie. Il se fit le journaliste de sa propre légende et utilisant la peinture et l'architecture à son profit.

II : Napoléon est aussi un héritier…

Il faudra un jour appréhender les événements de la Révolution moins comme une simple révolte spontanée que comme une sorte de messianisme politique importé des Etats-Unis.

Napoléon hérite de ce contexte historique et de ce principe, de l'idéologie de l'Homme Nouveau et des méthodes brutales des premiers évangélisateurs (ces "Bolcheviques de l'Antiquité"). Napoléon, héritier de la Révolution, est pour une part un messianiste. Les exactions de Napoléon (comme en Palestine où il fait égorger 5000 prisonniers albanais) ressemblent d'ailleurs à celles des croisés en Terres Saintes; toujours le même prétexte de la foi et du messianisme pour justifier des conquêtes matérielles. Il fallait envahir l'Europe pour la libérer de l'"obscurantisme".

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Mais toutes les hagiographies réécrites a posteriori ne sauraient effacer la loi d'airain de la politique qui est la géopolitique. Sous cet angle, on s'aperçoit que Napoléon ne fait que poursuivre -  en l'accélérant jusqu'à son paroxysme - la politique de la France depuis plusieurs siècles: assurer la prééminence française en Europe et lutter contre sa grande rivale des mers, l'Angleterre.

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La vente de la Louisiane par Napoléon (illégale car faite sans l'accord de l'Espagne et sans l'aval du Sénat) est a mettre au profit de cette politique. En effet, Napoléon ayant échoué à déloger les Anglais par la campagne d'Égypte, a cherché à affaiblir l'Angleterre par la vente de la Louisiane aux États-Unis, après l'aide aux indépendantistes fourni par Louis XVI.

Rétrospectivement, ce fut finalement une bonne affaire car la France n'aurait de toute façon pas pu développer ce vaste territoire situé à 8000 km que les États-Unis auraient de toute façon absorber un jour ou l'autre.

En Europe, Napoléon n'a fait que poursuivre la politique des Bourbons notamment par son mariage avec une princesse Habsbourg d'Autriche et la recherche d'une alliance avec la Russie, axes de la politique ingénieuse de Louis XVI. Mais, après la défaite de la flotte à Trafalgar, il réalise cette politique sur le champs de bataille terrestre et non sur les mers. Napoléon est avant tout un militaire de culture antique, un nouveau César et non un diplomate d'Ancien Régime.

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Talleyrand, un esprit de l'Ancien Régime,  surnommé le "prince des diplomates", a en réalité instrumentalisé Napoléon tout d'abord dans le but de mettre un terme à dix années de guerre civile engendrée par la Révolution mais cherchera à le destituer lorsque celui-ci se révéla incontrôlable. Galvanisé par ses conquêtes militaires, il mis à mal le principe d'Equilibre Européen. Bien que tout puissant sur les champs de bataille, Napoléon ne fut pas entièrement maître de son destin sur le terrain politique et fut plus utilisé par Talleyrand que le contraire. Ce point n'est guère mis en exergue par les historiens subjugués par la légende napoléonienne, mais c'est pourtant un fait objectif. À Erfurt, Talleyrand va déclarer au Tsar que Napoléon est "fou" et qu'il ne faut pas l'écouter. En 1808, lorsque Napoléon s'embourbe en Espagne, Talleyrand et Fouchet tentent de la remplacer par Murat. Enfin, Talleyrand pousse Napoléon à abdiquer après ses échecs militaires de Leipzig. Alors que les troupes russes défilent dans Paris, le Tsar réside dans l'hôtel particulier de Talleyrand. C'est Talleyrand en conversation  avec le Tsar qui décide du retour de Louis XVIII.

Les revenus de Talleyrand équivalent à 10 % du budget de l'Etat. On a dit en outre qu'il aurait détourné 20 % de la vente de la Louisiane, ce qui fait du "diable boiteux", en plus du diplomate le plus prestigieux de l'Empire, une banque de France à lui tout seul.

III : Le Congrès de Vienne dans l'ombre de Napoléon.

Lorsque Napoléon revient de l'île d'Elbe, les puissances européennes sont déjà réunies à Vienne pour tourner la page napoléonienne. Il s'agit de réorganiser le continent selon le principe britannique de l'"Equilibre Européen".

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Pour se faire, le Congrès va se muer en un gigantesque salon où toutes les questions de droits nationales, régionales et même locales, vont être mis sur la table. Le Congrès invente les bases du droit international. Mais bien peu d'historiens ne voient que les grandes avancées du Congrès recyclent en réalité une grande partie du droit napoléonien. Un exemple emblématique : la liberté de circulation des fleuves et rivières de toute l'Europe reprend les lois de circulation sur le Rhin signées par Napoléon. (Même le fleuve Congo établira la même législation). Napoléon abolit la Traite des noirs pendant les Cent Jours. Les congressistes le font aussi. Les constitutions des pays s'inspirent de la législation napoléonienne et de la centralisation pyramidale de l'administration.
Par conséquent, la coalition reprend l'essentiel des visées napoléoniennes mais sans Napoleon. Quant au royaume de Pologne, le Congrès impose un compromis entre l'annexion totale par la Russie et l'indépendance. C'est Talleyrand qui impose un vice-roi à la Pologne sous tutelle du Tsar Alexandre premier. Ce vice-roi est un frère du Tsar marié à une princesse polonaise. Finalement, le Congrès parvient à une solution qui n'est pas loin du "Duché de Varsovie" instauré par Napoléon. Quant aux délégations juives, toutes revendiquent le Consistoire de Napoléon, gage de citoyenneté.

Bref, le Congrès de Vienne, sensé liquider l'héritage napoléonien en reprends les bases tout en encerclant le territoire français par des États tampons, Pays-Bas, Suisse neutre, Rhénanie rattachée à la Prusse par un corridor. Le vainqueur continental du Congrès est sans doute la Russie mais la France, vaincue, limite les pots cassés grâce aux habiles manœuvres de Talleyrand.

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En France, Louis XVIII entérine toutes les avancées de Napoléon et y ajoute la liberté de la presse. Bref, Napoléon n'est plus utile à la France. Contraint à l'exil, il parviendra a gagner la bataille de l'image.

D'un certain point de vue, c'est Napoléon qui a sauvé le Congrès de Vienne en 1815 car son retour à électriser le Congrès alors en proie à la sécession. Une guerre contre la Russie aurait pu éclater quand survint le retour rocambolesque de l'Empereur. Ce retour a entraîné un consensus salvateur contre Napoléon, déclaré hors la loi. Les lettres qu'ils fient parvenir à Vienne ne seront même pas ouvertes. Il ne restait plus à Napoléon, proscrit par tout le monde y compris par certains de ses maréchaux, de s'imposer par la guerre.

IV: Napoléon est le miroir de notre présent :

Napoléon - figure française la plus connue dans le monde - qui aurait inspiré plus de 110.000 livres ! - est aujourd'hui l'objet d'attaque en règle de la Cancel Culture importée des campus universitaires américains. Stratégie folle mais efficace qui impose des stratégies de pouvoir pour commémorer a minima le grand homme.

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Un projet de film sur Bonaparte est en cours, émanant d'un réalisateur heureusement pas Français mais britannique. Ridlley Scott aurait choisi Joachim Phoenix, connu pour son interprétation magistrale d'empereur romain, pour incarner Napoléon. Un réalisateur français aurait sans doute choisi Omar Sy pour incarner l'Empereur. Problème, il aurait aussi fallu montrer Napoléon en despote assoiffé de sang, un fouet d'esclavagiste à la main.

Bref, Napoléon rend difficile son appropriation idéologique. Mais les culpabilisateurs professionnels ne cesseront de voir en lui un despote tandis que les patriotes voient en lui un "professeur d'énergie" (Maurice Barrès). 

Ce qui insupporte la gauche sociétale, c'est que Napoléon représente, au-delà de sa personne, une décennie où la France fut, par sa démographie et ses conquêtes, la maîtresse de l'Europe et donc du monde, n'en déplaise aux gagne-petits et aux médiocres. Il représente la "fenêtre d'opportunité française" de l'Histoire, une partie de poker historique où la France pouvait tout gagner ou tout perdre. Face à une époque sous anesthésie idéologique, il reste un modèle de dépassement : face aux soldats de Louis XVIII le tenant en joue, il s'avance, seul, sans arme, s'écriant :  "Soldats, ne reconnaissez-vous pas votre empereur. Si quelqu'un veut tuer son empereur, qu'il tire"" ? Croyez-vous qu'un François Hollande ou un Macron aurait été capable d'une telle geste?

Il est permis d'imaginer quel serait aujourd'hui le monde si Napoléon n'avait pas lancé son armée supersonique en Russie ? Instruit par Caulaincourt, il savait que le Tsar n'attaquerait jamais l'armée française. Ensuite, Napoléon refuse de passer l'hiver en Russie.  Bref, si Napoléon avait recherché un compromis avec l'Angleterre et envisager la création d'un empire bicéphale avec le Tsar Alexandre, le monde serait aujourd'hui tout autre. Il aurait ainsi crée les bases d'une confédération eurasienne.

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A minima, si Napoléon n'avait pas perdu à Waterloo, pas de Congrès de Vienne, pas d'exil à Sainte Hélène. Conséquence : l'Allemagne n'aurait sans doute jamais été unifiée par la Prusse. Les États du nord allemands auraient sans doute rejoint un.jour ou l'autre la Prusse pour former un Etat protestant tandis que la Bavière alliée au Duché de Bade, aurait fini par former un État catholique. Deux Allemagne de confessions différentes n'auraient jamais pu devenir la grande rivale de la France, surtout si Napoléon avait choisi une princesse bavaroise à lieu d'une Habsbourg d'Autriche.

On peut considérer Waterloo comme la première guerre franco-allemande dans la mesure où c'est Blücher (le vieux général prussien farouchement anti-français) et non l'anglais Wellington, le grand vainqueur de Waterloo.

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Soyons réaliste même ds l'uchronie : l'Empire n'aurait sans doute pas survécu à Napoléon, mort des suites de son cancer à l'estomac, mais la France aurait conservé ses 134 départements une décennie de plus et aurait sans doute consolider sa politique d'alliance avec l'Autriche et la Russie, créant une confédération eurasienne puissante qui aurait maintenu les États-Unis à l'écart de l'échiquier politique mondial. Au lieu de cela, c'est l'Europe, exsangue par les conflits franco-allemands et deux guerres mondiales, qui est aujourd'hui le nain politique du monde au profit des États-Unis…

C'est bien la division entre l'Europe et la Russie (puissances de la terre) qui permet l'hégémonie de l'Amérique (puissance de la mer).

Au lieu de cela, la France ne cesse de décliner depuis 1815, reléguée au niveau d'une puissance subalterne jusqu'à voir aujourd'hui sa population régresser sur son propre sol et transformée en consommateurs. Pire, le bradage de son talent et de son âme se fait avec la complicité de ses propres élites ; le dénigrement de son Histoire est conduite par eux. Récemment une ministricule du gouvernement Macron a qualifié Napoléon de "misogyne" ;  un autre d'"esclavagiste", un autre encore d'antisémite. On a peine à croire que des personnages aussi traitres à leur patrie, ignares et cupides, puissent occuper des places de ministres ! Malgré tous ses défauts, Napoléon incarna le primas de la politique, du volontarisme, sur la logique froide du commerce. Son ennemi, l'Angleterre, incarnait l'exacte contraire. Le peuple anglais à toujours conserver une affection particulière pour Napoléon puisque le bateau de Napoléon, en escale en Angleterre précédent l'exil à Sainte Hélène, fut entouré par des petites embarcations et des admirateurs anglais de Napoléon. Il faut dire que le peuple anglais était considéré par les Lords comme des serfs. Accablé d'impôt, surexploité, il aurait sûrement aimé connaître le Code Civil et la propriété privée comme les paysans français.

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L'esclavagisme, voici une autre accusation de cour d'école. Quelle piteuse image, ces ministricules traîtres à leur patrie et autres journalistes miteux qui se vautrent aujourd' hui dans le politiquement correct ! Ces derniers reprochent à Napoléon de ne pas avoir promu l'antiracisme comme religion d'Etat et l'équipe Black Blanc Beur comme Garde Impériale ? En réalité, Napoléon s'est battu toute sa vie contre une empire qui a répandu l'exploitation commercial des peuples du monde entier. L'Angleterre, par l'intermédiaire de Pitt, n'a cessé de financer tous les rivaux de la France avec l'or extorqué aux Indes. Il faut donc toute la haine et l'imbécilité d'un Jean-Michel Appatie, véritable Louis de Funès sans humour du PAF, pour reprocher à Napoléon son esclavagisme, alors que celui-ci n'a jamais manifesté un quelconque racisme à titre personnel, bien au contraire.

Simplement, l'antiracisme institutionnel de notre époque voile la raison. La promotion du métissage ne faisait pas partie du logiciel de cette époque. Et le rétablissement de l'esclavage à Saint Domingue fut motivé par opportunisme économique. Napoléon avait pour projet de faire des Caraïbes une mer française pour contrecarrer la domination anglaise. Saint Domingue en était l'île centrale, riche en sucre et en café, il fallait pour cela ne pas se mettre à dos le lobby sucrier très puissant. Il envoya l'époux de sa sœur Pauline afin de réprimer l'insurrection du gouverneur Désaline qui fit égorger tous les blancs de l'île et instaura le travail forcé à la place de l'esclavage. Voici pour les faits bruts curieusement laissés sous silence. Comme est l'abolition de la traite signée par Napoléon en 1815 et qui sera élargi pendant le Congrès de Vienne. En réalité, le cas de Saint Domingue démontre que l'on ne pouvait pas passer de l'esclavage à l'abolition du jour au lendemain sauf à vivre dans les abstractions idéologiques, mais par graduations. Saint Domingue, devenue indépendante (aujourd'hui Haïti), est l'un des pays le plus pauvre au monde…

Bref, Napoléon est aujourd'hui conspué, caricaturé par des cerveaux hors sol qui ne voient en lui que le miroir de leur propre lubie, mais vénèrent par ailleurs la Révolution Française, c'est-à-dire les colonnes infernales de Turreau et le règne de l'abstraction. Nous mesurons la contradiction dans les termes ! Il semble que le pays légal (que l'on pourrait appeler aujourd'hui la "technocratie parvenue au pouvoir") à besoin de serviles commissaires pour détruire ce qui reste du pays réel, tel l'agent médiatique Aphatie, ou l'agent politique Macron. Les idéologues qui conspuent aujourd' hui Napoléon ne voit pas que ce que l'on peut en effet lui reprocher provient précisément de la Révolution qu'ils vénèrent. Ils conspuent en revanche Napoléon pour tout ce qui, en lui, relève du génie français et européen.

Frédéric Andreu-Véricel.

Contact : fredericandreu@yahoo.fr

 

 

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Comprendre la Magie Sociale - Entretien avec Lucien Cerise

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Comprendre la Magie Sociale

Entretien avec Lucien Cerise

Alors que la planète est en hypnose, empêchant ses habitants de réagir face à l’évidente supercherie, nous avons demandé à Lucien Cerise, spécialiste de l’ingénierie sociale, si et comment celle-ci pouvait intégrer une dimension occulte.

1. Bonjour Lucien Cerise, un an et demi après le premier COVID, comment s’annonce le prochain ?

Il faudrait dire « Comment s’annonce l’avenir ? » En effet, comme nous l’a annoncé Klaus Schwab, nous ne sommes pas censés sortir un jour de la crise dite sanitaire, qui est en fait purement politique. D’un point de vue sanitaire, la covid-19 n’est pas un problème, mais elle sert de prétexte à faire entrer le monde entier dans une « nouvelle normalité » – du moins, c’est ce que veut le biopouvoir transhumaniste. Son projet est la société « sans contact », c’est-à-dire sans contacts humains, programme soutenu entre autres par le gouvernement sud-coréen, où les interactions sociales directes disparaîtront et seront encadrées, médiatisées et si possible remplacées par la techno-science, l’informatique et les écrans 1. Pour y parvenir par étapes, le pouvoir accumule les mesures de contrôle social sans qu’aucune n’annule les autres et en espérant les rendre irréversibles. Le confinement et le couvre-feu doivent devenir perpétuels, le port du masque doit être permanent, la distanciation physique aussi, il faudra nous revacciner tous les six mois pour mettre à jour notre « passe sanitaire », nouvelle mouture du passeport intérieur des régimes totalitaires, etc. J’ai pris le train et l’avion récemment : il y a des annonces écrites et vocales qui nous parlent de biosécurité, de port du masque obligatoire et de distanciation sociale même pour les personnes déjà vaccinées ou testées négatives au coronavirus. Pour éviter de tomber malade, nous devons donc tous vivre désormais comme des malades. Tout le monde – y compris les bien-portants – doit régler son comportement sur les malades et adopter un style de vie calqué sur celui des malades en acceptant de se soumettre quotidiennement à des mesures destinées en temps normal seulement aux malades.

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La frontière entre maladie et santé s’efface : nous sommes tous potentiellement malades, comme chez le Docteur Knock, et nous devons donc tous accepter d’être tous traités comme des malades. Cette « nouvelle réalité » de la maladie permanente et omniprésente doit permettre de remettre votre santé entre les mains du biopouvoir cybernétique. Comment ? En implantant dans les esprits un parallèle entre les risques encourus par nos ordinateurs et par nos corps. La cybernétique ne distingue pas le vivant et la machine. Ainsi, le biopouvoir pose plusieurs équations : homme = ordinateur ; virus biologique = virus informatique ; anti-virus biologique = anti-virus informatique. Bill Gates est l’homme qui incarne cette fusion de l’informatique et de la santé publique. D’où vient l’intérêt du fondateur de Microsoft pour les virus biologiques et les vaccins, au travers notamment de sa fondation GAVI – Global Alliance for Vaccines and Immunization ? Cela pose question. Lui et d’autres transhumanistes essayent de nous transformer en névrosés hypocondriaques volontairement intégrés dans un système fusionnant le corps humain et les machines par la transposition dans le biologique de ce qui existe en informatique : la peur permanente des virus – phénomène purement psychologique car, en réalité, il y a très peu de virus dangereux – et l’obligation de vivre avec un antivirus fabriqué, un pare-feu dans le langage informatique, équivalent du masque et du vaccin. Pourtant, l’antivirus biologique naturel existe déjà – il s’appelle le système immunitaire – mais justement, le projet est de remplacer l’immunité naturelle, gratuite et universelle, par une immunité artificielle, qui sera facturée et dépendante d’un fabricant d’antivirus. Comme disait quelqu’un sur Twitter 2 :

« Privatisation du système immunitaire des êtres humains en cours : là où avant ton corps faisait le job tout seul pour chaque infection, la réponse immunitaire perdurait à vie, tu auras désormais besoin d’injections à répétition pour chaque variant de chaque virus. » (Anonyme, Twitter)

2. Alan Moore, auteur des BD V for Vendetta et Watchmen – accessoirement sorcier – déclarait que les publicitaires sont les nouveaux chamans…

Ce type est un génie. Il a compris les constantes universelles de l’occultisme, qui en montrent la brûlante actualité, au-delà des variables culturelles et folkloriques, qui peuvent produire un sentiment d’éloignement ou d’exotisme. L’occultisme est un rapport proactif et interventionniste à la perception de la réalité pour modifier la réalité. On ne touche pas directement la réalité matérielle, on touche sa perception, et surtout sa perception narrée, inscrite dans un récit. On peut donc transformer indirectement la réalité en agissant sur l’esprit des gens qui la perçoivent. Et agir sur l’esprit signifie agir sur la narration qui raconte la réalité, principe du Storytelling. Il n’y a pas d’esprit en dehors d’une narration, d’un langage, d’un code. L’esprit humain est langagier, structuré par une grammaire et une syntaxe – les phénomènes psychiques n’arrivent pas au hasard – et constitué physiquement de signes linguistiques, qui sont les « unités discrètes », les briques élémentaires, les atomes de l’esprit. Pour agir sur l’esprit d’autrui comme un occultiste, il faut donc agir sur la narration qui structure son esprit, devenir un maître linguiste, un maître du langage – plus simplement, un bon écrivain, un bon scénariste – ce qui explique le rôle des « formules magiques », ce que l’on appelle aujourd’hui des slogans, et qui sont omniprésents dans l’espace médiatique et publicitaire.

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« À l’origine toutes les facettes de notre culture, que ce soit des arts ou des sciences, appartenaient aux shamans. Le fait qu’à notre époque ce pouvoir magique ait dégénéré et soit devenu un simple divertissement et une manipulation est à mon avis une tragédie. En ce moment les gens qui utilisent le shamanisme et la magie pour influencer notre culture sont des publicitaires. Plutôt que d’essayer d’éveiller la conscience des gens, leur shamanisme est utilisé comme opium pour les tranquilliser et les rendre plus malléables. Avec leur boîte magique, la télévision, et leurs mots magiques, leurs slogans, ils arrivent à ce que tout le pays pense aux mêmes mots et aux mêmes choses banales, exactement au même moment. » – Alan Moore 3

Un bon slogan transforme votre perception de la réalité et déclenche un comportement, ou du moins pèse sur votre comportement en reformulant votre description de la réalité, ou narration de la réalité, donc votre perception de la réalité. Il y a deux façons de peser sur le comportement d’autrui : directement par la pression physique, ou indirectement par la magie, ce qu’on appelle aujourd’hui la psychologie, c’est-à-dire en passant par le système de représentation et de perception d’autrui, ce qu’il a dans la tête, la manière dont il se raconte le monde, et dont il se raconte à lui-même. Le rapport du langage et de l’esprit est encore plus étroit qu’un filtre au travers duquel on percevrait la réalité depuis un esprit possédant son intégrité. En effet, l’esprit est intrinsèquement une structure langagière et linguistique, dépendante d’un récit. On entre dans l’esprit, c’est-à-dire dans l’intériorité, depuis l’extérieur du langage et des signifiants, entendus phonétiquement ou lus sur un support. Si l’on retire le langage, il n’y a plus d’esprit au sens humain du terme. Il y a du vécu hors langage, c’est-à-dire du vécu en dehors du sens, mais pas d’esprit au sens humain. Faites l’expérience : essayez de penser quelque chose en dehors du langage, et vous allez comprendre rapidement à quel point votre esprit est – et à quel point vous êtes – totalement dépendant du langage, et en particulier de votre langue maternelle. Il n’y a pas de langage privé, ou intérieur. Le solipsisme est une fiction théorique.

«  Il n’y a pas de science occulte, il n’y a que des sciences occultées. »  – Alexandre de Saint-Yves d’Alveydre

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Dans Le mythe de l’intériorité, Jacques Bouveresse s’appuie sur Wittgenstein et ses jeux de langage publics pour montrer que nous sommes des êtres intrinsèquement communicants, traversés par du code appris et reçu de l’extérieur. Même les gens qui croient à une intériorité pré-langagière (antéprédicative) sont obligés de passer par le langage, donc par l’extérieur, pour la penser et en parler. La structure de l’esprit est la structure du signe linguistique. L’esprit a donc une partie extérieure, constituée par le signifiant, et une partie intérieure, constituée par le signifié. Les deux parties sont dans un continuum, on passe de l’une à l’autre sans s’en rendre compte la plupart du temps. L’occultisme n’est rien d’autre que l’exploration de ce ruban de Möbius – pour reprendre une figure de topologie lacanienne – qui définit la continuité sémantique entre l’extériorité environnementale et l’intériorité mentale, et dont il faut prendre le contrôle si l’on souhaite peser sur le comportement d’autrui. C’est de la Programmation neuro-linguistique avant l’heure, tout le monde en fait sans le savoir et intuitivement quand on essaye d’influencer autrui, c’est-à-dire quand on essaye de pénétrer discrètement dans l’intériorité d’autrui pour le retourner en notre faveur, consciemment ou non. La psychologie du conditionnement, en particulier du conditionnement furtif, c’est-à-dire du piratage mental, autre nom de l’ingénierie sociale, c’est-à-dire le passage furtif de l’extérieur à l’intérieur de l’esprit, est la forme scientifique de l’occultisme, en tant qu’effort pour influencer autrui.

3. Dès lors, au-delà de la PsyOp, est-il possible de considérer le « covidisme » comme un rituel surdimensionné via une amplification médiatique sans précédent ?

Techniquement, le « covidisme » – la croyance en la narration politico-médiatique sur la covid-19 – est effectivement un égrégore, un facteur de convergence et d’uniformisation des comportements, qui doit synchroniser un maximum d’individus pour les faire agir comme un seul homme. Les médias de masse procèdent à une séance d’hypnose collective en continu, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, que l’on peut décrire à la suite de Tchakhotine comme un « viol des foules », mais un viol consenti, une pénétration furtive de l’intériorité d’autrui, pour téléguider autrui, agir sur lui depuis son extériorité sans qu’il en soit pleinement conscient. Tout ceci évoque le concept d’Inception, comme dans le film de Christopher Nolan, consistant à pénétrer dans l’inconscient d’autrui pour y déposer une idée, un mot-clé, un signifiant déclencheur (trigger) qui sera activé à un moment donné, pas toujours immédiatement, comme une bombe à retardement. Tel est le rôle du symbole de l’arc-en-ciel et de tous les signes de ralliement, hashtags, graffitis, slogans, et de la pratique d’ingénierie sociale d’hameçonnage (phishing), fondée sur le double sens, l’ambivalence sémantique, qui fait passer une signification sous couvert d’une autre signification, avec un sens caché dans un autre sens, principe de la stéganographie.

Autrefois utilisé par les causes mondialistes écologique et LGBT, l’arc-en-ciel du slogan #ToutIraBien a inondé les fenêtres du monde entier au premier confinement. PsyOp ou égrégore noachide ?

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En fait, nous baignons tous dans un environnement sémantique partagé et nous pratiquons tous naturellement cette influence subliminale sur autrui, pour le programmer, le déprogrammer ou nous déprogrammer et reprogrammer nous-mêmes quand nous sommes mal à l’aise avec une influence psycho-sociale que nous ressentons comme nuisible. L’occultisme et ses versions scientifiques comme l’ingénierie sociale consistent donc à faire consciemment et de manière rationnelle, méthodique et planifiée ce que l’on fait déjà spontanément, comme Monsieur Jourdain prenant conscience qu’il parle en prose depuis toujours. La méthode des Nudges, qui consiste à envelopper autrui en tapissant son environnement d’incitations douces ou indirectes, commence à être bien connue du grand public. Poussé à son terme, cet effort pour influencer autrui culmine dans la « zombification », c’est-à-dire l’abolition de la conscience réflexive pour réduire autrui à devenir un esclave mental, une marionnette qui obéit au doigt et à l’œil. Pour revenir au coronavirus, le résultat concret de cette opération de Mind Control de masse est ce bal des zombies que nous voyons se déployer autour de nous quotidiennement. Tous ces êtres qui portent des masques dans la rue ou qui vont se faire inoculer avec des produits génétiques expérimentaux sont sous l’effet d’un envoûtement, véritable opération psychologique d’ingénierie sociale, c’est-à-dire de piratage mental ou de rituel occultiste de masse, au sens d’Alan Moore.

4. Si le lien entre ingénierie et magie se résume à la furtivité, la Kabbale, adepte des petits calculs et grands secrets, en est-elle la quintessence ?

Les magiciens, les illusionnistes, prestidigitateurs et autres mentalistes exploitent les angles morts de la perception et de l’attention du public, ces zones écrans derrière lesquelles on peut se cacher et qui sont générées par les biais psychologiques et cognitifs du fonctionnement normal du cerveau. Il en va de même pour l’ingénierie sociale dans son volet du piratage informatique, qui n’est autre que du piratage psychologique et cognitif car on s’attaque non pas à la machine mais à son utilisateur selon deux axes, l’usurpation d’identité et l’abus de confiance – en jouant avec la sensibilité d’autrui selon la trilogie de Karpman sauveur/bourreau/victime. Dans tous les cas, une dose de furtivité est nécessaire pour agir. Le réel, c’est-à-dire le geste réel de l’ingénierie magique, c’est-à-dire la modification intentionnelle du lien social, doit devenir invisible et être remplacé par une illusion de transformation spontanée. Par exemple : si les médias ne parlaient pas de la covid-19, les gens ne sauraient même pas que ça existe. La réalité serait différente : les symptômes de la covid-19 seraient interprétés comme une grippe ou une pneumonie banale, et personne n’accepterait les mesures totalitaires dites sanitaires. La nomination, le fait de nommer une chose, la fait exister, soit en la soulignant et en l’extrayant du bruit de fond, soit en la faisant être à partir de rien, création ex nihilo. Dans la controverse entre Réalisme et Nominalisme, le langage a choisi : il est nominaliste. La magie kabbalistique exploite les ressources nominalistes du langage mais a besoin de vous faire croire au Réalisme pour produire une illusion d’objectivité incontestable en dissimulant le geste subjectif de construction langagière de la réalité. Je me suis amusé à angliciser ce constructivisme en inventant le concept de « reality-building ». L’ingénierie sociale, comme la kabbale, consiste à nommer les choses pour les faire exister, en effaçant le geste de la nomination créatrice, le geste de la fonction performative du langage, pour donner l’illusion que cela arrive tout seul. Le pouvoir politique en général consiste à appliquer toutes les ressources de ce nominalisme furtif, pour laisser entendre que les choses nommées par le pouvoir ne dépendent pas de sa volonté mais existent objectivement, ce qui permet d’asseoir la domination symbolique du récit du pouvoir dans les esprits.

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5. Dans cette perspective, le panopticon de Jeremy Bentham n’est que l’application de l’En To Pan cher à la Gnose…

On doit à Michel Foucault d’avoir montré l’actualité du concept de panoptique de Bentham, ce modèle de prison où les prisonniers ne savent pas s’ils sont surveillés ou non par les gardiens, ce qui les conduit à intérioriser la surveillance comme un risque permanent et à auto-discipliner leur comportement. On trouve ici le point de départ d’une réflexion sur l’exercice du pouvoir dans le champ subtil. Les corps n’ont plus besoin d’être disciplinés par d’autres corps ou par de la matière. La domination des corps est psychologique et intériorisée, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une auto-soumission des corps par l’esprit, sous la forme d’une parole venant de l’extérieur et assimilée, à laquelle on s’identifie. La noosphère, la « sphère de la pensée humaine » 4 chez Teilhard de Chardin, notion proche du grand Autre de Lacan ou de l’inconscient collectif jungien, exerce une force de contrainte sur les individus et de façonnage du réel. On en voit les résultats avec ces gens qui portent encore le masque même quand ce n’est plus obligatoire. L’esprit, c’est-à-dire l’information diffusée par le pouvoir, surveille et discipline les corps sans besoin d’un policier ou d’un gardien de prison.

Chez l’être humain, l’information est plus forte que la matière brute, plus forte que l’instinct de conservation, et peut façonner le comportement jusqu’au suicide collectif. C’est ce que la psychologie appelle les pulsions de mort, qui sont un effet du langage humain, absent chez les animaux. Essayez de faire porter volontairement des masques qui empêchent de respirer à des animaux. Leur instinct vital se révoltera rapidement, sauf s’ils sont en voie d’hominisation, sensibilisés au langage humain et à ses effets de déréalisation, c’est-à-dire dressés comme des chiens sous influence de la parole d’un maître. Tout le domaine du sens, de la sémantique, de l’information langagière est lui-même de la matière, mais organisé de manière néguentropique pour réduire l’incertitude. Son caractère morbide et entropique advient quand il essaye d’encadrer totalement le réel et son caractère toujours imprévisible. L’utopie d’en finir totalement avec l’incertitude est d’ailleurs le fil conducteur du biopouvoir, autre concept tiré de l’œuvre de Foucault et retravaillé par Giorgio Agamben. Le sommet du pouvoir est le contrôle scientifique de la vie dans ses moindres aspects, et l’artificialisation du monde naturel dans la mesure du possible. La recherche sur les interfaces cerveau/machine ou corps/machine, c’est-à-dire le couplage direct du cerveau ou du corps sur un dispositif informatique fermé ou ouvert comme internet, est déjà ancienne. Un exemple bien connu est le développement des implants électroniques sous-cutanés, puces RFID ou autres, ainsi que la recherche sur les moyens de les faire accepter à la population de manière souriante et détendue. On se souvient des Implant Parties qui ont eu lieu dans divers pays, dont la France 5.

6. Selon les gnostiques, le diable serait sans limite 6. Toute spéculation est-elle donc d’essence diabolique ? Cela évoque la dialectique de la carte et du territoire, et la tentative du symbole, ou de la pensée, de modéliser le réel. Hystérie, paranoïa, schizophrénie sont des noms savants aux symptômes identifiés en démonologie. Seuls les signifiants changent-ils ?

Pour l’occultisme, la pensée ne doit pas se contenter de modéliser le réel, la carte ne doit pas se limiter à représenter le territoire : la pensée doit être le réel, la carte doit remplacer complètement le territoire. Pour qualifier ce moment où l’image du réel supplante le réel, Jean Baudrillard parlait d’hyper-réalité. Pour y parvenir, il faut reléguer définitivement le réel dans les oubliettes, de sorte que le réel ne soit plus la référence de la pensée, afin qu’il ne pose plus de limite au libre jeu de la pensée spéculative. Il faut parvenir à reconnaître sans sourciller et sans dissonance cognitive que 2 + 2 = 5, ou qu’une femme qui dit être un homme est un homme.

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Pour l’occultiste, la pensée, la représentation du réel, doit être libre par rapport au réel : libre de le déformer, mais surtout libre de ne plus être indexée sur du réel extérieur à elle-même, donc libre d’être autoréférentielle. En économie, la spéculation infinie, sans limite, apparaît quand la valeur d’usage disparaît au profit de la valeur d’échange, quand la monnaie se réduit à un signe. La perte de contact avec un référent réel et la préférence accordée aux signes, c’est-à-dire aux idées, est symptomatique de l’entrée dans la folie, qui est une sorte d’ivresse du langage, une ivresse des idées, une ivresse sémantique, car la pensée ne veut plus tenir compte des limites du sens, limites matérielles, objectives qui viennent dégriser la dérive interprétative. Pour le paranoïaque, tout fait sens, tout est interprétable, il n’y a pas de limites à son interprétation du réel et à son système d’idées. La transgression de toutes les limites, la démesure, l’hubris, le déni de réalité et le délire de toute-puissance caractérisent de nombreuses pathologies mentales et comportementales que l’on décrivait jadis comme des états de possession démoniaque. Les signifiants ont changé, ce qui a eu aussi un impact sur la formulation des symptômes et leur signifié. Aujourd’hui, une hystérique ne dira pas qu’elle est possédée par le diable mais qu’elle a envie de s’amuser et de s’éclater, ou qu’elle mène une lutte féministe contre le patriarcat.

7. L’harmonie jacobine égalisant, tout y est pesé, voire aseptisé, et qui après avoir tenté de mettre la France en damiers, fait maintenant fleurir les cubes à travers un monde digne de l’ordinateur de 2001, l’Odyssée de l’espace. Programmation génocidaire en vue ?

L’esprit jacobin de la révolution française, c’est l’esprit du progressisme maçonnique, c’est-à-dire l’esprit scientiste, mathématique, géométrique. Bien sûr, cette approche entièrement quantitative du monde, qui réduit tout aux nombres, est assez répandue au-delà de la pensée maçonnique et se rencontre à diverses époques et en divers lieux. Les cultures juive et arabo-musulmane attribuent une valeur numérique aux lettres de leurs alphabets, ce qui a donné la numérologie mystique, ou guématrie, qui se développe aussi en Grèce antique à l’époque de Pythagore, se poursuit avec Platon et la fameuse phrase gravée à l’entrée de son école – « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » – et s’épanouit dans la techno-science occidentale. On en trouve une expression politique dans le projet de quadrillage administratif de la France en départements dessinés en carrés, enfermant la vie dans des formes à angles droits, programme élaboré sous l’Ancien régime et qui sera repris par les premiers révolutionnaires en 1790 avant de l’abandonner sous la pression du réel. Le cube est la projection tridimensionnelle du carré, c’est-à-dire de l’angle droit, qui n’existe pas dans la nature. Trouver une forme à angles droits dans la nature signifie qu’une intelligence est forcément passée par là pour la fabriquer.

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C’est toute la signification du monolithe noir, en tant que cube allongé, dans le célèbre film de Stanley Kubrick que vous mentionnez. Il est totalement noir et vide de sens, ce qui signifie qu’il peut recevoir toutes les significations car il n’en porte aucune par lui-même. Pourquoi ? Parce que, comme dirait Marshall McLuan : « Le média est le message ». Parce que c’est la forme matérielle à angles droits qui compte, qui est significative, en ce sens qu’elle tranche avec tout ce que la nature peut produire naturellement, et qu’elle se signale ainsi comme étant nécessairement un produit culturel, un artefact, donc la trace d’une intelligence. Le monolithe noir de 2001 symbolise l’émergence de l’intellect et de la culture supranaturelle à l’état pur : il apparaît chez les primates quand ils inventent le premier outil, la première prothèse ; il apparaît sur la Lune en tant que symbole du passage d’une intelligence extra-terrestre, que l’équipe d’astronautes humains découvre avec stupeur ; il réapparaît à la fin, en miroir de l’intelligence artificielle Hal, l’ordinateur tueur d’humains, pour suggérer au spectateur quel est le sens de l’Histoire, qui tient en quelques mots : « La culture doit remplacer la nature. » Remplacer veut dire tuer. La culture doit tuer la nature, l’esprit doit tuer le corps, tel est le cœur conceptuel de la pensée gnostique, progressiste, utopiste, prométhéenne, transhumaniste et maçonnique. Ce qui était impossible naturellement deviendra possible culturellement, par la techno-science, et rendra la nature obsolète. L’esprit vaincra la matière. L’âme vaincra le corps. L’utopie vaincra le réel.

8. La franc-maçonnerie bâtissant la cité tel un tableau de loge pour acclimater la population, sortir de cette idéologie n’implique t’il pas de détruire ses landmarks 7 urbains rythmant la vie et donc la pensée ?

Le principe progressiste « La culture doit tuer la nature » transposé dans le domaine esthétique signifie que l’angle droit doit remplacer, ou tuer, la forme naturelle, plutôt arrondie. L’architecture contemporaine diffuse ce nouvel ordre visuel maçonnique dans le monde entier avec l’émergence de ce qu’on appelle le « style international » au XXe siècle, c’est-à-dire la généralisation des tours rectangulaires, froides et sans âme. Ces formes géométriques pures et impersonnelles s’opposent à toutes les architectures traditionnelles et ancestrales, qui imitent la nature et sont souvent anthropomorphiques, conçues à l’image du corps humain, ou en cercles concentriques, en voutes, en ogives, parfois ornées de statues, ce qui explique pourquoi on s’y reconnaît. En revanche, l’architecture moderne, de même que la peinture abstraite, ne ressemble à rien de ce qu’il y a dans la nature et n’est pas faite pour les humains.

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Le bâtiment de la nouvelle Bibliothèque nationale de France radicalise l’anti-naturalisme avec sa végétation totalement encadrée, littéralement cernée et encerclée par une construction minérale entièrement à angles droits, et où les arbres du jardin intérieur ont besoin d’être soutenus par des câbles métalliques pour ne pas tomber. Le message est fort : la nature ne doit plus être auto-suffisante, indépendante, autonome, elle doit être réécrite, redessinée, recomposée, restructurée, placée sous la dépendance de la culture. L’esprit maçonnique, c’est la haine de la nature et le projet de la rééduquer, de la transformer, de la tuer en la plaçant sous tutelle de la culture. Appliqué à la nature humaine, c’est le programme transhumaniste, le Great Reset, etc. Pour faire accepter ce projet global, on utilisera des termes aux connotations positives et on parlera de civiliser la nature, comme on parle aussi d’augmenter l’humain avec de nouvelles capacités et de nouvelles prothèses. Mais il ne faut pas se leurrer : au prétexte de civiliser, d’augmenter ou de réparer le monde naturel, le but est bien de le détruire, comme le veut la kabbale avec la notion de Tikkoun Olam. Pour détruire la nature et la remplacer entièrement par de la culture, il faut commencer par stériliser la nature. Le remplacement de fruits et légumes fertiles, avec des pépins et noyaux, par des fruits et légumes stériles, sans pépins ni noyaux, est l’objectif du développement des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), introduits également dans les thérapies génétiques inoculées au prétexte de la covid-19, et qui vont stériliser l’espèce humaine. Les semences végétales et animales doivent devenir l’objet d’un marché, mais surtout d’un contrôle. Transposé aux êtres humains, la procréation doit devenir entièrement assistée – médicalement et scientifiquement – au moyen d’utérus artificiels ou d’autres artifices de laboratoires. Si l’on pousse cette logique à son terme, le monde réel est réduit à un désert stérile, et entièrement reproduit dans un simulacre virtuel sous contrôle total, comme dans le film Matrix. La stérilisation du vivant est le fil conducteur du capitalisme mondialiste. C’est aussi, malheureusement, ce qui définit notre environnement socio-économique global, attaquant notre espèce avec le LGBT, vaste opération de normalisation et de promotion d’une sexualité stérile, et qui est passé à la vitesse encore supérieure depuis 2020 avec la dictature sanitaire. Face à ce désastre, les penseurs naturalistes et écologistes sont effectivement des sources d’inspiration.

9. Pour y parvenir, ne faut-il pas viser ces landmarks, car même plus nombreux, il n’existe aucune chance d’en réchapper, la domination bi-séculaire l’atteste?

Il faut viser qualitativement pour ce qui concerne la métapolitique, mais pour ce qui concerne la politique concrète de terrain, il faut viser la quantité, c’est-à-dire la moyenne, et ne pas craindre une forme de nivellement par le bas car c’est ainsi que fonctionnent les sociétés humaines. On dit que la démocratie commence en Grèce antique mais en fait elle est consubstantielle à toute forme d’organisation humaine puisque c’est le règne de la moyenne et du consensus. Même les dictateurs se préoccupent de ce pensent les masses, au moins pour façonner ce qu’elles pensent et essayer de tuer dans l’œuf toute contestation émergente. N’importe quelle tribu préhistorique ou isolée au fond de la forêt amazonienne doit élaborer un consensus entre ses membres, avec des négociations, des compromis, des compromissions et des stratégies de persuasion, qui tirent l’intelligence collective vers une moyenne. C’est d’ailleurs ce qui embête le pouvoir mondialiste actuel, qui a décidé de remplacer le peuple par des machines pour ne plus avoir à travailler sur la construction de ce consensus en permanence. La fabrique du consentement et de l’opinion publique présente un coût, et le pouvoir en a marre. Ça tombe bien pour lui, on peut pratiquement tout automatiser de nos jours. Ensuite, pour s’en sortir quand on fait partie du petit peuple, c’est-à-dire pour échapper à la stérilisation, à la dépopulation, au génocide, il faut comprendre que le problème n’est pas réductible à la kabbale ou à la franc-maçonnerie. La déconstruction intégrale de tous leurs symboles architecturaux permettrait, certes, de purger l’environnement visuel, mais ne mettrait pas fin à la dialectique de la nature et de la culture, qui est universelle. À titre personnel, je considère même que c’est le sens problématique de l’Histoire. Comment gérer le progrès technique pour qu’il ne devienne pas une menace contre la vie ? La première réponse est anti-progressiste, ou « luddite » : refuser le progrès technique. La deuxième réponse est maçonnique : la culture tuera la nature inévitablement, donc autant y aller à fond. Guillaume Faye a proposé une solution intermédiaire avec l’archéo-futurisme, mais elle pose un problème de cohérence interne. Aucune de ces trois réponses n’est satisfaisante. En tant que cette problématique est universelle, elle est aussi présente dans la kabbale et la franc-maçonnerie, évidemment. Mais si l’on fait le compte du nombre de gens qui sont d’accord pour tuer la nature – pour tuer leur nature – au nom du progrès culturel, il faut admettre que cela dépasse largement les effectifs de la kabbale et de la franc-maçonnerie. Ces forces occultes et occultistes disposent de nombreux relais complaisants dans le peuple. Leur domination bi-séculaire se réalise avec une vraie complicité populaire, il suffit de sortir dans la rue et de compter les masques pour s’en rendre compte. Aujourd’hui, pour ma part, je pense qu’il faut arrêter de tout mettre sur le compte des minorités actives et se demander si, finalement, la majorité silencieuse n’a pas plus de responsabilités dans ce qui se passe. Ce discours qui consiste à exonérer de la situation le bon peuple, ou les individus qui en sont issus dans les « forces de l’ordre », pour n’accuser que les oligarques, ce discours est contre-productif. J’affirme que l’agent de police ordinaire, venant des classes moyennes comme moi mais qui me colle malgré tout une amende pour non-port du masque dans la rue, a plus de responsabilité dans la situation que Jacques Attali, Bill Gates ou Klaus Schwab. Ces trois figures du Great Reset estiment avoir un intérêt à tout détruire, et elles font leur job avec beaucoup d’application et de conscience professionnelle, mais où est l’intérêt du flic de base, qui sera lui-même sacrifié à la fin, et remplacé par un drone de surveillance ? Quel sera l’intérêt des agents de police qui viendront nous chercher chez nous pour nous emmener au centre de vaccination obligatoire ? Ce fossé entre l’intérêt bien compris de l’individu et son comportement rend ce comportement encore plus inexcusable quand l’individu n’en bénéficie pas. 

10. Merci pour vos réponses, à noter la parution de votre dernier ouvrage sur le suprémacisme blanc et ses origines – occultes aussi – et le Great Reset

Depuis quelques années, le discours politico-médiatique s’est emparé de la question du suprémacisme blanc et le présente comme une menace universelle…

Qu’en est-il réellement ? Le suprémacisme racial en général est la doctrine qui affirme l’existence d’une hiérarchie entre les races et la supériorité de certaines races sur d’autres. Son expression la mieux documentée est le suprémacisme blanc, qui a connu quatre tentatives historiques de trouver une forme institutionnelle dans des régimes politiques : la Confédération sudiste, prolongée dans le Ku Klux Klan ; l’apartheid en Afrique du Sud ; le Troisième Reich ; l’Ukraine post-soviétique. Quatre tentatives, mais aussi quatre échecs.

Avant de porter un jugement sur le suprémacisme blanc en tant que tel, cette étude vise surtout à répondre à la question : « Pourquoi ces échecs ? » S’agit-il de causes internes ou externes ? De facteurs endogènes ou exogènes ? Ces échecs répétés viennent-ils d’un défaut de conception ou d’ennemis trop puissants ? Peut-être les deux à la fois dans la mesure où le suprémacisme blanc pourrait bien être en fait son meilleur ennemi.

Il est pourtant bien vrai que les « Blancs » sont menacés de disparition à moyen terme par la globalisation des échanges et des techniques, mais ils ne sont pas les seuls. Les nationalismes autochtones de tous horizons peuvent et doivent s’allier pour revendiquer leurs droits et lutter ensemble contre leurs ennemis communs en s’appuyant juridiquement sur la Déclaration de l’Organisation des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

81A+B+6GANS._AC_UL320_.jpgLes nationalistes blancs, enfin débarrassés de la tentation du suprémacisme, et leurs homologues – nationalistes arabes, nationalistes africains, etc. – ont donc du travail car la tâche est immense. Elle déterminera si l’espèce humaine survivra ou non à la biopolitique mondialiste et à la Grande réinitialisation (Great Reset), c’est-à-dire au Grand remplacement par l’intelligence artificielle, la robotisation et les chimères génétiques homme/animal.

Dans ce dernier livre, Lucien Cerise nous fait part de sa réflexion sur les dangers mortels qui menacent les peuples indigènes de la planète, et plus particulièrement les peuples indigènes d’Europe. Pris en tenaille par la Grande réinitialisation mondialiste, d’une part, et la tentation suprémaciste, d’autre part, et sachant que ces options apparemment antagonistes se rejoignent finalement sur le transhumanisme, les peuples autochtones n’ont d’autre choix que de renvoyer les deux dos à dos. Alors, quelle solution pour en sortir vivants ? Le nationalisme autochtone.

Notes:

1 – Cf. « Connaissez-vous la stratégie « untact »? Le projet de la Corée du Sud pour une vie sans contact » https://www.rtbf.be/info/monde/detail_connaissez-vous-la-...

2 – Cf. https://twitter.com/Justindoigt2/status/1403282243427131398

3 – Cf. The Mindscape of Alan Moore, 2003. https://www.youtube.com/watch?v=MFHn-HzacxY

4 – Cf. https://noach.es/category/ordo-ab-chao/ordo-ab-chao-tome-...

5 – Cf. « Première « Implant Party » en France : les images d’ERTV ». https://www.egaliteetreconciliation.fr/Premiere-Implant-P...

6« Nous venons de dire que le mot « exister » ne peut pas s’appliquer proprement
au non-manifesté, c’est-à-dire en somme à l’état principiel ; en effet, pris dans son
sens strictement étymologique (du latin ex-stare), ce mot indique l’être dépendant à
l’égard d’un principe autre que lui-même, ou, en d’autres termes, celui qui n’a pas en
lui-même sa raison suffisante, c’est-à-dire l’être contingent, qui est la même chose
que l’être manifesté. »
(Chapitre I – Le symbolisme de la Croix – René Guénon)

7 – Repères utilisés en maçonnerie pour désigner les points inaltérables. Bien que les maçons parlent souvent de Parole créatrice, les landmarks concernent autant le posisme (magie gestuelle).

 

Tyrannie sanitaire et persécutions en Grèce : un test de 20 euros pour boire un café en terrasse

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Tyrannie sanitaire et persécutions en Grèce : un test de 20 euros pour boire un café en terrasse

par Nicolas Bonnal

Certains jouent aux optimistes (on va gagner…) alors que nous allons vers l’horreur totale. On sait que la Grèce fut un pays martyr en Europe ; la fondatrice de la démocratie devient un bon élève de la tyrannie-système autrement nommée société ouverte.

Mon ami Panagiotis Grigoriou qui publia un livre sur la condition de la Grèce il y a quelques années (aux éditions Fayard) décrit dans son blog les horreurs de son gouvernement.

Je vais citer plusieurs de ces récents posts :

« Cet été, c’est sans doute le dernier vécu dans l’illusion déjà gâchée de l’ancien monde. Le Régime impose progressivement son Apartheid nouveau revisité, cette fois-ci, entre les sujets vaccinés et les sujets qui ne le sont pas. Surtout quand ils ne souhaitent pas le devenir. La Constitution est une lettre morte d’abord violée et abattue, car les démons élitomorphes savent que les “subalternes” ne s’intéressent plus aux... lettres, vivantes ou mortes. Le bouton est en train de tourner... rendez-vous en octobre ! »

Panagiotis ajoute :

« Lundi 28 juin, et des nouvelles déclarations depuis le sommet visible du Régime. Mitsotákis, l'ami des pédophiles, annonce la couleur. Son gouvernement propose 150€ sous forme de coupon numérique aux jeunes du vieux pays, âgés entre 18 et 25 ans... pour qu’ils se fassent vacciner.

Précision: la nouvelle combine est alors baptisée “Freedom pass”; les jeunes pourront essentiellement l'utiliser pour s'acheter: billets d'avion, de bateau, nuits d’hôtel et de camping ainsi que des places de spectacle. »

C’est que le pouvoir s’inquiète :

« 150€ pour la première injection... sans autre versement par la suite. D’après une première lecture des faits, le gouvernement est en train de paniquer étant donné que seulement 35% de la population est entièrement vaccinée fin juin 2021, “ce qui mettrait déjà en cause les gains que le clan des Mitsotákis pourrait encaisser d’après son rôle avéré de VRP de Big Pharma”, me dit-il souriant un ami journaliste.

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Ensuite, la marionnette d’Athènes veut gagner du temps, “offrant” 150 euros aux jeunes, avec l'argent de leurs parents, c’est-à-dire, celui des impôts, en échange de leur vaccination. Déjà c’est peu cher payé, mais toujours par les autres, sachant qu’en Grèce, le non port du masque dans les lieux où il est obligatoire, est sanctionné par une amende de 300 euros. Le Régime ne rase jamais gratis, c’est bien connu. »

Notre ami résume les propositions du pouvoir :

« Déclarations tenues dans une novlangue stalinienne ou nazie, le tout afin de déguiser une intention bien vulgaire: Le pouvoir politique, dans le rôle d'un empereur romain dégénéré et dépravé, offre des spectacles d’ailleurs sans pain, aux jeunes, en échange de la mise en disposition de leur corps, pour effectuer un acte médical, lequel théoriquement, ils ne sont pas obligés d’accepter, d’après la médecine d’Hippocrate, les Conventions internationales, voire enfin, d’après la Constitution morte. »

Panagiotis médite comme nous un film célèbre :

« En 1988 dans le film culte “They Live” ou “Invasion Los Angeles”, que certains à l’époque avaient jugé indifférent et léger, réalisé par John Carpenter et inspiré de la nouvelle “Les Fascinateurs” de Ray Faraday Nelson, le protagoniste du film va y découvrir une paire de lunettes de soleil hors du commun.

Celle-ci permet de voir le monde tel qu'il est réellement, à savoir gouverné par des extraterrestres à l'apparence humaine et maintenant la population dans un état apathique au moyen d'une propagande subliminale omniprésente ; ces lunettes permettaient donc la distinction entre les humaines et les hybrides. »

Le pouvoir prépare une autre guerre civile :

« Après les 150€ de prime à destination des jeunes annoncée lundi, “prime... à la casse” prétendent-elles certaines mauvaises langues sur Internet ; voilà que le lendemain, la gouvernance du pion Mitsotákis entend consolider la nouvelle grande division, annonçant un statut inédit... pour les non-vaccinés, obligeant par exemple les entrepreneurs de la restauration qui rouvriront leurs salles en juillet, à faire le tri entre les clients qui entreront dans leurs établissements.

Mitsotákis tente maintenant de fractionner les citoyens du pays en deux catégories, provoquant la division nationale et le chaos à travers les activités, quand autrefois il n’y avait que de simples habitudes quotidiennes. Mais alors, ni habitudes, ni simplicité et encore moins de quotidien. »

L’apartheid sera établi :

« Comme annoncé par le ministrion sadique au Développement et à l'Investissement, Adonis Georgiádis, la restauration, les lieux de divertissement en plein air et les stades fonctionneront sous de nouveaux critères et ceci, à deux vitesses. À partir du 15 juillet, ces lieux seront divisés en “lieux purs”, où seuls les gens entièrement vaccinés auront accès, et “mixtes”, où les non vaccinés pourront aussi s’y montrer, présentant toutefois un test négatif. »

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Comme on voit les « bourreaux volontaires » ne manquent pas en Hellade non plus pour servir les intérêts de MM. Soros, Bancel et Bourla.

Et dans son dernier texte, Panagiotis ajoute cette incroyable cerise sur le gâteau. Test obligatoire pour boire un café en terrasse :

« Juillet surréaliste, diraient d’emblée certains. Le Régime renforce ses mesures d’Apartheid et de ségrégation vaccinale sachant que rien de ce qui est mis en place, n’a le moindre rapport avec la santé publique et encore moins avec la logique. En Grèce, les non-vaccinés devront dans quelques jours payer un test rapide de 20€ de leur poche, à chaque fois qu’ils voudront fréquenter une terrasse de café ou d’un restaurant, de même que pour prendre un train, un bus interrégional ou un bateau depuis le Pirée. Vogue la galère !

Café donc amer. Il coutera alors 3€ aux vaccinés et 23€ aux non-vaccinés, souvent amis ou issus de la même famille. Les enfants non-vaccinés de parents vaccinés seront exemptés de test, ou sinon pour les adolescents, un simple self-test suffira ; le même type de test est jugé inapproprié pour les adultes non-vaccinés, ces derniers doivent utiliser un test dit rapide ou un test PCR. »

Il faudrait une révolte totale ; mais les peuples abrutis par le vaccin et la télé en semblent incapables. Pendant ce temps Mike Adams explique comment on dépeuple les Etats-Unis en faisant s’effondrer la natalité et se multiplier les fausses couches.

C’est les vacances…

Sources :

http://www.greekcrisis.fr/2021/07/Fr0898.html#db

http://www.greekcrisis.fr/2021/06/Fr0897.html#db

https://www.naturalnews.com/2021-07-01-depopulation-alert...

https://www.amazon.fr/Gr%C3%A8ce-fant%C3%B4me-voyage-cris...

lundi, 05 juillet 2021

L'opposition continue de la philosophie japonaise à la mondialisation

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L'opposition continue de la philosophie japonaise à la mondialisation

Par Troy Southgate

Ex: https://grupominerva.com.ar/2021/07/la-continua-oposicion-de-la-filosofia-japonesa-a-la-globalizacion/

Certains utilisent les efforts de l'école de Kyoto pour faciliter les échanges intellectuels entre l'Est et l'Ouest comme une excuse commode pour promouvoir le soi-disant multiculturalisme. Cependant, bien que l'attitude plus ouverte du Japon à l'égard de l'Occident à partir de la fin du XIXe siècle ait conduit nombre de ses principaux penseurs à explorer en profondeur la philosophie et la métaphysique de Kant, Schelling, Hegel, Nietzsche, Heidegger et d'autres, l'école de Kyoto était une réaction à l'empiètement du monde moderne et reste donc fermement opposée aux valeurs pernicieuses du mondialisme. Comme l'explique le philosophe de la troisième génération du mouvement, Ueda Shizuteru (photo) :

    "Il faut dire que la sinistre réalité mondiale d'aujourd'hui est la formation d'un monde unique qui vide de leur sens les différences entre l'Est et l'Ouest, et invalide ainsi l'entreprise historique de Nishida comme de Nishitani. L'hyper-systématisation du monde entraîne un processus rapide et puissant d'homogénéisation, superficielle mais profonde, qui génère à son tour des frictions et même des confrontations entre les groupes ethniques et leurs cultures ; la destruction accélérée de la nature ; des irrégularités et des troubles physiologiques humains, ainsi que l'approfondissement des fissures psychologiques intérieures ; la propagation d'un sentiment de vide ; et une frénésie folle et sans fin d'activités vides de sens. Malgré les efforts déployés pour parvenir à un monde plein de diversité, mais encore unifié par le contact entre les différentes traditions, il ne semble pas que ces efforts soient aujourd'hui capables de dégager la voie d'un mouvement contre-culturel mondial qui s'opposerait à l'hyper-systématisation contemporaine du monde et à son homogénéisation concomitante".

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Il n'y a pas grand-chose ici avec lequel le libéral de gauche moyen puisse se sentir à l'aise, malgré le fait que les travaux contemporains sur l'école de Kyoto sont invariablement imprégnés d'efforts visant à combiner les idées traditionnelles de ses principaux protagonistes avec des notions de multiculturalisme, de féminisme et d'autres formes de politiquement correct qui servent finalement l'agenda capitaliste mondial.

L'exposition soudaine du Japon il y a un siècle et demi, après des siècles d'isolement, ne signifie pas que les figures de proue de l'école de Kyoto se soient mises à la recherche de concepts philosophiques qui les éloigneraient du passé de leur pays pour les conduire vers un nouvel avenir occidentalisé. Au contraire, l'école de Kyoto était une réaction à la mondialisation et cherchait à défendre les valeurs traditionnelles du Japon en examinant la pensée occidentale avec un regard oriental. Comme le poursuit Ueda :

    "Le système mondial uniforme couvre de plus en plus une variété de zones et de scénarios, de sorte que cette variété elle-même devient insignifiante. Tout comme l'asphalte dans une métropole, le béton du système mondial uniforme recouvre progressivement mais densément le monde entier, même ce qu'on appelle l'espace extra-atmosphérique, et l'épaisseur de ce recouvrement correspond à l'écart du vide qui se répand. C'est comme si, indépendamment de ce moment historiquement vital de poser et de répondre à la question du néant, ce néant - situé au point de contact entre les versos de la question et de la réponse - s'était vidé, et que le béton du système mondial uniforme s'était déversé pour remplir ce vide du néant. Et maintenant, étouffant les voix de ceux qui posent les questions et de ceux qui y répondent, si ce n'est en leur bouchant la bouche et en les balayant, ce béton se répand sans fin."

La nouvelle selon laquelle les environs de la célèbre Acropole d'Athènes viennent d'être recouverts de béton, à la consternation des défenseurs de l'environnement, est peut-être une bonne analogie pour cette déclaration très pertinente. En attendant, il devrait être clair qu'il reste un énorme fossé entre ceux qui souhaitent créer un processus d'amélioration mutuelle entre les philosophies de l'Est et de l'Ouest et ceux qui, au contraire, cherchent à imposer le monotone terne de l'uniformité mondialiste.

Nouvelles de Suède

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Nouvelles de Suède

Par Enric Ravello Barber

Rinkeby ou le paradigme de l’échec du multiculturalisme en Suède

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Pour les Suédois, Rinkeby est aujourd'hui synonyme de criminalité, d'insécurité, d'immigration, de fondamentalisme islamique, alors qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Rinkeby fut fondée en 1347 comme une petite ville dans la banlieue de Stockholm. Elle a connu son apogée aux XVIe et XVIIe siècles, mais sa dépendance à l'égard de la capitale s'est accrue. En 1965, elle est devenue un quartier de Stockholm, avec la particularité que, depuis 1971, c'est le lieu où s'installe un nombre croissant d'immigrants qui ont alors commencé à arriver en Suède.

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Pour faciliter les déplacements et le confort de ces nouveaux hôtes, une station de métro a été inaugurée en 1975. Aujourd'hui, 89,1 % de la population de Rinkeby est d'origine étrangère ; de jour comme de nuit, il est impossible d’apercevoir des citoyens suédois dans cette station de métro: leur vie y vaut très peu.

Le nom du quartier a donné naissance à l'expression "Rinkebysvenska" (Suédois de Rinkeby). Ce terme est utilisé pour décrire la variété appauvrie de "suédois" parlée dans les banlieues.

Toutefois, Rinkeby ne peut être qualifié de "pauvre". Les bibliothèques publiques, les mosquées et les centres culturels islamiques - payés par le contribuable suédois qui, ainsi, se sacrifie - font partie du paysage normal de cette banlieue. La proportion d'antennes paraboliques y est la plus élevée de toute la Scandinavie, tout comme le taux de chômage - plus de 70 % - mais cela ne préoccupe pas ses habitants, l'État-providence créé par les Suédois de souche s'occupant également d'eux.

Pratiquement 100 % d'entre eux reçoivent une subvention officielle d'un type ou d'un autre. Comme nous l'a dit un jeune citoyen suédois, le pire est que la plupart d'entre eux falsifient des papiers et des certificats - la bureaucratie suédoise fait excessivement confiance à la "sincérité" des déclarants - pour pouvoir bénéficier de trois ou quatre allocations ou subsides en même temps, généralement pour des raisons exclusives ou incompatibles. Le bien-être de l’Etat-Providence à la mode scandinave n'a absolument pas été conçu pour d'autres types de "mentalités". La multiculturalisation de l'État-Providence conduira à son effondrement inévitable.

Le "programme-million" ou l'absurdité sociale-démocrate

Rinkeby n'est pas un cas isolé. L'exemple de Rosengard à Malmö - dont la population est à 84% étrangère - est très significatif. Également connu sous le nom de ghetto, l'une des plus grandes mosquées de Suède y a été construite, à quelques mètres seulement d'une église vide en permanence qui contraste avec le zèle religieux des nombreux musulmans en croissance exponentielle. La zone de la mosquée est complétée par des écoles et des centres pour enfants où, inévitablement, le vêtement féminin le plus porté est le foulard islamique.

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Rinkeby et Rosengard font partie du Mijonprogrammet ou "Programme Million". C’est un plan élaboré par le gouvernement social-démocrate entre 1965 et 1974, qui prévoyait la construction d'une série de quartiers modernes, en détruisant les maisons traditionnelles et en les remplaçant par des bâtiments modernes d'un goût urbanistique douteux, inspirés du modèle de la défunte République démocratique allemande. L'objectif était de créer un million de logements neufs et abordables pour loger les "bons citoyens démocratiques".

L'utopie sociale-démocrate infantile s'est rapidement heurtée à la réalité. Au lieu de "bons citoyens démocratiques", ce sont les chômeurs, les islamistes et les immigrés qui ont majoritairement peuplé ces banlieues, ce qui n'a pas inquiété les dirigeants sociaux-démocrates, convaincus qu'ils feraient de ces immigrés de bons citoyens "occidentalisés".

C'est ce même "bonisme" absurde qui est à l'origine de l'avertissement de l'Agence suédoise de sécurité (la SAPO) selon lequel la Suède pourrait devenir une base de recrutement pour les groupes islamistes. Ces dernières années, des centaines de personnes ont été arrêtées dans ce pays en tant que suspects de terrorisme, selon le Svenska Dagbladet. Toutes avaient un "passeport" suédois et étaient nées dans l'une de ces banlieues.

Le nouveau parti musulman de Suède fait appel au vote de la communauté turque

Le vote ethno-religieux sera la clé politique des années à venir. Les communautés d'immigrés musulmans voteront de plus en plus pour des partis islamiques qui gagneront progressivement du pouvoir aux niveaux local et régional, où les immigrés constituent la majorité démographique.

Cette semaine, le nouveau parti musulman Nyanset a été présenté à Stockholm, annonçant comme objectif d'entrer au Parlement suédois lors des prochaines élections en 2022 ; pour cela, il a besoin de 4% des voix, ce qui peut être facilement atteint en mobilisant le vote de la communauté turque installée en Suède. Nyanset est le deuxième parti musulman en Europe occidentale, créé avec le soutien du président turc Erdogan, après sa première création politico-religieuse Denk. Cette formation islamiste a réussi à entrer au Parlement néerlandais avec trois députés en 2017 et les revalidera aux élections de cette année.

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Très bientôt, tous ces partis seront présents dans les parlements d'Europe occidentale et au Parlement européen de Strasbourg, l'islamisation de l'Europe disposera d'un soutien politique institutionnel très fort, qui, associé à la croissance impressionnante de sa population par l'immigration et la natalité, la rendra inarrêtable.

Nous, Européens autochtones, sommes encore la majorité démographique, nous pouvons encore l'empêcher. Ce ne sera pas pour longtemps.

Source: https://www.enricravellobarber.eu/2021/06/

dimanche, 04 juillet 2021

La revue de presse de CD - 04 juillet 2021

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La revue de presse de CD

04 juillet 2021

ETATS-UNIS

Afghanistan, Pakistan : l’échec américain

Le 4 juillet 2021, jour de « l’independance day », les Etats-Unis achèveront leur retrait d’Afghanistan mettant un terme à 20 ans de guerre, la plus longue de leur histoire au cours de laquelle au 13 avril 2021 ils avaient perdu 2 349 soldats et avaient déploré 20 149 blessés.

Geopragma

https://geopragma.fr/afghanistan-pakistan-lechec-americain/

Aveuglement : la Syrie, cette grande oubliée de la politique étrangère américaine

Alors que les Américains se désengagent d’Afghanistan, l’administration américaine estime que la situation en Syrie constitue un danger direct pour les Etats-Unis, notamment à cause de la menace terroriste et de la présence de deux de ses principaux adversaires : l’Iran et la Russie.

Atlantico

https://www.atlantico.fr/article/decryptage/aveuglement--...

FRANCE

France : feue la démocratie représentative

Le désastre démocratique des élections régionales et départementales succédant au désastre démocratique des élections municipales impose de regarder les choses en face. Alors que le parti d’Emmanuel Macron a réuni moins de 3 % des électeurs inscrits, il a fallu attendre trois jours pour obtenir un commentaire répété par Gabriel Attal, perroquet attitré. Et assister à une pantalonnade musicale obscène dans la cour de l’Élysée pendant que sa police coursait par les villes et par les champs une jeunesse qui avait l’outrecuidance, après un an d’enfermement de vouloir s’amuser un peu.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/06/france-feue-la-democrat...

Jusqu’à quand l’État doit-il garder ses « secrets » ?

Pour l’État français, en matière de sécurité nationale, historiens, citoyens et générations futures n’auront bientôt plus « le droit d’en connaître ». Une importante réforme du secret d’État se prépare, au cœur d’un projet de loi adopté le 2 juin par l’Assemblée nationale.

The Conversation

https://theconversation.com/jusqua-quand-letat-doit-il-ga...

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GEOPOLITIQUE

Chine-Égypte : un partenariat stratégique global ?

Chine et Égypte : c’est d’abord l’histoire de deux très anciennes civilisations et, depuis la guerre froide, un rapprochement inédit, né du constat que la bipolarisation de la planète était étrangère à la trajectoire historique des pays du Tiers-Monde.

Conflits

https://www.revueconflits.com/chine-egypte-un-partenariat...  

L’assourdissant silence occidental face à la poursuite de l’agression azerbaïdjanaise contre l’Arménie

Alors que l’OTAN ne cesse de dénoncer ce qu’elle appelle « l’attitude agressive » de la Russie aux marges de l’Ukraine – sans daigner reconnaître aux habitants du Donbass le droit à l’autodétermination que les Occidentaux ont accordé aux Kosovars au détriment de la Serbie –, que l’Europe crie au scandale au sujet du « détournement » d’un avion de ligne par les autorités biélorusses afin d’arrêter un journaliste opposant au régime – sans avoir jamais dénoncé le « détournement » de l’avion du président bolivien Evo Morales afin d’intercepter Snowden – , force est d’être frappé par l’assourdissant silence des Occidentaux concernant la poursuite de l’agression turco-azérie contre l’Arménie… et l’étonnante passivité de Moscou.

Centre français de Recherche sur le Renseignement

https://cf2r.org/editorial/lassourdissant-silence-occiden...  

MEDIAS

Les élus américains attaquent de front les géants de la tech

Une commission parlementaire américaine a approuvé mercredi 23 et jeudi 24 juin une série de projets de lois visant directement Google, Apple, Facebook et Amazon, et serait susceptible de transformer l’internet façonné par ces grandes entreprises si elle entrait en vigueur.

Le Matin

https://www.lematin.ch/story/les-elus-americains-attaquen...

 

vendredi, 02 juillet 2021

Confinement et crétinisation systémique des enfants (et des parents)

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Confinement et crétinisation systémique des enfants (et des parents)

par Nicolas Bonnal

On connaît les conséquences sur les sportifs français (Lemaître, Mbappé, cyclistes du Tour de France…)  des décisions de nos génies de la politique et de la médecine des labos. Voyons pour les enfants. On se doute que ces derniers allaient sortir particulièrement esquintés et déglingués des décisions gouvernementales.  Pour une fois, on ne va pas crier au complotisme, car ces données viennent du Monde. On cite donc sans commenter cet extrait qui vient du quotidien de la pensée inique (« dans le monde renversé le vrai est un moment du faux », a dit excellemment Guy Debord):

« Une baisse sensible des capacités physiques, mais aussi intellectuelles, des enfants… Les effets des confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19 sont préoccupants, selon une étude menée auprès de 90 élèves de CE1 et CE2 d’écoles de Vichy, dans l’Allier, et de Riom, dans le Puy-de-Dôme, en septembre 2019 et en septembre 2020. »

Et puis, zut alors, on se met même à parler de catastrophe :

« Les chiffres sont catastrophiques », résume Martine Duclos, chef du service de médecine du sport au CHU Clermont-Ferrand, qui dirige l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), et coordonne ce travail dont les résultats, préliminaires, ont été soumis à publication. En un an, l’indice de masse corporelle (IMC, poids divisé par la taille au carré), reflet de la corpulence, a augmenté de 2 à 3 points en moyenne. « Nous n’avons jamais vu ça, s’alarme la spécialiste. Des enfants sportifs, sans aucun problème de santé, aucun problème de poids, ont grossi de 5 à 10 kg, du fait de l’arrêt de la pratique sportive. Et tous n’ont pas repris l’activité physique. »

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On découvre aussi qu’ils ne peuvent plus courir ni réfléchir (remarquez, c’était presque déjà le cas, car le capitalisme de catastrophe a fait tout ce qu’il a pu) :

« Essoufflés au bout de dix mètres

La condition physique de ces jeunes de 7-8 ans s’est fortement dégradée. Lors du test navette, épreuve classique qui consiste à courir de plus en plus vite d’un plot à un autre (éloignés de 10 m), « des enfants, déjà très essoufflés, n’arrivaient pas à atteindre le premier plot avant le premier bip », décrit la professeure Duclos. Un constat également inédit, selon elle. Certains étaient incapables de faire le parcours d’habiletés motrices (parcours chronométré comprenant différents obstacles). »

Ici chez moi je vois des crétins pousser des chariots à 500 euros avec des gosses de cinq à sept ans dedans. Ces enfants sont condamnés à ne pas courir en attendant de ne pas savoir marcher (voyez le film Wall E). Mais restons-en à l’article du Monde qui évoque l’abrutissement massif des petits d’homme (que ne les confie-t-on aux loups, comme Romulus ou Mowgli ?) :

« Parallèlement, leurs capacités cognitives auraient baissé d’environ 40 %. Pour les mesurer, l’équipe du CHU de Clermont-Ferrand a notamment eu recours à un test consistant à relier les lettres aux chiffres correspondant dans l’ordre alphabétique, dans un temps imparti. Tous les écoliers l’ont fait dans le temps limite en septembre 2019. Un an plus tard, un grand nombre n’a pas terminé. « Un an de confinement a été catastrophique, à un moment essentiel de plasticité neuronale », constate Martine Duclos. »

Pas si sottes, les deux journalistes du Monde rappellent qu’on était déjà mal partis :

« Ces résultats sont d’autant plus inquiétants que la situation antérieure était déjà peu brillante. Ainsi, avant la pandémie, en France, 87 % des adolescents de 11 à 17 ans ne respectaient pas l’heure quotidienne d’activité physique préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pendant le premier confinement, seulement 0,6 % d’entre eux ont atteint ce seuil, la proportion étant de 4,8 % chez les 5-11 ans (2,8 % des filles et 6,5 % des garçons), selon le Report Card de l’Onaps, l’état des lieux de l’activité physique et de la sédentarité des enfants et adolescents publié en janvier. »

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Le reste est réservé aux abonnés du Monde ! Donc…

Comme on l’a dit la situation était déjà grave. Les enfants sont rendus tarés par la technologie, la malbouffe et la prostration physique (voyez mon article sur l’idiocratie, et les références au cinéma de Jarmusch ou Payne). Je vais donc republier une lettre de lecteur, PHD en linguistique (ce n’est pas pour faire chic), père de trois enfants, expatrié et qui m’écrivait il y a trois ans déjà sur ce sujet :

« Pour le dire rapidement, ma belle-mère, instit donc depuis presque quarante ans, est terrifiée par ce qu’elle voit depuis peu. Les parents perçoivent majoritairement leurs enfants comme des nuisances. Du coup au moindre bruit, à la moindre agitation, ils leur mettent la tablette dans les mains, ils ne parlent jamais avec eux, ne s’intéressent pas à ce qu’ils font, ne jouent pas avec eux… Ils cherchent seulement à les figer (poussette, tétine, tablette, nourriture sucrée à volonté). »

Mon lecteur poursuit :

Dans sa classe de 4/5 ans, elle observe:

  • les mains complètement molles (elle appelle ça les “mains tabléteuses”): ils ne savent pas tenir un plateau droit, ont du mal à utiliser des crayons de couleur.
  • ils ne savent pas jouer avec des cubes. Quand on leur donne un bac de cubes, ils se contentent de brasser les cubes, il ne leur vient pas à l’esprit qu’on peut faire quelque chose avec.
  • un élève fait son activité en étant debout sur sa chaise : “Aydan assied toi”. Le gamin va ranger son activité, il n’a pas compris.
  • à un autre élève : “Louan, va prendre une activité”, l’élève va s’asseoir.
  • les mômes connaissent tous leurs couleurs en anglais, mais aucun ne les connaît en français (parce que l’appli de jeu gratuite sur les tablettes est en anglais)
  • premières tentatives de fellation dans les toilettes. Les garçons regardent du porno dans le bus qui les conduit aux matchs de foot/rugby avec papa.
  • la plupart des élèves pourraient être diagnostiqués comme ayant des TED (troubles envahissants du développement, incluant l’autisme), pourtant c’est juste l’effet des tablettes et du comportement des parents qui se débarrassent de leurs enfants.
  • Elle a dû abandonner la lecture de livres pour enfants de ce niveau, pour des livres habituellement réservés à un public d’enfants de 18 mois/2 ans parce que les élèves ne comprennent rien. Ils n’ont pas de vocabulaire, leurs phrases ne sont pas structurées. Les instits commencent traditionnellement l’apprentissage des gestes d’écritures dès la fin de la grande section. Il s’agit de travailler la motricité fine, de comprendre ce que c’est “en dessous”, “sur”, “entre” ou “au-dessus” par rapport à une ligne. Elle ne peut plus le faire, car les élèves de 4 ans ont la motricité d’un enfant de 12 mois. Ils vont devoir reculer l’âge d’apprentissage de l’écriture, et donc de la lecture. »

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La démission des parents est bien entendu totale, pardon, globale :

Mon lecteur :

« Les parents ne sont donc plus violents avec leurs enfants (on a beau jeu de légiférer sur la fessée quand presque tout le monde assomme son môme à coups de tablettes, de tétines, de poussettes et de sucreries), mais le deviennent de plus en plus avec le personnel enseignant. Ils mentent aussi sans vergogne, pour des motifs futiles. Ils se plaignent qu’on mette leurs mômes à la sieste. “Vous comprenez, quand ils dorment l’après-midi, à la maison, ils sont plein d’énergie”. Avoir autre chose que des zombies, quelle horreur en effet… »

Et de comparer la situation avec d’autres endroits :

« On parle ici d’école de campagne, entendez-moi bien. Tout cela est confirmé par une autre connaissance, instit en Lozère.

Une amie institutrice en Australie reconnaît parfaitement ces descriptions, et ajoute que le manque d’empathie, et le manque de patience, sont absolument effarants. Un gamin de 5 ans est maintenant incapable d’attendre quelques minutes, ou se mettra à hurler comme un autiste à la moindre frustration.

Moi je veux bien qu’on m’explique que la baisse du QI c’est le grand remplacement, et que le grand remplacement ça doit nous inquiéter. Mais c’est le grand remplacement de l’humain par le zombie, par le golem, par le robot qu’on observe. Car face à la destruction du monde par la tablette, toutes les races et toutes les classes semblent également atteintes dans les témoignages qui nous sont faits.

Vous imaginez ces mômes dans quarante ans ? »

Non on ne les imagine pas. Ceux qui parlent de l’an 2100 se foutent de nous comme ceux qui parlent de reprise économique, de victoire contre la Russie, d’immunité à partir du vaccin. 

Sources principales :

https://voxnr.com/49225/un-lecteur-met-en-garde-parents-e...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/28/les-co...

jeudi, 01 juillet 2021

De Platon à Packard: de la gestion du troupeau humain par les élites

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De Platon à Packard: de la gestion du troupeau humain par les élites

par Nicolas Bonnal

Hannibal a traduit Dean Arnold, auteur qui évoque la conspiration des élites à travers les âges ; en vérité nous en sommes toujours au même point. Il y a un troupeau et un berger qui veut en réduire le nombre ou en corriger le comportement. Ce berger ou philosophe-roi s’entoure de gardiens (les phulakes de Platon). Il est aujourd’hui aidé par l’ingénierie sociale massifiée et industrialisée. Le grand Vance Packard, auteur des Hidden persuaders (alias la persuasion clandestine), termine son livre effarant (encore plus effrayant que la Propagande de Bernays) par l’évocation du bio-contrôle. Et cela donne :

« Finalement - disons vers l’an 2000 — peut-être toute cette profondeur la manipulation de la variété psychologique semblera d'une manière amusante démodée. D'ici là, peut-être que les biophysiciens prendront le relais avec « bio-contrôle », qui est la persuasion en profondeur poussée à son paroxysme. Le bio-contrôle est la nouvelle science du contrôle des processus mentaux, réactions émotionnelles et perceptions sensorielles par des signaux bioélectriques. »

Packard enfonce le knout :

« La réunion de la National Electronics Conference à Chicago en 1956 a entendu l'ingénieur électricien Curtiss R. Schafer, du Norden- Ketay Corporation, explorer les possibilités surprenantes du biocontrôle. Comme il l'envisageait, l'électronique pourrait prendre le contrôle des indisciplinés humains. Cela pourrait épargner aux endoctrineurs et aux contrôleurs de la pensée beaucoup d'agitation et d'ennui. Il l'a fait paraître relativement simple. »

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Le cerveau humain est un outil :

« Les avions, les missiles et les machines-outils sont déjà guidés par l'électronique et le cerveau humain - étant essentiellement un ordinateur - peut l'être aussi. Déjà, grâce au bio-contrôle, les scientifiques ont changé le sens de l'équilibre des gens. Et ils ont fait des animaux avec le ventre plein, ils ont faim et ils ont peur quand ils n'ont rien à craindre. »

Et les conclusions sont terribles (je rappelle qu’on est en 1956) :

« Le magazine Time l'a cité comme expliquant : La réalisation ultime du bio-contrôle peut être le contrôle de l'homme lui-même…Les sujets contrôlés ne seraient jamais autorisés à penser comme personnes. Quelques mois après la naissance, un chirurgien équiperait chaque enfant avec une douille montée sous le cuir chevelu et des électrodes atteignant les zones du tissu cérébral. ... ... ... Les perceptions sensorielles et musculaires de l'enfant, son activité pourrait être modifiée ou complètement contrôlée par des signaux émis par des émetteurs contrôlés par l'État. »

Le Monde a évoqué le déclin cognitif des enfants avec le confinement ; ils sont aussi épuisés sur le plan physique après dx mètres de course. Bref l’Etat les tient et les parents déjà soumis vont les faire vacciner. Mais au point où nous en sommes…

Passons à Dean Arnold, ensuite, qui cite Platon et le livre V, monstrueux et totalitaire, de sa République si peu vilipendée par nos profs de philo (vous attendiez quoi de ces fonctionnaires ?) :

 « Encore une fois, il est difficile pour nous tous d'imaginer des gens « sympas » pensant de cette façon, ou agissant en conséquence. Cependant, la mentalité d'élite a toujours été avec nous, depuis que Platon a écrit sa République il y a 2300 ans. Chaque enfant étudie ce livre dans des écoles préparatoires comme celle où les Gates ont été formés.

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Le plus célèbre des philosophes grecs nous a dit que la classe dirigeante est celle « dont le but sera de préserver la moyenne de la population ». Il a en outre déclaré: «Il y a beaucoup d'autres choses qu'ils devront considérer, telles que les effets des guerres et des maladies et de tout autre organisme similaire, afin d'éviter autant que possible que l'État devienne trop grand ou trop petit. "

Platon ajoute que le contrôle de la population doit se faire en secret, ce que l'on pourrait appeler une conspiration. « Maintenant, ces événements doivent être un secret que seuls les dirigeants connaissent, ou il y aura un autre danger que notre troupeau… éclate dans la rébellion. »

Citons un peu de Platon alors pour compléter (livre V, traduction Chambry, 459-461 pour les amateurs). Mariage d’amour et famille interdits, reproduction garantie par et pour l’Etat totalitaire, comme chez le vieil Huxley :

« Toi donc, qui es législateur, en choisissant parmi les femmes, comme tu as fait parmi les hommes, tu assortiras les caractères, autant que possible. Or, toute cette jeunesse, ayant la même demeure et la même table et ne possédant rien en propre, sera toujours ensemble; et vivant ainsi mêlée dans les gymnases et dans tous les autres exercices, je pense bien qu'une nécessité naturelle la portera à former des unions…Mais, mon cher Glaucon, dans un État où les citoyens doivent être heureux, il ne peut pas être permis de former des unions au hasard ou de commettre des fautes du même genre, et les magistrats ne devront pas le souffrir. »

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Ensuite on pratique l’eugénisme :

« C'est à toi, Glaucon, de me le dire. Je vois que tu élèves dans ta maison des chiens de chasse et des oiseaux de proie en grand nombre. As-tu pris garde à ce qu'on fait pour les accoupler et en avoir des petits?

Que fait-on?

Parmi ces animaux, quoique tous de bonne race, n'en est-il pas quelques-uns qui l'emportent sur les autres?

Sans toutes ces précautions dans l'accouplement, n'es-tu pas persuadé que la race de tes chiens et de tes oiseaux dégénérerait beaucoup?

Oui.

Crois-tu qu'il n'en soit pas de même des chevaux et des autres animaux?

Il serait absurde de ne pas le croire.

Grands dieux! mon cher ami, quels hommes supérieurs nous faudra-t-il pour magistrats, s'il en est de même à l'égard de l'espèce humaine! »

L’homme est un animal ici comme chez Darwin. Kojève a parlé de notre futur d’abeilles. Comme nos politiques les magistrats de la cité platonicienne (influence sur More, Campanella, Cyrano, etc.) ont tous les pouvoirs :

« Il me semble que les magistrats seront obligés de recourir souvent au mensonge et à la tromperie pour le bien des citoyens; et nous avons dit quelque part que de semblables moyens sont utiles, lorsqu'on s'en sert en guise de remède. »

Les membres des familles ne se connaissent pas, seuls les magistrats savent le tout (on est dans de la science-fiction, vous ne voyez pas ?) :

« Il faut, selon nos principes, rendre les rapports très fréquents entre les hommes et les femmes d'élite, et très rares entre les sujets les moins estimables de l'un et de l'autre sexe; de plus, il faut élever les enfants des premiers et non ceux des seconds, si l'on veut avoir un troupeau toujours choisi; enfin, il faut que les magistrats seuls connaissent toutes ces mesures, pour qu'il y ait le moins de discorde possible dans le troupeau. »

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Les magistrats régulent (c’est la gouvernance !) :

« Ainsi il sera à propos d'instituer des fêtes où nous rassemblerons les époux futurs, avec des sacrifices et des hymnes appropriés à ces solennités. Nous remettons aux magistrats le soin de régler le nombre des mariages, afin qu'ils maintiennent le même nombre d'hommes, en réparant les vides de la guerre, des maladies et des autres accidents, et que l'État, autant qu'il se pourra, ne s'agrandisse ni ne diminue. »

C’est le bon vieux contrôle des populations et des copulations utiles qui comme chez les SS doivent produire une élite guerrière ; ce n’est pas un hasard si le film 300, anti-iranien à souhait, faisait son éloge de Sparte et de sa constitution particulière (lisez le livre universitaire et très précis de mon ami d’enfance Nicolas Richer, qui devient un bestseller) :

Quant aux enfants :

« Les enfants, à mesure qu'ils naîtront, seront remis entre les mains d'hommes ou de femmes, ou d'hommes et de femmes réunis et qui auront été préposés au soin de leur éducation; car les charges publiques doivent être communes à l'un et à l'autre sexe.

Oui.

Ils porteront au bercail commun les enfants des citoyens d'élite, et les confieront à des gouvernantes, qui auront leur demeure à part dans un quartier de la ville. Pour les enfants des citoyens moins estimables, et même pour ceux des autres qui auraient quelque difformité, ils les cacheront, comme il convient, dans quelque endroit secret et qu'il sera interdit de révéler. »

Les femmes qui servent de cadres aussi dans cette société LGBTQ (tout le monde vit nu une partie du temps et en commun) sont des reproductrices étatiques avant de devenir des fonctionnaires préposées à la garde du troupeau :

« Les femmes donneront des enfants à l'État depuis vingt ans jusqu'à quarante; et les hommes, après avoir laissé passer la première fougue de l'âge, jusqu'à cinquante-cinq. » 

Le monde de Platon fait penser à l’âge de cristal, film dystopique des années 70. Persécution pour le contrevenant :

« Si donc il arrive qu'un citoyen, soit au-dessous, soit au-dessus de cet âge, s'avise de prendre part à cette œuvre de génération qui ne doit avoir d'autre objet que l'intérêt général, nous le déclarerons coupable et d'injustice et de sacrilège, pour avoir donné la vie à un enfant dont la naissance est une œuvre de ténèbres et de libertinage et l'enfant sera considéré dans l'Etat comme illégitime, né d'un concubinage et sans les auspices religieux. »

Platon a servi de modèle à la Renaissance (pensez à la sinistre abbaye de Thélème de Rabelais qui inspirera le sataniste britannique Alastair Crowley). La régulation et le contrôle du troupeau sont revenus au goût du jour : le contrôle étatique et médiatique est total (prison ferme pour les parents qui refusent l’éducation du genre en Allemagne), le troupeau est anesthésié et quoiqu’en pense Maffesoli il ne se révolte pas du tout. Il est prêt.

Dernier rappel : dans sa Persuasion clandestine, Packard évoque les mêmes problèmes de pénurie que mon ami Alexandre, et donc à terme la même nécessité d’en finir avec un troupeau qui consomme trop, et qui sera conduit à l’abattoir via le bio-contrôle. Les masques, confinements et vaccins ont bien préparé aussi cette soumission du troupeau, qui rime avec abstention.

Sources :

https://numidia-liberum.blogspot.com/2021/06/en-2009-proj...

https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9publique_(trad._...

https://www.amazon.fr/Sparte-Nicolas-RICHER/dp/2262039356...

https://www.algora.com/Algora_blog/2021/06/27/2009-projec...

https://archive.org/download/the-hidden-persuaders-vance-...

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/06/28/les-co...

 

 

Les mots comme victoire

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Les mots comme victoire

Par Franck BULEUX

Ex: https://metainfos.com/2021/06/30/les-mots-comme-victoire/

On présente souvent l’époque comme l’expression d’une victoire culturelle de la droite, qui aurait réussi à imposer les 3 « I » dans la campagne présidentielle incessante que nous vaut le « quinquennat à la française » (je n’y reviendrai pas dans ce billet) : insécurité, immigration et identité.

Pourtant, nous sommes encore bien loin de ce « gramscisme de droite » tant réclamé par les hérauts de la Nouvelle Droite dès la fin des années 1970.

Cette difficulté provient, selon moi, de la tendance journalistique à privilégier le « mainstream », c’est-à-dire « le prêt-à-penser », le conformisme visant à la préservation du système politico-idéologique. Le journaliste doit s’émouvoir à l’évocation des migrants, il doit pouffer au programme du Rassemblement national (RN), il doit s’émerveiller à la deuxième dose vaccinale pour tous, il doit clamer l’héroïsme gouvernemental à rouvrir les terrasses. Si vous n’allumez plus votre lucarne, le son suffit : écoutez-les ! Le son vaut l’image : les chuintements, les soufflements ou l’air enjoué, tout s’entend. La voix est l’expression de l’humeur, du tempérament, de l’appétence ou de l’aversion à l’égard d’une situation : on l’apprend dans les écoles, de commerce comme de journalisme. Le journalisme est devenu l’emblème de ce commerce de la pensée « normalisée », « normative ». Je parle, j’appuie sur le début d’un mot important donc je pense et surtout, j’apprends à penser ceux et celles qui m’écoutent.

Quelques exemples : « l’extrême droite » ou pire (si j’ai bien compris), l’ultra droite évoque des personnes (enfin, pas tout à fait) monstrueuses, dignes du « trou noir » de l’histoire ; être « ancien militaire » ou « ancien policier » est la marque d’une identité extrémiste par nature, un « policier », « gendarme » ou « militaire » représente l’identité d’une personne qui n’a pas eu d’autre opportunité professionnelle, est payé pour « ça » et vote à l’extrême droite, forcément. D’ailleurs, le journaliste politique, celui qui émarge à Science-Po Paris, adore cibler les bureaux de vote où il y a des casernes de gendarmes ou de policiers pour prouver qu’ils sont presque tous électeurs du RN. Presque tous, car il y en a « d’origine étrangère ». Là, on passe dans l’expression positive car il a choisi la France (lui ou ses parents), il représente la France qui évolue, qui bouge, pas la France rance (slogan longtemps porté par la gauche contre le FN).

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En cas de présence d’un meurtrier, l’affaire est entendue : « schizophrène » pour un tueur étranger ou d’origine étrangère, parfois victime de « bouffées délirantes ». En revanche, un Français de souche (un « souchien » comme le proclame les indigénistes et autres islamo-gauchistes militants pour souligner la hiérarchie raciale naturelle qui doit s’appliquer entre « remplacés » et « remplaçants »), « ancien militaire » ou « solitaire qui détestait la société », mieux encore « survivaliste » (sous-entendu, d’extrême droite).

En écoutant les médias, comment peut-on croire que la droite a gagné « la bataille des idées » ? Vaste chimère de ceux qui pensent que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse est le futur leader incontesté des « territoires oubliés ».

Leurre et illusion qui ne prend pas en compte la vision du Pays réel, celui qui ne sent plus représenté.

Comment dans les albums d’ « Astérix et Obélix », un village médiatique résiste face à la mainmise culturelle des journalistes mainstream. La chaîne d’informations CNews est ce « village » non mondialiste qui permet d’écouter un son différent, un « ton français » qui ne rejette pas les « traditions ancestrales ». Déjà, les « bien-pensants » sont horrifiés à l’idée de l’achat par Bolloré, le patron de Canal, d’Europe 1. On est pourtant encore loin d’un rééquilibrage…

Effectivement, l’habitude veut que d’entendre les propos soutenus par Éric Zemmour (et d’autres) ne paraît pas habituel : où est la société cosmopolite dont tous les autres médias se doivent d’honorer ?

La victoire politique passe par le combat culturel mais cela ne sera pas possible tant que la diversité intellectuelle n’est pas de mise. Ce n’est pas parce qu’un journaliste parle d’ « insécurité » que la culture de droite progresse car ce mot est aussitôt battu en brèche par l’obligation d’indiquer l’absence d’amalgame, la limite de l’augmentation de la criminalité…

Alors, tous sur CNews tant que le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) ne réclame pas la limitation du temps de parole de Zemmour, pour cause de candidature à la présidentielle…

Qui sait ?

12:18 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, mots, vocabulaire politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook