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dimanche, 03 novembre 2019

Langjähriger JF-Kolumnist Publizist Günter Zehm ist tot

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Langjähriger JF-Kolumnist

Publizist Günter Zehm ist tot

Ex: http://www.jungefreiheit.de

BERLIN. Der Philosoph und Publizist Günter Zehm ist tot. Er verstarb am heutigen Freitag morgen im Alter von 86 Jahren an den Folgen eines Herzanfalls. Zehm war seit 1995 Kolumnist der JUNGEN FREIHEIT.

1963 begann er als Feuilleton-Redakteur bei der Tageszeitung Welt, deren Feuilletonleiter und stellvertretender Chefredakteur er später wurde. Seine Kolumne „Pankraz“ erschien erstmals 1975 in dem Springer-Blatt.

Dort wurde er allerdings aufgrund seiner konservativen Geisteshaltung 1989 zum Ausscheiden genötigt. Seine Beiträge erschienen fortan im Rheinischen Merkur, der jedoch 1994 einen Text Zehms aus politischen Gründen ablehnte. Ab Januar 1995 erschien die „Pankraz“-Kolumne dann jede Woche in der JF.

Kämpfer für Meinungsfreiheit

In der DDR setzte sich der gebürtige Crimmitschauer (Kreis Zwickau) nach dem Volksaufstand in Ungarn 1956 für die Meinungsfreiheit ein und wurde 1957 als Schüler Ernst Blochs verhaftet und wegen „Boykotthetze“ zu vier Jahren Haft verurteilt. Nach seiner Entlassung gelang ihm kurz vor dem Mauerbau die Flucht in die Bundesrepublik. Dort studierte er in Frankfurt am Main bei Theodor W. Adorno sowie Carlo Schmid. Nach der Wiedervereinigung lehrte er in den neunziger Jahren als Honorarprofessor Philosophie an der Friedrich-Schiller-Universität in Jena. (tha/ls)

>Die JUNGE FREIHEIT würdigt den großen konservativen Publizisten und Philosophen Günter Zehm in der kommenden Ausgabe (46/19) umfassend.

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Carl Schmitt : La distinction ami-ennemi comme critère du politique, Tristan Storme

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Carl Schmitt : La distinction ami-ennemi comme critère du politique, Tristan Storme

 
Sulfureux à plus d’un titre, le juriste allemand Carl Schmitt a défini la notion de politique en accordant une place centrale à l’ennemi, qui serait d’après lui « notre propre question en tant que figure ». La communauté politique ne se déterminerait comme telle qu’en désignant l’hostis par l’intermédiaire d’une décision étatique, c’est-à-dire en décidant d’entrer en guerre. Seul l’État serait, par ailleurs, apte à garantir la paix interne et la pluralité des États souverains assurerait l’équilibre pacifié du continent européen. La genèse du politique et les conditions de son maintien s’expliqueraient à travers une série de notions fondamentales (l’ami, l’ennemi, la pluralité des États), impliquant toujours l’appareil étatique comme titulaire de la souveraineté, et donc le rejet d’un concept constitutif d’humanité. Tristan Storme est maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes et membre du laboratoire de recherche Droit & Changement Social. Ses recherches et son enseignement concernent notamment la pensée de Carl Schmitt, juriste et philosophe allemand sur lequel il a publié : Carl Schmitt et le marcionnisme (Cerf, 2008) ; Carl Schmitt, lecteur de Tocqueville. La démocratie en question (dans la Revue européenne des sciences sociales, 2011).
 
Conférence donnée lors des Rencontres de Sophie le 15 mars 2019 au Lieu Unique de Nantes. http://philosophia.fr/activites-renco...
 
Voir tout le programme des Rencontres de Sophie "Guerre et paix", Philosophia, Lieu Unique, Nantes http://philosophia.fr/wp-content/uplo...
 

samedi, 02 novembre 2019

Merkel et notre destruction sur commande

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Merkel et notre destruction sur commande 

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Il faudra bien étudier cette histoire de notre destruction sur commande depuis la fin des années 2000, depuis les années Obama. Une force conquérante (Soros, la finance, le genre, les migrants, la dette, l’austérité, le LGBTQ, le techno-fascisme, les attentats, l’écologie) n’a cessé de nous contraindre.La classe politique est partout devenue hostile, voire haineuse. La culture a été censurée, le cinéma annihilé ; le prêche humanitaire est continu. Le citoyen/résistant assiste à la destruction sans retenue cette fois de son pays et de ses libertés ; le fascisme sociétal veut destituer le président américain, fût-ce comme ça, sans le sénat… Lynchons, pendons le représentant du p’tit blanc…

En France nous aurons été servis avec le phénoménal Sarkozy (Syrie, Libye, vente d’or, réforme, trique), Lagarde (prenez garde, elle n’a pas fini de nuire), Hollande et son bébé-ministre successeur vendu au chaland comme un Bonaparte. 

Mais Merkel : ce morpion au bilan apocalyptique ne partira plus, le personnel politique ayant été là-bas comme en France anéanti. J’ai rappelé que pour l’historien américain Stanley Payne, alors que les espagnols sont anesthésiés (bouffe, télé, sport, techno-addiction), leurs députés ne sont pas élus mais choisis par leur hiérarchie, pour exécuter l’agenda d’élites qui nous mènent au néant. Elites qui d’ailleurs furent suffisamment stupides pour ne pas comprendre que cette attitude renforce Hezbollah, Iran, Chine ou bien Russie. Même le pas très futé PM israélien et ses comparses milliardaires US  vont finir par s’en rendre compte. Lisez Haaretz qui commence – un peu tard ! – à dessiller son lectorat. 

Ce délitement de la raison pratique reflète aussi l’ascension de la stupidité. L’économiste Carlo Cipolla écrivait dans son classique :

Loi 3: Une personne stupide est une personne qui crée des problèmes à une autre personne ou à un groupe de personnes sans en tirer soi-même le moindre bénéfice.

Cela définit bien nos politiciens : 10% de crapules certes, mais aussi, mais surtout 90% de stupides - ou de couards.

Pays remplacé, humilié, écrasé, mutilé, ruiné, privé de libertés, l’Allemagne de Merkel offre la meilleure dystopie de notre Europe, avec sans doute la Suède et cette poignée de Gille scandinaves qui ont toujours été à l’avant-garde du masochisme sociétal, manifestation de cette angoisse existentielle du modernedont parlait Guénon…

On va évoquer un texte allemand pour décrire l’Allemagne. Il a été traduit par nos amis suisses (lesobservateurs.ch) et souligne les points suivants :

« Si l'Allemagne était une entreprise, il y aurait un panneau accroché à l'entrée déclarant : "On ferme." Infrastructures endommagées, Internet plus lent qu'en Roumanie, écoles sales, système énergétique en panne, avenir gâché : Le pays de Merkel est en feu. »

Alors qu’elle avait hérité une machine prestigieuse, Merkel a saboté les industries allemandes. Le texte rappelle :

« Autrefois, l'Allemagne était un pays de précision, de fiabilité et de fabrication de la plus haute qualité, dont les produits sont demandés et appréciés dans le monde entier. Après quatorze ans de gouvernement Merkel, l'Allemagne n'est pas seulement un champ de ruines sur le plan économique. Et la prochaine crise frappe déjà à la porte. »

La récession est revenue :

« La récession bat déjà son plein. Et cette fois, les choses ne se passeront pas aussi bien qu'il y a dix ans, pendant la crise financière mondiale. Car à présent, le noyau industriel souffre. Audi, BASF et Bayer, Thyssen-Krupp, Siemens et SAP annoncent des licenciements et des suppressions d'emplois. »

Merkel détruit avec sa coalition écologiste son industrie et écrase le pays d’impôts (53 milliards d’euros pour sauver le climat en éliminant les humains) :

« Et il ne s'agit que des grands noms. D'autres grands constructeurs automobiles sont également en difficulté, aux prises avec des pertes, des problèmes massifs de ventes et des restructurations. Les entreprises de taille moyenne et les leaders du marché sont également sous pression depuis longtemps - des noms brillants comme Krone, WMF ou Vorwerk. »

Tout s’écroule :

« Dans le sillage des grands acteurs, les petits et moyens sous-traitants tombent également dans le piège. Si une petite entreprise de Basse-Bavière ou de Lusace doit fermer ses portes, ce n'est peut-être pas une grande nouvelle nationale. Mais pour la région touchée, quelques centaines d'emplois perdus sont aussi une catastrophe. »

Le texte ajoute que la classe moyenne se vide de son sang ; mais pourquoi toujours dire classe moyenne ? Soyons guénoniens et écrivons le peuple. Merkel c’est la femme savante (oh, Molière !), la bourgeoise gentilhommesque qui rêve d’anéantir un peuple culpabilisé, privé de sa terre et de son héritage culturel, comme nous tous en Europe. 

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« Ce ne sont pas des cas isolés. Avec les nombreuses petites et grandes faillites et autres pertes d'emplois, la structure industrielle nationale, qui était jusqu'à présent l'épine dorsale de la prospérité allemande, est en train de s'effriter. Par le biais de cette hémorragie, la crise s'installe dans les salons de la classe moyenne et de la classe ouvrière. »

On accuse Donald, le Brexit, la malchance :

« Rien de tout cela ne tombe du ciel. Des politiciens, qui veulent continuer à collecter et à redistribuer l'argent des contribuables comme s'il n'y avait pas de lendemain, insistent encore à l'envi sur Donald Trump et sa guerre commerciale avec la Chine, ou sur le "démoniaque" Boris Johnson et son adhésion au "Brexit" : Or cette crise économique est essentiellement interne. »

L’agenda nihiliste et malthusien, exterminateur même du climat se met en place :

« La "protection du climat" ruine le noyau industriel[...] Les raisons des difficultés rencontrées par le principal équipementier automobile Continental sont déterminées par l'abaissement des limites d'émissions de gaz d'échappement et de CO2 pour les voitures à moteur à combustion interne et le passage forcé aux voitures électriques, ce que les politiciens veulent, mais pas les acheteurs de voitures. [...] »

L’hystérie climatique gangrène les cervelles et mène notre colonelle à appliquer benoitement  le plan Morgenthau de 1944-45, qui prévoyait désindustrialisation et dépeuplement d’un pays alors écrasé, criminalisé, occupé:

« En période de récession, les politiciens forcent l'économie et l'industrie allemandes à s'attaquer à plusieurs projets de changement structurel important à la fois. Après la sortie du nucléaire, la sortie du charbon est également prévue. Pour les régions minières de lignite d'Allemagne de l'Ouest et de l'Est, cela signifie que même le dernier employeur industriel va migrer. »

Important, le réseau ferroviaire et routier s’écroule comme en France :

« Le réseau routier et ferroviaire est depuis longtemps devenu obsolète et inefficace. Pendant des années, les investissements nécessaires à la préservation et au développement des infrastructures de transport n’ont pas été effectués. Malgré les recettes fiscales records - durant les années Merkel, les recettes fiscales des administrations publiques ont presque doublé - il n’y a jamais eu assez d’argent. »

L’Allemagne passe pour un pays riche. Mais les Allemands sont en moyenne trois plus pauvres que les Espagnols. Avec l’afflux migrant et l’étau négatif (pardon, les taux négatifs) de Goldman-Draghi, les prix dans l’immobilier ont gentiment doublé en dix ans.

Notre locuteur :

« L'argent dilapidé aujourd'hui fera cruellement défaut lorsque, dans une ou deux décennies, les baby-boomers d'aujourd'hui prendront leur retraite et que la demande de paiements augmentera fortement. Le conte de fées du "pays riche", avec lequel chaque gouvernement fédéral a justifié la poursuite du pillage des contribuables, a depuis longtemps cessé d'être vrai : en ce qui concerne le patrimoine moyen des ménages privés, l'Allemagne est presque au bas de la liste de l'UE, et se situe même loin derrière les pays du sud, qui demandent des transferts toujours plus urgents de l'Allemagne. »

L’éducation s’écroule comme la natalité (la natalité effondrée est obligatoire, comme qui dirait nurembergeoise).Les parents conservateurs risquent la prison s’ils refusent l’éducation dégénéréeet imposée. On comprend les hésitations…

La suite :

« Le système éducatif allemand produit un grand nombre de diplômés de l'enseignement secondaire qui non seulement ne sont souvent pas apte aux études universitaires, mais ont également des difficultés avec l'allemand et les mathématiques, ainsi que des diplômés universitaires qui maîtrisent les études de genre et la pédagogie sociale, mais qui ne sont pas adaptés aux tâches complexes d'une société industrielle moderne. Parallèlement au déclin des Hautes Ecoles et des Ecoles secondaires, le nombre de spécialistes et de travailleurs qualifiés dont l'économie a un besoin urgent diminue également. »

Il faudrait importer du gastarbeiter, sauf que 95% des migrants sont inexploitables…La suite :

« Les politiciens prétendent que les travailleurs qualifiés qui font défaut seront importés. La réalité est différente : Sur les deux millions de "travailleurs qualifiés" qui sont entrés dans le pays depuis l'ouverture des frontières par Merkel, une grande partie ne trouvera jamais sa place dans le monde du travail allemand ; une proportion considérable d'entre eux est analphabète et incapable de se former. »

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L’Allemagne n’attire personne de sérieux professionnellement, car si on paie plus d’impôts, on touche moins :

« En revanche, les professionnels ont tendance à négliger les tentatives de recrutement allemandes. Qui voudrait travailler dans un pays qui offre des salaires plus bas et des impôts plus élevés que les pays d'immigration ? Face à l'escroquerie fiscale, les autochtones hautement qualifiés fuient également à l'étranger, tandis que le gouvernement importe constamment de nouveaux prolétariats migratoires. »

Rappelons que quatre millions d’allemands sont partis, pour des pays limitrophes germanophones ou pour le reste du monde.

La catastrophe Merkel, c’est aussi la tyrannie humanitaire, c’est aussi le fascisme sociétal. On termine alors :

« Outre les projets idéologiques, les charges fiscales exorbitantes surtout liées à l'expansion incontrôlée de l'industrie du social, pèse sur la population active. Dans les partis et les médias dominants, des mécènes et des partisans maintiennent fermement le lobby social sous contrôle. »

Qui réagira en Allemagne ? On revotera écolo, socialo, chrétien, démocrate ? Sans oublier 10-15% pour l’extrémisme facho-identitaire-toléré-syndiqué ? N’oublions pas que l’occident est un malade démographique, économique, culturel et que cela n’a rien à voir avec la fin de l’histoire du sieur Fukuyama : on n’assiste pas à la fin de l’histoire mais à la fin de l’occident qui projette sur le monde ses fantasmes de perdition. Quand on voit cet antipape inculte adorer la divinité amazonienne et les arbres, quand on voit les pasteures luthériennes renoncer aux signes chrétiens pour les remplacer par le croissant islamiste, quand on voit le satanisme US devenir la culture de masse, on se dit qu’on est mal barrés tout de même…

Sources

Cipolla – Les lois de la stupidité

Bonnal – Comment les Français sont morts

(Traduction libre Schwarze Rose pour les Observateurs.ch)

vendredi, 01 novembre 2019

Realpolitik después de ‘el fin de la Historia’

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Realpolitik después de ‘el fin de la Historia’

Francisco Albanese

Ex: https://derecha-alternativa.com

Según señala Robert Steuckers en su “Historical Reflections on the Notion of World War” (y que traduje para el libro Sinergias Identitarias, publicado por Editorial EAS de España), una gran Guerra Mundial que aún no termina se inició en 1756 durante la Guerra de los Siete Años.

Esta guerra por el dominio de la Talasocracia –al más puro estilo de los fenicios y cartagineses– ha marcado la gran mayoría de los conflictos bélicos posteriores, por lo que se tratarían de subguerras formando parte de una guerra a mayor escala por el control del poder marítimo. En esta gran guerra mundial, el control de los mares goza de una importancia fundamental, ya que los mares proporcionan rutas de acceso y transporte para los recursos, efectivos militares, y brindan la posibilidad de “ahogar” países de carácter telurocrático, es decir, aquéllos cuyo poder se basa en lo terrestre, y que deben luchar constantemente para no ser asfixiados por las potencias marítimas.

En la primera contienda por el dominio de la Talasocracia, Inglaterra y Francia comenzaron a marcar el camino de los siglos posteriores: un ambicioso Luis XVI –luego calumniado por la Historia como un rey inepto que vivía en fiestas– quiso lanzarse en una carrera tecnológica para la modernización de su flota, de manera de superar las humillantes condiciones del Tratado de París de 1763 y anular el crecimiento del poder marítimo británico. Ambas potencias ayudaron en procesos que truncaron temporalmente las ansias del otro, y delinearon la forma del Mundo Moderno: Francia apoyó la Independencia de los EEUU, lo que dejó al Imperio Británico con una profunda herida, mientras que Inglaterra hizo lo suyo apoyando a la Revolución Francesa, que terminó decapitando –literalmente– a la Monarquía Francesa, y al mundo como era conocido hasta ese entonces.

De esta manera, el conflicto por el dominio de las rutas marítimas y las tierras aledañas que sirven para el transporte de recursos ha marcado la mayor parte de los conflictos bélicos de los últimos tres siglos, y las ideologías, sueños independentistas y credos han sido utilizados como herramientas en el ordenamiento del tablero de ajedrez mundial. A esta forma realista y pragmática de ver el mundo y sus conflictos bélicos, el estadista alemán Otto von Bismarck le dio el nombre de realpolitik, es decir, “política de la realidad”, ya que se basa en una manera concreta y práctica –casi insípida– de entender la causa que mueve a los engranajes del mundo: no hay mayor filosofía que la de una potencia moviéndose de acuerdo a sus intereses.

No ver al mundo desde la realpolitik puede provocar que el individuo sufra confusiones ante, por ejemplo, el apoyo de potencias occidentales lideradas por Estados Unidos a grupos radicales wahabitas, cuyos valores y formas de vida son absolutamente contrarios a los que Occidente profesa, además de ser profundamente antidemocráticos, intolerantes y muchas veces inhumanos. Por razones estratégicas, pragmáticas y sin más ideología que la conveniencia, Occidente ha entregado financiamiento, entrenamiento y armas a grupos como Al-Qaeda, Estado Islámico, Emirato Islámico de Afganistán, etc., los que después se han vuelto contra sus antiguos aliados profanos y alejados de la bendición de Dios.

Es algo inocente, entonces, creer que la caída de misiles americanos en suelo sirio obedece a algún tipo de compasiva intención del gobierno de Donald Trump de liberar al pueblo de Siria de (presuntos) ataques químicos, o que la condena rusa a la agresión americana sea una genuina preocupación del Kremlin por el régimen de Bashar al-Assad. Los bombardeos sobre Siria no tienen nada que ver con derrocar a un dictador, ni armas químicas, ni ataques sobre la población, ni reestablecer la democracia, ni la seguridad, ni nada, sino que están relacionados con la posición estratégica de Siria para un gasoducto dentro de Pentalasia –es decir, la zona terrestre ubicada entre el litoral oriental del Mar Mediterráneo (el Levante), el Mar Rojo, el Golfo Pérsico, el Mar Caspio y el Mar Negro–. Es tiempo de dejar de creer que esto es un asunto humanitario o ideológico[1], y asumir la política de la realidad. Después del fin de la Historia quedaba historia aún por contar, y ésta está escrita con la tinta de la realpolitik y de una guerra por el dominio de los mares que aún no termina.

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Fuente: E.S.

Notas.

[1] http://www.latercera.com/mundo/noticia/macron-defiende-bo...

mercredi, 30 octobre 2019

Victor Hugo et le mouvement de l’Histoire. Lecture d’un chapitre de Notre-Dame de Paris

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Victor Hugo et le mouvement de l’Histoire. Lecture d’un chapitre de Notre-Dame de Paris

par Daniel COLOGNE

Les réflexions qui suivent sont inspirées par le chapitre II du livre cinquième du célèbre roman hugolien. Victor Hugo (1802 – 1885) parsème son récit de quelques chapitres qui relèvent de la philosophie de l’Histoire, de la conception architecturale ou de la vision imaginaire du Paris médiéval (voir notamment le livre troisième). Car le roman se passe en 1482, date faisant partie intégrante du titre, millésime ravalé au rang de sous-titre ou carrément occulté au fil des innombrables éditions, adaptations cinématographiques ou conversions en comédies musicales.

Adrien Goetz, préfacier de l’édition 2009 chez Gallimard (coll. « Folio classique »), a le mérite de réhabiliter cette année 1482 sans insister sur sa proximité avec 1476 – 1477 : défaites de Charles le Téméraire à Grandson et Morat, sa mort à Nancy, extinction des derniers feux de ce que Julius Evola appelle « l’âme de la chevalerie », tandis que pointe comme une improbable aurore le pragmatisme calculateur de Louis XI. Nonobstant une importante réserve que je formulerai en conclusion, je trouve la préface d’Adrien Goetz remarquable et je m’incline devant l’étonnante érudition des 180 pages de notes de Benedikte Andersson.

Le volume contient aussi d’intéressantes annexes où l’on découvre sans surprise un Victor Hugo admirateur de Walter Scott, en face duquel Restif de la Bretonne fait piètre figure en apportant « sa hottée de plâtres » au grand édifice de la littérature européenne. Pourtant, Victor Hugo cite rarement ceux qu’il juge responsable du déclin des lettres françaises. Il ne fait qu’égratigner Voltaire, vitupère globalement les récits trop classiques dans des pages critiques où peuvent se reconnaître pour cibles l’Abbé Prévost, Madame de La Fayette, voire le Diderot de Jacques le Fataliste. Pour qui sait lire entre les lignes et connaît quelque peu la production littéraire du siècle des prétendues « Lumières », les considérations désabusées sur le roman épistolaire ne peuvent viser que Choderlos de Laclos et ses Liaisons dangereuses. Mais le chapitre II du livre cinquième vaut surtout par sa profondeur historique et une véritable théorie des trois âges de l’humanité que Victor Hugo nous invite à méditer avec une maîtrise stylistique et une organisation du savoir assez époustouflantes chez un jeune homme de 29 ans (Notre-Dame de Paris 1482 paraît en 1831).

hugovndp.jpg« Quand la mémoire des premières races se sentit surchargée, quand le bagage des souvenirs du genre humain devint si lourd et si confus que la parole, nue et volante, risqua d’en perdre en chemin, on les transcrivit sur le sol de la façon la plus visible, la plus durable et la plus naturelle à la fois. On scella chaque tradition sous un monument. » Ainsi Victor Hugo évoque-t-il le premier passage d’une ère d’oralité à un âge où l’architecture devient « le grand livre de l’humanité ». Souvenons-nous cependant de la parole biblique concernant la pierre que les bâtisseurs ont écartée et qui est justement la pierre d’angle. Le risque de « perdre en chemin » un élément essentiel deviendrait-il réalité dès que s’élèvent les premiers menhirs celtiques que l’on retrouve « dans la Sibérie d’Asie » ou « les pampas d’Amérique » ?

Toute tradition devant contenir une part de trahison (le latin tradition a donné le français traître), l’âge architectural serait alors le monde de la Tradition proprement dite, déjà synonyme de déclin par rapport aux temps originels et primordiaux, illuminés par la prodigieuse mémoire des « premières races ». Depuis « l’immense entassement de Karnac […] jusqu’au XVe siècle de l’ère chrétienne inclusivement », l’architecture est le mode d’expression dominant. Il ne faut pas pour autant tenir pour négligeable les autres fleurons artistiques et littéraires qui s’échelonnent tout au long de cette période plurimillénaire : les épopées et tragédies, l’Odyssée, l’Énéide et la Divine Comédie, dont on a pu écrire dans Éléments (n° 179, p. 68), qu’elles sont les trois piliers de la culture européenne. À plus forte raison, Victor Hugo mentionne les vénérables textes sacrés, et notamment le Mahabharata, dont l’auteur légendaire Vyasa « est touffu, étrange, impénétrable comme une pagode ».

Dans la Chrétienté médiévale, le style des édifices religieux romans est analogue à celui de l’architecture hindoue. La « mystérieuse architecture romane » est « sœur des maçonneries théocratiques de l’Égypte et de l’Inde », écrit Hugo. C’est une architecture de caste, où l’on ne voit que le détenteur de l’autorité sacerdotale. « On y sent partout l’autorité, l’unité, l’impénétrable, l’absolu, Grégoire VII; partout le prêtre, jamais l’homme; partout la caste, jamais le peuple. » « Qu’il s’appelle brahmane, mage ou pape, dans les maçonneries hindoue, égyptienne ou romane, on sent toujours le prêtre, rien que le prêtre. Il n’en est pas de même dans les architectures de peuple. »

Le style gothique est, selon Hugo, une « architecture de peuple ». Il assure la transition entre le Moyen Âge et les Temps modernes. Ceux-ci débutent avec l’invention de l’imprimerie. Avant de revenir en détail sur la vision hugolienne de la période gothique – passage du chapitre qui me semble le plus contestable -, brossons rapidement le tableau d’une modernité où la littérature devient l’art dominant, mais où les autres arts s’émancipent de la tutelle architecturale. « La sculpture devient statutaire, l’imagerie devient peinture, le canon devient musique. » L’architecture « se dessèche peu à peu, s’atrophie et se dénude ». Mais la littérature l’accompagne rapidement dans son déclin, hormis « la fête d’un grand siècle littéraire », qui est celui de Louis XIV et qui éclipse injustement Montaigne, Rabelais et la Pléiade.

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L’objectif du romantisme est la résurrection simultanée de l’architecture et des lettres, ainsi qu’en témoigne l’engagement de Victor Hugo depuis la Bataille d’Hernani jusqu’à la mobilisation de son ami Viollet–le-Duc pour restaurer la cathédrale parisienne et l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Achevé en 1445 sous le duc de Bourgogne Philippe le Bon, père de Charles le Téméraire, l’Hôtel de ville de Bruxelles est encore de style gothique et Victor Hugo saisit très bien le mouvement créatif qui s’étend de l’architecture religieuse à l’architecture civile en traversant les trois ordres dont Georges Duby démontre magistralement qu’ils constituent les fondements de l’imaginaire médiéval. « L’hiéroglyphe déserte la cathédrale et s’en va blasonner le donjon pour faire un prestige à la féodalité. » Mais il s’en va également orner les édifices qui font la fierté de la commune qui perce sous la seigneurie tout comme « la seigneurie perce sous le sacerdoce ».

Dans l’acception hugolienne du terme, le peuple apparaît comme l’opposition solidaire de toutes les couches sociales dominées contre la caste dominante, en l’occurrence le sacerdoce. Ce type d’antagonisme peut approximativement s’observer au cours de l’histoire des Pays-Bas espagnols. Plus encore que l’Église catholique, l’oppresseur est alors une forme de durcissement politico-religieux incarné par Philippe II et ses gouverneurs au premier rang desquels le sinistre duc d’Albe. La toile de Breughel intitulée Les Mendiants symbolise la solidarité de toutes les strates de la population des Pays-Bas contre la tyrannie hispano-chrétienne. Ce sont deux aristocrates, les comtes d’Egmont et de Hornes, qui prennent l’initiative de l’insurrection et qui sont décapités juste en face de l’Hôtel de Ville, devant le bâtiment qui abrite aujourd’hui le musée vestimentaire de Manneken-Pis !

Aux voyageurs désireux de découvrir ce patrimoine européen septentrional au rythme du flâneur dont Ghelderode fait l’éloge, et non dans la précipitation propre au tourisme de masse (voir l’éditorial d’Alain de Benoist dans la livraison d’Éléments déjà citée), je conseille de s’attarder au square du petit-Sablon, dont l’entrée est gardée par l’imposante statue d’Egmont et de Hornes, « populistes » ante litteram. Dans la lutte actuelle entre « populistes » et « mondialistes », les premiers peuvent-ils encore compter sur le Gotha et sur l’Église ? Car la caste dominante n’est plus le sacerdoce, mais une « hyper-classe mondialiste (Pierre Le Vigan) », une coterie de capitalistes revenus à leurs fondamentaux, à l’individualisme hors-sol et au déplacement massif de populations coupées de leurs origines, depuis la traite des Noirs jusqu’aux migrants d’aujourd’hui en passant par le regroupement familial des années 1970 transformant une immigration de travail en immigration de peuplement. Les déclarations pontificales et l’attitude des dernières monarchies européennes dévoilent plutôt une position favorable au mondialisme. Tout ceci ne nous éloigne de Victor Hugo qu’en apparence. Hugo est aussi « populiste » avant l’heure en attribuant au « peuple » une créativité, un peu comme Barrès l’accorde au « visiteur de la prairie », à la différence près que le rôle de la « Chapelle » barrésienne est d’orienter les élans et les rêves vers des fins spirituelles supérieures.

Chez Hugo, la créativité populaire, dont témoigne le foisonnement du style gothique, est magnifiée comme une sorte de préfiguration de la libre pensée. Hugo relève à juste titre que l’architecture gothique incorpore des éléments parfois « hostiles à l’Église ». Ce n’est pas à l’astrologie qu’il pense alors qu’il semble bien connaître la cathédrale de Strasbourg à laquelle on a consacré un livre entier décrivant ses innombrables figurations zodiacales.

L’hostilité à l’Église dans certains thèmes gothiques n’est pas une offensive anti-cléricale par le bas (catagogique, dirait Julius Evola), comparable à la critique pré-moderne qui va culminer chez un Voltaire dans ses imprécations contre « l’Infâme », mais l’affirmation d’un imperium supérieur à l’Église (dépassement anagogique, par le haut, de la théocratie pontificale). Julius Evola associe cette idée impériale gibeline au mystère du Graal dont Victor Hugo ne souffle mot et qui est pourtant contemporain de la naissance du style gothique. En effet, c’est entre le dernier quart du XIIe siècle et le premier quart du XIIIe siècle que prolifèrent les récits du cycle du Graal, comme s’ils obéissaient à une sorte de directive occulte, à un mot d’ordre destiné à la caste guerrière visant à la sublimer en une chevalerie en quête d’un élément essentiel perdu.

Round_Table._Graal_(15th_century).jpgLe thème du Graal est l’équivalent païen, au sens noble du terme, de la pierre d’angle biblique rejetée par les bâtisseurs. Énigmatique demeure à mes yeux cette phrase de René Guénon : « Le Graal ne peut être qu’un zodiaque. » Mais je suis convaincu que, pour déchirer le voile qui recouvre le mystère des origines, pour retrouver ce « grain d’or » dont parle l’astronome Kepler (1571 – 1630), il faut emprunter la voie de l’astrologie, domaine impensé de notre mouvance intellectuelle (du moins à ma connaissance), art antique vénérable raillé par La Fontaine et Voltaire, discipline dévoyée depuis quatre siècles, hormis quelques soubresauts : le marquis de Boulainvilliers (1658 – 1722), une école française aux alentours de 1900 (Caslant, Choisnard, Boudineau), une école belge (avec Gustave-Lambert Brahy comme figure de proue), les travaux plus récents de Gauquelin et Barbault (tous deux nés en 1920). Si le Graal est un vase, ce n’est pas exclusivement parce que Joseph d’Arimathie y a recueilli le sang de Jésus crucifié, mais c’est, par-delà sa dérivation chrétienne, par son identification plus générale à un récipient recueillant la pluie des influences cosmiques. Cet élargissement de la signification du Graal s’inscrit, soit dans la « Préhistoire partagée (Raphaël Nicolle) » des peuples indo-européens, soit dans une proto-histoire plus ample, ainsi qu’en témoigne le rapprochement d’Hugo entre les pierres levées d’Europe occidentale et celle de l’Asie sibérienne et de l’Argentine.

Que Victor Hugo soit passé à côté de cette importante thématique note rien à la qualité de son chapitre que j’ai relu avec un intérêt admiratif et donc je vais conclure la recension en prenant mes distance par rapport à Adrien Goetz, excellent préfacier par ailleurs. Trois âges se succèdent donc dans la vision hugolienne du mouvement de l’Histoire. Le premier âge est celui de la transmission orale. Le deuxième est celui de la parole écrite et construite, où l’architecture est l’art dominant. Le troisième est celui de la parole imprimée, de la domination du livre, de la « galaxie Gutenberg » qui inspire en 1962 à McLuhan son ouvrage majeur.

Né à Besançon comme les frères Lumière, Victor Hugo assiste au balbutiement d’un quatrième âge que le préfacier Adrien Goetz nous convie à nomme l’âge des « révolutions médiologiques ». Cette nouvelle ère présente aujourd’hui le visage d’un « magma », le spectacle d’un « boueux flux d’images » avec pour fond sonore « le bruissement des images virtuelles et des communications immédiates ». Ses lucides observations n’empêchent pas le préfacier de rêver que « l’œuvre d’art total du XXIe siècle » puisse surgir bientôt de la toile d’araignée réticulaire en offrant aux générations futures un éblouissement comparable à celui que génère la lecture d’Hugo ou de Proust. Adrien Goetz va plus loin : « Les multimédias […] sont les nouvelles données de l’écriture peut-être, bientôt, de la pensée. » Il appelle de ses vœux « une sorte de cyberutopie ». Mais qu’elle soit « œuvre-réseau », livre imprimé, monument de pierre ou litanie psalmodiée des premiers temps d’avant l’écriture, l’utopie ne peut s’appuyer que sur les invariants anthropologiques qui, précisément, se désagrègent au fil de « la généralisation de la webcam ».

Ces invariants sont l’espérance d’un au-delà transfigurant, la certitude d’un en-deçà déterminant, la nécessité d’une Gemeinschaft hiérarchique ne faisant toutefois pas l’économie de la justice. Ils sont certes remis en question depuis plusieurs siècles, mais c’est l’individualisme post-moderne qui en constitue le contre-pied parfait. En même temps que les « liens hypertextes », qu’Adrien Goetz destine à une transmutation comparable à celle des alchimistes, s’affirme un type humain dominant dénué d’élan spirituel, oublieux de ses atavismes et fiévreusement lancé dans une course au plaisir qu’il s’imagine régie par l’« égalité des chances ».

Daniel Cologne

mardi, 29 octobre 2019

Frémissements populistes au Portugal

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Frémissements populistes au Portugal

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 6 octobre 2019 se tenaient des élections législatives au Portugal. Au cours des jours précédant ce scrutin, la grosse presse cosmopolite ne cessa pas de vanter la clique politicienne locale.

Bien qu’arrivée en tête aux élections de 2015, la droite modérée qui se désigne « sociale-démocrate », bel aveu de modération avancée, est incapable de s’entendre au point de laisser le pouvoir aux forces de gauche. Le Parti socialiste d’Antonio Costa négocie âprement avec son ennemi historique, le Parti communiste, et avec le Bloc de gauche, une sorte de condensé lusophone de Mélenchon et de Besancenot. Costa constitue un gouvernement socialiste homogène qui bénéficie du soutien parlementaire des communistes et des gauchistes. Cette alliance inédite n’empêche pas le Portugal d’appliquer une politique économique décidée par la troïka FMI – BCE – Commission de Bruxelles. La violence économique de l’austérité néo-libérale s’édulcore seulement de mesures progressistes d’ordre sociétal.

La médiacratie hexagonale s’extasie surtout de l’absence de tout signe de populisme. Le discours national-identitaire n’est guère audible dans l’opinion portugaise malgré une immigration croissante due à la conjonction de deux phénomènes : l’installation de plus en plus fréquente de ressortissants d’anciennes colonies ultra-marines et l’arrivée des retraités francophones et anglophones. Leur présence favorise la hausse rapide des prix de l’immobilier aux dépens des Portugais eux-mêmes.

Les résultats électoraux voient le vote socialiste croître de 4,3 points et remporter vingt sièges supplémentaires. Antonio Costa est sûr de retrouver son poste de Premier ministre. Le Bloc de gauche garde ses dix-neuf sièges tandis que la Coalition démocratique unitaire, un regroupement de diverses formations dont les communistes et les Verts, n’en a plus que douze, soit cinq de moins. L’alliance gouvernementale est reconduite avec une préférence – implicite – accordée au Bloc de gauche.

La politique sociétaliste de Costa suscite cependant une forte défiance populaire. Outre une abstention élevée (46,5 %), le mouvement environnementaliste et proto-animaliste de centre-gauche Personnes – Animaux – Nature s’emparent de trois autres sièges, soit un total de quatre élus. Mouvement de droite nationale, le Parti national rénovateur ne recueille que 15 272 suffrages (0,3 %), une perte de 0,2 point. Cet échec cuisant s’explique par le (modeste) succès de CHEGA !.

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Fondé le 9 avril 2019, CHEGA !, c’est-à-dire « ASSEZ ! », est dirigé par un professeur de droit de 36 ans, André Ventura. Il entre au Parlement avec 66 442 voix (1,30 %). Cet ancien adhérent du Parti social-démocrate entend importer au Portugal les méthodes du voisin espagnol Vox et, lusophonie oblige, l’activisme du président brésilien Jair Bolsonaro. CHEGA ! ne verse pas dans l’euroscepticisme et pencherait plutôt vers l’Alliance des conservateurs et réformateurs européens dorénavant dominée par le PiS polonais. Hostile à l’islam et au mariage gay, ce jeune parti politique promeut une ligne nationale-libérale conservatrice. Il s’affiche libéral en économie, nationaliste sur le plan culturel et conservateur dans le domaine sociétal. À l’instar de Vox, il se déclare irréprochable sur certains sujets supposés controversés et prend par conséquent bien soin de ne pas être confondu avec le RN français, la Lega italienne et l’AfD allemande.

Par cette élection surprise, l’illusion d’une Lusitanie préservée de tout affreux populisme, se dissipe enfin. Faut-il y voir une conséquence indirecte de la polémique de l’été ? En août dernier, le maire socialiste de Santa Comba Dao, Leonel Gouveia, proposa l’édification d’un musée, ou plutôt d’un centre d’étude et d’interprétation du régime de l’enfant de la commune, Antonio Salazar, le président du Conseil de l’« État nouveau » (1933 – 1974). Le 11 septembre suivant, à l’initiative du groupe communiste, le Parlement vota grâce à l’abstention d’une « droite » toujours aussi pleutre, une condamnation de ce projet qui offenserait la mémoire des « victimes » du salazarisme.

André Ventura est bien seul. Et alors ? Pendant près de vingt-huit ans, Jair Bolsonaro fut un député fédéral isolé et méprisé. En dépit d’un changement fréquent d’étiquette partisane, cet isolement politique le préserva des compromissions politicardes. Le président de CHEGA ! a-t-il commencé une longue marche qui en fera un jour le Bolsonaro du Portugal et de la Vieille Europe ?

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 144, mise en ligne sur TV Libertés, le 21 octobre 2019.

Une enquête inachevée sur Olrik

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Une enquête inachevée sur Olrik

par Georges FELTIN-TRACOL

olriklivre.jpegL’ancien secrétaire général de l’Élysée sous François Mitterrand (1991 – 1995) et ministre des Affaires étrangères lors de la troisième cohabitation entre 1997 et 2002, Hubert Védrine, co-signe avec son fils Laurent une « biographie non autorisée » sur Olrik.

Olrik ? Les lecteurs de la série de bande dessinée Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs le connaissent bien entendu. Dans plusieurs albums, il échafaude des plans finalement déjoués par le capitaine de Sa Gracieuse Majesté, Francis Blake, et son ami, le professeur Philip Mortimer. Fort de son expérience au Quai d’Orsay d’où il approuva en 1999 les scandaleux bombardements de l’OTAN sur la valeureuse Serbie, Hubert Védrine qui passe désormais pour un « sage » d’une diplomatie supposée « gaullo-mitterrandienne » a utilisé ses nombreuses relations afin de retracer d’une manière imparfaite l’existence tumultueuse d’Olrik.

On apprend que cet aventurier et criminel d’envergure internationale rencontre par deux fois Edgar P. Jacobs qui, subjugué, prend bien soin de ne jamais le dépeindre réellement. Olrik converse même au soir de sa vie avec le réalisateur des trilogies StarWars, George Lucas, qui en est si impressionné que les Sith de la seconde trilogie semblent s’en inspirer... Or ce n’est pas la première fois qu’on cherche à dévoiler la vie plus qu’agitée d’Olrik. Le grand historien militaire suisse Jean-Jacques Langendorf avait dès 2012 pour le site Le Polémarque esquissé son portrait (« Éloge du colonel Olrik »). Il affina son propos, cinq ans plus tard, dans la revue Stratégique par un excellent article intitulé « Le colonel Olrik, conseiller de S.A.I. Basam Damdu : soldat de génie ou/et franche canaille ? ».

Jean-Jacques Langendorf et les Védrine père et fils ne s’accordent que sur deux points précis : les origines baltes d’Olrik et son style vestimentaire. Ses tenues sont toujours impeccables. Il n’hésite pas à se fournir chez le tailleur le plus réputé de Londres. Pour tout le reste, leurs conclusions biographiques se contredisent bien évidemment, ce qui est compréhensible de la part d’un individu qui a le talent de mêler le crime organisé, l’espionnage et des opérations troubles.

Olrik traverse le XXe siècle en quête d’argent et d’action. Vladimir Volkoff alias le Lieutenant X l’a parfois croisé aux États-Unis et au Berkeley à Paris ! Pour les Védrine, ce redoutable machiavélien a travaillé autant pour l’Occident que pour l’URSS. À la fin de la Guerre froide, il œuvre pour le Pakistan islamiste et la Corée du Nord nationale-communiste. Ces deux États ne l’ont pas regretté puisque Olrik a réussi à en faire des puissances nucléaires. Les auteurs d’Olrik. La biographie non autorisée s’interrogent toutefois sur sa présence au Katanga séparatiste au début des années 1960. Cette province riche en minerais (dont le diamant) fait alors sécession au moment de l’indépendance du futur ex-Congo belge. L’appât du gain n’est pas la seule motivation d’Olrik pendant ce séjour. Outre la formation avec l’aide des mercenaires européens d’un noyau d’armée nationale katangaise, Olrik a le loisir de discuter à diverses reprises avec le militant nationaliste-révolutionnaire français François Duprat présent en tant que responsable de la propagande du président Moïse Tshombé. Les auteurs semblent ignorer qu’Olrik agissait aux côtés des services secrets d’Afrique du Sud et du Portugal en faveur d’une « contre-Tricontinentale blanche » anti-communiste.

Hubert Védrine et Laurent Védrine ne savent pas non plus qu’on retrouve son ombre archétypale chez d’autres dessinateurs dans l’entourage plus ou moins proche d’Hergé. Le père d’Alix le Gaulois, Jacques Martin, fait volontiers affronter le journaliste Guy Lefranc au redoutable et flamboyant Axel Borg. Or bien des notes blanches du renseignement concordent sur le fait qu’Axel Borg n’est autre qu’Olrik lui-même ! Hergé est le premier à en convenir puisqu’il s’en réfère lui aussi d’une façon plus implicite. L’un des ennemis principaux de Tintin et du Capitaine Haddock n’est-il pas le Bordure Sponsz, colonel de son état ? Quelques spécialistes en guerres secrètes expliquent loin de Moulinsart que le métier de Tintin – le journalisme – n’est qu’une couverture bien pratique pour cet agent des services secrets syldaves. Pourquoi sinon Tintin aurait-il participé à la première expédition spatiale vers la Lune ? Chacune de ses missions est une opération clandestine destinée à contrecarrer les menées subversives de la Bordurie moustachiste.

olrikmonocle.jpgDes interprétations divergent une nouvelle fois sur l’identité réelle du colonel Sponsz. S’agit-il d’un faux nom du colonel Olrik ou bien d’un de ses élèves doués ? Les Védrine font d’ailleurs l’impasse complète sur la période bordure d’Olrik qui suit la fin de l’Empire Jaune mondial et l’échec de plusieurs actions politico-criminelles en Europe de l’Ouest. L’homme fort de la Bordurie, le Maréchal Plekszy-Gladz, ne pouvait pas ne pas accueillir un homme aussi réputé dans son art qu’Olrik.

Tintin l’a longtemps recherché, en particulier au Tibet. Officiellement, le journaliste – reporter y part avec la ferme intention de sauver son ami Tchang. Il sait en réalité qu’Olrik y a vécu. Avant-guerre, il aurait participé à l’expédition d’Ernst Schäfer parrainée par l’Ahnenerbe (le service scientifique, patrimonial et historique de l’Ordre noir). Pourquoi ? Les Védrine père et fils n’apportent aucune réponse. De rares sources recoupées avec soin avec quelques précieux témoignages avancent qu’au cours de sa formation de cadet en Russie pré-révolutionnaire, le jeune Olrik aurait pu être en contact (Comment ? Par quel moyen ? Par l’intermédiaire de qui ?) avec le baron Roman von Ungern-Sternberg, chef de la Division asiatique de cavalerie et régent de la Mongolie en 1921. On sait aujourd’hui que le général-baron avait l’intention de reconstituer l’Empire eurasiatique de Gengis Khan autour de deux piliers spirituels forts : Ourga en Mongolie et Lhassa au Tibet. Olrik a-t-il repris à son compte le formidable dessein du « Baron fou » ? Cela expliquerait sa présence exceptionnelle d’homme blanc parmi les hiérarques de l’Empire Jaune dans les trois volumes du Secret de l’Espadon…

Expert en conjurations politiques, en sabotages, en désinformation, en complots militaires, en infiltrations, en déguisements et en conspirations techno-économiques, le Colonel Olrik incarne l’Albo-Européen mû par un authentique esprit faustien, ce sens du tragique qui édifia le Parthénon d’Athènes et le Colisée à Rome, construisit les cathédrales gothiques et conçut les premières fusées. Ce n’est donc pas anodin si Guillaume Faye, déjà parolier du Docteur Merlin avec Maléfice, prit dans les années 1980 le pseudonyme d’Olrik pour écrire deux chansons de Robert Pagan (Les nouveaux dieux et L’Empire) incluses dans Chants de Révolte et d’Espérance. L’auteur du Système à tuer les peuples a toujours admiré cet anarque génial à l’indomptable courage.

Georges Feltin-Tracol

• Hubert Védrine et Laurent Védrine, Olrik. La biographie non autorisée, Fayard, 2019, 220 p., 20 €.

00:10 Publié dans art, Bandes dessinées, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, 9ème art, olrik, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 28 octobre 2019

Rétablir les liens avec la Russie n’est pas infondé

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Rétablir les liens avec la Russie n’est pas infondé

par Michel GRIMARD

Ex: http://www.europemaxima.com

Renouer des liens avec la Russie n’avait rien d’outrancier, comme voulaient le faire croire tous ceux qui, sans relâche, nous déconsidéraient sans nous permettre de nous exprimer. Il semble que nos appels à cesser de refuser le dialogue et à faire preuve d’un plus grand réalisme aient été entendus.

Notre conférence-débat du 20 mars dernier « Comment relancer les relations avec la Russie » a reçu un écho favorable. Elle a aidé à faire prendre conscience de l’absurdité des nocives relations franco-russes et du nécessaire rétablissement de liens raisonnables.

Comme l’a déclaré le Président Emmanuel Macron : « Il faut effacer les frictions passées, ce qui n’efface pas forcément des points de tension sur l’actualité. »

Nous nous réjouissons des propos chaleureux qu’il a tenus sur la Russie, « grande puissance profondément européenne ».

« Cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok ».

Des positions constamment affirmées par le ROUE et qui figurent dans sa charte. De la même façon que la France a défendu la réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe, elle doit œuvrer pour qu’elle retrouve sa place dans le G7, dont elle a été exclue en 2014 lors de l’annexion de la Crimée.

La crédibilité de ce groupe en dépend. Les membres du G7 sont-ils exempts de tous reproches ? Non, certains ont annexé ou maintiennent sous leur tutelle des régions ou des pays qui leur sont parfois plus étrangers que la Crimée à l’égard de la Russie.

Pour ne citer qu’eux, c’est le cas de l’Angleterre avec l’Irlande du Nord et Gibraltar, de la Chine avec le Tibet [Note de la rédaction d’Europe Maxima : la Chine n’appartient pas au G7…].

Puissance importante, incontournable sur la scène internationale, la Russie ne peut être absente du G7. L’Europe doit certes se soustraire aux antagonismes Washington – Moscou qui l’impactent, mais la Russie demeure le partenaire qui s’impose naturellement et logiquement à l’Europe. Seule la conjoncture dicte actuellement le rapprochement avec la Chine, dont les intérêts sur l’extrême Sibérie sont sources d’affrontements futurs avec la Russie.

L’Union européenne doit tenir compte de cette contradiction et agir avec maîtrise et subtilité à l’égard de la Russie, sans laquelle une Europe, même unie, serait orpheline d’un atout essentiel. Maintenir le lien transatlantique, certainement, mais en finir avec l’OTAN, instrument de vassalité de l’Europe au service des États-Unis, est un impératif.

Concevoir avec la Russie une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe, comme le souhaite le Président Emmanuel Macron, mérite intérêt, même si l’idée a été évoquée plusieurs fois dans le passé.

La réactivation la plus récente a eu lieu en 2010 sous la présidence de Dimitri Medvedev. En octobre 2011, le ROUE a d’ailleurs organisé un diner-débat sur le thème « L’Europe ne peut éviter une refonte de son architecture de sécurité ».

Monsieur Dimitri Rogozine, à l’époque ambassadeur de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN, y participait. Il fut, dans les semaines qui suivirent, nommé vice-Premier Ministre, chargé de la défense et de l’industrie spatiale. Il est aujourd’hui Directeur général de la Corporation d’État de ROSCOSMOS.

Au moment où le Président Donald Trump montre sa versatilité concernant la défense de l’Europe et sa stratégie unilatérale de mise en cause des traités, FNI et à terme START III, le renouvellement de l’architecture de sécurité de notre continent devient une urgence.

Si la naïveté n’est pas de mise en diplomatie, il ne convient pas, pour autant, de bloquer toute initiative, comme le font la Pologne et les Pays baltes qui refusent systématiquement les discussions et recherches de paix, dès qu’il s’agit de la Russie.

Leur atlantisme viscéral les rend totalement tributaires de l’OTAN et ambivalents sur la défense européenne, car proches dans les déclarations, mais éloignés dans les actes. Ils agissent à l’opposé de la Finlande qui prône le dialogue avec la Russie, dont elle a eu également à pâtir.

Pour certains, le projet d’une nouvelle architecture de sécurité européenne serait un piège tendu par la Russie, au prétexte qu’elle serait mue par un unique but – détruire l’Europe –, alors que celle-ci n’aurait jamais manifesté la moindre agressivité.

C’est oublier sa volonté d’introduire l’OTAN en Ukraine et en Géorgie, pour compléter l’encerclement de la Russie. Au lieu de dresser des barrières sources de suspicions et par là même de conflits, recherchons des structures communes, privilégiant la paix.

Dans cet esprit et face au rejet des différents traités sur le contrôle des armements qui favorisent, de nouveau, leur libre prolifération, la France doit être présente lors des éventuelles discussions sur ce sujet.

La relance du Comité consultatif de coopération, gelé en 2014, participe à cette volonté de rapprochement voulue par le Président Emmanuel Macron. La réunion du 2+2 à laquelle participait d’ailleurs Dimitri Rogozine, ne peut que les prémunir mutuellement en facilitant la compréhension entre les deux pays.

Après avoir remercié la France pour ses efforts en faveur de la réinsertion de la Russie au sein du Conseil de l’Europe, le Président Vladimir Poutine a démontré sa volonté d’apaisement. Comme convenu, les échanges de prisonniers entre Kiev et Moscou ont eu lieu et se sont bien déroulés; d’autres doivent suivre.

Un début de processus de paix dans le Donbass, alliant élections et promulgation d’une nouvelle loi accordant un statut spécial pour cette région, a été salué comme une avancée majeure par la Russie. À Kiev d’agir.

Michel Grimard, président du ROUE

• D’abord mis en ligne sur EuroLibertés, le 16 octobre 2019.