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mercredi, 10 août 2022

Tolkien et la langue maternelle innée

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Tolkien et la langue maternelle innée

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2022/03/25/tolkien-och-det-medf...

L'on sait que l'Arda de Tolkien s'inspire fortement de ses langues créées artistiquement, comme le quenya et le sindarin, tout comme le fait qu'il considérait comme essentiel que les langues qu'il avait créées aient leur propre trésor de contes de fées. Une langue construite sans beauté ni légendes était, aux yeux de Tolkien, comparable à un produit industriel. Son raisonnement à ce sujet est développé dans le fascinant A Secret Vice, qui a été traité précédemment sur Motpol.

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A Secret Vice traite de ce que Tolkien appelait les « classes phonémiques » : tous les humains ont des préférences linguistiques innées, et elles ne coïncident pas nécessairement avec la langue maternelle qu'ils apprennent. Lui-même trouvait beaux le finnois et le gallois, entre autres, mais moins le français. Les classes phonémiques peuvent expliquer l'émergence des langues pidgin et créoles, ainsi que les sociolectes d'aujourd'hui, c'est-à-dire ce qui se passe lorsque des personnes d'une certaine classe phonémique sont contraintes d'adopter une langue étrangère et la modifient dans le sens de leur idéal phonémique. Tout cela peut être considéré comme un aspect de ce qu'Evola appelait « l'équation personnelle ». Il est d'ailleurs intéressant de noter ici les liens possibles entre la phonétique et des choses comme le langage écrit et la vision du monde. De manière quelque peu spéculative, on peut se demander, par exemple, s'il existe un lien entre la phonémique chinoise, les signes et la vision du monde. Ce n'est pas un thème que Tolkien développe, bien qu'il soit implicite dans le thème des langues "maléfiques" qui apparaît dans ses œuvres.

La réflexion sur les classes phonémiques et les préférences linguistiques innées se retrouve également en anglais et en gallois dans l'anthologie The Monsters and the Critics. Tolkien y aborde l'histoire du gallois et son évolution dans le temps, ainsi que ses liens avec l'anglais et le rapport entre la langue et la politique. Mais il aborde également l'aspect phonématique de l'équation personnelle, lorsqu'il écrit :

"Le langage est lié à notre constitution psycho-physique totale" ; et

"Nous avons chacun notre potentiel linguistique personnel ; nous avons chacun une langue maternelle".

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Son approche anti-utilitaire de l'étude des langues est également résumée dans la conclusion qu'une langue est mieux étudiée par amour, pour elle-même. À cela s'oppose l'action de l'État, "des fonctionnaires prévoyants depuis Thomas Cromwell", l'uniformité linguistique.

Nous rencontrons ici, d'ailleurs, un Tolkien proche de la vision de l'identité et de l'histoire de la Nouvelle droite. Le but pour l'État, ce sont des citoyens qui ont perdu "toute tradition vivante d'un passé différent et plus indépendant". La sympathie de Tolkien pour les petits peuples qui ont défendu leur langue et leur caractère distinctif, comme les Gallois et les Islandais, est évidente dans le texte. En même temps, il existe des liens avec ce que C.S. Lewis a décrit comme la "nordicité", l'amour de l'Europe du Nord et de ses peuples (y compris les Finno-Ougriens). Tolkien écrit à ce sujet :

"Le nord-ouest de l'Europe, malgré ses différences sous-jacentes d'héritage linguistique - goïdelique, brittonique, gaulois ; ses variétés de germanique ; et la puissante influence du latin parlé - est pour ainsi dire une seule province philologique, une région si interconnectée en termes de race, de culture, d'histoire et de fusions linguistiques que ses philologies régionales ne peuvent s'épanouir dans l'isolement".

Il est intéressant de noter que Tolkien lie ses sentiments à l'égard du gallois à des souvenirs partagés et hérités. Il note que le gallois est "la langue principale des peuples de Grande-Bretagne" et que les préférences héritées qui lui font trouver cette langue si belle existent aussi, en sommeil, chez beaucoup d'autres Anglais. Ils descendent des mêmes tribus que lui. Parallèlement, Tolkien évoque un lien entre l'anthropologie physique et la phonématique lorsqu'il mentionne que :

« Les habitants de la Grande-Bretagne sont constitués des mêmes ingrédients "raciaux", bien que le mélange de ceux-ci n'ait pas été uniforme. Il est encore inégal ».

Il n'est pas acquis que les sentiments à l'égard du gallois soient aussi forts dans les régions du pays où l'héritage scandinave est plus important. Cette question est spéculative.

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Quoi qu'il en soit, c'est un sujet intéressant que Tolkien aborde dans A Secret Vice et English and Welsh. Il est tout à fait possible, et potentiellement fructueux, d'appliquer le même raisonnement à notre propre langue. Quelles sont les classes phonémiques qui existent dans le monde suédophone ; qu'est-ce que la connaissance des  nuances, par exemple, nous apprend sur le groupe de langues finnois-suédois ? Est-il possible de discerner une dégénérescence mentale en étudiant la langue parlée ? Est-il possible de retrouver chez nous la même aspiration latente à  retrouver la langue d'origine, plus belle, comme chez les compatriotes de Tolkien ? Hermelin avait-il raison de s'opposer à la réforme de l'orthographe de 1906 ? Etc.

 

vendredi, 11 juin 2021

La langue de l'Empire

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La langue de l'Empire

Jordi Garriga

Le 7 mai, nous avons lu dans la presse que "la France interdit officiellement le langage inclusif dans les écoles". Le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, a fait publier au Journal officiel de l'État une circulaire interdisant ce type de langage dans les écoles, car il "constitue un obstacle à la lecture et à la compréhension de l'écrit".

Peu après, le 26 du même mois, le directeur de la Real Academia Española, Santiago Muñoz Machado, a déclaré, lors de sa participation au Forum de la justice du Barreau de Madrid, que "des termes tels que "otros, otras ou otres" défigurent notre langue de manière insoutenable". Et il a rappelé comment, l'année dernière, il a dû répondre à la vice-présidente espagnole elle-même, Carmen Calvo, qui a demandé à la RAE si la Constitution de 1978 était "sexiste" (sic) en désignant au masculin toutes les fonctions publiques... Eh non, illustre dame, la forme masculine dans la langue espagnole est inclusive en soi.

Depuis de nombreuses années, il y a toute une offensive pour réformer la langue espagnole et en général toutes les langues qui ont un genre: masculin, féminin et/ou neutre. Cela va de l'ancienne façon d'utiliser le @ comme s'il s'agissait d'une lettre "a" et "o" en même temps, à l'utilisation de la lettre "e" au pluriel, l'imprononçable "x" ou en passant directement à l'utilisation du pluriel au féminin, inversant complètement la langue.

Il est clair que les langues ne s'arrêtent jamais, sauf si elles meurent. Ils évoluent au cours de l'histoire en raison de multiples facteurs historiques, culturels, technologiques, sociaux, économiques, etc. L'espagnol que nous parlons aujourd'hui est différent de celui que nous parlions il y a des siècles, et même il n'y a pas tant d'années. La différence géographique a fait que les modalités de l'espagnol d'Amérique se distinguent facilement de celles de la péninsule ibérique.

Ainsi, cette offensive qui appelle à un usage "égalitaire et inclusif" de la langue espagnole, on voit bien qu'elle ne correspond à aucune revendication populaire. Il est plutôt utilisé par les élites culturelles et politiques qui œuvrent en faveur de la mondialisation. Il arrive souvent qu'à travers ce langage totalement artificiel, ils accusent ceux d'entre nous qui ne veulent ou ne doivent pas l'utiliser d'être "sexistes, arriérés" et tous les blablablas habituels. C'est ce qui doit nous mettre en garde et nous inciter à le rejeter avec force.

L'autoproclamé "langage inclusif" relève, il est vrai, d'un mouvement égalitaire, mais avec une égalité basée sur la colonisation culturelle. Elle vise à déformer l'espagnol, et d'autres langues, pour qu'elles finissent par avoir une structure simple, comme l'anglais, une néo-langue facile à apprendre et à utiliser, avec le moins de complications possible pour que personne ne se fatigue à trop réfléchir... Oui, il y a des années, un idiome artificiel, candidat à la langue universelle, était l'espéranto, mais il avait un sérieux problème: aucune puissance mondiale n'était derrière lui et il ne favorisait aucune stratégie impériale de domination.

L'objectif est d'accélérer la mondialisation, et pour cela la destruction des langues est fondamentale. Chaque langue n'est pas seulement une façon de parler, c'est une façon de penser, d'être au monde: derrière elle, il y a toute une histoire nationale, civilisatrice, enracinée, identitaire. Bref, un obstacle pour le "monde unique" de demain. Si l'espagnol et le français sont déformés, c'est pratiquement la même chose que s'ils avaient été détruits. Si leur grammaire et leur orthographe sont modifiées de manière aussi atroce, ils seront colonisés.

On pourrait objecter que l'anglais suffirait, mais la progression démographique et sociale de l'espagnol au cœur de l'Empire, soit les États-Unis d'Amérique, est imparable, étant déjà la deuxième langue la plus parlée dans pratiquement ses 50 États fédérés. Et que se passe-t-il avec cela ? Eh bien, il faut arracher l'âme de cette langue et la soumettre, c'est-à-dire l'anglo-saxoniser, si vous me permettez ce nouveau verbe. L'espagnol ne sera plus l'espagnol, mais un pseudo-anglais déformé de façon commode.

Utiliser un "langage inclusif", c'est utiliser le "langage de l'empire". Il est toujours bon de savoir comment les idéaux sont instrumentalisés pour des questions plus matérielles, comme la domination globale et mentale.

lundi, 07 juin 2021

Censure de la loi Molac, victoire des « anywhere » !

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Censure de la loi Molac, victoire des «anywhere»!

par Llorenç PERRIÉ ALBANELL

Le vendredi 21 mai 2021 le Conseil constitutionnel, saisi par une soixantaine de parlementaires suite à l’adoption le 8 avril 2021 de la la loi Molac relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, à rendu sa décision (n°2021-818 DC 21 mai 2021).

Le Conseil constitutionnel a décidé de rendre non conforme à la Constitution les articles 4 et 9 de la loi Molac, portant respectivement sur le caractère immersif de l’enseignement dans les établissements du service public ou associés, et l’utilisation des signes diacritiques des langues régionales pour les actes administratifs.

L’article principalement utilisé par les Sages est le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution « La langue de la République est le français ». Par une pirouette juridico-jacobine le Conseil constitutionnel a su utiliser à bon escient pour sa démonstration l’article 75-1 de la Constitution « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Ce dernier en effet ne revêt aucun caractère contraignant, ce qui a l’avantage de muséifier les dites langues tout en donnant l’illusion de faire quelque chose. L’observateur sagace notera que si la langue de la République est le français, les langues régionales, en revanche, ne sont que des langues du patrimoine de la France. Existe t-il une hiérarchie entre la République et la France ? Ou alors une dichotomie entre le pays légal et le pays réel ? Les deux à la fois certainement. En tout cas il est certain que les langues régionales n’appartiennent pas au patrimoine de la République.

Nous pouvons voir qu’un réel problème politique se pose devant nous. Une loi votée par le Parlement est ainsi censurée par le Conseil Constitutionnel, la procédure est évidemment autorisée par la Constitution (art. 61). Nous sommes loin de la célèbre phrase du général de Gaulle « En France, la cours suprême, c’est le peuple ». Que reste t-il donc du vox populi dont la souveraineté (existe-elle encore?) est déléguée à la représentation nationale, le Parlement ?

La question se pose doublement. Faisons un peu d’anticipation électorale en cas d’un bouleversement de grande ampleur lors des prochaines présidentielles, même si cet hypothétique futur Gouvernement dispose des outils du parlementarisme rationalisé (en cas de tentative de déstabilisation ou d’obstruction parlementaire, faute de majorité), il devrait faire face à la fois au Conseil constitutionnel et au droit communautaire.

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Revenons à la question des langues régionales. Une solution s’esquisse, mais difficilement réalisable, non pas techniquement, mais politiquement. Une révision des articles 2 et 75-1 de la Constitution. Tout d’abord donner un caractère contraignant à l’article 75-1, et ensuite insérer la réalité plurielle des langues régionales autochtones dans l’article 2. En effet, la République a parfaitement réalisé la francisation généralisée des régions, un retour en arrière est impossible, s’acharner de la sorte se résume à tirer sur un cadavre refroidi depuis bien longtemps, les langues régionales, elles, ne représentent aucun danger pour l’unité de la France. Invoquer les cas de sécession en Europe relève de l’épouvantail et du fanatisme jacobin. La France doit donc assumer, juridiquement, non seulement l’enseignement mais aussi la promotion des langues régionales sous peine de perdre le peu de vitalité identitaire qui lui reste encore. C’est un chemin ardu, car pour en arriver à une telle procédure, il faut un Gouvernement d’enracinés, ce qui pour l’heure n’est pas le cas. En effet, aucune proposition de loi constitutionnelle n’a abouti jusqu’à présent, seuls les projets de lois constitutionnelles aboutissent, car ils émanent de l’exécutif.

Nous pouvons dire que pour l’heure ce sont les anywhere (ceux de partout) qui ont remporté la partie contre les somewhere (ceux de quelque part). En effet, la soixantaine de parlementaires nomades qui a saisi le Conseil constitutionnel restera dans l’histoire comme celle qui aura porté atteinte à plus de quarante années de lutte, de construction, d’expérimentation, de résultats et de travail sérieux pour maintenir et transmettre les langues vernaculaires d’un pays laminé par la mondialisation, après avoir été son laboratoire idéologique. Sœur

Llorenç Perrié Albanell

• D’abord mis en ligne sur Terre et Peuple, le 1er juin 2021.

dimanche, 28 février 2021

Du néo-latin parlé jadis en Afrique du Nord

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Du néo-latin parlé jadis en Afrique du Nord

Roberto Brocchieri

Ex : https://www.giornalepop.it

Le latin, en tant que langue parlée, s’était déjà transformé à l'époque romaine, devenant au fil des siècles ce que sont aujourd'hui l'italien, l'espagnol, le portugais, le français et le roumain.

Mais l'empire romain comprenait de très vastes territoires, allant de l'Europe à l'Asie et à l'Afrique. À l'exception de l'Asie, où le grec était parlé sous l'Empire, des langues néo-latines ayant leurs propres caractéristiques se sont développées partout, qui ont été étouffées après quelques siècles par l'expansion linguistique du germanique, de l'arabe et du slave.

Passons à la redécouverte de l'un d'entre eux : le néo-latin parlé en Afrique du Nord.

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Langues néo-latines parlées après la chute de l'Empire romain

Parlons d'un sujet qui est mélancolique à sa manière, un morceau du monde romain qui s'est pratiquement évaporé après une lente agonie silencieuse qui a duré des siècles. Un monde ignoré par la plupart de nos contemporains.

Il y a quelque temps, en errant d’un hyperlien à l’autre, j'ai trouvé l'histoire d'un voyageur du XIIe siècle, Muhammad al-Idrisi, un de ces personnages spectaculaires que le monde arabe nous a donnés au cours des siècles de sa plus grande splendeur: cartographe, géographe, archéologue ante litteram. Il a traversé le monde, des îles britanniques à l'Égypte.

Traversant le Maghreb, la zone allant du Maroc actuel à la Libye, Al Idrisi s'attarde sur les langues parlées dans ces terres: l'arabe apporté par les derniers conquérants, bien sûr, les plus anciennes langues berbères et ce qu'il appelle al-lisān al-lātīnī al-ʾifrīqī, la langue latine de l'Afrique.

Cela semble évident quand on y pense, dans l'ancienne province romaine d'Afrique, on parlait le latin, flanqué du berbère et du punique (carthaginois, une langue phénicienne), et plus tard du Vandale des Germains qui ont envahi ces territoires quelques siècles avant les Arabes.

Augustin d'Hippone, qui a vécu à la fin de l'Empire romain, mentionne à plusieurs reprises dans ses écrits le curieux accent du latin local. Isidore de Séville au VIIe siècle (juste avant la conquête arabe) parle aussi de l'étrange façon de parler le latin chez les Africains : "birtus, boluntas, bita uel his simili quae Afri scribendo uitiantnon per B sed per V scribenda".

Avec la fin de l'unité impériale, et l'isolement des différentes régions autrefois unies, les langues parlées dans les différentes régions se sont transformées en langues romanes ou néo-latines.

En Afrique, ce processus a en fait été interrompu par l'invasion arabe. La césure, évidemment, n'était pas nette. Au Maghreb, l'arabe n'était pas parlé au lendemain de la conquête.

Lorsqu'au début du VIIIe siècle Ṭāriq ibn Ziyād débarqua dans le sud de l'Espagne avec l'intention de le conquérir, la plupart de ses troupes ne parlaient ni arabe ni berbère. Ils parlaient un dialecte afro-romain. Exotique, mais compréhensible aux oreilles de la population espagnole conquise.

Nous ne savons pas grand-chose sur ce qu'était cet Afroromanzo. D'après les différentes traces que nous en avons, il devait être très proche du sarde (en effet, selon certaines hypothèses, le sarde est une survivance de l'afro-roman), et il a également laissé son empreinte sur le castillan, mais nous n'en savons presque rien de plus.

La mort des Afro-Romains a dû être lente, probablement liée à la disparition parallèle des communautés chrétiennes sur ces terres, en raison de la lente conversion à l'Islam. Il faut en fait supposer que les deux choses étaient associées.

Au XIIe siècle, le normand Roger de Sicile a tenté d'étendre son royaume à l'Afrique du Nord. Cela semble marquer la fin définitive des minorités chrétiennes survivantes qui l'avaient soutenu et qui, après le retrait des Normands, ont rencontré une réaction hostile de la part des musulmans.

Après ces faits, nous avons le témoignage d'Al idrisi d'où nous sommes partis et quelques inscriptions de tombes en Tripolitaine du siècle suivant, puis le silence tombe.

De la Romanitas en Afrique du Nord, après 15 siècles d'histoire, il ne restait plus que les pierres, imposantes, mais désormais sans voix.

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samedi, 05 septembre 2020

Novlangue, langue de coton et autres langues de censure

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Novlangue, langue de coton et autres langues de censure

par François-Bernard Huyghe

Ex: https://www.cairn.info

Contrôler la langue c’est pouvoir contrôler et orienter les populations. Des jargons professionnels à l’écriture inclusive, tout un arsenal s’étend pour faire de la nécessaire mise en ordre des mots et des propos une mise au pas des idées. Censure officielle et autocensure individuelle peuvent se conjuguer au service d’un totalitarisme verbal, régnant en faveur d’un supposé bien.

La plupart des lecteurs conviendront que la langue (système de signes a priori fait pour cela) sert à communiquer. Mais elle fait aussi intérioriser un pouvoir : utiliser certains mots, d’une certaine façon, interdit de penser certaines idées.

Jargon, novlangue et langue de coton

Parmi les langues de pouvoir, nous distinguerons trois familles (ou trois logiques principales) : la famille jargon, la famille novlangue et la famille langue de coton. Étant entendu qu’il y a énormément de mariages et cousinages entre les trois branches.

Les jargons sont des langues spécifiques à des catégories sociales ou professionnelles. Ils permettent de se comprendre à l’intérieur d’un cercle et d’exclure les non-initiés (comme les argots dans les groupes marginaux). Globalement, un jargon sert à s’identifier à une communauté (« je maîtrise les codes »), et à faire sentir aux autres qu’ils n’en sont pas (« ils ne comprennent pas »). Il en résulte souvent, grâce à des termes ésotériques, techniques ou savants, un effet de persuasion (« puisque je ne comprends pas, ce doit être vrai »). La sidération fonde l’autorité. Et le mystère, la soumission.

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La novlangue a une origine bien précise : le génial roman d’Orwell 1984 décrit comment le pouvoir de Big Brother développe scientifiquement un néovocabulaire et une néosyntaxe. Le but est de remplacer l’ancienne langue naturelle par le newspeak. La fonction est d’empêcher la formulation de toute critique afin de produire une soumission idéologique. Pour cela, des bureaucrates suppriment une partie du vocabulaire et réassignent un sens nouveau à d’autres (le fameux « la guerre, c’est la paix, la vérité, c’est le mensonge »). L’usage révisé devient obligatoire et, dans les mots forgés par le parti, s’exprime l’adhésion à la doctrine. Toute représentation de l’histoire et de la réalité est parallèlement modifiée par les médias et les archives sont réécrites suivant la ligne politique. Le système repose sur le couple interdiction plus automaticité. Les phrases, purifiées des mots inutiles, s’enchaînent pour mener aux conclusions souhaitées. Parallèlement, la « doublepensée » permet d’assumer des contradictions évidentes. Essentiellement idéologique, la novlangue suppose un ennemi, coupable du mal par excellence : la « crimepensée », c’est-à-dire le seul fait de concevoir (et nommer) le monde autrement que Big Brother.

« Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement limité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées… La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. »
George Orwell, 1984.

Certes la novlangue n’a jamais été parlée que dans le roman, mais elle se réfère à la « sovietlangue », ou langue de bois soviétique, outil historique d’une logocratie : une parole officielle formalisée et dont la répétition obligatoire s’impose à tous. Elle sert à occulter la réalité (les échecs du régime ou les contradictions de la doctrine). Elle contraint chacun à feindre de croire en un monde imaginaire où ladite doctrine fonctionnerait parfaitement. Mentionnons aussi une LTI (« lingua terti imperi », langue du Troisième Reich) nazie que s’imposaient les membres du parti. Totalitarisme et contrôle du langage entretiennent un lien évident. La recherche de la prévisibilité maximale : conformité de toute parole, même dans des échanges privés. Donc contrôle maximal des esprits qui ne maîtriseront plus de codes pour penser autrement.

huyghe_1991_coton_couv-1-649x1024.jpgLa troisième catégorie de notre typologie ne fonctionne pas par les conventions d’une minorité ou par la contrainte des autorités : elle est si consensuelle, si peu discriminante, si floue qu’il n’est plus possible de dire le contraire. Cette « langue de coton » a particulièrement fleuri à la fin des années 1980, dans les discours médiatique, politique et technocratique. Irréfutable parce que l’on ne peut pas énoncer la thèse opposée, elle dit des choses tellement imprécises ou moralement évidentes qu’il est impossible de savoir à quelle condition son message pourrait être reconnu faux tant il offre d’interprétations. On reconnaît la langue de coton à ce que ses concepts sont interchangeables. Les mêmes mots peuvent servir à parler de n’importe quoi d’autre.

« Cela dit, dès que l’on échappe au physicalisme des rapports de force pour réintroduire les rapports symboliques de connaissance, la logique des alternatives obligées fait que l’on a toutes les chances de tomber dans la tradition de la philosophie du sujet, de la conscience, et de penser ces actes de reconnaissance comme des actes libres de soumission et de complicité. »
Interview non parodique de Pierre Bourdieu parue dans Libération en 1982.

En résumé, les jargons jouent sur le ressort de l’incompréhension (sens ésotérique), les novlangues et sovietlangues sur l’interdiction et la prescription (sens obligatoire) et la langue de coton par exclusion de la critique (vidée de sens).

Politiquement correct et écriture inclusive

Cela posé, à quoi ressemblent les langues idéologiques d’aujourd’hui ? Le lecteur se doute que nous allons répondre : un peu des trois. Mais d’autres facteurs plus récents s’ajoutent.

Le premier est le « politiquement correct ». Dans la décennie 1980, on commence à employer l’expression aux États-Unis (vite abrégée en PC pour political correctness). Ce sont des formules et vocables qui se réclament d’une vision ouverte et moderne du monde. Elle impose de reformuler les façons anciennes de nommer certaines catégories de gens ou certaines notions. Non seulement le PC multiplie les interdits et les expressions figées (avec périphrases ridicules), mais il le fait au nom d’un impératif : ne pas offenser telle catégorie – minorités ethniques, femmes – telle forme de sexualité, tel handicap, tel mode de vie, telle conviction. Le tout pour ne pas discriminer. Des phrases sont bannies non parce qu’elles seraient fausses (rappelons que nommer, c’est discriminer, pour bien distinguer ce dont on parle de tout le reste), mais parce qu’elles provoqueraient une souffrance ou une humiliation. Elles révéleraient une domination. Le parler ancien serait plein de stéréotypes, globalement imposés par les hommes blancs hétérosexuels prospères et conservateurs. Lexique et grammaire (prédominance du masculin en français) refléteraient un rapport de pouvoir à déconstruire. Pour le remplacer par un langage convenu (par qui, au fait ?) et de nouveaux rapports de respect et de tolérance.

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Ce raisonnement repose sur trois présupposés. D’abord que ceux qui ont produit la langue jusqu’à présent (le peuple et les écrivains) ignoraient la nature oppressive de la langue et, partant, étaient complices des dominants. Seconde idée : une minorité éclairée est, elle, en mesure de déconstruire le complot séculaire et de fixer les bonnes dénominations source des bonnes pensées. Troisième postulat : imposer la pensée correcte par les mots rectifiés, c’est supprimer la source du mal, dans la tête. Cela permet de criminaliser toute critique : par les mots mêmes que vous employez, ou votre refus du PC, vous êtes du côté des oppresseurs et des abrutis. Donc vous ne pensez pas vraiment : votre tête est pleine de stéréotypes dont nous allons vous guérir.

À un degré plus avancé, se développe l’écriture inclusive, qui, au mépris de la grammaire, impose des contorsions destinées à établir l’égalité entre masculin et féminin. Le but est que personne ne puisse se sentir mal représenté ou lésé par l’orthographe. Double bénéfice : ceux qui l’adoptent se forment au dogme et ceux qui la maîtrisent manifestent leur supériorité morale. On gagne à tous les coups : qui ne parle pas comme moi (par exemple, qui doute de la « théorie du genre ») ne pense littéralement pas, il a des fantasmes et des haines. Et comme la langue est performative (elle a des effets dans la vie réelle), il est comme responsable de quelques crimes relevant du sexisme, du patriarcat, du colonialisme.

« Quand il·elle·s sont tout neuf·ve·s,
Qu’il·elle·s sortent de l’oeuf,
Du cocon, Tou·te·s les jeunes morveux·euse·s
Prennent les vieux·vieilles mecs·nanas
Pour des con·ne·s.
Quand il·elle·s sont d’venu·e·s
Des têtes chenues,
Des grison·ne·s,
Tous les vieux fourneaux
Prennent les jeunot·te·s
Pour des con·ne·s. »
Chanson de Georges Brassens traduite en écriture inclusive.

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Amusant paradoxe : si la novlangue de Big Brother s’assume comme langue d’autorité, le politiquement correct se pare des prestiges de la critique. S’il s’impose c’est, disent ses partisans, pour nous libérer et parce que nous étions aliénés. Ce qui lui permet, en toute bonne conscience, de transformer des opinions adverses en délits. Le jour où nous parlerons comme des robots, nous serons totalement libres.

Marqueurs progressistes et marqueurs conservateurs

Bien entendu, la plupart des éditorialistes ou des hommes politiques ne parlent pas comme des décoloniaux intersectionnels queers. Leur discours, surtout à l’heure du « en même temps », fonctionne plus banalement avec un stock de mots éprouvés et rassurants : compétitivité, ouverture, société civile, transition écologiste, parité, décentralisation, attentes sociétales, participation citoyenne, dimension européenne, dialogue. La tendance à la standardisation se renforce avec des tics verbaux comme « être en capacité de » ou « dans une logique de dialogue ». De ce point de vue, le discours macronien n’est pas fondamentalement différent de la rhétorique progressiste libérale-libertaire typique des classes dominantes européennes. Mélangeant parler techno-libéral et inévitable appel aux valeurs, il opte pour le sens le moins discriminant possible et les affirmations les plus tautologiques et morales. Le tout sous le chapeau du « progressisme », dont on croit comprendre qu’il consisterait à accorder plus de droits et de libertés à chacun dans un cadre de prospérité et de sécurité. Difficile d’être férocement contre.

« Les valeurs qui avaient guidé la construction des démocraties libérales sont remises en cause, les clivages politiques traditionnels disqualifiés, les débats encombrés d’idées bradées en une poignée de signes, d’opinions brandies comme des vérités, et débitées dans une accélération frénétique… Contre les vents contraires de l’Histoire, la pression des idées reçues et les idéologies avançant sous le masque d’un prétendu pragmatisme […]. Réconcilier le savant, le politique et le citoyen, faire le pari de la raison et de l’intelligence collective pour retrouver le chemin d’un progrès devenu si difficile à définir. »
Texte non parodique de présentation de la collection « Raison de plus », chez Fayard.

Le problème de cette néo-langue de coton est qu’elle suscite deux fortes oppositions, celle du réel et celle de couches sociales rétives au parler d’en haut.

Une grande partie du discours des élites consiste, sinon à dire que tout va bien et qu’il n’y a pas d’alternative, du moins à faire oublier les réalités déplaisantes. D’où un code du déni. Le citoyen moyen a une idée de ce que cachent des euphémismes comme : mineurs non accompagnés, dommages collatéraux, drague qui a mal tourné, individu déséquilibré muni d’un couteau, islamiste modéré, échauffourées dans un quartier sensible, faire société, croissance négative ou restructuration de l’entreprise.

L’autre menace pour la langue dominante serait que les dominés ne la pratiquent guère. Quiconque a fréquenté un rassemblement de Gilets jaunes a compris que l’on n’employait pas les mêmes périphrases que sur les plateaux de télévision et dans les beaux quartiers. Mais il y a plus : quand une domination idéologique recule, cela se traduit aussi par une lutte du vocabulaire. En sens inverse : de repentance à bobos, de mondialisme à immigrationnisme, d’oligarchie à extra-européen, d’islamo-gauchisme à dictature de la bien-pensance, certains termes sont devenus des marqueurs conservateurs. Autant de termes mauvais à dire et de thèmes mauvais à penser pour les tenants d’une hégémonie qui se réclame du progrès et de l’ouverture.

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Sans parler des lois contre les fake news, de la lutte contre le discours de haine, les bons esprits veulent démasquer et endiguer le discours réac paré d’un charme sulfureux anti-establishment et subversif. D’autant qu’il dénonce la censure conformiste et le totalitarisme latent des bien-pensants en un singulier retournement. Du coup, on s’inquiète de la montée intellectuelle du « national-populisme ». Comme si un certain héritage – Lumières, Mai 68, multiculturalisme – était menacé par une « révolte contre la révolte » des réactionnaires. Et comme si leur reconquête intellectuelle passait aussi par les mots.

Certains termes agissent comme des déclencheurs. Ainsi, même en période de coronavirus et tandis que de nombreux pays ferment les leurs, le seul emploi du mot « frontière » suscite un rire méprisant et un soupçon politique (« relents identitaires » ?). Peuple, nation, dictature médiatique, élites, étranger, oligarchie, islamiste, culture, identité, sont des marqueurs dont l’emploi sur un plateau de télévision ne peut que déclencher en riposte un « mais qu’entendez- vous par là ? » ironique. La question est en réalité une mise en cause destinée à bien marquer la différence entre, d’une part, un langage totem démocratique apaisé d’ouverture qui va de soi, et, d’autre part, des termes tabous qui pourraient bien dissimuler des stéréotypes archaïsants, des arrière-pensées suspectes et le début d’un langage totalisant.

On répète souvent la phrase de Confucius, « pour rétablir l’ordre dans l’empire il faut commencer par rectifier les dénominations », ou celle de Camus, « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Et c’est vrai. Mais encore faut-il se rappeler que le désordre et la confusion des mots servent les détenteurs d’un pouvoir : celui de nommer ou d’occulter.

Mis en ligne sur Cairn.info le 08/07/2020

jeudi, 03 septembre 2020

Marcel Pagnol parle du Latin

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Marcel Pagnol parle du Latin

 
 
La réforme jadis imposée par Mme Vallaud-Belkacem implique la suppression en douce du latin comme option facultative, déjà évoquée, ne fait plus aucun doute. Dans la première version du projet, le latin était supprimé purement et simplement, pour être intégré à l’EPI «Langues et cultures de l’Antiquité». Mme Vallaud-Belkacem a accepté de rétablir le latin comme option, mais en en diminuant les horaires : 1h en 5e au lieu de 2h actuellement, et 2h en 4e et 3e au lieu de 3h actuellement. En outre, il n’est pas prévu que le latin ait un financement spécifique, autrement dit les collèges devront prendre des heures sur leur marge d’autonomie s’ils souhaitent le maintenir. Dans les faits, l’enseignement du latin sera bien souvent trop compliqué à maintenir, et beaucoup d’établissements tireront un trait sur cette option. Dans cette interview de Marcel Pagnol en 1958, l'écrivain, dramaturge, cinéaste... explique l'importance du Latin dans notre éducation qu'il considère comme un pilier de notre civilisation.
 

lundi, 23 mars 2020

Migratie en taalcontact veranderden het Nederlands - 15 eeuwen Nederlandse taal

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Migratie en taalcontact veranderden het Nederlands

15 eeuwen Nederlandse taal

Auteur: Peter Debrabandere

Ex: LinkedIn - Peter Debranbandere

Door migratie en contact met een eerder al in Europa levende bevolking is de taal van de groep Indo-Europeanen die zich na 2000 v.Chr. in Zuid-Scandinavië en aan de kust van Duitsland gevestigd heeft, Germaans geworden. Onder andere hierover gaat dit schitterende boek van Nicoline van der Sijs, van wie we al het een en ander gewend zijn. Ze verbaast ons nogmaals met een bijzonder boeiend boek over taalcontact en taalverandering, dat tegelijk een vrij grondige beschrijving is van de ontwikkelingsgeschiedenis van de Nederlandse taal.

15-eeuwen-Nederlandse-taal.jpgVan Indo-Europees naar Nederlands

15 eeuwen Nederlandse taal begint met het verhaal over het ontstaan van het Germaans uit het Indo-Europees en vervolgens van het West-Germaans uit het Germaans en daarna van het Nederlands uit het West-Germaans. Telkens maakt Van der Sijs duidelijk dat migratie en taalcontact daarbij een belangrijke rol speelden. De migratie van een groep Germanen tussen 1500 en 500 v.Chr. naar een westelijker deel van Europa en het daardoor ontstane contact met andere volkeren (Kelten en Romeinen) zorgde ervoor dat het West-Germaans ging verschillen van het Germaans van andere Germanen. Die taalverandering deed zich op verschillende niveaus voor. Er verdwenen woorden uit de eigen taal en er kwamen er andere voor in de plaats. Er kwamen nieuwe woorden voor zaken waarvoor de Germanen geen woorden hadden, omdat de zaken die die woorden benoemden, bij de Germanen niet voorkwamen. Zo hadden de Germanen wanden (= met leem bestreken vlechtwerk van twijgen), maar geen stenen muren. Die muren (< Latijn murus ‘stenen muur’) hebben de Germanen van de Romeinen overgenomen.

Zo hadden de Germanen wanden, maar geen stenen muren

Daarnaast zorgde taalcontact voor veranderingen in de uitspraak en de grammatica. Zo markeert onder andere de zogenaamde Germaanse klankverschuiving de overgang van Indo-Europees naar Germaans. Dat is een reeks veranderingen waarbij medeklinkers van het Indo-Europees systematisch veranderden in andere medeklinkers. De p, t en k werden f, th en ch en later in het Nederlands v, d en ch of h. Die verandering deed zich in andere Indo-Europese talen niet voor, zodat we de oorspronkelijke p nog zien in het Latijnse woord piscis, maar niet meer in Engels fish, Duits Fisch en Nederlands vis. Een vergelijkbare verschuiving deed zich voor van b, d en g naar p, t en k. In het Latijnse labium is de oude b nog zichtbaar, maar in het Engels, Duits en Nederlands hebben we lip, Lippe en lip. En een derde verschuiving was die van bh, dh en gh naar b, d en g. In het Latijnse frater herinnert de f nog aan de oorspronkelijke bh (een aangeblazen b), maar in de het Engels, Duits en Nederlands zien we een b: brother, Bruder en broeder. Die veranderingen ontstonden doordat voor-Indo-Europese bevolkingsgroepen de taal van de Indo-Europese indringers overnamen en daarbij vereenvoudigingen in hun nieuwe taal aanbrachten, omdat ze het ingewikkelde medeklinkersysteem niet juist konden vernemen.

Interessant is dat een vergelijking van Latijn en Nederlands soms tot schijnbare overtredingen van die taalwet – zo’n klankverschuiving noemen we een taalwet – leiden. Het Latijnse piper zou overeen moeten komen met Nederlands vever i.p.v. peper. Fout gedacht. Het Nederlandse peper is een Latijns leenwoord dat in het Nederlands opgenomen is toen de Germaanse klankverschuiving allang uitgewerkt was. Van der Sijs beschrijft ook hoe nog andere Indo-Europese medeklinkers en klinkers in de Germaanse talen veranderden. En ook de overgang van het Germaans naar het Nederlands wordt gedetailleerd beschreven. Ook grammaticale veranderingen (vereenvoudigingen) zijn het gevolg van taalcontact: sprekers van andere talen die het Germaans overnamen, kregen dat Germaans niet perfect onder de knie en brachten gaandeweg vereenvoudigende veranderingen in de taal aan. Zo is het systeem van de zwakke werkwoorden (met achtervoegsel -de of -te in de verleden tijd, bv. leefde) geïntroduceerd, wat een vereenvoudiging van het taalsysteem inhield.

Oudnederlands, Middelnederlands, Nieuwnederlands

Vanaf ongeveer de 6e eeuw na Christus kunnen we van Nederlands spreken. Van der Sijs deelt de geschiedenis van het Nederlands in zes verschillende fasen (en dus hoofdstukken) in: Oudnederlands (6e eeuw – tweede helft 12e eeuw), Middelnederlands (tweede helft 12e eeuw – begin 16e eeuw), het ontstaan van de standaardtaal (16e en 17e eeuw), de cultivering van de standaardtaal (18e en 19e eeuw), de emancipatie van de spreektaal en de opmars van de taalpolitie (20e eeuw) en ten slotte pluricentrisch, digitaal en gelaagd Nederlands (21e eeuw).

In elk van die hoofdstukken wordt aandacht geschonken aan culturele, politieke of maatschappelijke ontwikkelingen die invloed hadden op de taal: volksverhuizingen, schrijfcentra in de middeleeuwen, de boekdrukkunst, het onderwijs, de geletterdheid … Voor elke periode worden ontwikkelingen in het klanksysteem, het ontstaan van nieuwe afleidingen en samenstellingen, het opduiken van nieuwe voor- en achtervoegsels, de komst van nieuwe leenwoorden en leenvertalingen, nieuwe voegwoorden, bijwoorden en voorzetsels, veranderingen in de zinsbouw, ontwikkelingen in de spelling … beschreven.

Naarmate de eeuwen op elkaar volgen, wordt de drang om kunstmatig in de taal in te grijpen steeds sterker

Van eeuw tot eeuw verandert het Nederlands van een nog relatief synthetische taal met vervoegingen en verbuigingen (naamvallen) in een analytische taal, waarin voorzetsels in de plaats komen van naamvallen en waarin het wegvallen van naamvallen gecompenseerd wordt door een vastere volgorde van zinsdelen. Steeds wordt duidelijk gemaakt dat taalcontact en migratie daarbij een belangrijke rol gespeeld hebben. Tegelijk is het Nederlands van vandaag ook het resultaat van eeuwenlang sleutelen aan de taal. Van de middeleeuwen tot vandaag hebben taalkundigen en schrijvers hun invloed op de taalontwikkeling doen gelden. Simon Stevin, P.C. Hooft, Joost van den Vondel, Christiaen van Heule, Pieter Weiland en nog vele anderen hebben elk op hun manier hun stempel op het Nederlands gedrukt. Nicoline van der Sijs mag dan wel meermaals laten doorschemeren dat de taal evolueert en dat het geen of weinig zin heeft om te proberen de taalevolutie tegen te gaan, toch blijkt meermaals dat ingrijpen eigenlijk vaak succesvol was. Dat we vandaag een onderscheid maken tussen sommige en sommigen, mij en mijn, na en naar, te en tot is het gevolg van bewuste taalberegeling. Meer zelfs: naarmate de eeuwen op elkaar volgen, wordt de drang om kunstmatig in de taal in te grijpen steeds sterker. Er ontstaan steeds meer regels die eigenlijk niet steunen op de oorspronkelijke taalwerkelijkheid.

De auteur beschrijft taalontwikkelingen zonder daarbij alle details te geven die wel in gespecialiseerde literatuur over historische taalkunde te vinden zijn. Daardoor kan de geïnteresseerde leek het verhaal wellicht zonder al te grote problemen volgen. Dat is een van de grote verdiensten van dit boek, dat niet als een studieboek of als een wetenschappelijk naslagwerk op te vatten is, maar als een leesboek. De hele ontwikkelingsgang van de Nederlandse taal wordt in doorlopende tekst beschreven. Voorbeelden worden in de tekst opgenomen en slechts af en toe duikt een tabel of een reeks uit de tekst afgezonderde voorbeelden op. De informatiedichtheid is dan weer zo groot, dat de lezer er goed zijn aandacht bij moet houden om niet te verdwalen in de enorme hoeveelheid taalfeiten die elkaar in een serieus tempo opvolgen. De lezer die erin slaagt om die aandacht vol te houden, wordt beloond met een prachtig verhaal met een duidelijke rode draad: migratie en taalcontact hebben het uitzicht van het Nederlands grondig veranderd.

Nicoline van der Sijs,
15 eeuwen Nederlandse taal,
Sterck & De Vreese, Gorredijk, 2019, ISBN 978 90 5615 534 6, 256 pp.
Prijs: € 22,50

Peter Debrabandere is docent Nederlands, Duits en copywriting aan de Katholieke Hogeschool VIVES, Brugge. Hij is hoofdredacteur van Neerlandia. Contact: peter.debrabandere@scarlet.be

Deze boekbespreking werd gepubliceerd in Neerlandia 2020/1.

mercredi, 26 juin 2019

Un Etat, plusieurs langues ?

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Un Etat, plusieurs langues ?

par Eugène Guyenne

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Puisque le Parti des Européens propose à l’Europe, la solution d’un Etat unitaire, il n’en reste pas moins complexe d’aborder toutes les questions qui s’y poseraient en conséquence. Comme la question de la langue. Si les États-nations sont basés majoritairement sur une même langue, une langue « nationale », il n’en reste pas moins qu’il existe des contre-exemples d’États-nations reconnaissant officiellement plusieurs langues à la fois, ne constituant donc pas des « langues nationales » mais des langues dédiées à des communautés distinctes.

En Europe notamment, on trouve comme contre-exemples des États comme la Suisse, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, la Russie, l’Irlande et encore Malte. On pourrait même aller plus loin en évoquant d’autres territoires, non reconnus comme États, mais « pays » (au sens large) et où pourtant y sont parlées plusieurs langues. Comme les divers territoires britanniques (Écosse, Pays de Galles, île de Man, de Guernesey, Jersey, Gibraltar), la Catalogne, l’Alsace, le Pays de Bade, la Wallonie ou encore la Silésie.

En effet, prenons 3 cas : Malte, Belgique, Russie. A Malte, on y parle la langue locale, reconnue comme « nationale », le maltais (langue chamito-sémitique). Et l’anglais, langue du dernier occupant. En Belgique, cas très particulier, on n’y parle pas plus le belge (dialecte celtique) depuis l’Antiquité ce qui fait qu’il n’y a pas de « langue nationale », au sens où la langue rassemble les gens de même naissance. Il y a trois langues officielles, toutes issues des anciennes puissances frontalières ayant occupé le territoire (Royaume de France, Provinces-Unies, Saint-Empire-Romain-Germanique).

En Russie et dans de nombreux territoires (oblasts, kraïs), on y parle la langue « nationale », le russe (langue slave). Plus d’autres langues propres aux régions autonomes (pour ne citer qu’un exemple, l’ingouche pour l’Ingouchie), tirant des souches non indo-européennes, qu’elles soient caucasiennes (adyguéen, kabarde, ingouche, tchétchène), altaïques (bouriate, kalmouk, bachkir, iakoute, tatar, touvain, khakasse, tchouvache, altaïen), ouraliennes (komi, mari, oudmourte) ou finno-ougriens (vote, vepse). Seule la langue ossète, composante du groupe iranien est parlée en Ossétie du Nord, région rattachée à la Fédération.

Pour revenir au thème principal, oui il est possible d’avoir plusieurs langues officielles, car il ne s’agit que de cela, dans un Etat. Pour la « cohésion nationale » est-ce que cela remet en cause les principes de l’Etat-nation, du bien commun et d’entente d’une même société ? Non. Le problème de la Suisse et de la Belgique n’est pas la répartition entre trois communautés européennes. Le problème de la Russie, État disparate sur le plan ethnolinguistique, est plutôt lié aux valeurs qui y sont véhiculées notamment par des gens comme le tchétchène Ramzan Kadyrov.

Alors quelle(s) langue(s) officielle(s) pour l’Europe de demain? Certains germanophobes vous répondront l’allemand. Certains anglophobes vous répondront l’anglais. Le latin était un choix de proposition de Gérard Dussouy, en y faisant mention dans son ouvrage « Fonder un Etat européen » parut en 2013, « langue de la civilisation européenne par excellence […] longtemps pratiquée par toutes les populations éduquées d’Europe » (voir l’interview de Thomas Ferrier le 2 juin 2013). L’ « europaiom » (proto-indo-européen modernisé) est une des pistes d’ouverture à étudier. Le Parti des Européens a un avis sur cela : les langues les plus parlées par les Européens devront être reconnues et praticables sur l’ensemble du territoire (sans être un chiffre conséquent ni exhaustif) : 7. Soit l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le russe et le polonais, soit deux langues germaniques, trois langues romanes, deux langues slaves. Plus les langues régionales, propres aux régions (le dialecte navarrais, badois, mannois, vénitien, etc…).

Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)

lundi, 15 décembre 2014

Non, le latin n’est pas une langue morte !

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Non, le latin n’est pas une langue morte!

Le latin est bel et bien intégralement enseigné (vocabulaire et syntaxe, littérature et histoire…)

par Bertrand Dunouau

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il y a si peu de raisons de se réjouir aujourd’hui de décisions politiques fortes, assumées et justes en France que je souhaiterais rendre ici hommage au ministère de l’Éducation Nationale qui n’est toujours pas revenu à ce jour sur une dénomination pourtant refusée par l’UNESCO…

Selon les propres critères de cette dernière, le latin n’est pas une langue morte 1, c’est une langue qui n’existe même pas ! Ne cherchant seulement pas à définir les critères de risques pour les langues dites anciennes (ainsi nommées par notre ministère français de l’Éducation nationale qui, notons-le, a su intelligemment appliquer une distinction évidente entre les langues parlées couramment, dites langues vivantes, et les langues qui relèvent d’une rechercher universitaire !), elle évacue franchement la situation en classant le latin comme une langue « morte », au même titre que le gaulois ! Mais les situations ne sont-elles pourtant pas entièrement différentes ?

Tandis que le gaulois ne peut plus être enseigné comme une langue (qu’elle soit vivante ou ancienne) car nous ne possédons que des bribes de mots et de syntaxe par l’intermédiaire de recoupements avec d’autres langues de l’Antiquité, le latin, lui, est bel et bien intégralement enseigné (vocabulaire et syntaxe, littérature et histoire…).

De plus, il est même encore parlé, et pas seulement par les quelques prêtres qui se réunissent à Rome pour les grandes occasions internationales (même dans ce milieu, la langue la plus courante n’est plus le latin, mais l’anglais), image d’ailleurs stéréotypée d’une Église qui resterait conservatrice. Non, ce sont des centaines d’amoureux du latin, de toutes conditions, de tous âges et de tous milieux socio-culturels qui aiment à se réunir au moins une fois par an à Rome ou à Paris pour avoir le plaisir de parler latin. Certains enseignants dispensent même entièrement leurs cours de latin… en latin ! Il existe aussi de nombreux sites entièrement rédigés en latin 2 ! Et ce toujours au XXIe siècle ! Alors l’UNESCO souhaiterait-elle vraiment faire mourir le latin ou reconnaîtra-t-elle enfin que le latin n’est pas une langue morte ? Quoi qu’il en soit, je dis « Bravo ! » à notre ministère de l’Éducation nationale sur ce point, alors que par ailleurs je me bats fermement contre lui sur d’autres sujets (introduction généralisée du numérique à l’école, théorie du genre, au hasard !).

[NDLR : on peut même se procurer Le Petit Nicolas en latin !]

  1. Malgré la dénomination malheureuse de M. Abdul Waheed KHAN [PDF]
  2. Schola nova (site belge), Vita Latinitatis, Ephemeris, etc.

lundi, 06 octobre 2014

Warum Sprachen sterben

Warum Sprachen sterben

von Niels Krautz

Ex: http://www.blauenarzisse.com

 Rund 3.000 Sprachen sind weltweit laut der UNESCO vom Aussterben bedroht. Es geht um weit mehr als Exotik: Sterben die Sprachen, verschwinden auch die Völker.

Es gibt viele von ihnen: nicht nur in Europa, sondern auch in Asien, Amerika und Ozeanien. Aber keiner muss in die Ferne schweifen. Auch hier in Deutschland sind sie zu sehen, auf Schildern, in Ämtern und in Schulen. In Europa und Vorderasien heißen sie unter anderem Aragonesisch, Istriotisch, Gälisch oder auch Karaimisch. Sie muten meist etwas seltsam an und man hört sie kaum noch. Die Rede ist von bedrohten Sprachen und Dialekten.

Manche Ursprachen leben bis heute fort

Vor circa 50.000 Jahren entwickelte sich laut dem US-​amerikanischen Linguisten Merritt Ruhlen in Afrika die erste Sprache der Menschheit, welche nur aus einigen Lauten zusammengesetzt war. Anderen Forschern zufolge soll der gemeinsame Vorfahre von Mensch und Neandertaler die ersten Worte bereits vor rund 500.000 Jahren geäußert haben. Im Laufe der Jahrhunderte hat sich unsere Sprache immer weiter gewandelt. Neue Wörter kamen hinzu, die Räume flossen ineinander über. Oder sie wurden umgewandelt, um der jeweiligen Sprache besser zu dienen.

Allein der germanische Sprachraum umfasst nicht nur Europa, sondern auch Teile Amerikas und Vorderasiens. Aus ihm bildeten sich tausende von Dialekten heraus und dazu viele Sprachen, die wir heute noch abgewandelt sprechen. Doch zahlreiche von ihnen gingen im Lauf der Jahrhunderte verloren. Oder sie wurden so stark verändert, dass ihre Ursprungsform kaum noch zu erkennen ist.

Das Sterben der Sprachen ist kein Schicksal

Man könnte meinen, es sei der Lauf der Welt, dass Sprachen kommen und gehen. Doch das stimmt nicht ganz. In der modernen Welt halten sich Sterben und Neuentstehen nicht mehr in der Waage. Fast 2.000 Sprachen existieren weltweit, die von weniger als 1.000 Menschen gesprochen werden. In Amerika und Australien sind sogar 100 bis 200 vom Aussterben bedroht. Die Vorherrschaft einiger weniger Sprachen übt zunehmenden Druck auf andere aus. Englisch ist sicher eine der dominantesten davon. Auch die Mobilität der Volksgruppen und enge Kontakte der sozialen Netzwerke spielen dabei eine große Rolle.

Diese Entwicklung lässt sich am Beispiel der irischen Sprache – Gaeilge in der seit 1948 geltenden Orthografie – betrachten. Durch die große Hungersnot im 19. Jahrhundert und die darauf folgende Emigration zahlreicher Iren in die neue Welt reduzierte sich die Anzahl der Irisch sprechenden Menschen um 1,5 Millionen.

Das Irische konnte vorerst gerettet werden

Eltern brachten ihren Kindern die englische Sprache näher, damit sie in der besetzten Heimat bessere Chancen auf einen Arbeitsplatz hatten. Dadurch verdrängte Englisch zunehmend die irische Sprache. Sie wurde in der Öffentlichkeit nur noch als Sprache der Unterschicht angesehen.

Wiederbelebungsmaßnahmen wurden nach der Unabhängigkeit Irlands im Jahre 1922 eingeleitet, als sich das Land von der englischen Herrschaft befreite. Verschiedene Fördervereine des Irischen entstanden, zum Beispiel der „Conradh na Gaeilge“, was soviel heißt wie „Liga des Irischen”. Der Zensus von 2006 ergab jedoch, dass nur noch 1,66 Millionen Menschen, also 40,8 Prozent der Bevölkerung, irisch sprechen konnten. Davon waren höchstens 70.000 Muttersprachler, welche die Sprache aber nicht täglich gebraucht haben. Irland versucht daher die sinkende Tendenz der Irisch sprechenden Einwohner zu bremsen. Schilder, Amts– und Straßennamen wurden mit der englischen sowie der irischen Sprache beschriftet. In den Schulen wird in der eigentlichen Landessprache unterrichtet. Eine kleine Trendwende wurde damit zumindest geschaffen.

In Japan blieb die Sprachpolitik erfolglos

Die Förderung der gälischen Sprachen, wozu auch Irisch zählt, sind länderübergreifend. Denn auch Länder wie Schottland, Wales oder die Bretagne haben sinkende Zahlen, der die keltischen Dialekte sprechenden Bevölkerung zu verzeichnen und versuchen, diese Tendenz zu stoppen.

Ein drastisches außereuropäisches Beispiel ist die Sprache der Ainu. Dieses Volk lebt auf der Insel Hokkaido an der Nordspitze der japanischen Hauptinsel. Die Ainu unterscheiden sich ethnisch, kulturell und auch sprachlich von den Japanern. Ende der 1980er Jahre soll es nur noch 15 kompetente Ainu-​Sprecher gegeben haben. Daher kann die Sprache als nahezu ausgestorben gelten. 1997 jedoch erließ Japan das Ainu-​Gesetz, welches die Förderung und Unterstützung der Ainu-​Sprache und des kulturellen Erbes dieses kleinen Volkes beinhaltete. Doch viele Sprachwissenschaftler fürchten, dass der Verlust dieser einzigartigen Sprache nicht mehr aufzuhalten sei trotz der Bemühungen der japanischen Regierung.

Sprachimperialismus führt zum Sprachmord

Ein Großteil dieser Forscher sieht den Kulturimperialismus vieler großer Nationen des 19. Jahrhunderts als ausschlaggebend für das Sprachsterben an. Kleinere Völker wie die Ainu und die Iren sind folglich die Leidtragenden der Kulturdominanz großer Volksgruppen. Zu Recht sprechen viele von einem sogenannten „Linguizid“, einem „Sprachmord“.

Durch die stark ausgeprägte Dominanz des US-​amerikanischen Englisch in Nordamerika stehen auch dort viele kleinere Ureinwohnersprachen vor dem Aussterben. Es handelt sich also nicht nur um ein Sprach-​, sondern auch ein Kultursterben. Die Sprachgruppe des ehemals großen Stammes der Schoschonen, der in der mittleren USA beheimatet ist, gilt laut dem UNESCO Atlas of the World’s Languages in danger als stark bedroht. Denn es gibt nur noch ein paar tausend Menschen, die diese traditionsreiche Sprache sprechen. Doch bisher wurde kein landesweites Gesetz erlassen, welches das Sprachsterben indigener Völker verhindern könnte. Vor allem die Vereinten Nationen verabschiedeten eine Vielzahl internationaler Gesetze, welche die Rechte indigener Völker bewahren sollten. Ob sich die nationalen Regierungen daran zwangsläufig halten müssen, steht freilich auf einem anderen Blatt.

Auch in Deutschland stirbt die Sprachvielfalt

Das Sprachsterben und auch das Dialektsterben bleiben jedoch nicht nur ein Problem kleinerer Völker und Kulturen. Denn auch in Deutschland ist der Dialekt rückläufig. Der starke Einfluss hochdeutscher Medien und die Mobilität der Bevölkerung vermischen die verschiedenen Dialektvarianten. Daher gibt es einen starken Rückgang aller gesprochenen Dialekte in Deutschland. So wurden 2009 13 deutsche Regionalsprachen, darunter auch Kölsch und Bairisch, von der UNESCO als vom Aussterben bedroht gemeldet.

200 Sprachen sind demnach während der letzten Generationen ausgestorben, etwa 1.700 sind ernsthaft gefährdet, etwa 600 werden kaum noch gepflegt. Der stellvertretende Direktor des „Living Tongues Institute“ für bedrohte Sprachen in Washington, Robert Harris, erklärte: „Wenn wir eine Sprache verlieren, verlieren wir Jahrhunderte menschlichen Denkens über Zeit, Meerestiere, Rentiere, essbare Pflanzen, Mythen, Musik, das Unbekannte und das Alltägliche.“ Stirbt eine Sprache, dann verschwindet weitaus mehr als ein paar Vokabeln.

Bild: Zweisprachiger Wegweiser in Irland /​flickr​.com /​wolfgangplusk /​CC BY-​NC-​ND 2.0

00:05 Publié dans Langues/Linguistique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langues, linguistique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 01 mars 2014

Het recht van talen op een territorium

Het recht van talen op een territorium

Linguistic Justice

Ex: http://www.doorbraak.be

Filosoof Philippe Van Parijs somt op waarom ‘autochtone’ talen een streepje voor behoren te hebben. 

Karin Dedecker

Op dinsdag 18 februari vond aan de faculteit letteren van de Antwerpse campus KU Leuven een debat plaats over ‘minderheidstalen in Canada en België’. De Canadese professor Lynne Bowker leidde in met een uitgebreide schets over de taal(politieke) situatie in haar thuisland. Daarna volgde een publiek debat tussen Peter De Roover en Philippe Van Parijs. Beide deelnemers vulden elkaar mooi aan in het evenwichtige debat waarbij ze de tegenstellingen niet opzochten maar elk vanuit een andere achtergrond de problematiek bespraken van meertaligheid, meertalig onderwijs, taalpolitiek, territorialiteit.

Omdat men ons van positieve bevooroordeling zou kunnen beschuldigen wanneer het onze gewezen chef-politiek betreft, zoemen we in op één aspect dat door Philippe Van Parijs specifiek werd belicht en ook onderwerp is van zijn boek Linguistic Justice for Europe and for the World.

Moderator Luc van Doorslaer vroeg of er een onderscheid mag worden gemaakt, zoals het geval is in charter van de Minderheidstalen, tussen traditionele talen en de talen van inwijkelingen. Hebben het Fins of Litouws meer rechten in Europa dan het Arabisch of Turks, hoewel die laatste twee veel meer sprekers tellen in de Europese Unie. Voor Peter De Roover was het antwoord voorspelbaar ‘ja’. Hij wees onder meer op de hoge economische en maatschappelijke kost van officiële ‘multitaligheid’. De filosoof Philippe Van Parijs trad hem daar in bij.

Nieuwe talen die samen met inwijkelingen een land binnenkomen, hebben ofwel een lagere status dan de lokale taal (het Turks of Arabisch in Vlaanderen) ofwel een hogere (het Frans vroeger, het Engels vandaag rond Brussel). In beide gevallen zijn er voor Van Parijs argumenten om de oorspronkelijke taal voorrang te verlenen.

Sociale cohesie

Sprekers van nieuwe talen met lagere status leren best de taal van de streek waar ze gaan wonen omdat anders de sociale cohesie, de maatschappelijke samenhang onder druk dreigt te komen. Mensen die elkaars taal niet kennen, kunnen moeilijk samen-leven. Het gebrek aan kennis van de lokale taal, werkt ook de sociale mobiliteit van de nieuwkomers tegen, wat leidt tot economische achterstand. Tenslotte is de kennis van het Nederlands noodzakelijk om volwaardig burger te kunnen zijn in Vlaanderen en bijvoorbeeld het politieke en maatschappelijke debat te kunnen volgen, laat staan er aan deel te nemen.

Ook voor sprekers van talen met een hogere status, is het aangewezen de taal te leren van het land waar ze naartoe gekomen zijn. Van Parijs denkt daarbij in het bijzonder aan inwijkelingen uit rijke landen die Engels spreken. De drie argumenten voor de talen met lagere status, zijn dan niet allemaal even zeer van toepassing. Engelstaligen hebben meestal geen kennis nodig van het Nederlands om zich economisch te handhaven. Maar Van Parijs ziet wel drie andere redenen.

De eerste noemt hijparity of esteem, wat we ongeveer kunnen vertalen als wederzijds gelijkwaardig respect. Als Engelstaligen weigeren Nederlands te praten, geven ze blijk van een soort neerbuigende koloniale ingesteldheid die moet worden afgekeurd.

Het tweede argument heet bij Van Parijskindness driven agony, de door vriendelijkheid gedreven kwelling. Sprekers van het Nederlands die ook Engels beheersen zullen vanuit een soort vriendelijkheid snel overschakelen naar dat Engels als de gesprekspartner het Nederlands niet spreekt. Met goede bedoelingen legt de Nederlandstalige zich dan een beperking op, door de taal van de andere als communicatiemiddel te gebruiken. Dat leidt er toe dat de zwakkere taal verdrongen wordt door de sterkere, wanneer de gebruikers van de zwakkere ook de sterkere beheersen en het omgekeerde niet het geval is.

Tenslotte heeft elke taal het recht ergensQueente zijn, op één bepaald grondgebied als de belangrijkste taal te gelden. Laat het Frans wereldwijd meer gesproken worden dan het Nederlands, in Vlaanderen is het omgekeerde het geval. Talen zonder territorium waar die taal de hoofdrol speelt, hebben het erg moeilijk om zichzelf te handhaven. Deze set van drie argumenten respecteren, noemt de zelf meertalige Van Parijs een zaak van ‘linguistic justice’.

 Foto: © Reporters

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lundi, 24 février 2014

LA CHARTE DES LANGUES REGIONALES

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LA CHARTE DES LANGUES REGIONALES
 
La question embarrassante des nouveaux droits donnés aux langues régionales

Michel Lhomme
http://metamag.fr

L’Assemblée Nationale a débattu le 22 janvier 2014 d’une proposition de loi constitutionnelle du groupe socialiste portant modification de la Constitution afin de permettre la ratification de la Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires. De nouvelles questions se posent. 

La reconnaissance officielle de langues régionales ou minoritaires ne participe-t-elle pas de la déconstruction de l'Europe et ne vise-t-elle pas à accroître les fractures hexagonales déjà si nombreuses ? Le régionalisme européen n'est-il pas le serpent de mer de l'américanisation de l'Europe, de son « l'Otanisation » , de sa fédéralisation souhaitée par les Atlantistes ? La question est plus qu'embarrassante pour les partisans d’une Europe des régions, du particularisme régional contre l'Europe des nations ou des patries. Et si nous n'avions pas pressenti l'instrumentalisation des régions au sein de la construction européenne ?   L’Assemblée nationale a voté le principe de la ratification de la Charte européenne des langues régionales qui a vu le jour en 1992 sur les bancs du Conseil de l’Europe. Elle vise à protéger et à promouvoir l’usage des langues dites régionales et minoritaires en Europe en leur conférant un statut officiel, et des moyens financiers pour renforcer leur usage notamment dans la sphère publique. La ratification avait buté sur l’article deux de notre Constitution selon lequel « la langue de la République est le français ». Si le Sénat suit demain l’Assemblée, ce qui devrait être le cas, eu égard aux postures politiciennes des différentes formations qui le composent, la voie à un changement de la Constitution sera ouvert. Et rapidement quelque 78 langues régionales auront un statut officiel en France.

L’éloignement et les particularismes locaux bien réels de l'Outre-mer, que l'on songe par exemple au Tahitien ou au Mahorais, justifient que les langues et cultures locales d’outre-mer soient protégées, y compris constitutionnellement mais en métropole, la situation n'est-elle pas tout autre ? Donner des droits linguistiques nouveaux, n'est-ce pas conforter les séparatismes et les communautarismes comme en Espagne ou en Flandre ? La question sous-jacente est-elle d'ailleurs vraiment celle à proprement parler des langues régionales ou celle de la langue arabe dialectale pratiquée dans certaines régions de France ? 

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Personne n’empêche aujourd'hui les Français d’échanger dans une langue régionale s’ils le souhaitent. Pôle emploi recourt  régulièrement au créole pour faciliter la bonne compréhension des usagers aux Antilles mais faut-il aussi instaurer le multilinguisme pour tenir compte des langues de migrants (arabe dialectal, berbère, romani, wolof, swahili …), qui n’ont rien de régional mais sont parfois si importantes en certaines parties du territoire français qu'on n'entend plus que cela ? Est-ce là un moyen efficace pour renforcer l’intégration et permettre à chaque jeune Français de trouver sa place dans la société française ?

 

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Ces débats de fond ont été esquivés. Pourtant, il semblerait que loin de l'actualité immédiate, il y ait eu un volontarisme et un empressement du gouvernement socialiste à faire passer la loi au plus vite. Pourquoi ? Certes, la ratification de la Charte constituait le 56e des 60 engagements du candidat François Hollande. De fait, le texte sur les langues régionales paraît aussi un cadeau qui ne mange pas de pain pour la Bretagne révoltée des bonnets rouges. Mais est-ce si innocent que cela ? Comment ne pas voir aussi que la reconnaissance officielle des langues régionales ou minoritaires participe de la déconstruction nationale programmée par les élites?  Le texte ne va-t-il pas échapper à la logique régionaliste de 1992 pour servir d'autres intérêts, la dynamique d'une politique « remplaciste » ? 
Revenons, sur ce point, sur quelques détails du texte de loi voté. Il précise à l’article 7-e que la notion de « groupe pratiquant une langue régionale » renvoie à la notion d’un peuple minoritaire enclavé dans un autre peuple. La proposition du groupe socialiste a donné une interprétation de la notion de « groupe » quasiment balkanique qui est contraire à ce que voulait la Charte de 1992 elle-même. De plus, les articles 9 et 10 de la Charte stipulent que « les langues régionales peuvent être utilisées en justice comme langue de procédure, l’accusé pouvant s’exprimer dans sa langue régionale' » et que « les autorités administratives utilisent les langues régionales, mettent à disposition des formulaires dans les langues régionales, et répondent dans cette langue »'. Ces dispositions sont bien évidemment contraires au bien connu article 2 de la Constitution de 1958.


En réalité, les députés socialistes ont fait diversion. Ils ont flatté les tenants des langues régionales ou minoritaires, et, en même temps, ils ont essayé de couper les ailes d’un texte qu’ils savent dangereux pour l’unité linguistique de la République. Bref, ils ont servi leurs intérêts électoralistes futurs auprès de la population immigrée. Ils ont en quelque sorte préparé le terrain de la division civile. Rappelons aussi que le Ministre de l'Education nationale a souhaité récemment généraliser, dans une feuille de route adressée aux éducateurs, l'enseignement de l'arabe ou d'une langue africaine mère dans les collèges et lycées pour favoriser, dit-il, sa chimère laïque de l'intégration. On voit bien que la charte des langues régionales sert maintenant de tout autre intérêt que ceux du royaume de Bretagne, du Comté de Nice ou du pidgin de la petite île de Saint-Martin dans les Caraïbes.

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mardi, 14 janvier 2014

Maurras, inlassable avocat des langues régionales

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Maurras, inlassable avocat des langues régionales
 
Ex: http://anti-mythes.blogspot.com
 
 
De ses tout premiers engagements de jeunesse, Maurras a-t-il conservé l’idée que décentralisation et défense des langues régionales vont de pair ? C’est une hypothèse naturelle, tant la chose allait de soi dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes de 1892. Mais ce n’est qu’une hypothèse, qu’il faudrait étayer par des études sérieuses qui, à notre connaissance, n’existent pas.

Lorsque Maurras construit son corpus doctrinal sur la République centralisatrice, les problématiques linguistiques n’y figurent pas en première ligne, ne serait-ce que parce tous les territoires ne sont pas concernés, ou pas également concernés. On pourrait dès lors formuler l’hypothèse inverse : le combat de Maurras pour la décentralisation, qui a donné lieu à un nombre considérable d’écrits, et son combat pour la langue et la culture provençales, accessoirement pour le breton ou l’alsacien, ont été menés quasi indépendamment l’un de l’autre, avec des rencontres qui ne sont que fortuites.
 
Pourquoi se poser cette question ? Simplement parce que l’ouvrage de synthèse que Maurras consacre aux langues régionales et à leur enseignement, Jarres de Biot, date de 1951, soit un an avant sa mort, alors que son équivalent L’Idée de la décentralisation a été composé en 1898.
 
Un élément de réponse se trouve peut-être dans l’observation du comportement du pays légal. Tout député, même le plus pénétré d’idéologie jacobine, sera un jour en butte au pouvoir d’un préfet et en tirera la conclusion que, s’il avait été libre de ses mouvements et de ses décisions, les choses seraient allé mieux et plus vite. Il y a donc chez chaque élu un décentralisateur qui sommeille et, lorsqu’il est dans l’opposition, il trouvera aisément matière à faire une proposition en ce sens. Dans L’Idée de la décentralisation, Maurras dresse l’impressionnante liste de ces joutes parlementaires, analysées avec minutie, et nul doute qu’il a continué à les suivre avec attention tout le restant à vivre de la IIIe République. Le scénario en a toujours été le même ; le parti au pouvoir enterre le projet, quelle que soit sa couleur, et c’est l’un des siens qui en représentera un autre semblable lorsque le gouvernement sera renversé, ce qui était fréquent à l’époque.
 
Les propositions en faveur des langues régionales, également récurrentes et également toujours retoquées, n’obéissaient pas à la même logique. Elles n’étaient présentées que par des élus des régions concernées, Bretons, Basques, Catalans… qui pouvaient également être décentralisateurs, mais qui souvent ne l’étaient pas. Maurras eut d’ailleurs très tôt affaire à certains dirigeants du Félibrige qui étaient de farouches jacobins. Ceci l’a sans doute amené à faire la part des choses.
 
Jarres de Biot, que nous publions aujourd’hui et qui n’a été tiré à l’époque qu’en édition de luxe à 500 exemplaires, est sans doute, avec Le Mont de Saturne qui est d’un tout autre genre, le plus achevé, le plus documenté, le mieux argumenté des textes écrits par le Maurras d’après guerre.
 
Sa publication fait suite à des polémiques qui se sont déroulées en 1950 pendant la discussion de la première loi républicaine sur l’enseignement des langues régionales, dite « loi Deixonne ». L’un des principaux adversaires de cette mesure fut l’académicien Georges Duhamel qui sonna le tocsin dans plusieurs articles du Figaro. Jarres de Biot est en fait la réponse de Maurras aux articles de Georges Duhamel ; il n’évoque pas la loi Deixonne en tant que telle.

Il n’est pas inutile de resituer ces événements dans leur contexte. Tout a commencé par l’initiative de deux députés communistes bretons, Pierre Hervé et l’aïeul Marcel Cachin. Ceux-ci exhument une proposition de loi déposée avant guerre par un député démocrate-chrétien nommé Trémintin, laquelle concernait l’enseignement de la langue bretonne à l’école primaire. Ils la rajeunissent quelque peu et la déposent, le 16 mai 1947. Mais juste avant, le 5 mai, le gouvernement Ramadier se sépare des ministres communistes ; c’est le début de la guerre froide en France. La bataille pour la langue bretonne commence donc dans un climat d’affrontement violent qui lui confère un enjeu inattendu ; rapidement, le MRP s’y associe, ce qui met les socialistes en minorité. Ceux-ci tiennent certes le gouvernement, mais sur ce point précis ils doivent composer et finissent par nommer un de leurs, Maurice Deixonne, rapporteur du projet de loi, avec mission occulte de le saboter autant que possible.
 
Deixonne est un gros bosseur, qui de son propre aveu ne connaît rien au sujet, et qui de plus a sans doute quelques fréquentations ultra-pacifistes d’avant guerre à se faire pardonner, la plupart de ses amis d’alors ayant fini dans la collaboration. C’est un orphelin qui s’est fait lui-même à coup de brillantes études ; mais dès la fin des années 1920 il interrompt sa carrière universitaire pour s’engager au parti socialiste. Sa puissance de travail impressionne ; d’ailleurs sa la loi sur les langues régionales, qui porte son nom, ne figure même pas dans sa biographie de l’Assemblée, tant il y a fait d’autres choses depuis jugées plus importantes…
 
Il s’attelle à la tâche et finalement, contre toute attente, réussit à finaliser un texte consensuel qui sera adopté par l’Assemblée le 30 décembre 1949.
 
Entre temps il sera parvenu à faire la jonction avec les députés catalans, puis à intégrer le basque et l’occitan, terme préféré après de longues escarmouches à ceux de provençal ou de langue d’oc. Il aura ainsi pratiquement reconstitué le contenu de la circulaire Carcopino de décembre 1941, qui par la force des choses ne concernait ni le flamand, ni l’alsacien, ni le lorrain, et qui a été abolie à la Libération.

Il reste alors, ainsi fonctionnait la quatrième République, à faire adopter le texte par le Conseil des ministres. Cela durera toute l’année 1950, jusqu’à promulgation de la loi le 11 janvier 1951. Cette année 1950 verra la polémique gagner la presse, l’Académie Française et tout le monde enseignant, avec d’un côté une alliance de fait entre communistes et MRP, auxquels on peut joindre l’Action française, et de l’autre les jacobins de tout bord, dénonçant les risques épouvantables qu’une heure facultative de langue bretonne à l’école fera immanquablement courir à l’unité française.

Le texte final de la loi est plus que modeste. Les mots « facultatif », « dans la mesure du possible », reviennent sans cesse. Le ton à l’égard des langues concernées est volontiers condescendant : il est question de « richesse du folklore et des arts populaires » ; rien de bien subversif, et cependant cela a conduit Georges Duhamel à pousser des cris d’orfraie au long de cinq éditoriaux d’avril et de mai 1950. Avec au moins une conséquence heureuse,celle d’avoir incité Maurras à écrire ce qu’il avait sur le cœur, sans doute depuis cinquante ans et plus.

Il y a eu deux éditions de Jarres de Biot, comportant en plus du texte lui-même des illustrations et des poèmes. Nous avons noté les variantes entre les deux éditions, et reproduit l’ensemble des illustrations. Nous publierons en revanche les poèmes à part, dans un autre cadre, car ils n’ont aucun rapport avec la loi Deixonne ni avec Georges Duhamel.

mardi, 17 septembre 2013

LA GEOPOLITICA DELLE LINGUE

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Claudio MUTTI

LA GEOPOLITICA DELLE LINGUE

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Sommario del numero XXXI (3-2013 [1])
 

“In queste condizioni, vi possono essere soltanto

lingue vincitrici e lingue vinte”

(J. V. Stalin, Al compagno Kholopov, 28 luglio 1950)

Lingua e Impero

Se il termine geolinguistica non fosse già utilizzato dai glottologi per significare la geografia linguistica o linguistica areale, ossia lo studio della diffusione geografica dei fenomeni linguistici, lo si potrebbe impiegare per indicare la geopolitica delle lingue, cioè il ruolo del fattore linguistico nel rapporto tra lo spazio fisico e lo spazio politico. A suggerire questa possibilità non è solo l’esistenza di analoghi composti nominali, come geostoria, geofilosofia, geoeconomia, ma anche la relazione della geopolitica delle lingue con una disciplina designata da uno di tali termini: la geostrategia.

La lengua es compañera del imperio“: il nesso tra egemonia linguistica ed egemonia politico-militare, così icasticamente rappresentato dal grammatico e lessicografo Elio Antonio de Nebrija (1441-1522), sottende la definizione che il Maresciallo di Francia Louis Lyautey (1854-1934) diede della lingua: “un dialetto che ha un esercito e una marina”. Al medesimo ordine di idee si ispira il generale Jordis von Lohausen (1907-2002), allorché prescrive che “la politica linguistica venga messa sullo stesso piano della politica militare” ed afferma che “i libri in lingua originale svolgono all’estero un ruolo talvolta più importante di quello dei cannoni”1. Secondo il geopolitico austriaco, infatti, “la diffusione d’una lingua è più importante d’ogni altra espansione, poiché la spada può solo delimitare il territorio e l’economia sfruttarlo, ma la lingua conserva e riempie il territorio conquistato”2. È questo, d’altronde, il senso della celebre frase di Anton Zischka (1904-1997): “Preferiamo i professori di lingue ai militari”.

L’affermazione del generale von Lohausen potrebbe essere illustrata da una vasta gamma di esempi storici, a partire dal caso dell’Impero romano, che tra i suoi fattori di potenza ebbe la diffusione del latino: una parlata contadina che con lo sviluppo politico di Roma diventò, in concorrenza col greco, la seconda lingua del mondo antico, usata dai popoli dell’Impero non perché costretti, ma perché indotti a ciò dal prestigio di Roma. Da principio il latino servì alle popolazioni assoggettate per comunicare coi soldati, i funzionari e i coloni; in seguito diventò il segno distintivo della comunità romana.

Tuttavia allo spazio imperiale romano, che per mezzo millennio costituì un’unica patria per le diversae gentes comprese tra l’Atlantico e la Mesopotamia e la Britannia e la Libia, non corrispose un’unica lingua: il processo di latinizzazione fu più lento e difficile quando i Romani si trovarono a contatto coi territori in cui si parlava la lingua greca, espressione e veicolo di una cultura che godeva, negli ambienti della stessa élite romana, di un prestigio superiore. Quello romano fu dunque in sostanza un impero bilingue: il latino e il greco, in quanto lingue della politica, della legge e dell’esercito, oltre che delle lettere, della filosofia e delle religioni, svolgevano una funzione sovranazionale, alla quale gli idiomi locali dell’ecumene imperiale non potevano adempiere.

Sicuramente è pressoché impossibile separare con una netta linea di confine il dominio del latino e quello del greco all’interno dell’Impero romano; nondimeno possiamo affermare che la divisione dell’Impero in due parti e la successiva scissione avvennero lungo una linea di demarcazione coincidente grosso modo col confine linguistico, che tagliava a metà sia i territori europei sia quelli nordafricani. In Libia, è proprio lungo questa linea che si è recentemente prodotta la frattura che ha separato di nuovo la Tripolitania dalla Cirenaica.

In seguito la carta linguistica dell’Europa ci presenta una situazione che Dante descrive identificando tre distinte aree: quella del mondo germanico, in cui fa rientrare anche Slavi e Ungheresi, quella di lingua greca, quella degl’idiomi neolatini3; all’interno di quest’ultima egli può ulteriormente distinguere le tre unità particolari di provenzale (lingua d’oc), francese (lingua d’oil) e italiano (lingua del ). Ma Dante è ben lungi dall’usare l’argomento della frammentazione linguistica per sostenere la frammentazione politica; anzi, egli è convinto che solo la restaurazione dell’unità imperiale potrebbe far sì che l’Italia, “il bel paese là dove il sì suona”4, torni ad essere “il giardin dello ‘mperio”5. E l’impero ha la sua lingua, il latino, poiché, come dice lo stesso Dante, “lo latino è perpetuo e non corruttibile, e lo volgare è non stabile e corruttibile”6.

In un’Europa linguisticamente frammentata, che il Sacro Romano Impero vorrebbe ricostituire in unità politica, una potente funzione unitaria è svolta proprio dal latino: non tanto dal sermo vulgaris, quanto dalla lingua di cultura della res publica clericorum. Questo “latino scolastico”, se vogliamo indicarne la dimensione geopolitica, “è stato il portatore per tutta l’Europa, ed anche fuori, della civiltà latina e cristiana: confermandola, come nelle Spagne, nell’Africa (…), nelle Gallie; o acquisendo ad essa zone nuove o appena sfiorate dalla civiltà romana: la Germania, l’Inghilterra, l’Irlanda, per non parlare poi anche di paesi nordici e slavi”7.

Le grandi aree linguistiche

Fra tutti gl’idiomi neolatini, l’espansione maggiore è stata raggiunta dalla lengua castellana. In seguito alla bolla di Alessandro VI, che nel 1493 divise il nuovo mondo tra Spagnoli e Portoghesi, il castigliano si impose nelle colonie appartenute alla Spagna, dal Messico fino alla Terra del Fuoco; ma anche dopo l’emancipazione i singoli Stati sorti sulle rovine dell’Impero delle Americhe mantennero il castigliano come lingua nazionale, ragion per cui l’America latina possiede una relativa unità culturale e il dominio linguistico spagnolo si estende anche ad una parte del territorio statunitense.

Per quanto riguarda il dominio dell’altra lingua iberica, a testimoniare l’estensione dell’area coloniale che in altri tempi appartenne al Portogallo basterebbe il fatto che l’idioma di Camões è “la lingua romanza che ha dato origine al maggior numero di varietà creole, per quanto alcune siano estinte o in via di estinzione”8: da Goa a Ceylon, a Macao, a Giava, alla Malacca, a Capo Verde, alla Guinea. Tra gli Stati che hanno raccolto l’eredità lusofona, si impone oggi il Paese emergente rappresentato dall’iniziale dell’acronimo BRICS: il Brasile, coi suoi duecento milioni di abitanti, a fronte dei dieci milioni e mezzo che vivono nell’antica madrepatria europea.

L’espansione extraeuropea del francese come lingua nazionale, invece, è stata inferiore a quella che esso ha avuto come lingua di cultura e di comunicazione. Infatti, se il francese è la quinta lingua più parlata nel mondo per numero di locutori (circa duecentocinquanta milioni) ed è la seconda più insegnata come lingua straniera, si trova invece al nono posto per numero di madrelingua (circa settanta milioni; circa centotrenta se si aggiungono anche gl’individui bilingui). In ogni caso, è l’unica lingua a trovarsi diffusa, come lingua ufficiale, in tutti i continenti: è lingua di scambio in Africa, il continente che annovera il maggior numero di entità statali (più d’una ventina) in cui il francese è lingua ufficiale; è la terza lingua nell’America del Nord; è usata anche nell’Oceano Indiano e nel Pacifico meridionale. Gli Stati e i governi che a vario titolo hanno in comune l’uso del francese sono raggruppati nell’Organizzazione Internazionale della Francofonia (OIF), fondata il 20 marzo 1970 con la Convenzione di Niamey.

Eminentemente eurasiatica è l’area d’espansione del russo, lingua comune e ufficiale di uno Stato multinazionale che, pur nel succedersi di fasi storiche e politiche che ne hanno cambiato la dimensione territoriale, rimane il più esteso sulla faccia della terra. Se nel periodo sovietico il russo poteva essere glorificato come “lo strumento della civiltà più avanzata, della civiltà socialista, della scienza progressista, la lingua della pace e del progresso (…) lingua grande, ricca e potente (…) strumento della civiltà più avanzata del mondo”9 e in quanto tale reso obbligatorio nell’insegnamento dei paesi dell’Europa orientale, dopo il 1991 esso gode di un diverso statuto in ciascuno degli Stati successori dell’Unione Sovietica. Nella Federazione Russa, la Costituzione del 1992 sancisce il diritto di ogni cittadino alla propria appartenenza nazionale ed all’uso della lingua corrispondente ed inoltre garantisce a ciascuna Repubblica la facoltà di avvalersi, accanto alla lingua ufficiale russa, delle lingue delle nazionalità che la costituiscono.

Se il russo è al primo posto per l’estensione del territorio dello Stato del quale esso è lingua ufficiale, il cinese detiene la preminenza per il numero dei parlanti. Usato attualmente da circa un miliardo e trecento milioni di persone, il cinese si presenta fin dall’antichità come un insieme di varianti che rendono alquanto problematica l’applicazione del termine dialetto; fra tutte primeggia il mandarino, un gruppo grande e variegato che a sua volta si distingue in mandarino del Nord, dell’Ovest e del Sud. Il mandarino del Nord, che ha il suo centro a Pechino, è stato preso a modello per la lingua ufficiale (tōnghuà, letteralmente “lingua comune”), parlata come lingua madre da più di ottocento milioni di persone. Ufficialmente la popolazione della Repubblica Popolare Cinese, che nella sua Costituzione si definisce “Stato plurinazionale unitario”, consta di cinquantasei nazionalità (minzu), ciascuna delle quali usa la propria lingua; fra queste, la più numerosa è quella han (92% della popolazione), mentre le altre cinquantacinque, che costituiscono il restante 8%, “parlano almeno sessantaquattro lingue, di cui ventisei hanno una forma scritta e sono insegnate nelle scuole elementari”10.

L’hindi e l’urdu, che possono essere considerati continuazioni del sanscrito, sono le lingue predominanti nel subcontinente indiano, dove dieci Stati dell’Unione Indiana costituiscono la cosiddetta “cintura hindi” e dove l’urdu è lingua ufficiale del Pakistan. La differenza più evidente tra queste due lingue consiste nel fatto che la prima si serve della scrittura devanagari, mentre la seconda fa uso dell’alfabeto arabo; sul piano lessicale, l’hindi ha recuperato una certa quantità di elementi sanscriti, mentre l’urdu ha incorporato molti termini persiani. Per quando riguarda in particolare l’hindi, si potrebbe dire che esso ha svolto nel subcontinente indiano una funzione analoga a quella del mandarino in Cina, poiché, formatosi sulla base di un dialetto parlato nelle vicinanze di Delhi (il khari boli), insieme con l’inglese è diventato, fra le ventidue lingue citate nella Costituzione indiana, la lingua ufficiale dell’Unione.  

L’arabo, veicolo della rivelazione coranica, con l’espansione dell’Islam si è diffuso ben al di fuori dei suoi confini originari: dall’Arabia al Nordafrica, dalla Mesopotamia alla Spagna. Caratterizzato da una notevole ricchezza di forme grammaticali e da finezze di rapporti sintattici, incline ad arricchire il proprio lessico attingendo vocaboli da dialetti e da lingue straniere, l’arabo prestò il proprio sistema alfabetico a lingue appartenenti ad altre famiglie, quali il persiano, il turco, l’urdu; codificato dai grammatici e divenuto lingua dotta del dâr al-islâm, si sostituì al siriaco, al copto, ai dialetti berberi; arricchì con numerosi prestiti il persiano, il turco, le lingue indiane, il malese, le lingue iberiche; come strumento di filosofia e di scienza, influenzò le lingue europee quando i califfati di Bagdad e di Cordova costituivano i maggiori centri di cultura ai quali poteva attingere l’Europa cristiana. Oggi l’arabo è in diversa misura conosciuto, studiato ed usato, in quanto lingua sacra e di pratica rituale, nell’ambito di una comunità che oltrepassa il miliardo di anime. Come lingua madre, esso appartiene a circa duecentocinquanta milioni di individui, stanziati su un’area politicamente frazionata che dal Marocco e dalla Mauritania si estende fino al Sudan ed alla Penisola araba. A tale denominatore linguistico si sono richiamati i progetti di unità della nazione araba formulati nel secolo scorso: “Arabo è colui la cui lingua è l’arabo”11 si legge ad esempio nello statuto del Baath.  

La lingua dell’imperialismo statunitense

In tutta la prima metà del Novecento, la lingua straniera più conosciuta nell’Europa continentale era il francese. Per quanto riguarda in particolare l’Italia, “solo nel 1918 vennero istituite cattedre universitarie di inglese ed alla stessa data risale la fondazione dell’Istituto britannico di Firenze, che, con la sua biblioteca e i suoi corsi linguistici, divenne ben presto il centro più importante di diffusione appunto della lingua inglese a livello universitario”12. Alla Conferenza di pace dell’anno successivo gli Stati Uniti, che si erano ormai introdotti nello spazio europeo, imposero per la prima volta l’inglese – accanto al francese – quale lingua diplomatica. Ma a determinare il decisivo sorpasso del francese da parte dell’inglese fu l’esito della seconda guerra mondiale, che comportò la penetrazione della “cultura” angloamericana in tutta l’Europa occidentale. Dell’importanza rivestita dal fattore linguistico in una strategia di dominio politico non era d’altronde inconsapevole lo stesso Sir Winston Churchill, che il 6 settembre 1943 dichiarò esplicitamente: “Il potere di dominare la lingua di un popolo offre guadagni di gran lunga superiori che non togliergli province e territori o schiacciarlo con lo sfruttamento. Gl’imperi del futuro sono quelli della mente”. Con la caduta dell’Unione Sovietica, nell’Europa centro-orientale “liberata” l’inglese non solo ha scalzato il russo, ma ha anche soppiantato in larga misura il tedesco, il francese e l’italiano, che prima vi avevano un’ampia circolazione. D’altronde, l’egemonia dell’inglese nella comunicazione internazionale si è ulteriormente consolidata nella fase più intensa della globalizzazione.

Così i teorici angloamericani del mondo globalizzato hanno potuto elaborare, basandosi sul peso geopolitico esercitato dalla lingua inglese, il concetto di “Anglosfera”, definito dal giornalista Andrew Sullivan come “l’idea di un gruppo di paesi in espansione che condividono principi fondamentali: l’individualismo, la supremazia della legge, il rispetto dei contratti e degli accordi e il riconoscimento della libertà come valore politico e culturale primario”13. Pare che ad introdurre il termine “Anglosfera” sia stato nel 2000 uno scrittore americano, James C. Bennett; a suo parere “i paesi di lingua inglese guideranno il mondo nel XXI secolo” (Why the English-Speaking Nations Will Lead the Way in the Twenty-First Century è il sottotitolo del suo libro The Anglosphere Challenge), poiché l’attuale sistema degli Stati è condannato a crollare sotto i colpi del cyberspazio anglofono e dell’ideologia liberale. Lo storico Andrew Roberts, continuatore dell’opera storiografica di Churchill con A History of the English Speaking Peoples since 1900, sostiene che il predominio dell’Anglosfera è dovuto alla lotta dei paesi anglofoni contro le epifanie del Fascismo (ossia – sic – “la Germania guglielmina, il nazismo, il comunismo e l’islamismo”), in difesa delle istituzioni rappresentative e del libero mercato.

Meno ideologica la tesi dello storico John Laughland, secondo il quale “l’importanza geopolitica della lingua inglese è (…) rilevante solo in funzione della potenza geopolitica dei paesi anglofoni. Potrebbe essere uno strumento da questi usato per rafforzare la loro influenza, ma non è una fonte indipendente di quest’ultima, perlomeno non della potenza militare”14. La lingua, conclude Laughland, può rispecchiare la potenza politica, ma non la può creare.

In questo caso la verità sta nel mezzo. È vero che l’importanza di una lingua dipende – spesso ma non sempre – dalla potenza politica, militare ed economica del paese che la parla; è vero che sono le sconfitte geopolitiche a comportare quelle linguistiche; è vero che “l’inglese avanza a detrimento del francese perché gli Stati Uniti attualmente restano più potenti di quanto non lo siano i paesi europei, i quali accettano che sia consacrata come lingua internazionale una lingua che non appartiene a nessun paese dell’Europa continentale”15. Tuttavia esiste anche una verità complementare: la diffusione internazionale di una lingua, contribuendo ad aumentare il prestigio del paese corrispondente, ne aumenta l’influenza culturale ed eventualmente quella politica (un concetto, questo, che pochi riescono ad esprimere senza fare ricorso all’anglicismo soft power); a maggior ragione, il predominio di una lingua nella comunicazione internazionale conferisce un potere egemone al più potente fra i paesi che la parlano come lingua madre.

Per quanto concerne l’attuale diffusione dell’inglese, “lingua della rete, della diplomazia, della guerra, delle transazioni finanziarie e dell’innovazione tecnologica, non vi è dubbio: questo stato di cose regala ai popoli di lingua inglese un incomparabile vantaggio e a tutti gli altri un considerevole svantaggio”16. Come spiega meno diplomaticamente il generale von Lohausen, il vantaggio che gli Stati Uniti hanno ricavato dall’anglofonia “è stato uguale per i loro commercianti e per i loro tecnici, per i loro scienziati e i loro scrittori, i loro uomini politici e i loro diplomatici. Più l’inglese è parlato nel mondo, più l’America può avvantaggiarsi della forza creativa straniera, attirando a sé, senza incontrare ostacoli, le idee, gli scritti, le invenzioni altrui. Coloro la cui lingua materna è universale, posseggono un’evidente superiorità. Il finanziamento accordato all’espansione di questa lingua ritorna centuplicato alla sua fonte”17.

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Quale lingua per l’Europa?

Nei secoli XVI e XVII, dopo che la pace di Cateau Cambrésis (1559) ebbe sancito la dominazione spagnola in Italia, la lingua castigliana, oltre ad essere usata dalle cancellerie di Milano e di Napoli, si diffuse nel mondo della politica e delle lettere. Il numero delle voci italiane (e dialettali) nate in quel periodo per effetto dell’influsso spagnolo è elevatissimo18. Tra tutti questi ispanismi, però, alcuni furono usati solo in maniera occasionale e non si possono considerare come entrati nell’uso generale; altri ebbero vita effimera e scomparvero senza lasciar traccia; solo una minoranza entrò stabilmente a far parte del vocabolario italiano. In seguito alla pace di Utrecht (1713), che segnò la fine dell’egemonia spagnola nella penisola, l’influenza del castigliano sulla lingua italiana “è stata di gran lunga inferiore a quello dei secoli precedenti”19.

È lecito supporre che nemmeno il colonialismo culturale d’espressione angloamericana debba durare per l’eternità; anzi, alcuni linguisti già prevedono che all’odierna fase di predominio anglofono seguirà una fase di decadenza20. Essendo legato all’egemonia imperialistica statunitense, il predominio dell’inglese è destinato a risentire in maniera decisiva della transizione dallo stadio unipolare a quello multipolare, per cui lo scenario che la geopolitica delle lingue può ragionevolmente prefigurare è quello di un mondo articolato secondo il multipolarismo delle aree linguistiche.

Diversamente dal continente americano, che presenta una netta ripartizione tra il blocco anglofono del nord e quello ispanofono e lusofono della parte centrale e meridionale, l’Eurasia è il continente della frammentazione linguistica. Accanto ai grandi spazi rappresentati dalla Russia, dalla Cina o dall’India, relativamente omogenei sotto il profilo linguistico, abbiamo uno spazio europeo caratterizzato da una situazione di accentuato multilinguismo.

Perciò sarebbe stato logico che i fondatori della Comunità Economica Europea, se proprio volevano rifiutare una soluzione monolinguistica, adottassero come lingue ufficiali, tra quelle dei Paesi aderenti, le due o tre più parlate nell’area; magari scegliendo, in previsione dei successivi allargamenti della CEE, una terna di lingue che rappresentassero le tre principali famiglie presenti in Europa: la germanica, la romanza e la slava. Invece l’art. 1 del regolamento emanato nel 1958 indicò ben quattro lingue (francese, italiano, tedesco e olandese) come “lingue ufficiali e lingue di lavoro delle istituzioni della Comunità”, col risultato che le “lingue di lavoro” sono oggi praticamente tre: francese, tedesco e inglese.

Il fallimento dell’Unione Europea impone di sottoporre a radicale revisione il progetto europeista e di rifondare su nuove basi l’edificio politico europeo. La nuova classe politica che sarà chiamata ad affrontare questo compito storico non potrà più eludere un problema fondamentale come quello della lingua.

1. Jordis von Lohausen, Les empires et la puissance, Editions du Labyrinthe, Arpajon 1996, p. 49.

2. Jordis von Lohausen, ibidem.

3. De vulgari eloquentia, VIII, 3-6.

4. Dante, Inf. XXXIII, 80.

5. Dante, Purg. VI, 105.

6. Dante, Convivio, I, 5.

7. Luigi Alfonsi, La letteratura latina medievale, Accademia, Milano 1988, p. 11.

8. Carlo Tagliavini, Le origini delle lingue neolatine, Pàtron, Bologna 1982, p. 202.

9. “Voprosy Filozofij”, 2, 1949, cit. in: Lucien Laurat, Stalin, la linguistica e l’imperialismo russo, Graphos, Genova 1995, p. 52.

10. Roland Breton, Atlante mondiale delle lingue, Vallardi, Milano 2010, p. 34.

11. Michel ‘Aflaq, La resurrezione degli Arabi, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2011, p. 54.

12. I. Baldelli, in Bruno Migliorini – Ignazio Baldelli, Breve storia della lingua italiana, Sansoni, Firenze 1972, p. 331.

13. Andrew Sullivan, Come on in: The Anglosphere is freedom’s new home, “The Sunday Times”, 2 febbraio 2003.

14. John Laughland, L’Anglosfera non esiste, “I quaderni speciali di Limes”, a. 2, n. 3, p. 178.

15. Alain de Benoist, Non à l’hégémonie de l’anglais d’aéroport!, voxnr.com, 27 maggio 2013.

16. Sergio Romano, Funzione mondiale dell’inglese. Troppo utile per combatterla, “Corriere della Sera”, 28 ottobre 2012.

17. Jordis von Lohausen, ibidem.

18. Gian Luigi Beccaria, Spagnolo e Spagnoli in Italia. Riflessi ispanici sulla lingua italiana del Cinque e del Seicento, Giappichelli, Torino 1968.

19. Paolo Zolli, Le parole straniere, Zanichelli, Bologna 1976, p. 76.

20. Nicholas Ostler, The Last Lingua Franca: English Until the Return of Babel, Allen Lane, London 2010.

 


 

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vendredi, 30 novembre 2012

El poder de una lengua es el poder de aquellos que la hablan

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El poder de una lengua es el poder de aquellos que la hablan

 

Alberto Buela (*)

 

Cuando hablamos hoy del lenguaje y de la lengua, tema sobre el que hay miles y miles de trabajos escritos, sabemos que sigue vigente la enseñanza de Guillermo Humboldt, que cada idioma fomenta un esquema de pensamiento y unas estructuras mentales propias. Dime en que idioma te expresas y te diré cómo ves el mundo.

Así los hablantes modelan una lengua y ésta modela la mente proyectando un modelo de pensamiento que adquiere su expresión máxima en las identidades nacionales o regionales.

En el caso del castellano, éste es expresión de unas veinte identidades nacionales consolidadas.

Pero la lengua no es aquella aprendida, no es la segunda lengua. La lengua como lugar de poder es la asumida existencialmente. Y así podemos comprender como siendo 56 los países francófonos y 22 los hispanoparlantes, tenga el castellano mayor peso internacional que el francés.

Es que de los 56 países franco parlantes solo tres o cuatro han asumido el francés vitalmente, el resto lo usa por conveniencia. En general, para pedir créditos a la metrópoli.

Con el inglés pasa algo parecido pero en menor medida, porque el peso poblacional de los anglo parlantes es mayor (USA, Inglaterra, Australia, Sudáfrica, Nueva Zelanda), no obstante la mayoría de los países que han declarado el inglés como idioma oficial, 59 en total, utilizan de hecho, infinidad de lenguas locales, que reducen la expresión de lo nacional en inglés. Por ej.: en Nigeria se hablan 521 lenguas. O en la India, ¿en qué expresa la identidad nacional el inglés, declarado idioma oficial? En nada.

Entonces, afirmamos que la lengua es un instrumento de poder cuando es asumida existencialmente, de lo contrario es un simple vehículo de comunicación como lo es el inglés en los aeropuertos.

En este sentido, el castellano como lengua occidental tiene una ventaja infinita respecto del inglés y del francés. Pues aun cuando supera al inglés, su máximo competidor, en más de cien millones de hablantes, posee la infinita ventaja que es efectivamente, la lengua oficial de veintidós naciones.

Si a ello le sumamos la proximidad lingüística del portugués (Brasil, Portugal, Mozambique, Angola et alii) se constituye una masa crítica de 800 millones de personas que pueden comunicarse entre sí sin mayor esfuerzo y, lo que es más importante, con estructuras mentales similares.

Esto no es un chiste, ni una anécdota, es un dato geopolítico de crucial importancia para comprender el mundo actual en profundidad.

Es incomprensible como de 31 Estados (22 hispano parlantes y 9 luso parlantes) no haya uno, al menos, que tenga una política internacional de defensa de la expresión lingüística luso-castellana.

Es incomprensible que los teóricos franceses, tan sutiles para otros asuntos, no se hayan apercibido que “la mayor presencia del español como lengua de trabajo internacional, garantiza una mayor presencia del francés, frente al inglés”.

En este campo específico estamos rodeados de un hato de ineptos. Ineptos que como el “rey cazador de elegantes” sostuvo en la última cumbre Iberoamericana de Cádiz que somos cuatrocientos millones los hispanoparlantes o como las autoridades del Instituto Cervantes que sostiene que somos 450 millones de castellano hablantes en el mundo ( cuando hoy sumamos 550 millones) y, para colmo de errores, que es la segunda lengua después del inglés: stultorum infinitus numerus est.

Más allá del rey Borbón y del Instituto Cervantes los usuarios habituales del castellano se han metido en el corazón del imperio talasocrático y así suman en USA, 45 millones. Este hecho bruto, real e indubitable ha hecho exclamar al estratega Samuel Huntington en El Reto Hispano, uno de sus últimos trabajos:  “los estadounidenses están aceptando que se convertirán en dos pueblos, con dos culturas (anglo e hispana) y dos lenguas (inglés y español)…. Por primera vez en la historia de Estados Unidos, cada vez hay más ciudadanos (sobre todo negros) que no pueden conseguir el trabajo o el sueldo que sería de esperar porque sólo pueden comunicarse en inglés… Si la expansión del español como segunda lengua de EE UU sigue adelante, con el tiempo podría tener serias consecuencias para la política y el gobierno”.

Es que el castellano además es un idioma pluricéntrico, pues a diferencia del inglés o el francés donde Londres y París se han constituido como centros de poder lingüístico, Madrid no tiene vocación de centralidad lingüística.

Es hora que nuestros gobiernos asuman una política internacional de la lengua. Que es castellano sea utilizado como lengua de trabajo de ámbito mundial. Informaciones recientes nos dicen que hoy en China el castellano es la lengua extranjera más estudiada. Que no hay un millón de hispano parlantes en Filipinas sino alrededor de diez millones. Que en Brasil el castellano no es considerada lengua extranjera en las universidades, pues su uso profesoral es habitual. En fin, contamos en definitiva con un instrumento geopolítico y metapolítico poderosísimo que no está explotado.[1]

 

(*) arkegueta, aprendiz constante

buela.alberto@gmail.com

 



[1] Nobleza obliga y tenemos que rendir homenaje acá al esfuerzo del Prof. Renato Epifanio y quienes lo acompañan en el Movimiento Internacional Lusófono quien desde hace años viene trabajando en la consolidación del portugués como lengua internacional. (www.zefiro.pt)

dimanche, 17 juin 2012

Il mondo anglosassone costituisce una ci­vi­ltà totalmente diversa da quella europea con­tinentale

Il mondo anglosassone costituisce una ci­vi­ltà totalmente diversa da quella europea con­tinentale

di Francesco Alberoni

Fonte: il giornale [scheda fonte]


Il mondo anglosassone - Inghilterra, Stati Uniti, Canada, Australia- costituisce una civiltà totalmente diversa da quella europea continentale. Fino al 1600 non c’era questa separazione. Ha inizio in Inghilterra con Hobbes e Locke, secondo cui lo Stato non sorge dal desiderio di realizzare valori più alti, ma come strumento per garantire ai cittadini la pace e la proprietà. Il sovrano non deve additare al popolo nobili mete, ma solo curarne gli interessi pratici. In seguito Adam Smith mostrerà che la ricchezza delle nazioni è prodotta da chi persegue fini egoistici. Bentham che anche quello che sembra altruismo è in realtà egoismo mascherato. Darwin che nell’evoluzione sopravvive chi ha un vantaggio competitivo sugli altri. Come in economia, dove vince chi sa fare meglio concorrenza.

Questo modo di pensare economicistico è stato esteso a poco a poco alla filosofia, alla sociologia, alla psicologia. Per spiegare come nasce una formazione sociale gli anglosassoni immaginano sempre che la gente si riunisca in vista di un vantaggio, faccia un calcolo dei costi benefici. Non è vero! Le chiese, i partiti, i sindacati, le nazioni si sono tutti formati attraverso movimenti collettivi a cui la gente ha aderito per una spinta ideale, mossa dalla fede. Pensiamo alla nascita del Cristianesimo,dell’Islam,al Risorgimento italiano. Gli anglosassoni non hanno mai fatto una teoria dei movimenti collettivi. E nemmeno una teoria dell’innamoramento perché scientificamente trovano assurdo che due persone si gettino l’uno nelle braccia dell’altro prima di sapere che vantaggio ne avranno, se saranno ricambiati e felici.

Nel Medioevo la gente considerava scientifico solo ciò che era scritto in latino ed aveva l’imprimatur della Chiesa. Gli anglosassoni molto semplicemente leggono solo quello che è scritto in inglese e che è pubblicato da loro. Negli ultimi decenni hanno imposto questo loro modo di pensare anche in Europa. Oggi anche da noi nessuna idea viene considerata scientifica se non è scritta in inglese e approvata dall’accademia anglosassone. L’alta cultura europea, la filosofia, le scienze umane non hanno più niente da dire, sono sparite, ammutolite. Domina solo l’economia coi suoi numeri,ma non ci sono più spiegazioni di ciò che succede veramente, e soprattutto non ci sono più idee, progetti, mete, piani valori.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

vendredi, 10 juin 2011

Siberian language

 
 

English translation - Nat Krause, http://store.barcodesforless.com

The Siberian language or Sibirskoj (сибирской говор) is standardised form of certain Northern Russian dialects. It was developed by the Volgota cultural group in 2005.

Historical survey

Historically, there were various East Slavic dialects spoken in the area north of Kiev and east of Polotsk which were distinct from Ukrainian and Belorussian, but also distinct from the Moscovite dialects that later became standard Russian. A distinct Novgorod dialect appeared in 11th or 12th century and was used in writing for several hundred years. The evolution of literary languages based on those dialects, however, was, as in other places, conditioned by the local political situation, and Novgorod was part of the Russian empire from the 15th century onward. When Mikhail Lomonosov layed the groundwork for the standardised literary form of Russian, it was influenced by only a few the empire's old Slavic dialects; in addition, it borrowed numerous words from Old Church Slavonic and other European languages. Thus, it is possible to construct independent literary languages based on dialects spoken in other places.

The Old Siberian dialect, originating from northern Russian and Cossack dialects, was in use by the end of 17th century in parts of Siberia. Unlike in Ukraine and Belarus, the people of Russian Siberia did not develop a literary language during the course of the 19th century. Throughout the 20th century the use of Siberian dialects declined dramatically because of the establishment of the Russian language as the official national language and because of the depopulation of Siberian peasantry which was basis of the dialects. However, in the middle of the 20th century, several linguistic research attempts dealing with the Siberian dialects were started.

In 1873, P. A. Rovinski's Remarks on the Siberian Dialect and a Dictionary of the Same was published by the Siberian News Department of the Russian Newspaper Society. Regarding the Old Siberian dialect, Rovinski wrote: "The Eastern Siberian dialect has a particular phonetic system and many distinct grammatical forms. The dictionary contains three thousand local words unknown in the general Russian language". The modern project of collecting grammatical rules to form the standard this language was undertaken by Yaroslav Zolotaryov, while the other members of the Volgota cultural group assisted in collecting vocabulary from the various rural areas where the dialects in question are spoken.

Phonology

Siberian phonetics has the norms of a north Slavic dialect: the "g" (Г) is pronounced as a stop ([ɡ]), even though this corresponds to the Ukrainian and Belarussian fricative [ɣ] in many words In Siberian, the letter shcha (Щ) is unused, and native speakers of the Siberian dialects sometimes have difficulty pronouncing the sound it represents, [ɕː], in Russian. In Siberian, the letters O (O) and Ye (E) are always pronounced fully as [o] and [jɛ], respectively, whereas, in Russian they are generally pronounced as reduced vowels when they occur in unstressed syllables.Siberian often simplifies consonants clusters into simpler sounds, particularly at the end of words; for example, Russian starost corresponds to Siberian staros and Belarussian voblast corresponds to Siberian voblas.

Siberian also lacks the letters Yo (Ё) and E Oborotnoye (Э), which were added to Russian in the 18th century.

Grammar

The grammar of Siberian is similar to that of Russian. The notable distinctive aspect Siberian grammar concerns conjugation. In Siberian, it is typical for an ending which includes the sound [j] between two vowels to be simplified into one vowel without [j]. Examples of this are Russian znayet, corresponding to Siberian znat, and Russian krasnaya, corresponding to Siberian krasna.

lundi, 11 octobre 2010

Indo-European Esperanto?

Indo-European Esperanto?

Ex: http://www.counter-currents.com/

The fragmentation of prehistoric Proto-Indo-European (PIE) into a bewildering array of mutually unintelligible European (and, more broadly, Caucasian—Armenian, Iranian, Indic, Tocharian, and Anatolian) languages has severely hobbled the cause of white survival. Language and cultural differences have divided an essentially homogeneous population into separate nationalities and sub-nationalities incapable of networking effectively, rendering all of them easy prey to the depredations of hostile organizations and governments. It is ironic that aliens are regarded as fellow citizens by the vast majority of whites, while many whites, including their own cousins in the old country or the new lands, are categorized as “foreigners.” Insurmountable language barriers play a large role in this.

How to remove these barriers while simultaneously preserving robust local and regional identities poses a problem. But the first order of business is to establish effective cross-cultural communication between concerned racialists presently speaking a Babel of incomprehensible languages.

In this light, a quixotic proposal from a handful of Spaniards calling themselves the Dnghu Group—also known as the Indo-European Language Revival Group—to revive Proto-Indo-European as the lingua franca of the European Union merits examination. The Dnghu Group has established a presence on the World Wide Web to promote its objectives.

A thousand or more planned languages have existed over the past two centuries, approximately a dozen of which developed a community of speakers of some kind, however small.

The most successful artificial language is the globalist-oriented Esperanto, invented by Ludwig L. Zamenhoff (1859-1917), a Jewish ophthalmologist who, like Carlos Quiles, the creator and prime mover behind the current proposal, developed his system while a medical student. A street in Tel Aviv, Israel, is named in Zamenhoff’s honor (redaction: and in Brussels also,.. although the road is awful and the architecture appaling...).

Despite its “success,” Esperanto has not exactly caught on. According to one estimate, in 1927 there were 128,000 Esperanto speakers (0.006% of the world’s population), while today there are 2 million, or 0.033%—an increase, to be sure, but still a negligible number of people.

Modern Indo-European (MIE)

The proposed language, “Modern Indo-European” (MIE)—or, interchangeably, “Europaio”—is a reconstructed, auxiliary language derived from work originally done in 2006 by Quiles and María Teresa Batalla. Quiles, a native Spaniard in his late twenties, is currently a medical student at the University of Extramadura (Universidad de Extramadura), which is located in a remote region of west central Spain bordering Portugal. Maria Batalla was a fellow Extramdura student at the time.

In October 2009 Carlos Quiles published the 824-page second edition of A Grammar of Modern Indo-European, issued by CreateSpace, a print-on-demand subsidiary of Amazon.com and described as “a complete reference guide to a modern, revived Indo-European language.” The outdated first edition of Quiles’ grammar can be downloaded for free here.

The Dnghu Group hopes that Modern Indo-European will become the official language of the European Union in twenty to forty years, much as revived Hebrew became Israel’s official language after a similar span of time. The Revival Group also hopes that eventually MIE will become the dominant auxiliary language globally. Initially, however, it would be taught to Europeans as a second language.

According to the Dnghu website, if Europaio has not been accepted by 2050, “it would possibly mean that Indo-European is becoming another language revival failure,” as happened with “Latin in the European Union after its abandonment in the 19th c. (the ‘recent Latin’ revival, promoted in the Congrès International pour le latin vivant, 1956, now mostly abandoned and forgotten), Ancient/Classical Greek in Greece (also ‘puristic’ Greek, the so-called Katharevousa), or Classic Coptic in Egypt in the 19th c., promoted by the Coptic Church.”

Quiles writes:

We obviously knew before beginning with this that it is very difficult to [make] happen, but it could happen—as it did with Hebrew—and we work on this because it is a possibility, because we are Europeanists and want a country united under a common language. . . . We know we are not experts, and that there are lots of people more prepared than us to work on PIE reconstruction, but we have been saying since we started in 2004 that our objective is IE [Indo-European] revival, not to impose our ideas on PIE; we want experts to collaborate.

The Indo-European Language Revival Group recommends that people interested primarily in learning a second language not study Modern Indo-European, but rather English. “However, a good intermediate choice would be to learn Sanskrit, Old Greek or Latin, or even early Germanic or Balto-Slavic dialects, as they are all natural approaches to older PIE [Proto-Indo-European] and to modern languages alike.”

Occidental Linguistics

As expected, the group’s members are oblivious to the urgent racial problems touched upon in the introductory paragraphs. Modern Indo-European, they assert, “is not about Indo-European speakers’ race or genetics.” Instead, in the words of prime mover Quiles, it is “a dream about a future United Europe under one common language, Indo-European. A common country where we can move and communicate with others as US citizens do in their country, not just as exchange students or workers, or to sell or buy things.”

Despite such sincere disclaimers, jaded readers will not be surprised to learn that at least one obsessive individual has rabidly attacked the Dnghu idea as “racist” and “Nazi.” Based upon his name, physiognomy, psychological quirks, totalitarian proclivities, and thinly-disguised anti-white bigotry, he is most likely Jewish.

A glance at the historical record reveals that Modern Indo-European has some unacknowledged but intriguing predecessors, quite possibly unknown to its proponents. In addition to various constructed “pan-” tongues—pan-Teutonic, pan-Slavic, pan-Celtic—it has been maintained by some that Germany intended to establish a kind of “Basic German” as the international language of a postwar, united Aryan Europe.

The most consequential predecessor of MIE, however, is Occidental (known after WW II as Interlingue), a planned language created in 1922 by Baltic German naval officer Edgar de Wahl (1867-1948). It was exceptionally popular in Europe prior to the Second World War, ranking as the fourth most prevalent planned language. Occidental emphasized European linguistic forms coupled with a Eurocentric philosophy.

WahlAccording to the late Donald J. Harlow, director of the Esperanto League of North America (ELNA), Edgar de Wahl, one of the first to learn Esperanto, “became the proponent of the only modification to the language’s structure that [Esperanto founder] Zamenhof found worthy of adoption after publication of the First Book.” However, Wahl grew disenchanted with Esperanto: “it simply was not Western enough for him.”

In Harlow’s opinion

the worst thing about Wahl’s language was the apparent philosophy of those who supported it. Wahl and his disciples were interested in the West, and to him the rest of the world was unimportant; it was doomed, or destined, to play, not merely a minor role, but no role at all. Civilization was a European phenomenon; only Europeans could be interested in international communication (plus those few Asians—Africans may not have entered into his world-view at all—who would consciously adopt the trappings of the West: seersucker suits, neckties, Catholicism and a Romance language), and so an international language should be intended only for Europeans. More specifically: Western Europeans; Wahl’s followers, like many Westerners of his day, generally expressed a cordial detestation for things Slavic, and this may have been the Estonian Wahl’s attitude, as well.

Whether this is an accurate depiction of Wahl’s or a majority of Occidental speakers’ views is impossible to say. Occidental’s last periodical, Cosmoglotta, ceased publication in 1985.

The Indo-European Language Revival Group’s proposed “Modern Indo-European” is not really an artificial, constructed language like Esperanto or Volapük, but rather a reconstructed historical language like Modern Hebrew. Although it is unlikely ever to see the light of day as envisaged, it is perhaps an instructive, if unconscious and unintentional, response to a real and pressing need: transnational white linguistic comprehensibility.

TOQ Online, November 2, 2009

jeudi, 07 octobre 2010

Deutsch im Elsass und in der Tschechei

Deutsch im Elsaß und in der Tschechei

Von Thomas Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.com/

Strasbourg15.jpgIn der Regel hat es die deutsche Sprache im Osten leichter als im Westen. Die Zahl derjenigen, die Deutsch als Fremdsprache lernen, sinkt in den westlichen Ländern schneller als in den östlichen. Eine Ausnahme bilden offenbar Frankreich und die Tschechische Republik. Im Elsaß zum Beispiel gibt es kräftige sprachpolitische Maßnahmen, das Deutsche zu fördern, während die tschechische Regierung den Einfluß der deutschen Sprache zugunsten von Englisch systematisch eindämmt.

Bemerkenswert ist in beiden Fällen, daß die Frage der Identität eine entscheidende Rolle spielt. Ausgerechnet der fortgeschrittene Verlust des Bewußtseins, daß das Elsaß historisch zum deutschen Sprach- und Kulturraum gehört, ermöglicht eine Wiederbesinnung auf die deutsche Sprache. Denn die wirtschaftliche Anziehungskraft der Bundesrepublik wird nunmehr wichtiger genommen als die kulturelle Absetzbewegung nach Frankreich. In elsässischen Tageszeitungen enthalten siebzig Prozent der Stellenangebote den Hinweis, daß der Arbeitgeber Deutschkenntnisse voraussetzt.

Elsässischer Werbefeldzug für Deutsch

Folglich erklärt Philippe Richert, der Präsident des elsässischen Regionalrats: „Das Beherrschen der deutschen Sprache ist für unsere Region längst nicht mehr nur eine Identitätsfrage. Deutschkenntnisse sind ein ausschlaggebender wirtschaftlicher Trumpf.“ Zwei Drittel der elsässischen Schüler und fast alle Grundschüler der 3. bis 5. Klasse lernen Deutsch. Zehn Prozent der Grundschüler werden sogar in zweisprachigen Klassen unterrichtet. Doch das erscheint vielen noch nicht als genug. Daher werben mittlerweile die Behörden für das Lernen der deutschen Sprache. Die Mittel für den Werbefeldzug wurden von 2009 auf 2010 auf 190.000 Euro verdreifacht. Das Werben für Deutsch wird von den wichtigsten politischen Instanzen gemeinsam mit der Straßburger Schulbehörde getragen.

Ganz anders sieht es in der Tschechischen Republik aus. Die dortige Regierung will sich in ihren sprachpolitischen Entscheidungen offenbar noch weiter von Deutschland entfernen. Anfang August beschloß das Parlament auf Vorschlag des rechtskonservativen Ministerpräsidenten Petr Nečas, daß Deutsch künftig nicht mehr als erste, sondern frühestens als zweite Fremdsprache gelehrt werden darf. Der Koalitionsvertrag legt außerdem fest, daß ab 2012 Englischunterricht ab der dritten Klasse verpflichtend ist. Bereits jetzt lernen schon 618.000 Schüler Englisch, aber nur noch 111.000 Deutsch.

Deutsch als erste Fremdsprache in der Tschechei verboten

Wirtschaftliche Gesichtspunkte haben bei der Entscheidung der Prager Regierung offenbar keine Rolle gespielt, denn Deutschland ist der größte ausländische Investor. Der Handel mit der Bundesrepublik macht fast ein Drittel des gesamten Außenhandels der Tschechischen Republik aus. Die Leiterin der Spracharbeit des Prager Goethe-Instituts befürchtet, daß die tschechischen Schüler im späteren Berufsleben ohne Deutschkenntnisse Schwierigkeiten haben werden. Da erscheint es als wirtschaftlich wenig sinnvoll, die Bürger vom Deutschunterricht abzuhalten.

Es scheint also so zu sein, daß man sich in Prag lieber der Amerikanisierung an den Hals wirft, als die Standortvorteile zu nutzen, zu denen die derzeit noch verbreitete Kenntnis der deutschen Sprache gehört. Ein Leser tadelt auf der Facebook-Seite der Deutschen Sprachwelt die Prager Entscheidung: „Meines Erachtens sollte man überall in Europa Englisch als 1. Fremdsprache verbieten. Wer diese erste Fremdsprache lernt, lernt keine zweite. Es handelt sich nicht um ein Bildungsprogramm, sondern um ein Kulturassimilierungsprogramm.“

vendredi, 17 septembre 2010

Du verlan

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Du VERLAN

 

L'origine de cette façon de s'exprimer est indéterminable: il est probable que l'inversion des syllabes existe depuis que l'homme a structuré un langage. L'utilisation du verlan est tout aussi hypothétique, pour masquer un mot cru, une vérité trop dure, pour que la domesticité présente ne comprenne pas... L'inversion portait sur un mot ou sur les deux ou trois mots clés de la phrase, et elle était orale. Les premières traces de verlan écrit remontent au début du 19ème siècle, dans les écoles militaires napoléoniennes: remarques ironiques sur un instructeur, rendez-vous pour faire le mur, descriptifs laconiques sur une bonne fortune... Dès le milieu du siècle, le processus s'était étendu aux lycées et collèges, surtout dans les pensionnats.

 

renaud.jpgLa comparaison de ces petites notes laisse apparaître des constantes dans l'écriture: l'orthographe est respectée (d'où, il est plus correct d'écrire verlen), sont supprimées les lettres muettes en fin de mot, les doubles consonnes lorsqu'elles se retrouvent en début, les apostrophes sont bannies et le mot élidé est soudé au mot suivant; le S et le ILLE entraîne des modifications selon la phonétique (baiser = zébai, baisser = sébai); le verlan distingue les terminaisons avec consonnes prononcée et celles avec E muet (travail = vailtra, travaille = yevatra); aucune abréviation n'est notée et les diphtongues sont coupées en deux sons le plus souvent (viens = invi); les mots d'une syllabe sont laissés tels quels.

 

Ce système d'écriture simple pouvait être très rapidement décrypté, aussi, lorsque certains personnages de la Commune ont repris le verlan, ils ont utilisé un double codage basé sur le jeu des sons: le message décomposé en syllabes phonétiques puis rangé en ordre inverse était retranscrit en d'autres mots pour donner un texte en français dont la clarté était douteuse; en cas d'interception, le décodeur s'acharnait sur le sens obscur des phrases et ne songeait pas à l'inversion; mais, s'il y pensait, tout était prévu: le verlan avait subi bien des métamorphoses. Les abréviations étaient courantes (M. D. = è me dé), l'argot ou les régionalismes entre “pays” firent leur apparition; on admit les variations d'un même phonème (o ou au, mais aussi p ou b, d ou t, etc...) et les approximations (viens et vingt).

 

Les sons composés pouvaient être ou non scindés (gla = gue la), les diphtongues notées ou non (reviens = in vi re ou vien re), la liaison marquée ou non (Paul et Jacques = po le ja que); les mots à une syllabes pouvait être inversés lettre à lettre (col = loc), les lettres muettes étaient soit ignorées soit rajoutées. Le but était de proposer quelques lignes cohérentes mais sibyllines; lorsque l'on tente de décoder ce type de phrases, on tombe presque toujours sur plusieurs possibilités ou sur un groupe de sons difficilement traduisibles parce que les mots nous sont devenus étrangers (patois ou français patoisant). En outre la ponctuation du texte original est supprimée au bénéfice du texte verlan.

 

Certains écrivains proches du milieu communard ont introduit dans leur œuvre le procédé, séduits par l'aspect ludique et, pour certain d'entre eux, pour le plaisir de savoir le lecteur en train de lire des insanités sans les soupçonner (Verlaine et Rimbaud par exemple sont particulièrement osés).

 

Le verlan dégénère lui aussi victime de l'inculture ou d'autres cultures: si le mot s'écrit aujourd'hui avec AN, c'est parce que, ailleurs, EN se prononce IN, mais, en français, il n'y a aucune raison de modifier l'orthographe du son. La phonétique n'est même plus respectée ou, plus exactement, elle respecte un accent étranger. Ce qui pourrait être un jeu culturel n'est plus que l'expression de la vulgarité et de la déchéance intellectuelle.

 

Marie BRASSAMIN.

 

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jeudi, 11 février 2010

The last of the Bo's is niet meer

The last of the Bo's is niet meer

boa sr.jpgIn India is vorige week op de gezegende leeftijd van (ongeveer) 85 Boa Sr overleden. Met het verscheiden van Boa komt een einde aan de Bo-stam. Volgens antroplogen hebben de Bo, die tot de ooit tien stammen omvattende Groot-Andamanese stamgroep behoorden, bijna 65.000 jaar op de Andamaneilanden gewoond, wat hen tot afstammelingen van een van de oudste menselijke culturen op aarde maakt(e).
 
Afgeslacht

De Groot-Andamanese groep telt nu nog 52 leden. Toen de Britten de eilanden in 1858 begonnen te koloniseren, waren er dat nog ruim 5.000. De meeste stamleden werden vervolgens ofwel door de Britten afgeslacht, ofwel overleden ze door van de kolonisten opgelopen ziektes. De Britten hielden tevens veel Andamanezen in een speciaal "home" gevangen in een poging hen "te beschaven". Geen enkele van de 150 in gevangenschap geboren kinderen werd ooit ouder dan twee jaar.
 
Te moeilijk toegangbaar
Het geluk ligt vaak in een klein hoekje: de Jarawastam, die enkele kilometer verderop leefde, ontsnapte aan een gelijkaardige uitroeiing omdat zij in een voor de kolonisten te moeilijk toegangbaar woud woonden. (belga/odbs)

 

samedi, 16 janvier 2010

Qui était Richard Fester (1910-1982)?

Qui était Richard Fester (1910-1982) ?

 

Ce savant allemand a séjourné de longues années en Scandinavie et en Espagne. Il a exercé la profession de traducteur et d’interprète, avant de devenir le fondateur et le principal chercheur de l’archéologie linguistique et de la paléolinguistique. L’objet principal de ses recherches a été l’histoire de l’émergence des langues. Sa thèse principale a été de dire que toutes les langues humaines ont un vocabulaire originel commun constitué de six archétypes, ce qu’il a tenté de prouver en étudiant plus de cent langues originaires de tous les continents. Cette théorie a rencontré l’intérêt de la communauté scientifique et pour étayer ses thèses, Richard Fester a publié bon nombre d’ouvrages :

Die Eiszeit war ganz anders, 1973.

Weib und Macht, 1979.

Sprache der Eiszeit, 1980.

Die Steinzeit liegt vor deiner Tür, 1981.

Urwörter der Menschheit, 1981.

 

Gert Meier rend hommage aux recherches de Richard Fester dans Im Anfang war das Wort, Haupt Verlag, Bern-Stuttgart, 1988.

 

samedi, 05 décembre 2009

Por qué los finlandeses veneran tanto el latin?

¿Por qué los finlandeses veneran tanto el latín?

Ex: http://3via.eu/

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ANTONIO MARTÍNEZ

He aquí un hecho absolutamente insólito: de junio a diciembre de 2006, durante el periodo en que Finlandia actuó como país presidente de la Unión Europea, el gobierno finlandés se preocupó de que las noticias y resúmenes de las distintas comisiones, aparte de en las lenguas oficiales de la Unión Europea, se publicaran también en latín. ¿Una extravagancia irrelevante, el empeño exótico de algún friki del latín que había logrado colarse hasta el sillón de algún ministerio finés? No, en absoluto: es que, sorprendentemente, en Finlandia la lengua de Cicerón disfruta de un status y de una veneración extraordinarios.

En los últimos tiempos, todos hemos oído hablar de Finlandia como país número uno en los resultados del Informe PISA: el sistema educativo finlandés tiene fama de ser el mejor del mundo. Sin embargo, lo que resulta mucho menos conocido es que, en los institutos finlandeses, los estudiantes pueden optar por estudiar latín como lengua extranjera al mismo nivel que el inglés o el francés. Y, por otra parte, según las últimas estadísticas disponibles, las noticias en latín emitidas por la radio nacional de este país escandinavo tienen una audiencia media de unos 75.000 oyentes.

Habría que meterse a bucear en la intrahistoria de la cultura finlandesa para comprender por qué, a principios del siglo XXI y en medio del descrédito generalizado que padecen las lenguas clásicas en los países occidentales, los finlandeses, nadando contra la corriente general e impugnando el espíritu de los tiempos, mantienen, orgullosos, su amor por el latín. Ahora bien: existe una convicción, compartida por la clase intelectual finlandesa, que seguramente nos revela la clave metafísica de la que procede este singular fenómeno: porque en Finlandia se suele recordar que el latín no representa una lengua más entre otras, sino que es “el idioma eterno”: recordando de algún modo aquello de la “Roma eterna”, los finlandeses parecen haber comprendido que el latín es una lengua que, de alguna manera, nos vincula con esa dimensión superior del tiempo y de la historia que discurre, serena y olímpica, por encima del tráfago incesante de los acontecimientos, revoluciones y cambios políticos de todo tipo. De manera que estudiar latín se asemeja a remontar el vuelo abandonando el plano —tan pedestre— de la realidad horizontal en la que se mueve el día a día de la sociología y de la historia para, como montados en el carro alado de Platón, acceder de ese modo a las alturas uránicas en las que el ser humano se eleva hasta el mundo eterno del espíritu.

Por otro lado, a la hora de emprender una apología del latín también es posible aducir razones más concretas y pragmáticas. Hace unos años me sorprendió enterarme que varias multinacionales japonesas de la electrónica anduvieran buscando jóvenes licenciados que, entre otras cosas, conocieran el latín. ¿Por qué? Porque sus departamentos de recursos humanos, asesorados por diversas universidades, estaban convencidos de que dominar el latín otorga a la mente una flexibilidad que consideraban muy interesante como recurso del “capital humano” con cuyos servicios deseaban hacerse estas grandes empresas. Por mi parte, en el instituto donde doy clase estoy acostumbrado desde hace años a que la profesora de latín tenga muy pocos alumnos: el grueso del alumnado que elige la opción de ciencias sociales evita el latín —el sistema se lo permite— porque tiene fama de difícil. Sin embargo, los pocos estudiantes que hay buenos de verdad, no sé si asesorados por alguien, por espíritu de distinción o por instinto de rebeldía, escogen latín y griego como optativa. De modo que, al menos en ciertos círculos, el estudiar latín todavía es algo que otorga status.

Entre nosotros, es bien sabido que, desde hace años, el ilustre catedrático Francisco Rodríguez Adrados desarrolla una especie de quijotesca cruzada en favor del latín y de las humanidades en general. Los resultados hasta el momento han sido muy magros: el latín y el griego son ya materias absolutamente residuales en el sistema educativo español, pese a que últimamente ha vuelto a ser posible elegir latín en 4.º de la ESO. Y, a mi modo de ver, existe aquí una cuestión de fondo, propiamente filosófica, que no se aborda: la de cuánto latín hay que saber, y, sobre todo, por qué y para qué. Preguntas esenciales, por cierto: porque, si no, podemos terminar cayendo en lo que sucede hoy: en que a los pocos alumnos que todavía estudian latín se les mete en dos cursos, a marchas forzadas, un empacho tremebundo de sintaxis latina para que, en la Selectividad, puedan hacer como que saben traducir realmente un fragmento de un autor clásico; pero luego, cuando algunos de ellos llegan a 1.º de Filología Clásica, ¡los profesores tienen que empezar por explicar las declinaciones! Esto me lo comentaba hace unos días Araceli, la profesora de latín de mi instituto: los estudiantes que se matriculan en Clásicas llegan sabiendo tan poco latín, que la Facultad se ven obligadas a montar una especie de “curso cero”, como, por otra parte, muchas Facultades de Ciencias se ven obligadas a hacer hoy también, en el primer curso, con las Matemáticas.

¿Por qué sucede esto? Pues muy sencillo: porque el sistema educativo, reflejando una previa barbarie espiritual presente en la sociedad (¿para qué vivimos? Por toda respuesta, un embarazoso silencio nos golpea…), no sabe realmente para qué enseña el latín, qué finalidad precisa persigue incluyéndolo en sus estudios: con lo cual, desorientada respeto al télos, a la finalidad última, también se hace un lío respecto al cuánto, al cuándo y al cómo. De modo que termina en lo que antes apuntábamos: en un atiborramiento de sintaxis durante dos cursos con vistas a amaestrar a los alumnos para que parezca que saben traducir en Selectividad, pero sin que se haya sabido incorporar orgánicamente la lengua latina a la formación general del alumno, dentro de una visión panorámica de la cultura, del mundo y de la vida que hoy, embrutecidos y barbarizados como estamos, simplemente ya no existe.
A este respecto, me permito desde aquí proponer una modesta idea: que se considere como parte esencial de la enseñanza del latín el dominio de la etimología y de ese acervo de frases que, conteniendo, en apretada cifra, una enjudiosa idea, pertenecen desde hace siglos al más noble acervo de la cultura occidental. Si se hiciera así, un alumno que sale del instituto conocería sin dificultad frases que algunos tal vez recuerden de sus años de instituto o de universidad, como:

-Ducunt volentem fata, nolentem trahunt (el destino conduce al que lo acepta, pero arrastra al que se resiste a él: ahí está lo esencial de la filosofía estoica).

-Nihil est in intellectu quod prius non fuerit in sensu (nada hay en el intelecto que previamente no haya entrado por los sentidos: he aquí una idea básica de la filosofía de Aristóteles, que se opone en este punto a su maestro Platón).

-Frustra fit per plura quod fieri potest per pauciora (en vano se hace mediante muchas cosas lo que se puede hacer utilizando menos: ahí tenemos el célebre principio de economía, la “navaja de Occam”).

latin-explique-cd.gif-Quod natura non dat, Salmantica non docet (lo que no se tiene por naturaleza ni siquiera Salamanca lo puede enseñar: no se pueden pedir peras al olmo, o sea, cada mollera tiene sus limitaciones).

-Da mihi animas, caetera tolle (dame las almas, llévate lo demás: lema tradicional de los salesianos).

Etcétera, etcétera: existen excelentes libros que atesoran cientos y cientos de tales frases, y que serían una auténtica mina en manos de un buen profesor. Y en cuanto a lo que decía de la etimología y del léxico, sólo un ejemplo entre miles posibles: del latín grex, gregis (“rebaño”) salen en castellano “gregario”, “congregar”, “congregación”, “egregio”, “disgregar”, “agregar” y, por supuesto, “grey”. ¿Cuántas de estas palabras está en condiciones de comprender realmente y utilizar con propiedad un alumno español que llega hoy a la Universidad? Mejor nos ahorramos la respuesta: sé por experiencia que, hoy en día, es casi imposible que, en una redacción, un estudiante use, por ejemplo, el término “congregar” o “congregarse” (“Una multitud se congregó en los alrededores del palacio”). Sencillamente, es que esa palabra se encuentra a años luz de sus posibilidades lingüísticas actuales. Entre otras cosas, porque el sistema educativo no está diseñado para que al menos los alumnos que estudian Latín, y tampoco —desde luego— los de Lengua Española, terminen dominando el campo léxico que se mueve en torno a grex, gregis y a tantas y tantas otras palabras. Si esto no es barbarie y signo de una inminente hecatombe, que venga Dios y lo vea.

Sin embargo, aún existen razones para la esperanza: a buen seguro, una de ellas es la veneración que los finlandeses profesan al latín, y con la que seguro que simpatizamos todos los que nos rebelamos contra la vulgaridad que hoy campa por doquier. Aprendamos, pues, de los finlandeses. No sigamos siendo tan cafres y burros como nos estamos volviendo. Hagamos algo más que pastar y rebuznar. Por ejemplo, volvamos a recitar con unción los casos latinos: nominativo, acusativo, genitivo, dativo, ablativo. Volvamos a la escuela, como pedía hace años Julián Marías. Hagamos examen de conciencia y volvamos al latín. Porque, como nos recuerdan los finlandeses, el latín es nada más y nada menos que la “lengua eterna”.

mercredi, 01 juillet 2009

Wat U niet wist over de Walen - Interview met Roger Viroux

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ONS LEVEN (LEUVEN) - APRIL 2000

WAT U NIET WIST OVER DE WALEN
(INTERVIEW MET ROGER VIROUX)

In een Ons Leven-nummer dat aan de Nederlandse integratie gewijd is mag een
een stem uit het zuiden, uit onze Romaanse provincies niet ontbreken. We
togen daarom op een heldere decemberdag naar Namen om er ons licht te gaan
opsteken bij de beminnelijke Roger Viroux, gedreven verdediger en promotor
van de Waalse taal die ons trouwens in een voortreffelijk Nederlands te
woord stond. Roger Viroux is een man die weet waarover hij spreekt en die
bovendien geen blad voor de mond neemt. Het interview werd zo de neerslag
van een openhartig en vrijmoedig gesprek.

Ons Leven: Om te beginnen kunnen we u misschien vragen om uzelf wat te
situeren. Een kleine inleiding ten behoeve van onze lezers. Wie bent u, waar
bent u mee bezig,... ?

Roger Viroux: Wel, mijn naam is Roger Viroux. Ik was leraar Germaanse talen,
Italiaans en Waals. Ik heb altijd Waals gesproken, dat is mijn taal, mijn
hele familie spreekt Waals, mijn kinderen spreken Waals, mijn kleinkinderen
spreken Waals; dat is geen unicum, maar het is niet algemeen verbreid. Men
heeft de Walen gecomplexeerd door hun twee dingen in het hoofd te hameren:
dat het Waals maar een soort broebeltaal was, een patois (dat komt van
patte, poot, dus waarmee men geen fijn werk kan verrichten zoals met de
hand) en ten tweede, dat hangt daarmee samen, dat het Frans een superieure
taal zou zijn en het Waals een onbeholpen taal. Dat laatste kunnen de meeste
Walen nog wel van zich afschudden, maar dat het Frans een grote taal is, dat
niet. Het systeem heeft zo gewerkt dat men van de Walen eentalige
Franssprekenden heeft gemaakt of heeft willen maken. En daar ze ten eerste
niet kunnen vergelijken met andere talen denken ze dat het Frans een
superieure taal is en ten tweede leidt dat tot een gebrek aan kennis van
andere talen. Men heeft zo een idee van "ik ken één taal, maar dat is dan
ook een uitgelezen taal, dat is dé grote taal". Nu begint men hoe langer hoe
meer te beseffen dat het niet zo is, maar het blijft een hardnekkige
gedachte en gewoonte.

OL: Aansluitend daarbij  kunnen we zeggen dat Wallonië in zekere zin
overspoeld is door het Frans, dat heeft te maken met een jacobijnse,
totalitaire cultuur eigen aan die taal. De Vlamingen hebben met datzelfde
mechanisme te maken gekregen. Men had een aantal regiolecten en dialecten
zonder toegang tot een standaardtaal die dan door het Frans vervangen werd.
Later kreeg men dan in Vlaanderen gelukkig toegang tot het Nederlands zodat
het Frans als standaardtaal verdween. In Wallonië is het Waals niet tot
standaardisering kunnen komen en werd het dus eigenlijk verdrongen door het
Frans. Kunt u wat uitleg geven over hoe dat allemaal gebeurd is en welke
mechanismen daarbij gespeeld hebben.

RV: Ja, we werden verraden. Ten eerste door de Kerk die de Bijbel
bijvoorbeeld niet in het Waals heeft vertaald, terwijl heel veel Vlamingen
meegewerkt hebben aan de Statenbijbel  , de beste vertalers met een goede
kennis van Grieks, Aramees en Latijn waren toen overigens Vlamingen. Toen in
Wallonië het Latijn uit de Kerk verdween, werd het vervangen door het Frans,
omdat de rijken Frans spraken. Dan werden we een tweede keer verraden door
de vakbonden die niks beters konden bedenken dan de burgerij na te bootsen,
de taal van de burgerij spreken was iets dat status en aanvaarding gaf. En
dan op dit ogenblik hebben we de media tegen ons. Toegang tot de media is
voor het Waals ontzettend moeilijk. Er werd wel twee jaar geleden een
betoging gehouden in Luik en dan heeft men een paar uitzendinkjes, om elf
uur 's avonds meestal, geprogrammeerd. Maar het Waalse toneel   is van de
RTBF verdwenen en toegang tot de kranten is eveneens zeer moeilijk. Toch
hebben we een beetje hoop omdat we nu op het Internet kunnen raken, waar
niemand ons de weg kan versperren. Dat is geen toekomstmuziek meer, maar een
evolutie die goed en wel is begonnen. Verder is het Waalse toneel heel
levendig, er zijn ongeveer vierhonderd toneelverenigingen die in het Waals
spelen. Toen ik een kind was ging het nog zo dat eerst een "sotternij" in
het Waals werd opgevoerd en daarna een "abel spel", een ernstiger stuk in
het Frans. Nu is het zo dat men ofwel in het Waals speelt, of in het Frans
(maar dat doen maar weinig gezelschappen), meestal wordt er volledig in het
Waals gespeeld. Ook verschijnen er tijdschriften in het Waals, een hele
reeks zelfs en zowat overal: in Luik, in Malmédy, in Bastenaken, Bertrix,
centrum-Ardennen, Namen, in Li Banbwès (waar ik secretaris van de vereniging
ben), in Charleroi, La Louvière,... de verspreiding is echter niet zo groot.
Ons eigen blad dat vier keer per jaar verschijnt ziet gelukkig het aantal
abonnees spectaculair stijgen, ik weet niet of dat ook het geval is voor de
andere. Op dit ogenblik hebben we ook heel wat zangers die in het Waals
zingen, zelfs moderne muziek als "rap",... maar de verspreiding daarvan is
niet makkelijk omdat de franskiljons het hoge woord voeren in de media, bij
de radio, de televisie,...

OL: Als we u goed begrijpen is het dus zo dat de laatste jaren sprake is van
een grotere bewustwording bij de Walen. Men wordt meer en meer gewaar dat
men een eigen culturele identiteit heeft. Eigenlijk zijn er parallellen
tussen de Vlaamse ontvoogding die vorige eeuw begon en nu zo een beetje haar
voltooiing heeft bereikt en de Waalse situatie waarin men ook te kampen had
met taalonderdrukking en minachting voor het zogezegde patois, de vermeende
superioriteit van het Frans die er werd ingeramd, de rol die de burgerij en
de Kerk daarin speelden... dat zijn erg herkenbare dingen. Wanneer we kijken
naar de geschiedenis van de Vlaamse beweging dan zien we dat ze begonnen is
als een overwegend culturele stroming die dan gaandeweg in een meer
politieke richting geëvolueerd is, denkt u dat de Waalse beweging of het
groeiende besef van de Waalse culturele eigenheid ook geleidelijk aan naar
een meer politiek iets zal evolueren?

RV: De zaken liggen natuurlijk een beetje anders. Wij hebben uiteraard enig
voordeel gehaald uit het feit dat het Frans voor ons makkelijker
toegankelijk was dan voor de Vlamingen. Er was een zeker misprijzen ten
opzichte van de Vlamingen, dat is nu verdwenen, maar de pest in ons land
zijn de franskiljons. Onlangs las ik nog een tekst van een zekere Maingain,
de vader trouwens van de politicus Olivier Maingain, die het Waals
bekritiseerde, taal die hij niet kent. Hij raadde de Walen aan om geen
Nederlands te leren, maar in plaats daarvan bijvoorbeeld Spaans. Kijk, zo
iemand is dus een idioot. Ik heb les gegeven aan een hogere handelsschool en
dertien-veertien jaar geleden hebben daar twee leraren (geen taalleraren
trouwens) een enquête onder afgestudeerden van de school gehouden om na te
gaan wat ze van hun opleiding echt nodig hadden voor hun normale
beroepsbezigheden. Het bleek dat 72% antwoordde: informatica, 67%:
Nederlands en daarbij dan nog 15% die Engels gebruikten en 3% Duits (wat
ikzelf doceerde) en 0% Spaans of Italiaans (de talen die eigenlijk gekozen
mochten worden in plaats van het Duits).

OL: Er wordt natuurlijk een verkeerde indruk gewekt. De Europese Commissie,
supranationale bedrijven etc,... met hun vele werktalen worden op televisie
opgevoerd, maar het gaat uiteindelijks slechts om een miniem deel van de
bevolking dat daar ook echt professioneel mee te maken heeft.

RV: We worden eigenlijk ook bedrogen. Als ik naar het nieuws van de VRT
kijk, dan hóór ik Clinton, ik hoor Kohl, Chirac,... en onderaan het scherm
kan ik lezen wat ze zeggen. Als de vertaling niet klopt dan kan ik dat
merken, maar als ik naar RTBF of RTL kijk dan zie ik de lippen van Clinton
bewegen, maar zijn stem blijft stom, voor de vertaling ben ik aangewezen op
de France voice-over die goed of minder goed vertaalt. Als ik het dan later
op de VRT toets aan de woorden die uitgesproken werden, merk ik dat de
vertaling al eens niet zo accuraat durft te zijn. De mensen hebben de
indruk, ze horen immers Nederlands noch Engels op RTBF en RTL, dat alles in
het Frans gebeurt. Terwijl bijvoorbeeld Milosevic heel goed Engels spreekt,
terwijl eigenlijk Israeli's en Palestijnen ook altijd Engels spreken. Op
internationale topconferenties spreekt ook iedereen Engels. Maar daarover
spreekt men niet op de RTBF, men bedriegt ons eigenlijk en dat heeft
bepaalde gevolgen, de mensen geloven wat hun verteld wordt. Zo bijvoorbeeld
is er het ingebakken idee dat Frankrijk het land van de rechten van de mens
is, terwijl de Fransen dat indertijd hebben overgenomen van de Verenigde
Staten, dertien jaar vroeger.

OL: Zo hebben we onlangs enkele documenten van de Franse
Gemeenschapscommissie in Brussel onder ogen gehad, waarin dus de meest
onwaarschijnlijke prietpraat staat over de verbondenheid van francofonie en
mensenrechten. En dat dient met de nodige bombast à la Molière de francofone
superioriteit te verkopen.

RV: De middelen worden daarvoor ook gebruikt. De Franse Gemeenschap van
België stort ieder jaar vierhonderdtien miljoen voor de franskiljonie (de
woordspeling is van RV, red.), maar we krijgen niks voor het onderwijs van
het Waals. Alles wat we vragen is één uur Waals per week, maar op een
vergadering met politici waarop we uitgenodigd waren, vlak voor de
verkiezingen, in Gembloux, werd gezegd: nee, dat gaat niet, dat zou te veel
kosten.

OL: Maar ondertussen kan men wel fondsen vrijmaken om het Franstalig
onderwijs in België te schoeien op de Frans-jacobijnse leest, men denkt aan
de invoering van lessen civisme en dat soort dingen. Is er geen Franse
penetratie in België bezig die we in het noorden vooral op het economische
vlak merken en die in het zuiden eerder cultureel voelbaar is door het
afdrijven van Wallonië naar Frankrijk, hoewel dat niet de wil van de
bevolking is. Er zijn dan natuurlijk misdadigers als een Gendebien, die met
hun attachistische waanzin bezig zijn. Dat lijkt ons toch een zeer
gevaarlijke evolutie, wat vindt u daarvan?

RV: Wel, ik denk toch dat de Waalse bevolking zich niet laat bedotten. De
Fransen zijn hier overigens niet zo geliefd. Natuurlijk zijn de Fransen
bezig met dingen zoals het inpalmen van Electrabel, ze hebben enkele jaren
geleden een grote uitgeverij in Verviers overgenomen waar we niemand meer
over horen spreken. Ze zijn via "Usinord" in de metaalnijverheid
binnengedrongen, de vakbonden in Luik en Charleroi zijn trouwens razend
omdat ze van de Fransen niet gekregen hebben wat hun beloofd was,...

OL: Een vraag over de toekomst van het Waals. We hebben de indruk dat indien
onze Romaanse provincies de blik meer op het noorden zouden richten, meer in
de Nederlandse invloedssfeer zouden komen, het Waals meer kansen zou hebben.

RV: Wel, ik denk dat de Walen er alle belang bij hebben om Nederlands en
andere talen te kennen. De kennis van andere talen dan het Frans is jammer
genoeg onvoldoende verspreid in Wallonië en de kennis van het Waals zelf is
dat helaas evenmin.
Als we kijken naar "rijke" dialecten zoals het Siciliaans of het Sardijns,
dan stellen we vast dat die over een lexicon van circa twintigduizend
woorden beschikken, de woordenschat van het Waals wordt op zeventigduizend
woorden geschat. Het verschil tussen het Waals en het Frans is dan, dat het
Frans natuurlijk -als je een woordenboek opslaat- over meer woorden
beschikt, maar daar zit uiteraard heel wat terminologie bij die aan het
Grieks of het klassiek Latijn is ontleend. En dat is wetenschappelijke taal
die men net zo goed in een Waals woordenboek zou kunnen opnemen. Als ik dus
voor het Waals over een lexicon van zeventigduizend woorden spreek, dan heb
ik het wel degelijk over echte, oorspronkelijke Waalse woorden en dan is er
geen groot verschil meer met het Frans. Het Waals bestáát, het kent
bijvoorbeeld zeer eigen voor- en achtervoegsels die het Frans niet heeft en
die aan het Waals grotere morfologische mogelijkheden bieden, er kunnen
makkelijk nieuwe woorden gevormd worden, zonder dat het nodig is om elders
leentjebuur te gaan spelen.
Als we het Waals als schooltaal hadden, zouden onze kinderen veel minder
moeilijkheden bij de taalverwerving ondervinden (het Frans als onderwijstaal
heeft er trouwens schuld aan dat veel kinderen al vroeg een achterstand
opbouwen) en zou vanzelfsprekend onze identiteit versterkt worden. Men zegt
altijd, en voor sommige tegenstanders van het Waals is dat hét argument, "Ja
maar, wèlk Waals dan?". Goed, het woord voor aardappel is in Luik
"crompîre", in het Centrum (Namen-Charleroi) is dat "canada" en in het
Westen "pètote". Maar dat is toch geen probleem, in het Frans zegt men wel
"se dépêcher", "se hâter", "se presser", "se grouiller", "se manier",...
waarom zouden synoniemen dan in het Waals niet mogen? We begrijpen elkaar
toch, ik heb drie jaar in Charleroi gestudeerd en vier jaar in Luik en ik
heb nooit enig verstaanbaarheidsprobleem gehad.
We mogen niet vergeten dat er een soort propaganda gevoerd wordt die analoog
is aan wat er met het Nederlands gebeurt. De meeste Brusselse franskiljons
bijvoorbeeld weten wel dat er op school Nederlands geleerd wordt, maar
zullen het steeds over "Vlaams" of "le flamand" hebben om hun
meerderwaardigheidsgevoel te vleien. Als de Walen op school Waals zouden
kunnen leren zouden ze ook meer verweer hebben tegen dat  patois-idee en zou
hun eigenheidsgevoel worden verstevigd. Kijk naar het Groothertogdom, waar
de kleuterschool in het Letzebuergisch is, vanaf de lagere school komt daar
vrij veel Frans en Duits bij, maar onder elkaar wordt steeds Luxemburgs
gesproken zodat er een persoonlijkheid is die wij Walen aan het verliezen
zijn.

OL: De Brusselse francofonie heeft er alle belang bij dat Wallonië stevig in
die Franstaligheid gedwongen blijft,... onderdrukt men het Waalse gevoel
niet bewust om te beletten dat het Waals een hefboom zou kunnen zijn om het
nefaste Frankrijk uit België weg te houden. Als de Waalse identiteit
taalkundig en cultureel sterker zou staan wordt de hele mythe van "l'espace
francophone" onderuit gehaald. Een op die manier politiek bewuster Wallonië
zal eerder geneigd zijn om samen te werken met Vlaanderen, Nederland,
Groot-Brittannië dan met Frankrijk.

RV: Natuurlijk, dat verstevigt hun machtspositie. Men heeft liever dat
Wallonië in de schaduw van het Frans blijft lopen dan dat het een
persoonlijkheid zou krijgen. U heeft mij een vraag over het attachisme
gesteld. "rattachisme", dat betekent terugkeer naar Frankrijk, maar wij
hebben nooit iets met Frankrijk te maken gehad, we hebben daar nooit een
eenheid mee gevormd, behalve dan tijdens de bezetting van 1793 tot 1814 en
dat was een van de donkerste periodes uit onze geschiedenis. Onze kerken,
onze kunstschatten en alles waar ook maar iets te vinden was hebben ze
leeggeplunderd. In 1818 heeft Willem I heel wat kunststukken uit Parijs
laten terugkomen. Hondertachtig koetsen heeft hij daar voor nodig gehad en
toch is er nog veel in Frankrijk gebleven. De bibliotheek van de hertogen
van Bourgondië zit nog steeds in Parijs en eigenlijk zou die toch in Brussel
horen te zijn. Onze jonge mannen werden in het Franse leger ingelijfd, er
zijn gevallen bekend van jongens die zichzelf verminkten om niet opgeëist te
worden, anderen hebben zich verscholen net zoals tijdens de laatste Duitse
bezetting. Het gebeurde dat ronselaars vermoord werden. Je kan dus
bezwaarlijk zeggen dat dat een bloeitijdperk was.

OL: Denkt u niet dat de economische neergang van Wallonië verklaart waarom
sommigen naar Frankrijk kijken. Het Waalse zelfvertrouwen werd toch in
zekere mate gevoed door een bloeiende industrie die er niet meer is. Nu ziet
men het niet meer goed zitten en hoopt men misschien een toekomst in het
Franse verband te kunnen vinden.

RV: Nee, dat geloof ik eigenlijk niet. Het attachisme is meer een zaak van
kollabo's, en collaborateurs zijn er altijd geweest, ook al ten tijde van
Julius Caesar. Priesters en ambtenaren die niet voor de Fransen wilden
werken werden naar  concentratiekampen zoals Oléron, het Île de Ré of Guyane
verscheept, maar ook toen waren er dus collaborateurs. Net zoals tijdens de
twee  wereldoorlogen. Maar net zoals het ook toen maar over een klein
percentage van de bevolking ging, ben ik er tamelijk gerust in dat het
attachisme geen grote aanhang bij de Walen zal vinden. Het Rassemblement
Wallon is destijds een stille dood gestorven en dan zijn er een paar
"overgeblevenen" die aanhechting bij Frankrijk willen en die waarschijnlijk
wel vanuit Frankrijk worden gesteund, het kan best dat ze geld krijgen,
zoals Degrelle geld van de Duitsers kreeg.

OL: U bent niet erg onder de indruk van de attachistische lobby. Zeker is
die numeriek onbetekenend, maar is het toch niet zo dat hij binnen bepaalde
politieke, culturele en intellectuele middens een vrij groot gewicht in de
schaal werpt.

RV: Denkt u dat die "intellectuelen" zo belangrijk of talrijk zijn. Ik geef
u het voorbeeld van de collaboratie tijdens de Tweede Wereldoorlog. Ik kom
uit een verzetsfamilie, aan het einde van de oorlog ben ik zelf nog moeten
onderduiken, maar in 1944 hadden de Duitsers gelukkig wel iets beters te
doen dan naar mij te zoeken. Het is zo dat er een bepaald type mensen
bestaat dat de neiging heeft om met machthebbers, bezetters te collaboreren,
sommigen waren meteen bereid om met de Duitsers samen te werken. Dat zijn
vaak mensen met een nogal hoge eigendunk die vinden dat ze niet krijgen wat
hun toekomt en die hun kans willen grijpen bij een ingrijpend gewijzigde
situatie die ze te baat willen nemen om hogerop te komen. Dat is niet anders
voor het attachisme.

OL: Wat vindt u van de stelling dat binnen de Nederlandse ruimte met haar
autonomististische tradities van -in de goede zin van het woord- provinciale
eigenheid het Waals zich beter had of zou kunnen ontplooien?

RV:  Wel, er zijn mensen die zeggen dat de omwenteling van 1830 een
misvatting was. Veronderstel dat Nederland, België en Luxemburg samen
gebleven waren, dan zou Waals zeker een schoolvak geweest zijn. Onze
identiteit zou beter bewaard zijn gebleven, laten we niet vergeten dat bij
de Belgische afscheuring de buitenlandse invloeden aanzienlijk waren. De
gebeurtenissen van 1830 waren dus niet van aard om onze eigenheid te
waarborgen. Wie ons stokken in de wielen staken en steken dat zijn de
fransdollen.

OL: Met dit waardige afsluitende woord danken we u hartelijk voor dit
gesprek.

(MV, WvdM)

Het kwartaalblad Novèles dès Walons scrîtjeûs, met in het Waals gestelde
taalkundige, literaire en andere bijdragen is te verkrijgen door storting
van bfrs 300,- op het rekeningnummer 001-0545372-17 van “Walons Scrîjeûs
d'après l'Banbwès”.
 
 

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vendredi, 19 juin 2009

Des langues fortes pour un monde de diversité

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Des langues fortes pour un monde de diversité

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Rien dans le chapitre XI de la Genèse ne dit explicitement que la babélisation soit un châtiment. Les Juifs bâtissent une tour extrêmement élevée et l’Eternel dit : "dispersons-les et confondons leur langue, ils pourraient s’élever encore plus haut". Mais nulle part Il ne dit quelque chose comme : "je vais les disperser pour les punir". Je me suis servi de cette absence pour dire que la babélisation est un bien. Et je m’inscris aussi – puisqu’une partie de ma culture est juive et une autre partie est chrétienne – dans une tradition rabbinique ancienne. Certains rabbins – pas tous – ont considéré que Babel était un accomplissement de la véritable destinée des hommes. Dans cette tradition rabbinique, la dispersion est plutôt une bénédiction, dans le sens où aller aux antipodes, essaimer est la vocation humaine même.

 

L’homogénéisation linguistique probable, mais finalement pas certaine du tout, et même, peut-être, assez improbable pour d’autres aspects, l’américanisation par l’anglo-américain non seulement sont insupportables à mes yeux, mais en plus elles ne correspondent pas à la vocation humaine. La vocation humaine n’est pas dans l’uniformisation linguistique, pas plus que dans celle de l’identité. La vocation humaine, comme celle des végétaux et des animaux – finalement nous sommes une espèce vivante parmi d’autre! – est celle d’êtres vivants qui, comme les autres êtres vivants, par nature se dispersent et deviennent de plus en plus différents les uns des autres. L’idée d’une unité de langue est totalement à l’opposé de mes convictions et de mes passions. […]

 

Mon idée, c’est que les langues comme espèces vivantes naissent, vivent et meurent. Mais elles sont aussi capables d’être ressuscitées. L’hébreu est le seul exemple que l’on connaisse, exemple unique extraordinaire, fascinant. Mais même s’il est unique, il est imitable potentiellement. Les langues, contrairement à toutes les espèces vivantes, sont susceptibles de ressusciter. »

 

Claude Hagège, linguiste, auteur du Dictionnaire Amoureux des Langues, Le Temps, 16 mai 2009