lundi, 26 août 2024
L'alliance des trois mers contre Moscou: le mouvement anti-russe de l'Europe de l'Est
L'alliance des trois mers contre Moscou: le mouvement anti-russe de l'Europe de l'Est
Giuseppe Gagliano
Source: https://it.insideover.com/politica/lalleanza-dei-tre-mari-contro-mosca-la-mossa-antirussa-delleuropa-dellest.html
Le 17 janvier 2024, lors du Forum économique mondial de Davos, le président lituanien Gitanas Nauseda a fièrement annoncé que "l'initiative des trois mers (IMT) est en train de changer l'axe du mouvement en Europe". Cette déclaration soulignait l'importance croissante d'un projet qui redéfinit la géographie politique et économique du continent européen, dans un contexte de tensions croissantes entre l'Occident et la Russie.
Origines et ambitions de l'initiative
L'IMT a été lancé en 2016 par la Croatie, la Roumanie et la Pologne, trois pays bordant respectivement la mer Adriatique, la mer Noire et la mer Baltique. Ces pays, ainsi que neuf autres États d'Europe centrale et orientale, se sont réunis à Dubrovnik dans le but de créer une coopération économique et infrastructurelle entre ces trois régions maritimes. Bien que l'initiative ait été initialement peu connue et qu'elle ait adopté une approche prudente, évitant de désigner ouvertement la Russie comme une menace, elle a rapidement pris de l'ampleur.
Historiquement, l'idée d'une coopération entre les pays d'Europe centrale et orientale n'est pas nouvelle. Le Maréchal Józef Piłsudski, premier chef d'État de la Pologne moderne, rêvait dès le début du 20ème siècle de créer une « Fédération entre les mers » (Miedzymorze) qui contiendrait l'expansion de l'Empire russe. Ce projet, qui s'inspirait de l'ancienne Confédération polono-lituanienne (1569-1795), a cependant été interrompu par la double invasion nazie et soviétique en 1939. Aujourd'hui, sous les auspices de l'IMT, cette vision fait son retour, adaptée au contexte géopolitique contemporain.
Évolution et développements récents
Au fil des années, l'IMT a pris un tournant résolument plus politique et stratégique. Bien qu'initialement axé sur des projets économiques, tels que le corridor gazier Nord-Sud (CGNS) visant à réduire la dépendance énergétique de l'Europe de l'Est à l'égard du gaz russe, l'invasion de l'Ukraine en 2022 a accéléré la transformation du MTI en une coalition ayant des objectifs clairs en matière de sécurité régionale. L'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie en tant que membres partenaires en 2022 et 2023 a encore renforcé cette orientation.
L'adhésion récente de la Grèce en 2023 a élargi l'initiative vers le sud, intégrant la mer Égée et faisant du MTI un point de connexion vital entre l'Europe et la Méditerranée orientale. Toutefois, cette expansion a engendré des défis géopolitiques, notamment la collaboration croissante entre la Russie et la Turquie, qui s'inquiètent toutes deux de l'isolement croissant des routes commerciales eurasiennes.
Impact sur la sécurité et relations avec l'Occident
Du point de vue de la sécurité, l'IMT a renforcé sa collaboration avec l 'OTAN. Les infrastructures développées au sein de l'IMT, telles que la Voie des Carpates et la Voie baltique, ont été intégrées dans les plans de défense de l'OTAN, facilitant le déploiement rapide de troupes le long de la frontière orientale de l'Europe. L'importance de ces connexions a été soulignée par la présidente lituanienne à Davos, qui a insisté sur le fait que le corridor terrestre de Suwalki, un passage étroit reliant la Pologne et les États baltes, est crucial pour la sécurité régionale.
Par ailleurs, l'IMT a reçu le soutien discret de la Commission européenne, qui voit dans ce projet un moyen de promouvoir l'intégration régionale et de surmonter les divisions nationales traditionnelles. La Commission a accordé à l'IMT le titre de projet d'intérêt commun (PIC), ce qui facilite l'accès au financement européen des infrastructures.
Les États-Unis, pour leur part, ont toujours vu l'IMT d'un bon œil, le considérant comme la continuation du vieux plan de Donald Rumsfeld visant à soutenir une « nouvelle Europe » centrale et orientale comme rempart contre la Russie. Pour Washington, le MTI n'est pas seulement un moyen de contenir l'influence russe , mais aussi d'exercer une plus grande influence sur les affaires européennes, en contournant l'Europe occidentale, parfois considérée comme trop complaisante à l'égard de Moscou.
Les défis à venir
Malgré ses succès, l'IMT reste confronté à des défis de taille. Des pays comme l'Autriche et la Hongrie conservent une attitude prudente à l'égard de la Russie et hésitent à s'engager pleinement dans l'IMT. En outre, la concurrence croissante avec la Turquie et la Russie pourrait compliquer davantage la réalisation de certains projets clés, tels que les nouvelles routes de l'énergie à travers la mer Noire.
Le MTI est donc un projet ambitieux qui cherche à redéfinir l'équilibre des pouvoirs en Europe en intégrant des considérations économiques et de sécurité. Son évolution future dépendra de la capacité de ses membres à surmonter leurs divisions internes et à gérer la dynamique géopolitique complexe de la région.
En résumé, l'initiative des trois mers est un exemple emblématique de la manière dont la coopération régionale peut devenir un puissant levier géopolitique, avec des implications potentielles non seulement pour l'Europe de l'Est, mais aussi pour l'ensemble du continent et au-delà.
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dimanche, 25 août 2024
Poutine se rend à Bakou et l'Azerbaïdjan demande à rejoindre les BRICS
Poutine se rend à Bakou et l'Azerbaïdjan demande à rejoindre les BRICS
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/putin-vola-a-baku-e-lazerbaijan-chiede-di-aderire-ai-brics/
Le Poutine est isolé, le Poutine est proscrit, le Poutine est vaincu (il suffit de lire les journaux italiens, du Busiarda au Menzognero, pour trouver des analyses de ce genre) et le voilà qui s'envole pour l'Azerbaïdjan; et non seulement il n'est pas arrêté pour plaire au tribunal international à la solde de l'Occident collectif, mais il est reçu avec tous les honneurs par le président Ilham Aliyev.
Sur la base des rapports rédigés par les journalistes italiens, on aurait pu imaginer que le chef du Kremlin demanderait l'asile politique en Azerbaïdjan, étant donné la conquête désormais imminente de la Russie par l'Ukraine. Au lieu de cela, rien. Poutine est tranquillement rentré à Moscou, où il n'a pas encore été remplacé par Zelensky, tandis que l'Azerbaïdjan a officiellement demandé à rejoindre les BRICS. L'Azerbaïdjan a donc officiellement demandé à rejoindre les BRICS, renforçant ainsi l'alliance en cours d'expansion dans le sud de la planète.
Mais l'adhésion de Bakou représente un signal particulier. En effet, l'Azerbaïdjan est étroitement lié à la Turquie, pays membre de l'OTAN et acteur de plus en plus important en politique méditerranéenne. Ankara est une plaque tournante entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. En fait, un seul et immense continent où les prétendants au rôle de protagoniste ou, du moins, de co-vedette se multiplient.
Erdogan envoie donc Aliyev en avant, sans exclure de le suivre dans un délai très court. Et la position de la Turquie ne peut qu'affecter celle de l'ensemble de la zone. Il est vrai que les BRICS ne sont pas une alliance politique, encore moins une alliance militaire avec une obsession d'exporter la guerre dans toutes les parties du monde, contrairement à l'OTAN.
Mais les rencontres périodiques, les intérêts économiques et commerciaux, favorisent la réduction des tensions. Que ce soit entre l'Inde et la Chine ou entre l'Iran et les Émirats.
En se rendant à Bakou, Poutine a montré qu'il avait pris acte de l'ingérence continue de l'Occident collectif en Arménie, l'ancien allié historique de Moscou. Et il a renforcé le nouvel axe avec Erdogan. Tandis que d'autres, qui aspiraient au rôle de protagonistes en Méditerranée, préfèrent profiter des fermes et gîtes dans les Pouilles...
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Pavel Durov et la paranoïa de Kafka
Pavel Durov et la paranoïa de Kafka
Constantin von Hoffmeister
Source: https://www.eurosiberia.net/p/pavel-durov-and-the-kafka-paranoia?publication_id=1305515&post_id=148093235&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true
Kafka a décrit avec une merveilleuse puissance imaginative les futurs camps de concentration, la future instabilité de la loi, le futur absolutisme de l'appareil d'État.
- Bertolt Brecht
Dans une scène tout droit sortie d'un roman de Franz Kafka, Pavel Durov, l'énigmatique fondateur de Telegram, a été arrêté en France lors de son atterrissage à l'aéroport du Bourget, près de Paris. Alors qu'il débarquait de son jet privé, il a été appréhendé par les autorités françaises qui l'attendaient, armées d'un mandat d'arrêt l'accusant d'avoir permis des activités criminelles par l'intermédiaire de sa plateforme de messagerie. Les accusations, aussi surréalistes que graves, portent sur la complicité de trafic de drogue, les délits pédocriminels et le blanchiment d'argent, le tout découlant du manque de modération présumé de Telegram. Son arrestation n'est pas seulement une catastrophe personnelle, mais un rappel brutal de l'absurdité qui attend ceux qui défient la main invisible mais omniprésente du pouvoir dans un monde qui prétend protéger la liberté tout en la démantelant méthodiquement.
Que devient Telegram après l'arrestation de Durov ? La question suscite un malaise qui se métastase rapidement en d'innombrables chuchotements spéculatifs, tous plus incertains les uns que les autres. Une rumeur, qui se faufile déjà dans les couloirs numériques, insiste sur le fait que l'équipe de Durov est préparée à cette éventualité, qu'il existe un protocole clandestin prêt à être mis en œuvre sur le coup de minuit. Mais comme toutes les rumeurs, elle se nourrit de l'absence de sources vérifiables. La vérité, enveloppée d'ambiguïté, est aussi insaisissable que l'homme lui-même. La question de savoir si Telegram persistera, et sous quelle forme déformée, reste une énigme troublante, une question suspendue dans le vide, là où devrait se trouver la certitude.
Dans l'Occident moderne, la liberté d'expression est présentée comme un principe sacré, un emblème brillant de la démocratie qui contraste prétendument avec les « régimes despotiques » de la Russie et de la Chine. Pourtant, sous cette façade polie se cache une réalité aussi étouffante et absurde que n'importe quel cauchemar kafkaïen - un endroit où les dissidents sont poursuivis sans relâche, leurs voix étouffées, leurs libertés éteintes. Les mésaventures de Julian Assange, d'Edward Snowden et maintenant de M. Durov nous rappellent étrangement que la dévotion de l'Occident à la liberté d'expression n'est qu'une prétention creuse, une mascarade masquant une vérité plus sombre.
Durov est citoyen de quatre pays : la Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, la France et les Émirats arabes unis. La multiplicité de ses identités reflète sa tentative désespérée d'échapper à l'emprise toujours plus étroite du pouvoir de l'État, de rester une âme sans attaches dans un monde où la véritable autonomie n'est qu'un rêve éphémère. Pourtant, la révélation que Durov a renoncé à sa citoyenneté russe, associée à sa récente détention en France, souligne la futilité de tels efforts. Peu importe le nombre de frontières que vous traversez, peu importe le nombre de nationalités que vous assumez, la griffe de fer de la censure vous traquera inévitablement si vous refusez de vous plier à l'autorité libérale de l'Occident. Les personnes attachées à une liberté authentique ne devraient pas « fuir » vers l'Occident, mais s'en éloigner.
La notion de presse libre, si souvent célébrée en Occident, se révèle farce amère. On nous sert la fiction réconfortante que les médias fonctionnent sans chaînes, que les journalistes recherchent la vérité sans crainte de représailles. Pourtant, le calvaire de M. Durov, qui fait écho à celui de M. Assange, révèle la fragilité et la tromperie qui se cachent derrière cette fausse « liberté ». Lorsque Durov a quitté la Russie, ce n'était pas à la recherche de plus de libertés, mais parce qu'il a refusé de se soumettre aux exigences de censure de VK, le réseau social russe largement utilisé, en résistant aux pressions exercées pour qu'il remette les données des utilisateurs aux autorités.
Kafka, le maître du désespoir bureaucratique, trouverait dans le destin de Durov une familiarité troublante. Ce destin rappelle celui de Josef K. dans Le Procès, condamné non pas pour un crime spécifique mais pour le soupçon insidieux et omniprésent qui envahit tous les aspects de l'existence. Dans un monde où le moindre écart déclenche les soupçons les plus graves, comment la liberté peut-elle être autre chose qu'une amère illusion ? Ne sommes-nous pas tous, d'une certaine manière, prisonniers d'une vaste bureaucratie sans visage, où chaque action est scrutée, chaque intention remise en question et chaque individu réduit à une copie conforme de lui-même ?
La terreur qui s'infiltre dans ce monde n'est pas seulement la peur du châtiment. C'est quelque chose de plus profond, de plus envahissant - une terreur qui immobilise l'âme. C'est la crainte de prononcer un mot innommable, de nourrir une pensée impensable, de défier le regard omniscient qui nous observe à chaque coin de rue. Cette terreur, comme l'a compris Kafka, est une anticipation du châtiment ainsi qu'une anxiété profonde et paralysante - une aspiration à quelque chose qui échappe à ceux qui détiennent le pouvoir, mais aussi une peur de tout ce que le pouvoir touche. En Occident, cette crainte est dissimulée sous la rhétorique de la « liberté », enveloppée dans le mensonge réconfortant selon lequel nous sommes libres de parler, libres de penser, libres de résister.
Cependant, l'enchevêtrement de puissants conglomérats médiatiques avec d'autres forces d'élite met à nu ce grotesque spectacle de clowns. Lorsqu'un empire médiatique devient suffisamment important, il cesse de se considérer comme un chien de garde du pouvoir ; au lieu de cela, il s'empêtre dans le réseau d'influence qu'il était censé surveiller. Il n'est plus un adversaire, mais un collaborateur, complice de la perpétuation des structures qu'il prétendait contester. Cette trahison silencieuse, cette collusion tacite, garantit que la dissidence reste soigneusement contrôlée, soigneusement contenue et, en fin de compte, oblitérée.
L'hypocrisie la plus flagrante de l'Occident réside dans sa foi en la mission moralisatrice de multinationales comme Google, dont le credo, « Don't be evil », s'est transformé en une banale rengaine. Les architectes de Google croient sincèrement qu'ils façonnent le monde pour le rendre meilleur, mais leur soi-disant ouverture d'esprit ne s'étend qu'aux points de vue qui s'alignent sur le courant libéral-impérialiste de la politique américaine. Tout point de vue qui remet en question ce récit est rendu invisible, rejeté comme non pertinent ou dangereux. Telle est la terreur sourde de leur mission - l'horreur tranquille d'un monde où les voix dissidentes ne sont pas réduites au silence par la force, mais simplement ignorées jusqu'à l'oubli.
Aucune société ayant mis en place un système de surveillance de masse n'a échappé à ses abus, et l'Occident n'est pas différent. Il est devenu banal de supposer que le gouvernement surveille nos moindres faits et gestes, alors qu'il est considéré comme paranoïaque de croire le contraire. Cette normalisation de la surveillance est le dernier témoignage de l'enracinement de ces mécanismes de contrôle. Nous vivons dans une réalité où la vie privée est un anachronisme, où chaque geste est enregistré, chaque mot catalogué, chaque murmure de désaccord consigné en vue d'un jugement futur. L'État de surveillance n'est plus une dystopie lointaine ; c'est le monde dans lequel nous vivons, le cauchemar dont nous ne pouvons pas nous réveiller.
Dans ce monde, la transformation de l'individu est inévitable et exceptionnellement kafkaïenne. Alors qu'Oge Noct se réveille de ses rêves agités, il se retrouve inexplicablement transformé en un insecte monstrueux. Cette métamorphose est une aberration physique et un symbole de la déshumanisation infligée par un système qui broie l'âme. Qu'il s'agisse d'Assange, de Snowden ou de Durov, le schéma est le même : ceux qui osent défier le système ne sont pas portés aux nues mais dégradés, leur humanité érodée par l'implacable machine de contrôle qui se déclare championne de la liberté tout en perpétuant une tyrannie inflexible.
Tel est le vrai visage de l'Occident moderne - une spirale descendante kafkaïenne dans laquelle la promesse de liberté n'est guère plus qu'une farce cruelle, et où ceux qui la recherchent sont condamnés à vivre dans une peur perpétuelle.
C'est comme un fleuve, n'est-ce pas ? Un fleuve qui sort de son lit, se répand dans les champs, perd de sa profondeur au fur et à mesure qu'il s'étend, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une mare sale et stagnante. C'est ce qui arrive aux révolutions. Elles commencent avec force, avec détermination, mais à mesure qu'elles s'étendent, elles s'amincissent, elles perdent leur substance. Et lorsque la ferveur s'évapore enfin, que reste-t-il ? Rien d'autre que la boue de la bureaucratie, épaisse et étouffante, qui s'insinue dans tous les recoins de la vie. Les anciens carcans qui nous retenaient étaient au moins visibles, tangibles, mais ces nouveaux carcans sont faits de papier, de formulaires, de tampons et de signatures, interminables et étouffants. Et pourtant, nous les portons tout de même, sans même nous rendre compte de l'étroitesse de leur lien.
13:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : totalitarisme, pavel durov, actualité, telegram | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 24 août 2024
Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est
Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/gli-antifa-tedeschi-vogliono-la-separazione-dalla-germania-est/
La Tchécoslovaquie a montré la voie. Face aux sondages qui précèdent les élections régionales du mois prochain en Allemagne, la gauche des salles de presse en Allemagne appelle à la sécession. A un retour à la division entre l'Allemagne de l'Ouest - bonne, démocratique, antifa et tolérante mais uniquement lorsque cela les arrange - et l'Allemagne de l'Est, facho-communiste, mauvaise, pro-russe.
Et il ne s'agit pas seulement des scribouillards infaillibles pontifiant dans quelques journaux mineurs. Même Der Spiegel met en garde les méchants: "Les habitants des Länder de Thuringe, de Brandebourg et de Saxe ont une occasion en or de ruiner leur réputation une fois pour toutes lors des élections régionales".
Malheur à vous si vous votez mal, en somme. Le problème, c'est que sans aller jusqu'à voter pour l'AfD, les Allemands ne semblent pas suivre l'exemple de la gauche ancrée dans les rédactions. Car les sondages pour les élections législatives de l'an prochain récompensent la CDU avec 32% tandis que la droite de l'AfD est tombée à 16%. Die Linke, le parti de gauche qui ressemble assez au parti italien de Fratoianni, a pratiquement disparu tandis que le parti de Sahra Wagenknecht, semblable à la formation italienne de Marco Rizzo, atteint 9%. La coalition "feu tricolore" soutenant Olaf Scholz (sociaux-démocrates, verts et libéraux) atteint un total de 32%, comme la seule CDU.
Mais ce qui inquiète la gauche des journalistes, c'est la position que commencent à prendre certains démocrates-chrétiens de premier plan. Michael Kretschmer, leader de la Saxe et vice-président de la CDU, s'oppose au gaspillage des ressources, galvaudées pour soutenir la guerre de Zelensky, et souhaite la réparation du gazoduc Nord Stream détruit par les "Ukrainiens".
C'est pourquoi la gauche graphomane a lancé des attaques non seulement contre les partis de l'opposition, mais aussi contre la population de l'Allemagne de l'Est. Confirmant le commentaire impitoyable de Guia Soncini dans Linkiesta (un site de gauche) à propos des interventions des camarades antifascistes italiens sur les différents réseaux sociaux: « Quel bonheur pour l'antifascisme d'être dans la biographie de chaque imbécile qui se croit éveillé ». Manifestement, les imbéciles abondent à Berlin aussi. A l'Ouest...
15:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antifas, actualité, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 23 août 2024
Les États-Unis méprisent leurs larbins européens. Qui continuent à détruire l'Europe
Les États-Unis méprisent leurs larbins européens. Qui continuent à détruire l'Europe
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/gli-usa-schifano-i-maggiordomi-europei-che-continuano-a-distruggere-leuropa/
Il n'y a pas de héros parmi les valets de chambre. Pour les majordomes européens, la notion d'héroïsme ne s'applique pas. Non seulement ils ne se permettent pas de juger négativement leurs maîtres yankees, mais ils sont publiquement méprisés par les dirigeants américains. Donald Trump l'a explicité dans son entretien avec Elon Musk. Mais Biden et les démocrates l'ont mis en pratique en forçant les larbins d''Europe à adopter des sanctions contre Moscou, sanctions qui ont nui à l'Europe elle-même. Puis ils ont facilité la destruction des gazoducs qui assuraient le bon fonctionnement de l'économie allemande, la locomotive de l'Europe.
Face à l'évidence que les Etats-Unis traitent l'Europe comme leur principal adversaire économique, les larbins de Bruxelles ont choisi de ne pas s'en apercevoir, de ne pas réagir et, au contraire, de remuer de plus en plus la queue pour obtenir au moins quelques os en guise de récompense. Mais rien n'y fait. Ceux qui ont une mentalité de serviteur ne changent pas. Ils peuvent demander un peu plus d'argent pour eux, mais le mépris qu'ils encaissent l'emporte sur la richesse obtenue.
Mais le troupeau devrait apprendre à réagir, car c'est lui qui paiera les conséquences de cette servilité idiote. Payer pour la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie, en envoyant des milliards à Zelensky, en perdant des marchés en Russie et en Chine. En payant pour la perte des marchés américains, entre les droits de douane et le financement gouvernemental des entreprises américaines. Payer pour la perte de marchés dans les pays du Sud, de plus en plus agacés par la politique de deux poids, deux mesures de l'Occident collectif.
Ce qu'il faut, c'est une réaction, un changement de rythme. Ce qu'il faut, c'est une Europe différente, indépendante et libre. Capable d'avoir une idée, un style, une proposition. Un rôle. Un rôle qui ne soit pas celui de la sciuscià.
20:22 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, affaires européennes, états-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Comment Macron est devenu indéboulonnable
Comment Macron est devenu indéboulonnable
Nicolas Bonnal
Macron est indéboulonnable, il le sait et s’en vante, pleurniche Philippot ; peut-être qu’il sera réélu, peut-être qu’il se maintiendra au pouvoir en 2027 à la manière de Zelenski-Gambetta, pendant que son électorat crève sans se plaindre aux urgences des hôpitaux dans toute la France (ne me faites pas le coup qu’il a été élu avec 1% des voix grâce à des logiciels, OK ?).
La question reste : qu’est-ce qui a rendu ce coup d’Etat maison possible ? On commence par la théorie du complot, du complot des élites et des bureaucrates, etc.
En 2017 dans un article très riche, Aude Lancelin avait parlé du putsch du CAC 40. Les milieux d’affaires ont été royalement récompensés, et leur presse à ses bottes, et le président de l’hexagone socialo est devenu celui des très riches, comme disait Hollande sans rire, lui qui lui avait mis le pied à l’étrier et dont Aude avait narré tous les renoncements dans son texte. Là on vient d’apprendre que le fils Glucksmann et le PS allaient le soutenir et qu’il ne serait pas destitué, et ce serait idiot d’oublier tout de même que depuis un certain 10 mai 1981 un certain parti oligarchique mais fourre-tout domine tout en France, business, culture, éducation, magistrature, médias, cinoche (Delon compris, désolé les blaireaux), élites policières et militaires, tout, absolument tout. Je crois qu’il fallait dégager de France dès 1981, et je rends grâce à Trump d’avoir écrit cela dans son Art du deal. Les gens riches et intelligents (smart and wealthy) avaient raison de quitter Paris et de venir acheter, ajoutait-il, des duplex dans sa Trump Tower ! Mais les pauvres comme moi auraient aussi dû se barrer (je l’ai fait, mais plus tard).
Castelnau aussi avait écrit un texte où il évoquait un putsch bureaucratique en interne, rassemblant hiérarques socialistes, bureaucrates, militaires (aucun maçon, naturellement), politiciens, magistrats, renégats, fils de famille, aventuriers (repenser l’entourage de Mitterrand si inutilement décortiqué alors par Jean Montaldo) et autres. Cela me rappelait les années 80, quand le Figaro avait appris à mettre de l’eau dans son vin déjà, surtout après le départ des communistes, et que Franz-Olivier Giesbert était venu « dénazifier » le vieux journal, comme il le disait lui-même (dixit le Canard enchaîné, toujours tenu en laisse et toujours à la solde des socialos, voir les affaires Fillon, Gaymard, etc.). C’est Ratier qui m’avait à l’époque appris que Philippe Villin du club Le Siècle avait mis Giesbert au pouvoir, Giesbert du club Le Siècle… A la même époque Juppé expliquait (il était ministre du budget) que les clivages dans son cabinet (sic) étaient moins politiques que techniques… A rapporter à ceux qui n’ont pas les oreilles bouchées.
Ici on a une piste sérieuse; on a en effet un parti unique ou inique en France, un parti socialiste-capitaliste-sioniste-mondialiste-vaticaniste, et les élites en font partie, cathos, juives, protestantes, musulmanes (reconnaissons qu’elles la ramènent peu celles-là, elles sont achetées mais silencieuses et toujours au service des socialos), maçonnes, ce qu’on voudra. Ce parti généraliste en réalité n’a pas de couleur comme dans la partie d’échecs du Prisonnier : on le reconnaît à son mouvement, et comme ils sont 100% à aller toujours dans cette même direction…
Ce parti unique et inique («pensée unique», c’est déjà chez Maurice Joly) s’est mis en place vers le milieu des années 80 quand le rideau de fumée de l’opposition gauche-droite s’est dissipé. On aurait pu le comprendre avant, quand André Bercoff (sans doute parce qu’ancien situ) expliquait intelligemment vers 1983 que la fausse droite des années gaullistes, pompidoliennes et giscardiennes (les giscardiens furent recyclés par les socialistes, gosses compris, voyez Barrot ou Wargon) était dirigiste, sociale, étatiste, européenne, russophobe, en rien alors le croquemitaine du capitalisme apatride.
C’est dans sa Reconquête et l’on sait que la droite n’a jamais rien reconquis, elle qui ne fait que demander comme Juppé et consorts de s’associer au parti unique-inique.
Ce parti unique est vite caractérisé par des piliers dignes du temple des philistins que démolit Samson.
Il est européen donc mondialiste: pour lui la France peut et doit crever. Les appels au souverainisme du brièvement délirant Chirac (sous hypnose à Pantin) ont été contredits par la pratique gaulliste (ou néogaulliste) - comme on voudra - et il faut se foutre du monde pour oublier qu’en 1983 la nouvelle garde gaulliste était déjà à la solde des mondialistes, de Barzach-Noir à Sarkozy, de Devedjian à Balkany, l’habile agent Pasqua servant d’enjoliveur aux plus primates. La construction européenne a accompagné une destruction de la France que tous les partis de gouvernement (dont le RN voudrait faire partie maintenant –une fois recomptées les médailles des JO – pour faire mieux et si possible pire que ceux dont on a pieusement et rigoureusement copié les vices) ont désiré, et avec enthousiasme.
Il est pour une immigration totale et de remplacement, de créolisation dit l’autre imbécile, lui aussi militant socialo depuis quarante (quarante ou cinquante?) ans. Mais on ne va pas insister. Les froncés l’ont voulu ce remplacement, et ce dès les années 80, et ce dès la Révolution ou 1870, ils l’ont, et certains trouvent qu’il n’est pas ASSEZ TOTAL. Il n’est pas question de les contredire.
Le mondialisme a muté avec Schwab, Obama (éternelle idole des foules qui gagne quatre millions par après-midi de conférence en Suisse ou ailleurs) et Bergoglio (qui a fait du catho mondain le caniche nain de nos antéchrists): il est devenu furieusement écolo, anti-sexe, raciste antiblanc et totalitaire; voir ce qui se passe en Angleterre, qui était pronostiqué par Kubrick, Truffaut (Fahrenheit 451), McGoohan (Le Prisonnier), Chesterton, Kubrick , Orwell, et des dizaines d’autres dont la pauvre J.K. Rowling (j’en avais parlé alors quand les imbéciles se trompaient de cible comme toujours avec l’étonnant Harry Potter). L’Angleterre est depuis 1066 la terre promise de la dystopie, des oligarchies et du totalitarisme subtil, et qui sait lire Mumford ou sa trop abondante littérature le verra sans problème.
Mais Macron incarne la masse électorale et ses goûts.
Macron d’abord incarne le centre qui a tout gobé (le blob de l’autre) et les deux froncés sur trois rêvés par Giscard dans les dystopiques années 70 que des ahuris tentent de nous vendre comme magnifiques maintenant. Surtout il incarne cette mutation brutale des élites qui accompagne celle des populations toujours plus soumises, ahuries, hébétées (mot qu’on retrouve sous la plume de tout le monde: Tocqueville, Chateaubriand, Mgr Gaume, Debord, Bernanos, Baudrillard, etc.). Son mariage, sa vie privée enchantent les foules; il incarne ce goût pour le fric et ce culte récent en France de l’Amérique qui se reflétait dans l’abject bouquin de Philippe Roger.
Mais en fait la France soi-disant rebelle du gaullisme était une colonie américaine : je l’ai montré dans bien des textes et dans mon livre sur la Destruction de la France au cinéma. Ce qui restait de français a été avalé par l’Amérique comme le reste du monde (quoiqu’on en pense) et comme prévu surtout par l’étonnant Duhamel dans ses Scènes de la vie future. Il incarne aussi ce je-m’en-foutisme déjà souligné par Julius Evola dans les années soixante et ce besoin jumelé si bien étudié par Philippe Muray de jouissance et de pénal, de conformisme et de transgression (penser aux «mutins de Panurge»). L’addiction aux chaînes-info-pour-retraités a fait le reste et créé ce conglomérat de solitudes sans illusions (Debord) qui se reconnaissent dans le sionisme terminal, l’apocalypse américaine, la destruction destructrice de l’économie, l’anéantissement des paysages, la sentimentalité démoniaque de Léon Bloy et la déchéance du christianisme qui n’en finira jamais de crever (Swift en parle déjà…).
Le satanisme ahuri des partis politiques, étrons sorti de la machine à voter du père Ubu, a fait le reste et fera du prince-président un prince-président à vie.
Et tant pis si je trompe ! On aura pire alors, comme dirait la vieille dame de Syracuse au tyran Denys. Raison d’ailleurs pourquoi je ne suis même pas hostile à Macron: ici quand on touche le fond, on creuse encore, alors…
PS… Un peu de Léon Bloy ( Journal, 1913) avant la grande guerre si utile de nos détronchés : « C’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain… Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté…Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à leur dernière heure. »
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jeudi, 22 août 2024
Le gouvernement secondaire de Soros, les BRICS et l'explosion de Nordstream
Le gouvernement secondaire de Soros, les BRICS et l'explosion de Nordstream
Wolfgang Prabel
Source: https://opposition24.com/politik/die-soros-nebenregierung-brics-und-die-nordstream-sprengung/
Au cours de la dernière décennie, on ne savait pas qui battait la mesure en matière de politique étrangère: l'empire Soros ou le gouvernement de Washington. Souvent, on avait l'impression que les ONG dérapaient et détruisaient la politique étrangère des États-Unis, parfois on avait l'impression d'un ping-pong entre l'administration et les organisations non gouvernementales. Parfois, on avait l'impression que les ONG étaient envoyées en avant par les gouvernants. Les structures de la politique étrangère américaine ne sont pas transparentes.
Il n'est pas nécessaire d'aborder ici en détail ce qui s'est passé lors du printemps arabe et de la tentative de déstabilisation de l'Asie. En résumé, le changement de régime prévu en Irak, en Tunisie, en Libye, en Syrie, en Egypte, au Sri Lanka, en Afghanistan, en Géorgie, en Inde et au Myanmar a échoué, celui de l'Ukraine n'est pas encore décidé. Les pays attaqués se sont repliés sur eux-mêmes et se sont en partie organisés au sein des BRICS.
Les BRICS sont essentiellement une alliance de puissances hétérogènes contre l'influence d'activistes et de gouvernements wokistes. Même les adversaires potentiels comme l'Inde et la Chine, la Chine et la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran ont gelé leurs conflits internes pour le moment, afin de résister aux oligarques déjantés et de pulvériser le pouvoir des wokistes.
Peut-être qu'à Washington, on se rend compte des effets désastreux des activités privées des oligarques sur la politique mondiale et qu'on veut mettre fin au désordre. Un article paru dans un journal américain peu crédible sur l'explosion du Nordstream par des Ukrainiens va dans ce sens. Je ne toucherais même pas le Wall Street Journal avec des gants en caoutchouc, ce qu'il écrit est toujours immédiatement considéré comme la vérité par le Mainstream. L'éditeur du journal - Lewis - s'est distingué comme un croyant en matière de climat et un opposant à Trump, il est donc un soldat dans la guerre contre la vérité.
Il y a quelque temps déjà, un expert en plongée et en eaux profondes avait démystifié sur MMNews les spéculations sur le dynamitage de Nordstream par des amateurs. L'opération n'aurait pas été réalisable à partir d'un voilier.
Le professeur Rieck traite l'affaire comme non résolue. Tous les acteurs possibles auraient eu des avantages, aussi bien l'Ukraine que l'Amérique. Moi non plus, je ne vois pas un récit de l'événement qui soit clair.
L'histoire des Ukrainiens qui ont plongé est donc remise au goût du jour. Quelles pourraient être les motivations ? Washington s'est-il lassé de la guerre privée de Soros en Ukraine et veut-il se débarrasser de ce conflit coûteux et inutile de manière élégante ? Une variante consisterait à monter les Allemands contre Zelensky pour lui couper les vivres.
De plus, cela permettrait de laver l'Amérique de l'embarrassant soupçon d'avoir été l'auteur de l'attentat et d'innocenter la campagne électorale de Kamala Harris. En Allemagne, l'attitude critique vis-à-vis de la guerre en Ukraine s'est propagée des dissidents et de l'AfD à la gauche. Avec le BSW (le parti de Sahra Wagenknecht), un deuxième grand parti est entré en confrontation avec les livraisons d'armes et les déploiements de missiles allemands. Lors des élections en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg, les partis faucons et belliqueux que sont la CDU, les Verts, le SPD et le FDP pourraient perdre leur majorité et les colombes pourraient triompher.
Le belliciste Mario Voigt a écrit sur X : « Tant que Mme Wagenknecht tient de tels propos ici, je n'ai aucune base de discussion avec le BSW. Avec Mme Wolf, je suis toujours prêt à parler des problèmes de la Thuringe et surtout des solutions pour les résoudre ». Voigt parviendra-t-il aussi facilement à faire éclater le BSW sur la question de la guerre ? Peut-être, peut-être pas.
Trump et Kamala ou pas, les républicains et les démocrates semblent vouloir mettre fin à la guerre parce qu'elle ruine la puissance américaine dans le monde. Il se pourrait aussi que Washington mette davantage la main sur les ONG, tue leur activisme propre en matière de politique étrangère, afin de mettre un terme aux nombreuses mésaventures politiques et à l'influence déclinante de l'Amérique en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique latine. Il s'agit également d'une chose aussi importante pour la politique de puissance américaine que le maintien du dollar comme monnaie de réserve, du moins ce qui en reste.
Un changement d'attitude à Washington aurait bien entendu des répercussions sur l'Allemagne. Si c'était le cas, l'hégémon ferait pression sur le gouvernement allemand pour qu'il suive.
En ce qui concerne Nordstream 2, je reste persuadé que sa construction était une erreur. « Ne mettez jamais tous vos œufs dans le même panier », la diversification est une nécessité pour toute activité économique raisonnable. C'est cette nécessité que le Dr M. avait violé dans sa haine délirante et criminelle du nucléaire et du lignite. Elle n'a même pas l'intelligence d'un œuf brouillé avarié et la CDU l'a suivie dans sa chute énergétique. Il n'est pas nécessaire de disposer de la boîte à outils du PCUS et du NSDAP pour générer l'absence d'alternative. Il existe aussi des phases totalement dysfonctionnelles et totalitaires dans la démocratie.
Le Nordstream 1 et le Druschbatrasse étaient vraiment suffisants en tant que véhicules de transport d'un seul pays, le reste de l'approvisionnement énergétique aurait pu et dû être assuré par le nucléaire, le lignite local, l'hydroélectricité, les carburants synthétiques, la biomasse, l'énergie solaire et les importations d'autres régions du monde. C'est ce que je défends systématiquement depuis 2014, vous pouvez le lire dans les archives. La CDU a été abandonnée par tous les bons esprits et a ignoré tous les conseils raisonnables, je n'étais vraiment pas le seul à réclamer une autre politique énergétique. Ce parti, totalement incompétent en matière d'économie, est toujours surestimé par les électeurs. Il faut vraiment que le dernier retraité ramasse des bouteilles et fouille dans les poubelles pour trouver des restes de nourriture pour que les choses changent.
Il s'agit maintenant de nettoyer les décombres et de remettre en service le Nordstream 1 et le Druzhbatrasse après la fin de la guerre.
Salutations au service de renseignement intérieur : « Nos guerres modernes rendent beaucoup de gens malheureux tant qu'elles durent, et personne n'est heureux quand elles sont terminées ». (Geh. Rath v. Goethe)
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Voyage à la fin de l'empire anglo-saxon
Voyage à la fin de l'empire anglo-saxon
Source : Dissipatio - Une cellule média - redazione@dissipatio.it
On sait que les relations familiales sont les plus difficiles à entretenir. Ne serait-ce qu'en raison d'un principe de concurrence qui s'instaure naturellement entre ceux qui sont nés et ont grandi dans des conditions similaires. À ce jour, les chiffres qui illustrent la relation entre les États-Unis et le Royaume-Uni sont impitoyables: sans Londres, ce dernier aurait une économie plus réduite que celle du Mississippi, l'État le plus pauvre des Etats-Unis d'Amérique. La capitale représente 14% du produit intérieur brut par habitant. À titre de comparaison, comme le rapporte John Burn-Murdoch dans le Financial Times, amputer Amsterdam des Pays-Bas réduirait le PIB national de 5% (toujours par habitant), tandis qu'éliminer la ville la plus productive d'Allemagne (Munich) ne réduirait le PIB de l'Allemagne que de 1%. Mais le plus surprenant est que, malgré l'opulente production de San Francisco, si demain toute la région de la Baie, du Golden Gate à Cupertino, était séparée du reste des Etats-Unis, le PIB américain par habitant ne diminuerait que de 4%.
Dans un pays avec une telle disparité socio-économique, il est normal qu'une petite étincelle boute le feu à tout. En 2011, toujours durant les premiers jours d'août, la mort de Mark Duggan, un petit dealer de Tottenham, a provoqué des émeutes au départ de la communauté noire londonienne qui ont duré plusieurs jours. On ne compte plus les affrontements avec la police, ni les pillages de magasins. La course à la marchandise dérobée, pillée, est finalement devenue l'ultime motivation de la contestation, qui a ainsi perdu toute ambition révolutionnaire. Aujourd'hui, au contraire, on a le sentiment que les agitateurs agissent pour une raison politique bien précise. Après la mortelle agression à l'arme blanche de trois fillettes dans une école de danse de Southport par un citoyen britannique d'origine rwandaise, Axel Rudakubana, les émeutes ont commencé devant la mosquée locale, blessant une cinquantaine de policiers, avant de s'étendre à tout le pays. A la tête idéologique des émeutes, on trouve le Patriotic Alternative de Mark Collett et le National Action d' Alex Davies, sans oublier le rôle de Tommy Robinson, très médiatisé comme principal instigateur en ligne d'un esprit anti-immigrés. Bien sûr, rien ne vient de rien: si un terrain fertile est vite trouvé, c'est que le mécontentement est généralisé.
Au-delà du fait lui-même, et des acteurs individuels, force est de constater que la Grande-Bretagne est bel et bien aujourd'hui un pays au bord d'une dépression nerveuse sans précédent. Les Britanniques en ont vu de toutes les couleurs ces dix dernières années, depuis la campagne électorale sur le Brexit, en passant par le vote, les négociations, le Co vid, les suites de la guerre en Ukraine, jusqu'à la défaite des Tories et l'élection de Keir Starmer (photo, ci-dessous). Le nouveau premier ministre est imprégné de prudence et de rationalité atlantiste, avec l'intention de recréer une gauche pragmatique capable de régénérer une troisième voie rappelant Blair, Jospin et Schroeder mais sans les dogmatismes de Corbyn; en créant un néologisme, le Starmerisme, nous obtenons un vocable caractérisant un nouveau pragmatisme.
Alors que le jugement porté sur les conservateurs, par l'historien contemporain Sir Anthony Seldon, ne peut se résumer qu'ainsi : "La période 2010 - 2024 a représenté la pire ère de gouvernement depuis 1945". Aujourd'hui, en effet, la succession de Sunak est ouverte, avec Kemi Badenoch, James Cleverly et Tom Tugendhat en pole position, et la perspective d'une politique qui caractérisera la scène britannique pour longtemps, avec le diviseur Farage aspirant à épuiser davantage les conservateurs, avant que les conservateurs eux-mêmes ne se déplacent vers la droite pour le précéder dans la conquête des 4 millions de voix qui lui ont ouvert les portes du Parlement.
La pire ère de gouvernement depuis l'après-guerre
L'entrée en fonction de Keir Starmer à Downing Street a été le "moment Portillo" que tout le monde attendait. Les Tories terminent une saison d'échecs et doivent maintenant choisir leur nouveau leader : pour l'instant, les favoris sont Kemi Badenoch, James Cleverly et Tom Tugendhat. D'un autre côté, les travaillistes rajeunis ont vu leur succès allé si loin qu'ils ont évité de détailler leur programme pendant la campagne électorale. Mais le moment est venu de prendre une décision, en évitant éventuellement de poursuivre ce que l'historien Sir Anthony Seldon a qualifié de point le plus bas (commencé en 2010) du leadership anglo-saxon depuis 1945.
Mais il s'agit là d'un jeu politique, qui n'est pas du tout la cause (bien qu'il s'agisse d'une solution possible) des troubles récents. La haine des islamistes (qu'ils soient citoyens britanniques ou non) est l'exutoire parfait d'un effondrement économique qu'il est encore difficile de comprendre. Il y a la question du Brexit, qui dans l'idée de ses créateurs devait fermer les frontières aux étrangers - dont le nombre a doublé au cours des vingt dernières années - et leur permettre de reprendre le contrôle de leur propre commerce, en évitant de laisser un déficit de dix milliards de livres chaque année sur la table du budget européen. Jusqu'à présent, les choses se sont passées un peu différemment, et pas seulement à cause des Britanniques.
Les frontières sont désormais effectivement fermées, mais les travailleurs non qualifiés manquent et les industries, qui représentent désormais la minorité de la production nationale, sont en difficulté. La possibilité de commercer selon les règles de l'accord de libre-échange est de toute façon moins attrayante que celle de commercer entre partenaires européens.
Les pays de l'UE, qui étaient de loin le premier importateur mondial, ont donc choisi de regarder ailleurs. Même sort pour le secteur des services - dominant à 80% dans l'économie nationale depuis l'époque de Madame Thatcher - qui a vu son activité se réduire en raison de deux crises imprévues, celle du Covi d et celle de l'Ukraine. Cette hyperdépendance, en plus de précariser le pays - l'industrie manufacturière étant au contraire moins sensible aux chocs mondiaux, surtout lorsqu'elle s'adresse à son marché intérieur - a incroyablement divisé la nation entre une capitale très riche et des provinces très pauvres, de plus en plus chômeuses et privées de leurs droits.
L'incapacité du gouvernement à agir pèse encore plus lourd dans la balance. Une proposition de réduction d'impôts sans aucun financement a fait du gouvernement Truss le gouvernement le plus court de l'histoire nationale. Un symptôme de l'incapacité à agir, également parce que l'hypothèse inverse, une augmentation des impôts, entraînerait encore plus de dépression et de colère. Le revers de la médaille reste les taux d'intérêt élevés, dont la baisse semble encore lointaine, et qui pèsent lourdement sur une économie qui avait emprunté environ 280 milliards de livres pendant la pandémie pour faire face au gel des actifs. Le taux était alors proche de zéro, il est aujourd'hui de 5% (faisant passer la charge d'intérêt sur la dette de quarante milliards de livres à plus du double).
En conséquence, les dépenses publiques restent contractées, de même que certains secteurs publics, également, restent contractés, en particulier le secteur de la santé, qui présente actuellement un déficit de personnel d'environ trente mille personnes spécialisées. Parmi les principales économies mondiales, le Royaume-Uni reste la seule à avoir connu une baisse de la participation au marché du travail entre la période pré-C ovid et la période post-Cov id.
Nous en voyons les signes autour de nous tous les jours: les chaînes de cafés et les magasins de téléphonie mobile qui dominent nos rues, la disparition des carottes grumeleuses des rayons de nos supermarchés et les gros titres traitant d'une autre industrie traditionnelle en crise. Pour la première fois, un livre fait le lien entre ces changements locaux isolés et progressifs et le tableau d'ensemble d'une nation dont l'identité s'érode. En parcourant le pays et en rencontrant des agriculteurs, des pêcheurs et des habitants des quartiers chinois, Paul Kingsnorth raconte le genre de conversations qui ont lieu dans les pubs de campagne et les magasins du coin à travers le pays, nous rappelant que ces institutions typiquement anglaises pourraient bientôt cesser d'exister.
Les Anglais restent les Anglais, et ils se targueront toujours d'un héritage culturel et d'une influence politique dont l'érosion ne sera peut-être remarquée que des décennies plus tard. Et il est vrai que les tendances sont faites pour être inversées. Mais la direction actuelle n'est pas des plus heureuses, et sans un retour vigoureux sur la scène internationale, les sujets de Sa Majesté n'auront aucun moyen de retrouver le prestige dont ils dépendent tant là-bas, sur leur île. Le redémarrage de leur propre industrie manufacturière est sans aucun doute une question cruciale, car Londres ne peut pas continuer à être le seul centre du pays. Sous peine de susciter la colère de ceux qui se sentent exclus. Une colère faite de couteaux tirés, de vitrines pillées et d'affrontements avec les forces de l'ordre.
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lundi, 19 août 2024
Les rats de la Seine. La pensée magique et la lutte contre la réalité
Les rats de la Seine. La pensée magique et la lutte contre la réalité
par Enrico Petrucci
Source: https://www.centromachiavelli.com/2024/08/17/senna-inquinata-olimpiadi/#
Les Jeux olympiques de Paris terminés, les innombrables controverses déclenchées se ramènent à une seule clé : ce qui s'est passé sur les rives de la Seine a été un affrontement entre la pensée magique et le principe de réalité.
De la cérémonie d'ouverture au sexe des boxeurs, en passant par la question de la baignabilité de la Seine, on a tenté d'imposer la pensée magique, le pouvoir de la parole, comme seul étalon de la réalité. Le cas le plus flagrant est la tentative ratée de rendre la Seine baignable non seulement pour les Jeux olympiques mais aussi pour en faire une nouvelle attraction touristique de la capitale.
Nager à Paris et mourir
Plus facile à dire qu'à faire : la Seine est un fleuve non nageable depuis 1923 (aux Jeux olympiques de Paris en 1924, ils s'étaient limités à l'aviron), long de plus de 700 km et d'un débit de 500 mètres cubes par seconde, qui traverse une ville de plus de 2 millions d'habitants. Qui doivent vivre avec les rats qui l'infestent. Une tentative de « bon voisinage » fortement prônée par la maire de Paris, Anna Hidalgo, qui expliquait en 2022 et 2023 qu'avec les rats, la ville devait apprendre à vivre.
Les compétitions olympiques ont ensuite eu les résultats que tout le monde connaît. A tel point que même le compatissant Guardian sur l'état des triathlètes après la baignade dans la Seine a paraphrasé la devise olympique avec un titre à faire pâlir d'envie Libero: Citius, altius, antibioticus : le triathlon olympique un triomphe de l'optique pour Paris. A noter qu'en juillet, malgré la médiatisation de la baignade d'Hidalgo dans la Seine, alors que la natation était à bout de souffle, il avait été question de faire du triathlon un biathlon en supprimant l'épreuve de natation. Cela aurait été la meilleure solution pour la santé des athlètes.
Comme on pouvait s'y attendre, le principe de réalité a eu raison de la pensée magique d'Hidalgo et Macron, et les 1,5 milliard d'euros investis pour rendre le fleuve nageable n'ont pas servi à grand-chose. Y compris le réservoir d'Austerlitz capable de stocker 50.000 mètres cubes d'eaux usées en cas de pluie pour ralentir leur déversement dans la Seine : l'équivalent d'une douzaine de piscines olympiques, soit la quantité d'eau qui passe dans la Seine en 8-9 minutes.
Le problème n'est pas seulement fluviologique, la Seine est bien sûr un système complexe de 700 km, avec un affluent majeur comme la Marne qui coule près de Paris. La nature même d'une ville comme Paris vient compliquer la situation. Comme l'écrivait The Post avant les Jeux olympiques, tout l'attirail hydraulique et technologique avait été mis en place pour rendre la rivière baignable. Des principes hydrauliques classiques de séparation du réseau d'égouts pour les eaux claires et les eaux sombres, aux inévitables nouvelles technologies basées sur l'acide performique ou les rayons ultraviolets, en passant par les nouveaux bassins de décantation évoqués plus haut. Une panoplie d'éléments dont le plan B, en cas de pluies entraînant les... déjections de la ville dans la Seine, se résumait au classique « croisons les doigts » : attendons et espérons que le niveau bactérien diminue.
Des souris et des hommes
Après tout, nous, Italiens, sommes habitués aux situations de speraindio. Mais il y a plus : le paradoxe absolu d'une administration municipale qui veut faire coexister des ambitions balnéaires avec des situations tiers-mondistes telles que les milliers de sans-abri (pour la plupart des immigrés) qui ont été expulsés à la dernière minute des rues de Paris juste avant les Jeux olympiques ou l'invasion de punaises de lit à Paris en 2023 (évidemment, la faute au changement climatique). Et puis, les rats. Vivre avec des rats tout en essayant de rendre la Seine baignable est un autre exemple de lutte contre la réalité et d'exercice de pensée magique.
Tant pour les rats pathogènes (pas de peste noire, juste la leptospirose, qui fait partie des risques encourus par les athlètes olympiques dans la Seine) que pour les rongeurs eux-mêmes, devant lesquels le drapeau blanc a été hissé. Voici ce qu'écrivait Politico en juin 2023 :
Anne Souyris, adjointe au maire chargée de la santé publique, a annoncé lors de la réunion du Conseil de Paris de jeudi qu'elle avait décidé de former un comité sur la question de la cohabitation, sous la direction du maire. Elle a ajouté que ce groupe serait chargé de trouver la méthode de traitement des rats qui soit à la fois « efficace » et « pas insupportable » pour les Parisiens.
Et les plaisanteries de l'assistance sur le nom de famille de l'adjointe au maire, compte tenu de l'assonance avec souris...
Cette capitulation est l'épilogue d'un investissement de 1,7 million d'euros lancé en 2017 pour tenter d'endiguer la prolifération des rats. Une capitulation sans condition que l'administration Hidalgo a initiée dès 2022, en mettant les mains en l'air avec des déclarations « au renard et au raisin “ : ” avec les rats, il faut vivre avec... ».
Mais la pantalonnade de l'administration parisienne va plus loin. Car dans la lutte contre la réalité, il faut d'abord « déconstruire » les préjugés des gens pour construire un récit politiquement correct (au sens large du terme). En effet, selon Douchka Markovic, conseillère municipale du Parti Animaliste, les rats de la Seine sont « victimes de préjugés » et il faut commencer à les appeler par les bons termes : il vaut mieux parler de surmulots plutôt que de rats, car « rat a une connotation négative » (« moins connoté négativement »), comme l'indiquait Le Figaro en 2022.
Toc, toc. « C'est qui ? » "La réalité"!
Encore de la pensée magique, le problème de la perception, le déconstructionnisme appliqué : il suffit de « changer de nom » et, comme par magie, le pantagane deviendra un joli petit mulot digne d'un film de Disney-Pixar. Mais la réalité frappe toujours à la porte avec la brutalité d'un facteur apportant un courrier recommandé dans une enveloppe verte : peu après la sortie du conseiller, l'Académie nationale de médecine s'est sentie obligée de publier un communiqué de presse pour rappeler l'évidence : les rats sont un danger pour la santé publique et les cas de leptospirose sont en augmentation.
Est-il possible de rendre une rivière baignable tout en étant contraint de vivre avec l'un des principaux symptômes du malaise hygiénique d'une ville ? C'est évidemment une contradiction ouverte. Quels que soient le budget utilisé et la technologie déployée, seule la pensée magique est appliquée : si tous les problèmes de la ville liés à l'hygiène publique ne sont pas résolus de manière organique, la réalité l'emportera. Et la rivière à la limite de la baignade possible sera un risque pour les athlètes.
Les magiciens de la parole
L'histoire édifiante de la balnéabilité de la Seine et de sa coexistence avec les rats n'est pas seulement un symbole des contradictions avec lesquelles nous sommes obligés de vivre depuis que la bonne administration a cédé la place à la pensée magique qui est la pratique de l'idéologie wokiste. Il y a une autre observation intéressante qui découle précisément des déclarations du conseiller municipal animaliste : le problème du langage et de la perception.
La « perception » est le mot clé de ceux qui veulent nier la réalité. Mieux vaut « souris de campagne » que « rat » si l'on veut « améliorer » la perception du problème par les citoyens. Mieux vaut « variole » que « variole du singe », mieux vaut « migrants » qu'« immigrants », et ainsi de suite, toute la chaîne d'euphémismes que le politiquement correct a mis en place pour nous dans une tentative de reconstruire magiquement la réalité par le son des mots. Le modèle des citoyens et de leurs perceptions se retrouve facilement dans de nombreux sujets brûlants de notre pays que les sorciers politiques tentent de gouverner : ainsi, la question de la micro-criminalité et de la dégradation à Milan n'est qu'un problème de « perception ». Un acte de sorcellerie politique qui ne peut avoir lieu que parce que la majeure partie de la presse traditionnelle est mobilisée pour dé-risquer ou dissimuler les questions de sécurité et pour qualifier de « panique sociale » la diffusion d'informations et de vidéos qui prouvent le contraire. C'est ce qu'ils ont essayé de faire avec la « perception de la nageabilité » de la Seine : la nage d'Anne Hidalgo était fonctionnelle pour rassurer les citoyens et les athlètes. Voici ce qu'écrit The Post dans l'article susmentionné :
« En plus de continuer à nettoyer le fleuve et à contrôler la qualité de l'eau, le plus dur sera de changer la perception commune et de convaincre les gens que la Seine est vraiment propre et sûre. Outre les actions sur les bactéries, il faudra aussi agir sur les pollutions visibles comme les déchets, principalement plastiques, grâce à des barrières flottantes et des bateaux collecteurs de déchets ».
Le pouvoir de l'image
Il a suffi d'une photo virale d'un nageur vomissant emblématiquement sur le logo olympique de Paris 2024 pour faire dérailler la tirade de propagande d'une Seine baignable. Et l'histoire de l'administration municipale qui a voulu vivre avec les rats tout en essayant de nettoyer le fleuve de la ville restera dans les annales des violations des principes de réalité et de non-contradiction, comme un avertissement contre tout déconstructionnisme.
En attendant, nous constatons que nous avons plus d'une difficulté à commander à l'IA une image de la Seine avec des rats (chaîne : « la Seine avec des rats » ou « la Seine avec des rats ») qui ne fasse pas ressembler les quais de la Ville Lumière à une succursale de la Famille Sylvanienne. Si les gens ordinaires ne boivent pas l'eau propre de la Seine, l'IA est tombée dedans à pieds joints.
La morale de l'histoire est la suivante : méfiez-vous de ceux qui pensent que les problèmes peuvent être résolus en changeant de nom, plutôt qu'en agissant concrètement. Et surtout de ses propagandistes, en chair et en os ou virtuels.
Enrico Petrucci
Essayiste et vulgarisateur, il a notamment publié Alessandro Blasetti. Il padre dimenticato del cinema italiano (Seaplane, 2023). Et avec Emanuele Mastrangelo Wikipedia. L'Enciclopedia libera e l'egemonia dell'informazione (Bietti, 2013) et Iconoclastia. La pazzia contagiosa della cancel culture che sta distruggendo la nostra storia (Eclettica, 2020).
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Beatrix von Storch: l'Allemagne, marionnette des intérêts américains
Beatrix von Storch: l'Allemagne, marionnette des intérêts américains
Source: https://unser-mitteleuropa.com/144331
Beatrix von Storch, députée de l'AfD au Bundestag, explique sur « X » l'influence des think tanks, fondations et milliardaires américains sur le gouvernement "feu tricolore" et, par extension, sur toute l'Allemagne.
Pratiquement tous les domaines pertinents, comme la politique énergétique, économique et budgétaire, sont contrôlés par les Américains en Allemagne. La plupart des politiciens du gouvernement "feu tricolore" peuvent donc être considérés comme des marionnettes américaines, des exécutants aux ordres et des auxiliaires des intérêts américains.
Pour qu'il en soit ainsi, ces cercles orchestrent également la « lutte contre la droite » et soutiennent même généreusement les soi-disant fact-checkers de « Correctiv », (ndt: l'instance qui répercute de fausses nouvelles ou des calomnies) !
L'Autriche aussi est concernée
La même chose s'applique probablement à l'Autriche, mais sous une forme allégée et étroitement liée, via les canaux de l'Allemagne fédérale. Il n'y a pas d'autre explication au fait que la République alpine ait pratiquement abandonné sa politique de neutralité éprouvée dans le contexte de la guerre Russie-Ukraine et se mette en scène à la place comme médiateur ,certes, mais en tant qu'adversaire de la Russie. Là encore, les intérêts de la population sont ignorés.
En Allemagne comme en Autriche, seul l'électeur peut en fin de compte nous libérer de cette emprise. Dans les deux pays, nous aurons l'occasion de le montrer en septembre !
Voici la transcription de son analyse :
« Jamais l'influence des groupes de pression internationaux sur un gouvernement fédéral n'a été aussi grande qu'aujourd'hui avec la coalition "feu tricolore". Nous savons déjà certaines choses. D'autres sont nouvelles. Que savons-nous ?
L'Américaine Jennifer Morgan était une lobbyiste de Greenpeace et est désormais secrétaire d'Etat au climat au ministère des Affaires étrangères de Baerbock.
Ou encore, l'économiste de BlackRock Elga Bartsch vient, comme je l'ai déjà dit naguère, de BlackRock et est maintenant à la tête du département politique de notre ministère de l'économie, celui de Habeck.
Ou encore : la loi sur les pompes à chaleur est venue du clan Graichen, élaborée par l'Agora-Energiewende. L'Agora-Energiewende fait partie du réseau du lobbyiste américain Hal Harvey. Celui-ci est étroitement lié aux fondations milliardaires de la Hewlett Foundation et de la European Climate Foundation.
Mais ce que nous ne savions pas encore, c'est que le « Dezernat Zukunft » fait également partie du même réseau. Selon le « Spiegel » et le « Tagesspiegel », ce département conseille Olaf Scholz en matière de politique budgétaire. Les partenaires sont la « Hewlett Foundation », la « European Climate Foundation » et le projet « Open Philanthropy ». Derrière eux se trouvent le milliardaire des grandes technologies Dustin Moskovitz et les « Partners for a New Economy », liés au « Omidyar Network » qui, soit dit en passant, est également l'un des plus grands donateurs de « Correctiv ».
En d'autres termes, la politique climatique, la politique économique mais aussi la politique budgétaire en Allemagne et la « lutte contre la droite » sont déterminées par un réseau international de lobbyistes américains et de fondations milliardaires. Les personnages de la coalition "feu tricolore" ne mènent pas une politique dans l'intérêt des contribuables allemands, des entrepreneurs allemands, des travailleurs allemands, des citoyens allemands, mais dans l'intérêt de ce réseau mondial.
Nous devons mettre fin à cette prise de contrôle hostile à toute véritable politique allemande. Seul l'AfD défend une politique d'intérêt national. Et n'oeuvre pas pour des milliardaires de la big-tech et des fondations multimilliardaires ».
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samedi, 17 août 2024
L'Occident sans élites
L'Occident sans élites
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/occidente-senza-elite/
L'Occident, ou plutôt ce que nous en sommes venus à considérer comme l'« Occident élargi », a un grave problème de fond. Il semble substantiellement dépourvu d'une élite authentique pour le gouverner. Et pour orienter son action dans une direction concrète.
Cet Occident est certainement autoréférentiel. Et incapable de comprendre que le monde, et ses intérêts complexes et multiples, va bien au-delà des limites qu'il s'est inconsciemment imposées. Et qu'il croit être les limites du monde entier. Alors qu'elles ne représentent que les frontières d'une vision extrêmement limitée de celui-ci.
Cette incapacité s'avère être la plus grande limite de l'Occident actuel. Celui-ci ne peut même pas comprendre comment les aristocraties dirigeantes externes se meuvent dans la nouvelle réalité. Nous en avons eu la preuve lors de la visite, à bien des égards grotesque, de notre Giorgia Meloni en Chine. Elle a dit au dirigeant chinois Xi Jinping qu'il devait cesser de soutenir Moscou et la Russie dans le contexte du conflit ukrainien. Elle a reçu en retour un démenti poli et ironique à la fois.
Ironique, parce qu'il venait de la tête, absolue, de l'une des plus grandes réalités géopolitiques contemporaines. Et il a été reçu, mais pas compris, par un dirigeant hésitant d'un pays de moins en moins pertinent sur l'échiquier général.
D'autre part, la maigre figure de notre Meloni représente bien l'état des relations internationales entre l'Occident et le reste du monde. Ce qui, soit dit en passant, a pris des connotations bien plus dramatiques lors des rencontres entre la Chine et d'autres pays européens. En particulier avec l'Allemagne et la France, qui sont littéralement traitées comme des poissons de dixième choix par l'élite dirigeante chinoise.
Le problème, si nous pouvons l'appeler ainsi, réside toutefois dans l'incohérence substantielle des soi-disant élites occidentales. Qu'elles ne le soient pas... ou plutôt qu'elles soient des élites, s'il est encore permis de les appeler ainsi, qui sont essentiellement autoréférentielles. Et, de fait, dépourvues de tout lien avec la réalité des peuples qu'elles sont censées représenter.
Et « devraient » n'est qu'un pâle euphémisme, puisque les gouvernants occidentaux actuels sont totalement détachés de la réalité des peuples dont ils devraient, au contraire, être l'expression.
En effet, il s'avère que les oligarchies qui détiennent le pouvoir - même s'il est limité - dans les pays d'Europe occidentale sont pour l'essentiel déconnectées de la réalité des peuples qu'elles gouvernent.
La France en est le meilleur exemple. Une oligarchie homophile y a imposé des « jeux » qui ne sont rien d'autre que la célébration de ses propres « vices ». Totalement déconnectés de toute tradition et de tout lien avec le sentiment commun des Français. De la majorité des Français. Pas des petits groupes qui entourent le pouvoir autoréférentiel et s'en délectent.
Bien sûr, une discussion séparée concerne les États-Unis. Où, incontestablement, la réalité est plus complexe. Et le pouvoir n'est pas seulement entre les mains de petits groupes autoréférentiels.
D'ailleurs, l'un de ces groupes, actuellement au pouvoir, tente de forcer la main. Et de pousser les Etats à un point de non-retour dans le conflit, pour l'instant masqué et latent, avec la Russie.
Reste à savoir - et l'horizon est pour l'instant flou et incertain - comment cela se terminera.
Cependant, cela peut changer, apparemment, un plan de jeu. Pas la substance du jeu lui-même.
L'avenir du conflit en Ukraine peut rester incertain. Et, peut-être, avec un changement à la Maison Blanche - désormais très probable - il pourrait (mais le conditionnel est de rigueur) trouver une... solution pacifique.
Mais cela n'affectera pas la scène générale. Et, surtout, le Moyen-Orient. Où la tension est destinée à atteindre la chaleur du métal chauffé à blanc. Et le point de non-retour, quel que soit le président de la Maison Blanche.
Dans ce jeu, cependant, l'Europe semble complètement absente. Non pas tant en raison d'une subalternité des rôles - qui existe - que de l'inaptitude de ses prétendues élites.
En raison de l'incapacité désormais évidente de ces dernières à envisager les affaires du monde dans une perspective plus large.
Et non pas conditionnées, jusqu'à l'aveuglement, par leurs propres prédilections éphémères et substantiellement décadentes.
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dimanche, 11 août 2024
Le ministère de la vérité devient réalité. En Angleterre, mais ce n'est qu'un début
Le ministère de la vérité devient réalité. En Angleterre, mais ce n'est qu'un début
Augusto Grandi
Source : https://electomagazine.it/il-ministero-della-verita-diventa-realta-in-inghilterra-ma-e-solo-un-inizio/
Le ministère de la Vérité est enfin devenu une réalité et a commencé à condamner des personnes qui ont osé diffuser sur les médias sociaux des informations qui ne sont pas conformes à celles du gouvernement. Pour l'instant, cela se passe en Grande-Bretagne. Après tout, Orwell, qui a anticipé ces conneries dans son livre 1984, était sujet britannique. Tous les critiques qui se sont fait des illusions en pensant qu'il s'agissait de références à l'Union soviétique stalinienne seront désormais déçus.
En revanche, les critiques actuels sont enthousiastes.
Car le temps est venu d'empêcher la publication sur les médias sociaux de nouvelles non approuvées par le ministère de la Vérité. Et peu importe que les nouvelles reflètent la réalité. Si la réalité n'est pas conforme aux orientations du pouvoir, c'est la réalité qui est fausse et qui doit donc être modifiée, au moins dans la narration, dans la diffusion des nouvelles.
D'autre part, même en Italie, la crédibilité des journaux de service est nulle. Les ventes de journaux s'effondrent sans discontinuer. La somme de la presse écrite et de la presse en ligne est embarrassante et montre clairement le niveau de confiance des lecteurs. Il faut donc éviter que les médias sociaux ne deviennent des lieux de diffusion de vérités non officielles et non manipulées.
Si les institutions affirment qu'à la cantine olympique on mange très bien et de manière politiquement correcte, personne n'a à publier qu'on y a trouvé des vers. Si les juges décident qu'un athlète doit être puni, personne n'a besoin de souligner qu'il n'a aucun lien avec le fait contesté. Les institutions ont raison quoi qu'il arrive, elles ont raison même lorsqu'elles ont tort. Il ne faut donc pas écrire qu'elles ont tort.
Si, en Grande-Bretagne, trois fillettes blanches sont assassinées par un adolescent noir, il est interdit d'écrire à ce sujet. Il faut simplement écrire que trois petites filles sont mortes. En revanche, si des garçons blancs attaquent un centre où se rassemblent des migrants africains, il faut absolument indiquer la couleur de peau des attaquants et des attaqués.
Si, à Gaza, les bons Israéliens bombardent une nouvelle école, provoquant un nouveau massacre d'enfants, les ministres italiens complices du massacre évitent soigneusement de s'indigner d'un acte de terrorisme d'État. Tout au plus plaident-ils auprès de leurs amis de Tel-Aviv pour qu'ils soient plus prudents lors des prochains massacres. Il ne faut donc pas écrire ce qui s'est réellement passé. Il faut changer la réalité pour ne pas être censuré par le ministère de la Vérité et le monde branché niché dans les salles de rédaction et les centres de censure au sein des plateformes sociales.
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vendredi, 09 août 2024
Ce qui se passe en Angleterre
Ce qui se passe en Angleterre
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/quello-che-sta-accadendo-in-inghilterra
Ce qui se passe en Angleterre est un nouveau signal d'alarme - qui, je le crains, restera lettre morte - sur la faillite structurelle du modèle libéral-mondialiste qui a dominé les quatre dernières décennies.
Les faits que l'on ne peut reconstituer qu'avec quelque difficulté sont les suivants. Il y a une semaine, à Southport, dans le Merseyside, lors d'une fête destinée aux enfants, Axel Rudakubana, un jeune homme de 17 ans, né à Cardiff de parents rwandais, a attaqué des passants avec un couteau, tuant trois fillettes (6, 7 et 9 ans). Neuf autres personnes, dont deux adultes, ont été blessées ; six sont dans un état grave.
Les raisons de l'attaque ne sont pas claires, mais on soupçonne une maladie mentale. Le sujet avait un diagnostic de TSA (trouble du spectre autistique), un diagnostic qui ne semble pas très approprié compte tenu de ce qui s'est passé, mais qui évoque néanmoins certains problèmes psychiatriques.
À la suite de la tragédie, une partie de la population locale s'est immédiatement soulevée, ciblant les "immigrés", une catégorie suffisamment indéterminée pour finir par s'étendre à tous les sujets pouvant être identifiés comme "ethniquement exotiques" d'une manière ou d'une autre, y compris les musulmans.
Ces derniers ont à leur tour mis en place des patrouilles de défense, qui ont commencé à cibler les magasins, les pubs et les "Britanniques blancs".
En très peu de temps, les affrontements se sont étendus à d'autres régions du pays : Manchester, Londres, Sunderland, Hartlepool, Aldershot, Belfast, etc.
Ce que l'on constate avec angoisse sur les images, c'est que les affrontements ont pris une tournure ouvertement ethnico-raciale, où on rique d'être attaqué par l'un de ces gangs antagonistes simplement parce qu'on est "de la mauvaise couleur".
La réaction du gouvernement a été caractéristique: les habituels "groupes d'extrême droite" et les "fake news" ont été accusés d'être à l'origine des émeutes, comme si cela - même si c'était vrai - constituait une explication.
Le problème, bien sûr, est que, comme toujours dans ces situations, l'événement déclencheur n'est jamais qu'une occasion, une étincelle occasionnelle, dont l'irrationalité ne représente pas une simple "erreur".
Les autorités, par exemple, ont pointé du doigt une fake news qui présentait le meurtrier comme musulman, alors que sa famille ne l'était pas. Mais il est évident que l'éventuelle fake news n'a pu servir d'accélérateur que parce qu'une flamme couvait depuis un certain temps (Il va sans dire que même si la famille avait effectivement été d'origine musulmane, cela n'aurait rationnellement rien signifié, mais il est clair qu'il ne s'agit plus ici d'accusations susceptibles de tenir devant un tribunal: le phénomène est ici social et acéphale).
Au sujet des fake news, il convient également de noter que l'une des raisons pour lesquelles elles s'implantent si facilement est le manque de fiabilité systématique des informations officielles. Par exemple, au départ, il n'y avait aucun moyen de savoir quelles étaient les caractéristiques ethniques de l'agresseur, présenté comme un "jeune Gallois". Comme c'est maintenant systématiquement le cas, l'omission était intentionnelle, car - c'est l'idée - le lecteur ne devrait pas se soucier de l'aspect ethnique, car il n'est pas juridiquement pertinent et est potentiellement trompeur. Mais à partir du moment où le public se rend compte que les informations officielles ne sont plus des nouvelles, mais des leçons administrées avec condescendance, il finit par accepter plus volontiers les informations "clandestines".
Le même argument peut être avancé pour les accusations habituelles et irréfléchies contre l'extrême droite, comme s'il s'agissait d'une maladie, d'un virus, d'un champignon qui pousse accidentellement dans certaines régions et qui ne devrait être éradiqué qu'avec le fongicide approprié. Mais même lorsqu'une telle agitation généralisée est encouragée par des groupes d'extrême droite politiquement organisés, la vraie question est toujours : pourquoi ont-ils émergé, pourquoi se développent-ils, pourquoi ont-ils des adeptes ?
C'est là qu'apparaît l'insuffisance culturelle des classes dirigeantes d'aujourd'hui, pratiquement partout en Occident.
L'aptitude à examiner les faits sociaux en termes de dynamique structurelle et culturelle à long terme est quasiment absente.
On raisonne en termes légalistes, comme si la société était un tribunal où seule la responsabilité personnelle pour les violations démontrables de la loi est évaluée. Mais bien sûr, le niveau auquel les tensions et les affrontements apparaissent n'est jamais que très peu visible, et seule une petite minorité de conflits parvient à être identifiée et portée devant un jury.
En fait, plus le conflit social est important, plus le pourcentage de conflits qui ne sont pas officiellement visibles est élevé.
Je comprends que le Premier ministre Starmer, ou toute autre personne dans sa position, ne puisse pour l'instant que faire appel à la loi et à l'ordre, aux arrestations, aux procès, aux accusations de la police, mais c'est une erreur dramatique de penser que c'est à ce niveau que de tels problèmes peuvent être résolus. Ce sont des problèmes qui s'accumulent pendant des décennies et qui mettent une minute à s'enflammer, peut-être à cause d'un malentendu.
Sur le plan structurel, le problème est assez simple à décrire: les grands mouvements migratoires de personnes sur de courtes périodes créent toujours des tensions, parce qu'ils produisent de l'incertitude, de l'insécurité et de la concurrence sur le marché du travail.
Si ces personnes ont également des coutumes ou des cultures très différentes, les tensions sont encore plus exacerbées.
Cependant, il s'agit principalement de processus quantitatifs. Les variables décisives sont la quantité de personnes par unité de temps. Comme l'a dit Polanyi, dans les phénomènes sociaux, la variable la plus importante est leur rapidité. Si le même changement se produit en dix ou cinquante ans, il ne s'agit tout simplement pas du même phénomène et il n'a pas les mêmes conséquences. Il ne s'agit pas de prêcher des sociétés hermétiquement fermées, qui n'ont jamais existé, mais de comprendre que l'alternative ne pourra jamais être "libre pour tous".
Ici, la rigidité idéologique conservatrice (qui était, et qui transparaît encore parfois) d'une société ethniquement et culturellement "non contaminée" a été contrée au fil des ans par une rigidité idéologique opposée et symétrique, dans laquelle la "contamination", le "multiculturalisme" et le "melting pot" sont devenus autant de slogans publicitaires vagues, rhétoriques, et surtout hypocrites.
Les arguments du mondialisme libéral ont toujours mêlé nonchalamment des arguments pseudo-utilitaires (nous avons besoin de main-d'œuvre, qui paiera nos retraites, etc.) à des arguments pseudo-humanitaires (le devoir d'accueil, l'amour de la différence, le droit d'asile, etc.)
L'important a toujours été de pouvoir utiliser un ensemble d'arguments lorsque l'autre paraissait momentanément invraisemblable.
Mais en fait, les mécanismes profonds qui ont alimenté la rhétorique du "melting pot" ici ne sont que de deux ordres, un mécanisme grossièrement économique et un mécanisme idéologique.
Sur le plan économique, la libre circulation de la main-d'œuvre permet au capital d'obtenir une main-d'œuvre bon marché sans avoir à payer pour la croissance et l'éducation de ces bras, qui arrivent tout prêts de l'étranger. Ce processus affaiblit le pouvoir de négociation de la main-d'œuvre moins qualifiée, ce qui maintient les salaires à un niveau bas.
Sur le plan idéologique, la vision libérale proposait un modèle d'universalisme abstrait dans lequel les composantes culturelles, linguistiques, religieuses et coutumières étaient considérées comme des facteurs marginaux et contingents, qu'il était non seulement possible, mais approprié, de mettre au rencart.
La combinaison de ces pressions a créé à long terme des blessures, des déséquilibres et des tensions sociales profondes, qui se sont surtout fait sentir dans les couches les moins aisées de la population. J'espère me tromper, mais pour certains pays comme la France et le Royaume-Uni, je ne sais pas si nous en sortirons avec moins qu'une sorte de guerre civile. Nous ne pouvons qu'espérer que dans d'autres pays, il est encore possible d'atténuer les processus de dégénérescence.
Une chose est cependant certaine. La rhétorique de ceux qui disent que, parce que les migrations ont toujours existé, nous devons simplement "accueillir le changement", est une complicité dans la dégradation.
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mardi, 06 août 2024
Souveraineté limitée? Une analyse de la dépendance transatlantique de l'Allemagne
Souveraineté limitée? Une analyse de la dépendance transatlantique de l'Allemagne
L'Allemagne est-elle vraiment occupée par les États-Unis, comme le prétendent de nombreux détracteurs des relations transatlantiques ? Et quel est le degré de dépendance militaire et économique de la République fédérale vis-à-vis des États-Unis ? Ce sont les questions que l'économiste Jurij Kofner tente d'analyser dans l'article qu'il nous a rédigé en tant qu'auteur invité.
Un commentaire de Jurij Kofner (économiste, Institut MIWI)
Source: https://heimatkurier.at/grundlagen/eingeschraenkte-souveraenitaet-eine-analyse-der-transatlantischen-abhaengigkeit-deutschlands
L'affirmation selon laquelle l'Allemagne est occupée par les États-Unis est souvent rejetée comme une théorie du complot et comme un fantasme anti-américain. Pourtant, de nombreux éléments indiquent que la souveraineté de l'Allemagne est pour le moins extrêmement limitée par les intérêts américains. Cette analyse réalisée pour le Heimatkurier donne un bref aperçu des dépendances transatlantiques dans les domaines de la défense, de l'économie, des finances, du numérique, de la culture et de la politique.
Armée et renseignement
En 2022, plus de 35.200 soldats américains étaient stationnés en Allemagne, soit bien plus que dans les autres pays européens. Les attaques de drones américains au Yémen, en Somalie, en Afghanistan et au Pakistan sont coordonnées depuis la base de Ramstein en Allemagne. L'Allemagne envoie des systèmes d'armes en Ukraine tout en en achetant de nouveaux aux États-Unis. Les États-Unis sont le plus grand fournisseur d'armes de l'Allemagne et les exportations d'armes américaines vers l'Allemagne ont fortement augmenté entre 2021 et 2022. Les États-Unis gèrent environ 40 installations militaires en Allemagne, dont 20 bases. Les attaques de drones sont également coordonnées depuis la base de Ramstein. Les cibles étaient des pays comme le Yémen, la Somalie, l'Afghanistan et le Pakistan, et probablement la Syrie et l'Ukraine. L'Allemagne a acheté 35 avions de combat F-35A pour 8,3 milliards d'euros. Les exportations d'armes américaines représentaient 26,4% des importations d'armes allemandes en 2011-2020. La NSA surveille depuis des décennies des hommes politiques allemands comme Angela Merkel et Walter Steinmeier. Une importante station d'écoute de la NSA se trouve à Bad Aibling, en Bavière.
Économie, finances, numérique et culture
L'industrie allemande connaît une désindustrialisation et un exode vers les États-Unis. Entre 2013 et 2022, la sortie nette d'investissements directs s'est élevée à plus de 636 milliards de dollars, dont une part importante a été dirigée vers les États-Unis. 65% des sociétés allemandes du DAX sont détenues par des fonds d'investissement américains, principalement BlackRock et Vanguard. Des acteurs clés de l'économie allemande sont membres de réseaux transatlantiques. Par exemple, les PDG de la Deutsche Bank et de BASF participent aux réunions Bilderberg et les PDG de Daimler et d'Allianz à la Commission Trilatérale.
En outre, des cadres supérieurs d'institutions telles que la Bundesbank, l'IW Köln, Meta Deutschland, Google Deutschland, BMW, Hapag Lloyd, Rheinmetall, Airbus, RWE, Volkswagen sont soit membres du conseil d'administration, soit des "jeunes leaders" du dit "Pont de l'Atlantique". En 2018, le dollar américain représentait 80% des réserves de change de l'Occident. En 2022, le dollar américain représentait 72% des obligations d'État et des actions détenues par la Bundesbank en dehors de la zone euro. 43% des importations allemandes et 26% des exportations dans le commerce extra-UE se faisaient en dollars américains.
Les banques allemandes dépendent de l'infrastructure de paiement américaine CHIPS. En 2022, près de 40% des réserves d'or allemandes étaient toujours stockées aux États-Unis. Les dépendances numériques se manifestent par le stockage des données sur des services cloud américains comme IBM et Microsoft.
Le Patriot Act américain et le CLOUD ACT permettent aux services de renseignement américains d'accéder aux données des entreprises allemandes. Le marché allemand des moteurs de recherche et des médias sociaux est presque entièrement dominé par des plateformes américaines. TikTok est une exception. En 2022, neuf des dix films de cinéma les plus rentables en Allemagne provenaient des États-Unis. La télévision privée est dominée par Bertelsmann et ProSiebenSat1, qui s'engagent activement dans des relations transatlantiques encore plus étroites. La presse écrite allemande est orientée vers les intérêts transatlantiques. La maison d'édition Springer se déclare officiellement "solidaire de la communauté de valeurs libérales avec les États-Unis". La proportion d'anglicismes dans la langue allemande est passée de 3,5% à plus de 10% depuis 1986.
Traités et politique
Les chefs d'État ouest-allemands devaient faire approuver leur chancellerie par les Alliés au moins jusqu'en 1990. La "clause de l'Etat ennemi" de la Charte des Nations unies pourrait également être réactivée contre l'Allemagne à tout moment en cas de besoin. De nombreux domaines politiques allemands sont externalisés au niveau européen ou limités par des prescriptions de l'UE. Plus de 60% des plus grands lobbyistes à Bruxelles sont des entreprises américaines. L'élite allemande est intégrée dans des réseaux transatlantiques, y compris des hommes politiques de la CDU/CSU, de la SPD, des Verts et de la FDP qui sont membres ou boursiers de think tanks et d'organisations pro-américaines.
Des interdépendances multiples
En raison de son importance économique en tant que partenaire commercial et d'investissement et des fondements historiques européens et chrétiens communs, impliquant liberté et tradition, l'Allemagne devrait toujours soutenir des relations commerciales, culturelles, politiques et militaires fortes et mutuellement bénéfiques avec les États-Unis. Toutefois, les interdépendances mises en évidence dans l'aperçu ci-dessus illustrent les restrictions actuelles de la souveraineté allemande dans le seul intérêt des groupes d'influence américains.
19:37 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atlantisme, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bruxelles fait-elle chanter la Hongrie et la Slovaquie en ne condamnant pas le boycott du pétrole par l'Ukraine?
Bruxelles fait-elle chanter la Hongrie et la Slovaquie en ne condamnant pas le boycott du pétrole par l'Ukraine?
Source: https://unser-mitteleuropa.com/143168
Les soupçons sont énormes. Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, l'a diplomatiquement formulé ainsi :
"La Commission européenne et la présidente Ursula von der Leyen en personne doivent immédiatement annoncer la couleur : Ont-elles demandé à Kiev, depuis Bruxelles, d'interdire les livraisons de pétrole via l'Ukraine?".
En effet, le 24 juillet, l'Ukraine a placé le pétrole russe "Lukoil", l'un des plus grands groupes pétroliers russes, sur une liste de sanctions. Les livraisons de pétrole brut via l'oléoduc "Amitié" ont ainsi été interrompues, ce qui a mis une pression économique énorme sur les pays favorables à la paix que sont la Hongrie et la Slovaquie.
L'UE boycotte les demandes d'intervention des deux pays de l'UE
Et soutient ainsi les intérêts bellicistes ukrainiens et américains :
"Cela fait plus d'une semaine que nous avons demandé, avec la Slovaquie, des mesures à prendre par la Commission européenne contre l'Ukraine concernant l'interdiction des livraisons de pétrole" - déclare Szijjárto dans son post Facebook.
En clair, cela fait plus d'une semaine que la Commission européenne fait traîner la demande d'aide slovaco-hongroise.
Et comme l'a expliqué Szijjártó, malgré la mise en danger de la sécurité énergétique de deux États membres de l'UE, malgré la violation flagrante de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, "Bruxelles reste silencieuse".
Selon Szijjártó, il n'y a que deux possibilités.
- La Commission européenne est aussi faible pour faire valoir les intérêts fondamentaux de deux États membres vis-à-vis d'un pays candidat à l'UE (!) que l'Ukraine.
- Ce n'est pas Kiev qui est derrière le boycott du pétrole, mais Bruxelles : ce n'est donc pas le gouvernement ukrainien, mais la Commission européenne qui veut faire chanter les deux pays favorables à la paix qui refusent de livrer des armes.
"La Commission européenne et la présidente Ursula von der Leyen doivent immédiatement se pencher sur la question : Bruxelles a-t-elle demandé à Kiev d'interdire les livraisons de pétrole ? Et si ce n'est pas le cas, pourquoi la Commission européenne n'a-t-elle pas agi depuis plus d'une semaine ?" - a conclu le ministre hongrois des Affaires étrangères.
Gergely Gulyás, le directeur de la chancellerie d'Orban, a lui aussi ouvertement parlé de chantage en raison de l'attitude pacifiste de la Hongrie et de la Slovaquie.
"Si la situation n'est pas résolue, il peut y avoir une pénurie de carburant. Mais il n'y a pas lieu de paniquer, une solution doit être trouvée d'ici septembre" - a déclaré Gulyás sur "Government Info".
Gulyás a chiffré la perte de "Lukoil" à environ 50 pour cent. Certes, cela pourrait être compensé par d'autres partenaires. Cependant, le prix auquel la société hongroise "MOL" peut acheter joue un rôle.
L'Ukraine dépend elle-même de la raffinerie de Bratislava
Gulyás a également souligné que l'Ukraine achetait de l'électricité et du pétrole raffiné à la Hongrie et que cette dernière aidait également les réfugiés ukrainiens. C'est pourquoi cette mesure est totalement inacceptable.
Dans le même temps, selon les dernières informations, l'Ukraine serait prête à garantir le transit du pétrole brut pour les entreprises non sanctionnées et à résoudre les problèmes de transit avec la Slovaquie conformément à l'accord d'association de l'UE - comme l'a annoncé mardi le vice-ministre ukrainien de l'énergie Roman Andarak. L'Ukraine semble donc vouloir créer la discorde entre Orban et Fico.
Le Premier ministre slovaque Fico aurait également menacé hier, après plusieurs entretiens téléphoniques avec le Premier ministre ukrainien Denis Shmyhal et une rencontre avec l'ambassadeur ukrainien à Bratislava, de cesser de fournir à l'Ukraine du pétrole raffiné à Bratislava, qui représente tout de même 10 % de ses besoins.
Robert Fico a également souligné que "l'action de Kiev nuit à la fois à la Slovaquie, à la Hongrie et à l'Ukraine, alors que l'impact sur la Russie n'est même pas perceptible".
De plus, malgré les fake news des médias occidentaux, les problèmes actuels résultant du boycott du pétrole ne sont pas liés à la Russie. En effet, la décision de restreindre les livraisons de pétrole a été prise uniquement par le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 24 juillet.
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samedi, 03 août 2024
Macron, le joker et l'Etat profond
Macron, le joker et l'Etat profond
Quand la foire démocratique prépare l'ère de la trans-politique
Frédéric Andreu
« Je ferais n'importe quoi, si tu me le demandais ; je renierais ma patrie, si tu me le demandais, etc, etc ». Écoutons les paroles de l'Hymne à l'Amour chanté lors de la cérémonie d'ouverture des JO 2024, en nous demandant pourquoi Macron s'évertue à « faire n'importe quoi , « à renier sa patrie » sans que ni Édith Piaf, ni Céline Dion ne le lui demande. Admettons avec Aragon que « le poète a toujours raison » et, avec René Char, « que les paroles connaissent de nous des choses que nous ignorons d'elles »...
Au-delà de ces références littéraires, deux grilles de lecture s'offrent à nous pour comprendre la séquence actuelle. La première consiste à voir ce temps que nous avons la disgrâce de vivre d'un point de vue strictement individuel; la seconde oscille plutôt à voir les choses de plus haut, prendre en compte le pouvoir cybernétique inscrit dans la révolution techno-culturelle en cours.
Quel que soit l'option choisie, tenons pour hypothèse que le macronisme ne relève pas plus du champ politique que l'art conceptuel ne relève de l'art. Il annonce la trans-politique. Il y a une erreur sur la marchandise, fatale à notre compréhension et à notre survie. Cette confusion des genres nous maintient dans l'illusion des lendemains qui chantent. L'enchaînement des événements récents, répression pandémique, tambouille politicienne, élections confiscatoires, détournement diversitaire des JO, montre que nous avons quitté le champs de la politique, même politicienne, pour autre chose. Dans cette séquence, il s'agit de maintenir un état de stupeur permanent. Mais il y a aussi et surtout un arrière-plan beaucoup plus froid et planificateur; en d'autres termes, un agenda globaliste. L'utopie «diversitaire», mis en exergue par Mathieu Bock-Coté, sert moins la diversité que « faire diversion ».
La discrimination de ces deux moments, un temps court et médiatique, un temps long et trans-politique, relève sans doute d'une stratégie globale. Ce n'est qu'au terme d'une longue réflexion centrée sur l'art conceptuel (que l'on pourrait appeler du « trans-art »), aidé par la lecture de l'ouvrage « L'imposture de l'art contemporain », que le plan s'est pour moi révélé. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'y a aucune place laissé au hasard, aucune circonstance atténuante. Juste l'adaptation à ce qui advient. Il y a un plan d'effacement de la société inscrit depuis 200 ans dans la culture d’État. Effacer l'entendement, l'estime de soi par le faux art, la dérision de toutes choses, l'inversion accusatoire, tout en mettant en place une politique répressive, implique la mise au pinacle d'un faux récit, l'érection de symboles erronés. Même si la déconstruction de tout ce que nous aimons implique la mise au pouvoir de bouffons pathétiques. On commettrait cependant sans doute une erreur à invoquer en toute circonstance la théorie du « complot ». Le plan cybernétique de la « société du spectacle » mise en lumière par Guy Debord n'est pas un complot mais un octave de compréhension plus élevé. Il suppose l'existence d'une matrice technomorphique autour duquel tourne les puissances de réseaux.
Il explique pourquoi l'électoralisme est devenu, lui aussi, une sorte de jeu de foire. Cela revient à vouloir gagner au poussoir de pièces. Les élections confiscatoires récentes ont bien démontré ceci : rien ne peut sortir des urnes car le vote fonctionne sur la logique des pièces qui se poussent en dégringolant les unes sur les autres. De toutes façons, le système a fait en sorte que l'opposition elle-même a renoncé à être un contre-poison. Il est difficile de comprendre comment fonctionne ce pouvoir cybernétique sauf à regarder l'art contemporain. L'"AC" est peut être même le miroir de tous les autres miroirs. Le symptôme de tous les symptômes. C'est en cela que l'on peut le qualifier de « trans-art ».
La très lourde erreur consiste à appliquer les critères esthétiques de l'art à ce qui n'en est pas, à ce qui nie la beauté et l'âme. C'est là non seulement une erreur de jugement, mais même une faute morale. Nous louons ceux qui ont le courage de dire les choses et l'intelligence de la démonstration. A mon sens, il est tout aussi fatal de juger le Macronisme à l'aune de critères politiques traditionnels que de juger l' "AC" à l'aune de critères esthétiques.
Le Macronisme est autre chose. Emmanuel Todd, spécialiste de l'économie, affirme que "Macron ne comprend pas ce qu'il dit". Il ne comprends pas, tel un drogué, les mots qu'il prononce ! Il agit comme l'agent de « com » d'un grand groupe industriel. A moins d'employer un mot pour un autre, n'employons donc pas le terme « politique ». Le Macronisme entraîne la casse sociale, l'effacement des résistances immunitaires, individuelles et collectives, afin d'instaurer un nouvel ordre sociétal. Tout ceci est certes plus simple à intuiter qu'à démontrer.
La cyber-stratégie est d'autant plus masquée qu'elle agit toujours par degrés et étapes: de la culture à la guerre. Il n'y a qu'une différence de degrés et non de genre entre la guerre culturelle et la guerre belliqueuse. En fin de mandat, Macron pourrait très bien déclarer la guerre à la Russie avant de prendre la fuite dans quelques lieux de villégiature en Amérique. Ne disons pas que les chefs d’État seraient dépassés par les événements; ce sont eux qui ouvrent les vannes de l'immigration massive, qui saccagent le socle industriel d'un pays, qui creusent la dette afin de détruire le barrage. Cela n'est pas le fait d'une machine, mais de quelques hommes élus et non élus. Certes. Mais cela n'exclut pas non plus l'existence d'un autre plan, cybernétique celui-là. Dans ce plan, la culture agit comme la fissure du barrage; le tsunami migratoire fait le reste.
L'injonction contenue dans l'artefact de l'AC repose sur la même logique: créer une faille cognitive qui va permettre l'effondrement de l'édifice, par déflagrations. La cérémonie d'ouverture des JO est intéressante à observer en détails. Une belle cérémonie ponctuée de provocations totalement hors de propos du sport. Vu de loin, le spectacle a pu subjuguer par le faste et les lumières. Le piano en feu sur la Seine scénarisée a pu émouvoir; le cheval d'argent a pu éblouir. Les intonations de voix de la chanteuse ont pu faire frémir le monde entier. Avec un budget léonin de 122 millions d'euros (8 milliards d'euros pour l'ensemble des JO), on ne s'attendrait pas à moins. Bref, le public a pu être émerveillé. En fait, il n'y a vu que du feu. Il y aurait eu bien d'autres scénographies à réaliser, explorer la symbolique solaire de la barque traversant Paris. Un passage de flamme entre la déesse Isis et Sainte Geneviève, relais symbolique du paganisme au christianisme. Au lieu de cela, nous avons eu des éléments disparates sans unité scénographique.
La scène de Dionysos entouré de drag-queens a pu choquer. La parodie de la Cène n'est pas seulement un blasphème. Je dirais même que le blasphème en cache un autre, plus inavouable: l'effacement de l'homme blanc. Apparaît un chanteur de second plan, interprétant une chanson quelconque, bref, le parfait idiot du système. Le seul homme blanc de la cérémonie est peint en bleu. Il y a encore 20 ans, cela aurait étonné tous le monde de ne voir sur scène que des étrangers ou des binationaux. Des drag-queens. Aujourd'hui, personne ne s'en émeut. Mais que les antiracistes professionnels ne se réjouissent pas trop vite ! La dérision à l'endroit de la sexualité orthodoxe par la promotion de trouple et du queer n'aide pas les minorités, elle les instrumentalise. En fait, l'homosexualité est une frontière, un seuil à partir duquel la majorité se définie. Les minorités sexuelles ont donc un rôle essentiel à jouer dans la société. Vouloir faire rentrer l'anormalité dans la normalité est l'équivalent de la destruction des frontières. Il nous faut comprendre que la finalité du système est moins humaniste que transhumaniste. La prochaine étape consistera à remplacer l'homme par la machine, tout cela sera célébré dans les premiers J.O. de l'Intelligence Artificielle. D'autres rivalités apparaîtront, entre les hommes, les hommes hybrides et les machines. La machine pourra accuser les hommes de trans-phobie ou techno-phobie. Le glas de l'homme aura sonné.
Afin d'arriver à cette finalité, tout un travail de sublimation confusionnelle est nécessaire. Le spectacle des J.O. de 2024 prépare déjà cet effacement des repères. Il y a peut-être des relents satanistes dans cette mise en scène, en tout cas du mauvais goût, et de l'insulte à la raison lorsque le metteur en scène – autre pion dans l'échiquier macroniste - ose déclarer avoir cherché à « réconcilier ». La reine de France qui chante sa propre décapitation sur fond de musique « métal » (sorte de « guillotine » sonore) cherche, à l'instar de l'art conceptuel, a créer la suspension, ouvrir une faille cognitive collective. Il est en outre dans l'ordre des choses que les bouffons se moquent des rois. La moquerie me choque donc moins que la stratégie de sidération. Il est une manière de désacraliser le réel, voire de l'inverser. Entrer dans les J.O. pour y distiller une propagande grossière, dissoudre l'Assemblée nationale et organiser des Élections à la va-vite relève toujours de la même stratégie de sidération.
J'insiste: l'erreur fatale serait de prendre tout cela pour de la politique, même politicienne. En fait, tout cela relève d'autre chose. En prenant de la hauteur, nous comprenons que le pouvoir mondialiste n'est pas seulement le fait d'individus calculateurs, mais aussi d'une « cybernétique », auto-mouvement lié aux forces de l'argent et de la techno-science. De ce point de vue, les Macron et Trudeau et autres Young Leaders, sont à la fois des tireurs de ficelles et des sinistres pantins. L'effet cybernétique génère deux types humains particuliers, deux anthropologies bien marquées ; d'un côté, des grabataires séniles du type Biden; de l'autre, des Peter Pans arrogants, Jokers cyniques et potentiellement dictatoriaux.
La reine Grimhilde de la légende de Blanche Neige, Arthur Frayne du film Zardoz, et plus encore le Joker de Batman sont autant d'actualisation de ce type de pouvoir tyrannique. Comme le Joker, Macron est un clown triste et machiavélique. Il n'a pas besoin d'appartenir à une secte aux rites occultes; il est un néo-libéral intégral. Non pas que les loges noires n'existeraient pas, mais que la caste néo-libérale sans foi, ni loi, suffit à réaliser leurs rêves. Ces Young Leaders hors-sol ont la dérision dans l'âme, la profanation dans le sang, mais aussi la trahison; l'Histoire est remplie de retournés et de collabos lorsque le pouvoir change de mains.
Dans le contexte actuel de dérision généralisée, d'élection confiscatoire, il reste plus que jamais à nous regrouper en cellule de résistance. Tout organisme vivant agit de la sorte. Il faut insister sur le fait que le Macronisme ne relève pas plus de la politique, que l'AC ne relève de l'art. La joyeuse société arc-en-ciel n'est elle-même qu'une étape vers une post-humanité assistée par l'IA. Contre ce trans-processus, il convient de chercher à nous prémunir du laid et du corrompu derrière le bouclier du beau et du vrai éternels. Les artificiers de l'Apocalypse peuvent bien organiser les jeux de la Bête, il arrive que leurs pétards de foire leur explosent dans les mains. Entendons cette ultime parole qui retentit du fond de la France humiliée et crucifiée: « Père, ne leur pardonne pas, car ils savent ce qu'ils font !».
Frédéric Andreu
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jeudi, 01 août 2024
La France est morte
La France est morte
par Jesús Laínz
Source: La Gaceta Iberosfera (Madrid), 29 juillet 2024
Le hasard a voulu que le jour même de l'inauguration des Jeux olympiques, je reçoive une vidéo mettant en scène un Africain subsaharien d'origine africaine, parfaitement racialisé. Tout en déambulant dans les rues de France, l'individu s’emparait des boissons, des glaces ou des sandwichs des passants qu'il croisait. Sans violence, sans cris, sans tapage, sans prononcer une syllabe. Il les saisissait simplement et, à la surprise des personnes concernées, gardait son regard silencieux pendant quelques secondes. Entre le choc et la peur, tous finissaient par lâcher leur consommation, certains souriaient même et justifiaient leur faiblesse en disant qu'ils avaient assez mangé. L’Esope de la fable "Le renard et les raisins" avait raison. La seule personne qui a su garder sa dignité est un autre Africain subsaharien d'origine africaine, racialisé ou de couleur.
Ce comportement singulier de la bourgeoisie dépossédée me rappelle quelques lignes écrites par Oswald Spengler dans l’année 1934, aujourd'hui lointaine, ou peut-être pas si lointaine :
"L'homme de couleur transperce l'homme blanc de son regard lorsque ce dernier parle d'humanité et de paix éternelle. Il y voit l'incapacité et le refus de se défendre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être fatigués. Le danger frappe à la porte. Les hommes de couleur ne sont pas des pacifistes. Ils n'adhèrent pas à une vie dont la seule valeur est la durée. Ils prendront l'épée si nous la rendons. Autrefois, ils craignaient l'homme blanc, aujourd'hui ils le méprisent. Dans leurs yeux, on peut lire la phrase de condamnation lorsque les hommes et les femmes blancs se comportent devant eux comme ils le font habituellement, dans leur patrie ou même dans les pays des gens de couleur. Autrefois, ils étaient terrifiés par notre puissance, comme les Germains l'étaient par les premières légions romaines. Aujourd'hui, alors qu'ils sont déjà une puissance à part entière, leur âme, que nous ne comprendrons jamais, se lève et regarde les Blancs comme s'ils appartenaient au passé".
Quant à la cérémonie d'ouverture des J.O., beaucoup l'ont trouvée splendide tant sur le plan esthétique qu'idéologique, beaucoup d'autres l'ont trouvée immonde, toute discussion est donc superflue. La ridiculisation du christianisme par le biais de cette dernière Cène de travestis est presque insignifiante tant elle est répétitive. Les christianophobes et europhobes de tous poils ne manquent jamais une occasion de se moquer d'une religion anémiée et sans défenseurs (à commencer par ses hiérarques lâches et probablement athées). Quant aux christianophobes de la prétendue «République française», ils n'ont pas su montrer plus clairement leur dégoût de la tradition religieuse et culturelle du pays qu'ils gouvernent, mais ce n'est pas non plus nouveau. Et personne ou presque n'a été choqué qu'ils aient une fois de plus rompu la neutralité religieuse qui définit un véritable État laïque. Seules les autres religions sont pour eux dignes de respect. La religion majoritaire des Français depuis un millénaire et demi est laissée de côté et elle peut être insultée sans conséquence. Mais puisqu’il faut disent-ils « transgresser », pourquoi la religion de Mahomet, de plus en plus importante dans la France ex-chrétienne, n'est-elle jamais moquée? C'est pourtant ça qui serait vraiment transgressif.
À l’inverse de ce qui était censé être une cérémonie exaltant la force, la beauté, la jeunesse, l'élégance, la puissance et l'effort nous avons assisté à une apologie rougissante de la faiblesse, de la laideur, de la décadence, de l'avilissement et du monstrueux. Ce qui, bien entendu, n’a rien à voir avec le sport. L'un des moments les plus significatifs de ce "Sabbat" parisien a été l'apparition d'une reine Marie-Antoinette décapitée chantant le Ah ça ira, ça ira les aristocrates on les pendra. Excellent choix pour symboliser notre époque sans-culotte, soit dit en passant.
Victor Hugo a écrit Quatre-vingt-treize en 1874, un roman qui se déroule en cette année sanglante où Marie-Antoinette et Louis XVI ont été guillotinés. Le père littéraire du récit de La cour des Miracles du 15ème siècle, dont les hôtes se seraient si bien insérés dans les fastes olympiques du 21ème siècle, a mis sur les lèvres d'un de ses personnages, dirigeant royaliste, cette condamnation de la révolution :
"Vous ne voulez pas de nobles ? Eh bien, vous ne les aurez pas, mais pleurez leur absence, car vous ne posséderez plus ni paladins ni héros. Dites adieu à l'ancienne grandeur. Comme vous êtes un peuple dégradé, vous devrez subir la violence qui s'appelle l'invasion. Si Alaric revient, il ne trouvera pas de Clovis pour s'opposer à lui. Si Abderrahmane revient, il ne trouvera pas de Charles Martel pour lui couper la route. Allez ! Poursuivez votre œuvre, soyez des hommes nouveaux, faites-vous petits. Tuez les rois, les nobles, les prêtres. Détruisez, ruinez, brisez les anciennes maximes ; foulez le trône, frappez l'autel, confondez Dieu, car c'est là votre but. Vous êtes des traîtres et des lâches, incapables de sacrifice et d'abnégation".
Un siècle et demi plus tard, l'écho de ces paroles résonne encore avec force dans les rares oreilles qui peuvent encore entendre.
La France, le merveilleux pays de Charlemagne et de Louis XIV, de Rabelais et de Molière, de Berlioz et de Debussy, de Chartres et de Versailles, des mille fromages et des mille vins, est sur le point de sombrer dans un océan de merde. Elle est suivie de près par la Grande-Bretagne. Et derrière elle, par le reste de l'Europe. Si nous ouvrons les yeux, nous pouvons voir notre avenir immédiat dans le miroir de la France.
(Merci à Arnaud Imatz de nous avoir envoyé ce texte).
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Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes
Mais demain nous appartient...
Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes
Werner Olles
Nous écrivons cet essai quelques semaines seulement avant le 20 août, deuxième anniversaire du meurtre lâche et insidieux de la philosophe et publiciste russe Darya Dugina par les services secrets de la junte nazie et criminelle de Kiev, dirigée par le dictateur corrompu Selenski.
L'acte de ces assassins déshumanisés s'est déroulé sous les yeux horrifiés de son père, à qui il était sans doute destiné. La jeune femme, qui a porté l'héritage de son père, le philosophe et écrivain Alexandr Douguine, et dont les conférences et les écrits analysaient et démasquaient l'impérialisme mondial destructeur des peuples de l'Occident collectif tout en lui déclarant la guerre sainte, nous montre théoriquement et pratiquement la bonne voie, la voie difficile. Dasha est morte, c'est une martyre de la politique, mais elle continue à vivre dans nos cœurs parce qu'elle s'est battue pour le bien contre le mal. Contre les maîtres sataniques de l'or et de l'argent de Davos, contre le trans-atlantisme, l'unipolarité, le mainstream occidental et ses vassaux politico-médiatiques bellicistes, et pour la naissance de la liberté multipolaire des peuples et des nations. Leur héritage nous donne la force et le courage d'affronter, armés et l'esprit en éveil, la bête du « Great Reset » dans toutes ses atroces nuances.
L'Occident collectif, avec son transhumanisme, sa volonté enragée d'effacer l'histoire, sa folie du gendérisme, avec sa sorcellerie répugnante et sa folie woke-LGTB et avec ses innombrables autres dystopies, toutes contraires à la nature humaine, comme par exemple l'ultra-mondialisation, a entre-temps provoqué la rupture définitive et vitale entre l'État-nation impérial russe et l'impérialisme libéral-mondialiste des États-Unis/de l'OTAN, entre la Troisième Rome et le marais toxique mondial et l'infamie spirituelle du règne cosmopolite du mensonge. Cette fracture est irrémédiable, et c'est tant mieux, car au milieu d'un monde occidental qui est en train de s'effondrer parce que le mensonge, le crime, la trahison et la violence ne sont pas en mesure d'arrêter la Russie et l'orthodoxie chrétienne, qui se dressent comme un roc invincible dans la tourmente. L'Occident collectif peut envoyer tous ses mercenaires impies, assoiffés de meurtre, contre l'Empire de la Lumière, ils se briseront contre ce rocher.
« Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille entre les hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul » a écrit un jour Arthur Rimbaud, nous rappelant ainsi cette vérité irréfutable, mais apparemment difficile à accepter pour les stratèges allemands de l'avant-garde, celle de la soi-disant « nouvelle droite », que la métapolitique ne signifie rien d'autre que la guerre de l'information, et que ce que l'on appelle « l'avant-garde » doit en premier lieu être d'assumer la fonction d'une “élite de provocation” (Bernd Rabehl). Le fait que la métapolitique soit une véritable guerre, avec de vrais belligérants et, en cas d'urgence, de vrais morts, et qu'elle puisse mener au martyre politique sur le chemin de la guerre, est - semble-t-il en tout cas - totalement inconnu chez certains «savants sur le front de la théorie». En revanche, la devise de Darya Douguina était « Vita est super terram ! » - « La vie, c'est la guerre sur terre ! ». Alors que les médias pro-Otan se sont livrés à un terrorisme verbal des plus cruels et nauséabonds, notre devoir devrait être de rouvrir les portes de la vie, de la douleur, des passions, mais aussi du mépris - et non de la haine - à l'égard de la clique dirigeante de vassaux et de collabos qui, en cas de doute, marcheront sur (nos) cadavres.
Mais la métapolitique nous apprend aussi que la « nouvelle droite » postmoderne en RFA n'a pas la moindre idée de ce qu'ont véritablement écrit Marx ou Gramsci. C'est un peu comme la néo-gauche, même si elle est encore plus trash. Mais ce n'est pas une excuse, bien sûr. Le « pré-carré » démesurément surestimé de quelques penseurs - les noms ne sont ici que du vent, mais il serait en tout cas préférable qu'ils réfléchissent d'abord avant de commencer à « pré-penser » au-delà de leur arrogance ridicule - devrait en effet recommencer à réfléchir à partir de Marx lui-même afin de mettre la métaphysique historique de la modernité, la pratique émancipatrice et la théorie critique sur un dénominateur commun. Ce n'est pas très facile, il est vrai, mais c'est tout à fait possible si l'on considère l'« empire du mal », le marxisme, non pas comme un « dérapage » traître de la gauche, ni comme la raison des Lumières mise en œuvre, qui devient ici visible, mais comme une critique radicale des Lumières, que l'on doit malheureusement encore chercher à la loupe dans ce que l'on appelle la « nouvelle droite ».
Toujours est-il que le 21 juillet, sur PI-News, Martin Renner, député de l'AfD au Bundestag et fondateur du parti (photo), a enfin osé dire quelque chose que personne n'avait osé faire jusqu'à présent dans les cercles de nos stratèges soi-disant avant-gardistes. En effet, le penseur français et cofondateur du GRECE, Guillaume Faye, avait déjà attiré l'attention sur ce fait il y a près de vingt ans dans son ouvrage fondamental du même nom, « La convergence des catastrophes », qui n'est malheureusement pas encore paru en allemand; la « centrale parisienne », y compris ses épigones allemands, a perçu cet ouvrage tonifiant comme un pessimisme critique à l'égard de la culture; la petite frange allemande s'est souvenue de certains décrets de la « centrale » dans sa critique toujours réductrice de l'universalisme occidental. D'abord, Faye, le porteur de la mauvaise nouvelle, a été dénigré à titre posthume, ridiculisé, pour finalement être complètement ignoré. Lorsque cela n'a pas été possible, parce que quelques rares vrais hommes de droite se sont érigés en défenseurs et en justificateurs de Faye, parmi lesquels on peut citer en premier lieu Robert Steuckers, Stefano Vaj, Audrey d'Aguanno, Pierre Vial et Constantin von Hoffmeister, et que finalement l'auteur de ces lignes a lui aussi réfuté sans hésiter, à l'aide de nombreux faits, le « discours de crise » dérisoire derrière lequel on voit clairement la peur panique de la cruelle vérité, la mesure d'ostracisme a été prise par les disciples du « gourou » parisien. Les défenseurs de Faye ont rapidement été déclarés « auteurs de la petite scène (d'extrême-droite) », dont les thèses n'avaient pas à être discutées, et le dossier Guillaume Faye a été clos.
Nous sommes tout naturellement très heureux que Martin Renner, un homme politique, ait rouvert le dossier à l'occasion de l'interdiction de la revue COMPACT et de la chaîne Compact-TV et nous lui donnons volontiers la parole. Sous le titre « Faeser et consorts. Crise ou catastrophe ? », Renner écrit: "Après une crise vient souvent la catastrophe. La catastrophe n'est pas seulement l'augmentation sémantique de la « crise », mais souvent aussi le sommet d'une évolution. C'est donc la conséquence directe et le résultat d'une crise non résolue. Cette brève présentation est nécessaire. Et ce, afin d'exposer le sérieux nécessaire avec lequel il faut considérer et traiter les actions récentes de la ministre fédérale de l'Intérieur et également du gouvernement fédéral.
CE N'EST PLUS UNE CRISE DURABLE, CE QUE NOUS VIVONS DANS NOTRE RÉPUBLIQUE, C'EST UNE CATASTROPHE. UNE DÉVASTATION CATASTROPHIQUE ET PLANIFIÉE DE NOTRE DÉMOCRATIE ».
Voilà ce que dit Martin Renner, qui mérite donc nos remerciements. Il faut espérer que son excellente contribution aura au moins ouvert les yeux de quelques camarades et amis sur la situation insupportable que nous vivons dans la « meilleure Allemagne qui ait jamais existé ». Il ne suffit pas de s'en remettre à la sagesse des soi-disant « penseurs » et des « experts » autoproclamés qui se bousculent une fois de plus dans le creux de l'été 2024 pour délivrer des messages nébuleux, remplacer les analyses par des démonstrations de bonne volonté, argumenter à l'encontre des faits et des règles logiques, ce qui est loin d'être un dérapage isolé, mais qui se sentent là vraiment dans leur élément.
En fait, cela montre trois choses : premièrement, que la catastrophe a atteint la conscience publique au moins depuis la contribution de Martin Renner au site PI, quelle que soit sa forme tordue ; deuxièmement, qu'elle ne doit pas exister si l'on en croit nos « penseurs » et qu'il faut donc l'interpréter comme un phénomène passager ; et troisièmement, que cela n'est justement plus possible.
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mardi, 30 juillet 2024
La "guerre civile" en France
La "guerre civile" en France
par Maurizio Lazzarato
(Ndlr: le texte qui suit provient d'un intellectuel marxiste de la vieille école, qui enseigne en France et qui analyse ici le néolibéralisme policier de Macron, en le qualifiant de "néofascisme" comme le veut la mode en France et les tics langagiers de l'université française, saoûlée de son idéologie "républicaine". Précisons aussi que Lazzarato soutient "La France Insoumise", qui a pourtant aidé Macron à se remettre en selle. Mis à part la présence de ce tic langagier récurrent, souvent lourd et pesant, l'analyse de Lazzarato qui démontre le recours à la violence policière d'un néolibéralisme, en faillite depuis la crise de 2008, est juste. A nos lecteurs de traduire en un langage normal et compréhensible cette dénonciation de la violence nouvelle, laquelle est bel et bien libérale, essentiellement libérale: les mouvements, dénoncés comme "totalitaires" dans les médias mainstream et dans les officines universitaires, n'ont jamais été que des révoltes justifiées contre l'inhumanité du tout-économique libéral).
Source: https://www.sinistrainrete.info/teoria/28507-maurizio-lazzarato-la-guerra-civile-in-francia.html
La tendance contemporaine à l'alliance entre libéraux et fascistes, que nous avons vue à l'œuvre au 20ème siècle et qui est réapparue sous nos yeux ces dernières années, a été remise en cause en France par ce que les luttes de ces dernières années ont réussi à sédimenter. Mais la situation est loin d'être résolue : Macron, qui reste président de la République, veut continuer à mener jusqu'au bout l'expropriation des salaires, des revenus et des services, le génocide, la guerre ; Hollande et le Parti socialiste sont déjà prêts à poignarder le programme du Nouveau Front populaire ; le Rassemblement national a augmenté sa force parlementaire. Bref, la France est un pays divisé. Dans cette situation, les mouvements sociaux joueront un rôle décisif : seule une lutte de classe pressante pourra construire les rapports de force qui sont aujourd'hui dans la balance et faire avancer La France Insoumise.
* * * *
Dans la nuit où l'on a célébré la victoire électorale sur les fascistes, la sagesse populaire écrivait sur un mur "Notre sursaut est un sursis". C'est encore plus vrai le lendemain matin. Mais c'est plus qu'un sursaut, et la trêve dépendra du rapport de force qui se construira dans les semaines et les mois à venir.
La longue séquence de lutte des classes sans classe et sans révolution (qui a commencé sous la présidence de Hollande), malgré le fait qu'aucune des revendications des différents mouvements (Loi travail, Gilets Jaunes, retraite, banlieues etc.) n'ait réussi à s'imposer, elle a provoqué un séisme qui ébranle les institutions de la République, ancré électoralement le bloc féroce des intérêts du grand capital représenté par Macron, et ouvert la voie à une première rupture du consensus gauche/droite autour de la contre-révolution libérale-capitaliste qui a gouverné pratiquement depuis Mitterrand en 1983 jusqu'à Macron.
La tendance contemporaine à l'alliance entre libéraux et fascistes (dont la dernière concrétisation est le gouvernement Hollande mis en place le 2 juillet) a volé en éclats par ce que les luttes ont sédimenté au niveau institutionnel. Le résultat des élections montre que la France est profondément divisée et on voit mal qui et comment elle pourrait se recomposer à moyen/long terme, avec un RN (Rassemblement national) représentant 10 millions d'électeurs français sur 49, qui a accru sa force parlementaire, consolidé son implantation territoriale et vise déjà les élections présidentielles. La situation est plus proche de celle des Etats-Unis que de celle de l'Italie, où les fascistes se sont installés au pouvoir sans problème, dans un pays assoupi et en déclin à tous égards.
L'évolution de la situation dépendra, pour commencer, de la manière dont la crise institutionnelle sera résolue. La constitution et le système politique français n'envisagent pas une telle issue, qui s'apparente davantage à un scrutin proportionnel, ne permettant pas l'établissement immédiat d'une majorité et aboutissant donc à un transfert contre nature du pouvoir du "monarque républicain" vers le parlement.
Elle dépendra ensuite également de la capacité de résistance du NFP (Nouveau Front Populaire) car le parti socialiste, "ressuscité" uniquement parce que FI (France Insoumise) lui a accordé plusieurs circonscriptions, est le parti le plus problématique de la coalition. C'est précisément de son ventre que sont sortis Macron - et nombre de ses ministres - et une partie de l'électorat qu'il a ensuite régulièrement massacré. Macron dans sa parabole politique est passé d'une majorité absolue à une majorité relative à une situation où il n'a plus les cartes en main. Sa coalition doit tout au désistement, aux électeurs qui se sont bouchés le nez pour voter pour elle. D'ailleurs, ses nouveaux élus savent qu'ils doivent plus à Attal, qui a pris le parti du "front républicain" sans ambiguïté dès le départ, qu'au "roi" de l'Olympe - "Jupiter", comme l'appellent les Français avec mépris - qui a été ambigu et hésitant jusqu'au bout sur la question.
Macron n'est que le dernier d'une série de libéraux socialistes qui ont fait plus pour imposer le néolibéralisme que toutes les droites réunies - la liste des ignominies est sans fin). Hollande, ex-président, l'un des pires de la bande, s'est fait élire et est prêt à poignarder dans le dos le programme du NFP, basé sur un keynésianisme de gauche qui a de quoi affoler les classes dirigeantes - un plan qui comprend la retraite à 60 ans, l'augmentation du salaire minimum de 15 %, l'abolition d'une énième loi planifiée contre les chômeurs, etc. Bien loin de la radicalité du PC historique - toute relative s'il est vrai que François Tosquelles, fondateur du POUM (Partido Obrero de Unificación Marxista) pendant la guerre civile espagnole et plus tard inventeur de la psychothérapie institutionnelle, se plaignait que pendant qu'ils faisaient la révolution, le PC se battait pour les congés payés. C'est dire si nous sommes loin des débats et des enjeux du siècle dernier.
Mais le rôle décisif sera joué par les mouvements. Dans une situation où la majorité (s'il y en a une ! trop tôt pour le dire) du NFP composite, avec un programme abhorré par la droite libérale, sous le feu croisé des marchés, avec un RN qui se tient coi en pensant encaisser les dividendes de la situation inédite dans trois ans (lors des élections présidentielles), seule une lutte de classe pressante pourra construire les rapports de force qui sont aujourd'hui dans la balance. Seule la capacité de mobilisation permettra d'imposer le programme d'une coalition où la seule force qui a rompu avec le "consensus de Washington", le consensus sur le génocide et sur l'atlantisme, est la FI.
Mais tout est encore en suspens, ce n'est qu'une des coalitions possibles, nous connaîtrons probablement une période d'instabilité institutionnelle et politique prolongée.
Libéralisme et fascisme
Essayons maintenant de comprendre ce qui se cache sous les fissures produites par les vagues électorales : la grande crise du capitalisme et des Etats occidentaux, qui ne sont pas encore sortis de la débâcle financière de 2008 et qui n'ont que la guerre, la guerre civile et le génocide comme seule véritable solution. C'est dans ce cadre que se jouera le destin du NFP et du fascisme. Prendre un peu de distance par rapport à l'actualité immédiate peut nous aider à lire ce qui pourrait se passer.
La relation entre le capitalisme, le fascisme et le libéralisme n'est pas conjoncturelle, mais structurelle.
Le transfert d'un des modes d'exercice du pouvoir (législatif, exécutif, administratif) des libéraux aux fascistes est un classique du 20ème siècle. Le fascisme et le nazisme historique ont été portés au pouvoir par des libéraux, des capitalistes, des banquiers, après que le "marché" a lamentablement échoué, entraînant les sociétés européennes dans la Grande Guerre et la Guerre civile mondiale. Les bolcheviks ont saisi la balle au bond et fait la révolution avec un écho immédiat dans le monde entier, notamment en Europe, terrorisant les classes dirigeantes prêtes à tout pour anéantir le programme d'abolition de la propriété privée, qui reste l'alpha et l'oméga du capitalisme - Keynes écrivait que les grands propriétaires préféreraient éteindre le soleil et les étoiles plutôt que de céder un pouce de pouvoir et de perdre un gramme de profit.
Face à l'effondrement de la gouvernance libérale et à l'escalade de la guerre civile, la droite et une bonne partie des capitalistes ont préféré céder le pouvoir aux nazis et aux fascistes, laissant libre cours à la violence contre le "vrai" danger, le bolchevisme.
Le néolibéralisme, qui se voulait une alternative au libéralisme classique, produit les mêmes résultats : guerre, guerre civile, génocide, fascisme. Il est entré dans le coma en 2008 et est mort depuis quelques années. En Occident, le "marché" ne décide plus de rien, si tant est qu'il ait jamais décidé de quoi que ce soit. Les États-Unis choisissent pour tout le Nord ce qu'il faut produire, où il faut s'installer et ce qu'il faut consommer. Ils dictent à tous les vassaux ce qu'il faut exporter et vers qui, quels droits, sur quelles marchandises, quels pays producteurs. L'allocation des technologies est l'œuvre du Pentagone. Le marché est désormais complètement subordonné à la sécurité nationale des États-Unis, c'est-à-dire à leur volonté d'hégémonie.
Dans les pays du Sud, le capitalisme est géré par l'État, de sorte que le marché est étroitement contrôlé par son ennemi le plus acharné. Cela semble fonctionner assez bien du point de vue de l'accumulation. Même le "pilote automatique" de la finance semble être contrôlé par la politique (ce qui a également été le cas en Occident pendant les trente glorieuses).
J'ai assisté avec stupéfaction à des conférences universitaires en Italie où le néolibéralisme, le capital humain, l'entrepreneur de soi-même, etc. sont encore discutés, comme si nous étions encore dans les années 1980 ou 1990, comme si ces concepts avaient jamais été opérationnels. Les économies de marché ont été administrées par des États, même sous le soi-disant néolibéralisme, sauvées par les monnaies souveraines et maintenant sauvées par l'État militaire et les fascismes. Le capitalisme dans son ensemble doit périodiquement faire la guerre et recourir à la violence fasciste pour ne pas s'effondrer.
Michel Foucault a fait circuler des fables sur l'ordo- et le néolibéralisme que même les intellectuels de gauche les plus subtils répètent comme des perroquets. Néolibéralisme et fascisme sont étroitement liés parce que le second était, au début des années 1970, la condition du premier. Ce n'est pas le marché, ce ne sont pas les hommes d'affaires qui ont bombardé la Moneda et tué Allende, massacré des milliers de militants socialistes et communistes dans toute l'Amérique latine, contraint à l'exil autant d'entre eux : c'est l'alliance entre les fascistes et la puissance souveraine des États-Unis qui l'a fait. La convergence inaugurale entre fascisme et néolibéralisme dans l'organisation de la guerre civile, disparue de la reconstruction de Foucault et de ses continuateurs [1], se reproduit aujourd'hui, au crépuscule de la gouvernementalité libérale.
Pour comprendre comment cela se répète encore aujourd'hui, il faut considérer d'autres formes d'exercice du pouvoir, au premier rang desquelles l'accumulation du capital.
Avec le début de la contre-révolution, les fascistes ont été immédiatement sortis des égouts. L'"obligation" antifasciste est éliminée parce que la stratégie choisie n'envisage aucune médiation, elle va à la confrontation des classes, à la "guerre civile", tantôt souterraine tantôt ouverte, intensifiant le racisme et le sexisme dans le but de diviser le prolétariat.
L'alliance entre libéraux et fascistes a déjà été institutionnalisée par Berlusconi (1992) il y a plus de trente ans. Son premier gouvernement réunit des libéraux de droite et des fascistes. L'un d'entre eux dirigera la boucherie de Gênes.
La légitimité électorale du bloc d'intérêts économico-financiers nationaux et mondiaux que Macron représente a explosé avec les élections européennes. Avec seulement 7% des électeurs ayant voté pour le président, son gouvernement, qui a fait de la France un pays "business-friendly", n'a ni crédibilité ni solidité.
La gouvernementalité néolibérale, déjà fortement érodée par la crise de 2008, a été délégitimée par la succession de mouvements politiques en France (contre la Loi Travail, Gilets Jaunes, lutte pour les retraites, révolte des banlieues). C'est la cause première de l'usure du pouvoir macronien que les élections ont enregistrée. Le régime de guerre et de génocide d'une part, la guerre civile d'expropriation des salaires, des revenus et des services gagnée en un siècle et demi de révolutions d'autre part, exigent que les procédures démocratiques qui ont toujours été étanches au capitalisme soient privées de leur pouvoir.
Mais la situation n'a pas le caractère dramatique de la première moitié du 20ème siècle, pas de danger "bolchevique" à l'horizon. Macron pense peut-être que le moment n'est pas encore venu de céder le pouvoir alors qu'il a longtemps hésité, comme beaucoup d'autres dirigeants de droite, avant de rejoindre le bloc républicain contre le fascisme. C'est son Premier ministre qui lui a forcé la main. Il n'y a rien à attendre de quelqu'un qui a ouvert la porte au RN, en reprenant pratiquement tous ses mots d'ordre, et qui a mis en œuvre en même temps l'une des politiques de classe les plus féroces que l'on ait vues en Europe. Le "tir de barrage" dont ils rêvaient tous était en réalité dirigé contre le FN. Quand ils ont compris qu'ils pouvaient se rattraper sur le dos des militants du NFP qui votaient massivement, contrairement aux électeurs de droite, en respectant la règle du désistement, ils ont rejoint le front républicain.
Guerre civile ?
Macron, pendant la très courte campagne électorale, a évoqué le danger d'une guerre civile en cas de victoire des "extrêmes" et l'Elysée a organisé une fuite sur l'utilisation possible de l'article 16 de la constitution accordant les pleins pouvoirs au président (dictature présidentielle).
Ces deux observations sont très intéressantes.
L'intensification de l'initiative capitaliste après la crise financière, dont l'objectif était de la faire payer aux classes populaires, a été traitée par Macron sous la forme d'une guerre civile. La stratégie choisie a été d'aller jusqu'au bout du mot d'ordre de la contre-révolution : pas de médiation, pas de compromis, pas de dialogue, de sorte que la seule force capable de gérer le conflit était la police.
Beaucoup de camarades s'étonnent de l'utilisation du terme "guerre civile" qu'ils ne conçoivent, ma foi, que de manière métaphorique. Le problème de ces camarades est grave: ils ont une conception "eurocentrique" de l'exercice du pouvoir, comme toute la philosophie politique et la politologie occidentales. Juger le pouvoir, c'est mettre sur un pied d'égalité son exercice à l'intérieur et à l'extérieur des frontières de la France métropolitaine, car le niveau d'utilisation de la violence et les dispositifs et techniques utilisés pour la mettre en œuvre sont certes différents, mais il s'agit du même pouvoir, géré par les mêmes hommes.
Macron utilise une grande violence coloniale classique en Kanaky (9 morts et 1675 arrestations lors des émeutes de mai dernier), en Afrique (où l'élimination physique de l'ennemi est une pratique courante) et dans une grande partie des DOM-TOM et de la violence plus "démocratique" de la métropole. Mais, je le répète, c'est le même pouvoir qui utilise la guerre civile ouverte dans les colonies et la "guerre civile lente", comme Marx définit, dans le 8ème chapitre du Capital, la lutte de la classe ouvrière sur la journée de travail. "Guerre civile lente, plus ou moins voilée" parce qu'elle n'est pas concentrée dans l'espace et le temps comme la première.
Macron gouverne depuis le début de son mandat par l'intermédiaire de la police, dont la violence n'a cessé de monter, atteignant des niveaux inquiétants avec les Gilets Jaunes. Les lois d'exception votées au moment des attentats de 2015 ont été intégrées au droit commun et largement utilisées par les préfets contre les luttes opposées au recul de l'âge de la retraite.
L'utilisation de la police comme mode de "gouvernement" manifeste que la situation est toujours en équilibre, "exceptionnelle" parce qu'imprévisible, difficile à stabiliser parce qu'ouverte en permanence à des rapports de force changeants et risquant en permanence d'échapper aux pouvoirs constitués. La distinction entre normalité et urgence n'a plus lieu d'être puisque, au 20ème siècle, la différence entre paix et guerre a cédé la place à leur contamination.
La police est la force la plus appropriée pour intervenir lorsque la normalité et l'exception, la guerre et la paix se confondent. W. Benjamin rappelle que la police, en réprimant, ne se contente pas d'appliquer la loi, mais la crée par sa propre action, dans son affrontement avec la lutte des classes. La police n'est pas seulement un pouvoir qui conserve le droit, mais aussi un pouvoir qui le fonde. Elle est le pouvoir constituant en action, elle est l'état d'exception en action, elle est la guerre civile en action. La violence policière est fondatrice de droit", elle n'édicte pas de lois, mais "prend toutes sortes de décrets (...) ainsi, "pour garantir la sécurité", elle intervient dans d'innombrables cas où la situation juridique n'est pas claire".
Le pouvoir qui pose le droit (l'exception) et le pouvoir qui le conserve (les lois) sont confondus dans le même acte, il n'y a pas d'opposition entre pouvoir constituant et pouvoir constitué dans la pratique du pouvoir. C'est la seule façon de pouvoir maîtriser une guerre civile qui, bien que "lente", mine continuellement la stabilité et le fonctionnement du pouvoir et menace de s'accélérer. Le pouvoir fait un usage constant et systématique de la police parce qu'elle intervient dans des situations d'incertitude, qui ne peuvent être anticipées par le législateur, exerçant une violence à la fois instituée et instituante.
Dans la reproduction continue de la crise, l'ordre n'est pas garanti, il doit être construit, reconstruit et légitimé sans relâche, car, malgré l'absence de subjectivités révolutionnaires, il ne parvient pas à stabiliser les rapports de force entre les classes : le pouvoir ne parvient pas à les enfermer dans son commandement, qui, au contraire, risquent continuellement de présenter leur visage révolté et subversif. C'est exactement ce qui s'est passé avec les Gilets Jaunes et la succession des luttes en France.
Mais c'est aussi une puissance minée par les rapports de force internationaux qui voient l'Occident sur la défensive, paniqué par le déclin de son hégémonie et donc prêt à déchaîner les plus grandes violences.
Cela paraît impossible, mais on continue à écrire des analyses terriblement locales de la situation politique française, alors même que le pays transalpin est complètement englouti dans une guerre globale et une guerre civile.
La France, comme tout l'Occident, est deux fois en guerre : contre la Russie (en vérité, contre la Chine, qui menace sa suprématie) et contre les Palestiniens (contre le prolétariat du Grand Sud), tandis que les pays occidentaux connaissent des "guerres civiles" qui, de "lentes" qu'elles étaient, deviennent dynamiques, en particulier aux États-Unis. La France envoie des armes à Israël et légitime le génocide tout en menaçant d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien. Le génocide palestinien a continuellement plané sur la campagne parce que son principal argument pour criminaliser ceux qui s'opposent au massacre en cours, l'antisémitisme, a été martelé par tous les médias consensuellement unifiés, contre LFI, l'image d'un "danger rouge" inexistant. Au contraire, le RN "ontologiquement" antisémite a été légitimé comme antiraciste. En tout état de cause, l'opération Corbyn a échoué.
La manière dont on juge la phase est importante, car l'action politique en dépend. Il me semble que l'on peut dire, sans crainte d'être contredit, que nous nous trouvons dans une superposition de guerres, de guerres civiles, de génocides, de montée des fascismes qui rendent difficiles les prédictions, les anticipations, les calculs "stratégiques" (y compris économiques), de sorte que les classes dirigeantes ont tendance à confier à l'extrême droite le rétablissement de l'ordre et de l'autorité qui assure un minimum de certitudes. Les milieux économiques, après le vote, ont fait savoir qu'ils voulaient "de la stabilité et de la visibilité", c'est-à-dire de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre. Ils prendront celui qui leur assurera le mieux cela.
Dans un régime de guerre (et aussi de guerre civile "lente"), la visibilité est minimale, la direction à prendre ne se dessine pas facilement, le choix est hésitant : "Nous reconnaissons qu'il est beaucoup plus difficile de s'orienter dans la guerre que dans n'importe quel autre phénomène social parce qu'elle implique moins de certitude, c'est-à-dire qu'elle est encore plus une question de probabilité".
Cette citation du président Mao est certainement un reflet d'un texte de Clausewitz qui mérite d'être cité, car il nous donne une image de ce qu'est la crise permanente que nous vivons depuis le lancement de la contre-révolution au début des années 1970, dont le mot d'ordre, au fur et à mesure qu'il se précisait, "pas de médiation", implique une logique de guerre (civile).
"La guerre est le domaine du hasard. Aucune autre sphère de l'activité humaine n'est en contact aussi permanent avec le "hasard".
Il accentue l'incertitude en toutes circonstances et entrave le cours des événements. En raison de l'incertitude de toute information, de l'absence de base solide et de ces interventions constantes du hasard, l'homme qui agit se trouve continuellement confronté à des réalités différentes de celles qu'il attendait [...] les trois quarts des éléments sur lesquels se fonde l'action restent dans le brouillard d'une plus ou moins grande incertitude.
C'est dans cette situation d'impossibilité de calcul (à tous points de vue, économique et politique) que les "gouvernements démocratiques" montrent toutes leurs limites et que la police et les fascistes deviennent indispensables. La relation entre État et fascisme, entre État et dictature, est inscrite dans le fonctionnement du premier. Pour le comprendre, il est peut-être utile de se référer à la théorie du "double État" d'Ernst Fraenkel, élaborée à partir du fonctionnement de l'État nazi.
Le nazisme n'a pas simplement introduit et perpétué l'état d'exception, comme Agamben semble le croire, en ignorant complètement la force et le rôle que le capitalisme a joué dans cette période. Parallèlement à l'état d'exception a continué à fonctionner ce qu'Ernst Fraenkel appelle l'"état normatif", l'état des lois.
La théorie de Fraenkel peut être résumée en disant que plusieurs États coexistent au sein de l'État. L'État nazi a fonctionné sur la base de deux régimes politico-juridiques différents : un régime "normatif" qui garantissait la régulation juridique des contrats, des investissements, de la propriété privée, tout en assurant des services de toute nature aux Allemands, et un régime caractérisé par la discrétion, l'exceptionnalisme, un pouvoir arbitraire d'une grande violence qui privait de leurs droits une partie de la population (juifs, socialistes, communistes, syndicalistes révolutionnaires, handicapés, homosexuels...).
Cette double organisation de l'État (État administratif et État souverain) n'a jamais été l'apanage du seul État nazi ; même la constitution française est ainsi construite, laissant une large place à la décision incontestable du monarque républicain. Dès son origine, l'État occidental a été organisé selon ce dualisme. Pendant longtemps, le régime souverain avec toutes ses prérogatives (le roi a la "prérogative" de pouvoir agir contre la loi existante) s'est exercé, dans sa forme la plus pure, dans les colonies, tandis que le régime réglementaire s'exerçait en métropole. Lors de l'insurrection de 1848, la violence souveraine a été transférée des colonies, où elle s'exerçait sans limites, vers la métropole, afin de réprimer la révolte avec l'aide de l'armée coloniale (effectuant un véritable massacre !). Toute la tradition libérale considère que l'État de droit ne peut exister et se fonder que sur ce pouvoir souverain absolu - Tocqueville, par exemple, considérait que la dictature pour les musulmans d'Algérie et la démocratie pour les Français étaient nécessaires, mais que la seconde ne pouvait exister sans la première.
Dans la Constitution française, ces deux régimes sont clairement énoncés. L'article 16, évoqué lors de la campagne électorale, qui donne les pleins pouvoirs au président (copié-collé de l'article 48 de la République de Weimar) affirme le fondement non démocratique du pouvoir. L'Etat contient en lui-même la réalité de la dictature, de l'arbitraire, du despotisme, il ne doit pas les rechercher à l'extérieur de lui. Par exemple, la Cour suprême américaine a encore récemment affirmé cette vérité : le président est au-dessus des lois.
De même, l'économie capitaliste a une tendance irrésistible à se débarrasser de la démocratie. Hans Jünger Krahl, connu en Italie mais pas pour sa contribution politique majeure, précise la différence entre le capitalisme contemporain et celui du 19ème siècle : "La tendance relevée par Marx, d'un développement capitaliste favorable au socialisme, s'est appliquée au capitalisme concurrentiel. Le capital monopoliste et l'impérialisme ne développent plus "une tendance au socialisme mais plutôt à la barbarie fasciste". Des raisons structurelles président à la complicité du capitalisme, du fascisme et de la guerre.
La configuration du vote a montré une forte résistance contre le fascisme mais aussi contre le macronisme. L'intensification de la crise, l'affrontement guerrier en cours, l'aggravation du racisme, du sexisme, la stabilisation probable du RN comme premier parti ("populaire" après tout), seront la toile de fond de la lutte institutionnelle dans les mois à venir. La grande détermination dont ont fait preuve les luttes de ces dernières années et aussi de ce dernier mois sur le terrain électoral, laisse aussi la voie ouverte à l'intensification de la " guerre civile " que Macron pratique sans scrupule depuis le début de son mandat dans un crescendo impressionnant.
Au-delà du concept d'inégalité
La stratégie de concentration des richesses entre les mains de quelques-uns et d'appauvrissement du plus grand nombre se poursuit, un processus qui s'approfondit encore avec les guerres. La situation ne peut plus être caractérisée par le concept d'"inégalité", nous sommes en train de le dépasser. L'État de droit et la démocratie s'avèrent impuissants face à la poursuite de la mutation du capitalisme et constituent plutôt des obstacles à éliminer. La démocratie, l'État de droit, contrairement à l'idéologie dominante, semblent de moins en moins compatibles avec le capitalisme.
Dans l'actualité occupée par les guerres, les génocides, les fascismes, une nouvelle, symptôme important de l'évolution du capitalisme actuel et autre visage de la grande violence que nous vivons, semble avoir échappé à l'attention de la plupart : un entrepreneur, Elon Musk, PDG de Tesla, a exigé et obtenu une rémunération annuelle de 56 milliards de dollars. Dans l'ancien capitalisme industriel (mais encore dans les années 1950), le rapport entre le salaire de l'ouvrier et la rémunération du maître était au maximum de 1 à 20. Dans les années 1980, de 1 à 42. Dans les années 2000, de 1 à 120 et progressivement jusqu'à 1 à 56 aujourd'hui.
Mais ici, l'écart est vertigineux, la quantité devient qualité. Les deux réalités sont incommensurables. Les termes du rapport sont de grandeurs totalement différentes, il s'agit de deux "races" différentes, d'êtres humains hétérogènes. Le rapport n'a pas de sens, il ne répond à aucune "rationalité" économique, comme le prétendait encore le capitalisme il y a cinquante ans.
La "non-relation" est ce qui a toujours défini la situation coloniale. Cette relation qui n'a plus de légitimité économique, qui est un rapport de force pur et dur, s'installe aussi dans les pays du Nord.
On peut se demander s'il s'agit encore de capitalisme ou si nous ne sommes pas plutôt en présence d'un nouveau type d'aristocratie qui impose des rentes à des seigneurs, dont la légitimité n'est rien d'autre que l'arbitraire du pouvoir absolu. Un exemple : Robyn Denholm, présidente de Tesla, a expliqué aux actionnaires dans une lettre que le "salaire" sert à "maintenir l'attention d'Elon et à le motiver pour qu'il se concentre sur la réalisation d'une croissance incroyable pour notre entreprise". Musk "n'est pas un manager typique" et pour le motiver "il faut quelque chose de différent".
56 milliards d'euros, c'est une rente qui implique une conception de la société où une minuscule aristocratie règne sur une masse (plèbe? foule?) partageant la misère, produisant une surabondance de hiérarchies parmi les pauvres.
Mais Musk n'est pas l'exception bizarre d'un entrepreneur étrange: ce processus s'incarne aussi en Argentine, où Milei a ce capitalisme et ces capitalistes comme point de référence.
Là où le néolibéralisme est né dans les années 1970, le capitalisme connaît une nouvelle mutation: la volonté politique est d'imposer la dictature inconditionnelle de la propriété privée, la privatisation de tous les rapports sociaux. Une dystopie qui n'a même plus besoin de la terreur du coup d'État. Les rapports de force que la composition de classe contemporaine parvient à imposer sont si faibles, si déséquilibrés en faveur du capital, qu'il suffit de montrer une tronçonneuse et de donner quelques concerts pour s'affirmer.
Quand Milei crie "freedom", "liberty", l'explication lyrique se trouve chez Peter Thiel, milliardaire et cofondateur de PayPal: "Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles.
La démocratie a une toute autre origine que le capitalisme, elle est l'expression de l'irruption des masses dans l'histoire et de leur désir de justice et d'égalité. Seule la lutte des classes civilise le capitalisme qui, en soi, n'a rien de démocratique ni de progressiste. Le pouvoir exercé dans l'entreprise, qui est son modèle de pouvoir, est despotique, malgré toutes les théories managériales qui tentent de le masquer en vantant la "participation".
Avec Musk, d'autres milliardaires (Murdoch, par exemple, et Thiel lui-même) financent et font activement campagne pour l'élection de Trump. Nous trouvons ici une autre raison de l'existence du fascisme, économique cette fois - une vérité confirmée par le fonctionnement de l'économie anti-ouvrière sous Mussolini ou Hitler. Après tout, l'agenda de la contre-révolution avait déjà été marqué dans les années 1970 par la critique de la démocratie menée par la Trilatérale.
Ce que veut Milei (mais c'est exactement le projet de Macron, Draghi, de l'Eurocratie, etc.) est très bien exprimé par ces milliardaires trumpiens: revenir à avant le New Deal, à avant le Welfare - c'est-à-dire à avant la révolution soviétique - mais aussi à avant la révolution française (un rêve des ordo-libéraux allemands, la nostalgie de l'époque où il y avait un "ordre" des classes). En effet, Thiel poursuit : "Les années 1920 ont été la dernière décennie de l'histoire américaine au cours de laquelle il était possible d'être véritablement optimiste en politique. Depuis 1920, la forte augmentation des bénéficiaires de l'aide sociale et l'extension du droit de vote aux femmes ont fait de la notion de "démocratie capitaliste" un oxymore".
L'État, en France, au lieu d'être le principal ennemi du marché, assure une véritable rente aux entreprises par la fiscalité, mais surtout par l'assistanat : 230 milliards par an dont elles n'ont pas à rendre compte, privilège accordé par le "monarque républicain". La destruction du modèle social a cet objectif fondamental : transférer les ressources des hôpitaux, des écoles, des assurances sociales, etc. vers les riches et les nouveaux entrepreneurs/rentiers.
En Italie, la loi sur "l'autonomie différenciée" a été adoptée et prévoit un traitement "différencié" de la qualité des services publics fournis aux citoyens italiens, services qui varient en fonction de la région de résidence. L'égalité est toujours liée à la lutte des classes, le libéralisme se fonde sur la différenciation de la richesse et de la propriété.
Autant de choses que les dispositifs biopolitiques les plus raffinés ne parviennent pas à nous expliquer. Ils séparent le pouvoir de l'argent, l'assujettissement de la propriété privée, ce qui est impossible et suicidaire dans le capitalisme. Il est impossible de séparer les rapports de production des rapports de pouvoir, et ces derniers semblent indifférents à la modernité et au progrès, à l'avancée de la science et de la technologie.
Il faut prendre très au sérieux ce phénomène "argentin" et de la Silicon Valley, car c'est l'autre visage du fascisme contemporain, qui ne vient pas du fascisme historique, comme Meloni en Italie ou Le Pen en France, mais des sommets les plus avancés de la recherche technologique et des techniques financières.
Face à l'hyper-modernité, il faut toujours remettre l'analyse "ancienne" du Manifeste de Marx. Le problème politique est toujours la propriété privée, et l'objectif révolutionnaire reste son abolition. C'est autour de sa préservation et de la lutte contre son abolition que se cristallisent tous les fascismes, réactions, guerres et génocides. Quel que soit l'axe de l'action politique que l'on privilégie, écologie, féminisme, racisme, penser amorcer des voies de libération, de rupture, de résistance sans toucher à la propriété est une naïveté qui se mesure à l'aune de la grande violence que le pouvoir déchaîne lorsque ses privilèges sont remis en cause. Et le privilège des privilèges, c'est la propriété - du travail des autres, des femmes, de la nature, des autres êtres humains.
Un pâle ersatz de la lutte marxienne pour l'abolition de la propriété privée se trouve dans la théorie inoffensive des "biens communs" qui semble ignorer que sa condition de viabilité est l'"expropriation violente des expropriateurs".
Nous n'avons pas bougé d'un pouce par rapport au Manifeste. Ou plutôt, le capitalisme est toujours resté fidèle au premier "droit de l'homme" qu'il reconnaît : être propriétaire.
Le racisme classique qui sous-tend le fascisme est passé de biologique à culturel et s'accorde parfaitement avec le racisme du darwinisme social des fascio-capitalistes de la Silicon Valley. Ensemble, ils rendent la démocratie superflue.
Lutte des classes sans classe, lutte des classes sans révolution
L'acteur principal, dont dépendra l'issue de l'affrontement institutionnel actuel, reste la lutte des classes. Tout dépendra de la capacité à lui donner une continuité et une radicalité. La France a connu une succession de luttes impressionnantes au cours du mandat de Macron, dont l'objectif était de s'opposer aux réformes qui, dans l'esprit de Jupiter, devaient conclure l'expropriation des salaires et des revenus gagnée au siècle précédent, transférant d'énormes richesses du plus grand nombre vers une minorité. Ces luttes ont toutes été plus ou moins vaincues, tandis que la puissance néocoloniale française a été battue à plusieurs reprises en Afrique et a dû recourir à la violence pour se maintenir en Kanaky.
Sur les causes de la défaite qui se perpétue depuis des décennies et du sentiment d'impuissance qui se répand, mais aussi sur les victoires qui prennent pour l'instant la forme d'une crise institutionnelle et d'un succès électoral, il serait nécessaire d'ouvrir un débat. La conjoncture actuelle semble ressembler, à quelques différences près, à la situation de la fin du capitalisme compétitif qui a plongé dans la Première Guerre mondiale : guerre, guerre civile, lutte des classes et révolution. Ce quimanque aujourd'hui par rapport à il y a un siècle, ce sont les classes et la révolution. Le débat sur la faiblesse (mais aussi sur ses rares moments de force) de cette composition de classe, dépourvue de ces deux armes, doit aborder des questions difficiles mais décisives : la reformulation même du concept de classe et de révolution.
Les formidables luttes françaises se sont déroulées sans classe, où par "classe" je n'entends pas un groupe social homogène avec des intérêts communs qui déterminent mécaniquement le comportement politique. La classe n'a pas une existence sociologique, mais politique. La classe est le résultat de la lutte des classes.
L'historien marxiste E. P. Thompson pose correctement les termes de la question en utilisant la métaphore de la machine et en suggérant, entre autres, que la classe, même la classe ouvrière, a toujours été non pas une identité, mais une multiplicité:
Les sociologues qui ont arrêté la machine à remonter le temps et sont descendus dans la salle des machines pour regarder, nous disent qu'ils n'ont pas pu identifier et classer une classe. Ils ne peuvent trouver qu'une multitude de personnes avec des professions, des revenus, des hiérarchies de statut et tout le reste. Bien sûr, ils ont raison, car la classe n'est pas telle ou telle partie de la machine, mais la manière dont la machine fonctionne une fois qu'elle est mise en mouvement - pas tel ou tel intérêt, mais la friction des intérêts - le mouvement lui-même, la chaleur, le bruit du tonnerre. La classe est une formation sociale et culturelle (qui trouve souvent une expression institutionnelle) qui ne peut être définie de manière abstraite ou isolée, mais uniquement en termes de relations avec d'autres classes ; et, en fin de compte, elle ne peut être définie que dans le temps, c'est-à-dire dans l'action et la réaction, le changement et le conflit. Lorsque nous parlons d'une classe, nous pensons à un corps très vaguement défini de personnes qui partagent le même ensemble d'intérêts, d'expériences sociales, de traditions et de systèmes de valeurs, qui sont disposées à se comporter comme une classe, à se définir dans leurs actions et leur conscience par rapport à d'autres groupes de personnes selon des modalités propres à la classe. Mais la classe elle-même n'est pas une chose, c'est un événement.
Comment traduire cette dernière phrase ? Mais la classe elle-même n'est pas une chose, c'est un événement ? S'agit-il de ce qui se produit ? Est-ce ce qui est fait au fil du temps ? Est-ce ce qui se construit à travers les stratégies qui naissent de l'affrontement avec l'ennemi ?
La classe ne doit pas être interprétée comme un processus de totalisation, ni comme un dispositif de réduction de la multiplicité. La classe n'est pas non plus la représentation politique d'un groupe sociologiquement défini - comme les ouvriers. La classe est l'organisation, toujours provisoire, toujours en formation, toujours en devenir d'une multiplicité qui, dans la polarisation, invente les armes (organisation et formes de lutte) pour se défendre et attaquer l'ennemi commun. Si la multiplicité, aujourd'hui comme hier, est une réalité incontournable de l'action politique, le dualisme l'est tout autant.
Le fascisme nous oblige à reconnaître que le problème ne peut être contourné, même électoralement. Pour s'opposer à l'imminence du danger fasciste, il y a eu une course au "front", c'est-à-dire à une polarisation autour de laquelle les différents points de vue pouvaient se composer : une multiplicité de partis agit à l'intérieur de la polarisation exprimée dans le système de la constitution formelle. La relation multiplicité/dualisme des mouvements, agissant au sein de la constitution matérielle du capitalisme, est une équation plus difficile à résoudre. Il ne faut pas se faire d'illusions : il n'y a pas d'alternative à la polarisation parce que le pouvoir est exclusif et totalisant. Exode, fuite, désertion, contournement, etc. sont des mots qui ne mordent pas sur le réel, qui ne déterminent pas les rapports de force.
La classe, ou quel que soit le nom qu'on lui donne, n'est pas une convergence générique de luttes ou une intersection irénique de mouvements, une collection de formes de vie, un assemblage cumulatif de relations à elle-même. Elle se forme dans la relation/le conflit avec d'autres classes, avec l'État mais, aujourd'hui, également dans la relation avec la guerre, la guerre civile, le génocide, le nouveau fascisme. Elle est le résultat d'une action stratégique : "action et réaction" qui se produisent dans le temps, où il s'agit de saisir l'"opportunité" dans les situations déterminées par le "pari des luttes" d'attaquer ou de se défendre.
Le capitalisme (État/Capitalisme) a gagné et continue de gagner parce qu'il a toujours pratiqué la lutte des classes, c'est-à-dire qu'il impose des dualismes (d'exploitation, de domination, de propriété) auxquels la multiplicité des mouvements ne peut opposer une force adéquate parce qu'au lieu d'imposer des polarisations (ruptures, révolutions) en définissant l'ennemi - ce qu'il est ensuite contraint de faire précipitamment lorsqu'il est aux portes du pouvoir - il les subit.
La classe se constitue et agit dans un cadre déterminé par les rapports de force. Ce cadre s'appelle aujourd'hui guerre, guerre civile, fascisme. Ce n'est qu'à l'intérieur de ces rapports qu'une force politique peut se construire.
La classe n'a pas une identité définie une fois pour toutes, elle évolue en fonction de la situation. Chaque changement dans les rapports de force la reconfigure. Lisons une autre déclaration lucide de Thompson :
Mais en termes de taille et de force, ces groupes sont toujours en hausse ou en baisse, leur conscience de l'identité de classe est soit brillante, soit à peine visible, leurs institutions sont agressives ou simplement maintenues en place par habitude (...) La politique se préoccupe souvent de cela précisément : comment la division en classes aura-t-elle lieu, où la ligne sera-t-elle tracée ? Et son tracé n'est pas (comme le pronom impersonnel incite l'esprit à l'accepter) une question de volonté consciente - ou même inconsciente - de "ça" (la classe), mais le résultat de compétences politiques et culturelles. Réduire la classe à une identité, c'est oublier exactement où se situe l'action, non pas dans la classe, mais dans les hommes.
Ces hommes ont été, pendant un siècle et demi, les révolutionnaires, parce qu'ils étaient capables de "tracer des lignes de démarcation". Mais à partir de la fin des années 70, la pensée critique nous a incités à abandonner le dualisme de la lutte des classes, en la séparant des actions micro-politiques, en privilégiant la production de la subjectivité, le rapport à soi, les formes de vie, de sorte que nous ne sommes plus en mesure d'anticiper ou de combattre les dualismes de la guerre, de la guerre civile, du génocide, et des nouveaux fascismes. J'espère que le danger fasciste a fait prendre conscience à tous que les différences, les multiplicités en tant que telles sont impuissantes si elles ne peuvent pas déterminer des instruments pour agir dans la lutte des classes, c'est-à-dire dans l'affrontement macro-politique. Le terme de classe peut être changé, ce qu'il importe de maintenir c'est le refus de fermer son élaboration, c'est le refus de lui imposer une identité (qu'est-il arrivé à la classe ouvrière !). Le processus de sa formation dépend de l'évolution de sa composition et de ses luttes, mais aussi d'événements "extérieurs" comme la guerre. Celle-ci est un moment charnière depuis que le capitalisme est devenu impérialisme et monopole. Le vote des crédits de guerre par la social-démocratie allemande et européenne en 1914 l'a placée pour toujours du côté de l'État et du capital, entraînant un profond changement dans le concept de classe.
La révolution a agi de la même manière, en opérant une discrimination au sein du prolétariat, en traçant de nouveaux contours de classe. Aujourd'hui, la révolution semble avoir disparu, mais ce n'est pas nouveau. Pendant longtemps, la lutte des classes s'est déroulée sans classe et sans révolution. Les révolutions héroïques, mais les premières victoires prolétariennes, les premières insurrections qui n'ont pas été suivies du massacre des insurgés, ont eu lieu lorsque la lutte des classes est passée de la "lente" guerre civile à l'organisation de l'affrontement concentré dans le temps et dans l'espace, c'est-à-dire à la révolution. Tous les acquis des 150 dernières années sont le résultat de la menace de la révolution, suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des classes dirigeantes qui ne comprennent que les rapports de force, qui ne se plient qu'à l'utilisation d'une force comparable ou supérieure à la leur. Même la social-démocratie n'est possible que lorsque la révolution est en place ou possible.
Il est clair que seule une consolidation de la lutte des classes exprimée par une organisation de sa force, seule la capacité à déterminer des lignes de fractures radicales, pourra lever la "sursis" qui nous menace encore et vaincre l'alliance toujours présente entre libéraux, capitalistes et fascistes.
Notes:
[1] Pierre Dardot et Christian Laval, après avoir écrit 500 pages sur le néolibéralisme en suivant complètement les indications de Foucault (La nouvelle raison du monde), se sont vus reprocher par le premier Latino-Américain qu'ils ont rencontré d'avoir annulé les guerres civiles sanglantes dont il était issu. Comme leur maître Foucault, ils ont non seulement adopté un point de vue eurocentrique, mais ont semé une confusion, toujours d'actualité, en identifiant capitalisme et néolibéralisme. Dans leur livre Le choix de la guerre civile , ils tentent de mettre une rustine, qui est manifestement pire que le trou, en rejetant le "concept de guerre civile mondiale", qui est la différence spécifique introduite par l'impérialisme du 20e siècle. Une fois de plus, ils suivent Foucault, dont la définition de la guerre civile se limite au 19e siècle et ignore le saut effectué par le capitalisme, l'État (guerre mondiale totale et impérialisme) et la lutte des classes (guerre civile mondiale). Ils continuent à parler de néolibéralisme alors que la gouvernance est devenue "fasciste" et la guerre.
Maurizio Lazzarato vit et travaille à Paris. Parmi ses publications chez DeriveApprodi : La fabbrica dell'uomo indebitato (2012), Il governo dell'uomo indebitato (2013), Il capitalismo odia tutti (2019), Guerra o rivoluzione (2022), Guerra e moneta (2023). Son dernier ouvrage est World Civil War? (2024).
Recension du livre de M. Lazzarato, "Gouverner par la dette" (en anglais): https://www.theoryculturesociety.org/blog/review-maurizio-lazzarato-governing-by-debt
Recension du livre de M. Lazzarota, "La fabrication de l'homme endetté" (en anglais):
https://www.amazon.com/-/es/Maurizio-Lazzarato/dp/1584351152
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dimanche, 28 juillet 2024
La cérémonie des J.O., une logique profane empruntée à l'art contemporain
La cérémonie des J.O., une logique profane empruntée à l'art contemporain
Frédéric Andreu
Profanation vient du latin profanum, « devant ou en dehors » du temple. Célébré - pour la première fois de son histoire multimillénaire - en dehors du stade olympique et se répandant dans l'espace public, la cérémonie inaugurale des JO effectué de nuit, ne cache pas son utopie diversitaire, elle le montre de manière obscène, exactement comme les JO de 1936 se voulait un culte de la race. Il s'agit stricto sensu d'un détournement du sport tout comme l'art contemporain est un détournement de l'art pour instaurer les valeurs sociétales et la Société du Spectacle une profanation de l'Homme. Fluctuat Et mergitus.
Au fond, rien de nouveau sous le soleil. Les JO innovent en beaucoup de choses, par quelques solutions techniques et un budget léonin en période de crise financière, mais pas dans les principes anthropologiques qu'ils observent en visant leur inversion. Il s'agit toujours pour les profanateurs d'imposer un nouvel ordre mondial en détruisant - par tous les moyens possibles, l'art, la culture, la religion, (la guerre lorsque les ) - les limites naturelles et culturelles, les frontières, les familles, les consciences, tout en imposant l'artifice d'autres frontières ritualisées par la loi et les barrières imposées. On avait déjà observé cet inverness pendant la crise covid, autre grande messe mondialisée : il ne fallait surtout pas fermer les frontières, oh grand dieu, non ! mais imposer par la loi le port du masque et des « gestes barrières » ! Redite pendant les JO : abolir l'espace sacré du sport, le lieu de la mesure et des dieux, pour se vautrer dans un spectacle de la démesure davantage en direction des mass-médias que du public présent sur place ; certaines cérémonies n'ont d'ailleurs pas été réalisées en direct. En revanche, des kilomètres de barrières métalliques ont été imposés tout le long de la Seine afin de transformer « l'eau en feu », redite de la geste de Simon (Macron) le Magicien qui entendait copier les miracles christiques par la magie.
L'espace sacré a été profané, il fallait bien que l'Histoire le fut aussi ! Là encore, la république n'a pas innové. Cela fait plus d'un siècle qu'elle reprend son antienne, son histoire réécrite contre le pays réel dans les programmes scolaires. Il fallait pour cela attendre 1870 afin que les derniers témoins de la Révolution aient disparus.
Marie-Antoinette, tête coupée : il n'y pas seulement de la délectation morbide à mettre en scène cette page peu glorieuse de la Révolution Française sur fond de Heavy Metal quand il s'agit en réalité d'un rite sacrificiel. Nous savons que la Terreur fut en grande partie téléguidée depuis le Club des Jacobins basé à Londres. Remarquez avec quelle précision le cou de la reine a été dessiné comme un avertissement. Une manière de poursuivre l'histoire secrète de la Terreur, de saluer depuis Paris les « hommes de Londres » décrits avec perspicacité par l'historien Olivier Blanc. A la Chambre des Lords, le Duc de Bedford qui déclara : « Nos efforts ont beaucoup contribué à établir un régime de terreur en France ». Il ne savait pas que, deux ans plus tard, les victimes allaient se glorifier d'avoir été ainsi sacrifié par leurs ennemis, reléguant la France à une puissance secondaire.
Il est vrai que les pires ennemis ne sont pas extérieurs, mais intérieurs. En France, les ennemis de l'intérieur savent que le combat est culturel et que pour l'être totalement, le culturel doit être cultuel. Il s'agit toujours d'agir sur les consciences pour faire accepter à la génération qui vient ce que la génération qui précède n'aurait pas accepté.
Cette cérémonie à la sombre beauté, effectuée de nuit, marque l'agonie de la civilisation sur fond de haine de soi. Il faut dire qu'en dehors des Jeux Olympiques les frasques conceptuelles de l'art dit contemporain subventionnées par l'Etat préparent le terrain avec une détermination sans égal dans l'ordre du mauvais goût.
Le homard géant de Jeff Koons avait déjà profané le château de Versailles avec l'aval du président Macron. Il fallait que la reine de France le soit aussi parce qu'il s'est agit avant tout d'un rite sacrificiel nécessaire au nouvel ordre mondial.
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J.O. de Paris: le spectacle de la fin des temps, et celui de la honte pour la France
J.O. de Paris: le spectacle de la fin des temps, et celui de la honte pour la France
Pierre-Emile Blairon
L'Âge de fer
Comme à l'accoutumée, le Prince de ce monde, Satan, dont beaucoup ne perçoivent pas la réalité, et ses suppôts (qui, eux, s'en réclament ouvertement), ne cachent rien de leurs intentions ténébreuses, mais les humains, confortablement installés dans leur déni, n'en veulent rien savoir.
Le clou (sic) de ce spectacle préparé pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 fut la chevauchée du cavalier de l'Apocalypse monté sur un cheval de fer (le fer, métal symbolique du dernier âge de notre cycle, le Kali-Yuga), galopant dans les eaux souillées du Styx, le fleuve des Enfers, la Seine en l'occurrence.
Dans le Nouveau testament, ce cavalier est accompagné de trois de ses semblables qui ont pour mission de représenter, en guise d'avertissement au monde, le début de la fin des temps, "la bête de l'événement", dont parlait Macron sur le ton du secret avec son petit sourire narquois.
« Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait ; et le pouvoir leur fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour faire mourir les hommes par l’épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. » (Apocalypse 6, 1-8)
Quelques épisodes de ce spectacle abject
La chanteuse (?) Gna gna Kacamura a pris 700.000 euros pour transformer la garde républicaine en danseuses transgenres.
Céline Dion, qui était à l'article de la mort, s'est réveillée brusquement sur son lit d'agonie quand elle a entendu le chiffre de 2 millions d'euros pour pousser une chansonnette ; du coup, elle a troqué ce lit de misère pour celui, plus accueillant, du Royal-Monceau, un palace 5 étoiles parisien. Cette brusque guérison tient du miracle !
La scène de la Cène a travesti, c'est le cas de le dire, en ignominie malsaine et vulgaire un symbole de la religion chrétienne : c'est un blasphème.
Lors du lever de drapeau et de l’hymne des Jeux olympiques, on nous montre une représentation à peine adoucie - une tête de bœuf - du dieu carthaginois Moloch-Baal considéré comme un démon dans la Bible, sans doute à cause des sacrifices qu’il réclamait.
Les barbares de la pseudo-Révolution "française" (en réalité, quelques racailles avinées manipulées par les bourgeois d’alors : exactement comme aujourd’hui) ont à nouveau triomphé en décapitant une fois de plus la reine Marie-Antoinette ; ce faisant, c'est la France à qui ils ont coupé la tête sous les yeux de milliards de téléspectateurs faisant comprendre au monde entier que les Français qui approuvaient ces agissements n'avaient rien à envier à leurs homologues islamistes.
Tout au long de ces J.O., le Système mondialo-sataniste, représenté en France par le gouvernement et la majorité des politiciens en place, s'est acharné jusque dans les moindres détails à humilier chaque parcelle de notre sol, chaque pierre de notre patrimoine ; mais aussi à couvrir de honte chaque Français qui a réussi à rester digne, lucide et fier de ses racines immémoriales et de son pays ; ces dissidents ont eu beaucoup de courage en s'ingéniant, au prix de mille difficultés, à passer à travers l'énorme machine de propagande mise en place depuis des dizaines d'années mais qui a révélé toute sa nocivité et sa puissance avec l'apparition des contraintes pseudo-sanitaires en 2020.
Prochaine étape : la dictature
Paris, à l'occasion de ces "Jeux", a été quadrillé, contrôlé et barricadé par des milliers de barrières et de forces de police venues du monde entier qui nous donnent un petit aperçu du destin tragique de la France et des Français dans les prochaines années. Ce fut, encore une fois, un test de résistance des populations à la soumission.
Cette édition des J.O. à Paris a révélé à quel point la France était la cible de cette secte pédo-sataniste et à quel point notre pays, autrefois le phare du monde - et pour cette raison même - avait été rendu vulnérable par ses dirigeants eux-mêmes qui ont tout fait pour le détruire [1].
Il est vraisemblable que la prochaine étape consistera à mettre en place le régime totalitaire mondial dont rêvent les Schwab, Soros, Gates et autres ploutocrates et transhumanistes, pour réduire les populations à l’état d’esclaves ou de robots (ou les réduire tout court), avec l'aide de leurs laquais locaux partout dans le monde, surtout en Europe, (von der La Hyène) et surtout en France (Macron), la France étant devenu le talon d'Achille, mais aussi la première et la dernière citadelle à défendre, autour de laquelle doivent se regrouper les résistants, en tête Français et Européens, ceux qui ont conservé un statut d'humain digne de ce nom, au milieu de cette marée de zombies hédonistes qui ne rêvent que de s'abîmer dans des fêtes sordides et des jeux malsains.
Résistance !
Seul, un petit groupe réussira à se tenir debout au milieu des ruines, comme l'ont fait en d'autres temps, les Spartiates des Thermopyles, les Francs, les Burgondes et les Aquitains de Charles Martel à la bataille de Poitiers, les légionnaires de Camerone ou les paras de Dien-Bien-Phu; juste pour l'honneur ? Non, pour préparer le nouveau monde quand celui-ci, dans lequel nous survivons, rendra son dernier soupir.
Pierre-Emile Blairon
Note:
[1]. Voir mon article : La France, laboratoire de la secte mondialiste du 3 octobre 2023
16:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes, jeux olympiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 25 juillet 2024
VOX a atteint la maturité en rompant avec le PP
VOX a atteint la maturité en rompant avec le PP
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/2024/07/vox-ha-alcanzado-la-madurez-politica.html
On ne pactise pas avec le diable. Devant le « diable », céder un peu, c'est capituler beaucoup. C'est une chose que Feijóo (du PP ou "Partido Popular", droite démocrate-chrétienne espagnole), dans sa tentative d'être un « politicien crédible », n'a jamais comprise. Et Feijóo a déjà eu affaire au « diable » trop souvent pour ne pas être soupçonné de contamination. Le « diable », c'est bien sûr le Pedrosanchismo (la gauche telle que conçue par Pedro Sanchez, chef du PSOE socialiste espagnol). La tiédeur avec laquelle Feijóo fait de l'« opposition » et les espoirs qu'il nourrit que la « modération » le mènera au gouvernement à La Moncloa de Madrid, sont à la fois pathétiques et naïfs de la part du capitoste pepero. Pour l'heure, cette attitude a conduit à la rupture des pactes régionaux avec Vox. Analysons ce que cette rupture signifie pour les deux parties, pour l'Espagne et pour l'avenir.
Feijoo sera-t-il un jour président du gouvernement espagnol?
Votre serviteur s'était félicité du remplacement d'un « progressiste » comme Casado à la tête du PP (voir l'article : https://info-krisis.blogspot.com/2022/02/casado-la-otra-pata-de-la-agenda-2030.html - CASADO, L'AUTRE LÉGENDE DE L'AGENDA 2030, écrit en février 2022). La suite contribuera à donner à la droite une plus grande visibilité politique. Et voilà qu'arrive Feijóo. Il n'était certainement pas la meilleure option. Mais il n'y en avait pas beaucoup non plus. Feijóo était le président du parti en Galice qui, pendant le covid, avait menacé de rendre la vaccination obligatoire et d'infliger une amende à ceux qui ne se feraient pas vacciner. Ce ne sont pas là les meilleures références. De plus, ce type avait moins de vivacité que Rajoy, il n'avait pas le flegme de Rajoy, il était totalement dépourvu du sens de l'humour et de la retranscription qui avaient toujours caractérisé Rajoy ; il est apparu aigre, pas du tout charismatique et ses premières déclarations affirmant que le PSOE était l'option numéro un pour un pacte n'auguraient rien de bon.
Dès lors, nous avons dit que Feijóo n'avait pas compris que nous n'étions plus à l'époque où la domination du « centre politique » garantissait une majorité absolue. Feijóo, ni hier ni aujourd'hui, n'a compris que nous sommes entrés dans une phase de polarisation et de politique des blocs: droite contre gauche. Bloc conservateur contre bloc progressiste. Soit on le comprend et on l'accepte (et, dans ce cas, on reconnaît le vrai visage de la politique mondiale en 2024), soit on le rejette et on se réfugie dans des concepts obsolètes et dépassés (« le centrisme, c'est la modération », « la domination du centre donne le pouvoir politique en Espagne », « il faut fuir les tensions » et ainsi de suite). Et si ce n'est pas le cas, demandez aux membres de Ciudadanos, dont les restes continuent à prêcher le « centrisme », comme si nous étions dans un climat méditerranéen, stable et bienveillant, alors qu'en réalité, nous souffrons d'une température politique faite d'hivers glacials et d'étés brûlants. La gauche progressiste a le pied cloué sur l'accélérateur de l'Agenda 2030 et de ses dérivés, ce qui a précipité la « politique des blocs », générant un retour de 180º.
Dans les mois qui ont suivi, Feijóo a donné une performance mitigée. Parfois, il a rempli son rôle d'opposant, pour réaffirmer peu après que sa première option pour un pacte et une négociation était avec le PSOE. Parfois, il ajoutait « avec un PSOE libéré de Pedro Sánchez »... Le « centrisme » est toujours resté son desideratum, avec des touches progressistes à la Casado et en maintenant quelques « casadistas » locaux dans leurs fiefs. Tout pacte avec le « diable » signifiait risquer de ne pas être compris par la majorité des siens. Feijóo estime que cette position pactisante est « prudente », « mûre » et « politique ». Non, en réalité, elle est suicidaire, naïve et heureuse et tend à éterniser le Pedrosanchismo au pouvoir. Non seulement il n'a pas compris la polarisation qui se produit en politique dans tous les pays occidentaux, mais il n'a pas non plus compris le caractère psycho-pathologique qui orne le pedrosanchismo (voir l'article: https://info-krisis.blogspot.com/2022/03/feijo-unico-candidato-el-pp-con-el-foro.html LE PP AVEC LE FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL, EN AVANT-PROPOS DE VOX).
Se mettre d'accord sur l'élection des membres de la CGPJ, soutenir au parlement la régularisation de 500.000 immigrés clandestins, puis voter contre la régularisation de 500.000 immigrés clandestins est quelque peu erratique: cf. https://info-krisis.blogspot.com/2020/10/la-mocion-de-censura-vox-el-declive-del.html ,LA MOCIÓN DE CENSURA DE VOX, écrit en octobre 2020 et https://info-krisis.blogspot.com/2023/03/cronicas-desde-mi-retrete-dejad-que-el.html DEJAD QUE El NINO ARDA SOLO de mars 2023), travailler avec le PSOE au parlement européen et, enfin, accepter la distribution des MENAS (Mineurs non accompagnés) sur tout le territoire national, sont non seulement des erreurs politiques de Feijóo, le renoncement à son rôle d'opposant, mais aussi trahir son électorat - qui attend une politique décisive et l'enterrement définitif du pedrosanchismo - et, plus grave encore, trahir la société espagnole et son avenir en ignorant la gravité de la situation que nous vivons et ses répercussions dans un avenir proche.
L'ampleur de ces erreurs et les affirmations répétées selon lesquelles le PSOE reste la principale option de Feijóo en termes de coalitions donnent à réfléchir quant à savoir si le leader du PP siégera un jour à La Moncloa: car il est clair que le Pedrosanchismo préférera toujours se développer grâce au dépotoir qu'est l'extrême gauche, obtenir de nouveaux électeurs en arrosant de subventions les « nouveaux Espagnols » et tout ce qui lui manque, il l'obtiendra grâce à des pactes avec les ex-Etarras basques et les partisans de l'indépendance. Aujourd'hui, avec Feijóo, la « droite pepera » se révèle plus « maricomplejines » que jamais : au pire moment. Et le pire, c'est qu'entre un Feijóo inconstant qui n'a pas encore compris les circuits de la politique espagnole en 2024 et un psychopathe sans scrupules, c'est toujours ce dernier qui l'emportera.
Un parcours personnel où se sont succédé les changements d'attitude
Il y a dix ans, le soussigné était de ceux qui se considéraient, à la manière joséantonienne, « ni de droite ni de gauche », ce qui n'était rien d'autre que l'adaptation hispano-chauvine du slogan brandi par Arnaud Dandieu et Roberto Aron dans leur livre La révolution nécessaire: « Nous ne sommes ni de droite ni de gauche, mais s'il faut se définir en termes parlementaires, nous sommes à mi-chemin entre la droite et la gauche, derrière le président et le dos à l'assemblée ». Sympathique, n'est-ce pas, voire logique dans les années 1930... Après m'être désolidarisé des groupes politiques, je me suis contenté de me définir comme « apolitique », non pas dans le sens d'un désintérêt pour la politique, mais en m'en distanciant. En 2021, j'ai publié sur ce même blog : https://info-krisis.blogspot.com/search?q=elecciones+2020&updated-max=2021-11-15T01:58:00-08:00&max-results=20&start=25&by-date=false - CE SONT MES PRINCIPES, JE N'EN AI PAS D'AUTRES... ce qui, en gros, coïncide avec ce que Vox a proposé ces dernières années.
Cependant, jusqu'en 2023, il était clair pour moi que pour vaincre la gauche, et compte tenu des résultats électoraux de cette année-là dans lesquels le PP n'a pas obtenu suffisamment de sièges pour former un gouvernement avec Vox en raison des particularités de la loi d'Hondt et des « restes » qui ont été perdus dans près d'une douzaine de provinces, un PROGRAMME COMMUN DE LA DROITE était nécessaire (voir l'article écrit en janvier 2024 : https://info-krisis.blogspot.com/2024/01/las-culpas-de-la-derecha-no-todo-el.html - LAS CULPAS DE LA DERECHA) et, face à une gauche qui, chaque jour qui passe, ressemble de plus en plus à une marmite de grillons et dans laquelle la fragmentation atteint l'indicible, surtout à gauche du PSOE, de former un « front uni conservateur » capable, avant tout, d'évincer le Pedrosanchismo du pouvoir. J'ai même recommandé dans ce blog de voter pour le PP aux élections générales et pour Vox aux élections européennes, (voir l'article VOTER, POUR QUI VOTER ? https://info-krisis.blogspot.com/2024/04/tres-elecciones-en-tres-meses-votar.html écrit en avril 2024), considérant que le « temps de Vox » n'était pas encore venu et qu'il ne viendrait que lorsque Feijóo arriverait au pouvoir... et commencerait à décevoir tous ses électeurs, en pratiquant une politique - par essence - « continuiste » à l'égard du pedrosanchismo : affirmation des principes de l'Agenda 2030, sans changements essentiels dans la position envers l'immigration, envers la criminalité ou envers l'indépendantisme, sans changements ni dans l'éducation, ni dans la santé... Ce serait le moment où Vox apparaîtrait comme la SEULE alternative pour la droite conservatrice.
Mais les derniers mois m'ont convaincu que la dérive entreprise par Feijóo et l'orientation de son parti sont un danger, d'abord pour eux-mêmes: chaque jour qui passe, ils parviennent à décevoir de plus en plus leur électorat, avant même de détenir les rênes du pouvoir. Pour ne rien arranger, les restes du « progressisme casadiste », avec María Guardiola, la présidente de l'Estrémadure, qui ne manque jamais une occasion de se montrer plus proche du PSOE que de son propre parti et qui, dès le début, s'est sentie mal à l'aise avec le soutien de Vox, loin d'être purgés de l'appareil pepero, attribuent la stagnation de leur parti aux... pactes avec Vox qui seraient ceux qui le confineraient, vraisemblablement, à la « fachosphère ».
Aujourd'hui, je suis convaincu que le PP est un navire à la dérive, mal dirigé, avec un programme et des intentions plus typiques du « progressisme » que de la droite conservatrice et que, inévitablement, tant qu'il sera dirigé par Feijóo, il continuera à considérer le PSOE comme « l'autre pilier » du régime et fera tout pour assurer une alternance de gouvernement avec lui, sans changements essentiels dans les politiques de l'État.
Aujourd'hui, dans une situation complètement nouvelle, je maintiens que voter pour Vox est une obligation pour tous ceux qui - sans appartenir à Vox - considèrent que la situation de notre pays est extrêmement grave et qu'il est nécessaire de donner un « volantazo » et non un ralentissement timide de la marche vers l'abîme qui est, en fin de compte, ce que propose Feijóo et qui ne servirait à rien d'autre qu'à prolonger de quelques années l'agonie de l'Espagne, de sa société et de son système politique.
Vox est devenu adulte
Vox s'est d'abord présenté comme un parti catholique anti-avortement, situé à la droite du PP, qui mettait l'accent sur la lutte contre le terrorisme et l'« union de l'Espagne ». Bien, mais insuffisant. Les premiers résultats électoraux ont confirmé ces limites. Ce n'est qu'en intégrant l'élément anti-immigration dans leur programme qu'ils ont commencé à se développer. Si le parti avait besoin d'une « question-vedette », il en avait déjà une. C'est normal : une grande partie de la population européenne est de plus en plus préoccupée par l'islamisation de l'Europe occidentale, par la permissivité accordée à la criminalité, par la prise de conscience que l'immigration de masse génère indéniablement des distorsions et des problèmes croissants et constitue un fardeau et un véritable gouffre pour les ressources sociales, et par l'échec de TOUS les programmes d'intégration dans TOUS les pays européens. Vox mérite d'être soutenu tant que cet élément est présent dans son programme. Toute autre question peut contribuer à l'élaboration d'un programme d'action, mais la politique anti-islamique et anti-immigration de masse doit en être le fer de lance (comme cela a d'ailleurs été le cas dans toute l'Europe).
Cependant, l'expérience européenne indique que ce thème conduit à l'incorporation des classes populaires et moyennes dans l'électorat Vox... par conséquent, cette composition doit également se refléter dans les directions locales et régionales et dans la direction même du parti, qui doit s'adapter aux caractéristiques de cet électorat: les mêmes votent pour les mêmes, les mêmes se reconnaissent dans les mêmes.
C'est ainsi que nous en arrivons au désaccord entre le PP et Vox. Le PP est en train d'apaiser le Pedrosanchismo sur la question des MENA (Mineurs non accompagnés). Le problème fondamental n'est pas de répartir les MENA qui arrivent aux Canaries entre les différentes communautés autonomes: le problème - et je n'ai entendu que Vox le dire haut et fort - est de renvoyer ces MENA dans leur pays d'origine afin que les gouvernements de ces pays souverains puissent les rendre à leur famille, qui est, en fin de compte, celle à laquelle les mineurs devraient appartenir.
Cette idée n'est une « solution radicale » que dans la mesure où elle s'attaque à la racine des problèmes. Une solution que, bien sûr, Feijóo ne veut pas accepter car, au fond, il veut garder la porte ouverte pour l'avenir à une « grande coalition » avec le PSOE. Il ne se rend pas compte que le « PSOE » est un cadavre en décomposition depuis le post-felipisme et que, dans sa phase actuelle de décomposition, il s'est transformé en « pedrosanchismo », une « entité » dont le seul objectif est de maintenir « la famille » (au sens mafieux du terme) au pouvoir le plus longtemps possible, en bloquant l'opposition électoralement, judiciairement et médiatiquement, avec toutes sortes d'astuces. Le pedrosanchismo n'a jamais pratiqué le fair-play et ne le fera jamais. Et encore moins en matière d'immigration : il ne veut pas qu'on touche à sa nouvelle niche électorale et est prêt à tout sacrifier pour gagner cette niche des « nouveaux Espagnols »...
Vox a bien compris : il ne peut accepter la répartition de 200 MENA par communauté autonome. En effet, aujourd'hui c'est 200, demain 400 et après-demain 2.000. On ne peut pas trahir un programme en échange de quelques salaires régionaux. Soit on croit que l'immigration massive et incontrôlée est un risque et on place une ligne rouge pour l'éventuel « allié », soit on accepte le « tout est permis ici » et on trahit l'électorat qui a placé sa confiance dans le sigle Vox. Et la direction de Vox a agi correctement, tant politiquement que moralement, en rompant les pactes régionaux avec le PP. En rompant ces pactes, Vox s'est montré comme un parti dont la classe politique croit en ce qu'elle propose. On peut dire que Vox a « enfilé son pantalon long », ou, pour le dire autrement, qu'il a atteint sa maturité politique.
Les conséquences d'une rupture
Les « bavards de l'enveloppe », au service du Pedrosanchismo ou du PP, ont présenté cette rupture comme la « fin de Vox ». Ils considèrent même qu'avec cette fracture, le PP a quitté la « fachosphère » et que les attaques du pedrosanchismo contre cet acronyme ont perdu leur sens. D'autres considèrent que Vox a agi de manière puérile et que c'est « l'habileté de Feijóo » qui a imposé la rupture (comme si Feijóo était un « cerveau stratégique » machiavélique). En réalité, cette rupture - à long terme - ne profiterait qu'au PP, si le problème que dénonce Vox disparaissait de l'Europe occidentale et, bien sûr, de l'Espagne. Mais, au-delà des frontières, la situation de la France, de la Belgique, voire de la Suède ou de l'Allemagne de l'Ouest, ou de la Hollande - sans parler de l'Angleterre - en matière d'immigration est catastrophique et nous sommes face à un problème qui ne fera que s'aggraver. Le problème de l'immigration de masse et de l'islamisation de l'Europe occidentale ne sera pas résolu en régularisant 500.000 immigrés clandestins chaque année et en transformant les écoles espagnoles en centres de résidence pour les MENA. Feijóo s'est trompé. Vox, en plus d'avoir maintenu sa position, a fait preuve d'une cohérence qui sera récompensée par l'électorat à l'avenir.
Mais, ici et maintenant, le fait indéniable est que certains fonctionnaires de Vox ont refusé de démissionner. Normal : le parti devait faire passer sa classe dirigeante par un filtre, celui de l'HONNÊTETÉ. Honnêtes sont ceux qui ont démissionné, leurs principes passant avant leur salaire. Ce n'est pas habituel en Espagne. En fait, c'est presque du jamais vu. Et cela les honore. Ce qui est malhonnête, c'est de promettre une chose à l'électorat, puis de tirer parti de sa position et d'accepter la trahison de ce qui a été promis. L'effet secondaire involontaire de la scission PP-Vox est que ce dernier parti s'est débarrassé de ceux qui, suivant les canons de la classe politique espagnole, faisaient passer le salaire avant les principes. Le parti a été nettoyé des opportunistes sans scrupules, des trepas, des peperos embusqués, des tièdes, des timorés et autres déchets présents dans tous les partis et dont Vox, jusqu'à présent, ne faisait pas exception.
L'électorat n'oubliera pas cette rupture. Le PP non plus. Il semble peu probable que le Pedrosanchismo puisse rester au pouvoir jusqu'à la fin de l'année 2024. Il y aura de nouvelles élections et le PP, avec son soutien à von der Leyen en Europe, sa main tendue permanente au Pedrosanchismo, obtiendra difficilement une majorité absolue. Si quelqu'un croit que le Pedrosanchismo sera chassé du pouvoir simplement parce que toutes ses mesures, sans exception, peuvent être considérées comme des pas en avant vers la désintégration de l'État, la négation de l'Espagne et la remise en question des droits des Espagnols de souche... il se trompe. Chaque jour qui passe, le nombre d'« immigrés naturalisés » augmente, alors, aussi mauvais que soit le pédrosanchisme, tant qu'il garantit l'impunité des squatters, les subventions et les aides aux clandestins, le regroupement familial immédiat, l'assurance maladie universelle, la diminution de la pression contre le trafic de drogue en provenance du Maroc, etc..., il a gagné des centaines de milliers de voix. A cela s'ajouteront des mesures dictatoriales, dignes des républiques bananières, de contrôle des médias, un contrôle croissant des mécanismes judiciaires qui garantissent l'impunité des siens et des pressions -judiciaires et fiscales- sur ses opposants, l'établissement de « vérités officielles », l'utilisation des médias publics pour leur diffusion, des pratiques typiques du « ministère de la vérité » orwellien...
Il n'y a pas de pacte avec le « diable », ou si nous préférons la même expression, nous pouvons dire qu'il n'y a pas de pacte avec la trahison, il n'y a pas de pacte avec le copinage, le népotisme et la corruption, il n'y a pas de pacte avec ceux qui se sont systématiquement alliés à des non-Espagnols, vous n'êtes pas d'accord avec les aspirants petits dictateurs bananiers qui sont répugnants même pour les joueurs de football qui ne sont généralement pas impliqués dans la politique (comme nous l'avons vu récemment et de manière significative, ce qui est un fait inhabituel dans la politique mondiale).
Pour gagner les élections, il faut autre chose que Feijóo ne peut pas faire et dont l'électorat pepero a besoin comme de l'eau de mai : la clarté des objectifs, la volonté de défendre un programme de régénération nationale et la décision de le mettre en pratique, le programme avant le salaire, les principes, en un mot. Et cette crise a montré qu'au moins, Vox sait ce qu'il veut. Et il n'est pas prêt à y renoncer. Les tièdes et les opportunistes ont sauté du train en marche. Même Feijóo ne les récompensera pas à l'avenir : ils viennent de la « fachosfera », et leur carrière politique s'arrête là. Il est même possible que la carrière de Feijóo s'arrête là aussi...
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lundi, 22 juillet 2024
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ?
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ? Propos sur la presse russe
« Monsieur Müller, votre interview de Maria Zakharova a-t-elle été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT ? »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/herr-mueller-war-ihr-interview-mit-maria-zakharova-der-ausloeser-fuer-das-compact-verbot/
L'ancien député de l'AfD au Bundestag Hansjörg Müller (photo) a interviewé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Deux jours et demi après sa diffusion, COMPACT a été interdit.
Hansjörg Müller a été député du groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans le domaine de la restructuration d'entreprises internationales, comme il l'avait fait avant d'entrer au Bundestag, et s'engage dans la société civile en tant que journaliste qui se sent tenu de dire la vérité. Il a répondu à quelques questions d'actualité pour PI-NEWS, notamment sur son interview pour COMPACT avec la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova (la vidéo a été supprimée depuis, mais elle est toujours disponible sur la chaîne Youtube de gauche « Weltnetz »).
PI-NEWS : M. Müller, comment vous est venue l'idée d'interviewer la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova ?
HANSJÖRG MÜLLER: L'idée m'est venue au début de l'année 2024, alors que je restais toujours plus pantois face à la couverture médiatique de la Russie en Occident, couverture qui s'éloignait de plus en plus des faits et les remplaçait par des préceptes idéologiques. Des expériences de ma vie, qui n'ont rien à voir avec la politique, jouent ici un rôle important. Cela a commencé pendant ma scolarité dans les années 1970 et 1980, lorsque j'ai grandi en Bavière et que j'ai été conditionné à être « contre l'Est ». Dans le même temps, je rendais régulièrement visite avec mon père à sa famille en RDA, qu'il avait fui avant ma naissance, et je n'y ai pas trouvé les « anthropophages » contre lesquels on m'avait mis en garde dans mon école bavaroise, mais des gens normaux et aimables.
A partir du milieu des années 1990, j'ai travaillé pour des entreprises allemandes ou autrichiennes dans le domaine des affaires en Russie et j'ai dû faire à nouveau la même expérience: la presse occidentale s'en prenait aux « méchants Russes », ce qui était certes justifié en ce qui concerne les crimes de la mafia russe de l'époque, mais le jugement « méchant » était porté sur le pays dans son ensemble et sur tous les gens qui y habitaient, sans aucune nuance. Pendant des années, j'ai organisé des formations interculturelles pour des capitaines d'industrie allemands afin de jeter des ponts entre les économies allemande et russe, mais l'épée tranchante des médias de masse allemands a rasé sans pitié cette petite plante fragile qui voulait promouvoir la compréhension mutuelle entre nos peuples.
L'agitation antirusse en Allemagne est devenue particulièrement grave après le début de la guerre en Ukraine en 2022: aucune introspection sur les raisons de cette guerre, sur la manière dont l'Occident avait délibérément rejeté en amont des propositions d'apaisement russes, sérieuses; ce rejet a été perpétré afin d'inciter la Russie à envahir l'Ukraine et à pouvoir ensuite la clouer au pilori en tant qu'agresseur. En bref, mon expérience personnelle de l'Ouest et de l'Est a ressurgi lorsque j'ai compris, début 2024, comment l'Occident tentait d'éviter sa défaite imminente dans cette guerre indirecte contre la Russie en Ukraine en préférant risquer l'extinction de l'humanité entière en déclenchant une guerre nucléaire. C'est à ce moment-là que j'ai cessé de rire et que j'ai compris que les consommateurs de médias occidentaux devaient avoir la possibilité d'écouter les arguments des principaux représentants russes dans leur version originale: au-delà des filtres occidentaux, des tentatives d'étiquetage, des déformations et de la censure ; simplement écouter les arguments des Russes et les comparer à ce qui est dit sur les Russes. C'est la meilleure façon objective de se forger sa propre opinion ! J'ai ensuite analysé qui, du côté russe, présentait des arguments particulièrement expressifs et qui je pouvais approcher de manière réaliste. Mon choix s'est porté sur la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Quels ont été les préparatifs pour la faire passer devant la caméra ?
Peu de temps après que j'ai choisi Mme Zakharova, Tucker Carlson a publié son interview de Vladimir Poutine, que j'ai regardée avec beaucoup d'attention. Cela m'a permis de comprendre comment je devais concevoir mon interview avec Zakharova : ne pas coincer l'interlocuteur avec des questions pièges, mais lui offrir la possibilité d'exposer ses points de vue tels qu'il/elle les voit, sans filtre, ni souci de classement ou de censure. C'est précisément cette objectivité qui a été empêchée par les médias occidentaux pendant des décennies. Je me suis donc fixé comme objectif de mettre en scène, avec mon interview de Mme Zakharova pour COMPACT, le « petit frère » de la « grande interview » de Carlson avec Poutine. Dans l'ensemble, je pense que c'est réussi, bien que notre interview ait été un peu plus dure: Maria Zakharova s'est vraiment acharnée et je peux vraiment être agaçant si les questions restent sans réponse. En revanche, les téléspectateurs ont bénéficié d'une information de qualité. Il a fallu environ six mois pour passer de l'idée initiale à l'interview. Les procédures de soumission de la demande via le ministère russe des Affaires étrangères ont été laborieuses. Les ministères fonctionnent toujours de manière bureaucratique, mais tout s'est déroulé correctement, sans complications artificielles.
Que pensez-vous du lien temporel entre la diffusion de l'interview le 13 juillet 2024 et l'interdiction de COMPACT le 16 juillet ?
Il semble à première vue que l'interview de Mme Zakharova ait été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT, qui est intervenue deux jours et demi après sa publication. A votre question, je répondrais: oui et non. La décision d'interdiction que j'ai reçue date déjà du 5 juin, et derrière elle, le gouvernement a préparé pendant des mois, voire des années, l'interdiction d'un organe de presse allemand qui n'obéit pas au gouvernement. En ce sens, la tentative d'interdiction de COMPACT est en cours depuis plus longtemps que la publication de mon interview. Néanmoins, notre interview est un coup de maître, car nous avons réussi, en contournant la cascade de la censure occidentale, à ce que Maria Zakharova, une autre personnalité russe de haut rang après Vladimir Poutine, puisse expliquer son point de vue sans filtre devant un public occidental. Ce genre de chose menace bien entendu la main-mise des médiacrates sur l'opinion occidentale, en général, et sur le consommateur de médias local, en particulier; raison pour laquelle l'interdiction de COMPACT a été accélérée plutôt que ralentie après la diffusion de l'interview.
Il y a un an et demi, vous avez publié votre livre « Scheindemokratie », dans lequel vous critiquez sévèrement les tendances totalitaires perceptibles dans la politique et la société allemandes. Vous sentez-vous conforté dans vos mises en garde par l'interdiction de COMPACT ?
Oui, bien sûr. De plus, en tant qu'un des porte-parole contre la suppression des droits civiques, inscrits dans la Loi fondamentale, par les règles coronaviresques de 2020-2021, j'ai pu constater par moi-même les comportements totalitaires des démocrates au pouvoir en RFA. Dans mon livre, il y a un an et demi, j'ai fait des prédictions concernant le conflit Est-Ouest et l'Ukraine, ainsi que l'auto-soumission partielle de l'AfD au système politique, dont la réalisation me bouleverse profondément aujourd'hui. Je laisse le soin à quiconque de se rendre chez son libraire de le vérifier.
Une telle action contre la liberté de la presse, comme celle menée actuellement contre COMPACT, serait-elle également envisageable dans la Russie de Poutine ?
Probablement que oui. Comme Maria Zakhavora me l'a dit ouvertement lors de l'interview, une guerre économique est actuellement menée par l'Occident contre l'Est. Dans toute guerre, les considérations morales sont jetées par-dessus bord si elles vont à l'encontre de l'objectif qui est de gagner la guerre. De même qu'à l'Ouest, les médias qui ne se joignent pas à la phalange des bellicistes occidentaux contre la Russie sont mis sous pression, de même à l'Est, les médias qui ne se comportent pas dans la direction opposée sont mis sous pression. C'est malheureusement la logique de la guerre. Il est donc d'autant plus important de mettre fin à la guerre actuelle le plus rapidement possible et de trouver des solutions diplomatiques. Indépendamment de cela, je maintiens mon observation personnelle des quatre dernières décennies, à savoir que la presse occidentale diabolise bien plus l'Est que l'inverse.
« La presse russe se déchaîne nettement moins contre l'Allemagne que l'inverse »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/die-russische-presse-hetzt-deutlich-weniger-gegen-deutschland-als-umgekehrt/
L'ancien député AfD au Bundestag Hansjörg Müller parle parfaitement le russe et peut donc facilement comparer la presse russe à la presse allemande.
Hansjörg Müller a été député et directeur parlementaire du groupe AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans la restructuration d'entreprises internationales. D'un point de vue civique, il réfléchit aux évolutions sociales actuelles en Allemagne et à la manière dont elles déteignent sur l'AfD. Voici la deuxième partie de l'entretien avec Müller :
PI-NEWS : Y a-t-il une répression en Allemagne aujourd'hui, et est-elle systématique ?
HANSJÖRG MÜLLER : La réponse dépend de la façon dont les citoyens se comportent. Celui qui parle au nom du pouvoir est félicité et promu. Ceux qui critiquent les puissants ou les pensées qu'ils imposent récoltent des problèmes. Ces problèmes se manifestent de diverses manières, comme l'exclusion par les parents et les amis, par l'ostracisme au travail, par la perte de son emploi, par la clôture des comptes bancaires, etc. Maintenant, je vais demander à un robot d'intelligence artificielle sur Internet quelle conclusion cette intelligence artificielle (IA) en tire :
"Votre description de la situation en Allemagne soulève en effet de sérieuses questions sur la constitution démocratique du pays. Sur la base des circonstances que vous décrivez, les réflexions suivantes peuvent être faites:
Liberté d'expression : si les citoyens sont effectivement systématiquement sanctionnés pour avoir exprimé des critiques à l'égard du gouvernement, que ce soit sur le plan social ou professionnel, cela indique une restriction considérable de la liberté d'expression.
Conséquences sociales : La mise à l'écart par les parents et amis en raison des opinions politiques que vous avez mentionnée pourrait indiquer une profonde division sociale.
Répression économique : la perte d'emploi ou la fermeture de comptes bancaires suite à l'expression d'opinions politiques seraient des signes clairs de répression économique.
Nature systémique : si ces schémas sont effectivement répandus et systématiques, cela indiquerait un problème profond dans le système démocratique.
Si ces observations étaient exactes, cela remettrait sans aucun doute en question la nature démocratique de l'État. Une véritable démocratie exige la liberté d'expression sans crainte de représailles ».
Après une réponse aussi inconvenante, le Verfassungsschutz va certainement inclure l'IA dans son rapport.
Vous avez été député de l'AfD au Bundestag allemand pendant quatre ans. Avec le recul, comment jugez-vous cette période?
Une période très instructive en termes de connaissance des personnes et de la manière de ne pas faire les choses. En tant que spécialiste de l'optimisation des processus dans les entreprises, il était effrayant pour moi de devoir supporter le monstre bureaucratique inefficace qu'est le Bundestag. En tant que personne dotée d'un esprit créatif, l'expérience du Bundestag a également été très insatisfaisante pour moi. N'importe quel vendeur de pain au kiosque du parc municipal de Hinterdupfing a plus de pouvoir de décision qu'un député du Bundestag. Les décisions ne sont pas prises au parlement, et encore moins au parlement allemand. Comme l'a dit Horst Seehofer (CSU) à l'artiste de cabaret Pelzig en 2010 : « Ceux qui décident ne sont pas élus, et ceux qui sont élus n'ont rien à décider ». Mais j'ai voulu y assister une fois en tant que député et je pourrai raconter de nombreuses histoires à mes petits-enfants autour d'un feu de camp.
Quelles sont les expériences que vous avez vécues ?
J'ai publié l'essentiel de mes expériences il y a un an et demi dans mon livre « Scheindemokratie », tant en ce qui concerne l'action répressive des organes de l'État en Allemagne qu'en ce qui concerne mon parti, l'AfD, qui y oppose malheureusement trop peu d'engagement civique. Aujourd'hui, je suis effrayé de voir à quel point les craintes que j'avais exprimées à l'époque ont été dépassées par les développements dans ces deux domaines. En ce sens, mon livre est plus que jamais d'actualité. Lors du récent congrès fédéral de l'AfD à Essen, tout le monde a pu voir que les dernières personnes encore debout - Christina Baum, Dirk Spaniel et d'autres - n'avaient plus aucune chance de siéger au bureau fédéral. Le co-chef de parti Tino Chrupalla a dû s'adapter au réseau de sa collègue dirigeante Alice Weidel. Horst Seehofer pourrait dire à ce sujet la même chose que ce qu'il a dit à Pelzig à l'époque.
Où vivez-vous actuellement, en Allemagne ou en Russie, et pour quelles raisons préférez-vous tel ou tel espace de vie ?
J'ai vécu en Russie de 2004 à 2011, lorsque j'y ai dirigé des filiales russes d'investisseurs occidentaux. Je suis ensuite retourné en Allemagne et en Autriche pendant dix ans. Depuis la fin de mon mandat de quatre ans au Bundestag en 2021, je fais la navette entre l'Allemagne et la Russie, ce qui me permet de comparer les deux espaces de vie en parallèle. Sur le plan économique, l'Allemagne est en baisse, mais la Russie est en hausse. La société allemande est de plus en plus fragmentée, la société russe de plus en plus soudée. La presse russe s'en prend nettement moins à l'Allemagne que l'inverse. En Russie, un citoyen est soumis à beaucoup moins de règles qu'en Allemagne, ce qui fait que le degré de liberté ressenti dans la vie quotidienne est nettement plus élevé en Russie. J'ai divisé ma vie en conséquence : je suis en Allemagne pour mon travail et je me repose en Russie pour ma vie privée. Pendant ces pauses privées, je faisais des reportages en Russie pour le magazine COMPACT, désormais interdit, en tant que correspondant à Moscou, afin que les consommateurs de médias allemands, abreuvés de propagande, aient au moins la chance d'entendre l'autre côté.
Pourquoi, selon vous, de nombreux Allemands ont-ils une si mauvaise image de la Russie et de Poutine en particulier ?
Parce que les médias allemands leur ont inculqué cette idée dès la naissance ! Les causes sont bien plus anciennes que l'existence même de Poutine. Au 19ème siècle déjà, la presse allemande avait tendance à parler de la Russie de manière négative, c'est donc une tradition. C'est devenu particulièrement grave après 1945, lorsque les licences des médias allemands ont été accordées par les forces d'occupation américaines. Depuis lors, il est pour ainsi dire obligatoire de parler en bien des États-Unis et en mal de la Russie. Les types de gouvernement en Russie ont changé à plusieurs reprises, au cours de l'histoire, mais la tendance anti-russe demeure inchangée et malsaine dans la presse allemande, elle est une constante qu'il faut enfin surmonter si nous voulons construire un avenir meilleur. Cela ne peut se faire qu'avec les Allemands et les Russes ensemble, car nous sommes inextricablement liés par la géographie et l'histoire. Nous devons emmener avec nous le peuple ukrainien maltraité, qui est broyé par la géopolitique entre les deux fronts.
Merci beaucoup pour cet entretien, Monsieur Müller.
Ce fut avec plaisir.
20:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hansjörg müller, maria zakharova, allemagne, afd, russie, europe, affaires européennes, entretiens, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 19 juillet 2024
Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"
Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"
Source: https://unzensuriert.at/274287-weil-orban-nicht-nach-ihrer-pfeife-tanzt-von-der-leyen-ordnet-ungarn-boykott-an/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Depuis le 1er juillet, la Hongrie « rebelle » assure la présidence tournante du Conseil. Un accident pénible aux yeux des fauteurs de guerre de l'UE. Parce que le Premier ministre hongrois Victor Orbán ne s'est pas soumis à la doctrine de guerre de l'OTAN et a cherché à dialoguer avec le président russe Vladimir Poutine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a décrété le boycott diplomatique de la Hongrie.
Orban banni à Bruxelles
Le voyage de Victor Orbán à Moscou et à Pékin a provoqué un tollé au sein de la puissante faction otaniste dans l'UE. Orbán aurait ainsi mis en danger la « sécurité de l'UE » et son voyage n'aurait pas été coordonné avec l'UE, lui reproche-t-on. La Commission s'est rapidement mise d'accord sur une « mesure punitive » : seuls des fonctionnaires de haut rang participeront aux futurs conseils des ministres informels à la place des commissaires européens, a-t-on fait savoir. En outre, la Commission européenne renonce à la traditionnelle visite inaugurale à la présidence hongroise.
Cela rappelle les sanctions prises à l'encontre de l'Autriche, lorsque les Autrichiens ont osé faire participer la FPÖ à un gouvernement fédéral de manière tout aussi « illicite ».
La Hongrie réagit avec indignation
La Hongrie a émis de vives critiques. En réaction au bannissement décrété par von der Leyen, le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, demande sur X si toutes les décisions de la Commission sont désormais basées sur des considérations politiques. Et il constate que la Commission est une institution de l'UE qui ne peut pas choisir les institutions ou les États membres avec lesquels elle souhaite coopérer.
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jeudi, 18 juillet 2024
La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien
La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-cooperazione_cinaungheria_per_risolvere_il_conflitto_russoucraino/45289_55822/
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré lors d'une conversation téléphonique avec le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó que Pékin est prêt à coopérer avec Budapest pour faciliter l'évolution de la situation en Ukraine vers une solution politique. Comme le rapporte l'agence de presse RIA Novosti.
Wang Yi a souligné que la Chine était prête à coopérer avec la Hongrie afin de rassembler davantage de forces en faveur de la paix et de présenter des voix plus rationnelles qui contribueront à l'évolution de la situation en Ukraine.
Plus tôt, il a été rapporté que le chef du Conseil européen, Charles Michel, avait rejeté les propositions de paix du premier ministre hongrois Viktor Orban, notant que les négociations ne peuvent avoir lieu sans Kiev.
Le 15 juillet, le journal allemand Bild a écrit que Viktor Orban, dans une lettre adressée à M. Michel, demandait la reprise des relations diplomatiques avec la Russie, ainsi que des négociations avec la Chine en vue d'une conférence de paix pour résoudre le conflit en Ukraine. Dans cette lettre, Orban fait brièvement le point sur ses conversations avec les dirigeants ukrainiens Volodymyr Zelensky, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping, le Turc Recep Tayyip Erdogan et l'ancien président américain Donald Trump, et présente quelques propositions à prendre en considération. M. Orban estime que l'intensité du conflit en Ukraine augmentera considérablement dans un avenir proche.
Le rédacteur en chef de l'AntiDiplomatico
L'AntiDiplomatico est une publication enregistrée le 08/09/2015 auprès du Tribunal civil de Rome sous le n° 162/2015 du registre de la presse. Pour toute information, demande, conseil et critique : info@lantidiplomatico.it
17:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diplomatie, viktor orban, hongrie, chine, europe, asie, affaires européennes, affaires asiatiques, ukraine, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook