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mardi, 10 octobre 2023

Sahra Wagenknecht règle ses comptes avec le Parti de gauche

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"Pour moi, le chapitre est clos"

Sahra Wagenknecht règle ses comptes avec le Parti de gauche

Source: https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2023/wagenkn...

Le torchon brûle au sein du Parti de gauche. La rebelle du parti, Sahra Wagenknecht, est confrontée à des appels à la démission après les désastreuses élections régionales en Bavière et en Hesse. "Pour moi, le chapitre est clos", commente-t-elle.

BERLIN - Sahra Wagenknecht, députée de Die Linke au Bundestag, a réglé ses comptes avec son propre parti politique. "Pour moi, le chapitre est clos", a commenté lundi la politicienne au journal Die Welt au sujet de sa relation brisée avec la direction du parti autour de Janine Wissler et Martin Schirdewan.

Elle ne s'occupera plus de son parti. "Je pense qu'il est beaucoup plus important de se demander comment faire pour que les nombreux électeurs qui souhaitent une politique sérieuse pour la promotion d'une économie raisonnable, pour la justice sociale, la paix et la liberté d'expression et contre la 'Cancel Culture' - que ces gens reçoivent enfin à nouveau une offre politique, qu'ils puissent voter en toute conscience", a déclaré Wagenknecht. Beaucoup de gens ne savent tout simplement plus pour qui ils doivent voter actuellement.

Les responsables du parti reprochent à Wagenknecht leur propre défaite électorale

Auparavant, plusieurs responsables du parti lui avaient reproché d'être responsable des défaites électorales en Hesse et en Bavière. Alors que le Parti de gauche n'a pas réussi à entrer au parlement régional en Bavière, il a été exclu du parlement régional en Hesse. Le week-end dernier, on a également appris la création d'une association baptisée "BSW - Für Vernunft und Gerechtigkeit" (pour la raison et la justice) dans l'entourage de Wagenknecht.

Dimanche, Bernd Riexinger, député au Bundestag et ancien chef du parti, a attribué à Wagenknecht la responsabilité des mauvais résultats du Parti de gauche. "La responsabilité de ce résultat électoral incombe à ceux qui ont déstabilisé notre parti tout au long de l'année dernière et qui spéculent publiquement sur leur propre projet de parti", a-t-il déploré via le service de messages courts X, autrefois connu sous le nom de Twitter. Aucun parti de gauche n'est épargné par les attaques permanentes de l'intérieur.

Les rebelles du parti devraient démissionner

Luigi Pantisano, membre de la direction du parti, a également désigné Wagenknecht comme coupable. "La responsabilité des faibles résultats aux élections régionales incombe à ceux qui déstabilisent publiquement notre parti depuis des semaines et des mois", a également dénoncé le conseiller municipal de Stuttgart sur le service de messagerie. Il attend de ceux qui préfèrent travailler contre le parti plutôt que pour lui qu'ils "reprennent leur chapeau et démissionnent de leurs mandats au Bundestag".

De son côté, la députée Clara Bünger (Parti de gauche/Die Linke) a accusé l'éminente rebelle de servir la politique de l'AfD. "L'erreur de Lindner, Wagenknecht et consorts est de penser que s'ils exigent une politique plus dure en matière d'immigration, ils pourront se profiler comme l'AfD", a critiqué la native d'Oldenburg sur les réseaux sociaux. Wagenknecht oublie que les électeurs ne sont pas une masse homogène, mais qu'ils ont aussi des attentes vis-à-vis des partis.

Plus de 50 politiciens de gauche demandent l'expulsion de Wagenknecht

Entre-temps, plusieurs politiciens de gauche ont lancé une motion d'exclusion contre Wagenknecht. "Un parti qui récolte en permanence l'opposition de sa propre députée, la plus emblématique au Bundestag, n'offre pas un profil clair, semble divisé et peu attractif", peut-on lire dans un document rendu public lundi, selon le RBB.

Le fonctionnement du parti est désormais menacé par le conflit avec Wagenknecht. "Nous sommes d'avis que l'avenir sans Sahra Wagenknecht doit commencer maintenant", a souligné la politicienne de gauche de Brême Sofia Leonidakis, selon le Spiegel. Outre Leonidakis, les députés du Bundestag Gökay Akbulut et Martina Renner, ainsi que l'ancien sénateur de Berlin pour la culture Klaus Lederer, ont également soutenu la motion. Près de 60 autres politiciens de gauche ont demandé son exclusion.

jeudi, 23 décembre 2021

Non-sens politico-sémantique

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Non-sens politico-sémantique

par Georges FELTIN-TRACOL

De nombreux et remarquables « Panoramas – Actu » sur la présente radio critiquent régulièrement les politiciens sans imagination, en particulier ceux qui profitent de la France pour toujours mieux la ruiner. On a maintenant la confirmation qu’ils conçoivent les affaires publiques comme leur réserve privilégiée avec des noms de partis politiques inexpressifs. Depuis la fin du XIXe siècle, les partis présentaient leurs intentions programmatiques : L’Appel au Peuple bonapartiste, la Section française de l’Internationale ouvrière socialiste, le Parti républicain radical et radical-socialiste, le Parti paysan, etc. L’ambiguïté commençait déjà à poindre avec des partis de droite qui refusaient de s’assumer en tant que tels comme l’Action libérale populaire de Jacques Piou et du comte Albert de Mun qui rassemblait les catholiques ralliés à la République, ou l’Union républicaine de France – Fédération républicaine de France (1924 - 1940) qui regroupait les députés de droite modérée. Il faut aussi noter que certains noms ne correspondent plus à leur évolution postérieure. Ainsi, se positionnant au centre, le Parti radical et ses succédanés ne défendent-ils plus aucune radicalité.

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Le 9 octobre 2021, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a lancé un nouveau parti appelé Horizons, ce qui ne veut rien dire. « Horizons 2027 » aurait été plus parlant dans la perspective de la présidentielle suivante. Gageons que cette nouvelle formation politicarde dont le secrétaire général n’est autre que Christophe Béchu, le maire d’Angers, l’un des principaux détracteurs de L’Alvarium, n’a pas dû faire face à de nombreuses obstructions administratives et bancaires au contraire d’autres formations militantes.

Au lancement du parti philippiste participait La France audacieuse de Christian Estrosi, le maire « motodidacte » de Nice. Ce dernier ne pouvait pas nommer son association « La France frileuse » ou « L’Hexagone timoré ». Cette désignation fait surtout penser au slogan de François Bayrou à la présidentielle de 2002 : « La France humaine ». Il est vrai qu’il lui aurait été difficile de parcourir le pays à bord de son bus avec « La France bestiale » ou « La France automatique » inscrit dessus…

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Le parti présidentiel incarne l’absence de tout signifiant. D’abord appelé En marche, il est devenu dès l’élection de son concepteur La République en marche. Faut-il comprendre que la République arrive à reculer ? LREM signifie surtout « La Répression en marche » avec une profusion inouïe de mesures liberticides établissant une tyrannie 2.0. Dans le marécage macronien où grenouillent de sémillants groupuscules (Territoires de progrès, Agir, En commun) vient chapeauter une sorte de « maison commune » appelée « Ensemble citoyens ! ». Et pourquoi pas « Ensemble clampins ! », « Ensemble moutons ! » ou « Ensemble béotiens ! » ?

La vacuité sémantique des partis politiques n’appartient pas aux seuls macroniens. D’autres partis prennent des noms grotesque. Cette mode se comprend avec la généralisation de l’« analphabétisme civique » d’une opinion sevrée d’informations et de propagande. Certes, il perdure encore le Parti communiste français, le Rassemblement national, Lutte ouvrière et même Europe – Écologie – Les Verts. Avant 2015, Les Républicains se nommèrent successivement « Union pour la majorité présidentielle » assez compréhensible avant de devenir une fumeuse Union pour un mouvement populaire (UMP). Cette appellation avait été adoptée après de longues tractations. Certains avaient proposé « La Maison Bleue ». Aux législatives anticipées de 1988, l’alliance RPR – UDF attribuait à ses candidats l’étiquette URC, soit « Union pour le rassemblement et le centre ». Jean-Marie Le Pen s’en gaussa en parlant de l’« Union pour la redondance comique ».

Au cœur de l’UMP longtemps sarközyste, plusieurs tendances prenaient divers noms susceptibles de ravir les militants comme « La Droite libre ». En novembre 2012, les adhérents purent choisir entre la « Droite forte », la « Droite sociale », la « Droite populaire » et « Le gaullisme, une voie d’avenir pour la France ». La plus caricaturale se désignait « France moderne et humaniste ». Animée par Laurent Wauquiez, la « Droite sociale » s’adossait à un micro-parti de son fondateur, « Nouvel Oxygène ». Au moment de la guerre interne pour la présidence de l’UMP en 2012 entre François Fillon et Jean-François Copé, il exista de novembre 2012 à janvier 2013 un groupe dissident éphémère de députés fillonistes appelé « Rassemblement – UMP », une autre redondance loufoque.

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Raphaël Glucksman a pour sa part créé en novembre 2018 Place publique. Combien d’électeurs comprennent-ils qu’il s’agit d’une allusion à l’agora athénienne et au forum romain ? En juillet 2017, Benoît Hamon lança Génération.s, point médian et écriture inclusive en plus. Vu les résultats électoraux, « Riquiqui » ou « Étriqué » serait plus approprié… Le débat public serait-il enfin plus riche avec « Lévrette politique », « Pissotière républicaine » ou « Mycose démocratique » ?

imdardage.jpgN’oublions pas que certains acronymes prêtent à sourire. En mars 2010, l’humoriste et saltimbanque chiraquien Patrick Sébastien mit brièvement un pied en politique avec le DARD ou « Droit au respect et à la dignité ». Il abandonna toute velléité politique trois mois plus tard, vexé et meurtri d’être qualifié par le système médiatique d’« apprenti populiste »… Des slogans électoraux sont parfois dignes de l’excellent Almanach Vermot. Aux municipales de 2020 dans la commune de Bezons dans le Val-d’Oise, la liste macroniste s’intitula « Bezons, de toutes nos forces ». Quant aux listes vertes, elles s’approprièrent le climat en s’intitulant, par exemple, « Pétahouchnock pour le climat » comme si le temps géologique se confondait ici avec une fébrilité électoraliste momentanée.

Instruit de tous ces précédents, l’instant est historique, Amis ! Votre serviteur fonde dès à présent son propre parti : le Mouvement bien profond. Nul doute qu’il remportera les prochaines échéances électorales avec plus de 500 % des suffrages avant même le premier tour surtout si on valorise son slogan principal : « Au fondement de la République, le Mouvement bien profond ! » 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 13, mis en ligne sur Radio Méridien Zéro, le 7 décembre 2021.

vendredi, 20 août 2021

Bonnal et l'Exception Française

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Bonnal et l'Exception Française (la Crise Sanitaire)

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 17 août 2021.
 
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
 
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Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c...
 

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SITE DE NICOLAS BONNAL
 

mardi, 29 octobre 2019

Frémissements populistes au Portugal

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Frémissements populistes au Portugal

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 6 octobre 2019 se tenaient des élections législatives au Portugal. Au cours des jours précédant ce scrutin, la grosse presse cosmopolite ne cessa pas de vanter la clique politicienne locale.

Bien qu’arrivée en tête aux élections de 2015, la droite modérée qui se désigne « sociale-démocrate », bel aveu de modération avancée, est incapable de s’entendre au point de laisser le pouvoir aux forces de gauche. Le Parti socialiste d’Antonio Costa négocie âprement avec son ennemi historique, le Parti communiste, et avec le Bloc de gauche, une sorte de condensé lusophone de Mélenchon et de Besancenot. Costa constitue un gouvernement socialiste homogène qui bénéficie du soutien parlementaire des communistes et des gauchistes. Cette alliance inédite n’empêche pas le Portugal d’appliquer une politique économique décidée par la troïka FMI – BCE – Commission de Bruxelles. La violence économique de l’austérité néo-libérale s’édulcore seulement de mesures progressistes d’ordre sociétal.

La médiacratie hexagonale s’extasie surtout de l’absence de tout signe de populisme. Le discours national-identitaire n’est guère audible dans l’opinion portugaise malgré une immigration croissante due à la conjonction de deux phénomènes : l’installation de plus en plus fréquente de ressortissants d’anciennes colonies ultra-marines et l’arrivée des retraités francophones et anglophones. Leur présence favorise la hausse rapide des prix de l’immobilier aux dépens des Portugais eux-mêmes.

Les résultats électoraux voient le vote socialiste croître de 4,3 points et remporter vingt sièges supplémentaires. Antonio Costa est sûr de retrouver son poste de Premier ministre. Le Bloc de gauche garde ses dix-neuf sièges tandis que la Coalition démocratique unitaire, un regroupement de diverses formations dont les communistes et les Verts, n’en a plus que douze, soit cinq de moins. L’alliance gouvernementale est reconduite avec une préférence – implicite – accordée au Bloc de gauche.

La politique sociétaliste de Costa suscite cependant une forte défiance populaire. Outre une abstention élevée (46,5 %), le mouvement environnementaliste et proto-animaliste de centre-gauche Personnes – Animaux – Nature s’emparent de trois autres sièges, soit un total de quatre élus. Mouvement de droite nationale, le Parti national rénovateur ne recueille que 15 272 suffrages (0,3 %), une perte de 0,2 point. Cet échec cuisant s’explique par le (modeste) succès de CHEGA !.

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Fondé le 9 avril 2019, CHEGA !, c’est-à-dire « ASSEZ ! », est dirigé par un professeur de droit de 36 ans, André Ventura. Il entre au Parlement avec 66 442 voix (1,30 %). Cet ancien adhérent du Parti social-démocrate entend importer au Portugal les méthodes du voisin espagnol Vox et, lusophonie oblige, l’activisme du président brésilien Jair Bolsonaro. CHEGA ! ne verse pas dans l’euroscepticisme et pencherait plutôt vers l’Alliance des conservateurs et réformateurs européens dorénavant dominée par le PiS polonais. Hostile à l’islam et au mariage gay, ce jeune parti politique promeut une ligne nationale-libérale conservatrice. Il s’affiche libéral en économie, nationaliste sur le plan culturel et conservateur dans le domaine sociétal. À l’instar de Vox, il se déclare irréprochable sur certains sujets supposés controversés et prend par conséquent bien soin de ne pas être confondu avec le RN français, la Lega italienne et l’AfD allemande.

Par cette élection surprise, l’illusion d’une Lusitanie préservée de tout affreux populisme, se dissipe enfin. Faut-il y voir une conséquence indirecte de la polémique de l’été ? En août dernier, le maire socialiste de Santa Comba Dao, Leonel Gouveia, proposa l’édification d’un musée, ou plutôt d’un centre d’étude et d’interprétation du régime de l’enfant de la commune, Antonio Salazar, le président du Conseil de l’« État nouveau » (1933 – 1974). Le 11 septembre suivant, à l’initiative du groupe communiste, le Parlement vota grâce à l’abstention d’une « droite » toujours aussi pleutre, une condamnation de ce projet qui offenserait la mémoire des « victimes » du salazarisme.

André Ventura est bien seul. Et alors ? Pendant près de vingt-huit ans, Jair Bolsonaro fut un député fédéral isolé et méprisé. En dépit d’un changement fréquent d’étiquette partisane, cet isolement politique le préserva des compromissions politicardes. Le président de CHEGA ! a-t-il commencé une longue marche qui en fera un jour le Bolsonaro du Portugal et de la Vieille Europe ?

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 144, mise en ligne sur TV Libertés, le 21 octobre 2019.

mardi, 15 octobre 2019

Brexit. Finissons-en !

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Brexit. Finissons-en !

par Michel Carlier
Ex: http://www.ieri.be

Le pénible feuilleton du Brexit commence à devenir lassant. Plus personne n’y comprend rien ! Et pour cause. Le désamour entre le continent et le Royaume-Uni ne date pas d’hier. C’est une longue histoire qui remonte à près d’un demi-siècle, époque de De Gaulle à Paris et de MacMillan à Londres. Je ne reviendrai pas là-dessus. En 1973, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande entrent dans le Marché commun européen où ils rejoignent les Six États fondateurs, les trois du Benelux, la République fédérale d’Allemagne, la France et l’Italie signataires du traité de Rome du 25 mars 1957. Deux ans plus tard, je suis à Madrid, en ma qualité de diplomate belge. L’ambassadeur d’Irlande en Espagne que je connaissais bien me dit un jour : « Les Six ont commis une lourde erreur en laissant entrer les Britanniques dans le marché commun. Vous verrez, ils sont entrés non par pour construire l’Europe, mais pour la détruire ». J’étais stupéfait de ce propos que je jugeais excessif. À l’époque, il est vrai, les continentaux - en particulier ceux du Benelux - vivaient dans l’euphorie de l’entrée de trois États dans la communauté économique européenne (CEE). Un premier élargissement qui démontrait que ce qui avait été créé par le traité de Rome était devenu une réalité attractive à laquelle les peuples - y compris celui des îles britanniques jaloux de son identité et fier d’avoir bâti un empire mondial - adhéraient spontanément. C’était le temps de l’enthousiasme et des grandes envolées lyriques. Mais l’enchantement ou l’illusion n’ont guère duré. Ce furent les années Thatcher avec le fameux « I want my money back » et celles qui suivirent avec les vetos britanniques aux candidats belges (Dehaene en 1994 et Verhofstadt en 2004) au poste de président de la commission européenne. Le premier se présentait à la succession de Jacques Delors et fut écarté à Corfou par le veto britannique de John Major et le second à celle de Romano Prodi. Cette fois, Verhofstadt se heurta au veto du premier ministre britannique Tony Blair.

Tout au long des décennies que nous venons de vivre avec les Britanniques dans notre communauté économique européenne devenue Union européenne (UE) en 1993, les gouvernements de Londres ont tous pratiqué la politique de l’ubiquité : un pied dedans et l’autre dehors. Ceci, après avoir signé tous les traités. Dont ceux de Maastricht (7/2/1992) et de Lisbonne (13/12/2007). Mais, de toute évidence, dans les îles, le cœur n’y était pas. Au chœur des continentaux qui chantait les louanges du fédéralisme européen, les dirigeants britanniques - tous partis confondus - répondaient en brandissant les vertus de la souveraineté territoriale et financière et en dénonçant la perversion, évidente à leurs yeux, des Continentaux qui leur faisaient face et ne cédaient pas à la tentation du grand large. En 2003, ce divorce évident éclata au grand jour lors de l’invasion de l’Irak décidée par G.W Bush et Tony Blair, contre l’avis d’États membres comme la France, l’Allemagne ou la Belgique. Et puis, comme d’habitude, on a remis un semblant d’ordre à force de compromis boiteux, jusqu’à ce que le référendum du 23 juin 2016 livre son verdict inattendu : 51,9 % des électeurs en faveur d’un retrait du Royaume-Uni de l’UE. Ce n’était que la suite logique de tant d’années de présence-absence au sein d’une Union poursuivant des objectifs diamétralement opposés à ceux que l’on souhaitait à Westminster et au 10 Downing street. Depuis ce coup de tonnerre de juin 2016, on assiste à une pièce sans fin et sans but. Les députés des Communes offrent au monde un piteux spectacle et imposent aux Continentaux des choix impossibles. Alors, que peut-il se passer ? Ou bien, il n’y aura pas de Brexit. Chose qui me paraît probable vu l’incroyable imbroglio qui prévaut outre-manche, avec un parlement qui accumule les votes contradictoires et un gouvernement sans majorité. En fait, l’opacité dans laquelle on s’enfonce s’épaissit à vue d’œil. À tous égards, y compris sur la question de l’immigration que trop de gens préfèrent ne pas aborder, à tort. Sur le continent, on préfère ne pas se prononcer. Sauf pour affirmer que l’accord May-Barnier n’est pas négociable. Et pourtant, il faudra bien négocier avant la date du Brexit encore fixée au 31 octobre 2019.

Enfin, je crois que, dans l’intérêt de tous, il est plus que temps d’en finir avec cette affaire qui, depuis trois ans et demi, accapare les énergies et paralyse l’UE qui se trouve bloquée et incapable d’initiatives et de progrès. J’ajoute qu’il faut être attentif à un fait que beaucoup semblent vouloir ignorer. Dans l’hypothèse plausible d’un non Brexit, Londres ne se bornera pas à reprendre sa place autour de la table comme si rien ne s’était passé depuis le référendum de 2016. Les continentaux partisans du maintien du R-U doivent savoir que les gouvernants britanniques n’hésiteront pas à imposer leur vision sur l’avenir de l’Union. Et, ce projet sera à l’opposé de celui défendu par les Fédéralistes. Londres posera ses conditions. Parmi elles : le maintien des dérogations déjà accordées et l’assurance de l’abandon de tout projet institutionnel visant à accroître les compétences de la Commission et du parlement. Dans cette hypothèse, un coup d’arrêt définitif sera porté au grand rêve des Européens convaincus. Ce sera l’adieu à l’Europe puissance. En clair, les Fédéralistes européens n’ont guère le choix. S’ils persistent dans leur grand projet de construction européenne, ils ne peuvent plus se laisser freiner par ceux qui ne veulent pas de cette Europe unie et indépendante. À quelques semaines de la date fixée, il serait utile que nos dirigeants aient cela à l’esprit lors de leurs discutions avec Johnson et ses ministres. Et, puisque ceux-ci brandissent la menace d’une sortie sans accord, qui entraînerait - selon les Cassandre de service - un cataclysme épouvantable, il serait opportun, je crois, de ne pas s’en tenir à la posture du déni de négocier. L’avenir de l’UE est une affaire tellement sérieuse que ce serait criminel de le sacrifier sur l’autel du maintien en son sein et à tout prix d’un État qui ne partage pas, ou si peu, l’idée même de construction européenne.

S.E.M. Michel Carlier

Ambassadeur honoraire de S.M. le Roi des Belges

19 septembre 2019

NB. Le 24 septembre 2019, la Cour suprême du Royaume-Uni déclarait illégale la décision du gouvernement de Johnson de fermer durant 5 semaines le parlement de Westminster. Nouveau camouflet pour le Premier ministre dont les oppositions réclament aussitôt la démission. Réuni à nouveau dès le 25 septembre, le parlement persiste dans la cacophonie. Johnson résiste et met au défi ses adversaires de déposer une motion de censure. En outre, il renouvelle sa proposition d’organiser rapidement des élections anticipées.

lundi, 11 mars 2019

Lille : Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

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Moldavie, la virgule euro-russe

Samedi 23 mars 2019 à Lille :

Conférence de Iurie Rosca et Robert Steuckers

Ancien vice-premier ministre de Moldavie, journaliste et éditeur, Iurie Rosca est le principal coordinateur des colloques eurasistes de Chisinau, qu’il présente comme un anti-Davos. Persécuté par les oligarques qui dirigent son pays, il avait été menacé en 2018 d’une peine de 7 ans de prison.

C’est donc un authentique dissident anti-mondialiste que l’équipe d’ER Lille accueillera le samedi 23 mars prochain pour une rencontre avec l’historien belge Robert Steuckers sur le rôle géopolitique de la « Moldavie, la virgule euro-russe ».

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

mercredi, 31 août 2016

Retour sur le droit du sang

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Retour sur le droit du sang. Un débat fondamental

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Le néolithique constitue une rupture considérable dans l’histoire de l’humanité. C’est là que naissent les premières communautés organisées autour de villages puis de cités. Elle oppose irrémédiablement l’homme de l’avenir, qui est le sédentaire, à l’homme du passé qu’est le nomade. Ce qui subsiste du mode de vie nomade, ce sont des asociaux qui vivent aux dépens des populations agricoles. Lorsque dans la mythologie latine, Romulus fonde Rome, il dessine des frontières symboliques définissant le pomœrium, un espace sacré. C’est parce que Remus franchit cette frontière, en élément extérieur donc « nomade », que Romulus le tue. Fonder une cité, c’est en définir les frontières et les habitants légitimes.

A Athènes, le mythe de l’autochtonie définit la citoyenneté. C’est par leur implantation ancienne, sans cesse renouvelée par les générations successives, que le citoyen s’enracine dans sa terre. Cela définit des ayant droits naturels, héritiers de la longue mémoire de la cité mais aussi chargés de la transmettre à leurs descendants. L’introduction de nouveaux citoyens, qui n’en seraient pas les porteurs naturels par l’histoire, serait un élément de rupture dans cette continuité millénaire.

Les Pisistratides, famille de tyrans ayant régné à Athènes, ne voyaient pas dans les Athéniens des citoyens mais des sujets. Peu importe alors que ces derniers soient athéniens « de souche » ou venus d’ailleurs. Au fond, les hommes n’étaient que du bétail et leur provenance ne comptait donc pas. Ce principe se retrouva à la fin de l’empire romain, lorsque les principes de liberté de la république périclitèrent, avec Caracalla qui donna la citoyenneté romaine à tous les hommes libres nés sur le sol impérial en 212 après J.C. C’est un principe qu’on retrouve sous la féodalité, où le droit du sang est réservé aux seigneurs, mais où « tout serf né sur la terre d’un seigneur est serf du dit seigneur ».

Lorsque Périclès est arrivé au pouvoir et a établi les fondements de la démocratie à Athènes, même s’il eut des précurseurs comme Solon et Clisthène, une des premières mesures qu’il prit fut de redonner à la citoyenneté athénienne tout son sens. En 451 avant J.C, il établit ainsi la règle de citoyenneté suivante : « est athénien celui né de deux parents athéniens mariés selon les lois de la cité ». Ses propres enfants, qu’il eut de la grecque Aspasie, qui n’était pas athénienne, ne furent pas citoyens de droit. Il semble néanmoins que, toute exception confirmant la règle, les Athéniens les aient finalement naturalisés à l’issue d’une assemblée plénière, ce qui était exceptionnel.

Il alla plus loin, bravant ce que le droit moderne appelle « principe de non-rétroactivité ». Du fait que les tyrans avaient bradé la citoyenneté athénienne afin de se créer des allégeances en la conférant à des gens qui n’auraient pas pu l’obtenir du peuple, Périclès choisit de remettre en question toutes les naturalisations antérieures à son arrivée au pouvoir. Des milliers de personnes furent ainsi privées de la citoyenneté athénienne, dont ils avaient disposé par les tyrans, et donc implicitement rétablies dans leur citoyenneté d’origine.

A une époque où une forme de néo-nomadisme qu’on appelle « migration internationale » veut s’imposer et briser l’unité des populations sédentaires regroupées en Etats-nations homogènes, afin d’établir un monde sans frontières où régnera sans partage le principe du renard dans le poulailler, selon le cauchemar pensé par les partisans du mondialisme, il est fondamental de rétablir en France et en Europe les principes de citoyenneté propres à une démocratie et destinés à en garantir la pérennité. Face à cette rupture que voudraient imposer les mondialistes, le droit (démocratique) du sang ou « ius sanguinis » est le garant de la continuité entre les générations, le garant du droit inaliénable des autochtones à demeurer eux-mêmes sur la terre de leurs ancêtres.

C’est au service d’intérêts étrangers qu’en Europe, le droit du sang qui dominait alors sans partage, de l’Islande à la Russie, et y compris en France, a été affaibli par la décision des gouvernements successifs qui n’avaient aucun mandat en ce sens et qui se sont bien gardés de demander leur avis aux citoyens, pourtant les premiers concernés, de la même façon qu’ils ont imposé une immigration de peuplement, après avoir pourtant permis une immigration de travail à vocation temporaire, qui aurait dû prendre fin dès les premiers signes d’une montée du chômage.

Certes, l’Etat français avait introduit une forme de droit du sol dès 1889 afin de pallier à son déficit démographique face à l’Allemagne, mais cela ne concernait que des populations européennes, donc de même souche, dans un contexte où les migrations internationales restaient très limitées et uniquement intra-continentales. Ce faisant, malgré tout, il trahissait les intérêts de son peuple en mettant le doigt dans un engrenage qui finit par perdre l’empire romain, même si à l’époque, dans son contexte, cette mesure était sans danger. Elle devait en revanche devenir mortifère avec l’établissement d’un empire colonial en Afrique et en Asie du sud-est puis avec l’immigration post-coloniale qui en résulta dès les années 60.

Dans les années 2000, à la suite d’une propagande continue, le droit du sang, qui était la règle en Allemagne, en Italie et en Grèce, cette dernière respectant alors cette longue tradition athénienne établie par Périclès, fut sabordé. Bien sûr, tout comme en France, il existe toujours mais le mode d’acquisition de la nationalité a été considérablement élargi, et ce à chaque fois par la gauche ralliée par un universalisme tordu aux principes les plus délétères du mondialisme libéral, bien sûr une gauche sans mandat pour agir mais animée par une idéologie folle, et proprement eurocidaire disons le.

Le droit du sang, c’est donc rien de moins que la règle du sédentaire voulant se protéger du nomade, la règle du citoyen pour ne pas être ravalé au rang de sujet, la règle de l’indigène maître chez lui, la règle de l’ayant droit naturel protégé contre toute dépossession de son héritage par un tiers. C’est donc par principe le rejet du mondialisme et c’est pourquoi ce dernier s’attaque à lui et aboie contre toute personne qui voudrait le restaurer dans sa splendeur passé. C’est donc bien un débat fondamental. Enracinement ou néo-nomadisme, droit de l’indigène ou droit du migrant. Le salut de l’Europe passera nécessairement par le rétablissement, sous une forme nationale mais plus vraisemblablement européenne, comme je le prône, du droit du sang comme règle d’accès à la citoyenneté.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

vendredi, 09 octobre 2015

La nouvelle illusion turque

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La nouvelle illusion turque

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Elle semble sur le point de s'installer dans les cercles de pouvoir de l'Europe institutionnelle. Il s'agit, de la part de MM. Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz, de supplier le gouvernement d'Ankara de contrôler les flux migratoires qui transitent actuellement par son territoire.

Une première rencontre s'est tenue le 5 octobre. On a déployé à Bruxelles le tapis rouge au président turc Erdogan. On a tout dégagé en vue du lèche-vitrines de son épouse Emine avenue Louise "n’hésitant pas, selon les clients, à faire bloquer par son service de sécurité l’entrée à certains magasins qu’elle visitait." (1)⇓

Les Européens ont absolument besoin de la Turquie, tel est le message que l'on veut faire passer. Le Monde parlait à l'avance, dès le 3 octobre, d'une sorte d'alliance "obligatoire". (2)⇓

Voilà, dès lors, comment le journal conservateur allemand Die Welt (3)⇓ évoque de tels pourparlers. "Beaucoup de paroles chaleureuses de la part des plus hauts représentants de l'Union européenne. Ceci est un jour important pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan. "Nous avons besoin de la Turquie. Nous ne pouvons pas nous y prendre tous seuls" (toujours cette expression "wir schaffen das"…), a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, ayant en vue le nombre croissant de réfugiés en Europe. En outre au nom de l'Union européenne Tusk était même prêt à parler d'une "zone tampon" en Syrie le long de la frontière turque. Ceci est une vieille revendication que formule Ankara. Erdogan sourit : "Nous sommes prêts à toutes les formes de coopération." Et le journal conclut : "La Turquie est maintenant plus importante que jamais pour l'Union européenne".

Pour ce qui est de l'actualité fugace, cependant, il convient ici de rappeler aux gentils négociateurs bruxellois quelques données, sur lesquelles nos médias demeurent fort discrets.

La Turquie n'est pas seulement inondée de réfugiés et migrants. Elle se débat dans une grave crise monétaire. En un an, entre octobre 2014 et octobre 2015, la livre turque est passée de 2,21 pour un dollar à 3,02, soit un dévissage de 36 %.

Elle est en pleine campagne électorale. La guerre dans le sud-est anatolien a repris par la volonté d'Erdogan de ressembler le nationalisme turc contre le PKK.

Soulignons que sur c'est sur ce thème qu'il a organisé ce 4 octobre un énorme meeting de 12 000 personnes à Strasbourg, s'impliquant plus que jamais dans la campagne électorale, espérant rallier une partie de l'électorat nationaliste. Cette intervention la veille de sa visite d'État relève autant du mauvais goût que du mélange des genres.

Car la majorité AKP a été durablement ébranlée par divers scandales. Dès lors on dit s'inquiéter du fait que l'on négocie avec M. Erdogan dont le pouvoir constitutionnel reste encore, sur le papier, à peu près égal celui du grand-duc de Luxembourg quoique sa mégalomanie soit devenue grandissante depuis quelque temps.

Certes la diplomatie d'État de ce pays, la résilience de son peuple et, même, l'habileté de ses dirigeants au cours sa longue histoire permettent de préjuger de sa capacité à rebondir.

La part d'illusion consiste d’autre part, à faire l'impasse sur la politique étrangère de "chauve-souris" qui caractérise la diplomatie turque, tiraillée au moins entre trois identités contradictoires, dont l'islam sunnite et l'Asie centrale, qui l'éloignent de l'Europe. (4)⇓

Mais justement, il se révélera d'autant plus nécessaire de rappeler aussi quelques faits historiques dont la mémoire habite encore les peuples de l'est européens. Ils sont en général d'autant mieux passés sous silence que l'on a réduit à sa plus simple expression l'enseignement de l'Histoire aussi bien dans le secondaire, depuis la réforme Haby de 1975, ou par l'invasion des soixante-huitards ou dans des programmes comme ceux de l'Institut d'Études politiques sous la régence de feu Richard Descoings.

Après 40 ans de giscardo-chiraco-socialisme la mémoire nationale des Français n'existe plus, et leur conscience européenne semble s'être réduite à ce que peut en penser Cyril Hanouna.

Voilà qui permet de répandre, dans une opinion décérébrée, toutes les illusions, en général, et celles qui ont trait à la politique de l'Europe, en particulier.

JG Malliarakis

À lire en relation avec cette chronique

"La Question turque et l'Europe" par JG Malliarakis à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

Apostilles

  1. cf. sur le site "capitale.be" le 5 octobre 2015 à 15 h 51, et la protestation d'un conseiller communal.
  2. cf. "Le Monde" le 3 octobre 2015 à 10h43 "Erdogan, allié obligé de l’Europe"
  3. cf. "Die Welt" le 5 octobre, article "Flüchtlingskrise : Wir brauchen die Türkei" ("Crise des réfugiés: "Nous avons besoin de la Turquie").
  4. cf. notre chronique de 2009 "La chauve-souris turque sa propagande et sa diplomatie 
du pacte germano-soviétique jusqu'à nos jours", base d'un chapitre de mon petit livre "La Question turque et l'Europe" à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

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dimanche, 04 octobre 2015

Europe in Free Fall

 

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Europe in Free Fall

By The Saker

Ex: "Information Clearing House" - "UNZ
 
Europe is in free fall. Nobody can doubt that any more. In fact, the EU is simultaneously suffering from several severe problems and any one of these could potentially become catastrophic. Let’s look at them one by one.

The 28 member EU makes no economic sense

The most obvious problem for the EU is that it makes absolutely no economic sense. Initially, in the early 1950s, there was a small group of not too dissimilar nations which decided to integrate their economies. These were the so-called Inner Six who founded the European Community (EC): Belgium, France, West Germany, Italy, Luxembourg, and the Netherlands. In 1960 this “core group” was joined by seven more countries, the Outer Seven, who were unwilling to join the EC but wanted to join a European Free Trade Association (EFTA). These were Austria, Denmark, Norway, Portugal, Sweden, Switzerland, and the United Kingdom. Together these countries formed what could loosely be called “most of western Europe”.

For all their faults, these treaties did reflect a reality – that the countries participating in them had much in common and that their peoples wanted to join forces. After 1960, the history of the European integration and expansion became very complicated and while it progressed in zig-zags with regular setbacks, at the end of the day this process ended growing uncontrollably, just like a malignant tumor. Today the EU includes 28(!) member states including all of what used to be called “central” and “eastern” Europe – even the ex-Soviet Baltic Republics are now part of this new union. The problem is that while such an expansion was attractive to the European elites for ideological reasons, such huge expansion makes no economic sense at all. What do Sweden, Germany, Latvia, Greece, and Bulgaria have in common? Very little, of course.

Now cracks are clearly appearing. The Greek crisis and the threat of a “Grexit” has the potential for a domino effect involving the rest of the so-called “PIGS” (Portugal, Italy, Greece and Spain). Even France is threatened by the consequences of this crisis. The European currency – the Euro – is “a currency without a mission”: is it supposed to support the German economy or the Greek one? Nobody knows, at least officially. In reality, of course, everybody understands that Frau Merkel is running the show. Quickfix solutions, which is what the Eurobureaucrats are offering, only buy time, but they are offering no solution to what is clearly a systemic problem: the completely artificial nature of a 28 member EU.

As for the the obvious solution, to give up on the crazy dream of a 28 member EU, it is so absolutely politically unacceptable that it won’t even be discussed although everyone fears it.

The EU is on the verge of a social and cultural collapse

The undeniable reality is simple as it is stark:

  • The EU cannot absorb so many refugees
  • The EU does not have the means to stop them

A massive influx of refugees presents a very complex security problem which EU countries are not equipped to deal with. All EU countries have three basic instruments they can use to protect themselves from unrest, disorders, crime or invasions: the special/security services, the police forces and the military. The problem is that neither of these are capable of dealing with a refugee crises.

The special/security services are hopelessly outnumbered when dealing with a refugee crisis. Besides, their normal target (career criminal, spies, terrorists) are few and far in between in a typical wave of refugees. Refugees are mostly families, often extended ones, and while they sometimes include criminal gangs, this is far from always the case. The problem is that if, say, 10% of Kosovars are drug dealers, that gives a bad name to all the refugees from Kosovo and the refugees themselves ended up being treated like criminals. Finally, special/security services rely very heavily on informants and foreign gangs are hard to infiltrate. They often also speak difficult languages which only few local language specialists master. As a result, most of the time the EU security services are clueless as to how to deal with the security problem presented to them, if only because they lack the personnel and means to keep track of so many people.

In contrast, cops have an advantage of sorts: they are literally everywhere and they typically have a good sense of the “beat on the street”. However, their powers are severely limited and they need to get a court order to do most of their work. Cops also mostly deal with local criminals, whereas most refugees are neither local, nor criminals. The sad reality is that most of what cops do in a refugee crisis is provide riot police – hardly a solution to anything.

As for the armed forces, the very best they can do is to try to help close a border. In some cases, they can assist the police forces in case of civil disturbances, but that’s about it.

Thus the various states of the EU neither have the means to lock their borders, deport most refugees, nor control them. Sure, there will always be politicians who will make promises about how they are going to send all these refugees back home, but that is a crude and blatant lie. The vast majority of these refugees are fleeing war, famine and abject poverty and there is no way anybody is going to send them back home.

Keeping them, however, is also impossible, at least in a cultural sense. For all the doubleplusgoodthinking propaganda about integrating all races, creeds and cultures the reality is that there is absolutely nothing the EU has to offer to these refugees to make them want to integrate it. For all its sins and problems, at least the US is offering an “American dream” which, false as it might be, still inspires people worldwide, especially the unsophisticated and poorly educated. Not only that, but American society has little culture to begin with. Ask yourself, what is “American culture?” If anything, it is really a “melting pot” rather than a “tossed salad” – meaning that whatever enters the melting pot loses its original identity while the overall mixture of the pot fails to produce a true indigenous culture, at least not in a European sense of the word.

Europe is or, should I say, used to be radically different from the USA. There used to be real, deep, cultural differences between the various regions and provinces of each European country. A Basque is most definitely not an Catalan, a Marseillais is not a Breton, etc. As for the differences between an German and a Greek – they are simply huge. The result from the current refugee crisis is that all European cultures are now directly threatened in their identity and their life style. This is often blamed on Islam, but the reality is that African Christians don’t integrate any better. Neither do the Christian Gypsies, by the way. As a result, clashes happen literally everywhere – in shops, streets, schools, etc. There is not a single country in Europe where these clashes are not threatening the social order. These daily clashes result in crime, repression, violence and the ghettoization of both the immigrants and of the locals, who leave their traditional suburbs and move to less immigrant-saturated areas.

[Aside: to my American readers who might think “so what? we have ghettos in the US too” I will say that what the French call “zones de non-droit” (non-law zones) are far worse than anything you could see in the USA. And keep in mind that no country in the EU has the kind of huge, militarized, police forces which every major US city now has. Neither is there the equivalent of the US National Guard. At best, there are anti-riot forces like the French CRS, but they can only do so much.]

The level of aggravation suffered by many, if not most, Europeans directly resulting from this crisis in immigration is hard to describe to somebody who has not seen it. And since voicing such frustrations was considered “racist” or “xenophobic” by the powers that be (at least until recently – this is progressively changing now), this deep resentment is mostly kept hidden, but it is perceptible nonetheless. And the immigrants most definitely feel it. Every day. And, again, this is why the notion of a US-style “melting pot” in Europe ain’t happening: the only thing Europe has to offer to all these hundreds of thousands of refugees is a silent hostility fed by fear, outrage, disgust and helplessness. Even those locals who used to be refugees themselves in the past (immigrants from North Africa, for example) are now disgusted and very hostile to the new wave of refugees coming in. And, of course, not a single refugee coming to Europe believes in any “European dream”.

Last but not least, these refugees are a huge burden on the local economies and the social services which were never designed to cope with such an influx of needy “clients”.

For the foreseeable future the prognosis is clear: more of the same, only worse, possibly much worse.

The EU is just a colony of the United States unable to defend her own interests

The EU is ruled by a class of people who have completely sold themselves to the United States. The best examples of this sorry state of affairs is the Libyan debacle which saw the US and France completely destroy the most developed country in Africa only to now have hundreds of thousands of refugees cross the Mediterranean and seek refuge from war in the EU. This outcome could have been very easy to predict, and yet the European countries did nothing to prevent it. In fact, all these Obama Wars (Libya, Syria, Afghanistan, Iraq, Yemen, Somalia, Pakistan) have resulted in huge movements of refugees. Add to this the chaos in Egypt, Mali and the poverty all over Africa and you have a mass-exodus which no amount of wall-building, ditch-digging or refugee tear gassing will stop. And if that was not enough, the EU committed what can only be called political and economic suicide by allowing the Ukraine to explode into a major civil war involving 45 million people, a completely destroyed economy and a bona fide Nazi regime in power. That outcome was also easy to predict. But all the Euro-bureaucrats did is to impose self-defeating economic sanctions on Russia which ended up providing exactly the kind of conditions needed for the Russian economy to finally diversify and begin producing locally instead of importing everything from abroad.

It might be worth recalling here that after WWII Europe was basically occupied territory. The Soviets had the central-eastern part while the US/UK had the western part. We all have been conditioned to assume that the people living under the “oppression” of what the US propaganda called the “Warsaw Pact” (in reality called the “Warsaw Treaty Organization”) were less free than those who lived under the “protection” of the North Atlantic Treaty Organization. Nevermind that the term “North Atlantic” was coined deliberately to tie western Europe to the USA, the central issue here is that while in many ways the folks in the West were, indeed, granted many more freedoms than those in the East, the US/UK occupied part of Europe never recovered true sovereignty either. And just as the Soviets carefully nurtured a local comprador elite in each East European country, so did the USA in the West. The big difference only appeared in the late 1980s/early 1990s when the entire Soviet-run system came crashing down while the US-run system came out reinforced as a result of the Soviet collapse. If anything, since 1991 the US iron grip over the EU became even stronger than before.

The sad reality is simple: the EU is a US colony, run by US puppets who are simply unable to stand up for basic and obvious European interests.

The EU is in a deep political crisis

Up until the late 1980s, there used to be some more or less “real” opposition “Left” parties in Europe. In fact, Italy and France the Communists almost came to power. But as soon as the Soviet system collapsed, all the European opposition parties either vanished or were rapidly co-opted by the system. And, just as in the US, former Trotskysts became Neocons almost overnight. As a result, Europe lost the little opposition it had to the Anglo-Zionist Empire and became a “politically pacified” land. What the French call “la pensée unique” or the “single thought” has now triumphed, at least if one judges by the corporate media. Politics has turned into a make believe show where various actors pretend to deal with real issues when in reality all they talk about are invented, artificially created “problems” which they then “solve” (homosexual “marriage” being the perfect example). The only form of meaningful politics left in the EU is separatism (Scottish, Basque, Catalan, etc.) but so far, it has failed to produce any alternative.

In this brave new world of pretend politics nobody is in charge of real problems which are never tackled directly, but only shoved under the carpet until the next election and that inevitably only worsens everything. As for the EU’s Anglo-Zionist overlords, they don’t care what happens unless their own interests are directly affected.

You could say that the Titanic is sinking and the orchestra keeps playing, and you would be close to the truth. Everybody hates the Captain and crew, but nobody know whom to replace them with.

mardi, 23 septembre 2014

Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée

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Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée, selon le New-York Times

Les leçons du New York Times aux Européens
 
par Jean Paul Baquiast
 

Dans un op-ed, (opinion editorial) en date du 18 septembre, Intitulé «  Murder in the Mediterranean. Refugees Fleeing to Europe Face Death From Smugglers » le New York Times relate le fait qu'un bateau chargé de 600 immigrants clandestins avait été délibérément coulé par des passeurs voulant se débarrasser de passagers devenus encombrants. Le fait avait d'ailleurs été signalé par toute la presse européenne, qui s'en était indigné – sur le papier – sans rien proposer de bien concluant pour éviter le retour de tels phénomènes.

Ce n'est pas le cas du NYT. Il n'hésite pas à reprocher à l'Europe son indifférence. Il conseille aussi à l'Europe un certain nombre de mesures permettant de sécuriser l'immigration clandestine. «
 The international community, especially Europe, must take collective action before more refugees die. Police and legal authorities must seek out and punish smugglers who kill or torture migrants. ».

Ceci d'autant plus que, selon l'article, le nombre des immigrants est passé de 60.000 en 2013 à 130,000 en 2014, chiffres fournis par l'International Organization for Migration . Le mouvement ne fera que s'amplifier. Des centaines de milliers de Syriens, Palestiniens, Soudanais et Érythréens sont en instance de passage, notamment vers l'Italie.

Après avoir constaté que les mesures actuelles, Mare Nostrum en Italie, Frontex au niveau de l'Union européenne, seront insuffisantes pour empêcher l'afflux de ces populations, le NYT déclare que « The only way to stop desperate people from risking their lives with unscrupulous traffickers is to give more of them a legal path to safety in Europe ». « La seule façon de protéger les immigrants de trafiquants sans scrupules est d'organiser des voies d'accès sécurisées à l'Europe ».

Il est curieux d'entendre ce conseil de la part du journal de référence d'un pays qui militarise progressivement ses frontières avec le Mexique, et qui n'hésite pas à mobiliser la Garde Nationale et l'armée pour faire tirer sur les clandestins. La télévision française avait réalisé récemment un reportage sur une milliardaire américaine qui avait acheté un gros yacht destiné à récupérer des migrants en difficulté en Méditerranée, afin de les aider à entrer en Europe. A la question de savoir si elle irait jusqu'à les héberger chez elle en Amérique, elle n'avait pas répondu.

Ce n'est certainement pas en offrant de plus larges facilitées d'entrée sur le territoire européen que l'on diminuera le nombre des passeurs et celui de leurs exactions. Au contraire. Ceux-ci s'industrialiseront de plus en plus si l'on peut dire, en aggravant le prix à payer pour leurs services. La question de l'immigration dite de la misère, qui s'aggravera prochainement avec l'afflux de réfugiés climatiques, imposerait des actions intergouvernementales de grande ampleur. L'Amérique, en ce qui la concerne, pourrait s'attaquer sérieusement à la diminution de ses émissions de gaz à effet de serre, comme l'a fait l'Europe. En attendant, nous n'avons aucun besoin des bons conseils du NYT.

http://www.nytimes.com/2014/09/19/opinion/refugees-fleeing-to-europe-face-death-from-smugglers.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&module=c-column-top-span-region&region=c-column-top-span-region&WT.nav=c-column-top-span-region&_r=0

Jean Paul Baquiast

samedi, 10 mai 2014

La démocratie fatiguée: quelles solutions?

 

Etienne Chouard /

David Van Reybrouck 

La démocratie fatiguée: quelles solutions?

 

 

Les associations constituante.be et grappe ont organisé ce vendredi 18 avril 2014 au sein de l’Université Libre de Bruxelles une rencontre-débat entre le français Etienne Chouard et le belge David Van Reybrouck.

La conférence, intitulée « La Démocratie fatiguée : Quelles solutions ? », a connu un très grand succès avec un peu plus de 300 personnes venus écouter, mais aussi participer à ce débat. Les deux invités – qui se connaissaient mais se voyaient pour la première fois -, nous ont fait partager un savoureux moment où chacun questionnait l’autre tout en faisant avancer le débat.

Cette conférence fera partie d’une des plus passionnantes qui nous aura été donné de voir sur la démocratie participative et le tirage au sort.

A diffuser très largement (tel un Gentil Virus !)

PS : La seconde partie, avec les questions du public, sera publiée dans les prochains jours.

E.I. Anass

dimanche, 21 avril 2013

What's Driving France's Surprising Anti-Gay Marriage Protest

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What's Driving France's Surprising Anti-Gay Marriage Protest

The French Spring

by ISRAEL SHAMIR
Ex: http://www.counterpunch.org/

Paris.

This year, the spring in France is unusually cold and rainy, coming up after the frosty and long winter. Only last Sunday was different: the sun pushed the clouds away, for the first time for a few months, and immediately the lucid Parisian air warmed up and trees broke in full bloom. The French were cheered up after long gloom and went to demonstrate against neoliberal policies of their new ostensibly socialist government. This Blairite ‘socialism’ is symbolised by the new gay marriage and adoption bill that the government tries to push through the Parliament despite popular rejection. The French police, brutal as ever, wielded batons, tear gas and arrested the demonstrators. Sixty-seven of them were in prison after the mammoth manifestation of March 23. (They apparently were released). The newspapers speak of the French Spring, echoing the Arab one.

The new President Francois Hollande is quite unpopular; his ratings are the lowest of any French president since presidential popularity began to be rated in 1981. For the simple reason: his socialist party continues with the same neoliberal policies, this time in agreement with the tame trade unions. The Wicked Witch of the West is dead, but her spirit is still with us. The ministers have offshore accounts they previously denied. By the new ‘national agreement’ (ANI), the employers will be allowed to extend working hours, to reduce salaries to the minimum and to enforce «working mobility» by sending workers to far-away plants. If they refuse they can be fired without compensation. The family allowances shrink, the pensions stagnate and do not keep up with the inflation. France, like the rest of us, was robbed by the bankers, and the working people are left to pay the bills. The families of French workers have difficulty to have their ends meet. They view the gay marriage and adoption bill as a part and parcel of this neoliberal attack on their lives.

In order to become a law, the bill had to be approved by the Senate and then it should come again to the National Assembly, the lower house. Recent protesters manned a picket for the time of the debates, starring Cardinal Barbarin, the Archbishop of Lyon, the Primate of the Gauls and the second highest ranking man in the Catholic Church in France. Still the Senate approved the bill with wafer-slim majority of two votes, both given by deserters from the Gaullist party representing the French overseas. Now the tents of the protesters are pitched in front of the National Assembly, and the police expects more trouble for April 23, the day of the final vote brought forth by the government.

The socialist party and its allies, soft Communists and Greens, still insist on the unpopular bill. They care more about their sponsors, rather than for the ordinary French families who hardly can feed their own children, say their opponents.

The biggest manifestation of March 23 against the bill gathered over a million participants in Paris alone. The French police claimed there were only three hundred thousand protesters. They learned from the American repression of the Occupy movement and falsified the photos of the demo. On the protesters’ site one can see the sloppily Photoshop-doctored photos: in order to fit their numbers, police erased not only the marchers, but the dividing lines and trees off the Avenue de la Grande Armee near the Arc de Triomphe.

The French people are really upset by the bill. Traditionally extremely tolerant to all sexual proclivities, they justifiably refuse to see it as a “struggle for gay rights.” For them, this is a new step towards the Brave New World of tube-manufactured children, towards inhumane capitalism where money buys all and ordinary working people are deprived of everything: of steady work, of respect, of families, of homes and even of their children.

The supporters of the bill are pushing with their standard soft-leftist agenda of caring for everybody – gays, lesbians, immigrants – but the working class majority who are castigated as “bigots, homophobes and anti-semites”. Indeed they took a leaf from the pro-Israel supporters (who always defend their untenable positions by crying “antisemitism”) and bewailed the “homophobia” of the protesters. They claimed that a gay was beaten up somewhere, and that the protesters (sic!) were guilty of incitement, though there is a considerable and well-publicised body of Gays against the Bill who joined the demo and fought the bill together with the rest of the French.

Of course, adoption agencies support the bill. Each adoption brings tens of thousands dollars to the agencies, and now they will have new clients. Middle Eastern wars like the Syrian civil war encouraged by France will provide the desired orphans. Or not necessarily orphans: there was a famous scandal when the agencies imported children for adoption from war-savaged Darfur. The children were stolen or bought from their parents. Some of them allegedly ended up in the organ transplantation clinics.

The new bill will boost the intermediaries who supply surrogate mothers from the former colonies and poor Third World countries; the courts enforce the contacts so these women will have to part with their babies whether they want it or not. Indeed the new neoliberal law restores slave trade to the position it lost in 19th century. Moreover, bearing in mind the opening for transplantation, it can restart a neo-cannibalism, too.

Europe is in bad shape. This year I surfed on the crest of early spring through many small towns and villages of France, Italy, Spain; the old continent is dying out. The houses stay empty and boarded up; only tourists and immigrants remain at large. The big cities are overcrowded, the rest is dead, as if the dreadful prophecy of Iliya Ehrenburg (detailed in his 1920s novel DE Trust) that big money will destroy Europe, came true. The good old Europe was destroyed by combination of Right and Left policies. Thatcher (and her counterparts in European countries) eliminated the working class, industry, education; shifted incomes from ordinary people to the rich; afterwards, came Blair (and his counterparts elsewhere) and completed the job, by destroying the family and planting his surveillance cameras on every courtyard. The right created debts, the left came to collect and pay the bankers.

Israel Shamir is now in France, and he can be reached on adam@israelshamir.net

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mercredi, 13 mars 2013

«Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

Den Würgegriff der «Schock-Strategie» abwerfen: «Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

von Dieter Sprock

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

susbie9782.gifDie EU übt Druck auf die Schweiz aus. Sie will die Beteiligung am europäischen Strommarkt von der automatischen Übernahme von EU-Recht abhängig machen. Praktisch hat beides aber nichts miteinander zu tun. Der Strom wird seit über fünfzig Jahren über alle Landesgrenzen hinweg ohne EU-Diktat gehandelt. Das hat bestens funktioniert.
Zugleich treibt in der Schweiz das Departement Leuthard (Departement für Umwelt, Verkehr, Energie und Kommunikation) die Strommarktöffnung voran, obwohl eine solche Liberalisierung noch keinem einzigen Land Vorteile gebracht hat. In all diesen Staaten sind die Preise gestiegen, und die Versorgungssicherheit hat abgenommen.
Die Departementsvorsteherin bemüht sich, den Zusammenhang der beiden Geschäfte zu verwischen. Doch dieser ist so offensichtlich, dass ihn keine Geiss wegschleckt. Die «Neue Zürcher Zeitung» schreibt denn auch am 23. Januar dieses Jahres: «Leuthard will die Marktöffnung vom Strommarktabkommen, das die Schweiz mit der EU verhandelt, trennen. Inhaltlich besteht zwar ein Zusammenhang, der Zugang zum europäischen Strommarkt bedingt die vollständige Liberalisierung.» Dafür gibt es allerdings keine vernünftigen Gründe.
Die EU ist bekanntlich die Liberalisierungsagentur in Europa und die Privatisierung der grossen Staatsmonopole ihr Kerngeschäft. Wenn man unter diesem Aspekt das Buch «Die Schock-Strategie» von Naomi Klein1 liest, stehen einem die Haare zu Berge. Die Schockstrategen sind zu viel mehr fähig als nur zur Erpressung. Das bereits 2007 geschriebene Buch über dreissig Jahre «Schock-Strategie» hat nichts an Aktualität eingebüsst. Im Gegenteil. Wer die Vorgänge im heutigen Europa verstehen will, muss es lesen.

Ausgehend von Pinochets Chile zeigt Naomi Klein anhand zahlreicher gut dokumentierter Beispiele, wie Kriege und Katastrophen zur Durchsetzung der radikal marktwirtschaftlichen Ideen eines Milton Friedman und seiner Schüler genutzt wurden. Die Strategie hat System: Länder, die durch Katastrophen in einen Schockzustand versetzt wurden, werden gezwungen, ihre Wirtschaft internationalen Finanzgebern zu öffnen, Staatseigentum zu veräussern, die öffentlichen Dienstleistungen zu privatisieren und massive Einsparungen im Sozialwesen vorzunehmen. Oft dienen IWF und WTO, beide von den USA dominiert, dabei als Handlanger. Auf diese Weise werden Entwicklungen beschleunigt durchgesetzt, die ohne Schock gar nicht denkbar gewesen wären oder Jahre in Anspruch genommen hätten. In Friedmans Worten: «Nur eine Krise – eine tatsächliche oder empfundene – führt zu echtem Wandel. Wenn es zu einer solchen Krise kommt, hängt das weitere Vorgehen von den Ideen ab, die im Umlauf sind. Das ist meiner Ansicht nach unsere Hauptfunktion: Alternativen zur bestehenden Politik zu entwickeln, sie am Leben und verfügbar zu halten, bis das politisch Unmögliche politisch unvermeidlich wird.»2 Mehr als drei Jahrzehnte haben Friedman und seine Anhänger diese Strategie perfektioniert: «Auf eine grosse Krise oder einen Schock warten, dann den Staat an private Interessenten verfüttern, solange die Bürger sich noch vom Schock erholen, und schliesslich diesen ‹Reformen› rasch Dauerhaftigkeit verleihen.» (Klein, S. 17)

Eine Spur von Blut und Elend rund um den Erdball

Lügen, Propaganda und Erpressung; Schulden- und Inflationsschocks; Krieg, Folter und Terror sind die Methoden der Schockstrategie, mit denen die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben wird, wie einige Beispiele zeigen sollen:
Nach dem blutigen Militärputsch 1973 befand sich Chile im Schockzustand. «Friedman empfahl Pinochet einen Umbau der Wirtschaft im Schnellfeuertempo – Steuersenkungen, Freihandel, Privatisierung von Dienstleistung, Einschnitte bei den Sozialausgaben und Deregulierung. Und dann muss­ten die Chilenen noch mit ansehen, wie ihre öffentlichen Schulen durch private ersetzt wurden, die sich über Gutscheine finanzierten.» (S. 18) Nach Friedman hat der Staat «im Schulwesen nichts verloren». Kostenlose Bildung war für ihn «eine nicht gerechtfertigte Einmischung in den Markt».
In Argentinien verschwanden zur Durchsetzung der «Chicagoer Politik» unter der Videla-Junta 1976 bis 1978 dreissigtausend Menschen – vorwiegend linke Aktivisten.
Margaret Thatcher nutzte das Durcheinander des Falklandkrieges 1982 dazu, «die streikenden Bergarbeiter mit dem Einsatz enormer Gewalt» niederzuringen. Sie hat damit die erste «Privatisierungsorgie» in einer westlichen Demokratie losgetreten.
Die Nato-Angriffe auf Belgrad im Jahr 1999 «schufen die Voraussetzung für rasche Privatisierungen im ehemaligen Jugoslawien – ein Ziel, das bereits vor dem Krieg feststand.» (S. 22)
Unmittelbar nach den Anschlägen auf die Twin Towers 2001 begann unter Ausnutzung des Schocks der Krieg gegen Afghanistan, mit bisher ungezählten Opfern.
2003 wurde das dreissig Jahre vorher in Chile erprobte Vorgehen im Irak angewendet, nur noch brutaler! Nach dem Krieg wurden die Staatsbetriebe und die Ölvorkommen privatisiert und an westliche Konzerne verteilt.
Selbst Katastrophen wie der Tsunami in Sri Lanka 2004 und der Hurrikan Katrina in New Orleans 2005 dienten dazu, den radikal marktwirtschaftlichen Umbau voranzutreiben. Die ansässige Bevölkerung wurde vertrieben und das Bauland in bester Lage internationalen Investoren verkauft. In New Orleans wurde auf Anraten Friedmans in militärischer Eile «binnen 19 Monaten – während die Armen der Stadt noch grossenteils evakuiert waren – das öffentliche Schul­system nahezu vollständig durch private Charter Schools ersetzt». (S. 16) Die entlassenen Lehrer der öffentlichen Schulen mussten zusehen, «wie für die Flutopfer gesammeltes Geld abgezweigt wurde, um ein öffentliches Schulsystem auszuradieren und durch ein privates zu ersetzen». Für sie war Friedmans Plan eine «pädagogische Enteignung».
Naomi Klein räumt ein, dass keiner der erwähnten Kriege allein wirtschaftlich motiviert war, doch in jedem Fall wurde «ein grosser kollektiver Schock» dazu genutzt, die Wirtschaft radikal umzubauen.

USA: vom Liberalismus zum korporatistischen Staat

Als am 11. September 2001 die Flugzeuge in das World Trade Center einschlugen, war das Weisse Haus voll mit Friedman-Schülern, die sich damals in den USA als Neokonservative bezeichneten. «Das Team um Bush nutze den Augenblick des kollektiven Entsetzens mit erschreckendem Tempo.» Sofort wurde der «Krieg gegen den Terror» gestartet und dazu ein ausschliesslich dem Profit dienender neuer Industriezweig aufgebaut, «der der schwächelnden US-Wirtschaft frisches Leben einhauchen sollte», der «Katastrophen-Kapitalismus-Komplex». Dieser sei viel weitreichender als der «militärisch-industrielle Komplex», vor dem Eisenhower gegen Ende seiner zweiten Amtszeit als Präsident gewarnt hat. Heute gehe es um einen globalen Krieg, den auf allen Ebenen Privatunternehmen führen, deren Einsatz mit öffentlichen Geldern bezahlt wird: «Binnen weniger Jahre hat er seine Marktreichweite schon vom Kampf gegen den Terrorismus auf die internationale ‹Friedenssicherung›, auf die Kommunalpolitik und die immer häufigeren Naturkatastrophen ausgeweitet. Letztlich verfolgen die Unternehmen im Zentrum des Komplexes das Ziel, das Modell des profit­orientierten Regierens, das sich unter aussergewöhnlichen Umständen so rasch ausbreitet, in das normale, alltägliche Funktionieren des Staates einzubauen – anders ausgedrückt: die Regierung zu privatisieren», schreibt Naomi Klein. (S. 25) Im Jahr 2003 unterschrieb die US-Regierung 3512 Verträge mit Sicherheitsfirmen, und in den folgenden drei Jahren das Departement of Homeland Security deren 115 000. Der globale «Heimatschutz» ist ein «200-Milliarden-Dollar-Geschäft». Das wirkliche Geld werde aber mit dem Krieg in Übersee verdient. «Heute sind Kriegs- und Katastropheneinsätze so voll und ganz privatisiert, dass sie selbst der neue Markt sind; man muss nicht mehr auf den Boom warten, bis der Krieg vorbei ist.» (S. 27)
Das System verwischt die Grenzen zwischen Politik und grossem Geschäft, und die genauere Bezeichnung als «Liberalismus, Konservatismus oder Kapitalismus» sei deshalb «Korporatismus» beziehungsweise Neokorporatismus». Im Neokorporatismus unterstehen die Verbände keiner direkten staatlichen Kontrolle. «Sein Hauptkennzeichen sind die massive Umverteilung von öffentlichem Besitz in Privathände – die oft von einer explodierenden Verschuldung begleitet ist –, eine sich ständig vergrössernde Kluft zwischen Superreichen und den disponi­blen Armen sowie ein aggressiver Nationalismus, der unbegrenzte Verteidigungsausgaben rechtfertigt.» (S. 30)

«Schock-Strategie» für Europa

Es braucht keine besondere Begabung, um auch in Europa das Wirken der «Schock-Strategie» zu erkennen. Ganz nach dem Moto: «Konstanz liegt am Bodensee, wer’s nicht glaubt, fahr hin und seh.»
Unter Schock, ausgelöst durch die Lehman-Pleite und amerikanische Schrottpapiere, wird auch in Europa die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben. Das heisst konkret: Länder, die sich zu fest verschuldet haben, verlieren ihre Souveränität. Nachdem zumeist amerikanische Rating-Agenturen ihre Bonität heruntergestuft haben, diktiert ihnen eine Troika, bestehend aus der Europäischen Zentralbank (EZB), der EU-Kommission und dem Internationalen Währungsfonds (IWF), die Bedingungen, unter denen sie weitere Kredite erhalten. Zuvorderst steht die Privatisierung der grossen Staatsmonopole: Elektrizität, Telekommunikation, öffentliche Verwaltung, Abfuhrwesen, öffentlicher Verkehr, Gesundheitswesen, Bildung und neuerdings auch die Privatisierung von Wasser. Ferner Personalabbau, Lohnkürzungen, massive Streichungen im Sozialbereich und bei den Renten.
Die Löhne sind in vielen europäischen Ländern bereits so tief, dass Vater und Mutter arbeiten müssen, um die Familie zu ernähren; was zynisch als Frauenbefreiung vermarktet wird. Mittlerweile wird die Politik immer mehr von weltweit operierenden Denk­fabriken und Beraterfirmen gesteuert. Länder­übergreifende Projekte wie Naturpärke und Europa der Regionen sind Teil der Strategie. Mit ihnen werden Parallelstrukturen aufgebaut, die nicht mehr demokratisch kontrolliert werden können.

Massenarbeitslosigkeit und Armut

Während die Kriegstreiber in der EU von einem neuen Imperium mit Steuer- und Bildungshoheit träumen und einer europäischen Armee das Wort reden, die in der ganzen Welt einsatzfähig sein soll, hinterlässt die Globalisierung eine Spur der Zerstörung in ganz Europa: Die Arbeitslosigkeit war nach dem Zweiten Weltkrieg noch nie so gross, vor allem die Jugendarbeitslosigkeit. In einigen Ländern herrscht bereits akute Not.
So berichtet eine Touristin, dass in Portugal Einheimische in Restaurants fragen, ob sie fertig essen dürfen, was der Gast nicht mehr mag.
In Griechenland gibt es bereits jetzt «400 000 Familien, in denen kein einziges Mitglied eine Arbeit hat. Nach Schätzungen wird bis Ende 2013 nahezu jeder dritte arbeitsfähige Grieche ohne Job sein.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 21.2.2013) Es fehlt an Nahrung und Medikamenten.
In Frankreich überschreitet die Arbeits­losenzahl 5 Millionen. «Seit Beginn des Jahres geht auch das Gespenst gewaltsamer Sozialkonflikte um, die ganze Industriezweige lahmzulegen drohen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 15.2.2013)
In Grossbritannien halten bulgarische und rumänische Migranten auf der Strasse Ausschau nach Gelegenheitsjobs. «Als Tagelöhner am Rande des expandierenden britischen Bausektors sorgen sie für ein stetiges Angebot billiger Arbeitskräfte – nützlich und doch nicht willkommen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 14.2.2013) Eine Folge der Armut in Bulgarien und Rumänien. Und die in der EU erzwungene Personenfreizügigkeit führt dazu, dass oft die Stärksten und gut Ausgebildete ihre Heimat verlassen und dort beim Wiederaufbau einer tragfähigen Gesellschaft fehlen. Dasselbe in zahlreichen anderen EU-Mitgliedstaaten. Ein einziges Chaos!

Internationale Gleichschaltung der Bildung

Auch die Bildung liegt vielerorts darnieder. In den Schulen werden die Inhalte durch Kompetenzen ersetzt, um so eine künstliche «europäische Identität» heranzubilden. Pisa (OECD) und Bologna (EU) dienen als Werkzeuge für die Umsetzung: «Das System Pisa (Programme for International Student Assessment) hat seit 2000 mehrere regelrechte Schockwellen ausgelöst. Dies scheint System zu haben: Wo diese standardisierten Tests zur Anwendung gebracht werden, kommen häufig angebliche gravierende Mängel der Kenntnisse von Schülerinnen und Schülern zum Vorschein. Wie Naomi Klein in ihrem Buch ‹Die Schock-Strategie› herausgearbeitet hat, ebnen solche Schocks jeweils den Weg für tiefgreifende Umwälzungen mit weitreichenden Konsequenzen. So geschehen in der Folge von Pisa: Tausendfach wurde in den Medien die schlechte Nachricht wiederholt, unsere Kinder (und damit unser Schulsystem) hätten angeblich grundlegend versagt. Die Schockmeldung setzte die Verantwortlichen unter grossen Druck, sehr schnell etwas zu unternehmen. Entsprechend zeichneten sich die folgenden ‹Reformen› durch die ‹unbedachte und schnelle Übernahme fertiger Lösungskonzepte ohne ausreichende wissenschaftliche und öffentliche Debatte› (Langer, S. 61)3 aus. Doch woher kommt die Idee, unsere Schulen und Schulsysteme dem Wettbewerb auszusetzen, die so weitreichende Folgen für unsere Schüler und unser gewachsenes Schulsystem hat? Kurz zusammengefasst stammt sie aus den USA, die sie über die OECD in unsere Länder exportiert haben.» (Zeit-Fragen Nr. 25 vom 11.7.2012)

Nach dem Schock kommen die Investoren

«Nach vierjährigem Stillstand scheint Griechenland für ausländische Investoren wieder attraktiver zu werden. Internationale Konzerne haben jüngst angekündigt, ihre Präsenz im Land ausbauen zu wollen», schreibt die «Neue Zürcher Zeitung» vom 22.2.2013. An der Ausschreibung für das Hellenikon-Projekt, den Ausbau des alten Athener Flughafens, von dem sich die Regierung einen Erlös von 5 Milliarden Euro verspricht, nehmen «neben Qatari Diar an der Endphase die London Regional Properties, die israelische Elbit und die griechische Lamda Development teil. Der Zuschlag soll im Sommer erteilt werden.» In den letzten Wochen hätten auch andere namhafte internationale Konzerne verlauten lassen, dass sie ihre Präsenz in Griechenland verstärken wollen. Eine chinesische Gruppe namens Cosco «sei an den bevorstehenden Privatisierungen der Bahn und der Hafengesellschaft OLP interessiert». Und der französische Präsident Hollande, der am 19. Februar Athen besuchte, «bekundete nun sein Interesse an einer verstärkten französischen Präsenz in Griechenland, vor allem bei der Erforschung und Ausbeutung möglicher Erdgas- und Ölvorkommen». Die Franzosen seien auch an der Privatisierung der Elektrizitätsgesellschaft und der Wasserwerke interessiert.

«Der Schock nutzt sich ab: Das Wiedererstarken des Volkes»

Mit diesem Titel über dem Schlusskapitel ihres Buches öffnet Naomi Klein den Blick nach vorn, und sie hat recht. Der Schock verliert an Wirkung, wenn die Menschen die Strategie dahinter durchschauen.
Warum sollen wir Friedmans Zitat, wonach «das weitere Vorgehen in einer Krise von den Ideen abhängt, die im Umlauf sind», nicht so verstehen, dass es eine Abkehr von der Neoliberalen Doktrin und neue Ideen braucht? Klein sieht Ansätze dazu vor allem in Lateinamerika. Der wichtigste Schutz Lateinamerikas vor künftigen Schocks sei «die zunehmende Unabhängigkeit von den Washing­toner Finanzinstitutionen». Die Alternativa Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA, Bolivianische Alternative für die Völker unseres Amerika), eine Art Tauschhandelssystem, sei die Antwort der Lateinamerikaner auf den «mittlerweile begrabenen korporatistischen Traum von einer Freihandelszone, die von Alaska bis Feuerland reichen sollte. […] Jedes Land bringt ein, was es am besten erzeugen kann, und bekommt dafür, was es am nötigsten braucht, unabhängig von Weltmarktpreisen. So liefert beispielsweise Bolivien Erdgas zu stabilen, rabattierten Preisen; Venezuela bringt sein Erdöl ein (das an ärmere Länder zu stark subventionierten Preisen abgegeben wird) und stellt sein Expertenwissen zur Verfügung; Kuba entsendet Tausende Ärzte, die in ganz Lateinamerika eine kostenlose medizinische Versorgung anbieten, und bildet an seinen Fakultäten Studenten aus anderen Ländern aus.» (S. 643) Statt dass Händler in New York, Chicago oder London die Preise festlegen, kann jedes Land selbst entscheiden, wie hoch es den Wert einer Ware oder Dienstleistung festlegen will.
In Brasilien haben sich anderthalb Millionen Bauern in der Bewegung der Landlosen (MST) organisiert und Hunderte von Genossenschaften gegründet. In Argentinien wurden bereits 200 bankrotte Firmen von ihren Belegschaften in Form demokratisch geführter Kooperationen wiederbelebt. 2006 gab es in Venezuela rund hunderttausend Genossenschaften mit siebenhunderttausend Beschäftigten. (S. 642f.) – Optionen auch für Europa?
Auch in der Schweiz und im übrigen Eu­ropa hat ein Umdenken eingesetzt. Viele sind nachdenklich geworden, auch in der Politik. In den Universitäten, die lange Zeit ihre Studenten mit der Marktdoktrin regelrecht formatiert haben, werden inzwischen auch andere Ansätze diskutiert. Immer mehr Menschen glauben nicht mehr daran, dass «freie Märkte» allen zugute kommen. Das System droht zu kollabieren, und die Menschen haben es satt, ständig belogen zu werden. Sie wollen keine weitere Verelendung Europas, keinen weiteren Bildungsabbau, keine weitere Auflösung der sozialen Strukturen. Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden.
Die Politiker könnten jetzt vor ihre Bürger treten und eingestehen, dass sie sich geirrt haben. Sie haben, wie fast alle von uns, dieses System nicht verstanden und nicht vorhergesehen, worauf es hinausläuft; die Gelegenheit dazu war noch nie so günstig. Sie könnten die Bürger einladen, mit ihnen gemeinsam nach neuen Lösungen zu suchen. Aber es müssten ehrliche Lösungen sein. Es genügt nicht, ein wenig an den Stellschrauben des alten Systems zu drehen, um die Menschen bei Laune zu halten. Es braucht Lösungen, die aus der Finanzdiktatur herausführen und den unproduktiven Spekulationsschrott abräumen, damit die Menschen in ihren Ländern eigene Wege entwickeln und sich ihre Freiheit und Würde zurückholen können.    •

1    Naomi Klein, Die Schock-Strategie. Der Aufstieg des Katastrophen-Kapitalismus, New York 2007, Frankfurt am Main 2009
2    a.a.O., S. 17, FN 12
3    Roman Langer: Warum haben die Pisa gemacht?, in: ders., Warum tun die das? Governance-Analysen zum Steuerungshandeln in der Schulentwicklung. Wiesbaden 2008

mardi, 29 novembre 2011

L'Union Européenne contre l'Europe

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L'Union Européenne contre l'Europe

par Andrea Massari

Ex: http://fr.novopress.info & http://www.polemia.com/

Le sentiment européen a pris son essor après 1945. L’Union européenne s’est alors construite autour d’un slogan : « L’Europe c’est la paix ». Aujourd’hui le souvenir des guerres entre Européens s’efface au moment où l’Union européenne multiplie les causes de friction entre Etats et entre peuples. « L’Europe c’est la paix » mais l’Union européenne c’est une source de multiples conflits. Explications.

La confusion entre l’Union européenne (institution politico-bureaucratique politiquement correcte) et l’Europe (héritage culturel et mythologique) est un mensonge qui fait beaucoup de mal. Car ce qui va de travers est attribué à l’Europe alors que ce qui est en cause, c’est l’Union européenne et son idéologie néfaste.

Destruction des frontières et conflits de frontières

En fait, la destruction des frontières et la volonté générale de normalisation et de centralisation dressent les Européens les uns contre les autres :

- ce sont l’Irlande et la Pologne qui s’opposent à propos des immigrés polonais en Irlande ; ou la Roumanie qui entre en conflit avec les autres pays à propos des Roms ;
- ce sont l’Italie et la France qui se chamaillent à propos des migrants clandestins de Lampedusa ;
- c’est le Danemark qui se fait gourmander quand il rétablit des contrôles à ses frontières ;
- ce sont les pays du nord qui ne veulent pas payer pour les pays du sud, appelés avec mépris les pays de « Club Méd » ;
- ce sont les pays du sud qui se sentent humiliés par les pays du nord qui veulent racheter leurs îles et leurs côtes ;
- ce sont les petits pays qui regimbent devant les diktats des plus grands.

« L’Europe c’est la paix » est un slogan qui parle encore aux générations qui ont connu la guerre. Mais dans la réalité d’aujourd’hui, c’est de la novlangue, car l’Union européenne – qui n’est pas l’Europe – est un multiplicateur de conflits entre Européens.

L’euro et le retour de la germanophobie

L’euro a imposé une monnaie unique à des pays qui ne constituaient pas une zone monétaire optimale. L’euro a imposé le même carcan monétaire à des pays de culture économique et monétaire différente. La monnaie commune était une idée heureuse, la monnaie unique une idée dangereuse.

Aujourd’hui les craquements de l’euro – sorte de mark continental – développent l’acrimonie entre Européens. Les Allemands se plaignent de l’irresponsabilité et de la nonchalance de leurs voisins. La France et les pays du sud répondent que le modèle allemand n’est pas généralisable : pour une raison simple, l’Allemagne réalise ses excédents commerciaux non sur le reste du monde (elle a eu, en 2009, 19 milliards de déficit commercial sur la Chine) mais sur les autres pays européens. Si les voisins de l’Allemagne s’alignaient sur le modèle allemand, l’Allemagne plongerait dans la déflation.

Cette analyse objective s’accompagne souvent de commentaires germanophobes : sur le site Atlantico, l’essayiste Jean-Luc Schaffauser, qui se présente comme « Alsacien, Germain et Français », écrit : « Il revient à la France, avec l’appui de l’Espagne et l’Italie, et d’autres pays de l’Europe du Sud, de contenir le démon allemand. A défaut, l’Europe n’aura aucune chance de survie. Nous sommes, en effet, en train d’aller vers une Europe allemande, c’est-à-dire vers plus d’Europe du tout ! L’Allemagne, après avoir détruit deux fois l’Europe, risque fort de la détruire une troisième fois par la guerre des temps modernes, la guerre économique. L’Allemagne a besoin d’une correction ; sa correction, c’est la vérité sur sa politique ! ». « Europe allemande », « démon », « correction » : derrière une analyse économique rationnelle, c’est le retour d’un vocabulaire stigmatisant, culpabilisant et diabolisant, peu propice à l’amitié entre les peuples.

Dans le même esprit un auteur des Echos avait sérieusement envisagé que l’Allemagne prenne en charge la dette grecque au titre de « réparations » dues pour la Seconde Guerre mondiale pourtant officiellement terminée il y a… deux tiers de siècle.

La faute de l’Union européenne : ne pas s’être (op)posée face au reste du monde

L’Union européenne a un marché unique et une monnaie unique mais elle n’a pas de politique commerciale face au reste du monde. L’Union européenne est la zone économique la plus ouverte du monde ; son déficit commercial n’est pas dû à ses faiblesses économiques mais à ses faiblesses politiques. Son tort est d’accepter le dumping social et environnemental des pays émergents ; son tort est d’accepter les pratiques commerciales déloyales de ses principaux concurrents ; son tort est d’accepter sans réagir la politique mercantiliste de la Chine qui impose un yuan sous-évalué tout en exigeant des exportateurs européens qu’ils transfèrent leur technologie et abandonnent, de facto, leurs droits de propriété intellectuelle.

Hémicycle du parlement européen

Hémicycle du parlement européen

L’Union européenne a une monnaie unique mais elle n’a pas de politique financière commune. Elle se trouve donc exposée aux pratiques prédatrices de la finance anglo-saxonne. Les déficits budgétaires américains et britanniques sont supérieurs à ceux de l’Italie et de la France ; leur endettement public et privé est aussi supérieur : pourtant la spéculation (« les marchés ») s’attaque à l’Italie et à la France, non, pour le moment du moins, aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. La raison en est simple : les banques centrales anglo-saxonnes rachètent la dette des Etats anglo-saxons ; la Banque centrale européenne ne rachète pas (elle n’en a d’ailleurs pas le droit) les dettes des Etats européens. Résultat : la masse monétaire créée par les Anglo-Saxons est disponible pour spéculer sur les dettes européennes. Inspiré par l’Allemagne, le modèle monétaire de la BCE est sans doute vertueux mais il n’est pas tenable dans un monde complètement ouvert. L’Union européenne devra choisir : réglementer et protéger son marché financier ou faire, comme les autres, fonctionner la planche à billets.

L’Union européenne cherche à construire un gouvernement économique commun mais les personnalités mises en avant appartiennent toutes à la superclasse mondiale : le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, est un homme du Bilderberg et de la Trilatérale ; comme l’est Mario Monti, le nouveau premier ministre italien, par ailleurs ancien de Goldman Sachs ; tout comme Mario Draghi, le nouveau président de la BCE. Ce qu’on appelle la « gouvernance européenne » est de fait au service de la finance mondialisée.

L’Europe, une figure singulière face aux trois impérialismes : américain, musulman, chinois

Les peuples et les nations européennes sont en train de reprendre leurs chicaneries.
Pour deux raisons :
- l’Union européenne veut leur imposer des règles communes qui ne leur conviennent pas ;
- et dans le même temps l’Union européenne les livre pieds et poings liés à trois impérialismes :
•l’impérialisme financier des Etats-Unis et de la superclasse mondiale ;
•l’impérialisme commercial des Chinois ;
•l’impérialisme migratoire et civilisationnel des musulmans.
En face de cela, l’Europe ne peut survivre qu’en retrouvant le sens de son identité, de ses frontières et de ses intérêts. L’Europe a des concurrents, des adversaires, des prédateurs et même des ennemis. Son problème c’est que l’Union européenne ne veut pas en tenir compte.

lundi, 04 octobre 2010

L'ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l'affaire Sarrazin

L’ex-Chancelier Helmut Schmidt sur l’affaire Sarrazin

 

Extraits d’un entretien avec Helmut Schmidt à « Zeit Magazin », supplément illustré de l’hebdomadaire « Die Zeit » (Hamburg)

Propos recueillis par Giovanni di Lorenzo

 

schmidt.jpgQ. : Quel est le nerf que Sarrazin a effectivement touché ?

 

HS : Apparemment, il en a touché plusieurs en même temps. Parmi ces nerfs, il y a ceux d’un certain groupe de personnes. Par exemple, parmi nos concitoyens juifs, il y en a quelques-uns qui se sentent visés par une remarque, tout à fait en marge d’ailleurs du discours de Sarrazin, sur le « gène juif ». Toutefois, l’intérêt général pour les thèses de Sarrazin a au moins deux racines. Premièrement : la situation, qu’il décrit, sur laquelle il prend son point de départ et pour laquelle il propose une thérapie et énonce des conclusions, eh bien, cette situation est ressentie de manière identique par beaucoup de gens en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire le déficit d’intégration…

 

HS : Oui. Car les autres affirmations de Sarrazin ne sont pas partagées par tous. Deuxièmement : ces autres affirmations ont provoqué beaucoup de gens, surtout ceux de la presse et de la classe politique. Ces gens-là ont commencé par prendre une attitude très prononcée de mépris à l’égard de Sarrazin et ont jugé négativement ce qu’il disait. Jusqu’au jour où ils ont remarqué, journalistes en tête, qu’une bonne part de l’opinion publique pensaient très différemment d’eux. Alors ils se sont mis à réfléchir. Il faut ensuite ajouter un troisième point : le parti de Sarrazin, auquel il appartient depuis trente ou quarante ans, je veux dire celui des sociaux-démocrates, pense aujourd’hui à le jeter hors de ses rangs. Beaucoup de gens estiment que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et vous-même ?

 

HS : Je pense aussi que ce n’est pas correct.

 

Q. : Et pourquoi n’est-ce pas correct ?

 

HS : Il faut d’abord écouter, poser des questions, discuter. Jadis, nous avons eu toutes sortes de déviants au sein de la sociale démocratie allemande et Sarrazin n’est pas le premier qui se voit menacer d’une exclusion. Mais, dans le temps, nous les avons supportés, ces esprits rebelles. Au-delà de la cuisine interne de la SPD, ce qui est important, c’est le fait que la liberté de proclamer son opinion haut et fort pour que l’entende toute l’opinion publique, est désormais perçue comme mise en danger dans l’affaire Sarrazin. En réalité, elle n’est pas mise en danger. Mais lorsque quelqu’un dit quelque chose, qui ne me plait pas, et qu’alors je lui dis tout de go, que je ne lui serrerai plus la main, que je ne veux plus le voir, une telle attitude est perçue comme un mépris à l’endroit de l’opinion que l’autre a formulée. La constitution fédérale allemande autorise les bonnes politiques comme les fausses. La liberté d’opinion, garantie par l’article 5, est valable pour les opinions justes comme pour les opinions fausses. Alors si le social-démocrate Sarrazin, ancien sénateur de Berlin pour les finances, connaît le succès en formulant des assertions provocatrices  —et il n’y a aucun doute qu’elles sont provocatrices—  je lui aurais dit, moi, s’il me l’avait demandé, de modérer ses propos.

 

(…)

 

Q. : Considérez-vous que l’identité allemande et que l’existence même de l’Allemagne sont en danger vu le taux de naissance beaucoup plus élevé que l’on constate dans les couches les plus défavorisées de la population, surtout chez les immigrés ?

 

HS : Non, je ne perçois pas ce danger pour le moment. Mais je dois vous avouer qu’au début des années 70, j’ai demandé à ce que l’on freine l’immigration en provenance d’aires civilisationnelles trop étrangères à l’Allemagne, que j’ai considéré une telle mesure comme nécessaire et que je l’ai favorisée. Lorsque j’ai pris les fonctions de chef de gouvernement, nous avions 3,5 millions de travailleurs étrangers, ici en Allemagne ; quand j’ai quitté les affaires, nous en avions encore 3,5 millions. Aujourd’hui, nous avons à peu près 7 millions d’étrangers en Allemagne.

 

Q. : Mais, vous, vous n’avez pas réclamé un frein à l’immigration au nom de principes tirés de la génétique…

 

HS : C’est juste. Tout cela n’a rien à voir avec l’hérédité et la génétique. Si vous prenez par exemple une personne issue d’une culture ouest-européenne, comme celles de l’Espagne ou du Portugal, et que vous la transplantez à Hambourg Eimsbüttel, et que ses enfants vont là à l’école, en règle générale, tout va bien, tout se passe dans le bon ordre.  Avec ceux qui nous arrivent de Pologne, tout se passe même fort bien. Mais si vous transplantez une personne qui nous arrive d’Afghanistan ou du Kirghizistan pour s’installer au même endroit, sans que ses enfants ne comprennent le moindre mot d’allemand, alors vous récolterez tôt ou tard de sérieux problèmes à l’école.

 

Q. : Depuis peu, nous avons une jeune collègue, que vous verrez souvent assise en face de vous lors des conférences politiques du vendredi. Ses parents sont arrivés de Turquie il y a près de quarante ans. Ils étaient ouvriers d’usine ; la mère ne connaissait quasiment pas un mot d’allemand et elle devait imiter le caquètement des poules chez le boucher pour signifier qu’elle voulait du poulet. Mais leur fille est devenue journaliste à « Die Zeit »…

 

HS : Je n’ai pas dit que cela devait irrémédiablement mal se passer. Bien au contraire. Il y a beaucoup de cas où l’intégration réussit. Mais il y a aussi beaucoup d’autres cas, où elle ne réussit pas du tout. C’était la raison pour laquelle j’avais fait en sorte qu’on mette un terme au recrutement des « travailleurs-hôtes », comme on disait alors, et qu’on leur offre davantage de possibilités de retour au pays. Il est vrai que ces travailleurs avaient été recrutés dans l’idée qu’ils étaient effectivement des « hôtes » et que tout hôte, un jour ou l’autre, rentrerait chez lui. Mais beaucoup d’entre eux, de fait, ne le désiraient pas.

 

Q. : Pourquoi personne n’a envisagé, à l’époque, que ces travailleurs resteraient ?

 

HS : Parce que tous les Espagnols ne sont pas restés ; beaucoup d’Italiens et de Portugais les ont imités. Dans la plupart des cas, ne sont restés que les gens qui provenaient de pays où, sur les plans économique et social, tout allait beaucoup plus mal qu’ici en Allemagne.

 

Q. : Vous voulez dire des Musulmans issus de Turquie…

 

HS : Par exemple, mais pas seulement de Turquie, aussi des anciennes républiques de l’ex-Union Soviétique, de l’actuelle Fédération de Russie ou de pays du Proche Orient, comme le Liban notamment. De tous ceux qui sont venus de ces pays, beaucoup ont aimé demeurer en Allemagne. Or on aurait parfaitement pu prévoir que leur intégration allait s’avérer difficile. En réalité, le problème fondamental est le suivant, et il est juste que l’on en discute dorénavant sur la place publique : nous, les Allemands, n’avons pas été capables d’assimiler ou d’intégrer sept millions d’immigrés. Nous n’avons pas réussi car nous n’avons pas fait suffisamment d’efforts et nous n’avons pas entrepris les démarches qu’il fallait entreprendre. Nous avons intégré une grande partie de ces travailleurs, certes, mais une autre partie d’entre eux, et une partie considérable, nous ne l’avons pas intégrée. Malheureusement. Ce n’est pas tant la faute de ces immigrés, comme on dit aujourd’hui. La faute principale incombe aux Allemands eux-mêmes. Et cette faute vient du fait que nous n’avons pas discuté de la chose. On peut dire de Sarrazin ce que l’on veut, il a fait mouche et a osé aborder un sujet qui était quasiment tabou jusqu’ici.

 

(extrait d’un entretien paru dans « Zeit Magazin », n°38/2010).

jeudi, 20 mai 2010

LEAP: la dislocation géopolitique mondiale accélère son rythme

LEAP : la dislocation géopolitique mondiale accélère son rythme

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), 15 mai 2010

Comme anticipé par le LEAP – Europe 2020 en décembre 2009 et février 2010, le printemps 2010 marque bien un point d’inflexion de la crise systémique globale, caractérisé par son aggravation brutale du fait de l’ampleur insoutenable des déficits publics (voir novembre 2009) et de l’inexistence de la reprise tant annoncée (voir septembre 2009).

Les dramatiques conséquences sociales et politiques de ces évolutions reflètent par ailleurs bien le début du processus de dislocation géopolitique mondiale, comme anticipé en février 2009.

Enfin, les récentes décisions prises par les dirigeants de la zone Euro confirment les anticipations du LEAP, inverses du discours dominant de ces derniers mois, sur le fait que non seulement l’Euro n’«exploserait pas» à cause du problème grec, mais qu’au contraire la zone Euro sortirait renforcée de cette étape de la crise (1).

On peut même estimer que depuis la décision de la zone Euro, sorte de « coup d’Etat de l’Eurozone » soutenu par la Suède et la Pologne, de créer ce vaste dispositif de protection des intérêts de 26 Etats membres de l’UE (2), la donne géopolitique en Europe a radicalement changé. Parce qu’elle va à l’encontre des préjugés qui façonnent leur vision du monde, il va bien entendu falloir quelques mois à la plupart des médias et opérateurs, pour se rendre compte que, derrière l’apparence d’une décision budgétaro-financière purement européenne, il s’agit d’une rupture géopolitique à l’impact mondial.

Accroissement actuel des dettes nationales pour les USA, le Royaume-Uni, l'Euroland et le Japon (en vert : % de la dette par rapport au PIB / en rouge : augmentation prévue de la dette pour 2009 et 2010 / en jaune : données pour l'Allemagne) - Source : Commission Européenne (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Coup d’Etat de l’Eurozone à Bruxelles : les Etats fondateurs de l’UE en reprennent le contrôle

Nous analysons donc en détail, dans ce [numéro], les nombreuses conséquences pour les Européens et pour le monde de ce qui peut être appelé le « coup d’Etat » de l’Eurozone au sein de l’UE : face à l’aggravation de la crise, les Seize ont effet pris le contrôle des leviers de l’UE, construisant de nouveaux outils qui ne laissent plus d’autre choix aux autres membres que de suivre ou de s’isoler dangereusement. Dix des onze autres Etats membres ont décidé de suivre, à l’image des deux plus importants d’entre eux, la Suède et la Pologne, qui ont choisi de participer activement au dispositif mis en place par l’Eurozone (les huit autres sont actuellement, soit en train de négocier leur entrée dans la zone Euro comme l’Estonie dès 2011 (3), soit assistés directement par la zone Euro comme la Lettonie, la Hongrie, la Roumanie…). C’est une (r)évolution que notre équipe avait bien anticipée depuis plus de trois ans. Récemment, nous avions même précisé qu’il fallait s’attendre à une évolution rapide de la position de la zone Euro, une fois les élections régionales allemandes et l’élection législative britannique passées. Cependant, nous n’avions pas imaginé qu’elle se ferait en quelques heures, ni avec une telle audace quantitative (son montant de 750 milliards d’euros, soit 1.000 milliards de dollars) et qualitative (prise de contrôle de l’UE par l’Eurozone (4) et bond en avant en terme d’intégration économique et financière).

Toujours est-il que, sans le savoir et sans qu’on leur ait demandé leur avis, 440 millions d’Européens environ viennent d’entrer dans un nouveau pays, l’Euroland, dont certains partagent déjà la monnaie, l’Euro, et dont tous partagent désormais l’endettement et les moyens communs de surmonter les problèmes importants qu’il pose, dans le contexte de la crise systémique globale. Les choix budgétaires et financiers effectués lors du Sommet du week-end du 8 mai, en termes de réponse à la crise de l’endettement public européen, peuvent être appréciés différemment selon l’analyse que l’on fait de la crise et de ses causes. Et le LEAP développe ses propres analyses en la matière dans ce [numéro]. Mais, il n’est plus discutable qu’une rupture radicale de la gouvernance de l’Europe vient de prendre place : une gouvernance collective continentale vient d’émerger brutalement, ironiquement, 65 ans exactement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, célébrée d’ailleurs en grande pompe à Moscou le même jour (5) et au moment de la célébration de la fête de la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, l’ancêtre commun de l’UE et de l’Euroland. Cette simultanéité n’est pas une coïncidence (6) et marque une étape importante dans la dislocation géopolitique mondiale et la reconstitution de nouveaux équilibres globaux. Sous la pression des évènements déclenchés par la crise, l’Eurozone a ainsi entrepris de prendre son indépendance par rapport au monde anglo-saxon, dont les marchés financiers restent encore l’expression. Ces 750 milliards d’euros et cette nouvelle gouvernance européenne (des 26) constituent la mise en place d’un rempart contre les prochaines tempêtes générées par l’endettement insupportable de l’Occident, et qui vont affecter le Royaume-Uni puis les Etats-Unis (cf. numéro d’avril 2010), créant des désordres dont la « crise grecque » n’aura donné qu’un faible aperçu.

Le FME privera à terme le FMI de 50% de sa principale contribution, celle des Européens

A ce propos, le LEAP souhaite rappeler une vérité que la plupart des médias ignorent depuis plusieurs semaines : contrairement au discours dominant, le FMI, c’est d’abord et avant tout de l’argent européen. En effet, un Dollar sur trois du FMI est apporté par les Européens, contre seulement un sur six pour les USA (leur part a été divisée par deux en 50 ans). Et l’une des conséquences des décisions européennes de ces derniers jours, c’est que cela ne sera plus le cas très longtemps. Notre équipe est convaincue que d’ici trois ans au plus tard, quand il sera temps de pérenniser en Fonds Monétaire Européen le fonds d’intervention créé les 8 et 9 mai 2010, l’UE réduira d’autant sa contribution au FMI. On peut estimer, dès maintenant, que cette réduction de la contribution européenne (hors Royaume-Uni) sera d’au moins 50% : cela permettra au FMI de devenir plus global en rééquilibrant automatiquement les parts des BRIC, et en obligeant dans la foulée les USA à abandonner leur droit de veto (7) ; mais cela contribuera également à le marginaliser fortement, puisque l’Asie a déjà créé son propre fonds d’intervention d’urgence. C’est un exemple qui illustre combien les décisions européennes du début mai 2010 sont grosses de changements géopolitiques d’envergure, à l’échelle des toutes prochaines années. Il est d’ailleurs peu probable que la plupart des décideurs impliqués dans le « coup d’Etat de l’Eurozone » aient bien compris les implications de leurs décisions. Mais personne n’a jamais dit que l’Histoire était principalement écrite par des gens qui comprenaient ce qu’ils faisaient.

Evolution des contributions au FMI par pays/zone (1948-2001) - Source : FMI / Danmarks National Bank - 2001

Le Royaume-Uni : isolé désormais face à une crise historique

L’une des causes et des conséquences à la fois, de cette évolution, c’est la complète marginalisation du Royaume-Uni. Son affaiblissement accéléré, depuis le début de la crise, concomitant à celui de son parrain américain, a créé la possibilité d’une reprise en main complète et sans concessions de l’évolution du projet européen, par les Continentaux. Et cette perte d’influence renforce, en retour, la marginalisation de la Grande-Bretagne, puisque les élites britanniques sont piégées dans le déni de réalité qu’elles ont également fait partager à leur peuple. Aucun des partis britanniques, pas même, à ce stade, les Libéraux-Démocrates pourtant plus lucides que les autres forces politiques du royaume, ne peut envisager revenir sur des décennies de discours accusant l’Europe de tous les maux et affublant l’Euro de toutes les tares. En effet, même si leurs dirigeants se rendaient compte de la folie d’une stratégie consistant à isoler chaque jour un peu plus la Grande-Bretagne, alors même que la crise mondiale passe à la vitesse supérieure, ils se heurteraient à cet euroscepticisme public qu’ils ont entretenu au cours des années passées. L’ironie de l’Histoire a encore été bien présente au cours de ce week-end historique des 8/9 mai 2010 : en refusant de se joindre aux mesures défensives et protectrices communes de l’Eurozone, les élites britanniques ont, de facto, refusé d’attraper la dernière bouée de sauvetage qui passait à leur portée (8). Le continent européen va maintenant se contenter de les regarder essayer de trouver les 200 milliards d’euros dont leur pays a besoin, pour boucler le budget de cette année (9). Et si les dirigeants londoniens pensent que les spéculateurs de la City auront des états d’âmes pour briser la Livre sterling et vendre les Gilts, c’est qu’ils n’ont pas bien compris l’essence même de la globalisation financière (10), ni consulté les nationalités de ces mêmes opérateurs (11). Entre Wall Street qui est prêt à tout pour attirer les capitaux mondiaux (il suffit de demander à la place suisse ce qu’elle pense de la guerre que se livrent les places financières mondiales), Washington qui se démène pour aspirer toute l’épargne mondiale disponible et un continent européen qui s’est dorénavant placé sous la protection d’une monnaie et d’un endettement communs, les jeux sont déjà faits. Nous n’en sommes toujours qu’à l’étape du drame, car les principaux acteurs anglais n’ont pas encore compris le piège dans lequel ils se sont enfermés ; d’ici quelques semaines, nous passerons à la tragédie britannique car, à l’été, tout le Royaume-Uni aura identifié le piège historique dans lequel le pays s’est placé tout seul.

Ainsi, au moment où l’Euroland émerge à Bruxelles, le Royaume-Uni se débat avec un Parlement indécis, l’obligeant à passer par un gouvernement de coalition qu’il n’a pas connu depuis 1945 et qui conduira le pays à de nouvelles élections d’ici la fin 2010.

Des élites et un peuple britannique dans la difficulté, qui vont devoir «penser l’impensable»

Quoi qu’en disent les protagonistes de la coalition qui s’installe à la tête du Royaume-Uni, le LEAP estime en effet très improbable que cette alliance puisse durer plus de quelques mois. La structure très disparate des deux partis concernés (les Conservateurs comme les Libéraux sont très divisés sur nombre de sujets), conjuguée aux décisions impopulaires, conduit cet attelage tout droit vers des crises internes à chaque parti et donc, à une chute du gouvernement. Les Conservateurs vont d’ailleurs jouer cette carte car, à la différence des Libéraux-Démocrates, ils ont les moyens financiers de « se payer » une nouvelle campagne électorale d’ici fin 2010 (12). Mais, l’écueil sous-jacent le plus dangereux est d’ordre intellectuel : pour éviter la tragédie qui s’annonce, le Royaume-Uni va devoir « penser l’impensable », reconsidérer ses convictions profondes sur son identité insulaire, sa « nature » trans-atlantique, son rapport à un continent désormais en voie d’intégration complète, lui qui, depuis des siècles, pense le continent en terme de division. Pourtant, la problématique est simple : si le Royaume-Uni a toujours estimé que sa puissance dépendait de la division du continent européen, alors, en toute logique, au vu des évènements en cours, il doit désormais reconnaître qu’il s’achemine vers l’impuissance… et en tirer les conclusions pour, lui aussi, effectuer un « saut quantique ». Si Nick Clegg semble équipé intellectuellement pour faire ce saut, ni les Conservateurs de David Cameron, ni les élites britanniques dans leur ensemble, ne paraissent encore mûres. Dans ce cas, la Grand-Bretagne devra, hélas, en passer par la case « tragédie » (13).

En tout état de cause, ce week-end des 8/9 mai 2010 en Europe, plonge nombre de ses racines directement dans la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences (14). C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de la crise systémique globale, telle qu’annoncée par le LEAP en février 2006 : elle met « fin à l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945 ».

Une autre de ces caractéristiques, est l’envolée du cours de l’or (en particulier par rapport au Dollar US), face à la crainte croissante concernant l’ensemble des monnaies fiduciaires (voir le numéro de janvier 2010) (15) ; car, pendant que tout le monde parle de l’évolution de l’Euro par rapport au Dollar US, le Dollar reste à ses niveaux historiques les plus bas, quand il est mesuré par rapport à ses principaux partenaires commerciaux (voir graphique ci-dessous), signe de la faiblesse structurelle de la devise américaine. Dans les mois à venir, comme anticipé par le LEAP, l’Euro va retrouver son niveau d’équilibre de moyen terme, au-dessus de 1,45 dollar pour un euro.

Dans ce numéro, avant de présenter ses recommandations concernant les devises, la bourse et l’or, le LEAP analyse ainsi, plus en détail, la pseudo-reprise américaine, qui est essentiellement une vaste opération de communication destinée, en interne, à faire repartir la consommation des ménages (tâche impossible désormais) et, en externe, à éviter l’affolement des créditeurs étrangers (au mieux, ce seront quelques trimestres de gagnés). Les Etats-Unis prétendent ainsi pouvoir échapper à une brutale cure d’austérité, comme les autres pays occidentaux ; alors qu’en fait de reprise, c’est une « déprise » ou une « unrecovery », comme le titre avec humour Michael Panzner, dans un article exemplaire, publié le 27 avril 2010 dans Seeking Alpha.

Evolution du Dollar Index rapporté aux principaux partenaires commerciaux, et de l'index des hausses et baisses cumulées du Dollar par rapport aux huit devises principales - Source : BCA Research, Bloomberg, JP Morgan Chase, avril 2010

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Notes :

(1) La faiblesse très relative de l’Euro, par rapport au Dollar US, constitue un énorme avantage compétitif pour les exportations de l’Eurozone et handicape, au contraire, les tentatives américaines de réduire le déficit commercial du pays (d’ailleurs le déficit commercial US s’est accru en mars 2010). Les prochains mois vont voir cette détérioration s’accentuer. Source : AP/NDTV, 12 mai 2010

(2) Le Royaume-Uni s’est en effet, de facto, placé hors de cette protection. Pour notre équipe, c’est une étape de plus franchie par le Royaume-Uni en direction de la crise historique dans laquelle il va se débattre, tout seul, à partir de l’été 2010. Même le Financial Times s’est fait l’écho de ce risque croissant. S’il faut faire une comparaison avec la crise du système bancaire de 2008, le Royaume-Uni ressemble de plus en plus à Lehman Brothers, pilier d’un système qui refuse de s’avouer qu’un opérateur si central puisse être aussi dangereusement affaibli et qui finit par provoquer un effondrement du système lui-même. Pour pousser l’analogie une étape plus loin, demandez-vous qui va jouer le rôle d’AIG dans les semaines et mois qui suivront. Source : CNBC, 11 mai 2010

(3) C’est en juillet 2010 que la décision finale sera prise. Source : France24, 12 mai 2010

(4) Le 9 mai 2010, les 27 ministres des finances de l’UE ont en effet été sommés d’endosser les décisions du sommet de l’Eurozone qui avait réuni la veille les seize chefs d’Etat et de gouvernement de la zone Euro, faute de quoi l’Eurozone agirait seule et laisserait donc les onze autres pays dépourvus de protection face à la crise financière. Seul le Royaume-Uni, par réflexe et du fait de sa crise politique, a refusé le « diktat », mais sans être en mesure de s’y opposer comme il aurait pu le faire il y a encore un an, avant que son influence ne commence à s’effondrer.

(5) Source : RFI, 09 mai 2010

(6) Non pas que Moscou ait quoi que ce soit à voir avec les décisions prises à Bruxelles les 8 et 9 mai.

(7) Source : Bretton Woods Project, 19 mars 2008

(8) A ce sujet, le LEAP voudrait tordre le cou à la fable monétaire qui circule à longueur de médias économiques et reprise en cœur par la plupart des économistes : le fait de pouvoir dévaluer sa monnaie à « volonté » n’est pas du tout un facteur d’indépendance, ni un instrument constructif de sortie de crise ; bien au contraire. D’une part, ces dévaluations sont imposées par les « marchés », c’est-à-dire par des forces extérieures au pays dont la dernière préoccupation est l’intérêt du peuple concerné par la dévaluation ; d’autre part, ces dévaluations conduisent inévitablement à un appauvrissement du pays et à sa dépendance croissante vis-à-vis de ses partenaires aux devises plus fortes qui, dans un système de libre circulation des capitaux, peuvent acheter les « bijoux de famille » du pays à peu de frais. Le processus en cours dans l’Eurozone, qui impose en effet de difficiles cures d’austérité, est entrepris dans un cadre collectif avec, pour objectif, de permettre aux Etats concernés de rétablir des finances publiques saines, tout en préservant les grands équilibres du modèle socio-économique européen. Face à l’Eurozone, le FMI n’est qu’un acteur secondaire, qui n’est là que pour apporter un peu d’expertise technique et quelques dizaines de milliards d’Euros d’appoint, dizaines de milliards qui sont une part bien modeste de la grosse contribution des Européens au FMI en 2010 : plus de 30% du total, contre à peine plus de 15% pour les Etats-Unis.

(9) Et ce n’est pas parce que c’est un Français qui le dit publiquement, à savoir Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité française des Marchés Financiers et ancien ministre des Affaires européennes, que c’est nécessairement faux. Source : Le Figaro, 11 mai 2010

(10) Comme le souligne fort justement Paul Mason dans son article publié sur la BBC le 11 mai 2010, les réactions des marchés vont affecter le Royaume-Uni et, en matière d’obligations, à la différence des actions, la taille des opérateurs peut faire toute la différence.

11) Il va être très intéressant de suivre le conflit avec la City que la coalition au pouvoir à Londres déclare vouloir ouvrir, en annonçant qu’elle va morceler les grandes banques britanniques d’ici un an. Source : Telegraph, 12 mai 2010

(12) Source : DailyMail, 04 mai 2010

(13) Et nous ne nous attardons même pas sur l’émergence croissante de la «question anglaise» au sein d’un Royaume de plus en plus désuni, suite aux « dévolutions » successives qui autonomisent de plus en plus l’Ecosse, le pays de Galles et l’Ulster. Il faut lire, à ce sujet, le très intéressant article de Tim Luckhurst, publié le 09 mai 2010 dans The Independent.

(14) Et même au-delà, puisque David Cameron (43 ans) est le plus jeune premier ministre britannique depuis 200 ans et George Osborne (38 ans), le plus jeune Chancelier de l’Echiquier depuis 125 ans. Cela suffira-t-il ? Rien n’est moins certain, puisque les lecteurs du LEAP savent que nous estimons que la crise remet en cause un ordre du monde établi il y a près de quatre cents ans, instituant la City de Londres comme place financière mondiale. Peut-être faudra-t-il aller chercher des dirigeants britanniques aux qualités inconnues depuis plus de quatre cents ans ? Source : Telegraph, 12 mai 2010

(15) Signe des temps, l’Emirates Palace, l’hôtel le plus luxueux d’Abou Dhabi, vient de mettre en place le premier distributeur automatique de mini-lingots d’or, en lieu et place des traditionnels distributeurs de billets. Source : CNBC, 13 mai 2010

LEAP – Europe 2020

mercredi, 24 février 2010

Kriegsvorbereitungen: Nach 28 Jahren rüsten sich Argentinier und Briten vor den Falkland-Inseln für die nächste Schlacht

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Kriegsvorbereitungen: Nach 28 Jahren rüsten sich Argentinier und Briten vor den Falkland-Inseln für die nächste Schlacht

Udo Ulfkotte / Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Unbemerkt von deutschen »Qualitätsjournalisten« rüsten sich Briten und Argentinier für einen neuen Falkland-Krieg. Der letzte hat rund tausend Menschen das Leben gekostet. In der kommenden Woche wird sich der Ton verschärfen, die Argentinier durchsuchen nun alle Schiffe, die auf die Falkland-Inseln wollen. Denn die Briten wollen dort die Ölförderung aufnehmen. Die Argentinier aber sehen die Inselgruppe weiterhin als ihr Staatsgebiet an.

Zwischen April und Juni 1982 führten Großbritannien und Argentinien Krieg um die Falkland-Inseln (auch Malwinen – argentinisch »Islas Malvinas« – genannt), die Sandwich-Inseln und um Südgeorgien. Der damalige amerikanische Präsident Ronald Reagan sagte zu jener Zeit, er können  nicht verstehen, warum sich zwei Verbündete um »einige eisige Felsen« stritten. Doch es ging nicht um die kaum bewohnten Felsen. Es ging schon damals um die vermuteten reichen Ölvorkommen. Argentinien beharrt seither weiterhin auf dem Besitzanspruch in Bezug auf die Inseln. Der Konflikt zwischen beiden Staaten um die Rohstoffe der Region ist zwar seither in Vergessenheit geraten, aber nicht gelöst.

Vor dem Hintergrund der schweren britischen Wirtschaftskrise sucht die Londoner Regierung nun nach neuen Einnahmen und nach einer Möglichkeit, die immer unzufriedender werdende britische Bevölkerung geschlossen hinter sich zu vereinen. Mit einem neuen Krieg um die Falkland-Inseln könnte sie beides erreichen: Die Briten patriotisch hinter sich aufreihen und Großbritannien nach den versiegenden Nordeefeldern endlich große neue Ölvorkommen dauerhaft sichern lassen. In aller Ruhe hat die Lononer Regierung in den vergangenen Wochen Ölbohrungen auf den Falkland-Inseln vorbereitet – und parallel dazu »rein zufällig« immer mehr Kriegsschiffe und Truppen in die Region verlegt.

Die Argentinier kontrollieren nun alle Schiffe, die in Richtung der umstrittenen Inselgruppe fahren und durchsuchen diese. Ein britisches Schiff mit Ölbohrausrüstung haben sie gerade beschlagnahmt.

Nun will Buenos Aires offiziell wieder die Kontrolle über den gesamten Seeverkehr zwischen Südamerika und der Inselgruppe ausüben, die ohnehin energisch von Argentinien beansprucht wird, auch wenn dort Briten leben. Mit der Entdeckung gewaltiger Erdöl- und Gasvorräte in dem Seegebiet um die drei großen Inseln geht der Streit nun in die nächste – möglicherweise kriegerische – Runde. Denn die großen britischen Ölkonzerne vermuten allein unter einem einzigen Feld südlich der Falklands mindestens 60 Milliarden Barrel Öl. Wenn das zutrifft, dann wäre es etwa ein Drittel mehr, als bislang in der gesamten Nordsee gefördert wurde. Man muss, um sich die gewaltige Dimension vorstellen zu könenn, auch wissen: Das größte Ölfeld der Welt, Ghawar in Saudi-Arabien, wird auf 80 Milliarden Barrel geschätzt.

Großbritannien hat zum Schutz der genannten Ölvorkommen schon wieder mehr als tausend Soldaten auf der Inselgruppe stationiert, vor der Küste zudem Fregatten und einen Zerstörer. Luftlandetruppen werden derzeit verlegt. In den nächsten Tagen wird eine Ölbohrinsel zu den Inseln geschleppt. Die Argentinier sehen das als offene Kriegserklärung an. Wenn die Londoner Regierung will, dann kann sie die unzufriedene eigene Bevölkerung nun jederzeit mit einem spontanen Krieg von den inneren Problemen ablenken.

 

Donnerstag, 18.02.2010

Kategorie: Allgemeines, Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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