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lundi, 28 octobre 2013

Draghi: 'Trop en savoir sur nos grandes banques pourrait provoquer la panique'

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Draghi: 'Trop en savoir sur nos grandes banques pourrait provoquer la panique'

Ex: http://zejournal.mobi

Tout le monde sait que les banques européennes sont en grande difficulté, et qu’en conséquence, elles ont réduit les montants des prêts qu’elles accordent aux entreprises européennes, mais personne ne sait exactement jusqu’à quel point. Le Fond Monétaire International a évoqué la possibilité que les banques italiennes et espagnoles subissent des pertes de 230 milliards d’euros au cours des prochaines années. En outre, on ne sait pas encore quels sont ceux que l'UE choisira de faire payer pour les prochaines opérations de sauvetage, les différents ministres des Finances de la zone euro réunis la semaine dernière à Washington n’étant pas d’accord sur les méthodes à employer. La BCE doit débuter bientôt un audit de 130 des plus grandes banques de la zone euro, mais il a été décidé de se mettre d’accord sur la méthode de recapitalisation (plan de sauvetage, ponction sur les comptes des déposants les plus fortunés, ou autre) avant la fin de cet audit, c'est-à-dire avant que les montants des pertes ne soient connus.

« Les banques européennes ont été, comme toutes les autres banques, des boîtes noires hermétiquement fermées. Si quelqu’un parvenait à en ouvrir ne serait-ce qu’un tout petit coin, les miasmes des actifs pourris qui s’en échappaient étaient si forts que le coin était immédiatement refermé. Mais lorsque le coin n’était pas refermé assez rapidement, et que trop de miasmes s’étaient répandus, la banque entière s’effondrait et il ne restait plus aux contribuables, souvent d’autres pays, qu’à lui accorder un plan de sauvetage ; c’est plus facile de cette manière », écrit Wolf Richter sur son blog Testosterone Pit.

« Le FMI, qui ne peut que renifler à la surface des banques, a déterminé que les banques italiennes et espagnoles seules devraient comptabiliser 230 milliards d’euros de pertes additionnelles sur les deux prochaines années. Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les pertes réelles des banques sont toujours bien pires lorsque la vérité finit par être révélée, et cela n’arrive jamais avant que la banque ne s’effondre et que quelqu’un de l’extérieur s’avise à compter ce qui reste ».

« L'année prochaine, il y aura un moment de vérité, pour ainsi dire, lorsque la BCE deviendra le régulateur officiel des 130 plus grandes banques de sa paroisse. Dotée de nouveaux pouvoirs, elle pourra les soumettre à une évaluation réaliste plutôt que les «stress tests» du passé qui n’étaient rien d’autre que de l’agit-prop, en espérant que certaines banques espagnoles et italiennes parviendront à se maintenir debout d’ici là ».

L'union bancaire européenne, qui permettrait à une banque en difficulté, à ses investisseurs et ses épargnants de ressortir indemnes d’une défaillance grâce aux contribuables européens, ou en tous cas, ceux des Etats membres qui n’ont pas encore été soumis eux-mêmes à un plan de sauvetage, n’existe pas encore, explique Wolf. Et c’est un problème, parce que la vérité sur l'état réel du secteur bancaire est peut-être bien pire que ce à quoi l’on doit s’attendre, elle est peut être politiquement inacceptable, semble-t-il dire. C'est ainsi qu’il explique pourquoi Draghi a déclaré que « Ces arrangements devront être en place avant que nous n’achevions nos audits », c'est-à-dire que la décision sur la méthode à employer pour le plan de sauvetage sera prise avant de connaître l’ampleur des sommes en cause.

«La vérité ne sera pas connue avant que les Eurocrates ne décident qui devra payer pour ces plans de sauvetage. Et les audits des banques ne seront pas achevés avant cela, parce que si quelque chose concernant ces audits devait filtrer, tout le jeu de cartes viendrait à s’effondrer, et aucun contribuable ne serait d’accord pour payer la facture, maintenant que son total d’une ampleur énorme serait connu ! »

L’article de Wolf a suscité quelques commentaires, dont une citation pertinente de l'industriel américain Henry Ford: «C'est une bonne chose que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et notre système monétaire, parce que si c’était le cas, ce serait la révolution avant demain matin ».

- Source : Express.be

vendredi, 25 octobre 2013

Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

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Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

par Claude BOURRINET

 

La « crise » précipite les choses, aux deux sens du verbe : accélère leur cours, et les révèle, comme dans un tube à essai où se mélangent divers liquides. Ce qui semblait presque une vue de l’esprit il y a quelques lustres, et augures improbables dignes de Cassandre, devient redoutablement concret. Il fallait le temps que certains nœuds se défassent, que des résistances faiblissent, qu’une génération disparaisse. Les esprits n’étaient pas encore mûrs, expliquent les progressistes. Les temps sont désormais consommés, et la parousie est imminente.

 

La ruine et le terrorisme, les chantages à la guerre et à la misère, l’invocation de la nécessité du marché, comme jadis on expliquait les hécatombes humaines par les dieux ou le destin, pèsent comme un couvercle sur l’esprit des peuples. Les fieffés coquins nous mènent savent par le bout du nez, les partis 1 et 2, en maestros du mensonge, de la perfidie et du mépris, en tricheurs maniant avec dextérité leurs cartes, embobinent les masses, et les mènent à leur perte.

 

Après le putsch budgétaire européen de l’an dernier, et le basculement vers le fédéralisme ultralibéral, c’est la fusion des parties occidentales et orientales de l’Atlantique Nord qui est projetée. L’absorption de l’Europe par les États-Unis est proche, elle est pour demain, pour 2014 ou 2015. Les échéances sont fixées : dans deux ans, nous auront achevé notre temps, notre destin, notre existence, et nous n’aurons plus aucun pouvoir sur notre avenir.

 

Comme toujours, l’Union européenne et les États-Unis ont manigancé leur coup par-dessus les peuples. Sans qu’ils en aient été avisés, et qu’on leur ait donné la parole, on leur annoncera bientôt une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et financiers, et une harmonisation complète des politiques judiciaires et sécuritaires. On agitera comme il faut la presse propagandiste, on ne prendra pas le risque du référendum, les parlements voteront comme un seul traître, et l’affaire sera pliée.

 

Le coup est pourtant préparé de longue date. Mais en catimini. En 2004, en effet, le P.D.G. d’Unilever, président européen du Transatlantic Business Dialogue (T.A.B.D.) et son homologue américain, P.D.G. d’U.P.S., rencontraient à Dublin les présidents Bush, Prodi et le Premier ministre irlandais dont le pays assumait la présidence tournante de l’Union européenne. Il fut question de lever les « obstacles à l’intégration » dans le domaine du commerce, des investissements et de la réglementation.

 

Dans un autre domaine, la bonne volonté collaboratrice des bureaucrates de Bruxelles avait été jusqu’à échanger avec les services américains de sécurité les données sur les passagers empruntant les lignes transatlantiques. Sans réciprocité, bien sûr.

 

Le projet bloquait néanmoins, notamment au niveau des biotechnologies, des problèmes environnementaux et de ceux liés à la consommation, les normes américaines de protection et de qualité étant, comme l’on sait, très laxistes (commerce et lobbies obligent). La pression des associations et des protestataires alternatifs ont sans doute eu quelque effet sur l’opinion. Les résurgences d’une guerre commerciale plus ou moins ouverte avec les U.S.A., notamment au sujet de l’acier, mettaient aussi un frein au projet.

 

Mais les commissaires mondialistes Erkki Liikanen et Pascal Lamy veillaient, aidés efficacement par Elmar Brok, député européen chrétien démocrate allemand qui présidait la Commission des Affaires étrangères du Parlement. Tout ce beau monde agit par le truchement plus ou moins occulte, mais bien pourvu financièrement, du Réseau politique transatlantique (T.P.N.), un « groupe de réflexion » qui rassemblait en 2004 plus de quatre-vingt parlementaires européens et environ quarante-cinq membres du Congrès ainsi que trente-cinq entreprises géantes dont A.B.B., Daimler Chrysler, B.P., Nestlé, U.P.S., I.B.M., Boeing, Microsoft, Philips et Unilever.

 

À son tour, le mai 2008, le Parlement européen a prévu pour 2015 la création d’un grand marché transatlantique, avec , de facto, dans la plupart des secteurs, l’application du droit états-unien.

 

L’objectif est bien sûr économique, et obéit à la pensée unique ultralibérale qui domine actuellement, aux dépens des peuples. Mais il est évident que l’idéologie atlantiste des responsables politiques européens y trouve sa place, l’Union européenne s’étant systématiquement alignée sur la ligne de la diplomatie étrangère américaine, en l’appuyant et en participant, via l’O.T.A.N., à ses aventures guerrières.

 

L’intégration de la France au commandement intégré de l’Organisation de l’Atlantique Nord a fait sauter tous les obstacles. Le prestige français, animé par l’esprit d’indépendance gaullien, n’est plus qu’un souvenir. Pour paraphraser Tacite, comme le Sénat romain, l’élite de notre pays, comme du reste l’oligarchie de l’Europe occidentale, suivie par la partie abusée du peuple, se rue vers la servitude.

 

À terme, c’est une plus grande symbiose entre les politiques et les législations américaines et européennes qui va être à l’œuvre. Mais l’on ne voit pas pourquoi et comment l’hyper-puissance yankee n’imposerait pas ses normes et ses usages, dans la « protection » de l’environnement et des consommateurs, dans le domaine de la santé, au sujet du problème très sensible des O.G.M., , de la législation sur les produits chimiques. Tout cela se traduira inévitablement par une régression, à la grande satisfaction de ceux qui tentent, avec une obstination remarquable, de déréguler tous ces secteurs, sans trop de succès jusqu’à maintenant. Il est assuré que le Traité transatlantique va leur donner le sésame pour ouvrir toutes les portes, d’autant plus que ces combinaisons sont ficelées sans contrôle démocratique.

 

Ce traité achève donc la perte de la souveraineté de l’Europe, qui, pour autant, n’en a eu que dans l’étroite marge que lui laissait la puissance américaine. Celle des vingt-sept nations européennes a pris fin l’an dernier, par le Traité d’équilibre budgétaire européen. Or, les lois qui régissent les relations internationales sont comme celles de la nature, nonobstant l’inévitable hypocrisie inhérente à l’espèce humaine. Le plus fort impose sa volonté, que l’on essaiera d’incarner, par exemple, par l’usage obligatoire de l’anglais comme langue maternelle.

 

Parallèlement, la création d’un espace commun de contrôle des populations, d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice » est prévue d’ici 2014, surtout au profit de l’ultra-sécuritaire État américain, obsédé par le terrorisme et encouragé par le Military Commissions Act de 2006, qui permet de poursuivre toute personne quelle qu’elle soit, y compris non américaine, considérée comme ennemi, « combattant illégal ».

 

L’étape suivante sera la réalisation d’un pouvoir exécutif, qui sera institué dans les dix ans, et qui usera comme il l’entend de la force judiciaire, policière et militaire. Les peuples devront se plier. Et comme le processus de domestication ne s’effectuera pas sans réactions, il est probable que des révoltes auront lieu, sans doute violentes, avec des réponses répressives adéquates. Une ère de dictature s’annonce.

 

Nous sommes, nous, Français, Européens, à un tournant de notre histoire. Sera-t-il dit que nous ne savions pas, et que, quand il sera trop tard, nous n’ayons d’autre choix qu’entre la servitude et la mort ?

 

Claude Bourrinet

 

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 2 février 2013.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3333

 

Conseil de l’Europe et circoncision

Conseil de l’Europe et circoncision : l’incroyable affaire
par Guillaume Faye

http://www.gfaye.com

Le Conseil de l’Europe a publié une résolution condamnant la circoncision sur les jeunes enfants mâles – comme mutilation sexuelle. Cette pratique est fondamentale dans la religion juive et constitue même un élément central de son identité. Immédiatement, le Congrès Juif Mondial (World Jewish Congress) épaulé par le CRIF et le Congrès Juif européen ont publié dans les médias des communiqués (1) pour dire qu’ils étaient « profondément choqués par la résolution du Conseil de l’Europe  condamnant la pratique de la circoncision sur de jeunes enfants ».

Curieusement, les musulmans ne sont pas (pour l’instant) montés au créneau, eux qui pratiquent aussi la circoncision, mais plus tard. Mais il est vrai que les musulmans pratiquent la stratégie de la ruse.

L’argumentaire du WJC tient en plusieurs points : 1) la circoncision n’est pas médicalement une mutilation mais peut protéger de certaines pathologies. 2) Il n’est pas sérieux d’assimiler circoncision et excision (pour les filles) qui, elle, est une véritable mutilation sexuelle. 3) Beaucoup de chrétiens américains pratiquent la circoncision (2). Enfin, le WJC indique dans son communiqué : « prétendre même que le choix de la religion devrait être fait à la majorité [ à 18 ans] c’est nier le rôle incontournable des parents dans l’éducation des enfants ». Il s’agit donc ici d’un choix traditionnaliste, opposé à la mentalité ”moderne”. Pourtant le WJC. affirme aussi : « le respect de la liberté religieuse de chacun impose que cette résolution ne soit pas mise en œuvre et que chacun se mobilise pour défendre la liberté de conscience que cette résolution met dangereusement en cause ».

Il y a là une évidente contradiction : d’une part, un nouveau-né ne peut pas avoir de ”liberté de conscience”, contrairement à  l’argument faible du WJC. D’autre part, on ne peut pas obliger, sérieusement, une religion à attendre l’âge de la majorité pour proposer, rationnellement, à ses adeptes, le suivi de ses rituels. Et là, le Conseil de l’Europe est dans le délire.   

**************

Cette polémique est révélatrice de notre époque de confusion complète, où une modernité essoufflée se heurte au retour des traditions archaïques.  Le Conseil de l’Europe a-t-il eu conscience que sa résolution (qui n’a aucune chance d’aboutir à quoi ce soit) pouvait être interprétée comme subrepticement antisémite, plus exactement antijuive ? Impossible de répondre à cette question. D’après plusieurs réactions, cette résolution du Conseil de l’Europe, assez incroyable à vrai dire, serait le résultat d’un lobbying antijuif puissant et subtil. Une nouveauté. (3)

Pour protester contre cette résolution anti-circoncision, le WJC termine ainsi dans son communiqué :  «  au moment où le monde fait face à tant de menaces, tant de guerres civiles, où les morts se comptent par centaines de milliers, le combat initié par le Conseil de l’Europe paraît bien dérisoire ». Effectivement, le Conseil de l’Europe, défenseur des « droits de l’Homme », est bien muet sur les persécutions des chrétiens au Moyen-Orient. Muet aussi sur l’immigration incontrôlée, sur les excisions des filles africaines en Europe, sur la persistance de l’esclavage, sur les ravages de la polygamie, sur l’explosion de la criminalité, etc.

La circoncision des nouveaux-nés juifs : pour quelle mystérieuse raison le Conseil de l’Europe a-t-il perdu son temps (qui coûte cher au contribuable) à se pencher sur ce faux problème qui, pour l’immense majorité des Européens, est dépourvu de la moindre signification ?

NOTES

(1)Cf. « Non à la remise en cause de la circoncision », communiqué en pleine page dans plusieurs quotidiens et journaux européens et sur le Net . Interventions de Roger Cukierman, (président du CRIF), Ronald Lauder (président du WJC) et Moshé Kantor (président du Congrès Juif européen).

(2) Beaucoup d’Américains protestants (pas catholiques) pratiquent la circoncision par tradition biblique, avec des arguments hygiénistes. Ça ne dérange personne. 

(3) Une nouveauté d’autant plus étonnante que les attaques contre la circoncision des nouveaux-nés ont toujours été un axe critique de l’antijudaïsme. Les membres du Conseil de l’Europe  l’ignoraient-ils ?        

Eurasian Union: Substance and the Subtext

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Eurasian Union: Substance and the Subtext


Ph.D., Professor of the School of International Studies, Jawaharlal Nehru University, New Delhi, India.
 
Ex: http://www.geopolitica.ru
 

The Eurasian Union has come to the present stage in its evolution within a remarkably compressed time-frame. Although the idea was first mooted by the Kazakh president Nursultan Nazarbaev in 1994, it hibernated for long years.[1] It was only in late 2011 that Vladimir Putin revived the idea; visualised it as one of the major centres of economic power alongside the EU, the US, China and APEC; and initiated the process of its implementation. In November 2011, the presidents of Russia, Kazakhstan and Belarus signed an agreement to establish the Eurasian Economic Space (EES) that would graduate towards the Eurasian Union. The EES came into existence on 1 January 2012. The paper proposes to examine the origin of the idea and assess its implementation todate with an analysis of the substance and subtext of the organization.

Eurasian Union: The Origins

On 3 October 2011, Vladimir Putin published a signed article in the daily newspaper Izvestia titled “New Integration Project in Eurasia: Making the Future Today.” Putin was the Russian Prime Minister at that time and set to take over the Russian Presidency. The article can thus be interpreted as the assignment he set for himself in his second tenure. On the ground, the “Treaty on the Creation of a Union State of Russia and Belarus” already existed. The Treaty envisaged a federation between the two countries with a common constitution, flag, national anthem, citizenship, currency, president, parliament and army. On 26 January 2000, the Treaty came into effect after the due ratifications by the Russian Duma and the Belarus Assembly. It provided for political union of the two, creating a single political entity. Whether the Treaty laid down a proto Eurasian Union remains to be seen.

The European Union (EU) announcement in 2008 of its Eastern Partnership Programme (EPP) may also have inspired the Russian drive towards reintegration of the Eurasian space. The EPP was initiated to improve political and economic relations between the EU and six "strategic" post-Soviet states -- Armenia, Azerbaijan, Belarus, Georgia, Moldova and Ukraine -- in the core areas of democracy, the rule of law, human rights, the promotion of a market economy, and sustainable development.[2]  There was much debate over whether to include Belarus, whose authoritarian dictatorship disqualified it. The eventual invitation to Belarus was the concern over an excessive Russian influence in that country.

The US plan to deploy the NATO missile defence system in Poland and Czech Republic was already a source of concern for the Russians. China was emerging as a serious player in the region through its heavy investments in energy and infrastructure. The Russian determination to keep the post-Soviet states away from the US, the EU and China made the Eurasian project a priority in its foreign policy. The Treaty between Russia and Belarus intended to keep the latter into the Russian fold.[3]

 Eurasianism: The Idea

Eurasianism as an idea predates the Soviet Union. The Russian identity has been contested by the Occidentalists, the Slavophils and the Eurasianists. The latter claim Russia as the core of the Eurasian civilization. Today, the former Soviet states accept the Russian centrality but not the core-periphery division bet Russia and the rest.

Within Russia itself, the Eurasianists always considered the Soviet Union to be a Greater Russia. With the collapse of the Soviet Union, the Eurasian political project is to reunite the Russians from the former Soviet territories and ultimately to establish a Russian state for all the Russians. Aleksander Dugin is an ideologue and activist for neo-Eurasianism in Russia. His political activities are directed at restoring the Soviet space and unification of the Russian-speaking people. The South Ossetian President Eduard Kokoity is a sworn Eurasianist himself and eager to make his country a part of Russia.

Organization and Accomplishments

The Eurasian Economic Commission (EEC), the governing body of the EES is set up in Moscow for the time being. Kazakhstan has already staked its claim to host its permanent headquarters. The formula under which the 350-member body would be filled allots Russians 84 percent of staff, the Kazakhs 10 percent and the Belarusians a mere 6 percent. The formula has been worked out on the basis of the population in the three countries. The expenses towards accommodation and infrastructure would be borne by Russia.

The EEC will be eligible to make decisions with regard to customs policies, as also the issues relating to macroeconomics, regulation of economic competition, energy policy, and financial policy. The Commission will also be involved in government procurement and labour migration control.[4] The right of the EEC to sign contracts on behalf of all of them is contested.

The Supreme Eurasian Union Council will be the apex body of the group. The vice- premiers of the three countries would be leading their countries’ delegations in this body. There are differing opinions on the powers of its apex body.

Eurasian Union is an economic grouping. Its objective is to expand markets and rebuild some of the manufacturing chains destroyed by the collapse of the Soviet Union. The Customs Union of Russia, Kazakhstan and Belarus had set the process toward this goal and the Eurasian Union is a continuation of the same process.[5]

The EEC has made some progress, in the meantime. It has simplified the trade rules, eliminated border customs and facilitated free movement of goods, services and capital. It has also encouraged migration of labour among its signatories. The trade among the three is estimated to have gone up by forty percent last year alone. Russia has benefitted from cheaper products and labour force from the rest of the two and several hundred Russian enterprises have re-registered in Kazakhstan to avail cheaper tax rates. Kazakhs and Belarusians have found a large market for their products in Russia.

Major hurdles still remain. A common currency has not been agreed to. The pace of economic integration is yet another point of debate among the three. Belarus would not be comfortable with market integration, which would require economic reforms. Eventually, the economic reforms could lead to political reforms and even changes in political system. Belarus is least prepared for such an eventuality.

Russia, Belarus and Kazakhstan         

Within Russia, the Eurasianism still holds an appeal; and not just among the marginal groups. The Eurasian Union is perceived as an expression of Eurasianism that would lead to the state of Russia for all Russians. There are calls to invite countries like Bulgaria, Czech Republic, Hungary, Finland and even China and Mongolia to join the Eurasian Union. At the leadership level, Putin may also prefer ruling over an expanded space encompassing the entire or most of the former Soviet territory.

The Russian raison d’état for the Eurasian Union cannot be traced to such feelings alone. The missionary zeal to reach out to the neighbours involves subsidizing them. As a general rule, economic integration must necessarily involve mutual benefits for all the parties - even when the benefits are not in equal measure. An economic arrangement does not only eliminate tariffs and other restrictive trade barriers among the signatories, it also formulates and implements tariffs and trade barriers against the non-signatories. Facilitating trade among themselves and restricting trade with the outsiders is the dual track of any economic group. 

As regional integration proceeds in much of the world (not just through the EU but also via NAFTA, ASEAN and Washington’s proposed Trans-Pacific Partnership, among others), the post-Soviet space remains largely on the sidelines. A lack of horizontal trading links and isolation from global markets contribute to the region’s persistent underdevelopment. By reorienting members’ economies to focus on the post-Soviet space, a Eurasian Union would create new barriers between member states and the outside world.[6] Russia is particularly worried about the Chinese forays into its neighbourhood. And the EU Eastern Partnership Programme threatens to encroach into the space that Moscow considers its own sphere of influence.

A second powerful reason for Russia to reach out to its neighbours is that the neighbours are steadily making Russia their home. The influx of migrants from the former Soviet territories has generated a lot of resentment and will soon become a serious political issue. In the circumstances, helping to improve the economic situation beyond the Russian borders and assimilate the new arrivals in a common citizenship is being considered. The then president Dmitry Medvedev explicitly linked the issue of immigrants to the expansion of the state borders. He spoke of the time when the giant state had to comprise different nationalities that created “Soviet People”. "We should not be shy when bringing back the ideas of ethnic unity. Yes, we are all different but we have common values and a desire to live in a single big state," he said.[7]

Russia is not single-mindedly committed to the Eurasian Union. It has initiated and nurtured several other multi-lateral organizations and become a member of scores of others initiated by others. The Collective Security Treaty Organization (CSTO) consisting of Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan and Uzbekistan[8] is one such. So is the Commonwealth of Independent States comprising most of the post-Soviet countries. It is a member of the Shanghai Cooperation Organization that is clearly a China-led group. The Quadrilateral Forum comprising Russia, Tajikistan, Afghanistan and Pakistan is a Russian project.

It has not shied away from making deals with the EU, either. In 2003, it entered into an agreement with the EU to create four common spaces: 1. of freedom, security and justice; 2. cooperation in the field of external security; 3. economy; and 4. research, education and cultural exchange. Since the formalisation of the Customs Union, Putin has insisted that the EU formalise its relations with the Customs Union before a new basic treaty between the EU and Russia could be formalised. At the EU-Russia Summit in June 2012, he also sought the EU support for the Kazakh and Belarusian bids to join the WTO.[9]

Kazakhstan has formulated and pursued a “multivector” foreign policy since independence. It seeks good relations with its two large neighbours as also with the West. Its operational idiom, therefore, is “diversify, diversify and diversify”.

Its relations with the US are centred on counter-terrorism. In Central Asia, it is now the most favoured US partner in the war on terror. It has welcomed the US-sponsored New Silk Road. The Aktau Sea port is expected to emerge as the capital city on this cross-Caspian Road as the central point for transportation, regional educational cooperation and tourism. The Transportation and Logistics Centre is being developed in the city. Aktau hopes to play a role within the New Silk Road that Samarkand played in the Old Silk Road.[10]

Its relations with Europe are as good. Its bilateral cooperation with the EU dates back to 1999, when it entered into the Partnership and Cooperation Agreement with it. The European Commission has agreed to support its application for membership of the WTO. On 1 January 2010, Kazakhstan became the first post-Soviet state to assume the chairmanship of the 56-member Vienna-based Organization for Security and Cooperation in Europe. Its trade with the EU accounts for as much as the trade of all the Central Asian countries put together. France has a trade agreement with it that is worth $2 billion under which France would help build a space station and cooperate on nuclear development.

It is its close ties – in fact, too close ties – with China that explains its active membership of the Eurasian Union. China’s presence in the country is pervasive. In 2005, the Asatu-Alashanku oil pipeline between the two countries went into use. The second stage of the same from Kenkyiak to Kumkol is already in works. A gas pipeline is being discussed. In the same year, China bought Petrokazakhstan that was the former Soviet Union’s largest independent oil company. At $4.18 billion, it was the largest foreign purchase ever by a Chinese company. In 2009, it gained a stake in the MangistauMunaiGas, a subsidiary of the KazMunaiGas, which is the Kazakh national upstream and downstream operator representing the interests of the state in the petroleum sector. Even as economic ties get stronger, there could be a point of friction between the two regarding the Uighur-based East Turkestan Islamic Movement in the Xinjiang province of China. There are 180,000 Kazakhs of Uighur descent, which is a source of discomfort to China.

Belarus is a landlocked country and dependent on Russia for import of raw materials and export to the foreign markets. Its dependence on Russia is aggravated by the fact that the US has passed the “Belarus Democracy Act”, which authorizes funding for pro-democracy Belarusian NGOs and prevents loans to the government. The EU has imposed a visa ban on its president Alexander Lukashenko. Even as the Belarus’s dependence on Russia is overwhelming, their bilateral relations have gone through severe frictions. In 2004, there was a gas dispute as Russia stopped the gas supply for six months before a compromise on the price was worked out.

In 2009, the two fought what has come to be called “milk wars”. Moscow banned import of Belarusian dairy products, claiming that they did not meet Russian packaging standards, a non-tariff measure allowed under the common customs code. The disagreement cost Belarus approximately $1 billion. The real problem was that Belarusian farmers were heavily subsidized, meaning that the cost of milk production in Belarus was substantially lower than that in Russia. As a result, Russian dairy producers were on the verge of bankruptcy and looked to their government for support. In response to Russian action, Belarus introduced a ban on the purchase of Russian agricultural machinery, accusing Russia of not providing leasing for Belarusian tractors (a major source of income for Belarus).[11]

Destination Ukraine?

Ukraine is the raison d’être for the entire Eurasian project, according to many. “Once past the verbal hype, it becomes clear that in fact it [Eurasian Union] has nothing to do with Eurasia and has everything to do with a single country, which, incidentally, is situated in Europe of all places: Ukraine,” according to an analyst.[12] Its key task is to draw Kiev into the integration project.

The primary reason for Russian stake in Ukraine is the Ukraine-Russia-Turkmen gas pipeline. Till the break-up of the Soviet Union, it was a domestic grid. Today, the gas trade between Turkmenistan, Russia and Ukraine is not just a commercial proposition, but an illustration of triangular dependencies of the three countries. The key issues in terms of transit are that all Turkmenistan’s gas exports outside Central Asia pass through Russia, which puts the latter in complete control of around three-quarters of Turkmenistan’s exports. Russia’s position vis-à-vis Ukraine is extremely vulnerable in that more than ninety percent of its gas exports to Europe pass through that country.

Thus, Ukraine is the transit point as well as the choke point of the Turkmen and Russian exports. It has also been a leaking point of the deliveries. In early 1990s, there were serious disruptions as Ukraine pilfered the gas for its own domestic use. Since then the gas deliveries have become an important issue in the political and security relationship between Russia and Ukraine, having featured in the package of agreements which have included issues such as the future of the Black Sea Fleet and Ukrainian nuclear weapons. There was a serious stand-off between the two in 2009, when the Russians cut off natural gas supplies to Ukraine over price dispute. A compromise was reached only after Ukraine agreed to pay more for the gas that was, till then, subsidised.[13]

The second most important Russian stake in Ukraine is that Ukraine’s Crimea peninsula hosts a Russian navy base whose lease term was extended for twenty-five years in 2010 by a special agreement between Presidents Dmitry Medvedev and Viktor Yanukovych, despite an unresolved gas dispute. This facility provides Moscow with strategic military capabilities in an area that Russia once considered crucial for the security of its southwestern borders and its geopolitical influence near the “warm seas.”[14] In return for the extension of the lease, Russia agreed to a thirty percent drop in the price of natural gas it sold to Ukraine.

A third reason for Russian interest in Ukraine could be that the latter represents a promising market of 45 million potential consumers, in the context where Russia seeks to diversify its own economy and export destinations.

Russian diplomacy to retain control over Ukraine and the US diplomacy to extend its control over the same have repeatedly to come to a clash. Till recently, Ukraine was pointedly excluded from both the EU and the NATO expansions[15]; as also from the list of possible invitees. Since the “Orange Revolution”, the situation has radically changed. How the energy pipeline politics plays out in the changed circumstances remains to be seen.

For its part, Ukraine has not closed its options between the EU and the Eurasian Union. Its prime minister Mykola Azarov, speaking at a meeting to discuss “Ukraine at the Crossroads: The EU and/or the Eurasian Union: Benefits and Challenges” said, “Ukraine has never contrasted one economic organization with the other and we cannot do that from many points of view. We are in ‘between’ and we must have friends both here and there.”[16]

Conclusions

There is no Eurasian Union todate. And yet, it has been the subject of intense scholarly scrutiny as also of prescriptive analysis. Its future membership, the direction of its evolution and the gamut of its activities must remain speculative in the meanwhile.

In lieu of the final conclusions, some tentative recapitulation of the above is in order. The Russians aim to retain the former Soviet space within their own sphere of influence, seeking to diminish the US, Chinese and the EU presence out of it to the extent possible. The Kazakhs are keeping all their options open: seeking a central role in the US-sponsored war on terror and the New Silk Road, permitting pervasive Chinese presence in their economy, promoting bilateral and institutional ties with the EU, and becoming a member of the Eurasian Union. “Diversify” is the name of the Kazakh game. Belarus is landlocked and dependent on Russia for its trade exports and imports, and the Belarus president is persona non grata in much of the West. Under the circumstances, the Eurasian Union is a solution to much of its problems.

Ukraine has signed a Memorandum of Understanding on trade cooperation with Eurasian Economic Commission. Much will depend on whether and when Ukraine decides to join the Eurasian Union.

Published in Journal of Eurasian Affairs


[1] The Kazakh people like to point out that Kazakhstan’s president Nursultan Nazabaev was the first leader to propose the Eurasian Union in 1994. Chinara Esengul, “Regional Cooperation”, March 27, 2012. http://www.asiapathways-adbi.org/2012/03/does-the-eurasian-union-have-a-future/

[2] Kambiz Behi and Daniel Wagner, “Russia’s Growing Economic Influence in Europe and beyond”,  23 July 2012. 

http://www.huffingtonpost.com/kambiz-behi/russias-growing-economic-influence_b_1696304.html

[3]  On 30 September 2011, Belarus withdrew from the EU initiative citing discrimination and substitution of the founding principles. Three days thereafter, it refuted its decision to withdraw. The EU-Russia competition was obviously at work in quick turnarounds in Belarusian position.

[4] Retrieved from news.mail.ru and kremlin.ru in Russian. Quoted in Wikipedia, “Eurasian Union”.

[5] The Customs Union came into existence on 1 January 2010. Removing the customs barriers among them, the countries took the first step towards economic integration.

[6]Jeffrey Mankoff, “What a Eurasian Union Means for Washington”, National Interest  http://nationalinterest.org/commentary/what-eurasian-union-means-washington-6821

[7] Gleb Bryanski, “Putin, Medvedev Praise Values of the Soviet Union”, Reuters, 17 November 2011,  http://in.reuters.com/article/2011/11/17/idINIndia-60590820111117   

[8] In June 2012, Uzbekistan decided to suspend its membership of the CSTO.

[9] http://www.euractiv.com/europes-east/putin-promotes-eurasian-union-eu-news-513123 “Putin Promotes Eurasian Union at the EU Summit”, 5 June 2012

[11] Behi and Wagner, n. 2

[12] Fyodor Lukyanov, gazeta.ru. 17 September 2012. Quoted in http://www.telegraph.co.uk/sponsored/russianow/opinion/9548428/eurasian-union-explanation.html   

[13] The Ukrainian prime minister at that time, Yulia Tomashenko, has since been sentenced to seven years in prison for abusing the authority and signing the deal.

[14]  Georgiy Voloshin, “Russia’s Eurasian Union: A Bid for Hegemony?”, http://www.geopoliticalmonitor.com/russias-eurasian-union-a-bid-for-hegemony-4730

[15] Putin was reported to have declared at the NATO-Russian Summit in 2008 that if Ukraine were to join the NATO, he would consider annexing the Eastern Ukraine and Crimea in retaliation.

 

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jeudi, 24 octobre 2013

Rendre l'Europe aux Européens

17:57 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, europe, affaires européennes, lyon, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'échec de la transition énergétique

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L'EUROPE RETIRE LA PRISE DE SON FUTUR VERT
 
L'échec de la transition énergétique

Benny Peiser*
Ex: http://metamag.fr
 
Tandis que les uns après les autres chaque pays abandonne, restreint ou renonce à ses généreuses subventions aux énergies renouvelables, l'Europe commence à se rendre compte que sa stratégie sur les énergies vertes est sur le point d'échouer. Les rêves verts cèdent la place aux dures réalités économiques.

Lentement mais progressivement, l'Europe prend conscience qu'elle fait face à une crise de l'énergie verte et à une débâcle économique et politique qu'elle s'est totalement infligée.

Les médias traditionnels, qui habituellement encouragent les énergies renouvelables avec enthousiasme, commencent à dégriser. De plus en plus de fissures commencent à apparaître. De nombreux journaux reviennent à leur rôle de quatrième pouvoir en exposant les pièges du pari de l'Europe sur l'énergie verte et ouvrent leurs pages à des analyses approfondies et aux débats. Aujourd'hui, les médias européens sont remplis de nouvelles et de commentaires sur les problèmes d'une stratégie mal conçue qui est de plus en plus fragile et source de discorde.

Une étude menée par British relations publiques conseil CCGroup a analysé 138 articles sur les énergies renouvelables publiés en juillet l'année dernière dans les cinq plus grands journaux britanniques nationaux: The Sun, The Times, The Daily Telegraph, Daily Mail et le Daily Mirror, dont l'édition quotidienne combinée est d'environ 6,5 millions d'exemplaires.

"L'analyse a révélé un certain nombre de tendances sur les nouvelles énergies renouvelables», selon l'étude. «Tout d'abord, la confiance des médias envers l'industrie des énergies renouvelables est faible. Plus de 51 pour cent des 138 articles analysés étaient négatifs ou très négatifs envers cette industrie." Plus de 80 pour cent des articles sont parus dans les titres grand format tels que The Times, le Daily Telegraph et le Daily Mail, indique le rapport, "mais 55 pour cent de ces articles étaient soit négatifs ou très négatifs sur cette industrie".

Les États membres de l'UE ont dépensé environ 600 Mds€ sur des projets d'énergie renouvelable depuis 2005, selon Bloomberg New Energy Finance. La transition vers l'énergie verte de l'Allemagne à elle seule pourrait coûter aux consommateurs jusqu'à 1000 milliards d'euros (1000 Mds€) en 2030, a récemment averti le gouvernement allemand.

Ces centaines de milliards sont payés par les familles ordinaires et les petites et moyennes entreprises dans ce qui est sans doute l'un des plus gros transferts de richesse des pauvres vers les riches dans l'histoire récente de l'Europe. La hausse des factures d'énergie freine les dépenses des consommateurs, un développement toxique pour un continent aux prises avec une crise économique et financière grave.

L'association allemande de consommateurs d'énergie estime que jusqu'à 800.000 Allemands ont eu l'électricité coupée parce qu'ils ne pouvaient pas payer la hausse des factures d'électricité du pays. Parmi eux, le journal allemand Der Spiegel, en Octobre dernier, a recensé 200.000 chômeurs de longue durée.

Comme le rédacteur Charles Lane du Washington Post l'observait à l'époque: "C'est une chose de perdre son emploi parce qu'une entreprise concurrente a construit un meilleur matériel, c'en est une autre, injuste, de le perdre parce qu'un concurrent a mis le gouvernement de son côté."

L'Espagne est un exemple particulièrement édifiant. En omettant de contrôler le coût des subventions garanties, le pays doit faire face à 126 Md€ d'obligations envers les investisseurs des énergies renouvelables. Maintenant que le gouvernement espagnol a considérablement réduit ces subventions, même rétrospectivement, et plus de 50.000 entrepreneurs solaires font face à un désastre financier et à la faillite.

Toutefois, l'Allemagne est le pays qui a poussé le plus loin les énergies renouvelables et qui se bat le plus avec les dégâts involontaires de la transition énergétique vers l'énergie verte, nommée Energiewende. Les prélèvements pour les énergies renouvelables en l'Allemagne, qui subventionnent la production d'énergie verte, sont passées de 14 Md€ à 20 Md€ en un an en raison de l'expansion à marche forcée des projets éoliens et solaires. Depuis l'introduction de la taxe en 2000, la facture d'électricité des consommateurs allemands a doublé.

Les ménages allemands vont payer une surtaxe sur les énergies renouvelables de 7,2 milliards € pour cette seule année. En outre, les consommateurs seront affectés par les coûts indirects parce que l'industrie et le commerce incluent leurs coûts énergétiques en hausse dans le prix des produits. Et parce que les subventions à l'énergie verte sont garanties pendant 20 ans, les coûts risquent d'augmenter beaucoup plus que les prévisions établies par les modèles. La précarité énergétique est en hausse et les politiques d'énergies renouvelables doivent faire face à une réaction du public de plus en plus opposée. 

L'Allemagne a l'électricité la plus chère d'Europe, avec un prix moyen de 26,8 centimes d'euro par kilowattheure. Pas étonnant que la chancelière Angela Merkel a averti que l'expansion rapide des programmes d'énergie verte affaiblit l'avantage compétitif de l'Allemagne dans l'économie mondiale.

L'Union Européenne recule aussi sur les énergies renouvelables, dont les dirigeants reconnaissent aujourd'hui qu'elles ont augmenté les prix de l'énergie à travers le continent. Lors de leur sommet à Bruxelles en mai dernier, les dirigeants ont indiqué qu'ils avaient l'intention de donner la priorité à la question de l'énergie abordable sur la réduction des gaz à effet de serre.

Le sommet de l'UE a annoncé que l'Europe avait l'intention de restaurer sa compétitivité en déclin en soutenant le développement des énergies pas chères, y compris le gaz de schiste, tout en réduisant les subventions à l'énergie verte. Toutefois, les ministres européens de l'Environnement sont alarmés à cette perspective de marche arrière. Ils veulent empêcher le développement des gaz de schiste de l'UE en essayant d'introduire des barrières environnementales à l'échelle européenne.

Jusqu'à récemment, l'Europe s'était positionnée comme le leader mondial dans la protection du climat et des énergies renouvelables, l'Allemagne en tête, avec des objectifs ambitieux et des subventions généreuses qui ont stimulé l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Plus de la moitié des panneaux solaires dans le monde sont installés en Allemagne. Le 6 juin 2013, la production d'énergie solaire de l'Allemagne a touché un nouveau record de 23,4 gigawatts, soit près de 40 pour cent de la totalité de la demande de pointe en électricité du pays. Mais pour comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, il faut considérer une période de l'hiver dernier. Pendant plusieurs semaines en décembre et janvier, 1,1 million de systèmes d'énergie solaire de l'Allemagne n'ont presque pas produit d'électricité. Pendant une grande partie de ces mois d'hiver couverts de nuages, les panneaux solaires ont quasiment cessé de produire de l'électricité. Pour éviter les pannes, les opérateurs du réseau ont dû importer de l'énergie nucléaire de France et de la République tchèque et ils ont dû remettre en route une vieille centrale électrique au fuel en Autriche.

Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les panneaux photovoltaïques dans les dernières années. Depuis 2010, cependant, plus de 5000 entreprises impliquées dans le secteur solaire ont fermé leurs portes, détruisant des dizaines de milliers d'emplois verts.

Les plus grandes entreprises allemandes, telles que Siemens et Bosch, abandonnent cette industrie aussi. Leurs stratégies d'énergies renouvelables ont entraîné des débâcles coûteuses. Siemens, la plus grande société d'ingénierie de l'Europe, a annoncé en juin qu'elle allait fermer la totalité de sa division solaire, avec une perte d'environ un Md€. Le mois dernier, le conseil d'administration de Siemens a limogé son PDG, Peter Löscher. Son naufrage spectaculaire est à replacer dans le contexte  d'investissements désastreux menés dans le secteur de l'énergie verte. Pour Bosch, un autre géant allemand, son positionnement dans le solaire a aussi abouti à un désastre qui a coûté environ 2,4 Md€, encore plus que Siemens. Maintenant, l'Allemagne prévoit de supprimer progressivement totalement les subventions, et son industrie solaire est susceptible de disparaître d'ici la fin de la décennie.

La plupart des observateurs étaient convaincus il y a deux ans que l'écart dans le domaine de l'énergie causé par la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire serait compensé par le vent et l'énergie solaire. Presque personne ne s'est rendu compte que le boom extraordinaire dans la construction des énergies renouvelables pourrait engendrer un boom du charbon aussi.

En fait, les émissions allemandes de CO2 ont augmenté pendant deux années consécutives tandis que le charbon connaît une renaissance. Mais les émissions de CO2 dans l'UE dans son ensemble sont susceptibles d'augmenter en raison de l'augmentation de la combustion du charbon dans les centrales électriques. La révélation a embarrassé le gouvernement allemand et le public ébahi, qui ne comprennent pas comment une nation qui a soutenu les énergies renouvelables plus que tout autre pays constate sur son sol la construction de 20 centrales électriques au charbon. Dans une grande partie de l'Europe, le charbon est devenu beaucoup moins cher que le gaz naturel pour les producteurs d'électricité. La raison en est l'effondrement du système d'échange d'émissions de l'UE et la baisse des prix du carbone, ce qui rend les centrales à charbon plus économiques que les centrales au gaz.

Jusqu'ici le système d'échange d'émissions de l'Europe a coûté aux consommateurs plus de 300 Mds€. Des quantités massives d'investissements verts prévus à l'origine sur la base d'un prix élevé du carbone ont été mis en veilleuse et ne sont plus réalisables. Il ne fait guère de doute que la politique climatique phare de l'Europe s'est transformée en un échec total. Dans une évaluation réaliste de l'évolution politique de l'Europe, l'Agence internationale de l'énergie a récemment noté que «le changement climatique est franchement passé au second plan des priorités politiques".

De toutes les conséquences  de la "Energiewende" en Allemagne, la plus extraordinaire est peut-être l'effet néfaste du vent et des systèmes solaires sur le prix de l'électricité produite par le gaz naturel. Près de 20 pour cent des centrales à gaz en Allemagne sont devenues non rentables et doivent être fermées tandis que les énergies renouvelables inondent le réseau avec de l'électricité "préférentielle" (dont l'achat à prix élevé a été rendu obligatoire par la loi). Pour éviter les pannes d'électricité, le gouvernement a dû subventionner le gaz non rentable et les centrales à charbon afin qu'ils puissent être utilisés en soutien lorsque le soleil ne brille pas, que le vent ne souffle pas et que les énergies renouvelables ne parviennent pas à générer suffisamment d'électricité.

Le désordre oblige les producteurs a examiner des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société énergétique de l'Allemagne, envisage de démanteler certaines de ses centrales à gaz en Europe, mises en veilleuse parce qu'elles ne sont plus rentables, pour les relocaliser à l'extérieur de l'UE. Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences imprévues causées par l'expansion rapide des énergies renouvelables.

L'hypothèse naïve des décideurs croyant que les principaux concurrents de l'Europe suivraient la transition des combustibles fossiles bon marché vers l'énergie verte coûteuse ne s'est pas matérialisée. Le Washington Post a récemment mis en garde : "L'Europe est devenu un cas désespéré d'énergie verte. Au lieu d'un modèle pour le monde à imiter, l'Europe est devenue un modèle de ce qu'il ne faut pas faire."

La stratégie de l'Europe a été fondée sur deux craintes : premièrement, que le réchauffement climatique était une menace urgente qui devait être empêchée rapidement et à tout prix, et, deuxièmement, que le monde était à court de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus coûteux. Les deux conjectures, cependant, se sont avérées fausses.

Le résultat d'un pari basé sur la peur de l'avenir industriel du continent est un désastre coûteux qui menace de saper la situation économique et politique de l'Europe dans un monde qui manifestement refuse de suivre son exemple.

La stratégie de l'énergie verte de l'Allemagne est susceptible de changer de manière significative après les résultats des élections fédérales du 22 Septembre. A. Merkel a promis aux électeurs, durant sa campagne, de réduire considérablement la charge de 20 Mds€ qu'ils doivent payer chaque année aux investisseurs dans les énergies renouvelables.

Sur la transition énergétique, l’Allemagne imposera-t-elle son modèle à l’Europe ?

mardi, 22 octobre 2013

Vers un chasseur russo-brésilien?

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Résilience de la NSA ...

Vers un chasseur russo-brésilien?

Ex: http://www.dedefensa.org

Ce qui paraît à la fois logique et inévitable depuis le début des sidérantes aventures de la NSA au Brésil, révélées par Greenwald & Cie, se concrétise. Les premiers jalons sont posés pour une éventuelle coopération entre le Brésil et la Russie pour un avion de combat, disons russo-brésilien, qui pourrait être considéré à partir de l’hypothèse d’un développement du modèle russe de cinquième génération (le Soukhoi T-50, programme russe avec déjà une coopération indienne), ou d’une extrapolation de ce programme. La chose (l’exploration d’une coopération) a été dévoilée après une rencontre entre le ministre russe de la défense et le ministre brésilien de la défense. Le ministre russe a fait une visite fructueuse en Amérique du Sud, continent d’ores et déjà antiaméricaniste où la Russie voudrait renforcer ses ventes stratégiques d’armement. De façon plus concrète pour un autre domaine, la rencontre au Brésil devrait déboucher sur la finalisation, début 2014, d’un contrat entre le Brésil et la Russie pour un ensemble de missiles sol-air pour une valeur annoncée de un $milliard, avec transfert de technologies.

Pour ce qui concerne l’avion de combat, une dépêche AFP du 16 octobre 2013 dit ceci, en y ajoutant un cas hors-domaine où un geste des Russes pourrait faire avancer le dossier : «Brazil said Wednesday it hopes to develop state-of-the-art combat aircraft with Russia, and purchase surface-to-air missile batteries from Moscow. [...] “We are very interested in discussing projects relating to fifth generation (combat) aircraft with new partners,” Defense Minister Celso Amorim told reporters after talks here with his Russian counterpart Sergei Shoigu. “The issue was mentioned as a basis for discussion, but it is for the medium term.” [...]

» [Shoigu] stop in Brazil also coincides with Rousseff pressing for the release of a Brazilian biologist detained in Russia along with 29 other Greenpeace activists after protesting Arctic oil drilling. Ana Paula Maciel was one of 30 activists from 18 countries arrested by Russia in late September and charged with piracy after authorities said they had found “narcotic substances” on the Dutch-flagged Arctic Sunrise, used in their protest.»

La même dépêche mentionne évidemment le contrat actuellement en cours, pour 36 avions de combat pour le Brésil, dits de “quatrième génération”. (Ce concept de “générations” est douteux dans sa signification opérationnelle. Son développement argumentaire constitue plus une manœuvre de relations publiques des USA d’il y a quelques années, pour verrouiller le JSF dans la présentation de son exceptionnalité supposée. L’exceptionnalité du JSF est d’ores et déjà admise, dans le domaine de la catastrophe technologique proche de l’impasse bien entendu, mais le mythe de la “génération” comme facteur rupturiel de progrès survit, de la quatrième des chasseurs actuels à la cinquième des chasseurs nouveaux “du futur”. L’argument de RP s’insère du fait de la catastrophe-JSF dans l’image d’un mythe de plus en plus érodé et de plus en plus contestable, cela dans un contexte de mise en cause générale de la fiabilité fondamentale de l’avancement technologique à ce stade, voire d'une impasse pure et simple du technologisme.)

Le contrat 36 avions/4ème génération a connu bien des vicissitudes. Le Rafale était en 2009 un énorme favori, quasiment choisi selon une cohérence française stratégique prometteuse où même la Russie était incluse (voir le 4 septembre 2009) ; il devint bientôt un favori perdu et sans doute sans plus aucune chance à cause de l’effondrement du sens stratégique indépendant de la France (voir le 24 mai 2011). Le F-18 lui a succédé comme favori, selon la logique habituelle des pressions US sur une nouvelle présidente (Rousseff), soucieuse d’améliorer ses relations avec les USA. Tout cela été pulvérisé par la crise Snowden/NSA, touchant d’abord directement le F-18 (voir le 13 août 2013), puis, d’une façon radicale, les relations du Brésil avec les USA (voir le 25 septembre 2013).

... Ainsi tiendra-t-on les assurances du ministre brésilien de la défense sur la poursuite de ce contrat plutôt comme un vœu pieux de l’establishments militaire brésilien que comme une prévision assurée. D’ailleurs, la partie américaniste, comme indiqué également ci-dessous, ne prend plus de gants pour signifier sa position désespérée.

«Amorim said he hoped the fourth-generation aircraft bidding process would be “finalized soon.” But Boeing's bid to win the contract appears to have been damaged by reports of extensive US spying on Brazil. The allegations, based on documents leaked by fugitive US intelligence analyst Edward Snowden, led President Dilma Rousseff to cancel a state visit to Washington, putting Boeing's bid on hold, Boeing Brazil chief Donna Hrinak said last week. “The postponement of the visit means that any progress about the issue (aircraft contract) was also postponed,” Hrinak, a former US ambassador to Brazil, said during a seminar on the Brazilian economy.»

En effet, la perspective de ce contrat 36 avions de combat/quatrième génération nous paraît extrêmement réduite. Elle est aujourd’hui réduite de facto au seul Gripen si l’on tient compte de l’effondrement successif probable des offres Rafale et F-18. Un tel achat d’un avion suédois tenu par des contraintes US draconiennes interdisant tout transfert de technologies sur près de 50% de l’avion (moteurs et électronique sont US) n’a plus guère de sens politique ni industriel dans le contexte actuel, alors que le Brésil est dans une position socio-économique tendue, avec une agitation de rue qui rend impopulaire toute dépense publique qui n’est pas vitale. Bien entendu, le climat politique général (la Suède est dans le bloc BAO et sous obédience US affirmée) est un facteur très important allant contre ce choix. Bref, c’est tout le marché des 36 avions de combat/quatrième génération, entièrement appuyé sur des offres du bloc BAO alors qu’il était au départ diversifié par la perception d’une stratégie française indépendante, qui est menacé d'effondrement par la politique du bloc BAO.

La démarche russe a ainsi tout son sens et sa logique, et la probabilité est que le contexte politique va pousser au développement de l’examen du projet envisagé, sinon à son accélération, le moyen terme pouvant notablement se raccourcir. Le vrai problème est d’ordre de la politique industrielle. Le programme russe de cinquième génération, le T-50, est largement orienté vers une coopération avec l’Inde, avec les transferts de technologie qui vont avec, et déjà largement avancé. Le Brésil pourrait-il s’y insérer ? Pourrait-on envisager une version spéciale de coopération pour le Brésil, ou une coopération à deux passant à trois ? La politique dit “oui”, d’autant qu’il s’agit de trois pays-BRICS et que la Russie veut donner une dimension stratégique au BRICS. Les domaines industriel et technologique, avec une bureaucratisation touchant parfois à la paralysie (surtout dans le cas de l’Inde) suggèrent bien plus de réserves alors qu’un tel domaine de la coopération à ce niveau nécessite une très grande souplesse. Plus encore, les problèmes fondamentaux de blocage technologique des projets avancés, illustré magnifiquement par le JSF, jettent une ombre universelle sur tous les projets de cet ordre. Quoi qu’il en soit, il reste que la question est non seulement posée mais ouverte.

Elle est aussi ouverte que la question précédente semble se fermer. La question qui concernait la pénétration stratégique du Brésil par un pays occidental au travers du contrat de quatrième génération actuellement en discussion, semble effectivement avoir obtenu une réponse catastrophique. L’orientation politique des pays concernés ayant évolué vers le standard bloc BAO, on a pu mesurer la profondeur de la catastrophe de la politique française avec Sarkozy à partir de 2009/2010, avec Hollande suivant fidèlement ces traces. Il n’y a guère de commentaire à faire devant l’évidence du constat, sinon à observer une fois de plus que l’“intelligence française” est capable d’accoucher en période de basses eaux son double inverti absolument radical, dans le chef de l’aveuglement et de la fermeture de l’esprit. Quant à la partie américaniste, l’aventure en cours de la désintégration de la NSA, avec ses effets collatéraux colossaux dont celui du Brésil est le fleuron, ne fait que confirmer dans le sens du bouquet de la chose la constance d’un aveuglement qui doit tout, lui, à la sottise profonde d’une politique US de brute force malgré les atours du soft power dont elle prétend se parer (voir le 9 octobre 2013).

Cette affaire des chasseurs brésiliens est exemplaire, quatrième et cinquième générations confondues, ou même sixième pour les experts rêveurs qui pensent, les braves gens pleins d’espoir, à la situation d’ici 10-15 ans... Elle est exemplaire de l’effondrement de la politique de la civilisation occidentale prise comme un bloc (bloc BAO), et dans un temps incroyablement court. Elle est exemplaire aussi de l’affirmation diversifiée et très puissante, et aussi rapide, des pays qu’on a peine à qualifier encore d’“émergents”, notamment les BRICS, et la Russie et la Brésil dans ce cas, dans ce cadre spécifique des renversements politiques. Elle est exemplaire enfin, – cela ne peut être dissimulé car c’est finalement le principal, – de la rapide détérioration de tous les attributs de la “contre-civilisation”, que ce soit les conditions stratégiques, le technologisme, les conditions courantes de la “gouvernance”, etc., et cela aux dépens des principaux producteurs de la chose (le bloc BAO) mais aussi des autres (y compris les BRICS), l’ensemble du monde étant simplement confronté à la réalité terrible d’un effondrement civilisationnel sans aucun précédent historique dans son ampleur et sa rapidité.

lundi, 21 octobre 2013

La geopolítica rusa del siglo 21

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La Jornada, Bajo la Lupa – Entre los prominentes invitados al seminario internacional del Centro de Estudios de la Transición/Centro de Estudios Geoestratégicos de la UAM-X estuvo Sivkov Konstantin Valentinovich, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos y doctor en ciencias militares.

Konstantin es segundo de a bordo de Leonid Ivashov, anterior jefe del departamento de asuntos generales en el Ministerio de Defensa de la URSS. Cobra mayor relieve su postura a raíz del triunfo diplomático de Rusia en Siria (ver Bajo la Lupa, 22/9/13).

Ivashov es muy conocido en los multimedia internacionales y sus puntos de vista suelen ser polémicos (v.gr. el terrorismo internacional no existe: su despliegue beneficia a la oligarquía global) y considera que mientras el imperio de Estados Unidos se encuentra al borde del colapso, corresponde a los BRICS la misión de reconfigurar el mundo (Réseau Voltaire, 15/6/11).

De la ponencia de Konstantin, La geopolítica de la URSS y Rusia, me enfocaré en la parte de Rusia.

A su juicio, la lucha geopolítica global basada en la ideología fue cambiada a la confrontación de civilizaciones: la civilización occidental (euro-estadunidense) confronta las civilizaciones ortodoxa, islámica, confuciana (china). Resalta la similitud con la tesis huntingtoniana del choque de civilizaciones que lleva a la inevitabilidad del conflicto de la civilización occidental con el resto (del planeta).

Identifica cuatro de los más importantes factores al desarrollo de la geopolítica mundial:

1. Formación intensiva de un único sistema mundial de poder dominado por EEUU.

2. Intenso crecimiento poblacional y presión al ecosistema por consumismo occidental.

3. Desequilibrio global industrial y de materias primas: el mayor potencial industrial se concentra en EEUU/Europa/Japón, mientras los recursos de materias primas se concentran en Rusia y en los países del tercer mundo, y

4. El carácter independiente de las trasnacionales como sujeto geopolítico

La activación de los cuatro actores genera una crisis global por la contradicción entre el consumismo y la escasez de materias primas. Define a Rusia como una entidad geopolítica cuya base es Eurasia.

Su inmenso potencial intelectual, su posición del centro euroasiático y su potencial militar significativo pone en duda la durabilidad del modelo unidireccional sin remover (sic) a Rusia como sujeto de la geopolítica” a la que habría que demoler como a su antecesora URSS.

Arguye que la etapa más lúgubre de la historia de Rusia en la década de los 90 del siglo 20 (nota: la era entreguista Yeltsin) encontró a la élite política rusa bajo el control total (¡supersic!) de EEUU.

Ocurre el desmantelamiento científico de Rusia y la privatización de sus joyas geoestratégicas, llegando hasta el asesinato de sus principales científicos, mientras las principales empresas de petróleo/gas e infraestructura de transporte acabaron en manos de compradores (sic) domésticos y trasnacionales.

Así la geopolítica de Rusia operó bajo el control directo de los servicios de espionaje de EEUU: capitulación total. ¡Uf!

Peor aún: el liderazgo ruso fomentó la de-sintegración interna. Pero no contaron con la resistencia oculta de los bajos niveles de la jerarquía y las protestas de la población que hicieron fracasar el esquema desintegrativo que permitió la llegada al poder de Putin, con su equipo proveniente de las fuerzas armadas y los servicios de seguridad, como nuevo estadio de la geopolítica rusa.

Considera que el fracaso de las campañas de Irak y Afganistán, la liberación de Sudamérica de la hegemonía de EEUU, en particular Venezuela, y el fracaso de la operación (¡supersic!) Primavera Árabe, debilitaron la influencia de EEUU en Rusia cuando Occidente exhibió sus pies de barro.

Rusia se libera así de su subordinación a los dictados de EEUU en la esfera de la geopolítica global y comienza un regreso suave a los principios de la geopolítica soviética, pero con diferentes bases conceptuales e ideológicas.

Juzga que los instrumentos más importantes de la influencia geopolítica rusa fueron creados con el único plan de una red de oleo/gasoductos.

A partir de la derrota de EEUU en Irak, Rusia operó un acercamiento con China cuando estableció sus tres proyectos geopolíticos exitosos: el Grupo de Shanghai, los BRICS y la Unión Euroasiática. El Grupo de Shanghai genera el espacio euroasiático de Bielorrusia a China mediante una unión económica.

Los BRICS han cortado en términos económicos el asa Anaconda (nota: del nombre de la ominosa serpiente constrictora más grande del mundo) rompiendo una profunda brecha en el sistema de zonas, la influencia de EEUU que cubre a Rusia.

En una entrevista a Pravda.ru (15/9/11), Konstantin explica el significado del cerco a Rusia por EEUU y su despliegue misilístico en la periferia inmediata rusa, parte del proyecto Anaconda: Rusia es todavía percibida por EEUU como el principal adversario estratégico y su tarea consiste en neutralizar las armas nucleares de Rusia y empujarlo fuera de las principales áreas de los océanos mundiales, aun del mar Negro.

La Unión Euroasiática (Rusia, Bielorrusia y Kazajstán) cubre 85 por ciento del territorio de la ex URSS y es el precursor de mayor integración en el espacio postsoviético.

Rusia se pronuncia por la multipolaridad, en cooperación particular con Europa continental que desea sacudirse la hegemonía de EEUU.

Juzga que los cambios tectónicos en la geopolítica global asociados a la transferencia del centro económico de gravedad a la región Asia/Pacífico, sumado de la crisis financiera occidental, implican la inevitabilidad de una seria reorganización del panorama geopolítico, acoplado con la amenaza de conflictos militares de gran escala (sic).

Aduce que el triunfo presidencial de Putin significó una fuerte derrota para las fuerzas occidentales internas en Rusia, lo cual disminuyó considerablemente su impacto en la geopolítica rusa, ya que el control occidental del país es un factor crítico para la restauración y conservación de la dominación del mundo por Occidente.

Los vectores prioritarios de la geopolítica rusa: 1. Al oeste: desarrollo de relaciones igualitarias con Europa y normalización de relaciones con EEUU, para prevenir el desliz a una nueva guerra fría. 2. Al sur: la zona del Cáucaso, medioriente y noráfrica, donde Rusia aspira a normalizar la situación militar y política y frenar los conflictos militares, sobre todo en Siria (¡supersic!) 3. En Sudamérica (nota: no Norteamérica ni Centroamérica: desarrollo de relaciones económicas), y 4. En Asia: el más importante hoy (¡supersic!) para Rusia donde se compromete a un mayor reforzamiento de buenas relaciones con sus grandes vecinos China e India, Vietnam, las dos (sic) Coreas, y la normalización de relaciones con Japón.

Llama la atención que Konstantin no haya citado la invasión de Georgia a Osetia del Sur y la vigorosa respuesta rusa que, a mi juicio, cambió dramáticamente al mundo (El mundo cambió en el Cáucaso; Bajo la Lupa, 20/8/08).

Ahora al unísono de Rusia, la misma serpiente constrictora Anaconda ha reaparecido en el océano Pacífico, donde tiene en la mira a la apetecible China, muy difícil de digerir.

Fuente: alfredojalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

Facebook: AlfredoJalife

dimanche, 20 octobre 2013

Entretien avec Aymeric Chauprade sur la Russie

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"Si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard"

Aymeric Chauprade bonjour, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de RIA-Novosti qui ne vous connaîtraient pas?

Je suis géopolitologue. Une formation scientifique d'abord (mathématiques) puis de sciences politiques (docteur) et dix années titulaire de la Chaire de géopolitique de l'Ecole de Guerre à Paris, entre 1999 et 2009. J'ai aussi enseigné la géopolitique et l'histoire des idées politiques en France à la Sorbonne et en Suisse à l'Université de Neuchâtel.

Je suis maintenant également consultant international et très heureux de travailler de plus en plus avec la Russie. Mais je suis également souvent en Amérique Latine et j'ai des réseaux africains développés.

Vous êtes considéré comme l’un des fondateurs de la nouvelle géopolitique française, pluridisciplinaire, attentive à décrire le « continu et le discontinu » dans l’analyse des questions internationales, pourriez vous expliquer aux lecteurs de RIA-Novosti ce qu’il en est exactement?

Je me rattache au courant dit réaliste qui tient compte de la force des facteurs de la géographie physique, identitaire et des ressources, dans l'analyse des relations internationales. Mais pour autant, je ne néglige pas les facteurs idéologiques. Ils viennent en combinaison des facteurs classiques de la géopolitique que j'évoquais à l'instant à savoir les déterminants liés à l'espace, aux hommes dans leur identité culturelle (ethnie, religion...), et à la quête des ressources. J'insiste sur la multicausalité (il n'y a pas de cause unique mais chaque situation est la combinaison unique, un peu comme l'ADN d'une personne, d'une multiplicité de facteurs déterminants) et sur la multidisciplinarité (je refuse l'idée que ma matière, la géopolitique, puisse rendre compte à elle seule de la complexité de l'histoire ; attention au "tout géopolitique", au "tout économique" ou "tout sociologique"). La tentation de tout expliquer par sa discipline, comme le font beaucoup les sociologues aujourd'hui, est une dérive née de l'hyperspécialisation qui nous éloigne de l'époque des savants généralistes, ces savants du XVIe siècle qui étaient à la fois philosophes, mathématiciens et souvent hommes de lettres!

Quant au "continu et au discontinu" c'est ce souci qui me vient de ma première formation scientifique de séparer la dimension continue et même parfois linéaire des phénomènes, de leur dimension discontinue et parfois erratique. Il faut savoir suivre les courbes des facteurs de temps long (la démographie par exemple) mais il faut aussi savoir lire les discontinuités, les sauts, de l'Histoire.

Vous avez le mois dernier été invité au prestigieux Forum Valdaï, cofondé par RIA-Novosti. Pourriez-vous nous faire part de vos impressions sur ce forum?

D'abord j'ai été très honoré de figurer parmi les nouveaux invités du Forum de Valdaï. Ce fut une expérience véritablement passionnante. Les débats sont de qualité, l'organisation rigoureuse. C'est une sorte de Davos russe mais avec une différence notable : il n'y a pas de pensée unique mondialiste unanimement partagée. Des sensibilités différentes sont représentées. Si l'on voulait simplifier d'un côté, les Occidentalistes qui, Russes ou Occidentaux, célèbrent le "modèle démocratique occidental", essentiellement américain et considèrent que celui-ci doit être l'horizon vers lequel doit tendre la société russe, et de l'autre côté, les partisans d'un modèle original russe, dont je fais partie, bien que n'étant pas russe, qui considèrent que la Russie n'est pas seulement une nation, mais une civilisation, dont la profondeur historique est telle qu'elle permet de proposer aux Russes un modèle original. A Valdai, j'ai beaucoup entendu les Occidentalistes se lamenter du fait que la Russie était encore loin des standards occidentaux, à cause d'un prétendu déficit démocratique et d'une forte corruption. Je n'idéalise pas la Russie sous Poutine qui travaille d'arrache-pied au redressement de ce pays depuis 13 ans ; j'en mesure les maux mais je dis simplement que lorsque l'on parle de corruption il faudrait premièrement rappeler que les indicateurs de mesure sont faits pour l'essentiel par les Occidentaux, et les Américains en particulier, ce qui n'est pas une assurance d'objectivité, et deuxièmement s'intéresser non seulement à la corruption de l'Occident lui-même mais à son fort pouvoir corrupteur dans les pays en voie de développement!

Par ailleurs je considère que si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard. Bien au contraire, un pays qui a su pousser si loin la création artistique et scientifique, me paraît plus que capable de proposer un contre-modèle, lequel ne devra pas être fondé sur la toute puissance de l'individualisme, mais au contraire sur l'âme russe, sur la dimension spirituelle de ce pays. Il faut faire attention à une chose : le communisme, comme rouleau compresseur de l'esprit critique et de la dimension spirituelle de l'homme, a été un préparateur redoutable pour le projet de marchandisation de l'homme que propose l'individualisme américain.

Je suis convaincu que le retour à la Sainte Russie, au contraire, peut être un formidable réveil du génie créateur russe, qui seul lui permettra de reconstruire, au-delà des hydrocarbures et d'autres secteurs, une économie performante et innovatrice.

La question de l’identité a été extrêmement discutée et le président russe a utilisé une rhétorique eurasiatique pour parler de l’Etat Civilisation russe, pensez vous comme certains que le réveil russe l’éloigne de l’Occident, et donc de l’Europe, et devrait intensifier son rapprochement avec la Chine?

Si la Russie s'éloigne de l'Occident ce sera de la faute de l'Occident américain. La Russie est en effet diabolisée dans les médias américains dominants et par conséquent dans les médias européens qui s'en inspirent. Cette diabolisation est injuste, c'est de la mauvaise foi qui vise à présenter le redressement russe comme agressif alors que celui-ci cherche à consolider sa souveraineté face à l'impérialisme américain qui fait glisser les frontières de l'OTAN aux frontières de la Russie et de la Chine.

La Russie développe ses relations avec la Chine, dans le cadre notamment du groupe de Shangaï et aussi parce que les Chinois ont compris que les Russes pouvaient être des partenaires solides dans un monde multipolaire. De fait, ces deux puissances partagent la même vision de l'organisation du monde : elles respectent la souveraineté des Etats, refusent l'ingérence chez les autres, veulent l'équilibre des puissances comme garantie de la paix mondiale. Toutes deux s'opposent au projet unipolaire américain qui, il suffit de le constater, a déclenché une succession de guerres depuis l'effondrement soviétique : Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Libye, Syrie maintenant... Où avez-vous vu les Russes dans toutes ces guerres?

Je pense que la Russie ne veut pas se contenter d'un partenariat avec la Chine. Certes la Russie est une puissance eurasiatique, mais il suffit de s'intéresser à son histoire, à son patrimoine culturel, pour voir qu'elle est une puissance profondément européenne et qu'elle n'entend pas se couper de l'Europe. Si les Européens se libéraient de leur dépendance à l'égard des Etats-Unis tout pourrait changer et un fort partenariat stratégique pourrait se nouer entre l'Europe et la Russie.

Vous aviez lancé le 13 juin dernier un « Appel de Moscou », quel regard global portez vous sur la Russie d’aujourd’hui?

aymchaup55.jpgD'abord j'essaie de ne pas idéaliser la Russie même si je ne vous cache pas que je me sens extrêmement bien dans ce pays, parce que le matérialisme m'y paraît sans cesse équilibré par une sorte de profondeur d'âme insondable. Je pense que quelque chose est en train de se passer dans la Russie de Poutine et j'espère seulement que le Président Poutine pense à la manière de perpétuer son héritage, car la pire chose qui pourrait arriver ce serait le retour des occidentalistes de l'ère Eltsine, qui prennent la Russie pour un pays du Tiers monde qu'il faudrait mettre aux normes occidentales. L'appel de Moscou que j'ai lancé poursuivait deux buts: d'abord montrer mon soutien au refus russe du programme nihiliste venu d'Occident (mariage homosexuel, théorie du genre, merchandisation du corps), ensuite montrer aux Français qui défendent la famille et les valeurs naturelles que la Russie peut être une alliée précieuse dans ce combat. Je suis très surpris et heureux de constater à quel point mon appel de Moscou lancé à la Douma le 13 juin 2013 a circulé en France dans les milieux catholiques qui se sont mobilisés contre le mariage homosexuel.

Le souverainisme est à vos yeux une notion clef de l’équilibre mondial. Très curieusement ce concept est abandonné en Europe alors qu’en Russie et dans nombre de pays émergents l’affirmation et le maintien de la souveraineté semble au contraire un objectif essentiel. Comment expliquez-vous cette différence d’orientation?

La souveraineté est une évidence pour tous les peuples du monde, et en particulier pour ceux qui ont pris leur indépendance récemment ou qui aspirent à créer un Etat indépendant. Les Européens de l'Ouest, ou plutôt leur fausses élites gouvernantes, sont les seules du monde à avoir abdiqué la souveraineté de leurs peuples. C'est une trahison dont elles devront répondre devant l'Histoire. Des millions de Français ont péri à travers l'Histoire pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français, sous les monarques comme en République. Mon nom est inscrit sur les monuments aux morts français. Si les Français voulaient s'en souvenir, il n'est pas une famille française qui n'ait son nom inscrit sur ces monuments aux morts, de la Première, de la Deuxième ou des guerres de défense de l'Empire français.

Imaginez-vous un Américain ou un Russe abdiquer sa souveraineté? Pour eux le patriotisme est une évidence, qui va d'ailleurs tellement de soi que tout parti affirmant un programme nationaliste en Russie est perçu comme extrémiste parce qu'il n'y a nul besoin là-bas d'affirmer l'évidence. Nos amis russes doivent comprendre en revanche qu'en France ce n'est plus l'évidence et par conséquent qu'il est normal qu'un parti politique qui veut rendre au peuple la souveraineté, mette celle-ci au sommet de son programme!

Aujourd’hui nous assistons à une relative rapide modification des relations internationales, avec le basculement du monde vers l’Asie et la potentielle fin du monde unipolaire. Comment envisagez vous que cette transition puisse se passer?

Ce que je vois c'est que les Etats-Unis refusent de perdre leur premier rang mondial et peuvent créer de grands désordres, peut-être même des guerres de grande ampleur, dans les décennies à venir, et que les Européens, quant à eux, sont dans la gesticulation kantienne, la proclamation de belles leçons de morale qui s'accompagnent d'un déclin en puissance dramatique et donc pathétique.

Au sein de cet basculement, la France semble quant à elle pourtant de plus en plus aligner sa politique étrangère sur les intérêts américains, cela est visible avec la crise en Syrie. Comment l’expliquez-vous?

Je l'explique très simplement. L'oligarchie mondialiste a pris le contrôle des principaux partis de gouvernement français, le PS et l'UMP. La majorité de ses dirigeants ont été initiés dans les grands clubs transatlantiques. Ils ont épousé le programme mondialiste et ne raisonnent plus en patriotes français comme le faisait le général de Gaulle. Lorsque le peuple français l'aura compris, ces fausses élites seront balayés car elles n'ont pour bilan que le déclin en puissance de la France et la perte de sa souveraineté.

Vous avez soutenu Philippe de Villers en 2004, auriez appelé à Voter pour Nicolas Sarkozy en 2007 et vous venez de vous ranger au coté de Marine Le Pen. Souhaitez-vous désormais entamer une carrière politique?

Le mot carrière ne me va guère. Si j'avais choisi de faire une carrière dans le système, alors j'aurais choisi de proclamer autre chose que des vérités qui dérangent. Je n'ai qu'une ambition, pouvoir dire à mes enfants, au seuil de la mort, que j'ai fait ce que je pouvais pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français. J'ai soutenu Philippe de Villiers que je respecte.

Mais je n'ai jamais appelé à voter pour Nicolas Sarkozy, que je vois comme soumis aux intérêts américains. Je ne sais qui a pu dire une chose pareille mais je vous mets au défi de trouver un seul texte de soutien de ma part à Nicolas Sarkozy. C'est d'ailleurs son gouvernement, en la personne de son ministre de la défense Hervé Morin, qui m'a brutalement écarté de l'Ecole de Guerre parce j'étais trop attaché à l'indépendance de la France et que je m'opposait au retour de la France dans les structures intégrées de l'OTAN. Donc de grâce que l'on ne dise jamais que j'ai soutenu ou appelé à voter Sarkozy.

En revanche, oui je soutiens Marine le Pen et il est possible que je joue prochainement un rôle sur la scène politique à ses côtés. Marine a un caractère fort, une carapace héritée des coups que son père a pris pendant tant d'années, et je la sens donc capable de prendre en main avec courage le destin du pays. Le courage plus que l'intelligence est ce qui manque aux pseudo-élites françaises, lesquelles sont conformistes et soumises à l'idéologie mondialiste par confort.

Comment envisageriez vous la relation franco-russe?

Je l'ai dit et je le redis haut et fort. Si le Front national arrive au pouvoir, il rompra avec l'OTAN et proposera une alliance stratégique avec la Russie. Ce sera un tremblement de terre énorme au niveau international et c'est la raison pour laquelle, avant d'arriver en haut des marches, et même avec le soutien du peuple, il nous faudra affronter des forces considérables. Nous y sommes prêts. Et n'oubliez pas que la France est le pays de Jeanne d'Arc. Tout est possible donc, même quand tout semble perdu!

Merci Aymeric Chauprade.

Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter votre blog ou le site Realpolitik-TV.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

Interview with Davide Di Stefano

Interview with Davide Di Stefano

1) Sei stato in missione a Damasco, a fine agosto, quando c’era una seria minaccia di un intervento militare statunitense. Possiamo dire che ti trovavi nell’occhio del ciclone. Qual è stata la sensazione che hai provato in quel momento?
C’era sicuramente un po’ di apprensione in tutti noi della delegazione, visto che l’immagine che arrivava qui in Italia attraverso i media occidentali era di un paese totalmente distrutto. Senza contare che noi siamo arrivati a Damasco venerdì 30 agosto, con Obama che fino a due giorni prima aveva annunciato da giovedì 29 agosto l’inizio di due giorni di raid. A dire la verità la paura più grande era che la missione saltasse per ragioni di sicurezza.

2) Damasco è una città circondata. Nonostante gli avanzamenti dell’esercito siriano, intorno alla capitale ci sono diverse aree controllate dai ribelli. Come stanno affrontando questa situazione? In città hai notato una carenza di alimenti? Ci sono state interruzioni nella fornitura di energia elettrica e di acqua?
L’immagine che fornisce Damasco, almeno nella gran parte del suo territorio è quella di una città assediata ma paradossalmente “tranquilla”. La paura più grande girando per le strade della città è sempre quella di un possibile attentato. La situazione più calda si trova nei sobborghi est della città, dove si trova ad esempio il quartiere di Jobar. La popolazione come detto sembra affrontare con relativa tranquillità la situazione, pur nelle difficoltà anche economiche e pratiche che comporta. Ad esempio ci sono dei razionamenti per quanto riguarda l’energia elettrica e alcuni generi di prima necessità, soprattutto medicinali e latte in polvere spesso scarseggiano. A ricordare che c’è una guerra ci pensa l’artiglieria governativa, che dalle postazioni sul monte Qasioun colpisce i ribelli annidati nei sobborghi est, spesso rintanati in tunnel sotterranei.

3) Nonostante la minaccia di un attacco militare da parte di alcuni governi dei paesi occidentali, il popolo siriano era informato dell’ostilità dell’opinione pubblica occidentale nei confronti di un potenziale intervento militare?
Sia il popolo siriano che le autorità sono al corrente che esiste una differenza tra la politica dei nostri governanti e il grosso dell’opinione pubblica occidentale. I duri colpi incassati da Obama sul piano politico, come la posizione non interventista di paesi come l’Italia o la Germania, insieme al no del parlamento inglese, generano fiducia. Quando ci trovavamo in Siria la tv pubblica e i principali quotidiani hanno dato grande risalto alla nostra missione, anche per dimostrare alla popolazione che in Europa non sono tutti allineati. Anche la posizione del Papa e il digiuno contro la guerra hanno avuto grande risalto in Siria, proprio nei giorni in cui ci trovavamo là.

4) Durante la missione ha avuto l’opportunità di conoscere diversi elementi dell’esercito siriano. Sei stato anche ad un funerale di un giovane soldato quando stavate in viaggio per Tartus. Qual è lo spirito dell’esercito siriano? Le truppe sono motivate a sconfiggere i fondamentalisti islamici o temono un attacco americano?
L’esercito siriano è composto da molti soldati valorosi e convinti delle proprie ragioni. Il sentimento diffuso in tutta la popolazione è quello che un attacco contro la loro nazione rappresenterebbe una grave ingiustizia e che hanno tutto il diritto di difendersi. Così come spesso capita in medio oriente, l’esercito rappresenta un po’ il pilastro dello Stato ed è composto all’80% da elementi di etnia alawita, la stessa di Assad. Tra le truppe appare un po’ di stanchezza, anche perché oltre 28 mesi di guerra civile sfiancherebbero chiunque. Fino al 21 agosto l’esercito regolare siriano aveva riconquistato molte città e postazioni, i ribelli stavano vivendo un brutto periodo. Poi dal presunto attacco con le armi chimiche le cose sono cambiate e l’attenzione si è spostata su un possibile attacco americano, insieme a Gran Bretagna e Francia. Questo genera molta preoccupazione ma i siriani sono comunque fiduciosi di riuscire a reggere anche in caso di attacco americano, grazie al sostegno dei propri alleati Russia e Iran, alla forza e alla solidità della propria nazione e alla paura di Israele di subire un attacco missilistico.

5) Quali sono i piani per le future missioni del Fronte europeo per la Siria?
Questa è stata la prima missione del Fronte Europeo per la Siria ed ha avuto un forte significato politico e simbolico, portando la solidarietà diretta nel momento più difficile. Per il futuro, soprattutto come Solidarité Identités, abbiamo intenzione di realizzare una missione solidale già nei prossimi mesi. Abbiamo stretti ottimi contatti, soprattutto a Tartus, che essendo il secondo porto della Siria ha una buona predisposizione per l’invio di generi di prima necessità come latte in polvere e medicinali.

6) Per concludere, se potessi inviare un messaggio al Presidente degli Stati Uniti che gli diresti?
Di riconsegnare il premio nobel per la pace.

Fonte:  http://dissidentes.blogspot.it/

samedi, 19 octobre 2013

Zankapfel Balkan

kosovo_slovene.jpg

Dr. T. Sunic:

„ Zankapfel Balkan“

(Interview)

Deutsche Militärzeitschrift-DMZ (10/2013. Nr.96)

DMZ: Herr Dr. Sunić, der Balkan ist stets Zankapfel der europäischen Großmächte und auch innerlich zerstritten gewesen. 1913 – vor 100 Jahren – kam es zum Zweiten Balkankrieg. Nur wenige Monate zuvor endete der Erste Balkankrieg. Warum ging es vor 100 Jahren so heiß her im südöstlichen Europa?

Sunic: Auf dem Balkan prallen viele Interessen aufeinander. Der Erste Balkankrieg begann als eine romantische Bewegung an, als Bündnis der sudostslawischen, christlich-orthodoxen Völker - also der Serben, Bulgaren, Montenegriner und Griechen - gegen die jahrhundertlange osmanische Despotie. Also in diesem Sinne war der erste Balkankrieg in dem Jahre 1912 eine positive Bewegung, da endlich eine fremde, nichteuropäische Macht aus Europa rausgeworfen wurde.

DMZ: Allerdings führte der Krieg schnell zu Revanchegedanken und Zwist unter den Bundesgenossen und mündete wenig später im nächsten Balkankrieg…

Sunic: Ja, Bulgarien griff kurz nach dem Krieg Serbien und Griechenland an, woraufhin Rumänien seine Chance sah, sich auf Kosten des kriegführenden Bulgariens zu vergrößern. Und das Osmanische Reich erkannte die Chance, die Niederlage im Ersten Balkankrieg zu revidieren.

sunic.jpgDMZ: Welche Rolle spielten dabei die europäischen Großmächte?

Sunic: Vor allem der russische, christlich-orthodoxe Panslawismus spielte dabei eine große Rolle. Die zaristische Politik am Anfang des 20. Jahrhunderts sah in der österreichischen Annexion Bosniens im Jahr 1908 nicht nur eine geopolitische Gefahr sondern auch eine kulturelle Einmischung des dekadenten Westens. Alles was in Europa im 20. Jahrhundert geschah, war ein kausaler Nexus, wenn ich hier Nolte paraphrasieren darf. So wird es in Europa auch in der Zukunft weiter sein - abgesehen davon, daß die Türken heute besser in Europa eingewurzelt sind, als sie es sich 1683 vor den Toren Wiens auch nur erträumt hätten. 

DMZ: Welche Folgen hatte der Krieg für den Balkan und für Europa? Die Balkankriege werden oft als Wegbereiter für den Eintritt der südosteuropäischen Staaten in den Ersten Weltkrieg betrachtet. Das Pulverfaß Balkan war zudem erst die Initialzündung für den Weltkrieg.

Sunic: Über die Ansprüche oder die Komplotttheorien der damaligen Großmächte läßt sich viel debattieren. Es herrschten auch damals zwischen den Politikern in Frankreich, Rußland, und Großbritannien schwere Divergenzen – von den Interessenskonflikten mit dem Deutschen Reich und Österreich-Ungarn ganz zu schweigen. Der Erste Weltkrieg hatte mehrere Väter.

DMZ: Das gesamte 20. Jahrhundert über war allerdings der Balkan immer wieder von Spannungen gezeichnet. Warum ist die Region so instabil? Woher rühren die Konflikte?

Sunic: Das dauernde Problem auf dem Balkan ist die mangelnde Staatsidentität der verschieden christlichen Völker und Völkerschaften. Der jahrhundertelange türkische Despotismus hat außerdem ein großes Trauma bei allen Völkern auf dem Balkan verursacht. Auch heute hat das Wort „Türke“ dort eine negative Bedeutung, und man hört täglich die jungen Serben und die Kroaten in abschätzender Weise auch die muslimischen Bosniaken und Albaner als „Türken“ beschimpfen.

DMZ: Warum schimpfen die Völker des nördlichen Balkans auf jene des südlichen Balkans, wenn es um die Türken geht?

Sunic: Der Balkan ist innerlich zerrissen. „Balkan“ hat neben der topographischen auch eine geopolitische Bedeutung, die zudem oft abwertende belegt ist. Der Balkan ist wie gesagt von einem seelischen Mangel an Staats- und Volksidentität gezeichnet. Im Nordwesten des ehemaligen Jugoslawiens, bzw. in Kroatien und Slowenien, werden die Begriffe „Balkanismus“ und „Balkanesen“ von den Leuten in abschätzender Weise  für die südöstlichen Nachbarvölker, vor allem für Montenegriner, Bosniaken, Bulgaren und Albaner benutzt. Jahrhundertlang waren Slowenen und Kroaten, diese zwei katholische Völker, Teil der Donaumonarchie, und sie gehören immer noch dem mitteleuropäischen Kulturraum an – sie fühlen sich nicht als Teil des Balkans. Ein durchschnittlicher Kroate kennt besser die Lage in Bayern oder in der Lombardei als die historischen Ereignisse in Mazedonien oder in Griechenland. Geographisch liegen Wien, München oder Triest näher an Zagreb, der Hauptstadt Kroatiens, als Belgrad oder Skopje.

DMZ: 1998 griff die NATO Jugoslawien an. Haben die Einsätze des Westens zur Stabilität auf dem Balkan beigetragen?

Sunic: Da sprechen Sie etwas Wichtiges an! Solange es die UN- und NATO-Truppen gibt, wird es tatsächlich eine relative Scheinruhe geben. Aber nur solange die selbsternannten Weltverbesserer da sind! Eines Tages - wenn sie weg sind - werden die neuen Sippenkriege beginnen. Kroatien und Slowenien sind heute Mitglieder der EU und der NATO. Mazedonien und Albanien sind zumindest Schützlinge der NATO. Serbien aber nähert sich militärisch und ökonomisch wieder an die Schutzherrschaft Rußlands.

Die Frage nach der Stabilität wird im Westen auch oft überheblich behandelt. Was meinen Sie denn, wie lange eine getürktes Deutschland noch stabil ist? Was glauben Sie, wie lange ein von Einwanderung geprägtes Frankreich stabil ist? Oder die Europäische Union?

Und vergessen Sie eines nicht: Die NATO-Bombardierung Serbiens im Jahr 1999 war ein völkerrechtswidriger Akt. Zwar wollte die NATO den Angriff mit der Verhinderung einer „humanitären Katastrophe“ begründen, aber das ist Heuchelei.

DMZ: Heuchelei? Das Leiden der Menschen und die Brutalität des Krieges können Sie kaum von der Hand weisen…

Sunic: Nein. Aber was hatte denn der Westen zuvor 1991 im Kroatienkrieg getan, um den Kroaten in ihrem Unabhängigkeitskrieg zu helfen und damit den unnötigen, brutalen Krieg mit serbischen Kämpfern und der Jugoslawischer Armee zu stoppen? Gar nichts. Kriegsgreuel aber gab es auch in diesem dort bereits.

Die Kommunistische Partei Jugoslawiens hatte von 1945 bis 1990 kein einziges ethnisches Problem gelöst, sondern mit ihren Hofhistorikern und ihren Lügen über die angebliche „kroatische Faschistengefahr“ nur den interethnischen Haß weiter verschärft. 1991 resultierte diese falsche antifaschistische Mythologie in einem Krieg, in dem letztlich gefühlt alle gegen alle standen.

DMZ: Hat die NATO-Intervention die Lage nicht aber verbessert?

Sunic: Wie gesagt: Es gibt jetzt eine Scheinruhe. Aber die psychologische Lage von Kroatien im Norden bis hin zu Mazedonien im Süden hat sich nicht geändert. Jeder neue Staat hat heute seine  eigenen territorialen Ansprüche - und jeder hebt sein tatsächliches oder angeblich historisches Recht auf Kosten der anderen vorher. Die heutigen „Opferrollen“ aller ehemaligen jugoslawischen Völker sind nur die Fortsetzung des Krieges, wobei jeder Staat seine eigene Identität auf Kosten des Anderen aufbaut. 

DMZ: Insbesondere das Kosovo ist nach wie vor Streitthema. Viele Staaten erkennen dessen Unabhängigkeit nicht an – darunter Serbien.

Sunic: Ob die Unabhängigkeit des Kosovo legitim oder illegitim ist, spielt gar keine Rolle. Zwei Millionen muslimische Kosovare haben mit ihrer hohen Geburtrate ihre eigene Legitimität seit langem erworben. Die Serben sind eine kleine verschwindende Minderheit im Kosovo geworden. Es ist eine Frage der Zeit, bis das Kosovo ein Teil Großalbaniens sein wird. Und die Türkei mit ihren historischen Ansprüchen ist nicht weit weg von diesem neuen Kunststaat, der einst - zusammen mit Bosnien - das Juwel des Osmanischen Reiches war.

DMZ: Noch heute stehen Bundeswehrsoldaten im Kosovo…

Sunic: Wie seit 1955 üblich, befolgt die Bundesrepublik Deutschland offenbar nur amerikanische Direktiven. Oft schon in vorauseilendem Gehorsam! Das gilt unter anderem für die deutsche Sado-Maso-Geschichtsbewältigung, die Lieferung von U-Booten an Israel – und eben auch für die deutschen Soldaten auf dem Balkan oder in Afghanistan.

jeudi, 17 octobre 2013

L'Europe bientôt confrontée à des migrations africaines massives

L'Europe bientôt confrontée à des migrations africaines massives

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les naufrages à répétition d'embarcations apportant des dizaines, et maintenant des centaines d'émigrants africains autour de Lampedusa et des côtes voisines ne sont pas près de diminuer. Elles suscitent une grande émotion. Il reste, aussi impopulaire que ce soit de le dire, qu'un minimum de mises au point s'impose.

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Cette carte est déjà un peu ancienne, mais dans l'ensemble, elle marque bien les tendances

Le monde qui vient, notre monde, est la proie de ce que certains ont appelé les quatre Cavaliers de l'Apocalypse (cf un de nos articles). On peut sans grand risque les identifier, même si la liste peut paraître trop courte: la multiplication des Etats faillis, la dislocation économique générant des inégalités croissante entre les pays (revenus moyens de 1 à 2 dollars par jour et par personne pour de nombreuses sociétés africaines, contre 50 à 100 en Europe), la diffusion des idéologies et religions radicales, le réchauffement climatique.

Les causes en sont très diverses, toutes sont aggravées par le capitalisme financier international principalement basé dans les pays riches, toutes pèseront en priorité sur le milliard et demi d'Africains que comptera prochainement l'Afrique, toutes finalement se traduiront par une augmentation continue des migrations provenant de ce continent et qui tentent de profiter du niveau de vie supérieur des Européens.

Les naufrages à répétition d'embarcations apportant des dizaines, et maintenant des centaines d'émigrants africains autour de Lampedusa et des côtes voisines ne sont donc pas près de diminuer., suscitant selon les cas soit l'indifférence, soit des deuils nationaux, objurgations du pape et manifestations d'ONG. Ces réactions sont tout à fait compréhensibles, les secondes sont à l'honneur de ceux qui s'émeuvent (encore que dans le même temps nul ne s'émeut vraiment du nombre des morts sur les routes, qu'il serait facile de diminuer en réduisant drastiquement la vitesse). Il reste cependant, aussi impopulaire que ce soit de le dire, qu'un minimum de mises au point s'impose.

Les citoyens des pays riches accepteraient-ils volontairement les sacrifices considérables qui seraient nécessaires pour atténuer le poids imposés sur les citoyens africains par les quatre Cavaliers de l'Apocalypse sus-désignés. La réponse est évidemment négative. Sans même envisager que des aides massives soient accordées à l'Afrique pour tenter de fixer sur le continent des millions de candidats au départ, quelle commune européenne accepterait l'implantation et l'entretien de centaines ou même de dizaines d'Erythréens, Somaliens ou ressortissants d'autres pays même plus proches de l'Europe. Pratiquement aucune.

Il faudrait que ceci soit imposé par les gouvernements, faute de politiques européennes communes en ce sens. Aucun gouvernement n'y consentira, sauf au compte-goutte. Les difficultés actuelles liées à la circulation et à l'intégration des Roms seraient multipliées à l'infini. Parler de couloirs humanitaires permettant de sécuriser des flux migratoires ne correspond à rien, dans la mesure où aucune structure d'accueil viable ne serait mise en place au bout de ces couloirs. Quant à prétendre qu'avec leurs cultures spécifiques ces migrants se dissoudraient sans effort dans les populations autochtones, ce n'est pas seulement rêver mais mentir sciemment.

L'Europe

Les opinions et les gouvernements se tourneront donc vers l'Europe, pour demander une adaptation radicale de la politique de l'Union européenne en matière de migration (cf Wikipedia). Mais comme on le constate aujourd'hui tous les jours, celle-ci est bien trop superficielle et complexe pour s'appliquer à des changements en profondeur des flux migratoires. Pour le moment, elle a surtout pour résultat d'encourager différentes maffias à faire miroiter l'éden européen à un nombre croissant de candidats au départ durement rackettés à cette occasion.

Dans quel sens la modifier? Rien de sérieux n'est pour le moment envisagé. Pourtant, d'ores et déjà, la moindre personne compétente en pratique maritime dira que pour décourager les embarcations de passeurs, il faudrait que des unités navales militaires européennes légères mais en nombre suffisant les interceptent et les repoussent vers les ports d'où elles proviennent. Ceci non seulement à partir des eaux internationales mais dans les eaux territoriales des Etats qui les tolèrent. Or nul Etat européen n'oserait le faire. On imagine sans peine, en cas de résistance voire d'accident, le scandale international en résultant. La Russie, la Chine, pour ne pas parler des Etats-Unis, seraient les seuls pays capables en ce moment, si leurs intérêts étaient menacés, de prendre de telles mesures contraires au droit maritime international.

Ajoutons que la situation ainsi décrite ne pourra que s'aggraver avec les effets du réchauffement climatique, le plus menaçant et le moins évitable de nos Cavaliers de l'Apocalypse. Ce ne seront plus alors des milliers mais des millions d'Africains qui entreprendront prochainement la longue migration vers le nord, vers une Europe de son côté affaiblie par les mêmes facteurs de destruction. Il serait illusoire de penser que ces migrants continueront à se présenter gentiment aux frontières de l'Europe. Très vite, les esprits montés par divers radicalismes, ethniques, nationalistes ou religieux, ils viendront en armes forcer les passages. L'Europe dans ce cas mobilisera ses forces militaires, comme les Etats-Unis commencent à le faire sur la frontière mexicaine, à l'encontre de migrants pourtant bien plus proches culturellement. Plus personne alors ne criera au scandale en Europe. On évoquera, à tort ou à raison en termes moraux, la légitime défense.

Que proposez vous, diront les lecteurs aux auteurs de cet article? Rien pour le moment, sinon commencer à considérer la situation actuelle dans toute son ampleur, et sur le long terme. Y compris bien sûr avec les représentants des Etats concernés et de l'ONU. Ce pourrait être le début de la sagesse, plutôt qu'en appeler à de bons sentiments caparaçonnés d'égoïsme et d'incompétence.

04/10/2013

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

Ex: http://www.realpolitik.tv

Nous avions déjà fait un parallèle entre les faux-massacres attribués aux Serbe en Bosnie et au Kosovo, et les tentatives de montages du même type en Syrie. La manipulation des cadavres des civils, la volonté de faire fi des inspections de l’ONU, le règne absolu de la mauvaise foi et du mensonge, le soutien total au terrorisme, sont bien les marques de la diplomatie américaine.

La question est de savoir désormais si les États-Unis vont intervenir. Le rôle de la France et de l’Angleterre n’étant important que pour donner une légitimité à cette fameuse communauté internationale, incarné en fait par les États-Unis et eux seuls.

Pour continuer notre parallèle avec le Kosovo, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.

Premièrement, les opérations au sol au Kosovo ont été un échec. La mafia albanaise, même encadrée par les services secrets occidentaux, s’est faite laminer par les unités serbes. L’OTAN n’a jamais osé venir affronter les Serbes directement, consciente de la faible valeur combattive du soldat américain face à son homologue serbe. De plus dans le cas de la Syrie, les États-Unis n’ont pas 250.000 hommes prêts à envahir le pays comme pour l’Irak.

Deuxièmement, le bombardement par des missiles de type « Tomawak » n’aura pas plus d’effet sur l’armée syrienne que sur l’armée serbe. Rappelons que l’action de « Raytheon » avait été diminuée de moitié après les résultats de la campagne de bombardement sur la Serbie. Du point de vue militaire, ces bombardements n’auront en effet que peu d’efficacité. Les troupes syriennes combattent imbriquées avec les islamistes dans des zones urbanisées. Il restera aux Américains les bombardements pour terroriser les populations civiles, ce qui constitue leur spécialité, mais qui en Serbie a au contraire mobilisé la population contre l’envahisseur. Ils pourront cependant être utilisés pour éviter la débandade des islamistes, en leur faisant croire à une intervention américaine. L’enjeu étant d’arriver à Genève 2 avec quelque chose à négocier.

Troisièmement, les bombardements aériens à haute altitude. Ils n’auront guère plus d’efficacité que les missiles, et comme eux pourraient viser les cibles fixes des infrastructures civiles ou militaires, aéroports, centrales électriques, bâtiments administratifs ou de télévision, etc. En outre la DCA syrienne, même avec des bombardements à haute altitude, risque de faire des dégâts dans une aviation habituée à bombarder impunément les civils comme les militaires.

F117 "furtif" abattu au-dessus de l'ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, à l'aide d'un vieux radar des années 70...

F117 “furtif” abattu au-dessus de l’ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, grâce un vieux radar des années 70…

Quatrièmement, les bombardements d’appuis au sol. Dans ce cas-là, les pertes seront encore plus grandes, et à moins que l’armée turque envahisse la Syrie, elles seront sans effet réel sur les résultats des combats, à moins de concéder la perte de dizaines d’avions.

Cinquièmement, la suprématie aérienne. C’est un objectif auquel l’OTAN peut prétendre, avec également de nombreuses pertes à la clé, et toujours un faible impact sur les combats au sol. Le fait que le ciel serbe fut américain n’a rien changé sur les combats d’infanterie.

Sixièmement, l’action diplomatique. Ce qui fit basculer la volonté au demeurant très faible de Milošević en 1999, fut le soutien insignifiant de la Russie et pour finir, la pression de Viktor Tchernomyrdine sur le Président serbe. La Russie d’alors avait un Président malade, une oligarchie corrompue et pro-américaine et était ruinée après la crise de 1998. Seule l’action symbolique du Premier Ministre de l’époque, Evguéni Primakov, sauva en partie l’honneur de la Russie. Rappelons tout de même que Milošević obtint satisfaction sur tout ce qu’il demandait déjà à Rambouillet.

Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est tout sauf un pays faible, et ce sont les pays occidentaux, qui sont ruinés et qui ne peuvent plus se permettre d’autres aventures militaires. Les systèmes S-300 sont sans doute déjà en Syrie, même s’ils n’ont pas encore été livrés. Dans ce cas les pertes en chasseurs bombardiers seront importantes. Le dernier sondage montre que seuls 9% de la population américaine est favorable à une intervention. Comment expliquer la mort de pilotes dans un conflit qui, une fois de plus, ne mènera qu’à une impasse ?

Si l’on part du principe, pas toujours évident, que les États-Unis sont un acteur rationnel, l’agitation actuelle ne se justifie une nouvelle fois, uniquement par le fait qu’il faut donner de l’espoir aux djihadistes, pour éviter une débandade complète, et que le conflit syrien s’arrête avant même la réunion de Genève 2. Il est possible que les menaces soient suivies de bombardements, mais leur efficacité restera limitée et risque de provoquer une escalade dans la région où l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner son allié. Pour les États-Unis, l’enjeu est de taille, une défaite des islamistes par l’armée syrienne les privera de leur meilleur allié depuis l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie, jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, la Russie, comme le prévoyait Emmanuel Todd en 2002, est la puissance pacificatrice nécessaire à l’ordre multipolaire, qui quoi que fassent les États-Unis, se met en place peu à peu.

Xavier Moreau

EL DRAMA DE LAMPEDUSA Y SUS MUCHOS CULPABLES

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EL DRAMA DE LAMPEDUSA Y SUS MUCHOS CULPABLES

Enrique Ravello

Ex: http://enricravello.blogspot.com


El 8 de octubre, cinco días después de la trágica muerte de decenas de inmigrantes “sub-saharianos” en las costas de la isla italiana de Lampedusa, era detenido Bensalem Khaled, un tunecino de 35 años, considerado el responsable de la mafia que pretendía hacer entrar a esos inmigrantes en Italia de forma clandestina.

No sólo es el responsable de esas trágicas muertes. Hay más y deben ser señalados.
En primer lugar, la clase política europea, que durante años ha alimentado –con hechos y leyes- la idea de que todos los inmigrantes que llegaran a suelo europeo, aún en condiciones ilegales, terminarían por ser “regularizados” y por lo tanto podrían beneficiarse de nuestro sistema social y nuestras subvenciones con las que pueden vivir sin trabajar a un nivel infinitamente más alto que el que podrían lograr trabajando en sus países de origen. En este caos, hemos de referirnos concretamente al nuevo gobierno de centro-izquierda italiano y a su Primer Ministro, Enrico Letta, que ha nombrado ministra de Inmigración a una congoleña, lo  que ha hecho entender a los africanos que en Italia tienen “barra libre” para obtener la ciudadanía y todos los derechos que le son inherentes.
En segundo lugar, hay que señalar como responsable al régimen islamista que gobierna Somalia, el país de origen de los náufragos. La gestión del ejecutivo integrista de Mogadiscio es una mezcla de ineptitud ruinosa y de fanatismo islamista, circunstancias que están provocando una masiva huida de la población de la siempre paupérrima y conflictiva Somalia.
En tercer lugar, hay que señalar a los irresponsables que derrocaron a Ghadafi y al nuevo “gobierno del caos” instalado en Trípoli, después de la Primavera Árabe, financiada por los intereses petrolíferos de las compañías norteamericanas y principalmente británicas.  Ghadafi había firmado un pacto con Berlusconi, por el cual se comprometía a evitar que Libia fuera el centro operativo de las mafias de la inmigración; desaparecido Ghadafi terminó ese “status quo” y hoy Libia es el país de paso de toda la emigración sub-sahariana y la proveniente del Cuerno de África (Somalia, Etiopia y Eritrea) en su viaje invasivo hacia las costas europeas. El drama de Lampedusa se explica en parte por la caótica situación en la que se encuentra Libia.
Si desde luego no hay un culpable de la tragedia, ése es precisamente el que todos los medios de comunicación intentan presentar como tal: el pueblo italiano y por extensión, todos los europeos. Europeos que somos víctimas de las mafias de la inmigración, de su clase política colaboracionista, y de las consecuencias de todo tipo que esta avalancha de ilegales no querida por nosotros y sí organizada por otros. Es una vergüenza los llamamientos a “sensibilizar los corazones de los europeos” como ha hecho algún alto cargo de la iglesia católica. No somos nosotros los que no estamos sensibilizados; son sus gobiernos los que los condenan a la miseria y son las mafias de sus compatriotas las que los explotan y los tratan como ganado humano jugando con su vida y con su muerte.
Una vez más la cobardía y el masoquismo lleva a criminalizar a los que somos las víctimas de este dantesco fenómeno que es la inmigración clandestina y todo la miseria y explotación que lo rodea.
Enric Ravello

 

Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya (PxC)

mercredi, 16 octobre 2013

Un retour vers la défense citoyenne ?

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Un retour vers la défense citoyenne ?...

Entretien avec Bernard Wicht

Propos recueillis par Stéphane Gaudin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Bernard Wicht, chercheur spécialisé dans les questions stratégiques et militaires, réalisé par Theatrum Belli à l'occasion de la sortie de son dernier essai intitulé Europe Mad Max demain ? - Retour à la défense citoyenne.

Bernard Wicht est également l'auteur de plusieurs autres essais stimulants, notamment  L’idée de milice et le modèle suisse dans la pensée de Machiavel (L’Age d’Homme, 1995), L’OTAN attaque (Georg, 1999), Guerre et hégémonie (Georg, 2002) et Une nouvelle Guerre de Trente Ans (Le Polémarque 2011). Il a aussi contribué à Gagner une guerre aujourd'hui (Economica, 2013), ouvrage collectif dirigé par le colonel Stéphane Chalmin.

 

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Un retour vers la défense citoyenne ?

A l’heure où les autorités politiques, de droite comme de gauche, transforme l’armée française en une armée de poche ; où la criminalité s’amplifie et devient toujours plus violente dans les zones urbaines, que le citoyen est victime d’une surveillance généralisée étatique et extra-étatique, qu’il subit une pression fiscale de plus en plus lourde, THEATRUM BELLI se tourne vers Bernard Wicht, qui dans son dernier livre « Europe Mad Max demain ? le retour de la défense citoyenne » prône « un retour à l’initiative individuelle » et « la formation de petites communautés organisées » pour à nouveau prendre son destin en main et assurer soi-même sa propre sécurité…en s’appuyant sur la figure du « citoyen-soldat ».

THEATRUM BELLI : Les électeurs helvétiques viennent massivement de voter à 73% pour le maintien du concept démocratique de citoyen-soldat ? Quel est votre sentiment sur résultat de ce vote ?

Bernard WICHT : C’est réjouissant ! Selon mon analyse, l’argument qui a eu le plus d’impact est celui de l’ « obligation » (pas nécessairement militaire), c’est-à-dire l’opinion – y compris dans les milieux peu sensibles aux questions militaires – qu’une société ne peut exister « sans obligation », que le citoyen se doit d’accomplir une activité au service de la communauté. L’unanimité des cantons (26) en faveur de l’obligation de servir est également particulièrement frappante dans ce sens-là. En revanche, la notion de liberté républicaine (les citoyens participant à la gestion des affaires communes) est peu apparue dans les débats. J’y vois un déficit de culture politique faisant que l’on peine à exprimer et à expliquer les concepts fondamentaux sur lesquels reposent l’Etat dans notre pays. Il faut également ajouter un autre facteur : la situation socio-économique difficile que connaît l’Europe actuellement ainsi que les pressions que subit la Suisse dans ce contexte ont certainement eu une influence sur la décision – l’ère de la « paix éternelle » promise à la fin de la Guerre froide est terminée. Le scénario des récentes manœuvres militaires de notre armée illustre bien ce changement de perception (une défense des frontières face à des bandes armées provenant d’une Europe en plein effondrement).

TB : Vous avez publié en mai dernier un livre au titre quelque peu provocateur « Europe Mad Max demain ? Retour à la défense citoyenne ».  Pourquoi un tel titre ?

BW : Le titre n’est pas moi, c’est le choix de l’éditeur qui souhaitait quelque chose de percutant ! C’est le sous-titre qui indique l’orientation de ma réflexion, à savoir un travail sur le citoyen-soldat à l’âge de la globalisation et du chaos.

TB : En prônant le concept de défense citoyenne, vous mettez en relief, sans le nommer, le concept de subsidiarité ascendante qui, à l’origine, est un concept militaire : Durant l’époque romaine : le « subsidium » qui était une ligne de troupe se tenant en alerte, derrière le front de bataille, prête à porter secours en cas de défaillance… Cette philosophie politique antique peut-elle être à nouveau d’actualité au XXIe siècle ?

BW : Ma référence principale n’est pas tant l’Antiquité romaine, mais plutôt les républiques urbaines de la Renaissance italienne. Celles-ci sont déjà modernes, en particulier en raison de leurs activités commerciales et de la naissance du premier capitalisme. Ce dernier élément est très important à mes yeux et n’apparaît que peu dans l’empire romain (où l’économie est encore peu développée) : d’où mon intérêt pour les cités italiennes du Quattrocento. De nos jours en effet, je pense que toute réflexion politico-stratégique doit sous-entendre l’existence prédominante du capitalisme globale, au risque sinon de retomber dans de « mauvais remake » de l’Etat-nation et des armées de conscription. De mon point de vue à cet égard, lorsqu’on réfléchit à l’outil militaire, il faut avoir bien présent à l’esprit que nous avons perdu le contrôle de l’échelon national (sans parler de ceux situés au-dessus) et, par conséquent, des armées et gouvernements nationaux. C’est pourquoi dans ma démarche sur la défense citoyenne aujourd’hui, j’ai pris comme point de repère notamment la notion de chaos qui nous « délivre » en quelque sorte d’un cadre politique préconçu. Dans le même sens, je me suis penché attentivement sur l’affirmation des groupes armés (de tous ordres) comme nouvelles « machines de guerre » en ce début de XXIe siècle. J’ai ainsi émis l’hypothèse que ceux-ci étaient en train de supplanter les forces armées régulières des Etats, ceci au même titre que les armées mercenaires de la Renaissance ont supplanté la chevalerie médiévale et, plus tard, les armées nationales issues de la Révolution française ont supplanté celles de l’Ancien Régime. Cela signifie que je considère que le tournant est non pas seulement stratégico-militaire mais aussi, et surtout, historique.

TB : Comment analysez-vous le fossé qui se creuse entre l’Etat et la nation ?

BW : Je considère qu’il n’y a d’ores et déjà plus adéquation entre les deux. La nation avec ses valeurs et son idéal de solidarité est morte dans les tranchées de Verdun, les ruines de Stalingrad, les crématoires d’Auschwitz et les rizières du Vietnam. On oublie un peu vite le traumatisme des deux guerres mondiales, la destruction morale de notre civilisation que cela a signifié, et le fait que des sociétés ne peuvent se relever facilement d’un tel choc. J’analyse le délitement actuel de nos sociétés (de la chute de la natalité au renversement des valeurs que nous vivons notamment dans le domaine de la sexualité) comme provenant fondamentalement de ces séismes à répétition. Les travaux de l’historien britannique Arnold Toynbee sur la « grande guerre destructrice », la « sécession des prolétariats » – autrement dit sur les formes que prend le déclin d’une civilisation – trouvent ici toute leur pertinence.

Basel_Tattoo_(6).jpgTB : Dans des nations européennes qui se communautarisent, ne pensez-vous pas que ce concept de défense citoyenne puisse être appliqué par des communautés ethnico-religieuses aux intérêts antagonistes ?

BW : C’est déjà le cas ; pensons aux diasporas politiquement encadrées, aux gangs contrôlant certains quartiers urbains, aux réseaux mafieux, etc. A la fois la destruction des nations à laquelle je viens de faire référence, la globalisation financière amenant l’explosion de l’économie grise, ainsi que la fin de l’ère industrielle ont créé un terreau très favorable à la fragmentation de nos sociétés, à leur recomposition en sous-groupes pris en main par les nouveaux prédateurs susmentionnés. Il ne faut pas oublier non plus que des pans entiers de l’économie régulière ne pourraient plus fonctionner sans les travailleurs clandestins, que l’économie parallèle représente en outre environ 15% du PIB des grands Etats européens, etc., etc., etc. Il est donc urgent de se poser la question de la défense citoyenne parce que les communautés auxquelles vous faites allusion ont « fait le pas » (bon gré – mal gré) depuis longtemps : c’est le citoyen qui est « en retard », c’est lui qui est désarmé. Si nous faisons brièvement le catalogue des catégories de combattants existant de nos jours (partisans, forces spéciales, contractors, terroristes, shadow warriors), nous constatons immédiatement que le citoyen est absent; il reste donc sans défense dans une monde où la violence a retrouvé son état anarchique. En ce sens, ma contribution demeure bien modeste compte tenu de l’urgence de la situation.

TB : La défense citoyenne peut-elle être considérée comme une réponse « localiste » au phénomène de la mondialisation ?

BW : Comme je l’ai dit plus haut, je pense que nous avons perdu le contrôle de l’échelon national. Donc, oui, la réponse est sans doute plutôt « local ». Mais, selon moi, ce n’est pas tant dans l’opposition local/global qu’il faut travailler : la société de l’information nous offre l’opportunité de travailler en réseau open source, de manière coopérative… au-delà du local au sens strict. De mon point de vue, le facteur déterminant n’est donc pas tant le local que l’autonomie, c’est-à-dire la capacité de contrôler ses propres processus de fonctionnement (dont en priorité la sécurité). Car, si au niveau local nous restons totalement dépendant du niveau global, rien ne change ! J’ai insisté précédemment sur l’importance de prendre en considération la dynamique du capitalisme parce que, précisément, toute initiative qui n’est pas en mesure de développer une certaine marge de manœuvre vis-à-vis de cette dynamique est vouée à l’échec. Nous y reviendrons plus loin à propos des coopératives. Revenons à la dialectique local/global que vous évoquez, il n’est cependant pas possible d’agir localement si l’on ne dispose pas d’un discours global ; le cas du mouvement néo-zapatiste au Chiapas est particulièrement parlant à cet égard – une faible rébellion pratiquement sans impact militaire qui parvient en revanche à développer un discours de portée mondiale. Cet exemple tendrait à montrer qu’aujourd’hui aucune action locale (ou autre) ne peut s’inscrire dans la durée sans un discours adéquat. Je dis un « discours » et non pas du « storytelling », c’est-à-dire non pas du marketing mais une véritable mise en forme de la réalité apte à se démarquer des deux discours dominant que sont celui de l’empire (la mondialisation néo-libérale) et celui de l’apocalypse (l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique et la fin des temps)…. faute de mieux, j’ai appelé pour le moment cette troisième voie le « discours du rebelle ». La notion de rebelle en lien avec celle d’autonomie (y compris le concept anarcho-punk de TAZ) ouvrent ici des perspectives prometteuses telles que le refus de la réquisition techniciste, la réappropriation de sa propre histoire ou encore le lien con-substanciel entre résistance et renaissance. Vous comprenez dès lors pourquoi je trouve la réduction de la réponse au rapport local/global un peu « courte ».

TB : Julien Freund a écrit qu’« une collectivité politique qui n’est plus une patrie pour ses membres cesse d’être défendue pour tomber plus ou moins rapidement sous la dépendance d’une autre unité politique ». La Défense citoyenne peut-elle régénérer les concepts de patrie et de souveraineté ?

BW : Certainement, la Défense citoyenne se comprend dans cette perspective, mais pas dans le sens d’une restauration de l’état antérieur. Comme je viens de le dire, nous ne retrouverons pas la Nation : « l’histoire ne repasse pas les plats » ! C’est là que se situe le premier enjeu de toute réflexion prospective : ne pas vouloir « re-bricoler le passé », s’efforcer de penser en fonction des nouveaux paramètres en vigueur (d’où l’importance de prendre en compte la société de l’information).

TB : Vous voyez le développement possible de SMP à travers le système de la coopérative. Cette idée ne pourrait-elle pas être développée au sein des mutuelles (comme services) étant donné que leur philosophie d’origine était centrée sur le secours et l’entraide avant d’être focalisée sur la dimension santé ?

BW : Sans aucun doute. Toute démarche de reconstruction passe obligatoirement par là…. la forme peut toutefois varier. L’essentiel dans le système coopératif (ou mutualiste) est de donner au groupe une certaine autonomie – nous y revoilà – notamment dans le domaine économique (une marge de manoeuvre par rapport à la dynamique du capitalisme global). A travers la coopérative, il est possible d’échapper quelque peu au diktat du marché et des grands acteurs mondiaux. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les coopératives ne fonctionnent bien que dans un tel contexte; en période de « vaches grasses » l’idée ne fait généralement pas recette. Dans mon livre j’ai donné l’exemples des Acadiens au Canada qui, par ce biais, dès la fin du XIXe siècle ont pu se soustraire à la tutelle des grandes entreprises anglaises qui les exploitaient. De nos jours, il ne faut pas oublier non plus que le mouvement anarcho-punk a d’ores et déjà ouvert des pistes en la matière : hormis le concept de TAZ déjà évoqué, il y aussi la philosophie do it yourself (DIY) avec ses formules choc telles que « ne haïssez pas les médias, devenez les médias » ! Or aujourd’hui, d’après mon appréciation, la sécurité serait un bon point de départ : prendre en main sa propre sécurité, c’est prendre conscience que JE suis le premier responsable de mon propre destin ! En effet, comme dans toute grande transformation, la « reconnaissance précède la connaissance » (Th. Gaudin); en d’autres termes c’est la prise de conscience qui est le prérequis de l’action (qui, à son tour, a besoin ensuite d’un discours pour se légitimer dans la durée).

TB : Comment voyez-vous la Défense citoyenne comme réponse au tout sécuritaire centralisé (de plus en plus liberticide) par l’Etat ?

BW : Comme je l’ai dit plus haut à propos de la Renaissance italienne, ma démarche est foncièrement machiavélienne : je me préoccupe de la liberté républicaine (au sens de participation effective à la gestion des affaires communes). Dans cette optique, la dérive sécuritaire de l’Etat moderne est très préoccupante; les criminologues parlent désormais à ce sujet du passage à un Etat pénal-carcéral, c’est-à-dire une réorientation du monopole de la violence légitime non plus vers l’ennemi extérieur commun, vers la guerre extérieure mais vers l’intérieur, vers la population en général. L’Etat pénal-carcéral tend ainsi à déployer un dispositif sécuritaire ne visant plus à réprimer le crime et les criminels mais ciblant tout citoyen quel qu’il soit, au prétexte qu’il pourrait, un jour, avoir un comportement déviant. On parle aussi à cet égard de « nord-irlandisation » de l’Etat moderne avec la mise en place de lois d’exception, d’un système de surveillance omniprésent (caméras, portiques de sécurité, etc.) et d’une militarisation des forces de police. On le constate, l’Etat pénal-carcéral a besoin d’un « ennemi intérieur » pour fonctionner, pour pouvoir cristalliser les peurs et justifier de la sorte le renforcement des mesures coercitives… il y a risque que le citoyen ne devienne cet ennemi. Rappelons au passage que l’Etat moderne n’est pas démocratique par essence; la citoyenneté, la représentation, la souveraineté populaire sont le fruit d’une négociation, voire d’une lutte dans laquelle les populations ont été en mesure de « faire le poids » dans ce rapport de force avec l’Etat. Le citoyen-soldat a été un élément clef de ce marchandage, de cette affirmation démocratique…. qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

C’est vis-à-vis de cette réalité que le cadre de raisonnement élaboré par Machiavel m’interpelle si fortement. Le Chancelier florentin s’est trouvé confronté à une situation très similaire avec les menaces qui pesaient sur la liberté à son époque (les oligarchies en place et le recours à des mercenaires). Dans sa réflexion, il établit à ce sujet un champ d’oppositions paradigmatiques qui se révèle très précieux : liberté/tyrannie; armée de citoyens/prétoriens; république/empire; vertu/corruption. Un tel cadre permet de répondre aux objections que j’entends souvent – « hors de l’Etat point de salut ! ». Machiavel nous indique ainsi que la communauté doit s’organiser avant tout en fonction de la liberté et de ses présupposés plutôt que selon un principe étatique moderne qui peut se révéler liberticide !

TB : Monsieur Wicht, nous vous remercions pour cet entretien.

Bernard Wicht, propos recueillis par Stéphane GAUDIN (Theatrum Belli, 7 octobre 2013)

mardi, 15 octobre 2013

L'allemand Siemens investira plus d'un milliard d'euros en Russie

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L'allemand Siemens investira plus d'un milliard d'euros en Russie

Joe Käser
 
Ex: http://fr.ria.ru
TOUAPSE, 11 octobre - RIA Novosti

Le consortium allemand Siemens AG continuera d'investir en Russie en dépassant le montant d'un milliard d'euros prévu pour 2013-2015, a déclaré vendredi à Touapse (littoral russe de la mer Noire) le président de Siemens AG Joe Käser, lors d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine.

"Il est toujours difficile d'investir le premier milliard, mais cela devient plus facile avec le deuxième (…). Nous continuerons d'investir dans l'industrialisation de la Russie, l'efficacité énergétique de l'industrie russe et les technologies médicales. J'estime que nous pouvons élargir notre partenariat pour le bien des habitants de la Russie et de notre consortium bien sûr", a indiqué M.Käser.

M.Poutine a pour sa part déclaré que le consortium allemand pouvait également coopérer avec les sociétés russes en Allemagne. "Vous avez mentionné le groupe pétrolier Rosneft parmi vos partenaires. Rosneft est déjà actionnaire de quatre entreprises en Allemagne", a rappelé le président russe.

lundi, 14 octobre 2013

Les méfaits du lobby militaro-industriel américain

L’AMERIQUE CONTRE L’EUROPE
Les méfaits du lobby militaro-industriel américain

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr
La guerre économique fait rage plus que jamais. Et c'est, une fois encore l'Europe qui en fait les frais. Deux exemples récents nous en apportent la confirmation.

L’achat de 37 avions de combat américains F-35 par les Pays-Bas. Ce pays n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. Il y a deux décennies déjà, un contrat passé avec l’avionneur américain Lockheed avait fait scandale. Le prince consort, Claus, avait été mêlé à cette affaire de pot-de-vin. Rebelote aujourd’hui donc. On se demande bien ce que peut faire un pays comme la Hollande avec des avions de combat si ce n’est l’épandage des tulipes !

L’autre événement tout récent, c’est le choix par les Allemands du lanceur américain Falcon 9 pour lancer trois satellites gouvernementaux. Au détriment de la très fiable fusée européenne Ariane. On est en droit de se poser des questions sur le fil à la patte qui relie Angela Merkel aux lobbies américains. Une fois de plus, démonstration est faite que l’Europe n’est qu’un leurre. Depuis le plan Marshall, les Américains ne cessent de vouloir mettre les Etats européens au pas. C’est-à-dire détruire nos industries et imposer leur camelote.

Le lobby militaro-industriel américain a ainsi tout fait pour mettre le constructeur automobile français PSA en difficulté. C’est aujourd’hui le tour de Renault. Bien sûr, ce n’est pas le seul domaine où ce lobby intervient. Preuve que le libéralisme dans sa version anglo-saxonne n’est qu’un leurre destiné à ne servir que le dieu dollar et donc la finance anonyme et vagabonde.

 
En mars 2007, Capital publiait un article sur la Logan (de Dacia, détenue par Renault) qui faisait un véritable carton en Iran. Plus de 100 000 Iraniens avaient réservé leur véhicule en dépit d'une attente de plusieurs mois. 70 % des véhicules étaient commandés avec toutes les options. Il s'agissait d'un véritable succès puisque Renault avait échoué à lancer ce véhicule en Inde. Le 10 janvier 2013, La Tribune annonçait que Renault prospérait en Iran, avec notamment 84 000 Logan (rebaptisées localement Tondar) commandées entre janvier et novembre 2012. La Tribune (26 juillet 2013) indique que « Renault avait vendu plus de 100 000 véhicules l'an dernier et 38 000 encore, au premier semestre, pour l'essentiel des Tondar. » Tout comme Peugeot, Renault travaillait avec ses partenaires locaux, Iran Khodro et Pars Khodro, à qui il livrait des pièces détachées montées ensuite surplace. 

Peugeot ayant dû cesser ses activités en février 2012 sous les pressions américaines, avec « un manque à gagner (pour Peugeot) de plus de 313 000 véhicules en 2012, et, potentiellement, de plus de 400 000 unités environ en 2013 », Renault récupérait alors la mise et voyait ses ventes augmenter. Tous les espoirs paraissaient permis en cette période de crise d'autant que le 23 juillet 2013, kan Khodro annonçait un nouvel accord pour la construction de Clio en lran.

Pourtant, trois jours après, à peine, Renault publiait ses chiffres semestriels, avec une grosse surprise à la clé. Le bénéfice net était divisé par vingt, passant de 146 millions au premier semestre 2O12 à 39 millions d'euros pour la même période 2013. Raison : la nécessité de passer une provision de 512 millions d'euros liée à l'arrêt des activités de Renault en Iran: « Le système des sanctions a été durci au mois de juin puisque l’activité automobile a été incluse dans le régime des sanctions par les États-Unis (le 3 juin, onze jours avant l'élection présidentielle en Iran, qui vit la victoire du conservateur le plus modéré, Hassan Rohani). La provision qu'on passe aujourd'hui dans nos comptes correspond à la valeur des actifs que nous avons, essentiellement de l'argent qu'on ne peut pas ( en fait « plus ») rapatrier (en raison de la rupture sans préavis.» Exactement ce qui était déjà arrivé à Peugeot).

Il y a une situation de fait d'interruption de l'activité dans ce pays. Sans que cela soit clairement dit, Renault renonçait sous les pressions du lobby militaro-industriel américain à son marché iranien . Le décret 13645 de Barack Obama du 3 juin indique la multiplication des sanctions contre toute organisation ou entreprise effectuant des transactions importantes d'achat ou de vente de rials, ou qui détiennent des comptes (bancaires) en rials, en dehors de l’iran. La vraie raison est fournie par la Tribune (26 juillet 2013): Renault et PSA « détenaient tous les deux une part très importante du marché local... contrairement aux multinationales de Détroit, General Motors ou Ford, qui en étaient absentes ! »

Quand, les Européens et leurs politiques comprendront-ils que l'ennemi est à l'Ouest, pas à l'Est ?

Pour une Europe-Puissance alliée à la Russie

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Pour une Europe-Puissance alliée à la Russie

par Marc Rousset
Ex: http://www.les4verites.com

Pourquoi cet endettement excessif des États ? À cause du libre-échange mondialiste et de la perte structurelle des emplois industriels aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, à cause du droit-de-l’hommisme, à cause de la perte de nos valeurs traditionnelles et du refus du travail, de l’autorité, du dépassement de soi, à cause de l’immigration extra-européenne folle et ruineuse, à cause, enfin, de l’idéologie socialiste laxiste et l’État-providence qui court à la faillite !

Tous les ingrédients sont rassemblés pour constituer le mélange explosif, avec le chômage exponentiel, la décadence programmée et le mariage homosexuel au forceps, les scandales financiers de l’UMPS en chaîne…

François Hollande, tout comme le trop faible Louis XVI, verra et vivra une Révolution nationale ! Souhaitons-lui, comme à tous les traîtres droit-de-l’hommistes, de ne pas avoir à passer un jour devant un tribunal révolutionnaire d’exception !

Hollande est incapable de réaliser une dévaluation française par voie interne en procédant à l’indispensable restructuration de notre économie (35 heures, retraites, 2 millions de fonctionnaires en trop par rapport à l’Allemagne…). Il pourrait bien être le fossoyeur de l’euro !

Quel sera l’élément déclencheur de la crise ? La remontée des taux d’intérêt qui sera insupportable pour les États.

Pour maintenir les taux d’intérêt artificiellement bas, la Fed achète tous les mois pour 85 mil­liards de dollars d’obligations du Trésor américain. C’est ce qui fait monter les actions à Wall Street, comme à la veille de 1929, car elles deviennent artificiellement attractives par rapport aux obligations.

Si les taux d’intérêt à long terme augmentent progressivement de 6 %, ce qui est la tendance historique structurelle à long terme, il y aura alors un krach obligataire en même temps qu’un krach des actions.

Le déficit français annuel augmentera alors d’environ 100 milliards d’euros par an, soit 5 % du PIB, ce qui sera insoutenable pour l’État français. Ce sera alors l’explosion complète du système financier avec des faillites bancaires en chaîne.

La BCE elle-même sera impuissante, car elle n’aura plus qu’à choisir entre la banqueroute, l’explosion de l’euro et la déflation ou une hyper-inflation dans toute la zone euro, si elle émet de la monnaie, en pratiquant un « quantitative easing » pire qu’aux États-Unis.

L’Allemagne, à la veille de la catastrophe, refusera le schéma traumatisant de l’hyper-inflation.

Pensons, nous aussi, à notre survie en joignant nos forces à celles de l’Allemagne dans ce mon­de du XXIe siècle où les nations européennes prises séparément ne peuvent pas survivre, car n’ayant pas la taille minimale critique de survie de 150-160 millions d’hommes.

Faisons tout pour garder l’euro, contrairement à la démagogie économique et aux stupidités souverainistes étroites du FN ! La réintroduction et la dévaluation du franc conduiraient inéluctablement à une terrifiante hyper-inflation tout à fait semblable à celle de l’Alle­magne en 1923.

Si demain, il y a tsunami économique, la faute n’en incombera pas, en effet, aux banques ou à l’euro, boucs émissaires trop faciles, mais seulement au laxisme démagogue de la France socialiste et des pays d’Europe du Sud.

Quant à notre avenir, il est à l’Est, avec la grande Europe, de Brest à Vladivostok ! Il passe par une politique nataliste et le respect de la famille, la relance d’une démographie blanche dans toute l’Europe, la ré-industrialisation, la « volonté de puissance » avec une Défense européenne crainte et respectée, la constitution d’un noyau dur franco-allemand centré sur le Rhin à Strasbourg.

Cette Europe carolingienne se rapprocherait de la Russie pour favoriser le développement économique, mettre fin à l’invasion migratoire barbare en provenance de l’Afrique, monter la garde à l’Est en raison du risque de déferlement islamiste dans le Caucase et en Asie Centrale, assurer le contrôle civilisationnel européen sur la Sibérie (60 % du territoire russe) face à la Chine impérialiste…

Marc Rousset
Économiste, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »

dimanche, 13 octobre 2013

La Serbie a servi de laboratoire

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La Serbie a servi de laboratoire

 
Alexandre Latsa Texte français original de mon interview pour la revue serbe Geopolitica :

1)      Alexandre Latsa bonjour! Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Geopolitika et expliquer vos liens avec la Serbie ?

 
Bien sûr, je suis un citoyen français de 36 ans. Après avoir grandi en Afrique noire, j’ai fait mes études en France, à Bordeaux. Depuis 2008 je réside et travaille en Russie, à Moscou. J’y dirige une petite société de conseil en ressources humaines et suis aussi un blogueur et un analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Je tiens aussi un site d’information (www.alexandrelatsa.ru) et écris principalement sur la politique en Russie, la géopolitique et les rapports Est-Ouest, la désinformation médiatique ainsi que sur la démographie.

 
J’ai en outré publié cette année un premier ouvrage intitulé « La Russie de Poutine telle qu’elle est », disponible en anglais et russe, et un second ouvrage intitulé « Mythes sur la Russie » disponible lui uniquement en russe. Un ouvrage en français devrait prochainement sortir (sans doute en 2014) et j’espère aussi pouvoir publier un roman (entre 2014 et 2015) qui d’ailleurs concerne la Serbie.

 
En 1999 lors de la guerre en Serbie, j’ai assez activement soutenu la petite Serbie et milité assez activement pour l’arrêt de la campagne de bombardements de l’Alliance Atlantique. A la fin de la guerre, j’ai appris le serbe à l’université de Bordeaux et co-créé deux associations, l’une, humanitaire qui a travaillé principalement avec des orphelinats et des pharmacies à Novi-Sad et en Voïvodine, et la seconde visant à opérer des jumelages culturels entre la Voïvodine et l’Aquitaine, la région de France dans laquelle j’habitais.
 
 
2)      Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir la Serbie ?

 
Dur à dire !

 
En 1997, soit deux ans après mon départ du Congo, une guerre civile y a éclaté avec l’appui de puissances étrangères et notamment la France. Connaissant bien le pays après y avoir vécu 18 ans j’ai pu constater a quel point le gap entre la réalité et ce que le mainstream médiatique a pu présenter aux français était important. Je me suis mis à m’intéresser aux événements internationaux et à me méfier des versions officielles et médiatiques.

 
Lorsque la guerre en Serbie a eu lieu en 1999 je me suis penché de façon « journalistique » (j’étais alors étudiant en droit) sur la réalité de l’histoire et de la situation en Serbie via notamment les ouvrages de l’âge d’homme, dirigé par feu Vladimir Dimitrijevic. Le Gap qui m’est apparu entre la réalité et ce que l’on nous disait via les médias français m’a simplement révolté. Les premières images des bombardements de Belgrade au JT m’ont bouleversé et cela m’est apparu comme une lourde injustice. Je suis sorti à Bordeaux et toute la nuit ai recouvert les murs d’inscriptions proserbes à la bombe de peinture! Certains de ces tags sont restés des années et je prenais plaisir à les montrer à mes amis qui venaient visiter la ville.

 
Plus sérieusement j’ai ensuite décidé de faire quelque chose et ai donc rejoint le « collectif non à la guerre » qui militait assez activement contre les bombardements de l’OTAN, que nous percevions comme une agression américaine contre l’Europe. La désinformation sans précédent qui a frappé le peuple serbe et la Serbie m’ont convaincu de me pencher de façon générale sur les processus d’information/désinformation et de propagande moderne.

 
3)      Vous revenez justement de Serbie et de la République Serbe de Bosnie, quelles sont vos impressions ?

 
Plutôt bonnes, la République Serbe bénéficie toujours d’une énorme économie souterraine du fait de sa diaspora a l’étranger j’imagine et globalement le moral des serbes de Bosnie semble assez bon. Le salaire moyen y dépasse officiellement celui de la Serbie ce qui est une surprise pour un étranger. D’Europe de l’Ouest on imagine toujours la Bosnie comme un gigantesque trou noir. J’étais invité à un mariage et les quelques invités français qui découvraient la région et la culture ont été assez sidérés par le patriotisme ambiant, la musique, l’énergie, la culture affichée… Toutes ces magnifiques traditions qui n’existent plus vraiment à l’Ouest.

 
Belgrade a aussi beaucoup changé, la ville est vraiment devenue agréable malgré la terrible crise que connaît le pays et ce qui est surprenant est la relative propreté, ainsi que la présence de main d’œuvre serbe partout même et surtout, pour les petits boulots. On se sent toujours bien à Belgrade, je ne peux pas l’expliquer, la ville est apaisante, je crois que c’est lié à ce caractère propre aux serbes d’être si calmes et sereins, Опуштено je crois? 

4)      La France a eu un comportement pour le moins inamical en 1999, comment l’expliquez-vous ? Les choses ont-elles changées au sein de la classe politique française actuelle?

 
La politique française n’est pas ce qu’elle devrait être. Notre pays est aux mains de Lobbies, de groupes de pressions et de réseaux qui agissent dans leurs intérêts et non pas dans l’intérêt du pays. L’Europe est aujourd’hui totalement sous tutelle morale et politique des États-Unis et la France en premier lieu. La souveraineté nationale n’existe plus depuis la fin de cette période Gaullienne et malheureusement les élites politiques qui se succèdent sont différentes sur la forme mais pas sur le fond. Les Serbes ont souffert de la politique Chirac, les Libyens de la politique Sarkozy et les Syriens sont sur le point de souffrir de la politique Hollande.

 
Je crois aussi  que fondamentalement nos élites n’ont surtout ni courage ni idées, il est sans doute plus confortable et moins dangereux d’obéir à Washington. D’ailleurs de cette période dans l’avenir il est probable que les manuels d’histoire parleront de l’énorme incompétence des élites qui nous aurons gouverné.

 
5)      Cette guerre de 1999 a mis en lumière l’absence d’une ossature continentale de sécurité. Prés de quinze ans plus tard, pensez-vous que les pays du continent paneuropéen soient sur la bonne voie à ce sujet ?

 
Oui c’est exact, en fait l’ossature de la sécurité européenne est l’Otan, dont les deux premières puissances ne sont pas Européennes: les États-Unis et la Turquie! Je crois que la situation s’est en fait aggravée. Fondamentalement la mainmise américaine est plus forte que jamais. Les pays européens sont en crise profonde, politique bien sur, mais aussi économique et on imagine mal l’Europe exsangue financièrement se lancer maintenant dans une telle aventure surtout avec les élites qui sont les siennes.

 
La Russie avait proposé en 2008, au moment de la crise en Géorgie, d’entamer une réflexion commune avec les pays européens sur la création d’une architecture européenne et continentale de sécurité. On voit bien aujourd’hui a quel point on s’est également éloigné d’une telle opportunité et d’une telle direction. La Russie voit avec inquiétude le bouclier anti-missile s’approcher de ses frontières et constitue son entité militaire de défense en Eurasie avec d’un côté l’Union Eurasiatique et de l’autre la Chine via l’Organisation de Shanghai. L’Europe elle se demande si elle passera la crise pour pouvoir rester couverte par l’Otan.
 
C’est pour cela que je crois que la Serbie ne pourra pas continuer à rester dans sa position actuelle, il va bien falloir qu’elle rejoigne un de ces blocs pour ne pas être totalement isolée.

 
6)      On parle souvent des amitiés Franco-serbe et Russo-serbe, ou en est-on a votre avis en 2013 ?

 
La France trahit il me semble tous ces alliés, sauf certains états africains et encore… Je crois que l’amitié franco-serbe sera toujours une amitié historique, une amitié de patriotes sincères et d’honnêtes gens, éduqués, cultivés ou simplement initiés. Mais pour la masse des gens la Serbie et les serbes, c’est le peuple des charniers, le peuple qui a élu Milosevic et qu’on a puni militairement. Le bourrage de crâne médiatique sur la Serbie a entrainé la naissance d’une Serbophobie 2.0 essentiellement politique et basée sur des mensonges médiatiques. C’est un cas historique unique, qui a fait jurisprudence et qu’on peut rapprocher de la guerre médiatique qui est en cours aujourd’hui contre la Russie.

 
En Russie les serbes sont clairement vues comme des alliés traditionnels et les serbes comme un peuple frère. Bien sûr en 1999 la Russie de Eltsine était un état trop faible pour pouvoir réagir et protéger la Serbie. En 2004, la Russie faisait face à une guerre sur son territoire, avec de nombreux attentats terroristes. Aujourd’hui la Russie devrait sans doute plus s’impliquer dans les affaires serbes et pousser les serbes il me semble a rejoindre l’Alliance eurasiatique. Des intellectuels russes pensent même que Belgrade devrait être l’une des quatre capitales, la plus occidentale, de cette Eurasie.

 
7)      Comment jugez-vous les différentes étapes politiques qu’a connu la Serbie depuis la guerre de 1999 ? Que pensez-vous de l’élite politique serbe actuelle ?

 
La Serbie est, il me semble, victime d’un long processus que la plupart des pays européens ont connu, et qui est un préalable à leur asservissement total: la destruction de toute opposition patriotique. La prise de pouvoir des libéraux a été voulue afin de faire main basse sur ce pays stratégique, le sortir du giron russe et l’intégrer par la force à la communauté euro-atlantique.

 
Dans le même temps l’opposition patriotique a été démantelée. La destruction et la manipulation du SRS a été un modèle du genre. Le DSS n’a pas su saisir il me semble l’incroyable fenêtre historique qui se présentait à lui, on peut se demander pourquoi. Aujourd’hui le gouvernement d’union nationale, composé de membres du SPS, du SNS et de consultants technocrates achève donc placidement le processus de décomposition nationale (Kosovo) tout en maintenant discrètement une intégration a l’Ouest, en gros ce que les libéraux n’auraient pu eux se permettre de faire. On voit bien qu’il n’y a presque plus d’opposition réelle et concrète, un peu comme en Europe ou les clivages politiques se résument à une opposition droite/gauche, soit à une opposition factice entre des partis au fond tous d’accord sur le principal à savoir: le modèle économique, la politique internationale et financière ou encore le modèle de société.

 
En France par exemple, on sait désormais que droite et gauche votent 95% des mêmes lois dans les parlements régionaux, nationaux ou européens. Il n’y a plus d’opposition du tout. Le candidat de gauche contre le candidat de droite lors du second tour de la présidentielle c’est une mascarade et une opposition entre deux candidats de Goldman Sachs, autant dire entre deux clones. Je pense que la Serbie se dirige doucement vers cette situation ou en gros il n’y aura bientôt que des candidats pro UE et pro Gaypride.

 
8)      Dans votre dernier ouvrage, vous parlez de la Serbie comme du pays qui a éveillé votre foi orthodoxe pouvez-vous nous en dire plus ?

 
Oui la Serbie est le pays qui a fait de moi un orthodoxe. Je n’ai jamais été baptisé et jamais souhaité être catholique, je ne peux l’expliquer. Quelque chose qui ne s’insérait pas correctement sur le plan spirituel. Lorsque pour la première fois de ma vie je suis allé à l’Est (de l’Europe) et en terre orthodoxe j’ai senti un attachement fondamental à la terre orthodoxe serbe justement. Le Danube m’a fasciné tout autant que la grande culture orthodoxe serbe. En visitant des monastères en Voïvodine durant l’été 99, dans cette Serbie d’après guerre ou le temps semblait s’être arrêté, j’ai totalement et profondément souhaité devenir orthodoxe, ce qui est chose faite aujourd’hui. Paradoxalement, c’est aussi durant cet été 1999 que j’ai pour la première fois concrètement entendu parler de la Russie. La Serbie m’a donc ouvert à l’orthodoxie et à la Russie.

 
9)      Vous résidez et travaillez à Moscou, quel regard portez vous, en tant que Français de Russie, sur la Russie d’aujourd’hui ? 

 
La Russie sort du coma et se reconstruit. C’est un pays qui a la chance de bénéficier d’un territoire gigantesque, de ressources et d’une élite politique assez exceptionnelle, à commencer par l’actuel président. Le pays fait cependant face à des difficultés gigantesques et on peut dire que les 12 dernières années de gouvernement Poutine ont été consacrées à la réaffirmation de l’autorité de l’état et au retour de l’ordre constitutionnel au sein des frontières russes.

 
Le pays est clairement un laboratoire a ciel ouvert et tente de développer un modèle de société conservateur tout en ayant les moyens d’être totalement souverain, de par sa taille, sa richesse et aussi le potentiel militaire dont il dispose. Le potentiel y est énorme, il faut qu’il ne soit pas gâché et pour cela il faut espérer que la politique menée actuellement se poursuivre dans l’après Poutine et il me semble que sur ce front, la guerre a commencé en Russie.

 
C’est donc clairement de Russie et de Russie seule que le salut peut venir, mais pour autant, le challenge pour la Russie me semble justement d’arriver à se constituer en pôle souverain et quasi autonome, pôle que d’autres pays rallieront par nécessité ou par choix politique et stratégique. Je crois qu’il faut souhaiter que la Russie soit le pays qui propose un autre modèle de société et de développement car fondamentalement on peut aujourd’hui en 2013 affirmer que le système d’exploitation occidental pour la planète, qui a émergé en 1991, ne fonctionne plus.

 
10)  Vous écrivez et travaillez énormément sur la désinformation et la guerre médiatique contre la Russie. Cette guerre continue t-elle d’après vous et la Serbie est elle encore autant visée qu’elle ne l’a été durant les années 90 ?

 
Je pense que la guerre médiatique contre la Serbie a été menée, imposée et gagnée par l’Ouest, contre la Serbie. Cette guerre médiatique a justifié la guerre totale contre la Serbie, sa diabolisation, son démantèlement, l’agression militaire et enfin sa mise au ban de la communauté internationale. Plus sournoisement cette guerre médiatique a aussi fait sans doute douter les serbes d’eux-mêmes.

 
La Serbie a en outre servi de laboratoire à un nouveau type de révolution: pacifique et dite de couleur. On peut donc imaginer que la Serbie a été un pays test pour la mise au point de ces dispositifs de renversement sans violences de gouvernements non-alignés. On a du reste vu que ce dispositif a été déployé avec plus ou moins de succès dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Eurasie. Cette pression médiatique semble s’atténuer alors que la Serbie rentre dans le ban, rejoint l’axe euro-atlantique, s’éloigne du Kosovo, que ses dirigeants s’excusent a genoux pour Srebrenitsa …

 
Paradoxalement, le front médiatique s’est aujourd’hui déplacé plus à l’est, contre la Russie. La bataille médiatique en cours contre la Russie est de basse intensité, mais extrêmement sophistiquée, bien plus que ne l’était celle contre la Serbie. Elle a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays mais les élites russes actuelles semblent avoir pleinement conscience du danger.

 
Il reste donc à espérer que pour la première fois depuis 1991, l’extension vers l’est du dispositif américano-centré puisse enfin être arrêté et même qu’un reflux s’établisse, permettant à Belgrade d’équilibrer ses positions et de recouvrir sa souveraineté et la liberté.

 
C’est bien tout le mal qu’on peut souhaiter à cet héroïque petit pays qui n’a pas été épargné par l’histoire.

vendredi, 11 octobre 2013

Too Much Putin?

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Too Much Putin?

By Michael O'Meara 

Ex: http://www.counter-currents.com

US hegemony may be approaching its end. Once the world refuses to acknowledge the imperial authority of its humanitarian missiles, and thus stops paying tribute to its predatory model of the universe (as momentarily occurred in Syria), then American power inevitably starts to decline – and not simply on the world stage, but also domestically, among the empire’s subjects, who in the course of the long descent will be forced to discover new ways to assert themselves.

***

Historically, America’s counter-civilizational system was an offshoot of the Second World War, specifically the US conquest of Europe — which made America, Inc. (Organized Jewry/Wall Street/the military-industrial complex) the key-holder not solely to the New Deal/War Deal’s Washingtonian Leviathan, but to its new world order: an updated successor to Disraeli’s money-making empire, upon which the sun never set.[1]

The prevailing race-mixing, nation-destroying globalization of the last two and a half decades, with its cosmopolitan fixation on money and commerce and its non-stop miscegenating brainwashing, is, as such, preeminently a product of this postwar system that emerged from the destruction of Central Europe and from America’s Jewish/capitalist-inspired extirpation of its European Christian roots.[2]

The fate of white America, it follows, is closely linked to the “order” the United States imposed on the “Free World” after 1945 and on the rest of the world after 1989. This was especially evident in the recent resistance of the American “people” to Obama’s flirtation with World War III – a resistance obviously emboldened by the mounting international resistance to Washington’s imperial arrogance, as it (this resistance) momentarily converged with the worldwide Aurora Movements resisting the scorch-earth campaigns associated with US power.[3]

***

Everyone on our side recognizes the ethnocidal implications of America’s world order, but few, I suspect, understand its civilizational implications as well as Russia’s Vladimir Putin.

On September 19, barely a week after our brush with the Apocalypse, the Russian president delivered an address to the Valdai International Discussion Club (an international forum on Russia’s role in the world), which highlighted the extreme degree to which Putin’s vision of world order differs from that of Obama and the American establishment.[4] Indeed, Putin’s entire line of thought, in its grasp of the fundamental challenges of our age, is unlike anything to be found in the discourse of the Western political classes (though from the misleading reports in the MSM on his Valdai address this would never be known).[5]

Putin, to be sure, is no White Nationalist and thus no proponent of a racially-homogenous ethnostate. This makes him like everyone else. Except Putin is not like everyone else, as we’ll see.

Certain East Europeans, instinctively anti-Russian, like our Cold War “conservatives,” refuse to appreciate Russia’s new international role because of historical grievances related to an earlier legacy of Tsarist or Soviet imperialism (though their grievances, they should know, bare little comparison to those “We Irish” hold against the English ruling class). In any case, such tribal grievances are not our concern, nor should they prevent the recognition that East Europeans and Russians, like Irish and English – and like all the national tribes belonging to that community of destiny distinct to the white man – share a common interest (a life-and-death interest) in being all prospective allies in the war against the globalist forces currently assaulting them in their native lands.

It’s not simply because Russia is anti-American that she is increasingly attractive to the conscious remnants of the European race in North America (though that might be reason enough). Rather it’s that Russia, in defying the globalist forces and reaffirming the primacy of her heritage and identity, stands today for principles that lend international legitimacy – and hence a modicum of power – to patriots everywhere resisting the enemies of their blood.

***

Qualitative differences of world-shaping consequence now clearly separate Russians and Americans on virtually every key issue of our age (more so than during the Cold War) – differences in my view that mark the divide between the forces of white preservation and those of white replacement, and, more generally, between the spirit of European man and the materialist, miscegenating depravity of the US system, which approaches the whole world as if it were a flawed and irredeemable version of itself.

In this sense, the decline of American global power and the rising credibility of Russia’s alternative model can only enhance the power of European Americans, increasing their capacity to remain true to their self-identity. US imperial decline might even eventually give them a chance to take back some of the power that decides who they are.

Putin’s discourse at the Valdai Club addressed issues (to paraphrase) related to the values underpinning Russia’s development, the global processes affecting Russian national identity, the kind of 21st-century world Russians want to see, and what they can contribute to this future.

His responses to these issues were historically momentous in being unlike anything in the West today. Cynics, of course, will dismiss his address as mere PR, though the Russian leader has a documented history of saying what he thinks – and thus ought not be judged like American politicians, who say only what’s on the teleprompter and then simply for the sake of spin and simulacra.

Foremost of Russia’s concerns, as Putin defined it in his address to the club’s plenary session, is “the problem of remaining Russian in a globalizing world hostile to national identity.” “For us (and I am talking about Russians and Russia), questions about who we are and who we want to be are increasingly prominent in our society.” In a word, Putin sees identitarianism as the central concern of Russia’s “state-civilization,” (something quite staggering when you consider that the very term [“identitarianism”] was hardly known outside France when I started translating it a decade ago). Identitarianism in the 21st century may even, as Putin implies, prove to be what nationalism and socialism were to the 20th century: the great alternative to liberal nihilism.

Like Bush, Clinton, or other US flim-flam artists, Obama could conceivably mouth a similar defense of national identity if the occasion demanded it, but never, not in a thousand years, could he share the sentiment motivating it, namely the sense that: “It is impossible to move forward without spiritual, cultural, and national self-determination. Without this we will not be able to withstand internal and external challenges, nor will we succeed in global competitions.”[6]

The operative term here is “spiritual, cultural and national self-determination” – not diversity, universalism, or some putative human right; not even money and missiles – for in Putin’s vision, Russia’s historical national, cultural, and spiritual identities are the alpha and omega of Russian policy. Without these identities and the spirit animating them, Russia would cease to be Russia; she would be nothing – except another clone of America’s supermarket culture. With her identity affirmed, as recent events suggest, Russia again becomes a great power in the world.

The question of self-determination is necessarily central to the anti-identitarianism of our global, boundary-destroying age. According to Putin, Russia’s national identity

is experiencing not only objective pressures stemming from globalisation, but also the consequences of the national catastrophes of the twentieth century, when we experienced the collapse of our state two different times [1917 and 1991]. The result was a devastating blow to our nation’s cultural and spiritual codes; we were faced with the disruption of traditions and the consonance of history, with the demoralisation of society, with a deficit of trust and responsibility. These are the root causes of many pressing problems we face.

Then, following the Soviet collapse of 1991, Putin says:

There was the illusion that a new national ideology, a development ideology [promoted by Wall Street and certain free-market economists with Jewish names], would simply appear by itself. The state, authorities, intellectual and political classes virtually rejected engaging in this work, all the more so since previous, semi-official ideology was hard to swallow. And in fact they were all simply afraid to even broach the subject. In addition, the lack of a national idea stemming from a national identity profited the quasi-colonial element of the elite – those determined to steal and remove capital, and who did not link their future to that of the country, the place where they earned their money.

Putin here has obviously drawn certain traditionalist conclusions from the failings of the former Communist experiment, as well as from capitalism’s present globalizing course.

A new national idea does not simply appear, nor does it develop according to market rules. A spontaneously constructed state and society does not work, and neither does mechanically copying other countries’ experiences. Such primitive borrowing and attempts to civilize Russia from abroad were not accepted by an absolute majority of our people. This is because the desire for independence and sovereignty in spiritual, ideological and foreign policy spheres is an integral part of our national character . . . [It’s an integral part of every true nation.]

The former Communist KGB officer (historical irony of historical ironies) stands here on the stump of that political/cultural resistance born in reaction to the French Revolution and its destruction of historical organisms.

In developing new strategies to preserve Russian identity in a rapidly changing world, Putin similarly rejects the tabula rasa contentions of the reigning liberalism, which holds that you can “flip or even kick the country’s future like a football, plunging into unbridled nihilism, consumerism, criticism of anything and everything . . .” [Like Burke, he in effect condemns the “junto of robbers” seeking to rip the traditional social fabric for the sake of short term profit, as these money-grubbers prepare the very revolution they dred.]

Programmatically, this means:

Russia’s sovereignty, independence and territorial integrity [against which America’s counter-civilizational system relentlessly schemes] are unconditional. These are red lines no one is allowed to cross. For all the differences in our views, debates about identity and about our national future are impossible unless their participants are patriotic.” [That is, only Russians, not Washington or New York, ought to have a say in determining who or what a Russian is.]

Self-criticism is necessary, but without a sense of self-worth, or love for our Fatherland, such criticism becomes humiliating and counterproductive. [These sorts of havoc-wreaking critiques are evident today in every Western land. Without loyalty to a heritage based on blood and spirit, Russians would be cast adrift in a historyless stream, like Americans and Europeans.] We must be proud of our history, and we have things to be proud of. Our entire, uncensored history must be a part of Russian identity. Without recognising this it is impossible to establish mutual trust and allow society to move forward. . .

The challenges to Russia’s identity, he specifies, are

linked to events taking place in the world [especially economic globalization and its accompanying destruction of traditional life]. Here there are both foreign policy and moral aspects. We can see how many of the Euro-Atlantic countries are actually rejecting their roots, including the Christian values that constitute the basis of Western civilisation. They are denying moral principles and all traditional identities: national, cultural, religious, and even sexual. They are implementing policies that equate large families with same-sex partnerships, belief in God with the belief in Satan.

The excesses of political correctness have reached the point where people are seriously talking about registering political parties whose aim is to promote paedophilia. People in many European countries are embarrassed or afraid to talk about their religious affiliations. Holidays are abolished or even called something different; their essence is hidden away, as is their moral foundation. And people [i.e., the Americans and their vassals] are aggressively trying to export this model all over the world. I am convinced that this opens a direct path to degradation and primitivism, resulting in a profound demographic and moral crisis. [Hence, the US-sponsored desecrations of Pussy Riot.]

What else but the loss of the ability to self-reproduce could act as the greatest testimony of the moral crisis facing a human society? Today almost all developed nations [infected with the system’s counter-civilizational ethos] are no longer able to reproduce themselves, even with the help of migration. Without the values embedded in Christianity and other world religions, without the standards of morality that have taken shape over millennia, people will inevitably lose their human dignity. We consider it natural and right to defend these values. One must respect every minority’s right to be different, but the rights of the majority must not be put into question.

Tolerant and pluralist though he is here, Putin nevertheless affirms the primacy of Russia herself. Our politicians get this 100 percent wrong, Putin only 50 percent – which puts him at the head of the class.

At the same time we see attempts to somehow revive a standardized [i.e., Americanized] model of a unipolar world and to blur the institutions of international law and national sovereignty. Such a unipolar, standardised world does not require sovereign states; it requires vassals. In a historical sense this amounts to a rejection of one’s own identity, of the God-given diversity of the world.

Russia agrees with those who believe that key decisions should be worked out on a collective basis, rather than at the discretion of and in the interests of certain countries or groups of countries. Russia believes that international law, not the right of the strong, must apply. And we believe that every country, every nation is not exceptional [as the Americans think they are], but unique, original, and benefits from equal rights, including the right to independently choose their own development path . . .

This is our conceptual outlook, and it follows from our own historical destiny and Russia’s role in global politics. [Instead, then, of succumbing to America’s suburban consumer culture and its larger dictates, Russia seeks to preserve her own identity and independence.]

Our present position has deep historical roots. Russia itself has evolved on the basis of diversity, harmony and balance, and brings such a balance to the international stage.

The grandeur of Putin’s assertion here has to be savored: against the latest marketing or policy scheme the US tries to impose on Russia, he advances his queen, pointing to a thousand years of Russian history, as he disperses America’s corrupting ploys with a dismissive smirk.

Though seeing Russia as a multiethnic/multi-confessional state that has historically recognized the rights of minorities, he insists she must remain Russian:

Russia – as philosopher Konstantin Leontyev vividly put it – has always evolved in ‘blossoming complexity’ as a state-civilisation, reinforced by the Russian people, Russian language, Russian culture, Russian Orthodox Church and the country’s other traditional religions. It is precisely the state-civilisation model that has shaped our state polity….

Thus it is that Russians, among other things, “must restore the role of great Russian culture and literature. . . to serve as the foundation for people’s personal identity, the source of their uniqueness, and their basis for understanding the national idea. . .” Following Yeats, he might have added that the arts dream of “what is to come,” providing Russians new ways of realizing or re-inventing themselves.

I want to stress again that without focusing our efforts on people’s education and health, creating mutual responsibility between the authorities and each individual, and establishing trust within society, we will be losers in the competition of history. Russia’s citizens must feel that they are the responsible owners of their country, region, hometown, property, belongings and their lives. A citizen is someone who is capable of independently managing his or her own affairs . . .

Think of how the “democratic” powers of the Americanosphere now hound and persecute whoever insists on managing his own affairs: e.g., Greece’s Golden Dawn.

The years after 1991 are often referred to as the post-Soviet era. We have lived through and overcome that turbulent, dramatic period. Russia has passed through these trials and tribulations and is returning to herself, to her own history, just as she did at other points in its history. [This forward-looking orientation rooted in a filial loyalty to the Russian past makes Putin something of an archeofuturist.] After consolidating our national identity, strengthening our roots, and remaining open and receptive to the best ideas and practices of the East and the West, we must and will move forward.

***

As an ethnonationalist concerned with the preservation and renaissance of my own people, I hope Russia succeeds not only in defending her national identity (and ideally that of others), but in breaking America’s anti-identitarian grip on Europe, so as to insure the possibility of a future Euro-Russian imperium federating the closely related white, Christian peoples, whose lands stretch from the Atlantic to the Urals.

But even barring this, Russia’s resistance to the ethnocidal forces of the US global system, will continue to play a major role in enabling European Americans trapped in the belly of the beast to better defend their own blood and spirit.

And even if Europeans should persist in their servility and the United States continues to lead its “mother soil and father culture” into the abyss, Russians under Putin will at least retain some chance of remaining themselves – which is something no mainstream American or European politician seeks for his people.

If only for this reason, I think there can never be “too much Putin,” as our Russophobes fear.

Notes

1. Desmond Fennell, Uncertain Dawn: Hiroshima and the Beginning of Post-Western Civilization (Dublin: Sanas, 1996); Julius Evola, “Disraeli the Jew and the Empire of the Shopkeepers” (1940), http://thompkins_cariou.tripod.com/id34.html [2].

2. “Boreas Rising: White Nationalism and the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis [3]” (2005).

3. “Against the Armies of the Night: The Aurora Movements [4]” (2010).

4. President of Russia, “Address to the Valdai International Discussion Club” September 19, 2013. http://eng.news.kremlin.ru/transcripts/6007/print [5]. (I have made several grammatical and stylistic changes to the translation.)

5. Much of my understanding of this comes from Dedefensa, “Poutine, la Russie et le sens de la crise” (September 23, 2013) at http://www.dedefensa.org/article-poutine_la_russie_et_le_sens_de_la_crise_23_09_2013.html [6].

6. Samuel P. Huntington was the last major representative of the US elite to uphold a view even vaguely affirmative of the nation’s historical culture – and he caught hell for see. Who Are We?: The Challenges to America’s National Identity (New York: Simon & Schuster, 2005).


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] http://thompkins_cariou.tripod.com/id34.html: http://thompkins_cariou.tripod.com/id34.html

[3] Boreas Rising: White Nationalism and the Geopolitics of the Paris-Berlin-Moscow Axis: http://www.counter-currents.com/2011/08/boreas-risingwhite-nationalism-the-geopolitics-of-the-paris-berlin-moscow-axis-part-1/

[4] Against the Armies of the Night: The Aurora Movements: http://www.counter-currents.com/2010/07/against-the-armies-of-the-night/

[5] http://eng.news.kremlin.ru/transcripts/6007/print: http://eng.news.kremlin.ru/transcripts/6007/print

[6] http://www.dedefensa.org/article-poutine_la_russie_et_le_sens_de_la_crise_23_09_2013.html: http://www.dedefensa.org/article-poutine_la_russie_et_le_sens_de_la_crise_23_09_2013.html

Le Monde, grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon

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Le Monde, grandeur et décadence d’un journal au-dessus de tout soupçon

par Ahmed Bensaada

Ex: http://www.michelcollon.info

Les différents conflits sanglants qui ont éclos lors de cet interminable « printemps » arabe ont été accompagnés de propagande et de mensonges éhontés [1]. Comme pour toutes les guerres, bien sûr. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, plus un pays se targue d’être démocratique, plus la propagande est flagrante et les ficelles un peu trop grosses. Il n’y a qu’à se remémorer les « dangereuses » fioles de Colin Powell ou les « chaudes » larmes de la fille de l'ambassadeur koweïtien à Washington. Il y a cependant une autre forme de propagande, bien plus pernicieuse, qui prolifère en démocratie et qui s’administre à petites doses sous un enrobage facile à avaler. C’est celle distillée par certains propagandistes « embedded » dans des journaux de renom d’où ils tirent une visibilité, une respectabilité, voire la reconnaissance d’une certaine expertise. Une sorte de « commensalisme » journalistique, pourrait-on dire, pour autant que l’hébergé ne nuit pas à l’hôte.

A regarder (vidéos) : Les « dangereuses » fioles de Colin Powell 

et Les « chaudes » larmes de la fille de l'ambassadeur koweïtien à Washington 

Un exemple patent de cette situation est l’hébergement par le grand quotidien Le Monde du blog « Un œil sur la Syrie » d’un certain Ignace Leverrier, présenté comme ancien diplomate français et « spécialiste » de la Syrie [2].

Banderole du blog "Un œil sur la Syrie"

Un rapide survol de la toile et des médias sociaux montre que la majorité des lecteurs avertis se sont rapidement aperçu du manque de crédibilité de ce blog, tant les idées avancées par son auteur sont exclusivement orientées vers la défense du camp des anti-Bachar et ce, quelles que soient leurs mouvances. Un « spécialiste » de la Syrie ne devrait-il pas nuancer ses propos et proposer des analyses qui tiennent compte de tous les paramètres du conflit ?

Apparemment, ce n’est pas le cas de ce blogueur qui se fait appeler Ignace Leverrier alors que son vrai nom est Wladimir Glasman (Glas : verre en allemand). Il est vrai que de nombreux auteurs et journalistes écrivent sous des pseudonymes, mais ils sont connus et reconnus comme tels. Cependant, dans le cas d’un analyste politique qui disserte abondamment dans un journal qui a pignon sur rue, pourquoi aurait-il besoin de changer de nom ? C’est comme si Einstein avait publié ses fameux articles en physique sous le nom de Lapierre (Stein : pierre en allemand) et la comparaison avec ce savant s’arrête là.

Wladimir Glasman alias Ignace Leverrier

D’après les renseignements qu’il a lui-même publiés sur un média social, Glasman déclare qu’il a été bibliothécaire à l’Institut français des études arabes de Damas (1984-1988) puis conseiller au Ministère des affaires étrangères français (1988-2008) [3].

Par contre, à chaque fois que son nom est cité sur la toile, les épithètes fleurissent : ancien diplomate, universitaire, spécialiste du Moyen-Orient, diplomate arabisant, chercheur, spécialiste du monde arabe, etc. Et comme s’il voulait prouver à tout le monde (et probablement à lui-même) qu’il était réellement un « expert », Glasman publie une étrange et interminable liste de courriels provenant de personnes qui de le solliciter pour une entrevue et qui de lui demander de l’éclairer de sa science infuse [4].

Le parti pris de Glasman pour la rébellion syrienne peut se comprendre par ses relations pré-« printanières » avec les membres de l’opposition syrienne vivant à l’étranger. Ainsi, on retrouve son nom et celui de Radwan Ziadeh, membre du Conseil national syrien (CNS) et activiste financé par l’administration américaine [5], dans les mêmes conférences de dénonciation du « régime syrien » [6] ou dans la liste des signataires d’une lettre adressée à Nicolas Sarkozy pour la libération d’un dissident syrien emprisonné à Damas [7].

Mohammed al-Abdallah, Hillary Clinton, Radwan Ziyadeh, Marah al-Biqa'i

Le 24 juillet 2013, Glasman a été l’un des initiateurs d’une lettre demandant à François Hollande de prendre des mesures contre « le régime despotique et mafieux de Bachar El-Assad » en mettant en place une zone d’exclusion aérienne et en aidant militairement les « brigades de l’Armée libre indépendantes des groupes islamistes radicaux » [8]. Parmi les premiers signataires de cette lettre, on pouvait lire les noms de Bourhan Ghalioun et de Basma Kodmani respectivement premier président et ancienne porte-parole du CNS.

Basma Kodmani, Alain Juppé et Bourhan Ghalioun (10 octobre 2011)

Pour compléter le portrait, citons René Naba : « Le dispositif politico-médiatique français pour la bataille de Syrie présentait la configuration suivante : trois franco syriens, -drôle de direction constituée par trois binationaux-, Bourhan Ghalioun, premier président de l’opposition offshore, sa porte-parole Basma Kodmani, la sœur de cette dernière, Hala, chargée dans un premier temps de la rubrique Syrie au Journal Libération. Deux français émargeant sur le budget de l’état français, Ignace Leverrier de son vrai nom Wladimir Glasman, ancien diplomate français en poste à Damas dans la décennie 1980, et Jean Pierre Filiu, ancien diplomate recyclé dans l’enseignement, blogueur attitré du journal en ligne Rue 89, membre du groupe du Nouvel observateur. Cinq faux nez de l’administration française.

En tandem avec Nabil Ennasri, Ignace Leverrier a effectué une tournée de sensibilisation sur la Syrie dans la zone périurbaine de Paris, en décembre 2011. Les deux compères tiennent des blogs propagatoires au sein du journal Le Monde, chargés d’amplifier les thèses de la doxa officielle française, couvrant de gloire et d’éloges les « combattants de la liberté » jusqu’au désastre du cannibalisme djihadiste, de la prédation sexuelle des dignitaires du golfe à l’assaut des pubères syriennes et des déboires de l’opposition offshore pétromonarchique » [9].

Il n’y a pas que les articles qui attirent l’attention dans le blog de Glasman. La banderole l’ornant présente, elle aussi, un indéniable intérêt. En effet, elle montre un logo très connu par les activistes du monde entier : le poing fermé. Ce poing a été popularisé par les dissidents serbes d’Otpor, puis est devenu le symbole des révolutions colorées. Plus récemment, ce logo a été repris par tous les activistes du « printemps » arabe [10].

Ce logo a été décoré avec le drapeau de la rébellion syrienne, prouvant par ce fait que le blog n’est autre qu’une tribune de l’opposition anti-Bachar. Et tout cela, sous le toit douillet et réconfortant du fameux journal Le Monde.

       

Logo du blog "Un œil sur la Syrie"    Logo d'Otpor

D’ailleurs, les titres des derniers articles de « l’ancien diplomate » sont éloquents à ce sujet :

« Syrie. Le Président de la Coalition nationale demande à l’ONU de soutenir une solution politique » (26 septembre 2013),

« Syrie. La Coalition Nationale dénonce les agissements de l’État Islamique d’Irak et du Levant » (24 septembre 2013),

« Syrie. Mise au point du président de la Coalition Nationale » (23 septembre 2013),

« Syrie. La Coalition Nationale demande de « mettre fin à la catastrophe humanitaire dans la Ghouta et les quartiers sud de Damas » (23 septembre 2013),

etc.

À se demander si Glasman n’est pas le porte-parole de la Coalition nationale et Le Monde son organe de presse [11] !

Même dans les articles aux titres non explicites, Glasman arrive à placer, dans leur intégralité, des communiqués de la Coalition nationale [12].

Glasman n’aime pas trop qu’on le contredise. Il s’attaque à tous ceux qui ne partagent pas ses opinions et ne s’en prend pas uniquement à leurs idées, mais émet aussi des jugements de valeur sur leurs personnes [13].

Dans un récent article sur le « djihad ennikah » (le djihad du sexe) en Syrie, il a balayé du revers de la main toutes les informations qui tendent à prouver que cette pratique existe dans les rangs rebelles. Pour Glasman, « vous allez être déçus : le "djihad du sexe" en Syrie n’a jamais existé ! » [14].

À ses yeux, tout n’est qu’un vaste complot pour discréditer les « valeureux » guerriers qu’il est censé protéger. Et, pour cela, il fait fi des déclarations du ministre tunisien de l’intérieur [15], des journalistes d’Echourouk [16], de ceux de CounterPunch [17], de la télévision tunisienne [18], du syndicat des imams tunisiens [19], etc. 

Non, pour lui, tous ceux qui ne sont pas dans son camp allaient être déçus, comme si ces derniers pouvaient trouver un quelconque plaisir dans le malheur d’autrui.

Une tunisienne raconte son expérience du "djihad ennikah" en Syrie (Télévision tunisienne)

M. Glasman doit comprendre, une fois pour toute, que dans le journalisme et l’analyse politique, l’important n’est pas de savoir si les rebelles sont des « gentils » et les pro-Bachar des « méchants » (ou l’inverse). Le plus important consiste à chercher la vérité avec des arguments valables et pertinents afin de pouvoir offrir aux lecteurs une information juste, honnête et non partisane. Le chercheur qu’il se vante d’être doit savoir que dans ce genre de conflit, il n’y a ni noir, ni blanc, mais juste des nuances de gris.

Évidemment, comme le blog « Un œil sur la Syrie » est « cautionné » par Le Monde, la conclusion de cet article a été reprise par plusieurs médias « mainstream » comme s’il s’agissait de la démonstration d’un théorème mathématique.

Il y a quelques semaines, le journaliste Hervé Kempf démissionna du journal Le Monde (après quinze années de bons et loyaux services) tout en dénonçant la censure qui y règne. Le Monde, dit-il « est devenu un média comme les autres qui, comme les autres, est aux mains des capitalistes […]. Et si ces gens investissent dans les médias, ce n’est pas pour le plaisir et la liberté de la presse, même s’ils peuvent avoir un sincère intérêt intellectuel pour les médias, mais aussi pour influencer » [20].

En laissant partir des « Kempf » et en gardant des « Glasman », Le Monde confirme qu’il n’est plus ce qu’il était sur le plan du professionnalisme et de l’éthique journalistiques. Car laisser partir des « Kempf » et garder des « Glasman », c’est un peu comme remplacer les abeilles ouvrières d’une ruche par de vulgaires guêpes.

Et ce, au grand détriment des lecteurs assidus du journal Le Monde.

Sur Kempf, lire : "Le Monde est devenu un média comme les autres : aux mains des capitalistes." (Benjmin Sire, Investig'Action)

Sur Leverrier/Glasman, lire : "Agit-prop occidentale, un art où rien n'est laissé au hasard" (Bahar Kimyongur, Investig'Action)

Source : ahmedbensaada.com

Références :

1 Ahmed Bensaada, « Le « printemps arabe » et les médias : maljournalisme, mensonges et mauvaise foi », Le Quotidien d’Oran, 22 septembre 2011,

2 Ignace Leverrier, « Un œil sur la Syrie »

3 LinkedIn, « Wladimir Glasman »

4 Un œil sur la Syrie, « À propos »

5 Ahmed Bensaada, « Syrie : le dandy et les faucons », Reporters, 15 septembre 2013, 

6 Voir, par exemple, Science Po Monde Arabe, « La Syrie et les droits de l’homme : bilan des dix ans de pouvoir de Bachar Al-Assad », 10 juin 2010,

7 FIDH, « Syrie : une prison pour les militants ; Appel à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française », 26 octobre 2010,

8 Le Nouvel Obs, « SYRIE. Une lettre ouverte au Président de la République », 24 juillet 2013, 

9 René Naba, « Le Qatar, une métaphore de la France en phase de collapsus », 5 juin 2013, 

10 Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe », Éditions Michel Brûlé, Montréal (2011), Éditions Synergie, Alger (2012), chap.1.

11 Un œil sur la Syrie, « Archives de l’auteur »

12 Ignace Leverrier, « Vous allez être déçus : le « djihad du sexe » en Syrie n’a jamais existé ! », Un œil sur la Syrie, 29 septembre 2013,

13 Voir la première note qui suit l’article suivant : Ignace Leverrier, « Un nouveau rapport sur la Syrie… partiel, partial et « fabriqué » », Un œil sur la Syrie, 16 février 2013,

14 Voir référence 12

15 AFP, « Des Tunisiennes partiraient en Syrie pour le "djihad du sexe" », Le Monde, 20 septembre 2013, 

16 El Habib El Missaoui, « Le retour des victimes du « djihad ennikah » », Alchourouk, 22 septembre 2013,

17 Reem Haddad, « Sex and the Syrian Revolution », CounterPunch, 17 juillet 2013,

18 Youtube, « Une tunisienne raconte son expérience du djihad ennikah en Syrie », vidéo publiée le 25 mai 2013, 

19 Zohra Abid, « Tunisie : Le « jihad nikah » oppose les imams au gouvernement », Kapitalis, 25 septembre 2013, 

20 Benjamin Sire, « Hervé Kempf : « il faut être malade pour être obsédé par l’idée de gagner des millions d'euros » », RageMag, 19 septembre 2013.

 

Challenges and Opportunities for Russia

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Restructuring the World by Normative Means: Challenges and Opportunities for Russia

 
Ex: http://www.geopolitica.ru

In the light of global crisis lasting for almost five years the traditional advantages of the West in world politics have turned obviously relative. Its military power is ever more costly and ever less effective for imposing stable order in strategically important regions. Its economy is creeping and prospects of its growth are still obscure. And with resurfacing deep societal imbalances Western ideational leadership is also fading away. In many respects the West finds itself excessively dependent upon foreign markets including those of rising powers which strive to retain and expand their political autonomy.

This means that the gap between the West and the Rest cannot be sustained by usual power instruments and in several years it can be narrowed to a dangerous and irreversible extent. Such perspective prompts the United States as well as the European countries to exert urgent efforts in order to prevent imminent assault on Western leadership in the global system.

The strategy to be deployed for this purpose has crystallized in the last two years and consists in promoting major realignments of global and regional powers around the newly consolidated Western community. This strategy has as its main vehicle the normative influence wielded through redefining economic and political rules within and outside that community. And its practical implementation proceeds along two initiatives presented as a centrepiece of Barack Obama second presidency – Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP or ‘Economic NATO’) and Trans-Pacific Partnership (TPP).

These projects are intended to form an exclusive circle of countries with close political proximity and high-level normative convergence. Within these frameworks new basic socioeconomic rules could be agreed that would further be extrapolated outwards to the markets of alien regions. Economically this circle would benefit from revitalized capital flows leading to essential reindustrialization of its economies, while normative expansion to third countries, spurred by their aspirations to have an access to the core zone, would enable the renewed West to shape external markets according to the own needs. Rising powers remaining outside the core, first of all China and Russia, would have to adapt to the new rules and make strategic concessions. Thus the centre-periphery structure of world economy and hence of world politics would be secured and Western leadership reasserted.

This strategy of economic and normative consolidation may be quite logical outcome of the tendencies unfolded in recent years where consensus on global rules is hardly attainable, and the economic weight of rising powers makes the increase of their formal representation and political influence in the global institutions inescapable. Perhaps normative impact is actually the only potentially efficient and not so costly leverage at the West’s disposal now. But in political sense it is quite risky and may bring destabilizing outcomes in no less scope than military force. In addition, its implementation is far from unproblematic given the trends dominating the transatlantic relations as well as in US interaction with Asian states over the past years.

Problems with implementation

Despite widely spread idea that crisis may generate radical renovation of domestic and foreign policies, the key global players demonstrate the opposite inclination towards sticking to decades-old reliable methods and ties. In this vein, after several not very convincing attempts at opening to the ‘new horizons’ Washington again returned to traditional alliances and partnerships that underpinned its international posture after the Second World War. Though shattered by centrifugal forces due to inevitable differentiation of interests, these alliances seem more promising in the sense of resource sharing and political solidarity in times when going-it-alone is not a viable option any more. Leaving aside an even more intricate constellation in the Trans-Pacific dimension of US policy let’s focus upon its transatlantic component.

The European states still remain the closest allies for the US since, as Simon Serfaty argues, no other two poles in the world may form a more complete partnership than the US and the EU[1]. But the situation looks not so unequivocal from the vantage point of the EU interests and priorities.

On the one hand, since the beginning of 2000s the EU has persistently aspired to forge a new quality of transatlantic partnership in order to maintain American security engagement in the European continent and retain own position and influence in transatlantic compact. But at the same time, European capitals exhibited little enthusiasm to the prospect of being drawn into American strategy of military interventions outside Europe. Ensuing indifference on the part of Washington generated anxiety over possible ‘transatlantic divorce’. Election of Barack Obama raised far-reaching hopes in this regard and led to amelioration of political atmosphere between the two shores of the Atlantic. But the actual shifts in relationship turned rather ambiguous, and the clear common vision of the future global order as well as of major international issues has not emerged[2], due to reasons not dissimilar to those of George W. Bush era. The kind of conceptual stalemate was aggravated by disagreements over anti-crisis measures and US announced ‘pivot to Asia’ threatening to further reduce American engagement in Europe.

On the other hand, in the post-bipolar era the European Union managed to accumulate important assets which however modest as they may seem provide it with a capability to pursue own strategy in the international scene. In the economic dimension the EU has long turned into US competitor allowing the analyst to speak about ‘transatlantic bipolarity’ in trade matters[3]. It also elaborated a full-fledged normative basis and consistently employs it as a power leverage in interactions with third countries precisely in the way the US envisage for TTIP. At last, in the past decade the EU built up its own web of relationships with neighbouring and remote regions which although not extremely influential lays the ground for its political autonomy, and renouncing it for the sake of supporting US global strategy looks fairly unreasonable.

Certainly, Washington put forward potent arguments behind its ambitious proposal. It portrays it as a last resort means that can avert EU economic stagnation and political downscaling and, in general, keep alive the euro zone and the European integration as a whole. Its appeal may be even greater if combined with substantial political benefits for particular member states, first of all Germany and Great Britain or for communitarian institutions like the European Commission.

But the real implications of this project should be assessed more carefully. The economic benefits of a suggested free trade area for both sides seem disputable and much depending upon its concrete parameters. Even in the best case the foreseen growth rate does not exceed 0,5 % of the EU’s GDP provided the complete opening of markets, which is far from guaranteed.

No more clarity is there in political and institutional side of the matter. Here the main challenge stem from the prospect that streamlined transatlantic integration may really absorb the European project and thus put a brake upon its movement towards a kind of federal model. The recent history already witnessed such a shift when EU-NATO cooperation forestalled essential deepening of European defence integration as was predicted by Hanna Ojanen[4].

An even more significant problem emanates from the process of converging of regulatory rules and eliminating non-tariff barriers. Up to now the EU rejected to make its normative basis subject to negotiations with a third state and it is hard to imagine how it may compromise it this time especially when several major agreements with solid normative components are underway with neighbouring countries.

The matter is complicated by the fact that the conceptual ground for such convergence is also out of sight. it is an open secret that the US and European practices of economic regulation and state-society relations differ to a serious degree. In essence, consolidation inside the supposed core circle may prove no easier to carry out than potentially projecting it outwards after that.

Apparently, all the above mentioned problems may find more or less satisfying solution provided sufficient political will. Initially there was abundant voluntarism on the part of the EU institutions to strike a lucrative trade deal but as far as the issue is discussed by foreign ministries in the course of setting the mandate for negotiations, numerous reservations arise which can postpone reaching agreement within the EU. And the calendar of the project is rather pressing – American side urges to sign the deal in 2015 and the European Commission dared to set the deadline even earlier in 2014 before the elections to the European Parliament. But these terms are hardly realistic.

Another serious nuance must be mentioned in this context. The post-bipolar era unleashed a process of rediscovering mental, societal and cultural divergences between US and the EU. Together with generational shifts in the United States away from Cold War mass affinity with Europe it produces a context where transatlantic proximity is not taken as granted by European and American public. Such considerations stipulate a necessity in blurring distinctions and reinforcing societal solidarity between the two shores of the Atlantic while accentuating the divergences and gaps with non-Western societies. Ostensibly, a recent wave of same-sex marriage campaign is an integral part of such tactics and it actually contributed to further cultural fence-mending with the outer word.

In sum, the key transatlantic question today is whether the US manages to impose China threat on the EU to an extent justifying economic and normative subordination like it managed to impose Soviet threat to subordinate it strategically sixty years ago. But the EU should realize that agreeing to the US proposal amounts to agreeing to the global strategy it promulgates, a strategy where there would be scarcely an autonomous role for the EU.

Global and regional risks

Normative strategies as such – and the EU has amply experienced it elsewhere – are accompanied by a range of problems starting from the problem of indirect political effect due to which normative influence in each concrete case depends on the reaction of the recipients. But the US ‘two-rings’[5] strategy contains even more serious risks for global governance that cannot be voluntarily dispelled.

As many observers pointed out, it threatens to subvert current multilateral order where general political compromise by all stakeholders is the imperative conditions for progress. In the first turn it will challenge global trade and development institutions, notably the WTO. For the EU that has ever been a protagonist of effective multilateralism inscribed even in its security strategy assuming its failure and contributing to it is a rather confusing political step[6]. It has ever constructed its foreign policy identity in terms of ‘the other West’ acting in contrast to US exceptionalism and arrogance to smooth the disproportions of world development. In fact, its ‘normative power Europe’ pretence is founded upon contrasting its international posture with that of US[7].

But the weakening of global institutions is only part of the problem. Their functionality is already fading and the time when their reforming alone could be sufficient for adjusting world power balance is over. But substituting them with bilateral deals is by no means an optimal solution. Preferring bilateral bargaining over multilateral compromise in order to sustain the power asymmetries may engender new round of balancing unchecked by any universal claims. It should be born in mind that asymmetry even on cooperative terms may endure only when recognised and accepted by both sides, otherwise it produces only exacerbation and desire to vindicate own status. In present day multipolar world it is not the case. Artificial fixing of global hierarchy through arbitrary limiting the range of countries participating in elaboration of economic rules will lead to antagonizing rising powers, entrenching polarization of the global system and setting a new overwhelming conflicting structure.

Perhaps for somebody conflicting structure may seem quite pertinent and even attractive owing to its disciplining effects but there are no reasons to deem that in such structure the West will be able to retain its pre-eminence indefinitely. Unilateral escalating tension and rising stakes would create significant pressure for the West itself which not all of its participators would be willing to withhold. Burden sharing has always been a delicate issue for transatlantic community ever containing an essential element of free-riding. Can Washington this time throw behind its design sufficient weight to bind its partners and simultaneously to impose necessary concessions on its rivals? The answer is far from obvious.

Moving global competition into normative realm is hardly a stabilizing development. Norms and values are deeply interlinked with societal worldviews and the rifts they promote elicit highly emotional reactions in the public-at-large. Instead of intended delaying the shaping of already crystallized multipolar landscape, normative differentiation may catalyze its emergence in an explosive balance-of-power mode deprived of meaningful multilateral restraints.

Russia: how to win the game without participating in it

The role of Russia in the US normative strategy is clearly defined as an outsider that at a certain stage will be compelled to accept the Western terms due to economic or strategic reasons. But even if the task of ‘coercion into cooperation’ of Russia is somehow secondary for this policy in comparison to containing China, Russian front nevertheless is important for elaborating and sophisticating the Western normative toolbox. Russia and East European states are primary objects of the EU normative strategy developed under Eastern Partnership programme which is wholly supported by Washington. And recent trends demonstrate a new round of intentional bringing of normative differences to the fore of the US and EU’s Russia policy.

Russia’s response to those trends is two-fold. On the one hand, Moscow adopted the tactics of overt rejecting Western allegations against its normative pitfalls and voices public criticism at the Western values and their practices that sometimes bring about the ever more visible societal distortions and imbalances. On the other hand, Russia embarked on creating an own normative platform within the framework of Customs / Eurasian Union. Such steps are useful though their implementation as for now looks clumsy and hardly improving Russian international and domestic profile.

But the game that is unfolding in world politics does not allow for purely defensive strategies. Normative fence-mending by the West cannot be matched by symmetrical fence-mending by Russia not least because Russian capabilities for that are below the necessary scope. What is more telling, for Russia trying to build own fences means playing the US game and pouring water at the mill of American projects. Russia is gradually getting entangled in normative competition over values, standards and worldviews before producing an alternative she can come up with.

That competition in itself is highly unfavourable for Russia forcing upon it a choice of either norm-contender role that she is yet not apt for, or norm-taker status that she cannot and should not reconcile itself with. Russia needs an own normative strategy which can be projected outwards and its shaping is currently underway but lacks two essential elements that constitute the principal underpinning of Western normative power – firstly, a pretended universal legitimacy of its norms and, secondly, high living standards of its society.

Russia will not gain much from simply criticizing Western norms or creating a set of technical rules relevant for restricted Eurasian space. No more will it benefit from adopting a staunch anti-Western posture. Delimiting mental and cultural distinctions from the West makes sense only with subsequent formulation of an own universal message and worldview upheld with perceptible improvement of socioeconomic situation in own society. Russian potential ability to offer such a message for its direct environment as well as for the world as a whole emerges its key political advantage in comparison to other rising powers. But proceeding from a defensive stance Russia will hardy be able to formulate it. To that end much can be drawn from its XIX century strategy of promoting universal value of Russian culture[8].

Of course, such normative strategy should proceed along adequate political and economic efforts aimed at preventing the disruption of the existing multilateral world order and emphasising the risks of such disruption together with the progress that can be achieved through multilateral consensus-building process. But under present circumstances relevant normative positioning is indispensable for successful pursuing of the likewise policy line.

Published in Journal of Eurasian Affairs


[1] Serfaty S. The West in a World Recast // Survival. – 2012. – Vol. 54, No. 6. – P. 33

[2] Alessandri E. Transatlantic Relations Four Years Later: The Elusive Quest for a Strategic Vision // The International Spectator: Italian Journal of International Affairs. – 2012. – Vol. 47, No. 3. – P. 20-36.

[3] van Oudenaren J. Transatlantic Bipolarity and the End of Multilateralism // Political Science Quarterly. – 2005. – Vol. 120, No. 1. – P. 1-32.

[4] Ojanen H. The EU and NATO: Two Competing Models for a Common Defence Policy // Journal of Common Market Studies. – 2006. – Vol. 44, No 1. – P. 57-76.

[5] Доктрина Обамы. Властелин двух колец / Авторский коллектив: С.М. Рогов, П.А. Шариков, С.Н. Бабич, И.А. Петрова, Н.В. Степанова http://russiancouncil.ru/inner/?id_4=1783#top

[7] Duke, Simon 'Misplaced 'other' and normative pretence in transatlantic relations' // Journal of Transatlantic Studies. – 2010. – Vol. 8, No. 4. – P. 315-336.

[8] Почепцов Г.Г. Cмислові війни в сучасному світі http://osvita.mediasapiens.ua/material/17967

L’ipotesi dell’Unione Transatlantica: breve analisi

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L’ipotesi dell’Unione Transatlantica: breve analisi

Alessandro Di Liberto

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

 

Nel 2007, l’allora presidente degli Stati Uniti George W. Bush, s’incontrò a Washington con la cancelliera Angela Merkel e il presidente della Commissione europea Josè Manuel Barroso. Non fu un caso se l’allora presidente di turno dell’Unione Europea fosse proprio la cancelliera tedesca, motivo dell’incontro fu infatti l’avvio di una trattativa per la creazione di un’area di libero scambio tra Stati Uniti ed Europa. Formalmente l’Unione dovrebbe riguardare l’ambito economico, ma la mole degli attori e degli interessi in gioco, rende dubbia la creazione di un partenariato puramente commerciale, ancor più dinanzi ai mutamenti internazionali che vedono il sorgere di nuovi agglomerati geoeconomici e geopolitici.

L’ascesa dei BRICS sulla scena internazionale, non più solo economica, ma anche politica, porterà insieme al mercato asiatico, baricentro dell’economia globale in questo secolo1, a un cambiamento sostanziale degli equilibri. Questi mutamenti stanno portando alla riforma di diverse organizzazioni internazionali, tendenza questa che s’intensificherà nei prossimi anni. La crisi economica sta promuovendo questa tendenza, i BRICS hanno già esposto il loro progetto di una banca per lo sviluppo, presentata come alternativa alla banca mondiale, bollata come tutelante degli interessi occidentali insieme al Fondo Monetario Internazionale (FMI) che attualmente vive una prima fase di riforme2.

Se il progetto andrà a buon fine, la futura banca, che avrà un capitale iniziale di 100 miliardi di dollari3, sarà la prima vera istituzione dei BRICS. Essa oltre a supportare la futura agenda politico-economica dei paesi di appartenenza, racchiuderà in se il valore simbolico di un futuro multipolare. Ennesimo fattore di coesione è il progetto per la creazione di un nuovo cavo sottomarino per le telecomunicazioni che collegherà direttamente in maniera esclusiva i membri BRICS per diramarsi in Africa e infine negli Stati Uniti4.

Ulteriore forza al cambiamento dell’ordine economico internazionale sta nel fatto che la Cina, secondo importatore di petrolio al mondo dopo gli Stati Uniti e primo consumatore di energia al mondo, ha siglato il più grande accordo petrolifero della storia con la Russia, secondo produttore dopo l’Arabia Saudita. Fatto nuovo e indicativo è l’accordo tra Mosca e Pechino di svolgere le transazioni in valuta cinese e non più in dollari. Al termine dell’ultima riunione dei BRICS a Durban in Sud Africa, è stata annunciata un’altra intesa tra la Cina e il Brasile con la firma di un accordo di currency swap che vincolerà le due parti all’uso delle proprie valute per i futuri scambi commerciali. Si va così a incrementare il flusso delle transazioni fuori dall’area del dollaro, ma si vanno anche “familiarizzando” gli scambi tra i paesi membri che commerciano con le proprie valute; oltre tutto la Cina, proprio nel 2007 ha superato gli USA, diventando il primo paese esportatore al mondo. Da notare che anche l’Iran, vende petrolio in yuan alla Cina a causa dell’embargo statunitense.

Sono dunque le materie prime a stimolare ed essere vettore del cambiamento che potrebbe portare al declassamento del dollaro come moneta di riferimento internazionale. Quasi sicuramente ciò accadrà già nel prossimo decennio, sostituito da una nuova moneta o dallo stesso yuan che si va ormai internazionalizzando5. La Cina nel 2009 ha proposto d’incrementare l’uso dei diritti speciali di prelievo (DSP), la moneta del FMI, con l’obiettivo di decentrare il dollaro dal sistema monetario internazionale cautelandolo dalle turbolenze a esso legate. L’appartenenza all’Eurasia di tre membri BRICS, ma anche di future economie come alcuni dei “prossimi undici”, la rendono inevitabilmente protagonista del cambiamento in atto. Il presidente cinese Xi Jinping, nella sua recente visita ad Astana, ha espresso l’intenzione di realizzare una cintura economica ricalcando l’antica via della seta6, un progetto ambizioso e che difficilmente potrà realizzarsi senza l’aiuto di Mosca. Il messaggio è comunque chiaro, la Cina reputa sempre più importante il consolidamento dell’Asia Centrale, non solo come corridoio energetico.

I mutamenti e le tendenze descritti hanno dato impulso al progetto di Unione Transatlantica con l’esplicito intento di mantenere lo status quo internazionale dell’Occidente che andrebbe altrimenti ridimensionandosi. Dopo il colloquio avvenuto nel 2007, è stato istituito il Transatlantic Economic Council (TEC), organismo bilaterale incaricato di dirigere e supervisionare i lavori preparatori, copresieduto da un funzionario di livello dell’Ufficio esecutivo del presidente degli Stati Uniti e da un membro della Commissione Europea. Primo obiettivo, creare un mercato comune che dia nuovo impulso alle due sponde dell’Atlantico; sembra però che le stime più ottimiste fornite dall’Eurostat, indichino per l’Europa un aumento del PIL solamente dello 0.5% mentre per gli Stati Uniti 0,4%.

Le stime risultano modeste per un progetto così ambizioso e ciò è dovuto al fatto che i rapporti commerciali tra UE e USA sono già in uno stato avanzato. Gli incrementi previsti deriverebbero solamente dalla riduzione o eliminazione dei dazi, cooperazione doganale e creazione di standard comuni attinenti alla conformità di sicurezza, salute e tutela dell’ambiente. Un ulteriore incremento deriverebbe dalla liberalizzazione dei servizi e dall’apertura del mercato americano degli appalti pubblici, attualmente tutelato da leggi protezionistiche. Il Consiglio Transatlantico ha elencato i settori nei quali l’Unione dovrebbe collaborare, realizzando il secondo obiettivo, cioè creare un blocco atlantico che competa a livello globale, avendo dunque finalità di tipo politico.

Gli ambiti nei quali si stringerà la collaborazione saranno:

  1. Cooperazione normativa (Valutazioni d’impatto, consumo)
  2. Diritti di proprietà intellettuale (Copyright Enforcement, brevetti, contraffazione e pirateria)
  3. Sicurezza del commercio (Dogane e sicurezza del commercio, agevolazione degli scambi)
  4. Mercati finanziari (Regolamentazione normativa del mercato dei capitali, dialogo normativo dei mercati finanziari UE-USA, Accounting Standards, Auditing)
  5. Innovazione e Tecnologia (Dialogo sull’innovazione, salute, Radio Frequency Identification “RFID”, ricerca biotecnologia e prodotti biotecnologici)
  6. Investimenti (Libertà di movimento per i capitali).

Nel 2009 il Consiglio ha creato un gruppo di lavoro con l’obiettivo di trovare la formula migliore per dare inizio alla realizzazione concreta dell’Unione. I lavori dell’High Level Working Group on Jobs and Growth (HLWG) si sono focalizzati prettamente sul commercio, l’occupazione e la crescita, incentrando i lavori alla ricerca delle politiche e delle misure adeguate alla creazione di un partenariato vantaggioso per ambo le parti. Il rapporto finale, pubblicato nel febbraio 2013, propone che i negoziati tra i rispettivi parlamenti sì indirizzino nell’immediato futuro sulle seguenti misure e politiche:

  1. Eliminazione o riduzione delle barriere al commercio come i dazi o quote di essi
  2. Migliorare la compatibilità dei regolamenti e delle norme
  3. Eliminazione, riduzione o prevenzione di ostacoli al commercio di merci, servizi e investimenti
  4. Cooperazione rafforzata per lo sviluppo di norme e principi su questioni globali di interesse comune per il raggiungimento di obiettivi economici globali condivisi.

L’Unione Transatlantica ricalca nei modi e nelle forme, quello che fu il progetto fondante la CEE. Il trattato europeo istituiva un mercato comune che si basava su quattro libertà fondamentali: libera circolazione delle persone, dei servizi, delle merci e dei capitali.

Il trattato aboliva poi i dazi doganali e i contingenti nei riguardi delle merci scambiate, si andava così istituendo l’unione doganale, primo passo necessario per avere una base su cui operare una politica commerciale comune. Ciò distingue una semplice area di libero scambio da una vera e propria unione, queste sono le linee guida che pur con alcune iniziali riserve, intende seguire l’Unione Transatlantica.

L’Europa e gli Stati Uniti sono però sostanzialmente differenti. Anche se negli ultimi decenni l’Europa ha passivamente subìto le politiche statunitensi, sussistono interessi e visioni differenti. In ambito economico possiamo trovare un’interessante prospettiva di quali sarebbero le tendenze da seguire, in un rapporto della banca americana J.P. Morgan, espressione di quella finanza deregolamentata che ha generato la crisi7. In esso si evidenzia la necessità di riformare il sistema sociale in alcuni paesi europei, considerato un ostacolo al sistema neoliberista al quale l’Europa non è ancora pienamente allineata; si auspicano riforme costituzionali di stampo liberista, potrebbero quindi arrivare pressioni per la privatizzazione della sanità e della previdenza sociale e per la totale cessione delle partecipazioni statali. In ambito militare, possiamo poi considerare il progetto del caccia F35, come prodromo di un nuovo modello di ulteriori e future cooperazioni per integrare le forze armate? È possibile.

Nei rapporti in ambito decisionale, bisogna poi rilevare un dato di non poco conto, gli USA a differenza dell’Unione Europea, sono uno Stato, di conseguenza agiscono e trattano come tale. Questo fattore potrebbe generare rapporti sbilanciati, di fatto, già accade all’interno della stessa UE tra gli stati membri, difficile che non accada nell’ipotetica Unione. Valutando ulteriormente le possibili evoluzioni, nello specifico, la stipulazione di futuri trattati che andrebbero a intensificare i rapporti in diversi ambiti, l’Europa in nome dei vincoli che ne deriverebbero, potrebbe essere trascinata in politiche a essa sfavorevoli, perdendo vantaggi acquisiti nel corso degli anni o mancando opportunità prossime all’orizzonte.

Dopo mezzo secolo di stallo originato dalla guerra fredda, vi è adesso la concreta opportunità per regionalizzare il commercio con la Russia, paese che oltre al suo mercato in forte espansione, detiene vastissime quantità di molteplici risorse, fattore che la rende fortemente complementare all’Europa bisognosa di esse.

Politiche estere statunitensi, come lo scudo spaziale, incrinerebbero nuovamente i rapporti, minimizzando il potenziale derivante da un fecondo partenariato che sarebbe così ridimensionato, spingendo ulteriormente la Russia a oriente, fattore che rischia seriamente di portare l’Europa a una marginalizzazione che la renderebbe una doppia periferia, l’una atlantica, l’altra eurasiatica. I tempi sembrano invece maturi, il Vecchio Continente vive oggi la concreta possibilità di ridisegnare il suo ruolo in una cornice d’indipendenza che le permetta di uscire dalla crisi arrivata da oltre oceano, svincolandosi da schemi totalmente desueti e alimentati da puro calcolo politico.

L’obiettivo è di rinnovare il blocco atlantico, formatosi da equilibri novecenteschi, con una rinnovata struttura in chiave multipolare, poggiandosi ancora una volta sul cardine europeo. Il pericolo odierno è dettato da una realistica inclusione europea nel grande spazio eurasiatico, ciò sarebbe un precedente storico che, di fatto, farebbe perdere agli Stati Uniti molto più del dominio monetario ed economico, forze centrifughe potrebbero portare alla disgregazione della stessa alleanza atlantica.

L’Unione Transatlantica si muove ulteriormente verso il consolidamento di posizioni acquisite tramite diverse istituzioni internazionali che si tenta di mantenere in vita ridisegnandone gli equilibri interni ed esterni. Vincolare l’Europa è fondamentale a tale scopo. Solo inglobandone nuovamente il mercato e le istituzioni, gli Stati Uniti potranno evitare la perdita definitiva dello status di potenza ottenuto dopo la seconda guerra mondiale. L’Unione concederebbe comunque agli USA un potere decisionale, anche nell’ipotesi che diverse organizzazioni internazionali fossero sostituite da altre più in linea con i tempi, quando la fase multipolare sarà giunta a un livello da poterle mettere seriamente in discussione. Questo ipotetico blocco geoeconomico potrebbe dunque essere uno degli attori internazionali nei prossimi decenni; quelle elencate sono comunque una minima parte delle dinamiche sia interne sia esterne che questo nuovo agglomerato potrebbe generare.

NOTE:
Alessandro Di Liberto è ricercatore associato dell'IsAG

1. L’OCSE prevede che la Cina diventerà la prima economia mondiale sorpassando gli Stati Uniti già nel 2016.
2. L’attuale riforma del FMI non modifica in maniera sostanziale gli equilibri interni: quote e governance dell’FMI – Il G20 ha contribuito in modo decisivo alla riforma delle quote di partecipazione al capitale e dei meccanismi di governo del FMI. In particolare, si è deciso di raddoppiare il capitale complessivo allocandolo in modo tale da accrescere di oltre il 6 per cento il peso relativo dei paesi emergenti più dinamici. Quando il nuovo assetto diverrà operativo, presumibilmente entro il 2013, i primi dieci azionisti del Fondo, che detengono da soli oltre la metà del potere di voto complessivo, saranno: Stati Uniti (16,5 per cento), Giappone (6,1), Cina (6,1), Germania (5,3), Francia (4,0), Regno Unito (4,0), Italia (3,0), India (2,6), Russia (2,6) e Brasile (2,2). Il peso dei principali paesi emergenti è destinato ad aumentare ulteriormente con la prossima revisione delle quote di capitale del FMI, che il G20 ha deciso di anticipare di due anni e concludere entro il gennaio del 2014. Per quanto riguarda la governance del Fondo, è stato deciso di modificare l’assetto del Consiglio di amministrazione, revocando il diritto dei cinque paesi più grandi a nominare direttamente i propri rappresentanti, che in futuro dovranno essere scelti tramite elezione, come già previsto per gli altri. I paesi europei hanno altresì deciso di rinunciare a due seggi, mettendoli a disposizione dei paesi emergenti.
3. BRICS agree to capitalize development bank at $100bn, "Russia Today", September 5, 2013.
4. bricscable.com.
5. Stime europee parlano di un accaparramento del 15% delle obbligazioni di valuta di riserva globale entro il 2020 che determinerebbe una caduta del dollaro dal suo livello attuale del 60% al 50%.
6. Il progetto prevede la realizzazione di un’area di libero scambio, cooperazione in campo commerciale e normativo, rimozione delle barriere che scoraggiano gli investimenti e consolidamento di una via energetica strategica per Pechino.
7. The Euro Area Adjustment: About Halfway There, "J.P. Morgan - Europe Economic Research", May 28, 2013.

jeudi, 10 octobre 2013

LE ELEZIONI TEDESCHE E LA POLITICA ESTERA

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LE ELEZIONI TEDESCHE E LA POLITICA ESTERA

Marco Zenoni

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Il 22 settembre scorso si sono tenute in Germania le elezioni per il rinnovo del 18° Bundestag. Le elezioni, seguite in tutto il mondo con una certa attenzione vista l’importanza crescente della Federazione tedesca nell’equilibrio economico e politico globale, hanno portato dei risultati da un lato inattesi, dall’altro prevedibili. Inattesa, ad esempio, è stata l’esclusione del Partito Liberal Democratico (Freie Demokratische Partei), un partito storico nel paese, che per anni ha avuto un importante ruolo di sostegno ai governi succedutesi al parlamento tedesco. Dagli anni ’90 era inoltre divenuto un importante alleato della CDU (Cristilich Demokratische Union Deutschland). L’esclusione del FDP dal parlamento tedesco implica dei cambiamenti nel nuovo esecutivo; il ministero degli esteri del passato governo Merkel era infatti tenuto da Guido Westerwelle, membro del partito liberal democratico. Altra esclusione, meno sorprendente, è quella dell’Alternative Fur Deutschland, il partito degli “euroscettici” che si pensava avrebbe potuto rosicchiare qualche voto alla CDU, costringendo quest’ultima a rivedere in parte le proprie politiche europeiste. Di fatto, pare invece che l’AFD abbia tolto voti decisivi proprio al partito liberal democratico.

Il risultato è dunque una vittoria della politica europeista “del rigore” promossa da Angela Merkel. La maggioranza ottenuta dalla coalizione CDU/CSU non si è rivelata tuttavia sufficiente ad un governo solitario, ed anche questa volta, per la formazione del governo, sarà necessaria la collaborazione di altri partiti. Secondo i maggiori analisti è certa la formazione della cosiddetta “Großer Koalition [1]” (la grande coalizione), ovvero una coalizione tra Socialdemocratici (SPD) e CDU. L’SPD, nonostante il netto ridimensionamento (25,7% il risultato, contro il 42,5% della CDU), avrà dunque con alta probabilità un ruolo importante nel prossimo governo, il cui insediamento si prevede andrà per le lunghe. L’alternativa resta un governo sostenuto dai Verdi, un’opportunità non del tutto rigettata ma sicuramente secondaria. Il ripiego su quest’ultimi potrebbe esclusivamente essere dovuto ad un eccessivo irrigidimento da parte della SPD, a cui l’ultima “Großer Koalition [1]” è costata l’attuale sostanzioso ridimensionamento. I dirigenti del partito Socialdemocratico hanno infatti dichiarato che questa volta una coalizione si potrà fare solo attraverso una decisa convergenza di obiettivi, e non rinunciando a fondamentali prerogative.
Il risultato dunque, è la stabilità. E’ molto probabile che non si vedranno cambiamenti sostanziosi nella politica tedesca, né nei confronti dell’Unione Europea, né rispetto alle questioni economiche e politiche globali. Vale la pena dunque di analizzare quali sono le proposte in materia di politica estera da parte dei due principali schieramenti, e quale è stata la politica estera effettiva dell’ultimo governo, politica che probabilmente non muterà. Nonostante la politica estera non abbia avuto un peso centrale nella campagna elettorale, se si esclude la questione europea, entrambi i partiti hanno delle proposte chiare in merito.

In sostanza, non sono molte le differenze fra i due programmi. In entrambi il punto centrale sembra essere la “sicurezza”, intesa come stabilità e cooperazione a vantaggio reciproco. Il programma della politica estera della CDU esordisce con un “il mondo bipolare è finito” e da qui muove alcune importanti considerazioni, economiche prima di tutto[1]. “Senza sicurezza non c’è sviluppo, e senza sviluppo non c’è sicurezza”, si potrebbe riassumere così la proposta politica del partito della Merkel, attento a cogliere ogni cambiamento in atto, e interessato a coglierne i frutti. Si muove dunque sempre da concezioni meramente economiche, sulla linea della stabilità e della cooperazione. Se quindi viene dato un peso centrale ai BRICS, a Russia e Cina in particolare, allo stesso tempo viene ribadita l’indiscutibilità dei rapporti con gli Stati Uniti e in particolare del ruolo della NATO. Per quanto riguarda la regione mediterranea e i mutamenti in atto, anche qui viene promossa la stabilità, la collaborazione con l’Unione Africana, la promozione dell’Islam moderato e l’intransigenza nei confronti dell’estremismo islamico. Se c’è una differenza, pur lieve, tra i programmi dei due partiti, questa è la centralità data agli Stati Uniti. Nel programma della CDU si legge un elogio degli Stati Uniti come “liberatori” dell’Europa dal giogo comunista e nazista, si ribadisce l’amicizia con Washington e l’intenzione di intensificare l’integrazione economica e l’interscambio commerciale. L’SPD, pur ribadendo a sua volta l’importanza dell’asse atlantico, sottolinea l’importanza dell’Asia, promuove l’intensificazione dei rapporti fra questa e l’Unione Europea. Allo stesso modo viene espressa la consapevolezza del ruolo positivo svolto dalla Cina nel continente africano, attraverso un efficiente dinamismo economico. Nel programma della SPD  inoltre vi è un chiaro riferimento alla questione siriana. La soluzione, viene scritto, può essere solo diplomatica, e non militare. L’uso della forza non viene ritenuta una soluzione adeguata. E’ inoltre necessario sostenere gli Stati arabi “in transizione”[2]. Un’ultima differenza, non di meno conto, è la posizione riguardo all’ingresso della Turchia nell’Unione Europea, una questione centrale se si considera il numero di immigrati turchi in Germania. Mentre infatti la CDU si oppone all’ingresso, promuovendo comunque la cooperazione economica, l’SPD si dice favorevole anche all’effettivo ingresso, affiancata in questo anche da Verdi e Die Linke[3].
Queste dunque le linee su cui si muoverà la Germania del futuro. In perfetta coerenza con quella politica cauta e quel paziente e intenso lavoro diplomatico svolto negli ultimi anni. Nessun sensibile cambiamento di rotta dunque.

Detto di quella che sarà la politica estera tedesca, vale la pena di muovere qualche passo indietro e analizzare quella che è stata la proiezione esterna della Germania negli ultimi anni di governo Merkel.

Unione Europea

La politica nei confronti dell’Unione Europea negli ultimi anni non è assolutamente mutata. La posizione resta quella dell’intransigenza e del rigore economico, nonostante l’ambiguità cui questa politica conduce. La Germania ha infatti bisogno di un’Unione Europea globalmente stabile e economicamente competitiva, seppur il rigore promosso dalla CDU non faccia che aggravare le condizioni economico-finanziarie dei paesi periferici (i cosiddetti PIIGS). Se infatti il rapporto economico con i paesi emergenti va rafforzandosi, l’export nella regione europea rimane fondamentale. Il che suggerirebbe una politica più morbida nei confronti dei vicini europei, oltre ad una cooperazione al fine di stabilizzare le economie e promuoverne lo sviluppo. Politiche finora accantonate dalla CDU. In questo senso un ingresso in parlamento dell’AFD avrebbe probabilmente potuto portare se non altro ad un leggero cambiamento, ammesso che il partito degli economisti, guidato da Bernard Lucke, avrebbe potuto avere un seppur minimo ruolo all’interno di un ipotetico governo. A queste ambiguità si aggiunga il totale disaccordo sulla proiezione esterna dell’Unione Europea, affrontata in modo diverso, se non opposto, dalle principali potenze europee. Basta vedere la netta opposizione tra la Francia e la Germania (rapporto che fra l’altro va indebolendosi anche a causa del rallentamento economico dei primi) sulle questioni della regione mediterranea, quella siriana su tutte. Francois Hollande è infatti stato sin da subito tra i più grandi sostenitori dell’intervento armato in Siria, mentre Angela Merkel si è sempre detta contraria a questa opzione, nonostante le recenti aperture al G20, dove comunque non è stato menzionato l’uso della forza.

ONU e missioni internazionali

L’ONU è il meccanismo diplomatico in cui la Germania si confronta ed impegna maggiormente, in piena coerenza con la ricerca di stabilità e cooperazione promossa negli ultimi anni. Da anni ormai la Germania chiede un seggio permanente in seno al consiglio di sicurezza, in virtù anche dell’apporto dato dal paese alle Nazioni Unite: con l’8% circa del contributo al budget dell’organismo, la Germania è infatti il terzo contribuente in assoluto, oltre a coprire finanziariamente per l’8% delle missioni di peacekeeping [4]. A ciò si aggiunga che tutt’ora la Germania è impegnata in Kosovo attraverso la missione internazionale KFOR, in Afghanistan con l’ISAF (missione questa per conto della NATO) e con l’UNIFIL, missione di peacekeeping in Libano.
La Germania partecipa esclusivamente a missioni a basso rischio e solo per missioni di pace. Un “pacifismo” spesso criticato all’interno della NATO, nonostante in Afghanistan la Germania abbia in impiego 4.100 soldati, 35 i morti totali nel corso degli anni[5].
D’altronde il ministro degli esteri in uscita, Guido Westerwelle, si disse a suo tempo contrario sia all’UNIFIL che all’intervento in Libia, cui infatti la Germania non ha partecipato. Stesso discorso vale per la Siria, altro paese in cui l’intervento viene fermamente condannato dal governo tedesco, nonostante Westerwelle stesso abbia dichiarato di non aver apprezzato alcuni atteggiamenti di Cina e Russia nel consiglio di sicurezza[6].

Stati Uniti

Seppur i rapporti con l’alleato d’oltreoceano non siano mai stati messi in discussione, le questioni recentemente emerse hanno senz’altro portato a qualche ripensamento. Prima di tutto, la Germania considera evidenti gli errori commessi dagli Stati Uniti negli ultimi anni (intervento in Iraq, in Libia, ad esempio). Ma il punto cruciale, non di rottura ma senz’altro uno scossone, è stata la questione dello spionaggio. Dopo lo scandalo della NSA infatti, la Germania ha cancellato il patto ormai cinquantennale di sorveglianza (patto firmato da Germania, Francia, Gran Bretagna e Stati Uniti). La Germania d’altronde si è scoperta come il paese europeo più spiato dall’alleato, e questo non è certamente un caso. E’ infatti risaputo il timore che si prova a Washington nei confronti della crescita economica tedesca, una crescita che finora rimane nei ranghi designati, ma che presto si troverà a doversi confrontare con delle scelte, inevitabilmente. Anche la recente amicizia fra Germania e Cina non è certo vista di buon occhio dagli Stati Uniti. Nonostante ciò Westerwelle stesso ha ribadito che con gli Stati Uniti gli interessi condivisi sono fin troppi per poter solo considerare una pur tiepida rottura. L’irrisolta questione siriana, l’espansione economica tedesca e la sempre maggior cooperazione con Russia e Cina avranno sicuramente come conseguenza qualche riflessione da parte di entrambi gli schieramenti.

Cina

Se per gli Stati Uniti la Germania come alleato, pur vacillando, rimane una sicurezza indipendentemente dal cancelliere insediato, la Cina ha guardato con apprensione alle recenti elezioni[7]. Secondo alcuni politologi cinesi infatti, il Partito Comunista Cinese temeva che una (seppur improbabile) vittoria da parte del centro-sinistra, con la formazione di un governo sostenuto potenzialmente da Verdi e Linke, avrebbe potuto portare alla ribalta alcune delle tematiche tradizionalmente portate avanti dall’occidente nel tentativo di penetrare negli affari interni cinesi, una su tutte la questione dell’indipendenza tibetana, un tasto su cui la Cina non ha intenzione trattare. Anche con il governo Merkel non sono tuttavia mancate le frizioni, ad esempio nel 2007, quando la cancelliera ricevette a Berlino il Dalai Lama, una provocazione agli occhi del governo cinese. Nonostante queste frizioni, il lavoro, considerato pragmatico, del governo tedesco viene visto positivamente dalla Cina e il rapporto fra i due paesi, già decisamente migliorato, sembra andare in direzione di un’ulteriore cooperazione, non solo in campo economico, seppur sia questo il settore preponderante.

Tenuta dunque considerazione di quella che finora è stata la politica tedesca e di quello che è il programma dei due principali partiti è senz’altro difficile prevedere drastici cambiamenti di rotta. Nonostante ciò, il nuovo governo si troverà comunque ad affrontare un equilibrio geopolitico in mutamento, un mutamento sostanziale che non potrà essere trascurato dal governo tedesco. Sarà dunque interessante vedere come risponderà la Germania alle problematiche che presto si presenteranno.

*Marco Zenoni è laureando in Relazioni Internazionali all’Università di Perugia


[1] Programma politico della CDU, consultabile online.
[2] Programma politico dell’SPD, consultabile online.
[3] http://temi.repubblica.it/limes/la-germania-al-voto-si-interroga-sul-suo-ruolo-nel-mondo/51996 [2]
[4] http://www.ispionline.it/it/articoli/articolo/europa/la-politica-estera-della-germania-9018 [3]
[5] Ibidem
[6] http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-german-foreign-minister-guido-westerwelle-a-900611.html [4]
[7] http://www.ispionline.it/it/articoli/articolo/europa/la-politica-estera-della-germania-9018 [3]

 


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[2] http://temi.repubblica.it/limes/la-germania-al-voto-si-interroga-sul-suo-ruolo-nel-mondo/51996: http://temi.repubblica.it/limes/la-germania-al-voto-si-interroga-sul-suo-ruolo-nel-mondo/51996

[3] http://www.ispionline.it/it/articoli/articolo/europa/la-politica-estera-della-germania-9018: http://www.ispionline.it/it/articoli/articolo/europa/la-politica-estera-della-germania-9018

[4] http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-german-foreign-minister-guido-westerwelle-a-900611.html: http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-german-foreign-minister-guido-westerwelle-a-900611.html

[5]

mercredi, 09 octobre 2013

Les noyés de Lampedusa : quand on culpabilise les Européens

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Les noyés de Lampedusa : quand on culpabilise les Européens

Le 3 septembre, un navire de ”réfugiés” africains (Somaliens), en provenance de Libye (1) a fait naufrage au large de l’île italienne de Lampedusa qui est devenue une porte d’entrée admise des clandestins en Europe. 130 noyés, 200 disparus. Ils ont mis le feu à des couvertures pour qu’on vienne les aider et le navire a coulé à cause de l’incendie. Les garde-côtes italiens, ainsi que des pêcheurs, ont sauvé les survivants. 

Immédiatement, le chœur des pleureuses a donné de la voix. Le maire de l’île, en larmes (réellement) a déclaré à l’agence de presse AFSA : « une horreur ! une horreur ! ». Le chef du gouvernement italien, M. Enrico Letta a parlé d’une « immense tragédie » et a carrément décrété un deuil national. Et, pour faire bonne mesure, le Pape François, qui était déjà allé accueillir des ”réfugiés” africains à Lampedusa, a déclaré : « je ne peux pas évoquer les nombreuses victimes de ce énième naufrage. La parole qui me vient en tête est la honte.[...] Demandons pardon pour tant d’indifférence. Il y a une anesthésie au cœur de l’Occident ». On croit rêver.

Sauf le respect dû au Saint-Père, il se trompe et il trompe. Et, en jésuite, pratique une inversion de la vérité. Car tout a été fait pour sauver ces Somaliens. Tout est fait pour les accueillir et ils ne seront jamais expulsés. Ils se répandront, comme tous leurs prédécesseurs, en Europe. (2) Comment interpréter cet épisode ?

Tout d’abord que le Pape François cherche à culpabiliser les Européens (la ”honte”, l’ ”anesthésie du cœur”, “indifférence”) d’une manière parfaitement injuste et par des propos mensongers. Cela semble tout à fait en accord avec la position suicidaire d’une partie des prélats qui sont objectivement partisans (souvenons-nous de l‘Abbé Pierre) d’une immigration invasive sans contrôle (l’accueil de l’Autre) sous prétexte de charité. Avec, en prime, l’islamisation galopante. On pourrait rétorquer à ces prélats catholiques hypocrites qu’ils ne font pas grand chose pour venir en aide aux chrétiens d’Orient (Égypte, Irak, Syrie…) persécutés, chassés ou tués par les musulmans. N’ont-ils pas ”honte“ ?

Deuxièmement, toutes ces manifestations humanitaristes déplacées des autorités européennes, tous ces larmoiements sont un signe de faiblesse, de démission. Ils constituent un puissant encouragement aux masses de migrants clandestins potentiels qui fuient leurs propres sociétés incapables pour venir en Europe, en parasites. Certains d’être recueillis, protégés et inexpulsables.

Troisièmement – et là, c’est plus gênant pour les belles âmes donneuses de leçons de morale – si  l’Europe faisait savoir qu’elle ne tolérera plus ces boat people, le flux se tarirait immédiatement et les noyades cesseraient. Les responsables des noyades des boat people sont donc d’une part les autorités européennes laxistes et immigrationnistes et d’autre part les passeurs. Et, évidemment, les clandestins eux-mêmes que l’on déresponsabilise et victimise et qui n’avaient qu’à rester chez eux pour y vivre entre eux et améliorer leur sort (3).

 Quatrièmement, et là gît le plus grave : les professeurs d’hyper morale qui favorisent au nom de l’humanisme l’immigration de peuplement incontrôlée favorisent objectivement la naissance d’une société éclatée de chaos et de violence. La bêtise de l’idéologie humanitaro-gauchiste et l’angélisme de la morale christianomorphe se mélangent comme le salpêtre et le souffre. Très Saint-Père, un peu de bon sens : relisez Aristote et Saint Thomas.

Notes:

(1) Avant le renversement de Khadafi par l’OTAN, et avant donc que la Libye ne devienne un territoire d’anarchie tribalo-islamique, il existait des accords pour stopper ces transits par mer.

(2) Depuis le début de 2013, 22.000 pseudo-réfugiés en provenance d’Afrique ont débarqué sur les côtes italiennes, soit trois fois plus qu’en 2012 . C’est le Camp des Saints…

(3) En terme de philosophie politique, je rejette l’individualisme. Un peuple est responsable de lui-même. Le fait de légitimer la fuite de ces masses d’individus hors de leur aire ethnique du fait de la ”pauvreté”, de la ”misère” ou de n’importe quoi d’autre, revient à reconnaître l’incapacité globale de ces populations à prendre en main leur sort et à vivre entre elles harmonieusement. C’est peut-être vrai, mais alors qu’elles n’exportent pas en Europe  leurs insolubles problèmes.