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mercredi, 05 mai 2021

L’environnement comme prétexte politique

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L’environnement comme prétexte politique

Par Franck BULEUX

Ex: https://metainfos.com/2021/05/04/

L’inscription de la protection de l’environnement dans la Constitution, sanctionnée par un référendum, est actuellement en discussion au Parlement, l’Assemblée nationale d’abord, le Sénat, ensuite. D’après la proposition du président de la République, il s’agirait de compléter l’article premier de la Constitution par cette pétition de principe : « La République garantit la préservation de l’environnement et la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Ce n’est pas un simple additif qui s’inscrit dans l’air du temps et, si l’actuelle crise virale n’absorbait pas toute l’attention des médias et n’oblitérait la réflexion de l’opinion publique, on assisterait à un vrai débat et à un véritable affrontement entre les tenants de la primauté du politique et celle du judiciaire

Le pouvoir judiciaire comme garant de la protection de l’environnement

En l’occurrence, le texte proposé donne en toutes circonstances le dernier mot au pouvoir judiciaire. En effet, qui déterminera qu’un projet quelconque enfreint, ou non, la préservation de l’environnement ? Qui reconnaîtra le maintien de la diversité biologique ? Qui décidera qu’une autorité ou qu’une collectivité territoriale agit pour lutter contre le réchauffement climatique ? Les juges ! Les juges, saisis par les associations inscrites comme défenseurs de l’environnement… Les juges qui s’appuieront sur les avis des « experts ». Un expert, c’est un scientifique, tout à fait compétent dans la partie qui est la sienne, mais l’est-il pour la complexité d’une société ? On peut être pointu en matière de biologie, de météorologie, de toutes les sciences proches de l’écologie et ne rien comprendre aux exigences des rapports économiques et sociaux… Le politique, l’homme politique, quant à lui, doit tenir compte de tout, y compris des engouements soudains d’une population plus ou moins manipulée par les médias et une starlette suédoise qui entreprend le tour du monde à l’assaut des pouvoirs politiques, pourtant représentatifs des peuples.

Un référendum comme prétexte

Et c’est là que réside le danger. En constitutionnalisant la pétition de principe du projet soumis à référendum, on donne aux juges la faculté de censurer a posteriori n’importe quelle politique suivie par l’État ou une collectivité et cela veut dire que l’on paralysera tout dirigeant. Et cette possibilité découlera d’un référendum qui sera adopté probablement largement car quel citoyen-électeur oserait s’opposer à la protection de la terre, de l’air, de la vie ? Il ne pourrait s’agir que d’un référendum-plébiscite qui ne conduirait, avant les élections présidentielles de 2022, au président Macron qu’à utiliser politiquement un score flamboyant de « oui » (avec probablement un nombre important d’abstentionnistes, mais la démocratie française en a pris l’habitude). Ce référendum sera-t-il compatible avec les conséquences de la crise sanitaire ? S’agira-t-il d’un « ballon d’essai » de vote à distance ? (sous le prétexte fallacieux d’intégrer la population jeune à la vie démocratique). Il est probable qu’il sera plus simple de mettre en place ce type d’élection que d’organiser les élections des représentants des collectivités territoriales, régions et départements. La modification de la Constitution ne semble donc être qu’une formalité politique, dont le bénéfice sera exclusivement destiné à la réélection d’Emmanuel Macron.

L’élargissement du principe de précaution

Bien évidemment, la défense de notre planète est essentielle. Il est nécessaire de rechercher le développement durable et le respect de la nature, mais faut-il pour autant ne rien faire, ne rien entreprendre de crainte que les juges ne viennent sanctionner les initiatives politiques ?

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Prenons l’exemple des éoliennes : en apparence, l’éolien coche toutes les cases de la bien-pensance écologique, mais ce qui est vérifié pour les modestes installations individuelles devient contestable avec les aérogénérateurs géants et, surtout, leur multiplication à l’excès, destructrice des paysages. Outre l’inconvénient de l’intermittence et le corollaire d’un obligatoire recours aux autres modes de production d’électricité, il y a dans l’éolien à la fois un engouement écologique certain, mais contestable, et une absurdité qui devra être sanctionnée par les juges quand la pratique en sera devenue exorbitante.

Le caractère mécanique et obligatoire du futur article premier de la Constitution interdit tout progrès fondé sur l’expérimentation. Il responsabilise à l’excès n’importe quel dirigeant, chercheur, entrepreneur.

Nous avons vu que le principe de précaution mal appliqué entraînait des ratés ou des retards désastreux : l’affaire toute récente du vaccin AstraZenica en est la preuve. La question n’a pas été de savoir s’il était dangereux, mais uniquement d’ouvrir le parapluie (jurisprudence dite du « sang contaminé » dans les années 1990) dans le cas où… On a arrêté son emploi, pour quelques jours seulement. Supposons que ce vaccin anglo-suédois se révèle à l’usage dangereux, faudra-t-il, au nom du principe de précaution, traduire en justice ceux qui auront pris la décision de l’utiliser ?

Transposons ce principe : la perspective d’utiliser l’hydrogène dans le transport nous paraît souhaitable et écologiquement recommandable, mais peut-être que son usage pour les véhicules routiers peut présenter des dangers. Ce qui ne serait pas le cas pour les navires et le ferroviaire… Au nom du principe de précaution va-t-on hésiter à promouvoir l’hydrogène ? En vertu du futur complément de l’article 1 de la Constitution, va-t-on menacer de poursuites ceux qui auront pris la décision de se lancer dans cette nouvelle technologie dans le cas où elle se révélerait dangereuse sur route ou pour l’environnement ?

Le risque comme mesure de la vie

La vraie question à se poser est de savoir si la Constitution permet le risque. Plutôt que de multiplier les contraintes et les contestations potentielles de toutes les activités humaines, ne vaudrait-il pas mieux développer la gestion des risques ? Le nucléaire, par exemple, est dangereux (mais incontournable), mais on sait gérer les risques du nucléaire : il faut s’en donner les moyens ! Le transport aérien ne pardonne aucune négligence, mais des accidents peuvent arriver : faut-il supprimer l’avion ? Cet avion, il est sans doute pollueur, mais n’est-il pas indispensable pour les liaisons intercontinentales commerciales comme touristiques ? Doit-on le bannir à la demande de quelques « Verts » dogmatiques qui exciperont de l’article premier de la Constitution ? L’élevage, en général, est producteur de gaz à effet de serre : faudra-t-il le contingenter, avant de le supprimer… pour, soi-disant, sauver la planète ?

Toutes ces considérations valent-elles la mise en place d’un plébiscite présidentiel ?

09:24 Publié dans Actualité, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, écologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Covid 19 et Grande Réinitialisation, réflexions autour d’un livre et de ses auteurs

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Covid 19 et Grande Réinitialisation, réflexions autour d’un livre et de ses auteurs

par Jean-Patrick Arteault

Source:  http://www.terreetpeuple.com/reflexions-de-jp-arteault/34...

Recension: Covid 19 : La Grande Réinitialisation (Forum publishing – Éditions du Forum Économique Mondial – 2020). Les auteurs : Klaus Schwab & Thierry Malleret.

4199Odjr7fL.jpgThierry Malleret est un consultant international qui dirige un service d’analyse prédictive privé destiné aux dirigeants des secteurs publics et privés qui gravitent autour du World Economic Forum. Formé à la Sorbonne et à Oxford (pépinière traditionnelle de l’élite mondialiste anglo-saxonne), ancien du cabinet de Michel Rocard (1er Ministre de mai 1988 à mai 1991 : ce qui ne fait pas de Malleret un « perdreau de l’année »…), ce parcours le rattache à la « seconde gauche » sociale-capitaliste, il réside en Savoie et cultive aussi la pratique de la montagne. Son épouse Mary-Anne, d’origine anglaise, a été durant une dizaine d’années membre du cabinet du Prince Charles. La famille Windsor est, depuis très longtemps il faut le rappeler, l’un des piliers discrets du mondialisme occidental.

Klaus Schwab, 83 ans, d’origine allemande, professeur d’économie, président fondateur du World Economic Forum (W.E.F.) / dit « Forum de Davos » (créé en janvier 1971 sous le nom de Symposium économique européen, puis qui devenu, en 1987, sous l’effet du succès, W.E.F. – Présidence Schwab effective jusqu’en 2017 ; depuis le Président est le norvégien Børge Brende, ancien politicien conservateur et dirigeant de la Croix Rouge). Notons que Klaus Schwab est propriétaire de la marque W.E.F.…

L’objet de Davos est d’œuvrer à la coopération mondiale entre secteurs publics et privés du monde occidental (même si on y voit des entreprises chinoises, comme le chinois Ali Baba ou des acteurs économico-politiques d’autres zones mondiales: en fait, ces présences se justifient par de la veille stratégique : Davos est un endroit où les gens qui comptent doivent être, quel que soit leur avis sur les questions traitées, afin de « prendre la température », pour être à l’affût des grandes tendances du monde occidental).

La naissance du W.E.F. prend place dans une séquence Bilderberg (1954 : comme une instance d’échanges autour de l’Alliance Atlantique pour nourrir des projets stratégiques et politico-économiques), Trilatérale (1973 : destinée à associer au premier groupe les éléments asiatiques raccordés à l’Occident Atlantique) … La transformation en W.E.F. en 1987 se fait à une date symbolique : la fin officielle de la Guerre Froide par victoire du camp occidental. Le W.E.F. est devenu aujourd’hui le « Parlement » de l’oligarchie occidentale, c’est à dire au sens étymologique, l’endroit où l’on parle et échange. Les cercles moteurs de l’Oligarchie occidentale viennent y « tâter le cul des vaches » : voir comment est ressenti le résultat d’un certain nombre de cogitations qu’on y infuse en permanence ; Le W.E.F. est un exercice de Soft Power : rien n’est imposé ou ficelé d’avance, tout nait des conversations entre gens sur la même longueur d’onde … ou pas : avec pour objectif le consensus. On en retire souvent le sentiment que ce qui sort du W.E.F. est un compromis entre diverses factions oligarchiques.

Il est instructif d’aller voir sur le site Internet du W.E.F. (en partie en français) la somme des partenaires classés par ordre alphabétique : il y a du lourd en termes de capitalisation boursière ! Il est intéressant aussi de regarder l’agenda des projets : tout est public mais écrit en langue de coton afin d’être lu avec bienveillance ; il y a donc nécessité de décoder le fond des projets mais rien n’est caché il est important de le souligner : il n’y a pas de complot au sens strict du terme. La Grande Réinitialisation y est expliquée et intégrée publiquement dans un agenda proposé aux états pour des politiques publiques. Il s’agit, avec le W.E.F., de stratégie d’influence à plusieurs niveaux.

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Thierry Malleret

Le livre, nous dit Klaus Schwab, a été relu par des membres du W.E.F. (il ne dit pas lesquels) avant publication (début de l’été pour la version anglaise – automne 2020 pour la version française). On peut donc le considérer comme un point de vue officiel du Forum de Davos ou, au moins, comme une synthèse / compromis des réflexions de son premier cercle dès la première période du Covid. La précocité de la rédaction du livre par rapport au début de la crise du Covid est un indice qu’il s’agit bien de réflexions antérieures réutilisées à cette occasion.

L’expression « Great Reset », qui s’inspire du langage informatique (remise d’un système dans ses conditions de démarrage), semble avoir été forgée en 2014 au FMI, dans l’entourage de Christine Lagarde, alors Directrice Générale, devant les conséquences prévisibles des politiques financières accommodantes suite à la crise de 2008. En effet, ces politiques accommodantes consistaient à inonder les grands acteurs économiques et financiers de liquidités créées ex nihilo ce qui, passé le moment aigu d’une crise, fonctionne comme une drogue, les bénéficiaires réclamant sans cesse leur nouvelle « dose », avec le risque à terme d’une dépréciation radicale des monnaies. Dans l’esprit des experts du F.M.I., le « Great Reset » était alors un projet de purger le système financier et de le relancer pour un nouveau départ.

Pour Klaus Schwab et ses collègues, l’ambition va au-delà, puisqu’il s’agit de réinitialiser le système économique dans son ensemble, ainsi que le système politique et le système des expériences et des valeurs sociales. C’est une réinitialisation globale qui est visée.

Le livre « Covid 19, la Grande Réinitialisation » doit se comprendre aussi dans le prolongement d’un précédent livre de K.S. : « La 4ème Révolution Industrielle ».

Une Révolution Industrielle est le résultat de l’addition et de la multiplication réciproque des effets d’une révolution technologique. Il s’agit, de nos jours, de la triple révolution des sciences et technologies numériques, physiques et biologiques débouchant sur l’Intelligence Artificielle, la robotique, le big data et son exploitation ainsi que les biotechnologies… avec, en toile de fond, la perspective transhumaniste : celle-ci est voulue, selon le point de vue des dominants pour ses effets positifs de démultiplication des potentialités humaines, et, visant les dominés, pour faciliter leur « gestion ».

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Il faut bien préciser dès maintenant que le contenu du dernier livre de Schwab et Malleret n’est pas lié spécifiquement au surgissement du Covid. Le Covid a été l’occasion de donner un coup d’accélérateur pour des idées et des projets qui étaient déjà là, parce que correspondant depuis un certain nombre d’années à une nécessité (toujours du point de vue des dominants).

Que contient le livre ?

Il est construit en trois parties inégales en taille qui détaillent la Grande Réinitialisation soit à l’échelle mondiale (la plus grosse partie car c’est ce qui intéresse en premier lieu les davosiens), à l’échelle de l’entreprise et à l’échelle individuelle. Je renvoie au livre qui est disponible gratuitement en format PDF sur Internet.

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C’est objectivement un livre médiocre… un peu moqué pour cela par les intellectuels de la dissidence (Antipresse, Éléments etc.) qui se demandent comment il peut se faire qu’un tel ouvrage ait reçu le patronage de tant de puissants, tant il contient de « bisounourseries », d’enfilages de banalités, de truismes et d’enfonçages de portes ouvertes. Il prône, entre autres, et tout en prenant ses distances avec les « effets pervers » possibles pour la démocratie, la surveillance généralisée du « parc humain » pour le bien sanitaire de celui-ci. Il semble s’inscrire dans un modèle de socialisme piloté par les grandes entreprises (cf. Fabianisme et Saint-Simonisme) qui seront propriétaires des biens dont les gens ordinaires ne seront que les locataires/usufruitiers (si on ne peut plus faire sa fortune sur la vente/consommation, on pourra la faire sur de la location à vie) : les historiens auront reconnu une forme archéo-futuriste de l’ancien servage : c’est la vieille fascination de l’Oligarchie occidentale pour la manière dont le communisme « tient » sa population qui ressort, fascination relancée par l’expérience des transnationales en Chine communiste. (Cf. sur ce point Flora Montcorbier : « Le Communisme de marché : de l’utopie marxiste à l’utopie mondialiste » (L’Âge d’Homme, 2000)).

À qui s’adresse-t-il ?

Visiblement pas aux intellectuels et universitaires (pour ce que j’ai pu juger du parallèle entre la Peste Noire et le Covid, le niveau d’analyse historique y est très rudimentaire, voire affligeant pour quelqu’un frotté de savoir universitaire) … Il me semble destiné à la classe dirigeante et à celle des cadres supérieurs de l’Occident … ce qui témoigne, par parenthèse, de leur baisse de niveau… C’est un agenda, c’est-à-dire une feuille de route, pour une dernière bataille désespérée visant la maîtrise d’un monde qui échappe à l’Occident, contrairement aux apparences. Cela me paraît plus un point d’aboutissement pour serrer les vis, pas nécessairement un point de départ dynamique, et c’est là qu’il faut faire un retour vers le passé pour mettre les choses en perspective.

D’abord rappel de quelques points qui fondent mon analyse : Je me situe dans la lignée de l’École réaliste des sciences politiques (Pareto, Michels, Negro-Pavón : on peut commencer par ce dernier car il fournit des références pour creuser la question : in « La loi de fer de l’Oligarchie. Pourquoi le gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple est un leurre », L’Artilleur, 2019) qui fait état de :

– La Loi de Fer de l’Oligarchie combinée à la règle parétienne des 80 / 20 : Quels que soient les temps, les lieux, les peuples : les petits nombres commandent et s’imposent aux grands nombres. Au sens étymologique, c’est le règne de l’Oligarchie. (Pour un développement : voir ma brochure « Pour une boussole métapolitique » EdF, 2019 que l’on peut se procurer auprès de TP, La Licorne- 2, chemin des Monts – 42110 Feurs).

indexJPAB.jpg– Ingénierie culturelle, politique et sociale : La gestion – manipulation des grands nombres par les petits a, de tous temps, nécessité des pratiques qu’on appelle, à la suite de Lucien Cerise « ingénierie sociale » (Cf. son ouvrage majeur : « Neuro-pirates. Réflexions sur l’ingénierie sociale », KontreKulture, 2016), mais je préfère, par souci de précision, parler à la fois d’ingénierie culturelle – métapolitique -, d’ingénierie politique – propagande et manipulation – et d’ingénierie sociale quand on travaille spécifiquement sur les représentations des populations. Cette ingénierie est devenue « scientifique » avec le progrès des connaissances psycho-sociales au début du XXème siècle, mais les anciens la pratiquaient instinctivement sans lui donner de nom!

– la notion de système socio-technique : cette notion prend place quand les innovations techniques produisent des changements culturels, sociaux et sociétaux. Elle est liée à la notion de Révolution Industrielle et produit des mutations qui fonctionnent en essaim avec impact sur l’instruction – la culture – et les rôles politiques.

Neuro_pirates.jpgNotre Oligarchie est une Ploutocratie (oligarchie fondée sur la richesse) en formation depuis le XVIIème siècle, avec une accélération de son emprise durant la 1ère Révolution Industrielle. Aujourd’hui le Système oligarchique occidental me semble articulé autour de trois niveaux : la vraie oligarchie des possesseurs de capitaux (elle est la seule à être réellement autonome et se subdivise elle-même en petite, moyenne et grande, voire très grande, selon les niveaux de fortune) – la classe dirigeante : c’est une oligarchie par aspiration (c’est à dire qu’elle côtoie d’assez près la vraie oligarchie pour en partager les références, une partie du genre de vie, de même qu’elle souhaite l’intégrer mais elle est en fait, dépendante pour ses revenus et sa position sociale de la vraie oligarchie. En réalité, c’est la classe des domestiques de rang supérieur, la classe des majordomes dirait-on dans l’ancien monde) – la classe des cadres supérieurs, classe dirigeante par aspiration (C’est la classe qui agit réellement sur le terrain pour traduire en réalisations pratiques les options dirigées par la classe dirigeante. Elle aspire à intégrer celle-ci par son travail et ses capacités mais, comme elle est dans l’entre-deux, elle peut aussi basculer dans le soutien aux classes moyennes et populaires. C’est aujourd’hui un point faible, selon moi, car elle prend de plein fouet les innovations de la 4ème Révolution Industrielle qui peuvent conduire à réduire son nombre).

Les grandes lignes de la constitution de notre monde selon les principes énoncés ci-dessus, en y replaçant toujours le triptyque : éducation – culture – participation politique, sont les suivantes :

–           XVIIème – XVIIIème siècles : Émergence d’une ploutocratie marchande et financière dans le monde anglo-saxon protestant, marginalement influencé dans cette période par une oligarchie juive elle-même en voie d’émergence. L’Occident moderne (essentiellement basé sur l’économisme, le libéralisme et l’individualisme etc.) se constitue alors.

–           XVIIIème – XIXème siècles : Les siècles de la 1ère Révolution Industrielle : celle-ci est essentiellement axée sur l’ensemble charbon – acier, machine à vapeur et le développement de la mécanisation. On assiste alors à une complexification sociale croissante.

–           Dernier tiers XIXème siècle – jusqu’au dernier tiers du XXème siècle : C’est l’époque de la 2ème Révolution Industrielle : Soit l’ensemble, électricité – pétrole – chimie + automobile + Organisation Scientifique du Travail (Taylor et le taylorisme) + chaîne industrielle (Ford) + consommation de masse (permise par la baisse du temps de travail et la hausse des rémunérations) + stimulations économiques (publicité pour stimuler le désir et obsolescence programmée des produits pour obliger au renouvellement) + affirmation de la forme moderne de la ploutocratie (les marchands financiers fusionnent avec les entrepreneurs). Conséquence : Recherche de l’intégration des masses d’où : Démocratisation de l’Instruction/de la Culture /de la représentation politique qui nécessitent une ingénierie culturelle, politique et sociale plus efficace, donc plus scientifique car « il faut que tout change pour que rien ne change ».

–           Dernier tiers du XXème siècle : Le temps de la 3ème Révolution Industrielle : électronique – automatisation – informatisation – révolution des transports maritimes et aériens ; Hausse considérable de la productivité + début des problèmes de ressources. On assiste à un basculement du monde sociotechnique : le travail humain s’amoindrit, perd en importance dans le processus d’accumulation du capital et la consommation de masse pèse sur les ressources naturelles faisant apparaître la problématique écologiste + fin du diable soviétique (le soviétisme fut une tentative de soumission de la Russie à l’ordre occidental qui a échappé à ses concepteurs pour devenir un modèle messianique concurrent qui obligeait la Ploutocratie à une certaine retenue : c’est une autre histoire qui interfère ici) : Commence alors le temps des hommes inutiles pour lesquels on n’a plus de gants à prendre.

–           1970 – 2000 : Une évolution en biseau se produit, à la fois l’achèvement du modèle de mondialisation consumériste de masse et le basculement vers le temps des hommes superflus : c’est l’apogée de la croissance tirée par la consommation de masse – qui entraine des problèmes écologiques et l’épuisement des ressources – le jeu financier remplace alors la production comme facteur d’enrichissement des oligarchies (la finance se déconnecte progressivement de l’économie réelle) – fin du communisme – retour de la Chine (celle-ci était la première puissance économique mondiale au XVIIIème siècle et tend à le redevenir) – L’Oligarchie occidentale triomphe mais prend conscience de la fragilité de son modèle à la fois sur le plan écologique et sur celui de l’économie-casino qui est devenue sa drogue.

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–           1990 – ? : La 4ème Révolution Industrielle de Klaus Schwab + « Il faut que tout change pour que rien ne change » (saison 2 !) : Il faut à la fois résoudre les problèmes écologiques et économiques occasionnés par les 2ème et 3ème Révolution Industrielle et sauver le mode de vie et le genre de vie de la Ploutocratie en sacrifiant au besoin ceux des hommes inutiles qui, au sens propre, « pompent l’air pur » des oligarques.

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–           Problème : comment, sinon s’en débarrasser, du moins les neutraliser ou les cantonner ? Si possible en recherchant la servitude volontaire et donc leur assentiment à leur rétrogradation.

–           Une des méthodes : Instrumentaliser les vrais problèmes. Par exemple, l’écologie: Le Club de Rome (think tank financé par de très grandes entreprises), produit le rapport Meadows de 1972 ! qui montre les impossibilités d’une croissance indéfinie dans un monde fini. Le constat n’est pas faux mais il débouche sur la décroissance et la sobriété « volontaire » devenant des objectifs… surtout pour les gens ordinaires. La Ploutocratie, bien informée, a perçu avant tout le monde les limites du modèle qui a fondé sa richesse et sa domination et trouvé sa solution écologique… à son profit… avec l’aide des idiots utiles baba-cools qui n’ont pas perçu l’arnaque du verdissement de l’économie consistant surtout à trouver un relai à la traditionnelle domination capitaliste.

41PbtSqdrAL.jpg–           Idée du revenu universel de base, c’est une vieille idée utopiste qu’on fait remonter à Thomas More et qui resurgit dans les milieux ultra-libéraux des années 1970, en particulier chez Milton Friedman. Cela permettrait d’assurer aux « hommes en trop » le minimum vital et social pour désamorcer des velléités de révolte.

–           1995 : Brezinski produit – Conférence de San Francisco – le concept de Tittitaynment : si 80% de la population devient économiquement inutile, comment les entretenir et les tenir au calme ? En combinant revenu minimum et divertissements de masse pour endormir les velléités de révolte. S’est-il alors rendu-compte qu’il retrouvait, sous une forme plus glamour et moderne, le vieux principe romain du « pain et des jeux » ?

–           La pastorale de la terreur climatique est enclenchée, 1980 – 1990 : du « trou » dans la couche d’ozone au réchauffement climatique – En 2015, l’émergence du phénomène Greta Thurnberg prend place dans une véritable stratégie marketing : cibler les plus jeunes pour formater les nouvelles générations afin qu’elles acceptent un appauvrissement volontaire pour « sauver la planète », mais pas sauver la qualité de vie des gens ordinaires ! On ne dit pas aux gens, et en particulier aux naïfs lycéens qui cocoonent dans le confort du monde occidental, quelles seront les conséquences pratiques de cet appauvrissement volontaire pour eux-mêmes.

–           Quand on lit le livre de Schwab et Malleret, on s’aperçoit en fait que cette problématique « écologique » est au cœur de leurs préoccupations.

–           Mais la transition écologique est un processus long, trop long (les changements climatiques sont souvent imperceptibles et peu motivants à court terme et les changements profonds de mentalité sur des générations prennent du temps) quand l’autre urgence est là : depuis la crise financière de 2008, l’Oligarchie sait que, malgré les rustines, le compte à rebours est lancé. Elle joue la survie de sa fortune. Un Great Reset devient urgent. Il faut aussi trouver un relai de croissance du capital (économie verte et circulaire – économie de la location éternelle de produits plus durables – + fin des indépendants pour récupérer leurs revenus et se débarrasser d’une classe peu fiable) afin d’assurer la pérennité du rôle socio-économique de l’Oligarchie occidentale dans un « socialisme » de grandes multinationales, capables de contrôler le « parc humain » (c’est le rôle des GAFAM et compagnie). Je rappelle qu’il y a une frange du socialisme des élites, de sensibilité fabienne dans le monde anglo-saxon et saint-simonienne dans le monde francophone, qui conçoit la mise en place d’une mondialisation socialisante par évolution « naturelle » des grandes entreprises transnationales. À notre époque, celles-ci semblent en outre fascinées par un « modèle chinois » leur semblant conjuguer capitalisme des grands groupes et discipline communiste.

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La divine surprise du Covid pour Schwab et Malleret : il s’agit toujours de se servir d’un vrai problème né de la globalisation (Peu importe l’origine exacte du virus, origine naturelle ou accident de laboratoire : on sait depuis 40 ans les risques potentiels d’une épidémie planétaire dans une planète interconnectée comme elle ne l’a jamais été. À l’heure des transports aériens de masse les risques de dissémination virale rapide sont immenses et connus. Nombre de rapports militaires, de services de renseignement et… de romans, de films et de séries de SF ont abordé cette problématique), et de s’en servir pour faire avancer l’agenda de ce qui est une vraie révolution oligarchique pour conserver le pouvoir. Comme le Covid s’est présenté comme un problème objectivement mineur vu son taux réel de létalité, il a fallu lancer une mise en scène terrorisante digne des grandes productions hollywoodiennes.

Cette mise en scène médiatique affolante a suffi pour relancer la pastorale de la terreur sur un point qui touche tout le monde : le risque de sa propre mortalité à court terme est alors utilisé pour modifier rapidement, sous l’effet de la peur, les mentalités et l’organisation du monde occidental, en espérant emporter aussi, par effet d’entrainement, la lutte pour la domination de la planète entière.

En effet l’objectif est à la fois le resserrement du contrôle oligarchique sur l’Occident et le rétablissement de ce même Occident dans sa posture de maître du monde aujourd’hui contestée par l’Eurasie. À l’intérieur du monde occidental, l’objectif est double : contrôler les comportements par la mise en place d’une société de surveillance à motivation sanitaire (donc pour le « bien » des gens) et opérer un transfert de capital des indépendants vers les grands groupes afin de consolider leur position dans la perspective de la relève de la consommation par la gestion locative de l’existant.

C’est, je crois compte tenu de la tendance lourde à l’effritement des facteurs de puissance de l’Occident, l’offensive de la dernière chance car, si cette fois-ci, la ploutocratie rate son coup, vu la manière dont elle a fait monter les enchères, elle pourrait bien se faire remplacer… par une autre oligarchie issue d’autres horizons.

Les freins possibles (mention de ce qui pourrait faire dérailler le projet mais sans me prononcer sur leur réalisation ou leur impact réel) :

–           Il y a d’abord un facteur de bon sens. Un projet d’ingénierie sociale et politique résiste rarement aux conditions réelles de sa mise en musique. Le monde humain, surtout si on a la prétention de l’embrasser à l’échelle planétaire, n’est pas un ensemble mécanique ou une pièce d’un jeu vidéo. Comme l’ont souligné de nombreux stratèges du passé: aucun plan ne résiste aux conditions de sa mise en œuvre.

–           Pour mémoire, il y a aussi le problème des limites écologiques : la Grande Réinitialisation s’appuie sur une 4ème Révolution Industrielle, beaucoup plus gourmande en énergie et en ressources qu’on ne le croit généralement. Sauf accès facile à des ressources extra-planétaires (mais c’est aussi une question d’énergie) ou sauf baisse drastique et rapide de la population mondiale, de 8 à 1 ou 2 milliards, qui peut être difficile à réaliser (après, comme certains complotistes le font à l’exemple du Dr Mike Yeadon, ancien n°2 de Pfizer, on peut soutenir que l’un des objectifs des thérapies géniques à ARN messager pour lutter contre le Covid est de programmer une dépopulation partielle par stérilisation génétique). En plus, il y a aussi le problème des limites technologiques: Il y a beaucoup de projets en cours sur lesquels on met des sommes considérables, mais rien de dit qu’ils seront tous réalisables, en particulier dans l’optique transhumaniste. Ce ne serait pas la première fois que l’on gaspillerait des sommes colossales dans des impasses. C’est en tout cas un grand point d’interrogation à surveiller.

–           La baisse réelle du poids de l’Occident dans le monde, avec un certain effondrement qualitatif de l’Europe et une baisse qualitative tendancielle des USA, ne donne pas à la Ploutocratie tous les atouts de la réussite. En 1945, les U.S.A. à eux seuls faisaient environ 60% du PIB mondial, ils n’en constituent plus qu’un petit cinquième et l’ensemble des pays de l’OCDE (soit les pays du bloc américano-occidental) un peu moins de 50% à eux tous. C’est encore considérable, mais c’est en baisse constante. Objectivement, l’Occident n’est plus ni dans une phase ascendante, ni dans une phase dominante.

–           La baisse de la qualité intellectuelle globale en Occident avec répercussion sur les classes dirigeantes : il faut prendre en compte les conséquences du passage de l’instruction aux compétences et de la culture à la communication + l’abêtissante culture de masse dont les rejetons des classes des cadres supérieurs et des classes dominantes ne sont pas à l’abri. Le niveau actuel des élites qui se constate dans la gestion incompétente de la crise Covid (avec ou sans plan préconçu. S’il y a plan, le constat est encore pire…). Par ailleurs, l’Occident a multiplié les plantages plus ou moins discrets de grands projets technologiques ou politiques (pensons par exemple à la « dinde volante », l’extraordinairement coûteux foirage du JSF F35 américain).

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–           Le hors sol et le hors-peuple de la ploutocratie a des avantages pour elle, mais elle oublie trop que sa puissance s’est constituée de manière localisée et s’est appuyée sur des peuples précis : on ne fragilise pas impunément les bases anthropologiques de sa puissance. Notre ploutocratie en sacrifiant le monde albo-européen n’est-elle pas en train de se tirer une balle dans le pied ?

–           On sent un réveil lent mais sûr des peuples qui ne veulent pas mourir en servitude (populisme – souverainisme encouragés par l’effet covid qui a dessillé certains yeux) : l’état actuel de ce réveil est certes insuffisant mais il a considérablement progressé par rapport aux dernières décennies.

–           Y aura-t-il une oligarchie émergente dans le monde albo-européen pour en prendre la tête ? C’est la question essentielle par rapport à mon point de vue sur l’inévitabilité du phénomène oligarchique… Aucune réponse à cette question ne peut être faite aujourd’hui.

–           Les oligarchies chinoises (mentionnons le conflit Schwab – Soros sur la Chine : Soros s’en inquiète, Schwab la tient pour connectable à l’Occident. À Davos aussi, il peut y avoir des conflits de perception !), russes et indiennes ne sont pas raccord avec les projets occidentalistes : elles n’ont rien contre un Great Reset, mais le leur… D’où les conflits géopolitiques en filigrane et les dérapages toujours possibles à l’ère du nucléaire. Ce qu’on appelle le « piège de Thucydide », quand une puissance déclinante joue son va-tout face à une puissance ascendante, a une réelle pertinence.

–           L’islamisme a son propre agenda mondialiste qui ne cadre pas avec celui de Davos et la religion est une force puissante. Entre l’islamisme et Davos, qui se sert de qui?

En guise de non-conclusion

Allons-nous vers la catastrophe eschatologique espérée par certains de nos milieux pour remettre les choses à l’endroit ? ou vers une démolition contrôlée dans laquelle il y aura des gagnants (oligarchiques) et des perdants (populaires et classes moyennes) ? A-t-on réfléchi au concept de catastrophe partielle ?

Pour résister, faut-il choisir le survivalisme individuel ou de micro-groupes ou bien rechercher une résilience globale nécessairement politique, éventuellement ancrée sur nos nations : une résilience tout à la fois culturelle, politique, et économico-pratique ?

Aujourd’hui, l’Oligarchie occidentale est moins forte de ses propres forces que de la sidération incapacitante qu’elle sait encore utiliser et dont nous sommes trop souvent les victimes consentantes. Surestimer l’ennemi ou rechercher des objectifs inatteignables est parfois une justification à l’impuissance… Il ne tient qu’aux résistants – rebelles de ne plus se laisser sidérer et de retrouver les voies de leurs propres stratégies positives.

Jean-Patrick Arteault

lundi, 03 mai 2021

Nous jouons avec la civilisation

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Nous jouons avec la civilisation

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/

Mais quels sont les enjeux de la loi sur l'homotransphobie, des portes ouvertes aux migrants, de la défense des frontières, du principe de souveraineté, du politiquement correct, de la culture de l'annulation, des relations avec les musulmans, les noirs et les Chinois? La civilisation est en jeu. Ou si vous préférez, c'est le jeu entre les droits de l'homme et la civilisation.

Il était une fois la gauche et la droite, les conservateurs et les progressistes, les nationalistes et les internationalistes. Ou si vous préférez, les fascistes et les anti-fascistes, les communistes et les anti-communistes. Aujourd'hui, à l'ère mondiale de la pandémie et du gouvernement d'union nationale dirigé par un technicien super partes, comment se répartissent les opinions politiques et les convictions civiles? Les catégories susmentionnées, bien qu'encore utilisées, sont usées par le temps et les abus; elles perdent de leur force dans les nombreuses variations, dans les contextes modifiés et dans les utilisations polémiques et résiduelles dans lesquelles elles sont employées. Ils ne sont plus en mesure de représenter la réalité et les divergences actuelles. Sur quoi les Italiens, les Européens, les Occidentaux sont-ils vraiment divisés aujourd'hui, quelles sont les questions sensibles les plus pertinentes?

En premier lieu, les thèmes de la biopolitique, c'est-à-dire les domaines qui concernent la vie et la mort, la naissance et les sexes, le taux de natalité, les adoptions et les mères porteuses, les unions et les familles homosexuelles, le droit à la vie ou à l'avortement, les changements d'identité et le transhumanisme, les droits des animaux, les coutumes, les drogues. Deuxièmement, elles affectent directement les catégories "protégées" parce qu'elles ne sont pas considérées comme suffisamment protégées par les lois et coutumes en vigueur: c'est-à-dire les femmes, les migrants, les noirs, les homosexuels, les trans, les Roms, les minorités religieuses. Troisièmement, elles concernent la mémoire historique collective, les identités, le patrimoine religieux des peuples, les traditions, les coutumes et leur rejet, les classiques et leur effacement, les arts et la censure, la toponymie, les monuments, les fêtes et les journaux du monde, le passé et sa négation. Ce sont les questions qui divisent le plus au niveau politique, civil ou idéal, au-delà des questions contingentes, sanitaires ou économiques. L'enjeu est la civilisation, menacée de l'intérieur et de l'extérieur. Toutes les questions qualifiées de "clivantes" pour le gouvernement actuel (la loi Zan, la question des migrants, le ius soli) remontent à ce dualisme.

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Les vieilles étiquettes mentionnées ci-dessus ne suffisent plus, et on ne peut pas non plus rejeter de manière manichéenne et dénigrante ceux qui s'opposent aux préceptes du néoconformisme, comme si le défi était entre les droits de l'homme et le racisme (plus diverses phobies). Au lieu de cela, il y a d'une part le sentiment commun du peuple, formé au fil du temps et des générations ; d'autre part, il y a le nouveau canon de la rectitude imposé par les classes dirigeantes. En d'autres termes, les anciens préjugés du peuple contre les nouveaux préjugés idéologiques.

Classons les deux lignes opposées de manière à ce qu'elles se respectent mutuellement: d'un côté, c'est le souci des droits de l'homme qui prévaut; de l'autre, c'est la défense de la civilisation en péril. C'est-à-dire que, d'une part, les pierres angulaires de la civilisation - la famille, le sens religieux, les liens communautaires, la tradition, les symboles, le patriotisme - sont en jeu ; d'autre part, l'acquisition de nouveaux droits civils, mondiaux, de genre, de minorités est en jeu. Y compris le droit de changer ses traits, son sexe et sa citoyenneté.

Les conflits les plus âpres portent en fait sur le racisme, le sexisme, le colonialisme, le suprématisme, l'islamophobie, la xénophobie, l'homophobie, le négationnisme, mais ce sont des variations sur le même thème: la civilisation ou les droits humains mondiaux.

Défendre la civilisation signifie protéger les identités, la souveraineté nationale, la chrétienté, les cultures traditionnelles. Promouvoir les droits de l'homme, en revanche, c'est soutenir l'émancipation globale des individus et des peuples par rapport à leurs cultures, leur histoire et leurs traditions, mais aussi par rapport à leur nature et leurs différences.

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Celui qui défend la civilisation aime la communauté, à commencer par les plus proches. Celui qui défend les droits de l'homme aime le monde en commençant par le plus éloigné. Celui qui défend la civilisation reconnaît les droits par rapport aux devoirs et à partir des droits naturels; il respecte le passé, le présent et l'avenir et considère certains fondements comme intemporels. Ceux qui défendent les droits de l'homme se placent dans la perspective du présent mondial et soutiennent les changements. Ceux qui défendent la civilisation veulent protéger les différences contre l'homologation globale et le réductionnisme radical. Ceux qui défendent la société globale veulent remettre les différences à zéro et protéger certaines diversités de manière particulière.

Défendre la civilisation ne signifie pas revenir en arrière et exalter la guerre, la suprématie masculine, l'esclavage, la haine de classe ou de race. Cela signifie assumer l'héritage de la civilisation, des traditions, des symboles, sans les re-proposer mécaniquement dans des formes archaïques ; cela signifie ne pas juger le passé avec la lentille du présent, ne pas juger ou effacer l'histoire parce qu'elle diffère de la sensibilité d'aujourd'hui, mais reconnaître l'histoire telle qu'elle est et ensuite distinguer ce qui est vivant de ce qui est mort, ce qui est toujours valable de ce qui est passé, avec réalisme; sans confondre le niveau historique avec le niveau judiciaire et le niveau judiciaire avec le niveau moral et idéologique.

La bataille politique et sociale tourne autour de ces oppositions. Un gigantesque sentiment de culpabilité de la civilisation euro-occidentale est alimenté pour l'homme blanc, hétéro, chrétien, enfant et parent. Tout est jeté dans la poêle à frire de la nouvelle conformité: de l'histoire au genre, de la culture à la bande dessinée. Il est curieux de constater que de nombreux pro-européens convaincus souffrent en réalité d'europhobie: ils détestent leur propre civilisation et lui font un procès dans tous les domaines.

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samedi, 01 mai 2021

Le Magicien de Davos et le Grand Reset

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Café Noir N.21

Le Magicien de Davos et le Grand Reset

 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du vendredi 30 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & Modeste Schwartz.
 
 
RÉFÉRENCES
Le Magicien de Davos : Vérité(s) et Mensonge(s) de la Grande Réinitialisation – Modeste Schwartz – Éditeur : Culture & Racines https://www.cultureetracines.com/essa...
 
Le Great Reset : Mythes et Réalités (Suivi du Dictionnaire Critique du Great Reset) – Éric Verhaeghe – Éditeur : Culture & Racines https://www.cultureetracines.com/cate...
 

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Le courrier des stratèges (par Éric Verhaeghe) http://www.lecourrierdesstrateges.fr/
 
Faits & Documents (Septembre / Octobre 2020) https://faitsetdocuments.com/
 
Le Capital Financier – Rudolf Hilferding (1910) https://www.marxists.org/francais/hil...
 
 
Café Noir N.00 – La Crise du Haut-Karabagh https://youtu.be/5a7Jlp3_6-g

Les Émirats et la France contre la Turquie: la guerre au cœur de l'Afrique

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Les Émirats et la France contre la Turquie: la guerre au cœur de l'Afrique

Lorenzo Vita

Ex : https://it.insideover.com/

Le schéma est toujours le même: la France et les Émirats d'un côté, la Turquie de l'autre. Des puissances opposées s'affrontent du Moyen-Orient à la Méditerranée orientale en passant par l'Afrique du Nord. Dorénavant, elles vont aussi se défier au Sahel et en Afrique centrale: cette bande de terre africaine de plus en plus au centre des intérêts mondiaux.

Le ministère de la défense à Abu Dhabi a envoyé un message précis. Les EAU ont lancé les premiers vols logistiques pour soutenir les efforts de la France et de l'alliance dirigée par Paris dans la "lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel". Selon l'agence de presse officielle émiratie, Wam, le gouvernement des EAU a déclaré qu'il était "désireux de contribuer à assurer la sécurité et la stabilité dans la région". Une expression qui a plusieurs facettes, surtout dans une région où les équilibres non seulement régionaux mais aussi internationaux sont en jeu. Car il est clair que l'intérêt de la France et des Emirats n'est pas seulement celui de stabiliser la zone pour soutenir les nations sahéliennes, mais aussi celui d'éviter que des forces contraires au programme d'Abu Dhabi et de Paris (donc les forces turques) parviennent à prendre le contrôle d'une zone particulièrement importante tant pour les ressources énergétiques que pour le contrôle des flux migratoires. Ainsi que la Libye, véritable théâtre d'un "grand jeu" nord-africain.

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Pour les Émirats et pour la France, l'ennemi public numéro un en ce moment est la Turquie. Et la démarche d'Abu Dhabi et de Paris doit être lue principalement dans une optique anti-Ankara, surtout après la mort d'Idriss Deby. La mort du président du Tchad a été un véritable coup de semonce. Comme l'écrit Filippo Ivardi Ganapini pour Il Domani, l'assassinat du leader de N'Djamena, par les rebelles du Fact conduit inévitablement à deux possibilités: la poursuite d'une transition militaire très difficile ou l'entrée dans la capitale des rebelles qui, selon des sources locales, sont soutenus par la Turquie et le Qatar. Un danger également réitéré par l'historien et analyste Roland Lombardi qui a confirmé à Al Monitor que "le Tchad de Deby est le 'mur' qui bloque et empêche la progression de l'islamisme et de l'influence turque en Afrique". La chute de ce "mur" est donc le véritable problème qui a déclenché l'entrée en lice des Émirats, la Sparte du Golfe, une puissance qui participe désormais au défi lancé aux Turcs et aux Qataris partout où il existe une force liée à Doha et à Ankara. Des sources grecques confirment cette thèse, et il y a aussi ceux qui parlent d'un intérêt turc pour quelques avant-postes, petits mais significatifs, au Niger et au Tchad, non seulement pour défier les Français sur le terrain, ce qui constitue également un défi lancé par Ankara à la présence française au Fezzan.

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Le contrôle du Tchad, à ce moment-là, devient donc essentiel. La porte d'entrée sud de la Libye, en particulier la Cyrénaïque, est la clé d'un nouveau point de pression dans le jeu qui se joue pour contrôler le pays d'Afrique du Nord. Mais c'est aussi exclure une puissance rivale d'un pays fondamental dans la lutte pour le cœur de l'Afrique et pour les ressources de la zone. C'est un lieu qui intéresse tout le monde, Français, Turcs, Émiratis, Qataris, Russes, Égyptiens et Soudanais. Et dans ce contexte, il y a aussi les puissances européennes, que Paris voudrait impliquer dans les délicates opérations au Sahel pour éviter d'avoir à supporter trop longtemps le poids de la campagne militaire contre les rebelles et les terroristes islamistes marginaux. Il n'est donc pas surprenant que les blocs qui se défient au Tchad et dans tout le Sahel soient toujours les mêmes. En effet, l'élan de la Turquie vers l'Afrique s’oppose aux intérêts français, à l'expansionnisme des Émirats et suscite les craintes de l'Égypte.

vendredi, 30 avril 2021

Les généraux, le pouvoir et la nation

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Les généraux, le pouvoir et la nation
 
par Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2021/avril/les-g-n-...

Pas assez radicaux, pas à la hauteur de la crise, pas au niveau de l'Histoire. Entre Napoléon et Hamlet ils ont choisi Hamlet. Quand la crise est révolutionnaire elle s'inscrit dans le sang et dans le drame. Elle ne peut compter sur la légalité, car il n'existe pas de coup d’État légal. Une insurrection ne peut se solder par un retour en arrière, une restauration du "status quo", une subordination capitularde à un pouvoir qui a failli. Le problème de la force est posé, et est posée par là même, la question de la souveraineté, autrement dit le point de savoir "Qui décide en situation d'exception". Les généraux, le pouvoir ou la nation? Quelle est la nature de la crise et quelles en sont ses solutions? Cette crise n'est pas passagère, mais existentielle, car elle concerne la substance de la nation, sa force vive et la forme politique qui devrait la préserver, la forme précaire du pouvoir, sa fiction démocratique. Traduire les généraux en justice c'est réduire la crise au "status quo", à la subordination hiérarchique et, de ce fait, au pouvoir en place. Cela veut dire pour la France, de combattre sur deux fronts, celui de la loi déchue et celui du danger dormant. En effet, crier aux loups, c'est ignorer que le loup est déjà dans la bergerie, où il y égorge et où il faut le traquer et l'éliminer. Choisir entre de Gaulle et Weygand, ou entre Napoléon et le Conseil des Cinq Cent, c'est choisir entre le changement et la capitulation sans combat. Or, combattre c'est l'art de la guerre et il est difficile "de ne pas ensanglanter la lame", car le cours de la guerre est "dictée par la loi de l'autre". Faire de la subordination des militaires au politique la clé du dénouement de la crise c'est saborder sa propre défense et se rendre à l'ennemi. "Aléa jacta est!" (Les dés sont tirés!). Dans de telles conditions, le Sénat de Rome nommait les deux consuls, dictateurs temporaires afin que la République n'en tirasse pas nuisance. En cas contraire l'ennemi gagnerait Rome et instaurerait sa loi. Restaurer la seule constitution ce n'est point sauver la nation, mais le pouvoir failli et soumettre la France éternelle à une légalité morte, en ouvrant ainsi ses portes à l’invasion barbare et au chaos.

imagesmilf.jpgLa prise de position des généraux français sur le délitement de la France et sur les effets destructeurs de l'islamisme et du gauche, affectant l'esprit et le corps de la nation, ont suscité surprise et débat, ont fait et défait les loyautés et dévoilé un refoulé dangereux, d'ordre sociétal et historique, l'avenir d'un pays et d'une civilisation, qui, transcendant les polémiques d'actualité, pèse sur les considérations d'ordre prospectif. Ce sont les problèmes d'identité, de sécurité et de stabilité qu'une immigration indiscriminée dénature en profondeur, inquiétant les patriotes. Ce sont les drames d'une guerre civile probable, qui rappellent quotidiennement l'incompatibilité historique de l'Islam et de l'Occident, en France et en Europe. Ce rappel vaudra, pour les généraux, un Conseil de discipline militaire, mais pour le pouvoir, le tribunal de l'Histoire, toujours plus sévère des accidents des corps constitués de l’État.

Le reprint soumis à votre attention reprend analyse de la stratégie de conquête politique, démographique et culturelle de l'Europe par l'Islam et l'Organisation des États Islamiques (OCI).

En voici un court rappel.

L'islamisation de l'Europe

et le "retour aux armes"

Irnerio SEMINATORE

Date de publication: 15/11/2018

Une folle orthodoxie diversitaire prépare la capitulation de l'Europe.

Elle prétend immuniser les esprits contre l'islamisation du continent, en masquant les vrais enjeux, de culture et de civilisation, de notre conjoncture, sous les images trompeuses d'une lutte entre la gauche et la droite, l'humanisme et les ennemis publiques de l'humanité.

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Il s'agirait d'une radicalisation de la lutte entre les deux principes, du Bien et du Mal, qui hantent perpétuellement le cœur de l'homme et réapparaissent sous la forme intimidante du fascisme, du nazisme et de l'extrémisme ultra-droite.

Une stratégie de "reductio ad hitlerum", bref une hydre, qui n'a d'égal, que dans les images bibliques.

Repoussé en dehors du périmètre de la légitimité politique, le questionnement sur l'islamisation de nos sociétés occidentales, revient sans cesse, pathologique et accablant.

C'est la singularité de notre débat et l'aveuglement de notre époque, qui cache l'hypothèse (A. de Gobineau), selon laquelle les civilisations meurent en raison du métissage ethnique, corrupteur du principe de hiérarchie et de supériorité raciales.

Peut-on formuler les fondements actuel de l'islamisation en cours, sans faux refoulements?

La conversion d'une société civile à l'Islam, peut découler, selon une approche analytique sans concessions:

- d'un processus d'adhésion volontaire ou larvée à la foi religieuse montante, nécessairement long et moléculaire

- d'une stratégie politique, prônant une véritable colonisation de l'Europe

- ou encore, d'une conquête combinée d'insécurité, d'intimidation, de terrorisme et de Djihad, conduisant à la constitution d'une autre société, ethniquement hétérogène.

Celle-ci, soumise à l'Oumma et régie par un Califat montrerait le rejet violent du "vivre ensemble" entre immigrés et autochtones.

La portée d'une pareille conversion à l'Islam serait, en tous cas, d'ordre historique et aboutirait à une lutte inévitable.

On peut s'interroger sur le fait que les mutations qu'elle comporte réunissent un confluent d'éléments, qui caractérisent le déclin d'une civilisation, un esprit de démission ou de renoncement, un épuisement de la force vitale, imputable au vieillissement des populations, un accaparement de la violence physique de la part des "envahisseurs" et une célébration intellectuelle du nihilisme, engendrant une pente irréversible, qui conduit aux portes de la mort.

D'illustres historiens et philosophes ont développé ces différentes hypothèses, car des signes prémonitoires se sont manifestés toujours, dans les moments décisifs, aux observateurs les plus aiguisées.

Pour ma part, je développerais les aspects intentionnels et déclarés de la stratégie contemporaine, à l’œuvre depuis les années soixante dix, lorsque, définitivement achevé le processus de décolonisation de l'Occident, se profilent des défis multiples à son hégémonie, inversant les rapports de dépendance entre l'Europe et l'Asie et l'Europe et l'Afrique et se redessine, en particulier, la carte géopolitique du Proche et Moyen Orient.

Cette inversion sera marquée par les turbulences et les conflits entre Israël et les pays arabes et par le changement général des rapport des forces entre l'Europe communautaire de l'époque et le reste du monde.

La stratégie de conquête de l'Islam (dar al Harb), dont il est question dans ces lignes, se précise en effet dans les résolutions de Strasbourg de 1975 entre les Neuf et les pays belligérants, suite à l'attaque-surprise syro-égyptienne du Yom-Kippour contre Israël et donnera vie au Processus de Barcelone.

Ces résolutions sont censées mettre un terme au chantage de la hausse des prix du pétrole, (augmentés de 70% et décrétés par l'OPEP au Koweït) et ouvrir un dialogue permanent (le Dialogue Euro-Arabe de 1995) entre la Communauté européenne des Neuf et les pays en conflit avec Israël, pour faire accepter ce nouveau rapport de forces.

C'est un statut de Dhimmitude qui s'instaure désormais entre l'Europe et le monde islamique.

Par ces accords, l'Europe bascule du côté des pays arabes et les résolutions mentionnées seront adoptées à Doha en 2000, par l'Organisation des États Islamiques (OCI), comme critères de référence de leurs relations avec les pays consommateurs (classés en pays amis, ennemis ou neutres, vis à vis de la "cause palestinienne").

Les conditionnalités contenues dans ces résolutions constituent encore aujourd'hui les principes directeurs des relations entre les deux parties.

Certes plus favorables des conditions du sac de Constantinople en 1453, par Mehmed II, provoquant la chute de l'Empire romain d'Orient, elles représentent tout de même une défaite et un tournant historique.

Elles ont pour objet:

- au plan international, la reconnaissance de l'autorité palestinienne comme représentante légitime du "peuple palestinien", assorti du soutien des Neuf à leurs revendications et, en particulier, à la solution finale à deux États, comme issue des négociations de paix

- au plan intérieur, une aliénation de la souveraineté culturelle des pays européens, à propos de l'égalité de traitement, à consentir aux minorités musulmanes qui s'établissent sur le continent européen.

Or l'accès des populations immigrées aux droits sociaux et politiques, dont jouissent les populations autochtones, font de ces communautés des corps organiques soudés et liés à leurs pays, étrangers à la civilisation européenne et inassimilables par celle-ci, mais vivant cependant sur le sol du continent.

Par ailleurs les conditionnalités de ces mesures établissent, dans leur mise en œuvre, une véritable dépossession des pouvoirs de regard et de contrôle des autorités des"pays hôtes", puisque ces minorités restent toujours des entités ethniques, continuant à pratiquer la culture, les lois et les mœurs de leurs origines ancestrales.

La mention de la mise en place d'une politique de recrutement de main d’œuvre et d'immigration, réclamée à l'époque, par les pays européens, comporta la prise en charge d'une importante infrastructure de mosquées, de centres culturels et d'écoles d'enseignement parallèles à l'enseignement publique et laïque, pour l'apprentissage de la langue arabe.

Ces dispositions ne sont rien d'autre que l'application de la "stratégie culturelle islamique", adoptée à Doha et intégrée par l'organisation des États Islamiques (OCI), comme mode d'action de l'ensemble du monde musulman vis à vis de l'Occident.

L'aspect le plus important du narratif concernant l'Islam et retenu par les Neuf, est que l'Islam devient désormais une partie constitutive de la culture européenne.

Ainsi le dialogue euro-arabe n'est que le masque officiel d'un chantage politique et d'une nouvelle perspective d'armistice, par lequel les intérêts pétroliers l'emportent sur l'héritage historique de la civilisation européenne.

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Ses conséquences, de pleine actualité, apparaissent très clairement dans la déclaration de la Haute Représentante pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité de l'UE du 28 février 2018, lorsque, Mme Mogherini annonce publiquement, au nom des Vingt-huit, que: "L'Europe partage globalement la position de la Ligue Arabe sur la relance du processus de paix", dans le but de se démarquer de la position des États-Unis à propos de l'Iran et de la rhétorique pro-palestinienne et anti-sioniste qui s'y accompagne rituellement.

Avec le recul du temps, les répercussions de l'embargo pétrolier de 1973, apparaissent aussi graves que la chute de Byzance, car elles dépassent de loin le rééquilibrage des forces et des cultures, consécutives à la défaite syro-égyptienne, pour atteindre la moelle de la civilisation européenne, son existence et sa pérennité.

L’islamisation actuelle de nos sociétés voit se multiplier des espaces d'extraterritorialité islamique et d'organisation parallèle des pouvoirs, soumis à la Sharia, où la pression intérieure (poids démographique, insécurité, radicalisation et djihad), épouse la déliquescence interne des autorités légitimes, désemparées et impuissantes et ne peut représenter une alternative, en termes de régimes politiques, ni à la démocratie, ni à l'autocratie.

A la décomposition des pouvoirs nationaux en Europe se rajoute la différente progression démographique des deux communautés,autochtone et étrangère, à la défaveur de la population de souche, destinée à devenir minoritaire à moyen terme, engendrant un "hiver démographique".

La désaffection des identités nationales par rapport à leur mémoire, à leur passé et à leur langue en serait une conséquence inéluctable.

Le multiculturalisme qui en résulte équivaut ainsi à une multiconflictualité permanente, à la partition des territoires et, en cas, d'affrontement général, à une possible réédition de la théorie guévariste des "focos", par l'embrasement du continent.

Jouent simultanément, au détriment de la civilisation européenne, deux facteurs convergents, dus au principe de "non-discrimination".

Le premier concerne les frontières territoriales; le deuxième les frontières anthropologiques (homme/femme, vie et mort, procréation naturelle ou assistée).

Les répercussions du premier conduisent à un monde déraciné et à un syncrétisme universaliste; celles du deuxième à la disparition de la famille et à la confusion des sexes et des genres, qui ont perdu toute relation avec les aspects normatifs de la sexualité naturelle, hors de  la soumission du bios au choix arbitraire de la "raison".

Quant à l'alternative aux régimes démocratiques en crise, l'Islam compte que sur un personnel politique idéologiquement épuisé, qui à rompu la relation
passionnelle et spirituelle entre le peuple et la liberté, elle même liée à l’idéologie du progrès et à la cohésion sociale.

Ils s'ajoutent à la décomposition sociétale en cours, les déterminismes idéologiques de la conjoncture planétaire:

- le globalisme des modèles culturels ("l'american way of life", les modes télévisuelles aliénantes, etc)

- la "gouvernance" acéphale des institutions supra-nationales et internationales, hostiles aux "résistances" identitaires des nations millénaires. (Union européenne, Nations Unies, etc)

- les anathèmes discursifs contre les trois notions de "peuple", "populisme" et "dissidence", porteuses de doutes et de scepticisme, quant aux régimes politiques et à l'organisation de la société.

Dans ces expressions, les "élites" cosmopolites, au lieu d'y voir la force de la souveraineté de l'esprit et du pouvoir de décision, y décèlent la poudre incendiaire de la subversion anti-système et du danger de révolte du "peuple libre", qui est, pour le principe démocratique, le dépositaire ultime du pouvoir.

- les interventions du pouvoir judiciaire (Cours Européenne des Droits de l'Homme, en faveur de la protection de l'Islam, en légitimant, par une décision politique contraignante le code islamique du blasphème, dans le souci de préserver la" paix religieuse" en Europe, une "pax islamica",ce qui engendre la politisation de l'appareil judiciaire et le déséquilibrage démocratique des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire)

- plus paradoxal encore, le cachet spirituel du Vatican au programme improbable du gauchisme international, en faisant de l'église catholique romaine, le support principal de l'écologie et de l'évangélisation de l'Islam en terre d'Europe, par le "Coup d’État", qualifié de "printemps catholique", promu, selon Wikileaks, par Soros, Obama et H. Clinton, dans le but de remplacer le traditionaliste Benoît XVI par le Pape de gauche François.

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Si on ajoute aux aspects institutionnels et idéologiques, les aspects démographiques, raciaux et anti-autoritaires, qui marquent la violence endémique des banlieues des grandes villes européennes, la boucle de l'islamisation est bouclée et le choc de civilisation en plein développement.

Fallait-il attendre les répercussions suicidaires de la politique de la"porte ouverte" aux migrants, de la part de M.me Merkel en 2015, ou les déclarations de Collomb, ministre français de l'intérieur, démissionnaire, en 2018, pour lier d'un même fil l'immigration, l'islamisation et la guerre civile?

Après les essais retentissants sur la fin de l'idéologie, de l'utopie et de l'histoire, le déni des réalités, concernant l'islamisation de l'Europe, pousse les élites de pouvoir à mentir à leurs propres peuples et à faire taire leurs critiques, en condamnant les contestataires pour délit de "discours de haine", dont elles sont les seules à posséder la maîtrise.

Face à la déroute morale des démocraties en crise, un vent de réveil souffle sur la planète euro-atlantique et l'histoire qui s'écrit, porte dans son discours, l'affranchissement du "politiquement correct" et la dissidence des esprits libres.

Cette insurrection démocratique met en face à face "deux mondes", celui du nouveau totalitarisme globaliste, poussant d'une part à un aveuglement glaçant sur l'islamisme et de l'autre à une révolte morale et à une insurrection montante, face à la guerre civile qui vient.

Or la ligne de front qui oppose les partisans du système aux forces anti-système et donc les globalistes aux populations autochtones, enracinées dans une tradition, s'amplifie de jour en jour.

La révolte qui gronde, contre une "colonisation à l'envers" et contre la fin de la race blanche, est aussi, en Europe, une lutte pour la survie de l'existence nationale, pour la défense du menu peuple, des classes populaires et des classes moyennes.

Présentée sous la forme trompeuse d'un combat politique entre globalistes et souverainistes, ou entre gauche universaliste et droite néoconservatrice, cette lutte pour la survie de la civilisation européenne a des précédents historiques, puisqu'elle exprime une crise des régimes au pouvoir.

En effet, aujourd'hui en Europe, comme hier dans la République de Weimar, une série de chocs à répétition frappe des populations traumatisées par l'absence de protection des démocraties, confrontées aux émergences économiques, aux endettements excessifs et aux incertitudes internes et internationales.

Dans ces conditions, la bataille des cœurs qui oppose deux attitudes de l'esprit, l'esprit de ceux qui, au nom de la "raison", ont oublié Dieu, détruit les traditions anciennes et perdu la confiance et l'espoir et ceux qui, au nom d'Allah, vouent au néant l'ordre institué du monde.

Le vieux "Vae Victis", tonnera à nouveau du haut du ciel, puisque "ni les hommes, ni les États n'ont dit définitivement adieu aux armes!" (R. Aron) et il n'y aura ni pitié ni pardon pour les perdants, dédaignant le souvenir de l'héritage au nom de la paix.

L'Europe a été la patrie des nations et des révolutions nationales.

Elle a été terre de conquêtes et de découvertes universelles.

Elle restera la source inépuisable de la foi, de la raison et de l'idéal.

Renoncera-t-elle pour longtemps au retour vengeur de ses traditions et au rachat violent de ses identités humiliées?


Bruxelles, le 11 Novembre 2018

jeudi, 29 avril 2021

Erdogan arrête ses amiraux. La Turquie entre coup d'Etat et auto-coup d'Etat

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Erdogan arrête ses amiraux. La Turquie entre coup d'Etat et auto-coup d'Etat

par Lorenzo Vita

Ex : https://www.destra.it/

Une nuit qui vient de changer, une fois de plus, le destin de la Turquie et de sa marine. Les autorités d'Ankara ont arrêté dix anciens amiraux reconnus coupables d'avoir rédigé une déclaration accusant les partis au pouvoir d'envisager de se retirer de la convention de Montreux. Parmi les personnes détenues figure Cem Gurdeniz, le créateur de la stratégie navale turque dite de ‘’Mavi Vatan’’, la doctrine stratégique de la ‘’patrie bleue’’.

La déclaration, signée par 104 anciens officiers supérieurs de la marine aujourd'hui à la retraite, constitue une prise de position ferme en faveur de l'accord signé en 1936 et qui régit le transit par le Bosphore et les Dardanelles. L'accord a été remis en question par des personnes proches du parti de Recep Tayyip Erdogan, l'Akp, car avec le projet de construction d'un canal contournant le Bosphore, l'accord perdrait son sens, disent-elles. Une hypothèse lue avec effroi par d'anciens officiers de marine qui considèrent au contraire que le maintien de Montreux est essentiel précisément pour empêcher que le contrôle du Bosphore et des Dardanelles ne passe de la Turquie à des puissances étrangères. Et qui considèrent toujours ce traité comme l'un des chefs-d'œuvre de la stratégie d'Atatürk, considéré par ces segments de la marine comme un modèle à suivre.

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La déclaration des anciens amiraux a été lue par les responsables d'Erdoğan comme une menace de coup d'État. C'est un cauchemar pour un président au leadership de plus en plus fragile qui a vécu le coup d'État manqué de 2016. Mais c'est une crainte qui refait également surface de manière cyclique en Turquie en raison de son histoire plus récente: les militaires ont toujours joué un rôle très actif dans la politique, au point d'avoir organisé des coups d'État lorsqu'ils estimaient que la constitution républicaine était en danger.

Erdogan n'a montré aucun doute. Le "Sultan" a accusé les anciens amiraux, affirmant que cette déclaration ne devait pas être considérée comme le résultat de la liberté d'expression mais comme un message qui résume l'hypothèse d'un coup d'État. "Cet acte, qui a eu lieu à minuit, est définitivement de mauvaise foi", a déclaré Erdogan, tant "dans le ton" que "dans la méthode". "Il n'est en aucun cas acceptable que des amiraux à la retraite fassent une telle attaque au milieu de la nuit dans un pays dont l'histoire est pleine de coups d'État et de mémorandums", a ajouté Erdogan une fois terminé le sommet avec le chef du renseignement, le chef d'état-major et les principaux membres du cabinet. Et pour l'instant, il ne semble pas y avoir d'annonce de retour en arrière.

Cette vague d'arrestations est particulièrement intéressante pour la Turquie dans son ensemble. Ce n'est pas un mystère qu'Ankara connaît depuis longtemps une situation d'arrestations et d'accusations de complots et de tentatives de coup d'État. Et tout cela s'est largement accentué après le coup d'État manqué de 2016, véritable tournant dans la politique d'Erdogan, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

imagesMVatan.jpgMais cela donne à réfléchir que pour se retrouver cette fois sous la hache du parquet turc, c'est ce monde kémaliste et nationaliste qui semblait en fait avoir gagné le soutien du président lui-même après le coup d'État manqué. Cela est démontré par l'importance que le Mavi Vatan a pris ces dernières années dans le débat public turc, mais cela est également confirmé par le fait que ses principaux idéologues sont devenus des personnalités connues du grand public précisément après 2016, année au cours de laquelle Erdogan a non seulement commencé à s'intéresser à nouveau à la mer, mais a également raccommodé ses relations avec l'univers des militaires kémalistes. Pour le monde de Gurdeniz et les officiers supérieurs de la marine turque, le moment où la ‘’patrie bleue’’ est devenue partie intégrante de la stratégie nationale a représenté le tournant d'une relation difficile avec l'Akp et qui a connu son point le plus bas lorsque la marine a été complètement décapitée par une autre vague d'arrestations qui avait également impliqué le contre-amiral Gurdeniz. C'était en 2011, l'explosion des procès "Ergenekon" et "Sledgehammer" a conduit à la condamnation du contre-amiral et d'autres officiers de la marine. Une autre longue nuit dont la femme de l'amiral se souvient très bien et que, interviewée dans Cumhuriyet, elle a mis en parallèle avec ce qui s'est passé en ces heures: "Il y a dix ans, nous avons eu un procès de trois ans et demi. Maintenant, c'est du déjà vu sous toutes ses formes. J'ai l'impression que les mêmes choses se produisent et je suis inquiète pour moi et pour mon pays. Ces hommes ont exprimé une opinion, et dans aucun autre pays du monde une enquête n'aurait lieu à cause de cela."

À cette occasion, Gurdeniz a indirectement accusé les États-Unis d'être le véritable instigateur des arrestations, et dans de nombreux articles, le danger né du réseau du prédicateur Fetullah Gulen est cité. Sa théorie est que les appareils turcs les plus atlantistes auraient prévu la décapitation de la Marine avant qu'elle ne puisse augmenter sa force et, surtout, tenter de déplacer le centre de gravité turc vers une autonomie stratégique progressive. Les mêmes suspects - du point de vue d'Erdogan - du coup d'État manqué de 2016.

Une blessure qui ne s'est refermée que momentanément après le coup d'État mais qui a commencé à se rouvrir au cours de ces derniers mois où la Patrie bleue, Mavi Vatan, a semblé pouvoir être la doctrine de soutien de la stratégie turque. On se souvient en effet que l'autre haut fonctionnaire qui avait fait de son mieux pour Mavi Vatan, l'amiral Yachi, avait subi un décret présidentiel ordonnant sa rétrogradation. Une honte que Yachi a préféré éviter en démissionnant et en retournant enseigner à l'université, mais qui a néanmoins fait comprendre à Gurdeniz lui-même qu'il devait être particulièrement attentif aux mouvements du gouvernement.

anavatandan-mavi-vatanae155709d9c334906da845da09f7165e4.jpgMaintenant, avec la nouvelle vague d'arrestations, on a l'impression qu'Erdogan a mené deux actions en même temps. D'une part, il a arrêté la composante de la marine qui a fait pression pour une nouvelle doctrine très présente dans la stratégie du pays et qui se réfère ouvertement à Atatürk. Un choix diamétralement opposé à l'islamisme erdoganien de l'Akp et aux directives de Devlet Bahçeli, directeur de l'ombre de la politique du sultan et architecte du tournant extrémiste de ces derniers temps confirmé par la sortie de la Convention pour les droits des femmes. Et cela a probablement influencé (et pas qu'un peu) la rapidité avec laquelle les fonctionnaires turcs ont procédé à l'arrestation des amiraux. Erdogan a exploité la ‘’patrie bleue’’ pour étendre la projection de force de la Turquie en mer Égée et en Méditerranée orientale, il en avait besoin après la vague d'arrestations pour le prétendu coup d'État, et surtout il avait besoin de cette lecture géostratégique indépendante de Washington. D'autre part, le président turc a clairement fait savoir à tous les partis et mouvements extra-gouvernementaux que les "bonds en avant" ne seront pas tolérés, indiquant clairement que la justice est à nouveau prête à intervenir. Et à cet égard, il ne faut pas oublier que ce mois-ci aura lieu une véritable épreuve de force entre Erdogan et les personnes accusées du coup d'État de 2016, avec 33 procès prévus et 816 accusés. Dès mercredi, le verdict de 497 accusés sera lu dans le cadre de ce que l'on appelle le procès de la "garde présidentielle". Et avec les arrestations dans la marine, la répression semble devenir plus sévère.

Ces arrestations sont-elles aussi le signe d'une nouvelle politique stratégique turque ? La question se pose maintenant avec des analogies pour les procès de 2011. En arrêtant Gurdeniz, on a l'impression que son Mavi Vatan peut se transformer à nouveau en une doctrine qui redeviendra sous-jacente (secrète) et non plus, comme c'était le cas il y a quelques jours encore, dans les talk-shows télévisés et sur les affiches dans les rues. ‘’Blue Homeland’’ se présentait comme la doctrine stratégique de la montée en puissance de la marine turque, mais aussi comme le signal de la rédemption des kémalistes. En l'absence de son idéologue et avec l'arrestation de tant d'anciens amiraux, il pourrait également s'agir du début d'une nouvelle ère de relations entre Ankara et la Méditerranée. La Russie et les États-Unis observent la situation avec grand intérêt. Tous deux s'intéressent à Montreux et nul ne peut manquer de remarquer que le Bosphore et le futur canal d'Istanbul sont avant tout les portes de Moscou sur la Méditerranée. Une Turquie qui doute de l'accord sur le transit dans ce détroit est un problème que le Kremlin ne peut certainement pas sous-estimer, surtout si le projet de nouveau canal se concrétise.

mercredi, 28 avril 2021

Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

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Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

Ex : http://www.elespiadigital.com/

Les États-Unis ont intensifié leurs efforts pour saboter les relations turco-russes et préparent un complot: Washington prévoit d'envoyer des mercenaires dans la région du Donbass et d'en faire porter la responsabilité à la Turquie.

United World International a découvert une nouvelle conspiration américaine en Ukraine

L'UWI a obtenu des informations fiables de sources internationales selon lesquelles les Etats-Unis ont préparé un plan pour d'abord susciter la méfiance entre la Russie et la Turquie, puis provoquer des tensions entre Ankara et Moscou. Selon le plan, les djihadistes et les mercenaires syriens seront déplacés vers la région du Donbass. Ces groupes comprendront des Tatars et des Tchétchènes qui connaissent bien la région et seront envoyés pour combattre les forces russes et pro-russes. Plus tard, les médias mondiaux répandront le mensonge selon lequel la Turquie a transféré ces groupes dans la région. De cette manière, les États-Unis ont l'intention de provoquer un conflit entre la Turquie et la Russie.

Revendications concernant le transfert d'une avant-garde dans la région du Donbass

La source internationale qui a parlé à l'UWI a déclaré: "Les relations turco-russes se développent généralement bien. Il existe des points de désaccord, mais ils sont d'importance secondaire. Les relations entre Poutine et Erdogan sont bonnes, et ils l'ont déclaré à l'opinion publique mondiale. Les États-Unis n'acceptent pas cette situation. Washington élabore des plans sur la manière d'éloigner la Turquie de la Russie et applique la tactique de la carotte et du bâton."

"En ce moment", poursuit la source, "les États-Unis effectuent des démarches informatives en Ukraine. Leur dernière tentative consiste à faire venir des mercenaires de Syrie en Ukraine. Les préparatifs ont déjà commencé. Les hommes sont spécialement choisis dans les groupes qui auraient des liens avec la Turquie et sont entraînés."

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La source poursuit: "Des rumeurs indiquent qu'un petit groupe d'avant-garde a déjà été déplacé dans la région du Donbass. Les djihadistes tatars et tchétchènes parmi eux rendront les choses encore plus faciles. Le déploiement sera bientôt terminé et ils recommenceront la propagande selon laquelle la Turquie a transporté en Ukraine les groupes qu'elle a formés en Syrie, comme elle l'a fait en Libye et dans le Haut-Karabakh. Ils accuseront la Turquie de ce qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils utiliseront ces mercenaires dans des opérations secrètes ; ils les utiliseront contre des civils. Ou bien ils mèneront eux-mêmes les opérations et rejetteront la faute sur ces groupes.

La source a déclaré que cette opération vise également à influencer l'opinion publique russe: "Ils présenteront au public des documents de presse, des vidéos, des photos de mercenaires syriens amenés en Ukraine et de leurs actions sur place. Ils publieront des photos et des vidéos de ces groupes prises en Turquie. Ils utiliseront les réseaux sociaux. Ils essaieront également de saboter les relations turco-russes comme ils l'ont fait lors de la crise où l'avion russe a été abattu. Et tout en exécutant ce plan, ils tenteront de provoquer l'opinion publique russe contre la Turquie. Ils utiliseront les forces anti-turques à l'intérieur de la Russie. Ils activeront les forces pro-occidentales en Russie pour accroître les tensions avec la Turquie.

La Russie est alarmée

Pendant ce temps, la Russie serait alarmée. Les sources indiquent que la Russie dispose d'un vaste réseau de renseignements dans la région et déclarent ce qui suit : "La Russie dispose également d'un vaste réseau de renseignements à l'intérieur de l'Ukraine. Moscou a la capacité d'observer toute personne entrant et sortant de la région. En outre, la majorité de la population de la région du Donbass soutient la Russie."

"La Russie est donc au courant de tous les mouvements et activités dans la région. Il est nécessaire de s'abstenir de toute action que la Russie pourrait mal interpréter. Des mesures erronées qui pourraient rendre la Turquie suspecte provoqueront une forte réaction en Russie. De telles mesures et leur réaction raviront avant tout les Arméniens et le PKK / PYD".

Déclaration de Lavrov

Lors d'une récente visite en Égypte, le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, a répondu comme suit à une question posée lors d'une conférence de presse: "Je vous dirai tout de suite que nous exhortons tous les pays responsables avec lesquels nous communiquons, et la Turquie en fait partie, à les inciter fortement à analyser la situation et les déclarations implacablement belliqueuses du régime de Kiev, et nous les mettons également en garde contre le fait d'encourager ces aspirations militaristes."

Des sources diplomatiques indiquent que des responsables russes ont recueilli des renseignements sur des plans visant à déplacer des mercenaires du Moyen-Orient vers l'Ukraine, et que ces inquiétudes ont poussé M. Lavrov à faire cette déclaration.

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Esper a demandé le déploiement de troupes américaines en mer Noire

L'ancien secrétaire américain à la défense, Mark Esper, a demandé que son pays déploie davantage de soldats dans les pays riverains de la mer Noire, tels que la Bulgarie et la Roumanie, afin de prévenir d'éventuelles attaques russes.

Washington devrait chercher à rassurer les alliés européens et à renforcer l'alliance de l'OTAN en déployant davantage de forces en Pologne, "dans les Pays Baltes, si cela a un sens, et dans des pays comme la Roumanie et la Bulgarie, si ce n'est pas de manière permanente, sur la base d'une rotation", a déclaré M. Esper dans une interview accordée à Reuters mardi.

À la suite de la montée des tensions en Ukraine, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient renforcer leur présence militaire en Allemagne. Auparavant, l'administration Trump, où Esper a servi en tant que secrétaire à la défense, prévoyait de réduire la présence militaire américaine en Allemagne de 36.000 à 12.000 soldats. Trump affirmait que l'Allemagne profitait de la présence des forces américaines dans la région sans assumer ses responsabilités financières au sein de l'OTAN.

L'Ukraine comme refuge pour ISIS

Le journal ukrainien Zoborana a publié le 2 décembre 2020 un article intitulé "Les djihadistes en vacances: pourquoi l'Ukraine est devenue un refuge pour les militants d'ISIS?" L'article présente des informations intéressantes.

L'article de Zobarana rapporte que "plusieurs centaines d'anciens combattants du Califat ont choisi l'Ukraine comme lieu d'installation. Avec des institutions publiques faibles, la corruption, des frontières poreuses et des escarmouches permanentes, l'Ukraine offre de grandes opportunités pour ceux qui veulent rester cachés."

L'article poursuit: "L'Ukraine attire des militants qui ont perdu en Syrie et en Irak. Le pays est un bon endroit, sûr, pour rester, se cacher et attendre jusqu'à ce qu'ils aient une chance de rentrer chez eux, dans l'Union européenne ou dans une ancienne république soviétique."

Les États-Unis donnent à l'ISIS de nouvelles tâches

Les États-Unis ont utilisé ISIS comme un passe-partout en Syrie et en Irak pour toutes les portes. ISIS a largement perdu sa valeur après l'opération turque dans la région. Les militants d'ISIS, dont le nombre est estimé à plusieurs milliers, ont reçu de nouvelles tâches. Une partie importante d'entre eux a été transférée avec le soutien militaire américain dans les régions contrôlées par le PKK/YPG.

Cette organisation, dont l'ancien président américain Trump a ouvertement déclaré que la CIA l'avait fondée, est principalement composée de mercenaires. Elle comprend également des militants de Syrie, d'Irak et d'autres pays arabes, ainsi que des combattants du Caucase.

Des militants tchétchènes, dirigés par la CIA et ayant servi dans la guerre de Géorgie, qui se sont ensuite réfugiés dans la vallée de Pankisi en Géorgie, ont été transportés depuis 2011 en Syrie. Ces mercenaires servent selon les besoins de la CIA un jour au sein d'ISIS, le lendemain au sein d'Al Nousra, un autre jour au sein d'une autre organisation "djihadiste", et sont également influents au sein du PKK / YPG.

Les djihadistes en Ukraine

Parmi ceux qui sont actifs en Syrie sous le masque des "djihadistes" figurent également des groupes originaires des anciennes républiques soviétiques et d'Asie centrale. Parmi eux se trouvent environ 500 Tatars de Crimée. Dimitry Yarosh, dirigeant de l'organisation d'extrême droite ukrainienne "Secteur droit", avait en 2014 appelé les dirigeants de l'émirat séparatiste tchétchène du Caucase à unir leurs forces contre la Russie. En mars et avril 2014, des informations ont filtré dans les agences de presse, faisant état d'environ 300 mercenaires revenus de Syrie et ayant commencé à combattre dans la région du Donbass. Le député de l'organisation terroriste Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, Abdul Karim Kirimli, a appelé tous les Tatars de Crimée et tous les musulmans d'Ukraine à "entrer dans la voie du djihad".

D'autre part, les militants de l'organisation terroriste Hizb ut-Tahrir avaient commencé leurs activités parmi les Tatars de Crimée avant les événements de Maidan, le gouvernement de Kiev détournant sciemment le regard. Les idées extrémistes du Hizb ut-Tahrir sont très vite devenues populaires parmi la population tatare de Crimée. Entre 2012 et 2013, Hizb ut-Tahrir comptait environ 10.000 membres en Crimée et certains d'entre eux ont combattu en Syrie aux côtés d'organisations terroristes.

Source : https://uwidata.com/17631-us-will-organize-and-put-the-blame-on-turkey-the-conspiracy-of-mercenaries-in-the-ukraine/

AfD goes East (interview with German politician Petr Bystron)

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AfD goes East (interview with German politician Petr Bystron)

Ex: https://katehon.com/en/

Tim Kirby: So first question: what brings you to Moscow?

Mr. Bystron:  Oh well, it’s a working visit. I’m on the head of the parliamentarian group of the Alternative for Germany in the German parliament so foreign policy is my job. Every year at least one time, I am in Moscow. This year we did this visit together with Dr. Alice Weidel, who is the head of our group in the Bundestag. And we visited a couple of our friends here in Russia.

Tim: It's pretty much almost a media staple that they always see the relations between Russia and Europe are bad. I think maybe the evidence for that would be that there are sanctions between Russia and Europe, things have been a little bit off. But what's the core reason what's the real problem? Why are relations bad?

Mr. Bystron:  Well this is a big deal for us and it was also a big topic for in all our talks. We met Mr. Slutsky and the Duma, we met Mr. Tjapkin and the foreign ministry and a lot of other people. Of course this is like one of the main topic, why is it so? Obviously, there are there are powers which are interested in that the relationships between Germany and Russia especially but also between Europe and Russia are getting worse. We see it since 2014 with the Ukrainian crisis and then of course it followed it with Crimea and so on and so on. Now with we say Scripali, Navalny and so on.

Tim: Well it's interesting! Because you kind of say that with a smile. You almost acknowledge that this this whole situation with Navalny and Scripali is kind of silly. Does it seem silly?

Mr. Bystron:  Of course it's silly. Because I can see it from the other side, you know. We are in the parliament and we see always how fast and uncritical certain things are communicated through the whole media landscape in Germany. And it was the same with Skripali, it was the same with Navalny. There is no thinking about and at the beginning there was nothing like “Oh let's investigate, let's wait how where is the true?” But the true is from the beginning defined and it is just communicated through. And therefore I’m smiling about it and this is a strong difference to other cases in other countries. It's always specifically against Russia. But see what happened with Mr. Khashoggi and the embassy?

Tim: So your colleagues in Germany, I'll call them colleagues depending whether you see them as colleagues or enemies that's up to you, but the people you're with, who are with you - sort of in the German government, who don't like Russia - is it a matter that they have this sort of deep-seeded fear or dislike of Russia, that every bit of news from Russia they believe it? Or are they just sort of typical bureaucrats or they get a piece of paper and it says that “Putin poisoned the Navalny and this is bad” - I have to believe this because I got the piece of paper that says it's bad? So are they just mindless bureaucrats or is it something personal?

Mr. Bystron:  It's a mixture. You know for a really a long period of time the Soviet Union was really “The Enemy”, and it was the “Empire Of The Evil”. But then in the 90s it turned around completely. And you can follow it even in the Hollywood movies you know. It was a period of time when a Russian policemen were side by side with the with the US policemen. They were working together in New York and so on. Not promoting movies but you know it is and it was the whole period. Before it was Rambo against the Russian and then it was Red Heat. So it changed. And the Russians were no enemies anymore, they were friends. And now it's slowly coming back to Rambo and it’s docking on the synapses in the people's brains you know. Now the people are triggering the same pictures of “the evil Russia”. So this is this is the psychological background. Of course there are there are people that are even politicians who are doing this on purpose. They are not interesting in good relations with Russia. And what surprises me a lot, you know, is that German politicians were saying “we are against Nordstream-2” for example. This is totally a US position. I don't blame the USA you know. If the USA say “our geopolitical, our strategical targets are that we don't want the cooperation between Russia and Germany” - that's fine you know. This is they say it frankly they do it. This is their position. But what I don't understand when German politicians say this, because it's not good for Germany.

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Tim: Not so much. Interesting how that works out. One thing about defying Washington then is we can sit here and talk about that and we can maybe get into these ideas that there's sort of conspiracy theories that it's really Washington pulling all the strings, but then how does your party get seats? Because you guys try to fight these mystery forces?

Mr. Bystron:  Well this is a good question that I’m asking every day myself. And it was a very special situation in 2013 when I would say the system allowed unknown professor Bernd Lucke to enter during a period of five or six weeks еvery big TV show in German television, political TV show and get an audience of five, six, seven million and spread his news. And in this period of time, those five, six weeks seventeen thousand people entered a party which didn't exist. It was just an idea. This professor Lucke said “I have a party.” There was nothing, and then seventeen and a half thousand people entered and said, “I identify myself with the content and ideas this guy is saying on public television”. So and there we were, in this party, and they let us to run for elections. We did quite well and became the most successful party in the postwar history. We entered every parliament we have in Germany, and in each state in the Bundestag of the European parliament. Around 2016 there were public polls, which said 35 percent of the German population could imagine to vote for this party. With 35 - 36 percent in Germany, you can get chancellor. From this point we become “Nazis” or “extremely right wing” - you know and so on and so on and this is incredible. If you imagine that we are a party where a lot of foreigners like me. I’m from Czechoslovakia, I’ve got political asylum in Germany and we have many colleagues who are coming from Russia, from Romania, who just got German passport, and they are not Germans by birth. We have also a lot of voters from foreigners who are voting for us and just imagine how what kind of nonsense it is to say this is a “Nazi party where foreigners are giving votes to foreigners because they are not this is incredible.

Tim: Well some crazy things do happen in politics. I mean look at Kiev, but that's another story…

Mr. Bystron:  This is a funny story because in Kiev, the real Nazis are in Kiev. Nobody cares in Germany and nobody cares in in the EU. In the EU, there are real Nazis supporting the regime change. Nobody was talking about that. Maybe there are good and bad Nazis?

Tim: The ones that go against Russia I think are the good ones? I think that that's overall what unites them, but let's get into this: I’m kind of curious so when we talk about this whole Nordstream and energy deals between Europe and Moscow because it's always through Germany. People always talk about Berlin and Moscow having this deal, but you know, when it snows in Hungary — it snows in the Czech Republic. Why it is such a big thing to send gas from Moscow to Berlin?

Mr. Bystron:  I really don't know, because we have already since the 70’s. There is a pipeline, you know, and it was a deal between western Germany and the former Soviet Union, and it worked perfectly. Despite that we had the Iron Curtain, the Soviet Union was always a reliable partner delivering. This is also a funny thing: we have quite every winter the media brings the news “Oh, now there is a winter. It's dangerous because the Russians maybe will not deliver the gas”. And I think, “Okay, why should they do it, because they want to sell something, you know. We have the money and they want our money. Why should they stop the delivering the gas to us”? It’s complete nonsense.

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Tim: I guess maybe the idea would be to sort of scare you into controlling you, to make you agree to something? Because if you threaten someone so do this or else, that's the threat. So what would be the “do this”?

Mr. Bystron:  Exactly, it's just reasoning the people and creating an image of Russians that they are not a reliable partner, that they would like to stop the delivery of gas, and this is what you asked before. If they are normal people, why do they react as they react? Because you have permanent propaganda like this or permanent news like this, so it works. And if they repeating and repeating it. There is a saying, “if you if you repeat a lie thousand times it becomes true.”

Tim: Now in Russia there's this belief that in the 1800s, so long long ago, the Tsars were very confident that things were going to go well with Germany because Germany was becoming a rising power. This is the whole Bismarck era and that it looked like the continental Europe would be mostly controlled by Germany. But there was a lot of sort of inter-marriages and interrelations between the Russian aristocracy and the German aristocracy, so everyone Russia thought “this is gonna be great. There's not gonna be any more wars, we're gonna be able make agreements with these guys, they're gonna control everything it'll be real easy. We'll sort of split the world with the Germans”. Well, that didn't happen. With World War I Germany and Russia fought and it was really, really bad, I think for both sides. World War II was really bad for both sides, especially the German side. The cold war probably didn't help. So one thing is in Germany why is no one sort of woken up to the possibility that maybe conflict with Russia has really shot Germany in the foot at least twice, maybe more?

Mr. Bystron:  Well I would go even more years back, maybe two thousand years back to the Roman Empire. You remember what happened when the Roman Empire split to the western and the eastern part? From the west, the western part developed to the Holy Roman Empire of the German nation and the eastern – to Byzantine. It is the heritage on which Russia is standing. There are not many people that know that the word “Tsar” comes from “Caesar”. So what I want to say is that Russia and Germany — those are just like Yin and Yang those are two parts which belong together. They’ve just been separated but they have common roots. And in my view Russia is the eastern part of Europe historically seen. So and what we want as a party and what many people want is that those two parts come together again and that they work together again and that they even profit both from this from this alliance.

Tim: You've had the opportunity to talk to a lot of Russian politicians. You've probably had the opportunity to talk to a lot of American politicians. Do foreign people really understand Germany? Or do someone understand it more or less or is Germany still a bit of a mystery the outside?

Mr. Bystron:  Germany is a total mystery. At first, many people outside of Germany have a picture of Germany as it was in the 90s maybe and they don't realize that the country changed totally getting worse. We have a really heavy problem with democracy inside the country. Just an example: we are the biggest opposition party in the German parliament but our politicians get beaten on the street quite to death.

Tim: By whom?

Mr. Bystron:  By left extremists, by Antifa. And the point is these Antifa groups are not just coming out from nowhere. They are there for years and years and many of them have established legal formations that are donated by the state. So they're getting public money and the same people who are then beating the opposition.

Tim: Now are you talking about a protest where there are two sides and the sides fight? Or are you talking about like someone hunting down a politician, finding out where they live, watching their daily routine and then picking a day and getting them right? You talked about that?

Mr. Bystron:  Of course! It happened to me! It happened to me. It wasn’t an attack on my person, but it was an attack on my car, on my house. They sprayed my house, they crashed my car and but it was exactly as you described. There were two Antifa people in the street in the morning, in the day they just checked out where I live. I was going with my six-year-old son to school, and they saw where we live. At night, they did the attack. The next morning, the whole way from my home to the school of my son, it was labeled with Antifa stickers like “we know where you are, we know where your son is going to school”. But I had also I had been physically attacked on the street by Antifas. This is nothing unusual - it goes to thousands and thousands, and this is not everything. You know, people are losing their jobs in Germany just because they are engaging in themselves in the opposition party. People are even losing their jobs just because they meet with our boss. There is a case that went public. Professor Mending was just having a lunch in a restaurant with professor Meuthen, who is the boss of our party. Somebody saw them and the professor Mending lost his job in the television and public television. They said “no you're meeting you're meeting this guy. He was doing his job, and this is nothing unusual people losing their jobs nowadays just because they are in the opposition.

Tim: Well proving the motivations of why someone's fired can be hard, but with physical attacks… what do the police do? Or for some reason the cases just disappear? Why don't the police react to these things, these attacks?

Mr. Bystron:  Well this is a good question because the police is always investigating. It is a special part of the police — it's the «Stadtschutz», so they really know their opponents. I have an interesting experience because when it happened to me. This police task force come and they ask me “Have you seen something you can tell us?” And I said “yes I saw. I saw two suspects in the street in the morning”. They are not living here in the area I am going every morning there — so I know the people there. And they are obviously from Antifa, they look like this and I described them I said “There was a girl she had the blue hairs I don't know her”. Then I described the guy because I knew him already from the demonstrations. You know, I described him and the policeman said, “oh I know who it is,” so they know their you know suspects uh-huh of course when I know them just from speaking in public and seeing them as an anti-demonstration. This is always the same bench. So the police of course they know them. They investigate but I didn't got any results.

Tim: Gotcha. Oh that's really depressing, that's really really rough.

Mr. Bystron:  It continues, now this is a very hot topic. We have a secret service, domestic secret service, which is which is used to suppress the opposition. It was publicly announced that the secret service will take this political party under of observation, because we are supposed to be extremists. Isn’t that funny? The only thing is that we say we would like that the government is following the rules and the laws. And we are saying the government is breaking the laws! And they say “Wow they are extremists”.

Tim: Gotcha. What’s the one thing that maybe Germany could actually stand to learn from Russian culture or history or the way Russians do things?

Mr. Bystron:  There are many things that the Germans could learn from the Russians. And there are many things the Russians could learn from the Germans. I mean I would say just talk to each other just meet each other just relax, don't paint any pictures of enemies on the walls. And we will be fine all together.

Tim: Well thank you very much for being with us that was great.

mardi, 27 avril 2021

Deux fauteuils pour trois

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Deux fauteuils pour trois

par Georges FELTIN-TRACOL

Stupeurs ! Effrois ! Horreurs ! Le Berlaymont, siège de l’eurocratie, n’en revient toujours pas. Le 6 avril dernier, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendent à Ankara afin de relancer les discussions avec la Turquie. Devant les caméras, le président turc Recep Tayyip Erdogan accueille le duo et l’invite à prendre place. Les deux hommes s’installent dans les fauteuils. Stupéfaite, Ursula von der Leyen se contente d’un sofa un peu mis à l’écart et en face du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu. Le « Sofagate » vient d’éclater.

Dans les heures suivantes, un déluge de réactions négatives submerge la Toile. La médiasphère tient enfin la preuve incontestable de la misogynie et du machisme d’Erdogan. Ce n’est pas pour rien si la Turquie vient de se retirer de la Déclaration d’Istanbul qui instaure une tyrannie féministe larvée en Occident. Les folliculaires droitiers partagent pour une fois l’avis de l’extrême gauche et des centristes : le président Erdogan outrage l’Union européenne, la femme moderne et l’égalité paritaire (ou la parité égalitaire). Au XIXe siècle, un tel mépris aurait aussitôt provoqué une intervention armée vengeresse. On aurait aimé que les mêmes va-t-en-guerre eussent la même détermination belliciste au moment de la reconquête martiale azérie de l’Artsakh… Or, il faut reconnaître que pour la circonstance le dirigeant turc n’est que la victime collatérale du « Sofagate », habile prétexte pour cacher les dysfonctionnements institutionnels initiaux de l’Union pseudo-européenne. L’unité de commandement turque découvre in vivo la multiplicité du commandement, ses tiraillements permanents et l’effarante polysynodie propres à l’incurie eurocratique. L’antagonisme virulent entre Ursula von der Leyen et Charles Michel accentue l’impuissance générale.

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Les rapports entre les deux têtes de l’exécutif dit européen sont détestables dès leur entrée en fonction. Charles Michel a été de 2014 à 2019 Premier ministre fédéral belge tandis qu’Ursula von der Leyen n’a occupé que trois postes ministériels, dont la Défense, ce qui dans une Allemagne à la souveraineté limitée, n’est pas un portefeuille prestigieux. La cohabitation très courtelinesque entre le libéral belge et la chrétienne-démocrate allemande s’agrémente d’un haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en la personne du socialiste espagnol Josep Borrell. Ce dernier a d’ailleurs connu, quelques semaines plus tôt, une sévère déconvenue bien méritée à Moscou.

Ursula von der Leyen et Charles Michel rêvent chacun de régenter à leur profit l’entité euro-atlantiste. Charles Michel a pris un léger avantage en respectant le protocole. Le président du Conseil européen a en effet le rang de chef d’État, d’un État qui n’existe pas. Selon ces mêmes règles et les textes en vigueur, la présidente de la Commission européenne a le statut de chef de gouvernement même si la Commission n’est pas un vrai gouvernement. Ne le savait-elle pas ? À moins qu’elle cherche à se faire passer pour une pauvre victime d’affreux mâles… Charles Michel aurait-il pu lui laisser son fauteuil et ainsi entériner un coup d’État institutionnel interne ? Le duo aurait-il dû rester debout devant le président turc assis ? L’interprétation découlant aurait fait penser au maître d’école turc sermonnant deux élèves turbulents. On peut reprocher à Ursula von der Leyen de n’avoir pas eu le courage de s’asseoir sur les genoux de Charles Michel, voire sur ceux du président turc. Craignait-elle peut-être de provoquer l’ire des féministes jamais contentes ? Quant à mettre en face du président Erdogan deux fauteuils, cela aurait déséquilibré la photographie au désavantage des eurocrates.

En se servant du protocole, les diverses têtes de l’hydre pseudo-européenne démontrent que l’Union dite européenne est plus qu’un tigre de papier, c’est un formidable paillasson sur lequel n’importe qui peut s’essuyer. Conçue comme un espace de libre échange économique anticipant un monde uni par le doux commerce et la belle musique du pognon-roi, l’Union supposée européenne a renoncé dès sa naissance à la puissance stratégique, militaire et géopolitique. Elle préfère rester sous la protection interlope de l’OTAN. La souveraineté européenne chère au gamin de l’Élysée demeure fictive tandis qu’à rebours du discours souverainiste, la souveraineté nationale des États membres se dissipe.

L’anecdote d’Ankara révèle le caractère chimérique de l’actuelle Union européenne. Les Européens ne réaliseront pas leur unité historique à travers des transactions bancaires, des virements financiers et des échanges économiques. Leur unité ne se forgera que par le fer, le feu et le sang dans la plus grande imprévisibilité historique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 211, mise en ligne sur TVLibertés, le 20 avril 2021.

lundi, 26 avril 2021

Psychologie des foules et religion vaccinale (selon le Dr Gustave Le Bon)

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Psychologie des foules et religion vaccinale (selon le Dr Gustave Le Bon)

par Nicolas Bonnal

Le virus et la peur induite vont nous réduire en esclavage et pire encore. Autant comprendre pourquoi nous allons crever alors, et toute l’histoire de la douce aliénation humaine en même temps. Relisons la Psychologie des foules qui, avec sa simplicité et son évidence, a inspiré les fascistes et les bolchévistes, bourreaux qui étaient à bien des égards plus nobles que nos tyrans milliardaires et démocrates du jour. Mais on a les tyrans et les malthusiens exterminateurs que l’on mérite.

Revenons-en à la légendaire psychologie des foules alors. Gustave Le Bon est éternel, un peu comme le Tolstoï de Guerre et paix dont a parlé Alain, certes à un niveau moins élevé, mais bien utile quand même. Lisez chez nos amis québécois (classiques.uqac.ca) Psychologie  du socialisme pour comprendre la mentalité écolo-gauchiste américaine ou française, et puis vous comprendrez.

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Mais voyons le Covid, les vaccins, le confinement, en attendant reset, paupérisation et dépopulation. Tout cela se fait comme à la parade. Et Le Bon d’expliquer en 1889 que malheureusement les humains adorent cela, être fanatisés pour des stupidités. Les humains sont devenus une seule foule, depuis que la télé a remplacé le séparé (Debord).  Technique pour fabriquer la foule qui obtempère alors ?

Pour Gustave Le Bon il y a une première clé, l’affirmation :

« L'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, est un des plus sûrs moyens de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules. Plus l'affirmation est concise, plus elle est dépourvue de toute apparence de preuves et de démonstration, plus elle a d'autorité. »

Affirmation ? Le virus tue, vous allez crever ; confinez-vous, vaccinez-vous, restez masqués à hauteur de six milliards d’imbéciles. On a un quart de vaccinés en France en trois mois, un milliard à l’échelle du monde. Et cela ne fait que commencer. Où je vis on ne dit plus bonjour, on te demande si tu es vacciné.

Avec l’affirmation, la répétition: et avec les six mille chaînes info ce n’est pas cela qui manque donc: vaccinez-vous, confinez-vous, restez masqués, crevez de peur.

« L'affirmation n'a cependant d'influence réelle qu'à la condition d'être constamment répétée, et, le plus possible, dans les mêmes termes. C'est Napoléon, je crois, qui a dit qu'il n'y a qu'une seule figure sérieuse de rhétorique, la répétition. La chose affirmée arrive, par la répétition, à s'établir dans les esprits au point qu'ils finissent par l'accepter comme une vérité démontrée. »

On répète car c’est trop beau: « il n'y a qu'une seule figure sérieuse de rhétorique, la répétition. »

$_84.JPGEnsuite, et c’est trop drôle, cette répétition de l’information produite ce que le maître de l’honorable Sigmund Freud appelle la contagion :

« Lorsqu'une affirmation a été suffisamment répétée, et qu'il y a unanimité dans la répétition, comme cela est arrivé pour certaines entreprises financières célèbres assez riches pour acheter tous les concours, il se forme ce qu'on appelle un courant d'opinion et le puissant mécanisme de la contagion intervient. Dans les foules, les idées, les sentiments, les émotions, les croyances possèdent un pouvoir contagieux aussi intense que celui des microbes. »

On n’avait pas la télé on avait le cabaret, lieu d’abrutissement des masses dont a très bien parlé Mirbeau (voyez L-628) ;

« C'est surtout par le mécanisme de la contagion, jamais par celui du raisonnement, que se propagent les opinions et les croyances des foules. C'est au cabaret, par affirmation, répétition et contagion que s'établissent les conceptions actuelles des ouvriers… »

Mais avançons plus au cœur des ténèbres du monde moderne, à la manière de Conrad et de son Walter Kurz. Le Bon a compris aussi que les couches supérieures vont être gangrénées, vont devenir gauchistes et communistes (puis écologistes, puis covidistes) comme la base. Et cela donne :

« On remarquera que, dans les exemples analogues à ceux que je viens de citer, la contagion, après s'être exercée dans les couches populaires, passe ensuite aux couches supérieures de la société. C'est ce que nous voyons de nos jours pour les doctrines socialistes, qui commencent à gagner ceux qui pourtant sont marqués pour en devenir les premières victimes. »

Oui, aujourd’hui tout le monde aussi veut mourir, à commencer par le petit blanc qui pollue trop. Il en devient extatique, au sens célinien, tout à sa rage de mourir. Si la guerre contre la Russie ne se fait pas, ce sera le Reset. Viva la muerte.

Après, Le Bon rappelle que certains êtres (mais n’est pas Napoléon qui veut) et surtout certaines idées acquièrent du prestige :

« Ce qui contribue surtout à donner aux idées propagées par l'affirmation, la répétition et la contagion, une puissance très grande, c'est qu'elles finissent par acquérir le pouvoir mystérieux nommé prestige. »

Je répète, le prestige n’est pas forcément une personne ; ce peut être un vaccin :

« Le prestige est en réalité une sorte de domination qu'exerce sur notre esprit un individu, une œuvre, ou une idée. Cette domination paralyse toutes nos facultés critiques et remplit notre âme d'étonnement et de respect. »

imglb.jpgIl y a bien sûr comme aux temps de Molière les prestigieux institutionnels :

« Le prestige acquis, ou artificiel, est de beaucoup le plus répandu. Par le fait seul qu'un individu occupe une certaine position, possède une certaine fortune, est affublé de certains titres, il a du prestige, quelque nulle que puisse être sa valeur personnelle. Un militaire en uniforme, un magistrat en robe rouge ont toujours du prestige. »

Le bon Dr Le Bon en oublie les médecins ! Mais à part Molière qui lui jettera la pierre et sa maladie ?

Il précise sa pensée : 

« Le prestige dont je viens de parler est celui qu'exercent les personnes ; on peut placer à côté le prestige qu'exercent les opinions, les œuvres littéraires ou artistiques, etc. Ce n'est le plus souvent que de la répétition accumulée. L'histoire, l'histoire littéraire et artistique surtout, n'étant que la répétition des mêmes jugements que personne n'essaie de contrôler, chacun finit par répéter ce qu'il a appris à l'école, et il y a des noms et des choses auxquels nul n'oserait toucher. »

Cela rappelle la phrase géniale de son contemporain Léon Bloy : le jeune bourgeois qui aurait douté des ténèbres du moyen âge n’aurait pas trouvé à se marier ! C’est dans son exégèse.

Tout bourgeois devra être vacciné, masqué et confiné pour se marier !

Le Bon ajoute sur ce satané prestige :

« Le propre du prestige est d'empêcher de voir les choses telles qu'elles sont et de paralyser tous nos jugements. Les foules toujours, les individus le plus souvent, ont besoin, sur tous les sujets, d'opinions toutes faites. Le succès de ces opinions est indépendant de la part de vérité ou d'erreur qu'elles contiennent; il dépend uniquement de leur prestige… »

Mais ne négligeons pas le prestige humain. On sait qu’aujourd’hui les hommes les plus populaires sont les plus riches (Gates, Arnault, Bezos, Musk, Zuckerberg). Le Bon évoque le lien du prestige et du succès (Bourla, Bancel, etc.) :

« On voit, par ce qui précède, que bien des facteurs peuvent entrer dans la genèse du prestige : un des plus importants fut toujours le succès. Tout homme qui réussit, toute idée qui s'impose, cessent par ce fait même d'être contestée. La preuve que le succès est une des bases principales du prestige, c'est que ce dernier disparaît presque toujours avec lui. »

Avec cette bourse qui monte plus haut que ce ciel gris et couvert de poussière, dont a parlé Philip K. Dick, on ne va pas mettre fin à leur prestige, à nos doctes vaccinateurs et experts en grand reset !

Et le pire est que pour Le Bon l’humanité n’est pas bête au sens de Flaubert. Elle est comme ça, c’est tout.

Mais comme je citais Flaubert : « L'humanité a la rage de l'abaissement moral, et je lui en veux de ce que je fais partie d'elle. »

Sources :

Gustave Le Bon – Psychologie des foules (classiques.Uqac.ca)

dimanche, 25 avril 2021

Le wokisme – la nouvelle religion de l’Occident

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Le wokisme – la nouvelle religion de l’Occident

Max Funk

Ex: https://lesobservateurs.ch/2021/04/25/

Il y a une nouvelle religion. Elle se répand comme un raz-de-marée sur toutes les facettes de la culture occidentale, façonnant et redéfinissant la société sur son passage. Cette religion se présente sous l’apparence  trompeuse de la compassion et de la justice, mais elle cache une idéologie maléfique incompatible avec les valeurs occidentales et avec la vision chrétienne du monde. Ce mouvement n’a pas commencé à Minneapolis le 25 mai avec la mort de George Floyd. Mais cet événement a marqué un tournant pour une idéologie qui se développait depuis des décennies. Si l’on n’y prend pas garde, cette nouvelle religion pourrait conduire à un démantèlement complet de la culture occidentale.

Il existe de nombreux termes pour désigner la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement: wokeness, politiquement correct, cancel culture en sont quelques-uns, mais ils ne résument qu’une partie du phénomène. Le marxisme culturel, le néo-marxisme, la justice sociale, la politique de l’identité et la théorie critique sont des descripteurs plus larges. Nous aimerions utiliser un terme qui rende bien compte de la religiosité du mouvement: le wokisme.

Le wokisme est une religion. Bien qu’il n’ait pas été organisé en une structure religieuse formelle, il a toutes les fonctions d’une doctrine religieuse. Il possède une épistémologie (théorie de la connaissance) qui lui est propre, une évaluation de la condition humaine et un récit de rédemption. Mais d’où vient-elle?

La théorie critique

Au début du 20e siècle, une école de philosophie allemande appelée l’école de Francfort a développé une philosophie sociale appelée théorie critique. En un mot, la «théorie critique» critique la culture et remet en question les structures de pouvoir sous-jacentes de la société. Il s’agit d’un mouvement visant à «libérer les êtres humains des circonstances qui les asservissent», en réinterprétant la culture occidentale comme une histoire des oppresseurs contre les opprimés. Pour la théorie critique, les seules choses qui existent sont les hiérarchies de pouvoir, et ces hiérarchies doivent être démantelées. L’objectif, déclaré ou non, de ce mouvement, n’est rien de moins que le démantèlement complet de la culture occidentale et sa reconstruction à partir de zéro.

crth.jpgLa théorie critique a commencé à s’imposer parmi les universitaires occidentaux dans les années 90 et a fini par s’infiltrer dans presque toutes les universités du monde occidental. Ces dernières années, l’idéologie a quitté l’université et a fait souche dans les médias et la culture d’entreprise, s’imposant comme la principale culture morale des sociétés occidentales. Actuellement, les principales lignes de démarcation entre oppresseurs et opprimés sont la race, le sexe et l’identité de genre.

Il ne s’agit pas seulement d’un mouvement politique ou social dans le cadre des valeurs traditionnelles des Lumières. Des concepts tels que la logique, la science et la raison sont considérés comme des outils du patriarcat blanc oppresseur. Des valeurs comme l’individualisme, le travail assidu, la ponctualité et la gratification différée seraient comprises comme perpétuant la suprématie blanche. La théorie critique est devenue bien plus qu’une philosophie sociale et constitue le principal moteur philosophique de la nouvelle religion civile du wokisme.

L’objectif, déclaré ou non, de ce mouvement n’est rien de moins que le démantèlement complet de la culture occidentale et sa reconstruction à partir de zéro.

La nouvelle religion

Pourquoi qualifier le wokisme de nouvelle religion? Le fait est que la montée de l’humanisme séculier au cours des 70 dernières années a créé un trou en forme de religion dans notre culture. Le sécularisme, malgré toute sa domination culturelle, n’a pas réussi à offrir une philosophie solide du sens et du but, ni à fournir un cadre moral sur la façon d’agir dans le monde, à part «être une bonne personne parce que l’alternative est indésirable pour tout le monde». Au contraire, le wokisme a développé sa vision de la réalité avec son propre ensemble de valeurs et de récits. Des cendres de l’humanisme séculier naît une nouvelle religion civile.

imageswokeam.pngLe wokisme offre tout ce que le sécularisme n’a pas réussi à fournir, et a rapidement comblé le trou en forme de Dieu qui restait dans notre culture. Il revendique sa propre version de la vérité, de la justice, de la droiture, du péché et du jugement. Il donne un sens à ses adhérents, avec son méta-narratif de conflit sociétal, de lutte pour le pouvoir et de lutte pour la liberté rédemptrice. Le démantèlement des structures de pouvoir oppressives contribue à donner un sens à l’individu et à la collectivité. Ces valeurs sont solidifiées dans des rituels publics tels que la formation à la sensibilité ou la confrontation avec la fragilité blanche. Il y a un fort aspect communautaire, et les gens ont le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand qu’eux. L’hypothétique société utopique future, libérée des maux du système oppressif actuel, est également inhérente à ce «progrès social». Mais surtout, le wokisme offre ce que tout cœur humain pécheur désire profondément, à savoir une justification morale. Les gens croient qu’ils agissent de manière juste dans le monde, et reconnaissons-le, c’est parfois vrai. Mais souvent, tout ce qu’ils font n’est qu’une simple posture, ou pire, une action destructrice.

Cela ne veut pas dire que le wokisme offre une absolution totale à ses adeptes; en fait, c’est plutôt le contraire. Démolir des structures de pouvoir oppressives signifie que vous êtes aussi profondément conscient de vos préjugés. James Lindsay, un mathématicien, universitaire et athée, a récemment déclaré lors d’une émission de Joe Rogan:

«Certaines religions regardent vers le haut, elles regardent Dieu, et elles ont peur du péché, mais elles font attention à Dieu, et elles pensent au renouveau, elles pensent à la rédemption, elles pensent au pardon. Et puis certaines religions regardent vers le bas, et ne font que regarder le péché. Si vous regardez vers le haut, alors la religion peut être formidable, elle peut conduire les gens dans le développement spirituel, la communauté et ainsi de suite, mais si vous regardez vers le bas, si vous êtes obsédé par le péché, vous allez commencer à être obsédé par le péché de tout le monde aussi.»

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Les idées de péché (privilège) de droiture (victimisation) et de damnation (canceling) sont bien établies au sein du wokisme. S’il propose des rites de pénitence (la «prise de conscience de ses privilèges», la «solidarité avec les minorités») et de piété (s’agenouiller pendant l’hymne ou poster des carrés noirs), ce qu’il n’offre jamais, c’est le pardon. Dans une récente interview avec Dave Rubin, le théologien Nathan Finochio a décrit le phénomène:

«Si je suis enfermé dans le groupe des oppresseurs, sans possibilité de m’en échapper, il ne peut pas y avoir de pardon, s’il n’y a pas de repentance, n’est-ce pas? C’est bien ça l’idée? Je suis donc perpétuellement un pécheur, et je vais continuer à perpétuer le groupe oppresseur, et il n’y a rien que je puisse faire. Il est évident que la cancel culture est en fait la conclusion logique de la théorie critique... parce qu’il faut se débarrasser de la classe oppressive.»

Différences avec le christianisme

Ce qui est si abominable dans le wokisme, c’est qu’il joue régulièrement sur les meilleures motivations des gens, comme la compassion et le désir de justice. La plupart des gens ont un désir sincère de voir la vie des autres s’améliorer, et de nombreux chrétiens se sont engagés dans ces idées comme si elles étaient en accord avec les enseignements du Christ. Bien sûr, il existe des inégalités dans notre société, où la justice est nécessaire. Il n’en reste pas moins que le wokisme interprète différemment les concepts de vérité, de justice et d’équité et ne laisse aucune place à d’autres façons d’aborder ces questions. Le wokisme est incompatible avec la vision biblique du monde, car il s’en distingue de plusieurs façons essentielles.

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Premièrement, il attribue une culpabilité ou une innocence intrinsèque à l’individu en fonction de son identité de groupe, indépendamment de ses actions individuelles.

Proverbes 17:15: Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination au Seigneur.

La croyance qui est au cœur de la culture occidentale, c’est que chaque individu est créé à l’image de Dieu et mérite donc intrinsèquement la dignité et le respect. Cette idée est également à la base de notre système juridique. Dans le cadre moral biblique, l’individu est responsable de ses actes devant Dieu. L’idée que le péché ou la justice puissent être hérités en fonction des caractéristiques naturelles d’une personne, comme la race, le sexe ou l’ascendance, a été réfutée lorsque le Seigneur a parlé au prophète Ézéchiel.

Ézéchiel 18:1-3: La parole du Seigneur me fut adressée: «Que veux-tu dire en répétant ce proverbe sur le pays d’Israël: «Les pères ont mangé des raisins aigres, et les dents des enfants en ont été agacées»? Je suis vivant, déclare le Seigneur Dieu, et ce proverbe ne sera plus utilisé par vous en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi; l’âme du père comme l’âme du fils sont à moi; l’âme qui pèche mourra.

Le Nouveau Testament va encore plus loin en disant que «désormais, donc, nous ne considérons plus personne selon la chair.» (2 Corinthiens 5:16). En tant que disciples de Jésus, nous ne devons pas juger les gens sur la base d’identifiants naturels (race, âge, sexe, etc.); au contraire, nous devons les évaluer sur la base des normes morales des Écritures et les traiter comme des égaux, créés par Dieu.

Deuxièmement, le récit de la rédemption que le wokisme met en avant est totalement antinomique au récit chrétien. Les récits bibliques présentent le modèle de l’individu, en relation avec Dieu, comme le mécanisme principal de la rédemption du monde. Ce modèle culmine avec le Christ, l’homme parfait et le sacrifice pour les péchés du monde. Notre croyance en son œuvre achevée et notre soumission à sa seigneurie sont notre motivation pour agir avec justice dans le monde. Par conséquent, le comportement chrétien idéal est celui de la miséricorde, de la paix, de la bonté et du pardon.

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Le wokisme, en revanche, présente le modèle rédempteur de divers groupes qui se disputent le pouvoir au sein d’un système intrinsèquement oppressif. Dans cette vision tribaliste du monde, la seule chose qui existe est le pouvoir, et si seul le pouvoir existe, alors le pouvoir et le contrôle sont nécessaires pour démanteler un système corrompu. Dans ce récit de rédemption, la violence est facilement justifiée. Pour cette raison, nous avons vu de violentes émeutes, et pas seulement des protestations pacifiques, balayer l’Amérique au cours des deux derniers mois [été 2020].

Dans cette vision tribaliste du monde, la seule chose qui existe est le pouvoir, et si seul le pouvoir existe, alors le pouvoir et le contrôle sont nécessaires pour démanteler un système corrompu.

Futurs possibles

La culture occidentale a déjà atteint son point de basculement. La théorie critique est devenue la philosophie sociale dominante, et le wokisme est devenu la nouvelle religion civile. Il y a deux manières concevables dont notre avenir va se dérouler. La première est que le wokismese dévorera lui-même et se dissoudra parce que ces idéologies sont intrinsèquement auto-destructrices. Si la seule chose qui existe est le pouvoir, alors les structures de pouvoir corrompues doivent être détruites. Il se pourrait qu’un nombre suffisant de personnes commencent à se réveiller à la dissonance cognitive qui nous est imposée, mais c’est une vision incroyablement optimiste de la situation actuelle.

Ce qui est plus probable, c’est la deuxième option, à savoir que ces idées seront poussées jusqu’à leur conclusion logique. Dans l’interview mentionnée ci-dessus, Nathan Finochio a dit que «la culture de lannulation est en fait la conclusion logique de la théorie critique... parce quelle doit se débarrasser de la classe oppressive». Rubin a répondu ainsi:

«Je déteste te le dire, mais je pense que cest la décapitation qui est la conclusion logique de la culture de lannulation.»

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Nous avons déjà vu une zone autonome appelée CHOP (acronyme signifiant aussi ‘couper’: allusion à la Révolution française), et une guillotine montée devant la maison de Jeff Bezos. Les gens semblent croire qu’une chose comme le «Grand Bond en avant» chinois ne pourrait pas se produire dans le monde occidental, mais c’est précisément cette croyance qui pourrait être notre perte.

Comment réagir?

Bradley Campbell a récemment écrit un article pour Quillette, disant:

«Quoi quils fassent, ceux qui ont des problèmes avec la nouvelle culture, ou avec certains de ses aspects, narriveront à rien par le rejet ou la moquerie. Dans la mesure où la culture de la justice sociale offre une nouvelle vision morale, ils devront proposer une autre vision .morale.»

En tant que chrétiens, nous devons être ceux qui offrent cette «autre vision morale», à savoir l’Évangile de Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas incorporer la théorie critique dans l’Évangile. Le mélange de ces deux visions du monde n’aboutira qu’à une fracture de l’Église, à la perte de l’amour fraternel et à la perversion de l’Évangile. Malheureusement, de nombreux chrétiens ont déjà cru bon d’intégrer ces doctrines dans leur théologie. Le cheval de Troie du wokisme est déjà entré dans l’Église. Le temps nous dira comment l’Église réagira.

Encore une fois, tout cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous préoccuper des questions de justice ou des inégalités socio-économiques. Les vies des Noirs comptent [aussi]. Une application équitable des lois est importante. La pauvreté doit être combattues. Ces questions touchent profondément le cœur de Dieu, et nous devons chercher la solution de Dieu pour nous attaquer aux racines de ces problèmes. Mais Dieu a déjà donné ses définitions du péché et de la droiture, de la justice et de la rédemption. Ce sont ses interprétations à lui qui comptent, et son méta-récit est celui dans lequel nous vivons actuellement. C’est à l’Église de repérer les mensonges de l’ennemi, de dire la vérité dans l’amour et de chercher les solutions qui viennent du ciel. Il n’est peut-être pas trop tard.

Esaïe 5:20-21: Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui mettent les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres, qui mettent lamer pour le doux et le doux pour lamer. Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et intelligents à leurs propres yeux.

Max Funk

Max Funk est né et a grandi à Abbotsford, en Colombie-Britannique, et a déménagé à Vancouver pour étudier l’art et le design à l’Université Emily Carr. Il pratique l’art, le design et l’écriture. Il est le directeur créatif de Converge et vit au Guatemala où il enseigne l’anglais.

Source: Wokeism – The New Religion Of The West – Converge Media
Traduction Albert Coroz pour Les Observateurs.ch

samedi, 24 avril 2021

Où mène la guerre mondiale contre les classiques?

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Où mène la guerre mondiale contre les classiques?

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/

Comment expliquer la guerre faite aux "classiques" qui se répand aux États-Unis mais aussi de ce côté-ci de l’Atlantique, et qui trouve aujourd'hui réconfort et renforcement avec l'arrivée à la Maison Blanche des progressistes et antiracistes Joe Biden et Kamala Harris? C'est précisément "son université", celle d'où vient l'adjoint noir de Biden, l'université Howard à Washington, qui a ouvert la voie dans le travail de démolition et de purge des classiques, désormais chassés des curricula. Comme il s'agit d'une université symbolique pour les Afro-Américains, elle revêt une signification particulière. L'expulsion des classiques hors des universités, non seulement du "conquérant" Christophe Colomb mais aussi des grands poètes, penseurs et écrivains de la tradition antique, gréco-romaine et européenne, est désormais le symbole de la lutte des Noirs contre la "suprématie" des Blancs. La culture est considérée comme un signe de violence, d'esclavage et d'asservissement colonial que l'Occident aurait exercé sur les peuples indigènes du monde entier. Même les chefs-d'œuvre littéraires sont soumis à une censure posthume et sont jugés par les tribunaux et sur les places publiques, par les MeToo et les Antifa, et ne sont plus admis dans les milieux littéraires en raison de leur valeur. La signification humaniste est assujettie à la valeur humanitaire et soumise au Tribunal permanent pour les droits de l'homme violés.

Il est loin le temps où un président noir et éclairé, comme Léopold Senghor, poète et porte-drapeau de la "négritude", affichait son amour pour les classiques et la langue latine et exhortait les meilleurs étudiants de son pays, le Sénégal, et de toute l'Afrique noire à s'intégrer par la culture et l'assimilation des classiques et de la langue latine.

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Aujourd'hui, le problème n'est pas d'intégrer les Noirs, les Latinos et les Indiens dans la civilisation euro-occidentale, mais de désintégrer notre culture depuis ses racines et d'opposer la question des droits de l'homme à tout discours culturel, historique et spirituel. L'appel s'étend à tous les Occidentaux qui doivent se démarquer de leur passé, avoir honte de leurs origines et soutenir la bataille contre les classiques qui, à l'examen, étaient tous plus ou moins "racistes", "esclavagistes", "homophobes", "chauvins", etc. Finie la vie spirituelle, tout au plus chanterons-nous des spirituals.

Même les schémas de la pensée révolutionnaire sont bouleversés: les classes subordonnées, les prolétaires, ne doivent pas s'emparer des idées dominantes et de la culture hégémonique pour renverser les rapports de force et remplacer la direction de la société, mais ils doivent mépriser leur propre culture et en effacer les traces. Où allons-nous à partir d'une telle posture? Vers une forme de barbarisation planétaire et de repli narcissique sur l'aujourd'hui contre tous les hier et les toujours.

C'est précisément sur ce point que je voudrais me concentrer. Où mène cette bataille contre les classiques, contre la culture humaniste, contre les racines littéraires et artistiques, philosophiques et religieuses sur lesquelles se fonde la civilisation? Exactement là où le néocapitalisme mondial, plus cynique et plus grossier, nous mène: éliminer toute connaissance qui ne vise pas un but pratique et utilitaire, subordonner la beauté à l'utilité, établir la primauté absolue des conditions économiques sur celles qui sont manifestement considérées comme "culturelles". Vive l'ignorance des classes opprimées par rapport à la culture des dominateurs.

Même Pasolini, il y a un demi-siècle, dénonçait cette convergence entre le mouvement de rébellion, de protestation globale contre la tradition et la culture et le dessein nihiliste du nouveau capitalisme. Quand on enlève à une personne sa culture humaniste, son statut de croyant, son lien d'appartenance à ses racines et à sa tradition, que reste-t-il? Ce qui reste, c'est le consommateur mondial et ce qui reste, c'est le nombre, la quantité, la force et les relations de pouvoir. C'est cette aliénation gigantesque que nous vivons, dans laquelle les mouvements de libération et d'émancipation deviennent les bras armés d'une même barbarisation et déculturation de masse.

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Un monde est en train d'exploser à cause de cette alliance sous-jacente, inconsciente au moins en partie, entre les mouvements civils avec leurs résultats incivils et le nouveau capitalisme mondial. Il me semble voir un monde dans lequel les marchandises viennent de Chine et sont apportées à votre porte par les grandes multinationales du web, après vous avoir séduit avec une série de publicités avec des garçons noirs et jaunes et l'éloge du monde global mais éco-durable. Fabrication chinoise, distribution américaine, publicité consumériste-écolo-progressiste, suppression de la chaîne d'approvisionnement locale et de toute trace d'artisanat, de commerce et de production locaux. Et tout cela se combine parfaitement avec l'annulation de tout ce qui rappelle nos racines culturelles, identitaires et littéraires. Attention, effacer Dante ou Chaucer n'est pas la même chose qu'effacer une marque industrielle ou artisanale, ce sont des niveaux différents: mais le processus est convergent et s'appelle la globalisation, le réductionnisme global. Ce qui est inquiétant, c'est non seulement la primauté absolue de l'économie, de la finance et de la technologie sur le monde, mais aussi le remplacement de la culture, de la politique, de la religion, de la tradition et des civilisations par cet univers global et fonctionnel. Les Chinois se chargent de la marchandise, les géants multinationaux se chargent de la faire connaître et de la livrer à nos portes, et le mouvement mondial de libération, dans ses diverses articulations : antiracisme, MeToo, Antifa, cancel culture, publicité, se charge de leur donner une justification "idéologique" et même une bonne conscience morale. Au lieu d'Homère, George Floyd.

C'est pourquoi je vous dis: attention, défendre Virgile, Dante ou Machiavel, ce n'est pas s'attarder à défendre l'érudition de quelques-uns, mais ne pas le faire, c'est scier les branches et l'arbre sur lequel nous sommes assis. Des nains qui martèlent aujourd’hui la tête des géants sur les épaules desquels nous avons jusqu'à présent marché.

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Activité diplomatique intense en Russie et en Turquie en avril au sujet de l'Afghanistan

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Activité diplomatique intense en Russie et en Turquie en avril au sujet de l'Afghanistan

Gaston Pardo

Ex : http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestra...

Le président américain Joe Biden a annoncé que l'intervention militaire américaine en Afghanistan prendra fin le 11 septembre 2021 et que le dernier soldat américain quittera le pays plusieurs semaines avant le 20e anniversaire de l'invasion et de la conquête de ce pays d'Asie centrale par les États-Unis, le 7 octobre 2001.

Biden est le troisième président américain à s'être engagé à mettre fin à la guerre en Afghanistan. Même si les quelque 3500 derniers soldats quittaient le pays, des milliers d'agents de la CIA, de mercenaires et de troupes paramilitaires continueraient à soutenir le gouvernement du président Ashraf Ghani.

Mais l'annonce de Biden offre l'occasion de faire le point sur la plus longue guerre de l'histoire des États-Unis, qui a apporté des souffrances indicibles au peuple afghan, gaspillé de vastes ressources aux dépens d'une société américaine trompée sur les véritables motifs de l'invasion.

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Le World Socialist Web Site révèle que 100.000 Afghans sont morts dans la guerre, selon les comptes officiels, ce qui est sans doute un chiffre incomplet. Les États-Unis ont mené cette guerre en recourant aux méthodes de la "contre-insurrection", c'est-à-dire à la terreur: bombardement de fêtes de mariage et d'hôpitaux, assassinats par drones, enlèvements et torture. Dans l'une des atrocités ultimes de la guerre, en 2015, un avion américain a mené une attaque d'une demi-heure contre un hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz, en Afghanistan, tuant 42 personnes.

La Turquie accueillera à Istanbul, en avril 2021, une nouvelle conférence sur le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans, avec la participation des Nations unies et de pays tels que les États-Unis et la Russie. Ce processus n'implique pas que Doha, la capitale du Qatar, cesse d'être le centre des négociations de paix, a expliqué le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dans une interview accordée à l'agence de presse étatique Anatolia. L'omniprésence des officiels turcs dans toutes les réunions est révélatrice du poids de la géostratégie de leur pays dans l'issue régionale qui ne concerne que les peuples du Turkestan.

La coexistence de deux scénarios qui auraient été inacceptables par le passé est en vue. Alors que l'influence du livre de Zbigniew Brzezinski Le grand échiquier prévaut encore dans la géostratégie américaine, qui consacre le droit de la géopolitique américaine au Moyen-Orient, le rôle dominant de la Turquie croît dans un projet transcendantal pour l'Islam ottoman qui inclut dans un premier temps l'ensemble du Turkestan est admis.

Turkestan oriental et occidental

Le Turkestan est une région historique d'Asie centrale située entre la mer Caspienne et le désert de Gobi, peuplée principalement de peuples turcs occupant une superficie de plus de 5 millions de km2 en Europe orientale et en Asie.

Le Turkestan oriental, également connu sous le nom de Sinkiang ou d'Uyghuristan, est un terme politique aux significations multiples selon le contexte et l'usage. Le terme a été inventé par des turcologues russes comme Nikita Bichurin au XIXe siècle pour remplacer le terme Turkestan chinois, qui désignait le bassin du Tarim dans la partie sud-ouest de la province de Sinkiang de la dynastie des rois, indique Wikipedia.

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Au début du XXe siècle, les séparatistes ouïghours et leurs partisans ont utilisé le Turkestan oriental (ou "Uyghurestan") pour désigner l'ensemble du Sinkiang ou un futur État indépendant dans l'actuelle région autonome ouïghoure du Sinkiang (dont la capitale serait Urumchi). Ils rejettent le nom "Sinkiang" (Xinjiang) en raison de la résonance probablement chinoise qu'il reflète, et préfèrent "Turkestan oriental" pour souligner le lien avec les autres groupes turcs de l'ouest.

Turkestan occidental

Le Turkestan occidental ou Turkestan russe (en russe, Русский Туркестан, Russkiy Turkestan), était un territoire appartenant aujourd'hui au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, au Turkménistan, à l'Ouzbékistan, et faisait autrefois partie de l'Empire russe. C'était un territoire de 3.076.628 km², avec 7.721.684 habitants (1897).

Annexion à l'Empire russe

L'Empire russe, après les conquêtes d'Astrakhan et d'Orenbourg, a tenté à plusieurs reprises de prendre le pouvoir dans les steppes du sud. Après l'échec de l'expédition militaire contre le khanat de Khiva en 1717, au cours de laquelle Aleksandr Bekovitsj-Tsjerkasski et tous les membres de l'expédition ont été tués ou vendus comme esclaves, les Russes ont attendu plus d'un siècle avant de s'intéresser à nouveau à la région. Le Turkestan était sous le contrôle de l'Empire russe depuis le début du 18e siècle.

Un joli butin

La région de la mer Caspienne, à laquelle l'Afghanistan offre un accès stratégique, contient environ 270 milliards de barils de pétrole, soit à peu près 20 % des réserves prouvées du monde. Il contient également 665 trillions de pieds cubes de gaz naturel, soit environ un huitième des réserves mondiales de gaz.

L'intervention américaine en Afghanistan n'a pas commencé en 2001, mais en juillet 1979, lorsque l'administration Carter a décidé d'aider les forces qui combattaient le gouvernement soutenu par les Soviétiques, dans le but, comme l'a dit le conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski, de "donner à l'URSS sa guerre du Vietnam".

Après l'invasion soviétique en décembre 1979, la CIA a collaboré avec le Pakistan et l'Arabie saoudite pour recruter des "fondamentalistes" islamiques afin qu'ils se rendent en Afghanistan et y mènent une guérilla. C'est grâce à cette opération qu'Oussama ben Laden a pu se rendre en Afghanistan et que l'agence a activé Al-Qaïda sans sa présence.

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De même, les talibans sont le produit des armes et de l'entraînement pakistanais, du financement saoudien et du soutien politique des États-Unis. Bien que le groupe fondamentaliste ait vu le jour dans des camps de réfugiés au Pakistan sous la forme d'une sorte de "fascisme clérical", sous-produit de décennies de guerre et d'oppression, l'administration Clinton a approuvé sa capture en 1995-1996 comme la meilleure chance de rétablir la "stabilité".

vendredi, 23 avril 2021

Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir N.20

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Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 23 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & André Archimbaud.
 
 
LE LIVRE D'ANDRÉ ARCHIMBAUD CHEZ AVATAR ÉDITIONS:
Combat pour L’Hémisphère Nord – L’Amour d’Ariane https://avatardiffusion.com/livre/com...
 

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jeudi, 22 avril 2021

Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

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Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

Par Alastair Crooke

Source: Strategic Culture

En début d’année 2020, Steve Bannon affirmait que l’ère de l’information nous rendait moins curieux et moins disposés à considérer des visions du monde différentes des nôtres. Le contenu numérique nous est intentionnellement servi, de manière algorithmique, de sorte qu’avec la cascade de contenus similaires qui s’ensuit, nous « creusons » un sujet plutôt que de « nous ouvrir » à d’autres. Quiconque le souhaite peut, bien sûr, trouver des points de vue alternatifs en ligne, mais très peu le font.

En raison de cette caractéristique, la notion de politique par l’argumentation ou le consensus a presque entièrement disparue. Car quel que soit notre point de vue politique ou culturel, il y a toujours quelqu’un qui crée un contenu adapté à nos besoins, faisant de nous des consommateurs auto-stratifiés.

L’attrait magnétique d’un contenu similaire à notre pensée représente le « truc » psychique qui a rendu milliardaires les oligarques de la technologie. Pour Bannon, cependant, la signification était différente : oui, il devenait évident que la persuasion et l’argumentation n’étaient plus significatives pour faire pencher le choix de l’électeur marginal. Mais ce qui pouvait changer les choses (telle était la principale idée de Bannon), ce n’était pas de lire les métadonnées pour en dégager les tendances (comme le font les publicitaires), mais plutôt d’inverser l’ensemble du processus : c’est-à-dire de lire les données stratifiées pour élaborer des messages spécialement conçus, adaptés à la pensée du lecteur, qui déclencheraient une réponse psychique inconsciente (c’est-à-dire une « influence »), réponse qui pourrait potentiellement le conduire vers une orientation politique particulière.

Cela signifie, selon Bannon, que la campagne de Trump, et la politique en général, doit désormais être centrée sur une politique de mobilisation [émotionnelle, NdT], plutôt que sur la persuasion [intellectuelle, NdT].

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Bannon n’a jamais prétendu qu’il s’agissait là d’une idée nouvelle (il en attribue l’idée initiale aux Démocrates, en 2008), mais sa contribution réside dans la notion d’ingénierie inverse du modèle Big Tech à des fins politiques. L’importance particulière de cette idée réside toutefois dans un développement concomitant qui se matérialisait alors.

L’ouvrage prémonitoire de Christopher Lasch, La Révolte des Élites (1994), était en train de devenir réalité. Lasch avait prédit une révolution sociale qui serait poussée par la radicalité des enfants de la bourgeoisie. Leurs revendications seraient centrées sur des idéaux utopiques – diversité et justice raciale. L’une des principales idées de Lasch était que les futurs jeunes marxisants américains substitueraient une guerre des cultures à la guerre des classes. Cette guerre culturelle deviendra le « Big Divide » [Le Grand fossé, NdT].

Et pour Bannon (comme pour Trump), « Une guerre culturelle est une guerre », comme il l’a dit au Times. « Et la guerre fait des victimes ».

La politique de mobilisation était là pour rester ; et maintenant elle est « partout ». Le problème maintenant est que cette mécanique de politique de mobilisation est projetée à l’étranger, avec la (soi-disant) « politique étrangère » américaine.

Tout comme dans l’arène domestique, où la notion de politique par persuasion se perd, la notion de politique étrangère gérée par l’argumentation, ou la diplomatie, se perd également.

La politique étrangère devient alors moins une question de géostratégie, mais plutôt que ses « importants sujets » tels que la Chine, la Russie ou l’Iran, soient dépeints avec une « charge émotionnelle » faite pour mobiliser les « troupes » de la guerre culturelle intérieure afin d’influencer les psychismes américains (et ceux de leurs alliés) et les pousser à être mobilisés derrière un sujet (tel que plus de protectionnisme pour les entreprises), ou alternativement, donner une image sombre pour délégitimer une opposition ; ou pour justifier des échecs. Il s’agit d’un jeu très risqué, car cela oblige les États visés à adopter une position de résistance, qu’ils le souhaitent ou non.

Le fait de pousser la population à percevoir ces États étrangers de cette manière déformée oblige ces États à réagir. Et cela ne s’applique pas seulement aux rivaux de l’Amérique, mais aussi à l’Europe.

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Peter Pomerantsev, dans son livre intitulé « This is not Propaganda », donne un exemple de la manière dont une « charge émotionnelle » (dans ce cas, l’anxiété) peut être créée. En tant que chercheur à la London Shool of Economy, il a créé une série de groupes Facebook pour les Philippins afin de discuter des événements dans leurs communautés. Lorsque les groupes ont atteint une taille suffisante (environ 100 000 membres), il a commencé à publier des histoires de crimes locaux et a demandé à ses stagiaires de laisser des commentaires liant faussement ces crimes macabres aux cartels de la drogue.

Les pages Facebook se sont soudainement remplis de commentaires effrayés. Les rumeurs ont tourbillonné, les théories du complot se sont métastasées. Pour beaucoup, tous les crimes sont devenus des crimes liés à la drogue. (À l’insu de leurs membres, les groupes Facebook ont été conçus pour donner un coup de pouce à Rodrigo Duterte, alors candidat à la présidence, qui s’était engagé à réprimer brutalement les trafiquants de drogue).

La psychologie comportementale et la « psychologie de l’influence » prolifèrent dans la politique d’aujourd’hui. Des experts britanniques en psychologie comportementale auraient indiqué au Premier ministre, Boris Johnson, que ses politiques en matière de coronavirus risquaient d’échouer parce que les Britanniques n’avaient « pas assez peur » du Covid. La solution était évidente. En effet, une grande partie des stratégies occidentales d’anxiété face aux pandémies et aux confinements peuvent être considérées comme des « stratégies d’influence » comportementales en vue d’une réorganisation planifiée et à grande échelle, en utilisant le virus.

L’élément central de cette technique est l’utilisation du micro-ciblage : Le processus consistant à découper l’électorat en niches stratifiées et à utiliser des « stratégies psychologiques secrètes » pour manipuler le comportement du public a été lancé en grande partie par Cambridge Analytica. L’entreprise a débuté comme un sous-traitant militaire non partisan qui montait des opérations psychologiques sur internet pour contrecarrer les efforts de recrutement des djihadistes. Mais comme l’écrit MacKay Coppins, elle s’est ensuite métamorphosée :

Cela a commencé quand le milliardaire conservateur Robert Mercer est devenu 
un investisseur majeur et a installé Steve Bannon comme son représentant.
Grâce à l'énorme quantité de données qu'elle a recueillies auprès de
Facebook [...], Cambridge Analytica s'est efforcée d'établir des profils
psychographiques détaillés pour chaque électeur aux États-Unis et
a commencé à expérimenter des moyens d’influencer psychologiquement
les électeurs dans une direction ou une autre. Dans le cadre d'un exercice,
la société a demandé à des hommes blancs s'ils approuveraient le fait que
leur fille épouse un immigrant mexicain : Ceux qui ont répondu "oui" se
sont vus poser une question complémentaire destinée à provoquer leur
irritation face aux contraintes du politiquement correct : "Avez-vous eu
le sentiment que vous étiez obligés de répondre ça ?"
. Christopher Wylie, qui était le directeur de recherche de Cambridge Analytica,
a déclaré qu'"avec le bon type d’influence", les personnes qui présentaient
certaines caractéristiques psychologiques pouvaient être poussées vers
des croyances toujours plus extrêmes et des pensées conspiratrices.
"Plutôt que d'utiliser les données pour interférer avec le processus de
radicalisation, Steve Bannon a été capable d'inverser cela"
, a déclaré
Wylie. "Nous étions essentiellement en train de semer une insurrection
aux États-Unis"
.

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Bannon et Andrew Breitbart avaient auparavant été impressionnés par la véritable puissance populiste dont ils avaient été témoins au sein du Tea Party. Ce dernier avait émergé en réponse à la crise financière de 2008, les membres du Tea Party voyant les Américains ordinaires devoir payer pour nettoyer le gâchis financier, tandis que ceux qui en étaient la cause s’en sortaient, encore plus enrichis : « [Le Tea Party] était quelque chose de totalement différent. Ce n’était pas… ce n’était pas le parti républicain standard. C’était tout nouveau. Vous avez eu la – vous avez eu la – vous avez eu l’énorme révolte du Tea Party en 2010, dans laquelle nous avons gagné 62 sièges. Le parti républicain ne l’a pas vu venir », expliquait Bannon.

« L’incapacité du parti républicain à se connecter aux électeurs de la classe ouvrière était la principale raison pour laquelle ils ne gagnaient pas. » Et c’est ce que Bannon a dit à Trump : « On sort le « commerce » de sa position numéro 100, d’accord ? Ce n’est pas [encore] un problème. Tout le parti républicain a ce fétichisme du libre-échange – ils réagissent comme des automates, « Oh, libre-échange, libre-échange, libre-échange » – ce qui est une idée radicale, surtout quand vous êtes contre un adversaire mercantile comme la Chine. »

« Nous allons donc faire passer le commerce de la position numéro 100 à la position numéro 2, et nous allons faire passer l’immigration, qui est numéro 3, à la position numéro 1 [dans les priorités des Américains]. Et cela sera axé sur les travailleurs, n’est-ce pas ? Et nous allons recréer le parti républicain ».

J’en viens au deuxième point concernant l’utilisation de stratégies psychologiques qui opèrent en dessous du niveau de conscience : Dès le départ, ils avaient l’intention de faire exploser l’establishment républicain. Elles étaient destinées à être explosives et transgressives. Bannon l’illustre à partir d’un discours clé de la campagne de Trump : « Il commence [par] l’immigration et le commerce, dont personne ne parle jamais – mais ensuite, il commence à faire des choses exagérées, et je dis : « Regardez. Ils vont mordre fort. Et ils mordent fort ; il va faire exploser tout ça. »

« Je suis assis là, à regarder ce truc à la télé. Quand il commence à parler des violeurs mexicains et tout ça, je me dis : « Oh, mon Dieu. » J’ai dit, « C’est… » J’ai dit : « Il vient de les enterrer… Ils vont devenir fous. CNN va littéralement diffuser 24 heures sur 24. » A ce moment-là, il part en Iowa, je crois, cette nuit-là. Ils ne parlent que de ça. Il passe de numéro 7 à la première place, et ne regarde jamais en arrière ».

Dans les sondages du lendemain, Trump devenait le numéro un. Très transgressif, très agressif et polarisant. C’était son intention. Comme l’a dit Bannon : « A la guerre, il y a des victimes ».

Bien sûr, Bannon était bien conscient (il venait de Goldman Sachs) que ce sont les entreprises américaines qui avaient délocalisé vers l’Asie les emplois manufacturiers, dans les années 1980, à la recherche de marges bénéficiaires plus élevées (ce n’est donc pas la Chine qui en est responsable). Et ce sont les chambres de commerce américaines qui ont préconisé une augmentation de l’immigration afin de réduire les coûts de la main-d’œuvre aux États-Unis. Mais tout ce contexte était du matériel insuffisamment combustible pour gagner une guerre culturelle totale. C’était trop nuancé : Non, la Chine « veut submerger culturellement l’Amérique et dominer le monde. Elle a volé vos emplois » : Elle nous a filé le Covid. Soudainement, l’Amérique rouge a été « enflammée » par des bavardages anxieux. Elle l’est toujours.

Les Démocrates, inquiets de cette tendance, se sont tournés vers d’autres pays pour tirer des leçons sur la façon de contrer cette tendance à la mobilisation. L’Indonésie, par exemple, a sévi après qu’une vague de récits viraux a conduit à la défaite d’un candidat populaire au poste de gouverneur en 2016. Pour éviter qu’une perturbation similaire ne se reproduise, une coalition de journalistes de plus de deux douzaines de grands médias indonésiens a travaillé ensemble pour identifier et démystifier les « canulars » avant qu’ils ne gagnent du terrain en ligne.

Il s’agissait d’un modèle prometteur. Un modèle qui a été mis en évidence après l’article du Time Magazine du 3 novembre intitulé « The Secret History of the Shadow Campaign That Saved the 2020 Election » (L’histoire secrète de la campagne cachée qui a sauvé l’élection de 2020), qui souligne comment cette campagne secrète « a réussi à faire pression sur les entreprises de médias sociaux pour qu’elles adoptent une ligne plus dure contre la désinformation, et a utilisé des stratégies basées sur les données numériques pour lutter contre les diffamations virales ».

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Aujourd’hui, Biden déclare qu’il a l’intention de changer l’Amérique « pour toujours » grâce à son projet de triples lois sur les dépenses budgétaires. En fin de compte, l’intention de son administration est de « décoloniser » l’Amérique de la primauté des Blancs – et, inversant ainsi le paradigme du pouvoir, de le placer plutôt entre les mains de leurs victimes. Il s’agit de profonds changements structurels, politiques et économiques qui sont bien plus radicaux que ce que la plupart des gens ne le perçoivent. On peut le comparer au consensus national pour un changement transformationnel du type de celui que le peuple américain a encouragé par ses votes en 1932 et 1980.

Aujourd’hui, il n’y a pas les conditions sociales pour la transformation qui existait en 1932 ou en 1980. Réaliser l’agenda national est « capital » : Cela représenterait une « victoire » décisive dans la guerre culturelle américaine. L’agenda de politique étrangère du cercle Biden est secondaire ; son objectif premier est de faire croire à la « fermeté » ; de ne laisser aucune « faille » par laquelle le Parti républicain pourrait obtenir suffisamment de soutien, en 2022, pour modifier l’équilibre fragile du Congrès, en dépeignant Biden comme un faible qui évite la confrontation.

Les Démocrates ont toujours une peur névralgique de la surenchère du Parti républicain sur la « sécurité de l’Amérique ». Historiquement, une stratégie d’ennemis étrangers et d’anxiété publique accrue a toujours consolidé le soutien de l’opinion publique envers un leader.

La Russie, la Chine, l’Iran – ce ne sont que des « images » utilisées principalement pour leur potentiel à être chargées « d’une influence » émotionnelle dans cette guerre culturelle occidentale ; à laquelle ces États ne prennent pas part. Ils n’ont d’autres choix que de rester fermes et mettre en garde contre tout franchissement de certaines « lignes rouges ». C’est ce qu’ils font. Mais la politique de mobilisation transgressive sera-t-elle capable de comprendre que cette position n’est pas une contre-mobilisation de même nature, et que ces « lignes rouges » sont réelles et non pas des éléments d’un « jeu d’influence » ?

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

mardi, 20 avril 2021

Non, le soldat Ryan n'a pas sauvé les Afghans

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Non, le soldat Ryan n'a pas sauvé les Afghans

par Fulvio Scaglione

Source : Fulvio Scaglione & https://www.ariannaeditrice.it/
 
L'Afghanistan, le retrait et la honte
 
Joe Biden a annoncé le retrait des troupes américaines (3000 hommes) et, par conséquent, des troupes de l'OTAN (7000 hommes) d'Afghanistan. Et il a choisi une date suggestive, le 11 septembre, le jour des tours jumelles, pour parachever le retrait. Inutile de s'appesantir sur le fait que, là aussi, le nouveau président suit les traces de son prédécesseur, ne prenant que quelques mois de marge de manœuvre en plus:il programme ce retrait pour septembre non pas pour mai, comme l'avait suggéré Donald Trump. Deux autres faits importent davantage, que M. Biden a lui-même soulignés, du moins partiellement. La première, c'est que cette guerre de vingt ans a été un échec colossal. Les États-Unis ont dépensé à eux seuls deux trillions de dollars (deux mille milliards) pour la mener à bien, une somme qui aurait pu être utilisée pour prendre l'Afghanistan et le rendre à nouveau neuf. Pour la combattre, 3541 soldats internationaux sont morts, près de  000 soldats afghans, des dizaines de milliers de guérilleros et, surtout, environ 200.000 civils qui, selon les statistiques les plus crédibles, ont été tués à 40% par ceux qui étaient venus de l'autre bout du monde (y compris d'Italie, ndlr) pour les libérer.
 
Et quel est le résultat ? Selon toute vraisemblance, nous assisterons d'ici quelques mois à une répétition de la guerre civile des années 90, car les talibans sont réapparus bien renforcés, au point de pouvoir s'asseoir à la table des négociations de paix en tant qu'interlocuteurs faisant autorité. Il est clair qu'ils ont des plans très très différents pour l'avenir de l'Afghanistan de ceux qui, avec plus ou moins de succès, gouvernent dans l'ombre des canons de l'OTAN. Et selon toute probabilité, ce seront les talibans qui l'emporteront, forts du consensus grâce auquel, surtout dans les campagnes, ils n'ont jamais perdu. Comme dans un jeu de l'oie pervers, nous allons donc revenir presque exactement au point de départ. Vingt ans et 300.000 morts plus tard.
 
L'autre fait, incroyable si l'on s'éloigne de la vision américano-centrée qui a dominé pendant des décennies, est que ce retrait est la réplique d'autres retraits. Celui du Vietnam, par exemple. Ou celle, beaucoup plus proche de nous, de l'Irak, décrétée en 2011 par Barack Obama, qui avait Biden comme adjoint à la Maison Blanche. En Irak, nous savons comment cela s'est passé. George Bush Jr. et Tony Blair ont inventé un tas de mensonges sur les armes de destruction massive pour mener leur guerre coloniale. Ils ont ainsi produit une vague de violence et de destruction responsable de nombreux massacres (environ 15.000 soldats de différentes nationalités, des soldats et des contractants irakiens sont morts, au moins 30.000 soldats de l'armée de Saddam Hussein, au moins 50.000 insurgés et un nombre de civils que personne n'a pu ou voulu préciser, mais qui se chiffre en centaines de milliers de personnes), de la déstabilisation de toute une région et de ces ressentiments qui, plus tard, ont ouvert la voie à Al-Qaïda et à Isis.
 
Et pourtant, à chaque fois, on aboutit à un retrait plus ou moins retentissant, dont on parle comme d'un mérite, d'un geste astucieux, et non comme de la conséquence inévitable d'un formidable entêtement et d'une impitoyable politique. Je me  trouvais en Afghanistan en 2001, lorsque cette folie qui a duré vingt ans a commencé. Je suivais l'avancée de l'Alliance du Nord et il était clair à un kilomètre à la ronde qu'il s'agissait d'une fausse guerre, gagnée d'avance en achetant le consentement des tribus contre les talibans. Comme toujours, l'achat de la victoire n'a pas été difficile. Acheter la paix, en revanche, s'est avéré impossible. Vous verrez, dans vingt ans, ils feront la même chose avec la Syrie. Et ils diront les mêmes choses qu'aujourd'hui.

Le pire parti de France

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Le pire parti de France

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

On pensait avoir touché le fond des abysses avec l’UMP – Les Républicains de Jacques Chirac et de Nicolas Sarközy, le PS de François Hollande, La République en marche d’Emmanuel Macron sans oublier le MoDem, l’UDI, La France hyper-soumise ou le Rétrécissement népotique. C’était sans compter sur Europe Écologie – Les Verts qui trouve le moyen de creuser la lithosphère terrestre.

Arrivés par effraction grâce au covid-19 et à une abstention massive à la tête de nombreuses municipalités, Les Verts n’ont guère tardé à montrer leur suffisance idéologique. L’édile de Bordeaux qualifie les sapins de Noël d’« arbres morts » et ne veut pas en installer en décembre. Le maire de Lyon juge le Tour de France cycliste machiste et pollueur, propose à son conseil municipal un budget « genré », et bannit la viande des cantines scolaires. La mairesse de Strasbourg accorde une forte somme d’argent public à la plus grande mosquée d’Europe occidentale. Les nationaux-islamistes turcs la remercient chaudement. Aux mains d’une coalition verte – rouge très vif depuis sept années, Grenoble redevient un Chicago alpin.

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La semaine dernière, la mairesse de Poitiers, Léonore Moncond’huy (photo), a supprimé les subventions municipales aux aéroclubs locaux parce qu’elle réprouvait le sport motorisé. Pour se justifier, elle estima que « l’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfant d’aujourd’hui ». Souhaiterait-elle que les jeunes générations rêvassent d’accueil inconditionnel des « migrants », d’une société inclusive, dévirilisée et végane, et d’une existence seulement propice à la consommation du shit ?

Certes, les penseurs de l’écologie, à l’instar du décroissant Serge Latouche, souhaitent décoloniser l’imaginaire collectif, mais il s’agit de se libérer du productivisme, du Progrès et de la Modernité, et seulement pas de l’aviation de plaisance. Les Verts seraient-ils donc opposés aux programmes spatiaux ? Ce ne serait que de simples banalités de la part de pacifistes invétérés qui ignorent la loi d’airain du politique et donc des enjeux de puissance.

Léonore Moncond’huy commet en tout cas un formidable contresens peu surprenant. Dans le n° 17 d’octobre 2014 de Causeur, Daoud Boughezala rapportait une anecdote survenue au moment de l’université d’été des Verts deux mois plus tôt à Bordeaux. Lors d’un atelier consacré à Bernard Charbonneau et à Jacques Ellul, « sur la cinquantaine de spectateurs de l’assistance, nous sommes trois ou quatre à lever le bras » pour avoir lu leurs œuvres… Cette méconnaissance étonne de la part d’un milieu constitué de cadres supérieurs diplômés pléthoriques.

Dans son récent essai co-écrit Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2020), Emmanuel Todd a raison de considérer le vote en faveur des Verts comme une manifestation patente de « contre-populisme ». C’est une attitude réactive à la nette radicalisation de la société française. Le démographe et économiste dissident précise que voter pour EE-LV, c’est effectuer un « vote […] : “ Ni Macron ni le peuple ” » qui se traduit dans les faits par « un vote contre le Jaune. Non à Macron, non aux Gilets jaunes aussi. Un vote “ ni ni ”, en somme » sans pour autant choisir les « extrêmes ». Les Verts sont par conséquent la dernière engeance en date de la Plaine, ce marécage historique central de la bourgeoisie modérée.

Donneurs de leçon permanents et chantres de la morale politique, ce qui est un oxymore, Les Verts détestent toute contradicteur averti. Très susceptibles, ils ont déposé une plainte en diffamation contre divers membres du gouvernement dont Marlène Schiappa qui déclarait dans un franglais typique propre à nos dirigeants qu’« on pourrait faire un best-of des décisions les plus sectaires d’EE-LV ». Incapables de débattre avec quiconque qui ne partage pas leur point de vue, ils refusent ainsi les invitations de la chaîne d’information CNews accusée par ailleurs de « dérive droitière ». Ils attendent des journalistes de recevoir un traitement conformiste et convenu.

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L’électorat Vert reste néanmoins fluctuant, instable et mouvant. Trimbalé de Bayrou en 2007 à Macron en 2017 en passant par Hollande en 2012, il ne présente pas une forte motivation et risque de vite déchanter si EE-LV commence à se déchirer au sujet de l’échéance présidentielle à venir. Sait-il pour le moins que l’antagonisme entre Éric Piolle et Yannick Jadot (photo) est si violent en interne qu’il ramène à l’état de broutilles la féroce rivalité entre François Mitterrand et Michel Rocard ou entre Lionel Jospin et Laurent Fabius aux grandes heures du PS ?

Les Verts ont longtemps été assimilés à des « pastèques » (vert à l’extérieur et rouge à l’intérieur) ou à une volonté de revenir à la lampe à huile. Commencée en 1993 avec l’exclusion d’Antoine Waechter, leur dérive tourne à l’artificialisation et à la stérilisation des idées écologiques les plus prometteuses. Ils se détournent de la pluralité des expressions et se moquent de la diversité des opinions. Cette écologie politique-là ne peut que conduire à un Tchernobyl des convictions, à un Fukushima de l’engagement militant, à un dépôt de bilan politique total.

Georges Feltin-Tracol.

PS : Chaque semaine depuis un an, Les Verts démontrent leur sens des affaires publiques. Le 14 avril dernier, le conseiller municipal EE – LV de Vincennes (Val-de-Marne), Quentin Bernier – Gravat, ne vote pas une subvention au club local de yacht, car « les bateaux polluent, donc l’activité du Yacht Club est polluante ». Il oublie qu’il s’agit de la navigation à voile (avec du vent)… Peut-être faudrait-il commencer à préparer un bêtiser politique des Verts tant ce parti symbolise la bouffonnerie dans toute sa splendeur.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 210, mise en ligne sur TVLibertés, le 13 avril 2021.

lundi, 19 avril 2021

Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

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Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

par LIGNE DROITE

L’Europe bruxelloise, en supprimant tous les obstacles aux échanges commerciaux entre l’Union et le monde extérieur, a exposé les entreprises européennes à une concurrence sauvage et déloyale. Ce faisant, elle a provoqué des délocalisations en grand nombre, créé un chômage de masse et initié un processus d’appauvrissement des Européens. Ligne droite considère en conséquence que la nouvelle Union doit suivre une voie inverse et mener une politique commerciale combative fondée sur une régulation des échanges commerciaux à ses frontières.

L’Europe bruxelloise, le bon élève de la classe mondialiste

Depuis 1974, l’organisation bruxelloise s’est engagée dans l’abaissement progressif des droits de douane extérieurs et dans la suppression de tous les obstacles aux échanges. Elle a ainsi tourné le dos à la philosophie première du Marché commun qui prévoyait un tarif extérieur commun et même, comme en matière agricole, le principe de la préférence communautaire. Le marché créé entre les pays d’Europe est dès lors devenu sous la pression britannique un marché ouvert totalement soumis aux vents dévastateurs de la concurrence sauvage venue des quatre coins du monde.

Cette politique a été menée de surcroît avec une naïveté totale. Contrairement aux Américains par exemple, qui multiplient les entorses aux règles de libre-échange pour protéger au mieux leur appareil de production, les eurocrates n’ont de leur côté qu’un objectif : être le meilleur élève de la classe mondialiste. Le fait que M. Lamy ait pu, après son mandat de commissaire européen au commerce, être nommé directeur général de l’OMC en dit long à cet égard. Car qui peut croire qu’un commissaire qui aurait défendu avec âpreté les intérêts commerciaux de l’Europe aurait pu être choisi ensuite pour diriger l’instance censée gérer le commerce mondial ?

Cette politique laxiste, déterminée non par le souci de bien défendre les intérêts européens, mais par celui d’appliquer au mieux l’idéologie libre-échangiste, a produit des effets catastrophiques. Elle a provoqué un décrochage économique de l’Europe, qui l’a amenée à perdre des pans entiers de son industrie et à se faire distancer techniquement et commercialement dans de nombreux domaines de pointe.

Une politique commerciale combative

Aussi faut-il tirer les leçons de ces errements et mettre un terme à cette funeste politique de dérégulation. Ligne droite considère donc que la nouvelle Union qu’elle appelle de ses vœux doit rompre avec le laxisme actuel pour mener une politique commerciale combative fondée sur le principe de la régulation des échanges aux frontières du continent.

À cet égard la nouvelle Union devrait commencer par utiliser toutes les dispositions prévues dans les traités commerciaux et dans la réglementation de l’OMC pour multiplier les procédures de sauvegarde et ouvrir tous les contentieux possibles contre les pratiques commerciales jugées déloyales.

Au-delà, l’Europe devrait proposer à ses partenaires mondiaux l’ouverture de nouvelles négociations commerciales afin de refonder les principes du commerce mondial. Elle devrait dans ce contexte plaider pour un retour à la régulation et pour la création d’écluses douanières destinées à compenser les différences de salaire, de réglementation sociale et environnementale ainsi que celles liées à la sous-évaluation de certaines monnaies. Les négociations du cycle de Doha ayant échoué il y a plus d’une décennie, l’Union pourrait demander l’arrêt définitif de ce type de processus et l’ouverture d’un nouveau cycle portant cette fois sur une régulation contrôlée par l’OMC.

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Une régulation du commerce mondial

Devant le refus prévisible d’une telle refondation, l’Union devrait alors prendre les moyens de l’imposer. N’oublions pas que l’Europe est la première puissance commerciale du monde et que rien dans ce domaine ne peut se faire sans elle. Là où la France seule aurait été acculée à céder, l’Europe serait en position de faire céder ses partenaires. Pour faire prévaloir ses vues, elle devrait donc prendre l’initiative de rétablir unilatéralement une barrière douanière à ses frontières. Cette attitude de transgression délibérée provoquerait à n’en pas douter des mises en demeure de l’OMC que l’Europe devrait ignorer complètement. Elle entraînerait aussi des représailles de la part de ses partenaires commerciaux qui décideraient de leur côté d’imposer des droits de douane sur les produits européens. Ce faisant, c’est l’ensemble du dispositif libre-échangiste qui se trouverait déstabilisé. Mais, au bout d’une période incertaine et peut-être un peu chaotique de représailles et de contre-représailles, gageons que les grands acteurs du commerce mondial tomberaient vite d’accord pour ouvrir des négociations destinées à remettre de l’ordre dans le système commercial international. Des discussions qui ne pourraient alors qu’aboutir au principe d’une régulation raisonnable et contrôlée sur un plan multilatéral par l’OMC.

Vers la réindustrialisation du continent

Une telle évolution conduirait alors beaucoup d’acteurs du commerce mondial à changer de perspective. Gageons qu’un pays comme la Chine, par exemple, en tirerait la conséquence qu’il lui faut dorénavant se tourner vers un modèle de développement davantage axé sur la consommation intérieure que sur l’exportation à tout-va.

L’Europe de son côté pourrait entreprendre un processus de relocalisation et de réindustrialisation qui conduirait à une réduction du chômage, une amélioration de la croissance et à plus de prospérité pour les Européens.

L’Europe peut et doit imposer la régulation du commerce mondial.

Ligne Droite.

• D’abord mis en ligne sur le site Ligne Droite.

La revue de presse de CD (18 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(18 avril 2021)

CULTURE

Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

C'est l'époque où Peter Pan est interdit aux enfants par la bibliothèque publique de Toronto, où l'éditeur néerlandais Blossom Books retire Mahomet de l'Enfer de Dante et où l'on enregistre chaque jour une censure pour satisfaire les indignés professionnels. C'est le moment où Dan Franklin, qui a publié Ian McEwan et Salman Rushdie aux éditions Jonathan Cape, déclare : « Je ne publierais pas Lolita aujourd'hui. Avec MeToo et les médias sociaux, vous pouvez susciter l'indignation en un clin d'œil. Si on me proposait Lolita aujourd'hui, je ne le ferais jamais passer et un comité de trentenaires dirait : "Si vous publiez ce livre, nous allons tous démissionner" ». Presque normal alors de lire Michel Schneider, biographe de Charles Baudelaire, qui dans Le Point déclare que son favori, l'auteur des Fleurs du mal, serait aujourd'hui fustigé et censuré.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/10/a...

EUROPE

Irlande du Nord. Quand les enfants perdus d’Ulster sombrent dans la violence

Nous vous proposons ci-dessous la traduction d’un article en langue anglaise signé Jenny McCartney au sujet des tensions et des violences en Irlande du Nord à l’heure actuelle. Une analyse pertinente (sans doute la meilleure à l’heure actuelle qui ait été publiée par une journaliste au fait de la situation) qui résume parfaitement la situation de ces derniers jours, à découvrir ci-dessous.

The Post – Traduction par Breizh-Info

https://www.breizh-info.com/2021/04/11/162274/irlande-du-...

Arrêtez de dire « the bloc » pour parler de l'Union européenne

Arrêtez de nous appeler « the bloc »! Dans la presse anglophone, nous autres Européens sommes « the bloc ». Pas l'Union européenne, mais « the bloc ». Politico, le New York Times, le Guardian… Rares sont les médias à ne pas recourir à ce raccourci facile qui évite de répéter «  vingt-sept États membres » ou « l'Union européenne » dans un même article. Un petit mot efficace, qui claque dans un titre ou un chapô, mais qui donne l'impression que de notre côté de la Manche ou de l'Atlantique se dresse un monstre froid, vestige de l'époque soviétique, où personne ne mange à sa faim et où chacun se terre, privé de ses libertés les plus fondamentales. Dans le monde post-Brexit et en pleine guerre des vaccins, « the bloc » sonne désuet et polarise une réalité déjà suffisamment clivée pour en rajouter.

Slate

http://www.slate.fr/story/207470/the-bloc-expression-racc...

FRANCE

Alerte ! Les sociétés françaises sont devenues des proies faciles pour les étrangers

Le cas Carrefour pourrait ne pas être isolé : déjà fragiles, nos entreprises sont devenues encore plus vulnérables à des rachats par des investisseurs étrangers. Mais, depuis peu, l’Etat s’est donné les moyens de les protéger.

Capital.fr

https://www.capital.fr/entreprises-marches/alerte-les-soc...

Rwanda : partiel et partial, le rapport Duclert

Le rapport « Duclert », commandé par le président de la République pour tenter de faire la lumière sur la responsabilité supposée de la France dans le génocide rwandais de 1994, fait couler beaucoup d’encre depuis sa remise le 26 mars dernier à Emmanuel Macron par le Pr Vincent Duclert, patron de la commission de 14 historiens réunis depuis deux ans à cette occasion. Ce rapport très fouillé et très volumineux est paradoxalement partiel, et partial.

Conflits

https://www.revueconflits.com/jacques-hogard-rwanda-rappo...

ISLAM

Fenêtre sur le monde. Le djihadisme d’atmosphère. Gilles Kepel

Gilles Kepel, professeur à l’ENS, est l’un des orientalistes les plus renommés de France. On lui doit d’être l’un des premiers à avoir étudié les « banlieues de l’islam » ainsi que les fractures qui parcourent le monde musulman. Il étudie aujourd’hui la notion de « djihadisme d’atmosphère » qui explique en partie les attentats commis récemment. Dans Le Prophète et la pandémie (Gallimard), il étudie les conséquences de l’année 2020 sur les mondes arabes et musulmans. Une interview-vidéo de plus d’une heure.

Conflits

https://www.revueconflits.com/gilles-kepel-prophete-pandemie/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=revue_conflits_les_dernieres_mises_en_ligne&utm_term=2021-04-09  

MEDIAS

Le sort de Julian Assange démontre l’imposture des valeurs dont se réclame l’Occident

Le monde occidental a une très haute opinion de lui-même et de ses prétendues valeurs, mais la manière dont il traite le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, révèle qu’il ne s’agit que de mensonges.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/10/le-sort-de-julian-assange-demontre-limposture-des-valeurs-dont-se-reclame-loccident/

État profond ? Ben Nimmo, cadre de l’OTAN, rejoint Facebook

Comme le proclament les complotistes de l’anti-complotisme, style Rudy Reichsdadt, l’État profond américain n’a jamais existé, n’existe pas, n’existera jamais. Le fait que Facebook recrute un ancien de l’OTAN doit être une preuve de plus de cette non existence…

OJIM

https://www.ojim.fr/etat-profond-ben-nimmo-cadre-de-lotan...

 

 

dimanche, 18 avril 2021

Tendances mondiales 2040

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Tendances mondiales 2040

Leonid Savin

Ex : https://katehon.com/

La communauté du renseignement américaine a publié son septième rapport sur les prévisions politiques de l'avenir

Le résumé du document indique que le principal facteur influençant les processus géopolitiques dans le monde sera la démographie. Il indique que "les tendances les plus nettes au cours des 20 prochaines années seront des changements démographiques majeurs, la croissance de la population mondiale ralentissant et le monde vieillissant rapidement. Certains pays développés et en développement, notamment ceux d'Europe et d'Asie de l'Est, vieilliront plus vite et connaîtront un déclin démographique qui aura des effets négatifs sur la croissance économique. En revanche, certains pays en développement d'Amérique latine, d'Asie du Sud, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord bénéficient d'une augmentation de leur population en âge de travailler, ce qui offre des possibilités de dividende démographique combiné à des améliorations des infrastructures et des compétences. Le développement humain, notamment la santé, l'éducation et le bien-être des ménages, a entraîné des améliorations historiques dans toutes les régions au cours des dernières décennies. De nombreux pays auront du mal à tirer parti de ces avancées, voire à les maintenir. Les améliorations passées se sont concentrées sur les fondements de la santé, de l'éducation et de la réduction de la pauvreté, mais les prochains niveaux de développement sont plus complexes et doivent faire face aux vents contraires de la pandémie de COVID-19, à une croissance économique mondiale potentiellement plus lente, au vieillissement des populations et aux effets des conflits et du climat. Ces facteurs mettront les gouvernements au défi de fournir l'éducation et les infrastructures nécessaires pour stimuler la productivité de leurs classes moyennes urbaines croissantes dans l'économie du XXIe siècle. Alors que certains pays font face à ces défis et que d'autres échouent, l'évolution des tendances démographiques mondiales exacerbera presque certainement les inégalités des chances économiques au sein des pays et entre eux au cours des deux prochaines décennies, et créera des pressions et des différends plus importants en matière de migration."

L'épidémie du coronovirus fait l'objet d'une discussion spécifique et est présentée dans une section séparée. Selon les auteurs, elle a entraîné de nouvelles incertitudes en matière d'économie, de gouvernance et de technologie. Ses effets se feront encore sentir dans les années à venir. Il est également souligné que les précédents rapports de renseignement avaient prédit de nouvelles maladies potentielles et des scénarios de pandémie, mais qu'ils ne donnaient pas une image complète de ce que COVID-19 provoquerait et de son impact sur la société.

Globalement, la pandémie a entraîné les processus suivants :

- les tendances économiques catalysées par les quarantaines et les fermetures de frontières ; - la montée du nationalisme et de la polarisation ;

- l'aggravation des inégalités ; - le déclin de la confiance dans les gouvernements ;

- la faiblesse et l'échec exemplaires d'organisations internationales comme l'ONU et l'OMS ; et

- la montée des acteurs non gouvernementaux.

Pour cette raison, il est suggéré que "dans ce monde plus contesté, les communautés se divisent de plus en plus, les gens cherchant la sécurité auprès de groupes partageant les mêmes idées et basés sur des identités établies ou nouvellement connues; les États de tous types et de toutes régions luttent pour répondre aux besoins et aux attentes de populations plus connectées, plus urbaines et plus puissantes; et le système international est plus compétitif, en partie à cause des défis posés par la montée en puissance de la Chine, et plus exposé aux conflits, car les États et les acteurs non étatiques exploitent de nouvelles sources de pouvoir et érodent les normes et institutions de longue date qui ont assuré une certaine stabilité au cours des dernières décennies. Cependant, ces dynamiques ne sont pas figées à perpétuité, et nous envisageons de nombreux scénarios plausibles pour le monde de 2040, d'une renaissance démocratique à une transformation de la coopération mondiale motivée par une tragédie partagée, en fonction de la façon dont ces dynamiques interagissent et des choix que les gens font en cours de route."

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Les auteurs réduisent les scénarios futurs à cinq thèmes. Les défis mondiaux, du changement climatique aux maladies en passant par les crises financières et les catastrophes d'origine humaine, se présenteront avec une fréquence et une intensité accrues dans pratiquement toutes les régions et tous les pays. La croissance continue de la migration, qui augmentera d'une centaine de millions en 2020 par rapport à 2000, affectera à la fois les pays d'où proviennent les flux et les pays où ils séjournent. Les systèmes de sécurité nationale des États devront s'adapter à ces changements. La fragmentation croissante affectera les sociétés, les États et le système international. Malgré un monde plus interconnecté grâce à la technologie, les gens seront divisés selon des lignes différentes. Le principal critère sera une communauté de vues, de croyances et de conceptions de la vérité.

Cela entraînera un déséquilibre. Le système international aura peu de moyens pour répondre à ces défis. Au sein des nations, l'écart entre les demandes des populations et les capacités des gouvernements et des entreprises va se creuser. Des manifestations de rue auront lieu dans des endroits allant de Beyrouth à Bruxelles en passant par Bogota. La concurrence au sein des sociétés s'intensifiera, entraînant des tensions accrues. Au sein des nations, la politique sera plus controversée. Dans la politique mondiale, la Chine défiera les États-Unis et le système international occidental. L'adaptation sera à la fois un impératif et une source clé d'avantages pour tous les acteurs du monde.

De la technologie à la politique démographique, toutes seront utilisées comme stratégies pour améliorer l'efficacité économique, et les pays qui réussiront seront ceux où le consensus social et la confiance pourront être atteints. Les auteurs suggèrent donc de prêter attention aux paramètres de la démographie, de l'environnement, de l'économie et du développement technologique, car ce sont eux qui détermineront les contours du monde futur. L'urbanisation va se poursuivre et, d'ici 2040, deux tiers de la population mondiale vivront dans des villes. Le nombre de villes de plus d'un million d'habitants va également augmenter. L'urbanisation ne sera pas nécessairement synonyme d'amélioration de la qualité de vie. L'Afrique subsaharienne représentera environ la moitié et l'Asie du Sud environ un tiers de l'augmentation de la pauvreté urbaine.

En somme, les problèmes de pauvreté promis depuis les hautes tribunes de l'ONU il y a plus de 20 ans (par exemple, les objectifs du millénaire pour le développement ou le programme de développement durable) non seulement subsisteront, mais seront exacerbés. Les niveaux de manque d'éducation, d'accès aux services de santé, de logement, etc. continueront à augmenter. La section sur la dynamique du système international se concentre sur la rivalité entre la Chine et les États-Unis, qui auront la plus grande influence et prendront des positions différentes sur le futur système mondial. Toutefois, leur concurrence ne sera pas aussi intense qu'à l'époque du monde bipolaire avec l'URSS et les États-Unis, car il existe déjà davantage d'acteurs capables d'affirmer leurs propres intérêts, notamment dans leur propre région.

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Les pays les plus susceptibles d'en bénéficier sur le plan géopolitique et économique sont l'UE, l'Inde, le Japon, la Russie et le Royaume-Uni. Et la Corée du Nord et l'Iran sont désignés comme des fauteurs de troubles, qui apporteront plus d'incertitude et de volatilité en affirmant leurs intérêts. Il est également noté que "la Chine et la Russie vont probablement essayer de continuer à influencer les populations américaines et européennes en promouvant des récits sur le déclin de l'Occident. Ils sont également susceptibles d'étendre leur influence dans d'autres régions, comme l'Afrique, où ils sont déjà tous deux actifs".

Il est logique de citer l'intégralité de l'article sur la Russie, qui donnera un aperçu de la façon dont la communauté du renseignement américaine voit notre pays et comprend la politique russe. "La Russie restera probablement une puissance perturbatrice pendant une grande partie ou la totalité des deux prochaines décennies, même si ses capacités matérielles diminuent par rapport à celles des autres grands acteurs. Les avantages de la Russie, notamment ses importantes forces militaires conventionnelles, ses armes de destruction massive, ses ressources énergétiques et minérales, sa vaste géographie et sa volonté de recourir à la force à l'étranger, lui permettront de continuer à jouer le rôle de trouble-fête et d'intermédiaire de pouvoir dans l'ancienne Union soviétique et parfois au-delà. Il est probable que Moscou continue à essayer de renforcer les divisions en Occident et de nouer des relations en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs. La Russie est susceptible de rechercher des opportunités économiques et d'établir une position militaire dominante dans l'Arctique à mesure que d'autres pays renforcent leur présence dans la région. Toutefois, avec un climat d'investissement médiocre, une forte dépendance à l'égard de matières premières dont les prix sont potentiellement volatils et une petite économie qui devrait représenter environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial au cours des deux prochaines décennies, la Russie pourrait avoir du mal à projeter et à maintenir son influence à l'échelle mondiale. Le départ du président Vladimir Poutine du pouvoir, que ce soit à la fin de son mandat actuel en 2024 ou plus tard, pourrait fragiliser davantage la position géopolitique de la Russie, notamment en cas d'instabilité intérieure. De même, la réduction de la dépendance énergétique de l'Europe à l'égard de la Russie, que ce soit par le biais des énergies renouvelables ou de la diversification vers d'autres fournisseurs de gaz, minerait les revenus et le pouvoir global du Kremlin, surtout si cette réduction ne peut être compensée par des exportations vers les consommateurs d'Asie.

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Outre la Chine, l'Inde, l'UE et le Royaume-Uni mentionnés précédemment, les puissances régionales qui tenteront d'obtenir des avantages et d'agir en tant qu'acteur influençant la stabilité régionale sont l'Australie, le Brésil, l'Indonésie, l'Iran, le Nigeria, l'Arabie saoudite, la Turquie et les Émirats arabes unis. Outre les États, les ONG, les groupes religieux, les grandes entreprises technologiques et d'autres acteurs non étatiques seront très actifs sur la scène internationale. Disposant de ressources, ils construiront et promouvront des réseaux alternatifs qui, en fonction de leurs fonctions et de leurs tâches, concurrenceront ou aideront les États. Dans le même temps, les organisations mondiales interétatiques qui servaient auparavant à maintenir l'ordre international dirigé par l'Occident, notamment l'ONU, la Banque mondiale et l'OMC, vont décliner. Les dirigeants préféreront les coalitions ad hoc et les organisations régionales. En outre, le leadership occidental dans les organisations intergouvernementales sera érodé, la Russie et la Chine sapant délibérément les initiatives occidentales. Le rapport mentionne l'initiative "Belt and Road", l'OCS, la nouvelle banque de développement et le partenariat économique global régional. Quant aux conflits futurs, malgré la volonté des grandes puissances d'éviter une guerre totale, le risque de conflit interétatique sera plus élevé qu'auparavant en raison des nouvelles technologies, de l'élargissement de l'éventail des cibles, du nombre accru d'acteurs, de la complexité accrue de la dynamique de dissuasion de l'ennemi et de l'affaiblissement des normes. Le spectre des conflits peut aller de la coercition économique et des cyberopérations (non cinétiques) à la guerre hybride, y compris le recours à des insurgés, des sociétés privées et des troupes par procuration, en passant par l'utilisation de forces militaires régulières et d'armes nucléaires (conventionnelles et stratégiques). Le terrorisme n’est guère abordé : les auteurs ont fait preuve de peu d'imagination et se sont limités aux structures djihadistes mondiales connues, aux groupes chiites irano-libanais, ainsi qu'aux groupes classiques de gauche et de droite en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine.

En conséquence, cinq scénarios sont proposés. "Trois d'entre eux dépeignent un avenir dans lequel les défis internationaux deviennent progressivement plus sérieux et les interactions sont largement déterminées par la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Dans le scénario des démocraties montantes, les États-Unis ouvrent la voie. Dans le monde à la dérive, la Chine est l'État leader mais pas dominant au niveau mondial, et dans la coexistence compétitive, les États-Unis et la Chine prospèrent et se disputent le leadership dans un monde bifurqué. Les deux autres scénarios impliquent des changements plus radicaux. Tous deux découlent de ruptures mondiales particulièrement graves et remettent en question les hypothèses relatives au système mondial. La rivalité entre les États-Unis et la Chine est moins centrale dans ces scénarios, car les deux nations sont obligées de s'attaquer à des défis mondiaux plus vastes et plus graves et constatent que les structures actuelles sont inadéquates pour relever ces défis. Les différents ‘’bunkers géo-spatiaux’’ indiquent un monde dans lequel la mondialisation s'est effondrée et où des blocs économiques et des alliances de sécurité apparaissent pour protéger les États des menaces croissantes. Tragédie et mobilisation énoncent une histoire de changement ascendant et révolutionnaire au milieu de crises environnementales mondiales dévastatrices."

Bien entendu, en plus d'essayer de se projeter dans l'avenir en se basant sur les statistiques disponibles et les observations des décennies précédentes, la communauté du renseignement américaine avait d'autres objectifs:

1) identifier des menaces spécifiques afin que les autorités américaines (ainsi que les partenaires de Washington) puissent se concentrer sur celles-ci et allouer les ressources nécessaires aux contractants appropriés ; et

2) diaboliser certains États, idéologies et systèmes politiques. Car on voit bien l'inquiétude que suscite le déclin du système international qui a profité à l'Occident jusqu’ici. Et s'il y a des changements majeurs qui réduisent le rôle des États-Unis et de l'UE, cela sera perçu positivement dans la plupart des pays.

Alors que les deux précédents rapports sur les tendances mondiales faisaient référence à la multipolarité, celui-ci la lit entre les lignes. Probablement en raison de la multipolarité qui s'incarne progressivement, les auteurs ont tenté d'éviter ce terme, mentionnant simplement les alliances régionales sur fond de fragmentation mondiale. D'autre part, prévoir 20 ans à l'avance est une chose douteuse et ressemble plus à de la science-fiction qu'à une modélisation géopolitique.

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Le célèbre scientifique américain Steve Fuller (photo), par exemple, relève plusieurs dispositions qui nient la possibilité même de la prédiction :

1) l'avenir est en principe inconnaissable parce qu'il n'existe pas encore et qu'on ne peut connaître que ce qui existe ;

2) l'avenir sera différent à tous égards du passé et du présent, peut-être en raison de l'indétermination de la nature, à laquelle la liberté de la volonté humaine contribue également de manière importante ;

3) les effets de l'influence mutuelle de la prédiction et de ses résultats sont si complexes que chaque prédiction génère des conséquences involontaires qui feront plus de mal que de bien. Par conséquent, chacun peut tirer des conclusions de ce rapport en fonction de ses opinions et préférences personnelles.

Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

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Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

Cet article se veut une sorte de conclusion de deux précédents…et une introduction à un débat diversifié. La tonalité provocatrice est délibérée dans l’espoir de susciter des réactions…hors normes habituelles.

Nous pensons que le présent, quel que soit le regard porté, est sans issue. Ceux qui prétendent détenir des solutions se voient démentis par la réalité, nonobstant la jouissance (y compris matérielle : les médiacrates etc..) qu’ils tirent de leurs illusions…partagées. Il n’y a pas de solution sociale, pas plus que de solution nationale, à la situation actuelle. En premier lieu parce que la dite « société » n’est plus qu’un agglomérat de milieux, institutions, etc … sans langage commun et donc sans possibilité de partage.

Ensuite parce que n’apparaissent pas les luttes qui créent le langage d’un nouvel ordre social.

L’ordre LIDL que nous connaissons, fait de consommation dénuées de goûts et de loisirs « low-cost » n’agonise que très lentement. L’empire romain a connu plusieurs siècles (2-3), d’épidémies (bien réelles), d’invasions et de famines avant de se disloquer et de s’effondrer.

L’impasse du présent est fortement déniée aussi perceptible qu’elle soit : Alors ?

Caractériser comme « société » voire « communauté nationale » le conglomérat d’étrangers au milieu duquel nous errons est une usurpation langagière et conceptuelle. Les relations familiales se dissolvent, de flirt en divorce, de concubinages en recompositions. Les solidarités familiales en pâtissent mais l’autisme promu du sujet triomphant et « je suis ce que je suis » (c’est-à-dire pas grand-chose) y contribue largement.

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Mais au-delà ce sont toutes les formes sociales constitutives d’une authentique civilisation qui se désintègrent. Cette corrosion a frappé le « peuple travailleur » : le prolétariat n’existe plus, les uns et les autres n’ayant plus rien à partager (hormis le jaune éphémère d’un gilet). La mise en œuvre d’un assistanat généralisé (RSA etc…) et d’un intérim étendu dissout les solidarités potentielles par l’éphémère relationnel.

Et ce flottement social a également produit la ban-localisation (Renaud Camus) dissolvant les liens de quartiers et promouvant la « zonification » commerciale.

En somme, et pour résumer tout cela, l’ordre du travail fût l’ordre d’un monde. Sa ruine révèle la nouvelle forme d’organisation sociale : la distribution mondiale de la production et la promotion des zones les plus productrices de plus-value (l’Afrique, l’Asie…) avec touristification commerciale du reste du monde, (la mine de Carmaux, cf : J.Jaurès a été reconvertie en musée Cap découverte) et pôle de loisirs avec coups de grisou itératifs et distractifs. Rappelons en passant la réunion en 1960 du Club de Rome et Sicco Mansholt, et sa distribution des rôles des régions d’Europe au niveau du tourisme ou autres, de Zbigniew Brezinski sur la « théorie des inutiles » : il y a ceux qui consomment et ceux qui produisent et ceux qui produisent et consomment (à lire à ce propos le livre de David Graeber : Bullshit Jobs sur les emplois inutiles et non productifs).

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Pour conclure sur ce sujet, et nous prolongeons Graeber, disons que le seul but de l’économie est la production de marchandises à des fins de multiplications des bénéfices : le sens et l’utilité sont désormais caducs ou obsolètes.

Face à cela, que peut-on faire et quel monde promouvoir ? Peut-on croire en une réforme de la société existante, voire en une révolution comme le crurent voici quelques décennies les adeptes des fascismes ou des communismes ? Quels combats politiques sont porteurs de sens:que peut changer l’élection proportionnelle ? Le frexit a t-il un sens ? etc…

Que toutes ces revendications ou réformes (ou mesures telles que suppressions de la GPA-PMA etc..) aient un sens et réjouissent les citoyens qui s’agrègent autour de telles réalités postulées peut se concevoir. Mais qui, sérieusement, peut imaginer que promouvoir la société des années 60  (ou 80 selon l’âge des promoteurs) aura un sens historique durable, restaurateur d’une civilisation…

D’aucuns affirment, et d’autres ont écrit, qu’il n’y avait d’autre espoir que l’effondrement de la société marchande (et spectaculaire), afin que renaisse une humanité se forgeant une identité authentique.

Est-ce absurde ?

Après la venue du rédempteur, beaucoup espèrent en la victoire d’une incarnation de l’identité nationale, du peuple etc…Eric Zemmour, (Jean Messiha et Marion Marechal) en seront la personnification. Je meurs d’envie de poser la question à cet ami de sa conception de la remigration, du frexit et de la reconstruction de l’économie nationale etc… La définition d’une authentique démocratie : le pouvoir du peuple ? La structure sociétale…

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Et comment pour ce faire, échapper à la tutelle de la CEE, de la Davocratie… ?

En somme les questions fondamentales sont celles de la liberté d’agir dans la société mondialisée et la prison Europe (CEE) c’est-à-dire la définition de la Souveraineté et de la définition  précise du populisme.

A quoi servent les instances politiciennes (Conseil Départemental, Conseil Régional, Parlement, Sénat … ) ?

Ne peut-on pas leur substituer des instances corporatives associées et un référendum systématisé traduisant le pouvoir du peuple.

Souverainisme et Corporatisme (populisme) sont indissociables : Qui en fait la promotion ?

Daniel Cosculluela.

vendredi, 16 avril 2021

L'Afrique au-delà des stéréotypes : le nouveau livre de Marco Valle

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L'Afrique au-delà des stéréotypes: le nouveau livre de Marco Valle

par Clemente Ultimo

Ex: https://ilguastatore.edizionireazione.it/2021/04/13/

Raconter le visage de l'Afrique - ou plutôt les différents visages du continent noir - en dépassant les vieux stéréotypes et les récits qui servent à véhiculer une image utile pour nourrir des intérêts souvent opaques: telle est la nécessité qui sous-tend le dernier ouvrage de Marco Valle, Il futuro dell’Africa è in Africa. Le livre - qui fait partie intégrante de la série "Fuori dal coro" (Hors du chœur) publiée et distribuée par le quotidien Il Giornale - s'inspire de la réflexion entamée dans les pages du septième numéro de Il Guastatore, pour tenter de dépasser une vulgate qui voit l'Afrique uniquement et exclusivement comme un continent "exportateur" de personnes désespérées, destinées à alimenter les rangs de la sous-classe en Europe.

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Une vision des ONG qui - parfois de bonne foi, beaucoup plus souvent non - n'est rien d'autre qu'un masque derrière lequel se cachent des intérêts différents et moins nobles que celui de "sauver des vies", à commencer par le maintien d'un état de minorité forcée pour de nombreuses nations du continent. Et pourtant, comme le raconte Valle à l'aide d'une étude de cas vaste et bien documentée, l'Afrique du XXIe siècle n'est pas seulement le "grand malade" de la planète, mais aussi une mosaïque composite de sociétés dynamiques prêtes à relever le défi de la modernité. En faisant aussi son autocritique. La partie la plus attentive et la plus préparée des classes dirigeantes africaines, ayant surmonté l'intoxication idéologique du XXe siècle, ne manque pas en effet de lire la période de décolonisation sous un jour nouveau, comme le souligne Valle en citant la pensée du président du Ghana Nana Akufo-Addo: "notre responsabilité est d'organiser un parcours qui dise "comment nous pouvons développer nous-mêmes notre nation". Il n'est pas normal qu'un pays comme le Ghana, 60 ans après son indépendance, voit encore ses budgets de santé et d'éducation financés sur la base de la générosité et de la charité du contribuable européen. À l'heure actuelle, nous devrions payer nous-mêmes nos besoins essentiels. Nous considérerons les 60 années précédentes comme une période de transition, un chemin à travers lequel nous pouvons maintenant nous tenir."

Une perspective très différente, et beaucoup plus concrète, que l'éternel mea culpa que certains voudraient être la seule approche de l'Europe vis-à-vis du continent africain, dans une sorte d'auto-mortification pérenne et inextinguible qui ne sait pas, ou ne veut pas, regarder vers l'avenir. Un avenir que l'Afrique, en revanche, regarde attentivement, en se fixant des objectifs que peu de gens connaissent en Europe: "Parmi les 25 pays dont l'économie a connu la croissance la plus rapide entre 2007 et 2019 - souligne Valle - 10 étaient africains alors que le PIB de toute la région subsaharienne a augmenté de +54,2% (données du Fonds monétaire international). Un scénario absolument prometteur mais encore fragile et toujours contradictoire et inégalitaire".

C'est précisément cette nature contradictoire de la réalité africaine qui est probablement la seule clé possible pour interpréter ce continent. Il n'y a pas d'Afrique, il y a des Africains. Et Marco Valle les décrit bien dans son ouvrage. Tout comme le manque dramatique de vision - une fois de plus - de l'Union européenne à l'égard du continent noir ressort fortement du texte: il ne suffit pas de déverser de l'argent vers les pays du Sud, il faut avoir une perspective globale. Une perspective qui fait actuellement défaut. Au lieu de cela, c'est la Chine qui est le protagoniste d'une campagne de pénétration sans précédent dans les différentes régions du continent africain.

Dans ce grand jeu, l'Italie en tant qu'État a peu de place, mais beaucoup plus de place pour ceux que Valle appelle "nos courageux capitaines", des entrepreneurs qui, malgré les difficultés, démontrent par leur travail que l'Afrique peut représenter, avec ses réalités dynamiques, une terre de grandes opportunités, sur laquelle greffer des collaborations internationales ayant des effets positifs sur les économies des pays africains et de l'Italie.

Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire d'aborder l'Afrique avec un nouveau regard, et l'ouvrage de Marco Valle est un guide utile sur cette voie.

Kazakhstan : les États-Unis sont-ils derrière les provocations anti-chinoises ?

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Kazakhstan: les États-Unis sont-ils derrière les provocations anti-chinoises?

Sebastian Gross

Ex : https://xportal.pl/

Les manifestations organisées au Kazakhstan fin mars 2021 contre l'expansion économique chinoise (vous pouvez en savoir plus ici : https://xportal.pl/?p=38905 ) ont donné lieu à de nombreuses spéculations quant à l'identité du bénéficiaire final de ces protestations motivées par la sinophobie. En analysant le volume des investissements étrangers dans la plus grande république d'Asie centrale, on peut arriver à une conclusion inattendue: ce sont les États-Unis qui s'intéressent à la divergence sociopolitique entre le Kazakhstan et la Chine. Comme le disait le gangster américain Al-Capone: « Rien de personnel, c'est juste du business ».

Commençons par les chiffres. Selon le ministère de l'économie du Kazakhstan, les principaux investisseurs dans l'économie de cette ancienne république soviétique au cours des seize dernières années sont trois pays occidentaux: les Pays-Bas, les États-Unis et la Suisse. La Chine occupe la quatrième place en termes d'investissements (la Russie n'est qu'en cinquième position). Quant aux Pays-Bas et à la Suisse, il est clair qu'il s'agit de projets communs de sociétés multinationales qui ne sont "enregistrées" que dans les pays européens mentionnés. À titre de comparaison: les Pays-Bas ont investi 218,6 milliards de dollars au Kazakhstan, tandis que la Chine n'a investi que 19,5 milliards de dollars. Toutefois, examinons les investissements des États-Unis.

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Astana, capitale du Kazkhstan.

La plus grande entreprise à capitaux étrangers au Kazakhstan est la compagnie pétrolière Tengizchevroil, fondée par Chevron (USA), qui détient 50 % des parts, et ExxonMobil (USA), qui détient à son tour 25 % des parts. Il y a un mois, le magazine américain Forbes (1) expliquait que Chevron avait l'intention d'investir 22 milliards de dollars dans le projet Tengiz au Kazakhstan. L'empreinte américaine est également visible dans Karachaganak Petroleum Operating B.V. sous la forme d'une participation de 18 % de Chevron.

La production de cigarettes est la deuxième industrie la plus rentable au Kazakhstan après l'industrie pétrolière. Cette industrie est également dominée par les compagnies de tabac américaines, qui ont organisé des co-entreprises au Kazakhstan: Japan Tobacco International Kazakhstan, Philip Morris Kazakhstan et British American Tobacco Kazakhstan Trading.

Il est clair que la Chine est loin d'être à la hauteur de ce filon pétrolier du Kazakhstan. Pékin s'est contenté de petits investissements dans le développement et l'infrastructure de l'industrie minière et de transformation, dans l'ingénierie mécanique et les entreprises chimiques. En fait, toutes ces industries sont actuellement un terrain trop difficile pour les États-Unis. Le calcul des Américains est simple: semer les ferments de la sinophobie dans la société kazakhe, puis s'inquiéter de "l'occupation chinoise", exprimer des sentiments chaleureux à l'égard du "peuple kazakh épris de liberté" et enfin proposer de mettre le Kazakhstan sous protection. Et ce que signifie l'étreinte chaude et sulfureuse des "partenaires américains" est une chose connue de première main chez nous en Pologne, par exemple.

Cependant, l'initiateur des rassemblements anti-chinois, Zhanbolat Mamay, du Parti démocratique du Kazakhstan (opposition), ne compte pas baisser les bras. Après l'action de protestation, il a écrit un appel révolutionnaire sur Facebook (2): "La lutte continue! Nous ne permettrons pas la substitution de notre patrie!". L'opposant a noté que "les autorités ont tellement peur" qu'elles ont même coupé l'Internet à Almaty.

"Cela signifie que l'esprit du pays ne s'est pas éteint, nous sommes prêts à nous battre!" - il a continué à faire un appel émotionnel aux personnes qui pensent comme lui. "Nous ne restons pas assis à la maison quand le pays est en danger! Nous devons continuer à lutter contre l'expansion chinoise. Bien sûr, le problème ne peut être résolu par une seule protestation. Ce n'est qu'un des premiers pas vers une grande bataille. Il faut sauver notre pays, notre gouvernement doit revenir à la raison car il est endetté auprès de la Chine et met en péril notre indépendance !"

Tout cela signifie seulement que la lutte américano-chinoise pour les ressources dans ce pays le plus riche en minéraux d'Asie centrale sera permanente. La question intéressante, bien sûr, est de savoir s'il y a une place pour la souveraineté du Kazakhstan dans cette bataille.

***

« Solidarité kazakh » : la résistance à l'expansion chinoise s'accroît en Asie centrale

Au Kazakhstan, la plus grande république d'Asie centrale, un rassemblement contre l'expansion chinoise a eu lieu. L'action de protestation s’est déroulée le 27 mars 2021 à Almaty. Elle a été initiée par un politicien de l'opposition, Zhanbolat Mamay, du Parti démocratique du Kazakhstan. Sur sa page sur Facebook [1], l'opposant prévient :

"Les autorités ne diffusent pas trop d'informations sur les 56 usines chinoises au Kazakhstan. À l'avenir, cela deviendra une menace majeure pour l'indépendance de notre pays. La Chine ne donnera pas des milliards de dollars gratuitement. Ce n'est que le début de l'expansion économique et démographique. Les usines chinoises ne sont pas construites pour les travailleurs du Kazakhstan".

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Zhanbolat Mamay.

À titre d'exemple, Zhanbolat Mamay a cité les pays africains, où une expansion chinoise similaire s'est déjà révélée être un poison pour la souveraineté des républiques du continent noir. "La Chine a investi des centaines de milliards de dollars dans ces pays. En conséquence, les gouvernements africains sont totalement dépendants de Pékin. Ils y ont même ouvert leurs bases militaires ".

Expliquer que depuis 2017 seulement, dans la République est-africaine de Djibouti, a été rendue opérationnelle la première base étrangère de la marine chinoise. Toutefois, selon des sources ouvertes, l'intérêt de la Chine est également lié aux infrastructures d'autres ports militaires dans des pays africains tels que l'Angola (port de Lobitu), le Kenya (Lamu et Mombasa), le Mozambique (Beira et Maputo), la Tanzanie (Bagamoyo) et l'Érythrée (Massawa). La plupart de ces ports sont déjà utilisés par les navires d'approvisionnement chinois.

Il est difficile de contester la logique qui sous-tend les déclarations de l'homme politique d'opposition kazakh. Tout en appelant à un rassemblement anti-chinois, il pose également de bonnes questions: "Croyez-vous que le Kazakhstan, qui enverrait ses cadres dans la lointaine Afrique, en dépensant des dizaines de milliards de dollars, ne s'ingérerait pas dans l'économie, la politique et les affaires intérieures de son peuple ?".

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Toutefois, les sinophobes kazakhs ont aussi leurs adversaires, qui font valoir que, premièrement, l'Afrique est très éloignée et que, deuxièmement, les relations économiques entre le Kazakhstan et la Chine sont mutuellement bénéfiques, ce qui est lié au chiffre d'affaires commercial en constante augmentation. Cependant, les partisans du Parti démocrate ont un contre-argument fort, arguant d'une sorte d'"agression cachée" de la part de Pékin. Ils font référence aux "camps de concentration du Xinjiang", dont le nom officiel en Chine est "camps de rééducation", par lesquels sont passés des dizaines de milliers de Kazakhs vivant dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en RPC.

"La population du Xinjiang n'est pas inférieure à celle du Kazakhstan. Cela signifie que Pékin transforme l'ensemble de l'État en un camp de concentration. Comment peut-on rester assis et regarder ça ? Lorsqu'il s'agit d'intérêts nationaux, nous devons tous être unis et solidaires. Nous avons besoin d'un parti de résistance pour arrêter l'expansion chinoise. Si nous ne prononçons même pas un mot pour l'instant, quand allons-nous enfin élever la voix? Combien de temps allons-nous rester sous la couette sans nous inquiéter pour chacun d'entre nous?" Force est de constater que les propos tenus par l'opposant kazakh sont similaires à ceux de l'époque de ‘’Solidarité’’ en Pologne, si l'on remplace "Chinois" par "Soviétiques".

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Outre les appels lancés sur les réseaux sociaux, les opposants à l'influence chinoise organisent des manifestations dans les rues des grandes villes kazakhes. Certes, la police n'a pas encore supprimé la propagande d'agitation, mais il faut se souvenir que Zhanbolat Mamay a été arrêté pendant trois jours en février 2021. Pour des appels similaires à un rassemblement illégal. On peut s'attendre à ce que, cette fois, les autorités kazakhes neutralisent l'opposant, ce qui, bien entendu, ne résoudra pas le problème global de la domination économique de la Chine sur le Kazakhstan voisin.

Sebastian Gross pour Xportal.pl

[1] https://www.facebook.com/zhanbolat.mamay/posts/3963018753740950

jeudi, 15 avril 2021

De strijd om het Hartland

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De strijd om het Hartland

“Wie over Oost-Europa regeert, regeert over het Hartland; wie over het Hartland regeert, regeert over het Wereldeiland; wie over het Wereldeiland regeert, regeert de wereld.” – Halford John Mackinder, “De geografische spil van de geschiedenis”

Het Hartland

De Engelse geograaf John Halford MacKinder (1861-1947) defnieerde het “Hartland” als het gebied dat grofweg was gelegen tussen rivieren de Wolga en de Yangtze. Het Hartland vormde volgens MacKinder de kern van het “Wereldeiland”, dat gevormd werd door de continenten Europa, Azië en Afrika. Op dit Wereldeiland bevonden zich het merendeel van de grondstoffen die noodzakelijk waren geweest voor de industriële revoluties van de negentiende eeuw. MackKinder vormde zijn theorieën op het moment dat Groot-Brittannië op het hoogtepunt van haar koloniale macht was, en aanzag in de continentale machten die controle zouden kunnen verwerven over dit Hartland een mogelijke tegenstrever. Dankzij scheepvaart en kolonialisme was het Britse Rijk immers het machtigste imperium ter wereld geworden, maar technologie had in de negentiende eeuw een stevige vaart vooruit genomen en de connectiviteit van Eurazië door middel van spoorwegen zou van de landmacht die er controle over verwierf een zeer geduchte concurrent maken van de Angelsaksische maritieme macht.

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Het Britse imperium is ondertussen al lang over zijn hoogtepunt heen, maar maritieme macht in de vorm van megacontainers en vliegdekschepen bleef ook na de Tweede Wereldoorlog de ruggengraat vormen van het Atlantische strategische en economische blok, geleid door de Verenigde Staten van Amerika. Vanaf de jaren ‘90 werd deze maritieme geografische hoofdstructuur een van de voornaamste drijfveren van de globalisering. De schrik voor de onmetelijke landmassa van het Hartland bleef er over de jaren heen evenwel inzitten. De Duitse geopoliticus Haushofer volgde het idee van MacKinder maar maakte van de bedreiging een deugd. Maar de Duitsers slaagden er niet in hun geopolitieke Drang nach Osten in duurzame resultaten om te zetten en met de nederlaag van Nazi-Duitsland werd de Sovjet-Unie, en daarmee ook haar nationaalcommunistische ideologie, de onbetwiste heer en meester over het Hartland. Vanaf 1946 was de strategie van containment van het Westen, voor het eerst als zodanig gedefinieerd door de Amerikaanse diplomaat George F. Kennan, er dan ook op gericht om het Hartland binnen haar eigen natuurlijke begrenzingen te houden. De wereldwijde geopolitieke aspiraties van dit “Oostblok” -een combinatie van Russisch messianisme en marxistisch universalisme- zorgden voor verschillende uitzaaiingen in de Derde Wereld, maar de tegenstelling tussen continentale en maritieme macht bleef niettemin gedurende de twintigste eeuw grotendeels gehandhaafd. Door een ingebouwde vorm van inertie implodeerde de Sovjet-Unie onder haar eigen gewicht in 1991, maar de schrik voor het continent bleef erin zitten. Daarom schoof het Westen in de loop van de daaropvolgende decennia haar oostgrenzen dan ook zoveel mogelijk op naar het Hartland, als een koloniserende en extraherende macht, die de voormalige Oostbloklanden van Centraal-Europa als wingewest voor goedkope arbeid en afzetmarkt voor tweedehandsproducten ging gebruiken. De verrassende herrijzenis van Rusland in de laatste twintig jaar en de versnelde opkomst van China zorgden echter voor een kentering in dit model. Het bestaande Westerse liberaal-kapitalistische model van globalisering en neoliberalisering werd op de proef gesteld en de culturele tegenstellingen binnen de Westerse samenlevingen namen toe. De grootmachten op het Wereldeiland vertegenwoordigden in toenemende mate een alternatief geopolitieke en ideologisch model, dat de heersende verhoudingen op fundamentele wijze is gaan uitdagen.

Instabiliteit in de post-Sovjetruimte

Het afgelopen jaar werd gekenmerkt door een opvallende mate van instabiliteit in dit Eurazische hartland. Niet geheel toevallig vond dit alles plaats in het jaar voorafgaand aan de Amerikaanse presidentsverkiezingen, waarbij een einde kwam aan de atypische regeringsperiode van Donald Trump. Tot de meest in het oog springende zaken behoorden wellicht de betogingen in Wit-Rusland in de late zomer en het najaar, waarover wij al eerder uitgebreid berichtten op deze blog. De impopulair geworden autocraat Loekashenko zag zich geconfronteerd met massale protesten, bijgewoond door tienduizenden betogers, na een betwistte verkiezingsoverwinning in augustus 2020. Na een laatste opflakkering in november zijn de grote betogingen evenwel stilletjes aan uitgedoofd. Maar al even markant was de “vergiftiging” van de door de westerse media tot “liberale oppositieleider” gekroonde onderzoeksjournalist Aleksej Navalny in Rusland zelf, gevolgd door zijn gehypete terugkeer begin dit jaar en de “golf” van protesten die vervolgens in verschillende Russische steden plaatsvond van Vladivostok tot Kaliningrad. In tegenstelling tot Wit-Rusland volgden hier geen maanden onlusten. De opkomstcijfers vielen reeds in de eerste week sterk tegen (volgens de organisatoren in Moskou een 40 000-tal man, maar vermoedelijk eerder rond de 20 000) en de aantallen liepen al vanaf de tweede week terug, waarna de oppositiebeweging er uiteindelijk zelf de stekker uit trok. Koning winter kreeg de schuld toegeschoven, maar zoals Felix Light beargumenteert in The New Statesmen, is het zeer onwaarschijnlijk dat de protesten ook maar enige impact zullen hebben indien ze zouden wederkeren in september, het moment van de nieuwe Doemaverkiezingen.

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De Russische dissident Alexei Navalny leidt een demonstratie ter nagedachtenis van Boris Nemtsov in het centrum van Moskou op 29 februari 2020. (Foto door Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)

Maar daartoe bleef het tumult in de post-Sovjetsfeer niet beperkt. In Moldavië nam de pro-Europese en pro-Westerse presidentskandidate Maïa Sandu het in november op tegen de als pro-Russisch gepercipieerde Igor Dodon. Zij won dankzij de steun van de diasporastemmen, maar ook omdat een derde kandidaat, Renato Usatîi, de burgemeester van Bălți, zijn steun in de tweede ronde uitsprak voor Sandu. Usatîi is nochtans zelf woonachtig in Rusland en wordt tot het persoonlijke entourage van Vladimir Poetin gerekend, maar stond tevens bekend als een stevig criticus van Dodon, die hij van meerdere corrupte praktijken beschuldigde. De overwinning van Sandu leidt er niettemin toe dat liberale krachten in het Westen het draagvlak voor euro-atlantische integratie in Moldavië nu sterk overschatten. Ten eerste woont een groot deel van haar electoraat ondertussen al lang zelf in het Westen, en niet in Moldavië. Ten tweede haalden Dodon en Usatîi tijdens de eerste ronde samen meer dan 50% van de stemmen, diasporastemmen meegeteld. Hun geopolitieke oriëntatie is op het oosten gericht, maar een deel van het electoraat van de laatste heeft uit persoonlijk antagonisme tussen de beide kandidaten zijn stem dus achter de tegenkandidate gegooid. Zoals het evenwel vaak snel kan keren in voormalige Oostbloklanden, hebben Dodon en Usatîi ondertussen de onderlinge verschillen opzijgezet en binden ze de strijd aan met Sandu, wiens liberale PAS-partij ondertussen nog steeds enkel over een parlementaire minderheid kan beschikken.

In Oekraïne kan de desillusie over de Maidan-revolutie van 2014 ondertussen niet groter zijn. In 2019 dook het land nu officieel onder Moldavië door in de statistieken als armste land van Europa. Van euro-atlantische integratie is tot nu toe maar weinig terecht gekomen. Alle grootse woorden en beloften ten spijt, eenmaal het Oekraïense volk zich voor de juiste geopolitieke kar had laten spannen, verdampten de beloofde investeringen -met uitzondering van de militaire- als sneeuw voor de zon. Maar goed, het is #Kyivnotkiev natuurlijk – een kwestie van prioriteiten te stellen. Het is des te opmerkelijker hoe liberale griezels, die in het Westen als eersten op de barricaden staan om te ontkennen dat natievorming ook maar iets anders kan zijn dan een patriarchaal hyperconstruct, op de eerste rij staan om eer te betuigen aan “de Oekraïense natie” want dat is “so much more a European country”. More European dan Mordor, zullen we maar denken. We zullen bij Zannekinbond de laatsten zijn om de soevereiniteit en legitimiteit van een Oekraïense (Volks)republiek, met haar complexe en geheel eigen culturele, etnische en historische achtergronden, te ontkennen. Niet voor niets werd na de val van het tsarendom een aparte Oekraïense Sovjetrepubliek gecreëerd. Binnen een gedeelde Eurazische ruimte, zijn Rusland en Oekraïne twee aparte, onderscheiden naties, die na de implosie van de Sovjet-Unie hun eigen proces van moderne natievorming hebben ondergaan. Maar de onderlinge culturele verwantschappen, de gedeelde historische wortels alsmede de gemeenschappelijke belangen glashard ontkennen ten gunste van een handvol neoliberale mooipraters in Brussel, was zonder meer de meest rampzalige beslissing die een volk in het afgelopen decennium heeft gemaakt. Een volk dat tenslotte in de eerste plaats komaf wou maken met een oligarchie, maar er gewoon een andere voor in de plaats heeft gekregen. De absurde decommunisatie- en taalwetten van Poroshenko en Zelyninsky zijn holle praatjes die geen economische gaatjes hebben gevuld. Het neerhalen van standbeelden, het veranderen van straatnamen en uiteindelijk ook het verbannen van Russisch, niet alleen in officiële communicatie van de overheid en het onderwijs maar ook in de winkels en straten, hebben het leven van de Oekraïners niet verbeterd maar een derde van de bevolking (de Krim en de Donbas niet eens meegerekend) veroordeeld tot een bestaan als tweederangsburgers. Tegen die achtergrond is het niet verwonderlijk dat de pro-Russische en socialistische OPZZh in de peilingen tot de populairste partij is uitgegroeid. In Kyiv reageert het regime van de aanvankelijk nochtans als pragmatisch bekendstaande Zelyninsky nu met repressie en het bannen van Russischtalige televisiestations en sociale media-accounts. En met het recente heropvoeren van de vijandelijkheden langs de frontlinie in Donbass, een bevroren conflict dat zes jaar lang beperkt bleef tot het occasioneel uitwisselen van vijandelijkheden door sluipschutters, lijkt een Russisch-Oekraïense oorlog voor het eerst sinds jaren weer tot de mogelijkheden te behoren. Nochtans houdt het merendeel van de Oekraïense bevolking er zelfs volgens de peilingen van Levada een positieve mening over Rusland op na, en staat nog slechts een kwart van de bevolking negatief tegenover hun oosterburen.

De oorlog in Donbass, een sluipend conflict dat op het punt staat herop te flakkeren: deze bekroonde film uit 2018 schets het dagelijkse leven van een Servische sluipschutter als vrijwilliger in de Volksrepubliek van Donetsk

Ook in Kyrgyzistan was het afgelopen jaar onrustig. Politieke onrust bracht de nationalist Jarapov aan de macht. Maar zoals zelfs de door het Westen gefinancierde destabilisatie-agentschap Atlantic Council onlangs tot haar grote ongenoegen moest constateren, bracht dit geen breuk tot stand in de relaties tot Moskou. Het Kyrgizische culturele patrimonium staat niet per definitie op gespannen voet met de Russische beschavingssfeer, waarmee de vloer wordt aangeveegd met de platitude dat etnisch-Turkische wortels per definitie moeten botsen met het Eurazisme vanwege  “banden met Erdogan”. En ook Georgië mag aan het rijtje toegevoegd worden. Ten tijde van president Mikheil Saakashvilli en de oorlog om Zuid-Ossetië liep het land Oekraïne ver vooruit als Trojaans paard van het Westen in de Kaukasus en de post-Sovjetsfeer, maar die tijden lijken voorbij nu de partij Kartuli ocneba – Demok’rat’iuli Sakartvelo steeds nadrukkelijker een illiberale en pro-Russische agenda lijkt door te voeren. De arrestatie op 23 februari van  Nika Melia, voorzitter van de door Saakashvilli gestichtte pro-Eurpese en pro-Atlantische ENM-partij, deed The Washington Post alvast dramatisch koppen: “The West has just lost Georgia!” Nog een ander spanningsveld, in de meer zuidelijke Kaukasus, werd gevormd door de oorlog in Nagorno-Karabach tussen Armenië en Azerbeidjan, waar niet alleen een decennia-oud conflict tussen Kaukasische etniciteiten heropflakkerde, maar ook de geopolitieke spanning tussen diverse Eurazische polariteiten en culturele invloedssferen onder hoogspanning kwam te staan (Rusland, Turkije en Iran). Hoewel het op Turkije georiënteerde Azerbeidjan hier als militaire overwinnaar kwam, en Armenië voorlopig als grote verliezer, kwam de diplomatieke overwinning aan Rusland toe. Opvallend was de totale afwezigheid van zowel de NATO als de EU. Hier besteden we in een later artikel op deze blog meer aandacht aan.

Daar waar het Westen het voorbije jaar dus geteisterd werd door cultuuroorlogen, lijkt het Oosten voornamelijk nog steeds in de ban van klassieke liberale kleurenrevoluties, gecentreerd rond het concept van stereotype economische en burgerlijke “vrijheden” – in essentie nog steeds dezelfde als uit de tijd van ‘glasnost’ en ‘perestroika’- ondanks bepaalde pogingen in de Westerse media om aan één en ander ook een cultureel ‘woke’ tintje mee te geven. Een hybride uitsmijter hiervan kunnen we vinden in Polen, waar de markant strenge abortuswetten, die in het najaar werden uitgevaardigd door de diep-katholieke PiS-regering, tamelijk grootschalige vrouwenstakingen uitlokten en het relatief wijdverbreide fenomeen van de “LGBTQ-vrije zones” op het platteland tot weliswaar veel kleinschaliger manifestaties hebben geleid, die niettemin disproportioneel werden uitvergroot in de Westerse media. Een voormalig Oostblokland als Polen is te blank en tegelijk niet “wit” genoeg voor een beweging als Black Lives Matter. Hoewel een economische tijger naar Oost-Europese normen, is het nog steeds erg moeilijk om een natie van in camouflagejassen en Adidasbroeken gehulde bouwvakkers, loodgieters, truckchauffeurs en tomatenplukkers, die in het Westen de jobs komen uitvoeren die de hipstermigranten van de derde generatie er niet willen doen, te belasten met ook maar enig privilege, zeker als die natie zich ook nog eens beschouwd als de permanente onderdeur van de geschiedenis. Het is een slachtofferrol waar menig “transvrouw-van-kleur” nog een puntje aan zou kunnen zuigen. Er zijn in feite noemenswaardige gemeenschappen (excuseer, communities) van “mensen-van-kleur” in Polen, behalve enkele duizenden islamitische Lipka-Tataren, al eeuwen vergroeid met de Poolse bodem waar ze onbreekbare eden van trouw hebben gezworen aan de natie. Het valt trouwens maar zeer te betwijfelen dat zij zich zichzelf als “mensen-van-kleur” zouden definiëren, ook al is een bepaald etnisch gerelateerd fenotype bij Turkische Tataren uiteraard nooit ver weg. Maar een andere huidskleur betekent nog niet “van kleur”, want dat laatste is een uitgesproken liberaal en Westers concept. Dus gooit men het maar over de religieuze boeg, en het feit dat de “Vierde Republiek” een ontegensprekelijke neiging vertoont om terug te grijpen naar ultramontaanse waarden in combinatie met socialistische recepten maakt haar tot een dankbaar doelwit voor ziedende neoliberalen die sociale roofbouw graag als social justice verpakken. En daar is heden ten dage natuurlijk enkel maar een regenbooglintje voor nodig.

LGBTQ-vrije zones in Polen: Oost versus West in ‘the war on woke’ (Bron: RT)

Het faillissement van de kleurenrevoluties

Eén ding staat vast. Het begin van het huidige decennium zal gekenmerkt worden als het jaar waarin de kleurenrevolutie naar het Westen kwam, in de eerste plaats al in zijn ‘woke’ formaat, met de Black Lives Matter-beweging die stormenderhand het grootkapitaal en de entertainmentindustrie – sinds de jaren ’50 toch zeker één van de steunpilaren van het “Vrije Westen” – overnam. Anderzijds was er de conservatieve, “rechtse” variant, die uitmondde in de bestorming van het Capitool. Hoewel dit niet heeft geleid tot een succesvolle coup d’état zal het moeilijk blijken om de beelden van de krioelende mensenmassa of de daaropvolgende zwaar gefortificeerde straten van Washington naar aanleiding van de inwijding van de nieuwe preesident van het netvlies gebrand te krijgen. We moeten een en ander natuurlijk niet overdrijven. Tenslotte was dit het land waar indertijd in volle Koude Oorlog een president op straat op klaarlichte dag werd doodgeschoten. Een gelijkaardig incident had men zich aan de andere kant van het IJzeren Gordijn niet kunnen voorstellen, maar dat heeft de VS er niet van weerhouden om de Koude Oorlog uiteindelijk te winnen. Niettemin behoort tot de existentiële kern van het Westen dat het sinds het debacle van de Vietnamoorlog werkelijk alles onder controle heeft, van drones en precisiebombardementen tot spionagesatellieten en deep ops. Zelfs hallucinante beelden zoals die van 9/11 konden daar nauwelijks een knauw aan geven, hoewel de impact toch aanzienlijk was. Maar de revanchistische campagnes binnen het kader van een Vierde Wereldoorlog (naar Constanzo Preve) tegen de “schurkenstaten” van het Midden-Oosten, met het salafisme en wahabisme als een te verpletteren Derde Wereldideologie die het oude communisme en Arabisch nationalisme in die contreien had vervangen, zorgde eerder voor een steroïdeninjectie dan voor imagoschade. Maar afgelopen decennium zakte de constructie dan toch langzaam in elkaar. Economische zeepbellen spatten uiteen en interne culturele tegenstellingen speelden steeds scherper op. Dat Amerika tevergeefs probeert te vervellen tot een nieuwe emanatie van zichzelf en dat niet lijkt te kunnen doen zonder een belangrijk deel van haar eigen bevolking tegen zich te keren, levert het Westerse samenlevingsmodel, tot voor kort het “minst slechte van alle modellen”, onherstelbare imagoschade op.

Tegelijkertijd wordt tien jaar na datum de miserabele balans van de Arabische Lente, waar hijgende journalisten en politici in het westen zo sterk hun zinnen op hadden gezet, meer dan duidelijk. In geen enkel land heeft zij tot vooruitgang geleid. Libië ligt in puin en Syrië probeert zich te herstellen van een jarenlange verwoestende burgeroorlog. In Egypte is de autocratie onder al-Sissi er eerder op vooruitgegaan dan achteruit, en zelfs in Tunesië – lange tijd aanzien als het enige land waar de Arabische Lente min of meer het verhoopte liberale resultaat had opgeleverd – neemt de sociale onrust toe en tekenen zich nieuwe grote demonstraties af op straat. Tegelijk wordt duidelijk dat het succes van de kleurenrevolutieformule zelfs in de initiële fase niet meer gegarandeerd blijkt. Een herhaling van Maidan heeft zich in Wit-Rusland niet voorgedaan, ondanks het feit dat de oppositie over een initieel momentum leek te beschikken. Gefingeerde opiniepeilingen ten spijt, lijken het met name de bemoeienissen van de EU te zijn geweest die het draagvlak snel hebben doen afkalven. Het protest dat in eerste instantie anti-autocratisch was liet zich niet binnen een ideologisch liberaal keurslijf wringen en doofde tenslotte uit, temeer daar het Kremlin het zekere voor het onzekere nam door in te zetten op een voorlopig status quo en haar eigen oppositiekandidaten – tevens de meest populaire – vooralsnog niet als martelaren naar voor heeft geschoven. Ook in Hong Kong lijkt de oppositie ondanks de zogenaamd massale protesten van de Paraplubeweging nu voorgoed te zijn uitgeschakeld. Over het Britse idee om dan maar gratis paspoorten te gaan uitdelen aan de inwoners van Hong Kong, wordt niet meer gepraat. En Navalny’s heilige martelaarsmissie in Rusland is gecrashed voor die goed en wel van de grond is gekomen. 

Nord Stream 2

Tegen de achtergrond van dit alles nadert de Nord Stream 2-pijpleiding haar voltooiing. Het betreft een gasleiding doorheen de Oostzee die Duitsland van Russisch gas moet voorzien. Het verdrag over de leiding werd in 2005 getekend door toenmalig Bondskanselier Schröder en Vladimir Poetin. Na voltooiing van een eerste pijpleiding tekenden een aantal grote partners op de Europese energiemarkt samen met Gazprom een contract voor de aanleg van een tweede leiding. Gazprom kreeg een belang van 51% in het project, Engie 9% en E.ON, BASF, OMV en Royal Dutch Shell telkens 10%. Na bezwaren van de rechtsconservatieve Poolse PiS-regering onder Lech Kaczyński, die een te grote Russische dominantie op de energiemarkt vreesde, trokken de overige partners zich als aandeelhouders terug in 2016, maar hielpen wel nog met de financiering. Gazprom zette alleen door. Vorig jaar moest nog 147 km aan pijpleiding worden aangelegd. Het afronden van de leiding gaat echter gepaard met pesterijen en sancties. De Poolse mededingingsautoriteit legde aan Gazprom een boete op van 6,5 miljard euro, die overigens door de Russen aangevochten wordt. In januari 2021 werd de arrestatie van Navalny door de VS aangegrepen om nieuwe sancties op te leggen, nadat de Atlantische grootmacht reeds eerder had geprobeerd om het project door middel van sancties te treffen. Iedere toenadering tussen Duitsland en Rusland, reeds ten tijde van MacKinder de twee voornaamste concurrenten van het Angelsaksische imperium op het Wereldeiland, zijn Amerika duidelijk een doorn in het oog. Tot op de dag van vandaag blijft onduidelijk of Nord Stream 2 nog wel zal afraken. De regering van de nieuwe president zet in ieder geval alles op alles om haar NAVO-bondgenoot op andere gedachten te brengen. Het is natuurlijk licht bevreemdend om te constateren hoe vier jaar geleden alle media-schijnwerpers inzoomden op de ‘historisch slechte relaties’ binnen het Westerse bondgenootschap, focussend op identitaire en virtuele epifenomenen zoals handdrukken, gender en al dan niet vermeende lichaamstaal, maar nu volledig uitdoven nu de Verenigde staten opnieuw teruggrijpen op dezelfde brutale chantagemiddelen als onder de regering van Barack Obama.

Westerse sancties en Oosterse allianties

Maar het is duidelijk dat het ultieme wapen van het Westen, namelijk dat van de economische sancties, uitgeput is aan het raken. Een strategische toenadering van Rusland en China is het gevolg, waarbij ook een zekere integratie van de economische belangen valt waar te nemen. Dit is des te ironischer omdat een van de keerpunten in de Koude Oorlog in feite werd gevormd door het tegen elkaar uitspelen van Moskou en Beijing door de Amerikanen, en dit ten laatste vanaf 1972. Hierdoor verliezen de economische sancties aan efficiëntie, bijkomende sancties tegen Rusland treffen eigenlijk bijna niemand meer want de financiële belangen liggen al lang niet meer in het Westen. Het Belt & Road initiatief van de Chinezen maakt de nachtmerrie van MacKinder daarenboven bijzonder tastbaar: een toenemende interconnectiviteit van het Eurazische continent zorgt voor nieuwe ontwikkelingen en vitaliteit die juist de essentie van het Hartland vormen (zoals Poetin het in 2012 uitdrukte: de Chinese wind in Russische zeilen vangen). Een toenemende onafhankelijkheid van de levenslijnen van het globalitaire kapitalistische systeem, zoals de dedollarizatie, het bannen van de geopolitiek gekleurde en ideologisch liberale Amerikaanse sociale media en de loskoppeling van de Westerse betaalsystemen staan op het programma. Geen wonder dat Westen alles uit de kast haalt in een finaal offensief op het Hartland om de toenemende multipolartiteit zoveel mogelijk in te dijken. Nu de Verenigde Staten onder Biden definitief hun globalistische agenda combineren met het Amerikaanse exceptionalisme, staan alle verhoudingen opnieuw op scherp. Maar het is al lang niet meer vanzelfsprekend dat het Westen hierbij aan de “juiste kant van de geschiedenis” staat.