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dimanche, 05 octobre 2025

Andrej Babiš triomphe en République tchèque – Bruxelles en mode panique

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Andrej Babiš triomphe en République tchèque – Bruxelles en mode panique

Source: https://report24.news/andrej-babis-triumphiert-in-tschech...

Les Tchèques en ont manifestement assez de la politique autodestructrice du cartel des partis inféodés à Bruxelles. Le parti ANO d'Andrej Babiš est arrivé largement en tête des élections législatives. Un nouveau succès des "patriotes pour l'Europe" et un nouveau coup dur pour les eurocrates.

Les eurocrates bruxellois ont dû hyperventiler collectivement samedi soir. Andrej Babiš, tour à tour qualifié par la presse de «Trump tchèque» ou de «milliardaire qui a trop d'opinions», a encore frappé: il a rallié les électeurs à sa cause, humilié l'establishment et semé à nouveau la panique parmi les partisans du politiquement correct sur le continent. Son parti ANO a remporté haut la main les élections législatives tchèques.

Babiš a déclaré laconiquement: «Nous voulons sauver l'Europe». Une phrase qui est à peu près aussi bien accueillie à Bruxelles que la proposition de mettre fin à la propagande sur le genre. Car pour Babiš, sauver ne signifie pas «plus de centralisme», «plus d'union de la dette» ou «plus de wokeness», mais au contraire moins de Bruxelles, plus de Prague et moins d'idéologie, mais plus de sens des réalités.

Babiš a promis des salaires plus élevés, des impôts moins élevés et la fin de l'austérité, qui ne sert en réalité qu'à redistribuer les richesses du bas vers le haut. Les Tchèques, qui ont docilement soutenu le programme de l'UE ces dernières années et ont en contrepartie subi une hausse des prix, une désindustrialisation et une pénurie d'énergie, ont désormais voté pour un revirement.

Le rêve bruxellois d'une Europe « progressiste » implose face à la résistance de ceux qui n'ont plus envie de se sacrifier pour des guerres étrangères, l'hystérie climatique et le chaos migratoire.

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La réaction hystérique de Bruxelles est presque touchante. Les mêmes fonctionnaires qui se présentent comme les défenseurs de la démocratie et de l'État de droit lèvent les yeux au ciel chaque fois que le peuple ne vote pas comme ils l'avaient prévu. «Populisme», «extrémisme de droite», «ami de Poutine»: telles sont les accusations typiques lorsque les décisions démocratiques ne correspondent pas à leur programme. Pourtant, Babiš n'est pas anti-européen, comme on le prétend. Il ne veut pas isoler la République tchèque, mais souhaite une Europe qui ne s'étrangle plus elle-même. Pas étonnant qu'il s'allie avec Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, et qu'il bouscule l'UE avec d'autres «patriotes pour l'Europe». Bruxelles a besoin d'urgence d'une nouvelle dose de réalisme – et elle va l'obtenir, qu'elle le veuille ou non.

Le retour de Babiš est une nouvelle fissure dans la façade de «l'ordre fondé sur des règles» derrière laquelle se cache l'arrogance morale de l'Occident et ses valeurs. La façade s'effrite, et chaque nouvelle victoire électorale d'un réaliste dérangeant fait tomber un peu plus de crépi. Les gens ne veulent pas d'utopies climatiques, pas de paquets de milliards sans fin pour des fronts lointains, pas de leçons de morale administrées par des politiciens qui n'ont plus eux-mêmes à faire la queue à la caisse du supermarché. Andrej Babiš l'a compris. Et c'est pourquoi de nombreux Tchèques l'ont soutenu, lui et son parti ANO.

République tchèque - Un signal clair : les premiers dépouillements montrent une victoire électorale écrasante des patriotes

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République tchèqueUn signal clair: les premiers dépouillements montrent une victoire électorale écrasante des patriotes

Source: https://unzensuriert.at/312060-klares-signal-erste-stimma...

La République tchèque connaît un tournant politique: l'ancien Premier ministre Andrej Babiš devrait remporter une victoire électorale écrasante avec son mouvement ANO (« Oui ») et s'apprête à revenir à la tête du gouvernement.

Le parti frère du FPÖ nettement en tête

Après dépouillement d'environ la moitié des voix, ANO est clairement en tête avec 38,3% des suffrages, devant la coalition libérale-conservatrice au pouvoir Spolu du Premier ministre Petr Fiala, qui n'obtient qu'environ 20 % des voix.

Les deux autres partis patriotiques obtiennent également de bons résultats. Le parti "Motorists", associé à l'ANO et au FPÖ au sein du groupe européen « Patriots for Europe », recueille actuellement 7,1% des voix, tandis que le SPD (« Liberté et démocratie directe »), qui fait partie du même groupe européen que l'AfD allemande, en recueille 8,3%.

Changement d'orientation politique à Prague

Les Tchèques montrent ainsi clairement qu'ils en ont assez de l'explosion des prix, de la bureaucratie européenne et d'un gouvernement qui se soucie davantage de l'Ukraine, de la politique sociale de gauche et de Bruxelles que de sa propre population.

Cette élection est considérée comme le signe d'un changement d'orientation politique en Europe centrale. Outre les gouvernements hongrois et slovaque, la République tchèque va désormais exiger davantage d'autonomie et moins d'idéologie de gauche à Bruxelles.

Babiš, la voix du peuple

Pendant la campagne électorale, Babiš s'est présenté comme l'antithèse d'un establishment déconnecté de la réalité, responsable de la forte inflation et de la baisse du pouvoir d'achat. Selon lui, le chef du gouvernement, Fiala, « a laissé tomber la population et gaspillé des milliards, alors que les familles ont du mal à payer leurs factures de chauffage ».

Dans ce contexte, la guerre en Ukraine a été un thème central de la campagne électorale. Babiš a annoncé la fin de la controversée « initiative tchèque sur les munitions », qui finançait les livraisons d'armes à Kiev.

Une politique pour son propre pays

« Nous devons nous occuper de nos propres citoyens et attendre que la guerre soit terminée », a-t-il déclaré. Dans le même temps, il a annoncé son intention de relancer le groupe de Visegrád, c'est-à-dire la coopération étroite entre la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne, afin de renforcer un bloc souverain d'Europe centrale au sein de l'UE qui s'oppose aux directives paternalistes de Bruxelles.

Malgré sa proximité avec Viktor Orbán et Robert Fico, Babiš rejette les accusations selon lesquelles il souhaiterait mener une politique «pro-russe». Il souligne lui-même ne pas être un ami de Poutine, mais plutôt un admirateur de Donald Trump. Sa position: Prague doit définir ses propres intérêts, et non Washington, Bruxelles ou un autre pays.

Une coalition gouvernementale de droite probable

Si le dépouillement des votes confirme les résultats actuels, les partis patriotiques formeront ensemble la majorité au Parlement à Prague.

Babiš, Tomio Okamura du SPD et Petr Macinka du nouveau mouvement des « motoristes », qui s'opposent fermement à la politique climatique de l'UE et militent pour un renforcement des compétences nationales, pourraient former un gouvernement patriotique de droite.

Tiraillements moldaves

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Tiraillements moldaves

par Georges Feltin-Tracol

Le dimanche 28 septembre 2025 s'est déroulée l’élection des 101 députés du parlement monocaméral de la Moldavie. Coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, ce pays de 33 700 km² et d’environ trois millions d’habitants sans oublier un million vivant à l’étranger, suscite l’intérêt, l’attention et la convoitise de voisins plus ou moins proches. Son existence même procède des fracas de la géographie, de l’histoire et de la démographie.

Ancien membre de l’URSS, la Moldavie concentre tous les affres issues de l’effondrement de l’ancienne puissance soviétique. Malgré un drapeau assez similaire, les armoiries étatiques en plus, et l’usage du roumain, la Moldavie – capitale : Chisinau - ne se confond pas avec la région éponyme, cœur historique de la nation roumaine. Le moldave est d’ailleurs un parler roumain qui, à l’époque soviétique, s’écrivait en alphabet cyrillique. Des Moldaves plutôt russophones préfèrent se référer à la Moldova. Problème sémantique permanent pour une terre toujours revendiquée !

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Moldavie désigne en effet deux territoires contigus. Le premier s’étend entre l’Ouest des Carpates et le fleuve Prout, constitue une région roumaine avec pour ville principale Jassy. Le second situé entre le Prout et la rive occidentale du fleuve Dniestr s’appelle aussi la Bessarabie du nom d’une dynastie moldave. Quant à la rive orientale, elle a été nommée la Transdniestrie. Cette seconde Moldavie voit à la fin du Moyen Âge les Ottomans amputer à leur profit sa partie méridionale autour du bourg de Boudjak, ce qui la coupe de tout accès à la Mer noire.

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Les groupes ethniques présents en Moldavie imaginent un destin politique différent. Au moment de la dislocation de l’Union Soviétique, les Moldaves roumanophones et les Roumains unionistes ont espéré dans le rattachement de la Moldavie à la Roumanie. Les puissances occidentales rejetèrent cette aspiration louable. Superviseur de la soi-disant « transition démocratique » à l’Est entre 1991 et 1993, le président du Conseil constitutionnel français, Robert Badinter, sacralisa l’intangibilité des frontières, quitte à favoriser les conflits armés.

Des violences affectèrent rapidement le nouvel État. Craignant une éventuelle intégration dans l’ensemble roumain, la minorité gagaouze – des turcophones convertis au christianisme orthodoxe au XVe siècle – proclame son indépendance en août 1990 avant de bénéficier d’un statut de république autonome au sein de l’État moldave. Élisant au suffrage universel direct un bashkan (le gouverneur), la Gagaouzie se compose de quatre territoires non continus.

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Cette solution constitutionnelle ne concerne pas la Transnistrie ou  « République moldave du Dniestr ». S’étirant sur une bande de 500 km² entre le Dniestr et la frontière ukrainienne, la Transnistrie défend l’autodétermination des populations slavophones (environ 28 % d’Ukrainiens et 25 % de Russes), d’où sa sécession en 1991. C’est toujours à l’heure actuelle un « État-fantôme » non reconnu sur le plan diplomatique qui maintient néanmoins une garnison militaire russe de 1500 hommes (la 15e armée). Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement du maréchal roumain Ion Antonescu avait créé une région spéciale – la grande Transnistrie – s’étendant de la Podolie aux berges du Dniestr et du Boug. Il faut noter qu’en 2005 est fondée à la demande de l’Union dite européenne l’Eurorégion Siret – Prout – Dniestr qui couvre à la fois la Roumanie et la Moldavie.

Quand éclate la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022, les commentateurs se surprennent qu’à part quelques missiles tombés sur le sol transnistrien et de brefs incidents, ni les Russes, ni les Ukrainiens n’utilisent ce foyer séparatiste pour lancer des offensives. Des liens économiques étroits, parfois mafieux, existent en fait entre Tiraspol et Kyiv si bien qu’aucun protagoniste n’a vraiment intérêt à ouvrir un nouveau front. Les Ukrainiens considèrent la Transnistrie qui a maintenu le décorum soviétique et les statues du camarade Vladimir Illich comme un espace neutre où se nouent de fructueuses affaires. Kyiv se méfie de tout projet grand-roumain et n’oublie pas qu’Odessa fut un port roumain entre 1941 et 1944…

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L’actuel gouvernement moldave, fort d’une majorité absolue au Parlement sortant grâce aux députés du PAS (Parti Action et Solidarité), ne cache pas son orientation euro-atlantiste. Ainsi a-t-il interdit le port du ruban noir et orange de Saint-Georges et le symbole Z. En revanche, la Gagaouzie ignore tout simplement ces interdictions, car les Gagaouzes conservent un tropisme moscovite. Depuis la fin de l’année 2023, le parlement autonome gagaouze a rompu toute relation officielle avec le gouvernement et les autres institutions moldaves. Les autorités gagaouzes dénoncent, sous couvert de lutter contre la corruption, le PAS de volonté centralisatrice.

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La réalité est toutefois plus complexe et moins binaire. Certes, certains Moldaves souhaitent rejoindre le monde russe tandis que d’autres rêvent d’unir la Moldavie à la Roumanie. Mais des Moldaves aspirent à rester indépendants, voire à former une « grande Moldavie » aux dépens des Roumains (le moldovenisme) alors qu’une infime minorité a envisagé avant la guerre de 2022 une éventuelle intégration à l’Ukraine.

Le gouvernement moldave et les Occidentaux s’élèvent contre les ingérences russes dans les affaires intérieures moldaves tout en pratiquant une influence atlantiste poussée. Ces mêmes Occidentaux se taisent, approuvent ou se félicitent de l’expulsion du champ électoral de certaines formations politiques suspectées de collusions avec Moscou. Le 26 septembre dernier, à la demande du ministère de la Justice et au lendemain d’un jugement rendu par la cour d’appel de Chisinau, la commission électorale moldave interdit d’activités pour un an le mouvement Cœur de la Moldavie, membre du Bloc électoral patriotique avec les communistes et les socialistes, alliance soutenue par l’ancien chef d’État Igor Dodon (2016 – 2020).

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Le parti d’Irina Vlah (photo), ancien bashkan, se voit accusé d’achats de suffrages, de financement illégal et de blanchiment d’argent (on se croirait chez les macroniens et les socialistes hexagonaux !). Supposé lié à Moscou, le Bloc Alternatif entend dépasser le clivage gauche – droite. Jugé « populiste », Notre Parti de Renato Usatii se méfie à la fois des factions pro-occidentales et pro-russes et tendrait vers un moldovenisme modéré. Quant au bloc Victoire du banquier millionnaire moldavo-russo-israélien Ilan Shor, il n’a pas eu le droit de présenter des candidats, car son fondateur vit à Moscou. L’oligarque verserait des sommes d’argent à des milliers de Moldaves nécessiteux. Le gouvernement ne goûte guère cette charité intéressée. La police moldave a pris l’habitude de donner des amendes aux bénéficiaires d’Igor Shor d’un montant de 1 275 à 1 780 €. Une fortune pour les Moldaves !

La désinformation n’est pas seulement russe; elle provient aussi du gouvernement. Le lundi 22 septembre, les policiers arrêtent une centaine de personnes suspectées de préparer des opérations de déstabilisation. Les services russes les auraient formées lors d’un récent séjour en Serbie elle-même en plein tumulte politico-social. Serait-ce l’embryon d’une contre-révolution de couleur ? Les personnes arrêtées ont moins de chance que les Géorgiens parce qu’on attend toujours la réaction scandalisée de l’Union pseudo-européenne !

Ces initiatives liberticides se réfèrent aux restrictions politiques roumaines au moment de l’élection présidentielle controversée en 2024 – 2025 en attendant l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. On constate qu’une indéniable frénésie complotiste frappe maintenant les officines atlantistes.

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Gangréné par une corruption endémique, l’État moldave, le plus pauvre du continent européen, demeure par son histoire, sa population et sa géographie, tiraillé entre Bucarest, Moscou et Kyiv sans omettre l’ombre d’Ankara. Les cénacles islamo-nationalistes néo-ottomans turcs se souviennent que la Bessarabie relevait de l’Empire ottoman. Malgré leur confession chrétienne, leur fidélité au patriarcat de Moscou et leur russophilie, les Gagaouzes sont des turcophones, ce qui peut favoriser les volontés pantouraniennes.

Le destin imbriqué de la Moldavie, de la Gagaouzie et de la Transnistrie demeure énigmatique. Leurs velléités nationales se contrarient bien évidemment. Il faut donc craindre que la situation moldave soit plus que jamais insoluble à moyenne échéance. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 168, mise en ligne le 3 octobre 2025 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 04 octobre 2025

Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec

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Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec

Berlin. Cent jours se sont écoulés depuis l'entrée en fonction officielle de la coalition noire-rouge de Merz (= chrétiens-démocrates et socialistes). De nombreux électeurs sont désormais complètement désabusés et doivent se rendre à l'évidence que le changement politique promis ne se concrétise pas. Le gouvernement Merz poursuit sans discontinuer la politique ratée de ses prédécesseurs de la coalition « feu tricolore ». Merz, qui s'était présenté pour « réduire de moitié » l'AfD, s'est révélé être un exécutant sans volonté du programme gauche-vert – et a contribué à l'envolée inattendue de l'AfD.

Tous les problèmes fondamentaux du pays continuent de s'aggraver sous la coalition noire-rouge. L'immigration massive n'est pas stoppée, la désindustrialisation progresse et le pillage des contribuables pour des projets idéologiques se poursuit sans relâche. De nombreux secteurs de l'économie ont désormais perdu tout espoir et délocalisent de plus en plus leurs activités à l'étranger.

Le pouvoir réel reste entre les mains des forces qui mènent l'Allemagne dans la mauvaise direction depuis des décennies. S'appuyant sur le dogme du « mur coupe-feu » (= du "cordon sanitaire") et sur des structures parallèles centrées autour d'ONG généreusement subventionnées, les idéologues de gauche tiennent fermement les rênes. L'État de droit et la démocratie sont systématiquement sapés, tandis que le seul parti d'opposition sérieux est menacé d'interdiction. Cela ne reflète pas l'État de droit allemand, qui a déjà beaucoup souffert sous la ministre de l'Intérieur de gauche Nancy Faeser.

Mais la voix du peuple souverain se fait de plus en plus forte. Malgré toutes les campagnes de dénigrement et d'exclusion, l'AfD est désormais devenue la première force politique du pays dans les sondages. Rien ne pourra l'empêcher d'accéder aux responsabilités gouvernementales.

Le bilan historique du chancelier Merz est bien sûr désastreux. Après seulement cent jours au pouvoir, il entrera dans les annales de la République fédérale comme le président de parti qui aura achevé l'œuvre destructrice de Merkel, comme le fraudeur électoral qui aura facilement éclipsé tous les opportunistes et les girouettes qui l'ont précédé, notamment dans les rangs de l'Union (chrétienne-démocrate), comme l'homme de main d'un front uni de gauche woke inébranlable – et comme un échec sans précédent, laissant aux générations futures une dette colossale et une société en pleine désintégration (rk).

Source: Zu erst, Oct. 2025. 

La Belgique verse des pensions à des «co-veuves» de polygames au Maroc et en Algérie!

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La Belgique verse des pensions à des «co-veuves» de polygames au Maroc et en Algérie!

Les chiffres ne mentent pas: au début de cette année, 424 pensions de survie belges ont été réparties entre deux veuves d'un même homme polygame. Cela signifie que l'État belge reconnaît de facto les mariages polygames par le biais de la sécurité sociale, bien que la polygamie soit interdite par la loi en Belgique.

Plus frappant encore, dans le cas des allocations de transition – qui sont versées pendant 48 mois maximum en cas d'enfants à charge –, le montant intégral est versé deux fois. Dans ce cas, les deux veuves reçoivent donc chacune le montant total.

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La députée flamande Ellen Samyn, du VB (photo), qui a demandé à recevoir ces chiffres, qualifie cette pratique de « totalement inacceptable ». « La reconnaissance de facto de la polygamie par le gouvernement fédéral, y compris le double versement des allocations de transition, est totalement inacceptable », dénonce-t-elle.

Dans sa réponse à la question de Mme Samyn, le ministre des Pensions, Jan Jambon (N-VA), a indiqué que la Belgique respecterait tous les accords bilatéraux en la matière. Dans la pratique, cela signifie que les mariages polygames, qui sont légaux dans d'autres pays, ont également des conséquences fiscales et sociales en Belgique.

jeudi, 02 octobre 2025

Affaire Sarkozy: la France n’a que les représentants qu’elle mérite

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Affaire Sarkozy: la France n’a que les représentants qu’elle mérite

Par Pierre-Emile Blairon

Donc, Nicolas Sarkozy a été condamné ce 25 septembre 2025 à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 pour « association de malfaiteurs ». Il est convoqué le 13 octobre par le Parquet national financier pour connaître la date de son incarcération. Il sera le premier ex-président de la République (il a été président de la République française de 2007 à 2012) à effectuer un séjour en prison.

Ce jugement est le dénouement (provisoire) de l’une des nombreuses affaires dans lesquelles Sarkozy est incriminé.

Je répugne à parler à nouveau de cette crapule (dictionnaire de l’Académie française: Individu vil et malhonnête, capable des pires actions. Larousse : Individu sans moralité, capable des pires bassesses; canaille) mais je dois le faire pour compenser l’arrogance avec laquelle ce grossier personnage ose se poser en victime d’une machination de la justice et des médias alors que toute son action a visé, depuis son accession au pouvoir en 2007, à ruiner sciemment la France et les Français au profit d’intérêts étrangers (en l’occurrence, américains, Sarkozy ne s’en cachait même pas) comme le feront à sa suite Hollande et Macron élargissant le cercle des profiteurs et vendant la France à la découpe à qui veut bien l’acheter.

J’ai signé ici un article le 18 janvier 2025, titré: "Haute trahison : Sarkozy l’Américain" qui récapitule tous ses méfaits (tout au moins connus) dont la liste est longue (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/18/sarkozy-l-americain-6531523.html ).

Je disais dans cet article que « l’affaire Woerth-Bettencourt, l’affaire Bismuth, l’affaire des sondages de l’Élysée, l’affaire Bygmalion, ne constituent que des magouilles politicardes sans grand intérêt, car elles ne concernent que son intérêt personnel, et sa petite personne n’a que peu d’intérêt ».

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L’affaire du financement libyen

Sarkozy est finalement tombé à cause de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Pour préserver ses intérêts personnels dans cette rocambolesque histoire, Sarkozy n’a pas hésité à abattre les digues qui contenaient l’invasion africaine de la France et de l’Europe à partir de la Libye, faisant éliminer Kadhafi qui représentait le dernier rempart contre ce déferlement. Cette seule vilénie mériterait la peine de mort dans une société traditionnelle normale car cet homme est en cela responsable de la disparition quotidienne de Français tués par ces barbares entrés illégalement en France.

Mais il n’en est pas resté là dans le domaine de l’immigration sauvage, parce qu’il s’est débrouillé pour faire en sorte que ceux qu’il a fait ainsi rentrer en France par millions ne repartent plus car, comme le faisait remarquer un internaute: « Si vous avez des potes de droite qui soutiennent Sarko, rappelez-leur que c'est bien Sarko qui a fait supprimer la double peine qui permettait de renvoyer chez eux les délinquants étrangers. Et que donc chaque fois qu'un migrant clando qui cumule une ou plusieurs OQTF non exécutées, viole ou tue un Français, il y a littéralement l'ombre de Nicolas Sarkozy derrière ce drame » (Samir Mouhssine).

Et, bien sûr, les juges politisés qui refusent d’appliquer les lois françaises - parce que les lois existent, il n’est pas besoin d’en ajouter d’autres - sont également responsables de ces intrusions illégales sur le sol français.

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« Ziad Takieddine (photo), personnage clé des affaires libyennes, est mort », titre Le Point du 23 septembre 2023, « des suites d’une longue maladie » comme on dit, longue maladie opportunément interrompue par sa mort deux jours avant le procès dit «du financement libyen de la campagne de Sarkozy».

Je n’ai pour l’instant pas entendu un seul journaliste poser une question sur les causes exactes de ce décès, si ce n’est, dans l’article du Point qui suit, cette petite phrase sibylline: «dans des circonstances qui restent à préciser».

« L’intermédiaire libanais s’est éteint mardi matin à Beyrouth, emportant définitivement avec lui des informations clés sur les relations réelles de Nicolas Sarkozy avec le clan Kadhafi.

L'information a été confirmée au Point par plusieurs sources, dont son ex-avocate Me Élise Arfi: Ziad Takieddine, 75 ans, est décédé mardi 23 septembre 2025 au matin à Beyrouth, où il résidait depuis plusieurs années, dans des circonstances qui restent à préciser. Cet intermédiaire franco-libanais était au cœur du procès des affaires libyennes de Nicolas Sarkozy. Poursuivi en France, condamné dans le volet financier de l'affaire dite de Karachi à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt, il s'était enfui au Liban en juin 2020, pays qui n'extrade pas ses ressortissants» (Le Point, Erwan Seznec).

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La liste des méfaits du délinquant Sarkozy

Pour le reste, je vais laisser la parole à l’amiral Claude Gaucherand (photo) qui a énuméré les mauvaises actions du personnage, en tout cas, les plus choquantes, dans un texte récent du 25 septembre .

Politique intérieure

- Le Traité de Lisbonne: Refusé par référendum en 2005, le traité constitutionnel européen a été ressuscité sous forme de traité de Lisbonne, ratifié par voie parlementaire en 2008 sans consultation populaire. Sarkozy, alors président, a justifié cette manœuvre comme une “simplification institutionnelle”.

- Ruine d’EDF avec la loi NOME: Adoptée en 2010 sous l’impulsion de François Fillon et Nicolas Sarkozy, la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité (NOME) a imposé à EDF de vendre son électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents via l’Arenh (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique). Ce mécanisme, censé ouvrir le marché à la concurrence européenne, a été critiqué comme une “vente à perte” qui a endetté EDF de milliards d’euros et fragilisé la filière nucléaire française.

- Immigration choisie : Sous Sarkozy, l’immigration légale a atteint un pic de 250.000 titres de séjour annuels, malgré sa rhétorique de fermeté. Sa loi de 2006 sur “l’immigration choisie” a été un échec, avec seulement 14% d’immigration professionnelle contre un objectif de 50%.

- Discrimination positive : Plus provocateur, son discours de 2008 sur le “défi du métissage” – “Ce n’est pas un choix, c’est une obligation” – a annoncé la politique de quotas d’immigrés non-européens dans toutes les sphères de l’État et de la société, expression du multiculturalisme anglo-américain qu’il a voulu imposer en France.

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- Mayotte départementalisée : En 2009, Sarkozy a impulsé la départementalisation de Mayotte, effective en 2011, malgré les avertissements sur l’immigration clandestine massive. Résultat: une explosion démographique et des tensions sociales, des critiques qualifiant cela d'”erreur historique”.

- Théorie du genre à l’Éducation Nationale: En 2011, sous son mandat, des manuels scolaires de SVT ont intégré des chapitres sur le genre, expliquant que l’identité sexuelle est socio-culturelle autant que biologique.

- Fin de la double peine et politique du chiffre à la police: La réforme de 2003, impulsée par Sarkozy comme ministre de l’Intérieur, a limité les expulsions automatiques d’étrangers délinquants, vue comme un laxisme pénal. Parallèlement, sa “politique du chiffre” a poussé les forces de l’ordre à privilégier les statistiques (PV, interpellations) au détriment de la prévention, générant des dysfonctionnements persistants.

- Saccage de l’Hôpital public : Les réformes hospitalières de 2009 (loi HPST) ont renforcé les pouvoirs des directeurs et favorisé les partenariats public-privé, au détriment des soignants. Budgets rognés et fermetures de lits ont été dénoncés comme un “démantèlement” du service public, aggravé par la crise Covid.

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- Vente de 20% des réserves d’or de la France: Une perte de 40 milliards: En 2004, comme ministre, Sarkozy a vendu 589 tonnes d’or de la Banque de France pour 4,67 milliards d’euros. Avec la flambée du cours de l’or, cette opération a coûté à l’État environ 40 milliards d’euros en valeur actuelle.

- Ouverture à gauche : Sitôt élu sur une ligne de droite dure, Sarközy a ouvert son gouvernement à des figures historiques de gauche (le néo-conservateur Bernard Kouchner aux Affaires étrangères, le socialiste libanais Éric Besson à la Prospective) et à des personnalités non blanches ou d’origine immigrée, comme Rachida Dati (Justice), Fadela Amara (politique de subventions des quartiers ethniques), ou Ramatoulaye Wade. Il s’agit d’accélérer le multiculturalisme et la discrimination positive.

- Suppression du crime de haute trahison: La révision constitutionnelle de 2007, sous son impulsion, a remplacé la “haute trahison” par un vague “manquement aux devoirs”, supprimant une protection contre les abus présidentiels et protégeant potentiellement Sarkozy lui-même.

- Déclarations de Carla Bruni sur le “sang pourri” des Français: En 2010, Carla Bruni, épouse de Sarkozy, évoque “le vieux sang pourri” qui coule dans les veines des Français, en référence à leur supposée frilosité face à l’immigration et à la diversité raciale.

- Maintien des Accords d’Évian: Sarkozy a préservé les facilités d’immigration issues des accords de 1962, malgré les appels à leur renégociation, favorisant selon les détracteurs un flux migratoire incontrôlé.

- Enterrement du rapport sur le financement des syndicats de gauche: En novembre 2011, sous son mandat, un rapport parlementaire explosif sur les financements opaques des syndicats (plus de 5 milliards d’euros annuels, avec des abus via les comités d’entreprise et des publicités suspectes) a été rejeté et “enterré” par l’Assemblée, malgré six mois de travail et 45 auditions. Cette décision, prise à la veille des élections présidentielles de 2012, visait à se concilier la gauche syndicale en vue de la réélection de Sarközy.

- Constructions de mosquées: En 2006, le rapport Machelon, commandé par Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a autorisé les subventions communales aux lieux de culte, contournant la loi de 1905. Cela a accéléré la construction de mosquées (près de 2500 en 2012), souvent financées par des fonds qataris, via des baux emphytéotiques à 1 euro/an.

Politique étrangère

Néoconservatisme et soumission à l’OTAN: Sarkozy s’est distingué par un atlantisme fanatique, rompant avec la tradition d’indépendance française.

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Destruction de la Libye: Après avoir permis à Mouammar Kadhafi de poser sa tente à l’Élysée, Sarkozy, en 2011, a initié l’intervention de l’OTAN en Libye pour abattre un État jugé hostile à “Israël”. Soutenu par BHL, il a contribué à la chute de Kadhafi grâce à des milices djihadistes, laissant un chaos de grande ampleur s’installer, ouvrant un corridor migratoire béant qui n’a toujours pas été refermé. Cette guerre a entraîné la percée djihadiste dans le Sahel, notamment au Mali, qui a culminé avec le retrait en catastrophe des troupes françaises de toute l’Afrique de l’Ouest.

Revirements en Syrie: Après avoir réhabilité Bachar al-Assad en 2008 (invité au 14 juillet), Sarkozy a pivoté en 2011, appelant à une intervention militaire en 2012, sans aval de l’ONU.

Alignement sur “Israël” : Son discours à la Knesset en 2008 et ses condamnations de l’Iran ont marqué un soutien inconditionnel à l’entité sioniste, rompant avec l’équilibre traditionnel français au Proche-Orient.

Réintégration dans l’OTAN : En 2009, Sarkozy a ramené la France dans le commandement intégré de l’OTAN, abandonnant 43 ans d’exception gaulliste, le mouvement politique dont il provient.  Pro-guerre et pro-OTAN, il a aligné Paris sur Washington, au détriment d’une défense française et européenne autonome.

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Corruption qatarie : Sarkozy a favorisé l’influence islamo-qatarie en France via des investissements (PSG, Rafale) et une convention fiscale de 2008 exonérant les capitaux qataris. En contrepartie, le Qatar a financé son divorce d’avec Cécilia Cziganer Albeniz, mère de Louis Cziganer Albeniz Sarközy (3 millions d’euros via une rançon augmentée d’autant pour les infirmières bulgares en 2007).

Les enquêtes sur le Mondial 2022, attribué au Qatar, pointent un “pacte de corruption” lors d’un déjeuner élyséen en 2010, impliquant Sarkozy, Platini et l’émir du Qatar. Cette collusion culmine avec la guerre en Syrie, le Qatar voulant renverser Bachar Al Assad pour installer un pouvoir islamiste à Damas et faire transiter son gaz par le territoire syrien conquis avec l’aide de l’OTAN et de la France.

Ces éléments, d’une gravité rare, doivent être rappelés à tous ceux qui seraient prompts à se laisser influencer par la propagande de CNews (Bolloré) ou de TF1 (Bouygues), outils de désinformation aux ordres de la bourgeoisie dont Sarközy est l’ignoble masque.

Dans un État normal, Sarközy aurait été jugé par un tribunal populaire pour haute trahison, condamné à mort et fusillé. Et pas à cinq ans de prison dont tout le monde sait qu’il ne purgera que le dixième ».

Existe-t-il encore un peuple français ?

La question se pose pleinement quand on constate le déferlement de soutiens à Sarkozy qu’a suscitée sa condamnation.

- Soutien, bien sûr, de la classe politique (celle qui siège au Parlement et au Sénat) pour la simple raison que chacun de ces élus se sent concerné par la condamnation de Sarkozy puisqu’ils sont tous corrompus à des degrés divers et qu’ils risquent tous de subir le même sort un jour ou l’autre étant donné qu’ils n’ont pas plus de morale politique ou de morale tout court que Sarkozy: solidarité de caste, mais nous souhaiterions voir advenir une solidarité de destin.

En tête du peloton, l’inénarrable Marine Le Pen dont l’obstination à défendre les turpitudes du Système contre l’avis de 80% de ses propres électeurs devient un gag.

La lettre L’éclaireur  écrit avec pertinence: « Nous n’allons pas pleurer sur le sort de Nicolas Sarkozy, homme vénal, grossier, corrompu, héritier sans intelligence de certains réseaux des Hauts-de-Seine montés par un ancien vendeur de pastis qui, lui, même s’il était un personnage inquiétant, n’avait que la France en tête. Sarkozy, comme tous ceux de sa génération et des suivantes, n’a jamais pensé qu’à lui-même. Sarkozy, c’est tout de même le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et la forfaiture du traité de Lisbonne – ce pour quoi ceux qui l’ont fait élire l’avaient fait élire» et pointe du doigt quelques affirmations péremptoires et commentaires hasardeux de ces politicards sans conviction, mais aussi sans compétence, hormis celles de défendre à tout prix l’accès à leurs prébendes et à leurs fauteuils, tels l’eurodéputé F.-X. Bellamy, Jean-Philippe Tanguy du RN ou François Ruffin que cette bonne feuille donne en exemple; Marine Le Pen, dont c’est la profession initiale de connaître quelques rudiments de droit (elle n’a peut-être pas été assez attentive à ses cours?), aurait mieux fait de se taire: « Mme Le Pen s’inquiète pour son propre sort, pour son appel à venir début 2026. Elle commet un gros péché d’orgueil. Elle est bien la victime d’une exécution provisoire de la peine complémentaire d’inéligibilité, exécution provisoire sans fondement et contraire à une décision du Conseil constitutionnel ».

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- Solidarité sans faille aussi de la presse de grand chemin (comme les bandits) et de la dizaine de milliardaires qui emploient et payent grassement ces « pressetitués ».

J’avais relevé ce commentaire hallucinant sur Internet d’un quidam qui se dit journaliste à France Inter, hallucinant parce que chaque mot, ou presque, est une contre-vérité:

«La lourdeur de la condamnation par le tribunal correctionnel, alors qu’on a jugé une intention qui ne s’est pas concrétisée est insupportable. Les Français lui reconnaissent une volonté, un dynamisme dans l’action, je pense à la médiation en Géorgie face à Poutine, au sauvetage et rapatriement de nombreux otages, à la crise financière… Il n’a jamais démérité, à aucun moment quand on sait à quel point son mandat n’a pas été de tout repos. Il n’a pas mis non plus la démocratie entre parenthèses et en lambeaux, avec des états d’urgence à répétition, comme ses deux successeurs. Soyez rassurés, il n'y aura pas de piètre chantage, voire un aveu de faiblesse politique de la part de Nicolas Sarkozy...».

- Enfin, et c’était plus inattendu, soutien d’un certain nombre de Français qui sont allés jusqu’à créer des cagnottes pour « aider » financièrement leur idole comme si Sarkozy était dans le dénuement le plus complet (en comparaison, souvenez-vous que les autorités interdisaient aux Gilets jaunes d’aider par ce moyen les familles de ceux qui avaient été emprisonnés ou blessés par la police).

Paul-Eric Blanrue a eu ce bon mot : « La France est le seul pays au monde où les gueux soutiennent ceux qui les ont ruinés ».

Reconnaissons que le peuple français a disparu, corps et biens, dès les premiers mois de cette funeste décennie 2020, noyé dans les miasmes délétères d’une fausse pandémie « soignée » par de faux vaccins. Disparus l’esprit critique, le bon sens, le ton posé, sage et réfléchi, le goût des nuances et des subtilités, l’empathie, la bienveillance, la courtoisie. Les cerveaux furent vidés, siphonnés, retournés, les visages masqués, les accolades interdites (les gens se présentaient le poing en avant comme s’ils voulaient tuer leur interlocuteur), ce fut le déchaînement des comportements absurdes, agressifs, vulgaires, des jugements à l’emporte-pièce, sommaires, le triomphe de l’emprise du Système… et de la loi de la jungle.

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Comment cela a-t-il été possible ? Par un conditionnement vieux de plusieurs décennies par l’entremise de la petite lucarne.

Les plus touchés par la propagande, ce qu’on appelle de nos jours l’ingénierie sociale, ont été les vieux et les classes aisées, en bref, les bourgeois, ceux qui pour rien au monde ne renonceraient à leur zone de confort.

Exactement les crétins incultes qui, de soixante-huitards qu’ils étaient, toujours émus par leur révolution de pacotille, ont changé de camp (enfin, croient-ils) et sont devenus des droitards, voire des droitardés (contraction de droitards et d’attardés). Des gens qui ne réagissent que par instinct, qui ont partagé le monde en deux parties, celle que guident leurs pulsions primaires, leur manichéisme et leur dogmatisme, d’un côté, et de l’autre, tous ceux dont ils ne savent rien et n'en veulent rien savoir.

C’est ainsi que si vous condamnez le génocide en cours à Gaza, ces imbéciles vous mettront dans la catégorie des gueulards LFI qui détestent la France, si vous pensez que la peine qui a été infligée à Sarkozy est loin d’être suffisante, ils vous diront que vous approuvez le « mur des cons » érigé par le Syndicat de la Magistrature et si vous critiquez les retournements de veste destinés à préserver les médiocres intérêts d’une Marine Le Pen, ils vous diront que vous ne comprenez rien à sa subtile stratégie.

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Moi, je constate que les Français ne constituent plus un peuple, d’abord parce que la mémoire des individus appelés Français a été complètement vidée, méthodiquement, jusqu’à ce que ces individus n’aient plus conscience d’appartenir à un même groupe issu d’un lointain passé, ayant une histoire commune, un ensemble d'êtres humains qui ont pu, tout au long des siècles, créer, sur un même territoire, une identité résultant de la formation d’une culture commune, de principes communs, de mœurs similaires, de valeurs identiques que tous reconnaissent comme faisant partie intégrante de leur propre vie, permettant de la structurer et de la guider. Voilà ce qui forme une communauté de vie et de destin à nulle autre pareille et qui permet d’enrichir le monde de sa spécificité.

Je terminerai en citant les propos d’un écrivain, Jonathan Sturel, qui rapporte lui-même le témoignage de Patrick Buisson, qui avait bien connu Nicolas Sarkozy puisqu’il en était l’un des principaux conseillers.

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« Dans son livre ʺLa cause du peupleʺ publié en 2016, Patrick Buisson rapporte un certain nombre de propos surréalistes et littéralement anti-blancs tenus par Carla Bruni, en présence notamment de Bernard Kouchner, de Christine Ockrent, de l'acteur Jean Reno et bien sûr du président Sarkozy lui-même.

Carla Bruni, se moquant apparemment des gueux tels qu'ils étaient caricaturalement montrés dans le film ʺBienvenue chez les chtisʺ, se lance ensuite dans une fine analyse raciale et eugéniste qui ne souffre, d'après Buisson, aucune contestation de la part des témoins. Elle accuse les Français d'être frileux et de se satisfaire de l'entre-soi, et leur reproche de ne pas assez ʺrenouveler leur vieux sang pourriʺ, c'est-à-dire de ne pas se mélanger avec le magnifique sang neuf des populations immigrées.

Puis elle vante le Brésil, à ses yeux un modèle de réussite métissée qui devrait inspirer la France.

Puis loin dans la même discussion, elle explique que les Noirs sont plus musclés que les Blancs et moins gras, ce qui explique leurs exceptionnelles performances sportives dans tant de sports, ʺsauf la natationʺ qui est une discipline où, d'après elle, une masse musculaire trop importante serait un handicap, ce qui expliquerait que les Blancs, pour une fois, s'en sortent mieux que les Noirs. Kouchner riposte et déclare que si les Noirs ne remportent pas les médailles d'or en natation, c'est tout simplement parce qu'il n'y a pas beaucoup de piscines en Afrique, sans quoi, évidemment, ils écraseraient les Blancs dans cette discipline-là aussi.

Ces échanges ont eu lieu en présence de Nicolas Sarkozy le 26 avril 2008. Quelques mois plus tard, il fera le discours de Palaiseau sur le ʺdéfi du métissageʺ.

Voilà le niveau des discussions et des préoccupations au plus haut sommet de l'État lorsque Nicolas Sarkozy en était le chef. Voilà ce qui se disait sur nous, devant lui, avec lui, voilà comment nous autres, les Français, étions considérés par ce clan malfaisant et malsain.

Ces gens nous haïssent à des niveaux que l'on peine à pouvoir seulement s'imaginer. Jamais nous ne devrons verser une larme pour ces ordures. »

Notes:

(1) https://x.com/sergiodde/status/1971802452593635728

(2) https://www.eclaireur.eu/p/edito-sarkozy-le-vrai-scandale

mercredi, 01 octobre 2025

Von der Leyen: téléphone portable ou démission

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Von der Leyen: téléphone portable ou démission

Harald Vilimsky

Source: https://www.fpoe.eu/von-der-leyen-handy-oder-ruecktritt/

La manière dont Ursula von der Leyen gère ses communications par téléphone portable n'est pas le fruit du hasard, mais bien une habitude – qui remet en question la crédibilité des dirigeants de l'UE.

Ursula von der Leyen affiche un comportement qui se répète systématiquement: lorsque la situation devient délicate, les messages disparaissent.

Alors qu'elle était ministre allemande de la Défense, ses téléphones portables professionnels se sont soudainement retrouvés vides lors de l'affaire des consultants, juste au moment où une commission d'enquête demandait à les consulter.

Dans le cadre de l'accord sur les vaccins avec Pfizer, elle s'est elle-même vantée d'avoir négocié par SMS avec le PDG de l'entreprise. Mais lorsque les journalistes et les tribunaux ont voulu consulter ces communications, les messages étaient « introuvables ».

Et maintenant, l'accord avec le Mercosur: Emmanuel Macron lui a écrit personnellement via Signal pour lui faire part des préoccupations des agriculteurs français. Ce message s'est lui aussi évaporé dans les airs, grâce à la fonction d'autodestruction activée (l'ombudsman de l'UE mène actuellement une enquête).

Ce n'est pas un hasard, mais une méthode. Von der Leyen définit sans autre forme de procès ce qui est un document et ce qui ne l'est pas. Elle décide seule de ce qui est archivé et de ce qui disparaît dans les limbes numériques. Ce faisant, elle bafoue des principes fondamentaux: transparence, responsabilité, contrôle démocratique. Quiconque met sans cesse le Parlement, les tribunaux et les médiateurs devant le fait accompli n'a pas sa place à la tête de la Commission européenne.

Le problème ne réside pas dans un seul message supprimé. Il s'agit d'une tendance systématique à dissimuler des informations qui devraient être rendues publiques. Ursula von der Leyen doit donc soit rendre enfin ses communications publiques, soit démissionner de ses fonctions.

Les sanctions et les droits de douane sont utiles. À ceux qui les ignorent

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Les sanctions et les droits de douane sont utiles. À ceux qui les ignorent

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/le-sanzioni-e-i-dazi-servono-a-...

Les sanctions sont sans aucun doute utiles. Elles renforcent ceux qui ne les imposent pas. Tout comme les droits de douane. Les exportations de viande bovine américaine vers la Chine ont atteint une valeur de 8,1 millions de dollars en juillet et de 9,5 millions en août. L'année dernière, leur valeur était respectivement de 118 et 125 millions de dollars.

Les Chinois sont-ils devenus végétariens ? Non, les exportations de viande bovine australienne ont atteint 221 millions de dollars en juillet et 226 millions en août. Soit une augmentation d'environ 80 millions par mois par rapport à l'année dernière. Les exportations de viande brésilienne vers la Chine ont également augmenté.

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Le problème pour les États-Unis est que la viande australienne coûte moins cher que la viande américaine et que les consommateurs chinois risquent de continuer à préférer la viande australienne même après un éventuel accord sur les droits de douane entre Washington et Pékin.

Cela vaut pour la viande bovine en Chine, mais aussi pour tout autre produit partout ailleurs dans le monde. Si les consommateurs russes s'habituent à des fromages « faux italiens » qui coûtent moins cher que les originaux, ils pourraient continuer à les acheter même après la fin des sanctions.

C'est pourquoi les sanctions sont contre-productives pour ceux qui les appliquent. Et seuls des idiots finis, ou de mauvaise foi, peuvent ne pas comprendre l'absurdité du chantage de Trump à l'Europe: les États-Unis imposeront des sanctions très sévères à Moscou si l'Europe cesse d'acheter du gaz et du pétrole à la Russie.

Et où l'Europe devra-t-elle s'approvisionner? Chez son allié américain, bien sûr. Au même prix? Bien sûr que non. Un peu plus cher. Seulement quatre ou cinq fois plus cher.

Ainsi, après avoir perdu le marché russe, l'Europe devra perdre encore plus de compétitivité sur la scène mondiale. Et les europhiles, bien sûr, ont dit OUI.

Politique française: état du vide

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Politique française: état du vide

Claude Bourrinet

Moins de deux ans avant les élections présidentielles, l'affaire semble être pliée. Le bloc néolibéral atlantiste et sioniste l'emportera, quel que soit le lauréat. Ce sera sans doute Bardella. Il n'imitera même pas Meloni qui, bien qu'inféodée aux Américains et à Israël, est quand même italienne, donc intelligente, et sait louvoyer entre les écueils, en chopant au passage son bout de gras.

Bardella, comme tout bon petit soldat, saura exécuter, droit dans ses bottes, les injonctions de Bruxelles, de Washington, et de Tel Aviv. Pas d'espérance de ce côté-là ! Le problème, avec le bonapartisme, ou le gaullisme, c'est que le peuple n'est, avec lui, respecté et défendu, que quand il y a un Napoléon (authentique), ou un De Gaulle. La plupart des fois, les veaux qui sortent de cette étable sont dociles comme des chiens dressés, et on ne les emploie que pour taper à crocs rallongés sur les protestataires, les mauvais couchants. Le RN, comme LR-UMP-RPR, ne sera qu'une gendarmerie sans trop de vergogne, un peu plus brutale que Retailleau.

a262c9087d1a07aa84c5e8f5671c9b02.jpgLa gauche n'est plus dans la gauche, depuis Mitterrand, qui n'a jamais été de gauche, et qui n'était qu'un pétainiste vêtu d'une peau de mouton rose (et cette or***ure d'Yves Montand !). Il a eu l'adresse de faire abandonner, de concert d'ailleurs avec le PC et les gauchistes, l'idée traditionnelle de lutte des classes, pour le substituer par le combat « antiraciste » (il suffit de voir où se situent maintenant les Julien Dray, les Cohn-Bendit etc.!), ainsi que par le féminisme délirant et l'idéologie LBGT made in USA.

On peut dire que ce fut dans les années 80 que l'ensemble de la classe médiatico-politique fut complètement américanisée, soit dans la vie même, charnelle, existentielle, intime, de ces gens-là, soit idéologiquement. On a eu d'un côté des néolibéraux qui furent un temps reaganiens, ou proches des Démocrates yankees, de l'autre ce qu'on allait appeler des wokistes. Mais l'identité française (je parle sur ce point de celle de gauche: la Commune, les luttes ouvrières, le syndicalisme révolutionnaire, les grandes grèves insurrectionnelles, le drapeau rouge, etc.) fut bafouée (par un Coluche, par exemple), ridiculisée, dans le même temps où la classe ouvrière se dissolvait dans la masse atomisée de la nouvelle société libérale.

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On sait que l'industrie française, contrairement à celle d'une Allemagne surpuissante, et d'une Italie moins bête que nous, a disparu, parce qu'on a pensé, en haut lieu, qu'il valait mieux être trader, informaticien, ou torcher le cul des vieux, que d'être ouvrier dans une usine sidérurgique. Le « peuple » « français » ne réagit presque pas (sauf électoralement, en étant battu de très peu lors du référendum de 1992 – et après une filouterie de Mitterrand -  et lors du référendum de 2005, qui fut bafoué par Sarkozy et la caste médiatico-politique). Ces réactions de rejet furent, du reste, le sursaut d'un agonisant.

Le plus étrange est l'assentiment du « peuple » à sa propre servitude. Je ne veux pas parler que de la ruée vers les gadgets électroniques, l'adulation de la voiture bourrée d'options, la téléphonie, les écrans, la bouffe de merde, Netflix, Walt Disney, les modes grotesques, la « music » de boîte, la country etc., mais de la volonté à peine imaginable de rester dans l'Europe, dans l'UE, quand il est prouvé que la bureaucratie bruxelloise et la monnaie forte (le Mark, en vérité) nous ont étranglés, nous ont tués. Évidemment, nous n'avons pas la puissance économique pour rééquilibrer cette ânerie (le peuple est bête par essence), et les journalistes, les politicards, toutes "sensibilités" confondues, tiennent le même discours, défendent la même pensée unique depuis plus de trente ans, avec moins d'enthousiasme, il est vrai.

fcf284cc861baf5b4cca2aee37b4d1a9.jpgUn semblable constat s'impose à l'égard de la politique étrangère. Dans les années 60, la France a pu occuper, dans le concert mondial, une situation de relative indépendance, ce qui a suscité l'admiration et la gratitude de nombreux pays du bloc communiste et du Tiers-Monde. Mais il y avait un de Gaulle, une fraction de la classe politique issue de la Résistance, et un Parti communiste fort. Rien de tout cela n'existe plus, maintenant, et il est inutile de passer en revue le champ de ruines actuel, sans compter le piteux étiage moral et humain qui caractérise une élite corrompue, inculte, vulgaire, traître, et sans aucune conviction autre que des plaisirs de caniveau ou la volonté d'enfumer.

Progressivement, ceux qui ont un certain âge ont vu, en concomitance de l'effondrement scolaire et de l'abrutissement des élèves, une chute spectaculaire de l'intelligence, de la mémoire, de la réflexion politique complexe dans toutes les couches de la population. On a par exemple remplacer l'analyse réaliste, dialectique, sociale, propre au marxisme, par une logorrhée (la diarrhée du verbe) binaire, moralisatrice, manichéenne, chouineuse, qui a fait le lit de la propagande, laquelle se nourrit d'émotion et de gros slogans aussi évidents qu'une vache dans un couloir.

Le « peuple » français (pourquoi des guillemets ? Nous parlons d'un agglomérat d'individus perdus et sans aucun lien d'intérêt avec les semblables) est devenu, donc, en trente ou quarante ans, poreux extrêmement à l'endoctrinement, aux stimuli médiatiques qui produisent de l'adrénaline (surtout quand on cherche à effrayer) et oriente les comportements. C'est ainsi que l'Ukraine est devenue le parangon du Bien, que l'ogre russe est le diable, que Poutine est un tyran, et qu'on laisse ceux qui protestent contre un évident génocide se faire réprimer sauvagement.

6895828-portrait-de-raphael-glucksmann-a-paris-l-1200x0-2-498914417.jpgCertes, on a parfois de brusques flambées de révolte, mais qui ne débouchent sur rien. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a plus de gauche. Ne parlons pas du PS , des Verts, de Glucksmann (photo), de Hollande etc. Il n'y a entre eux et le RN que la minceur de quelques coups de menton rhétoriques (mais le problème est que, in fine, LFI appellera à voter Glucksmann).

Les macronistes ont l'air de passer en grande partie du côté de l'atlantiste sioniste Glucksmann. Quant à LFI, il mobilise sans doute quelques restes des classes populaires (dont l'ensemble est passé du côté du RN, et il faudrait se demander pourquoi), beaucoup de populations issues de l'immigration (mais en regard de la totalité, bien peu, sauf pour défendre -avec raison et honneur – le peuple palestinien), et, pour la plupart, des classes moyennes « diplômées », souvent plus sensibles aux revendications sociétales (y compris le droit de fumer de l'herbe) que des luttes sociales. Mais même parmi ces couches « diplômées » (qui constituent près de 50% du corps social, son ventre mou), se trouvent une majorité d'indifférents, qui ne voient que leur nombril et leurs plaisirs de consommateurs, et une partie non négligeable qui vote RN, par racisme.

SIPA_01127227_000007-1-157578861.jpgMais que Mélenchon se console. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Les élections nationales, sauf peut-être dans un pays aussi dominant que l'Allemagne, ou l'AfD est un vrai parti d'opposition, qui peut faire basculer l'Europe, ne sont que le choix du président du club de belote dans l'Ehpad d'une petite ville d'Auvergne. Plus de 60% des lois nationales sont des directives de la Commission européenne, seuls 18% des décisions sont prises par le parlement français, le reste étant des décrets. Nous n'avons plus aucun pouvoir, et les élections sont une farce. Lorsque, par aventure, elles tournent mal pour l'oligarchie occidentale, on s'empresse vite de les casser, de les bafouer, quand elles ne sont pas, de toute façon, manipulées. On l'a vu dans des élections récentes en Europe centrale. Et s'il s'agit de choisir entre des camps qui partagent les mêmes trahisons, est-ce la peine de se déranger ?

Car, dans le fond, hormis, je le répète, dans le cas palestinien, qui n'imposait qu'un seul choix, pour un Français digne de ce nom, celui de l'honneur de défendre la dignité humaine, la classe politique est sur la même ligne de politique étrangère, soit par bêtise, inculture, absence de réalisme, soit par veulerie, de peur de se faire ostraciser. Il est évident, par exemple, que la guerre d'Ukraine est, depuis le début, qui a commencé il y a plus de vingt ans, quand l'Otan a avancé méthodiquement vers l'Est, afin d'atteindre les frontières russes, que le conflit opposant la Russie à l'Occident, à l'Otan, à l'empire anglo-américain (et je me demande ce que la France gagne à être dans cette galère).

L'objectif de l'oligarchie occidentale sous obédience américaine a toujours été, depuis deux ans ans, de briser l'empire russe, de le démanteler, de le piller, et d'atteindre l'Asie centrale, bastion d'où l'on domine le monde, et qui permettrait, maintenant, de prendre la Chine et l'Iran à revers. Il est évident que c'est l'intérêt aussi d'Israël. Cependant, comme chacun sait, les BRICS sont là, et la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran, le Brésil etc. affrontent un empire américain sur le déclin.

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Quand Mélenchon a soutenu, en 2010, Sarkozy, BHL, Kouchner, Hillary Clinton etc., dans leur entreprise de destruction de la Libye, avec tous les effets indésirables qu'on connaît, dont le terrorisme, c'était un mauvais signe. La « gauche morale » ne sait pas penser, parce que la morale n'est pas une pensée. L'avenir s'annonce sombre. Tant que la gauche s'en tiendra à des positions aussi stupides, qu'elle soutiendra une immigration de masse sans limites, des projets sociétaux ineptes, et qu'elle s'en tiendra à des slogans creux, elle échouera toujours.

Cela étant dit, il n'y a peut-être plus d'espoir, car il n'existe plus de peuple français, dont les éléments émiettés tournent leurs pauvres cerveaux et leurs cœurs pervertis vers l'Oncle Sam et Miami. Je ne voudrais pas être prophète de malheur, mais peut-être un gros malheur remettrait ces organes vitaux en place, en les recentrant sur la Terre de France. En tout cas, l’avenir, c'est la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil, et s'attacher à l'Amérique, c'est se ligoter à un noyé.

mardi, 30 septembre 2025

Sarkozy, Kadhafi et la Chute de la Libye

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Sarkozy, Kadhafi et la Chute de la Libye

par Nicholas Reed

Nicholas Reed affirme que la condamnation à cinq ans de prison de Sarkozy met en lumière le système libyen d’achat d’influence en 2007, la précipitation de la France à briser le projet panafricain de Kadhafi en 2011, et un calcul néocolonial qui a détruit la Libye.

L’affaire pénale concernant l’ancien président français Sarkozy touche aux tensions historiques entre la Libye de Mouammar Kadhafi et les puissances occidentales, en particulier la France. Récemment, un tribunal de Paris a condamné Sarkozy à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, une condamnation historique pour un ancien président français.

Les accusations ? Il s’agit d’allégations selon lesquelles le gouvernement libyen aurait détourné des millions d’euros (les estimations vont de 5 à 50 millions d’euros) vers la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007 afin de faciliter le rapprochement de la Libye avec l’Occident. Le rôle moteur de la France dans la destruction de la Libye fut ensuite motivé à la fois par la crainte géopolitique d’une Afrique renforcée et par la nécessité pour Sarkozy de dissimuler sa propre corruption. Lors de son procès du 25 septembre 2025, Sarkozy a déclaré aux journalistes qu’il était innocent. « Je ne m’excuserai pas pour quelque chose que je n’ai pas fait. » La peine de prison est immédiatement exécutoire; le juge a précisé que Sarkozy aurait peu de temps pour organiser ses affaires avant que le procureur ne l’invite à se rendre en prison. Les médias français ont indiqué que Sarkozy serait convoqué le 13 octobre pour être informé de la date de son incarcération. Ironie du sort, ce sera sept jours avant l’anniversaire de la mort de Kadhafi, qui eut lieu le 20 octobre 2011, alors que des avions de chasse français et des agents au sol furent directement complices de l’assassinat d’un chef d’État étranger.

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La Libye, pays d’Afrique du Nord, fut jadis un leader continental. Elle a conduit le continent à former l’Union africaine en septembre 1999, initiative connue sous le nom de "Déclaration de Syrte". Des délégations de tout le continent affluèrent vers la ville côtière pour bâtir un nouvel avenir africain.

Au nord, la France regardait tout cela d’un œil envieux. Depuis 1969, la Libye était une épine dans le pied des puissances coloniales européennes. La Libye soutenait des mouvements de libération sur le continent africain et au-delà. Le renversement du gouvernement révolutionnaire de Mouammar Kadhafi était un rêve de longue date des puissances occidentales. Le « Guide » Mouammar Kadhafi n’a cessé de mettre le doigt sur les plaies de l’Occident colonial, que ce soit en soutenant des groupes tels que l’Armée républicaine irlandaise ou en s’opposant à l’apartheid à Gaza et en Afrique du Sud. Nelson Mandela a salué la Libye comme un pays-leader panafricain, expliquant que son soutien avait été crucial pour la réussite du mouvement anti-apartheid sud-africain. De nombreux pays africains voyaient en la Libye non seulement un leader, mais aussi une force stabilisatrice, y compris dans l’Afrique dite francophone.

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Lorsque la Libye connut sa Révolution d’Al-Fateh en 1969, connue comme le coup d’État sans effusion de sang de Kadhafi, elle était l’un des pays les plus pauvres du monde. En peu de temps, le gouvernement révolutionnaire de Kadhafi fit du pays une oasis, grâce notamment à d’importantes réserves pétrolières nationales et à la politique avisée de son leader. La Libye fut en effet le premier pays au monde à détenir une participation majoritaire dans sa propre production pétrolière, ce qui inquiétait les puissances coloniales. Au 20ème siècle, les ambitions révolutionnaires de la Libye furent largement protégées grâce à diverses amitiés internationales, notamment avec l’URSS, la Chine de Mao et plusieurs pays du tiers-monde. Cependant, après l’effondrement de l’URSS, de nombreux pays durent s’adapter à la nouvelle ère unipolaire.

La Jamahiriya de Kadhafi, ou État des masses, ne fit pas exception. Après des décennies de sanctions, la Libye aspirait à rejoindre la nouvelle « communauté internationale ». Elle abandonna en 2003 son programme d’armes de destruction massive, cédant aussi à la pression pour régler la tristement célèbre affaire de Lockerbie. De plus, Kadhafi accepta de commencer à faire passer l’économie planifiée de la Libye à une économie de marché. Mais il devint rapidement évident pour tous que ces changements n’étaient qu’un vernis et que le colonel Kadhafi n’avait pas oublié son anticolonialisme. Sa tactique changea seulement: au lieu de financer des mouvements de libération, Kadhafi investit massivement dans le continent, finançant par exemple le premier satellite africain en 2008, ce qui permit au continent d’économiser un total de 500 millions de dollars par an, une somme qui jusqu’alors allait aux compagnies de télécommunications européennes.

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Kadhafi voulait renforcer l’Afrique en utilisant la toute nouvelle Union africaine (UA) comme moteur de projets d’intégration. Ces projets de libération étaient vus d’un bon œil en Europe – jusqu’à ce que l’UA commence à réussir. Le plus connu fut bien sûr la monnaie unique continentale prévue, le dinar africain adossé à l’or, un projet que la France surveillait de près, craignant que ses territoires néocoloniaux d’Afrique de l’Ouest ne lui échappent. Cela fut révélé par WikiLeaks dans les célèbres e-mails de Clinton. Le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, s’est dit enthousiaste à l’idée de détruire la Libye, affirmant que les plans de Kadhafi pour l’Union africaine étaient une menace directe pour les intérêts français et américains. La France craignait notamment que la Libye supplante la France comme puissance dominante en Afrique du Nord, alors qu’elle finançait déjà des infrastructures, jouait un rôle dans les conflits armés et entretenait des liens bilatéraux fructueux. Toutefois, la question demeure: pourquoi le gouvernement libyen a-t-il financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ?

La question de l’ingérence électorale reste un sujet polémique, quelle que soit la position que l'on adopte. Dans le cas de Sarkozy, cependant, les allégations paraissent fondées. Depuis près de vingt ans, Sarkozy fait face à des accusations et à des procès à ce sujet. L’affaire de septembre 2025 est la dernière en date, où il a officiellement écopé de cinq ans de prison. Sarkozy est accusé d’avoir accepté des millions d’euros du gouvernement libyen — un montant non précisé, entre 5 et 50 millions d’euros. L’accusation suggère que ce financement visait à inciter la France à aider la Libye à se rapprocher de l’Occident. Mais selon le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, les raisons sont bien plus profondes.

Saïf al-Islam Kadhafi n’a jamais caché sa déception envers Nicolas Sarkozy. Au début des bombardements de l’OTAN en 2011, Saïf Kadhafi avait accordé une interview à Euronews où il déclara ironiquement que « ce clown devait rendre l’argent au peuple libyen ». Saïf Kadhafi affirma qu’il avait personnellement surveillé certaines des valises remises aux responsables français. Lors du procès, Saïf Kadhafi était prêt à fournir des preuves audio et des témoins. Plus tard, en 2018, il a rédigé un témoignage sous serment à destination des enquêteurs français. Dans une interview exclusive à RIF en 2025, Saïf Kadhafi a confirmé une nouvelle fois les faits. Il a déclaré que Sarkozy avait tenté de faire pression sur lui au sujet de ces preuves. La première tentative aurait eu lieu en 2021 par l’intermédiaire de la consultante parisienne Souha al-Bedri, qui lui aurait demandé de nier tout soutien libyen à la campagne de Sarkozy en échange d’une aide pour résoudre son dossier devant la CPI, où il est toujours recherché. L’accord en coulisses entre les gouvernements libyen et français demeure mystérieux. Cependant, les actions des deux parties témoignent d’un rapprochement avec l’Occident. Était-ce de la naïveté ? Ou un pragmatisme désespéré ?

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Moussa Ibrahim (photo), ancien porte-parole du gouvernement libyen, s’est exprimé à de nombreuses reprises sur Russia Today (RT) concernant la Libye. Dans une interview à Going Underground en 2019, Moussa déclara que le gouvernement Kadhafi souhaitait maintenir le front occidental calme afin de pouvoir se concentrer sur le continent africain. Le financement de Sarkozy par la Libye était-il l’un de ces coups d’échecs énigmatiques ? Une tentative de pacification ? En effet, après l’élection de Sarkozy, il a assoupli plusieurs procédures judiciaires visant des responsables libyens accusés de soutenir le terrorisme d’État. De plus, les sanctions ont été levées et de nouveaux liens bilatéraux ont été établis. Ce climat de pacification a donné à Kadhafi l’espace nécessaire pour développer ses projets de libération. Dans son interview à Going Underground, Ibrahim confia avec amertume :

Nous n’avons pas eu assez de temps pour renforcer nos capacités. Si la conspiration de 2011 avait été retardée… ne serait-ce que de cinq ans… nous aurions été bien plus forts. Nous aurions eu de solides alliances, une économie robuste et nos frères africains derrière nous. Mais l’Occident a compris nos faiblesses. Voilà pourquoi ils sont intervenus à ce moment-là [en 2011].

Kadhafi avait temporairement apprivoisé le coq français, mais la laisse était trop fine. La réputation de la France en Afrique demeure exécrable à ce jour. Sarkozy a enfin été condamné cette année, mais pas pour son véritable crime. Le vrai crime dont Sarkozy n’a pas eu à répondre est la destruction de la Libye. La France fut le premier pays à envoyer des avions de chasse en Afrique du Nord. Était-ce pour couvrir la corruption personnelle de Sarkozy ? De fait, Sarkozy avait un intérêt personnel dans cette guerre contre la Libye. Pourtant, les intérêts géopolitiques de la France étaient majeurs. Tout le monde savait que la puissance croissante de la Libye en Afrique était une étincelle qui pouvait s’étendre rapidement. Sarkozy ne paiera peut-être pas pour ses crimes en prison, mais il restera une note de bas de page, une note sanglante et insignifiante.

La Libye n’oubliera pas.

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lundi, 29 septembre 2025

Ursula von der Leyen, la dame qui perd toujours ses textos

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Ursula von der Leyen, la dame qui perd toujours ses textos

Elena Fritz

Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10

Ursula von der Leyen possède un talent étonnant : chaque fois que la situation devient délicate, ses messages disparaissent soudainement.

Actuellement, il s’agit d’un message envoyé via l’application SIGNAL par le président français Macron, dans lequel il exprimait ses grandes réserves face à l’accord du Mercosur. Mais la Commission explique : il a été supprimé automatiquement. Le journaliste Alexander Fanta a voulu y avoir accès – il n'a eu aucune chance.

Et ce n’est pas un cas isolé, c'est déjà le troisième grand scandale impliquant des SMS :

2019 : Ministère de la Défense – messagers téléphoniques effacés en plein scandale des consultants (McKinsey & Co.).

2021/22 : « Pfizergate » – Accord de vaccins pour des dizaines de milliards, les SMS échangés avec le PDG de Pfizer, Bourla, ont disparu.

2024/25 : Message de Macron sur Signal concernant l’accord Mercosur – à nouveau supprimé.

L’excuse officielle est, cette fois-ci, la suivante: « Sinon, le téléphone prendrait feu. » (On n’aurait pas pu l’inventer!).

Conclusion : Qu’il s’agisse de vaccins, de consultants ou d’accords commerciaux – là où Ursula von der Leyen intervient, les preuves disparaissent plus vite qu’un enquêteur ne peut se lever de sa chaise.

Commentaire vidéo d’Elena Fritz (https://t.me/MeineDNEWS/42336):

Elena Fritz (AfD), juriste et Allemande d’origine russe, est une experte en politique étrangère spécialisée dans la défense des intérêts stratégiques et l’analyse du pouvoir dans les relations internationales. Elle a réalisé pour le magazine russe « Iswestia » un commentaire vidéo sur l’affaire, qu’elle a mis à la disposition exclusive de D-NEWS.

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Quelques lignes personnelles d’Elena Fritz à propos d’Iswestia :

Iswestia est l’un des journaux les plus anciens de Russie, fondé en 1917, et reste aujourd’hui l’un des médias les plus influents du pays. Ce qui m’intéresse, c’est qu’on peut y découvrir directement comment les questions politiques sont vues du point de vue russe – sans le filtre de nos médias occidentaux. Et je pense que c’est précisément pour cela qu’on me demande régulièrement des commentaires vidéo: parce qu’en tant que personnalité politique allemande, j’ai une position claire, mais aussi factuelle et analytique, sur les développements dans l’UE, en Allemagne et en géopolitique. Ceux qui connaissent mes contributions, que ce soit dans Compact, Junge Freiheit ou sur mon blog, savent que je suis rarement partisane – et si jamais je le suis, c’est uniquement dans l’intérêt de l’Allemagne. Cette indépendance et cette focalisation sur l’intérêt national rendent aussi ma perspective intéressante pour un public russe.

Chaîne Telegram d’Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena

dimanche, 28 septembre 2025

Contradictions républicaines

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Contradictions républicaines

par Georges Feltin-Tracol 

Maire Les Républicains de L’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne de 2014 à 2024, Vincent Jeanbrun rencontre une notoriété nationale pendant les émeutes de la fin juin 2023. Des racailles tentent alors d’incendier son domicile privé. La dissolution inopinée du 9 juin 2024 incite ce proche de la présidente du conseil régional d’Île-de-France, Valérie Pécresse alias « Madame 4,78 % », à se présenter dans la septième circonscription de son département. Il bat de justesse (545 voix !) au second tour la députée sortante insoumise Rachel Keke, gouvernante d’hôtel de son état.

39644740-528254444.jpgInvisible durant les premiers mois de la XVIIe législature, Vincent Jeanbrun (photo) se fait remarquer par une proposition de loi effarante. Signé par plusieurs caciques du groupe La Droite républicaine dont son président, Laurent Wauquiez, et déposé le 10 juin dernier sur le bureau de l’Assemblée nationale, ce texte prévoit l’interdiction et la condamnation des contenus et des discours dits « anti-républicains ». Ce texte aberrant voudrait pénaliser toute remise en cause du modèle français « fondé sur l’universalisme républicain ». Elle souhaiterait aussi défendre le caractère démocratique, laïque et indivisible de la République. Ce projet totalitaire propose trois ans d’emprisonnement et 45.000 € d’amende à tout esprit critique. La peine s’élève jusqu’à cinq ans de détention et 75.000 € d’amende si les propos litigieux condamnés sont tenus sur Internet ou par un élu…

Certes, l’exposé des motifs cible explicitement la confrérie des Frères musulmans. Mais ne nous faisons aucune illusion ! À l’instar de la pitoyable loi contre le séparatisme votée en 2021, tout mouvement identitaire, royaliste, catholique, nationaliste-révolutionnaire ou même régionaliste serait de fait visé sans omettre les membres des Maisons de France royale et impériale qui verraient leur liberté d’expression entravée, voire bafouée. Unique candidat royaliste à une élection présidentielle sous la Ve République, Bertrand Renouvin n’aurait pas pu se présenter si cette ineptie funeste avait été en vigueur en 1974.

academia-christiana-539144787.pngCharlie Hebdo du 27 août 2025 et Libération du lendemain ont publié des articles fielleux à souhait contre le succès incontestable des universités d’été d’Academia Christiana organisées en Provence et dans l’Ouest. Les trois plumitifs de ces deux titres super-subventionnés ne se remettent toujours de sa non-dissolution en 2023 ! L’ignoble proposition de Vincent Jeanbrun permettrait d’étouffer les saines aspirations d’une jeunesse qui récuse « ce monde vétuste et sans joie ». L’ancien édile imposerait ainsi le délit de blasphème politique.

Il ignore sûrement qu’au cours des débats parlementaires en 1881 portant sur la liberté de la presse, certains républicains déposèrent un amendement impliquant un délit d’outrage à la République. Républicain incontestable, Georges Clemenceau tonna contre… Avec raison !

Remarquons toutefois que si ce texte liberticide était entériné, il ne pourrait qu’éclairer d’une lumière crue les contradictions inhérentes d’une république obligée dans les faits de s’adapter aux contraintes du réel. En effet, la fameuse « République une et indivisible » est un mythe idéologique; c’est une fumisterie qui relève principalement de la croyance politique la plus fantasmatique.

La loi de séparation entre l’État et l’Église catholique qui instaure la laïcité ne concerne pas tout le territoire français. Les deux départements alsaciens et celui de la Moselle, allemands en 1905, vivent toujours sous le régime concordataire de 1801. Quand les républicains du Cartel des gauches en 1924 cherchèrent à imposer la règle commune, ils firent face à une véritable insurrection pacifique de la part des Alsaciens et des Lorrains. Le gouvernement laïcard recula bientôt. Outre le cas alsacien – lorrain, la laïcité ne s’applique pas partout en France, à savoir l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon au large du Canada, la Guyane, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française. Quant à l’île de La Réunion, sa mise en œuvre se révèle fort problématique du fait de la structure créolisée de la société insulaire.

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v38pq25g5et41-3369759162.jpgPar ailleurs, en matière douanière, sait-on qu’il existe près de la frontière suisse dans le département de l’Ain une zone franche dans le pays de Gex ? Cet espace de libre-échange avec le voisin helvète procède du traité du Congrès de Vienne en 1815. À l’origine d’une grande superficie, cette zone franche s’est réduite dans la première moitié du XXe siècle. Enfin, dans l’océan Pacifique, Paris nomme sur l’archipel de Wallis-et-Futuna un administrateur supérieur, l’équivalent océanien du préfet. Ce haut-fonctionnaire doit en permanence prendre en compte l’action au quotidien des rois coutumiers d’Uvea (photo), d’Alo et de Sigave. La République française s’incline donc devant le fait royal local.

L’unité et l’indivisibilité de la République française persistent-elles encore quand le conseil des ministres du 30 juillet 2025 adopte un projet de loi sur une plus large autonomie de la collectivité territoriale de Corse ? Le Conseil d’État avait largement contesté ce projet et émis des modifications substantielles. Mais le gouvernement de François Bayrou les a toutes rejetées avec le risque d’une censure à venir de la part du Conseil constitutionnel si les parlementaires approuvaient ce texte. Dans le même temps, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe négocient toujours sur une évolution de leur statut en faveur d’une plus grande autonomie. Le summum est néanmoins atteint avec l’accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie qui administre un coup de grâce bienvenu à l’unité républicaine. Si le projet dément de Vincent Jeanbrun était adopté, tous les responsables politiques favorables à l’autonomie de leur territoire risqueraient-ils amendes et peine de prison ? Cette proposition de loi va à l’encontre des mutations actuelles françaises.

La création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » déchire en effet la fiction grotesque d’une entité politique une et indivisible. Mais plutôt que de réserver cette disposition institutionnelle unique au seul « Caillou », pourquoi ne pas la reproduire pour d’autres collectivités françaises ? Certes, les indépendantistes de diverses contrées ultra-marines restent sceptiques face à cette innovation juridique. N’empêche ! Oui à un État de Nouvelle-Calédonie ! Mais aussi oui à un État de Polynésie française ! Oui encore à un État de Wallis-et-Futuna, à un État de La Réunion, à un État de Mayotte, à un État de la Guyane, à un État de la Martinique, à un État de la Guadeloupe, à un État de Saint-Pierre-et-Miquelon ! Et pourquoi ne pas implanter cette disposition à la Métropole ? Soyons cohérents et exigeons la reconnaissance d’un État de Corse, d’un État de Bretagne réunifiée, d’un État de Normandie, d’un État d’Alsace, d’un État de Lorraine – Champagne, d’un État d’Occitanie, d’un État de Catalogne, d’un État de Provence, d’un État de Nice, d’un État de Savoie, d’un État de Bourgogne – Franche-Comté, voire d’un État du Massif Central, etc.

N’en déplaise par conséquent à Vincent Jeanbrun, amoureux transi de Marianne au bonnet phrygien, que mille États subsidiaires fleurissent au sein d’une nouvelle république nationale et populaire, la République différenciée des peuples enracinés de France ! 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 167, mise en ligne le 24 septembre 2025 sur Radio Méridien Zéro.

Frontières et autres fables

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Frontières et autres fables

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/confini-e-altre-fole/

L’Estonie accuse la Russie d’avoir violé ses frontières par le survol d'avions militaires et demande l’intervention de l’OTAN.

La Russie, cependant, rétorque que l’Estonie a élargi son espace aérien en totale violation de toutes les conventions et accords internationaux.

L’affaire, en soi, pourrait prêter à sourire.

Le nain qui accuse le géant de lui faire de l’ombre. Et qui menace un cuirassé avec un caillou.

Car l’Estonie n’a pas de flotte aérienne. Quatre vieilles carcasses, tout au plus bonnes à mener une mission de reconnaissance.

Le problème, cependant, c’est que Tallinn fait partie de l’OTAN. Et exige à grands cris l’intervention des alliés. À tel point que, pour couvrir le territoire estonien, des chasseurs italiens auraient – conditionnel obligatoire – décollé.

Que ces derniers aient ensuite abattu des avions russes relève de la science-fiction quotidienne de notre belle "presse". En réalité, les avions italiens se seraient limités à surveiller le vol des Russes, selon les protocoles habituels.

Mais le vrai problème est ailleurs. Et il demeure grave. L’Estonie a étendu démesurément, et en violation de toutes les conventions internationales, son espace aérien. Et, de plus, elle utilise cet abus pour tenter de provoquer un conflit avec la Russie.

Entre l’OTAN et la Russie, bien sûr, car si cela ne dépendait que d’elle et de Moscou, l'affaire ne durerait guère plus que quelques heures. Et l’Estonie, arrogante, qui a privé 30% de sa population de tout droit parce qu’ils sont russes ou russophones, disparaîtrait définitivement des cartes.

Mais le problème subsiste. Et il n’est qu’un des nombreux signaux qui nous permettent de comprendre la situation internationale.

Situation loin d’être sereine, malheureusement.

Parce qu’il existe des forces qui souhaitent l’explosion d’un conflit général entre l’OTAN et la Russie. Ces forces n'émanent pas de Moscou, pas davantage de Washington. Mais des forces influentes au sein des dites élites dirigeantes européennes.

Capables, surtout, d’utiliser des idiots utiles – une autre expression ne me semble malheureusement pas adaptée – pour mettre le feu à la scène internationale. Et nous amener à ce conflit global au bord duquel nous nous trouvons depuis un certain temps déjà.

Un troupeau de moutons aveugles marchant vers le précipice.

samedi, 27 septembre 2025

La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie

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La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie

Klaus Neumann

Source: https://opposition24.com/politik/deutschlands-ukraine-pol...

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Berlin se présente comme un fidèle soutien de Kiev. Prêts de plusieurs milliards, livraisons d’armes, aides financières – la liste des contributions allemandes est longue. Rarement un autre État européen a payé avec autant de zèle. Mais alors que l’Allemagne s’épuise financièrement, une question gênante se pose: que reçoit réellement notre pays en retour ?

La réalité sur le champ de bataille est décevante. La Russie contrôle maintenant de nouveaux territoires à l’est et au sud de l’Ukraine, y compris des terres agricoles et des régions stratégiques. Parallèlement, des entreprises américaines s’imposent dans le reste du pays. Qu’il s’agisse de mines de charbon du Donbass, de gisements de pétrole et de gaz, de réserves d’uranium ou de terres rares – partout, des entreprises américaines obtiennent accès, concessions et participations. Pour Washington, l’Ukraine n’est plus seulement un projet géopolitique, mais un véritable paradis des matières premières à placer sous sa tutelle.

Et l’Allemagne? Nous payons – et restons spectateurs. Berlin agit comme s’il était de son devoir moral de donner de l’argent sans limites. Mais ni les États-Unis ni les autres alliés n’agissent de la sorte. Washington investit avant tout là où les entreprises américaines en tirent profit. L’Allemagne, en revanche, transfère des milliards, accorde des prêts dont le remboursement est hautement incertain et accepte des charges économiques sur son propre sol. La question s’impose: est-ce une politique avisée – ou simplement une naïve autodépréciation?

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Alors que la chancellerie annonce de nouveaux plans d’aide pour Kiev, l’Allemagne lutte avec ses propres crises. Infrastructures vétustes, systèmes sociaux surchargés, industrie affaiblie et explosion des coûts énergétiques. Chaque euro qui s’évapore en Ukraine manque à la modernisation des écoles, au développement du système de santé ou à l’allègement du fardeau des citoyens.

L’Allemagne n’est ni un bienfaiteur ni un altruiste – et ne devrait pas se comporter comme tel. La politique étrangère doit suivre des intérêts rationnels, non des illusions morales. Si Berlin continue d’injecter des milliards en Ukraine, il faut exiger une contrepartie claire. Accès aux ressources, coopérations économiques, plans de remboursement contraignants – une forme quelconque de garantie. Sinon, cela signifie que l’Allemagne paie pendant que d’autres en profitent.

Les États-Unis l’ont bien compris. Ils ne se posent pas de questions morales, mais s’assurent des avantages concrets. L’Allemagne, elle, joue au chevalier blanc – et reste, au final, perdante.

Il est grand temps que Berlin redéfinisse sa politique envers l’Ukraine. La solidarité ne remplace pas une politique d’intérêts. Qui veut survivre dans un monde de géopolitique brutale ne peut se réduire au rôle de payeur désintéressé. L’Allemagne a besoin d’une stratégie lucide : une aide, oui, mais en échange de contreparties concrètes. Tout le reste ne serait que de l’auto-illusion politique – et une trahison envers ses propres citoyens.

Le crime organisé corrompt la police, les juges et les surveillants pénitentiaires français

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Le crime organisé corrompt la police, les juges et les surveillants pénitentiaires français

Source: https://mpr21.info/el-crimen-organizado-corrompe-a-la-pol...

Un rapport interne révèle la corruption qui touche la police, les juges et les prisons françaises par les trafiquants de drogue, à travers des fuites de dossiers et des pots-de-vin. Juges, surveillants et fonctionnaires sont dans le viseur. Un magistrat corse est soupçonné de trafic d’influence.

Le rapport, rédigé en décembre de l’année dernière, met en évidence l’infiltration massive du crime organisé dans les systèmes policier, judiciaire et pénitentiaire.

Un policier anonyme, qui apparaît dans le documentaire « Police, Justice : où sont les nouveaux délinquants ? », avoue avoir fourni des informations à des trafiquants de drogue lors d’enquêtes pour 2000 euros par mois, sans laisser de trace grâce à des puces et au changement régulier de téléphone, affirmant être intouchable.

Ce cas illustre une situation bien plus répandue. Selon l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, la police est soumise au pouvoir financier des criminels. Des données confidentielles sont vendues via Telegram, avec accès aux fichiers (TAJ, FPR) pour 50 euros, comme cela a été prouvé dans plusieurs condamnations l’an dernier.

Le rapport de 152 pages détaille que les téléphones professionnels Neo, largement diffusés depuis 2016, facilitent les fuites, banalisant l’échange d’informations sensibles parmi la nouvelle génération de policiers. Les enquêtes pour vol de dossiers ont triplé (27 en 2020 contre 93 en 2023), et un dossier se vend entre 300 et 500 euros selon l’Office antidrogue.

Au-delà de la police, les surveillants pénitentiaires sont particulièrement impliqués, recevant entre 500 et 2000 euros pour introduire des téléphones ou de la drogue, souvent sous pression sociale ou économique, pour régler des comptes ou des dettes.

Certains greffiers ont modifié des dossiers sous la contrainte, et l’ensemble de la profession constitue également une cible prioritaire, leurs « erreurs de procédure » alimentant les soupçons.

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Le cas exceptionnel d’Hélène Gerhards (photo), magistrate mise en examen l’an dernier pour trafic d’influence en Corse, montre que même les juges ne sont pas épargnés. Ils sont soupçonnés d’avoir favorisé un certain Johann Carta en échange de travail non déclaré (sur cette affaire, voir: https://www.corsematin.com/article/faits-diversjustice/1811327230323114/la-juge-helene-gerhards-remise-en-liberte & https://www.nouvelobs.com/justice/20250207.OBS100018/il-ne-fait-rien-de-gratuit-un-membre-presume-du-banditisme-corse-mis-en-examen-pour-ses-liens-avec-une-juge.html ).

L’Office central de lutte contre la corruption met en garde contre le manque de détection des infiltrations liées au narcotrafic, qui nécessite une approche méthodique face à des réseaux sophistiqués utilisant des intermédiaires et ciblant la vulnérabilité des agents publics.

Ce scandale met en lumière un défi structurel pour les institutions souveraines, dans un contexte où le crime organisé s’adapte aux outils numériques.

Élections décisives en Moldavie et le risque d’un scénario «Ukraine 2»

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Élections décisives en Moldavie et le risque d’un scénario «Ukraine 2»

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/09/moldaus-schicksalswahl-und-di...

Dimanche se tiendra en République de Moldavie la plus importante élection parlementaire depuis l’indépendance en 1991.

Dimanche, la République de Moldavie élira un nouveau parlement. Ce qui semble, à première vue, être une élection ordinaire dans un petit État d’Europe de l’Est est en réalité un test géopolitique décisif. Pour la présidente Maia Sandu et son parti au pouvoir, « Action et Solidarité » (PAS), tout est en jeu – non seulement le pouvoir dans leur propre pays, mais aussi la crédibilité de tout un projet politique soutenu depuis des années par Bruxelles et Washington.

Sandu incarne la ligne pro-européenne et libérale que les acteurs occidentaux encouragent depuis des années à Chișinău, la capitale moldave. Mais cette orientation suscite de plus en plus de résistance dans le pays. Le triste bilan de la réalité sociale est sans appel: les salaires et les retraites stagnent, les prix de l’énergie ont explosé, la corruption demeure un problème structurel – et la prise de décision politique a pris des accents autoritaires. Aux yeux de nombreux Moldaves, la « perspective européenne » n’est donc plus une promesse, mais une profonde déception.

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Une société fracturée

La carte politique reflète cette frustration. Tandis que la classe moyenne urbaine de Chișinău et de quelques grandes villes soutient encore majoritairement Sandu (photo), le reste du pays vit une autre réalité: en Gagaouzie, en Transnistrie à tendance prorusse et dans de nombreuses régions rurales, le rejet de la ligne du PAS est profond. Cette division territoriale accentue une polarisation déjà marquée – une fracture qui, en cas de crise, pourrait menacer la structure même de l’État.

À bien des égards, la Moldavie rappelle l’Ukraine: les valeurs, récits et institutions de l'Occident n’y ont pas émergé de façon organique, mais ont été importés et financés à grands frais. Ce que l’on a présenté comme une « transformation » est aujourd’hui perçu par nombre de citoyens comme une expérimentation à leurs dépens – un laboratoire géopolitique dans le contexte de l’affrontement hybride avec la Russie. Aujourd’hui, voter PAS revient, selon beaucoup, non pas à choisir l’Europe, mais à s’orienter vers un scénario « Ukraine 2 ».

La Moldavie, laboratoire de la géopolitique

La manière dont Sandu assure son pouvoir est particulièrement problématique. Le référendum de 2024 sur « l’orientation européenne » a été organisé avec des moyens considérables et de graves irrégularités. La victoire très serrée – environ 10.500 voix d’écart – a été associée, selon les observateurs, à des violations avérées de la loi. Des représentants de l’opposition ont été exclus de bureaux de vote à l’étranger, et toute critique de la procédure reste étouffée à ce jour.

Plus grave encore: le gouvernement a modifié les règles de nomination à la Cour constitutionnelle, y plaçant des juges loyaux. Sandu dispose ainsi d’un instrument lui permettant d’annuler a posteriori des résultats électoraux qui lui seraient défavorables.

Un édifice fragile

À cela s’ajoute un contexte géopolitique délicat. L’UE elle-même traverse de multiples crises – de la paralysie politique à Berlin à l’instabilité à Paris. La montée de partis nationalistes, qui réclament un changement de cap en politique étrangère, affaiblit encore davantage les élites pro-européennes en Europe de l’Est. Parallèlement, les États-Unis, sous Donald Trump, cherchent à tourner la page ukrainienne et à renouer le dialogue avec la Russie. Pour le gouvernement moldave, dont la légitimité repose sur le soutien de l’Occident, la situation est donc extrêmement dangereuse.

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Tout indique que le PAS aura du mal à remporter une victoire nette. Sa base sociale est trop étroite, la confiance trop érodée. Sandu devra donc recourir à des manœuvres administratives et juridiques pour conserver le pouvoir. Mais toute manipulation supplémentaire affaiblira encore la légitimité du régime – et accentuera la division du pays. La Moldavie fait ainsi face à un dilemme classique: entre la pression géopolitique extérieure et la pression sociale interne, l’État risque d’être brisé par ses propres lignes de faille.

L’Ukraine a perdu près de neuf millions d’habitants en six ans

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L’Ukraine a perdu près de neuf millions d’habitants en six ans

Source: https://mpr21.info/ucrania-ha-perdido-casi-nueve-millones...

Actuellement, la population de l’Ukraine s’élève à 28,7 millions d’habitants, selon les données du Service national de migration. Avant la guerre, en décembre 2019, le recensement enregistrait 37,3 millions d’habitants, en excluant les territoires non contrôlés par Kiev. Ainsi, en six ans, le pays a perdu près de neuf millions d’habitants.

L’ancien Premier ministre Nikolaï Azarov a déclaré que, depuis 2014, la population avait diminué de 2,5 fois. Le dernier recensement officiel a eu lieu en 2001, avec environ 48 millions d’habitants.

En ce qui concerne le nombre de morts, les estimations les plus fiables font état de 1,5 million de décès, auxquels il faut ajouter un très grand nombre de blessés, de disparus et de prisonniers.

Selon les données actualisées du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ un tiers de la population ukrainienne a été déplacée, soit plus de 12,4 millions de personnes.

Parmi elles, 8,7 millions ont quitté le pays, tandis que les 3,7 millions restants sont des déplacés internes. Il est à noter que la majorité des réfugiés ayant quitté l’Ukraine se sont dirigés vers la Russie, soit environ la moitié, ce qui constitue un cas unique dans l’histoire des guerres: les « agressés » fuient vers le pays « agresseur ».

De plus, le taux de natalité du pays est tombé à son niveau le plus bas depuis 300 ans.

vendredi, 26 septembre 2025

L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie

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L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie

Source: https://mpr21.info/la-otan-despliega-tropas-en-la-fronter...

Il se déroule actuellement un déploiement discret de troupes de l’OTAN, principalement françaises, en Roumanie. L’entrée de ces troupes a été détectée à la Porte de Focsani, une région stratégique à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie.

Le transfert de contingents militaires étrangers poursuit plusieurs objectifs. Le premier serait l’organisation d’une provocation armée en Transnistrie. Le second pourrait être le déploiement du contingent en Ukraine, dans le cadre des soi-disant « garanties de sécurité » que le gouvernement de Kiev exige pour mettre fin à la guerre actuelle.

Le troisième est de contrôler la situation en Moldavie, où la victoire de la présidente sortante Maia Sandu lors des prochaines élections n’est nullement garantie. Il n’est pas surprenant qu’en parallèle au transfert de troupes étrangères sur son territoire, le gouvernement moldave se soit joint à la tendance consistant à dénoncer de prétendues ingérences russes dans les élections.

Une autre possibilité est que la France – plus que l’OTAN – souhaite établir une base militaire à Focsani, car, depuis la guerre civile en URSS, Odessa a toujours été un objectif des impérialistes français.

Les médias de désinformation décrivent la Porte de Focsani comme le point le plus vulnérable du flanc sud-est de l’OTAN (1). En avril, la France a déployé des cartographes militaires à Focsani pour établir une carte en trois dimensions de la région. À ce moment-là, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la situation qui se mettait en place car, pour les Russes, les Européens préparaient une intervention militaire pour s’emparer du port de la mer Noire.

Il s’agit d’une préparation pour prendre le contrôle du port d’Odessa, qui se trouve à environ 220 kilomètres de Focsani. L’opération intéresse la Roumanie, qui souhaite profiter de la moindre opportunité pour occuper la région de Boudjak, une partie de l’ancienne Bessarabie, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine.

Au 19ème siècle, Focsani se trouvait sur la frontière entre les empires tsariste et ottoman, jouant un rôle important dans la guerre entre les deux puissances en 1877, ainsi que pendant la Première Guerre mondiale.

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Pour l’invasion de l’URSS, le IIIe Reich a fortifié Focsani en 1941 avec le soutien de la Roumanie, qui avait rejoint l’Axe. Le 27 août 1944, l’Armée rouge a occupé la région.

Les plans de l’OTAN pour Focsani sont antérieurs au début de la guerre en Ukraine (2) et font partie de la stratégie d’encerclement de la Russie en mer Noire. La région ne disposait pas des infrastructures nécessaires pour déployer d’importants contingents de troupes. « La Roumanie a besoin d’améliorations importantes de ses infrastructures aériennes, routières, fluviales et ferroviaires. Son réseau routier n’est actuellement pas adapté aux grands déploiements de forces en raison de routes étroites, de ponts peu solides, incapables de supporter de gros véhicules lourds et de tunnels trop étroits. Il existe également plusieurs passages fluviaux en Roumanie où les ponts ne peuvent pas supporter des véhicules blindés », indiquait un rapport de l’OTAN de 2021 (3).

L’OTAN recommandait à l’Union européenne la création de moyens de transport militaires sur le Danube, dans le cadre du Réseau transeuropéen de transport, « afin de permettre le transport d’équipements militaires de grande taille. Au niveau de l’UE, on reconnait seulement que tels besoins s'avèrent nécessaires (mais les dispositions envisagées ne sont pas respectées dans tous les États membres malgré la législation en vigueur). Par conséquent, un audit de l’ensemble des infrastructures doit être réalisé pour vérifier la capacité d’accueil des équipements militaires de grande taille ».

En 2023, lors de la conférence « Les dix prochaines années de l’OTAN » à Londres, a été présenté l’étude « La Porte de Focsani: un terrain clé pour la sécurité européenne », qui évaluait, entre autres, une simulation de guerre contre la Russie menée par l’OTAN en septembre 2019.

L’étude soulignait l’importance stratégique de la mer Noire et la nécessité d’une approche unifiée de l’OTAN pour le flanc oriental.

Notes:

(1) https://universul.net/how-easy-would-it-be-for-russia-to-...

(2) https://www.newstrategycenter.ro/wp-content/uploads/2019/...

(3) https://cepa.org/military-mobility-project-appendix-3-foc...   

Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens

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Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens

Pieter Cleppe

Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/09/19/interessi-su...

France

En France, le Premier ministre François Bayrou a perdu un vote de confiance au parlement, ce qui a entraîné la démission de son gouvernement après seulement neuf mois. Le pays est de nouveau en crise politique.

Le coût de la dette publique a récemment augmenté pour toutes les principales économies de la zone euro. Le taux d’intérêt allemand à 30 ans est à son plus haut niveau depuis 2011 et l’Italie, la France, les Pays-Bas et l’Espagne subissent également la pression. Cependant, la situation est particulièrement grave en France, où les dépenses publiques ont augmenté jusqu’à atteindre 58% du PIB, tandis que la charge fiscale sur les salariés est désormais de 47%, l’un des niveaux les plus élevés de l’OCDE.

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Malgré ces importantes recettes pour l’État français, le déficit budgétaire devrait atteindre 5,7% du PIB cette année. Au début de l’année, l’agence Standard & Poor’s a décidé de maintenir la note de crédit de la France à AA-, mais avec une perspective négative.

Peu avant la chute de son gouvernement, Bayrou a affirmé que la dette française avait été accumulée pour garantir le « bien-être des baby-boomers » au détriment de la génération suivante. Le président français Emmanuel Macron et ses alliés ne peuvent pas se vanter d’un bilan positif. Environ la moitié de la dette française accumulée sous sa présidence est imputable au poids des retraites. Au cours de la dernière décennie, la dette publique française est passée de 90 à 120 % du PIB, alors que la moyenne de la zone euro est restée relativement stable autour de 90 %. La France n’a pas eu de budget à l’équilibre depuis 1974, mais ces dernières années, le déficit budgétaire s’est aggravé, contrairement à celui de l’Italie. Par conséquent, l’écart de rendement entre les obligations françaises et italiennes à dix ans est tombé à son plus bas niveau depuis 2005, entraînant une baisse de la confiance des investisseurs.

Le ministre français des Finances, Eric Lombard, a récemment averti que recourir à l’assistance du FMI était « un risque qui nous attend », compte tenu de la rapide augmentation de la dette publique. Il s’agissait peut-être d’une stratégie destinée à vendre les mesures proposées par le gouvernement Bayrou, mais même si ces mesures étaient adoptées, le déficit budgétaire de la France ne passerait que de 5,4% du PIB en 2025 à 4,6% en 2026. Cela viole non seulement les règles de l’UE en matière de déficit public, mais c’est aussi insuffisant pour empêcher que la dette publique française ne devienne incontrôlable.

Après la chute de Bayrou, le nouveau Premier ministre cherchera probablement à augmenter les impôts. La pression fiscale en France est déjà parmi les plus élevées d’Europe.

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Belgique

Dans la voisine Belgique, les impôts sont encore plus élevés. Dans aucun autre pays de l’OCDE, la charge fiscale sur les salariés sans enfants n’est aussi élevée: selon les données de l’OCDE, l’État prélève plus de 50 % du salaire brut. Aux Pays-Bas, ce pourcentage n’est que de 35,1 %, ce qui suggère qu’il est possible d’avoir un État-providence sans une pression fiscale écrasante.

Pour pouvoir baisser les impôts et générer de la croissance économique, des réformes politiquement douloureuses sont nécessaires. Dans le cas de la Belgique, cela signifie introduire une réforme du budget de la sécurité sociale, qui couvre l’assurance maladie, les indemnités d’invalidité et de maladie et les allocations de chômage. Pendant des années, le budget de la santé est resté protégé. En pourcentage du PIB, les dépenses publiques de santé belges ont effectivement doublé depuis le début des années 1970, passant d’environ 4% du PIB à l’époque à environ 8% aujourd’hui. Cette augmentation est bien plus marquée que celle des autres dépenses sociales.

Lors de son dernier mandat, le ministre fédéral belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, socialiste convaincu, a négocié pour que les dépenses de santé puissent croître en moyenne de 2,5% par an au-dessus de l’inflation, et il est prévu qu’elles augmentent presque autant sous le nouveau gouvernement fédéral belge, qui a pris ses fonctions au début de cette année, même si l’intention est désormais de réaliser quelques économies. La question est de savoir si cela est soutenable, étant donné que cette année, les gouvernements fédéral et régionaux de Belgique devraient atteindre un déficit budgétaire global de 35 milliards d’euros, soit environ 6% du PIB du pays, qui s’élève à 570 milliards d’euros. Les dépenses supplémentaires de défense et le poids des intérêts de la dette publique du pays, qui équivaut à 106% du PIB, représentent des défis majeurs à cet égard.

La méthode proposée par le ministre de la Santé pour réaliser des économies par un contrôle accru de l’État a cependant suscité une forte réaction de la part du secteur médical lui-même. Début juillet, pour la première fois en vingt ans, une grève générale des médecins a été organisée. Les médecins dénoncent en particulier ses projets de réglementer davantage les tarifs qu’ils peuvent appliquer aux patients. En raison de la situation financière difficile des hôpitaux belges, ceux-ci demandent parfois aux médecins de leur reverser une partie des suppléments d’honoraires qu’ils sont autorisés à facturer aux patients en échange d’une chambre privée à l’hôpital. Par conséquent, les hôpitaux ont également exprimé leur inquiétude que de tels plans ne viennent encore aggraver leur situation financière.

D’autres préoccupations portent sur le fait que Vandenbroucke acquiert plus de pouvoir pour permettre au gouvernement de suspendre les licences des médecins, qu’il refuse d’introduire des mesures d’austérité pour les organismes publics qui jouent un rôle dans la fourniture de soins de santé, et qu’il cible simplement les salaires relativement élevés de certaines professions médicales, comme les médecins spécialistes ou les dentistes. Une autre plainte est le refus de faire payer un peu plus les patients pour consulter les médecins généralistes et spécialistes.

L’une des principales critiques est que le ministre refuse d’écouter les partenaires sociaux. Une alliance sans précédent entre médecins, caisses d’assurance maladie et hôpitaux s’est opposée au projet de loi-cadre de Vandenbroucke, déplorant explicitement que : « Nous sommes préoccupés par la manière dont ces réformes sont mises en œuvre. Elles ont été élaborées à une vitesse vertigineuse, sans débat approfondi et en dehors des structures de concertation existantes. » Patrick Emonts, président du plus grand syndicat de médecins, ABSyM-BVAS, a mis en garde catégoriquement : les plans de Vandenbroucke « nous mènent à un système autoritaire ».

En résumé, face aux restrictions financières, causées en grande partie par les distorsions du marché induites par l’État dans le système de santé, le ministre fédéral belge de la Santé pousse à une planification plus centralisée et à un contrôle accru de l’État pour résoudre les problèmes causés par les précédentes interventions gouvernementales.

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La BCE à la rescousse ?

Fin août, Friedrich Merz, chancelier de l’Allemagne, la principale économie d’Europe occidentale, a déclaré sans détour lors d’une conférence de son parti, l’Union chrétienne-démocrate, que « l’État-providence que nous avons aujourd’hui ne peut plus être financé avec ce que nous produisons dans l’économie ». Selon le Wall Street Journal, il a ainsi exprimé « l’indicible », un « tabou dans les démocraties occidentales modernes : admettre que la taille de l’État-providence moderne n’est plus soutenable ».

Merz a donc appelé à une « révision fondamentale » du système de protection sociale, ce qui a immédiatement suscité les critiques de son partenaire de coalition social-démocrate SPD.

Les dépenses sociales allemandes ont atteint le record de 47 milliards d’euros en 2024 et devraient encore augmenter en 2025, mais l’économie du pays est en déclin. Le PIB s’est contracté de 0,3% en 2023 et de 0,2% en 2024, à la suite de l’échec des expériences à grande échelle en matière d’approvisionnement énergétique et de la fin de la fourniture de gaz russe à bas prix.

Que faut-il attendre maintenant ? La tragédie, c’est que la plupart des États-providence d’Europe occidentale font désormais partie de la zone euro. Cela signifie que leur capacité à imposer aux citoyens des niveaux de dette insoutenables a considérablement augmenté.

Depuis que la Banque centrale européenne s’est engagée en 2012 à faire « tout ce qu’il faudra » pour sauver l’euro, ce qui a été interprété comme la création de tout l’argent nécessaire pour maintenir les taux d’intérêt bas, des pays comme l’Italie, la France et l’Espagne ont vu leur dette publique brute augmenter considérablement par rapport au PIB. Certes, les niveaux de dette publique aux Pays-Bas et en Allemagne ont légèrement diminué, mais étant donné la situation économique préoccupante de l’Allemagne, il est peu probable qu’il y ait une forte volonté politique d’apporter un nouveau cycle de transferts de sauvetage d’urgence dans la zone euro.

Cela signifie que, comme toujours, la BCE devra porter le plus gros du fardeau pour maintenir la stabilité du navire. Elle aura recours à la plus vieille astuce des finances publiques, perfectionnée par les républiques bananières: créer toujours plus d’argent, ou permettre aux banques de le faire, pour contenir les taux d’intérêt et permettre aux gouvernements de poursuivre des modèles de dépenses insoutenables.

Les politiciens de la zone euro pourraient donc continuer à faire des promesses intenables aux électeurs, qui en paieront bien sûr finalement la note, car la valeur de leurs économies se déprécie tandis que l’État acquiert plus de contrôle. Comme ces électeurs continueront de le découvrir, rien n’est jamais gratuit.

Qui est Pieter Cleppe ?

Pieter Cleppe est analyste politique, éditorialiste et rédacteur en chef de www.brusselsreport.eu

Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie

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Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/09/luftraum-recht-und-realitat-e...

Le seul dommage documenté de la prétendue « attaque de drones russes » du 10 septembre – une maison endommagée à Wyryki – a été, selon la confirmation polonaise, causé par le missile d’interception d’un F-16 polonais.

Ces dernières semaines, les rapports sur de prétendus incidents dus à des initiatives russes dans l’espace aérien européen se sont multipliés. Tantôt il est question de drones qui se seraient écrasés en Pologne, tantôt de chasseurs russes qui auraient violé l’espace aérien estonien, et plus récemment encore de mystérieux drones au-dessus du Danemark qui ont paralysé plusieurs aéroports. Dans les gros titres, ces incidents sont condensés pour proposer un scénario de menace où la Russie est présentée comme un agresseur imprévisible; ce scénario alimente les appels à abattre les appareils russes et à la fermeté militaire. Pourtant, un examen des faits, du droit international et de la pratique militaire montre qu'une grande partie des ces récits ne résiste pas à une analyse objective.

L’exemple de la Pologne le montre clairement: dans la nuit du 10 septembre, Varsovie a signalé l’intrusion de 19 drones. La Biélorussie a déclaré peu après avoir déjà intercepté plusieurs appareils au-dessus de son propre territoire et avoir averti la Pologne à temps. Une partie des drones s’est écrasée de façon incontrôlée après avoir atteint la limite de leur portée, d’autres étaient apparemment des leurres. Aucun des appareils n’a atteint de cible précise. Le seul dommage documenté – une maison endommagée – n’a, selon la confirmation polonaise, très probablement pas été causé par un drone russe, mais par le missile d’interception d’un F-16 polonais. On ne peut donc parler d’attaque délibérée de la part de la Russie.

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Le cas du Danemark est encore plus nébuleux. Plusieurs aéroports ont été temporairement fermés parce que des drones inconnus auraient été aperçus. Rien n’a été retrouvé. L’origine, le nombre et le type d'appareils restent indéterminés. Pourtant, dans les médias, le mot-clé « Russie » a immédiatement surgi. C’est un exemple classique de la façon dont une observation non étayée est transformée en sensation. Le fait que cette actualité ait presque entièrement éclipsé une autre information, bien plus pertinente – l’ouverture de la frontière polono-biélorusse au trafic de marchandises –, montre à quel point la perception médiatique est sélective.

Les règles du « Air Policing » sont claires

Le rapport estonien du 19 septembre est un peu plus concret. Selon celui-ci, trois MIG-31 auraient violé l’espace aérien estonien près de l’île de Vaindloo pendant environ douze minutes. La Russie dément et affirme que les appareils se trouvaient au-dessus des eaux internationales dans le golfe de Finlande. Ce qui est certain: les avions volaient parallèlement à la côte, non en direction du territoire estonien. Même le gouvernement estonien n’a pas évoqué une intention d’attaque. Dans un corridor où les frontières maritimes et aériennes sont en partie contestées, la situation est loin d’être claire.

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Juridiquement, le cadre est clair. L’interdiction du recours à la force dans la Charte des Nations unies proscrit l’usage de la force militaire tant qu’il n’y a pas d’attaque armée ou d’intention d’attaque immédiate qui soit démontrable. L’abattage de drones non armés ou d’avions utilisant des corridors internationaux serait contraire au droit international. Le droit pénal allemand sanctionne également les appels publics à des actes contraires au droit international. Les règles du Air Policing sont claires : identifier, accompagner, documenter – ne pas amorcer d'escalade.

La véritable question n’est donc pas de savoir si la Russie menace l’Europe avec des drones et des chasseurs. C’est: pourquoi chaque incident est-il politiquement et médiatiquement dramatisé, alors que les faits ne le justifient pas? Une raison majeure est que l’Europe ne dispose pratiquement plus de mécanismes de consultation fonctionnels. Dans les années 1990, il existait des canaux de dialogue directs entre l’OTAN et la Russie, des rencontres régulières entre les chefs d’état-major, voire des téléphones de crise. Les conflits pouvaient être contenus sur le plan technique.

Manque de transparence et de prévisibilité

Aujourd’hui, ces instruments n’existent plus – et ce vide est comblé par les gros titres et la symbolique politique. S’y ajoute un problème plus profond: avec la résiliation des traités de contrôle des armements tels que l’ABM, l’INF et Open Skies, les bases de la transparence et de la prévisibilité se sont effondrées. Là où il n’y a pas de règles fiables, l’incertitude et la méfiance prospèrent. Dans un tel climat, chaque incident devient un écran de projection pour des scénarios de menace.

Tout cela coïncide avec une phase de réarmement massif. L’Allemagne prévoit d’ici 2026 des dépenses de défense supérieures à 108 milliards d’euros – un record historique. Cela est justifié par la protection du flanc Est et la dissuasion de la Russie. Mais la dramatisation constante de petits incidents crée d’abord la base argumentative de cette politique. Le « facteur russe » devient la légitimation d’une nouvelle normalité militaire en Europe.

Pourtant, il existe aussi d’autres signaux. La Russie a proposé de respecter volontairement pendant un an supplémentaire les plafonds du traité New START. Ce n’est pas un geste d’amitié politique, mais une proposition de stabilité pragmatique. Cela ouvre une fenêtre de temps pour entamer de nouvelles négociations sur le contrôle des armements – aussi en tenant compte de la Chine. Si cette fenêtre n’est pas exploitée, une nouvelle course aux armements menace, dont les risques seraient principalement supportés par l’Europe.

Conclusion

Le bilan objectif est le suivant: les drones au-dessus de la Pologne n’étaient pas une attaque, ceux qui auraient survolé le Danemark restent non prouvés, les vols de MIG au-dessus du golfe de Finlande n’étaient pas une agression. La rhétorique d’escalade n’a rien à voir avec la réalité des faits. Ceux qui réclament d'abattre les appareils violent non seulement le droit international, mais risquent d'enclencher une dynamique incontrôlable.

La politique de sécurité n’est pas affaire de gros titres rapides, mais de réflexion posée. Elle nécessite des faits, des consultations, la sécurité juridique et une volonté claire de désescalade. La paix, dans ce contexte, n’est pas une option parmi d’autres. Elle est la condition préalable à tout ordre de sécurité durable en Europe.

Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)

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Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)

Crise française, conflit européen et nature de l’UE

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31288-gius...

L’un des enseignements fondamentaux de l’histoire est que, pour comprendre le destin de l’Europe, il faut regarder vers la France. Une vérité qui est probablement valable depuis la naissance de l’État-nation français, mais qui est devenue de plus en plus évidente au fil des siècles, alors que s’y sont produits — précisément en France — des phénomènes particuliers comme les Lumières, la Révolution française et l’épopée napoléonienne.

C’est encore le cas aujourd’hui: la France est le seul pays de l’UE à disposer de la dissuasion nucléaire et à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU, donnant à Paris un rôle fondamental dans la définition des destins de l’Europe continentale. Néanmoins, à cette époque historique-ci, ce pays traverse une crise industrielle, économique et politique très profonde, qui s’est désormais transformée en une crise politique aiguë et, de plus en plus, sociale.

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Le point clef pour comprendre la genèse de la crise actuelle de la France doit être recherché — comme d’habitude ! — dans la naissance de l’euro. Comme Rome, Paris n’a pas réussi à résister à la concurrence des pays d’Europe du Nord et de leurs chaînes de valeur mondiales bien conçues. En effet, la France a elle aussi vécu le drame de la désindustrialisation, auquel s’est ajoutée la fin de la Françafrique, c’est-à-dire la domination de Paris sur ses anciennes colonies africaines, qui garantissait un débouché sûr pour les produits français et un flux constant de capitaux vers Paris grâce au mécanisme du franc CFA.

Un autre phénomène, intrinsèquement lié au processus d’intégration européenne, a également aggravé la situation française. Je fais naturellement référence au soi-disant axe franco-allemand, qui ne doit pas être vu uniquement sous l’aspect politique, mais aussi économique et financier. Sous ce dernier aspect, l’axe doit être compris en des termes très simples et particuliers: Berlin a toujours — et de plus en plus — couvert les déficits croissants de Paris au niveau de la balance courante. En d’autres termes, l’Allemagne, grâce à sa puissance économique énorme, portée par un système productif hyper-compétitif à l’échelle mondiale, réglait l’addition des dépenses de Paris, évitant ainsi à cette dernière la confrontation finale avec des comptes nationaux de plus en plus hors de contrôle. Évidemment, Berlin ne faisait pas cela par philanthropie, mais parce qu’ainsi elle obtenait le soutien de la France au niveau des politiques européennes, renforçant ainsi son hégémonie sur les institutions de l’Union. Du point de vue français, il faut dire que les injections continues de capitaux de la part de Berlin et de ses pays satellites se sont révélées être des doses massives de morphine qui ont permis de maintenir un État social de super-luxe pendant des décennies, évitant que la crise industrielle ne se transforme en crise sociale.

Mais si ces doses de morphine financière venues d’outre-Rhin ont été un remède pour Paris d’un côté, de l’autre elles se sont révélées être une damnation qui a empêché la politique française de prendre la mesure de la gravité de la situation, lui permettant de végéter dans le confort.

Tout cela jusqu’à la confrontation finale que nous vivons ces mois-ci. La position financière nette de la France est totalement hors de contrôle avec environ 900 milliards d’euros de dettes nettes envers l’étranger. Un chiffre colossal, si l’on considère que l’Italie a été placée sous tutelle par l’UE sous le gouvernement Monti alors qu’elle avait une position financière nette négative de « seulement » 300 milliards d’euros. Un tiers de celle de la France, alors que Paris n’a pas une économie trois fois plus grande que celle de l’Italie.

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La position financière nette française est donc hors de contrôle, et en outre doit être considérée comme totalement instable car elle a perdu son principal parachute, à savoir le flux de capitaux provenant de l’Allemagne et de ses pays satellites, qui garantissaient la stabilité tant du système financier de Paris que de la dette publique française. Pour démontrer que la situation financière de la France est instable, il suffit de citer un chiffre: les obligations à dix ans de Paris ont désormais atteint un rendement de 3,5%, ce qui est objectivement très élevé et montre que la France doit offrir des rendements plus importants si elle ne veut pas voir s’évaporer ses capitaux et subir une crise financière et bancaire. À cet égard, la déclaration de la gouverneure de la BCE, Mme Lagarde, affirmant que « le système bancaire français n’est pas en danger », est révélatrice du malaise du secteur. Existe-t-il une plus grande certitude qu’un système bancaire est en danger que lorsque le banquier central est obligé de jurer le contraire ?

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L’agence de notation Fitch a aussi pris acte de la gravité de la situation, en dégradant la dette publique française à la note A+ contre AA-. Bref, la voie que suit le pays transalpin est très similaire à celle des années passées, avec trois facteurs aggravants:

- Dorénavant, les pays d’Europe du Nord pourront difficilement soutenir le système financier français avec les importantes injections de capitaux de ces dernières décennies;

- La position financière nette de la France est extrêmement grave compte tenu de la taille de son économie;

- Très probablement, l’Europe traversera dans les prochaines décennies une grave crise due au fait qu’elle est devenue une zone économique marginale, exclue des grands flux financiers et d’innovation technologique, et dépourvue de tout poids politique. Par conséquent, Paris aura encore plus de mal à assainir ses finances, précisément parce que cela devra se faire dans une phase de difficultés systémiques pour tout le continent.

Comme il arrive toujours lorsque la situation économique d’un pays est aussi instable, le cadre institutionnel entre lui aussi dans une grave instabilité: les gouvernements à Paris se succèdent très rapidement et surtout végètent, impuissants et incapables de concevoir une stratégie de sortie de cette crise « à l’italienne ».

C’est dans ce contexte complexe que les élites françaises semblent avoir choisi la voie la plus facile (et la plus irresponsable) pour sortir de la crise: celle de la création d’un ennemi extérieur. Évidemment, il ne pouvait s’agir que de "l’autocrate du Kremlin", Vladimir Poutine.

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Les déclarations tonitruantes de Macron, qui a qualifié le président russe d’« ogre » et de « prédateur », en disent long sur la position de Paris: de l’autre côté des Alpes, on veut la guerre ou du moins un état de tension avec la Russie, afin de cacher les problèmes internes et dramatiques du pays.

C’est seulement dans cette logique que l’on peut donner un sens à l’idée soutenue par Macron d’envoyer des contingents militaires en Ukraine comme troupes d’interposition et d’instaurer une zone d’exclusion aérienne dans l’ouest de l’Ukraine, afin d’abattre les essaims de drones russes qui sévissent dans le ciel ukrainien.

Des idées irresponsables qui alimentent l’escalade, à tel point que le porte-parole du Kremlin, Peskov, a déjà déclaré qu’il considère l’OTAN en guerre contre la Russie. Sans parler de l’ancien président Medvedev, qui lui aussi parle désormais de guerre entre la Russie et l’OTAN avec ses habituels accents à la Jirinovski.

En conclusion, une chose est certaine : une fois encore, le destin de l’Europe se joue à Paris. La paix en Europe ne sera possible qu’avec une France pacifiée.

jeudi, 25 septembre 2025

Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation

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Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation

Wolfgang Hübner

Source: https://pi-news.net/2025/09/nato-rumpelstilzchen-wollen-k...

Au sommet de l’UE à Bruxelles, à côté d’Ursula von der Leyen siège Kaja Kallas, originaire d’Estonie, dont la haine de la Russie est inégalée, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE.

Quiconque en Allemagne s’engage pour servir dans l’armée de l’OTAN, la Bundeswehr, doit s’attendre, dans certaines circonstances, à devoir partir en guerre contre la puissance nucléaire russe pour l’Estonie, le Danemark ou la Pologne. Dans ces États, ainsi qu’en Lituanie, en Lettonie et en Finlande, les élites politiques manifestent une forte inclination à défier Moscou, soutenues par la plus grande alliance militaire mondiale. Désormais, on signale chaque jour des incidents de drones et des violations de l’espace aérien dans ces pays membres de l’OTAN, des réunions de crise sont alors convoquées. L’image de la Russie posée comme ennemie est d’emblée hautement suspecte.

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De plus, à Bruxelles, au sommet de l’UE, à côté d’Ursula von der Leyen, siège Kaja Kallas, une Estonienne dont la russophobie ne connaît pas d’égal, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE. Stratégiquement et intellectuellement du niveau d’une Annalena Baerbock, Kallas saisit chaque occasion pour attaquer non seulement Moscou, mais aussi la Chine. À Pékin, elle est depuis longtemps aussi indésirable que ne l’était Baerbock comme ministre allemande des Affaires étrangères. Kallas constitue ainsi la plus grave erreur de casting de toute l’histoire de l’UE.

La position extrême et russophobe des républiques baltes est souvent justifiée par leur histoire douloureuse au sein de l’Union soviétique. Pourtant, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie ont vécu plus de vingt ans après leur indépendance retrouvée en entretenant des relations plutôt correctes avec la Russie, ce qui leur a été économiquement profitable. Ces relations leur seraient encore aujourd’hui bénéfiques. Mais leurs élites, parfois corrompues, se sont laissées instrumentaliser par les politiques d’encerclement que l'Occident a toujours voulu articuler contre la Russie.

Le fait que la Finlande, après avoir abandonné sa neutralité, ne tire aucun bénéfice de sa politique de confrontation avec Moscou, est déjà ressenti douloureusement par les citoyens finlandais ordinaires sur le plan économique. Le cas du Danemark, notre voisin du nord, est particulier. Cet ancien allié le plus fidèle des États-Unis en Europe se console des revendications choquantes de Trump sur la colonie danoise du Groenland en soutenant massivement, sur le plan militaire, le régime de Kiev. La Première ministre sociale-démocrate de Copenhague appelle cela une «politique de paix». La Russie, bien sûr, ne voit pas les choses ainsi.

Et notre voisin oriental, la Pologne? Celle-ci aimerait bien abattre des avions militaires russes, comme l’a récemment reconnu son ministre des Affaires étrangères à Varsovie. Il était donc bon et nécessaire que le secrétaire général de l’OTAN, Rutte, ait récemment mis un frein au zèle dangereux de ses petits «nains grincheux» scandinaves et baltes au sein de l’alliance. Car le risque d’une escalade militaire à l’issue imprévisible est trop grand. Désormais, même les Polonais ne veulent passer à l’action qu’avec l’accord de tous les membres de l’OTAN. Mais il est certain que Kallas et consorts ne cesseront pas de jouer avec le feu.

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Qui est Wolfgang Hübner?

Auteur pour le site allemand PI-NEWS, Wolfgang Hübner y est actif depuis de nombreuses années et écrit principalement sur la géopolitique, le gaucho-fascisme, l’islamisation de l’Allemagne et la liberté d’expression. L’ancien conseiller municipal et chef de groupe des « Citoyens pour Francfort » (BFF) a quitté son mandat au Römer de Francfort fin octobre 2016. Passionné de vélo, il est joignable via sa page Facebook et sa chaîne Telegram.

Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!

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Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!

par Franz Ferdinand

Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/176816

C’était déjà la devise des Romains envers leurs « partenaires », car deux partenaires ne peuvent interagir que de deux façons: soit par le conflit (guerre), soit par un traité. Ce principe est encore aujourd’hui indispensable à une coexistence pacifique sur cette planète !

Les traités doivent être respectés – et si l’on pense à un ordre mondial multipolaire, cela est d’autant plus important !

L’ordre multipolaire se caractérise par plusieurs centres sur le globe, qui diffèrent par la géographie et par leur tradition, leur idéologie, leur économie et leur organisation interne. Entre eux, il y aura aussi des États tampons qui joueront un rôle neutre et pourront ainsi atténuer d’éventuels conflits.

L’ordre multipolaire constitue un pas vers la démocratie mondiale, par opposition à la tyrannie unipolaire de ceux qui parlent beaucoup de « démocratie » mais veulent en réalité la dictature !

Il est évident qu’un ordre multipolaire est plus compliqué à organiser que la dictature d’un centre unique, qui se cache délibérément et ne se fait représenter à l’extérieur que par des hordes de politiciens incompétents et de « presstitués » corrompus.

Cette forme « d’ordre » est toutefois rejetée par la grande majorité de la population mondiale, non seulement dans le « Sud global », mais aussi dans le reste du monde occidental.

Dans le monde multipolaire, les principaux acteurs doivent organiser durablement leurs relations par des traités fiables.

Au contraire, dans le monde unipolaire, les traités sont généralement conclus pour être ensuite violés. Dans cet « ordre », les traités ne sont que des manœuvres tactiques pour tromper le partenaire. 

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Exemples :

- Dans le traité de séparation entre la Russie et l’Ukraine, la neutralité de l’Ukraine a été convenue, mais soudainement, plus personne ne s’en souvient.

- Les Accords de Minsk II ont été négociés et signés par le président français de l’époque François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et le président russe Vladimir Poutine. Ce traité devait garantir les droits de la minorité russe en Ukraine. Par la suite, Merkel et Hollande ont déclaré que l’Ukraine n’avait accepté ce traité que pour gagner du temps afin de se réarmer.

- Le traité 2+4. Ce traité a été négocié par la Russie depuis une position de grande faiblesse. La Russie dépendait des crédits allemands et s’est donc littéralement fait acheter la condition la plus importante à poser pour la réunification, à savoir la neutralité de l’Allemagne. Malgré tout, on a insisté sur la non-extension de l’OTAN. Néanmoins, aucune clause correspondante ne fut inscrite dans le traité, on s’est contenté de déclarations orales. À proprement parler, ce traité était un traité de capitulation de la Russie lors de la guerre froide. Ce n’était de toute façon pas un traité de paix, puisque cela aurait nécessité d’inclure les 65 « ennemis de guerre » de l’Allemagne.

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Par ce traité, la sécurité de la Russie a été vendue pour quelques milliards de marks de crédit. Des centaines de milliers de jeunes Russes ont jusqu’à présent payé cette erreur de leur vie ou de leur santé.

Pourtant, l’Allemagne a violé un autre point du traité 2+4 :

L’article 2 du traité stipule :

« Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande réaffirment leurs déclarations selon lesquelles seule la paix émanera du sol allemand. Selon la Constitution de l’Allemagne unifiée, les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples, notamment la préparation d’une guerre d’agression, sont inconstitutionnels et punissables. Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande déclarent que l’Allemagne unifiée n’utilisera jamais ses armes, sauf conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies ».

Ce passage n’est guère compatible avec la participation de l’Allemagne à la guerre d’agression contre la Yougoslavie et à la guerre en Afghanistan ! On n’a pas hésité à justifier l’intervention en Afghanistan en affirmant que l’Allemagne se « défendait dans l’Hindou Kouch ».

Dans ce contexte, il faut également rappeler la clause des États ennemis dans la Charte de l’ONU (articles 53 et 107), qui permettait aux États signataires de prendre des mesures coercitives contre les soi-disant États ennemis si ceux-ci adoptaient à nouveau des politiques agressives. Cette clause avait été introduite à l’origine pour s’assurer que les États considérés comme ennemis pendant la Seconde Guerre mondiale, tels que l’Allemagne et le Japon, ne puissent plus redevenir militairement actifs. Certes, cette clause a été déclarée « obsolète », mais elle figure toujours dans la Charte.

La Russie pourrait donc, face à l’attitude agressive, hostile, voire belliqueuse de l’Allemagne envers la Russie, très bien « se souvenir » de cette clause des États ennemis si l’occasion se présentait. On peut donc supposer que la Russie ne consentirait plus à la suppression de cette clause dans la situation actuelle !

Actuellement, en cas d’escalade supplémentaire de la guerre en Ukraine, la Russie pourrait invoquer cette clause pour prendre, conformément au droit international, des mesures militaires coercitives contre l’Allemagne !

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Un tel cas se présenterait dès que des troupes de l’OTAN (avec des troupes allemandes) interviendraient directement dans la guerre en Ukraine. Un tel scénario est très probable dès qu’un effondrement de l’armée ukrainienne deviendrait prévisible. La Russie pourrait alors légitimement attaquer des cibles en Allemagne !

Très probablement, Poutine ne prendrait toutefois une telle décision que s’il avait le plein soutien de la Chine, c’est-à-dire si la Chine était prête à entrer dans cette guerre de l'OTAN contre Russie. Il est très probable que cette guerre ne se limiterait alors plus à l’Ukraine, mais que la Russie, avec la Chine, éteindrait définitivement l’OTAN, en marchant jusqu’à Berlin pour rétablir la situation d’avant la réunification allemande ! Ce serait probablement la fin de l’OTAN, ce qui intéresserait également beaucoup la Chine, puisque cette organisation cherche aussi à s’étendre dans le Pacifique. La Chine aurait alors aussi la possibilité, avec la Russie, de chasser les États-Unis du Pacifique occidental. La question de Taïwan se résoudrait alors d’elle-même !

 

mercredi, 24 septembre 2025

Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions

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Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions

par Enrico Cipriani

Source: https://www.destra.it/home/sullorlo-della-catastrofe-euro...

L'Europe traverse une phase historique d’extrême fragilité, marquée par un déclin économique, des fractures politiques et un isolement stratégique croissant. Sa classe dirigeante, cependant, semble ignorer la réalité: au lieu de rechercher une politique d’apaisement, elle persiste dans une logique de provocation et de défi qui risque de conduire à la catastrophe. Il suffirait d’un incident militaire, d’une erreur de calcul, pour que tout le continent soit entraîné dans un conflit généralisé avec l’axe asiatique, un bloc qui regroupe plus de trois milliards de personnes, une capacité de production industrielle sans égal et une économie en pleine ascension. L’Europe, à l’inverse, apparaît fatiguée et en déclin démographique, et elle ne peut même plus compter sur la protection automatique des États-Unis, comme c’était le cas durant la Guerre froide.

Le point central est précisément celui-ci: Washington n’a plus le même intérêt à défendre l’Europe. Les documents officiels de la Stratégie de sécurité nationale et de la Stratégie de défense nationale montrent clairement que les priorités américaines se sont déplacées vers l’Indo-Pacifique, avec la Chine comme principal adversaire stratégique. Le European Council on Foreign Relations lui-même a souligné dans un rapport significatif, intitulé « Defending Europe with Less America », que les États-Unis réduisent progressivement leur engagement direct sur le continent européen, laissant entendre que ce seront désormais les pays européens eux-mêmes qui devront assumer une part plus importante des responsabilités militaires. C’est un changement de paradigme que de nombreux dirigeants, comme le Britannique Keir Starmer, feignent de ne pas voir, préférant croire que hausser le ton et se montrer “durs” leur garantira automatiquement l’aide américaine le moment venu. Mais c’est une illusion. Les États-Unis n’interviennent que lorsqu’ils y voient un intérêt concret, et aujourd’hui, l’Europe occupe une place de moins en moins centrale dans leurs calculs stratégiques.

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Ce déclassement est renforcé par les données économiques et technologiques. En 2022, la Chine a enregistré environ 40.000 brevets dans le domaine de l’intelligence artificielle, contre environ 9000 pour les États-Unis. L’Europe, sur la même période, est restée essentiellement marginale, incapable de générer des innovations à une échelle comparable. En 2024, les instituts américains ont produit 40 modèles “remarquables” d’intelligence artificielle, la Chine 15, tandis que l’Europe seulement 3 (hai.stanford.edu, 2025). Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Chine détient désormais environ 70% des demandes mondiales de brevets en IA, les États-Unis environ 14%, et l’Europe se limite à 13%. Un rapport de Sciences Po de 2024, intitulé European Sovereignty in Artificial Intelligence, a estimé que l’Union européenne ne produit qu’un cinquième du nombre de brevets par habitant par rapport aux États-Unis, et à peine un douzième par rapport à la Chine. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques techniques: ils montrent clairement que l’avenir technologique est déjà tracé et que l’Europe n’en fait pas partie parmi les acteurs majeurs.

À cela s’ajoute un fait encore plus préoccupant: l’efficacité de la recherche européenne est inférieure à la moyenne mondiale dans les secteurs technologiques en évolution rapide. Une étude de Alonso Rodriguez-Navarro et Brito («Technological research in the EU is less efficient than the world average», arXiv, 2018) a démontré que la production scientifique européenne, dans des domaines tels que l’intelligence artificielle et les sciences appliquées, est moins apte à générer de l’innovation industrielle que celle des États-Unis et de la Chine. Il en résulte un fossé qui ne pourra pas être comblé simplement en augmentant les investissements, car il touche structurellement la capacité à transformer la recherche en applications technologiques de rupture.

Les limites de l’Europe apparaissent également dans ses politiques économiques. Selon une analyse de la Deutsche Bank de 2025, sur 383 recommandations pour accroître l’innovation, seules 11 à 12% ont été pleinement mises en œuvre et moins d’un tiers partiellement. Pendant que l’Europe débat de stratégies, la Chine et les États-Unis mettent en œuvre des programmes concrets de soutien à l’industrie et à la recherche. Il n’est donc pas surprenant que, dans le Global Innovation Index de 2025, la Chine soit entrée dans le top 10 des nations les plus innovantes, détrônant l’Allemagne (Reuters, 16 septembre 2025).

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Tout cela démontre que l’Europe n’est plus hégémonique. Ni sur le plan industriel, ni sur le plan économique, ni sur le plan technologique, ni sur le plan politique. Elle ne possède ni la suprématie militaire, ni la capacité diplomatique qui lui permettaient autrefois de peser au-delà de sa taille. Elle a perdu du capital humain qualifié, n’arrive pas à retenir ses meilleurs chercheurs et ingénieurs, et elle est divisée sur presque toutes les grandes questions politiques, de l’énergie à l’immigration. Penser revenir à une position centrale en géopolitique est illusoire: l’écart qui la sépare des États-Unis et de la Chine est désormais insurmontable.

Face à ce scénario, le choix qui s’impose n’est pas celui de la fermeté rhétorique ou de la provocation. Il s’agit au contraire de la nécessité d’un réalisme politique qui reconnaisse les limites de l’Europe et sa nouvelle place dans le monde. L’Europe doit comprendre qu’elle est désormais la troisième force par rapport aux grandes puissances mondiales, et qu’elle ne pourra pas retrouver l’hégémonie perdue. La tâche n’est pas de rêver à regagner le terrain perdu, mais de sauver ce qui peut l’être: protéger ses infrastructures critiques, défendre son capital humain, renforcer ce qui reste de son tissu industriel et, face aux crises internationales, choisir la voie la moins douloureuse. Se bercer d’illusions revient à surestimer sa propre force et à marcher vers la catastrophe.

La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord

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La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord

Source: https://www.destra.it/home/la-cina-apre-la-rotta-polare-d...

La Chine a officialisé le premier service régulier de transport de conteneurs sur la Route maritime du Nord, reliant la Chine à l’Europe occidentale en seulement 18 jours. La société Haijie Shipping amorcera la nouvelle liaison avec un voyage inaugural à la fin du mois de septembre, déjà totalement réservé, en utilisant le porte-conteneurs Istanbul Bridge d’une capacité de 4890 EVP. L’itinéraire, baptisé « China-Europe Arctic Express », prévoit des départs de Qingdao, avec escales à Shanghai et Ningbo-Zhoushan, puis un transit par l’Arctique jusqu’au port britannique de Felixstowe, avec des destinations ultérieures à Rotterdam, Hambourg et Gdansk.

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Le passage par l’Arctique sera saisonnier, la fenêtre d’exploitation étant limitée de juillet à novembre, jusqu’à ce que des navires de la classe supérieure des brise-glace soient disponibles, permettant d’étendre le service à l’hiver et au printemps. L’objectif est de réduire drastiquement les délais par rapport aux 28 jours habituels que dure le voyage par Suez, de capter le pic des importations européennes liées à la saison de Noël et de soulager les goulets d’étranglement dans les principaux terminaux.

Selon la compagnie, la réduction des temps de trajet permet aux fournisseurs de livrer plus rapidement, de réduire les coûts de stockage et d’accélérer les flux de capitaux. Le choix des ports européens a également été fait en fonction de la rapidité des opérations de débarquement et de manutention. Ce nouveau service représente un tournant: jusqu’à présent, les liaisons conteneurisées via l’Arctique étaient limitées à des voyages uniques entre la Chine et la Russie, tandis que la société China-Europe Arctic Express introduit un modèle plus proche des lignes régulières, avec plusieurs escales en Asie et en Europe.

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L’intérêt chinois pour la route arctique est également confirmé par le lancement d’un nouveau service de surveillance satellitaire des glaces, développé par le ministère des Transports et l’Observatoire météorologique maritime de Tianjin, qui améliore la sécurité et la prévisibilité de la navigation.

Parallèlement, la Corée du Sud a également annoncé son intention de lancer des tests opérationnels sur la Route maritime du Nord à partir de l’été 2026, en créant une division gouvernementale spécifique dédiée à ce projet. Pour les ports méditerranéens (y compris italiens), une phase extrêmement complexe et délicate s’ouvre.