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dimanche, 28 février 2021

Du néo-latin parlé jadis en Afrique du Nord

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Du néo-latin parlé jadis en Afrique du Nord

Roberto Brocchieri

Ex : https://www.giornalepop.it

Le latin, en tant que langue parlée, s’était déjà transformé à l'époque romaine, devenant au fil des siècles ce que sont aujourd'hui l'italien, l'espagnol, le portugais, le français et le roumain.

Mais l'empire romain comprenait de très vastes territoires, allant de l'Europe à l'Asie et à l'Afrique. À l'exception de l'Asie, où le grec était parlé sous l'Empire, des langues néo-latines ayant leurs propres caractéristiques se sont développées partout, qui ont été étouffées après quelques siècles par l'expansion linguistique du germanique, de l'arabe et du slave.

Passons à la redécouverte de l'un d'entre eux : le néo-latin parlé en Afrique du Nord.

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Langues néo-latines parlées après la chute de l'Empire romain

Parlons d'un sujet qui est mélancolique à sa manière, un morceau du monde romain qui s'est pratiquement évaporé après une lente agonie silencieuse qui a duré des siècles. Un monde ignoré par la plupart de nos contemporains.

Il y a quelque temps, en errant d’un hyperlien à l’autre, j'ai trouvé l'histoire d'un voyageur du XIIe siècle, Muhammad al-Idrisi, un de ces personnages spectaculaires que le monde arabe nous a donnés au cours des siècles de sa plus grande splendeur: cartographe, géographe, archéologue ante litteram. Il a traversé le monde, des îles britanniques à l'Égypte.

Traversant le Maghreb, la zone allant du Maroc actuel à la Libye, Al Idrisi s'attarde sur les langues parlées dans ces terres: l'arabe apporté par les derniers conquérants, bien sûr, les plus anciennes langues berbères et ce qu'il appelle al-lisān al-lātīnī al-ʾifrīqī, la langue latine de l'Afrique.

Cela semble évident quand on y pense, dans l'ancienne province romaine d'Afrique, on parlait le latin, flanqué du berbère et du punique (carthaginois, une langue phénicienne), et plus tard du Vandale des Germains qui ont envahi ces territoires quelques siècles avant les Arabes.

Augustin d'Hippone, qui a vécu à la fin de l'Empire romain, mentionne à plusieurs reprises dans ses écrits le curieux accent du latin local. Isidore de Séville au VIIe siècle (juste avant la conquête arabe) parle aussi de l'étrange façon de parler le latin chez les Africains : "birtus, boluntas, bita uel his simili quae Afri scribendo uitiantnon per B sed per V scribenda".

Avec la fin de l'unité impériale, et l'isolement des différentes régions autrefois unies, les langues parlées dans les différentes régions se sont transformées en langues romanes ou néo-latines.

En Afrique, ce processus a en fait été interrompu par l'invasion arabe. La césure, évidemment, n'était pas nette. Au Maghreb, l'arabe n'était pas parlé au lendemain de la conquête.

Lorsqu'au début du VIIIe siècle Ṭāriq ibn Ziyād débarqua dans le sud de l'Espagne avec l'intention de le conquérir, la plupart de ses troupes ne parlaient ni arabe ni berbère. Ils parlaient un dialecte afro-romain. Exotique, mais compréhensible aux oreilles de la population espagnole conquise.

Nous ne savons pas grand-chose sur ce qu'était cet Afroromanzo. D'après les différentes traces que nous en avons, il devait être très proche du sarde (en effet, selon certaines hypothèses, le sarde est une survivance de l'afro-roman), et il a également laissé son empreinte sur le castillan, mais nous n'en savons presque rien de plus.

La mort des Afro-Romains a dû être lente, probablement liée à la disparition parallèle des communautés chrétiennes sur ces terres, en raison de la lente conversion à l'Islam. Il faut en fait supposer que les deux choses étaient associées.

Au XIIe siècle, le normand Roger de Sicile a tenté d'étendre son royaume à l'Afrique du Nord. Cela semble marquer la fin définitive des minorités chrétiennes survivantes qui l'avaient soutenu et qui, après le retrait des Normands, ont rencontré une réaction hostile de la part des musulmans.

Après ces faits, nous avons le témoignage d'Al idrisi d'où nous sommes partis et quelques inscriptions de tombes en Tripolitaine du siècle suivant, puis le silence tombe.

De la Romanitas en Afrique du Nord, après 15 siècles d'histoire, il ne restait plus que les pierres, imposantes, mais désormais sans voix.

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jeudi, 03 septembre 2020

Marcel Pagnol parle du Latin

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Marcel Pagnol parle du Latin

 
 
La réforme jadis imposée par Mme Vallaud-Belkacem implique la suppression en douce du latin comme option facultative, déjà évoquée, ne fait plus aucun doute. Dans la première version du projet, le latin était supprimé purement et simplement, pour être intégré à l’EPI «Langues et cultures de l’Antiquité». Mme Vallaud-Belkacem a accepté de rétablir le latin comme option, mais en en diminuant les horaires : 1h en 5e au lieu de 2h actuellement, et 2h en 4e et 3e au lieu de 3h actuellement. En outre, il n’est pas prévu que le latin ait un financement spécifique, autrement dit les collèges devront prendre des heures sur leur marge d’autonomie s’ils souhaitent le maintenir. Dans les faits, l’enseignement du latin sera bien souvent trop compliqué à maintenir, et beaucoup d’établissements tireront un trait sur cette option. Dans cette interview de Marcel Pagnol en 1958, l'écrivain, dramaturge, cinéaste... explique l'importance du Latin dans notre éducation qu'il considère comme un pilier de notre civilisation.
 

lundi, 15 décembre 2014

Non, le latin n’est pas une langue morte !

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Non, le latin n’est pas une langue morte!

Le latin est bel et bien intégralement enseigné (vocabulaire et syntaxe, littérature et histoire…)

par Bertrand Dunouau

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il y a si peu de raisons de se réjouir aujourd’hui de décisions politiques fortes, assumées et justes en France que je souhaiterais rendre ici hommage au ministère de l’Éducation Nationale qui n’est toujours pas revenu à ce jour sur une dénomination pourtant refusée par l’UNESCO…

Selon les propres critères de cette dernière, le latin n’est pas une langue morte 1, c’est une langue qui n’existe même pas ! Ne cherchant seulement pas à définir les critères de risques pour les langues dites anciennes (ainsi nommées par notre ministère français de l’Éducation nationale qui, notons-le, a su intelligemment appliquer une distinction évidente entre les langues parlées couramment, dites langues vivantes, et les langues qui relèvent d’une rechercher universitaire !), elle évacue franchement la situation en classant le latin comme une langue « morte », au même titre que le gaulois ! Mais les situations ne sont-elles pourtant pas entièrement différentes ?

Tandis que le gaulois ne peut plus être enseigné comme une langue (qu’elle soit vivante ou ancienne) car nous ne possédons que des bribes de mots et de syntaxe par l’intermédiaire de recoupements avec d’autres langues de l’Antiquité, le latin, lui, est bel et bien intégralement enseigné (vocabulaire et syntaxe, littérature et histoire…).

De plus, il est même encore parlé, et pas seulement par les quelques prêtres qui se réunissent à Rome pour les grandes occasions internationales (même dans ce milieu, la langue la plus courante n’est plus le latin, mais l’anglais), image d’ailleurs stéréotypée d’une Église qui resterait conservatrice. Non, ce sont des centaines d’amoureux du latin, de toutes conditions, de tous âges et de tous milieux socio-culturels qui aiment à se réunir au moins une fois par an à Rome ou à Paris pour avoir le plaisir de parler latin. Certains enseignants dispensent même entièrement leurs cours de latin… en latin ! Il existe aussi de nombreux sites entièrement rédigés en latin 2 ! Et ce toujours au XXIe siècle ! Alors l’UNESCO souhaiterait-elle vraiment faire mourir le latin ou reconnaîtra-t-elle enfin que le latin n’est pas une langue morte ? Quoi qu’il en soit, je dis « Bravo ! » à notre ministère de l’Éducation nationale sur ce point, alors que par ailleurs je me bats fermement contre lui sur d’autres sujets (introduction généralisée du numérique à l’école, théorie du genre, au hasard !).

[NDLR : on peut même se procurer Le Petit Nicolas en latin !]

  1. Malgré la dénomination malheureuse de M. Abdul Waheed KHAN [PDF]
  2. Schola nova (site belge), Vita Latinitatis, Ephemeris, etc.

jeudi, 10 décembre 2009

Mit Latein und Altgriechisch unsere Kultur verstehen: Ein

Mit Latein und Altgriechisch unsere Kultur verstehen: Ein Plädoyer für die alten Sprachen

Geschrieben von: Marco Reese   

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Englisch ist die Weltsprache. Das kann man nicht bestreiten. Chinesisch, aber auch Spanisch, Französisch und Russisch haben weltweit eine große Bedeutung. Die deutsche Sprache steht hintan. Um jedoch unsere deutsche und abendländische Kultur wirklich begreifen zu können, müssen wir viele Jahrhunderte in die Vergangenheit reisen: Unser Erbe beruht auf dem Griechischen und dem Latein.

Das Abendland ist eine „Synthese des griechischen, römischen und christlichen Geistes“

Wir haben einen größeren, einen abendländischen oder europäischen Zusammenhang vorliegen. National- und Regionalgeschichte sind darin einzuordnen. Auf dieser Ebene sind die europäischen Völker elementar miteinander verbunden. Das Abendland oder auch Europa stellt eine geschichtlich gewachsene Synthese dar, eine „Synthese des griechischen, römischen und christlichen Geistes“ (Konstantin Karamanlis). Man könnte noch germanische, keltische und slawische Wurzeln ergänzen. Den Wesenskern hat Karamanlis aber bereits berührt.

Die Synthese erstreckt sich von den griechischen Epen Homers über die ebenfalls griechischen Werke Platons und des Aristoteles, die „Septuaginta“, die griechische Übersetzung des Alten Testaments und die hellenistische Literatur. Dazu tritt die im eigentlichen Sinne römische Literatur: exemplarisch seien hier Cato der Ältere, Caesar, Cicero, Sallust, Vergil, Livius, Seneca und Tacitus genannt. Schließlich ergänzen das griechische Neue Testament, lateinische und griechische Kirchenväter sowie die Werke der Neuplatoniker diese Liste.

So viel zur Antike. Die alten Sprachen jedoch bleiben von Bedeutung: Das heutige Griechisch entwickelte sich linear aus dem früheren. Währenddessen entstanden aus dem spätantiken Latein einerseits die romanischen Sprachen, vor allem Französisch, Italienisch, Spanisch, Portugiesisch und auch Rumänisch.

Außerdem wurde das eigentliche Latein zur Gelehrtensprache des entstehenden christlichen Abendlandes. Auch dieses Latein war einem Wandel unterworfen, allerdings einem sehr langsamen, da es nicht Muttersprache war. Vielmehr war es die Sprache der Kirche, der Wissenschaft und der Diplomatie. So stellte es neben dem Christentum ein einigendes Band Europas dar, ohne daß der innereuropäischen Vielfalt damit Abbruch getan worden wäre.

In der Renaissance beschäftigte man sich verstärkt mit der Antike

Im 15. und 16. Jahrhundert widmeten sich Gelehrte wiederum stärker antiken lateinischen wie auch griechischen Autoren und Inhalten. Wir befinden uns in der Renaissance. Die Rezeption zumindest der lateinischen Werke der Antike war allerdings im Mittelalter nie ganz abgerissen. Zudem beschäftigte sich die Theologie ab dem 12. Jahrhundert auch mit Aristoteles. Hier lag eine Anregung durch orientalische Denkrichtungen vor, welche die griechische Philosophie rezipierten.

Ab dem 16. Jahrhundert setzte eine weitere Emanzipation der Nationalsprachen ein. Für die deutsche Sprache ist freilich Luthers Bibelübersetzung zu berücksichtigen. Währenddessen blieb allerdings Latein nicht nur Liturgie- und Verkehrssprache der katholischen Kirche, sondern lange Zeit vorrangige Sprache der Wissenschaften. In der Diplomatie stieg während des Barock das Französische auf. Freilich hat sich dies längst geändert, aber noch heute sind in Deutschland Dissertationen und Habilitationen auch in lateinischer Sprache zugelassen.

Gründe genug also, die lateinische und griechische Sprache als elementares Erbe Europas zu betrachten. Freilich sollte dazu eine entsprechende Beachtung im Schulwesen gehören. Zwar ist nicht gerade ein Untergang des altsprachlichen Unterrichts zu befürchten. Aber er wird heute viel weniger beachtet als noch vor einigen Jahrzehnten. Da altsprachlicher Unterricht als „elitär“ gilt, paßt er nicht so recht in eine geschichtslose, praktisch-materialistische Zeit, in der oft nur nach dem Gesichtspunkt der Nützlichkeit und Verwertbarkeit geurteilt wird.

Dabei öffnen einem die alten Sprachen einen ganzen Reigen an Erkenntnissen. Nicht nur schult die Beschäftigung mit diesen beiden Sprachen das analytische Vermögen. Die Kenntnis der lateinischen Sprache erleichtert zudem das Erlernen heutiger romanischer Sprachen. Auch der Wortschatz des Englischen ist lateinisch geprägt – wie auch zahlreiche Fachausdrücke diverser Wissenschaftsbereiche lateinischer wie griechischer Abkunft sind.

Latein und Altgriechisch lehren uns unsere kulturellen Hintergründe

Viel bedeutender aber ist, daß Latein und Altgriechisch in geschichtliche Hintergründe einführen, die für das Verständnis unserer Kultur unerläßlich sind. Josef Kraus, Vorsitzender des Deutschen Lehrerverbandes, riet 1998 zur Stärkung des Fremdsprachenunterrichts, bemerkte jedoch: „Dazu gehört auch eine Stärkung des Lateinischen, das eine Brücke zu einer europäischen Mehrsprachigkeit bietet.“

Es ist daher zu begrüßen, wenn beispielsweise im Freistaat Thüringen der Lateinunterricht nun bereits ab dem fünften Schuljahr erteilt werden kann. Zwar ist dem Lateinischen aufgrund des Geschilderten weiterhin der Vorrang gegenüber dem Altgriechischen einzuräumen. Dennoch sollte Altgriechisch wieder verstärkt an Schulen und sei es in Form von AGs angeboten werden. Diese schöne Sprache ist leider viel zu selten geworden.

Es sollte auch die Fähigkeit, ins Lateinische und Altgriechische zu übersetzen, im Unterricht wieder stärker gefördert werden. Dadurch beherrschen Schüler die Sprachen nachweisbar besser. Wenn die alten Sprachen erst einmal wieder auf einer gesunden Basis stehen, kann man über eine Ausweitung nachdenken.

Will Europa als Ganzheit eine gemeinsame Zukunft haben, so muß es sich auf das gemeinsame Erbe besinnen. Dazu gehören die lateinische und griechische Sprache, Literatur und das Denken unterschiedlicher Zeiten. Das Bildungswesen muß diesen Sachverhalt ernstnehmen.