Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 25 mai 2020

Le mémoriel russe doit rester pacifique

Se souvenir des blessures dont la patrie a souffert, ne pas oublier les drames qui l’ont marquée et qui font partie de son histoire est parfaitement compréhensible et naturel, d’autant que ces moments douloureux ont souvent contribué à forger son unité. Quoi de plus normal également, que ceux qui en furent les martyrs, les héros, soient honorés. Mais tout ceci doit rester dans le cadre national et ne pas se transformer en haine contre l’autre.

Des atrocités, les guerres en regorgent. Elles résultent souvent d’ambitions, nationales, mais parfois personnelles. Aucun des camps qui s’affrontent ne peut prétendre se parer du blanc-manteau de l’innocence. Au nom de valeurs trop fréquemment hypothétiques, elles voient les peuples s’écharper allégrement. L’apogée dans l’horreur revenant certainement à la seconde guerre mondiale, où l’inhumanité a atteint son paroxysme.

Malgré tout ce qui rapproche les peuples européens, les difficultés à s’unir, pour contrebalancer les deux grandes puissances dominatrices et celles qui commencent à émerger, sont difficiles à dépasser. Il en va ainsi avec la Russie, pourtant nécessaire à la grande Europe, qui nous hisserait au premier rang mondial.

Cette immense entité serait sécurisante et avantageuse pour les deux parties, l’Union européenne et la Russie. Ce n’est pas en exhumant les contentieux d’une histoire, même récente, que l’on y parviendra. Laissons le temps poursuivre son œuvre d’apaisement. Les cicatrices seront toujours présentes, mais elles doivent surtout nous rappeler que la coopération et la paix doivent seules nous inspirer.

La Russie peut-être amère, face à une Europe qui n’a pas su, pour certains de ses membres pas voulu, saisir l’occasion d’engager une saine et féconde coopération.

Pour notre part, nous avons souvent dénoncé l’attitude malveillante de certaines initiatives européennes. Le Partenariat Oriental illustre ce comportement.

Particulièrement cynique et provocateur, à travers toutes les dispositions, politiques, sécuritaires et économiques, il nuit à la Russie. De même, nous nous sommes élevés contre les sanctions démesurées, prises lors de l’annexion de la Crimée.

Tout bien considéré, elles sont loin d’être justifiées, cette région étant historiquement, linguistiquement, culturellement, russe. Quelle curiosité cet empressement à châtier ce pays, alors que ces mêmes censeurs sont totalement passifs, face aux annexions absolument arbitraires, commises par d’autres nations dans le monde. Cela étant, la dernière initiative prise par la Russie, concernant la Finlande, est pour le moins inappropriée.

kim_550.jpg

N’extirpons pas de la mémoire des faits douloureux ou glorieux, capables de faire ressurgir du tréfonds de l’être, des sentiments de revanche. Posons-nous la question de savoir si les batailles mémorielles qu’ils vont alimenter sont nécessaires pour laver des affronts.

L’intérêt des nations ne s’identifie pas forcément à celui de ses dirigeants. En ouvrant une enquête pénale contre la Finlande, sous le chef d’accusation de génocide, la Russie ne favorise guère le bon voisinage.

Les faits reprochés, des crimes commis par les troupes d’occupation finlandaises entre 1941 et 1942 en Carélie, ne soulèvent aucun doute. Cependant, les termes de l’accusation, par les graves implications qui peuvent en résulter, nous semblent excessifs. Que la Russie désire explorer ce passé lancinant, pour en connaître toutes les facettes, rien de plus naturel. Les historiens dont c’est la vocation et la compétence peuvent mener ces recherches, en toute honnêteté et au seul profit de l’histoire.

Contrairement à la majorité des autres pays de la région, qui à l’instar de la Pologne, entretiennent une suspicion chargée d’agressivité à l’égard de la Russie, la Finlande est plutôt placide. Malgré les incursions de l’aviation russe dans son espace aérien, elle a des rapports apaisés. La Finlande a fait preuve de bonne volonté.

Elle a privilégié une mitoyenneté profitable et toujours recherché le dialogue. L’attitude de la Russie n’en est que plus déroutante et interrogative. Enjeu des rivalités territoriales russo-finlandaises, la Carélie est une région martyre, qui n’a pas été épargnée lors de la seconde guerre mondiale. Durant cette période, l’armée finlandaise a commis des meurtres en Carélie orientale, qui sont connus et qu’elle a reconnus. Au-delà du problème soulevé, les drames qui ont ravagé cette région n’honorent ni la Finlande, ni la Russie.

kekkonen.jpg

Le président Urho Kekkonen, ancien des Corps francs anticommunistes finlandais et artisan d'une paix durable avec l'URSS.

Dans le passé, Le Président Vladimir Poutine nous avait habitués à une autre approche de ce type de question. À Varsovie, en avril 2010 et alors qu’en 2008 la Pologne avait signé l’accord sur le bouclier antimissile, il a déclaré, concernant le massacre de Katyn « Un crime ne peut être justifié d’aucune manière », ajoutant « Nous n’avons pas le pouvoir de changer le passé, mais nous pouvons rétablir la vérité et la justice historique. »

Enfin, rejetant tout impérialisme : « Dans l’Europe du XXIe siècle, il n’y a pas d’alternative à un bon voisinage entre la Pologne et la Russie. »

C’est ce langage que nous aimerions voir adopter à l’égard de la Finlande qui, contrairement à la Pologne, a constamment manifesté son désir d’entretenir des rapports pacifiés. La construction de la grande Europe doit emprunter les chemins de la conciliation.

Il est logique que la Russie, comme toutes les nations, recherche la vérité sur les événements qui l’ont affectée. Mais cette quête doit seulement concourir à construire son histoire.

dimanche, 28 avril 2019

Retentissante victoire électorale pour les “Vrais Finlandais”

halla.JPG

Retentissante victoire électorale pour les “Vrais Finlandais”

Le parti patriotique finnois talonne les sociaux-démocrates et arrive en deuxième place.

Le succès des partis patriotiques et populistes en Europe se confirme. Lors des récentes législatives finlandaises, le parti des « Vrais Finlandais » a obtenu 17,5% des voix et est arrivé en deuxième place, très près des sociaux-démocrates, en tête,  qui n’obtiennent plus que 17,7% des suffrages.

Jussi Halla-aho, président du parti, est bien entendu satisfait du score obtenu par sa formation : « Je ne m’attendais pas à un tel résultat, personne d’ailleurs ne s’y attendait ». Son parti, qui réclame, entre autres choses, de limiter quasiment à zéro l’accueil de réfugiés, est prêt, dit-il, a entrer dans une coalition gouvernementale mais « pas à n’importe quel prix ». Halla-aho sait de quoi il parle : son parti était entré dans une coalition de centre droit en 2015, alors que les médias du système le campent comme « populiste de droite ». Halla-aho, entretemps est devenu président du parti en 2017 en rejetant toute compromission, ce qui a conduit le premier ministre finnois Juha Sipilä à rompre l’accord gouvernemental.

Une majorité de la fraction des « Vrais Finlandais » s’était alors détachée du parti parce qu’elle voulait rester aux affaires, tandis que Hallo-aho et les siens entraient dans l’opposition. Cette décision de ne pas faire de compromis s’est avérée payante, comme le prouvent les résultats des dernières législatives.

Les grands perdants de cette campagne électorale sont les sociaux-libéraux du parti du centre, auquel appartient le premier ministre Sipilä. Il n’a obtenu que 13,8% des voix et n’est plus que le quatrième parti du pays.

(Autor: B.T. ; ex: http://www.zurzeit.at )

mardi, 17 juillet 2018

Tolkien & the Kalevala

Finland+folklore+painting+battle+scene+viking.png

Tolkien & the Kalevala

Among the vast array of sources that influenced Tolkien in the creation of his legendarium was the Kalevala, a collection of Finnish folk poetry compiled and edited by the Finnish physician and philologist Elias Lönnrot. Much scholarship exists on Tolkien’s Norse, Germanic, and Anglo-Saxon influences, but his interest in the Kalevala is not as often discussed. 

kalevala.jpgThe Kalevala was first published in 1835, but the tales therein date back to antiquity and were handed down orally. The poems were originally songs, all sung in trochaic tetrameter (now known as the “Kalevala meter”). This oral tradition began to decline after the Reformation and the suppression of paganism by the Lutheran Church. It is largely due to the efforts of collectors like Lönnrot that Finnish folklore has survived.

Lönnrot’s task in creating the Kalevala was to arrange the raw material of the poems he collected into a single literary work with a coherent arc. He made minor modifications to about half of the oral poetry used in the Kalevala and also penned some verses himself. Lönnrot gathered more material in subsequent years, and a second edition of the Kalevala was published in 1849. The second edition consists of nearly 23,000 verses, which are divided into 50 poems (or runos), further divided into ten song cycles. This is the version most commonly read today.

The main character in the Kalevala is Väinämöinen, an ancient hero and sage, or tietäjä, a man whose vast knowledge of lore and song endows him with supernatural abilities. Other characters include the smithing god Ilmarinen, who forges the Sampo; the reckless warrior Lemminkäinen; the wicked queen Louhi, ruler of the northern realm of Pohjola; and the vengeful orphan Kullervo.

Much of the plot concerns the Sampo, a mysterious magical object that can produce grain, salt, and gold out of thin air. The exact nature of the Sampo is ambiguous, though it is akin to the concept of the world pillar or axis mundi. Ilmarinen forges the Sampo for Louhi in return for the hand of her daughter. Louhi locks the Sampo in a mountain, but the three heroes (Väinämöinen, Ilmarinen, and Lemminkäinen) sail to Pohjola and steal it back. During their journey homeward, Louhi summons the sea monster Iku-Turso to destroy them and commands Ukko, the god of the sky and thunder, to incite a storm. Väinämöinen wards off Iku-Turso but loses his kantele (a traditional Finnish stringed instrument that Väinämöinen is said to have created). A climax is reached when Louhi morphs into an eagle and attacks the heroes. She seizes the Sampo, but Väinämöinen attacks her, and it falls into the sea and is destroyed. Väinämöinen collects the fragments of the Sampo afterward and creates a new kantele. In nineteenth-century Finland, Väinämöinen’s fight against Louhi was seen as the embodiment of Finland’s struggle for nationhood.

It is likely that Finland would not exist as an independent nation were it not for the Kalevala. The poem was central to the Finnish national awakening, which began in the 1840s and eventually resulted in Finland’s declaration of independence from Russia in December 1917. It also played a role in the movement to elevate the Finnish language to official status.

The publication of the Kalevala brought about a flowering of artistic and literary achievement in Finland. The art of Finland’s greatest painter, Akseli Gallen-Kallela, is heavily influenced by Finnish mythology and folk art, and many of his works (The Defence of the Sampo, The Forging of the Sampo, Lemminkäinen’s Mother, Kullervo Rides to War, Kullervo’s Curse, Joukahainen’s Revenge) depict scenes from the Kalevala. The Kalevala has also influenced a number of composers, most notably Sibelius, whose Kalevala-inspired compositions include his Kullervo, Tapiola, Lemminkäinen Suite, Luonnotar, and Pohjola’s Daughter.

Tolkien first read the Kalevala at the age of 19. The poem had a great impact on him and remained one of his lifelong influences. While still at Oxford, he wrote a prose retelling of the Kullervo cycle. This was his first short story and “the germ of [his] attempt to write legends of [his] own.”[1] His fascination with the Kalevala during this time also inspired him to learn Finnish, which he likened to an “amazing wine” that intoxicated him.[2] Finnish was an important influence on the Elvish language Quenya.

In the Kalevala, Kullervo is an orphan whose tribe was massacred by his uncle Untamo. After attempting in vain to kill the young Kullervo, Untamo sells him as a slave to Ilmarinen and his wife. Kullervo later escapes and learns that some of his family are still alive, though his sister is still considered missing. He then seduces a girl who turns out to be his sister; she kills herself upon this realization. Kullervo vows to gain revenge on Untamo and massacres Untamo’s tribe, killing each member. He returns home to find the rest of his family dead and finally kills himself in the spot where he seduced his sister. The character of Kullervo was the main inspiration for Túrin Turambar in The Silmarillion.

kaleva8.jpg

There are a handful of other parallels. The hero Väinämöinen likely provided inspiration for the characters of Gandalf and Tom Bombadil, particularly the latter.[3] Tom Bombadil is as old as creation itself, and his gift of song gives him magical powers. The magical properties of singing also feature in The Silmarillion when Finrod and Sauron duel through song and when Lúthien sings Morgoth to sleep (as when Väinämöinen sings the people of Pohjola to sleep). Ilmarinen likely inspired the character of Fëanor, creator of the Silmarils.[4] The Silmarils are much like the Sampo in nature, and the quest to retrieve them parallels the heroes’ quest to capture the Sampo.

The animism that pervades Tolkien’s mythology (as when Caradhras “the Cruel” attempts to sabotage the Fellowship’s journey or when the stones of Eregion speak of the Elves who once lived there) also hearkens back to the Kalevala, in which trees, hills, swords, and even beer possess consciousness.

For Tolkien, the appeal of the Kalevala lay in its “weird tales” and “sorceries,” which to him evinced a “very primitive undergrowth that the literature of Europe has on the whole been steadily cutting away and reducing for many centuries . . . .” He continues: “I would that we had more of it left — something of the same sort that belonged to the English . . . .”[5]

The desire to create a national mythology for England in the vein of Lönnrot’s Kalevala was the impetus behind Tolkien’s own legendarium. Not unlike Lönnrot, he envisioned himself as a collector of ancient stories whose role it was to craft an epic that would capture the spirit of the nation. He writes in a letter:

. . . I was from early days grieved by the poverty of my own beloved country: it had no stories of its own (bound up with its tongue and soil), not of the quality that I sought, and found (as an ingredient) in legends of other lands. There was Greek, and Celtic, and Romance, Germanic, Scandinavian, and Finnish (which greatly affected me); but nothing in English . . . . I had a mind to make a body of more or less connected legend, ranging from the large and the cosmogonic, to the level of romantic fairy-story — the larger founded on the lesser in contact with the earth, the lesser drawing splendour from the vast backcloths — which I could dedicate simply to England; to my country . . . . The cycles should be linked to a majestic whole, and yet leave scope for other minds and hands, wielding paint and music and drama.[6]

Tolkien had England in mind, but his mythology is one that all whites can unite around, in the same manner that the races of the Fellowship united to save Middle-earth. The heroic and racialist themes in Tolkien’s mythology are readily apparent, and the fight against the forces of evil parallels the current struggle.

kalevala__kantele.jpg

The role of the Kalevala in Finland’s fight for independence attests to the revolutionary potential of literature and art. Tolkien’s mythology offers rich material from which to draw and indeed has already inspired many works of art, music, literature, etc., as Tolkien himself hoped.[7] Perhaps the revolution will be led by Tolkien fans.

Notes

1. J. R. R. Tolkien, The Story of Kullervo, ed. Verlyn Flieger (New York: Houghton Mifflin Harcourt, 2017), 52.

2. Ibid., 136.

3. Gandalf’s departure to Valinor also brings to mind when Väinämöinen sails away to a realm located in “the upper reaches of the world, the lower reaches of the heavens” at the end of the Kalevala.

4. Ilmarin, the domed palace of Manwë and Varda, is another possible allusion to Ilmarinen, who created the dome of the sky. The region of the stars and celestial bodies in Tolkien’s cosmology is called Ilmen (“ilma” means “air” in Finnish). Eru Ilúvatar also recalls Ilmatar (an ancient “air spirit” and the mother of Väinämöinen).

5. The Story of Kullervo, 105. This comes from his revised essay, which was written sometime in the late 1910s or early 20s.

6. J. R. R. Tolkien, The Letters of J. R. R. Tolkien, ed. Humphrey Carpenter (London: George Allen & Unwin, 1981), 144.

7. Here could be the place to note that a major exhibit of Tolkien’s papers, illustrations, and maps recently opened in Oxford and will soon be accompanied by a book (Tolkien: Maker of Middle-earth).

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/07/tolkien-and-the-kalevala/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/07/jrr-tolkien1.jpeg

[2] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/07/Museum.png

dimanche, 18 septembre 2016

Finnlands »Sonderkrieg« im Weltkrieg

finn.jpg

Finnlands »Sonderkrieg« im Weltkrieg

Vor 75 Jahren versuchten die Skandinavier, im Schatten der Deutschen die Ergebnisse des Winterkrieges zu revidieren

Wolf Oschlies
Ex: http://www.preussische-allgemeine.de
 

Drei Tage, nachdem der deutsche Angriff auf die Sowjetunion begonnen hatte, erklärte Finnland der UdSSR den Krieg. Das Ziel war die Rückgewinnung der im Winterkrieg von 1939/40 verlorenen Gebiete. Obwohl Finnland mit Deutschland ein gemeinsamer Feind verband, verzichtete es auf ein offizielles Bündnis mit dem  Reich und versuchte vielmehr, einen „Sonderkrieg“ zu führen mit der Hoffnung auf einen „Sonderfrieden“.

Gemäß dem deutsch-sowjetischen Nichtangriffsabkommen vom 23. August 1939 gehörte Finnland zur sowjetischen Interessensphäre. Drei Monate später überfiel Josef Stalin mit 800000 Soldaten Finnland ohne formelle Kriegserklärung und unter Bruch des Nichtangriffspakts von 1932, weswegen die Sowjetunion Ende 1939 als „Aggressor“ vom Völkerbund geächtet wurde. Ihre Rote Armee war an Soldaten dreifach, an Waffen zehnfach überlegen, erlitt aber enorme Verluste: 150000 Gefallene und 325000 Verwundete gegenüber 21000 beziehungsweise 44000 bei Finnland. Nur 30 Panzer besaßen die Finnen, vernichteten aber knapp 2000 sowjetische, vorwiegend mit 550000 todbringenden Brandflaschen, die sie in boshafter Anspielung auf Stalins Regierungschef und Außenminister „Molotovin cocktail“ nannten: Molotowcocktail.

finnsol.jpg


Vor allem dieser „Cocktail“ befähigte die Finnen zu 105 Tagen heroischem Widerstand, wogegen die Sowjets am 12. März 1940 nur einen glanzlosen „Frieden“ erreichten. Finnland büßte zwölf Prozent seines Territoriums ein.


Die Möglichkeit, die Ergebnisse des sowjetischen Überfalls zu revidieren, schien der deutsche Angriff auf die Sowjetunion zu bieten. Diesem Versuch einer militärischen Grenzrevision gaben die Finnen die Bezeichnung „Fortsetzungskrieg“.


Trotz des gemeinsamen Kriegsgegners versuchte Finnland, in den Augen der Westalliierten, auf Distanz zu Deutschland zu bleiben. Das Land schloss kein offizielles Bündnis mit dem Deutschen Reich. Auch behandelte es seine rund 2000 Juden, Nachfahren sogenannter Kantonisten, russischer Soldaten, die sich nach Dienstende in Finnland niedergelassen hatten, beispielhaft. Im Sommer 1942 war SS-Führer Heinrich Himmler in Finnland, um die Auslieferung von Juden zu fordern. Diese Forderung wies Finnlands Ministerpräsident Jukka Rangell zurück: „Finnlands Juden sind Staatsbürger wie alle anderen. In Finnland gibt es keine Judenfrage.“ Das bestätigte Leutnant Max Jakobson, nach dem Krieg Vizeaußenminister und UN-Vertreter Finnlands: „In der jüdischen Gemeinde Finnlands wurde kein offizieller Beschluss zur Kriegsbeteiligung gefasst. Die Juden reagierten auf die Ereignisse exakt so wie die Finnen.“ Alle seien Patrioten gewesen, schrieb der Historiker Seppo Hentilä: „Vielleicht dachten die Sowjets, die Finnen würden sie mit Blumen begrüßen. Der gemeinsame Hass schweißte die Finnen zusammen.“ Deren Erfahrungen mit Sowjets hätten sie, so Juho Paasikivi, 1940/41 Finnlands Botschafter in Moskau und ab 1946 dessen Staatspräsident, gelehrt, dass das Sowjetsystem „tausend Mal schlimmer“ als Adolf Hitlers Regime gewesen sei.


Bis Ende September hatten die Finnen fast alle 1940 verlorenen Gebiete zurückerobert, wozu der US-Außenminister Cordell Hull Finnland augenblicklich gratulierte. Hingegen argwöhnte England hier eine Tarnung deutscher Angriffspläne auf nordrussische Häfen und Verkehrslinien und erklärte Finnland am 5. Dezember den Krieg. Kurz darauf riet Premier Winston Churchill vertraulich dem finnischen Oberbefehlshaber Gustaf Mannerheim, aus dem Krieg mit den Deutschen auszuscheren. Das hätte Finnland gern getan, aber nicht unter Preisgabe rückeroberter Gebiete, was man noch im Sommer 1943 als „politischen Selbstmord“ ansah. Die Deutschen behielten, ungeachtet herber Rückschläge in der „Schlacht um Moskau“, die Initiative an der Ostfront. Wozu sie fähig waren, sah man am benachbarten Norwegen, das seit April 1940 deutsches Besatzungsgebiet war. Finnland nahm an der Blockade Leningrads teil. Sich selber sah man gut gerüstet, hatte Ende Sommer 1941 etwa 650000 Soldaten aufgestellt, knapp 18 Prozent der 3,7 Millionen Einwohner, ein Rekord in der internationalen Kriegsgeschichte. Darunter litten allerdings Wirtschaft und Beschäftigung, sodass bereits ab Herbst 1941 Soldaten demobilisiert wurden. 1943 hatte Finnland nur noch 320000.

mannhe.jpg


Das Land glaubte sich, so Ende 1941 sein Militärattaché in Wa­shington, mit seinem „Sonderkrieg“ auf gutem Wege zu einem „Sonderfrieden“. Mannerheim hatte Hitler die Niederlage prophezeit, als dieser im Juni 1942 zu seinem 75. Geburtstag angereist war. Ein offizielles deutsches Bündnisabkommen wurde zu­rück­gewiesen, worauf Deutschland seine Hilfslieferungen stoppte. Ein US-Angebot, bei der Kriegsbeendigung zu helfen, wurde allerdings ebenso am 20. März 1943 als „verfrüht“ abgelehnt. Man glaubte, warten zu können. Die Lage an der Front hatte sich stabilisiert, 1942/43 gab es kaum Kampfhandlungen. Erst im Sommer 1944 griff die Rote Armee in Karelien wieder an, im August übergab der zum Staatspräsident gewählte Mannerheim über die Sowjetbotschaft in Stockholm ein Friedensangebot ab. Schäbiger Bittsteller war man nicht, hatte vielmehr der Roten Armee in der Schlacht von Tali-Ihantala (25. Juni bis 9. Juli 1944) die schwerste Niederlage des Fortsetzungskriegs zugefügt, rund 18000 Rotarmisten waren gefallen, 300 Panzer und 280 Flugzeuge abgeschossen.


Die sowjetischen Bedingungen für die Feuereinstellung waren mit dem Vereinigten Königreich und den Vereinigten Staaten abgestimmt: sofortiger Bruch mit Deutschland, Rückzug der deutschen Truppen bis zum 15. September. Am 4. September stellten die Finnen die Kampfhandlungen ein, die Sowjets erst am Tag danach wegen „bürokratischer Hemmnisse“. Am 19. September signierten in Moskau Finnland, die Sowjetunion und Großbritannien ein Waffenstillstandsabkommen, das für Sowjet-Usancen relativ milde ausfiel: Rückgabe der im Fortsetzungskrieg zurückgewonnenen Ge­biete, Abtretung weiterer Gebiete, ungehinderter Transit der Roten Armee durch Finnland, 300 Millionen US-Dollar Reparationen. Schwierigkeiten ergaben sich beim Rückzug der 200000 Deutschen, wofür die vorgesehene Zeit nicht ausreichte. Um den Sowjets keinen Vorwand zu liefern, den Waffenstillstand nicht einzuhalten, starteten die Finnen ihren „Lapplandkrieg“ gegen Deutsche, der sich dann noch bis Ende April 1945 hinzog.


Der endgültige Friedensvertrag Finnlands mit den „Alliierten und Assoziierten Mächten“ wurde am 10. Februar 1947 in Paris unterzeichnet. Offenkundig waren die Sowjets unzufrieden, nutzten den 1948 geschlossenen Vertrag über Freundschaft, Zusammenarbeit und gegenseitigen Beistand zu einer Knebelung des Landes, für die 1966 der Politologe Richard Löwenthal den Begriff „Finnlandisierung“ prägte.

Wolf Oschlies

lundi, 09 mars 2015

Un ouvrage sur le Maréchal Mannerheim

 

Cahier-d-histoire_5.couv.jpg

Méconnu en France, le Maréchal Carl Gustaf Emil Mannerheim incarna, dans la première moitié du XXe siècle, l'héroïque résistance nationaliste et anti-communiste du peuple finlandais face aux prétentions impérialistes des soviétiques.

Mannerheim fit preuve d'un pragmatisme original grâce auquel la Finlande est sortie victorieuse de sa guerre de libération nationale. Certes, il s'entendit avec les puissances de l'Axe, mais cela ne l'empêcha pas de continuer à jouer un rôle politique important jusqu'à sa mort survenue en 1951.

Jean-Claude Rolinat, à qui nous devons un livre consacré à Salazar cliquez ici et un autre à Mandela cliquez là (publiés aux Bouquins de Synthèse nationale), nous fait revivre dans ce n°5 des Cahiers d'Histoire du nationalisme ce grand patriote qui mérite d'être mieux connu.

Vous pourrez aussi lire des documents historiques consacrés à Mannerheim :

- Un article du professeur François Duprat publié en 1973 dans Défense de l'Occident.

- Un entretien avec Alfred Fabre-Luce publié dans Les Ecrits de Paris en 1952.

- Une contribution de Philippe Vilgier, auteur d'une biographie de Jean Fontenoy (Editions Via Romana 2012) qui fut volontaire pendant la guerre d'Hiver en 1939 en Finlande dans les rangs des troupes nationalistes.

200 pages, 20 €

Commandez-le en ligne cliquez ici

ABONNEZ-VOUS EN LIGNE AUX

CAHIERS D'HISTOIRE DU NATIONALISME

cliquez là

Par correspondance en envoyant un chèque de 23 € (20 € + 3 € de port) à l'ordre de Synthèse nationale à Synthèse nationale 116, rue de Charenton 75012 Paris

Bulletin de commande

Abonnement : France, 6 numéros 110 € - Etranger 130 €

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, finlande, maréchal mannerheim | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 20 mars 2014

La crise de l’euro frappera-t-elle bientôt l’Europe du Nord?

La crise de l’euro frappera-t-elle bientôt l’Europe du Nord?

Une étude avertit les Européens: la crise de la monnaie unique s’étendra probablement à la Belgique et à la Finlande

Le “Centre de Politique Européenne” (CPE) vient de publier un rapport qui suscite l’inquiétude. Selon cette étude, la crise de la dette, malgré le calme relatif qui règne aujourd’hui sur les marchés financiers internationaux, pourrait très bien s’étendre, notamment à des pays d’Europe du Nord. Pour la première fois, deux pays d’Europe du Nord, la Finlande et la Belgique sont frappés par une capacité déclinante à obtenir des crédits, tout comme les pays d’Europe méridionale.

Certes, la Belgique est considérée depuis longtemps comme un pays potentiellement en crise, à cause de la dette de l’Etat qui frise les 100% du PIB mais, pour la Finlande, l’alerte est nouvelle bien qu’elle étonne encore. Ce pays du Nord avait été considéré jusqu’il y a peu comme un roc inébranlable dans la tempête.

Même si ces deux pays, peu peuplés, ne doivent pas être considérés comme des poids lourds sur le marché, on a tout lieu de s’inquiéter de voir des pays du Nord se joindre à la liste des pays à problèmes, déclare le président du CA du CPE, Lüder Gerken. Dans les deux pays, on peut constater une involution, un ressac. Certes, les deux Etats nord-européens peuvent encore contracter des dettes; cette position, dont ils bénéficient, n’est pas encore véritablement menacée mais le taux de consommation est encore trop élevé en Belgique comme en Finlande.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°9/2014; http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 04 avril 2013

Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

arto664216.jpg

Arto Paasilinna, ou le recours aux forêts circumpolaires

par Sylvian Christiansohn

Ex: http://livr-arbitres.com/

La Finlande, terre vaste et dépeuplée, constellation de milliers de lacs reliés entre eux par d’immenses forêts neigeuses… Vu de nos métropoles, être destiné à naître dans un tel pays, pourrait constituer en soi un véritable « retour à la terre ». Mais fi de ce cliché, Helsinki, la capitale de cette terre idyllique, ne dépareille en rien de toutes les grandes villes occidentales. La ville et son agglomération, qui regroupent presque un quart des cinq millions de Finlandais (entre autres !), connaissent le même taux de criminalité endémique que nos cités méridionales ; une même misère sociale exponentielle dominée par un individualisme avide et un consumérisme forcené y côtoie l’inculture d’une jeunesse conditionnée, immanquablement destinée à se fourvoyer dans l’imitation des plus ignobles singeries venues d’outre-Atlantique.

Citoyen d’un pays où l’État providence et la normalisation tendent de plus en plus à se substituer au sens communautaire, qui avait prévalu jusqu’alors, Arto Paasilinna confronte les personnages principaux de ses romans au choix radical de la rupture. Rupture sociale mais aussi professionnelle − les protagonistes sont toujours employés dans le privé ; chauffeur de taxi, journaliste, antiquaire, géomètre ou… gangster mais jamais fonctionnaires, ces cerbères de Léviathan − ou encore rupture familiale − bien qu’elle puisse prendre l’aspect d’un éloignement temporaire mais salutaire − d’autant plus facile que la famille chez Paasilinna se résume toujours à la portion congrue, c’est à dire l’épouse. Cette rupture se mue rapidement en une fuite éperdue sur les routes puis à travers les forêts de Laponie ; à l’exception de Prisonniers du paradis où la panne d’un produit de la société technicienne − l’avion − est prétexte à l’auteur pour se livrer à une robinsonnade où le savoir technologique des échoués, hommes et femmes, est mis au profit du bien commun dans une société recréée sans souci utilitariste, spéculatif, progressiste ou capitaliste.

Dans les romans plus typiquement finnois de Paasilinna, l’action s’enclenche presque invariablement selon le même scénario. La routine journalière est brisée par un événement presque insignifiant et qui resterait inaperçu pour la majorité. Dans Le lièvre de Vatanen, un homme s’enfonce dans la forêt pour rattraper et soigner un lièvre heurté par sa voiture ; dans La forêt des renards pendus, c’est une justice laxiste libérant sur parole un assassin patenté qui oblige son ancien complice à prendre la fuite avec son butin. Une fois isolés de leurs semblables, les héros paasilinniens peuvent alors diagnostiquer les symptômes avant-coureurs de la folie qui les guette. Parfois la démence est déjà présente mais elle est alors un refuge pour échapper à une aliénation plus grande encore. En témoignent Le meunier hurlant et La cavale du géomètre.

Pour tromper son monde, l’écrivain tient son discours sur un mode comique et burlesque ; son style semble souvent naïf voir même simpliste, mais le propos reste pourtant clair. Il s’agit bien de dénoncer les dérèglements moraux et sociaux provoqués par l’omnipotence d’un Etat globalisant ainsi que celle de son principal thuriféraire, en Finlande comme ailleurs, la social-démocratie progressiste et moderniste. Les maux qui affectent les personnages de ces sagas finnoises − stress, alcoolisme, divorce, insécurité − sont bien sûr causés par cette inversion des valeurs humaines à l’œuvre dans les sociétés occidentales. La fuite n’est plus alors un moyen d’y échapper mais une fin en soi pour se régénérer. Le fuyard est alors assez mûr pour se muer en rebelle. Ernst Jünger, théoricien du Traité du Rebelle et d’un certain recours aux forêts disait : « L’homme s’est enfoncé trop profondément dans ses constructions : il se vend au dessous de sa valeur et perd pied. Il se rapproche ainsi des catastrophes, des grands périls, de la souffrance. Ils le poussent dans les provinces sans voies ; ils l’acheminent à sa perte. Mais, fait étrange, c’est là justement, proscrit, condamné, fugitif, qu’il se rencontre lui-même, en sa substance impérissable et indivisible. Il perce alors à jour les fictions du temps et de l’esprit pour se connaître dans toute sa puissance ».

Se fondre dans la forêt, « Au cœur des ténèbres », et y révéler sa véritable nature, tel est le mot d’ordre de Paasilinna. Déjà Joseph Conrad avait rapporté l’histoire d’un certain colonel Kurz ayant perdu la raison dans la jungle africaine. L'apprentissage de la liberté n’est donc pas sans péril, qui plus est dans le cercle polaire, là où la faune devient rare, là où en hiver, un homme peut geler en quelques minutes. Le retour à la nature ne vise pas non plus à nier les précédents millénaires d’innovation technique et de culture finnoise. L’apprenti rebelle ne devra donc pas confondre le retour à la terre nourricière avec une quelconque utopie écologiste, comme les Françaises − quant aux femmes, l’écrivain finnois semble être en accord avec un Henri Vincenot qui ne voyait leur place qu’à la garde du foyer et en soutient inconditionnel de leur mari − de La cavale du géomètre. Leur rêve les mènera aux portes de la mort avant qu’elles ne décident de se placer sagement sous la protection des anciens citadins devenus des coureurs des bois professionnels. Mais les expéditions paasilinniennes ne sont pas aussi rudes que le Solstice en Laponie d’un certain Saint-Loup. En surplus de l’équipement de survie impératif, rien n’empêche les exilés de conserver les normes élémentaires du confort comme l’officier qui emmène sa baignoire dans « La forêt des renards pendus » ou carrément l’indispensable avec l’alambic artisanal des bûcherons finnois « Prisonniers du paradis » − Arto Paasilinna démarque évidemment l’alcool convivial de l’alcoolisme pur et simple. La nation n’est pas non plus remise en cause par les rebelles circumpolaires : Souvent, au fil des pages plane le souvenir des héros morts pour la liberté de la Finlande. Car l’écrivain sait certainement que sa patrie est éternellement redevable envers Carl Mannerheim et ses soldats ; il sait aussi qu’elle ne doit rien à un Martti Ahtisaari, le politicien finlandais le plus connu au monde depuis qu’il est devenu le porte-parole officiel de l’arrogance occidentale en Yougoslavie et en Autriche. L’officier alcoolique de La forêt des renards pendus retrouve aussi sa dignité lorsqu’au cours de manœuvres, il décide de jouer le Kriegspiel avec non pas deux mais trois forces en présence ; l’armée finlandaise devant contenir les armées de l’Otan et du Pacte de Varsovie venues s’affronter sur le territoire finlandais. Mais, il quitte vite son rôle, mène l’assaut et détruit virtuellement les deux envahisseurs. Ainsi, l’écrivain finnois nous rappelle que son pays n’attend rien de personne. Beaucoup parmi les exilés paasiliniens veulent fuir pour échapper à l’asile : de vieux ou de fous… Sont-ils indignes de rester sur leur terre, ces vieux de La cavale du géomètre qui finiront par détruire leur propriété agricole, afin que le fruit de leur travail ne tombe pas aux mains de l’état spoliateur. Est-il vraiment fou, « Le meunier hurlant » qui, lorsqu’il est saisi par l’émotion, imite à la perfection les animaux et hurle sous la lune : Fou ou héritier de la tradition des chamans de l’ancienne Finlande ?

Mais sous la plume de l’écrivain, c’est bel et bien l’État finlandais dans sa totalité qui est décrit comme un asile. C’est bien ainsi que le considérera Rutja le héros éponyme de Le fils du dieu de l’orage descendu sur terre pour régénérer l’ancien culte des dieux finnois. Dans sa mission, il empruntera le corps d’un antiquaire, gardien de la mémoire ancestrale, et il vaincra en soignant cinq millions d’âmes, rendant inutile le rôle des psychiatres, prophètes de la société moderne. Un signe ?

vendredi, 22 février 2013

Sibelius and the God of the Wood

jean-sibelius.gif

Tapiola:
Sibelius & the God of the Wood

By Christopher Pankhurst

Ex: http://www.counter-currents.com/  

Tapiola is the last major work composed by Jean Sibelius. It was commissioned by the New York conductor Walter Damrosch at the beginning of 1926 and was premiered on Boxing Day of the same year. Damrosch asked for a symphonic poem with the choice of subject left to the composer. For inspiration Sibelius turned, as he so often did, to the Kalevala, the collection of Finnish folklore that looms so large in his work.

Sibelius was 60 when he began work on Tapiola and his reputation as Finland’s greatest composer was already sealed. He had become a quasi-official national composer due to his overt nationalism in supporting Finland’s right to independence against both Russian and Swedish domination. It is probably no great exaggeration to say that he was one of the most popular composers of the 20th century, at least in Scandinavian and Anglophone countries. In the heart of the European musical culture there was a large degree of suspicion about his popularity and a feeling that he was insufficiently modern, meaning that he was not in thrall to Schoenberg. Germany did come to love Sibelius, albeit in the 1930s and ’40s when he became a semi-official Nazi composer [2], allegedly telling the German troops in a message, “I wish with all my heart that you may enjoy a speedy victory.”[1] He thus became a favourite of both Berlin and New York.

Tapio is the god of the woodland and Tapiola is his home. Sibelius’s tone poem paints a rich picture of this homeland and succeeds in animating it with an array of supernatural entities. The score of Tapiola contains an explanatory quatrain:

Wide-spread they stand, the Northland’s dusky forests,
Ancient, mysterious, brooding savage dreams,
Within them dwells the Forest’s mighty God,
And wood-sprites in the gloom weave magic spells.

Humanity is fortunate indeed that Sibelius devoted his energies to music rather than poetry, but note nonetheless that “Forest” as well as “God” is capitalized in the third line. For Sibelius, there is a subtle and important identification to be made between the two.

Sibelius_Tapiola_Jarvi_JP.jpgThe music begins with a bold melodic motif that is repeated throughout. In fact, the piece has been called monothematic. This should not be seen as a criticism, however. What Sibelius does, and does brilliantly, is to unfold and examine this motif with varying emphases and with a wide range of orchestral techniques. As the work progresses, there is a sense that these discrete and distinctive reformulations of an underlying theme somehow evoke into being the varied life forms of the forest. The manifold entities are unique yet unified in a higher organizing principle, the tone poem’s motif itself, which yields to successive embodiments yet remains animated by its own structural discipline. The mood of the piece is neither light nor dark; it does not seem to be expressive of individual emotion. Instead it is a restive depiction of the forest with all its implied distance from human civilization.

Towards the end, the music recedes to silence from which emerges a remarkable storm of sound. The strings slide up and down in a confusion of dissonance whilst brass intrudes with ominous intent. This is the presence of Tapio and it induces a sensation of panic. Like the Greek Pan from whom we have the word “panic,” Tapio seems to bring the terror of nature, of uncontrolled and unconquered forces. Beyond the familiarity of the Northern European village, or still more outside the modern city, the forest holds a certain primal terror embodied in the numinous figure of the woodland God.

After the cacophony of Tapio’s appearance the music returns to a form of the recurring motif, now calmer and quieter. The meeting with the God and the terror invoked thereby have led to a more mature state of being and greater wisdom. Something has been learned from the woodland spirits.

Damrosch was delighted with Sibelius’s work and wrote to him that, “only a Norseman could have written it.” Although this judgement plays into the hands of those who deprecate Sibelius for his provincialism, it is astute. Sibelius conjures a numinous experience in this piece. The numen is the presiding god of a particular place. The word “numen” is related to the Latin nuere, “nod,” and to the Greek neuein, “incline the head,” indicating an assent or command. Thus, the word indicates the effects of the power of the local deity. This formal understanding of the numinous is particularly applicable to Sibelius.

Musicologists tend to be impressed with Sibelius’s use of atonality in the climactic encounter with Tapio; it suggests an incipient respect for avant-gardism largely absent from much of his other work. The interesting thing about the way that Sibelius uses this atonal moment though is that it is subservient to a greater overarching musical narrative. There is no reason why atonality cannot be used in music; it is especially effective in horror film music, for example. The problem with atonality is the hubristic attitude of its proponents who regard their listeners as imbecilic dullards needing to be shocked out of their 19th-century preoccupations.

The moment of confrontation with Tapio is actually difficult to listen to calmly. It impinges on bodily sensation, creating a constriction of breath and raising the hairs at the back of the neck. When it passes and calm is restored, the calmness is enhanced and more deeply appreciated. Like ghost stories that disrupt the natural order only to reinforce it at the end, the disorientation caused by the numinous panic of facing the God results in a more profound restoration of natural balance and a richer appreciation of the beauty that was always there. For the academic avant-garde this is mere conservatism. But the important point is that Sibelius’s music is deeply rooted in the primal landscape of his homeland. Regardless of the stories of the Kalevala that inspired him, his art is a primal expression of the numinous due to the genius of his interfusing melody with the landscape. His music is grounded, rooted; almost mystically expressive of the land. The arid intellectuality of much twentieth century composition withers away in comparison.

Tapiola benefits from a comparison with a later work, Tabula Rasa by Arvo Pärt. Like Tapiola, Tabula Rasa is a meditation on a theme and it submits its theme to a series of experimental unfoldings. In its first movement, Ludus, the melody is deconstructed and its chromatic implications are worked out to great effect. Like Tapiola, Tabula Rasa has a certain numinous, or mystical, quality but of a quite different type. Tabula Rasa is a fractal meditation, closely examining a natural unfolding such as the growth of a leaf. It is mystical in a Blakean sense, a revealing of the enfolded mysteries of nature, and whilst ably communicated through art it is a visionary moment of realisation granted only to the few. It is an illuminated manuscript in music.

Sibelius’s confrontation with his God is not visionary in the same sort of way. It is the feeling of being alone in the woods, far from humanity. It is a universal feeling (at least amongst Northern Europeans) and is consonant with pre-civilizational fears. The feelings of loneliness and vulnerability are the guards against hubris and the seeds of the numinous.

Tapiola is a beautifully pagan work of art. It expresses the numinous directly without recourse to elaborate theological concepts. It also shows that any musical technique is a valid one for the artist so long as he utilises it in furtherance of man’s engagement with the natural and sacred, not in pursuit of his own intellectual abstractions. Disorientation can have pedagogic value, but only if reorientation subsequently occurs.

Sibelius lived for 30 more years but composed nothing of value in that time. He destroyed his eighth symphony and it remains lost. It is almost as if the confrontation with his God of the woods left him with nothing further to say. He had turned the numinous into art and there is nothing greater for an artist to achieve. Tapiola remains a significant and numinous work of Northern European art.

Note

1. Alex Ross, The Rest is Noise (London: Harper Perennial, 2009), 190.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/02/tapiola-sibelius-and-the-god-of-the-wood/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/02/Sibelius.jpg

[2] a semi-official Nazi composer: http://www.counter-currents.com/2010/07/sibelius-the-nazis-anatomy-of-a-smear/

00:06 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, jean sibelius, finlande, paganisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 03 janvier 2010

Les Finlandais bloquent l'Armée Rouge

250px-Siilasvuo_Raatteen_tiell%C3%A42.jpg3 janvier 1940: Après avoir bloqué l’offensive soviétique, les Finlandais constatent que l’Armée Rouge s’enterre le long de la frontière russo-finlandaise et la fortifie, manifestement en vue d’une future offensive, après les grands froids. Le 3 janvier, l’aviation finlandaise lance trois millions de tracts sur Leningrad, afin de démoraliser la population soviétique et de l’informer sur la situation réelle sur le front. Deux jours plus tard, les troupes du Maréchal finlandais Mannerheim encerclent la 18ème Division soviétique au nord du Lac Ladoga. Le 8 janvier, la 9ème Division finlandaise du Général Siilasvuo écrase deux divisions soviétiques, dont elle avait préalablement coupé les approvisionnements. La tactique des Finlandais est “de laisser la faim et le froid affaiblir l’ennemi”.

 

samedi, 05 décembre 2009

Por qué los finlandeses veneran tanto el latin?

¿Por qué los finlandeses veneran tanto el latín?

Ex: http://3via.eu/

gramm_latine.jpg

ANTONIO MARTÍNEZ

He aquí un hecho absolutamente insólito: de junio a diciembre de 2006, durante el periodo en que Finlandia actuó como país presidente de la Unión Europea, el gobierno finlandés se preocupó de que las noticias y resúmenes de las distintas comisiones, aparte de en las lenguas oficiales de la Unión Europea, se publicaran también en latín. ¿Una extravagancia irrelevante, el empeño exótico de algún friki del latín que había logrado colarse hasta el sillón de algún ministerio finés? No, en absoluto: es que, sorprendentemente, en Finlandia la lengua de Cicerón disfruta de un status y de una veneración extraordinarios.

En los últimos tiempos, todos hemos oído hablar de Finlandia como país número uno en los resultados del Informe PISA: el sistema educativo finlandés tiene fama de ser el mejor del mundo. Sin embargo, lo que resulta mucho menos conocido es que, en los institutos finlandeses, los estudiantes pueden optar por estudiar latín como lengua extranjera al mismo nivel que el inglés o el francés. Y, por otra parte, según las últimas estadísticas disponibles, las noticias en latín emitidas por la radio nacional de este país escandinavo tienen una audiencia media de unos 75.000 oyentes.

Habría que meterse a bucear en la intrahistoria de la cultura finlandesa para comprender por qué, a principios del siglo XXI y en medio del descrédito generalizado que padecen las lenguas clásicas en los países occidentales, los finlandeses, nadando contra la corriente general e impugnando el espíritu de los tiempos, mantienen, orgullosos, su amor por el latín. Ahora bien: existe una convicción, compartida por la clase intelectual finlandesa, que seguramente nos revela la clave metafísica de la que procede este singular fenómeno: porque en Finlandia se suele recordar que el latín no representa una lengua más entre otras, sino que es “el idioma eterno”: recordando de algún modo aquello de la “Roma eterna”, los finlandeses parecen haber comprendido que el latín es una lengua que, de alguna manera, nos vincula con esa dimensión superior del tiempo y de la historia que discurre, serena y olímpica, por encima del tráfago incesante de los acontecimientos, revoluciones y cambios políticos de todo tipo. De manera que estudiar latín se asemeja a remontar el vuelo abandonando el plano —tan pedestre— de la realidad horizontal en la que se mueve el día a día de la sociología y de la historia para, como montados en el carro alado de Platón, acceder de ese modo a las alturas uránicas en las que el ser humano se eleva hasta el mundo eterno del espíritu.

Por otro lado, a la hora de emprender una apología del latín también es posible aducir razones más concretas y pragmáticas. Hace unos años me sorprendió enterarme que varias multinacionales japonesas de la electrónica anduvieran buscando jóvenes licenciados que, entre otras cosas, conocieran el latín. ¿Por qué? Porque sus departamentos de recursos humanos, asesorados por diversas universidades, estaban convencidos de que dominar el latín otorga a la mente una flexibilidad que consideraban muy interesante como recurso del “capital humano” con cuyos servicios deseaban hacerse estas grandes empresas. Por mi parte, en el instituto donde doy clase estoy acostumbrado desde hace años a que la profesora de latín tenga muy pocos alumnos: el grueso del alumnado que elige la opción de ciencias sociales evita el latín —el sistema se lo permite— porque tiene fama de difícil. Sin embargo, los pocos estudiantes que hay buenos de verdad, no sé si asesorados por alguien, por espíritu de distinción o por instinto de rebeldía, escogen latín y griego como optativa. De modo que, al menos en ciertos círculos, el estudiar latín todavía es algo que otorga status.

Entre nosotros, es bien sabido que, desde hace años, el ilustre catedrático Francisco Rodríguez Adrados desarrolla una especie de quijotesca cruzada en favor del latín y de las humanidades en general. Los resultados hasta el momento han sido muy magros: el latín y el griego son ya materias absolutamente residuales en el sistema educativo español, pese a que últimamente ha vuelto a ser posible elegir latín en 4.º de la ESO. Y, a mi modo de ver, existe aquí una cuestión de fondo, propiamente filosófica, que no se aborda: la de cuánto latín hay que saber, y, sobre todo, por qué y para qué. Preguntas esenciales, por cierto: porque, si no, podemos terminar cayendo en lo que sucede hoy: en que a los pocos alumnos que todavía estudian latín se les mete en dos cursos, a marchas forzadas, un empacho tremebundo de sintaxis latina para que, en la Selectividad, puedan hacer como que saben traducir realmente un fragmento de un autor clásico; pero luego, cuando algunos de ellos llegan a 1.º de Filología Clásica, ¡los profesores tienen que empezar por explicar las declinaciones! Esto me lo comentaba hace unos días Araceli, la profesora de latín de mi instituto: los estudiantes que se matriculan en Clásicas llegan sabiendo tan poco latín, que la Facultad se ven obligadas a montar una especie de “curso cero”, como, por otra parte, muchas Facultades de Ciencias se ven obligadas a hacer hoy también, en el primer curso, con las Matemáticas.

¿Por qué sucede esto? Pues muy sencillo: porque el sistema educativo, reflejando una previa barbarie espiritual presente en la sociedad (¿para qué vivimos? Por toda respuesta, un embarazoso silencio nos golpea…), no sabe realmente para qué enseña el latín, qué finalidad precisa persigue incluyéndolo en sus estudios: con lo cual, desorientada respeto al télos, a la finalidad última, también se hace un lío respecto al cuánto, al cuándo y al cómo. De modo que termina en lo que antes apuntábamos: en un atiborramiento de sintaxis durante dos cursos con vistas a amaestrar a los alumnos para que parezca que saben traducir en Selectividad, pero sin que se haya sabido incorporar orgánicamente la lengua latina a la formación general del alumno, dentro de una visión panorámica de la cultura, del mundo y de la vida que hoy, embrutecidos y barbarizados como estamos, simplemente ya no existe.
A este respecto, me permito desde aquí proponer una modesta idea: que se considere como parte esencial de la enseñanza del latín el dominio de la etimología y de ese acervo de frases que, conteniendo, en apretada cifra, una enjudiosa idea, pertenecen desde hace siglos al más noble acervo de la cultura occidental. Si se hiciera así, un alumno que sale del instituto conocería sin dificultad frases que algunos tal vez recuerden de sus años de instituto o de universidad, como:

-Ducunt volentem fata, nolentem trahunt (el destino conduce al que lo acepta, pero arrastra al que se resiste a él: ahí está lo esencial de la filosofía estoica).

-Nihil est in intellectu quod prius non fuerit in sensu (nada hay en el intelecto que previamente no haya entrado por los sentidos: he aquí una idea básica de la filosofía de Aristóteles, que se opone en este punto a su maestro Platón).

-Frustra fit per plura quod fieri potest per pauciora (en vano se hace mediante muchas cosas lo que se puede hacer utilizando menos: ahí tenemos el célebre principio de economía, la “navaja de Occam”).

latin-explique-cd.gif-Quod natura non dat, Salmantica non docet (lo que no se tiene por naturaleza ni siquiera Salamanca lo puede enseñar: no se pueden pedir peras al olmo, o sea, cada mollera tiene sus limitaciones).

-Da mihi animas, caetera tolle (dame las almas, llévate lo demás: lema tradicional de los salesianos).

Etcétera, etcétera: existen excelentes libros que atesoran cientos y cientos de tales frases, y que serían una auténtica mina en manos de un buen profesor. Y en cuanto a lo que decía de la etimología y del léxico, sólo un ejemplo entre miles posibles: del latín grex, gregis (“rebaño”) salen en castellano “gregario”, “congregar”, “congregación”, “egregio”, “disgregar”, “agregar” y, por supuesto, “grey”. ¿Cuántas de estas palabras está en condiciones de comprender realmente y utilizar con propiedad un alumno español que llega hoy a la Universidad? Mejor nos ahorramos la respuesta: sé por experiencia que, hoy en día, es casi imposible que, en una redacción, un estudiante use, por ejemplo, el término “congregar” o “congregarse” (“Una multitud se congregó en los alrededores del palacio”). Sencillamente, es que esa palabra se encuentra a años luz de sus posibilidades lingüísticas actuales. Entre otras cosas, porque el sistema educativo no está diseñado para que al menos los alumnos que estudian Latín, y tampoco —desde luego— los de Lengua Española, terminen dominando el campo léxico que se mueve en torno a grex, gregis y a tantas y tantas otras palabras. Si esto no es barbarie y signo de una inminente hecatombe, que venga Dios y lo vea.

Sin embargo, aún existen razones para la esperanza: a buen seguro, una de ellas es la veneración que los finlandeses profesan al latín, y con la que seguro que simpatizamos todos los que nos rebelamos contra la vulgaridad que hoy campa por doquier. Aprendamos, pues, de los finlandeses. No sigamos siendo tan cafres y burros como nos estamos volviendo. Hagamos algo más que pastar y rebuznar. Por ejemplo, volvamos a recitar con unción los casos latinos: nominativo, acusativo, genitivo, dativo, ablativo. Volvamos a la escuela, como pedía hace años Julián Marías. Hagamos examen de conciencia y volvamos al latín. Porque, como nos recuerdan los finlandeses, el latín es nada más y nada menos que la “lengua eterna”.

lundi, 30 novembre 2009

Une biographie du Maréchal Mannerheim

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Mannerheim3.jpgUne biographie du Maréchal Mannerheim

 

Heureuse initiative des éditions M. La Maule que de traduire du suédois la biographie du Maréchal Mannerheim (1867-1951), le De Gaulle finlandais. Officier de l'armée impériale russe, aide de camp du Tsar Nicolas II en 1912, Gustaf Mannerheim prend la tête des troupes blanches qui pulvériseront les Bolchéviks sur le Front de Finlande, garantissant l'indépendance du pays des mille lacs. La Finlande, comme la Pologne d'un autre grand maréchal, donne ainsi l'exemple d'une résistance victorieuse au communisme, parce qu'ancrée dans une conscience populaire et ethnique clairement profilée: une réalité charnelle, même numériquement inférieure, triomphe toujours d'une abstraction, fût-elle colossale. Mannerheim, comme plus tard en Espagne ou au Chili, aura sauvé son pays de la terreur léniniste. Dans les années 30, Mannerheim fait tout pour préparer son pays à l'inévitable affrontement avec Staline. Et en 1939, il prend à nouveau la tête des armées finlandaises lors de la Guerre d'Hiver, modèle de guérilla bien menée et occasionnant un maximum de pertes à l'Armée rouge. Parmi les Gardiens de la Démocratie et du Droit, lisez la City de Londres et la calamiteuse IIIième République, nul ne s'opposa concrètement à cette invasion d'un pays neutre: les Finlandais mobilisent tous leurs hommes de 15 à 70 ans, et aussi leurs femmes, les formidables Lotta qui épauleront leurs compagnons, leurs fils et leurs maris, avec une détermination qui nous laisse encore pantois. Les mêmes démocrates français et britanniques, idolâtres de principes ronflants et de monnaies sonnantes et trébuchantes, précipiteront le continent dans une guerre suicidaire pour “défendre la Pologne” (sauf la partie envahie par les Russes): 120.000 soldats français mourront pour Dantzig, mais non pour Katyn. Episode peu connu de la IIième Guerre civile européenne, l'auteur de cette passionnante biographie rappelle la complexe partie de cache-cache de l'armée finlandaise avec les troupes allemandes durant le Guerre de Continuation, qui verra leur pays amputé de la Carélie et de Vyborg, vidées de leur population et soviétisées, c'est-à-dire sinistrées. L'ouvrage du professeur S. Jagerskiold, diplomate et juriste, constitue une excellente introduction à l'histoire contemporaine  —et à l'esprit—  de la Finlande, qui présidera bientôt l'Union Européenne.

 

Patrick CANAVAN.

 

S. JAGERSKIOLD, Gustaf Mannerheim, M. de Maule (27 rue Montorgueil, F-75.001 Paris), 148 FF. Une seule critique: peu de cartes et aucune photo, contrairement à l'édition allemande recensée dans Orientations n°9/1987.

 

lundi, 20 juillet 2009

L'épopée du Kalevala

kalevala.jpg

 

 

 

L'épopée du Kalevala

 

par Frithjof HALLMAN

 

En 1985, en Finlande, dans tout le pays, on a fêté, sous diverses formes, le 150ième an­­niversaire de l'épopée nationale fin­noi­se, le Kalevala. Outre la publication d'une nouvelle édition illustrée de l'é­po­pée hé­roïque, due au célèbre peintre de la mer Björn Landström, on a organisé à Helsin­ki une exposition des peintures du plus con­nu des illustrateurs du Kalevala, Gal­lén-Kallela; ensuite, on a créé un opéra sur le thème du Kalevala, mis en mu­si­que par Einojuhani Rautavaara. Ce drame musical, appuyé par des chœurs, a été joué en première à Joensuu. En parallèle à cette initiative musicale, on a rejoué les ma­gnifiques symphonies poétiques de Jean Sibelius, inspirées des thématiques du Kalevala: les suites Lemminkäinen et Karelia, le Cygne de Tuonela, Le Barde et la Fille de Pohjola.

 

En Allemagne, pour cet anniversaire, on a fait paraître une nouvelle édition de cette épopée classique en trochées à cinq pieds de 22.795 vers. De même, est parue une édition illustrée en prose d'Inge Ott (Ka­le­vala - Die Taten von Väinämöinen, Ilma­rinen und Lemminkäinen, Verlag Freies Geistesleben, Stuttgart, 1981, 288 S.) pour ceux qui, grâce à cette version simpli­fiée, pourraient avoir plus facilement ac­cès à cette œuvre magistrale. On a traduit le Ka­le­vala dans plus de cent langues dif­fé­ren­tes, preuve de la puissance sugges­tive de cette épopée héroïque finnoise. Elle a véri­ta­blement conquis le monde.

 

C'est grâce à un médecin de campagne sué­dois de Finlande, Elias Lönnrat, que le Kalevala a vu le jour en 1835. Au départ d'innombrables chants et chansons popu­laires, de rébus à connotation mytholo­gi­que et de proverbes puisant leurs ra­cines dans l'immémorial, Lönnrot a pu forger une œuvre nouvelle et originale, qui, a­vec ses 22.795 strophes est l'équivalent, pour le peuple finnois, de la Chanson des Nibelungen pour les Allemands, de l'Ed­da pour les Islandais et de la Saga de Frith­jof pour les Suédois. Un philologue alle­mand, F.A. Wolf, spécia­liste de Homère, avait affirmé et souligné, au début du sièc­le passé, que les deux grandes épopées des Grecs, l'Illiade et l'Odyssée, n'étaient pas l'œuvre d'un seul poète mais récapitu­laient en un seul ou­vrage les mythes et lé­gendes de tout un peuple. Cette idée a été retenue par le Finnois Carl Axel Gottlund, qui s'est de­mandé si l'on ne pouvait pas, éventuel­lement, forger quelque chose de semblable à l'Illiade et l'Odyssée à partir des mythes, légendes et sagas de son pro­pre peuple.

 

Zachris Topelius, qui avait exploré les vas­tes régions de la Carélie du Nord ainsi que quelques provinces septentrionales du pays, et deux femmes énergiques, Ar­hip­pa Pertunen et Larin Paraske, ras­sem­blè­rent à trois le plus grand recueil de chants et chansons populaires, de textes épars issus du peuple et non pas des let­trés. De son côté, Lönnrot, qui, en tant que médecin, allait de ferme en ferme dans l'es­pace carélien, rassemblait, lui aussi, une impressionnante collection de vers, qui deviendra, en 1835, la première ver­sion, encore brève et en 12.078 strophes et 32 chants, du Kalevala. En 1849, paraît la version définitive, avec 22.795 strophes et 50 chants.

kalevala-2f571.jpg

 

Dans cette énorme épopée, beaucoup d'é­lé­ments rappellent les sagas et légendes de l'Europe entière mais sous des formes dif­fé­rentes, ce qui en fait une mine fabuleuse pour les chercheurs. Elle rappelle aussi les Nibelungen, tandis que d'autres éléments, notamment ceux qui évoquent le voyage du héros Väinämöinen dans une nef de bronze, font penser à des mythes bien plus anciens encore. On a dit que peu d'autres ouvrages finlandais ont autant contribué que le Kalevala à renforcer la conscience na­tionale de ce peuple, peu nombreux mais défendant toujours son existence fa­rouchement et héroïquement. Les pein­tu­res de Gallén-Kallela, présentant des mo­tifs issus du Kalevala, et la musique de Si­be­lius ont, pour leur part, renforcé l'in­té­rêt des Finnois en ce siècle pour cette épo­pée, ancrée profondément dans l'âme du peuple, des paysans, des chasseurs et des pêcheurs. Je vais maintenant esquisser les lignes essentielles de l'épopée, pour don­ner au lecteur la clef qui l'aidera à dé­chif­frer son sens.

 

L'action réelle,

immémoriale, cesse avec

l'arrivée du christianisme

 

Dans le Kalevala, nous voyons d'abord ap­paraître trois héros masculins et deux héroïnes féminines: le sage Väinämöi­nen, le forgeron Ilmarinen et Lemmin­käinen, semblable à Ulysse, tou­jours en quê­te d'aventures et de voyages; les figu­res féminines: Louhi (la «haute femme de Pohja»), qui symbolise l'extrême-nord, et ses filles, toutes belles, qui sont l'objet des convoitises des trois héros concurrents. Sampo, sorte de mou­lin magique et my­thi­que, dont les caracté­ristiques mytho­lo­giques sont comparables à celles du trésor des Nibelungen, est au centre de l'intri­gue. Celui qui s'empare de Sampo, trouve le bonheur. Mais Sampo coule à pic, com­me l'or de Nibelungen, dans des eaux pro­fon­des. C'est alors qu'apparaît un motif chré­tien: la nais­sance d'un garçon, né d'u­ne vierge, Marjatta, et qui devient le Roi de Carélie; ce récit indique le passage d'u­ne ère païenne à l'ère chrétienne.

 

L'émergence de cette épopée remonte vrai­semblablement aux temps immémo­riaux; elle constitue un mythe cosmogo­nique. Väinämöinen est aussi vieux que le soleil. A la fin de l'épopée, nous le vo­yons, lui, le sage visionnaire, partir vers l'infini sur l'océan dans une nef de bron­ze. Du forgeron Ilmarinen, on dit qu'il a forgé la voûte céleste, et de la mère de Lem­minkäinen, le troisième héros du Ka­levala, on dit qu'elle est la créatrice du mon­de. Elle a un jour eu la force de ra­me­ner à la vie, de faire ressusciter, son fils mort et tombé dans le fleuve des morts Tuo­nela, après avoir été dépecé en huit mor­ceaux.

 

Cosmogonique aussi est le récit de la créa­tion de Väinämöinen par une «mère de l'eau». Sous sa sage direction, la création est parachevée, dans le sens où les hom­mes se mettent à cultiver la terre. Dans le défi lancé au Sage par un jeune homme, Joukahainen, nous retrouvons un motif eddique: le jeune homme pro­pose un con­cours à Väinämöinen pour savoir le­quel est le plus sage. A la re­cherche d'une épouse, Väinämöinen ren­contre une belle jeune fille, mais qui est courtisée par le forgeron Ilmarinen et par Lemmin­käi­nen, qui ne compte plus ses succès fé­mi­nins. La mère de la jeune fille, Louhi  —qui, dans l'épopée est décrite comme une vieille femme avaricieuse, laide et mé­chante—  impose aux trois hé­ros une ru­de épreuve et les oblige à exécu­ter divers travaux pour elle, comme dans le mythe grec d'Heraklès; le plus rude de ces tra­vaux consiste en la fabrication de Sampo, qui donnera une profusion de ri­chesses à son possesseur.

 

C'est évidemment le forgeron Ilmarinen qui réussit à accomplir le meilleur travail. Il est le vainqueur mais est assassiné et aboutit dans le règne des morts Tuonela. Le duel entre les frères Untamo et Kaler­vo se termine par la mort de toute la fa­mille Kalervo, tandis que la veuve de Ka­lervo donne le jour à un fils, Kullervo, une figure en apparence dotée de forces sur­humaines et divines, qui, en dépit de ses dons, échoue dans tous les travaux qui lui ont été confiés par son maître Unta­mo. Il est vendu comme esclave au for­geron Ilmarinen. Kullervo, poursuivi par la malchance, tue par inadvertance l'é­pou­se d'Ilmarinen, fille de Pohjola et doit prendre la fuite. Après qu'il ait re­trouvé le chemin qui mène à la maison de ses pa­rents, il se suicide, parce qu'il ap­prend qu'un jour, sans le savoir, il a cou­ché avec sa sœur.

 

Samo doit offrir bonheur et richesse au Grand Nord, si bien que les trois héros su­blimes (Ilmarinen, Lemminkäinen et Väi­nämöinen) décident de s'en emparer, tan­dis que Louhi poursuit leur nef, qui, au cours d'un combat, coule en mer. A la fin de l'épopée, nous voyons Väinämöinen qui libère la lune et le so­leil, caché par Lou­hi dans une montagne, tandis que le fils de Marjatta prend le pouvoir en Ca­rélie. Le crépuscule des dieux vieux-fin­nois et des héros du Kalevala correspond donc à la victoire du christianisme, dont les prêtres, plus tard, feront tout ce qui est en leur pouvoir, pour étouffer la poésie po­pulaire, qui ne cesse de vouloir percer la chape chré­tienne et véhicule les vieux mythes cos­mogoniques finnois. Politique appliquée ailleurs dans le Nord, où les au­to­rités chrétiennes ont également tenté d'é­liminer la vieille tradition des laby­rin­thes circulaires de pierre, élément d'un cul­te solaire immémorial, et des fameuses Trojaburge (cf. Combat Païen, n°19). Mais cette tentative d'éradication n'a pas plei­ne­ment réussi, car nous trouvons encore des gravures de Trojaburge de type très an­cien sur les parois intérieures des égli­ses chrétiennes.

 

Pour quelques spécialistes des symboles nor­diques, les Trojaburge ne sont pas sim­ple­ment des symboles solaires, mais des «filets», à l'aide desquels les anciens Fin­nois tentaient de repêcher du fond de la mer Sampo le symbole vieux-païen du bon­heur. On trouve encore 150 de ces la­byrinthes de pierre sur le territoire finlan­dais, souvent le long de côtes isolées, que l'on appelle aussi «ronde des vierges» ou «haies des géants». Ces vestiges témoi­gnent d'un culte solaire qui a été repris dans la grande épopée mythique finnoise qu'est le Kalevala, sous la figure de Väinä­möinen.

 

Frithjof HALLMAN.

(texte paru dans Mensch und Maß, n°3/1986 (9 Feb. 1986); adresse: MuM, Ammerseestr. 2, D-8121 Pähl).